BULLETIN
ARCHÉOLOGIQUE
DU
COMITE DES TRAVAUX HISTORIQUES
ET SCIENTIFIQUES
MINISTERE
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS
BULLETIN
ARCHÉOLOGIQUE
DU
COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES
ET SCIENTIFIQUES
ANNÉE 1896
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
ERNEST LEROUX, ÉDITEUR, RUE BONAPARTE, 28
M DCCC XCVI
BULLETIN
ARCHÉOLOGIQUE
DU
COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES
ET SCIENTIFIQUES.
LISTE
DES MEMBRES DE LA SECTION D'ARCHEOLOGIE,
DE LA COMMISSION DE L'AFRIQUE DU NORD ,
DE LA COMMISSION DES MUSEES SCIENTIFIQUES ET ARCHEOLOGIQLKS,
DES MEMBRES NON RESIDANT DU COMITE ,
DES CORRESPONDANTS HONORAIRES ET DES CORRESPONDANTS
DU COMITÉ.
MEMBRES DE LA SECTION D'ARCHEOLOGIE.
Président honoraire :
Le Blam (Edmond), membre de ITnstitut, directeur honoraire
de l'Ecole française de Rome, rue Leroux, 7.
Président :
Bertrand (Alexandre), membre de ITnstitut, conservateur du Mu-
sée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye.
Vice-président :
Chabouillet (Anatole), conservateur honoraire du département
des médailles et antiques à la Bibliothèque nationale, boule-
vard Malesherbes, G5.
Archéologie. a
Secrétaire :
Lasteyrie (Robert de), membre de rjiislitul, professeur à TEcole
des chartes, rue du Pré-aux-Clercs, lo bis.
Membres :
Babelo.\, conservateur du département des médailles et antiques
à la Bibliothèque nationale, rue do Verneuil, 3o.
Barthélémy (Anatole de), membre de l'Institut, rue d'Anjou, 9.
Berger (Philippe), membre de l'Institut, professeur au Collège de
France, quai Voltaire, 3.
Gagnât (René), membre de l'Institut, professeur au Collège de
France, rue Stanislas, 10.
CouRAJOD (Louis), conservateur au Musée du Louvre, rue Vital, U'6.
GuiFFREY (Jules), administrateur de la manufacture nationale des
Gobelins.
Héron de Villefosse (Antoine), membre de l'Institut, conservateur
au Musée du Louvre, rue Washington, i5.
La Blanchère (René de), inspecteur général des archives et biblio-
thèques, rue Poncelet, 67.
LoNGNON (Auguste), membre de l'Institut, professeur au Collège de
France, rue de Bourgogne, 5o.
Maspero, membre de l'Institut, professeur au Collège de France,
avenue de l'Observatoire, 2U.
MûNTz (Eugène), membre de l'Institut, bibliothécaire de l'Ecole
des beaux-arts, rue de Condé, \U.
Perrot (Georges), membre de l'Institut, directeur de l'Ecole nor-
male supérieure, rue d'Ulm, /i5.
Reinach (Salomon), conservateur adjoint du Musée des antiquités
nationales do Saint-Gcrmain-on-Layo, rue de Lisbonne, 38.
Schlumberger (Gustave), membre de l'Institut, avenue d'Antin, 27.
m
COMMISSION DE PUBLICATION
DES DOCUMENTS ARCHEOLOGIQUES DE L'AFRIQUE DU NORD.
Président honoraire :
Perrot (Georges), membre de Tlnstitut, directeur de l'Ecole nor-
male supérieure, rue d'Ulm, kb.
Président :
Héron de Villefosse (Antoine), membre de l'Institut, conservateur
au Musée du Louvre, rue Washington, i5.
Secrétaire :
Cagnat (René), membre de l'Institut, professeur au Collège de
France, rue Stanislas, lo.
Membres :
Babelon, conservateur du département des médailles et antiques
à la Bibliothèque nationale, rue de Verneuil, 3o.
Berger (Philippe), membre de l'Institut, professeur au Collège de
France, quai Voltaire, 3.
Houdas, professeur à l'Ecole spéciale des langues orientales vi-
vantes, avenue de Wagram, 29.
La Blanchère (R. de), inspecteur général des archives et biblio-
thèques, rue Poncelet, ^17.
La Martinière (H. de), secrétaire général du Comité de l'Afrique
française.
La Noë (Le général de), directeur du service géographique de l'ar-
mée, rue de Grenelle, i4o.
Lasteyrie (Robert de), membre de l'Institut, professeur à l'École
des chartes, rue du Pré-aux-Clercs, 10 bis.
Maspero, membre de l'Institut, professeur au Collège de France,
avenue de l'Observatoire, 2/1.
Milne-Edwards, membre de l'Institut, directeur du Muséum d'his-
toire naturelle, rue Cuvier, 57.
Péri.v (Georgos), membre de la Société de géographie de Paris,
rue de Douai, 65.
Reinach (Salomon), conservateur adjoint du Musée des antiquités
nationales de Saint-(iernuiin-en-Laye, rue de Lisbonne, 38.
Saladin, architecte diplômé du Gouvernement, rue du Faubourg-
Saint-llonoré, 2Ùo.
COMMISSIOIS
DES MUSÉES SCIEINTIFIQUES ET ARCHEOLOGIQUES.
Président :
BoissiER (Gaston), secrétaire perpétuel de l'Académie française,
professeur au Collège de France, <|nai Conti, 28.
I ice-président :
Lasteyrie (Robert de), membre de riustitut, professeur à TEcole
des chartes, rue du Pré-aux-Clercs, 10 his.
Secrétaire :
Babelon, conservateur du département des médailles et antiques
à la Bibliothèque nationale, rue de Verneuil, 3o.
Membres :
C0URAJ0D (Louis), conservateur au Musée du Louvre, rue Vital, 63.
FouQuÉ, membre de l'inslilul, professeur au Collège de France,
rue de Humboldt, 9 3.
CuiMET, directeur du Musée Guimet, avenue d'Anliu, /ig.
Hamy (Le docteur), membre de Hnstitut, conservateur du Musée
dV'tlinograpliie, rue GeolTroy-Saint-lliliiire, 36.
Héron de Villefosse (Antoine), mejnbre de flnstitul, conservateur
au Musée du Louvre, rue Washington, i5.
La Blanciière (R. de), inspecteur général des archives et biblio-
Ihècjues, rue Ponceh.'l, /j7.
Maspero, membre de l'Institut, professeur au Collège de France,
avenue de l'Observatoire, 9 A.
Milne-Edwards, membre de l'Institut, directeur du Muséum d'his-
toire naturelle, rue Cuvier, 67.
OusTALET, docteur es sciences, assistant au Muse'um d'histoire na-
turelle, rue de Buffon, 55.
Perrot (Georges), membre de l'Institut, directeur de l'Ecole nor-
male supérieure, rue d'Ulm, /i5.
Reinach (Salomon), conservateur adjoint du Musée des antiquités
nationales de Saint-Germain-en-Laye, rue de Lisbonne, 38.
Le directeur du Secrétariat et de la comptabilité.
Le chef du 1" bureau de la direction du Secrétariat et de la comp-
tabilité.
MEMBRES ISON RESIDANT DU COMITE.
Albanès (L'abbé), docteur en théologie, à Marseille.
Allmer (Auguste), correspondant de l'Institut, à Lyon.
Babeau (Albert), correspondant de l'Institut, à Troyes.
Baguenault de Puchesse, membre de la Société historique et ar-
chéologique de l'Orléanais, à Orléans.
Bayet, correspondant de l'Institut, recteur de l'Académie de Lille.
Beâurepâire (Charles de Robillard de), correspondant de l'Insti-
tut, archiviste du département de la Seine-Inférieure.
Blancard (Louis), correspondant de l'Institut, archiviste du dépar-
tement des Bouches-du-Rliône.
BouRiANT, directeur de l'Institut français d'archéologie orientale, au
Caire.
Brun-Durand (Justin), à Crest (Drôme).
BuHOT DE Kersers, président de la Société des antiquaires du
Centre, à Bourges.
BuLLiOT, président de la Société Eduenne, à Autun.
Caillemer, correspondant de l'Institut, doyen de la Faculté de
droit de Lyon.
Cartailhac, directeur de la Revue d'anthropologie, à Toulouse,
(Ihamre (Ernest), sous-directeiir du Musëum des sciences nahi-
rollos de Lyon.
Chevalier (Le chanoine Ulysse), correspondant de rinstilut, à
Romans.
CouRNAULT (Charies), conservateur du Musée lorrain, à MalzéviUe,
près Nancy.
Delattre (Le P.), correspondant de l'Institut, à Ciarthage.
Drloye. ancien conservaleui- du Musée Calvot, à Avifjnon.
Demaeght (Le commandant), président de la Société de géojj^raphie
et d'archéologie d'Oran.
Desnoyers (L'abbé), conservateur du Musée archéologique d'Orléans.
Dézeimeris (Reinhold), correspondant de l'Institut, à Bordeaux.
Dlmoutier. directeur de l'enseignement, à Hanoï.
Garmer, archiviste du département de la Gôte-d'Or.
Gasté (Armand), professeur à la Faculté des lettres de Caen.
(tal'ckler, chef du service des an[i(juilés et des arts de la Régence,
à Tunis.
Harmand (Le docteur), ministre plénipotentiaire de France, à
Tokio.
Julien-Laferrière, évêque de Constantine.
JuLLioT, membre de la Société archéologique de Sens.
Kerviler (René), ingénieur en chef des Ponts et chaussées, à
Saint-Nazaire.
La Borderie (Arthur de), membre de l'Institut, à Vitré.
Lenmer, directeur du Muséum du Havre.
Lièvre, bibliothécaire de la ville de Poitiers.
Maître (Léon), archiviste du département de la Loire-Inférieure.
Marsy (Le comte de), directeur de la Société française d'archéo-
logie, à Gompiègne.
Mwe-Werly (Léon), membre de la Société des lettres, sciences et
arts de Bar-le-Duc.
Merlet (Lucien), correspondant de rinstilut, arcliiviste lionoraire
du département d'Eure-et-Loir, à Chartres.
MiREUR, archiviste du département du Var.
(JEliiert, conscrvateiii- du musée d'histoire naturelle de Laval.
PiLLOY (Jules), ancien agent voyer d'arrondissement, à Saint-
Quentin.
Port (Célestin), membre de l'Institut, archiviste du département
de Maine-et-Loire.
vu
PouLLE (Alexandre), ancien président de la Société archéologique
de Consttintine , à Montauroux (Var).
Révoil (Henri), correspondant de l'Institut, architecte du Gouver-
nement, à Nimes.
RoNDOT .(Natalis), correspondant de l'Institut, à Lyon.
Rostand (Eugène), publiciste, à Marseille.
Sabatier, doyen de la Faculté des sciences de Montpellier.
Saige (Gustave), correspondant de l'Institut, conservateur des ar-
chives et de la bibliothèque du Palais de Monaco.
Sauvage (Le docteur), conservateur du Musée de Boulogne-sur-
Mer.
Tamizey de Larroqub, correspondant de l'Institut, à Gontaud (Lot-
et-Garonne).
Teissier (Octave), bibliothécaire do la ville de Draguignan.
Thiollier, membre de la Société historique et archéologique du
Forez la Diana, à Saint-Etienne, rue de la Bourse, 98.
ViLLEY, correspondant de l'Institut, doyen de la Faculté de droit
de Caen.
Zeys, premier président de la Cour d'appel d'Alger.
CORRESPONDANTS HONORAIRES DU COMITE.
Arbaumont (Jules d'), secrétaire de la Commission des antiquités
de la Côte-d'Or, à Dijon.
Arbellot (Le chanoine), président de la Société archéologique et
historique du Limousin, à Limoges.
Berthelet (Charles), à Arlay (Jura).
BiGARNE (Charles), membre de la Société arche'ologique de Beaune,
à Chorey (Côte-d'Or).
BouLARD (Gustave), directeur des contributions directes en retraite,
rue de la Bienfaisance, k, à Paris.
Brocard, membre de la Société historique et archéologique de
Langres.
Cerf (Le chanoine), membre de l'Académie nationale de Reims.
Chatel (Eugène), ancien archiviste du département du Calvados,
rue Vavin, 5, à Paris.
VIII
Chénon, agrôfj'' f^f la Faculh' de droit do Paris.
CuEVREux, archiviste du département des Vosges.
CoiyTADES (Le comte de), membre de la Société historique et ar-
chéologique de rOrne, à Magny-le-Désert.
CoiRMEAUx, conservateur de la bibliothèque et du musée de la ville
de Reims.
Dehaisnes (Le chanoine), ancien archiviste du département du
Nord , à Lille.
Dion (A. de), président de la Société archéologique de Rambouillet,
à Montfort-rAmaury (Seine-et-Oise).
DissARD, conservateur des musées de la ville de Lyon.
Domergue, géomètre, à Coiistanline.
Drouyx (Léo), membre de l'Académie des sciences, arts et belles-
lettres de Bordeaux.
Duhamel, archiviste du département de Vaucluse.
EsTAiNTOT (Le comte d'), avocat, à Rouen.
Frossard, pasteur de TEglise réformée, à Bagnères-de-Bigorre.
Garnier (Le chanoine), curé de Corlée (Haute-Marne).
Gautier (L'abbé), curé de Saint-Cyr-FÉcole (Seine-et-Oise).
Gide, professeur à la Faculté de droit de Montpellier.
GuESNON, professeur honoraire de rUniversité, rue du Bac, g.S, à
Paris.
GuiGNARD, bibliothécaire de la ville de Dijon.
Hérelle, professeur au lycée de Cherbourg.
JuLLiAN (Camille), professeur à la Faculté des lettres de Bor-
deaux.
JussiEu (de), ancien archiviste du département de la Savoie, à
Chambéry.
Leblanc, ancien conservateur du Musée de Vienne, à Saint-Lau-
rent-de-Chamousset (Rhône).
Lechevalier-Chevignard, professeur à l'Ecole des arts décoratifs,
à Paris.
Ledain (Bélisaire), membre de la Société des antiquaires de
rOuest, à Poitiers.
Ledieu (Alcius), bibliothécaire de la ville d'Abbeville.
Lemire (Charles), ancien résident de France en Annam, boulevard
de Lalour-Maubourg, ik, h Paris.
Licuov, bibliothécaire de la ville d(! Melun.
Lescarret, correspondant de l'Institut, à Bordeaux.
Leymarie (Camille), conservateur de la bibliothèque communale,
à Limoges.
Liégeois, professeur à la Faculté de droit de Nancy.
LoisELEUR, bibliothécaire de la ville d'Orléans.
LoTTiN DE Laval, aux Trois-Vals, près Bernay (Eure).
Maignien, bibliothécaire de la ville de Grenoble.
Marion, professeur à la Faculté des sciences de Marseille.
Marionneau, correspondant de l'Institut, à Bordeaux.
MoNTÉGUT (De), ancien magistrat, à La Rochefoucauld (Charente).
MoNTESSus (Le docteur de), à Chalon-sur-Saône.
MouGiNS DE Roquefort (Le docteur), conservateur du Musée d'An-
tibes.
Pacqueteau, syndic des gens de mer, à Ténès (département
d'Alger).
Paillard, au château de Charly, par Mazille (Saône-et-Loire).
Parrot (Armand), membre de la Société académique de Maine-
et-Loire, à Angers.
PoQUET (Le chanoine), curé de Berry-au-Bac (Aisne).
PoTHiER (Le ge'néral), rue de Bellechasse, i/i, Paris.
Prarond (Ernest), membre de la Société d'émulation d'Abbe-
ville.
Privât, lieutenant-colonel du i ^ i "^ régiment d'infanterie, à Mar-
seille.
Revillout, professeur honoraire à la Faculté des lettres de Mont-
pellier.
Robert (Zéphirin), conservateur du Musée de Lons-le-Saunier.
RocHAMBEAu (Le iiiarquis de), membre de la Société archéologique
du Vendômois, à Thoré (Loir-et-Cher).
RoucHiER (Le chanoine), à Viviers (Ardèche).
Sabatier (Camille), conseiller de préfecture du département de la
Seine.
Sai.nt-Genis (Flour de), ancien conservateur des hypothèques, rue
Gounod, 7, à Paris.
Saurel (L'abbé), membre de l'Académie des sciences et lettres de
Montpellier.
SouLicE, conservateur de la bibliothèque de la ville de Pau.
Tartière, archiviste du département des Landes.
Thomas, chargé de cours à la Faculté des lettres, boulevard Ras-
pail, 2i3, à Paris.
Vallentin (Ludovic), juge au tribunal de Montéiimar.
Verlaque (L'abbé), à Fréjus (Var).
Verneilh (Le baron Jules de), membre de la Société historique et
archéologique du Pe'rigord, à Puyraseau (Dordogne).
Vétault, bibliothécaire de la ville de Rennes.
VouLOT (Félix), conservateur du musée d'Épinal.
CORRESPONDANTS DU COMITE.
Allain (L'abbe'), archiviste diocésain, à Bordeaux.
Alric, vice-consul de France, à Mossoul.
André (Edouard), archiviste du de'partement de TArdèche.
André (Ferdinand), ancien archiviste du département de la Lozère,
rue Rougier, i/i, à Marseille.
André (Francisque), archiviste du département de l'Aube.
Arnaud, notaire, à Barcelonnette.
AuBÉPiN, archiviste du département du Cantal.
AuDiAT (Louis), pre'sident de la Socie'té des archives historiques de
la Saintonge et de TAunis, à Saintes.
AuTORDE, archiviste du département de la Creuse.
Barbaud, archiviste du département de la Vendée.
Barbier de Montault (Le chanoine), à Poitiers.
Barckhausen, professeur à la Faculté de droit de Bordeaux.
Bardon, receveur des domaines, à Nimes.
Basset, directeur de l'Ecole supérieure des lettres d'Alger.
Baye (Le baron Joseph de), membre de la Société des antiquaires
de France, à Baye, par Montmort (Marne).
Bazin, proviseur du lycée de Reims.
Beauchet, professeur à la Faculté de droit de Nancy.
Beaune (Henri), avocat, à Lyon.
Beaurepaire (Eugène de Robillard de), secrétaire de la Société
des antiquaires de Normandie, à Caen.
Beauvois, à Corberon (Côte-d'Or).
Bertiielé (Joseph), archiviste du dépaitement de THe'rault.
Bertiiolon (Le docteur), à Tunis.
Berthomieu, secrétaire de la Commission arche'ologiqiie de l\ar-
bonne.
Bertrand (Louis), conservateur du musée de Philippevilie.
Bled (L'abbé), président de la Société des antiquaires de la Mo-
rinie, à Saint-Omer.
Bleicher , professeur à l'Ecole supérieure do pharmacie de Nancy.
Bloch, archiviste du département du Loiret.
BoNDURAND (Bligny-), archiviste du de'partement du Gard.
Bonxo (L'abbé), curé de Chenoise (Seine-et-Marne).
BoRDiER, contrôleur civil, à Maktar (Tunisie).
BoRREL, architecte, à Moutiers (Savoie).
Bourbon, archiviste du de'partement de l'Eure.
BouRDERY (Louis), avocat, à Limoges.
Bourgeois (x^lfred), archiviste du de'partement de Loir-et-Cher.
Braql'ehaye, directeur de l'École municipale de dessin, à Bor-
deaux.
Bray (De), capitaine au U" régiment de tirailleurs, à Sousse (Tu-
nisie).
Brocard (Le commandant), chef de bataillon du génie en retraite,
à Bar-le-Duc.
Brossard , archiviste du département de l'Ain.
Bruchet (Max), archiviste du département de la Haute-Savoie.
Brune (L'abbé), curé de Baume-les-Messieurs (Jura).
Brutails, archiviste du de'partement de la Gironde.
Cabanes, membre de la Société d'études des sciences naturelles de
Nimes.
Cardaillag (De), conseiller à la cour d'appel d'Agen.
Carrière, membre de la Société d'études des sciences naturelles de
Nimes.
Carsalade du Pont (Le chanoine de), président de la Société his-
torique de Gascogne, à Auch.
Carton (Le docteur), médecin-major de 2® classe au 19'' régiment
de chasseurs, à Lille.
Cazalis de Fondouce, secrétaire général de l'Académie des sciences
et lettres de Montpellier.
Closmadeuc (Le docteur de), président de la Société polymathique
du Morbihan, à Vannes.
CoLLiGNON, inspecteur du service des monuments historiques, à
Tlemcen (département d'Oran).
XII
CoMBARiEU, archiviste du département du Lot.
CoRNiLLON, conservateur du musée de Vienne (Isère).
CoRTEz (Fernand), à Sainl-Maximin (Var).
Couard, archiviste du département de Seine-et-Oise.
Courant (Maurice), interprète au consulat d(^ France, à Tien-Tsin
(Chine).
Dejeanne (Le docteur), à Bagnères-de-Bigorre.
Demaison, archiviste de la ville de Reims.
Des Méloizes (Le marquis), membre de la Société des antiquaires
du Centre, à Bourges.
Desplanque, archiviste du département des Pyrénées-Orientales.
Douais (Le chanoine), à Toulouse.
Du Chatellier (Paul), au château de Kernuz. par Pont-TAbbé
(Finistère).
Dujarric-Descombes, vice-président de la Société historique et ar-
chéologique du Périgord, à Périgueux.
DuNOYER DE Segonzac (Jacques), archiviste du département de la
Sarthe.
Du Paty de Clam (Le comte), receveur des contributions directes,
à Gafsa (Tunisie).
Durand (Georges), archiviste du département de la Somme.
DuTiLLEUx, chef de division à la préfecture de Versailles.
DuvAL, archiviste du département de TOrne.
Duvernoy, archiviste du département de Meurthe-et-Moselle.
EcK (Th.), conservateur du Musée de Saint-Quentin.
Espérandieu, capitaine au 61" régiment d'infanterie, à Mar-
seille.
EsTiENNE, archiviste du département du Morbihan.
Fage (René), avocat, à Limoges.
Farges (Le capitaine), attaché aux affaires indigènes, à Constan-
tine.
Favier, conservateur de la bibliothèque de la ville de Nancy.
Ferrand (Gabriel), agent de la résidence de France, à Mananjary
(Madagascar).
FiLLET (L'abbé), curé d'Allex (Drôme).
FiNOT, archiviste du département du Nord.
Flamare (Dk), archiviste du département de la Nièvre.
Fleury (Paul de), archiviste du département de la Charente.
Fouquet (Le docteur), au Caire.
FouREAu (Fernand), à Biskra.
FouRNiER, professeur à la Faculté de droit de Grenoble.
Frémi.wille (De), archiviste du département de la Loire.
Garrigou (Le docteur), président de l'Association pyrénéenne, à
Toulouse.
Gauthier (Jules), archiviste du département du Doubs.
Germain (Léon), membre de la Société française d'archéologie, à
Nancy.
GiRAUD, conservateur du Musée archéologique de Lyon.
Grandmaison (LouisLoizEAUDE), archiviste du département d'Indre-
et-Loire.
Grasset (Le comte de), archiviste adjoint du département des
Bouches-du-Rhône , à la Tourelle, par Mazargues, près Mar-
seille.
GsELL, professeur à TEcole supérieure des lettres d'Alger.
Guesde, à la Pointe-à-Pitre (Guadeloupe).
Guibert (Louis), membre de la Société archéologique et historique
du Limousin, à Limoges.
GuiGUE (Georges), archiviste du département du Rhône.
Guillaume ( L'abbé ) , archiviste du département des Hautes-
Alpes.
Guyot, professeur à l'Ecole nationale forestière de Nancy.
Habasque, conseiller à la Cour d'appel de Bordeaux.
Haillant, membre de la Société d'émulation, à Epinal.
Hannezo, capitaine au k^ régiment de tirailleurs, à Sousse (Tu-
nisie).
Héron, professeur libre, à Rouen.
Hugues, archiviste du département de Seine-et-Marne.
Imbault-Huart (Camille), consul de France, à Canton (Chine).
IsNARD , archiviste du département des Basses-Alpes.
Jadart, secrétaire général de l'Académie nationale de Reims.
Jarry (Louis), membre de la Société historique et archéologique
de l'Orléanais, à Orléans.
Jeannier, chancelier du consulat de France, à Bagdad.
JovY, professeur au collège de Yitry-le-Francois.
Labande, conservateur de la bibliothèque de la ville et du Musée
Calvet, à Avignon.
Labrouche, archiviste du département des Hautes-Pyrénées.
Lacroix, archiviste du département de la Drôme.
La Croix (Le P. de), à Poitiers.
La Grasserie (Raoul de), jujfe au ti-ibunal civil de Rennes.
Laho.ndès (De), membre de la Société archéologique du Midi de la
France, à Toulouse.
Laigue (De), consul général de France, à Rotterdam.
Laugardière (De), membre de la Société des antiquaires du Centre,
à Bourges.
Laurent, archiviste du département des Ardennes.
Le Breton ( Gaston ) , conservateur du Musée céramique de
Rouen.
Le Clert, conservateur du Musée archéologique de Troyes.
Lempereur, archiviste du département de TAveyron.
Leriche, chancelier du consulat de France, à Mogador.
Leroux, archiviste du département de la Haute -Vienne.
L'Espinasse-La^geac (Le vicomte de), président de la chambre
consultative d'agriculture de Tunisie, à Sfax.
Letainturier (Gabriel), sous-préfet de Barcelonnette.
Lex, archiviste du département de Saône-et-Loire.
Lhuillier, chef de division à la préfecture de Melun.
LiBOis , archiviste du département du Jura.
L'IsLE du Dreneuc (Pitre de), conservateur du Musée archéologique
de Nantes.
Loir (Le docteur), directeur du laboratoire de bactériologie et de
vinification, à Tunis.
Loriquet, archiviste du département du Pas-de-Calais.
Malavialle, secrétaire général do la Société languedocienne de
géographie, à Montpellier.
Mély (De), au château de Mesnil-Germain , par Fervacques (Cal-
vados).
Mercier (Ernest), président de la Société archéologique de Cons-
tantine.
Merlet (René), archiviste du département d'Eure-et-Loir.
Métais (L'abbé), secrétaire archiviste de l'évêché, à Chartres.
Michel, conservateur adjoint du Musée Saint-Jean à Angers.
MiNGAUD (Galien), secrétaire général de la Société d'études des
sciences naturelles de Nimes.
MoLARD (Francis), archiviste du département de l'Yonne.
Monceaux, membre de la Société des études historiques et natu-
relles de l'Yonne, à Auxerre.
MoNLEzuN, lieutenant-colonel du régiment de sapeurs-pompiers, à
Paris.
MoREL (L'abbé), curé de Cbevrières (Oise).
MoREL (Léon), receveur particulier des finances, en retraite, à
Reims.
MoRis, archiviste du département des Alpes-Maritimes.
MuGNiER, conseiller à la Cour d'appel de Chambéry.
Musset (Georges), bibliothécaire de la ville de la Rochelle.
NicAisE (Auguste), membre de la Société d'agriculture, commerce,
sciences et arts de Ghâlons-sur-Marne.
Ottavi, vice-consul de France, à Mascate.
Pagart d'Hermansart, secrétaire général de la Société des anti-
quaires de la Morinie, à Saint-Omer.
Papier (Alexandre), président de l'Académie d'Hippone, à Bône
(département de Constantine).
Parfouru, archiviste du département d'Ille-et-Vilaine.
Pasgaud, conseiller à la Cour d'appel de Chambéry.
Pasquier , archiviste du département de la Haute-Garonne.
Pélicier, archiviste du département de la Marne.
Pélissier , professeur à la Faculté des lettres de Montpellier.
Pérathon (Cyprien), à Aubusson (Creuse).
Piche (Albert), à Pau.
PiCHOT, chef de bataillon dinfanterie , commandant supérieur du
cercle de Gafsa (Tunisie).
Piette, à Rumigny (Ardennes).
Pigeon (Le chanoine), membre de la Société académique de Cou-
tances.
PoRTAL (Charles), archiviste du département du Tarn.
Pottier (Le chanoine), président de la Société archéologique de
Montauban.
Pradère (Bertrand), conservateur du Musée du Bardo, à Tunis.
Prieur de Lacomble (E.), lieutenant-colonel du iio*" régiment
d'infanterie, à Duukerque,
Prudhomme, archiviste du département de l'Isère.
Rebillet, chef de bataillon au h^ régiment de zouaves, à Tunis.
Requin (L'abbé), à Avignon.
Reymond (Marcel), à Grenoble.
Richard (Alfred), archiviste du département de la Vienne.
Richard (Jules-Marie), archiviste-paléographe, à Laval.
XVI
HicHEMOND (Meschinkt de), archiviste du département do la Cha-
rente-Inférieure.
RicouARD, président de la Commission des antiquités départemen-
tales du Pas-de-Calais, à Arras.
Rocher, consul de France, à Malte.
Roman (Joseph), au château de Picomtal, par Embrun (Hautes-
Alpes).
RoscuACH, archiviste de la ville, conservateur du Musée de Tou-
louse.
RosEROT, archiviste-paléographe, rue Saint-Placide, Go, à Paris.
RouGHON, archiviste du département du Puy-de-Dôme.
Roussel, archiviste du déparlemenl de TOise.
RoussET, correspondant de la Société dos antiquaires de France, à
Uzès.
Rupin (Ernest), président de la Société historique et archéologique
de la Corrèze, à Brive.
Sainte-Marie (De), consul de France, à Santander (Espagne).
Saint -Venant (De), inspoctour des forets, à Uzès.
Saleilles, professeur à la Faculté de droit de Dijon.
ScHiRMER, professeur à la Faculté des lettres de Dijon.
Soucaille (Antonin), ancien professeur de l'Université, à Béziers.
SoucHON, archiviste du département de TAisne.
Suisse (Charles), architecte diocésain, à Dijon.
SwARTE (Victor de), trésorier-payeur général des finances, à Me-
lun.
Tholin, archiviste du département de Lot-et-Garonne.
Thomas (L'abbé), curé do Tavorny (Seino-et-Oise).
Thoulet, professeur à la Faculté des sciences de Nancy.
Travers (Emile), archiviste-paléographe, à Caen.
Triger (Robert), membre de la Commission des monuments his-
torifjues do la Sarthe, au Alans.
Trihidez (Le chanoine), président du Comité de géographie de la
Société industrielle do Reims.
Trutat, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Toulouse.
Urseau (L'abbé), secrétaire de l'évêché, à Angers.
Vernier, archiviste du département de la Savoie.
Vidal, bibliothécaire do la ville de Perpignan.
Vignat (Gaston), membre do la Société historique et archéolo-
gique de l'Orléanais, à Orléans.
XVII
ViLLEPELET (Ferdinand), archiviste du département de la Dor-
dogne.
ViLLERs, membre de ia Société des sciences, arts et belles-lettres
de Bayeux.
VissiÈRE, premier interprète de la légation de France, à Pékin.
Waille, professeur à TEcole supérieure des lettres d'Alger.
Archéologie.
PROCES-VERBAUX
DES SÉANCES
DE LA SECTION D'ARCHÉOLOGIE.
•»
PROCES-VERBAUX
DES SÉANCES
DE LA SECTION D'ARCHÉOLOGIE.
SÉANCE DU 13 JANVIER 1896.
PRÉSIDENCE DE M. ALEXANDRE BERTRAND.
La séance est ouverte à 3 heures.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M . le Secrétaire donne lecture de la correspondance.
M. Henri Beaune, correspondant du Comité à Lyon, envoie une
note sur une figure de Charles le Téméraire empruntée à une tapis-
serie du Musée de Berne. — Renvoi à M. Guiffrey.
M. de Laigue, correspondant du Comité à Rotterdam, envoie
une note sur des objets faisant partie du Musée municipal de La
Haye et sur la prétendue découverte faite en Brabant d'un navire
romain avec ses chaînes et ses ancres. — Renvoi à M. He'ron de
Villefosse.
M. Langiois, peintre et lithographe à Saint-Brieuc, adresse une
demande de subvention à l'effet de publier un ouvrage sur le cos-
tume et la coiffure des femmes en Bretagne. — Renvoi à M. de
Barthélémy.
M. de Lasteyrie communique de la part de M. l'abbé Bossebœuf ,
président de la Société archéologique de Tours, une note sur la
découverte de bas-reliefs romains récemment faite à Yzeures (Indre-
et-Loire ).
XXII
Sont déposés sur le bureau les ouvrages suivants, offerts au Go-
mité par leurs auteurs :
Andquarisk Tidskrijt for Sverige iitgjfoen af Kovgl. — Viiterkets
historié och Antiquitets Akademieu Genom Hans llildebrand, XVI,
n"' 1 à 3.
Le congres d'archéologie et d^afithropologie préhistoriques de Seraïevo
(Bosnie) en août i8gà, d'après M. Robert Munro, par M. Emile
Travers.
Ces ouvrages seront déposés à la Bibliothèque nationale et des
remerciements seront adressés aux auteurs.
L'ordre du jour appelle la discussion de la proposition de
M. Salomon Reinach relative aux moyens les plus pratiques de
porter à la connaissance du public le contenu des mémoires et
bulletins des Sociétés savantes, dont le dépouillement ne figure pas
dans les volumes déjà parus de la Bibliographie de M. de Lasteyrie.
Après une discussion à laquelle prennent part MM. Babelon,
Reinach, de Lasteyrie et autres membres, le Gomité, considérant
que diverses revues, le Moyen âge notamment, donnent déjà de
nombreux comptes rendus de ces mémoires, estime qu'il n'y a pas
lieu pour le Gomité d'entreprendre un travail du même genre.
M. GouRAJOD rend compte d'une communication de M. Jadart,
correspondant du Gomité à Reims, relativement à une porte en fer
du moyen âge conservée au moulin de Sévigny-Waleppe (Ar-
dennes):
«La porte en fer du moulin de Sévigny-Waleppe, malgré le ca-
ractère très modeste affecté par elle, est un curieux spécimen d'un
art industriel spécial dont nous n'avons conservé que de trop rares
produits. Aux types déjà connus de décoration appliquée aux ou-
vrages de métal pendant le moyen âge , elle ajoute un type nouveau
non encore suffisamment représenté dans la série des modèles vul-
garisés de l'arcliiteclure gothique, celui de la décoration du fer
empruntée à l'art du huchier et de la menuiserie de bois. .le serais
porté à vieillir le monument plus que ne le fait M. Jadart. .Te l'at-
tribuerais volontiers, sauf examen de l'original, au xiv", peut-être
même au xin° siècle.
-rTrès courte, la communication de M. Jadart mérite, — comme
XXIII
d'ailleurs tout ce qui vient ordinairement de ce zélé et judicieux
correspondant, — d'être insérée au Bulletin A\ec une image '^^w
M. Héron ûeVillefosse, chargé de faire un rapport sur une note
de M. Tabbé Hamard relative aux nouvelles découvertes faites à
Hermès (Oise) par ce dévoué correspondant, propose de déposer
cette note aux archives. Elle renferme la copie de deux articles qui
ont paru dans le Journal de VOise, le 3o août et le i" septembre
dernier. — Adopté.
M. Héron de Villefosse rend compte d'une note de M. Jadart sur
une statue de l'époque romaine découverte à Reims; il propose
d'insérer cette note au Bulletin avec une reproduction du monument.
— Adopté (2).
M. Georges Perrot rend compte d'une communication de M. de
Laigue relative à un bas-relief en marbre de l'époque romaine
provenant de la région du Bas-Danube. Il ne se prononce pas sur
la signification de ce monument.
M. Héron de Villefosse émet l'avis que ce pourrait être un reste
de monument mithriaque; il propose d'en envoyer le croquis à
M. Cumont, à Bruxelles, qui s'occupe particulièrement de tout ce
qui a trait au culte de Mithra. Cette proposition est adoptée ^^h
M. Salomon Reinach rend compte d'une communication de
M. Paul Du Châtellier, relative à divers objets découverts dans une
hutte gauloise à Tronoën, en Saint- Jean-Trolimon (Finistère) :
ffDans les fondations d'une cabane construite en branchages
reliés par de l'argile, on a recueilli sous les yeux de M. Du Châ-
tellier, deux grands fers de lance ; à l'est de l'habitation se sont
rencontrés trois précieux fragments dont il nous envoie les pho-
tographies, à savoir : i" la partie supérieure d'un casque en fer
recouvert d'une feuille de bronze; celle-ci est décorée, au re-
poussé, de cercles et d'autres ornements en relief disposés par
zones; 2° la moitié d'une agrafe de ceinturon, en fer, recouverte
d'une feuille de bronze richement décorée de boutons de corail et
de cercles concentriques; 3° des fragments d'un objet en fer très
^" Voir ci-après, p. io, le texte de cette communication.
W Voir ci-après, p. 43, le texte de cette communication.
(3) Voir ci-après, p. 1 1, une notice de M. Cumont sur ce monument.
\XIV
mince, également recouvert d'une feuille de bronze estampée et
pourvue d'une décoration analogue à celle des objets précédents
(peut-être un ornement de bouclier).
et Les grandes pointes de lance en fer et la décoration à Taide de
cabocbons de corail nous reportent à l'époque dite r? de la Marne ou
de la Tène^, qui précéda la conquête romaine, mais qui semble
postérieure à la civilisation que la nécropole de Hallstatt a fait
connaître. Il semble que les antiquités signalées par M. Paul Du
Chatellier doivent appartenir à une époque intermédiaire entre la
conquête romaine et l'apogée de la civilisation de Hallstatt. Dans
l'état de nos connaissances, il n'est pas encore possible de proposer
une date, même à un ou deux siècles près.
kII y a quelque temps, M. Revelière a découvert près de Quibe-
ron un couteau avec sa gaine, dont l'ornementation ressemble
beaucoup à celle des objets décrits par M. Du Gbatellier^^'. Nous
commençons donc à entrevoir, dans l'ouest de la Gaule, une civi-
lisation analogue à celle qui florissait dans Test, et il est remar-
quable que les rares objets de cette classe signalés jusqu'à présent
comprennent des pièces de cboix, des armes de luxe ou de parade
comme les membres d'une aristocratie militaire pouvaient en pos-
séder.
frJe demande l'insertion de la note de M. Paul Du Cbatellier
dans le BuUetiti et la reproduction de la photographie qui l'accom-
pagne ('^'.ii
M. ScHLUMBERGER rend compte d'une communication de M. Tho-
lin, correspondant du Comité à Agen, relative à deux acquisitions
récemment faites par le musée de cette ville.
tril s'agit de deux intailles trouvées en 1880 à Bon-Encontre ,
près d'Agen, dans une petite boîte en bronze ayant servi d'écrin.
Les intailles sont d'une grande finesse, une surtout représentant
Hercule portant la biche. Aux deux empreintes M. G. Tholin a
joint un dessin du petit écrin.
aLa note de M. Tholin se termine parla description d'un curieux
fragment de bijou gallo-romain en bronze trouvé à Vianne (Lot-et-
Garonne) et qui a été également acquis par le Musée d'Agen. Une
(" Revellière, Note sur un couteau ffaulois trouvé à Quiheron , \'annos, 1895;
et. Revue archfloL, 189.5, II, p. 271.
('* Voir ci-après, p. ai.
intaille est logée au centre de cette pièce , dont la patine est su-
perbe et qui paraît être une moitié de bracelet. Le type de Tin-
taille, une Minerve à la démarche rapide, paraît peu commun.
ffLa note de M. G. Tbolin est fort courte. Les objets sont inté-
ressants. Les reproductions sont bonnes. Il y a donc lieu de publier
cette note avec dessins à l'appui dans le Bulletin (^l v
M. Eugène MiJ.Mz rend compte d'une publication pour laquelle
une souscription a été demandée au Ministère.
L'ordre du jour appelle l'examen des propositions à faire à
M. le Ministre de l'Instruction publique en vue des distinctions
honorifiques à accorder à l'occasion du Congrès de la Sorbonne.
La séance est levée à 5 heures.
Le Secrétaire de la Section d'archéologie ,
R. DE Lasteyrie,
Membre du Comité.
^'' Voir ci-après, p. 53, le texte de cette communication.
XXVI
SEANCE DU 10 FEVRIER 1896.
PRÉSIDENCE DE M. ALEXANDRE BERTRAND.
La séance est ouverte à 3 heures.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Secrétaire donne lecture de la correspondance :
M. de Laigue, correspondant du Comité à Rotterdam, envoie
une note relative à la découverte récente dans la province de
Gueldre de pilotis paraissant avoir appartenu à Tenceinte d'une
station romaine. Le Comité décide qu'il y a lieu d'attendre des
renseignements plus exacts avant de faire examiner cette commu-
nication par un rapporteur.
Le même correspondant envoie une note sur les Vicani Nerioma-
gemes. — Renvoi à M. Longnon.
M. Denis envoie une notice sur la tombe d'Antoine de Ville à
Domjulien (Vosges). — Renvoi à M. Edmond Le Blant.
M. Jules Guiffrey présente au Comité le second et dernier volume
des Inventaires du duc de Berrtj.
M. Collin fait hommage au Comité d'un ouvrage intitulé : Le
font des Tourelles à Orléans (^i iao-ij6o), publié par lui dans les
Mémoires de la Société archéologique et historique de l'Orléanais.
Cet ouvrage sera déposé à la Bibliothèque nationale et des
remerciements seront adressés à l'auteur.
M. Guiffrey lit un rapport sur une communication de M. Henri
Beaune relative à un portrait de Charles le Téméraire, figurant
dans une tapisserie du Musée de Berne.
M. Héron de Villefosse rend compte sommairement de deux
communications de M. de Laigue, consul général de France à Rot-
terdam.
XXVII
Dans la première, accompagne'e d'une photographie, M. de
Laigue signale une clef en bronze munie d'un anneau appartenant
au Musée municipal de la Haye et trouvée dans la tourbe, en
i863, au Zorgvliet sur la route de Schéveningue à la Haye. L'an-
neau est orné d'un cachet gravé sur onyx où se reconnaît très net-
tement un gouvernail entre deux épis. M. de Laigue pense que ce
sont les armes parlantes d'un ne'gociant en grains.
La seconde communication est relative à la prétendue découverte
d'un navire romain, avec ses ancres, chaînes, etc., dans le Pagie-
vaart, près de Hoeven, localité voisine de Breder (province de
Noord Brabant). Il résulte d'informations recueillies par M. de
Laigue que la découverte du navire en question n'a jamais eu lieu.
On a simplement retrouvé en cet endroit les débris d'une écluse,
débris sans aucune valeur.
M. Héron de Villefosse propose de remercier M. de Laigue et de
déposer ses deux lettres aux Archives.
L'ordre du jour appelle l'examen de diverses questions relatives
à la tenue des séances du prochain Congrès des Sociétés savantes.
La séance est levée à U heures.
Le Secrétaire de la Section d'arche'oîogie,
B. DE Lasteyrie,
Membre du Comité.
XXVIII
SÉANCE DU 9 MARS 1896.
PRESIDENCE DE M.ALEXANDRE BERTUAND.
La séance est ouverte à 3 heures.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président donne lecture de l'arrêté ministériel nommant
M. Héron de Villefosse président de la Commission archéologique
de TAfrique du Nord.
M. le Secrétaire donne lecture de la correspondance :
M. Bertrand, conservateur du musée départemental à Moulins,
rend compte des fouilles exécutées à Monetay-sur-AUier par la So-
ciété d'émulation du Bourbonnais, et des fouilles par lui faites à
Moulins. — Renvoi à M. Héron de Villefosse.
M. J. Angerand propose la publication dans la Collection des in-
ventaires de l'inventaire général de la Couronne (1683-1799).
— Renvoi à l'examen de la Commission des inventaires.
M. l'abbé Fillet, correspondant du Comité à Allex (Drôme), en-
voie une notice sur l'ameublement au moyen âge dans le sud-ouest
de la France. — Renvoi à M. Eugène Mûntz.
M. de Laigue, correspondant du Comité à Rotterdam, adresse
une lettro au sujet d'un petit monument chrétien conservé à Cadix.
— M. Le Biant fait observer que le monument en question est très
connu, ([u'il a déjà été signalé dans le Corpus inscnjJtwnun latinarum.
En conséquence, le Comité est d'avis qu'il n'y a ])as lieu de ren-
voyer cette lettre à un rapporteur.
Le même correspondant envoie une aquarelle représentant une
hache en diorile conservée au Musée d'Amsterdam. — Renvoi à
M. Alexandre Bertrand.
M. DE Lastkvrie transmet au Comité de la pari de M. Paul La-
fond une notice sur une église de la vallée de Barèges. — Renvoi
à M. Schlumberger.
M. DE Barthélémy communique une lettre de M. Builiot relative
aux dernières fouilles du mont Beuvray.
Sont déposés sur le bureau les ouvrages suivants offerts au Co-
mité par leurs auteurs :
Le coffret émaillé de V église de Vaubniej' (Cantal), par M. le cha-
noine Barbier de Montault.
1° Calculs sur le marc de Paris et ses subdivisions; a" La monnaie
d'Embrun [lùoô-iàij); 3" Les liards créés par Henri III en iSjj ;
à" De la Moneta blaffardorum; 5° Du prétendu monnayage mixte de
Dieudonné d'Estaing, évêque de Saint-Paul et de Charles VI ; 6" Du
compte par livre, sol et denier synonymes respectifs des nombres -2 ko,
12 et i; j° La monnaie de Jovinzieu ou Saint-Donat {8gâ-io25?);
8° De la circulation des florins d'Utrecht en Dauphiné, à Avignon et
dans le Comtat; q° Du prétendu atelier carolingien de Venasque; io° De
la détermination des monnaies du dauphin Louis I" {iliio-iûi5), par
M. Roger Vallentin.
Ces ouvrages seront déposés à la Bibliothèque nationale et des
remerciements seront adressés aux auteurs.
M. Edmond Le Blant rend compte d'une communication de
M. le lieutenant Charles Denis relative à la tombe d'Antoine de
Ville conservée à Domjulien (Vosges). Il propose Tinsertion de cette
note dans le Bulletin du Comité (^'.
M. Auguste LoNGXON rend compte d'une communication de M. de
Laigue sur la cité des Vicani Neriomagenses. L'auteur ayant déjà
présenté ce mémoire à la Société des antiquaires de France , il n'y
a pas lieu de le retenir pour le Bulletin du Comité.
L'ordre du jour étant épuisé , la séance est levée à h heures.
Le Secrétaire de la Section d'archéologie,
R. DE Lasteyrie ,
Membre du Comité.
'') Voir ci-après, p. 17, le texte de cette communication.
XXX
REUNION ANNUELLE
DES
DÉLÉGUÉS DES SOCIÉTÉS SAVANTES
À LA SORBONNE.
SEANCE GENERALE D'OUVERTURE.
PRESIDENCE DE M. SCHEFER.
Le mardi 7 avril , le Congrès s'ouvre à 2 heures précises , dans
le grand anipliilhéâtre de la nouvelle Sorbonne; sous la présidence
de M. Schefer, membre de riustitut, président de la Section de
géographie historique et descriptive du Comité des travaux histo-
riques et scientifiques, administrateur de l'École spéciale des langues
orientales vivantes.
Sont présents : MM. Léopold Delisle, Himly, Milne-Edwards,
Xavier Charmes, Alexandre Bertrand, R. de Lasteyrie, Bouquet de
la Grye, docteur Hamy, général de La Noë, Troost, A. de Barthé-
lémy, Léon Vaillant, Lyon-Caen, Bufnoir, Ch. Tranchant, Davanne,
Henri Cordier, Babelon, Marcel, Gazier, Ernest Chantre, Charles
Lucas, René Fage, Couard-Luys, docteur Rouire, Ulysse Chevalier,
Lièvre, JulHoi, Drapeyron, Le Breton, Eugène Chatel, Félix
ThioUier, Edgard Mareuse, Mowat, Alexandre Sorel, de Marsy,
Massillon-Rouvel, le P. Camille de La Croix, Textor de Ravisi,
Louis de TEstourbeillon, .Toret-Desclosières, Seré-Depoin, Camoiu
de Vence, Léon Maître, Belisaire Ledain, etc.
M. ScHEFER prend la parole en ces termes :
"Messieurs, les savants émineuts appelés, les années précé-
dentes, à l'honneur de présider le Congrès se sont l'ait un devoir
XXXI
de rappeler la pensée qui a présidé à sa créatiou , et ils en ont fait
connaître les heureux résultats.
ff Je ne crois donc point utile de rappeler ce qu ils ont exposé avec
tant d'autorité, et je me bornerai aujourd'hui à souhaiter la bien-
venue aux délégués qui ont répondu à notre appel , et à leur dire
combien est vif et sincère l'intérêt porté à leurs travaux.
ff La date fixée pour la réunion à Tunis de l'Association française
pour l'avancement des sciences prive le Congrès de certains de ses
membres les plus distingués. La certitude qu'ils feront, dans une
contrée rattachée à la France par des liens si étroits, une ample
moisson de renseignements économiques et archéologiques, peut
seule nous consoler de leur absence.
ff L'année qui vient de s'écouler n'a point été stérile. La même
bonne volonté , la même ardeur, le même dévouement à la science
ont animé les sociétés savantes formées dans les différentes villes
de la province. Leurs travaux ont porté sur les sciences économiques
et sociales, qui seront pendant longtemps l'objet des préoccupations
les plus sérieuses, et sur les sciences naturelles, dont les progrès
incessants font éclater chaque jour, à nos yeux, des surprises nou-
velles qui exercent sur l'humanité l'influence la plus bienfaisante.
L'histoire, l'archéologie et la philologie ont été aussi le sujet de
mémoires nombreux et intéressants , publiés soit dans des recueils
locaux, soit dans les Bulletins du Ministère de l'Instruction publique.
Le Comité de géographie historique a vu se clore, cette année, la
première période décennale de sou existence. Elle a été féconde :
dix volumes de mémoires et de relations accompagnés de près de
cent planches et cartes ont vu le jour, et le Comité a surveillé, en
outre , la publication d'ouvrages importants consacrés à la géogra-
phie et à l'histoire de contrées peu connues de l'Asie. Tous les
travaux et tous les documents insérés dans les revues des sociétés
de géographie de la province ont été analysés dans ses séances,
et plusieurs d'entre eux ont été le sujet de comptes rendus dé-
taillés.
tfDeux explorations ont surtout, dans le cours de cette année,
excité un vif intérêt : l'une est celle qui a amené la découverte des
lacs qui s'étendent au nord de Tombouctou, l'autre est celle des pays
situés entre le Tonkin et le golfe du Bengale, menée à bien par
M. le prince Henri d'Orléans et ses deux compagnons. 11 nous faut
espérer que nous en aurons bientôt entre les mains des relations
— xxxn —
détaillées. Tels sont, très rapidement mentionnés, les laits qui ont
marqué Tannée qui vient de s'écouler. Il vous appartient. Messieurs,
de né point laisser péricliter nos traditions et de soutenir l'éclat
des différentes branches de la science française. C'est à vous qu est
dévolu le soin de lui imprimer un nouvel essor. Permettez-moi de
vous rappeler en terminant ce seul mot, dit par un empereur ro-
main à ceux qui l'entouraient : Laboremm ! Que ce mot soit, dans
toutes les circonstances, notre devise et notre cri de ralliement.
tf Messieurs, au nom de M. le Ministre de Tlnstruction publique,
des Beaux-arts et des Cultes, je déclare ouvert le Congrès des so-
ciétés savantes, et je vous donne lecture de l'arrêté qui constitue les
bureaux des sections, -n
M. le Président du Congrès donne ensuite lecture de l'arrêté
ministériel constituant les bureaux des sections du Congrès.
Le bureau de la Section d'archéologie est ainsi constitué :
Président : M. Alexandre Bertrand.
Secrétaire : M. Robert de Lasteyrie.
Le Secrétaire de la Section d'archéologie ,
R. DE Lasteyrie,
Membre du Comité.
XXXIII
SEANCE DU 7 AVRIL 1896.
PRÉSIDENCE DE M. ALEXAxXDRE BERTRAND.
La séance est ouverte à 2 heures un quart.
M. Tabbé Bonno rend compte de découvertes d'objets en silex de
nature variée, trouvés en Palestine par le Père Germer-Durand. Il
en montre la photographie et les attribue à l'époque chelléenne.
Il décrit ensuite une trouvaille analogue faite dans une grotte voi-
sine de Nazareth, au milieu d'objets en verre, de poids en pierre,
de monnaies byzantines, etc. Une chapelle avait été installée dans
ce lieu. Dans une grotte toute voisine et du même genre, on a re-
cueilli des éclats de silex.
M. Alexandre Bertrand fait remarquer que ces éclats ne permet-
tent pas de dater, même d'une façon approximative, l'époque où
cette grotte a pu être habitée par l'homme.
M. Chauvet demande des renseignements sur la dimension et
les formes des silex trouvés par le Père Germer-Durand. Il serait
intéressant, en effet, de constater en Palestine une découverte de
silex du type chelléen; mais la photographie communiquée par
M. l'abbé Bonno ne suffit pas pour se prononcer.
M. Martial Imbert fait remarquer qu'on a trouvé en France bien
des ateliers où il ne restait que des éclats; ce ne serait donc point
une objection contre la découverte qui vient d'être relatée. Toute-
fois les éclats dont il s'agit ici ne semblent pas désigner l'époque
quaternaire. Ils paraissent plutôt de l'époque néolithique.
M. Cavalier entretient le Congrès des tombes nommées lauzas en
Languedoc et qui sont ordinairement composées de six pierres
brutes. Ces tombes se rencontrent généralement en nombre. Elles
forment des nécropoles. Elles sont quelquefois de très grandes di-
mensions, mais le plus souvent elles n'ont que 1 m. 45 à 1 m. 76
de long, et leur peu d'épaisseur ne permet pas de croire que le
corps ait été placé dans la tombe à son état naturel. Les lauzas ont
Archéologie. c
plutôt servi (rossuaiiv, car on y Irome oïdiiiaiiomonl plusieurs
corps. Les objets qu on y a recueillis sont bien peu nombreux et ne
penueltent guère de dater ces tombes. Dans Tune on a ramassé
une tète en jade ressemblant à une tète de Bouddba. Elle est au-
jourd'hui la propriété de M. Lapouge, bibliothécaire de Rennes.
Aucun objet de i'o'poque chrétienne ou romaine n'y a été trouvé;
il est donc probable que ces lombes sont de date fort ancienne.
C'est du moins l'opinion de M. Lapouge, qui y voit les sépultures
d'une race antérieure à l'époque romaine.
M. DE Marsy donne lecture d'un travail de M. le chanoine Cerf,
de Reims, sur les représentations d'instruments de métiers que l'on
rencontre à la cathéchale de Reims , dans les sculptures des diverses
parties du portail de ce fameux édifice. On y remarque, en parti-
culier, les travaux des mois; les instruments que tiennent les ])er-
sonnages figurés dans ces scènes offrent une assez grande analogie
avec les outils usités de nos jours.
M. Henry Corot, membre de la Société historique et archéolo-
gi(]ue du Chàtillonnais, donne la description du mobilier funéraire
trouvé dans un tumulus, au bois des Vendus, commune de Frai-
gnot, près Minot (Côle-d'Or). Ce mobilier consiste en animaux, en
grains de collier en pâte de verre, en bracelets de bronze ornés
de boules ; le tout rappelle et confirme les trouvailles déjà faites
par M. Flouest dans le Chàtillonnais.
M. DE Marsy donne lecture d'un mémoire envoyé par M. J.-B.
GiRAUD, conservateur du Musée de Lyon, sur les forges installées
dès le xiii^ siècle dans la région de Rives en Dauphiné. Le premier
document qui les mentionne date de 1282. Au xv* et au xvi" siècle
ces forges se multiplièrent beaucoup, et nous possédons un assez
grand nombre de titres qui nous permettent de suivre les progrès
de cette industrie, en même temps que celle du papier. Dans une
légion oiJ la métallurgie était aussi répandue, on ne peut s'étonner
(|ue la fabrication des armes ait eu une grande importance. Rives
était renommée pour son acier, et les épées qu'on y trempait jouis-
saient d'une grande réputation. M. Giraud pense que cette industrie
a pu retMonIcr juscju à 1 époque où les Sarrasins étaient maîtres du
pays; il expose les raisons de tout ordre qui lui ont permis de se
conserver d'âge en âge.
XXXV
M. Lièvre, membre non re'sidant du Comité, lit un mémoire sur
les transformations du menhir, qui fut sans doute un fétiche pour
nos ancêtres gaulois. C'est probablement ce fétiche en pierre brute
que Tacite désigne sous le nom de simulacrum. Mais de bonne
heure on songea à dégrossir, à retoucher la pierre pour lui donner
une forme plus régulière. Plus tard on chercha à lui donner un as-
pect rappelant la forme humaine. Enfin le dolmen de Kernuz nous
montre de vraies sculptures où Ton reconnaît Mars et Vénus. En
Poitou , on possède un dolmen célèbre sur lequel se trouve une in-
scription certainement postérieure au début de Tépoque romaine.
Ces monuments ne sont donc pas tous d'une date très reculée. Il
est sûr qu'on a dû en élever après la conquête romaine et même
après la diffusion du christianisme. Seulement leur forme avait
changé, et il est à supposer que les grands monuments en pierre
désignés par nos archéologues sous le nom de pile romaine ne sont
autre chose qu'une imitation ou une transformation des anciens
menhirs. C'est le cas de la tour de Pi relonge, en Saintonge, qui
ne peut être ante'rieure au m* siècle de notre ère.
Plusieurs de ces piles ont porté au moyen âge le nom defanum,
ou autre de même signification. Sulpice Sévère raconte qu'il y avait
à Amboise une tour de ce genre terminée par un cône. Paulin de
Périgueux parle de la même construction en la désignant sous le
nom de fanum. Fortunat la décrit aussi , et Ton voit par ces textes
que ce monument n'était pas le temple d'un dieu , mais le dieu lui-
même. Le nom de ce dieu e'tait Vernemet chez les anciens Gaulois,
nous dit Fortunat. Les Saxons, au temps de Charlemagne, adoraient
aussi une colonne qu'ils nommaient Irmensul. Il est probable qu'il
y avait au sommet une statue. Plusieurs monuments de ce genre
furent détruits par saint Martin de Tours. Des fouilles récentes faites
autour de la pile de Pirelonge ont révélé l'existence d'une enceinte
extérieure. M. Lièvre croit que c'est là ce que les anciens textes
nommaient delitbriim. Enfin les piles passèrent par une dernière
évolution: elles prirent de grandes dimensions, devinrent creuses,
furent munies d'une porte et devinrent ainsi de vrais temples. Tels
furent le temple du Vieux-Poitiers, le temple de Janus à Autun, le
temple de Sanxay, la fameuse tour de Vésone à Pe'rigueux, etc.
Beaucoup de ces faua se conservèrent jusqu'au vi^ ou vif siècle, et
les vies des saints mentionnent les actes d'idolâtrie dont ces monu-
ments étaient le siège. Les tours pleines ou creusées intérieurement
PU forme de bouteille, que l'ou nomme tonnelles dans l'Ouest,
sont sans doute des monuments du même genre.
M. Martial Imbert se demande si Ton peut voir des transforma-
tions du menhir dans les temples comme celui de Sanxay. M. Du
Cliatellier, qui a découvert cl qui possède le menhir de Kernuz, a
fouillé près de soixante-dix menhirs; sous la plupart, il a trouvé
des corps, ce qui prouverait que c'étaient des tombeaux.
M. DE Làsteyrie et M. Tabbé Bosseboeuf s'élèvent contre certaines
dos conclusions de Fauteur et montrent ce qu'elles ont d'hypotbé-
li([iie.
M. Musset rappelle que l'on a voulu parfois voir dans ces piles
dos monuments funéraires. Il serait peut-être possible de s'en assu-
rer en faisant des fouilles sur l'emplacement de deux piles de la
Charente -Inférieure, aujourd'hui détruites, mais dont l'emplace-
ment est parfaitement connu. Quant aux tonnelles dont a parlé
M. Lièvre, c'étaient probablement des tours destinées à faire des
signaux à l'aide du feu.
M. Pierre, de la Société académique du Centre, entretient le
Congrès de la guimbarde, ce petit instrument de musique dont les
enfants des campagnes ont conservé l'usage jusqu'à ces dernières
années. A Levroux, dans l'Indre, a été recueilli un instrument de
ce genre, en bronze, dont il ne manque que la languette. M. Pierre
le croit de l'époque gauloise, car une monnaie gauloise et un frag-
ment de poterie, probablement celtique, ont été trouvés à proxi-
mité.
M. Alexandre Bertrand fait remarquer que l'on ne peut con-
clure des conditions de la trouvaille à l'antiquité de l'objet. S'il est
certain que ce morceau de bronze est un reste de guimbarde, rien
n'indique à quelle date il a pu être fabri([ué.
M. QuESNÉ, de la Commission des antiifuités de la Seine-Infé-
rieure, rend compte des dernières fouilles exécutées par lui et
M. de Vesly dans les forêts de Bord et de Louviers. Les restes
d'une construction de l'époque romaine y ont été reconnus; c'était
un petit édicule carré bàli en silex et en argile; on y a recueilli
une soixantaine de monnaies, un couteau, de petites haches de
bronze, quelques fragments de poteries, des bosselles de bronze
qui paraissent avoir servi à orner la ])orle d'entrée; enfin des lames
de verre à vitre. A l'angle nord-est des ruines, on a trouvé une base
de colonne qui permet de restituer avec vraisend)Iance la forme et
la nature de ce petit édifice. Ce serait un petit temple formé d'une
salle carrée entourée d'une colonnade sans doute en bois, avec ar-
chitrave également en bois. On sait combien l'usage du bois était
répandu en Gaule pour les constructions religieuses comme pour
les constructions civiles.
Pendant la lecture de cette communication, M. de Vesly dessine
au tableau le plan et la restitution de ce monument.
La séance est levée à 5 heures un quart.
Le Secrétaire de la Section d'archéologie,
R. DE LaSTEYRIE,
Membre du Comi(p.
XXXVIII
SÉANCE DU 8 AVRIL 1896.
MATIN.
PRESIDENCE DE M. CHAROUILLET.
M. DE Lasteyrie donne lecture, au nom de M. le chanoine Cerf,
d'un travail sur l'histoire du costume en Champagne, d'après la
sculpture et le mobilier de Notre-Dame de Reims. L'auteur décrit
successivement les costumes ecclésiastiques, militaires et civils des
principales statues. Il signale une chasuble du xiii^ siècle, conservée
dans le trésor, les reliquaires, les calices. Les sculpteurs ont repré-
senté dans les bas- relief des portails, des autels, des meubles, des
instruments, les vertus et les vices, le jugement dernier, et même
des scènes de la vie civile, telles que le jugement d'un marchand
de drap accusé d'avoir vendu à fausse mesure.
M. Martial Imbert donne lecture d'une notice de M. d'Abzac,
membre de la Société des amis des sciences et arts de Roche-
chouart , sur \e barbichet , bonnet à grandes ailes orné de dentelles,
que les femmes du Limousin portent encore aujourd'hui. Il semble
probable que cette forme de bonnet était déjà en usage au xvii" et
au x\uf siècle. On se mit, au siècle dernier, à orner cette coiffure
de dentelles sur tulle ou sur mousseline, fabriquées dans le pays.
Turgot, qui fut, on le sait, intendant de Limoges, encouragea cette
industrie, qui prit un assez grand essor. Depuis, la fabrication de
ce genre de dentelles s'est concentrée à Aixe-sur-Vienne, petite
localité des environs de Limoges.
L'auteur a recueilli un assez grand nombre de spécimens de cette
industrie; il en présente un album au Congrès.
M. Plancouard, de la Commission des antiquités et des arts de
Seine-et-Oise, lit une note sur divers monuments des cantons de
Marines et de Magny-en-Ve\in. Il signale tout particulièrement
XXXIX
l'église de Cléry, qui appartient au xiii" et au xvi* siècle, Téglise
de Chars, œuvre très intéressante du xii® siècle, le retable de
Nucourt, qui remonte au xvi" siècle, le retable de l'église d'Epiais,
l'église de Saint-Gervais, dont le portail est un excellent modèle de
l'art de la Renaissance , le baptistère de Magny, sculpté à la même
époque.
M. DE Lasteyrie fait ressortir l'intérêt que présente le retable
de Nucourt; il félicite M. Plancouard de l'excellent exemple qu'il
donne à ses confrères des sociétés provinciales en signalant ainsi
des œuvres d'art trop peu connues, que la Commission des monu-
ments historiques ne manquera pas de classer.
M. J. Gauthier, archiviste du Doubs, et M. l'abbé Brune com-
muniquent au Congrès une série de photographies représentant
des objets d'orfèvrerie fabriqués en Franche-Comté, du xi^ au xyiii"
siècle. Ils rappellent que Charlemagne avait légué un parement
d'autel doré à la cathédrale de Besançon, et indiquent que la ville
de Dinant, en Belgique, fut le centre de fabrication d'un grand
nombre d'objets doonés aux églises de Franche-Comté pendant le
xiv^ et le XV* siècle. Mais les orfèvres francs-comtois étaient capables
de ciseler des calices et des reliquaires. L'atelier principal se trou-
vait à Besançon et fut peut-être fondé par des artistes lyonnais.
Ses premières productions furent deux reliquaires détruits aujour-
d'hui mais figurés sur des sceaux du xiif siècle. Les orfèvres de
la région n'étaient pas inférieurs à ceux des provinces voisines.
M. Gauthier a relevé cinq cents noms d'orfèvres qui ont travaillé
en Franche-Comté depuis iiio jusqu'en 1789. Les artistes de
Besançon marquaient les objets d'orfèvrerie d'une main bénissante
et plus tard des armes de la ville. Malheureusement, on a fondu
plus de six cents objets d'orfèvrerie pendant la Révolution, mais
les églises du pays renferment encore des reliquaires, des mon-
strances, des croix processionnelles très remarquables.
M. Gauthier et M. l'abbé Brune ont pris la peine de photogra-
phier la plupart de ces objets. Ils en soumettent de nombreux
spécimens au Congrès,
M. Martial Imbert demande si M. Gauthier a trouvé, dans ses
recherches, des objets d'orfèvrerie où l'on pourrait retrouver des
traces de l'influence exercée par l'art de l'époque barbare.
M. Gauthier répond que non, ce qui ne doit point étonner,
aiicnn dos objets décrits par lui ot son coUaboratiMir nVtant anté-
rieur au m'' siècle, et la plupart n'appartenant qu'à la tin du moyen
âge ou même à une époque plus récente.
M. TniOLLiER, de la Société historique et archéologique du
Forez, lit une étude sur l'ancien clocher de la cathédrale de Va-
lence. Cette curieuse église, consacrée en 1096, fut très remaniée
en iGo/i, mais le clocher-porche s'était conservé intact jusqu'au
MX'' siècle. Endommagé par la i'oudre en 1822, il fut démoli en
1 838 et remplacé par une tour moderne. Le clocher de Valence
ressemblait |)ar son piincipe de construction à ceux des cathédrales
du Puy et de Limoges. 11 était divisé en quatre étages, percés de
baies en plein cintre, ornés de colonnes et d'élégants chapiteaux.
Le Musée de Valence conserve de» moulages de ces cha])iteaux.
La plupart sont décorés de feuillages ou d'animaux, quelques-uns
de têtes humaines. Les baies géminées étaient encadrées par des
colonnettes et subdivise'es par un fût central. La tour carrée se
terminait à l'origine par un toit en pavillon remplacé plus tard
par une flèche en charpente. L'auteur communi(|ue au Congrès
des photographies de ces chapiteaux et des dessins du clocher de
Valence, dont il doit la communication à l'obligeance de MM. Joan-
nis, Camille Rey, Villard et Romiguière.
M. DE LvsTEYRiE douuc lecturc d'une étude de M. Leymarie, cor-
res])ondant du Comité à Limoges, sur divers documents intéressant
l'histoire du costume dans la région du Haut-Limousin. Le premier
document où Ton trouve des détails relatifs au costume est le Testa-
ment de Saint-Yriex. 11 y est question d'étoffes ornées de perles;
on en fit usage pendant tout le moyen âge; les émailleurs limou-
sins ont souvent repi'ésenté des personnages revêtus de riches vête-
ments, mais on n'a pas jusqu'ici étudié leurs œuvres au point de
vue spécial du costume. L'auteur termine par une dissertation sur le
sens du mot UmogiaUira qu(î l'on rencontre dans divers textes anciens
et ([ui semble indiquer des applications de broderies.
M. DE Vesly, de la Commission des antiquités de la Seine-Infé-
rieure, communique au Congrès le résultat de ses observations sur
le catelier de; (iricjuebeuf-sur-Scine. Il y a découvert un pistil cha-
piteau d'albâtre, et les paysans ont tr(uivé de nombreux débris
gallo-romains en cet endroit. Ce catelier défendait le col de Tour-
ville comme celui d'Oissel, situé de lautre côté de la Seine.
La séance est levée à 1 1 heures et quart.
Le Secrétaire de la Section d'archéologie ,
R. DE LaSTEYRIE,
Membre du Comité.
XLIl
SÉANCE DU 8 AVRIL 1896.
SOIR.
PHKSIDKNGR DK M. EDMOND LE BLANT.
M. l'abbé BossEBOEiîE, de la Société arobéologiqiie de Touraine,
lit une notice sur un sarcophage conservé dans Téglise de Saint-
Pol-de-Léon (Finistère). C'est une tombe en forme d'auge, taillée
dans un bloc de granit. Des arcatures de foible saillie ornent les
grandes faces, et une croix de grande dimension occupe l'un dos
petits côtés. L'autre extrémité est ornée d'un cep de vigne grossiè-
rement traité, dont les rameaux s'enroulent en forme de volutes.
On prétend (jue ce tombeau est celui du roi Conan Mériadec; mais
l'auteur suppose que ce sarcophage renfermait le corps de saint
Pol. Il faudrait l'attribuer à la fin de l'époque mérovingienne.
IM. DE Marsy fait remarquer que la Bretagne fut toujours en re-
tard sur les autres i-égions au point de vue artistique, et' il se
demande s'il ne faudrait pas dater ce sarcophage de l'époque ro-
mane.
M. EuDE lit une étude sur l'influence française dans le style
manuélin en Portugal. Il montre que le style manuélin tient à la
fois de l'art gothique et de l'art de la Renaissance, Les meilleurs
exemples se rencontrent dans les abbayes de Santa Cru/,, de
Coïmbre, de Belem et de Thomar. L'auteur préfère ces modèles
à l'e'glise de Batalha, au point de vue de la pureté du style ma-
nuélin. Le monastère de Bolem , commencé en i5oo, était en
pleine; construction en ihi'j. A celle époque, les travaux étaient
encore j)eu avancés. Le portail du croisillon Sud de l'église, bàli
par un Français nommé maître Nicolas, est une œuvre très re-
marquable. Cet artiste travailla également à Coïmbre, comme le
prouve la chronique de l'abbaye. 11 avait avec lui trois de ses con-
frères, nommés Jean de Rouen, Jacques Longuin et Philippe
Odoart. Dom Manuel avait donc fait venir de France des archi-
XLIII
tectes et des imagiers. L'e'cole de Rouen jouissait d'une grande ré-
putation à répoque de la Renaissance. Il n'est donc pas étonnant
que cette région ait produit des architectes capables de bâtir des
monuments aussi remarquables que le cloître de Belem. Jean de
Rouen nous est connu par d'autres documents. Il avait commencé
à travailler à une statue du tombeau du cardinal d'Amboise ; mais il
laissa son œuvre inachevée pour émigrer en Portugal. Trois autres
Français travaillèrent pour les rois de Portugal à cette époque; ils
se nommaient Nicolas Chatranz, Jérôme et Simon de Rouen. La
salle du chapitre, à Thomar, marque une nouvelle étape dans
l'architecture manuéline; elle fut terminée par des artistes por-
tugais (^).
M. Jules Gauthier, archiviste du Doubs, donne lecture d'une
étude sur le couvent des Cordeliers de Salins (Jura). L'église de ce
monastère avait été commencée en 1280, mais il n'en reste plus
aucun débris. L'auteur essaye de restituer ce bel édifice gothique
à l'aide d'une description de Jules Chifflet , abbe' de Balerne en 1 648.
On y voyait le tombeau d'Isabelle de Courtenay, morte en laS-j,
de Laure de Commercy, morte en 1976. Le plan présentait une
abside polygonale aux deux extrémités de la nel", comme dans les
églises rhénanes. Les fenêtres du chœur étaient ornées de beaux
vitraux du xiv" siècle. Le cloître était une œuvre de la même époque.
L'église des Cordeliers devait être plus remarquable par ses monu-
ments funéraires que par son architecture. Jean de Chalon y fut
enterré en iSog. On possède le texte des inscriptions de la plupart
des tombeaux, qui furent détruits au xv!*" siècle et pendant la Révo-
lution. M. Gauthier décrit les vitraux remarquables du sanctuaire,
dont quelques panneaux sont heureusement conservés. L'église était
ornée de peintures du xv* siècle.
M. Léon Maître, archiviste de la Loire-Inférieure, lit une étude
sur une église carolingienne à date certaine, celle de Saint-Phi-
libert de Grandlieu. Ce village se nommait anciennement Deas;
mais, en 836, les moines de Noirmoutier, chassés par les Nor-
mands, firent élever à Grandlieu une étroite confession voûtée
d'arêtes qui renferme le sarcophage monolithe de saint Philibert.
Au-dessus, l'abbé Imbold construisit une église encore à peu ])rès
(') Voir ci-après, p. 2/1, le texte m extenso de cette communication.
intacte. L'appareil de l'é{>lise no porte pas l;i trace de reprises et
se compose de lits de biiqiies et de pierres alternés, comme dans
les monnments gallo-romains. Les claveaux des grandes arcades
présentent la même disposition. Les matériaux sont de dimension
moyenne, et le mélange de bricjues est plutôt employé comme
élément de décoration (|uo j)Our maintenir Taj^pareil. Le plan de
Tédilice comprend une ncl, deux bas-cotés, un transept llanqué de
deux absidioles et un cboMir en hémicycle. M. Maître analyse les
divers éléments arcbitectoniques de cette église et rappelle que
l'église de Vertou (Loire-Inférieure) présentait des restes d'appareil
identiques.
Le carré du transept est encadré par de grands arcs en plein
cintre isolés qui sont formés de claveaux de briques alternant avec
des claveaux de pierre. Au xi" siècle, on voulut réduire la largeur
de ces ouvertures, et on fut obligé de les remplir en ménageant
une porte au centre qui est soutenue par des colonnes provenant
de quelque édifice antique. Cett.e curieuse église, dont la longueur
est de 5/i mètres, est transformée en halle. L'auteur espère que
l'ancienneté de l'édifice attirera l'attention et qu'on pourra la sauver
de la ruine dont elle est menacée.
M. DE Lasteyrie ne croit pas que toute la construction dont
M. Maître vient de parler ait été bâtie d'un seul jet. Comme
M. Marionneau l'avait fait remarquer jadis dans un mémoire lu à
un des Congrès de la Sorbonne, la crypte a dû être bâtie peu
après 836, époque où les moines de Noirmoutier, fuyant les Nor-
mands, vinrent Ji Déas avec les reliques de leur patron. Or, l'église
qu'ils édifièrent au-dessus de la crypte fut détruite en 867, lors de
la grande invasion des Normands, qui obligea les moines à em-
porter les reliques de saint Philibert jusqu'à Tournus. Le plan
seul que M. Maître a communiqué au Congrès montre qu'il y a
deux ou trois époques différentes dans ce monument; il importe
donc d'en faire un examen minutieux pour pouvoir en bien dater
les diverses parties.
M. PiLLOY communique au Congrès une c-tude sur les objets
découverts dans le tombeau de Cbildéric l""", trouvé à Tournai
en iGTiS. Chilllcl a décrit, au xvif siècle, les objets renfeiinés dans
cette tombe. Depuis, rabi)é Cochet a étudié les mêmes pièces dans
un livre bien connu; enfin, en 1889, M. Lidenschmidt s'est occupé
de cette curieuse découverte. M. Piiloy rappelle toutes les circon-
stances des fouilles de Tournai. Il compare cette trouvaille à celle
d'une sépulture du même genre trouvée à Pouan (Aube). Il s'en
autorise pour corriger certaines inexactitudes de Cliiftlet. Ainsi,
Tépée du roi n'avait pas deux tranchants, mais un seul; elle était
dépourvue de pommeau, contrairement au dessin figure' par Chifflet,
et ne se trouvait pas suspendue à un baudrier, mais à une cein-
ture richement ornée. M. Piiloy compare l'épée de Pouan avec
celle de Ghildéric, pour montrer les inexactitudes des dessins de
Chifflet, oii l'on voit des garnitures qui n'appartenaient pas à
l'épée, mais bien au fourreau, dont l'entrée était décorée de gre-
nats. Labarte ne croyait pas cette arme franque; il l'attribuait à un
artiste byzantin. Au contraire, M. Piiloy montre que les artistes
francs fabriquaient des épées du même genre et fait remarquer
que l'épée de Pouan avait exactement la même longueur.
Le scramasaxe de Ghildéric n'était pas garni de rainures, suivant
l'habitude constante du vu" siècle. Ce n'était pas un véritable scra-
masaxe, mais un long coutelas.
La fibule de Childéric a été mal représentée par le dessinateur
de Chifflet. Elle n'appartient pas à l'art franc, mais à l'art romain,
et les légionnaires en portaient de semblables au iv* siècle. On a
trouvé dans la tombe de Childéric un assez grand nombre de
boucles. M. Piiloy explique quel en devait être l'usage. Un second
corps, de petite taille, a été découvert à (iôté de celui du roi.
Chifflet a supposé que c'était un jeune serviteur du roi qui avait
été inhumé avec lui. Il est bien plus vraisemblable que c'était une
femme. A Pouan, de même, on a trouvé deux corps, dont l'un
devait être celui d'une femme. Il n'est pas invraisemblable, que ce
fût le corps de la reine Basine, qui aura été ensevelie, à sa mort,
dans la même tombe que son mari. Une partie des bijoux attribués
à Childéric doit donc être restituée avec grande vraisemblance à
la compagne du roi.
M. l'abbé PuiSEux communique au Congrès une notice sur l'église
de Notre-Dame-de-TEpine, près de Châlons- sur- Marne. Au
xviii* siècle, on attribua la construction de l'église à un architecte
anglais nommé Patrice; mais c'est une légende inventée par Beau-
gier et reproduite par une foule d'auteurs modernes. L'église fut
commencée entre iAo5 et i/iio, et on n'y retrouve aucun carac-
XLVI
1ère du style gothique anglais. H est évident que le portail est
moins ancien que la nef". Charles VII avait donné une somme
d'argent pour élever les clochers en itikb. En 1^69, Tédilice
n'était pas encore terminé. L'auteur a retrouvé un inventaire du
xvii" siècle qui reproduit l'analyse d'un document de iû53 et qui
mentionne le nom d'Etienne Poutrise, maçon à Chàlons. Cet artiste
avait travaillé à la construction de l'église de l'Epine; c'est évidem-
ment lui, dont le nom défiguré en celui de Patrice, par suite d'une
faute de lecture, a donné lieu à la légende d'un architecte anglais.
Le Secrétaire de la Section d'archéologie,
R. DE Lasteyrie,
Membre du Comité.
XLVII
SEANCE DU 9 AVRIL 1896
MATI\.
PRESIDENCE DE M. 15ABEL0N.
iM. Tabbé Brune lit une notice sur l'église de Chissey (Jura).
Cette église appartenait au prieuré bénédictin de Château-sur-
Salins, qui dépendait de l'abbaye de Cluny. Elle a la forme d'une
croix latine et se termine par un chevet plat. On peut l'attribuer
à la seconde moitié du xiii'' siècle. Les piles de la nef se composent
de colonnes isolées et les grandes arcades sont surmontées d'une
corniche dont les modillons présentent des masques bizarres. Cette
corniche supporte des dalles, et l'on peut ainsi circuler au-dessous
de l'appui des fenêtres. Toute l'église est voûtée d'ogives. A l'ex-
térieur, le portail se fait remarquer par son arc trilobé et par le
curieux bas-relief du tympan qui représente le Christ attaché à la
colonne de la flagellation, saint Pierre et saint Paul. L'église de
Chissey vient d'être restaurée par M. Boeswilwald.
M. Bertrand, professeur au lycée d'Alger, communique les ré-
sultats de ses fouilles dans la basilique de Castiglione en Algérie.
En plan, cet édifice comporte une nef entre deux collatéraux et une
abside en hémicycle flanquée de deux pièces latérales. Au-dessous
du chœur s'étend une crypte découverte par M. l'abbé Grandidier.
Cette crypte renfermait non pas un tombeau, mais une piscine en
forme de quatrefeuille où l'on baptisait les catéchumènes. On a
trouvé une piscine du même genre dans l'île de Djerba, et Gré-
goire de Tours en décrit une semblable. Il est probable que la
basilique de Castiglione remonte au v* siècle. L'auteur fait re-
marquer que l'on n'a pas encore signalé de crypte dans les basi-
liques africaines.
M. Babelon rectiûe cette dernière assertion en signalant une
crypte trouvée récemment à Carthage par le P. Delattre.
M. JuLLioT, président de la Société archéologique de Sens, lit un
travail sur le Musée archéologique de Sens. Ce musée contient de
nomhit'U.v et beaux débris gallo-romains. La ville renfermait deux
temples, un théâtre, un aqueduc et des thermes, dont il reste en-
core des bases de colonnes. M. Julliot donne une description de
ce dernier monument à l'aide des débris recueillis au musée. Ces
précieux restes avaient été utilisés dans les fondations de Tenceinte
gallo-romaine déjà construite en 356. L'auteur, en terminant, pré-
sente un exemplaire du dernier fascicule de sa publication sur le
Musée lapidaire de Sens. Ce travail est accompagné d'héliogravures
qui reproduisent les plus belles sculptures du musée et les inscrip-
tions récemment découvertes.
]\I. LE Président félicite M. Julliot des soins qu'il donne à cette
belle publication, tout à fait digne des richesses archéologiques que
contient le Musée de Sens.
M. Bélisaire Ledain donne lecture, au nom de M. Luguet, d'un
mémoire sur les caractères distinctifs de la stèle et du cippe. L'au-
teur montre que la plupart des auteurs ont confondu ces deux
mots, dont il indique l'étymologie. La stèle fut en usage en Assy-
rie, en Phénicie, à Carthage, en Grèce, depuis les temps héroïques.
Le cippe fut d'abord un pieu cylindrique, plus tard quadrangulaire,
puis une courte colonne tronquée avec ou sans inscription. Ce
furent d'abord des bornes agraires, des termes, des bornes milliaires.
La stèle et le cippe ne peuvent être confondus qu'à dater de l'asser-
vissement de la Grèce par les Romains, mais le cippe latin retint
quelque chose de son origine. A Rome, le cippe et la stèle sont
toujours lourds. A Athènes, la stèle est toujours svelte et élégante.
L'auteur signale un cippe très curieux, trouvé récemment près de
Civray (Vienne).
M. DE Lasteyrie donne lecture d'un mémoire présenté par
M. Corcelle, professeur au lycée d'Annecy, contenant la liste d'un
grand nombre de monuments anciens du Bugey et du Valromey,
aujourd'hui perdus ou dispersés. Cette région a été jadis assez riche
en monuments galb-romains; Belley, Vieu-en-Valromey, Anglefort-
Seyssel, en particulier, ont été des centres assez importants au ii*
et au m'' siècle, si l'on eu juge par les inscriptions et les objets de
toute nature qui y ont été recueillis. Malheureusement, une grande
partie de ces objets ont été se perdre dans de petites collections
privées formées par les habitants du pays. Le Musée de Genève en
a pu acquérir, un assez grand nombre.
XLIX
M. l'abbé BossEBOEiF, de la Société arcbéologique de Touraino,
lit une étude sur les découvertes de bas-reliefs antiques récemment
faites à Yzeures (Indre-et-Loire). L'auteur rappelle l'antiquité de
ce village, dont parle Grégoire de Tours. Eustache, arclievéque de
Tours de 6 /il à i6i, construisit en ce lieu une église sur les ruines
d'un temple dédié à Minerve. Au \if siècle, on la remplaça par
une construction très soignée qui s'est conservée en assez bon état
jusqu'à nos jours. On eut, l'an dernier, la fâcheuse idée de la
remplacer par une église neuve, et c'est en fouillant le sol pour
établir les fondations de ce nouvel édifice qu'on découvrit acciden-
tellement une dizaine de pierres sculptées représentant Minerve,
des géants, Léda et le cygne, etc. Un fragment d'inscription por-
tant une dédicace à Minerve est venue confirmer la tradition, qui
voulait que l'église d'iizeures eût remplacé un temple à Minerve.
Depuis la découverte des blocs dont il vient d'être question, le
P. de La Croix a entrepris à Yzeures de nouvelles fouilles; il a trouvé
d'autres pierres sculptées et deux autres fragments de l'inscription.
Grâce à cet ensemble de découvertes , on peut restituer le temple
d'Yzeures. C'était probablement un monument polygonal. Il a dii
être construit au ii'' siècle environ.
Le R. P. DE La Croix raconte les fouilles qu'il a entreprises dans
les fondations de l'église d'Yzeures au mois de février 1896. Il
en a fait extraire quatre-vingts blocs sculpte's, et a reconnu que
ces pierres avaient été employées dans les fondations de l'église
mérovingienne. L'église n'avait pas été consiruite sur l'emplacement
du temple, mais les assises romaines avaient été apportées de
ruines situées dans le voisinage. Le P. de La Croix attribue cette
construction au règne de Marc-Aurèle et de Lucius Verus. Les dé-
bris recueillis par lui ne proviennent peut-être pas tous du même
édifice. Il serait fort important de faire de nouvelles fouilles, car
elles ne peuvent manquer d'être très productives.
Le Congrès émet le vœu qu'une entente intervienne entre qui
de droit pour que ces curieuses recherches soient reprises le plus
promptement possible.
La séance est levée à midi.
Le Setrétaire de la Section d'ardu
R. DE Lasteyrie,
Membre du Comité.
IRCIIEOLOGIE.
SEANCE DU 9 AVUIL 189G
SOIR.
i'uksidence de m. de iîahthelkmy.
M. l'abbé 1}().\N0 lit une noie suiles monnaies gauloises trouvées
dans l'arrondissement de Provins. Six monnaies en potin doivent
être atlril)uées aux Sénons, sept aux Leuques. Elles sont ornées
d'un sanglier. L'auteur communique une monnaie d'or décorée
d'un marteau et découverte à Jouy-le-Châtel (Seine-et-Marne) qui
présente un type très rare de monnaie gauloise.
M. Coutil fait l'inventaire des monnaies gauloises trouvées dans
le département de l'Eure. Les Aulerci Eburo vices étaient la peu-
plade la plus importante de la région; leur capitale était près
d'Evreux, à Saint-Aubin. Le revers de leurs monnaies était orné
d'un cbeval. On a trouvé dans l'Eure des monnaies des Santons,
des Séquanes, des (ialètes, des Lexovii, des Carnutes, des Allobroges
et même des Arvernes. Les découvertes les plus intéressantes ont
été faites aux Andelys et à Verneuil. L'auteur signale encore des
monnaies des Bellovaques, des Atrébates, des Cenomani , des Morini ,
des Unelli, des Edui, des Meldi, des Catalauni. Toutes ces pièces
sont en potin, en argent ou en or. A Verneuil, on a trouvé en
abondance des monnaies gauloises de l'atelier de Nîmes.
M. Vauvillé lit une note sur les monnaies gauloises trouvées à
Verneuil (Eure). Il décrit chaque exem])laire de ces monnaies en
potin et en bronze, ornées d'animaux ou de têtes, et signale deux
pièces inédites faisant partie du même trésor.
M. DE Lastkyrie donni; lecture d'une iu)tice de M. Plancouard
sur quelques nu)nuaies gauloises dérouNeiles près de Magny-en-
Vexin (Seiue-et-Oise). L'auteur atliil)ii(' «es niounaies aux Vélio-
casses. On y voit un buste de femme ailée qui porte la légende
LI
ATEVLA et au revers un cheval à pieds fourchus portant une
corne sur la tête avec la légende VLATOS.
M. DE Marsy donne lecture d'un travail de M. de Lahondès sur
les églises de TAriège. Cette région n'a pas produit une école spé-
ciale d'architecture : on y rencontre des églises rurales assez nom-
breuses bâties à l'époque romane, surtout dans la vallée de l'Ariège.
L'influence romane se fit sentir très tard dans cette région comme
dans toutes les vallées pyrénéennes. L'auteur montre Tinfluence
exercée dans l'Ariège par les moines de Cluny et de Cîteaux , qui
possédaient les ressources nécessaires à la construction des édifices
religieux. Les églises romanes se composent soit d'une simple nef
et d'un chœur en hémicycle, soit d'une nef dépourvue de bas-côtés,
d'un transept flanqué de deux absidioles et d'un sanctuaire arrondi.
Les nefs sont voûtées en berceau et tous les arcs décrivent une
courbe en plein cintre.
M. de Lahondès signale tout particulièrement les églises d'Axiat,
de Saint-Lizier, d'Unac, de Portes, de Castillan, de Vie, de Mer-
cus, de Salau et de Mérens. La décoration des chapiteaux se com-
pose de lourds rinceaux et d'animaux fantastiques, et les portails,
flanqués de colonnettes, ont des archivoltes moulurées. A Castillon,
on remarque une curieuse sculpture représentant saint Pierre
tenant un livre oii se trouve inscrit le nom du maître de l'œuvre.
Les clochers présentent des formes variées. L'auteur signale plu-
sieurs clochers-arcades et quelques tours centrales carrées, notam-
ment à Axiat, où le clocher, divisé en deux étages, est percé de trois
baies accouplées sur chaque face. Les clochers de Mérens, de Vic-
desos et de Sentein sont assez remarquables. Enfin le cloître de
Saint-Lizier est une belle œuvre de l'époque romane.
M. DE Lasteyrie lit, au nom de M. l'abbé Pigeon, une note sur
un prétendu tombeau d'un des défenseurs du Mont-Saint-Michel en
ihZU. Cette pierre tombale se trouve dans l'église de Chasseguay
(Manche). Le défunt est représenté la tête nue, vêtu d'une cotte et
armé d'une épée. Ses jambes portent des cuissards , des genouillères
et des jambières. Deux écussonssont sculptés de chaque côté de la
figure du chevalier. L'archange saint Michel est représenté au-
dessus de la tête du défunt : il fiappe le démon étendu à ses pieds.
Plus bas, on aperçoit un suaire, sorte de rouelle en cire que l'on
porte dans l'Avranchin, aujourd'hui encore, dans les enterrements,
en même temps que le cierge mortuaire, el (pie Ton dépose dans
la tombe sur la j)oitrine du défunt (''.
M. Auguste Cavalier, au nom de M. Adrien Pons, fait une com-
munication sur un tombeau gallo-romain trouve' près des murs de
Tancien Altimurium et contenant des urnes en verre, des fioles à
parfum, des aiguières et des lampes on brouze, etc. A cette com-
munication sont jointes des vues photographiques de trois parties
des remparts, d'une portion de colonne et de divers objets funé-
raires trouvés par M. Nestor Grasset. L'auteur émet le vœu que
ces curieuses ruines gallo-romaines, situées à Murviel (Hérault),
soient protégées contre les déprédations. Il ajoute que des fouilles
méthodiques donneraient sans doute d'intéressants résultats, et que
les objets déjà recueillis sont déposés au Musée archéologi(jue de
Montpellier.
L'ordre du jour étant épuisé, M. le Président, après avoir re-
mercié les délégués de leur assiduité aux séances, leur donne
rendez-vous à l'année prochaine.
La séance est levée à U heures et demie.
Le Secrétai)-e de la Section d'archéologie,
R. DE Lasteyrie,
Membre du Comitc.
<" Voir ci-après, p. laS, le texte m extenso de relfe coinimiiiicalion.
SEANCE GENERALE DU 11 AVRIL 1896.
PRESIDENCE DE M. GDIEYSSE,
MINISTRE DES COLONIES.
Le samedi 1 1 avril a eu lieu, dans le grand amphithéâtre de la
nouvelle SorLonne, sous la présidence de M. Guieysse, ministre
des Colonies, ministre par inte'rim de l'Instruction publique, des
Reaux-aris et des Cultes, l'assemblée générale qui clôt chaque
année le Congrès des Sociétés savantes de Paris et des déparle-
ments.
Le Ministre est arrivé à a heures, accompagné de M. Xavier
Charmes, directeur du Secrétariat et de la comptabilité au Minis-
tère de rinstrud.ion publique, et de M. Rèze, chef du Secrétariat
du Ministre des Colonies.
Il a été reçu par MM. les membres du Comité des travaux his-
toriques et scientifiques, et parles hauts fonctionnaires de TUni-
versité.
M. Guieysse a pris place sur l'estrade, ayant à sa droite :
MM. Schefer, membre de l'Institut, président du Congrès; Tranchant,
vice-président de la Section des sciences économiques et sociales;
Léon Vaillant, secrétaire de la Section des sciences; Davanne et
Grandidier, membres du Comité; à sa gauche : MM. Léopold Delisle,
membre de l'Institut, président de la Section d'histoire et de phi-
lologie; Alexandre Rertrand, de l'Institut, président de la Section
d'archéologie; Mascart, de l'Institut, vice -président de la Section
des sciences; Rouquet de la Grye, de l'Institut, vice -président
de la Section de géographie historique et descriptive; Glasson', de
l'Institut, membre du Comité; Lyon-Caen, de l'Institut, secrétaire
de la Section des sciences économiques et sociales.
MM. Gaston Paris, de l'Institut, vice-président de la Section
d'histoire et de philologie; A. de Rarlhélemy, de l'Institut, membre
du Comité; G. Servois, garde général des Archives nationales.
LIV
membre du Comllé; Buisson, direclcur au Miiiislèic do l'Instruc-
tion publique; le général André, commandant TÉrole polytech-
nique; le docteur Bergeron, secrétaire perpétuel de TAcadémie de
m('decine ; Kaenipfen, directeur des Musées nationaux; Himly,
membre de Tlnstitut, doyen de la Faculté des lettres, membre du
Comité; le docteur Hamy, de l'Institut, secrétaire de la Section
historique et descriptive du Comité; Gebbart, de l'Institut; Flach,
Henri Cordier, Babelon, Omont, Guillrey, Angot, membres du
Comité, ont également pris place sur l'estrade.
Aux premiers rangs de l'hémicycle on remarquait: MM. Menant,
membre de l'Institut; Jules Finot, le marquis de Croizier, Ernest
Chantre, Georges Harmand, Léon Morel, le baron de Baye, Paul,
Sédille, le marquis de l'Estourbeillon, Lièvre, l'abbé Brune, Couard,
René Fage, L. Drapeyron, Eugène Chàtel, l'abbé Trihidez, Mas-
silIon-Rouvet, Emile Travers, le comt«; de Marsy, Henri Beaune,
le docteur Bouire, J. Gauthier, Thiollier, Fourdrignier, Edgard
Mareuse, Dufour, Dutilleux, etc.
La musique de la Garde républicaine prêtait son concours à
cette cérémonie.
M. le Ministre a ouvert la séance et donné la parole à M. Gran-
didier, de l'Académie des sciences, membre du Comité des travaux
historiques et scientifiques ('^
M. le Ministre a pris ensuite la parole en ces ternies :
tf Messieurs,
rfVous venez d'entendre avec un bien vif intérêt M. Grandidier
vous parler de Madagascar et du français Mayeur, son précurseur
dans l'exploration sérieuse de la grande île. Le tableau qu'il vous en
a fait est vivant et plein d'actualité; il a particulièrement frappé le
Ministre qui a l'honneur de parler devant vous, puisque c'est lui
qui a la lourde tache de tirer de notre nouvelle possession les avan-
tages que la France attend pour la cause générale de la civilisa-
tion et pour elle-même, en compensation des grands sacrifices
qu'elle s'est imposés. J'ai le ferme espoir que cette attente ne sera
pas déçue et qu'un vaste cbamp va s'ouvrir, je peux même dire
déjà est ouvert, à notre activité, à notre expansion coloniale.
cr C'est à l'absence de mon collègue, M. Combes, représentant en
^') Le discours (te M. Grandidier a l'Ii' iiisiTi' an Jniinuil oj/icici du i a avril iSgO,
LV
ce moment le Gouvernement en Alge'rie, qu'est dû le grand hon-
neur qui m'échoit de piësider la séance de clôture du Congrès des
Sociétés savantes. Cette réunion annuelle de délégués, symbolisant
notre esprit national et venant fusionner dans de trop courtes
séances ses diversités régionales avec leur caractère particulier, est
toujours une fête pour les esprits délicats. Chaque année voit se
développer davantage la sympathie qui s'attache avec tant de raison
aux œuvres réellement utiles, et leur succès même est la meilleure
preuve qu'elles répondent bien à un sentiment juste et vrai, celui
de ne laisser perdre aucune de nos forces intellectuelles.
tfLe savant, le chercheur, éprouvent des joies vives — les plus
pures en tout cas de l'existence, parce qu'elles ne produisent pas
de déceptions par elles-mêmes, — à se lancer à la recherche de
l'inconnu, à résoudre un problème, à creuser une question ardue.
Mais à côté de la jouissance personnelle, égoïste, à quoi serviraient
ces travaux, ces labeurs, s'ils de\aient rester ignorés? Ce n'est pas
tout que de tailler une pierre de notre édifice social, il faut la
mettre en place, il faut que chacun de nous coopère de toutes ses
forces, de toute son énergie à l'œuvre commune, et puisse profiter
de l'expérience d'autrui , en faisant profiter les autres de la sienne.
Et combien, avant la mise en commun de vos efforts, n'avons-
nous pas à regretter la perte de travaux intéressants, d'œuvres de
valeur réelle, faute des moyens matériels de les mettre en lumière!
Combien surtout de découragement et de lassitude chez des esprits
d'élite, dignes d'une meilleure destinée, combien de forces vives
mal dépensées et perdues!
«C'est à vos Congrès qu'est dû particulièrement ce renouvelle-
ment de vie intellectuelle, si sain, si utile pour rapprocher des tra-
vailleurs qui s'ignorent; c'est à vos publications qu'est due cette
émulation si heureusement féconde qui nous donne chaque année
des mémoires si précieux. Et c'est ainsi que se produit cet échange
d'idées si indispensable, faisant pénétrer jusque dans les centres
les plus éloignés cette impulsion intellectuelle qui part de Paris et
de quelques grandes villes pour revenir sous une forme nouvelle,
véritable mouvement circulatoire qui crée et entretient la vie dans
notre noble pays de France, comme celui du sang la donne au
corps humain.
ffVos travaux, Messieurs, embrassent un champ de plus en plus
vaste dans le domaine des sciences et des arts; mais ce sont tou-
jours les Soclions historique et jircliéoloyique, bases originelles de
vos Congrès, qui tiennent la place la plus large, et n'est-ce pas
bien naturel? Ne sonl-ce pas elles, en elFet, qui ont le plus de fa-
cilité pour se di'velopper dans nos déparleineiits, (pii ont le plus
d'éléments à mettre en lumière? Leurs eiïorts mélbodiques et per-
séve'rants se manifestent du reste par des résultats tous les jours
plus tangibles, A mesure que nous poursuivons notre marche en
avant d'un pas rapide, nous ('prouvons le besoin, pour assurer
notre course, de jeter un regard derrière nous, de chercher dans
le miroir du passé des indications pour l'avenir. C'est de l'histoire
fpie nous devons tirer nos meilleures leçons, c'est dans l'étude des
sociétés disparues que nous devons trouver notre propre enseigne-
ment.
r Dans ces peuples antiques, dont les noms mêmes sont inconnus,
qui ont couvert notre vieille Europe, détruisant et fondant des
civilisations primitives dont notre sol conserve encore pieusement
de rares débris, dans ces peuples moins éloignés de nous, Chal-
déens. Egyptiens et autres, mais dont nous reconstituons les
mœurs par quelques documents, trop peu nombreux, comme un
naturaliste reconstruit un squelette complot au moyen de fragments
fossiles, dans ces peuples plus rapprocbés auxquels nous nous rat-
tachons directement, Grecs, Romains, Gaulois, nous retrouvons
toujours les mêmes procédés d'action, d'organisation, d'existence
sociale. El maintenant que les peuples europ('ens se sont répandus
sMr le sol entier du monde, que nos colonies se sont accrues dans
(les j)roportions que personne ne pouvait naguère encore soup-
çonner, (pie la vieille Afrique n'est plus la terra mcognita, et que
les nations européennes s'en disputent la surface avant même de
la connaître complètement, nous constatons que les mobiles humains
sont toujours les mêmes, qu'il s'agisse de notre civilisation rafiin(''e
ou de celle de ces peuplades qui sont comme des ti'moins des états
primitifs de nos ancêtres.
ff Eludions donc Thomnie en lui-même, isolé ou groupé dans la
famille, dans la tiibu, dans la nation, dans la patrie. Suivons-le
dans son (bheloppement moral, dans son besoin inné des arts,
dans ses elforts créateurs des sciences, pour assurer la conserva-
tion de l'espèce. C'est un vaste cadre pour vos éludes, et c'est,
.M(;ssieurs, la tâche à laquelle vous n'avez ])as man(|ué.
"Le gouvernement de la République a voulu, cette année comme
les autres, témoigner de sa profonde synipatliie pour le Congrès,
en de'cernant des re'conipenses à quelques-uns de ses membres qui
se sont particulièrement distingues par une plus longue suite de
travaux. Le nombre de ces distinctions dans l'ordre de la Légion
d'honneur est toujours trop restreint pour re'pondre véritablement
au sentiment de justice absolue, mais au moins je suis certain
d'avance que vous approuverez pleinement les noms auxquels il
a fallu malheureusement se limiter. Ce sont ceux de M\L Ernest
Chantre, Joseph Vallot, Delattre et de Boussès de Fourcaud.
rcVous connaissez tous les beaux travaux de M. Chantre sur l'ar-
chéologie préhistorique. Ses missions en Orient, pai'ticulièrement
dans le Caucase, ont jeté un jour nouveau sur les civilisations
préhistoriques et ont enrichi nos musées de documents précieux.
La distinction accordée aujourd'hui à M. Chantre n'est qu'un juste
témoignage rendu à ses mérites, qu'ont su si universellement ap-
précier les savants étrangers.
ffEn dehors des travaux botaniques de M. Vallot, vous savez que
ce laborieux infatigable est le fondateur d'un observatoire au mont
Blanc, créé à ses frais en 1887 et entretenu par lui depuis cette
époque. Vous savez aussi qu'il a entrepris ce travail si important,
ie lever complet de la chaîne du mont Blanc. L'énergie et la téna-
cité dont M. Vallot a fait preuve, son dévouement désintéressé à la
science, justifient la distinction qui lui est accordée.
cfLe père Delattre, correspondant de l'Institut et conservateur du
Musée archéologique de Carthage, se consacre depuis plus de vingt
ans à l'archéologie de l'Afrique du Nord; les résultats obtenus par
lui sont considérables et appréciés de tout le monde savant. La
découverte récente des nécropoles puniqpes de Carthage, dont l'ex-
ploration lui a été confiée par l'Académie des inscriptions et belles-
lettres, a jeté sur ses travaux un éclat qui le désignait particuliè-
rement à l'attention du Ministre de l'Instruction publique.
tf Enfin, M. de Boussès de Fourcaud, successeur de Taine à
l'Ecole nationale des Beaux-arts, comme professeur d'esthétique et
d'histoire de l'art, s'est acquis par ses nombreuses et importantes
publications des titres inconlesiés à la haute distinction que lui
confère aujourd'hui le gouvernement de la République.
p-Le Ministre de l'Instruction publique ne fait, du reste, que
répondre au vœu émis à l'unanimité par ie Comité des sociétés
des beaux-arts, heureux de pouvoir s'associer aux sentiments d'une
LVIII
assemblëo qui donnait ainsi à Tun de ses membres une preuve de
l'estime (|uo lui inspirent son raraclère et son talenl.
tf 11 me reste, maintenant, Messieurs, à accomplir un devoir dou-
loureux, celui de rendre un dernier et public bommage à ceux qui
ne sont plus et dont nous avons à déplorer la perte cette année.
cf Parmi ceux qui nous toucbent de plus près par leurs travaux, je
dois citer en première ligne M. de Munlaiglon, membre titulaire du
Comité des travaux bistoriques, qui s'est e'teint en septembre dernier,
après une longue cari'ièie laborieusement remplie. Pi'ofesseur à
rÉcole des (îbartes et président de la Société de Tart français, M. de
Montaiglon était un de ces chercbeurs qui aiment mieux (aire pro-
fiter les autres de leurs remarques et de leurs études que d'en tirer
eux-mêmes un parti direct en les faisant connaître par des tra-
vaux d'ensemble.
rrdomme écrivain, son œuvre, par sa variété et sa diffusion dans
cent publications diverses, est difficile à apprécier; en revancbe,
comme professeur, peu d'iiommes ont eu une action aussi pio-
fonde, aussi heureuse sur les nombreux élèves qu'il a formés.
ffM. de Montaiglon a donné un peu de lui-même à tous; c'est
pourquoi son souvenir restera toujours vivant dans le cœur de
ceux qui l'ont connu.
trM. Bœswilwald , membre bonoraire du Comité, était inspecteur
général des Monuments bistoriques. C est à son initiative que nous
devons la conservation des beaux monuments de l'Algérie, de ce
pays si riche en souvenirs de l'époque romaine que des soins in-
telligents préservent maintenant de la destruction.
ftAi-je besoin de vous rappeler les noms de l'éminent directeur
de l'Ecole française de Rqme, Gelîroy; du savant commentateur
de Marc-Aurèle, Marlba ; de La Villemarqué, qui a tiré d'un
oubli si immérité notre vieille littératur*; bretonne, et de tant
d'autres qui sont tombés sur le champ d'honneur du travail, après
une vie si laborieusement romplie : le v('nérablc Barthélémy Saint-
Hilaire; le savant orientaliste Derenbourg; les docteurs Verneuil,
Larrey, Sappey?
ffll est peut-être peu d'années plus fertiles en tristes moissons,
dans le monde des sciences, des lettres et des arts, 11 me sullit pour le
prouver de vous citer les noms des trois gloires françaises que l'année
a vues disparaître: Pasteur, Alexandre Dumas, Ambroise Thomas,
.le n'ai ])as à en faire l'éloge; chacun d(! nous le fiiit dans son cœur
LIX
à des points de vue diffe'rents. La simple évocation de ces noms
éveille en nous bien des pensées diverses; mais nous sommes tous
pénétrés de ce sentiment bien vrai : c'est que chacun de ceux que
j'ai à peine eu besoin de rappeler à vos souvenirs, caractérisait
des idées scientifiques, littéraires et artistiques véritablement fran-
çaises.
«Si la mort fauche à coups serrés dans nos rangs, une génération
nouvelle s'avance, fortement préparée par ceux qui ne sont plus.
M. Schefer, dans votre séance d'ouverture, constatait que le Congrès
de Tunis vous avait privés de plusieurs de vos membres les plus
distingués. Mais la France est heureusement assez riche eu hommes
de talent pour qu'elle puisse essaimer et envoyer au dehors ses
missionnaires des sciences et des lettres sans s'appauvrir. La bonne
parole a été portée "au dehors et votre prochain Congrès en recevra
sans doute les échos.
ffA l'an prochain, Messieurs! Portez à vos Sociétés les remer-
ciements du Ministre pour les travaux qu'elles ont produits, et les
vœux qu'il forme avec le monde savant tout entier pour leur pros-
périté, qui se lie par toutes les fibres intellectuelles à celle de la
France elle-même, t
M. le Ministre donne ensuite lecture de décrets conférant des
distinctions dans l'ordre de la Légion d'honneur, et d'arrêtés mi-
nistériels décernant des palmes d'officier de l'Instruction publique
et d'officier d'Académie,
Sont nommés : '
Chevaliers de la Légion d'honneur :
MM. Chantre (Ernest), sous-directeur du Muséum des sciences
naturelles de Lyon, membre non résidant du Comité des travaux
historiques et scientifiques.
Valiot (Joseph-Henry-Marie), membre de plusieurs sociétés sa-
vantes.
Le R. P. Delattre (Alfred-Louis), de la congrégation des Pères-
Blancs d'Afrique, correspondant de l'Institut de France (Académie
des inscriptions et belles-lettres), membre non résidant du Comité
des travaux historiques et scientifiques, conservateur du Musée
archéologique de Carthage.
lA
De Boussès de Fourcaud (Louis), professeur d'esthétique et
dliistoiro de Tart à TEcolo nationale des beaux-arts, membre du
Comité des sociétés des beaux-arts des départements.
OJficiers de Vlnstniction publique :
MM. D'Anthouard de Wasservas (Albert), adjoint au service de
la résidence générale de France à Madagascar.
Buhot de Kersers (Alplionse-Louis-Marie), président de la So-
ciété des anli(iuairps du Centre, à Bourges, membre non résidant
du Comité des travaux historiques et scientifiques.
Chauvigné (Auguste), secrétaire général adjoint de la Société
de ge'ographie de Toui's.
Gravoisier (Emile), secrétaire de la Société de géographie com-
merciale de Paris.
Drouët (Henri), membre de l'Académie des sciences, arts et
belles-lettres de Dijon.
Le docteur Duhourcau (Jean-Marie-François-Emile), membre
de l'Association pyréne'enne, lauréat de l'Académie de médecine et
de lEcole supérieure de pliaruuicie de Paris.
Germain (Léon), secrétaire perpétuel de la Société d'archéologie
lorraine, correspondant du Ministère de l'Instruction publi([ue.
Harmand (Georges), secrétaire de fAssocialion littéraire et artis-
tique internationale, secrétaire adjoint de la Section des sciences
économiques et sociales au Congrès des Sociétés savantes.
Jadart (Henri), secrétaire général de l'Académie nationale de
Beims, correspondant du Ministère de l'Instruction publique.
Lasne (Henri), membre des Sociétés géologique et météorolo-
gique, secrétaire adjoint du Congrès international de chimie.
Malavialle, seci'élaire général de la Société languedocienne
de géographie, correspondant du Ministère de l'Instruction pn-
l)li((ue.
Maliuvaud (Louis-lules-Ernest), secrétaire général de la Société
botanique de France.
Mégcmont (Jean), secrétaire de la Société de géographie com-
merciale de Paris.
Momméja (Jules), correspondant du Comité des sociétés des
beaux-arts des départements, membre de la Sociéti' archéologique
de Tarn-et-Caronne.
I
— LXI
Pasquiei- (Étienne-Cliarles-Félix), secrétaire de la Société arié-
geoise des sciences, lettres et arts, correspondant du Ministère de
rinstruction publique et de la Société nationale des antiquaires de
France.
L'abbé Porée (André-Adolpbe), membre correspondant du Co-
mité des beaux-arts des départements, à Bournainville (Eure).
Ranchot (Achille), consul de France, détaché auprès de M. le
général commandant en chef le corps expéditionnaire de Mada-
gascar.
Roniieux (Albert -Marie -René), chef de bataillon du génie, au
service géographique de l'armée.
Rueff (Jules), membre de la Société académique indo-chinoise
de France, membre du Conseil supérieur des colonies.
Sauvaire (Henri-Joseph), correspondant de l'Académie des In-
scriptions et belles-lettres.
Vallot (Henri-Marie-Guillaume), collaborateur à la carte du
mont Blanc au i/aoooo*.
OJîciers d'Académie :
MM. Angot des Rotours (Marie-François-Jules), secrétaire de la
Société d'économie sociale.
Armagnat (Henri-3Iarie). Intéressants travaux d'électricité pra-
tique.
Bazin (Jean-Louis), membre de l'Acade'mie des sciences, arts et
belles-lettres de Màcon.
Béhal, docteur es, sciences, secrétaire géne'ral de la Société chi-
mique, lauréat de l'Institut.
Biaise (Louis-Nicplas-Désiré), lieutenant de vaisseau, comman-
dant la Cigogne au Congo français.
L'abbé Bonno (Alfred-Michel), secrétaire de la Société d'histoire
et d'archéologie de Provins, correspondant du Ministère de l'In-
struction publique.
Bontemps de Mensignac, conservateur du Musée archéologique
de Bordeaux.
Bourgeois (Paul), secrétaire général du Photo-Club de Paris.
Bousrez (Louis), membre de la Société archéologique de Tou-
raine.
Le docteur Cliotard (Georges-William-Henri), membre de la
LXIl
Société de médecine do Cacn cl du Calvados, à Crcully (Calva-
dos).
Le docteur Decaux (Charles), médecin aide-major de i" classe.
Delapoix de Fréminville-Nugue (Marie-Josepli-Eugène-Frédé-
ric), docteur en droit, correspondant du Ministère de Tlnstruction
publique, archiviste du département do la Loire.
Drake del Caslillo (Emmanuel), membre de la Société bota-
nique de France.
Dupont (Honri-Eujrène), membre de la Société de topographie
de France.
Froideveaux (Henri-Léon-Marie), docteur es lettres, membre
de la Société de géographie de Paris.
Gautier (Emile-Félix), chargé de missions sciontiliques à Mada-
gascar.
Girault (Arthur), membre de la Société d'économie politique et
de la Société dos études coloniales.
(Iranger (Albert-Alexandre), membre de la Société chimique de
Paris.
(iuillominot (René), membre de la Société française de photo-
graphie.
Hélo, capitaine au Gi" régiment d'infanterie.
Herre-Wyn (Gustave-Joan-Edmond), secrétaire de la Société
académique indo-chinoise de Franco.
Lachouque (Mario-Honoré-Georges), capitaine d'infanterie, au
service géographique do Tarniée, chef de brigade topogiaphiquo.
Lallier (Pierre), docteur on droit, membre de la Société de lé-
gislation comparée.
Le Breton (Fernand- Joseph), capitaine d'infanterie, au service
géogra])lii(jue de l'armée, chef de brigade topofjraphique.
Lofèvro (Léon), préparateur de chimie à l'Ecole polytorhni(|ue.
Longuemare (Paul de), membre do la Société des beaux-arts de
Caon.
Mabillo (François-Alexandre), architecte de Poi't-Royal des
Champs.
Malle (Pierre-Mario), uiombre do diverses sociétés savantes do
Paris et (h's dépai'tomenis.
Mangeant (Paul-Eiiiilo), membre (h' la Société des antiquités et
des arts de Seine-et-Oise.
Massillon-Rouvot, correspondant (hi Comité dos sociétés des
I
LXIIl
beaux-arts des départements, membre de la Société académique du
Nivernais.
Molins (Louis), lieutenant au k" régiment de tirailleurs algé-
riens.
Perrot (Emile-Constant), secrétaire général de la Société myco-
logique de France.
Prudhorame (Henri-Dieudonné-Joseph-Marie), docteur en droit,
membre de la Société de législation comparée.
Ransson (Georges-Antoni-Augustin), men^bre de l'Académie des
sciences, lettres et arts d'Amiens.
Roubv (Jean-Simon-Emmanuel-Georges), capitaine d'infante-
rie, attaché au service géographique de Tarmée.
Rousseau (César-Philippe), membre de la Société française des
ingénieurs coloniaux.
L'abbé Sabarthès (Antoine-Auguste), membre de la Commission
archéologique de Narbonne et de la Société des sciences et arts de
Carcassonne.
Sordes, capitaine commandant l'atelier de travaux publics à
Oriéansville.
Le docteur Suard (Marie -Eugène -Paul), médecin de i''' classe
de la marine.
Suricaud (Jean), membre de la Société des études historiques
et de la Société pbilotechnique.
Tinel (Edouard-Raoul), capitaine d'infanterie au service géo-
graphique de l'armée.
Le Secrétaire de la Section d'Archéologie,
R. DE Lasteyrie,
Membre du Comilé.
SEANCE DU 17 AVHIL 1895.
SOIU.
PRIiSlDENCK 1)K M. ALEXANDRE BERTRANn.
La séance esl ouvcMle à 3 heures.
Le ])rocès-\erbal de la dernière séance esl lu et adopté.
M. le Secrétaire donne lecture de la correspondance.
M. Joseph Berthelé, correspondant du (comité à Montpellier,
demande à publier dans la collection des documents inédits un re-
cueil de textes relatifs à l'histoire de rindustri(! campanaire en
France, du xiii" au xvi*^ siècle. L'examen de cette proposition est
renvoyé à une commission composée de MM. de Barthélémy, Cou-
rajod et Guiffrey.
M. DE Laigue, correspondant du Comité à Botterdam, adresse
une lettre relative à des statuettes et à des fragments de groupes
en terre cuite, provenant des fouilles exécutées dans le Mnr Piccolo
de Tarente, pour Tinstallation d'un arsenal militaire. — Benvoi
à M. Salomon Beinach.
Le Comité reçoit en communication une circulaire ([ue M. le Mi-
nistre de l'Instruction publique vient de faire adresser aux insti-
tuteurs pour les aider dans les recherches des stations et des in-
struments |)réhistf)ri([iios. Le Comité, après avoir examiné le texte
de cette circulaire et les planches explicatives qui y sont annexées,
croit devoir émettre le regret qu'on ne l'ait pas consulté plus tôt,
car des erreurs assez graves se sont glissées dans le texte de cette
ciiTulaire ou dans les légendes qui acconqiagnent les planches.
Sont déposés sur le hiireau les oun rages suivants olï'ei'ts au
Comité par leurs auteurs :
/" L'ne église rurale thi. moijen âge jusqu'à nos jours {Villers-devanl-le-
Tliour); y" Les (mjiielmsiers de Ucthe.l, par M. .ladart.
i" Les Séguviem : la civitas Aregemuie ; n" Les CoriosoUies , Reginea
Fano Martis et Coriallo; 3" Description des ruines romaines (T Oisseaii-le-
Peiii {Sarthe)\ If Le camp des Provenchères , son temple, sa citadelle, la
voie romaine de Juliomagus à Condate; 5" La civitas Ouagoriton à Ois-
seau-le-Petit ; 6° Les dalles tumulaires de Rouessé-Vassé; 7" La ville rouge
à Teunie; 8" Le temple romain de la Fretinière; g" La vérité sur le cas-
trum de Jublains, de M. F. Li{>er.
Histoire numismatique du Rarrois : monnaies des comtes et des ducs
de Rar, par M. Maxe-Weiiy, membre non résidant du Comité.
Les tnédailleurs lyonnais, par M. Natalis Rondot, membre non ré-
sidant du Comité.
A propos d'une inscription angevine, par M. labbé Urseau, coi'res-
pondant du Comité à Angers.
Ces ouvrages seront déposés à la Bibliothèque nationale et des
remerciements seront adressés aux auteurs.
M. Alexandre Bertrand rend compte sommairement de doux rom-
munications de M. de Laigue, relatives à une hache en diorite,
conservée au Musée municipal de Rotterdam, et à des balles de
fronde. A la première de ces communications est jointe une aqua-
relle, dont le Comité décide le dépôt au Musée de Saint-Germain.
Quant à la seconde, il est difficile d'en juger sans avoir examiné
les objets eux-mêmes pour en apprécier Taulbenticité.
M. GuiFFREY lit un rapport sur le projet de publication pre'senté
par M. F. Engrand, d'un inventaire des tableaux de la Couronne
(1683-1792).
Le Comité adopte cette idée en principe, mais attendra pour la
consacrer par un vote ferme que le plan de la publication ait été
examiné en détail par la Commission des inventaires.
M. DE Barthéleiit rend compte des dernières touilles exe'cutées
au mont Beuvray par M. Bulliot. M. Rolland, ingénieur des mines,
a examiné le conduit dans lequel M. Bulliot a cru reconnaître les
restes d'une installation métallurgique; mais les conclusions de
cet ingénieur ne sont point assez précises pour que Ton puisse
considérer comme acquises les hypothèses de M. Bulliot. Il y a
donc lieu d'attendre de nouvelles constatations sur le terrain avant
de se prononcer. ,
AlîCHlioLOUlli. E
iM. Edmond Lk Hlant icvit'iil sur une conuuunicalion ùùU' au
(idujfivs (lt>s Soriélés savanles. on iS^S, par M. An{jusle Nicaise.
Il >i)}[il dim Iragnu'ul de poterie roujfe de lépoque {jalio-roinaine
sur ie(|uel sont représentés des condamnés livrés aux bêtes. M. Le
Blant remettra pour K; Bulletin une note sur ce curieux IVay-
jnent f^).
I\I. Gustave ScHLUMBERGKR rend compte d'une notice envoyée par
M. Paul l^ai'onl sur deux églises des environs de lîarèijes. L'étude
don! il s'agit se reconniiande par beauc()U|) de conscience et de pré-
cision. Malheureusement l(>s édifices au\(juels elle se rapporte sont
de bien petite importance. Elle sera donc mieux à sa place dans
(juebpie revue locale que dans le Bulletin du Comité.
La séance est levée à h beures.
Le Secrétaire île la Section d'archéologie,
R. DE Lasteyrie,
Mi'inbic lin Coinilé.
^'^ Voir ci-apres, p. /lo, le lexle de cette coiiiiimiiicalioii.
LXVII
SÉANCE DU 11 MAI 1896.
PRÉSIDENCE !DE M. ALEXANDRE BERTRAND.
La séance est ouverte à 3 heures.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Secrétaire donne lecture de la correspondance :
M. Léon Plancouard, membre de la Commission départementale
(les antiquités et arts de Seine-et-Oise, envoie une note sur le
château d'Artie-en-Vexin, avec cartes, plans et vues. — Renvoi à
M. Longnou.
M. de Laigue, correspondant du Comité à Rotterdam, envoie
deux dessins, dont le Comité décide, séance tenante, le dépôt au
Musée de Saint-Germain.
Le président de la Société archéologique de la Corrèze adresse
au Comité une demande de subvention pour l'impression d'un ou-
vrage sur Tabbayc de Moissac et son cloître. — Renvoi à M. de
Lasteyrie.
M. Maxe-Werly, membre non résidant du Comité, adresse un
travail intitulé : Inventaire de Yolande de Flandre, duchesse de Bar. —
Renvoi à M. Guiffrey.
M. Babelo\, membre du Comité, dépose sur le bureau ï Annuaire
des musées archéologiques des départements, dont il vient d'achever la
|)ublication.
Est offerte également au Comité, par M. de Baye, une brochure
intitulée : Sépulture du a" siècle à Kiev.
Ces livres seront déposés à la Bibliothèque nationale.
MM. DE Barthélémy, Courajod et Guiffrey rendent compte d'un
projet de publication de M. Berthelé intitulée Recueil de textes relatifs
à l'histoire de Vindustiie campanaii'e en France du xiii' au xviif siècle.
Ils en reconnaissent l'utilité et seraient disposés à en pioposer
l'impression à condition que l'auteur consentît à apporter certaines
modilications à son (iii\;iil. Un oxlrail du rappoiLscia coiniiiuiiiciiK'
à M. Hoilliolé j)arlcs soins do l'AdniinisIralion.
M. MiiNTZ |)ro|)oso d'insérer an Bulhiin nne noie de M. l'abbé
Fillel snr le mobilier du moyen à[>e dans le sud-est de la France;
mais il demande que lors de l'impression, les épreuves soient sou-
mises à un spécialiste pour la correction de certains termes tech-
niques
(1)
M. Salomon Rkiwc» rend compte d'une iu)le de M. de Lai{»iie
sur deux terres cuites trouvées à Tareule dans le Mai- Piccolo,
vers i885. Ce sont des poids de (iict, aireclant la l'orme de
(lemi-elli})ses et percés à la partie supérieure, c'est-à-dire près du
bord convexe, de deux trous. L'un de ces ])oids présente, sur les
deux faces, l'imafre d'un daupliiu; sur le second, on voit, d'une
part, Scylla tenant un gouvernail ; de l'autre, deux têtes. Les
dessins communiqués par M. de Laigue ne se prélent malheureu-
sement pas à la l'eproduction.
M. MiJXTZ lit un rapport sur une demande de souscription adres-
sée au Ministère de l'Instruction publique.
Le Comité s'occupe ensuite de la rédaction du j)rogramine à en-
voyer aux Sociétés savantes en vue du Congrès de 1897. H en
décide Tinsertion à la suite du procès-verbal de la séance.
La séance est levée à U heures.
Le Secréhurc de In Sechaii iV archéol<i<^
U. DE Lastkyiui:,
Membre du Coniil»?.
;•' V
nir ci-ahrcs.
.")."), !(> lc'\tL' de ci'lle (•oinimitiicatioii.
LXI\
PROGRAMME
DU
CONGRÈS DES SOCIÉTÉS SAVANTES
POUR 1897.
I. — ARCHEOLOGIE PREHISTORIQUE.
1° Compléter la liste des monuments mégalithiques relevés dans
chaque département.
Deux listes de ces monuments ont dëjà été dressées , la première par
la Commission de topographie des Gaules (Al. Bertrand, Archéologie
celtique et gauloise, a"'édit., p. 43o), la seconde par la Société d'an-
thropologie [Bulletin de la Société, 1880, p. 6/i). Prendre ces relevés
pour hase des recherches nouvelles.
•7° Dresser la liste des monuments mégalithiques, par régions,
pour les colonies françaises, en particulier pour TAtrique et Mada-
gascar.
3° Faire, pour chaque département, un relevé des sépultures
préromaines en les divisant en deux catégories : sépultures par in-
humation, sépultures par incinération.
k° Signaler dans chaque arrondissement les monnaies gauloises
qu'on y recueille dispersées isolément sur le sol.
Il importe de relever et de décrire non seulement les pièces rares ou
inédites, mais surtout celles qui sont connnunes, et qu'on connaît par
des exemplaires déjà publiés ou conservés dans les musées et les col-
lections. C'est en signalant les pièces qu'on trouve plus abondamment
et plus particulièrement dans telle ou telle région ou localité qu'on
parviendra à fixer et à préciser l'attribution de nf)mhieux groupes de
monnaies gaidoises qu'on hésite h donner « des peuples voisins et
dont l'origine est encore plus ou moins incei-taine. Ce relevé, fait avec
soin dans tous les départements, perinoltrail de dresser définitivement la
carte nimnsmatiqae de la Gaule.
II. — ARCHÉOLOGIE ROMAINE.
5° Rocherrher les sarcophages ou fragmonls de sarcophages
soulptés, d'origine chrétienne ou païenne, non encore signalés,
qui peuvent exister dans des collections puhli(|ues ou dans des pro-
priétés particulières.
6° Signaler en France et dans l'Afrique française les mosaïques
antiques ou du moyen âge non relevées jusqu'à cette heure et dont
on possède soit les originaux, soit d'anciens dessins.
-y" Relever les documents épigraphiques ou archéologiques
(statues, statuettes, has-reliefs, bronzes, ustensiles, etc.) qui sont
signalés dans des livres ou des manuscrits comme existant dans
une collection publique ou privée et dont la trace est aujourd'hui
perdue.
8° Signaler en France ou en Afrique les découvertes récentes
de constructions d'époque romaine ( temples, tliéàtres, villas, fei'mes,
édifices militaires, etc.).
9° Rechercher les centres de fabrication de la céramique dans la
Gaule et dans l'Afrique ancienne; voir si les anciens établissements
de potiers n'ont pas survécu à l'époque antique et persisté à travers
le moyen âge.
10° Etudier les pierres gravées inédites qui se trouvent, en
France, dans les musées ou les collections particulières. En faire
connaître les sujets, les inscriptions, les dimensions et la malièi'e.
Comprendre dans ces relevés les pâles de verre antique, (|ui étaient
dos re[)r()ductions de pierres gravées. Etendre celte reclierche au
moyen âge et à la renaissance.
Cette élude devra être accompagnée des enipr.Mnlcs des piei-res gra-
vées, de préférence à de? dessins ou à des images quelconques.
m. — ARCHÉOLOGIE DU MOYEÎS \GE.
Il" Signaler, par département, les sources ou les fontaines qui
ont ('lé au moven âge ou sont encore de nos jours un objet de dé-
votion ou un lieu de pèlerinage. Indiquer le saint sous le vocable
duquel elles sont placées, les jours et les cérémonies du culte qui
s'y pratique, etc. Examiner si ces coutumes pieuses ne sont pas
des survivances antiques.
12° Étudier les monnaies françaises inédites récemment décou-
vertes, qui appartiennent à la période comprise entre les temps
mérovingiens et le \\f siècle. S'attacher surtout aux monnaies fe'o-
dales.
i3** Dresser la liste, avec plans et dessins à Tappui, des édifices
chrétiens et des monuments sculptés d'une province ou d'un dépar-
tement réputés antérieurs à l'an looo.
i/i° Rechercher les documents concernant les ateliers moné-
taires de province, leur fonctionnement, leur organisation; recueil-
hr les souvenirs archéologiques relatifs aux hôtels oij ils étaient
installés.
i5° Etudier les caractères qui distinguent les diverses écoles
d'architecture religieuse à l'époque romane, en s'attachant à
mettre en relief les éléments constitutifs des monuments (plans,
voûtes, etc.).
Cette question , pour la traiter dans son ensemble , suppose une con-
niiissauce générale des monuments de la France , qui ne peut s'acquérir
que pai* de longues études et de nombreux voyages. Aussi n'est-ce point
ainsi que le Comité la comprend. Ce qu'il désire, c'est provoquer des
monographies embrassant une circonscription donnée, par exemple un
département, un diocèse, un arrondissement, et dans lesquelles on pas-
serait en revue les principaux nioumneuts compris dans cette circonscrip-
tion , non pas en donnant une description détaillée de chacun d'eux , mais
en cherchant à dégager les éléments caractéristiques qui les distinguent
et qui leur donnent un air de famille. Ainsi, on satlacberait à recon-
naître quel est le plan le plus fréquemment adopté dans la région; de
cpelle façon la nef est habituellement couverte (charpente a|)parente,
voûte en berceau plein cintre ou brisé, croisées d'ogives, coupoles);
comment les bas côtés sont construits; s'ils sont ou non surmontés de
tribunes, s'd y a des fenêtres éclairant directement la nef, ou si le jour
n'entre dans l'église que par les fenêtres des bas côtés; quelle est la
forme et la position des clochers; quelle est la nature des matériaux
oniplovt's; tMiliii. sil \ a un style d'ornemental ion particulier, si certains
détails dOrnonionl sont employi^s (Tuno façon cai'acléristiquc el con-
stante, etc.
iG° Roclicrchcr, dans cliiupio dôpai-lonicnl ou arrondisscinonl,
les nionunionfs do rarchiteclnro mililairo on Franco anx diverses
époques du moyen âge. Signaler les documents historiques qui peu-
vent servir à en déterminer la date. Accompagner les communica-
lions de ce genre de dessins et de plans.
17° Signaler, dans chaque région de la France, les centres de
fabrication de l'orfèvrerie pendant le moyen âge. Indiquer les carac-
tères et tout spécialement les marques et poinçons (|ui permeltent
dVn distinguer les produits.
H existe encore dans un grand nombre d'églises, principalement dans
le Centre et le Midi, des reliquaires, des croix et autres objets d'orfè-
vrerie qui n'ont ])as encore été étudiés convenablement, qui bien son-
vent même n'ont jamais été signalés à l'attention des archéologues. 11
convient de rechercher ces objets, d'en dresser des listes raisonnées,
d'eu reti'acer l'histoire, de découvrir oii ils ont été l'abri(piés, et, en les
rapj)rochant les uns <les autres, de reconnaître les caractères propres
aux différents centres de pntduction ai'tistiqne au moyen âge.
18° Recueillir des documents écrits ou figurés intéressant l'iiis-
oii'e du costume dans une région déterminée.
Au moyen Age, il y avait dans beaucoup de provinces des usages
spéciaux qui iniluaieni sur les modes. Ce sont ces particularit/'s locales
qu'on n'a guère étudiées jusqu'ici. Il serait intéressant d'en rechercliei-
la trace sur les monuments.
1 ()" Dresser, pour un département, un arrondissement ou un
canton, la liste des objets inléressani l'bisloire ou Parchéologie (|u'il
conviendrait de metire sous la sauvegarde de la loi du 3o mars
1887.
La loi du 3o mars 1887 a décidé (pi'il serait lait im classement des
objets appartenant à i'fjtal, aux communes, aux l'abi'i([ues et autres ("ta-
blissements publics, dont la conservation présente un ff intérêt national n
au point de vue de l'Iiistoire ou de l'art. La Commission des monuments
hist()ri(pi<'s, cbarjjf'e de faire ce classement, ne |)eul, |)ar ses seids
moyens, arriver à dt'couvrir tous les objets cm-ieux qui gisent igiion's
dans le fond de nos canqiagnes, et chacpie jotn- l'incurie de ceux qui en
lAXIll
ont la garde , la rapacité des brocanteurs , le mauvais goût de gens zélés
mais ignorants, font disparaître ou dénaturer les monuments les plus
précieux. C'est aux archéologues habitant la province de se faire les dé-
fenseurs de ces richesses, d'en dresser la liste, d'en apporter des photo-
graphies et des dessins au Comité, qui se fera un devoir de les publier
et qui sera heureux de servir d'intermédiaire entre la Commission des
monuments historiques et les personnes qui ont souci de sauvegarder
cette part trop peu connue du patrimoine national.
IV. — ARCHÉOLOGIE ORIENTALE ET HÉRRAÏQLE.
90° Rechercher les épitaphes, inscriptions de synagogues, graf-
fites en langue et en écriture hébraïques qui n'ont pas encore été
signalés ou ont été' imparfaitement publie's jusqu'à présent.
21" Rechercher les inscriptions arabes, épitaphes, dédicaces de
mosquées, légendes de portes, de minbar, etc., antérieures à la
conquête turque, qui se trouvent dans nos colonies, en particuliei"
en Algérie et en Tunisie.
LXXIV
SÉANCE DU 8 JUIN 1896.
PRÉSIDENCE DE M. ALEXANDRE BERTRAND.
La séanco osl ouvorto à 3 liouros.
Le procès-verbal de la dernière séance esl lu el adopté.
M. le Président rappell(> en ([nelqiies mots la perte que le (iO-
niité vient de l'aire en la personne de M. de La Blanehère.
M. Héron de Villelosse, président de la (îoniinission de TAfricine
du Nord, lit à ce propos la notice nécrologique suivante :
ff Messieurs ,
ffLa nouvelle de la mort de René de La Blanchère nous a surpris
comme un coup de foudre; elle nous a tous pi'ofondémenl émus et
atlriste's. Au nom de la Commission de TAIVique du Nord, dont il
était un des membres les plus actifs, au nom de tous ceux qui s'in-
téressent aux études africaines, je tiens à lui adresser nne parole
d'adieu.
ffEn sortant de TEcole normale, René de La Blanchère fut en-
voyé à Rome. Les années passées à notre Ecole française d'archéo-
logie développèrent en lui le goût des recherches pratiques : ses
travaux sur Terracine, sur les marais Pontins, sui' les procédés
(le drainage dans les campagnes latines, attirèrent l'attention de
ses maîtres. Un voyage dans la province d'Oran le mit en contact
avec l'Afrique. Il n'eut pas de peine à comprendre et à ainier ce
pays, 011 les Romains avaient laissé des marque^ encore si vivantes
de leur grandeur et de leur puissance. 11 s'y attacha complètement;
il lui consacra toutes ses forces et toute son intelligence. Après
r(!tablissement du protectorat français en Tunisie, il eut l'honneui'
d'être choisi pour organiser dans la R<''gence le service des anti-
quités et des arts. Investi de ces fonctions à un âge où, d'ordinaire,
on connaît rarement les soucis el les dangers de la responsabilité,
il se mollira à la lianicnr de sa làclic cl sul la remplir avec une
consciencieuse aciivilé. sans se laisser snr|»i'en(lre [taries diflicultés,
LWV
ni arrêter parles obslacies. L'inauguration solennelle du Musée du
Barde, en 1888, en apporta la meilleure preuve. Le jour de cette
inauguration fut pour le jeune arclie'oiogue un jour de triomphe et
de joie : un de ses maîtres les plus aimés, un de ceux qui avaient
pu appre'cier ses travaux avec le plus de compétence, lui appor-
tait, au nom du gouvernement français, la croix de la Légion
d'honneur.
rt Depuis cette époque, il ne vécut plus que pour les antiquités
africaines. Personne ne peut oublier les services qu'il a rendus.
Dans les moments de calme que lui laissaient ses fonctions actives, il
rédigeait les relations de ses fouilles, il composait des mémoires
d'archéologie pratique dont les résultats devaient servir aux pro-
grès de la colonisation , il entreprenait la description des musées
organisés par ses soins et dont il connaissait si bien toutes les ri-
chesses. L'avenir lui souriait et s'ouvrait devant lui plein de pro-
messes et d'espérances. Il avait le droit de compter encore sur de
longs jours pour réaliser les projets qu'il avait conçus, lorsque la
mort est venue le frapper d'une façon tout à fait soudaine et pré-
maturée. A l'émotion que nous en éprouvons se joint le regret de
penser que René de La Blanchère emporte avec lui le secret des
nombreux travaux qu'il avait commencés.
K Une mère désolée pour qui il s'est toujours montré le plus tendre
et le plus dévoué des fils, a la douleur de lui survivre. Si quelque
chose peut adoucir désormais l'amertume de sa vie, ce sera la
pensée que l'œuvre entreprise par son fils sera continuée comme
une œuvre patriotique et nécessaire. Que cette mère infortunée re-
çoive l'expression de nos plus respectueuses sympathies et l'assu-
rance du souvenir que nous consacrons à celui qui n'est plus.
Le nom de René de La Blanchère restera attaché à cette grande
publication des Musées de ÏAlgéne dont il fut l'inspirateur et dont
il avait la direction; il restera également attaché à l'explorai ion
scientifique de l'Afrique dont il a été un des membres les plus la-
borieux, les plus actifs et les plus heureux. ■«
M. le Secrétaire donne lecture de la correspondance :
M. Maxe-Werly, membre non résidant du Comité, à Bar-le-Duc,
envoie une notice relative aux armes de France représentées sur
les portes de la ville de Bar et sur les vitraux de Saint-Pierre. —
Renvoi à M. de Barthélémy.
Suiil {|('|»o>»^s sur le Ijiiicaii les oiiM-ajjvs suivaiils olloils au (io-
iiiili' |)ar It'uis aulours :
L'ancienne châsse de Saint-Remi, œuvre d'Antoine Lespicier, orpwre
rémois ( i G'i3-i793). j)ar MM. riivolot. Jiularl, Doniaisou. nioni-
bros de l'acadtMuic de lleiins.
VégUse de Ldirhaiit , jtai' M. Eugène Tlioison.
Ces ouvrages seront déposés à la Bibliothèque nationale el des
loniercienicnls seront adressés aux auteurs.
M. Analole de Bauthélemv lil un ia|)|)oil sur une demande de
subvention Tonnée par la Société d'émulation des Côles-du-!\ord, à
rdlct de poursuivre dans ce département Télnde des monuments
mégalillii(|ues. — Lo (îomité émet un avis l'axorahlc
M. DE Barthélémy lil un auirc rapport sur une communu-alion
de M. Tabbé Bonno, relative à trois monnaies gauloises en bronze
trouvées dans la ville de Provins, et à um^ monnaio (»n argent dé-
couverte à Bray-sur-Seine.
f M. l'abbé Bonno, au dernier Conj>rès dos Sociétés savantes, a
apporté un inventaire descriptif des monnaies gauloises dont la
présence lui a e'té signalée dans le département de Seine-et-Marne.
(Test une très utile contribution (pi'il a ap|)ortée pour lacililcr le
classement de ces monnaies très souvent ano|)igraplios. Aussi le
président de la Section d'archéologie l'invila-t-il en termes pres-
sants à continuer ses recherches et à en int'(nMner le (îomité.
ff Déléraut à ce vœu, M. Bonno a envoyé les originaux {\o ([ualre
pièces, trois en bronze, trouvées à Provins, et une en argent, prove-
nant de Bray-sur-Seine.
"La monnaie en argent est un denier de la Bépublitpie lomaine,
i'ra))pé par L. Mucius Censorinns, qui lut triumvii- monétaire vers
l'an 8/i avant J.-C.
ffLa première pièce en bronze est, comme l'a très bien deviné
M. Bonno, de la série attribuée aux Véliocasses, sur le territoire
des(juels on la reiiconli-e fréquemment.
"Des deux auti'es pièces en bronze, l'une est de Arpi , ville
(r\pidie; l'autre de Paeslum, ville de fjucanie. Ici je crois devoir
faire une observation sur- ces deux monnaies (jui sont très com-
munes.
ff Je pense qu'elles août été trouvées à Provins ([u'accidenteile-
ment. Maintes fois j'ai constaté que l'on se procurait quelquefois
sur les (piais de Paris ou chez les marchands, des pièces antiques
communes que Ton débitait ensuite en province comme exhumées
dans une localité déterminée, afin d'exciter la convoitise des cu-
l'ieux.
rJe me souviens quen Bretagne, on me montra un lot de pièces
en potin, d'empereurs romains, frappées à Alexandrie d'Egypte.
Elles étaient censées trouvées au Coz Yeaudet, localité où certains
savants du pays voulaient placer un port antique, et ces pièces
servaient d'argument pour prouver qu'il y avait eu un commerce
maritime entre Alexandrie et l'Armorique septentrionale. Or, ces
pièces avaient dû être achetées à Paris, au poids. En principe,
il faut se méfier, quant à la provenance, des monnaies antiques
des villes grecques et latines, présentées comme trouvées dans le
sol gaulois.
ff M. Bonno rendra service à la science en signalant, comme il la
encore fait cette fois, les pièces antiques dont il aura connaissance.
Il serait à désirer qu'il eût beaucoup d'imitateurs, w
M. Babelon, chargé d'examiner une demande de subvention de
M. Tournière-Blondeau qui a l'intention de publier un catalogue du
Musée de Péronne, propose au Comité de rechercher les moyens de
publier les catalogues de tous les musées archéologiques et scienti-
fiques de province. Cette idée obtient l'assentiment du Comité, qui
décide de la soumettre à l'examen de la Commission des musées.
En attendant, le Comité estime qu'il y a lieu d'accueillir favorable-
ment la demande de subvention formée par M. Tournière-Blondeau.
M. CouRAjoD, revenant sur une publication projetée de M. Ber-
thelé relative à l'industrie des cloches, explique que l'auteur, se
rendant aux désirs du Comité, a modifié son plan dans le sens qui lui
a été indiqué et se prépare à refaire son ouvrage. Sur l'avis de plu-
sieurs membres, il est décidé qu'on priera M. Berthelé d'envoyer
un spécimen de son travail avant de le laisser s'y engager à fond.
^I. GuiFFREY rend compte d'une communication de M. Maxe-
Werly, correspondant du Comité àBar-le-Duc, relative à un inven-
taire de Yolande de Flandre, comtesse de Bar, en iSgB :
ffCet inventaire offre peu d'intérêt; les objets qu'il mentionne
LXXVlll
sont éuuuiérés sans descriptioQ, sans aucun détail. Mais comme le
lexte est oourl, conNonablonicnl annote par un correspondant très
zeié, il y a lieu de linséror dans le Biillcliii, où il nOccupera [)as
plus de trois ou quatre pages. La notoriété du personnage en ques-
tion justilierail au besoin la mesure proposée-^ (').
M. DE Lasteyrik lit un rapport sur une demande de subvention
lormée par la Sociétt' liistori(|ue el archéologique de la Corrèze, à
1 ellet de publier une monographie détaillée de fabbayc de Moissac,
accompagnée de nombreuses planches. — Le Comité émet un avis
favorable.
M. DE Lasteyrie lit un autre rapport sur une demande lormée
par M. Pcrroud, recteur de l'Académie de Toulouse, à Teffet d'ob-
tenir du Ministère les fonds nécessaires pour la r('])rise des fouilles
de Martres-Tolosanes. — Le Comité estime qu'il y a lieu de laisser
à l'initiative des sociétés savantes de la région le soin de reprendre
ces fouilles; le Ministère ne manquera pas d'accorder une subven-
tion, si les recherches entreprises par ces sociétés amènent quel-
ques résultais.
M. Salomon Heinach donne lecture du rapport suivant sur nue
communication de M. de Laigue, consul de France à Rotterdam:
«^otre infatigable conespondant, M. de Laigue, consul général
de France à Holterdam, nous adresse un volumineux mémoire sur
les Friso-Balaves, que le département de l'Instruction publique Ta,
dit-il, encouragé à rédiger, pai- dépèche du lo mars 1896.
rfCe mémoire, rempli de faits intéressants et peu connus, ne se
prête cependant pas à la publication. Il faudrait, pour que l'im-
pression même partielle pût en être ordonnée, faire subir au ma-
nuscrit de M. de Laigue des modifications profondes, portant au-
tant sur la forme que sur le fond. Ou peut même se demander si
te Ministère de l'Instruction publi(|ue a raison d'encourager la ré-
daction de travaux aussi \()luniiiieux, louchant à des (piestions mul-
li])les, (jue l'auteur, juême le plus consciencieux, ne pourrait pas
traiter toutes avec une égale compétence el sans emprunter, plus
que de raison, aux ouvrages de seconde njain.
^" Voir ci-aprt.'ii , p. ^i8, li' Icxlc du ceUe coininmiiculioii.
LXXI\
tril convient donc de remercier M de Laigue de son zèle, de
lui exprimer nos regrets de ne pouvoir publier son travail, et de lui
oli'nr, s'il ne de'sire pas Téditer lui-même, de le conserver en ma-
nuscrit dans nos archives, où il pourra être utilement consulte'. ?i
La se'ance est leve'e à h heures.
Le Secrétaire de la Section d'archéologie,
li. DE LasTEYRIE,
Membre du Coiuilé.
SEANCE DU '20 JUILLET 1896.
PRESIDENCE DE M. A LE \ A M) IlE liERTRAAD.
La sc'ancc est ouverte à 3 liciires.
En l'absence de M. de Lastcyrie, (jni s'est l'ait excuser, M. Babelon
remplit les fonctions de secrétaire.
Le procès-verbal de la séance du (S juiu est lu el ado))té.
M. le Président rappelle la peile ci'uelle laite pai- la Section
depuis sa dernière séance, dans la personne de notre confrèi'e,
M. Louis Courajod. M. le Président retrace en quelques mots les
services rendus au Comité' par notre confrère, la part active qu'il
prenait à nos travaux, et il se fait l'interprète des regrets de la
Section. M. Babelon est chargé de rédiger ])our le Bulletin du Co-
mité une notice nécrologique sur Louis Courajod.
M. le Secrétaire donue lecture de la correspondance :
.M. Kugi'ue Thoisou, de Larclianl (Scine-et-iMarne), adresse une
note intitulé : Lue curiosité tiuinisinatique. — Renvoi à M. Babelon.
M. l'abbé Urseau, correspondant du Comité à Angers, commu-
ni(jue un manuscj'il intitulé : Inscriptions trouvées sur les insigues
éjnscojxiu.r d'ilgcr, éréijur dWngcrs. — Renvoi J> ^^- Miint/,.
Sont ({('posés sur le bureau disers ouM'ages ollerts au Comité par
M. II. Bardy, Yl. l'abbé Bled, M. l'abbé Chevallier, M. le chanoine
Douais. M. Le Clerl el M. .1. Pilloy.
M. Babelon lit un raj)p(>rl sur une deniande de subvention formée
par la Société arcliéol(>gi(pie de Touraine. à l'elTet d'exécuter des
fouilles sur I ('MiplaceinenI du leMi])le gallo romain de Minerve, à
Izeures (Indre-el-Loire). Il c(ni(liil au rejet de celle demande de
>nl)\enti()n. Les concliisioMS du rapporleiir sont adoptées à rnna-
niuuté par le (iomih'.
LXXXI '
M. DE Barthélémy lit un rapport sur un mémoire de M. Maxe-
Werly, intitulé : Les armes de France sur les portes de la ville de Bar
et les vitraux de Saint-Pierre. M. de Barthélémy est invité à s'en-
tendre avec l'auteur pour la publication de ce mémoire.
M. LoNGNON lit un rapport sur un travail de M. Léon Plancouard,
intitulé : Les châteaux d'Arties en Vexin.
Conformément à l'avis du rapporteur, le Comité estime que ce
travail serait mieux à sa place dans une revue locale ou dans les
mémoires d'une de nos sociétés de province que dans le Bulletin
archéologique du Comité.
M. Salomon Reinach lit un rapport sur un travail de M. Blan-
cliot, instituteur du département de la Haute-Marne, intitulé :
Becherches archéologiques. Le rapporteur émet le vœu que quelque
ouvrage d'archéologie soit envoyé à M. Blanchot pour encourager
son zèle et faciliter ses recherches.
M. Reinacb lit un second rapport sur deux notes de M. Louis
deLaigue, correspondant du Comité à Rotterdam; l'une est rela-
tive à une épée de bronze trouvée récemment à Onnen, commune
d'Hareu, dans la province de Groningue. M. Feith, directeur du
musée de cette ville, a reconnu que l'épée en question était de type
Scandinave. M. de Laigue penche à la considérer comme celtique,
mais cette attribution ne paraît pas admissible.
La seconde note a pour titre : Contribution à Vhistoire des Frisons
et des Bataves. Sur l'avis du rapporteur, la Section décide le dépôt
aux archives de ces deux mémoires.
M. Edmond Le Blant donne lecture de la note suivante relative
à un vase de terre cuite trouvé dans les fouilles de Vermand et
portant une inscription dont M. Pilloy, dans un travail récent, a
essayé de donner une interprétation :
ffEn 1890, notre zélé correspondant, M. Eck, a communiqué au
Comité , pour lui en soumettre l'explication , cette inscription gravée
sur un petit vase de terre cuite trouvé dans les fouilles de Ver-
mand :
DONAVIT
lOVINVS ARENARIVM(i).
^'' Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques, 1890, p. lx, lxvi
et 438.
Archéologie. f
LXX.VII
trCo vaso vient d'être publié à nouveau par M. Pilloy dans le
troisième fascicule de son intéressant travail sur les lieux de sépul-
ture dans l'Aisne. L'auteur y enrefjistre, en même temps que la
sienne, les interprétations diverses dont cette légende a été l'ob-
jet'^). Aucune n'a satisfait ceux qui les pjjt proposées et, bien qu'il
en soit autant do colle (|ui me vient à la jionsée, on me permettra
de la joindre aux autres.
ff Le mot ARENAR.IVM me semble, je le dis souP toutes réserves,
pouvoir sifjnifier ici fr poudrier 15 et désijjner un xvcipient lait pour
contenir le sable fin que l'on verse sur l'écriture Irajche, Je çpifles-
serai tout d'abord que le mot n'existe, en ce sens, ni dans le
lexique du Pore De Vit, ni dans celui de Du Gange, et qu'aucune
des miniatures du moyen âge représentant un écrivain à la besogne
ne m'a montré un poudrier à côté du calame, de l'encrier et du
canif-grattoir. Que les anciens aient, comme nous, séché leur écri-
ture avec du sable, on n'en saurait toutefois douter. Nous en avons
pour garant ce gracieux distique gravé sur une coupe de terre jaune
du musée de Chercbel :
Pulveris aurati pluvia sit sparsa papyrus.
Rescribet Danae sollicitala : Veni^''.
ffSi mon interprétation peut être admise, la légende du petit
vase de Vermand nous donnerait un mot inconnu aux lexico-
graphes, -n
M. LE Président présente un manuscrit de M. Rousset, corres-
pondant du Comité' à Uzès; ce manuscrit est relatif à la découverte
d'un four de l'époque néolitbifpic. — Renvoi à M. Salomon Rei-
nach.
M. Rabelo\ entretient la Section d'un court voyage d'excursion
qu'il vient de faire dans le département de l'Eure, à Berlhouville,
auprès de Bernay, sur l'emplacement même du temple où eut lieu,
en i83i, la découverte du fameux trésor d'argenterie dit de Ber-
7101/, qui est conservé au Cabinet des médailles. Après avoir rappelé
que les fouilles prati({uées sur ce terrain, tant à ré[)oque de cette
*'' Eludes sur d'anciens lieux de sépulture dans l'Aisne, t. II, p. igi-aoi, et
pi. VJII, n" 11.
^^' Gauckler, Musée de Uierchel, p. 77.
LXXXIIl
découverte qu'en- 1861 par les soins de M. Le Métayer-Masseiin ,
ont été insuffisantes et incomplètes, M. Babelon insiste sur l'intérêt
qu'il y aurait à déblayer le terrain et à pratiquer de nouvelles
fouilles pour connaître, autant que cela est possible, ce qu'était le
temple de Mercure doté de si riches ex-voto. La découverte récente
d'un pied de vase en argent et de grands blocs architecturaux ornés
de moulures permet de supposer que de nouvelles recherches ne
seraient pas infructueuses,. M. Babelon propose, en conséquence,
de demander à M. le Ministre d'encourager les efforts de la Société
archéologique de l'Eure, disposée à entreprendre ces recherches.
La Section émet un vœu favorable à la proposition de M. Babelon
en le chargeant toutefois personnellement de s'entendre avec la
Société archéologique de l'Eure pour la direction à donner aux
fouilles et pour la relation qui devra en être faite ultérieurement
à \i^ Section.
La séance est levée à 5 heures.
Pour le secrétaire,
E. Babelon,
Membre du Comité.
LWXIV
SEANCE DU K; NOVEMBRE 1890.
PRÉSIDENCE DE M. ALEXANDRE BERTRAND.
La séance est ouverte à 3 heures.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
M. le Secrétaire donne lecture de la correspondance :
M. G. Barbaud, correspondant du Comité à ia Roche-su r-Yon,
envoie une notice sur la démolition du château de Talmord, en
1G28. — Renvoi à M. de Barthélémy.
M. Dergny, membre de la Commission départementale des Anti-
quités de la Seine-Inférieure, envoie une note relative à diverses
inscriptions gothiques recuciihes dans les environs de Grandcourt
(Seine-Inférieure). — Renvoi à M. Chabouillet.
M. Théophile Eck, correspondant du Comité à Saint-Quentin,
envoie une notice sur une se'pulture à incinération du m* siècle,
et sur des sépultures mérovingiennes découvertes à Aubigny-en-
Artois (Pas-de-Calais). — Renvoi à M. Salomon Reinach.
M. Julliot, correspondant du Comité à Sens, envoie une note
sur des inscriptions romaines découvertes en août et septembre
1896 à Saint-Maurice-en-Vaiais (Suisse). — Renvoi à M. Héron
de Villefosse.
M. de Laiguc, consul général de France à Rotterdam, envoie :
1° une note sur le pont romain de Zuylichem, sur le Wahal,
accompagnée d'une brochure de M. W. Plevte, intitulé : Jets over
de onde Brug te Zuylichem; 2" des dessins représentant une figurine
de bronze trouvée en Toscane; 3° copie d'une inscription romaine
récemment découverte en Andalousie. — Renvoi à M. Gagnât.
M. iMasfrand, président de la Société des Amis des sciences et
des arts de Rochechouart , envoie le procès-verbal des fouilles exécu-
tées sur l'emplacement du théâtre gallo-romain de Chassenon, à
l'aide d'une subvention accordée par M. le Ministre de l'Instruction
LXXXV
publique, à la demande du Comité. — Renvoi à M. Héron de Ville-
fosse.
M. Jules Pilloy, membre non résidant du Comité à Saint-
Quentin, envoie une note sur une boucle avec inscription, décou-
verte à Anguilcourt-le-Sart, canton de La Fère, et une sur une
plaque de boucle avec emblème religieux. — Renvoi à M. Edmond
Le Riant.
M. Tabbé Urseau, correspondant du Comité à Angers, envoie
un mémoire sur les restes du roi René et d'Isabelle de Lorraine,
et sur le tombeau de l'évêque Ulger, retrouvés dans la cathédrale
d'Angers. — Renvoi à M. de Lasteyrie.
M. Villers, correspondant du Comité à Rayeux, envoie une note
sur une découverte de monnaies françaises faites à Tour, près
Rayeux. — Renvoi à M. Rabelon.
Sont déposés sur le bureau les ouvrages suivants offerts au
Comité par leurs auteurs :
Starohrvatska Prosvjeta glasilo hrvatskoga starinarskog druztva u
Knime , ureduik joj Frans Radie.
Travaux anciens conservés dans quelques communautés et chapelles de
Reims, par M. Tabbé Cerf.
Le cimetière barbare de Saint-Germain, commune de Saint-Front
[Charente), par M. Gustave Cbauvet.
Mémoire sur les marbres des Pijrénées, par M. Ch.-L. Frossard.
Le reliquaire de Saint-Victor-de-Montieramé. La bague d'Avitus et
les barbaricaires , par M. J.-R. Giraud.
Les sources de V histoire du Bas-Bemj aux Archives nationales, par
M. Eugène Hubert.
Les tapissiers français en Russie, par M. Veuclin.
L'ordre du jour appelle l'examen des titres des candidats à pro-
poser à M. le Ministre de rinstruction publique pour deux places
vacantes de membre résidant de la Section d'archéologie du Co-
mité.
Deux listes de trois noms chacune sont dressées au scrutin et
seront soumises au Ministre.
Une commission composée de MM. Héron de Villefosse, Cagnat,
LXXXVl
Salomon Roinach et des membres du bureau est chargée de pré-
parer une liste de candidats au titre de correspondant, qui sera
soumise au Comité dans sa prochaine séance;
M. B\RELo?ç rend compte d'une note de M. Thoisou, intitulée :
Une curioshé numismatique , et signalant un passage d'un manuscrit
français du xvi" siècle, conservé à la Bibliothèque nationale, dans
lequel il est parlé de testons fabriqués sur Tordre du prince de
Coudé (').
Al, Babelo-s lit un rapport sur les fouilles que la Société archéo-
logique de l'Eure a pu entreprendre, grâce à une subvention du
Ministère de rinstruction publique, à Berthouville (Eure), sur
remplacement du temple oii fut découvert en i83o le célèbre
trésor connu sous le nom de Trésor de Bérnay. La Société a confié
la direction de ces fouilles au P. de la Croix, si expert dans ce
genre d6 travail :
«Les fouilles sont en cours d'exécution en ce moment, et nous
n'avons encore que des résultats partiels. Néanmoins, voici ce qui
résulte jusqu'ici de cette inte'ressantc exploration.
ffLe P. de La Croix a déblayé les substructions de deux édifices
superposés, ie second ayant ét^ fconstruit à laide des débris du
premier.
tr Le temple lé plus ancien se composait d'une grande enceinte
enveloppant une aire de /i,6oo mètres car^és environ.
tA l'ouest de cette enceinte s'élevaient deux temples : l'un com-
posé de deux rectangles enchâssés l'un dans l'autre. Le rectangle
intérieur {cella) avait près de loo mètres carrés. Un mur le séparait
en deux parties très inégales. La plus petite paraît avoir servi à
cacher les prêtres qui rendaient les oracles. Le rectangle extérieur
[pronaos) couvrait à peu près quatre ares. Il était: flanqué, au nord
et au sud, de deux petites chambres qu'on suppose avoir été des
servitudes, el dans lesquelles, |)eut-ètre, on déposait les offrandes à
Mercure, telles que le beau trésor trouvé en l83o.
ff Ce premier sanctuaire était séparé d'un second par Un préau de
trois ares.
ff Ce second temple, en forme de rectangle allongé, avait ai mèti'és
sur 6. Un mur séparait la Mlâ du pronads.
■ <'♦ Voir ci-apn'S le texte iii e.rtonso du rapport de M. Babelon.
— Lixxvil —
(r Autour de éès édifices régnaient des galeries pavées de dalles de
pierres blanches. Datis la partie Est des bâtiments, d'autres gale-
ries, ayant pour limites les murs du péribole, e'taiertt également
pavées en pierre.
ft Toutes des constructiotls fui-ent détruites, probablement vers le
milieu ou dans la seconde moitié du lîi*' siècle.
cf Plus tard , une reconstruction partielle eut lieu sur Templace-
meiit du premier tetiiplë • on életa alors un nouveau temple plus
petit, atec des murs moins épais; il n'y a plus trace de chambre
oU couloil' réset-vé aUx oracles.
fr L'autre temple fut aUssi réédifié, avec une cèlh èarrée, à murs
eStrêmeiUent épais, et entourée Au pronaos.
fr Au nord-est de ce sanctuaire on rencontre Une tourelle de 3 m. 3 o
de diamètre intérieur; cette tourelle dont la destination est in-
(^Oirinue, se trouve à cheval èUr le rUUf d'une galerie de première
époque; donc, les galeries n'existaient pius. Lès preuves de leur
disparition sont, d'ailleurs, en dehors de celles-là, très nombreuses.
fr'Au sud du second temple, et chevauchant Sur les constructions
dé première époque, on frouve deux hémicycles de seconde date :
s'agil-il d'un petit théâtre, c'est ce qu'on ne saurait dire encore.
En tout cas, les hémicycles coupant la galerie du péribole, ce der-
nier n'existait plus. Le P. de La Croix, ddns les derniers jours
d'octobre, poussait activement ses recherches sur ce point.
ff A une distance de i5o mètres environ du temple, le P. de La
Croix a découvert le puits qui desservait ces édifices; il le fait ac-
tuellement déblayer dans fespoir d'y trouver des débris archéolo-
giques.
« Enfin ^ à une centaine de mètres du temple, il existe un petit
monticule rempli de débris antiques, et où des sondages ont révélé
des murs d'une certaine élévation. •«
La Société archéologique de l'Eure demande au Ministère une
nouvelle subvention pour explorer ce mOnfréUle et achever ces
intéressantes fouiïïés de Berthouvilfe. Le Comité est d'avis d'ac-
cueillir favorablement cette demande,
M. Eugène Mïjntz rend compte de deux mémoires adressés au
Comité par M. G. Leroy, bibliothécaire de la ville de Melun.
Le premier est relatif à la petite église de Villiers-en-Bierre, si
humble extérieurement, dit l'auteur, qu'elle se distingue à peine
LXXXVIII
dos maisons qui l'entourent. CVst cependant un édifice de la fin du
xiii^ siècle, d'un fort bon style, et qui s'honore, en outre, de pos-
séder le tombeau de Destouches, Tauteur du Philosophe marié et du
Glorieux.
La description de M. Leroy, sobre et précise, mérite à tous
égards de prendre place dans le Ihilhiiit ''l
Le second mémoire envoyé par M. Leroy est consacré à Tétude
des vitraux de Tancienne collégiale Saint-Martin de Champeaux-en-
Brie. Il s'agit de vitraux des xv* et xvi" siècles, qui garnissaient
autrefois les cinquante -deux fenêtres de l'église et dont il ne sub-
siste que des fragments. Noire correspondant nous fait connaître
les noms des verriers à qui l'on doit cet important ensemble. En
s'aidant d'une description manuscrite, faite en i635, et de divers
travaux plus récents, il a pu reconstituer cette vitrerie telle qu'elle
était autrefois. Elle comprenait des scènes des évangiles, de la Vie
des saints et beaucoup de figures isolées, soit de saints, soit de
donateurs.
Ce mémoire, composé avec beaucoup de soin, mérite de prendre
place dans le Bulletin avec le plan que M. Leroy a pris soin d'y
joindre (-1
M. MiJNTz , chargé également de l'examen d'une note de M. l'abbé
Urseau, relative aux inscriptions gravées sur les insignes épisco-
paux trouvés dans le tombeau de l'évêque Ulger, à Angers, propose
le renvoi de cette note à M. de Lasteyrie, déjà chargé de l'examen
d'une autre communication émanant du même correspondant. —
Adopté.
M. Salomon Reinach lit un rapport sur une communication de
M. Rousset, correspondant du Comité à Uzès, relative à des anti-
quités découvertes auprès de cette ville ^^K
M. Philippe Berger rend compte, au nom de la Commission de
l'Afrique du Nord, de la communication suivante :
M. Louis Bertrand a adressé au Comité le croquis et l'estampage
d'une inscription liby(|ue d('couverte au lieu dit Praxbourg, à 18 ki-
lomètres de Philippeville.
(') Voir ci-après, p. 116, le (exle de celte communication.
^^* Voir ci-après, p. 101, le texte de cette coniiminiriilion.
'•'•' Voir ci-après, p. 121, le texte de ce rapport.
LXXXIX
Cette inscription est grave'e à la partie supérieure d'une stèle en
schiste gris jaunâtre très argileux; elle est aujourd'hui au Muse'e
de Philippeville. C'est une épitaphe compose'e des noms du défunt
et de son père, séparés par le mot ou trfils de-n; mais l'inscription
suit le contour de la pierre, et le sens dans lequel elle doit se lire
n'est pas certain à première vue. Il conviendrait d'attendre un meil-
leur estampage pour être fixé sur la valeur exacte des différents
caractères. Nous demandons qu'en attendant, l'estampage et le cro-
quis soient transmis à la Commission du Corpus inscriptionum semi-
ticarum.
MJVl. de Lasteyrie et Mûntz lisent des rapports sur des demandes
de souscription.
La séance est levée à 5 heures un quart.
Le Secrétaire de la Section d'archéologie ,
R. DE Lasteyrie,
Membre du Comité.
xc
SÉANCE DU U DÉCEMBRE 1896.
PRÉSIDENCE DE M. ALEXANDRE BERTRAND.
La séance est ouverte à 3 heures.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Secrétaire donne lecture de la correspondance :
M. de Grandmaison, correspondant du Comité à Tours, envoie
une notice sur Jean Papin, maître de l'œuvre de la cathédrale de
Tours [ik']^). — Renvoi à M. Mûntz.
M. le capitaine Hannezo, correspondant du Comité à Bergerac,
envoie la photographie d'un fragment de monument en pierre pro-
venant de Montauban et d'un sceau trouvé dans une liasse de par-
chemins à Veynes (Hautes-Alpes). — Renvoi à M. Schlumberger.
M. des Méloizes, correspondant du Comité à Bourges, adresse
une note sur une œnochoé en bronze acquise par le Musée de
Bourges. — Renvoi à M. Salomon Reinach.
M. Pitre de Lisle envoie un rapport sur des découvertes faites en
Loire pendant l'année 1896. — Renvoi à M. de Lasteyrie.
M. de Laigue, correspondant du Comité à Rotterdam, envoie une
note sur une inscription latine découverte dans la sierra de Hor-
tales. — Renvoi à M. Cagnat.
M. de Lasteyrie présente au Comité de la part de M. de Farcy, la
copie d'une lettre de Charles, duc d'Anjou et de Valois, contenant
engagement de divers bijoux, et une copie d'un inventaire du trésor
de la cathédrale de Bayeux. — Renvoi à la (îommission dos inven-
taires.
M. Parai envoie un rapport sur des fouilles faites dans les grottes
de la Cure (Yonne). — Renvoi à M. Reinach.
M. Tavoillot envoie un rapport sur la fouille d'une sépulture
préhistorique aux Boutards (Seine-et-Oise). — Renvoi à M. Ber-
trand.
XCI
La Société archéologique de Rochechouart sollicite une subven-
tion pour faire des fouilles à Chassenon. — Renvoi à M. Longnon.
M. Corot sollicite une subvention pour fouiller un tumulus à
Minot (Côle-d'Or). — Renvoi à M. Salomon Reinach.
Sont déposés sur le bureau les ouvrages suivants offerts au Comité
par leurs auteurs :
1 ** Carnet de voyage d'un antiquaire poitevin ;
2° Notice sur les anciens inventaires des archives municipales de Mont-
pellier, par M. Joseph Rerthelé.
A propos des notes archéologiques du R. P. de la Croix sur l'église de
Saint-Florent près Niort, par M. Tabbé Largeault.
Ces ouvrages seront déposés à la Bibliothèque nationale et des
remerciements seront adressés aux auteurs.
M. DE Barthélémy donne lecture du rapport suivant ;
ftM. Barbaud, archiviste du département de la Vendée et corres-
pondant du Ministère, a envoyé au Comité la copie de plusieurs
documents relatifs au démantèlement du château de Talmont, en
septembre 1628. Cette place appartenait alors à Henri de La Tré-
moille qui avait abjuré le protestantisme entre les mains du car-
dinal de Richelieu, pendant le siège de La Rochelle. Richelieu
paraît avoir pris cette mesure officiellement pour ne pas laisser en
état de défense une forteresse qui pouvait tomber au pouvoir des
Anglais. On peut croire aussi que la récente abjuration du duc de
Thouars n'inspirait pas au cardinal une confiance assez complète
pour laisser une forteresse de cette importance aux mains du nou-
veau converti.
tf Des trois pièces transcrites par M. Barbaud , il y en a une qui me
paraît particulièrement intéressante s c'est le procès-verbal du 7 sep-
tembre 1698 constatant les travaux de démolition jugés nécessaires.
n contient, par le fait, une description complète de l'ancien château
de Talmont et l'exposé des mesures prises pour le démantèlement.
Ce document pourrait être publié avec la notice que M. Barbaud a
placée en tête.
cf Les deux autres pièces méritent simplement d'être mentionnées
ici. L'une, du 97 février i63o, est la déclaration de la démolition
certifiée par le comte de Brassan, lieutenant général du roi en
XCIl
Poitou; l'autre, sans date, est une requête par laquelle le duc de
La Trémoille demande une indemnité de 100,000 francs que le
Conseil d'Etat lixe à 5 0,000 livres par un ari-èt du 8 avril i036
homologue' par le Roi. ■»
M. Babelon donne lecture d'un rapport sur une découverte de
monnaies françaises par M. G. Villcrs :
ff A peu de distance du hameau de Fumichon, commune de Tour,
près Bayeux (Calvados), au mois de juin 1896, un ouvrier tra-
vaillant à la de'molition des fondations d'un vieux mur, rencontra
sous sa pince un petit corps rond métallique, oxydé. L'ayant re-
cueilli et examine' avec soin , il reconnut (pi'il s'agissait d'un rouleau
de monnaies fort minces, dont le possesseur, en les confiant à sa
cachette, avait fait ce qu'on nomme une cartouche; Te'lui ou l'enve-
loppe avait disparu. Les pièces d'argent composant ce petit lot de
monnaies étaient au nombre de vingt-sept, savoir : dix-sept blancs,
dits Gucnords, de Charles VI, roi de France, et dix demi- blancs ou
dcmi-Giténards du même règne. Ces monnaies sont communes dans
les collections et aucun des exemplaii-es de la trouvaille de Fu-
michon ne se signale par quelque particularité digne d'être men-
tionnée, w
M. DE Barthélémy rend compte de la communication suivante :
«M. Maxe-Werly, correspondant du Comité, a envoyé une note
dans laquelle il fait connaître des détails curieux sur des souvenirs
se rattachant à l'occupation du Barrois par Louis XI, en 1/189,
alojs qu'il voulait soutenir ses prétentions à l'héritage de Marie
d'Anjou.
ff II s'agit de l'écu de France placé au-dessus des portes de la ville
de Bar, et d'une statue du roi Louis XI, personnage placé sur le
parvis.
f Une des portes, celle de farmuricr, était surmontée de cet écusson
qui fut renversé en 1701, mais presque aussitôt restauré et rem-
placé. Ce fait donna naissance î\ une procédure qui est conservée
dans la collection Joly de Fleury, t. i35/i.
ff M. Maxe-Werly a extrait de ce dossier assez considérable tout ce
qui a rapport à cette instance, à la restaui'atiou de l'écusson mala-
droitement exécutée qui disparut seulement en 1792. C'est dans ce
même dossier que notre correspondant a retrouvé la re])roduction
(le la statue de Louis XI et la description avec dessin colorie- du
XGIII
vitrail principal de Saint-Pierre, contenant les blasons de France
et de Lorraine.
ffLa note de M. Maxe-Werly mérite d'être publiée. »
M. Gagnât rend compte d'une communication de M. de Laigue,
qui complète une note précédente du même auteur sur le Walther-
burg, ouvrage romain découvert dans l'ancien territoire des Frisii.
Il s'agit d'une chaussée, constituée par des traverses de bois, qui
fut reconnue à deux époques différentes, en 1818 et en 1892 , dans
des tourbières.
L'analyse de la trouvaille et des détails qui s'y rapportent est inté-
ressante; malheureusement les dessins explicatifs sont trop som-
mairement exécutés pour pouvoir être reproduits. H est fâcheux que
notre zélé correspondant ne nous ait pas envoyé la photographie
qui lui a servi à exécuter l'un d'entre eux.
Quant à l'assimilation faite par M. de Laigue entre cette chaus-
sée et les Pontes Longi cités par Tacite [Hist., IV, 53), elle est,
comme toutes les tentatives de ce genre, curieuse, mais tout à fait
conjecturale.
M. Chabouillet rend compte d'une communication de M. Der-
gny relative à des inscriptions recueillies aux environs de Grand-
court (Seine-Inférieure). Ges inscriptions appartenant au moyen
âge, il demande qu'elles soient renvoyées à M. de Barthélémy. —
Adopté.
M. Héron de Villefosse fait un rapport verbal sur les fouilles
exécutées à Bury (Oise), par M. Tabbé Hamard, dans une nécro-
pole romaine. Il propose l'insertion dans le Bulletin de la note
envoyée par M. l'abbé Hamard.
M. Héron de Villefosse rend compte d'un mémoire sur trois in-
scriptions romaines découvertes à Saint-Maurice-en-Valais , par M. G.
Juillet. Ge mémoire devant être imprimé dans les Mémoires de la
Société des Antiquaires de France, le rapporteur propose de déposer
le manuscrit de M. Julliot aux archives.
M. DE Lasteyrie rend compte d'une communication de M. Léon
Maître relative à l'église Saint-Philbert de Grandlieu. Ge travail
avait été déjà présenté au printemps dernier au Gongrès des Socié-
tés savantes. Il donna lieu à une discussion intéressante, à la suite
XCIV
de laquelle M. Maître a repris son me'moire et en a remanié les
parties qui avaient soulevé le plus de critiques. En même temps il
dé(fagcait l'intérieur de l'édifice dos enduits qui le dénaturaient, il
en faisait exécuter un plan détaillé et de bonnes photographies,
bref il réunissait tous les éléments d'une monographie qui mérite
d'être publiée. Ce n'est pas (jue l'on puisse souscrire à toutes les
appréciations de l'auteur, ni trouver justes toutes les considéra-
tions qu'il présente. Mais s'il veut bien en supprimer quelques-unes
de particulièrement contestables, et ajouter quelques éclaircisse-
ments de détail qui permettront de mieux suivre ses observations,
il nous aura donné une description intéiessante d'un monument
dont on a généralement méconnu l'importance et qui est, à n'en
pas douter, un des spécimens les plus complets de l'architecture
carolingienne que nous possédions dans notre pays.
M. DE Lasteyrie rend compte également d'une communication de
M. l'abbé Urseau sur les fouilles opérées dans la cathédrale d'An-
gers et qui ont amené la découverte des restes du roi René et d'Isa-
belle de Lorraine, et du tombeau de l'évckjue Ulger. Dans ce der-
nier tombeau notamment on a recueilli la crosse de l'évêque, son
calice et un anneau qui porte deux inscriptions dont le sens reste à
trouver.
La première est ainsi conçue :
B.e.S.T.A.RA
La seconde, également très visible, porte la légende :
+ THeBilLCVTcy VTTHANI-
M. Babelon rappelle, à propos de cette communication, qu'on
a trouvé dans le fameux trésor de Petrossa un anneau portant une
inscription où se lit le mot :
GVTANI
M. Odobesco, qui a publié avec tant de soin et d'érudition ce
trésor a proposé, d'accord avec divers savants allemands, de voir
dans le mot GVTANI le génitif du mot Wotan, qui est, on le sait,
le nom d'une divinité germanique. Faut-il voir quelque chose d'ana-
logue dans l'inscription de l'aijneau d'Ulger? Comment expliqiiier ij^
— xcv —
présence d'une inscription germanique sur la bague d'un e'vêque
d'Angers? Il est difficile de répondre actuellement à ces questions.
Mais il y a peut-être là un rapprochement à signaler à l'attention
des érudits.
M. Edmond Le Blaint rend compte de deux communications de
M. Pilloy relatives à des boucles de ceinturon découvertes dans le
département de l'Aisne, Il en propose l'insertion dans le Bulletin, —
Adopté.
M. Salomon Reinach rend compte d'un mémoire do M. Théophile
Eck sur des découvertes faites aux environs d'Aubigny-sur-Artois
(Pas-de-Calais). Dans une sépulture à incinération, on a recueilli
un magnifique vase en verre, d'un type fort rare et qui paraît jus-
qu'à présent unique en Gaule. Une tombe de guerrier, dans une
nécropole mérovingienne voisine, est remarquable par la présence
d'un objet en pierre blanche, servant de chevet à l'inhumé, où
M. Eck reconnaît un cadran solaire. M. Salomon Reinach demande
l'insertion de ce mémoire dans le Bulletiti.
MM. DE Lasteyrie et Maspéro rendent compte de divers ouvrages
pour lesquels des demandes de souscription ont été adressées au
Ministère.
L'ordre du jour appelle la discussion des titres des candidats qui
seront présentés à M. le Ministre de l'Instruction publique pour les
distinctions honorifiques à distribuer à l'occasion du Congrès de la
Sorbonne.
La séance est levée à 5 heures et demie.
Le Secirtaire de la Section d'archéologie,
R. DE Lasteyrie,
Membre du Comité.
RAPPORTS
ET
COMMUNICATIONS
Archéologie.
L'EGLISE DE CHISSEY
(JURA),
PAR M. L'ABBÉ P. BRUNE,
Correspondant du Comité.
Dans la lerlile cl vaste plaine de la Loue, appelée le Val-
d'Amour, entre Dôle et Salins, s'élève un modeste village de
600 habitants, dont l'origine est très ancienne. Chissey^^', au moyen
âge, était un petit bourg clos de murailles et de fossés. Son terri-
toire formait une prévôté domaniale des souverains de la Franche-
Comté. Sa maison-forte, bâtie sur une motte artificielle entourée
de fossés, était habitée par une famille prévôtale héréditaire, qui
avait pris, selon la coutume, le nom du village et tenait un rang
distingué dans la noblesse de la province.
Tout porte à croire que Chissev fut de très bonne heure un centre
paroissial. Toutefois, on n'en trouve aucune mention certaine dans
les titres avant le xn^ siècle.
L'église fut apparemment comprise dans la dotation primitive
du prieure' bénédictin de Ghâteau-sur-Salins, fonde', selon l'opi-
nion commune de nos historiens, par Rodolphe III, roi de Rour-
gogne, et donné par lui à saint Rernon, comme une dépendance
de son monastère de Gigny'"-'. Dès lors, le prieuré conventuel de
Ghâteau-sur-Salins appartint à Tordre de (^luny, en qualité de
membre immédiat de Gigny. Je n'ai pas à entrer ici dans le détail
de l'histoire mouvementée de ce prieuré. Il suffit de savoir que la
paroisse de Ghissey le suivit dans les diverses phases de son exis-
''j Canton de Montbarrey (Jura).
^-> Celait la tradition de Gigny, qu'on trouve rapportée par D. Ciiassignet,
dans soa Histoire du prieuré de Château-sur-Salins (1707), publiée dans le Bulletin
de la Société d'agriculture, sciences et arts de Poligny, année 1867, p. Sa. — Cl.
llistoira de Giiptij. |)iir Giisj);ir<l (iS4.3), p. '126--139.
— h —
lence, jusques et y compris son incorporation au collège Sainl-
Jérôiuo. fondé à Dole en i^gO i)ar D. Antoine de Hoche, le célèbic
grand prieur de Cluny, pour servir de séminaire aux leligieux de
son ordre.
Chissey posse'dait , coujointenient a^ecla paroisse, un prieuré ru-
rai, qui dut èlre fondé par les moines de Château. J'attribue éga-
lement à ceux-ci la construction de l'intéressante église qui fait
l'objet de cette courte notice, bien que l'exploration minutieuse des
divers établissements au\({uels elle a successivement appartenu ne
m'ait apporté aucun renseignenuMit positif sur ce point '^^.
En l'absence de documents écrits, l'examen des caractères archi-
tectoniques de l'édifice me permettra de lui assigner une date
approximative.
Bien que de dimensions modestes '-), l'église de Chissey a été
classée, en i843, et jugée digne d'une restauration que M. Bœs-
wilwald a dirigée avec goût et exactitude.
Elle est régulièrement orientée et son plan, comprenant une
nef de ([uatre travées et deux bas côtés, renfi-e dans la série nom-
breuse des églises rurales en forme de croix latine et à sanctuaire
rectangulaire. De prime abord, il semble qu'elle se fasse remarquer
par une unité de style bien rare en nos régions franc-comtoises,
si dévastées. Mais en l'étudiant de plus près, on y découvre, à partir
de la quatrième travée, un cbangement de l'ordonnance primitive,
({ui annonce une interruption dans les travaux et autorise à croire
le sanctuaiie antérieur de quelques années à la nef, comme nous
allons le constater.
Commençons donc notre description par la partie la plus an-
cienne. Le sanctuaire est un rectangle formé dune seule travée
peu élevée; son mur de fond est peicé de trois fenêtres à plein
cintre, sans moulures, surmontées d'une rose à (pialie lobes; les
cotés sont percés d'un oc»/».s- sous les foi-merets.
Le transept, plus élevé d'un mètre que le chœur, s'ouvre sur
('^ Les archives départementales du Jura conservent, dans le fonds de O'gnx,
quelques liasses concernant (Iliàteau-sur-Saiins; un jjrand nombre de docunienis
sont en outre compris dans les fonds du coilè^je Saint-Jérôme el du chapitre de
Saint-Maurice de Salins. L'exploration minutieuse de ces l'onds ne m'a rien fait
découvrir d'important sur (]liissey.
" Longueur, 3y mètres; j-irgeiii', i ."> mètres dans œuvre; hnuleiu\ i.< mètres
sons ciel.
Plan de réglise de Chissey.
celui-ci par un arc brisé mouluré de deux filets et porte' par des
colonnes qui se terminent en cui-de-lampe, à mi-liauteur, comme
— (; —
aussi (t'Ilt's (lo la oroisi'c. Il so compose (riiiio travée cpiilralo, (laii-
([uec (If (l»'ii\ antres, (|ui s'ouvrent sur les bas cole's el les ter-
iniuenl. Les murs qui lenneut les extrémités du transept présentent
chacun une fenêtre romane, dont rarchivolte extérieure est brisée,
(M une rose quadiilohée j)lus petite (|ne celle du chœur. Un arc
triomphai très robuste masque la dillérence d'éiévation entre le
transept el la nel'fS mètres). C'est ici que nous allons saisir l'inter-
ruption du projet primitif.
La travée de la nef, la |)lus voisine du transept, commence par
de gros piliers carrés, canlonni^s de quatre colonnes à l'usage des
grands arcs et des doubleaux, el de (|uatre colonnettes pour les
croisées d'ogives. La moulure du tailloir des chapiteaux, qui forme
un bandeau autour du chonir et du transept, se continue dans
cette première travée sur le mur au-dessus de l'arcade; mais elle
s'arrête brustjuement au bout d'un mètre. Cet arrêt vient de ce que
les arcades des autres travées sont plus élevées que la première, si
bien que la moulure n'en atteindrait plus le sommet. A sa place,
par une malheureuse réminiscence de l'époque romane, on a meu-
blé le plat des murs d'une énorme corniche, formée de dalles
plates tressaillantes et soutenue par des corbeaux, la plupart orni's
de personnages ou de masques grotesques (pi. I). Enfin, dernière
modification : alors que précédemment les nervures des voûtes s'ap-
puvaient sur une colonne {)artant du sol et se divisant en trois
colonnettes à la hauteur du chapiteau, qui est remplacé ici par un
anneau; dans les trois autres travées, ces colonnettes partent d'une
triple base assise sur le tailloir des chapiteaux. Ces colonnettes tra-
versent la corniche pour allei- supporter les voûtes. Les arcades
sont aussi moins élégantes que les premières et leurs arêtes son!
simplement abattues au lieu d'être ornées d'un tore; eulln les
pilieis se changent en grosses colonnes rondes, avec chapiteaux el
bases à huit pans.
iXous n'avons pas encore parlé des voûtes. Elles sont sur croisées
d'ogives. Deux tores séparés par une gorge C()nq)osent les nervures
des croisées, tandis que les doubleaux, plus forts comme de cou-
tume, sont doublés et oriK's de (juatre toi'es.
Les nervures des bas cotés jjortent dinïctemeni sur le tailloir des
|)iliersel, du côté du mur, siii- des pilastres flan([ués de trois co-
lonnettes pour la travc'e su|)érieure, et d'une seule colonne pour
les autres. Leurs arcs-doubleau\ sont à angles abattus et les ogives
se composent rriin tore iini(|iie. Ajoutons, pour ne rien onieltie d'es-
sentiei, que les bases îles colonnes" et colonneftes sont peu éleve'es,
les tores aplatis et débordants; les chapiteaux à crochets bien ou-
verts, excepté ceux du mur de façade, qui présentent des person-
nages; en un mot, Tart gothique règne ici en maître, aussi bien
dans les protils des moulures que dans Tordonnance générale.
Passant à l'extérieur, nous trouvons d'abord le clocher, en saillie
sur le côté droit de la façade, à son extrémité occidentale. C'est
une tour carrée, munie de contreforts d'angles et percée» do petits
jours en meurtrières aux deux étages inférieurs '^^. Mais le dernier
étage, qu'un cordon sépare des autres, possède sur chaque face
d'élégantes fenêtres géminées, à colonnettes et archivoltes com-
posées de deux voussures en boudins, dont le point d'intersection
central est surmonté d'un corbeau à tête humaine. La corniche,
plate et peu saillante, offre un curieux découpage de petits arcs
trilobés, dont je ne connais pas d'autre exemple dans la région.
Un toit à quatre pans couvre la tour.
L'entrée est précédée d'un porche, dont la voûte porte sur
({uatre chapiteaux à crochets et des colonnes semblables à celles
de l'intérieur; cette voûte, reprise au xv* siècle, offre sur sa clef le
monogramme du (christ.
L'ordonnance de la façade est fort simple : une porte abritée
par le porche; au-dessus, une rose moulurée, sans meneaux, et
une meurtrière destinée à éclairer la charpente, ainsi qu'au tran-
sept. Mais la porte mérite un instant d'attention. Elle forme dans
son ébrasement quatre ressauts marqués par des colonnettes
juonolithes de marbre gris, avec des bases carrées très élevées, à
tores aplatis et débordants. Les chapiteaux à crochets qui surmon-
tent les colonnes sont de facture élégante; sur les plus rapprochés
de la porte, les crochets sont remplacés par des personnages ou
des masques humains, de même que sur les corbeaux qui soutien-
nent les angles inférieurs du tympan. Des têtes humaines figurent
également dans les angles, entre les colonnes^'^l Au-dessus des
^'' On voit dans le cloclier une cliamhre appelée la chambre des fous. Elle ser-
vait autrefois, selon la tradition recueillie par Roussel {Dict. des communes du
Jura, t. II, p. 1/17), à enfermer les malheureux que la dévotion à saint Cliris-
loplie faisait amener de toute la contrée, pour implorer leur guérison.
'-' Ces angles sont aigus du côté gauclie et évidés en quart de rond ilu cùté
droit.
— 8 —
tailloirs, trois raii'^fs do voussures émorgont flo bouquets de feuilles
(le chêne; ohacuiK» d'elles se compose dun gros tore, séparé de
deux ]>lus pelils par des gorges; une dernière voussure extérieure
repose sur des masques humains. Les saillies de celle j)orle soni
assez heureuses et donneni à Tensemble un cachcl délégance.
Mais le tympan est sa parlie la plus curieuse. 11 est circonscrit
])ai' un tore à trois lobes évasés, sous lesquids se voient trois per-
sonnages assez grossièrement représentés; au rentre, par une ano-
malie dont je ne connais pas d'autre exemple, le Sauveur attacbé
à la colonne, les mains liées et les pieds cioisés par devant; à ses
côtés, les a})ôtres saint Pierre et saint Paul, assis et revêtus de
chapes ornées; saint Pierre lient une clef de la main gauche et
bénit de la droite, tandis que saint Paul élève des deux mains un
livre sur sa ))oitrine*''. Entre le (ihrisi et les apôtres sont deux
croix lleurdelisées; au-dessus, le soleil et la lune, comme dans la
scène du crucifiement; les autres vides sont remplis par une feuille
de chêne et de petits quintefeuillcs. Il est à remarquer que. le
patron de l'église étant saint ("diristophe, la préscvnce des deux
apôtres sur le tympan ne peut s'expliquer que par les relations de
notre église avec Tordre de Cluny, dont on sait la dévotion envers
le prince des apôtres; c'est là une des raisons pour lesquelles jat-
Iribue l'érection du monument aux moines du prieuré de Cbàleau-
sur-Salins.
A l'angle gauche de la façade, une petite touielle renferme un
escalier donnant accès aux combles. Les fenêtres de la nef sont en
tiers-point et ornées d'une archivolte. De chaque côté de l'église,
trois contreforts, à demi engagés dans le mur des collatéraux,
buttent la poussée des voûtes au moyen d'un arc en quaj't de
cercle. A la partie supérieure des collatéraux, il y a une porte en
|)lein cintre, ornée en dehors de deux colonnettes de marbi'o gris
et dune archivolte à boudin.
Les bras du transept et le sanctuaire forment des édicules sé-
parés de la nef par leur toiture moins élevée. L'élégante corniche
découpée du clocher en lait le tour, ainsi que des nefs, à l'excep-
''' Kl iioii sailli Jean, comme oa l'a cru à Cliissey. Celte erreui' a éti' consacrée
par un ancien curé qui, dans les vitraux du ciiœur, a lail placer sainl Jean à côté
de sainl Pierre. Quelques notions d'arctiéologie religieuse auraient fail éviter ce
contresens.
— 9 —
lion des rampants des pignons. I^es fenêtres de eette partie plus
ancienne sont romanes, mais leurs archivoltes tirent au liers-
point'^l
Tels sont les caractères généraux de l'église de Chissey. Au
premier coup d'oeil, il est aisé de se rendre compte qu'on ne se
trouve pas en présence d'un de ces édifices transition de facture
hésitante, bien que quelques détails puissent le faire croire. Au
contraire, toute l'ossature est gothique : ainsi les arcs et leurs co-
lonnes, les fenêtres, les voûtes, la forme du chœur. On ne len-
contre de dissonances que dans les portes, qui suivent les tradi-
tions bourguignonnes dans le maintien persistant du plein cintre,
et surtout dans cette malencontreuse corniche, qui vient gâter les
heureuses proportions de la nef principale.
11 me semble donc être en droit de conclure que l'église de
Chissey a été élevée non au xii* siècle, comme on l'a cru jusqu'ici,
mais au xtii*"; et même ses caractères, surtout dans les chapiteaux
et les moulures, si je les compare à ceux des monuments analogues
de nos régions, me paraissent assez avancés pour m'autoriser à
'' L'église de Cliissey, en l'ait d'œuvres d'art, ne possède que deux statues :
l'une, de la fin du xv' siècle, est loile de saint Ghristoplie, patron de l'église. La
seconde, moins ancienne, car elle me parait dater du milieu du xïii'' siècle, pré-
sente des particularités iconographiques intéressantes. C'est une jolie statue de la
Vierge, en pierre tendre (hauteur : o m. 85): la tète gracieusement penchée et
les mains jointes, la mère de Dieu semble adorer TEnfant-Jésus, figuré sur son
sein, debout et entouré de rayons (pi. II). On connaît des vierges ouvrantes, von-
lermant à l'intérieur Jésus-Christ, à l'âge d'enfant ou d'homme fait, comme celle
de Palan -del-Vidre, figurée dans le Bulletin archéologique du Comité (1898,
p. 368), ou bien une série de scènes, comme celle du Musée du Louvre
(xiii* siècle), publiée ^m']es Annaïps archéologiques (t. \\ , p. 181, etc.). M. Pony
a signalé deux statuettes de la Vierge portant dans son sein rtinlant-Jésus envi-
ronné de rayons. Dans la phis ancienne (xvr siècle), qui est conservée au Mus(''e
d'Amiens, l'Enfani-Jésus est place debout au milieu d'une petite ouverture prati-
quée dans le ventre de sa mère et environnée de rayons. Dans notre statue, l'idée
mystique est rendue avec une décence moins naïve. Cette statue est manifestement
inspirée d'une gravure de J. de Loisy, semblable de tout point, et contf>nue dans
un ouvrage très rare, intitulé : Le livre dea vertus de la Vierge, par Teriier; Pin-
l'Émagny, i635. La statue d'Amiens parait d'origine espagnole. Los graveurs
bisontins Pierre et Jean de Loisy ont puisé les principes de leur art dans les
Pays-Bas; il est possible que les nouveaux exemples de celte représentation icono-
graphique que nous venons de signaler aient la même origine. (Cf. Y Iconographie
chrétienne de Didron, p. 287, note; Bulletin archéologique du Comité des travaux
historiques, 188.'), p. .5i3; 1887, p. 1 8 ; 1893, p. 368. j
— 10 —
pliiccr l;i coiisliiiclioii de ce nKinuiiiciil dans la seconde moitié' du
Mil' siè(l(\ plutôt ({ue (Jans la première'".
L"(''<;lise de Chissey iravail pas encore l'ait Tobjet d'une descrip-
tion selieuse; les particularités intéressantes qu'elle présente me
feront pardonnei" l(>s détails trop arides de cette c(turte mono-
jjraphie.
L'abbé P. Brune.
'' Si l'on \eiil bien S(? re|)orlei' ;i iiiii i\olicp sur l'archéologie religienae dam le
Jiird {lîuUotin arclicolofriqui' du Cmnité dos traviiux historiques, if^9'?, n" 3), on
ïiM-ra {|uo l'église Sainl-Aiwtoile do Salins, voisine de Chissey, présente des ca-
rarlèr.'s moins avancés que celle-ci, avec s 's portes et fenêtres cnlièrenienl ro-
manes, cl sa galerie égalemeni romane, à laqnelle elle doit son cachet d'élégance.
Kl pourtant il est incontestable que ce monument n'(>tait pas encore commencé
en 1 •>/!().
1
NOTE
UN BAS-RELIEF DE Li MÉSIE INFERIEURE,
PAR M. FRANZ CUMOÎNT.
Le petit monument dont nous donnons ici une reproduction ( pi. ITl )
a été trouvé en 1880 par M. deLaigue, aujourd'hui consul ge'ne'ral
de France à Rotterdam, entre les mains du cavnss de la chancellerie
de Galatz. Son origine exacte est inconnue, mais il est probable,
pour ne pas dire certain, qu'il a été découvert sur les bords du
Danube inférieur. Peut-être est-il originaire de Troesmis, doni
l'emplacement, reconnu autrefois par M. Engelhardt, est situé
quelques lieues en amont de Galatz (^'. M. Héron de Villefosse
ayant attiré mon attention sur ce débris de sculpture antique,
M. de Laigue, avec une obligeance à laquelle je me plais à rendre
hommage, m'a non seulement donné tous les renseignements dé-
sirables sur cette pièce intéressante, mais il me l'a fait parvenir à
Bruxelles, afin que je pusse la photographier et l'étudier à loisir.
Je suis heureux de pouvoir le remercier de cette complaisance,
trop rare chez les collectionneurs pour ne pas être signalée.
Ce fragment, ou plutôt cette réunion de trois fragments de
marbre mesure 99 millimètres de haut sur 18/1 millimètres de long
et environ 20 millimètres d'épaisseui'. La pierre blanche a pris une
teinte ambrée ou noirâtre, même aux cassures qui doivent être
fort anciennes. Sur ce fond mat, étincellent au revers de la plaque
un grand nombre de paillettes de mica dont la présence pourrait
n'être pas inutile pour déterminer la provenance du marbre. Celte
face postérieure, grossièrement épannelée, a été slriée de rainures
■" Cf. Cnrj). i)ixn\ hit., t. III, p. 999.
— 12 —
irrégulitM'PS dostinées manifestement à faiio adhérer plus fortement
ce marbre à la paroi où il a dû être scellé.
Si Ion veut bien jelcr les yeux sur la planche ci-jointe, on re-
marquera que le bas-relief qu'elle reproduit est divisé par des mou-
lures plates, formant cadre, en deux tableaux superposés. La partie
supér'ieure de la plaque a p(''ri presque tout entière. On dislingue
cependant encore à droite"* un homme imberbe, coilfé d'un bon-
net phrygien et velu dune courte tunique, qui est étendu sur le
sol. La mutilation de la pierre l'a relativement épargné. Sa main
droite élevée et son genou gauche replié ont cependant disparu.
Au delà, dans l'angle du tableau, on remarque un sabot, propor-
tionnellement énorme, d'un cheval qui devait fouler aux pieds ce
cadavre. A l'autre extrémité de la moulure horizontale, on pourrait
\()ir dans deux saillies parallèles (jui la surmonlenl, les extrémités
des pieds dune table ou d'un siège, si une rainure semi-circulaire
qui se creuse entre elles ne restait alors inexpliquée.
Le registre inférieur est beaucoup mieux conservé, quoiqu'on
ne puisse déterminer (|uelle était la longueur du morceau perdu.
Dans le coin resté intact, un taureau et un bélier, reconnaissable à
ses cornes recourbées, bondissent tous deux vers la droite. Le tau-
reau retourne la tête comme pour regarder son compagnon visible
entièrement de profil. Plus loin, deux jeunes gens s'approchent
d'une sorte de table ou d'escabeau supportant un buste humain'-'.
Coiffés d'un simple bonnet, vêtus d'une tunique courte et de pan-
talons collants, ils s'avancent l'un vei's l'autre en se tendant la
main droite, et portent la gauche à la tête de l'idole. Un détail de
leur accoutrement facilitera peut-être l'identification de ces per-
sonnages e'nigmati({nes : ils ont tous deux à la ceinture un glaive
dont on aperçoit le fourreau près de leur cuisse droite. A côte' de
ces guerriers, une femme est debout : elle a le haut du corps cou-
vert dun péplum atteignant les hanches; ses membres inférieurs
sont cachés par une robe traînante tombant jusqu'aux pieds en
trois larges j)lis; ses cheveux sont assemblés eu une masse assez
lourde, mais on ne peut discerner une coiffure (juelconque. dette
lemnie, sans aucun attribut, applique sinijdenient la main droite
" .rcni|)riiiilf> une j);irtio de la descriplioii qui suit i\ iino iiolii't! manusci-ili»
do co monnriicnt, mligôo par M. (]<• J>aiffiio.
■-' Il se [xiui'fait ropondaiil que ce j)ii''tcii(lii Inislc IVil un Iroisii'ine [lorsoiinage
ilelioul fieirière la table, (|iioique rien n'indique une dilléreiire <ie plan.
— 13 —
sur sa poilriiH'; son bras .<|auche, qui se dissimule sous le péplum,
est indistinct. Auprès d'elle, un homme à protome de lion se tieul
appuyé' sur la jambe gauche, la droite rejetée de côté. La tête du
fauve est assez soigneusement exécutée, et offre plus de relief qu'au-
cune autre partie de l'œuvie. Une chlamyde, agrafée sur l'épaule
droite de ce personnage leontocéphale. recouvre son bras gauche
replié. Au-dessous, il porte une tunique serrée à la ceinture et
coupée au-dessus du genou. Ses jambes semblent être nues. Le
bras droit étendu s'appuie sur un bàtoii épais, très mutilé aujour-
d'hui; il est impossible de dire si la main gauche tenait autrefois
quelque objet. Aux pieds de ce monstre, près de la cassure de la
plaque, est posé un grand cratère. Au-dessus du rebord saillant et
à gauche sur la panse, on remarque une saillie étrangère au galbe
du vase : ce sont sans doute les restes d'un serpent, qui se glissait
vers son orifice.
Cette description que nous nous sommes efforcé de rendre aussi
exacte que possible, n'a pu cependant atteindre une grande pré-
cision dans le détail. En effet , non seulement ce bas-relief est frag-
mentaire et soudé en son milieu, mais toute la surface en est assez
fruste et comme polie par les eaux. D'ailleurs la sculpture n'a cer-
tainement jamais eu aucun fini. Cette œuvre a dû être exécutée
dans quelque atelier provincial, où l'on fabriquait à bon marché
des ex-voto pour les fidèles de quelque temple voisin.
Aussi n'est-ce pas au point de vue artistique que ce fragment
offre une valeur, mais comme un représentant nouveau d'une fa-
mille de monuments, qui presque tous ont été mis au jour comme
lui dans les pays danubiens. En effet, des plaques de pierre ou de
métal, toutes de médiocre grandeur, où apparaissent régulièrement
un ou plus souvent deux cavaliers savançant au-dessus d'un per-
sonnage couch(^ sur le sol, et accompagnés de représentations ac-
cessoires de nature et de quantité très variables, ont été trouvées
en assez grand nombre dans les anciennes provinces de Mésie, de
Dacie, de Pannonie, de Dalmatie et aussi en Italie '^l Non seulement
'" Le recueil le plus complet de ces Las-reliefs est aujourd'hui celui de M. Teo-
hari Antonescu, Cultul Cabirilor in Dacia. (Bucharest, i88t), avec 12 pi. lithojjr. )
11 faut y ajouter les monumeuts reproduits ou décrits par von Schneider, Arch.
Epig. Mitth. ans Oester, XI (1887), p. 1 A et s.; Hùlsen, Milth. Arch. Inst. in Rom,
t. 111 (1888), p. 3i5; Boiouicic, Kroatische Revue, II (1886), p. iA5 et s.;
Mowotuy, Wissenschnftliclie Mitteilungeu ans Bosnien, t. IV (Vienne, 1896),
— l/l —
II' {p'oii|K' iiiiilil('' (lu rogisti»' Mipcricur de notre iiiai'biT .••ouinaiii
('lait évidomnuMil une reproduclion de la scèue priiuùpale des
tablettes dont nous parlons, mais le taureau avec le bélier ('), le»
jeunes gens à coté du trépied ou du guéridon^-', la leninie debout,
la main appuyée sur sa poitrine *\ le cratère avec le ser|)ent ') se
letrouvent sur un certain nombre dentre elles.
Si Ton peut sans peine ranger notre bas-relief dans cette caté-
gorie connue de sculptures, il est moins aisé d'en ex|)li(|U('r la si-
gnification. Ces représentations ont, en effet, provocjué les livpo-
thèses les plus diverses sans que les archéologues soient parvenus
à se mettre d'accord sur leur interprétation. Lenoriuant voyait dans
le dieu équestre un Mèn-Sabazios et rattachait le seul bronz(^ de
ce genre qui lui fût connu, aux cultes phrygiens'*^', (ierhard''') et
après lui M. Antonescu(') ont considéré ces divinités, ([ui chevau-
chent généralement par couples affrontés, comme les Dioscures ou
les Cabires. Le grand nombre de i-e-y monuments, qui ont été
trouvés en Transylvanie, a fait sup})oser d'autre part (ju'ils étaient
en relation avec les croyances des anciens Daces'^l Sans vouloir
discuter ici ces opinions discordantes, je me bornerai à appeler
l'attention sur les rapports étroits (|iii unissent la ligure principale
/■
p. agti-Bgg. Voici comment se répartissent Irms lieux d'origiiio : Mksies (I\ow-
manie) : Anloupscu, fig. i, a, 7, 8, i5, lO; Serbie : Antonescu, fig. G. —
Dacie, Transylvanie : Antonescu, fig. A, ;> , ly, ai, aa, a 3. — Pannomes, Es-
clavonie : Antonescu, fig. 10; Sirminni : Ibid., 9; Siscia : Boionicic, n° 1; Cibalis,
ibid., n" a; Bassianae, ibid., ïf 3, /i; Hongrie: Antonescu, lig. 17; (larnuntum:
von Schneider, n°* 3, l\; Virunum : Hulsen, p. 317, noti-. — Dalmatie : Glanioc :
Nowotny, /. c. — Italie, Rome : Antonescu, fig. 3; IVnacino : Hùlsen, /. c. —
Origine incertaine : Antonescu, fig. 11, la, i3, 1 '1 ; ITiiisen, /. c.
'*' Antonescu, n°' 8,7, 8.
'■^^ Antonescu, n"' 9, 10; lioionicic, 11" 1 cl 3 : riJio niitllerc Gruppe zeigl
drei belcleidete Gestalten die einander zugeivelirt sind, nmd sicli etwas vorbeu-
gend, die Hande aufeiiien zwisclien ihnen befindliclien , Ijis ùber ilire Knie hinauf-
reicbendcn Tiscli oder Altar iegcn.i Cl'. Nowotny, /. r. , p. aoç).
^*' Antonescu, n" /j.
(*^ Antonescu, n"' 3, '1, 6 et s.; Boionicic, n"" 1, a et 3; Nowotny, p. 3oo.
l*^ LennvmaiA , Hcvitc arcliéologùjne , iS75,I,p. 5o.
W. Arrhaeologische Zeiluujf, XII, i85i, p. 209 et s,
^'' Je regrette que M. Antonescu ait rédigé son ouvrage, qui témoigne de re-
clierclies tort étendues, dans une langue qui le rend incompréhensible à la plupart
des archéologues.
■*' Hùlsen, /. c. ; fLa ioio origine locale ci accerla che il cullo al quale si life-
riscono, sia di origine Vatican.
— Io-
de nos ex-volo avec le trcavalier tliracew si souveiil ie|)roduil par
la sculpture antique dans la région des Balkans '-^J. Je ne serais pas
éloigné de penser que c'est dans cette contrée, dont Tarchéologic
est encore si mal connue, qu'il faut chercher la patrie de ces
images mystérieuses. Elles auraient alors été propagées le long
des frontières de l'empire et introduites même dans sa capitale
par les soldats thraces, qui servaient en grand nombre dans l'in-
fanterie et surtout dans la cavalerie romaine.
Mais, quelle que soit leur origine, il est certain que ces bas-
reliefs trahissent des iniluences religieuses diverses. Pas plus que
les autres cultes, celui dont ils son! l'expression n'avait échappé
au syncrétisme désordonné qui caractérise le paganisme impérial.
Depuis longtemps, on a remarqué les analogies que certains de ces
monuments présentent avec ceux des mystères de Mitlira. Ainsi le
groupe du serpent, du cratère et du lion qui, dans le symbolisme
de ces mystères, représente la terre, l'eau et le feu, apparaît sur
quatre tablettes de plomb recueillies en Pannonie'-l Notre frag-
ment de Galatz nous fournit une preuve nouvelle de cette action
du raithriacisme sur les croyances des fidèles du dieu cavalier. Le
cratère avec le serpent s'y retrouve encore, mais à côté d'eux se
tient non pas un lion , mais le personnage le'ontoce'phale qui était ,
pour les mystes de la divinité perse, l'emblème du Temps inlini.
La chlamyde et la tunique dont le monstre est ici alFublé ne
peuvent nous faire méconnaître son identité '-^l
Nous n'essayerons pas de donner un nom aux autres figures (jui
occupent ce débris de marbre. 11 ne sera guère possible de déter-
miner leur nature tant que nous ne posséderons pas cette élude
'" Toute une série de ces représentations a été publiée par M. Dobruskv ilans
le Sbornik za narodni umotvovenija , luiuka i kntznina, t. XI (Sophia, iHgi). La
ressemblance de la figure 9 , planche XIII, el de la figure !i , planche XI \ , avec nos
monuinenis, est uianitesle.
'■'■'^ Antonescu, n"' 9 et 10; Roionicic, n"" 1 et 3. Les dadophores (Aulonescu,
fig. 3 et 6), les bustes de Sol et de Luna, le corbeau, etc., sont probableuienl
empruntés aussi aux monuments mithriaques. Cf. Nowolny, p. .ioo et s., et mes
Monuments relatifs au cidte de Mithra , p. 526, n" SaS "'.
'-^> On rencontre ailleurs un dien cynocéphale ou criocépliale (Antonescu, n"' 8,
9, 10, 19, 90; Nowotny. l. c), mais la tète de lion n'npparait que sur noire
bas-relief. CL cependant Boionicic, p- 1^7 : tr Links steht neben einein Bannie
ein bekleideter Mann, anscheinend mit einem Tliierkopf vicileicbt ist diis Aoon,
der in einzelnen Mithraen als besondere Statue fiefunden wurden.
— 16 —
cdinpièle do tous les monuments anaioguos qu'un archéoioguo.
(■oiii|)»''t(Mil entre tous'^^, a promise depuis plusieurs années. Il sul-
liia à notre ambition d'avoir pu enrichir, grâce ;i M. de Laigue,
cette série intéressante d'un exemplaire nouveau, présentant au
moins une ])arliculari(('' unique.
Franz Cumont.
>'' M. U. von Sclineidor. conservateiii du Musée do Vienne. — M. Nowoliiy
\). 398) annonce aussi un article étendu sur les monuments hongrois.
LA TOMBE D'ANTOINE DE VILLE,
À DOMJULIEN (VOSGES),
PAR M. LE LIEUTENANT CH. DENIS.
La famille à laquelle appartient le personnage dont nous allons
décrire la tombe tire son nom du château qu'elle possédait à Ville-
sur-Illon, à 22 kilomètres à l'ouest d'Épinal.
Son origine est très ancienne et il faut remonter au xf siècle
pour trouver la première mention la concernant. A cette époque,
un Gilbert, seigneur de Ville, s'engage, par traité daté de 1097, à
défendre le monastère d'Epinal contre les aventuriers qui pillaient
ses terres, à condition qu'il aurait lavouerie de Faverolles et le
titre de chevalier de Saint-Gœry (^'.
Elle tenait une des premières places parmi les familles nobles
du pays, car un siècle plus tard, nous voyons Errard de Ville, gou-
verneur du duché de Lorraine en 1220, épouser Isabelle de Bour-
gogne-Montaigu, petite -fdle de Hugues III, duc de Bourgogne.
Dans un traité fait en i363, avec Adhémar, évéque de Metz, le
duc de Lorraine, Raoul, qualifie Jean de Ville de cousin.
Deux de ses membres, Philippe et Henri de Ville, occupèrent
le siège épiscopal de Toul au xv" siècle; mais le plus illustre est
sans contredit Lacépède (Bernard-Germain-Etienne de la Ville,
comte de), le savant continuateur des œuvres de Buffon et l'admi-
rateur de Gluck. Ses passions pour l'histoire naturelle et la mu-
sique ne l'empêchèrent point de devenir successivement colonel in
partibus d'un régiment au service d'un prince allemand, conser-
vateur du Cabinet d'histoire naturelle du roi en 1785, président
de l'Assemblée législative, membre de l'Institut, sénateur, grand
^'' L'abbaye d'Epinal fondée dans la seconde moitié du x' siècle par Thierry de
Hamelant, évèqiie de Metz, avait la garde des reliques de Saint-Gœry ou Saint-
Goëric.
Ar.cHÉoLOGiE. a
— 18 —
chancelier de la Légion d'honneur, ministre d'Etat eu 1809, pair
de France en 1816.
La principale seigneurie des sires de Ville était la terre de Dom-
julien^^); aussi Téglise de ce dernier village fut-elle choisie par
Tun d'eux comme lieu de sépulture.
La tombe de ce personnage est en calcaire jaunâtre et mesure
2 m. 35 sur o m. 98; elle a été enlevée de sa place primitive et
sert maintenant de pavé. Le défunt est représenté couché, tète
nue, les mains jointes et armé de toutes pièces; la figui^e est celle
d'un homme jeune encore, d'une trentaine d'années au maximum.
Le trait net et fermement accusé dénote, de la part du graveur,
une grande habileté (-). Les armoiries de la famille, ffd'orà la croix
de gueules w, occupent le tiers supérieur de la dalle; elles sont en
partie effacées. L'inscription suivante, en caractères gothiques, est
gravée dans l'encadrement de la tombe :
€i\ • jîtft • ttoMe • Imt ■ antljomt • k • mlk • Cmuaur • te •
tott-jttUVtt • qui • tr^rparCat • latt • te • jîtac^ • x^i}iixé(ignenry
<Xi*ttu • ti • xxw • U • bamr • mt • H • mog • te -mmx • pvm •
tiutt-pottr-lttg-
L'histoire est muette sur ce seigneur, mais nous avons retrouvé
aux archives de Meurthe-et-Moselle une pièce datée de mars 1/128
dans laquelle il est qualifié de rfbaillif du Bassignyw, et qui l'accré-
dite avec Jean d'Haussonville pour représenter le duc de Lorraine
dans le règlement de différends avec les seigneurs de Commercy.
Une autre pièce, insérée dans le tome Vlll des Documenls rares
ou inédits de l'histoire des Vosges, nous fait connaître les noms de sa
femme et de ses enfants :
ffJe Mabault de Joinville, vesve de noble homme feu Anthoine de Ville,
sigaour de Dompjuliicii , ou dyorèse de Toulz, laiz savoir à louz cculx qui
^'^ Domjiilicii, vill.ijfo du cnnlon de Vilk'l pl de l'aiToiulissemeiil de Mirecourl.
W Mon excellent camarade, M. Alfred Haiijard, oUicier de réserve a» ^1' baU\il-
ion de chasseurs, a eu l'oblijjeance de m'envoyer une fulèle reproduction de la
tombe d'Antoine de Ville. Qu'il reçoive ici tous mes remerciemenls, ainsi que
M. Léon Le Brun, avocat à Lunéville, qui a bien voulu me fournir, avec son obli-
geance linbitueile, la plupart dos renscijjnciiients {;énéaIogi(|ues qui m'ont servi à
composer cette notice.
— 19 —
ces présentes lettres voiront , que comme ledit Authoine mon espouz , à son
vivant mehu en dévotion , desuraut acroistre ie divin service , tant pour le
remède et salut de son âme comme de ses predecessours , lieist par propo-
setz de fonder une chajjpelie perpétuelle en l'église parrochiaul de la dicte
ville de Dompjullien , et icelle dower de renies et revenues soffisanz à la
sustantation d'un chappellain. Et jay à son vivant eust fait faire et édifier
ung aultel en l'onneur du benoit sainct Anthoine en ycelle église. Et il soit
ensit que ledit Anlhoine soit esté prévenu de mort et alez de vie à trespas-
sement avant que la dicte chappelle soit fondée entièrement et que les rentes
dehues y faii-e assignation à la sustantacion d'un chappellain , devant lequel
autel ledit s' Antlioine à son vivant par plusiem-s foiz at ordonné sa sépul-
ture, et en icellui lieu est ensevelit son corps
Estant en ma pleine , franche et pure voluntey, ayant la mainburnie
de Andreu , Alix , loland , Jehanne et Agnelz , mes enfanz uaturelz et loyaulz ,
procrez dudit Anlhoine mon espouz , moindres d'aige , et tant en mon nom
comme ou nom et mainburnesse de mesditz enfanz , ausit par le consoil des
genz et amis charnelz de my et de mesdils enfanz, en remission des péchiez
de mondit mary et de my, et pour le salut de son âme et de la mienne et
de sez prédécesseurs et dez mieoz, en ensuiant le saint etboin propos de
mondit espouz , faiz , dispose , et ai donné , fondé et institué une chappelle
perpétuelle audit autel du benoit sainct Anthoine, ja édifiée par mondit
mary en la dicte église parrochiaul de Dompjullien, comme dit est
et ay supplié et supplie humblement et dévotement révérend peire en Dieu
et signour mondit signour l'evesque de Toulz (Henri de Ville), oncle ger-
main ''> de mesdiz enfanz , que les chouses dessusdictes de son auctorité or-
domiaire veuile lower, ratifïier, confirmer et aggriier, et en ycelle mettre
son decresl et auctoriley ourdonnaire
En tesmoings de veritey de toutes et singuleires chouses dessusdictes , je
Mahault devant dicte , ay miz mon seel à cez présentes et priey à mes chiers
et bien amez Anthoine , sire de Ville , et Arnoul , vouez d'Espinaul , nepvous
plux prochains de mesdiz enfanz , que h cez présentes veullent mettre lem's
seelz avec le mien
Lesquellez cez présentes furent faites, creantéez et ourdonnées au lieu de
Dompjullien l'an de grâce Nostre Signour, mil quatre cent vingt cinqz , le
premier jour de février.
La chapelle dont il est question existe encore, mais elle a subi
'*' D'après cela, ies deux évèques mentionnés plus haut étaient frères d'Antoine
de Ville.
— '20 —
des modifications importantes; c'est une petite pièce contigiië au
chœur. Les habitants du pays l'appellent encore la chapelle des sei-
gneurs.
A première vue, on serait lenh' de croire que le rédacteur de
l'acte ci-dessus a commis une erreur en. le datant. Il n'en est rien :
en Lorraine, on avait l'habitude de l'aire commencer l'année, les
uns à Noël, les autres à l'Annonciation, et c'est ce dernier style qui
était suivi par la chancellerie lorraine'''. C'est donc bien le 3i jan-
vier 1696 qu'Antoine de Ville a rendu son âme à Dieu.
Ch. Dems.
^'* Ce renseignement m'a été fourni par M. Duvernoy, archivisle de Meurtlie-et-
I oseile.
UNE HABITATION GAULOISE,
À TRONOËN EN SAINT-JEAN-TROLIMON
(FINISTÈRE).
Communication de M. Puni Du Ghateilier.
En faisant les cultures d'automne, au village de Tronoën, le soc
de la charrue heurta un amoncellement de pierres. Prévenu par
mes fermiers, je me rendis immédiatement sur les lieux, et prenant
quelques travailleurs, nous nous mîmes à fouiller le sol à Tendroit
indiqué.
Bientôt nous pûmes nous rendre compte que les pierres heurtées
par la charrue provenaient d'une habitation dont les soubassements
étaient encore en partie en place. En suivant leurs contours, nous
reconnûmes qu'elle avait intérieurement U m. 80 de long sur
U mètres de large et qu'elle était orientée sensiblement Est-Ouest.
Sa construction semble avoir été celle-ci. Légèrement enfouie
dans le sol, ses futurs habitants avaient d'abord élevé un soubas-
sement en pierres, large de o m. 45 et haut de o m. 60, puis
avaient terminé l'édifice avec des branchages entre-croisés sur les-
quels ils avaient appliqué un enduit d'argile. Cette habitation avant
été détruite par le feu, l'argile a cuit et nous a laissé des morceaux
de clayonnage, sortes de briques portant l'empreinte des bran-
chages ayant servi à sa construction ; quelques-uns ont même con-
servé des parties de bois à l'intérieur.
Le foyer était au milieu de l'édifice; deux pierres plates et le
sol fortement calciné en cet endroit ne laissaient place à aucun
doute à ce sujet.
Lors de l'incendie de cette but te, les décombres tombèrent à l'in-
térieur et recouvrirent ce que ses habitants, probablement surpris,
y laissèrent après eux.
22
Parmi ces objets, il en est quelques-uns qui inérilont qu'on s'y
arrête un instant.
Près du foyer nous avons recueilli de nombreux fragments de po-
teries faites sans le secours du tour, quelques-unes ornées de cercles
concentriques, ornementation fréquente à ro'])oquo gauloise, et
non loin de ce point, dans la direction de l'Ouest, deux pointes
de lance en fer, longues l'une de o m. 1 3 et l'autre de o m. 1 5. Rien
autre dans cette partie de riiabilation.
C'est dans la partie Est qu'il nous était réservé de faire la trouvaille
des objets intéressants dont nous joignons la photographie à cette
note (pi. IV). Ces objets, au nombre de trois, étaient malheureu-
sement écrasés sous des pierres et par les décombres de l'incendie,
aussi n'avons-nous pu en avoir que des fragments, dont nous avons
reproduit les plus grands.
Le n° 1 est un fragment de casque, sa partie supérieure. Ce
casque , fait d'une feuille de fer de trois quarts de millimètre
d'épaisseur, avec bourrelet au bord, était recouvert d'une mince
feuille de bronze décorée d'une succession de zones concentriques,
richement ornées au repoussé. Le sommet est surmonté d'un bou-
ton en fer terminé par un grain de corail.
La première zone, à partir du sommet, est décorée de cercles
en relief avec un point au milieu.
La seconde zone, large de o m. oi, a pour ornement une série
de reliefs qui ont assez l'air de représenter des casques. Au-dessous
de celte zone en est une troisième identique à la première.
Enfin en vient une quatrième, large de o m. oi5 , ornée de re-
liefs dont la détermination m'embarrasse.
Ces quatre zones, séparées l'une de l'autie par un trait en relief ,
se répétaient, je crois, sur le reste de la surface du casque avec la
même ornementation.
Le n° 9 représente la moitié d'une agrafe de ceinturon, large
de o m. 07/1. Elle est également en fer recouvert d'une mince feuille
de bronze richement décorée de boulons de corail et de cercles
concentriques, formés de grènetis. Les trois grands cercles ont in-
térieurement des ornements ayant une extrême analogie avec ceux
de la ({ualrième zone du cas(jue.
Le n° .3 représente les fragments d'un objet encore en fer, de
o m. 001 d'é])aisseur, recouvert d'une mince feuille de bronze
esiamj)ée. Malheureusement ici le bronze est beaucoup plus oxydé.
— 23 —
L'ornemenlation de la partie inférieure se compose de trois cercles,
entourant une sorte d'e'toile en relief, et d'une palmette, au-dessus
de laquelle on voit une bande circulaire limitée par deux traits
concentriques en relief, tracés au pointillé'. Cette bande est décorée
d'ornements semblables à ceux de la quatrième zone du casque (le
morceau a o m. o53 dans sa plus grande largeur). Enfin la partie
supérieure de cet objet est ornée de points en relief entourés d'un
gracieux enroulement formé par une ligne de grènetis.
Quelle pouvait être la destination de cet objet, d'une forme très
élégante ? A-t-il été l'ornement d'un bouclier ou celui d'une cui-
rasse ? Nous laissons à d'autres plus autorisés que nous le soin de
décider.
Les trois objets que nous venons de décrire, d'une ornementa-
tion très habile et très décorative, nous reportent à une époque
vraisemblablement 1res antérieure à la conquête romaine, et dont
les restes se sont surtout rencontrés jusqu'ici sur les bords du Rhin,
aux sources du Danube ou en Champagne; recueillis au fond de
la presqu'île Armoricaine, sur les bords de l'Océan, ils nous pa-
raissent d'un grand intérêt.
P. DU Chatellier.
ETUDES D'ARCHITECTURE
EN PORTUGAL.
DE L'INFLUENCE FRANÇAISE DANS LE STYLE MANUÉLIN,
PAR M. EMILE EUDE,
Arcliitecte.
Ce que les artistes appellent style n'est pas toujours facile à dé-
terminer. Il y a /e style et les styles, deux choses différentes, mais
qui découlent d'un même principe et qu'il faut tâcher de faire
rentrer dans une même définition.
fr Chaque peuple, dit fort bien M. Léon Labrouste, chaque
peuple, à un moment de sa vie, suivant son idéal, a cherché la
représentation d'un thème qui lui devient favori. Ce thème, à ce
moment, s'est traduit d'une manière remarquable dans ses œuvres.
Aussi devons-nous en rechercher le caractère et pouvons-nous con-
clure que :
tfLe style (^' est l'expression caractéristique propre au besoin
d'une époque.
tfLe besoin dominant d'un peuple s'est modifié avec ses idées
suivant les époques et a engendré des œuvres qui, toutes, con-
tiennent les vertus du style, mais qui sont très dissemblables entre
elles. Alors on a, par extension, donné le nom de styles à ces diffé-
rentes expressions caractéristiques. -o
Ainsi, puisqu'il faut toujours en revenir à l'étymologie, le style,
c'est le coup de burin qu'un siècle (ou qu'un règne) sait incruster
dans ses œuvres. Inversement, (juaiul on parle de certaines époques
'" Il 110 fnul pas coiiloiidrc le style avec la mnde, qui n'est qu'une fantaisie
passagère, sans liaison aver ce qui l'enlourc.
— 25 —
sans caractère, qui n'ont pas su donner ce coup de burin, on dit
cinelles n'ont pas de style; et cela n'est pas moins vrai dans les
lettres que dans les arts, dans Tarchilecture en particulier.
Le Portugal, durant le règne du roi D. Manoel le Fortuné,
c'est-à-dire pendant le premier quart du x\i* siècle '^\ a-t-il eu
réellement un style, ce que, dans la péninsule ibérique, on ap-
pelle le style manuéiin ? Nous allons l'examiner rapidement.
D'abord , le règne glorieux de D. Manoel fut une époque ; ensuite,
cette époque eut un besoin dominant; enfin, elle a su trouver une
expression caractéristique de ce besoin. Ces trois propositions ré-
pondent aux trois termes de la définition que nous avons posée.
11 suffit de rappeler que sous le règne de D. Manoel eut lieu la
découverte du cap de Bonne-Espérance et de la nouvelle route des
Indes orientales par des marins portugais (1^98). Une richesse
inouïe se répandit aussitôt chez un peuple jusque-là pauvre, sobre
et guerrier. C'est alors, suivant le récit de deux ambassadeurs
vénitiens, que les plus minces artisans de Lisbonne avaient un
nègre pour les servir. C'est alors aussi qu'on vit dans l'architecture ,
ou pour mieux dire dans l'art ornemental, le plus extraordinaire
mouvement, la plus étonnante efflorescence qu'on puisse imaginer,
et qui se traduisit par des monuments nombreux et d'un caractère
parfaitement déterminé, quoique procédant d'éléments très multiples.
Nous sommes donc en présence d'un style, justement nommé
style de Manoel, puisqu'il commence, on peut le dire, avec ce prince
et qu'il dévie après lui.
C'est un style créé* par des gens (ou mieux : pour des gens)
f pressés de jouir et prenant leur bien partout, mélangeant sans
ordre le mauresque, l'italien, l'indou et le gothique flamboyant,
sur une construction, une carcasse essentiellement ogivales. (H.
Nodet.) Ajoutons à ces influences diverses celle de la Renaissance
française et nous aurons une idée de la variété du style manuéiin.
Lisbonne fut, au \\f siècle, le carrefour des nations : ce fut aussi
le carrefour des architectures.
Certains esprits chagrins sont partis de là pour protester contre
la dénomination de style donnée à l'art du temps de D. Manoel.
Entre autres, un Portugais, d'ailleurs doué de sens critique, chose
rare dans son pays, M. Joaquim de Vasconcellos, qui m'a l'air d'un
'•' Plus exaclement, de i/iqT) fi i59i.
— 26 —
enragé tt classique';, et qui (je le crains) a dû so faire hion des
(«niuMnis ])arini ses compatriotes. VasconceliosC) conclut ainsi :
ff i" Nous admettons le mot maniu'lin comme terme uniquement
chronologique.
rta" Le système de construction ne présente aucune originalité
ni dans les plans, ni dans les façades, ni dans le tracé général. Il
n'y a qu'un groupement plus ou moins pittoresque.
ff 3° Par suite de ce vague dans la conception du projet'-', aucun
des éléments ardiitectoniques n'accuse sa fonction. Les éléments
constitutifs sont réduits au rôle d'accessoires purement décoratifs,
qui simulent les éléments constructifs.
K li° Il n'y a pas de système d'ornementation. Les motifs vont
chacun pour soi, sans aucune liaison entre eux. Ce sont comme
des superpositions étrangères les unes aux autres.
cf 5° Ignorance complète de la figure humaine en sculpture ^^\ r)
Parmi ces critiques, d'ailleurs excessives, il y a du vrai. Mais,
fussent-elles toutes et complètement exactes, en quoi donc empe-
cheraient-elles qu'il n'y eût un style manue'lin? Vous pouvez dire
que ce style n'est pas d'une qualité supérieure, que le goût peut-
être n'est pas sa caractéristique ; je vais plus loin, je dirai, surtout
pour ses productions les plus frappantes pour le voyageur vulgaire,
et qui datent non de D. Manoel mais de son successeur, D. Joâo III :
le manque de goût est souvent leur caractéristique. Mais je main-
tiens qu'il y a sUjle, dans le sens absolu du Yuot. Le rococo n'est-il
pas un style? Je fais ce rapprochement avec intention, quoiqu'il
soit peu flatteur pour les œuvres du xvi° siècle portugais.
J'ajoute que le style manuélin est plutôt ornemental, décoratif,
sculptural, que proprement archi tectonique. Le sculpteur y a la plus
grande pari''', ne l'oublions pas. Et c'est ce qui me fait accepter
''J Arle Pin Portiijjal , Coimbra, i885.
(*) Combien pourrait-on cilor de iiionuinonls do la Reiiaissanco, en tons pays,
qui fussent à l'abri do la plupart de ces critiques? On sait, en ce qui regarde la
pensée directrice, à quel point les arcliiterlcs de la Renaissance sont inférieurs à
ceux de Pépoquo gotliique. Si cependant la Renaissance n'est pas un stylo?. . .
'''' Coinuienl appeler ^ignorant de la figure buuiainon lo sculpteur de la ciiaire
(pulpito) do l'église Santa Cruz, à Coimbre? Nous y reviendrons tout à l'heure.
(*' Comme dans beaucoup des édifices de In Renaissance, quelle que soit leur
patrie.
— 27 —
sans trop de chagrin les lignes maussades de Vasconcellos, par
lesquelles il termine sa diatribe :
ffUn éclectisme acceptant le vieux et le neuf, sans critique! Une
accumulation d'e'léments contradictoires! Une vaine ostentation,
parce qu'il n'y a aucun principe directeur ! . . . Le caprice du
sculpteur là où devrait seulement prévaloir l'ide'e de Tarchitecte !
l'indiscipline de l'art, résultat de l'indiscipline dans nos mœurs! . . .
Effet général pittoresque ? soit ; comme celui d'une végétation para-
site qui recouvre toutes les lignes essentielles, tous les profils,
toutes les proportions, — véritable poussée de lierre qui s'enroule
autour du tronc du chêne et finit pas l'étouffer ! n
Cette dernière phrase est charmante et spécifie à merveille , dans
son fort comme dans son faible, ce que nous appelons le stijle ma-
nuélin. Les Portugais ont un proverbe qui rappelle une des périodes
les plus agitées de leur histoire, l'année i6/io, qui vit la chute de
la domination espagnole et le relèvement de la monarchie natio-
nale, — grâce à l'appui du cardinal de Richelieu, nous ne saurions
l'oublier. Or, le dernier ministre de la tyrannie espagnole, ce fut un
Portugais nommé Vasconcellos; d'où le proverbe suivant : Plus
traître que Vasconcellos ! . . . Je crains bien qu'après sa publication
contre le style manuélin, que les Portugais appellent non sans
raison leur style national, M, Joaquim de Vasconcellos ne se soit
souvent entendu redire le proverbe : Plus traître que Vasconcellos!
Donc, le style manuélin, que nous venons de définir d'une ma-
nière assez nette, d'après les attaques mêmes de l'un de ses en-
nemis, tient à la fois du moyen âge par la distribution architecturale
des ff masses w, et de la Renaissance par la composition des détails de
rornementation. Assez surchargée, quelquefois très surchargée,
cette architecture, comme celle de la Renaissance espagnole, con-
serve dans quelques parties un parfum de l'art des Arabes, si
longtemps dominateurs de ces pays. Et malgré toutes les influences
diverses dont elle est la résultante, elle reste assez particulièrement
accentuée pour que l'œil exercé la reconnaisse du premier coup.
Le Portugal possède un grand nombre de monuments se rap-
portant au style manuélin. Nous choisirons parmi ces ou^Tages
trois exemples qui semblent marquer les trois étapes du type , j'en-
tends du type complètement formé : ce sont les monastères de
Santa Cruz à Coïmbre, des Jerdnymos à Relem, près Lisbonne, et
des Chevaliers du Christ à Thomar. Ce dernier, surtout dans la
— 28 —
chapcHo (lu dliapitro''', présento l'expression la plus désoi-dounée
(lu style : ce nest plus du caprice, c'est évideiuiuenl du désordre.
Nous ne parlerons pas aujourd'hui de Balalha, parce que ce
célèbre monastère est, pour sa presque totalité, très antérieure
lépocpie de 1). Manoel. Les trois autres monuments paraissent
l)(!aucoup plus proj)res à l'élude du style qui nous occupe.
Je pourrai développer quelque jour mes recherches, qui remontent
déjà loin, sur les origines premières de ce style, origines pour les-
quelles, à mon avis, il faut rebrousser chemin jusque sous les pré-
décesseurs du roi Fortuné. Quelque s[)ontanée que nous semble
l'apparition de l'architecture manuéline, cette architecture est
comme toutes les choses de ce monde, elh^ ne peut pas dire d'elle-
même : Prolem sine maire creatam.
A ces origines premières notre patrie pourrait bien ne pas être
étrangère; mais, je le répète, ce n'est pas là ce que je veux exa-
miner aujourd'hui. Je veux, passant rapidement en revue les trois
remarquables monuments ci-dessus désignés, rechercher l'influence
de notre art national français sur le style bi'illant qui caractérise
l'époque du roi D. Manoel.
Quel est le plus ancien des deux monuments, Santa Cruz de
Coïmbre ou Belem? Bien qu'il soit certain que les travaux aient
commencé d'abord à Belem, en ce qui concerne le gros œuvre,
nous avons tout lieu de croire que pour la partie ornementale,
décorative, véritablement spécifique du style manuélin, les deux
édifices sont absolument contemporains, j)our la bonne raison
qu'ils sont l'ouvrage des mêmes artistes.
Nous savons que le monastère de Belem, monument de la dé-
couverte des Indes, fut commencé pendant l'année i5oo'-'. C'était
l'accomplissement d'un vœu du roi, lors du départ de Vasco da
Gama. Lorsque Yasco fut revenu , le roi voulut qu'à l'endroit même
011 s'était embarqué le grand découvreur, sur la plage des Larmes (•'',
un édifice admirable s'élevât, remplaçant la petite chapelle du Tage
oii les marins allaient jadis prier la Vierge avant de lever l'ancre.
Nous avons la date du commencement des travaux : i5oo. Mais
étant donné que l'église est construite sur pilotis, ce qui dut exiger
des précautions d'infrastructure toutes particulières et des pertes de
^'* Elle est du rèpno de; D. Joûo ill.
'■'* Arrilivr's royalos du Ijisl)onn(' {Torro. du Tinnlxi). cnza da Corna, arm. î^fi*.
■'' Praia das lagiiinas.
temps considérables, il est évident que l'on fut plusieurs années
avant de sortir de terre les maçonneries, et Ton ne parait guère
avoir travaillé d'une manière active aux œuvres extérieures avant
l'année 1617, date à laquelle nous possédons un document pre'-
cieux qui fait connaître le peu d'avancement desdites œuvres exté-
rieures à ladite époque.
Durant ce temps, on démolissait l'ancien monastère de Santa
Cruz, sépulture des premiers rois de Portugal, pour en construire
un plus somptueux, et nous savons que les travaux étaient pous-
sés avec activité vers l'année 1617, époque à laquelle D. Manoel
avait appelé de l'étranger des artistes habiles, sur lesquels nous
aurons à revenir (').
Bien qu'il importe assez médiocrement, au point de vue du
style manuélin, de savoir quel fut l'auteur du plan de Belem,
puisque ce plan, tout gothique, n'a rien de particulier, nous pou-
vons dire que la tradition en fait honneur à Boytaca. Mais au-
cun document contemporain ne permet de fixer ce point. On sait
seulement, d'après les savantes recherches du vicomte de Juro-
menha dans les Archives royales de Lisbonne, que Boytaca fut
l'un des maîtres des œuvres du monument.
En tout cas, il ne l'était plus en i5i/i, oij nous le trouvons en
Afrique, ainsi que nous l'indiquent les Recettes et dépenses du roi à
Cajim^^\ pas plus qu'en 1617, où son nom ne figure pas sur \ Ac-
cord des inaîtres des œuvres de Belem. Pendant longtemps on a donné
ce Boytaca pour Italien t^J; mais c'est une erreur évidente. Le nom
''' Chronique des chanoines régulievs de saint Augustin.
(2) Torre do Tombo, Paquet 11° 1 1 : Ce livre est celui des tnestirages que Bulaca
et Bastiâo Luiz écrivain allèrent faire à Arzilln , Alcacer, Ceuta et Tanger, en loiù.
Chacun des mesurages est signé par Je maître (arclnlecle) et par l'écrivain.
('' On sait que l'archilecle italien Andréa Contucci, dit Sansovino, passa quel-
ques années en Portugal, vers la fin du xv' siècle, appelé par le roi D. Joâo II.
C'est peut-être ce qui fut cause qu'on prit Boylaca pour un Italien, venu dans la
suite de Sansovino. Disons en passant que ce dernier ne put avoir qu'une action
bien fail)le sur l'architecture portugaise. La façon dont en parle Vasari ( Vies des
peintres, sctilptenrs , etc., trad. Leclanché, t. VI, p. 62) ne donne pas une très
grande confiance dans les assertions de l'écrivain. Aucun document connu ne fait
mention du Sansovino. D. Joâo II n'habitait pas Lisbonne, mais tantôt Selûbal ,
tantôt Evora. Peut-être est-ce dans celte dernière ville que l'Italien avait consiruit
le ff superbe palais flanqué de quatre tours« signalé par Vasari. rr Personne no sait
de quel palais il est qupstioui, disait jadis Loureiro, directeur do l'Académie de
Lisbonne (i8/i6).
— 30 —
n'est pas italien; ce ne peut pas être une corruption de Potassi,
comme le disent les deux ouvrages qui prêtent au maître une ori-
gine italienne (^). On sait qu'au xvii® siècle, tout artiste, en Portugal
comme en France, venait fatalement d'Italie. D'autre part, le nom
de Boytaca n'est pas non plus portugais; et D. Frey Francisco de
Sam Luiz, l'archéologue distingué du commencement du siècle,
eût été plus prudent, après avoir écrit : tfll n'est pas certain que
Boytaca fût étrangers ('-\ de ne pas ajouter : «Nous le tenons pour
Portugais. 7) Qu'on me montre un autre mot portugais, un seul,
ayant cette tournure, et je prendrai condamnation. Je crois, pour
mon compte, que Boytaca (c'est ainsi qu'il signait, malgré la diversité
des orthographes données à ce nom) n'est que la forme portugaise
d'un nom français: Boitac, analogue à Boitard, Boitel, Boiton, etc.
D'ailleurs je n'attache aucune importance à la chose; car je ne crois
pas que Boytaca, Français, Italien ou Portugais, ait eu grande
influence sur le développement de l'art manuélin à Belem.
V Accord des maîtres des œuvres^^^ de ce monument, de 1617,
spécifie les portions de l'édifice attribuées ftà l'entreprise ti à cha-
cun des maîtres maçons (c'était le titre modeste dont se conten-
taient alors les artistes les plus remarquables). Cet Accord prouve,
je l'ai dit, combien peu les travaux étaient avancés à cette époque.
Jean de Gastilho est chargé d'une des parties les plus notables :
il était cependant bien jeune à cette époque, car il est mort en
i58i; peut-être n'est-ce pas le même Jean de Castilho que nous
retrouverons à Thomar. Quoi qu'il en soit, on voit qu'à la date
de 1622 il avait la construction des voûtes et colonnes de la nef
de l'église (''. Divers artistes aux noms portugais sont mentionnés
comme entreprenant diverses chapelles, le réfectoire, la sacristie.
De toutes ces parties de l'édifice, il faut répéter, avec M. Nodet :
«La complication des nervures n'empêche point les voûtes de
l'église de paraître trop aplaties; et les piliers semblent grêles,
malgré les ornements qui les couvrent. Le cloître, si admiré par
les voyageurs, montre des bases gothiques supportant des rinceaux
et des feuillages Renaissance, et, sauf le réfectoire, dont l'aspect
(') Manuscril de l'Ahbesse, i63o; Chronica serujica , 17.^3.
^^' Mém. de l'Acad. de Lisbonne , 1837.
'^* Le Panorama (ib/i3) d'après les Arcliives royales. L'article est, je crois, du
célèbre Herculano.
■''' Corpo cliron., partie 1, pa(|. 28, doc. 90.
— 31 ~
est sévère, on peut dire qu'un peu moins de fioritures n'aurait pas
nui au monument, n
Reste le portail principal de l'église (pi. V), celui du transept
Sud, l'œuvre la moins critiquable et la plus importante de tout le
monastère , celle pour laquelle on a dû choisir le plus savant et le
plus distingué des artistes présents à Lisbonne. Or, c'est là ce cjui
nous intéresse directement, cet artiste est maître Nicolas le Fran-
çais^^\ C'est lui, sans aucun ^oute, l'introducteur de la Renais-
sance française, de notre admirable Renaissance nationale en Por-
tugal, ou, si vous voulez, le promoteur du style manuélin, (jui
n'apparaît pas avant lui sous sa forme pure et vraie, et qui bien-
tôt, transformé par les artistes portugais façonnés à l'e'cole du
maître français, perdit sa pondération native pour tomber dans tous
les excès de la fantaisie, delà redondance méridionale.
Ceci n'est pas une affirmation gratuite, c'est un fait appuyé sur
des textes, car nous trouvons, dans le même temps, s'occupant de
la seule des œuvres portugaises qu'on puisse mettre en parallèle
avec le grand portail de Relem, nous trouvons le même maître
Nicolas à Sauta Cruz de Coïmbre, en train d'exécuter le portail de
la nouvelle église (pi. VI). C'est spécialement pour les travaux de
Coïmbre que D. Manoel avait fait venir de France maître Nicolas
et quelques autres que nous allons nommer. Mais il est à penser
qu'ayant sous la main un artiste de celte taille, le roi l'avait chargé
simultanément des portails de Belem et de Santa-Cruz.
Nous empruntons ces détails à l'un des documents les plus in-
discutables qui se puissent rencontrer, à la Description de ï église
et du monastère de Santa Cruz, insérée dans la Chronica da ordem dos
conegos regrantes de Santo Agostinho, de Coïmbre. Cette description
est de Tannée ibho. Elle fut traduite de l'italien, car elle avait
d'abord e'te' composée dans cette langue à l'intention du pape
Paul III, par D. Francisco de Mendanha, prieur du monastère de
Sam Vicente de Fora à Lisbonne.
Or D. Francisco vivait sous les règnes de D. Manoel et de
D. Joâo III; il avait assisté, dans le monastère même en reconstruc-
tion, à tous les travaux y pratiqués. Non seulement il avait été le
contemporain des artistes étrangers ou nationaux qui les avaient
conduits, mais il avait vu journellement s'élever leur œuvre. Il
'■'* Accord den maîtres des œuvres de Belem.
— 32 —
est donc impossible d'aNoir un plus irrévocablo lénioin. Et c'est
qui nous dit, en parlant du riche portail de Téglise Santa Cruz :
frEslo portai fez mestre Nicolau Francez; e trabalharain n'elle
os Ires Francezes, lanibem grandes mestres, a saber : Joâo de
Huâo, Jacques Longuini e Filippe Uduarte, que, pera esta obra e
pera a das sepulturas dos primeiros reis d'esté reino, mandouvir
de França o senlior rey D. Manuel, de gloriosa memoria.ii
[Ce portail fut fait par maître A'no/fls le Français. Y travaillèrent aussi
les trois Français, également habiles maîtres, à savoir : Jean de Rouen,
Jacques Longuin et Philippe Odoart (?) , que , pour cette œuvre et pour
celle des tombeaux des anciens rois de ce royatime, avait fait venir de
France le seigneur roi D. Manoel, de glorieuse mémoire.)
Il est difTicile d'être plus clair. CVst bien l'art français que
D. Manoel appelle en Portugal, en la personne de quatre artistes
des plus distingués. L'architecture et la sculpture ornementale fran-
çaise font irruption à Belem en même temps qu'à Santa Cruz. La
coïncidence est parfaite, et nous ne connaissons guère de questions
archéologiques offrant aussi peu de place au doute. Nous verrons
combien les textes sont confirmés par l'examen architectonique des
œuvres.
Nicolas et ses compagnons apportent des foz"mes nouvelles; eux-
mêmes et les artistes portugais du temps les modifient suivant le
génie propre de la nation, et le style manuélin est crée'.
D'après le propre texte de D. Francisco de Mendanha, Nicolas
était sans doute le maître des œuvres de Santa Cruz, c'est-à-dire
celui qui dessina le portail. Les trois autres Français, bien qu'éga-
lement architectes (comme nous dirions aujourd'hui)'^', doivent
avoir surtout travaillé comme sculpteurs de figures ou d'orne-
ments.
Les constructions furent menées à Santa Cruz avec une telle
activité, que, dès 1 52 i, date de la mort de D. Manoel, l'église t'-^' du
monastère, le cloîlrc principal, appelé cloître du Silence, et la salle
du Chapitre étaient déjà termine's.
Le cloître da Manga, d'une exécution absolument inférieure, est
du temps de D. Joâo III, 1627. Les Français n'étaient plus ià'^l
''' Nicolas était arcliilocto et sculpteur.
'^' Il manquait copendml oncore quelques statues : voyez un pou plus loin.
•'> Je veux dire : à Coïniiiro.
— 33 —
Notons un détail prouvant combien il est difficile de retrouver
les traces de nos compatriotes à Te'tranger, et combien les rensei-
gnements certains que nous avons sur eux sont des minima. Par les
citations ci-dessus, on a vu quel rôle ont joué maître Nicolas et ses
compagnons dans la construction de Santa Cruz. Qui croirait que,
pendant ce temps-là même, il y eût à Coïmbre un tr architecte des
travaux royaux^, personnage officiel, sous la main duquel devait
être maître Nicolas, et qui passerait aux yeux de la postérité pour
avoir tout fait à Coïmbre dans la période qui nous occupe, sans la
précieuse Description de Mendanha?. . . Cet architecte officiel se
nommait Jacques de Castilho; c'était, dit-on, le frère de Jean. On
trouve pourtant dans les Lettres missives^^'> un ordre du roi (D.
Joâo III) qui nomme M'' Nicolas : ordre de tf payer à Jacques de
Castilho et à maître Nicolas'-' cent cruzades d'or pour prix des
statues qui manquaient au portail de l'église du monastère de
Santa Cruz de Coïmbre. Ladite somme, jointe à ce qu'ils avaient
déjà reçu, devait compléter ce qu'on était convenu pour la con-
struction dudit frontispice 15,
Nous pouvons penser que si Jean de Rouen, Jacques Longuin
et Philippe Odoart ne sont pas mentionnés parmi les sculpteurs du
grand portail de Belem, ce n'est pas une raison absolue pour qu'ils
n'y aient pas travaillé.
Donc, pour résumer, l'influence française est incontestable dans
le style manuélin. Mais on peut aller plus loin encore et dire :
l'influence de l'e'cole de Rouen, qu'on doit, à cette époque, con-
fondre avec l'école de Gaillon.
L'école de Rouen jouissait dans l'art français, au xv" siècle et
durant la première moitié du xvi% d'une incontestable renommée,
d'ailleurs parfaitement le'gititime. C'était l'un des centres les plus
actifs de cette transformation, éminemment nationale, de l'art
gothique, qu'on nomme la Renaissance française, plus belle, plus
pure de style, plus originale, à coup sûr, que toutes les autres
manifestations du mouvement artistique appelé Renaissance.
rrNous voyons, a dit le regretté Léon Palustre t-^', que le point
de départ de la Renaissance dans la Haute-Normandie, en ce qui
'^J Torre do Tomba, Paq. 1 I, n" SgS. Année iSa^.
'^^ Ce document prouve que Nicolas était sculpteur en même temps qu'archi-
tecte, fait commun à l'époque de la Renaissance.
^^' La Renaissance en fronce (1879), t. II, p. 196.
Ar.CHÉOLOGIE. 3
— 3/1 —
concerne les monuments religieux, se trouve à la Tour de Beurre '^1,
de Rouen. C'est là, sous Tinfluence des grandes constructions de
Gaillon et à rinstigation du cardinal d'Aniboiso (Georges 1"), (jue
rarchiteclurc dévia tout à coup de, ses anciennes iraditions. . . Un
esprit nouveau pénétra Tornementation, qui n'est plus gothi(]ue
qu'en apparence. Une l'ois sur cette pente, nalureilement on devait
aller vite; et nous voyons qu'à la façade les arabes([ues ont déjà
fait leur apparition, n
A quoi s'appliquent les dernières lifi'nes? A l'école normande? au
style manuélin? Elles seraient également justes ])our Tune et pour
l'autre : il n'est pas jusqu'au mot d'arabesques, (\m ne complète
l'illusion. C'est qu'en effet les deux clioses procèdent non seule-
ment des mêmes principes, mais, bien plusl des mêmes hommes.
Il est difficile qu'une identification soit plus complète.
Dans son précieux ouvrage sur les Comptes des dépenses de la
construction du château de Gaillon, Deville nous apprend que les
travaux du château furent commencés en i5o2 et terminés, ou
peu s'en faut, en i5io. ffCe château, suivant l'expression de l'ar-
chitecte Ducerceau, l'une de nos gloires, est fort bien bâti, de
bonne manière et d'un riche artifice, toutefois moderne, sans tenir
de l'antique sinon en quelques particularités qui depuis ont été
faites. 75 A (juoi Palustre ajoute'-' : frLes architectes appelés par
Georges d'Amboise s'occupaient peu des règles formulées par Vi-
truve, que peut-être ils ne connaissaient pas. Pour eux, l'invention
était la règle, et tout tendait à trouver des combinaisons nouvelles,
à obtenir des effets décoratifs aussi étrangers à l'antiquité qu'au
moyen âge. Le mot de m.odernes appliqué à leurs productions est donc
parfaitement exact. Ils ne sont pas encore entrés dans la période
d'imitation, qui aura pour résultat de semer partout l'uniformité.
La variété la plus grande règne à cette heure; et si parfois l'or-
nementation est un peu touffue, on pardonne à cet excès, qui n'ar-
rive jamais à exclure la grâce et la naïveté. »
Telle est la caractéristi({ue de l'école de Gaillon ou de la pre-
mière Renaissance française. Telle est aussi celle du style manuélin
de la bonne manjue, du slylo de maître Nicolas et de Jean de Rouen.
Nous avons parcouru les Comptes de Gaillon sans y trouver, au
'" Le projet (le la tour dale de i 5oG,
('* La Rcnaiss., etc., l. II, p. 27^.
1
— 35 —
moins d'une manière patente, les noms de nos artistes émigrés en
Portugal'^). Il n'en est pas de même pour les documents relatifs au
tombeau du cardinal d'Amboise à Rouen, œuvre née de Gaillon,
et cfla plus belle architecture françaises, comme disait, d'une ma-
nière trop absolue sans doute, feu mon cher maître, Gabriel Da-
vioud.
Là, nous rencontrons Jean de Rouen, avec des rapprochements
de dates fort particuliers. D'après les fr Comptes de la maison
d'Amboise» et les registres capitulaires de Rouen, Deville a fait
connaître*'^) que, bien que la première pierre du célèbre tombeau
n'ait été posée officiellement qu'en l'année iBao (^), on commença
dès 1 5 1 6 à travailler, dans les ateliers , à la confection des diffé-
rentes parties du monument. Or, parmi les ymagiers ou sculpteurs,
Jean de Rouen est cité comme ayant ébauché seulement une statue.
La chose paraîtrait assez étrange , si nous* ne savions la suite. En
i5i6, Jean ébauchait sa statue; s'il ne l'a pas achevée, c'est qu'il
fut, à la même époque, enrôlé par le roi de Portugal pour les
travaux de Coïmbre, où nous le trouvons en 1617.
Il semble impossible de dénier à Jean de Rouen la paternité
de l'admirable chaire [pulpito] de Santa Gruz, œuvre de premier
ordre, et que l'œil du connaisseur rapproche immédiatement du
tombeau du cardinal d'Amboise. Quand nous ne saurions pas de
maître Jean ce que nous en savons, le rapprochement se ferait
de soi. Gette chaire, d'après les documents de la Chronique^'^\ devait
être terminée en 1622, ce qui concorde parfaitement, même en
admettant que maître Jean ait pu d'ailleurs travailler au grand
portail de Belem. Mais le plus curieux en tout ceci, c'est que,
dans une frise de la chaire, se montre un monogramme qui vient
changer les conjectures en quasi-certitude. Ce monogramme, assez
détérioré, présente, d'après V. Barbosa^^^, les initiales I. R. — Bar-
bosa fut le premier (si je ne me trompe) à signaler ce fait curieux.
Je suis absolument de son avis : je tiens que les initiales sont celles
('> Rien d'étonnant à cela. Vers le commencement du xvi° siècle, on travaillait
beaucoup à Rouen même ; et s'il y eut beaucoup d'artistes de Rouen occupe's à
Gaillon, il y en eut certainement beaucoup dans le cas contraire.
'^' Tombeaux de la cathédrale de Rouen, p, 80.
^^' Le premier cardinal d'Amboise était mort en i5io,
'*' Chronica dos conegos regranles, etc., Coïmbre.
('> Monumentos, etc., 1886.
— 36 —
([uil a lues. Cette preuve, jointe à ce que Jean de Rouen, nommé
le premier dans tous les documents, devait être le plus habile des
sculpteurs appelés par le roi Fortuné, ne laissent, je le répète,
que bien peu de place au doute. Pour moi, Tattribution est cer-
taine.
Pour quiconque a regardé la chaire do Santa Cruz'^\ une compa-
raison s'impose avec le monument de Georges d'Amboise. Je trouve la
même impression dans un ouvrage allemand récent de M. Albrechl
Haupt t'-), où Tauteur a le bon goût de reconnaître que la colonie
d'artistes français de Coïmbre exerça Tinlluence la plus sensible
sur l'art portugais, et que rrl'on peut voir dans maître Nicolas le
premier importateur des formes de la Renaissance à Belem, tandis
que Gaslilho s'y conformait tardivemeni , quoique le premier parmi
ses compatriotes (^' 7). Cette confirmation de nos vues, venant d'un
pays oij les influences •françaises n'ont généralement pas grand
succès, nous a paru digne d'être rapportée.
Suivant les probabilités, Nicolas trie Française, ([ui semble
avoir eu la fonction la ])lus élevée parmi les artistes appelés par
D. Manoel, était déjà depuis quelques années, ou du moins depuis
quelque temps en Portugal, lorsque les autres y vinrent (1517),
sur sa recommandation évidemment. Nous n'avons jusqu'ici décou-
vert aucune trace de Longuin ni d'Odoart dans les documents fran-
çais. Avons-nous été j)lus heureux pour maître Nicolas? Nous l'es-
pérons. Mais la question a besoin d'être éclaii'cie; et d'ailleurs, ce
mémoire étant long déjà, nous estimons qu'il est temps de penser
à le terminer.
Avant d'en finir avec l'école sculpturale française de Coïmbre,
fille de l'école française de Rouen et de Gaillon, nous voulons
nommer encore trois artistes, nos compatriotes, que l'on ren-
contre dans les documents portugais. L'un est Nicolas Chatranez,
sculpteur, qu'il ne faut })as, à notre avis, confondre avec l'illustre
maître Nicolas, architecte et sculpteur, dont nous avons si souvent
parlé dans le j)résenl mémoire. Ce Chatranez''), artiste de grand
''^ Il en existe un moiila[jo an musée du Trorndci'o à l'nris.
'^' Die Bnnicuml lier Rcitiiissance , i8()5.
(■''' rrWir diirfen dcnniacii in Nicolaiis wolil don orstcn Importour dcr Ronais-
sanccfoituon in lîpleiii crblicken, wicincnd Casiillio sicli denscll)on orst lanjjsam
anbcqueinte.r)
'^> Voici ce que ilit de lui Fr. l'^iaucisco de Sam Luiz : rOnarle Nunci de Loôo,
I
— 37 —
talent, sculpta Tautel de in chapelle de la Pena, près Cintra.
L'autel est non seulement signé, mais daté i539. C'est une fort
belle œuvre.
Le second artiste est Jérôme de Rouen, à qui dona Maria, fdie
du roi Manoel, confia la construction de l'église de Luz, près Lis-
bonne (^l
Le troisième est Simon de Rouen, dont nous ne savons que le
nom ('^l
Tous ces artistes sont ou les compagnons ou les successeurs des
Français de 1617. La série est complète: on rencontre ces noms
jusque dans la seconde moitié du xvi" siècle, alors que l'architec-
ture manuéline était en pleine décadence.
De cette époque de décadence date la partie la plus célèbre du
monastère de Thomar (pi. Vil), la salle du Chapitre (^', dont un
seul mot, nous l'avons dit, peut exprimer l'architecture, le mot
rr Désordre n. Dans le beau portail Sud, qui remonte au règne de
D. Manoel, je reconnais le crayon de maître Nicolas et le coup de
ciseau de Jean de Rouen : c'est une sorte de compromis entre le
portail de Relem et celui de Santa Cruz (^'. Mais dans la façade
Ouest, dans cette fenêtre du chapitre qui fait tomber en pâmoison
certains voyageurs, nous sommes en plein style portugais; ce
n'est plus l'admirable style manuélin de la première heure, manié
par des artistes d'une délicatesse exquise; c'en est une grossière
contrefaçon, par des hommes de second ou de troisième ordre,
chez qui la richesse est devenue fouillis, et l'originalité bizarrerie.
Ce n'est plus maître Nicolas; ce n'est plus même Jean de Castilho :
c'est Ayres do Quintal! Ici commence la rr période d'imitation r.
dans sa Descripl. du Portugal, cti. xxiii, appelle ce Chatrancz , g'rand sculpteur. —
Luiz Mendes de Vasconcelios lui allribiie l'autel de la Pena, près de Cintra [Sitia
de Lisboa, p. 209.) — Faria-e-Sousa, dans son Europ. portugmza, caractérise
ainsi Tonvrage : Somptuosité merveilleuse. — Enfin, Jorge (-ardoso, l'auteur du
célèbre Agiologio, dit que c'est Jean III qui fit faire l'ouvrage par l'insigne sculp-
teur maîtr'e Nicolas, Italien. n Cardoso s'est certainement trompé : les gens de son
époque (xvii'^ siècle) voyaient partout des artistes italiens. Mais Fr. Francisco de
Sam Luiz, qui ne manquait pas de critique, restitue à Chatranez son nom de Ni-
colao Francez.
(1) et. (-' Torre de Tomho.
^■^' Cette salle est du temps de I). Joào III (1.3/10).
'*' Je croirais volontiers que ce portail est, sinon de nos Français, au moins de
Joào do Gastilbo, qui fut arcliitecto de Thomar.
- 38 —
dont parle Léon Palustre, et dont le résultat sera de « semer par-
tout l'uniformité T).
Si nous avons mis on relief — nous Tespérons, du moins —
non seulement rinfluence française sur le style manuélin, mais
mieux encore la formation de ce style par une école française,
nous n'avons nullement eu l'intention de ravir aux Portujjais un
style qu'ils regardent avec quelque raison comme national. Na-
tional? il l'est évidemment; car, bien que venant du dehors ('', il
caractérise de la façon la plus heureuse et la plus expressive la na-
tion portugaise, telle qu'elle était à l'époque du roi Manoel. Et
c'est là qu'il faut admirer le génie des grands artistes, français, ne
l'oublions pas, qui sont les véritables pères de ce style portugais!
Au lieu de transplanter simplement leur art sous un autre ciel, oii
(tout plaisant qu'il fût en France) il eût été malheureux et déplacé,
ces hommes ont modifié leur manière suivant les mœurs et les be-
soins de leur patrie adoptive. Ils ont ainsi créé, par une assimila-
tion pour ainsi dire inconsciente, un art nouveau, complet, et si
bien approprié, que la terre portugaise le reconnut aussitôt pour
sien et le crut né de ses entrailles; elle put s'étonner de cette fron-
daison étrangère, mais elle en fut charmée et l'adopta :
Miraturque novas frondes et non sua poma.
Puisque je viens de citer un poète, je veux finir sur une page en
prose, mais en prose poétique, d'un maître écrivain '^l, laquelle
donne une vive impression de l'architecture manuéline en général,
et du monastère de Belem en particulier, qu'on croirait avoir sous
les yeux, à la lecture de ces phrases, aussi scintillantes que le
style de l'édifice :
ftJe vis, dit l'auteur, un monument d'une sublimité si naïve, si
originale, que toute la pense'e du peuple portugais semble s'y être
(" rCe style, dit avec franchise le l^ortugais V. Barbosa [Monumentos , etc.,
p. IX ), que beaucoup de gens chez nous regardent comme étant national, nous
vint du dehors, comme tous les autres; et nous restâmes en relard, — malgré les
relations que les dififérentes nations de l'Europe entretenaient iivec Lisbonne, de-
venue, par la découverte de Vasco de Gania, iVntropôt dos marchandises de
l'Orient : si bien que le monastère de Notre-Dame de Belem, ce monument de la
victoire des Indes, ce pieux type architectural, est en réalité le dernier édifice go-
thique qu'on ait construit en Europe."
W Mea vacances, etc., i846, par Edgar Quinet.
— 39 —
renfermée ... Ce monument parle : Tâme marine du Portugal vit
dans chaque pierre.
ff Au bord même du Tage, sur cette plage. . . qui a vu tant
d'émotions de crainte, d'espérance, de douleur, tant de départs,
d'embrassements , d'adieux, et tant de retours triomphants, le roi
Emmanuel a fait élever une église. L'architecture en est gothique;
mais le trait de génie est d'y avoir mêlé tous les caractères de la
vie de mer. Des câbles de pierre [cordôes], qui lient les piliers go-
thiques les uns aux autres; de hauts mâts qui soutiennent les
ogives, les rosaces, les voûtes, pendant que la voile de l'Humanité
s'enfle sous l'haleine du Ciel. C'est la maison de Dieu, mais appa-
reillée comme un vaisseau en partance . . .
trSi vous entrez dans l'intérieur du cloître, déjà les fruits et les
plantes des continents nouvellement révélés, les cocos, les ananas,
les pamplemousses, sont cueillis et appendus dans les bas-reliefs.
«L'esprit d'aventure, de danger, de science, de découverte, res-
pire dans ces murailles plus que dans aucune chronique. C'est l'im-
pression de ce sentiment indicible d'enthousiasme, où Vasco, Ma-
gellan, Jean de Castro entonnent, à genoux, le Gloria in excehis, en
serrant les voiles devant des terres inconnues.
ffici, des sirènes gothiques, etc. . . Ajoutez des sphères armil-
laires en marbre, des astrolabes, des équerres mariées aux crucifix,
des haches d'abordage, des boucliers, des échelles; partout des agrès,
des nœuds de cordes roulées qui amarrent les piliers. Vous sentirez,
dans le moindre détail, une église marine, la barque pavoisée du
Christ, qui, au milieu des angoisses de l'homme, cingle en paix,
vent arrière, sur des océans non encore visités. 75
Trop de fioritures! direz-vous. Trop de fanfare et de feu d'arti-
fice!. . . — Sans doute; mais c'est la peinture même du style ma-
nuélin.
Emile Eude ,
Membre correspondant des Antiquaires de France.
PORTE EN FEK
DU MOULIN DE SÉVIGNY-WALEPPE
(ARDENNES).
(Atrumuniciition de M. Jadarl, corrospoudant du Comité à Reims.
La commune de Sévigny-Waleppe (canton de Châleau-Porcien,
Ardonnos) possède une é<jlise du moyen âge reslanive au xvif siècle,
un châleau de cette dernière époque, et un ancien moulin banal
(moulin à vent), construit en forme de tour de foites dimensions
et pouvant remonter au xv'^ ou au xvi" siècle. Ses épaisses murailles
en craie et ses ouvertures n'ont aucune décoration architecturale.
On y entre par deux portes, Tune au Nord, garnie de deux van-
taux fort simples, en bois; l'autre au Sud, plus étroite et munie
d'une clôture en fer très solide, remontant au moyen âge. Cette
porte a pu être ajustée au moulin postérieurement à sa construc-
tion, si l'on en juge par le remplissage intérieur de la baie sur
un côté. Pour découvrir tout l'ensemble de cette belle œuvre de
l'époque gothique, il a fallu la sortir de l'ouverture et la dresser
comme on la voit sur la gravure ci-jointe.
On ne possède aucun document sur le moulin banal dont la
tradition affirme la destination, et qui ne fut aliéné des biens de
l'ancienne seigneurie qu'après la Re'volution. Le propriétaire ac-
tuel, M. Yverncau, ne connaît rien de plus sur l'origine de la porte
qui se trouve à cet endroit de temps immémorial. Il la conserve
d'ailleurs avec curiosité, et c'est à ce titre qu'elle vient d'être si-
gnalée, mais non reproduite, dans la Revue historique ardennaise^^K
Elle ne court donc aucun péril de destruction, mais il est inté-
ressant de la décrire et d'en oflVir l'image en la rapprocha ut des
''' Revue kistariqite nrdcnnmse, nov.-dt-c. 1H95, p. 287.
~ M —
trois portes on ter, diin dessin dilîérent, qu'a données VioUel-le-
Duc'^l Elles offrent des figures en losange ou des garnitures en forme
d'écaillés , tandis que celle de Sévigny a une décoration d'un type archi-
tectural, avec trois arcatures superposées et des moulants du même
style. Ces arcatures sont trilobées, d'un dessin très cori^ect et d'une
bonne exécution; à l'intersection des montants, on distingue des
clous lleuronnés et des tètes saillantes de physionomies variées.
les unes coiffées, les autres nues; au milieu du panneau central,
au-dessous de la poignée, se trouve une figure en pied, déhcate-
ment forgée et représentant un guerrier, dont les jambes et le
corps sont intacts; le bras droit est mutilé. Quelques portions de
panneaux sont aussi mutilées , et trois trilobés enlevés du côté de
la serrure, qui a été refaite; mais l'aspect général est conservé
(" Dictionnaire de Varchileclure française , f. IV ; verho vantail, p. 302, 353 et
354.
— /i2 —
d'une manière assez satisfaisante pour permettre de donner cette
porte comme un modèle h reproduire.
Les dimensions sont moyennes (i m, 75 de hauteur sur
G m. 90 de larjjeur) et peuvent s'adapter à une porte en fer à un
ou deux vantaux. La décoration est très pure de style; les lignes
d'assemblage sont fines et délicates; tout révèle la main d'un habile
ouvrier, peut-être d'un maître forgeron de passage dans une loca-
lité' très éloignée des villes et de tout centre artistique. La porte,
si elle n'appartenait pas primitivement au moulin, a pu être exé-
cutée sur place pour l'ancien château de Sévigny ou pour l'abbaye
toute voisine de La Val-Roy (ordre de Cîteaux), dont les bâtiments
et même les dernières ruines ont totalement disparu depuis quel-
ques années.
H. Jadart,
Correspondant du Comité.
STATUE
DE L'ÉPOQUE GALLO-ROMAINE,
TROUVÉE À REIMS, FAUBOURG DE LAON,
ET ACQUISE PAR LE MUSÉE.
Communication de M. Jadarl, correspondant du Comité à Reims.
Le Musée lapidaire de Reims vient d'acquérir à la vente de la
maison Bulteau (sculpture et vitraux) un lot d'antiquités et de dé-
bris du moyen âge assez intéressants. Parmi ces objets, recueillis
dans les fouilles voisines de son établissement par M. Hippolyte
Bulteau, frère de M. l'abbé Bulteau, historien de la cathédrale de
Chartres, on remarque principalement la statue en pied d'un per-
sonnage debout, sculpture taille'e en plein relief et au ciseau, pro-
venant sans doute d'un monument funéraire de l'époque gallo-
romaine (pi. VIII).
Aucune trace d'inscription n'accompagne ce morceau complet en
lui-même, trouvé en terre vers i885, et reconstitué dans son en-
semble sans lésion. Seule la main gauche du personnage a été re-
faite; toutes les autres parties du corps sont antiques, ainsi que
le massif contre lequel il s'appuie. Le haut de la tête est mutilé;
le visage est intact.
La tête est nue, le corps vêtu de la tunique; les jambes et les
pieds paraissent recouverts de chausses ou de bas montants; de la
main gauche, le personnage tient un bâton, dont la partie supé-
rieure est brisée, ce qui empêche d'y reconnaître un attribut, s'il
en existait un; de la main droite, il porte un objet indéterminé,
de forme triangulaire, qui pourrait être un instrument de métier,
un polissoir, par exemple, à l'usage des peaussiers. Lors de la dé-
couverte, on avait cru reconnaître une flûte de Pan et une houlette
'l'I
dans cos doux pièces, ot. Ton avait qualifié le personnage àe berger.
Mais cette allribution nous paraît fausse, et nous préférons sou-
inottre celle ligure, assez caraclérislique en eile-mème, à fappré-
ciation du Comité, sans prétendre lui proposer une explication (jui
nous échappe.
H. Jadart,
Correspondant du Comité.
FRAGMENTS DE VASES
AVEC REPRÉSENTATION DES COMBATS DU CIRQUE
Rapport de M. Edmond Le Bhiiit
sur une communication de M. Auguste Nicaise.
Dans une note qui nous a été adressée avec deux dessins et
une photographie, notre correspondant, M. Auguste Nicaise, s'ex-
prime ainsi :
et J'ai l'honneur de transmettre au Comité deux dessins représen-
tant, grandeur nature, des fragments de vases en terie rouge à
reliefs découverts à Reims, à la fosse Jean-Fat en i883. Ces débris
de vases, qui figurent depuis longtemps déjà dans ma collection,
sont d'une couleur rouge foncé, d'une terre fine, d'un grain dur
et serré. Ils sont enduits d'un vernis brillant, que leur long séjour
dans le sol n'a point altéré.
fr Le fragment n° 1 représente une Tauromachie. Sous un cordon
formant une ligne chevronnée surmonte d'une ornementation en
forme de lambrequins, un taureau projette en l'air deux hommes,
dont les mains sont liées derrière le dos, et qui sont vêtus seule-
ment d'un pagne soutenu par une bande d'étoile passant sur l'épaule
droite. L'une des victimes est enlevée la tête en bas; l'autre les
jambes en l'air, dans la position d'une personne à demi couchée.
Le taureau montre un garrot vigoureux et paraît avoir conscience
de la force qu'il déploie en jonglant avec ses victimes.
ttA gauche, on voit apparaître des branches revêtues de feuilles
à leur extrémité.
ce Le fragment n° 2 représente sous une ligne de lambrequins
des combats d'hommes et d'animaux. Ces divers sujets sont séparés
par compartiments ou registres, que limitent des lignes en grè-
netis.
tf Le registre supérieur montre à gauche un lion , la queue relevée
sur le dos, la crinière hérissée, se portant en avant par un mou-
— AG -
veiiieiil d'iino belle allure qui lait saillir les muscles de ses épaules
et de son enoolure.
r-Dans le registre suivaûl, un guerrier cas([ué et cuirassé, placé
sur un trépied entouré en son milieu d'une écharpe. Ce guerrier a
la main gauche posée sur la cuisse et lève le bras droit d'un geste
j)lein de noblesse '•'. Plus loin, on aperçoit le casque, le dos et la
jambe droite étendue en arrière d'un gladiateur combattant.
frLe registre intérieur montre, entre deux enseignes ou guidons,
deux mirmillons combattant l'un contre l'autre. Leur tête est cou-
verte d'un casque à grillage, muni d'un haut cimier.^
A cette communication de notre correspondant, il y a lieu
d'ajouter les observations suivantes :
Les monuments ([ui, jusqu'à cette heure, nous retracent le plus
complètement l'aspect des jeux de l'amphithéâtre, les dyptiques,
les mosaïques et d'autres encore n'offrent guère à nos yeux que des
courses de chars, des gladiateurs combattant entre eux ou contre
des bêtes féroces, des tours d'agilité exécutés au son de l'orgue. Il
était encore, dans les cirques, d'autres spectacles : l'exécution des
condamnés qui devaient périr devant le peuple dans quelque drame
mythologique, ou seulement sous l'assaut des bêtes féroces. D'une
partie de ces traits de la cruauté des temps antiques, certains bas-
reliefs de terre cuite nous ont gardé le souvenir. Plusieurs, où l'on
voit un fauve s'élançant sur le condamné lié au poteau de l'amphi-
théâtre, ont été signalés par M. Lafaye sur des tessons de vases en
terre rouge trouvés en Bavière, à Tours et à Paris ('^l
De même sorte est cet autre fragment trouvé à Reims par M. Ni-
caise, et dont les reliefs représentent un sujet nouveau : deux
hommes garrottés que jette en l'air un taureau furieux.
Les documents relatifs à l'histoire des persécutions païennes sont,
que je sache, les seuls qui parlent de ce genre de supplice,
fréquemment employé sans doute pour des condamnés de toute
sorte. Le plus célèbre de ces textes est la Passion de sainte Perpétue,
qui, enlevée dans le cinjuc par une vaclie furieuse, retomba sur le
dos, comme l'un des malheureux que représente le fragment de
Reims : ^Jacla est, dit le tcxlf;, et concidit in lumhosn (^l. Autre men-
^'' Cette flgure ne scrait-ellf [loint la représenlalioii d'une stalue de liéros ou
d'empereur romain ?
'^' Mémoire» de la Société des Antiquaires de France, 169a, p. 99 à 106.
^^^ 8 XX, Ruinart, Actasinccra, p. 101.
— kl —
tion de ce supplice pour laniaiiyro de Lyou, sainte Blaudiiie. Dans
son Histoire ecclésiastique, Eusèbe parle encore de chrétiens ex-
posés de même aux attaques d'un taureau dont la fureur se tourna
contre les païens qui l'avaient lancé ^^\
Une autre e'pave des temps anciens nous apportera peut-être
rimage de ces malheureuses, les Dircées, comme les appelait saint
Clément le Romain '-', et que, dans les représentations du cirque,
on attachait par les cheveux, ainsi que la Dirce' de la fable, aux
cornes d'un taureau indompté '^'.
(') L. V., c. i; etL. vm, c. 7.
(-^ Epist. ad Corinth., I, 6.
W Hygin., Fab., VIII.
INVENTAIRE
DRESSÉ EN 1395,
AU DÉCÈS DE YOLANDE DE FLANDRE
COMTESSE DE BAR.
Coimmiuicalioii ck- M. .Maxc-Worh.
Dans les Atniales historiques du Barrois de i35a à iàii''^\on sont
consignés tant de précieux documents extraits du Trésor de nos
Archives, notre regretté confrère Victor Servais donne quelques
détails sur la mort de Yolande de Flandre, arrivée le i 9 décembre
de Tannée 1396; il rapporte que cette princesse avait exprimé la
volonté d'être inhumée dans l'église de Thérouanne à laquelle,
entre autres legs, elle laissait, par son testament du 12 octobre
i388, toutes les pièces et ornements de sa chapelle particulière.
Or comme, depuis cette époque, Yolande avait manifesté le désir
de reposer dans la collégiale de Saint-Maxe, où son premier mari,
le comte Henri, avait reçu la sépulture, Robert, à la nouvelle de
la mort de sa mère, s'empressa de négocier avec le chapitre de
Thérouanne la translation du corps de la comtesse de Bar, en of-
frant une somme considérable tant pour obtenir le consentement
des chanoines que pour l'abandon des objets précieux légués par
Yolande à cette église.
Notre annaliste n'ayant pas fait connaître ([uels dtaient ces ob-
jets précieux, nous croyons utile de ra[)p(>rl('r le passage du tes-
tament de Yolande relatif au legs en question, j>uis de soumettre
à l'attention du Comité le document suivant, demeuré inédit, que
^'^ Ou llisloirc jiolilifjuc, civile, miliUiirc cl l'cclcsiaslique du dnrhr de ISar sows
le replie de [{obeil, duc de linr, pnr \ iclor Servais. Bai-lo-l)iir, nSiJ'), ?, vol. iii-8".
— à9 —
nous avons rencontre à la Bibliothèque nationale parmi les pièces
originales du Cabinet des Titres.
EXTRAIT DU TESTAMENT DE LA COMTESSE DE BAR.
Item , donnons , laissons et devisons à iadicte église de The'-
rouanne nostre image d'argent de Nostre Dame, avec les sanctuaires qui y
sont et les adoremens de nostre chapelle qui sont eschaquftez '' en tant de
pièces comme ils seront , et auxi les deux draps de parement d'autel , dos-
sier et devancier, qui sont yndes, ouvere's à angeles qui tiennent noz armes,
et l'estroit parement vermeil à franges et à perles à mectre sur la quarré
de l'autel au devant des nappes , et auxi les meilleurs et plus déliés nappes
d'autel que nous avons, que on mect aiLX bons jours.
Item, ordenons, laissons et devisons à la dicte église de Thérouane les
adornemens noii's de chasubles , chappes et autres vestemens ad ce appar-
tenans, se auchuns en avons noirs au jour de nostre trespas, telz et en tant
de pièces comme il seront; et se auchuns n'en avons lors, voulons et or-
denons que du nostre en soient acheteis uns noirs par l'ordenance de noz
exécuteurs, pour vestir et mectre quant on fera nostredit anniversair-e, et
avec ce une chasuble noire pom' mectre et vestir ledit chappelain quant il
dira chacune sepmaine les quatre messes de Requiem pour nostredicte
chapellenie, connne ordené l'avons , ainsi que dessus est dit'^^
INVENTAIRE DE LA VAISSELLE DE FEU MADAME LA COMTESSE DE BAR
M.iii*^ un" ET XV.
Inventaire fait en la présence de nions, le Duc de la vaixelle appai-tenant
h feue Madame la contesse de Bar, que Dieux absoille, laquelle vaixelle
avoit esté aportée de Flandres à Bar et fu baillée et délivrée à Mess. Jehan
deLor et Jehan de Chastillon''' en exécution du testament d'icelle Madame
par bénéfice d'invenloire le xvii' jour de mars l'an de grâce mU m" un" et
XV, présents Messire Liebault de Baudrecourt et Jehan d'Aunoy chevalier,
maistre Clairin , Humbelet de Burey, messire Jehan de S' Thiebault et Jehan
Vinchon.
'^' Du verbe eschaquer, qui signifie répartir également, dhirtbuer et convient
parfailement avec le sens générai de la phrase.
^^' Trésor des chartes de Lorraine. Cartulaire : Mariages et Testaments, (' ;ig6
et suivants; de Sniyltère : Essai historique sur lolandc de FUi>:dre, etc., 1877,
p. 269.
'•^^ Jehan de Lor, chevalier et conseiller de Yolande, Jean do Cliàli:loii, son
secrétaire; tous deux exécuteurs testamentaires.
Archéologie. li
— 50 —
Premièremeul. Vaixelle de bouteillerie laquele avoil este rendue par
Olivier Foulhier bouleillier avec les coffres et les cscrinz :
xiiii pos d'argent chacun d'un lot tous commis, et en y a deux dorez;
VI demi los et ii tiercerons, dont l'un est sans couvecle;
xxuu hanaps d'argent plains (jui courroient en sale;
I godet d'argent dorc^ et esloit pour essay ;
une houteillc d'argent à biberon et courroie.
Pesans tout au poix de Bar, à vni onces pour le marc, vu" xn marcs.
Item, un godet d'or liacbié et une esguière d'or pesans lu marcs vi onces
et demi.
Vaixelle de cusine rendue par Maillequan (jueux, avec les coffres et
linge pour enveloj>per :
VI grans plas d'argent dorez;
XII autres plas moiens dorez ;
xxvni escueles d'argent dorées;
XII grans plas d'argent;
XII autres moiens d'argent;
II escuelles grandes d'argent;
XI escuelles mainres d'argent.
Tout pesant au poix dessus dit m" xxviii mars et i once.
Vaixelle de fructerie rendue par Mulior fructier avec les escrius :
II ])las d'argent esmadliez au fons pour laver;
11 autres bassins d'argent pour laver et u esguières;
nu cbandelliers pour mettre flambeaux h tal)le;
XI pelis platelés d'argent pour servir de fruict ;
Tout pesans comme dessus lvi marcs m onces.
Vaixelle de chapelle rendue par Montlivaut avecques les escrius :
Une grant croix d'argent dorée à pie';
II grans cbandelliers d'argent;
1 grant benoilier et l'asperges d'argent;
I enseucicr d'argent;
II possonnuez [burettes] d'argent pour mettre vin et yaue,
I petit platelet d'argent pour donner à laver;
I paix d'argent;
I clocbèle d'argent,
I petit calice et la cuillier;
II pelis ciumdelliers à vice d'argent;
la pierre de l'autel bordde d'argent;
la boîte au pain à cbanter d'argent.
Pesans xli marcs vu onces.
— 51 —
Somme toute du poix de la vaixelle d'argent dessus nommée, tant de
plaine comme dorée et tant boutillerie , cusine et fructerie comme de cliap-
pelle , v° Lxxviii marcs m onces.
Somme de l'or m marcs vi onces et demi.
Ornemens de chappeiie qui furent aportez en chemin avecque le corps
de feue Madame, baillez aux dits messires les exécuteurs à Bar le xix' jour
de mars, l'an nn" et xv dessus dit, et rendus par ledit Montlivaut, pré-
sents Regnart de Brailly et Jacquet Henriet :
Une chasuble de veloux inde brun, sengle, à grans orfrois, tunique ei
dalmatique de mesme di-ap, sengle, à petis orfrois, parées devant et dar-
rière , et la dalmatique par les manches , de drap d'or ;
Une chappe de mesme drap doulilé de toile noire ;
II estolles et un fanons de mesme drap ;
II aubes parées de mesme drap ;
I autre aube parée parée de drap de soie noir;
II saints de soie rouge et i de fil;
une grande nappe d'autel à i parement inde ouvré de brodeure d'oi-
seaulx ;
II admis parez ;
III petites nappes d'autel ;
et une aumusse de gris fourré de menue vair;
le petit messe! à pipète et fermoirs d'argent ;
uns petis corporaulx ;
et le livret des vigiles des mors ;
et I coffre de chappeiie ou quel sont lesdits ornements.
Et est assavoir que cpiant le corps de feu madite Dame parti de messe
il y avoit ii draps d'or, l'un nuef qui avoit este prins en la taillerie par
messire Jehan d'Aulnoy, et l'autre vieux qui estoit de la chappeiie , dont le
nuef fu donné à l'abbaie de Lisle en Barrois où le corps reposa xv jours,
et l'autre fu donné à l'église de S' Maxe quant le corps fu descendu, siu-
lequel on mit de grands di'aps d'or à armes que Monsieur le Duc avoit fait
ordonner pour haeque.
Le xi" jour de mars lan un" et xv, eu la présence de Jehan de Ghas-
tillon , Milet de la Mothe , maistre Jehan d' Aubreville , Simonet Petitpas et
Oudinet, furent prisées à Clermont en Argonne les choses cy après declai-
rées appartenant à feue madite Dame et baillées au grant Jehan et à Jehan
Vinchon pour porter à Bar.
La chambre blanche à compas d'or, aux armes de feue madite Dame,
contenant xii pièces, c'est assavoir :
le ciel de soie à goutières frangées , doublé de toile noire ;
U.
— 5-2 —
Le dossier de soie, la contrepoinle de nicsme, ii elles de mesme, dou-
blées de toille et bougiieran rouge;
ui courlines blaïu-hes de drap de soie ouvrd;
II grans tappiz île laine :
M autres petis de inesines;
1 petit tapj)iz nommé le drap au chapelet à x personnages;
I autre tappiz de l'istoire de Lancelot du Lac:
I axitre tapj)iz de la royne esprouvée au Lyon ;
une pièce de nuelVe toile, une corde et une serpillier, pour laire une
trousse,
La chambre verde contenant xvi pièces armorée des arm(>s que dessus :
Le ciel de soye à goutières frangées, doublé de toile noire;
le dossier de mesme, la coutepoinle de mesme, m elles, c'est ussavon*
n grandes et i petite, doublées do toih; rouge;
m courtines de samil vert;
un grans tappiz de laine;
in autres petis de mesme.
(l'ièces origiiiak's du Cabiiiol des Ti lies. B;ir, iM-'i, f" ."ii cl suivants. )
BIJOUX ET INTAILLES
DU MUSÉE D'AGEN.
Communication do M. Tholin, correspondant du Comilô.
La collection d'objets gallo-romains du Muse'e d'Agen, déjà for
importante, a été jusqu'à présent peu étudie'e. Parmi les pièces
les moins connues de ce fonds très varie', trois pierres grave'es, qui
ont été trouvées associées à de curieux objets de bronze, méritent,
je crois, d'être signalées.
Vers 1880, M. Biaise, propriétaire à Bon-Encontre près Agen,
remit à M. G. Marraud, un des secrétaires de la Gommission du
musée, une petite boite en bronze trouvée par lui sur ses terres,
au milieu de substructions antiques. L'oxyde avait scellé les parois
de cette boîte, qui formait un seul bloc. Elle était cependant lé-
gère et, la curiosité étant éveillée sur son contenu possible, la
tentation de l'ouvrir était forte. On y céda. L'opération entraîna
la rupture d'une charnière, dont la tige en fer était réduite à de
minces écailles. Il n'y avait pas à se repentir d'un accident inévi-
table : deux intailles très fines étaient tirées de cet écrin.
Les deux moitiéj de l'écrin s'emboîtent exactement; leur épais-
seur est celle d'un carton; on remarque, sur les deux côtés, deux
trous carrés et, dans un compartiment de couverture, trois trous
ronds, les uns et les autres trop petits pour qu'il fût possible non
seulement d'apprécier mais même de deviner le contenu.
Les intailles, sur cornaline, ont les dimensions d'un cachet ordi-
naire. L'une paraît représenter Hercule, nu, portant sur l'épaule
la biche du mont Ménale; la seconde, un génie de la paix ou de la
concorde, dont le prototype doit se trouver sur des monnaies : le
personnage, ailé, tient de la main droite une branche d'olivier et
de \-\ main gauche une corne d'abondance.
L'exécution de ces gravures est parfaite.
5/1
Tout récommenU un oullivatour apportait un bijou antique,
trouvé sur ses terres, à Vianne (Lol-et-Oaronne). M. Dombrowski,
conservateur du Musée d'Aj^en, s'empressait d'acquérir cet objet
pour quelques francs.
\'l. Bijou ^V 5,4.5-6. %VA-
Irouvé près de W^Ê trouvés à Bon -Encontre
Vianne (L -et-G.) M^L /""" -^é^" ■
■m^- /^T^ (Lot-et-Qaronne.)
Çrej/Tdeur
C'est une pièce do bronze, en lurmc do croissant, renflée et flan-
quée de deux ailerons en tiges plates vers le centre, terminée par
des tiges rondes. L'extrémité des quatre tiges est perforée. Une in-
taille est logée au centre do cette pièce, dont la patine est superbe
et qui paraît être la moitié d'un bracelet. vSans doute une chaînette
se rattachait aux pointes du croissant, el des pendeloques, aux
pointes des croisillons. Le type, s'il est connu, doit être pour le
moins pou commun.
L'intaille, sur cornaline, représente Minerve, casquée, tenant de
la main droite une lance appuyée sur l'épaule; de la main gauche,
la déesse retient l'extrémité de son péplum, d'une dimension inu-
sitée, et qui, soulevé par l'olTet d'une marche rapide, forme une
traîne.
Je joins à celle communication des dessins de l'écrin el du bra-
celet, exécutés j)ar M. Dombrowski, ainsi que des empreintes des
trois intailles.
G. TnoMN.
LE MOBILIER AU MOYEN AGE
DANS LE SUD-EST DE LA FRANGE,
PAR M. L'ABBÉ FILLET,
Corrpspondani du Comité, à Allex fDromo).
Les meubles et les effets mobiliers peuvent facilement être trans-
portés d'un lieu à un autre; ils ont aussi une facilita spe'ciale à
changer de propriétaire; ils peuvent, disait Charles Dumoulin, unâ
horâ transire per centum inanus.
De là, dans la législation, des dispositions qui ne leur sont pas
communes avec les immeubles; de là, cette règle du droit quen
fait de meubles la possession vaut titre.
Mais de là aussi la rareté' et le peu d'étendue des notions qu'offrent
pour l'histoire du mobilier, et surtout pour celle de l'ameublement,
les documents antérieurs au xiif siècle. Au xiii® siècle même, les
actes capables de nous renseigner sur ce sujet sont encore d'une
valeur bien médiocre. Quelques contrats de mariage et quelques
testaments mentionnent en passant certains joyaux, certains vête-
ments et d'autres objets mobiliers; mais ces actes ne nous pré-
sentent guère plus que les autres de ces listes et séries d'effets mo-
biliers qui permettraient de savoir au juste le contenu des maisons
à ces âges reculés.
Nous n'avons rencontré pour l'époque antérieure au xiv° siècle
aucun de ces précieux inventaires qui, pour les temps suivants,
nous fournissent de si intéressants détails et nous aident si puis-
samment à classer, par ordre d'âge, de provenance et de pays, les
objets antiques de nos musées. On comprend aisément, d'autre
part, de quelle utilité cette classification et les synthèses qui en
résultent, sont pour l'histoire de la vie privée de nos pères, pour
leur histoire religieuse, militaire, artistique et industrielle. Par
— 56 —
suite, il faut regretter que ces sortes d'actes ou d'autres équivalents
n'aient pas été rédigés ou que, s'ils l'ont c'té, on no les ait pas
conservés.
Avec le xiv° siècle s'ouvre une ère plus heureuse à ce point de
vue. Non seulement désormais les notaires rédigent les contrats de
mariage, les testaments, des inventaires après décès en vue de la
tutelle et des comptes à rendre, et d'autres inventaires encore,
mais leurs minutes et notes, leurs protocoles, commencent à être
conservés. Par suite, là où le temps, l'incurie, les rats, l'humidité
ou d'autres causes destructives ne les ont j)as anéantis, ces précieux
documents suppléent au silence, à rinsuftisance et à la disparition
des archives de famille, de commune ou de tout autre corps social.
C'est précisément ce qui est arrivé en diverses localités de notre
province du Dauphiné. Au fond d'un bon nombre d'études de no-
taire, ou sur les étagères des archives départementales, se Irouvent
actuellement de vieux registres des notaires de la réjjion. Aux archives
départementales de la Drôme, le plus ancien registre de cette sorte
va de Tannée i335 à l'année l'Skb ''^. Les registres restés dans les
études ne sont pas moins importants par le nombre et l'époque à
laquelle ils remontent. Ainsi, il nous a été donné d'en compter et
d'en parcourir, chez un notaire de Grignan (Drôme), une série très
considérable dont le plus ancien commence à l'année i337 et
dont quantité d'actes contiennent d'autres actes des années précé-
dentes, voire même du xni* siècle. Il n'est pas jusqu'aux l'euilles de
parchemin dont la plupart des registres sont couverts, qui ne con-
tiennent parfois des actes plus anciens et d'un véritable intérêt.
Parmi les actes que nous avons recueillis dans les registres en
question se trouve un nombre assez grand d'inventaires et divers
contrats de mariage, testaments et autres documents utiles pour
l'histoire du mobilier dans nos contrées.
L'importance de la plupart d'entre eux est trop faible pour que
nous ayons pu songer à les publier intégralement.
Mais nous avons pensé qu'il ne serait pas sans intérêt de donner
les parties essentielles de ces actes, ainsi que le texte complet des
plus curieux. Nous y avons joint un acte du même genre trouvé
dans le Cartulaire de Saint-Paul-Trois-Chàteaux.
"^ Aicli. (Ippnrlom. do la Drômo, K. na^'y.
— 57 —
1
i3io, 3 janvier.
[Instrumentum doits Amancii Rarnufi , de (rrai/nhaiio] '''.
. . .Anno Domini m" ccc" x°, scilicct tercia die mensis jauuarii , doininus
Guichardus deNantono, capellanus de Salis '^', et Johannes Novelli filiiis
condam Raymundi Novelli, et Poncius fdius condam Michaellis Novelli de
Salis oinnes, incimul et quilibet eorum. . . promiserunt bona fide et sine
dolo Amancio Barasti , de Graynhano , fdio condam Pétri Barasti , présent!
... et inteiToganti , se dictos dominum Guichardum et Johanneni et Pon-
ciuin Novelli facturos quod Alasia, fdia condam dicti Raymundi Novelli, con-
Iraet matrinionium cum dicto Amancio ad . . . requisitionem dicti Amancii
seu amicorumsuorum...; et versa visse dictus Amanciiis Barasti promisit...
quod ipse Amancius conlraet dictum matrimonium cum dicta Alasia ... ad
requisitionem dicte Alasie et amicorum suorum , et dicti dominus Guichar-
dus et Johannes et Poncius Novelli dederunt , constituerunt et accignave-
runt et dare et solvere promiserunt dicto Amancio , presenti ac nomine suo
et dicte Alasie , uxoris sue future , recipienti et interroganti , in dottem , no-
mine et ex causa dottis, cum dicta Alasia, soror dicti Johannis consan-
guineaque domini Guichardi et Poncii Novelli , quinquaginta libras monete
currentis ad panem et vinum tempore solutionum pro uno d(enario?');
item, quandam terram et quoddam pratum contiguum. Que terra et pra-
tum predictum sunt in teratorio de Graynhano ... ; item , quoddam virida-
rium , quod est in leratorio de Salis ... ; item , quoddam ortum , quod est
in dicto teratorio de Salis. . .; item, xiiii oves precio c solidorum, et indu-
menta de paano viridi vel brunete, sciUcet tunicham et mantellum cum
pena cuniculorum in dicto mantelJo , et très lectos pannorum complectos ,
et unam garlandam argenti, et unum scrineum: quam quidem doltem
dicti dominus Guichardus et Johannes et Poncius Novelli promiserunt sol-
vere et reddere dicto Amancio vel ejus certo nuncio seu procuratori . . .
per solutiones infrascriptas : videlicet de dictis l libris monete predicte
c solidos dicte monete fado et completo dicto matrimonio , et dictas pesse-
ciones et omnia alia supradicta et nominata ad voluntalem et requisitionem
dicti Amancii, et de dicto festo Carniprivii in unum annum proximum
alios c solidos dicte monete, et sic de anno in annum quolibet anno in
dicto festo Carniprivii c solidos dicte monete, quousque de dictis l libris
monete supradicte eidem Amancio fuerit. . . plenarie satisfaclum. . . Acta
('' Élude de M' Misson, notaire à Grignan, orig. parch. (couvrant le reg. colé
Nostrum des protocoles de Pierre BarasI , i.38o), avec traces de sceau appendii.
'^' Salles, commune du canton de Grignan.
— 58 —
tiuMiinl lit^c ;i[)U(l Faysas, iii (|ua(lain tera Joliannis Rnplii do Salis, losli-
l)ns presontibus domino IViro Laugorii ca|)ollano, Raymondo Larocha,
Alsiario Berniondi, Guillt^lmo Ronnondi, Bciliaiido do Caslronovo donii-
cellis do (iraynhano, ot nw. Bornardo do Graynhaiio junioro, notaiio pu-
hlico nobilis viri Guiraudi Adoiuarii de Monlilio doiuini Graynliani , cpii . . .
liane caitam puldicani ot niandamonUini publicuni feci, scripci ol bulla
dicli nobilis bullari foci ol signe meo signavi.
) 337, 7 mai.
K.rtrail du testament de Bertrand Hostaing, de Gngnan^^K
. . .Itoni, confitoor ol rocognosco me lialiuisso ot rocopisse de dote ot
pro (loto Alasio predicto nxoris nioe , et in nieuni conioduni ac utilitatcm
convertisse et posuisse, bona (pio inforius (lescribunlur nt occe : Et primo
vidolicot très saumalas ol qualnor oininas anone qnalis lovalnr de arois, et
tros saumalas ciini tribus ominis ordoi; itoni ot li'inginta solides, valenle
nno turone argenti duos solidos sex denarios ol econversso; item et duos
lodices; item, tria linteamina et unum pulvinar; item, nnum cacobum;
item, unum peslribin; itom, unum scrinium; item, imam menssam; item,
quamdam taiavollam; itoni, quamdain lasdoyram ad radondiim mastras
sivo maysl'"'; itom quamdam bacbaciam '^'; item, quamdam cassam de
i'orio [addition: cupratam sivo) covi-atam '*' ; item et unam garlandam
argonli : qiio oniiiia et singula cidem uxori mee volo, jubeo et precipio
reddi et reslilui per heredes meos infrascriptos . . .
3
Vors i3io.
Extrait dv testament d'un habitant de Grignan^^\
. . .Ilem, confiteor et reoognosco me babuisse et récépissé, de dote et
pro dote et nomine et ex causa dotis Guillelme uxoris mee xx" quinque
libras et vigenti duas saumalas bladi, videlicel do moneta ot blado con-
tentis in instrumenlo dotis: item et très cannas vii'i(l(is) cum una poiina
cuiiiculorum; item, duos ieclos panorum complotes; item,ununi scrinium
('"' Etude cilce, rog. G. Rirlmidi, fol. i.
'*' Racloir pour arches à pétrir le pain.
'^' Petit réservoir; on patois dauphinois, bâchasse.
^*' Caisse en fer couverte.
^') Étude citée, reg. cit., fol. vr.
et nnam garlandam argenti: itom, uniim mantellum do liruneta cum ponna
cuiiiculorum : que omnia sibi volo el precipio ac jubeo reddi et restitui per
heredes meos universales infrascriplos . . .
à
i34A, i3 janvier.
Nota dotium nohilis Pétri de Grahano, Dalmacii ejus flii , et nobilt's Morgoni ,
fin iwbilis Artaudi de Ayguedine ■''.
Anno domini m' m" xliii, videlicet xvm' die mensis jauuarii, fuit trac-
tatum de matrimonio contraliendo inter nobilem Petrum de Grahano el
Dalmacium ejus filium de Grahano , ex una parte , et Belinam ac Beatris-
sem fiiias nohilis Artaudi de Ayguedine, ex altéra, ac etiam inter nobilem
Morgonum, filium dicti nohilis Artaudi, et Barastam filiam dieti nohilis Pé-
tri, etc. Super vero mat(er)iis fuit ordinatum et arrestatum quod dictiis
Artaudus débet constituere in dot(es) dictis filiahus suis cum dictis Petro
et Dahnacio videlicet viii" florenos auri de Pedimonte et cuilihet ipsarum
tunicam et gardacorcium de camelino de Meiinis seu de Brucellis cum pena
de Vaciis et unum cappellum de Parizius competentem. Et idem Petnis dé-
bet constitnere in dotem dicte Baraste cimi dicto Morgono v" florenos auri
de Pedimonte, et vestes ut supra cum pena, et chappellum. Que onmia
solvi debent ut sequitm* : videlicet quod v° floreni auri debeanl remanere
dicto Artaudo pro dote dicti Morgoni, et sic computare debeant reliques
ni" florenos auri in quibus dictus Artaudus dictis Petro et Dalmacio tene-
tur, et dictus .Artaudus solvi debeat per solutiones que secuntur : videhcet
incontinent! copuiatis matrimoniis lx florenos et facere dicte Beiine vestes
dotales et chappellum , et a festo Garnisprivu in uno anno solvere xxx flo-
renos, et sic de anno in annum in dicto festo xxx florenos, quousque fuerit
eisdem Petro et Dalmacio de dictis ni" florenis satisfactiun ; hoc acte , quod a
dicta die induobus annis idem Artaudus teneatm* facere dicte Beatrissi suos
vestes dotales et chapellum. Ilem, fuit de pacte inter ipsos quod, si casus
restitutionis eveniret de dotibus predictis, quod dictus Ai-taudus teneatur
pro restitutione dotis dicte Baraste annuatim a dicto festo dicto Petro vel
suis xxx florenis , et e conversso quod dicti Petrus el Dalmacius teneanlur
pro restitutione dictarum dotium lx florenis etc. Et , sic dicte partes pro-
miserunt atendere et complere et incai'tare et fîdejubere quelihet pars juxta
eorum voluntat(es). Hoc acte etc., quod, anno quo faceret idem Arnaudus
vestes et chappellum dicte Beatrissi , non teneatui' facere illo anno solutio-
nem.
^'' Etude citée, orig. feuille volante entre les ff. 4i et ia du reg. coté Nostrum.
— 00
1 H'i(), 17 janvier.
Nota (lotis lliiirnncti Aiidnin'i^'K
. . . Anno iii(';iriialioiiis Doiiiini m" ccc." xi, i|iiiiilo, vidrlicct die (iccinui
spptiina iiuMisis jamiarii. Cuin lraclar(>tiir do nialiiriioiiio roiUraliciido intor
Ilugonotuin, lîliiiin nodiiKi Audiacii, de Rosassio ^^^ condani , ex iina|taile,
cl Raymundam, filiam Pétri Pascalis , de Graynhano, ex altéra: hinc est
qiiod. . . dicdis Petrus Pascalis constituit. . . et. . . solvere piomisit eidem
Hugonoto, maiito lïitiiro dicte Raynumde, présent! et soieiiipniter stipu-
lanti, nomine et vice dicte uxoris sue future et cuni oa ac pro ea, ac pro
lionere dicli matrimonii subportando , et pro ipsis futuris conjugibus ac
eorum comunibus liberis alendis et nutriendis, res et bona inferius nonii-
natas et noniinal;i, quorum aliqua fuerunt matris ipsius Raymundc et ali-
((iia sunl ipsius Pétri :
1 . Et primo videlicet, quamdam oucliiam citam in territoi-io dicti loci. . .
2. Item, quamdam terram citam in diclo territorio. . .
3. Item, aliam terram citam ut supra. . .
h. Item, aliam terram citam ut siipia. . .
5. Item, aliam terram. . .
6. Item, et taschiam frucluum quam percipif in oysarto Gnillelmi de
Vergerio. . .
7. Item, et taschiam quam percipit in teria Joliannis Bergundionis. . .
8. Item, et taschiam quam percipit in terra Pelii liiii Jobaniiis Riill
condam . . .
9. Item, quamdam vineam . . .
10. Item, quemdain ortum. . .
1 1. Item, quoddam liospicium. in que sunl quatuor staria. confronta-
tum cuni hospiciis mei notarii infrastripti et Pétri Corennhi.
la. Item et quamdam arquain denuce, tenenlem circa (hiodecim san-
matas bladi.
i3. Item, unum leclum pannoruni completum.
1^. Item, unam gaHanrlam ai'p,pnti usquo ad valorem unius floreni
auri.
i5. Item, unum scrinium.
16. Item, très camias de viridi pro tunica et inanlello dolalibiis, cum
una penna cuniculorum ad opus dicti manlelli.
Q(ias (piidem res. . . dictns Peirus. . . eidem Hugonelo. . . vel alii pjus
('^ Élndo rileo, rofj. G. Kichardi , foi. xv.
^" Rou.ss.i!) , coniiniHio du raritoii do Grijjnnn.
— 61 —
nuncio et procuralori . . . solvere et expedire proiiiisit . . . incontinenti
dicto matrimonio. . . selebrato inter futuros conjuges supradictos , prêter
vestes cum penna euiiiculorum predict(as), quas solvere ut, supra proinisit .
infra duos annos proxinios post predicti matrimonii selel>rationem . . .
i3/iy, 8 inni et a décembre.
Tulela Peyronete filie magistri Hngonis Rujî notarii condam de Salis ■'',
. . . Anno dominice Incarnationis millesimo tricentesimo quadragesimo
nono, videlicet die octava mensis madii, existons apud Salas, in curia dicti
loci, coram discrète viro Sysraondo Ruiîi, filio condam Michaelis Paifli de
Salis, bajulo nobilis Armandeti de Vaesco, condomini de Becona^^^ et dicti
loci de Salis, Guillelmus Rufli de Salis . . . signifficans eidem domino bijulo
Peyronetam, filiam magistri Hugonis Ruffi de Salis coudain notarii, fore
pupillam et in pupiJlari etate existenlem. Propter que idem dominus baju-
lus. . . dictum Guillelmum Ruffi... dédit seu decrevit tutorem pupille
predicte, decernendo sibi administrationera ipsius et rerum ac bonorum
suorum, tanquam magis utilem inventum. Qui dictus Guillelmus tutor
promisit dictam Peyronetam pupillam, ejus personam, res et bona, bene,
fideliter et legaliter regere, gubernare et administrare . . . et de bonis,
rébus et juribus pupille predicte mox facere inventarium incipere ut ci-
cius poterit coraplere . . . Acta fuerunt bec apud Salas , in bospicio dicti
Guillelmi, ubi jus reddebat dictus dominus bajulus, testibus prescntibus
nobilibus Guillelmo de Vaesco condomino de Becon, Dragoneto de Pla-
ziano condomino de Salis, domino Raymundo de Audefredo mouaco. . .
et me notarié publico nifrascripto,
Post que, anno quo supra et die secunda mensis decembris, dictus
Guillelmus tutor, volens et cupiens de rébus, juribus et bonis dicte pupille
suum inventarium facere et incipere, in presentia dicti domini bajuli et
mei notarii infrascripti ac testium subscriptorum facto primiltuo per eum
venerabili signo sancte crucis +, dixit. . . se invenisse de dictis bonis
dicte pupille.
1. Et primo, quoddam hospicium, scitum in Castro de Salis.. . . in quo
quidem bospicio . . . fuerunt invente res mobiles que secuntur :
2. Primo, una archia lenens circa septem saumatas.
3. Item, unum scrinhium tenens circa unam saumatam.
II. Item, unum scrinhium.
>'' Élude citée, reg. coté Magnam, fol. xxxvn.
-'-^ Béconne, commune du canton de Dieuiefit (Drônie).
— G2 —
5. Item, una tina de royre''\ tenens circa vigiuli quinque saumatas.
(). Item, tria vasa de sapo, tenentia quodllhet circa quatuor saumatas.
7. Item, de vino mero (juinque saumatas et uuum sestarium.
8. Item, circa quatuor viginli pecias d'oyle '^'.
9. Item , sex trabes de royre coiuunes.
10. Item, octo panas de royre.
1 1. Item, très chabruos de royre.
1-2. Item, tresdocim saumatas de blado equa(rum).
i3. Item, cii-ca quinque eminas anone.
ih. Item, duas saumatas et 1res eminas bladi.
i5. Item, unam saunialam bladi.
iG. Item, très eminas anone pro logerio unius bovjs.
17. Item, unum sestarium ordei.
18. Item, quatuor rasa anone.
19. Item, unum sestarium bladi quem débet Petrus Hotberli.
20. Item, quatuor rasa anone.
•2 1 . item , viginti quinlalia feni.
3 2. Item, septein lodices magnos videlicet duos paratos et (piinque non
paratos, in quibus sunt duo coloris.
qS. Item, très lodices strictos.
26. Item , quatuor culcitras.
95. Item , tria pulvinaria.
26. Item, sex linteamiua comunia.
27. Item, duas mapas obratas.
28. Item , duo banchalia.
29. Item, diraidium quarteyronuni quintalis lane.
30. Item, unum crumalh.
3 1 . Item , quasdam chananas.
Sa. Item, unum cacobum.
33. Item, unam sartaginem.
34. Item, unum gral de nuce.
35. Item, duas cornutas.
36. Item, unum cadum parvuni.
37. Item, unam garlandam de perlhis.
38. Item , unam belspam.
39. Item, unam balistam.
/40. Item, unum bancinum.
Il 1 . Item , unam gorgeriam.
h-2. Item, duas simaysas parvas pondérantes inter ambas circa quatuor
libras, de slanbo.
''^ Cuve iMi (héne. Rouvp est un tenue palois sijjtiifiant rrcliènc.
(') D'hullo.
— OS-
AS, llem, unam seciuim.
Uh. Item , unam picham bene parvam.
Ii5. Item, unam maydelam.
Ii6. Item, unam breulam.
h-]. Item, unum cofrcdum.
48. Item, unum corsetum de jasent de rosseta.
h^. Item, unam burssani magnam de serico.
5o. Item, unum candelabrum ot unum crucibolum de fcrro.
5i. Item, decem animalia equina giossa.
02. Item, unum cort femellum.
53. Item, sex polinos tam masculos quara femellos.
54. Item, unum bovem.
55. Item, unam vachiam.
56. Item, sex oves blales.
57. Item , très anoyes.
58. Item, quamdam lerram scitam in teiTitorio de Turretis''* que con-
f'rontatur cum terris et pratis circumcirca prioratum de Turretis.
59. Item. . . (encore h vignes, 2 prés, 1 jardin et à terres à Grignan;
1 pré et a terres à Salles; 1 maison, 1 pré, 9 vignes et 3 terres à Tauli-
(2) \
gnati
Actum fuit hoc apud Salas, in hospicio supradicli Guillelmi Rufli
dree apostoli. Item Stepbanus Fabri unam saumatam bladi ad legalem
mensuram dicti loci Graynhani, solvendam ut sequitur: primo videlicet
in messibus proxime venientibus, unum sestarium bladi boni et receptibilis
ad dictam mensuram, et a dictis messibus in unum annum proxime futu-
rum revoiutum unum alium sestarium bladi, et ab illo secundo an no in
aliuni imediate sequentem anno revoluto alterum sestarium , donec ... de
dicta saumata fuérit integraliter persolutum. Item, Poncius Gayardi, unum
sestarium bladi solvendum in messibus proxime venientibus. . . l*ro qui-
busquidem. . . dicti promissores. . . se et omnia bona sua. . . obligave-
runt. . . Actum Graynhani . . . ''*.
7
1 378, 10 juin.
Extrait d'un acte de partage entre Ponce et Raymond Houx,
fils de feu Jean Roux de Salles, habitants de Grignan^^K
Postque incontinenti cum olim, tempore quo Poncius UulH predictus
") Tourretes, ([uartier nord du territoire de Grignan. 11 y avait alors un piieiiré
dépendant de Touruus.
'^) Etude citée, reg. coté Lava, fol. 8 v°-io r".
'*' Etude citée, reg. Lava, foi. xv, avec supplément au loi. xxi.
— G/4 —
conlraxil inalrimouiuni cuiu Guillelinota ejiis uxore, habuerit et receperit
al> eadein l)ona et res mobiles et crédita infrascripta et que secuntur :
I . Primo videiicet quindesim lloreuos am'i , videlicet sej)tem cunio et
pondère camere domini uostri pape, et octo boni ponderis grajdeti.
9. Item, ununi alium florenuin aiui dicti ponderis grayieti habito et
recepto a Garina oondani.
3. Item, a Guichardo Rutîi xvui grossos nomine Bertrandi Durant!
soceri sui.
h. Itoni. a Beratholomeo de Serra alias Popo xvni grossos ratione ven-
diiionis cujusdam orti dicte Guillehnete.
5. Item, pro Iraiiia de slagno unam ovem cum agno a (blanc à l'ori-
Sinal).
6. Ilom , a Guiilelmo Cliaycii se\ lloronos auri in quibus tenebatur eideni
Guillehnele cum publico mandainonlo.
7. Item, a Lanberto de Monbrando dimidium llorenum et aliqua uten-
cilia in solulionem tradita nomino ipsius Guillehnete, videlicet aliquani
biouleliuii rolundani cum pede, aliquam maydclam, duas perticas longas,
aliquani poslem de sapo.
8. Item, duo vasa, tenenliu quodlibct xxui cados vini plona vino mero.
9. Item, unum aliud vas tenens xv cados, plénum eciam vino mero.
10. Item, quatuor saumatas et unam eminam anone.
I I. Item, imam saumatam polente anone.
1 a. Item , unam saumatam bladi.
i3. Item, quinque brochellos olei.
1/1. Ilem, dimidium ([uinlale candelaruni cini.
i5. Item, ini"' ramos tele lane albe.
16. Item, duos ramos cum dimidio tele brune,
17. Item, unam porselam.
18. Item, très mapas, unam longeriam :
(Jue oinnia in ulilitate coinuni dictoium Poncii el Itavmundi lUifli Ira-
trum posita et expedita fuerunt et que de bonis el rébus eorumdem
coinunibus cidem Guillelmele restitui et al(ias) per ipsum Poncium eidem
si offerret, quod absit, oleum vero a|)reciatum est ad xv solidos nionete
nunc currentis, dimidium quintale sini candelarum ad 11 florenos cum
dimidio auri, sex rami tele albe et brune et dimidium ad sex florenos, que
ascendunl in universso xxxv florenos ix grossos, de et pro quibus resti-
tuendis ad |)artem cujuslibet dictorum frairum pertinent restituere et sol-
vere ipsi Guillelmele ut convenit xvii llorenos x grossos et m patatos.
Verum persone infrascripte tenentur predictis fralribiis in quantitatibus
infrascriptis ut asserunt :
Kj. Primo, nobilis Dabnacius de Hupe très florenos cum dimidio auri.
-io. Item, Joliannes li;mi)eili ch Giillione, ui florenos.
âi. Item, GiiilIfîlniMs Rascbacii de Valreaco, très florenos.
— 65 —
•J9. Item, GiiiHeimus Mayfiodi , \\ grossos.
■2S. Item, Amancius Bonoli, 11 lloieiios cnui dimidio.
■ih. Item, habet ipse Poncius [)enes se très llorenos oomuiies.
â5. Item, Raymundus Rocini de Salis, xxi giossos.
■ii). Summa debitorum dictorum fratrum in moncla vcl aiuo xxiii llo-
reui V gross . , .
1873, 1" et 90 décembre.
Tutela liherorum Pctri Gauterii de Regali villa '"', vidclicet Viiicmtii , Stepliani
et Bertrandi pupillovum , data et décréta Beitrando et Anlhonio Gauterii
dicti loci ^^'.
...Amio Incarnationis ejusdem [Christi] miilesijiio tricentesimo septua-
gesimo tercio, videlicel die [)rima mensis decemljris, iliustrissima domina
Johanna Dei gracia Jherusaiem et Cicilie regina , Provincie et Forcalqiierii
comitissa régnante et existente, in ioco et curia regali Regalis ville, Ber-
trandus Gauterii..., et Anthonius Gauterii, dicti loci, liabilatores Valli-
sauree Tricastrinensis diocesis, cilati in dicto Ioco et curia et coram no-
bili viro Johanue de Litono, judice et bajulo dicte curie per Johanneui
Faucheti servientem dicti loci et curie. . . videlicet ad recipiendum seu
videndum dationem tutele. . . Vincentii, Stepbani et Bertrandi Gauterii,
fratriun, liberoruni pupillorum Pétri Gauterii, dicti loci Regalis ville
coudam. . . Et incontinenti dicti Bertrandus et Anthonius, tutores. . .
cupientes de bonis dictorum pupillorum suorum inventarium iucipere in
presentia dicti domiui bajuli et judicis ac mei notarii et testium. . . facto
primitus per eosdem signo venerabili sancte crucis t dixerunt. . . de bonis
dictorum pupillorum factum sive alTayre cpioddam scitum infra territorium
loci predicti Regalis ville . . . vulgai'iter nominatiun Moncharier, quod fac-
tum . . . comune est et iudivismn inter ipsos fi-atres ... et Giraudum eorum
fi'atrem adultum . . . Acta fuerunt bec in Regali villa , in coperto ubi tene-
tur curia . . .
Postque, auno quo supra et die vicesima mensis predicti desembris,
constituti in presentia mei supradicti et iufrascripti notarii et testimn infra-
scriptorum. . .
'1' Réauville, commune du canton de Grignan.
^^' Elude citée, reg. P. Barasti coté Lava , fol. ho. — Outre la ro|.ie du registre
Lava, nous avons de fade du 90 décembre la minute sur feuille volante, d'où fut
tiré l'acte du registre, et en tète de laquelle nous lisons les mois : posita est in car-
tulario. Ce cartularium est le registre Lava.
Arcukologif.. 5
— 06 —
. . . Bertrandus et Anthonius Gauterii tutores et nomine tutorio predicto ,
Aidelicet Vincencii, Stephani et Bertrandi Gauterii fralrum pupilloruiii,
dixeruut et confessi fuemnt reperiisse seu iiivenisse, de bonis et rébus uio-
bilibus et ininiobilibus ipsoruin pupilloruin coniuuibu et indi\isis inter
ipsos fratres pupillus et Giiaudum euruiii iVatreni, (|ue secuntnr :
I. Et primo, (juoddam hospiciuin scituni in loco Regalis ville, quod
coufrontatur cuin portali dicto peu noniinato de Aquabella''^ et cum hos-
picio R. Acbaj-tli et cum carreria pul)lica. (Ici la iniinile sur feuille volante
ajoute : in »pio sunt bona que secuntur :
3. Primo quedam folanoyra, et le reste comme au registre.)
3. Item quandam folaiioyram de quercore tenentom circa quincjue sati-
matas rasemorum.
h. Item, unum vas de quercore tenentem circa octo cados \ini.
5. Item, unam aixbiam de quercore tenentem circa quinque saumatas
bladi.
6. Item, aliam arcbiam modicara tenentem circa unam saumatara.
-. Item, duo pistrinia.
8. Item , très selelas ad sedendum , longas.
9. Item, unum drayetum (minute : dray) de coreo modicum et modici
valoris.
10. Item, unum cantarum.
I I . Item , unam bugaderiam de lapide.
la. Item, unum morterium de lapide.
i3. Item, unum ignipendium.
li. Item, aliquas chanenas de ferro.
i5. Item, unum graponum de fen'o.
16. Item, unum cacobimi tenentem unam coruulain iH\yw [«M-foialum
in tribus partibus (minute : in duabus vel tribus partibus).
17. Item, unum crucibolum de ferro.
18. Item, unum broquetum de fusta.
19. Item, unum cloquear pro oHa.
90. Item, aliquam serram ad metendum blada.
•21. Item, unam bacbassiam.
9 2. Item, uniuu archonum modici valoris.
28. Item, unam nolam sive sonalham dictam piata [ minute : unam
Dolam sive sonalba videlicet platam).
ai. Item, unam olam dictam clocha (m /h m /c- item, unam clocham).
a5. Item, très platonos grossos.
a6. Item, quinque platonos modicos,
37. Item, unam tai-avcllam et unum eschalpre de ferro.
98. Item, unum gladiura trenchayre.
i'' Portail situé du côlé d'Aiguebelle, alors abbaye de Cistercien».
— 67 —
âg. Item, quamdani vineani, modice vaioiis ut dicual, scitaiu in teiri-
torio dicti loci, in loco rlicto aus Bergonhos.
3o. Item, ({iiamdam terram Stephani Laugerii, scitaui in dicto terri-
lorio in loco dicto ad Stanfietum, seniinatam ynono, in qua sominate suiit
quinque saumate anono et unum sestarium ordei.
3i. Item, unum casale prope supradictum hospicium cpiod confrontai
cum casali R. Rotberti.
.82. Item, duos aysaonos fetri modicos.
33. Item, unaDi asellani.
3^. Item, duos boves comunes.
35. Item, unum alium bovem veterem.
36. Item, unum souaUionum modicum sive ciocho.
37. Item, unam sus sive trovam.
38. Item, unum porsellum valons quinque gi'ossoi-um vel circa t mi-
nute : mi" grossorum).
39. Item, duas botetas sive barlets de fusta.
lio. Item, unum postem in (|uo fiebat menssa {minute : in quo taciuut
menssam) modici vaioris.
ài. Item, quatuor saumatas bladi prout portatum extitit de aiea.
h -2. Item, septem eminas ordei.
63. Item, unam ai-chiam, que est in loco Vallisam'ee, tenentem cjrca
septem saumatas.
44. Item, aliquam justetam fuste modicam.
45. Item , unam sartaginem.
46. Item, unum lodicem color(is) modici vaioris. [Addit. dan-f la mi-
nute : item, duo pulvinaria modici vaioris.)
47. Item, unum linteamen quasi nullius vaioris.
48. Ilem, aliquas andecas terri f'ractas.
49. Item, alla duo iinteamiua quasi etiam nullius vaioris.
50. Item, unam iîsciaram.
5i, Item, unum coutrile {minute : coytrile).
5â. Item, unum alium lodicem modici vaioris.
53. Item, unum farneyrolum.
54. Item, unam aysetam et unam aysoiam ferri.
55. Item, unam vachiam pili ver-melli quinque annoriuu.
56. Item, unum ve\lacium duoriim annorum.
57. Item, unamjungam dicli temporis.
58. Item, unam securim sive destral.
59. Item, unum socum de ferro ponderautem cLrça novem bbras.
60. Item, duas quartas canapis.
6i, Item, cii'ca septem iibras iane.
69. Item, uuiun eminale.
63. Item, duas alias nolas sive sonalbas bonas.
— ()8 —
66. lleiii, (liinidiam librani lili slopaïuiii.
65. Item, quinque cissoria.
66. Ilein, quinque paraccidifs in quibus sunL duc iiile^jrc et alie as-
clatc
67. Ilom, quatuor g^allinas et uuum gallum.
68. Item, très cininas anone.
69. Item, duo ceslaria milhii.
70. Item, se\ rasos a\ene.
Et protestautur seu protestât! suul solIenq)uiter dicti Berlraudus et Au-
llionius Gauterii lutores predicti. . .
Actum ut supra...
9
137^1 , 7 janvier.
ConslitHlion de dot en faveur de André Goijraud, de Gviijiian,
et Ih(ri>-ctle, Jille de ('respin Garciii , de Vinsohres.
. . .Primo triginta et quincjue (loi'cnos auri boni et fini domine nostre
regine Gicilie currenles nunc et taies quod unus ex dictis florenis valeal
viginti quatuor solidos iiionele nunc currentis domini nosli-i pape vel
econversso, unam gariandam , unum scrinium, unam mapam, unum ma-
nutergium, solvenda ipsa bona et diclos xxxv florenos soivendos ut sequi-
tur : et |)rimo, incontinenli copuialo dicto matrimonio, scrinium, mapam,
manutergium, gariandam, juxta focultatein dotis et decencian» persona-
rum conti'ahenciuni , et ipsam Burgetam indulam cota una nova usque ad
valorem ti-ium florenorum am-i , et in festo proxinie luturo Omnium Sanc-
lorum quinque florenos auri legis et ponderis predicti, et a dicto lesto
j)ro\inie venturo in aiio festo Sanclorum Omnium imediale seqiuMili a'ino
revoluto très (lorcnos am'i. . . , et deinde in alio festo Onniium Saïutorum. . .
alios très florenos auri, et sic de anno in annum quolibet anno ti'es flore-
nos auri, donec. . . de dicta tota dote et aliis bonis dotali!)us. . . fueril
integraliter persolulum. . .'"'.
10
137/1 ' ^^ janvier.
Extrait d'une constitution de dot en faveur de Ijealrisela,
fdlc de Pierre Jîoncfidei, de Grignan.
. . .Unam gariandam aj-genti competenlcm juxia lacullalcm dolis pre-
'■' Klnde citée, rejj. coté I.nva , loi. titt.
— G9 —
sentis et qualitatein personarum et decentiam ad arhitiium si nccesse fuerit
et ordinationem domini nostri Graynhani, el ipsam induere de presenti
duobus cotis panni decentis juxta factdtatem et decentiam predictas, soi-
vendos dictes l\ florenos. . . ac dictam jjarlandam arf;«Miti in niodiun qui
sequitur et per soliitiones et terminos. . . infrascriptos , videlicet : inconti-
nent! dictani garlendam argent! et desem floj-enos auri legis et ponderis
predictorum , et a die presenti in unum annum anno revoluto et completo
quinqae florenos auri. . . et ah illo die in unum aniuim tune proxime se-
quentem et revolutum imediate alios quinque florenos etc. . .^'\
11
1 ■\']li, 6 juin.
Tiitela, data et décréta Giraudo Rascacii, Pétri pupillt,
filii Guiclmrdi Marin/' condain'''K
. . .Anno Incaruationis ejusdem [Domini] miHesimo tricentesimo sep-
tuagesimo quarto, videlicet die sexta mensis junii, ad quam diem citati
extiterant in curia Graynhani viri magniffici et potentis domini Giraudi
Ademarii militis , domini Graynhani et de Alpihus, et coram nohili viro
Bernardo Dalphini hajulo dicti loci, Giraudus Raschacii, habitator Gray-
nhani et Raymundus Berengarii, dicti loci, per Guillelmum MeruU ser-
vieutem dicte curie, agnati et cognati Pétri fdii pupilli Guichardi Marini,
dicti loci de Graynliani condam, . . .videlicet ad recipiendum tutelam et
administrationem persone et honorum dicti Pétri . . . Qui quidem domi-
nus hajidus. . . dictum Giraudum declaravit ac dédit et decrevit tutorem
pupillo predicto , decernendo eidem Giraudo tutelam et administrationem
ipsius pupilli et rerum suarum. . . Qui c[uidem Giraudus promisit. . .
dictam Petrimi pupillimi , ejus personam et bona bene et fideliter et lega-
ter regere, gubernare et administrare, utdia faciendo et inutilia pretermi-
tendo pro posse. ipsmnque pupillum bonis moribus iudjuere et docere
tamquam bonus paterfamilias sive tutor, et de bonis, rébus et juribus
dicti pupilli mox facere incipere inventai'iiun et quam scicius poterit com-
plere, et de ipsis suo loco et tempore rationem reddere... Et incontinenti
dictus Giraudus tutor volens et cupiens de bonis et rébus pupilli predicti
suum inventarium incipere in presentia dicti domini bajuli ac mei notarii
infi'ascripti et testium infra scriptorum , facto primitus per eum signo ven(e-
rabili) sancte crucis t, dixit et nominavit idem tutor invenisse de bonis dicti
pupilli :
1 . Quoddam hospicium scitum infra locuni Grayhani . . .
'*' Etude et reg. cités, fol. 66.
'-' Etude cilée, reg. Tuarum, foi. 9 v''-io r" et 'i5 r°.
— 70 —
9. Item, (jiiamdam vineani . . .
Acia fiipiiiiit lioe (Traynlumi in doino cui'io dicli loci, lpstil)ns preson-
til)us noliili Dalinacio de Riipo. . . Jacobo Tiirrini dunalo Sancli Anlho-
nii. . . ol 1110 l'ctro Barasti, etc.
',]. Ilt'iii, qiiaiiidam arcliiain de querqiiore tonenlem cii'ca vu saniiialas.
6. Item, uiiaiu aliaiii Icnenleiii circa iiii"' sauinatas.
B. Item, (jnaiiidaiii tinani lenonlem circa xx" saiimatas rasemonim ,
quam liabet dominus Amancius Talabossi.
6. Item, umim bachacium la|)idoiiiii pio porcis.
7. Item, duo scriuia bona.
8. lient, (hias seictas modicas de liisla ad sedendnni.
9. Item, très culcitras.
1 0. Item , quinqiie pravas.
11. llcm, sex pulvinaria.
12. Item, scx lodices conumcs.
i3. Item, duo orelberia.
ih. Item, aliquas gipas modici valoiis.
i5. Item, seplem Uateamina lam bona ([uam jirava.
16. Item, unani mapam.
17. Item, unam fi'ocham l'erri.
18. Item, duas gorgerias et(iam) malbe modici valoris.
19. Item, copam unius cacobi modici valoris, tenontem niiiiin can-
innim.
9 0. Item, unam cassiam de cupro modicam.
31, Item, umun baucinum.
3 9. Item, duo ignipeudia l'eni sive crumalhs.
28. Item, aliquem coperlorium elle de ferro.
a^i. Item, aliquam secm-im sive destral modicam.
a5. Item, umim gladium poares ^'^ modici valoiis.
96. Item, unum gladium rolundum scamellaloiis.
27. Item, aliquas chanenas de ferro.
98. Item, aliquem graponum de ferro.
29. Item, aliquam aysetain de feiro modicam.
30. Item, aliquas torq(ue)sas de ferio.
.3i. Item, aliquem ferrum de esplieu.
Sa. Item, aliquam cosselam modicam de fusta.
33. Item, idiquam aliam picbetam do ferro.
3^. Item, aliquoin aliuni iiiodiriim forruin (rcspliou..
35. Item, aliquem marcipium cum i zona modici valoris oIm aluni.
36. Item, aliam picbetam.
87. Itom, aliuin niodictim fcirnm (rcspliou.
'•' l'ii conti'.'Mi rioiliii pour tiiillor la vijjiic.
— 71 —
38. Item, alicjuatii i-ftsclayrain de ïoiro pro j^astà.
89. Item, alicjuas forfices sive tesoyras iilodicaM.
lib. Item, aiiquem barbos de ferro.
hi. Item, duos marteletos ad ferraiidumi
/i9. Item, ali([nas alias torrj(ue)sa9 de ferro.
Ii3. Itetii, alium graponum de feri'o cum paleta.
llf^. Item, aliqùém gladium modicum.
45. Item, aliqilam cayselani modicam et mndici valoris de fusla.
46. Item, alicplaiii aysolam de feiTo.
47. Item, aliquam laidetani de pasta modicam et modici valofis.
48. Item, imum morteiiiim iapidis.
4(). Item, imam bachassifim.
5o. Item, duo vasa nulliiis valoris et sine fultdis.
5i. Item, aliquod doyamenliim Aasorum antiqnorumi
62. Item, aliquod doyamentum uuius gerle modice et sitie f'undo.
53. Item, unum alium morterium lapidisi
54. Item, aiiquem lapidem bilgaderiuta ''';
55. Item, aiiquem escutum modicuUi.
56. Item, unam emiuam cumulam bladi grossi et nilosi.
57. Item, débet pro uno indumeutd viridi et clamidi emlo per Pon-
cium Gayardi idem Poncilis Gayardi xv grosses.
58. Item, habet et recuperavit dictus Giraudus tutor aiios xv grossos
a Johanne Mathei pro logerio vinee supradicte de Pratis.
59. Item, de instrumentis antiquis et nulliiis eficacie xsuii"'.
60. Item , très cossas ordei.
6 1 . Item , quemdam ortum . . .
62. Item, unum ortum. . .
63. Item, unum ortum ad portale GostecaUde'"'.
64. Item, quamdam terram. . .
65. Item, aliquod juncherium scitum in Gordio '^^
66. Item, quoddam gresimi scitum ad Serrum. . .
12
i38o, 29 mars.
Tratisaclio Lmirencii Audebcrtl et Johnimis Gaslonis geurris sui^''\
In nomine Domini, Amen. Noverinl quod anno Incarnationis ejus-
'"' Une pierre de lessive.
'-' Côlechaude, partie méridionale de la ville de Grignan.
'^^ Quartier du territoire de Grignan.
'*^ Etude citée, règ. Noslrum, loi. i-3 r".
ilein millosiino tnoentesinio octuagesimo, videlicel die xxix rnensis mardi.
Cum lis, questio. . . seu raiicura vortorelur esset([uo diiiciiis vontilala ol
ullra iiiiniuiu verti speraretur inter Lauroncium Audiberli do drayiihano
ox iina parte, et Joliannem Gastonis notarium , generum suiiin et maritum
Anilioiiiele uxoris sue, liiiam (sic) dicli I.aurencii, et nomine suo ac An-
llioniele piedicte uxoris sue, et ut cniijuncla persona ejusdein et doiuiuus
i(M (lolalis, ex altéra, super co videlicet quod anus alteri et quilibet per se
v[ aller ipsoruni alleri petebal , et dictus Johannes, suo et quo supra no-
mine dicte uxoris sue, res. bona, jura et acliones int'rascrij)tas el que se-
cnnlur: Et [)riino tlietus Johannes Gastonis, suo et quo supra nomine dicte
uxoris sue, petit sibi dari, tradi, deliberari et restitui bona onmia mobilia
et res que secuntur per Laurencium supradictum socerum suuni el palreni
dicte Aullioniele. el (pie continentnr in quadani sedula scripta :
I. Et primo duns capras.
a. Item, sexagenta bruscos^'^ et très apium.
3. Ilem, Iria modia vini meri.
!i. Ilem, dimidium modium vini iinphati.
5. Item, duodesim parium sotularium novornm.
(■). Item, unum coreum bovinum ablatum cabpieriis.
7. Item, iiii" duodenas pellium pelozarum.
8. Item, unum lloienum pro francme(n)t. operatorii,
9. Item, esparayre.
10. Item, cavalletum faste.
II. Item, scagnum in quo siuditar.
12. Item, (luas postes de sapo.
i3. Item, uovem vasa vinateria.
i4. Item, unam vegetem sive galeya.
i5. Item, unam sartaginem.
16. Item, duas chanenas de ferro.
17. Item, unam cassetam de ferro.
1 8. Item , duas mensas longas.
19. Item, unam erainam cum dimidia sab's.
•>o. Item , dt'cem postes de nuce.
21. Item, circa anam quintale de canbe.
22. Item, anam cestarium seminis canabis.
28. Item, anam gorgeriam de ferro.
2^. Item, duos esj)ly('us de ferro.
25. Item, unam paneriam.
26. Ilem, unam lauceam de fusta.
27. Item, (pialuor lodices.
28. Item, quinque palvinaria.
•■') Brusc, en patois dauphinois, désigno une niche d'ahoilles.
— 73 —
39- Item, uniini aurollierium.
3o. Ilem,clecem l iifpntnina.
3i. Item, iinani mapain oj)eralaiii.
Sa. Item, unum almatrassium.
33. Ilem, unum pic de ferro.
3/i. Item , duas secures.
35. Item, duodecim bachasinos.
36. Item, unam vomerem sive reiha.
37. Item, alia frangme(n)ta sint apreciata ad duos floreiios cum dimidio.
38. Item, quatuor auiias tele linee, et una auna lane sive ianie.
39. Item, de iaua filata pro faciendo unum ramum.
ho. Item, viginti rasos amicdalarum.
4i. Item, unam lanternam.
hù. Item, unam selani ad equitandum.
43. Item, unum cadum fuste.
hli. Item, septem cornutas fuste.
h5. Item , quodam breviarium.
A6. Item, duas pienas fenerias feni.
li'j. Item, duodecim saumatas anone.
Et econversso dictus Laurencius dixit quod solvit et expendidit pro usi-
bus, esplechis, funeralibus, piis causis, legatis, salufe anime et corporis
Raymunde uxoris sue condam et matris supradicte Anthoniete, filie sue et
dicte condam Raymunde ac heredis, ac cantaribus et reparalione ac susteu-
talione bospiciorum , prediorum et bonormu dicte condam Raymunde As-
térie uxoris sue, ea que secuntur et que omnia infrascripta petit et requirit
sibi solvi, tradi et restitui per dictos conjuges Johannem et Antbonietam
et de bonis ejusdem Antboniete :
1. Et primo [pro sejpultura Raymunde uxoris sue, . . . matris dicte An-
[tbojniete, pro sex [sa]cerdotibus, pro quolibet unum giossum, pro clericis
eorum sex patatatos [ad] sumptus. . . dictorum presbiterorum et clerico-
rum.
2. Item, solvit nona die proximo post obilum ejusdem Raymunde [pro]
canta[ri] ipso d[ie, pro] duodecim sacerdotibus mandalis et qui interfue-
runl ipso die in cantari, pro quobbet unum grossum, et clericis eorum-
dem sex soludos et prandium ipsorum presbiterorum et clericorum.
3. Item, solvit in et pro cantari tresezimi seii trenteni pro duodesim
sacerdotiJKis xu grosses, et pro clericis ipsorum sex soludos.
h. Item, solvit pro una noale pauis legata per ipsam Raymundam, ([uin-
que sestaria bladi.
5. Item, solvit idem Laurencius Raymunde Flaude pro luminari unum
seslarium bladi.
6. Item, solvit Moiielo (ïarcini pro sereo pasquaii unum sestarium
bladi.
— 7^1 —
7- Ili^m, soKil iinam emiiiani bladi filiole sue filio Michel Treguin-
hani.
8. Item, solvit idem Lauroncius uiiam ominam hladi iilie Peti'i Roverii
filiole sue.
(). Ilem, jielil et requirit sil)i solvi et tradi mediclatem rnioliium et ob-
ventiomim prediomm, bonomin, rerum , cl juriuin inobiliuiii et imnobi-
liumsiveanimaliiim quorumcumque dotolium dicti Johannis siveconjiigum
ipsoriiiu . perceptoriiin por ipsum Joliannem et in t'iiliiriiiu jtercipiendornm ,
et prouî foslal piiblito instiuineiilo aumpto, l'aclo et sioiiato... per inagis-
Iriiiii .lohamit'm Beniardi do Taidiiiliauo iiolarium, conlinenlem constitu-
tionem dicte dotis dictorum Johannis Gastonis et Anlhonielc.
10. Item, ])etit et requirit sibi, suo et qun supra noiniue dicte Autho-
niele. idem Laurencius tîlie sue rccognosci per i|)sum Johnnnem Gastonis,
et cum débita auctoritale et licenlia Pelri Gasloiiis palris sui , omnia uni-
verssa et singula bona et res mobiles et inmobiles ipsius Anthoniete etc. ,
sibi in dote conslitutos ac fructus per eunidem |)erccplos prinn anni et
pretcrili, proul convenit et promisil.ac justum est et rationabiloj pro uli-
litate ipsius Anthoniete et suoruni, petitque idem Laurencius sibi solvi
et tradi [)er ipsum Joliannem Gastonis nomine dicte Anthoniete, causa et
nomine lerrngiorum nonnullorum predioruni, et pro parle sibi (hclo Lau-
l'encio tangente ex dictis terragiis quam aliis de causis usque ad quan-
tilatein decera et septem saumatarum et duorum scslariorum bladi et duo
modia vini pro vineis et fructibus vinearum et tralliarum ejusdem An-
thoniete, necnon certam pecunie ({uantitatem ratione constructionis mer-
ialorum et murorum conslructorum in ospiciis et supra domibus dicte
Anthoniete lempore dudum lapsso et quo vivebat dicta R(aymu)nda, et
aiiim pecunie quanlilatem ratione cujusdam compositionis facte cum
domino noslro Graynhani pro dicta Raynuuida et criminibus seu deliclis
per eam, ut dictus dominus pretendebat, |)ei' eandem commissis, necnon
aliain quantitatem pecunie expendile in prosequtione cujusdam litis contra
universitatem de Golonzellis '^'\ et pro delTentione jurium heredilatis i|)8ius
Rayniunde etc. . .
1 1. Item, et octo saumatas ordei quas habebat dictus Laurencius tem-
pore contraclus matrimonii selebrati inter ipsos conjuges Johanhem et \n-
thonietam in hospicia dicte Anthoniete.
Tandem partes ipse. . . volenles. . . onmcni nuUeriam litium. . . evi-
lai-e. . . linierunt. . , per modum transactionis et amicabilis compositionis
. , . tractante venerabili et circumspeclo viro domino Peiro Reguini, utri-
usque jm-is baquallario, judice baronie Graynhani,. . . cui dicti domini
Pétri ordinal ioni. . . ipso parles. . . staro vohioruul. . . sub pona conlum
l'' Co/o(i:p//(?s, comniiiiii! du caiiîoii <li' (Jrijfun.
— 75 —
librarum. . . qui quidera dominus Pelrus. . . ordinavit. . . ut infra se-
quitur :
Et primo quod supradictus Laurencius . . . Iradat . . . infra decem
dies proxime futures, dicto Johanni Gastoni, suo et dicte uxoris sue no-
iniiie petenti. . . nmuia. . . bona et res infrascripta et infrascriplas dotale»
et dotalia etc. , que secuntur :
I. Et primo, duas capras.
9, Item, LXMi bruscos sive alveos apium.
3. Item, duodesim paria solularium novorum.
k. Item, uuura coreum buinum abtatura ia cbaucherii.
5. Item, iiii" duodenas pellium pelozariim.
6. Item, unum florenuin auri pro framne(n)t. operatorii.
y. Item, unum esparayre.
8. Item, unum scaguum in quo sinditur.
9. Item, duas postes de sapo.
10. Item, novem vasa vinateria.
I I. Item, unam sartaginem.
19. Item, duas chanenas de ferro.
i3. Item, unam cassetam de ferro.
lA. Item, duas mensas longas.
i5. Item, decem postes de nuce.
16. Item, aliquam gorgeriam de ferro.
17. Item . nii"' lodices.
18. Item, quinque puivinai'ia.
19. Item, unum aurelherium.
90. Item, decem lintearaina.
91. Item, unam mapam operatam.
99. Item , unum aima trassium.
98. Item, duos florenos cum dimidio auri pro apreciamento nliquaruni
franmentarum.
9/1. Item, un'" aunas tele linee et unam aunamlanie tele.
9 5. Item, de filo lane filate ad quantitatem unius rami tele.
96. Item, unam selam ad equitandum.
97. Item, unum cadum et septem cornutas.
98. Item, cpiemdam librum dlctum breviarium.
99. Item, duas plenas fenerias feni.
3o. Item,. . . ordinavit. . . supradictus dominus Petrus arititer
quatinus dictus Laurencius de duodecim saumatis anono in supradicta pc-
titione supradicti Johannis Gastonis contentis et supradescriptis solvat dicto
Jobanni . . . très saumatas et in messibus proxime venientibus novem sau-
matas anone.
3i. Item, de quatuor modiis \nni superius petilis et in petitione dicli
Jobannis contentis. . . dominus Petrus, . . ordinavit. . . tradi ])er ipsum
— 70 —
LaurtMiciiiiii tliclo Johauiii. . . in proxiniis vinil(Muiis veiiioiilibiis ncdolibo-
rari ix caiisis |)rediclis et snperius conlonlis duo luodia vini |)nrl seu meri
ot alia (liio inodia i[i aliis viiulcmiis ox tnnc sou iu alio aiino proxinio ve-
nieiili et imodinlo soi|iionti in vindoiniis ni rsl dicluni. . .
Acla fuerunt bec Grayidiaiii. in forlalieio dieti loci, lestibns preseulibus
Borirando doBlaoozio, (îarino Ayniaiii, Beniardo Dalpbini . . . el nio Potro
Barosli pnbbco inipoiynb auclDrilato uotario.
i.38o, iG juin.
Laiirentius Audibcrli , recognitio sibi fada pcr Joliannem Gastonis
ejus generum "^
. . . Anno Incarnalionis ojusdpiii niillosinio Iriconlosinio octnagosinio
vidolicet (be sexladccinia niensis junii, ronslitutus inagistcr .loliannes (las-
lonis de Vaireaco, notariiis babitator Craynbani, in iiresenlia niei no-
tarii el lostinni inlrascriplomni . . . ac in presonlia Laurencii An(bb(Mti
palris Aiilboniclc nxitiis (bcti niafiislri Jobannis, pottnilis cl rcMjnirciilis
noniino sno ri (Hcle AntbonieU' <'l snorinn, sibi pcr (bcluiu Jobanncin bona
fuie reco}|nos(i rcs el bona niobiba el iinniol)iba ac jnra ])er ipsnni Joban-
nem a (bclo Lanrencio babila cl sibi dicio Joiianni in dolcin cl pro dolc
conslilula el assij'nala. . . pronl . . . conslare. , . asscrunt (piodani pnblico
insli'uincnlo fado cl signait) manu el signo niagistri Jobannis Hei'nai'(b de
Tanbnhano, nolarii pubbci, tradita, debberata et noniinala; qui quidem
niagisler Jobannes Gastonis... publiée rccognovil . . . récépissé a (bclo
Lanrencio... et pênes se liabuisse ac in siunn cojuotbun et ulililaleni
convertisse et exposuisse res et bona dolalia inbasciijjla seu <|ne secun-
Inr :
I . El primo quatuor vacbias.
a. Item, unum veylassium triuni annorum.
3. Item, unnni alium vevlassium duorum annoi-nin.
h. Ileni, Ires l)oysses sive veylaces unius anni.
5. Ileni , unnni vilubini laclanlcui.
G. Item, unani jungam unius anni.
7. Item, duas capras.
8. Item, unam eqnain sive i-oncinam conqielcnlem.
((. Ilem, uiuun roucinum Irinm annoriun.
10. Item sex saumatas bladi.
II. Ilem, de vino mero sive puro viginli endos sive barraba.
' Kliiilc cili'c, lejj. Nostridii . loi. 11 \"-\',) r".
— 77 —
1 -2.
lleiii,
i3.
Ilem ,
\h.
Item ,
i5.
Item ,
i6.
Item ,
17-
Item,
i8.
Item ,
19-
Item ,
90.
Item,
magna quam
■21.
Item,
22.
Item,
23.
Item ,
24.
Item ,
25.
Item ,
26.
Item ,
27.
Items
28.
Item,
29.
Item ,
3o.
Item ,
3i.
Item ,
39.
Item,
33.
Item ,
3/i.
Item ,
35.
Item,
36.
Item,
37.
Item ,
38.
Item ,
39.
Item ,
ko.
Item ,
kl.
Item ,
k^.
Item ,
43.
Item,
kk.
Item,
45.
Item ,
46.
Item ,
47.
Item ,
48.
Item ,
^9.
Item ,
5o.
Item ,
5i.
Item ,
52.
Item.
53.
Item ,
septem duodeuas formarum fusto.
duos gladios rotnndos.
uiuim gladiuin sive trenchol.
umim esparayre de ferro.
unum chavalletum faste,
unam conchiam lapideani.
imiim doyre.
umun baiicum fnste in quo sindilur.
decem et octo vasa vinateria tam bona (piam j)rava et tam
par\a.
duas tinas sufficientes.
duas gerlas chauchanoyras.
quatuor cada sive barrais.
sex cornutas.
duo cantara competeutia.
unimi lapidem oiei.
septem arcas, in quibus seu inter quas est uiia piava.
undecim sci-inea.
duos cacobos.
duas sartagines.
quatuor coquipendia sive crunudds.
aliquas chanenas de ferro.
quasdam crumalberias de ferro.
unum cloquear ferri sive culhiera.
unum graponuni ferri.
unam gratusam ferri.
unam ollani metalli esljercbalani.
duos pitaiphns stanhi parvos.
duo scagna sive archibanca cuiu uua tauia de sapu.
unam taulam rotundam.
très taulas longas.
septem selas longas.
X sellas parvas.
duodecim paraccides fuste.
sex cissoria sive talhayres.
duas salerias luste.
unum sestarimn liguminis.
unam tunicam ferri.
unam gorgeriam ferri.
unum bancinium ferri ad antiquum moduin.
unum esplyeu ferri.
Item . unam pereriam ferri.
— 78 —
5^. Item, quasdam sive aliquas tlispioydes.
55. Item, unum scntum faste.
50. Item, tresdesim llasatas lam bonas quam piavas.
57. Item , (|uindecim pulvinaiia.
58. Item, 1res cidcitras.
59. Item , duo aurelheria modici valoris.
60. Item, vifjinti sex linteamina tam bona (|iiani prava,
Gi. Item, diias mapas operatas.
Ga. Item, duas mapas panas.
G3. Item, unam loiigeriam.
G^. Item, duo almalrassia.
65. Item, uuaiu eyssetam pai'vam.
66. Item, unam securim.
67. Item, duas pichas ferri ad interfodendum.
08. Item, duos ])arletos magnos et duos parvos.
()(). Item, uiuuu gladium fauseuc cum manibrio ferri.
70. Item, uuum ferrum vocatum ulna.
71. Item, unum sive aliquod instrumentum diclum suvent. miiniluiii.
73. Item, unum sive aliquod aiiud instrumentum dictum piano iiuuiiliim.
78. Item, aliquam serram traverseriam.
74. Item, unam aysetam ferri.
75. Item, unam doladovram ferri.
7O. Ilem, unam molam iapidis uuuiitam.
77. Item, unum sive aliquod tarayre feiri.
78. Item, unam sai-pain pravam.
79. Item, unam aysolam ferri.
80. Item, duas jaffas ferri.
8 1 . Item , quatuor aunas teie linee.
82. Item, unimi eminaie praNiim.
83. Item, duo morteria laj)idis.
84. Item duas samnatas bladi.
85. Item triginta et quatuor llorenos auri boni et lini, ad (pios \xvmu'"
florenos fuerimt apreciate, per nonnijllos viros amicos comnumes parcium
predictarum, videlicet Jobannem Gastonis et Laurencium Audiberti, res
que secunlur, videlicet sexaginta brusci sive alvei apium, [H'o duodecim
paribus sotularium novorum pro quatuor duodenis pelliuni pclozarum,
pro fracmentis ojieratorii, pro dunbus cbanenis ferii, pro decem posli-
bus de nnce, pro franmetis altei-ius cnjusdam operatorii, pro iilo lllato
unius rami , j)ro dnabus feneriis plenis feni . . .
Acta fuerunl hec et condila apud (.îraynbanum , in dorao quo lenetuv
curia dicti loci, testibus presenlibus Poncio et Giraudo de Graynhano
fratribus, Gnilb'lmo Aleruli. Poncio Fcrrandi, dicii loci, Lanberto de Mon-
brando domicello de Montesecuro , et me Petro Barasti pubiico etc.
1^
i38o, 3o septembre.
Johannete iixoris Anthonu Aulanheni recognilio
bonorum dot(ilium^^K
. . . Auuo Incarnationis ojusdem miilesimo trecentesimo octuagesiino,
videlicet die ultima mensis septembris, .. . Anthonius Aulanberii , de. . . .
Vasionensis diocesis , habitator nunc Grayabani , Diensis cUocesis . . . eorifes-
sus fuit . . et . . publiée recogno^it . . . ipsum Antbouiimi babuisse et rea-
liter récépissé de bonis et rébus dotalibus ipsius Johannete et in suum
comodum et utiUtatem convertisse. . . res et bona et animalia '' mobiiia et
inmobilia infrascripta et infrascriptas que secunlur :
1 . Et primo quinque sau matas bladi.
2. Item, très eniinas leguminis fabai'um et eizerum.
3. Item, très cados vini puri.
4. Item, unum partitorium de ferro competentem et boniim pro ma-
cello.
5. Item, unum bgonem bonuni et competentem.
6. Item, unam securim.
7. Item, unam tinam tenentem circa vigiuti saumatas racemoruiii.
8. Item, duo vasa conipetentia ettenentia quodiibet cii-ca xii cados ses-
le\Tales.
9. Item, duas cornutas.
10. Item, duo scrinia competentia teuentia quodiibet circa unam sau-
juatam.
11. Item, unum pislriniuni.
1 -2. Item, unum arcbibancuiu.
i3. Item, duo coquipendia sive crumabls de l'erro.
i4. Item, aliquas cbanenas de ferro.
1.5. Item, aliquas cruinalberias de ferro.
16. Item, aliqriani gratusam ferri.
17. Item, unum cacobum tenente(m) plénum cantai'um aqiie.
18. Item, aliquam pejTolafin) cupri competentem et bonani.
ig. Item, unam sartaginem bonam.
90. Item, unam aUam perfor[a]tam pro castaneis abtandis.
21. Item, unum morterium lapidis cuni politrigerio sive pello.
22. Item, abquam taulam sive meussam.
'' Etude citée, reg. i\oslrii»i, fol. 35 v°.
- Addit. du temps dans l'original.
— 80 —
ûo. Item. Iros selas longas.
a'i. Iti'iu. ([iialuoi' |)it;»l|)lios slanlii Icncnlcy c[iiilil»cl (Uiiiitliaiii (jiiar-
laiii viiii.
•2 5. Ili^in, duos alios panioros.
q6. Itoni, duos |)oiros comuuos.
27. Item, duas vaclias juvenos ol coinpolonles.
i>8. Iloiii, unain jungam duorum annorum.
29. Itoin, unum voylaoinm Iriuin annorum conijiclcnlcm.
30. Item, decom oves blales ol oompelonles.
3 1 . Item , quatuor capras compétentes et blales.
Sa. Item, octo florenos auri.
33. Item, unum bancinetum albarionalum.
3/j. Item, alupios gaudelelos.
35. Item, unum ensem et unum enchile sivc bloipiier.
36. Item, unam culcitram lane competenlem cum ])luma.
37. Item, unum ahnalracium.
38. Item, (lia pul\ inaria competentia.
3f). Item, très lodices albos.
^o. Ilcm, unum alium lodicem de coloribus.
Al. Ilem, uiuun alium lodicem modicum.
fiù. Item, (piindesim linleamina (piorum novem suul nia<jna.
/i3. Item, très mapas operatas, duas scilicet magnas.
h II. Item, unam aliam mapam planolgam.
h5. Item, unam eminam jjrane canajiucii.
àG. Item, de canpe ad l'aciendum un"' ranios tele,
/J7. Item, de filo lane ad faciendum très aunas tele :
Que cpudem omnia . . . bona et res dotales et dolalia supradictas el su[)ra-
dirla diclus Anlbonius conlessus fuit liabuisse et realiler j-ccepisse cl nume-
rasse, et in sunm comodum... el utilitatem convertisse et exposuisse, et
de cfuibus c[uidem bonis el rébus dotaUbus supradiclis ipse Anlhonius
et ratione dicte dotis se bene Iiabuil el tenuit pro pagato et conlenlo. . .
Actum Graynbani, in bospicio habitationis didorum conjugum . . . el
me Petro Barasli etc. . .
15
i38o, 6 novembre, et i.'^Si, i" jku'iI,.
Dacio lidcle Gnillclmrle Jllic UaijiitiouU (jilbcvni'^^'.
Et incontinenli diclus Jobannes lutor volcns cl cupicns. . . invcnlarium
lacère el incipere. . . dixil. . . se invenisse de bonis comunibus dicte pu-
'•'' Kliide citiif, rcjj. Nosliimi, \\>\. .'{■y v".
— 81 —
pille et ipsius Johannis : quoddani hospicium suuiii scitum in caslro Giay-
nhani . . . Actiun fuit hoc Graynhani. . , Postque, annn Iiicarnalionis Do-
inini m° iif lxxx primo, et die prima mensis angusli, supradiclus Johaunes
volens et cupiens de bonis et rébus dictorum Johannis et Guillelmete mo-
bilibus et immobilibus suum invcnlarium incepiiim perficere et com-
|)lere. . . confessus fuit. . . invenisse de bonis predictis ea que sei^untiu- :
I . Et primo , quamdam arcam sine ciibriss.
9. Item, una tina capacitatis circa xvin somataruni.
3. Item, alia tina capacitatis trium somalarum.
h. Item una arca capacitatis circa sex somataruiii.
5. Item, alia minor arca capacitatis circa duas somalas.
6. Item, alia arca capacitatis cii'ca unam saumalam.
7. Item, unum vas capacitatis circa \ barallinm.
8. Item, unum vas capacitatis circa duorum baiaihum.
9. Item, aha duo vasa vinaria modici valoris.
10. Item, unam cornuam pleuam ordeo.
I I . Item , unum eminale.
12. Item , bachaciam plenam instrumentis.
i3. Item, unum sacuium plénum instrumentis,
i4. Item , unam sartaginem.
i5. Item, unum vas vinarium capacitatis circa quinquc barallium.
16. Item, unum quoquipendium garnitum.
17. Item, unum parvum barelJinum.
18. Item, due serre.
i(). Item, unum flagellum.
•!0. Item, unam securim.
•3 1 . Iteiu , duas flazatas liquoris rid^eis.
•22. Item, alia flazata diversorum colorum hqual . . ..
20. Item, alia bona llazata rubea.
•là. Item, aham bonam llazatam albam liqual. et rubeis.
2 5. Item, unam culcitram plumeam bonam.
26. Item, unam aliam culcitram plumeam modici valoris.
27. Item quinqne cussinos plumeos.
-28. Item , unam tualiam.
29. Item, una ayssata.
00. Item, una rilia.
82. Item , duo liarallia modici valoris.
33, Item, duas picherias.
3 /i , Item , unus caletus ferri.
35. Item, unus scripneus capacitatis quinque eminarum.
36. Item, alius scripneus capacitatis unius sestarii,
87. Item, duo brocherii ferri.
38, Item, scripneus modici valoris.
Archéologie. 0
— 8L> —
89. Item, nlius sciipiuHis niodici valons.
/»o. Item, unuiii scanuui pro sedeudo.
hi. Ileni. uiuis morleiius cimi peslello.
àû. Item, una ovis alba.
^3. Item, uiuis cacaljiis.
àli. Item, aliud hospicium scilum ihidojii iii plat(>a juxla hospicium
l)(Mtraadi Mirapelli ab una parte et idj aJia via cpia iliiv ad ecclesiam.
Aclum Grayuhani, in domo ipsorum pupiUoiuni . . .
IG
i38'j, 11 et 12 septembre.
Liboionim pujiillorum Guiilelmi Gaclioiiis cl bunonan corumdem dacio tutclc
Bile rclictc (licli (îuiUchiù Gachonis condam cl Girmulo coriim Jilio ''^K
Anno quo supra et die in crastina que Hiit dies xii dicti mensis septembris ,
supradicti Bila et Giraudus . . . volentes... iuveutarium ince|)tum porlicere
et coiiiplere. . . confessi fuerunl. , . invenisse de bonis predictis ea que
sequntur :
1. Et primo unum ctniiacle.
2. Item , quasdam chenenes.
3. Item, una s(ar)taf|o.
h. Item, unum cacabum.
5. Item, unum veru.
6. Item, (luas essas.
7. Item, una securis.
8. Item, una rilia.
9. Item , unum marteiluin scindent.
10. Item, unum lesln.
1 1. Item, una tibia,
la. Item, una serra.
i3. Item, unum estare fcrri.
i/i. Item, unnm albernins.
i5. Item, una s(er)valeri.
1 G. item, una mola.
17. Item, unum tenebrum grossuni.
18. Item, duas |)arvas cereval.
19. Item, una arbalesta cum suo torno.
20. Item, unum cuneum.
''' Ktudo cili'C, rcjf. ]\oslniiii , 1" laii v" /i.
— 83
(1)
lera, uuuni boclier.
tem, unum panels
tfin, très serras pro blado.
tem , unum scanujii.
tem, unum scrineuni.
tem, unum aliud scriueum sine coperto.
tem, unum bastam.
tem, una Iniola.
tem, una sella.
tem , una arca sine coperto.
tem, alia arca capacitatis circa ix sanmatarum.
tem , alia arca capacitatis circa quinque saumatarum.
tem, aliud scriueum sine coperto.
tem , duas flazatas.
tem , una culcitra.
tem , duo pulvinai'ia.
tem , unum [vas] vinarium capacitatis circa xn barallium.
tem, aliud vas vinarium capacitatis circa xii barallium.
tem, una mosteria capacitatis circa v barallium.
tem, alia minoi- musteria capacitatis circa nn°' bandlium.
tem , alia mosteria capacitatis ciica ni barallium.
tem , unum dolium capacitatis circa xviii baraUium.
tem, una tina calcadoii-e.
tem, duas cornuas.
tem, una tina magna.
tem, una langeria.
tem, una china (sic) pro vino.
tem , una alia mola.
tem , una alia briola parva.
tem, alia briola.
In coquina :
P(rim)o, una briola.
tem, una salla. ^
tem, unum morterium.
tem, unum picberuni stagneum.
tem , unas chananes.
teiu , una gierla pauci valons,
tem , unum pistrinum.
tem , una asilla cum suo puilo.
tem , unum magnum puUuni assiniumn.
tem, circa octo saumatas bladi.
''* Panés, mot patois dauphinois, veut dire panier.
— Sli —
liona inmoljilia :
AcluniGreynliani in donio dicli Giraiidi cl ipsoriiiu |»ii|(iil(ii'um, Icsiibus
presentibus . . . Michel do Arcndai" de licllitio, Joliamio Aiiii., (î" de Cire-
nhano ino(n)alco, Potro Begererii , Jacobo lloseli derico, cl nie Pclro
Barasli etc. . .
17
i8()o, 2 4 ortohrn cl 'jS novembre.
Processus et inventarium honorum nohilU Pclri Cuslrinori'-'^ .
Aniio Domini m" ccc" nonagesimo , et die xx!!!!"" mensis oclobris, qua die
nobilis Giiiota iilia et hères ex testamonio nobibs Poiri Caslrinovi de (ja[n-
lajinoruHs, Tricaslrineiisis diocesis, citari fecit legatarios et creditores
dioli nobibs Petii pairis sui condam, ronipariluros lioc (be. jioi'a tercia-
rum, in presenli curia et coram nobili vii'o Pelro Baïusti, bayllivo tocius
])aronie Granhani, visuros incoari inventarium quod facere intendit ipsa
nobibs Guiola de bonis horedilatis dicti nobibs Pelri ])alris sui condam, et
('jus pei'lexiononi si coniode beri j)ossit, cum cominalione quod, sive ve-
nerint sive non, ad incoationein dicti inventarii ejusque conlinualionein et
perfeclionem procedotur ut ordo jui'is dictaveril , ipsomm vol alterius eoruni
absontia, si (pio fuoril, in ali([uo non obslanle, ot hoc voce proconia in
dicto loco de Gantamondis l'acta publiée, ubi dictus nobilis Pclrus do-
cessit.
Postque, paulo post,... coram... domino baylbvo dicta nobilis Guiola
dicens et reqnirons. . .
. . . Illico dicta nobilis Guiola. . . cum auctoritate, licentia nobibs
Poncii de Monte RulTo viri sui prosenlis. . . in quanlujn indiget, dicens
se j)rirao invenisse de bonis ol horeditate piodicto :
1 . Queddani bospicia cum curto et orto sibi contiguis sita inli-a locuni
de Gantamondis, conlVontata a parle orientis cum carreria publica el hos-
piciis Giraudi Danielbis'cl a ])arle occidentis cum via publica qua itur versus
occlesiam sancti Mauricii, a parte vero bore cum hospiciis Poncii Vinconcii
et quadam androna, et a ])arlc venli cum barrio.
9. llom, in caméra que est a parle venli fuit reperla aliqua canlitas
avene infi-ascripta videbcet xxxxv ras, item de ordeo vii'°"' eminas, item
xxiHi" sestaria anone.
3. Item plus, tradidil nobilis Guillehnus Raymundi castellanus xxiu ses-
taria cum dimidio anone.
/i. Item ])lus, VI sestaria bladi.
''' Klude citée, rejf. colé Mcliiora . (" i-.'j.
— 85 —
5. ItiMïi. unum bancinetum cidii cammalho et viseria.
G. Item , duo paria canlollotorum talium qualium.
7. Item, I glaviuin sive lansam.
8. Item , I ignipendum.
9. Item, unam tabulam do sapo.
10. Item, I stannumad sedendum.
11. Item, unam coriiulam debilem.
1 9. Item, I eminam cum dimidia grane canapis.
i3. Item , I barletum olerium.
il\. Item, I plautatoriam cum acumine feri.
i5. Item, balastomuu vigiiuinum taie qnale.
16. Item, umim panerium modici valoris.
17. Item, duas bacbacetas parvas.
18. Item, I drayouum ad })asandum bladum taie quale.
19. Item, I scrineum de nuce cum cubersello taie quale,
20. Item, unam palam.
9 1 . Item , XI rassos amicdolorum.
99. Item, de nucibus ix rasa talia qualia.
93. Item, unum coble sive catenam feri ad estacbandum canes.
9 4. Item, 1 librum calcerium taie quale.
25. Item, I candelabriim fieri (lisez ferri) cum tribus dueUiis.
26. Item, I cotam raria(m) malhe sine manicis talem qualem.
97. Item, I espiout.
98. Item, I drayetum de coreo taie quale.
99. Item, I médium glavium.
3o. Item, I rete piscatoris vocatum chapays taie quale.
3i , Item, in parva caméra, i magnum pistrinum anticum modici valoris.
32. Item, H cofros antiques feratos, quorum i est modici valoris et
aller taie quale.
33. Item, unam mayt talem qualem ad pastandum.
34. Item, quanddam perches ad piccendum canapum, parvi valoris.
35. Item , i eslordier cujus tela est nullius valoris.
36. Item, v notas sive sonallias tnm bonas quam pravas.
37. Item, unam archam farneriam antiquam sine copercello.
38. Item, i sestarium de mes cum dimidia emina.
39. Item, n raanoU deseparati.
40. Item, medietatem unius porte sive uyserie.
/il. Item, II saumatas bladi.
42. Item, I tuelam tele perforatam.
43. Item, i circulum cum de racemis'^^.
''^ En Dauphiné, on conserve souvent les raisins en ies attachant à un cercle
suspendu au plancher.
— 86 —
hli. llcm, 1 scirouc terri.
45. Item plus, de anona wxii sestaria et eminam.
46. Ilem, omne snmmcs inioiic, avene et bladi ordei sunt sine giotis.
h']. Iloiii, I cmiiia sisora.
48. Item, i escodiaiu l'(. . .).
Uq. Item, i aysotam.
5o. Item , III eiiiinas tam do fahis qiiam danatolis quam de pissa.
5i. Item, m lanlcyronos modici valoris.
52. Item, II porcos comunos cl ii parvos et uiiam suim.
53. Item, unam inagnam tinain de corquore ciim un" enchaines sive
amdos fiiste.
B4. Ilem, unaiii tinaiii parvam cum xi serculis.
55. Item, unam folayoram.
56. Ilem, Il cados vinatarios.
57. Item , I vas ([uorqnoris plénum vini meri capientem xix haralia
grossa sive deschandil.
58. Item, 11 vasa vinaria, capienle quolibet i modiuni.
59. Item, I alium vas capientem xv vel xvi baraiia.
60. Item, VI vasa vacna comunis forme et i mnsterinm vacnani.
61. Item, viu'° Irabcs in quo siislontantur vassa apellata pontilli.
62. Item, Il barletos taies qUales.
63. [tem. i tarayrc et 11 laravelhas.
64. Item, unam lauleta petila.
65. Item, unam cornutam.
66. Item quasdam binas innnitas de cordis.
67. Item, L tegulas.
68. Item, unam cellam basti talem qualem.
69. Item, II chavilharios fuste taies quales.
70. Item, I siveriam ad portandum fimum.
71. Item, m fnrcas palherossas.
73. Item, I bonum bast et unam bonaiii basloriam.
73. Item, XX pecias polalie. inter quas est iinns gualhus.
74. Item, I eschaletam.
75. Item, I taulerium parvi valoris.
76. Item, I |)alam feni.
77. Item, I aysatam feri.
78. Item, I morterium lapidis cum 11 pislellis.
79. Item. I seram.
80. Item, II maydes per paslandum.
81. Item. II maydetas parvas taies qnales.
82. Ilem, IX bacbasestas cnm II palliaconis.
83. Item, unam securim.
84. Ilem. I balansas parvi viiloris.
— 87 —
85. Item, I pellem mutonis et i coreum vituli.
86. Item, m quicenia, i bancinam cupri.
87. Itéra, I parvum cocohum lalem qualem.
88. Item, i cassetam pai'vam.
89. Item, I ferrura assignandum sculoUas et iiii'" graponos.
90. Item, I gratussam.
91. Item, I cornutam in qua tenelnr epulum porconim.
92. Item, I verum.
98, Item, II camlelabros.
()à. Item, I martellum ferratorem cum tenaculis et bota ad parandum
pedes equorum.
95. Item, I sarpam talem quaiem.
96. Item, II securim sine manubrio.
97. Item, I cantarium in quo tenetur aqua.
98. Item, II sartagines.
99. Item, I ignipendium.
100. Item, I chalfa fiienc.
101 . Item, I culheiiam cum qua scumatur olla.
109. Item, I tabulam cum 11 tabulariis.
io3. Item, I tabulam rotoiidam.
106. Item, II scannos.
io5. Item, II gladios modici valoris.
106. Item , II pai-accides stagneas.
107. Item, V quathinos stagneos.
108. Item, II plateUos stagneos.
109. Item, V pitalphos stagni tam parvos quam magnos.
110. Item , I aygaderiam.
111. Item, V sellas ad sedendum.
119. Item, I cbanenas.
1 13. Item, II rascla mayt.
il h. Item, I pai-vum veru ferri sine pedibus.
11 5. Item, I tirabrasa.
116. Item, I saleriam sine cnbersella.
117. Item, II cubersellas ferri.
Item, secuntur designatlones inslrumentonim :
118. Et primo, quoddam instrumenlum emptionis cujusdam prati cum
terra factura et signatum, ut in eo legitur, manu et signo Johannis Claveili
notarii, siib anno Domini m" ccc° lvi et die xvi mensis decembris. . .
1 19. Item, I partes in qua addiscuntur pueri.
19 0. Item, I cofre.
191. Item , I escrinerium modiciun tenentem circa 11 sestaria.
19 2. Item, II aliud scrinea tam modica quam magna.
19 3. Item, I cornutam.
88
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II l'itycerins.
I cadiim.
I mensjtm.
I cannnm.
1 [)OSt(MU.
I salei'iam fiislc.
un modicos massonos canapis.
I encom.
I matalas.
1 lodioem paratam.
I Ireslis divtM'sis coiorihiis.
II piilvinaria.
I sei-ram.
XIII lintieamina talia qualia.
11! iiiapas taies (piales.
ires inaniteigia talia cpialia.
II lodices pai-alas.
I lodiccm talein ([ualoiii.
II culcitras tani bonas quain pravas.
V pulvinaria.
I eschania.
III sedasad pasandam rariiiaiii lammodica quam maona,
VII grumesellos (ili lane lam maj^^nos (piaiii modicos.
I maydetimi talem qualem.
XVIII catiiios fiisleos.
xxii paraccides fuste.
II piatellos fuste.
I Culcitram.
I lodiceiu paratam.
I copertorium diversis coioribus modici valoris.
I eminale.
III boves, quoi'iim duo suni boreti et aller saur.
sccjuhur de aniiiia/ihus bnrinis.
Et primo sex vaxsas portancia vitula quorum uua esl saura.
Item, est una alia veimelha.
Item, unam aliaui esl quodest borassa.
Item, I aliam |)ili {jruellia seu piii uiip'i vel pili rubci.
Iteui, I uuaiii aliam sauram.
Item, I aliam maurinam seu ([uasi uijjraui.
item, II vitulos uuius anni quorum unus liabel veulrem album.
Item, alter est iiuiuriuus.
Le Pègue, coiiimmio du ranlnu de (iriffiiaii.
— 89 —
i<)A. Item, H vitulos aiini presenlis, quorum ambo sunt rubei ot unii;-
est masculus o[ abus feinelius.
18
1 891, 98 février.
Prise eu charge par noble Philippe Armand de Montségur,
des biens des filles de Dalmatius de Novaysano, ses pupilles '•^K
1. Quoddam hospicium in quo est quedani luris, sciluin inb-a locuiii
presenteiii Montissecuri , quod confi'ontatni- a duabus partibus cuni cai-
rei'iis pubbcis. . . Et iiicoulinenti , . . nobilis Pbiiipus lulor. . . confessus
fuit reperiisse de bonis mobilibus (Uctai-uni [)upil!ai-uin bona el resniol)ilos
que secunlm- ;
2 . Et primo , unus lodex modici valoris.
3. Item, unara vanoyam modici valoris.
h. Item, tria pidvinaria talia qualia.
5. Item, umis aurelherius Alexandrii.
6. Item, quator bancbalia talia qualia.
7. Item, unam culcitram.
8. Item, unum matalassium.
9. Item, duos rtuTellos, umim fractimi et alium bonnm.
10. Treni, iinaiii archiam talem qualem, leuentem citca qualor san-
matas.
1 1 . Item , unum banale. 1
12. Item, unam caxiam parvam.
10. Item, unum parvum scrineum sine copercello.
i/i. Item , VII cormiou.
i5. Item, unum cantai'um sive broc.
1 6. Item , unum veru sive astil cum pecollo.
17. Item, unum Itrabrasier ferreum.
18. Item, unam padellam.
1 (). Item, VIT andes.
20. Item, unam destralem.
9 1 . Item , uua eysa sive fessor.
22. Item, duas chanenas taies quales.
2.3. Item, unum cloquear ferreum perlnsatiiiii.
9/i. Item, unum grapo de ferro.
26. Item, quasdam brustias.
'') Étudo citée, reg. Mclliora. fol. 36-9.
— 90 —
96. Ifoni. iimini canflelnhrnm l'ciri.
27. Ilt'in. Ml ti'cncliayrc t'tM'ii.
28. Item, duos martcllos ;ul rcrraiidiini.
•2\). llom, umim oschalj)rc.
3o. Itoin , imain rosoyram île Icno.
3i. llem, imiini jjiiioiu'Ump''.
Sa. Item, imiiiii ciucihaliiiii sive chalelh ferri.
33. ItiMii, uiuini riuiuulh magnum \'nri.
Si. ItiMii, tros C()[)ercollas ferri.
35. llem, unum nudlrale sive morlior lapldeimi ciirii pestfillo fnslis.
36. Item, très barlels taies quales.
37. Item, unnm harlelum oley, (enenleni ijuatuor hrocliellos.
38. Ifem, unum magnum |)latellum fusfis.
3q. Item, vi talliayres et très paracides fuste sive scueyias.
lio. Item, v" scuylos.
4i. Item, duas feycellas.
Z12. Item, unum parvum cofiedum viride sine ropercello.
43. llem, uuum tabularium de cliaquis.
h h. Item unam escalam.
45, Item, nnum eyborderium.
46. Item, duas sellas in quibus homo cedet,
h'j. Item, très bachassias, unam magnam et duns jian-as mndici va-
loris.
48. Item, duos tabuiares in tpiibus ponitur pasta.
/19. Item, unam palam fuste fractam.
5o. Item, unum bonum scrineum quod est ad incantum.
5i. Item, unus gîadius poares '^'.
52. Item, duo vasa (juorum quillibet non habet nisi unimi bodium sive
buey modici valoris.
53. Item, imam mensam nucis sive tabulam.
54. Item, unum pistiinhum sine copercello tenenlem unum seste-
lium paste.
55. Item, uiuim panem.
56. Item, unum peyi'ol tenentem dos l>ro(s, quod iiabct (luillielmus
Roberti, de Saucto Restituto '^', in loco Monlissecuri.
Ileiu, divit dicta Margarila quod uobilis Dalmacius tras|)oitavit bona
ludbilia infrasci-ipla in loco de Glansays et quod ipsa impignoravil j)ro
funeralibus et moi'talagio dicti Dalmacii condam diversis personis, el (|uod
|ea| vel partem eoruni pênes se b{d3et in diclo loco.
'"' En dauphinois, un (foujirl osl imc pr>li(e serprilc.
W Un couleau à hiiller (ywwT, en patois daupliiiiois) la vigne, les arbres.
^^1 Sainl-Regliliil , (■nnuinnic liu canlon de Saint-Paul-Trois-Cliàleaux.
Sy. Et primo quatuor Indices modicos, Iros divcrsorum colornm et
unam albam.
58. Item, tria pulvinaria, uniim de Innello el duo lane.
69. Item, unam vauoyam parvam.
60. Item, unum coperlorium slhacatum.
61. Item, quatuor iinteamina.
62. Item, unam mapain operatam.
63. Item, unum fisculum.
64. Item, unam cossam.
65. Item, aiiquas piétines de ferro [)ro lana.
66. Item, unam palam ferri.
67. Item, unum carrellum stbacatum.
68. Item, unum fisculum plénum instrumentis.
69. Item, de filo canipis circa x libras.
70. Item, vn rami tele linee.
71. Item, unum. pitalplium stanlii.
Protestans insuper dictus nobilis Pbiiipus tutor quod, si el quando-
cumque et quocienscumque ipsum alia bona aliqua mobilia et inmobdia
dictarum pupiliai'um ad ejus noliciam pervenire contingei'it, quod ea
omnia in lioc presenti instrumento et inventario. . . scribi faciet. . .
Actum etc . . .
19
iSgd, 29 oclobre et It novembre.
Inventarium benormn Lantelmi PiieW-^K
Anno Domini millesimo ccc° nonagesimo seconde et die x\i\ octohris,
cum Lanteimus Puelli de Graynhano condam dies suos clauserit extremos
incondito testamento, relictis sibi Bertrana uxore sua et Jobanne, Ber-
trando, Andrineto ac Durono liberis suis pupiliis et inpuberibus ac comii-
nibus ipsorum Lantelmi et Bertrande, et, cum bona et bereditas mobilia
et inmobilia dicti condam Lantelmi et pupillorum suorum predictorum
sint et remaneant indefenssa, Petrus Barasti bayllivus baronie Graynhani
tam pro interesse suo et sue curie quam pro asservatione dictoruin bo-
norum et jurium dictorum pupillorum , habito prius a dicla Bertrana
juramento ad sancta Dei euvangelia per eamdem prestito corporali quati-
nus pro utilitale predicta ce premissorum occasione et omnem suspitionem
(•' Etude citée, note orig. sur pap. inséré entre les foi. 2a et 2.3 du re^j.
coté Deus. — Un acte des 4 et 8 nov. iSga, de tiitela Uberorum Lantelmi Puelli
condam data et décréta Siephano Puelli, inscrit an folio 2t de ce registre, répèle
cet inventaire et fournil les variantes marquées que nous indiquons par la lettre B.
— 92 —
opiid eani <'t alios (juoscnmqiu' lomovendain , sul) pena \ llor(onoriini) ami
cnr(ie) seu fisco domini nostri Graynliani si seciis faceret applicanda, dical,
nomini'l cl rcvclcl oiiiiiia univoi'ssa el sing-ula bona nioliilia cl inmohilia
(licloriim piipillormn cl cldt>m pciliiUMicia.ac scribi i'acial pcr nie nolarium
seu scrihain dicte cur(ic),
I. El p(rim)o, hospicimn. . . in quo est.
-2. l'nns »>scrinciis.
3. Ilcni, una sailap;o.
II. Item, ununi cucupendiuti).
5. Ileni, unus lodex.
(). Item, VI linleamina.
-. Ileni , iiiuini liarralo sivc cadus.
8. Ilem, duo cantaria.
9. Item, nnam sarj)am.
10. Item, due lara\cllc. una nui<>na et una |)arva.
1 1. Item, unum bansi.
19. Item, una cou [B. unam eulem sive couj.
i3. Item, un guionet.
\h. Ileni, uinnn clucbo sive sonalho (B. duo sonallioni sive clncbos).
i5. Item, (bie ravdoyre | B. (hio rasoraria sive raydoyre].
16. Item, unum li<n)nem | H. unus li,(jn si\e fessor].
17. Item, unam securim.
i8. Item, duo barleli tenontes qucmlibel dimidiam quartam.
19. Item, duas coperceiias.
•20. Item, una sera [B. serra] ad metemknu blada.
9 1. Item, unum aratrum munitum sive garnituni pin animabbus
azininis.
99. Item, uuura eybordeiium.
98. Item , unum tamis.
ûh. Item , una picha.
95. ilem, quinque bachassias lam magnas quam parvas.
a6. Item, v" palbassonos.
97. Item, unam niayt.
98. Item, unam palam fusle.
99. Item, due fiscl(ar)e prave.
3o. item, duo (isclari beroerii [B. duos (isclaros beroyorsj.
3i. Item, unum flageUum sive escossors^'^
39. Item, unus lapis buiaerius.
33. Ilem, duo (juabpiaria [ B. calcaria | maie garnila.
.■)A. Item, unum doyre terre tenentem v' brochellos.
3."). Ilem, una cniina ordei palmo.
' E»rimve l'ii flaii|)liiii<)is vfiil dire lialli'r. du lalin srulrvc.
— 93 —
36. Item, dimidia emina labaïuiu.
87. Ilem, una emiua niilii.
38. Item, una luapa et iinum manutergiiim opei'ala.
39. Item, una lancea.
ko. Item, unum multrale cum turribuio [B. cum pcstcllo].
hi. Item, unum platellura fuste.
42. Item, una cossia jaysiariim.
43. Ilem, unum modicum chandelabrum [B. candelabrum |.
44. Item, unum cornet [B. un cornet].
" 45. Item, una eschanha.
46. Item, una celia longa.
47. Item , VI parapcides.
48. Item, duo cissoria.
49. Ileiu, unum cloquear.
50. Item, duos cuinulos breni '•''.
5i. Item, duo beisoni.
.59. Item, unum rastellum ad rastellandum.
53. Item, unum congienh [B. un congienh in quo pomuitur furchej.
54. Item, duo basti [B. duos bastos].
55. Item, de fdo canipis iiii libre.
56. Item, una libra fili lane.
07. Item, una gipa [B. quasdam gipas].
58. Item, una mosteria tenens u cados, qui esi in Colunzeiiis.
59. Item, un coble ailiorum'"'.
60. Item, débet Johannes Driveti dictis pueris Jii erainas bladi
débet dictis pueris Jobannes Driveti raolendinator ni eminas biadij. . .
20
1892, avant le 18 déceaibre.
Invcntariuiu bonorum Rayinundi Pasqualis condam'^^K
1. Et primo quoddam bospicium scitum infra locura Graynhani.
•2. Item, quasdam terram et tralbiam scitas ad Prata.
3. Item, quamdam tralbiam scitam in dicto loco ad Pirata.
4. Item, quamdam terram.
5. Item, una azella.
''^ Deux tas de son. Breii , mot dauphinois signifiant ie son, partie grossière
du blé mouiu.
^^^ Un crible d'ails. Cuhle , mot patois dauphinois signifiant crible.
^'' Etude citée, note du temps et de la main de P. Barast, intercalée entre les
loi. 20 et 21 du registre coté Deus.
— 9/1 —
6. Iloin, (lia scriuoa ciim copercellis.
-. Item, iinaiii archain tf^iit'iitoiu v" saumalas.
8. Iloiii, i archibauc.
(). Item, una lina tenens w'' sauiualas de (|U('rcoro.
10. Ifcru, tivs mostei'ie, ([iiariiui due louent vi cados quelibel, el una
est iii hospicio A\. de Giaynhaïut el altéra teiiel iiii"' cados.
11. Item, una sarpa.
1-3. Item, unus ligo.
i3. Item, due celle ad cedendum''' modicum longe.
i4. Item, uiium midlrale cum pestello.
i5. Item, unus lapis oleerius.
1 6. Item , una ftirca fuste.
17. Item, una targia sive scutuni.
1 8. Item, una pereria.
19. Ilem. duo lodices quorum uiuis est in ecciesia.
•20. Item, unum pulvinar.
•-U. Item, una culcitra.
•22. Item, duo linteamina prava.
28. Item, unum panier album.
ûk. Item, unum cuccipendimn.
•iS. Item, un:!S chanenas.
26. Item, una olla terre.
27. Item, unum parvum plalellum.
28. Item, due parcides.
29. Item, unum cloquear.
30. Item, una emina biatli.
.')i. Item, très cadi viûi lin|)hati sive trempe.
21
ilioô , h lévrier.
Inventarium bonorum (iuillelmi Mayfredi condam de Salis,
ah inlcstato deJfuiicti^'K
El |)rimo, fuit reperlum in quodam hospicio dicli condam Giiillelmi,
scito in burgo dicti loci, quod conl'rontatur cum carreria publica el cum
areis de Salis et cum poilicu bospicii Jacobi de Boleria dotali, videlicet :
//( tjuadam caiiicra dicli Giiillchni :
1 . Duo locbces.
' Lire siilio ad bedoiiduiii.
'-' Étude citée, rcg. roté Aulca, iol. \vin-x\ 1". — En marge : Satislaclum est
d'' iiiveiitario, ciir non l'xtraliului-.
— 95 —
2. Unuin almatrassium.
3. Uniira pulvinar.
h. Unum eminale.
Item, infocanea dicti hospicii :
5. Una cayssia sive escrineum.
6. Item, unum tamis.
y. Item, unam rayfloyram de l'erro.
8. Item, très paraccides de fusta, tria cissoria.
9. Item, unam botelhara sive cruchara ad teiienduni oleum, de terra.
10. Item, un escliaJfayre de terra.
1 1. Item, unum pitalphum de terra.
12. Item, duas sellas longas ad sedendum.
i3. Item, duas sellas modicum longas.
ih. Item, unam tabulam sive raenssam de nuce pecoliatam.
i5. Item, unum morterium lapidis.
16. Item, duas modicas mapas.
17. Item, inestabulo, unum almatrassium.
1 8. Item , unum jndvinar.
19. item, unam cornutam fuste.
20. Item, unum pestellum sive turribulum.
21. Item, plus, duo cissoria fuste et unum platellum.
■2 '2. Item, unum ûsculum cum abcfuantido de polenta ciica dimidiam
eminam.
20. Item, uuum broquelum de fusta ad meusiu-andum vinum.
-2k. Item, unam bachassiam de fusta.
25. Item , unum alium broquetum de fusta.
96. Item, unum candelabrum de ferro.
27. Item, unam copercellam olle de ferro.
28. Item, cù'ca unam eminam nucum.
29. Item, unum multrale lapicbs modicum.
30. Item, unum banastonuin.
3 1 . Item , unam mayt.
32. Item, uaam aliam mayt, in domo Moudoni.
33. Item, uuum linteameu.
34. Item, unas chanenas de ferro.
35. Item, unum crucibolum de ferro.
36. Item, unum cloqueai' de ferro, perforatum.
37. Item, uuum ligonem.
38. Item , unum tarayre.
39. Item, unum modicum taravellum despuchaturn.
/lo. Item, unum cutelium poares.
4i. Item, unam securim.
Item, in fotialitio, in penore dicti condani GuillehiiL
— 96 —
fi'i. l lia culcilra de lana t-l do pluma.
43. Item, (jualiior liiiteamina.
hk. Item, duo pulviuaria lalia (|iialia.
h5. ItiMii, uuum lodicom modici \aloi'is.
66. ll(MU, uuani sarta}';inem.
U']. lleiu, uiiam fiucham l'iisto.
hS. Item, unam cayssiam do l'usla.
lii). Itom. uuum cacobum porliisaluui.
5o. Itom, uuuui iguipendium sivo cruuialli.
5i. Item, uuum veru de ferro cum peccollis, licot siul soparala.
52. Ilom, duas piclinos do l'orro.
53. lloui. uuum candolalirum do loi To.
5i. Itom, uuam raosloriara de sapo, loneus circa vu barrallia.
55. Item, ali(juantulum do lana, (juo fuit alias iu aiiiialrassio.
56. Itom, uiuim clui}) socuris.
57. Itom, unum catnum slagni.
58. Item , XXXVII doyas tinc,
5(). Item, très pessias fiiste grossas, tpianim duo siiiit puutis do tiua.
Itriii , duos îioulnrin (Jefustn que cfaiil aiitr /tiiuKiiii pciioris.
60. Itom, très serras sivo laucillias.
61. Item, unum cruciholum de ferro :
Ouoomnia. . . sunl Iradila in custodiam. . . supradicto Mondouo bajido
dicti loci, ad tuicionem Potri filii ])upiHi dicti dolVuiicti, per mo Bornarduni
prcdictum, per Iradilionem clavis lios|)icii prodioti dolfuncti. prosontilius
\ouoral)ili cl rolijjioso vii'o doiuiuo Guillclmo do M^inso jinorc de Turrolis,
Amaucii Meruli, et Borl. Honcini anno et dio predictis.
:>2
I liHH , ao juin.
Inccnlariitiii bononiin niobilium repcrloruiii in ecclcstit Saucli Mtcdolis de
CMamays, diocesis Tricastinensis , posi obitum veneramlc memoric vin
domini Martini Tcxtoris, ullimi ciirati cjiisdcm l()ci^^\
Aniio Domini m" iiif i.xvm", dio aulem vicesima mensis junii, novo-
rinl Ole. quod appiicatus domiuus Guiliolmus Alhorli, curalus (îrilliouis,
ulvicarius R. P. domini Guioti Adlieiuarii, coiiimoiidalarii jirioratus Saucli
Amancii Tricastrinensis diocesis, sibi assistoulibus discrotis viris^nnrdo
Faverge, Jobannc Le Salluis, Ucymuudo Herengarii oasiollano, et piuribus
('^ Élude cit., n-jf. coti'' l'njlms, loi. i;x\ni-uii.
— 97 —
aliis in ecclesia Sancti Micaolis ejusdem loci, ad boiionun ipsius ecclesie
inoLilium inventarizationem processerunt modo et forma sequontibus :
Et primo dixermit idem sindici reperisse de bonis ejusdem ecclesie mo-
bilibns :
1. Quatuor graduales, quorum unus est littere antique, qui coperiun-
tur postibus ^'\ alii autem duo desuper peilibus, quorum uiium ad usuiri
Sancti Pauli, reliquum autem ad usum Romanum.
2. Item, unum missale novum.
3. Item, uauai abud ir.issale vêtus, oraliones tiecessarias conliiions.
h. Item, unum responsorium ad usum Sancti Pauli, completum, mag-
num.
5. Item plus, parvum missale non completum.
6. Item plus, unum aliud missale littere antique.
7. Item, expositiones Evangeiiorum parve.
8. Item , unum baptisterium.
(), Item, unum prosarium.
10. Item, unum responsorium litière antique.
11. Item, unum orationator!um parvum.
12. Item, unum psalterium porgameni.
i3. Item, unum magnum breviarium cum cerlis orationibus.
\k. item, unum aiiud orationalorium cum certis aliis a[)pelalurn
i5. Item, unum librum evangeiiorum.
16. Item, quemdam librum oflicium Gorporis Cbristi continentem cum
certis aliis.
17. Item, alios duos libros epistolas continentes rebgatos de novo.
18. Item plus, unum abud epislolarium anliquum et littere antique.
19. Item, unum alium bbrum vitam sancte Margarite continentem.
Sequntur vestimenta ejusdem ecclesie lune per quos supra reperta :
3 0. Et primo, unam casulam rubeam safFratam ymaginibus apostolo-
rum, cum sua alba, amicto , stola, manupulo ac cordono rubeo, bonis et
sufficientibuF.
ai. Item plus unam aiiam casulam viridem, cum stola ejusdem coloris,
albam, araictum et manupulum alterius coloris, et cordono, bonis etsufli-
cientibus, bgatis cum cbabelheriis.
22. Item plus, unam aliam casulam percicam piscibus dcpictam circa
pedem de rétro, de ante de cirico viridi barratam, cum alba et anu'cto ac
cordono.
28. Item plus, unam aliam casulam fulveam modici valoris, cum alba,
amicto, stola et manipulo ac etiam cordono.
''' Ici on a rayé les mots pp//e desuper, duo pvimi antiqut , ce qui explique les
mots alii autem duo. . . du texte.
Archéologie. 7
— 98 —
'ih. Item, (liio ainicla nova.
ah. Item, unuiii aliud niodici valoris.
2G. Itom plus, iinuiii aliuil vêtus niodici valoris.
•^7. Item, unum calicom aryeuleum cum sua paleiia et esloccotle corio,
bonum et suflicienlem.
a8. Item plus, unaui stolam ol uiium conloiumi.
39. Item, unam mapam allaiis.
3o. Item, nnum scapulare telle.
3i. Item, umini lersnmim seu unam lonfjeriam.
3a. Item, imam cuspidem albc.
33. Item plus, unam alham niodici valoris.
3^. Item plus, unam aliam cuspidem albe.
35. Item, unum superlicium curtum modici valoris.
36. llem, unam mappam altaris.
37. Item plus, unam aliam niappam altaris.
38. Item plus, unam aliam inai)|)ain perforataui per mures, modici
valoris.
39. Item plus, unam aliam majipam modici valons.
^10. Item plus, unam aliam ejusdem valoris.
^1. Item, unam mappam iiovam altaris.
^2. Item, unum aiuiclum médiocre. '
h'd. Item, unam aliam majiam allaris modici valoris.
44. Item, unam aliam mapam altaris niodici valoris.
45. Item, unam aliam mapam novam altaris quamvis niptum.
46. Item plus, unam aliam mapam antiquam.
47. Item plus, unam aliam modici valoris.
48. Item, unam aliam modici valoris.
49. llem, cerlos pannos ad coperiendum yniagines de xl°.
50. Item, pslaterium papircum ^''.
5i. llem, unum parvum alabastrum, in quo sunt reliquie sanctorum
Fereoli et Georgii martyrum.
52. Item plus, unum panum in quo iiivolvuntur relicjuie Sancti Blasii
et plures alie.
5."]. Item, duos tersonos rugatos de ruheo, modici valoris.
54. Item, uu" corporalia bona.
55. Item , très mapas super majO-nnm altnre.
56. Item, unum co|)ertoriMiii telle d('su|)(M' ipsum allare.
De quilms quelibet ipsarum |)arliuiii pdiit insirnmeutum.
Acla fucrunt bec in ecclesia Sancti Micaelis, testibus (irescntibus lestibus
quibus supra et me INicolao Fremeti.
'' Article ajoute après coup.
— 99 —
23
1^68, ag août.
Piv universitate loci de Cliansays '''.
M° luf Lwiii, die autein \xix" mensis augusti, venerahilis vir domiiius
Silvester, arrendator ecclesie presentis loci, confessus fuit habuisse a sin-
dicis presentis loci predia cura sequentiljus bonis ecclesie de Cliansays vide-
licet :
1. Et primo duo sellieta ad repouendum aqiiam benedictara, quorum
unum est stani et aliud cupri.
2. Item, unum scapularium telle.
3. Item, unum vexillum,
6. Item, panum nigrura corporum mortuorum faciens coperturam.
5. Item, nn" ydrias stani.
G. Item, una custodia cupri.
y. Item, unum magnum candelabrum ferri, et unum aliud parvum
ejusdem metalli.
8. Item, duas capsas fusteas cum seris fereis ac clavibus.
9. Item, panus ad portandum Corpus Chrisli in die Eucaristie.
1 o. Item , assenserium cupri.
11. Item, una custodia Corporis Christi magna.
12. Item, duas cruces.
i3. Item, unum candelabrum fereum.
i4. Item, duo candelabra cupri altaris.
De quibus, etc.
Actum Cliansays, in ecclesia ejusdem loci, testibus presentibus Armando
Bruni, Jolianne Garnerii, Johanne Arnulphi.
2à
1^68, 10 août.
Datio ad custodiendum castrmn presentis loci, facta Petro Trucherii et alteri
Petro patri et fdio , de presenti loco , de anno Domini m" luf Lxvin", die
autem décima mensis augusti, per magnijîcum Bertrandum , dominum pre-
sentis îoci de Cliansays ''^^
Noverint etc. . . quod constilulus magnificus dominus Berlrandus Adhe-
marii de Cliansays dominus gratis etc. , dédit quibus supra castrum et turrim
presentis loci ac castri pro uno anno bodie incipiendo et simili die termi-
t'' Etude citée, reg. cité, toi. cxuin v".
("^' Eliule citée, reg. cité, fol. cxui r° et cxlliui r".
— 100 —
nando. ciiin paclo qiiod ab eisdom cuskulihus idem domiiius non aufcrat
oflicinni dictonun caslri el turris nisi snani condilioiiein l'acerel ineliorcrn
vel ad snam niannni tenere vellet; qui custodes jiirarunt ad sancla Dei
evangelia ipsas Uirrim cl castrum cuslodirc bene el legaliler ad honorein
conioduin el ulililnleni ejusdem doniini Aclum Cliansays. . .
Inveiilariuni bonoruni reperlorum in Castro, Iradilonim per maiiiis
Ueyniuiuli Berengarii el niei nolarii inirascripli expediloruni per Jobaii-
nera Le Salhus alias Pauc, de anno Doraini m" ini" lwui", die aulein x" nuui-
sis augnsli. Pelro Trucherii.
I, El pi-imo Iradidilideiu Salbus el expediii l'ecil eidem Trucherii uniiin
gorgiennn nialbanim,
'2. Ilcni , una sallada.
3. Ilem. una cola de nialbe.
II. lleni, una bngandina.
5. Item, unuin arnesium appelaluin garde cors.
6. Item , unus en sis.
7. Item, unnm cornu cnpreuni ad roriiaiiduiii.
(S. Item, una cassis.
(). Ilem. unum pavelnm.
10. Item, una lellieria.
Q)ue onmia sunl in caméra aul erani lune supra gradus lurris, média
videlicel.
In inlroilu aulem lurris sunl sequenlia :
11. Et primo, tria vasa vinea pauci valoris.
12. Ilem, unus ensis.
i3. Item, unum venabulum velus.
1^. Ilem plus, alia duo venabula vcnalionis.
i5. Ilem, una cassis.
16. Item, unum arnesium armorum quantum ad latera.
17. Item, duo avanbrachia.
18. Ilem , una lelheria.
19. Item, quasdam scalas cordeas.
20. Item, duo forulli.
21. Item, una lelheria
Item , de relro :
22. Una bombei'della.
28. Item, unus l)alleus ad exlendeiidinn balista.
Cetera remanserunl invenlarizanda, quia dominus misil pro nobis que
sunt in quoqnina el supremo iui-ris predicle el in caméra quofjuine.
Aclum ubi proxiine, lestibus presenlibus Reymnndo IJerengarii, l'otro
Trucherii, Jobanne Le Salliiis, et me Nicolao Fremeti, noiario.
LES YÎTRAUX
DE LA COLLÉGLVLE SAINT-MARTIN
À GHAMPEAUX-EN-BRIE,
RESTITUÉS D'APRKS D'ANCIENS DOCUMENTS,
PAR M. G. LEROY,
Correspondant honoraire du Comilé, à Melun.
L'église Saint-Marliii de Champeaux-en-Brie, ancienae collégiale
de chanoines séculiers, classée au nombre des monuments histo-
riques, est connue par la beauté de son architecture, qui appar-
tient au style gothique du xiii^ siècle. La régularité de son plan ,
l'élégance et l'heureuse disposition de sa nef, où les piliers simples
alternent avec de svelLes colonnettes géminées pour recevoir les
arcs qui la séparent des bas côtés; le transept, le chœur, l'abside,
toutes les parties de l'édiQce enfin, constituent un ensemble har-
monieux qui excite l'admiration des artistes, des amateurs et des
archéologues.
Les dalles funéraires qu'on y trouve, dont plusieurs appartien-
nent aux premières années du xiii^ siècle; les stalles du chœur,
exécutées en 1 627, sur lesquelles la verve et l'esprit satirique de leur
auteur se donnèrent libre carrière; les vitraux datant des xv" et
xvi^ siècles, disposés dans les cinquante-deux fenêtres qui répan-
dent des flots de lumière dans l'édifice; tout ce précieux mobilier
d'autrefois ajoute à l'intérêt d'une église qui, comprise et appréciée
comme elle le mérite, devrait être un but de pèlerinage pour tous
ceux qui ne sont point indifférents aux douces émotions de l'art et
des souvenirs du passé.
Le temps, les révolutions humaines ont imprimé des traces fâ-
cheuses sur l'œuvre de l'architecte inconnu, contemporain de Phi-
lippe Auguste et de saint Louis, qui édifia ce monument. La vétusté
— 102 —
et los dégradations, favorisées par le défaut d'entretien, ont com-
promis sa conservation , malgré les efforts du Comité des Monuments
liistorifjuos ipii, de temps à autre, exécute les plus urgentes des ré-
parations, aidé dans ce soin par les faibles subventions de la com-
mune et de la fabrique.
L'œuvre lapidaire s'est à ])eu près maintenue; les stalles sont
restées intactes, quoique sérieusement menacées un jour, sous la
Restauration, par un vandale qui parlait de les raboter pour effacer
leurs sujets rabelaisiens. IMais les vitraux, plus fragiles, jamais en-
tretenus, exposés aux intempéries, aux convoitises des amateurs,
n'existent plus qu'à l'état de débris. Leurs sujets sont le plus
souvent incompréhensibles; aucune scène n'existe entière, à moins
de ne comprendre qu'un panneau de petite dimension; les plombs,
perdus de vétusté, ne sutîisent plus à les tenir. Le moindre vent
leur devient une cause d'irrémédiable destruction.
Des cinquante-deux fenêtres de la collégiale, une quarantaine
étaient enluminées à l'époque de la Révolution. Aujourd'hui, moins
de vingt conservent des débris plus ou moins complets, des frag-
ments dont il est parfois impossible de deviner les motifs.
La plupart de ces vitraux étaient d'une bonne facture. Quelques-
uns dataient de la fin du xv" siècle , mais le plus grand nombre appar-
tenait au xvi" siècle, à l'époque de la Renaissance. En conservant
la grâce naïve, l'expression de foi des figures du moyen âge, dont
la tradition n'était point encore oubliée, les compositions, plus
réalistes, prenaient un charme exquis par des détails, profanes ou
mythologiques, dans lesquels excellaient les artistes du temps des
Valois. Les débris des verrières de Champeaux abondent en spé-
cimens de ce genre; la tentation des amateurs se comprend sans
être excusable. Mais toutes n'avaient pas ce fini, ce mérite, attes-
tant le talent de leurs auteurs. D'aucunes sont médiocres, sans cou-
leur et sans dessin.
n est probable que la comniunauté dota son église d'une partie
de ses vitraux. Mais aussi, comme de nos jours, pour l'acquit des
dépenses qu'ils entraînaient, il y eut des donateurs, des chanoines
principalement et des personnages laïques, dont les portraits et les
armoiries se retrouvent sur les panneaux qu'ils offrirent. Ces ori-
gines différentes expliquent la diversité de valeur artistique de
chacun d'eux. Le plus ou moins de ressources du donateur se laisse
deviner sur l'objet de son don.
— lo:^ —
Les comptes du Chapitre, de iBig à iSsS, conservés aux ar-
chives départementales de Seine-et-Marne, mentionnent dans les
termes suivants des dépenses relatives aux vitraux de la collé-
giale :
1619. Item, à Nicolas Maçon el Allain Courjon, verriers, pour avoir
fait deux verriî'res toutes neufves, refait et mis en plomb les autres, el aussy
avoir paint Tymage saint Martin en la porte de Tesgliseet le portail d'ycelle,
a este' payé pour tout xvi I. v s.
1621, Item, à Nicolas Maron et Allain Courjon, verriers, demourans à
Meleun, pour cinq verrières, par marché faict avecques eux, a esté payé
la somme de xxvi 1. p.
Item, h Denis Bellinet, maçon, pour sa peine d'avoir faict les eschaffaux
pour attacher les dictes cinq verrières , que la gresle avoit rompues et pour
sceller ycelles , a esté payé xx s. p.
1622. Item, à Nicolas Maçon, verrier, demourant à Melun, pour deux
verrières qu'il a faictes à la chapelle Sainct-Lienard , comprins vingt sols
que M. Sauvaige avait laissez à la dicte chapelle par son testament, a esté
payé de surplus xvi s. p.
On trouvera également plus loin des détails sur le coût de la
verrière de la chapelle Saint-Nicolas, donnée en i5o8 par le cha-
noine Nicolas Sauvaige, nommé ci-dessus, et dont la dépense, en
verre, fer et mise en place, fut de k livres 19 sous h deniers.
D'après ces indications, chacune des verrières aurait coûté en
moyenne i à 5 livres.
Nicolas Maçon et Allain Courjon, cités comme verriers à Melun,
en furent -ils réellement les auteurs ou servirent-ils seulement d'in-
termédiaires pour les fournir aux chanoines de Champeaux, en
les demandant à des peintres verriers de Paris ou d'ailleurs?
Melun était une bien petite ville, un centre bien modeste pour
l'exercice de la profession de fabricants de vitraux.
Nous laisserons la solution de cette observation à l'appréciation
du lecteur, en ajoutant toutefois qu'à la même époque le chevet et
le chœur de l'église Saint-Aspais de Melun, récemment construits
par l'architecte Jean de Félin, étaient garnis de vitraux, dont
quelques sujets se retrouvent là Champeaux, entre autres : Jésus-
Ckrist en jardijiier apparaissant à la Madeleine (fenêtre 27). Plusieurs
églises de villages dos environs conservent des débris de vitraux du
même temps et qui paraissent être de même facture, Boissise-le-
Roi, Savigny-le-ïemple, Vaux-le-Pénil et autres. Momentanément,
— lO/i —
pour dos travaux relalivemont importants, Maçon ol (^ourjon
avaient-iis transporté leur atelier à Molun?
Avec les seuls rrafrments actuels, il serait difllcile de reconstituer
les scènes des vitraux de Clianipeaux, dont (|ue!(|ues-uns même ont
entièrement disparu. Mais, à plusieurs époques, des amateurs et
des artistes les ont décrits ou dessinés, constituant ainsi d'utiles
renseignements pour obvier à la destruction incessante qu ils su-
bissaient.
La plus complète de ces descriptions est celle qu'en a faite Mar-
tin Sonnet, notaire du cbapitre, chanoine, de i635 à 1O79, qui
écrivait à une époque où les verrières de la collégiale étaient à peu
près intactes. Elle est contenue dans un registre in-8°, écrit en en-
tier de sa main , intitulé : Maiiinet ou registre des antiquités de Véglise
collégiale Saint-Martin de Clianipeaux en Brije, diocèse de Paris, i653 ''K
En 18^9, M. Lucien de Rosny, fonctionnaire à Melun, que ses
goûts portaient aux études archéologiques, fit exécuter de bons
dessins de l'église de Clianipeaux, avec les parties encore subsis-
tantes de ses vitraux, avec ses dalles funéraires et ses stalles. Ces
œuvres composent unaibinu offert, en mars 1877, à la bihliothè(jue
de la ville de Melun, par M. Horace de Choiseul, qui Tavait acquis
à la vente des livres de M. de Rosny.
MM. Aufauvre et Fichot, dans leur bel ouvrage : Les monuments
de Seine-et-Marne (in-folio, i858), ont décrit sommairement ce qu'il
leur a été possible de constater des restes des verrières.
Enfin M. Eugène Liébert, dans le V" volume du Bulletin de la
Société d\irclu'ologie , sciences, lettres et arts de Melun (in-8°, 18G9),
a fait l'inventaire de la vitrerie de Champeaux, dont la destruction
s'accentuait chaque jour avec une désolante rapidité, faisant pré-
voir, dans un délai rapproché, la disparition complète de cette in-
téressante imagerie de la vieille collégiale.
Avant ce dénouement fatal et à l'aide des documents précités,
autant qu'avec l'examen dos débris oncon» existants, essayons de
dire ce que furent les vitraux do Champeaux, quand ils rayonnaient ,
étincelants de lumière et de couloui-, faisant l'admiration des fidèles
d'autrefois, qui, à de'faut de livres ou de connaissances sulfisanlos,
lisaiiMit, en scènes parlantes aux yeux, les mystères de l'Ancien et
du Nouveau Testament, dont elles offraient la représentation.
"' Arrliivos niiiiiifi|)nlos de Moinn. l'^onds de Cliiimpi'aiix, série (!. (î.
Of)
NEF.
Les fenêtres des bas côtés de la nef, numérotées i à 5, 2/1 à 28
sur le plan ci-joint (pi. IX), consistent en une simple baie, sans
divisions ni meneaux.
Originairement, elles étaient toutes garnies de vitraux peints.
Celles du côté Sud, 2/1 à 28, n'en conservent plus traces; celles du
bas côté Nord, 1 à i5, n'en ont plus que des débris, quelques-
unes mêmes sont blanches ou bouchées.
Avant les dévastations qu'elles ont subies, par suite de la sup-
pression de la collégiale en 1790, et qui se continuent chaque
jour par l'effet des intempéries ou de la vétusté de leurs plombs,
elles offraient les sujets que nous allons décrire.
Pour cette description, qui nécessite un ordre méthodique, nous
commençons par le bas côté Nord, à partir du porche de l'église,
à proximité de la tour, pour finir par le bas côté Sud, à la ren-
contre du magasin — sacristie actuelle dans sa partie supérieure
— opposé à la tour.
BAS CÔTÉ NORD.
1. Saint Martin guérit un ladre en le baisant. Sur un phylac-
tère : Martinus osculo leprosum ciiravit. Deux chanoines donateurs en
prières. Cette composition a disparu.
La fenêtre de verre blanc, en mauvais état, est bouchée par des
planches.
2. Saint Martin, évêque, crosse, mitre, tenant un livre ouvert.
Sainte Madeleine et sainte Catherine avec deux chanoines et ces
mois : Messires Odain et (juillaume Hatleau, chanoines, ont donné
cette verrière.
Armoiries : D'azur à 3 gerbes d'or, 2 en chef, 1 en pointe.
De cette composition, il reste seulement la partie supérieure de
saint Martin, enchâssée au centre d'un vitrail de verre blanc. Bon
dessin du xvi" siècle.
M" Odain ou Oudin, originaire de Troyes, chanoine, vivait en
1/191, d'après une indication du Martinet.
— 106 —
3. Un prèlro, probablenionl l'un dos donateurs, sacrifiant, au
niomonl de Télévation. A sa droilo, en haut. Dieu le père bénis-
sant; au-dessus, un anj^o apportant une étolo; au bas, à droite, un
autre donateur priant. Derrière, un clerc tenant un cierge, et plu-
sieurs assistants. — Légende : Messires Macé Comnault et Louis
Vierne, chatioiucs, ont donné celte verrière.
Curieuse composition, dont les personnages sont représentés à
mi-corps.
Macé Comnault est mentionné comme chanoine de Charapeaux
dans un registre de Tan i'j91.
à. La Vierge, saint Michel terrassant le Dragon, sainte Gene-
viève tenant un livre ouvert et un cierge, qu'un démon s'efforce
d'éteindre avec un soufflet. La sainte pose la main gauche sur
l'épaule d'un chanoine agenouillé et priant.
Au-dessous du saint Michel on lit ces mots en caractères go-
thiques :
Messire Michicl Paicn chanoine de Champeaux a fait faire cesle verrière.
Bien aijt Vame de lui/.
5. Saint Martin à cheval , partageant son manteau avec un pauvre.
Dans le haut. Dieu le père prononçant ces paroles : Martinus adhuc
cathecumenus hac me veste conterit. C'est la paraphrase du proverbe :
crQuidonue aux pauvres donneàDieur. Autrement on ne compren-
drait pas que Dieu prononçât lui-même ces paroles, qui devraient
être mises dans la bouche du pauvre qui reçoit le manteau. — Un
chanoine priant, avec son nom : Etienne Garnier, saint Julien le tenant
sous sa protection.
Actuellemenl, vitre entièrement blanclie.
BAS CÔTÉ SUD.
2h. La Vierge Marie tient le corps mort de Notre-Seigneur entre
ses bras. Groupe de personnages dans l'attitude de la douleur.
25. La mise au tombeau, d'après le récit de l'Evangile.
2G. Notre-Seigneur et ses gardes. Scène de la Résurrection. Les
gardes, efTrayés, sont comme foudroyés à la. vue du Christ (|ui sort
fflorieusement de son tombeau.
— 107 —
'27. Jésus-Christ, en jardinier, apparaît à la Madeleine, qui s'hu-
milie devant lui. Légende : Noli me tangere.
28. Celte fenêtre, voisine du magasin parallèle à la tour, n\i
jamais été garnie de vitraux peints.
Toutes les fenêtres cotées a/i, 9.5, 26 et 27 ne conservent aucun
vestige de leur ancienne décoration. Leurs verrières blanches sont
les mieux conservées de toute la vitrerie de la collégiale. Vraisem-
blablement, elles ont été substituées aux anciens vitraux peints
dont nous venons d'indiquer les sujets, à l'époque de la restaura-
tion de cette partie de l'édifice, il y a une soixantaine d'années, res-
tauration spécialisée aux murs et contreforts du bas côté Sud.
TRANSEPT.
6 et 23. Fenêtres blanches. Même en i6.53, à l'époque où Mar-
tin Sonet rédigeait le Marlinet de Champeaux, elles ne portaient point
de traces d'anciens vitraux peints. S'il en avait existé, ce qui est
douteux, ils avaient disparu antérieurement.
CHOEUR.
BAS CÔTÉ NORD, À LA SUITE DU TRANSEPT.
Les fenêtres des bas côtés du chœur diffèrent de celles de la nef.
Elles sont divisées en deux formes par un meneau. Le haut de la
haie est occupé par une rose à six lobes, inscrite dans un cercle
accompagné de segments qui remplissent les parties libres de l'arc
principal. C'est dans cette disposition qu'on voyait jadis une suite
de vitraux dont il ne subsiste plus que des débris, peu de scènes
complètes, quelquefois même aucun vestige.
7. [Fenêtre suivant immédiatement le transept.) — Forme de droite.
— Un évèque bénissant une sainte femme, qui porte un vase pré-
cieux. Un chanoine priant, avec les lettres T. S., inscrites dans un
écusson. Bordure de fleurs de lys, de couronnes et d'hermines. —
Le chanoine et les armes n'existent plus.
Forme de gauche. — Saint Nicolas et un chanoine priant, avec
les lettres L E. dans un écusson. — On ne retrouve plus que le
— 108 —
chanoine, au bas du vitrail, avec un j)èle-n:èl(' de débris. La main
de restaurateurs maladroits, vitriers de campagne, à coup sur. a
passé par là.
Au centre de la rose, Charles VIII jeune, tenant la main de jus-
tice et le sceptre royal et vêtu d'un manteau fleurdelisé avec les
hermines de Bretagne. Diamètre : oni. ^48. Tous les lobes fleur-
delisés.
La présence des hermines de Bretagne, associées aux lys, et le |)()r-
trait (le Charles VllI dans cette partie de la vitrerie de Champeanx
permettent d'attribuer son exécution à l'époque où ce monarque
épousait Anne de Bretagne, c'est-à-dire vers Tannée 1^191. Le
dessin, le style et la couleur ne démentent point cette probabilité.
8. Forme de droite, — Saint Georges à cheval, en costume
de chevalier, avec casque empanaché , terrassant le dragon. Dans
le haut, à droite, sainte Agnès priant, accompagnée d'un petit
agneau.
Forme de gauche. — Saint Nicolas avec ses attributs; cha-
noine vêtu d'une robe rouge, agenouillé, avec les armoiries sui-
vantes, qui se retrouvent sur plusieurs autres vitraux : rr D'azur, au
tronc d'arhrc naturel en pal , accosté à sénestre cV un gland et d'une feuille
de chêne de sinnple; à dextre, d'un croissant de gueules et d'une feuille
de chêne de sinople.-n
Dans la rose : le sacre d'un évèque (peut-être saint Nicolas),
assisté de doux prélats et autres ecclésiastiques. Dans les lobes, des
anges chaulant.
Bordures de France et de Bretagne. Le sujet de la rose n'existe
plus.
rrCe vitrail fut donné en i5o8, — sous Louis XII. après son
mariage avec Anne de Bretagne, ce qui explique les bordures de
lys et d'hermines, — par Nicolas Sauvaige, chanoine de Cham-
peanx, dont il reproduit les armes, mort le 7 septembie t592, et
inhumé dans la chapelle Saint-Nicolas, existant originairement
dans la travée où se trouve la verrière qui vient d'être décrite.
tfUn article du Compte do la Collégiale, année 1608, fournit
l'indication suivante :
t-La vitre de la chaj)ejle Saint-Nicolas a esté faicte l'an mil cinq
cens huit, par M. Sauvaijje, estant piocureur, et a cousté en verre
/j I., on for 1 () sols, en piastre Iroys boysseaux de is deniers pa-
— 109 —
risis, au maçon pour une journée de luy et de son varlet, 2 sols
U deniers parisis. Total : ^1.19 sous U deniers parisis.w
9. Forme de droite. — Jésus en croix entre les deux larrons,
la vierge Marie, saint Jean, les trois Maries et les Juifs. Un cha-
noine priant, avec cette armoirie : Fascé d'azur et d' argent de six
pièces.
Forme de gauche. — Jésus-Christ avec ses attributs mystiques,
assis sur un arc-en-ciel, les pieds appuyés sur le monde, les bras
levés, la tête nimbée, à droite un glaive, à gauche un lis. A ses
côtés deux anges, sonnant de la trompette, appellent au Jugement
dernier : Siirgite mortui, venite ad judiciiim. Dans le bas, de chaque
côté, figures de donateurs priant : In te Domine speravi non confundar
in œternum.
Dans la rose, Dieu le père, sujet qui se retrouve plusieurs fois
dans les vitraux de Champeaux, mais avec variantes dans la repré-
sentation; dans les lobes, six chérubins.
Dans les segments, à gauche, la lune et les étoiles; à droite, le
soleil, avec ces armes : D'or, au sautoir engreslé de sable, cantonné de
quatre arbalètes de gueules. Jean et Nicolas Arbalète , frères , i5i3. Ces
personnages appartenaient à la famille des Arbalète, vicomtes de
Melun en partie, seigneurs de la Borde, localité voisine de Cham-
peaux, dans laquelle se voient encore des restes de leur ancien
manoir féodal, édifié au xiv'' siècle, par un cadet de la maison do
Melun.
10. Dans les deux formes. — Adoration des Mages, avec tous
les détails ordinaires du sujet. Importante composition de bon style.
xvi* siècle.
Dans la rose, la Fuite en Egypte.
Segments , anges en chapes.
11. Dans les deux formes. — Plusieurs mystères de la vie de
la vierge Marie :
A droite, la Conception, la Présentation au Temple. Boutique
de changeur : deux personnages assis à un comptoir; Tun d'eux
tient une bourse, Tautre compte des pièces de monnaie. Au-des-
sous, ce blason : Parti, au premier, d'azur, à la face d'argent,
accompagnée de cinq losanges d'or, trois en chef, deux en pointe; au
second, de gueules, à trois croissants d'or, deux en chef, un en pointe.
— 110 —
A gauche, lu naissance de la Vierge, son mariage. Composition
d'une quinzaine de personnages, remarquable par le fini et l'expres-
sion des figures; les femmes avec les coiffures de la Renaissance.
Concert angélique. Ornementation avec personnages mythologiques.
Dans la rose, le couronnement de la Rose (a disparu). Anges
dans les lobes.
Dans les segments, donateurs priant. L'homme tête nue, en
costume de chevalier, portant une tunique blasonnée : D'azur à la
fasce d'argent, accompagnée de cinq losanges d'or.
BAS CÔTÉ DU MIDI, RETOUR VERS LE TRANSEPT.
18. La vie de l'Enfant prodigue. 11 ([iiille la maison paternelle.
Ses débauches. Sa misère, qui le contraint à garder des pourceaux.
Son retour. Le banquet de sa réception. Ces scènes occupaient les
deux grandes divisions de la verrière. Il n'en reste aucun vestige.
On y lisait cette légende, dont on voyait encore quelques débris en
1869 :
Le Prodigue, sa portion et part
Des biens son père lui départ.
Ses biens dépend proraptenienl ,
Aveques garses trop gallament.
Iceiles font si bien dcsccu
Qu'il se despari inevré et nud.
Par pauvreté' martyr de tous mauLx ,
Depuys se loue à garder les pourceaulx.
Les pourceaulx garde le pauvre abandonné
Et son Père veu sa nécessité
Grâce et pardon lui a voulu donnci-.
De joye qu'il eusl, un gras veau fit tuer.
L'aisné frère murmure par envie.
Envieux meurt et jamais meurt envie.
Dans la rose : .lésus-Chrisl au Jugement dernier. Dans les lobes,
la Résurrection des morts. Deux anges sonnant de la trompette, la
Vierge et saint Jean priant pour les trépassés.
19. Forme de droite. — Jésus prêchant au Temple devant les
docteurs. Un chanoine prijinl, avec ces mots : Nicolnus Fnncquei.
— m —
Forme de gauche. — Le Baptême du Cliiisl par saint Jean.
Dieu le père, le Saint-Esprit. Sainte Barbe. Débris informes.
Dans la rose et les segments : saint Nicolas, les symboles des
Évangélistes, la Tentation d'Adam et d'Eve. Leur expulsion du
Paradis. Deux anges tenant un chandelier.
20, Forme de droite. — Saint François recevant les stigmates
de Jésus crucifié. Un chanoine priant, en robe violette, avec ces
mots : Carolus Baille.
Forme de gauche. — Saint Jérôme faisant pénitence. Chanoine
vêtu d'une robe rouge : Johannes DeJ'osse, humilis theologia dodnr et
canonicus, avec ces armes : Ecartelé aux i et à à trois marguerites d'or
renversées : aux a et 3 au château de sable, sommé de trois tours de même.
Dans la rose et les lobes, la Vierge Marie, avec des anges qui
l'adorent.
Des sujets principaux, il ne reste que des fragments.
21. Forme de droite. — Les religieux de saint Victor faisant
la procession, l'abbé les suivant. Un évêque de Paris, à genoux,
avec ces mots : Epûs Parisiensis. A droite, saint Victor, debout, en
costume de chevalier, la tète nimbée. Composition de treize per-
sonnages.
r Cette scène a un caractère historique. Elle se rattache à la
prébende de chanoine que l'abbaye de Saint-Victor possédait à
Champeaux, en vertu de la donation de l'évêque de Paris, Etienne,
en ii3ù, approuvée par le roi Louis VII, en ii38.
tfCe vitrail, d'une bonne facture, n'existe plus qu'à l'état de
débris informes. Il avait dû être donné par l'abbaye de Saint-
Victor, à la fin du xv'' siècle, v
Forme de gauche. — Saint Martin à cheval (a disparu).
Dans la rose et les lobes, saint Victor aussi à cheval.
Dieu le père , avec ces paroles : Vicisti Béate Victor. Vicisti.
Anges avec ces mots : Vicit carnem. Vieil miindiim. Vicit hostem fu-
rïbundum. Fide vicit omnia.
Dans les segments, un homme priant, avec des instruments de
tonnelier. Une femme également en prières.
22. Fenêtre blanche. Etait murée au xvii* siècle, lorsque la
sacristie, dont on aperçoit des traces de la porte dans le mur, était
adossée à cette partie de l'église.
— 11-2 —
FENETRES HALTES DU CHOEUR.
Daus sa partie supérieure, le chœur est éclairé par viii{}l-qualrc
fenêtres :
Quatre à l'abside, au-dessus du triforiuni. Dix dans le mur sep-
tentrional. Pareil nombre dans le mur méridional.
Ouelques-unes, à l'abside et au Nord, étaient {jarnies de vitraux,
dont il reste des vestiges, éi)argnés par les intempéries ou par les
amateurs, qui n'ont pu les atteindre à cause de leur élévation.
Les fenêtres du Sud, entièrement blanches, n'en ont jamais pos-
sédé.
MUR SEPTE>TRIONAL.
Fenêtres cotées sur le plan : A.K.G.D. E. F., vitrées à l'antique
de vieux verre peint. Aujourd'hui en verre blanc.
(i. Sainte Barbe, avec l'armoirie déjà décrite, fenélre M : d'azur
au tronc d'arbre naturel en pal, accosté à sénestre d'un gland et d'une
feuille de chêne de sinople, à dextre d'un croissant de gueules cl d'une
feuille de chêne de sinople.
11. Sainte Geneviève paissant des moutons.
J. Sainte Catherine.
.1. Saint Denis.
MUR DU CHEVET.
Au-dcssH'< du triforiuni.
K. Saint Martin à cheval, en costume de chevalier, la tête nim-
bée, coiffée d'une to(]ue à rebords. 11 partage son manteau avec un
pauvre homme agenouillé. — Blason : de France, à la double crosse
d'or.
L. Le Christ en croix, la Vierge et saint Jean à ses côtés. Au-
dessous, ce blason, ro])r()duil à l'une des fenêtres inférieui'es (cotée
l'i) de l'abside : D'argent, au chef d'azur, chargé de 3 étoiles d'or,
et à la bande de sinople, chargée de 3 coquilles d'or, accompagnée de
3 roses de gueules.
— 113 —
M. La Vierge à la chaise. Au-dessous, ce blason : Ecartelé, au 1 et
au à , d'azur, à la crosse d'or accompagnée de à besans de même , au 2
et au à, d'argent. — Ce sont probablement les armes d'un évêque
de Paris, donateur du vitrail, au xvi^ siècle.
Toute cette décoration a disparu. On a enchâssé, dans le vitrail
blanc qui Ta remplacée, un fragment de panneau provenant d'une
autre verrière de Champeaux et représentant un roi mage.
N. Saint Nicolas accomplissant le miracle de la résurrection des
enfants coupés en morceaux dans le saloir. A gauche, un chanoine
agenouillé. Au-dessous, le même blason qu'aux fenêtres i^ et L.,
vraisemblablement celui du donateur. Ce sujet était bordé d'une
décoration de style Renaissance. Il n'en reste que des fragments.
Les quati'e verrières du mur de l'abside, qui viennent d'être dé-
crites K. L. M. N., étaient bordées de fleurs de lis fleuronnées dont
on retrouve quelques débris.
MLR MERIDIONAL.
Les dix fenêtres de ce côté, 0. P. Q. R. S. ï. U. V. X. Y. du plan ,
sont blanches et n'ont jamais été garnies de vitraux peints.
Ces vingt-quatre fenêtres supérieures du chœur y répandent une
lumière abondante, qui fait valoir l'architecture de cette partie de
l'édifice. Baudot a signalé cette heureuse disposition.
RAS COTE DU CHEVET.
12. (Ancienne chapelle du Rosaire.) Fenêtre à la suite du bas
côté nord, sans meneaux ni divisions. En partie remplie par l'An-
nonciation de la Vierge, avec les armoiries de l'homme et de la
femme du vitrail coté 1 1 : D'uzur à lafasce d'argent, accompagnée de
cinq losanges d'or.
13. (Ancienne chapelle du Rosaire.) — Vitrail en partie caché
par le retable, fenêtre géminée avec rose :
A droite, saint Denis. Un cavalier, dans l'attitude de la prière,
disant : Jésus fdi David , miserere mei. A ses côtés, cinq enfants; der-
rière lui, une femme priant accompagnée de six filles.
A gauche, l'arbre de Jessé.
AnCIlÉOLOGlE. 8
— lU —
Dans la rose, un ci'ucilix, la Vierge et saint Jean. Dans deux des
lobes, saint Martin et saint Nicolas. Dans les quatre autres, les
symboles des Evangélisles.
Bordure de fleurs de lis fleuronnées rappelant celles des ver-
rières supérieures du chœur.
là. (Ancienne chapelle de Saint-Nicaise.) — Fenêtre blanche,
portant autrefois ce blason qui a disparu : D'argent, nu chef d'aiar,
chargé de 3 étoiles d'or, et à la bande de sinople chargée de S coquilles
d'or, accompagnée de 3 roses de gueules.
15. (Ancienne chapelle de Saint-Denis.) — Même disposition
qu'à la fenêtre cotée i/i, avec le môme bhison, également disparu.
16. (Ancienne chapelle de Saint-Pierre. — Elle a deux fenêtres,
l'une cotée i, l'autre cotée 17.) — Fenêtre à deux formes, avec
rose, comme la fenêtre cotée i3, ji laquelle elle fait pendant.
Forme de droite : saint Jean TÉvangéliste, un genou en terre.
De sa bouche sort un phylactère portant ces mots : Johês. septem
eccliis. Campell. gratia et pax. Devant lui son aigle portant une écri-
toire.
A son côté, un chanoine priant, avec ces armes : D'azur, a 6 lé-
sants d'or, au chef de même. Légende : Le Monde me plaist.
Forme de gauche : Saint Michel archange terrassant le dragon, et
le frappant d'une lance terminée par une croix.
Dans la rose : une église plus grande que six autres qui gar-
nissent les lobes.
fr C'est une allusion à Tancienne collégiale Saint-Martin et aux
six églises ou paroisses qui en dépendaient, appartenant au dio-
cèse de Paris et formant enclave dans l'ancien diocèse de Sens :
Notre-Dame de Champeaux et la Magdeleine de Fouju, érigées en
paroisses par Guillaume, évêquc de Paris, en novembre 1569.
Saint-Merry, Saint-Martin de Quiers, Saint-Martin de la Chapelle-
Gautliier, déjà unies à la colh'giale en 1 i.^-y, comme le témoigne un
privilège du pap(! Innocent III, ratifiant la convention de Tévêque
Etienne avec le roi Louis Vil, au sujet de la pr'-bende de l'abbaye
de Saint-Victor à Champeaux. Fnfin, Saint-Jean d'Andrezelle, dé-
pendant de la collégiale antérieurement à i'23G, comme il résulte
de l'acte de iondation de la chapelle de Saint-Eloy de la Borde,
proche Andrezelle.
— 115 —
fcLa septième paroisse relevant de Saint Martin de Champeaux,
à l'époque de la Révolution, n'avait été érigée qu'en 1GG7, après
l'exécution du vitrail de la chapelle Saint-Pierre, sur lequel figurent
seulement six paroisses accompagnant la collégiale, qui occupe le
centre de la rose. 1^
Ce vitrail, un des mieux conservés de ceux qui restent, et qui
offre un intérêt historique, est d'une valeur tout à fait secondaire
au point de vue de l'exécution.
17. Les apôtres, et Jésus-Christ disant à saint Pierre : ÏV6t daho
claves regni cœlorum. Il ne reste plus rien de cette composition. La
fenêtre est entièrement blanche.
Et maintenant, puisque l'action destructive du temps ne peut
être conjurée, puisque chaque jour voit tomber à Champeaux de
précieux débris de l'art de la Renaissance, qu'il reste au moins, par
ces pages, un dernier souvenir des pieuses offrandes de la com-
munauté, du chapitre, des chanoines, des personnages (|ui concou-
rurent à la décoration d'une église si intéressante à tant d'autres
points de vue. L'édifice est restauré dans la mesure du possible, —
nous l'avons dit, — il subsistera longtemps encore. Ses stalles et ses
dalles funéraires seront respectées, il faut l'espérer. Mais plus jamais
il n'aura, que par les écrits qui leur ont été consacrés, une trace
tangible de ses vitraux.
6. Leroy,
Bibliothécaire de la ville de Meluu.
INOTE
SUR
L'ÉGLISE DE YILLIERS-EN-BIERRE
(SEINE-ET-MARNE),
PAR M. G. LEROY,
Correspondanl honoraire du Comilô, à .Mokiii.
Villiors-cii-Bierre est une loiile pctilc comiiiiine du canlon sud
de Meluii, sur la lisière de la forêt de Fontainebleau, et qui n'a dû
qu'aux domaines du Bréau, de Fortoiseau et d'Orsonville, situés
sur son territoire, de ne pas être supprimée en tant que commune
et rattachée aux localités voisines, soit à Dammarie-les-Lys, soit à
Chailly-en-Bierre. Son nom dit que ce fut autrefois, dans les temps
carolingiens, mérovingiens et antérieurement, une villa, un grand
domaine rural, possédant probablement ses hommes libres, ses
colons, ses lides et ses serfs. Orsonville était la villa ou le manse
domanial d'Ursio ou Orson, dont le nom révèle Torigine germa-
nique. En des temps plus modernes, la seigneurie appartint aux
Ferru ou Ferry, alliés aux Fusée, de la famille du fameux abbé de
Voisenon, aux Chaleauvillard, aux Barré de Saint-Venant, et puis
aussi à Rouillé du Goudray, ministre d'Etat sous Louis XV, et à
l'académicien Néricault Destouches, auleur du Glorieux et du Philo-
sophe marié.
Laissons ces souvenirs pour borner nos observations à la toute
petite église du pays, si humble extérieurement ([u'olle se distingue
à peine des quelques maisons qui forment le groupe principal de
la commune de Villiers.
C'est un simple oratoire, construit, à la lin du mu" siècle, sur un
plan rectangulaire de trois travées, la travée centrale j)lus spacieuse
que les deux autres, plus élevée, voûtée d'ogives avec nervures
— 117 —
à boudins, dont les retombées s'appuient sur des colonnettes en-
gagées, qui ont leurs chapiteaux ornés de feuilles d'eau et de cro-
chets. C'est d'une grande simplicité et aussi d'un goût parfait.
A la clef de voûte de la nef, les armes des Ferrut : Bandé (Vor et
de gueules.
Des fenêtres gothiques, sans meneaux, celles de la nef en forme
de grandes lancettes, éclairent l'édifice.
Tous ces caractères appartiennent à l'architecture du xiii® siècle,
durant lequel l'église de Villiers fut construite. C'est un type
commun à la plupart des églises rurales des environs de Melun.
Cela ne suffirait pas pour la signaler particulièrement, si l'on n'y
trouvait plusieurs épitaphes intéressantes :
D'abord, une inscription latine du xvi® siècle, consacrée par
Jacques Ferrut à la mémoire de Claude Fusée, femme d'bitienne
Ferrut, sa mère, dont il était le septième enfant et qui mourut en
lui donnant le jour. Cette inscription sur marbre noir offre à sa
partie supérieure la figure de la défunte, debout, les mains jointes.
A ses côtés, en différentes attitudes, six saintes mariées : sainte
Paule, sainte Monique, sainte Anne, sainte Elisabeth, sainte
Suzanne, sainte Bathilde. Au-dessus, l'indication du sujet : Nup-
tarum celebris chorus. Au-dessous, l'expression du bonheur de la dé-
funte, qui partage avec les saintes épouses qui l'assistent la béati-
tude d'un séjour de lumière : Congaudete mecum et congratidamini
quia cum his omnibus lucidas sedes accepi.
Il faut citer ensuite les épitaphes de Néricault Destouches et de
sa fille, Madame de Bourgmarie, moins originales que la précé-
dente, puisqu'elles ne relatent que des noms et des dates, mais
utiles à reproduire à titre de document concernant le célèbre aca-
démicien et sa famille.
I
ÉPITAPHE DE CLAUDE FUSEE.
NOPTARUM CELEBRIS CHORUS.
(Figures de la défunte et de saintes mai-iées.)
S. Paula, s. Vlo\rcA, S. Anna, S. Elisabeth, S. Susanna, S. Rathildis.
Congaudete mecum et congralulamini quia
cum liis omnibus lucidas séries accepi.
— 118 —
" CIniidiœ Fusée Stepbani Forrntii
uxoris epitapliinni.
Nofa sntis torris. habito coloslia, cltnn
Mimere virtutis conscia mens bonc babel,
Claudia Fusei quondam licet ullima pailiiP
Filia, Fcrtulio nota pudoro fui.
Sopleni naloi uni minuTus nie pulcher obilja! .
Ta.itus honor noslri spes quoque coiinubii.
Sorle mca folix mundo : tanien alria parvis
Commulala sibi quis velis esse calis.
Tiaudia pertulerit quis non eterna caducis.
Sede Jovis digne terra pusilla fuit.
Ad lectoreni telraslicum endecasyllabum.
Non bic (loUcias venusiioris
Musœ Irclor babes : pro levamiis
Defunclam ofTicio : Juvat sepultani
Non me talibus oxtulisse nujjis
Vole.
.lacobus FeiTUlius faciebal.
Non in tibiis viri
bene placilum erit oi.
Il
KPITAPHE DE DESTOUCIIFS.
DO-M
Cy gist Pbilippe Nericault
Destoucbes, ec", seig^'"" de Vosves et
Forloiseau, cy devant minière du
Roy en Anglelerre, gouverneur
de Mebni, l'un des ho de i'acadc^iiiie
Françoise, décédé en son clialeau de
T^'orloiseau le A juilld lyf)/!, âgée (sir)
de 7^1 ans.
Priez Dien pour le repos de son âme.
— 119 —
Un écusson placé en tête de cette inscription a été efface à la
Révolution. Il en a été de même de celui qui, accolé aux armes de
Bourgmarie, se trouvait sur Tépitaphe de sa fdle ci-après repro-
duite. Cependant celui-ci, un peu moins maltraité, nous peiinct
de croire que les armoiries de Destouches étaient : De . . . au sautoir
de. . . , accompagné de trois étoiles posées en chef.
Il y ajoutait cette fière devise : Nunquam non paratus.
Au commencement du siècle actuel, un affouillement se produisit
sur la sépulture de Destouches. C'était la simple bière de bois dans
laquelle il avait été inhumé qui s'effondrait. Les réparations néces-
saires rétablirent la régularité du niveau du sol en cet endroit.
m
ÉPITAPHE DE MADAME DE BOURGMARTE , FILLE DE DESTOUCHES.
D-O-M
Icy repose le corps de D" Marie
Thérèse-Gabrielle Néricot(s/c) Des-
Touches, épouse de M'" François
Henry de Thiersant de Bourgni-
Arie, clf de l'ordre Royal el
militaire de S' Louis, B' des
armées du Roy, etc. décédée au
château de Fortoiseau le i^' avril
1755 , âgée de 18 ans.
Priez Dieu pour le repos de son
Ame.
Le modeste oratoire de Villiers, dans un village ignoré, sur la
lisière de la forêt de Fontainebleau, n'éveille-t-il pas mille souve-
nirs et par son architecture et par les dalles funéraires qu'il pos-
sède? Sa solitude, son délaissement, y portent au recueillement et
l'imagination peut se donner carrière, si toutefois une visite pure-
ment archéologique le permet.
Il serait facile de s'y rappeler le xiii* siècle, l'époque de foi par
excellence durant lequel il fut construit; les temps de la Renais-
sance oii le sentiment chrétien était si facilement allié, par Jacques
Ferrut, dans Tépitaphe de sa mère, à l'Olympe mythologique, —
— rio —
sa mère, qui niéiila d\'tro transportée de cette terre vers le siège
de Jupiter :
Sede Joois diurne Icrrn pufti lia fuit.
Va puis encore, l'Académie du vviii® siècle avec Deslouches, les
ai'iiu'cs de Louis \V avec leur ollicier général, Henri de Tliiersant
de Bourginarie.
Mais l'archéologie ne permet pas de semhlables incursions dans
le domaine des souvenirs et de l'imagination; elle est plus se'vère et
plus positive. Bornons-nous donc à constater l'intérêt relatif d'une
toute petite église de village dans laquelle, lorsque nous y mîmes
le pied pour la première fois, nous n'espe'rions pas rencontrer les
diverses particularités mentionnées dans la présente note.
G. Leroy,
Biljliolhérairo de la ville do Molmi.
DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES
PRÉS D'UZÈS.
Rapport de M. Salomon Reinach, sur des commuaicalions de M. Roussel.
En 1898, M. Roussel apprit qu'on avait découvert trois vases
grossiei's et quelques objets en os et en silex dans un terrain situe
sur la rive gauche de la rivière d'Eure, un peu au-dessus du mou-
lin de Bargeton (lieu dit de Carrignargiie). S'étant rendu sur les
lieux, il constata que les vases venaient d'être brisés, mais il put
recueillir dans le champ un grand nombre de débris de poteries et
d'objets divers. Il remarqua, en outre, près du même champ, les
restes d'une construction en molasse coquillière du pays, on il crut
reconnaître un four. ^I. Roussel la décrit comme il suit :
ffCe four est renfermé dans une petite enceinte dont les murs
n'ont pas moins de o m, 5o d'épaisseur; celui du midi a 5 mètres
de long, 3 mètres de haut; celui du nord a k m. 20 de long,
2 mètres de haut, dont 1 mètre environ entaillé dans le rocher.
Celui du levant, devant lequel est construit le four, a 7 mètres de
long et 2 mètres de haut; il n'y a pas de mur au couchant. L'es-
pace qui sépare ce mur du nord de celui du midi a 7 m. 5o de long;
dans le mur il existe un montant en bâtisse où se trouvent cinq
trous, ce qui fait supposer qu'il pouvait y avoir une porte fermant
l'espace de 7 m. 5o qui s'e'tend entre le mur du nord et celui du
midi. La hauteur de ce four devait être de 1 m. 5o; le pavé devait
avoir 2 m. 10 de long de la porte au fond du four, ce qui lui donne
près de 7 mètres de circonférence. La portion du mur circulaire
encore existante a 3 m. t o ; les pierres restantes forment trois rangs;
elles ont 0 m. 60 de longueur sur o m. 33 d'épaisseur. . . L'action
du feu a changé la couleur de la pierre : de jaune elle est devenue
rouge. Une bande noirâtre et cendreuse d'environ o m. i5 de large
fait le tour du four près du pavé. 15
M. Rousset, qui avait tout d'abord qualifié cette construction de
four romain, s'est ravisé dans la suite et a cru y voir un four néoli-
thique, servant à la crémation des morts. D'après une photographie
— I •.>•_> —
qu'il nous a adressée, reproduisant la partie hicMi conservée du mur
circulaire, en l)el ap|>areil, il n'y a pas de doute que cet étahlisse-
nient, quel (pi'e)! put être robjet, appartienne h lYpoque romaine.
D.aiitre part, les objets découverts dans le terrain environnant soiit
incontestablement beaucouj) plus anciens et M. Rousset a raison de
les faire remonter à Tépoque néolitbique ou au début de Tère des
métaux. Il n'y a donc pas, à notre avis, de connexion à cliercber
entre la construction décrite plus baul et les trouvailles fort inté'-
ressantes dont il nous reste à parler.
M. Rousset dit qu'il a recueilli plus de 60 kilogrammes de pote-
ries diverses dans un champ mesurant 5, 000 mètres carrés, qui est
à 5o mètres du four. Parmi ces poteries, rouges ou noires sans cou-
verte et fabriquées à la main, il y a des anses de vases perforées,
des couvercles d'urnes et plusieurs cuillers en argile, d'un type qui
s'est déjà rencontré dans divers gisements néolithiques. Les frag-
ments de poteries sont décorés de saillies, de gravures et d'impres-
sions grossières qui les rattachent à des types néolithiques connus.
En fait de silex, il y a des percuteurs, des haches préparées pour le
polissage, des couteaux, etc.; signalons encore une très jolie pointe
de llèche amygdaloide, finement retaillée. Le métal fait complète-
ment défaut; du moins ne puis-je considérer comme antique le seul
objet en bronze que M. Rousset m'ait communiqué.
Au mois de jnars 189O, M. Rousset découvrit dans le même
champ une urne plus grande que les autres, contenant 2 à 3 kilo-
grammes de cendres durcies. Cette urne, de forme ovoïde, munie
de quatre petites anses sur le col, est ornée de festons en relief;
elle a o m. 54 de haut. C'est un spécimen fort intéressant et qui
mérite d'être publié. (PI. X.)
Le champ qui a fourni les poteries contient une grande quantité
de cendres, qui en rendent le sol exceptionnellement fertile; on a
souvent constaté que des cendres durcies adhéraient aux fragments
de vases découverts en cet endroit. Il ne paraît donc pas douteux
(fiie M. Rousset ait eu raison de reconnaître à Carrignargue les restes
d'une nécropole à incinération de l'époque néolitbique. Mais ce
Tcbamp d'urnesi7 est tout à fait indé])endant, répétons-le, de la
ruine romaine située à 5o mètres plus loin.
Salomon Reinacii,
Meml)re du Coniilé.
, NOTE
SUR
UNE TOMBE CONSERVÉE
DANS L'ÉGLISE DE GHASSEGUAY
(MANCHE),
PAR M. LE CHANOINE PIGEON.
La petite; église de Chasseguay, canton de Jiivigny-le-Tertre, ar-
rondissement (!e Mortain (Manche), possède une pieiTe tombale
avec eflSgie et symboles funéraires qui ont intrigué plus d'un visi-
teur. Sur la foi de M. Descbamps de Vadeville, on a cru que le
défunt, gravé au trait, représentait un des glorieux défenseurs du
Mont-Saint-Michel, au xv'^ siècle. Nous avons voulu vérifier cette
assertion, et nous avons fait une assez longue course pour contem-
pler les traits de ce mort qui devait nous rappeler un de ces héros
qui, pendant trente-trois ans, surent conserver à la France et à leur
roi cette place du Mont-Saint-Michel, entourée alors de provinces
soumises aux Anglais.
Cette pierre tumulaire de Chasseguay, jadis au milieu du chœur
de l'église, est aujourd'hui déposée au bas de la nef. La partie in-
férieure a même été brisée en deux morceaux. En réunissant les
fragments, nous avons pu étudier à l'aise ce tombeau en pierre
calcaire. Il mesure 9 m. 3o de longueur sur i m. o5 de largeur.
Deux portions de l'inscription ont été coupées, soit pour placer
d'autres pierres tombales ou même quelque nouveau pavage. Les
pieds des passants ont aussi usé les lettres et altéré bien des traits ,
mais ce qui reste suffit pour donner une idée assez exacte du dessin
primitif.
Cette pierre est divise'e en deux compartiments bien distincts :
l'un plus petit, l'autre plus grand et enveloppant le premier sur
— 12^ —
deux cùtés. (PI. XI.) Des torsades légèrement courbées à la partie
supérieure forment les divisions. Le moindre des compartiments,
à gauche du tombeau, représente un chevalier de la fin du xv'' siècle,
armé de pied en cap. La tète nue est ornée de? cheveux longs et
bouclés, qui ombragent une noble figure. Un casque fermé, sur-
monté d'un panache, est aux pieds du défunt. Le buste, jusqu'aux
cuisses, est recouvert d'une cuirasse ou cotte ornée de quinte-
feuilles, qui sont les armoiries du chevalier. Une ceinture soutient
une longue épée et un certain objet qui ressemble à un petit écu.
La main gauche est posée sur la poitrine, et la droite tient une
lance. Les jambes sont couvertes de cuissards, de genouillères et
de jambières; le talon des chaussures est armé d'éperons. Des deux
côtés de la tête du chevalier existent deux écussons : l'un fruste,
l'autre bien conservé. Ce dernier est parti d'or et d'azur à trois
quintefeuilles de gueules 9. i., et d'or à six fers à cheval d'azur,
posés 3 . 9 . 1 .
Le grand compartiment, semé de iainies ou de flammes, repré-
sente quatre autres signes emblématiques qui méritent d'être si-
gnalés. Au sommet, au-dessus de la tête du défunt, apparaît l'ar-
change Saint-Micliel , debout, les ailes déployées. 11 est vêtu d'une
simple cotte et, abaissant son bouclier, il brandit l'épée pour
frapper le démon palpitant sous ses pieds. Un peu plus bas , à
droite, on voit une sorte de suaire qui a la grandeur et un peu la
forme de cette croix en cire qu'on appelle également un suaire et
que, dans l'Avranchin, on porte sur un plat, le jour des funérailles,
pour le déposer ensuite sur la poitrine du mort. Le suaire du
chevalier présente une large bande circulaire, chai'gée de onze pe-
tits polygones renfermant une croix. L'extérieur de la bande est
hérissé de larmes ou de flammes qui ressemblent assez aux dents
d'une roue. Dans l'intérieur de cette même bande, les larmes re-
paraissent des deux côtés d'une barre horizontale, en forme de vis.
On pourrait la prendre pour l'ardillon d'une boucle londe, et ce
n'est peut-être qu'une torche ou cierge d'honneur sur lequel repose
la bande.
Au-dessous de ce que nous croyons un suaire est une branche
coupée, une branche de laurier-rose, et, au bas du compartiment,
un ver de terre longuement étendu.
Ces objets sont tous des symboles, des signes allégoricpies et
funéraires. Saint Michel est l'ange du dernier combat et du juge-
— 1-25 —
ment; le suaire est ce qui reste au défunt dans la tombe; la branche
de laurier-rose est le signe de la mort dans la cryptographie ou le
langage de flore; les larmes témoignent du deuil profond que le
défunt a causé et le ver- rappelle la décomposition du corps, selon
ces paroles du psalmiste : «Ego sum verrais et non homo.r) — t? Je
ne suis plus un homme, mais un verre de terre.''
Quant à l'inscription qui encadrait tout le tombeau, on ne lit
bien que ces mots : «Gist ycy le corps. . . qui. . . avant Tan mil
cinq cents et après longue vie . . . Charles et Louis . . . pries Dieu ... -n
Maintenant, quel est le défunt qui dormait sous cette dalle?
Était-il vraiment un chevalier du Mont-Saint-Michel?
M. de Beaurepaire ne le pense pas, et il a cru y reconnaître sim-
plement un sire de Carbonnel, seigneur de Chasseguay et vicomte
de Vire. Les Carbonnel furent, en effet, seigneurs de Chasseguay
pendant plusieurs siècles, et cette famille porte pour armes :
ff Coupé d'azur et de gueules à trois besans d'hermines posés 2. i.n
Mais le chevalier représenté sur la pierre ne peut être un Carbon-
nel, car il porte sur sa cotte et sur son blason : cfUn écartelé d'or
et d'azur à trois quintefeuilles de gueules 9. 1. qui sont les armes
de la famille d'Argouges. w Nous savons que Jean d'Argouges de
Gratot (canton de Saint-Malo-de-la-Lande, arrondissement de
Coutances, Manche) épousa une demoiselle delà Champagne, mais
il ne prit pas le nom de cette dame et ne figura jamais dans la
liste des cent dix-neuf. Jean d'Argouges ne peut, à aucun titre, être
rangé parmi ces héros restés fidèles à leur patrie. Pour conserver
ses propriétés, il fut un des premiers à se soumettre aux Anglais;
il leur vendit même le fief et roc de Lihou, où l'ennemi, en lû/io,
éleva la ville et forteresse de Granville.
Jean d'Argouges épousa en secondes noces Charlotte de Car-
bonnel de Chasseguay, qui décéda en \k'^h. Elle repose dans la
nef de l'église de Gratot, oiî elle est représentée sous une arcade
avec une inscription en caractères gothiques. Le d'Argouges de Chas-
seguay est donc le jeune fils de Jean et de Charlotte de Carbonnel ,
lequel se retira dans le manoir de sa mère. Il épousa une demoi-
selle de La Perrière, dont il unit les armes aux siennes, c'est-à-
dire l'écusson d'or à six fers à cheval d'azur 3. a. 1., à l'écartelé
d'or et d'azur à trois quintefeuilles de gueules 2. 1.
Les d'Argouges s'étant reconciliés avec leurs princes légitimes,
celui de Chasseguay servit fidèlement les rois Charles VIII et
— liUi —
Louis Xll. mais il no peut, on aucuno lacon, élro reganlé comme
un cliovalior du Mont-Sainl-Michol, comme un des héros de iU^h.
Ouoi qu'il en soit, ce délunt a|)])ailient à une des [)uissnnles la-
millesdu département delà Manche, et sa pierre tombale, on dehors
do ses symboles mortuaires, évo(|uo omore un dos jjrands souve-
iiiis do notre histoire nationale.
E.-A. PiGICON.
LE COUVENT DES CORDELIERS
DE SALINS,
S0^ ÉGLISE ET SES MONUMENTS,
PAR M. JULES GAUTHIER,
Archiviste du DouJjs, correspondant du Ministère.
La petite ville de Salins (Jura), dont les sites pittoresques et les
eaux bienfaisantes attirent et retiennent nombre de touristes et de
baigneurs, fut, durant une longue suite de siècles, grâce au trésor
inépuisable de ses sources salées, le principal centre commercial et
financier du comté de Bourgogne. L'or y foisonnait, et dans son
enceinte renforcée de plusieurs cbàteaux ou bastilles pullulaient
les fondations pieuses : chapitres, couvents d'hommes et de femmes,
hôpitaux et chapelles, dus aux libéralités des sires de Salins, des
comtes de Bourgogne ou de leurs officiers. Mais de toutes les églises
que le xiii® siècle y avait bâties, l'une des plus célèbres, sinon la
plus vaste, était celle des frères Mineurs ou Cordeliers. Créé et
doté en 1280 par le comte Jean de Chalon, surnommé l'Antique,
leur monastère abrita la seconde colonie franciscaine qui ait franchi
la Saône, quatre ans après la fondation des Cordeliers de Besançon.
Opulents héritiers de la maison de Salins, les Chalon, jusqu'à
l'extinction de leur race, demeurèrent les protecteurs attitrés de ces
moines mendiants, qui prenaient dans toute la chrétienté, auprès
du peuple comme auprès des princes, une faveur extraordinaire.
Ce fut au pied de leur château de Bracon , sur la rive gauche de
la Furieuse, que le nouveau cloître s'éleva au sud et non loin des
portes du Bourg-Dessus. Dès 1287, l'église commencée recevait la
sépulture d'Isabelle de Courtenay, seconde femme du comte Jean ;
lui-même, en 1267; Perrin, dit le Bouvier, son fils, en 1272;
Laure de Commercy, sa troisième femme, en 1276; plusieurs de
— 128 —
leurs enlaiils cl potits-eul'aiils vinrent successivcmonl reposer au-
tour de ce tombeau, non sans avoir assuré par d'amples largesses
l'achi-vement de rédifice qui devenait leur dernier gîte. A Texemple
des princes, de nombreux nobles et bourgeois se firenl inhumer
soit dans les deux nefs de l'église et dans ses quatre chapelles laté-
rales, soit dans le cloître, où déambulaient et priaient plus de cin-
quante religieux. A la fin du xiv* siècle, la maison de Chalon cessa
d'inhumer ces morts chez les frères Mineurs salinois pour leur
consacrer dans leurs propres terres, 5 l'abbaye du Mont-Sainte-
Marie et aux Cordeliers de Lons-le-Saunier, de magnifiques mau-
solées sculptés par Jean de la Iluerta, Conrad Meyt et le Mariotto.
Mais les Cordeliers de Salins continuèrent à entourer de prières les
tombes des fondateurs dont les bienfaits les faisaient vivre et dont
le nom les protégeait auprès des rois, des papes et des empereurs.
Durant plus de cinq cents ans leur couvent subsista presque intact
malgré les guerres, les fléaux de toute sorte, les bombardements;
les lois de 1790 et 1791 lui donnèrent le coup de grâce. Gomme
la ville regorgeait de couvents supprimés, sans emploi, l'église
et le cloître des Cordeliers furent, à vil prix, livrés aux démolis-
seurs et, depuis un siècle, une promenade nivelée, plantée de
maigres ombrages et servant de champ de foire, marque l'emplace-
ment d'un édifice que Philippe le Bon, Charles-Quint et Louis XIV
avaient comblé de privilèges, en mémoire de «leurs prédécesseurs
sepulturez dans cette belle et notable église.
De cet anéantissement peu de choses ont survécu; des archives,
il ne subsiste qu'un registre compilé en 1672 et renfermant heu-
reusement dans une sorte de cartulaire la copie de quelques docu-
ments; les débris d'architecture ou de sculpture consistent en une
vingtaine de fragments de colonnettes, de nervures ou de chapi-
teaux disséminés dans la clôture des vignes voisines. Quelques
historiens locaux ont consacré à nos Cordeliers des notices variant
de cinq lignes à deux pages; enfin les plans topographiques salinois
de i55o à 1789 conservent les contours et la perspective cavalière
du monastère disparu. Tout cela réuni pourrait suffire à retracer
sommairement son histoire, mais reste insuffisant pour esquisser
la moindre monographie de son église, de son architecture et de
son décor.
Heureusement qu'en 16^8 l'érudit abbé de Balerne, Jules Chif-
flet, chancelier de la Toison d'or, visitant, avec l'esprit critique
— 129 —
héréditaire dans sa lamillc, les trésors amassés sous les voûtes des
frères Mineurs de Salins, pressentit que tout cela s'effondrerait un
jour et essaya de sauver au moins les pièces capitales parla plume
et par le crayon. Les dessins précieux de Chilflet, mêlés de notes
judicieuses et d'inscriptions semées dans ses porteleuilles inédits,
vont nous permettre, combinés avec d'autres sources, de restiluer
en quelques pages, appuyées de preuves convaincantes, la descrip-
tion archéologique de l'église des Cordeliers de Salins et de ses
principaux monuments.
Dans l'enclos des Cordeliers, resserré entre un chemin public et
la Furieuse, qui baigne le verger, traversé par les eaux de la fon-
taine de l'Ours qui arrosent le jardin, les constructions occupent
moitié de la surface. L'église est orientée; sur son flanc gauche
s'appuie le cloître carré, entouré par le chapitre, le réfectoire, la
bibliothèque, et à l'étage supérieur par les cellules des religieux.
Au nord du cloître deux autres cours de dimensions presque égales,
entourées également de bâtiments à deux étages, se font vis-à-vis
l'une à l'est, l'autre à l'ouest, cette dernière ouvrant par un large
couloir et une grande porte cintrée sur le chemin public, du coté
opposé à la rivière. Quand on franchit la porterie, ou trouve à
gauche, dans le corps de logis côtoyant le jardin, et au rez-de-
chaussée, une grande salle éclairée de six croisées de pierre où se
tenaient les Etats généraux de la province quand ils e'taient convoqués
à Salins. La façade oii est percée la porte d'entrée du monastère
ne mesure pas moins de 90 mètres de largeur, non compris les
deux tours rectangulaires de 8 mètres de côté que le duc Philippe
le Bon a fait bâtir en 1^89 pour la défense du couvent. Au temps
de Jules Cbifïlet, toutes ces bâtisses dataient en moyenne du xv* et
du xvi" siècle, moins le chapitre et le cloître qui remontent au
XIV* siècle. Les quatre allées du cloître sont longues de 28 mètres
chacune et couvertes d'une simple charpente en appentis; chacune
d'elles compte, outre les travées d'angle, quatre travées ajourées du
.côté du préau d'une triple arcature trilobée avec colonnettes repo-
sant sur un bahut à hauteur d'appui. Dès i/i3/i, une confrérie
pieuse a obtenu des franciscains de placer dans le cloître un autel
que surmonte la statue de saint Claude, né, prétend la tradition,
dans le château voisin de Bracon; le sol est principalement dallé
de pierres tombales portant le nom et les armes de nombreux bour-
geois de Salins et de quelques gardiens, vicaires ou custodes.
Archéologie. (i
— 130 —
Pénétrons dans i\''{|liso par la ()oite latérale ouvrant sur le
cloître, débouchant à la hantour du chœur des religieux près d'un
autel dédié à la Trinité, Notre-Dame, saint Pierre et saint Paul.
Elle a deux nefs de largeur et de hauteur inégales, divisées par
une rangée de cinq piliers rectangulaii-es, coniniuniquant ])ar six
arcades en tiers-point et irrégulières; mais, par une anomalie tout
à lait extraordinaii'e dans une église entièrement bâtie de ia5o
à i3()/i, aux extrémités de la grande nef, précédées chacune d'une
travée j)lus étroite et moins profonde, deux absides terminées en
cin(] ])ans c()U])és se font vis-à-vis. Vérification faite, cette anomalie
de plan n'est qu'apparente; l'abside nord n'a été construite qu'en
i53o en prolongeant l'édifice d'environ 7 mètres (ce qui porte la
longueur totale à 52 mètres dans œuvre), probablement pour pla-
cer le maître autel et le chœur nouveau des religieux à l'abri des
inondations de la Furieuse. En effet, le niveau de cette abside est
surhaussé de cinq degrés (environ 1 mètre) au-dessus du niveau
des nefs et de l'ancien chevet. Une des conséquences de cette modi-
fication a été de supprimer la porte d'entrée de l'église, percée dans
un épais renfort de muraille, et de la remplacer par une troisième
porte latérale ouvrant indirectement sur le cloître à la hauteur
du nouveau maître autel. Dans son état primitif l'église ne mesu-
rait donc en sa plus grande longueur, c'est-à-dire dans Taxe de la
grande nef, que kb mètres, la largeur étant de 8 m. 70 hors œuvre
et le nombre de travées de sept, outre l'abside à cinq pans. La
grande nef atteint la hauteur de 1 3 mètres sous clef; neuf fenêtres
avec rose et meneau unique l'éclairent, une dans la façade, huit
sur les flancs; sept grandes baies de même forme, mais de dimen-
sions presque doubles, ajourent l'abside, garnies de vitraux à per-
sonnages sur lesquels nous reviendrons. Les piliers carrés qui sup-
portent les doubleaux des voûtes engagés sur le flanc gauche de la
nef, dégagés sur le flanc droit où son! percées des arcades, sont
irrégulièrement munis de colonnettes saillantes; deux groupes de
trois colonnettes existent à l'entrée du chœur pour recevoir les for-
merets et les arcs des voûtes; ailleurs les retombées sont reçues sans
doute sur de simples culs-de-lamj)e ou sur les angles des piliers.
Au dehors, la coi'uiche qui rèjjne sous la toiture de la grande nef
est uniformément soutenue par des uiodillons carrés. Sur le flanc
gauche de l'édifice, au-dessus de la sacristie, un petit clocher de
pierre, hexagone, reposant moitié sur le mur de l'église, moitié sui'
— 131 —
un encorbellement, s'élève jusqu'à deux étages, percé d'un unique
rang de baies cintrées et surmonté d'une flècbe aiguë, sommée
d'une girouette.
Passons à la nef latérale, haute seulement de 8 à 9 mètres,
large de 5 mètres, longue de /lo mètres; ses quatre dernières tra-
vées, en partant du chevet à trois pans de sa chapelle absidale,
ouvrent latéralement sur autant de petites chapelles également à
trois pans, éclairées d'une, deux ou trois fenêtres. La largeur de
ces chapelles est de 5 mètres en moyenne, leur profondeur de
2 mètres seulement. Sauf deux fenêtres en tiers-point qui se font
vis-à-vis aux deux extrémités de la petite nef, celle-ci n'a d'autre
jour que celui qui lui vient des chapelles latérales, fort éclairées
d'ailleurs, quoique ouvrant à l'ouest.
Telle est l'architecture peu complexe du double vaisseau des Cor-
deliers de Salins, dont on peut retrouver presque l'équivalent,
comme disposition et comme style, dans certaines travées de l'église
des Gordeliers de Lons-le-Saunier, la seule des seize églises francis-
caines de Franche-Comté qui ait partiellement survécu.
Si les dimensions de l'édifice sont restreintes; si, excepté dans
l'abside, ses membres d'architecture sont dépourvus d'ornements,
les vitraux colorés du chœur, les reliefs des tombeaux qui partout
s'étalent le rehaussent singulièrement. Sous les sept fenêtres du
chœur, ouvrant à U mètres du sol, sont pratiquées autant d'ar-
cades aveugles, d'une certaine profondeur, dont le tiers-point chan-
freiné est entouré d'archivoltes retombant sur des têtes humaines.
Les deux premières de ces arcades sont transformées en enfeux par
l'adjonction d'un bahut de pierre dont la partie antérieure n'a
d'autre ornement qu'un socle et une corniche moulurés flanqués
de deux pilastres. Celle de gauche renferme , les pieds tournés vers
le maître autel, la tête reposant sur un coussin avec glands et
floches aux quatre coins, une statue de pierre blanche représen-
tant une femme couchée, la tète couverte d'une voilette ou couvre-
chef entouré d'une broderie, le col muni d'une courte guimpe. Les
bras, émergeant des courtes manches d'une robe de dessus ou
surcot à jupe traînante et à longs plis recouvrant complètement la
robe de dessous, sont vêtus de manches très collantes, boutonnées
sur toute leur longueur, et croisent leurs mains ouvertes sur la
poitrine. Malgré la longueur des robes drapées etplissées, les pieds
apparaissent, cherchant un appui disparu, vraisejublablement un
— 13-2 —
chien couché. Aucune inscription, ni sur le lit lunèbie, ni dans la
cavité (le renl'cu; mais la Iradilion veut ([ue celte statue soit celle
d'Isabelle de CouilcnaN, nioile en i25y, et lii'ii dans les détails du
costume n'infirme la tradition.
L'enleu symélii(|ue (|ui s'ouvre à {fauche contient une seconde
statue lunéraire regardant é^jalement le maître autel; elle repré-
sente un homme dont la tête à fijjui'e iuiberbe, à loujfs cheveux
bouclés, repose é{;alement sur un coussin. 11 porte une robe assez
longue, descendant un peu plus bas que le genou; les manches de
cette robe sont collantes et de leur poignet à parement sortent
deux mains qui se joignent comme pour la prière. Les jambes du
personnage, emprisonnées dans des bas de chausses, aj)puienl
leurs pieds chaussés de bottines à retroussis sur les reins d'un lion-
ceau dont le mufle se retourne du côté du spectateur. Cette statue
sans inscription est, dit-on, l'image de Jean de Chalon, fils de
Jean l'Antique; cette qualité ne peut convenir (|u'à Jean, comte
d'Auxerre, seigneur de Chàtelbelin, mort le i3 (b'cembrc i3o(),
dont la piété filiale a dû élever le tombeau d'lsal)elle de Couileiiay,
en se choisissant en face et tout auprès d'elle une tombe (|u'il a
du préparer de son vivant même, car la facture et la (lis|)osition
des deux figures est idenlicpie. Un sentiment analogue, justilié
cette fois par une inscription, a dicté f érection du superbe monu-
ment consacré, non loin de hà, dans la nef latérale, à la ménmire
de Laure de Commercy, veuve du comte Jean, par Jean de (ihalon-
Arlay, son fils. Placé vis-à-vis de farcade qui fait communiquei-
les nefs à la jonction de fabside latérale et du chevet, la construc-
tion du tombeau de Laure de Commei'cy a du coïncider avec la
bâtisse de la chapelle absidale, élevée entre 1007 et i3t5, date
de sa mort, par les soins et aux Irais du grand baron.
Qu'on se représente un lit de ])arade eu maçonnerie i-evêtue de
pierre blanche finement taillée, ap])uyé contre la paroi droite
de la nef et mesurant 2 m. 80 de long sur 1 m. 3o de large et de
haut. Les trois côte's visibles de ce dé, que couronne une dalle
monolithe, sont couverts de bas-reliefs formant douze caissons ou
compartiments cpiadrangulaires disposés trois par trois, six dans le
sens de la longueur, six dans le sens de la largeur du bahut. Un
socle et une corniche sertissent en bas et en haut ces douze cais-
sons séparés par de légers pilastres. Dans cha(j[ue ])anneau, un mé-
daillon à huit lobes, évidé, contient une figure d'orante ou de
— 133 —
pleureur debout, en léger relief. Sur le lit est étendue, les mains
jointes, la tète à demi perdue dans les profondeurs d'un couvre-
chef en forme de voile, le cor])s enseveli dans les plis multiples
d'une robe et d'un manteau artistement drapés, les pieds posés
sur deux petits chiens adossés, la statue en ronde bosse d'une
femme qui semble âgée et dont la nuque repose sur un coussin
tandis que ses regards sont dirigés vers l'autel de la chapelle absi-
dale. Au-dessus de la couche funèbre s'élève, à 3 ou i mètres de
hauteur, une voûte en pierre, formée de deux croisées d'ogives;
les retombées de ces arcs portent sur trois pilastres appuyés au
mur et sur trois piliers quadrangulaires qui leur font face en avant
du soubassement. Ces piliers supportent, deux à deux, quatre ar-
cades trilobées inscrites chacune dans un pignon aigu dont les ram-
pants sont couverts de choux frisés, dont le sommet porte un pinacle
épanoui. Notons que chacun des trois piliers est suxmonté d'un
clocheton dont les lianes sont pénétrés de fenestrelles aveugles et
dont la pvramide à quatre pans est couronnée d'un trèfle, et que
les deux arcades parallèles à l'axe principal de la nef, moins éle-
vées que les deux arcades latérales, possèdent un tympan triangu-
laire, illustré de bas-reliefs aussi bien que le remplage intérieur
des arcades aveugles. De ces deux tympans, le plus voisin de la
tête de Laure de Commercy la représente elle et son époux aux
pieds du Christ, qui les reçoit au ciel, en présence de deux anges
dont l'un porte une croix et l'autre un encensoir. Le second tympan
est rempli par la scène traditionnelle du couronnement de la Vierge,
au-dessus de deux anges adorateurs portant un encensoir et un
calice. D'autres bas-reliefs, comprenant une trentaine de petites
figures disposées sur deux étages, couvrent la paroi interne. Le
premier sujet, en commençant aux pieds, représente le Crucifie-
ment, la Vierge et saint Jean se tenant auprès de la croix; le
reste, apôtree et saints tous debout, est difficile à interpréter, vu
la petite dimension du dessin. Il nous a permis, du moins, de
constater l'élégance extrême et la richesse de l'édicule élevé par
Jean de Chalon-Arlay^^^. En i648, on lisait encore à côté cette in-
scription, qu'il convient de rappeler :
AiDio Doiniiii MCCLX.xv in luihitii D. Francisci obiit excelleniissima domina
Lnnra quondnm comitissn Burgundie et domina de Salinis que in hoc seputcro
(^' Voir le dessin original conservé dans le ms. la du fonds Chifflet, fol. l'y.
(Ribl. de Besançon.) ,
— 134 —
solemni est sepultn. Hniic niilem nrpcllam cum aepulero edijicavi fecil favwnux
et iiicli/tus priuccpa D. Joainics de Cahilone , D. de Arhto filiiis ojiis, /rater
dmnini Uugonis comitis Biirifuiidie palntini et frntcr D. Joainiis coinitis Autis-
siodoreiisis ^' .
Aux piods do Laiire do Conimorcy, uiio (oniho plalo |)ort(' \\''\n-
tapho do sa fillo .Mai|(uorilc, ôpouso de Hugues de iMonlréal, fils
d'uu dur do Bourgogne, morte à Paris au mois do mars i98(S el
dont les cendres ont été longtemps après rapporte'es à Salins.
Atnio Domini iuccLXX.i [vu]. . . inartii obiit Parislu)} uobil. dha Mnrga-
retadc Cahilone iixor quondam nobilis Diri dni Uugonis [Jilii diicis] liurgnadie
dhi Montis Regalis [que fidt] translata ad pedes matris sue anno Dni
M CGC . . .
Inutile de chercher le tombeau de Jean de Chalon TAntique ni
celui de sou fils Pierrin, dit Bouvier, entorros cependant aux (lor-
deliers en 1267 et 1972; ils devaient être placés pourtant dans
riiémicycle de Tabside; peut-être le canon français de Bracoii, ti-
l'ant sur Toglise où s'étaient retranchés, en i^gS, les soldais de
Maximilien d'Autriche, les a-t-il pulvérisés en détruisant, nous le
savons, une partie du monastère (-'.
Heureusement il n'a pas anéanti les superbes vitraux qui rem-
plissaient les fenêtres du chœur et dont une partie au moins a sur-
vécu à la canonnade. Ces vitraux, dus aux bienfaits collectifs de la
reine Jeanne de France, fille d'Othon IV et de Mahaut d'Artois, de
sa fille Jeanne, mariée au duc de Bourgogne Eudes IV, auquel elle
apporta en i33o le comté de ses aïeux, de .lean de Chalon-Arlay,
ëvêque de Langres et de Baie, enfin de Jean II de Chalon-Chàlel-
belin, comte d'Auxerre, doivent, cela résulte de la concordajice
des dates, remonter à iSsg ou i33o. Dans une des fenêtres du
roté droit est peinte la figure agenouillée et priante de la femme
do Philippe le Long, Jeanne, fille du comte OUion IV. Une cou-
ronne d'or est posée sur sa coiffe blanche; par-dessus sa robe de
même couleur, parementée d'or, agrémentée de manches rouges
et collantes, Hotte un ample manteau rose carmin. La reine est
''' Ms. m du fonds (]hifllel, loi. 17. (Bibl. de Besançon.)
W I^TlenU's di' Maximilien d'Autriclie, coiiilo de Hoiirgoifiio, accordant entre
autres faveurs 200 fraïu's aux Cordeliers pour réparer Umu' éylise cousidéialileiiient
endoniniafjce, Malines, 30 septembre 1 /ig/i. Cartnl. des llordelievs'de Salins, fol. t\(î.
(Arch. du Jura.)
— 135 —
placée sur un socle orné de rinceaux el de quadriiobes, armorié
d'un écu parti au premier de France : treillissé d'azur et semé de
/leurs de lis d'or; au second de Franche-Conilé : dazur billeté d'or
au lion de même^-^K
En regard de sa mère, du côté opposé, Jeanne de France, du-
chesse et comlesse de Bourgogne, est également à genoux sur un
socle semblable, armorié d'un écu parti : Bourgogne-Ddché, qui est
dazur à trois bandes d'or, avec bordure de gueules, et Bourgogne-
Comté. Ses cheveux bruns et coupés courts dégagent son cou nu et
la naissance de son épaule; sa robe blanche apparaît, bordée d'or
à Téchancrure d'un grand, manteau rouge avec épaulière et capu-
chon; vêtus de manches vert-olive, ses bras joignent leurs mains à
la hauteur du visage '-^
Un troisième portrait dont nous n'avons que la description occu-
pait, derrière l'autel, la fenêtre du fond; un évêque vêtu d'orne-
raeiits pontificaux priait agenouillé devant un prélat franciscain,
saint Louis, de la maison de France. Les armes du personnage :
de gueules à la bande d'or chargée de trois molettes percées d'azur, sar-
chargée d'une croix dor mise en pal, suffiraient pour le faire recon-
naître, si l'on ne lisait au bas de la vitre cette inscription en capi-
tales gothiques : Dominus Johannes Kabilone epischopus Lingonen.
ET ADMINISTRATOR BaSILENSIS FECIT FIERI ISTAM FITREAM. AnIME . . .
Il s'agit ici de Jean de Chalon-Arlay, seigneur de Vitteaux, qui fut
évêque de Langres en 1828, administrateur de Baie en 1899!^)
et qui mourut le 29 juin i335. Certaines consonances : epischopus,
fitream, laissent à penser qu'un peintre verrier tudesque, venu sans
doute de Bàle, dut être l'auteur de nos vitraux.
Une quatrième vitre '*' reproduit les traits d'un chevalier de
35 ans; la tête, expressive, est couverte de cheveux bruns et bou-
clés; le menton porte toute sa barbe, de teinte claire. Vêtu de
mailles et d'un justaucorps de tanné, ayant par-dessus une cotte
d'armes rouge avec bande d'or dont les couleurs sont reproduites
sur deux ailettes attachées à l'épaule, ses genoux et ses jambes sont
''' Bibl. de Besançon, ms I du fonds Chifllel, fol. 111.
^^' Toid., fol. 120.
'■''' Toino XLIX des mss Chifflot , fol. i6'i. [Ihid.) Jean ne prend celle qualité
à^ administrât nr qu'en 1329-1 33o. (Fonds de l'abbaye du Mont Sainte-Marie,
Aich. du Doubs.)
>^' Bibl. de Besançon, lome I des mss Cbifilot, fol. 29 A.
— \'M\ —
couverts de plates de l'er; son épée au coté, l éperon au talon, il a
les mains jointes. Le socle, orné de deux fenêtres trilobées et de
rinceaux, est orné d'un écu aux armes de Chalon, sans nulle bri-
sure. Jules (Ibifllet a cru reconnaît i-e Jean de Clialon rAnti([ue; Tàge
et le costume du personna^je s'y opposent; ce doit être Jean II de
Chalon-Auxerre, mort à Crécy en i345, à Tàge de 5o ans.
Pour comj)le'ter jusqu'à sept celte série de portraits, dont nous
devons nous léliciter de posséder une moitié, il laut supposer dans
les trois autres fenêtres, escortés de leurs patrons comme l'était
l'évêque de Langros et Bàle, Jean de Clialon TAntiiiue, son pelit-
fds Olhon IV et sa petite-lilie par alliance, Mahaut d'Artois, mère
de la reine Jeanne. On aura groupé ainsi les figures qui devaient le
mieux représenter dans le couvent franciscain de Salins toutes les
branches d'une illustre famille à la(|uelle il devait sa fondation,
ses embellissements et sa dotation.
Ici s'arrêtent les dessins de Jules Chifllet, dont le président Clerc
n'avait donné jusqu'ici que quelques reproductions insuffisantes, et
avec eux s'épuisent nos renseignements archéologiques. Ne quittons
pas le chœur sans examiner le maître autel ff enrichi de menuiserie
dorée fl, où sont sculptées et peintes les armoiries suivantes : parti
de gueules à un demi-aigJe d'or, et d'azur fretté d'or. Cet écusson, où
se combinent les armes des maisons de Vienne et de Joux, ne peut
convenir qu'à Vauthier ou Gauthier de Vienne, marié vers iSGG à
Jeanne de Joux et mort en 1890; tout en nous renseignant sur un
bienfaiteur inconnu du couvent des Cordeliers, il nous aide à pré-
ciser l'époque de l'achèvement de l'église en la limitant aux deux
dates que nous venons d'indiquer.
Devant la balustrade du maître autel, sur une grande dalle dont
l'inscription est effacée, sont gravées deux figures : celle de droite
est un chevalier en armure, celle de gauche un évoque, tous deux
inconnus. A côté, voici la tombe d'un médecin sicilien, de la suite
de Charles le Téméraire, qui vint mourir à Salins le 99 juillet 1676
dans la retraite lamentable qui suivit l'échec de Granson.
M/ithcHs de Cldvicus de... re/fui Cicilir , artiiim niedicum doctor... ris ne
illtishissimi domliti (laroU chicis Ihirffundie qui obiit die xxnjulii mcc.cc.lxxvi.
(luju; (inima in pace rcquiesc/il.
Tout auprès du tombeau d'Isabelle de Courtenay, dans le colla-
téral, voici encore quelques tombes intéressantes. La première re-
— 137 —
iatc la fondation crime messe hebdomadaire en l'honneur de saini
Yves par le tabelHon ge'néral Micliel BrouiUar, originaire de Melz,
et Alix Farod, sa femme, en l'année 1698, date de la reprise de
Salins sur les Français.
En l'honneur de sainct Yve adoocal des pauvres la presenle chappelle [el]
autel la messe disant tous les mecredys de lan, perpétuellement sont estez fondez
par Michiel Brotiillar de la cité de Mess , tabellion gênerai au comté de lionr-
gongne , et damoiselle Alix Faro sa femme en l'an mil cccc nu" et treze, dont
Dieu ait leurs âmes.
Dans la première chapelle qui suit, de'diée à saint Paul, deux
autres textes sont à relever. Le premier mentionne que cette cha-
pelle a été' construite avant i3i3 par frère Richard d'Usier, pro-
vincial des frères Mineurs, qui y repose au milieu des siens.
ANNO DOMINI M" CCC XL", XXIir DIE APRILIS OBIIT REVE-
RENDVS IN XPO PATER RICHARDVS D. HVSIER OVI FVIT MA-
GISTER FRATRVM MINORVM IN PROVINCIA BVRGVNDIE ANNIS
VNDECIM ET FECIT ISTAM CAPELLAM ET MVNIIT EAM OMNIBVS
NECESSARIIS SVFFICIENTISSIME IN QVA SEPVLTI SVNT IPSE ET
PATER EIVS DOM- PETRVS D- HVSIER MILES AC FRATRES EIVS
REGINALDVS ET HVGO MILITES.
Le blason de cette vieille race d'Usier, illustre'e par maintes charges
auprès des comtes et ducs de Bourgogne, est peint sur les vitraux
et les murs de la chapelle, où des fresques à la de'trempe représen-
tent un certain nombre de ses membres, en costume de guerre, les
chevaliers caractérisés par les éperons d'or, les simples dcuyers par
les éperons d'argent. Sur une grande tombe sont figurés Louis
d'Usier, seigneur de Villette et de Vaudrey, chevalier fait à Jéru-
salem, mort en 1Ù67, et Antoine, son fils, décédé avant i5oo, les
pieds posés sur des lévriers. Voici leur épitaphe :
Ci git messire Louis d'Husie, seigneur de Villette et de Vauldrey en partie,
quifust chevallier en Jérusalem, qui trespassa l'an làôy, dont Dieu aij l'asnie.
Amen. Et a fait faire ceste sépulture Antoine d'Husie son fis.
Une autre chapelle porte dans ses vitres les armes de Loyte :
d'azur à l'agneau pascal ongle d'or, et en regard celles d'une famille
alliée, les Estavayer : pallé d'or et de gueules de 6 pièces, à la bande
d'argent chargée de trois roses de gueules brochant sur le tout, souvenirs
d'un officier de la saunerie. Une troisième a appartenu aux Du
— 1:^8 —
Solior, riclios bonqiiiors mmius (le Milan ;ui xi\'' sii'cle; doux dViilre
eux, Harllu'lemi ot Joaiinol. son lils, sont iiilmmds auprès do l'autel
Sainl-Laiiionl, fondé après leur uiorl, en i/n3, par lo curé de
Boujailles, Guillaume de la Perrière. Une dernière contient le char-
nier des Mercerel, bourgeois de Salins enrichis par le ne'gocc, puis
anoblis.
En i6^iG, réjflise dos Cordoliers, remaniée comme nous l'avons
vu en i53o par radjouction d'une seconde abside, comptait en
tout sept autels dédiés à Notre-Dame et à saint Georges (maître
autel), à saint François et à la sainte Croix (cliapoHc de Chalon-
Arlay), à saint Bonavonture (ancienne chapelic Saint-Paul ou des
Usier), il sainte Anne, à TAnnonciation (chapelle dos Merceret), î\
la sainte Trinité et à rinimaculée Conception. En 1789, le nombre
des autels était [)orté à dix; on eut à ce moment besoin de relever
remplacement des bancs et dos sépultures concétlées à des habitants
do Salins. Cette mesure administrative a fourni inconsciemment à
Tarchéologio une base précieuse pour restituer en son entier la
description 0! le plan d'une des plus curieuses nécropoles des
comtes de Bourgogne, de la maison de Chalon, que l'abbé Guil-
laume, l'historien voleur ot faussaire des sires de Salins, avait,
malgré sa compétence incontestable, négligé de relever au siècle
dernier.
Jules Gauthier.
NOTE
SUR
LA BASILIQUE DE CASTIGLIONE,
PAR M. BERTRAIND,
Professeur au lycée d'Alfjer.
Le village de Castiglione f^', situé sur la côte de TAlgérie à Ixh ki-
lomètres à Touest d'Alger et à 96 k. 1/2 à Test de Tipasa, s élève
sur l'emplacement d'un bourg antique, dont les ruines ont été
sommairement signalées par Berbruggert'-) et M. Catt-^l Les con-
structions modernes les ont fait disparaître presque entièrement.
Cependant un mamelon, situé au nord-ouest du village et domi-
nant la mer, porte encore les vestiges de deux édifices assez im-
portants. Le premier est un établissement de bains, où Ton a fait
quelques fouilles; on y reconnaît une piscine rectangulaire [k m. 3o
X 8 m. 80), dans laquelle on descend par trois marches et qui
est précédée d'une salle de 1 1 mètres de long; à côté se trouvent
de petites chambres dont le sous-sol pouvait être chauffé.
A 100 mètres environ au sud-est de ces thermes est une basilique
chrétienne, dont nous donnons le plan ci-joint. Orientée selon
l'usage (porte à l'ouest, abside à l'est), elle mesure ^U mètres de
long sur 1 3 de large. La construction était en mauvais blocage avec
des harpes en pierre de taille de distance en distance. En avant
s'étend un vestibule, remplaçant le narthex à colonnade ordinaire
dans les églises primitives; une fouille serait nécessaire pour dé-
terminer la place exacte de son entrée, qui ne paraît pas avoir été
située au milieu; peut-être y avait-il deux entrées symétriques. A
l'intérieur, la nef était séparée des bas côtés par deux rangées de
colonnes dont les fûts, en granit ou en pierre, émergent çà et là.
'') Le lieu était appelé par les Arabes, Bou-hmaïl.
(■^' Revue Africaine, t. V (1861), p. 36i.
^^) Eisai sur la province de Mauritanie Césarienne.
UO —
An fond of , aniant qn'il soinblo, à nn nivoan pins (Mevô, Tahside,
dont le mnr no lait |)as saillie an dehors et les denx sacristies qni
la llanqnenl.
dette (Wjlise n'anrait pas {rrand intérêt si elle ne présentait ((ne
ces dispositions banales; mais
des fonilles, faites jadis, à nne
ép()([ne qnc nous ne pouvons
lixer, et complétées en 189/1
par M. Tabhé Grandidier, curé
de Ti])asa, ont prouvé l'exis-
tence d'une crypte, au-dessous
de l'abside et des sacristies.
Cette crypte, en partie bâtie,
en ])artie creusée dans le tuf
de la colline, est ])ai'tagée en
trois salles (|ui répondent exac-
tement ])ar leur plan et leurs
dimensions aux trois pièces
supérieures. Elles communi-
quaient entre elles par deux
portes placées aux points A et
B de notre plan.
On descendait dans la salle
(In milieu par un escalier C,
disposé dans l'axe de l'(''{rlise,
en avant de l'abside, et limité
par deux massifs de ma(;onne-
rie D et E. De l'autre côté de
chacun de ces massifs devait
être placé le ])etit escalier la-
téral menant à l'abside. Aucune trace n'a été retrouvée de ces esca-
liers; ils étaient sans doute en bois (nous avons indiqué leur eni-
])lacement |)ar les lettres F et G).
Les trois salles d(! la crypte étaient couvertes par des voûtes en
foi'tne de berceau très sni'baissé, dont les amorces subsistent.
A notre connaissance, on n'a pas encore sijjnalé décrypte dans
les édiiiccs cbrétiens d'AIVicpie (". Ce (piisnilout icnd la noire in-
I
I
I
Ba.siliijiie do Castijflione.
'" M. (îscll [Ih'chi'irlii'n i(rili(hiliijri(jiir<! m Alirrriv. p. iSi) sifjnnlo nii-di'ssous
— 1/rl —
léressante, c'est la destination qu'elle a reçue. Elle ne représente
pas, en effet, comme les plus anciennes cryptes connues, un amé-
nagement fait pour faciliter la visite du tombeau d'un saint. Au
milieu de la salle centrale, M. l'abbé Grandidier a constaté l'exis-
tence d'une construction en pierres de taille délimitant une cuve
en forme de croix aux brandies arrondies.
Ce sont là, sans nul doute, des fonts baptismaux. On voit une
cuve de forme analogue au Musée de Tunis; elle a été trouvée dans
l'île de Djerba(^>. Grégoire de Tours en décrit ('-' une semblable :
ffPiscina est apud Osen campum (en Lusitanie) antiquitus sculpta
et ex marmore vario in modum crucis miro composita opère. ^5 Cette
forme pouvait être donnée au baptistère lui-même; tel était celui
que M. Gavaulta tout récemment retrouvé dans ses fouilles de Tig-
zirt. Dans notre église, les deux pièces latérales de la crypte étaient
évidemment des dépendances de la salle où l'on baptisait; c'est là
sans doute que les catécbumènes se dépouillaient de leurs vêtements.
La manière dont les murs de l'abside et des sacristies s'agencent
avec ceux de la crypte prouve qu'ils appartiennent à une seule et
même construction. Mallieureusement, pour déterminer l'époque
de celte basilique, nous manquons d'éléments, que des fouilles
dans la nef nous donneraient peut-être.
Il existe pourtant au Musée d'Alger une clef d'arcade, en pierre
jaunâtre (largeur en haut, o m. 69 ; hauteur, o m. 38), que l'on dit
provenir de Castiglione et qui a peut-être été trouvée dans notre
église, lors des premières fouilles. On y voit un monograuime
conslantinien enferme' dans une couronne tressée, et flanqué de
deux oiseaux, sans doute des colombes, le tout d'un travail très
grossier. Cette pierre a pu servir de clef à l'arc d'une abside, plu-
tôt qu'à une arcade de porte ou à une archivolte apparteuant à
une des deux colonnades intérieures, car la taille de sa partie infé-
rieure indique une large baie. Le monogramme présente, non
pas un rhô grec, mais un r latin. De Rossi a prouvé que cette
d'une basilique à Klierbel-bou-Addoufen, l'exislence d'un souterrain qu'il n'a pas
pu visiter lui-même. Il consisterait en un lonjj couloir flanque à droite et à gauche
de loculi. Cette disposition rappelle moins une crypte que des catacombes. Quant à
la crypte de la basilique de Damous-el-Karita, à Carthage, elle n'est qu'un amé-
nagement d'une construction antérieure à cette basilique.
''' Collections du Musée Alaoïti, p. 5i-5j.
'■-' De Gloria mavtijrKm , I, ai.
— l/i-J —
substilutioii sosf l'aile tout d'abord en Orient, à la lin du iv' siècle
ou au commencement du v''^'. En Afrique, Vr latin apparaît dès
rannée Uhli^-\ puis sur des monuments de la fin du v° siècle et
du début du \f. Mais il faut remarquer qu'il y l'ignve dans des
croix monogrammatiques et non dans des monogrammes constauti-
niens. Or, on sait que le monogramme est une forme plus ancienne
que la croix. Nous ne nous tromperons sans doute guère eu attri-
buant notre clef darcade au second tiers environ du v* siècle. Si
elle a été réellement trouvée dans la basilique, elle peut servir à
en déterminer l'époque.
Signalons encoi-e à Castiglione des sarcophages en pierre qui ont
été trouvés, il y a quelques années, à 200 mètres environ au sud-
est de la basilique. 11 semble qu'un cimetière assez étendu ait existé
à cet endroit (•*). C'est aussi à Castiglione qu'a été trouvée l'inscrip-
tion n" 9278 du Corpus, actuellement au Musée d'Alger : épitaplie
chrétienne qui, d'après la forme des lettres, date du v' siècle.
L'Itinéraire d'Antonin indique, sur la roule du littoral, entre
Tipasa et Icosium (Alger), la station de Casae Calbenti, à i5 milles
(aa kilomètres 1/2) de Ti])asa et à 33 milles (^9 kilomètres) d'Ico-
sium. Ces distances conviennent à peu près à la position de Casti-
glione, beaucoup plus exactement en tout cas qu'aux autres ruines
de la côte'''*. Le nom de Casae Calbenti paraît indiquer un bourg
construit sur le domaine d'un grand propriétaire '^'.
Bertrand,
l'i'ulesseiir au lycée d'.M{jor.
'■'' La c(ij)sella arijeiilea AjriciDid, p. 1-2.
^"-'1 Gsell, UcvHC Africaine, I. XXXVll (iSi)."}), p. 117-TiH.
''> D'autres lombes antiques de Casli{jlione ont déjà clé sij;ualces : llevue Ajri-
caine, t. I, p. 56; t. II, p. 3 a a.
'*> Cf. Mélanges de l'Ecole de liomp, t. XIV (i^jg/i), [). U\'S.
'*' Depuis l'envoi de cette note au Ministère, M. l'abhé (îrandidier a publié,
dans le Bulletin d'archéologie du diocèse d'Alger, une élude plus complète que la
nôtre et à la(|uelle ou fera bien de se référer.
DECOUVERTE
D'UN
TOMBEAU NÉO-PUNIQUE
DANS LE CAMP DE TÉBOURSOUK,
PAR M. LE CAPITAINE RAVARD.
Le camp de Téboursouk est situé sur la pente nord -est du
Kef-Ari'as, entre le pic de ce nom et rOued-Zebbès, à environ
5oo mètres à l'ouest du village de Téboursouk. Les pavillons d'of-
ficiers sont placés au point culminant du camp, près du chemin
qui relie le contrôle à la route de Medjez-el-Bab on contournant
la partie sud-ouest du village.
Le tombeau qui fait l'objet de cet article se trouve près des pa-
villons des officiers et à Test à moitié chemin entre les pavillons
et la poudrière du camp.
Le 28 octobre 1896, on de'blayait le camp des monceaux de
pierres qui l'encombraient; arrivés au rocher, les hommes de
corvée firent tomber une grande pierre triangulaire qui découvrit
un trou. Je fis déblayer la partie située au-dessus du trou et je
de'couvris la porte formée de deux montants placés sur un seuil et
reliés en haut par une pierre formant dessus de porte. La porte
était fermée par quatre pierres superposées, plates du côté visible,
en demi-cintre à l'intérieur (^'.
A droite de la porte se trouvait une stèle de o m. 70 de hau-
teur et représentant une femme debout que je crois être la figura-
tion de la déesse Tanit. (Fig. 1.)
î'^ Les dimensions de la porte sont les suivanles :
Montants : hauteur, u ni. 90; largeur, 0 m. 3o; épaisseur, o uj. 65. Largeur
— \lià —
La [)orlc, débarrassée des pierres (|ui rciilournienl, laissa voir à
riulérieur un pilier central semblant soutenir la voûte et, autour
de ce pilier, un banc de pione occupant le pourtour de la cavilé
et sur lo(|U('l on voyait des poteries. (Fijf. 3.)
H J^ -= es.
^'<^.j£>^^f^
Je constatai que le tombeau était creusé dans le roc même et que,
après l'avoir fermé d'une manière sommaire, c est-à-dire avec
des pierres sèches seulement, on avait t'ait ébouler des terres pour
en caclier l'entrée. Cette précaution a dû être prise au moment de
l'abandon du pays par les constructeurs du tombeau.
La stèle et les pierres composant la porte et bouchant les trous
à droite et à gauche enlevées, après avoir déjjagé le seuil de la
terre qui le recouvrait, je pénétrai dans le tombeau.
La fi<nire n" 2 montre le toiubeai! oiivcil el sa disposition au
moment où il a été découvert.
Je l'ouvorluio, o m. 5o. Dessus : iurjjcuf, u m. 60; luii;;Lieiir, i inèlrc; épaisseur,
o m. 1 0.
— U5 —
La cavité a la lorme d'une tiioitié d'œuf ; elle est creusée dans
le roc (^l
Au centre, un pilier formé de trois pierres superposées, les
deux du dessous de mêmes dimensions, taillées devant et sur les
côtés, brutes à l'arrière. La troisième pierre formant chapiteau
touche à peine à la voûte '^l
Fig.
Autour du pilier règne un banc formé de quatre pierres plates
dont le côté intérieur est taillé en ligne droite et le côté extérieur
suit la forme de la cavité f^*.
Sur ce banc des poteries de diverses formes, les unes en terre
<') Hauteur à l'entrée, i m. 76; hauteur au fond, 1 m. 25; largeur de l'en-
trée, 3 m. 20; largeur au centre, 2 m. 5o.
'^) Hauteur du pilier, 1 m. 60; largeur du pilier, 0 m. 3o; épaisseur du pilier
0 m. lia.
^^' Dimensions du banc : longueur de chaque dalle, 1 m. 26 ; épaisseur, 0 m. 1 0 ;
largeur, o m. 60; hauteur au-dessus du sol intérieur, o m. 70.
Arcukologie. 10
— UG —
blanche, d'autres en tt'ire rouge, massives, d'autres encore en terre
vernissée rouge el noir ou tout noir.
En fouillant le sol, j"ai trouvé deux cadavres ?n pleine terre,
placés à droite et à gauche du pilier central el tournant le dos à ce
pilier. Les deux cadavres avaient les jambes repliées, les genoux
touchant les coudes, les mains semblant soutcnii' la tète. Je n'ai pu
retirer qu'une partie d'un crâne dans lequel le médecin du poste
a cru reconnaître un crâne de femme, sans pouvoir lui attribuer
d'époque. Les cadavres étaient en pleine terre, sans enduit d'au-
cune sorte. Près du cadavre de droite se trouvait un petit morceau
d'os travaillé qui doit être un manche de poinçon ou d'outil de
travail de femme et les restes d'un miroir en métal.
Des poteries de formes diverses ont été trouvées dans ce tom-
beau el dans un tombeau contigu mais déjà ouvert; elles ne portent
aucune marque pouvant indiquer l'époque de la fabrication.
Quatre pièces de monnaie, trois de Carlhage et la quatrième
représentant : un buste de Diane à droite, avec l'arc et le carquois
sur l'épaule; au revers, un lévrier courant à toute vitesse à droite;
au-flessous, un éj)ieu de chasse s('paranl le lévrier de Tinscription
C'POSTVMI; à l'exergue, le monogramme K^^K Elle a été remise
ainsi (jue les pièces de Carlhage et quelques poteries, parmi les-
t|uelles une lampe avec la marque de Tanil, à M. le Directeur des
antiquités et des arts à Tunis.
J'ai aussi trouvé des restes d'un miroir en métal, un petit objet
en os qui semble être un morceau de poinçon ou d'objet de travail
de femme et des quantités de noyaux d'olives desséchées; quelques
vases conservent des traces de feu.
A côté du premier tombeau et séparé par une épaisseur de ro-
cher de o m. 60 se trouve un autre tombeau, de même Ibrme (|ue
le premier, mais qui avait déjà été fouillé. Le banc et le pilier
avaient été enlevés; en le fouillant j'ai trouvé des poteries et deux
cadavres, ces derniers placés d'une façon identique aux premiers;
les poteries étaient de même forme que celles (jui ont été trouvées
dans le premier tombeau.
Capitaine Ravard.
''^ Cl. Habolon, Monnates de la Uéjjuhliqiic romaine, p. 382, 38.*5 (année 66
av. J.-C).
STATUE DE FEMME
DÉCOUVERTE À CARTHAGE
ET BAS-RELIEF DÉCOUVERT À SIDI-SALAH-EL-RALTHI.
(Communication de M. Gauckier. )
M. Gauckier, inspecteur des antiquités et des arts à Tunis, nous
a adressé d'excellentes photographies d'après deux œuvres antiques
dont s'est récemment enrichi le Musée du Bardo.
I.
La première est une statue de femme (pi. XII), que M. Gauckier
a exhumée, au mois de janvier 1896, à Douar-ech-Chott (Car-
thage). L'état de conservation est fort satisfaisant. M. Gauckier
pense qu'on pourra facilement rajuster les nombreux fragments de
draperie trouvés à côté de la statue, et il ajoute : cf Seul, l'atirihut
soutenu par le baudrier, peut-être une cithare, manque complète-
ment, -n
L'absence de cet attribut est assurément fâcheuse, car il nous
aurait permis de désigner avec certitude un des marbres les plus
importants qu'ait encore fournis le sol de Carthage. Le costume de
notre figure, avec sa laige ceinture et son baudrier, est cependant
assez caractéristique pour qu'on puisse espérer en découvrir le
pendant parmi les statues romaines de nos musées. Mais c'est en
vain qu'on le chercherait, comme j'ai pu m'en assurer, parmi les
milliers de statues antiques publiées jusqu'à ce jour. Seule, à ma
connaissance, une statue acéphale du Louvre, encore inédite '^),
dont un dessin paraîtra dans mon Répertoire de la statuaire, présente
la même disposition et la même attitude, si ce n'est qu'elle porte
sur la jambe droite et non sur la jambe gauche. Cette figure est
W Salle de Psyché, ancien londs, ancien n" 1710.
— U8 —
vêtue, comme celle de Carthajje, d\me tiiiii(|ue lalaire, serrée à la
taille par une ceinture et traverse'e par un baudrier qui passe sur
i'e'paule droite. Or, la statue du Louvre est certainement une Muse,
car on disting^ue, entre le bi-as gauche el le corps, les restes
d'une lyre. M. Gauckler a donc été très heureusement inspire' lors-
i[ue, au seul aspect du baudrier, il a conjecturé ipie la statue
carthaginoise pouvait avoir une cithare comme attribut.
Le rapprochement que nous venons d'instituer ne parait pas
laisser de place au doute; il sulht à faire écarler la dénomination
de cr prêtresse de Caelestis'i (|ui avait d'abord élé proposée pour la
lemme drapée de Douar-ech-Chott.
L'appendice mutilé qui surmonte la coiffure est diflicile à déter-
miner; peut-être faut-il y voir seulemeni le reste d'un très petit
diadème, pareil à celui que porte Julia Domna dans le bas-relief
de l'arc des Orfèvres à Rome '^l Le rapprochement de cette tête et
des autres portraits de Julia — entre au Ires ceux de Gabies et de
Markouna qui sont au Louvre (-' — conduit à la conclusion inat-
tendue que les traits de la Muse de Carthage sont bien ceux de la
seconde femme de Septime Sévère. L'analogie, avec le buste de
Markouna surtout, est trop complète pour qu'on puisse songer à
l'attribuer au hasard. En supposant doiu-, comme nous y autorise
M. Gauckler, que la tête appnrtienne incontestablement à la statue,
il faudra conclure de ce qui précède qu'un sculpteur romain a re-
présente' une Muse sous les traits de Julia Domna, ou, ce qui
revient au même, l'impératrice sous les traits d'une Muse. On sait
assez que la sculpture impériale aimait à représenter les impéra-
trices en Junon, en Gérés, en Diane, en Vénus, comme les em])e-
reurs en Jupiter, en Apollon ou en Mars'-'l Je ne connaissais ce-
pendant pas encore d'exemple certain d'une impératrice représentée
en Erato.
La statue dont M. Gauckler a enrichi le Musée du Bardo est
une œuvre fort importante de la seconde moitii^ du if siècle après
J.-(]. Elle l'est par le sujet et le motif, l'un et l'autre à peu près
uniques; elle Test aussi par le lieu de la découverte. En effet, les
statues de marbre bien conservées, rares partout, le sont particu-
lièrement à Garihage. Je ne connais, de cet emplacement, (|ue
t" Benioulli, Rôm. Ihinoip-aphie , I. IV. pi. XV.
(2) ïbid.,^\. XVI, ael /y; pi. XVil.
v'''' Cf. 0. Mnilor, llandburh, ôd. \Vcl(k<T, n. -j.'io.
— 149 —
huit figures à peu près entières qui puissent supporter la compa-
raison avec celle de Douar-ech-Chott. En voici rënumération :
i° Une Victoire re'cemment découverte par le P. Delattre^'*;
a° La Ve'nus trouvée dans un puits à El-Marsa, autrefois chez
Charles Tissot, aujourd'hui à Paris chez M, Lecomte (publiée seu-
lement dans le catalogue de la vente des meubles et des livres de
M. Tissot, le 11 novembre i88/i);
3° La Vénus de l'ancienne collection Ange de Saint-Quentin , qui
a passé en vente, à Paris, le 9 juin 1896 (pi. IV du catalogue de
la vente);
k° Le Dionysos actuellement au Musée de Vienne, en Autriche
(publié par moi dans la Gazette des beaux-arts, 1886, If, p. 9 45);
5° Le Dioscure, découvert en deux fois par MM. d'Hérisson,
Babelon et S. Reinach, actuellement au Louvre et encore inédit
(mentionné en dernier lieu par M. Furtwaengler, Masterpieces of
Greeh sculpture, p. 281);
6° L'impératrice découverte par M. de Sainte-Marie et publiée
par lui dans sa Mission à Carthage (p. 28); l'original est aujourd'hui
au Louvre, moins la tête qui a péri dans l'explosion du Magenta;
7° Une médiocre statue de femme drapée publiée dans le Bul-
letin archéologique du Comité, 1890, p. ^^9;
8° Une statuette d'Hercule, actuellement à Pise, que Lasinio a
publiée (Raccolta di sarcofagi, Pise, 181 4, pi. CXXVl), avec la
notice : La tradizione ascrive l'origine di questo Ercole da Cartagine,
acquistato dagli antichi Pisani nelle loro scorrerie faite in Affrica. Cette
statuette aurait besoin d'être étudiée (voir Dùtschke, Biklwerhe zu
Pisa, n° 96).
J'ai entendu parler d'autres statues de Carthage ayant appartenu
au Khasnadar et qui auraient été exposées, en 1878, à Vienne;
mais je ne sais rien de précis à leur sujet.
La statue découverte par M. Gauckler, qui est la neuvième de
notre liste , est certainement une des trois plus remarquables.
II.
Le bas-relief que M. Gauckler a fait transporter au Musée du
Bardo provient de Sidi-Salah-el-Balthi, localité à ih kilomètres
■'' Vuillier, La Tuuisio, gravure à la pago 8i. C'est un très haut relief.
— 150 —
au nord de Souk-el-Klioiiiis; il a été découvert par M. Clionel,
contrôleur civil de Souk-el-Arba. Je ne puis mieux faire que
(le transcrire, à ce sujet, la notice qui accompagne Tenvoi de
M. Gauckler :
r Celte sculptuue semble remonter à Tépoque numide; à la lois
très grossière et très soignée connue exécution, elle ne peut être
comparée pour le style (ju'à certains bas-reliels proto-puni(|ues ou,
mieux encore, à la stèle d'Abizar et aux sculptures rupestres du
Souf et de Sabna.
r-Elle est gravée sur deux blocs massifs de calcaire jaunâtre qui
se rejoignent exactement; ils ont cbacun les dimensions suivantes:
longueur, i m. lo; hauteur, o m. -yo; épaisseur, o m. 3o. Il semble
que le bas-relief ait occupé quatre blocs de mêmes dimensions su-
perposés deux à deux. Nous n'avons conservé que ceux de la partie
inférieure.
ff Au milieu du tableau (pi. XIll) est figuré un cavalier armé de
toutes pièces, tenant de la main gauche un bouclier oblong et bran-
dissant sans doute une lance du bras droit levé. Il manque la tête du
personnage et le bras droit, qui devaient être sculptés au registre
supérieur. Le cavalier terrasse un ennemi gisant à terre, tenant
également un bouclier oblong. A droite et à gauche se tiennent
debout, les mains enchaînées derrière le dos, deux prisonniers
barbares, à la barbe inculte, aux cheveux longs tombant sur les
épaules. Leur costume mérite d'attirer l'attention. Us sont nus jus-
(ju'à la ceinture. Le bas du corps est revêtu de braies aux plis multi-
|)les, qui semblent fixées aux jambes par des lanières entre-croisées
et descendent jusqu'aux pieds, qui sont nus.
«Sur la tranche de la pierre, à droite, est représentée une tête
de divinité, Baal Hàmon probablement.
rCe bas-relief a été trouvé dans les ruines, très confuses au-
jourdliui, d'une antique citadelle, dont les débris ont été utilisi's
dès l'antiquité pour construire la forteresse byzantine de Sidi Salah.
Je suppose qu'il ornait le jambage gauche de la porte d'entrée de
ce monument, qui doit remonter à répo(jue numide. ti
Le seul point sur lequel je ne voudrais pas être aussi aftirmatif
que M. Gauckler, c'est la date de ce curieux uionument. Quelque
grossier qu'en soit le travail, les motifs qu'il présente sont bien
ceux qu'on voit sur les stèles funéraires de cavaliers romains, si
nombreuses, par exemple, dans la vallée du Khin, et qui remon-
— 151 —
tent, pour ia plupart, au ii" siècle après J.-C. Les figures de bar-
bares captifs se retrouvent, presque identiques, dans les métopes
du monument dWdam-Klissi , e'ieve' sous Trajan '^'. Or, ce monu-
ment, comme les sculptures qui le décorent, est l'œuvre de soldats
romains. De même qu'il y av.iit des architectes dans Tarme'e ro-
maine, il s'y trouvait dos tailleurs de pierres, qui, familiers avec
certains motifs plastiques dont l'origine remonte à l'art grec, te'-
moignaient d'une inexpe'rience eni'antine quand il s'agissait de les
reproduire. Je suis donc tenté de considérer le bas-relief de Sidi-
Salah comme l'œuvre de soldais romains et j'incline à le placer vers
le II" ou le m" siècle de l'ère chrétienne.
Salomon Reinach,
Membre du Comité.
(■> Voir Tocilesco, Bemidorf, Niemann, Pas Monument von Adcifiiklisai , Vienne,
1895, pL II, p. 67, 93, 9'i.
DÉCOUVERTES FAITES À LA MALGA,
PAR M. GAUCKLER,
Membre non résidant du Comité.
J'avais autorisé au mois de novembre 1896 le cheik de la Malga
à clîorclipr de la pierre dans un terrain situe' en face de la gare, à
Cartilage.
Les recherches, que je surveillais attentivement, ont pris bien-
tôt un caractère d'intérêt tel, que je me suis décidé à intervenir
moi-même pour me substituer au cheik dans son contrat de loca-
tion avec le propriétaire du champ, et poursuivre, au bénéfice du
Musée du Rardo, les travaux commencés avec un tout autre but.
Je me trouvais effectivement en présence de ce premier cimetière
des ojficialcs dont l'existence a été signalée, il y a quinze ans déjà,
par le P. Delattre. Ce cimetière n'a jamais été fouillé méthodi-
quement, mais il a été bouleversé, de fond en comble, par les re-
cherches souterraines d'Arabes chercheurs de pierres et d'antiquités,
qui ont arraché presque toutes les inscriptions des tombeaux. {]n
assez grand nombre de monuments funéraires ont été (neutres et
pillés; mais il en reste d'autres, dans les espaces compris entre les
fouilles des premiers explorateurs, qui n'ont pas été atteints ou n'ont
subi que de faibles dommages. Ce sont ces tombeaux que j'ai fait
dégager, assuré d'avance que les dépenses faites seraient ample-
ment rémunérées par les résultats acquis.
L'un de ces monuments présente une forme particulièrement
intéressante : c'est un autel à table plate, percée au centre d'un trou
recouvert d'un dégorgeoir à petits Irons et communiquant avec un
tube libatoire, long de 1 m. 90, (|ui aboutit à une grande am-
phore cinéraii-e à deux anses. Dans Pamphore, rien (jue des osse-
ments biùlés et (juchjues pastilles de verre. L'aulel [jroprement dit
est surnionl(' dune niche rectangulaire, ouveric en avant; elle est
ornée sur les trois autres côtés de bas reliefs en plaire, modelés
— 153 —
sommairement à la main, et appliqués sur une surface unie de
stuc encore humide, sur laquelle on avait préalablement indiqué
en quelques traits la silhoueKe géne'rale de la composition. La
niche et les bas-reliefs ont été démolis aux trois quarts par les
coups de pioche des premiers fouilleurs; mais les sujets représentés
sont encore reconnaissables. A gauche, un lit funéraire avec trois
personnages couchés; à droite, un homme nu tenant à la main
une cravache, à côté d'un cheval; au fond, peut-être une Diane
chasseresse, dont il ne reste plus que les jambes revêtues d'en-
dromides, et le bas de la courte tunique. L'inscription du tombeau
a été arrachée.
Un autre monument funéraire se compose d'un massif de ma-
çonnerie en forme d'autel carré de i m. 5o de côté. Sur la face
principale, au-dessus de l'inscription, absente aujourd'hui, sont
pratiquées deux niches, où débouchent les tubes libatoires qui tra-
versent toute l'épaisseur du tombeau, et aboutissent à deux urnes
cinéraires de belle hauteur (o m. 5o) en plomb, à couvercle percé
d'un trou pour le passage des libations. Ces deux urnes renfermaient
deux magnifiques amphores de verre remplies d'ossements, l'une
intacte, l'autre brisée, mais qui a pu être entièrement recollée.
L'amphore, au col largement ouvert pour permettre le dépôt des
cendres à l'intérieur du vase, est bouchée par un couvercle mobile,
également en verre, d'une forme très intéressante : c'est une sorte
d'entonnoir, percé au centre d'un trou qui correspond exactement
à celui de l'enveloppe en plomb et du tube libatoire. Les liquides
versés sur l'autel arrivaient ainsi directement aux cendres qu'ils
arrosaient. Ces deux verreries sont les plus belles qui aient encore
été découvertes, à ma connaissance, à Carlhage et en Tunisie.
Elles peuvent être comparées à celles qui sont conservées au Musée
Saint-Louis, au vase du Coudial-Aty (collection Vital) à Constantine,
et aux deux urnes cinéraires découvertes dans la nécropole Archara-
beau à Cherchel. Toutes étaient renfermées dans des chapes de
plomb. A côté de ces deux urnes s'en trouvait une troisième en
poterie renfermant une tabella devotionis et divers bibelots.
En résumé, la nécropole que j'ai commencé à explorer m'a
fourni jusqu'ici : une centaine de lampes, presque toutes signées et
dont quelques-unes sont de toute beauté. Je n'en citerai qu'une
qui représente une scène de pêche dans un décor alexandrin , et qui
porte sur la panse le graffite inédit : PVLLAENMANVARL
— 15A —
Un potit moiilo de disquo. en terre cuite, représentant Tanit
Caelestis.
Deux fragments d'un jpand moule d'ampliore, avec un Amour
chevauchant, nue panthèie, une autre panthère enchaîne'e et des
pampres.
De nomhreux spécimens do.mohilier tune'raire, de terre fine et
de formes ek^gantes, souvent si'jnés.
Trois tabeUae dcvohnnis, deux écrites en grec, Tune de 3?! liji^nes,
la seconde de 18 lignes; la troisième, mutilée, ne renferme (jue
([uelques caractères latins.
Quelques verreries, plusieurs monnaies, du règne de Domilien,
ce qui date la nécropole, et des bijoux de peu d'intérêt.
Une dizaine d'épitaphes d'esclaves et d'affranciiis de l'empereur.
.l'ai découvert, en outre, deux ])etites mosaï(|ues qui ornaient
sans doute un caveau funéraire postérieur à la nécropole des offi-
ciales : elles ont été mutilées également par les premiers fouilleurs.
et cela est d'autant plus regrettable que le sujet de l'une d'elles se
rencontre pour la première fois en Afrique : elle représente un
fleuve, couché a demi, le Tibre ou plutôt le Nil, ayant à ses côtés
une outarde (la tête manque), et entouré d'amours portant des
corbeilles de fruits et d'épis. La seconde représente simplement
un calathus rempli de fleurs et de fruits.
A quelques centaines de mètres de mon chantier de fouilles, et
de l'autre côté de l'amphithéâtre, dans la direction de Douar-ecb-
cliott, j'ai fait pratiquer un sondage dans un terrain rempli de
ruines informes, d'oià l'on a retiré dans ces dernières annexes un
grand nombre de débris de sculptures. Mes recherclies ont amené
la découverte d'une belle statue de femme, un peu moins grande
([ue nature (1 m. ko), et presque intacte. Il ne manque que les
mains et les attributs qu'elles tenaientC^
C'est une statue de l'impératrice Julia Domna, vêtue en Muse, à
ce qu'il semble (pi. XII). Le poitrait est nettement caractérisé par
la coiffure et par la ressemblance des traits du visage avec les nom-
breuses représentations figurées déjà comme de l'impératrice, l'allé
est vêtue d'une longue robe tombant jusqu'aux pieds et ceinte à la
' \oir ci-ilcssus, p. 1/17, ce qui ;i été dil de ciitle df'converîe |),ir Al. Saloi-inii
iiacli.
— 155 —
laille d'une large ceinture avec le croissant; elle porte en écharpe un
baudrier, analogue à celui de la prêtresse d'Isis que figure un bas-
relief du Muse'e de Chrchel; il souîenait sans doute une cithare.
La tête est surmontée d'une sorte d'aigrette, mutilée aujourd'hui,
caracte'ristique des Muses dans la sculpture impe'riale. La statue
est dès à pre'sent installée dans la chambre des femmes au Musée
du Bardo.
Presque à côté do cette œuvre d'art se trouvait un masque de
théâtre en marbre blanc, tenu par une main de femme. C'est sans
doute un fragment d'une autre statue de Muse, comique ou tra-
gique. Ces deux statues ornaient peut-êlre les abords de l'amphi-
théâtre, qui est très rap]>roché du terrain des fouilles.
P. Gauckler.
INSCIUPTIONS ÏNKI)[TES
DE L'ALGÉRIE,
PAH M. S. GSELL,
Profossoiir ;'i i'iv'olc tk-s lollres trAljjci-.
Presque tontes ies inscriptions publie'es ci-après ont été copiées
an ronis cVun voyage que j'ai fait, en iSgO, dans les départements
(I \l{jor et de Constantinc. Ma tache a été beaucoup i'acililée par la
i)ic!ivcillauce que j'ai trouvée partout; je dois en particulier ex-
primer ma reconnaissance à M. Tabbé Dclapard, curé de Tébessa,
qui, outre de nombreuses indications sur les antiquités de celle
ville et de la région environnante, m'a donné quelques copies d'in-
scriptions encore inédites.
1. — Fragment que M. l'abbé Delapard m'a dit provenir des en-
virons de Tébessa, actuellement dans la cour de l'église. La pierre
esl brisée après la seconde ligne. Hauteur dos lettres, o m. oh.
SATVRNO-AVG
VMBVBALIO
Satnrno Aiiff{usto) Umbubah'o. . .
Ce dernier nom parait être géographique. Cf. les (jualificalifs
de Sobarensis, Neapnlitmuts , Balcarnnensis donnés au même dieu '''.
2. — Tébessa. Fragment conservé au musée. Hauteur des lettres,
0 m. 09. et o m. o3. La pierre est brisée en haut et à gauche.
S ?J S E N T I V S
SV-S-L-A-
•DONATVS-ID
CR
. . .Senliiis . . .v(ptum) s{olv'd) l[ibcm) (/[iiimo) . . .donaliis,
id\emque con>ie\cr{avit ?)
"' Touhiiii. De Siilui7n (Ici riiltii . p. '? i .
— 157 —
3. — Tébessa. Dans la cour de Tégliso. Hauteur, i ni. 60; lar-
geur, o ui. 58; hauteur des lettres, o m. 06.
Qji^ LVTATIVS ^ Q_F
QVIR ^ VIATOR ^ AVT
MIL ^ï' LEG > III <;& AVG
) PLAETORI ^ VIX
AN ^ XXV Q& MIL ^ AN III
T ^ FLAVIVS ^ ) NASbl
ETQf'Cç&IVL'2^)BRVTkN
HER ^ M ^ ?
Qi^uinliis) Liitatius , Q[i(inti) /(ilius), Quir{ina), \ iator, Aut(i-ico), mil(es)
leg[ionis) III Aiiff[ustae) , {centuria) Plactori{i)\ vix{il) an[ms) XKV , milii-
tavit) an^nis) III. T(itus) Flavius, (cenluria) Nasidi[i) et Crains) Jul{ius),
(centuria) Bruttieni, her(edes) mipnumentutn) p(osuerunt).
On connaît un assez grand nombre de soldats de la S'' le'gion,
au 1" siècle, qui e'taient. originaires de Gaule '^). L'un d'eux, Q. Julius
Dioratus, dont Tépitaplie est certainement contemporaine de la
nôtre ('^^ e'tait à''Auti'[icum). Cette ville (Chartres) était peut-être
aussi la patrie de Q. Lutatius Viator.
4. — Tébessa. Actuellemenî dans la cour de l'e'glise. Inscription
très mal grave'e sur un fragment de corniclie. Hauteur, o m. 60;
largeur, o m. 21,
C • IVLIVS • C
• FILIVS
Q_y I R I N A •
L VGV
D V N 0 L VS
• A V
G V S T I D
V N 0
) VALIIRI FIDIILIS
VIXIT • ANIS • LV
MILITAVIT •
•ANIS
XII- HIIRIIS
•IIIVS
SFATIVS POPIVS
SATVRN INVS
) IIA3IIM- LM-T-C
''' Cf. Corp. inscr. lut., t. VIII, n"'' iG5^9 el suiv. ; Cannât, L'armée romaine
d'Afrique, p. 353.
'■-' Cf. Corp. inscr. lut., l. Mît, a" 1876. La rédaction est la même et le même
centurion Nasidius y est nommé.
— 158 —
C{aius) Jtiliiis, (',(aii) Jilius , Qttirina, Lugxiduitolus , Augustidiino , icciituria)
lalen'il) Fidelis ; viœlt an{7i)is LV, mititnvil an()i)is XXII. Hères ejm Sta-
tiiis (?) Popius Satuniiiiiis , (cnituria) eadem , l(ibeiis) mierilo) t{tluluin)
c{onsecravit).
L'interprétation des dernières lettres n'est pas certaine. On con-
naît déjà un autre légionnaire de la III" Augusta originaire A'Au-
gustoduxum (Aiitun) ('K
5. — Tébessa -'. Actuellement dans la ferme de M. Cambon,
en dehors de la porto de Constantine.
D M S
M ■ I V L 1 V S
I S T A T I A N V m^I
VETRANVSQ
5 VI MILITAVIT
IN PANNONIA
IN P RI M A I VI R
CE OVI PRESVSIs {sic)
T ANN XXV IVLIA
lo ilLIA SECVPA H El F [sic)
iCIT H S E
D{is) m[(iiiil)iis) n{acrmn). M{arcus) Juliiis Islntiami\s\. veteiauus , qui inili-
(ttvil iit Pannonia in primio) Aîd)iu{t)r{i)ce , {q)iii. . . ann(is) XXV. .Iulia
\J7\ilia, Secuir)a, h^ercs) ri [T)J\e\cil. H[ic) s[itu.s) c{si).
Le vétéran nommé dans cette inscription incorrecte avait servi
en Pannonie, dans la P* Adiutrix, qui séjourna à Brigetio (Panno-
nie supérieure), à partir du ii" siècle de notre ère. Je ne compiends
pas la ligne 8. A la fin il faut peut-être admettre une interversion
et expli(|uer : Julio Secura filia [et) h(eres).
6. — Tébessa. h'rajjmout (léj)Osé au musée.
Q_^ ALAh<ï'L
X TEST<ï'
. . .\e\tj[ues) al(te\ . ■ .c\.v lcsl[a)iicnlo).
'' Corp. ingcr. lat. , l. VllI, ii" i655o.
'-) Suivant un autro renseiffiiement, cette inscription proviendrait du vieux Té-
bessa ou Tébcssii-Kliellia. [Corp. inscr. Int., I. VllI, p. iSgo.)
— 159 —
7. — Tébessa. Fragment de .stèle, au miise'e. Au-dessus de
l'inscription, un banquet funèbre, où le mort est représenté coucbé
sur un lit.
M VS • VIT A
R A N V S
V-A-LXXX
RIA • MA
GRAVIT
. . .ius Vita[lis, vete]mnus . . . vijxii) a[nms) LXXX . . .ria
Ma. . . \conse\cravil.
8. — Tébessa. Encastré dans une maison appartenant à
M. Cambon, en dehors de la porte dite de Solomon.
WM. M ^ S <^
wMmmmxVwr^ gae
iVfmCVS QVI ET PISTCR
V A XXIIII M VIIII L CAECI
LIVS GAETVLVS PATER ET
CAECILIA SPESINA MATER
FILIO PIISSIMO FECER
H <5& S Q& E
[/)(w)J m{aHiùus) s^acrmu) [. . .Caecjilius Gae[t]u[li\cus , qui et Pistor, i\ixil)
aimm) XXIIII, mieiisibtis) VIIII. L'jictus) Caecilius Gnetulus paler et
Caecilia Spesina mater jilio piissimo fecer{iint). H(ic) s(itus) e[st).
9. — Tébessa. A la basilique. Au-dessus de Tinscription, buste
d'homme. La pierre est brise'e en bas.
M • EGNATIVS
M F «> \/TiMnPV •^^
M[arcui) Eiriialius , M(^arci)J\ilius), {'index, o[lvit'l). . .
10. — Tébessa. Fragment d'un autel, à la basilique. Piei"i-e
brise'e à gauche et en bas.
3 M S
ERVCIVS
XliANN
Dits) m{aiiibus) s{aci-uni) . . .Erucius, [m\xi[t\ ann\is\. . .
— KH) —
11. — Tébessa. Caisson, au musée.
D M S
F-FEIX -V-A-Xllll
M-V D-X-VIIII
F ■ LiXESTINVS ^
FILIO-KARISIMO
FECIT <Jb
D\i>i) m\ambus) ■s{^ucntiii). l-\laiHUs?) Fe{i)ix , v(i.vil) a{nnis) Xllll , iii[cn.'<i-
bus) V, d{iebus) XVIIIL F{lnvms?) Lixesùnus (?) — ou l'\e)ltx . . —
Jilio lc(iriii[s)iitio fccit.
12. — Tébessa. Stèlo, dans la cour do Téglise.
D vMvSACR^
Q_- HELVIVS • SA
TVUNINVS PIVS
VIXITANNIS L HSE
HELVI-F-OMNES-CV
RA CORNELI • OPTATI • F C
/)((s) )ii{(mibus) sacr{iun). Q{tiintus) Helvius Saturniiuts pius ria-il iiuin\s L.
ll{ic) s{itus) e{st). Helvi{î) f{ilii) omnes , cura Conieli{i) Optali , /{acien-
dum) c[uravcrunt).
13. — Tébessa. Caisson, dans la cour de Téglisp.
IMIiA-XXXX-HOR
^ESI VS • GEME
LLVS ■ V • K ■ F •
[D{iii) m(autbu.i) s(acruni) . . . |.vm Quin\la v[ixit)] a^nnis) XXXX.
Uor\ i\c{n)sius (Icniellus «(.Tor/") L{(irissmaé) /(ecil).
— 101 —
14. — Tébessa. Chez M. Cambon. Petit autel.
D M S
IVLIVS ELI
ANVS PVC
N E V S VI
XI T AN O
S FELI
CITAS
NVOS XXXV (S7c)
D[is) m[anibus) s(acrmn). Julius [A\elianiis Pii{g)neus (?) vixit an[n)os.
Félicitas (vixit) an(n)os XXXV,
L'âge de l'homme n'a jamais été gravé et les mots Feîtcilas, etc.
ont été ajoutés après coup.
15. — Tébessa. Caisson, dans la cour de l'église.
D M S
C IVLIVS lA
N V AR I VS
V A XXXX PRI
MA VXOR FEC
D[isj mianibus) s{(icruin). C(aius) Julius Januarius v(ixil) a{unis) XXXX.
Prima uxor fec{it).
16. — Tébessa. Caisson, dans la cour de l'église.
D M S
M IVNIVS vie
TOR. V A LXXX
Ianvaria CON
I V G I F hSE
T){is) mianibus) s[acrum). M[arcus) Jnnius 1 iclor v(ixil) a(Huis) LXXX.
Januaria coniugi f{ecit). H{ic) s(itus) eÇst).
Ari;iiiîologi;;. i i
— 16'i —
17. — Tébessa. Caisson, dans la cour de l'ôglise.
D M S
IVNIA OPTA
TVLAV-A-XXXV
hERENNIA lANV
ARIA FILI FEC (sic)
h S E
D{is) iii(a)iibu!i) s{acnim). Jiinia Optatula v{ixU) a[nnis) XXXV,
Herennia Junuaria fili{a) J'ec[ii). lliic) s{îtn) e(s[),
18. — Tébessa. Plaque de o m. 65 de longueur et o m. 69 do
liuutcur, au musée. L'inscription est enl'erme'e dans un cercle.
D M S
MECATIA
VIXIT A
NNOS
XXXII
D{i.s) m[anibus) s{acrum). Me{g)atia (?) vixit annos XXXI I.
19. — Tébessa. Dans la cour de l'église. Au-dessus d<' Tin-
scription. un enfant debout; un autel à sa droite.
PSCF IBONIVS D îi> F
(.s7>) +ESTVSQ!'PIVSQi' VIXIT
ANN Q& VII <î& M Q!' V 03
[sic) H s H Q!' S (ï» E
P[ublius) Sc\r\lboiHus , D(ccmi)J'{ilius), Fcstiis piiis viœit ann{i's) VU,
miensibus) V. H{{c) .s({tus) c(sl).
Au de'but de la ligne h, les lettres H et S sont sans doute le
commencement de la formule H S E, répétée ensuite tout entière
par erreur.
— i6;i —
20. — Tébessa. Stèie, dans la cour de l'église. Au-dessus de
i inscription, guirlande.
D M SS
C • VAL e'VALE
Ri A N VS-V 1
X t A N N I S
LX V A L E R 1
V S V A L E
N S P A T R I
1< A R I S S 1 M
O F E C I T
H S E D
D{is) m[anibus) (*>'•'■ s{acrum). C{aius) Val{ertus) Valerianus vixit aitnis LX.
Valerius Valens patri karissmo fecit, H{ic) s({tu.s) e{st) . . .
21. — Tébessa. Dans la cour de l'église.
D M S
V E L L E I A
RESPECTA
VIXIT ANNIS
L H S E NOVE
LLIANVS F MATR P F
D{is) m{anibus) s(acrum). Velleia Respecta vixit annis L. H{ic) s^ila) e(st).
Novellianusfiilius) inatr{i) p({issimae)f{ecit).
22. — Tébessa. Caisson, dans le jardin du camp des zouaves (-1
D M S
C V I B I V S
CELER
V I X I T A N
XX H S E C VIBI
VS NOVELLVS FR P
FECIT
D{is) m{anibus) s{acrum). C{aius) Vibius Celer vixil aniiiis) XS..
H{tc) s{itus) e{st). CÇaius) Vibius Novellus Jiiatri) p{iissimo) fecit.
(') On a seulement commencé la gravure de cette lettre, puis on l'a reportée
plus à droite.
(2) Cf. Corp. {user, lut., l. VIII, n" iG566.
— 1G6 —
23. — Tébessa. Fra{jiiioiit, dans la cour (le rôglisc. Hauteur des
lettres, o m. 02 5.
+ IN AEO V
CÀ ar IMCl
L Fa V I c T|
lu Deo v[nms\, cast{mo[nia]li.s lict[oria\l
24. — Tébessa. L'inscription est gravée sur deux dalles du pa-
vement de lalrium de la basilique. Hauteur des lettres, cm. 11.
-^Mmë:m<îiS EXTI^c
^mP ' G R AT I s s I
/ I R G o ^
BI CA O VOD
NOMEN SEMPePv
U 4 ASTrA VIGETQ&
•yWDES IN EXCEL
SIS TALIBVS EREP
TA TENEBRIS ^
CVM TIBI PERPE
TVA REDDITVR
A L M A D I E S -^c-
\Hic i!fc\ps cxti)ic\ta , Pfiir?\i i>ralmi\mfi\ oirgo,
\U\fbica, quod nomen scmpev \in\ astva vigcl!
Laudes in excchis talihiis crcpta Iciiebris,
Cum ({In perpétua reddilur aima dies!
La l'orme des lettres indicjue plutôt le \' siècle que le vi*'. Les
mots Laudes m excclsis semblent bien être une réminiscence de la
l'orinule Gloria in excclsis, début du Cantique des anges, qui lut in-
troduit dans la liturgie romaine vers le second tiers du v* siècle^'.
Si la date que nous assignons à notre inscription est exacte, ce
cantique se sérail répandu en Africjne très peu de temps après.
^'^ Voii- Diicliesiie, C'Alcciion du Mnuve Altioiii . p. li-.
— 165 —
25. — Tébessa. Dallage de Tatrium de la basilique. Inscription
voisiiio de la précédente. Hauteur des lettres, o m. ik.
II I C REOVIE
B II IN PAGE
M A R T I I 1 A
N A V I R G O
D I O S A C R
TA DP II K I
Hic requiebil in pace Mnrti{a)liana , virgo Deo sacr{d)ia, (l(e)p(osita)
II k[alendas) i{(inuarias ou unias ou uUas).
26. — Tébessa. Dans la cour de Tégiise. Largeur, o ni. 70;
hauteur, o m. 89; hauteur des lettres, o m. o5.
+ IC REQVIEVIT AXIDO
CVM X^PÔ QVE VIXIT
IN PACE ANNIS XIIII
AEPS XSI KL IVLIAS
INAICTIONE SECW
A A
{H]ic requievit Axido cum [Christ)o, que (= qui) vixit in pace annis XIIII.
Dep{osiuî)s XVII k{a)l{endas) Iulias , indiclione sccundu.
Ce nom d' Axido était aussi porté par- un des chefs des circoncel-
lions'^'.
27. — Tébessa. Dans la cour de Téglise. Hauteur, o m. 65;
largeur, o m. 61; hauteur des lettres, o m. 06.
+ HIC RE qy I E B I T
BONE MEMORE NO {sic)
NNVS • IN PACE BIXIT
ANNOS-V-MENSES-
OECE • DEPOSITVS
XII KL4AVGVST ASç^
Hic requiebit bon[a)e memor(ia)e Nomius; in pace bixit annos V,
menses dece[m); depositus XII k{a)l[endas) augnstas''\
('^ Opiat, De schismate donatistarmn , III, li.
^"-' Cl., pour les formules, Ct.rp. inscr. Int., t. Vlll,n'" i6656 et suiv.
— 166 —
28. — Tébessa. Dans la cour de Téglise. Hauteur, o m. 65;
largeur, o m, 27; hauteur des lettres, o m. o3. Au-dessus de Tin-
scriplion, croix mouogratumatique dans une couronne.
PETROIA
V ICSIT
QVADEIV {sic)
I PAGE {sic)
DIES
~X ^
Petro{n)ia (?) vtcsit. . . {iii) pace dies X.
A la fin, la feuille de lierre est douteuse*
29. — Tébessa. Dans la cour de Téglise. Console (longueur,
1 m. ho; laigeur, 0 m. 55), sur lacfuelle on a ensuite grave' cette
inscription chrétienne. Elle est enfermée dans une couronne, et au-
dessous se voit une rosace. Hauteur des lettres, o m. o/i.
t
ERIT
IN PACE
SEPVLTV
R/ EIVS
t
Erit in pnce sppullurn eius.
Cette inscription était peut-être complétée par une autre pierre,
donnant le nom du mort.
30. — Tébessa-Khellia O. Inscription dont la copie nVa été
donnée par M. Tabbé Delapard.
D M S
M • ANN I VS • M •
F • P AT • SERAN
VS- V- A XVIII-M-
Xl-D-XIIH-S-E
Diis) m{nmfms) .s{acmm). M{arcus) Aiinius, M{arci) /{ilius), Pn\p{irin)],
'■'' CI. (Àirj). inacr. Int., I. VitI, |). i.^xjo.
— 167 —
Seiauus v{ixit) a[nnis) XVIII , tn(ensibus) XI, d{iebus) XII. H[tc) s(itus)
e{st).
31. — Ksar-Gourai t^l Copie de M. l'abbe Deiapard.
S
VITELIA lA
NVARIA V
A XC FECE
RVNT CINITIVS ET
SECVNDVS FH
[i)(î.s)] m(anibus) s{acrum), Vitel{ï)ia lanuaria v{ixii) a{iinis) XC.
Fecerunt Cinitius et Sccundus ji\l[n)\ '"'.
32. — Henchir-Kissa'^'.
D M S
CAMERI
VS'DATVS
VIXIT-
A N I 5 • L X ■
C RVSTICA
(w) VXOXOR FE
D{is) m{anibus) s{acrum). Camerius Datus vixit an(n)is LX.
C. . . RuMica uÇxoyxor fe{cit).
33. — Henchir-Kissâ. Copie qui m'a été remise par M. l'abbé
Deiapard.
D M S
E L A V I A I A N {sic)
lANVARlAQ&VAçî'
XXI ^ H <f> S <^ E
D(ts) m((inibiis) s(acvum). [F]laiua (Jmiy lanuaria v{ixit) a{nnis) XXI.
H(ic) Mita) e(st).
''' Cf. Corp. iiiscr. lut., t. \Ill, p. 1692^
^-' Pour le cognomen du premier des fils. cf. Corp. in.icr. Int., t. VIII, n" ASo-y,
ligne 4 , où il faut lire CHINITHI (génitif).
'^' Cf. Cnrp. inscr. lat., p. iSg.S.
— 108 —
34. — Henchir-Kissa. (laisson.
D M S
»IVLIVS
lANVARI
VSVIXAi
XXXVIWJ.
U[ts) myitiiihus) s[acruin). . Iiilius lanuarim vi{xit) a\n[itis)\ XXXVJ...
35. — Henchir-Kissa. Copie communiquée par M. Delapard.
D M S
IVL MAM
ARl VIX
IT XXXI
/)(/.<;) v}{onilms) s^ftcrnm) Iul{it) Mam[m)ar{(t); vixit [anuis) XXXl.
36. — Henchir-Kissa. Copie communiquée par M. Delapard.
D M S
1 VLI A
S A T ^^
R N I N A
V X A L:«X Uic)
l){is) m{ftnibus) ^(acmin). htlia Sainrniua v{i).v[il) a{nni.s) L[X]X.
37. — Henchir-Kissa. Caisson.
D M S
OLI A RVS
TICA VALXXI
M X D XI
H S E
/)f/.s) 7)i((nnhus) siiirniin). Olia îlmtica v(i.Ttt) a(^nms) LXXI, in(ensibus) X ,
ddehiis) Xî. U{ir) s(itn) p{st).
— 109 —
38. — Henchir-Kissa. (îopie de M. Delapard.
D M S
P O P I L I (sic)
S E CVN
D E «ï' V
IXIT ANI
XLV
■ D(is) m(anibus) s[acnim) Popili[ae) Secund{a)e ; vixit an{n)i[>i) XLV.
39. — Gastal'^l Pierre brisée à gauche.
D yM yS V
GALLA^Ï»
CLiANAvVI
ANvXIIIv
vIvPARErTE S
^OSVERVNT
D{is) m[aiiihiis) !<{acnmi). Galla \Ev?\cHann vi\.T{it)\ (ni{jns) XIII,
\m{ense)\ I. Parentes posuemnt.
40. — Henchir-Torrecha '-). Caisson.
D M S
D M S
GEMI
mmy^m.
NIA D
A 'mmmi.
O N A
TVWiWM
TA VI
VIX- A
XIT AN
N- LXX
L X V
B{is) m{an{bus) s{acrum). Geminia Donata vixit an{iiis) LXV.
D[is) m{cmibus) s(acnim) . . . vix[it) an[nis) LXX.
^'^ Cf. Cojp. inscr. lut., L VIII, p. 9^3.
(2) Ihid., p. 159.3.
— 170 —
41. — Henchir-Torrecha. Slèle.
D M S
I V L I V S
D I O N I
SIVS VIXS
IT ANNIS
LXXX
D{ts) m{anihu.i) s[(wrum). Jiiliiis Dlon[y)sius vixKsyit annis LXXX.
42. — Henchir-Torrecha. (iaisfion.
D M S
S AL LV STI
VS B ARIC
VIXIT AN
NIS LXXV
H • F E C
/)(»s) m{ainhu,i) s(acrum) , SaUiistiua Baric vixit annis LXXV.
I1{eres) fec{it).
43. — Henchir-Torrecha. Borne niilliaire, haute de i m. Uo.
Hauteur des lettres, o m. o5.
D N i^AV
lO CLAJ^DI
O CONSTA
NTIO NOB
AV G
D(oinino) n{osfro) \FI\(nno (]l(t\u\dio Cotistanlio , nob(ilissimo) Aug[usto).
Inscription de (Constance II, fils de (lonstantin le Grand. Cet
empereur se nom mail Flavius Julius Constantius, mais le nom de
Claudius lui est parfois attribué par erreur'').
A côté de cette borne en gît une autre, illisible. Elles apparte-
naient à une route qui, partant de Tlieveste, prenait la direction
du Nord, vers Tipasa et Hippone. La table de Peutinger indique la
c \n\r Tisoll, Recherches archéi)logiqiies pu Algé-ie, p. 'îi)(') ol aSK.
— 171 —
première partie de cette route jusqu'à Vatari (Fedj-Souioud) : TIip-
veste, XV; Mova, xii; Vasampus, xx; Flavia Marci^ xvi ; Vatari. Les
stations de Mova, de Vasampus et de Flavia Marci n'ont pas encore
été identifie'es avec certitude. Une bifurcation conduisait à Madaura
et à Thagaste.
44. — Henchir-Fouagha'''. Bas d'un autel.
X • PRIMV
S COIVG
F E C I T
. . . [vixit annts]. . . X. Primus co(^nyug[{\ fecit.
45. — Petit autel (hauteur, o m. 36), trouvé à 6 kilomètres de
Tébessa sur la route de Constantine, maintenant au Musée.
I V L I A
BON OSA
VOTVM
SOUVIT
JkIki lioiiosii voluvi so[l]vit.
46. — Youks [Aquae Caesaris) ("^'. Trois fragments. Le troisième
est brisé à droite. Copie communiquée par M. l'abbé Delapard.
ah c
BEATISSIMIS
SIMORVM AVG STOR QVE NOSTRORVM
FASCALIS TRO^ /INCI/ \E NVMIDIAF IN
OPERAM SVMT IBVS SV S PRAEBENTES E
Beatissiniis [temporibus dominorum? . . . priticipum? îniiictis?]simm'um Au-
g[u]slor{um)que nostrorum . . . \consulans sgx] fascalis promnciac ISumi-
diae. . . operam sum(p)tibus su\i]s praebentes. . .
Inscription qui appartient à peu près au dernier tiers du
iv^ siècle. Elle prouve qu'à cette époque la ville d'Aquae Caesaris,
située à i8 kilomètres à l'ouest de Théveste. faisait partie de la
'^^ Cf. Corp. inscr. ht., t. VIII, p. iSg/i.
^-' Ibid., p. 1597.
— 172 —
proviiici' de Nuinidie, tandis que Thevoste élail cii Proconsu-
laire. Hondiir-Metkidès, situé au sud-ouesl do Youks, se trouvait
aussi en INumidie*^'.
47. — Youks. Table.
U iVl à
INNOCENS EMILI A
NVS VIXIT MENSES
OCTO DIES TREDECI»
DECESSIT OCTAV IDVS
APRILES
D{is) )n{(iinhus) s(acri(m). Innoccns [A)emUianns viril mêmes octo,
dies ti-edeci\m\. Deceasit [dio) octav(fi) idns aprlles.
48. — Youks. Autel.
D M S
L • P O N T I V S
lAHIN VIXIT
ANNIS ^ LVIIII ^
MENSES III DI
ES ^ XX
L PONTIVS SI
L V A' V S F I L I
V S F E C I T
l){is) in(anihns) s{acrum). L(^iiciu.s) Pondus Iahiii(^us) ri.vil anms ( = rt«?«os) LIX,
menses III , dies XX. L{ucius) Ponlius Silr/oms fi luis fecit.
49. — Youks. Fragment, dans la poite du fortin byzantin.
VALENS VI Ail A
I I
. . . Valem vixit a\ unis | . . .
') Corp. iiiscr. lai., I. \lll. ii" '2i()6.
— 173 —
50, — Youks. Table iongue de o m. (iG, large de o m. Go.
ONORATA BENE
V
I X E R E
P E R
N NO Z
A
I I I X
SE PVLTA IIIl KL
M
A
I A S
ANNO <ÏI
(H)onorala bene vixere [! = vixit) fer annos VII;
sepuha IV k(a)l[endas) maias , anno VII.
J'ignore quelle est cette ère; peut-être celle de la reprise de
l'Afrique parles Byzantins, en 53^ ('\ ou queltjue anne'e du rè'fne
d'un prince vandale ^^\ — à moins <[ue ce ne soit une nouvelle
indication de l'âge de la morte.
51. — Youks. Table. L'inscription est enferme'e dans un cercle.
MEMORIA DVLCIS
IMAIS riLlAlS MEA FL
ABANA PATER FECIT BIC
SIT ANIS IIII MEN XII D
lES XVII ORE VII
Memoria dulcis[s)imais jiUais mea(is) Flab(i)ana,(is) '^* (= Flaviaiiae). Paler
fecit. Bicsit [= viccit) an(ii)is IV, men[sibm) XII , (lies [= diebus) XVII,
ore [= horis) VIL
'i^' Cf. Corp. inscr. ht., t. VIII, n° 5209.
'^' Voir aussi Corp. inscr. lat., n° iiiaS (inscr. de Lamta), où on iil aiiin
XXVIIII. M. Mommsen y voit la vingt-neuvième année du règne de Vaienti-
nien III(Zi53).
''^ Pour cette forme de génitif en nis, cf., par exemple, Mélanges de l'Ecole de
Rome, t. XIV (1894), p. 58o, n"' /17 et /i8.
— l7/i —
52. — Henchir-el-Hamacha^*'. ActuelleiiienI chez M. (îaniboii,
à Tébossa. Table lonijue de o m. 5o, haute de o m. 32. Hauteur
des lettres, o m. o35. Dans un cadre à queues d'aronde.
SATVRNO DM
N AVG SVRDIVS
SOLVTOR DE SV
N TEMPLVM
RENOVAIT
BOB
Salurno D(o)?/i(i)h(o) Aug{tisio). Surdtu-s Solutor de sun{lu? = sumptu sm?)
temptum rmova{v)it. Bob ...
Je ne comprends pas les dernières lettres.
53. — Bas d'une borne milliaire, entre Touks el Aïn-Gaga, à
6 kilomètres de Youks, direction de l'Ouest ^^l
\V G
XVI
Cette borne était placée sur la roule qui allait de Thevesle à
Thamugadi et ([ui est indiquée par la table de Peutinger : Theveste,
VII (corc. VII); Ad aquns Caesaris, xvi; Ad Mercimum, ix; Ruglata,
\; \d Cicvitunn. vi ; Ad Cazalis , \; Zi/rnas Maseli, xiv; Vico Aureli,
wiii; Liinaiia . v; Popleto, ix; Thamugadi ^'''\ La route est encore
parlaitement visible en plusieurs endroits, entre Youks et Aïu-
Nous avons parlé ailleurs de la partie de cette route qui avoi-
sine Thamugadi ''. Entre Theveste et Youks, elle passait par Aïn-
Chabrou, comme Wilmanns Ta pensé avec raison, et les miiliaires
n"' 1016G-10179 du Corpus lui appartiennent. Il est très probable
' Cl. Covj). iiiscr. lai., t. Vill, p. 1397.
' Ibid., n°' 10173 et 1017A, trouvées au mémo endroit.
■■'' Voir Tissot, Géofrraphic de la province d'Afrique, t. II, p. ^79 cl suiv.
*' Voir Mélanges de VEcole française de Rome, t. XIV (189/4). p. Ho-33.
— 175 —
du reste que, dans le voisinage imme'diat de Theveste, elle se con-
fondait avec la route de Thevesle à Cirta. La bifurcation devait se
faire à quelque distance au nord-est de Youks.
Une autre route entre Theveste et Thamugadi est indique'e par
ritine'raire d'Anlonin : Theveste, xxii; TmJ'adi, xx; Vegesela, xviii;
Mascula, etc.
Nous pensons qu'elle passait par le Trik-el-Karreta, par Hen-
chir-Gosset el au-dessous de Ksar-Tibinet, lieux que nous avons
visités. Les vestiges d'une route y sont très apparents el nous ne
croyons pas, quoi qu'on en ait ditt^^, qu'il faille y voir un chemin
d'exploitation. Nous avons, en effet, retrouve' des restes de bornes
milliaires à Henchir-Gosset et au-dessous, près de la source d'Aïn-
Saharidj(-); l'existence de ces bornes indique naturellement une
voie de grande commuiiication.
A Ksar-Tibinet, il y avait une forteresse romaine, de bonne
époque, transforme'e plus tard en huilerie; elle surveillait la route.
Au delà de Ksar-Tibinet, le tracé serait à étudier'^).
54. — Aïn-Gaga (''. Dans un fort byzantin. Fragment de borne
uiilliaire.
D N FL iVALENTI
teANOi
\\mmmmmQiW&^.
AVG
XVII
D{om{Ho) n{ostro) Fl{cwio) Valcnti\ni\ano | Pio Felice\ .
AuPiusto) — XVII.
('' Moll, Annuaire db Constuntine, 1 858-1 869, p. 87-88; Seriziat, Bulletin de
fAcade'mie d'Hippone, t. XXII, p. 3i. Bosredon, Rec. de Coustantine, 1876-1877,
p. 887, y voit, comme nous, la route de Theveste à Thamugadi. (Cf. Tissot, t. II,
p. 5o5.)
-j Malheureusement l'un de ces miUiaires est truste; les deux autres sont en-
terrés et nous n'avions pas les instruments nécessaires pour les dégager.
^^) Voiries observations de Bosredon, Rec. de Conslantine, 1876-1877, p. 388
etsuiv. (Cf. Tissot, t. II, p. 5 0 5.)
(*> Dans la montagne, à 7 kilomètres et demi à l'ouest de Youks.
— 17G —
La seconde moitié de la pioiuière ligue ot les lijjiu's a cl 3 oui
clé giavées sur une inscription antérieuro martelée.
55. — Halloufa ^'). Inscription dont la copie m'a été coniniuni-
(juoe par M. laljlx'' Dola|)ard.
D M S
O C T A V 1 A
C E L S I N A
V 1 X I T A' N I^
SECVNDvS C S P
D{is) in{anibus) «{(tcrum). (Jctaoia Celstua vixil ann{is) LX.
SccuikIiis c[o)iiiiffi) s[uac) p{osuit).
56. — Taoura [Tagura). AclneUenienl au bord) d'Aïn-Guellar.
Croissant. (îroissanl.
Femiiii'. Honiiin' on lojre.
D M
PRIMA ZABO
N I S S I L A N 1
F V 1 X I T ■ A N
N 1 S • XXXV
I 1 S E
M N A M P H'^
M O N I S KO
G A T I • F • VI
XIT • AN N I^
L- H S E
M • LAELIVS ■ MAUTIALiS
HERES CARISSIM^»
D{is) inianibiis) .siacrinn). Priiiia, Zahoiiis Silniii /'(ilia), vl.fil nnnis XXXV.
[Hic] s{ita) e{fil).
M. . ., Navipli\a\iii<nns Hognti /{ilius) , vixil nniii\>^\ L.
U{ic) ii{inis) r{sl).
M((ircus) LacliuN :]I(trli(ih\ hcrcs c(mssiin\is\.
Cf. (Jirj). iimcr. lai., 1. Viil, p. i.")()8.
— 177 —
57. — Mdaourouch [Madaura). Actuellement au bordj de Se-
drata '^l La pierre est brise'e à droite.
D ¥(^'
QUISQUIS ES iNh. UR.
cuius HOC n;^jmen -mmmMC
CAT PERBREUI DISCES HOC MORA Ey
EXCELLEIflTI GENERE ilTADKICIiDU^
SEDESQ^CUSTODIENS QUAS SI QUIS \ / ^EN
CyAtCUPIDlNE C»COST»>«E QUOS PATER BREiri«
ii.ULLI IliC lUUENES NUTRIUIT ET ARTE POLLE^
ELYSIOS CELEBRES CAMPOS CARI CONIUNGI AM
SEXIES HUIC DECIMUM SPATIUM COM"
(w) TUTATO HEC MONIMEN^^ WMmmJ^
M U 1 C ;
Epitaphe en quasi versus.
58. — Mdaourouch. Inscription dépose'e au bordj de Sedrata '•''.
La pierre est brise'e en- haut. A la cinquième ligne, il y a un trou
antérieur à la gravure.
r ^?"M [<ji> :5ERVARH LAVUt.M :5lBI
fc# ;SSE PARARE BIS GEMINIS NA
mmnum^'ivs pater sexsvs vter
iliVS ETENIM TRANS ALPES ET
1NSII1ERIN^ î'IfJ: AD
iS OBITER .,,: Jiivn.COKWm
mMKÎiS QVINQyAGINTA FERE
iS SI PIRA VIDIT QVAE COLVI
mmmNQyE deos digesta per
m^^mM^^nv\Q_?KiMYS libertvs
ivIONE PATRONO QVEM TE
HT ISTVI STATVIT MO
imiVM NOMEN VITE PAGAT HO
VNEATQVE PER AEVOM
''.' Un essai de lecture en a été donné dans les Comptes rendus de l'Académie
d'Hippone, 1892, p. xxiv.
^-^ Cet M manque actuellement, mais je l'ai lu en 1891, lorsque Ton m'a mon-
tré l'inscription dans un champ, nu sud des ruines de Mdaourouch.
^^*) Un essai de lecture en a été donné dans le Rec. de Constanlvic, t. XX Vil,
p. 276 et .3iG.
AnCU!Î0I,')UlE. t2
— 178 —
Insciiptioa en quasi versus, qui, si elle était complète, aurait
peut-être Tintérèt de celle du moissonneur de Maktar.
59. — Mdaourouch. A quelques pas derrière l'église. Table
longue de i m. o5, large de o m. 96, découverte par M. le capi-
taine Toussaint, qui a bien voulu me laisser le soin de la déchif-
frer. L'inscription est dans une couronne, llanquée : en haut, à
droite, d'un rameau; à gauche, d'un plat; en bas, à droite, d'une
aiguière; à gauche, d'un autre plat. Le tout est encadré par des
bandes de palmetfes. Inscription très fruste. Hauteur des lettres,
o m. o^.
IP;^ AM
FELIX PATER. HABES
DIGNA TUAE PREMIA
UIPïiiOPTIMA CUM RESON/ '^
PERPETUO NOMINE FAMA PRE
[^ic) CONIUMQ_TVM MERITO CQMMU
i» ORE pmmmB.?EK benigna tibi q_
m^^mmMmmM^x pectora du m
wMmmi&m^^ \ndo cuntis amo
■m^mmmmMM p on i a n u s
Q_FELIX UIX AN
LXXIIII
/ /;(er) (Ckrislum) a{d) ni(eliora) [???] ^''.
Feliw i pater, habes digna tuae pv{a)ema vi[tm\,
Optma cum re-sonat perpétua nomine fama,
Pr{(i)econinmq[uc) tH[u)m mcriio communi orc [i)robatu\r.
Per benigna tibi q
Pectora dum atido cu>i{c)lis aim\vciM\.
. . . IPotnlponianivi, q[ui)felix oixil an{ni>i) LXXlllk.
D'après le style des reliefs et la forme des lettres, cette inscrip-
tion n'est pas postérieure au iv'' siècle.
•'' Cl. Cni-p. inscr. lut., l. Vtli, n" 2 a au, p. 9^8 : [C\ur liomu mirari.i[?) D{e)o
jiivante uiehora vidcbix?
— 179 —
60. — Tifech ( Tipasa) (^>.
M D M I
SANCtSSIME
PRO SALVTE ET
I N C OLVMIT A'E D N
IMP CAES HSiE
AVG E T
AVG TQ_D D EORVM
P CAECILIVS FELIX
^aC EX ORDINE PON CkO
î\/M ET TAVRIBO
'DIDIT
M[atn) d{eum) m(agnae) I(daeaé) sanctissm{a)e , pro sainte et incolumitate
d{omini) n{ostri) Imp{eratoris) Caes[ans) \Severi Alexandri?] Pu Fel{tcis)
Aug{usti) et [luliae Mamaeae?] Aug[uslaé) t[otius)q(ué) d{pmus) d[ivinae)
eorum, P[ublius) Caecilius Félix, sac{erdos), ex ordine poni crto[bo]l{wH
et tauribo[lium] . . .
61. — Tifech '->. La pierre était ua dessus de porte; rinscription
est dans un cadre à queues d'aronde.
CVLTORES • CERERV
H I • Q_y I • I • S • S
c- WLivs-mm
L-IVLIVS • SATVRNINVS • MARCVS-SA
P-IVLIVS-VINDEX-FRONTO-IV|
Cultores Cereru[m] ... Ht qui i[nfrd) sicripti) s(unt). C(aius) Iulius . . . ,
L(ucim) Iulius Saturninus, Marcus Sa..., P(ublius) Iulius Vindex,
Fronto, lu. . .
''' Publiée incomplètement dans le Corp. iima-. lat,, t. VIII, a" A8/i6.
'^' Publiée incomplètement dans le Corp. iiiscr. lut., f. VIIl, n° A8A7.
— 180 —
62. — Tifech. Stèle, brisée en haut et à gauche.
iLiVS • MAR
• S A C E R
^ I O VI -V IXIT-
I X ■ H • S • E •
. . .ilius M(tr[lialisf\, sacer\dos\ Ioci(s) , vixil \unHis />]X.
ll{ic) s{iluii) e{st).
63. — Tifech. Stèle.
FRONTO
MVTTHVNIS
F P V A IxM
H S E
Fronlo, Mutthu>mf[{lius), p{ius) v{ixit) a{nnis) LXXXl . ll[lc) s[itus) e[st).
64. — Tiiech. Stèle.
F O R T V N i
TA P V B L I /
P(Ï'V«>A<2'LXX\
H S E
Forlun[a\la Publi\n\ p(ia) v(t.xit) a[iinis) LXXV. H{ic) s[ita) €{st).
65. — Tifech. Stèle, brisée à droite.
DIS MA^
IVLIA TIL
PIA VIXIT
IS • Lxv
H S
Dis man\ibu.s\. lulia, . . pia vixit \ann\is LXV. H{ic) s(ita) \e\{st).
66. -^ Tifech. Stèle.
D M S
VICTORIA
PI A ^
D{is) m^anibus) si^acrum). lulia Victoria pi a. . .
— 181
67. — Tifech. Bas de stèlo.
L-IVNIvo^
PIVS VIXIT
ANNIS- V•
H ■ S • E
Liucius) Junius . . . pins vixit annis V. H(ic) s{{tus) est).
68. — Tifech. Fragment de stèle.
D M S
MARISA C
T I I
D{is) m(anibus) s(acrnm). Marisa ...
69. — Tifech. Stèle, brisée en haut et en bas.
S
L Çb M A
X I M I L L A E ç&
P0V^A<J^XX^H<ï'SÇ>E
M A R I V S ::a o
N O R A
D{is) m{anihus) s(acrum) . , . Maxhnillae; pi{a) v[ixii) a[nnis) XX.
H{ic) s(ita) e{st). Marins [H]onora[tus coni{ugi) f{ecit)t \.
70. — Tifech. Stèle, brisée en bas.
D M S
M
PORCIVS
D{is) m[anibus) s{acrimi). M(arciis) Porcins . . .
D(is) m[anibns) s[acrum). Sextilia . . .
71. — Kef-Bezioun [Zattara)^^\ Fragment. Hauteur des lettres,
o m. i5.
|/IENTIA DDD|
[ CJe]mentia d{ominorum) [n{ostrorum tîinm)] .
') Cf. Corp. inscr. lat., t. VIII, p. 16.^9.
— 182 —
Inscription du iv' siècle. C'est peut-être celle qui est publiée au
Corpus, sous le n° 17275.
72. — Kef-Bezioun. Bas d'un autel. Largeur, o m. 38; hauteur
des lettres, 0 m. o5.
ORDINE
POSVIT
D D
. . .\offerenie?] ordine posuit. D{ecreto) d{ecurionum).
73. — Kef-Bezioun. Bel autel, haut de 1 m. 10. lar/^e de
o ni. fjo. Hauteur des lettres, o m. o4.
D • M • S •
C • A Q_V I L I
V S TELE
SINVS VIX •
ANNis • cm
EXISSACER
• DOTIVMGES
GENI-PAT-AN
XXXXIIX • H • S
EST
CASTASATV
RAVXORS-S-
VIX -ANNIS
L X X • H • S
EST
D{is) m(anibus) s{acrutn). C{aius) AquiUun Tdesinus vix{H) annis CIII ; ex
(//)i.s sacerdolium ffesisit) Geni{i) Pat{rii) an{nis) XLVIII. H{ic) s{ittis) est.
— Cfista Snlura, uxor s{upra?) s(cripti?), vix{tt) nnnts LXX. H{ic) s{ita)
est.
— 183 —
74. — Kef-Bezioun. Autel. Sur la face :
D M S
Q_ ASMV
NIVS QVN
T I A N V S
P I V S
V I X AN
XXXII MT
D VI "
H
D({s) m{anibus) s[acrum). Q{uttttus) Asmunius ''* Quintianus pius vix(tt)
an{nis) XXXII, m{ense) I, d(iebus) VI, \h{oris)]. . . H{ic) \s[itus) e{st)
75. — Sur le côté droit du même autel :
mivm
D M
iASMVNI
«lATVS ?im
svs vix mm
s
D M s
CASSIA
^ICA
76. — Kef-Bezioun. Fragment de stèle.
D M:
M VALERIVS
VITAL^Milli»
D{is) m[anibus) s[acrum). Cctssia [Ur]b{ca . . .
D{is) m{anibus) \s[acrum)\, M{arcus) Valerms Vital[is] . . .
W Pour le nom propre asmunius, dérivé du nom d'une divinité punique, cf.
Cnrp. inscr, lat,, t. VIII, n° 53o6 (inscription de Guelma) : Anno sufetatus An-
mtinis.
77.
— 18A —
Kef-Bezioun. Stèle, briséo à droite
CORNE
C
LIA MAX
E L
IM A V
N
A X X V
V-A-
H S E
H
(lornelia Maaima viixil) a[nnis) XXV. II{ic) s[ita) e{st) .
78. Kef-Bezioun. — Fragment d'autel.
ISES VIII
S E
VS- HONORA
VSEIIVS-PIVS
NISXXII
ES II
. .[inen\ses VIII. \II{>c)] s{itiis) e{sl). — . . .us Honom[tus , Jili]us eius,
pins \via;it aii\nis XXII , [mens\es II.
79. — Kef-Bezioun. Petite stèle.
HONORATA
CLE MENTIS
F • VIX • AN
XXVIII H S E
lloiinnita, Clementis f{ilia) , vix{ù) an(nts) XXVIII. H(tc) s{tla) e(st).
80. — Kef-Bezioun. Stèle.
M A R C V S
L I CI N IVS
QVINTIANV
S VIXIT A
N I S L
H S E
L I C I N 1 A
Q_V I N TA
VIXIT ANIS
XXXV
H S E
Mnrciift Licinim Quinttanus vixit an{n)is L. H{ic) s[itiis) e{st).
Liciii/d (}>iinta vi.Ti't an[n)is XXXV. H{ic) .<i(it(t) e{st).
— 185 —
81. — Kef-Bezioun. Stèle, brisée en bas.
PRISCA
PRISCVS
CLEMEN
. . . v(ixit) a{nnis) LXX.
Prisca. . .
Prisais, Clemen[ti]s /(ilms) .
86
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— 187 —
83. — Guelaat-bou-Atfan. — Stèle.
DEXTER.
IVSTI • F
VA-XXI-
H- SE'
Dexter, lusti /(îlius) , v(ixit) a(tinis) XXI. H{ic) s(itus) e(st).
84. — Guelaat-bou-Atfan. Stèle.
1 HONO
RATVS A
F R I C A
NI FIL
VIX AN
XXXX
I(uUus?) Honoratus, Africani jil{ivis) , mx[it) an{nis) XXXX.
85. — Guelaat-bou-Atfan. Dans le fortin byzantin, au-dessus
des ruines. Stèle, d'une gravure très nette.
D M S I D M S
Vide.
I V D C
N A T A
VAL
I V R A
V I X I T
A N O S
LXXXXV
86.
D{hs) mianihiis) syacrum). lu{Ua) Donnta v[ixit) a{nnos)L.
D{ls) m{ambus) s{acrum). Iu(b)a{??) vixit an[n)os LXXXXV.
— Guelaat-bou-Atfan. Stèle.
IVLIVS
BALCILEC
IS-F-P-V-A
LXXI
H S E
lulius, Balcilecis f{ilius) , p{ius) v{txit) a(nms) LXXI. fl[ic) s{itus) e[sl).
— 188 —
87. — Guelaat-bou-Atfan. Roau rippe.
D M S
Qj IVLIVS ■ FORTVNA
TVS- ROMAN
lANV Q_- IVLI ROMA
NI FILIVS PIVS
VIXIT- ANNIS XX
MEN m
USE
/)(/s) m[anibus) s[acruin). Q[iiintus) Iulius Fortunatus , Romaniamiis) ,
Qiuinti) îuli(t) Romani fitius , piiuf vixit annis XX, men{sibus) III. H{ic)
siilus) c[st).
88. — Guelaat-bou-Atfan. Stèle, brisée en bas.
D
I V L I A
F
M
Qji> IV N
I V S il
r" \7^ p
— Q{uintus) lunius. . .
D{is) m[anihus) s[acrum). Iiilia Nam\gedd?]e .
Sur le côté droit de cette même stèle.
A QJ/ I L I
NVS-TV
AquHimis . . .
89. — Guelaat-bou-Atfan. Stèlo.
IVLIAN SATVR
VS • M A NINA
X I M I F SEVERI
V A V L F
H S E
hili/inun, Maximi /{iliu.s), v(^iœit) a[nnls) XLV. H{ic) s({tus) e{st).
Saturnina , Sevrri f(tli(i).
L'àore do la femme n'a jamais été gravé.
— 189 —
90. — Guelaat-bou-Atfan. Petite stèle.
LVCRETIA
TRIFERA
VIXIT-A-XL
VH-S- EST
Lncrclia Trifera vixit a{nnis) \LV. H{ic) s{ild) est.
91. — Guelaat-bou-Atfan. Petite stèle,
QVINTVS
ROGATI F
- VIXIT
A N I F
X I
Quintus, Rogati f(tltus) , vixh an[n)is XL
92. — Guelaat-bou-Atfan. Stèle, brisée à oauclie.
Etoiie.
Croissant.
\^ I N • T V S
EX • TRI • FI L
I • V S • V • A
• LX XXVII
Palme.
(Croissant.
IV- LIA-RO-
GA-TI-FI-LI-A
PI • A • V • A •
C I ■ H • S • E
\Q\uintus, \D\extri fil\ius , i}\ius viixit) a[n(iiis)\ LXXXVII.
Iulia, Rogati Jilia , pla v^iœit) alunis) CL H{ic) s(ita) e'st).
93. — Guelaat-bou-Atfan. Fragment de stèle brisée à droite et
en bas.
RESTITVTA FL
94. — Guelaat-bou-Atfan. Stèle
Vide.
D
M S
ROGATVS
SATVRN^i
NI F P V A
LXX H S E
Dits) m{anibus) s[acrum). Hogatii-s, Satiini[i\ni /(ilius).
p{ius) Li(^ixit) a{nnis) LXX. H{ic) s{ilHs) e{st).
— 190 —
95. — Guelaat-bou-Atfan. SlMe brisée en bas.
ROGATA
96. — Guelaat-bou-Atfan. Stèle brisëe à droite et en bas'*'
Rosace
Rosace.
D
M
R V F V
S B A R 1
[sic) B G ALI S
F I L I V S
VICSIT ^/
F O
N
IN
p
D[is) m(anibus) \fi[acruvi)\. Hufus, Bari[gb)alis Jilius , vicsit an[nis]. .
Fo[rtu]n[at\ . , .
97. — Guelaat-bou-Atfan. Stèle.
S P A N A (>
A V T R G A I [sic)
S^F<;^ V 1 X^
A N Çi» X C 1 Qî>
Spana, Autr(i?)gais J'{itta) , vix(ii) an[nis) XCl. ll{ic) s{itd) e{stY^\
98. — Guelaat-bou-Atfan. Dans le fortin byzantin. Stèle.
Illisible.
lllisibit
Illisible.
SI L V A N E
BARIBALIS
F-VAXXV
H • S- E-
Silvan{a)e, Bari[ff)halis /(iliaé); v[ixil) n{nnis) XXXV. H{ic) s{{ta) c{st).
''' Publiée moins complètement par M. Le Breton dans le Bull, archéol. tlii
(lomilè, 1895, p. 3i3.
- Pour la forme du géoitil du nom de la mère, voir plus haut, n" .5i .
— 191 -
99. — Ouelaat-bou-Atfan. Stèle.
VRBANVS
FLACI F
V- A-XL
H S E
Urbanus, F(ac{c)i f(tltus) , v[ixit) a{imis) XL. H(ic) s(ittis) e(st).
100. — Guelaat-bou-Atfan. Petite stèle. Lettres très nettes.
VRBANA SATVR
VS FILIA FORTV
NA VXR VI AN
I I S XXI
Urbana, SaturÇi) Jîlia , Fortuna{tî) uxip)r, vi(xil) an[n)is XXL
101. — Guelaat-bou-Atfan. Stèle.
Hosaee.
V R B V I C T
A N A O R Z- F
V I C T P V A
ORIS V LX HS
X V A E
XXX H S
E
Urbana, Victoris ux{or), v[ixit) a(rinis) XXX. H{ic) s[ita) e[st).
Victor, Z[abotiis??) /(iliiis) , p(iiis) v{ixit) a{nnts) LX. H{ic) s(itus) e{st).
102. — Aïn-el-Fras , entre Guelaat-bou-Atfan et Henchir-el-
Hamraam. Bas-relief encastré dans un gourbi. Le bas manque.
Hauteur, o m. 22; largeur, 0 m. 19. Tête barbue d'un art très
barbare. Au-dessus, l'inscription :
MIMA
— 192 —
103. — Seba-Aïoun, (Mitie Guelaal-bou-Alfan et Guelaal-Sidi-
Valiia. Slèle''l Le haut est bris''.
VN/
V • A
L XXXX
Vide.
D-M-
S-
Q_V I
N
TAS I V 1
S • V
A
L X
V
Vide.
. . . For]tun[at . . ] i\ixit) ainnis) LXXXX.
D{is) m{anibus) s{acruvi). Qutntasius v[ixit) a^nnis) LXV.
104. — Henchir-el-Hammam ou Henchir-Mennah ^-l Stèle,
dans les décombres du tombeau des Flavii (^l Belle gravure.
D M S
SERVILIA ^
VRBANA<Ï'
VIX AN ^
NIS XXVllII
H S E
D[is) in[anibm) s[acrum). Servilla Urbana vix{ii) annis XXIX.
H{ic) s{ita) e{st).
105. — Henchir-el-Hammam. Stèle.
D M S
F lAHWM
V A D«
I A R A Vide.
V A M
H S E
F{lavius?) Iah[in{us)t\ o{ia:it) a{iinis) LXX. lara v{lxit) n{nni!i) LXX.
Hijc) s{ua) c{st).
O Cf. Lo Brclou, liuU. archéol. du Cumiié, 1891, p. ^22.
'*) Cf. Corp. inscr. lat., I. VIII, p. 1623.
!-^) Bornelle, Revue africaine , t. XXXVl, 1892, p. 3i5.
— 193 —
106. — Henchir-el-Hammam. Stèle, brisée à gauche et en bas.
D M S
IVL SOLV
OR VIX
NIS
D(is) m(ttmbus) s[acrum). Iul{ius) Solu[t]or vix{it) [an\nis . . .
107. — Henchir-el-Hammam. Stèie. Les lettres SOU t très nettes.
D M S OR
D M
OROR BA
S OZO VM
Ricins ^
N O Z A R I
S VIXIT A
cxxv
IS LXXXV
H • S
H S
D{is) iiiÇanifms) s(«cr»m). Ororor, Baric[h)is f{iUa), [vixit avais] CXXV.
H{ic) s{ita). — D(is) m[aiiibus). Sozoum, Nozaris [fliiis), vix't (i[Hn)vi
LXXXV. H{ic) s{itus).
108. — Henchir-el-Hammam. Stèle.
ROGATA
CAST • F
V • A • D (sic)
Rogata, Q(st(i) f(ilia) , v[ixit) ainnis) C.
109. — Henchir-el-Hammam. Stèle, brisée à droite.
D ^■
M ■ VL
DIADV
ENVS-
AXLV
H I S
Vide.
D(is) m[anibiis) \s{acrum)\. M{arcus) l]l[p(ius)\ Diadn\ni\enu'i
\v{ixit)\ a[nnis) XLV. H{ic) (est) s{itus) ou Hi(c) s[itus).
110. — Henchir-le-Hammam. Dans la basilique chrétienne.
AnOHlCOLOGIK. l3
— 1«M —
l'artie supérieure (iuii cippe carré, large de o m. 37. Hauteur des
lettres : ligne 1, o m. o3; lignes 2-û, o ni. 06. L(>s lignes 2-6 sont
enfermées dans une couronne.
IN CRISTO PERSEVERES
PATER
DAT-qA
NE i
lu ('[li)risto persévéra! Pater dal pnneXm).
111. — A 2 kilomètres à Touest d*Henchir-el-Hammam, le long
de la voie romaine <[ui conduisait à Oum-Guei'iguech. Stèle.
D M S
L CASSIVS
P R I M V S
P • V • A
LXX H S
Caché soii'^ terre.
D{is) m[(tnihi(s) .s[acri(m). L(xicius) Cassiits Primus p^ius") L\{xit) a[nnis) L.W.
U{ic) .s{llas).
112. — Au même emplacement que le numéro 1 iG. Stèle, brisée
à droite.
D M
TERE
T I V«:
MA
V
D{is) iii[aiubiis) \sÇ(icruiii)]. Tere\)i\tiiis . . .
113. — Guelma. Dans la caserne, auprès du gymnase. Hau-
teur des lettres, o m. o5. La pierre est brisée en bas.
D M S
Q_- FV R I
VS BASSI
^^S B P
l)(is) mianilms) s{acruw). Q(uintus) Furius linssi\an\us , b[enrjiciarius?)
pir-ae/ecti?) . . .
— 195 —
114. — Aïn-Nechma"'. Hauteur des letlres : ligne i, o ni, i5;
ligne 9 , o m. lo.
N ER V AE A
POMPONO SEVER
G SAC
F FLM A/G
[Mi\Hcriwe A[u]g{nslae) sac{rum), [ded{icunle)\. . . Poitipotiio Sever[o,
fijtlto) , jlttm{iné) Aug(îisti).
115. — Aïn-Nechma '"'.
^TIS INUICTISSi
BE UICTORIBVS
vLENTINIANO UALENTE El l
AVGGG^PORTICUM NOUM
CI • Cil^^^UMMUM • FASTIC
OIOQ^CUM^IS DORE Q^POLLEI
:-DEDIC^^^^N^'^ANTIUS U-C-
lUDEX • SAC "^^mmmmmm. g n i t i o n u m
NTONIO PAULOill«L^BoJiUO NUMIDI
SERNANE REI PUBLIC AE L • HONORA'
^URATOREREI PUBLIC ET INSISTEN
^^"^I IULIO lANUARIO CENMl»
. . . mmcli)iiiii\^nh\ . . . [ioto or]be vicioribua ... [! \alentmano , \ alente e\t\ (/[/•«-
tiano\. . . Augiustis) , portimm novain . . . [ad s\ximmum fasiig\ium]. . .
diofjue cinn [sple»^dore Q[uintu-s) Polle[Hiiii.s]. . . dedic[arit Co\nslanliusj
t'(/rj c{larissiinus) , \j)roconsiil proviiicine Afrkae], index sacr\aruin cognt-
tionuiii]. . . \cum\ Antonio Paiilo . . . f^wnidi\ae legato?\. . . sernaii(u)e
rei publicae L{ucio) Honoral[o\. . . curalore rei publicae et insisten[te\. . .
operi lulio lanuario . . . Aufulio . . .
Ligne lo : la première lettre est très probablement un S, mais
ce pourrait être un B.
'') Déjà publiée dans le Corp. inscr. lut., t. VIII, n° 17511.
- Déjà puljliée dans le Corp. inscr. lai., t. VIII, n" 17017, el dans les Comptes
n'Hilus de l'Académie d'Hippone , 1891, p. lki.
j3.
— 190 —
Le Constantius qui est nommé dans celle inscription était pro-
consul d'Afrique en 876 ^^\
116. — Aïn-Nechma ('-'.
P BASILIVS RV
FINVS MILES
CHOR.-ÏÏ SAR
DORVM ) DO
MlTl'V-A-mM
MlL-A-XVmHS
EST
P(iibllus) Bavliiis RuJiuHs, miles c(o)/for(//.v) H Sardorum, [ceniuria)
Domili\i), v(i.vit) a[im>s) . . . , niil{itavil) a{nnis) XIIII], H(ic) s[ilus) est.
Cette cohorte l'aisait partie de l'armée d'occupation de la Maiiii-
lanie Césarienne ^'^K
117. — Aïn-Nechma. Autel. Au-dessus de l'inscription . [guir-
lande; sur le côté droit, patère; le côté gauche est caché.
D M S
rRONI IVLIA VR
SQVIN ItANA-
ASIVS V-A-XXXl
VA-XLII H • S • E
He>S ^E^
D{is) m[unibus) s[acni)n). . . [A\proHi[u\.s Quin[t\asius o{ixil) a[nnis) XLII.
U{ic) s{itus) e{sl).
Iulia Ur[b\aHa v{ia:il) a(nnis) XXXI. ll{ic) s[ita) e(.s7).
^'' Code Tlwodosien, IV', 1-2, 7.
'' Paljliûii d'une façon incomplète dans le Corp. tnscr. lai., t. Vlll, n" 536 'i
el 17537.
'•■'' Voir Gagnât. 1/ armée d'Afrique, p. 3oi.
— 197
118. — Aïn-Nechma. StMe.
D M S
F V N D A DM
NVS SECV SA I \m.
NDIM VI X Mi»il
ANNOS DAVIX
L V F N=^'
H S E
DMS HOS D M S
PITALIS VI BASS VIX
XIT ANNO ANN XXX
S XIII
/)(î,s) m{anibus) s{acnim). Fundanns , Secimdi(ni Jilius), via:{it) annos LV.
F[ecit) n[ei)o\s{l). — D{is) m{anibHs) s{acrmn). . . vix{it)'-^''. H{ic) s[ita)
e(st). — i)(/.s) m[ftiiibus) s(acrum). Hospkalis vixh annos XIII. — D({s)
m{anibus) s{acrum). Bass(i(s) via;{it) ann^os) AXX.
119. — Hammam-Meskoutine [Aquae ThïbUiianae) ('-'. Stèle, bri-
sée en haut et en bas.
Bas d'un personnage.
Double porte.
SEX-IVLIVS-
MELIOR- V •
Sex{tus) Iulius Melior v({a'il) . . .
120. — Hammam-Meskoutine. Stèle, brisée en haut et en bas.
SPERATVS
VXORI CAS
TI SS I ME
^'' L'âge n'a jamais été indiqué.
'*) Corp. inscr. lat., t. VIII, p. i8o3.
— 198 —
121. — Hanimam-Meskoutine. Petite stMe.
SPES S
ALVSTI
» NT ^
Spes Sal(J)ustian(t . . .
122. — Oum-Gueriguech'' . 8 (Me.
M A R T I A L I S
SACERDOS SATV
■^^mixn ANOS
Martialis, sacerdos Saln\rni , v\ixit aii{n)os . . .
123. — Oum-Gueriguech. SiMe.
O T E R T 1 L 1
V S • F E L 1 X
VIX-A-XXXHS-E
[Q{tiintus) I Tertilùis Félix v{ixit) a{nnis) XXX. H(ic) s{itus) e{fit).
124. — Renier'-'. Pierre brisée en haut, à droite et à gauche.
Hauteur des lettres, o m. o5.
v^ 1 1 >3 o V
• AVSPJî'^'
ORE LeG ui Al
Ce fragment prouve que le centre romain <[ui se trouvait à
Renier e'tail bien situe' en Numidie, car à la ligne 3 il faut lire :
\legato Augusti pro praet]ore leg^ionis) III A[ugustae].
L'oued Cherf formait sans doute la limite entre la Numidie et la
Proconsulaire, comme Ta conjetturé Srhmidt '■^\
^'' Publiéo (rtini' l'iiron iiicdinplèlc <l;nis 1rs Caniptrs rriidiis de /' \<(ulihnii' d'Hip-
])o»e, 1899 , p. VII, II" 6.
^*) Cf. (^orp. iiiscr. htl., I. \ lit, |). 1 So-i.
f-^ Cf. Il>i<l.. p. Hii-î.
— 199 -
125. — Renier. Pierre brisée en haut et à droite.
lANVARIA I VL I V S
VIXIT^AN T I C V S S
NIS C E R D O S
A L X X
. . .Innvaria vixit aunis '''.
\D{is)] m(atiil)iis) [s^acrnm)]. Iulius \Rus\ticm s[a\cerdof;
[v[ixit)] a[nnis) LXX.
126. — Renier.
M A E M I L I V S
M • F • M AR.
CELLVS-V-^^
X X X V • H • S • .W
M{arcm) AemiUus , M{arci) /{ilius) , MarceUus , v{i\vit) \a(nnis)] X\XV.
H{ic) s(itHs) leist)].
127. — Renier. Petit autel "-'.
D M S
Q_LOLLIVS NOVICiO
LVS N EPOS
V • ANNOS QVINQyE
DIE W A
D[is) m(nnibus) s[acruiu). Q[uinlii-i) LoUius JSoviciolus, iwpos,
v{ia;it) aiinos quinqm, die una.
128. — Renier. Fragment de borne milliaire ^^\ Hauteur des
b'ttres, o m. o5 et, pour les deux dernières lignes, o m. o8.
I^ V;l
CIS A, ,.c,,.:../,i
c IVLIVS VERVS
MA. IMVS NOB <^
CAES AVG
R P C R '
C M
. . . hi[victi PU Fel]icis A[ugust]i , C(ahfs) Iulius ( crus Ma\x]imuSj noh{i-
'" L'âge n'a jamais été gravé.
-■-' Donqée d'une façon incorrecte ilans le Covp. inacv. Inl. , l VIII , ii" 1 88oi.
^' Publiée dans les ComjiIcH renrhis de VArndéinii' d'ÏUppone, 1S89, p. \c.u ,
n" 10, et dans le Rpc. de Conatantine, t. XWI, \>. 86.
— 200 —
lUsiiiius) C'«e.>(rt/-) Aug^iistus). K[cs) p[ublicn) c{lriiiui?) r{omanon(ni?) c{i-
vitatis?) Miaurorum ??).
L'inscription nomrao Maxime, fils de Tempereur Maximin, au-
quel se rapportaient les premières lignes. LVxpiication do la fin
est douteuse (').
129. — Bir-Allouche , hameau romain à environ 8 kilomètres
au sud-sud-ouesl do Ronior. Autel.
D M S
»E XTVS
PERELLIVS
M A RTI A
L IS V A
LXXX
H S E
D{is) m{anibus) s{ncnim). [S\e.vtus Perellius Martinlis viixit) a{nnis) LXXX.
H(ic) s(itus) €{st).
130. — Bir-Allouche. Autel qui faisait pendant au précodent.
D M S
P ERE L
LIA
QVIN
T I L L A
D{is) m{anibus) s[acrum). PerelUa Quintillfi . . .
131. — Ksar-Sbehi {Gadiaîifala)^^l Stèle.
D
A N 1 u
N I V S
Vide. S E C V K
DVS PIV
S VIXIT A
N I S L V
D{is) [m(antbus) s(acrum)]. Antonius Secu[n]ilus plus vixtt a»[n){s LV.
'*) Voir Corp. insci: lat., t. VIII, p. 1801, et Mélaiiffes de l'Ecole française de
Rotue, t. XV, 1895, p. 338.
W Cf. llnd., p. 1797.
— 201 —
132. — Ksar-Sbehi. Caisson, dan-; le fort byzantin^'*.
D <ï> M ^ S
Q_5t>IV L I V S
D O M I T I A
N VS -P I VS
VIXIT-ANNIS
XXXIII H S E
D[is) tn[anibus) s(acrum). Q(uinlus) Iiilius Domitiamis
ptus vixit annis XXX II I. H{ic) s{itus) e(st).
133. — Ksar-Sbehi. Caisson, près du fort byzantin.
DlS-hWM
Vide.
Q^MON i
VS PRIV
A T V S
PIVS-V-A
LXl H Sill:
Dis [m{aiiibus) s{acrutn)]. Q[uintus) Monius Privatus
pins v{ùcit) a{finis) LXl. H{ic) s{{lus) e{st).
134. — Borne miHiaire déposée au bordj de Sedrata; Ton m'a
dit qu'elle provenait de Fedj-Souioud '-).
I M P E R A T O
RI CAESARI FL
AVIO VALERIO
CONSTANTINO
MAXIMO PIO FE
LICI INVICTO
AVGVSTO
■'' Cf., pour cettp inscription, Le Breton, Bull, m-chéol. du Comité, 1896,
p. .3a 1.
^2) C.ï. Corp.inscr. lat. , t. VIII, n" 10118.
— 20-2 —
135. — Oum-el-Bouaghi. Au bordj de l'administratoui'f'^
n;iyi>n Buslc Husie Gâteau
de miel, de lemme. d'homme. conique.
Deux taureaux (??) aflVontés.
Deux béliers affrontés.
Deux taureaux affroutés.
L C Aw«I NI A V G V S T
ALIS SACERDOS
SOLVIT SOLEMIA
L(iicins:) Ca\ii]ini(us)1 Augustalis , mcerdos , sn/rit soIe7n(ii)in.
136. — Oum-el-Bouaghi. Maison Sarthou. SiM*;. \.o haut
nian(|uo.
Deux {jazellcs affrontées.
Deux béliers affrontés.
Deux botes à cornes affrontées.
D M S
AEMILIVS MAX
I M V S V I X lif^^f^
■■MN N I S L X \
/)(/.«) m(anibiis) s^acruiu). Aeini/ius Maximus vlxi[t d^nnls LXV.
137. — Oum-el-Bouaghi. Au bordj de radminisliai(Mir. Au-dos-
sus (U" l'inscription, l'omino.
D M S
C IVLIVS
A G G R I P f.s/r)
P A ■ V- A ■
X X X X V
P ET ICI A
SATVRNI
N A-MARI
T O Mirifi^
¥EC-0-TWM
' l'iiblii'-i' inri)Mi|)l(''li'nipnl dans |p (lovp. iiiscr. hd.. I. VIII, m" 1X67.^.
— 203 —
D{is) m[an{bus) s(acrum). C{aius) Julius Aff(^gyrippa v{ixh) (i{imi.s) XXXX^'.
Pelicia Salurnina marito m[er(eiiti}\ J'cc{it). 0{s.sa) l{iia) \b{em) f/{tiie-t-
cant)].
138. — Oum-el-Bouaghi , an bordj. Stèle.
D M S
Q^IVLIVS VRBA
N V S V A Mz
LIBERIVS PATRO
NO BONO F
D{is) m[anihus) s[acrum). Q(iiintus) lui/ us Uibanus v{ixk) a(niih) LXXXV ;
Uber{t)us patrono bono f{ecit).
139. — Oum-el-Bouaghi, au bordj. Autel.
D M S
P • IVLIVS
AGRIPPA
ET DATA
VXOR • El
IVS-V A
LXXXXV
H-S-S-
D{is) m{anibus) niacrum). P(>iblius) luliiis Agrippa et Data u.xoy pjns ti^i.ril)
a(nnis) XC\ . H(ic) s{lli) s{imt).
140. — Oum-el-Bouaghi, au bordj. Stèle. Au-dessus de Tin-
srription. deux femmes.
D M S
IVLIA • SATVRNI
NA VIXIT- ANN
ISLXXX
Dîis) m(anibus) s{acrum). îulia Snturnina vixit aiinis LXXX.
— 20/i —
141. — Oum-el-Bouaghi, au l)or(]j. Piciic bi'iséo à gaucho cl
en bas.
M S
FELICVS
T ANOS
[D(;.s)] w[(inil)ii,s:) s[tirrin)i) . . . Frliciis [ri.vijt an{ti)os . . .
142. — Borne inilliairo de la ruiilo de Thevesle à Ciita, dépost'e
au boi'dj d Oum-el-Bouaghi.
I M P C A E S
P L I C I N I O
V A L E R I A N
O P F AVG ET
P LI CIN lO G
A L L 1 E N 1 O (sic)
N O B I L I S S 1
MO C A E S
I»}p{eratore) Caesiarc) P(tiblio) Ltcinio Vakriano P{io) F(elice) Aug{vsto)
cl P(uhlio) Licinio GalUenO/o , nohilissimo Caes{are)^^K
143. — Borne milliaire, déposée au bordj d'Oum-el-Bouaghi.
Même roule.
D N C V A L
DIOCLETIA
N O • P • 1 um^
l){oinmo) 7iiostro) (\aio) \ (i/[erlo) Diocleliano P{io) \l'\elice)
]nvic\lo [AuirHs\to^'^\
144. — Borne milliaire, trouvée à 9 kilomètres environ au nord-
ouesl de Mrâkib-Thala [Mncomades), actuellement à la bergerie de
'■' Cf. Corp. inscr. lat., f. VIII, n" lOiiîG etioi4i, qui appnrliciinent, comme
rolte borne, à la roule de Theveste à Cirla. (Voir Ibid, p. 87()-878.)
(-" Cf. /M., n" ^^,^'^?y.
— 205 —
liii-Djedida (6 kil. O.-N.-O. d'Oum-el-Bouaghi; 2 kil. N.-O. de
Mràkib-Thala). Même route.
D N FLAVIO
V A L ER I O
»E V E R O
PIO F ELI C
N O B I L I S
S CESAR
D(omiiio) n[(Mtro) Flavio Valerio \S\cvero Pio Felic(e),
nohiliss{iino) (]{(i) esa r(e) .
145. — Bergerie de Bir-Djedida. Caisson trouvé à Bir-Djedida
même.
D M S
LVCI SIIVI VICTOR
VIXI ANIS LXV '^
FILI ET MARITA
FECR VNT
D{is) m[anibus) s[aci'uin). Luci{i) Si(l)vi(i) \ ictoris ; oixi{t) an[n)is LXV.
FUi{i) et marita fec{e)mnt.
146. — Bir-Laskeria , k ik kilomètres au nord-ouest d'Oiiin-el-
Bouaghi. Stèle, actuellement déposée au bordj d'Oum-el-Bouaghi.
On y voit : 1° un personnage tenant de la main gauche un objet
allongé (rôle?); 2" un taureau et un bélier affrontés; 3" de nou-
veau, un taureau et un be'lier affrontés; i" à gauche, deux ([ua-
drupèdes, peut-être des chèvres, se faisant face, mais se'parés par
un rameau; à droite, l'inscription suivante :
SATVRNI Vo
TVNA SOLVIT [sic)
P AVRELIVS
ROGATIANVS
SACERDOS
Saiurni votitim) solvit P{ublim) Aurelius Rogatiamis , sacerdos.
— -iOô —
147. — Bir-Laskeria. SiMc, liaiilc (le i m. lo, maintenant dé-
posée ail boidj (rOmn-t'l-l>()iiii||iii. P(M'soniin|>o eu Umi(|ue tt'nant
de la main {jauchc un objet alloujjé el dont la main dryile est
abaissée sur un autel. Au-dessus de l'autel, un couteau recourbé.
Derrière le ])ersoniia[>t', une pomme de pin et un petit ((uadru-
pède, qui pourrait être un rliien. Sous celte scène, un taureau. Par-
dessous, deux béliers alîVontés. Enfin l'inscription :
C SILICIVS Vie
TOR SAC VOTV
L I B A N 1 M O
RED
(\(iliis) Silicli(.s Victor, .sacienlos) , cotii[m) lib(eiis) nnimo red[didit).
148. — Bir-Laskeria. Stèle, liante de i m. 12, maintenant au
biudj (rUuni-el-noua{>bi. Kn baut, rosace. Au-dessous, liomnie en
tuui(|ue et manteau, tenant un rôle el un <|àt('aii coni(iue; de
chaque côté de ce personna^je, une pomme de pin.
WM M S
mm'iEUvm-mmscvs ■ vicsit
A N \mmmmY.cv
\D{iH)\ iii{(iiiil)iis) .s(acruiit). . . |,l.'^]t'//M|.v Pri\scu)i vicsil aH[nis\ XCV.
Sous rinscription, un taureau tourné à gauche.
Cette stèle, où l'on a gravé une é|)itaphe, a\ait été l'abriquée
poui' être un ex-voto ^^\
149. — Bir-Laskeria. Fragment (le stèle, actuellemeiil au bord j
d Ouni-el-Bouaghi.
Héiior lourné ù droite.
POMPEVS
NAM PVLVS
VIXIT A NOS
LXV
Potnpei?)!^^ Naiiipiilus ri.rll nn[n)os LXV.
'' (ir. , \>ar ('\i'\\\[>U', Mélanges de l'Ecole lie Rv>iie,\.\\l\ (i8()ii), p. 5o6 , a" 3,
H,,l. Vl,fi{;. ,.
— '201 —
150. — Bir-Laskeria. Petite stèle, haule de o ni. 4/i, inainte-
iiaat déposée au bordj d'Oum-el-Bouaglii. Au-dessus de rinsciip-
tion, jjersonnage très grossièrement figuré.
D M S
FELIX
^^SATVDVS (sic)
PAIER
D{is) m{anihus) s(acrum). Félix. [F(ctvV)?] Sutu{r)us pu{l)er.
151. — Mila. Stèle, dépose'e à l'école.
Croissant.
D M
Q^ ANNI VS
CASSIVS V A
L-H-S-E
D[is) m(nHlbus). Q[uinlus) Aiinius Cassius i'{Lvit) a[nnis) L. H{ic) ^[itus) e{st).
152. — Mila. Dans une école arabe.
D Croissant. M
L-APERIIVS
V • A • T m^m
D{is) in{anibus). L{ucius) Aper\t]ius S[odnïi]s v{iœit) «(hm/s) [L. . .].
H(ic) \s{itus) e{st)].
153. — Mila. Dans la ville arabe. Stèle (^'.
D Croissant. M S
Q_CAECILIVS
FELICIO
VA- XXXXI
(sic) H • T • B • Q_
D(/s) 7n(anibus) s{acrum). Q(uintus) CaeciUm Feliclo v{jxit) a{)mis) XLI.
(Ossa) t{ua) b{ené) q{iiiescant).
''' Récemineiil publiée par M. Jacquot, dans sa Moiiograjiliie arcliéotogique de
lu région de Mila, p. 121, 11° 98.
— -208 —
A la dcriiièn' ligne, au lieu d un 0, legTavi'ur a tracé machina-
lement un H , d»''but de la formule H{ic) s{itus) e{st).
154. — Mila. Stèle, déposée à l'école (•'.
D Croissant. M
«•CALPVRNI
VS • F E L I C 1 A
NVS V A XL
D[is) )u[(inibus). . . Calpurnius Felicianus v[ia;it) a[nnis) XL.
155. — Mila. Stèle, chez M. Pont^, maire.
Croissanl.
FABIA-MATRO
V • A • LX
H-S'O-TB-Q^
lùihia Mdiroiia i\ixil) a[nni!i) LX. H[ic) s{ita). 0{ssa) t{ua) b{cne) q{uiescant).
156. — Mila. Au sud-est de la ville arabe, dans un jardin. La
pierre est brisée à d»x)ite.
mwu\
l-FIL-Q_^
GERMAN
V-AXXX
[D{i-s) m(nnibus) s[acnim)]. . . | / |(//n/|.s'J, . . . Jil[his) . Q{uirlna), Geniutii\us]
L\ia:il) a()tius) XXX.
157. — Mila. Stèle, déposée à Técole. Le bas manque.
D Croissant. M
P I V L I V S
VRBANVS
D{is) m{anibus). P{ublms) Iiiliim Urbanua . . .
'"' Déjà piiljlii'e dans !e Cui-p. tnacr. lai., l. MU, u° 2O008.
~ 209 —
158: — Mila. Borne milliaire, dans une maison de la ville
arabe '''. Le bas manque.
D N
VALEN
TI PER
PETVÔ
159. — Fedj-Mzala (-'. Dans le barrage de TOued-bou-Selaa, à
un kilomètre el demi du bordj de l'administrateur. Pierre brisée
à droite, à gauche et en bas.
Croissant.
C • IVLIVS i
DATVS -VETT^
VS • MILIT
\r T T
C(aius) Iulius Datm, vele[ran\iis , milit[H]vit [aimis\. . .
160. — Fedj-Mzala. A 3 kilomètres au sud-ouest du bordj.
Stèle (3).
DIS -M
CP^ICINI
VS • SECV
ND V S •
V • A • L
D{is) in{(mibus). C{aius) \S ou L]icinius Secundus u{ixk) a[itnis) L.
161. — Fedj-Mzala, au bordj. Provient du territoire de la com-
mune mixte.
Buste de femme ,
autant qu'il semble.
NVTRICI-SAT
VRNI • Vie (sic)
NTIA
V-S-L-A
Nulrici Saturni Vi{n)c{e)ntia v[oturn) s{olvi() l[ibem) a[mmo).
C' Publiée par Jacquot, op. cit., p. iii, n° 98.
'^' Cf. Corp. iiiscr. lat., t. VIII, p. 1901.
(^' Publiée clans le Coi-p. inscr. lat., n" 8.35o.
AUCIIÉOLOGIE. l/l
— '210 —
On connaissait di'jà plusieurs inscrij)tion8 nommanl la Dca
Nutri.r. Trois proviennent de la réjjion située au sud de Fedj-
Mzala'". Le culte de Nutrix y apparaît comme étroitement associé
à celui de Saturne. Une quatrième*-', ainsi conçue : Nutrici deae Aii-
fj-(iistac) sacr{uni), a été ^^ravée sur la base d'une statue trouvée à
Lambèse. La stalue représente une déesse coiffée de pampres, te-
nant un enfant sur le bras jrauclie et un pain de la main droite'-''.
D*a|)rès l'indication contenue dans notre inscription, lenlant ne
spniit nuire que le {jrand dieu afric^iin, Saturne.
162. — Fedj-Mzala, au bordj. Provient du territoire de la com-
mune mixte.
Croi.«s:inl.
D • M • S •
F E S SI A ■
V E C T O R 1 [sic)
A V A
SE • SVPEU
STITEM SI
BI ET VIRO
vo POSV
D{is) in^anibus) s(acriiin). Fesnla V[i)ctoria v{vril) a[)iins)\ se ■<iupsrstitem(l)
sibi et viro \s\iio /;os«[?7|.
Ligne 4, Tàge n'a jamais été gravé.
163. — Fedj-Mzala, au bordj. Provient du territoire de la com-
mune mixte. Stèle.
D M S
I V L I M E M
MIAi-V A XL
D(is) m(antbiis) s{(icrum). Iuli{a) Meinmla i\ixit) nijinis) XL.
^'J Cm-p. mscv. lai., l. Vltl, a" Sa'iS, Ha/i6, 82/17.
;-^' ML, ij" a66/i.
"' (liijjnat, Musée de Lambèse, p. i5, ul |)l. Itl, ^\\\. -i.
-^ 211 —
164. — Fedj-Mzala, au bordj. Provient du terriloire delà com-
mune mixte.
Croissant.
D I S M A
N I B V S
MARI Vie
TORIAV'^»
W ^ m^
Dis iitaniùus. Mari[a) \ ictoria vix(ii) \a[nnis)\. . . H(tc) s[ila) [e(s-<)].
165. — Fedj-Mzala, au boi'dj. Provient du territoire de la com-
mune mixte. Stèle.
D M S
T • VE R R V
T I V S F E
LIX VIXIT
ANNIS XXXI
D{is) m{anibus) sÇacrum). Tiitus) Verruùus Félix vixit annis XXXI.
166. — Fedj-Mzala, au bordj. Provient du territoire de la com-
mune mixte [re'gion de Djemila]. Borne militaire. Le bas manque.
Hauteur des lettres, o m. o5.
ImP CAEo
HILIPPOi
lO FEL-AVG-i
MAX-TRIB-PO
COS-ET M-IVL-PHl
NOB.CAES-PRINC
IVVENTVTIS-RrS [sic]
PVB • CVICVLINOR {sic)
DEVOTA- NVMiN
MAlESTAto EOR {sic)
VIAS TORRErTfe
EXHAVSIAS RES {sic)
'^'fT AC Novmm
Imp{ercUore) Cacs{are) [M{arco) Iul{to) P\hilippo, I[nvicto P]io Fel{ice) Au-
— 212 ^-
g[usto), [pont{iJice)] vinximo), trib(ii»lcia) po[t{estate) //], co(»).s(u/e) , et
M{arco) Iul[io) Plil[l{ippo)] , nob[illsslmo) Caes[are), j)v{nc{ipe)juvcnlutis,
r(e)s pubilica) CiiiciiIiît(i)iio)\iim) , dcrota nuiiiiiii iiiaicilatlif/He) oor(««i),
vias torrciUib{us) exh(itts[t)a'i i'es[tit]uil ac noc[is munilionibus dikUiwH\ ''*.
167. — Fedj-Mzala, ail bordj. FrajjniolU de colonne, provenant
(lu Icniloirc de la coinnuiiic mixte.
VS DEVO
VMINI M/
ATIQVE EOR
POSVIT
. . .dci'o[tiis ii]inniiil ))i\aip'<t]atifjiie eor\iiin] pomil..
168. — Djemila [Cnic.ul). Fragment. La [)ierre est brisée en
haut , à droite et à gauche. flaut(Mir des lettres : ligne i, o m. i3;
ligne 2, o m. lo.
IvNERVAE^NEPO
iTîvPyPvDvDvPyP
. . .[div]i Nome ncpo[li, etc. . . rn{)i)s(ul{)\ 111 , iiiatri) p[alnae).
D{ecrelo) d[ecurioniim), p{iibUca) p[ecunia).
Dédicace à Tempereur Hadrien, se plaçant entre 119 et i38.
169. — Djemila. Chapiteau corinthien de bon style, trouvé
dans la scène du théâtre. Hauteur, 0 ni, 60. Sur une face, entre les
deux volutes, est sculpta e une télé l)ar])ue (jui paraît représenter
rOréan. (le chapiteau est signé :
EX OFl ASO m
E.r ()f{J)i{clnn) .l.sr| ««/(«)?].
''■'i pour lu i'(".liliili()ii (le la fin dv, i'iiisc-riplion, cl'. (Jirp. iitscr. lui., 1. Vlll,
11" iu.']3ô; voir .iiissi Eplii'iii. pjiiirr., t. V, 11" 11 /lO.
— '2\?> —
170. — Sillègue [Novar . . .)('). Autel, haut de o m. G5. Hau-
teur des lettres, o m. 02-0 m. o/j.
P-K-IVNIS
B ON A-
D E E A • (s/c)
A V G
D O N A
TVSS-T
RVC-TO
R-VOTV
M-S-L-A
A • P- ce
XX
P(osiluvi) hiidendis) ium{j)s. Bona{e) Deiae) Aug{ustae). Donatus , siruclor,
votum s{olvit) liibens) a[nimo). A[nno) p{rovinciae) CCXX (= 3 5p).
171. — Sillègue. Autel qui faisait sans doute pendant au pré-
ce'dent. Le bas manque. Hauteur, o m. k^. Hauteur des lettres,
0 m. o3.
ARVLA
BON
A DEA
IS ANN
I A OVI {sic)
NTA-V
oxvM
Aruld }jonn[is = e) Deais [= Deae)'-'K
Annin [Q)iiinta votum [s(okiit) I{ibens) a(iiiino)] . . .
172. — Sillègue. Bas d'une inscription. Hauteur des lettres,
o m. oG.
^D-D-PR-NON^
FEBR-PR-CCVi
T)[e)d[icaUm) i))\i(Ue) non{as) fehr[uanas) pr{pvinciaé) CCVI {= fîâ5).
^'' Ephem. epigr., t. VII , p. ià'6.
^^î Pour cette l'orme du génitil' en ais, cl. ci-dessus le n" '5i .
- 214 —
173. — Sillègue. Bas dune slèle; elle est brisée à gauche.
SVLEVS DONATVS-V-A-LXXV<ï'
ilA-ROGATA VALXXXV
[Fnrjsuleus Donatus v{ivit) a{nnis) LXXV . . .la Rogata
v{i.vit) a{nnis) LXXXV.
174. — Sillègue. Sur un chaton de bague en bronze apparte-
nant à M. Anbry, mafre de Sétif.
VIVAS
INDEO
175. — Mons (''. Près du fort byzantin, au nord-ouest.
Beau rippo hexagonal, haut de i m. hk. Hauteur des lettres:
lignes 1-3, o ni. o5; lignes suivantes, o m. oh.
L I B E R O
PATRI
AVG
EX • TEST •
C-IVLlI-C-F
PAP • Vie ^
RINI • Q- AE
DIL • ÏÏ • VIR
FLPERPETVI
IVLII-SCAr
VA • C R E S
C E N T I A
NVS- VICTo
R I N V S • F I
LIEIVS-PO
SV ER V NT
ET • D E D I
GAVER
Libero Patri Augusto. Ex test{amento) C{an) lulii, C(att) /(ilii), Pap{iria),
Vic[lo]rin{ , (j^miestoris) , ncdil[is), II vir({), jl(amink) perpetui , Iiilii Scn-
(/>)«(/)«(?) C/rcsccutiumis , I iciorinus, filiii) ciiis , poauenint cl dcàicnve-
r{unl).
C) Cf. Corp. imrr. ht., t. VIII, p. ySç).
— 215 —
176. — Saint-Arnaud. Stèle (*'.
DM S ANTONIVS AMEÎiSTVS V N
DM S SAENIA IVLIA V AN
SIGNV
BRITTO
Femme. Homme
en toge. '
DMS ANIVS VICTOR V A^
DMS IVLIA HONORATA V A^
Homme
Femme. en
costume militaire.
DMS AT DONATIANO
V A
D{is) m{anihas) s[aci'urn). Antonius Ameth{{ = y)stus v{ixtù an[nts). — D(is)
m{ambus) s(acrian). Saeiu'a lulia v[i.vit) aii(nis). — Sigiiu
(^^sigHo) Briuo (nom populaire du personnage). — D{is) m[niub((s)
s{acrum). An(ii)ius Victor v{ixit) (fti{nis). — D(is) m(anibus) s{acrum). lulia
Houorata v[ixil) aii{iiis). — D(is) m[anibus) s[ncrum). Ant(onio) Donatinno.
V(ixit) a[imis) .
Nulle paît rage des personnages n'a été' indiqué. Les deux sujets
figure's sur notre stèle rappellent les sarcophages où Ton voit deux
époux représentés deux fois : d'un côté, le mari y porte un costume
civil; de l'autre, un costume militaire (^'.
(" Déjà publiée dans le Bec. de Constaiitine , t. XXVI, p, '■i']h, n° 6h.
(') Cf. Mélanges de l'École française de Rome^ t. XIV (189/1), p. 63q et pi. VI;
voir aussi la stèle de Sétif, Corp. ingcr, lat., t. VIII, n" 85i5.
177. — Sétif. Pioiiienade d'Orléans. Slèle, haulo d(> o m. 53,
large de o m. ^o '^^. Personnage debout dans un édicule que sup-
porlont deux pilastres corinthiens et dans le fronton duquel se
voit une rosace. Il tient une faucille (?). A sa droite, un oiseau el ,
au-dessus, un plat (?'?); à sa gauche, une étoile et, au-dessus, une
guirlande. Au-dessous :
M-CECI-GERSACSI SATVl
]I[arcm) (jeci{liuS) (/fr(/«rt«Hs-), s(tc{erdos) S{aticl)i S(itur(ni).
178. — Sétif. Aux bureaux du génie. Stèle.
D M S
PESCENNI A SA
TVRNIN A • VIX
AN CXXV {sic)
SE VALENTE FECIT
H S
D(/.s") m(a>iil}Uii) ■'i{acmm). Pescennia Sutirmiiin vivait) tin[nis) CXXV.
Se valenle fccit. 1l{ic) s{lia est).
179. — Sétif. Deux fragments d'une plaque de marbre, dans
une cave de Thùpital.
\.-l VL-lJ V
ET FORTVNAi.
miLlO DVLCISSIM
FECERVNT IlaV CCCLX^ {sir)
. . . M{(ncus)1 lul(iiis). . . ci Vovlunnta [f\ilio dulcisshn[o) fecenmt ,
[même] (ii]or(e)iil)n? ??] {anno pmrinciae) ŒCLW. . . {âo^4-âoS).
180. — Bougie {Saldae). Stèle, déposée à la mairie.
Croissaiil.
D M S
1 V L I A
FO RT V
N VIXI~
ANIS
XXVIIII
D(is) w[anihns) .'i{acnnu). Inlin Forluii{nta) viril nn[)i)is XXIX.
'■'1 Ello fi|^urc (lf'j;'i nu Corp. inucr. hit., t. Vlll, n" H/i5o.
— 217 —
181. — Bougie. Stèle du cimetière romain situé au nord du
parc à lourrages, près de la prison civile.
D • M • S
N V MER I A
MARCI-FIL-
ANVLLA-VI
XIT-ANNIS-ll
H • C • E •
Z)(/.t) m{auibus) s(acruin). Numeria, Marci fil[i(i) , Aiiulla vixit aniiis IL
H{{c) (sita) e{st).
182. — Tiklat (Tupusuctu). Gippe ayant la forme d'une base de
colonne, actuellement sur la place d'El-Kseur, La pierre est brisée
en bas.
D-M -S
C • IVLIVS
L-FIL-QVIR
D{is) m[ambus) s{acrum). C{aius) lultm, L{uciî)Jil{ius), Quir[ina). . .
183. — Taksebt {Riisucurru)^^K Dans un mur, à l'est des ruines.
Caisson. Hauteur des lettres, o m. o5.
D M S
M • I VL-B ASSO
SIMPLICI • FIL
PAVLVS-FRAT-EI
IVS-D-P-SCVPV
LAM-FECIT-VI ID .
NOV P CCfc
D{is) m[ambus) s{acrum). M[arco) lu(lio) Basso , Siinplici(^s) Jil{io) , Paulus,
frat(er) ejus,.d[e) p{ecunta) s(ua) cupulam fecit; VI id(us) nov[cmhres) ,
pÇrovinciae) CCLX ( = amie'e 299).
") Cf. Corp. inscv. ht., L VllI, p. 766.
— 218 —
L'omission de l'àjfo du défunt, Tindication exacte du jour de la
mort, le cngiionicn Paiilus pourraient taire croire (jue cette épitaplie
est chrétienne. On sait que les inscriptions chrétiennes antérieures
à la paix de l'Église sont extrêmement rares en Afrique.
184. — Tigzirt {Rnsucurm)''^\ Chez M. Guillemet, à l'ouest du
villa'fe. Copie et envoi de \1. Lacour, (lin>cteur de l'École des aris
et métiers de Dellys. Petite stèle, pointue en haut.
t
DOMITIO
RVFINO MA
GISTRO LIBE
RALIVM-LITTE
RARVM • HOMl
NI BONO
V-A M
Doinitio Riijino, inagistro liberaliinn lilterarum , liomini hoiio.
V{iTit) a{iinis) LXXV.
Cette inscription est entourée d'un cercle, enfermé lui-même
dans un cadre carré.
185. — Tigzirt. Caisson.
D • M •
Q_-CAECILIVS-
GALLICANVS-ET-
CAECILIASVCESSA
ET FORTVNATVS-F
S ^ P ^ F
D{ts) m{anihi(s). Q(ttinlus) Caecilim Gallicanus et Caecilia Suc(^c)cssa
et Fortunalm J {i-alres) s[ua) p{ccHnia) f[eccrunt).
^') Cf. Corp. inucr. lat., (. VIII, p. 7GO.
— 219 —
186. — Tigzirt. Caisson.
D • M • S
I V L I V S
C A E C I L I
A^VS'V-A-XL
A^- P • CXXX
D[is) mianibus) s{acruiti). Iulius Caecilianm v{ixii) a[nnis') XL.
An[no) pirovinciae) CXXX (= 169).
187. — Cherchel. Partie supérieure d'une petite stèle en marbre.
Dans le fronton, croissant (cornes en haut). Au-dessous :
M • IVLIVS • ROGATVS
DOMINO-VOTV-S-L-ANI
M[arcus) Iulius Hogatus Domino ^'- volu{ni) siplvii) ((ibens) ani{mo).
Au-dessous de cette inscription était une femme, placée dans
une niche cintrée; il n'en reste plus que la tête.
Ce fragment de stèle est actuellement chez M. Lacour, directeur
de l'Ecole des arts et métiers de Dellys.
188. — Haïdra. A ces inscriptions romaines trouvées en Algé-
rie, j'enjoindrai une qui a été apportée récemment de Haïdra (im-
maedara) à Téhessa par des officiers; elle est actuellement déposée
dans la cour de l'église.
■m^MmmmMmmc n ^
DO M 1 1 1 (ï' T V L
LI 0 LEG Ç& AVG "i^
SER AMANVE^
S li H (;^ E Ç^
CVRAVT POM STE
. • Cn{eiî) Domiti{i) Tulli, kff{ati) Augixisti), serv{us) amanuens(is).
H{ic) e(st). Curavit Pom(peius) Ste(phanus).
^') C'est-à-dire Salunie. Cf. Toutain, De Saturni deiin Africa ciiltu, p. 27. Voir
ibid., p. 30, l'indication des stèles dédiées à Saturne, précédemment trouvées à
Cherche!. Celles que je connais sont eu marbre et de la même factura que la nôtre.
— no —
Cil. Domiliiis TiiHiis, (jui lut lé{>al de l'année lAirique en Tan-
iK'e 75, olail un des personnajjes les [)lus considérables de renipiic
au l('ui|ts des Flaviens'^K
Stéphane Gsell.
O \oir Pnllu ileLossorl, Fnslcs des proviitces africaines, t. 1, p. ii8.
STÈLE PUNIQUE
REPRÉSENTANT UNE DÉESSE.
Rapport Je M. Pli. Berger sur nue rominuiiication de M. Papier.
M. Papier a communiqué à ia Commission du Nord de i'Alrique
une stèle anépigraphe trouvée à Hippone, sur laquelle est gravée
au trait, assez grossièrement, une divinité qu'il appelle la Cérès
africaine.
Rien n'est plus fréquent que de trouver, sur les monuments pu-
niques de basse époque, un personnage, tantôt vêtu, tantôt nu,
qui tient dans une main une couronne terminée par deux cornes,
dans l'autre, tantôt un gâteau, tantôt un rameau. La figure de la
stèle d'Hippone présente certains traits caractéristiques qui semblent
légitimer l'interprétation qu'en donne M. Papier. Elle représente une
déesse nue, qui tient dans sa main gauche la couronne cornue et
de la droite s'appuie sur une tige garnie de feuilles et terminée par
une grenade. La tête, qui est assez forte , est couronnée d'une coif-
fure en forme de diadème d'où pend un voile qui retombe sur les
épaules. Au-dessus de ia tête et à la partie supérieure de la stèle,
on voit un grand disque dans leqtiel est incluse une étoile à dix
rayons.
Cette figure rappelle la déesse également nue qui fait pendant à
Saturne sur ces belles stèles couvertes de représentations figurées,
qui proviennent de Maktar et dont plusieurs sont au Musée du
Bardo. M. de La Blanchère avait entrepris de les expliquer dans un
mémoire communiqué à l'Académie des inscriptions et que la mort
l'a empêché de publier.
Sur ces stèles, comme sur la nôtre, la déesse est voilée; elle est
en outre toujours accompagnée d'une grenade, de même que le
dieu d'une grappe de raisin. Enfin, au-dessus d'elle on voit presque
toujours l'étoile et le croissant.
Archéologie. i5
•)■)'>
H V a dans la répétition constante de ces symboles Tindice d'une
tradition iconographique qui nous permet de fixer les I rails de la
déesse qui était adorée à côté du Saturne punique dans TAlViquc
romaine.
Philippe Berger.
CHRONIQUE
D'ÉPIGIUPHIE AFRICAINE,
PAR M. K. GAGNAT,
Meni})re du Comité.
ï
DÉCOUVERTES DES BRIGADES TOPOGRAPHIQUES D'ALGERIE
ET DE TUNISIE, EN 1896.
TUNISIE.
La récolte épigraphique des officiers topographes en Tunisie a
été cette année peu abondante et, à l'exception d\in document de
première importance, sans grand intérêt. Voici les textes épigra-
phiques dont nous avons reçu copie ou estampage :
1. — Près du Douar -Chabia (feuille de l'Oued-Zerga). Copie
de M. le capitaine Didier.
ELIA C A I
RIONIS QV
I SVRIACVS
2. — Au bord de la route qui va d'Aïn-Goléa à Henchir-Ksi-
rat. Copie et estampage de M. le lieutenant Gameiin.
D M S
. VRIAE -Vie
tOKlNA PIA
VIX I T ANN
I S XVIII-
H • s ■ E
Ligne 2 : . . . uriae [ i[ct\(mna[é).
22A
3. — Henchir-Hadjra-el-Beïda (fouille de Téboursouk). Estam-
page et photographie de M. le lioutenant (iameliii.
D M S
BVLLATIA CF
\^mmp^ N T H I A P I A
VIXIT ANN XL
M V 1 i 1 1 D XVI
C • CALVI SIVS
HONORATIA
N V S • V X O R I
FRVGALISSI
MAE • F E C I T
H-S-EO-T-B- Qj,T • T • L • S
4. — Henchir-Hadjra-el-Beïda. Copie et estampage du même.
D M S
C CALVISIVS
HONORA
T V S • P I V S
V I X I T A N
NIS XXXXI
M I I I D XXI
H S E O T A Y
T T L S
Le rliiiïrp des années nous paraît incertain.
5. — Henchir-Mandra-el-Kedixna , sans doute une maison de
campagne relevant de Thignica. Copie de M. le capitaine Didier.
D M S
^ vlCI IIVS VI
CTOR • AMISIAIIC
PIVS- VIXIT AN ^
XXXXV- H- S -E
OTBCLTT-L
Ligne 2 : Caecilius.
— 225 —
6. — Henchir-Mettich (à 10 kilomètres environ au Nord-Ouest
de Testour). MM. le capitaine Lachouque et le lieutenant Poulain
ont trouvé dans les ruines d'un ancien bourg romain une inscrip-
tion gravée sur les quatre faces d'une grande base, quelque peu
mutilée. Ce document donnera lieu ailleurs à une publication spé-
ciale avec reproduction pbotographique de la pierre. Il est donc
inutile d'en transcrire ici le texte qui allongerait outre mesure cette
chronique.
7. — 4u pied du Djebel-Skhira, sur le côté Sud-Est. Copie de
M. le capitaine Didier.
E A I I I O R V
lATCHLARN VICTORIAEIINV
ET PATlIOMARCinirOVALERIAN
IBVS SVIS FECIT
Aucun estampage n'accompagnait malheureusement cette copie.
8. — Au pied du Djebel-Skira, dans les cactus. Copie du
même.
IVRIVS ET
VALERANVS
LEG II AOC
PIA ET DE
VOT»SOI»
Même observation que pour la précédente. Il semble s'agir d'un
vétéran de le lîl" b'gion Auguste.
9. — Djebel-Skira. Copie du même.
/OTIVS Qwe
AMENSIN
RATVS NI
— 226 —
La j)icrre est employée dans le mur de soutènemenl d'un bassin.
Nous avons di^'à publié cette inscription en 1895?, d'après une
r()pi(> de M. Sadoux, un peu différente de la précédente.
10. — Au pied du Djebel-Skira. — Copie du même.
IISSIMO
si BI eT POSTERI.s
La pieire a élé utilisée dans la construction du bassin qui a
fourni rinscriplion précédente.
ALGÉRIE.
M. le raj)ilain(' Toussaint, qui nous avait déjà il y a trois ans
iap|»orté de Tunisie un grand nombre d'inscriptions inédites, eu a
recueilli plus de deux cents dans la région de Madaure, eu Algérie.
Nous avons divisé ses trouvailles en deux [)aities; nous avons in-
séré les milliaires dans le rappoi't fort intéressant ([u'il a rédigé à
la suite de sa campagne to})Ographique et archéologique; toutes les
autres sont réunies ci-dessous.
11. — Henchir-el-Aala (à 5 kilomètres au Sud-Est de Mdaou-
rouch).
D-M-S
T-FL-PVDEN
TIS FIL QVIR
M AX I MI A
N VS PI VS
VIX-AN-XX
H-S-E
12. — Henchii'-el-Aala.
D-M-S-
POMPONIA SE
CVRAPIAVIXITAN
227
13. — Henchir-el-Aala.
DIS MAN-SAC-
IVLIA SECV P R I S C V S
RAPIA VRBANI
VIX • ANN FIL • PIVS
XLV VIX-ANN
H-S-E- LXI
H-ES
14.
Henchir-el-Aala.
^ D-M-S ^
Ç&VALERIAQ^
«J^OFELLI A<:i'
^VIX-AN-C?^
^ H-S-E ^
15.
Henchir-el-Abid.
D-M-S-
E L I V S
E V T I C S
VIX- ANOS
LXXVI
Ligne 3 : Eiitic{é)s = Eutyches.
16. — Henchir-el-Abid (à 3 kilomètres à TEst de Fedj-es-
Siouda).
D-M-S-
MEG SEN
VIXIT AN
NIS XXXII
17.
Henchir-el-Abid.
D-M-S-
Z A B V LV S
C E R I A LIS
VIXIT ANNIS
LXXXXV
— 228 —
18.
Ksar-el-Ahmar.
MERCV
\l
pj:avg
L-A-
.Ve/TMn"[o] /4m[j9'(ms/o)]. . . v{o(uin) [s(olvit)] l[tbpnfi) m{eri(o).
19. — Ksar-el-Ahmar (près Aïn-Habboiirli).
SATVRNO AVGVSTO SACRVM
GENIO SALT-SOROTHENS-
M-FLTERTl-PRO- SALVTE
DOM-IMP-IVL-Slli
wmmiMi.
/
FEC-
L'ethnique Sorotliensis est nouveau. Nous rappellerons comme
simple rapprochement que les chevaux représentés sur la mo-
saïque des chevaux vainqueurs à Hadrumète portent écrit sur leur
croupe et sur leur épaule le mot SOROTHI '').
Le nom inip(3rial disparu à la quatrième ligne ét<iil sans doute
celui de l'empereur Philippe, le seul qui convienne pour remplir,
sans Toxoéder, l'espace vide dont on dispose. Il faudrait lire : Do-
in[ini) Imp(eratoris') Jul[ii) Philippi Aug{iish).
20. — Ksar-el-Ahmar. Pierre brisée à droite et l\ gauche.
BAZIAQ_
SATER
ESe-NONN
S xxxxxx
'•'' Cnllerlinn du Musée Alaotii, p. 21
— 220 —
21. — Mechta-Sidi-Ahmed-ben-el-Fatzni.
I N^RESTVTVS INSTITVIT V
/| EX OF-VICTORIS STRVC |
iV. . . Restidus instituil; ex of[fichia) Viclork stnict(oris).
22. — Henchir-Ali-bou-Derbel
D-M-S-
M O N I
FAVST
MAIOR
{hi'c) a n I n
S cxxv
D-M-S-
M O N I
L S'^m
FELICI
Q^VIXIT
ANNIS
LXXXV
D. m. s. Moin[mentiim) Faust(its) Major (vixit) annis CXXV.
D. ut. s. Moniiincntum) L. S[e«MsJ'] FeUc{[o\ vixit annis LXXXV,
23. — Henchir-Ali-bou-Derbel.
DIS M AN IBV
S MONIMENT
V FLAVS CE
RI A L I S V I X
SIT ANNISqî'CV
Ligne 3 : Flav{i)us.
24. — Henchir-Ali-bou-Derbel .
D - M •
S •
l V N
I A
FOR
T V
MAT
A V
Liro : Fnrtu[n]nta.
IX -AN- XXXVIII
(sir)
25. — Henchir-Ali-bou-Derbel.
D-M-S-
DONATVS
VIX-ANNIS
LXXXV
— t>80 —
26. — Henchir-Ali-bou-Derbel.
DM-S-
L I V s
TRIBV Q
VI • VIXIT
ANN-CV
Ligne h : tribu Qui^nno).
27. — Henchir-Amana (au déboilch(i Sud du Klianguet-
-Mkrechba, à (i kilomètres do Mdaourouch),
D-M-S
T I t N A
F O RT V
NATAPIA
VIXIT
A N N I S
XLVIII
H • S • E •
OT-BQ:
D-M-S-
F-F-FIL- QVk
PVDENS MA
X I M I A N VS
P-V-A LXXXIII
M-XI-H-S-E-
O -T - B- Qj
FL-HIC SITVS EST PRO
AVVS QVI TEMPORA
VITit PLVRA SENEX
NVMERANS MERVIT
HOC SAPE VOCARI
VlXt AD EXEMPLVM VI
TA POTERAT QVE NEPO
TVM-DICI SIMVL
VkTVTE PATHl N AM
SAPE SOLEBAT<ï'
E» AQVii CAELERI
RIVOS iNCENDERE MAGNOS ^ N^ll^BVS
SENOR LEPOREM MONSTRABAT ET IPSE ^
SIC FORTIS CENTVM NVMIVERABAT TEM'O
RA VITA ^ HOS EGO lAM PRO AVO VER
SVS PATER IPSE NEPOS QVE ^
TESTNTES VITAM MVLTA PER SAE
CVLA MISI
231
Lignes 2 et suivantes : F{Iavius) , F(lavii) fil{ius) , Quir{ina tribu),
Pudens Maximianus. En rapprochant les premières lettres des sept
premiers vers, on obtient le nom FI. Pudetis.
28. — Bir-el-Askaria.
D-M-S-
M-A-DV-A-
LXXXV ET -A
S • SEVI VA
FECIT
M. A . . . D. . . viixit) a{nms) LXXXV el A. . . S . . . se vivafecit.
29. — Bir-el-Askaria.
D-M-S-
^L- AEM
ILIA VIX-
ANN-LXX-
[i4e]/(«a) ou [Ju]l({a).
30. — Bir-el-Askaria.
D-M-S-
CATONVS
ROGATIA
NVS VIXIT
ANNOS
LXV
Caton(i)us Rogatiantis.
31. — Bir-el-Askaria.
D-M-S-
NONIVS POTITVS
V I C SI T ANNI
S LXV
— 232
32. — Bir-el-Askaria.
D • M • S •
Q_- POMPEVS DO
N AT VS FL ■ PSOLVS
MARITVS IVLIAE RV
FINAE VIXIT AN • LX
ET FLAVIA RVFINA CON
IVNX PRIMA VIXIT
A N N O S XL
Ligne 3 : Jl{amen) p{erpetHus).
33. — Bir-el-Atrouss.
D-M-S-
1 V L I V S
R V F I N
V S V I X •
A^IS LXMIII
34. — Bir-el-Atrouss.
D-M-S-
Q^- F V^
CVS VIXIT
ANIS XXVI
Q. . . Fu[s]cus.
35. — Bir-el-Atrouss.
^RCL
«L A E S T R I
CATA V- AN-
C I • H • S • E -
[Ma\rcia \fili](i Estricata.
— 233 —
36. — Bir-el-Atrouss.
D-M-S-
Q_- O C T A V I V
S I A N V A R
IVS PIVS VIXI
T ANNIS XXXV
H-SE-
37. — Henchir-el-Azeli.
D-M-S-
ARUVTIA MAXIM-
VIX «^ AN ^ LX SEP
ELLITA CVMVALE
N AM PAMONI
MARITO EIVS A FI
LI IS EORVM ^
Ligne 3 : Frontonis (^jHius).
38. — Henchir-el-Azeli.
D-M-S-
C -«FELIX
FRONTON
IS VIX- ANIS
XXXIII ^ SA
LVIIA VICTO
RIA VXOR FE
LICIS VIX-AN
IS XXV
39. — Henchir-el-Azeli.
Croissanl.
D-M-S-
L-VALERIVS NA
MPAMO SAC-
PLV -VIX • AN
N I S L X X V
Ligne 3 : sac{erdos) Plu(tonis).
— 23^ —
40. — Aïoun-Berrich.
HIC MEMORIE SANCTO
RV-PAVLI DON ATI MIG
GINIS BARICIS
Les martyrologes signalent en Afrique plusieurs saints du nom
de Paul et surtout de Donat. 11 est doue impossible de sa\oir le-
quel de ces martyrs était honoré à Aïoun-Berrich.
Miggin est un martyr de \Iadaure '^^ Les noms de Donat et de
Miggin, suivis de celui de Baric, sont cités déjà dans une liste des
saints trouvée à Henchir-el-Hamacha'"^^.
41. — Bir-Cédra (à 2 kil. 5oo au Sud de la gare de Mdaou-
rouch). Pierre brisée en bas.
D-M-S-
M-MVNATIVS
M A X I M V S
SE VIVENTE FE
CITE-D-V^^
42. — Bir-Cédra.
D-MS-
WMWii GRE
SCENS VI
XI T ^ AN
NIS «ï» V Qb
43. — Henchir-Chabbout.
D-MS-
DATIVA ^
VICSIT AN
NIS ^ XXV
L C S {sic)
Ligne 5 : le s(ita).
('^ Morcclli, Afr. christ., t. Il, p. li[). {]Ç. (]orp. inscr. Int., p. li'][i, où esl
transcrit un passage de Maximt', i'advcisairo de saiul Aiijfiistin.
(^) (!(yrp. inscr. lai., l. VIII, n° 10G8G. CI', aussi u"iGo9G: Doual{a)s }ii{(irlyr)
n{oater'i ).
44.
Bir-Cham.
45. — Bir-Cham.
— 235 —
DM-S-
¥ ■ R O G A
TA VIXIT A
N N I S LX I
F{lavia) Rogala.
Buste.
ARK-VIXIT ANNI
S LXII-M-IIII A DL^
TA CONSER-33NEM
ERITO 3) SVO SFCIT
Ligne 2 : Ark{arius); ligne 3 : Adl[ec]ta.
46.
Henchir-Cher agrag .
D-M-
SCD
ATVS
S S VI
XITA-
47.
LXXVII
D. M. S. C. . . Datus s. s. ? viœit a{nnis) LXXVII.
Henchir-Cheragrag.
D • M • S •
FL- DON A
TA VIX-AN
NIS LXXXX ^ L ^ K
DONATVLVS FIL-FE
Ligne k : L. A(eliusf).
— n(j —
43. — Henchir-Cheragrag.
D • M . S .
1 VLI VS Vie
TOR PIVS VI
X I T AN XL
H-S-E-
C-IVLIVS DO
NATVS F- FRA
TRI
49. - — ■ Henchir-Cheragrag.
D
.M. S. 1
O
P
T O
M
I
G 1
NIS
VI
X
T
AN
N
I S
Ixxx
^
<i>
D ■ M • s
M E G G
E N I S
ACERD
A V I X
I T A N
N I S
M
(a). Opto? Migitiis. — (b). Meggetii sacerda[e).
50. — Henchir-Cheragrag'^). Pierre brisée en baut.
CL i" R I B V
M E C H I E T
V- A • LXXX
ITEM VXOR
E I VS S A H
N A MT MV
S A VI S VA
LXV
jigiie 1 : Qhiirùia) Irihii.
o Celto inscription lijjnrc ilûjà au Corpita sous le n" '.',3o6. La copie de AL le
capitaint.' Toussaint esl pri'féialjlc.
— i>37 —
51. — Près le Coudiat-Chouf-Debbah. Copie de M. le lieute-
iiaiil Louis.
I
T H X CO
O O P P I
CJHKeP
eHMAO
OnACH
o p r H
n A N T
^ACMC
En fabsence d'une piiolographie ou d'un estampage, il est im-
possible d'expliquer cette inscription.
52. — Dans le lit de 1 Oued-Damouss , près du pont du clie-
min de fer, entre Mdaouroucli et Clairfontaine.
D.M.S.
^^ L I V S
wmcimm.
■mmSACEK
DOS VA-
LXXV
D.M.S.
lANVARIA
A R I N I S
FILIA PIA
VIXIT AN
NIS
LXXXV
53. — Henchir-Fedj-Deriass.
D ■ M-S •
A E L I A
POLITA
VIXIT
A N N I S
LXX X I
ÂliCUliiULOGlE.
i6
— -iss —
54. — Henchir-Fedj-Deriass.
D-M-S-
AEMILIA M
AXIMA VI
X-A'- LXXI
HS-E
55. — Henchir-Fedj-Deriass.
D-M-S-
M - DOMITI
VS BARBARI
FIUVS V-A-L
56. — Henchir-Fedj-Deriass.
L • D O M ITI V S
M A R T I A L I S
VIXAN -LXXXX
Q_y I R I N A C I R
0-T-B-Q_ LARARÇ
Le signe final n'est peut-être qu'un ornement.
Ligne U : Quirma (tribu), Cir{tensis). A la cinquième ligne, Larar(^
est sans doute un sobriquet'^).
57. — Henchir-Fedj-Deriass.
D-M-S-
C-DOMITI
VS MAXI
M V S VI
XIT ^ AN
NOS
XXXIIII
ET M ES ES (.sic)
OCTO ^
''' Voir (les sobriquets indiqués à la lin du texte, dans le Corp. imcr. lat.
t. VIII, n"' nj'n, ^1191, loTx)^!, etc.
— 239 —
58. — Henchir-Fedj-Deriass.
M • COELI VS M AR
CELLVS
V-A-S-XXXV (sic)
D-M- O-T-BQj
Je suppose qu'il faut lire aux lignes 3 et 6 : v[ixit) a{nnis) XXXV.
D[is) m[anibus) s{acrum). 0{ssa) t{ua) b{ene) q{uiescant).
59. — Henchir-Fedj-Deriass.
DMS-
I V L I V S
PAVLINVS
VIX • ANNIS
C-H-S-E- •
60. — Henchir-Fedj-Deriass.
L-IVLIVS ROGA
TVS VIXIT AN
NIS LXVI
HS-E
61. — Henchir-Fedj-Deriass.
D ■ M S •
C • I • S A T V
RNINVS VI
XIT ANNIS LX
C. J(ulim) Saturninus.
62. — Henchir-Fedj-Deriass.
D-M-S-
P • IVLI • SE
NECAIS Q
VIRINA F
ILI-VIXIT
ANIS L
xxxxv
— '2/i0 —
^ciiecais esl, je pense, jjour Senecaes, gôiiilil' incorrect do ^e-
necae '^^.
63. — Henchir-Fedj-Deriass.
D-M • S •
1 VLI VS SE
NECIO DE
FV N C TV S
VIXIT ANIS
LXIII
64. — Henchir-Fedj-Deriass.
DM-S-
IVLIA ROGATA
OVARINA
P 1 A VI XI
T AN -LXXVII
65.
Henchir-Fedj-Deriass.
DMS-
SEXTI A
VRBANA
VA-XL
66. — Henchir-Djahel (Djebel-Zouabi).
D-M-S-
S ECW
DAM
XIME F
FVLCII
VXOR
P • V • A
LV
D-M- S
ZABA
SECVN
DE FI
PV- A
XXV
''^ Cl. (las formes analogues : Asicianes {Corp. itiscr. lai., l. VIII, n° i^uj")),
Urhnnais (ibid., n° H706), etc. Dans un texte «le Youks que vient «ic publier
M. (jsell {Bull, archéol. du Comité, 1896, p. 178, n" 5i), on lit : Memnria didcissi-
iiiais fdiais mv(i(>-i).
— 2à\ —
67. — Mechta-Djebabra.
D-M-S-
CANNIVS VR
BANVS VICSIT AN
NIS XXXV
68. — Ksar-Ejlèje.
D • M • S •
Q^ • T V C C I V S
S E X T I L I A
NVS PIVS VIX-
ANNIS XXXIIII
MENSIB-IIII PAR-FILIO FEC-
Ligne 6 : par[entes) filio fec{enint).
69. — Ksar-el-Frigui.
D • M • S •
CALPV R N I A SE
DATA ASPRENA
TI ANA C ALP VR
NI GEMINI NEP
CALPVRNI SEDAt
ET VASIDIAE RV
FILIAE SACERDO
TIS FILIA PIA VI
XIT ANNIS XXXII
M E N S I B V S III
MONVLA CARIS
SIME ET FIDELIS
CONIVG-P-C-ANNL-
Ligne 7 ; lire Iiufi[7i]ae.
— U'2
70.
Ksar-el-Frigui.
D.MS-
MVS
TIOLVS
ZA B VL
Ll PIVS
VA- LXI
D-MS-
I V L I A
PRIVA
TA MVS
TIO LIV
XORPV-
A- LXXI
Mvstiolus ZnhuUi (Jiliua).
71. — Ksar-el-Frigui'^).
D • M • S •
ONESIMVS LIB-
PVA^LV
72. — Henchir-Gourine.
DIS M N I B V S
S A C • V • F L O
RA ANTONI F-
P • V • A • XI
HSE-
V . . . Flora Antoni{i)f{{lta).
73. — Henchir-Gourine.
Fcstus Natalis Dubb . . . /(tlius).
-'' Celle inscription a déjà été ropiéo par M. le rnpitainc Lcbrolon et publiée dans
lo fiuU. arcliéol.ilu Comité, 1890, p. '620. La copie df M. le capitaine Toussaint est
meilleure.
— V\?, —
74. — Henchir-Aïn-Keskès.
DM-S-
AEMIl]-CILO
M V S A V I S
MVSVLAMVS
V- ALXXXV
Lignes 3 et 6 : Musavis [filius), Musulam{i)us.
75. — Henchir-Aïn-Keskès.
DM-S-
M A V R V R B
ANVS V A II
H E S
mN A F F I L r«
D-M-S-
A VR • V I CT
O R I N A PIA
V-AXHSE
«ET FL- VRBA«
76. — Henchir-Aïn-Keskès.
C- VICTOR
VIXIT
ANIs XL
77. — Henchir-Aïn-Keskès.
ZELMA FA
VSTI F-NAT
ABVTVIX-
A N N I S
XXXXIII
HIC
SITVS
EST
Ligne 2 : Nat{t)abut{tis).
ûflfi
78.
Khamissa.
D-M-S-
AVRELl A
VI CTORI
Cadro vide.
PV-AXXX
HS-E
79. — Khamissa.
80. — Khamissa.
DMS-
B AR I S
AL-I AN
V A R I
FI LIVS
VIX
IT AN •
L X X X
DMS-
BVLLATI A
H I LARA BVL
LATI FELICIS
FIL-PV-AN-
LXXXX
81. — Khamissa.
D-M-S-
C A E C 1 L
IVS MAR
T I N V S
P-V-A-LXl
H-S-E-
D-M-S-
M • A • M •
P • V • A
LXXV
H-S-E-
2a;
82.
Khamissa.
D.M.S.
CAEC I LI
A FLACCL
LA FABATI
VXORP.V.
A • LXXV
83. — Khamissa.
D-M-S-
CE S TI A
C I T T I N
P • V • A •
L X X X X
D.M.S.
CESTIVS
PRIMVLVS
P-V-ALXI
(a) Ligne 3 : Cittin{a)
84. —
85. —
Khamissa.
D-M-S-
D-MS-
S EX TILI
Q^- FA B I
A DONA
V S M E S
T A P I A
S A LL INS
V-A-XXXV
P-V-A- LXXX
HSE-
H-S-E-
Khamissa.
D-M-S-
D-M-S-
FALCIVS CE
GE L LI A CA
SVS FALCITA
TAMILLA CAS
LARIS FIL-P-V-
TIFIL-P-V-AIX
A ^■'mmwMmmm
H-S-E-
(a) Faldus Ce[l]sus Falci Talaris fil{JMs).
86. — Khamissa. Pierre brisée en bas.
F A L C I O
F R O N T O N
C FALCI VI
T O R I S F I L I
I V V E N 1 PII
SIMO ET MEMO
RI A AM A NT I S
SIMO INTEGRE VIX
I
C
O
S
87. — Khamissa.
•2 A G —
DM-S-
F A L C I V S
F R O N T O
FRO N T ON I
FIL-PV-A XIX
Ligno U : Frontoni{s).
88. — Khamissa.
D.M.S.
C • FALCIO Vie
TORI
C- FALCI Vie
T ORIS FIL •
89.
Khamissa.
90. —
91. —
D-M-S-
FELICE RVF
Cadre vide.
FILIVS
PIVS
V - A • L V
H-S-E
Khamissa.
D-MS-
D-M'S.
LVIBIA NV
F- F LAC C
MIDICA
H V S PIVS
F-FLACCHI
V • A • L^l.
VXOR
P • V • A •
XXX
Khamissa.
D-M-S-
D-MS-
FORTV
mmmm.K
N A TA
MAXIMA
V- A ■ M
V.-LXXX
HSE-
V-P-
HS-E-
— 2â7
92.
Khamissa.
D-M-S-
T-HERENNI
V S M AXl
MVS P-V-A-
XLIIII M-X
D • XX
H • S • E •
93. — Khamissa.
D-M-S-
HONORA
TVS SATVR
NINI MbA
LATIS FIL
VIXIT ANNl
S Lw
D-M-S-
FESTI FILIA
HONORATI
VXOR VIXIT
ANNIS
LXXX
94.
Khamissa.
95. — Khamissa.
I V L I A R O
M A N A
M • N V M I S I
NOVELLI VXO
R P-VIX-ANNIS
XXXV
H - S • E •
IVLIA ROGA
TA MARTIAL
IS FILIA PI
A VIXIT AN
NIS LXXXX
H-SE-
•2^1 8 —
96. — Khaniissa.
97. — Khaniissa.
D-M-S-
IVNIVS PRISCVS
HO N O R A
VS PIVS VlXt
ANNIS LXV
H Q!' S ç^ E
IVLIAE IVNO
NIAE C IVLI
CRESCENTIS
MATRI
FALCIO PVN
V I CTORIS
FRONTONIS
A la quatrième ligne, le sens des lettres PVN m'échappe.
98. — Khamissa.
D-M-S-
GE LLI A
I A N V A
RIA V-A-
LXI
(b) Ligne 2 : V(ibius).
D-M-S-
A • MAR
P-V- AN
LXXXX
DM-S-
V-MANS
IVS Vie
TOR
V-A-LXXX
H-S-E-
D-M-S-
VR B A N
A P • V •
AN • LXXI
99. — Khamissa.
D-M-S-
MARCIA SA
TVR N I N A
V- ANNIS XXI
H-S-E-
100.
Khamissa.
— 2/i9 —
M E R i
D I A N V S
CRASSl F
P VIX ANN
XXV H-S-E
101. — Khamissa.
102.
Khamissa.
M-NVMIS
IVS NOVELLVS
P-VIX-AN-LI
H-S-E
D-M-S-
Q_- F A B I V S
D O N A TV S
P-VA-XVI
H-S-E-
103. — Khamissa.
104. — Khamissa.
NVMISIA NO
VELLA NO
V ELLI FIL
VIX- AN-
XVIII H-S-E
L-PLOTI
VS CIRR
I V I V S
p. V- A -
XXXV
H-S-E
Cadre vide.
Lignes 2 et 3 : Cirriu[l\iis.
•250
105.
Khamissa.
D I D 1 A
ROGATA
P-V-A-
XXXV
H • S • E •
DMS-PL
OT • AMVl
P H A M
O CIR F
P-V-A- LI
H S-E-
(b) Ligne 6 : Cir{riuli?) [{ilins)
106.
Khamissa.
D-M-S-
D • N O V E
LLA P-V-A
XXX H-S-E
D-M-S
P L OTI VS
SILVANVS
PV-A-
XXXXI ET
FILIVS
107. — Khamissa.
P L O T I A
MATRONA
P-V-A-
H-S-E-
L'àgo de la défunte n a jamais été indiqué.
108. — Khamissa.
109. — Khamissa.
D-M-S-
P R I M V L
LA FELICIS
FILIA
P-V-A-
XVI
H • S -
E-
D-M-S-
RVFILA
P- VIX-
ANIJ
LXXV
•251 —
110. — Khamissa.
111.
Khamissa.
112. — Khamissa.
RVFILLA
FLVDENI
F-VIX-AN-
L H • SEP •
RVFIN A
RVF INI C R
ASSI FILIA SA
CERDOS TEL
LVRIS H-S-E-
P- V- A- LXXX
D-M-S-
C- SAL
VIDE
N I V S
VICTOR
MILES
PRET
p. y. A-
xxxx
HS-E-
Cadre vide.
Lignes 6 et 7 : miles pr[a)et{prianus).
113. — Khamissa.
114.
Khamissa.
DM-S-
SATVRNINVS
FRONTONIS F
P • V • A • XXV
D-M-S-
SIDINA M
VARI VXOR
P-V-A-
XXXV
— -lyi —
115. — Khamissa.
D-M-S.
SILVANVS CEL
Ll SILVAN FIL
I • V • A • XVII
HS-E-
Lignes a et 3 : \G]elU{i) SUvan{i)\ li}|ii(' U : \p{iiis)] v{irit), etc.
116. — Khamissa.
D-M-S-
A -TETR-
H O N O
R A T V S
A • HO • F •
PV- A-XX
A. Tetr Honoratiis A. Ho[norali) /(ilius).
117. — Khamissa.
D-M-S-
V I N C E N
TIA PIA FE
LICIS VCXOR {sic)
BONA VIXIT
ANNIS XXX
H-S-E-
118. — Khamissa.
^lAL- F-
W^^C A L
•« T E R T I
VXOR PIA
VIX-ANNIS
XXI HS-E
— 253 —
119. — Mdaourouch.
M E R C V R I 0
A VG-S ACRVM
T-FL-MARTIA
LIS V O T V M
SOLVIT
ITEM Q_L • A • DD
Ligni' G : iteinq{ue) liibem) a{)ùmo) d{e)d{icaml).
120. — Mdaourouch.
IMP • NERV AE C AE
S A R E A V G
VI C T O R I A E
AVG • SAC •
L-GRANIVS EQj VIR
LEG ni KVGWMwmmmM.
OB DEC VRION«TV;« S P F
Ligne 5 : L. Grmxms [LJ /{ilius)] Quir(ina tribu) Hotioralus.
121. — Mdaourouch.
IMP • CAES •
FLAVIO GRATIA
NOPIO FELICI Vie
TORT A C T RI VM
FATORI SEMPER
AVGVSTO
ORDO COL-MADAV
RENSIS DEVOTVS NV
MINIM AIESTATIQ_
EIVS
122. — Mdaourouch.
DIS MANIB
SAC-
T-ANTONIVS
SVDERNVS
PIVS VIXIT
ANNIS XXV
H-SE-
AllClIKOLOUlE.
— -25/4
123. —
Mdaourouch.
D ■
M
• S •
A E M 1 L
I
L-C A E C I L 1
A F 0 R T
V
V S C R E S
N A T A
CENS F L A
P I A VI
V I A N V S
X I T
P-V-A-
A N N N S
LXXXX
X X X 1 1
T I T I N 1 A
H • S • E •
HONORA
TA P-V-A- LXX
H-S-S-
124.
Mdaourouch.
D • M
F A BR I CI
A MRCEL
L A P I A
V I X 1 T
A N N I S
XXX
H • S • E -
C A E C I L I
V S E S î D
O R V S P I
VS VIXIT
A N N I S
L X X I
H • S • E •
125. — Mdaourouch.
D • M
F L A V I A
HONORA
TA P-VIXIT
A N N • L X
L-CAECILIVS
HONORA
TVS A^ZENTI
VS P-V-A- LX
CAEClLll - HONORATVS
ROGATI AN VS Si^ <^
0 PATRl PlISSMO <i>
CAECILIA lANVARVA
PIA VIXAN-XXX
H-S-S -
255
126. — Mdaourouch.
D • M • S •
S • P E
T R O N
I A I A
N V A R
lA P-VIX-
A N N I S
L X X X
H • S • E •
127. — Mdaourouch.
D
•
M • S •
F
L
•M ^
C
I
A Q_
P
F
SIBI
E
RI
T
T(
M A
D V-A-
L
X
X X I
H
S ■ E
D ■ M •
S-
L • C A E
C I L I V S
Q^V I R
H O N O
R A T V S
!P- VA-
LX X V
HS-E-
D • M • S •
L ■ C A E
C I LI VS
Q_V I R •
N V N
D I N
R I V
P • V
L
S •
A
S
A
H
(a). Fl[avia) Marcia. . . J\ecii) sibi.
128.
Mdaourouch.
DM-S-
CAESONIA
NATIVA PIA
VIXIT ANNIS
LXXIII
H- S-E-
129.
Mdaourouch.
D-M-S-
S-CAPSIVS M F
QV I R F A V S
TV S P I V S
VIXIT ANNIS
L X X X
— :>5G
*30. —
131.
Mdaourouch.
D- MS •
D MS-
C-CIIRl
A-NVMI
NIVS VI
SIA PIA
TALIS PI
V I X IT
VS V • A
AN NIS
LX X I
LXXXV
H • S • E •
H S ■ E •
Mdaourouch.
DM-S-
TICL
11 n'v a jamais eu (Taulres lettros gravées sur la pierre.
132. — Mdaourouch.
DMS-
Tl-CLAVDIVS ACVTI
VS P-V-A \m C.^CILI
A SILVANA P;V-A M
CLA^DIVS MXIMI
ANVS P,-V- A- XXXV
CLAVDIVS RoGtA^
VS l'V^ XX CLAUDIA
ACVtA P\A/ VIII
133. — Mdaourouch.
TI- CLAVDIVS FESTVS
FESTIANVS P-V-AN
NIS LXXXI
H ■ S • E
134.
Mdaourouch.
DMS-
TI ^ CLAVDIVS HONO
R ATVS KMPA^I A^ S
V ^ ANNIS ^ LW ^
H ^ S ^
— 257 —
135.
Mdaourouch.
D >" M Y S Y
CLyQVINTIA
PyVvA^vXXXVII
136. — Mdaourouch.
TI ^ CL AVDI
V S <ï) R O G A
T V S P I V S
VIXITçî'ANNIS
LXX H • S ■ E •
137. — Mdaourouch.
D-MS-
TI <:> CLAVDIVS
SATVRNINVS
KAMPANIANVS
H <ï' S 'ï' E
138.
Mdaourouch.
D A M X SACR X
CLAVDIA PAVLA
SACERDOS MG
NA PIA VIXIT AN
NIS LXXXX H-S-E
139. — Mdaourouch.
D.M.S
M.CORNELIVS
LVCISCVS PIVS
VIX. A NN I S
L X
H.S.E.
D.M.S.
C O R NEL I A
SATVR NINA
PIA VIXIT
A N N I S
L X
H.S.E
D.M.S.
SEXPEDIVS
LVCISCVS
V.A.
L X X I
H.S.E.
Cadre vide.
140. —
— 258 —
Mdaourouch.
DIS M . SACR .
CORNELIA POLA
PI A VIXIT ANIS
LXX H-S-E-
141. —
Mdaourouch.
D . M
C . D OM I
TIVS MAR
TIALIS PI
VS VIXIT
AN
S
GEMI
N I A O P
TATA PIA
VIXIT
AN
L'âge des défunls n'a jamais e'té indiqué sur la pierre.
142. — Mdaourouch.
DMS-
D O xM I
T I A S E
C V N D A
PIA VIXIT
A N N I S
C V
H-SE-
143. — Mdaourouch.
DIS M A N I B
VS-FABBORN
L/ElTlCIVS AN
NOS VIXIT
LXXXV HS-E-
Ligne 2 : Fa6ftor(t)w(îMs)??
259
144.
Mdaourouch.
D-MS-
P • F A B I
V S FELIX
V • A • L X
D-MS-
P • FABI VS P •
QVIETI BAS PCV
V A XIII
Ligne 7 : P. Faims P. Quieti {/Uius) Bas{sus)
145.
Mdaourouch.
D-M-S-
L - FABRICIVS SA
TVRNINVS FELICI
ANVS PIVS VlXt N
NIS VII H -S -E
146. — Mdaourouch.
D-M-S-
F AN N I VS
MVRICIVS
P-V-A-LXXI
HS-E-
D-M-S-
L- FANIVS
CASTINVS
P-V-A LXI
H-S-E
147. — Mdaourouch.
D • M
POMPON
I A LVC A
N A P I A
V I X I T
A N N I S
XXXV
H ■ s • E-
T- F- MARTI
ALIS
VIXIT ANN
IS XXVII
H-S-E-
(b). Ligne 2 : T. F{lavius).
— 260
148.
Mdaourouch.
*
FLPOMPEIANVS
IN PAGE VIXIT A'IS
NIHIL MINVS A SEP
TVAGINTA
149.
Mdaourouch.
DIS
MANIBVS SAC-
T-FLAVIVS»^
R V S VIXIT
A N I S CXI
H-S- £•
150.
Mdaourouch
(1).
D • M • S •
^.vwMmm.
WMmmmMt
■m^MYWU
F I L I VS
FELIX PI
VS VIXIT
AN N I S
^KX V
/( • S • E •
DM- S -
F O R T V
N A T A
M A T R o
N A P I A
VIXIT
A N N I S
LXXXXV
H-S-E-
151. —
D
I s MANIBVS
S A C R V M
C
• G A B I N / V S
S
A B I N V S
P
1 V S VIXIT
ANNIS LXXV H-S-E
") r.pllr insrri|ilion figuro di'jii nu G-;-;»».? sons lo n" /i72ti. mais avoc dos va-
lianles.
— 261 —
152.
Mdaourouch.
D • M • S .
GABINIAE
M A C R I N E
LIB ^ DVDD
OB MN VM
PI A SOBR
A V I X I T
ANN • XXX
H • S • E •
Lire : Gnbiniae, Macrm{a)e lib{ertae),' Dudd{a)e oh mimum{issio-
nem); pia, sohr(i)a, etc.
153.
Mdaourouch.
D-M-S'
ET CL-FLORIDA
PARENTENS
[sic]
HORTENSIVS
FELIX BIZZO
HORTENSIAE PRIVATAE
FILIAE SVAE SIMPLICI M
TRONAE P- V • A^ XX
CL-A^THVSA AVIA EIVS
P-V-A^-LXX
H-S-E-
Lignes a et 3 : Horlensius Félix Bizzo et Cl[audia) Florida parentes.
154. — Mdaourouch.
D
Cadre vide.
155. - — Mdaourouch.
M • S •
C. IVLI
VS AE
M ILIA
NVS P-
D. M. S
I V
L I A
R O
G A
TA
QVI
'mmmi¥Mm, \
V
■ A •
wjm>
mm. V
mmm.-'^.
IVLI
VS FES
TVS
VIXAN-
XXV
H-SE-
IC'l
156. — Mdaourouch.
DIS MANIB- SACR-
P-IVLIVS FIRMVS
FIRMI FILIVS PV-
AIIIl H-S-E-
157.
Mdaourouch.
D. M. S
TI • CLAV
TERT V L
AE FILIA
P I A VIX-
A N N I S
L I I I
H-S-E •
C • I V L I V S
FORTVNA
TVS PIVS
VIXIT AN
NIS XLV
H-S-E ■
158. — Mdaourouch.
DIS MA^feVS
L- I VLIVS GE
N E R O S V S
VlXt AN-VIHI
159. — Mdaourouch.
D-M-S-
C-IVLIVS LONGI
NVS PIVS VIXIT
ANNIS IIIl H-S-E-
160. — Mdaourouch.
D-MS-
C-IVLIVS
NAM PH A
MO SACER
DOS VIXIT
ANNIS Cl
H-S-E-
— '2(\:\ —
161. — Mdaourouch.
DIS M A^I B VS
SACR-
L-IVLIVS NEPOS
VIXIT ANNIS
LXXV H • S • E •
162. — Mdaourouch.
(sic)
D • M • S •
C- IVLIVS
R V F V S
PIVS VIXIT
AVIS XLVI
D • M • S ■
M E C I A
lANVARIA
PI A VIXIT
ANIS LiVI
163.
Mdaourouch.
D-M-S-
M • IVLIVS G-F-
SABINVS PIVS
VIXIT ANNS XXI
164.
Mdaourouch.
D-M-S •
IVLIVS SATV=l
BALLVS PIVS
VIXIT ANNIS
L V
H ■ S • E
165.
Mdaourouch.
D • M • S •
CLODIA IVLIVS
C A L L A SATVRNI
PI A VIXIT NVS CLO
ANNIS DIANVS
C<5^<ï> I I IjP-V-A LVII
2(Wi
166.
167.
168. —
169. —
Mdaourouch.
DIS M A ^b V S
s A C R •
C-IVLIVS TERtVS
C-IVLIVS NATVS
VIX-AN-VII
Mdaourouch.
D • M • S •
D-M-S •
I V L I A F
C • 1 V L I V S
O R T V N A
V R B A N V S
TA P I A V-
PIVS A-V-XXXV {sic)
A N N • XL
• D • M • S •
D-M-S •
C • I V L I V S
1 V L I A
D A T V L V S
S E V E R A
PIVS V-A-XII
PI A V A VI {sic
X • AN - VIIII
Mdaourouch.
S • M • D • {sic)
CAIVS
CATIA
LI CIN
M A R
IVS FE
TA VIX
LIX VIX
IT AN
iT AN
NI
NI LXX
LXXXI
V
Mdaourouch.
D-M-S
Ll C I N I VS
MACER VIX-
ANN ■
XV III
— 265
170.
Mdaourouch.
D
M • S •
C • LICINIVS
PARCVS QVI
R • PIVS
VIXIT ANN •
IS LXXI
H • S • E •
(b). Ligne 2 : Parcus. Qiiiriiim ttibit).
171. — Mdaourouch.
D • M
■ S ■ 1
MAECIA
SE M M V
D AH
VI
XIT
AN
NIS
V
H-S-
E-
D • M • S •
TI T I N I
A lANVA
R I A V I
XIT AN
NIS XXXXV
H -S-E-
172.
Mdaourouch.
Deux
croissants
Croissant.
D • M • S •
C- M ARI
VS BAE
B-FIL-P-V
A N • L I II
H-S-E-
D
MARIA
S A T V R
NINA P-V-
AN • XXIII
H-S-E •
M • S •
IVLIA GAL
LI FILIA Q
PRIMA PIA
VIX -ANN
LXV H-S-E-
•206
173.
Mdaourouch.
D-M-S
C-MATTIVS SEX
TI FILQVIRINA
RVSTICVS PIVS
VIXIT ANNIS
LXXV H- S • E-
174. — Mdaourouch.
Cadre vide.
D • M ■ S •
N V C I V A
F O R T V N
ATA CAIF-
P- V- A- XVI
H • S • E •
Cndre vido.
D-M-S •
F L • V R B A
N A P I A
VIXIT AN
N I S X X X X
CORNE L I V S
ARNENSIS PIVS
VIXIT A^-LXIII
H • S • E •
En tête sont deux personnages drapés, qui se tienncnl par la
main; au-dessous, trois petits bustes.
175. — Mdaourouch.
DIS MANIB- SACR-
C-SVTORIVSCPINNEIVS
MARTIALIsIcRESCENS
PIVS VIXIT AN I PIVS VIXIT
NIS XXV H S-E , ANNIS XXV H-E-S
A LATRONIBVS SVNS DECEP.
(sic)
Ligne (i : À lalronibwi sun\l\ dêcepiti).
267
176.
Mdaourouch.
(sic)
D-M-S-
P O M P E I A ^
R E G I L L A Q^
PI A VIXIT «ï»
AN <^ LXXXXIII
TI-CLAV TI-CLAVDI
DIVS VS NOV
LOQELA ELLVS
V- A^S IIII
V A' S VI
177. — Mdaourouch.
D-M-S-
R V S T I C I
LIA N A M
PH ADORA
PI A VÇ&A0X
H«?Sçî'EQ^
178.
Mdaourouch.
D-M-S-
SALLVSTA
BAEBBIA PIA
VIX -ANN -
XXXXV
H - S - E
Ligne a : Sallîist[i]a.
179.
Mdaourouch.
VD I A
N I A
S A T V R N I
NA PIA VIX
ANNIS XVIIII
H-S-E-
180. — Mdaourouch.
•JG8 —
D-M-S-
MSERVILI
VS PRIMVS
CLODIA^VS
F
181. — Mdaourouch.
DIS MANIBV
Qj STAVl A
lANVARIA
VIX-ANNIS
LXXXVI
182. — Mdaourouch.
M-VETTIVS INNO
CENS RESTITVIT
L . A .
183.
Mdaourouch.
MEMORIAE
Q_:VETTI RO
MANI CON
ST ANTIS
H-S-E-
184.
Henchir-el-Merrah.
D-M-S-
FCECILIVS
PRIMITIVS
VIXIT
ANNIS LXXX
mie *i
T{itus)] ou \P[ithlhis)\
— 2G9 —
185. — Henchir-el-Merrah. A ia SOUrce.
D-M-S-
EGNATIA
S ATVRA
VIX- AN •
LXVII
186. — Henchir-el-Merrah.
D-M
L- F- HO
NORA
TVS
VIX-AN-
iv
Cadre vide.
Ligne 2 : L. F{Iavius).
187. — Henchir-el-Merrah.
D
• M • S •
MAE VI A
H
0 N 0 R
ATA V-A-
X X X X V
H
• S • E •
0
TB-Q^
188.
D-M-S •
CI VLIVS
P R I M I T
IVS V- A •
LXXI
OT-B-Q_:
Henchir-el-Merrah. Dans le mur de la citadelle.
D-M-S-
I V L I A P R
I M A V • A •
XXIII
H-S-E-0-T-B-
189. — Henchir-Messereb-el-Anech.
DIS MANIBVS
AEMILIA ROG
ATA VIXIT AV
NIS LV
Archkologie.
18
— 270 —
190. — Henchir-Oulad-bel-Kheir.
D-MS-
I V L I A
DONATA
V-A-
L X V
H • S • E
191.
Henchir-Ouled-bel-Kheir.
D-M-S-
PAPINIA
DONATA
V-A- XXII
192.
cialos.
Henchir-Ouled-Mrabet. Mciaiige do capitales ol d'ou-
D-M S-
BASILIA GEMELI
D\L\AbVAmm.-VO
OCRVDELE NEFAS^
T I b I QV mjiwj^wMm^^.
eOSm^aVATER. MATER Q_
■^iAWMSEKeWMlSGA-
Ce-DOS peCIT^FOR
w^mmN A N op'-^'^
wmm;m%r^ i t v
193. — Mzara-Oum-Chellaîig (près Henchir-Mjar Allah).
D-M-S'
A N I A
V E N V
STA V ■
A NJ
— "271 —
194. — Henchir-Oum-el-Abtaïen (il" l).
D-M S-
AEMILIA BO
ROCIA PIA
VIX-ANNIS
L I
195. — Henchir-Oum-el-Abtaïen (il" i). Sur une grande dalle
de près de 2 mètres de long. Lettres de o ni. 12, profondément
grave'cs.
Croissant.
F • FLAVIVS
LONGINVS
V- A • LXX
H-S-E-
Ligne 1 : [T(itus)] Flavius.
196. — Henchir-Oum-el-Abtaïen (n° 1).
D-M-S-
I V LI VS
DONAT
VS V • A
N • XC
197. — Henchir-Oum-el-Abtaïen (11' 1).
Croissant.
Maso. Miroir.
IVLIAçf^MAE
CENETAÇî'VI
XIT0A ^LXI
Ligne 9 : JuHa M(iecenai{ï)a.
— i>7l> —
198. — Henchir-Ouin-el-Abtaïen (iV il).
D-M-S-
L^ SITTIVS
SODA LVS
VIX-
A N I S
L X I
H Ç!' S ^ E
Lilfiio
3 : Sodahis, non Soihdis, est déjà connu par iino inscrip-
Beni-Ziadi'^
tioii lies
199. — Plaine d'Er-Reguiba
D-M-S-
C L O D I A
SATVRNIN A
PIA V-A-XXV
H-S-E-
2C0. — Plaine d'Er-Reguiba.
201.
Nitlie
avec deux personnages debout el drap
T A N O
S f- X X
X V I
M o N I
M E T V
I AN VAR.
IVS VIXI
Mon{me(iî)tum Jaimarliis vixit ««(«)os A.VAi/.
Plaine d'Er-Reguiba.
D-M-S-
I V N I A
ROGATA ^A
VIXIT ANIS
XXXV H - S - E •
'') Corp. iitscr. lut., I. Mil, n (i'iHO.
— 273 —
202. — Henchir-Chabet-er-Ressas.
ma tri M A G N A E
(l e V M S A C R-
E V T w^^mmmmëm
PROC • Mcflil^i^illSl
TEMPLVM CVWMm,
ciLLis ET YmmmM
D-S-F-IDQ_DD
Ligne 9 : à{è) s[uo)f(ecit) id[ern)q{ue) d[e)d[icavU).
203. — Henchir-Chabet-er-Ressas.
D-M-S-
C-A VR EL I V S
SATVRNINVS
VET-VIXIT AN-
LX H-S-E-
IVL-AVRELIA
CONIVGI RAR
i s s i m 0 f c c
204. — Henchir-Rouijel.
D-M- S-
Z A ^MïïmE
D R EMi^îS
TRIBV ^ MVI <^
Yl^ N ^ CXV
Lignes A et 5 : tribu?? . . . vi{xit) an(nis) CXV, m{ensibus) VI?
205. — Aïn-Saïd. Au débouché sud du Khanguet-bou-Sessou.
MATIH ^ SIDBII
FILIVS ^ VIXIT
ANNIS ^ XXXIII
Matih, Sidbii Jilias , vixil, elc.
206 — Ksar-Sbehi.
— 27^ —
D • M • S •
A N T O
N I V S
S E C V N
D V S P I V
S VIXIT AN
N I S L V
207.
Ksar-Sbehi.
Q^*^' I V L I V S
D O M I T I A
N V S P I V S
VIXIT ANNIS
XXXIII H-S-E-
208. —
209. —
Ksar-Sbehi.
1 V L 1 /\
FLORA
VIXIT AN
CXXI
Ksar-Sbehi.
Croissant.
D-M-S-
I V L I A
MAXIMA
VIX-AN
XCV
275 —
210. — Ksar-Sbehi.
211. — Ksar-Sbehi.
DIS mmë.
Q_- M O N I
V S P R ! V
A T V S
PIVS V- A-
LXI H-S- E-
T E R T 1 A
V I X I T A
XLIIl P MIN
Ligno 3 : fi^us) mm[iis).
212. — Aïn-bou-Sessou ( près Mdaoïiroiich).
NEPT VN O
A VG
SACR •
[y mt M E R I T
A N VS SA
Qeràosmmm
L • A • V • S •
Ligne h : J(ulius) [E]merit{i)anus.
213. — Sur un rocher entre Aïn-Saïd et le débouché du Khan-
guet-bou-Sessou, au pied sud du Djebel-Mdaourouch. Copie de
M. le lieutenant Faure.
— 276
EX AVCTORITATE
IMP • NERVAE-TRAIANI
C AES-A VG-GERMANI
CI • D A C I C I ros. y>. ;;.
L • MINICIVS N AT ALIS
LEG • AVG • PROPR • INTEr
MADAVREN5ES ET
MVSVLAMIos
(' .V
a ti c t 0 r { t n t e
IMP
• NERVAE TRAIANI
CAES-AVG-GER-DACICI
C 0
'^^mmmmmmM^v • p
L • A CI L I V S STRA^ELL
IVS
NVMMrililS LEG • AVG'
PR
PR INTER MVSVL-
ET
M AD AVRE NSES
La pioniièro de ces deux inscriptions figure déjà au Corpus''^\
sauf pour la dernière ligne; la seconde est inédite. Ce n'est guère
qu'une répélition de la précédente; le nom du légat seul diffère. Les
lacunes indiquées sur la copie sont telles qu'on ne peut guère resti-
tuer autre chose que : L. Aciîhis Stra[bo G]ellius Nwnm[iu]s, nom
d'ailleurs entièrement inconnu. On sait qu'un L. Acilius Glabrio,
consul sufTect avec S. Neranius Capito'-^ en 71, avait été envoyé en
Cyrénaïque l'an 69 par l'enq^ereur Claude, comme disceptator agro-
rum'^^\ Celui que mentionne l'inscription de Madaure est un des-
cendant du précédent. 11 est probable (ju'il succ('da à Minicius Na-
talis, légat de Numidie,en io/j-io5, n'ayant pu, en aucune façon,
être un de ses préde'cesseurs ''l
Le document n'est pas sans importance pour la géographie de
l'Afrique ancienne. Il nous apprend jusqu'où s'étendait, du côté du
Nord, le territoire des Musulamii. On savait déjà que Ksar-Gourai,
près Tébessa, et Henchir-Begar, en Tunisie, non loin de Thala,
leur appartenaient'^'. (îela concorde bien avec la position que les
géographes leur assignent C'I
l') Co)-j). inscr. lai., t. VIII, n" /1676.
(-' Monumenti antichi dei Lincei, t. I, p. 553.
(3) Tac.,/l/m., XIV, 18.
'*) Trajaii porle sur l'inscripliou le lilrc de Dacirii'^, qu'il prit à la fin de 109.
Or en ioo-io3 la lé{jalii)n do Numidic ôtait conCu'o à L. Munatiiis (!aliiis;L. Mi-
nicius Nalaiis io remplaça immédialeniont. (Pallu de Lassert, Fastes de ISumidie,
p. 3^10 el suiv.).
(') Tissol, (le'ofrr. de l'Afrique ancienne, I. I , p. ^55.
'*' Ptolem., IV, 3, a/i : IlaAiv Se twi' ^èv Kipr-noicûv holI rrjs Noufxi^/as fieaviJ--
€ptvù}iepot iito r6 AiSov opos Miaov^Mfxot.
— 277 —
214. — Près de Fedj-es-Siouda.
D- O -M
mmmcL
N • Ixxx.
D-O-M-
DONAT
A VIXT
A N È<
Ligne 1 : Il se pourrait que les O qui séparent ies sigles connus
D M ne fussent que des points séparatifs.
215.
Tifech.
I M P c a e s
D I V I T V a { a n %
V h 'L'X W\<L X J. à i V i
nervaenep-Tra
lANO HADRIANO
AVG PONTIF MAX
Trib poT xTi cos ITT p p
cives romanm cvl
Tores larvm eT
imaginvm avg s p f
L'inscription est de l'année 128 après J.-C.
216. — Tifech.
N A M P H A M
ONIS PIA VIX
IT ANNIS XV
HIC S E P •
217. — Henchir-ben-Zrib , })rès Aïn-Zenaga , au Nord de Ksar-
Sbehi. Dans le mur du gourbi d'Ali-ben-Braliini.
D-M-S-
IVLIVS
VICTOR
VICSIT
A NNIS
LXXXXV
— 278 —
II
DÉCOUVERTES DIVERSES.
ïiù r(Hini ici dilîorentos inscriptions découvertes par des offi-
ciers du corps d'occupation de Tunisie; elles nous ont été envoyées
par M. (Jauckler et autres chercheurs.
TUNISIE.
218. — El-Ala. Actuellement dans la cour du contrôle de Kai-
rouan. Ma copie.
D • M • S
A NNO S A C
ERDO S H I C
SITV S EST
VIX- AN • LXV
VXOR-P-FECIT
219. — Lamta. Sur un fond de plat, dans un cercle. Ma copie.
HILA
RVS
220. — Henchir-Maâtria. Copie de M. le lieutenant Ililaire.
I I
Kl AETER
I A I
V N I C I
VALE
221. -- Henchir-Maâtria. Copie du même.
D-M-S
POMPONIVS y
P R I M V S P I V
S VIXIT ANIS
LXl-H-S-E-
— 279 —
MM. Ordioni et Quoniam, du 3" bataillon d'Afrique, ont fait en
1895 quelques fouilles dans les ruines de Medeina. Ils ont trouvé
au cours de ces recherches des inscriptions dont ils ont envoyé à
M. Gauckler des copies, malheureusement trop imparfaites t'I
222. — Medeina. Dans le (ùipitole.
M l]_N E R V (A E
M V N I cTFlV M A E il I V M
rapit:)LWM A SOLO EXTRViCTVM
AT ^ \
Le fragment central était déjà connu (-1 La découverte des deux
autres nous permet d'avancer que le grand temple signalé par tous
ceux qui ont visité la ruine était un capitole.
223. — Medeina. Dans le quartier Ouest de la ville. Lettres de
G m. 06 aux deux premières lignes, de o m. oh aux trois autres.
ANICAEEAC
VERI ANTONA
MXAMI GERMA
TRISVGESENI
RYVVSI> I VN
[Pro sainte. . . Imp.] Cap[s((ir{s) M. Aureli Sejveri Anton[ini. . . Parthici\
M[aa:i]tni Germa\mci... et Juliae Augustae 7na\tns [A^Hgiunù) e[t\ seii\nlus
et patriae] . . .
224. — Medeina. Dans le théâtre.
I S GL M S A
ET ERVCIA
IS PORTVLAS ET
^'' Je ne saurais Irop insister sur la nécessité, pour les personnes, même les
plus instruites, mais sans habitude de l'épigraphie, de prendre, en même temps
que des copies, qui seront toujours incorrectes, quoi qu'elles fassent, des photo-
graphies ou des estampages.
'"-' Co)-p. inscr. lat., t. Vllf, n° 1826.
— 280 —
225. — Medeina. Dans le Iheàlie. Fragment d'épitapl>e.
A POU
ITA
X^
226. — Medeina. Près du Capilole.
NIDIASTERI NE
OHETVLLOARAE ON
Lettres de o m. o8 ol o m. oG.
227. — Medeina. Près du Capitule.
L A P A M
Lettres de o m. o8.
228. — Medeina. Près du Capitule.
NAVIMNI
PSMVRNI
N ANVIX
AN XC
h s E
229. — Medeina. Dans le Capilole.
OVBIV
MERC
AN
230. — Près d'un mausolée, à l\o mètres du théâtre.
PONPON(M.9
CREM ENTIVS
VIXIT ANNIS
XllII
H S E
— 281 —
231. — Medeina. Épilaphes dont le texte est généralement si
incorrectement transcrit qu'il serait téméraire d'en proposer une
lecture.
232.
D M S
ARSIM A
PIVS
VIXIT AN
NIS XXXX
H S E
236.
D M S
VICIOR. PI
VIVMDINV
LXIIII XXV
H S E
233.
237.
D M S
O A L V Q_
DE P I A
VIXI T
A N N I S
XXXI
H S E
SECVNDINVS
PIVS VIXIT
ANNIS LXXXX
H S E
234.
233.
D M S
O S I L I V
F .1 L F E L
PIVS I
M Y I O
H S E
D M S
QiARIVOHN
MAXIMVS
AIODIMIVS
Y
235.
239.
D M S
VO RTVN A
TRY VIXIT ANNIS
XXII
[F\ortuiiat[a in{a)].
D M S
RVAIERIVS
SVRVS PI
VS Vi.v an
LXXXX
H S E
P. Va[[\erms Sitrus.
Cach
— 282 —
240.
D M S
D M S
RVRIVS
HELVIA VIC/O
rc vide.
VCEO DIC
RIA VIXIT ANNIS
VS AN VIXl
LXXX
H S E
241. — Sidi-Ali-bel-Kassem. Copie do M. Ic (locloiir Cailoii.
AVFIDIA-HORN
L- A-VIXIT- AN
NOS • LXXV^I^liS
H I S S V N Saiî?l
M. le tloclcur Carton propose pour la lecture du surnom Honda
ou Jîoratia.
A la quatrième ligne, il semble qu'on doive lire lJi[c) s{it\) sun[t),
bien ({u"il ne s'agisse que d'un seul défunt dans l'opitaplie.
242, — Sidi-Ali-bel-Kassem. Estampage de M. le docteur Car-
ton. Fragment liant de o m. lo; large de o m. oi; lellres de
G m. 01 5.
^DEI
^RITIS
ECVLOP
IIAVIT
243. — Sousse. Nécro])ole. Estampage de M. Ilannezo.
Dis MANIBVS
L • BOMMIVS • ROGATVS • H • S • E •
VIXIT -ANN-XXVH •
DON ATVS- FRATRi ■ OPTIMO
— 283 —
244. — Nécropole. Estampage de M. Hanneiio.
D M S
MARTIALICVS QVI
ET LVXVRIVS'VIXIT
ANN • N XXIIII MENS
N-II -DIEBVS- N- VI
A noter Vapex sur les N signifiant n[umero).
ALGÉRIE.
245. — El-Amri, près Dar-el-Agra. Copie de M. 1*. Blanchel.
Fragment. Lettres de o m. ii5.
VS • A
STR A
CON
246. - — El-Mahder. Provient du fortin byzantin; est aujourd'liui
encastrée dans ie mur oriental de la ferme Revonol. Copie et photo-
graphie de M. P. Blanchet.
I O M S
CONSERVATO
RI IMP ERII D N
wmm A V G E T E X
AVDITORI PRE
CVM GENERIS
HVMANI C MV
NATIVS FELIX VET
FL. P P POSVIT DEDl
CAVITQVE
Le nom de f empereur martelé' contenait quatre ou cinq leltrco
au plus. On peut songer avec vraisemblance à Carus.
— 2Sà —
247. — Timgad. Dans Tannoxo du niacelluni. (lopiedeM. Ballu,
rovuo par moi. Ilautour des loltros, o ni. 07.
ADDITIS STATVIS lOVISEt
HERCVLIS AVGG CVM CO
MITE EORA VICTOkA DE • PEC • PVB
Addilts statu isJovis e[t] Herculis Attg{ustoruui) cuiii comité eorum Victoriii ,
de pec[uni(i) pub[lica).
248. — Timgad. Dans les nuii's (riine maison voisine du ninse'e.
Copie de .M. Ballu. Hauteur des lettres, 0 m. 06.
MINERVfle
AVGVStae
D D
249. — Timgad. Milliairc trouvé le long de la rue qui mène au
Capitule. Copie de M. Ballu. Hauteur des lettres, 0 ni. 07.
A V R E L 1 O
IN VICTO PIO
FELICI AVG
PONT MAX
Trib pot P P
COS- PROCOS
R E S P COL
T H A M V G
250. — Timgad. Dans une maison. Copie de iM. Ballu.
IMP D N
L ICINI
ANO Ll
rinio
— 285 —
251. — Timgad. Dans les ruines des pelits thermes. (lopie de
M. Ballu.
M • PLOTIO • M • FIL fausTO • EQ^- ROm
PRAEF-CoH îu'IT//RAEORVM
TRIB-COH-I-FL-CANATHENORVM
PRAEF-ALAE GALLORVM • TAVRIANE
FL • P • P • SACERDOTI • VRBIS
OB MERITA -IN CIVES ■ PATRIAM- QVE
ET • MVNIFICENTI AM EIVS
RESP CO/THAMVG-Dw/
M. Ploùus Fausius, déjà connu par de nombreuses inscriptions
trouvées au macellum , est un des bienfaiteurs de Tini{|ad,
252. — Timgad. Dans les thermes, (iopie de M. Ballu. Hauleur
des lettres, o m. o3.
P A T R I A E
S V A E
DONO DEDE
RVNT
253. — Timgad. Annexe du macellum. Copie de M. Ballu.
Hauteur des lettres, o m. i5.
AN ICES VI
omNbvs FECI
254. — Timgad. Annexe du maielluni. Copie de M. Ballu.
IS-SIBI-SVIS-POSTERIS QVE cOR^/zu
255. — Timgad. Découverte en 189G. Copie de M. Ballu.
MBILI
IB • TRIS
VIT ET AD
SIBI POS
OIORVM
ArgHéologii;. 19
— 28G —
256. — Timgad. Dans une maison. Copie de M. Hallu.
D • M •
1 V L I
AE • SE
C V N
DE- R A
R I S
S I M E
[• E M I
N A E
A C 1
TIBI
H. Cao^at,
NOTE
SUR
LA VALLÉE INFÉRIEURE DE LA SILIANA
À L'ÉPOQUE ROMVL\E,
D'APRÈS LES DOCLÎIKNTS ARCIlÉOLOGIQL i:S RI:LE\ KS PAR AI. 1111, AlRi;,
LIEUTEiVANT AU i" BATAILLON Dl NKA.NTEr.IE LEGERE,
PAR M. GAUCkLER,
Membre non résidani dvi Comilé.
La Siliana est, après rOued-.Mellrguo, rafïluent le plus impor-
tant de la rive droite de la Metijerda. Formée par la réunion de
rOuzaia et de la Massoudje, qui prennent leur source dans la ré-
gion de Maktar à plus de 1,000 mètres d'altitude, elle se dirige
du Sud au Nord et quitte, aux environs de Djiàma (Zama), les
l)lateaux largement ouverts des Oulad-Aoun pour forcer la barrière
montagneuse qui les limite au Aord; à partir de ce point, jus-
(pi'à son confluent avec la Medjerda, la Siliana décrit de nom-
breux méandres, détermine's par les soulèvements rocheux dont les
contreforts enchevêtrés resserrent et contrarient son cours.
Les difficultés qu'oppose au transit cette région accidentée 1 ont
de tout temps condamnée à lisolement, en dépit de sa fertilité,
tandis que la vallée de l'Oued-Khalled , parallèle à celle de la Si-
liana, mais plus régulière et plus directe, détournait à son profit
la circulation et le trafic entre les hauts plateaux et les plaines al-
luviales de la Medjerda. C'est la voie naturelle qu'ont toujours
suivie les commerçants et les armées, où se sont accumulés les
marchés et les places fortes. Aussi a-t-elle été étudiée dans tous
— 288 —
SOS (li'lails alors quo la Siliaiia iiitV'riouro doinourait à pou pivs iii-
roiimio.
M. Ililairc. liculcnanl an V balaillou d'Afriquo, a bit'ii voulu
M' rljar<|('r de C(>inl)l('r collo lacune dans la carie airhéolojficjue de
la Tunisie, et (re.\[)l()rer d'une façon nie'thodi([ue le cours de la
rivière depuis l'Henchir-Ouni/.îl et (ialloni- jusqu'à son conlluent
avec la Medjerda. Les j)reniiei's lésnllals do sou e\j)loralion ont été
consijjiK's pai' lui dans une Etude sur la (h'j'ensc de la vallée de la Si-
liatia pendant l'ocnijxilioii l)i/:antine, qui a été présentée au Congrès
de Carlhaife, le 'i avril iHf)(), et est publiée dans le noIuuu' des
Comptes rendus de iAnsocialio)! française pour l^avaiieement des srieuces.
Ils oui été conii»lélés depuis par de nouvelles découvertes dont je
\ais donner un résume.
La vallée de la Siliaua est un pavs de Iwcaj^es, de saltus, plus
pi'opre aux cultures arbuslives ([u"à la production des céréales. Dé-
nudée aujourd liui , elle devait être très boisée à Te'poque romaine.
C'est ce «[ue prouvent les bouquets d'arbres, les oliviers sauvajjes
accrochés çà et là aux pentes des ravins, derniers témoins de fo-
rêts antiques disparues aujourd'hui; et, mieux encore, les restes
de pressoirs à huile (|ue l'on rencontre épars sur tous les points
du terri toi i-e.
Comme il arrive d'ordinaire pour les saltus, c'est un pays de
grande propriété. Treize domaines, don! l'un, celui de (laffour,
couvre une supei-ficie de j)lus de /io,ooo hectares, se parlagenl au-
joordliui la valb'e. Il devait en èti'e de même à l'épocpu^ romaine.
LluMuble population de travailleurs agricoles des prœdia'^^^ et des
fuiidi -' vivait dispersée dans des fernu^s isolées ou de p(Miles bour-
{[ades; peu de grands centres organisés en municipes et habite's
par des citoyens romains. Le pays était cependant assez peuplé, et
le demeura jus(ju'aux derniers temps de l'occupation byzantine. On
y rencontre des restes d'édifices chréliens im[)orlants. Aux v* et
VI" siècles de notre ère, la vallée se hérisse de forts d'arrêt et de
petites redoutes perchés sin^ des plateaux abrupts que contourne la
rivière et dont elle défend les abords. La vallée de la Siliaua ac-
''' iJoiniiine de Itufus Volusianiis, à lUr-Torsas, sur le versant c>|)|)osi'' du
I)jelu'l-Clieldi, ù proxiinilé de la vallé.' de la Siliaua. (Carton, Découvertes . . .,
|). II-.!, u" i58.)
Fiindun Tifr'i. . . à Iloncliir-rtirao , h proxlrnih- do la valli'o iiifiM'loiiro do la
Siliaua. f(]arloii, DécoHvrrt's . . . , p. l 'S , n" ().)
— '289 —
quiert à ce moment une véritaJ)le importance stiaté{>ique, car elle
double la grande voie de Carihage à The'vesle dans sa traversée
des montagnes et pourrait servir à la lournei'.
Un chemin d'intérêt local, qui, partant de Ticliilla, passe par Co-
reva et dont M. Hilaire a relevé les traces entre rHenchir-Tambia
et le bordj de Gaflbur, remonte le cours de la rivière et se prolonge
sans doute jusqu'à Djiàma. Les indigènes le désignent encore au-
jourd'hui sous le nom de chemin romain [trik roumàn). lMusi<;urs
routes transversales le relient aux artères voisines. A Corcva (Hen-
chir-Dermoulya), il est croisé par l'importante voie romaine (jiii,
de Tunis à Agbia, abrégeait la vieille route punique suivant les
bords de la Medjerda. De Coreva part également le chemin qui re-
monte, sur la rive droite, la vallée de l'Oued Remil et conduit à
Thuburbo Majus, par Bisica.
Plus haut, une autre route se dirige en sens opposé sur la rive
gauche. Elle part d'Hencliir-Tambra, escalade les pentes du Djehel-
Sidi-Abd-AIIah-ben-Cheidi dont elle traverse la crête à à kilomètres
à l'E. S. E. du marabout de ce nom, au col d'Henchir-Zaicta
(600 mètres), où ses restes sont très reconnaissables, et aboutit,
au pied de Thugga, à l'arc de triomphe qui marquait, sur la voie
de Carthage à Théveste, le point de départ de cet embranchement.
L'existence de cette voie romaine déjà soupçonnée par Tissot ^^\ et
dont le docteur Carton avait crn retrouver les traces aux environs
d'Aïn-et-Tell ("-', est mise aujourd'hui hors de doute par la décou-
verte de deux fragments d'une importante borne milliaire quadran-
gulaire découverte parle lieutenant Hilaire à Henchir-Zaieta, au-
près de ruines qui semblent être celles d'un poste fortifié défendant
le col. Je les lis ainsi, d'après sa copie :
('^ Tissol, Géographie de la province romaine d'Afrique, t. II, p. 348.
(^' Carton, Découvertes en Tunisie [région de Dongga), p. 99 à 82. D'après
M. Hilaire, le senlier actuel d'Ain-ct-Tell à Gaflbur n'est praticable qu'aux pié-
tons. Il traverse des pentes si abruptes, qu'une voie romaine n'aurait pu y passer
qu'au prix de travaux d'art considérables dont on devrait retrouver des vesli[fep.
Quant au fortin signalé par le docteur Carton, au col d'Aïn-et-Tell, M. Hilaire
croit y reconnaître une simple ferme. Le col d'Aïn-et-Tell est à la cote (Vio.
— '290 —
1 0 X a H r 1 a r i t (I t 0
I lit p . 1 . r ri r s a v i s
d i V i V e s j) A S i A N i. f.
VESPASIAN/ AVG ? ONl
MAX-TRIB-y>OT-V Wl i
I M P ■ X V C O .V V i Û C E N .s-
C N • P I N A R ) rt .1 ^> m i li n
C\C ATKicula le g \ nfj- . j)r. p r
Fx
[E-v aurlni'llntr ImpÇerntorls) T{iti) Caesaris , diri Vesp^nfi[i\an\i fiil{l)],Vps-
pastan[l] Avff[ustï) , pon[t(ific{s)] ina.r{{ini), trlb(ttn{cm) [p]ot(estnle) v{ii[{],
iiiip{cr(iton's) .lo, co[îit)s{uIis) vi]ii , ccn\s(ons)\. (h{('lo) Piiinr\io Annilio]
Cicatificula , !eg(ato) Aug{usti) pr[o) pr[aelore)\ \in{illia) p[aiîSUHm)\ viiii.
Hauteur des lettres, o m. o5; hauteur des chiffres, o m. i5.
Cette inscription est intéressante à divers titres ^^>; exactement
datée de 1 "année 79-80 par le chiflVc des puissances impe'riales de
l'empereur Titus, elle nous apprend à quelle époque a été con-
struite la voie romaine qui mettait en communication les vallées de
la Siliana et de rOued-Khalled par le col d'Henchir-Zaieta. Elle
ridentilîerait en outre d'une manière certaine avec celle qui pre-
nait son origine à Tare de triomphe (FAghia, si le chilïre des
milles IX, qui correspond à peu près à la distance du col d'ilen-
chir-Zaieta à Aïn-Hedja, était ahsolument sûr. Mais je dois faire
renia r<[uer que la pi'cmière hasle verticale est brisée vers le bas et
que l'on est d'autant mieux fondé à supposer qu'elle représente
un L et non un 1 : LX...., ([ue le cliilfr.' 9 ap])araîl oïdinairemenl
en épigraphie sous la forme suivante VIlll et non IX. On serait
alors conduit à admettre que la borne milliaire d'Aïn-Zaieta appar-
tenait il la grande voie romaine de Coreva à Ajjhia, qui passait par
Aïn-Younès et Henchir-Guettar; mais l'on sait que cette voie ne
fut construite qu'en laS, par le légat de Numidie P. Metilius Se-
ciiiifliis, et, d'aiilre ])ail, il est peu vraiseiiihlahlr' ([ue la ])()rn(' ait
'' M. Ililairc a liieii voulu la fuin; Inuisporlcr, à uia dcnianilo, au roulrùlo
rivil (!" 'rciidursoulc , où sa ronsorvalion ost assiinV.
— 291 —
été déplacée, sans raison, de plusieurs kilomètres dans une région
rocheuse oij la circulation est des plus difficiles. (^)uant au person-
nage qui présida à la construction de la route et qui, selon toute
apparence, était un légat do la IIP légion Auguste, son nom, mu-
tilé sur la pierre, me paraît pouvoir être restitué d'une manière
certaine, grâce à la rareté du cognomen. Nous connaissons par ■un
diplôme militaire trouvé en Hongrie, à Felso-Kanae, près de Ver-
domd ('', un certain Cn. Pinarius Aemilius Gicatricula Pompeius
Longinus qui commandait, en février 98, Tarmée de Pannonio.
Ce général et celui qui fut peut-être, en Tannée 80, à la tête de la
IIP légion Auguste (-) ne sont sans doute qu'un seul et même person-
nage, à moins que le second ne soit le fils du premier. Un diplôme
trouvé à Sikaloi, en Hongrie (Pannonie supérieure), et daté du
9 1 mai 7^''^^ nous fait connaître un autre membre de la famille
Cn. Pinarius Cornélius Clemens, qui commandait Tarmée de la Ger-
manie supérieure. Je n'ai pas d'autres renseignements surcette famille.
Voici la liste sommaire des groupes de ruines relevés par M. Ili-
laire dans le pays de Gaffour :
Henchir-Oumzît , sur la rive gauche de la Siliana, près du ma-
rabout de Si-Hadj-Ahnior. Fortin byzantin qui défendait l'accès de
la vallée par le ravin de l'Oued-Soufî, contournant le Djebel-La-
khouat.
Henchir-Tazma , sur la rive gauche, près du marabout de Sidi-
bou-Argoub et du bordj de Galfour. Ruines d'une agglomération
importante, bâtie sur les pentes et le sommet d'un plateau abrupt
dont la rivière, aujourd'hui déviée vers l'Est, baignait autrefois la
base. Le plateau se termine du côté de la rivière par une falaise de
calcaire nummulitique à pic, d'une hauteur de 3 à 4 mètres.
L'on y retrouve les restes des carrières qui ont servi à construire le
village. La pierre est d'ailleurs de mauvaise qualité et n'était utili-
sée que pour les maisons privées et non pour les édifices publics.
Un ravin séparait la cité antique en deux parties, que réunissait
un pont dont une culée subsiste. Au Nord du ravin se dresse un
fortin byzantin rectangulaire dont l'enceinte assez bien conservée
atteint par endroits G à 7 mètres de hauteur. Au Sud, au point
('^ Corp. inscr. Int., t. III, p. 869.
'-) Cf. Fallu de LpssofI, Fastes des provinces africaines, I, p. 33o, noie 7.
'^■"î (jirp. inscr. lat., t. Ill, p. 809.
292
culmiiuiiil (lo la villo, subsisloiit les rosles (riiiie enceinte ellip-
tiqne mesurant 3o mètres de {fiaml axe et 9o mètres de petit axe.
Les murs, aujounriiui Tort peu élevés au-dessus du sol et formés
de lai'ifes dalles plates, ont une épaisseur énorme, près de 7 mètres.
Ils étaient recouverts, au moins à l'intérieur, d'un enduit de mor-
tier. Aux extrémités du {pand axe sont deux ouvertures qui vont
en s'évasant de rinlérieur à l'extérieur. La destination de ce monu-
ment demeure hypothétique; c'était peut-être un petit amphi-
théâtre, transformé en réduit fortifié à l'époque hyzantine.
11 faut siijnalor en outre à THenchir-Tazina les ruines d'une
porte triomphale très simple, dont les j)ieds-droits subsistent seuls,
et celles, très elfacées , de deux temples : l'un d'eux devait être
consacré à la I irtiis Aii^<riist(i'^\ comme l'atlesto la dédicace, gravée sur
un linleau de 9 mètres de longueur qui gît au milieu des ruines.
Ce texte a déjà été signalé par M. Espérandieu, en même temps
que plusieurs épilaphes chrétiennes ('-) que j'ai revues sur les es-
tampages de M. liilaire. La lecture de l'une d'elles [Corp. inscr. ht.,
n" i5G6o) doit être rectifiée ainsi :
ROGATILLA REDDI F
ANNIS % :!ç I I I
IN PAGE wû o M vê^^mm
RogaltUn l\e(ldij\ili(i) aiinis XXIII in pacc [D]ow/[n«]?
Largeur, 1 m. 20; haulour, 0 m. 5o; hauteur des lettres, 0 m. oT)
à 0 m. 07.
La pierre est très effritée; les caractères sont gravés grossière-
ment au tiait.
Linscriplion suivante est inédite
FELIGIT AS
IN PAGE
ANIS IX S»
DBm^mmt
IN B A f 0 ter
NORE M
0) Corii. i:<srr. Int., t. Vill, ii" i.JGHS.
''' Ibitl., n"' i5G'i7, iy()Ao, ir)()'ii.
— 293 —
Encadrement large de o m. 55, haut de oni. 9 5. Lettres très
négiige'es, hautes de o ni. o5.
Les 2* et 3" lignes sont pi-esque illisibles.
4. — M. Hilaire signale encore à THencliir-Tazina , dans les
murs du fortin, sur la face Nord, à 5 mètres de hauteur, le fragment
suivaut, en caractères hauts de o m. o5 :
Nil Q_R
5. — Sur la face Sud, sur une pierre mal equarrie, eu caractères
hauts de o m. o8 et grossiers :
LI F At I
et, un peu partout, des fûts de colonnes, quelques fragments de
frise orne's de pampres, d'un style assez élégant; une mosaïque or-
nementale grossière, de nombreuses citernes et pressoirs à huile.
Henchir-Abd-es-Semed , rive gauche de la Siliana. Centre agri-
cole aux ruines très effacées. A signaler : un arc de trionqihe qua-
drifrom de lo mètres de côte', à l'extrémité Sud-Ouest des ruines.
Los assises inférieures des pieds-droits subsistent seules. Les débris
de plusieurs ponceaux sur TOued-el-Kser, qui traverse le village.
Un réservoir circulaire à ciel ouvert, alimenté par un canal d'ad-
duction qui amenait les eaux d'une source à 2 kilomètres au
Nord-Ouest. Un barrage en blocs mal équarris, qui détournait les
eaux de rOued-Rahahouès et servait à l'irrigation des jardins. De
nombreuses citernes particulières, des huileries. Un fort byzantin
carré, assez mal conservé.
M. Hilaire n'a trouvé aucune inscription à l'Henchir-Abd-es-Se-
med, à part une estampille de potier sur le col d'une amphore
haute de 1 m. 20 : [ lAlvs Salvi, et dans un gourbi abandonné,
à 700 mètres du conlluent de l'oued Rarahouès et de la Siliana,
l'épitaphe suivante, commune à plusieurs membres de la même
famille :
— 2l)/i —
6.
D • M • S
P-ANTISTIVS SECVN
D V S M V I X IT
ANNISXIIIIH-S-E
M-SVCCESSA-VIXIT
ANN • XXX • W^^zM^i
PANTISTIVS- SE
CVNDVS P-VIX
A N N I S XII
p • A N T \/ ^ ' n I
l.ccliirc (le M. Ililaire. Los lijjiies 3 ot 5 sernicnl à vorilMM'.
l/iifiic W : S(ri(i)(liis M[ajof)1
Henchir-Meskine , livc gauclie (le la Siliana, à /i kilo;n('lros en
aval (rAb(l-os-Seino(l et. en face de Sidi-Aied-cl-Aionssa. Pierres
éparscs parmi les(|uclles trois lumulaires, deux païennes, une
chrétienne, sur des cippes en forme d'aulel (n"' 7 et 8) on de co-
lonne (n" (j).
7. 8. 9.
Cuirlaiul.'. D-M-S Q_- ANNIA
D-M-S QjCAELI FAVSTA
L-AVUELI V S M A IN-PACE
VSOMN XIMVS
O D V S R O PIVS-VI
G ATI AN V Xt-ANN-
SPIVS-VIX LXXVl
ANN- XXVII H-S-E
M-VI'D-XIII
H-SE
Lectures de M. TTilaire.
La colonne n° () a été trouvée! sur la rive dioitc du ravin, dans
les débris d'un mausolée dont la hase carrée avait .'5 ni. Ïh) décote.
Li}fni's 3 et 'i , peut-être Comiiioihis?
— '295 —
Henchir-Zoubîa , près d'Henchir-Meskine. (Citernes luiuées.
10. — Dans le Djebel- Sidi-Cheïdi. Au marabout de Sidi-
Abdallah. Pelile stèle plate, caraclères né|[ligés.
D-M-S
M A S M
P M V A
XXVIII
Lecture de M. Hiiaire. Ligne 3 : p[liis) m{iniis).
11. — Henchir-Oued-el-Klegh. Sur le petit torrent du même
nom, au milieu du plus septentrional des deux cols qui niènent de
la vali('e de l;i Siliana à la mosquée de Sidi-Abdallah. Cippe à
double cartouche, caractères très nets.
D M S
1
D M S
A M A R I VS
O C T A V I A
L A MP A D A
Z A B V L L A
R.IVS -P-V- A
P • V • A • LV
XXXIl-H-S-E
H-S-E
Lecture de M. Hiiaire.
Les noms indigènes Sabullus, SabuUa , Zabullus, Zabulla, etc.
sont fré(juents dans la région. Voir notamment l'inscription rele-
vée par M. le docteur Carton, à 5 kilomètres de celle-ci, aux envi-
rons imme'diats du marabout de Sidi-Abdallab.
12. — Col d'Henchir-Zaieta. Inscription brise'e à gauche et en
haut; très fruste et mal gravée en caractères irréguliers hauts de
o m. 09 à o m. o3.
iVS
/E L I X
A • LXXXX
G • M E A I ^
C O E^ E • O
D A • P R nm
. . . Félix v(ixit) aÇiinis) LXXXX. .?
— -206 —
Ma loclure d'après un estampage de M. Hilaiie.
Ksar-Hellal. Sur l'Oued-hou-Zid (rive droite de la Siliana).
Huiiies élonduos. Citernes. Fort byzantin, cliapelle clirrlienne sur
plan trilobé.
Henchir-Tambra , rive droite de la Siliana, sur rOucd-Cliaïr.
Unines très ell'acées. (irand fort polygonal à sept pans de l'époque
by/.anline, occupant la boucle (|ue forment à leur confluent l'Oued-
Cbaïr et la Siliana.
A 800 mètres au Sud-Est, sur le sentier de Ksar-Hcllal, ruines
de trois vastes citernes accolées couvrant 200 mètres carrés, qui
emmagasinaient les eaux d'un ruisseau, amenées par une conduite
dont les restes sont assez bien conservés.
M. llilaire a revu les textes épigrapbiqucs déjà connus à l'Hen-
chir-Tanibrn, nolamnient la dédicace à l'empereur Valentinien et
le ria<;nient oi'i se trouve h; nom indigène METHVNILIM. Il a
découvert quatre inscriptions nouvelles :
13. — Une dédicace à l'empereur Hadrien, dont j'ai lu ainsi le
texte sur l'estampage :
I M P • C A E S •
DIVI TRAIANI-DACICI-FIL-
DIVI • NERVAE NE?Ol HADRIANO
AVG • PONT • MAX • TRIB • POT • XV iTl
C O S I I I • P • P •
S-CALVIVS-PRIMVS L V CI LI V S- V 1 CT OR?^?%',?M».S
SVRRENTIVS SATVRNINVS PRIMVS ATii^-^yS^miiS
PRIMVS • MOGONDINEVS-r ; DINIVS».;MW^i!S.?-îaN'.??:r^J
M A X I M V S SyK\ANEVS:nME.Z,K-VlC'imBÏÏ^^!^m^^m
BEN s SATVRNINVS M. A^^%^.v smmwmMmM^i'mi^mm
B R I H I s vi^MM, B E mM;E cy N D V 'îmmM^mm^mmimmMmm,
riimNS • FAVSTVSM?.5^VES'^^^^^^^^lW^^iïif^.?S^g
^SECVN Dv s '^mmmmmm/MMMMm/)(^mm0//mm/0!:m/^!^M?.
NVS-SATVRNINVS IVstV S« V S?SS?m''»Mrs%^iàm^^
PLOCAMVS TER?gmNIVS-5^-^'552S
NIVS-PRINP^
— 297 —
Base calcaire, brise'c en bas. La partie iiiféi-ieiire de Tinscription
est 1res eflticée. Largeiii- de la l)ase, o m, /j5; luuitour du Irag-
ment, o m. Go. Hauteur des lettres : ligne i, o m. 07; ligues 2 à
5, o m. o35; ligues suivantes, o m. 09. Lettres hautes et grêles,
caracte'ristiques du temps des Anlonins.
L'inscription est datée de i34. Elle est dédiée à Tempereur
Hadrien par un groupe de souscripteurs dont les noms trahissent
rhumble extraction. Ce sout des travailleurs agricoles, indigènes
probablement d'origine servile, qui nont presque tous qu'un cogno-
men, choisi parmi les plus répandus et les simples : Primus, Se-
cundus, Faustus, Sa tu minus, Maximus. Cette liste de noms est très
difficile à de'chilTrer. Je n'y suis parvenu qu'en partie; mais la
perte des bouts de lignes demeurant illisibles n'est pas grande.
Tout rintérèt de Tinscriplion devait re'sider dans la partie \nU\-
rieure, où étaient peut-être exposés les motifs de la souscri[>tion.
Elle est aujourd'hui détruite.
14. — Une épitaphe sur un cippe en forme d'autel, brisé en
haut, dans un des murs du fortin.
CAIVS SATVRNI
NVS IDDINVS VI
XIT ANNIS-LVI
SATVRNI N A RO
GATI FLAMINIA
NI-VIXIT-ANNIS
XXXVII
H-S-E
Lecture de M. Hilaire.
Ligne 2, Iddinus? nom indigène? lignes /i-6, Salunnna Uoijali
Flnminiani \ f(^ilia)].
Deux épitaphes parmi les pierres qui recouvrent le tombeau de
Sibi-bou-Djema, au nord des ruines. Lecture de M. Hilaire.
16.
D-M-S
— 298 —
17.
D M S
MEMIVS
PETRONIVS
SECVNDVS
VICEMINENS
VIXIT
PATER. CARVS
ANNIS
PIVSV-A LVII
Le chiflVo des années manque.
Henchir-Sidi-Zrez. Rive droile (le la Siliana. lluiiics informes
(rime fennc.
Henchir-Sidi-Ahmed. Ui\e {;aiiclio (le la Siliana. Foiiin |)i'es([iie
ai'asé, dans les nuirs diKjuol se Irouvenl trois inscriptions d(^jà pu-
blic^es W,
Aux abords du fortin, M. Hilaire a dc'couvcrt deux morceaux de
frise à has-relief fort enac(>s. L'une est ornée de rinceaux et de
[)anipres. Sur l'antre, on distingue six peisonnajjes qui semblent
conibaltre deux à deux; en outre, à droile, un quadrupède, tau-
reau on cheval, et vers la jjauche, un arbre et un autel, le tout très
fruste.
19. — Henchîr-Fallous. llive {>aiicbe de la Siliana, à 2 kilo-
mètres à l'Est de la IMecbfa-Mknana. Ruines insijj-nifiantes. M. Hi-
laire a d(''couvert à cet endroit, foi-mant la pierre de foyer d'un
{fourbi élevé par un ingénieur prospecteur de pliospliafes, deux
fragments se raccordant d'une inscription que le feu avait fait
éclater. Je lis ainsi ce texte, d'après ia copie de M. Hilaire.
Iiic mi'inorlE BEAT • M ARTRM • MEI
iN PAGE SVB AIE ÏÏÏ lÂ'm
imlklioms III -PER MANVS-BTSM
St IVLIAN
VM-AORO
Ihc mrnior\i\a)r. hcat[orum] iiiarl[ij)r[ti)m . . .? lu jiaci' .suc (lie 111 i(l{ii.s). . .
indtclionis] Iciiiao pcr manwil 6^r</(/.s)s(/]»/(o/'»/«). . . SHncl{i ou us) .Ik-
liouii ou us). . . uni d[omv))()? ro.. .
''' Cwp. iiiHcr. Inl., Il"' i'i3y(), i-iH-îH, la'J-ip.
— "299 —
Hauteur et iai'geur, o n\. 3o. Lettres hautes de o n;. o3 et o m. ok.
Les lignes sont soulignées. Les caractères dénotent une 1res basse
époque.
Il est regrettable d'avoir à constater que la mutilation de cette
mcmoria de martyrs, qui devait présenter pour Thistoire du christia-
nisme africain un intérêt de premier ordre, n'est pas due aux indi-
gènes de la région, mais c\ un Français de passage, qui n'a même
pas pris la peine de copier rinscri[)lion dont il a lait un si triste
usage. Les actes de vandalisme de ce genre deviennent mallieureuse-
menl de plus en plus Fréquents et les progrès de la colonisation
rendent singulièrement dillicile la iàclie du Service des antiquités.
Après Sidi-Alimed, la vallée de la Siliana se resserre et les
ruines se font rares jusqu'à l'Henchir-Dermoulya, dont les restes,
identifiés par Tissot avec Coreva, ont été suffisamment décrits par
M. Poinssot et par le M. docteur Carton '''. Avant d'arriver à Coreva,
M. Hilaire signale trois petits fortins, occupant en amont les der-
nières boucles de la rivière, le premier sur la rive gauche, les
deux suivants sur la rive droite.
En somme, la région explorée par le lieutenant Hilaire ne com-
prend que trois groupes de ruines de quelque importance : l'Hen-
chir-Dermoulya, THenchir-Tambra et rHenchir-Tazma.
De ces trois centres, le premier a déjà été identifié avec la ville
romaine de Coreva. Les deux autres me semblent devoir l'être par
la découverte de deux fragments épigraphiques faite par M. Hilaire,
à proximité de la voie romaine qui conduisait d'Henchir-Tambra à
Henchir-Tazma et à mi-chemin entre ces deux endroits; à l'Hen-
chir-Zoubia, qui appartient au groupe de ruines d'Henchir-Mes-
kine, en face de Sidi-Aied, sur la rive gauche de la Siliana.
Les indigènes du pays prétendent que ces deux fragments pro-
viennent d'une seule et même pierre, brisée il y a une \ingtaine
d'années par des Marocains chercheurs de trésors; mais il est im-
possible, vu leur état de mutilation actuelle, de rien afiinner à ce
sujet.
Le premier frag^ment, en deux morceaux se raccordant, était
gravé sur les deux faces; mais l'une des inscriptions, tracées en
petits caractères très serrés, est absolument illisible aujourd'hui.
^'' Poinssot, Bull, des Aiitiqailés africaines, I. Ht, [). {)8; Carton, Décou-
vertes. . . , p. 8 Pt sniv.
— :m)o —
Sur l'aiilrc facp, les rnracirrcs. liaiils do o m. o()5, soiil encore 1res
a|)[)ai(Mils. Loiijjiieur du riajfinent, o m. /j/j.
/IIIMISVE SES
Le second di'biis es( plus im|iorlanl, mais 1res IViisle. Il n\'st
jjravé (|iie (11111 seul cùlo, en caiiiclèrcs de o ni. o/i à o m. o',\ de
li.iiilt'iir. Noici coiiiiiiciit |(' le lis en maidanl, jiour les deux pi'e-
iiiièro lij|iies, de la ('o[iie de M. ildairc^ el, [)()Mr les Irois deinièros,
de son eslani[)ajfe, liés ellaCi' à la partie supérieure. Larjjeur du
lia jf ment, à peu près coni|)l('te : o m. /i5. Pieno calcaire de mau-
vaise (pialil(>.
ANS POSITVM SIC
D V M \ O KîMW M MAR^'^
H A^s^^'l? E R T ' '; E mmtWMtT^^^^^iM
MINVM -rX o \{ XIII VRB • INTEr
fHABBORENSES ET THIMISVENSES
(Jiicl (|iie soit l(> S(Mis (|iril l'ailli' (loiiuer aux Irois preuiièros
lijfnes, sur les(|uelles je n'ose pas me prononcer aciuellonieni , la
sijjnilicaliou des trois dernières sullil à caracli-riser rinscriplion
j/cr /'... niiiiiini \c{i'tilurioneni) coh(ortis) Xlfl l^rh(^nnao) lnt('\v] [T\hal>-
horensi's et Tliiiiilsueiiscs . . .
Il s'aifil du ne borne IVonlière, posée par les soins d'un ceiilu-
rion de la i',V coliorle urbaine ([ui lenail, au i"' siècle, «jarnison
à (!arllia<fe, à la liniilo du leiriloire des villes de Thahbora el de
rininisiKi.
La |iremière de ces hourjiadcs, (pii ne dureul jamais avoir une
hu'ii |;rau(le imporlance, nous es! connue j)ar la liste d'évèques
de la conlerence de (<arllia<j'e, en /i 1 1 [cccksin Tahoirnsis), el par
la iellre de G/iO à Paul, palriarclie de (lonslantinopic, contr(> les
Monolliéliles (Talhoirmis). Nous savions de plus, par le premier de
ces lexles, que la ville do Tabora était voisine de Bisica (Hijjfa).
Aussi, rédileur IVançais du Morcelli avait-il «'lé conduit, par l'ana-
logie des noms, à lidenlilier a\ec rcdenx {froupes de ruines appelées
Tamlira, assez voisines l'une de raulre et rapj)rocbés deBisica;ces
ruines seuil situi-rs dans la vall«^«> de la Siliana ('U.
' Moiiclli. Gt'oirraphii' de l' [friijiir flirétieiitii' , t. I (^la Proconsulaiic), |». a.^'j.
— 301 —
CeKe identification mo sombic aujourd'hui démontrée.
(Jiiant à la ville de Tliimisna, mot roinposd de deux l'adicaux,
Tlilini et Sua, qui se retrouve dans d'aulres noms {je'ojjrapliifjues de
la rejfiou : Thimidii Bure, Tlumida Begia, Sua (Chaouach); elle ne
nous est roiuiue par aucun texte, sauf peut-eti'e })ar la liste de
IHoieméc, qui signale une ville de Themisa dans la région placée
entre le Bajjradas et le Triton.
Les indications topograpliiques que nous fournissent le tracé de
la voie romaine, la configuration de la vaHé(! et les ruines signa-
lées par iM. Hilaire, j)lus encoi'e que le nom inod(M"ne d(^ THencliir-
Tazimi, me poussent à identifier la ville deThimisua avec les restes
antiques avoisinant le bordj de (îaU'our.
l'. Gauckij;r.
AnciiKOLoniiî.
UNE CURIOSITÉ NUMISMATIQUE.
Happorl lit; iM. IJalnloii,
sur uiio coiumuiiicatioii de M. Thuison.
Notre correspondant, M. Enjjèno Tlioisoii, nous si{(nale le pas-
saifc siii\anl du uiatiuscrlt n" 55/i() du fonds français de la Biblio-
lliè(|U(' ualiouale, (|ui leuiernio le journal inédit d'un curé de
Paris du xvi" siècle, nouiuie' Delafosse, qui habitait sur la ])aroisse
Saint-Barthéleiny.
rrLc prince de Coudé fait faire des lésions des reli(jues (ju'il
[)rint aux esglises, et tourna la fac(^ du roi Charles (Charles IX) à
Tenvers, et fait mettre des roupies à aucuns. w
Ce passage n'est pas le seul document qui mentionne les mon-
naies à Teftigie royale que le prince de Condé fit fabriquer avec
Targenterie enlevée aux églises. M. Adricui Blanchet vent bien nous
communi(|uei', au sujet de ces curieuses monnaies qui avaient un
caractère satirique, la note suivante:
rM. A. de Barlhélemy a publié un spécimen de ces monnaies,
en en signalant la mention dans le Uegistve-Journal de Pierre de
TRstoile. Je vais transcrire de nouveau le passage en question: tf 11
r'(le teston) a la teste tournée autrement que les autres et d'un
ff meilleur argent beaucoup parce qu'ils ont été faits de ces ustensiles
ffct reli([ues des églises que les buguenos firent fondre en ladite
T ville (Orléans), et il y a au bout dudit teston un petit A et un 0,
rqui vent dire à Orléans, dont peu de gens s'aviseroient. t^
r-Les testons qui portent celle mar(jue, A et 0 en monogramme,
oui précis('uient le buste» du roi Charles l\ tourné à droite, tandis
(ju'oi'diuirncment ce buste est à gauche.
ff Un (lemi-teston, aux mêmes types, a été signalé postéi'ieure-
('> Revue niimisiiiatique, 1862, p. 37G-38:!, pi. XIV, n" 8. Cf. H. MolVmiinii,
Lex moiinniex riiif/ifct (h France, (Minrios l\, ii'^ u<> (lésions (\\l »iorven.r).
— 303 —
ment et faisait partie de la collection GarieU'). Enfin M. J. Du Lac
a décrit un écu d'or de (lliarles IX, daté de i563, qu'il considère
comme frappé aussi à Orle'aus, par les huguenots (-).
trll est certain que les pièces mentionnées plus haut sont bien
celles qui furent frappées ])ar oi(ho (\u prince de Condé, pendant
le séjour de six mois environ qu'il fit à Orléans, en i5G2,au com-
mencement de la première guérie de relijjion, et, selon un vieil
auteur (■*), le prince avait fait fabriquer aussi de la monnaie d'or au
coin du roi.
tfUn fait vient, à mon sens, corroborer l'origine huguenote des
testons portant la marque AO. Au revers, après la date, on voit un
])etit monogramme qui a été décompose' en les lettres E et B. Je
considère cette lecture comme exacte, car ce mouogranniie est déjà
connu par d'autres pièces ('^. C'est la marque d'Etienne Bergeron,
qui fut successivement maître de la Monnaie de Troyes et de la
Monnaie des Etuves à Paris. Après s'être ruiné, il entra, vers 1662,
au service de la reine de Navarre, et devint maître des mines dans le
Béarn'et maître de la Monnaie de Pau. C'était là une situation im-
portante qu'il avait dû me'riter par quelque service rendu à la cause
de la Réforme. Or n'était-ce point un grand service que rendait
Etienne Bergeron, ancien maître de la Monnaie des Etuves à Paris,
en fabriquant des espèces satiriques (^), destinées à rendre ridicule
l'autorité' royale? Je dois ajouter qu'Etienne Bergeron était un habile
ouvrier et que les testons dOrle'ans sont d'une bonne fabrication.
ffSi nous en croyons quelques auteurs anciens (*'\ ces monnaies
^'^ HofTmann, op. cit , n" ai. Le demi-teston est du reste signalé aussi par
Pierre de TEstoile.
'^' Annuaire de la Société française de Numismatique , i883, p. 3/|/i.
^'^ Le frère de Laval, cité dans un mémoire de J.-F. Secousse; voir Revue
numism., i863,p. 356.
^^' Numismatique du Béarii , par G. Schlundserger et Adrien Blancliet, 1893,
t. V\ p. 36.
^'' Comparez répithèto de morveus donnée aux testons d'Oiléans par Pierre do
TEstoile, et la mention de roupies qu'on trouve dans le document découvert par
M. E. Thoison.
'"' J.-F. Secousse, mémoire daté du l\ mars 1761 , publié dans les Mémolrfs
de l'Académie des inscriptions , en 1751 (t. XVII) et dans la Revue numismatique ,
i863, p. 353. Cf. Le Blanc, Traité hist. des Monnoyes de France, 1690, p. 335,
et le P. Anselme, Hist. (rénéalogique , t. I", p. 333. Au sujet des douzains de mau-
\aise fabrication portant le nom de Louis XIII, et qu'on a voulu attribuer à Louis
de Condé, voir A. de Longpérier, dans Revue numism, , i863, p. 35o.
— 30/1 -
de iBGo ne sont pas les seules que fil frapper Louis de Bourbon,
prince de Condé. En i 566, il y aurait eu d'autres émissions, cl, le
7 octobre 1567. le connétable do Montmorency montra, en })lein
Conseil, une monnaie où le prince de Coude' était appob' Louis .Mil
pirmier roij chrétien des François.
ff Avant de terni iner, faisons remaiHjuer que, d'après les docu-
ments cités plus haut, les monnaies huguenotes d'Orléans ont été
fabriquées avec des objets pris tiaus les trésors des églises. Cet acte
de vandalisme n'est malheureusement pas le seul (ju'on doive enre-
gistrer à propos des guerres de religion, à cette époque. Je nie
contenterai d'en citer un qui s'est passé dans la même année que
celui d'Orléans.
ffLe 19 mai 1669, les Huguenots s'emparèrent du trésor de
l'église Saint-Ceorges, à Vendouie. Parmi les objets précieux que
rentîermait celte église, citons : une croix en or avec deux anges,
renfermant un morceau de la vraie croix; une autre croix avec
Notre-Dame et Sainte Catherine euq)risonnée, un chef de Sainte-
Opportune avec émeraudes et rubis; une image émaillée de Saint-
Ceorges. à cheval; une image de Noire-Dame avec perles, pesant
six marcs; une autre sur une chaise émaillée avec deux anges tenant
chacun un chandelier, une image de Saint-Jean-Baptiste (10 marcs
6 onces); un bras de Saint-Georges (7 marcs) avec un «vessel-»^ de
cristal porté par quatre lions.
ff Jeanne d'Albret fit transformer en monnaie ces objets qui pro-
duisirent 16 marcs d'or et i9() marcs d'argent, estimés environ
3o,ooo livres''). w
Cette note de M. Blanchet nous a paru mériter d'être i-eproduite.
E. Badklon,
Meniljio du Comité.
('' L'abbé Mêlais, Jeanne d'Albrel et îa spoliation de l'i'i[U$c Saint-Gcor{re$ de
Vendôme, le ig mai i50a; inventaire des bijoux et reliquaires , dans le Bulletin de la
Soc. archéol. du Vendômnis, t. XX, 1881, p. 297 et suiv.
NOTICE
SUR
LA DÉMOLITION DU CHÂTEAU DE TALMOND,
EN 1628.
Coininunirarion du M. G. Barband, archiviste de la Vendée.
Talmond est aujourd'hui un chef-lieu de canton du doparlement
de la Vendée, situe' dans l'arrondissement des Sables-d'Olonne, à
ili kilomètres au sud-est de cette ville, et possédant une popula-
tion de 1,169 habitants.
Avant la Révolution de 1789, Talmond était la capitale d'une
principauté, relevant du château royal de Fontenay-le-Comte, sur
laquelle un mémoire de 1710, conservé aux archives de la Vendée'^',
nous donne les renseignements suivants: ffLa principauté de Tal-
mont, qui est une des plus anciennes seigneuries de la province de
Poictou, possédée jadis parles anciens comtes de Poictou et les ducs
d'Aquitaine, consistoit autrefois dans de grands biens fonds sur
lesquels ont été fondées les abbayes de Saint-Jean d'Orbestier^"-),
de Sainte-Croix de Talmont, de Nostre-Dame d'Angle, du Lieu-Dieu
en Jard et de Nostre-Dame de Bois-Grolland en partie, lesquelles
font bornage à la dite principaulté, à la réserve de celles de Jard et
d'Orbestier par des privilèges particuliers.
ffAujourd'buy elle ne consiste plus qu'en droits de justice et de
féodalité, et tout le fond qui paroist y rester est l'ancien château
'•' Série E, fonds de la principauté de Talmond, liasse provisoire i.
^^' Orbestier, paroisse du Cliâteau-d'Olonne; Sainte-Croix de Talmond , paroisse
de Talmond ; Angle , chef-lieu de paroisse ; Lieu-Dieu en Jard , paroisse de Jard ;
Bois-Grolland, paroisse de Poirou\; toutes lesdites paroisses sont situées aujour-
d'hui dans l'arrondissement des Sables, cantons des Sables, de Talmond et des
.Moutiers-les-Mauxlails.
— 306 —
inhabité, avoo son enceinte, un pi-t- qui autrefois esioit nn étang,
le chasteau neuf(') avec une grande cour, un petit jardin, un ])ota-
}fer, un bois en forme de labyrinthe, trois autres prés sans pre'dos-
ture, cok)nibier, garenne ny pescherie, si ce n'est dans l'achenal
do \a mer.
rLa justice et juridicti(m, dont le ressort s'('tand dans Irante et
deux paroisses, soit en fiefs directs, soit en arrière liefs, par les
baronnies de Ryé (-), appartenant à madame Royale de Savoye, de
Poiroux, de la Motte-Achard, les chàtellenies do Saint-('yr, de Mo-
ric, de la (luvgnardière et autres, en faict la plus belle et noble
partie, et le reste, pour les droits utiles, ne consiste plus qu'en
droits de rachapts, lots et ventes, services, ligences, rentes nobles
et féodales, et droits de taille'es, couchés au papier censaire ou
terrier. 75
PROCÈS -VERB.VL DE VISITE DU CHATEAU DE TALMOND^^',
CONTENANT LA DESIGNATION DES PARTIES A DEMOLIR.
Aujotirdhuv, septiosme du mois de septembre i6'î8. pardevant nous
Ysaac du Raille , licentië en droitz, sieur des Gostes, sënesclial et juge or-
dinaire de la principauté de Talmond , et en présence du procureur général
lîscal d'icelle, comparant par maistre Jean Parraine, sieur de la Raisselière,
s'est présenté et comparu en sa personne messire Ysaac de Farou, escuier,
sieur de Saint-MarçoUe et des Rrosses-Paradis , commandant au chasteau
du dict Talmond pour le service de sa Majesté, soubz la chai-ge de mon-
seigneur le duc de la ïrimouillc et de Touars, pair de France, prince du
(iict Talmond, comme ayant charge de mon dict seigneur, lequel nous a
recpiis nous transporter audict chasteau pour icelluy voir et faire estât et
t'> Le château neuf de Tahnond nVxistait pas au moment de la (((Muolilion du
château vieux qui fait l'objet de celte notice. Il fui constriiil pins tard pour rem-
placer l'ancien, tout près de l'abbaye de Sainte-Croix de Talmond, par Louis
Maurice de La Trémoille, prince el abbé dudil lieu de Talmond, mort en 1681,
fils puîné de Henri, duc de LaTrenioille, el de Marie de La Tour sous lesquels eut
lieu la démolition du chàtoau vieux.
^*' Rié, Poiroux, la Moliie-Achard, Sainf-Gyr en Taimondais, chofs-lieux de pa-
roissos; Moric, paroisse d'Angles, el la Gnijjnardière, paroisse d'A vrillé; toutes les-
dites paroisses sont situées aujourd'hui dans l'arroudissemenl des Sables, cantons
de Saint-(jilles-sur-Vie, Talmond, la Molhe-Achard et les Moutiei'8-le3-Mauxfait9.
^') M. Loquet, archiviste du département de la Vendée, a donné un plan som-
maire de la ville et du château de Talmond, dans son ouvrage intitulé : Ij'ahbaye
(h Sainle-Cjvoix (le Talmond {]jH Roclie-sur-Yoïi , i8()5, in-8").
— 307 —
procès verbal de la consistance et dépendance d'icelluy, aux fins de la con-
servalion des droiclz de mon dict seigneur et telles aullres que de droict,
ce qu'avons fnict en présence de niessire Daniel de Btisqueveit, chevallier,
sieur de la Roche du Montet, aide de canqi aux armées du Uoy et lieutenant
pour sa Majesté au gouverneur de Fonlenay, suhdélégué de Monseigneur
de Brassac, lieulenant général poiu- le Roy en Poiclou, ayant de luy com-
mission pourdesmolir et desnienteler la dicte place.
Et estant à l'entrée du dict chasteau , en la présence des (hcls sieurs du
Monlet et de Saint-Marcolle, avons entré dans une pièce destachée, appellée
la Tenaille, par le ponl-levis d'icelle, au devant duquel ponl-levis avons
trouvé une forte palissade avecq ses portes et barrières, la dicte pièce des-
tachée estant composée d'ung bastion avecq orillon et casemalhe voultée
de pierre de taille; y a encore sur la dicte tenaille une chambre et anti-
chambre, servans à faire corps de garde, deux guérites couvertes de tuille
et une cave voultée avecq une casemathe regaidant dans le fossé, servant à
ung demy bastion auquel est alaché le susdict pont-levis; laquelle pièce
est revestue de pierres de taille, la muraille estant de la largeur de six
piedz ou environ, de la hauteur de quatre toises et demye avecq le parap-
pet et de la largeur de quarente toises en la face qui regaide vers la nier,
y ayant en icelle plusieurs retranchementz , laquelle pièce sera desmollye,
comme nous a déclaré le dict sieur du Montet.
De là avons entré dans une petitte cour en forme de ravelin [demi-lune],
fermée de portes et barrières, entournée de murailles de la hauteur de dix
piedz ou environ, ayant de largeur quatre toises et demye ou environ et de
longueur dix toises et demye , au bout de laquelle y a ung petit ravelin devant
le pont-levis et entrée de la fausse braye du dict chasteau, dans lequel y a
ung corps de garde composé de deux chandjres, lesquelles peuvent avoir
quelque vingtz piedz de dedans en dedans, l'une portant l'autre, pavées de
planches et garnies par dedans de ratelliers à mettre les armes; les chambres
n'ayant qu'un estage seullement avecq leurs cheminées.
Ce faict, avons entré es dictes fausses braies, qui fait l'antienne closture
du chasteau, par le pont faict en basculle soubz le portai qui est faict en
forme de tour quarrée ayant trois estages, dont le premier est voulté, et
dans la dicte voulte ung rasteau, le tout enfermé de trois fortes portes entre
le pont-levis et une cheminée, servant au corps de garde de jour, avecq des
ratelliers à mettre les armes. Le second estage , auquel on monte par ung
escallier de pierres, sont deux chambres avecq cheminées et rastelliers
pour les armes, servans au corps de garde de nuict. Le tiers estage sont
chambres, sentinelles et mascollies [mâchicoulis] qui doibvent estre des-
molies comme dessus, ensemble la casemalhe estant soubz le dict pont,
avecq la chambre joignant icelluy, servant à mouUin à eau , du costé du petit
estang.
Continuant à marcher dans la dicte fausse brave, à main droicle en en-
— 308 —
trant, du costé île la basse ville, avons Irouvt^ trois tours rondes prenans
dès le fond du fosst^ basties de pierres de taille en partye à cliaux et sable,
ayant de (piatorze à quinze piedz de dianieltre de dedans en dedans, ayant
trois chambres chascune, l'une sur Taullre. Le premier estage voultd, faict
en casematbes qui doibveiil eslre aussy (lesinollies, avecq la courtine et mu-
raille espaisse de sept à luiict pied/., ayant sou parappet. El au coing est
unp; bastion appelli^ le Petit Espf^ron, revcstu de pierre de taille à chaux
et sable, de resjiaissenr de sept à buict piedz, et y a une guërite sur le
coing, laicte de bricipie, couverte en voulte, avec les casematbes voultëes
servans à la défiance du fossé, (piy doibt pareillement estre desmolly.
Et en tournoyant du costé de la baulle ville avons trouvé deux tours
rondes, à deux eslages chascune, ayant dix piedz de dedans en dedans,
entre lesquelles y a deux cband)res Tune sur Taultre, et semble avoir servy
d'une entrée et portail au dict cbasteau, les dictes deux tours estans voultées
du dict premier estage avecq une gallerie au devant faicte en accoudouer,
lesquelles seront desmollies avcc(( les courtines, murailles et parappet estans
entre les dictes deux tours et bastion, et depuis les dictes deux tours juscjues
au Grand Esperon , qui est ung bastion , aussy revestu de pierres de taille
avecq ses casematbes, et sur la poincle d'icelluy une guérite voultée faicte
de bric(pie, le tout ce que dessus hors d'escallade.
De là, avons continué le long de la courtine dn costé du grand estang
et y avons descendu par ung degré, en laquelle courtine y a une grande
guérite ([narrée portée sur pillotis de bois, faicte de bricque et couverte de
tuille plate, laquelle avecij toutte la dicte courtine doibt estre desmolie,
ioelle courtine hors d'escallade , connue dessus.
De là, en continuant, sommes venus à la courtine du costé de la dicte
tenaille, dans le coing de laquelle avons trouvé une tour ronde, massive
jusques au fondz du fossé, faicte connue tout ce que dessus à chaux et sable,
la dicte tour ayant de diamettre, ses murailles comprises, vingt piedz ou
environ. Et venant vers le susdict portail à pont-levis par où avons entré,
avons veu une tour ronde comme celle cy dessus, auprès de laquelle estoit
ung petit corps de logis contenant une chambre et antbichambre avecq son
galtas, lambrissée et pavée, le tout aussy hors d'escallade et qui doibt estre
razé et desmolly.
Ce faict, avons faict le tour de ladicte place, non comprins la tenaille,
et par le dedans de la fausse braie avons trouvé la courtine du costé de la
basse ville contenir cinquante deux toises, celle du costé de la haulte ville
soixante et une toises et demie, la courtine vers l'estang soixante quatre
toises et celle fin costé vers la susdicte tenaille contient trente cin({ toises et
demve, revenant en fout à deux cens treize toises de tour. Le fossé entre
la dicte tenaille et le cbasteau estant faict dans le rocq a de large six toises
et demye et de creux vingt trois piedz, revestu de pierres à chaux et sable.
Et le (ossé du costé de la basse ville a de large douze toises, joignant lequel
— 309 —
est la contrescarpe avec lai'd(o)ers et petilz ravelins. Et celuy devers la
haulte ville a environ vingt toises. L'aultre fossé est le grand estang.
Dont et tont ce que dessus avons ans dictz sieurs de la Koche et de Saint-
Marçolle, ce requérant, octroyé acte pour leur valloir et servir en Icnips et
lieu ce que de raison.
Donné et faict par nous, le dict du Raiffe, séneschal susdict, le jour et
an que dessus.
Et le quinziesme jour du dict mois et an, après la démolition des choses
cy dessus faicte, nous sommes, à la re([ueste du dict sieur de Saint-Mar-
çolle et en sa compagnie, transportez au dict chasleau pardevers le dict
sieur de la Roche du Montet et avons, avec les dicts sieurs, faict le cerne
et visite du circuit estant au dedans de la dicte fausse braye, le([uel avons
trouvé flancqué de trois grosses tours de vingt piedz de diamètre chacune
ou environ , les unes logeables de chambres et les autres massives , et d'une
guérite faicte de brique, quarrée, portée surpillotis, ayant dix piedz de
dedans en dedans , lesquelles tours et guérite , avecq les parappetz des mu-
railles estans à l'entour, le dict sieur de la Roche a dict estre nécessaire
estre desmollies, et de faict, a faict mettre les hahitans des paroisses après.
Ce faict, avons entré dans la susdicte enceinte et visité le donjon, oîi nous
avons trouvé quatre tours logeables, dans l'une descpelles sont les prisons
de la Principauté et cour de céans et de grosseur de celles-ci, et une tour
quarrée, en laquelle y avoit trois chambres l'une sur l'aultre, sans le pre-
mier estage qui est voulté, ayant les dictes chambres quinze à seize piedz
de dedans en dedans et les murailles de cinq piedz d'espais, lesquelles
choses le dict sieur de la Roche du Montet a dict estre ni'cessaire d'abatre
tant pour oster les logemens que la force et flancs du dict donjon, et oïdtre
d'y faire une ouverture de vingt toises ou environ de long à une muraille
espesse de cinq à six piedz et hors d'escallade. Tout ce cpie dessus estant à
chaux et sable et de pierres de taille, que le dict sieur nous a déclaré voul-
loir faire abatre et y travailler au plus tost. Dont en avons pareillement oc-
troyé acte aus dicts sieurs de la Rocbe, de Saint-Marçoile et procureur, ce
requérans, pour valloir et servir en temps et lieu et à qu'il apartiendra ce
que de l'aison. Donné et faict par nous le dict du Raiife, séneschal susdict,
les jour et an que dessus.
Et le lundy, dix-huictiesme jour des dicts mois et an, le dict sieur de la
Roche du Montet nous a f^iict entendre que par l'ordonnance de mon-
seigneur de Rrassac, qui partit hier de ce lieu, il luy fut enjoinct de ne
laisser la clostiu-e du grand donjon que de dix piedz de hauteur par le de-
hors, par quoy, après avoir toisé et calcidé en la présence du dict sieur,
avons trouvé que du costé de la basse ville falloit abatre cent trente neuf
toises, et du costé du grand estang oposé cent cinquante et une, et du
— 310 —
coslé qui esl vers la mer cent trente et une, touttes lesquelles murailles sont
à chmix et sable et ont d'espais cinq piedz. Tout ce que dessus revenant au
nombre de (juatre cens \ iiijjt nue toises. Dont avons pairillement ans dicls
sieurs de la Hocbo, de Sainl-Marçoile et procureur, ce reqiic^rant, octroyé
acte, pour valloir et servir en temps et lieu ce que de raison. Donm^ et
laid connue dessus.
Si,o-né : La Roclie du Monlcl, Isaoc de Farou , de Sainl-Marçolle, J. du
lîailïe el Perraine, procureur snsdict, et F. Guérin, connais dn grellier.
Collationné sur l'original du dict procès verbal, signe Gudrin, par nioy,
conseiller secrétaire du I\oy et de ses linances. Signe : Masclary ''^
En lO'iS. au moment de la démolition du château, le seigneur
de la principauté était Henri, seigneur do La Trémoille, troisi^n^e
duc de Thouars, pair de France, prince do Talmond, comte do
Laval, né en 1699, marié on 1619 à Marie de La Tour, seconde
fille de Henri de La Tour, duc do Bouillon, prince de Sedan, vi-
comte deTurennc, maréchal de France, el do Elisabeth de Nassau,
sa seconde femme. Ce prince se trouvait au siège de La Rochelle
en 1628, el c'est pendant ce siège qu'il abjura le protestantisme
entre les mains de Richelieu. Il ligura depuis cotte époque à Fat-
laque du Pas-de-Suze (1G29), à la prise de la ville de Carignan,
en Piémont (i63o), au siège de Corbie (i636) et à la paix de
Munster (16/18). Il mourut on tO-y^i, âgé de 76 ans.
On sait qu'une déclaration du 3i juillet 1626 (-) ordonna le rase-
raent des villes, châteaux et forteresses qui n'étaient pas situés
sur les frontières. La grande oidonnanco do janvier 1G29, connue
sous le nom de Code Michaud''^\ compléta la déclaration précédente
en défendant (art. 176) : tf de laire fortifier les villes places et châ-
teaux, soit ceux qui nous appartiennent, soit aux particuliers,
(hors les murailles, fossez et lianes des clôtures pour ceux qui ont
droit d'en avoir), de quohjue lorlilicalion que ce soit, sans notre
expresse permission, en la forme susdite 15.
La démolition du château de Talmond se trouve placée entre
ces doux dates de 1626 el 1629; ollo ont lieu on septembre i(i28,
<]uelqucs jours avant la chute définitive de La Rochelle, c'est-à-dire
avant le 26 octobre 1G28, date do la reddition de cette ville. Nous
avons vu ([ue lo prince de Talmond était protestant; bien (|u'il eut
C' Série E, Fonds de la principauté do Talmond, liasse provisoire 3,
''* Imbcrt, Ancienne» loi» françaises , t. XVI, p. 199.
'" lild., p. 9.j3.
— 311 -
abjiiié, on peut croire que son ancienne qualité' de hujjuenot fut
peut-être la cause déterminante de la démolition du château. Ui-
chelieu devait tout ciaindre du relèvement du protestantisme même
repentant.
Une dernière raison, et c'est évidemment celle qui fut mise en
avant par le Roi, si Ton en juge par les termes d'une requête pré-
sentée plus tard par le duc de La Trémoille, fut la crainte de voir
tomber la place de Talmonrl aux mains des An<j-lais, qui avaient
rrlevé une grande et puissante armée navallew pour venir au se-
conrs de La Rochelle assiégée.
G. Bàrbaud,
Arcliivisle de la Vondéo.
DECOUVERTE
D'UNE INCINÉRATION DU IIF SIÈCLE
ET
FOI ILLES D'INHUMATIONS MÉROVINGIENNES,
À AUBIGNY-EN-ARTOIS (PAS-DE-CALAIS),
PAR M. THÉOPHILE ECK ,
Corrospondiint ilii (Comité.
Les abords du village d'Auljijjny-en-Arlois (arrondissement de
Sainl-Pol) onl ni;iinl(^s fois livré des épaves de rantiijuité. Le vieux
cimetière de celte localité, situé vers Savy-Berlelte, et qui paraît
dater du haut moyen âge, imj)arfaitement exploré jadis par M. Aug.
Ternynck, d'Arras, a cependant laissé entre les mains de cet amateur
quantité d'objets intéressants, aujourd'hui dispersés. Si maintenant
nous remontons à un certain nombre d'années en arrière, et sans
toutefois pouvoir dire dans quelles conditions la trouvaille fut laite,
c'est [)liisieurs monnaies gauloises en or, au type dit à Yepsilon,
mêlées à des VIROS à la tète disloquée, qui viennent témoigner
du lointain passé de l'antique bourgade; plus piès de nous, deux
statuettes en bronze de basse époque (iv'' siècle de notre ère pro-
bablement), une Adorante et un Hercule, ainsi qu'une balance en
bronze dite romaine, y ont aussi été découverts à proximité, croit-
on, (les substructions d'une villa gallo-romaine'^'.
C' Cos objets, ninsi que la lolalitc de ceux dont il esl parlé dans ce mémoire,
font partie de la colleclion de M. C. Boulanger, ancien notaire, à Péronne
(Somme).
— 313 —
Sur ce dernier objet, rarement trouve dans la région nord de la
Gaule, je crois utile de donner quelques détails :
Le bras de cette romaine^') [statera] est formé d'une tige pris-
matique [scapus), longue de o m. 16; une des faces de cette tige
est lisse, les trois autres portent une triple graduation avec divi-
sions et subdivisions indiquées par des chiffres et encoches; une
poignée en forme de crochet mobile [ansa) sert à la suspension ; une
autre placée au-dessous, mais dépourvue de sa chaîne, était utilisée
pour accrocher les objets d'un faible poids, tandis qu'un élégant
anneau, jouant dans une sorte d'agrafe tournant sur un axe, ren-
ferme deux chaînettes articulées longues de o m. ik, auxquelles
on attachait peut-être le plateau (lancula), qui soutenait les corps
à peser ('-*. Le curseur ou poids mobile à belière [œquipondium) , qui
complète l'ensemble, est de forme sphérique; il était maintenu en
suspension à l'aide d'un double anneau.
Sans m'appesanfir davantage sur ces faits, je vais relater une
nouvelle el importante trouvaille qu'assez inopinément l'on fit près
d'Aubiguy, au mois d'avril 1896, et qui, pendant plusieurs mois,
demeura ignorée.
En labourant plus profondément que d'habitude une pièce de
terre située au lieu dit le Bois Marcon, vaste espace découvert situé
entre Aubigny et Hermaville'-'', un cultivateur de la première de
ces deux localités rencontra, avec le soc de sa charrue, plusieurs
petits grès taillés paraissant avoir été assemblés sans mortier.
Son attention une fois éveillée par cette circonstance, qui lui
parut extraordinaire en un tel lieu, il enleva une certaine quantité
de terre, et découvrit une maçonnerie de petit appareil, très affaissée
dans son centre par le temps et affectant la forme d'un parallélo-
gramme. L'idée vint à notre homme d'extraire cet appareil composé
de petits grès d'Artois, que dans le pays l'on nomme biseltes, et
d'en tirer profit. Sans user des précautions les plus élémentaires en
un tel cas, à coups de pic, très hâtivement, et aidé par son fils, il
se mit au travail de déblaiement. Cette précipitation, jointe au
mode de procéder, eut des conséquences déplorables qu'il était ce-
pendant aisé de prévoir, car sous la voûte régnait un caveau en
''J Vitruve, De Architeclurd, iiv. X, 3, /i.
'•^'i Rich, Dictionnaire des Antiquités, i883, p. 601 el 609.
^^^ La plaine portant ce nom était autrefois entièrement boise'e. C'est à
1,000 mètres d'Auljigny que se trouve le B(jis Marcon.
— 3U —
maçonnerie d'aspect régulier, ou plutôt une vaste incinëration soi-
gneusement e'difie'e sans ciment et amplement meuble'e de vases.
Beaucou]) parmi ces vases, on le comprendra sans peine, lurent
brises par lelVoiidrement de la voûte, qui, fort heureusement, ne
lut que partiel, puisqu'il n'embrassa en étendue que les deux tiers
du rectangle de hiselies.
I'i(|ues j)ar un vit sentiment de curiositë, mais alléchés surtout
par l'appât d'une trouvaille, les deux hommes dégagèrent le mieux
(|u'ils pureul Taire de ce caveau des pierres qui l'encombraient, et
tirent, au cours de leur investigation, les constatations suivantes,
contrôlées depuis par une fouille récente.
Dans une argile très pure, à i m. 5o de profondeur, ayant
2 m. 5o sur q m. 20 de côté, se profilait sur une hauteur dont
il n'a pas été pris note la maçonnerie en question, qui ))ouvait
avoir de o m. 3o à o m. 35 d'épaisseur. Au centre de la chambre
sépulcrale, un grand coffre de bois, réduit à l'état de débris, mais
bien apparent encore, fermé par un couveiclo à charnières de
bronze, ainsi que par une large serrure de même métal, munie
d'une targette fonctionnant sur pivot ("', se trouvait un seau à anse,
cercltî de deux larges anneaux de fer plat, et façonné de douves en
bois de chêne ou de hêtre (■^'. De même que la caisse, ce récipient
laissait voir très apparemment sa forme primitive. Dans le seau, il
fut recueilli un miroir de métal de forme carrée '**, ainsi qu'un
élégant vase de terre fine, absolument blanc, mais fragmenté, con-
tenant des cendres jointes à des ossements calcinés. A l'entour, dans
le seau ou dans la caisse, gisait un amoncellement considérable de
grosses perles, variées comme coloris, ayant sûrement composé
plusieurs colliers.
Cet ornement de la femme dont on venait de retrouver les
^') Les dimensions de celte serrure, agrénionléo d'un estampage Ijiseaulc, sont
de cm. 11 de larjjeur sur 0 m. 07^ de liauteur.
'^) Dans les fouilles opéréos on mai 1H77 à la villa d'Ancy, territoire do Lime
(Aisne), lien dit le Unis dct Sahlcs, M. ^^■^'d. Morenu trouva, dans une inciné-
ration pouvant remonter, suivant Inulo npparoiico, au m' siècle de noire ère. un
seau cerclé de Itronze doré contenant une urne cinéraire en vorro avec celle in-
scription : IBETIVS CVM ANDECARl BIBETE.
'^' Celle facture est peu ordinaire et ne se rencontre qu'exccplionneilemeni ;
je la crois parliculière nu m* siècle; M. A. Ternynclc a également trouvé un de
ces miroirs carrés à Saint-Nicolas-les-Arras. {Artois souterrain. Etudes archéolo-
Ifit/iien, Arras, i SHo.)
— 315 —
cendres, mérite aussi une courte description. Beaucoup de ces
grains sont faits de matière vitreuse façonnée au moule, laissant
voir dans leur gamme de coloris les tons suivants : le blanc, io
jaune, le vert opaque ou Iranslucide, le bleu lapis, le rouge ambre,
le bleu clair ou foncé, avec ou sans décoration; d'autres sont en
faux ambre ou ambre naturel, en jais, agates, prime d'émeraude,
lapis-lazuii, callaïs, jadéite ou même diorile. Plusieurs de ces jolies
perles sont émaillées de tons dilîérents, avec incrustations de cou-
ronnes filées ou de zigzags ombrés; elles sont de plus taillées à
facettes ou moulées sous différentes fojines.
vïlmilius Papinianus, qui vivait au m" siècle, et plus lard Tre-
bellius Pollion, contemporain de Constance Cblore et l'un des au-
teurs de ÏHisloire Auguste, nous initient, dans les fragments qui
nous restent de leurs travaux, au cas que de leur temps on faisait
de ces geinmœ ou buUœ vitriœ, dont certaines dames romaines ne
voulaient pas être dépossédées, même après leur mort.
Il paraît assez probable que l'ignorance et la hâte des fouilleurs
improvisés sont cause que certains objets d'un faible volume ont
pu échapper à leur attention. Quoi qu'il en soit, dans toute trou-
vaille de ce genre, on fait généralement, au village, la part du
merveilleux. Or, la croyance générale, dans le pays, veut que l'in-
venteur et son fils aient découvert dans cette incinération des
objets précieux, des bijoux d'or, des pierres fines, etc.
Le mobilier funéraire de la défunte se trouvait complété par une
trentaine de vases placés un peu au hasard, surtout dans les angles
du caveau. Il se composait de douze patères et soucoupes de di-
verses grandeurs, en fine poterie rouge lustrée; de lagènes ou
cruches en terre blanche extrêmement fine; de buires ou d'ampho-
risques en terre rouge ou rougeàtre (cette dernière avec semis de
minuscules taches brillantes, dues, non pas comme on l'a dit déjà,
à une décoration artificielle, mais à la nature de la terre et à la
cuisson); d'urnes en demi-sphères avec bord annulaire plat, mou-
luré et assez large; de vases oblongs et rougeàtres décorés de zones
de cercles en creux, avec des séries de lignes s'entre-croisant et
également en creux; d'une casserole de terre jaune avec manche
cannelé se terminant par un anneau pour la suspension''^; et enfin
''^ Le même vase a été trouvé à Saint-Mcolas-tos-Arras, dans une tombe dti
m' siècle.
— 316 —
(liino lii{ft'iii' lie terre rougeàtre, surmonte'c au-dessus de rattache
de Tanse, d une tète barbare à loiijjs cheveux ('^.
Voici inaiuleuaul les queUnies uouis de potiers que j ai j)u lire
sur les fonds des seuls vases à glaçurc silico-aicaliiic retirés in-
tacts :
Grande soucoupe, OF CALVI.
Petite tasse profonde, OF- ATI.
Sur un même vase, OF*ME.
Grande [)atère très pure de forme, reposant sur un très petit
pied, OF MCCAA^-1.
Sur un second vase semblable, OF WMA.
Sur un troisième, OF LICIN (•'').
Fijï.
Vase de verre trouve à AuLigny-en-Arlois (Pas-de-Calais).
(') Sainl-Nicolas-les-Arras a livn' un(> lajfùne oxactemeiit semblable.
('' L'eslatnpilli' MACCAAM se trouve deux l'ois au Musée lîondiei'de Perllics,
à Aiiboville; ce nom s'est éjjalemenl rencontré à Jiiblaiiis, suivant I^oacli Smilli
[Collectanca anliqua, t. III, p. 118).
'*' Ce sigle a été trouve sur le fond d'un vase, à Veimand, en ma présence.
— 317 —
Si les fouilleurs gardèrent et gardent encore le silence sur les
bijoux et objets de toilette en métal précieux qu'ils découvrirent,
dit-on, dans cette remarquable incinération, leur ignorance les
empêcha d'user de la même réserve au sujet d'un récipient vitreux
extrêmement rare.
Une cavité en forme de niche, ménagée à dessein dans la maçon-
nerie, renfermait absolument intacte une superbe pièce dont je ne
connais pas d'analogue : c'est un grand verre à pied de la famille
des verres opaques multicolores; il a o m. 20 de hauteur et sa con-
tenance est d'environ trois quarts de litre (fig. 1). On voit que le
verrier antique s'est inspiré, pour la confection de sa petite œuvre
fort bien tournée, des balsamaires phéniciens aux chatoyants reflets,
car la décoration de la panse, conçue sous forme d'imbrications ou
de festons, simule un treillis qui alterne en blanc opaque et bleu
turquoise sur un fond gros bleu ou bleu lapis. L'ensemble de ce
système décoratif figure les mailles d'un panier ou d'une corbeille.
Ce curieux vase n'était pas seul dans la niche, puisqu'au pied de
celle-ci il fut ramassé les débris d'un grand verre jaune d'or à long
col et panse pyriforme.
Par son galbe extérieur et sa courbure, le verre à boire que je
cite est romain et offre plus d'un lien de parenté avec le long po-
culum cylindri(|ue qui doit naître au iv^ siècle, et dont sont pour-
vues, dans notre pays picard, nombre de sépultures de l'époque
constantinienne'^'; pour le décor, il appartient à cette classe de
monuments que l'on qualifie souvent de verres phéniciens. L'in-
géniosité de l'artiste indigène, c'est-à-dire gallo-romain, paraît
donc s'être imprégnée, dans le cas présent, de l'art oriental; car
c'est surtout d'Orient, et plus spécialement deCamiros, de Rhodes
et de Chypre, que nous vient ce décor, sans grande ingéniosité sans
doute, et que l'on croit avoir été emprunté à l'Egypte '^\ mais
qui toutefois, j'en appelle aux connaisseurs, exigeait de l'ouvrier,
avec un faire prompt, la dextérité des doigts ou le tour de main
d'un professionnel émérite^^).
On le signale comme ayant été aussi recueilli à Londres, Tours, Paris et Augst,
près Bàle.
^'' Les deux cimetières gallo-romains de Vermand et de Saint- Quentin. Paris,
Ernest Leroux, 1891.
(^' W. Frœhner, La Verrerie antique, p. 38 à 44.
(^' Ibid. Planches I et II de la collection Charvet.
Archéologie. ai
— 318 —
Les vUnarii romains ou f|allo-romains, que l'on peut à bon droit
considérer coiunie d'iucorri'jihles plajjiaires, usaionUrune rè|;le qui
parait avoir e'ié à pou près absolue pour Tuiiion des leinlcs entre
elles, comme auxiliaires dans la décoration des matières vitres-
cibles; aussi notre verre à boire ne sort-il pas do la {famme natu-
relle des combinaisons dont ils usaient. Un fond bieu lapis appelait
invariablement le blanc, le bleu turquoise ou le jaune comme acces-
soires, soit mariés ensemble, soit avec Texclusion de Tun d'eux, ce
(jui toujours produisait des tons crus et beurtés. Quoique ici les
mailles se détaclient, ce nous semble, avec trop de vigueur sur la
teinte sombre du fond, et que par conséquent l'harmonie en souffre
un peu, ce curieux ^of?//»m, si heureusement préservé de tout acci-
dent par sa niche protectrice, ne constitue pas moins une pièce
extrêmement intéressante, dont je ne connais de réplique dans
aucun de nos grands musées d'Europe.
Des recherches faites à i'entour de cette incinération, que des
indices sérieux me portent à faire remonter au m" siècle, n'ont donné
aucun résultat au très habile fouilleur qui s'y est livré ^^\ Comme
lui, je la crois isolée.
La découverte que je viens de signaler était à peine connue par
un ti'ès sympathique collectionneur de Péronne (Somme), et par
moi-même, que roccasion s'offrit d'entrepi'cndre des recherches non
loin de là, dans un champ de sépultures que l'on savait exisler
entre le village d'Aubigny et celui de Savy-lîeile(te.
Les fouilles de ce cimetière, grâce à la généreuse sollicitude de
M. C. Boulanger, ancien notaire, commencèrent sans retard vers
le 5 octobre 1896, et prirent fin le 20 novembre de la même
année, après épuisement complet des fosses qui recelaient d'assez
nombreux sarcophages.
Le cimetière d'Aubigny, d'époque mérovingienne et carolin-
gienne, est situé à 1 kilomètre de cette localité, non loin de la
rivière la Scarpe, en un lieu appelé le Bourbon. Il fut exploié par-
tiellement jadis par feu M. Aug. Ternynck avec des alternatives de
chances et d'insuccès. Ce chercheur rencontra souvent, à Aubigny,
des sarcoj)hagos depuis longtemps violés, ainsi (jue des tombes
absolument muettes du x" siècle.
('' M. Leiauraiii, archéologue, à Nouviou-le-Coinle (Aisne).
— 319 —
Que Ton me permette ici une courte digression : si un fouilieur
ti'ouve en terre un sarcophage, qu'il ne se contente pas de cette au-
Jjuine souvent illusoire, car ce cercueil de pierre a pu faire ofiGce
de caveau, c'est-à-dire servir à plusieurs inhumations successives
et être placé juste au-dessus d'une sépulture de l'époque antérieure.
Si lexpiorateur se trouve sur un terrain crétacé, qu'il cherche donc
au-dessous du cercueil; il lui arrivera parfois de rencontrer intacte
quelque tombe pourvue de son ameublement.
Rien ne ressemble plus à une fouille qu'une autre fouille; aussi
u'entreprendrai-je pas de décrire par le menu ce qu'est le cimetière
d'Aubigny au point de vue topographique ou de la disposition des
fosses. Je me bornerai, dans un instant, à la nomenclature des
objets principaux qui y furent recueillis. Au préalable, je crois utile
de consigner ici qu'en même temps qu'il se livrait au Bourbon à des
recherches que les pluies de novembre contrarièrent souvent, le
fouilieur fit quelques tentatives assez timides à Noyellette-en-l'Eau,
sur les bords du Gy, dans un cimetière de la même époque, qui lui
livra, avec des armes, quelques beaux bijoux cloisonnés ^^'.
Fi
Cadran solaire trouvé à Aubigny-en-Artois.
•^' Ce cimetière, situé dans une de ces plaines que dans ie pays l'on nomme
pâture, est distant de 6 kilomètres de celui d'Aubigny.
— 320 —
Une sépulture d'Aubigny, que je suppose claler du vii^ ou du
viii* siècle, pre'sente un intérêt particulier en ce sens qu'elle ren-
rormait uu objet que Ton no rencontre pas souvent dans une tombe,
l'ùt-elle romaine ou Iranque. Je veux parler d'un cadran solaire'^*.
Le défunt, un homme assez âgé, si Ton s'en rapporte à l'ossature,
avait cet objet (fig. 2), fait de pierre blanche, sous la tète : on avait
donc agi de telle sorte (|u"il lui tînt lieu de chevet. Le complément
du Mîobilier garnissant la fosse était ainsi placé: sur le pubis, une
plaque de ceinture munie de sa boucle ovale et accouipagiiée d'une
contre-plaque; le long du bras gauche, un scramasaxe; à portée de
la main gauche, un couteau et un perçoir de fer; à la hauteur du
genou droit, une longue framée de fer à douille creuse, la pointe
dirigée vers les pieds, et, au delà de ceux-ci, un vase noir brisé.
Nous serions peut-être bien près de la vérité en voyant un sym-
bole dans le dépôt en terre de ce solarium '-) pourvu de ses lignes
horaires, mais dépossédé de son ^nomoji t^'.
La composition, sans grande variété, du mobilier des tombes, à
Aubigny, n'offre rien de particulièrement intéressant. On y a re-
cueilli, dans une proportion à peu près identique à celle que l'on
constate dans l'Aisne et dans la Somme, des armes diverses en fer,
telles que couteaux, pointes de flèches, francisques, framées et
scramasaxcs, des objets d'ajustement, des accessoires de toilette et
d'équipement, des bijoux, des vases en terre, quehjues monnaies,
enfin tout ce qui, à un degré quelconque, constitue le fonds du
mobilier funéraire de l'époque.
Après sélection, voici une courte nomenclature des principaux
objets trouvés.
(') On sait que les anciens donnaient au cadran solaire, suivant qu'il était plal
ou convexe, diverses appellations. Les Romains nommaient scuphinm ou Iteini-
spheeriitm un cadran vertical, et discus un cadran circulaire.
(-) Quelques-uns de ces instruments sont parvenus jusqu'à nous. Au musée
d'Kpinal on voit un cadran solaire en bronze de l'cpoqui! {{allo-romaine. Suivant
M. Baltazzi-Bey, le musée de Constantinople aurait reçu en 1895, avec de nom-
breux objets, un cadran solaire en marbre blanc de Séleucie ( /?ei'. arch. , novembre-
décembre 1895, p. 364).
^'^ Pline V Ancien, dans son Histoire naturelle, H, 7A, et Vitruve dans son
Traité d'architecture, I, 6, G, désignent sous ce nom l'index ou pointe qui, sur
un cadran solaire, marquait l'heure par sou ombre.
— 321
BRONZE.
1 chaînette breloquière à tiges articulées tenant lieu de mailles,
et sa rouelle ajourée à pendentifs.
5 longues e'pingles en forme de style, avec cube gravé de motifs
aux deux tiers de la hauteur.
1 épingle plus simple.
1 6 fibules de basse époque.
3 bagues avec ou sans chaton.
2 bracelets.
3 grandes plaques de ceinture et leurs boucles, contre-plaques
et accessoires carrés; elles sont ciselées d'entrelacs ou de rinceaux.
1 plaque-boucle de ceinture sans aucun accessoire.
1 petite boucle de travail essentiellement carolingien.
1 plaque-boucle de ceinture étamée, d'un fort beau travail pour
l'époque, avec séries de gravures variées, buste d'homme vu de
profil et svastika ou croix gammée.
1 ferret portaut une croix à branches égales.
1 boucle de courroie.
1 paire de pendants d'oreilles (grands anneaux munis d'un cube
à coins abattus).
ARGENT.
1 fibule ronde garnie de verroteries rouges.
2 autres fibules rondes cloisonnées de grenats taillés en table.
9 fibules de même style en assez mauvais état.
1 paire de boucles d'oreilles.
1 plaque oblongue estampée, ayant fait fonction de coulant ou
de capucine.
PÂTE DE VERRE OU PATE CÉRAMIQUE.
Plusieurs colliers formés de perles de verre, de pâte colorée ou
d'ambre artificiel.
Je n'ajouterai qu'un mot sous forme de desideratum : pour que le
village d'Aubigny nous livre à peu près dans son entier son lointain
— 322 —
passé, il serait cerlaincment désirable de voir explorer un jour pro-
chain les doux lumulus qui lui sont continus, et que Ton rencontre
entre la roule d'IIermaville et le chemin (|ui conduit à la Maison
Rouge.
Théophile Eck,
CoiTCspoiidunl (lu Coinilc.
MANDEMENT DE CHARLES,
DUC D'ORLÉANS,
DONNANT MISSION À PIERRE BOYLESYE,
SON SECRÉTAIRE,
DE VENDRE CERTAINS DE SES JO\AUX.
(Commnnicafion do M. Pniil de Farcy.)
Parmi les nombreuses pièces du cliartrier de Boylesve, actuel-
iement conserve' à Thouare (Loire-Inférieure), et appartenant à
M. Senot de La Londe, il en existe une particulièrement intéres-
sante, car elle fournit des renseignements très détaillés sur un grand
nombre de bijoux et de pièces d'orfèvrerie enrichies de pierreries,
confiés par Charles, duc d'Orléans et de Valois, à son intendant
pour être par lui vendus afin de subvenir à ses besoins.
Ce mandement du duc est adressé à Pierre Boylesve, chevalier,
son secrétaire. Celui-ci descendait au k" degré d'Estienne Boylesve,
— ou Boileau, — prévôt de Paris sous saint Louis, et sa famille
s'était attachée à la fortune des ducs d'Orléans. Son père, Jean Boy-
lesve, chevalier, avait été premier maître d'hôtel de Louis, duc d'Or-
léans, Pierre, son fils aîné, seigneur de Grandchamp, Bourdeboire
et de Forjean, fut d'abord secrétaire d'État, puis intendant et cham-
bellan de Charles d'Orléans, enfin gouverneur de Meung-sur-Loire,
Il combattait en i43i, dans les armées royales, contre les Anglais
et fut pris traîtreusement par le fils du sire d'Escalles, gouverneur
de Sainte-Suzanne et de Domfront, qui lui déroba un passeport du
duc de Bedford, Il s'adressa aussitôt à celui-ci pour obtenir justice.
Un combat singulier eut lieu dans la ville du Mans, en présence du
duc de Bedford, et Pierre Boylesve, ayant tué son adversaire, obtint
sa liberté. En i/i/i5, on le trouve muni d'un nouveau passeport et
— 324 —
s'occiipant do la délivrance des prisonniers français. Enfin Charles,
duc (rOi'lt'ans. lui accorda en roconipcnso de ses bons services le
collier de son ordre du Cainail ou Porc-ôpic.
Son fils Jean fut gentilhomme de Charles d'Anjou, comte du
Maine, el chambellan de Louis, dauphin de France en i/i5o.
Celle famille, dont une branche était demeurée à Paris, où elle
a fourni de nombreux membres au Parlement, a subsisté dans l'An-
jou et la Bretagne et s'est éteinte dans le milieu du xix° siècle.
Outre l'original de la pièce que nous publions ici, il en existe
encore une copie coUationnée sur parchemin, appartenant à'
M. Charles d'Achon, à la Roche-de-Gennes (Maine-et-Loire).
Charles, duc d'Orlëans et de Valoys, comte de Bloys et de Beaumont, el
seigneur de Coucy, à tous ceux qui ces présentes lettres verront salut.
Comme par nos aullres lettres patentes données à Jargeau le vingt-qua-
triesme jour de juillet dernier passé , nous eussions conmiis et ordoimé à
noslre am(' et féal segretaire Pierre Boylesve vaudre et adenerer oultre mer
et engaiger les joyaulx el vaisselle cy-après desclarées à nous apparleuaus,
enseudïle ou par parties , et nostre dict segretaire ait tous lesdiz joyaulx et ves-
selle, — excepté le rubis d'orient ainsy qu'il est specilyé et déclaré cy-après.
lequel il a depuis rendu à nous niesnies, — naguères venduz et délivrez à
Perrotia Doysne, marchant demeurant en Brelaigne, pour le prix et somme
de unze mil escus, comme il appert plus à plain par instrument publicque
faict et passé de ladicte vente comme la teneur s'ensuit : Sachent tous pre-
sens et advenii* que comme noble homme et saige Messii'e Pierrre Boilève,
segretairt^ de très liault et puissant prince Monseigneur le duc d'Orléans,
de Vallois, comte de Blois et de Beaumont el seigneur de Coucy, et commis
par iceluy seigneur à vandre el adenerer oultre mer ou engaiger les joyaulx
el vesselle ensemble ou par parlycs appartenans audit Sei<juein" dont la
déclaration s'ensuit et en ensuivant icelle déclaration et tout en ung rolle de
parchemin.
S'ensuit la teneur des lettres dudit Seigneur scellées de son grand scel de
cire rouge en queue simple, si comme il nous est apparu de prime face:
C'est la déclaration des joyaulx et vaisselle de Monseigneur le duc d'Or-
léans, baillez par ordonnance et commandement de mondict seigneur et de
son conseil à Messire Pierie Hoylesve, sejjretaire de mondict seigneur, le
vingt-uniesme jour de juillet l'an mil (pialre cens et onze, pour iceulx
vendre el engaiger.
1° Premièrement une grande croix d'argent doré sur laquelle est Noslre
Seigneur en croix, d'or esmaillé de blanc, une couronne despines d'or, au
dessus de sa teste Dieu le père couronné, le Sainct-EspiMt en ray de sou-
leil, ung rolle d'or esmaillé escript Jliesiix Nnznrenus, etc. et à un bout de
— 325 -
dessus de la croix, ung ang-e d'or esmaiUé de blanc, et aulx deux coslez du
baston traversant lebaston de la croix ung aullre ange tenant un calice tous
d'or. De l'ung des ces tés , l'image de Nostre Dame d'argent doré , la teste d'or
et les mains d'or, ung diadesme d'or derrièi'e le cliei' Nostre Dame, à trois
gros saphis, ung gros baliay et deux grosses perles; de l'austre costé une
iraaige de sainct Jehan évangeliste à une main et une leste d'or, derrière
ie chef ung diadesme d'or pareil du dessus dict, poisant environ xlvi'" iii°.
9° Item, ung grand pié de ladicte croix, d'argent doré, à huict coul-
lonnes, au plus haut duquel a une niontaigne bosselée, , et entre
les dictes huict collonnes ung sépulcre de cristal sur lequel a ung ange d'or
tenant ung septre d'or, assis sur le couvercle dudit sépulcre, et dedans le
sépulcre Nostre Seignem' d'or esraaillé de blanc, le devant dudit sépulcre
environné de quatre ballaiz, six saphis et douze trosses de perles, deulx
par trousse , et sur le pié de devant de ladicte croix assis et couchiez trois
chevaliers gardant le sépulcre , pesant environ li'" u".
3° Item, ung joyau d'or dont le pié est en manière d'ung pré, baye,
assis sur quatre chappiteaulx, sur les deux, deux gros saphis, et sur les
deux aultres deux grosses perles , et en my le préau une fleur de lys blanche
dedans laquelle a ung majesté de Nostre Dame esmaillée, tenant son enfant
en son giron, assise en une chayère, aux quatre cornes de ladicte chayère
quatre perles de compte , ung ange dessus en mintenant la couronne en la
teste Nostre Dame, au dessus de l'ange ung petit camahieu environné de
quatre grosses pei'les, et es deux boutz dudit préau sont deux arbres en
manière de chesne, chascun d'yceuk garniz de perles et pierrerye, celuy
du costé dextre deux grands saffirs, huict petits ballaiz et doze grosses
perles ; et en l'aultre arbre autant de saflirs, de ballaiz et de perles; pesant
environ in""!!".
h" Item, une aCTiche d'or de vieille faczon, fête a ces [sic] soustenus de
lyons et à affiches esmaillées et envirormées de menues perles, autour de
ladicte affiche a cinq ballaiz et cinq trosses de perles de compte, quatre
perles par trosse , et sur les trois desdictes ti'osses trois assez gros diamans
poinctuz , et sur les deux aultres trosses deux diamans plus petit et ung dia-
mant à part luy à l'opposite d'une chasse vuide de pierre, et en my ladicte
affiche a une chasse oii fut une pierre environnée de menues perles, pesant
environ i" i".
5° Item, ung gobelet d'or esmaiilé de blanc à séraphins, environné le
pié de trois saffis, trois ballaiz, et six trosses de perles, chascune de quatre
petites perles, dessus le couvercle ung fretelet environné de perles de se-
mence , et y en fault trois , pesant environ m" m".
6° Item, ung gobelet d'or assis sur une haie pomerine [sic), ledit go-
belet à rameaux et fleurettes , garny le pié de ti'ois saffis , quatre ballais ,
huict trosses de perles, deux perles pour trosse, et dedens ledit gobelet ung
sagitayre esmaiilé à ung mantel à lettres escriptes : Je tire droict, et le
— 326 —
couvercle dudict ^obelet en forme d'une haye h cerfs et chiens environné
de citKj ballays. cin(( saflis el neuf (l'osses de perles, deulx et deulx, et le
fretelet {^ariiy d'un salVyr en\ironiié de trois perles, pesant environ ii"' iv" xv°.
7" Item, img- petit niii'oer pendant à une chesne d'or tenue d'une main
en nue. au dessus d'icelluy deux damoiselles esmaillées l'une tirant d'unfr
arc el l'auttre d'une arbalesfre , onvii'onné ledict mirouer de six salliz , trois
ballays et quatre trosses de perles de compte, cpiatro perles pour trosse,
et au-dessus sur quatre chappiteaulx chascune une perle de compte, pesant
environ i"'.
8° Item . une saincle Catherine d'or esmaillée de blanc, en une des mains
une roe rompue et l'espée de costc' , assis ladicte ymaige sur ung pié d'or,
environné de deux ballais, quattre saflRz et douze trosses de perles, trois
perles pour trosse, pesant environ ung marc deux onces.
9° Item, une navette de cristal et d'or assise sur une haye en montaigne,
environnée la haye toutle à perles, el au dessus d'icelle, à Tung des boutz, a
ung tigre d'or autour du col duquel est ung collier ou deux cosses (sic) assis
sur ung piè et autour ung ballay, ung saflis, deux perles, h l'opposite une
damoisellc tenant ung mirouer faicl d'ung balay plat, el autour de ladicte
dainoiselle ung ballay froissé, un satîir, trois perles, et autour de la navette
a six ballays six saffirs et doze perles de compte , et dessus le couvercle a une
fleur de lys au dessus de laquelle a ung salir gros pointu et six grosses paries
de compte, pesant environ v"" iv".
10° Item, une dozaine de platz d'or, pesant ci™ iv° v°.
11° Item, deux dozaines d'escuelles d'or, pesant lxxxix"!".
19" Item, deux boulailles d'or en façon Dapmas, de cristal, emniy envi-
ronnées chacune de quatre ballaiz et quatre trosses de perles de compte,
deux perles pom* trosse, pendant à ung tissu de soye cloué au long de
fleurettes d'or environnées de perles de semence et sur les toupillons de
chascune luig satTu' et trois perles , pesant ensemble les deux m".
i3° Item, ung amirouer d'or double, en l'nngdes deux costés est l'An-
nonciation Nostre Dame esmaillée garny autour de trois ballays, trois saf-
firs et six li-osses de perles de semence et en l'aullre costé ung mirail, une
chasse vide h mettre verre garnie d'autant de perles et picrrerye, et ung
pigne d'ivoyre garny d'or, et la broiche à faire la grève, tout en ung estuy
pendant à ung laz de soye quarré, azuré à deux boutions de semence de
perles, pesant environ ii""!!".
1 A" Item , ung ruby lié en or, pesant environ vi° et cetera.
Charles, duc d'Orléans et de Valloys, comte de Bloys et deBeaumonlet
seigneur do Coucy, h nostre amé et féal segretaire d'estat, Mossire Pierre
iioyiosve, salut et dillection. Comme pour certains el or^fcans nos alfaires,
nous par la délibération etadvis de nostre conseil ayons ordoimé les joyaulx
cv dessus dcsclarez estre par vous vendus et adenerez oultremor et engaigez
— 327 —
au mieulx que faire ce pourra et terimës pour en convertir les deniers en
nos dites affaires, nous confians à plain de vos sens et loyaultf^, vous man-
dons expressément et enjoig-nons que les dits joyank et vaissaille ensemble
ou par partyes, ])0ur tel prk que hou vous semblera et bonnement faire
se pourra , dont nous chargeons vostre conscience , vous vendez et adenerez
oultremer ou engaigiez à temps de les ravoir à une personne ou plusieurs
des quels rapporterez une certification. El des deniers que vous en recou-
vrerez baillerez et délivreras à nostre omé et féal trésorier o-énéral Pierre
Renier, en prenant de luy sure recongnoissance par laquelle vous demeurerez
deschargé de ce que ainsi baillé luy aurez , déduisez aussy et rabattez aux
marchans ou marchant la marchandise, profEct ou charge en tout ou en
partye , sy comme il eschara et faire ce pourra , avec tous aultres fraiz , dont et
aussi de tous les despens que pour ce conviendra faire , nous voulions que
vous soyez creu par vostre simple serment et acertion et en estre payé et
contante par nostre dict trésorier général. Lesquels par rapportant coppie
de ces présentes et lettres de recognoissance signées de vostre main seuUe-
ment seront et les voulions estre alloués et comptez d'iceiluy nostre trésorier
par nos araés et féaulx gens de nos comptes et vous en demeurez deschargés
à tousjours partout où il appartiendra , et ce faire es choses dessus dictes et
en chascune d'icelles tout aultant que faire pourrions sv présent y estions
en nostre personne, jagoit ce que la chose requerst mandement plus espé-
cial , et sur l'obligation de tous nos biens meubles et immeubles presens et
advenir et les biens de nos hoirs , promettons les avoir fermes et agréables
à tousjours et les rattifier et approuver touttes et quantes fois que mestier
sera et requis [en serons,] et feront fournir aussi et faùe valloir nos dits
joyaulx et vaisselle jusques à la somme que engaigez les aurez , sans que des
choses dessus dictes ne d'anlcunes d'icelles vous soient tenus de rendre aul-
cun compte ou raison fors ces presanles seullement ou vidimus, desquelles
quand aux choses dessus dictes et chascune leurs circonstances et deppen-
dances voulions planyère foy estre donnée et adjoustée comme à l'original.
Donné à Jargeau le xxmf jour de juillet i"an de gi-ace mil un" et unze.
Ainsi signé par Monseigneur le Duc en son conseil ouquel vous Messei-
gneurs de Bracquemont et de Herbauit, Messire Guillaume Baitaillie et
M" Loys de Gépoy estiez , P. Sauvaige.
Ait icelluy Messire Pierre Boylesve par vertu du pouvoir à luy donné en
ceste partie par les dictes lettres desus transcriptes , vandu, transporté aul-
trement à Perrot la Doisne marchant, demeurant en Bretaigne, tous et
chacun les joyaulx et vesseUe dessus dicts sauf et excepté un ruby d'orient,
ainsi qu'il est spécifié audict inventaire, lequel est demeuré par devers ledit
Messire Pierre Boilesve pesans tous chacunes les joyaulx et vaisselle d'or
ensemble avec la dicte pierrerye deux cents sept marcs , une once et demye.
C'est à sçavoir un joyau d'or. . . (suit la nomenclature des pièces ci -dessus
— 328 —
(lécn'tcs). Et n'est pas en ce conijtiins la croix d'arg'ent . . . et aussi le pië
Et aict esti^ faicle la vcndition et transport pour le prix et somme de unzc
mille escuz dont il a este payé six mille deulx cens escns en or et trois cens
escus en monnaye; et de toute latlite somme de unze mille escuz ledit Mes-
sire Pierre se tient pour content et en la dicte vendition fiùsaiit, aict promis
ledit Messire Pierre d'apporter au dit Perrol la Doyne lettres dudit Mon-
seip;nenr d'Orléans d'approbation et ratification desdictsjoyaulx et vaisselle,
et iceuix joyaux et vaisselle parfaire et faire valloir la somme dessus dicte
(leilansle mardy après la Noslre Dame my aousl prochaine venant en la ville
du Mans , à j)eine de cinc| mille escus d'or à appliquer moictié à court et
moicty(! à partie. Pour ce en nostre cour à Angers en droict par devant
nous personiiollenient estably ledit Perrot la Doisne et Jehan Delaporte,
marchant demeurant à Angers, submectani eulx avecques tous et chascuns
leurs biens presens et advenu* h la jurediction, pouvoir et ou destroict de
nostre dicte court quand à ce, confessent de leurs bons gré sans aulcun
pourforcemeut mais de leur pur esmouvement et pour ce que très bien leur
])laist, toultes et chascunes les choses dessus dictes estre vraies, et que pour
contenq)lation dudit Monseigneur le duc et aussi en considération et regard
à la valleur de la pierrerye, façon et ouvraige d'iceidx joyaulx et vaisselle,
voullans en préférer bonne équité et rigueur, ontvoullu. promis et accordé,
et par la teneur de ces présentes lettres veullent, })roniettent, accordent et
consentent, et chascun d'eulx pour le tout, que le ledict Messire Pierre Boi-
lesve ])our ledit Seigneur, dedans le premier jour de Janvier prochain ve-
nant, icelluy messire Pierre ou aultre que ledit Seigneur y ordonneroit ou
ordonnera, puisse ravoyr et rachater les dits joyaulx et vaisselle en espèces,
([ualités et poix dessus desclarez par en rendant et paiant aux dits Perrot
la Doisne et Jehan Delaporte ou aulcuns d'eux ou à leur certain commande-
ment portant et monstrant les lettres de ladicte vendition faite au susdit
Perrot la Doisne des dits joyaulx et vaisselle, comme dit est, par ledit Mes-
sire Pierre en la ville d'Angers aux coustz et frais dudit Seigneur, ladicte
somme de uiize mille escus en telle monnoie comme elle a esté paiée et
baillée en faisant ledict achapt desdits joyaulx et vaisselle, ausquelles choses
dessus dictes tenir et accomplyr sans jamais venir encontre par appleige-
ment, contrappleigement, opposition, ne aultrement en aulcune manière,
obligent les dicts Perrot la Doisne et Jehan de la Porte, chascun d'eulx
pour le tout, eulx, leurs hoirs avec tous et chascuns leurs biens meubles et
immeubles, presens et advenir quelsqu'ils soient, renonczans par devant
nous quand à ce à toutes et chascunes (jui de faicl, de droit et de cousturae
pourroient estre desduictes, alléguées, proposi^es ou objectées contre la
forme, teneur et substance de ces présentes letlres, et généralement à toutes
et chascunes les choses à cest faict contraire, et de tout ce que dessus est
dict tenir et accomplir sans jamais venir encontre, son! tenus lesdicts
Perrot la Doisne et Jehan de la Porte clias(;un d'eulx pour le tout par la foy
— 329 —
et serment de leurs corps sur ce donné en nostre main , et condempnez par
le jugement de nostre dicte court à leurs requestes, présens à ce Michel de
Losche et Pierre Nyvart.
Ce fut faict et donné le xxvni° jour de juillet l'an de grâce mil quatre cens
et unze ainsi signé G. Lefevre.
Scavoir faisons que ladicte vente et alliénation et transport des dictz
joyaulx et vaisselle fais et passés par la manière contenue oudict instrument
par nostre dict segretaire nous louons, agréons et aprouvons, et par ces
présentes icelles ratiffions et confirmons par la foy et serment de nostre
corps et soubs Fobligacion de tous nos biens meubles et immeubles presens
et avenir, avoir et tenir ferme et agréable tout ce que par mon dict segre-
taire a esté faict es choses dessus dictes et en chascune d'icelles, leurs
circonstances et deppendances et de non venir jamais faire ne pourchasser
par quelconcque voye ou manière que ce soyt aulcune chose allencontre. Et
en tesmoingde ce nous avons faict mettre nostre scel à ces présentes. Donné
en nostre chastel d'Yèvre le cinquiesme jour d'aoust l'an de grâce mil
quatre cens et unze.
Sur le replij : Par Monseigneur le duc en son conseil auquel vous Mon-
seigneur l'archevesque de Sens, Messirede Sainct-Charles, de Bracquemont
et Messire Guillaume Bataillie estiez.
P. Sauvaige.
Original en parchemin, sceau perdu. (Archives de Boylesve, chez M. de
Senot de la Londe, à Thouaré [Loire-Inférieure]).
Copie collationnée sur parchemin (titres d'Achon,à la Boche de Gennes
[Maine-et-Loire]) avec cette mention :
Collationné à l'original représenté par Noble homme Marin Boylesve,
conseiller du Boy, lieutenant général en Anjou, conservateur des privi-
lèges royaulx de l'université d'Angers, et à luy rendu par moy soubsigné
greffier de ladicte conservation et délivré soubs mon sign et scel d'icelle
conservation.
Lesrat, avec parafe (sceau royal aux armes de France).
DECOUVERTE
. D'UNE NÉCROPOLE ROMAINE,
À BUUY (OISE),
PAR M. L'ADBE IIAMARD,
Cure do Hormes.
C'est sur la commiino de Bury (Oise), à 600 métros de ia gare
de Mouy, sur la peute rapide d'une colline qui regarde le midi,
que j'ai découvert une nécropole gallo-romaine, certainement la
plus riche de toutes les nécropoles découvertes jusqu'à ce jour dans
le département de l'Oise. Comme celle de Hermès, elle est située
sur le bord de la voie romaine de Beauvais à Senlis, c'est-à-dire la
même voie qui passe à Raluinagus (llermes).
Cette nécropole doit, à mon avis, remonter au iv" siècle de notre
ère. Toutes les sépultures oui les pieds tournés vers l'Occident, avec
une variante de i5 à 20 degrés; deux seulement font exception.
Elles ont une direction tout à fait contraire. Et, dans ces deux sé-
pultures, il ne se trouve aucun objet, pas même un petit vase. Tandis
qu'à Hernies, dans toutes les sépultures gallo-romaines que j'ai
rencontrées, les corps ont invariablement les pieds dirigés vers le
Nord. Pourquoi cette différence dans deux cimetières de la même
époque, éloignes seulement de 8 kilomètres? Dans toutes les sé-
pultures mérovingiennes de Bury et de Hermès, les corps ont les
pieds tournés vers l'Orient, avec une variation de 10 à 35 degrés.
Dans presque toutes les sépultures gallo-romaines de Bury,
nous trouvons des restes d'aliments, des os de poulet, de perdrix,
des mâchoires de lièvre, de lapin, de chevreuil, de sanglier, etc.
(docteur Naudon). Comment se fait-il que tous ces ossements soient
dans un parlait étal de conservation, tandis que dans les mômes
sépultures les ossements humains ont complètement disparu. Faut-il
attribuer cette différence à la cuisson des aliments?
Pourquoi certains vases en verre ne peuvent-ils supporter la
lumière sans se désagréger, et à tel point qu'ils sont insaisissables;
— 331 —
d'autres, au contraire, juxtaposés, sont faciles à prendre et à con-
server? Ne doit-on point attribuer cette différence à certains mé-
taux jetés dans le verre en fusion?
Pourquoi toutes les cuillers que nous avons trouvées ont-elles
le manche bien pointu ?
Comme détail curieux, nous croyons devoir ajouter que, dans
beaucoup de sépultures, nous avons trouvé des coquilles d'oeufs;
quelquefois même la coquille était intacte.
Toutes les sépultures gallo-romaines ont été faites dans des cer-
cueils en bois, dont les planches n'avaient pas moins de 7 à i o centi-
mètres d'épaisseur. Il n'en reste que les énormes clous à grosse
tête, auxquels sont accolées des parcelles de bois. Toutes sont rec-
tangulaires, très souvent entourées de pierres brutes et placées à
2 mètres et même 2 m. 5o de profondeur. Une seule, surplus d'un
cent, est doublée d'un cercueil en plomb, mais qui est tellement
décomposé que l'on n'a pu en recueillir que des fragments.
Le mobilier funéraire des Gallo-Romains de Bury ne se trouve
pas toujours aux pieds. Les plus riches objets sont placés derrière
ou à côté de la tête du défunt.
On a trouvé jusqu'à onze vases dans la même sépulture; ils
sont généralement en bon état, sauf les plats eu étain ou en plomb,
et les vases en verre dont nous avons fait mention.
Dans ce cimetière nous n'avons pas trouvé d'armes, pas même
un petit couteau.
A un kilomètre de ce cimetière, il en existe un autre où j'ai
commencé à faire des fouilles; dans un grand nombre de sépultures
nous trouvons des francisques, des lances, des poignards, des
épées, etc., ce qui prouve que ce cimetière est postérieur au pre-
mier, et que les habitants avaient à lutter contre de nombreux en-
nemis. Toutes ces armes sont en fer. Les vases sont beaucoup plus
rares que dans le cimetière romain, et dénotent une grande déca-
dence.
Pour exécuter des fouilles dans ces deux nécropoles, je me suis
associé avec les propriétaires, MM. Sivi et Piingeval, qui tous deux
m'ont témoigné la plus grande bienveillance et auxquels j'adresse
ici tous mes remerciements.
L'abbé J. Hamard,
curé de Hermès.
LE WALTIIEUBRUG
DE LA PROVINCE !)i: DUEISTIll^
(HOLLAÎNDE).
(Coniimiiiicalioii île M. do Liiijfiio.)
Dans la sôanco du iG décembre 189 5 du Comité' des travaux
historiques (^', le re{|rclte' M. de La Bianclicre annonrail que nous
nous ])roposions de fournir quelques renscijfuements sur le crpont-^
romain découvert en 1818, depuis Valllic jusqu'à Emmen ('-', pro-
vince de Drenlhe; voici ces rensei;>nements :
Entre les deux localite's ])récitees, c'esl-à-dire dans la partie
E. S. E. de la ])rovince et en plein pays des Frisii, on procéda, à la
date rappeie'e })lus haut, à des fouilles ayani pour but de déter-
miner les abornements respectifs de celte même province et de
celle de Groningue, qui en est limitrophe. Au cours des travaux,
on heurta, sous des tourbières restées intactes depuis nombre de
siècles, des charpentes formées de traverses juxtapose'es t^l
Pratiqués soigneusement et en divers points, des sondages firent
reconnaître que ces charpentes se continuaient sans interrup-
tion durant environ i5 kilomètres et dans un terrain si détrempé,
(ju'actuellement Ton y garnit d'espèces de chaussures plates les
sabots des chevaux qui doivent s'y aventurer. Sans cette précaution,
ils s'embourberaient et ne pourraient plus rdémarrerw.
Chargé de la mission rappelée tout à l'heure, l'ingénieur de
l'Etat Kartzen releva, en outre, la direction de ce travail d'art, la-
quelle se trouva être du S. 0. au N. E. à travers les marais.
Quelques parties reposaient sur du sable, et en ces ])oinls la
construction était plus légère. Les poutres de soutènement et les
planches formant le tablier sont toutes encore fort solides. Ces der-
(') Bulletin (ircliéoloiriquo , i8()5, p. CVIII.
'*' Le procè&-verl),'il porte à lorl Cumicn pour Emmen.
'•'^ Voir la pul)licalion périodique Eiifen Haard, 1899.
— 333 —
nièrcs ont de 3 à 3 m. 5 o de long[ et l'épaisseur actuelle varie entre
o m. /i et o m. 9. Comme on a pu le constater lors de nouvelles
recherches opérées en 1892, les traverses sont opportunément
évidées pour assujettir les planches au moyen de clous ou plutôt de
chevilles; toutes les pièces de l'armature sont imparfaitement dé-
grossies à la hache et, particularité fort curieuse, Ton discerne
encore qu'elles ont été coupées en vert dans les forêts voisines, forets
aujourd'hui disparues, mais dont, sur plus d'un point, on retrouve
les arbres abattus, tous dans le même sens, d'Est à Ouest, comme
sous l'influence d'une épouvantable tourmente venue des steppes
de Russie ('). Aussi bien et malgré la nature marécageuse du sol,
les ressources en bois ne devaient pas faire défaut, sinon sur les
lieux mêmes, au moins dans les contrées d'alentour (-'. En outre,
circonstance prouvant que la construction est restée inaltérée à
travers les âges, on a retrouvé des plantes tantôt froissées, tantôt
écrasées sous les planches à l'époque oii ces dernières ont été fixées
au lieu qu'elles occupent actuellement encore. L'enfouissement varie
d'ailleurs entre 0 m. ko et 0 m. 80.
D'autre part, si, de temps en temps, l'exploitation présente des
tourbières, remet à jour quelques tronçons de charpentes, il est à
regretter que cette exploitation compromette aussi l'existence de
l'ouvrage, dont, heureusement, quelques fragments ont été trans-
portés dans les musées.
Jusqu'ici , nous avons employé le terme de pont parce qu'en effet
c'est sous ce nom ( Waltherhrug) que le désignent les habitants, les-
quels en ignoraient absolument l'existence avant 1818.
De fait, nous sommes en présence non d'un pont proprement
dit, mais d'une sorte de jetée ou passerelle destinée à permettre
aux troupes, aux impedimenta, de franchir en sûreté un terrain
bourbeux, sans consistance, pêne non terra, d'après l'expression si
connue du panégyriste Eumène. En effet, si l'on a relevé, sous le
tablier, l'existence de solides poutres parallèles, formant gîtes ou
assises, on n'a constaté nulle part trace des chevalets indispen-
sables atout pont K sur l'eau 57, chevalets que César décrit avec tant
de précision et que la plupart des éditeurs, texte ou traduction,
^^' Renseignements recueillis et fournis par M. I^ietschoten , entrepreneur des
dragages en Hollande, et carte n° 1 de l'ingénieur en chef Conrad, à l'appui du
discours prononcé par lui au Congrès de navigation fluviale de La Haye (1891).
'2' Tacite, Ann., I, 63.
ArcHÉOLOGIK. 23
— 334 —
de la ff Guerre des Gaules 'î, se sont allacliés, avec plus ou moins
d'exactitude, à reproduire «graphiquement depuis quatre siècles ('>.
Ces chevaleta, on les a encore observe'» il y a un an à Zalt Bom-
mel (^).
De plus, outre Tarière principale, on a conslatii rexislence do
quelques branchements secondaires, ce qui confirme Tliypothèse
d'une sorte de route de bois comme les Uomains en ont d'ailleurs
établi sur d'autres points, alors que la nature défectueuse du sol
imposait cet a{>eucement. Témoin les poutres entrecroisées trouvées
dans les tr Hautes fagnesw, proche de la baraque Michel au pays
des Eburons (province actuelle de Liège) (*\ et certains arbres jetés
en long dans l'épaisseur do la voie qui parcourait cette zone, voie
encore très reconnaissable et récemment explorée par nous(').
''^ Voir entre autres à une dalo rclativomcnt reculée : Les commentaires de Jules
César, translatez par Estienne de Laigue , avec les pourtraicts el descriptions des
lieux, fortz, ponts, etc. (Paris, Gaultier, i5A/i, in-8°), et à une date récente,
Duriiy, Ilist. des /{omrtiHs; Desjardins, Géo<^rnphie . . . de la Gaule romaine, aie,
'^^ Voir mes diverses commujiications sur ce sujet, au Comité des travaux his-
loriques.
^'> Schuermans, Spa, les Hautes fagnes , Lièjje, sans date (1886?).
'*' Dans une élude dernièrement adressée à l'Académie des Inscriptions , Ton a
démontré, avec croquis à l'appui, (jue des troncs munis do leurs maîtresses hrantlies
formaient l'un des éléments constitutils des routes romaines du haut plateau liéyeois.
BOUCLE AVEC INSCRIPTION
DÉCOUVERTE À ANGUILCOURT-LE-SART,
CAISTON DE LA FERE (AISNE).
(Communication de M. Pilloy.)
Des fouilles ont été faites récemment dans un ancien cimetière
situé sur le territoire d"Anguilcourt-le-Sart, canton de LaFère (Aisne),
à mi-chemin du village de Nouvion-le-Comte, canton de Grécy-sur-
Serre.
Ce cimetière a été découvert vers i8G5, en tirant de la terre
à briques. Quelques-uns des objets qui accompagnaient les morts
avaient, alors, été donnés au Musée de Laon, mais il n'avait pas été
exploré.
Il datait de l'invasion et de l'occupation du pays par les Francs,
et les inhumations s'y étaient continuées jusqu'au moment où les
populations avaient désiré reposer autour des églises.
Des objets intéressants y ont été trouvés, entre autres le mobilier
funéraire d'un guerrier armé de l'angon, de la hache à tranchant
semi-circulaire et d'une épée dont le fourreau était consolidé à
l'aide de deux tringles d'argent formant gouttière. Il était en outre
muni d'un bouclier dont ïumbo était assez bien conservé. La boucle
de son ceinturon était de bronze doré et décorée, ainsi que sa
plaque de forme cordée, de grenats taillés en table; sa conserva-
tion est parfaite. Aux pieds se trouvait une coupe de verre verdâtre
décorée, sur toute sa surface extérieure, de fleurons entrelacés ob-
tenus à l'aide d'un émail blauchâtre. Chose rare à cette époque,
il avait dans la bouche un sou d'or de l'empereur Anastase P"" (A91-
5 18), au revers de la Victoire ailée tenant une croix.
Mais ce que je viens faire connaître aujourd'hui, c'est la décou-
verte, dans une tombe plus récente, d'une boucle de bronze étamé,
à plaque ronde, comme on en trouve assez communément dans les
33G —
tombos (lo femmes au vu'' siècle. Ici ia présence, dans la région du
cou, dune é[)in{>ie slvlilornie, ne laisse aucun doute sur le sexe
du suj(>l. La plaque, munie de trois
clous à tète bombée (jui rallachaient
à la ccinlure de cuir ou d'ctolïe, est dé-
corée d'une double bordure de dents
(le loup. Cette ornenicnlation se répète
sur l'anneau de la boucle et sur la tète
de l'ardillon où elle entoure une tête
barbue et chevelue. Deux autres têtes
du même style barbare se voient sur la
pla(|ue. La déiiintc était chrétienne, ce
([U(^ j)rouvc la croix à long pied qui
occupe le milieu de la partie inférieure
do ladite pla([ue.
Enfin, dans les parties du champ
de la plaque laissées vides entre les'
têtes de clou et la croix, on lit l'in-
scription suivante, en beaux caractères romains :
Fi-.
DISSaERI
La présence, aux temps mérovingiens, d'une pièce de monnaie
dans la bouche d'un mort chrétien a été souvent constatée. Au
Musée de Mayence, M. Prou a vu la tombe d'une femme ayant dans
la bouche un sou d'or mérovingien de Magnence. A Chouy (Aisne),
un mort au doigt duquel se trouvait un anneau chrétien avait dans
la bouche une monnaie d'argent de Valentinien II marquée d'une
croix. J'ajoute qu'au siècle dernier, dans un village voisin d'Auxerre,
avait persisté l'usage de munir le défunt de l'obole à Caron; c'est
ce que nous apprend l'abbé Lcbeuf dans son Traité sur les anciennes
sépultures. Notre correspondant hésite avec raison à donner la lec-
ture de l'inscription gravée sur l'agrafe d'Anguilcourt. Peut-être, je
le dis sous toutes réserves, peut-on y voir DISSOTERI en comptant
la croix pour un T, comme dans une inscription caiolingienne de
Saintes, ou D1SSAER.I [Disderi), génitif de Disderius pour Deside-
ritis, comme sur un marbre chrétien de Lyon.
Cette boucle appailient à M. Carpenticr, pharnuicien à La Fère.
337
PLAQUE-BOUCLE GRAVEE.
Au printemps dernier, la charrue ayant heurté les bords d'un
sarcophage dans un champ situe à proximité d'une ferme dépen-
dant du village de Montescourt-
Lizerolles, canton de Saint-Simon
(Aisne), le fils du propriétaire du
terrain, M. Sehbo, y enti'eprit, peu
après, des fouilles qui amenèrent
la découverte de cinq ou six autres
cercueils de pierre, larges à la tète,
très étroits aux pieds, dans l'inté-
rieur desquels il ne trouva que des
ossements mélangés à la terre dont
ils étaient remplis depuis long-
temps, car les couvercles n'exis-
taient plus, ayant été détruits par
les travaux de la culture.
Averti de cette découviérte, je
me rendis sur les lieux et au bout
de cinq minutes je trouvais à
o m. 5o de profondeur, placé à un
pas de distance d'un cercueil de
pierre, un squelette qui avait été
inhumé dans un cercueil de bois.
A la ceinture du mort était une
agrafe en bronze étamé, marquée
d'une sorte de croix"^dans un lo-
sange, au-dessus d'une longue hampe.
Cette plaque-boucle date assurément"" du vif siècle, peut-être
même du commencement du vin*, car on la trouve presque exclu-
sivement dans les dernières sépultures habillées et ornées.
Fig
UN GUERRIER CAROLINGIEN.
M. Delvincourt, propriétaire à Crécy-sur-Serre (Aisne), a entre-
pris, il y a quelques mois, des fouilles dans un ancien cimetière
situé aux bords de la Serre, à l'ouest du village de Nouvion-le-
Comte, canton de Crécy-sur-Serre (Aisne).
— 338 —
Dans l'une do ces sé|)iillures, M. Delvincourl a recueilli aux
côtes d'un homme de forte taille, une épée, une lance, et le fer-
moir en fer de la bourse qui avait renfermé, avec un briquet en
for, sa pierre à feu.
La pre'sence d'une e'pée aux côtés d'un guerrier quand viennent
les scraniasaxes, ces lourds sabres à rainures sur la lame, est telle-
ment rare, que j'ai cru devoir la signaler, d'autant plus que sa forme
et ses accessoires diffèrent sensiblement de celles des épe'es franques,
et' que l'on doit, sans hésitation, l'attribuera l'époque carolingienne.
La largeur de la lame (o m. o35 au-dessous de la garde et
0 m. o3o près de la bouterolle) et sa longueur (o m. Bg) sont un
peu inférieures à celles des épées franques. Ces dernières ont, en
effet, une largeur variant de o m. o4 à o m. o5 et une longueur
allant de o m. Go à o m. 9 5 '^K
Ce qui la dislingue, c'est qu'elle possède un pommeau et une
garde, alors que les poignées des épées franques en sont toujours
dépourvues.
Le pommeau est constitué par un disque ovalaire de bronze un
peu aplati. Ce sont deux serpents à long cou recourbé qui forment
la garde; ils sont fixés sur la lame à l'aide de petits clous de bronze
çt ornés de petits cercles et triangles obtenus par percussion à
l'aide d'un poinçon. C'est une technique bien connue à l'époque
carolingienne. La main du guerrier devait être bien petite, car il
n'y a que o m. o85 entre le pommeau et le dessus de ia tête des
serpents.
Immédiatement au-dessous de la garde, on avait fixé, à l'aide de
deux petits clous de bronze un écusson qui paraît être d'argent bien
poli, dont je ne soupçonne pas la destination; on n'y voit aucune
marque ni inscription.
La bouterolle rappelle la forme et la décoration des contre-plaqués
qui accompagnent souvent les plaques-boucles que nous trouvons
à la ceinture dos femmes. Doux bossettes la fixaient au fourreau qui
était de bois, probablement recouvert de cuir. La natte qui orne la
partie inférieure et les filets ornementaux qui l'accompagnent sont
bien de l'époque. La croix à long pied placée dans le champ ik;
laisse aucun doute sur la religion du possesseur de l'arme.
CJ Voir mes Etudes sur d'anciens lieux de sépulture dans VMsno, t. I, p. nao.
Fouilles (lu riinctièro fl'AblK'vilIo (IIoiaJilièiTs).
— 339 —
La lance diffère un peu de celles des siècles précédents; elle est
plus courte; sa largeur va croissant de la pointe à l'endroit où les
ailes se rattachent à la douille à Taide de faibles contre-courbes.
La lance franque affecte souvent la forme de feuille de saule ou
de losange. C'est bien raruic de médiocres dimensions que les
miniaturistes des vu" et viii' siècles mettent dans la main des
soldats.
Le fermoir de bourse n'a pas subi de modification. C'est toujours ,
aussi, une très petite boucle, placée à la partie médiane et infé-
rieure, qui maintient fermé le devant de la pochette ou bourse, où
les Francs et leurs compagnes mettaient leur numéraire et les petits
ustensiles d'un usage courant et journalier. Ici nous voyons le bri-
quet dont la forme n'a guère varié depuis, et la pierre à feu, une
jolie pointe taillée de silex, de l'époque de la pierre polie. On en
ramasse encore aujourd'hui de toutes semblables sur les hauteurs
voisines. Notre guerrier l'a utilisée comme percuteur pour s'éviter la
peine d'en fabriquer un. Au Jardin-Dieu de Cugny''' j'ai trouvé,
avec le même briquet, plusieurs couteaux de silex plus ou moins
ébréchés latéralement.
Le cimetière de Nouvion-le-Comte est loin d'être épuisé. Espérons
qu'il fournira à M. Delvincourt d'autres objets aussi intéressants
que ceux que je viens de décrire en son nom.
'•) Etudes SU7- d'anciens lieux de sépulture dans l'Aisne, Fouilles du Jardin-Dien
de Cugny, t. I, p. hb.
LE TRESOR
DE L'ÉGLISE NOTRE-DAME DE BAYEUX,
D'APRÈS
LES INVENTAIRES MANUSCRITS DE 1476, 1480 ET 1498,
CONSERVÉS A LA BIBLIOTHEQUE DU CHAPITRE DE BAYEUX,
PAR M. L'ABBÉ E. DESLANDES ,
Chanoine titulaire.
Si la cathédrale de Bayeux est, sans contredit, une des églises
les plus remarquables de France par son architecture et par ses
dimensions, son tre'sor e'tait aussi un des plus riches, grâce à la
libe'ralito' de ses évêques ou à la géne'rosité des ducs de Normandie
et des rois de France. Pour s'en convaincre, il suffît de parcourir
le minutieux inventaire rédigé au xv^ siècle, en français, par ordre
de l'évêque Louis d'Harcourt. Il y en a deux exemplaires originaux
conservés dans la bibliothèque du Chapitre. L'un est incomplet et
peu soigné, l'autre plus beau, que nous publions ici avec les inven-
taires de i/i8o et 1^98.
La reliure de ce dernier manuscrit n'a rien de renxarquable; il
est recouvert d'une forte basane brune; sur les plats, on voit les
armes du Chapitre C^; tout autour, un encadrement formant bor-
dure représente alternativement des têtes d'anges, des médaillons
et des corbeilles dans le style de la renaissance. L'inventaire est
transcrit sur beau parchemin, sans initiales de couleurs; il ren-
ferme 126 feuillets, mesurant 0 m. 82 sur 0 m. 22, et porte le
n" 199 de l'inventaire des manuscrits du Chapitre, que nous avons
publié en 1889 (^.
'') De gueules à l'aigle à deux têtes d'or aux ailes éployées. — L'écu est ap-
puyé sur deux branches de pahnior de sinoplo croisées en sautoir par le bas.
^-) dnlalofruc {^encrai des mss des bibliothèques de France, t. X, p. 877.
— 341 —
Il est divisé en quatre parties, et la première, qui est précédée
d'une table, comprend les feuillets i à 33 verso. En tête on lit le
titre suivant, qui fait connaître Tobjet de cette partie et la date
de sa composition (non compris l'inventaire des livres de i436) :
t Repertorium Cartularii de rehnsfahrice Baiocensis Ecclesie pertinentibus ,
facti et scripti anno Domini mUlesimo quadringentesimo tricesimo septimo. v
Après cinq pages de table , les folios 3 v° à 6 v° ont e'té laissés en
blanc et le re'pertoire proprement dit commence au folio 5 pour se
terminer au folio 33. La première charte porte la date de 1305, et
la dernière, celle de lii/io; mais il y en a du xii" et du xiii" siècle;
ces chartes ou documents sont au nombre de 58. Viennent ensuite
trois feuillets blancs, et du folio 37 au folio /19, l'inventaire des
livres de la «Nova Ubraria Ecclesie Baiocensisn, fait en i436.
La deuxième partie va du folio 54 au folio 63 ; on y trouve les
mentions des donations faites à son e'glise par Louis d'Harcourt,
patriarche de Jérusalem et évêque de Bayeux. La première pièce
est de 1^77, et la dernière, de 1^79; mais entre ces deux dates,
il y a deux documents de xh'^h.
La troisième partie est comprise entre les folios 64 et 71; elle
renferme plusieurs titres d'infe'odations , de fondations et de rentes.
Le premier acte est de i555, et le dernier, de 1 559, mais il y en
a de 14^2. Cette partie a e'té écrite au xvi* siècle, sur quelques
feuillets laisse's en blanc, entre la deuxième et la quatrième partie,
écrites au xv" siècle.
La quatrième partie va du folio 7 1 Us au folio 1 1 5 et renferme :
1° l'inventaire du trésor de la cathédrale de Bayeux, fait en 1/176 et
qui occupe les fohos 71 his h. ^Z v°; à la fin de chaque chapitre se
trouve généralement une page ou une demi-page en blanc. — Cet
inventaire est complet ; il a été fait en 1 476 , mais il n'a été rédigé et
signé dans ce manuscrit, par les notaires apostoliques, qu'en 1477;
il y a quelques petites additions faites vers 1479. — 2° L'inventaire
des manuscrits de la bibliothèque du Chapitre, rédigé en i48o et
compris entre les folios 95 et 1 1 5. Ces deux inventaires sont en belle
écriture du xv° siècle, absolument semblable à celle de la seconde
partie ; à la fin des différents chapitres se trouve la signature auto-
graphe des notaires apostoliques, ce qui prouve que cet inventaire
est l'original.
On a relié avec ce manuscrit huit feuillets de papier, qui ren-
ferment les articles présentés au Roi, par l'évêque de Bayeux et le
— 3^2 —
Chapitre, en i5()3, pour dénoncer les protestants qui avaient ra-
vagé et ])ille' la calliédralc. (Tesl Toriginal de la pièce qui a été pu-
bliée par i'abbé liéziers, en appendice à son Histoire de la ville de
Doyeux, mais incomplète et remplie d'inexactitudes.
Parlons maintenant des articles les plus importants mentionnés
dans l'inventaire de 1676:
^ Premihement , eu front de VantcU a une excellente table, toute d'ar-
gent doré, etc. (voir les articles 1 à 5). D'après les détails de l'inven-
taire, voici quelle était à peu près la disposition de ce merveilleux
autel, beaucoup plus avancé vers le chœur que ne l'est le maître
autel actuel de la cathédrale.
Le coffre de bois, dont il est question à l'article a, était une sorte
de grande armoire à double face et à double fond; le côté qui re-
gardait le chœur et les deux bouts étaient recouverts de riches pein-
tures-, c'était dans la façade antérieure qu'était enchâssée la pi'é-
cieuse contre-lablo. Les différentes parties de cette contre-table étaient
fixées au moyen de crampons d'argent, retenue eux-mêmes par des
clavettes de for que l'on attachait par Tintérieur de l'armoire, en ou-
vrant le double fond ou la contre-clàture. Celte contre-clôture , appelée
le secret, et qui servait de fond à l'armoire proprement dite, était
fermée par six serrures dont les clefs étaient conservées dans le
Trésor. Dans cette armoire, par derrière, se trouvaient les quatre
précieuses châsses, dont il est parlé aux articles 5 à 9; elles étaient
protégées par des portes couvertes de peintures moins riches que
celles du devant. On n'exposait cette contre-table d'argent que dans
les fêtes, car ordinairement elle était recouverte de deux vantaux à
coulisses, ornés de peintures à histoire deNostre-Dame. Au milieu se trou-
vait un ])ilier, portant un crucifiement, de pareille peinture. Ce pilier était
probablement fixé à l'un des vantaux et en recouvrait la jonction.
Ces vantaux et le pilier, qui formaient ainsi retable, étaient eux-
mêmes recouverts de rideaux richement brodés , comme le montre
l'inventaire aux articles 935 à 277 et 280.
Quant au tombeau de l'autel, il était adossé à l'armoire, au-des-
sous de la contre-table; c'était assurément un autel fixe, c'est-à-dire
consacré en entier, comme le prouverait ce passage de la requête
de révê(|ue et des chanoines de Bayeux, oii il est dit que les pro-
lestants avaient enlevé /rt table de marbre estante et servante pour grand-
autel}yo\\v couvrir le devant du tombeau de l'autel, il y avait au
moins \imi parements de différentes couleurs et}>lusou moins riches
— 3/i3 —
suivant ie temps et le degré des fêtes (art. 956 à 280 ). La table de
rautel était recouverte d'un donblier, auquel on attachait un frontel
pour orner le bord de Tautel (art. 281 à 933).
De plus , derrière l'autel se trouvait une magnifique Notre-Dame
d'argent, et aux quati'e coins étaient les quatre grands docteurs de
l'Eglise. Tout autour, à une certaine distance, s'élevaient six co-
lonnes de fin cuivre, trois de chaque côté, surmontées d'angelots,
portant des cierges. Il y avait en outre de riches armoires couverles
d'or et d'azur, renfermant des châsses, des reliquaires et des joyaux.
Nous voyons encore relro altare viajm, rastrum, in quo ardebani
AU cerei; trabs, in qua nrdebant .ni cevei; au-dessus: Corona confra-
riœ Béate Marie Virginis , in qua ardebant lxiavi cerei.
Dans plusieurs endroits, l'inventaire nous parle du petit autel,
qui devait se trouver derrière le grand autel, vers le rond -point
du chœur t^l Devant le maître autel brûlait une lampe d'argent.
Puis, intra januas chori, majus candelabrum, in quo ardebani vu cerei.
De chaque côté du chœur étaient les chaères (stalles) des chanoines.
Dans les grandes fêtes, de précieuses tapisseries entouraient le
sanctuaire, le chœur et les stalles. A«u milieu du chorus se trouvait
Yaquila de fin cuivre, et on remarquait anteaquilam v candelabra cum
totidem cereis ; in pulpito lapideo , ante chorum et navim , crucifixus ; in
navi, ante crucijîxum, ab antiquo, major corona cum xcvi cereis; postea
minor corona cum x.rr cereis.
Le magnifique retable d'argent avait été donné, dit l'inventaire,
par Louis d'Harcourt, évêque de Bayeux et patriarche de Jérusalem.
Ce prélat fut véritablement un des plus grands bienfaiteurs de
l'église de Bayeux, par les dons princiers qu'il lui fit; il suffit de
lire cet inventaire pour s'en convaincre. Mais citons ici un acte
authentique d'une partie de ses donations :
. . .Ludovicus de Haricuria, miseratione divina patriarcha Jerosolimi-
lanus et episcopus Baiocensis, salutem in Domino. Notum facimus quod
nos, ad iaudem et honorem Dei ejusque Matris, Virginis gloriose, pro
salute anime nostre, dedimus et concessimus, ac sponte et libère, tenore
presentiuin, damus et concedimiis ecclesie nostre Baiocensi ros et bona que
sequuntur, videlicet : mitram nostrani deauratam , perlis lapidibusque et
gemmis preciose multum ornatani; bacuiumque nostrum pastoralem ar-
*') C'était rfAb antiquo, altare Sanctœ Crucis , postea SS. Ravenniet Ras{phi,ubi
missœ simplices et feriariim celebranturr). — Tableau ms. des fondation de la cathé-
drale, par M. Laflotay, chanoine (n" i5.3 du Catalogue des niss du Chapitre).
— 3/i/i —
genteum et deauratum ; missale etiam in quo continetur pontificale , necnon
et annulnm nostrum aureuin. in quo est sapliirus bonus valoris contuni
librarum, el cirolhocas pontificales; nulluin jus nobis in eis nisi solum
usuni (juoad vixerimus relincntes, sub tali taraen pacte et conditione ex-
pressa quod Docanus et Capitnlum ojusdoni occlosie non poterunt easdem
res et bona vondore sou alienare, sub quocunique litulo vol colore; sod illas
ot illa porpoluis fuluris tonqionbus ad bonoreni Dei ojusdomcpic occlesie
docorom et usum nostrique momoria conservarc tonebuntur. Volontés ot
ordinantcs quod singuli successores nostri Baiocenses episcopi, totiens quo-
tiens ois placuerit in civilale Baioconsi vol alio dicte diœcosis loco insijj'ni
aliquod ofliciuni pontilicale exorcere , dictis rébus etinsigniis iili poterunt,
et Gapitulum predictas res hujusmodi eisdem successoribus Iradere tene-
bitur, rocepta prius ab eisdem successoribus et ipsoruin quolibet ydonea
cautione de rostiluendo, statim post luijusmodi compleluni ollicium ponti-
ûcale, prelibatis Decano et Capitulo res et bona sic tradita et superius de-
clarata in equo bono statu et valore, sicuti eas et ea receperint ab eisdem,
aut saltom de eas reparari faciondo sumplibus suis condecenter, si quid
mali vol ruine in eis accidoril , quandiu fueriiit in custodia prcdictoriim suc-
cessorum seu servitorum oorumdem, solvendo etiam tbesauro dicle occlesie
nostre per quemlibet dictorum successorum nostrorum insifj-niis hujusmodi
uli volentiuni semol, et diimtaxatot ante eorum primuni in civilato inlroi-
tum , aut doincops priusquam tamon rébus ot insigniis prodiclis utantur,
quadraginta libras turonensium, monete currentis pro tempore. De qua
quidom sonmia distribuentur decem libre turonensium , juxta morom ecclesie
consiiotum, inter présentes, in missa solenmi, que pro nobis et onmibus
defuiictis in choro ecclesie Baiocensi in crastino cujusiibet primi introitus
dictorum successorum, vel in crastino solutionis dictarum quadraginta
lii)rarum colcbrabitur cum pronunciatione soluta; residuum vero dictarum
quadraginta librarum turonensium pro perpétua manuienentia et repara-
tione roriun predictarum ad utditatem et usum dicti ihesauri applicabitur.
In cujus roi testimonium présentes litteras sigillo nostro muniri et per se-
cretarium nosirum signari fecimus. Datum Baiocis, anno Domini millesimo
quadringentesimo septuagesimo quarto, die duodocima mensis aprilis.
{Suit l'acceptation du Chapitre.)
Avant Louis d'Harcourt, Odon de Couleville, évèque de Baycux,
avait comblé sa catliédraie de riclies présents. On lui attribue
entre autres la splendide châsse de saint Raven cl de saint Rasi|ibe
(art. G). Le moine Bernard, dont nous parle dom Rivet''*, dans
une lettre qu'il adressa à tous les chanoines de Bayeux et à tout le
'•' ïlistnire littéraire de la France, l. IX, p. SQS-ag'i.
— 3/i5 —
clergé, écrit ceci : tr Pendant que le seigneur Odon, cet homme
grand et sublime, gouvernait notre mère la sainte église de Bayeux,
d'une manière aussi noble que digne, ces saints martyrs (saint
Raven et saint Rasiphe) reçurent, à cause de leurs grands miracles
divins et éclatants, une châsse nouvelle d'un prix plus considérable
et plus en rapport avec les hommages qui leur sont dus; ouvrage
merveilleux, formé d'un or pur et de pierres précieuses où l'art
semble l'emporter sur la matière. Mais comme elle est connue de
tout le peuple aussi bien que de moi-même, il n'appartient pas à
ma faiblesse d'en faire la description, r,
S'il nous est permis d'exprimer un regret, c'est que la célébrité
de ce présent d'Odon, autant que la modestie du moine Bernard,
nous aient privés d'une description complète de ce magnifique
ornement. Toutefois, s'il faut en croire certaines traditions, consi-
gnées dans les chronologies manuscrites des évêques de Bayeux,
conservées à la Bibliothèque municipale de cette ville, cette châsse
aurait été la reproduction de l'église Notre-Dame de Bayeux. Le
seul écrivain qui paraît s'être intéressé à cette antique châsse est
Robert Ceneau ; il parle de l'or et des pierreries de prix qui décorent
le reliquaire des saints martyrs; le lieu même où il est placé semble
être une partie de la cathédrale jusque-là inconnue ou oubliée
dans les anciennes parties de l'église dont on a la description.
Voici du reste ses paroles (^': tcErexit [Odo] ad borealem portam
turrim miro artificio, quam et ipse honestavit conditorio auro gem-
misque locupletato, reconditis iu eo reliquiis divorum Ravenni et
Rasiphi. *) Le sieur de Bras , dans ses Recherches et antiquitez de la
ville de Caen, ajoute (-' : frLa châsse où estoyent les corps de sainct
Bavent et sainct Rasif, martyrs, estoyt toute couverte d'or, et y
estoyt fussi une Nostre-Dame, plus haute qu'une fille de dix ans,
de pur argent, avecques un contre-autel de mesme métail.w
L'article 29 porte : Item, un vaissel de haes, fait en manière de
pot, etc. Ce rfpotw avait appartenu certainement à saint Thomas
Becket et renfermait une partie de ses reliques; l'église de Bayeux
ne fut pas la dernière, en effet, à montrer sa vénération pour le
saint martyr. Le grand portail du sud, vers l'évêché actuel, est
consacré en entier au souvenir de ce ferme défenseur des droits de
(^' Roberti Goenalis, episcopi Arboricensis, Gallica historia (Paris, i557, fol.),
p. 157.
'^> l^age 264 de i'éditiou de Caen, i833, in-S".
— 3/iG —
l'Église; le tympan, les voussures sont remj)lis do sculptures et de
bas-reliefs qui représentent les différentes phases de la vie do saint
Thomas de Cantorbéry. a Nous remarquons dans le tympan trois
\ï[]nes parallèles renfermant quarante-trois personna|fes; la plus
lonjjuc se lit de droite à («yauclie; la deuxième de {faucbe à droite;
la troisième renferme l'ajjolbéose du martyr saint Thomas de Can-
torbéry dont la première ligne inférieure nous a représenté Tar-
livée en France et les conférences traitant de sa réconciliation avec
le roi d'An<jlcterre; et la seconde, son retour à Cantorbéry et son
martyre ^^\ -n
Plus loin, l'article 33 de l'inventaire nous parle du mng de saint
Thomas de Cantorbière , conservé dans un vaissel de cristal, etc. Ce
vase précieux, renfermant du sang du bienbeureux, avait probable-
ment été donné à la catliédrale de Bayeux par Jean de Salisbury,
évéque de Chartres (de 1 177 à 1 181 ou 1 182), qui était chapelain
de saint Thomas, lorsque le saint archevêque souffrit le martyre en
Angleterre. Jean de Salisbury avait donné à sa cathédrale de Chartres
le couteau du martyr, avec un vase précieux renfermant du sang
de saint Thomas.
Aux articles 3 9 à i3 , il est parlé de coffrets et de boîtes d'ivoire,
particulièrement du coUret ([ui renferme le casuble monsieur sainct
Begmberl. Certains auteurs attribuent ces présents à Odon; dans
tous les cas, ils sont antérieurs à l'inventaire ancien de iSGg, cité
à l'article 10 de l'inventaire de 1/17G. Quoi qu'il en soit, donnons
simplement une description de ces deux précieux objets, les plus
riches du trésor que possède encore aujourd'hui la cathédrale de
Bayeux (^).
(') L'abbé Lelièvre, Notice descriptive sur la cathédrale de Bayeux (Bayeux,
1880, in-19). — Saint Tliomas, pendant son exil en France, célébra ies saints
mystères dans l'hôtei-Dieu de Lisieux, et l'on conserve à l'hospice, dans des re-
liquaires, avec toutes les preuves d'authenticité, les ornemeuts dont il lit usajje.
La description en a été donnée dans le Bulletin monumental, par M. le D' Billon,
en 18A9 (p. aCo).
(') Nous n'entrerons pas dans toutes les discussions (Jui ont eu lieu entre les
savants sur le coiïret d'ivoire et la chasuble de saint Regnobert, conservés dans le
trésor de la catliédrale de Bayeux. Nous renvoyons aux ouvrages suivants :
Description d'un monument arabe du moyen à(^e, conservé à Bayeux, en Noi'-
niaudie, par .M. Spencer Sniilli (Cacn, i8ao, in-8");
Origines chrélie)utcii du Bcssin. - Bechm-chc.< liisturiijucs et critiques sur saint
[teijnoherl, second évètfue de Bayeux, par M. l'abbé Do(Caen, 18G1, in-8°);
— Ul —
Et d'abord, le coffret d'ivoire (PI. XIV et XV) '^^ : «li est de forme
obiongue et mesure o m. /iaS sur o ni. 276. Il est monté sur quatre
petits pieds de o m. o3, qui lui donnent une hauteur totale de
o m. 1 59 ; il est formé de plaquettes d'ivoire , de o m. 009 d'épaisseur
seulement, juxtaposées et reliées entre elles parles nombreux rivets
de la garniture. Il est dëcoré de tous les côtés et sur tous les angles
d'une riche armature d'argent doré et niellé, ciselée en bosse, d'un
relief de o m. 006 ; ces ornements se composent de fleurons épa-
nouis, de rinceaux caractéristiques de l'art arabe, rendus avec une
grande habileté et de formes variées quoique peu différentes. Gomme
décoration principale, figurent des paons à la queue contournée
et quelques autres oiseaux assez semblables à des colombes. Deux
riches charnières maintiennent le couvercle; elles ont été brisées et
grossièrement ressoudées; dans l'origine, deux anneo'^x d'argent
placés de chaque côté, l'un dans le couvercle, l'autre dans le corps
même du coffret, servaient, au moyen d'une chaînette, à le main-
tenir, de peur qu'en l'ouvrant complètement il ne vînt à briser les
charnières, qui ne témoignent que trop leur utilité. L'un d'eux est
déjà signalé comme manquant au xv^ siècle, et un autre actuelle-
ment détaché est conservé dans le coffret. Des quatre pieds, qui
sont en ivoire recouvert d'argent, un seul conserve sa décoration
primitive; les trois autres ont été enlevés et remplacés par une
plaque d'argent unie.
tr Ce coffret se fermait au moyen d'un riche recouvrement à char-
nière, dans l'intérieur duquel se trouvait la serrure. Une clef en
forme de croix faisait mouvoir le penneton, qui s'introduisait dans
un disque uni, plaqué sur l'ivoire; celui-ci, à cause de son peu
d'épaisseur, ne pouvait contenir la serrure que M. Spencer Smith
avait cru y voir. De chaque côté de ce disque se trouve un pivot
saillant dont la tête arrondie est taillée à facettes et percée à jour
pour y introduire une petite verge ronde, aussi d'argent. Elle dé-
passait en longueur les deux pivots; elle était terminée à Tune de
ses extrémités par une tête semblable, et à Tautre percée d'un trou
' Saint Thomas de Cantorbéry, par M. i'abbé Tapin (Caen, 1870, in-8°);
Le coffret d'ivoire du trésor de la cathédrale de Bayeux, par M. de Farcy (Caeii,
1878,111-8°);
La chasuble de saint Regnobert, conservée dans le trésor de la cathédrale de
Bayeux, par M. de Farcy (Gaeii, 1881, in-8°).
'" Nous empruntons ces détails au travail cité de .\J. Paul do Farcy.
— 3Zi8 —
où devait s'inlrodiiire un cadenas, dont il n'est fait aucune men-
tion. Cette brochette, une t'ois placée et maintenue, empêchait par
sa position même rinlroduclion de la clef".
tr Le disque, dont la loruie se rapproche de celle d'un écusson, est
entoure' d'une léfjende en caractères orientaux; ces lettres, gravées
au trait et bordées d'un léger filet, ont e'té remplies d'un vernis
noirâtre que l'on retrouve sur tous les objets anciens ayant la même
origine. C'est celle inscription, en caractères coufiques, qui a tant
occupé les savants, llel'aile plutôt que lue par Pétis de La Croix '^',
qui, le premier, en eut un dessin sans doute Tort inexact, elle fut
déchiffrée en 1820 par un savant orientaliste de Vienne, M. de
iiammer, d'après le calque que lui avait envoyé M. Spencer Smith '^l
Depuis, M. de Caze la fit traduire en Algérie par deux Arabes versés
dans la lanjjue et l'écriture anciennes. Ces trois versions, venues
de sources différentes et s'accordant toutes les trois entre elles, ne
laissent plus aucun doute sur la certitude du texte que voici :
M*^-ii XAixJ^ ^^^"fr*-' ^'^y^ fi'f^'^T iJ^J^ '^ fi"*^^
r \\x nom de Dieu, clément et mise'ricordieux ! Sa bénédiction
est complète et sa grâce immense. ■»
Le coffret d'ivoire renferme la chasuble de saint Regnobert, se-
cond évêque deBayeux, une étole et un manipule (PI. XVI). et Nous
avons dans la chasuble, ajoute M. deFarcy, non seulement un objet
excessivement précieux en lui-même, mais un vêtement que la tra-
dition considère comme ayant servi à un évêque place' par l'Eglise
au nombre des saints, un vêtement devenu par cela même une
relique, n
L'auteur du manuscrit Gassio7i''-^K qui écrivait au \\f siècle, ra-
conte ainsi le respect qu'on avait pour la chasuble de saint Re-
gnobert : trOn s'en sert aux plus grandes fêtes de l'année aussi bien
(|u'au jour qu'on célèbre son office. Cette chasuble est estimée
comme une relique très précieuse et honorée d'une multitude in-
nombrable de peuples qui courent en foule hîs jours de sa feslo et
autres principales de l'année, pour avoir le bonheur de la baiser.^
Cette chasuble a de tous temps attiré l'attention des savants,
"' Mémoire» de Trévoux, oclotjrn 171/1, (). 1771.
(^' Dcicriplion d'un vwnumcid nriihc ihi inoijcn (iffc , p. (j.
'') Histoire du diocèse de Uayeux (11° G du Cataloijue des inss du Chapitre).
— 3/i9 —
et nous ne pouvons mieux faire que de transcrire ici la description
que M. Spencer Sniitli en a faite en 1820 : cfElle est absolument
infundibuliforme. Ce sont deux demi-cercles ayant les deux bords
intérieurs cousus depuis la circonférence jusqu'au centre, à l'excep-
tion d'une fente laisse'e pour passer la tête. L'étoffe se rapproche
par sa contexture des étoffes de soie de la Chine nommées lampas,
façonnées à peu près comme les gros de Tours, brochés. EUc est
à fond bleu, parsemé de pois blancs (il faut dire de perles), de deux
lignes de diamètre, régulièrement espacés par groupes de trois, de
manière à former de petits triangles. La chaîne et la trame sont en
soie très torse ... n
Le dessin de M. Smith, qui accompagne cette notice, donne une
idée très exacte de la forme de la chasuble, mais il n'en est pas de
même du semis de perles, qui sont figurées bien trop grosses; en
effet, là où il y a quatorze groupes seulement , il eu faudrait soixante-
quatre!
La chasuble est actuellement garnie de galons de différentes lar-
geurs; celui qui décore le dos mesure o m. lo, celui du devant
o m. o55, le troisième enfin, qui forme le croisillon et se rejoint
sur l'épaule du célébrant, n'a que o m, ok-, les galons sont pour
la plupart excessivement fatigués, et paraissent même à l'œil bien
plus anciens que l'étoffe, car elle a conservé par endroits l'éclat de
sa couleur primitive. Le plus large, tissé de soie brune recouverte
d'or, n'est à proprement parler que de Yœuvre à très petits enche-
vêtrements , telle qu'on en fabrique encore pour le linge de table ;
il est bordé de chaque côté de deux rangs de filets vert et bois.
Le second, aussi relevé d'or, présente des losanges encadrés de
petits carrés. Le troisième est bien plus riche; sur le tissu com-
posé de lignes alternativement vertes et roses, se détachent des
losanges formés de bandes à filets d'or et de petits carrés, remplis
au centre de frettes également d'or et terminées par des grecques
affrontées.
La chasuble a subi plusieurs et regrettables transformations.
Raccourcie déjà sans doute au xiu" siècle, elle le fut encore au
xvii" siècle, ainsi que nous l'apprennent les Bollandistes ; car les
Jésuites en conservaient un morceau vénéré dans leur chapelle de
Paris. Enfin, vers i835, elle fut réparée à nouveau, c'est-à-dire
quelle fut rognée d'au moins o m. 02 pour la plus grande com-
modité du prêtre qui s'en servait à cette époque, et elle fut dou-
Arciiéologie. 23
— 350 —
Liée à iiouf d'une soie violette. Dëjà, plus anciennement, on avait
pris Téloffe de dessous les «j^alons pour reslaui'cr les parties use'cs
du cou et du devant, (^es réparations successives nous explicjuent
pourquoi elle n'a plus que i m. 38 de hauteur, tandis que les cha-
subles du XIII* siècle, coinnies celles de Reims et de Toulouse, ont
encore i m. 5o et même i m. Go. 11 est donc impossible de savoir
quelle était sa longueur primitive.
L'étole mesure a m. 5o; cette bande, de o m. ok seulement,
s'élargit de manière à avoir le double de largeur aux extrémités.
L'étofl'e, tissée sans couture, a donc toujours été destinée à former
une étole; elle se compose de fasces de drap d'or, alternées avec
d'autres de soie violette très foncée. Les deux extrémités sont de
drap d'or ouvré, orné de losanges, de zigzags, de freltes, etc., et
décoré de ])etits carrés ou autres dessins de soie jaune ou verte;
elles sont d'une ornementation différente, ainsi que les parties vio-
lettes. Tous les fonds d'or étaient, originairement, enrichis de se-
mences de perles (^), dont un grand nombre ont disparu; quelques
parties, dans le violet, sont aussi relevées de couleur d'or ou gar-
nies de perles. Tout autour règne un petit galon vert et le bas est
garni d'une frange de même couleur, mais moderne.
Le manipule, moitié plus petit (jue Tétole, est décoré de la même
façon et ses doux extrémités sont semblables entre elles. 11 est ac-
tuellement dépouillé de perles, mais il est facile de constater leurs
traces sur les fonds d'or.
L'article 88 porte: Item, eu derrière de V autel, une croce, à laquelle
pend une custode d^argent, etc. Le grand autel de la cathédrale ayant
été détruit aves ses accessoires, en i562, par les protestants, le
Chapitre chargea le labricier de cr faire faire une crosse de bois doré
pour porter le Saint Sacrements, le 3 février 1662 (-'. Il sera fait,
disent encore les Conclusions, cf des angelots de cuivre pour mettre
autour du grand autel, le 20 février iù5û(-%. Ces angelots ne
durent pas être détruits par les protestants, ou bien ils furent rem-
placés, comme l'autel, car les Conclusions capitulaires ajoutent plus
loin: f'Le fabricior fera allonger l'autel, mettre des pilliers pour
soutenir les angelots,. . . le i4 février 1693^.1,
") Ce sont des perles fines.
(^) Conclusions du vénérable chapitre de Bayeux , à la dale.
(3) ll,id.
(*) Ibid.
— 351 —
Articles 91 et 92 : Item, dedans le cueur, a une aigle 1res belle. . .
hein devant ledict aigle a cinq grans et haults candélabres. . . — Le
cardinal, dont parle ici Tinventaire et qui donna IV aigle tre's belle
de fin cuivre»,. . . était, dit Hermant, Ame'dée de Saluées, fils de
Fre'déric II, marquis de Saluces ^^K
Voici l'inscription qu'il avait fait graver sur le pied de l'aigle de
la cathédrale de Bayeux : Amadeus de Saleucis, Sancte Romane Ecclesie
cardinalis et hujas ecclesie decanus, hocpulpitum dédit, anno i385 , mense
junii.
Nous lisons dans les Conclusions capitulaires , quV Amédée , fils
du marquis de Saluces, doyen, a donné l'aigle et six grands chan-
deliers de cuivre pour mettre au chœur, qui y estoient l'an 1602;
le 7 mars 1 38o ti. L'inventaire ne parle que de « cinq grans et haultz
candellabres de fin cuivre-^; Amédée les avait probablement donnés
avant l'aigle, en 1 38o , n'étant encore que chanoine de la prébende
de Missy.
Article 9^. Item, en la nef, devant le crucifix, est une couronne ronde
de grande circuite, etc. ("-).
Ce fut Odon, évêque de Bayeux, frère du Conquérant, qui fit
présent à la cathédrale de ce magnifique lustre, composé de plu-
sieurs cercles métalliques, de diamètre inégal, reliés entre eux
par des tiges de même nature. Ces différents cercles supportaient
96 candélabres, un certain nombre de tours ou lanternes, et, dans
les intervalles, des plaques d'argent, sur lesquelles étaient gravés
les k^ vers latins, transcrits par H. Oresme, à la fin du manuscrit
n° 1 de la bibliothèque du Chapitre'^). Dans les vieux titres, la sé-
pulture de plusieurs évêques, dignitaires ou bienfaiteurs, est dé-
signée par ces mots: ffsub corona?:. Raoul Tortaire l'a chantée dans
le compte rendu de son voyage dans le Bessin :
Ferrea sustentant argenti vincla coronam
Aite quse clurse sunt clavi fixa sudis.
Tota superficies auro vestita renitet,
'1) Histoire du diocèse de Bayeux (Caen, 1700, in-4°), p. 3o3.
(^' Ce lustre est ainsi désigné dans le cérémonial manuscrit du xiii" siècle, de
Raoul Langevin, chanoine de Bayeux (ms. 122 du chapitre): «Est quartum iumi-
nare, quod vocatur Corona, in qua semper octoginta et sexdecim parvi cerei accen-
duntur.u
(') Publié en dernier lieu par M. L. Deiisle, dans son édition de la Chronique
de Bohert de Torigni (1871), t. T", p. lxviii-lxxi.
33.
— 35L> —
Ciiiixillurritis quam faber œdicuHs;
Vix (O'OHiinus templi paries capit hanc licet ampli,
Non aliain tauli poiulciis esse reor.
Do plus, ce fut pour son entretien que se multiplièrent les gé-
nérosités des membres du Chapitre: un chanoine de Pe/.eroUes,
William Arundell, fait, dès Tan i3o3, une fondation spéciale pour
entretenir le luminaire de la couronne. En suivant le cours de l'Aure
à 1 kilomètre et demi du Pont-Trubort {Poiis Obcrti, Isherù, Hu-
berli)^ on trouve, dans la commune de Saint-Vigor-le-Grand, l'an-
cien fief de la Couronne.
Le trésorier O de la cathédrale avait la garde des reliques et du
maître autel; c'était lui qui était chargé tralliimeret d'éteindre les
cierges de cette grande couronne. Il se débarrassa de toutes ces
charges par l'abandon du fief de la Couronne , fait à un gentilhomme,
qui s'engagea, lui et ses descendants, à assister les jours des grandes
fêtes et aux processions générales, armé de toutes pièces (-'. Jean
Lenterin, dit de la Colombo, après avoir reçu des lettres de no-
blesse de Louis XI, en 1671, prit le premier, comme possesseur
de ce fief, le titre de seigneur de la Couronne et de la Rivière,
titre que la famille des Moustiers a transmis depuis le xvin*^ siècle
jusqu'à nos jours à ses descendants.
Voici l'idée du plan de la couronne (•^' et qui fait comprendre le
sens des vers qui étaient gravés tout autour. L'auteur suppose qu'elle
'•> Le trésorier ctail te quatrième et dernier grand dignitaire du Chapitre; à
l'origine, Tévêque lui devait «vestes virides et de escarlala, prout sibi placebat ge-
rere, in choro et extra, canes et ancipitesn. Le trésorier était seigneur et patron
coltateur de Berniôrcs-sur-Mcr.
'-) Ce soigneur ou lioninie d'armes du Cliapitrc (armigcr Capituli) doit se trou-
ver «au prieuré de Sainl-Vigor, (juaud l'évéque y vient doscendre la vcitlc de son
entrée solennelle, afin de le saluer, un genou en terre, et de lui ôter ses éperons
d'argent, qui alors lui appartenaient n.
Voir dans la salle capitulaire un curieux tableau du xvn° siècle, qui représente
l'entrée solennelle de Mgr. de Nesmond, dans la ville de Baveux, suivi de
l'homme d'armes.
On conserve dans la hanle sacristie du Chapitre les différentes pièces de l'ar-
mure. Elles sont unies, à l'exception du casque, qui est gravé et doit dater du
temps de Louis XIII.
(') \oir sur ce sujet le livre de M. l'abbé Lclièvre, cmé du Subies, près Bayeux:
Notre-Dame de Baijeux, esqurnat liistnritjups et nrcltcolojiifiuci (Bayeux, 188a,
in- 12 ).
— 353 —
est une œuvre allégorique, un emblème {signutui closliné à traduire
sous une forme sensible el permanente la doctrine ([ui ne s'adi'csse
qu'à l'intelligence el uc l'raj)|)e pas continuellement les oreilles'').
La couronne, dans son ensemble, est la figure de TÉglise. Le cercle,
symbole de Tlnfini, est l'image de l'Agneau, roi du ciel et de la
terre. Les tours sont les vertus appuyées sur le roclier de la foi.
Les 12 candélabres placés au sommet (cM/meu) sont les 12 Apôtres;
viennent ensuite les 12 Prophètes et les 2U Vieillards qui entourent
le trône de l'Agneau. Au-dessous de l'Église triom])hante apparaît
l'Eglise militante. Appelés par les Apôtres et les Prophètes à faire
partie des habitants du ciel, les membres de cette autre portion de
l'Église ne parviennent au sommet de la sainte montagne qu'à tra-
vers une foule d'obstacles (|ue leur suscite la rage des démons.
Malheureusement nous n'avons pas dans leur ordre les vers tels
qu'ils avaient été gravés sur la couronne. L'orfèvre chargé de la
nettoyer avait démonté toutes les plaques d'argent; et, lorsque
son travail fut terminé, il les replaça confusément et sans suite.
Henri Oresrae, chanoine d'Evrecy et frère de l'évêque de Lisieux,
les copia, avons-nous dit, à la fin des chroniques précitées. 11 nous
prévient du regret qu'il a eu de n'avoir pu leur donner une meil-
leure disposition : Istos xlvii versus, confuse et sine ordhie in Corona
dispersas, per inadvertenciam aurifahri, qui nuper eam polivit et tersit,
recoUegi in ordine, prout melius potui, et qui melius vident, corrigat
et emendet. H. Oresme.
Cette transcription est donc fautive ; l'abbé Béziers, dans ses ma-
nuscrits pour l'histoire de Bayeux, en donne une seconde version
peut-être mois imparfaite, mais presque inintelligible. Les deux
derniers bibliothécaires de la ville, M. Lambert et M. le chanoine
Laffetay, ont pu, grâce à l'étude patiente de la transcription de H.
Oresme, et à la logique des symboles rappelés dans les vers, réparer
en partie ces erreurs'-'.
Article 96. Item, cinq cornes de yvière, etc.
Article 96. Item, trois autres cornes de corne, etc.
Article 111. Item, une corne entière de unicorne . . .
Article 112. Item, une aidtre corne de unicorne coupée. . . '^'.
(1) Notes de M. i'abbé Laffetay,. . .
^■^) Cf. plus haut la mention de la dernière édition de ces vers par M. L. De-
lisie.
(" Voir une savante notice de M. l'abbé Franlz Bock sur les cornes d'ivoire :
— zu —
D'aprt's lo siour do Bras'^', ces deux magnifiques cornes, dont il
est ])arlé aux articles 1 1 1 et 1 12, auraient été données par le duc
Guillauîue le C-onquérant, lors de la dédicace de l'église de Bayeux.
Elles eurent le même sort que les autres joyaux de la catliddralc,
enlevés par le duc de Bouillon.
Le plus généralement, les cornes étaient employées, dans les
grandes cathédrales, comme vases sacrés pour la consécration des
saintes huiles, faite solennellement le Jeudi saint, par Tévêque
diocésain. Telle est la destination que le Chapitre métropolitain
de Gran a donnée aux trois précieuses cornes (jui enrichissent son
trésoi'. Les cornes d'ivoire de la cathédrale de Bayeux ont pu servir
nu même usage, mais c'était au moins avant le xiii" siècle, comme
en lait loi XOrdinanum; à Tépocjue du présent inventaire, plusieurs
servaient simplement de fr parement environ le grand-autel t^. Comme
celles de la métropole de Gran et comme Tolifant du musée
d'Angers, elles étaient ornées wde diverses figures de bestes et de
oyseaulxfl.
Article 98. Item, une dent de ballaine , figurée en manière de poisson.
Un svmbole très usité dans les premiers siècles, pour l'orne-
mentation des fonts baptismaux, symbole que nous retrouvons dans
tout le moyen âge , plus particulièrement à l'époque romane , c'est
le poisson, riX0Y2 symbolique, si bien décrit et expli(jué par
dom Pitra, dans les Annales de philosophie chrétienne et dans le Spi-
cilège de Solesme. Saint Ambroise a éloquemment développé le sens
de ce beau symbole (-'.
Article 106. Ung très-excellent missal pontifical . . .
Article q83, Ung excellent missal portant tout l'office pontifical, à
Vusage de V église et diocèse de Narbonne. . .
Ce manuscrit, sur vélin, d'une très grande valeur, est un in-
folio, dont les magnifiques enluminures et les ornements attirent
l'attention des amateurs. Il est du xiv*^ siècle, renferme 2 85 feuil-
lets à deux colonnes, mesurant o m. 355 sur o m. 260; la reliure
en bois est recouverte de cuir gaufré. On compte encore aujourd'hui
cinq riches peintures dans ce volume, mais un certain nombre des
plus beaux feuillets, ornés de fines miniatures, avaient été anté-
Le trésor de la cathédrale de Gran , en Hongrie , dans la Revue de l'nrt chrétien ,
W ajinôo, p. 1.3 1.
(" Recherches et antiquités de la ville de Caen, r'd. cit., p. iC)?t.
('> In Luc, IX, S.S Ho-83; t. I, p. i/io3.
— 355 —
rieiirement coupés et volés. Un libraire et amateur de Gaen, Mancel,
eut ie bonheur d'en retrouver neuf qui! acheta pour en enricliir
sa collection, où nous les découvrîmes en 1888. La Commission
administrative de la collection Mancel ayant su que le manuscrit
auquel avaient appartenu ces neuf feuillets était conservé dans
les collections du Chapitre, s'empressa, par une exquise délica-
tesse, de les remettre, le k février 1889, à M. l'abbé Duvelleroy,
vicaire général et bibliothécaire du Chapitre'^'. Maintenant on peut
les admirer, réintégrés dans le précieux missel pontifical dont nous
parlons.
Ce livre est depuis longtemps à la cathédrale de Bayeux; il lui fut
légué le 12 avril 1676, par Louis d'Harcourt, patriarche de Jéru-
salem et évêque de Bayeux'"-'. Mais l'exécution, dit M. Léopold
Delisle'-^', trahit une époque beaucoup plus ancienne. De plus, le
rédacteur de l'inventaire a pensé qu'un missel possédé par Louis
d'Harcourt, pendant que ce prélat était archevêque de Narbonne,
devait être à l'usage de l'église de Narbonne, ce qui est une erreur.
En effet, le caractère de l'écriture et ie style des peintures nous
reportent à la fin du xiv" siècle, et M. Delisle a démontré que ce
volume a été exécuté pour Etienne de Loypeau, qui occupa le
siège de Luçon depuis 1 388 jusqu'en 1^07.
On ignore dans quelles mains le volume passa après la mort
d'Etienne de Loypeau. On ignore également comment Louis d'Har-
court en devint propriétaire; mais il ne faut pas s'étonner qu'il ait
désiré s'en assurer la possession, lui qui était tant ami du beau et
surtout des splendides volumes, comme en font foi ses riches dona-
tions à la librairie du Chapitre de Bayeux qu'il construisit, à l'uni-
versité de Caen et à l'abbaye de Lire.
Article 97^. Item, une chaere pour le prélat, à quatre pommes de
cuivre doré sur les quatre membres.
Cette chaire est en fer forgé et en forme de pliant, de grande
dimension; le siège est formé par une large bande de cuir an-
('' Le Chapitre vient d'acquérir deux nouveaux feuillets, découverts récemment
par M. P. de Farcy.
'^' Note moderne mise en tète du volume.
''' Voir Le missel et pontifical d'Etienne de Loypeau, évêque de Luçon, dans la
Bibliothèque de l'Ecole des Chartes (1887), t. XLVIII; et Le pontifical d'Etienne de
Loypeau, évêque de Luçon, par Edgard Bourloton, dans la Revue du Bas-Poitou
/Vannes, 1896, in-8").
— 33G —
tique, fixée aux deux extrémités par deux traverses en fer. Deux
paieries ornées d'une rangée de quarle-feuilles délira lonientévidées,
dans le slvlo du xiv" siècle, servent d'accoudoirs; oniin, (juatrc
pommes de cuivre, dédorées aujourd'hui, garnissent les quatre
coins de ce siège remarquable.
Que sont devenues toutes ces richesses? Presque toutes furent
anéanties dans le pillage du i 5 mai 1 562 et dans le second sac de la
ville de Bayeux, par les protestants, le h mars 1 563(^1 De son an-
cien trésor la cathédrale ne possède plus que : le coffret d'ivoire; la
chasuble de saint Regnobert; le siège en fer du xiv" siècle; le missel
d'Etienne de Lovpeau; Y Ordinarius ecdesie Baiocensis (article 809
de l'inventaire et n° ifii du Catalogue des manuscrits); un petit
livret de brèves et longues (article 3o3 de l'inventaire et n" 66
du Catalogue des manuscrits du Chapitre); un autre manuscrit
intitulé De fil'w prodigio de Clnntnigcs (article 337 de l'inventaire
et n° h du Catalogue); enfin le bréviaire de Guillaume d'EUon
(article 3/19 du présent inventaire et n° 72 du Catalogue). La ta-
pisserie de la reine Mathilde est conservée à la Bibliothèque de la
ville.
Lors des ravages des protestants, la chasuble et le coffret d'ivoire
coururent le grand risque d'aller rejoindre, au château de Caen,
les précieuses châsses et les reli(juaires de la cathédrale, (jue le
duc de Bouillon y avait fait transporter sous le prétexte de les
sauver, et nous savons l'indigne conduite que tint en cette ren-
contre ce chef, qui servit plutôt les intérêts des révoltés que ceux
de son roi et des catholiques (-1
Il en fut de même à la fin du xviii" siècle; dans ses notes sur
La cathédrale de Bayeux pendant la Révolution, M. l'abbé Thomine-
Desmazures (■*) rapporte ce qui suit, d'après les souvenirs de M. Le
Forestier, ancien commissaire de police et ancien commissaire du
district: fr . . . Tandis qu'on brisait les ornements, la chasuble de
saint Regnobert fut apportée dans sa cassette et déposée avec les
autres objets au district. Le Forestier dit à Deschamps, procureur
du syndic : cf Cette chasuble n'a aucune valeur intrinsèque, c'est
rune antiquité, à Paris, cela ne leur servira pas et ce sera perdu,
('' Voir plus loin, en appendice, la requête du clergé do Bayeux de ififiS.
'*' Cf. Hermant, Histoire du dinct'se de Bayeux, p. ^1/1.
('' Ms. 809 du Chapitre de Bayeux.
— 357 —
ff gardons-la. Que veux-tu aussi qu'ils fassent de cette boîte
(r d'ivoire?. . . ri Ainsi la chasuble et la cassette sont restées intactes
et ont été conservées dans un cabinet de l'ancien évêché, dans
la partie qui touche à la cathédrale, près du bureau de Deschamps
qui en prit la garde, avec les chandeliers et le Christ de l'autel,
actuellement existants '^\ jusqu'au moment où ces objets ont été
rendus à la cathédrale entre les mains de l'évêque constitutionnel
Duchemin'-', en 1799, lesquels furent réclamés au nom dudit Du-
cbemin par M. de la Houssaye.w
Nous lisons dans le manuscrit Bisson^^\ conservé à la Biblio-
thèque de Bayeux, que tfce fut un médecin, chef des terroristes,
qui présida à la dévastation de l'église cathédrale . . . Pour empê-
cher que la chasuble de saint Regnobert servît d'avantage au culte,
le président à toutes ces dévastations en a voit soustrait l'étole et
le manipule; c'étoit ainsi qu'on agissoit à l'égard de tous les orne-
ments ecclésiastiques que l'on mettoit en vente. Toutefois ces deux
moindres parties ne furent point déchirées. Quand la chasuble a
été rendue à l'église, ce révolutionnaire, déjà frappé de la maladie
inconnue dont il est mort quelque temps après, les a fait remettre
à l'évêque du temps. Mais la boëte curieuse est restée au dépôt et
n'a été rendue à la cathédrale qu'après la mise en exécution du
Concordat, n
trCe fut aussi la Commission des arts, dit M^"" Thomine, qui con-
serva le siège en fer gothique qui sert à l'évêque, et l'aiguière avec
sou plateau de fort belle ciselure, en riche métal qui paraît être un
mélange de cuivre et d'argent pour plus grande partie, r,
Quant à la tapisserie de la reine Mathilde (art. 9 63), elle était
presque tombée dans l'oubli au xviii* siècle. Un des historiens du
diocèse de Bayeux, Béziers, lui consacre une page de son livre,
l'autre n'en parle même pas. En 17 24, un membre de l'Académie
des inscriptions et belles-lettres, Lancelot, reçut d'un de ses col-
^'î Ces précieuses reliques furent soigneusement gardées par la Commission des
arts, instituée par le district de Bayeux, pour la conservation des objets de va-
leur.
(*) Julien Duchemin, installé en 1799 comme évêque constitutionnel du Cal-
vados, mourut le 3i mars suivant.
^') Louis-Charles Bisson, élu évêque constitutionnel en 1799. Il en remplit les
fonctions jusqu'à l'arrivée de M^' Brault, le 26 juin 1802 ; il ahjura entre les mains
du cardinal Caprara et mourut à Bayeux en i8ao.
— 358 —
lègues un croquis du monument, et il on fit part à rAcade'mic. Où
était roiijpnal de ce dessin? Cependant, un savant bcnodiclin,
1). Bernard de Moniraucon, sur les indications du prieur de Saint-
Vigor^^', ayant de'couvert le lieu oiî était cachée cette merveille,
avait envoyé un dessinateur à Bayeux. La tapisserie l'ut alors in-
se'rée dans les Motuiments de la monarchie f va )içoisej-\ Lancelot s'em-
pressa de demander à iMonseigneur Tévèque de Bayeux un relevé
exact des inscriptions, et en rendit compte à l'Académie, le 9 mai
1730'^^ A partir de ce moment, la tapisserie fixa rattention du
monde savant. M. Smart Le ThiouUier en transporta une copie en
Angleterre; après sa mort, Ducarel l'obtint et la fit publier''').
En 1799, les volontaires de Bayeux se levaient pour courir aux
armes; un des chariots où l'on entassait leurs bagages manquant
de couvertures, la tapisserie fut extraite de la sacristie du Chapitre
et placée sur un fourgon. .Mais, au moment où le convoi se mettait
en marche, l'homme de cœur dont nous avons déjà parlé, et dont
on est heureux de perpétuer le souvenir, M. Le Forestier, l'arrête
au passage. Fort de son titre de commissaire du district, il donne
Tordre d'enlever la tapisserie, la remplace par une toile d'embal-
lage, et le précieux tissu, transporté dans son cabinet de travail, y
attendit des jours meilleurs.
Après la Terreur, la Commission des arts du district de Bayeux
se préoccupa vivement de la conservation de la tapisserie. «Peu
s'en fallut qu'elle ne fut coupée par bandes, pour servir à l'orne-
ment d'un char civique'^'.'' La Commission eut le bonheur de l'em-
pêcher.
A l'époque où Napoléon préparait une expédition contre l'Angle-
terre, il voulut lire de ses propres yeux celle glorieuse page de
notre histoire, et il la fit exposer au Louvre. On craignit un instant
qu'elle ne restât à Paris; de grands personnages essayèrent de l'y
retenir, mais le premier Consul ordonna qu'elle fût renvoyée à
Bayeux. En 1816, le clergé de la Cathédrale en réclama le dépôt;
mais le conseil municipal répondit qu'il lui était impossible de s'en
(" Situé près de Bayeux.
(') Tome II, p. 9.
(') Mémoires, l. VI, p. 789, ot t. VIÎI, p, Goa.
(*) Elle a élé en dernier lieu éludice par M. J. Laiïelay, chanoine (Bayeux,
1880, in-8").
'^' Lettre de la Commission des aris an Comité d'instruction publique.
— 359 —
dessaisir. Vers 1869, on transporta la tapisserie dans une des salles
de la Bibliothèque pul)lic[ue. Elle fut exposée à hauteur d'homme,
derrière les vitres d'une double galerie se repliant sur elle-même,
oij il est facile de l'étudier dans sa longueur. Plusieurs parties su-
birent alors des réparations indispensables, qui furent, tout le
monde en convient, très habilement exécutées.
3C)0
l
INVENTAIRE DU TRESOR OE LA CATHEDRALE DE RAYEUX.
(1/176) (').
Invontairo des jovaulx, capses, r('li(|uiaires, ornemens, tontes, pare-
niens, livres et aultres biens apparlenans à Tégiise Noslre Dame de Bayeux
et en icelle trouvés, veux et visités par vénérables et discrètes personnes,
maistre Guillanuie de Caslillon , aichidyacre des Veiz'"', et Nicole Michiel,
fabriquier. chanoines de ladiclc église, à ce députés et commis ou chapitre
général de ladicle église, tenu et célébré après la feste de sainct Ravent
et sainct Rasiph, en l'an mil quatre cens septante-six. Très révérend père
en Dieu, monseigneur Loys de Harecourt, patriarche de Jérusalem, lors
évosque, et révérend père, maistre Guillaume de Bailleul, lors doyen de
ladicte église "'. Et fut cedit inventaire lait eu moys do septembre par plu-
sieurs journées; à ce presens, les procureurs et serviteurs du grand Gous-
teur de ladicte église, et misirc Johan Gastol, chapellain de ladicte église
et notaire apostolique. Et icy est rédigé on franç^-ois et vulgaire langaige,
pour plus claire et familière désignation desdictz joyaulx, ornemens et
aidlrcs biens et de leurs circonstances, que elle neust peu estre faicte en
termes de latinité.
Et est cedict inventaire cy après digéré en ordre et désigné en dis-
tinction en six chapitres. Le premier est des joyaulx d'or et d'argent, capses
et reliquiaires trouvés et gardés environ le grand autel et eu cueur de la-
dicte église. Le second est d'aultres joyaulx et ornemens trouvés et gardés
''' ,Ms, 199 de la bibliothèque du Chapitre de Bayeux, loi. 71 61.5-93 v".
(*1 L'archiiliaconé des Veys comprenait les anciens doyennés de Campigny, de
Couvains, de Thorigny et de Trévières.
(•■'' «Guillaume do Bailleul, seigneur de Messey et de Ronouart (diocèse de
Séez), fut d'aboi'd chanoine de Bayoux,puis doyen en ikkfi. Il donna des marques
de sa piété en faisant présent à l'église de deux chandeliers d'argent, à charge qu'on
les porteroit à la procession générale qui se fait la dernière semaine du (ïaréme, à
la chapelle de Saint-Thomas placée dans la cour du Doyenné. . . Ce fut lui qui
procura que l'on fist dans le diocèse de Bayeux l'office double des saints Gervais et
Protais, qui sont les patrons d'une des églises de Falaise, qu'il regardoit comme
.<!a patrie... En 1/182, il ordonna par son testament qu'on l'enterreroit devant
le grand autel des Cordeliers de Falaise, et qu'on payeroil une certaine sonmie à
touti's les paroisses par où l'on fcroit passer son corps en le portant dans le lieu
qu'il avoit destiné pour sa sépulture. Il moin-ut au Fi'esne, proche Falaise, le iG lé-
vrier de l'an 1/18:!. Il fit plusieurs dons précieux à la rathédrii!(! do Bayeux. 1 (llor-
mant, p. ."ifiO et 1567.)
— 361 —
eu coffre qui est hault on la chambre du Trdsor. Le tiers est des riches
mauteaulx et précieuses chapes trouvées et gardées eu triangle ([ui est assis
au costey dextre du pulpitre dessoul)z le crucifix. Le quart est d'aultres
chapes communes, casubles, tuniques, dalmatiques, estolles, fanons, aulbes
amictz et linge pour faute] , trouvés et gardés eu revestiaire de ladite église.
Le quint est de tentes, tapis, cortines, paremens d'autel et auitres draps de
soye pour parer le cueur, trouvés et gardés eu revestiaire de ladite église.
Le sixte est des livres tant pour l'office de l'église que de estude, trouvés
et gardés tant dedens le cueur que en auitres lieux et chapelles environ le-
dict cueur. En ce, nom coraprins les livres qui sont en la librairie com-
mune de l'église, desquelz inventaire sera fait à part.
Ensuient, potir le premier chapitre, les joyau l.r d'or et d'argent, capses et
reliquiaires , trouvés et gardés environ le grand autel, et eu cueur de ladicte
église, aux lieux à ce députés.
1. Pj-emièrement, eu front de f autel, a une excellente table, toute d'ar-
gent bien doré et décentement esmaillie , là où mestier en est. Eu millieu ,
a ung crucifiement, et, en chacun des costés a dix ymages en deux rens;
tout le champ semey de fleurs de Hz, et tous les hors hault et bas et aux
costés, ennoblis de précieuses reliques qui portent leurs escripteaulx. Et
eu millieu du bort de bas, en champ de azur et lettres d'or, en escript
comme la table a esté de nouvel faicte des biens et du don dudit très révé-
rend père en Dieu, monsieur Loys de Harecourt, patriarche de Jérusalem
et évesque de Baieux. En laquelle ont esté emploies et sont entrés trois cens
seixante trois marcs deux onces quatre gros de fin argent, donc la façon et
doreure a cousté autant environ comme la valeur dudit argent'''.
2. Item, et est ladicte table enchâssée en un coffre de baes, faict a ho-
neste menurie. Et aux costés de devant, les membres et ymages de ladicte
table sont atacliées à crampons d'argent et par le dedens serrées de fors
clouz de fer. Et est ledit coffre de bacs, par le devant et par les deux bous,
ennobly de riche paincture toute d'or et azur. Et pour couvrir ladicte table,
y a devant deux ventailles coullantes à hysloires de Noslre Dame. Et pour
couvrir le joinct desdites ventailles, eu millieu dudit autel, a un piller por-
(^^ Selon un ancien registre, les 363 marcs a onces et /i gros furent estimés
7,521 livres 6 sols, et la façon et la dorure coûtèrent 1,81 5 écus, à 5 éciis le
marc, ce qui fait 3,72a livres 10 sols; le tout ensemble 10,3 ^3 livres 16 sois,
somme considérable pour ce teras-iù.n (Bcziers, Hist. sommaire de la ville de Bayeux ,
p. 5 de l'Appendice.) — Nous lisons dans Y Abrégé des conclusions capitulaires : wLe
patriarche donne une cliappe à fonds d'or, et fait offre de donner une Notre-Dame
d'argput avec une contre-table aussi d'argent, si le chapitre veut dire aux messes
d'obits un De profundis, pour luy, ce qui fut accepté le 1" janvier 1/169.5»
— 3G2 —
tant iiiig' criicifionient de pareille painctuie; mes le costé de derrièie dudit
colVre, par lequel se fait rouverlure el oslension des iicrlres, est orney de
paincliire mains riche. Et le tout, des biens et du don dudit très révérend
père en Dieu monsieur Loys de Harecourt^'^
3. Item, et dedens ledit coffre, assés près du costé de devant, auquel,
connue dit est, sont attachés les membres et ymages de ladite table, a une
conlredosture appellée le secret, [)ar le([uel on pom'roit avoir accès ausdiz
cranq)nns ipii tennenl et serrent ladite table, pour la lever et desmem-
brer se juestier en esloit. l^t ferme ledit secret à serreures et à six petites
clefs, les(pielles six clefz sont en garde, dedens le coffre, qui est hault en
la chambre du Trésor.
4. Item, en recognoissance de ce magnifique don, a esté délibéré et
conciiul el ordonné par les doyen et chaj)itre de l'église que, perpétuel-
lement el à tousjours, en chacune messe de anniversaire ou obil, ou aultre
messe (pii sera dicte en l'église eu lieu de anniversahe ou obit, après l'oroi-
son dominicale chantée par le prestre, tout le collège du Cueur se pros-
ternera à genoulx et dira le pseaulme de De profundis, et en la fin, Kijri
eleyaon et Pater noster, en priant Dieu pour le salut de l'ame dudit sieur
patriarche et evesque et de tous ses parents , amis et bienfaicteurs.
5. Item, et eudit coffre de l'autel, entre celle closture du secret et le
costé lie derrière, a grand et spacieux lieu, eu quel sont closes et gardées
les quatre précieuses capses ou (iertres de sainct Ravent et sainct Rasiph ;
do sainct Panthaleon, de sainct Antonin et de sainct Regnobert, desquelles
la désignation ensuit'"'.
(') trLaditte conlrelable placée avec cérémonie le dimanche 3 mars i/i7."<.n
(^Conclusions du vénérable Chapitre.)
'^) Le manuscrit n° a 1 4 , renfermant un compte de la fabrique de rÉylise do
Bayeux, en liSa, nous donne les détails suivants:
«Pour porter la capse le jour de Pastjucs llories. . . n s.
«Pour porter la capse et bannière le jour S. Marc. . . u s. v d.
«Pour porter la capse les 3 jours des Rogations. . . iv s.
ff Pour porter les quatre capses, seconde croix, candéhd)rcs et bannière le jour de
TAssencion, x s. vu d.
«Pour porter les quatre capses, seconde croix, candélabres et bannière le jour
de la Penlliecouste, x s. vu d.
«Pour porter les quatre capses, seconde croix, candélabres et bannière le jour
et le velle, xn s. ix d.
ffPour porter les quatre capses, seconde croix, candélabre et bannière le jour
des Reliques, x s. vri d.
(rPour [)orter les quatre capses, seconde croix, candélabres el bannière le jour
de la Dédicace, x s. vu d.
— 363 —
6. En la première capse ou lierlre, sont clos et reposent les corps pré-
cieux des glorieux martirs sainct Ravenl et sainct Rasiph, de laquelle, le
costi- (le derrière est dargent doré ou œuvré en niartelleuro; ot tout le sour-
plus, c'est assavoir, le costé de devant, les deux boutz et le festage de haull ,
est de fin or, à ymages d'or eslevés, et ornée de grans et chiers esmaulx et
de pierres précieuses de plusieurs sortes; assise sur quatre pies de cuivre
doré, faictz en manière de pies d'aigle'''.
7. En la seconde capse ou fiertre, est clos et repose le corps du glorieux
martir monsieur sainct Panthaléon'"', laquelle est toute d'argent doré,
faicte à ymages eslevés , et de tous costés , ornée de saphirs , perles et aultres
pierres précieuses de diverses sortes. En l'ung des bouts, est l'ymage de
Sainct-Saulveur, et en l'autre une ymage de Nostre-Dame, et en sa poictrine
a ung beau saphir, avirronné de trois perles et aultres petites pierres : et à
l'ung des costés, eu millieu, est l'ymage de Nostre Seigneur^'', qui, en sa
poictrine, a ung très beau et précieux saphir, assise sur quatre léons et
deux serpens de cuivre doré.
8. En la tierce capse ou fiertre, est clos et repose le corps du glorieux
martir monsieur sainct Antonin '^' ; laquelle est de plus nouvelle et très belle
façon, toute d'argent doré à ymages eslevés, ornés aux chapitreaulx de
grosses perles, et par tous les hors, de beaulx esmaulx, de gros saphirs,
grosses granates, grosses perles et aultres pierres précieuses; et en l'ung
des boutz a une très-grosse granate, et en l'autre, ung très gros saphir;
et dessus le festage, a ung pinacle fait en manière de tour d'argent doré.
Et est assise sur quatre léons de cuivre doré, colloques sur une table plane
couverte , entre lesdits léons et par les hors , d'argent doré.
ffPour porter les quatre capses, seconde croix, candélabres et bannière le jour
S. Ravent et S. Rasiph, x s. vu d.
«Pour porter la capse et seconde croix le jour saint Paathaléon xni deniers.
«Pour porter les quatre capses, seconde croix, candélabres et bannière le jour
de l'Assuniplion Nostre-Dame, x s. vu d.
ffPour porter la capse le jour S. Anthonin, xn deniers.
«Pour porter la capse et seconde croix le jour S. Renobert , xm deniers. »
(^' «La châsse où estoyent les corps de sainct Ravent et sainct Rasif, martyrs
estoyt toute couverte d'or, et y estoyt aussi une Nostre-Dame, plus haute qu'une
fille de dix ans, de pur argent, avecques un contre autel de même métail.» (De
Bras, Recherches et antiqaitez [Caen, i833], p. a64.)
^^' Dans l'abside de la cathédrale de Bayeux se trouve une chapelle dédiée à
saint Pantaléon; elle est ornée de nombreuses fresques représentant différentes
phases de la vie du saint martyr.
(') Le ms. porte mrs.
'''' Quel était ce saint Antonin, martyr? Je n'ai trouvé aucun renseignement
qui puisse faire voir comment la cathédrale de Bayeux était en possession du corps
de ce saint. Une des chapelles des collatéraux est sous le vocable de saint Antonin.
— 36/1 —
9. En la (|iiarte case ou lloilir, est clos et repose le bcnest corps du
glorieux confesseur, monsieur sainct Uegnobert ^'', second évesque de Baieux,
laquelle est toute d'argent dord. Eu festage de ung des costés, est l'y mage
de Noslre Seigneur qui, en sa poictrine, a ung gros sa])l)ir, et est tout ce
costé et les deu\ bouts ouvre à yinages de évesques eslevés ^'\ ornes de
pierres précieuses. Et en l'autre costë, qui est a œuvre de orfaverie sans
ymages, a eu millieu, ung grand beril ront, environ lequel, sont escriptz
deux mètres qui commencent : C.itstos dus munus; et par dessus le lestage,
eu millieu, a ung aultro ront et grosboril, alachy et liay de quatre barres
d'argent doré, assise sur quatre pies de cuivre doré, faiclz en manière de
pâte de loup.
10. Item, en ung tabernacle de baes''^', faict en manière de armaires
assis soubz Tymage du crucifix, dei'riore le grand aulel, sont mises et col-
lo(|uées sept aullri^s ca[)ses ou liertres (pii sont de baes, paincles de painc-
lures d'or et azur par le front de devant. Ausquelles capses et liertres il a
reliques et corps de plusieurs glorieux saincts, ainsi <pie au long et plus à
plain, est contenu en un aullre inventaire des joyauix, reli(pies et reli-
quiaircs de l'église, faict lan mil trois cens sexanlc neuf'"', et escript en la
'■' D'après Béziers, «cette châsse et colles de S. Raven, et S. Rasiphe et de
S. Panllialéon, avaient été données par Odon de Conteville, évèquc de Bayeux,
et frère de Guiilaume le Conquérantn.
W En haut relief.
'^^ 11 est certain que la curieuse armoire du xnf siècle (jui se trouve actuelle-
ment dans la haute sacristie élail placée alors dans le sanctuaire.
«La grande armoire qui occupe tout un côté de la sacristie haute, dit M. Bour-
don, cité par Al. de Gaumont dans sa Statistique inowiiuentale , est une de ces rares
curiosités du xm* siècle qu'on est heureux de rencontrer et de tirer de l'oubli.
Placée dans un lieu où le public n'est pas admis ordinairement, elle n'est, malgré
son mérite, connue que d'un petit nombre de personnes. Sa longueur n'est plus
que de 5 m. 33. Elle a, sans doute, été raccourcie de i mètre, environ, pour
laisser le passage à une porto percée dans le mur, vers l'une do ses extrémités.
Elle est divisée en sept compartiments, formés par autant de portes. Les panneaux
ont été peinLs, et quelques parties des sujets qui y étaieut représentés sont encore
fort distinctes. Ces peintures, assez largement traitées, ne peuvent toutefois être
considérées que comme de l'ornementation; elles offrent cela de particulier qu'elles
ressemblent beaucoup, par le faire et ie procédé des hachures destinées à marquer
les ombres, aux vitraux peints du même temps. Les ferrures (très intéressantes)
sont intactes; les seriures, sauf une seule, ont disparu. n
Nous ajouterons aux noies de M. Boui-dou qu'au lieu de sept compartiments,
formés par autant de portes, il y en a quatorze et (jualorze portes. — Quant aux
peintures, l'une d'elles représente quatre prêtres portant une châsse; sur les autres
portes étaient représentés des sujets semblables.
''') Ainsi, déjà en 1869, la cathédrale possédait la plupart des précieux et nom-
breux joyaux et ornements cités dans l'inventaire de 1/171).
— 365 —
fin du livre des Evangiles, couvert d'argent doré, eucpiel aussy sont les
juremens que doibvent faire les chanoines et chapellains quand ils sont
receuz en l'église. Lequel livre est gardé dedens le buffet de Chapitre; et en
plusieiu's pointz de cestui inventaire, on peut avoir recours au dessusdit
ancien auquel cestui est conforme, sinon en tant que eudit ancien, aucuns
desdictz joyaux et reliquaires sont désignés jusquez au nombre de six ou
sept, iesquelz, de présent, n'ont point esté trouvés; et aussi aucuns ont
esté trouvés el rédigés en ce présent inventaire , Iesquelz eudict ancien ne
sont point désignés. Et est vraysemblable que, depuis la date d'icellui, ilz
ont esté acquis et donnés à ladicte égUse.
11. Item, en une armaire à part, derrière l'autel, du costé dextre, est
clos et gardé ung vaissel quarré d'argent, ouvré en menuerie, fait en
manière de une tour; et dedens a une petite fiole de beril, garnie d'argent,
faicte en triangle , en manière de ung escuçon , ornée de pierres précieuses ;
et dedens icelle fiole a du précieux sang de Nostre-Seigneur.
12. Item , aux aultres armaires , derrière ledit autel , eu costé senestre ,
sont closes et gardées les aultres reliques et reliquiaires. Et premièrement,
une ymage de Nostre-Dame d'argent doré, séante en une chaire ornée de
pierrerie, par derrière, où il y a une place vuide et aux costés; et aussi,
eu fermail de son col et en la teste de son filz ; et tient une pomme en sa
main. Et ainsi que l'en treuve en l'ancien inventaire dessusdit, dedens sa
poictriue a une très petite boële de yvière ronde , oii il a du laid de la
13. Item, ung vaissel ront de beril, soustenu par les deux boutz de
deux pinacles d'argent doré , assis sur quatre pies d'argent doré , et par
dessus , a une creste d'argent doré ; et eu dedens a du laict de la Virge.
14. Item, ung vaissel de cristal faict en manière de columpne, barré de
deux barres d'argent; et dessus a ung pinacle d'argent, et au bout dudit
pinacle, une petite pomme de coural, à pié rond d'argent blanc vérey, au
bort de bas , et dedans a des cheveulx de la Virge.
15. Item, ung vaissel quarré d'argent doré, orné de tous costés de pier-
rerie, couvert de cristal, dedens lequel est escript : De capillis béate Marie,
cum aliis reliquiis; et par dessus, a une petite croisète, assise sur quatre
columpnes d'argent blanc, et le pié est quarré d'argent doré.
('^ A propos de cette mention du iait de la Vierge, qu'on retrouve presque
partout, il est intéressant de signaler la légende sculptée sur les chapiteaux de la
collégiale d'Evron, dans la Mayenne, où l'on assiste à toutes les péripéties et dan-
gers du voyage du pieux pèlerin, qui apporta dans ce sanctuaire, avec d'autres
reliques, une fiole contenant aussi du lait de la Vierge, et pour laquelle un abbé
de la famille des Chateaubriand fit faire un délicieux reliquaire de la plus belle
époque de la Renaissance, qui y est conservé précieusement.
Archéologie. ai
__ 366 —
16. Itcin , ung vaissel ronl d'argent doré , avironné de pierres enchâssées
on rliaslons d'argont dore, et par dessns, une petite tourfllc: et les doux
costos sonl (le beiil; on l'ung- a une ymage de Noslrc-Dame , avironnée de
beauk esniaulx , et en l'autre a longue escripture qui commence : De se-
piilcliro Doiiiini et de iiresepio ejiis : d ensuit après la dt^signalion dos aultres
reliques do plusieurs sainctz , qui sont la-dedens closes ; ot en est le pië d'ar-
gent blanc vere, au bortde bas, assis sur six k^ons d'argent doré.
17. lleiu, une coupe d'argent doré; eu dessus, ung beril ront elles
bors de l'ouverture ornés de pierrerie; et en est le pie d'argent doré à six
cornières; et dodens a une portion du chief de monsieur sainct Estiene.
18. lloni, un vaissel de cristal ront, soustenu par les deux boutz de
deux pinacles d'argeut doré, à quatre pies d'argent doré, et par dessus, eu
million, ung petit campauil, et dedens, a une maxille et une dent maxil-
laire de saincte Margarite.
19. Itoiii, uujouel, duquel le dessus est d'or ouvré et orné de pierrerie;
eu milliou a une vmage de Sainct Saulveur, et environ a aullres ymages de
yvière, et de l'autre costé a ung Crucifix d'argent doré, entre lequel Cru-
cifix et ryniage de Nostre-Dame , en lettres anciennes d'argent doré, est
escripl : R[cli(piic] Pctri, Paiili, Stcphani , Grcgorii et Ciriaci.
20. Item, ung aultre jouel, duquel le dessus est d'or et de oeuvre sem-
blable , et orné de pierrerie ; eu dessus a une petite croix , et eu millieu ,
une y mage de Sainct Saulveur, faict en esmail, et le dessoubz est d'argent
doré, oîi est escripl en lettre ancienne : B[eliquic] sancii Remigii, Sydrach,
Misach et Abdenago.
21. Item, ung vaissel ront d'argent blanc, ouvrant par le millieu; et eu
bort de dessus est escripl en lettres d'argent : Caput sancti Exuperit; et,
entre les lettres, sont six pierres assises en fermailles d'argent doré, et est
le pié ront , assis sur trois columpnes d'argent blanc , et trois petis léons ,
eu mellieu d'argent doré, et dedens est le chief de monsieur sainct Exu-
père ^'^
22. Item, ung aultre vaissel ront, d'argent blanc, à ung pié ront, non
ouvrey et sans pierrerie , et dedens est le chief de monsieur sainct Lup ^'^K
23. Item , ung jouel, faict on manière de bras, donc la main est charnée,
(') Lors (les ravages tles Danois, les habilanls de Bayeiix cherclièrenl un asile
pour les reliques de saint Exnpère et de saint Ldup, vers l'an 8 A3 ou 869. Ils les
déposèrent dans la paroisse de Balancourt, située dans le territoire de l^aluau,
petit pays dépendant du comte et seigneur dcCorbcil, à la rései-ve du chef de saint
Exupère, qu'on garda à Bayeux. ([fermant, Uist. de liaycua: , p. 7 et 8.)
'^' Saint Loup, (|iialrièm(! évétpie de Bayeux (/i3 1-405).
— 307 —
et le poignet est d'argent doré, orné tout environ de pierres et grosses
perles; et la niance d'argent doré; et, eu miliicu, a ung beril ront, tout
bordé à pierres et perles comme ledict poignet; et dedens est le bras de
monsieur sainct Estienne'''; et an bout a ung anel d'argent blanc, auquel
pend une graelle cliainète d'argent blanc, à laquelle est atacliée une petite
croix d'argent blanc , eu meiUieu de laquelle a une petite portion de la vraie
croix.
24. Item , ung aultre jouel, faict en manière de bras d'argent doré, tant
le bras que la main, au poignet etbordage delà mance orné de pierrerie,
euquel a encore unze pierres et toutes les aultres chaëtes ; et eu dessus a
ung long beril, enchâssé en argent doré, et dedens est le bras de monsieur
sainct Quentin martir.
25. Item, ung vaissel d'or, faict en manière de une navicule, toute cou-
verte et avironnée de pierres et grosses perles; et est assise sur ung pié
ront d'argent blanc, veré au bort de bas; et dedens a grand partie du chief
de monsieur sainct Panthaléon.
26. Item , ung vaissel de cristal , faict en manière de columpne , ung petit
pinacle dessus, h une croix d'argent doré; et le pié d'argent doré à six cor-
nières; et dedens, la dent de monsieur sainct Bertiu et plusieurs aultres
reliques.
27. Item , ung vaissel de cristal , en manière de columpne , dont le pié
est semblable au précédent, et, eu dessus, a ung pinacle d'argent doré, au
bout duquel a une petite pomme de coral ; et dedens a du corps de sainct
Mathieu et de sainct Ravent.
28. Item, ung auitre vaissel ront de cristal, soustenu, par les deux
boutz, de deiLx pinacles assis sur quatre pies; et par dessus, eu medlieu,
a un petit campanil, le tout d'argent doré; et dedens a ung os de la poic-
trine de monsieur sainct Gile.
29. Item, ung vaissel de baes, faict en manière de pot, donc les hors
de l'ouverture, la ance, les lians et le pié, qui est à sLx cornières, sont
d'argent doré; et est le pot de monsieur sainct Thomas de Gantorbière,
plain de plusieurs reliques, comme plus à plain est contenu en l'inventaire
ancien, dont cy devant est faicte mention.
30. Item, ung vaissel ront, dont le derrière est d'argent blanc et le
devant de cristal, à pié ront d'argent doré, et le pinacle de dessus aussi
^'^ ffEn aousl, supplication des prestres de Sainct-Sauveur, faicle au Chapittre,
pour avoir une chappo et le bras de sainct Estienne , pour faire leur service le jour
de la feste, 1/169. n i^^^' Pottiei\)
— 368 —
d'argent dore, au bout duquel a une petite pomme de coral, et dedens a
ung os de monsieur sainct Antonin.
31. Item, ung vaissel de cristal, faict en manière de columpne à pi-
nacle d'argent hlanc, une petite croix dessus, et le yt'ié d'argent blanc à
viu cornières; et dedens est le doy de monsieur sainct Vincent; et audict
pié est atiicbië, à ung ruben de soye, un petit estieu d'argent esmaillié,
dedens lequel a une dent de monsieur sainct Exupère.
32. Item, ung petit vaissel ront de cristal, soustenu, par les deux
boutz, de deiLx pinacles, assis sur quatre pies d'argent doré, et la crcste
de dessus est rompue en plusieurs parties; et dedens sont aucuns des os de
monsieur sainct Vincent.
33. Ilem, ung vaissel ront et assez gros, de cristal couvert d'argent
blanc , veré par les bors , h pié ront pareillement véré , et , par une fenestre ,
apparcst ledicl cristal; et par dessus, une petite pomme d'argent doré,
dedens lequel a du sang de monsieur sainct Thomas de Gantorbière.
34. Item, ung aultre petit vaissel de cristal, en manière de columpne,
à pié ront, et par dessus une petite tourelle, le tout d'argent blanc; et
dedens sont aucunes reliques de monsieur sainct Vigor^''.
35. Item, ung vaissel d'argent doré, faict en manière de boy te, ouvré
tout environ de serpens et de branches, à pié ront d'argent doré, où il a
sept petis esmaulx; et au dessus a quatre petites pierres, et eu hault une
petite ponnne d'argent doré, au bout de laquelle a une petite pierre, et
dedens a plusieurs reliques, comme apparest par les escripteaulx dont les
aucuns sont illegibles.
36. Item, un vaissel ront de cristal, soustenu par les deux boutz de
deux pinacles, assis sur quatre pies, et par dessus, une creste, le tout
d'argent doré; et dedens a des vestemens de la Virge et de Noti-e Sei-
gneur, et de la barbe de monsieur sainct Estienne.
37. Item, ung aultre vaissel ront de cristal, soustenu par les deux
boutz de deux pinacles, assis sur quatre pies, et par dessus, une creste,
un petit campanil eu meilUeu, au bout duquel a deux petites pommes de
coral , le tout d'argent doré ; et dedens , a des reliques de monsieur sainct
Laurens.
38. Item, un petit vaissel de cristal, faict en manière de boite, h ung
petit pié d'argent doré, et couvert par dessus, sans façon de pinacle; et
eu dessus ung petit anelcit d'argent doré; et dedens a de la pouldre du
corps de monsieur sainct Barthelemieu.
^') Saint Vijjor, liuitiènie éviîquc de Bayeux (5ii-537).
— 369 —
39. Item , ung coffret de y vière , barré et borde' à coupietz derrière , sur
lesquelz il se euvre ; et a sen'eure par devant , qui se ciot à clef par une barre
d'argent, dont le crampon chiet dedens la serreure, le tout d'argent doré
et ouvré de menurie; en l'ung des boutz a deux aneletz d'argent, ung
hault et l'autre bas, et en l'autre bout en a ung en hault, et celui de bas
est chaest; et dedens est le casuble monsieur sainct Regnobert^'^
40. Item, ung vaissel d'ai'gent doré, faict en manière de pomme,
néelley tout environ, en laquelle néelleure, eu ront de ladicte pomme, a
figures de bommes saulvages et de serpens; le pié ront, d'argent doré,
pareillement néelley, et eu dessus, une petite pomme d'argent doré, en
hault de la quelle a ung anelet prins de une main d'argent; et dedens a
plusieurs reliques.
41. Item, une boyte ronde de y\ière, liée de lians d'argent doré, nng
crampon par dessus et une serreure par devant, quatre aneletz des deux
costés ; assise sur trois pies, le tout d'argent doré; plaine de plusieurs et
diverses reliques, dont les aucunes sont incogneues.
42. Item, quatre coffres de yvière, desquelz deux sont quarrés, et les
deux aultres sont plus longs que leys, garnis par dessus, eu raeillieu et
aux cornières , d'argent doré , et œuvré pareillement comme eu coôre du
casuble sainct Regnobert , et sont clos et serrés sans clef et sans serreure ;
dedens lesquelz sont plusieurs joiaulx et reliques comme plus h plain est
déclaré eudict inventaire ancien , dont dessus est faicte mention , recours à
iceiui.
43. Et est à noter que , par la teneur dudict inventaire ancien , lors y
avoit cinq telz coffres de yvière, mes de présent, celui qui est désigné pour
le quart, eudict inventaire, n'a point esté trouvé, et aussi ledict inventaire
ancien dit que il demoura tout vuide.
44. Item, une teste d'argent, le visage et le col d'argent blanc, la ca-
pillature, la poictrine et les espaulles d'argent doré, et le bort de bas orné
de petites rosettes; et dedens est le cbief de une des unze mille virges.
45. Item, ung beau jouel d'argent doré, faict en manière de sépalchre
de Nostre Rédempteur, duquel l'y mage gist eu meillieu; et, aux deux boutz
et au costé et derrière, a quatre ymages eslevées, eu devant a manière
d'ung petit sacraire, et, au dessoubz, sont en esmailz, les armes de feu
monsieur Nicole du Bosc^"', jadiz évesque de Baieux, lequel le donna à
l'église.
'^' Voir plus haut les notes relatives au coffret d'ivoine et à la chasuble de saint
Regnobert, dans l'introduction.
•■^^ Nicolas du Boscq, chanoine de Rouen, évêque de Bayeux (1875-1/108). «H
portoit de gueuile, à une croix échiquetée d'argent et de sable, de trois traits,
cantonnée de quatre lyons d'or, lampassez d'azur.» (Hermant, p. 296.)
— 370 —
46. Item, une )Tîîa{|e de Saincl-Snulveur, très pR^cieux, tout d'or; et
en sa main dextre eslcndue tient un berii ront, entre ses deux doys
estendns a quatre pierres : et en son aultre main , nng iivre esmailly par
le nieillieu , el lout le borl (ludicl livre ennobly de {^rosses pierres et grosses
perles, dont deux sont cliaisles, et lout le bordage de son vcstement et le
scabel de ses pies pareillement ennobly de pierres et perles, et est assis
sur ung coulcin d'or.
47. Et est à noter, que Ions les joyaulx et reliquiaircs dessus désignas
sont escrijUz et trouves eudict inventaire ancien, dont dessus est faicte
nioiiliou. l'^t V sont conlemis aucuns aullres cjui de prosent n'y sont plus;
mes on trouve que les aucuns de ceulx qui fallent ont esté portt^s à la cha-
pelle de Notre-Dame de Yvrande''^ Et ensuient aucuns aultres qui de pré-
sent ont eslo trouves, dont eudict inventaire ancien n'est l'aide mention,
cai' depuis le date d'icelluy, ils ont est(^ acquis et doimos à Tëgiise.
48. Ung vaissel d'argent doré, en façon de nne boîte ronde, assise sur
ung p{Mil pié ront; an couvercle d'icelluy qui est bordé, est attachée nne
petite chainète, el en hault, une petite pomme, à laquelle est atacbé ung
annelet, le tout d'argent doré; et par la teneur dudict ancien inventaire
est vraysemblalJe que dedens a une petite croisette d'argent, où doibl avob'
de la vraie GroLx.
49. Item , ung petit coiïret d'argent quarré, sans œuvre ne pierrerie,
doré par le hault et les costos, de dorenre fort consumée et le dessoubz
d'argent blanc, auquel est atachée une chaîne d'argent, au bout de laquelle
a un anel d"or, garny d'ung beau saphir, en manière de escuçon; et dedens,
comme on dit, a des reliques de saincte Margarite.
50. Item, ung vaissel de beril ront, soustenu par les deux boutz de
deux pinacles; et, aux deux boutz, sont en esmailz les armes do feu mon-
sieur i'évesque du Bosc; et, dessoubz ledict beril, a trois petis y mages assis
sur ung pié , faict en manière de nacelle , séant sur six oyseaulx , le tout d'ar-
gent doré; et dedens ledict beril a des os de sainct Panlhaloon et de Marie
Magdalene.
51 . Item , ung vaissel , faict en manière de demy cercle , véré aux hors
dessus et dessoubz, assis sur cinq pies d'argent doré; et dedens a des os
do jnonsieur sainct Aubcrt, évesque d'Avrences.
52. Item, ung vaissel de cristal, faict en manière de columpne, à hors
vérés, dessus et dessoubz, et ornés de petites pierres; eu tabernacle de
''î Nolre-Damc-de-ia-Délivrando, célrhre pèlerinngc, situé à trois liciics do
Caen, dans le canton de Douvres. Sa fondation est attribuée à saint Rc|jnobcrt,
second évèque de Bayeux ; l.i cliapollo dépendait du cliapitro di- la calliéiirale do
Bayeux.
— 371 —
dessus a une petite pomme d'argent doré à huit rpiarres, assis sur ung
pië ront d'argent véré par ie borl, et, eu dessus dudicl pie, a manière de
deux chasteaulx, et entre iceuix deux fleurs de iiz dore'es.
53. Item, ung jouel d'argent doré, en ymage d'ung évesque tenant en
sa main senestre une croix ornée de cinq pierres , son my tre orné de menue
pierrerie ; aux deux costés de sa poictrine a deux fermailles d'argent doré ,
dedens l'ung est escript : rrdu sangn dedens l'autre est escript : crde la
haire»; au dessoubz, a un beril rond eu quel, par derrière, est escript :
ffung os des unze mille virgesn. Aux deux costés, pendent deux petites
chaînes au bout desquelles a manière de deux petitz encensiers ; le pié assis
sur huit petites tourelles d'argent doré, et dessoubz est escript que c'est
du don de feu monsieur Zanon de Gastillon, évesque de Baieux*''.
54. Item, ung vaissel qui semble estre de corne, en manière de coupe,
à deux ancez des deux costés, couvert d'ung beril plat, garny de deux
bendes des deux costez, et les deux bors, hault et bas, ornés de pierrerie,
et ung pié ront d'argent doré tant dehors que dedens; et n'y a apparence
que dedens ait aucune relique.
Ensuient après les croix trouvées de présent en V église, dont les aucunes
et en la -plus part sont designées eudict inventaire ancien. /
55. Une moienne croix, toute d'or, laquelle est portée aux processions
ordinaires de l'église, assise sur ung baston couvert d'argimt, ornée par
tout, devant et derrière, de très précieux esmaulx; ceux de devant, enno-
blis de grosses pierres, camahieux et grosses perles; et au croisillon de
hault, est escript, en lettres d'or esmaillies de diverses couleurs, en sept
petites lignes : Hic est Ihs Nazarenus, rex Judeoi'utn.
56. Item, une aultre croix plus grande d'argent doré, laquelle est
portée aux processions des festes solenneles. Aux quatre cornières, tant
devant que derrière, sont huit précieux esmaulx avironnés de grosses
pierres; et, en chacun desdictz esmaulx, a une ymage; dessoubz a deux
berils pendans. Et en la pomme de dessoubz en a six aultres plus grans,
eu meillieu de derrière a un cristal ront, avironné de petites pierres de-
dens lequel est escript : (fde ligna sanctissime crucis Domini nostri Jhesu
Christi,r) et eu meillieu dudict cristal a portion de la vraie croix, laquelle
apparest en manière de petite croix,
57. Item, une aultre belle croix, aux deux costés, les ymages de Nostre
Dame et de sainct Johan, assis sur deux bastons d'argent doré, esmailly à
fieuUes et fleurs; aux quatre cornières, sont quatre berilz; aux deux de
bas et de hault apparessent deux petites croix d'or, dedens lesquelles a de
(0
Zanon de Castiglione, évèque de Baveux (lASi-iiôg).
— 372 —
la vraye Croix; et aux doux aidtres des coslés a aultres reliques de plu-
sieurs sainclz. Le pië assis sur six pelils angelotz, enlrc lequel pié et la
croix a nue columpue à six quarres, auxquolz a six divers ymafres; et sur
ledict pié a siz esuiaulx, en trois est escript : trJhcsusi) , eu celuy de de-
vant sont les armes de France, et aux deux aultres sont les armes de Cas-
lillion, donc lut natif feu monsieur Zanon''\ qui donna ladicte croix; le
tout il'ar^ent doré.
58. lloni, une aullre croix moult précieuse, toute d'or, ornée tout en-
viron (le précieux osmauk et de grosses perles; eu liaull a une autre petite
croix et de la vraye Croix dedens; au croisillon d'icolle, a quatre petites
pierres, et eu derrière est escript : n Ligna Dei pétri cnsti Moysi aurca porta. d
Aux bras de ladicte principale croix pendent quatre petites chaînettes à
pomnio d"()r aux boulz, entre lesquelles sont deux aultres cliaiucltes d'or,
aux(iuelios pendent les yniages de Nostre Dame et sainct Joban, en deux
petites lamines d'or esmaillie. Et est ladicte croix assise sur ung pié d'ar-
gent doré, ouvré à yuiagcs, s('ant sur (juatre léons et deux aultres figures
saulvages pareillement d'argent doré.
59. Item , une aultre belle croix d'argent doré , à esmauix aux quatre
cornières; et dessoubz la tesle du Crucifix a ung petit cristal ront, dedens
lequel a de la vraie Croix, apparessante en manière de petite croix. Eu
dessus a un aullre beril faict en triangle, et dedens est escript : rrDe pul-
vere capitis et corporis beati Eligii, etc. ^: dessoubz lequel a une Annuncia-
tion en esmail, et aux deux costés, les armes de feu monsieur Nicole du
Bosc, évesque de Baieux, assise sur ung pié à six quarres, séant sur six
petitz léons; et en l'environ est escript que elle est du don dudict monsieur
du Bosc '"^ Et oultre , on peut oster ladicte croix , et , eu lieu de elle , mettre
un petit sacraire'^' à une petite croix dessus, d'argent doré, euquel jour du
Sainct Sacrement est mis et porté en la procession le Corps de Nostrc-Sei-
gneur.
60. Item, une aultre plus petite croix assès longue d'argent doré; eu
meillieu a ung petit cristnl on manière de croix, dedens lequel est de la
vraie Croix, en manière aussi de petite croix; et par devant est toute
ornée de petites pierres, et par derrière est d'argent tout plain, assise
''' Nous lisons dans les Conchmions du vénérable Chapitre : ffZanon, évoque, en
mourant, donne une rroix irargent doré, du poids de 20 marcs, lo i3 septembre
lû5().n
ri! portoil : un lion rampant , qui tourlioit de sa patte un diasteau.71 (Hermant,
p. 336.)
''^) «Nicolas du Boscq Ijst présent à sa catlK'drale d'une croix de vermeil (jui
pesoit liuicl niars.r (Hermanl, p. 3i)3.)
(■■') Ostensoir.
— 373 —
sur ung pié ront d'argent véré, séant sur trois pies d'argent doré; et en
ia pomme de dessoubz la croix a six esmaulx.
61. Item, une petite croix d'or, laquelle est quotidianement mise sur
l'autel diu-ant la messe; eu meiilieu a ung petit beril, dedens lequel apparest
de la vraie croix, en manière de petite croix, et euviron a quatre grosses
perles, et aux quatre membres de ladicto croix a quatre pierres avironnées
chacune de trois perles; assise sur uug petit pié d'argent blanc à six cor-
nières.
62. Item, une aultre petite croix d'argent doré par devant, et d'argent
blanc par derrière; eu hault de ladicte croix est escript : frHic est de sudario
Jhesu Christi et de costa beati Marti7ii. n Assise sur un pié d'argent véré et
esmaillie, séant sur six léons d'argent doré.
63. Item, une aultre petite croix d'argent doré, tant devant que der-
rière, à pié plat, euquel sont les figures des quatre évangélistes , séant sur
quatre pies d'argent doré.
64. Item, une croix de baes, bien caduque et usée, laquelle est assise
sur le tref eu derrière de l'autel, et au bas a une portion de la vraie Croix.
65. Item , le baston sainct Révèrent, couvert et veslu de drap de soie ; et
l'ung des boutz est viroUé d'argent blanc ^'^
66. Item, un calice ront, d'argent doré dehors et dedens, avecque la
patène, euviron laquelle a ung mètre escript en lettres anciennes, et poyse
deux marcs, six unces.
67. Item, ung aultre calice pareillement ront, d'argent doré dehors et
dedens , avecque la patène ; et poise deux marcs , quatre unces , ung gros
mains.
68. Item, ung calice d'argent blanc véré, le pié à sept cornières, avec
sa patène; et poise deux marcs , un unce et demie.
69. Item, ung aultre petit calice ront, d'argent doré dehors et dedens
avec sa patène, laquelle est de laton doré; et poise, sans ladite patène, six
unces et six gros.
Et ces quatre calices précédens ne servent point à l'autel , niez sont gardés
et mis avecques les reliques.
70. Item, trois potz d'argent, chacun à deux ances, l'ung est doré et a
dessus escript : nSanctum Cnsina;r> sur le second, non doré, est escript :
ff Oleuin Sanctuin ; r, et sur le tiers , aussy non doré , est escript : ff Oleum injir-
moj'um. n
71. Item, un calice d'argent, doré dehors et dedens, ennobly de es-
t') Saint Révérend, né à Bayeux et converti par saint Eïupère. (Hermant, p. a 3.)
— 37/1 —
maulx, tant en la coupe que en la pomme du moillieu et sur la pâte, et sur
le borl do la patène a ung crucifix; le tout pesant quatre marcs, une unce
mains.
72. Item, ung autre calice d'argent doré dehors et dedens, ducpiel la
verge et la pâte sont ponçoniids à ymages, et eu meillieu de la patène, sont
les stigmates de la l'assion, en esmaulx; le tout, avecque une cuillier à
servir de eaue, pèse quatre marcz, quatre gros.
73. Item, ung autre calice d'argent don^ par dedens et aux hors, et sur
la pâte, qui est ronde, a une croix eu lieu de esnuiil, avecque sa patène et
une cuillier; pesant ung marc, cinq unces.
Et ces trois calices sont députés au service de l'autel.
74. Item, ung joel d'argent doré, député ad oscuhnn pacis ; eu dessus
a une croce et au bas une ymage de Nostre-Dame; pesant un marc et
demy.
75. Item, ung aullre joel, semblablement (\6[)nlé ad osculum pacis , très-
bel, d'argent doré, un cruciliement eu meillieu de nouvel faict; et donné par
maistre Guillaume Gompaing , chanoine de Baieux , comme est escript tout
environ du bas; pesant deux marcs, quatre gros.
76. Item, une escale d'argent blanc à mettre le sel pour faire l'eaue
beneste, pesante trois unces.
77. Item, deux petitz platz d'argent pour laver les mains au preslre,
pesans cinq marcs, deux unces.
78. Item, deux nacelles d'argent^'', avecque une cuillier pour mettre le
encens à sévir à l'église; l'une est plus grande, laquelle avec la cuillier
poise ung marc, sept unces, l'autre est plus petite et poise ung marc, cinq
unces , trois gros.
79. Item, ung benestier et le vipilon'"^ d'argent, pour servir de eaue
beneste en l'église , pesant vingt six marcs.
80. Item, deux candellabres d'argent doré, goderonnés; du don de
monseigneur maistre Guillaume do Bailleul, doyen de Baieux; pesans huit
marcs, quatre unces.
81. Item, deux auitres candellabres d'argent, ouvrés de bestes et bran-
dies entrelacées ; pesans huit marcs , six unces.
82. Item, deux grans encensiers d'argent, pesans neuf marcs, quatre
unces.
f'' La note suivante est écrite en marge : crLa petite a esté prise pour réparer
les candélabres et ensencicrs. n
^'* On dit encore vulgairement le vipUtim,
— 375 —
83. Item, deux aultres plus petis, l'ung pesant trois marcs, sept gros,
et l'autre trois marcs, cinq unces, cinq gros.
84. Item, deux ampoles d'argent pour mettre le vin et l'eau, pour célé-
brer les messes , pesans ung marc , six mices.
85. Item, une aultre ampole, moult belle , d'argent doré; et eu meillieu
d'icelle a du cristal, parmy lequel on voit le vin ou eaue qui est dedens;
et une aultre, qui du tout luy estoit semblable, depuis naguères a esté
perdue ^^'.
86. Item, deux boytes de yvière pour mettre le pain.
87. Item , ime pomme de laton doré, pour chauffer les mains du prestre
en y ver.
88. Item, eu derrière de l'autel, une croce à laquelle pend une custode
d'argent doré, en laquelle repose Corpus Bomini; et aux deux costés de
l'autel, six pilliers, et dessus six angelotz tenans sLx candeilabres; le tout
de fin cuivre.
89. Item, devant l'autel, pend une petite lampe d'argent.
90. Item, devant la janue du cueur, a ung candeliabre à sept membres
pour mettre sept cierges, lequel est de cuivre doré '^'.
91. Item, dedens le cueur, a une aigle très belle, de fin cuivre, et au-
tour du pié sont les armes et le nom du seigneur cardinal qui le donna.
92. Item , devant iedict aigle , a cinq grans et haultz candeilabres de fin
cuivre.
93. Item, pom" servir à l'autel, a deux aultres petitz candeilabres de
cuivi'e.
94. Item , en la nef, devant le crucifix , est une couronne ronde de grand
circuite, pendante à une grosse chaîne de fer, laquelle est très excellente et
de grande estimation; faicte de fin et chier métal, escripte tout environ en
mètres, à lanternes haultes de diverses façons, et toute dorée; et au bout
de bas de ladicte chaîne qui la porte a une grosse pomme de semblable
matière et toute dorée '^'.
(1) Note ajoutée : «Nota qu'elle est relrouvée. "
'^^ C'est ie «majus candelabrumn dont parle l'ancien Ordinarium et le Cérémo-
nial de Langevin. «Ce fut Guy, évèque de Bayeux (laii-iaSg), qui donna ie beau
candélabre à sept branches, de cuivre doré, qui est au milieu du chœur de l'église
cathédrale de Bayeux. n (Hermant, p. 290.)
(^) Voir dans l'introduction ce que nous avons dit sur la couronne.
— 376 —
95. Item , cinq cornes de y\ ière , les iinf^z figurds de diverses figures de
l)ostos et de oyseaulx, les(|ueh sont mis en parement environ le grand
autel.
96. Ileni, trois aultres cornes de corne, virolds d'argent par les boutz,
et sont mis en parement comme les dessusdicts; et dit l'en (jue ce sont
unglos (le grifon.
97. Itom , avecque lesdicts cornes, a ung œuf de autruce.
98. Ilom , une dent de ballaine, fîgurëe en manière de poisson.
lia est : Jo. Gastelli.Egidius.
99. Après cesluy inventaire fait, l'an mil quatre cens lxxix, eu moys de
décembre, feu monsieur, de bonne m«?more, Loys de Harecourt, patriarche
de Jérusalem, ëvesque de Baieux, decëda, et par son testament donna à
cesle (église deux précieux joyaux. L'ung est un calice avec sa patène, tout
d'or, posant trois marcs, deux unces, cin([ gros; dedens la patène, eu lieu
d'esmail, a une main estendue enlacée en une croix; et sur la pâte du ca-
lice, qui a huit angles, a en esmail, d'ung costey, ung crucifiement, et de
l'antre les armes dudict seigneur '"'; dépuld h servir h l'autel aux festcs
solennelles , et mis en garde avec les aultres calices. L'autre est une croix
d'or, en laquelle du long et du travers, a du beril enchâssé en l'or, pesante
quatre marcs , trois unces. D'ung costey, en hault et aux deux bras, sont les
ymagos eslevées du Crucifix, de Nostre-Dame et de saint Johan; et eu bas,
les armes dudict seigneur, en esmail; et de l'autre costey, sont en esmail,
les quatre Evangélistes. Laquelle a esté mise en garde eu coffre du Trésor,
usque ad ce que on luy ait fait ung pié, ad ce qu'elle puisse servir sur
l'autel avec ledict calice aux fesles solennelles.
Ensuient, pour le second chapitre, les joyaux et omemens trouvés et gardés
en la chambre de hault eu coffre du Trésor.
100. Premièrement, ung mytre h usaige d'évesque, duquel le champ
est de perles menues, semey d'aultres perles plus grosses, trois et trois en-
semble. Eu devant a saize affiches d'argent doré, et deri'ière aultres saize;
les ungz esmailliés, et les aultres ennoblis de pierres et tout avironnés de
pierres et petites perles. Eu devant, est la représentation de l'Annuncia-
cion, cl eu derrière de la Coronalion Nostre-Dame, en ymages. A deux pen-
dans derrière, à chacun desquelz du long a sept affiches, et à chacun des
boulz en a trois qui font les hors, pareillement d'argent doré et ennoblis
de pierres et de esmaulx; et à l'une desdictes bendes, au bout de bas, a six
(1;
De gueules à deux fasccs d'or.
— 377 —
féretz d'argent doré, et en l'autre en a cinq, et le sixième est cliaest, pen-
dens à petites chaînetes d'argent doré, et au dessus a deux saphirs faicts
en manière de cueurs.
101. Item, deux mytaines de laine, à usaige de e'vesque, à hors enno-
blis de broderie, et sur les mains a deux ligures de Véroniques, aviroauées
de perles.
102. Item , un anel d'or, h usaige épiscopal , euquel est enchâssé ung
très beau et précieux saphir quarré.
103. Item, ung baston pastoral en quatre pièces, tout d'argent doré,
duquel la verge, par les quarrés, est toute esraaillie en rondeaulx , et entre
les rondeaulx a figures de branches , et est ledict esmail démoly et cassé en
plusieui-s lieux. En la pomme, qui soustient la croce, sont plusieurs taber-
nacles tous esmailiiés , et aux deux costés a deux ymages. Et dedens la ro-
tondité de la croce a une ymage de Nostre-Dame , devant laquelle est la
figure de ung évesque priant; et est ladicte croce soustenue de un angle à
ailles esmailiiés ; et poise dix huit marcs six gros.
104. Lesquelx mytre, mitaines, croce et anel, avec un très-excellent
missal pontifical ont esté donnés au Trésor de ceste église par le dessusdit
très révérend père en Dieu, monsieur Loys de Haiecourt, patriarche de
Jérusalem, évesque de Baieux''\ Avecques condition que les Doyen et
Chapitre de ladicte église, jamès, soubz quelque tiltre ou couleur, ne pour-
ront vendre ou aliéner lesdicts joyaux, mes seront à toujours réservés à
l'église pour estre communiqués et prestes à ses successem"s évesques,
quand ilz vouldront en ceste église , ou en ce diocèse , faire office pontifical ,
pourveu que ilz se submettent et obligent , incontinent après l'office célébré,
les rendre audict Trésor, et les restituer en tel et aussi bon estât comme de
lors qu'ilz les prendront. Et avecques ce, eu devant que lesdicts joyaulx
leur soient prestes et communiquez , ils seront tenus pour une foiz , en leur
vie seulement, pour le usage desdicts joyaulx , paier quarantes libres tour-
nois , donc seront prinses dix libres pour estre distribuées eu cueur en une
^^^ «Item, il donne sa mittre, sa crosse, ses gans et anneaux, des draps d'or
fort riches pour faire une chasuble , deux tuniques et deux chappes. — Item des
livres. Le 2* juin; 9° juillet et 27 septembre 1678 et i3 avril 1/17/1.
«Item, par le patriarche, 20 escus pour faire une croix devant la chapelle S'°
Marie Egiptienne.
critem, 20 escus et des tapis, pour fonder la procession des Rameaux, où il se
dira, à son intention, une oraison de S' Vigor et de S'° Marie Egiplienne. Le
i3° octobre 1/176.
«Item, par son testament, un calice d'or avec sa patène, du poids de 3 marcs
a onces 5 gros; avec un pontifical. Le 3° janvier 17/19." {Conclusions capitu-
laires. )
— 378 —
messe solennelle, laquelle sera célébrëe en lï^glisc, le lendemain que ledict
argent sera paie, pour ie salut de rànic dudict seigneur ([ui les a donnes et
de tous trespassés: et les aullres trente libres seront réservées au Trésor,
pour ostre employés à la n-paration desdicis joyaulx, (puuid mestieiensera,
ainsi et en la loi me ipie plus au long est contenu en la lettre sur ce iaicte,
scellée des seauK (iiidift sieur et du Cliapitre '''.
105. Item, deux mylres au petit évesque '""\ donc l'ung est à orfi-aiz et
pendens sans ymages, et Tautre est h jiierres, où il y a quatre ymages de
broderie, deux devant et deux derrière.
106. Item, le vieul bonnet du chantre, desgarny de ses perles et aultres
ornemens.
107. Item, le baston du ohanlre, d'argent, liay de bendes, elle dessus
doré, où il a un petit léon, liay de Cû d'argent,
108. Item, le baston du petit évesque, dont la croce est d'argent doré,
et la verge d'argent blanc.
109. Item, ung palme, dont le bout de bas est virole d'argent, et eu
dessoubz est escript : nde Monte Deserto , custos hiijus ccclcsie.r>
110. Item, le bacinet ''' du duc Guillaume, de cuivre doré.
111. Item, une corne entière de unicorne, moult longue et très pré-
cieuse, de laquelle le gros bout est virole et garny d'argent blanc.
112. Item, une aullre corne de unicorne, coupée et accourcée par le
bout agu ^''K
113. Item, ung mytre blanc de damas figuré, à usage de évesque.
114. Item, une tunique de drap d'or, tixu en manière de losenges, de-
dens lesquelles sont diverses figures de bestes , toute bordée hault et bas et
aux costés de riches orfraiz de or tiré''\ et les hors des niances enrichis de
''^ Voir cet acte dans la préface.
'-> Les cérémonies de la lèlc du polit évêque et des enfants de chœur sont
lonfruomcnt décrites dans Y Ordintirium ecclcsie Bajuccnsis, du xiii" siècle (n" lai
du Catnl(i[rue des Jtiss du Chapitre).
''' Voir les noies dans la préface.
'*) Le casque que le duc Guillaume déposa sur l'autel de la cathédrale de
Bayeux, le jour de la dédicace de celte église, en signe des donations qu'il lui fit
alors.
('^ La provenance comme la date de ces ornements, tissés fren manière de lo-
senges... n, etc. , et de ces rorfraiz de or tiré», est hors de discussion ; ces tissus se
fahii([uaient en Sicile depuis le xn" siècle. La plupart des ornements de ce genre
avaient sans doute été donnés par Uoberl des Ablèges, évéque de Bayeux, qui
— 379 —
pierres et perles, dont plusieurs sont chaistes, double'e debaudequin, à
champ vermeil, semey de geaune.
115. Après cestuy inventaire faict, a esté mis eudict Tre'sor ung bonnet
neuf à usage du chantre, et aux quatre quarres sont, en brouderie, TAn-
nunciation, la Visitation saincte Elizabeth, la Nativité Nostre-Seigneur et
la Goronation Nostre-Dame; enrechy de petite pierrerie, et en hault y a un
bouton de petites perles et, eu bout des deux bendes, sont les ymages de
sainct Pierre et sainct Johan '"',
116. Item, unes petites mitaines de laine à bort de brouderie à l'usage
de petit évesque.
117. Item, une dalmatique ^-^ de drap d'or, en champ noir semey de
croissans et estelles bordée hault et bas et es costés de orfrais d'or tirey,
bien démolitz et usés, à pareraens rouges, semés de léons et aigles d'or et
doublée de geaune.
118. Item, deux paremens pour orner le col '^' du dyacre et soubz-
diacre, soubz lesdictes tunique et dalmatique, faictz de or tirey; i'ung est
plus court, eu meillieu duquel a ung camahieu, et est tout enuobly de fer-
mailles d'or esmailiées, em"ichy de pierres et perles, dont sont chaestes
quinze, comme il apparest par les places vuides; et l'autre est plus long,
tout faict à ymages fort démohtz et usés, tout bordé de fermailles d'or,
enrichi de pierres et perles , dont a saize chaistes , comme il apparest par
les places vuides.
119. Item, ung aullre parement de col plus court et plus estroit pour
le accollite , faict à testes de ymages ennoblis aux dyadèmes et aux pilliers ,
qui sont entre les ymages, de petites perles.
120. Item , une estolle assez large , et un fanon '*' plus estroit doublé de
s'était croisé en iai5, par le roi saint Louis, ou par d'autres personnages illustres
qui avaient rapporté ces étofTes de leurs voyages en Orient.
«Le baudequin, dit M. de Linas, était une élotTe de soie, généralement ornée
souvent de médaillons et d'animaux, rehaussés d'or.n
'') Los deux articles ii5 et ii6 ont été ajoutés au bas de la page. — D'après
V Ordinanum , dans les fêtes solennelles, le grand chantre était revêtu d'insignes
propres à sa dignité : «Ln omni festo cum lui"'^ capis, débet cantor indui alba,
ainietu et capa serica, habens cyrothecas, piliolum suum et baculum.n
(^' On remarquera que notre inventaire distingue toujours la tunique et la dal-
matique, différence qu'on n'établit plus aujourd'hui que par les prières que récitent
le diacre et le sous-diacre en se revêtant de leurs ornements.
^^) Qu'étaient ces rrpareniens pour orner le coin? Probablement une bande d'étofle
enrichie de broderies d'or et de pierres précieuses, qui se rabattait sur le coi. Il y
avait aussi le parement de l'aube et le parement de l'amict.
'*) Fanon, nom du manipule.
— 380 —
conilal ''\ le tout d'or tiré; et en sont les houtz plus larges , faictz à y mages
tant ilt^liors que dodens; mes par le dehors des ymages sont ennobliz de
pierres et perles, louteffoiz au fanon a quatre perles sans pierres.
121 . Item , une aultre estoie plus estroicte et plus courte , toute d'or tiré ;
les deux l)outs ennoblis de petites perles en manière de iozenges. enrechis
aux coing?: desdicts Iozenges de lermailles d"or esniaillies et de perles, des-
quelles en i'ung des boulz en faull cinq et en Taultre unze.
122. Item, uiieesfole, à champ violet, k ymages d'or et h lieuUes , aiLX
doux hors, à escriptui'e ^'^ de lettre ancienne, et aux deux boutz a deux
ymages d'or tire.
123. Item , une aultre estoie et un fanon de drap d'or, à champ violet
semey de branches, bordé par tous les coste's de lettres anciennes, faictes
de menues perles , et aux boulz a ymages de or tiré.
124. Ilcm,un fanon long de drap d'or, à champ rouge, semey de ron-
deanlx '^', et entre les rondcaulx a diverses chy mères.
125. Item, une aulti-e esloUe vieuUe, de drap violet, semey decroissans
et tresfles de or.
126. Item, ung aultre parement de col, de drap blanc, à ymages.
127. Item, cudict coflie du Trésor, sont sept clefz '''', faictes pour ou-
vrir le secret du coffre du grand autel, par lequel on pourroit lever cl
desniembrer les ymages et orfaverio de la table, quand raeslier en seroit,
comme plus au plain, est touchy eu commencement de ce présent inven-
taire.
Ita est : Jo. Gastelli; Egidios.
Ensuient pour le tiers chapitre les précieux mauteaulx et riches chapes,
trouvées cl gardées eu tnangle ^^\ qui est assis eu costé dextre du pulpitre
dessouhz le crucifix.
128. Premièrement ung mantel ^'^\ duquel , comme on dit, le duc Guil-
(') Étoffe de soie légère.
W Pour les feuilles et les inscriptions tracées sur les étoffes, voir l'article de
M. de Linas, dans la Revue de l'art clirélieii , t. 111, p. •.!56-259.
W Ibtd., p. 5 55.
t*) Il n'y avait que six clofs pour ouvrir le secret du coffre; la scptiènae était celle
de la grande armoire renlerniant les quatre châsses dont nous avons parlé.
(" Le triangle était probablement une réunion de chapiers en forme de po-
tences mobiles, comme on en trouve encore aujourd'hui dans un grand nombre
de sacristies. — On disait le Iriaugle pour les triangles, car il y en avait plusieurs
pour recevoir la quantité de chapes dont il est ici parlé.
'" D'après la (radilion ces niantoaux avaient élé donnés à l'église de Bayeux, lo
jour de sa dédicace (1078), par Guillaume cl Malliilde.
— 381 —
lauine esloit veslu, qiinnd il espousa la ducesse, tout d'or lirey, seraey de
croisettes et de Horions d'or; et le bort de bas est de orfray à ymages faict,
tout environ onnobly de lermailles d'or esniaillies et de caniahieux et
aiiltrez pierres précieuses: et de présont y en a encore sept vinjjlz, et y a
sexante dix places vuides, où anltrez fois avoient esté pareilles pierres et
fermailles d'or esmaillies.
129. Item, ung aultre manlel, duquel, comme l'en dit, la ducesse es-
toit vestue, quand ello espousa le duc Guillaume; tout semey de pdilz
ymages d'or tiré, à orlraiz par devant: et par tout le bort de bas, enrocliiz
de fermailles d'or esmaillies et de caraabieux et aultres pierres précieuses.
Et de présent en y a encore deux cens quatre vingt douze, et y a deux cens
quatre places vuides, aux quelles aultres foiz estoient pareilles pierres et
fermailles d'or esmaillies.
130. Item, une chape toute de broderie, à ymages tout au tour de la
chape; en la bille ''', une flour de Hz d'argent doré, et au bort de bas est
escript , en lettres d'or : rr Gloria in evcelsis Deo , etc.-n: laquelle donna maistre
Jehan de Montdésert.
131. Item, une aultre chape de drap d'or, le chaperon et orfraiz de bro-
derie d'or à ymages, dont les dyadèmes sont enrechis de perles, et eu cha-
peron une Nostre-Dame séante en une chaère, et environ quatre angres;
du don de feu monseigneur Zanon de Castillion, évesque de Baïeux.
132. Item, une chape à champ vermeil, semey de roses , bestes, hommes
et oyseaulx saulvages, à orfraiz et bort par dessoubz, ennobliz de perles et
petites pierres; la bille d'argent, où sont figures de deux serpens, et aux
deiLX costés de ladicte bille, deux grands Horions, et aux deux pointes de
devant deux aultres, ennobliz de plus grosses pierres et grosses pedes, et
le tout d'or tirey.
133. Item, une chape de champ noir, de drap fort démoly et usé, eu-
quel drap a quatre graiis léons emplans le champ de ladicte chape, tous
d'or tirey; et aux deux costés de la bille a deux Horions d'or pareil, enri-
chis de petites pierres, à orfraiz et bort pareillement d'or tirey, et aux dictz
Horions a quatre places vuides, dont les pierres sont chestes.
134. Item, une chape à champ de sable, tout semey de croisettes d'or
tii'é, à orfraiz et bort par bas, tout d'or tiré, semey de pierres et perles;
la bille d'argent doré a ung yniage de Nostre-Dame, et aux costés de la
bille, deux grans Horions d'or tiré, semey de perles; et y a aucunes places
vuides où aultre foiz eut de la pierrerie.
'"^ Bande d'étofl'e ou agrafe d'argenl, de forme ronde ou cariée, pour attacher
la chappe sur la poitrine.
AncHÉoLO(aE. a5
— :i8i'. —
135. Item, une chape do draps pcrs, soinoy de hominos, h^sles et ov-
seaiilx saulvajjes; la bille, eiiaperoii cl le bort do bas dor lire, niez les
bondes des orfrais sont d'or de Gypre.
136. ll(Mu, uni' chape de \ol()U\ |)i'i's; les orfrais do brodoric à yina{>os,
et eu chaperon ci aux doux coslos de la liilir a six nielles d'ar<;onl doré.
137. iloin, une chaj)e de drap vornieil, loul somcy de fierions dur, les
orfrais et billo do dra|) voloux pers, à yniagos de broderie, el ou chaperon,
uno yniagc do Noslre-Seigneur, assis sur ung arc.
138. Iloin, uno chapo do satin |)ors, tout scnioy de fleurs do 11/, d'or, les
orfrais de hrodorio n lostos do yinagos do Aposlre, onrochis de polilos perles;
et OU meillieu de la bille a ung baston de broderie, Couvert dô menues
perles.
139» Itoni, une chape de baudoijuin vcrl, sonioy de Horions et besLes
d"or el de saye; les orfraiz de salin pors à broderie el de solailz Ol branches.
140. Itein , une chape de drap l'bUge lo^éngié, Semey de oscallcs el ron-
deaulx dor; les orfraiz d'or sans yniajjcs, mcz aux deux coslos do la billo
a doux yniages d'or.
141. Ilom, une chape de salin noir, semoy à oyseaulx, co(|uilles ol roil-
dcaulx, à orfraie et bort par dessoubz, et aux deux costés de la bille, deux
y mages, le tout d'or»
142. Item , deux chapes de baudequin , le champ blanc , somey de bcstes ,
dont les testes et les florions du meillieu sont d'or, h orfraiâ de damas pers,
brodés de solailz et de Maria.
143. Item, uno aultrc chape de baudequin, semey à florions do saye,
à orfrais el bort de bas d'or tirey, laquelle est fort démoliie el usée.
144. Item, trois chapes de drap d'or, dit impérial, semées de rou-
deauix, cl dedens chacun a deux griffons dos à dos, à oi'frais d'or, en
façon de lauolle.
145. Item, une chape de baudeqUin vermeil, semée de florions et testes
de oyseaulx , à orfrais de broderie à ymages de Apostres ; et aux tabernacles
de chacun a deux testes de oyseaulx.
146. Ilom , une chapo de damas violet, doublée de cendal pers, à orfrais
de bi'oderie à ymages, et eu chaperon a une ymago de Nostre-Dame; et est
du don de fou monsieur Martin Pynard <"', évesque d'Avrenccs, et eu devant
doyen de Baïeux.
"> Martin Pynard, ne dans in |)aroisso de Nouant, diocèse do Raycitx, lut
secrétaire du pape Ku{jène IV; élu doyen do régiisc de Bayeux en ili'i'], il devint
— 383 —
147. Item, une chape, bien caduque, de drap violet, semée à ymages
d'or, orlraiz el bort par dessoulz d'or, eu manière de tanelle.
148. Item , deux chapes biances de damas , seme'es de floi-ions et pommes
de pin d'or; orfrais à ymajj'os de broderie, flont les dyadèmes sont avironnés
de perles; les chaperons (ermans à crochetz, dont l'un^ à houppe de saye
par dessoulz, et y est Tystoi-e de la Coronation Nostre-Dame ; el en l'autre,
est i'ystore de la Annunciation : du don de monsieur Zanon de Gastillion ,
évesque de Baïeux.
149. Item , une chape vermeille , semée de aigles et liepars d'or, à orlrais
d'or, sans ymages.
150. llem, quatre chapes de veloux violet, tout semey à tresfles d'or en
broderie, à orfraiz de broderie, tous à ymages.
151. Item, deux chapes de cramoysi vermeil, semées à papillons, Ho-
rions de broderie ; à orfraiz de broderie à ymages ; lesquels et iesdicts pa-
pillons et Horions, aultrefoiz, avoient esté couverts et enrichis de ])erles,
lesquelles en ont esté ostées: et sont du don feu monsieur Guillaume le
Charetier, évêque de Paris ''^.
152. Item, une auitre chape de drap, orfraiz et broderie parelz, de
nouvel donnée par maistre Guillaume Sohier^ grand coustour de l'égHse,
parent et exécuteur dudict seigneur feu évesque de Parisi
153. Item, une chape de veloux noir iiguré, doublée de tafetas violet,
orfi'ais de brouderie à ymages de I'ystore de la Passion: et eu chaperon,
pendant à crochetz , est l'ymage de Nostre-Seigneur, yssant du tumbe ; et
est du don dudict feu monsieur Zanon de Gastillion, évesque de Baïeux.
154. Item , une chape vermeille de satin figuré , en manières de branches ,
à orfraiz de ymages de broderie, semés de estelles et de branches: et eu
chaperon est l'ymage de Saiuct-Saulveur, et en la bille, ung iéon.
155. Item, une chape vermeille de satin figuré, semey de rondeaulx de
en iMi'2 évêque d'Avrauches cl mourut au mois de janvier liSa. (Hermanl,
p. Uli.)
^^' Guillaume Charlier, ualif de Saint-Malo de Bayeux, fut nommé évêque de
Paris en ii/i8. ce En i/iâ5 il fut nommé, avec l'arclievéquc de Rheiuis et Tévêque
de Coutances, par le roi Charles VII pour revoir le procez de Jeaune d'Arc. Il
mourut en ik']^ el lui inhume dans son église cathédrale. Le dimanche d'après
l'Epiphanie, la messe du chœur se chaule avec les ornemens qu'il a donnés, qu'on
nomme papillons, à cause qu'ils sont semés de lèles d'anges avec des ailes. n (Her-
mant.) Le registre des Conclusions capitulaires nous dit : tr Guillaume Le Charlier,
évêque de Paris, donna une chasuhie, deux tuniques el deux chappes de drap
de soie rouge cramoisi, semé de papillons, le 37 octobre 1673."
— 38/i —
broderie, |)l;iiii <lt> leons et île oyscaulx, à orlVais île hroileiie ù ynia^jes de
la |iassii)ii de saincl Laurens.
156. llem. trois chapes de satin rouge, loules semées de léons ou lié-
pars d'or, h orf'rais de broderie à figures de diverses chimères.
Après cest inventaire l'ail, les places despouillies de perles oui esté
reparées et cotivei-les de lil d'argenl.
157. Item, ciui| chapes neuves, l'aictes eu ce présent an, de damas
blanc figuré, toutes doublées de bougueran rouge, à très-beaux orfrais de
broderie, à \ mages, tous batus d'or de Cypre. lin chaperon de la grande,
faicle à l'usage du prestre, de laquelle les orirais sont à doubles ymages,
est la représentation de la Trinité: eu chaperon de la secunde est ia coro-
nalion Nostre-Dame: eu chaperon de la tierci' est hi sépulture de Nostre-
Seigneur: en chaperon de la ipiarte est la Nativité de Nosire-Seigneur: et
eu celui de la ijuinte esl l'apparition des Trois Uoys. Kt aux billes desdictes
chapes, l'aictes de broderie, sont les armes du dessusdict seigneur, Loys de
liarecourt, patriarche de Jérusalem, évesque de Baieux, lequel donna tous
les orlraiz et la façon desdicles chapes; mez le dra[) fut prins en colfre de
la fabrique, où il csloit de piéça. El couslèrent lesdits orlraiz et façon audict
seigneur, plus de trois cens libres tournoys.
158. Et avecques Icsdicles chapes, et du don dudict seigneur, y a, do
pareil drap damas blanc, ([uatre tuniques à l'usage des enfans de aulbes,
pour servh" eu cueur avecques lesdictcs chapes, doni la désignation est cy
après en son lieu , en chapitre subséquent.
lia csl : Jo. Gastelli, Egidius.
159. Après cesluy inventaire fait, les ortrais des cimj chapes, dessus
désignées, furent mis sur drap de damas blanc, enrechy de Horions d'or et
de soye de diverses couleurs; et sur le drap désigné fui'cnt mis les aultres
cinq oriïrais à ymages de brouderie, dont est faicte mention en chapitre
subsé(|uent, en premier article des chapes gardées eu i-evesliaire. Et par ce
moyen, ces cinq chapes demourèrenl en Triangle avecques les précédentes.
Emuicnl pour le ijiinrl chajnlrc les nultrcf! chapes communes, casuhles,
tuniques, dalinalùjucs , cslolcs , fanons , aulbes, amicit , corporcaulx cl linge
pour l'aulel, Irouvcs cl (fardés eu revesliairc^^^ de ladiclc église.
^'^ 11 y ovnil deux revestiaires : lo fjrand qui clait la sacristie actuelle du cha-
pitre; cl le petit, servant aiijourd'liiii de sacristie au cierfjé de ia paroisse de la
cathédiiilc. A propos de ce diTiiicr, nous lisons dans le mnniiscril l'oUicr :
ifi/i()9. h' petit revestiaire l'ut concédé à de Talentes, pour, là", l'aire la clia-
pelle de la Conception. n
Hoiand des Talents, chanoine de Haji'ux, est nuli'ur de lettres et d'opuscules
— 885 —
160. Premièronionl , nnf>- casiiMo de drap d'or à clianip vonnoil , à f^rans
oifrais, portans au derrière, au plus haut, la représentalion de la Trinil(?.
les dyadèmes des ymages avlronne's de perles, avecques luuiqne ol dal-
maliqne, fouruis de estoles et fanons de semblable drap: du don de l'eu
monsieur Zanon de Gaslillion, évesque de Baïeux, sans aulbes, aniictz, ne
paremens de mesjiies.
161. Item , ung casuble de excellent drap d'or, à champ vermeil avecques
tunique et dalmatique de mesmes, sans estoles, fanons, paremens de aulbe,
à orirais d'or faictz à vmage de broderie: du don de monsieur Loys de Ha re-
court, patriarche de Jérusalem, évesque de Baïeux.
162. Ilem, ung casuble, tunique, dalmatique, estoles, fanons, pare-
mens de aulbes et amictz , do drap damas blanc, enrechy de plaisans Horions
d'or et de saye de diverses couleurs, avec les trois aulbes et amiclz; h orfrais
d'or, à ymages de broderie à hystoires de Nostre-Dame au casuble, et
simples ymages aux tunique et dalmatique: laquelle chapelle n'est pas
encore du tout parfaicle, mez est es mains des ouvriers; et est du don dudict
seigneur patriarche et évesque'''.
163. Item , ung casuble avecques tunique et dalmatique , estoles , fanons ,
paremens de aulbes et amictz '"', de drap damas vermeil (iguré de luy
mesmes; et est l'orfrais du casuble tout à ymages de broderie d'or, eu
derrière est i'ymage de sainct Paul , et eu devant l'ymage de sainct Pierre ;
fournis de trois aulbes et trois amictz.
164. Item, ung casuble de drap damas vermeil figuré, à orfrais de satin
pers, semey de fieuUes et branches de broderie d'or, avecques tunique et
dalmatique, à orfrais de satin pers et vermeil, semés de roses; deux estoles
et deux fanons et paremens de aulbes et amictz de mesmes , fournis de trois
aulbes et trois amictz.
165. Item, ung casuble de veloux cramoysi, semey de papillons et flo-
donl un manuscrit, en parcliemin, est conservé dans ia biI)liothèque du Cliapitre
sous le n° 5.
'•' En note, on lit : «Lorsque cest inventaire fut recensey, ia chapelle dont
fait cestuy article mention estoil du tout parfaicte.?i
^'-' Les parements d'aube et d'amicts étaient ordinairement do la même étoffe
que les ornements dont ils faisaient partie. D'où ii suit que l'ornement complet , au
moins pour les fêtes, se composait d'une chasuble, d'une tunique, d'une dalma-
tique, de deux étoles, de trois manipules, de trois aubes, de trois parements
d'aubes et de trois amicts avec leurs parements. Il ne fait aucune mention du
voile du calice, ni de la palle; pour cette dernière, elle n'existait pas encore proba-
blement, car le calice se couvrait alors, pendant les saints mystères, d'un bout
du corporai, qui était beaucoup plus {jrand qu'aujourd'hui.
— 380 —
rions de broderie, enrichis de perles, avecques tunique el dalinaliqiie de
niesmes, despouillies de leurs perles, sans estoles, fanons ne parentens de
aulbes; aux ortVais du casuble, derrière, est ryniap^e saincle Katherine: du
don de l'eu monsieur Guillaume le Chareticr, ov^sque de Paris.
Après cest inventaire fait, les places des dessusdictes tunique et dalma^
tique, despouillies île leurs perles, ont esté réparées el couvertes de iil
d'arfjent.
166. Item, ung- casuble d(! damas violet (ifjuré, avec([uos tunique, dal-
malique, estoles, fanons, chainlures et paremens de aulbes et amictz,
semés de treilles d'or; et aux orfrais du casuble, par derrière, est TAssunqi-
tion Nostre-Dame, à broderie: du don de feu jnonsieur Martin Pynard,
(■vèipie de Avrences, et eu devant doyen de Baïeux. Foui'nis de trois aulbes
et trois amict/.
167. Item, un casuble de damas blanc lijjuré, semey de pommes de pin
d'or, avecques tuni(|ue, dalmali(pie, estoles, fanons, paremens de aulbes
cl amictz de mesnies; les orfrais du casuble à broderie à ymages, dont les
dyadèmes sont enrechiz de perles. Du don de feu nmnsieur Zanon de Gas-
lillion, évesque de Baïeux. Fournis de trois aulbes et trois amictz.
168. Item, ung casuble de damas blanc figuré, avec tunique, dalma-
ti([ue, esloles, fanons et paremens de aulbes de raesmes, sans amictz, k
orfrais de lauelle, fournis de trois aulbes.
169. Item, un casuble de damas blanc figuré, doublé de satin vermeil;
orirais à vmoges de broderie; el eu derrière est la repi'éseniation de la Tri-
nilé; avecques (uniques, dalmatique, à orfrais de niesmes, estoles et fianons,
sans aulbes et amictz.
170. Item, un casuble de veloux noir, orfrais à ymages de broderie d'or,
et eu flfirrière a ung crucifix; avec tunique, dalmatique, estoles, fanons
de mesmes, et les paremens des aulbes sont de damas noir; fournis de trois
aulbes et trois amictz. Du don de monsicui" Zanon de Castillion, évesque de
Baïeux.
Les orncmens dessus dcsigncs servent aux Jcstes solennelles , et cnsmenl les
nultres servans au.r festes communes et aultres jours.
171. Ung casuble de damas veimeil, semey à testes et pies de oyseanlx
d'or; orfrais de luodciie ii demis ymages, avecques tunique, dalmatique,
estoles, fanons de mesmes, sans aulbes et amictz.
172. Item, ung casuble de baudcquin vermeil, avecques tunique, dal-
niiilique, aulbes, amictz et paremens, semey de oyseaulx, testes et pies d'or,
el orirais de tanelle '*'.
^'' On lit en nolo: rrCcst prosi'iil niiiclc l'st fli'iiidli de diMix niiljios ot de doux
amictz??.
— 387 —
173. Item, ungcasiible de salin vermeil, orfntis de tauelle avecques tu-
nique et dalmatique de raesmes, qui sont fort uses et démolis: sans aulbes,
amiclz et paremens.
174. Item, deux tuniques de satin vermeil, et le casuhle de mesmes, a
esté envoie à la chapelle de Nostre-Dame de Yvraude; sans aulbes et amictz.
175. Item, uncasuble, tunique, dalmatique, estoles , fanons , paremens
de aull)es et amictz , de satin jeaune , à orfrais et paremens pour les tunûpies
de drap d'or, à champ vermeil," et l'orfray du casuble est de voloux cra-
mousy, semey de solailz d'or de broderie; garnis de trois aulbes et amiclz.
176. Item, ung casuble d'aulti*e satin jeaune, avecques tunique, dal-
matique , eslole , fanons et paremens de aulbes et de amictz de mesmes , à
orfraiz d'or; fournis de trois aulbes et trois amictz.
177. Item, ung aultre casuble tout seul, d'aultre satin jeaune, tirant
sur ie tenney, à orfrais d'or en manière de tauelle, fort use's et démolis''^.
178. Item, ung casuble de damas blanc figuré, doublé de cendai ver-
meil, avecques tunicpie et dalmatique, doublés de cendai vert et paremens
de drap d'or à champ vermeil, deux estoles et deux fanons de mesmes,
sans aulbes et amictz.
179. Item, ung casuble de damas blanc figuré, semey à pies rouges et
testes de oyseaulx d'or, avecques tunique et dalmatique, estoles, fanons et
paremens de aulbes et amiclz de mesmes; fournys de trois aulbes et trois
amicts.
180. Item, ung casuble d'aultre damas blanc, avec une tunique et deux
dalmatiques, bien démolis et usés: sans aulbes et amictz.
181. Item, ung auilre casuble de satin blanc, semey à estelles d'or en
broderie, doublé de satin pers.
182. Item , ung casuble de satin pers, h orfrais à demys ymages de bro-
derie , avecques tunique, dalmatique, estoles, fanons et paremens de aulbes
de mesmes , fournis de trois aulbes et trois amictz.
183. Item, ung aultre vieul casuble, avecques une dalmatique, une es-
lole et ung fanon de baudequin pers.
184. Item, ung casuble de drap d'or impérial, h champ vermeil, avec-
ques une tunique et dalmatique de baudequin pers, semey de oyseaulx et
de léons, bien démolis et usés, sans aulbes et amictz.
185. Item , ung casuble de baudequin pers, semey de lièvres et connins ,
(1)
On lit en note : «Baillié pour servir à l'église Sainct Estienne.n
— 388 —
.ivecqiies 111111(1110, «lalmaliqni^ oslolos ot fanons do inosinos , fournis de
Irais aiilhos. trois ainiclz cl leurs iiareincns.
186. lloiii, unj;- casuble noir, à orfrais do lauollc, avcc(jUOs Innique,
dalinaliquo, ostoles et lanons de niesnies draj), sciiioy à oyseaulx ji lestes
ol pies d'or, el ont losdiclos luniquos paremens de tirap (Tor impérial; sans
anibos el aiuiclz.
187. lloiii, iiii}; casnlilo, tuniijue, dalnialiqne, esloles, fanons, i\o neuf
damas noir, à orlVais de lauelle, sans aulbes el ainiclz. l^ors (pie ce j)r(^soiit
inventairo a esl(' nVonsé, cesle chapelio osloif parfaicle''*.
188. Iloiii, uiiji casuble de veloux noii', à orlrais de lauelle, avoocpies
liini(pi('. daliiiali(pio, estoles el lanons de damas noir lifjuré, fournis de
Irois aulbos el trois aiiiictz, à pareiiioiis de vieul veloux noii-.
189. Item, miji casuble de oslade noire. avec([ues imiicpio, (lalmali(pie,
eslol(>s, fanons el paremens de aulbes de mesmos, fournis do trois aulbes
ot ainiclz.
190. Tlem, deux iiianteaulx de oslade noire, servans aux dyacre el
soubzdvacre, au temps de l'Advenl el de Caresino.
191. Itoiii, six esloies el six fonons de drap iKiir do diverses sortes.
192. Itoiii, une eslole el quatre fanons de oslade noire, doiibh's de boii-
};oran rou{|e.
193. Iloni, deux ostoles et trois fanons de veloux violet, doubli^s de
cendal roujjo.
194. Iloiii. une lunique el dalmati(pie de salin blanc, à usage de Vé-
vcscpio (piaiid il cc'lèbro in poiitijlcalibns.
195. lloiii, liiiyt tuniques, ([ualre neuves, du don dudict monsieur le
])atiiarclio; (pialro vieulles do damas iilanc et (pialro do damas vermeil, à
liisaffo des enfans de cueur.
196. Ilciii, une aiilbo ol iiiij; aniict à paremens Ai' voloiix ])ers, semcy
de braiiclies dor de biodorio.
197. A|)irs cost inventairo fait, furent faicles quatre aultres Inniques
|t(Hir les enfans, de damas blanc, broclii(î d'or et d(? Iloi'ioiis do soyo de
diverses couleurs, jiaroil à la cliapolli! dessus dësign(''e, du don diidicl soi-
{Tiicur jiatriarclie.
198. Ili'iii. deux aulbos (pii servent à racolit(;, aux festos solennelles,
jiarées (Ir damas blanc, à œuvi'o de. brodori(\
l'> On lit en noie: «Le casuble ilt^'UKjli el retoriiit; de neut.w
— 389 —
199. Itom, trois anitros aulhes paréos do drap venneil, à y?nages de
hrodorie, avec([aes trois estolos, trois fanons et trois arnictz de niosrnos.
200. Iloni, huit aulJics et huit arnictz sans paremens, sorvans aux jours
sans faste.
201. Item, ])0ur servir tant au grand autel que à l'autel de derrière
y a saize douhUers, donc les aucuns en la plus part sont de'niolis et uses et
de petite estimation.
202. Item, v a ung estien'*' de drap d'or à chanip vermeil, et dodens
a unze pares de corporeaulx bien excellons et de très fine telle: du don
dudict très-réve'rend père en Dieu, monsieur Loys de Harecourt, patriarche
et évesque de Baïeux.
203. Item , ung aultre estieu , couvert de drap verd , et dessus a ung
aignel en broderie, et dedens neuf pares de corporeaulx de telle moyenne.
204. Item, ung aultre estieu, couvert de veloux vermeil, semey de pa-
pillons de broderie, donné de nouvel par maistre Guillaume Sohier, grand
cousteur de l'église; sans corporeaulx.
205. Item, ung aultre estieu bien caduc, et dessus est l'ymage de sainci
Johan, et dedens quatre pares de corporeaulx, de telle mains déliée.
Ita est : Jo. Castelli. Egidius.
206. Item, ung corjioralier de drap damas blanc, couvert de perles,
trouvé au Trésor avecques les nouvelles reliques '■^K
Ensuient les chapes communes eu revestiaire servantes aux moyennes f estes
et aullres jours.
207. Cinq chapes de drap damas blanc figuré, à orfrais à ymages de
broderie qui, eu devant, estoient gardées eu triangle du pulpitre, eu lieu
desquelles ont esté mises eudict triangle les cinq chapes neuves, donc
dessus est faicte mention, pour servir désormaiz aux testes de stallo^^^; et
ces cinq icy par lesdicts commisaires ont esté envolés au Revestiaire pour
servir aux festes cum quatuor capis , non de stallo.
208. Item, cinq aultres chapes de damas blanc figuré à orfrais do
tauelle, fort esportées et usées, lesquelles servent aux commémorations
de Nostre-Dame et aux festes des Virges.
^'' La bourse, pour mettre le corporat.
^^^ Cet article est ajouté par une autre main.
'■''' Fêtes de Stallo alliori , fêtes solennelles à quatre chapes , portées par les cha-
noines des hautes stalles. — Dans les fêtes moins solennelles, les chapes étaient
portées par des chanoines des stalles du second rang.
— :m) —
209. IlPin. deux chapes de salin blanc, à oilVais do liinnllo, loil di'-
niolios tH iisf'os.
210. llem, sept cliapes noires neuves ''\ laides en ce pii'seni nn, de
damas noir figur(^ de liiy-mesnies, toutes doublés de bougueran rouge; les
six sont pour le cueur, à offrais de tauelle, et l'autre à usage de prestre,
à orfrais de broderie à quatre yniages deangres, et au dessoubz à yniages
de mors qui resuscitenl, et eu chaperon est la repn'senlation du Juge-
ment, et en la bille, une mort en son sépulchre.
211. llem, deux chapes de veloux noir, réparées et laicles de trois
vioulles et usées à orfrais de tauelle ^''.
212. Item, deux chapes de ostade noire, de nouvel réparées, h orfrais
de tauelle neuve assés estroicte.
213. Item , (piatre chapes de salin vermeil , doublés de bougueran pers,
à orfrais do tauelle.
214. llem, cin([ cliapes de damas vermeil figuré, doublés do bougueran
pers, les quatre pour le cueur, à orfrais de lanelle, et celle du prestre à
ymages de broderie.
215. Item, six chapes de baudequin vermeil, tout seniey de oyseaulx
à pies et testes d'or, une à orfrais de broderies à ymages, et les aultres à
oifraiz de tauelle, doublées de bougueran pers.
216. Après cest inventaire, les cinq orffrais cy-dessus désignés furent
mis sur drap l)lanc tout neuf, et les cha|)es mises eu triangle, et les draps
desdictes chapes furent mis soubz orfrais de tauelle, sauf celuy du prestre
qui est de brouderie réparé, qui demourèrent au revestiaire.
217. llem, une chape de damas pers, k orfrais de broderie, semejs de
branchages et Jcstts , Mnria, et eu chaperon, une ymage de Noslre-Dame ;
doublé de bougueran rouge,
218. Item, quatre chapes de satin jeaune, à orfrais de tauelle, doublés
de bougueran pers.
219. Item, trois chapes de drap pers, semey à plumes de paon d'or,
orfrais de tauelle , doublés de bougueran pers.
220. Item, deux chapes de satin vermeil fort usées, orfrais do tauelle,
doublés de bougueran pers.
'" On II! en marjfe : tDc perche deux, ol falnlos neufves on juiiiol mil umm"
dix huit."»
''^ On lit en marfje : f Usées et refiiites de oslade.»
— 391 —
221. Item, quatre petites chapes de satin vermeil, à l'usage des enfans
de cueiir, à la feste des Innocens "'.
222. Item, trois aultres chapes, une blance, l'autre noire et l'autre
rouge, à l'usage de l'accollite, selon l'exigence des jours. Après cest inven-
taire fait, de ces trois chapes en furent faictes deux.
223. Item, eudict revestiaire, a ung piegne de yvière pour dre'chier
les cheveulx des ministres de l'autel , pendent à une chaine d'argent, attachy
sur le pulpitre où le prestre se revest.
224. Item, une petite bende de orfray h œuvre de broderie d'or, où il
a figures de huit chyraères de bien singulière façon.
Ita est : Jo. Castelli, Egidios.
225. Après cest inventaire fait , furent faictes deux aultres chapes pour
servir aux dimences, de damas pers, à orffrais de veloux vermeil, enrechis
de solailz et de jeunettes de brouderie , et aux chaperons , deux ymages de
Nostre-Dame.
Ensîiient pour le quint chapitre, les tentes, tapis, cortines, paremens de
autch et aultres draps de sayo , pour parer le cueur aux /estes solennelles,
trouvés et gardés au revestinirc de la dicte église.
226. Deux paremens ^^> de autel, de satin pers, seniey à estelles de
broderie, et les hors de broderie, et eu meillieu de l'ung de eux a ung
crucifiement, et eu l'autre la repre'sentation de Nostre-Seigneur, en l'alache,
aussi de broderie: du don de feu monsieur Nicole du Bosc, évesqiio de
Baïeux , et y sont ses armes en broderie.
227. Item, deux aultres paremens de autel, de damas vei'meil figuré,
double' de bougueran pers.
228. Item, ung aultre parement de autel, de damas blanc figuré,
doublé de bougueran rouge.
229. Item, deux aultres paremens de autel, de veloux violet, semey à
solailz de broderie: en l'ung, est Fymage de Nostre-Dame et ung priant
de évesque. Du don de feu monsieur Zanonde Castillion, évesque de
Baïeux.
230. Item, ung aultre parement, de veloux violet, semey de tresflles,
de broderie, bordé de veloux verd.
('> Pour la fête du petit évèque.
'■-'I Parements qui recouvraient le devant du tombeau de l'autel.
— 30:2 —
231. Ilom, un;'; iVontoH'' pour alacliioi- nu l)orl du donhlicM- qui mnivro
r.itilol, |)our oiiKM' lo l)orl do l'anlol. do salin violol, soiiiov do lieullos d'or
ou bi'odorio ot Imrdé do Iron'jo vonuoill(!, don Lié do houjjiioi'aii pers.
232. Itom, uno- aullro IVontol do drap d'or, enricliy de broderie h
yma<;t>s, et aux bors eiiuobly de pelites perles et de pierres dont plusieurs
sont l'iiaestes.
233. Item, ung aultro fronlol de veloux cramousy, h frenge, par des-
soubz de saye vaiioe en couleurs de Idanc. void et roufjo, double do bou-
}|uoran pers; du don dudiot fou monsieur Zanon.
234. llom, une potilo bondo do orfray, à œuvre de broderie d'or, où il
a lijjuros do huit cbymères de bien sin}]ulière façon.
235. Après cost invoiilairo fait, ont este faiclz unf| |)aroniont pour mettre
desi'ière l'autel, soub/ le trol', et ung aultro pour coiiireaulel, à mettre
(lov.inl. avec ung frontol à frongos de soye, le tout de damas blanc bi'ocbié
d'oi' ot de Horions de .soye de diverses couleurs: du don dudicl soigneur
patriarche et dvesque de Baïeux.
236. Itom. ung drap do baudo([uin, député à couvrir la cliaère de
ré\os(pio quand il lait ollic(^ on l'église, bordi^ de satin jeauno ot pers.
237. Item, ung aultre drap de drap d'or impérial, à rliamp pers, dé-
puté il [)arer la chaèrc du prescheur.
238. Item, ung drap de baudequin, à chauqi vermeil, bordé de salin
jeaune, fort démoly et usé.
239. Item, ung- aultre drap de baudequin, à champ vermeil, bordé de
frengo do soyo variée, on couleur de verd et rouge, servant à faire le
vèle'""^ quand on lait le cresmo, ot à la procession du jour du Saincl-
Sacrement.
240. Item, ung drap de saye, bien linge, faict à radies de diverses
couleurs , lequel est bien plaisant.
241. Item, deux draps de baudequin, à champ vermeil, fort usés; dé-
j)ulés il mettre sur les scabeaulx, où les liertres sont assises aux jours que
on les porte en procession.
242. Item, deux draps bien anciens et démolis, batus «l'or, à champ
vermeil, et sont de petite estimation.
^'' Ce frontei est remplacé aujourd'hui par le bord ou garnitiiro d'aulel, on
flenlollo, guipure, etc. Cepeiidaiit on revient aux fronlels hroflés, rpie certains
appellent lambrequins.
t-) Dais sons lecpiel on portait le Sainl-tlhn'me, le Jeudi saint et le Sainl-
Sacremcnl le jour de la Fèle-Dieu.
— 393 —
243. Item, un^o' aultre, pareillemenl Ijatii tror, f'ail à ymages, à champ
vermeil, fort usé et démoly.
244. Item, deux peliles corliues pour couviir en Can>sme le sacraire*'\
pendant à la croce de rauLoI; l'une est vienlle et usée, et l'autre est neuve,
de damas blanc figuré, semey de croix et de Heurs de liz de broderie d'or.
245. Item, quatre petis banquiers de baudequin, doublés de ostade
noire, pour couvrir les coffres du cueur, sur lesquelz les chapiers se
soient.
246. Item, deux coucins de satin vermeil, batus d'or.
247. Item, deux aulti-es de veloux verd.
248. Item, ung aultre de satin jeaune.
249. Item, un aultre plus long de drap d'or, à champ noir.
250. Item , cinq aultres petis vieulx coucins de diverses couleurs.
251. Item, quatre aultres petis coidcins, servans à l'autel pour porter
le livre des Evangiles.
252. Item , une couverte pour l'ymage de Nostre-Dame , et quatre petites
pour les quatre ymages des docteurs estans sur les quatre cornières du-
dict autel , et six aultres pour les six angelotz , servans à couvrir lesdicts eu
temps de Caresme.
253. Item, sept draps de baudequin de diverses couleurs, tenans et
atachiés l'ung à l'autre , et coulans sur une corde , pour parer ung des costés
du cueur aux jours des festes solennelles'"'.
254. Item, deux aultres, tenans et atachiés ensemble, et coulans sur
une corde , de la conrhlion des aultres.
255. Item, neuf aultres, pareillement de diverses couleurs, atachiés et
tenans ensemble et coulans sur une corde, pour parer l'autre costé du
cueur.
256. Item, une tente de sarge vermeille; du don de monsieur maistre
Guillaume de Bailleul , doyen de Baïeux, où sont ses armes, et ung chevalier
à cheval qui occit une beste , en œuvre de broderie.
'•' Où est renfermé le Saint-Sacrement.
(-^ Dans les fêles solennelles, les arcades dn chœnr étaient fermées par de
riches tentures. En iBGa, ces magnifiques tapisseries furent volées par un protes-
tant, le sieur de Columbières. Le manuscrit des Conclusions cupilulaires nous fait
savoir qu'elles furent rendues à la cathédrale, moyennant rançon : «Ailocata au
fabricier de 5/|tt, qu'il a donné au comte de Colombières, pour retirer de chez lui
les tapisseries de l'église, le 26 décendjre 1571.1
— 39/1 —
257. Ileni, sept tontes do lapissone l'aides de laine, toutes sein(V>s de
branches, et eu nieillieu et aux cornières, en oéUvro de l)roderie, sont les
armes de monsieur Loys de IlarecourI, palriarclie de Jérusalem et évesquc
de Baïeux, (|ui les a donnés à l'église pour parer le cueui'.
258. lleni, un<;- long- hanchier j)lus i-slroil, de façon cl œuvre seni-
bl;d)Ie, donné pai' lodict seigneur et y sont ses armes.
259. Item, deux aultres tentes do laine, batuos à lil d'or, auxquelles
en œuvre tle broderie, sont les ymages des douze Sibilles avec leurs eticrip-
teauix ; du don dudict seigneur.
260. lloni, ung grand cliief de salin vermeil, bordé de frenge de saye
et par dessus doublé do satin jeaune, semey [)areilloment do branches:, et
ou meillieu et es cornières les armes dudict seigneur, en œuvre de bro-
derie.
261. l(om, deux tentes, servans de costés audict ciel, de satin pareil, et
pareillement enrechis de broderie de branches et desdictes armes, doublés
do bougueran pers : ledict ciel et costés donnés par ledict seigneur J^oys de
Haiocourt évesquo, à la décoration de l'église, et spécialement pour tendre,
le jour des Reliques, sur les précieuses relic|ites de lachcte église.
262. Item, une tente très-longue et estroicte de telle à broderie de
ymages et escripteaulx, faisans représentation du conquest d'Angleterre,
la(|iiollo est tendue environ la nofde l'église le jour et par les octabes dos
lleliqucs ^''.
263. Item, une aultre tente longue et estroicte de telle taincte, dé-
putée à couvrir les ymages du pupiltre de devant le cueur, eu temps de
Garesme.
264. Item, une aultre lente do telle, faictc do bondes de diverses cou-
leurs, qui sert de vêle entre l'alitel et le cueut', eudict temps de Ga-
resme '■'.
265. Item, une courtine sur l'autel, faicle de fil, on manière de pa-
villon.
266. Item , ung large et long lapis de drap pors , leijuol , (juand le ])rélal
fait l'olfice, est estendu devant l'autel dessus le pavement, dessoubz les
pies du prélat et des ministres do l'autol.
"' C'est la fninoiisi.' tapisserie de la reine Malliilde.
'-^ Dans VOnlinnrii'.tn de ré(;lisc de nayciix , on voil qu'à ces paroles do la Passion :
rfEt crce veliiin teinpii scissiim est-', on coupait lu corde sur laipielie élail sus-
|)cndue la tente doiii il est ici question, et elle londjait ainsi au milieu de l'ollice,
figurant la déchirure du voile du temple, lors de la morl de Jésus-Christ.
— 395 —
267. Item, Irois lelles noires pour mettre sur les bancars, où on exteod
les chapes eu cuem* aux jours des [)rocessions.
268. hem, une banière de damas pers, où sont les armes de France,
en riche œuvre de broderie, et est tendue dessoubz le crucifix.
269. Item , une banière neuve de satin pers figuré , semey de fleurs de
Hz, et eu meillieu Tymage de Nostre-Dame, doublé de bondes de satin pers
et verd.
270. Item, une aultre vieuUe banière à ymages, de une part et d'autre.
271. Iteiii, une vyniple, pour parer l'y mage de Nostre-Dame de l'autel,
bordée aux boutz et costés de frenge de soye et fil d'or.
272. Item, une chaère pour le prélat, à quatre pommes de cuivre doré
sur les quatre membres ^'*.
273* Item , six pommes de cuivre doré servantes à porter le palle sur
basions à la procession le jour du sainct Sacrement.
274. Item, ung très-bel ymage de Nostre-Dame, avecques bendes et
rayz de solail non assemblés, le tout de riche broderie d'or.
275. Item, ung capitel faict pour couvrir le sacraire, de satin pers,
semey à solailz de broderie, et eu meillieu en a ung plus gi'and.
276. Item, trois syndones de taffetas servantes quotidianement aux
messes célébrées en ladicte éghse, l'une est blance, l'autre perse et l'autre
noire; et servent à l'accollite pour tenir la patène durant la préface de la
messe '•'^K
277. Item, une cortine nouvellement faicte pour vestir et couvrir la
paincture du devant et des deux boutz du grand autel, faicte de telle de
Rayns très déliée, bordée par le bas et par les fentes et les bords, de frenge
de saye de diverses couleurs , et par hault attachée à ung bort de veloux
violet, auquel sont attachés les aneletz pour couler, à couvrir et descouvrir
ladicte paincture '''.
a^S. Item, au dessus de ladicte cortiiie, a ung frontel de damas violet,
enrechy de broderie d'or, de Jésus, Maria, fleurs de liz, petitz solailz et
croissans, bordé par bas de frenge de saye de diverses couleurs, pendant
('^ C'est le curieux siège en fer du xiv° siècle.
(21 Cérémonie qui s'observe encore aujourd'hui à la messe solennelle, lorsqu'il
y a diacre et sous-diacre; cependant elle n'a plus lieu, comme autrefois, à la messe
des morts.
(■'l Cette courtine enveloppait les panneaux peints qui recouvraient eux-mêmes
rr l'excellente table tout d'argents. [N" i.]
— 396 —
par flevaut sui- uii{j lil île lor, cl ilcssoubz lodicl Ironlel coulent les anclelz
(le ladicle corlino.
279. lltMii. mi<; |»elil |)aieinent de taffetas noir, où il y a un,o- Jésus en
painctiUT d or. coulanl son!)/ ledict frontel et devant ladicl(< cortine hiance,
lenuel se extend eu nieillien de Tautel, el serl pour plus clèrenient voier la
élévation du SacreintMit, quand on célèbre audict autel.
lia est : Jo. Castklli. Egidius.
280. Après cesluy inventaire fait, fut l'aide une aultre courtine poiu-
lautel, tant devanl que aux deux houlz, de talîetas noir, coullanle connue
la courline blance cy dessus désignée, poui' servir depuis le jour des Mors,
jusques à la feste de Pasques.
Enmk'iii pour le sixte rhapitir 1rs lirrcs , huit pour /'oj/icc de l'cjrlise t/iic de
esludc, trouvés et gardés eu cueur et nu.r cliapol/es de environ, non comprins
les livres tpii sont en la librairie enmnuine de l'église.
281. Premièremenl unp, excellent niissal, poriant lout l'office ])onliiical,
à Tusaj^' de l'église et diocèse de Narbonne; du don de très-révérend père
eu Dieu, monsieur Loys de Harecourt. patriarche de .lérusaleni, évesque
de Bayeux''\ avecques les joyaulx pontificaulx. donc ci-dessus en second
chapitre est faicle mention. Conuiiençanl eu second lieullet après le kalen-
dier : ^Jhcrus/ilein. Gloria Patri^^\ri
282. Item, deux misseaulx compietz, l'ung pour servir au grand auteJ,
commençant, eu second feuillet: Suscipiamus , Domine-^; l'autre pour servir
à Taulel de derrière, commençant eu second fieuUet en rouge : nSimilitcr
cl in aliisri.
283. Ilem, ung evaugélier bien pre'cieux à belles hystoires dedens,
couvert à champ d'or à ymages ellevés, d'ung costé d'argent doré, orné de
])ierrerie, [)erles et précieux esmaulx , tant d'ung costé que d'aultre, com-
mençant eu second (ieuilet : ^Variai etiam malediciorumri.
284. Item, ung aultre évangélier, couvert d'ung costé d'argent doré el
de l'autre costé, d'argent blanc à escales; conunençant eu second lieullet :
V Régnai Deus-n.
285. Item, ung ëpislolier, d'ung costé couvert d'argent doré, et y a
''^ On lit l'ii iii;irj[C' : tCHk; icdici, siîijijiK.'ur [liiliiaicln' a ri'lcnii l'usii|[(' (Inilid
in(>ssf'l sii vie duranle. Après le décès de luu monsieur le palriaiclie, h.'dici mcssui
fut restitué à l'éfjiiso el mis en {jarde ou roirii' du Trésor. 15
'^' C'est fiujounriiui le u" 61 du (lataJogiie di> la l)il)liolliè(|ue du Chapitre.
— 307 —
un<i' crucifix, et de i'aiiJlre costc d'argent blanc, où est i'ymage de sainct
Paul, commençant eu second feuillet : nPatieiitic et solacii-n.
286. Item, ung aultre évangelier, couvert de cuir noir, commençant eu
second fieuilet : rtnus solverev.
287. Item, un aultre e'vangelier, couvert de cuir tcuney, commençant
eu second fieuilet : vstallo et tercium apersonari.
288. Item, ung aultre épystolier, couvert de cuir tenney, commençant
eu second fieuilet : rfdet vobisn.
289. Item, trois gradaulx, deux grandz, l'ung commançant eu second
fieuilet : hmnana quefuerant-n : l'autre : Kmortuorum-n , et le tiers plus petit,
commançant eu second fieuilet : npopulus Syonv.
290. Item, ung antiphonier entier et complet, commençant eu second
fieuilet : neœceptis primis vesperisr>.
291. Item, trois antiphoniers, pour le temps de este, commençans aux
secons fieulletz, l'ung : rtstatem concede-n , l'autre : va capiteri et le tiers :
rrtie ât sepultumri.
292. Item, trois aultres antiphoniers, pour le temps de yver, commen-
çans aux secondz fieulletz, l'ung : Ktuam et veiiiri; l'autre : fforbem terra-
rumr> et le tiers : c scmpiterna seculan.
293. Item, cinq légendiers , commençans aux secondz fîeullels, le pre-
mier : Kiiem vinim-r,-^ le second : rtprophelaret-. \ le tiers : frnianifestatumn;
le quart : ftDomini nostri-n et le quint : nmo oravit Dommumn.
294. Item, deux volumes des Morales sainct Gre'gore, commençans aux
secondz fieulletz, l'ung : nto a corde suo-n et l'autre : fevellamurv.
295. Item , le Dyalogue sainct Grégore, commençant eu second fieuilet :
(f . . .iwit sicut diibitationisT.
296. Item, ung poslille super Caiitica canttcorum, commençant eu se-
cond fieuilet : rteterna beatitudo-n.
297. Item, une neuve légende pour la commémoration Nostre-Dame,
commençante eu premier fieuilet : rvota niean; du don de maislre Jolian
Gervais.
298. Item, ung aultre légendier de omélies et exposition de évangiles,
commençant eu second fieuilet : rtdane creationis-n.
299. Item, ung aultre le'gendier de omélies et expositions de évangiles,
commençant eu secong fieuilet : anmosque coiwciicrcl-n.
300. Item, ung missal de collectes, commençant eu second fieuilet :
adtgnos efficianly).
Archéologie. a 6
— ;v.)8 —
301. I(eia. uiijO- petit livrel dr Itiùves (^t longues, coinmeiirnii! en second
fieullet : rJnlUluv anliquam^^'n,
302. Item, une le'gende pour la cominéinoralion Noslre-Danie, donc de
pn'senl on use. cnnimoncante en second licMdhîl : triiim Iniliv incri.
303. llem, ([ualie |)saulti('rs, connnençans aux second/, lieullclz- le
[)renner : rtrcditalcm luamn\ le second : rrlcnninos tcvrcn; le lices : mlicalis
tciruin-o o[ le (juarl : 'xEtnunc rc/j'csr,.
304. llem, uny séquencicr, commençanl ou second liouliel : tSynai>o-
(jam Salhancri,
305. llem, uii{> aidlre petit scipicncier, comincuçanl eu second lieullel :
niiiunita liai IIS iilinii-^.
306. llem, unji' ordinaire, commençanl eu second lieullel : ^numciclur
criui/fclimnn.
30T. llem , ung aultre ordinaire, commençant eu second (1( ullel : rrsfallo
et Icrcium a j)ersonn '"' n.
308. llem, unp; martirologe, commençanl eu second (ieidiel : (fccssa-
riiiiiifial-^.
309. Item , un^j- aultre vieul mai'tirologe , commençanl eu second fieullet :
net Ixdic dclcslurv,
310. Item, cinq processionaires, commençans aux seconds lienlletz,
lung : 'rcloruiiin; le second : kIvIs et super ri\ le tiers: cgloriosusD-, le
quai't : «mambus tuisri et le quint : ttriaecce-n.
311. llem , ung petit raisselel pour les vicaires, commençant eu second
fieullet : ref exaiuli nos Deusv.
312. Item, deux obitiers neufz, commençans aux seconds fieulletz,
r«ng : rtobitus Johannisri et l'autre semblablemenl.
313. llem, deux aultres obitiers vieulx el caducz.
314. Item, ung petit gradal poin^ le chantre, commençant eu second
fieullet : n Congreifaho eosy>.
315. Item, deux asniers dont l'ung est enchaîné eu hault du cueur, du
costé seneslre, et l'autre esl eu Chapitre.
316. Item . ung petit misselel pour le cueur, couvert do cuir tenney,
commençant eu second fieullet après le kalendier : rrConJilcor Dco-n.
('^ C'est le ms. 66 de la l)iltliotlièf|i]o du Chapitre de Bayeux-
'^' Bibliotiièque du Chapitre, ms. 121.
— 399 —
317. Ilem, ung aullre vieul messelel, conimençanl en second lîeuilel:
rtlnimicmn eradicri.
,318. Item, ung aultre petit livre servant à l'office des trespassés, com-
mençant en second fieuilet : niavh Dominusv.
319. Item , mig aultre petit livret , servant aux processions de Quaresme ,
commençant eu second fîeullet : ftcoirumpal-o.
320. Item, ung aultre petit livre, eu quel sont les leçons que on lit aux
messes des Quatre-Temps, commençant eu second fieuilet : kuiis dissolntan.
321. Item, ung aultre petit livre, bien ancien, mes frais de escripture,
et dedans sont belles bystoires d'or des principales festes de l'an, notey à
notes menues anciennes, faict en mètres et proses qui se intitulent : rr Versus
Iropicefestorumn, comme nSalvefesIa diesn, commençant eu second fieuilet :
«Etfinisn, et a este' mis eu Chapitre, eu coffre de la Fabrique.
322. Item, ung vieul kalendier fe'rial.
323. Item , ung petit missel neuf, où sont les messes pe'culières , que on
a accouslumé dire quand on va hors de l'église en processions, commen-
çant eu second fieuilet : Kpopiili quoniamn.
324. Item, ung aultre pareil livre noté, où sont les offices et gradaulx
desdictes messes, commençant eu second fieuilet : rr Kyrie eleysonri.
ha est : Jo. C.\stelli. Egidius.
325. Ilem ung excellent mesel, couvert de cuyr rouge, commenchant
au segond fieuilet : kùi nomine Dominin et finissant au ])enultiesme : nsHmine
sacerdosv. Du don de maistre Robert Lefèvre, chanoine de Barbières^'^
Ensuient aidtres livres enchaînés et mis en divers lieulx ; et premièrement
eu costé dextre du cueur.
326. Ung postille sur le psaultier. commençant eu second fieuilet :
tfporro litulusfi.
327. Item, ung volume contenant plusieurs opuscules de sainct Am-
brose et de sainct Jérôme, commençant eu second fieuilet : rfqae nec mi-
nuscule peperilv.
328. Item, une Légende dorée, commençante eu second fieuilet du
texte : rj'ocla est sicut sanguis-n.
329. Item, ung Huguce. commençant eu second fieuilet : tnU auxiliorr).
'^' Ce dernier article a été njoiilé par une main différente.
26.
— /jOO —
330. Item, ung livre intitulé: Flores Evaitgeliorum , coinnionçaiit eu se-
cond fieullet : ^qui nullam uoticiam-^.
331. Item. \m^ livre intitulé: de Proprtetatibus rcrum, comme!iç.iut eu
second lieullet: ncst (liviiui cssentin.-n
332. Item , la Somme du Breton , commençante eu second lieullet : ffna-
lur aient dicit-'.
333. Item, un volume contenant les épyslolos de maislrc Nicole de Cla-
menges, commençant eu second lieullet: niiulefniclusv.
En sinistre conté du cucur :
334. Premièrement un livre inlituley: Flores beati Bernardi, commen-
çant eu second ficullct: ^dc eo dixensr>.
335. Item, ung petit volume contenant : de Jilio prodigo , et aultres
épy stoles de Clamenges , commençant eu second fieullet : y modo ingemum ■n^^\
336. Item, ung livre intitulé : Ratioimle divinoruin ojjiciorum, commen-
çant eu second fieullet: tttropologico et aimgogicon.
337. Item, ung postile sur les épistoles saincl Paul, commençant eu
second lieullet : v preordinatiom alitcm.
338. Item, une Somme du Breton, commençante eu second fieullet:
ffj'n co quod descendit -n.
339. Item, une postile sur le psauUier, commençante eu second fieul-
let : r.pr opter rei cognoscende-n.
340. Item, une Somme intitulée: "la Bartlioline», commençante eu
second fieullet: vcuram ecclesicri.
341. Item, eu la chapelle de la Conception, eu pulpitre devers le cueur,
ung missal, commençant eu second fieullet : (ttiain agile appropinquavit-n.
342. Item, ung bréviaire ancien sans psauUier, commençant eu second
fieullet: nbenedicat nosDeusn.
343. Item, ung psaultier commençant eu second fieullet : n Domine in-
lellige. n
344. En ung aultre pulpitre en ladicte chapelle, ung volume contenant
la Somme de Huguce, et ung livre qui est intitulé de Grammatica et par-
tibus cjus, commençant eu premier lieullet après la table: Ciini iiostri pro-
thoplausli. n
'') C'est le ms. li du Catalogue de la bibliothèque du Chapitre de Bayeux.
— àO\ —
345. Item, iing aultre potit livre intitulé : de Exerciciis snncli Aiiffustini
rt aliorum docloruiii , coininciiçant en second fieullet: rrcovporc mit clnsn.
346. Item, un aultre petit livre intitule': Epistole Sydoiiii, commençant
eu second fieullet : rrbat aut pucm.
347. En la chapelle de Sainct-Michiel, ung bréviaire, donné par misire
Guillaume Delon, commençant eu second fieullet : rtununujueinque ver-
348. En la chapelle Sainct-Eloy, un aultre bréviaire, commençant eu
second fieullet : frnV/s vochaiur-n.
349. En la chapelle Sainct-Panthaléon, ung Catholicon, du don de mon-
sieur Nicole du Bosc, évesque de Baïeux, commençant eu second fieullet :
rfsit tibi c dyptongtisri.
350. En la chapelle Sainct-Pierre, sur ung long pulpitre, premièrement
ung livi'e , ancien légendier de la vie et passion de plusieurs saincts , com-
mençant eu second fieullet: KconJ'regemnt-n.
351. Item, ung aultre vieul légendier, contenant pareillement la vie et
passion de plusieurs sainctz, commençant eu second fieullet: rtdicentisn.
352. Item, ung aultre vieul légendier de omélies et expositions de
plusieurs évangiles, commençant au second fieullet: nvidimus-n.
353. Item, ung aultre, contenant les expositions des évangiles du tem-
poral, et plusieurs sermons, commençant eu second feuillet: tfknnc freci-
puamn.
354. Item, ung aultre, des sermons et expositions des évangiles, com-
mençant eu second fieullet: nporale non querit-n.
355. Item, ung aultre petit livre, contenant la vie de sainct Florent,
commençant eu second fieullet : ftprimum potentatun.
Ita est : Jo. Castblli. Egidids.
Anno Domini millesimo quadringentesimo septuagesimo septimo, die
décima sexta niensis maii, nobis Johanne Gastelli presbitero et Egidio
Thome clerico, apostolica auctoritale notariis publicis, ad bec que sequun-
tur specialiter vocatis, presentibus et assistenlibus in insigni ecclesia Haio-
censi, ex deliberatione niatura venerabilis Gapituli ejusdem ecclesie, per
venerabiles et circumpectos viros magistros Guillermum de Gastilliono , ar-
cbidyaconum de Gitra Vada, et Nicholaum Michaelis, canonicum et fabri-
^" Ms. 72 du Chapitre de Bayeiix.
— AO'2 —
crtl'inin pjnsdciu ooclosio, superius in cnpilo prosontis codicis pi'onominatos,
ol jissisleiililius cuin ipsis vonoi'nliililtiis el circumspoctis vii'is iiiii<;istiMS lîo-
berlo Fabri, Johanne Militis, Cmillernio Auberi, Micbaolo Moynet et Jo-
hannc Pobier. ojiisdem ecdosie caiionicis, tariis tilulis decoialis et ad beç
por ipsuni Capitulnmdepiitalis, presentibus etiam domino Mcolao le Poul-
leticr, presbitei'o, ot Johanno le Poullctici- clerico, ejiisdeni domini Nicolai
nepote, servitoribus cl procuraloi'ibus domini cusiodis dicte ecclesie, pre-
scns invenlarium jocalium , ornanientorum et aliornm bonorum qnorum-
cmncpie mobilium dicte erclesie speclantimn luit cniioso et solenniter re-
ceii>iliini, ac de veilto ad vcrbum per eundem Micbaelis lectura, et per
sinjjula capitula in eodem hoc codice contenta, et caj)itulorum singulos ar-
ticulos eo ordine quo legebanlui-, dicta jocalia, ornamenta et cetera bona
mobilia dicle ecclesie curiose fnerunl oslensa et visa, ac juxta eorumdem
desi<;nationes considerata. El comperUim est quod omnia et sinjyula hic
superius in hoc dicto invenlario desi};nala, eisdem die et anno in dicta
ecclesie erant reposita et ordinata, singnla in singulis loois ad eornmdem
cnstodiam et coiiservationem deputatis. VA pio aulentica appi-obatioiie et
lideli leslimonio dicte ostensionis, visionis et reposilionis eoruindem bo-
norum in suis locis et custodiis, i[)se Micbaelis, canonicus et i'abricarius
ecclesie, iit prelertur, a nobis UDlariis ])rononnnatis instanler petiil sub-
scriptiones nosiras in line codicis luijiis apponi, quod etlecimus, sicutpi-e-
niillitur, reqnisili et rogati; presentibus domino Jobanne Mûrie e( magislro
Guillernio Ducbcmin, vicariis, et domino Jobanne Deleens ac Jobanne de
Vaulx, capellanis dicte ecclesie , ac plurimis aliis ad piemissa pro teslibus
vocatis.
Premissa in oiiiiiihiis et per oiiniia , imml superius dcdarala siiiil , ridi,fui
ctàudiri, efjo Joliamies CjislcUi , prcshiior, ptihlicusapostolica et imperinli auc-
lorildlibiis iiolarius , et hec dimiia otnnihus visuris cerlificn.
Jo. Castelli.
E^w, Effidius Tliome, publicus iinperiali nuctoritale curieqiic rpiscopalis
Uttiocensis ac veucrahiUs CapituU ecclesie predicle notarius , fui etiain presens
in omnibus prcmissis, proul supra.
Egidius.
— A03 —
II
lîVVENTAIRE DE LA LIBRAIRIE DE L'EGLISE DE RAYEUX.
(1/180) ^''.
Anno Domlni millesimo occc'"" octnagesimo, in can.iluloif>;eneraii ecclesio
Baiocensis, post festuni sanctorum martirum Piavenni et Rasiplii celebratum ,
per dominos capitulantes deputati fuerunt et comniissi venerahiles ac dv-
cnmspecti viri domini et magistri Gnillelinus Aubery, sacre théologie |)ro-
fessor, Giiilieiraus de Monasterio, in eadem licenciatus, et Johannes Diibec,
in canonico jure licenciatus, una cuni venerabili etiam et circumspeclo viro
jnagistro Nicholao Michaelis , in eadem theologia bacalario forinato , tune
dicte ecclesie fabricario , videlicet ad visitandam cqmmunem iibrariain dicte
ecclesie revolvendo libros et volumina ejusdem , eosdemque lil)ros et vo-
lunùna aptandum et ordinanduiu in pulpitis ejusdem libranV, juxta eorum
discreliones et prout congruenlius viderit eSse faciendnm. Xd qiie agenda
et complenda cum vigilanter et curiose per dies plurirnos intendissent,
tandem de eisdem libris et volnminibus , per pulpita dislributis et per ipsos
ordinatis, prefati domini canonici, ad premissa comraissi et deputati, fe-
cerunt et in bec scripla redigeruut inventarium in modum qui sequitui-.
In primo piilpito dexlre partis , versus domum episcopalem , conliaenltir hbri
sequeiitns, in latere superiori, incipiendo versus parietem :
1. Primum volumen est prima pars Biblie, a libre Genesis usque ad
lilirum Paralipomenon inclusive. Incipit in secunda columpna primi folii ,
in nigro : trfrater Ambrosius tua mein ; in tertio folio : crmemorans fixusque
manebatn; et finit in penultimo folio: rdicem mosephat/?. Ex dono ma-
gistri Nicolai Daigny.
2. Secunduin est prima pars postille magistri Nicolai de Lyra, a prinr
cipio Biblie usque ad librura Psalmorum, inclusive. Incipit in primo folio-,
in nigro : ^Hec omnia liber viten; in secundo: cr Domini tue, etc.n; et finit
'^' Déjà en i436 un inventaire de ia bibliothèque avait été fait par ordre dii
Chapitre; comme nous l'avons publié en entier dans la prélaee du catalogue des
manuscrits du Chapitre de Bayeux ( Cal. g-e^. des bibl. pnbl. des départements, t. X,
p. 37'i-987), nous y renvoyons ie lecteur et nous passons immédiatement à l'in-
ventaire de ia librairie de l'église de Bayeux fait en i48o. Cet inventaire est en
quelque sorte la continuation et une partie de l'inventaire du trésor; il est copié
dans le même manuscrit 199 du Chapitre de Baveux, fol. gô-i i5.
— hOh —
in pciiiilliino folio : rr(|iio atlliuc ad dolii.'- Kx doiio doniini Nicolai lla-
bardi, cpiscopi Raiocensis^'',
3. Terliuni est scciinda pais Riblie, a Proverhiis Salomonis usque ad
Novuin Teslamontiini. Incij)it in socundo folio : rfParaiwle Salomonis fiiii
David"; in toicio : craureni Inani nt cnslodiasjî; et linil in penultinio; rrRa-
nialia exceisns Dominir. Kx dono prefali Daigny.
4. Ouarluiu volumen est secnada pars postille do Lyra snper Bibiiam,
a libris Salomonis usqne ad Novuni Testameulum. Incipit in primo folio,
in nifrro: rrEcce descripsi eam tibi Iripliciler'i; in secundo: ffctiam que
actoios collt'ctioniini''; et Iniil in penullimo : ftdicitur acliima erat-u* «.Ex
dono piofati Habard.
5. (Jniiilinn volumen est lei'lia pars Bibiie, conlincns Novum Testamen-
lum. Incipit in primo folio; in nigro : rrP.ailns, servns Jesu Christin; in
secundo: fflis per graliani ipsius'^, et finit in penultino : franxiatus est
super me spiritus meus». Kx dono predicli Daigny.
6. Sextum est tercia pars postille de Lyia su|)er Novum Teslame:ilnm,
Incipit in primo folio, in nigro: rfQualuor faciès uni. Ezccbiel proi; in
secundo : ^rdentiam facti fada esl^, et finit in penultinio : ffsecundum
partem anime inferi». Ex dono prefati Habard.
]ii lalere hiferiori predicti jmlpiti , incipiendo ut supra versus parietem.
7. Prinmm volumen est Concordantie abbreviate. Incipit in primo fo-
lio : ffa secundo ejusdem. i.b.v.a. t?; in secundo : rrXLI.C.LV.S. »; et
finit in penultinio: r-X superius gal.I.G.*»
8. Secunduin volumen est prima pars Goncordanliarum. Incipit in primo
folio, in nigro: rrCuililjet volenti requirere concordanlias^; in secundo:
ffEsdre 2" d. Abiit in Jérusalem « ; et finit in penultinio : rraliud vas in houo-
renm.
9. Tercium volumen est liber Johannis pape, qui dicitnr os aureuni, de
inlerprelatione Evangelioruni; et in fine sunt quedam omelie. Incipit in
primo folio : ffgemitus enini diclus est a gemendon; in secundo: rrdies sex
assumpsit Jésus n; et finit : rrin penultinio et ])eculiari quadam prc-.
10. Quaitum est glosa Hujjonis de Sanclo Victore super Psalteritmi. In-
cipit in primo folio : ffSancli Sjiiritus assit nobis gratiaii; in secundo :
f pro|)lietiis frequentius uliniurn ; et finit in penultinio immédiate anle tabu-
laiii : ''in spirilu doiiiiiiuni laudomusi.
11. (Jiiiiihiin est l'salteriuni cuni glosa ordinaria. Incipit in primo folio,
^'' Nicolas Habard, évèque de Baveux (l 'la i-i 63i ).
— àOb —
in glosa : rf peccaviel in via peccatorumsletin; in secundo, in tcxlu : frquum
novit Dominus viani justoruni»; et finit in penultiino folio, in glosa : frse-
denles super duodecim sedes et tunc«. Ex dono mogistri Joliannis du
Homme, decani Baiocensis.
12. Sextum est expositio Bede exceipta ex variis opusculis beali Au-
gustini super epistolas Pauli. Incipit in secunda columpna secundi folii :
ffuatione suscepit et pro pena consecutus estn; in tercio folio : rrfilium qui
cura vidisset David n; et finit in penultimo folio: ffsi dedero primogeuita
niea in porcisn.
13. Septimum est expositio Haymonis supci episvolas Pauli et quatuor
Evangelia. Incipit in primo folio, in nigro : crSegregatus in evangelium
Deiw; in secundo : fffratres Domini scripturarum more»; et finit in penul-
timo : fffide jani sublimis existens^.
14. Octavum est glosa Magistri [Pétri Lombardi] super epistolas Pauli.
Incipit in secunda columpna secundi fobi, in glosa : «trui in bujusmodi
unde et sancta ecclesiai; in iii° : rrcepit humanam et rationalem animam»;
et finit in penultimo, in textu : «boc enim expedit vobis orate pro no. n.
15. Nonum continet Convenientias e\ angelistarum , quod vocatur Unum
ex quatuor. Incipit in primo fobo ; ff Liber generationis Jesu Cbristin; in
secundo: wm iiia hora accesserunt discipulin; et finit : a ut manducarent
pascba».
Ita est: G. Mathei, G. Maseline.
In secundo pulpito dextre partis siint libri sequentes, quos onincs donavit
dominus Ludovicus de Haricuria, patriarcha et episcopus Baiocensis; in latere
supertori incipiendo ut supra :
16. Primum volumen est prima pars Biblie, a principio usque ad Psal-
terium inclusive. Incipit in secundo folio: ffconcipiet lingua volveretn; iu
tercio : ff annos trigenta non legantur» ; et finit in penultimo folio, in rubro :
fffilius suus Absalonfl.
17. Secundum est secunda pars Biblie, a Parabolis Salomonis usque ad
linem. Incipit in primo folio, in nigro : rr Jungatepistola quos jungit sacer-
dotium»; in ii° : ffet mansuetis dabit gratian; et finit in penultimo : trduo-
decira mai'garile sunt per.»
18. Tercium est liber Concordantiarum completus. Incipit in primo
folio : ffCuilibet volenti requirere concordantiasn; in secundo : ff.i. pa. xv. c.
princeps trium"; et finit in penultimo folio : trChristus Dei electus.n
19. Quartum est postilla moralis magistri Nicholai de Lyra supra totam
— /tOO —
Bihliain. Incipit in primo folio : ffVidi indoxlcva sodonlis snpor ihromimn;
in secundo : rspiritum ouhornata jn'oncil''; ol (inil in pcnidlinio : ffpor
rogcni l)i>in('lriuiii (pii l'iiil advcrsariusî. '^
20. Ouinlmn est opiis insijpic licati Tlionio do Acfpiino snpor ovano'olio
Joliannis. Incipit in primo lolio : rfDivinc \isionis snhliniilatow; ins(>cnndo:
ffmiilum non alicpiando possit osso inrorinc; et linit in |)('nnltimo in
to\ln : rsic onm volo nianere donec*.
21. S(>\tnm est postiila snpoi- ovangolinm Joliannis. Incipit in pi-imo
lolio : ^Vidi Dominnm so(l(Mitom sn])or soliuio''; in socnndo : frr'ilalc do
nuptiis vocatus csl'^; ot iinit in pcnidliiiio : r-dc iHictonlalc tria ponil'n.
22. Scpliiuniii ost oxplanalio Joroi\iini super primam |)arleui Ysayc.
Inci|)il in secundo lolio, iu nigi'o : rre\pl(>lis longo vi\ lempore»; in tercio ;
(rquo siguilicantur due tribusr», et (init in penullimo : rromnis (jili hil)ei'il
do aqnis Jesui.
23. Octavum est explanafio ejnsdem Jei'onimi in secnndam parlem
Vsave. Incipit in secunda coinmpna secundi folii, in nigi-o : rrdecinms liher
qnem nunclialiehnis in inaniljus«; in tei'cio : rresse |)roiuittit sic majoreni»;
et finit in pemillimo : rret illud ajjostoli levan.'^.
24. \onum est <>losa Magisli'i | Pelii Ijomljardi| super epislolas Pauli.
Incipit in primo folio: irPrincipia rfrnm inqtlirenda snnt pl'ius»; in se-
cundo: r-ant a|)oslolos ante hahuissemus^ ; et Huit in peiudtimo, in lexln :
rrextra portaiu passns est exeanms^.
25i Decimum contiuet omelias lieati Angustini super evangelium Jo-
liannis. Incipit in tercio folio, in nigi'o : r^nluentes quod modo audivimus
ex lectione a])ostolicai; in quarto : ffsic propinavil vei'ban; et ûnil in nl-
limo : rripse compellerer iiieuiii terminare sermouemTi.
//( latere infcriori dicti pulpili :
26. Priinnm voUmien continet nnielias lieati (iregorii sliper Evangelio ,
nniuero xl. Iiici|)it in primo folio, post talmlam : rtln illo tempore, dLxit
Dominus Jésus discipulis suisn; in secundo : frregnum l)ei ac si apertc
dicat»; et fiiiit in penullimo : rrex èadem luce càndescereti.
27. Secundum coûtiitet omelias Johannis Ghrisostomi super Matheum,
el sermones Iteali Bernardi, ahhalis Glaravallensis, super Canlica canti-
cornm. Incipit in primo lolio, in nigro : crSicut réfèrent Matheum con-
scrihere eVcitij^elinnlT) ; iil secundo : mniaque (Ioikn- (piiescal ira fralris
lui-; et finit in jienulfimo : "sponsa in suiiimo».
28. Tciciiuii l'sj e\|)()sitio Iteali Ambrosii super epislolas l'auli. Inci|)il
iti secdnda coliimpiia primi Iblii : ffpllisicrt rationP perjietim per legemn ;
— /i07 —
in secundo folio : fftionis ostondil misteriumTrinilalisîi; ol finit in |)ennl-
timo : ffconfessionnni indociinahiiem ûdov.
»
29. Quarlnni est expositio Iteati Jeronimi super iihi'os sex niinorum
[iroplielaïuni , videlircl : Aliclien , Ahaciic , Zacliarie , Joelis , Jone et Malacliie.
Incipit in pj-inio folio, in nig^ro : ffMichcas in qneni nimc connneulariosn;
in secundo : rrque super refertur^i; et finit in penullimo : fret esse cuni
Christo nln.
30. Qiiiutinn continet cpislolas beati Augustini. Incipit in primo folio,
in nigro : rr Domino illustri et merito prestantissimon ; in 11° : «esse justum
arbilralusn; et finit in penultimo : rrut bellum excileturn.
31. Sextum in veteri littera continet muitas omelias Joliannis Cliriso-
stomi et libros ejusdem : Quod nemo leditur nisi a semetipso; de compunc-
tione cordis; de reparatione lapsi, cum quibusdam aliis. Incipit in primo
folio, in nigro : rralmipropliete progeniesi; in secundo : ret colores colo-
ribus permiscentes 1 : et finit in antepenultimo : ffuicbil fixerat quod in
profundum.i
32. Septimum continet epistolas beati Bernardi, abbatis Claravellensis.
Incipit in primo folio post lahiilam, in nigro: rrSatis et plusque satis'n; in
secnndo : rrsic fefellit illura sanctitasi ; et finit ante tabulam, in nigro : rrnon
illis jam sic nobis merito imputelurTi.
33i Octavum est iiber confessionum beati Augustini. Incipit in primo
folio, in nigro: ^ Confessionum meariun libri tredecimn; in secundo:
frtriens et perficiens queris cum nicbil'i ; et finit in penultimo : rpost opéra
nostra ideo bo.'^.
34. Nonum continet excerpta novorumdoctorum super Vêtus Testamen-
tum. Incipit in secundo folio : rrilli sunt qui varia virtutis claritatent (s/c)5i;
in m° : trplationem veritatis elevatus intendit 1; et finit in penultimo : rrab
ore procul et aure rc^i.
lia est: G. Mathei, G. Maseline.
In tercio pulpito dexirc partis coHliiteniur Ubri sequeittes , quos eliain omnes
donavit prefatus doviinus Ludomcm de Haricurta, patriarcha et episcopus
Daiocensis; in lalere sitperiori incipiendo ut supra :
35. Primum volumen est prima pars epistolarum Jeronimi. Inci[)it in
primo folio in nigro : frOninibus ecdesiastici ordinis devotis zelatoribusn;
et in quinto post tabulam , in nigro : rrdormientem te et longo jam tempore
legenteni"; et finit in penultimo : rperveniant absit ut".
36. Secundum continet secundara parteni epistolarum Jeronimi. Incipit
in primo folio post tabulam. quod est quartum in ordine. in nigro : frFrater
— 'i08 —
Amhrosius tua niichi iiuiniiscula pn>roioiis7i; in secundo : (rnianifestissinia
est Genesis"; et finit in penultinio : ttjohannis precursoris oxpletis».
37. Torcium est prima pars Vincentii in Speculo hystoriali. Incipit in
primo folio, in tahula : frDe Alxlon ot Sonno'-; et in ({uarto post labulani :
ffvidobain pivterea juxta Daniolein proplictanm ; et liait in penultinio :
rrexoscularetur liabebat tain.i.
38. ()iiartuni voluinen est secunda pars ejusdcin Vencenlii in Speculo
hystoriali. Incipit in prima columpna quarti folii post tabulam, in nigro :
ffGayo ijO^ilur cum esset Rome et rediret"; et in folio sequenti : rrquid om-
nibus et acerbissimos " ; et linit in penultinio : wquid frater juvenis a spiritu
for.-.
39. Quintuin est tercia [pars] ejusdem Vencentii in Speculo hystoriali.
Incipit in primo folio post tabulam, quod est quartum in ordine : rr la An-
{rloriiin, in quinta Wandalornnm ; in folio sequenti : n-ejus anno .i. qun
mortnoi ; et linit in peaullimo : ffvonit ad euni cuin sociis iim.
40. Scxtum volumen est quarta pars ejusdem Vincentii in Speculo hys-
toriali. Incipit in primo folio post tabulam, quod est tercium in ordine,
in nigro : rrKarolus igitur magnus cntu jam super Francosn; in sequenti :
ffannis xi, deinde Michael solusn; et linit in penullimo : «liberati sunius
nichil erit".
41. Soiilimum est primus libei- Speculi moralis ejusdem Vincentii. In-
cipit in piiiiio l'oho, in nigro : ffin omnibus operibus tuis memorare novis-
siman ; in secundo : fret mores seriosius ordinare«, et finit ante tabulam :
«rlicet non eodem ordine prosequaturfl.
42. Octavum continet Hystoriam ccclesiasticam tripartitam et Hystoriam
scolaslicam. Incipit primo folio, in nigro: crUtiliter nimis in capite libri
prefacio ])onituni; in secundo : rrcogatur affligi et nature vini faciat»; et
linit in pennltiiiio : rrexpectans aerisn.
In lateve tnferion.
43. Primum volumen partim in pergameno et partim inpapiro, est
prima pars Panlheologie. Incipit in primo folio : ff A. a. a. Domine Deus, ecce
nescio locpiin; in secundo : ^devolione eisdem etiam si non valden; et finit
in penullimo : ffsolum obligal quo ad Deuni sicul'i.
44. Secundum est secunda pars Panlheologie, eliaiii paitiiu in perga-
mono el partim in papiro. Incipit in primo folio : rrFama. Circa lamaiii
coiisidcranda sunl tria"; in secundo : rrubi super q. h-i. arliculo 3"n; cl
liiiil in penullimo : rrunde quandiu orantes devotio cessati.
45. Tercium conlinel decem libros prime décade Tyli Livii in gallico.
— ^09 —
Incipit in primo folio : "A prince de très souveraine excellence i'; in secundo :
ffdont les Uoniains avoient tousjoursîi; et finit in pennltimo : r-luy avoient
promis très grande pecunen.
46. Quartum continet decem iibros secunde décade ejusdeniTyti Livii,
etiam in gallico. Incipit in primo folio : a A très-hault et souverain prince n ;
in secundo : a particulières avant ceste première guerre ^i; et finit in penul-
timo : crue maiz que tant qu'il en ap.n.
47. Quintum volumen continet novem Iibros tercie décade ejusdem Tyti
Livii. Incipit in primo folio, in nigro : rrTout ainsi comme se je en ma
propre personne n ; in secundo : rà Rome les legalz des Rodiensn; et finit
in penultimo : crde demeurer ne se ilzri.
48. Sextum est lectura Bonaventure super quartum Sententiarnm. In-
cipit in primo folio : frUnguentarius faciet pigmenta suavitatis^i ; in secundo :
rrger erat ideo oportuit et expedivit» ; et finit in penultimo : frquod si alic|uis
vovit castitatem et habitum i-eligionisi.
49. Item in dicto pulpito, in virga inferiori, super mensa ejusdem pul-
piti, reposita sunt alla duo volumina magna, in papiro, fratris Rainerii
de Pisis, ordinis Predicatorum , que intitdantur Pantheologia , in quibus
proceditur secundum ordinem alphabeti. Primum incipit ab A usque ad
L exclusive. Incipit in primo folio : rrQuia in sunmia Rainerii, que alias
Pantbeologia vocaluri; in secundo rfsi ambulans per viam in arbore ^i; et
finit ante tabulam : wet prima secunde, q. G. XIII. articulo ix, in çor. q.
in fine «.
50. Secimdum volumen incipit a littera L usque ad fineni alphabeti.
Incipit in prima linea prirai folli : aQuod tribus modis contingit laudare
Deunm; in secundo : ffutrum Deus sit ore laudandusn; et finit in penul-
timo : ffkarismata meliora etc. sic ait^.
Nota quod de libris prefati domini patriarche, in sua sedula contentis,
desunt hic adhuc quinque volumina, videlicet : Summa Astensis, liber ethi-
mologiaruni Ysidori, tractatus Innocentii super septem psalmos peniten-
tiales , omelie Gregorii super Ezechielem et epistole Eusebii ac Girilli , cum
aliis pluribus tractatibus.
Ita est : G. Mathei. G. Maseline.
In quarto pulpito dextre partis sunt libri sequeiiles , in latere snpenori inct-
picndo ut supra :
51. Primum volumen est Biblia, in mediocri volumine. Incipit in se-
cundo folio : rromnes vendicant scribimus indoctir»; in tercio : fret Tylum
et Phylomenamn; et finit : trante nomina hebrea. Gratia Domini nostri Jesu
Ghristi cum omnibus vobis. Amenn.
— AIO —
52. ScciiikIiiiu t'sl p^losaonliiiai'ia super Cionesim. liici|)il in primo l'olio :
(fDivinos libros lofrinuis in lîuila mulliludinefl; in lercio, in le\ln : rrlii
princi|)io iMravil Deus eeluni et lei-rain- el Unit in peniiilinio : . . .
53. Tert'ium eonlinel exposilioneni per spéciales libros distiiiclani supei-
Exoduin et Loviliciun. Incipit in primo folio , in nigro : frUnusqnisque senno
scripins osl Domine"; in secundo -sic el si (juis Domini sermone^;et (inil
in peiudlinio • r-et non vos ahlioniinahilur anima«.
54. (>n;u'luiii esl exposilio Paschasii super laïuenlaliones Geremie. In-
cipil in primo folio, in nigro: ffMullo cogor longoque confeclus vile ledio ;
in secundo : trpsalmista qui séminal in lacrimisn; et (inil in ]icnullimo folio
textus : trexpaninnu' ulique sine".
55. Quinlum esl glosa ordinaria super Jeremiam. Incipil in primo folio ;
(rJeremias propliela qui hic prologusn; in secundo in lexlu : frprophela in
gentiluis dedi le el dixi : A. a. a.n; el finit in penullimo, in glosa : «exer-
ciluum corona gloriefl.
56. Sextum esl glosa ordinaiia super duodccim minores Prophelas. In-
cipit in primo folio, in glosa: rrOrdo pi'oplictarum secundum hoc lalisesU;
in secun<lo, in lexlu : crverbum Domini qiiod faclum ad Oseeii; cl linil in
penullimo, in texlu ; rrlrisles coram Domino ex.».
57. Septimum est expositio fi-atris Thème Gislerciensis ordinis super
Ganlica canlicorum, conlinens duodecim libros partiales. Incipit in primo
folio : rrReverendo pairi domino Poncio^; in secundo : rrel Judas Christo
lercium deditn; et linil in penullimo aquia viam Chrisli venienlis».
58. Oclavnm est expositio Rabani super libros Regum el Machabeorum.
Incipit in primo folio : rrCnni veneralionem tuam, sanctissime patem; in
lercio : ffin mulliloquio formemur precesn; et finit in penullimo : rmec
ollerun\ ergo nec te."
59. Nonum coiilinet epistolas Pauli cum glosa inlerlineari. Incipil in
lercio folio : frprimum et greco juslicia enim Dei«;in (juarlo : ffpropter
ipiod inexcusabilis esto homon; et finit in penullimo : ffimpediat et per
illamn,
60. Decinuim eonlinel glosam ordinariam super Malheum et Marcum.
lnci]tit in primo folio : «rModus Iraclandi lalis os\r>; in lercio, in lexlu :
ffPhares autem genuit Esron??; cl (inil in penullimo, in glosa : ffEvangeliste
lacère significaln.
61. Undecimum est exposilio qucdam, ad modum Iraclatus, super epi-
stolas Pauli, in liltera minuta. Incipit in primo folio : irSciendum quod
(pKMuadmodum in secularibus scienciisi; in secundo : irin scripturis a. q
— Ml —
Evangeiiiuii"; et (înil iii ultimo : f-eum in liumilitale nascenlem non agno-
veruntn.
In lalerc infcriori :
62. Prinium volumen est una Biblia, in parvo volumine. Incipil in se-
cundo foiio : rr céleri qui variam superiectilem»; in iii° : frnullo deprecatui-
super quo nielius lacère pulon; et finit in penultimo : fftheodas iaudans
vel iaudatio seun.
63. Secundum continet Bedam super Apocalipsim, et sexdecim ser-
mones Augustini super dictam Apocalipsim, et expositiones Berengaudi
super decem visionibus Apocaiipsis. Incipitin primo foiio, in nigro: cfApo-
calipsis sancti Johannis in qua bella»»; in secundo : «detur tamquam eo
jam temporen; et finit in penultimo : travaricia videlicetn.
64. Tercium est glosa ordinaria super Job et Apocalipsim. Incipit in
primo folio : ffCogor per singulos Scriptiu^e libros divine «; in n°: rrvirtus
Job et in quiète magna fuitn; et finit in penultimo, in glosa : ffclaritales
in aspectu suum sxn.fi.
65. Quartum continet giosam ordinariam super quinque libros Sapien-
tiales. Incipit in primo folio : rr Jeronimus. Jungat epistolan ;in ii", in textu :
fffonlem frustra deglutiamus emnn; et finit in penultimo in textu : «et
libéras eos de manu gen.«.
66. Quintum continet postillam magistri Nicolai de Lyra super omnes
Prophetas et libros Sapienliales. Incipit in primo folio : cr Jérusalem evange-
listam dabo»; in it° : frparte erant ita mali ut predictum est»; et finit in
penultimo : ffmulta enim accepit de dictisn. Ex dono magistri Johannis
Gervasii canonici.
67. Sextum est explanatio beali Jerouimi in epistola ad Tytum, et in
fine continet, in minuta littera , quaradam expositionem super Apocalipsim.
Incipit in primo folio, in nigro : crLicet non sint digni fide»; in secundo :
ffhec autem servitus caritatis est«; et finit in penidtimo : rrita dicens et
postquam vidi'^.
68. Septimum est Psalterium secundum translationem Jeronimi Euse-
bii. Incipil in primo folio, in nigro : rrBeatus vir, qui non abiit»; in n° :
rfquia tu, Domine, specialiter securum habitare fecisti me»; et finit:
ffomne quod spiral laudet Dominum. Alleiuia. n.
69. Octavum est epyllialamimn Origenis super Gantica canticorum. In-
cipil in primo folio, in nigro : frEpythalamium libellus hic, id est nuptiale
cai-men«; in secundo : tffibrorum Salomonisn; et finit m autepenultimo :
ffeos extrahat de cavernis».
70. Noiuun est explanatio seu tractalus Jeronimi super Danielem pro-
— ù\^2 —
plielnm. liici[)il in |)riiiio folio, in nigro : r-Conlra propholani Danieleni
(Inodecininni lihrnni sinhit Porphirius^ ; in soonndo : n-idcirco illnai appa-
rore"; el liiiit, iu ullinio folio in nigio : ffobservationem nostram subver-
71. Dociinuni (>sl expositioPsallerii. in niodiocri litlcra. Incipit in primo
folio : ffCuin islud dignissinuim opus totuni in jn-ophcliai; in socuiido:
fflioncslas cjnasi dicerot non possnnius'i; cl linil in j)eiudtinio : frpro jnor-
tilicalioMi» carnis cl laudalo^i.
72. Undocimum est explanatio Jei"oninii super Ysayain; incipit in se-
cundo folio : ffVidclur iidiruuuu ojusdoni illnd apostoli audiat^; in 111°
folio : ffUoiuelie venitn, et Unit in penullinio : rrdidicerunt se esse ter-
ra m -1.
73. Duodecinuuu est (^risoslonuis. tani de opère perfecto quam ini|)or-
feclo, super Mallieuni. Incipit in |)rimo folio, iu uigro : ffOportebal quid
nos uou iudigere co'"; in secundo : frpinantes hiis que dicta sunt«; et finit
in pciudlinio : cfcl (piodani modo pars est parabole hujus».
Ita est: G. Matiiei. C. Maseijne.
In quinto pu/pilo dc-rlrc partis suiit lihvi scqucntes , in lalcre superiori inci-
piciiclo ul supra :
74. Prinnim voluuieu est liber Augusiini de civitalc Dei'"'. Incipit in
primo folio tabule, in nigro : «De adversariis nominis Chrisliii; in octave
j)ost labulam, iu nigro ; fflnterea Roma Gothorunm; et Unit : rrper pro-
pliolani dixil : Kro illoriuu Deusn. Ex dono donmi Nicolai Ilabardi epi-
scopi.
75. Srcundnm volumen est liber Augusiini super Joliannem. Incipit
in primo folio textus, in nigro : ffEx lectione aposlolica quod animaiis
bomorrin spcundo : ffipsi montes sunt''; et finil in penuUinu) : fctunc
enm minus dilectnri siunusn.
76. Tercium conlinel libres Augusiini de concordia evangelislarum et
de sermonc Domini in monte. Incipil in socunda columpna primi folii, in
nigro : rrj)cr eosdem annos cpiibus paulalim libros^; in tercio folio ; rrsivc
cum solo sive cum ccleris'^; et Imil in pcmdlimo : rrproiude in primoge-
nilis tuisn.
77. Quartum conlinet qualiioi-dccim libros et 0j)uscula beati Augusiini,
inter quos primus liber est Encbelidion, secundus de doctrina Cbrisliana,
pcnnltimns de prcdeslinalione sanclornu) , cl ullir)uis de bono persevc-
^') N" 56 du catalogue.
— à\Z —
rnnlio. Iiicipit iii primo folio, iii nigro ; rrDici non ])olosl,, dilectissime fili
Lanrenti''; in secundo: frdimus spes,auleiii iionnisi bonarurn rerum estn;
et finit in pcnultinio : rrdeni dona esse uticjue credidit neci.
78. Quintuni conlinel sermones beati Augustin! su[)Oj' |)riniam canoni-
cam Johnnnis; item alios super Arrianos, su|)er Judeos et supei' paganos,
el quosdam alios de resuirectione Domini. Incipit in primo folio, in ni-
gro : rrMeminit sanctitas veslra evangelium secundum Jo. in secundo 5i.
79. Sextum continet libros Augustini de bono conjugal! et de adulte-
rinis conjugiis et de virginitale, et quedam omelia Jeronimi de persecutione
Christianorum. Incipit in primo folio, in nigro : ffQuoiiiam unusquisque
homo humani generis pars estr; in secundo : ffcrescite et multiplicaminifl;
et finit in penullimo : rrnon babebit me Dominusn.
80. Septinium continet libros Augustini : Unde nialum, et de libero ar-
bitrio et suas retractationes in eisdem libris. Incipit in secunda columpna
primi folii, in nigro : ffDic mihi, queso te, utruni Deus»; in secundo :
rrego duas esse disciplinas putow; et finit in penultimo : rrecce jam longe
antequam Pellagianai.
81. Octavuni continet libruni Augustini de singularilate clericorum et
epistolas Syniacbi, cum multis allis opusculis Senece. Incipit in primo
folio : rrPromiseram quid vobis ante tempus^i; in ii" : rrmetuite quantum
potestisn; et finit in penultimo : «numquid dicet ali(juis propter hoc».
82. Nonum continet bbros Augustini : de quanlitate, de ratione anime
ad Gonsentum episcopum, omelia de decem plagis, epistolam ejusdera de
visione Pétri apostoli et sermonem saucti Metliodii de tenqwre Antechristi.
Incipit in primo folio, in nigro : rrSi quum quanta sit diligentissime dis-
putatum estn ; in n° : rrquod a te explicari vellem'i; et finit in penultimo:
fffilie Phol régis Ethyopien.
83. Decimum continet librum Augustini de vera religione, expositio-
nem super Job el opuscula Dyonisii Ariopagite. Incipit in primo folio, in
nigro : frCum omnis bone vite ac béate via^^; in ii° : frquamobrem sanan-
dum est'^; et finit quidam ergo maie habcns ves.n.
84. Undecimum continet libros Augustini de virginitale, et Eraclii de
vita sanctorum Patrum. Incipit in primo folio, in nigro : rrin quoetCbristi
virgines admonuimusT) ; et secundo : rrdenique fralribus ejus et secundum
carnem cognatis^; et finit in penultimo folio, ante grossam litteram que
sequilur : frqui incidant in ])cccali ruinamr..
85. Duodecimum continet librimi Augustini de questionibus Veleris et
Novi Testamenti. Incipit in secunda columpna primi folii, in nigro : rrDe
Archéologie. 27
l)('o fl (le honiillis liboroaii)!!!'!!)- : iii m': ^ciir Saloiiioii s|)iiiliim sapientie
liabuil*; el linit in pciuiltimo : rrsi licri oporlereL suaiii cpislohiu".
86. Deriimiiii toiciimi osl liltcr \ii;>;iisliiii de coiiconlia ovai)j;clislariim.
Inci|)il in n" l'olio : freorum quos aiilo passioncin -^ ; in l M-cio : rr Dons illa esl
cl prece[)lis cxorcendo vile; cl linil : ffapnd cnni discipnlis poilcs laval^i.
In lutere iiifciiori :
87. Primnin volnincn est prima pars Morulinni fircgorii , ns(jn(' ad li-
iiiinn M\"' inclnsive. Incipit in primo Inlio posi laltidani , in nif>TO :
rr Heveicntissiino et sanctissinio liatii Leandro coepiscopo-^; in secnndo :
frel nov in (|ua dicinni esl concc|)lns osl lionio'^; el linil in pennllinio :
tf(licebam(]ne in nidnloji. Ex dono doniini INicholai Habardi episcopi.
88. Secundnni volnmeu esl secunda pars Moialinni Grej'orii , a libro
\\ nstpie ad lineni. Incipit in primo folio, in nigro : rrSinc aliqna cornpa-
ralione transcendai ^i; in secnndo : ffpaupeinm el viduaruni consolatorenm -,
el linil in penullinio : «veritas ni non cvacuelnr rein. Ex dono ejnsdeni
Habardi cpiscopi.
89. Tercinni est tabula Moraliuni Gregorii. Incipit in piimo folio :
crAbstinentia de mirabili, abstinentia ypocritefl; in ii": rranior proximi«; et
linil in |)e!iullinio : ffOriones y/jn. Ex dono prefati iNicbolai Habardi.
90. (Jnartnni voinmen est Regislrum Gregorii. Incipil in primo folio
libri , (piod esl teiciuni in ordine, in nigro : tfct Filiuni el SpiriUnn Sanctnm
1res personas unam substantianm ; in a" : rrinsidiis injuslicia uulla surrepaU ;
et linit in pennllinio : rra nobis promulgatio subscripsi Jobannesw.
91. Qnintuni est liber Omeliarum beati Gregorii super cvangeliis que
in ecclesia legunlur. Incipit in primo folio, in nigro : ffSanctissimo frati-i
Secundino coepiscopo»; in ii° : frditorum eqnanimiter portât ubi et snb-
diturii; cl linit in penultimo : cflicet enini llagellali fuissent, ut in Actibus
Aposlolorum".
92. Sextum ilernm est Registrnm beati Gregorii. Incipil in secundo
folio : ffcivilatc tcneor Roniana religatus'": in tercio : -^si niiclii bec difli-
cilia sunt quia et valde onerosai , el linit in pennllinio, in nigro : rrel aliis
coliertionis exemplum sit».
93. Septimum iteruni continet Omelias beati Gregorii super Evangelia
que in ecclesiis legnntur. Incij)it in secunda colnin|)iia secundi folii : rrln
illo tem|>oi'e dixiL Jésus turbis : Si (piis venil ad me; in lu" : rrlis adjnnxil
et erunl signa in soleetlnnai; et linit in penultimo : rfvei ullinia [»arlici-
pari cui res^i.
— 7il5 -
94. Octavuni continel libres Gassiani de instilulione cenobiorum, Dya-
logorimi Gregorii, Pasloralis ejusdein et omeliariiiu ejnsdoin super Eze-
chielem. Incipil in primo folio, in nig^ro : frVeloris iiistriinieiili narrai
hysloria^; in secundo : ^coiiununia persévèrent quicquid ei inter ianiulos
Dei presumiturji; et finit in penultinio : ffpulvereni facimus ut ora-
lionem».
95. Nonniu est Apologeticon Gregorii Nazanzeni. Incipit in primo folio
libri, (|uod est tercium in ordine, in nigro : ffProficiscenti michi ex urbe
magnopere injungebas, fdi karissimen; in secundo: crsubjectus sum Do-
mino et obspcravi eumn; et finit in penultimo : ffcoiisequi salutem cuni
utique^'.
96. Decimum continet flores coHectos a Francisco de Maronis, et expo-
sitiones magistri Mcholai Trevetb super libro de civitate Dei. Inci[)it in
primo folio, in textu : -rPriina veritas est quod illa disciplina ^ ; in secundo :
ffsalvari sicut omnia [)recepla sunt necessarian; et finit in penultimo :
ffin G. xxviu"-. Ex dono prefati domini Nicholai Habardi episcopi--.
97. Lndecimnm est tabula super eodem libro de civitate Dei. Incipit in
primo folio ffUt de infrascripta tabula noticiai; in secundo : rr .li.ih.c.
aS.e. 7), et finit in penultimo : irsi auteni populus non isto sed alio diLn.
Ex dono magistri Guillelmi Aubery.
98. Duodecimum est liber beali Augustini de civitate Dei. Incipit in
II" folio ; cmia ad capacitatem multitudinisn; in m" : ffillo confugientes
miseros missos victosque Trojanos«; et finit in penultimo : ^saneti preleri-
lorum carebuntfl.
Ita est : J. Mathei, G. Maselixe.
In sexto pulpi'o dexlve partis sunt libri seqtientes , in latcre superiori inci-
ptendo ut supra :
99. Primum volumen continet epistolas beati Jeiouimi, et in fine libres
Bernardi de diligendo Deo, et de consideratione ad Eugenium papam.
Incipit in primo folio libri, post tabulam, videlicet in quarta coluiupna, in
nigro : rr Dileclissimo filio Jeronimo Damasus»; in folio s°quenti : 'dîeatis-
simo pape Damaso Jeroninuisn, et finit in i^enultimo : Tsublime potentia
profundum sapientiam ejus?:. Ex dono domiiii Zanoni de Gastelliono, epis-
copi Baiocensis.
100. Secundum est liber Jeronimi contra Jovinianum. Incipit in primo
lolio : ffPauci admodum dies sunt quo ex uibe P»oma'»; in secundo :
ffscimus ecclesiarum spe, fide et caritate inaccessibilenii ; et finit in pen-
ultimo : ffuti supra diximus incorruptionisn.
27.
— -416 —
101. Teroimn voluinon csl liber beali Ambrosii super psabmim Beali
iiiiMinculali. Incipit in primo folio, ia nigro : (tLicet mistico qnod vcliit lube
incrt'puerit sonofl; in secuiulo : (rsorpenlis illocebris oxchisus Saucii Spi-
ritiis'-, et tinit in peiuiltiino : rfaniioi inlondebant voci ejus'i.
102. Quarliun continet libruin Ambrosii de Virginitalo, ot qiiosdam
cju-dom sermones et alia ejus opuscula, el in fine, libriini Augiistini in
Kncliclidion. Incipit in pi'imo folio, in nigro : rfsi jnxla ceiostis senlontiam
verilalisn; in secundo : n-quia qui al) omnibus laudari potesln, el fmil in
pcnultimo : ^(juecumque ergo mandat ex.".
103. Quintum continet librum Ambrosii de Paradiso, fonfe ac flumi-
nibus, et ligno vile, et quamdam expositionem super bbrum Jesu Nave, et
in liue quemdam librum astronomie. lucipit in primo folio : rr Plantaverat
aiitem Dominus Deus pniadisum voluptalisi; in secimdo : aSpiritus deo
inlniit mox contnmeliam carnis invenitn; et linit in penultimo : ffla qui
babent caput superius et contraria eorum».
104. Sextum continet Apologelicon Origenis, Periarchon ejusdem et
x\ oinelias ejnsdem super Lucam. Inci])il in j)rimo folio : rrCognoscendc
verilatis aniore permotus«; in ii° : frprudens lector judicaverat obtinerc,
et linit in penultimo : n-et que sunt Dei Deo quorum n.
105. Septiraum est glosa ordinaria super Exodum. Incipit in primo
folio : irb. Exodus grece exitus, vel egressus latines; in secundo in texlu :
frforle mnltiplicentur", et finit in textu : rrper cuiiclas mansiones suasr).
106. Octavum est Ysidorns in libro Ethimologiarum. Incipit in primo
folio tabule, in nigro : rrDe disciplina et arlc, et in primo post tabulam
quod est sextum in ordine, in nigro : rrCum amici litleras, karissime (ili,
suscipisn; et finit in penultimo : rrrotarum quasi carrum acutumn.
107. Nonuin est liber Ysidori de figuris Veteris Testamenti. Incipit in
primo folio: ^Hysloriam sacre legis non sine aliqua pronunciationen; inu°:
cfciem abyssi quia delictorum cecitas??; et finit in penultimo : cfde liacetate
Domino dicitur adolescenlule».
108. Decimum continet librum sermonum beati Leonis pape et episto-
larum ejusdem. Incipit in primo folio, in nigro : rfLaudem Domini loquitur
os meumTi; in u" rquotiens nobis misericordia Deï-n. et finit in penultimo :
ffsumpsit exordium in bac pro re-o.
109. Undecimum continet sermones beati Pétri, Ravennatis archi-
e|)iscopi, Incipit in primo folio, in nigro : rrBcatus ponlilex Pelius, Ua-
vciiiiîilis ecclesiçTi ; in secundo : f^sensam genitoris largilas coin proba vil»;
el finit in penultimo : frsciam copiosius inagnus ingenio loco patri".
— à\l —
In latere in/eriori :
HO. Primum volninon cnnlinnl opislolas l)oali Gipriani. ïncipil in |»rimf>
folio, in nigro : ffCipiianus Cecilius primus, Policai-piis^ ; in secundo :
rrPelrus ad plebein loquituifl; et finit in penultimo : rret tentalionem cru-
ciamenla nunc sustinetn.
111. Secunduni conliiieL epislolas Senece, tam ad beatum Paulum quam
ad niultos aiios. Incipit in piinio folio : rrLucius Annens Seneca Gordu-
bensis^ ; in secundo : ^rparuissent in agro Pieatiiioii ; et finit : rrcum intelliges
infelicissimos esse felicesi.
112. Tercium continet libros beati Beinardi abbatis de exbortatione et
consideratione, ad Eugeniuni papani, de anioie Dei, et deiude luullas epi-
stolas ejusdem. Incipit in primo folio, in nigro: rSubit animum dictare
aliquid^î: in secundo : rrpost etiam delectabitr); et finit in penultimo : fftua
nielioruni erat quian.
113. Quarlum continet libruni sancti Ysidori de vita vel obitu sanctorum
patrum; deinde libris [sic) de geslis démentis episcopi, de disceptatione
Pétri cuni Symone niago, continens deceni libros particulares; et in fine
epislolam Clementis ad Jacobum. Incipit in primo folio, in nigro : trAdam
protboplaustus et colonus paradisi^; in secnndo : rresse aiunt Hebrein; et
finit in penultimo : ffaut proxima fuerit et boc cum magna «.
114. Quintum vocatur Corpus canonum, quod continet excerpta ex de-
cretis romanorum ponlificum. Incipit in primo folio, in nigro : ffNotum
tibi iJacio, domine, quod Symon Petrus^i ; in secundo : rr pénis obtinet locnm
quem quidam plurimnm illi babentii; et finit in penultimo : rroportebat
Ghristum pati eti.
115. Sextuni est liber sancti Cassiani ad profectiim monachorum. In-
cipit in secundo folio libri, quod est quintum in ordine : crperfectus est
universis ita refertusr?; in sequenti folio : trac monasticorum régula "; et
finit in penultimo : rcmetuat me labefactetur-^.
116. Septiinum est liber Laclentii divinarum institutionum adversus
gentes, contiiiens septem libros particulares. Incipit in primo folio : ^Bu-
cardus solo nomine Wormaciensis episcopus'i ; in secundo : n collegeram ,
quia michi soli canones facere non licetn; et finit: ffcjuod ipse prestare
dignetur cujus regnum et imperium, etc.n.
117. Nonum est responsio magistri Mcbolai de Lyra ad quemdam Ju-
dcmn. Incipit in primo folio : tfQueritur ulrum per Scripluras a Judeis
receptasn; in ii° : frquamvis discrepent in figura^; et finit in penultimo :
fret Spiritus Sanctus sunti.
118. Decimum, post quedam metrica, continet librum de Unitate ac
— V18 —
Ti'iniliito ilivina: dciiulo Laiilrancum sine complenuMilo. et poston iîodam
(le figura lahornaculi. et vasoniin ol ulonsiliiim ejus. lii(i|Ml iii [)rimo folio
posl moti'ica . ijuod est (juarlum in ordino : frScoiarinm iiosli-oiiim polilioni
proul possuinus .salislaciontes''; in ii" : ffiinde i[)so a ol co dicilur, hoc, est
principiuin et finis-; et linil in peiiullinio : frtcsiantur i[)sa verlia quibus
dirilur et niissa ajjno.-.
119. Liidecinuini iiililidaliir Aldclnuis de J'>{;ypliroruin oxeniplis ad vir-
{jines. lnci|)il in primo folio, in nigro : ffllevercnlissiruis Cbristi virginibus
oinniinnque d(>vole gernianilalisii; in secnndo : rrconsorles superans vic-
lorie palnia-; el tinit in penullinio : ffcya, Cbristi tyrunicnle, sil niicbi pres-
sentis opiist-idi rata reoon.i.
120. Duodccinmm foutinet libres Ansebni de nieditationibus, el de
libero ai'bitrio, et de processione Spiritus Sancti. Incipil in primo fobo,
in nijjro : rropus Deus, et misoricors pator el bone Domine-; in secundo :
mnlb lamen se negal, ei'go Domine-; et iinil in penuMimo : -(piibus ilb
de una co}5nationc^.
Jui est : Ci. Matih:!. C. Maseline.
In scitlinto pulpito suiil lihri sniuciilcs , in lalcrc antcviori incipiendo ut
supra :
121. Prinunn vobimeu continet sermones iViIdredi el Ciuerrici abbalnm.
Incipil in primo fobo, in nigro : crDiiecIo et diligendo, cl cum onnii devo-
lionis (hdccibncT ; in secundo: cmit misericorditer ut agnoscenlum; et
linil in pemdlimo : «beu mihi quia cito».
122. SecnniUnii volmnen esl in papiro, continens primo flores bcati
Augnstini in libi'o de civilale Dei, el [)ostmodum aliquos Iractatus jiu'is.
incipil in ])rimo folio : crCbrislns nalus fuit anno imperii Ocloviani^; in
(punlo, quod esl primum folium libri principalis : rr Prima verilas est que
illa (bscipliiia« ; (!l finit in penultimo ; rmon ledere, unicui({ue jus suani
IribiiercTi.
123. Tercium continet ejiislolas episcopi Cenojnanensis, et Hugonis,
arcbiepiscopi liothomagensis. Incipil in primo folio : crDe couvei'sione el
conversalioïKî tuar; in secundo : fCesarem in carminé \ iijjibum obstu-
pescon ; cl linil in pemdlimo : r-cpiia puiiiciidiim confcssorem veneraln.
124. ()uartum est (jivranbis {\v (bvino otlicio. incipil in primo folio,
in nigro : •• l'îa (pic per anni circidum ordinc ((iiislrlnlon ; in secundo :
frynnjos cisdem pmc conviclos- ; cl linil in prniillinio : Tundc psalnnsla».
123. (juin uni conliiiel (îanones ccclesiasiicos et conslitula sancir; ec-
olesie nilliolicc Incipil in primo folio: fMicbi dalam preslantcmi; in
— /il9 —
secundo : t élaborent et si forte in sonietipsis 75 ; et Unit in jieniiltiino : ruon
ex apostolica traditione et ration.
126. Sextum continet varies sermones super variis passibus Scripture
sacre, inter quos niiscentur etiam sermones de aiiquihus sanctis. Incipit in
primo folio : ff Aspiciebam ego in visione noctis'i; in secundo : rrad audien-
dum sic tardi ad operandumi; et Unit in penuUimo : rrquia non sunt nisi
duo diesn.
127. Septimimi est Legenda aurea. Incipit in primo folio post labulam,
quod est tercium in ordine : rrhoc suis mitis salutem ascriberetu; in se-
quenti : rrvel stelle dicuntur cadere» ; et finit in penultimo : fret cineres quia
cum hiis la. 1.
128. Octavum est liber Egidii de Roma de regimine principum. Incipit
in primo folio, in nigro : rE\ regia ac sanctissima prosapia^; in secundo :
rrquod non decet regiam majestatenifl; et finit in penultimo : rrreperiri nori
poteruntn.
129. Noniun est traclatus de virtutibus et viciis. Incipit in primo folio
post tabulam : rr Presens opus habet quinque partes principales ^i ; in secundo :
rrpersecutionis etdemoniace impugnationis'i ; et finit in penultimo, in rubro :
(fdescriptio innocentie'i.
130. Decimuiu continet sermones sancti Gesarii, quedam excerpta de
libris Gregorii, benedictionarium , epistolas Fulberti episcopi , vitam sancti
Alexis et quosdam canones. Incipit in secunda columpna primi folii, in
nigro : win lectionc apostolica que nobis paulo anten; in tercio : «quotiens
excepto desiderio^; et finit in penultimo : rr exequeretur régis imperiumn.
131 . LIndecimum est liber sermonum , tam dominicalium quam de festis ,
editorum a fratre Jacobode Losana. Incipit in primo folio, in nigro : ^rSicut
in die lioneste ambulemusn; in secundo : ffin hyeme in conversione » ; et
finit in penultimo ; freadem distancia inter clamantem etn.
132. Duodecimum continet epistolas Pétri Blesensis super Job , de con-
versione sancti Pauli et transfiguratione Domini. Incipit in primo folio :
rrHenrico, Dei gracia, illustrissimo Anglorum regi'5;in secundo: rr non quod
sufficientes simusn; et finit in ])enultimo : -recce visio Dei in hac autem^.
In latere inferiori :
133. Primmn volumen parvum est opus quoddam morale, |)rocedens
secundum ordinem alpbabeti , editum a quodam monacho Gisterciensi. In-
cipit in primo folio : rr Absconditur malum a dyabolo»; in secundo : replia
causa dampnosa, Ecclesiastici x° n ; et finit : rrrevertere ad me dicit Dominusn.
134. Secundum est fiber de ecclesiasticis otTiciis, editus a magistro Jo-
— /i20 —
lianno Boletli. Incipil in primo l'olio, in nijjro : rrlii priiuiliva occlosia pro-
liibiluin Oiati; in u" folio : ffvel sacerdos si e|)iscopns non possilr; ol (init
in ponultinio : rryel viroinis feslnin débet celoltrarii.
135. Tf'rcinni osl sninina de virlulibus et viciis. Inci|)il in ii" folio : ffsic
\iiUitiini secundiini Macroliiuni'' ; in semnila pajfiiia quaili lolii : rrcissuni
a vili soparat tpii preriositaloni'' ; el liiiil in pcMuiliino : rfajjitnrde superbia
clanstialinni-.
136. Quartniii osl liht'i' distinclionnni IValris ^i(•lll)laido Goi'liain, ordinis
Predicatoiiiiii. In(i|)i( in primo l'olio : ffAbeuntiiim pcr Imnc munduinn;
in secundo : rcapcrt'iil Jliesum in canonica Judei; cl linil anie labnlani :
rrad nnplias cnm Domino Jliosn (Ihrislo. Anienr..
137. (jninlnm est Sunnua coni'essornm breviala. Incij)it in primo foiio,
in ni{>ro : rrLii(>l doctores juris canonici" ; in secundo : ffcens : Date miclii
hanc poleslatem, etc.n; et linil in p<'nulliino : frrenovans Salvator anli-
pliona^,
138. Sexlnm conlinet sormones, tam dominicales ipiam de l'rslis; deiiide
liai'Lilum (|U(.Mn(lam de animalibus; dcinde (jnemdam Iractalum intilnlalmn
de Mil! lira el ,<;ratia; et in (ine quo?dam alios sermones. Incipit in secundo
lolio : ffUicMisuram lidei de u" Prov. l]h.v; in (ercio : rrde p° Sapienlie. ai.
Non est aliiis Dcusi; et linil in pemdlinio : ffde liiis miseiis conditionibus
dicil beatiis iJei'uardusTi.
139. Se|)tinmm continet primo e\çer[)l;i sancloi'um doctorum . quod
oj)us inlilnlalur Pliarelra; et deinde compcndium iheologice veritalis, sep-
teni alios libros parliculares conlinens. Inci|)it in primo lolio, in nigro : rrln
conversionis mee primordion; in tercio : (rnit ut veritas sedet, ut equitas
dominalurfl ; et linil in penullinio : ffubi inventus sine seneclule id)i'î.
140. Oclavum continet libruni Macrobii, tractantem de pliiioso[)liicis
et asti'olofiicis ; deinde qnenidam Iractalum , in minula lillera , de re publica ;
poslea lihrum epislolarum \ vonis, (larnolensis episcopi , principio et line
carentem. Incipit in primo folio : nCAun in AH'ricam venissem , Aniicio con-
sule^i; in secundo : rrcoiporeis cuslodiis liberaveril'^ ; el linit in pemdlimo :
''(plia cleiici regulares ab hoc ollicio nec p.'^.
141. Nonum continet librum Hng^baldi metricum, ad Kai-olum impera-
torem, el poslea ([uosdam sermones beali Bernardi. Incipit in primo folio :
ffAui-ea lux nuindi»; in secundo : ffcuin foret insijjnis princij)is Ausonicii;
el linil : fret periclitalur conlinenliaT).
142. Decimum est libnr Esmaragdi, (|ui inlilulaliu' Dyadema mona-
cboi'uin. Incipil in primo folio, in nigro : rrDe multorum diclis ortliodoxo-
runii; in secundo : frnioium qui semenlibus humanis jungil^ ; el (init :
ffAmen. Explicit Dyadema monacliorum'5.
— A21 —
143. Undpcimuin coiilinol piiino qiiasdam oralionos pontificales;
deinde conipoluiu Dyonisii; poslinodum evangelium Joliannis ol excerpla
alioruin evangeliormn ; et fiiiaiiter quasdam l)enedictioues pontificalos. In-
cipit in primo folio : crVivo ego, dicit Doniiiiusn; in ii" : crDoprecanuir ut
hiis famulis luis5); et Unit in penultimo : ffDeus per quem nuilier conjun-
gilur viro et societas«.
144. Duodecinium continet quedani de quibusdam virtutibus etquibus-
dam viciis , et deinde librum de passione sancti Uyonisii et suoruin so-
ciorum. Incipit in secundo folio, in textu : rfDilectissimo filio Vuidoni
comiti humilis levita Alcuinus saiutemn; in lercio : rfbeat in quo gau-
deat??; et finit in penultimo : frdictis etiani raissisutn.
145. Decimum tercium continet epistolam Hugonis, Rotliomagonsis ar-
cliiepiscopi, adepiscopum Ostiensem, très particulares libros continentem.
Incipit in primo folio, in nigro : trSancte Romane ecclesie filio Alberico,
Ostiensi episcopoi; in secundo, in nigro : rr mandai Dominus, obediat ser-
VUS55, et finit in penultimo : ffcaritas autem infi. «.
146. Decimum qnartum est liber intitulatus de Doctrina cordis, in
parvo volumine: primo de cordis preparalione , secundo de cordis cuslodia,
tercio de cordis apertione, cjuarto de cordis stabilitatioue, quinto de cordis
levatione et sexto de cordis scissione tractatus. Incipit in primo folio, in
nigro : ffPreparate corda vestra Domino a; in secundo : ffseratis verbum
solaciin; et finit in penultimo : crnarraverunt micbi iniqui fabulalionesfl.
147. Decimum quintum est liber distioctionum Mauricii, secundum
ordinem alphabeti procedens. Incipit in primo folio : ftCirca abjectionem,
nota qualiter in Scripluran; in secundo : rrquia c{uidam abscundunt ignem
luxurie»; et finit ante tabulam : rret precincti circa pectora zona aureai.
Ita est : G. Mathei. G. Maseline.
In ult'imo pulpho sinistre partis, versus ostium, sunt libri ser/uentex , in
latere inferiori versus ostium incipiendo , ut supra versus parietem :
148. Primum volumen continet epistolas Arnulpbi , episcopi Lexoviensis,
ad diversas personas; item commentum Calcidii super Tbymeo Platonis;
item librum Fulgentii de grammatica .ad Galcidium; item Tullium de ami-
cicia et senectute; item librum satirarum Persii, cum aliis multis et variis
opusculis. Incipit in primo folio, in nigro : rr Epistolas cpias aliquando di-
versisîi; in secundo : rrveritale procedens quanto fuerit dilatalusn; et finit
in penultimo : rret de virtute quidom dicitur bic dicere posteriorem veroi.
149. Secundum est Bi[b]lia in métro, édita a Petro [Riga], dicta Au-
rora. Incipit in primo folio : crScire cupis, lector, cjuis codicis islius actorTi;
— /r22 —
in socundo : rrvol niiaro lorro stal et a(|iia imiliilis'î: ot linit iii nnloponnUiiito :
ffqui carncin iiiacoral. (iiii roruin ciilmon ahliorrel.
150. Ton-iiiiii coiilinoL Hviiiijji^lia in nn'lin. Iiui|iil in primo folio : ffMa-
tlieiis inslituil virlutiiin tramile niorosi; lu secundo : rfxisus cmn leli ser-
nionis graLia i)lacali; ol linil in ponullinu) : trnlla sic invilis proceriini
furor ocia serval?).
151. Quai'tnin (>sl lilier Cassiodori , (|ni intilulalur Vai'iarnni fonnn-
larnni. ln('i|)il in primo l'olio, in nijjro : rr(]nm diserloiunn jjraliain antem
oonimunilnis l'abnlis-; in n" : fflijjil eis dissiniililer liliiimii; (ît linit: rrque
majestatis tue |»i('tale Inennl segrcgalan.
152. Ouininm eonlincl (piasi onuiia opéra Oracii . cnni glosa salleni
interlineari super singnlis o|)eril)us. Inci])il in lercio i'olio, in nigro: rrOra-
cius Flaccus iilterlo paire ualus"; in (piarlo : rnlilnr hoc metri coni|)osi-
lionci; cl linil in penullimo : requi scis an jirudens luic se dejtH'eril
alqnei: el esl Nolnmen salis grande, coopcrlnni corio albo, nunciq»alo
f Iruine^, gallicc
153. Scximn conlinel iimsicain Boecii, el Salusliuin in Calillinai'io el
Jugurlino. Incipil in primo folio : '-Onmeni (juidem p(MT('|)lio sensuui";
in m" : "in princi|)io igitur de mnsica dissci'(>nli^ ; cl linit in penullimo:
r-lnnr posli'cmo Sillam accersi juliet cl ex illiusn.
154. Scplinmm est liber Marciani Capelle, continens novem lihros par-
ticulai'es, (jnormn duo primi inlilidanlur rf^npliarinn'", el seplem scqnenles
sunt Artium liltcralinm. Incipil in primo l'olio, in lexlu : ffin qnem psal-
Icnlcm ihalanius quia maire caniena??; in secundo : rrejus adilis sopliia
dclixcrat- , el linil in penullimo: rprodire doctuni ad |)roi)anda cullil>us5i.
155. Oclavum est sinuliler liber Marciani ('iap(dl(>, iiiagis caducus.
Inci[»il in secundo folio: r'alteslabalur uxoruniii; in lercio : ffnet secu-
lornm foi'tuni^ ui'binm nalionumquer) , el linil in penullimo: ff|)oleril
nominari illc vero qui quarlum id^i.
156. Nonnm conlinel epistolas SeiuH-e, Uun ad bealuni Paulum quam
ad inultos alios. Inci|)it in scciuido folio: crut Iradilionem factum non levi-
tale?); in lercio : rravara tune solenuiibus accipe saxis^i; et Huit in penul-
tiino : ffperceplum et salulare excidili.
157. I)cciminii conlinel nudlos libros, liuii niciricos ([uam cpislolares,
(îaii Sollii Apolinaris. [nci|iil in primo folio l(>xliis (piod esl (piarlum in
ordinc: -dum juvcnr-m super aslra .loveni naliuvi locarel'i; in secundo:
'•inq>erii sedes sic plus precissa (juod extasia; el linil in prima pajjina cpiinli
folii, versus linem : fpocius exisse videatur. Vale».
— /i23 —
158. Undociiiiuin conlinot cnmpoUini AUuici, ol deinde libniiii vene-
rabilis Bede piesbileri de lemporibns. Incipit in secundo folio : crquod est
octo lit t' VTii ve] oclies ni. 51; in tercio : «■siniilitndo non negligenda estn;
et linil in penidtiiiio : (ïohlilus est el Eg\j)fioiann''.
159. Diiodecinuim conlinet iiiullos libros Oracii, in niediocri voluniine,
cooperluju coi'io albo, sine asseribus. Incipit in primo folio, in textn :
tfMecènas, alavis édite regibnsî^; in tercio : fflnrparunt liumeros in-
modice meron; et finit in penullinio ; tfne niale conditum jus opponalur
ut oninisn.
In farte supcriori cjusdem pulptti :
160. Prinuini \olnnien est Sunnna Britonis. Incipit in primo folio :
ff Difficiles slndeo partes qnas Biblia gestat^i; in secundo : rislud exem-
plum ponit Priscianusn; et fiiiil in jiennltimo : rrpjaira difitnr liiniior
racemi vinacinniTi.
161. Secundum volunien est Gatholicon. Incipit in primo folio, in
nigro : rrProsodia quedam pars grammatice nuncupatur?); in secundo :
ftquia omnis dictio prime declinationisn ; et finit in antepenullimo : rrYnl-
canalibus, id est festa Vulcanis.
162. Tercium est Prisciaims de arte grammatice. Incipit in prijno
folio, in nigro : tfCum omnis eloquentie doclrinam-o; in secundo : ffdicla
est vel a vocando"; et finit in penultiiiio : ret tanio quanlo differt'-.
163. Quartum est liber Prisciani de constructioue. Incipit in primo
folio, in nigro : rrQuum in ante expositis libris de partibus orationisn; in
secundo : rmuchi cjue me operuit, fjue me non suscepitn ; et finit in penul-
timo : rf prime persone et antepenuUimaTi.
164. Quintum est Boecius de consolalione, in veteriel caduca littera.
Incipit in secundo folio : rfvisa est mulier reverendi admodum \ultus»;
in tercio : ff opère mederentur nimc veroi;; et finit in penultimo : rfquid
igitur inquies ex mea ne disposilione».
165. Sextuni continet libros Virgilii Georgicorum el Eneidos. Inci|»it
in tercio folio : ffuec cityso saturantur apes nec fronde capellei ; in quarto ;
ffquicjue salis largum celo dimillilis Ambreuii; et finit in penulliino :
ffsubsequor immensus labor sic ferlilis idem 55.
166. Septimnm conlinet libros Ovidii Fastorum, de Ponlho et de Arte
amandi. Incipit in primo folio : ffTenqîora cum causis latum digesta per
annnmr-, in secundo : rfCt vêlera milu candida tenqîla tno^; et finit in
penultimo : ffuec tacoant jnediis improba verba vocisn.
167. Octavum conlinet multos libros Oracii cum glosis super eisdem.
— \2\ —
in vnluinine salis ainpio, corio alho coojxm'Io, cum asserilms. Inoipil in
socundo folio lihri, quoil csl (jnarluni in ordine : ffsive tu inavis eris-
siina {sic) ridiMis-; in tcrcio : rrnunc el in nnil)i"()sis Fanno d(>eot ininio-
larc lucis"; et Unit in ponuUimo : ffsed libi statura deosl corpusculuni
non doest".
168. Nonuni conlinet il(M-uni libres Oracii, et preterea libres Juvonalis
el Persii satiricoruin. Incipil in 11° folio : ffjani cytharca choros dncit Ve-
nusu; et linit in pennllinio : rrcuni pipere et palimis venit nostruni sapere
ex|)ersi: el est voliiiiien sine |ylosa , scd litlci-e rcconlis.
169. Deciinnnj est lil>er Slacii magiii. Incipil in secundo folio : épuisât
inane soluni sevaque ita voce pnM'aUir'i; in teirio : rrl'ul{>ural hec vino
manus aéra verberal ydro'»; et linit in peindlimo: ffdignarique dénies nec
tecla hestilia victori.
170. Undecimuni conlinet libres Glaudiani ma^jui, Beinardi Silvestris,
et filaudiani niinoris. Incipil in prinio folie : rrlMiebeo domitus Phiton cuni
decidil aicu'^; in tercio : n-esl iniclii proditjiuni cunclis innnanius ydrisn;
el linit in peu ul lime : ffhoslibus e\|)esui rancis secnra fruebarr;.
Duodecimuin est Lucanus poeta. Incipil in tercio folio : fret concussa
fuies et nudtis util(> belluni'n; in ([uarlo : rrCesar ait partes quanivis no-
lente senalui, et linit in penultinio ; . . .
Itn est : G. Mathei. G. Maseline.
In se.rto pulpiln sinistre partis sunt libri sequentes , in Intere vifcriori înci-
piendo ut supra :
171. Prinuini volunien conlinet libruni naluralis hyslorie Gaii Plinii,
libres septemdecini particulares continentem. Incipil in secunda celuinpna
prinii folii : "atlributa credinius arbores postea^; in tercio : ffsimililudine
qued maxime probalurr; et linit in penultimo : frpreduntque vix quinto
anno reverti». Ex doue magistri Guillermi Auberi, canonici.
172. Secundum est Josepbus bystoriarum Judaice anti(|uitatis. Incipil
in secundo folio, in nigro : cfsed dum terra ad aspeclum non veniretn; in
tercio: rrsupei- quos altères veniensTi; et linit in penultimo : ffcum autem
(piidam biis .fudeornm non igiio.r).
173. fercium conlinet liystoriam ecclesiaslicam, hystoriam persecu-
lionis Alfrice proviiicie; Auguslini de bono conjugali, de virginitale, de
professione viduitatis, de enmde Deo; ((uosdam sermones ejusdem; expo-
silionem ejus super epislolam ad Gabdhas; Encberidion ejusdem, de gratia
Novi Teslamenli, de cura agenda pio moiluis et de deceiu cordis. Incipil
in primo folio, in iu!)eo : ffPeriterum dicunt esse medicornmi; in secundo :
— Zi25 —
frptirlem narralionis animam adjccisse conspicior"; el linil lu peiiullinio :
rfolemoi^iiias fccit elsi pro Cliristianoi. Ex dono inagistri Ricardi Ha])ardi.
174. Quartiim continel cronicas Eusehii Gesariensis '*' cum iniillis aliis
crouicis, et in fine de gestis Odoiiis, episcopi Baiocensis, priini luijus
nominis. Incipit in primo folio : rr Vêtus isle disertorum mos fuit ut exer-
cendi ingenii causai; in 11° : ffligneam potcrit adverti''; et finit in penul-
timo : rrcoiislituil preterean.
175. Quintuin est liber Bede de gestis Aiigloruni. Inripit in primo
folio, in nigro : rrReda, famulus Ghristi, presbiter, liystoriain gentis An-
glorumn; in secundo : fforientalium Saxonum fidem^; et finit in penul-
timo : ffde ratione ])issextir).
176. Sextum est Orosius de ormesta jnundi. Incipit in secundo folio :
rrpreceptis tuis parui, beatissime pater Augustine^; in lercio : rrhystorio-
graphis vel omissi vel ignoranti suntn; et finit in penullimo : crgentes que
per Hyspanias consedissent^i.
177. Septimum est liber Curcii Ruffi de gestis Alexandri Magni, con-
tinens novem libros parficulares. incipit in primo folio, in nigro : rrlnter
hec Alexander ad conducendum^i; in n" : rrconspectum dédit et circumdato
vallo"; et finit ante tabulam : ffomnisque memorie ac nomini lionos ha-
helm'-n.
178. Octavum iterum est liber Cnrcii Rnfïi de gestis Alexandri. Incipit
in secundo folio : rrruptis omnibus loris oraculi sorti n; in tercio : ffditum
stabile agmen vir viro^i; et finit in penultimo : rrpreceptum est ut région.
179. Nonum continet librum Raldi'ici archiepiscopi in liysloriam
Jérusalem; deinde Albinum Tribulum, in métro; deinde librum Joliannis,
qui intilulalur Trium logiarum, conlinens très libros particulares. Incipit
in secundo folio : ff non ignobili assidere vellet^ ; in tercio : rrhonorificentius
non quia multuniTi; et finit in penultimo : (rcum soleant mores euntcm
sacrosn.
180. Decimum est Valerius Magnus. Incipit in primo folio : «Urbis
Rome exterarumque gentium factan; in n" : rrexaminari videnlur quia
nuniquam^; et finit ante tabulam : ffjusto impendi supplicio coegiti. Ex
dono magistri Guilielmi Auberi.
181. Undecimum continet Policraticon , de curialium nugis et vesligiis
philosophorum , cum tabula précédente; postea librum Roecii de disci-
plina scolarum; et in fine librum Vegetii de re militari. Incipit in primo
folio, in tabula : ffdelectatus in insigni opère Pollcratin; in n" : rrystrionum
('' C'est le ms. 1 du chapilre de Bayeux.
— A26 —
cl miiiornin ol de lurpiUidine luijusinoilin, cl Unit : rr mil>iiim(]uo magni-
tiulo vel sjjecies".
182. Oiioileciimim est lextus Sonlcnliai'iiiii IN'Iii Li)iiil»ai(li. liicipil iii
socuiiilo tolio : ■'cellentie eonveniat nisi (juia iiit'lui-iii; iii m": rrsciam, »^tc.
Iit'c non noininanl opéra" : cl liiiil in |)cnultimo : ffcuin proplicle adluic
iiioilali's vidcns hcc oinnia»^.
In htlcrc siipcn'ori cJu^kIciii pulpiti :
183. Priininii vdluincn esl lexlus Soulcnliiriuu P(Mi'i fiomhardi. Inci|>iL
iii secundo lolio , in tabula : ffivfertur ad paircin cl sccunduin cpiod daluni « ;
in Icrcio : rrquia iiccl idem si( Dco vcllci; cl Unit iu pcnulliin» : "i'(>s-
pondit inler nos et vos-.
184. Secnndnni est prima pars loclnrc \lc\andri do Ilallis super (piar-
Inm Sontentiarum. Incipit in secundo folio : rf^orpatiani venientem polerant
esse necessaria-; in tercio : rracoinclion(> (jladii el olficinm»); et finit in
pennliiino : mon snpponit nisi transiluin^.
185. Tercinm est sccnnda pars lecture ojnsdem domini Alexandri de
Ilallis super ([uai'tum Scnteutiarum. Incipit in secundo folio : rrel ila in
doiMiienle non cssel prima»; in lercio : rrquia pcnilentia ni talis esU; et
finit iu pcnultimo : rrecclesiastico 'i'M^MMWM. ne afflixis etn.
186. Quartmn est qnarlus Senlenliarnni sancti Thome de Aqnino. In-
cipit in 11° folio: rrrespecln ejusdem preterea in difiînilione jO-enciis'i; in
tercio : rrdictn materiale elementunTi; et finit in ultimo folio, post tabulani :
(Tsatisfactionem ut diclnni estn. De dono magistri Guillelmi Auberi,
187. Oiii'itiiiii f'î^t Summa ejusdem Thome contra gentiles. Incipit in n"
folio : fdiose inqnisitionis'i; in tercio : ff manifeste apparet'i; et finit in
ultimo, ante tabulani : jusque in sempiternnm. Amen^. De dono prefali
Guillelmi Auberi, canonici.
188. Sextum est lectura Durandi anlicjui super quatuor libros Senteu-
liarum. Incipil in secundo folio : ffuec raliones contra argumenluni adducte
possuni solvi-; in tercio : ffsoni similes vocibus figlis-^; el (iiil in penul-
timo : r;sinq)liciter el ab aiiis in [)lurali videlur».
189. Septimum est secunda pars secundo Summo hiwti Thome <le
A(piiuo. Incipit in [)rinio folio : rfPosl communom considorationein d ■ vir-
tulibu-i el viciis^; in secundo : rfvolunlarie declinans in unain parlemn; et
finit in j)onultimo, anle tabulani: «ad lercium dicendum quia in majoi'i
iiicliidilur minus-i. Ex dono domini Ludovici do llaricnria, pnlriarche el
episcopi IJaiitcousis.
190. Ociiivinn l'st le\tns Senli'nli^uinn Pelri Londiardi. Incipil in primo
folio, posl labulam, cpiod esl nnuum in ortlini; : rfVeteris ac nove legis
— à-21 —
conlinentiam?) ; in secundo : fflocum epistole ad Galalliasn; et liait in penul-
linio : fcgredienlur enini electi nonn.
191. Nonum continet coiiimentum Bernardi super Theodulum, Herme-
Icni Tiemegestuin , Tulliuin de natura deorum, Petronuni, Apuloyum et
dispulalionem Giceronis super Thymeo Platonis. Incipit in primo folio :
«Diiectissimo (llio siio sacrosancte Trajectensis sedisn; in secundo : trlani
moruni quaiu scientie hone^tale preditus^î ; et finit in penultimo : tàn ocuio
rann. s. in eodem loco unde soletn.
192. Decinium est liber Apulei, non completus, de deo Socratis. Incipit
in secundo folio : fr\"idpes cursu, corvus voiatun; in m" : rreternitas cor-
poris contagioaes suaque naluran: et finit : «apud Hierapolim PVigie non
adeo arduiîi.
193. Undecimum continet comnientum super Thopicarn Marci TuUii et
super Predicamenta. Incipit in piinio folio : ff Exhorta tione tua, Vatiici,
rethorum peritissiniefl ; in n° : rc aliène scientie sécréta et iniari»; et finit in
penultimo : f^quod si etiam habet aliquis proprias species??,
194. Duodecimum est commentum Boecii super librum Peryarmenias.
Incipit in secundo folio : rrserulo homo sive omnino nichil»; in m" : rrhuic
namque non est satis^; el finit, in penultimo : rripsorum quoque verboruin
sensum eorum ordine persequemum.
195. Tridecimura est commentum Boecii super libres Porphirii et Pery-
armenias. Incipit in secundo folio : miiat qnam post gravitas moralis excer-
ceat^; in iif : Tvaleat bec introduction ; et finit, in penultimo : rboc autem
nicbil diflert tamquam sic dicamusn,
Ita est : G. Mathei. G. Maseline.
lu quarto et in quinto ejusdem sinistre partis mindum sunt libri. In tcrcio
pulpito :
196. In latere inferiori est una Biblia, in antiqua iittera, in ini"' volu-
minibus; primum volumen incipit in tercio folio : rffaceret. Iste generationes
celi el terre n; in nu'" : ffinterficeret omnis qui invenisset eum^i; et finit in
penultimo : ffvoluminibus usque hodie antiquis exn.
197. Secundum volumen incipit in ni" folio : ffsophim de monte
Ephrainiw; in iiii"' : rrtest Deus, si autem in Domino peccaveritn; et finit,
in penultimo : rrEcce ego mittam vobis Helyam».
198. Tercium \olumen incipit in secundo folio : franacbites condixei-ant
enim, ut paritem; in m" : «qui raptim transit in convaliibus « ; et finit in
penultimo : rper voluntatem Dei ipsum benediciten.
— A28 —
199. Oiuwliim volimii'u incipit in m" lolio : ffderunl oi cl irriiil super
fi\it;i(('in- ; in (piarlo : n^qui dissipavciunl ninnchilmn l'cjjis''; el linil in
penulliiuo : rra niipliaruni agni vocali sunt et diciti^.
200. Quintuni esl liber niedicine. inlilulalns de regimine sanitatis; in-
cipit in primo folio, in nigro : frl'rima pars vol consideratio sanitatis cou-
lervande''; in secundo : fteis possil meinhrornm suj^erHuitates^; el linil in
penullinio : -vidolnr urina suhtilis el all)a in line lebriuni apostemu'n.
In Idicrc siiiicnoii cjusdciii leicii pulpiti :
201. Priniun» volunien oonlinel très anli(jne conipilaliones Decrelaliujn;
incij>it in secundo folio, in textu : «tenero debeasn; in leicio, etiani in
lexlu : -onniibus preesse debeln; el finit in pennllimo, in texlu : rrcum
igilur ad snsl'Mila-.
202. Secnndiini confinel libros Vsidori de senlenciis canonuni. Incipit
in secundo folio : rrAlexandrinu-^ episcopnsn; in tercio : ffrequiril, obser-
vatis(pie januisi : et linif in penullinio : rrconscienciamn.
203. Tercium conlinet Siitnniain confessornm , brevialain a fratre (îuil-
lehno Cayothyo. Incipit in secundo folio, in tabula : rrDe bospilalitatC"; in
in° : ffDe impotencia coeun.^; et Unit in pennllimo, in tabula : crsedicion.
204. Quartnm conlinet colleclarinm preceptorum synodaliuni ac sanc-
torum statulorum, tam ex senlenciis quam ex canonibus sanclornm patrum
a donmo Bucardn, Worinaciensi episco[)o, in viginti libros disfribulnm.
Incipil in secundo folio : ftione et observalione corum^i; in in° : ffde epi-
scoj)is qui conlenihmU; el linil in penullinio : rrin abslinenlia sinln.
205. Qninluni continol textum Decretalium sine glosa. Incipil in se-
cundo folio : Tuniversali approbante consilio«; in ni" : ffsociis suis«; et
linil in pennllimo, in lercia colnmpna : ffoves conieditn.
206. Sextum continel apparatum Comj)ostellani super primo libro l)e-
crelalium, a lilulo de sunima Trinilale et llde calbolica, ustpic ad tilulimi
de translatione episcoporum; item summam Gofredi super Decrelalibns;
ilein Decrelum abbicvialum-, item libellum Guillelmi de Mandagolo super
electionibus. Incipit in secundo folio rrrevocarelnr i. d-i; in tercio : rrut
pereal, iï. de rébus du.^i; et Unit in penulliiuo, in lexlu. in lercia co-
Itunpna : '-qui ImiJusti.
207. Sc|)liMUun continel apparatum magislri Guillelmi Duranti su|)er
volumcn Di^crelorum. Incipil in secundo folio : rrnalui'ali cpiod quidam «;
in ni' : fquomodo viilelicel sagillai-i^; el linil in peimitimo : fret in vigilia
ni.».
208. Oclavum est in papiro Gonsilia don)ni .lobannis Calderini et domni
Galleri ejus lilii stdi congruis rnJiricis, el ((iK^dam recollecla domni Johannis
— A29 —
«le iMilis, S()lleninis>imi advocali, secaïKlum litleias «ilphabali. Inci|)it in
hocuikIo l'ulio, iii tabula : •■ii.-i(jue ad suuiii Ijent'placiLuiii- ; ol in Icrciu,
eliani ii) Inbiila : fran noiniiiaules-" ; et liait in penuitinio : '-obligarc vide.".
209. Nonuni contiiiet codiceni imperatoris Jnstinianl salis antiqnuni
glosatuni, a primo libro nsque ad quartum inclusive et a septimo usque in
linem. Incipit in secundo folio : iromni modo ratas manerei; et in tercio :
fret audientibus « ; et finit, in pendtimo, in textu : rrpars dimidia».
210. Decimum continet libeiliun ordinis judiciarii domni Tancreti. In-
cipit in secundo folio : n-sentenciam dare non potestn; in tercio : rrinter-
veniat scilicetn; et finit in penultimo : rremptorem si'».
211. Undecimum continet questiones dominicales et venereales domni
Bartbolomei Brixiensis injure canonico. Incipit in secundo folio : ffp. 1. ui.
S ult. et in modo quod non possit aiienarin: et finit in penultimo : fret in
6. ti. n.
212. Duodecimum continet textum Decretalium cum Sexto iibro sine
glosa. Incipit in secundo folio : ffut eis tam in preseutian; in m" : trmorata
non obstanten; et finit in penultimo, in tabula : ffde majoritale et obe-
dientia".
Ita est : G. Mathei. G. Maseline.
In secundo pulpito ejusdem sinistre partis , in latere inferiori :
213. Primum volumen continet libellum magistri Guillelmi de Man-
dagoto super electionibus faciendis, cum apparatu. Incipit in primo folio :
(tVenerabili viro^i; in secundo : ffum negociis faciendan; et finit : tret for-
titudo in secula seculorum. Amen. n.
214. Secundum est volumen Decretalium cum glosa ordinaria, per ca-
pila et signa, cum quibusdam Extravagantibus. Incipit in primo folio, in
nigro : rrservus servorum Deiri; in secundo : rrsonam vita manifestius « ; et
finit : crquerite regnum Dei et invenietisr.
215. Tercium continet volumen Decretorum cum glosa, per capita et
signa. Incipit in primo folio, in nigro : rmalurali jure«; in secundo : ffcjue
sementinam trahunt originenin; et finit : rremendatione indigent ad vicem
sui episcopi corrigat?».
216. Quartum volumen intitulatur Directorium jurisin foro consciencie
et judiciali a fratre Petro Quesnel, ordinis fratrum Minorum, compositum.
Incipit in primo folio, in nigro : rrSi quis ignorât ignorabilum; in secundo :
rrqni gignitur spiritus sanctus'n; et finit in tabula : frChristus et Gbris-
tianus, I. li., ti. nu. , S xxvi^:.
217. Quintum continet Tabulam juris cauonici et civilis secundum or-
dinem alpbabeti, compositam a fratre Johaune Alaraano, ordinis fratrum
Archéologie. 28
— i;îo —
^linoruiii". liicipit in primo folio : r:(}iioiiiaiii yicul diciliir"; ia socimdo :
(rcauonice subsliluemlis - ; ci liait : -do lideicomissaiiis, .S ia luncdeuii'.
218. Sexluiu coulinet Hoporloriiun doaiai Pelri do ]5fi(cho secuadiiai
ordinein alphaboli. Incipil in piinio folio, in nigro : ffllcvereifflp in Gbrislo
palrii; in secundo : ffquod preiujssa cessante; cl finit : frdiaiu |"acit, de
eloct. lied S i.-.
219. vSeplimuin coulinet duo Ueperloiia super Speculo judiciali. Incipit
ia priaio folio, in nijyro : rrUcvorendo in Clirislo patrie; in secundo : rrxcvi.
(li. bene quidonir : t<l linit : ffS. i. \. çjuid ergc.
220. Odavuia conlinel Spéculum judiciale a jnajjistro Guilleinio Da-
ranli compositum. lacipil ia primo folio, ia aigro : fflleverendo in Cbrislo
palri suoi; in secundo : rrnetjue previdere facile est»; et finit : ffi. nuUus
opiscopus-i.
In latere supenori :
221. Priuiuin volumeu est liber Decretalipiii , salis anli(iuum, cum
glosa ordinaria, per capila. lacipil ia [)rimo folio, in uigro : rrepiscopus,
servus servorum Dei^i; in secundo : ffseu essenlia Trinitalis^^; et linil, in
texiu : fffacere quis bomagium compellaturii.
222. Spcunduni conlinel apparalum donnii Archidiaconi su])er libruni Vi.
Decrelaiium, et texlum dicli VI. libri, cum glosa Joliannis nionachi. In-
cipit in primo folio : ffVenerabilibus et discretis viris» ; in secundo : ttprin.
ibi scribere»; et finit in textu : ffVolunla^e|n'>.
223. Tercium conlinel apparalum magislri Bernardi Composlellani, a
liUdo de sumaia Trinilale usquc ad liluluni de Iranslatione episcoporum
inclasivc; item smama de maleria judicioruai possessorioram a domuo
Odone de Seuoy, Minore ^^'; jlejn dislincliones juris civiiis dp^^^i La»^-
berli. Incipit in primo folio: crprincipali hacteuus ut loqiiai'n; in spcundq :
frprebendarimi et digaitatum » ; el finit : fflenetur pater ut in I. aile, quo-
cieas, clcn.
224. Qnaitiun conlinel pai'vuiu Vplumen juris çivilis cujii decjnia coUa-
lione, cum apparalu glose ordinarie, per capila el signa. Incipit in primo
folio : ffhnperaloriam majestaleni « ; iu secondo crjuglicia est coustai^sn; pj,
finit in tabula : rrDe slalutis et consuetudinibus contre libej'tatem epclesie
edilis^.
225. Quintum conlinel Codicem donini Jusliniani, cum glosa ordinai'ia,
])er capila et signa. Incipit in primo folio, in textu : rfhec que necessario»;
in secundo : «a Theodosio divine memorie^ ; et finit in tabula : crscntenciam
passis et l'eslilatis^.
'" Ci. la nolici; sur Kudcs de Sens, auteur d'une Summa de judiciis jioiisesioiiis ,
dqus Vllisloirç litléiaire (ie Iq, Fvançç!, tomy XXV, p. B5-q3.
— asi —
226. Sexlum continel lihrum Digeiti novi, cum glosa ordinaria, per
capita. Incipit iu primo folio, in nigro : cfhoc edictoî;; in secundo : tfioso
vel in publicon; et finit in tcxtu : frabesse non potestn.
227. Septimuni est volumen Infortiati, cura glosa ordinaria, per ca-
pita el signa. Incipit in primo folio, in textu : rrdolis causa ^i; ii] secundo :
ffdivorciuni factura estn; et finit in textu : rrliminio non sit reversusn.
228. Octavura volunion est Digesti veteris, cum glosa ordinaria, per
capita; incipit in primo folio : rrOmnem rei publicen; in secundo : ffacci-
pere eos sentimusn; et finit : rr maxime sit necessarium».
229. Nonum continet Instituta donuii Justiuiani cum glosa. Incipit in
primo folio, in nigro : tfNon solum arniis decoralamn; in secundo : ffdiffe-
rentia estn ; et fiait in textu : rradventura esU.
Ita est : G. Mathei. G. Maseline.
In primo piilpito ejuadcm sinistre partis sunt libri sequentes , in latere infe-
riori incipiendo ut supra :
230. Prinium volumen continet Decretales, cum glosa ordinaria, per
capita. Incipit in secunda columpna prirai folii : r-concordia extra '»; in
secundo : « bonani placentes Deo v ; et finit in penultinia linea : frpro spi-
ritualibus facere«.
231. Secundura continet apparatuni Innocentii IlII super volumine
Decretaliuni. Incipit iu secunda colimipna prirai folii : rbalur secundum
Abbatis consiliunm; in secundo : rr certifiçari « ; et finit : crin priv. sit railii
solaraeu divinus Spiritus. Amen.n.
232. Tercium continet primani parlera lecture Ostiensis, a I. lil)ro De-
cretaliuni usque ad III. libruni inclusive. Incipit in prirao i'olio : ff Ad Dei
oninipotentis glorian^n; in ii" : «silia reraanserunt " ; et finit : frArchid. c.
f.Sf...
233. Quartuni continet secundani parlera lectui'e Ostiensis, a III. libro
Decretalium usque ad V. inclusive. Incipit in prirao folio : rrdebent cle-
rici recte judicare» ; in ii° : rrexcedat c. aureos» ; et finit : Tcula seculorum.
Amen.n.
234. Quintuni continet priraani parteni lectiu-e domni Henrici Bohic,
a I. libro Decretalium usque ad III. librura exclusive, cum tabula. Incipit
iu primo folio, in nigro : ffVenei-abilibus et discretis virisn; in if : ff taies
ceteris paribus sunt scolaribus preferendin; et finit in tabula : fffacie ad
faciem conteraplatur. Amen. «.
235. Sextijm cqptinet s^cu^^dqm vqluflipn lecture domni Henrici Bohic,
28.
— ^:v2 _
a 111. libioDocrolaliuiii usquoad V. lihrum inclusive. Incipil in primo l'olio,
in lo.xlu : frClerifi annan; in secundo : crel pro hoc. lacil, j. de sen. exlra^;
cl linil : frslal de Con. di. v. non mediocriler cl xidc ihi pcr Jolianncin-.
236. Sepliniuin est voluinen Decretoruni cuinylosa, per ca|)ila. Incipil
in primo folio, in nigro : frduohns rcjjilur"; in secundo : fslaluinuis ni
pcc scplcin ebdoniadas'î; et linil in textu : fiiisi cjuod videril patren» f"a-
cienlcin-.
In latcrc siipcriori :
237. PrinuiiH voluinen continet prinuun pailcin lecture domni Henrici
Houhic super volunien Decretalium , a I. libro usque ad III. exclusive. In-
cipit in secunda coluinpna prinii folii : (fnonnullas de dictis distinclio-
nibusT»; in secundo : rraul minus bene tradidili; et linil in penultima
linea : ffsecundiun Osli. in.?».
238. Secundiun continet secnndam parleni dicti donnii Henrici Bouhic,
a III. libro Decretalium usque ad V. inclusive. Incipit in primo folio, in
tabula, in nigro : rrutrum et quibus personis lici.n; in n°, eliam in ta-
bula : ff quorum clericorunm; et finit : -rv. non nuvlioci'iter et vide ibi per
jo.r.
239. Tercium continet Rosarium donuii G. ai'chidiaconi super volumine
Decretorum. Incipit in primo folio : frReverendo in Christo patri suoi^; in
II": rrparagra|)hum (piasi divisio Scripturarum'^; et linil: rrseculorum se-
cula. \men.T).
240. Quarlum continet volumen Decretorum cum glosa, per capila.'
Incipit in primo folio, in textu : rrHumanum genus duolmsn, in secundo :
fralia celebranturi ; et finit : crnon potest filins facere quicquam , nisi quod
videril patrem facienlemn.
241. Quintum continet VI. librum Decretalium cu?ii glosa Johannis nio-
nachi; item apj)aratum domni Archidiaconi super dicte VI. Decretalium;
item Glemenlinas cum apparatu domni Jobannis Andrée. Incipit in primo
folio, in nigro : ffBonifacius episcopus^; in secundo : fret incertitudincm«;
et finit in textu : rmon erit processus propter hoc irritandus^.
242. Sextum continet apparatum domni Innocentii quarti super volu-
mine Decretalium. Incipit in primo folio, in nigro : ffLcgitur in Eze-
chiele»; in ii" : ffso in quantilate et qualitatew; et finit : ffde cousue, in
prin.fl.
243. Septimum continet volumen Décréta cum glosa ordinaria, per
capila, cum quibusdam Exiravagantibus. Incipil in primo folio, in nigro :
ffOregorius episcopus«; in ii" : ffFirmiter crediniusn; et finit : rftcneri uulli
ergo, etc.n.
ha est : G. Mathei. G. Maseline.
— /j88 —
Anno Doiiiini in oapilo hujiis inventan'i pi-Piiolato, viflolicol m"cccc"''
oclungesimo , die vero vicpsima sexla mensis jannarii, corain nohis ruiil-
lolino Matlioi et Glfnionte Masoliiio, apnslolica ol iiiiporiali aiictoritalihiis
])nlj|icis notariis, per venerahiles ac circuinspectos viros in capite etiani
liujus invontarii j)renominalos, Nicolauni Micliaelis tune fabricariuni, Guil-
ielniuni Aubery, Gnillelnuun de Monasterio ot Johannem du Bec, canonicos
ecclesie Bajocensis , ad hoc per ordinafionein el maturani deliberationom
Capituli députâtes et conunissos, presens inveularium in loco librarie dicte
ecclesie fuit soUemniter recensitum ac de verbo ad verbuni lectum , et com-
pertuni est quod in singulis pulpitis dicte librarie reposita sunt singula
voluniina in série ejusdeni inventarii designata, et eo modo et ordine (mo
in eo ajinotantur. Et pro auclenlica approbatione ac fideli testinionio pre-
missoruni, ipse Michaelis, canonicus et fabricarius ecclesie, ut prefertur, a
nobis notariis prenoniinatis instanter petiit subscriptiones nostras in fine
liujus codicis per nos apjwni, quod et fecimus sic, ut preniittitur, requisiti
et logati, presentibus venerabilibus viris domino Johanne Muriel et ma-
gistro Guillelmo du Chemin, dicte ecclesie vicariis, pro testibus ad pre-
missa vocatis.
Ita est : G. Mathei. C. Maseline.
— A:v/i —
III
INVENTAIRE DU TRÉSOR DE LA CATHEDRALE DE RAYEUX.
(1^98)"^
Invriildipc (lu cêiinlcur''''^ de l'éffliscdc Baïexi.T , dont le coustenr a la^jurde,
appartenant à .lolian Fouqucs, de présent servllenr dudh cousteur^^K
Le invenlayre des biens dont le coustenr de IN'glise de Baïeux est garde ,
icclnv fait ot rendu par missienrs Jolian Lepoullclie]- el Pierre Selle, preh-
tres, servants à rollice de cousteur, le w" jour de juillet et auUres jours
ensuivans, Tan mil nu" un" et dix-huit, en la présence de vënérahles et
cirronspoctes personnes, maislres Andrieu de Saiiit-Just, chanoine de ladite
('{j-liso en la prf'hende de Saint-Martin et fal)ri(juier pour cete annexe, et
niaislre Louvs le Beauvoisieii , chanoine de Tanys et maislre Jean Botin,
chanoine de Danvou, commis et dopulés de j)ar le (lliappitre à fayre ledit
invenlayre ; auquel inventayre se sont présentés vénérable el discrète [ler-
sonne maistre Jehan Vaullier, prestre, grand coustenr de ladite église, el
missieurs Jolian \imarl, send)labloiiient prestre, curey de \iliy, el Pierres
Dallet , serviteurs dudit grand coustenr, qui recueillirent et prindrent la
charge des biens et choses dont cy après est faicte déclaracion.
Premièrement.
1. Une croix d'or, dont le baston est couvert d'argent, laquelle sert aux
processions ordinayres. [55.]'''.
2. Item, une aultre croix, plus grande, d'argent doré, laquelle sert aux
lestes solempnelles. [5 G.]
3. Item, une autre petite croix d'or, le croisillon est d"or et le sourplus
d'argent, à six cornières, et sert quotidiennement sur l'autel. [61.]
4. Item, troys pois d'argent, dont l'ung est doré et les deux auUres
blans. j 70. j
^'^ Ms. 9.00 (11) (lo la l>ilili(illii''Hiio (lu (iliaiiilrc do Bayeiix.
*'-^ La (li{fiiité (le jjrainl ((nislciir on .sacristain, qui l'iail dès le xiii" siècle une
servitude piulôL (ju'uut! dijjuili', fui éteinte eu i^Si,
'•^! Ou lit en note : «l^e cousieur a la {jarde des oruomentz et non le sieur
trésorier, e(, Uiy sont baillés par le Cliappitre et lal)ri(|nier. . .n (Le reste a été
biffé.)
'*> Le rliilVie placé à la fin do chaque ailicle rappelle le numéro des articles
correspondants de l'inventaire de 1/176.
— A35 —
5. Item, tioys calices, deux dores et l'autre de fin or, dépulés à servir à
l'autel. [71-72-78.]
6. Item, une paix d'argent doré, qui sert nd osculum pncls. [7^.]
7. Item, une escalle d'argent blanc, dont il endeffaultune porcion, qni
sert à mettre le sel pour l'eaue benoiste. [76. |
8. Item, une serre d'argent pour mettre les encens, avecques nne quil-
lier. [78.]
9. Item, ung benoistier et l'esvipilion, le tout d'argent.
10. Item, deux candélabres d'argent ouvrés. [79-80.]
H. Item, quatre enc^nsiers d'argent, dont le fabriquier est garde de
troys, et cousteur d'un seuUement, qui serl à tous les jours. [82-88.]
12. Item, deux burettes d'argent, pour mettre le vin et l'eau. [84.]
13. Item, une bouyte de yvière, pour mettre le pain, sans couverture.
[86.]
14i Item, une pomme de laton , pour chauffer les mains. [87. ]
15. Item, cornes de yvière [96.]
16. Item, trois aullres cornes de corne. [96.]
17. Item, ung œuf d'autruche. [97.]
18. Item, une dent de balenne, faitte en manière de poisson. [98.]
19i Item , ung casuble de drap d'or, en champ vermad ; au derrière ,
aU plus hault , la représentacion de ia Trinité , aveeque tunique et dalma-
tique, fornies de estolles et pbanons, sans aubes, amitz, ne paremens.
[160.]
20. Item, ung aultre casuble de drap d'or, à champ vermail, auvecque
tunique et dalmatique de mesme, sans estolles, phanons, ne paremens.
[161.]
21. Item, ung casuble, tunique et dalmatique, estolles, phanons, pare-
mens de aubes et amictz , de drap de damas blanc , em'echy de plaisans flo-
rions d'or et de soye de diverses couleurs, auvecques trois auljes et troys
amilz, les orfrays d'or à ymages de broderie, à ystoires de Notre-Dame,
aU casuble à simples ymages. [162.]
22. Item, un aultre casuble auvec tunique et dalmatic|ue, estolles,
phanons, paremens de aubes et amictz, de drap de damas vermail figuré
de lui-mesmes : au desrière du casuble est l'image de saint Paoul et au de-
vant l'image saint Pierre, fomy de trois aubes et (roys amictz. [1G8.]
— /«3() —
23. Itom, ung casiildo. (lo(lr;i|) dor, do damas vormail li<'iii'(\ à orlraylz
•le satin pcrs semé de liouillos ot hroilés de hroderio d'or, aiivoc tunique et
dalinaliqne à oi-fiMif/. de salin j)ors et vermail semé de roses; deux eslolles
el dt'u\ plumons, «lont il n'y a que une aullie seullemenl. [16^1.]
24. ilem, mij; casulile «le veioux oramoisy, semé de papillons et Horions
de liioderie, cm-eehvs de perles, auvecque tunique et dalmaiique. sans
perli's, sans estolles. phanons. sans aulhes el paremens. [i65. ]
25. Item, un casuhie de damas violet li^juré, auvecque tunique, dal-
maiique. estolles, phanons. chaintures, et paremens de aulhes el amictz ,
semées de treilles d'or, et aux orlVaitz du casuble de desrière rAssomption
Nostre-Dame, à broderies. [1G6. |
26. Item, uu};- casulile de damas blanc li{jiuc, semés de pommes de pin
d'or, auvecque tunique, dalmati(jue, eslolles, phanons, paremens deaulbes
el amiclz, (1(> nu^sme les orl'raitz du casuhie de broderie à ymajj-e d'or, les
dyadèmes sont enrechis de perles. [1O7.]
27. Ilem. ung casuble de damas blanc li{>uré, auvecque tunique dal-
malicpie, eslolles el phanons, et paremens de aulbes sans amiclz, orfrailz
de tauelle, forny de trois aulbes. [1G8.]
28. Item. uii}i casuble de damas blanc fi,ouré, doublé de salin vermail,
orl'railz ;i \ ma^es de broderies, el au desrière est la i-eprésentation delà
Trinité, auvec tunique, dalmaiique el orfraitz de mesmes, eslolles et pha-
nons. sans aulbes el amiclz. [i6(). |
29. Ilem, ung casuble de velonx noir, orfraitz à yniages de broderie
dor, cl au desrière a ung crucifilz, auvecque tunique, dalmaiique, estolles
et phanons de mesmes, el les paremens des aulbes sont de damas noir.
[170.]
30. Item, ung casuble de damas vermail, semé à lestes el pies de oi-
seaulx d'or, orfraitz de broderie à demys y mages, auvec tunique, dalma-
liipie, eslolles phanons de mesmes, sans aidbrs el amiclz. [171. [
31. Item, ung casuble de baiidecpiin vermail, auvec(pie tunique el
(lalmali(pie et une aulbe seuilemeiit. deux eslolles et un plianon. I173.]
32. Item, ung casuble de salin vermail, à oifraitz de tauelle, airvec
tunique et dalmaiique, sans eslolles et fanons, qui sont fort usés et démo-
lis, sans aulbes et amiclz. (173.]
33. Item, deux tuniques de satin vermail et le casuble de mesmes, en-
\ovés à Nostre-Dame de Vvi'ande, sans aulbes, eslolles, phanons et amiclz.
f 1 - /i 1
— ^zl —
34. ltem,ung casiihle, tunique, dalmatique, cslolles, plianoiis, pare-
mens de aulbes et amictz, de satin jaune, à orfraictz et paremens pour les
tuniques, de drap d'or à champ vermail, et TorlTraitz du casul)Ie est de
veioux cramoisy, fournis de trois aulbes et trois amictz. fiyS.j
35. Item, ung casuble de damas blanc figuré, doublé de cendal ver-
mail ou telle, auvecque tunique et dalmatique, doublé de chandal vert, et
paremens de drap d'or à champ vermail, deux estolles ^'' et deux phanons
de mesmes, sans aulbes et amictz. [178.]
36. Item, ung casuble de damas blanc figm-é, semé à paons rouges et
testes de oiseaulx d'or, auvecque tunique et dalmatique , estolles , phanons,
forny de deux aulbes et troys amictz. [179.]
37. Item, ung casuble d'autre damas blanc, auvec une tunique et dal-
matique, bien démolis et usés, sans aulnes et amictz. [180.]
38. Item, ung aultre casuble de satin blanc, semé à estelles d'or, en
broderie, doublé de satin pers. [181.]
39. Item, ung casidïle de satin pers, à orfrays à demys ymages de bro-
derie, auvecque tunique, dalmatique, estolles, phanons et paremens de
aubes de mesmes, fornitz de troys aulbes et troys amictz. [i8>2.]
40. Item, ung aultre casuble vieul, de baudequin pers, une estolle et
ung phanon. [i83.]
41. Item, ung casuble de drap d'or impérial, à champ vermail au-
vecque une tunique et dalmatique pers de baudequin, semé de oiseaulx et
léons, bien démolis et usés, sans aulbes et amictz. [18/1.]
42. Item, ung casuble de baudequin pers, semé de lièvres etcounins,
auvec tunique et dalmatique, estolles, phanons, fornis de troys aulbes et
troys amictz. [180.]
43. Item, ung casuble noii-, à orfrais de tauelle, auvec tunique et dal-
matique, sans estolles et phanons, aubes ne amictz, semés à oiseaux et
testes et pies d'or, et ont lesdites tuniques paremens de drap d'or, dit im-
périal, sans aubes et amictz. [186.]
44. Item , ung casuble de veioux noir, auvecque tunique et dalmatique ,
de damas noir figuré , dont ledit casuble , qui estoit démoli et usé , a esté
prins pour réparer certaines chappes ; et ainsy allégué par ledit PouUetier
et Selle, et sans aulbes ne amictz. [188.]
45. Item, ung casuble de ostade noyre, auvec tunique, dalmatique,
^*' On lit en marge : «Nota, qu'on a trouvé qu'une estoUc.
_ /m —
estoles, phanons et paremens de aiilbes dé mesmes, dont la tuniqne et dal-
maliqne son( à Saint-Salveur; el ainsy allf^guf? par Le l'oidlelier et Selle,
et le tout sans aubes et amictz. [189. |
46. Ttem. ung casuble de neuf damas noir, à orfrays de tauolle, tunique
et dalnintique, estolles et phanons, sans aidbes et amictz. (iN'onveau.)
47. Item , deux manteaulx de oslade noyre, senans aux diacre el soubz-
diacre, au temps de TAvent et de Karesme. [190.]
48. Item, six estolles el six jdianons de drap noir de diverses sortes.
49. Item, u\u^ esloUe el (puilre phanons'"' de oslade noyre, doublés do
bougrant rouge. [192.]
50. Item, deux estolles el troys phanons de veloux violet, doublées de
chandal rouge, dont deux des phanons sont en doubles et doublés de telle
perse. [193.]
51. Item, une tunique el dalmalique de salin blanc, à l'usage de l'é-
vesqite quant il célèbre in pbiiùficalihus. [19^. |
52. Item, douze tuniques, quatre nefves, du don de monsieur le Patri-
arche, et ([uatre vieulles de damas blanc, et quatre vermailles de damas,
le tout h l'usage des enfatis de cueui-. [19.^ el I97.]
53. Item, une aulbe et ung amicl et parement de veloux pers, seitif^ de
branches de or de broderie, servant au chantre quant il officie. [ig6,]
54. Item , deux aubes qui servent à l'acolite aux lestes solennelles, pdr^es
de damas blanc à œuvre de broderie. [198.]
55. Item, troys aullres aulbes, parées de drap vernlail, à ymagès de
bioderie, auvec ti'oys estolles, troys phanons et troys amictz de mesmes,
et nichil per totum in islo nrticulo. [199.]
56. Item, huit aulbes el huit amicli^, sans paremeiis, servans atix jours
sans festes, dont l'en â prins six desdites aulbes el paremens aux chappelles
cy devant nortiniées et Une emjdoyé pour réparel- les ailltres; ainsy îi*est,
en rete article qu'une aulbe. [ 'ioc]
57. Item , pour servir tant au grant autel qu'à l'aulol de desrièfe, y a'^'
douhliers, dotil les avu'uns en la plus part sont dénujiis et usés, el de petite
estimatioti. [?!0i. I
58. Item, iing estieu de drap d'or, h champ vermail, et dedens a unze
f' Oa lit en marfjo : «Nota, qu'on n'a trouvé que deux fanons??.
'^> On lit en marge : «Le nombre ii'y est pas»,
— /i39 —
pères de corporeaux bien excellens , de très-fine telle , du don du Patriarche.
[202.]
5Ô. Item, ung aultre estieu , couvert de drap vert, et dessus a un aignei
en broderie et dedens neuf pères de corporeaux de telle moienne. [aoS.]
60. Item, ung aultre estieu, couvert de veloux vermail, semé de pa-
pillons, sans corporeaux. [206.]
61. Item, ung aultre estieu bien caduc, et dessus est l'image de Saint
Jehan, et dedans quati'e payre de corporeaiLx de telle moïenne. [200.]
62. Item, ung corporalier, de drap de damas blartc, couvert de perles,
trouvé au Trésor, auvecque les nouvelles reliques, sans corporeaux. [206.]
Enfin les chappes communes gardées en revestiayre, servantes moiennes
festes et anltres jours.
63. Premièrement, v. chappes, de drap damas blanc ligure, à orfrays
sans ymages, réservé celle du prestre. [207.]
64. Item, cinq chappes de damas blanc figuré, à orfrays de tauelle,
fort esportées et usées. [208.]
65. Item, deux chappes, de satin blanc, bien démolies et usés. [209.]
66. Item, vu. chappes noyres neufves, de damas noir, figuré de luy-
mesmes , doublées de bougran rouge , et celle du prestre à oi-frays de bro-
derie à quatre ymages. [210.]
67. Item, deux chappes de veloux, '''est fête mention. [211.]
Nihil tradiderunt in isto \^arliculo\.
68. Item , deux chappes noires , de ostade , ^"'^ réparées , à orfrays
de tàtielle nefte , àssé estraite, [212.]
69. Item, quatre chapj)es , de satin vermail , doublées de bougran pers,
à orfrays de tauelle. [218.]
^d. Item, cinq chappes, de daniàs vermail figuré, doublées de bougran
pers, dont celle du prestre est à ymages de broderie. [2ii.]
71. Item, cinq chappes de baudequin vermail, semé de oiseaux, h pies
et testes d'or, doublées de bougran pers, à orfrays de tauelle, et celle du
prestre à ymages. [ 2 1 5. ]
72. Item, une chappe de damas pers, à orfrays de broderie, semées de
''' Le parchemin a été rongé à cet endroit.
(■2) m.
— /lAO —
hraiiclies el do Jesiia ]ffni'n , ol . au chapi-nn, nng ymapr" de \oslrf Dame.
[•>t7-l
73. Itom. (jiialro chappos de salin jaune, à orfravs de lauelle, doubl«?es
de bougraa pers. [ ^ 1 8. ]
74. lleni, Iroys chappos de drap pers, semé ;i plumes de paon, orfrays
de lauelle, doublées de boug^ran ])ors, dont des (roys en f'urenl fêles deiLX.
Recours au livre, [ai 9.]
75. Ileiii , deux chappes de salin vermail, fort usées, à orfrays de tauelle,
dont les deux len a fail une, (jui serl à l'acolile. [920.]
76. Item, quatre chappes petites, de satin vermai! , à l'usage des enfifans
de cueur. | -^'^i.]
77. Item, troys chappes, une blance, l'autre noire, el l'autre rouge,
à l'usage de le acolite, dont on ne trouve riens fors que la noire, qui a
est^ employé pour fayre deux banquiers. Recours au livre. [999.]
78. Item, audit revestiayre a ung piengne de yvière, qui pent à une
chaîne d'argent. [998.]
79. Item, une petite bonde de orfrays, ouvray de broderie de or, où il
îi figuré huit chimères de singulière fachon. [99/i.]
80. Item, deux autres chappes de damas pers, à orfrays de veloux ver-
mail, enrechis de solail, et, au chapperon, deux ymages de INostre-Dame,
de nouvel faittes. [9 25. |
Eiijin emuiveiit les pnremem , servants à l'autel aux f est es sokmpneUes.
81 . Premièrement , ung parement d'autel de satin pers , semés de estelles
de broderie, et, an milieu de l'ung d'eux, a ungcruxiliement, et à l'autre
est l'image Nostre-Dame'''. [226.]
82. Item, ung aullre parement d'autel, de damas blanc figuré, doublé
de bougran rouge. [998,]
83. Item, doux aultres paremens d'autel, de veloux viollé, semés à
solaix de broderie; à l'ung est l'image Nostie-Dame. [229.]
84. Ilem, ung fronlel pour atachier au bort du doublier qui [couvre]
l'autel, de satin violet, semé de lieulles de or, doublé de bougran pers.
[2.3l.]
('^ Il y a doux paromonts nu lien d'un, rotiimo l'indique l'art irl(\
— Ml —
85. Item, un aiillre Ironlel de drap doi-, onrecliy de brodei'ic h yniages.
86. Ilein, ung aultre frontel de veloux crainoisy, doublé de bougi-aii
jiers. [!î33.j
87. Item, ung draj) de baudequin, député à couvrir la cliayrc de
l'évesque, quant il fait l'ofiice de la messe, brodé de satin. [aSij.J
88. Item, ung parement pour mettre desrière l'autel, soubz le trel'et
l'autre contre l'autel, avec un frontel à frenges de soye, le tout de damas
blanc , brochié d'or et de Horions de soye de diverses couleurs : du don tlu
Patriarche. [aSô.j
89. Item, ung aultre, d'or impérial, à champ pers, député à paroir la
chayre du prescheur. [aSy.]
90. Item, ung aultre drap de baudequin à champ vermail, brodé de
satin jeaune, fort démoly et usé. [aSS.]
91. Item, ung aultre drap de baudequin à champ variable, bordé de
frenge de soye, variée de vert et rouge, servant à fayre le velie, quant ont
fait le cresme et h la procession du Saint-Sacrement. [aSg.]
92. Item, ung aultre drap de soye, luen linge et à railles de diverses
couleurs, lequel est bien plaisant, [a/io.]
93. Item , deux draps de baudequin fort usés , députés h mettre sur les
scabeaux quant on porte les fiertés. [2/11.]
94. Item, ung aultre parement [de satin] battu d'or, fait à ymages à
champ vermail, fort usé et demolly, qui est au colTre de la fabrique, et
non à la garde du cousteur ^''. [2/1 3.]
95. Item, deiLX petites cortiues, pour couvrir en Karesme le sacrayre,
l'une vieuUe et usée , et l'autre est neufve , de damas blanc , semée de fleurs ,
de croix, de lys. [2/i/i.]
96. Item , quatre petis banquiers de baudequin , doublé de ostade noyre ,
pour couvrir les coffres du cueur, sur quoy se soient les chappiers, usés
et cassés. Nicinl. [-^45.]
97. Item, deux coussins de satin vermail, batu d'or. [2^6.]
98. Item, deux aultres de veloux vert. [2/17.]
99. Item, ung aultre de satin jeaune. [2^8.]
100. Item, ung aultre, plus long, de drap d'or, à champ noir. [2/1,9.]
''^ Cet article est biffé dans l'original.
— hà2 —
101. llciu, ciiK] aullres pdiLz \ieiilx coussins de diverses couleurs.
[•j5o.]
102. Iloin, quatre aultres petis coussins, soi'vans à Tautel ppur [)orlcr
le livre des Evanj^iles. [!'.5i. |
103. lleni, inie couverte pour liiuage Nosli'e-Daine et nu petites pour
les quatre images de c{ualre Docteiu"? de dessus l'aulei, pi six pour les six
Angolos, jwur les couvrir en Karesnie. [qB?,.]
104. Item, luie banière, do damas pers, où sont les armes de France,
et est tendue devant le crucifilz. [a 68.]
105. lleiu, une banière ueufve, de salin pers figuré, semé de lleurs
de lys, et, au millieu, Timage I\oslre-Da|ne. [269.]
106. Item, une aultre vieuiile banière à ymages de part et d'autre.
[370.1
107. Item, une vimple pour parer l'image Nostrc-Dame, brodée, aux
boutz et costés, de fi'enge de soye. [ tjyi. |
108. Item, une cliayre pour le prélat, à quatre pompies de cuyyre
don' siH- les cjualrc membres. [272.]
109. Item, W'WM^i servantes à porter Dieu au Sacrement. [278.]
110. Iteiîi, une ymage JNostre-Dame , auvec bendes et rays de solail
non assemblés, le tout de riche broderie de or. [27/*.]
111. Item, un capitel fait pour couvrir le sacrayre, de satin pers, semé
h soleilz de broderie, et, en millieu, un plus grant. [275.]
112. Item, troys sydones de taffetas, servantes cjuotidianement aux
messes, l'une bliince, l'autre pers, et l'autre npyre, et servent à lacolite
poui' tenir la patène. [276.]
113. Item, une courtine faitle pour vestir el couvrir la painture de
deva|il l'autel el les deulx bqiitz, l'aille de tell(> blance l'orl déliée, borc|ée,
par le bas etpar I123 fente?, de frenges de soye de diverses couleurs, et par
haut atachée à ungbort de .... (*/c), auquel sont alachées les anèles,
pour couvi'ir el descouvrir ladite painture. | 2 77.]
114. Item, au dessus de ladite corline, a un frontel de damas violet,
enrechy de broderie dor, de /esMs-Mrtrm, lleurs de liz, petiz soleiz, crois-
sans, bordé par bas, de frenge de soye de diverses couleurs. [278.]
115. Item, ung j)eliL [)areuu!nt d(; lall'utus i|oir, où il ji un ./çsms, qu
paintunî, dcî or, coulant soubz ledit frontel et devant ladite corline
blance, lequel se estent au miheu dudit aiitej. [279.]
— /i/i3 —
116. Ilem, une aullre cortiue, tant devant que aux boutz, de taffetas
noir, pour servir depuis ie jour dez Mortz jusques à Pasques. [280.]
117. Item, un parement de veloux viole', brochié d'or, servant, au jour
du Sacremept, apportter sur le corps de Jesucrist. (Nouveau.]
118. Item , tioys ^'' paremens de telle uoyre , sepvans poui' melfre devant
l'autel en Karesme. (Nouveau.)
(1)
On lit en marge : «Nota qu'il n'y en a que deux5>.
— lx'-\'\
IV
Rcfjiicslc présciiléc ixir le clcr<>c de liittjcux , en l'an M \' LXIII , aux com-
inissaiics pour l'clnl de pai.v '*.
Cy soiil les articles que pi-i'sentent les sei^jiieur Evesque, Ghappitre et
Clei'gë (le Bilieux à vous Messieurs les Coiniuissères députez par le Roy
iioslre sire, pour eslre par vous veues et d('liljerdes afin leur estre sur le
couteuu eu iceulx pourveu ainsy que adviserez par justice et raison.
Premièrement, viron le douziesrae jour du moys de uiay mil v" soixante
et deux, les sieurs d'Agneaulx. de Columbières, de Rri(pieville. avec {p-and
nombre degentz portantz armes, tant de cesle ville et la ville de Caen que
de Sainct-Lo et aultres lieux, soy-disantz de la Reliigiou réformée, apprès
avoir assiégé et prins le chastean de cesle ville de Bayeux, avec grande
l'urie, entrèrent en l'église calln'draldudict lieu, à son d«> labour, en la pré-
sence de Monsieur le vicomte Artur et Tadvccat du Roy audit lieu Les-
calley et du Ministre. En laquelle églize, ils rompirent, démollirent el
abaslirent lesauteiz, ymagcs, coffres, bancz, tables, sièges, Imys et fe-
nestres, ferreures, gontz, peiilures el clostures de fer et aultres ferailles;
prindrcnt, rompirent et déchyrèrent, bruslèrent, pillèrent et emportèrent
grand nombre de chappes, cliazubles, tunicques et dalmalicques, calices,
jouvaulx et argenleryes, linge et aultres choses servantes à la célébration
du divin service, d'autant qu'ilz en trouvèrent en ladite églize; réservé les
quatre châsses et quelques aultres reliquières estantz au Trésor, duquel
ledict sieur de Columbières s'est saizi des clefz; réservé aussy les orgues,
les cbain^s et coronue pendante devant le crucifix, la table de marbre
estante et servante pour grand-autel, ausquelles choses ilz ne touchèrent
par la promesse et réservation qu'en avoyent faictc lesdicts sieurs de Co-
lumbières et Agneaux à Monsi(>ur de Baieux [Charles de Humières de Pi-
cardie], devant que d'entrer en ladicte églize.
Item, que ledict jour et à l'instant, les dcssusdicls, par force, roTupirent
les huys du lieu auquel estoyent les lettres, chartres, papiers, journaulx,
carlulères, libres et enseignemenlz coiicernanlz les anciennes fondations,
bien et revenu de iadicle églize; desquelles letlies, cliarires et enseigne-
menlz ilz prindrent et emportèrent grande partye, et le reste ilz le brus-
lèrent el fii'ent si grand feu qu'ils prinsl en la maison el aullres lieux cir-
convoysins.
Ledict jour après médy furent descendues du Trésor les dessusdictes
quatre châsses, dont l'une esloyt couverte d'un coslé et des deux boutz
'') Bibliothèque du Cl)apilrc, ins. 199.
— 'xkh —
(1 or L'I 1 iuillre costé (rai'i;ont donie, et enrichie de grand nondjre de perles
et pierreryes, el les troys iiuUres couvertes d'argent dorées et enrichies
de pierreryes et quelques aulties biens et jonyaulx, présence desdids sieurs
de Golundjières el par son comniandenienl; présence aussy dudict seigneur
viconte et de ses lienfenanlz général et particulyer et dudict sieur advocal ,
et portées en la maison dudict sieur évesque, dont fut faict inventaire.
Ensemble de deux licornes, la table de l'autel, d'argent doré et de plu-
sieurs reliquières, ci'oix, tant d'or que d'argent, calices, mistre, croche,
candellabres, une représentation d'un Salvateur, couvert d'or (in et eiu-ichy
de grand nombre de pierreryes et aultres biens et jouyanlx, mys pour lors
en la présence dudict sieur évesque et des dessusdicts, entre les mains d'au-
cuns des olliciers et principaulx bourgeoys de la ville; et dudenqjuys par
eulx repi'ésentez et miz entre les mains de Monseigneur le duc de lîouillon
suyvant son vouUoir et commandement.
Plus, sur la sommation et interpellation faicte le mercredy ensuyvanl par
lesdicts officiers audict sieur évesque, ou son vicaire, et à aucuns delléguez
du Chappitre de dire et déclarer s'il y avoyt aidtres biens en ladicte églize
(pie ceulx contenuz audict inventaire, fut dict et desclairé auxdicts sieurs
officiers par lesdicts delléguez du Chappitre que le grand cousteur d'icelle
égUze, ses gentz et serviteurs et aultres personnes commys à garder ladicte
églize, avoyt niys et retyré en quelque lieu secret, près ladicte églizo, plu
sieurs jouyaulx, comme livres coupvertz d'argent, un encensier, deux can-
dellabres, une paix, un plat, une croix d'argent dorée d'or et aultres chozes
servantes ordinairement au service de l'autel, et le tout d'argent, avec plu-
sieurs chasubles, tap[)isseryes, chappes, parementz de drax d'or, de vel-
lours et aultres sortes de soyes; un paille avec les pendanlz, le tout de satin
cramoisy viollet , bordées de passementerie d'or, à grandes frenges de drap
d'or et lil de soye cramoisy ; la(|uelle frenge dudenqiuys a esté recongneue
en la maison dudict sieur grand doyen de reste ville après le parlement de
Jehan Lehuey, soy-disant pour lors capitaine desdicts de la ReUigion pié-
tcndue réformée, en ceste ville, el en ceste f[ualité occupant ladicte maison;
grande quantité de linge tant aulbes, doubliers, serviètes et aullre linge
nécessaire pour servir en ladicte églize, suyvant le mémore et bdlet sur
ce fait. Duquel lieu fut délibéré par lesdicts sieurs officiers faire oupverture
pour mettre les chozes dessusdictes en évidence et en faire inventaire; ce
qui ne peult eslre faict ledict jour, pour la breveté de l'heure, et dilTéré au
lendemain qui estoyt le jeudy. AucjuoI jour de jemly n'y fut encore procédé
par lesdicts officiers pour plusieurs empescheineutz à culx sur\euuz ainsy
qu" ilz disoyeut.
Néantmoins plusieurs instances et dilligences sur ce faictes par lesdicts
sieur évesque et du Chappitre, et la nuicl ensuyvant, ledict lieu secret et
musse fut oup verte et les dessusdicts biens et chozes y e.stantes prinzes,
pillées et emportées, d'autant ([uil y en avoyt de valleur et prix, dont il y
Archéologie. 29
— /i/îG —
a nrocès vt'rl);il cl iiironiuUioii laiL-tc, ou commi'iici'r îi liiirc, |'iU' Icsdicls
sieurs viconto ol ollicicrs; ce qui n'a peu estro puursuyvy par lesilicls du
CliJippitre, obslanl les troubles el loire desdicts de la prétendue Uelliyiou.
D'avantage, lors ou le lendemain, par délibération et conclusion prinze
par ledirt sieur de Columbières , leur Ministre et aullres de cestc ville de
ladiete prétendue llelliffion el à leur sli[»ulalion, ledicl sieur évesquc lut
sonuné et contraincl avec force de vuyder de sa maison et évesclié dedans
vinjjt-cpiatrc heures, de sorte qu'il lut contrainct piomplemeul s'embarc-
quer sur la mer au havre de Port, près de ceste ville de deux lieues <''.
Néanlmoins (pie en précédent ilz se fussent assaisinez de dix des meil-
leurs clievaulx dudict sieur évesquc, el dont ils sont encore saisyz. Et à
linslaul du parlement dudict sieur évesque, Jehan Lhonorey <"', dict Jacob,
maislre de La forte main de coste ville, osla par force el lyra des mains de
la femme uiaislre Michel Vérité, concii'rge elyanle des prisons dudict sieur
évesque, demeurant pour lors en la maison épiscopale, les defz d'icelle
maison épiscopale. Lequel La forte main print de son auctorité et fist em-
porter loules les provisions de ladicte maison épiscopale, tant foin, fagotz
que gros boys et plusieurs meubles; el des<[uclles clefz il est toujours de-
meuré saisy, jusques à ce ((uil eust le loul enqjorlé de ladicte maison.
Depuys ledict tempz Jesdicts du Chappitre, leurs officiers cl commyz
ont eslé privez de rentrée de ladicte églizc, les clefz d'icelle J^qillées audict
Jehan Jacob, maislre de Ladicte forte main, desqu(^lles il s'est tenu pareil-
lement saisy jusques à Icnlréc du moys de septembre, que nouvelles arri-
vèrent de Monsieur le duc d'Estampes. Pendant lequel temps il s'est faict
en ladicte églize grandes pilleryes, démolitions, abbastemenlz, rompemenlz
des orgues el parties des cliaires; rompu et emporté la [dus grande partie
des luyaulx desdictes orgues; abbaslu mie grande coronue de cuyvre dorée,
estante devant le crucifix, en laquelle y avoyt grand nombre de lames d'ar-
gent; levé les lombes el sépultures de cuyvre, desterrey les cor|is des mortz
et signanlemcnl le corps du défuncl Patriarche de Ilai'courl, estant dedans
un cercueil de plomb; et emporté les biens de la fabricipie comme grand
nombre de panuiers pleins de verre de diverses couleurs, plombz, cordes,
cables, furains, poullyolz et aullres instrumcutz et meubles requis et né-
cessaires jiour l'cnlrelenement el réj>nration de ladicle ('glize.
Plus, audicl temps (|ue l'on procédoyl à faire ledict inventaire, présence
dudict sieur de Columbières, desdictz officiers cl de leur Ministre, fui faict
''j Mézerny s'esl donc li(im|)i'! (|iiaii(l il a dit que ccl évèqiio s'ciiiharqiia à Caen ,
lors de colle révolution. (Ilist. jnhiér. de In France, t. 111.)
^^^ Ce Jacol) ]>lionor'é, r'sni'noniniû In forte mainv , dn nom de son auberge sise
rue Sainl-Malo, qui avait pour enseigne une ferle main, s'était fait associer en i5^io
nvec (Jliarlolte, .sa femme, dans la Coiirrérie de la Sainte Vierge, fondée en l'église
de Sainl-l'alrice de iJayeux; il eudjrassa, dejjuis, la Iléforme. {Ihi'ixlre de Haint-
l'alrice. )
— Mil —
inventaire des libvres estant/, on la lil)iairye de ladicte e'glize , et de quelques
ornementz de peu rie valleur d'autant qu'il en est demeuré et qu'on en
avoyt lesse' en ladicte musse; iesdictz libvres mys en l'évesché et lesdiclz
ornementz avec aultres libvres servantz à la célébration du divin service
mys en la maison de la ville, Lesquelz libvres de la librayrie mys audict
évesclîé ont este, dudempuys, les unz pillez et desrobez et les aultres
bruslcz, rompuz et de'pecez avec plusieurs lettres, chartres, tiltres et ensei-
gnementz appartenant audict sieur e'vesque,
Dudempuys lequel temps, et viron la my septembre ensuyvant, suyvanl
le conuuandement dudict sieur d'Estampes, apprès avoir encommence' la
célébration du divin service avec grandz frayz et despense pour avoir res-
tably, dressé et remys les chozes nécessaires, avoyent continué à faire le
divin service jusqiies au quatriesme jour de mars dernier, néantmoins que
la ville eust esté assiégée quinze jours précédentz.
Depuys lequel jour ledict sieur de Golumbières, avec grand nombre de
soldardz et geniz de guerre, avoyent par force rentré en ceste ville, raesnie
dedans ladicte églize, néantmoins la composition faicte de ceulx de la ville
avec monsieur l'admirai f''; et abbastu, dégradé et bruslé tout ce qui avoyt
esté réparé, raccoustré et approprié [)our la célébration du service divin;
prins, appréhendé, et tué plusieurs prebtres et personnes ecclésiastiques,
les aultres arrançonnez, bastuz et oultragez, iyez et garrotez, fraisnez
parmy les rues , la corde au coul , leurs biens meubles et provisions pillez
et desrobez ; leurs maisons , tant dudict sieur évesque que desdictz du
Ghappittre desvallizées , ravagées, rompues et démollyes, huys, fenestres,
croisées , grilles de fer, seiTeures, ferreures, gontz, pentures et aultres
ferailles , tellement qu'ilz ont rendu bonne partye desdictes maisons inha-
bitables.
D'avantage, en quelque lieu secret de l'une desdictes maisons de l'un
d'iceulx chanoines avoyt esté retyré quelque nombre de chappes et orne-
mentz de drax d'or et vellours cramoysy, grandement enrichies d'orfrayz,
lesquelles ont esté [)rinzes par force et emportées par aulcuns , qui les ont
applicquées à leurs usages et en ont faict des mantheaux, tours de lict,
doublé des chausses, robbes de nuict, tyré des lingotz et faict faire des
chaisnes de grand prix et valleur.
Plus , iceulx ou aultres ont par force et violence entré dedans Tune des
chambres de la maison de ville , en laquelle avoyt esté mys par inventaire
quelques biens de ladicte églize, et ont prins et emporté une tapisserye de
grande valleur, qu'on avoyt accoustumé mettre aux lestes solennelles à l'en-
tour du chœur de ladicte églize. Avec ce prindrent plusieurs chappes,
ornementz et aultres biens ainsy qu'il appert par l'inventaire qui en avoyt
esté faict.
'') L'amiral de Coligny, qui était alors à Caen.
39.
— VicS —
AiiniV's il' (l('|>arttMiioiil (lii(|iiol sii'iir di' (loluiiiliièies et ses lro])pes, au-
cuns (les haltilanlz de cesle ville sont demeurez sais\/ des ciels de ladicle
t'jjlize, el al)l)aslu enlièrcnienl et d<''molly le pepillre de ladicte é{;li/.e,
faisant la séparation du chœiu- et de la nef, et niesnio ont althaslu le boys,
soullletz et reste desdicles oi-fyiies.
Ont al)l»astu et rompu le reste desdicles chaires, yraiid iiondire de
\illres et dénioliy plusieurs pilliei's, nuirailles et dostures d'icellc ëjj'lize.
Plus, t»nt prins de ladicle ('{jlize, pillé et emporli-. tant de jour (pie de
nuict, rolTn^s, armaires auscpiellesonavoyl accouslumr de mellre et relyrer
les chappes. ornenieniz el aultres Ijiensde ladict(> ('{jlize. et fjranch» (piantil(>
de l)0vs provenant de^^ aultres colfres, laltles el si(Wes et closluies des
chap|)ellos. <pie mesme des orgues (ficelle ('jjiize du |)i-i'cé(lenl par culx
rompues.
l)"avanla{]e, viron le xwnT de mars dernier, deux otliciers de ceste ville.
assçavoir'M' (niillaume Lehuslerel, controlleur des tailles et M' Niolic Plii-
li|)pe, };renelyer, saisys pour lors des clefz de ladicle ('p,iize, avec «jrand
nond)re d'aullres personnes. rom))irent dix cloches de ladicte é^lize du
iion)lire de douze: du(piel nombre, ilz en ont less(' une moyenne et la plus
petite. les(pielles cloches l'ompues étoienl de telle grossem- et pesanteur
(|u"il estovl l'ecpiis avoir vingt-sept hommes poui' les sonner. El ont esté
tant à rompre lesdictes cloches, descendre el vuyder lesdicls nu'thauk
de ladicte églize, porter el faire pezei- au ])oys le Roy. l't^space de
(juinze jours et plus, piiys apprès en ont (lisp()Z('' lesdictz otliciers à leur
plaisir.
Plus, ont prins el enlevé, audicl temps, ûo ladicte églize plusieurs
sé|)ullures (^slevez el lombes du cuyvre des (•ves(pies et aultres groz sei-
gneurs inhumez en ladicle ('glize, avec les giilles et dostun^s de fer
estantes sur aucunes desdictes sépultures.
Mesnie, ont empoi'lé les pièces el fragmenlz de la couronne de cuyvre
dorée d'or, avec la chaysne de ladicle couronne, de la pesanteur de deux
mil livres, |)our le moins.
Pareillement, ont em])ort('', viron ledicl temps, (jnalre grandes portes
de fer et aultres grilles el ferailles, faisantes la doslure dudicl chœur, et
■HMiéralement toutes \os ferreur(>s et serreures de ladicte églize et chap-
pelles, excepté la porte de devant.
Oïdli-e, les dessusdiclz et leurs allyez, pendant le moys d'apvril el may
dernier, ont ])rins, ravy el arrach(' };i'ande cpianliti' de plondj de la ctmver-
luj-e, goullyères, voulles et galliMyes d'icelle ('glize. jus(pies h ([uatlre mil
livres et ))lus. ainsy (pi'il sera lr()u\(; et coiigneu , en faisant la xisitalion
du lieu.
D'avantage, remonstrenlque grande ])artye des dixiiu^s, biens el revenus,
tant dudict sieur éves([ne (jne des chanoynes et antres biMK'licieiz du dyo-
c(,'sc ont esté puys ledicl temps du (louzi(>sme de uiay pénullime et sont
— /iV.) —
(^iicor oiupcschcz , prias, tcnuz et rocolli'Z |)ar les ficiililzliomnios cX gcnlz
(le ladicte prélondue Rellipjioii.
Oiiltro, ]os feriiiieis dosdiclz ovosque, clianoyncs c[ l)éné(icierz. tra-
vailliez, Jiiolloslez, haltuz el nuUillez on jeciicillaiit iesdicles dixmes, el qui
plus est, contrainctz lesdiclz li-niiieis taiil par quelques préteuduz com-
jiiissères dudicl sieur admirai que dudicl sieur de Coluinhières, payer le
pi'iv de leur adeiinaifie el |)ar le corps . non seulleuient cr (|u'ilz dehvoyeot,
mays par advance sui- les termes à esclieoir. Et depuys rc'diel de pays,
longtemps on a prins et enlevé de nuict au manoir dudict sieur évesque
cinq tonnes, tenant chaicune viron sept à huit pippes; et a l'on jouy du
inoullin de la porte de cesie ville, apparlenant audict sieur évesque, qui est
baillé par cliaictnie sepmaiue à dix liolsseaidx de forment, et ce par l'es-
pace de cinq moys et demy; et a on coupj)é et emporté tant en herbe ([ue
l'oing, |)resque toute la levée des |)elitz prez dusdit évesque.
Item, remonstrent les dessusdictz que néantmoins Tédict du Roy, ilz
n'ont auzé conmieiicé h faire le divin service en ceste ville, ne au\ villages
circonvoysins jusques h la venue de Monsieur de Mathignon, qui fut vers le
xvi° jour de mars, pour le poi't d'ai-mes, excès el oullrages, meurdres,
forces et violences qui se commeltovenf journellement aux prebtres et
gentz d'églize, voullanl commencer à faire le service divin et administrer
les sacrementz ; leijuel service ilz ne pourroyent seureinent continuer sans
avoir forces du party du Roy, pour i'asseurance tant du pays que de leurs
])ersonnes, attendu les menaces dont usent de jour en jour lesdictz de la
prétendue Relligion; et qu'il soyt vray par les villages du dyocèse le ser-
vice divin n'y est encor encommencé que à bien peu de j)arroisses. Et font
lesdictz de la Relligion leurs exercices en plusieurs églizes; et desquelles
depuys l'édict, on a emporté, prins et dérol)é les cloches tant des foi's-
bonrgz de ceste ville que des lieux et pairoisses circonvoysins, et de quoy
les ecclésiasticjues et thrésoriers desdictes parroisses n'ont auzé faire au-
cune poursuyte ny instance.
Plus, sera considéi-é pai' lesdicts sieurs que, en |)récédenl l'arrivée du-
dict sieur d'Kstampes en ceste ville de Bayeux, qui fut le sixiesine de sep-
tembre dei-rain, et dudempuys jusques au septiesme dudict moys de mars
den-ain, il ne s'est faict aucun presche en ceste ville ni forsbourgz; et néant-
nmins les dessusdictz conlrevenantz aux édictz du Roy ont faict et continué
dudempuys lesdictz presches dedans ceste \ille et aux villages dependentz
«lu Roy et des personnes ecclésiastiques, tant dedans les églizes que aultres
lieux à lem' plaisir.
Plaise ausdictz sieurs commissères entendre que. oultre les grandes
ruvnes, pilleryes et dommages cy devant déclarez, les aultres églizes du
dyocèse ou la plupart ont esté i-avagées, pillées et dérobbées, et plusieurs
d'icelles, démoilyes et abbastues, signantement les églizes et couventz des
relligieux de sainci Francoys et sainct Augustin assises aux forsbourgs de
— /i50 —
opste villo de Baioux, ainsy qu'il apparosl par la veiio ilu liou; et losdictz
rt'lli}î"ioux chassez, hastuz et oullrajj-ez; les ornemeiitz, calices, joiiyaux,
relicpiières, lii)g^es et aiillres hiens meiihles pillez e( desrohez; de sorte que
lesdiclz relligieux sont encor aujoui-iTluiy ahsenlz de leursdictes maisons
et va{]-al)ondz par les chanipz pour ce qu'il n'y a aucune demeure ny asseu-
ranc(> pour eulx audicles maisons, au «j^rand j)r(^judic(> de la R(^pul>li(|ue
clueslienne, pour ce que lesdictz rellip,ieu\ avoyent accoustumé admi-
uisti'er ordinaireriii'iil la parolle de Dii-ii laiil en ceslo ville et forsbourgz que
par le dyocèse.
Faicl el présenio cejounrhuy dix neufiesmed'aousl mil cinq cenlz soixante
et U'oys.
Lanfaxt, grand archidiacre de Baieux el oUicial de Monsieur de Hu-
mières, ëvescpie dudit lieu.
Siii/iuiiil par le commeiidemenl du CÂapiire , le. notaire absent :
L. Chiefdeville.
LES EGLISES ROMANES
DE L'ARIÈGE,
1»\U M, DE LAHOiNDES,
Menilirc de la Soriôlô arcliéologiquc du jMidi do la Franco,
correspondant dn Coniilé.
Le département de l'Ari.ège lui t'ormé par deux vallées qui dif-
féraient par le langage comme par la juridiction. Après plus d'un
siècle d'union administrative, les distinctions subsistent. L'idiome
populaire, dans l'ancien pays de Couserans, aujourd'hui l'arron-
dissement de Saint-Girons, qui dépendait autrefois de la Gascogne
et, dans les derniers temps de l'ancien régime, de la généralité
d'Auch, est demeuré le gascon, tandis que le languedocien est
parlé dans l'ancien comté de Foix, qui a formé les deux arrondis-
sements de Foix et de Pamiers. C'est la vallée proprement dite de
l'Ariège, la seule des vallées pyrénéennes dans laquelle soit parlé
le languedocien ou le toulousain, puisque à l'ouest on parle le gas-
con, et à l'est le catalan.
Ce sont toutefois les formes architecturales qui difïèrent le
moins dans les deux vallées, et on peut comprendre leurs églises
dans une même étude. L'influence de Toulouse s'imposait dans cette
contrée qui n'eut pas une école originale d'architecture, malgré
un patriotisme local demeuré très intense, surtout dans le pays
de Foix, lorsqu'il eut ressaisi son indépendance avec la dynastie de
ses comtes. Le pays était pauvre, la vie rude; aucune ville assez
iuiportante pour devenir un centre intellectuel et surtout artistique
ne s'y développa. On ne peut donc s'attendre à y rencontrerVles mo-
(') Cette étude, simple nomenclature, est le résumé de travaux publiés par
l'auteur dans le Bullelin inonu7neittal , les Mémoires de la Société archéologique du
midi de la France , la Revue ariégeoise , et en même temps comme le pro{][ramme
d'un volume avec planches, qu'il se propose de publier plus tard. Les églises go-
thiques seront l'objet d'une seconde publication.
— \:y2 —
nuint'iits (jui s"iiin»os('iil p.ir Itnii- vjilcur arlisli(|U(' ; mais de mo-
destes sanctuaires, olovcs au ])i('d des montajpios par dos popii-
lalions do iiuiMirs particulières, et n'en conservant pas moins dans
lenrs dispositions {(l'uérales, et surtout dans leur oniemeutation,
un caractère propre.
\ous suivrons, dans cette ('Inde des e'{{lises de r\ri('<f(^ ou du
diocèse actuel de Pamiers, Tordre alj)lial)éti(|ue. L'ordre chronolo-
<|ique serait assurément plus conforme aux exijjences de Térudi-
tion; mais la raretc'. ou plutôt Tahscuce pres(jue com])lète de
docmnents eciils, la difliculté de disccM-ner des variétés sulfisantes
poni- échelonner avec précision des monuments d'une construction
en {rénéral lort simple, et dans lescjuels manquent souvent les
détails de sculpture (|ui peuvent servir de jalons en d'autres con-
trées, ne permettent pas de l'adopter et exposeraient à beaucouj)
d'erreurs.
Il convient toutefois de diviser cet examen en deux pai'ties, l'une
consaci'ée aux ('glises romanes, l'autre aux éjflises [>ollH(jues, bien
(pie la transition et la différence entre elles soient beaucoup moins
aj)parent('s (|ue dans les régions plus seplenirionales.
L'empreinte romane est, en elîet, fortement marquée dans les
deux vallées, ((ui, à vrai dire, sont demeurées romanes pendant
pres(|ue tout le moyen âge, comme bien d'auti-es provinces du
midi de la France. Une civilisation féconde s'y dévelop])a aux xi^et
mi'" siècles, sous la protection de la société féodale fortement orga-
nisée, et grâce à l'impulsion des ordres monas[i(jues. La contrée
prit possession d'elle-même. (îette période de tranquillité, succédant
à de longues luttes, fut éminemment favorable au développement
des arts, et les époques de lloraison artistique les plus brillantes de
l'bistoii'ç ont toujours apparu dans des circonstances analogues. Ce
pi-emiei essor exeiça une inlluence durable, et l'on parcourt la
plupart des vallées montagnenses sans y apercevoir d'antres églises
(]ue celles des xT et xii*" siècles. Mais il se continua bieiî au delà
des limites qui lui sont assignées ailleui's. Telle église cpii |)araî-
trail, ai» delèi de la Loire, dater du xii' siècle, n'a été construite
(pTau xin' , (|uel<piefois au xn"". Ou voit au portail de l'église de
Teillet, par e\enij)le, des chapiteaux purement romans à côté d'un
fie ces chapiteaux à deux rangs de feuillages ([ui, au xiv'" siècle,
furent si communs. L'art {[olhiipie |)énélra péniblement, et d'ail-
leuis après la guerre albigeoise, le pays sembh; avoir été épuisé.
— /ir)3 —
On ne saurait, par contre, l'aire remonter avec cerlitucle une
seule église arie'geoise à une époque antérieure au s.f siècle.
Mais dès la fin de ce siècle les belles églises surgissent. Celle
dXnac, la plus remarquable de toutes, fut donnée à Tabbé de Gluny
par Roger, comte de Foix, qui venait de la construire, en 1076 (•'.
Dans les premières ajinées du siècle suivant s'élèvent Tégliso de
Foix, construite de 1112 à iii'y^-), l'église de Saint-Lizier, con-
sacrée de même en 1117 (*', la plupart des églises prieurales dépen-
dant de Saint- Sernin de Toulouse, car les donations à la puis-
sante abbaye se multiplièrent dans la contrée à cette époque'"', et
quelques-unes même avaient commencé dès les dernières années
du xf siècle.
Les seigneurs, les comtes do. Foix en particulier, fondèrent plu-
sieurs de ces églises. Le comte Roger 11 avait construit avec soin,
cum arte pulchi'o , l'église d'Unac; le même comte fil l'econstruire en
1119 l'église de Foix.
L'ordre monastique qui eut le plus d'établissements dans la con-
trée fut celui des chanoines de Saint-Augustin. L'église et la ville
deFrédélas, plus tard Pamiers, leur appartenaient, et cette posses-
sion fut l'origine de longues luttes et de plusieurs actes de paréage
entre les abbés de Saint-Anlonin et les comtes de Foix(^). L'église
Sainl-Volusien de Foix et ses nombreux prieurés leur apparte-
naient de même, et les églises qui furent données à l'abbaye de
Saint-Sernin furent reconstruites aussi par les chanoines augusli-
niens qui possédaient la belle abbaye toulousaine et qui occupent
dans l'histoire de l'art monumental une place plus considérable que
celle qui leur est généralement accordée.
Les bénédictins avaient fondé un monastère sur les bords de
l'Arize dès les premières années du ix*" siècle, et autour de lui, en
128G, eu société avec Roger Bernard, comte de Foix, la ville qui
prit le nom de Mas d'Azil; mais il ne reste pas une pierre de cette
abbaye deux fois détruite par les réformés. A la riche abbaye de
(') MabiHon,im(. lieu., t. V, p. 78.
(-) Gallia chrisliana , t. XIII. Ecclesia Appamiensis; Histoire de Snint-Vnlusien de
Foix, parle père do La Coiildro, in-19, Limoges, 179,3.
''' Gallia cliristiaiia , t. I. Ecclesia Conseranensis.
'*' Les prieurés de Saiiit-Serniii dans le comté de Foix, dans \o Bnllplin monu-
mental, 1886, p. 36.3, /i38.
(^) Annales de Pamiers, -i vol., Toulouse, Privât, 1882.
/I.)'l
Lagrasso l'ut allribuo, au xii*" siècle, \e prieui(> de Camon, près do
Miropoix. où auoiino construction de l'époque romane n'est demeu-
rée. Mais peut-être doit-on reconnaître l'influence des bénédictins
dans l'église de Portes (''. voisine de leur éjflise du Teillet, et qui
paraît même leur avoir appartenu.
Les moines de Cluny ne possédèrent dans le comté de Foix que
l'abbave de Lt'zat sui- les confins du Lan|fuedoc, Si le comte Ro-
jfcr II leur donna l'éjflise d'Unac, ce ne fut qu'après l'avoir l'ait con-
struire hii-mêriK', comme il ledit sur l'acte de donation, et d'ailleurs
les dunisiens ne la gardèrent pas longtemps, si toutefois ils vinrent
l'occuper, car dès l'année iio/j, le recteur d'Unac devint l'un des
vingt-deux chanoines i('guliers de l'abbaye d(; Saint-Volusien de
Foix, en conservant le tiers des fruits décimaux.
Les cisterciens avaient fondé la puissante abbaye de Boulbonne
(|ui s'élevait aussi sur les confins de la province du Languedoc.
Mais fabbaye fut délruile par les réformés, et il n'en reste pas ves-
tige. L'abbaye nouvelle rétablie, [)lus en aval encore, a été recon-
struite au xviii'' siècle. Mais les cisterciens peuvent avoir exercé une
influence sur la construction d'églises voisines. Le chevet carré de
l'église de Saint-Martin d'Oydes, par exemple, peut avoir été in-
spiré ])ar eux. Les prémontrés possédèrent fabbaye de Combelongue
à Gimont, près de Saint-Girons, où aucune construction romane
n'a été conservée.
MATÉRIAUX, APPAREIL.
La pierre appareillée, granit dans la montagne, grès ou cal-
caire dans les basses vallées, est toujours employée à l'époque
romane pour les absides et pour les portails, quelquefois pour les
clochers. Le plus souvent les murs de la nef, les clochers latéraux,
parfois même les absides de quelques pauvres églises sont bâtis en
moellons maintenus par la forte colu'sion des mortiers, et, dans la
])laine, en bri(jues ou plutôt même en cailloux roulés avec ou sans
assises de bri(|ues. La vallée de l'Ariège est d'ailleurs beaucoup
moins riche en pierre de taille que la valh'e du Salât ou du Cou-
serans, et le marbre n'y apparaît pas. Quehjues ('glises de la haute
Ariège, celles d'Unae et ses voisines, sont construites en moyen
'"' Aiiliolois Manscs (Maiisio).
— 'i55 —
appareil d'un tuf calcaire vciniiculé qui leur donne un aspect ro-
buste.
C'est en ellel le jnoyen appareil qui règne presque p;irlouldans
la province. On voit cependant le grand appar(Ml à fabsidedc Tc-glise
de Saint-Lizier. Au mur septenirional de l'église de Surba, près de
Tarascon, église remanie'e et voûtée fort singulièrement à l'e'poque
gothique, on voit quelques assises de pierres calcaires e'troites et
longues qui indiquent peut-être une e'glise antérieure à l'église
romane actuelle caractérisée par son abside.
PLAN.
Le plan des églises romanes, toujours très simple, ne présente
souvent qu'une salle carrée avec une abside
ari'ondie vei's le levant : Saint-Sernin du
Salât en Couserans, Salau à l'origine de
la vallée, Siguer, Sinsat, Benac (fig. i),
Vernajoul, Ussat, etc., dans la vallée de
TAriège. Quand les ressources permettaient
d'élever des constructions plus importantes,
c'est le plan basilical qui était le plus gé-
néralement adopté : trois nefs avec une
grande abside flanquée de deux absidioles,
Sabarl, Unac (fig. 9), Axiat (fig. 3), Mi-
glos, Mercus en Foix, Vie, Saint-Lizier en
(louserans. Mais, le plus souvent, les col-
^ . . . . , , latéraux ne se prolongent guère au delà
"" du chœur, et l'éfflise n'est plus constituée
Fig. 1. — Bénac. / . n •» , 't
que par une net unique. Un avait construit
le sanctuaire avec élan et parfois avec une certaine recherche
d'art; puis, les ressources étaient venues à manquer et l'on avait
dû se contenter d'un complément plus modeste, (l'était presque
toujours, d'ailleurs, l'abbaye patronne ou le seigneur du lieu qui
avait construit le chœur; les hal)itants terminaient ensuite l'église
comme ils pouvaient.
Quelques églises, même de dimensions restreintes, présentent
un transept, mais aucune n'offre la disposition des absides en forme
de trèfle; et quand elles ont trois absides, elles sont toutes les trois
— /iTiii —
lounieVs vers lOrienl : Unac. Axial, Moieus, Mifjlos, Sabarl, Sainl-
l^izitT, Nie.
'•'!;•
— lli
Kl!'. 3. — Axial.
Oiiaïul les (îgliscs sont coiivortos d'une voùlc, elle est toujours
(HiiMic sclou ie modo toulousain ou auvcrjjnal, grand«; voûle ou
lioiccau avoc doul)leaux, contrebutoo j)ar iU'<. domi-berooau\ : Sabàrt,
Unac (fig. 17), MeiTus, Mi{>los, Axial. Les ahsldos sont voûtées on
quart do splièrc avoc assises apparoilli'es. (juoiquelbis cependant,
dauh les éfflises los plus humbles, les absides elles-mêmes ne sont
nmniées (|u>n moellons. Doux ('{(lises voisines, on Couserans, celles
de Vie et de Saint-Seinin du Salai, jnonli'onl une abside (|ui nesl
pas voûtée en (piail de sphère, mais que le constructeur mal habile
s'est contenté de couvrir par deux arceaux qui vont se rétrécissant
à mesure qu ils s'avancenl vers le fond coupé par un mur droit.
Lahsido de la chapelle de Vais, creusée dans la roche, se termine
aussi carrément, mais cette exception sVxpliquo aisément. La seule
abside romane nettement carrée est celle de réji-liso Saint-Martin
d'Ovdes.
■'' l*;is(|iiiiT, Itnlli'lin (II' la Sncirli' iirchritJ<>ipiiiiP ihi midi ilc la Fr<mcf' . 1HS9,
|). 19.
/!.)/
Aucune ('glise do rAriî'ge ne possôde de déambuialoire aul(»ur de
l'abside. Aucune nef ariégeoise ne nioiilio de voûtes d'arèle. Toutes
les voûtes des nefs sont en berceau.
Souvent les absides sont dressées contre le inui' |)lus élevé de la
nef: Sabart, Unac, Mercus (fi{>. G); d'autres continuent siniplc-
nienl le mur de la nef, et réjjlise n'est ainsi qu'une salle terminée
à l'Orient par un mur ciculaire, Hénac (fig. i), Saint -Scrnin de
Bensa.
Le tracé des arcs est en plein cintre. Les arcatures du portail
méridional de l'église de Foix sont en arc outrepassé ou en fer à
clieval. Cette courbure n'est pas rare en Languedoc. On la voit au
portail de l'église Saint-Salv\ à Alby, légèrement aussi au portail
méridional de Saint-Sernin de Toulouse, dont les arcatures sont
plutôt surbaussées. La voûte et les doubleaux de l'église de Bénac
sont au contraire très surbaissés, mais cette déformation est peut-
être le résultat d'un tassement qui s'est produit plus tard.
Le plein cintre se maintint longtemps dans la province. La
voûte de l'église de Miglos, construite en 1809 ''>, montre encore
un cintre parfait sui- ses assises et ses trois arcs-doubleaux.
Les sup])orts sont constitués par des colonnes avec bases et cba-
piteaux pour les absides, le plus souvent par des piliers carrés ou
cruciformes dans les nefs, comme à Mercus ou à Sabart.
ORNEMENT \TIOX, SCULPTURES, I^ORTAILS.
Les chapiteaux imitent le plus habituellement la corbeille corin-
thienne, comme à Unac, à Saint-Jean de Verges. On voyait encore
il y a peu d'années auprès de cette dernière église de beaux cha-
piteaux romains qui avaient dû servir de modèle. Parfois les feuilles
de la corbeille, au lieu d'être incisées comme l'acanthe ou l'arti-
chaut, sont pleines et comme épannelées simplement. Ainsi aux
belles colonnes de l'abside d'Ourjout (fig-. /i), ainsi surtout aux
colonnettes extérieures des fenêtres des absides. Quelques chapiteaux
s'inspirent, sans les égaler, des beaux entrelacements de plajitos et
d'animaux de la sculpture toulousaine, comme à la porte latérale
de l'église de Foix. A Unac, un lion semble se promener sous les
longues feuilles palmées du chapiteau sans former avec elles ces
nœuds robustes et ces volutes puissantes que l'on admire à Saint-
Zi58 —
Serniii de Toulouse, et qui sont ;ui moins rappelés à Foix. On voit
à la charmante (''[jlise d'Axial, voisine d'Unac, de sin}|uliers cha-
pileau.v formés par des serpents entrelacés dont les saillies figurent
les volutes. Le musée de Vienne en Daupliiné conserve des chapi-
teaux semblahles de la décadence romaine avec une tèle d'Apollon
au centre. Ou retrouve aussi le souvenir de celte tète dans les cha-
piteaux d'Axiat,
Des têtes monsirueuses apparaissent
parfois aussi au milieu des feuillages,
comme au beau chapiteau de Téglise de
Pauliac, conservé à Gaudiès.
Enfin (juehjues chapiteaux sont histo-
riés, comm(> un autre chapiteau de Pau-
liac, comme ceux des portails de la ca-
thédrale de Pamiers et de Castillon.
Les tailloirs sont souvent sans orne-
ments. Cependant ceux d'Unac et d'Axiat
sont décorés de palmettes ou de fleurons
lobés, comme on en voit dans les églises
romanes du Languedoc; ceux de Pauliac
à Gaudics montrent aussi des fleurons
trilobés séparés par des palmettes, et un
ruban plissé en forme de grecque. Ceux
du portail de Saint-Vallier à Saint- Gi-
rons, fort épais, sont ornés de sculptures
archaïques de même que les chapiteaux.
On voit aussi sur les tailloirs des bil-
lettes carrées comme à Salau, rondes comme à Axiat, parfois des
animaux fantastiques, des serpents mordant une lète comme à
Saint-Vallier et à Salau. A la porte de la cathédrale de Pamiers,
une lourde corniche rectilignc surmonte les chapiteaux en {]uise de
tailloir commun.
Les bases imileul plus ou moins grossièrement la base attique.
A Unac, les deux tores sont presque d'égale grandeur. Au j)or(ail de
Saint-Vallier, trois tores se superposent. On voit aux colonnes de
l'abside d'Ourjout deux belles bases alliant (fig. h) Télégance et la
force avec leurs profils amples et sou|)les et les boules qui }>arnis-
sent leur gorge. Les grilles, joignant le tore circulaire à la plinthe
carrée, alîectent la forme d'un pied chaussé d'une pantoufle bro-
Colonne de l'éjjliso d'Oiirjout.
— hù\) —
dëo tuialogiie à celle du vêtement épiscopal. On eu voit de sem-
blables à Tahside de Sainl-Lizier. Une des bases du de'ambidatoire
de Saint-Germain des Pre's présente cette particularité. A Fe'glisc;
de Vie (fig. 5), une griffe en l'orme
d'animal lantastique s'arc-boute vi-
goureusement sur les tores épais
d'une puissante base. D'autres griffes
plus simples, en forme de feuille,
se montrent au portail de Mercus.
t^lp;^?!^^ Les cbapiteaux et les tailloirs pre-
^ sentent partois une ornementation
'*';■ . ■ . qui conserve beaucoup plus le sou-
Griiïc do l'oHise de Vie. • i pi i i i i •
^ venir des iibules ou des boucles vi-
sigotbiques que celui de l'art romain; spires, entrelacs comme à
Saint-Vallier, à Salau, à Sinsat au cloître de Saint-Lizier (voir
pi. XVlll); étoiles comme à Salau encore ; tètes isolées et détacliéos
comme à Saint-Sernin du Salât, à Saint-Pierre d'Erce. Ces tradi-
tions, vivaces dans la contrée où les Visigoths avaient dominé long-
temps, se porpe'luent aussi aux archivoltes des fenêtres, aux ban-
deaux des clochers.
Quelques portes romanes sont richement ornées de quatre à huit
colonnettes avec bases et chapiteaux surmonte'es d'archivoltes mou-
lure'es. La porte de l'ancienne église Notre-Dame du Marcadal à
Pamiers, catbe'drale aujourd'hui, montre des chapiteaux historiés,
assez grossièrement sculptés, où l'on reconnaît toutefois le festin
d'He'rode et la mort de saint Jean-Baptiste, Adam et Eve avec W
serpent, les sacrifices de Gain et d'Abel, le meurtre d'Abel et L
fuite de Gain, la lutte de saint Jean l'ÉvangélisIe avec la bête de
l'Apocalypse et le saint plongé dans la cuve d'huile bouillante ,
enfin Samson et Dalila. Le portail de l'église du Gamp, dans la
même ville, est plus finement taillé. Le portail de Gastillon, dans
le Gouserans, présente aussi des chapiteaux historiés avec saint
Pierre et le sacrifice d'Abraham. Le portail de Mercus et celui
de Saint-Vallier à Saint-Girons sont ornés de sculptu-res plus ar-
chaïques, et les archivoltes de Mercus sont creusées de dents de
scie. On voit des modillons avec des têtes de monstres aux portes
de Notre-Dame du Gamp à Pamiers, de Mercus, de Teillet.
Quelques églises construites avec recherche n'ont pas de porte
sculptée, parce qu'elles étaient précédées ou entourées par des bâti-
— /i(;o —
lut'iilt. claiKsIifiiix ou dos annexes, ainsi celles do Saint -Jean do
Verges et d'Unac.
Knlîn, le plus souvent, surtout dans la liante niontajjue, les portes
sont oinoiles au midi. Si elles s'ouvrent sur la ("arade oc( idonlalo,
coninie eelle d'Axiat, où Ton retronve le chapiteau à serpents de
l'abside, elles sont j)i'écéd('es par un porche, ordinairement très
modeste, cpii les abrite des vents et des neijjes do l'ouest.
Ou Noit des lenêtros élégamment sculptées aux absides centrales
d'Lnac, de Saint-Jean de Verges. Les lenêtros dos absidioles do ces
deux églises ne sont constituées que par une dalle percée d'un jour
étroit, cintré en haut. Quand les églises ont une certaine impor-
tance, les fenêtres de Tabsido centrale sont au noudjro de trois. Les
murs épais dos absides dos petites églises sont perces d'une seule
Fenêtre et elle est alors traitée avec soin, comme à la modeste église
d(> Sinsat.
La belle abside centrale de la cathédrale de Saint-Lizier s'inspire
des souvenirs romains (pi. XVII). Des IVagments de frise sculptée
et même de grandes assises de monuments antiques furent utilisés
dans cette abside, au point de lui faire prendre une forme poly-
gonale, parce (jue ces assises avaient appartenu à un mur droit,
tandis (|ue les deux absidioles de cette curieuse église ne sont autre
chose que les deux tours d'une ancienne porto romaine. La cor-
niche (|ui surmonte l'abside centrale, arrondie toutefois, présente
une grande richesse.
Mais, en général, les corniches des absides ne sont constituées
que par des bandeaux, quelquefois supportés par des consoles ou
des modillons, qui sont parfois aussi interrompus par des contre-
forts à ressauts, comme à Axiat(fig. lo), à Unac. D'antres absides,
celle de Vie, d'Ourjout, de Morcus, montrent cette ornementation,
fréquente dans les églises pyrénéennes : des arcatures supportées
par des consoles et à de certains intervalles par des contreforts
descendant jusqu'au sol (fig. G). On voit une disposition semblable
à l'abside pentagonale de Castillon.
Les cintres des fenêtres des absides sont souvent sculptés à Tcx-
lérieur et ne le sont pas sur les surfac(>s intérieures, prouve évi-
dente ([ue ces sniTaces ('talent destinées à être peintes.
L'abside de la belle église de Saiut-Joau do Verges s'inspire
visiblement dos absidioles de Saint-Sornin do Toulouse.
Les contreforts sont partout très sinq)les. Ils ne s'élèvent pas ton-
— à(j\ —
jours jusqu'au sommet des murs. Us ne portent pas d'ornements.
A l'intérieur même, les absides seules sont décorées par des co-
lonnes avec bas; s et cba])iteaux ; les piliers carrés ou cruciformes qui
constituent les suppoils des nels sont couronnés simplement par une
Fig. 0. — Egiiso (le Mercus.
corniche composée d'un listel et d'un cavet. La grande nef de
Saint-Sernin de Toulouse s'était contentée de cetle ordonnance
modeste. Cependant la nef unique de Saint-Jean de Verges reçoit
ses arcs-doubieaux sur d'élégantes colonnes dressées contre les
murs.
CLOCHERS.
Les clochers présentent des formes variées. Les plus simples et
aussi les plus répandus sont une surélévation du mur pignon, percée
d'arcades recevant les cloches. Ils forment à la fois clocher et façade
Archéologie. 3o
'1(5 -J
t'I ils abrllonl hi toiture do l'c'jjlise dos vonls et des pluies do l'Ouest.
Ils profilent sur le ciel leur triangle ajouré, parfois d'uuo élofjancc
oxlrèuie, commo à la clia[u'llo si'ijjnourialo do Castilloii (li";. 7),
souvent plus modeste, comuie à Salau, à Sainl-Seruin du Salai,
parfois eidla sans sculpture aucune.
V\<r. 7. — Cioclior do Caslillon.
Des cloclicrs carres, élevés suivant la règle liturf|i([ue sur la
croisée de Téglise, couronnant ainsi le sanctuaire et indiquant de
loin la place oiî repose Peucharistio, se montrent à Axial (fijj. 10),
à Sainl-)fai-tin d'Oydos. Un clocher analogue (;tait projeté à Tégliso
do Manses, aujourd liui Portes, oi!i Ton voit des trompes préparées
aux quatre angles de la croisée. Une tour carrée fut amorcée aussi
au \ii'' siècle, sur la croisée de la cathédrale de Saint-Lizier, mais
le clocher actuel Jie lui élevé qu'au xiv" siècle, sur le modèle des
clochers octogones en hriques el à fenêtres en mitre de la région
toulousaine (voir pi. XVll).
Sur la croisée de l'église do Luzenac, on Cousorans, s'élève un
— â63 —
clocher dodécagone, presque rond en apparence. Quatre fenêtres
ge'ininées s'ouvrent sur les huit côtés un peu plus grands que les
quatre côtés aveugles, et leur double cintre est supporté par deux
colonnettos dressées sur Tangie. Le clocher est couvert de dalles en
lornie de dôme aplati. Cette lanterne, fort élégante, rappelle quel-
ques clochers des bords du Rhône, mais elle est unique dans les
provinces pyrénéennes.
Fitï. 8.
Clocher de Senteiii.
Le clocher rond de la chapelle seigneuriale de Vais est plutôt
une tour de défense.
3o.
— Vi/i —
Le clocluT K' plus moiuiiiKMilal de toute la iv'jfioii se dresse sur
la façade orcidentalc de r('|;lise de Senteiu (l'i<>. 8), dernier villa<fe
sur la IVontière, au lbu;l de la vallée du Lez, alUuent du Salai.
Mais malgré ."es apj)arences rouiaues il appartient peut-être en
grande partie à une époque postérieure. Ses grandes lenètres gé-
minées sont en plein cintre, mais les bandes de feuillages qui
courent au-dessus des colonnettes et surtout les petits supports
caractéristi(jues des bases indiquent la fin du xiu"' siècle. Au siècle
dernier, le clocher fut surélevé de deux étages. L'enceinte de réglisc
avait été fortifiée vers la fin du moyen âge et le robuste clocher
forma le donjon de cette petite forteresse.
p:^S^^-^^-
Fi|i[. ((. — l'I/flisc tlf Mijjlos. (IMusiiurs rciiflics jfi'iuiiK^îs son! iiourlK'cs,)
— /t65 —
Enfin des clochers particuiiors à la vallée ariéfjeoise se montrent
à Unac, à Miglos (fig. 9), à Mércns (fîj. i3), à Signer, à Ax et
dans plusieurs autres villages. Ils se dressent sur le liane méridional
de l'église, à l'entrée de l'abside, et consistent en une tour carrée,
à plusieurs étages éclairés par des lenètres cintrées, le plus sou-
vent géminées, et couronnées par un crénelage. Le clocher de Mérens
est orné, au soniiiiet, d'une arcature reposant sur les angles renfor-
cés du carré. Ces tours ont pu être ainsi utilisées pour la défense,
ou du moins pour un poste d'observation. Le clocher de Vicdessos
s'élève aussi à cette place, mais il est plus élégant, en saillie, à
deux étages de fenêtres cintrées, surmontés d'un étage octogone.
On voit des clochers analogues dans la vallée d'Andorre, ouverte
sur le revers méridional de la chaîne, particulièrement à la cha-
pelle de San Juan. Au moyen âge, les relations entre les popu-
lations des deux versants étaient plus fréquentes et plus intimes
qu'aujourd'hui. Mœurs, langage, industrie, travaux, intérêts étaient
communs. Des traités particuliers garantissaient même la paix entre
elles en temps de guerre. Lr. j)atrie n'était pas la France ou l'Es-
pagne, c'était la montagne elle-même.
CLOITRES.
L'époque romane n'a laissé que le seul cloître de Saint-Lizier,
sur le flanc méridional de l'église cathédrale (voir pi. XVIll). De
forme rectangulaire avec dix arcades au sud et au nord, et six à
Test et à l'ouest, portées alternativement sur une colonne isolée
et sur des colonnes géminées, aux angles et au milieu des piliers
carrés, sauf à la galerie de l'ouest, où quatre colonnettes can-
tonnées remplacent le pilier du milieu, ce cloître fut surmonté au
xvi" siècle d'une galerie de bois ouverte à l'imitation des cloîtres es-
pagnols, et dont la toiture rampante est soutenue par des piles
de briques aux angles et des poteaux chanfreinés. L'ensemble est
d'une élégante et robuste simplicité.
Les chapiteaux, très évasés, sont ornés de personnages, d'oiseaux,
de têtes humaines, de réseaux de nattes, de feuillages et de cro-
chets. Les bases ont des griffes avec ou sans boules. Les gorges des
bases des côtés sud et ouest sont plus profondes, tandis que les
angles des archivoltes, vers le préau, sont décorés d'un tore découpé
— M\(\ —
dans une mouluro creuso, au lieu (rèlrc unis et taille's à Une arête'''.
Ces deux {jaleries rloivent n'avoir <5té élevées qu'au commencement
(lu xiii" siècle.
Nous ne connaissons pas d'autres sculptures de répo<pu^ romane
dans l'Ariège, statue, tombeau, cuve baptismale, bas-relief. Le
Louvre conserve toutefois deux tombeaux des premiers temps chré-
tiens, trouvés l'un au Mas Saint-Antonin, sous le sol de l'ancienne
abbaye, près de Pamiers, l'autre à Cadarcet. Quant à la cuve bap-
tismale d'Orgibel, elle ne paraîl dater (jiie du xtii" siècle. On en
voit (|uel(|ue^-unes, pierres rondes ou carrées, creusées d'une cu-
vette ronde qui ])euvent être très anciennes.
H n'est j)as demeuré de peintures murales antérieures au
xi\'' siècle.
Nous ne connaissons aucun objet mobilier, soit en pierre, soit
en bois, soit en orfèvrerie, qui puisse être attribué à l'époque
romane, sauf la crosse, dite de Sainl-Lizicr, qui paraît dater du
xi" siècle, et la mitre qui date du siècle suivant (-1
LISTE DES ÉGLISES ROMAÎNES DE L ARIÈGE.
1. Église d'Aubert, arrondissement et canton de Saint-Girons.
Eglise consiruite en moyen appareil; une seule nef voût(^e en
berceau plein cintre avec doubleaux; deux chapelles latérales ("or-
mant transej)t, voûtées aussi en berceau; abside voûtée en cpiart de
sphère. La nef a été prolongée récemment et les pieds-droits du
premier arc-doubleau ont été sapés pour donner plus de place.
L'église est dédiée à saint Jacques, très honoré au moyen âge, sur-
tout dans les provinc(>s pyrénéennes, à cause du pèlerinage de
Saint-.Iacques de Compostelle.
2. Église d'Axiat, canton des Cahaiines, arrondissement de Foix.
Charmante ('glis(>, abritée comme un nid sous l'ombrage, sur une
corniche de la montagne h-gentlaire de Ta])e; une seule nef voûtée
en berceau avec doubleaux (fig. 3 et lo); petit transept sur lequel
.s'ou\rent trois absides, celle du milieu plus grande et j)lus ])rofonde.
'') Vioili't-Livliic, Dict. d'arc.lil., t. 11. — Bulletin )noiiumental, 189/4, p. 81 3.
'') liulli-liii )itonu)iu'iilat , 18H/1, ]i. 81a.
— /i67 —
î^^Mw ■mÂ'W4
ï^^
«-^
Fig. 10. — Église d'Axiat.
— A()8 —
Des colonnes supportent les arcs des absides; leurs cliapitoaiix ro-
bustes montrent des tètes de lion dans des l'euillajjes, des serpents
enti'elacés d'un cllet ori<jnnal et d'une roin])inais()n habile, et d'autres
niolils plus archaïques. Le riche bandeau de la jjiaude abside est
absolument semblable à l'un de ceux de l'ejjlise voisine d'Unac,
(loni celle d'Axial est une ("vidente imitation, l.a nel", plus sim|)le-
nieut traitée, est accompagnée de pilastres sans sculptures, sup-
portant les arcs-doubleaux à deux rangs de claveaux. Le bandeau
qui règne à la bauleur des cornicbes a pu servir à supporter les
cintres de charpente pour la construction de la voûte.
Un portail assez lourd s'ouvre au fond de l'église dans un avant-
corj)s dont l'épaisseur se prête à recevoir les voussures. L'un des
deux cliaj)ileaux reproduit grossièrement les serpents enroulés d'un
de ceux de l'abside. Le portail est abrité par un porche en char-
pente.
Le chevet n'a d'autre ornement qu'une corniche avec consoles
interrompues par des pieds-droits (fig. lo); la l'enélre centrale, que
ses deux rangs de claveaux. Mais la régularité de l'appareil et les
harmonieuses jiropoitions de l'ensemble satisfont les yeux.
Sur les quatre arceaux robusies de la cj'oisée s'élève, selon les
convenances liturgiques, un clocher carré, couvert par un toit en
charpente, sans voûtes, éclairé par deux élages de fenêtres, dont
les cintres triples et quadruples s'aj)puient sur des chapiteaux bar-
longs d'une seule pierre, supportant toute l'épaisseur du mur et
reposant sur une colonnette.
3. Église de Bédeillac, canton de Tarascon, arrondissement de Foix.
Une nef avec une abside semi-circulaire, plus étroite que la
nef, voûtée en cul-de-four; murs épais, sans contreforts. L'abside
est éclairée par trois petites fenêtres en plein cintre. En perçant les
murs de la nef pour ouvrir une arcade latérale, on a mis au jour
deux espaces vides de 2 m. 3o de longueur sur 0 m. 3o de hau-
teur. Etait-ce des tombeaux?
C'est une des nombreuses églises du diocèse dédiées à saint
Martin. Ce vocable, sans être une preuve, peut être un indice
d'ancienneté. Saint Martin fut le saint le plus particulièrement in-
voqué pendant la période mérovingienne.
— AG9 —
h. Église de Bénac, ("iiilon de Foix.
Uno seule nef à deux Iravees couvertes d'une voule eu plein
cintre qui s'est fort afl'aissi'C, supportée cependant [)ar trois arcs-
doubleaux à deux rangs de claveaux. La corniche a pu servir aussi
à supporter les cintres de construction. Abside en quart de sphère.
Pas de sculptur.s. Plan (fig. i) le plus simple qui puisse être
adopté, mais conçu avec harmonie et exécuté avec soin en petit ap-
pareil. Un hanc de pierre règne le long des murs de la nef.
5. Chapelle de Castillon, arrondissement de Saint-Girons.
Chapelle seigneuriale du château disparu. Construite en moyen
appareil; nef voûtée en berceau brisé; abside pentagonale à
contreforts peu saillants embrassant les angles, voûtée en (juart de
sphère. Entre les contreforts, le mur plus épais est supporté par
des arcatures en plein cintre reposant sur des consoles historiées.
Une corniche au-dessus supporte des murs, embrassant un espace
plus élargi, qui furent surélevés plus tard et munis de créneaux.
Porte ouverte au midi, à trois archivoltes en plein cintre supportées
par des colonnettes; sur les chapiteaux, saint Pieire avec sa clef au
côté, le sacrifice d'Abraham, corbeilles végétales à deux rangs de
feuilles. A côté de la porte, dans une niche carrée, une statue de
saintPierreassistenant un livre ouvert sur lequel on lit : P.PCEPS.
R.EGNI CELÔR.IOA.DE.LACASA.FOOC.MAËST DE LA
OBRA.
Le campanile s'élevait au-dessus du mur de façade (lig. 7),
mais la nef a été prolongée d'une travée. Trois rangs d'arcades avec
colonnettes et corniches moulurées sont encadrés par des rampants
allégés par des dentelures échelonnées qui profilent sur le ciel leur
pittoresque pyramide.
On voit que dans cette chapelle, élevée au xiii" siècle, les formes
romanes persistent à travers des détails de construction et d'orne-
mentation qui déjà appartiennent à l'art nouveau. Les ouvertures
sont en plein cintre; l'abside conserve la voûte en cul de four, mais
elle s'encadre au dehors dans un polygone; les chapiteaux historic's
s'allient aux crosses végétales; les caractères de l'inscription sont
ceux du xiif siècle. Ce mélange de styles se rencontre souvent dans
les provinces méridionales et surtout dans les vallées pyrénéennes.
— 'i70 —
La poilo s'ouvrait sur un porciie que la nef prolongée a remplacé
en parlie.
6. Église de Dreuille, canton do Lavelanct, arrondissement de Foix.
(construite en moyen appareil; nof sans voûte; abside ancienne
diHruite, remplacée au xvii" siècle par une abside penlagonale; au
midi de l'éfflise, petite salle voûtée en berceau plein cintre avec
une abside orientée voûtée en quart de spbère, dans la([U(îlle on
pénètre par une porte étroite et basse; sacraire ou sacristie, pre-
mier étage d'un clocher projeté.
Au milieu de la nef, pierre tombale de Catherine de Caulet ,
veuve du marcpiis de Mirepoix, fondatrice des régentes pour Tédu-
calion des filles, qu'on appela des Mirepoises, morte le i3 juillet
1706.
L'église de Dreuille, autrefois de Pierre Pertuse, était une an-
nexe du prieuré de Lavelanet, l'un des prieurés de la vallée de
l'Ariège, appartenant à l'abbaye de Sainl-Sernin. Elle avait été
donnée à Sainl-Sernin dans les premières années du xii" siècle ('K
7. Oratoire de Saint-Pierre d'Ercé, canton d'Oust ,
arrondissement de Saint-Girons.
Petite chapelle dont la porte ((ig. 11) est formée par deux arcs
en plein cintre, aux claveaux ornés de têtes et de cercles tracés au
trait, surmontés d'une archivolte ornée simplement de trous creusés
|)roduisant sans frais l'effet des billettes. Les arcs sont supportés
par les pieds-droits de la porte, sans colonnettes. A gauche est
sculpté un petit bas-relief représentant saint Pierre avec la clef.
(]ette construction grossière et ces sculptures très frustes pourraient
être attribuées au xi° siècle, si l'on n'était exposé à prendre quel-
quefois pour des marques d'antiquité les tâtonnements d'un ouvrier
malhabile, jierdu dans une vallée profonde et pauvre.
8. Église de Foix.
L'église de Foix, dont la reconstruction avait commencé en 1 1 1 1 ,
^'' Les prieurés de Saint-Sernin dans le pays de Foix, dans le Bulletin monu-
mental de 188G.
— hll —
était leimiiiée en iiaS; d'après ie pore de Lacouldre, elle aurait
été consacrée en 1117. Il ne reste de cette église des premières
années du xii* siècle, reconstruite au xv* puis au xvif siècle, que
les murs inférieurs de la nef, jusqu'à une hauteur de U mètres en-
.,,.,.,■,.,.«.,•
,-^^— — ^L^l
Fi;;. 11. — Porto do la chapeilo de Saint-Pi 'ne d'Ercé.
viron, en assises appareillées de pierre et de briques, comme à
Saint-Sernin de Toulouse, mais où la pierre domine. A la première
trave'e à droite de la porte, un oculus dressé en claveaux de pierre
et, au-dessous, des pyramides de dés garnissant Tangle entre le
mur et le contrefort, indiquent Textre'mité ancienne de la nef.
proloiijn''o (lopuis (riino travôo vors l'oiiosl. La porto présente deux
ares en plein cintre ontrepasse', supportés par quatre rolonnettes;
leurs chapiteanx montrent des lions alTrontés et des corbeilles vé-
{jétales dont la sculpture un peu lourde, imitée des chapiteaux de
la poi'tc occidental!^ de Sainl-Sernin, est loin d'éjjaler les enche-
vêtrements éiu'r<{i(ines d'animaux et de Yé^jétaux des artistes tou-
lousains. On aperçoit aussi, au côté droit de la porte, un chrisme
avec Valijhn et Voiiié(ra; une petite pahnette orne rextrémité supé-
rieure du rlin.
Les fenêtres basses, montées en bri([ues, sans moulures, sont
séparées par un contrefort. Elles ne pouvaient guère éclairer (ju'un
bas cùté, et Téglise priuiitive devait avoir trois nefs. L'ancien ban-
deau inférieur, que Ton aperçoit encore, est de même trop peu
élevé pour avoir pu recevoir une grande voûte recouvrant toute la
largeur de Téglise.
Les trause|)ls sont purement romans, ainsi que l'indiquent leur
appareil, la belle fenêtre méridionale et la fenêtre géminée du
transept nord (jui donnait sur une des salles de l'abbaye.
9. Église de Gaudiès, canton de Savardun,
arrondissement de Pamiers.
On voit dans l'église moderne de (laudiès deux énormes chapi-
teaux richement sculptés qui proviennent de l'ancienne église du
monastère de PauliacC^. Ils sont géminés et devaient reposer sur
deux colonnes jumelles. L'un imite les formes générales de la cor-
beilb^ corinthienne avec une tête grimaçante entre les deux cor-
beilles, et un tailloir à rubans plissés en forme de grecque; l'antre
(fig. 12) montre un sagittaire lançant sa flèclie contre une sala-
mandre gigantesque, tandis ([u'il est mordu vivement aux reins ])ar
un dragon; son tailloir est orné de fleurons entremêlés de pal-
meltes.
10. Église de Luzenac, canton do Caslillon,
ai'romlissoinont do Saiiil-(jir{)ns.
Nef à trois travées couverte d'une voûte en bcureau, bïgèremcnt
en tiers-point, avec arcs-doubleaux ; abside en cul de four, précédée
(') Le vinnaath'c (le Pauliac , dans In Bcvue des Pijrénées, i8gi.
— /i73 —
d'une pelile Iravtie. Porte à Touesl , quatre colonnettes, chapiteaux
montrant des palnieltes, des entrelacs, de petites tètes isole'es et
détache'es, une tète dévorée par deux serpents, emblème de la pu-
nition du pèche'. L'église, e'glise de pèlerlna([C, a e'té agrandie au
xiv'' siècle.
Fig. 1 9. — (jliapileau de l'ancioniie église de Panliac.
Le clocher, élevé au-dessus du sanctuaire, est décagone et parait
rond à une certaine distance; un seul étage e'clairé par (juatre
fenêtres géminées, ouvertes sur l'angle des huit côtés plus grands
que les quatre côtés aveugles; leur double cintre est supporté par
deux colonnettes dressées sur l'angle. Il est couvert de dalles en
forme de dôme aplati.
Cette lanterne, unique dans l'Ariège, rappelle quelques clochers
ronds des bords du Rhône.
H. Église de Mercus, canton de Tarascon , arrondissement de Folx.
Eglise à trois nefs, celle du milieu voûtée en berceau plein
cintre (fig. 6), avec arcs-doubleaux à un seul rang de claveaux re-
posant sur des piles carrées en saillie sur le mur percé d'arcades,
contrebutée par deux demi-berceaux couvrant les collatéraux; cor-
— MU —
uioho tros sinipl«^ sans sculpturos; trois absidos, oelle ilii miliou
plus grande, ouvoile par une arcade soutenue par deux colonnes.
L'ensemble est imposant et |>résente surtout un as|)ect (1(> force
auquel la justesse des proportions donne aussi de Télégance.
Le premier arc-doubleau est supporté i)ar une colonne cylin-
drique sans base. Le constructeur, ne sachant comment aj)[)uyer
des arcs ine'gaux sur ces surfaces rondes, a greflé sur la colonne, à
dilVérentes liauteurs, des fragments de chapiteau rectilignes, sortes
de consoles assez maladroitement agencées qui supportent les arcs-
doubleaux et les arcs formerets. Aussi, pour s'affranchir de ces dif-
llcullés, a-t-il élevé les autre's piles sur plan carré avec un pilastre
saillant recevant les doubleaux. Les arcs s'ouvrant sur les bas côtés
reposent sur un bandeau , sans retour, placé plus bas.
Une corniche, sans sculptures, court le long de la nef à la nais-
sance des voûtes avec ressauts sur les pilastres. Elle a pu servir à
])oser les cintres de construction.
L'église est éclairée par de petites fenêtres en plein cintre ou-
vertes dans les collatéraux; l'abside centrale par une fenêtre étroite
encadrée sur le cintre par la corniche; une dalle, percée d'un jour
en forme de meurtrière, éclaire les petites absides.
Le portail, en saillie dans un massif de mur formant placage et
permettant, par son épaisseur plus grande, de développer l'ouver-
ture par des retraites successives, s'ouvre sur la ft\çade méridionale
au devant de la seconde travée. Il est formé par trois arcades con-
centriques, l'inférieure sans ornements, la seconde ornée par des
dents de scie et l'archivolte supérieure par des reliefs de même
forme enfermant dans leurs angles des fleurons opposés. Des feuil-
lages à peine appliqués, rappelant de loin le corinthien, des
crosses croisées d'un très faible relief, de ])etiles dents de scie,
couvrent les chapiteaux. La corniche est supportée par des consoles
sur lesquelles se détachent des têtes d'animaux.
Les contreforts, peu saillants, sont terminés simplement par
trois assises, échelonnées en retrait. Les murs circulaires de l'abside
sont couronnés par une corniche avec consoles.
Un simple campanile ajouré s'élevait sur le mur ])ignon. l! vient
d'être remplacé par un clocher dont le rez-de-chaussée, en forme
de porche, constitue un contre sens l\ cette place, puisque la porte
s'ouvre au midi.
L'église, (jui se dresse sur nu bloc de }>ianit, a été construite
— A75 —
avec les roljustes matériaux (ju'il lui fournissait, dégrossis simple-
ment à la pointe.
Elle a dû êlre construite dans les premières années du xii" siècle.
Au commencement du carême de Tannée 1106, Pons Azemar la
donna à l'abbaye de Saint-Sernin de Toulouse '^^ et Tabbaye duf
la réédifier bientôt après.
1:2. Église de Mérens, canton d'Ax,. arrondissement de Foix.
L'ancienne église de Mérens, à moitié démolie en 1811 par les
> 1 fsm.
^ ^l^'T^^^^Z^^^
Fig. i3. — Église de Mérens.
"' hes prieurés do Saint-Sernin , dans le Bulletin monumental , i 886 , p. 363 , ^i3B.
— /i70 —
inKiiit'IcIs (lu {[''lierai \illainil (jiil im-iMuliôivut le village, prcscnle
eiu'oie iineal)si(le voûtée, eoiiverle directemont par (rdpaisses dalles
(l'ardoise, ([ui s ouvre sur une nef aiijoui-dliui à ciel ouverl. Le
clocher oarir, (''clair(3 par des fenèlres g(Muiiiees, couronii(3 par
des airalures s"a|)pu\aiil à leurs e\lrtMuit('s sur des saillies reu-
ror(^anlles au};les (fi«;. i3), sV^lève au midi de re'jjlise près de l'ab-
side et est ainsi semblable à ceux d'Unac, de Miglos, de Sijjuer,
de Niaux, de Cn'nal, dans la même vall(3e de la liante Ariijge.
13. Église de Miglos, canton de Vicdessos, arrondissement de Foix.
En iiR'nic temps (juil donnait r('glise de Mercus à Tabbaye de
Saint-Sernin, Pons Azemar lui donnait aussi les dîmes et les droits
(juil possi'dait sur les e'glises d'Onosto, de Miglos, d'yVrignac el de
Mercus. L'(3glise de Miglos dépendit d'abord du grand prieuré de
Vicdessos, fut érigée en prieuré, en 1299, par Tabbé Sanclie de
Aissada, et rentra, dans les deux derniers siècles, dans le prieuré
de Vicdessos.
Elle fut reconstruite au commencement du xii'' siècle, en même
temps (jne celle (le Mercus, et elle présente aussi trois absides
s'ouvrant sur trois nefs. L'abside centrale est inclinée à gauche et
Tabside septentrionale s'inflt'cbit aussi sensiblement dans cette di-
rection, de même (jue la partie du mur qui Favoisinc.
La nef ne fut voûtée qu'en 1809. Le 3 août de cette année, les
fabriciens cbargèrent Arnaud de Savignac, maçon de Tarascon, de
construire deux arcs, cinq piliers de pierre et ciment, une voûte
en pierre et ciment recouverte d'ardoises, puis de démolir l'arceau
le plus proche de l'autel et de le reconstruire pour le faire concorder
avec la voûte*''.
Cette nouvelle construction, du coramenceniont du xiv" siècle,
n'altère en rien les formes romanes, ne laisse pas pénétrer la
moindre trace d'un art qui avait transformé depuis longtemps les
('glises du Nord, et l'on croirait entrer dans un monument construit
d'un seul jet deux siècles auparavauL
De nuMue que le préc('dent, le clocher de Miglos (fig. 9) s'élève
au midi de léglisc, près de labside, au-dessus de la pnMnière travée
du bas côté méridional et ne se trouve pas ainsi en saillie sur le mur
"' Mcluoirc de M. Pas(juior, arcliivisle de i'Anè<;e. Toulouse, lliiaiiviii, i88.'<.
— -477 —
de l'église. Il en est de même à Téglise d'Unac. Carré aussi de la
base au faîte, il est e'claire' par cinq étages de fenêtres géminées,
en nombre inégal, couvert d'une voûte au sommet, le tout d'une
bauteur de 2-3 mètres.
lA. Église d'Ourjout, canton de Gastillon,
arrondissemont de Saint-Girons.
Ourjoul est un des noms de iocalilés, si nombreux dans le Cou-
serans, qui paraissent avoir une origine ibérienne (^'.
L'église était formée en premier lieu par une simple nef étroite
et courte voûtée en berceau plein cintre et terminée par une abside
circulaire. Dans les derniers temps du moyen âge, elle fut agrandie
par un prolongement de la nef vers le coucbant, puis par deux
chapelles voûtées d'ogives, formant une sorte de transept. La
porte, qui s'ouvrait probablement dans le mur de façade avant le
prolongement de la nef, s'ouvre aujourd'hui au nord.
L'église primitive, aux formes harmonieuses et robustes dans un
plan si simple, est surtout remarquable par les deux puissantes
colonnes qui supportent au devant de l'abside l'arc-doubleau sur
lequel s'élève le campanile (fig. U). Leurs bases attaques présentent
une alliance d'élégance et de force avec leurs profils amples et
souples et les boules qui garnissent leur gorge. Les griffes, joignant
le tore circulaire à la plinthe carrée, affectent la forme d'un pied
chaussé d'une pantoufle brodée analogue à celle du vêtement épi-
scopal.
Le chevet montre à l'extérieur ces arcatures supportées par des
modillons et, à de certains intervalles, par des pilastres descendant
jusqu'au sol, que l'on rencontre si fréquemment dans les églises
pyrénéennes. L'arcature du milieu repose sur deux têtes d'évêques.
Le campanile est percé de deux rangs d'arcades géminées, cou-
ronnées par un pignon. Le cintre des arcades repose sur deux co-
lonnettes unies par un chapiteau long et épais comme ceux des
cloîtres.
15. Églises de Pamiers.
Les deux églises de Pamiers, l'ancienne église Notre-Dame du
('^ Lucliaire, Les idiomes pyrénéens.
ARCHÉOLOGIE. 3l
— 478 —
Marcadal, devenue la cathe'drale à la fin du w" siècle, et Teglise
Notre-Dame du Camp, n'ont conservé que leurs portes de leur pre-
mière construction du xii" siècle.
Celle de la cathe'drale montre trois cordons de voussures ine'gale-
ment espacées reposant sur une lourde coiiiichc rocliligne surmon-
tant les cha])itoaux, sans suivre par consinjucnt les ressauts des
tailloirs. Sur rarcliivolte supérieure s'agitent, dans des enroulements
de feuillages, des oiseaux aux ailes éployées.
T^a {grossièreté des sculptures et le badigeon qui les recouvre ne
laissent apercevoir qu'avec peine les sujets des chapiteaux historiés.
Sur le premier, à gauche en entrant, Salomé danse en jouant du
rebec, puis elle présente la tête de saint Jean-Baj)tistc dans un plat
à Hérode et à He'rodiade assis devant une table ^^l Sur le second,
le serpent à tête humaine est enroulé autour d'un arbre auprès
duquel se tiennent debout Adam et Eve; Dieu parle à Adam; un
ange tenant le glaive se tient à côté d'Eve. Sur le troisième, Caïn
oiïre à Dieu un bouc, Abel un fruit qu'il tient à la main droite
tandis que de la gauche il cache sa nudité.
De l'autre côté de la porte, le chapiteau correspondant au pré-
cédent montre la suite du drame biblique: Caïn tue Abel, puis il
s'enfuit portant la main à son front. Sur le chapiteau intermédiaire
saint Jean rÈvangéliste est plongé dans l'huile bouillante; dans
Tangle le saint semble lutter avec une bête fauve, dans laquelle
l'artiste a voulu représenter sans doute la bête de l'Apocalypse.
Enfin sur le premier chapiteau Samson déchire la gueule du lion,
puis il est étendu sur les genoux de Dali la qui lui coupe les che-
veux.
Il n'est pas surprenant de voir le martyre de saint Jean-Baptiste
et celui de saint Jean l'Evangéliste représentés sur des chapiteaux,
car de même que l'église primitive d'Auch, l'église du Marcadal,
plus tard dédiée à la Vierge, était d'abord placée sous l'invocation
des deux saints Jean ('-).
Vers la fin du xiv° siècle, la porte fut abritée sous un porche
''^ On voil l.T même scène siii' plusieurs cliapileaux romans, en particulier sur
un cliapileau du cloflre de Sain(-t]tieniie de Toulouse, conservé an Musée, où elle
est traitée avec un art l)ien supérieur. Histoire de Sainl-Elicnne de Toulouse (Tou-
tousc, Privât, 1890), p. Sf).
t" Annales de Pmniers, a vol., Toulouse, IVival, iH8a.
— d79 —
carré, rez-de-chaussée d'un clocher octogone de briques, qui s'éieva
sur ia façade de l'église.
16.
La porte de Notre-Dame du Camp, restaurée ou plutôt entiè-
rement refaite dans ces dernières années, était postérieure à celle
de Notre-Dame du Marcadal, et sculptée avec plus de finesse.
Des oiseaux se jouaient dans des feuillages sur les chapiteaux. Seuls,
les deux premiers chapiteaux dérivés du corinthien, qui paraissaient
refaits et n'étaient pas de la même venue, étaient supportés sur des
colonnettes; mais il est probable que les autres colonneltes avaient
disparu, et ce serait un exemple unique qu'une porte romane avec
arcatures sans colonnettes. Toutefois l'architecte restaurateur n'a pas
cru devoir les reproduire, et il regardait les chapiteaux comme de
simples culots, très usés à leur base. Quatre voussures profondes
aux moulures semblables étaient entourées par une dernière archi-
volte sur laquelle courent des dragons animés de cette énergie mêlée
de souplesse, où l'observation de la nature donne de la réalité au
fantastique lui-même. Des têtes de monstres en saillie supportaient
une corniche sur laquelle se pressaient une foule de figurines. Enfin
un élégant bandeau couvert de fleurons et de palmettes, accompa-
gnait les deux côtés de la porte, qu'il reliait sans doute aux orne-
ments de l'ancienne façade.
La porte fut en effet encastrée, au xiv" siècle, dans une haute
et sévère muraille crénelée, maintenue par deux tourelles carrées,
qu'une galerie supportée par de faux mâchicoulis reliait à leur
sommet (^^
17.
Sur la rive gauche de l'Ariège, en amont de Pamiers, à la place
où, selon la tradition, furent déposées d'abord les reliques du mar-
tyr saint Antonin, une chapelle, convertie aujourd'hui en bâtiments
ruraux, fut reconstruite au xii*^ siècle. On en voit encore les trois
absides orientées, celle du milieu plus grande, voûtées en cul de
four, élevées en belles assises de grand appareil. Les absides furent
'') Annales de Pamiei's, p. 172.
3i.
— àSO —
surélevées plus tard, comme tant d'autres, pour recevoir une char-
pente et une nouvelle toiture, car Tancienne reposait à cru sur
les voiiles. La sculpture des cha[)iteaux est fort jpossici'e. La cor-
niche continuant leurs tailloirs est ornée de lleurons et d'enroule-
ments de feuillages séparés par des palmettes. C'est toujours Tinii-
Intion de la sculpture toulousaine. Les fenêtres sont dépourvues
d'ornements, mais celles des absidioles surtout sont moulées en
pierres fort bien appareillées.
18. Église de Portes, canton de Mirepoix,
arroudisseinoni de Paniiers.
Au milieu du vallon aux pentes grisâtres et moutonnées qui
monte des bords de l'Hers vers la foret de Bélène, une belle église
ronuine domine le village de Portes, qui conserve encore dans le
lanjfagc populaire le vieux nom de Manscs. Ce nom, Mansio, est-il
l'indication d'une origine monastique dont l'histoire n'a pas gardé
la trace ? Toujours est-il que cette modeste église fui construite avec
un soin rare dans la contrée,
Llle est élevée en belles pierres de grand appareil, sur un plan
en croix latine, avec un large transept et trois absides, l'abside
centrale étant plus grande que les deux autres. Les robustes dou-
bleaux de la croisée, renforcés par des arcs de décharge et accom-
pagnés aux angles par quatre trompes, indiquent l'intention d'élever
un clocher octogone au-dessus du maître-autel. Si ce projet eût été
réalisé, l'église de Portes présenterait le modèle complet d'une
église romane selon les convenances liturgiques.
Toutefois la nef ne fut pas voiitée; l'abside centrale seule est
maintenue par des contreforts dont l'amortissement est orné de
billettes.
La nef est sans fenêtres et l'église n'est éclairée que par la fenêtre
du transept méridional et les trois fenêtres étroites de l'abside
centrale.
La porte a été icfaite, et à l'intérieur même l'église n'a d'autre
orneincnl (ju'un étroit bandeau avec fleurons allongés en forme de
fleurs de lys dans des entrelacs, disposé sous les voûtes en cul de
four des absides.
Le teriitoire de Manscs avec celui de plusieurs villages voisins,
fut érigé en marquisat, en 1767, en faveur de François-Joseph de
— hSl —
Portes-Pardailhan, président aux enquêtes au Parlement de Tou-
louse.
19. Église de Sabart, canton de Tarascon, arrondissement de Foix.
La tradition veut qu'une abbaye protégée par une forteresse ait
été fonde'e par Cbarlemague à la jonction de la vallée de Vicdessos
avec la vallée de l'Ariège. Le nom de Charlemagne remplit les Py-
réne'es. Le grand conquérant n'est jamais venu dans la vallée de
l'Ariège, mais l'admiration et la reconnaissance des populations
méridionales se s'égaraient pas en lui attribuant les victoires de ses
lieutenants ou les fondations de Louis le Débonnaire. Si ce n'était
la main de Cbarlemagne, c'était toujours l'impulsion de son vaste
génie qui avait conquis, rassuré la contrée et fait des vallées pyré-
néennes affranchies des Sarrasins, une province nouvelle de la
France naissante.
La chapelle de Sabart, placée sous l'invocation de Notre-Dame
de la Victoire, parce qu'elle aurait été fondée après une victoire sur
les Sarrasins, attire de nombreux pèlerinages, et ce poste, à la fois
religieux et militaire, devint le chef-lieu de la viguerie du Sabar-
thez, c'est-à-dire de la haute vallée qui s'étend de la frontière au
pas de la Barre, en aval de Foix.
La chapelle date du commencement du xii" siècle. Si elle a été
restaurée plusieurs fois, elle conserve le plan basilical, terminé par
trois absides, flanqué de bas côtés sans transept. Des voûtes en ber-
ceau sont maintenues par des arcs-doubleaux qui reposent sur des
pilastres adossés aux piliers carrés séparant la nef des collatéraux.
La voijte de la nef est contrebutée par les voûtes en plein cintre des
petites nefs, à peine moins élevées, comme celle de Sainl-Nazaire
de Carcassonne. Ce serait une dérogation au plan auvergnat ou
languedocien qui fait contrebuter les grandes voûtes par des
demi-berceaux, mais les voûtes ont été reprises au xvii" siècle par
l'évêque de Caulet. Dans quelle proportion?
D'étroites et rares fenêtres évasées à l'intérieur sont percées dans
le mur du sanctuaire. La chapelle a conservé les deux seuls vitraux
anciens que possède le diocèse. Ils datent du xiu" siècle et repré-
sentent, l'un , un évêque assis, mitre, bénissant, recevant l'hommage
de deux personnages; l'autre, l'évêque, entouré des mêmes person-
nages, guérissant un malade, tandis que Dieu, entouré d'un nuage,
assiste au miracle.
— ^82 —
A rintcrieur, les murs ne montrent qu'un blocage grossier; ils
ne sont pas munis de contrelorls. Les trois absides se délachent sur
le mur du fond, dont le sommet se profde au-dessus en pignon tri-
angulaire. Dans la partie inférieure de la façade, on retrouve un
fragment de construction d'apparence primitive, dresse' en appareil
irre'gulier de pierres à peu près quadrangulaires et mal jointes que
Ton voit aussi sur le cliambranle de la porte. Le linteau est forme
par un gros bloc irrégulier, dont la surface extérieure seule a été
aplanie.
Ces traces de murs plus anciens, la disposition des absides sur
le mur pignon, l'absence de transept, de colonnes, de sculptures
et de moulures, les piliers carrés semblent indiquer une construc-
tion du \f siècle.
La régularité du plan, les piliers épais, les voûtes puissantes,
les jours rares, la sobriété même de la construction impriment à
cette église un caractère austère et recueilli.
20. Église de Saint-Félix de Tournegat, canton de Mirepoix.
L'église de Saint-Félix de Tournegat est une des plus petites du
diocèse. C'est une nef sans chapelles, terminée par une abside plus
étroite encore avec les humbles dimensions de 18 m, 5o de lon-
gueur sur 6 m. 80 de large. Elle est cependant construite avec soin
en pierres de moyen appareil très régulier, sans contreforts. La
porte, sans sculpture, s'ouvre sur la façade occidentale, et elle est
surmontée d'un petit campanile.
Quelques villages ne pouvant s'entourer de murailles se conten-
taient de munir leur église d'un appareil de défense; d'autres,
comme Saint-Félix de Tournegat et Saint-Marlin d'Oydes, entou-
rèrent simplement l'église du cercle des maisons jointes entre elles
et ne laissant qu'un seul passage étroit et couvert pour entrer dans
la place ovale qui constituait le village entier, avec l'église à son
milieu. Sainl-Marlin ('tait di'fcndu de plus par un fossé, et Saint-
Félix par sa situation sur une motte argileuse que l'assaillant devait
d'abord escalader. Peut-être les églises de ces deux villages avaient-
elles été précédées par un petit fort autour duquel les habitations
s'étaient groupées.
/i83 —
21. Église de Saint-Jean de Verges, canton de Foix.
Les premiers soulèvements des Pyrénées dressent leur crête dé-
chirée, comme un rempart, au point de la vallée de TAriège où les
plaines d'érosion succèdent aux gorges de fracture. L'importance
du défilé ouvert par la rivière dans
celte altière muraille n'avait pas
échappé aux Romains, qui établirent
sur le sommet oriental une tour de
défense, reconstruite au moyen âge.
Les monnaies et les belles sculptures
que l'on a recueillies sur les deux
rives de TAriège montrent que ce
site pittoresque fut un des princi-
paux centres de la civilisation gallo-
romaine dans la contrée.
Le \if siècle y éleva une char-
mante église à trois absides et à une
seule nef demeurées presque sans
retouches ((ig. ik). La nef est voû-
tée en berceau, renforcé par des
arcs-doubleaux à deux rangs de cla-
veaux. Les chapiteaux des colonnes
n'offrent pas l'énergique originalité
"• ' ' ^ de ceux dUnac, mais plutôt une élé-
Fig. i/i. — Saini-Jean de Verges, gante finesse. Ils imitent la corbeille
corinthienne, ce qui n'a pas lieu de
surprendre puisque l'on conservait à Saint-Jean de Verges de beaux
chapiteaux romains que l'on voit encore dans le pays.
Des fenêtres, récemment agrandies, sont ouvertes seulement dans
le mur septentrional. Les bâtiments du prieuré étaient- adossés au
mur du midi. Les absides, précédées d'une travée en berceau plein
cintre, sont voûtées en quart de cercle. Les voûtes des travées pré-
cédant les absidioles sont bandées parallèlement à la nef. Ces deux
absidioles s'ouvrent sur le sanctuaire par une porte basse et étroite
et semblent ainsi être plutôt des retraits ou des sacraires que l'on
aperçoit à peine de la nef. L'abside centrale est éclairée par trois
belles fenêtres encadrées par de hautes colonnes et ornées de
— A8/I —
colonnctles et d'arcliivollos tiavailloes avec plus do soin par le ciseau
du sculpteur à Textëriour (pià l'into'rieur, particularité fréquente
qui inditjuo e'vidoninuMil Tusa'fo de couvrir de })einlure l'intérieur
des éffiisos ou tout au moins des sanctuaires.
La puissance des piliers de Tavant-chœur attendait probablement
un clocher central. Il est j)robable aussi ([no l'ogliso consli'uilo avec
soin, avec richesse même, était d'aboid destinée à avoir des colla-
léraux.
Elle n'eut pas aussi de porte sculptée, mais une petite porte, qui
a été refaite. Elle était d'ailleurs précédée peut-être par des dépen-
dances dn prieuré.
Les murs construits en grand appareil sont accompagnés de
contreforts carrés. Us ont été surélevés pour supporter une char-
pente, do morne que ceux de l'abside, car la toiture s'appuyait
d'abord à cru sur les voûtes.
Les contreforts de l'abside centrale sont formés par deux colonnes
supportées par un stylobalo, la supérieure plus mince, comme
aux chapelles absidales de Saint-Sernin de Toulouse, sur lesquelles
cette abside semble avoir été calquée tant à l'intérieur <ju'au de-
hors. La corniche à niodillons a été enlevée lors de rexhaussement
des murs et la corniche conservée des absidioles n'est qu'un listel
avec un cavet.
L'église était depuis le commencement du xif siècle un prieuré
de l'abbaye de Saint- Volusien dy Foix.
Un peu plus d'un siècle après, elle vit s'accomplir le dénouement
de la grande lutte soutenue par les comtes de Foix contre les croisés
du Nord. Le 16 juin 1227, le comte Roger Bernard vint y recevoir
l'absolution des prélats et rendre hommage au roi de France.
22. Église de Saint-Lizier, canton de Saint-Lizier,
arrondissement de Saint-Girons.
Les ruines antiques et les monuments des divers siècles du
moyen âge se pressent sur la colline de Saint-Lizier que couronne
le palais épiscopal bâti au xvii" siècle, sur les murailles romaines,
par l'évé(]ue Bernard de ^larmiesse.
L'('glise dédiée à saint Lizier, l'une des doux cathédrales de la
ville épiscopale, est formée par une nef sans chapelles, un transept
et trois absides. Mais les absides seules et le transept sont de
— /i85 —
l'époque romane, ainsi que les deux tiers inférieurs des murs delà
nef.
Des trois absides, les deux latérales, plus petites, inégales en
profondeur, grossièrement construites en malériaux de moyenne
taille formant des murs de 3 mètres d'épaisseur, n'étaient autres que
les deux tours tlanquant une porte de l'enceinte de la ville (pi. XVII).
L'abside centrale et les transepts s'appuient sur ces tours et leur
sont par conséquent postérieurs. On aperçoit aussi les traces de la
partie supérieure des (ours, et il est facile de voir que la rue en
pente raide qui monte vers l'église et se détourne quand elle la
lencontre, passerait comme autrefois entre les deux tours si on la
prolongeait suivant sa direction première '^). La Porte Noire à Trêves
fut aussi convertie en église au xii° siècle.
L'abside centrale, précédée par une travée carrée voûtée en ber-
ceau, fut donc construite au xi* siècle entre ces deux tours qui
offraient des absidioles toutes prêtes. Ses murs sont très minces.
Extérieurement elle attire les regards par les belles pierres de grand
appareil romain que l'on utilisa pour sa construction. On encastra
même dans la muraille des fragments de frise antique. L'emploi
de ces pierres de grand appareil obligea à donner une forme poly-
gonale aux murs extérieurs de l'abside, mais la forme circulaire
habituelle reparaît dans la double corniche à modillons supportée
par les six assises d'appareil moyen du xi* siècle, sur lesquelles elle
projette des ombres si pittoresques à mesure que le soleil matinal
monte sur l'horizon.
L'abside est éclairée par trois fenêtres. Son pourtour intérieur est
décoré par des arcatures appliquées et portées sur des colonnettes
dont les puissants chapiteaux rappellent ceux d'Unac et aussi ceux
d'Ourjout, de même que les bases, dont l'une est ornée d'une griffe
en forme de pied chaussé d'une pantoufle brodée.
23. Église de Saint-Martin d'Oydes, canton de Pamiers.
Comme l'église de Saint-Félix de Tournegat, mais dans des pro-
portions plus grandes, l'église de Saint-Martin d'Oydes se dresse
sur une place entièrement entourée par les maisons du village. Un
") Bulletin monumental, 188^, p. 79^, article de M. de Laurière, avec une
lettre de M. de Dion.
— /t86 —
passage étroit, ouvert sous lune des maisons, donne seul entrée
dans Tenceinle qui était encore défendue par un fossé muni d'un
pont-le\is.
LV'jjlise en forme de croix latine est composée d'une nef, d'un
transept et de trois absides. L'abside médiane est carrée, terniin(;e
par un mur jjiguou, seul exemple de cette forme à l'époque romane
dans la contrée. Les absidioles, beaucoup plus petites, se détachent
en demi-cercle sur le mur oriental du liansept. Elles sont décorées
j)ai' une corniche en arcatures.
Au centre de la croisi'C, qualie arceaux bas et loui'ds, soulagés
par des arcs de décliargi!, s'a|)puient sur des piliers dont rim[)osle
est ornée de grossieis enirelacs. Ils supportent une tour carrée en
pierres d'appareil comme l'église, mais surélevée de deux étages en
briques, le premier ajouré sur les quatre; faces par trois fenêtres en
plein cintre, le second formant une sorte de crénelage en saillie sur
l'étage inférieur. Ces deux étages ont dii être ajoutés au xiii" siècle.
L'église ne pn'senle pas plus d'ornements à l'intérieur qu'à l'ex-
térieur, mais la régularité du plan, l'ensemble robuste et lourd el
l'absence même d'ornements semblent indi(|uer une période anté-
rieure à l'épanouissement complet de l'art roman.
Le village de Saint-Martin appartenait aux évêques de Toulouse
et dépendait de leur baronnie de Gaudiès.
24. Église de Saint-Sernin de Bensa, canlon de Lavelanet,
arrondii-seniciit de Foix.
L'église de Saint-Sernin de Bonsa, aujourd'hui chapelle du
cimetière de Lavelanet, est conslruile sur le plan très simple d'une
salle allongée dont l'extrémité orientale est courbée en hémicycle,
sans retrait de l'abside.
Une adjonction, analogue à celle que l'on voit à l'église de
Dreuille très voisine, s(; montre sur le liane méridional de celle de
Saint-Sernin de Bensa, qui appartenait aussi à l'abbaye de Saint-
Sernin de Toulouse. C'est une petite salle voûtée en berceau, ter-
minée par une abside vers le levant, munie de murs très épais, et
à la(|uelle on accède par un couloir étroit et biais. Elle était des-
tinée à servir de sacraire ou de sacristie, et à recevoir les étages
supérieurs d'un clocher projeté.
Les murs sont élevés en belles pierres d'assises, et les ouvertures
— A87 —
dressées avec un appareil robuste qui atteint l'élégance malgré sa
simplicité. On n'aperçoit en effet d'autre sculpture que la corniche
absidale supportée par des modillons ornés de fleurons et de figures
d'animaux. La porte ouverte au midi n'a conservé qu'un simple
bandeau. Les contreforts carrés, à ressaut, se terminent par un
glacis, ceux de l'abside par un amortissement de dés, doni le plus
petit et le dernier n'atteint pas le sommet du mur. Un soubasse-
ment règne autour de l'abside.
La nef voûtée en berceau est divisée en quatre travées par quatre
arcs-doubleaux, supportés par des pilastres sans sculptures. L'ab-
side est voûtée en cul de four.
Cette modeste église est toutefois construite avec autant de
soin que de solidité. Elle fut remise à l'abbaye toulousaine par
Olivier de Vensa en iiaS, en même temps que celle de Pierre
Pertuse'"', et il est probable que les deux églises si voisines, et si
semblables à l'origine, furent construiles simultanément bientôt
après. Les églises, prieurés de l'abbaye de Saint- Sernin, furent
élevées avec plus de soin que les églises voisines du pays.
, 25. Église de Saint-Sernin du Salât, canton d'Ousl,
arrondissement de Saint-Girons.
La petite église de Saint-Sernin du Salât, si petite, en effet, que
l'accroissement de la population a obligé de la doubler en largeur
en supprimant le mur méridional, fut construite aussi avec élé-
gance malgré ses proportions exiguës [ili m. 20 sur li m. 80).
C'est une nef construite en assises de pierre, avec une travée de
chœur plus étroite voûtée en berceau et une abside qui n'est pas
voûtée en quart de sphère, mais dont les côtés vont simplement en
se rétrécissant vers le fond qui se termine par un mur droit. Le
constructeur, comme à l'église voisine de Vie, ne sut pas établir la
voûte en cul de four que l'on voit dans la plupart dos églises
romanes.
L'arc-doubleau entre la nef et la travée du chœur est en plein
cintre; l'arc entre la travée et l'abside laisse percer une tendance
vers le tiers-point.
La porte est ouverte au nord. Le campanile élevé sur le mur
^'' Les pneurés de Saint-Sernin dans le pays de Foix, loc. cit.
— 488 —
pignon est pei'cé do deux arcades à la base et d'une troisième dans
la partie Irianfjulaire surmontée d'une croix. Les arcades inférieures
sont accompaj'nées de colonnetlos portant dos cliapiloaux ornés
d'entrolacs, do palmottes et do lètos isolées mêlées à dos fleurons.
Sur les tailloiis on voit des billettes, des boules, des méandres,
des croiseltes, et ainsi se mêlent, sur celte éoliso de la fin du
xii' siècle, aux ornomonls romans habituels rrantros <|ui, comme
ceux du campanile voisin de Salau, rappoilonl plutôt les bijoux
visi{|othiques.
Le chevet est décoré, comme celui de beaucoup dN^glises pyré-
néonnos, d'arcaliiros sii|)porléos par des téti>s simples ou doubles,
tandis (juo deux troiilio elles reposent sur des [)ila4ros descondanl
jusqu'au sol et servant ai' contrelorts. Au-dessus court un cable
en reliel' sur une corniche très simple.
26. Église de Saint-Vallier, à Saint-Girons.
Seule, la porte demeure de Tépoquc romane, à l'église de Saint-
Vallier, reconstruite au xv" siècle. Elle s'ouvre au nord, vers la
ville. Elle est ornée de deux rangs de voussures, sans tympan,
accostée de quatre colonnes aux chapiteaux presque cubi(jues,
montrant dos cordelettes nouées, des entrelacs légèrement gravés,
des animaux lantasticpies mêlés à dos têtes humaines. Les tailloirs
sont ornés de palmettes, de feuillages, do serpents mordant une
tête d'homme; leurs belles bases sont formées de tores à forte
saillie.
27. Église de Salau, canton d'Oust, arrondissement de Saint-Girons.
L'église de Salau, fondée selon la tradition par une princesse
espagnole, appartenait dès la fin du xii'' siècle aux Hospitaliers de
Saint- Jean de Jérusalem (i). C'est une nef unique voûtée en berceau
avec une abside voûtée en cul de four, plus étroite et plus basse
aussi que la nef. La porte sans sculptures s'ouvre au sud. Elle est
simplement ornée au-dessus du cintre par un chrisme dans lequel
l'une des branches du X est formée par une épée el l'autre par le P ;
la tige habituelle du P représente une croix.
''J Mémoire» de la Société archéologique du midi de la France , l. XI , p. A i o, —
Bulletin de la Société ariégeoiae , i885, p. i38.
— /i89 —
L'église n'offre d'autres de'cora lions iiilérieures que la robuste
simplicité de ses murailles percées à peine de jours étroits et rares
à l'abri desquelles les femmes et les enl'ants pouvaient se réfugier
en cas d'attaque. Le tuf grossier avec lequel elle est construite se
prêle peu à la taille.
L'accroissement de la population et des voyageurs, dans ce poste
situé à deux lieurcs au-dessous du port du même nom qui conduit
à la vallée d'Arran, obligea bientôt à prolonger la nef par une salie
plus baute, éclairée par une fenêtre géminée ouverte au midi.
Le mur occidental, qui fut alors ouvert par une large arcade,
est surmonté par un élégant campanile à deux rangs d'arcades in-
égales, ornées avec Foin sur la face qui regarde le rbevct de l'église
et le chemin qui descend du port. Les colonnetles en marbre blanc
sont couronnées par des chapiteaux d'un style archaïque, per-
pétuant les traditions des boucles visigolbiques. La fenêtre géminée
sculptée plus tard montre au contraire les palmettes dérivées du
corinthien.
Un porche avec colonnettes, dont les chapiteaux sont analogues à
ceux du campanile, s'élevait devant la porte. INulle paît cet abri
n'était plus nécessaire que dans ces régions montagneuses fouettées
sans cesse par l'ouragan et la neige. Il servait de lieu de réunion,
de marché, d'asile pour les délibérations de la communauté, et l'un
des actes de donation, conservé aux archives de Malle à Toulouse,
fut passé entre ses colonnettes, qui supportaient une charpente cou-
verte d'ardoises et dont quelques-unes sont encore dressées auprès
de l'église.
28. Église de Sentein, canton de Castillon,
arrondissement de Saint-Girons.
Sentein, dernier village au fond de la vallée du Lez, comme
Salau est le village le plus près de la frontière dans la vallée de
Salât, s'entoura plus tard d'une ceinture de murailles, mais com-
mença, au XII* siècle, par munir son église d'un clocher robuste,
le plus monumental du diocèse, seule reste d'ailleurs de cette con-
struction première.
Construit en belles pierres d'appareil, carré à la base, il passe
à l'octogone au-dessus du premier étage. La salle du rez-de-chaussée
s'ouvre aujourd'hui dans l'église; mais, comme elle servait et sert
encore de baptistère, elle s'ouvrait autrefois au dehors, selon les
— ^90 —
prescriptions liturgiques. La porte est munie d'une puissante archi-
volte reposant sur de robustes chapiteaux. Celte salle e'iait sans
communication avec les salles supérieures, où Ton accédait par un
escalier, fermé dans la suite, qui |)artait de la nef. La salle qui
surmonte le baptistère est e'clairée comme lui par trois petites fe-
nêtres en plein cintre divisées en trois
baies par quatre colonnes épaisses
placées deux à deux dans le sens de
répaisseur du mur (fig. i5). L'étage
octogone parail postérieur; ses belles
fenêtres géminées sont en plein cintre
aussi, mais les bandes de feuillage
qui courent au-dessus des colon-
nettes en guise de chapiteaux et
surtout les petits supports caracté-
ristiques des bases indiquent le
xiv" siècle. Il ne faut jamais perdre
de vue, toutefois, que, si dans nos
contrées méridionales il importe de
Fenêtre du dôclier de Sentein. remarquer les caractères architecto-
niques attribués aux époques succes-
sives de Tart dans la généralité de la France, il convient aussi
d'être très prudent pour assigner la date d'un monument, surtout
d'un monument pyrénéen, car les formes romanes se sont per-
pétuées fort longtemps dans le midi et particulièrement dans le
midi montagneux. Il est donc bien possible que les trois étages in-
férieurs soient de la même venue.
Au xviii" siècle on suréleva ce beau clocher de deux étages.
Fig. i5.
29. Église de Siguer, canton de Tarascon , arrondissement de Foix.
La vallée de Siguer s'ouvre à la base des escarpements formi-
dables qui s'élèvent jusqu'au port ouvert sur la frontière d'Andorre
à 9,59^4 mètres. L'église, assise sur les bords du torrent, est isolée
des habitations. C'est le sort de plusieurs églises de montagnes qui
doivent servir de centre à plusieurs hameaux disséminés. Mais le
groupe des maisons de Siguer, qui était autrefois le plus voisin de
l'église, s'est fort amoindri. Il arrive souvent aussi dans ces rudes
et pauvres régions <|ue les villages enlevés par l'inondation et l'ava-
— an —
ianche, ou détruits par rincendie, choisissent après le désastre une
place plus sûre, tandis que l'église solidement bâtie a résisté et
garde la sienne.
La petite église primitive de Signer, construite au xii" siècle,
orientée de l'ouest à l'est, avec son abside voûtée en quart de sphère,
devint insuffisante et elle n'est plus aujourd'hui qu'une chapelle
d'une église nouvelle; elle s'ouvre à droite de l'entrée de la nef
nouvelle. Le clocher contemporain de l'ancienne église, carré, tout
d'une venue, éclairé au plus haut étage par quatre fenêtres gé-
minées et couvert par une flèche en ardoises, s'élevait à droite de
la porte sur le flanc méridional vers la montagne, comme ceux de
Niaux, celui-ci tout voisin, de Miglos, de Mérens, d'Ax, d'Unac.
L'église de Siguer appartenait à l'abbaye de Saint-Sernin et faisait
partie du prieuré de Vicdessos.
30. Église de Sinsat, canton des Gabannes,
arrondissement de Foix.
L'église de Sinsat, formée d'une nef avec abside en cul de four,
montre au chevet, une fenêtre aux profonds ébrasements (fig. 16),
miF3|i'"-."irM;'-i:iii:7Rpi:|,i;.iiiM--.:
Fig. 16.
Fenêtre absidale à Siiisat.
avec colonnettes dont les chapiteaux s'inspirent des traditions visi-
gothiques ou mérovingiennes plus que de l'antiquité romaine.
hn
31. Église de Sainte-Suzanne, canlon do Lézat,
arroiidissciiicnl de l'aiiiicrs.
Les églises romanos sont |)liis rares dans la plaine que dans les
liaules valle'es. L'augmentalion des habitants a oblige à les lem-
])laoer par des églises plus grandes; les luttes religieuses plus vives
en ont renversé aussi un plus grand nombre. On voit à Sainte-
Suzanne, sur le liane d'une colline, une chapelle isolée à nef plus
large que longue, terminée par trois absides; les petites absides
latérales flanquent e.\térieureiiient Tabside centrale et viennent
butter contre ses murs avant d'avoir achevé leur demi-circonférence.
Une petite salle carrée accolée à l'absidiole septentrionale servait
de sacristie et d<nail être le premier étage d'un clocher projeté.
Non loin de Sainte-Suzanne, l'église de Villeneuve de Durfort
montre une nef avec collatéraux et une porte latérale surmontée
d'une corniche à mod liions.
32. Église d'Unac, canton des Cabanncs, arrondissement de Foix.
Le 25 janvier 107^1, Roger, comte de Foix, et sa femme Sicarde
donnèrent à l'abbaye de Cluny le château de Lordat et quelques
autres territoires voisins. Deux ans après, ils lui remettaient la belle
église qu'ils venaient de faire construire auprès d'une de leurs forte-
resses (^'.
C'était Téglise d'Unac, protégée par un château, que les religieux
de Cluny vinrent occuper peut-être, mais où ils ne restèrent pas
longtemps, car dès Tannée i lo/i, le recteur d'Unac devint l'un des
vingt-deux chanoines réguliers de l'abbaye de Saint-Volusien de
Foix.
L'église d'Unac est l'édifice roman le plus remarquable de la
vallée de l'Ariège.
Elle se compose de trois absides et d'une nef flanquée de colla-
téraux dont les deux premières travées seulement ont été construites.
La nef se prolonge vers l'ouest sur deux autres travées. Comme
tant d'autres, l'église, autrefois entourée de bâtiments claustraux,
n'a pas de façade et l'on y pénètre par une porte latérale sans orne-
ment.
('' Miibilloi). Aniiutcs, Ikncd., I. V, p. ■jH cl lOf?.
— ^93 —
Le clocher sVlèvc au-dessus de la première Iravée du collatéral
me'ridional, carre' de la base au sommet, éclairé au premier élagc
par des fenêtres en plein cintre et aux trois autres par ([ualre fe-
nêtres géminées, couronne' par un crénelage. Il a pu servir de tour
de défense ou tout au moins de tour de guet. Il paraît antérieur,
au moins dans sa base en appareil irrégulier, à l'église du xi'' siècle,
construite en belles assises de tuf vermiculé, et sa construction
n est pas d'équerre avec le mur de la nef. Il est de même forme
toutefois et occupe, sur le flanc méridional de l'église, la même
place que les clochers de Mérens, d'Ax, de Miglos.
C>ii,
Fig. 17. — Coupe de réglisc d'Unac.
L'abside présente de belles sculptures. Exte'rieurement les trois
fenêtres de la grande abside sont entourées d'archivoltes couvertes
de fleurons, retombant sur des colonnettes. De ro])ustes contreforts
et une corniche à modillons complètent cet harmonieux et puissant
ensemble. Les petites fenêtres des absidioles ne sont que des jours
percés dans la pierre. A l'intérieur, l'abside centrale, plus basse que
la nef, largement ouverte, voûtée en quart de sphère, est de'corée
aussi par les archivoltes des fenêtres, moins sculptées toutefois qu'au
AnCHKOLOGlE. 33
— hdli —
dehors, prouve évidente qu'elles étaient destine'es à êlrc couvertes
de peintures, et par trois bandeaux qui courent au-dessus et au-
dessous des fenêtres et à la hauteur des chapiteaux.
Les grands chapiteaux qui décorent l'entrée du chœur, large-
ment conçus, traités par un ciseau énergique, présentent une
grande puissance d'elïet et un aspect très monumental. La forme
générale ra[)pelle le corinthien; dans Tun d'eux, un lion de fière
allure apparaît à travers les tiges élancées qui s'épanouissent en
leuilles palmées. Les tailloirs robustes et hardiment creusés com-
plètent cet aspect de force.
Ces chapiteaux, surtout celui du coté de l'Évangile, présentent
une ressemblance marquée avec ceux de la nef romane de Saint-
Nazaire de Carcassonnc, que l'on construisait au même moment,
puisqu'elle fut consacrée en 1096 par Uibain II.
L'église d'Unac est donc une construction loute méridionale, bien
(jue la puissante école de sculpture de Bourgogne, dont on faisait
naguère encore honneur aux moines de (iluny, ait porté quelques
archéologues à leur attribuer ces cha])iteaux. La voûte en berceau
de la nef est contrebutée par des demi-berceaux comme à Saint-
Sernin de Toulouse. Les moines de Cluny trouvèrent donc à Unac,
s'ils vinrent l'occuper, l'église terminée que le comte de Foix leur
donnait : ecclesiam quain edifîcavmus cum arte pulchro in Castro noslro.
33. Église d'Ussat, canton de Tarascon, arrondissement de Foix.
L'église du village d'Ussat-d'en-Haut, abandonnée aujourd'hui,
est constituée par une nef sans voûte, une abside voûtée en quart
de sphère, éclairée par une fenêtre centrale dont quatre colonnettes
supportent les archivoltes intérieures et extérieures, et précédée
par une travée voûtée en berceau. Le clocher, simplement couronné
d'un fronton triangulaire, ajouré par deux arcades jumelles et une
petite arcade au-dessus, s'élève au devant de la travée, sur le mur
percé d'une grande arcade. La nef, ou ce qui en reste, aie mètres
de longueur; la travée de chœur n'a que 5 m. 70 de hauteur; l'ab-
side, 5 m. 20 et Zi m. 80 de large.
3^1. Église de Vais, canton de Mirepoix, arrondissement de Pamiers.
Au pied des coteaux argileux qui dominent le coniluentde l'Hers
et du Douctouïre, on voit éniergerdu milieu des ombrages les pierres
— â95 —
rongées et roussies de la tour de Vais. Elie couroaue la singulière
chapelle qui s'est blottie dans les anfractuosite's du rocher et qui
serpente à travers ses ressauts.
Peut-être cette grotte naturelle avait-elle abrité le culte des fi-
dèles dans les temps de perse'cution. Plus tard, la piété populaire
voulut y voir un des lieux de repos de la Vierge et de TEufant Jésus.
On entre, enetTet, comme dans une grotte, dans une galerie étroite
et tortueuse produite par une faille de rocher. Le couloir monte,
s'inlléchit et s'ouvre sur une petite nef étroite et obscure qui s'élargit
après quelques pas, s'éclaire par la partie supérieure autrefois à
l'air libre, pour se rétrécir encore dans l'abside carrée, complè-
tement enfermée dans la roche. Cependant deux petits murs , ornés
de deux arcatures dressées contre le rocher, soutiennent une voûte
en berceau au-dessus du sanctuaire. Le bandeau qui forme l'im-
poste supportant l'arcade ne fait pas retour sur la face du pilastre,
particularité qui ne se rencontre guère dans les provinces du nord
au delà du début du \f siècle.
Au-dessus de la petite nef, dont une partie est voûtée naturel-
lement par la roche, se développe une nef bâtie, plus spacieuse et
plus ajourée, remaniée récemment, à laquelle on accède par un
escalier intérieur. Elle communique vers l'est avec une plate-forme,
cour de l'ancien château. Un nouvel escalier permet d'atteindre le
troisième ressaut du rocher sur lequel la tour est construite.
C'est le donjon du château dont il est le seul reste. Il est formé
par deux étages de salles carrées, terminées au levant par un demi-
cylindre formant abside à l'intérieur. Le premier étage est occupé
en effet par une chapelle, munie d'une abside voûtée eu quart de
sphère et couverte d'une nef en berceau. C'était la chapelle par-
ticulière du seigneur, et une grande arcade, ouverte vers le sanc-
tuaire de la chapelle inférieure, lui permettait d'assister aux offices
divins, comme d'une tribune.
La chapelle est éclairée par une fenêtre en forme de meurtrière
très bien appareillée.
Une croix entourée d'un nimbe, percée dans une dalle, décore
le mur d'un petit préau au pied de la tour. La chapelle supérieure
et la tour sont un ouvrage du commencement du xiif siècle. La tour
fut surélevée plus tard en blocage grossiei', taudis que la partie in-
férieure est en belles assises appareillées.
L'église de Vivies, qui s'élève sur l'autre versant de la vallée,
■6-2.
— /iOG —
préseiilL' iiussi une abside carrée, avec une première travée de iiel'
voûtée en berceau, maintenue par deux doubleaux.
Une autre cbajx'lle de Vais, cbapelle priv('e près de Varilbes, a
conservé un cbrisuie assez élé{;ant de l'époque romane.
35. Église de Verdun, canton des Cabannes,
arrondissenicnt de Foi\.
L'église de Verdun est construite sur plan basilical, avec nef et
bas côtés, trois absides iné^jales, celle du milieu plus jjrandc, sans
transept. La voûte de la nef , très surbaissée, est contrebuléepar les
voûtes en (juart de cercle des bas côtés. La nef se compose de trois
travées; les trois absides sont ornées de petites arcatures appa-
reilli'es et d'une fenêtre centrale.
Un clocber carré, formant porcbe au rez-de-cbaussée, s'élève au-
devant de la façade. Il se termine au-dessus de la toiture de l'église
par deux étages de fenêtres en plein cintre, et par un dernier étage
percé, sur cba([ue côté, de quatre arcades reposant sur un ciiapileau
long et épais, supporté par une colonnettc unique. Le clocher s'est
malheureusement efïondré aux trois quarts.
La construction est tout entière en pierres de petit appareil à
peine dégrossies et sans autre sculpture que quelques modillons
au-dessous de la corniche supérieure du clocher.
3G. Église de Vernajoul, canton et arrondissement de Foix,
L'église de Vernajoul, près de Foix, est aussi une petite nef de
• r
Fi{f. 18. — Vernajoul.
— /j97 —
6 m. 90 de laro^eur sur 12 m. -îo de longueur, avec une abside
plus basse, plus élroile, précédée d'une travée de chœur voûtée en
berceau. Des contreforts droits, contournés au sommet par la cor-
niche à la gorge ornée de boules de l'abside, soutiennent le grand
arc de l'abside; deux petits contreforts à ressauts n'atteignant pas
le sommet du mur épaulent l'abside. Les fenêtres ne sont que des
jours percés dans des dalles. La porte s'ouvrait au nord vers le
chemin, mais cette exposition l'a fait abandonner et elle a été
percée depuis dans le mur de façade, et protégée par un porche.
Le clocher-arcade s'élève au-dessus de ce mur de façade.
37. Église de Vie, canton d'Oust, arromlisseinent de Saint-Girons.
Il ne reste qu'une église du viens qui fut le premier chef-lieu
du pays de Couserans. Elle (ut reconstruite vers la fin du xi" siècle,
avec nef et bas coté dont les deux premières travées seulement furent
-?•"• 'rr^M ary
Fi{j. 19. — Église de Vie.
achevées, et trois absides tournées vers l'orient. L'abside centrale
n'est pas voûtée en quart de sphère. Le constructeur malhabile se
contenta de bander deux voûtes qui se rétrécissent à mesure qu'elles
s'avancent vers le fond, coupé par un mur droit, de même qu'à
l'église voisine de Saint-Sernin. Extérieurement cette grande abside
n'a reçu aucun ornement, taudis que les absidioles, voûtées régu-
— /i98 —
lièipuu'iil en ciil flo lonr, peut-èlrc Jijoutocs plus lard, sont doVoivos
par un cordon darcatiiros, reposant sur d(;s consoles et sur un con-
trefort central dans lequel est percée une étroite lenètre.
Deux forts piliers carrés, munis de colonnes cnjjagées, étaient
destinés à supporter les ai'cs-doubleaux d'une voûte projetée. La
puissante base circulaire de Tune d'elles est munie d'une belle
«Trille en forme d'animal fantastique dont les pattes s'arc-boulent
vi<}oureusenient sur les tores épais (voir ci-dessus, fig. 5). Les grilles
des autres colonnes ont été brisées.
Mais les colonnes ne furent pas montées jusqu'au sommet. Leur
cliapiteau n'est pas mémo commencé et un plancher les coupe
carrément de ses caissons ornés de peintures à demi efijicécs.
Les piliers des absid(;s ne sont pas accompagnés de colonnes en-
gagées et ils sont couronnés sim])lement ])ar une corniche ornée
de lleuions. de méandies et d'une série de losanges sur le filet. Une
fenêtre au midi est entourée de colonneltes. Les autres ont été bru-
talement agrandies.
La porte cintrée s'ouvre au nord. Un chrisme élégant est figuré
sur le linteau. Il porte l'a et Yco aux extrémités supérieures des
branches du X et l'S à la base du P. Enfin le clocher n'est que la
surélévation du mur pignon de l'ouest, étage sur trois retraits percés
de quatre arcades, mais terminé par une arête rectiligne, qui
limite désagréablement les lignes ascensionnelles, surtout pour des
yeux habitués à voir ces sortes de clochers monter dans l'air par
un triangle ajouré.
'iS. Église de Vicdessos , canton de Vicdcssos.
arrondissciiioni de Foix.
L'église de Vicdessos, de Saos au xT siècle, appartenait à l'ab-
baye de Saint-Sernin de Toulouse. Elle fut érigée en prieuré con-
ventuel et eut pour annexes huit églises de la vallée et trois de la
vallée de l'Vriège''^ Le clocher carré, sans combinaisons de struc-
ture, est seul dinneuré debout de l'église primitive. Les grandes
arcalurcs et les deux étages de fenêtres géminées qu'elles enveloppent
lui (lonneni cependant de l'élancemenl el de l'éb'pance. Le dernier
(" I.cs Pripuréi de Saiiil-Smiùi , lor. rit.
— /i99 —
étage octogone se relie mal avec félage infe'rieur. Les pieds-droits
d'une balustrade incomplèle et une flèche en ardoises le font pyra-
mider. On ne voit d'autres sculptures que des feuilles d'eau in-
fléchies ornant la doucinc de l'arcade inférieure.
Jules DE Lahoindès,
Corrospontlaut du Minislère do l'Instruction publique.
LES FOUILLES
DE
SAINT-SIMfLIEN DE NANTES.
Rapport de M. de Lasteyrio ,
sur des cominiiiiicalioiis do MM. l'itrc do Lislc, Léon Mailrc et Ooiiel
Au mois d'août 189^^, la ville do Nantos entreprenait de recon-
struire la vieille ('{flise de Sainl-Similien. Au cours de la de'moli-
liou de cet éditice, on retrouva les fondations et de nombreux dé-
bris d'une (''<]lise de beaucoup ante'rieure et que les arche'ologues
nantais u'bésitèrent pas à l'aire remonter à répo(|uc me'rovinjjienne.
Celte curieuse découverte l'ut prouipteiiieut sijjuab'e à Tatteutioii
du Coinitt' ])ar ses correspondants à Nantes. M. Pitre de Lisie, le
j)renii(M", en lit l'objet d'une note où il insistait surtout sur de cu-
rieux l'raijments de terre cuite estampée recueillis dans ces l'ouilles.
Quebjues semaines plus tard, M. Léon Maître nous envoyait un
compte rendu plus complet. Enfin, au Congrès des Sociétés sa-
vantes tenu à la Sorbonne en 1896, M. Dortel et M. Léon Maître
apportaient de nouveaux détails sur l'église Saint-Similien et nous
communiquaient d'intéressants échantillons des terres cuites qu'on
y avait recueillies.
Ne pouvant publier simultanément les observations de nos trois
corres[)ondants, le ConiilV' a pensé ([u'il convenait de les fondre; en
une notice uni(|ue; c'est ce ([ue nous avons l'ait, en y ajoutant un
petit nombre de iemar(|ues personnelles que nous ont inspirées
l'étude des fouilles et l'examen des pièces communiquées à la Sor-
bonne j)ar MM. Dortcd et Maître.
L'éjflise Saint-Similien, telle qu'elle était au moment de sa dis-
parition, n'annonçfiil guère les intéressantes découvertes qu'allait
arnciKM' sa démolition.
— 501 —
Cet édifice, nous dit M. Maître, n'avait pas le moindre cachet ar-
cliilectural, pas le moindre ornement qui attirât l'attention. Sa
longue nef, couverte d'un lambris, avait été ornée, en i83A, de
colonnes doriques, reliées par des arcades en plein cinire; les bas
côtés étaient percés de fenêti'es banales, enfin raiilcl, a[)pli(jU(! à un
retable de style néo-grec, soutenu par des colonnes de marbre
noir, n'affichait pas plus de prétentions que le reste. L'ensemble
était misérable, et le mobilier de l'église était à l'avenant.
Au dehors, feutrée principale avait été masquée par un fronton
grec, et une construction de même style décorait la porte latérale
ouverte dans le bas côté méridional.
Rien dans tout cela ne permettait de soupçonner l'antiquité de
f église Saint-Similien, qui n'était attestée que par la tradition. Un
seul détail aurait pu attirer l'attention, c'était l'élévation du car-
relage au-dessus du sol extérieur. On en eut l'explication dès les
premiers coups de pioche, en découvrant sous le pavé une quan-
tité de sépultures pressées les unes contre les autres.
cr Depuis le commencement de la nef, nous apprend M. Maître,
jusqu'à la grille du chœur, il n'y avait pas un espace qui ne fût oc-
cupé par une sépulture en forme d'auge en pierre. Le spectacle lut
curieux lorsque la muraille méridionale, attaquée dans toute sa
longueur, s'écroula sous la pioche d(?s démolisseurs et montra aux
yeux étonnés des passants les entrailles de la vieille basilique
pleine de monuments fun(>raires rangés par étages comme des livres
dans les rayons d'une bibliothèque. ^^
Celte accumulation de sépultures témoignait de la grande ancien-
neté de la dévotion de la population nantaise au saint évêque Si-
milien, sur le tombeau duquel f église avait été bâtie '''; elle prou-
vait en même temps que si l'église actuelle était de fondation assez
récente, le sol du moins sur lequel elle s'élevait n'avait point été
remanié depuis une époque reculée. Il était dès lors légitime
d'espérer qu'on y retrouverait des débris remontant à une haute
antiquité.
C'est ce que confirma la suite des fouilles. En enlevant les
tombes, on ne tarda pas à mettre au jour les restes d'une conslruc-
lion religieuse formée d'une nef allongée, terminée à f Ouest par
('' Siiniliaaus tertius iii catalofjis vul[>alis opiscopus Naniieteiisiiiin receriselur.
Ejus autem corpus Christiaiii sepelieruiit eoiiiloco ulnpostea œditicata est basillca.
[Breviar. IV Nannel.)
hO-1 —
Fouilles de l'Eglise S'^Similien
DE Nantes
0 D
1 I I ' I I .
-10 «?■
Murs rnercvin<)iens ,
Murs probabl' carolingiens...
Murs gothiques ou modernes. \y//////A
H\\i\'z indéterminés f ' ^
— 503 —
une absido en hémicyclo. Cette construction e'Iait nianitestement
plus ancienne que les tombes qui l'environnaient de toutes parts.
Elle e'tait bâtie en petit appareil et, par ses proportions modestes
autant que par son mode de construction, elle a semble à tous
pouvoir être un reste de la première église bâtie en l'bonneur de
saint Similien (fig. i ).
Cette e'glise primitive occupait exactement l'emplacement de la
nef moderne. Ses murs avaient i mètre d'épaisseur, et quand Tim-
portance croissante de la paroisse avait oblige' à l'agrandir, en y
adjoignant des bas côte's, on avait établi les fondations des colonnes
destinées à supporter la nouvelle nef dans des puits qui avaient
rompu çà et là les anciens murs, mais en avaient laissé subsister
l'ensemble.
Comme on le voit sur le plan ci-joint, la trace de ces murs se
perdait en approchant de la porte d'entrée. C'est probablement la
nécessité d'asseoir solidement les fondations du clocher, qui fut
élevé au xiv" siècle sur la première travée de la nef, qui a fait dis-
paraître toute trace du mur en retour d'équerre qui devait clore
du côté de l'orient l'église primitive,
A l'autre extrémité du monument, les murs présentaient une
autre solution de continuité aux abords de l'abside. Elle était due
aux constructions plus récentes qui avaient modifié les dispositions
primitives de cette partie du monument.
L'abside était intacte, et malgré la solution de continuité que
je viens d'indiquer, M. Léon Maître n'hésite pas à la considérer
comme ayant appartenu au même édifice que ces murs retrouvés
entre les fondations des colonnes de la nef.
Je me permettrai cependant d'émettre un doute à cet égard. On
a vu plus haut que les murs primitifs de la nef avaient i mètre
d'épaisseur et qu'ils étaient bâtis en petit appareil. Le mur de l'ab-
side avait 1 m. 3o et il était construit, non plus en pierres d'appa-
reil, trmais en petits matériaux assemblés sans précaution, noyés
dans la chaux comme nos blocages n.
Il me paraît bien difficile de croire contemporaines des maçon-
neries aussi différentes de nature et de dimensions, et mon doute
s'accentue en relevant dans les notes recueillies par M. Maître en
présence des fouilles, cette constatation dont il me semble avoir
méconnu l'importance : c'est que l'abside qui enserrait le maître-
autel en voilait une autre qui avait le même axe et dont la maçon-
— 50A —
norio rostail doboiit sur iino liauloiii' do i niôtro, apparoillôo delà
mémo laooii (juf les murs latoraux découveils au dobiil des travaux.
Cost cette seconde abside, iiue l'on voit sur le ])lan aecobnî à
la |»reniière. (Hii me païaît èlrerabslde corres|)on(lanl véiilablement
à rédifioe |)riinilir; car elle a même appareil et même c'[)aisseur
de njuis (|ue cet édilîce. L'autre abside est un remaniement dont
j'i'jnore la date, mais que jatiribuerais volontiers, d'après son }|enre
(le construction, Icpaisseur de ses murs, la forme allongée et non
exactement lie'mispbérique de sa courbe, à la période comprise
entre le ix'' et le xi" siècle.
J'estime donc que l'église dont on a retrouvé les restes sous le
pavé de Saiut-Similien appartient non pas à une époque unique,
mais à deux, la plus récente pouvant descendre un peu en deçà de
rt'poque carolingienne, la plus ancienne remontant certainement
à 1 épo(|ue mérovingienne.
Est-il possible de préciser davantage l'âge de cette construction,
je n'oserais l'a fTirmer. Les tombeaux trouvés à l'intérieur du monu-
ment n'ont point, malgré leur nombre, apporté à cet égard de l'en-
seignements bien utiles.
ffLe mobilier funéraire recueilli autour des squelettes est à peu
près nul et pourtant plus de cent tombes ont été ouvertes. Pas
d'agrafes, pas de boucles, pas de monnaies, pas de bijoux, si ce
n'est quelques fils de laiton et de petites épingles dont la tête avait
été bourrée d'une pâte de couleur. 11 Cette constatation de notre
correspondant m'engage à croire (|ue la plupart de ces tombes sont
du ix" ou du x*^ siècle. 11 y en avait plus de cent cinquante formant
trois couches superposées. Celles de dessus avaient été violées pour
la plupart, les autres étaient intactes. C'étaient des sarcophages en
pierre dure ou tendre, les unes en pierre de Ghauvigny, les autres
en calcaire coquillier des Ciéons en Haute-Goulaine, de Saffré ou
d'Orthon. Quelques sépultures étaient formées de six dalles d'ar-
doise ; la plupart étaient en forme de sarcophages rectangulaires
(m plus généralement rétrécis du côté des pieds. Le plus grand
nombie des couvercles était en forme de toit à double rampant et
scellé à l'aide de mortier de couleur rouge. 11 y en avait aussi de
bombés dans la couche inférieure de sépultures.
L'un de ces couvercles bombés était orné d'une décoration de
slyle très barbare, (|ui consistait en une croix à lon{;u(! ham[)e et
à traverse très courte, flancpiée de stries obliques. Deux petites
— Ô05 —
croix à branches égales flanquaient les deuv cxtréniite's de la tra-
verse, qui était surmontée de deux ornements formés de cercles
concentriques j^ravés en creux. M. P. de Lisle, qui nous a envoyé
une bonne photographie de celte curieuse tombe (lig. 2), fait re-
"'{B^^PW^
-A
m^.
m'^^^
marquer l'analogie qu'elle présente comme facture avec les lechs
des cimetières bretons. Celui de Landaul, dit-il, qui semble dater
du v" siècle, présente la même longue croix, et la même petite
croix pattée que l'on voit sur cette tombe. J'ignore, quant à moi,
la date de ce lech, en tout cas je doute fort que la tombe qui nous
occupe puisse être aussi ancienne. Il me paraît difficile de la faire
remonter au delà du vu" ou du viii'' siècle.
Fis, 3.
30G —
J'allribucrai à la même époque plusieurs autres lombes ijui pro-
seulonl une orncmontaliou dont on a d('jà si}}nal(; des excui[)les
dans d'an Ires ciinetirres : une tombe en calcaire pai'exem[)l(' (fi!|. 3),
dont le couvercle, légèrement rétréci
aux pieds, est orné de trois larges
bandes transversales reliées par une
bande plus étroite qui en suit Taréte
médiane. Les stries concentriques qui
le recouvrent rappellent Tornomen-
tation des tombes recueillies jadis par
le P. de la Croix dans divers cimc-
: tières du Poitou.
Un autre sarcophage est orné à la
tête de trois petites croix (fig. k) lé-
gèrement patlées, et fait penser aux cercueils mérovingiens recueillis
autrefois dans le cbœur de Saint-Germain-des-Prés à Paris, et au
tombeau de Tévêque Cbaletricus conservé dans la crypte de la cathé-
drale de Charties et qui date, on le sait, de la fin du vi^ siècle.
Je ne crois pas d'ailleurs que ce soient là les sépultures les plus
anciennes (ju'ait recelées le sol de Saint-Similien. On y a recueilli
deux cercueils de plomb (fig. 5) en l'orme de cofTres rectangu-
Fiir. '..
F%. .5.
laires avec couvercle légèrement bombé, qui dateraient, si Ton en
juge par les ampoules en verre (fig. 6) qu'on y a recueillies, d'une
époque beaucoup moins éloignée des temps païens.
Mais les sépultures ne sont pas la partie la plus curieuse des
découvertes faites dans ces fouilles. On a eu la bonne fortune d'y
recueillir un certain nombre de fragments de teric cuite ornés de
figures en relief qui nous font connaître un des principaux éléments
de la décoration primitive du monument disparu et nous appor-
tent un très utile contingent d'informations sur une industrie dont
— 507 —
il nous reste bien peu de spécimens, quoiqu'elle ait dîi être fort
prospère à la fin de l'époque romaine, et quelle n'ait pas disparu ,
comme on pourrait le croire, -m début de Tépoque barbare.
Fig. 6.
M. Pitre de Lislc nous avait envoyé d'excellentes pliotograpbies
de ces curieuses terres cuites; depuis M. Dortel et M. Maître ont
apporté au Congrès de la Sorbonne des échantillons qui nous ont
permis de les bien étudier. Elles sont de types très variés. Les unes
sont rectangulaires et formaient de petits bas-reliefs que l'on en-
castrait dans le nu des murs. D'autres sont allongées et formaient
des frises ou décoraient des corniches. D'autres enfin ont l'aspect
de claveaux et formaient, à n'en pas douter, la décoration des prin-
cipaux arcs du monument.
Ce n'est pas la première fois que l'on trouve en France de ces
terres cuites estampées, mais, chose à noter, presque tous les spé-
cimens que l'on en connaît se sont rencontrés dans cette même
région de l'Ouest. On en a recueilli notamment à Vertou, à Rezé,
à Couëron et à Saint-Similien même, lors de la transformation de
l'édifice en temple dorique. Le Musée de Nantes possède plusieurs
curieux échantillons des terres cuites alors découvertes, et M. Pa-
renteau les a jadis signalées à l'attention des archéologues (^'.
Les fragments recueillis à Saint-Similien n'étaient pas en place;
ils avaient été employés comme moellons, sans doute, dans les
''' 11 les a fait graver dans son Catalogue du Musée de Nantes.
— 508 —
rcstauralions (|ui axaioiit suivi lo'poque dfîs invasions normandes.
Le noinbir on ('tail assez {[rand; malheureusement, beaucoup
(rainaloiirs, dôsircuv d'en conserver des écliaiitillons dans leurs
collcclions, en oui acheté aux ouvriers des morceaux (jui auraient
pu compléter utilement ceux (|ue le Musée de Nantes a pu re-
cueillir.
M. Dorlel suppose que tous ces fraymenls étaient de la même
époque et de fabrication chrétienne. M. Pitre de Lisle pense que
les uns sont d'origine païenne, les autres de travail chrétien. .le
n'hésite pas à partager cette opinion, car, en regardant de près le
dessin de tous ces bas-reliefs, on remar(jue que les uns sont d'un
faire assez bon et d'un tracé assez correct, tandis que les autres
sont d'une grande barbarie. De plus, en exauiinant la matière
même dont ces britjues sont faites, on s'a[)erçoit quo les unes sont
d'une terre fine, très bien cuite, d'un rouge assez franc, tandis
que les autres sont médiocrement cuites, que la terre y est mé-
langée de nombreux grains de sable, qu'elle a une nuance rosée,
qu'elle dénote en un mot une fabrication beaucoup moins parfaite.
Il est donc certain que nous avons là, non pas les produits d'un
même atelier qui aurait employé des moules fabri(|ués au début
de répoijue barbare concurremment avec d'autres plus anciens,
mais les produits de deux ateliers distincts, l'un datant de la fin
de ré[)oque romaine, l'autre des temps chrétiens; ce dernier con-
tinuant les traditions du premier et imitant imparfaitement ses
modèles tout en en créant de nouveaux.
Voici, d'après M. Pitre de Lisle, l'énumération des principaux
types de l'une et l'autre espèce qu'il a été possible de reconnaître :
1° Grand claveau d'arc orné d'une figure d'homme en pied, la
main gauche levée, et tenant de la droite un bâton terminé par
une boule (pi. XIX, fig. i). Cette brique est en terre rosée; le per-
sonnage est mal dessiné. Que représente-t-il? Nous ne saurions le
dire.
M. Pitre de Lisle se demande s'il faut y reconnaître, comme
on l'a su|q)osé, un des premiers évécjues de Nantes, tenant la hou-
lellr [)astorale. Mais il oublie (jue les évéques ont toujours porté
des vêlements longs.
M. Doilel suppose que cela pourrait être saint Sinnlien, qui,
d'après la légende, aurait été berger. J'aime mieux, pour ma part,
inahstenir de toute hypothèse.
— 509 —
Notons qu'on a recueilli plusieurs exemplaires de ce même cla-
veau, mais un seul était entier (').
2° Autre claveau de même dimension (pi. XIX, fig. a") et même
forme, orne' d'une grande croix à traverse très courte et à hampe
très longue. Le sommet de la croix forme un rho; à ses branches
sont suspendues par des chaînettes les lettres A et Cl). Ce claveau
est fait avec la même terre que le pre'ce'dent; tous deux, par con-
séquent, sont de fabrication chrétienne.
Plusieurs échantillons de ce second claveau ont été découverts;
celui dont M. Pitre de l'Isle nous a envoyé la photographie est le
mieux venu et le plus complet. Il présente de plus une particularité
qu'on n'a retrouvée sur aucun des autres : il porte sur la tranche,
du côté le plus étroit, c'est-à-dire sur la partie correspondant à la
douelle de l'arc, quand le claveau était en place, une sorte d'es-
tampille, représentant une croix encadrée dans un ovale.
3" Brique carrée (-) ornée du chrisme, de l'A et l'CJ. On en avait
trouvé un bel échantillon lors des travaux de 182^. Les fouilles de
189^ en ont fait retrouver beaucoup de fragments, mais aucun
exemplaire complet (pi. XIX, fig. 6).
k° Grande brique ornée de rinceaux, de feuilles de vigne entre-
mêlées de grappes de raisin. Le Musée de Nantes en possède un
bel échantillon recueilli dans les travaux de 182Ù; les dernières
fouilles en ont fait retrouver quelques autres fragments, mais en
assez mauvais étal. On remarquera que les rinceaux ne couvrent
qu'un des côtés de cette brique; le reste de sa surface est resté
brut, ce qui donne à penser qu'il devait être engagé dans la ma-
çonnerie comme le serait la tablette d'une corniche.
5° Brique oblongue ornée d'une chasse au lièvre '^l Malgré la
grossièreté du dessin, le lièvre et le chien qui le poursuit sont
facilement reconnaissables (pi. XIX, fig. 3 ). Les travaux exécutés en
182^ en avaient fait trouver un spécimen bien complet qui fut
donné au Musée de Nantes; les fouilles de 189/1 ^^^^ ^^^^ retrouver
plusieurs fragments de la même frise.
Les difiérents types de briques que nous venons de décrire
'•' li mesure 0 m. 3a de liauteur sur o m. li au sonioiel, et seulement 0 m. 06
à la base, ce qui suppose des arcs de 0 m. 38 de rayon à l'intrados.
^'-^ Elle mesure environ 0 m. 18 de côté sur 0 m. 06 à 0 m. 07 d'épaisseur.
^^' Longueur : 0 m. aS, largeur : o ni. 10.
Archéologie. 33
— 510 —
dat(Mit tous de répoquo chrélionno; on en a trouve (raiUres (jui
paraissent, tant par le sujel, par le style du dessin, que p;ir une
meilleure fabrication, remonter à une époque plus ancienne.
Ce sont :
G° Plusieurs l'ragments duni; frise ornée de l'inceaux de feuil-
lajje dessinés dans le jjoùt antique ('l
7" Fragment d'une figure humaine, d'assez grande dimension,
dont il ne reste que le bras gauche tenant une houle. Le modelé
on est assez bon, et le dessin ne rappelle en rien la figure barbare
que nous avons décrite sous le n" i.
8" Fratfineut de figure humaine, dont il Jie r.^ste que les jambes.
Le dessin en est beaucoup moins bon. Il est regrettable que les
divers fragments de briques de ce type qu'ont données les fouilles
n'aient pas permis d'en reconstituer la décoration; je n'ose, en
présence d'un aussi petit fragment, dire s'il est de fabrication chré-
tienne, M. Pitre de Lislc ne le pense pas, mais ne donne pas de
motif bien convaincant à l'appui de son opinion.
f)" Fragment de brique oblongue, sur laquelle on voit une tétc
humaine et nue maintenant une sorte d'étoile de fort relief en-
cadrée dans un cercle.
10° Fragment de claveau représentant la moitié supérieure du
corps d'un homme nu, le bras gauche replié contre le torse, le
droit levé à la hauteur de l'épaule. Travail d'apparence grossière,
ce (|ui tient en partie peut-être au mauvais état de la brique, qui
est très usée.
11° Brique allongée, ornée d'une sorte de cheval marin d'un
très bon dessin (pi. XIX, fig. 5). C'est un des meilleurs spécimens
de briques remontant à l'époque romaine. Elle devait faire partie
d'une frise ornée de dauphins et d'autres animaux marins; mais
les échantillons que l'on en a recueillis sont très mutilés.
.l'ai dit plus haut que l'industrie de la brique historiée paraît
avoir été très prospère dans l'Ouest au début de l'époque méro-
vingienne; plusieurs très vieilles églises de la Loire-Inférieure en
avaient conservé des échantillons, que le Musée de Nantes a re-
cueillis.
M. Pitre de Lisle fait remarquer avec raison qu'ils rappellent
beaucoup, par leur style, les briques de Saint-Similien. C'est à
*'^ Hauteur du la frise : o lu. i u ; épaisseur des briques : o m. i o.
— 511 —
Vertou , Rczé, Couëron , Saint-Fiacre qu'on a rencontré les plus beaux
exemplaires. On y a trouvé entre autres une réplique du chrisme
accompagné de TA de TCO trouvé à Nantes, et une très curieuse
hrique représentant Adam et Eve à côté de Tarbrc de la Science
du bien et du mal, autour duquel s'enroule le serpent (pi. XIX,
Vertou a fourni, en même temps que des terres cuiles de ce
type, une autre série dont on n'a pas retrouvé d'analogues dans
les fouilles de Saint-Similien. Ce, sont des briques dont les dessins
sont tracés en creux et représentent des palmettes, des croix
pattées encadrées dans un cercle, etc. Le Musée de Nantes en pos-
sède plusieurs bons échantillons, dont M. Pitre de Lisle a pris soin
de joindre la photographie à son envoi.
Tout cela constitue un ensemble d'un très réel intérêt. Nous ne
saurions trop le répéter, ni trop remercier MM. de Lisle, Dortel et
Léon Maître d'avoir appelé l'attention sur ces importantes fouilles.
R. DE Lasteyrie,
JMcnihrc du Comilô.
33.
LES RESTES
DV KOI UEiNÉ ET D'ISABELLE DE LORRAINE
ET LE TOMBEAU IVULC.ER
À LA CATHÉDRALE D'ANGERS,
PAH M. I/\BBK imSEAU.
Du if) au 17 juin 1896, on a fait, à la cathédrale d'Angers,
des constatations — je n'ose dire des découvertes — l)ien inté-
ressantes pour l'histoire et l'archéologie : après avoir exhumé les
restes du roi René et de sa première femme, Isahelle de Lorraine,
on a procédé à l'ouverture du tombeau de Tévèque Ulger.
Le caveau dans lequel reposaient, depuis quatre cents ans, le corps
de René d'Anjou et celui d'Isabelle de Lorraine a été ouvert, pour la
première fois, le 16 septembre iSgS'^', C'est à la suite de cette
première reconnaissance que M. le Ministre de l'Instruction publique
et des Beaux-arts a bien voulu donner Tautorisation de réparer ies
cercueils, dont les parois étaient fortement endommagées par le
temps et l'humidité. Le travail, dirigé par MM. Haulin, architecte
diocésain, et Dussauze, inspecteur des édifices diocésains, a été
exécuté en présence de M^"" Mathieu, évé(jue d'Angers, archevêque
nommé de Toulouse, de M. le préfet de Maine-et-Loire, de
i" Sur celle première opération cl sur les sources à ronsuller pour i'iiisloire du
loiiilie.iii du roi René, voy. Cli. Urseau , Ouverture du tombeau du roi René à la ca-
thédrale d'Aiifrers, lirocliure in-S", An<fcrs, Geimain et G. Grassin, 1895. Le
fameux lal)leau du Roi viorl , qui ornait le toinitoau, nous est connu par deux
dessins, l'un de Gaijfuièrcs, i'auire de Heauxin , et par une lieile encre de (]liine,
encori' inédile, conservée à la hibliolliècpio de rév('clié d'Angers (Lelioreau, Céré-
monial de l'éirlise d'An{jers, t. 111). Cette dernière nous donne l'élal du clocher de
Saint-Maurice avant la construction du campanile en pierre.
— 513 —
MM. Vaudremer, inspocteur général, etMarcou, inspecteur adjoint
des Monuments historiques, de Vogué, de l'Académie française,
Grellier, vicaire général, de Ludre, de Farcy, etc.
Le cercueil du roi fut sorti, tout d'abord, du caveau, mais quand
on voulut le disposer sur les dalles du chœur, afin de l'examiner à
loisir, on s'aperçut que la partie inférieure avait cédé et que le
squelette était resté au fond de la fosse. Les ossements et les in-
signes royaux, c'est-à-dire la couronne, le globe et le sceptre,
furent recueillis avec soin dans dos corbeilles.
La couronne, en cuivre repoussé et doré, mesure o m. Go de
tour. Elle se compose de fleurons alternants, de o m. lo et o m. 08
de hauteur. Les points de jonction, au lieu d'être soudés, sont sim-
plement retenus par une sorte de ressort à boudin.
Le globe est en cuivre creux; il a o m. /lo de circonférence. La
croix qui le surmonte mesure o m. 08 de hauteur.
Le sceptre, également en cuivre doré, de o m. 59 de long et
de 0 m. 07 de circonférence, est un bâton creux, légèrement bombé
vers le milieu. Il se termine par un fleuron de cm. ta de hau-
teur, formé de deux fleurs de lis emboîtées d'équerre (^'.
Les ossements reposaient sur une épaisse couche de tan.
Craignant avec raison que le cercueil d'Isabelle ne fût pas mieux
conservé que celui de René, rarchitecte le fit ouvrir sur place. Alors
apparut le squelette informe de la reine. La tête, dont la partie
supéi-ieure avait été sciée pour l'embaumement, était penche'e à
droite; les dents étaient intactes; au crâne adhéraient encore
quelques cheveux. Entre le cercueil de plomb et l'enveloppe de
bois, on trouva plusieurs fragments de chaussures à la poulaine,
''' Ces divers objets ont été photographiés par M. Robert, rue de la Tour à
Paris.
— r)U —
un lacel avoc de petits œillets en os et des débris assez importants
d'une étoffe de soie damassée, dont il serait difficile de préciser la
couleur.
1
i>
m
\mm
Cette étoffe, (|ui tapissait Tintérieur du cercueil de bois, n'au-
rait-elle pas appartenu à l'une» des robes de la princesse? Je serais
tenté de le croire, car j'ai remarqué, sous la jtartie de la boite
de plomb ({ui renfermait les épaules, des restes de coutures en
biais, semblable„s à celles qui servent à ajuster la taille d'un vête-
ment; puis, au milieu du cercueil, des plis très serrés qui allaient
— 515 —
en s'éiargissant vers les pieds du squelette. Dès lors, il faudrait
supposer — et cette hypothèse n'a rien que de fort plausible —
que la bière, avant d'être renfermée dans le cercueil de bois, a été
enveloppée dans une des toilettes de la reine. Par là s'explique
aussi la présence, au même endroit, de débris de chaussures.
A part cela, pas un anneau, pas un bijou, aucun insigne; rien
qui rappelât le rang de la morte.
Transportés dans une des chapelles de la cathédrale, les sque-
lettes y passèrent la nuit du 16 juin; le 17, ils furent déposés dans
de nouveaux cercueils en chêne, garnis de plomb, sur le couvercle
desquels on fixa deux plaques de cuivre portant cette simple in-
scription : René d' Anjou, Isabelle de Lorraine; puis les deux corps
redescendirent prendre leur place au fond du caveau, préalablement
nettoyé et restauré.
Une petite boîte en plomb, placée entre les deux cercueils, ren-
ferme le procès-verbal suivant :
tf Ici reposent les corps de René P"" d'Anjou et d'Isabelle de Lor-
raine, sa première femme.
ffCe caveau, retrouvé le 16 septembre 1895, a été, en vertu
d'une autorisation ministérielle, soigneusement visité et nettoyé,
les i5, 16 et 17 juin 1896. A cette époque, la voûte a été en partie
démolie et reconstruite; les cercueils en plomb, très détériorés sur-
tout dans leur partie inférieure, ont été renfermés dans une nou-
velle enveloppe de plomb et de chêne, avec tous les ossements et
insignes qu'ils contenaient. Ces opérations ont été faites en présence
de M°' Mathieu, évêque d'Angers, de M, le préfet de Maine-et-Loire,
de MM. Vaudremer, inspecteur général des Édifices diocésains, et
Marcou, inspecteur adjoint des Monuments historiques, Raulin,
architecte diocésain, Dussauze, inspecteur des Edifices diocésains. ■«
Sur la dalle qui ferme l'entrée du caveau, en attendant une
épitaphe moins modeste, l'architecte a fait graver ces quelques
lignes :
CAVEAU où FURENT RENFERMES LE CORPS D'ISABELLE DE LORRAINE EN l653 ET
CELUI DE RENÉ l" D'ANJOU EN 1/181. CE CAVEAU A ETE OUVERT ET RESTAURÉ EN
JUIN 1896 ET LES CORPS ONT ETE RENFERMES DANS DE NOUVEAUX CERCUEILS.
Cette première série d'opérations n'a pas donné les résultats que
l'on était en droit d'attendre; pourtant, il reste acquis désormais
— 5l(i —
— coudai 10 iiuMit à ropitiion qui avait cours depuis laïUôt deux
siècles — que le tombeau du roi René renferme seulement deux
cadavres, el qu'il ftiut chercher dans une autre partie du chœur
de Saint-Maurice la sé])ultare de Jeanne de Laval et celle de Mar-
guerite dWnjou, reine d'Anjflelerre.
Tombeau de l'évèque Lilger.
La tombe de Tchèque Ulger fut ouverte dans l'après-midi du
17 juin.
Chanoine de la cathédrale en iio5, maître-école de 1107 à
iii3, puis grand archidiacre, Ulger fut sacré évé([ue d'Angers le
90 sept(;mhre 1 iii 5. Sa science, son zèle j)our le progiès des études,
la fermeté de son caractère, son énergie dans la lutte, nous le font
apparaître, an milieu du xu" siècle, avec une physionomie sans
— 517 —
doute un peu batailleuse, mais dont la mâle Yifjueur n'est pas pour
de'plaire. Il mourut le i5 octobre ii^, et fut enseveli dans la ca-
thédrale, près de la porte des cloîtres, sous Tarcade de la seconde
travée de la nef; avant lui, aucun évêque d'Angers ne paraît avoir
reçu la sépulture à Saint- Maurice (^^. De son tombeau, qui était
autrefois recouvert d'une châsse en bois enrichie de merveilleux
e'maux^'^', il ne reste plus aujourd'hui que le cercueil de pierre,
placé dans le mur, à i m. o5 du sol, la partie supe'rieure encastrée
dans la muraille, le fond posé sur un soubassement en maçonnerie.
Dans cette bière, ainsi que dans les deux précédentes, ne trou-
verait-on pas autre chose qu'un squelette? Tout au moins, l'indis-
'') Sur l'épiscopat d'Ulger, voy. : Sammarlh., t. il; Gallia christ., f. XVI;
D. Liron, Sin<^u]. hislor. et lilt., p. 385; Raiigcard, Hist. de l' Université d'Angers ,
t. I et II; dom Housseaii, f. XIV; nis. de ia bibliothèque d'Angers, a° 6a^, t. Il;
Pletteau, Revue de rAiijoii, novembre-décembre 1875.
'^^ L. de Farcy, Notices archéologiques sur les tombeaux des évéques d'Angers,
broch. m-8° de 61p. (Angers, Lachèse, 1877, p. iS-ig). — - Revue des Sociétés
savantes, déc. 1872, p. 53.3-53 1.
— 018 —
crête ouriositt' des chanoines, qui s'étaient permis de pratiquer une
ouverture dans le tombeau, le ly septembre 17-^7, n'aurait-ellc
pas compromis la conservation des étoffes dont ils avaient constaté,
ce jour-là, la présence^''? Telles étaient les questions (|u'on se po-
sait, à la cathédrale d'Angers, dans la soirée du 17 juin, pendant
que peu à peu se soulevait, sous l'eilort des ouvriers, la pierre
qui recouvrait le cercueil. Enfin la tombe s'ouvrit, et les assistants
purent contempler, presque intact, le corps du vieil évcque. Il est
revêtu de superbes étoffes, dont la couleur n'a été altérée ni paria
poussière ni par le temps. Sur la poitrine repose le bâton pastoral,
privé delà volute, qu'on a retrouvée plus tard, à droite de la tête,
tout près d'un calice. A gauche, une petite boîte de bois renferme
l'anneau. Les pieds sont chaussés de sandales. La tête devait être
coiffée d'une mitre, dont il ne reste plus que le bandeau et les fa-
nons. Une empreinte du sceau , suspendue au cou du pontife par
un cordon de soie, avait été dissimulée sous les plis de la chasuble.
Malheureusement, nous avons dii nous contenter de jeter un re-
gard sommaire sur cette merveilleuse trouvaille : le soir même du
17 juin, la tombe fut refermée avant qu'il nous eût été permis —
faute de temps et de lumière — de prendre le dessin ou la photo-
graphie des richesses que nous avions entrevues '-'.
'') «Le 3 0 septembre 1757, un clianoine de rE{jlise Calhédrale ayant fait ôter
ce tombeau en forme de cercueil, de bois couvert de cuivre doré, on découvrit
une tombe placée dans le mur à la hauteur d'environ h pieds. Il y fit faire une
ouverture à la faveur de laquelle on put voir en dedans le corps de ce grand
évéquc. On le trouva couvert de ses ornements pontificaux, ses souliers étoient
quarrés par les extrémités et sans talons. Le dessus étoit découpé à la faron de
la cbaussure des anciens. Son suaire s'étoit conservé encore entier et presque
dans sa première blancheur. Comme je n'ai vu aucuns restes de sa soutane j'ignore
s'il en avoit une. Son rocher étoit d'une toile assez fine, sa chasuble (c'est sa dal-
raatique) d'une étolTe de soie à fleurs rouges sur un fond violet étoit entière.
Sa crosse de bois étoit de toute sa longueur. La populace informée de cette
découverte et poussée par une curiosité funeste ou par une avcujjie superstition,
accourut en foule le 91 à ce tombeau. On l'ouvrit par l'endroit qu'on avoit inuti-
lement refermé dès le matin, (lliacun s'empressa d'enlever quelque partie des
vôtemens qui couvroicnt les osseinens de ce grand évèque. Rien n'eut échappé
au pillage si on ne se fut empressé de cacher ce précieux monument à ses re-
gards.» (Bibl. d'Angers, ms. 6a8, t. I, p. ifi^n-ih^.)
'-' Il est juste de faire exception pour une épreuve photographique, obtenue
par M. Robert dans des conditions trtVs défavorables, mais dont j'ai pu cependant
me servir, avec mes notes personnelles, pour faire les dessins qui accompagnent
ce rapport.
— 519 —
Le calice, qui mesure o m. 1 1 de hauteur, est en étain. Il pré-
sente la forme d'une coupe sphe'rique assez gracieuse, dont la tige,
qui repose sur un pied rond, est orne'e dun nœud saillant. La pa-
tène n a aucun inte'rêt; elle est d'ailleurs fort détériorée.
La boite qui renfermait l'anneau d'or est une espèce de custode
en bois tourné, munie d'un couvercle. L'anneau lui-même se com-
pose d'un jonc et d'un chaton sur la pierre duquel — une pierre
de jaspe, je crois — est gravée, en creux, l'image d'une fourmi.
Autour du chaton , on peut lire les lettres suivantes :
B.e.S.T.H.R.H.
La bague, à l'intérieur, porte une inscription que je reproduis
exactement, mais dont il me serait difficile d'interpréter le sens :
* THGBHLCVTG'VTTHHNI
Je ne puis qu'insérer ici les intéressantes observations que M. Ba-
belon a présentées au Comité sur cette bague et ses inscriptions :
ff Au sujet de l'anneau d'Ulger, évèque d'Angers, je ferai remar-
quer qu'il s'agit sûrement d'un anneau magique et qu'on ne peut
réussir à en expliquer les inscriptions qu'à la condition d'en avoir
explicitement la clef : leur interprétation ne saurait dépendre de
lois philologiques. On connaît un certain nombre d'anneaux du
même genre. Il existe, dans le trésor de Pétrossa, au musée de
Bucarest, un grand anneau d'or qui porte, gravée à la pointe, une
— o'JO —
ronmilc maifiqiu' analoifiic à ïuuo do colles do la baguo d'Ul{>er;
c'osl collo-ci :
GVTANIOCVIHAILAG
rC/osI Cil \aiii (|iio (if iioiiibrcnx sa\aiils alloiiiaiids oui ossay*'
d inlcrpn'lor cotlc iiiscii|ili()ii , jiroposanl , pour la |»Iii])ail, (\o ro-
coimailro, au dôbiit, lo nom dos Cloths ou celui du dieu (liitan pour
\'iit(ni, b' Votan des religions indo-germaniques ('l En 1763. à
une lieue au nord d'Amiens, on a découvert une bague d'or, entrée
pou après dans la collection Caylus, mais qui a disparu depuis;
c'esl bien le plus cui'icux des monuments de ce genre : Caylus Ta
attribué avec raison au xii* siècle, à cause des caractères gotliiques
do Técrilure '-', Lo jonc do colto !)aguo est quadrangulairo et sur
cba(|uo face on lit une longue foi-mulo magique; les lettres sont
fr('(|uemment séparées par des croix, et les groupes GVTGVTTA,
GVTAA, GVGVRALTERANI, GEBAL, etc., reviennent plu-
sieurs lois. Il ne autre bague, celle-ci en argent, trouvée près de
Berne, nous donne aussi des formules analogues. On en verra enfin
plusioui's aulres rassombb'os dans l'ouvrage de C. W. King'-*^; les
groupes (jui se r(''j>i'fonl lo plus souvent sont ceux-ci : GVTTV *
THEBAL • EBAL • ADROS • MADROS • ALPHA • ET • GO; ou
les noms du Christ, dos archanges, des rois mages, de person-
nages bibliques ou les noms hébreux de la divinité. Nous roh'vons
onlin dos lormulcs où les lettres sont séparées par dos points,
comnio B*E-S"T-A-R*A. Ces lettres sont, à n'en pas douter,
les initiales do mots qui composent une formule qu'il est im])os~
siblo do deviner et qu'il serait vain de chercher à explicjuor parla
pliil(»l()gie. Rappelons la Croix de saint Benoît qui porte les lettres:
C-S-S-M-L-N-D-S-M-D-C-S-P-B- ( Crux sancta sit mih'i lux .
Yc dacmon sit mihi (lux. Crux sancti Pétri Bencdicti)\ de même la
formule bien connue: VRSNSMV, etc., qui signifie: Vade relro
Saiana, ne suade mihi vana, etc. On voit qu'on ne saurait expliquer
do semblables grimoires (]ue si l'on en j)()ssède par ailleurs la clef.
^'' Voyoz ia iiiiiiiojjrapliic dans Cli. do Ijiias, Les oriifini'n de l'vij'hrme cUn-
nnnnée, l. III, p. 3/i9-35a ol 887.
*'' Caylus, Recueil d'antiquités, t. VI, p. linh et pi. i3o.
^■^' Early Christian Numis)iin(iri> and ailier niili<jiim-inu tracta, p. \-?.o ol siiiv. -,
Londres, 1878, in-8".
— 5^21 —
C'est dans cette catégorie de moiiumeiils quou doit, suivant nous,
ranger la bague trouvée dans le tombeau de l'évêque Ulger. n
La crosse est brisée : d'un côté, la hampe, en bois tourne', sans
la moindre décoration, de l'autre, la volute, en ivoire, d'une déli-
c^Â^
cate facture. Sans rien exage'rer, on peut dire de celle-ci que c'est
un ve'ritable bijou, qui n'a pas encore l'élégance du xiii" siècle,
mais qui possède toute la grâce, un peu sévère, du XII^ La tige,
chargée de bourgeons naissants, s'élance avec vigueur au-dessus
d'une douille en cuivre doré , sur laquelle est écrit le mot BHGVLVS ;
puis, après s'être recourbée pour revenir s'appuyer sur elle-même,
elle sert de suppoit à deux monstres à face humaine. Ces deux dra-
gons, dont le corps finit par se confondre avec la courbe de la vo-
lute, ont un air de sauvagerie barbare. La tête de l'un est ornée
de moustaches tombantes et recouverte d'une sorte de clémentine.
La tête de l'autre, d'un aspect un peu moins farouche, n'a pas de
coiffure; elle porte une paire de longues moustaches retroussées.
La mitre, une mitre fort basse, qui ressemble aux anciens bon-
— 522 —
nets d'évèqucs et dont les cornes sont placées, à droite et à gouclie,
au-dessus des oreilles (^), est très endommagée. Il n'en reste plus
{[uère que le bandeau, de o m. o3 de lai'ge, qui entoure le crâne,
et les deux fanous, de o m. /lo de long et de o m. 07 de large à
leur extrémité' inférieure, laquelle est garnie d'un étroit galon et
d'une frange de laine blanche.
L'empreinte sur plomb du sceau de Tc^vcque mesure o m. o5 de
diamètre, (l'est une pièce du plus grand intérêt pour Tliistoire du
costume épiscopal; malheureusement, elle est si friable qu'il ne
nous a pas été possible d'eu prendre le calque. L'évêque est repré-
senté assis, avec la mitre, la chasuble et l'amict paré; de la main
droite il bénit le peuple, de l'autre il tient la crosse. Au pourtour
du sceau, court celte inscription :
SICILLVM VLCeRII HNDGG-ilVORVM 6PI
Quoi(|ue déchirées en partie parles pillards de 1707, les san-
dales sont encore fort curieuses : les quartiers ont disparu, mais
l'empeigne existe encore. cfDes découpures à peu près triangulaires
y forment des appendices, ligulœ-n, dit M. L. de Farcy, dans les-
quelles devait passer un cordon. Tout autour de ces ouvertures, et
à un demi-centimètre des bords, court une ligne formée de petits
trous au fond desquels on reconnaît la présence d'une substance
métallique, du plomb probablement. Cinq trous analogues, disposés
on croix, ornent le champ dans divers endroits. Cette ornementation
rappelle celle des souliers de saint Malachie à la cathédrale de Cha-
lons, tandis que les découpures se rapprochent de celles des san-
dales de Stavelol et du trésor impérial de Vienne '-^.w
La dalmatique est ornée de fleurs rouges, disposées en écaille
sur un fond violet. La chasuble, très ample, comme toutes celles
de la même époque, paraît intacte : elle est taillée dans une étoffe
orientale ou sicilienne de couleur verte, sur laquelle on distingue
C' Au xii" siècle, en effet, la mitro n'était fjuère qu'une espèce de couronne
éclianciée en forme de croissant, à la partie supéri(Mire, et rappelant ce que Théo-
phile Roynaud dit de la coiiïure des prêtres du pajfanisme (Op., t. XIII, p. SaS) :
Mitra episcopalis bicornis et patulo curvamine siiperne liians, respondet pileo cornuto
pvixcoriim sucerdotum ethnicorum. (Maitigny, Dict. des antiquités chrétiennes ,^. 3o6.)
Cf. Bibliothèque du Mans, niss. a^.^) des Acta pontificum, f. ii3, le portrait de
IIu|;ues de Saint-Calais, évèquc du Mans, contemporain et ami d'Ulger.
'*> llcvuc de l'Anjou, mai-juin 1896, p. 438 et 439. — Cf. L. de Farcy, La
brodei-ie, du xir siitclc jusqu'à nos jours, p. i/i, ,'56, /lo et planche lo.
— 523 —
encore des chimères aux aiJcs éployées et des lions; une bordure,
où sont figurés des palmettes et des oiseaux , encadre le tout. L'amict
de lin, avec quelques petites dents rouges pour ornement, entoure
le cou et les épaules de l'évêque. Une bande de soie tissée, déta-
chée des autres vêtements, pourrait bien avoir appartenu à l'étole
ou au manipule : elle porte un dessin fort gracieux, qui représente
des oiseaux adossés regardant une fleur de lis.
C'est avec peine que j'ai vu le pesant couvercle retomber sur ce
cercueil, qui renferme peut-être, à lui seul, les plus importants et
les plus pre'cieux vestiges du costume épiscopal au xii" siècle
Mais j'ose espérer qu'on voudra bien nous autoriser, un jour ou
l'autre, à rouvrir la tombe du vieil évêque, et qu'on nous permet-
tra — pour le plus grand profit de l'art religieux — d'étudier par
le menu et de reproduire les trésoi-s qu'elle renferme.
Ch. Urseau.
NOTICE
SUll
L'EGLISE DE SAlNT-PlIlLBEirr DE GIVANDLIEU
(LOlUE-lîVFÉUUaUE),
PAR M. LEON MAITIŒ,
Archiviste de la Loire-lnféricurc.
Le bourg de Saiiil-lMiilhor! de Grandiieu possède, depuis trente
ans, deux églises : une nouvelle, bâtie à grands frais sur un plan
très vaste, au milieu d'une place immense, et une autre, d'appa-
rence misérable, enveloppée de maisons et de constructions de
toute sorte, qui sert aujourd'hui de remise aux voitures et de halle
les jours de marché.
Cette dernière a été abandonnée par le clergé catholique parce
qu'elle devenait insuffisante et aussi parce qu'elle menaçait ruine
dans plusieurs endroits. Les murs latéi"au\, portés à une hauteur
démesurée, ne pouvant plus supporter la charpente, furent abaissés
de 9 mètres, les bois allégés et les fenêtres en partie suppi'ime'es.
Dans ces conditions, il était impossible de conserver à l'édifice sa
destination séculaire; il était défiguré, iucommode et inhabitable
pendant la mauvaise saison.
Il est douteux que les paroissiens de Saint-Philbert aient quitté
avec regret leur vieille église, car on n'avait jajuais rien fait que
l'enlaidir dej)uis le jour où l'on avait tenté de restaurer les dégâts
commis pai' les Normands. Regardez la façade principale : elle est
l'aile d'un simple pignon saus fenêtres, sans corniche, sans modil-
lous, sans ap})areillage de {)icrre; et la grande porte, sans aucune
voussure, n'a [)our décorai ion (|u'un bouirelet en accolade au-des-
sus de son cintre brisé du xv" siècle. (îettc annonce est trompeuse.
— 525 —
Dès que vous aVcz mis le pied dans rinte'rieur, au lieu de gothique,
vous apercevez une nef dont les travées, au nombre de quatre, sont
amorties en plein cintre, et quand vous atteignez le centre, vous
êtes obligé de passer sous deux ouvertures inégales pour vous
rendre dans ce qui aurait dû l'ormer le transept. Le chonir surélevé
paraît avoir été disposé pour être contourné par un déambula-
toire; mais quand vous cherchez le couloir, vous allez vous heurter
•d'un côté à une sacristie construite à la hauteur de la plale-lorme
du maître-autel, de l'autre à une chapelle latérale qui barre com-
plètement le passage. Le chœur était peut-être suffisant pour le
clergé; mais la nef, flanquée de deux collatéraux étroits, n'était
pas en rapport avec la population des paroissiens (/t,ooo habitants).
L'éclairage n'était pas non plus très abondant, surtout au nord;
les fenêtres ouvertes en plein cintre à une grande hauteur ne ra-
chetaient pas l'exiguïté des jours percés dans les bas côtés. Sur les
murs nus s'étalait partout un affreux badigeon blanchâtre, doublé
de crépissage, qui avait peut-être pour but de renvoyer un peu de
lumière dans les coins, mais qui était d'un effet peu réjouissant
et peu artistique. Ce placage souvent renouvelé s'effritait çà et là et
laissait voir des archivoltes faites avec des briques qui piquaient
la curiosité des amateurs d'antiquités. L'un d'eux, M. Marion-
neau, se hasarda sur ces données à dessiner une coupe de l'édi-
fice, où il fit ressortir la forme et l'appareil des cintres des tra-
vées, mais sans rien révéler sur la structure des piliers qui les
supportent (^>.
Il m'a semblé que, pour présenter un édifice au monde savant,
il était convenable de le débarrasser de toutes les difformités que
le temps et les hommes avaient accumulées sur ses membres. J'ai
donc mis à nu toutes les maçonneries, j'ai fflit tomber le crépissage
et j'ai déblayé tout ce qui était entei'réou caché par les décombres.
I
Bouleversements du sol.
Le travail qui avait le plus modifié l'aspect intérieur de l'église,
c'était l'exhaussement du sol. Pour suivre les apports continuels des
^'^ Marionneau, ISotice sur l'église Saint-Philbert de Grandlieu dans les Mémoires
lus à la Sorhnnne en i86j, Archéologie (Paris, t868), planclie XI.
Archéologie. 34
_ 526 —
remblais qui s'accomplissent toujours dans tous los bourgs par suite
des réfections de cliausséo et poul-èlre aussi pour peiiueltre au
clergé de pratiquer plus facilement les inhumations dans l'enceinte
de l'église, on cliaiigoait le niveau du dallage de temps à aulre.
Malgré les défenses des conciles et les airèls des cours civiles,
l'usage d'enterrer dans les églises n'a pas subi de longues inter-
ruptions; il s'est rétabli surtout par nécessité, parc(> (jue les cime-
tières étaient exigus et aussi parce (jue cette faveur était un produit
très lucratif pour les fabriques.
Le fait est certain pour Saint-Philbert. On ne peut ])as donner
un coup de pioche dans la nef ou les bas côtés sans déterrer (les
ossements humains en grand nombre. Pour retrouver la base des
])iliers, j'ai été obligé de les déchausser jusqu'à o m. 80 de pro-
fondeur. Dans le chœur, les remblais sont plus considérables; ils
cachent l'appareil des jambages des portes et les bases de l'hémi-
cycle jusqu'à une hauteur de 1 m. 5o. Lorsque j'ai enlevé les
marches et le palier (jui précédaient le maître-autel, j'ai découvert
l'enfeu, dans lequel les corps des curés étaient déposés. La tombe
de l'un d'eux avait été longtemps signalée par une belle pierre gra-
vée en creux, représentant l'image d'un prcti'e avec une inscription
du xv" siècle. Elle fut transformée en table d'autel dans les derniers
siècles. Cette fouille m'a fourni l'occasion de constater que le chœur
avait été carrelé ou bétonné à deux niveaux différents.
Les remblais considérables accumulés dans une arrière-chapelle
du chevet étaient destinés aussi à augmenter le champ des sépul-
tures, de même que les apports de terre entassés dans tous les jar-
dins environnants au nord et au sud. Personne ne se doutait de ce
travail d'exhaussement et de la présence de tant de générations en-
sevelies dans un périmètre aussi restreint; mais la vérité éclata, il
y a cinquante ans, quand la commune déplaça le cimetière et voulut
rendre les terrains à la culture. La masse des déblais (jui sortit des
alentours de la vieille église est incalculable. J'insiste sur ce fait
d'enfouissement, parce qu'il nous explique l'état de conservation
parfaite de certaines parties de l'édifice qui surj)rcnnent les visi-
teurs.
Avant d'aménager la sacristie dans le déambulatoire du sud à la
hauteur d'un premier étage, on avait également entassé dans les
dessous une quantité considérable de décombres, qui ont contribué
à [)réserver certains murs de la ruine.
— 527 —
[I
Déformation et retouche des membres de l'édifice.
Commençons par examiner la nef et voyons ce qu'en ont fait les
architectes ou les entrepreneurs à travers les siècles. Je ne blâmerai
pas les travaux exécutés depuis la désaffectation de l'église, par
mesure de prudence, pour éviter des lézardes dans les parties
hautes; cependant on ne peut s'empêcher d'exprimer des regrets
quand on voit les vieilles fenêtres coupées par la moitié et rempla-
cées par des châssis horizontaux. Il y avait urgence d'abaisser la
hauteur du chœur, mais les murailles de la nef sont très solides et
auraient encore supporté longtemps la toiture lambrissée.
Il est démontré par des sondages pratiqués sur la place qui pré-
cède la façade principale qu'on a supprimé une travée; il est du
reste visible à l'intérieur qu'il y a une rupture entre le premier pi-
lier et le pignon occidental. Dès qu'on franchissait la grande porte,
on se trouvait sous un clocher fait de hautes charpentes, pour la
solidité duquel on avait aveuglé la première travée à droite et à
gauche. Cet appendice n'avait pas toujours été en bois, tout au
moins dans ses bases, car on a découvert des fondations en avant
des piliers.
Non seulement la maçonnerie des piliers était recouverte d'un
épais crépissage qui voilait complètement les matériaux et leur
appareil , mais encore on avait mutilé les tailloirs de pierre blanche
qui décoraient les impostes tout autour du pilier, aussi bien dans
les bas côtés que dans l'intérieur de la travée et sur la face anté-
rieure. Ces saillies ne sont pas tombées de vétusté, elles ont été
martelées avec un instrument pointu qui a laissé des traces indé-
niables sur là pierre. C'est l'œuvre grossière des ravaleurs chargés
de nettoyer l'édifice et pressés d'achever leur besogne en suppri-
mant tout ce qui gênait leurs outils.
La partie centrale est bien autrement défigurée. A la place oi^
nous sommes habitués à voir un transept, on avait édifié, sur un
carré, quatre grands arcs hardiment jetés comme pour servir de
base à une coupole. En réalité , ils sont trop faibles pour recevoir
cette destination. Celui qui s'ouvrait sur la nef a été supprimé ainsi
que les pieds-droits sur lesquels retombait le cintre. L'arc ouveil sur
le chœur a perdu ses chapiteaux et ses colonnes, et son extrados est
34.
— 528 —
déchar^jé de toul poids, comme si on avait voulu l'aire un chan-
ceau ou un arc triomphal pour y placer lo [jrand Christ, (jui d'or-
dinaire décorait Tavant-chœur.
A ifauchc et à droite, les baies ont paru trop largues; cependant
cMes ne portent ])as la moindre trace de lézardes. La baie des
•grands cinti'es a été remplie d'une maçonnerie {jrossière, assemblée
avec de la terre, dans la(|uelle on a pratiqué deux ouvertures nou-
velles, dissemblables par leur forme et leur lai-geur^^ et bien plus
basses et plus étroites que les premières. A droite. Tare est brisé
et repose sur des ])ieds-(lroils ordinaires avec tailloir à Timposte,
tandis t|u'à gauche rarchitccte a visé à Tellet en faisant retomber
son plein cintre sur des chapiteaux et des colonnes. Ici, l'agence-
ment des matériaux mérite un examen attentif auquel je convie
Ions ceux qui les ont vus avant le nettoyage de ces derniers temps.
Avant l'enlèvement du badigeon, il n'était pas facile de juger de
leur âge et de leur valeur artistique. Aujouid'hui, on voit distinc-
tement qu'il s'agit de marbres précieux de l'antiquité, accouplés
sans prétention, comme on fait dans les chantiers dépourvus de
ressources'-'.
Le chapiteau placé à droite est un beau marbre blanc à quatre
faces, dont trois seulement sont visibles, parce qu'il fait fonction
de pilastre; sa corbeille, ornée de volutes et de IV'uillage, n'a pas
l'élégance et la correction des chapiteaux classiques, bien qu'il
soit fouillé avec soin; il porte, à son sommet, une palmette qui se
remar(jue sur divers produits de l'art mérovingien. Avant le net-
toyage, cette palmette ressemblait un peu au dessin d'une petite
châsse destinée à contenir des reliques, et l'un de nos meilleurs
archéologues en avait conclu qu'il était contemporain de l'arrivée
du corps de saint Philbert, c'est-à-dire carolingien (■^). Il faut re-
noncer maintenant à cette interprétation. Ce petit monument est
d'une époque antérieure.
Le chapiteau (jui lui fait pendant est au contraire postérieur au
ix'î siècle, les chevrons et les dents de scie qu'on a sculptés sur
"' L'ouverture de droite a 2 m. 7.'); celle de {jauche a li mètres.
**' M. Marioiineau a pressenti la nature du niai'bre d'un côté, sans pouvoir ou
indiquer l'origine. Du côté ganclic, il a cm (|iic loiile la décoration était de pierre
blanche.
"' Voir lo dessin qu'a pulilié M. Marionneaii dans les Mémoires lus à la Sor-
bonne en iSO-j.
— 529 —
l'abaque et la corbeille en pierre blanche, le classent parmi les
monuments postérieurs à l'an mille.
L'un et l'autre des chapiteaux servent de couronnement à deux
colonnes en marbre vert et rouge de Campan qui n'ont pas la même
longueur et qui reposent sur des socles dilïerents. Il est visible que
les fûts n'ont pas été faits pour les chapiteaux qu'ils supportent ni
pour la décoration à laquelle on les a appliqués. Leur origine antique
se re'vèle d'ailleurs clairement par l'astragale qui couronne leur
sommet, au lieu d'être attaché à la base du chapiteau comme dans
les œuvres du moyen âge. Tout cet agencement n'a pu être inventé
qu'à une époque barbare , comme le xi" siècle , après les ravages
des Normands.
Le chœur n'a pas été plus épargné que les autres parties de
l'église. Le grand arc est privé de ses pilastres; il ne tient plus
que par la cohésion des matériaux. Non seulement la grande fe-
nêtre du fond a été refaite au moins deux fois, puis aveuglée com-
plètement, mais encore on a ouvert une porte latérale quand on a
fait la sacristie derrière le chevet, sous Louis XIV, puis creusé un
placard dans le côté gauche, changé les paliers et obstrué les oculi
qui permettaient de plonger le regard dans le sous-sol. Enfin, on
a étalé partout un revêtement de plâtre pour y dessiner des cor-
niches, des pilastres et de fausses arcades dans le goût du xvii" siècle
de telle sorte que tous les caractères de l'architecture primitive
avaient disparu.
L'arrière-chevet a subi aussi quelques déformations, qui appa-
raissent plus nettement que jamais maintenant que les décombres
et les terres ont été enlevés. Au nord, plus de clôture, plus de toi-
ture; au sud, obstruction complète de l'arceau par lequel on arri-
vait au déambulatoire. Le mur droit du fond est percé d'une fe-
nêtre'étroite et tréflée au-dessous de laquelle on a adossé un autel
dédié à sainte Anne, sur un plan différent de celui de la crypte,
comme l'indique la hauteur d'une crédence placée à 2 mètres
du sol. Ce détail nous indique qu'après le départ des reliques, le
tombeau et les abords furent recouverts de terre , comme si on avait
voulu effacer les traces de toute confession. La raison d'être de la
lucarne n'apparaissant plus aux yeux des fidèles, on forgea une lé-
gende, on répéta de génération en génération que ce trou était
l'ouverture d'un souterrain qui courait sous toute l'église.
Un procès-verbal de visite de l'église de 1689 atteste que la
— 530 —
chapello de Sainto-Aniio ôfail voûtôo encore assez solidement à
cette date pour supporter le plancher d'une sacristie, qui venait
dètre achevée. Quel était le système de ces voûtes? Il n'est pas fa-
cile de s'en rendre compte aujourd'hui où les ruines se réduisent à
quelques arrachements de voûte hiaise et aux pieds-droits de deux
arcs plein cintre. A <|auche et à droite, c'est-à-dire aux deux
extrémités du déamhulatoire, on avait élevé aussi deux absides
en cul de tour, que le procès-verbal de visite appelle des chapelles
voûtées.
Lliarmonie aurait voulu que la chapelle absidalc du clnnet lût
voûtée d'arêtes; c'est le système adopté pour la crypte et pour le
petit vestibule qui conduit à la petite fenêtre carrée dont j'ai parlé.
«Derrière et au-dessous le grand autel, dit l'archidiacre, est une
petite chapelle voûtée dédiée à sainte Anne. . . Aux deux costés
d'icelle, il y a deux autres petites chapelles aussi voûtées '''.•>'
m
Plau , mnlériaux et pi'océdés adoptés pour In constrnctioii de l'édifice.
Le terrain choisi pour emplacement est légèrement déclive.
L'édifice est orienté et présente en plan la forme d'une croix latine
dont les bras ont une largeur exceptionelle. Le chevet actuel est
plat et la grande nef est flanquée de deux collatéraux très étroits^'-',
Il n'y a pas d'harmonie dans l'ensemble des lignes, ni de régularité
dans les remaniements qui se manifestent de divers côtés. L'axe
des collatéraux est différent de celui du déambulatoire, l'extrados
et les impostes des grands arcs du carré ne sont pas à la même hau-
teur, et les travées de la nef n'ont pas la même largeur ni la même
hauteur. La seule chose qui paraisse irréprochable, c'est la recti-
tude du grand axe. (Planche XX.)
Depuis que le crépissage est tombé, on j)eut se livrer à l'étude des
matéiiaux et faire cette remarque ijnpo'-tanle (|ue nulle part le
petit appaieil n'a été introduit dans la maçonnerie. Le moellon
scliisleux de la locallti; se taille difficilement et ne se l'éduil pas
comme on veut; il ne se prête donc guère aux eftéts décoratifs et
(') Procès-verbal de l'isite de iGSg. Arcliives dt^partonientalps, C, 5'i, pp. i()/l
et i65.
"> La nef a 8 mètres de largeur-, Ic8 collatéraux, a m. 75.
— 531 —
au montage des angles. Pour faire une construction un [)eu soignée,
il faut le réserver pour le remplissage et recourir à des matériaux
étrangers. L'architecte a fait venir du Poitou ou de TAnjou de la
pierre calcaire; il s'est do plus procuré de l'argile, qui est commune
dans la localité, et il a confectionné de lourdes briques dont la ré-
sistance est étonnante, bien que le grain ne soit pas fin.
Avec le concours de ces approvisionnements, il a réussi à élever
une construction dont l'aspect n'était pas sans élégance. Le mé-
lange de la brique et du moellon blanc de calcaire est agréable à
l'œil; il a été employé invariablement dans toutes les parties de
l'édifice depuis le bas de la nef jusqu'au chevet, dans toutes les as-
sises des piliers de la nef, dans les grands et les petits cintres,
dans les jambages de presque toutes les ouvertures,, jusque dans
le réduit bâti en sous-sol et presque toujours avec la même répé-
tition : deux briques, un moellon. {Planche XXI.)
Il n'est pas nécessaire de regarder longtemps la nef pour s'aper-
cevoir de l'inexpérience de l'architecte dans l'art de bâtir les grands
édifices ; il est évident, à ses tâtonnements, que celte œuvre est son
coup d'essai et qu'il n'a pas tracé d'avance ses projets sur le papier,
autrement il aurait donné le même rayon à toutes ses courbes.
Il connaissait les arcs en fer à cheval, et pourtant il n'a pas osé
les appliquer franchement. Tantôt il se contente d'un demi-cercle
dépassé dans le plus petit cintre de l'archivolte, tantôt il cherche
à produire l'illusion du fer à cheval en ramenant subitement à la
base de l'arc les lignes de la plus grande archivolte sur la bordure
des pieds-droits de la petite. Cet artifice ne rachète pas le défaut
d'uniformité qui frappe les yeux, quand on compare les deux côtés
de la nef.
Les piliers ont une forme qui n'est pas commune. Ce sont des
massifs carrés, flanqués en dedans et en dehors, en arrière et en
avant, de contreforts qui montent jusqu'au sommet des murs en
s aplatissant d'abord à la hauteur des impostes, une autre fois à la
hauteur oiî s'ouvre d'ordinaire le triforium, et une troisième fois à
la ligne de base des fenêtres. A l'intérieur, cette saillie de maçonnerie
produit l'effet des supports des arcs-doubleaux dans le système des
voûtes, mais il est bien certain que leur office était de servir de pieds-
droits aux entraits de la charpente du lambris. L'église de Resons-
le-Long (Aisne), qui passe, à tort ou à raison, pour une église du
xf siècle, contient aussi des contreforts intérieurs; elle est la seule
— 532 —
qui irssomblo à la iiôtro sous ce rapport. Eu plan, lo pilier fijO^ure
uup croix. ])aice quo chaquo arcliivoilt" est rouforcée d'une autre
plus petite (jui repose sur un pied-droil de l'épaisseur des contre-
forts.
Cette net (''lait rclain'o p;ii' di^s fcuèlrcs heaiiooup plus larges que
oelles qui so rcneonlreuL ordinaii'enient dans les éjflises romanes;
leur dimension ne pouvait être nmindi'e que celles du cliœur, qui
ont 1 m. iG de lar[>eiir entre leur encadrenu'iit. Les luireaux et les
briques sont remplacés j)ar des moellons ordinaires. On devait
])rendre joui' encore dans les murs latéraux des bas côtés, au moins
du côté Nord, là où se remarquent trois baies aveuglées qui s'ac-
cusent par leur encadrement de briques et de moellons de calcaire
régulièrement alternés, comme dans toute l'église. Il est seule-
ment singulier que ces ouvertures du rez-de-chaussée aient été
|)(Mcées sans symétrie et maladroitement, non ])as en l'ace du vide
des travées, mais en face du dos des piliers. N'est-ce pas là en-
coï-e un signe de barbarie?
(l'est en vain cpi'on chercherait des points de comparaison dans
le coHale'ral opposé, la clètiii-e méridionale ne renferme pas le
moindre indice d'ouvertures ancieniu's ([ui auraient ét(^ bouchées;
elle est pleine et nuiconnée grossièrement sans aucun appareil.
J'en conclus qu'un écroulement s'est produit de ce côté, vers le
xiii* siècle, sans doute, c'est-à-dire vers ré[)oque où se pratiquaient
les portes basses, terminées en arc brisé, pareilles à celle qui sert
d'entrée au Sud.
Il n'y a pas de liaison entre la nef et le carré central; le point
de contact a été fait avec du remplissage très apparent. D'ailleurs,
le système d'appareil n'est plus le même et le développement des
arcs accuse une plus grande hardiesse et une plus grande sûreté
de main que les travaux précédents. Les cintres, composés d'une
seule archivolte, sont façoun('s avec des claveaux de pierre calcaire
alternant avec des briques et retombent sur des pieds-droits faits
simplement de gros moellons de calcaire entre lesquels il n'y a pas
la moindre brique. Comme le tailloir (|ui servait de chapiteau est
suspendu eu porte à f\\ux, on doit croire qu'il reposait au moins
sur une demi-colonne. [Planche XXIl.)
Il faut faire une restriction pour le grand arc qui s'ouvrait sur la
nef, car on voit encore des assises de grosses briques dans les restes
de ses jambages mutilés. Le carré formé devant le chœur par ces
— 533 —
quatre grands arcs présentait une grande solidité puisqu'il était
renforcé dans les Las côtés par de gros murs qui résistaient à la
poussée des cintres; cependant, il n'est pas croyable qu'on les ait
utilisés pour supporter une coupole. Quand un architecte veut édi-
fier une coupole ou une lanterne, ii a soin d'établir une grande
symétrie dans les bases. Ici, les arcs sont dissemblables; c'est donc
un travail purement décoratif (^).
En entrant dans le chœui-, nous nous trouvons de nouveau en
face des assises de pierre blanche mêlées de briques, visibles non
seulement dans les jambages des ouvertures, mais encore dans
deux angles saillants mar<jués au départ de la courbe de l'abside et
sur son parcours. Les prêtres sortaient par deux portes latérales
en plein cintre exactement appareillées comme la nef (N et 0).
Les fidèles qui montaient des bas côtés vers le haut de l'église
entraient dans le transept Sud sous un mur qui faisait contrefort au
premier grand arc (M), puis ils ti-aversaient le second mur en con-
trefort de l'arc triomphal du chœur en passant sous un cintre appa-
reillé (Q), s'engageaient dans un couloir voûté en berceau (P)
entre le chœur et l'absidiole de l'autel Saint-Philbert, et arrivaient
enfin dans la chapelle latérale de Saint-François (C), en faisant
une suite de zigzags, car aucun de ces passages n'était sur le même
axe. Impossible d'apercevoir du bas coté ce qui se passait dans le
chevet.
Au Nord, le bas côté se reliait au transept par un arc brisé (voir
lettre L du plan).
Les deux bras de la croix étaient donc divisés chacun en deux
parties semblables à des chambres carrées. La plus voisine du che-
vet avait son absidiole tournée vers l'Orient et pouvait servir de
sacristie (voir D etE). Il n'y avait pas d'autre moyen de communi-
cation entre la nef et l'arrière-chevet dont j'ai parlé, et qui con-
stitue le principal intérêt de notre monument. La présence de ce
sanctuaire, situé en dehors de l'église, ne se comprendrait pas si
nous n'expliquions pas de suite quel était l'attrait qui pouvait pous-
ser les fidèles de ce côté. Il avait sa raison d'être dans le voisinage
d'un réduit vénéré et impénétrable où l'on avait déposé le corps
de saint Philbert. Déjà on a du soupçonner l'existence d'une con-
'') Le ciavage est dissemblable dans cliaque arc. Au milieu, on mesure om. 88,
à droite o m. 6o, à gauche o m. 63.
_ 53/1 —
sfriiclion l'ii sous-sol on voyant rélévation sensible do la iilalo-loi me
(le l'autel majeur au-dessus du niveau }>onoral.
IV
Vnrrihrc-chcvcl de ré/jlisc et sa crijple.
Deux auteurs ont déjà décrit cctlo singuliore crypte, mais ils ont
omis de faire remarquer qu elle est d'un modèle unique '•'. Quand
on parle d'une crypte, on laisse entendre qu'il s'agit d'une oon-
struclion souterraine, assez étendue pour qu'on puisse y célébrer
la messe et y bonorer un tombeau. Ici, toutes les issues sont fer-
mées. Nous pommes en présence d'un couloir figurant une croix à
trois branches, éclairé seulement par la lucarne pratiquée dans la
paroi du milieu '-), contre la tète du sarcopbage, et par deux ocuU
ouverts dans les voûtes d'arêtes qui couvrent ce couloir. On pouvait
EGLISE DE STPHILBERT DE GRANDLIEU.
Coupe longitudinale sur IWsidc (niveau actuel.)
'^Mm/'/Zm/M/y'','', <'^'"''/, '/ ..//// '//"^/////////////A 'yM///////^///////MA
encore l'éclairer en descendant deux lampes par le sommet de
deux niches étroites pratiquées aux deux extrémités. Celte construc-
tion, (îlevée dans la partie la plus déclive do l'emplacement de
('' Orioiix, Eludes archéologiques (dans les Aniudes de la Sociric acadéinùjue de
la Ldire- Inférieure, 186^1). — Marionneau, Mfhnoires lua à la Sorhonne en iSCj,
Paris, 1868, 1 vol. in-8°.
t'" L'usage de faire loucher des objets aux reliques des saints par une petite
fenêtre dtait très répandu au moyen âge.
— 535 —
l'figHse, a été très soignée; les angles des pieds-droits sont bien
d'aplomb, les claveaux des voûtes en pierre blancbe sont lies
régulièrement taillés et les matériaux, de grosseur variée, sont so-
lidement assemblés; les impostes sont marquées par deux assises
de fortes briques pareilles à celles de l'église supérieure; enfin, les
murs sont enduits d'un crépissage extrêmement résistant qui donne
à l'ensemble une teinte uniforme. Il n'y a pas trace de carrelage
ni de luxe de construction.
La partie centrale du réduit C'est toujours occupée par un tombeau
qui repose exactement sur la ligue du grand axe de l'église. En
l'élevant un peu au-dessus de terre sur quatre piliers de maçon-
nerie, pour mieux considérer sa forme, j'ai pu me rendre compte
que la pierre dans laquelle est taillé ce sarcophage est en marbre
gris bleu pareil à celui des Pyrénées. C'est une grande auge rec-
tangulaire sans moulure. Le couvercle, taillé en forme de toit à
deux pentes, ne porte pour tout ornement qu'une petite croix à la
tête.
En remuant les terres de cette crypte, on a découvert sur une
petite pierre mutilée une inscription se rapportant à un moine qui
avait été inhumé sans doute dans les alentours, et dont les lettres
liées sont bien de l'époque antérieure à l'an mille. La voici , à titre de
renseignement :
HIC REQVI
ESCIT I N
T V M VL O
MONACHVS
ET SA C E
-:' n ri c
G V N T A
R. I V S N O
MINE
Q_y I V I D
I V^N O B I
I T I N D N"0
Il n'y a pas de confusion possible : il est bien évident qu'un
simple moine n'aurait pas été inhumé dans le marbre que nous
voyons. Celte cuve funèbre, d'un prix élevé, ne peut avoir été pla-
cée là, dans cette situation honorable et privilégiée, que pour le
patron de l'édifice, saint Philbert.
Je sais bien que d'autres localités revendiquent l'honneur de pos-
séder le tombeau du même saint; elles seraient bien embarrassées
'*' L'auteur du Catalogue des abbés de Tournus désigne ce réduit sous le nom de
cachette «reliclo tamen ad Deas S. Fiiiberti corpore in iatebrisn, p. 622.
— [VM\ —
pour jusiilier leur prélonlion. Le tombeau sous lequel on passe à
Noirmoulier est une restilution du xif siècle, comme la crypte.
Quant à celui de Loudun, dont la plioto<frapliie est reproduite par
M. Le Blant, c'est, dit-il, un produit du \f siècle, antérieur de
cent ans au moins à la mort de notre saint personna^je^^'. Ce qui a
fait naître cette fausse altrii)iition, c'est (jue les religieux qui em-
portaient le corps de saint Pliilbei't se sont repose's dans leur fuite
près de Loudun. Le tombeau qui a servi de base à un autel e'rigé
en son honneur à Loudun est un travail d'art avec scènes bibliques ,
tandis que le sarcophage de Dc^as est un monument d'une grande
simplicilé. connue il con\enait à un abbé de monastère.
Dans la relia édifiée contre l'ent'eu, au même niveau, et destinée
à recevoir la visite des pèlerins, on avait étendu sur la surface des
piliers et du bandeau de l'arc (rentrée et sur toutes les parois inté-
rieures, un enduit très lisse, capable de recevoir des couleurs. Les
vestiges de ])einture qui restaient sur l'intrados du cintre prin-
cipal semblaient Ibrnier des cercles et des médaillons. Il est pos-
sible que l'humidité ait fait disparaître les autres fresques étendues
dans les diverses parties de la cella, car tout annonce que l'archi-
tecte avait décoré avec soin toutes les approches de l'enfeu. Dans le
vestibule, les impostes des piliers conservent encore une ligne de
moulures bien supérieures aux grossiers tailloirs de la nef. Au lieu
d'un chanfrein, c'est un talon surmonté d'un filet et lie à un
bandeau.
Une fois terminé, le réduit du tombeau fut masqué par des murs
très épais, et la base extérieure de l'hémicycle fut consolidée par
un revêtement en forme de massif rectangulaire.
De cette façon, le maître-autel se trouvait exactement au-dessus
du corps du saint, conformément aux dispositions qu'exigeaient les
rites pour la célébration delà messe. Le véritable nom qui convient
à ce caveau est donc le terme de confession. Il faut renoncer à celui
de vn/pte.
V
A f/uel ffenve d'arrhileclurc
faut-il rallnclier l'éfrlise de Sniiit-Philbcrl de Graudlieu?
Celte question n'aurait pas besoin d'être posée si les détails ar-
'•' Le Blant, Sarcnpliofres chrétiens de In Cnule, p. 80, pt. XXIII.
— 537 —
chilectoniquos que nous vouons de passer en revue étaient toujours
restés dans leur pureté native. Les obstructions et le crépissage ont
seuls fait naître le désaccord parmi les juges qui se sont présentés
dans cet édifice. Notre architecte diocésain, M. Boismen, a été
longtemps persuadé que féglise de Saint-Pliilbert était un produit
de Tart roman et que son élévation avait été rapide; il se laissait
impressionner surtout par le système du plein cintre qui règne
dans toutes les parties primitives. M. Orieux, agent voyer en chef
du département, qui s'occupa d'archéologie à ses heures, et qui a
exploré toutes les églises de la Loire-lnf(Mieure, pensait de la même
façon'''. M. Marionneau, Tami zélé de nos ruines gallo-romaines,
soutient la même opinion dans le rapport qu'il adressa au Congrès
de la Sorbonne, en 1867 (-'.
Pour M. Gourajod, qui visita le monument en 1896, il n'y
avait qu'une seule époque. 11 affirmait que son origine tout entière
était carolingienne. Les autres préopinants ne reconnaissaient cette
haute antiquité qu'à la crypte renfermant le tombeau du saint de-
puis le ix" siècle, sans contradiction possible.
Devant cette divergence de jugements, je crois qu'il est utile d'in-
sister sur tous les caractères qui me semblent marquer d'une em-
preinte spéciale tous les édifices antérieurs à l'an mille. L'emploi
répété de la brique et son alternance avec les moellons me fourniront
le meilleur argument de ma dissertation. Ce procédé n'est pas une
fantaisie qui aurait pu naître dans le cerveau d'un architecte de
l'époque romane. Rappelez vos souvenirs, cherchez où vous vou-
drez, vous trouverez peu d'églises postérieures à l'an mille où l'on
ait employé le mélange régulier de matériaux que je signale, tan-
dis que si l'on interroge, au contraire, les œuvres des temps anté-
rieurs, on voit qu'il est d'une pratique assez fréquente. Les archi-
tectes romains avaient introduit ce procédé dans l'art de bâtir,
afin de donner plus de cohésion aux matériaux, qui se taillaient
alors en petit appareil cubique. Les rangs de briques placés à
diverses hauteurs, sans grand intervalle, étaient en même temps
un élément de décoration. Nous pouvons encore juger, à Nantes,
de l'heureux effet de cette combinaison, en regardant le mur d'en-
^'' Annales de la Société académique de Nantes, 1 8G^t , p. '10 1 -536. Ccl auteur l'ail
des réserves pour le carré central qu'il regarde comme une construction plus an-
cienne que la nof sans lui assigner d'âge.
'-' Mmnoires lus à la Sorbonne en i86'j, p. 21 G.
— 538 —
ceinte romaine conservé au Reluge, rue d'Aguesseau, au cimetière
Saint-Donatien, sur les murs de Saint-Etienne, qui est du vi* siècle.
Le cl)evet de l'église de Doulon, (jui est du i\® siècle, renferme
aussi (les rangs de briques ^^'.
D'abord l'emploi de ia brique eut pour effet de consolider les
assises de petit appareil; plus tard il intervient comme motif de
décoration et comme moyen rapide de construction. C'est le cas de
Saint-Philbert de Déas, où les matériaux employés sont de dimen-
sion moyenne et se tiennent parfaitenu'ut en place sans le secours
des briques.
Dans la Loire-Inférieure, on peut citer un autre exemple de
constructions de la même époque, bâties avec le mélange des briques
comme élément de décoration. On dirait que les arcliitectes con-
temporains de Cbarlemagne ont essayé de créer un nouveau genre
en combinant différemment les procédés de leurs prédécesseurs.
Dans le même temps, les moines de l'abbaye de Vertou, sise à
cinq lieues de Déas, démolissaient leur vieille église du vu'' siècle
et reconstruisaient une basilique avec des imbrications savantes.
Un contemporain raconte qu'ils étaient parvenus (en 8A0) à mon-
ter leurs murs à trois brasses de liauteur quand les Normands vin-
rent les interrompre PI
Les derniers vestiges n'avaient pas disparu en iSBo^^).
VI
L'église Snint-Philbert de Grnndlicu esl un édifice daté.
Tous les lecteurs ne seront pas également impressionnés par la
description des procédés employés par rarcbitccle: la majorité sera
plus disposée à ouvrir les yeux à la lumière des documents écrits.
Il existe beureusement un témoignage dont la sincérité et la fidé-
t') MonoHl. Uened., Bil.I. ual., iiis. lat. i:>Mli, T -lai-aSS.
^'^ ctAiitKjuam ccclesiam ipsi evertoranl cl majoris vcimslalis iiistiinrare disjio-
sucranl, (luod ocntis liodieqne roiispici lied. Nam idem opus tribus a paviiiionio
uinis porreclum nobiiilalis cl pnteulia' eoruni qui œdificarc Cd'perant tosliinonio
C8t.« (BoU., Acla Sanctovum, oclol)r. t. X , p. 81 A.)
'^^ Maiioiinoau , Coll. orchéol. du canton de Verton (Nantes, 1877), p. 18. Kn
refaisant la façade de l'éjflise de Vertou, M. l'abbé Cormerais a vu des imbrica-
tions qu'il s'est «'(Torcé d'imiter dans les parties bantos. Voir la planche publiée
dans ÏUisloire de Suint-Martin de \ crlou par l'abbé Auber (Poitiers, 1H68,
1 vol. in-8").
^ 539 —
lité ne peuvent être contoste'es, c'est le re'cit d'un religieux de l'ab-
baye de Noirmoutier, qui était présent à la translation des re-
li([ues de saint Philbert, qui a éprouve' toutes les terreurs causées
par les irruptions des Normands, qui a suivi le déplacement du
corps depuis son départ de l'île jusqu'à son arrivée à Saint-Phil-
bert et qui a été cbargé par son abbé de tenir le journal de tous
les événements marquants f'I. Cet écrivain officiel se nomuicErmen-
taire.
Sa relation est d'autant plus précieuse à lire qu'on en compte
fort peu d'analogues dans notre histoire monumentale. Le plus
souvent, les chroniques se bornent à nous dire le nom du person-
nage qui a pris l'initiative des plans exécutés; c'est pourquoi nous
assistons à tant de débats contradictoires; tandis que dans Ermen-
taire, nous apprenons les circonstances qui ont motivé la création
du second monastère de Saint-Philbert, la forme de son église et
les moyens employés pour la transformer à l'arrivée des religieux.
Les renseignements de ce témoin ont passé inaperçus jusqu'ici,
parce qu'ils sont noyés dans une énumération de prodiges accom-
plis autour du tombeau du patron de l'abbaye; ou bien ils ont été
considérés comme inapplicables à l'édifice que nous étudions. Les
murs que ce rapporteur a vus sortir de terre sont encore ceux que
nous avons sous les yeux. L'incendie allumé par les Normands n'a
pas été un désastre complet'-*; il a laissé debout la totalité des gros
murs, comme les flammes du pétrole ont respecté, à Paris, les mu-
railles de la Cour des comptes. Les dégâts ont porté sur la toiture,
le mobilier, les autels, les boiseries, les colonnes. Après avoir exa-
miné de près et à plusieurs reprises toutes les réfections et les
additions faites dans l'église actuelle, avec le récit d'Ermentaire en
main, je demeure convaincu que nous possédons son acte de nais-
sance authentique avec tous les moyens d'établir son identité.
(1) trHilbodo venerabili abbato gregem prefati confessons Ctiristi Filiborli, Do-
mino favente, gLibernanle, cujus jiissii ego omnium suorum infimus monachorum .
hicc uarranda suscepi.» (Chitllet, p. 88.) La rolalion d'Erraenlaire est publiée
dans ['Histoire de l'abbaye royale et da la ville de Tournas par Cbilllet; dans les Bol-
Jandisfes, ActaSanctorum, au jour de la l'été de Saint-Philbert; dans les Annales de
saint Benoît; et dans Juénin, ÎSouvelle histoire de Tonrnus.
^^) «Corpore B. Filiberti adhuc in monasterio quod Deas dicitur, relicto.
quamvis a Nortmannis incenso.:: (Ermeutaire, apud Cbiillet, p. 12 4.)
«Anno DcccxLvii, Nortmanni m Kalendas Aprilis Deas moaaslerium succen-
dunt.n {Chronicoii Lemovicense, ibidem.)
— 5/iO —
Voyez plutôt les renseignements qui ressortent du texte d'Er-
mentaire :
Le 1 1 juin 83G''\ le bourg do Déas fut le théâtre d'un événe-
ment émouvant et dont les conséquences ont été si retentissantes,
que ie bourg en a perdu son nom. De celtique, il est devenu chré-
tien. Los docuuients qui le désignent, daus le principe, sous l'ap-
pellation de Deas, c'est-à-dire lieu bas et humide, ne lui donnent
[)lus désormais que le nom de Salul-PhUbcrt de Graudlieu. Voici à
quelle occasion eut lieu ce changement.
On vit arriver du cote du couchant une troupe de religieux ef-
fai'és, fuyant avec un fardeau (ju'ils paraissaient pressés de mettre
en sûreté; c'étaiont les religieux de l'abbaye de Noirmoutier qui,
elTravés par les ravages causés ])ar la fureur des pirates du Nord,
sur les côlos do l'Atlantique, cherchaient à l'intérieur du pays
d'Herbauge une retraite tranquille pour y cacher le corps de leur
patron, saint Philbort, et y continuer leurs exercices pieux ("-'.
Leur nom n'était pas inconnu à Déas. Déjà vingt ans auparavant
(81 5), l'abbé Arnoulf, chef du même monastère, pressentant le
péril auquel son île était exposée, avait jeté les yeux sur l'emplace-
ment de Déas et v avait fondé une église entourée de bâtiments,
destinée, en cas de panique, à recevoir les fuyards de Noirmou-
tier. Il existe un diplôme de Louis le Débonnaire de 819 qui con-
cè(l(,' à cet abbé la permission de mettre le monastère en communi-
cation avec la Boulogne au moyen d'un aqueduc, de couper une
grande voie et de jeter un pont sur le canal. Cet acte du souverain,
daté de 8if), dit Ibrniellenient (jue l'établissement de Déas était de
fondation toute récente; c'est pourquoi je le fais remonter à l'année
81 5(3).
''' l'ar uiio circonstance liourouse, en grattant le badigeon qui recouvrait les
picds-droils de l'entrée de la cliapeUe liasse, on a trouve gravée sur une pierre,
en caractères carolingiens, l'inscription suivante : (tldus Junii dedicatio S. Salva-
toris. -)
Il s'agit sans doule dos ides de juin 887, les travaux de transformation deman-
dant au moins un an.
W frAnno igilur Incarnationis Domini octingentesimo trigesimo sexto,. . . pater
llilhodns regeni adiit Pippinurii. . . decrevorunt multo melitis fore heali Fililterti
corpus inde Iransfcrii debere (piam ibi derelinqui , quod ellectum esse coiislal anuo
siiprascri|)to.i ((ibilTld, p. H'j cl S;).) Us élaicnt partis de Noinuontier le 7 juin;
le Irajel dura donc qiuilre jours.
^^' rrlSotun) sit. . . (juaiiter ArnuU'us abba, in loco cujiis vocabulurn est Deas,
— blll —
Pendant vingt ans, la communauté vécut erianlc, tantôt au bord
de rOce'an, tanlôt dans l'intérieur des terres; enfin, le péril deve-
nant de plus en plus menaçant, les religieux prirent le parti de se
fixer à Déas. Le 7 juin 836, le sarcophage du saint tut exhumé
et déposé dans un bateau qui le conduisit au port de la Fourche
(Furcœ); ensuite il fut placé sur un brancard (scala) et transporté
par voie de terre jusqu'à Déas, en passant par Paula (Pa/îis)W.
Ermentaire complète son récit en disant que l'abbé Arnoulf avait
bâti son église en forme d'une croix sans avoir préparé un lieu digne
de recevoir le corps saint qu'on apportait'-'. En attendant que les
travaux d'appropriation fussent exécutés, les nouveaux venus pla-
cèrent le sarcophage dans le bras droit du transept et le brancard
dans le bras gauche; puis ils arrêtèrent de suite le plan d'une mo-
dification répondant aux nécessités qu'imposait l'arrivée des reli-
ques^^'. Il fallait que le corps du saint fût accessible sinon aux
yeux, du moins à la vénéra lion des fidèles, sans que le lieu du
dépôt fiit trop apparent pour le cas où les Barbares le poursui-
vraient jusqu'à Déas, et que l'édifice fût assez spacieux pour recevoir
la foule des visiteurs^^'.
L'abbé Hilbod ne renversa pas totalement l'œuvre de son prédé-
cesseur; il n'avait pas besoin de cette mesure radicale dans un édi-
fice oii il était possible d'ouvrir des débouchés pour la circulation.
Voici textuellement et littéralement le travail qu'il fit exécuter. Il
abattit le mur de façade (^nwa/rons)(5', il rasa jusqu'aux fondations
novum monasterium aedificasse et ob coinmoditatem ejusdem monaslerii ex fliivio
qui dicitur Bedonia aquam ibi veile perducere. . . item eodem ioco velle ponlem
faceren [Hisl. de l'ahb. de Tonrnus, p. 191); voir aussi l'original du diplôme aux
Archives de Saône-et-Loire, 177, n" 1).
"' ffSuffossoigitur septima die junii mensis sepultiirae Ioco, cum ipso venerabili
tumuio elevatur sauclissimum corpus, ponitur in navi, Circio fiante. n (Chifflet,
ibidem, p. 89.)
(^' «Non enim ad sepulturam capiendam fundamenta ipsius ecclesiae apprime
jacta fuerant.» {Ibidem, p. 9g.)
'^> «Sepulcrum cum sacratissimo pignore de scala deponitur et in dextro cornu
ecclesiae collocatur, atque in sinistre latere ecclesiae scala ipsa appenditur.n (Ibi-
dem.)
''') (fTurbis undique confluentibus inseruit se iilis quidam latrunculus.» {Ibi-
dem, p. 97.) ffSparsim se ac longe lateque talis fama difl'undit et multorum inco-
las locorum ad S. Filiberti sufTragia expetenda sollicitai. n {Ibidem, p. 98.)
<*' «Pariele primae frontis disjecto et quidquid altitudinis est crucis funditus
everso, atque copiose extenso, locus sepulturae mirifice est transvolutus, tribus pe-
rinde absidis circumcirca adjectis.w (Ibidem.)
AnCHÉOLOGlE. 35
— 5/12 —
la croix du transept de toute sa hauteur, enveloppa le lieu de la
se'puiture de matériaux somptueux et ajouta tout autour trois ab-
sides'^l
Je ne comprends pas la première démolition, si ce n était pas
pour ouvrir une porte plus large que l'ancienne et construire un
porclie pour les malad(\s. dette annexe était d'autant plus néces-
saire que les pèlerins (|ui venaient demander leur jjuéiison ne se
iiornaient pas à une simple visite. Quand ils n'obtenaient pas de
faveur, ils se couchaient -', dit Ermentaire, auprès des portes et y
passaient même la nuit eu renouvelant leurs supplications à saint
Philberl. ^otre rapporteur ne dit rien de la nef, parce (|uon la
laissa intacte. Quant au transept de 81 5, il était un obstacle à la
circula,tiou. Sa clôture devait tomber afin d'ouvrir la communication
de la nef avec le déambulatoire, dont on avait absolument besoin
pour arriver à l'arrière-clievet. C'est alors qu'on fit ces grands arcs
de gauche et de droite qui procuraient un large dégagement aux
allants et venants. Les expressions d'Ermenlaire indiquent claire-
ment que l'agrandissement fut appliqué aux bras de la croix dont
il vient de paiier. L'amélioration fut notable, puisque, par suite de
l'addition des deux absidioles de droite et de gauche, les bras de la
croix ont acquis une largeur double des. dimensions classiques.
Quand bien même ce remaniement ne serait pas signalé par
notre auteur, il sauterait aux yeux de tous les visiteurs, car il est
visible que l'architecte a agi sans, se préoccuper de faire des raccords
avec les parties préexistantes; il n'a même pas porté ses cintres à
la hauteur du maître arc qui s'ouvre sur le chœur. Si le carré cen-
tral avait été élevé d'un seul jet, il ne serait pas déparé par l'ab-
sence de régularité.
Quoique les modifications du chevet soient indiquées sommaire-
ment par notre auteur, nous pouvons cependant nous rendre
compte de ce qui existait et de ce qui fut ajouté en 836. Les fouilles
prali<juées jusqu'au sol naturel, en avant et en arrière de l'hémi-
cycle, établissent que sa maçonnerie, d'aboi'd circulaire en bas comme
('■* Il est vrai que l'on peut ontondre autromcut le prvna Jruns cl l'appliquer
au grand arc du carré central i[u\ n'existe plus et qui Taisait partie de la croix pri-
mitive de l'abbé Arnulf.
^^' rrQui aliquantisper propter oslium busilica' excubans non Trustra pra'slolalus
est an.xilinni.n (Cbitnel, p. ii.5.)
— 5/i3 —
en haut, tut modifiée pour faire la cella de Sainte-Anne et que sa
maçonnerie n est pas liée à celle de la crypte.
Pour dissiper tous les doutes au sujet de son ante'riorité, j'ai
même fait percer les parois do la crypte et j'ai aperçu derrière la
paroi une muraille enveloppante, bien jointoye'e comme dans les
e'difices pare's pour les yeux. J'ai, de plus, acquis la certitude que
les angles saillants des parties hautes du chœur se conlinuent e'ga-
lement vers les fondations.
C'est un fait qui ressort également de l'aspect des murs de rem-
plissage qu'on a intercale's sur plusieurs faces pour rejoindre les
parties préexistantes et les faire cadrer ensemble.
Ces prémisses élant admises, l'histoire de l'arrière-clievet est
facile à reconstituer d'après l'inspection des maçonneries et de
l'empattement circulaire qui se voit dans une tranchée ouverte de-
vant l'arc de la cella de Sainte-Anne. L'enfeu a été bâti à la place
du maître-autel, ainsi que la cella qui y est adossée, sans rien dé-
ranger dans l'hémicycle; et du côté du chœur, c'est-à-dire du côté
le plus en vue, on a dérobé la cachette derrière un double mur,
de telle sorte que les visiteurs ne pouvaient rien apercevoir de la
nef. Le chevet rond n'a été attaqué par le dehors que le jour où Ton
fut dans la nécessité de satisfaire à l'empressement des pèlerins
qui voulaient s'approcher du précieux tombeau, prier dans la cha-
pelle Sainte-Anne qui est attenante et passer leur bras par \nfenes-
tella du fond pour communiquer la vertu du saint à certains objets
qu'on descendait sur le sarcophage. C'est alors qu'on ouvrit l'arc
en plein cintre qui donne entrée dans la cella et supporte en même
temps le mur supérieur. Tout ce travail de remaniement fut enve-
loppé d'une chemise de maçonnerie, qui donne à la base l'appa-
rence d'un massif carré.
Un déambulatoire s'est imposé ensuite avec une couverture pour
faciliter la circulation et l'accès du second chevet à créer. Il est à
présumer que cette addition fut circulaire, pour être en harmonie
avec le chœur voisin comme avec les apparences de voûte biaise
qui subsistent à droite et à gauche; mais je ne puis pas dire si
elle était en cul de four. Il y avait certainement deux autres arcs
plein-cintre, parallèles aux lignes et aux ouvertures du déambula-
toire, qui retombaient sur les pieds-droits demeurés intacts sauf
un. En les rétablissant, on se rendra compte sans doute des pre-
mières dispositions,
35.
— 5M —
Lalllueiioe dos visiteurs croissant toujours, et ia chapelle basse
elant incapable de les contenir avec ia petite abside (pie je suppose
au début, le prolongement de rarrlère-chevet devint indispensable.
C'est la raison d'être des substructions que l'on voit à l'est. Les
deux absidioles qui apparaissent encore sous ie mur droit du dernier
chevet soni une décoration imaginée tardivement pour terminer le
déambulatoire des pèlerins; elles ne doivent pas être confondues
avec celles dont parle Ermentaire t'I Deux des trois absides qu'il
attribue à l'abbé liilbod furent placées à droite et à gauche dans
le transept; celle du sud, encore debout, est bien édifiée dans le
style du ix" siècle avec son mélange de briques et de moellons.
La troisième abside, élevée en 83G, est celle qui est annoncée dans
l'extension de la chapelle Sainte-Anne, par les demi-quarts de
cercle en place.
Bien d'autres conséquences ressortent de la certitude acquise au
sujet de l'église de 81 5. Du moment que le chevet était rond et
s'arrêtait à la chapelle Sainte-Anne, nous sommes force' de cher-
cher la forme de la croix dont parle Ermentaire, et dont l'he'micycle
forme naturellement la tête, dans les environs du déambulatoire
actuel et non pas dans la prairie, comme on essayait de le faire au
de'but des recherches ('^). De plus, comme il y a une liaison étroite
entre le chœur et le grand arc qui le termine à l'ouest, la date ad-
mise pour le premier devient de rigueur pour le second, et nous
avons ainsi la figure approximative du plan de 8 1 5 moins son tran-
sept renversé en 836.
Une autre réflexion nous conduit à regarder la nef comme con-
temporaine du chevet. On ne forme pas une croix architecturale
avec une tête et deux bras; il faut encore un prolongement pour
figurer le pied; la certitude de l'existence d'un plan cruciforme (^'
entraîne la certitude de l'existence d'une nef, et cette nef est celle
que nous avons sous les yeux.
J'ajouterai encore une observation générale : si l'église complète
"' .Ii; ne parle pas dos siibstniclions qui se rachent sons terre et qui avaient
été faites sans doute pour les dépendances du monastère de 81 5.
(^) Une mauvaise interprétation du mot frons prima m'avall induit en erreur
parce que j'étais inlluencé par la découverte des absides de l'orient et que per-
sonne ne connaissait celle du midi.
'•'' «Igitur cum monasterium ingrcssi fuissemus alquc in medio ecclesiœ quiP
instar crucis construcla est. . . n (Cliifllet, p. 97.)
— 5â5 —
que nous étudions n'avait pas été construite pendant le séjour de
tous les religieux à Déas, de 8t5 à 860, elle n'aurait jamais eu
ce développement d'église abbatiale (5i mètres de longueur)
après l'appauvrissement du pays ; car il est avéré que la commu-
nauté, une l'ois dispersée par la nécessité de fuir de ville en ville
jusqu'en Bourgogne, ne s'est reformée qu'à Tournus. Après avoir
erré dans le Maine et l'Anjou de 8^7 à 858, les religieux revinrent
à Déas chercher le corps de leui- patron et l'emportèrent définitive-
ment vers le Centre en passant par Cunault, Messay, Loudun, etc.
Déas abandonné est alors tombé aussitôt au rang de petit prieuré,
dont le titulaire n'aurait jamais eu l'ambition de construire un aussi
vaste édifice pour une localité minime. L'époque de l'épanouisse-
ment religieux de Déas n'a pas duré cinquante ans; il n'en a pas
fallu davantage, pourtant, pour donner naissance à une église ex-
ceptionnelle dans notre région.
VII
Il n'y a pas trace évidente d'une église mérovingienne dans le bourg de Deas.
On ne peut pas non plus supposer que les substructions de l'ar-
rière-chevet seraient les vestiges d'une église mérovingienne que
l'abbé Arnoulf aurait renversée en 81 5 pour établir son monastère.
Rien ne justifierait cette conjecture dans la relation que nous invo-
quons à chaque pas. Et d'ailleurs, il faut bien penser que le nou-
veau venu se serait exposé au mécontentement de la population en
renversant le sanctuaire de Déas. Ce n'est pas ainsi qu'opéraient
les religieux quand ils arrivaient dans une localité; ils se plaçaient
à quelque distance des fondations antérieures. C'est pourquoi nous
rencontrons dans les vieux textes la mention de plusieurs églises
même dans des bourgs infimes ('). Si ces substructions devaient être
expliquées, j'aimerais mieux les rattacher à quelque partie du mo-
nastère liée au chevet.
Pour plaider en faveur de la suppression d'une église antérieure
à 81 5, il faudrait être certain d'abord que le centre paroissial
était à Déas, fait qui est très douteux. Il n'y a rien dans Ermen-
taire qui permette de le penser; au contraire, cet autour, pour dé-
''> «Madernas cum ecclesiis, Apciacura cum duabus ecciesiis.-' (Diplômede 85/j,
Histoire de V abbaye de Tournus, p. 207.)
— 5/(6 —
signer Déas, se sert d'un ternie peu relevé, locns, qui signifie
quelque chose coninie un relai, une station quelconque sur une
voie^'); Paulx, qu'il u traverse en venant à Déas, est aussi appelé
lociis, tandis que le plus souvent, le clironi(]ueiir cite dos bourgs
vici et des villa en parlant des pèlerins qui accourent au tombeau.
Oui nous dit que le centre principal n'était pas dans une villa
éf-aitée, pai- exemple à Saint-Remi ou autour de l'édifice inconnu
qui a porté le nom de Soiiit-Martvi (h' Grmullieu'-^l
L'objection qu'on tirera peut-être de la rencontre de vestiges de
fart ancien dans l'éjflise carolingienne de Déas n'est pas eiiibar-
rassaute ''. La réponse est dans les murs eux-niènies et dans notre
annaliste Krnientaire.
Quand un architecte détruit, dans son chantier, un édifice
somptueux comme était celui dont nous trouvons les marbres, il
met de coté les meilleurs matériaux pour les utiliser dans la nou-
velle construction, et son artifice se révèle çà et là par des ren-
contres choquantes. Examinez la crypte, le chevet, le chœur, toutes
les parties primitives qui n'ont pas été retouchées, vous ne trouve-
rez pas trace de mélange, pas de différence dans les matériaux,
vous remarquerez au contraire que tout est uniforme.
Là où nous avons vu, dans noire inspection sommaire du début,
des fragments d'architecture ancienne, nous sommes en face d'une
réfection giossière, exécutée au xi" siècle, c'est-à-dire après les dé-
vastations des Aormands. Tout y est jièle-mèle, comme dans les
chantiers où fou s'approvisionne dans les décombres. Le romain,
le mérovingien et le roman se heurtent et se confondent. Les
campagnes étaient alors couvertes de ruines de toute sorte, ruines
de fermes et ruines de villas très richement ornées oii les marbres
et les mosaïques ne manquaient pas. Lisez plutôt Ermentaire, qui
les a vues debout en 83 G.
Il n'était pas nécessaire d'aller à deux lieues puiser dans les dé-
C TCiim corpus l)oalissinn F^ilibortl illuin in lociim traiisferroliii' (|ui aiillquo
vocabiilo Deas nunciipatur.n (Eimentariiis, Ibid. , p. 87. j
'-> La silualion de ce prieuré, cilé dans les annexes du carliilaire de I^edon parmi
les dépendances de Toiirnus, n'est pas délorminée. Je ne vois dans les alentours
que Sainl-Marlin-de-Passay.
'' Df'iix cliapilc^aux de niarliro blanc, deux l'iîts de colonne en uiarlii-e vert el
rouge, nn landioiir on marbre blaiic el deux socles, tel est le bilan de nos anli-
qnilés.
— 547 —
combres de la station romaine de Saint-Lumine-de-Coutais; la
banlieue de Déas avait elle-même des vestiges de somptueuses ha-
bitations qui gisaient épars dans les cbamps en friche f^'.
Nous empruntons nos lumières au récit d'un incendie qui éclata
dans une villa dont le propriétaire e'tait venu au monastère faire sa
visite au tombeau de Saint-Philbert et avait emporte' un morceau
du brancard ve'ne'rable expose' dans re'glise. Il parait que sans ce
larcin pieux l'incendie aurait de'vore' tous les bâtiments de la villa,
mais que la flamme, après avoir couru dans tous les sens, s'arrêta
brusquement devant la colonne à laquelle la relique était suspen-
due (2).
Ce détail n'est pas insignifiant pour nous. Une habitation ordi-
naire n'est pas décorée de colonnes. Quand nous avons la certi-
tude que Tarchitecte en avait mis une, nous pouvons hardiment
affirmer que son plan comportait un portique, un péristyle, une
galerie ou un atrium, peut-être le tout ensemble, et alors l'imagi-
nation reconstitue dans son entier la physionomie des splendides
salles oiî les Gallo-Romains étalèrent leur luxe, jusqu'au temps de
Charles le Chauve '■^l La station romaine de Saint-Lumine, qui est
à deux lieues de Déas, avait certainement des villas luxueuses si la
banlieue de Déas en manquait. A mon sens, voilà la véritable pro-
venance des fragments de décoration en marbre que les fouilles ont
mis au jour; voilà pourquoi les chapiteaux et les colonnes déterrés
sont d'un module dilïérent et ne trouvent leur adaptation exacte
ni dans les pieds-droits ni aux pilastres des cintres. Ils ne sont entrés
dans cette église qu'autour des autels rétablis après l'incendie des
Normands au x*" ou au xi'' siècle (*^.
('' Déas figure dans l'acte de fondation de Noirmoutier de 676 parmi les pro-
priétés données à saint Phiibert par Ansoald sous le simple titre de villa. (Archives
de Cunauld. — Copie du xi" siècle sur parchemin.)
'^' «Est villa quœdam non nimia a monasterio dislans longitudine; quani cum
succendere ignis cœpisset et hue, illucque diffunderetur incendinm, ventum est ad
quandam mansiunculam in qua aliquid de ipso habebalur ligno. Sed cum pars
ipsius œdiculi coinbusia esset, conlinuo ut ad cohininaui in qud appensum erat,
flamma vorax porvenit, loluni incendium obtorpuit.'» {Ibid., p. io3.)
'^^ Les agglomérations par villas étaient tellement communes au ix' siècle, que le
moine Ermentaire, dans le récit de la translation des cendres de saint Phiibert,
n'en cite pas moins de quinze en bas Poitou ou dans le diocèse de Nantes.
'^' En 1867, M. Marionneau a vu dans les basses œuvres du flanc méridional,
un fût de colonne en marbre blanc de cm. 33 de diamètre que M. Beaufrelon
vient de retrouver.
5^8 —
Conchisioiis.
Les conclusions qui ressorlent des observations, des fouilles et
du nettoyage de Téglise de Saint-Pliilbert de Grandiieu sont nom-
breuses et importantes. L'ensemble de re'difice annonce que la
communauté' religieuse qui Ta construit e'tait en pleine prospérité
et avait un molil" spécial pour lui donner un grand développement,
c'est-à-dire la possession d'un trésor qui attirait la foule f^'. Nous
avons la certitude de posséder le sarcophage de marbre dans lequel
le corps de saint Philbert fut déposé après sa mort, à la lin du
VII* siècle. En fuyant au hasard dans toutes les directions , les reli-
gieux n'auraient pas pu se charger d'un aussi lourd fardeau que
celui de ce tombeau; ils se bornèrent à enterrer le monument fu-
néraire et emportèrent les reliques à Tournus, diocèse de Mâcon,
où elles sont encore aujourd'hui. Le caveau qui l'enveloppe est bien
un réduit tel qu'on en pouvait faire dans un temps troublé; il
porte sa date en lui-même, dans son caractère mystérieux comme
dans les détails de sa structure. Son enveloppe , étant notoirement
antérieure, nous fournit un ternie précieux de comparaison pour
dater le reste de l'édifice.
A l'aide de déductions éclairées par le récit d'un témoin ocu-
laire, nous arrivons à reconnaître qu'il y a concordance parfaite
entre les reprises de la construction et les événements dont Déas
a été le théâtre, que les additions faites à l'église monastique, en
836, portent bien le cachet de l'époque carolingienne et l'expres-
sion du procédé choisi par l'architecte de 81 5. La nef est bien la
continuation du chevet; elle ne constitue pas une opposition dispa-
rate.
Au point de vue décoratif, l'histoire de l'art pourra bénéficier
de plus d'une remarque; elle modifiera ses leçons sur les principes
de l'architecture romane, qu'on a trop séparée jusqu'ici des écoles
précédentes.
En conservant l'église de Saint-Philbert de Grandiieu et en ré-
tablissant sinon en réalité, du moins sur le papier, sa physionomie
primitive, nous sauvons du naufrage un type d'architecture qui a
'■' Ansoalde, évoque de Poitiers, hâtit aussi en 683, à Saint-Maixent, une
voste ('glise pour y lojjer le corps de saint Léger. (Boliandislcs, Acta sanctonnn,
ont., l. I , p. A81.) Saint Pliilbert est mort à Noirmoulier, vers 68/i.
— U9 —
complètemont disparu en France et nous augmentons le nombre
des affirmations dont se compose notre enseignement. La Commis-
sion des Monuments historiques a compris de suite cette pense'e
puisqu'elle s'est empressée de classer notre e'glise au nombre des
monuments placés sous son haut patronage.
Léon Maître.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Abzac (D'V Noiifo sur ic bnrlticliol,
p. xxxvin.
AcEN (Mnsce d*). Intaillos ol bijoux,
p. 53-5/1.
Agrafe de ceintihon de l't'-poquo nrati-
loise trouvée à Tronoën, p. ^9..
Aïn-bou-Sbssou (Algérie). Inscription ro-
maine, p. 975.
AÏN-KL-Fn\s (Aljjério). Inscription ro-
maine, p. i()i.
Ain-Gaza (Algérie). Inscription romaine,
P- 175-
AïN-GoLEA (Tunisie). Inscription ro-
maine, p. 9 3.3.
Aîs-iîuETTAR ( Algérie 1. Inscription ro-
maine, p. 1 7G.
Aïn-Nechma (Algérie). Inscriptions ro-
maines, p. 190 à 197.
Aï>-Saïd (Algérie). Inscription ro-
maine, p. 378.
Aïou.>-Berrich( Algérie). Insciiplion chré-
tienne, p. a. 3/1.
Altimurium (Hérault). Tombeau antique,
p. /ii.
Angers (Calbédrale d'). Tombeau de
René d'Anjou et d'Isabelle de Lor-
raine, p. /lia à il G. — Tombeau
d'Ulger, p. xciv, I116 à /i23.
Angot des Rotours (M.), nommé oflicier
d'Académie, p. lxi.
Anglilcoirt-le-Sart (Aisne). Boucle mé-
rovingienne avec inscription, p. 33Ii-
336.
Antiiouard de W asservas (Albert d'),
nonnné ollicier de rinslruction pu-
blique, p. i.x.
AnGouc.Es(.lean d'). Son tombeau à Cbas-
seguay, p. 1 a 5.
Ariège (Églises de 1'), p. li, et /i5i à
^99-
Armagnat (Henri-Marie), nommé olbcier
d'Académie, p. lxi.
Aubert (Ariège). Eglise, p. /i66.
AuBiGNï (Pas-de-Galais). Balance ro-
maine, p. 3i3. — Cadran solaire an-
tique, p. '^iç). — Cimetière méro-
vingien, p. 3iK à 3a a. — Sépulture
à incinération du m" siècle, p. 3i 3 à
3i8. — Verre antique, p. 3iG.
AroEBERT (Laurent). Transactions avec
son gendre, p. 71 à 7G et. 76 à 78.
AuDRAcii (Hugonet). Contrat de mariage,
p. Go.
AiiLANHERii (Antoine). Inventaire des
biens dotaux de sa femme, p. 79 à
80.
Ayguedine (Béatrix de). Constitution de
dot, p. 59.
Ayguedine (Belina de). Constitution de
dot, p. 5g.
Ayguedine (Morgon de). Constitution de
dot, p. 59.
AvRES DO Quintal, architecte portugais,
P- 37-
AxiAT (Ariège). Eglise, p. /i5G, AGG à
468.
B
Babelon (E.), chargé d'un rapport,
p. Lxxx, Lxxxv; — lit divers rapports.
p. ixxvii, Lx\x, i.xxxvi; — oITrc un
ouvrage au Comité, p. lxvii; — pré-
551
sente diverses obseivalions , p. xxii,
XLVII, xciv.
Curiosité numismatique, p. 3o3
à .So^. — Fouilles de Bcrtliouviile,
p. LXXXII-LXXXIII, LXXXVl-LXXXVIl.
Monnaies françaises trouvées près de
Baveux, p. xcii. — iNote sur rinscrip-
tion de l'anneau d'Llger, p. /iig-iao.
Ballu (Albert), envoie des copies d'in-
scriptions, p. a8i 3986.
Barast (Armand). Constitution de dot,
p. 57-58.
Barbaud (G.), p. Lxxxiv, xci-xcii. — No-
tice sur la démolition du château de
Talmond,p. 3o5 à 3ii.
Barbicuet (Note sur le), p. xxxvin.
Bardy (H.), offre un ouvrage au Comité,
p. LXXX.
Barthislemy (Anatole dr), chargé de
divers rapports, p. xxi, Lxxv, lxxxiv,
xcui; — fait une comninnicalion,
p. XXIX ; — ^ nommé d'une commission,
p. Lxiv. — Rapports divers, p. lxv,
LWII, LXXVI, LXXXI, XCI-XCII.
'■■ ■■ ■ Monnaies gauloises trouvées à Pro-
vins, p. LXXVI-LXXVIl.
Basilique chrétienne de Castiglione,
p. XLVII et 189 à 1 Z13.
Bas-relief provenant de la Médie in-
férieure, p. 1 1 à 1 6.
Bave (M. de), offre un ouvrage au Co-
mité, p. LXVII.
Bayelx (Cathédrale de). Bibliothèque du
chapitre, p. 896 à 'loi, .'io3 à /|33. —
Chasuble de saint Regnobert, p. 3/i8
à 35o. — Coffret arabe, p. 347-8/18.
— Couronne de lumière, p. 35 1 à
353. — Inventaires du trésor, p. 889
à !ibo. — Missel de Louis d'Harcourt,
p. 354-355. — Pillage du trésor par
les protestants, p. hlth à 45o. — Re-
table d'argent, p. 3'i3-3/i4. — Tapis-
serie de la reine Mathilde, p. 357-858.
Bazi.n (Jean-Louis), nommé officier
d'Académie, p. lxi.
Beacne (Henri), auteur d'une communi-
cation, p. XXI.
Bédeillac (Ariège). Eglise, p. 6G8.
Béhal (M.), nommé officier d'Académie,
p. LXI.
Belem (Monastère de), p. 28 à 89.
Béxac (Ariège). Eglise, p. 455, 469.
Berger (Philippe). Rapport sur une in-
scription libyque trouvée près de Phi-
lippeville, p. lxxxviii-lxxxix. — Stèle
punique représentant une déesse,
p. 921-923.
Berthelé (Joseph), offre un ouvrage au
Comité, p. xci. — Projet de publi-
cation, p. LXIV, lxvii, lxxvii.
Bertbouville (Eure). Fouilles, p. lxxxii-
Lxxxiii et LX"XXVI-LXXXV1I.
Bertrand (Alexandre), chargé d'un rap-
port, p. xxviii, xc; — fait une obser-
vation, p. XXXIII, xxxvi; — lit un
rapport, p. lxv.
Bertrand (Louis), communique une in-
scription libyque, p. lxxxviii.
Bertrand (M.). Eglise de Castiglione,
p. xLvii, et 1 89 à 1 49.
Bertrand (M.). Fouilles exécutées à
Monnelay, p. xxviii.
Besançon (Doubs). Ancien atelier d'or-
fèvrerie, p. XXXIX.
Belvray (Mont). Fouilles, p. lxv.
Bijoux antiques au musée d'Agen, p. 53-
54.
Bir-Allouche (Algérie). Inscriptions
romaines, p. a 00.
Bir-Cédra (Algérie). Inscriptions ro-
maines, p. 284.
Bir-Cham (Algérie). Inscriptions ro-
maines, p. 2 35.
Bir-Djedida (Algérie). Inscription ro-
maine, p. 2o5.
BiR-EL-AsKARiA (Algérie). Inscription
romaine, p. 981, 982.
Bir-el-Atrouss (Algérie). Inscription
romaine, p. 382-288.
Bir-Laskeria (Algérie). Inscriptions ro-
maines, p. 3o5, 906, 307.
Blaise (M.), nommé officier d'Académie,
p. LXI.
Blanchet (Adrien). Note sur des mon-
naies satiriques de Charles IX, p. 3o9
à 3o4.
552 —
BuMciiET (P.)> «''ivoie dos copies d'in-
scriptions, p. a 83.
R[.A>cHOT (M.). Reclicivlios iii'clit'olo-
{»iques, p. lxxxi.
RiKD (L'abbé), oITro un ouvrajjt' au (ïo-
niitc, p. Lxxx.
BoEs\vu.L\v.\LD (M.). Son l'iojje, p. lviii.
Bois des Vendus (Tunudus du),p. xxxiv.
BoNEFiDEi (Bcalrix). Extrait de son con-
trat de mariage, p. 68-69.
Bo.NNO (L'abbé), nomme otricier d'Aca-
démie, p. LXI.
Monnaies gauloises découvertes
dans l'arrondissement de Provins,
p. L et Lxxvi-Lxxvii. — Silex décou-
verts en Palestine, p. xxxiii.
BoNTEMPs DE Mei\signac (M.), uommé
otlirier d'Académie, p. iai.
Bord (Forêt de). — Fouilles de
M. Quesné, p. xxxvi et xxxvn.
BossEBOELK (L'abbé). — Les fouilles
d'Yzeure, p. xLrx. — Tombeau de
Saint-Pol de Léon, p. xlii.
Boucle mérovingienne trouvée à Anguil-
court-le-Sar( , p. 335-336; — trouvée
à Montescout-Lizerolles, p. 337.
Bougie (Algérie). Inscriptions romaines,
p. a 16, 317.
Bourgeois (Paul), nounné ofTicier d'Aca-
démie, p. LXl.
BoLRGMARiE (M""' de). Son épitapbe,
p. 119.
BousnEz (Louis), nommé officier d'Aca-
démie, p. LXI.
BovLESVE (Pierre), secrétaire de Charles
d'Orléans, p. 'SûS-Stih.
BoïTACA, architecte de Santa -Cruz à
Coïmbre, p. sg-So.
Brouillar (Michel), fondateur d'une
messe aux Oordeliers de Salins ,
p. 137.
BnuNE (L'abbé). L'église de Chissey,
p. xLvii et 3 à 1 0. — Orfèvrerie franc-
comtoise, p. XXXIX.
Bdgey (Monuments perdus du) et du
Valromoy, p. xlviii.
BuHOT DE Kersers (M.), uommé ofTicief
de l'Instruction publique, p. lx.
BuLLioT. Fouilles du mont Beuvray,
p. XXIX, LXV.
BuRï (Oise). Nécropole romaine, p. xciii
et 33o à 33 1.
G
C\DRA.N SOLAIRE trouvé à Aubiguy-eu-
Artois, p. 819.
Gagnât (René), chargé de divers rap-
ports, p. Lxxxiv, xc; — nommé d'une
commission, p. lxxxv; — lit un rap-
port, p. XCIII.
Chronique d'épigraphie africaine,
p. 993 à 986.
Cantohbéry (Saint Thomas de), à la ca-
thédrale de Bayeux, p. 3'j5-3/i6.
Carbonnel (Famille de). Tombeau attri-
bué à un de ses membres, p. i;î5.
Carrignargik ((jard). Sépulture néoli-
thique, p. 19 1-1 •!'>.
(Iarthage (Tunisie). Statues tiouvées à
Carihage, p. 1^8-1/^9.
Carton (Le D''), envoie des copies d'in-
scriptions, p. 989.
Casque gaulois (Fragment de) en bronze,
trouvé à Tronoën, p. 92.
Castiglione (Algérie). Basili(pie chré-
tienne, p. XLVii, et 139 à i/i9.
Castilho (Jacques de), architecte à
Coïmbre, p. 33.
Castilho (Jean de), architecte de Belem,
p. 3o.
Castillon (Ariège). Église, p. /169,
Catelier (Le) de Criquebeufsur-Seine,
p. XL-XLI.
Cavalier (M.). Les lauzas du Langue-
doc, p. XXXIII-XXXIV.
Cerf (Le chanoine), envoie des études
sur les .sculptures de la cathédrale de
Beims, p. xxxiv, xxxviii; — ofl're un
ouvrage au Comité, p. lxxxv.
— 553 —
Cercueil de plomb trouve à Nantes,
p. lio6.
CiUBOuiLLET (-M.), chargé d'un rapport,
p. Lxxxiv; — Ht un rapport, p. xciii.
Ghalon (Jean de), comte d'Auxerre.
Son tombeau aux Cordeliersde Salins,
p. iSa.
Chalon (Jean de), évéque de Langres,
p. i35.
Chalon (Marguerite de) , i'emnie d'Hugues
de Montréal; son tombeau aux Cor-
deliers de Salins, p. io4.
Champbaux (Seine-et-Marne). Vitraux
de la collégial':' de Saint-Martin,
p. 101 à 1 15.
Chanthe (M.),.nonimé chevalier de la Lé-
gion d'honneur, p. lvii, lix.
Charles IX, roi de France. — ■ Testons
satiriques, p. .3oa à .3o^i.
Charles le Téméraire, figuré sur une
tapisserie de Berne, p. xxi.
Chasseguaï (Manche). Pierre funéraire,
p. li-lii et 123 à 126.
Chasl'ble de saint Regnobert, à Bayeux,
p. 348 à 35o.
Ghateadneuf (Pierre de). Inventaire de
ses biens, p. 8A à 89.
Chatranez (Nicolas), sculpteur, p. 36-
37.
CuAuvET (Gustave), offre un ouvrage
au Comité, p. lxxxv. — Observation
sur des silex, p. xxxiii.
Chauvigné (Auguste), nommé officier
de l'Instruction publique, p. lx.
Cherchel (Algérie). Inscriptions ro-
maines, p. Lxxxu, 219.
Chevallier (L'abbé Ulysse), offre un
ouvrage au Comité, p. lxxx.
Childéric (Le tombeau de), à Tournay,
p. XLIV-XLV.
Chissey (Jura). Eglise, p. xlvii, et 3 à
10.
Chotard (Le D'^), nommé afficier d'A-
cadémie, p. LXI.
Cimetière mérovingien d'Aubigny- en-
Artois, p. 3i8 à 329.
Cimetière romain de Bury, p. 33o-33i.
CipPE (Le) et la stèle, p. xlviii.
Cliansays (Drôme). Inventaire des biens
de l'église Saint-Michel, p. 96 à 99.
— Inventaire du château, p. 99-100.
Coffret arabe à la cathédrale de Bayeux ,
p. 347-3Z18.
Goïmbre (Portugal). Eglise Santa-Cruz ,
p. 29 à 37.
CoLLiN (M.), offre un ouvrage au Co-
mité, p. XXVI.
Combats du cirque, représentés sur des
vases, p. t\3 à ^7.
Comité des travaux historiques et scien-
tifiques.
Demandes de souscriptions, p. xxv,
Lxviii, Lxxxix, xcv; — de subven-.
tions, p. XXI, LXVII , LXXVI, lxxvii,
LXXVIII, LXXX, XCI.
Ouvrages offerts, p. xxii, xxvi,
XXIX, LXIV, LXV, LXVII, LXXVI , LXXX,
LXXXV, XCI.
Liste des membres, p. i à u; —
des membres non résidants, p. v à
VII ; — des correspondants, p. x à
XVII ; — des correspondants hono-
raires, p. VII à X.
Liste des membres de la Com-
mission de l'Afrique du Nord, p. iii-
IV ; — de la Commission des Musées,
p. iv-v.
Procès-verbaux des séances de la
Section d'archéologie du iS janvier
1 896 , p. XXI à xxv ; — du 10 février,
p. xxvi-xxvii; — du 9 mars, p. xxviii-
XXIX ; — du 17 avril, p. lxiv à lxvi;
— du 11 mai, p. lwii-lxviii; —
du 8 juin, p. lxxiv à lxxix; — du
10 juillet, p. LXXX à lxxxiii; — du
16 novembre, p. lxxxiv à lxxxix; —
du i4 décembre, p. xc à xcu.
Projets de publications, p. xxviii,
lxiv, LXV, LXVII, LXXVII.
Cf. Congrès de la Sorbonne.
CoMMERCY (Laure de). Son tombeau aux
Cordeliers de Salins, p. i32-i34.
Congrès de la Sorronne. Procès-ver-
baux, p. XXX à LXIII.
Séance d'ouverture, p. xxx à
XXXII ; — du 7 avril 1896, p. xxxiii à
— 554 —
xxwii; — du 8 avril, malin, p.wxviii
à XLi; — tlu 8 avril, soir, p. \i,ii à
XLVi; — du 9 avril, malin, j». xi.vii
à XLix; — - du 9 avril, soir, p. i. à
lu; — du 1 1 avril, p. lui à iami.
Programme pour 1897, p. iaiv à
LVXlil.
r,0?iTEVlLLE ( OdoO dp), ('VrvjllO dc
Baycux. — Ses dons à la calliodrale
do rot te ville, p. 'À'ilt-'Hxïy.
ConcELLE (M.)- Moniimeiils perdus du
Bugey cl du Vniromey, p. xlviii.
ConoT (Henry), demande une subven-
tion, p. xci. — Note sur le tumuliis
du Hois de» Vendus, p. xxxiv.
(losTKME (Moles sur le) en Limousin,
p. XXXVIII, \L.
CoiDi \T-lliii>i f-Dehb\ii (Algérie). In-
scription chrétienne, p. aîiy.
Cou RAJOD (Louis), nommé membre dnne
commission, p. lxiv. — Rapports di-
vers, p. Lxvu. — Rapport sur une
porte en fer du moulin de Sovi;jn\-
Wak'ppo, p. xxn. — Sa mort, p. i.xxx.
CiOUBJON (Allain), peintre-verrier, p. lo.'î.
CouRONîiE DE i.iMiERE à la cathédrale de
Rayeux, p. 37)1 à 353.
CoiiRTENAV ( Isabelle de). Son lombean
aux Conlelicrs de Salins, p. i3i-i3>>.
Coutil (M.). Invontaiie des monnaies
gauloises trouvées dans THure, p. l.
Cbavoisikh (Emile), nomme ollicicr de
rinsfruclion publique, p. lx.
GRioi)EBKi;F-sun-SEi\E (Le Calelier de),
p. XL-XI,1.
Crypte de la basilique chrétienne de
Casliglione (Algérie), p. l'io-i'ii.
CuMONT (Franz). Note sur un bas-re-
liei de la Mésie antérieure, p. ii à
if).
D
Decatx (Le D"), nommé officier d'Aca-
démie, p. LXII.
Delapard (L'abbé) communique des
inscriptions, p. 1.56-166, 167, 171.
176.
OeUPOIX I>E KRÉMIKVir.LE-NlT.rE (M.),
nommé officier d'Académie, p. lxii.
Delattre (Le P.), nommé chevalier de
la Légion d'honneur, p. l?ii, lix.
De«Ai3o.\ (Louis), oiïrc un ou\ragc au
Comité, p. Lxxvi.
Denis (Charles). La tombe d'Antoine
de Ville à Domjulien, p. xxvi, xxix,
17 à 90.
l)KNTEr,T.FS LlMOrsnES, p. XXXVIII.
iJERfi^v (M.), auteur d'une communica-
tion . p. 1,XXX1V, XCIII.
Deslandes (L'abbé). Le trésor de l'église
Notre-Dame de Bayeux, p. 339 a /»5o.
Des Méloizks (^L). OEnochoé de bronze
trouvée en Berry, p. xc.
Destolches (IMiilippe). Son éj>itai)lic,
p. 118.
DiiiiEu (Le capitaine), envoie copie de
diverses inscriptions, p. a -13, aa'i,
39 5, 996.
Djebel-Mdaouroduh (Algérie), inscrip-
tions romaines, p. 276.
Djerel-Skuira (Tunisie). Inscriptions
romaines, p. aaô, 936.
Djemila ( Algérie ).Inscriplions romaines,
p. 3 13.
DoMjBLiEN (Vosges). Tombe d'Antoine
de Ville, p. 173 90.
DoRTEL (M.)' Les fouilles de Saint-Si-
inilien, p. 5oo-5i t.
Doi Aïs (Le chanoine), oITre un ouvrage
an Comité, p. lxxx.
Docvr-Chabia (Tunisie), inscripiion
romaine, p. 3 3 3.
Dolar-ëch-Chott (Tunisie), Statue an-
tique de femme, p. 1/17 à l'ip, et
i&/i-i55.
Drake DKL Castillo (M.), iiommé offi-
cier d'Académie, p. lxii.
Drklille (Ariège). Eglise, p. /470.
Droihet (Henri), nommé ollicier de
PInsIruclion |)nbli(|ni-, (>. l\.
555 —
DuBoiREAu (D"^), nommé officier de
l'Insliiiclion piiljllqiie, p. ia.
Du CuÀTELiKi! (Paul). Habitation gau-
loise découverte à Tronoën en Saiul-
Jeaa-Trolimont, p. xxiii-xxiv et 21
à 2.3.
Dupont (M.), nommé officier d'Acadé-
mie, p. LXIl.
E
EcK (Théophile). Découverte d'une in-
cinération du m" siècle et fouilles
(l'inliumations mérovingiennes à Au-
higny-en-Artois, p. lxxxiv, xcv, et .3 1 2
à 392.
Eglises romanes de l'Ariège, p. /i5i à
/19g; — de Castiglione, p. iSg à
1/42; — de Saint-Martin de Cham-
peaux , p. 1 0 1 à 1 1 5 ; — de Chissey,
p. 3 à 10; — des Cordeliers de
Salins, p. 127 à 1 38; — de Saint-
Philberl de Grandiieu, p. oûk à S^g;
— Saint-Similien de Nantes, p. 5oi
à go 6; — de Villiers-en-Bierre,
p. 1 16 à 1 20.
El-Ala (Tunisie). Inscription romaine,
p. 278.
El-Amri (Algérie). Inscription romaine,
p. 283.
Er-Mauder (Algérie). Inscriptions ro-
maines, p. 283.
Engrand (F.). Projet de publication d'un
inventaire des tableaux de la Cou-
ronne, p. LXV.
Ercé (Ariège). Eglise Saint -Pierre,
p. ^70, 471.
Ez-Regdiba (Algérie). Inscriptions chré-
tiennes, p. 272.
EiDE (Emile). Etudes d'architecture en
Portugal. — De l'influence française
dans le style manuélin, p. xlii-xliii,
et 2 4 à 39.
Edre (Département de 1'). Monnaies
gauloises, p. l.
F
Farcy (Paul de). Mandement de Charles
d'Orléans à son secrétaire pour vendre
certains joyaux, p. xc, et 323 à 829.
Faure (Le lieutenant) , envoie copie d'une
inscription, p. 97.5.
Fedj-es-Siouda (Algérie). Inscription
romaine, p. 977.
Fedj-Mzala (Algérie). Inscriptions ro-
maines, p. 2og à 212.
Fedj-Souiold (Algérie). Inscription ro-
maine, p. 901.
FiLLET (L'abbé). Le mobilier au moyen
âge dans le Sud-Est de la France,
p. XXVIII, Lxnii, et 55 à loo.
FLA>fDRE (Yolande de). Inventaire après
décès, p. 48 à 52.
Foix (Ariège). Eglise Saint-Volusien ,
p. /170 à A72.
Forges du xiii' siècle en Dauphiné,
p. xxxiv.
FouKCAiD (M. de), nommé chevaliei- de
la Légion d'honneur, p. lvii, lx.
Froideveaux (M.), nommé officier d'A-
cadémie, p. LXII.
Frossard (Ch.-L.), offre un ouvrage au
Comité, p. Lxxxv.
F csÉE (Claude), son épitaphe, p. 117-
118.
G
Gachon( Guillaume). Inventaire des biens
de ses enfants mineurs, p. 8a à 84.
Gamelin (Le lieutenant), envoie copie
de diverses inscriptions, p. 228, 22/1.
556
Gastal (Algérie). Inscription romaine,
p- 169.
GAucKLEn (M.). Bas-relief trouve à Sidi
Salah el Bnlllii, p. l'jQ à i5i. —
Découvertes faites à la Malnra, p. iBa
à i55. — Note sur la vallée infé-
rieure de la Siliana à l'époque ro-
maine, p. 387 à 3oi. — Statue de
femme trouvée à Carlliajje, p. 167
à i'i9.
Gacdiks (Ariè{fe). Kj;lise, p. ^73.
Gallois (Objets) découverts à Tronoën
u. xxiii-xxiv. — Cf. Monnaies.
Gauteru (^Pierre). Inventaire des biens
de ses enfants mineurs, p. 65 à
68.
Gaithikr (.Iules). Élude sur les Corde-
liers de Salins, p. xliii et 127 à 1)^8.
— .Notes sur l'orfèvrerie franc-com-
loise, p. XXXIX.
Galtier (Emile-Félix), nommé ollicier
d'Académie, p. lxii.
Germain (Léon), nommé oflicier do l'In-
ôlruclion publique, p. lx.
Germer-Dirand (Le P.). Silex trouvés
en Palestine, p. xvxiii.
GuHERNi (Guillemette). Inventaire de
ses biens, p. 80 à 83.
GiRAUD (J.-B.). Etude sur les forges
dauphinoises du xiii" siècle, p. xxxiv.
— OfTre un ouvrage au Comité,
p. LVXXV.
GiRAULT (Arthur), nommé oflicier d'Aca-
démie, p. LXII.
Givelet (M.) oft're un ouvrage au Co-
mité, p. LXXVI.
GovRAND (André). Extrait de son con-
trat de mariage, p. 68.
Grandmaison (L. de). Notice sur Jean
Papin, architecte de la cathédrale de
Tours, p. xc.
Granger (Albert-Alexandre), nommé of-
ficier d'Académie, p. lxii.
Grignan (Barast de). Constitution de dot,
p. 09.
.Grignan (Dalmace de). Constitution de
dot, p. 59.
Grignan (Pierre de). Constitution de dot,
F- 59-
GsELL (S.). Inscriptions inédites de
l'Algérie, p. i56 à aao.
Gcelaat-bou-Atfan (Algérie). Inscrip-
tions romaines, p. 386 à 191.
GuELMA (Algérie). Inscription romaine,
p. 194.
Gdiffrky (Jules), chargé de divers rap-
ports, p. XXI, Lxvii; — fait un hom-
mage au Comité, p. xxvi; — nomme
d'une commission, p. lxiv; — rap-
ports divers, p. xxvi, lxv, lxxvh-
LXXVIII.
GuiLLEMiNOT (Heiiri), nommé oflicier
d'Académie, p. lxii.
Gdimbarde (La), p. xxxvi.
GoïEssE (M.) préside la séance solen-
nelle de clôture du Congrès de la Sor-
bonne, p. lui; — son discours,
p. liv-lix.
H
Habitation gauloise à Tronoën (Finis-
tère), p. 3 0 à 2 3.
Haïdra (Algérie). Inscription romaine,
p. 219.
Hallouïa (Algérie). Inscription loniaine,
p. 176.^
Hamard (L'abbé). Découverte d'une né-
cropole romaine à Bury (Oise),
p. xciii, 33o, 33 1. — Découvertes à
Hernies, p. \xin.
Hammam -Meskoutinb (Algérie). — In-
scriptions romaines , p. 1 97-1 98.
Hannezo (M.), envoie des copies d'in-
scriptions, p. xc, 382, 283.
Harcourt (Louis d'), évéque de Bayeux.
— Ses dons à la cathédrale de cette
ville, p. 343-3/4/4. — Son missel,
p. 35/1-355.
Harmand (Georges), nommé oflicier de
l'Instruction publique, p. lx.
bi)/
Hélo (Le capilaine), uommc officier
d'Académie, p. lxii.
HEvcHin-ABD-ES-SuMED (Tiiiiisie). In-
scription romaine, p. agi. — Ruines
romaines, p. 393.
Henchir-Aï.\-Keskes (Algérie). Inscrip-
tions romaines, p. a/i3.
Hencuir-Ali-bou-Derbel (Algérie). In-
scriptions romaines, p. aay, 3.3o.
Henchir Amana. Inscriptions romaines,
p. 280.
He>chir-ben-Zrib (Algérie). Inscription
romaine, p. 377.
Henchir-Chabbolt (Algérie). Inscription
romaine, p. aSi.
HENcant - Chabet - er - Ressas ( Algérie ).
Inscriptions romaines, p. 978.
Henchib-Cheragrag (Algérie). Inscrip-
tions romaines, p. a35, 936.
Henchir-Djahel (Algérie). Inscription
romaine, p. 9/10.
Henchir-el-Aala (Algérie). Inscriptions
romaines, p. 236, 997.
Hekchir-el-Abid (Algérie). Inscriplions
romaines, p. 997.
Henchir-ei.-Hamacha (Algérie). Inscrip-
tion romaine, p. 17^.
Heschib-el-Hammam (Algérie). Inscrip-
tion chrétienne, p. 19^; — ro-
maines, p. 193, 193, 19A;
He.\chir-el-Merrah (Algérie). Inscrip-
tions romaines, p. 968, 369.
Henchir-Falloijs (Tunisie). Inscription
chrétienne, p. 398.
HE^CHIR-FEDJ-DERIAss (Algérie). In-
scriptions romaines, p. 987 à 3 '10.
Heschir-Fouagha (Algérie). Inscriptions
romaines , p. 171.
Henchir-Goukine (Algérie). Inscriptions
romaines, p. 9/19.
Henchir - Hadjra - EL - Beïda. Inscriplions
romaines, p. •3•3'^.
Hekchir-Kissa (Algérie). Inscriptions
romaines, p. 167, 168, 169.
Henchir-MaAtria (Tunisie). Inscriptions
romaines, p. 978.
He\chib-Mandra-el-Ivedima (Tiuiisie).
Inscription romaine, p. 3 3 4.
AfiCHÉOl-OlilE.
Henchir-Meskwe (Tunisie). Inscriptions
romaines, p. 29/1; — chrétienne,
p. 99'j.
Henchir-Messereb- el-Anech (Algérie).
Inscription romaine, p. 969.
Henchir-Mettich (Tunisie). Inscription
romaine, p. 395.
He>chir-Oued-el-Klegh (Tunisie). In-
scription romaine, p. 29.5.
Hencuir-Ouled-bel-Kheir (Algérie).
Inscriplions romaines, p. 270.
Henchir-Ouled-Mrabet (Algérie). In-
scription romaine, p. 270.
Henchir-Oum-el-Abiaïen (Algérie). In-
scriptions romaines, p. 371, 972.
Henchir -RouuEL (Algérie). Inscription
romaine, p. 278.
Henchir-Tambra (Tunisie). Inscriplions
romaines, p. 296 à 298.
Hexchir-Tazma (Tunisie). Inscriplions
chrétiennes, p. 392. — Ruines ro-
maines, p. 991 à sgi,
Henchir-Tobrecha (Algérie). Inscriplions
romaines, p. 169, 170.
Hexchir-Zaïeta (Tunisie). Inscriptions
romaines, p. 290, 296.
Henchir-Zokbia (Timisie). Inscription
romaine, p. 3oo.
Hermès (Oise). Déconveries de l'abbé
Hamard, p. xxiii.
Hérox de Villefosse (M.), p. xxi ,
\XVIII, LXXXIV, LXXXV.
^ommé d'une commission,
p. LXXXV ; — président de la commis-
sion archéologique de l'Afrique du
Nord, p. XXVIII.
Notice nécrologique sur M. de La
Blanchère, p. lxxiv-lxxv.
Observations diverses, p. xxiii. — -
Rapports divers, p. xxiii, xxvi-xxvii,
xcin.
Herbe- Wyx (.M.), nommé officier d'Aca-
démie, p. LXII.
HiLAiRE (Le lieutenant), envoie copie de
deux inscriplions romaines, p. 978.
— Note sur la vallée inférieure de
la Siliana à l'époque romaine, p. 287
à 3oi .
36
— 558 —
HiPPo.vE. stèle punique, p. aji-u2->. | Hibeiit (Eu^jèno), oflrc un ouvrage au
Hollande (Découvertes en), p. wvii. ] Comité, p. lxxxv.
1
i\iiiKnT (Martial) présente diverses nh
servafions, p. xxxiii, wxvi, wwin,
\xxix.
hscRil>TiOiXs ciiRKTiEXNKS à Aioun-Bcrric L,
p. 'S/j; — Atifjuilfourt, p. 336; —
Coudial-choul-Debbah, p. ;i37; —
Er-Rojjuiba, p. 372: — Hencliir-
el-Hanimani,p. igi; — Hencliir-Fal-
I0113, p. ni)8; — Hencliir-Meskiiie.
p. af)''i : — Honchir-Tazuia , p. sçj-j ; —
Mdaourourh, p. 178; — Sillèjjue,
p. ai'i ; — Taksebt, p. 217; — Te-
bessa,p. i64, i65, 1665 — Ti{jzirl,
p. 918; — Yonks, p. 179-173.
Inscriptions dc Motex iot et modernes,
à Anjjers, p. 619, A23; — à Dom-
julien, p. t8; ^ — à Salins, p. i33
à 1 07 ; — à Saint-Phiibert de Grand-
lieu, p. 535 ; — à Villiers-en-Bierre,
p. 1 17 à 1 18.
l.iscRiPTioNs romaines à Aïn-bou-Se.s<?oii ,
p. ?.75; — Ain-el-Fras, p. 191 ; —
Aïn-Gaza, p. 170; — Ain-Goléa.
p. li-i'S; — Aïn-Guettar, p. 176; —
Ain - Nechma , p. 195-197; — Aïn-
Said, p. 1273; — Bir-Alloucbe,
p. 300; — Bir-Cedra, p. 934; —
Bir-Cham, p. 935: — Bir-Djedida,
p. 9o5; — Bir-el-Askaria, p. 23 1-
33a; — Bir-el-Atrouss, p. 239-933 ;
— Bir-Laskeiia, p. 2o5, 206, 207;
— Bougie, p. 2i(), 917; — Cher-
chel, p. Lxxxi, 919; — Djebol-
Mdaoïirouch, p. 976; — Djebel-
Skira, p. 220, 926; — Djemiia,
p. 219: — Douar Chabia, p. 92 3;
— El-Ala, p. 978; — El Amri.
p. 283; — El-Mahder, p. 283; —
Fcdj-es-Siouda,p. 977 ; — Fedj-Mzalu,
p. 309a 919 ; — Fcdj-Seouid,p. 201;
— Gastai, p. 169; — Guelaat bou-
Alfan, p. 186 à 191: — «juclma.
p. 19'!; — Haïdra, p. -n 9 ; — Hnl-
louia, p. 176; — Hainmam^Mes-
koiitine, p. 197-198; — Henebii-
Abd-es-Semed, p. 996; — Honchir-
Aïii-Keskès,p. 9/13; — Henrbir-Ali-
bou-Derbel, ]). 229-930: — Heii-
cliir-Aiiiana, p. a3n; — Henchir-
ben-Zril), p. 977; — Honcliir-Gliab-
lioul, p. ".3/1; — Henrliir-t'.habct-
er-Hess;i«, p. 973; — Henrliir-Ghe-
ra|jrn;j, p. 335.936; -^ Hencbir-
Djabel, p. 94o; — Honchir el-Aala,
p. 226-937; — ilenchir-ol-Abid,
p. 997; — Hencliir-ol-Ageli, p. 9 33;
— Heiichir-el-Hamaclia, p. 17A; —
Mencbir-el-Hainniani, p. 19g â 19A;
— Hencliir-ol-.Morrali, p. 968-369;
— Henchir-Fedj-Deriass, p. 937 à
2/10; — Hencbir-Fouagba, p. 171.
— Heiicliir-(!oiirine, p. 9/19; —
Henchir-lladjra-el-Beïda, p. ag'i;
— Henchir-Kissa, p. 167 à 169; —
Hcnrliir-Maalna. p. 978; — Heii-
chir-Maiidra-oi-Kediina, p. 99/1; —
Hcnchir-Meskine, p. 99/1; — Hen-
ciiir-Messereb-el-Anech, p. 969; ■ —
Hencbir-Mettich, p. 9 95; — Heii-
cliir-Oiied-el-Klegh, p. 396; — Hen-
chir-Ouled-bel-Klieir, p. 970; —
Honchir-Ouleil-Mrabct, p. 970; —
Henchir-Oum-el- Vblaicn, p. 371-
272; — HeiThir-Ronijel, p. 978; —
Hencbir-Tambra, p. 396 à 998; - —
Iloncliir-Taziiia, p. 293; — Hencliir
Torrecba, p. 169-170; — Honcbir-
Zaïi'la, p. 990, 295; — Hencbir-
Zoiibia, p, 3oo; — Kef-Bezioun,
p. 181 à 180; — Kbaniissa, p. 9â4
à 959; — Ksar-Ejleje, p, a4i. —
Ksar-el-Aliinui', p. 228; — Ksar-el-
Frigui, p. 94 1-9 '42; — Ksar-Gou-
rui, p. 167; — Ksar-Sbehi , p, 900-
559
901, 374-275; — Laiiita, p. •A'jS;
— La Malga^ p. i53; — Mdaou-
rmifli, p. 987, 953 à 368; — Mechla-
Djebabra, p. ^lii ; ^^ Mechla-Sidi-
AhnK'cl-ben-el-Fatsni, p. aag; —
Modeina, p. 979 à 983; — Mila,
p. 307-208; — Moris, p. 9i4; —
Mrakib-ïhala, p. 90/1; — Mzara-
Oum-Chelialig, p. 270; — Oum-el-
Bouagbi,p. 902 à 906 ; — Oum-Guer-
rigiiGch, p. 198; — Renier, p. 198-
199; — Saint-Arnaud, p. 91 5; —
Seba-Aioun, p. 199; — Sedrala,
p. 177, âoi; — Hétif, p. 916;
^=— Sidi-Abdallah , p. agS; — ■ Sidi-
Ali-bel-Kassein, p. 982 ; — Sillègiie,
p. 9i3-ai4; — Sousse, p. 989-983;
— Tébessa, p. 1 56 à 1 63, 166; —
Tébessa-Khellia , p. 166; — Tilech,
p. 277; — Tigzirt, p. 918-219: — •
Tikiat, p. 917; — Timgad, p. 28/1
à 986; — - Tipasa, p. 179 à 181;
— Tsoura , p. 1 7 6 ; — Vormand ,
p. LXxxi; — Youks, |). 171. 172,
17/..
brAiLLE AiNTiouK, au niiiséc d'Agen,
p. 53-54.
Inve?itAire de la cathédrale de Bayeux,
de 1/176, p. 36o à /ioa. — Autre de
1/180, p. /jo3 à 433. — Autre de
1/198, p. 434 à 443.
des joyaux vendus par Charles
d'Orléans à Perrot de Doysne, p. 394
à 329.
de Yolande de Flandre, p. /18 à
59.
Jadart (Henri), nommé officier de l'In-
struction publique, p. lx.
• ' Offre un ouvrage au Comité,
p< LXIV, LXXVI.
Porte en fer du moulin de Sé-
vigny-Waieppe , p. 4oà '12.
Statue de l'époque romaine trou-
vée à Reims, p. 43-44.
JoiKViLLE (MahautDK), veuve d'Antoine
de Ville, fonde une chapelle dans
l'église de Domjulien, p. 18-1 g.
JoLli DoMSA (Statue de), en Muse,
p. i48, 1 54-1 55.
.IcLUOT (M.), auteur de diverses com-
munications, p. Lxxxiv, xciii. — Notes
sur le musée de Sens, p. xlvii-xlviii.
K
Kedima (Tunisie). Voir Hbrchib-Mandra-
bl^Kbmma<
Kef-Beziocn (Algérie). Inscriptions ro-
maines, p. 181 à i85.
Khamissa (Algérie). Inscriptions ro-
maines, p. 944 à 952.
Ksar-Ejleje (Algérie). Inscription ro-
maine, p. 2 4l.
KsAn-EL-AH«AR (Algérie). Inscriptions
romaines, p. 298.
KsAB-EL-pRietii (Algérie). Inscriptiofts
romaines, p. 94i-349.
KsAB-GooRAï (Algérie). Inscription ro-
maine, p. 167,
Ksar-Sbehi (Algérie). Inscriptions ro-
maines,p, 900, 901, 974-975.
La Blanchèrk (René de), notice nécro- I Lachodque (Le capitaine), nommé offî-
logique, p. lxxiv à lxxv. | cier d'Académie, p. lxii.
36.
— 560 —
Licoin (M.), «'nvoio co|tie dune inscri|)-
lioii, p. 318.
La Choix (P. dk), fouilles do Beiiliou-
ville, [I. lAXWi-Lxxwii. — Fouilles
(lYzenre, p. xli\.
J^iFOND (Paul), aultMU' (ruiic comunuii-
calioii, p. xxvm-xxix, i.wi.
Lauo.xdès (M. dk). Les églises romanes
de l'Ariègc, p. li et ^5i à ^99.
Laigue (M. De), auieur de diverses
communications, p. x\i, xxui, xxvi,
XXVII, XXVIII, XXIX, LXIV, LXV, LXVII,
LXVIII, IAXVIII,LXXXI, LXXXIV, XC , XCIII.
— Le WnlterbrujT, p. JiSa à 3i^'i.
Lallier (Pieire), nommé ollicier dWca-
démie, p. lxii.
Lamta (Tunisie). Inscription romaine,
p. 978.
Langlois (M.), demande luie snhveiilion ,
p. XXI.
Largeaiu (Lalibé), oIVre un ouvrage au
Comilé, p. xci.
Las.xe (Henri), nommé ofricier de Pln-
slruction publique, p. lx.
Lastrïrik (R. de), auteur de diverses
comnuinications, p. xxi, xxviii,
XXXVIII, XL, XLvni, Li. — (ïbargc
de divers rapports, p. lxvii, lxxxv,
Lxxxviii, XC. — Observations diverses,
p. xxu, xxxvi; sur Saint-Philbert de
Grandlieu, p. xliv. — Rapports di-
vers, p. Lxxviii , Lxxxix, xcm-xcv.
Les fouilles de Sainl-Similien,
p. lioo à /ji 1.
Lauzas (Les) du Languedoc, p. xxvin-
xxxiv.
Le Rlant (Edmond), chargé de divers
rapports, p. xxvi, lxxxv; — observa-
tions diverses, p. xxviii; — - rapports
divers, p. xxix, lxvi,xcv.
Fragments de vases avec rcpré-
sentalions des combats du cirque,
p. /i5 à li'j. — Note sur une inscrip-
tion gravée sur un vase trouvé à Ver-
niand , p. i.xxxi-lxxxii.
Le RiiETON (Le capitaine) nonnnc olH-
cier d'Académie, p. i.xii.
Le Cleut (.m.), otïre un ouvrage au Co-
mité, p. LXXX.
Ledain (Bélisaire). Lecture, p. xlviii.
Lkkèvue (Léon), nommé ollirier d'Aca-
démie, p. LXII.
Leroy (G.). Les vitraux de la collégiale
de Cliampeaux, p. lxxviii, 101 à
1 1 5. — Note sur l'église de Villiers-
en-Bierre, p. lxxxvii, 116 à lao.
Leymaiue (M.). Notes sur le costume en
Limousin , p. \l.
Lièvre (M.). Transformations (lu menhir,
p. xxxv-xxxvi.
LiGER (F.), oITre un ouvrage an Comilé,
p. LXV.
Lisle (Pitre de). Les fouilles de Saint-
Similien , p. xc et /ioo à lin.
LoNGNON (Auguste), chargé de divers
rapports, p. xxvi, lxvii, xci. — • Rap-
ports, p. XXIX, LXXXI.
Longuemaue (Paul de), nommé oflicier
d'Académie, p. lxii.
Longuin (Jacques), sculpteur, p. 3a,
33, 36.
Lorraine (Isabelle de). Ouverture de
son tombeau, p. 4ia-/ii6.
Louis (Le lieutenant), envoie la copie
d'une inscription , p. 937.
Loypeaux (Etienne de). Son itiissel à la
cathédrale de Rayeux, p. 355.
Lcguet (M.). Caractères distinctifs de la
stèle et du cippe, p. xlviii.
Luzenac (Ariège). Eglise, p. /J79-/173.
M
Mauille (François-Alexandre), nommé
ollirier d'Académie, p. lxii.
Maçon (Mcolas), peintre xeirier,
p. to3.
Magny-kr-Vexik (Seine-et-Oise). Mon-
naies gauloises, p. l. — Monuments
du canton de Magny, p. xxxviii-
XXXIX.
.■)61
Maiié (Pierre-Marie), nommé oUicier
irAcadémic, p. l\ii.
iVUÎTiiK (Léon). Elude sur l'église Sainl-
Pliilbert-de-Grandlieu, p. xliii-xliv,
xciii-xciv, et 5aA à S^g.
Les fouilles de Saint-Similien,
p. iloo à /ii 1.
Malavialle (M.), nommé ollitier de
rinslruclion publique, p. lx.
Malga (La). Dccouvcrios d'antiquités,
p. i5a à i55.
Malinvaud (M.), nommé oHicier de l'In-
struction publique, p. lx.
Mangeant (Paul-Emile), nommé ollicier
d'Académie, p. lxii.
Manuéli.n (Le style), p. rîA à 39.
Marines (Monuments du canton de),
p. xxxvui-xxxix.
Marini (Pierre). Inventaire de ses biens,
p. 69 à 71.
Marsy (A. de). Communications di-
verses, p. XXXIV, XLII, L.
Martres -Tolosanes ( Ha ute - Garonne ).
Reprise des fouilles, p. lxxviii.
Masfrand, auteur d'une comnumication,
p. LXXXIV.
Massillon-Rocvet (M.), n 0 nuu é oflicier
d'Académie, p. lxii.
Maspero. Rapport sur une demande de
souscription, p. xcv.
Maxë-Werly (Léon). Communications
diverses, p. lxvii, lxxv, lxxvii, lxxxi;
- — offre un ouvrage au Comité,
p. LXV.
Les armes de France sur les portes
de Bar, p. xcii. — Inventaire de
Yolande de Flandres, p. ^8 à Sa.
Mayfredi (Guillaume). Inventaire après
décès, p. 9/1 à 96.
Mdaourouch (Algérie). Inscription chré-
tienne, p. 178; — inscriptions ro-
maines, p. 177, ^37, 253 à aG8.
Mechta-Djebabra (Algérie), inscription
romaine, p. a/ii.
Meciita-Sidi-Ahmed-ben-el-F\izm ( Al-
gérie). Inscription romaine, p. a a 9.
Medeina (Tunisie). Inscriptions ro-
maines, p. 379 à 98a.
MKGEMONT(Jean), nommé ollicier de l'In-
struction publique, p. lx.
Menhir (Les transformations du), p. xxxv-
xxxvi.
Mercus ( Ariège). Eglise, p. '161, /173 à
/175.
Mérens (Ariège). Église, p. ^70-^76.
MiGLOs (Ariège). Eglise, p. '16^ , ^476-
''77-
MiLA (Algérie). Inscriptions romaines,
]). 307, 208.
Missel de Louis d'Harcourt, conservé à
la cathédrale de Baveux, p. 3.t4-
355.
Mobilier au moyen âge dans le Sud-Est
de la France, p. 55 à 100.
Molin (Louis), nommé officier d'Acadé-
mie, p. LXIII.
Momméja (Jules), nommé officier de
l'Instruction publique, p. lx.
Monnaies gauloises trouvées dans l'ar-
rondissement de Provins, p. l, lxxvi-
Lxxvii; — dans le département de
l'Eure, p. l; — près de Magny-en-
Vexin, p. l.
Monnetay-sur-Allier. Fouilles, p. xxviii.
MoNs (Algérie). Inscription romaine ,
p. aii.
Montaiglon. (Anatole De). Son éloge,
p. LVIII.
Montescout-Lizerolles (Aisne). Bou-
cle mérovingienne, p. 337.
Mrakib-Thala (Algérie). Inscription ro-
maine, p. 2o5.
MiiNTz (Eugène), chargé de divers rap-
ports, p. xxviii, Lxxx, xc. — Rap-
ports divers, p. xxv, lxviii, lxxxvii-
LXXXVIII, LXXXIX.
MuRViEL (Hérault). Tombeau trouvé à
Altimurium, p. m.
Musées. — Voy. Agen, Reims, Tums.
Musset (G.). Observation, p. xxxvi.
MzARA-OcM-CiiELLALiG (Algérie). In-
scription romaine, p. 370.
— r)62 —
N
Nantes. Los fouilles de Salnt-Siinilion,
j). ^100 à 611.
NAVinE noMAiN découviM'l en Brnliant ,
p. XXI.
NiCAisK (Aujfuste). Vases représentant
des jeux du cirque, p. i.^) i\ h'].
NicoLAs-LE-FnANÇAis, architectc de l'é-
glise San-Jéronimo à Belem et Santa-
Cruz à Coïnibre, p. '-^t à ^f).
N0TRK-DAMK-I)K-rÉl'l\K(Marill'), p. XLV-
XLVI.
NouviON-LE-CIoMTE (.'.isnc). Sépulture
carolinfjienne, ]>. '.V.\'^ à l<.3t).
NovAYSANo (Dalmace de). Inventaire
des biens de ses filles mineures, p. 89
à 91.
NucouRT (Seine-et-Oise). Retnlile du
XVI* siècle, p. XXXIX.
0
OnoAiiT (Philippe), sculpteur, p. ;ia, ;i3, 1 OuM-KL-BoiiACiiii (Aljférie). Inscriptions
;<6. romaines, p. -îca , aoli, ao/i.
OnoiONi (M.), eiuoio des copies dln- Ou«-Gukiiigech (Algérie), inscriptions
scriptions, p. 979. romaines, p. 198.
Obfbvrbbik frabctcomtoisb, p. xxxiv. j Oi-iuouT (Ariège). Eglise, p. /|58,
OnLÉANs (Cliarles p'). Joyaux par lui A 7 7.
vendus, p. 3 a. '5 à 399. |
I'aaiikrs (Ariège). Kglise Notre-Dame
du (iamp, p. ^179; — Noire-Dame
(In Marcadal, p. A 78-/1 79.
Papier (M.)- Stèle punique trouvée à
Hippone, p. 2ai-9'!9.
P\rn (.lean), arciiitecte de lu cathé-
drale de Tpurs, p. xc.
l^ARAT (M.), auteur d'une connnunica-
tion, p. xc.
Pasqual (Raymond). Inventaire aj)rès
décès, p. 93 à Ç)fi.
Paquier (Félix), nommé ollicieide l'In-
slruclion publique, p. iai.
Patrick, architecle supposé de \olrc-
l)ame-de-rE|)ine, p. xlv-xlvi.
Paui.i.ac (Ariège). Kglise, p. A72. /173.
Perrot (Émile-Conslanf ), nommé offi-
cier d'A(:ad(''mie , p. l\im.
Perrot (Georges). i^ip[)orl sur un bas-
relief provenant flu bas Danube,
p. WITI.
Pierre (M.). Noie sur la guimbarde,
p. xxxvi.
Pigeon (L'abbé). Note sur une tombe
conservée dans l'église de Chasse-
guay, p. u-Lii et itî3 à 126.
Piles romaines, p. xvxv.
PiLLOY (Jules), anleiir d'une connuuni-
catioii, p. Lxxxv; — oll're un ouvrage
au Comité, j). lxxx.
Boucle avec inscription découverte
à Anguilcourt-le-Sarl, p. 33.5 à 336.
— VAudo sur le tombeau de Chil-
(llTic, p. XLIV-XLV.
Plancouari) (M.), auteur d'une commu-
nication, p. lAvii, iA\i. — Monnaies
gauloises découvertes près de îMagny-
en-Vexin, p. h. — IMoniimenls des
cantons de Marines et de M-igny-en-
Vexin, p. xxxviii-xxxix.
PoRS (Adrien). Tombeau romain près
d'Altinnirinm, p. 1.11.
— 563
PoBÉe (L"al))»é), nommé offirior de Vln-
slniclion publique, p. lxi.
PoniE m FKR ilu xiv" siècle, conservée
nu moulin do Sévigny-Waloppo (Ar-
dennes), p, xtu, ho à Ita.
Portes (Ariègc). Église, p. /i8o,
Portugal (Études d'architecture en),
p. ai à 89.
PoiTRiSE, architecte de NoIre-Daiiie-de-
l'Epine, p. xlvi.
Provins (Seine-et-Marne). Monnaies
gauloises trouvées dans l'aiTondisse-
ment, p. l, lxxvi-hxvii.
Pbidhomme (M.j, nommé oflicier d'Aca-
démie, p. LXIII.
PuELU (Lante)me). Inventaire do ses
biens, p. 91 à 98.
PpisEux (L'abbé). Notice sur l'église
Notre -Dame -de -l'Épine , p. xlv-
XLVI.
P( NIQUE (Tombeau), à Téboursouk,
p. ii3 à 1 fi6.
Q
QuESNÉ (M.). Fouilles dans les forêts de
Bord et de Louviers, p. xxxvi et \xvxii.
QuiBEitox (Morbihan). Découverte d'un
couteau gaulois, p. xxiv.
Quintal (Ayres do), architecte portu-
gais, p. 37
QuoNiAM (M.), envoie des copies d'in-
scriptions, p. 279.
R
Radie (Frans), oflre un ouvrage au Co-
mité, p. LXXXV.
Ranchot (Achille), nommé officier de
l'Instruction publique, p. lxi.
Ransson (M.), nommé officier d'Acadé-
mie, p. LXIII.
Ratabp (Le capitaine). Découverte d'un
tombeau néo-punique dans le camp
de Téboursouk, p. lAo à 1^6.
Reg>obert (Saint). Sa chasuble conservée
à la cathédrale de Bayeux, p. .3 '18 à
,35o.
Reims (Cathédrale de). Sculpture du
portail, p. XXXIV, xxxvm.
Reims (Musée de). Statue romaine,
p. /|3-4Z..
Reinach (Salomon), auteur d'une pro-
position de publication , p. xxii ; —
chargé de divers rapports, p. lxiv,
Lxxxii, Lxxxiv, xc, xci ; — nommé
d'une commission, p. lxxxv; — ob-
servations diverses, p. xxii.
Découvertes archéologiques près
d'Uzés, p. 1 f? 1-1 29. — Objets trouvés
à Tronoën, p. xxiii-xxiv. — ■ Statue
de femme trouvée à Carthage et bas-
relief trouvé à Sidi-Salah-el-Balthi,
p. 1/17 à 1.5 1.
Rapports divers, p. lxviii, lxxviii,
LXXXI, Lxxxvm, xcv.
Reké (Le roi). Ouverture de son tom-
beau, p. /na-/ii6.
Remer (Algérie). Inscriptions romaines,
p. 198, 199.
Revelière (M.), découvre un couteau
gaulois près de Quiberon, p, xxiv.
Rives (Isère). Forges du xiii° siècle,
p. XXXIV.
Roland (M.). Rapport sur les fouilles du
mont Beuvray, p. lxv.
RoMiEux (M.), nommé officier de l'In-
struction publique, p. lxi.
RoNDOT (Natalis), offre un ouvrage au
Comité, p. LXV.
RosTAiNG (Bertrand), extrait de son tes-
tament, p. 58.
RouBY ( M. ) , nommé officier d'Académie ,
p. LXIII.
Rouen (Jean de), sculpteur, p. 3a, 33,
35,36.
— :i()/i —
Roi;en (Jérôme de), architorlo do l'égliso
de Luz en Portugal, p. 87.
RoiEN (Simon de), artiste iVniiçais on
Porliijjal, p. 37.
RoissKiii (M.), nominô olHiiiM- d'Aca-
diMiiie, p. Lxiii.
RoissET (M.)- DocouviM-tos arcliôologi-
(|ii('s pri's d'I 7,1's, p. LWMi, i.xxxviii,
i ;i 1 à 1 3 •> .
Roux (Jean). Acte de parla{fe entre ses
fils, p. 63 à 65.
RuEFF (Jules), nommé oHicier de l'in-
sti'uclion publique, p. lxi.
Rl'kfi (PciTonnette). Inventaire de ses
biens, p, (ii à 63.
Sabaiit (Ariège). Église, p. iSi-'aS-j.
Sabautiiès (L'abl)é), nommé oilicier d'A-
cadémie, p. Lxm.
Sai>t-Arnaiid (Algérie). Inscription ro-
maine, p. 3 15.
Saint- Félix-de-Tournegat (Ariège).
Église, p. 483.
Saint-Girons (Ariège). Eglise Sainl-
Vallier. p. 488.
Saint-Jean-df-Vergks (Ariège). Eglise,
p. 'i83-'i8/i.
Saint-Lizier (Ariège). Eglise et cloître,
p. 48/.-/i85.
Saint-Martin-dOïdes (Ariège). Église,
p. '18 5-^1 86.
Saint-Phii-bert-de-Giiandlieu (Loire-
Iniérieure). Eglise carolingienne,
p. XLiii-XLiv; et 52^ à 5/i().
Saim-Pol-de-Léon (Finistère). Tombeau
ancien, p. xlii.
Saint-Sermn-de-Re>sa (Ariège). Eglise,
p. /186-/187.
Sai>t-Sernix-du-Salat (Ariège). Eglise
p. ^87 à /188.
.Sainte -SiZANNE (Ariège). Église,
p. /19a.
Salau (Ariège). Eglise, p. /188-/189.
S ALiNs ( J ura ). Le couvent des Cordeliers ,
p. xLiii, 127 a i38.
Sal'vaire (H,-J.), nommé olFicierde l'in-
sli'uclion publi(|ue, p. lxi.
ScuEKEii (M.). Discours à Touverture
du Congrès de la Sorboniie, p. xxx à
xxxii.
SciiLUMBERGER (G.), cbargé de divers
rapports, p. xc; — rapports divers,
p. XXIV-XW, lAVI.
Seba-Aïocn (Algérie). Inscription ro-
maine, p. 1 9 a.
Sedrata (Algérie). Inscriptions romaines,
p. 177, 901.
Sens (Yonne). Musée lapidaire, p. xlvii-
XLVIII.
Sentein (Ariège). Eglise, p. /|6.'5, /«Sy-
Skpiltures anciennes du Languedoc,
p. XXXIII-XXXIV.
Sépulture caroi.inoienne à Nouvioii-le-
Comte, p. 337 à 339.
Sépilti RE préhistorique à Carrignargue ,
p. 1 a 1-1 2 2.
Sétif (Algérie). Inscriptions romaines,
p. 2 16.
Sévigw-VValeppe (Ardennes). Porte en
Ter du xiv" siècle, p. xxii, Ao à 69.
Sidi-Abdallah (Tunisie). Inscription ro-
maine, p. 1295.
Sidi-Ali-bël-Kassem (Tunisie). Inscrip-
tions romaines, p. 982.
Sidi-Salah-el-Balthi (Tunisie). Bas-
relief romain, p. 1/19 à i5i.
Siguer( Ariège). Eglise romane, p. 490-
491.
SILIA^A (Vallée intérieure de la) à l'épo-
que romaine, ^oles archéologiques,
j). 987 a 3oi .
SiLLÈGUE (Algérie). Inscriptions chré-
tiennes , p. 2 1 /i ; — romaines , p. 2 1 3 ,
9 1/1.
Sinsat (Ariège). Eglise, p. /191.
Société arciiéologkjue de Rocheciiouart.
Demande de subvention, p. xci.
Société archéologique de Tourainr. De-
mande de subvention, p. txxx.
— 565 —
Société d'ému r.ATioN des Côtes-du-Nord.
Demande de subvention, p. lxxvi.
Société historique et archéologioue de
LA CoRRÈZE. Demande de subvention,
p. LXVII, Lxxvni.
SoRDES (Le capitaine), nommé oflTicier
d'Académie, p. xliii.
SoDssE (Tunisie). Inscriptions romaines,
p. 382, 283.
Statue romaine nu musée de Hoims,
p. h'U^l^.
Stèle (La) et le cippe, p. xlviii.
Stèle punique trouvée à Hippone , p. 291-
222.
SuAD (Le D'), nommé olficier d'Aca-
démie, p. XLin.
Suricaut (Jean), nommé olTicier d'Aca-
démie, p. Lxin.
Tabora. Identification de cette ville,
p. 3oo.
Taksebt (Algérie). Inscription chré-
tienne (?), p. 217.
Talmond (Vendée). Démolition du clià-
teau, p. 3o5 à 3i 1.
Tauromachie représentée sur un vase
antique, p. A 5 à A 7.
Tavoillot (M.), auteur d'une commu-
nication, p. xc.
Tebessa (Algérie). Inscriptions chré-
tiennes, p. 164, i65, 166; — ro-
maines, p. i56 à i63, 166.
Tebessa-Khellia (Algérie). Inscription
romaine, p. 166.
Tébolrsouk, Découverte d'mi tombeau
néo-punique, p. i/i3 ài46.
Terres cuites estampées trouvées à
Nantes, p. 4o6 à it 1.
Thimisua. Identification de cette ville,
p. 3oo-3oi.
Thiollier (M.). Etude sur le clocher de
ia cathédrale de Valence , p. xl.
Thoison (Eugène) otîre un ouvrage au
Comité, p. lxxvi. — • Une curiosité
numismatique, p. lxxx, lxxxvi, 3 02
à 3o4.
Tholin (Georges). Bijoux et intailles du
musée d'Ageu, p. 53 à 5i.
Thomar (Portugal). Abbaye, p, 37.
Tifech (Algérie). Voir Tipasa.
TiGziuT (Algérie). Inscription chré-
tienne , p. 2 1 8 ; — romaines , p. 9 1 H,
219.
TiKLAT (Algérie). Inscription romaine,
P- 217-
TiMGAD (Algérie). Inscriptions romaines,
p. 986 à 986.
Tinel (Le capitaine), nommé otTicier
d'Académie, p. lxiii.
Tipasa (Algérie). Inscriptions romaines,
p. 179 à 181, 277.
Tombeau de Childéric, p. xliv-xlv.
Tombeau dk saint Pol de Léon, p. xlii.
Tombeau ?(Éo- punique à Téboursouk,
p. 1/1 3 à 1 46.
Tombes mérovingiennes trouvées à Saint-
Similien de Nantes, p. 4o5-4o6.
Tour (Calvados). Trouvailles de mon-
naies françaises, p. xcii.
Tournière-Blondeau ( m. ). Projet de pu-
blication, p. LXXVII.
Tours (Cathédrale de), p. xc.
Toussaint (Le capitaine), envoie des
copies d'inscriptions, p. 226.
Travers (Emile). Hommage, p. xxii.
Tronoén (Finistère). Découverte d'ob-
jets gaulois, p. xxiii-xxiv et ai à 93.
TsouRA (Algérie). Inscription romaine,
p. 176.
TuMULUS du Bois des Vendus, p. xxxiv.
Tunis (Musée de), p. 1^7 à i5i.
u
Ulger, évêque d'Angers; ouverture de
son tombeau, p.xciv, 4x6 à ^23; —
son calice, p. /117; — sa crosse,
p. ^91; — son anneau, p. iig-igo.
— r)(>c —
UNAC(Anège). Église, p. 456, tay^àUgli.
Ubskai (L'alihé), aiileur de diverses
communications, p. lxxx, i.xxxv,
Lxxxviu, xciv; — oITre nu ouvrage
an Comité, p. l\v.
■ Les restes du roi René et d'Isa -
belle de Lorraine et le touduau
d'Uiger à la cathédrale il Angers,
p. /ii 1 à liù^.
LsiKti (Louis n). Sa tomhe uu\ (ionle-
liers de Salins, p. i '.^-j.
UsiKn (Richard n), provincial des
Frères mineurs, fondaleur d'une ciia-
pelle au couM'iit desCordoliers de Sa-
lins, p. t'i-].
UssAT (Ariège). Kglise, p. /icj'i.
UïBS ((iard). Découvertes lUTlit'olo-
gi(|ues, p. lo, 1 à \'?.-2,
Valknce (Cathédrale do), p. xl.
\ \Li.0T (Henri), nommé ollicier de l'In-
struction publique, p. l\i.
'lAi.i.oT (Joseph), nommé chevalier de
la Légion d'honneur, p. lix.
Vals (Ariège). Kjjlise, p. ig'i ù '196.
V\siis, représentant des jrux du cirque,
p. 45 à 47.
Vendus (Bois des). Tumulus, p. \x\iv.
A KRDUX (Ariège). Église, p. ^96.
Vermand (Aisne). Inscription romaine,
p. I.XXXI.
Vpn\ VJOUL (Ariège). Eglise, p. Agd-Zu)-.
VEiiNEriL (Elire). Trouvaille de mon-
naies gauloises, p. L.
VfiRRpiS ASTIQUES trouvés à Aubigny-en-
ArloiB,p. 3j6; — laMalga, p. i53;
— Nantes, p, 607.
Vesi,y(1)k). Fouilles dans les forets de
Bord et de Louviers, p. xxxvi et
xxxvii. - — Observations snr le Càte-
Ijer de Griquehenl-snr-Soine, p. xi,-
XLl.
Veuclin ( AL), oll're un ouvrage au Comité ,
p. i.xxw.
Vu; (Ariège). Eglise, p. ASg, 497-/198.
ViCDFSsos (Ariège). Eglise, p. 698-499.
VitLE (Antoine in:). Sa tombe à Dom-
julien, p. 1 7 à ao.
ViixERs (M,). Monnaies françaises trou-
vées près de Bayeux, p. nxxv, \c.ii.
ViLUERs-KN-BiERRE (Seluo- et- Mamc ).
Eglise, p. 116 à 130.
ViruAux de Champeaux, p. 101 à 11 5;
— des Cordeliors de Salins, p. 1 iUi
i. .37.
w
W M.TiiERBRifi (Le), p. .3.39 à .334.
Yolande dk Fhm)RE. Invcutnire après
décès de ses biens, dressé en 1 3c)5 .
p. 48 à 53.
YoiKS (Algérie). Inscriptions clin''-
tiennes, p. 17*, 173; - - romaines,
p. 171, 17a, 174.
YzEiiRE (Indre-et-Loire). Ras- reliefs
romains, p. wi, \mv.
— 567 —
LISTE DES PLANCHES.
Planche 1. Efjlisf do CJiissey (Jura), p. 6.
Plnnche II. Slatuo de la sainte Vierge dans Téglis'^ de Chissey (Jura), p. i).
Planche III. Bas-relief provenant de la Mésie Inférieure, p. ii.
Planche IV. Fragments de ceinturon et de casque Irouvés à Tronoën , p. 9.9.
Planche V. Portail de los Jeronimos à Beiem (Portugal), p. Si.
Planche VI. Portail de Santa-Cruz à Coïmbre (Portugal), p. 3i.
Planche VII. Salle du chapitre à Thomaz (Portugal), p. 37.
Planche VIII. Statue gallo-romaine trouvée k Reims, p. 43.
Planche IX. Plan de l'église de Champeaux, p. io3.
Planche X. Vases découverts près d'Uzès, p. 129.
Planche XL Tombe conservée à Chasseguay (Manche), p. laB.
Planche XII. Julia Domna en muse, statue trouvée à Carthage, p. 1/17.
Planche XIII. Bas-relief trouvé à Sidi-Salah, p. i5o.
Planche XIV. Coffret d'ivoire conservé à la cathédrale de Baveux, p. 3/17.
Planche XV. Coffret d'ivoire conservé à la cathédrale de Bayeux, p. 3/47.
Planche XVI. Chasuble de saint Rigobert conser-vée à la cathédrale de Baveux,
p. 3/18.
Planche XVII. Abside de l'église de Saint-Lizier (Ariège), p. i6o.
Planche XVIII. Cloître de Saint-Lizier (Ariège), p. A65.
Planche XIX. Briques estampées trouvées à Saint-Similien de Mantes, p. 5o8.
Planche XX. Plan de l'église Saint-Philbert de Grandlieu, p. 53 1.
Planche XXL Vue intérieure de l'église Saint-Philbert de Grandlieu, p. 53i.
Planche XXII. Vue intérieure de l'église Saint-Philbert de Grandlieu, p. 533.
LISTE DES VIGNETTES.
Plan de l'église de Chissey, p. 5.
Porte en fer du moulin de Sévigny-Waleppe, p. Ai.
Fragments de vases romains représentant les combats du cirque, p. A7.
Bijou antique trouvé près d'Agen, p. 5/i.
Plan de la basilique de Castiglione, p. i4o.
Tombeau néo-punique découvert à Téboursouk, p. i4/i.
Autre vue du même, p. i45.
Stèle punique représentant une déesse, p. 222.
Vase de verre trouvé à Aubigny-en-x\rtois, p. 3 16.
Cadran solaire trouvé à Aubigny-en-Arlois, p. 3 19.
Boucle mérovingienne découverte A Anguilcourt-le-Sart , p. 336.
Boucle mérovingienne découverte à Montescout-Lizerolle, p 387.
Plan de l'église de Bénac (Ariège), p. /i55.
Plan de l'église d'Unac (Ariège), p. 'i56.
Plan de l'église d'Axiat (Ariège), p. /i56.
Colonne de l'église d'Ourjout (Ariège), p. tioS.
— r>68 —
Griiïe dans l'église de Vie (Ariège), p. 't'tç).
Vue do l'église de Mercus (Ariôge), p. 'ilh.
Cloclier de Castilioa (Ariège), p. /iti-î.
Clocher de Senleiu (Ariège), p. /iGli.
Vue de l'église de Miglos (Arièg'?), p. 'i6'i.
Vue de l'église d'Axial (Ariège), p. '167.
Porle de l'église de Sainl-Pierre-d'Ercé (Ariège), p. ^71.
Chapiteau de l'ancienne église de Pauliac (Ariège), p. i!i73.
Vue de l'église de Mérens (Ariège), p. /175.
Plan de l'église de Saint-Jean-de-Verges (Ariège), p. hS'À.
Fenélre du clocher de Seutein (Ariège), p. /j()o.
Fenêtre ahsidale à Sinsat (Ariège), p. Iti^i.
Coupe de l'église d'Unac (Ariège), p. li^S.
Plan de l'église de V^ernajoul (Ariège), p. 696.
Vue de l'église de Vie (Ariège), p. /197.
Plan de l'église Saint-Similien à Nantes, p. .5os.
Couvercle de loinbeau trouvé à Saint-Siniilien, p. r)or>.
Tombe trouvée à Sainl-Siniilien, p. 505.
Tète d'un sarcophage trouvé à Saint-Siniilien, p. 5o6.
Cercueil de plomb trouvé à Saint-Similien, p. 5o6.
Ampoules de verre trouvées à Saint-Similien, p. 607.
Couronne trouvée dans le tombeau du roi René, p. 5i3.
Insignes royaux du roi René, p. bih.
Tombeau de l'évêque Ulger, p. 5 16.
Calice trouvé dans le tombeau d'Ulger. p. 517.
Roile en bois trouvée dans le tombeau d'Ulger, p. 519.
Crosse de l'évêque Ulger, p. ôfii.
Kglise Sainl-Philbert de Granlieu. (-oupe sur l'abside, p. 5.*} 4.
TABLE DES MATIÈRES.
Liste des membi\es dn la Section d'archéologie, de la Commission de l'Afrique du
Nord, de la Commission des musées archéologiques cl sciculiliques, des membres
non résidant du Comité, des correspondants honoraires et des correspondants
du Comité, p. i à xvii.
PROCÈS-VERBAUX.
Séance du i3 janvier 189G, p. xxi à xxv.
Rapport de M. Salomon Heisach sur des objets gaulois découverts à Tronoén, par
M. Do Chàtellier, p. xxni-xxiv.
Séance du 10 février 1896, p. xxvi-xxvii.
Séance du 9 mars 1896, p. xxviii-xxix.
Réunion annuelle des délégués des Sociétés savantes à la Sorhonne, p. x\x à
LXIII.
Séance d'ouverture, p. x\x à xxxii.
Discours de M. Schefer , p. xxx à xxxn.
SÉANCE du 7 avril 1896, p. xxxiii à xxxvii.
Communication de M. l'abbé Bonno sur des objets préliisloriques trouvés en Pales-
tine, p. xxxui.
Communication de M. Cavaliek sur les lanzas du Languedoc, p. xxxni-xxxiv.
Communication de M. J.-B. Gir\ud sur les épées de Rives, en Dauphiné, p. xxxiv.
Communication de M. Lièvre sur les transformations du menhir, p. xxxv-xxxvi.
Communication de MM. Quesné et de Vesly sur leurs fouilles dans la forèt de Bord ,
p. XXXVI-XXXYU.
Séance du 8 avril 1896, matin, p. xxxviii à xli.
Communication de M. le chanoine Cerf sur l'histoire du costume en Champagne,
p. XXXVHI.
Communication de M. d'Abzac sur le barbichet limousin , p. xxxvni.
Communication de M. Plaxcouabd sur divers monuments des cantons de Marines et
de Magny-en-Vexin , p. xxxvni-xxxix.
Communication de M. Jules Gauthier et de M. l'abbé Brune sur l'orfèvrerie eu
Franche-Comté , du xi" au xviif siècle , p. xxxix.
Communication de M. Tiiiollier sur la cathédrale de Valence, p. xl.
Séance du 8 avril 1896, soir, p. xlii à xlvi.
Communication de M. Tabbé Bosseboeuf sur un sarcophage conservé à Saint-Pol-
de-Léon , p. xlii.
Communication de M. Ecde sur le style luanuéliii rn Portugal, p. xlii-xliii.
— 570 —
Comiumiiratioii de .M. Jules Gvt3TiiiKii sur lo couvoiit flos Coi'ddiers fie Snliiis (.Iuim ),
|i. \LII1.
Cuiiimuiiu-atiou de M. l.éoii NKjtkk sur l'éj^lise Sniiil-I'liillu'i'l de i;r;iiidlieu . |;. xi.iii-
XLIV.
Coiuuuuiiciitioii de M. I'illoy sur les objets truu\cs (huis le toiulicau dr C liildeiic ,
p. X1.1V-\LV.
Communicatiuu de M. l'abbé l'iisKix sur l'éjjlise Nolre-Dauie-de-rKpiuo, |). xlv.
Skanck du 9 avril lîSgO, matin, p. \lvii à \li\.
Cotumunirntion de M. Tabbé Bbuxe sur i'éjjlisc df Chissey (Jura), p. xi-vii.
Cuminunicatioii de M. Ksrtrand sur la basili(|ac de Castif^liune ^Algérie), p. xi.vli.
Couimuniratiou de M. Fji:gukt sur les caractères distiuctifs du eippe et de la stèle,
p. XLVIII.
Couiumnifatioiis de M. l'abbé Bosskboeuf et du P. dk i.a Choix sur les fouilles d'Yzeurc
(ludrc-et-Loire), p. xlix.
Séance du 9 avril 1896, soir. p. l à 1.11.
Commi'iiiealioii de M. dk Lmioxdks sur les éiflises de rAriè|;c, p. i,i.
Coninuiiiicalidn de M. l'abbé I'igkon sur une (dinbe conservée à Cliasse^uay (MiUiclie),
p. 1,1-Lii.
SÉINCE GÉNÉRALE du 1 I avfil 189G. p. LUI à I.XIII.
Discours de M. Gutesse, Ministre de i'Instrurtioii publique par intérim, p. lit à lix.
Séance du 17 avril 1896, p. lxiv à lxvi.
Séance du 11 mai 1896, p. lxvh-lxviii.
Programme du Congrès des .sociétés savantes pour 1(^97, p. l\i\ a lxxiii.
SÉANCE du 8 juin 1896, p. iaviv à lx\i\.
Notice uécroloffique sur M. de La Blaiichère, ])ar M. Hkhon dk Vu.i.efossk, p. i.xxiv
à LXXV.
Rapport de M. de BAnniÉLEMï .«ur une eomniunicalion de M. l'abbé Bonno relative
à des monnaies jfauloises trouvées à Provins, p. lxxvi-lxxvu.
Séance du tio juillet 1896, p. lxxx à lxxxiii.
Note de M. Edmond Le Blant sur un vase antique trouvé à Vermand , p. lxxxi-
LXXXlI.
Rapport de M. Babelon sur les ruines de Berthou\ ille (Eure), p. i.xxXiï-LXxxiti.
Séance du 16 novembre i'S9(), p. i,\v\iv à lxxxix.
Rajjport de M. B\nEi,ON sur les fouilles du P. de la V.voh h Berllionvillc (Kure ) ,
LXXXVI à LXXXVII.
Séance du 1 A déecmbrc 1896, [). \c à \f;v.
Ituppurt de M. dk Baktiiklemy sui' une couununicalioii de \1. Buîbaiu) relative au
rliàteau deTalmond, p. xc,i-xcii.
Happoi't de M. Babelon sur une découverte de niurniaies fraM<;iiiscs à Fuuiichon (Cal-
vados), signalée par M. Villeus, j). xcii.
Rapport de M. de Lvsteyrik sur une eomrauniealion de \l. l'abbé Ursevu relative à
des découvertes laites dans la cathédrale d'Auffers . p. xciv a xcv.
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RAPPORTS ET COMMUINICATIONS.
L'église de Chissey (Jura), par M. l'abbé Brune, p. 3 à lo. {Planches 1 cl 11.)
Noie sur un bas-relief de la Mésie Inférieure, par M. Frauz Cumom, p. i i à iG.
[Planche ni)
La lombe d'Antoine de Ville à Domjulien (Vosges), par M. le lieutenant Ch. Dems,
p. 17 à 90.
Une habitation gauloise à Tronoën en Saint-Jean-Trolimon (Finistère). Coniinu-
nication de W. Paul Du Chvtellier, p. ai à 2.3. [Planche IV.)
Eludes d'arcbileclure en Portugal. De lïnlluence française dans le style nianuélin,
par M. Emile Eude, p. ai à 09. [Planches Va VII.)
Porto en fer du moulin de Sévlgny-Waleppe (Ardennes). Communication de
M. Jadart, p. 4o à Zi3.
Statue de i'époque gallo-romaine trouvée à Reims, faubourg de Laon, et aajuise
par le Musée. Communication de M. Jadart, p. h3-hli. [Planche VIII.)
Fragments de vases avec représentation des combats du cirque. Rapport de
M. Edmond Le Blam sur une communication de M. Auguste Nicaise, p. hb
à [)'].
Inventaire dressé en iSgS au décès de Yolande de Flandre, comtesse de Bar.
Communicalion de M. Maxe-Werly, p. /i 8 à Sa.
Bijoux et intaiiles du Musée d'Agen, communication de M. Tuolin. p. 53-.^4.
Le mobilier au moyen âge dans le sud-est de la France, par M. l'abbé Fillet,
p. 55 à 1 00.
Les vitraux de la collégiale de Sainl-Marlin, à Cliampeaux-en-Brie, par M. G.
Leroy, p. 101 à 11a. [Planche IX.)
Note sur l'église de Villiers-en-Bierre (Seine-et-Marne), par M. G. Leroy, p. 1 16
à 190.
Découvertes archéologiques près d'Uzès. Rapport de M. Salomon Relnach sur des
communications de M. Rousset, p. 1 a 1-1 22. [Planche X.)
Note sur une tombe conservée dans l'église de Chasseguay (Manche), par M. le
chanoine Pigeon, p. ia3 à ia6. [Planche XI.)
Le couvent des Cordeliers de Salins, son éghse et ses monuments, par M. Jules
Gal'thier, p. 127 à i38.
Note sur la basilique de Castiglione, par M. Bertrand, p. 189 à lia.
Découverte d'un tombeau néo-punique dans le camp de Téboursouk, par M. le
capitaine Ravard, p. i43 à i46.
Statue de femme découverte à Carthage et bas-relief découvert à Sidi-Salah-el-
Ballhi. Rapport de M. Salomon Reinach sur une communicalion de M. Gauckler,
p. 1^7 à i5i. [Planches XII et XIII.)
Découvertes faites à la Malga, par M. Gauckler, p. 102 à i55.
Inscriptions inédites de l'Algérie, par M. Gsell, p. i56 à aao.
Stèle punique représentant une déesse, rapport de M. Ph. Berger sur une com-
munication de M. Papier, p. aai à 322.
Chronique d'épigraphie africaine, par M. Cagnat, p. 228 à 386.
Note sur la vallée inférieure de la Siliana à l'époque romaine, par M. Gauckler,
p. 287 à 3oi.
— 572 —
l lu- ciiriosili' numismaliquo, rapport do M. Babblon sur une communication de
M. Thoison, p. 3oM à 3o/i.
NiJice sur la démolition dn diâlcaii de Talniond en iGiS. par M. (j. Haiuiaud,
p. 3oâ à .'{il.
DiTOUvertp d'une incinération du m' siècle et fouilles d'inluuiiafions niérovin-
jfieiuies à Aul)i|;ny-on-Artois, p. 3ia à 'A-i-2.
Maiulement de Ciiarles. duc d'Orléans, donnant mission à Pierre Boyiesve, son
secrétaire, do vendre certains de ses joyaux, connnunication de M. Paul de
FAncv, p. 3-î3 à 3 a 9.
Découverte d'une nécropole romaine à Bur\ (Oise), par M. l'abbé Hamard, p. 33o
à 33i.
Le Wallberbrug de la province de Drenllie, par M. de Laigiie, p. 333 à 334.
Boucle avec inscriplion découverte à Anguilcourt-ie-Sart , communication de
M. Piu,ov, p. 335 à 33i).
Le trésor de l'église Notre-Dame de Bayeux, d'après les inventaires manuscrits de
i'i76, 1/180 et 1/19H, par M. l'abbé Deslandks, p. 3/io à 45(i. {Planches XIV-
.W-.WI.)
Les églises romanes de 1' \riège,par M. de Lviio^DKs,p. i5i à /igç). [Planches XVll-
XVIII.)
Les fouilles de Sninl-Similien de Nantes, rapport de M. de Lasteyrie sur des
communications de MM. Pitre de l'Isle, Léon Maître et Dortel, p. 5oo à 5ii.
(Plfinciic MX.)
Les restes du roi René et d'Isabelle de Lorraine, et le tombeau d'IIIgor à la cathé-
drale d'Angers, par M. l'abbé liisEAr, p. 5i! à 093.
Notice sur l'église de Saint-Piiilbert de Grandiieu (Loire-Inl'érieure), par M. Léon
Maître, p. Sai à 5/19. (Planchos VA à XXII.)
Table alphabétique des matières, p. 55o à 560.
Liste des planches, p. ï){\'j.
Liste des vignettes, p. 5G7 à 568.
Table ué.nkrale des matières, p. 669 à 572.
Bulletin Archéologique, 1896.
Pl. I, p. 6
l'hotutvpic Bcrthaud.
ÉGLISE DE CHISSEY (JURA)
Bulletin Archéologiq.uf., 1896.
Pl. II, p. 9
STATUE DE LA S"^ VIEPxGE
DANS L'ÉGLISE DE CHISSEY (JURA)
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Bulletin Archéologique, 1896
STATUE GALLO-ROMAINE
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Bulletin AnciiKOLOGiQiE, iSgO.
PI. XI, p. 19.3.
TOMBE CONSERVÉE A CHASSEGUAY (MANCHE).
Bulletin ARCHÉOLOGiauK, 1896.
Pl. XII, p. 147
JULIA DOMNA EN MUSE
Statue découverte a Carthage
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ABSIDE DE L'ÉGLISî
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Bl'LLETIN AnCHÉOLOGIQCE, 1896.
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