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Full text of "Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques"

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BULLETIN 

ARCHÉOLOGIQUE 


DU 


COMITE   DES   TRAVAUX   HISTORIQUES 
ET    SCIENTIFIQUES 


MINISTERE 
DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE  ET  DES  BEAUX-ARTS 


BULLETIN 
ARCHÉOLOGIQUE 

DU 

COMITÉ  DES  TRAVAUX  HISTORIQUES 

ET    SCIENTIFIQUES 
ANNÉE    1896 


PARIS 
IMPRIMERIE   NATIONALE 

ERNEST  LEROUX,  ÉDITEUR,  RUE  BONAPARTE,  28 
M   DCCC  XCVI 


BULLETIN 

ARCHÉOLOGIQUE 

DU 

COMITÉ  DES   TRAVAUX  HISTORIQUES 
ET  SCIENTIFIQUES. 

LISTE 

DES     MEMBRES      DE     LA     SECTION     D'ARCHEOLOGIE, 

DE  LA  COMMISSION  DE  L'AFRIQUE  DU  NORD  , 

DE  LA  COMMISSION  DES  MUSEES  SCIENTIFIQUES  ET  ARCHEOLOGIQLKS, 

DES    MEMBRES    NON    RESIDANT    DU    COMITE  , 

DES    CORRESPONDANTS  HONORAIRES  ET   DES  CORRESPONDANTS 

DU   COMITÉ. 


MEMBRES  DE  LA  SECTION  D'ARCHEOLOGIE. 

Président  honoraire  : 

Le  Blam  (Edmond),  membre  de  ITnstitut,  directeur  honoraire 
de  l'Ecole  française  de  Rome,  rue  Leroux,  7. 

Président  : 

Bertrand  (Alexandre),  membre  de  ITnstitut,  conservateur  du  Mu- 
sée des  antiquités  nationales  de  Saint-Germain-en-Laye. 

Vice-président  : 

Chabouillet  (Anatole),  conservateur  honoraire  du  département 
des  médailles  et  antiques  à  la  Bibliothèque  nationale,  boule- 
vard Malesherbes,  G5. 

Archéologie.  a 


Secrétaire  : 

Lasteyrie  (Robert  de),  membre  de  rjiislitul,  professeur  à  TEcole 
des  chartes,  rue  du  Pré-aux-Clercs,  lo  bis. 


Membres  : 

Babelo.\,  conservateur  du  département  des  médailles  et  antiques 
à  la  Bibliothèque  nationale,  rue  do  Verneuil,  3o. 

Barthélémy  (Anatole  de),  membre  de  l'Institut,  rue  d'Anjou,  9. 

Berger  (Philippe),  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de 
France,  quai  Voltaire,  3. 

Gagnât  (René),  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de 
France,  rue  Stanislas,  10. 

CouRAJOD  (Louis),  conservateur  au  Musée  du  Louvre,  rue  Vital,  U'6. 

GuiFFREY  (Jules),  administrateur  de  la  manufacture  nationale  des 
Gobelins. 

Héron  de  Villefosse  (Antoine),  membre  de  l'Institut,  conservateur 
au  Musée  du  Louvre,  rue  Washington,  i5. 

La  Blanchère  (René  de),  inspecteur  général  des  archives  et  biblio- 
thèques, rue  Poncelet,  67. 

LoNGNON  (Auguste),  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de 
France,  rue  de  Bourgogne,  5o. 

Maspero,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de  France, 
avenue  de  l'Observatoire,  2U. 

MûNTz  (Eugène),  membre  de  l'Institut,  bibliothécaire  de  l'Ecole 
des  beaux-arts,  rue  de  Condé,  \U. 

Perrot  (Georges),  membre  de  l'Institut,  directeur  de  l'Ecole  nor- 
male supérieure,  rue  d'Ulm,  /i5. 

Reinach  (Salomon),  conservateur  adjoint  du  Musée  des  antiquités 
nationales  do  Saint-Gcrmain-on-Layo,  rue  de  Lisbonne,  38. 

Schlumberger  (Gustave),  membre  de  l'Institut,  avenue  d'Antin,  27. 


m 


COMMISSION  DE  PUBLICATION 
DES   DOCUMENTS  ARCHEOLOGIQUES  DE  L'AFRIQUE  DU  NORD. 

Président  honoraire  : 

Perrot  (Georges),  membre  de  Tlnstitut,  directeur  de  l'Ecole  nor- 
male supérieure,  rue  d'Ulm,  kb. 

Président  : 

Héron  de  Villefosse  (Antoine),  membre  de  l'Institut,  conservateur 
au  Musée  du  Louvre,  rue  Washington,  i5. 

Secrétaire  : 

Cagnat  (René),  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de 
France,  rue  Stanislas,  lo. 

Membres  : 

Babelon,  conservateur  du  département  des  médailles  et  antiques 
à  la  Bibliothèque  nationale,  rue  de  Verneuil,  3o. 

Berger  (Philippe),  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de 
France,  quai  Voltaire,  3. 

Houdas,  professeur  à  l'Ecole  spéciale  des  langues  orientales  vi- 
vantes, avenue  de  Wagram,  29. 

La  Blanchère  (R.  de),  inspecteur  général  des  archives  et  biblio- 
thèques, rue  Poncelet,  ^17. 

La  Martinière  (H.  de),  secrétaire  général  du  Comité  de  l'Afrique 
française. 

La  Noë  (Le  général  de),  directeur  du  service  géographique  de  l'ar- 
mée, rue  de  Grenelle,  i4o. 

Lasteyrie  (Robert  de),  membre  de  l'Institut,  professeur  à  l'École 
des  chartes,  rue  du  Pré-aux-Clercs,  10  bis. 

Maspero,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de  France, 
avenue  de  l'Observatoire,  2/1. 

Milne-Edwards,  membre  de  l'Institut,  directeur  du  Muséum  d'his- 
toire naturelle,  rue  Cuvier,  57. 


Péri.v  (Georgos),  membre  de  la  Société  de  géographie  de  Paris, 

rue  de  Douai,  65. 
Reinach  (Salomon),  conservateur  adjoint  du  Musée  des  antiquités 

nationales  de  Saint-(iernuiin-en-Laye,  rue  de  Lisbonne,  38. 
Saladin,  architecte  diplômé  du  Gouvernement,  rue  du  Faubourg- 

Saint-llonoré,  2Ùo. 


COMMISSIOIS 
DES  MUSÉES  SCIEINTIFIQUES  ET  ARCHEOLOGIQUES. 

Président  : 

BoissiER  (Gaston),   secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  française, 
professeur  au  Collège  de  France,  <|nai  Conti,  28. 

I  ice-président  : 

Lasteyrie  (Robert  de),  membre  de  riustitut,  professeur  à  TEcole 
des  chartes,  rue  du  Pré-aux-Clercs,  10  his. 

Secrétaire  : 

Babelon,  conservateur  du  département  des  médailles  et  antiques 
à  la  Bibliothèque  nationale,  rue  de  Verneuil,  3o. 

Membres  : 

C0URAJ0D  (Louis),  conservateur  au  Musée  du  Louvre,  rue  Vital,  63. 
FouQuÉ,  membre  de  l'inslilul,  professeur  au  Collège  de  France, 

rue  de  Humboldt,  9  3. 
CuiMET,  directeur  du  Musée  Guimet,  avenue  d'Anliu,  /ig. 
Hamy  (Le  docteur),  membre  de  Hnstitut,  conservateur  du  Musée 

dV'tlinograpliie,  rue  GeolTroy-Saint-lliliiire,  36. 
Héron  de  Villefosse  (Antoine),  mejnbre  de  flnstitul,  conservateur 

au  Musée  du  Louvre,  rue  Washington,  i5. 
La  Blanciière  (R.  de),  inspecteur  général  des  archives  et  biblio- 

Ihècjues,  rue  Ponceh.'l,  /j7. 


Maspero,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de  France, 
avenue  de  l'Observatoire,  9 A. 

Milne-Edwards,  membre  de  l'Institut,  directeur  du  Muséum  d'his- 
toire naturelle,  rue  Cuvier,  67. 

OusTALET,  docteur  es  sciences,  assistant  au  Muse'um  d'histoire  na- 
turelle, rue  de  Buffon,  55. 

Perrot  (Georges),  membre  de  l'Institut,  directeur  de  l'Ecole  nor- 
male supérieure,  rue  d'Ulm,  /i5. 

Reinach  (Salomon),  conservateur  adjoint  du  Musée  des  antiquités 
nationales  de  Saint-Germain-en-Laye,  rue  de  Lisbonne,  38. 

Le  directeur  du  Secrétariat  et  de  la  comptabilité. 

Le  chef  du  1"  bureau  de  la  direction  du  Secrétariat  et  de  la  comp- 
tabilité. 


MEMBRES  ISON  RESIDANT  DU  COMITE. 

Albanès  (L'abbé),  docteur  en  théologie,  à  Marseille. 

Allmer  (Auguste),  correspondant  de  l'Institut,  à  Lyon. 

Babeau  (Albert),  correspondant  de  l'Institut,  à  Troyes. 

Baguenault  de  Puchesse,  membre  de  la  Société  historique  et  ar- 
chéologique de  l'Orléanais,  à  Orléans. 

Bayet,  correspondant  de  l'Institut,  recteur  de  l'Académie  de  Lille. 

Beâurepâire  (Charles  de  Robillard  de),  correspondant  de  l'Insti- 
tut, archiviste  du  département  de  la  Seine-Inférieure. 

Blancard  (Louis),  correspondant  de  l'Institut,  archiviste  du  dépar- 
tement des  Bouches-du-Rliône. 

BouRiANT,  directeur  de  l'Institut  français  d'archéologie  orientale,  au 
Caire. 

Brun-Durand  (Justin),  à  Crest  (Drôme). 

BuHOT  DE  Kersers,  président  de  la  Société  des  antiquaires  du 
Centre,  à  Bourges. 

BuLLiOT,  président  de  la  Société  Eduenne,  à  Autun. 

Caillemer,  correspondant  de  l'Institut,  doyen  de  la  Faculté  de 
droit  de  Lyon. 

Cartailhac,  directeur  de  la  Revue  d'anthropologie,  à  Toulouse, 


(Ihamre  (Ernest),  sous-directeiir  du  Musëum  des  sciences  nahi- 
rollos  de  Lyon. 

Chevalier  (Le  chanoine  Ulysse),  correspondant  de  rinstilut,  à 
Romans. 

CouRNAULT  (Charies),  conservateur  du  Musée  lorrain,  à  MalzéviUe, 
près  Nancy. 

Delattre  (Le  P.),  correspondant  de  l'Institut,  à  Ciarthage. 

Drloye.  ancien  conservaleui-  du  Musée  Calvot,  à  Avifjnon. 

Demaeght  (Le  commandant),  président  de  la  Société  de  géojj^raphie 
et  d'archéologie  d'Oran. 

Desnoyers  (L'abbé),  conservateur  du  Musée  archéologique  d'Orléans. 

Dézeimeris  (Reinhold),  correspondant  de  l'Institut,  à  Bordeaux. 

Dlmoutier.  directeur  de  l'enseignement,  à  Hanoï. 

Garmer,  archiviste  du  département  de  la  Gôte-d'Or. 

Gasté  (Armand),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Caen. 

(tal'ckler,  chef  du  service  des  an[i(juilés  et  des  arts  de  la  Régence, 
à  Tunis. 

Harmand  (Le  docteur),  ministre  plénipotentiaire  de  France,  à 
Tokio. 

Julien-Laferrière,  évêque  de  Constantine. 

JuLLioT,  membre  de  la  Société  archéologique  de  Sens. 

Kerviler  (René),  ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  chaussées,  à 
Saint-Nazaire. 

La  Borderie  (Arthur  de),  membre  de  l'Institut,  à  Vitré. 

Lenmer,  directeur  du  Muséum  du  Havre. 

Lièvre,  bibliothécaire  de  la  ville  de  Poitiers. 

Maître  (Léon),  archiviste  du  département  de  la  Loire-Inférieure. 

Marsy  (Le  comte  de),  directeur  de  la  Société  française  d'archéo- 
logie, à  Gompiègne. 

Mwe-Werly  (Léon),  membre  de  la  Société  des  lettres,  sciences  et 
arts  de  Bar-le-Duc. 

Merlet  (Lucien),  correspondant  de  rinstilut,  arcliiviste  lionoraire 
du  département  d'Eure-et-Loir,  à  Chartres. 

MiREUR,  archiviste  du  département  du  Var. 

(JEliiert,  conscrvateiii-  du  musée  d'histoire  naturelle  de  Laval. 

PiLLOY  (Jules),  ancien  agent  voyer  d'arrondissement,  à  Saint- 
Quentin. 

Port  (Célestin),  membre  de  l'Institut,  archiviste  du  département 
de  Maine-et-Loire. 


vu 


PouLLE  (Alexandre),  ancien  président  de  la  Société  archéologique 
de  Consttintine ,  à  Montauroux  (Var). 

Révoil  (Henri),  correspondant  de  l'Institut,  architecte  du  Gouver- 
nement, à  Nimes. 

RoNDOT  .(Natalis),  correspondant  de  l'Institut,  à  Lyon. 

Rostand  (Eugène),  publiciste,  à  Marseille. 

Sabatier,  doyen  de  la  Faculté  des  sciences  de  Montpellier. 

Saige  (Gustave),  correspondant  de  l'Institut,  conservateur  des  ar- 
chives et  de  la  bibliothèque  du  Palais  de  Monaco. 

Sauvage  (Le  docteur),  conservateur  du  Musée  de  Boulogne-sur- 
Mer. 

Tamizey  de  Larroqub,  correspondant  de  l'Institut,  à  Gontaud  (Lot- 
et-Garonne). 

Teissier  (Octave),  bibliothécaire  do  la  ville  de  Draguignan. 

Thiollier,  membre  de  la  Société  historique  et  archéologique  du 
Forez  la  Diana,  à  Saint-Etienne,  rue  de  la  Bourse,  98. 

ViLLEY,  correspondant  de  l'Institut,  doyen  de  la  Faculté  de  droit 
de  Caen. 

Zeys,  premier  président  de  la  Cour  d'appel  d'Alger. 


CORRESPONDANTS  HONORAIRES  DU  COMITE. 

Arbaumont  (Jules  d'),  secrétaire  de  la  Commission  des  antiquités 

de  la  Côte-d'Or,  à  Dijon. 
Arbellot  (Le  chanoine),  président  de  la  Société  archéologique  et 

historique  du  Limousin,  à  Limoges. 
Berthelet  (Charles),  à  Arlay  (Jura). 
BiGARNE  (Charles),  membre  de  la  Société  arche'ologique  de  Beaune, 

à  Chorey  (Côte-d'Or). 
BouLARD  (Gustave),  directeur  des  contributions  directes  en  retraite, 

rue  de  la  Bienfaisance,  k,  à  Paris. 
Brocard,   membre  de  la  Société  historique  et  archéologique  de 

Langres. 
Cerf  (Le  chanoine),  membre  de  l'Académie  nationale  de  Reims. 
Chatel  (Eugène),  ancien  archiviste  du  département  du  Calvados, 

rue  Vavin,  5,  à  Paris. 


VIII 


Chénon,  agrôfj''  f^f  la  Faculh'  de  droit  do  Paris. 

CuEVREux,  archiviste  du  département  des  Vosges. 

CoiyTADES  (Le  comte  de),  membre  de  la  Société  historique  et  ar- 
chéologique de  rOrne,  à  Magny-le-Désert. 

CoiRMEAUx,  conservateur  de  la  bibliothèque  et  du  musée  de  la  ville 
de  Reims. 

Dehaisnes  (Le  chanoine),  ancien  archiviste  du  département  du 
Nord ,  à  Lille. 

Dion  (A.  de),  président  de  la  Société  archéologique  de  Rambouillet, 
à  Montfort-rAmaury  (Seine-et-Oise). 

DissARD,  conservateur  des  musées  de  la  ville  de  Lyon. 

Domergue,  géomètre,  à  Coiistanline. 

Drouyx  (Léo),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  arts  et  belles- 
lettres  de  Bordeaux. 

Duhamel,  archiviste  du  département  de  Vaucluse. 

EsTAiNTOT  (Le  comte  d'),  avocat,  à  Rouen. 

Frossard,  pasteur  de  TEglise  réformée,  à  Bagnères-de-Bigorre. 

Garnier  (Le  chanoine),  curé  de  Corlée  (Haute-Marne). 

Gautier  (L'abbé),  curé  de  Saint-Cyr-FÉcole  (Seine-et-Oise). 

Gide,  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Montpellier. 

GuESNON,  professeur  honoraire  de  rUniversité,  rue  du  Bac,  g.S,  à 
Paris. 

GuiGNARD,  bibliothécaire  de  la  ville  de  Dijon. 

Hérelle,  professeur  au  lycée  de  Cherbourg. 

JuLLiAN  (Camille),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Bor- 
deaux. 

JussiEu  (de),  ancien  archiviste  du  département  de  la  Savoie,  à 
Chambéry. 

Leblanc,  ancien  conservateur  du  Musée  de  Vienne,  à  Saint-Lau- 
rent-de-Chamousset  (Rhône). 

Lechevalier-Chevignard,  professeur  à  l'Ecole  des  arts  décoratifs, 
à  Paris. 

Ledain  (Bélisaire),  membre  de  la  Société  des  antiquaires  de 
rOuest,  à  Poitiers. 

Ledieu  (Alcius),  bibliothécaire  de  la  ville  d'Abbeville. 

Lemire  (Charles),  ancien  résident  de  France  en  Annam,  boulevard 
de  Lalour-Maubourg,  ik,  h  Paris. 

Licuov,  bibliothécaire  de  la  ville  d(!  Melun. 

Lescarret,  correspondant  de  l'Institut,  à  Bordeaux. 


Leymarie  (Camille),  conservateur  de  la  bibliothèque  communale, 
à  Limoges. 

Liégeois,  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Nancy. 

LoisELEUR,  bibliothécaire  de  la  ville  d'Orléans. 

LoTTiN  DE  Laval,  aux  Trois-Vals,  près  Bernay  (Eure). 

Maignien,  bibliothécaire  de  la  ville  de  Grenoble. 

Marion,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille. 

Marionneau,  correspondant  de  l'Institut,  à  Bordeaux. 

MoNTÉGUT  (De),  ancien  magistrat,  à  La  Rochefoucauld  (Charente). 

MoNTESSus  (Le  docteur  de),  à  Chalon-sur-Saône. 

MouGiNS  DE  Roquefort  (Le  docteur),  conservateur  du  Musée  d'An- 
tibes. 

Pacqueteau,  syndic  des  gens  de  mer,  à  Ténès  (département 
d'Alger). 

Paillard,  au  château  de  Charly,  par  Mazille  (Saône-et-Loire). 

Parrot  (Armand),  membre  de  la  Société  académique  de  Maine- 
et-Loire,  à  Angers. 

PoQUET  (Le  chanoine),  curé  de  Berry-au-Bac  (Aisne). 

PoTHiER  (Le  ge'néral),  rue  de  Bellechasse,  i/i,  Paris. 

Prarond  (Ernest),  membre  de  la  Société  d'émulation  d'Abbe- 
ville. 

Privât,  lieutenant-colonel  du  i  ^ i "^  régiment  d'infanterie,  à  Mar- 
seille. 

Revillout,  professeur  honoraire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Mont- 
pellier. 

Robert  (Zéphirin),  conservateur  du  Musée  de  Lons-le-Saunier. 

RocHAMBEAu  (Le  iiiarquis  de),  membre  de  la  Société  archéologique 
du  Vendômois,  à  Thoré  (Loir-et-Cher). 

RoucHiER  (Le  chanoine),  à  Viviers  (Ardèche). 

Sabatier  (Camille),  conseiller  de  préfecture  du  département  de  la 
Seine. 

Sai.nt-Genis  (Flour  de),  ancien  conservateur  des  hypothèques,  rue 
Gounod,  7,  à  Paris. 

Saurel  (L'abbé),  membre  de  l'Académie  des  sciences  et  lettres  de 
Montpellier. 

SouLicE,  conservateur  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Pau. 

Tartière,  archiviste  du  département  des  Landes. 

Thomas,  chargé  de  cours  à  la  Faculté  des  lettres,  boulevard  Ras- 
pail,  2i3,  à  Paris. 


Vallentin  (Ludovic),  juge  au  tribunal  de  Montéiimar. 

Verlaque  (L'abbé),  à  Fréjus  (Var). 

Verneilh  (Le  baron  Jules  de),  membre  de  la  Société  historique  et 

archéologique  du  Pe'rigord,  à  Puyraseau  (Dordogne). 
Vétault,  bibliothécaire  de  la  ville  de  Rennes. 
VouLOT  (Félix),  conservateur  du  musée  d'Épinal. 


CORRESPONDANTS  DU  COMITE. 

Allain  (L'abbe'),  archiviste  diocésain,  à  Bordeaux. 

Alric,  vice-consul  de  France,  à  Mossoul. 

André  (Edouard),  archiviste  du  de'partement  de  TArdèche. 

André  (Ferdinand),  ancien  archiviste  du  département  de  la  Lozère, 

rue  Rougier,  i/i,  à  Marseille. 
André  (Francisque),  archiviste  du  département  de  l'Aube. 
Arnaud,  notaire,  à  Barcelonnette. 
AuBÉPiN,  archiviste  du  département  du  Cantal. 
AuDiAT  (Louis),  pre'sident  de  la  Socie'té  des  archives  historiques  de 

la  Saintonge  et  de  TAunis,  à  Saintes. 
AuTORDE,  archiviste  du  département  de  la  Creuse. 
Barbaud,  archiviste  du  département  de  la  Vendée. 
Barbier  de  Montault  (Le  chanoine),  à  Poitiers. 
Barckhausen,  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Bordeaux. 
Bardon,  receveur  des  domaines,  à  Nimes. 
Basset,  directeur  de  l'Ecole  supérieure  des  lettres  d'Alger. 
Baye  (Le  baron  Joseph  de),  membre  de  la  Société  des  antiquaires 

de  France,  à  Baye,  par  Montmort  (Marne). 
Bazin,  proviseur  du  lycée  de  Reims. 
Beauchet,  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Nancy. 
Beaune  (Henri),  avocat,  à  Lyon. 
Beaurepaire  (Eugène  de  Robillard  de),  secrétaire  de  la  Société 

des  antiquaires  de  Normandie,  à  Caen. 
Beauvois,  à  Corberon  (Côte-d'Or). 

Bertiielé  (Joseph),  archiviste  du  dépaitement  de  THe'rault. 
Bertiiolon  (Le  docteur),  à  Tunis. 


Berthomieu,  secrétaire  de  la  Commission  arche'ologiqiie  de  l\ar- 
bonne. 

Bertrand  (Louis),  conservateur  du  musée  de  Philippevilie. 

Bled  (L'abbé),  président  de  la  Société  des  antiquaires  de  la  Mo- 
rinie,  à  Saint-Omer. 

Bleicher  ,  professeur  à  l'Ecole  supérieure  do  pharmacie  de  Nancy. 

Bloch,  archiviste  du  département  du  Loiret. 

BoNDURAND  (Bligny-),  archiviste  du  de'partement  du  Gard. 

Bonxo  (L'abbé),  curé  de  Chenoise  (Seine-et-Marne). 

BoRDiER,  contrôleur  civil,  à  Maktar  (Tunisie). 

BoRREL,  architecte,  à  Moutiers  (Savoie). 

Bourbon,  archiviste  du  de'partement  de  l'Eure. 

BouRDERY  (Louis),  avocat,  à  Limoges. 

Bourgeois  (x^lfred),  archiviste  du  de'partement  de  Loir-et-Cher. 

Braql'ehaye,  directeur  de  l'École  municipale  de  dessin,  à  Bor- 
deaux. 

Bray  (De),  capitaine  au  U"  régiment  de  tirailleurs,  à  Sousse  (Tu- 
nisie). 

Brocard  (Le  commandant),  chef  de  bataillon  du  génie  en  retraite, 
à  Bar-le-Duc. 

Brossard  ,  archiviste  du  département  de  l'Ain. 

Bruchet  (Max),  archiviste  du  département  de  la  Haute-Savoie. 

Brune  (L'abbé),  curé  de  Baume-les-Messieurs  (Jura). 

Brutails,  archiviste  du  de'partement  de  la  Gironde. 

Cabanes,  membre  de  la  Société  d'études  des  sciences  naturelles  de 
Nimes. 

Cardaillag  (De),  conseiller  à  la  cour  d'appel  d'Agen. 

Carrière,  membre  de  la  Société  d'études  des  sciences  naturelles  de 
Nimes. 

Carsalade  du  Pont  (Le  chanoine  de),  président  de  la  Société  his- 
torique de  Gascogne,  à  Auch. 

Carton  (Le  docteur),  médecin-major  de  2®  classe  au  19''  régiment 
de  chasseurs,  à  Lille. 

Cazalis  de  Fondouce,  secrétaire  général  de  l'Académie  des  sciences 
et  lettres  de  Montpellier. 

Closmadeuc  (Le  docteur  de),  président  de  la  Société  polymathique 
du  Morbihan,  à  Vannes. 

CoLLiGNON,  inspecteur  du  service  des  monuments  historiques,  à 
Tlemcen  (département  d'Oran). 


XII 


CoMBARiEU,  archiviste  du  département  du  Lot. 

CoRNiLLON,  conservateur  du  musée  de  Vienne  (Isère). 

CoRTEz  (Fernand),  à  Sainl-Maximin  (Var). 

Couard,  archiviste  du  département  de  Seine-et-Oise. 

Courant  (Maurice),  interprète  au  consulat  d(^  France,  à  Tien-Tsin 
(Chine). 

Dejeanne  (Le  docteur),  à  Bagnères-de-Bigorre. 

Demaison,  archiviste  de  la  ville  de  Reims. 

Des  Méloizes  (Le  marquis),  membre  de  la  Société  des  antiquaires 
du  Centre,  à  Bourges. 

Desplanque,  archiviste  du  département  des  Pyrénées-Orientales. 

Douais  (Le  chanoine),  à  Toulouse. 

Du  Chatellier  (Paul),  au  château  de  Kernuz.  par  Pont-TAbbé 
(Finistère). 

Dujarric-Descombes,  vice-président  de  la  Société  historique  et  ar- 
chéologique du  Périgord,  à  Périgueux. 

DuNOYER  DE  Segonzac  (Jacques),  archiviste  du  département  de  la 
Sarthe. 

Du  Paty  de  Clam  (Le  comte),  receveur  des  contributions  directes, 
à  Gafsa  (Tunisie). 

Durand  (Georges),  archiviste  du  département  de  la  Somme. 

DuTiLLEUx,  chef  de  division  à  la  préfecture  de  Versailles. 

DuvAL,  archiviste  du  département  de  TOrne. 

Duvernoy,  archiviste  du  département  de  Meurthe-et-Moselle. 

EcK  (Th.),  conservateur  du  Musée  de  Saint-Quentin. 

Espérandieu,  capitaine  au  61"  régiment  d'infanterie,  à  Mar- 
seille. 

EsTiENNE,  archiviste  du  département  du  Morbihan. 

Fage  (René),  avocat,  à  Limoges. 

Farges  (Le  capitaine),  attaché  aux  affaires  indigènes,  à  Constan- 
tine. 

Favier,  conservateur  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Nancy. 

Ferrand  (Gabriel),  agent  de  la  résidence  de  France,  à  Mananjary 
(Madagascar). 

FiLLET  (L'abbé),  curé  d'Allex  (Drôme). 

FiNOT,  archiviste  du  département  du  Nord. 

Flamare  (Dk),  archiviste  du  département  de  la  Nièvre. 

Fleury  (Paul  de),  archiviste  du  département  de  la  Charente. 

Fouquet  (Le  docteur),  au  Caire. 


FouREAu  (Fernand),  à  Biskra. 

FouRNiER,  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Grenoble. 

Frémi.wille  (De),  archiviste  du  département  de  la  Loire. 

Garrigou  (Le  docteur),  président  de  l'Association  pyrénéenne,  à 
Toulouse. 

Gauthier  (Jules),  archiviste  du  département  du  Doubs. 

Germain  (Léon),  membre  de  la  Société  française  d'archéologie,  à 
Nancy. 

GiRAUD,  conservateur  du  Musée  archéologique  de  Lyon. 

Grandmaison  (LouisLoizEAUDE),  archiviste  du  département  d'Indre- 
et-Loire. 

Grasset  (Le  comte  de),  archiviste  adjoint  du  département  des 
Bouches-du-Rhône ,  à  la  Tourelle,  par  Mazargues,  près  Mar- 
seille. 

GsELL,  professeur  à  TEcole  supérieure  des  lettres  d'Alger. 

Guesde,  à  la  Pointe-à-Pitre  (Guadeloupe). 

Guibert  (Louis),  membre  de  la  Société  archéologique  et  historique 
du  Limousin,  à  Limoges. 

GuiGUE  (Georges),  archiviste  du  département  du  Rhône. 

Guillaume  (  L'abbé  ) ,  archiviste  du  département  des  Hautes- 
Alpes. 

Guyot,  professeur  à  l'Ecole  nationale  forestière  de  Nancy. 

Habasque,  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Bordeaux. 

Haillant,  membre  de  la  Société  d'émulation,  à  Epinal. 

Hannezo,  capitaine  au  k^  régiment  de  tirailleurs,  à  Sousse  (Tu- 
nisie). 

Héron,  professeur  libre,  à  Rouen. 

Hugues,  archiviste  du  département  de  Seine-et-Marne. 

Imbault-Huart  (Camille),  consul  de  France,  à  Canton  (Chine). 

IsNARD ,  archiviste  du  département  des  Basses-Alpes. 

Jadart,  secrétaire  général  de  l'Académie  nationale  de  Reims. 

Jarry  (Louis),  membre  de  la  Société  historique  et  archéologique 
de  l'Orléanais,  à  Orléans. 

Jeannier,  chancelier  du  consulat  de  France,  à  Bagdad. 

JovY,  professeur  au  collège  de  Yitry-le-Francois. 

Labande,  conservateur  de  la  bibliothèque  de  la  ville  et  du  Musée 
Calvet,  à  Avignon. 

Labrouche,  archiviste  du  département  des  Hautes-Pyrénées. 

Lacroix,  archiviste  du  département  de  la  Drôme. 


La  Croix  (Le  P.  de),  à  Poitiers. 

La  Grasserie  (Raoul  de),  jujfe  au  ti-ibunal  civil  de  Rennes. 

Laho.ndès  (De),  membre  de  la  Société  archéologique  du  Midi  de  la 
France,  à  Toulouse. 

Laigue  (De),  consul  général  de  France,  à  Rotterdam. 

Laugardière  (De),  membre  de  la  Société  des  antiquaires  du  Centre, 
à  Bourges. 

Laurent,  archiviste  du  département  des  Ardennes. 

Le  Breton  (  Gaston  )  ,  conservateur  du  Musée  céramique  de 
Rouen. 

Le  Clert,  conservateur  du  Musée  archéologique  de  Troyes. 

Lempereur,  archiviste  du  département  de  TAveyron. 

Leriche,  chancelier  du  consulat  de  France,  à  Mogador. 

Leroux,  archiviste  du  département  de  la  Haute -Vienne. 

L'Espinasse-La^geac  (Le  vicomte  de),  président  de  la  chambre 
consultative  d'agriculture  de  Tunisie,  à  Sfax. 

Letainturier  (Gabriel),  sous-préfet  de  Barcelonnette. 

Lex,  archiviste  du  département  de  Saône-et-Loire. 

Lhuillier,  chef  de  division  à  la  préfecture  de  Melun. 

LiBOis ,  archiviste  du  département  du  Jura. 

L'IsLE  du  Dreneuc  (Pitre  de),  conservateur  du  Musée  archéologique 
de  Nantes. 

Loir  (Le  docteur),  directeur  du  laboratoire  de  bactériologie  et  de 
vinification,  à  Tunis. 

Loriquet,  archiviste  du  département  du  Pas-de-Calais. 

Malavialle,  secrétaire  général  do  la  Société  languedocienne  de 
géographie,  à  Montpellier. 

Mély  (De),  au  château  de  Mesnil-Germain ,  par  Fervacques  (Cal- 
vados). 

Mercier  (Ernest),  président  de  la  Société  archéologique  de  Cons- 
tantine. 

Merlet  (René),  archiviste  du  département  d'Eure-et-Loir. 

Métais  (L'abbé),  secrétaire  archiviste  de  l'évêché,  à  Chartres. 

Michel,  conservateur  adjoint  du  Musée  Saint-Jean  à  Angers. 

MiNGAUD  (Galien),  secrétaire  général  de  la  Société  d'études  des 
sciences  naturelles  de  Nimes. 

MoLARD  (Francis),  archiviste  du  département  de  l'Yonne. 

Monceaux,  membre  de  la  Société  des  études  historiques  et  natu- 
relles de  l'Yonne,  à  Auxerre. 


MoNLEzuN,  lieutenant-colonel  du  régiment  de  sapeurs-pompiers,  à 

Paris. 
MoREL  (L'abbé),  curé  de  Cbevrières  (Oise). 
MoREL  (Léon),   receveur  particulier  des  finances,  en  retraite,    à 

Reims. 
MoRis,  archiviste  du  département  des  Alpes-Maritimes. 
MuGNiER,  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Chambéry. 
Musset  (Georges),  bibliothécaire  de  la  ville  de  la  Rochelle. 
NicAisE  (Auguste),  membre  de  la  Société  d'agriculture,  commerce, 

sciences  et  arts  de  Ghâlons-sur-Marne. 
Ottavi,  vice-consul  de  France,  à  Mascate. 

Pagart  d'Hermansart,  secrétaire  général  de  la  Société  des  anti- 
quaires de  la  Morinie,  à  Saint-Omer. 
Papier  (Alexandre),  président  de  l'Académie  d'Hippone,  à  Bône 

(département  de  Constantine). 
Parfouru,  archiviste  du  département  d'Ille-et-Vilaine. 
Pasgaud,  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Chambéry. 
Pasquier  ,  archiviste  du  département  de  la  Haute-Garonne. 
Pélicier,  archiviste  du  département  de  la  Marne. 
Pélissier  ,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier. 
Pérathon  (Cyprien),  à  Aubusson  (Creuse). 
Piche  (Albert),  à  Pau. 
PiCHOT,  chef  de  bataillon  dinfanterie ,  commandant  supérieur  du 

cercle  de  Gafsa  (Tunisie). 
Piette,  à  Rumigny  (Ardennes). 
Pigeon  (Le  chanoine),  membre  de  la  Société  académique  de  Cou- 

tances. 
PoRTAL  (Charles),  archiviste  du  département  du  Tarn. 
Pottier  (Le  chanoine),  président  de  la  Société  archéologique  de 

Montauban. 
Pradère  (Bertrand),  conservateur  du  Musée  du  Bardo,  à  Tunis. 
Prieur  de  Lacomble  (E.),   lieutenant-colonel    du    iio*"  régiment 

d'infanterie,  à  Duukerque, 
Prudhomme,  archiviste  du  département  de  l'Isère. 
Rebillet,  chef  de  bataillon  au  h^  régiment  de  zouaves,  à  Tunis. 
Requin  (L'abbé),  à  Avignon. 
Reymond  (Marcel),  à  Grenoble. 

Richard  (Alfred),  archiviste  du  département  de  la  Vienne. 
Richard  (Jules-Marie),  archiviste-paléographe,  à  Laval. 


XVI 


HicHEMOND  (Meschinkt  de),  archiviste  du  département  do  la  Cha- 
rente-Inférieure. 

RicouARD,  président  de  la  Commission  des  antiquités  départemen- 
tales du  Pas-de-Calais,  à  Arras. 

Rocher,  consul  de  France,  à  Malte. 

Roman  (Joseph),  au  château  de  Picomtal,  par  Embrun  (Hautes- 
Alpes). 

RoscuACH,  archiviste  de  la  ville,  conservateur  du  Musée  de  Tou- 
louse. 

RosEROT,  archiviste-paléographe,  rue  Saint-Placide,  Go,  à  Paris. 

RouGHON,  archiviste  du  département  du  Puy-de-Dôme. 

Roussel,  archiviste  du  déparlemenl  de  TOise. 

RoussET,  correspondant  de  la  Société  dos  antiquaires  de  France,  à 
Uzès. 

Rupin  (Ernest),  président  de  la  Société  historique  et  archéologique 
de  la  Corrèze,  à  Brive. 

Sainte-Marie  (De),  consul  de  France,  à  Santander  (Espagne). 

Saint -Venant  (De),  inspoctour  des  forets,  à  Uzès. 

Saleilles,  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Dijon. 

ScHiRMER,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon. 

Soucaille  (Antonin),  ancien  professeur  de  l'Université,  à  Béziers. 

SoucHON,  archiviste  du  département  de  TAisne. 

Suisse  (Charles),  architecte  diocésain,  à  Dijon. 

SwARTE  (Victor  de),  trésorier-payeur  général  des  finances,  à  Me- 
lun. 

Tholin,  archiviste  du  département  de  Lot-et-Garonne. 

Thomas  (L'abbé),  curé  do  Tavorny  (Seino-et-Oise). 

Thoulet,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy. 

Travers  (Emile),  archiviste-paléographe,  à  Caen. 

Triger  (Robert),  membre  de  la  Commission  des  monuments  his- 
torifjues  do  la  Sarthe,  au  Alans. 

Trihidez  (Le  chanoine),  président  du  Comité  de  géographie  de  la 
Société  industrielle  do  Reims. 

Trutat,  directeur  du  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Toulouse. 

Urseau  (L'abbé),  secrétaire  de  l'évêché,  à  Angers. 

Vernier,  archiviste  du  département  de  la  Savoie. 

Vidal,  bibliothécaire  do  la  ville  de  Perpignan. 

Vignat  (Gaston),  membre  do  la  Société  historique  et  archéolo- 
gique de  l'Orléanais,  à  Orléans. 


XVII 


ViLLEPELET  (Ferdinand),  archiviste  du  département  de   la  Dor- 

dogne. 
ViLLERs,  membre  de  ia  Société  des  sciences,  arts  et  belles-lettres 

de  Bayeux. 
VissiÈRE,  premier  interprète  de  la  légation  de  France,  à  Pékin. 
Waille,  professeur  à  TEcole  supérieure  des  lettres  d'Alger. 


Archéologie. 


PROCES-VERBAUX 

DES   SÉANCES 

DE  LA  SECTION  D'ARCHÉOLOGIE. 


•» 


PROCES-VERBAUX 

DES   SÉANCES 

DE  LA  SECTION  D'ARCHÉOLOGIE. 

SÉANCE  DU  13  JANVIER  1896. 


PRÉSIDENCE  DE  M.  ALEXANDRE  BERTRAND. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M .  le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  correspondance. 

M.  Henri  Beaune,  correspondant  du  Comité  à  Lyon,  envoie  une 
note  sur  une  figure  de  Charles  le  Téméraire  empruntée  à  une  tapis- 
serie du  Musée  de  Berne.  —  Renvoi  à  M.  Guiffrey. 

M.  de  Laigue,  correspondant  du  Comité  à  Rotterdam,  envoie 
une  note  sur  des  objets  faisant  partie  du  Musée  municipal  de  La 
Haye  et  sur  la  prétendue  découverte  faite  en  Brabant  d'un  navire 
romain  avec  ses  chaînes  et  ses  ancres.  —  Renvoi  à  M.  He'ron  de 

Villefosse. 

M.  Langiois,  peintre  et  lithographe  à  Saint-Brieuc,  adresse  une 
demande  de  subvention  à  l'effet  de  publier  un  ouvrage  sur  le  cos- 
tume et  la  coiffure  des  femmes  en  Bretagne.  —  Renvoi  à  M.  de 
Barthélémy. 

M.  de  Lasteyrie  communique  de  la  part  de  M.  l'abbé  Bossebœuf , 
président  de  la  Société  archéologique  de  Tours,  une  note  sur  la 
découverte  de  bas-reliefs  romains  récemment  faite  à  Yzeures  (Indre- 
et-Loire  ). 


XXII 


Sont  déposés  sur  le  bureau  les  ouvrages  suivants,  offerts  au  Go- 
mité  par  leurs  auteurs  : 

Andquarisk  Tidskrijt  for  Sverige  iitgjfoen  af  Kovgl.  —  Viiterkets 
historié  och  Antiquitets  Akademieu  Genom  Hans  llildebrand,  XVI, 
n"'  1  à  3. 

Le  congres  d'archéologie  et  d^afithropologie  préhistoriques  de  Seraïevo 
(Bosnie)  en  août  i8gà,  d'après  M.  Robert  Munro,  par  M.  Emile 
Travers. 

Ces  ouvrages  seront  déposés  à  la  Bibliothèque  nationale  et  des 
remerciements  seront  adressés  aux  auteurs. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  proposition  de 
M.  Salomon  Reinach  relative  aux  moyens  les  plus  pratiques  de 
porter  à  la  connaissance  du  public  le  contenu  des  mémoires  et 
bulletins  des  Sociétés  savantes,  dont  le  dépouillement  ne  figure  pas 
dans  les  volumes  déjà  parus  de  la  Bibliographie  de  M.  de  Lasteyrie. 

Après  une  discussion  à  laquelle  prennent  part  MM.  Babelon, 
Reinach,  de  Lasteyrie  et  autres  membres,  le  Gomité,  considérant 
que  diverses  revues,  le  Moyen  âge  notamment,  donnent  déjà  de 
nombreux  comptes  rendus  de  ces  mémoires,  estime  qu'il  n'y  a  pas 
lieu  pour  le  Gomité  d'entreprendre  un  travail  du  même  genre. 

M.  GouRAJOD  rend  compte  d'une  communication  de  M.  Jadart, 
correspondant  du  Gomité  à  Reims,  relativement  à  une  porte  en  fer 
du  moyen  âge  conservée  au  moulin  de  Sévigny-Waleppe  (Ar- 
dennes): 

«La  porte  en  fer  du  moulin  de  Sévigny-Waleppe,  malgré  le  ca- 
ractère très  modeste  affecté  par  elle,  est  un  curieux  spécimen  d'un 
art  industriel  spécial  dont  nous  n'avons  conservé  que  de  trop  rares 
produits.  Aux  types  déjà  connus  de  décoration  appliquée  aux  ou- 
vrages de  métal  pendant  le  moyen  âge ,  elle  ajoute  un  type  nouveau 
non  encore  suffisamment  représenté  dans  la  série  des  modèles  vul- 
garisés de  l'arcliiteclure  gothique,  celui  de  la  décoration  du  fer 
empruntée  à  l'art  du  huchier  et  de  la  menuiserie  de  bois.  .le  serais 
porté  à  vieillir  le  monument  plus  que  ne  le  fait  M.  Jadart.  .Te  l'at- 
tribuerais volontiers,  sauf  examen  de  l'original,  au  xiv",  peut-être 
même  au  xin°  siècle. 

-rTrès  courte,  la  communication  de  M.  Jadart  mérite,  —  comme 


XXIII 


d'ailleurs  tout  ce  qui  vient  ordinairement  de  ce  zélé  et  judicieux 
correspondant,  —  d'être  insérée  au  Bulletin  A\ec  une  image '^^w 

M.  Héron  ûeVillefosse,  chargé  de  faire  un  rapport  sur  une  note 
de  M.  Tabbé  Hamard  relative  aux  nouvelles  découvertes  faites  à 
Hermès  (Oise)  par  ce  dévoué  correspondant,  propose  de  déposer 
cette  note  aux  archives.  Elle  renferme  la  copie  de  deux  articles  qui 
ont  paru  dans  le  Journal  de  VOise,  le  3o  août  et  le  i"  septembre 
dernier.  —  Adopté. 

M.  Héron  de  Villefosse  rend  compte  d'une  note  de  M.  Jadart  sur 
une  statue  de  l'époque  romaine  découverte  à  Reims;  il  propose 
d'insérer  cette  note  au  Bulletin  avec  une  reproduction  du  monument. 
—  Adopté  (2). 

M.  Georges  Perrot  rend  compte  d'une  communication  de  M.  de 
Laigue  relative  à  un  bas-relief  en  marbre  de  l'époque  romaine 
provenant  de  la  région  du  Bas-Danube.  Il  ne  se  prononce  pas  sur 
la  signification  de  ce  monument. 

M.  Héron  de  Villefosse  émet  l'avis  que  ce  pourrait  être  un  reste 
de  monument  mithriaque;  il  propose  d'en  envoyer  le  croquis  à 
M.  Cumont,  à  Bruxelles,  qui  s'occupe  particulièrement  de  tout  ce 
qui  a  trait  au  culte  de  Mithra.  Cette  proposition  est  adoptée  ^^h 

M.  Salomon  Reinach  rend  compte  d'une  communication  de 
M.  Paul  Du  Châtellier,  relative  à  divers  objets  découverts  dans  une 
hutte  gauloise  à  Tronoën,  en  Saint- Jean-Trolimon  (Finistère)  : 

ffDans  les  fondations  d'une  cabane  construite  en  branchages 
reliés  par  de  l'argile,  on  a  recueilli  sous  les  yeux  de  M.  Du  Châ- 
tellier, deux  grands  fers  de  lance  ;  à  l'est  de  l'habitation  se  sont 
rencontrés  trois  précieux  fragments  dont  il  nous  envoie  les  pho- 
tographies, à  savoir  :  i"  la  partie  supérieure  d'un  casque  en  fer 
recouvert  d'une  feuille  de  bronze;  celle-ci  est  décorée,  au  re- 
poussé, de  cercles  et  d'autres  ornements  en  relief  disposés  par 
zones;  2°  la  moitié  d'une  agrafe  de  ceinturon,  en  fer,  recouverte 
d'une  feuille  de  bronze  richement  décorée  de  boutons  de  corail  et 
de  cercles  concentriques;  3°  des  fragments  d'un  objet  en  fer  très 

^"  Voir  ci-après,  p.  io,  le  texte  de  cette  communication. 
W  Voir  ci-après,  p.  43,  le  texte  de  cette  communication. 
(3)  Voir  ci-après,  p.  1 1,  une  notice  de  M.  Cumont  sur  ce  monument. 


\XIV 


mince,  également  recouvert  d'une  feuille  de  bronze  estampée  et 
pourvue  d'une  décoration  analogue  à  celle  des  objets  précédents 
(peut-être  un  ornement  de  bouclier). 

et  Les  grandes  pointes  de  lance  en  fer  et  la  décoration  à  Taide  de 
cabocbons  de  corail  nous  reportent  à  l'époque  dite  r?  de  la  Marne  ou 
de  la  Tène^,  qui  précéda  la  conquête  romaine,  mais  qui  semble 
postérieure  à  la  civilisation  que  la  nécropole  de  Hallstatt  a  fait 
connaître.  Il  semble  que  les  antiquités  signalées  par  M.  Paul  Du 
Chatellier  doivent  appartenir  à  une  époque  intermédiaire  entre  la 
conquête  romaine  et  l'apogée  de  la  civilisation  de  Hallstatt.  Dans 
l'état  de  nos  connaissances,  il  n'est  pas  encore  possible  de  proposer 
une  date,  même  à  un  ou  deux  siècles  près. 

kII  y  a  quelque  temps,  M.  Revelière  a  découvert  près  de  Quibe- 
ron  un  couteau  avec  sa  gaine,  dont  l'ornementation  ressemble 
beaucoup  à  celle  des  objets  décrits  par  M.  Du  Gbatellier^^'.  Nous 
commençons  donc  à  entrevoir,  dans  l'ouest  de  la  Gaule,  une  civi- 
lisation analogue  à  celle  qui  florissait  dans  Test,  et  il  est  remar- 
quable que  les  rares  objets  de  cette  classe  signalés  jusqu'à  présent 
comprennent  des  pièces  de  cboix,  des  armes  de  luxe  ou  de  parade 
comme  les  membres  d'une  aristocratie  militaire  pouvaient  en  pos- 
séder. 

frJe  demande  l'insertion  de  la  note  de  M.  Paul  Du  Cbatellier 
dans  le  BuUetiti  et  la  reproduction  de  la  photographie  qui  l'accom- 
pagne ('^'.ii 

M.  ScHLUMBERGER  rend  compte  d'une  communication  de  M.  Tho- 
lin,  correspondant  du  Comité  à  Agen,  relative  à  deux  acquisitions 
récemment  faites  par  le  musée  de  cette  ville. 

tril  s'agit  de  deux  intailles  trouvées  en  1880  à  Bon-Encontre , 
près  d'Agen,  dans  une  petite  boîte  en  bronze  ayant  servi  d'écrin. 
Les  intailles  sont  d'une  grande  finesse,  une  surtout  représentant 
Hercule  portant  la  biche.  Aux  deux  empreintes  M.  G.  Tholin  a 
joint  un  dessin  du  petit  écrin. 

aLa  note  de  M.  Tholin  se  termine  parla  description  d'un  curieux 
fragment  de  bijou  gallo-romain  en  bronze  trouvé  à  Vianne  (Lot-et- 
Garonne)  et  qui  a  été  également  acquis  par  le  Musée  d'Agen.  Une 

("  Revellière,  Note  sur  un  couteau  ffaulois  trouvé  à  Quiheron ,  \'annos,    1895; 
et.  Revue  archfloL,  189.5,  II,  p.  271. 
('*  Voir  ci-après,  p.  ai. 


intaille  est  logée  au  centre  de  cette  pièce ,  dont  la  patine  est  su- 
perbe et  qui  paraît  être  une  moitié  de  bracelet.  Le  type  de  Tin- 
taille,  une  Minerve  à  la  démarche  rapide,  paraît  peu  commun. 

ffLa  note  de  M.  G.  Tbolin  est  fort  courte.  Les  objets  sont  inté- 
ressants. Les  reproductions  sont  bonnes.  Il  y  a  donc  lieu  de  publier 
cette  note  avec  dessins  à  l'appui  dans  le  Bulletin  (^l  v 

M.  Eugène  MiJ.Mz  rend  compte  d'une  publication  pour  laquelle 
une  souscription  a  été  demandée  au  Ministère. 

L'ordre  du  jour  appelle  l'examen  des  propositions  à  faire  à 
M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  en  vue  des  distinctions 
honorifiques  à  accorder  à  l'occasion  du  Congrès  de  la  Sorbonne. 


La  séance  est  levée  à  5  heures. 


Le  Secrétaire  de  la  Section  d'archéologie , 
R.  DE  Lasteyrie, 

Membre  du  Comité. 


^''  Voir  ci-après,  p.  53,  le  texte  de  cette  communication. 


XXVI 


SEANCE  DU  10  FEVRIER  1896. 


PRÉSIDENCE  DE  M.  ALEXANDRE  BERTRAND. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  correspondance  : 

M.  de  Laigue,  correspondant  du  Comité  à  Rotterdam,  envoie 
une  note  relative  à  la  découverte  récente  dans  la  province  de 
Gueldre  de  pilotis  paraissant  avoir  appartenu  à  Tenceinte  d'une 
station  romaine.  Le  Comité  décide  qu'il  y  a  lieu  d'attendre  des 
renseignements  plus  exacts  avant  de  faire  examiner  cette  commu- 
nication par  un  rapporteur. 

Le  même  correspondant  envoie  une  note  sur  les  Vicani  Nerioma- 
gemes.  —  Renvoi  à  M.  Longnon. 

M.  Denis  envoie  une  notice  sur  la  tombe  d'Antoine  de  Ville  à 
Domjulien  (Vosges).  —  Renvoi  à  M.  Edmond  Le  Blant. 

M.  Jules  Guiffrey  présente  au  Comité  le  second  et  dernier  volume 
des  Inventaires  du  duc  de  Berrtj. 

M.  Collin  fait  hommage  au  Comité  d'un  ouvrage  intitulé  :  Le 
font  des  Tourelles  à  Orléans  (^i  iao-ij6o),  publié  par  lui  dans  les 
Mémoires  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais. 

Cet  ouvrage  sera  déposé  à  la  Bibliothèque  nationale  et  des 
remerciements  seront  adressés  à  l'auteur. 

M.  Guiffrey  lit  un  rapport  sur  une  communication  de  M.  Henri 
Beaune  relative  à  un  portrait  de  Charles  le  Téméraire,  figurant 
dans  une  tapisserie  du  Musée  de  Berne. 

M.  Héron  de  Villefosse  rend  compte  sommairement  de  deux 
communications  de  M.  de  Laigue,  consul  général  de  France  à  Rot- 
terdam. 


XXVII 


Dans  la  première,  accompagne'e  d'une  photographie,  M.  de 
Laigue  signale  une  clef  en  bronze  munie  d'un  anneau  appartenant 
au  Musée  municipal  de  la  Haye  et  trouvée  dans  la  tourbe,  en 
i863,  au  Zorgvliet  sur  la  route  de  Schéveningue  à  la  Haye.  L'an- 
neau est  orné  d'un  cachet  gravé  sur  onyx  où  se  reconnaît  très  net- 
tement un  gouvernail  entre  deux  épis.  M.  de  Laigue  pense  que  ce 
sont  les  armes  parlantes  d'un  ne'gociant  en  grains. 

La  seconde  communication  est  relative  à  la  prétendue  découverte 
d'un  navire  romain,  avec  ses  ancres,  chaînes,  etc.,  dans  le  Pagie- 
vaart,  près  de  Hoeven,  localité  voisine  de  Breder  (province  de 
Noord  Brabant).  Il  résulte  d'informations  recueillies  par  M.  de 
Laigue  que  la  découverte  du  navire  en  question  n'a  jamais  eu  lieu. 
On  a  simplement  retrouvé  en  cet  endroit  les  débris  d'une  écluse, 
débris  sans  aucune  valeur. 

M.  Héron  de  Villefosse  propose  de  remercier  M.  de  Laigue  et  de 
déposer  ses  deux  lettres  aux  Archives. 

L'ordre  du  jour  appelle  l'examen  de  diverses  questions  relatives 
à  la  tenue  des  séances  du  prochain  Congrès  des  Sociétés  savantes. 


La  séance  est  levée  à  U  heures. 


Le  Secrétaire  de  la  Section  d'arche'oîogie, 

B.  DE  Lasteyrie, 

Membre  du  Comité. 


XXVIII 


SÉANCE  DU  9  MARS  1896. 


PRESIDENCE   DE   M.ALEXANDRE   BERTUAND. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  donne  lecture  de  l'arrêté  ministériel  nommant 
M.  Héron  de  Villefosse  président  de  la  Commission  archéologique 
de  TAfrique  du  Nord. 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  correspondance  : 

M.  Bertrand,  conservateur  du  musée  départemental  à  Moulins, 
rend  compte  des  fouilles  exécutées  à  Monetay-sur-AUier  par  la  So- 
ciété d'émulation  du  Bourbonnais,  et  des  fouilles  par  lui  faites  à 
Moulins.  —  Renvoi  à  M.  Héron  de  Villefosse. 

M.  J.  Angerand  propose  la  publication  dans  la  Collection  des  in- 
ventaires de  l'inventaire  général  de  la   Couronne  (1683-1799). 

—  Renvoi  à  l'examen  de  la  Commission  des  inventaires. 

M.  l'abbé  Fillet,  correspondant  du  Comité  à  Allex  (Drôme),  en- 
voie une  notice  sur  l'ameublement  au  moyen  âge  dans  le  sud-ouest 
de  la  France.  —  Renvoi  à  M.  Eugène  Mûntz. 

M.  de  Laigue,  correspondant  du  Comité  à  Rotterdam,  adresse 
une  lettro  au  sujet  d'un  petit  monument  chrétien  conservé  à  Cadix. 

—  M.  Le  Biant  fait  observer  que  le  monument  en  question  est  très 
connu,  ([u'il  a  déjà  été  signalé  dans  le  Corpus inscnjJtwnun  latinarum. 
En  conséquence,  le  Comité  est  d'avis  qu'il  n'y  a  ])as  lieu  de  ren- 
voyer cette  lettre  à  un  rapporteur. 

Le  même  correspondant  envoie  une  aquarelle  représentant  une 
hache  en  diorile  conservée  au  Musée  d'Amsterdam.  —  Renvoi  à 
M.  Alexandre  Bertrand. 

M.  DE  Lastkvrie  transmet  au  Comité  de  la  pari  de  M.  Paul  La- 


fond  une  notice  sur  une  église  de  la  vallée  de  Barèges.  —  Renvoi 
à  M.  Schlumberger. 

M.  DE  Barthélémy  communique  une  lettre  de  M.  Builiot  relative 
aux  dernières  fouilles  du  mont  Beuvray. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  ouvrages  suivants  offerts  au  Co- 
mité par  leurs  auteurs  : 

Le  coffret  émaillé  de  V église  de  Vaubniej'  (Cantal),  par  M.  le  cha- 
noine Barbier  de  Montault. 

1°  Calculs  sur  le  marc  de  Paris  et  ses  subdivisions;  a"  La  monnaie 
d'Embrun  [lùoô-iàij);  3"  Les  liards  créés  par  Henri  III  en  iSjj  ; 
à"  De  la  Moneta  blaffardorum;  5°  Du  prétendu  monnayage  mixte  de 
Dieudonné  d'Estaing,  évêque  de  Saint-Paul  et  de  Charles  VI  ;  6"  Du 
compte  par  livre,  sol  et  denier  synonymes  respectifs  des  nombres  -2 ko, 
12  et  i;  j°  La  monnaie  de  Jovinzieu  ou  Saint-Donat  {8gâ-io25?); 
8°  De  la  circulation  des  florins  d'Utrecht  en  Dauphiné,  à  Avignon  et 
dans  le  Comtat;  q°  Du  prétendu  atelier  carolingien  de  Venasque;  io°  De 
la  détermination  des  monnaies  du  dauphin  Louis  I"  {iliio-iûi5),  par 
M.  Roger  Vallentin. 

Ces  ouvrages  seront  déposés  à  la  Bibliothèque  nationale  et  des 
remerciements  seront  adressés  aux  auteurs. 

M.  Edmond  Le  Blant  rend  compte  d'une  communication  de 
M.  le  lieutenant  Charles  Denis  relative  à  la  tombe  d'Antoine  de 
Ville  conservée  à  Domjulien  (Vosges).  Il  propose Tinsertion de  cette 
note  dans  le  Bulletin  du  Comité  (^'. 

M.  Auguste  LoNGXON  rend  compte  d'une  communication  de  M.  de 
Laigue  sur  la  cité  des  Vicani  Neriomagenses.  L'auteur  ayant  déjà 
présenté  ce  mémoire  à  la  Société  des  antiquaires  de  France ,  il  n'y 
a  pas  lieu  de  le  retenir  pour  le  Bulletin  du  Comité. 

L'ordre  du  jour  étant  épuisé ,  la  séance  est  levée  à  h  heures. 

Le  Secrétaire  de  la  Section  d'archéologie, 

R.  DE  Lasteyrie  , 

Membre  du  Comité. 

'')  Voir  ci-après,  p.  17,  le  texte  de  cette  communication. 


XXX 


REUNION   ANNUELLE 


DES 


DÉLÉGUÉS  DES  SOCIÉTÉS  SAVANTES 

À  LA  SORBONNE. 


SEANCE  GENERALE  D'OUVERTURE. 


PRESIDENCE  DE   M.   SCHEFER. 

Le  mardi  7  avril ,  le  Congrès  s'ouvre  à  2  heures  précises ,  dans 
le  grand  anipliilhéâtre  de  la  nouvelle  Sorbonne;  sous  la  présidence 
de  M.  Schefer,  membre  de  riustitut,  président  de  la  Section  de 
géographie  historique  et  descriptive  du  Comité  des  travaux  histo- 
riques et  scientifiques,  administrateur  de  l'École  spéciale  des  langues 
orientales  vivantes. 

Sont  présents  :  MM.  Léopold  Delisle,  Himly,  Milne-Edwards, 
Xavier  Charmes,  Alexandre  Bertrand,  R.  de  Lasteyrie,  Bouquet  de 
la  Grye,  docteur  Hamy,  général  de  La  Noë,  Troost,  A.  de  Barthé- 
lémy, Léon  Vaillant,  Lyon-Caen,  Bufnoir,  Ch.  Tranchant,  Davanne, 
Henri  Cordier,  Babelon,  Marcel,  Gazier,  Ernest  Chantre,  Charles 
Lucas,  René  Fage,  Couard-Luys,  docteur  Rouire,  Ulysse  Chevalier, 
Lièvre,  JulHoi,  Drapeyron,  Le  Breton,  Eugène  Chatel,  Félix 
ThioUier,  Edgard  Mareuse,  Mowat,  Alexandre  Sorel,  de  Marsy, 
Massillon-Rouvel,  le  P.  Camille  de  La  Croix,  Textor  de  Ravisi, 
Louis  de  TEstourbeillon,  .Toret-Desclosières,  Seré-Depoin,  Camoiu 
de  Vence,  Léon  Maître,  Belisaire  Ledain,  etc. 

M.  ScHEFER  prend  la  parole  en  ces  termes  : 

"Messieurs,  les  savants  émineuts  appelés,  les  années  précé- 
dentes, à  l'honneur  de  présider  le  Congrès  se  sont  l'ait  un  devoir 


XXXI 


de  rappeler  la  pensée  qui  a  présidé  à  sa  créatiou ,  et  ils  en  ont  fait 
connaître  les  heureux  résultats. 

ff  Je  ne  crois  donc  point  utile  de  rappeler  ce  qu  ils  ont  exposé  avec 
tant  d'autorité,  et  je  me  bornerai  aujourd'hui  à  souhaiter  la  bien- 
venue aux  délégués  qui  ont  répondu  à  notre  appel ,  et  à  leur  dire 
combien  est  vif  et  sincère  l'intérêt  porté  à  leurs  travaux. 

ff  La  date  fixée  pour  la  réunion  à  Tunis  de  l'Association  française 
pour  l'avancement  des  sciences  prive  le  Congrès  de  certains  de  ses 
membres  les  plus  distingués.  La  certitude  qu'ils  feront,  dans  une 
contrée  rattachée  à  la  France  par  des  liens  si  étroits,  une  ample 
moisson  de  renseignements  économiques  et  archéologiques,  peut 
seule  nous  consoler  de  leur  absence. 

ff  L'année  qui  vient  de  s'écouler  n'a  point  été  stérile.  La  même 
bonne  volonté ,  la  même  ardeur,  le  même  dévouement  à  la  science 
ont  animé  les  sociétés  savantes  formées  dans  les  différentes  villes 
de  la  province.  Leurs  travaux  ont  porté  sur  les  sciences  économiques 
et  sociales,  qui  seront  pendant  longtemps  l'objet  des  préoccupations 
les  plus  sérieuses,  et  sur  les  sciences  naturelles,  dont  les  progrès 
incessants  font  éclater  chaque  jour,  à  nos  yeux,  des  surprises  nou- 
velles qui  exercent  sur  l'humanité  l'influence  la  plus  bienfaisante. 
L'histoire,  l'archéologie  et  la  philologie  ont  été  aussi  le  sujet  de 
mémoires  nombreux  et  intéressants ,  publiés  soit  dans  des  recueils 
locaux,  soit  dans  les  Bulletins  du  Ministère  de  l'Instruction  publique. 
Le  Comité  de  géographie  historique  a  vu  se  clore,  cette  année,  la 
première  période  décennale  de  sou  existence.  Elle  a  été  féconde  : 
dix  volumes  de  mémoires  et  de  relations  accompagnés  de  près  de 
cent  planches  et  cartes  ont  vu  le  jour,  et  le  Comité  a  surveillé,  en 
outre ,  la  publication  d'ouvrages  importants  consacrés  à  la  géogra- 
phie et  à  l'histoire  de  contrées  peu  connues  de  l'Asie.  Tous  les 
travaux  et  tous  les  documents  insérés  dans  les  revues  des  sociétés 
de  géographie  de  la  province  ont  été  analysés  dans  ses  séances, 
et  plusieurs  d'entre  eux  ont  été  le  sujet  de  comptes  rendus  dé- 
taillés. 

tfDeux  explorations  ont  surtout,  dans  le  cours  de  cette  année, 
excité  un  vif  intérêt  :  l'une  est  celle  qui  a  amené  la  découverte  des 
lacs  qui  s'étendent  au  nord  de  Tombouctou,  l'autre  est  celle  des  pays 
situés  entre  le  Tonkin  et  le  golfe  du  Bengale,  menée  à  bien  par 
M.  le  prince  Henri  d'Orléans  et  ses  deux  compagnons.  11  nous  faut 
espérer  que  nous  en  aurons  bientôt  entre  les  mains  des  relations 


—  xxxn  — 

détaillées.  Tels  sont,  très  rapidement  mentionnés,  les  laits  qui  ont 
marqué  Tannée  qui  vient  de  s'écouler.  Il  vous  appartient.  Messieurs, 
de  né  point  laisser  péricliter  nos  traditions  et  de  soutenir  l'éclat 
des  différentes  branches  de  la  science  française.  C'est  à  vous  qu  est 
dévolu  le  soin  de  lui  imprimer  un  nouvel  essor.  Permettez-moi  de 
vous  rappeler  en  terminant  ce  seul  mot,  dit  par  un  empereur  ro- 
main à  ceux  qui  l'entouraient  :  Laboremm  !  Que  ce  mot  soit,  dans 
toutes  les  circonstances,  notre  devise  et  notre  cri  de  ralliement. 

tf  Messieurs,  au  nom  de  M.  le  Ministre  de  Tlnstruction  publique, 
des  Beaux-arts  et  des  Cultes,  je  déclare  ouvert  le  Congrès  des  so- 
ciétés savantes,  et  je  vous  donne  lecture  de  l'arrêté  qui  constitue  les 
bureaux  des  sections,  -n 

M.  le  Président  du  Congrès  donne  ensuite  lecture  de  l'arrêté 
ministériel  constituant  les  bureaux  des  sections  du  Congrès. 
Le  bureau  de  la  Section  d'archéologie  est  ainsi  constitué  : 

Président  :  M.  Alexandre  Bertrand. 
Secrétaire  :  M.  Robert  de  Lasteyrie. 

Le  Secrétaire  de  la  Section  d'archéologie , 

R.  DE  Lasteyrie, 

Membre  du  Comité. 


XXXIII 


SEANCE  DU  7  AVRIL  1896. 


PRÉSIDENCE   DE  M.   ALEXAxXDRE  BERTRAND. 

La  séance  est  ouverte  à  2  heures  un  quart. 

M.  Tabbé  Bonno  rend  compte  de  découvertes  d'objets  en  silex  de 
nature  variée,  trouvés  en  Palestine  par  le  Père  Germer-Durand.  Il 
en  montre  la  photographie  et  les  attribue  à  l'époque  chelléenne. 
Il  décrit  ensuite  une  trouvaille  analogue  faite  dans  une  grotte  voi- 
sine de  Nazareth,  au  milieu  d'objets  en  verre,  de  poids  en  pierre, 
de  monnaies  byzantines,  etc.  Une  chapelle  avait  été  installée  dans 
ce  lieu.  Dans  une  grotte  toute  voisine  et  du  même  genre,  on  a  re- 
cueilli des  éclats  de  silex. 

M.  Alexandre  Bertrand  fait  remarquer  que  ces  éclats  ne  permet- 
tent pas  de  dater,  même  d'une  façon  approximative,  l'époque  où 
cette  grotte  a  pu  être  habitée  par  l'homme. 

M.  Chauvet  demande  des  renseignements  sur  la  dimension  et 
les  formes  des  silex  trouvés  par  le  Père  Germer-Durand.  Il  serait 
intéressant,  en  effet,  de  constater  en  Palestine  une  découverte  de 
silex  du  type  chelléen;  mais  la  photographie  communiquée  par 
M.  l'abbé  Bonno  ne  suffit  pas  pour  se  prononcer. 

M.  Martial  Imbert  fait  remarquer  qu'on  a  trouvé  en  France  bien 
des  ateliers  où  il  ne  restait  que  des  éclats;  ce  ne  serait  donc  point 
une  objection  contre  la  découverte  qui  vient  d'être  relatée.  Toute- 
fois les  éclats  dont  il  s'agit  ici  ne  semblent  pas  désigner  l'époque 
quaternaire.  Ils  paraissent  plutôt  de  l'époque  néolithique. 

M.  Cavalier  entretient  le  Congrès  des  tombes  nommées  lauzas  en 
Languedoc  et  qui  sont  ordinairement  composées  de  six  pierres 
brutes.  Ces  tombes  se  rencontrent  généralement  en  nombre.  Elles 
forment  des  nécropoles.  Elles  sont  quelquefois  de  très  grandes  di- 
mensions, mais  le  plus  souvent  elles  n'ont  que  1  m.  45  à  1  m.  76 
de  long,  et  leur  peu  d'épaisseur  ne  permet  pas  de  croire  que  le 
corps  ait  été  placé  dans  la  tombe  à  son  état  naturel.  Les  lauzas  ont 

Archéologie.  c 


plutôt  servi  (rossuaiiv,  car  on  y  Irome  oïdiiiaiiomonl  plusieurs 
corps.  Les  objets  qu  on  y  a  recueillis  sont  bien  peu  nombreux  et  ne 
penueltent  guère  de  dater  ces  tombes.  Dans  Tune  on  a  ramassé 
une  tète  en  jade  ressemblant  à  une  tète  de  Bouddba.  Elle  est  au- 
jourd'hui la  propriété  de  M.  Lapouge,  bibliothécaire  de  Rennes. 
Aucun  objet  de  i'o'poque  chrétienne  ou  romaine  n'y  a  été  trouvé; 
il  est  donc  probable  que  ces  lombes  sont  de  date  fort  ancienne. 
C'est  du  moins  l'opinion  de  M.  Lapouge,  qui  y  voit  les  sépultures 
d'une  race  antérieure  à  l'époque  romaine. 

M.  DE  Marsy  donne  lecture  d'un  travail  de  M.  le  chanoine  Cerf, 
de  Reims,  sur  les  représentations  d'instruments  de  métiers  que  l'on 
rencontre  à  la  cathéchale  de  Reims ,  dans  les  sculptures  des  diverses 
parties  du  portail  de  ce  fameux  édifice.  On  y  remarque,  en  parti- 
culier, les  travaux  des  mois;  les  instruments  que  tiennent  les  ])er- 
sonnages  figurés  dans  ces  scènes  offrent  une  assez  grande  analogie 
avec  les  outils  usités  de  nos  jours. 

M.  Henry  Corot,  membre  de  la  Société  historique  et  archéolo- 
gi(]ue  du  Chàtillonnais,  donne  la  description  du  mobilier  funéraire 
trouvé  dans  un  tumulus,  au  bois  des  Vendus,  commune  de  Frai- 
gnot,  près  Minot  (Côle-d'Or).  Ce  mobilier  consiste  en  animaux,  en 
grains  de  collier  en  pâte  de  verre,  en  bracelets  de  bronze  ornés 
de  boules  ;  le  tout  rappelle  et  confirme  les  trouvailles  déjà  faites 
par  M.  Flouest  dans  le  Chàtillonnais. 

M.  DE  Marsy  donne  lecture  d'un  mémoire  envoyé  par  M.  J.-B. 
GiRAUD,  conservateur  du  Musée  de  Lyon,  sur  les  forges  installées 
dès  le  xiii^  siècle  dans  la  région  de  Rives  en  Dauphiné.  Le  premier 
document  qui  les  mentionne  date  de  1282.  Au  xv*  et  au  xvi"  siècle 
ces  forges  se  multiplièrent  beaucoup,  et  nous  possédons  un  assez 
grand  nombre  de  titres  qui  nous  permettent  de  suivre  les  progrès 
de  cette  industrie,  en  même  temps  que  celle  du  papier.  Dans  une 
légion  oiJ  la  métallurgie  était  aussi  répandue,  on  ne  peut  s'étonner 
(|ue  la  fabrication  des  armes  ait  eu  une  grande  importance.  Rives 
était  renommée  pour  son  acier,  et  les  épées  qu'on  y  trempait  jouis- 
saient d'une  grande  réputation.  M.  Giraud  pense  que  cette  industrie 
a  pu  retMonIcr  juscju  à  1  époque  où  les  Sarrasins  étaient  maîtres  du 
pays;  il  expose  les  raisons  de  tout  ordre  qui  lui  ont  permis  de  se 
conserver  d'âge  en  âge. 


XXXV 


M.  Lièvre,  membre  non  re'sidant  du  Comité,  lit  un  mémoire  sur 
les  transformations  du  menhir,  qui  fut  sans  doute  un  fétiche  pour 
nos  ancêtres  gaulois.  C'est  probablement  ce  fétiche  en  pierre  brute 
que  Tacite  désigne  sous  le  nom  de  simulacrum.  Mais  de  bonne 
heure  on  songea  à  dégrossir,  à  retoucher  la  pierre  pour  lui  donner 
une  forme  plus  régulière.  Plus  tard  on  chercha  à  lui  donner  un  as- 
pect rappelant  la  forme  humaine.  Enfin  le  dolmen  de  Kernuz  nous 
montre  de  vraies  sculptures  où  Ton  reconnaît  Mars  et  Vénus.  En 
Poitou ,  on  possède  un  dolmen  célèbre  sur  lequel  se  trouve  une  in- 
scription certainement  postérieure  au  début  de  Tépoque  romaine. 
Ces  monuments  ne  sont  donc  pas  tous  d'une  date  très  reculée.  Il 
est  sûr  qu'on  a  dû  en  élever  après  la  conquête  romaine  et  même 
après  la  diffusion  du  christianisme.  Seulement  leur  forme  avait 
changé,  et  il  est  à  supposer  que  les  grands  monuments  en  pierre 
désignés  par  nos  archéologues  sous  le  nom  de  pile  romaine  ne  sont 
autre  chose  qu'une  imitation  ou  une  transformation  des  anciens 
menhirs.  C'est  le  cas  de  la  tour  de  Pi  relonge,  en  Saintonge,  qui 
ne  peut  être  ante'rieure  au  m*  siècle  de  notre  ère. 

Plusieurs  de  ces  piles  ont  porté  au  moyen  âge  le  nom  defanum, 
ou  autre  de  même  signification.  Sulpice  Sévère  raconte  qu'il  y  avait 
à  Amboise  une  tour  de  ce  genre  terminée  par  un  cône.  Paulin  de 
Périgueux  parle  de  la  même  construction  en  la  désignant  sous  le 
nom  de  fanum.  Fortunat  la  décrit  aussi ,  et  Ton  voit  par  ces  textes 
que  ce  monument  n'était  pas  le  temple  d'un  dieu ,  mais  le  dieu  lui- 
même.  Le  nom  de  ce  dieu  e'tait  Vernemet  chez  les  anciens  Gaulois, 
nous  dit  Fortunat.  Les  Saxons,  au  temps  de  Charlemagne,  adoraient 
aussi  une  colonne  qu'ils  nommaient  Irmensul.  Il  est  probable  qu'il 
y  avait  au  sommet  une  statue.  Plusieurs  monuments  de  ce  genre 
furent  détruits  par  saint  Martin  de  Tours.  Des  fouilles  récentes  faites 
autour  de  la  pile  de  Pirelonge  ont  révélé  l'existence  d'une  enceinte 
extérieure.  M.  Lièvre  croit  que  c'est  là  ce  que  les  anciens  textes 
nommaient  delitbriim.  Enfin  les  piles  passèrent  par  une  dernière 
évolution:  elles  prirent  de  grandes  dimensions,  devinrent  creuses, 
furent  munies  d'une  porte  et  devinrent  ainsi  de  vrais  temples.  Tels 
furent  le  temple  du  Vieux-Poitiers,  le  temple  de  Janus  à  Autun,  le 
temple  de  Sanxay,  la  fameuse  tour  de  Vésone  à  Pe'rigueux,  etc. 
Beaucoup  de  ces  faua  se  conservèrent  jusqu'au  vi^  ou  vif  siècle,  et 
les  vies  des  saints  mentionnent  les  actes  d'idolâtrie  dont  ces  monu- 
ments étaient  le  siège.  Les  tours  pleines  ou  creusées  intérieurement 


PU  forme  de  bouteille,  que   l'ou    nomme   tonnelles  dans  l'Ouest, 
sont  sans  doute  des  monuments  du  même  genre. 

M.  Martial  Imbert  se  demande  si  Ton  peut  voir  des  transforma- 
tions du  menhir  dans  les  temples  comme  celui  de  Sanxay.  M.  Du 
Cliatellier,  qui  a  découvert  cl  qui  possède  le  menhir  de  Kernuz,  a 
fouillé  près  de  soixante-dix  menhirs;  sous  la  plupart,  il  a  trouvé 
des  corps,  ce  qui  prouverait  que  c'étaient  des  tombeaux. 

M.  DE  Làsteyrie  et  M.  Tabbé  Bosseboeuf  s'élèvent  contre  certaines 
dos  conclusions  de  Fauteur  et  montrent  ce  qu'elles  ont  d'hypotbé- 
li([iie. 

M.  Musset  rappelle  que  l'on  a  voulu  parfois  voir  dans  ces  piles 
dos  monuments  funéraires.  Il  serait  peut-être  possible  de  s'en  assu- 
rer en  faisant  des  fouilles  sur  l'emplacement  de  deux  piles  de  la 
Charente -Inférieure,  aujourd'hui  détruites,  mais  dont  l'emplace- 
ment est  parfaitement  connu.  Quant  aux  tonnelles  dont  a  parlé 
M.  Lièvre,  c'étaient  probablement  des  tours  destinées  à  faire  des 
signaux  à  l'aide  du  feu. 

M.  Pierre,  de  la  Société  académique  du  Centre,  entretient  le 
Congrès  de  la  guimbarde,  ce  petit  instrument  de  musique  dont  les 
enfants  des  campagnes  ont  conservé  l'usage  jusqu'à  ces  dernières 
années.  A  Levroux,  dans  l'Indre,  a  été  recueilli  un  instrument  de 
ce  genre,  en  bronze,  dont  il  ne  manque  que  la  languette.  M.  Pierre 
le  croit  de  l'époque  gauloise,  car  une  monnaie  gauloise  et  un  frag- 
ment de  poterie,  probablement  celtique,  ont  été  trouvés  à  proxi- 
mité. 

M.  Alexandre  Bertrand  fait  remarquer  que  l'on  ne  peut  con- 
clure des  conditions  de  la  trouvaille  à  l'antiquité  de  l'objet.  S'il  est 
certain  que  ce  morceau  de  bronze  est  un  reste  de  guimbarde,  rien 
n'indique  à  quelle  date  il  a  pu  être  fabri([ué. 

M.  QuESNÉ,  de  la  Commission  des  antiifuités  de  la  Seine-Infé- 
rieure, rend  compte  des  dernières  fouilles  exécutées  par  lui  et 
M.  de  Vesly  dans  les  forêts  de  Bord  et  de  Louviers.  Les  restes 
d'une  construction  de  l'époque  romaine  y  ont  été  reconnus;  c'était 
un  petit  édicule  carré  bàli  en  silex  et  en  argile;  on  y  a  recueilli 
une  soixantaine  de  monnaies,  un  couteau,  de  petites  haches  de 
bronze,  quelques  fragments  de  poteries,  des  bosselles  de  bronze 
qui  paraissent  avoir  servi  à  orner  la  ])orle  d'entrée;  enfin  des  lames 


de  verre  à  vitre.  A  l'angle  nord-est  des  ruines,  on  a  trouvé  une  base 
de  colonne  qui  permet  de  restituer  avec  vraisend)Iance  la  forme  et 
la  nature  de  ce  petit  édifice.  Ce  serait  un  petit  temple  formé  d'une 
salle  carrée  entourée  d'une  colonnade  sans  doute  en  bois,  avec  ar- 
chitrave également  en  bois.  On  sait  combien  l'usage  du  bois  était 
répandu  en  Gaule  pour  les  constructions  religieuses  comme  pour 
les  constructions  civiles. 

Pendant  la  lecture  de  cette  communication,  M.  de  Vesly  dessine 
au  tableau  le  plan  et  la  restitution  de  ce  monument. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  un  quart. 

Le  Secrétaire  de  la  Section  d'archéologie, 

R.   DE   LaSTEYRIE, 
Membre  du  Comi(p. 


XXXVIII 


SÉANCE  DU  8  AVRIL  1896. 


MATIN. 


PRESIDENCE   DE   M.  CHAROUILLET. 

M.  DE  Lasteyrie  donne  lecture,  au  nom  de  M.  le  chanoine  Cerf, 
d'un  travail  sur  l'histoire  du  costume  en  Champagne,  d'après  la 
sculpture  et  le  mobilier  de  Notre-Dame  de  Reims.  L'auteur  décrit 
successivement  les  costumes  ecclésiastiques,  militaires  et  civils  des 
principales  statues.  Il  signale  une  chasuble  du  xiii^  siècle,  conservée 
dans  le  trésor,  les  reliquaires,  les  calices.  Les  sculpteurs  ont  repré- 
senté dans  les  bas- relief  des  portails,  des  autels,  des  meubles,  des 
instruments,  les  vertus  et  les  vices,  le  jugement  dernier,  et  même 
des  scènes  de  la  vie  civile,  telles  que  le  jugement  d'un  marchand 
de  drap  accusé  d'avoir  vendu  à  fausse  mesure. 

M.  Martial  Imbert  donne  lecture  d'une  notice  de  M.  d'Abzac, 
membre  de  la  Société  des  amis  des  sciences  et  arts  de  Roche- 
chouart ,  sur  \e  barbichet ,  bonnet  à  grandes  ailes  orné  de  dentelles, 
que  les  femmes  du  Limousin  portent  encore  aujourd'hui.  Il  semble 
probable  que  cette  forme  de  bonnet  était  déjà  en  usage  au  xvii"  et 
au  x\uf  siècle.  On  se  mit,  au  siècle  dernier,  à  orner  cette  coiffure 
de  dentelles  sur  tulle  ou  sur  mousseline,  fabriquées  dans  le  pays. 
Turgot,  qui  fut,  on  le  sait,  intendant  de  Limoges,  encouragea  cette 
industrie,  qui  prit  un  assez  grand  essor.  Depuis,  la  fabrication  de 
ce  genre  de  dentelles  s'est  concentrée  à  Aixe-sur-Vienne,  petite 
localité  des  environs  de  Limoges. 

L'auteur  a  recueilli  un  assez  grand  nombre  de  spécimens  de  cette 
industrie;  il  en  présente  un  album  au  Congrès. 

M.  Plancouard,  de  la  Commission  des  antiquités  et  des  arts  de 
Seine-et-Oise,  lit  une  note  sur  divers  monuments  des  cantons  de 
Marines  et   de   Magny-en-Ve\in.  Il  signale  tout  particulièrement 


XXXIX 


l'église  de  Cléry,  qui  appartient  au  xiii"  et  au  xvi*  siècle,  Téglise 
de  Chars,  œuvre  très  intéressante  du  xii®  siècle,  le  retable  de 
Nucourt,  qui  remonte  au  xvi"  siècle,  le  retable  de  l'église  d'Epiais, 
l'église  de  Saint-Gervais,  dont  le  portail  est  un  excellent  modèle  de 
l'art  de  la  Renaissance ,  le  baptistère  de  Magny,  sculpté  à  la  même 
époque. 

M.  DE  Lasteyrie  fait  ressortir  l'intérêt  que  présente  le  retable 
de  Nucourt;  il  félicite  M.  Plancouard  de  l'excellent  exemple  qu'il 
donne  à  ses  confrères  des  sociétés  provinciales  en  signalant  ainsi 
des  œuvres  d'art  trop  peu  connues,  que  la  Commission  des  monu- 
ments historiques  ne  manquera  pas  de  classer. 

M.  J.  Gauthier,  archiviste  du  Doubs,  et  M.  l'abbé  Brune  com- 
muniquent au  Congrès  une  série  de  photographies  représentant 
des  objets  d'orfèvrerie  fabriqués  en  Franche-Comté,  du  xi^  au  xyiii" 
siècle.  Ils  rappellent  que  Charlemagne  avait  légué  un  parement 
d'autel  doré  à  la  cathédrale  de  Besançon,  et  indiquent  que  la  ville 
de  Dinant,  en  Belgique,  fut  le  centre  de  fabrication  d'un  grand 
nombre  d'objets  doonés  aux  églises  de  Franche-Comté  pendant  le 
xiv^  et  le  XV*  siècle.  Mais  les  orfèvres  francs-comtois  étaient  capables 
de  ciseler  des  calices  et  des  reliquaires.  L'atelier  principal  se  trou- 
vait à  Besançon  et  fut  peut-être  fondé  par  des  artistes  lyonnais. 
Ses  premières  productions  furent  deux  reliquaires  détruits  aujour- 
d'hui mais  figurés  sur  des  sceaux  du  xiif  siècle.  Les  orfèvres  de 
la  région  n'étaient  pas  inférieurs  à  ceux  des  provinces  voisines. 
M.  Gauthier  a  relevé  cinq  cents  noms  d'orfèvres  qui  ont  travaillé 
en  Franche-Comté  depuis  iiio  jusqu'en  1789.  Les  artistes  de 
Besançon  marquaient  les  objets  d'orfèvrerie  d'une  main  bénissante 
et  plus  tard  des  armes  de  la  ville.  Malheureusement,  on  a  fondu 
plus  de  six  cents  objets  d'orfèvrerie  pendant  la  Révolution,  mais 
les  églises  du  pays  renferment  encore  des  reliquaires,  des  mon- 
strances,  des  croix  processionnelles  très  remarquables. 

M.  Gauthier  et  M.  l'abbé  Brune  ont  pris  la  peine  de  photogra- 
phier la  plupart  de  ces  objets.  Ils  en  soumettent  de  nombreux 
spécimens  au  Congrès, 

M.  Martial  Imbert  demande  si  M.  Gauthier  a  trouvé,  dans  ses 
recherches,  des  objets  d'orfèvrerie  où  l'on  pourrait  retrouver  des 
traces  de  l'influence  exercée  par  l'art  de  l'époque  barbare. 

M.  Gauthier  répond  que  non,  ce  qui  ne  doit  point  étonner, 


aiicnn  dos  objets  décrits  par  lui  ot  son  coUaboratiMir  nVtant  anté- 
rieur au  m''  siècle,  et  la  plupart  n'appartenant  qu'à  la  tin  du  moyen 
âge  ou  même  à  une  époque  plus  récente. 

M.  TniOLLiER,  de  la  Société  historique  et  archéologique  du 
Forez,  lit  une  étude  sur  l'ancien  clocher  de  la  cathédrale  de  Va- 
lence. Cette  curieuse  église,  consacrée  en  1096,  fut  très  remaniée 
en  iGo/i,  mais  le  clocher-porche  s'était  conservé  intact  jusqu'au 
MX''  siècle.  Endommagé  par  la  i'oudre  en  1822,  il  fut  démoli  en 
1  838  et  remplacé  par  une  tour  moderne.  Le  clocher  de  Valence 
ressemblait  |)ar  son  piincipe  de  construction  à  ceux  des  cathédrales 
du  Puy  et  de  Limoges.  11  était  divisé  en  quatre  étages,  percés  de 
baies  en  plein  cintre,  ornés  de  colonnes  et  d'élégants  chapiteaux. 
Le  Musée  de  Valence  conserve  de»  moulages  de  ces  cha])iteaux. 
La  plupart  sont  décorés  de  feuillages  ou  d'animaux,  quelques-uns 
de  têtes  humaines.  Les  baies  géminées  étaient  encadrées  par  des 
colonnettes  et  subdivise'es  par  un  fût  central.  La  tour  carrée  se 
terminait  à  l'origine  par  un  toit  en  pavillon  remplacé  plus  tard 
par  une  flèche  en  charpente.  L'auteur  communi(|ue  au  Congrès 
des  photographies  de  ces  chapiteaux  et  des  dessins  du  clocher  de 
Valence,  dont  il  doit  la  communication  à  l'obligeance  de  MM.  Joan- 
nis,  Camille  Rey,  Villard  et  Romiguière. 

M.  DE  LvsTEYRiE  douuc  lecturc  d'une  étude  de  M.  Leymarie,  cor- 
res])ondant  du  Comité  à  Limoges,  sur  divers  documents  intéressant 
l'histoire  du  costume  dans  la  région  du  Haut-Limousin.  Le  premier 
document  où  Ton  trouve  des  détails  relatifs  au  costume  est  le  Testa- 
ment de  Saint-Yriex.  11  y  est  question  d'étoffes  ornées  de  perles; 
on  en  fit  usage  pendant  tout  le  moyen  âge;  les  émailleurs  limou- 
sins ont  souvent  repi'ésenté  des  personnages  revêtus  de  riches  vête- 
ments, mais  on  n'a  pas  jusqu'ici  étudié  leurs  œuvres  au  point  de 
vue  spécial  du  costume.  L'auteur  termine  par  une  dissertation  sur  le 
sens  du  mot  UmogiaUira  qu(î  l'on  rencontre  dans  divers  textes  anciens 
et  ([ui  semble  indiquer  des  applications  de  broderies. 

M.  DE  Vesly,  de  la  Commission  des  antiquités  de  la  Seine-Infé- 
rieure, communique  au  Congrès  le  résultat  de  ses  observations  sur 
le  catelier  de;  (iricjuebeuf-sur-Scine.  Il  y  a  découvert  un  pistil  cha- 
piteau d'albâtre,   et  les  paysans  ont  tr(uivé  de  nombreux  débris 


gallo-romains  en  cet  endroit.  Ce  catelier  défendait  le  col  de  Tour- 
ville  comme  celui  d'Oissel,  situé  de  lautre  côté  de  la  Seine. 

La  séance  est  levée  à  1 1  heures  et  quart. 

Le  Secrétaire  de  la  Section  d'archéologie , 
R.  DE  LaSTEYRIE, 

Membre  du  Comité. 


XLIl 


SÉANCE  DU  8  AVRIL  1896. 

SOIR. 


PHKSIDKNGR   DK   M.   EDMOND   LE   BLANT. 

M.  l'abbé  BossEBOEiîE,  de  la  Société  arobéologiqiie  de  Touraine, 
lit  une  notice  sur  un  sarcophage  conservé  dans  Téglise  de  Saint- 
Pol-de-Léon  (Finistère).  C'est  une  tombe  en  forme  d'auge,  taillée 
dans  un  bloc  de  granit.  Des  arcatures  de  foible  saillie  ornent  les 
grandes  faces,  et  une  croix  de  grande  dimension  occupe  l'un  dos 
petits  côtés.  L'autre  extrémité  est  ornée  d'un  cep  de  vigne  grossiè- 
rement traité,  dont  les  rameaux  s'enroulent  en  forme  de  volutes. 
On  prétend  (jue  ce  tombeau  est  celui  du  roi  Conan  Mériadec;  mais 
l'auteur  suppose  que  ce  sarcophage  renfermait  le  corps  de  saint 
Pol.  Il  faudrait  l'attribuer  à  la  fin  de  l'époque  mérovingienne. 

IM.  DE  Marsy  fait  remarquer  que  la  Bretagne  fut  toujours  en  re- 
tard sur  les  autres  i-égions  au  point  de  vue  artistique,  et' il  se 
demande  s'il  ne  faudrait  pas  dater  ce  sarcophage  de  l'époque  ro- 
mane. 

M.  EuDE  lit  une  étude  sur  l'influence  française  dans  le  style 
manuélin  en  Portugal.  Il  montre  que  le  style  manuélin  tient  à  la 
fois  de  l'art  gothique  et  de  l'art  de  la  Renaissance,  Les  meilleurs 
exemples  se  rencontrent  dans  les  abbayes  de  Santa  Cru/,,  de 
Coïmbre,  de  Belem  et  de  Thomar.  L'auteur  préfère  ces  modèles 
à  l'e'glise  de  Batalha,  au  point  de  vue  de  la  pureté  du  style  ma- 
nuélin. Le  monastère  de  Bolem ,  commencé  en  i5oo,  était  en 
pleine;  construction  en  ihi'j.  A  celle  époque,  les  travaux  étaient 
encore  j)eu  avancés.  Le  portail  du  croisillon  Sud  de  l'église,  bàli 
par  un  Français  nommé  maître  Nicolas,  est  une  œuvre  très  re- 
marquable. Cet  artiste  travailla  également  à  Coïmbre,  comme  le 
prouve  la  chronique  de  l'abbaye.  11  avait  avec  lui  trois  de  ses  con- 
frères, nommés  Jean  de  Rouen,  Jacques  Longuin  et  Philippe 
Odoart.  Dom  Manuel  avait  donc  fait  venir  de  France   des  archi- 


XLIII 


tectes  et  des  imagiers.  L'e'cole  de  Rouen  jouissait  d'une  grande  ré- 
putation à  répoque  de  la  Renaissance.  Il  n'est  donc  pas  étonnant 
que  cette  région  ait  produit  des  architectes  capables  de  bâtir  des 
monuments  aussi  remarquables  que  le  cloître  de  Belem.  Jean  de 
Rouen  nous  est  connu  par  d'autres  documents.  Il  avait  commencé 
à  travailler  à  une  statue  du  tombeau  du  cardinal  d'Amboise  ;  mais  il 
laissa  son  œuvre  inachevée  pour  émigrer  en  Portugal.  Trois  autres 
Français  travaillèrent  pour  les  rois  de  Portugal  à  cette  époque;  ils 
se  nommaient  Nicolas  Chatranz,  Jérôme  et  Simon  de  Rouen.  La 
salle  du  chapitre,  à  Thomar,  marque  une  nouvelle  étape  dans 
l'architecture  manuéline;  elle  fut  terminée  par  des  artistes  por- 
tugais (^). 

M.  Jules  Gauthier,  archiviste  du  Doubs,  donne  lecture  d'une 
étude  sur  le  couvent  des  Cordeliers  de  Salins  (Jura).  L'église  de  ce 
monastère  avait  été  commencée  en  1280,  mais  il  n'en  reste  plus 
aucun  débris.  L'auteur  essaye  de  restituer  ce  bel  édifice  gothique 
à  l'aide  d'une  description  de  Jules  Chifflet ,  abbe'  de  Balerne  en  1 648. 
On  y  voyait  le  tombeau  d'Isabelle  de  Courtenay,  morte  en  laS-j, 
de  Laure  de  Commercy,  morte  en  1976.  Le  plan  présentait  une 
abside  polygonale  aux  deux  extrémités  de  la  nel",  comme  dans  les 
églises  rhénanes.  Les  fenêtres  du  chœur  étaient  ornées  de  beaux 
vitraux  du  xiv"  siècle.  Le  cloître  était  une  œuvre  de  la  même  époque. 
L'église  des  Cordeliers  devait  être  plus  remarquable  par  ses  monu- 
ments funéraires  que  par  son  architecture.  Jean  de  Chalon  y  fut 
enterré  en  iSog.  On  possède  le  texte  des  inscriptions  de  la  plupart 
des  tombeaux,  qui  furent  détruits  au  xv!*"  siècle  et  pendant  la  Révo- 
lution. M.  Gauthier  décrit  les  vitraux  remarquables  du  sanctuaire, 
dont  quelques  panneaux  sont  heureusement  conservés.  L'église  était 
ornée  de  peintures  du  xv*  siècle. 

M.  Léon  Maître,  archiviste  de  la  Loire-Inférieure,  lit  une  étude 
sur  une  église  carolingienne  à  date  certaine,  celle  de  Saint-Phi- 
libert de  Grandlieu.  Ce  village  se  nommait  anciennement  Deas; 
mais,  en  836,  les  moines  de  Noirmoutier,  chassés  par  les  Nor- 
mands, firent  élever  à  Grandlieu  une  étroite  confession  voûtée 
d'arêtes  qui  renferme  le  sarcophage  monolithe  de  saint  Philibert. 
Au-dessus,  l'abbé  Imbold  construisit  une  église  encore  à  peu  ])rès 

(')  Voir  ci-après,  p.  2/1,  le  texte  m  extenso  de  cette  communication. 


intacte.  L'appareil  de  l'é{>lise  no  porte  pas  l;i  trace  de  reprises  et 
se  compose  de  lits  de  biiqiies  et  de  pierres  alternés,  comme  dans 
les  monnments  gallo-romains.  Les  claveaux  des  grandes  arcades 
présentent  la  même  disposition.  Les  matériaux  sont  de  dimension 
moyenne,  et  le  mélange  de  bricjues  est  plutôt  employé  comme 
élément  de  décoration  (|uo  j)Our  maintenir  Taj^pareil.  Le  plan  de 
Tédilice  comprend  une  ncl,  deux  bas-cotés,  un  transept  llanqué  de 
deux  absidioles  et  un  cboMir  en  hémicycle.  M.  Maître  analyse  les 
divers  éléments  arcbitectoniques  de  cette  église  et  rappelle  que 
l'église  de  Vertou  (Loire-Inférieure)  présentait  des  restes  d'appareil 
identiques. 

Le  carré  du  transept  est  encadré  par  de  grands  arcs  en  plein 
cintre  isolés  qui  sont  formés  de  claveaux  de  briques  alternant  avec 
des  claveaux  de  pierre.  Au  xi"  siècle,  on  voulut  réduire  la  largeur 
de  ces  ouvertures,  et  on  fut  obligé  de  les  remplir  en  ménageant 
une  porte  au  centre  qui  est  soutenue  par  des  colonnes  provenant 
de  quelque  édifice  antique.  Cett.e  curieuse  église,  dont  la  longueur 
est  de  5/i  mètres,  est  transformée  en  halle.  L'auteur  espère  que 
l'ancienneté  de  l'édifice  attirera  l'attention  et  qu'on  pourra  la  sauver 
de  la  ruine  dont  elle  est  menacée. 

M.  DE  Lasteyrie  ne  croit  pas  que  toute  la  construction  dont 
M.  Maître  vient  de  parler  ait  été  bâtie  d'un  seul  jet.  Comme 
M.  Marionneau  l'avait  fait  remarquer  jadis  dans  un  mémoire  lu  à 
un  des  Congrès  de  la  Sorbonne,  la  crypte  a  dû  être  bâtie  peu 
après  836,  époque  où  les  moines  de  Noirmoutier,  fuyant  les  Nor- 
mands, vinrent  Ji  Déas  avec  les  reliques  de  leur  patron.  Or,  l'église 
qu'ils  édifièrent  au-dessus  de  la  crypte  fut  détruite  en  867,  lors  de 
la  grande  invasion  des  Normands,  qui  obligea  les  moines  à  em- 
porter les  reliques  de  saint  Philibert  jusqu'à  Tournus.  Le  plan 
seul  que  M.  Maître  a  communiqué  au  Congrès  montre  qu'il  y  a 
deux  ou  trois  époques  différentes  dans  ce  monument;  il  importe 
donc  d'en  faire  un  examen  minutieux  pour  pouvoir  en  bien  dater 
les  diverses  parties. 

M.  PiLLOY  communique  au  Congrès  une  c-tude  sur  les  objets 
découverts  dans  le  tombeau  de  Cbildéric  l""",  trouvé  à  Tournai 
en  iGTiS.  Chilllcl  a  décrit,  au  xvif  siècle,  les  objets  renfeiinés  dans 
cette  tombe.  Depuis,  rabi)é  Cochet  a  étudié  les  mêmes  pièces  dans 
un  livre  bien  connu;  enfin,  en  1889,  M.  Lidenschmidt  s'est  occupé 


de  cette  curieuse  découverte.  M.  Piiloy  rappelle  toutes  les  circon- 
stances des  fouilles  de  Tournai.  Il  compare  cette  trouvaille  à  celle 
d'une  sépulture  du  même  genre  trouvée  à  Pouan  (Aube).  Il  s'en 
autorise  pour  corriger  certaines  inexactitudes  de  Cliiftlet.  Ainsi, 
Tépée  du  roi  n'avait  pas  deux  tranchants,  mais  un  seul;  elle  était 
dépourvue  de  pommeau,  contrairement  au  dessin  figure'  par  Chifflet, 
et  ne  se  trouvait  pas  suspendue  à  un  baudrier,  mais  à  une  cein- 
ture richement  ornée.  M.  Piiloy  compare  l'épée  de  Pouan  avec 
celle  de  Ghildéric,  pour  montrer  les  inexactitudes  des  dessins  de 
Chifflet,  oii  l'on  voit  des  garnitures  qui  n'appartenaient  pas  à 
l'épée,  mais  bien  au  fourreau,  dont  l'entrée  était  décorée  de  gre- 
nats. Labarte  ne  croyait  pas  cette  arme  franque;  il  l'attribuait  à  un 
artiste  byzantin.  Au  contraire,  M.  Piiloy  montre  que  les  artistes 
francs  fabriquaient  des  épées  du  même  genre  et  fait  remarquer 
que  l'épée  de  Pouan  avait  exactement  la  même  longueur. 

Le  scramasaxe  de  Ghildéric  n'était  pas  garni  de  rainures,  suivant 
l'habitude  constante  du  vu"  siècle.  Ce  n'était  pas  un  véritable  scra- 
masaxe, mais  un  long  coutelas. 

La  fibule  de  Childéric  a  été  mal  représentée  par  le  dessinateur 
de  Chifflet.  Elle  n'appartient  pas  à  l'art  franc,  mais  à  l'art  romain, 
et  les  légionnaires  en  portaient  de  semblables  au  iv*  siècle.  On  a 
trouvé  dans  la  tombe  de  Childéric  un  assez  grand  nombre  de 
boucles.  M.  Piiloy  explique  quel  en  devait  être  l'usage.  Un  second 
corps,  de  petite  taille,  a  été  découvert  à  (iôté  de  celui  du  roi. 
Chifflet  a  supposé  que  c'était  un  jeune  serviteur  du  roi  qui  avait 
été  inhumé  avec  lui.  Il  est  bien  plus  vraisemblable  que  c'était  une 
femme.  A  Pouan,  de  même,  on  a  trouvé  deux  corps,  dont  l'un 
devait  être  celui  d'une  femme.  Il  n'est  pas  invraisemblable,  que  ce 
fût  le  corps  de  la  reine  Basine,  qui  aura  été  ensevelie,  à  sa  mort, 
dans  la  même  tombe  que  son  mari.  Une  partie  des  bijoux  attribués 
à  Childéric  doit  donc  être  restituée  avec  grande  vraisemblance  à 
la  compagne  du  roi. 

M.  l'abbé  PuiSEux  communique  au  Congrès  une  notice  sur  l'église 
de  Notre-Dame-de-TEpine,  près  de  Châlons- sur- Marne.  Au 
xviii*  siècle,  on  attribua  la  construction  de  l'église  à  un  architecte 
anglais  nommé  Patrice;  mais  c'est  une  légende  inventée  par  Beau- 
gier  et  reproduite  par  une  foule  d'auteurs  modernes.  L'église  fut 
commencée  entre  iAo5  et  i/iio,  et  on  n'y  retrouve  aucun  carac- 


XLVI 


1ère  du  style  gothique  anglais.  H  est  évident  que  le  portail  est 
moins  ancien  que  la  nef".  Charles  VII  avait  donné  une  somme 
d'argent  pour  élever  les  clochers  en  itikb.  En  1^69,  Tédilice 
n'était  pas  encore  terminé.  L'auteur  a  retrouvé  un  inventaire  du 
xvii"  siècle  qui  reproduit  l'analyse  d'un  document  de  iû53  et  qui 
mentionne  le  nom  d'Etienne  Poutrise,  maçon  à  Chàlons.  Cet  artiste 
avait  travaillé  à  la  construction  de  l'église  de  l'Epine;  c'est  évidem- 
ment lui,  dont  le  nom  défiguré  en  celui  de  Patrice,  par  suite  d'une 
faute  de  lecture,  a  donné  lieu  à  la  légende  d'un  architecte  anglais. 

Le  Secrétaire  de  la  Section  d'archéologie, 

R.  DE  Lasteyrie, 

Membre  du  Comité. 


XLVII    

SEANCE  DU  9  AVRIL  1896 

MATI\. 


PRESIDENCE   DE  M.    15ABEL0N. 

iM.  Tabbé  Brune  lit  une  notice  sur  l'église  de  Chissey  (Jura). 
Cette  église  appartenait  au  prieuré  bénédictin  de  Château-sur- 
Salins,  qui  dépendait  de  l'abbaye  de  Cluny.  Elle  a  la  forme  d'une 
croix  latine  et  se  termine  par  un  chevet  plat.  On  peut  l'attribuer 
à  la  seconde  moitié  du  xiii''  siècle.  Les  piles  de  la  nef  se  composent 
de  colonnes  isolées  et  les  grandes  arcades  sont  surmontées  d'une 
corniche  dont  les  modillons  présentent  des  masques  bizarres.  Cette 
corniche  supporte  des  dalles,  et  l'on  peut  ainsi  circuler  au-dessous 
de  l'appui  des  fenêtres.  Toute  l'église  est  voûtée  d'ogives.  A  l'ex- 
térieur, le  portail  se  fait  remarquer  par  son  arc  trilobé  et  par  le 
curieux  bas-relief  du  tympan  qui  représente  le  Christ  attaché  à  la 
colonne  de  la  flagellation,  saint  Pierre  et  saint  Paul.  L'église  de 
Chissey  vient  d'être  restaurée  par  M.  Boeswilwald. 

M.  Bertrand,  professeur  au  lycée  d'Alger,  communique  les  ré- 
sultats de  ses  fouilles  dans  la  basilique  de  Castiglione  en  Algérie. 
En  plan,  cet  édifice  comporte  une  nef  entre  deux  collatéraux  et  une 
abside  en  hémicycle  flanquée  de  deux  pièces  latérales.  Au-dessous 
du  chœur  s'étend  une  crypte  découverte  par  M.  l'abbé  Grandidier. 
Cette  crypte  renfermait  non  pas  un  tombeau,  mais  une  piscine  en 
forme  de  quatrefeuille  où  l'on  baptisait  les  catéchumènes.  On  a 
trouvé  une  piscine  du  même  genre  dans  l'île  de  Djerba,  et  Gré- 
goire de  Tours  en  décrit  une  semblable.  Il  est  probable  que  la 
basilique  de  Castiglione  remonte  au  v*  siècle.  L'auteur  fait  re- 
marquer que  l'on  n'a  pas  encore  signalé  de  crypte  dans  les  basi- 
liques africaines. 

M.  Babelon  rectiûe  cette  dernière  assertion  en  signalant  une 
crypte  trouvée  récemment  à  Carthage  par  le  P.  Delattre. 

M.  JuLLioT,  président  de  la  Société  archéologique  de  Sens,  lit  un 
travail  sur  le  Musée  archéologique  de  Sens.  Ce  musée  contient  de 


nomhit'U.v  et  beaux  débris  gallo-romains.  La  ville  renfermait  deux 
temples,  un  théâtre,  un  aqueduc  et  des  thermes,  dont  il  reste  en- 
core des  bases  de  colonnes.  M.  Julliot  donne  une  description  de 
ce  dernier  monument  à  l'aide  des  débris  recueillis  au  musée.  Ces 
précieux  restes  avaient  été  utilisés  dans  les  fondations  de  Tenceinte 
gallo-romaine  déjà  construite  en  356.  L'auteur,  en  terminant,  pré- 
sente un  exemplaire  du  dernier  fascicule  de  sa  publication  sur  le 
Musée  lapidaire  de  Sens.  Ce  travail  est  accompagné  d'héliogravures 
qui  reproduisent  les  plus  belles  sculptures  du  musée  et  les  inscrip- 
tions récemment  découvertes. 

]\I.  LE  Président  félicite  M.  Julliot  des  soins  qu'il  donne  à  cette 
belle  publication,  tout  à  fait  digne  des  richesses  archéologiques  que 
contient  le  Musée  de  Sens. 

M.  Bélisaire  Ledain  donne  lecture,  au  nom  de  M.  Luguet,  d'un 
mémoire  sur  les  caractères  distinctifs  de  la  stèle  et  du  cippe.  L'au- 
teur montre  que  la  plupart  des  auteurs  ont  confondu  ces  deux 
mots,  dont  il  indique  l'étymologie.  La  stèle  fut  en  usage  en  Assy- 
rie, en  Phénicie,  à  Carthage,  en  Grèce,  depuis  les  temps  héroïques. 
Le  cippe  fut  d'abord  un  pieu  cylindrique,  plus  tard  quadrangulaire, 
puis  une  courte  colonne  tronquée  avec  ou  sans  inscription.  Ce 
furent  d'abord  des  bornes  agraires,  des  termes,  des  bornes  milliaires. 
La  stèle  et  le  cippe  ne  peuvent  être  confondus  qu'à  dater  de  l'asser- 
vissement de  la  Grèce  par  les  Romains,  mais  le  cippe  latin  retint 
quelque  chose  de  son  origine.  A  Rome,  le  cippe  et  la  stèle  sont 
toujours  lourds.  A  Athènes,  la  stèle  est  toujours  svelte  et  élégante. 
L'auteur  signale  un  cippe  très  curieux,  trouvé  récemment  près  de 
Civray  (Vienne). 

M.  DE  Lasteyrie  donne  lecture  d'un  mémoire  présenté  par 
M.  Corcelle,  professeur  au  lycée  d'Annecy,  contenant  la  liste  d'un 
grand  nombre  de  monuments  anciens  du  Bugey  et  du  Valromey, 
aujourd'hui  perdus  ou  dispersés.  Cette  région  a  été  jadis  assez  riche 
en  monuments  galb-romains;  Belley,  Vieu-en-Valromey,  Anglefort- 
Seyssel,  en  particulier,  ont  été  des  centres  assez  importants  au  ii* 
et  au  m''  siècle,  si  l'on  eu  juge  par  les  inscriptions  et  les  objets  de 
toute  nature  qui  y  ont  été  recueillis.  Malheureusement,  une  grande 
partie  de  ces  objets  ont  été  se  perdre  dans  de  petites  collections 
privées  formées  par  les  habitants  du  pays.  Le  Musée  de  Genève  en 
a  pu  acquérir,  un  assez  grand  nombre. 


XLIX 


M.  l'abbé  BossEBOEiF,  de  la  Société  arcbéologique  de  Touraino, 
lit  une  étude  sur  les  découvertes  de  bas-reliefs  antiques  récemment 
faites  à  Yzeures  (Indre-et-Loire).  L'auteur  rappelle  l'antiquité  de 
ce  village,  dont  parle  Grégoire  de  Tours.  Eustache,  arclievéque  de 
Tours  de  6 /il  à  i6i,  construisit  en  ce  lieu  une  église  sur  les  ruines 
d'un  temple  dédié  à  Minerve.  Au  \if  siècle,  on  la  remplaça  par 
une  construction  très  soignée  qui  s'est  conservée  en  assez  bon  état 
jusqu'à  nos  jours.  On  eut,  l'an  dernier,  la  fâcheuse  idée  de  la 
remplacer  par  une  église  neuve,  et  c'est  en  fouillant  le  sol  pour 
établir  les  fondations  de  ce  nouvel  édifice  qu'on  découvrit  acciden- 
tellement une  dizaine  de  pierres  sculptées  représentant  Minerve, 
des  géants,  Léda  et  le  cygne,  etc.  Un  fragment  d'inscription  por- 
tant une  dédicace  à  Minerve  est  venue  confirmer  la  tradition,  qui 
voulait  que  l'église  d'iizeures  eût  remplacé  un  temple  à  Minerve. 
Depuis  la  découverte  des  blocs  dont  il  vient  d'être  question,  le 
P.  de  La  Croix  a  entrepris  à  Yzeures  de  nouvelles  fouilles;  il  a  trouvé 
d'autres  pierres  sculptées  et  deux  autres  fragments  de  l'inscription. 
Grâce  à  cet  ensemble  de  découvertes ,  on  peut  restituer  le  temple 
d'Yzeures.  C'était  probablement  un  monument  polygonal.  Il  a  dii 
être  construit  au  ii''  siècle  environ. 

Le  R.  P.  DE  La  Croix  raconte  les  fouilles  qu'il  a  entreprises  dans 
les  fondations  de  l'église  d'Yzeures  au  mois  de  février  1896.  Il 
en  a  fait  extraire  quatre-vingts  blocs  sculpte's,  et  a  reconnu  que 
ces  pierres  avaient  été  employées  dans  les  fondations  de  l'église 
mérovingienne.  L'église  n'avait  pas  été  consiruite  sur  l'emplacement 
du  temple,  mais  les  assises  romaines  avaient  été  apportées  de 
ruines  situées  dans  le  voisinage.  Le  P.  de  La  Croix  attribue  cette 
construction  au  règne  de  Marc-Aurèle  et  de  Lucius  Verus.  Les  dé- 
bris recueillis  par  lui  ne  proviennent  peut-être  pas  tous  du  même 
édifice.  Il  serait  fort  important  de  faire  de  nouvelles  fouilles,  car 
elles  ne  peuvent  manquer  d'être  très  productives. 

Le  Congrès  émet  le  vœu  qu'une  entente  intervienne  entre  qui 
de  droit  pour  que  ces  curieuses  recherches  soient  reprises  le  plus 
promptement  possible. 

La  séance  est  levée  à  midi. 

Le  Setrétaire  de  la  Section  d'ardu 


R.  DE  Lasteyrie, 

Membre  du  Comité. 


IRCIIEOLOGIE. 


SEANCE  DU  9  AVUIL  189G 


SOIR. 


i'uksidence  de  m.  de  iîahthelkmy. 

M.  l'abbé  1}().\N0  lit  une  noie  suiles  monnaies  gauloises  trouvées 
dans  l'arrondissement  de  Provins.  Six  monnaies  en  potin  doivent 
être  atlril)uées  aux  Sénons,  sept  aux  Leuques.  Elles  sont  ornées 
d'un  sanglier.  L'auteur  communique  une  monnaie  d'or  décorée 
d'un  marteau  et  découverte  à  Jouy-le-Châtel  (Seine-et-Marne)  qui 
présente  un  type  très  rare  de  monnaie  gauloise. 

M.  Coutil  fait  l'inventaire  des  monnaies  gauloises  trouvées  dans 
le  département  de  l'Eure.  Les  Aulerci  Eburo vices  étaient  la  peu- 
plade la  plus  importante  de  la  région;  leur  capitale  était  près 
d'Evreux,  à  Saint-Aubin.  Le  revers  de  leurs  monnaies  était  orné 
d'un  cbeval.  On  a  trouvé  dans  l'Eure  des  monnaies  des  Santons, 
des  Séquanes,  des  (ialètes,  des Lexovii,  des  Carnutes,  des  Allobroges 
et  même  des  Arvernes.  Les  découvertes  les  plus  intéressantes  ont 
été  faites  aux  Andelys  et  à  Verneuil.  L'auteur  signale  encore  des 
monnaies  des  Bellovaques,  des  Atrébates,  des  Cenomani ,  des  Morini , 
des  Unelli,  des  Edui,  des  Meldi,  des  Catalauni.  Toutes  ces  pièces 
sont  en  potin,  en  argent  ou  en  or.  A  Verneuil,  on  a  trouvé  en 
abondance  des  monnaies  gauloises  de  l'atelier  de  Nîmes. 

M.  Vauvillé  lit  une  note  sur  les  monnaies  gauloises  trouvées  à 
Verneuil  (Eure).  Il  décrit  chaque  exem])laire  de  ces  monnaies  en 
potin  et  en  bronze,  ornées  d'animaux  ou  de  têtes,  et  signale  deux 
pièces  inédites  faisant  partie  du  même  trésor. 

M.  DE  Lastkyrie  donni;  lecture  d'une  iu)tice  de  M.  Plancouard 
sur  quelques  nu)nuaies  gauloises  dérouNeiles  près  de  Magny-en- 
Vexin  (Seiue-et-Oise).  L'auteur  atliil)ii('  «es  niounaies  aux  Vélio- 
casses.  On  y  voit  un  buste  de  femme  ailée  qui  porte  la  légende 


LI 


ATEVLA  et  au  revers  un  cheval  à  pieds  fourchus  portant  une 
corne  sur  la  tête  avec  la  légende  VLATOS. 

M.  DE  Marsy  donne  lecture  d'un  travail  de  M.  de  Lahondès  sur 
les  églises  de  TAriège.  Cette  région  n'a  pas  produit  une  école  spé- 
ciale d'architecture  :  on  y  rencontre  des  églises  rurales  assez  nom- 
breuses bâties  à  l'époque  romane,  surtout  dans  la  vallée  de  l'Ariège. 
L'influence  romane  se  fit  sentir  très  tard  dans  cette  région  comme 
dans  toutes  les  vallées  pyrénéennes.  L'auteur  montre  Tinfluence 
exercée  dans  l'Ariège  par  les  moines  de  Cluny  et  de  Cîteaux ,  qui 
possédaient  les  ressources  nécessaires  à  la  construction  des  édifices 
religieux.  Les  églises  romanes  se  composent  soit  d'une  simple  nef 
et  d'un  chœur  en  hémicycle,  soit  d'une  nef  dépourvue  de  bas-côtés, 
d'un  transept  flanqué  de  deux  absidioles  et  d'un  sanctuaire  arrondi. 
Les  nefs  sont  voûtées  en  berceau  et  tous  les  arcs  décrivent  une 
courbe  en  plein  cintre. 

M.  de  Lahondès  signale  tout  particulièrement  les  églises  d'Axiat, 
de  Saint-Lizier,  d'Unac,  de  Portes,  de  Castillan,  de  Vie,  de  Mer- 
cus,  de  Salau  et  de  Mérens.  La  décoration  des  chapiteaux  se  com- 
pose de  lourds  rinceaux  et  d'animaux  fantastiques,  et  les  portails, 
flanqués  de  colonnettes,  ont  des  archivoltes  moulurées.  A  Castillon, 
on  remarque  une  curieuse  sculpture  représentant  saint  Pierre 
tenant  un  livre  oii  se  trouve  inscrit  le  nom  du  maître  de  l'œuvre. 

Les  clochers  présentent  des  formes  variées.  L'auteur  signale  plu- 
sieurs clochers-arcades  et  quelques  tours  centrales  carrées,  notam- 
ment à  Axiat,  où  le  clocher,  divisé  en  deux  étages,  est  percé  de  trois 
baies  accouplées  sur  chaque  face.  Les  clochers  de  Mérens,  de  Vic- 
desos  et  de  Sentein  sont  assez  remarquables.  Enfin  le  cloître  de 
Saint-Lizier  est  une  belle  œuvre  de  l'époque  romane. 

M.  DE  Lasteyrie  lit,  au  nom  de  M.  l'abbé  Pigeon,  une  note  sur 
un  prétendu  tombeau  d'un  des  défenseurs  du  Mont-Saint-Michel  en 
ihZU.  Cette  pierre  tombale  se  trouve  dans  l'église  de  Chasseguay 
(Manche).  Le  défunt  est  représenté  la  tête  nue,  vêtu  d'une  cotte  et 
armé  d'une  épée.  Ses  jambes  portent  des  cuissards ,  des  genouillères 
et  des  jambières.  Deux  écussonssont  sculptés  de  chaque  côté  de  la 
figure  du  chevalier.  L'archange  saint  Michel  est  représenté  au- 
dessus  de  la  tête  du  défunt  :  il  fiappe  le  démon  étendu  à  ses  pieds. 
Plus  bas,  on  aperçoit  un  suaire,  sorte  de  rouelle  en  cire  que  l'on 


porte  dans  l'Avranchin,  aujourd'hui  encore,  dans  les  enterrements, 
en  même  temps  que  le  cierge  mortuaire,  el  (pie  Ton  dépose  dans 
la  tombe  sur  la  j)oitrine  du  défunt  (''. 

M.  Auguste  Cavalier,  au  nom  de  M.  Adrien  Pons,  fait  une  com- 
munication sur  un  tombeau  gallo-romain  trouve'  près  des  murs  de 
Tancien  Altimurium  et  contenant  des  urnes  en  verre,  des  fioles  à 
parfum,  des  aiguières  et  des  lampes  on  brouze,  etc.  A  cette  com- 
munication sont  jointes  des  vues  photographiques  de  trois  parties 
des  remparts,  d'une  portion  de  colonne  et  de  divers  objets  funé- 
raires trouvés  par  M.  Nestor  Grasset.  L'auteur  émet  le  vœu  que 
ces  curieuses  ruines  gallo-romaines,  situées  à  Murviel  (Hérault), 
soient  protégées  contre  les  déprédations.  Il  ajoute  que  des  fouilles 
méthodiques  donneraient  sans  doute  d'intéressants  résultats,  et  que 
les  objets  déjà  recueillis  sont  déposés  au  Musée  archéologi(jue  de 
Montpellier. 

L'ordre  du  jour  étant  épuisé,  M.  le  Président,  après  avoir  re- 
mercié les  délégués  de  leur  assiduité  aux  séances,  leur  donne 
rendez-vous  à  l'année  prochaine. 

La  séance  est  levée  à  U  heures  et  demie. 

Le  Secrétai)-e  de  la  Section  d'archéologie, 

R.  DE  Lasteyrie, 

Membre  du  Comitc. 
<"   Voir  ci-après,  p.  laS,  le  texte  m  extenso  de  relfe  coinimiiiicalion. 


SEANCE  GENERALE  DU  11  AVRIL  1896. 


PRESIDENCE    DE  M.  GDIEYSSE, 
MINISTRE  DES  COLONIES. 

Le  samedi  1 1  avril  a  eu  lieu,  dans  le  grand  amphithéâtre  de  la 
nouvelle  SorLonne,  sous  la  présidence  de  M.  Guieysse,  ministre 
des  Colonies,  ministre  par  inte'rim  de  l'Instruction  publique,  des 
Reaux-aris  et  des  Cultes,  l'assemblée  générale  qui  clôt  chaque 
année  le  Congrès  des  Sociétés  savantes  de  Paris  et  des  déparle- 
ments. 

Le  Ministre  est  arrivé  à  a  heures,  accompagné  de  M.  Xavier 
Charmes,  directeur  du  Secrétariat  et  de  la  comptabilité  au  Minis- 
tère de  rinstrud.ion  publique,  et  de  M.  Rèze,  chef  du  Secrétariat 
du  Ministre  des  Colonies. 

Il  a  été  reçu  par  MM.  les  membres  du  Comité  des  travaux  his- 
toriques et  scientifiques,  et  parles  hauts  fonctionnaires  de  TUni- 
versité. 

M.  Guieysse  a  pris  place  sur  l'estrade,  ayant  à  sa  droite  : 
MM.  Schefer,  membre  de  l'Institut,  président  du  Congrès;  Tranchant, 
vice-président  de  la  Section  des  sciences  économiques  et  sociales; 
Léon  Vaillant,  secrétaire  de  la  Section  des  sciences;  Davanne  et 
Grandidier,  membres  du  Comité;  à  sa  gauche  :  MM.  Léopold  Delisle, 
membre  de  l'Institut,  président  de  la  Section  d'histoire  et  de  phi- 
lologie; Alexandre  Rertrand,  de  l'Institut,  président  de  la  Section 
d'archéologie;  Mascart,  de  l'Institut,  vice -président  de  la  Section 
des  sciences;  Rouquet  de  la  Grye,  de  l'Institut,  vice -président 
de  la  Section  de  géographie  historique  et  descriptive;  Glasson',  de 
l'Institut,  membre  du  Comité;  Lyon-Caen,  de  l'Institut,  secrétaire 
de  la  Section  des  sciences  économiques  et  sociales. 

MM.  Gaston  Paris,  de  l'Institut,  vice-président  de  la  Section 
d'histoire  et  de  philologie;  A.  de  Rarlhélemy,  de  l'Institut,  membre 
du  Comité;  G.  Servois,  garde  général  des   Archives  nationales. 


LIV 


membre  du  Comllé;  Buisson,  direclcur  au  Miiiislèic  do  l'Instruc- 
tion publique;  le  général  André,  commandant  TÉrole  polytech- 
nique; le  docteur  Bergeron,  secrétaire  perpétuel  de  TAcadémie  de 
m('decine  ;  Kaenipfen,  directeur  des  Musées  nationaux;  Himly, 
membre  de  Tlnstitut,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres,  membre  du 
Comité;  le  docteur  Hamy,  de  l'Institut,  secrétaire  de  la  Section 
historique  et  descriptive  du  Comité;  Gebbart,  de  l'Institut;  Flach, 
Henri  Cordier,  Babelon,  Omont,  Guillrey,  Angot,  membres  du 
Comité,  ont  également  pris  place  sur  l'estrade. 

Aux  premiers  rangs  de  l'hémicycle  on  remarquait:  MM.  Menant, 
membre  de  l'Institut;  Jules  Finot,  le  marquis  de  Croizier,  Ernest 
Chantre,  Georges  Harmand,  Léon  Morel,  le  baron  de  Baye,  Paul, 
Sédille,  le  marquis  de  l'Estourbeillon,  Lièvre,  l'abbé  Brune,  Couard, 
René  Fage,  L.  Drapeyron,  Eugène  Chàtel,  l'abbé  Trihidez,  Mas- 
silIon-Rouvet,  Emile  Travers,  le  comt«;  de  Marsy,  Henri  Beaune, 
le  docteur  Bouire,  J.  Gauthier,  Thiollier,  Fourdrignier,  Edgard 
Mareuse,  Dufour,  Dutilleux,  etc. 

La  musique  de  la  Garde  républicaine  prêtait  son  concours  à 
cette  cérémonie. 

M.  le  Ministre  a  ouvert  la  séance  et  donné  la  parole  à  M.  Gran- 
didier,  de  l'Académie  des  sciences,  membre  du  Comité  des  travaux 
historiques  et  scientifiques  ('^ 

M.  le  Ministre  a  pris  ensuite  la  parole  en  ces  ternies  : 

tf  Messieurs, 

rfVous  venez  d'entendre  avec  un  bien  vif  intérêt  M.  Grandidier 
vous  parler  de  Madagascar  et  du  français  Mayeur,  son  précurseur 
dans  l'exploration  sérieuse  de  la  grande  île.  Le  tableau  qu'il  vous  en 
a  fait  est  vivant  et  plein  d'actualité;  il  a  particulièrement  frappé  le 
Ministre  qui  a  l'honneur  de  parler  devant  vous,  puisque  c'est  lui 
qui  a  la  lourde  tache  de  tirer  de  notre  nouvelle  possession  les  avan- 
tages que  la  France  attend  pour  la  cause  générale  de  la  civilisa- 
tion et  pour  elle-même,  en  compensation  des  grands  sacrifices 
qu'elle  s'est  imposés.  J'ai  le  ferme  espoir  que  cette  attente  ne  sera 
pas  déçue  et  qu'un  vaste  cbamp  va  s'ouvrir,  je  peux  même  dire 
déjà  est  ouvert,  à  notre  activité,  à  notre  expansion  coloniale. 

cr  C'est  à  l'absence  de  mon  collègue,  M.  Combes,  représentant  en 

^')  Le  discours  (te  M.  Grandidier  a  l'Ii'  iiisiTi'  an  Jniinuil  oj/icici  du  i  a  avril  iSgO, 


LV 


ce  moment  le  Gouvernement  en  Alge'rie,  qu'est  dû  le  grand  hon- 
neur qui  m'échoit  de  piësider  la  séance  de  clôture  du  Congrès  des 
Sociétés  savantes.  Cette  réunion  annuelle  de  délégués,  symbolisant 
notre  esprit  national  et  venant  fusionner  dans  de  trop  courtes 
séances  ses  diversités  régionales  avec  leur  caractère  particulier,  est 
toujours  une  fête  pour  les  esprits  délicats.  Chaque  année  voit  se 
développer  davantage  la  sympathie  qui  s'attache  avec  tant  de  raison 
aux  œuvres  réellement  utiles,  et  leur  succès  même  est  la  meilleure 
preuve  qu'elles  répondent  bien  à  un  sentiment  juste  et  vrai,  celui 
de  ne  laisser  perdre  aucune  de  nos  forces  intellectuelles. 

tfLe  savant,  le  chercheur,  éprouvent  des  joies  vives  —  les  plus 
pures  en  tout  cas  de  l'existence,  parce  qu'elles  ne  produisent  pas 
de  déceptions  par  elles-mêmes,  —  à  se  lancer  à  la  recherche  de 
l'inconnu,  à  résoudre  un  problème,  à  creuser  une  question  ardue. 
Mais  à  côté  de  la  jouissance  personnelle,  égoïste,  à  quoi  serviraient 
ces  travaux,  ces  labeurs,  s'ils  de\aient  rester  ignorés?  Ce  n'est  pas 
tout  que  de  tailler  une  pierre  de  notre  édifice  social,  il  faut  la 
mettre  en  place,  il  faut  que  chacun  de  nous  coopère  de  toutes  ses 
forces,  de  toute  son  énergie  à  l'œuvre  commune,  et  puisse  profiter 
de  l'expérience  d'autrui ,  en  faisant  profiter  les  autres  de  la  sienne. 
Et  combien,  avant  la  mise  en  commun  de  vos  efforts,  n'avons- 
nous  pas  à  regretter  la  perte  de  travaux  intéressants,  d'œuvres  de 
valeur  réelle,  faute  des  moyens  matériels  de  les  mettre  en  lumière! 
Combien  surtout  de  découragement  et  de  lassitude  chez  des  esprits 
d'élite,  dignes  d'une  meilleure  destinée,  combien  de  forces  vives 
mal  dépensées  et  perdues! 

«C'est  à  vos  Congrès  qu'est  dû  particulièrement  ce  renouvelle- 
ment de  vie  intellectuelle,  si  sain,  si  utile  pour  rapprocher  des  tra- 
vailleurs qui  s'ignorent;  c'est  à  vos  publications  qu'est  due  cette 
émulation  si  heureusement  féconde  qui  nous  donne  chaque  année 
des  mémoires  si  précieux.  Et  c'est  ainsi  que  se  produit  cet  échange 
d'idées  si  indispensable,  faisant  pénétrer  jusque  dans  les  centres 
les  plus  éloignés  cette  impulsion  intellectuelle  qui  part  de  Paris  et 
de  quelques  grandes  villes  pour  revenir  sous  une  forme  nouvelle, 
véritable  mouvement  circulatoire  qui  crée  et  entretient  la  vie  dans 
notre  noble  pays  de  France,  comme  celui  du  sang  la  donne  au 
corps  humain. 

ffVos  travaux,  Messieurs,  embrassent  un  champ  de  plus  en  plus 
vaste  dans  le  domaine  des  sciences  et  des  arts;  mais  ce  sont  tou- 


jours  les  Soclions  historique  et  jircliéoloyique,  bases  originelles  de 
vos  Congrès,  qui  tiennent  la  place  la  plus  large,  et  n'est-ce  pas 
bien  naturel?  Ne  sonl-ce  pas  elles,  en  elFet,  qui  ont  le  plus  de  fa- 
cilité pour  se  di'velopper  dans  nos  déparleineiits,  (pii  ont  le  plus 
d'éléments  à  mettre  en  lumière?  Leurs  eiïorts  mélbodiques  et  per- 
séve'rants  se  manifestent  du  reste  par  des  résultats  tous  les  jours 
plus  tangibles,  A  mesure  que  nous  poursuivons  notre  marche  en 
avant  d'un  pas  rapide,  nous  ('prouvons  le  besoin,  pour  assurer 
notre  course,  de  jeter  un  regard  derrière  nous,  de  chercher  dans 
le  miroir  du  passé  des  indications  pour  l'avenir.  C'est  de  l'histoire 
fpie  nous  devons  tirer  nos  meilleures  leçons,  c'est  dans  l'étude  des 
sociétés  disparues  que  nous  devons  trouver  notre  propre  enseigne- 
ment. 

r  Dans  ces  peuples  antiques,  dont  les  noms  mêmes  sont  inconnus, 
qui  ont  couvert  notre  vieille  Europe,  détruisant  et  fondant  des 
civilisations  primitives  dont  notre  sol  conserve  encore  pieusement 
de  rares  débris,  dans  ces  peuples  moins  éloignés  de  nous,  Chal- 
déens.  Egyptiens  et  autres,  mais  dont  nous  reconstituons  les 
mœurs  par  quelques  documents,  trop  peu  nombreux,  comme  un 
naturaliste  reconstruit  un  squelette  complot  au  moyen  de  fragments 
fossiles,  dans  ces  peuples  plus  rapprocbés  auxquels  nous  nous  rat- 
tachons directement,  Grecs,  Romains,  Gaulois,  nous  retrouvons 
toujours  les  mêmes  procédés  d'action,  d'organisation,  d'existence 
sociale.  El  maintenant  que  les  peuples  europ('ens  se  sont  répandus 
sMr  le  sol  entier  du  monde,  que  nos  colonies  se  sont  accrues  dans 
(les  j)roportions  que  personne  ne  pouvait  naguère  encore  soup- 
çonner, (pie  la  vieille  Afrique  n'est  plus  la  terra  mcognita,  et  que 
les  nations  européennes  s'en  disputent  la  surface  avant  même  de 
la  connaître  complètement,  nous  constatons  que  les  mobiles  humains 
sont  toujours  les  mêmes,  qu'il  s'agisse  de  notre  civilisation  rafiin(''e 
ou  de  celle  de  ces  peuplades  qui  sont  comme  des  ti'moins  des  états 
primitifs  de  nos  ancêtres. 

ff  Eludions  donc  Thomnie  en  lui-même,  isolé  ou  groupé  dans  la 
famille,  dans  la  tiibu,  dans  la  nation,  dans  la  patrie.  Suivons-le 
dans  son  (bheloppement  moral,  dans  son  besoin  inné  des  arts, 
dans  ses  elforts  créateurs  des  sciences,  pour  assurer  la  conserva- 
tion de  l'espèce.  C'est  un  vaste  cadre  pour  vos  éludes,  et  c'est, 
.M(;ssieurs,  la  tâche  à  laquelle  vous  n'avez  ])as  man(|ué. 

"Le  gouvernement  de  la  République  a  voulu,  cette  année  comme 


les  autres,  témoigner  de  sa  profonde  synipatliie  pour  le  Congrès, 
en  de'cernant  des  re'conipenses  à  quelques-uns  de  ses  membres  qui 
se  sont  particulièrement  distingues  par  une  plus  longue  suite  de 
travaux.  Le  nombre  de  ces  distinctions  dans  l'ordre  de  la  Légion 
d'honneur  est  toujours  trop  restreint  pour  re'pondre  véritablement 
au  sentiment  de  justice  absolue,  mais  au  moins  je  suis  certain 
d'avance  que  vous  approuverez  pleinement  les  noms  auxquels  il 
a  fallu  malheureusement  se  limiter.  Ce  sont  ceux  de  M\L  Ernest 
Chantre,  Joseph  Vallot,  Delattre  et  de  Boussès  de  Fourcaud. 

rcVous  connaissez  tous  les  beaux  travaux  de  M.  Chantre  sur  l'ar- 
chéologie préhistorique.  Ses  missions  en  Orient,  pai'ticulièrement 
dans  le  Caucase,  ont  jeté  un  jour  nouveau  sur  les  civilisations 
préhistoriques  et  ont  enrichi  nos  musées  de  documents  précieux. 
La  distinction  accordée  aujourd'hui  à  M.  Chantre  n'est  qu'un  juste 
témoignage  rendu  à  ses  mérites,  qu'ont  su  si  universellement  ap- 
précier les  savants  étrangers. 

ffEn  dehors  des  travaux  botaniques  de  M.  Vallot,  vous  savez  que 
ce  laborieux  infatigable  est  le  fondateur  d'un  observatoire  au  mont 
Blanc,  créé  à  ses  frais  en  1887  et  entretenu  par  lui  depuis  cette 
époque.  Vous  savez  aussi  qu'il  a  entrepris  ce  travail  si  important, 
ie  lever  complet  de  la  chaîne  du  mont  Blanc.  L'énergie  et  la  téna- 
cité dont  M.  Vallot  a  fait  preuve,  son  dévouement  désintéressé  à  la 
science,  justifient  la  distinction  qui  lui  est  accordée. 

cfLe  père  Delattre,  correspondant  de  l'Institut  et  conservateur  du 
Musée  archéologique  de  Carthage,  se  consacre  depuis  plus  de  vingt 
ans  à  l'archéologie  de  l'Afrique  du  Nord;  les  résultats  obtenus  par 
lui  sont  considérables  et  appréciés  de  tout  le  monde  savant.  La 
découverte  récente  des  nécropoles  puniqpes  de  Carthage,  dont  l'ex- 
ploration lui  a  été  confiée  par  l'Académie  des  inscriptions  et  belles- 
lettres,  a  jeté  sur  ses  travaux  un  éclat  qui  le  désignait  particuliè- 
rement à  l'attention  du  Ministre  de  l'Instruction  publique. 

tf Enfin,  M.  de  Boussès  de  Fourcaud,  successeur  de  Taine  à 
l'Ecole  nationale  des  Beaux-arts,  comme  professeur  d'esthétique  et 
d'histoire  de  l'art,  s'est  acquis  par  ses  nombreuses  et  importantes 
publications  des  titres  inconlesiés  à  la  haute  distinction  que  lui 
confère  aujourd'hui  le  gouvernement  de  la  République. 

p-Le  Ministre  de  l'Instruction  publique  ne  fait,  du  reste,  que 
répondre  au  vœu  émis  à  l'unanimité  par  ie  Comité  des  sociétés 
des  beaux-arts,  heureux  de  pouvoir  s'associer  aux  sentiments  d'une 


LVIII 


assemblëo  qui  donnait  ainsi  à  Tun  de  ses  membres  une  preuve  de 
l'estime  (|uo  lui  inspirent  son  raraclère  et  son  talenl. 

tf  11  me  reste,  maintenant,  Messieurs,  à  accomplir  un  devoir  dou- 
loureux, celui  de  rendre  un  dernier  et  public  bommage  à  ceux  qui 
ne  sont  plus  et  dont  nous  avons  à  déplorer  la  perte  cette  année. 

cf  Parmi  ceux  qui  nous  toucbent  de  plus  près  par  leurs  travaux,  je 
dois  citer  en  première  ligne  M.  de  Munlaiglon,  membre  titulaire  du 
Comité  des  travaux  bistoriques,  qui  s'est  e'teint  en  septembre  dernier, 
après  une  longue  cari'ièie  laborieusement  remplie.  Pi'ofesseur  à 
rÉcole  des  (îbartes  et  président  de  la  Société  de  Tart  français,  M.  de 
Montaiglon  était  un  de  ces  chercbeurs  qui  aiment  mieux  (aire  pro- 
fiter les  autres  de  leurs  remarques  et  de  leurs  études  que  d'en  tirer 
eux-mêmes  un  parti  direct  en  les  faisant  connaître  par  des  tra- 
vaux d'ensemble. 

rrdomme  écrivain,  son  œuvre,  par  sa  variété  et  sa  diffusion  dans 
cent  publications  diverses,  est  difficile  à  apprécier;  en  revancbe, 
comme  professeur,  peu  d'iiommes  ont  eu  une  action  aussi  pio- 
fonde,  aussi  heureuse  sur  les  nombreux  élèves  qu'il  a  formés. 

ffM.  de  Montaiglon  a  donné  un  peu  de  lui-même  à  tous;  c'est 
pourquoi  son  souvenir  restera  toujours  vivant  dans  le  cœur  de 
ceux  qui  l'ont  connu. 

trM.  Bœswilwald ,  membre  bonoraire  du  Comité,  était  inspecteur 
général  des  Monuments  bistoriques.  C  est  à  son  initiative  que  nous 
devons  la  conservation  des  beaux  monuments  de  l'Algérie,  de  ce 
pays  si  riche  en  souvenirs  de  l'époque  romaine  que  des  soins  in- 
telligents préservent  maintenant  de  la  destruction. 

ftAi-je  besoin  de  vous  rappeler  les  noms  de  l'éminent  directeur 
de  l'Ecole  française  de  Rqme,  Gelîroy;  du  savant  commentateur 
de  Marc-Aurèle,  Marlba  ;  de  La  Villemarqué,  qui  a  tiré  d'un 
oubli  si  immérité  notre  vieille  littératur*;  bretonne,  et  de  tant 
d'autres  qui  sont  tombés  sur  le  champ  d'honneur  du  travail,  après 
une  vie  si  laborieusement  romplie  :  le  v('nérablc  Barthélémy  Saint- 
Hilaire;  le  savant  orientaliste  Derenbourg;  les  docteurs  Verneuil, 
Larrey,  Sappey? 

ffll  est  peut-être  peu  d'années  plus  fertiles  en  tristes  moissons, 
dans  le  monde  des  sciences,  des  lettres  et  des  arts,  11  me  sullit  pour  le 
prouver  de  vous  citer  les  noms  des  trois  gloires  françaises  que  l'année 
a  vues  disparaître:  Pasteur,  Alexandre  Dumas,  Ambroise  Thomas, 
.le  n'ai  ])as  à  en  faire  l'éloge;  chacun  d(!  nous  le  fiiit  dans  son  cœur 


LIX 


à  des  points  de  vue  diffe'rents.  La  simple  évocation  de  ces  noms 
éveille  en  nous  bien  des  pensées  diverses;  mais  nous  sommes  tous 
pénétrés  de  ce  sentiment  bien  vrai  :  c'est  que  chacun  de  ceux  que 
j'ai  à  peine  eu  besoin  de  rappeler  à  vos  souvenirs,  caractérisait 
des  idées  scientifiques,  littéraires  et  artistiques  véritablement  fran- 
çaises. 

«Si  la  mort  fauche  à  coups  serrés  dans  nos  rangs,  une  génération 
nouvelle  s'avance,  fortement  préparée  par  ceux  qui  ne  sont  plus. 
M.  Schefer,  dans  votre  séance  d'ouverture,  constatait  que  le  Congrès 
de  Tunis  vous  avait  privés  de  plusieurs  de  vos  membres  les  plus 
distingués.  Mais  la  France  est  heureusement  assez  riche  eu  hommes 
de  talent  pour  qu'elle  puisse  essaimer  et  envoyer  au  dehors  ses 
missionnaires  des  sciences  et  des  lettres  sans  s'appauvrir.  La  bonne 
parole  a  été  portée  "au  dehors  et  votre  prochain  Congrès  en  recevra 
sans  doute  les  échos. 

ffA  l'an  prochain,  Messieurs!  Portez  à  vos  Sociétés  les  remer- 
ciements du  Ministre  pour  les  travaux  qu'elles  ont  produits,  et  les 
vœux  qu'il  forme  avec  le  monde  savant  tout  entier  pour  leur  pros- 
périté, qui  se  lie  par  toutes  les  fibres  intellectuelles  à  celle  de  la 
France  elle-même,  t 

M.  le  Ministre  donne  ensuite  lecture  de  décrets  conférant  des 
distinctions  dans  l'ordre  de  la  Légion  d'honneur,  et  d'arrêtés  mi- 
nistériels décernant  des  palmes  d'officier  de  l'Instruction  publique 
et  d'officier  d'Académie, 

Sont  nommés  :  ' 

Chevaliers  de  la  Légion  d'honneur  : 

MM.  Chantre  (Ernest),  sous-directeur  du  Muséum  des  sciences 
naturelles  de  Lyon,  membre  non  résidant  du  Comité  des  travaux 
historiques  et  scientifiques. 

Valiot  (Joseph-Henry-Marie),  membre  de  plusieurs  sociétés  sa- 
vantes. 

Le  R.  P.  Delattre  (Alfred-Louis),  de  la  congrégation  des  Pères- 
Blancs  d'Afrique,  correspondant  de  l'Institut  de  France  (Académie 
des  inscriptions  et  belles-lettres),  membre  non  résidant  du  Comité 
des  travaux  historiques  et  scientifiques,  conservateur  du  Musée 
archéologique  de  Carthage. 


lA 


De  Boussès  de  Fourcaud  (Louis),  professeur  d'esthétique  et 
dliistoiro  de  Tart  à  TEcolo  nationale  des  beaux-arts,  membre  du 
Comité  des  sociétés  des  beaux-arts  des  départements. 

OJficiers  de  Vlnstniction  publique  : 

MM.  D'Anthouard  de  Wasservas  (Albert),  adjoint  au  service  de 
la  résidence  générale  de  France  à  Madagascar. 

Buhot  de  Kersers  (Alplionse-Louis-Marie),  président  de  la  So- 
ciété des  anli(iuairps  du  Centre,  à  Bourges,  membre  non  résidant 
du  Comité  des  travaux  historiques  et  scientifiques. 

Chauvigné  (Auguste),  secrétaire  général  adjoint  de  la  Société 
de  ge'ographie  de  Toui's. 

Gravoisier  (Emile),  secrétaire  de  la  Société  de  géographie  com- 
merciale de  Paris. 

Drouët  (Henri),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  arts  et 
belles-lettres  de  Dijon. 

Le  docteur  Duhourcau  (Jean-Marie-François-Emile),  membre 
de  l'Association  pyréne'enne,  lauréat  de  l'Académie  de  médecine  et 
de  lEcole  supérieure  de  pliaruuicie  de  Paris. 

Germain  (Léon),  secrétaire  perpétuel  de  la  Société  d'archéologie 
lorraine,  correspondant  du  Ministère  de  l'Instruction  publi([ue. 

Harmand  (Georges),  secrétaire  de  fAssocialion  littéraire  et  artis- 
tique internationale,  secrétaire  adjoint  de  la  Section  des  sciences 
économiques  et  sociales  au  Congrès  des  Sociétés  savantes. 

Jadart  (Henri),  secrétaire  général  de  l'Académie  nationale  de 
Beims,  correspondant  du  Ministère  de  l'Instruction  publique. 

Lasne  (Henri),  membre  des  Sociétés  géologique  et  météorolo- 
gique, secrétaire  adjoint  du  Congrès  international  de  chimie. 

Malavialle,  seci'élaire  général  de  la  Société  languedocienne 
de  géographie,  correspondant  du  Ministère  de  l'Instruction  pn- 
l)li((ue. 

Maliuvaud  (Louis-lules-Ernest),  secrétaire  général  de  la  Société 
botanique  de  France. 

Mégcmont  (Jean),  secrétaire  de  la  Société  de  géographie  com- 
merciale de  Paris. 

Momméja  (Jules),  correspondant  du  Comité  des  sociétés  des 
beaux-arts  des  départements,  membre  de  la  Sociéti'  archéologique 
de  Tarn-et-Caronne. 


I 


—    LXI 


Pasquiei-  (Étienne-Cliarles-Félix),  secrétaire  de  la  Société  arié- 
geoise  des  sciences,  lettres  et  arts,  correspondant  du  Ministère  de 
rinstruction  publique  et  de  la  Société  nationale  des  antiquaires  de 
France. 

L'abbé  Porée  (André-Adolpbe),  membre  correspondant  du  Co- 
mité des  beaux-arts  des  départements,  à  Bournainville  (Eure). 

Ranchot  (Achille),  consul  de  France,  détaché  auprès  de  M.  le 
général  commandant  en  chef  le  corps  expéditionnaire  de  Mada- 
gascar. 

Roniieux  (Albert -Marie -René),  chef  de  bataillon  du  génie,  au 
service  géographique  de  l'armée. 

Rueff  (Jules),  membre  de  la  Société  académique  indo-chinoise 
de  France,  membre  du  Conseil  supérieur  des  colonies. 

Sauvaire  (Henri-Joseph),  correspondant  de  l'Académie  des  In- 
scriptions et  belles-lettres. 

Vallot  (Henri-Marie-Guillaume),  collaborateur  à  la  carte  du 
mont  Blanc  au  i/aoooo*. 

OJîciers  d'Académie  : 

MM.  Angot  des  Rotours  (Marie-François-Jules),  secrétaire  de  la 
Société  d'économie  sociale. 

Armagnat  (Henri-3Iarie).  Intéressants  travaux  d'électricité  pra- 
tique. 

Bazin  (Jean-Louis),  membre  de  l'Acade'mie  des  sciences,  arts  et 
belles-lettres  de  Màcon. 

Béhal,  docteur  es, sciences,  secrétaire  géne'ral  de  la  Société  chi- 
mique, lauréat  de  l'Institut. 

Biaise  (Louis-Nicplas-Désiré),  lieutenant  de  vaisseau,  comman- 
dant la  Cigogne  au  Congo  français. 

L'abbé  Bonno  (Alfred-Michel),  secrétaire  de  la  Société  d'histoire 
et  d'archéologie  de  Provins,  correspondant  du  Ministère  de  l'In- 
struction publique. 

Bontemps  de  Mensignac,  conservateur  du  Musée  archéologique 
de  Bordeaux. 

Bourgeois  (Paul),  secrétaire  général  du  Photo-Club  de  Paris. 

Bousrez  (Louis),  membre  de  la  Société  archéologique  de  Tou- 
raine. 

Le   docteur  Cliotard   (Georges-William-Henri),  membre  de  la 


LXIl 


Société  de  médecine  do  Cacn  cl  du  Calvados,  à  Crcully  (Calva- 
dos). 

Le  docteur  Decaux  (Charles),  médecin  aide-major  de  i"  classe. 

Delapoix  de  Fréminville-Nugue  (Marie-Josepli-Eugène-Frédé- 
ric),  docteur  en  droit,  correspondant  du  Ministère  de  Tlnstruction 
publique,  archiviste  du  département  do  la  Loire. 

Drake  del  Caslillo  (Emmanuel),  membre  de  la  Société  bota- 
nique de  France. 

Dupont  (Honri-Eujrène),  membre  de  la  Société  de  topographie 
de  France. 

Froideveaux  (Henri-Léon-Marie),  docteur  es  lettres,  membre 
de  la  Société  de  géographie  de  Paris. 

Gautier  (Emile-Félix),  chargé  de  missions  sciontiliques  à  Mada- 
gascar. 

Girault  (Arthur),  membre  de  la  Société  d'économie  politique  et 
de  la  Société  dos  études  coloniales. 

(Iranger  (Albert-Alexandre),  membre  de  la  Société  chimique  de 
Paris. 

(iuillominot  (René),  membre  de  la  Société  française  de  photo- 
graphie. 

Hélo,  capitaine  au  Gi"  régiment  d'infanterie. 

Herre-Wyn  (Gustave-Joan-Edmond),  secrétaire  de  la  Société 
académique  indo-chinoise  de  Franco. 

Lachouque  (Mario-Honoré-Georges),  capitaine  d'infanterie,  au 
service  géographique  do  Tarniée,  chef  de  brigade  topogiaphiquo. 

Lallier  (Pierre),  docteur  on  droit,  membre  de  la  Société  de  lé- 
gislation comparée. 

Le  Breton  (Fernand- Joseph),  capitaine  d'infanterie,  au  service 
géogra])lii(jue  de  l'armée,  chef  de  brigade  topofjraphique. 

Lofèvro  (Léon),  préparateur  de  chimie  à  l'Ecole  polytorhni(|ue. 

Longuemare  (Paul  de),  membre  do  la  Société  des  beaux-arts  de 
Caon. 

Mabillo  (François-Alexandre),  architecte  de  Poi't-Royal  des 
Champs. 

Malle  (Pierre-Mario),  uiombre  do  diverses  sociétés  savantes  do 
Paris  et  (h's  dépai'tomenis. 

Mangeant  (Paul-Eiiiilo),  membre  (h'  la  Société  des  antiquités  et 
des  arts  de  Seine-et-Oise. 

Massillon-Rouvot,    correspondant   (hi   Comité   dos   sociétés  des 


I 


LXIIl    

beaux-arts  des  départements,  membre  de  la  Société  académique  du 
Nivernais. 

Molins  (Louis),  lieutenant  au  k"  régiment  de  tirailleurs  algé- 
riens. 

Perrot  (Emile-Constant),  secrétaire  général  de  la  Société  myco- 
logique  de  France. 

Prudhorame  (Henri-Dieudonné-Joseph-Marie),  docteur  en  droit, 
membre  de  la  Société  de  législation  comparée. 

Ransson  (Georges-Antoni-Augustin),  men^bre  de  l'Académie  des 
sciences,  lettres  et  arts  d'Amiens. 

Roubv  (Jean-Simon-Emmanuel-Georges),  capitaine  d'infante- 
rie, attaché  au  service  géographique  de  Tarmée. 

Rousseau  (César-Philippe),  membre  de  la  Société  française  des 
ingénieurs  coloniaux. 

L'abbé  Sabarthès  (Antoine-Auguste),  membre  de  la  Commission 
archéologique  de  Narbonne  et  de  la  Société  des  sciences  et  arts  de 
Carcassonne. 

Sordes,  capitaine  commandant  l'atelier  de  travaux  publics  à 
Oriéansville. 

Le  docteur  Suard  (Marie -Eugène -Paul),  médecin  de  i'''  classe 
de  la  marine. 

Suricaud  (Jean),  membre  de  la  Société  des  études  historiques 
et  de  la  Société  pbilotechnique. 

Tinel  (Edouard-Raoul),  capitaine  d'infanterie  au  service  géo- 
graphique de  l'armée. 

Le  Secrétaire  de  la  Section  d'Archéologie, 

R.  DE  Lasteyrie, 

Membre  du  Comilé. 


SEANCE  DU  17  AVHIL  1895. 

SOIU. 


PRIiSlDENCK   1)K   M.   ALEXANDRE  BERTRANn. 

La  séance  esl  ouvcMle  à  3  heures. 

Le  ])rocès-\erbal  de  la  dernière  séance  esl  lu  et  adopté. 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  correspondance. 

M.  Joseph  Berthelé,  correspondant  du  (comité  à  Montpellier, 
demande  à  publier  dans  la  collection  des  documents  inédits  un  re- 
cueil de  textes  relatifs  à  l'histoire  de  rindustri(!  campanaire  en 
France,  du  xiii"  au  xvi*^  siècle.  L'examen  de  cette  proposition  est 
renvoyé  à  une  commission  composée  de  MM.  de  Barthélémy,  Cou- 
rajod  et  Guiffrey. 

M.  DE  Laigue,  correspondant  du  Comité  à  Botterdam,  adresse 
une  lettre  relative  à  des  statuettes  et  à  des  fragments  de  groupes 
en  terre  cuite,  provenant  des  fouilles  exécutées  dans  le  Mnr  Piccolo 
de  Tarente,  pour  Tinstallation  d'un  arsenal  militaire.  —  Benvoi 
à  M.  Salomon  Beinach. 

Le  Comité  reçoit  en  communication  une  circulaire  ([ue  M.  le  Mi- 
nistre de  l'Instruction  publique  vient  de  faire  adresser  aux  insti- 
tuteurs pour  les  aider  dans  les  recherches  des  stations  et  des  in- 
struments |)réhistf)ri([iios.  Le  Comité,  après  avoir  examiné  le  texte 
de  cette  circulaire  et  les  planches  explicatives  qui  y  sont  annexées, 
croit  devoir  émettre  le  regret  qu'on  ne  l'ait  pas  consulté  plus  tôt, 
car  des  erreurs  assez  graves  se  sont  glissées  dans  le  texte  de  cette 
ciiTulaire  ou  dans  les  légendes  qui  acconqiagnent  les  planches. 

Sont  déposés  sur  le  hiireau  les  oun  rages  suivants  olï'ei'ts  au 
Comité  par  leurs  auteurs  : 

/"  L'ne  église  rurale  thi.  moijen  âge  jusqu'à  nos  jours  {Villers-devanl-le- 
Tliour);  y"  Les  (mjiielmsiers  de  Ucthe.l,  par  M.  .ladart. 


i"  Les  Séguviem  :  la  civitas  Aregemuie ;  n"  Les  CoriosoUies ,  Reginea 
Fano  Martis  et  Coriallo;  3"  Description  des  ruines  romaines  (T Oisseaii-le- 
Peiii  {Sarthe)\  If  Le  camp  des  Provenchères ,  son  temple,  sa  citadelle,  la 
voie  romaine  de  Juliomagus  à  Condate;  5"  La  civitas  Ouagoriton  à  Ois- 
seau-le-Petit ;  6°  Les  dalles  tumulaires  de  Rouessé-Vassé;  7"  La  ville  rouge 
à  Teunie;  8"  Le  temple  romain  de  la  Fretinière;  g"  La  vérité  sur  le  cas- 
trum  de  Jublains,  de  M.  F.  Li{>er. 

Histoire  numismatique  du  Rarrois  :  monnaies  des  comtes  et  des  ducs 
de  Rar,  par  M.  Maxe-Weiiy,  membre  non  résidant  du  Comité. 

Les  tnédailleurs  lyonnais,  par  M.  Natalis  Rondot,  membre  non  ré- 
sidant du  Comité. 

A  propos  d'une  inscription  angevine,  par  M.  labbé  Urseau,  coi'res- 
pondant  du  Comité  à  Angers. 

Ces  ouvrages  seront  déposés  à  la  Bibliothèque  nationale  et  des 
remerciements  seront  adressés  aux  auteurs. 

M.  Alexandre  Bertrand  rend  compte  sommairement  de  doux  rom- 
munications  de  M.  de  Laigue,  relatives  à  une  hache  en  diorite, 
conservée  au  Musée  municipal  de  Rotterdam,  et  à  des  balles  de 
fronde.  A  la  première  de  ces  communications  est  jointe  une  aqua- 
relle, dont  le  Comité  décide  le  dépôt  au  Musée  de  Saint-Germain. 
Quant  à  la  seconde,  il  est  difficile  d'en  juger  sans  avoir  examiné 
les  objets  eux-mêmes  pour  en  apprécier  Taulbenticité. 

M.  GuiFFREY  lit  un  rapport  sur  le  projet  de  publication  pre'senté 
par  M.  F.  Engrand,  d'un  inventaire  des  tableaux  de  la  Couronne 
(1683-1792). 

Le  Comité  adopte  cette  idée  en  principe,  mais  attendra  pour  la 
consacrer  par  un  vote  ferme  que  le  plan  de  la  publication  ait  été 
examiné  en  détail  par  la  Commission  des  inventaires. 

M.  DE  Barthéleiit  rend  compte  des  dernières  touilles  exe'cutées 
au  mont  Beuvray  par  M.  Bulliot.  M.  Rolland,  ingénieur  des  mines, 
a  examiné  le  conduit  dans  lequel  M.  Bulliot  a  cru  reconnaître  les 
restes  d'une  installation  métallurgique;  mais  les  conclusions  de 
cet  ingénieur  ne  sont  point  assez  précises  pour  que  Ton  puisse 
considérer  comme  acquises  les  hypothèses  de  M.  Bulliot.  Il  y  a 
donc  lieu  d'attendre  de  nouvelles  constatations  sur  le  terrain  avant 
de  se  prononcer. , 

AlîCHlioLOUlli.  E 


iM.  Edmond  Lk  Hlant  icvit'iil  sur  une  conuuunicalion  ùùU'  au 
(idujfivs  (lt>s  Soriélés  savanles.  on  iS^S,  par  M.  An{jusle  Nicaise. 
Il  >i)}[il  dim  Iragnu'ul  de  poterie  roujfe  de  lépoque  {jalio-roinaine 
sur  ie(|uel  sont  représentés  des  condamnés  livrés  aux  bêtes.  M.  Le 
Blant  remettra  pour  K;  Bulletin  une  note  sur  ce  curieux  IVay- 
jnent  f^). 

I\I.  Gustave  ScHLUMBERGKR  rend  compte  d'une  notice  envoyée  par 
M.  Paul  l^ai'onl  sur  deux  églises  des  environs  de  lîarèijes.  L'étude 
don!  il  s'agit  se  reconniiande  par  beauc()U|)  de  conscience  et  de  pré- 
cision. Malheureusement  l(>s  édifices  au\(juels  elle  se  rapporte  sont 
de  bien  petite  importance.  Elle  sera  donc  mieux  à  sa  place  dans 
(juebpie  revue  locale  que  dans  le  Bulletin  du  Comité. 


La  séance  est  levée  à  h  beures. 


Le  Secrétaire  île  la  Section  d'archéologie, 

R.  DE  Lasteyrie, 

Mi'inbic  lin  Coinilé. 


^'^   Voir  ci-apres,  p.  /lo,  le  lexle  de  cette  coiiiiimiiicalioii. 


LXVII 


SÉANCE  DU  11   MAI  1896. 


PRÉSIDENCE  !DE  M.  ALEXANDRE  BERTRAND. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  correspondance  : 

M.  Léon  Plancouard,  membre  de  la  Commission  départementale 
(les  antiquités  et  arts  de  Seine-et-Oise,  envoie  une  note  sur  le 
château  d'Artie-en-Vexin,  avec  cartes,  plans  et  vues.  —  Renvoi  à 
M.  Longnou. 

M.  de  Laigue,  correspondant  du  Comité  à  Rotterdam,  envoie 
deux  dessins,  dont  le  Comité  décide,  séance  tenante,  le  dépôt  au 
Musée  de  Saint-Germain. 

Le  président  de  la  Société  archéologique  de  la  Corrèze  adresse 
au  Comité  une  demande  de  subvention  pour  l'impression  d'un  ou- 
vrage sur  Tabbayc  de  Moissac  et  son  cloître.  —  Renvoi  à  M.  de 
Lasteyrie. 

M.  Maxe-Werly,  membre  non  résidant  du  Comité,  adresse  un 
travail  intitulé  :  Inventaire  de  Yolande  de  Flandre,  duchesse  de  Bar.  — 
Renvoi  à  M.  Guiffrey. 

M.  Babelo\,  membre  du  Comité,  dépose  sur  le  bureau  ï Annuaire 
des  musées  archéologiques  des  départements,  dont  il  vient  d'achever  la 
|)ublication. 

Est  offerte  également  au  Comité,  par  M.  de  Baye,  une  brochure 
intitulée  :  Sépulture  du  a"  siècle  à  Kiev. 

Ces  livres  seront  déposés  à  la  Bibliothèque  nationale. 

MM.  DE  Barthélémy,  Courajod  et  Guiffrey  rendent  compte  d'un 
projet  de  publication  de  M.  Berthelé  intitulée  Recueil  de  textes  relatifs 
à  l'histoire  de  Vindustiie  campanaii'e  en  France  du  xiii'  au  xviif  siècle. 
Ils  en  reconnaissent  l'utilité  et  seraient  disposés  à  en  pioposer 
l'impression  à  condition  que  l'auteur  consentît  à  apporter  certaines 


modilications  à  son  (iii\;iil.  Un  oxlrail  du  rappoiLscia  coiniiiuiiiciiK' 
à  M.  Hoilliolé  j)arlcs  soins  do  l'AdniinisIralion. 

M.  MiiNTZ  |)ro|)oso  d'insérer  an  Bulhiin  nne  noie  de  M.  l'abbé 
Fillel  snr  le  mobilier  du  moyen  à[>e  dans  le  sud-est  de  la  France; 
mais  il  demande  que  lors  de  l'impression,  les  épreuves  soient  sou- 
mises à  un  spécialiste  pour  la  correction  de  certains  termes  tech- 


niques 


(1) 


M.  Salomon  Rkiwc»  rend  compte  d'une  iu)le  de  M.  de  Lai{»iie 
sur  deux  terres  cuites  trouvées  à  Tareule  dans  le  Mai-  Piccolo, 
vers  i885.  Ce  sont  des  poids  de  (iict,  aireclant  la  l'orme  de 
(lemi-elli})ses  et  percés  à  la  partie  supérieure,  c'est-à-dire  près  du 
bord  convexe,  de  deux  trous.  L'un  de  ces  ])oids  présente,  sur  les 
deux  faces,  l'imafre  d'un  daupliiu;  sur  le  second,  on  voit,  d'une 
part,  Scylla  tenant  un  gouvernail  ;  de  l'autre,  deux  têtes.  Les 
dessins  communiqués  par  M.  de  Laigue  ne  se  prélent  malheureu- 
sement pas  à  la  l'eproduction. 

M.  MiJXTZ  lit  un  rapport  sur  une  demande  de  souscription  adres- 
sée au  Ministère  de  l'Instruction  publique. 

Le  Comité  s'occupe  ensuite  de  la  rédaction  du  j)rogramine  à  en- 
voyer aux  Sociétés  savantes  en  vue  du  Congrès  de  1897.  H  en 
décide  Tinsertion  à  la  suite  du  procès-verbal  de  la  séance. 


La  séance  est  levée  à  U  heures. 


Le  Secréhurc  de  In  Sechaii  iV archéol<i<^ 

U.  DE  Lastkyiui:, 

Membre  du  Coniil»?. 


;•'  V 


nir  ci-ahrcs. 


.")."),  !(>  lc'\tL'  de  ci'lle  (•oinimitiicatioii. 


LXI\ 


PROGRAMME 

DU 

CONGRÈS  DES  SOCIÉTÉS  SAVANTES 

POUR   1897. 


I.  —  ARCHEOLOGIE  PREHISTORIQUE. 

1°  Compléter  la  liste  des  monuments  mégalithiques  relevés  dans 
chaque  département. 

Deux  listes  de  ces  monuments  ont  dëjà  été  dressées ,  la  première  par 
la  Commission  de  topographie  des  Gaules  (Al.  Bertrand,  Archéologie 
celtique  et  gauloise,  a"'édit.,  p.  43o),  la  seconde  par  la  Société  d'an- 
thropologie [Bulletin  de  la  Société,  1880,  p.  6/i).  Prendre  ces  relevés 
pour  hase  des  recherches  nouvelles. 

•7°  Dresser  la  liste  des  monuments  mégalithiques,  par  régions, 
pour  les  colonies  françaises,  en  particulier  pour  TAtrique  et  Mada- 
gascar. 

3°  Faire,  pour  chaque  département,  un  relevé  des  sépultures 
préromaines  en  les  divisant  en  deux  catégories  :  sépultures  par  in- 
humation, sépultures  par  incinération. 

k°  Signaler  dans  chaque  arrondissement  les  monnaies  gauloises 
qu'on  y  recueille  dispersées  isolément  sur  le  sol. 

Il  importe  de  relever  et  de  décrire  non  seulement  les  pièces  rares  ou 
inédites,  mais  surtout  celles  qui  sont  connnunes,  et  qu'on  connaît  par 
des  exemplaires  déjà  publiés  ou  conservés  dans  les  musées  et  les  col- 
lections. C'est  en  signalant  les  pièces  qu'on  trouve  plus  abondamment 
et  plus  particulièrement  dans  telle  ou  telle  région  ou  localité  qu'on 
parviendra  à  fixer  et  à  préciser  l'attribution  de  nf)mhieux  groupes  de 
monnaies  gaidoises  qu'on  hésite  h  donner  «  des  peuples  voisins  et 
dont  l'origine  est  encore  plus  ou  moins  incei-taine.  Ce  relevé,  fait  avec 


soin  dans  tous  les  départements,  perinoltrail  de  dresser  définitivement  la 
carte  nimnsmatiqae  de  la  Gaule. 

II.  —  ARCHÉOLOGIE  ROMAINE. 

5°  Rocherrher  les  sarcophages  ou  fragmonls  de  sarcophages 
soulptés,  d'origine  chrétienne  ou  païenne,  non  encore  signalés, 
qui  peuvent  exister  dans  des  collections  puhli(|ues  ou  dans  des  pro- 
priétés particulières. 

6°  Signaler  en  France  et  dans  l'Afrique  française  les  mosaïques 
antiques  ou  du  moyen  âge  non  relevées  jusqu'à  cette  heure  et  dont 
on  possède  soit  les  originaux,  soit  d'anciens  dessins. 

-y"  Relever  les  documents  épigraphiques  ou  archéologiques 
(statues,  statuettes,  has-reliefs,  bronzes,  ustensiles,  etc.)  qui  sont 
signalés  dans  des  livres  ou  des  manuscrits  comme  existant  dans 
une  collection  publique  ou  privée  et  dont  la  trace  est  aujourd'hui 
perdue. 

8°  Signaler  en  France  ou  en  Afrique  les  découvertes  récentes 
de  constructions  d'époque  romaine  (  temples,  tliéàtres,  villas,  fei'mes, 
édifices  militaires,  etc.). 

9°  Rechercher  les  centres  de  fabrication  de  la  céramique  dans  la 
Gaule  et  dans  l'Afrique  ancienne;  voir  si  les  anciens  établissements 
de  potiers  n'ont  pas  survécu  à  l'époque  antique  et  persisté  à  travers 
le  moyen  âge. 

10°  Etudier  les  pierres  gravées  inédites  qui  se  trouvent,  en 
France,  dans  les  musées  ou  les  collections  particulières.  En  faire 
connaître  les  sujets,  les  inscriptions,  les  dimensions  et  la  malièi'e. 
Comprendre  dans  ces  relevés  les  pâles  de  verre  antique,  (|ui  étaient 
dos  re[)r()ductions  de  pierres  gravées.  Etendre  celte  reclierche  au 
moyen  âge  et  à  la  renaissance. 

Cette  élude  devra  être  accompagnée  des  enipr.Mnlcs  des  piei-res  gra- 
vées, de  préférence  à  de?  dessins  ou  à  des  images  quelconques. 

m.  —  ARCHÉOLOGIE  DU   MOYEÎS    \GE. 

Il"  Signaler,  par  département,  les  sources  ou  les  fontaines  qui 
ont  ('lé  au  moven  âge  ou  sont  encore  de  nos  jours  un  objet  de  dé- 


votion  ou  un  lieu  de  pèlerinage.  Indiquer  le  saint  sous  le  vocable 
duquel  elles  sont  placées,  les  jours  et  les  cérémonies  du  culte  qui 
s'y  pratique,  etc.  Examiner  si  ces  coutumes  pieuses  ne  sont  pas 
des  survivances  antiques. 

12°  Étudier  les  monnaies  françaises  inédites  récemment  décou- 
vertes, qui  appartiennent  à  la  période  comprise  entre  les  temps 
mérovingiens  et  le  \\f  siècle.  S'attacher  surtout  aux  monnaies  fe'o- 
dales. 

i3**  Dresser  la  liste,  avec  plans  et  dessins  à  Tappui,  des  édifices 
chrétiens  et  des  monuments  sculptés  d'une  province  ou  d'un  dépar- 
tement réputés  antérieurs  à  l'an  looo. 

i/i°  Rechercher  les  documents  concernant  les  ateliers  moné- 
taires de  province,  leur  fonctionnement,  leur  organisation;  recueil- 
hr  les  souvenirs  archéologiques  relatifs  aux  hôtels  oij  ils  étaient 
installés. 

i5°  Etudier  les  caractères  qui  distinguent  les  diverses  écoles 
d'architecture  religieuse  à  l'époque  romane,  en  s'attachant  à 
mettre  en  relief  les  éléments  constitutifs  des  monuments  (plans, 
voûtes,  etc.). 

Cette  question ,  pour  la  traiter  dans  son  ensemble ,  suppose  une  con- 
niiissauce  générale  des  monuments  de  la  France ,  qui  ne  peut  s'acquérir 
que  pai*  de  longues  études  et  de  nombreux  voyages.  Aussi  n'est-ce  point 
ainsi  que  le  Comité  la  comprend.  Ce  qu'il  désire,  c'est  provoquer  des 
monographies  embrassant  une  circonscription  donnée,  par  exemple  un 
département,  un  diocèse,  un  arrondissement,  et  dans  lesquelles  on  pas- 
serait en  revue  les  principaux  nioumneuts  compris  dans  cette  circonscrip- 
tion ,  non  pas  en  donnant  une  description  détaillée  de  chacun  d'eux ,  mais 
en  cherchant  à  dégager  les  éléments  caractéristiques  qui  les  distinguent 
et  qui  leur  donnent  un  air  de  famille.  Ainsi,  on  satlacberait  à  recon- 
naître quel  est  le  plan  le  plus  fréquemment  adopté  dans  la  région;  de 
cpelle  façon  la  nef  est  habituellement  couverte  (charpente  a|)parente, 
voûte  en  berceau  plein  cintre  ou  brisé,  croisées  d'ogives,  coupoles); 
comment  les  bas  côtés  sont  construits;  s'ils  sont  ou  non  surmontés  de 
tribunes,  s'd  y  a  des  fenêtres  éclairant  directement  la  nef,  ou  si  le  jour 
n'entre  dans  l'église  que  par  les  fenêtres  des  bas  côtés;  quelle  est  la 
forme  et  la  position  des  clochers;  quelle  est  la  nature  des  matériaux 


oniplovt's;  tMiliii.  sil  \  a  un  style  d'ornemental  ion  particulier,  si  certains 
détails  dOrnonionl  sont  employi^s  (Tuno  façon  cai'acléristiquc  el  con- 
stante, etc. 

iG°  Roclicrchcr,  dans  cliiupio  dôpai-lonicnl  ou  arrondisscinonl, 
les  nionunionfs  do  rarchiteclnro  mililairo  on  Franco  anx  diverses 
époques  du  moyen  âge.  Signaler  les  documents  historiques  qui  peu- 
vent servir  à  en  déterminer  la  date.  Accompagner  les  communica- 
lions  de  ce  genre  de  dessins  et  de  plans. 

17°  Signaler,  dans  chaque  région  de  la  France,  les  centres  de 
fabrication  de  l'orfèvrerie  pendant  le  moyen  âge.  Indiquer  les  carac- 
tères et  tout  spécialement  les  marques  et  poinçons  (|ui  permeltent 
dVn  distinguer  les  produits. 

H  existe  encore  dans  un  grand  nombre  d'églises,  principalement  dans 
le  Centre  et  le  Midi,  des  reliquaires,  des  croix  et  autres  objets  d'orfè- 
vrerie qui  n'ont  ])as  encore  été  étudiés  convenablement,  qui  bien  son- 
vent  même  n'ont  jamais  été  signalés  à  l'attention  des  archéologues.  11 
convient  de  rechercher  ces  objets,  d'en  dresser  des  listes  raisonnées, 
d'eu  reti'acer  l'histoire,  de  découvrir  oii  ils  ont  été  l'abri(piés,  et,  en  les 
rapj)rochant  les  uns  <les  autres,  de  reconnaître  les  caractères  propres 
aux  différents  centres  de  pntduction  ai'tistiqne  au  moyen  âge. 

18°  Recueillir  des  documents  écrits  ou  figurés  intéressant  l'iiis- 
oii'e  du  costume  dans  une  région  déterminée. 

Au  moyen  Age,  il  y  avait  dans  beaucoup  de  provinces  des  usages 
spéciaux  qui  iniluaieni  sur  les  modes.  Ce  sont  ces  particularit/'s  locales 
qu'on  n'a  guère  étudiées  jusqu'ici.  Il  serait  intéressant  d'en  rechercliei- 
la  trace  sur  les  monuments. 

1  ()"  Dresser,  pour  un  département,  un  arrondissement  ou  un 
canton,  la  liste  des  objets  inléressani  l'bisloire  ou  Parchéologie  (|u'il 
conviendrait  de  metire  sous  la  sauvegarde  de  la  loi  du  3o  mars 

1887. 

La  loi  du  3o  mars  1887  a  décidé  (pi'il  serait  lait  im  classement  des 
objets  appartenant  à  i'fjtal,  aux  communes,  aux  l'abi'i([ues  et  autres  ("ta- 
blissements  publics,  dont  la  conservation  présente  un  ff intérêt  national n 
au  point  de  vue  de  l'Iiistoire  ou  de  l'art.  La  Commission  des  monuments 
hist()ri(pi<'s,  cbarjjf'e  de  faire  ce  classement,  ne  |)eul,  |)ar  ses  seids 
moyens,  arriver  à  dt'couvrir  tous  les  objets  cm-ieux  qui  gisent  igiion's 
dans  le  fond  de  nos  canqiagnes,  et  chacpie  jotn-  l'incurie  de  ceux  qui  en 


lAXIll 


ont  la  garde ,  la  rapacité  des  brocanteurs ,  le  mauvais  goût  de  gens  zélés 
mais  ignorants,  font  disparaître  ou  dénaturer  les  monuments  les  plus 
précieux.  C'est  aux  archéologues  habitant  la  province  de  se  faire  les  dé- 
fenseurs de  ces  richesses,  d'en  dresser  la  liste,  d'en  apporter  des  photo- 
graphies et  des  dessins  au  Comité,  qui  se  fera  un  devoir  de  les  publier 
et  qui  sera  heureux  de  servir  d'intermédiaire  entre  la  Commission  des 
monuments  historiques  et  les  personnes  qui  ont  souci  de  sauvegarder 
cette  part  trop  peu  connue  du  patrimoine  national. 

IV.  —  ARCHÉOLOGIE  ORIENTALE  ET  HÉRRAÏQLE. 

90°  Rechercher  les  épitaphes,  inscriptions  de  synagogues,  graf- 
fites  en  langue  et  en  écriture  hébraïques  qui  n'ont  pas  encore  été 
signalés  ou  ont  été'  imparfaitement  publie's  jusqu'à  présent. 

21"  Rechercher  les  inscriptions  arabes,  épitaphes,  dédicaces  de 
mosquées,  légendes  de  portes,  de  minbar,  etc.,  antérieures  à  la 
conquête  turque,  qui  se  trouvent  dans  nos  colonies,  en  particuliei" 
en  Algérie  et  en  Tunisie. 


LXXIV 


SÉANCE  DU  8  JUIN  1896. 


PRÉSIDENCE   DE   M.    ALEXANDRE   BERTRAND. 

La  séanco  osl  ouvorto  à  3  liouros. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  esl  lu  el  adopté. 

M.  le  Président  rappell(>  en  ([nelqiies  mots  la  perte  que  le  (iO- 
niité  vient  de  l'aire  en  la  personne  de  M.  de  La  Blanehère. 

M.  Héron  de  Villelosse,  président  de  la  (îoniinission  de  TAfricine 
du  Nord,  lit  à  ce  propos  la  notice  nécrologique  suivante  : 

ff  Messieurs , 

ffLa  nouvelle  de  la  mort  de  René  de  La  Blanchère  nous  a  surpris 
comme  un  coup  de  foudre;  elle  nous  a  tous  pi'ofondémenl  émus  et 
atlriste's.  Au  nom  de  la  Commission  de  TAIVique  du  Nord,  dont  il 
était  un  des  membres  les  plus  actifs,  au  nom  de  tous  ceux  qui  s'in- 
téressent aux  études  africaines,  je  tiens  à  lui  adresser  nne  parole 
d'adieu. 

ffEn  sortant  de  TEcole  normale,  René  de  La  Blanchère  fut  en- 
voyé à  Rome.  Les  années  passées  à  notre  Ecole  française  d'archéo- 
logie développèrent  en  lui  le  goût  des  recherches  pratiques  :  ses 
travaux  sur  Terracine,  sur  les  marais  Pontins,  sui'  les  procédés 
(le  drainage  dans  les  campagnes  latines,  attirèrent  l'attention  de 
ses  maîtres.  Un  voyage  dans  la  province  d'Oran  le  mit  en  contact 
avec  l'Afrique.  Il  n'eut  pas  de  peine  à  comprendre  et  à  ainier  ce 
pays,  011  les  Romains  avaient  laissé  des  marque^  encore  si  vivantes 
de  leur  grandeur  et  de  leur  puissance.  11  s'y  attacha  complètement; 
il  lui  consacra  toutes  ses  forces  et  toute  son  intelligence.  Après 
r(!tablissement  du  protectorat  français  en  Tunisie,  il  eut  l'honneui' 
d'être  choisi  pour  organiser  dans  la  R<''gence  le  service  des  anti- 
quités et  des  arts.  Investi  de  ces  fonctions  à  un  âge  où,  d'ordinaire, 
on  connaît  rarement  les  soucis  el  les  dangers  de  la  responsabilité, 
il  se  mollira  à  la  lianicnr  de  sa  làclic  cl  sul  la  remplir  avec  une 
consciencieuse  aciivilé.  sans  se  laisser  snr|»i'en(lre  [taries  diflicultés, 


LWV 


ni  arrêter  parles  obslacies.  L'inauguration  solennelle  du  Musée  du 
Barde,  en  1888,  en  apporta  la  meilleure  preuve.  Le  jour  de  cette 
inauguration  fut  pour  le  jeune  arclie'oiogue  un  jour  de  triomphe  et 
de  joie  :  un  de  ses  maîtres  les  plus  aimés,  un  de  ceux  qui  avaient 
pu  appre'cier  ses  travaux  avec  le  plus  de  compétence,  lui  appor- 
tait, au  nom  du  gouvernement  français,  la  croix  de  la  Légion 
d'honneur. 

rt Depuis  cette  époque,  il  ne  vécut  plus  que  pour  les  antiquités 
africaines.  Personne  ne  peut  oublier  les  services  qu'il  a  rendus. 
Dans  les  moments  de  calme  que  lui  laissaient  ses  fonctions  actives,  il 
rédigeait  les  relations  de  ses  fouilles,  il  composait  des  mémoires 
d'archéologie  pratique  dont  les  résultats  devaient  servir  aux  pro- 
grès de  la  colonisation ,  il  entreprenait  la  description  des  musées 
organisés  par  ses  soins  et  dont  il  connaissait  si  bien  toutes  les  ri- 
chesses. L'avenir  lui  souriait  et  s'ouvrait  devant  lui  plein  de  pro- 
messes et  d'espérances.  Il  avait  le  droit  de  compter  encore  sur  de 
longs  jours  pour  réaliser  les  projets  qu'il  avait  conçus,  lorsque  la 
mort  est  venue  le  frapper  d'une  façon  tout  à  fait  soudaine  et  pré- 
maturée. A  l'émotion  que  nous  en  éprouvons  se  joint  le  regret  de 
penser  que  René  de  La  Blanchère  emporte  avec  lui  le  secret  des 
nombreux  travaux  qu'il  avait  commencés. 

K  Une  mère  désolée  pour  qui  il  s'est  toujours  montré  le  plus  tendre 
et  le  plus  dévoué  des  fils,  a  la  douleur  de  lui  survivre.  Si  quelque 
chose  peut  adoucir  désormais  l'amertume  de  sa  vie,  ce  sera  la 
pensée  que  l'œuvre  entreprise  par  son  fils  sera  continuée  comme 
une  œuvre  patriotique  et  nécessaire.  Que  cette  mère  infortunée  re- 
çoive l'expression  de  nos  plus  respectueuses  sympathies  et  l'assu- 
rance du  souvenir  que  nous  consacrons  à  celui  qui  n'est  plus. 
Le  nom  de  René  de  La  Blanchère  restera  attaché  à  cette  grande 
publication  des  Musées  de  ÏAlgéne  dont  il  fut  l'inspirateur  et  dont 
il  avait  la  direction;  il  restera  également  attaché  à  l'explorai  ion 
scientifique  de  l'Afrique  dont  il  a  été  un  des  membres  les  plus  la- 
borieux, les  plus  actifs  et  les  plus  heureux.  ■« 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  correspondance  : 

M.  Maxe-Werly,  membre  non  résidant  du  Comité,  à  Bar-le-Duc, 
envoie  une  notice  relative  aux  armes  de  France  représentées  sur 
les  portes  de  la  ville  de  Bar  et  sur  les  vitraux  de  Saint-Pierre.  — 
Renvoi  à  M.  de  Barthélémy. 


Suiil  {|('|»o>»^s  sur  le  Ijiiicaii  les  oiiM-ajjvs  suivaiils  olloils  au  (io- 
iiiili'  |)ar  It'uis  aulours  : 

L'ancienne  châsse  de  Saint-Remi,  œuvre  d'Antoine  Lespicier,  orpwre 
rémois  (  i  G'i3-i793).  j)ar  MM.  riivolot.  Jiularl,  Doniaisou.  nioni- 
bros  de  l'acadtMuic  de  lleiins. 

VégUse  de  Ldirhaiit ,  jtai'  M.  Eugène  Tlioison. 

Ces  ouvrages  seront  déposés  à  la  Bibliothèque  nationale  el  des 
loniercienicnls  seront  adressés  aux  auteurs. 

M.  Analole  de  Bauthélemv  lil  un  ia|)|)oil  sur  une  demande  de 
subvention  Tonnée  par  la  Société  d'émulation  des  Côles-du-!\ord,  à 
rdlct  de  poursuivre  dans  ce  département  Télnde  des  monuments 
mégalillii(|ues.  —  Lo  (îomité  émet  un  avis  l'axorahlc 

M.  DE  Barthélémy  lil  un  auirc  rapport  sur  une  communu-alion 
de  M.  Tabbé  Bonno,  relative  à  trois  monnaies  gauloises  en  bronze 
trouvées  dans  la  ville  de  Provins,  et  à  um^  monnaio  (»n  argent  dé- 
couverte à  Bray-sur-Seine. 

f  M.  l'abbé  Bonno,  au  dernier  Conj>rès  dos  Sociétés  savantes,  a 
apporté  un  inventaire  descriptif  des  monnaies  gauloises  dont  la 
présence  lui  a  e'té  signalée  dans  le  département  de  Seine-et-Marne. 
(Test  une  très  utile  contribution  (pi'il  a  ap|)ortée  pour  lacililcr  le 
classement  de  ces  monnaies  très  souvent  ano|)igraplios.  Aussi  le 
président  de  la  Section  d'archéologie  l'invila-t-il  en  termes  pres- 
sants à  continuer  ses  recherches  et  à  en  int'(nMner  le  (îomité. 

ff  Déléraut  à  ce  vœu,  M.  Bonno  a  envoyé  les  originaux  {\o  ([ualre 
pièces,  trois  en  bronze,  trouvées  à  Provins,  et  une  en  argent,  prove- 
nant de  Bray-sur-Seine. 

"La  monnaie  en  argent  est  un  denier  de  la  Bépublitpie  lomaine, 
i'ra))pé  par  L.  Mucius  Censorinns,  qui  lut  triumvii-  monétaire  vers 
l'an  8/i  avant  J.-C. 

ffLa  première  pièce  en  bronze  est,  comme  l'a  très  bien  deviné 
M.  Bonno,  de  la  série  attribuée  aux  Véliocasses,  sur  le  territoire 
des(juels  on  la  reiiconli-e  fréquemment. 

"Des  deux  auti'es  pièces  en  bronze,  l'une  est  de  Arpi ,  ville 
(r\pidie;  l'autre  de  Paeslum,  ville  de  fjucanie.  Ici  je  crois  devoir 
faire  une  observation  sur-  ces  deux  monnaies  (jui  sont  très  com- 
munes. 


ff Je  pense  qu'elles  août  été  trouvées  à  Provins  ([u'accidenteile- 
ment.  Maintes  fois  j'ai  constaté  que  l'on  se  procurait  quelquefois 
sur  les  (piais  de  Paris  ou  chez  les  marchands,  des  pièces  antiques 
communes  que  Ton  débitait  ensuite  en  province  comme  exhumées 
dans  une  localité  déterminée,  afin  d'exciter  la  convoitise  des  cu- 
l'ieux. 

rJe  me  souviens  quen  Bretagne,  on  me  montra  un  lot  de  pièces 
en  potin,  d'empereurs  romains,  frappées  à  Alexandrie  d'Egypte. 
Elles  étaient  censées  trouvées  au  Coz  Yeaudet,  localité  où  certains 
savants  du  pays  voulaient  placer  un  port  antique,  et  ces  pièces 
servaient  d'argument  pour  prouver  qu'il  y  avait  eu  un  commerce 
maritime  entre  Alexandrie  et  l'Armorique  septentrionale.  Or,  ces 
pièces  avaient  dû  être  achetées  à  Paris,  au  poids.  En  principe, 
il  faut  se  méfier,  quant  à  la  provenance,  des  monnaies  antiques 
des  villes  grecques  et  latines,  présentées  comme  trouvées  dans  le 
sol  gaulois. 

ff  M.  Bonno  rendra  service  à  la  science  en  signalant,  comme  il  la 
encore  fait  cette  fois,  les  pièces  antiques  dont  il  aura  connaissance. 
Il  serait  à  désirer  qu'il  eût  beaucoup  d'imitateurs,  w 

M.  Babelon,  chargé  d'examiner  une  demande  de  subvention  de 
M.  Tournière-Blondeau  qui  a  l'intention  de  publier  un  catalogue  du 
Musée  de  Péronne,  propose  au  Comité  de  rechercher  les  moyens  de 
publier  les  catalogues  de  tous  les  musées  archéologiques  et  scienti- 
fiques de  province.  Cette  idée  obtient  l'assentiment  du  Comité,  qui 
décide  de  la  soumettre  à  l'examen  de  la  Commission  des  musées. 
En  attendant,  le  Comité  estime  qu'il  y  a  lieu  d'accueillir  favorable- 
ment la  demande  de  subvention  formée  par  M.  Tournière-Blondeau. 

M.  CouRAjoD,  revenant  sur  une  publication  projetée  de  M.  Ber- 
thelé  relative  à  l'industrie  des  cloches,  explique  que  l'auteur,  se 
rendant  aux  désirs  du  Comité,  a  modifié  son  plan  dans  le  sens  qui  lui 
a  été  indiqué  et  se  prépare  à  refaire  son  ouvrage.  Sur  l'avis  de  plu- 
sieurs membres,  il  est  décidé  qu'on  priera  M.  Berthelé  d'envoyer 
un  spécimen  de  son  travail  avant  de  le  laisser  s'y  engager  à  fond. 

^I.  GuiFFREY  rend  compte  d'une  communication  de  M.  Maxe- 
Werly,  correspondant  du  Comité  àBar-le-Duc,  relative  à  un  inven- 
taire de  Yolande  de  Flandre,  comtesse  de  Bar,  en  iSgB  : 

ffCet  inventaire  offre  peu  d'intérêt;  les  objets  qu'il  mentionne 


LXXVlll 


sont  éuuuiérés  sans  descriptioQ,  sans  aucun  détail.  Mais  comme  le 
lexte  est  oourl,  conNonablonicnl  annote  par  un  correspondant  très 
zeié,  il  y  a  lieu  de  linséror  dans  le  Biillcliii,  où  il  nOccupera  [)as 
plus  de  trois  ou  quatre  pages.  La  notoriété  du  personnage  en  ques- 
tion justilierail  au  besoin  la  mesure  proposée-^  ('). 

M.  DE  Lasteyrik  lit  un  rapport  sur  une  demande  de  subvention 
lormée  par  la  Sociétt'  liistori(|ue  el  archéologique  de  la  Corrèze,  à 
1  ellet  de  publier  une  monographie  détaillée  de  fabbayc  de  Moissac, 
accompagnée  de  nombreuses  planches.  —  Le  Comité  émet  un  avis 
favorable. 

M.  DE  Lasteyrie  lit  un  autre  rapport  sur  une  demande  lormée 
par  M.  Pcrroud,  recteur  de  l'Académie  de  Toulouse,  à  Teffet  d'ob- 
tenir du  Ministère  les  fonds  nécessaires  pour  la  r('])rise  des  fouilles 
de  Martres-Tolosanes.  —  Le  Comité  estime  qu'il  y  a  lieu  de  laisser 
à  l'initiative  des  sociétés  savantes  de  la  région  le  soin  de  reprendre 
ces  fouilles;  le  Ministère  ne  manquera  pas  d'accorder  une  subven- 
tion, si  les  recherches  entreprises  par  ces  sociétés  amènent  quel- 
ques résultais. 

M.  Salomon  Heinach  donne  lecture  du  rapport  suivant  sur  nue 
communication  de  M.  de  Laigue,  consul  de  France  à  Rotterdam: 

«^otre  infatigable  conespondant,  M.  de  Laigue,  consul  général 
de  France  à  Holterdam,  nous  adresse  un  volumineux  mémoire  sur 
les  Friso-Balaves,  que  le  département  de  l'Instruction  publique  Ta, 
dit-il,  encouragé  à  rédiger,  pai- dépèche  du  lo  mars  1896. 

rfCe  mémoire,  rempli  de  faits  intéressants  et  peu  connus,  ne  se 
prête  cependant  pas  à  la  publication.  Il  faudrait,  pour  que  l'im- 
pression même  partielle  pût  en  être  ordonnée,  faire  subir  au  ma- 
nuscrit de  M.  de  Laigue  des  modifications  profondes,  portant  au- 
tant sur  la  forme  que  sur  le  fond.  Ou  peut  même  se  demander  si 
te  Ministère  de  l'Instruction  publi(|ue  a  raison  d'encourager  la  ré- 
daction de  travaux  aussi  \()luniiiieux,  louchant  à  des  (piestions  mul- 
li])les,  (jue  l'auteur,  juême  le  plus  consciencieux,  ne  pourrait  pas 
traiter  toutes  avec  une  égale  compétence  el  sans  emprunter,  plus 
que  de  raison,  aux  ouvrages  de  seconde  njain. 

^"    Voir  ci-aprt.'ii ,  p.  ^i8,  li'  Icxlc  du  ceUe  coininmiiculioii. 


LXXI\     


tril  convient  donc  de  remercier  M  de  Laigue  de  son  zèle,  de 
lui  exprimer  nos  regrets  de  ne  pouvoir  publier  son  travail,  et  de  lui 
oli'nr,  s'il  ne  de'sire  pas  Téditer  lui-même,  de  le  conserver  en  ma- 
nuscrit dans  nos  archives,  où  il  pourra  être  utilement  consulte'. ?i 

La  se'ance  est  leve'e  à  h  heures. 

Le  Secrétaire  de  la  Section  d'archéologie, 
li.  DE  LasTEYRIE, 

Membre  du  Coiuilé. 


SEANCE  DU  '20  JUILLET   1896. 


PRESIDENCE  DE   M.  A  LE  \  A  M)  IlE   liERTRAAD. 

La  sc'ancc  est  ouverte  à  3  liciires. 

En  l'absence  de  M.  de  Lastcyrie,  (jni  s'est  l'ait  excuser,  M.  Babelon 
remplit  les  fonctions  de  secrétaire. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  (S  juiu  est  lu  el  ado))té. 

M.  le  Président  rappelle  la  peile  ci'uelle  laite  pai-  la  Section 
depuis  sa  dernière  séance,  dans  la  personne  de  notre  confrèi'e, 
M.  Louis  Courajod.  M.  le  Président  retrace  en  quelques  mots  les 
services  rendus  au  Comité'  par  notre  confrère,  la  part  active  qu'il 
prenait  à  nos  travaux,  et  il  se  fait  l'interprète  des  regrets  de  la 
Section.  M.  Babelon  est  chargé  de  rédiger  ])our  le  Bulletin  du  Co- 
mité une  notice  nécrologique  sur  Louis  Courajod. 

M.  le  Secrétaire  donue  lecture  de  la  correspondance  : 

.M.  Kugi'ue  Thoisou,  de  Larclianl  (Scine-et-iMarne),  adresse  une 
note  intitulé  :  Lue  curiosité  tiuinisinatique.  —  Renvoi  à  M.  Babelon. 

M.  l'abbé  Urseau,  correspondant  du  Comité  à  Angers,  commu- 
ni(jue  un  manuscj'il  intitulé  :  Inscriptions  trouvées  sur  les  insigues 
éjnscojxiu.r  d'ilgcr,  éréijur  dWngcrs.  —  Renvoi  J>  ^^-  Miint/,. 

Sont  ({('posés  sur  le  bureau  disers  ouM'ages  ollerts  au  Comité  par 
M.  II.  Bardy,  Yl.  l'abbé  Bled,  M.  l'abbé  Chevallier,  M.  le  chanoine 
Douais.  M.  Le  Clerl  el  M.  .1.  Pilloy. 

M.  Babelon  lit  un  raj)p(>rl  sur  une  deniande  de  subvention  formée 
par  la  Société  arcliéol(>gi(pie  de  Touraine.  à  l'elTet  d'exécuter  des 
fouilles  sur  I  ('MiplaceinenI  du  leMi])le  gallo  romain  de  Minerve,  à 
Izeures  (Indre-el-Loire).  Il  c(ni(liil  au  rejet  de  celle  demande  de 
>nl)\enti()n.  Les  concliisioMS  du  rapporleiir  sont  adoptées  à  rnna- 
niuuté  par  le  (iomih'. 


LXXXI   ' 

M.  DE  Barthélémy  lit  un  rapport  sur  un  mémoire  de  M.  Maxe- 
Werly,  intitulé  :  Les  armes  de  France  sur  les  portes  de  la  ville  de  Bar 
et  les  vitraux  de  Saint-Pierre.  M.  de  Barthélémy  est  invité  à  s'en- 
tendre avec  l'auteur  pour  la  publication  de  ce  mémoire. 

M.  LoNGNON  lit  un  rapport  sur  un  travail  de  M.  Léon  Plancouard, 
intitulé  :  Les  châteaux  d'Arties  en  Vexin. 

Conformément  à  l'avis  du  rapporteur,  le  Comité  estime  que  ce 
travail  serait  mieux  à  sa  place  dans  une  revue  locale  ou  dans  les 
mémoires  d'une  de  nos  sociétés  de  province  que  dans  le  Bulletin 
archéologique  du  Comité. 

M.  Salomon  Reinach  lit  un  rapport  sur  un  travail  de  M.  Blan- 
cliot,  instituteur  du  département  de  la  Haute-Marne,  intitulé  : 
Becherches  archéologiques.  Le  rapporteur  émet  le  vœu  que  quelque 
ouvrage  d'archéologie  soit  envoyé  à  M.  Blanchot  pour  encourager 
son  zèle  et  faciliter  ses  recherches. 

M.  Reinacb  lit  un  second  rapport  sur  deux  notes  de  M.  Louis 
deLaigue,  correspondant  du  Comité  à  Rotterdam;  l'une  est  rela- 
tive à  une  épée  de  bronze  trouvée  récemment  à  Onnen,  commune 
d'Hareu,  dans  la  province  de  Groningue.  M.  Feith,  directeur  du 
musée  de  cette  ville,  a  reconnu  que  l'épée  en  question  était  de  type 
Scandinave.  M.  de  Laigue  penche  à  la  considérer  comme  celtique, 
mais  cette  attribution  ne  paraît  pas  admissible. 

La  seconde  note  a  pour  titre  :  Contribution  à  Vhistoire  des  Frisons 
et  des  Bataves.  Sur  l'avis  du  rapporteur,  la  Section  décide  le  dépôt 
aux  archives  de  ces  deux  mémoires. 

M.  Edmond  Le  Blant  donne  lecture  de  la  note  suivante  relative 
à  un  vase  de  terre  cuite  trouvé  dans  les  fouilles  de  Vermand  et 
portant  une  inscription  dont  M.  Pilloy,  dans  un  travail  récent,  a 
essayé  de  donner  une  interprétation  : 

ffEn  1890,  notre  zélé  correspondant,  M.  Eck,  a  communiqué  au 
Comité ,  pour  lui  en  soumettre  l'explication ,  cette  inscription  gravée 
sur  un  petit  vase  de  terre  cuite  trouvé  dans  les  fouilles  de  Ver- 
mand : 

DONAVIT 

lOVINVS  ARENARIVM(i). 

^''  Bulletin  archéologique  du  Comité  des  travaux  historiques,  1890,  p.  lx,  lxvi 
et  438. 

Archéologie.  f 


LXX.VII    

trCo  vaso  vient  d'être  publié  à  nouveau  par  M.  Pilloy  dans  le 
troisième  fascicule  de  son  intéressant  travail  sur  les  lieux  de  sépul- 
ture dans  l'Aisne.  L'auteur  y  enrefjistre,  en  même  temps  que  la 
sienne,  les  interprétations  diverses  dont  cette  légende  a  été  l'ob- 
jet'^). Aucune  n'a  satisfait  ceux  qui  les  pjjt  proposées  et,  bien  qu'il 
en  soit  autant  do  colle  (|ui  me  vient  à  la  jionsée,  on  me  permettra 
de  la  joindre  aux  autres. 

ff  Le  mot  ARENAR.IVM  me  semble,  je  le  dis  souP  toutes  réserves, 
pouvoir  sifjnifier  ici  fr poudrier  15  et  désijjner  un  xvcipient  lait  pour 
contenir  le  sable  fin  que  l'on  verse  sur  l'écriture  Irajche,  Je  çpifles- 
serai  tout  d'abord  que  le  mot  n'existe,  en  ce  sens,  ni  dans  le 
lexique  du  Pore  De  Vit,  ni  dans  celui  de  Du  Gange,  et  qu'aucune 
des  miniatures  du  moyen  âge  représentant  un  écrivain  à  la  besogne 
ne  m'a  montré  un  poudrier  à  côté  du  calame,  de  l'encrier  et  du 
canif-grattoir.  Que  les  anciens  aient,  comme  nous,  séché  leur  écri- 
ture avec  du  sable,  on  n'en  saurait  toutefois  douter.  Nous  en  avons 
pour  garant  ce  gracieux  distique  gravé  sur  une  coupe  de  terre  jaune 
du  musée  de  Chercbel  : 

Pulveris  aurati  pluvia  sit  sparsa  papyrus. 
Rescribet  Danae  sollicitala  :  Veni^''. 

ffSi  mon  interprétation  peut  être  admise,  la  légende  du  petit 
vase  de  Vermand  nous  donnerait  un  mot  inconnu  aux  lexico- 
graphes, -n 

M.  LE  Président  présente  un  manuscrit  de  M.  Rousset,  corres- 
pondant du  Comité'  à  Uzès;  ce  manuscrit  est  relatif  à  la  découverte 
d'un  four  de  l'époque  néolitbifpic.  —  Renvoi  à  M.  Salomon  Rei- 
nach. 

M.  Rabelo\  entretient  la  Section  d'un  court  voyage  d'excursion 
qu'il  vient  de  faire  dans  le  département  de  l'Eure,  à  Berlhouville, 
auprès  de  Bernay,  sur  l'emplacement  même  du  temple  où  eut  lieu, 
en  i83i,  la  découverte  du  fameux  trésor  d'argenterie  dit  de  Ber- 
7101/,  qui  est  conservé  au  Cabinet  des  médailles.  Après  avoir  rappelé 
que  les  fouilles  prati({uées  sur  ce  terrain,  tant  à  ré[)oque  de  cette 

*''  Eludes  sur  d'anciens  lieux  de  sépulture  dans  l'Aisne,  t.  II,  p.  igi-aoi,  et 
pi.  VJII,  n"  11. 

^^'   Gauckler,  Musée  de  Uierchel,  p.  77. 


LXXXIIl 


découverte  qu'en- 1861  par  les  soins  de  M.  Le  Métayer-Masseiin , 
ont  été  insuffisantes  et  incomplètes,  M.  Babelon  insiste  sur  l'intérêt 
qu'il  y  aurait  à  déblayer  le  terrain  et  à  pratiquer  de  nouvelles 
fouilles  pour  connaître,  autant  que  cela  est  possible,  ce  qu'était  le 
temple  de  Mercure  doté  de  si  riches  ex-voto.  La  découverte  récente 
d'un  pied  de  vase  en  argent  et  de  grands  blocs  architecturaux  ornés 
de  moulures  permet  de  supposer  que  de  nouvelles  recherches  ne 
seraient  pas  infructueuses,.  M.  Babelon  propose,  en  conséquence, 
de  demander  à  M.  le  Ministre  d'encourager  les  efforts  de  la  Société 
archéologique  de  l'Eure,  disposée  à  entreprendre  ces  recherches. 
La  Section  émet  un  vœu  favorable  à  la  proposition  de  M.  Babelon 
en  le  chargeant  toutefois  personnellement  de  s'entendre  avec  la 
Société  archéologique  de  l'Eure  pour  la  direction  à  donner  aux 
fouilles  et  pour  la  relation  qui  devra  en  être  faite  ultérieurement 
à  \i^  Section. 

La  séance  est  levée  à  5  heures. 

Pour  le  secrétaire, 

E.  Babelon, 
Membre  du  Comité. 


LWXIV 


SEANCE  DU  K;  NOVEMBRE  1890. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  ALEXANDRE  BERTRAND. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Le  procès-verbal  de  la  précédente  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  correspondance  : 

M.  G.  Barbaud,  correspondant  du  Comité  à  ia  Roche-su r-Yon, 
envoie  une  notice  sur  la  démolition  du  château  de  Talmord,  en 
1G28.  —  Renvoi  à  M.  de  Barthélémy. 

M.  Dergny,  membre  de  la  Commission  départementale  des  Anti- 
quités de  la  Seine-Inférieure,  envoie  une  note  relative  à  diverses 
inscriptions  gothiques  recuciihes  dans  les  environs  de  Grandcourt 
(Seine-Inférieure).  —  Renvoi  à  M.  Chabouillet. 

M.  Théophile  Eck,  correspondant  du  Comité  à  Saint-Quentin, 
envoie  une  notice  sur  une  se'pulture  à  incinération  du  m*  siècle, 
et  sur  des  sépultures  mérovingiennes  découvertes  à  Aubigny-en- 
Artois  (Pas-de-Calais).  —  Renvoi  à  M.  Salomon  Reinach. 

M.  Julliot,  correspondant  du  Comité  à  Sens,  envoie  une  note 
sur  des  inscriptions  romaines  découvertes  en  août  et  septembre 
1896  à  Saint-Maurice-en-Vaiais  (Suisse).  —  Renvoi  à  M.  Héron 
de  Villefosse. 

M.  de  Laiguc,  consul  général  de  France  à  Rotterdam,  envoie  : 
1°  une  note  sur  le  pont  romain  de  Zuylichem,  sur  le  Wahal, 
accompagnée  d'une  brochure  de  M.  W.  Plevte,  intitulé  :  Jets  over 
de  onde  Brug  te  Zuylichem;  2"  des  dessins  représentant  une  figurine 
de  bronze  trouvée  en  Toscane;  3°  copie  d'une  inscription  romaine 
récemment  découverte  en  Andalousie.  —  Renvoi  à  M.  Gagnât. 

M.  iMasfrand,  président  de  la  Société  des  Amis  des  sciences  et 
des  arts  de  Rochechouart ,  envoie  le  procès-verbal  des  fouilles  exécu- 
tées sur  l'emplacement  du  théâtre  gallo-romain  de  Chassenon,  à 
l'aide  d'une  subvention  accordée  par  M.  le  Ministre  de  l'Instruction 


LXXXV 


publique,  à  la  demande  du  Comité.  —  Renvoi  à  M.  Héron  de  Ville- 
fosse. 

M.  Jules  Pilloy,  membre  non  résidant  du  Comité  à  Saint- 
Quentin,  envoie  une  note  sur  une  boucle  avec  inscription,  décou- 
verte à  Anguilcourt-le-Sart,  canton  de  La  Fère,  et  une  sur  une 
plaque  de  boucle  avec  emblème  religieux.  —  Renvoi  à  M.  Edmond 
Le  Riant. 

M.  Tabbé  Urseau,  correspondant  du  Comité  à  Angers,  envoie 
un  mémoire  sur  les  restes  du  roi  René  et  d'Isabelle  de  Lorraine, 
et  sur  le  tombeau  de  l'évêque  Ulger,  retrouvés  dans  la  cathédrale 
d'Angers.  —  Renvoi  à  M.  de  Lasteyrie. 

M.  Villers,  correspondant  du  Comité  à  Rayeux,  envoie  une  note 
sur  une  découverte  de  monnaies  françaises  faites  à  Tour,  près 
Rayeux.  —  Renvoi  à  M.  Rabelon. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  ouvrages  suivants  offerts  au 
Comité  par  leurs  auteurs  : 

Starohrvatska  Prosvjeta  glasilo  hrvatskoga  starinarskog  druztva  u 
Knime ,  ureduik  joj  Frans  Radie. 

Travaux  anciens  conservés  dans  quelques  communautés  et  chapelles  de 
Reims,  par  M.  Tabbé  Cerf. 

Le  cimetière  barbare  de  Saint-Germain,  commune  de  Saint-Front 
[Charente),  par  M.  Gustave  Cbauvet. 

Mémoire  sur  les  marbres  des  Pijrénées,  par  M.  Ch.-L.  Frossard. 

Le  reliquaire  de  Saint-Victor-de-Montieramé.  La  bague  d'Avitus  et 
les  barbaricaires ,  par  M.  J.-R.  Giraud. 

Les  sources  de  V histoire  du  Bas-Bemj  aux  Archives  nationales,  par 
M.  Eugène  Hubert. 

Les  tapissiers  français  en  Russie,  par  M.  Veuclin. 

L'ordre  du  jour  appelle  l'examen  des  titres  des  candidats  à  pro- 
poser à  M.  le  Ministre  de  rinstruction  publique  pour  deux  places 
vacantes  de  membre  résidant  de  la  Section  d'archéologie  du  Co- 
mité. 

Deux  listes  de  trois  noms  chacune  sont  dressées  au  scrutin  et 
seront  soumises  au  Ministre. 

Une  commission  composée  de  MM.  Héron  de  Villefosse,  Cagnat, 


LXXXVl 


Salomon  Roinach  et  des  membres  du  bureau  est  chargée  de  pré- 
parer une  liste  de  candidats  au  titre  de  correspondant,  qui  sera 
soumise  au  Comité  dans  sa  prochaine  séance; 

M.  B\RELo?ç  rend  compte  d'une  note  de  M.  Thoisou,  intitulée  : 
Une  curioshé  numismatique ,  et  signalant  un  passage  d'un  manuscrit 
français  du  xvi"  siècle,  conservé  à  la  Bibliothèque  nationale,  dans 
lequel  il  est  parlé  de  testons  fabriqués  sur  Tordre  du  prince  de 
Coudé  ('). 

Al,  Babelo-s  lit  un  rapport  sur  les  fouilles  que  la  Société  archéo- 
logique de  l'Eure  a  pu  entreprendre,  grâce  à  une  subvention  du 
Ministère  de  rinstruction  publique,  à  Berthouville  (Eure),  sur 
remplacement  du  temple  oii  fut  découvert  en  i83o  le  célèbre 
trésor  connu  sous  le  nom  de  Trésor  de  Bérnay.  La  Société  a  confié 
la  direction  de  ces  fouilles  au  P.  de  la  Croix,  si  expert  dans  ce 
genre  d6  travail  : 

«Les  fouilles  sont  en  cours  d'exécution  en  ce  moment,  et  nous 
n'avons  encore  que  des  résultats  partiels.  Néanmoins,  voici  ce  qui 
résulte  jusqu'ici  de  cette  inte'ressantc  exploration. 

ffLe  P.  de  La  Croix  a  déblayé  les  substructions  de  deux  édifices 
superposés,  ie  second  ayant  ét^  fconstruit  à  laide  des  débris  du 
premier. 

tr  Le  temple  lé  plus  ancien  se  composait  d'une  grande  enceinte 
enveloppant  une  aire  de  /i,6oo  mètres  car^és  environ. 

tA  l'ouest  de  cette  enceinte  s'élevaient  deux  temples  :  l'un  com- 
posé de  deux  rectangles  enchâssés  l'un  dans  l'autre.  Le  rectangle 
intérieur  {cella)  avait  près  de  loo  mètres  carrés.  Un  mur  le  séparait 
en  deux  parties  très  inégales.  La  plus  petite  paraît  avoir  servi  à 
cacher  les  prêtres  qui  rendaient  les  oracles.  Le  rectangle  extérieur 
[pronaos)  couvrait  à  peu  près  quatre  ares.  Il  était:  flanqué,  au  nord 
et  au  sud,  de  deux  petites  chambres  qu'on  suppose  avoir  été  des 
servitudes,  el  dans  lesquelles,  |)eut-ètre,  on  déposait  les  offrandes  à 
Mercure,  telles  que  le  beau  trésor  trouvé  en  l83o. 

ff  Ce  premier  sanctuaire  était  séparé  d'un  second  par  Un  préau  de 
trois  ares. 

ff  Ce  second  temple,  en  forme  de  rectangle  allongé,  avait  ai  mèti'és 
sur  6.  Un  mur  séparait  la  Mlâ  du  pronads. 

■  <'♦  Voir  ci-apn'S  le  texte  iii  e.rtonso  du  rapport  de  M.  Babelon. 


—  Lixxvil  — 

(r  Autour  de  éès  édifices  régnaient  des  galeries  pavées  de  dalles  de 
pierres  blanches.  Datis  la  partie  Est  des  bâtiments,  d'autres  gale- 
ries, ayant  pour  limites  les  murs  du  péribole,  e'taiertt  également 
pavées  en  pierre. 

ft Toutes  des  constructiotls  fui-ent  détruites,  probablement  vers  le 
milieu  ou  dans  la  seconde  moitié  du  lîi*'  siècle. 

cf  Plus  tard ,  une  reconstruction  partielle  eut  lieu  sur  Templace- 
meiit  du  premier  tetiiplë  •  on  életa  alors  un  nouveau  temple  plus 
petit,  atec  des  murs  moins  épais;  il  n'y  a  plus  trace  de  chambre 
oU  couloil'  réset-vé  aUx  oracles. 

fr L'autre  temple  fut  aUssi  réédifié,  avec  une  cèlh  èarrée,  à  murs 
eStrêmeiUent  épais,  et  entourée  Au  pronaos. 

fr  Au  nord-est  de  ce  sanctuaire  on  rencontre  Une  tourelle  de  3  m. 3  o 
de  diamètre  intérieur;  cette  tourelle  dont  la  destination  est  in- 
(^Oirinue,  se  trouve  à  cheval  èUr  le  rUUf  d'une  galerie  de  première 
époque;  donc,  les  galeries  n'existaient  pius.  Lès  preuves  de  leur 
disparition  sont,  d'ailleurs,  en  dehors  de  celles-là,  très  nombreuses. 

fr'Au  sud  du  second  temple,  et  chevauchant  Sur  les  constructions 
dé  première  époque,  on  frouve  deux  hémicycles  de  seconde  date  : 
s'agil-il  d'un  petit  théâtre,  c'est  ce  qu'on  ne  saurait  dire  encore. 
En  tout  cas,  les  hémicycles  coupant  la  galerie  du  péribole,  ce  der- 
nier n'existait  plus.  Le  P.  de  La  Croix,  ddns  les  derniers  jours 
d'octobre,  poussait  activement  ses  recherches  sur  ce  point. 

ff  A  une  distance  de  i5o  mètres  environ  du  temple,  le  P.  de  La 
Croix  a  découvert  le  puits  qui  desservait  ces  édifices;  il  le  fait  ac- 
tuellement déblayer  dans  fespoir  d'y  trouver  des  débris  archéolo- 
giques. 

«  Enfin  ^  à  une  centaine  de  mètres  du  temple,  il  existe  un  petit 
monticule  rempli  de  débris  antiques,  et  où  des  sondages  ont  révélé 
des  murs  d'une  certaine  élévation.  •« 

La  Société  archéologique  de  l'Eure  demande  au  Ministère  une 
nouvelle  subvention  pour  explorer  ce  mOnfréUle  et  achever  ces 
intéressantes  fouiïïés  de  Berthouvilfe.  Le  Comité  est  d'avis  d'ac- 
cueillir favorablement  cette  demande, 

M.  Eugène  Mïjntz  rend  compte  de  deux  mémoires  adressés  au 
Comité  par  M.  G.  Leroy,  bibliothécaire  de  la  ville  de  Melun. 

Le  premier  est  relatif  à  la  petite  église  de  Villiers-en-Bierre,  si 
humble  extérieurement,  dit  l'auteur,  qu'elle  se  distingue  à  peine 


LXXXVIII 


dos  maisons  qui  l'entourent.  CVst  cependant  un  édifice  de  la  fin  du 
xiii^  siècle,  d'un  fort  bon  style,  et  qui  s'honore,  en  outre,  de  pos- 
séder le  tombeau  de  Destouches,  Tauteur  du  Philosophe  marié  et  du 
Glorieux. 

La  description  de  M.  Leroy,  sobre  et  précise,  mérite  à  tous 
égards  de  prendre  place  dans  le  Ihilhiiit  ''l 

Le  second  mémoire  envoyé  par  M.  Leroy  est  consacré  à  Tétude 
des  vitraux  de  Tancienne  collégiale  Saint-Martin  de  Champeaux-en- 
Brie.  Il  s'agit  de  vitraux  des  xv*  et  xvi"  siècles,  qui  garnissaient 
autrefois  les  cinquante -deux  fenêtres  de  l'église  et  dont  il  ne  sub- 
siste que  des  fragments.  Noire  correspondant  nous  fait  connaître 
les  noms  des  verriers  à  qui  l'on  doit  cet  important  ensemble.  En 
s'aidant  d'une  description  manuscrite,  faite  en  i635,  et  de  divers 
travaux  plus  récents,  il  a  pu  reconstituer  cette  vitrerie  telle  qu'elle 
était  autrefois.  Elle  comprenait  des  scènes  des  évangiles,  de  la  Vie 
des  saints  et  beaucoup  de  figures  isolées,  soit  de  saints,  soit  de 
donateurs. 

Ce  mémoire,  composé  avec  beaucoup  de  soin,  mérite  de  prendre 
place  dans  le  Bulletin  avec  le  plan  que  M.  Leroy  a  pris  soin  d'y 
joindre  (-1 

M.  MiJNTz ,  chargé  également  de  l'examen  d'une  note  de  M.  l'abbé 
Urseau,  relative  aux  inscriptions  gravées  sur  les  insignes  épisco- 
paux  trouvés  dans  le  tombeau  de  l'évêque  Ulger,  à  Angers,  propose 
le  renvoi  de  cette  note  à  M.  de  Lasteyrie,  déjà  chargé  de  l'examen 
d'une  autre  communication  émanant  du  même  correspondant.  — 
Adopté. 

M.  Salomon  Reinach  lit  un  rapport  sur  une  communication  de 
M.  Rousset,  correspondant  du  Comité  à  Uzès,  relative  à  des  anti- 
quités découvertes  auprès  de  cette  ville  ^^K 

M.  Philippe  Berger  rend  compte,  au  nom  de  la  Commission  de 
l'Afrique  du  Nord,  de  la  communication  suivante  : 

M.  Louis  Bertrand  a  adressé  au  Comité  le  croquis  et  l'estampage 
d'une  inscription  liby(|ue  d('couverte  au  lieu  dit  Praxbourg,  à  18  ki- 
lomètres de  Philippeville. 

(')  Voir  ci-après,  p.  116,  le  (exle  de  celte  communication. 
^^*  Voir  ci-après,  p.  101,  le  texte  de  cette  coniiminiriilion. 
'•'•'   Voir  ci-après,  p.  121,  le  texte  de  ce  rapport. 


LXXXIX    

Cette  inscription  est  grave'e  à  la  partie  supérieure  d'une  stèle  en 
schiste  gris  jaunâtre  très  argileux;  elle  est  aujourd'hui  au  Muse'e 
de  Philippeville.  C'est  une  épitaphe  compose'e  des  noms  du  défunt 
et  de  son  père,  séparés  par  le  mot  ou  trfils  de-n;  mais  l'inscription 
suit  le  contour  de  la  pierre,  et  le  sens  dans  lequel  elle  doit  se  lire 
n'est  pas  certain  à  première  vue.  Il  conviendrait  d'attendre  un  meil- 
leur estampage  pour  être  fixé  sur  la  valeur  exacte  des  différents 
caractères.  Nous  demandons  qu'en  attendant,  l'estampage  et  le  cro- 
quis soient  transmis  à  la  Commission  du  Corpus  inscriptionum  semi- 
ticarum. 

MJVl.  de  Lasteyrie  et  Mûntz  lisent  des  rapports  sur  des  demandes 
de  souscription. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  un  quart. 

Le  Secrétaire  de  la  Section  d'archéologie , 

R.  DE  Lasteyrie, 

Membre  du  Comité. 


xc 


SÉANCE  DU  U  DÉCEMBRE  1896. 


PRÉSIDENCE  DE  M.  ALEXANDRE  BERTRAND. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  correspondance  : 

M.  de  Grandmaison,  correspondant  du  Comité  à  Tours,  envoie 
une  notice  sur  Jean  Papin,  maître  de  l'œuvre  de  la  cathédrale  de 
Tours  [ik']^).  —  Renvoi  à  M.  Mûntz. 

M.  le  capitaine  Hannezo,  correspondant  du  Comité  à  Bergerac, 
envoie  la  photographie  d'un  fragment  de  monument  en  pierre  pro- 
venant de  Montauban  et  d'un  sceau  trouvé  dans  une  liasse  de  par- 
chemins à  Veynes  (Hautes-Alpes).  —  Renvoi  à  M.  Schlumberger. 

M.  des  Méloizes,  correspondant  du  Comité  à  Bourges,  adresse 
une  note  sur  une  œnochoé  en  bronze  acquise  par  le  Musée  de 
Bourges.  —  Renvoi  à  M.  Salomon  Reinach. 

M.  Pitre  de  Lisle  envoie  un  rapport  sur  des  découvertes  faites  en 
Loire  pendant  l'année  1896.  —  Renvoi  à  M.  de  Lasteyrie. 

M.  de  Laigue,  correspondant  du  Comité  à  Rotterdam,  envoie  une 
note  sur  une  inscription  latine  découverte  dans  la  sierra  de  Hor- 
tales.  —  Renvoi  à  M.  Cagnat. 

M.  de  Lasteyrie  présente  au  Comité  de  la  part  de  M.  de  Farcy,  la 
copie  d'une  lettre  de  Charles,  duc  d'Anjou  et  de  Valois,  contenant 
engagement  de  divers  bijoux,  et  une  copie  d'un  inventaire  du  trésor 
de  la  cathédrale  de  Bayeux.  —  Renvoi  à  la  (îommission  dos  inven- 
taires. 

M.  Parai  envoie  un  rapport  sur  des  fouilles  faites  dans  les  grottes 
de  la  Cure  (Yonne).  —  Renvoi  à  M.  Reinach. 

M.  Tavoillot  envoie  un  rapport  sur  la  fouille  d'une  sépulture 
préhistorique  aux  Boutards  (Seine-et-Oise).  —  Renvoi  à  M.  Ber- 
trand. 


XCI 


La  Société  archéologique  de  Rochechouart  sollicite  une  subven- 
tion pour  faire  des  fouilles  à  Chassenon.  —  Renvoi  à  M.  Longnon. 

M.  Corot  sollicite  une  subvention  pour  fouiller  un  tumulus  à 
Minot  (Côle-d'Or).  —  Renvoi  à  M.  Salomon  Reinach. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  ouvrages  suivants  offerts  au  Comité 
par  leurs  auteurs  : 

1  **  Carnet  de  voyage  d'un  antiquaire  poitevin  ; 

2°  Notice  sur  les  anciens  inventaires  des  archives  municipales  de  Mont- 
pellier, par  M.  Joseph  Rerthelé. 

A  propos  des  notes  archéologiques  du  R.  P.  de  la  Croix  sur  l'église  de 
Saint-Florent  près  Niort,  par  M.  Tabbé  Largeault. 

Ces  ouvrages  seront  déposés  à  la  Bibliothèque  nationale  et  des 
remerciements  seront  adressés  aux  auteurs. 

M.  DE  Barthélémy  donne  lecture  du  rapport  suivant  ; 

ftM.  Barbaud,  archiviste  du  département  de  la  Vendée  et  corres- 
pondant du  Ministère,  a  envoyé  au  Comité  la  copie  de  plusieurs 
documents  relatifs  au  démantèlement  du  château  de  Talmont,  en 
septembre  1628.  Cette  place  appartenait  alors  à  Henri  de  La  Tré- 
moille  qui  avait  abjuré  le  protestantisme  entre  les  mains  du  car- 
dinal de  Richelieu,  pendant  le  siège  de  La  Rochelle.  Richelieu 
paraît  avoir  pris  cette  mesure  officiellement  pour  ne  pas  laisser  en 
état  de  défense  une  forteresse  qui  pouvait  tomber  au  pouvoir  des 
Anglais.  On  peut  croire  aussi  que  la  récente  abjuration  du  duc  de 
Thouars  n'inspirait  pas  au  cardinal  une  confiance  assez  complète 
pour  laisser  une  forteresse  de  cette  importance  aux  mains  du  nou- 
veau converti. 

tf  Des  trois  pièces  transcrites  par  M.  Barbaud ,  il  y  en  a  une  qui  me 
paraît  particulièrement  intéressante  s  c'est  le  procès-verbal  du  7  sep- 
tembre 1698  constatant  les  travaux  de  démolition  jugés  nécessaires. 
n  contient,  par  le  fait,  une  description  complète  de  l'ancien  château 
de  Talmont  et  l'exposé  des  mesures  prises  pour  le  démantèlement. 
Ce  document  pourrait  être  publié  avec  la  notice  que  M.  Barbaud  a 
placée  en  tête. 

cf  Les  deux  autres  pièces  méritent  simplement  d'être  mentionnées 
ici.  L'une,  du  97  février  i63o,  est  la  déclaration  de  la  démolition 
certifiée  par  le  comte  de  Brassan,  lieutenant  général  du  roi  en 


XCIl 


Poitou;  l'autre,  sans  date,  est  une  requête  par  laquelle  le  duc  de 
La  Trémoille  demande  une  indemnité  de  100,000  francs  que  le 
Conseil  d'Etat  lixe  à  5 0,000  livres  par  un  ari-èt  du  8  avril  i036 
homologue'  par  le  Roi.  ■» 

M.  Babelon  donne  lecture  d'un  rapport  sur  une  découverte  de 
monnaies  françaises  par  M.  G.  Villcrs  : 

ff  A  peu  de  distance  du  hameau  de  Fumichon,  commune  de  Tour, 
près  Bayeux  (Calvados),  au  mois  de  juin  1896,  un  ouvrier  tra- 
vaillant à  la  de'molition  des  fondations  d'un  vieux  mur,  rencontra 
sous  sa  pince  un  petit  corps  rond  métallique,  oxydé.  L'ayant  re- 
cueilli et  examine'  avec  soin ,  il  reconnut  (pi'il  s'agissait  d'un  rouleau 
de  monnaies  fort  minces,  dont  le  possesseur,  en  les  confiant  à  sa 
cachette,  avait  fait  ce  qu'on  nomme  une  cartouche;  Te'lui  ou  l'enve- 
loppe avait  disparu.  Les  pièces  d'argent  composant  ce  petit  lot  de 
monnaies  étaient  au  nombre  de  vingt-sept,  savoir  :  dix-sept  blancs, 
dits  Gucnords,  de  Charles  VI,  roi  de  France,  et  dix  demi- blancs  ou 
dcmi-Giténards  du  même  règne.  Ces  monnaies  sont  communes  dans 
les  collections  et  aucun  des  exemplaii-es  de  la  trouvaille  de  Fu- 
michon ne  se  signale  par  quelque  particularité  digne  d'être  men- 
tionnée, w 

M.  DE  Barthélémy  rend  compte  de  la  communication  suivante  : 

«M.  Maxe-Werly,  correspondant  du  Comité,  a  envoyé  une  note 
dans  laquelle  il  fait  connaître  des  détails  curieux  sur  des  souvenirs 
se  rattachant  à  l'occupation  du  Barrois  par  Louis  XI,  en  1/189, 
alojs  qu'il  voulait  soutenir  ses  prétentions  à  l'héritage  de  Marie 
d'Anjou. 

ff  II  s'agit  de  l'écu  de  France  placé  au-dessus  des  portes  de  la  ville 
de  Bar,  et  d'une  statue  du  roi  Louis  XI,  personnage  placé  sur  le 
parvis. 

f  Une  des  portes,  celle  de  farmuricr,  était  surmontée  de  cet  écusson 
qui  fut  renversé  en  1701,  mais  presque  aussitôt  restauré  et  rem- 
placé. Ce  fait  donna  naissance  î\  une  procédure  qui  est  conservée 
dans  la  collection  Joly  de  Fleury,  t.  i35/i. 

ff  M.  Maxe-Werly  a  extrait  de  ce  dossier  assez  considérable  tout  ce 
qui  a  rapport  à  cette  instance,  à  la  restaui'atiou  de  l'écusson  mala- 
droitement exécutée  qui  disparut  seulement  en  1792.  C'est  dans  ce 
même  dossier  que  notre  correspondant  a  retrouvé  la  re])roduction 
(le  la  statue  de  Louis  XI  et  la   description  avec   dessin  colorie-  du 


XGIII    

vitrail  principal  de  Saint-Pierre,  contenant  les  blasons  de  France 
et  de  Lorraine. 

ffLa  note  de  M.  Maxe-Werly  mérite  d'être  publiée.  » 

M.  Gagnât  rend  compte  d'une  communication  de  M.  de  Laigue, 
qui  complète  une  note  précédente  du  même  auteur  sur  le  Walther- 
burg,  ouvrage  romain  découvert  dans  l'ancien  territoire  des  Frisii. 
Il  s'agit  d'une  chaussée,  constituée  par  des  traverses  de  bois,  qui 
fut  reconnue  à  deux  époques  différentes,  en  1818  et  en  1892 ,  dans 
des  tourbières. 

L'analyse  de  la  trouvaille  et  des  détails  qui  s'y  rapportent  est  inté- 
ressante; malheureusement  les  dessins  explicatifs  sont  trop  som- 
mairement exécutés  pour  pouvoir  être  reproduits.  H  est  fâcheux  que 
notre  zélé  correspondant  ne  nous  ait  pas  envoyé  la  photographie 
qui  lui  a  servi  à  exécuter  l'un  d'entre  eux. 

Quant  à  l'assimilation  faite  par  M.  de  Laigue  entre  cette  chaus- 
sée et  les  Pontes  Longi  cités  par  Tacite  [Hist.,  IV,  53),  elle  est, 
comme  toutes  les  tentatives  de  ce  genre,  curieuse,  mais  tout  à  fait 
conjecturale. 

M.  Chabouillet  rend  compte  d'une  communication  de  M.  Der- 
gny  relative  à  des  inscriptions  recueillies  aux  environs  de  Grand- 
court  (Seine-Inférieure).  Ges  inscriptions  appartenant  au  moyen 
âge,  il  demande  qu'elles  soient  renvoyées  à  M.  de  Barthélémy.  — 
Adopté. 

M.  Héron  de  Villefosse  fait  un  rapport  verbal  sur  les  fouilles 
exécutées  à  Bury  (Oise),  par  M.  Tabbé  Hamard,  dans  une  nécro- 
pole romaine.  Il  propose  l'insertion  dans  le  Bulletin  de  la  note 
envoyée  par  M.  l'abbé  Hamard. 

M.  Héron  de  Villefosse  rend  compte  d'un  mémoire  sur  trois  in- 
scriptions romaines  découvertes  à  Saint-Maurice-en-Valais ,  par  M.  G. 
Juillet.  Ge  mémoire  devant  être  imprimé  dans  les  Mémoires  de  la 
Société  des  Antiquaires  de  France,  le  rapporteur  propose  de  déposer 
le  manuscrit  de  M.  Julliot  aux  archives. 

M.  DE  Lasteyrie  rend  compte  d'une  communication  de  M.  Léon 
Maître  relative  à  l'église  Saint-Philbert  de  Grandlieu.  Ge  travail 
avait  été  déjà  présenté  au  printemps  dernier  au  Gongrès  des  Socié- 
tés savantes.  Il  donna  lieu  à  une  discussion  intéressante,  à  la  suite 


XCIV    

de  laquelle  M.  Maître  a  repris  son  me'moire  et  en  a  remanié  les 
parties  qui  avaient  soulevé  le  plus  de  critiques.  En  même  temps  il 
dé(fagcait  l'intérieur  de  l'édifice  dos  enduits  qui  le  dénaturaient,  il 
en  faisait  exécuter  un  plan  détaillé  et  de  bonnes  photographies, 
bref  il  réunissait  tous  les  éléments  d'une  monographie  qui  mérite 
d'être  publiée.  Ce  n'est  pas  (jue  l'on  puisse  souscrire  à  toutes  les 
appréciations  de  l'auteur,  ni  trouver  justes  toutes  les  considéra- 
tions qu'il  présente.  Mais  s'il  veut  bien  en  supprimer  quelques-unes 
de  particulièrement  contestables,  et  ajouter  quelques  éclaircisse- 
ments de  détail  qui  permettront  de  mieux  suivre  ses  observations, 
il  nous  aura  donné  une  description  intéiessante  d'un  monument 
dont  on  a  généralement  méconnu  l'importance  et  qui  est,  à  n'en 
pas  douter,  un  des  spécimens  les  plus  complets  de  l'architecture 
carolingienne  que  nous  possédions  dans  notre  pays. 

M.  DE  Lasteyrie  rend  compte  également  d'une  communication  de 
M.  l'abbé  Urseau  sur  les  fouilles  opérées  dans  la  cathédrale  d'An- 
gers et  qui  ont  amené  la  découverte  des  restes  du  roi  René  et  d'Isa- 
belle de  Lorraine,  et  du  tombeau  de  l'évckjue  Ulger.  Dans  ce  der- 
nier tombeau  notamment  on  a  recueilli  la  crosse  de  l'évêque,  son 
calice  et  un  anneau  qui  porte  deux  inscriptions  dont  le  sens  reste  à 
trouver. 

La  première  est  ainsi  conçue  : 

B.e.S.T.A.RA 

La  seconde,  également  très  visible,  porte  la  légende  : 
+  THeBilLCVTcy  VTTHANI- 

M.  Babelon  rappelle,  à  propos  de  cette  communication,  qu'on 
a  trouvé  dans  le  fameux  trésor  de  Petrossa  un  anneau  portant  une 
inscription  où  se  lit  le  mot  : 

GVTANI 

M.  Odobesco,  qui  a  publié  avec  tant  de  soin  et  d'érudition  ce 
trésor  a  proposé,  d'accord  avec  divers  savants  allemands,  de  voir 
dans  le  mot  GVTANI  le  génitif  du  mot  Wotan,  qui  est,  on  le  sait, 
le  nom  d'une  divinité  germanique.  Faut-il  voir  quelque  chose  d'ana- 
logue dans  l'inscription  de  l'aijneau  d'Ulger?  Comment  expliqiiier  ij^ 


—  xcv  — 

présence  d'une  inscription  germanique  sur  la  bague  d'un  e'vêque 
d'Angers?  Il  est  difficile  de  répondre  actuellement  à  ces  questions. 
Mais  il  y  a  peut-être  là  un  rapprochement  à  signaler  à  l'attention 
des  érudits. 

M.  Edmond  Le  Blaint  rend  compte  de  deux  communications  de 
M.  Pilloy  relatives  à  des  boucles  de  ceinturon  découvertes  dans  le 
département  de  l'Aisne,  Il  en  propose  l'insertion  dans  le  Bulletin,  — 
Adopté. 

M.  Salomon  Reinach  rend  compte  d'un  mémoire  do  M.  Théophile 
Eck  sur  des  découvertes  faites  aux  environs  d'Aubigny-sur-Artois 
(Pas-de-Calais).  Dans  une  sépulture  à  incinération,  on  a  recueilli 
un  magnifique  vase  en  verre,  d'un  type  fort  rare  et  qui  paraît  jus- 
qu'à présent  unique  en  Gaule.  Une  tombe  de  guerrier,  dans  une 
nécropole  mérovingienne  voisine,  est  remarquable  par  la  présence 
d'un  objet  en  pierre  blanche,  servant  de  chevet  à  l'inhumé,  où 
M.  Eck  reconnaît  un  cadran  solaire.  M.  Salomon  Reinach  demande 
l'insertion  de  ce  mémoire  dans  le  Bulletiti. 

MM.  DE  Lasteyrie  et  Maspéro  rendent  compte  de  divers  ouvrages 
pour  lesquels  des  demandes  de  souscription  ont  été  adressées  au 
Ministère. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  des  titres  des  candidats  qui 
seront  présentés  à  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  pour  les 
distinctions  honorifiques  à  distribuer  à  l'occasion  du  Congrès  de  la 
Sorbonne. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  et  demie. 

Le  Secirtaire  de  la  Section  d'archéologie, 

R.  DE  Lasteyrie, 

Membre  du  Comité. 


RAPPORTS 


ET 


COMMUNICATIONS 


Archéologie. 


L'EGLISE   DE  CHISSEY 

(JURA), 

PAR    M.   L'ABBÉ  P.  BRUNE, 

Correspondant  du  Comité. 


Dans  la  lerlile  cl  vaste  plaine  de  la  Loue,  appelée  le  Val- 
d'Amour,  entre  Dôle  et  Salins,  s'élève  un  modeste  village  de 
600  habitants,  dont  l'origine  est  très  ancienne.  Chissey^^',  au  moyen 
âge,  était  un  petit  bourg  clos  de  murailles  et  de  fossés.  Son  terri- 
toire formait  une  prévôté  domaniale  des  souverains  de  la  Franche- 
Comté.  Sa  maison-forte,  bâtie  sur  une  motte  artificielle  entourée 
de  fossés,  était  habitée  par  une  famille  prévôtale  héréditaire,  qui 
avait  pris,  selon  la  coutume,  le  nom  du  village  et  tenait  un  rang 
distingué  dans  la  noblesse  de  la  province. 

Tout  porte  à  croire  que  Chissev  fut  de  très  bonne  heure  un  centre 
paroissial.  Toutefois,  on  n'en  trouve  aucune  mention  certaine  dans 
les  titres  avant  le  xn^  siècle. 

L'église  fut  apparemment  comprise  dans  la  dotation  primitive 
du  prieure'  bénédictin  de  Ghâteau-sur-Salins,  fonde',  selon  l'opi- 
nion commune  de  nos  historiens,  par  Rodolphe  III,  roi  de  Rour- 
gogne,  et  donné  par  lui  à  saint  Rernon,  comme  une  dépendance 
de  son  monastère  de  Gigny'"-'.  Dès  lors,  le  prieuré  conventuel  de 
Ghâteau-sur-Salins  appartint  à  Tordre  de  (^luny,  en  qualité  de 
membre  immédiat  de  Gigny.  Je  n'ai  pas  à  entrer  ici  dans  le  détail 
de  l'histoire  mouvementée  de  ce  prieuré.  Il  suffit  de  savoir  que  la 
paroisse  de  Ghissey  le  suivit  dans  les  diverses  phases  de  son  exis- 

''j  Canton  de  Montbarrey  (Jura). 

^->  Celait  la  tradition  de  Gigny,  qu'on  trouve  rapportée  par  D.  Ciiassignet, 
dans  soa  Histoire  du  prieuré  de  Château-sur-Salins  (1707),  publiée  dans  le  Bulletin 
de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  de  Poligny,  année  1867,  p.  Sa.  —  Cl. 
llistoira  de  Giiptij.  |)iir  Giisj);ir<l  (iS4.3),  p.  '126--139. 


—  h  — 

lence,  jusques  et  y  compris  son  incorporation  au  collège  Sainl- 
Jérôiuo.  fondé  à  Dole  en  i^gO  i)ar  D.  Antoine  de  Hoche,  le  célèbic 
grand  prieur  de  Cluny,  pour  servir  de  séminaire  aux  leligieux  de 
son  ordre. 

Chissey  posse'dait ,  coujointenient  a^ecla  paroisse,  un  prieuré  ru- 
rai,  qui  dut  èlre  fondé  par  les  moines  de  Château.  J'attribue  éga- 
lement à  ceux-ci  la  construction  de  l'intéressante  église  qui  fait 
l'objet  de  cette  courte  notice,  bien  que  l'exploration  minutieuse  des 
divers  établissements  au\({uels  elle  a  successivement  appartenu  ne 
m'ait  apporté  aucun  renseignenuMit  positif  sur  ce  point  '^^. 

En  l'absence  de  documents  écrits,  l'examen  des  caractères  archi- 
tectoniques  de  l'édifice  me  permettra  de  lui  assigner  une  date 
approximative. 

Bien  que  de  dimensions  modestes  '-),  l'église  de  Chissey  a  été 
classée,  en  i843,  et  jugée  digne  d'une  restauration  que  M.  Bœs- 
wilwald  a  dirigée  avec  goût  et  exactitude. 

Elle  est  régulièrement  orientée  et  son  plan,  comprenant  une 
nef  de  ([uatre  travées  et  deux  bas  côtés,  renfi-e  dans  la  série  nom- 
breuse des  églises  rurales  en  forme  de  croix  latine  et  à  sanctuaire 
rectangulaire. De  prime  abord,  il  semble  qu'elle  se  fasse  remarquer 
par  une  unité  de  style  bien  rare  en  nos  régions  franc-comtoises, 
si  dévastées.  Mais  en  l'étudiant  de  plus  près,  on  y  découvre,  à  partir 
de  la  quatrième  travée,  un  cbangement  de  l'ordonnance  primitive, 
({ui  annonce  une  interruption  dans  les  travaux  et  autorise  à  croire 
le  sanctuaiie  antérieur  de  quelques  années  à  la  nef,  comme  nous 
allons  le  constater. 

Commençons  donc  notre  description  par  la  partie  la  plus  an- 
cienne. Le  sanctuaire  est  un  rectangle  formé  dune  seule  travée 
peu  élevée;  son  mur  de  fond  est  peicé  de  trois  fenêtres  à  plein 
cintre,  sans  moulures,  surmontées  d'une  rose  à  (pialie  lobes;  les 
cotés  sont  percés  d'un  oc»/».s-  sous  les  foi-merets. 

Le  transept,   plus  élevé  d'un  mètre  que  le  chœur,  s'ouvre  sur 


('^  Les  archives  départementales  du  Jura  conservent,  dans  le  fonds  de  O'gnx, 
quelques  liasses  concernant  (Iliàteau-sur-Saiins;  un  jjrand  nombre  de  docunienis 
sont  en  outre  compris  dans  les  fonds  du  coilè^je  Saint-Jérôme  el  du  chapitre  de 
Saint-Maurice  de  Salins.  L'exploration  minutieuse  de  ces  l'onds  ne  m'a  rien  fait 
découvrir  d'important  sur  (]liissey. 

"  Longueur,  3y  mètres;  j-irgeiii',  i  .">  mètres  dans  œuvre;  hnuleiu\  i.<  mètres 
sons  ciel. 


Plan  de  réglise  de  Chissey. 

celui-ci  par  un  arc  brisé  mouluré  de  deux  filets  et  porte'  par  des 
colonnes  qui  se  terminent  en  cui-de-lampe,  à  mi-liauteur,  comme 


—  (;  — 

aussi  (t'Ilt's  (lo  la  oroisi'c.  Il  so  compose  (riiiio  travée  cpiilralo,  (laii- 
([uec  (If  (l»'ii\  antres,  (|ui  s'ouvrent  sur  les  bas  cole's  el  les  ter- 
iniuenl.  Les  murs  qui  lenneut  les  extrémités  du  transept  présentent 
chacun  une  fenêtre  romane,  dont  rarchivolte  extérieure  est  brisée, 
(M  une  rose  quadiilohée  j)lus  petite  (|ne  celle  du  chœur.  Un  arc 
triomphai  très  robuste  masque  la  dillérence  d'éiévation  entre  le 
transept  el  la  nel'fS  mètres).  C'est  ici  que  nous  allons  saisir  l'inter- 
ruption du  projet  primitif. 

La  travée  de  la  nef,  la  |)lus  voisine  du  transept,  commence  par 
de  gros  piliers  carrés,  canlonni^s  de  quatre  colonnes  à  l'usage  des 
grands  arcs  et  des  doubleaux,  el  de  (|uatre  colonnettes  pour  les 
croisées  d'ogives.  La  moulure  du  tailloir  des  chapiteaux,  qui  forme 
un  bandeau  autour  du  chonir  et  du  transept,  se  continue  dans 
cette  première  travée  sur  le  mur  au-dessus  de  l'arcade;  mais  elle 
s'arrête  brustjuement  au  bout  d'un  mètre.  Cet  arrêt  vient  de  ce  que 
les  arcades  des  autres  travées  sont  plus  élevées  que  la  première,  si 
bien  que  la  moulure  n'en  atteindrait  plus  le  sommet.  A  sa  place, 
par  une  malheureuse  réminiscence  de  l'époque  romane,  on  a  meu- 
blé le  plat  des  murs  d'une  énorme  corniche,  formée  de  dalles 
plates  tressaillantes  et  soutenue  par  des  corbeaux,  la  plupart  orni's 
de  personnages  ou  de  masques  grotesques  (pi.  I).  Enfin,  dernière 
modification  :  alors  que  précédemment  les  nervures  des  voûtes  s'ap- 
puvaient  sur  une  colonne  {)artant  du  sol  et  se  divisant  en  trois 
colonnettes  à  la  hauteur  du  chapiteau,  qui  est  remplacé  ici  par  un 
anneau;  dans  les  trois  autres  travées,  ces  colonnettes  partent  d'une 
triple  base  assise  sur  le  tailloir  des  chapiteaux.  Ces  colonnettes  tra- 
versent la  corniche  pour  allei-  supporter  les  voûtes.  Les  arcades 
sont  aussi  moins  élégantes  que  les  premières  et  leurs  arêtes  son! 
simplement  abattues  au  lieu  d'être  ornées  d'un  tore;  eulln  les 
pilieis  se  changent  en  grosses  colonnes  rondes,  avec  chapiteaux  el 
bases  à  huit  pans. 

iXous  n'avons  pas  encore  parlé  des  voûtes.  Elles  sont  sur  croisées 
d'ogives.  Deux  tores  séparés  par  une  gorge  C()nq)osent  les  nervures 
des  croisées,  tandis  que  les  doubleaux,  plus  forts  comme  de  cou- 
tume, sont  doublés  et  oriK's  de  (juatre  toi'es. 

Les  nervures  des  bas  cotés  jjortent  dinïctemeni  sur  le  tailloir  des 
|)iliersel,  du  côté  du  mur,  siii-  des  pilastres  flan([ués  de  trois  co- 
lonnettes pour  la  travc'e  su|)érieure,  et  d'une  seule  colonne  pour 
les  autres.  Leurs  arcs-doubleau\  sont  à  angles  abattus  et  les  ogives 


se  composent  rriin  tore  iini(|iie.  Ajoutons,  pour  ne  rien  onieltie  d'es- 
sentiei,  que  les  bases  îles  colonnes"  et  colonneftes  sont  peu  éleve'es, 
les  tores  aplatis  et  débordants;  les  chapiteaux  à  crochets  bien  ou- 
verts, excepté  ceux  du  mur  de  façade,  qui  présentent  des  person- 
nages; en  un  mot,  Tart  gothique  règne  ici  en  maître,  aussi  bien 
dans  les  protils  des  moulures  que  dans  Tordonnance  générale. 

Passant  à  l'extérieur,  nous  trouvons  d'abord  le  clocher,  en  saillie 
sur  le  côté  droit  de  la  façade,  à  son  extrémité  occidentale.  C'est 
une  tour  carrée,  munie  de  contreforts  d'angles  et  percée» do  petits 
jours  en  meurtrières  aux  deux  étages  inférieurs  '^^.  Mais  le  dernier 
étage,  qu'un  cordon  sépare  des  autres,  possède  sur  chaque  face 
d'élégantes  fenêtres  géminées,  à  colonnettes  et  archivoltes  com- 
posées de  deux  voussures  en  boudins,  dont  le  point  d'intersection 
central  est  surmonté  d'un  corbeau  à  tête  humaine.  La  corniche, 
plate  et  peu  saillante,  offre  un  curieux  découpage  de  petits  arcs 
trilobés,  dont  je  ne  connais  pas  d'autre  exemple  dans  la  région. 
Un  toit  à  quatre  pans  couvre  la  tour. 

L'entrée  est  précédée  d'un  porche,  dont  la  voûte  porte  sur 
({uatre  chapiteaux  à  crochets  et  des  colonnes  semblables  à  celles 
de  l'intérieur;  cette  voûte,  reprise  au  xv*  siècle,  offre  sur  sa  clef  le 
monogramme  du  (christ. 

L'ordonnance  de  la  façade  est  fort  simple  :  une  porte  abritée 
par  le  porche;  au-dessus,  une  rose  moulurée,  sans  meneaux,  et 
une  meurtrière  destinée  à  éclairer  la  charpente,  ainsi  qu'au  tran- 
sept. Mais  la  porte  mérite  un  instant  d'attention.  Elle  forme  dans 
son  ébrasement  quatre  ressauts  marqués  par  des  colonnettes 
juonolithes  de  marbre  gris,  avec  des  bases  carrées  très  élevées,  à 
tores  aplatis  et  débordants.  Les  chapiteaux  à  crochets  qui  surmon- 
tent les  colonnes  sont  de  facture  élégante;  sur  les  plus  rapprochés 
de  la  porte,  les  crochets  sont  remplacés  par  des  personnages  ou 
des  masques  humains,  de  même  que  sur  les  corbeaux  qui  soutien- 
nent les  angles  inférieurs  du  tympan.  Des  têtes  humaines  figurent 
également  dans  les  angles,  entre   les   colonnes^'^l   Au-dessus   des 

^''  On  voit  dans  le  cloclier  une  cliamhre  appelée  la  chambre  des  fous.  Elle  ser- 
vait autrefois,  selon  la  tradition  recueillie  par  Roussel  {Dict.  des  communes  du 
Jura,  t.  II,  p.  1/17),  à  enfermer  les  malheureux  que  la  dévotion  à  saint  Cliris- 
loplie  faisait  amener  de  toute  la  contrée,  pour  implorer  leur  guérison. 

'-'  Ces  angles  sont  aigus  du  côté  gauclie  et  évidés  en  quart  de  rond  ilu  cùté 
droit. 


—  8  — 

tailloirs,  trois  raii'^fs  do  voussures  émorgont  flo  bouquets  de  feuilles 
(le  chêne;  ohacuiK»  d'elles  se  compose  dun  gros  tore,  séparé  de 
deux  ]>lus  pelils  par  des  gorges;  une  dernière  voussure  extérieure 
repose  sur  des  masques  humains.  Les  saillies  de  celle  j)orle  soni 
assez  heureuses  et  donneni  à  Tensemble  un  cachcl  délégance. 
Mais  le  tympan  est  sa  parlie  la  plus  curieuse.  11  est  circonscrit 
])ai'  un  tore  à  trois  lobes  évasés,  sous  lesquids  se  voient  trois  per- 
sonnages assez  grossièrement  représentés;  au  rentre,  par  une  ano- 
malie dont  je  ne  connais  pas  d'autre  exemple,  le  Sauveur  attacbé 
à  la  colonne,  les  mains  liées  et  les  pieds  cioisés  par  devant;  à  ses 
côtés,  les  a})ôtres  saint  Pierre  et  saint  Paul,  assis  et  revêtus  de 
chapes  ornées;  saint  Pierre  lient  une  clef  de  la  main  gauche  et 
bénit  de  la  droite,  tandis  que  saint  Paul  élève  des  deux  mains  un 
livre  sur  sa  ))oitrine*''.  Entre  le  (ihrisi  et  les  apôtres  sont  deux 
croix  lleurdelisées;  au-dessus,  le  soleil  et  la  lune,  comme  dans  la 
scène  du  crucifiement;  les  autres  vides  sont  remplis  par  une  feuille 
de  chêne  et  de  petits  quintefeuillcs.  Il  est  à  remarquer  que.  le 
patron  de  l'église  étant  saint  ("diristophe,  la  préscvnce  des  deux 
apôtres  sur  le  tympan  ne  peut  s'expliquer  que  par  les  relations  de 
notre  église  avec  Tordre  de  Cluny,  dont  on  sait  la  dévotion  envers 
le  prince  des  apôtres;  c'est  là  une  des  raisons  pour  lesquelles  jat- 
Iribue  l'érection  du  monument  aux  moines  du  prieuré  de  Cbàleau- 
sur-Salins. 

A  l'angle  gauche  de  la  façade,  une  petite  touielle  renferme  un 
escalier  donnant  accès  aux  combles.  Les  fenêtres  de  la  nef  sont  en 
tiers-point  et  ornées  d'une  archivolte.  De  chaque  côté  de  l'église, 
trois  contreforts,  à  demi  engagés  dans  le  mur  des  collatéraux, 
buttent  la  poussée  des  voûtes  au  moyen  d'un  arc  en  quaj't  de 
cercle.  A  la  partie  supérieure  des  collatéraux,  il  y  a  une  porte  en 
|)lein  cintre,  ornée  en  dehors  de  deux  colonnettes  de  marbi'o  gris 
et  dune  archivolte  à  boudin. 

Les  bras  du  transept  et  le  sanctuaire  forment  des  édicules  sé- 
parés de  la  nef  par  leur  toiture  moins  élevée.  L'élégante  corniche 
découpée  du  clocher  en  lait  le  tour,  ainsi  que  des  nefs,  à  l'excep- 


'''  Kl  iioii  sailli  Jean,  comme  oa  l'a  cru  à  Cliissey.  Celte  erreui'  a  éti'  consacrée 
par  un  ancien  curé  qui,  dans  les  vitraux  du  ciiœur,  a  lail  placer  sainl  Jean  à  côté 
de  sainl  Pierre.  Quelques  notions  d'arctiéologie  religieuse  auraient  fail  éviter  ce 
contresens. 


—  9  — 

lion  des  rampants  des  pignons.  I^es  fenêtres  de  eette  partie  plus 
ancienne  sont  romanes,  mais  leurs  archivoltes  tirent  au  liers- 
point'^l 

Tels  sont  les  caractères  généraux  de  l'église  de  Chissey.  Au 
premier  coup  d'oeil,  il  est  aisé  de  se  rendre  compte  qu'on  ne  se 
trouve  pas  en  présence  d'un  de  ces  édifices  transition  de  facture 
hésitante,  bien  que  quelques  détails  puissent  le  faire  croire.  Au 
contraire,  toute  l'ossature  est  gothique  :  ainsi  les  arcs  et  leurs  co- 
lonnes, les  fenêtres,  les  voûtes,  la  forme  du  chœur.  On  ne  len- 
contre  de  dissonances  que  dans  les  portes,  qui  suivent  les  tradi- 
tions bourguignonnes  dans  le  maintien  persistant  du  plein  cintre, 
et  surtout  dans  cette  malencontreuse  corniche,  qui  vient  gâter  les 
heureuses  proportions  de  la  nef  principale. 

11  me  semble  donc  être  en  droit  de  conclure  que  l'église  de 
Chissey  a  été  élevée  non  au  xii*  siècle,  comme  on  l'a  cru  jusqu'ici, 
mais  au  xtii*";  et  même  ses  caractères,  surtout  dans  les  chapiteaux 
et  les  moulures,  si  je  les  compare  à  ceux  des  monuments  analogues 
de  nos  régions,  me  paraissent    assez   avancés  pour  m'autoriser  à 

''  L'église  de  Cliissey,  en  l'ait  d'œuvres  d'art,  ne  possède  que  deux  statues  : 
l'une,  de  la  fin  du  xv'  siècle,  est  loile  de  saint  Ghristoplie,  patron  de  l'église.  La 
seconde,  moins  ancienne,  car  elle  me  parait  dater  du  milieu  du  xïii''  siècle,  pré- 
sente des  particularités  iconographiques  intéressantes.  C'est  une  jolie  statue  de  la 
Vierge,  en  pierre  tendre  (hauteur  :  o  m.  85):  la  tète  gracieusement  penchée  et 
les  mains  jointes,  la  mère  de  Dieu  semble  adorer  TEnfant-Jésus,  figuré  sur  son 
sein,  debout  et  entouré  de  rayons  (pi.  II).  On  connaît  des  vierges  ouvrantes,  von- 
lermant  à  l'intérieur  Jésus-Christ,  à  l'âge  d'enfant  ou  d'homme  fait,  comme  celle 
de  Palan -del-Vidre,  figurée  dans  le  Bulletin  archéologique  du  Comité  (1898, 
p.  368),  ou  bien  une  série  de  scènes,  comme  celle  du  Musée  du  Louvre 
(xiii*  siècle),  publiée  ^m']es  Annaïps  archéologiques  (t.  \\ ,  p.  181,  etc.).  M.  Pony 
a  signalé  deux  statuettes  de  la  Vierge  portant  dans  son  sein  rtinlant-Jésus  envi- 
ronné de  rayons.  Dans  la  phis  ancienne  (xvr  siècle),  qui  est  conservée  au  Mus(''e 
d'Amiens,  l'Enfani-Jésus  est  place  debout  au  milieu  d'une  petite  ouverture  prati- 
quée dans  le  ventre  de  sa  mère  et  environnée  de  rayons.  Dans  notre  statue,  l'idée 
mystique  est  rendue  avec  une  décence  moins  naïve.  Cette  statue  est  manifestement 
inspirée  d'une  gravure  de  J.  de  Loisy,  semblable  de  tout  point,  et  contf>nue  dans 
un  ouvrage  très  rare,  intitulé  :  Le  livre  dea  vertus  de  la  Vierge,  par  Teriier;  Pin- 
l'Émagny,  i635.  La  statue  d'Amiens  parait  d'origine  espagnole.  Los  graveurs 
bisontins  Pierre  et  Jean  de  Loisy  ont  puisé  les  principes  de  leur  art  dans  les 
Pays-Bas;  il  est  possible  que  les  nouveaux  exemples  de  celte  représentation  icono- 
graphique que  nous  venons  de  signaler  aient  la  même  origine.  (Cf.  Y  Iconographie 
chrétienne  de  Didron,  p.  287,  note;  Bulletin  archéologique  du  Comité  des  travaux 
historiques,  188.'),  p.  .5i3;  1887,  p.  1 8  ;   1893,  p.  368.  j 


—   10  — 

pliiccr  l;i  coiisliiiclioii  de  ce  nKinuiiiciil  dans  la  seconde  moitié'  du 
Mil'  siè(l(\  plutôt  ({ue  (Jans  la  première'". 

L"(''<;lise  de  Chissey  iravail  pas  encore  l'ait  Tobjet  d'une  descrip- 
tion selieuse;  les  particularités  intéressantes  qu'elle  présente  me 
feront  pardonnei"  l(>s  détails  trop  arides  de  cette  c(turte  mono- 
jjraphie. 

L'abbé  P.  Brune. 


''  Si  l'on  \eiil  bien  S(?  re|)orlei'  ;i  iiiii  i\olicp  sur  l'archéologie  religienae  dam  le 
Jiird  {lîuUotin  arclicolofriqui'  du  Cmnité  dos  traviiux  historiques,  if^9'?,  n"  3),  on 
ïiM-ra  {|uo  l'église  Sainl-Aiwtoile  do  Salins,  voisine  de  Chissey,  présente  des  ca- 
rarlèr.'s  moins  avancés  que  celle-ci,  avec  s 's  portes  et  fenêtres  cnlièrenienl  ro- 
manes, cl  sa  galerie  égalemeni  romane,  à  laqnelle  elle  doit  son  cachet  d'élégance. 
Kl  pourtant  il  est  incontestable  que  ce  monument  n'(>tait  pas  encore  commencé 
en    1  •>/!(). 


1 


NOTE 


UN  BAS-RELIEF  DE  Li  MÉSIE  INFERIEURE, 


PAR    M.    FRANZ   CUMOÎNT. 


Le  petit  monument  dont  nous  donnons  ici  une  reproduction  (  pi.  ITl  ) 
a  été  trouvé  en  1880  par  M.  deLaigue,  aujourd'hui  consul  ge'ne'ral 
de  France  à  Rotterdam,  entre  les  mains  du  cavnss  de  la  chancellerie 
de  Galatz.  Son  origine  exacte  est  inconnue,  mais  il  est  probable, 
pour  ne  pas  dire  certain,  qu'il  a  été  découvert  sur  les  bords  du 
Danube  inférieur.  Peut-être  est-il  originaire  de  Troesmis,  doni 
l'emplacement,  reconnu  autrefois  par  M.  Engelhardt,  est  situé 
quelques  lieues  en  amont  de  Galatz  (^'.  M.  Héron  de  Villefosse 
ayant  attiré  mon  attention  sur  ce  débris  de  sculpture  antique, 
M.  de  Laigue,  avec  une  obligeance  à  laquelle  je  me  plais  à  rendre 
hommage,  m'a  non  seulement  donné  tous  les  renseignements  dé- 
sirables sur  cette  pièce  intéressante,  mais  il  me  l'a  fait  parvenir  à 
Bruxelles,  afin  que  je  pusse  la  photographier  et  l'étudier  à  loisir. 
Je  suis  heureux  de  pouvoir  le  remercier  de  cette  complaisance, 
trop  rare  chez  les  collectionneurs  pour  ne  pas  être  signalée. 

Ce  fragment,  ou  plutôt  cette  réunion  de  trois  fragments  de 
marbre  mesure  99  millimètres  de  haut  sur  18/1  millimètres  de  long 
et  environ  20  millimètres  d'épaisseui'.  La  pierre  blanche  a  pris  une 
teinte  ambrée  ou  noirâtre,  même  aux  cassures  qui  doivent  être 
fort  anciennes.  Sur  ce  fond  mat,  étincellent  au  revers  de  la  plaque 
un  grand  nombre  de  paillettes  de  mica  dont  la  présence  pourrait 
n'être  pas  inutile  pour  déterminer  la  provenance  du  marbre.  Celte 
face  postérieure,  grossièrement  épannelée,  a  été  slriée  de  rainures 

■"    Cf.  Cnrj).  i)ixn\  hit.,  t.  III,  p.  999. 


—  12  — 

irrégulitM'PS  dostinées  manifestement  à  faiio  adhérer  plus  fortement 
ce  marbre  à  la  paroi  où  il  a  dû  être  scellé. 

Si  Ion  veut  bien  jelcr  les  yeux  sur  la  planche  ci-jointe,  on  re- 
marquera que  le  bas-relief  qu'elle  reproduit  est  divisé  par  des  mou- 
lures plates,  formant  cadre,  en  deux  tableaux  superposés.  La  partie 
supér'ieure  de  la  plaque  a  p(''ri  presque  tout  entière.  On  dislingue 
cependant  encore  à  droite"*  un  homme  imberbe,  coilfé  d'un  bon- 
net phrygien  et  velu  dune  courte  tunique,  qui  est  étendu  sur  le 
sol.  La  mutilation  de  la  pierre  l'a  relativement  épargné.  Sa  main 
droite  élevée  et  son  genou  gauche  replié  ont  cependant  disparu. 
Au  delà,  dans  l'angle  du  tableau,  on  remarque  un  sabot,  propor- 
tionnellement énorme,  d'un  cheval  qui  devait  fouler  aux  pieds  ce 
cadavre.  A  l'autre  extrémité  de  la  moulure  horizontale,  on  pourrait 
\()ir  dans  deux  saillies  parallèles  (jui  la  surmonlenl,  les  extrémités 
des  pieds  dune  table  ou  d'un  siège,  si  une  rainure  semi-circulaire 
qui  se  creuse  entre  elles  ne  restait  alors  inexpliquée. 

Le  registre  inférieur  est  beaucoup  mieux  conservé,  quoiqu'on 
ne  puisse  déterminer  (|uelle  était  la  longueur  du  morceau  perdu. 
Dans  le  coin  resté  intact,  un  taureau  et  un  bélier,  reconnaissable  à 
ses  cornes  recourbées,  bondissent  tous  deux  vers  la  droite.  Le  tau- 
reau retourne  la  tête  comme  pour  regarder  son  compagnon  visible 
entièrement  de  profil.  Plus  loin,  deux  jeunes  gens  s'approchent 
d'une  sorte  de  table  ou  d'escabeau  supportant  un  buste  humain'-'. 
Coiffés  d'un  simple  bonnet,  vêtus  d'une  tunique  courte  et  de  pan- 
talons collants,  ils  s'avancent  l'un  vei's  l'autre  en  se  tendant  la 
main  droite,  et  portent  la  gauche  à  la  tête  de  l'idole.  Un  détail  de 
leur  accoutrement  facilitera  peut-être  l'identification  de  ces  per- 
sonnages e'nigmati({nes  :  ils  ont  tous  deux  à  la  ceinture  un  glaive 
dont  on  aperçoit  le  fourreau  près  de  leur  cuisse  droite.  A  côte'  de 
ces  guerriers,  une  femme  est  debout  :  elle  a  le  haut  du  corps  cou- 
vert dun  péplum  atteignant  les  hanches;  ses  membres  inférieurs 
sont  cachés  par  une  robe  traînante  tombant  jusqu'aux  pieds  en 
trois  larges  j)lis;  ses  cheveux  sont  assemblés  eu  une  masse  assez 
lourde,  mais  on  ne  peut  discerner  une  coiffure  (juelconque.  dette 
lemnie,  sans  aucun   attribut,  applique  sinijdenient  la  main  droite 

"  .rcni|)riiiilf>  une  j);irtio  de  la  descriplioii  qui  suit  i\  iino  iiolii't!  manusci-ili» 
do  co  monnriicnt,  mligôo  par  M.  (]<•  J>aiffiio. 

■-'  Il  se  [xiui'fait  ropondaiil  que  ce  j)ii''tcii(lii  Inislc  IVil  un  Iroisii'ine  [lorsoiinage 
ilelioul  fieirière  la  table,  (|iioique  rien  n'indique  une  dilléreiire  <ie  plan. 


—   13  — 

sur  sa  poilriiH';  son  bras  .<|auche,  qui  se  dissimule  sous  le  péplum, 
est  indistinct.  Auprès  d'elle,  un  homme  à  protome  de  lion  se  tieul 
appuyé'  sur  la  jambe  gauche,  la  droite  rejetée  de  côté.  La  tête  du 
fauve  est  assez  soigneusement  exécutée,  et  offre  plus  de  relief  qu'au- 
cune autre  partie  de  l'œuvie.  Une  chlamyde,  agrafée  sur  l'épaule 
droite  de  ce  personnage  leontocéphale.  recouvre  son  bras  gauche 
replié.  Au-dessous,  il  porte  une  tunique  serrée  à  la  ceinture  et 
coupée  au-dessus  du  genou.  Ses  jambes  semblent  être  nues.  Le 
bras  droit  étendu  s'appuie  sur  un  bàtoii  épais,  très  mutilé  aujour- 
d'hui; il  est  impossible  de  dire  si  la  main  gauche  tenait  autrefois 
quelque  objet.  Aux  pieds  de  ce  monstre,  près  de  la  cassure  de  la 
plaque,  est  posé  un  grand  cratère.  Au-dessus  du  rebord  saillant  et 
à  gauche  sur  la  panse,  on  remarque  une  saillie  étrangère  au  galbe 
du  vase  :  ce  sont  sans  doute  les  restes  d'un  serpent,  qui  se  glissait 
vers  son  orifice. 

Cette  description  que  nous  nous  sommes  efforcé  de  rendre  aussi 
exacte  que  possible,  n'a  pu  cependant  atteindre  une  grande  pré- 
cision dans  le  détail.  En  effet ,  non  seulement  ce  bas-relief  est  frag- 
mentaire et  soudé  en  son  milieu,  mais  toute  la  surface  en  est  assez 
fruste  et  comme  polie  par  les  eaux.  D'ailleurs  la  sculpture  n'a  cer- 
tainement jamais  eu  aucun  fini.  Cette  œuvre  a  dû  être  exécutée 
dans  quelque  atelier  provincial,  où  l'on  fabriquait  à  bon  marché 
des  ex-voto  pour  les  fidèles  de  quelque  temple  voisin. 

Aussi  n'est-ce  pas  au  point  de  vue  artistique  que  ce  fragment 
offre  une  valeur,  mais  comme  un  représentant  nouveau  d'une  fa- 
mille de  monuments, qui  presque  tous  ont  été  mis  au  jour  comme 
lui  dans  les  pays  danubiens.  En  effet,  des  plaques  de  pierre  ou  de 
métal,  toutes  de  médiocre  grandeur,  où  apparaissent  régulièrement 
un  ou  plus  souvent  deux  cavaliers  savançant  au-dessus  d'un  per- 
sonnage couch(^  sur  le  sol,  et  accompagnés  de  représentations  ac- 
cessoires de  nature  et  de  quantité  très  variables,  ont  été  trouvées 
en  assez  grand  nombre  dans  les  anciennes  provinces  de  Mésie,  de 
Dacie,  de  Pannonie,  de  Dalmatie  et  aussi  en  Italie '^l  Non  seulement 

'"  Le  recueil  le  plus  complet  de  ces  Las-reliefs  est  aujourd'hui  celui  de  M.  Teo- 
hari  Antonescu,  Cultul  Cabirilor  in  Dacia.  (Bucharest,  i88t),  avec  12  pi.  lithojjr.  ) 
11  faut  y  ajouter  les  monumeuts  reproduits  ou  décrits  par  von  Schneider,  Arch. 
Epig.  Mitth.  ans  Oester,  XI  (1887),  p.  1  A  et  s.;  Hùlsen,  Milth.  Arch.  Inst.  in  Rom, 
t.  111  (1888),  p.  3i5;  Boiouicic,  Kroatische  Revue,  II  (1886),  p.  iA5  et  s.; 
Mowotuy,    Wissenschnftliclie  Mitteilungeu    ans   Bosnien,    t.    IV  (Vienne,    1896), 


—  l/l  — 

II'  {p'oii|K'  iiiiilil(''  (lu  rogisti»'  Mipcricur  de  notre  iiiai'biT  .••ouinaiii 
('lait  évidomnuMil  une  reproduclion  de  la  scèue  priiuùpale  des 
tablettes  dont  nous  parlons,  mais  le  taureau  avec  le  bélier ('),  le» 
jeunes  gens  à  coté  du  trépied  ou  du  guéridon^-',  la  leninie  debout, 
la  main  appuyée  sur  sa  poitrine  *\  le  cratère  avec  le  ser|)ent ')  se 
letrouvent  sur  un  certain  nombre  dentre  elles. 

Si  Ton  peut  sans  peine  ranger  notre  bas-relief  dans  cette  caté- 
gorie connue  de  sculptures,  il  est  moins  aisé  d'en  ex|)li(|U('r  la  si- 
gnification. Ces  représentations  ont,  en  effet,  provocjué  les  livpo- 
thèses  les  plus  diverses  sans  que  les  archéologues  soient  parvenus 
à  se  mettre  d'accord  sur  leur  interprétation.  Lenoriuant  voyait  dans 
le  dieu  équestre  un  Mèn-Sabazios  et  rattachait  le  seul  bronz(^  de 
ce  genre  qui  lui  fût  connu,  aux  cultes  phrygiens'*^',  (ierhard''')  et 
après  lui  M.  Antonescu(')  ont  considéré  ces  divinités,  ([ui  chevau- 
chent généralement  par  couples  affrontés,  comme  les  Dioscures  ou 
les  Cabires.  Le  grand  nombre  de  i-e-y  monuments,  qui  ont  été 
trouvés  en  Transylvanie,  a  fait  sup})oser  d'autre  part  (ju'ils  étaient 
en  relation  avec  les  croyances  des  anciens  Daces'^l  Sans  vouloir 
discuter  ici  ces  opinions  discordantes,  je  me  bornerai  à  appeler 
l'attention  sur  les  rapports  étroits  (|iii  unissent  la  ligure  principale 
/■ 

p.  agti-Bgg.  Voici  comment  se  répartissent  Irms  lieux  d'origiiio  :  Mksies  (I\ow- 
manie)  :  Anloupscu,  fig.  i,  a,  7,  8,  i5,  lO;  Serbie  :  Antonescu,  fig.  G.  — 
Dacie,  Transylvanie  :  Antonescu,  fig.  A,  ;> ,  ly,  ai,  aa,  a  3.  —  Pannomes,  Es- 
clavonie  :  Antonescu,  fig.  10;  Sirminni  :  Ibid.,  9;  Siscia  :  Boionicic,  n°  1;  Cibalis, 
ibid.,  n"  a;  Bassianae,  ibid.,  ïf  3,  /i;  Hongrie:  Antonescu,  lig.  17;  (larnuntum: 
von  Schneider,  n°*  3,  l\;  Virunum  :  Hulsen,  p.  317,  noti-.  —  Dalmatie  :  Glanioc  : 
Nowotny,  /.  c.  —  Italie,  Rome  :  Antonescu,  fig.  3;  IVnacino  :  Hùlsen,  /.  c. — 
Origine  incertaine  :  Antonescu,  fig.  11,  la,  i3,  1 '1  ;  ITiiisen,  /.  c. 

'*'  Antonescu,  n°'  8,7,  8. 

'■^^  Antonescu,  n"'  9,  10;  lioionicic,  11"  1  cl  3  :  riJio  niitllerc  Gruppe  zeigl 
drei  belcleidete  Gestalten  die  einander  zugeivelirt  sind,  nmd  sicli  etwas  vorbeu- 
gend,  die  Hande  aufeiiien  zwisclien  ihnen  befindliclien ,  Ijis  ùber  ilire  Knie  hinauf- 
reicbendcn  Tiscli  oder  Altar  iegcn.i  Cl'.  Nowotny,  /.  r. ,  p.  aoç). 

^*'  Antonescu,  n"  /j. 

(*^  Antonescu,  n"'  3,  '1,  6  et  s.;  Boionicic,  n""  1,  a  et  3;  Nowotny,  p.  3oo. 

l*^  LennvmaiA ,  Hcvitc  arcliéologùjne ,  iS75,I,p.  5o. 

W.  Arrhaeologische  Zeiluujf,  XII,  i85i,  p.  209  et  s, 

^''  Je  regrette  que  M.  Antonescu  ait  rédigé  son  ouvrage,  qui  témoigne  de  re- 
clierclies  tort  étendues,  dans  une  langue  qui  le  rend  incompréhensible  à  la  plupart 
des  archéologues. 

■*'  Hùlsen,  /.  c.  ;  fLa  ioio  origine  locale  ci  accerla  che  il  cullo  al  quale  si  life- 
riscono,  sia  di  origine  Vatican. 


—  Io- 
de nos  ex-volo  avec  le  trcavalier  tliracew  si  souveiil  ie|)roduil  par 
la  sculpture  antique  dans  la  région  des  Balkans '-^J.  Je  ne  serais  pas 
éloigné  de  penser  que  c'est  dans  cette  contrée,  dont  Tarchéologic 
est  encore  si  mal  connue,  qu'il  faut  chercher  la  patrie  de  ces 
images  mystérieuses.  Elles  auraient  alors  été  propagées  le  long 
des  frontières  de  l'empire  et  introduites  même  dans  sa  capitale 
par  les  soldats  thraces,  qui  servaient  en  grand  nombre  dans  l'in- 
fanterie et  surtout  dans  la  cavalerie  romaine. 

Mais,  quelle  que  soit  leur  origine,  il  est  certain  que  ces  bas- 
reliefs  trahissent  des  iniluences  religieuses  diverses.  Pas  plus  que 
les  autres  cultes,  celui  dont  ils  son!  l'expression  n'avait  échappé 
au  syncrétisme  désordonné  qui  caractérise  le  paganisme  impérial. 
Depuis  longtemps,  on  a  remarqué  les  analogies  que  certains  de  ces 
monuments  présentent  avec  ceux  des  mystères  de  Mitlira.  Ainsi  le 
groupe  du  serpent,  du  cratère  et  du  lion  qui,  dans  le  symbolisme 
de  ces  mystères,  représente  la  terre,  l'eau  et  le  feu,  apparaît  sur 
quatre  tablettes  de  plomb  recueillies  en  Pannonie'-l  Notre  frag- 
ment de  Galatz  nous  fournit  une  preuve  nouvelle  de  cette  action 
du  raithriacisme  sur  les  croyances  des  fidèles  du  dieu  cavalier.  Le 
cratère  avec  le  serpent  s'y  retrouve  encore,  mais  à  côté  d'eux  se 
tient  non  pas  un  lion ,  mais  le  personnage  le'ontoce'phale  qui  était , 
pour  les  mystes  de  la  divinité  perse,  l'emblème  du  Temps  inlini. 
La  chlamyde  et  la  tunique  dont  le  monstre  est  ici  alFublé  ne 
peuvent  nous  faire  méconnaître  son  identité  '-^l 

Nous  n'essayerons  pas  de  donner  un  nom  aux  autres  figures  (jui 
occupent  ce  débris  de  marbre.  11  ne  sera  guère  possible  de  déter- 
miner leur  nature  tant  que  nous  ne  posséderons  pas  cette  élude 


'"  Toute  une  série  de  ces  représentations  a  été  publiée  par  M.  Dobruskv  ilans 
le  Sbornik  za  narodni  umotvovenija ,  luiuka  i  kntznina,  t.  XI  (Sophia,  iHgi).  La 
ressemblance  de  la  figure  9  ,  planche  XIII,  el  de  la  figure  !i ,  planche  XI  \ ,  avec  nos 
monuinenis,  est  uianitesle. 

'■'■'^  Antonescu,  n"'  9  et  10;  Roionicic,  n""  1  et  3.  Les  dadophores  (Aulonescu, 
fig.  3  et  6),  les  bustes  de  Sol  et  de  Luna,  le  corbeau,  etc.,  sont  probableuienl 
empruntés  aussi  aux  monuments  mithriaques.  Cf.  Nowolny,  p.  .ioo  et  s.,  et  mes 
Monuments  relatifs  au  cidte  de  Mithra ,  p.  526,  n"  SaS  "'. 

'-^>  On  rencontre  ailleurs  un  dien  cynocéphale  ou  criocépliale  (Antonescu,  n"'  8, 
9,  10,  19,  90;  Nowotny.  l.  c),  mais  la  tète  de  lion  n'npparait  que  sur  noire 
bas-relief.  CL  cependant  Boionicic,  p-  1^7  :  tr Links  steht  neben  einein  Bannie 
ein  bekleideter  Mann,  anscheinend  mit  einem  Tliierkopf  vicileicbt  ist  diis  Aoon, 
der  in  einzelnen  Mithraen  als  besondere  Statue  fiefunden  wurden. 


—   16  — 

cdinpièle  do  tous  les  monuments  anaioguos  qu'un  archéoioguo. 
(■oiii|)»''t(Mil  entre  tous'^^,  a  promise  depuis  plusieurs  années.  Il  sul- 
liia  à  notre  ambition  d'avoir  pu  enrichir,  grâce  ;i  M.  de  Laigue, 
cette  série  intéressante  d'un  exemplaire  nouveau,  présentant  au 
moins  une  ])arliculari((''  unique. 

Franz  Cumont. 


>''   M.  U.  von  Sclineidor.  conservateiii    du  Musée  do  Vienne.   —   M.  Nowoliiy 
\).  398)  annonce  aussi  un  article  étendu  sur  les  monuments  hongrois. 


LA  TOMBE  D'ANTOINE  DE  VILLE, 

À  DOMJULIEN   (VOSGES), 

PAR  M.  LE  LIEUTENANT  CH.  DENIS. 


La  famille  à  laquelle  appartient  le  personnage  dont  nous  allons 
décrire  la  tombe  tire  son  nom  du  château  qu'elle  possédait  à  Ville- 
sur-Illon,  à  22  kilomètres  à  l'ouest  d'Épinal. 

Son  origine  est  très  ancienne  et  il  faut  remonter  au  xf  siècle 
pour  trouver  la  première  mention  la  concernant.  A  cette  époque, 
un  Gilbert,  seigneur  de  Ville,  s'engage,  par  traité  daté  de  1097,  à 
défendre  le  monastère  d'Epinal  contre  les  aventuriers  qui  pillaient 
ses  terres,  à  condition  qu'il  aurait  lavouerie  de  Faverolles  et  le 
titre  de  chevalier  de  Saint-Gœry  (^'. 

Elle  tenait  une  des  premières  places  parmi  les  familles  nobles 
du  pays,  car  un  siècle  plus  tard,  nous  voyons  Errard  de  Ville,  gou- 
verneur du  duché  de  Lorraine  en  1220,  épouser  Isabelle  de  Bour- 
gogne-Montaigu,  petite -fdle  de  Hugues  III,  duc  de  Bourgogne. 
Dans  un  traité  fait  en  i363,  avec  Adhémar,  évéque  de  Metz,  le 
duc  de  Lorraine,  Raoul,  qualifie  Jean  de  Ville  de  cousin. 

Deux  de  ses  membres,  Philippe  et  Henri  de  Ville,  occupèrent 
le  siège  épiscopal  de  Toul  au  xv"  siècle;  mais  le  plus  illustre  est 
sans  contredit  Lacépède  (Bernard-Germain-Etienne  de  la  Ville, 
comte  de),  le  savant  continuateur  des  œuvres  de  Buffon  et  l'admi- 
rateur de  Gluck.  Ses  passions  pour  l'histoire  naturelle  et  la  mu- 
sique ne  l'empêchèrent  point  de  devenir  successivement  colonel  in 
partibus  d'un  régiment  au  service  d'un  prince  allemand,  conser- 
vateur du  Cabinet  d'histoire  naturelle  du  roi  en  1785,  président 
de  l'Assemblée  législative,  membre  de  l'Institut,  sénateur,  grand 

^''  L'abbaye  d'Epinal  fondée  dans  la  seconde  moitié  du  x'  siècle  par  Thierry  de 
Hamelant,  évèqiie  de  Metz,  avait  la  garde  des  reliques  de  Saint-Gœry  ou  Saint- 
Goëric. 

Ar.cHÉoLOGiE.  a 


—  18  — 

chancelier  de  la  Légion  d'honneur,  ministre  d'Etat  eu  1809,  pair 
de  France  en  1816. 

La  principale  seigneurie  des  sires  de  Ville  était  la  terre  de  Dom- 
julien^^);  aussi  Téglise  de  ce  dernier  village  fut-elle  choisie  par 
Tun  d'eux  comme  lieu  de  sépulture. 

La  tombe  de  ce  personnage  est  en  calcaire  jaunâtre  et  mesure 
2  m.  35  sur  o  m.  98;  elle  a  été  enlevée  de  sa  place  primitive  et 
sert  maintenant  de  pavé.  Le  défunt  est  représenté  couché,  tète 
nue,  les  mains  jointes  et  armé  de  toutes  pièces;  la  figui^e  est  celle 
d'un  homme  jeune  encore,  d'une  trentaine  d'années  au  maximum. 

Le  trait  net  et  fermement  accusé  dénote,  de  la  part  du  graveur, 
une  grande  habileté  (-).  Les  armoiries  de  la  famille,  ffd'orà  la  croix 
de  gueules w,  occupent  le  tiers  supérieur  de  la  dalle;  elles  sont  en 
partie  effacées.  L'inscription  suivante,  en  caractères  gothiques,  est 
gravée  dans  l'encadrement  de  la  tombe  : 

€i\  •  jîtft  •  ttoMe  •  Imt  ■  antljomt  •  k  •  mlk  •  Cmuaur  •  te  • 
tott-jttUVtt  •  qui  •  tr^rparCat  •  latt  •  te  •  jîtac^  •  x^i}iixé(ignenry 
<Xi*ttu  •  ti  •  xxw  •  U  •  bamr  •  mt  •  H  •  mog  •  te  -mmx  •  pvm  • 
tiutt-pottr-lttg- 

L'histoire  est  muette  sur  ce  seigneur,  mais  nous  avons  retrouvé 
aux  archives  de  Meurthe-et-Moselle  une  pièce  datée  de  mars  1/128 
dans  laquelle  il  est  qualifié  de  rfbaillif  du  Bassignyw,  et  qui  l'accré- 
dite avec  Jean  d'Haussonville  pour  représenter  le  duc  de  Lorraine 
dans  le  règlement  de  différends  avec  les  seigneurs  de  Commercy. 

Une  autre  pièce,  insérée  dans  le  tome  Vlll  des  Documenls  rares 
ou  inédits  de  l'histoire  des  Vosges,  nous  fait  connaître  les  noms  de  sa 
femme  et  de  ses  enfants  : 

ffJe  Mabault  de  Joinville,  vesve  de  noble  homme  feu  Anthoine  de  Ville, 
sigaour  de  Dompjuliicii ,  ou  dyorèse  de  Toulz,  laiz  savoir  à  louz  cculx  qui 

^'^   Domjiilicii,  vill.ijfo  du  cnnlon  de  Vilk'l  pl  de  l'aiToiulissemeiil  de  Mirecourl. 

W  Mon  excellent  camarade,  M.  Alfred  Haiijard,  oUicier  de  réserve  a»  ^1' baU\il- 
ion  de  chasseurs,  a  eu  l'oblijjeance  de  m'envoyer  une  fulèle  reproduction  de  la 
tombe  d'Antoine  de  Ville.  Qu'il  reçoive  ici  tous  mes  remerciemenls,  ainsi  que 
M.  Léon  Le  Brun,  avocat  à  Lunéville,  qui  a  bien  voulu  me  fournir,  avec  son  obli- 
geance linbitueile,  la  plupart  dos  renscijjnciiients  {;énéaIogi(|ues  qui  m'ont  servi  à 
composer  cette  notice. 


—  19  — 

ces  présentes  lettres  voiront ,  que  comme  ledit  Authoine  mon  espouz ,  à  son 
vivant  mehu  en  dévotion ,  desuraut  acroistre  ie  divin  service ,  tant  pour  le 
remède  et  salut  de  son  âme  comme  de  ses  predecessours ,  lieist  par  propo- 
setz  de  fonder  une  chajjpelie  perpétuelle  en  l'église  parrochiaul  de  la  dicte 
ville  de  Dompjullien ,  et  icelle  dower  de  renies  et  revenues  soffisanz  à  la 
sustantation  d'un  chappellain.  Et  jay  à  son  vivant  eust  fait  faire  et  édifier 
ung  aultel  en  l'onneur  du  benoit  sainct  Anthoine  en  ycelle  église.  Et  il  soit 
ensit  que  ledit  Anlhoine  soit  esté  prévenu  de  mort  et  alez  de  vie  à  trespas- 
sement  avant  que  la  dicte  chappelle  soit  fondée  entièrement  et  que  les  rentes 
dehues  y  faii-e  assignation  à  la  sustantacion  d'un  chappellain ,  devant  lequel 
autel  ledit  s'  Antlioine  à  son  vivant  par  plusiem-s  foiz  at  ordonné  sa  sépul- 
ture, et  en  icellui  lieu  est  ensevelit  son  corps 

Estant  en  ma  pleine ,  franche  et  pure  voluntey,  ayant  la  mainburnie 
de  Andreu ,  Alix ,  loland ,  Jehanne  et  Agnelz ,  mes  enfanz  uaturelz  et  loyaulz , 
procrez  dudit  Anlhoine  mon  espouz ,  moindres  d'aige ,  et  tant  en  mon  nom 
comme  ou  nom  et  mainburnesse  de  mesditz  enfanz ,  ausit  par  le  consoil  des 
genz  et  amis  charnelz  de  my  et  de  mesdils  enfanz,  en  remission  des  péchiez 
de  mondit  mary  et  de  my,  et  pour  le  salut  de  son  âme  et  de  la  mienne  et 
de  sez  prédécesseurs  et  dez  mieoz,  en  ensuiant  le  saint  etboin  propos  de 
mondit  espouz ,  faiz ,  dispose ,  et  ai  donné ,  fondé  et  institué  une  chappelle 
perpétuelle  audit  autel  du  benoit  sainct  Anthoine,  ja  édifiée  par  mondit 
mary  en  la  dicte  église  parrochiaul  de  Dompjullien,  comme  dit  est 

et  ay  supplié  et  supplie  humblement  et  dévotement  révérend  peire  en  Dieu 
et  signour  mondit  signour  l'evesque  de  Toulz  (Henri  de  Ville),  oncle  ger- 
main ''>  de  mesdiz  enfanz ,  que  les  chouses  dessusdictes  de  son  auctorité  or- 
domiaire  veuile  lower,  ratifïier,  confirmer  et  aggriier,  et  en  ycelle  mettre 

son  decresl  et  auctoriley  ourdonnaire 

En  tesmoings  de  veritey  de  toutes  et  singuleires  chouses  dessusdictes ,  je 
Mahault  devant  dicte ,  ay  miz  mon  seel  à  cez  présentes  et  priey  à  mes  chiers 
et  bien  amez  Anthoine ,  sire  de  Ville ,  et  Arnoul ,  vouez  d'Espinaul ,  nepvous 
plux  prochains  de  mesdiz  enfanz ,  que  h  cez  présentes  veullent  mettre  lem's 

seelz  avec  le  mien 

Lesquellez  cez  présentes  furent  faites,  creantéez  et  ourdonnées  au  lieu  de 
Dompjullien  l'an  de  grâce  Nostre  Signour,  mil  quatre  cent  vingt  cinqz ,  le 
premier  jour  de  février. 


La  chapelle  dont  il  est  question  existe  encore,  mais  elle  a  subi 

'*'  D'après  cela,  ies  deux  évèques  mentionnés  plus  haut  étaient  frères  d'Antoine 
de  Ville. 


—  '20  — 

des  modifications  importantes;  c'est  une  petite  pièce  contigiië  au 
chœur.  Les  habitants  du  pays  l'appellent  encore  la  chapelle  des  sei- 
gneurs. 

A  première  vue,  on  serait  lenh'  de  croire  que  le  rédacteur  de 
l'acte  ci-dessus  a  commis  une  erreur  en.  le  datant.  Il  n'en  est  rien  : 
en  Lorraine,  on  avait  l'habitude  de  l'aire  commencer  l'année,  les 
uns  à  Noël,  les  autres  à  l'Annonciation,  et  c'est  ce  dernier  style  qui 
était  suivi  par  la  chancellerie  lorraine'''.  C'est  donc  bien  le  3i  jan- 
vier 1696  qu'Antoine  de  Ville  a  rendu  son  âme  à  Dieu. 

Ch.  Dems. 


^'*  Ce  renseignement  m'a  été  fourni  par  M.  Duvernoy,  archivisle  de  Meurtlie-et- 
I  oseile. 


UNE   HABITATION   GAULOISE, 
À  TRONOËN  EN  SAINT-JEAN-TROLIMON 

(FINISTÈRE). 

Communication  de  M.  Puni  Du  Ghateilier. 


En  faisant  les  cultures  d'automne,  au  village  de  Tronoën,  le  soc 
de  la  charrue  heurta  un  amoncellement  de  pierres.  Prévenu  par 
mes  fermiers,  je  me  rendis  immédiatement  sur  les  lieux,  et  prenant 
quelques  travailleurs,  nous  nous  mîmes  à  fouiller  le  sol  à  Tendroit 
indiqué. 

Bientôt  nous  pûmes  nous  rendre  compte  que  les  pierres  heurtées 
par  la  charrue  provenaient  d'une  habitation  dont  les  soubassements 
étaient  encore  en  partie  en  place.  En  suivant  leurs  contours,  nous 
reconnûmes  qu'elle  avait  intérieurement  U  m.  80  de  long  sur 
U  mètres  de  large  et  qu'elle  était  orientée  sensiblement  Est-Ouest. 

Sa  construction  semble  avoir  été  celle-ci.  Légèrement  enfouie 
dans  le  sol,  ses  futurs  habitants  avaient  d'abord  élevé  un  soubas- 
sement en  pierres,  large  de  o  m.  45  et  haut  de  o  m.  60,  puis 
avaient  terminé  l'édifice  avec  des  branchages  entre-croisés  sur  les- 
quels ils  avaient  appliqué  un  enduit  d'argile.  Cette  habitation  avant 
été  détruite  par  le  feu,  l'argile  a  cuit  et  nous  a  laissé  des  morceaux 
de  clayonnage,  sortes  de  briques  portant  l'empreinte  des  bran- 
chages ayant  servi  à  sa  construction  ;  quelques-uns  ont  même  con- 
servé des  parties  de  bois  à  l'intérieur. 

Le  foyer  était  au  milieu  de  l'édifice;  deux  pierres  plates  et  le 
sol  fortement  calciné  en  cet  endroit  ne  laissaient  place  à  aucun 
doute  à  ce  sujet. 

Lors  de  l'incendie  de  cette  but  te,  les  décombres  tombèrent  à  l'in- 
térieur et  recouvrirent  ce  que  ses  habitants,  probablement  surpris, 
y  laissèrent  après  eux. 


22  

Parmi  ces  objets,  il  en  est  quelques-uns  qui  inérilont  qu'on  s'y 
arrête  un  instant. 

Près  du  foyer  nous  avons  recueilli  de  nombreux  fragments  de  po- 
teries faites  sans  le  secours  du  tour,  quelques-unes  ornées  de  cercles 
concentriques,  ornementation  fréquente  à  ro'])oquo  gauloise,  et 
non  loin  de  ce  point,  dans  la  direction  de  l'Ouest,  deux  pointes 
de  lance  en  fer,  longues  l'une  de  o  m.  1 3  et  l'autre  de  o  m.  1 5.  Rien 
autre  dans  cette  partie  de  riiabilation. 

C'est  dans  la  partie  Est  qu'il  nous  était  réservé  de  faire  la  trouvaille 
des  objets  intéressants  dont  nous  joignons  la  photographie  à  cette 
note  (pi.  IV).  Ces  objets,  au  nombre  de  trois,  étaient  malheureu- 
sement écrasés  sous  des  pierres  et  par  les  décombres  de  l'incendie, 
aussi  n'avons-nous  pu  en  avoir  que  des  fragments,  dont  nous  avons 
reproduit  les  plus  grands. 

Le  n°  1  est  un  fragment  de  casque,  sa  partie  supérieure.  Ce 
casque ,  fait  d'une  feuille  de  fer  de  trois  quarts  de  millimètre 
d'épaisseur,  avec  bourrelet  au  bord,  était  recouvert  d'une  mince 
feuille  de  bronze  décorée  d'une  succession  de  zones  concentriques, 
richement  ornées  au  repoussé.  Le  sommet  est  surmonté  d'un  bou- 
ton en  fer  terminé  par  un  grain  de  corail. 

La  première  zone,  à  partir  du  sommet,  est  décorée  de  cercles 
en  relief  avec  un  point  au  milieu. 

La  seconde  zone,  large  de  o  m.  oi,  a  pour  ornement  une  série 
de  reliefs  qui  ont  assez  l'air  de  représenter  des  casques.  Au-dessous 
de  celte  zone  en  est  une  troisième  identique  à  la  première. 

Enfin  en  vient  une  quatrième,  large  de  o  m.  oi5 ,  ornée  de  re- 
liefs dont  la  détermination  m'embarrasse. 

Ces  quatre  zones,  séparées  l'une  de  l'autie  par  un  trait  en  relief , 
se  répétaient,  je  crois,  sur  le  reste  de  la  surface  du  casque  avec  la 
même  ornementation. 

Le  n°  9  représente  la  moitié  d'une  agrafe  de  ceinturon,  large 
de  o  m.  07/1.  Elle  est  également  en  fer  recouvert  d'une  mince  feuille 
de  bronze  richement  décorée  de  boulons  de  corail  et  de  cercles 
concentriques,  formés  de  grènetis.  Les  trois  grands  cercles  ont  in- 
térieurement des  ornements  ayant  une  extrême  analogie  avec  ceux 
de  la  ({ualrième  zone  du  cas(jue. 

Le  n°  .3  représente  les  fragments  d'un  objet  encore  en  fer,  de 
o  m.  001  d'é])aisseur,  recouvert  d'une  mince  feuille  de  bronze 
esiamj)ée.  Malheureusement  ici  le  bronze  est  beaucoup  plus  oxydé. 


—  23  — 

L'ornemenlation  de  la  partie  inférieure  se  compose  de  trois  cercles, 
entourant  une  sorte  d'e'toile  en  relief,  et  d'une  palmette,  au-dessus 
de  laquelle  on  voit  une  bande  circulaire  limitée  par  deux  traits 
concentriques  en  relief,  tracés  au  pointillé'.  Cette  bande  est  décorée 
d'ornements  semblables  à  ceux  de  la  quatrième  zone  du  casque  (le 
morceau  a  o  m.  o53  dans  sa  plus  grande  largeur).  Enfin  la  partie 
supérieure  de  cet  objet  est  ornée  de  points  en  relief  entourés  d'un 
gracieux  enroulement  formé  par  une  ligne  de  grènetis. 

Quelle  pouvait  être  la  destination  de  cet  objet,  d'une  forme  très 
élégante  ?  A-t-il  été  l'ornement  d'un  bouclier  ou  celui  d'une  cui- 
rasse ?  Nous  laissons  à  d'autres  plus  autorisés  que  nous  le  soin  de 
décider. 

Les  trois  objets  que  nous  venons  de  décrire,  d'une  ornementa- 
tion très  habile  et  très  décorative,  nous  reportent  à  une  époque 
vraisemblablement  1res  antérieure  à  la  conquête  romaine,  et  dont 
les  restes  se  sont  surtout  rencontrés  jusqu'ici  sur  les  bords  du  Rhin, 
aux  sources  du  Danube  ou  en  Champagne;  recueillis  au  fond  de 
la  presqu'île  Armoricaine,  sur  les  bords  de  l'Océan,  ils  nous  pa- 
raissent d'un  grand  intérêt. 

P.  DU  Chatellier. 


ETUDES   D'ARCHITECTURE 
EN    PORTUGAL. 

DE  L'INFLUENCE   FRANÇAISE   DANS  LE  STYLE  MANUÉLIN, 

PAR   M.  EMILE   EUDE, 

Arcliitecte. 


Ce  que  les  artistes  appellent  style  n'est  pas  toujours  facile  à  dé- 
terminer. Il  y  a  /e  style  et  les  styles,  deux  choses  différentes,  mais 
qui  découlent  d'un  même  principe  et  qu'il  faut  tâcher  de  faire 
rentrer  dans  une  même  définition. 

fr Chaque  peuple,  dit  fort  bien  M.  Léon  Labrouste,  chaque 
peuple,  à  un  moment  de  sa  vie,  suivant  son  idéal,  a  cherché  la 
représentation  d'un  thème  qui  lui  devient  favori.  Ce  thème,  à  ce 
moment,  s'est  traduit  d'une  manière  remarquable  dans  ses  œuvres. 
Aussi  devons-nous  en  rechercher  le  caractère  et  pouvons-nous  con- 
clure que  : 

tfLe  style  (^'  est  l'expression  caractéristique  propre  au  besoin 
d'une  époque. 

tfLe  besoin  dominant  d'un  peuple  s'est  modifié  avec  ses  idées 
suivant  les  époques  et  a  engendré  des  œuvres  qui,  toutes,  con- 
tiennent les  vertus  du  style,  mais  qui  sont  très  dissemblables  entre 
elles.  Alors  on  a,  par  extension,  donné  le  nom  de  styles  à  ces  diffé- 
rentes expressions  caractéristiques. -o 

Ainsi,  puisqu'il  faut  toujours  en  revenir  à  l'étymologie,  le  style, 
c'est  le  coup  de  burin  qu'un  siècle  (ou  qu'un  règne)  sait  incruster 
dans  ses  œuvres.  Inversement,  (juaiul  on  parle  de  certaines  époques 

'"  Il  110  fnul  pas  coiiloiidrc  le  style  avec  la  mnde,  qui  n'est  qu'une  fantaisie 
passagère,  sans  liaison  aver  ce  qui  l'enlourc. 


—  25  — 

sans  caractère,  qui  n'ont  pas  su  donner  ce  coup  de  burin,  on  dit 
cinelles  n'ont  pas  de  style;  et  cela  n'est  pas  moins  vrai  dans  les 
lettres  que  dans  les  arts,  dans  Tarchilecture  en  particulier. 

Le  Portugal,  durant  le  règne  du  roi  D.  Manoel  le  Fortuné, 
c'est-à-dire  pendant  le  premier  quart  du  x\i*  siècle  '^\  a-t-il  eu 
réellement  un  style,  ce  que,  dans  la  péninsule  ibérique,  on  ap- 
pelle le  style  manuéiin  ?  Nous  allons  l'examiner  rapidement. 

D'abord ,  le  règne  glorieux  de  D.  Manoel  fut  une  époque  ;  ensuite, 
cette  époque  eut  un  besoin  dominant;  enfin,  elle  a  su  trouver  une 
expression  caractéristique  de  ce  besoin.  Ces  trois  propositions  ré- 
pondent aux  trois  termes  de  la  définition  que  nous  avons  posée. 

11  suffit  de  rappeler  que  sous  le  règne  de  D.  Manoel  eut  lieu  la 
découverte  du  cap  de  Bonne-Espérance  et  de  la  nouvelle  route  des 
Indes  orientales  par  des  marins  portugais  (1^98).  Une  richesse 
inouïe  se  répandit  aussitôt  chez  un  peuple  jusque-là  pauvre,  sobre 
et  guerrier.  C'est  alors,  suivant  le  récit  de  deux  ambassadeurs 
vénitiens,  que  les  plus  minces  artisans  de  Lisbonne  avaient  un 
nègre  pour  les  servir.  C'est  alors  aussi  qu'on  vit  dans  l'architecture , 
ou  pour  mieux  dire  dans  l'art  ornemental,  le  plus  extraordinaire 
mouvement,  la  plus  étonnante  efflorescence  qu'on  puisse  imaginer, 
et  qui  se  traduisit  par  des  monuments  nombreux  et  d'un  caractère 
parfaitement  déterminé,  quoique  procédant  d'éléments  très  multiples. 

Nous  sommes  donc  en  présence  d'un  style,  justement  nommé 
style  de  Manoel,  puisqu'il  commence,  on  peut  le  dire,  avec  ce  prince 
et  qu'il  dévie  après  lui. 

C'est  un  style  créé*  par  des  gens  (ou  mieux  :  pour  des  gens) 
f  pressés  de  jouir  et  prenant  leur  bien  partout,  mélangeant  sans 
ordre  le  mauresque,  l'italien,  l'indou  et  le  gothique  flamboyant, 
sur  une  construction,  une  carcasse  essentiellement  ogivales.  (H. 
Nodet.)  Ajoutons  à  ces  influences  diverses  celle  de  la  Renaissance 
française  et  nous  aurons  une  idée  de  la  variété  du  style  manuéiin. 
Lisbonne  fut,  au  \\f  siècle,  le  carrefour  des  nations  :  ce  fut  aussi 
le  carrefour  des  architectures. 

Certains  esprits  chagrins  sont  partis  de  là  pour  protester  contre 
la  dénomination  de  style  donnée  à  l'art  du  temps  de  D.  Manoel. 
Entre  autres,  un  Portugais,  d'ailleurs  doué  de  sens  critique,  chose 
rare  dans  son  pays,  M.  Joaquim  de  Vasconcellos,  qui  m'a  l'air  d'un 

'•'  Plus  exaclement,  de  i/iqT)  fi  i59i. 


—  26  — 

enragé  tt classique';,  et  qui  (je  le  crains)  a  dû  so  faire  hion  des 
(«niuMnis  ])arini  ses  compatriotes.  VasconceliosC)  conclut  ainsi  : 

ff  i"  Nous  admettons  le  mot  maniu'lin  comme  terme  uniquement 
chronologique. 

rta"  Le  système  de  construction  ne  présente  aucune  originalité 
ni  dans  les  plans,  ni  dans  les  façades,  ni  dans  le  tracé  général.  Il 
n'y  a  qu'un  groupement  plus  ou  moins  pittoresque. 

ff  3°  Par  suite  de  ce  vague  dans  la  conception  du  projet'-',  aucun 
des  éléments  ardiitectoniques  n'accuse  sa  fonction.  Les  éléments 
constitutifs  sont  réduits  au  rôle  d'accessoires  purement  décoratifs, 
qui  simulent  les  éléments  constructifs. 

K  li°  Il  n'y  a  pas  de  système  d'ornementation.  Les  motifs  vont 
chacun  pour  soi,  sans  aucune  liaison  entre  eux.  Ce  sont  comme 
des  superpositions  étrangères  les  unes  aux  autres. 

cf  5°  Ignorance  complète  de  la  figure  humaine  en  sculpture  ^^\  r) 

Parmi  ces  critiques,  d'ailleurs  excessives,  il  y  a  du  vrai.  Mais, 
fussent-elles  toutes  et  complètement  exactes,  en  quoi  donc  empe- 
cheraient-elles  qu'il  n'y  eût  un  style  manue'lin?  Vous  pouvez  dire 
que  ce  style  n'est  pas  d'une  qualité  supérieure,  que  le  goût  peut- 
être  n'est  pas  sa  caractéristique  ;  je  vais  plus  loin,  je  dirai,  surtout 
pour  ses  productions  les  plus  frappantes  pour  le  voyageur  vulgaire, 
et  qui  datent  non  de  D.  Manoel  mais  de  son  successeur,  D.  Joâo  III  : 
le  manque  de  goût  est  souvent  leur  caractéristique.  Mais  je  main- 
tiens qu'il  y  a  sUjle,  dans  le  sens  absolu  du  Yuot.  Le  rococo  n'est-il 
pas  un  style?  Je  fais  ce  rapprochement  avec  intention,  quoiqu'il 
soit  peu  flatteur  pour  les  œuvres  du  xvi°  siècle  portugais. 

J'ajoute  que  le  style  manuélin  est  plutôt  ornemental,  décoratif, 
sculptural,  que  proprement  archi tectonique.  Le  sculpteur  y  a  la  plus 
grande  pari''',  ne  l'oublions  pas.  Et  c'est  ce  qui  me  fait  accepter 

''J  Arle  Pin  Portiijjal ,  Coimbra,  i885. 

(*)  Combien  pourrait-on  cilor  de  iiionuinonls  do  la  Reiiaissanco,  en  tons  pays, 
qui  fussent  à  l'abri  do  la  plupart  de  ces  critiques?  On  sait,  en  ce  qui  regarde  la 
pensée  directrice,  à  quel  point  les  arcliiterlcs  de  la  Renaissance  sont  inférieurs  à 
ceux  de  Pépoquo  gotliique.  Si  cependant  la  Renaissance  n'est  pas  un  stylo?.  .  . 

''''  Coinuienl  appeler  ^ignorant  de  la  figure  buuiainon  lo  sculpteur  de  la  ciiaire 
(pulpito)  do  l'église  Santa  Cruz,  à  Coimbre?  Nous  y  reviendrons  tout  à  l'heure. 

(*'  Comme  dans  beaucoup  des  édifices  de  In  Renaissance,  quelle  que  soit  leur 
patrie. 


—  27  — 

sans  trop  de  chagrin  les  lignes  maussades  de  Vasconcellos,  par 
lesquelles  il  termine  sa  diatribe  : 

ffUn  éclectisme  acceptant  le  vieux  et  le  neuf,  sans  critique!  Une 
accumulation  d'e'léments  contradictoires!  Une  vaine  ostentation, 
parce  qu'il  n'y  a  aucun  principe  directeur  ! .  .  .  Le  caprice  du 
sculpteur  là  où  devrait  seulement  prévaloir  l'ide'e  de  Tarchitecte  ! 
l'indiscipline  de  l'art,  résultat  de  l'indiscipline  dans  nos  mœurs! .  .  . 
Effet  général  pittoresque  ?  soit  ;  comme  celui  d'une  végétation  para- 
site qui  recouvre  toutes  les  lignes  essentielles,  tous  les  profils, 
toutes  les  proportions,  —  véritable  poussée  de  lierre  qui  s'enroule 
autour  du  tronc  du  chêne  et  finit  pas  l'étouffer  !  n 

Cette  dernière  phrase  est  charmante  et  spécifie  à  merveille ,  dans 
son  fort  comme  dans  son  faible,  ce  que  nous  appelons  le  stijle  ma- 
nuélin.  Les  Portugais  ont  un  proverbe  qui  rappelle  une  des  périodes 
les  plus  agitées  de  leur  histoire,  l'année  i6/io,  qui  vit  la  chute  de 
la  domination  espagnole  et  le  relèvement  de  la  monarchie  natio- 
nale, —  grâce  à  l'appui  du  cardinal  de  Richelieu,  nous  ne  saurions 
l'oublier.  Or,  le  dernier  ministre  de  la  tyrannie  espagnole,  ce  fut  un 
Portugais  nommé  Vasconcellos;  d'où  le  proverbe  suivant  :  Plus 
traître  que  Vasconcellos  ! .  .  .  Je  crains  bien  qu'après  sa  publication 
contre  le  style  manuélin,  que  les  Portugais  appellent  non  sans 
raison  leur  style  national,  M,  Joaquim  de  Vasconcellos  ne  se  soit 
souvent  entendu  redire  le  proverbe  :  Plus  traître  que  Vasconcellos! 

Donc,  le  style  manuélin,  que  nous  venons  de  définir  d'une  ma- 
nière assez  nette,  d'après  les  attaques  mêmes  de  l'un  de  ses  en- 
nemis, tient  à  la  fois  du  moyen  âge  par  la  distribution  architecturale 
des  ff  masses  w,  et  de  la  Renaissance  par  la  composition  des  détails  de 
rornementation.  Assez  surchargée,  quelquefois  très  surchargée, 
cette  architecture,  comme  celle  de  la  Renaissance  espagnole,  con- 
serve dans  quelques  parties  un  parfum  de  l'art  des  Arabes,  si 
longtemps  dominateurs  de  ces  pays.  Et  malgré  toutes  les  influences 
diverses  dont  elle  est  la  résultante,  elle  reste  assez  particulièrement 
accentuée  pour  que  l'œil  exercé  la  reconnaisse  du  premier  coup. 

Le  Portugal  possède  un  grand  nombre  de  monuments  se  rap- 
portant au  style  manuélin.  Nous  choisirons  parmi  ces  ou^Tages 
trois  exemples  qui  semblent  marquer  les  trois  étapes  du  type ,  j'en- 
tends du  type  complètement  formé  :  ce  sont  les  monastères  de 
Santa  Cruz  à  Coïmbre,  des  Jerdnymos  à  Relem,  près  Lisbonne,  et 
des  Chevaliers  du  Christ  à  Thomar.  Ce  dernier,  surtout  dans  la 


—  28  — 

chapcHo  (lu  dliapitro''',  présento  l'expression  la  plus  désoi-dounée 
(lu  style  :  ce  nest  plus  du  caprice,  c'est  évideiuiuenl  du  désordre. 

Nous  ne  parlerons  pas  aujourd'hui  de  Balalha,  parce  que  ce 
célèbre  monastère  est,  pour  sa  presque  totalité,  très  antérieure 
lépocpie  de  1).  Manoel.  Les  trois  autres  monuments  paraissent 
l)(!aucoup  plus  proj)res  à  l'élude  du  style  qui  nous  occupe. 

Je  pourrai  développer  quelque  jour  mes  recherches,  qui  remontent 
déjà  loin,  sur  les  origines  premières  de  ce  style,  origines  pour  les- 
quelles, à  mon  avis,  il  faut  rebrousser  chemin  jusque  sous  les  pré- 
décesseurs du  roi  Fortuné.  Quelque  s[)ontanée  que  nous  semble 
l'apparition  de  l'architecture  manuéline,  cette  architecture  est 
comme  toutes  les  choses  de  ce  monde,  elh^  ne  peut  pas  dire  d'elle- 
même  :  Prolem  sine  maire  creatam. 

A  ces  origines  premières  notre  patrie  pourrait  bien  ne  pas  être 
étrangère;  mais,  je  le  répète,  ce  n'est  pas  là  ce  que  je  veux  exa- 
miner aujourd'hui.  Je  veux,  passant  rapidement  en  revue  les  trois 
remarquables  monuments  ci-dessus  désignés,  rechercher  l'influence 
de  notre  art  national  français  sur  le  style  bi'illant  qui  caractérise 
l'époque  du  roi  D.  Manoel. 

Quel  est  le  plus  ancien  des  deux  monuments,  Santa  Cruz  de 
Coïmbre  ou  Belem?  Bien  qu'il  soit  certain  que  les  travaux  aient 
commencé  d'abord  à  Belem,  en  ce  qui  concerne  le  gros  œuvre, 
nous  avons  tout  lieu  de  croire  que  pour  la  partie  ornementale, 
décorative,  véritablement  spécifique  du  style  manuélin,  les  deux 
édifices  sont  absolument  contemporains,  j)our  la  bonne  raison 
qu'ils  sont  l'ouvrage  des  mêmes  artistes. 

Nous  savons  que  le  monastère  de  Belem,  monument  de  la  dé- 
couverte des  Indes,  fut  commencé  pendant  l'année  i5oo'-'.  C'était 
l'accomplissement  d'un  vœu  du  roi,  lors  du  départ  de  Vasco  da 
Gama.  Lorsque  Yasco  fut  revenu ,  le  roi  voulut  qu'à  l'endroit  même 
011  s'était  embarqué  le  grand  découvreur,  sur  la  plage  des  Larmes  (•'', 
un  édifice  admirable  s'élevât,  remplaçant  la  petite  chapelle  du  Tage 
oii  les  marins  allaient  jadis  prier  la  Vierge  avant  de  lever  l'ancre. 
Nous  avons  la  date  du  commencement  des  travaux  :  i5oo.  Mais 
étant  donné  que  l'église  est  construite  sur  pilotis,  ce  qui  dut  exiger 
des  précautions  d'infrastructure  toutes  particulières  et  des  pertes  de 

^'*   Elle  est  du  rèpno  de;  D.  Joûo  ill. 

'■'*  Arrilivr's  royalos  du  Ijisl)onn('  {Torro.  du  Tinnlxi).  cnza  da  Corna,  arm.  î^fi*. 

■''  Praia  das  lagiiinas. 


temps  considérables,  il  est  évident  que  l'on  fut  plusieurs  années 
avant  de  sortir  de  terre  les  maçonneries,  et  Ton  ne  parait  guère 
avoir  travaillé  d'une  manière  active  aux  œuvres  extérieures  avant 
l'année  1617,  date  à  laquelle  nous  possédons  un  document  pre'- 
cieux  qui  fait  connaître  le  peu  d'avancement  desdites  œuvres  exté- 
rieures à  ladite  époque. 

Durant  ce  temps,  on  démolissait  l'ancien  monastère  de  Santa 
Cruz,  sépulture  des  premiers  rois  de  Portugal,  pour  en  construire 
un  plus  somptueux,  et  nous  savons  que  les  travaux  étaient  pous- 
sés avec  activité  vers  l'année  1617,  époque  à  laquelle  D.  Manoel 
avait  appelé  de  l'étranger  des  artistes  habiles,  sur  lesquels  nous 
aurons  à  revenir ('). 

Bien  qu'il  importe  assez  médiocrement,  au  point  de  vue  du 
style  manuélin,  de  savoir  quel  fut  l'auteur  du  plan  de  Belem, 
puisque  ce  plan,  tout  gothique,  n'a  rien  de  particulier,  nous  pou- 
vons dire  que  la  tradition  en  fait  honneur  à  Boytaca.  Mais  au- 
cun document  contemporain  ne  permet  de  fixer  ce  point.  On  sait 
seulement,  d'après  les  savantes  recherches  du  vicomte  de  Juro- 
menha  dans  les  Archives  royales  de  Lisbonne,  que  Boytaca  fut 
l'un  des  maîtres  des  œuvres  du  monument. 

En  tout  cas,  il  ne  l'était  plus  en  i5i/i,  oij  nous  le  trouvons  en 
Afrique,  ainsi  que  nous  l'indiquent  les  Recettes  et  dépenses  du  roi  à 
Cajim^^\  pas  plus  qu'en  1617,  où  son  nom  ne  figure  pas  sur  \ Ac- 
cord des  inaîtres  des  œuvres  de  Belem.  Pendant  longtemps  on  a  donné 
ce  Boytaca  pour  Italien  t^J;  mais  c'est  une  erreur  évidente.  Le  nom 

'''   Chronique  des  chanoines  régulievs  de  saint  Augustin. 

(2)  Torre  do  Tombo,  Paquet  11°  1 1  :  Ce  livre  est  celui  des  tnestirages  que  Bulaca 
et  Bastiâo  Luiz  écrivain  allèrent  faire  à  Arzilln ,  Alcacer,  Ceuta  et  Tanger,  en  loiù. 
Chacun  des  mesurages  est  signé  par  Je  maître  (arclnlecle)  et  par  l'écrivain. 

(''  On  sait  que  l'archilecle  italien  Andréa  Contucci,  dit  Sansovino,  passa  quel- 
ques années  en  Portugal,  vers  la  fin  du  xv'  siècle,  appelé  par  le  roi  D.  Joâo  II. 
C'est  peut-être  ce  qui  fut  cause  qu'on  prit  Boylaca  pour  un  Italien,  venu  dans  la 
suite  de  Sansovino.  Disons  en  passant  que  ce  dernier  ne  put  avoir  qu'une  action 
bien  fail)le  sur  l'architecture  portugaise.  La  façon  dont  en  parle  Vasari  (  Vies  des 
peintres,  sctilptenrs ,  etc.,  trad.  Leclanché,  t.  VI,  p.  62)  ne  donne  pas  une  très 
grande  confiance  dans  les  assertions  de  l'écrivain.  Aucun  document  connu  ne  fait 
mention  du  Sansovino.  D.  Joâo  II  n'habitait  pas  Lisbonne,  mais  tantôt  Selûbal , 
tantôt  Evora.  Peut-être  est-ce  dans  celte  dernière  ville  que  l'Italien  avait  consiruit 
le  ff  superbe  palais  flanqué  de  quatre  tours«  signalé  par  Vasari.  rr Personne  no  sait 
de  quel  palais  il  est  qupstioui,  disait  jadis  Loureiro,  directeur  do  l'Académie  de 
Lisbonne  (i8/i6). 


—  30  — 

n'est  pas  italien;  ce  ne  peut  pas  être  une  corruption  de  Potassi, 
comme  le  disent  les  deux  ouvrages  qui  prêtent  au  maître  une  ori- 
gine italienne (^).  On  sait  qu'au  xvii®  siècle,  tout  artiste,  en  Portugal 
comme  en  France,  venait  fatalement  d'Italie.  D'autre  part,  le  nom 
de  Boytaca  n'est  pas  non  plus  portugais;  et  D.  Frey  Francisco  de 
Sam  Luiz,  l'archéologue  distingué  du  commencement  du  siècle, 
eût  été  plus  prudent,  après  avoir  écrit  :  tfll  n'est  pas  certain  que 
Boytaca  fût  étrangers  ('-\  de  ne  pas  ajouter  :  «Nous  le  tenons  pour 
Portugais. 7)  Qu'on  me  montre  un  autre  mot  portugais,  un  seul, 
ayant  cette  tournure,  et  je  prendrai  condamnation.  Je  crois,  pour 
mon  compte,  que  Boytaca  (c'est  ainsi  qu'il  signait,  malgré  la  diversité 
des  orthographes  données  à  ce  nom)  n'est  que  la  forme  portugaise 
d'un  nom  français:  Boitac,  analogue  à  Boitard,  Boitel,  Boiton,  etc. 
D'ailleurs  je  n'attache  aucune  importance  à  la  chose;  car  je  ne  crois 
pas  que  Boytaca,  Français,  Italien  ou  Portugais,  ait  eu  grande 
influence  sur  le  développement  de  l'art  manuélin  à  Belem. 

V Accord  des  maîtres  des  œuvres^^^  de  ce  monument,  de  1617, 
spécifie  les  portions  de  l'édifice  attribuées  ftà  l'entreprise ti  à  cha- 
cun des  maîtres  maçons  (c'était  le  titre  modeste  dont  se  conten- 
taient alors  les  artistes  les  plus  remarquables).  Cet  Accord  prouve, 
je  l'ai  dit,  combien  peu  les  travaux  étaient  avancés  à  cette  époque. 
Jean  de  Gastilho  est  chargé  d'une  des  parties  les  plus  notables  : 
il  était  cependant  bien  jeune  à  cette  époque,  car  il  est  mort  en 
i58i;  peut-être  n'est-ce  pas  le  même  Jean  de  Castilho  que  nous 
retrouverons  à  Thomar.  Quoi  qu'il  en  soit,  on  voit  qu'à  la  date 
de  1622  il  avait  la  construction  des  voûtes  et  colonnes  de  la  nef 
de  l'église  (''.  Divers  artistes  aux  noms  portugais  sont  mentionnés 
comme  entreprenant  diverses  chapelles,  le  réfectoire,  la  sacristie. 
De  toutes  ces  parties  de  l'édifice,  il  faut  répéter,  avec  M.  Nodet  : 
«La  complication  des  nervures  n'empêche  point  les  voûtes  de 
l'église  de  paraître  trop  aplaties;  et  les  piliers  semblent  grêles, 
malgré  les  ornements  qui  les  couvrent.  Le  cloître,  si  admiré  par 
les  voyageurs,  montre  des  bases  gothiques  supportant  des  rinceaux 
et  des  feuillages  Renaissance,  et,  sauf  le  réfectoire,  dont  l'aspect 

(')  Manuscril  de  l'Ahbesse,  i63o;  Chronica  serujica ,  17.^3. 
^^'  Mém.  de  l'Acad.  de  Lisbonne ,  1837. 

'^*  Le  Panorama  (ib/i3)  d'après  les  Arcliives  royales.  L'article  est,  je  crois,  du 
célèbre  Herculano. 

■'''   Corpo  cliron.,  partie  1,  pa(|.  28,  doc.  90. 


—  31  ~ 

est  sévère,  on  peut  dire  qu'un  peu  moins  de  fioritures  n'aurait  pas 
nui  au  monument,  n 

Reste  le  portail  principal  de  l'église  (pi.  V),  celui  du  transept 
Sud,  l'œuvre  la  moins  critiquable  et  la  plus  importante  de  tout  le 
monastère ,  celle  pour  laquelle  on  a  dû  choisir  le  plus  savant  et  le 
plus  distingué  des  artistes  présents  à  Lisbonne.  Or,  c'est  là  ce  cjui 
nous  intéresse  directement,  cet  artiste  est  maître  Nicolas  le  Fran- 
çais^^\  C'est  lui,  sans  aucun  ^oute,  l'introducteur  de  la  Renais- 
sance française,  de  notre  admirable  Renaissance  nationale  en  Por- 
tugal, ou,  si  vous  voulez,  le  promoteur  du  style  manuélin,  (jui 
n'apparaît  pas  avant  lui  sous  sa  forme  pure  et  vraie,  et  qui  bien- 
tôt, transformé  par  les  artistes  portugais  façonnés  à  l'e'cole  du 
maître  français,  perdit  sa  pondération  native  pour  tomber  dans  tous 
les  excès  de  la  fantaisie,  delà  redondance  méridionale. 

Ceci  n'est  pas  une  affirmation  gratuite,  c'est  un  fait  appuyé  sur 
des  textes,  car  nous  trouvons,  dans  le  même  temps,  s'occupant  de 
la  seule  des  œuvres  portugaises  qu'on  puisse  mettre  en  parallèle 
avec  le  grand  portail  de  Relem,  nous  trouvons  le  même  maître 
Nicolas  à  Sauta  Cruz  de  Coïmbre,  en  train  d'exécuter  le  portail  de 
la  nouvelle  église  (pi.  VI).  C'est  spécialement  pour  les  travaux  de 
Coïmbre  que  D.  Manoel  avait  fait  venir  de  France  maître  Nicolas 
et  quelques  autres  que  nous  allons  nommer.  Mais  il  est  à  penser 
qu'ayant  sous  la  main  un  artiste  de  celte  taille,  le  roi  l'avait  chargé 
simultanément  des  portails  de  Belem  et  de  Santa-Cruz. 

Nous  empruntons  ces  détails  à  l'un  des  documents  les  plus  in- 
discutables qui  se  puissent  rencontrer,  à  la  Description  de  ï église 
et  du  monastère  de  Santa  Cruz,  insérée  dans  la  Chronica  da  ordem  dos 
conegos  regrantes  de  Santo  Agostinho,  de  Coïmbre.  Cette  description 
est  de  Tannée  ibho.  Elle  fut  traduite  de  l'italien,  car  elle  avait 
d'abord  e'te'  composée  dans  cette  langue  à  l'intention  du  pape 
Paul  III,  par  D.  Francisco  de  Mendanha,  prieur  du  monastère  de 
Sam  Vicente  de  Fora  à  Lisbonne. 

Or  D.  Francisco  vivait  sous  les  règnes  de  D.  Manoel  et  de 
D.  Joâo  III;  il  avait  assisté,  dans  le  monastère  même  en  reconstruc- 
tion, à  tous  les  travaux  y  pratiqués.  Non  seulement  il  avait  été  le 
contemporain  des  artistes  étrangers  ou  nationaux  qui  les  avaient 
conduits,   mais  il  avait  vu  journellement  s'élever  leur  œuvre.   Il 

'■'*  Accord  den  maîtres  des  œuvres  de  Belem. 


—  32  — 

est  donc   impossible  d'aNoir  un  plus  irrévocablo  lénioin.   Et  c'est 
qui  nous  dit,  en  parlant  du  riche  portail  de  Téglise  Santa  Cruz  : 

frEslo  portai  fez  mestre  Nicolau  Francez;  e  trabalharain  n'elle 
os  Ires  Francezes,  lanibem  grandes  mestres,  a  saber  :  Joâo  de 
Huâo,  Jacques  Longuini  e  Filippe  Uduarte,  que,  pera  esta  obra  e 
pera  a  das  sepulturas  dos  primeiros  reis  d'esté  reino,  mandouvir 
de  França  o  senlior  rey  D.  Manuel,  de  gloriosa  memoria.ii 

[Ce  portail  fut  fait  par  maître  A'no/fls  le  Français.  Y  travaillèrent  aussi 
les  trois  Français,  également  habiles  maîtres,  à  savoir  :  Jean  de  Rouen, 
Jacques  Longuin  et  Philippe  Odoart  (?) ,  que ,  pour  cette  œuvre  et  pour 
celle  des  tombeaux  des  anciens  rois  de  ce  royatime,  avait  fait  venir  de 
France  le  seigneur  roi  D.  Manoel,  de  glorieuse  mémoire.) 

Il  est  difTicile  d'être  plus  clair.  CVst  bien  l'art  français  que 
D.  Manoel  appelle  en  Portugal,  en  la  personne  de  quatre  artistes 
des  plus  distingués.  L'architecture  et  la  sculpture  ornementale  fran- 
çaise font  irruption  à  Belem  en  même  temps  qu'à  Santa  Cruz.  La 
coïncidence  est  parfaite,  et  nous  ne  connaissons  guère  de  questions 
archéologiques  offrant  aussi  peu  de  place  au  doute.  Nous  verrons 
combien  les  textes  sont  confirmés  par  l'examen  architectonique  des 
œuvres. 

Nicolas  et  ses  compagnons  apportent  des  foz"mes  nouvelles;  eux- 
mêmes  et  les  artistes  portugais  du  temps  les  modifient  suivant  le 
génie  propre  de  la  nation,  et  le  style  manuélin  est  crée'. 

D'après  le  propre  texte  de  D.  Francisco  de  Mendanha,  Nicolas 
était  sans  doute  le  maître  des  œuvres  de  Santa  Cruz,  c'est-à-dire 
celui  qui  dessina  le  portail.  Les  trois  autres  Français,  bien  qu'éga- 
lement architectes  (comme  nous  dirions  aujourd'hui)'^',  doivent 
avoir  surtout  travaillé  comme  sculpteurs  de  figures  ou  d'orne- 
ments. 

Les  constructions  furent  menées  à  Santa  Cruz  avec  une  telle 
activité,  que,  dès  1 52  i,  date  de  la  mort  de  D.  Manoel,  l'église t'-^'  du 
monastère,  le  cloîlrc  principal,  appelé  cloître  du  Silence,  et  la  salle 
du  Chapitre  étaient  déjà  termine's. 

Le  cloître  da  Manga,  d'une  exécution  absolument  inférieure,  est 
du  temps  de  D.  Joâo  III,  1627.  Les  Français  n'étaient  plus  ià'^l 

'''  Nicolas  était  arcliilocto  et  sculpteur. 

'^'  Il  manquait  copendml  oncore  quelques  statues  :  voyez  un  pou  plus  loin. 

•'>  Je  veux  dire  :  à  Coïniiiro. 


—  33  — 

Notons  un  détail  prouvant  combien  il  est  difficile  de  retrouver 
les  traces  de  nos  compatriotes  à  Te'tranger,  et  combien  les  rensei- 
gnements certains  que  nous  avons  sur  eux  sont  des  minima.  Par  les 
citations  ci-dessus,  on  a  vu  quel  rôle  ont  joué  maître  Nicolas  et  ses 
compagnons  dans  la  construction  de  Santa  Cruz.  Qui  croirait  que, 
pendant  ce  temps-là  même,  il  y  eût  à  Coïmbre  un  tr architecte  des 
travaux  royaux^,  personnage  officiel,  sous  la  main  duquel  devait 
être  maître  Nicolas,  et  qui  passerait  aux  yeux  de  la  postérité  pour 
avoir  tout  fait  à  Coïmbre  dans  la  période  qui  nous  occupe,  sans  la 
précieuse  Description  de  Mendanha?.  .  .  Cet  architecte  officiel  se 
nommait  Jacques  de  Castilho;  c'était,  dit-on,  le  frère  de  Jean.  On 
trouve  pourtant  dans  les  Lettres  missives^^'>  un  ordre  du  roi  (D. 
Joâo  III)  qui  nomme  M''  Nicolas  :  ordre  de  tf  payer  à  Jacques  de 
Castilho  et  à  maître  Nicolas'-'  cent  cruzades  d'or  pour  prix  des 
statues  qui  manquaient  au  portail  de  l'église  du  monastère  de 
Santa  Cruz  de  Coïmbre.  Ladite  somme,  jointe  à  ce  qu'ils  avaient 
déjà  reçu,  devait  compléter  ce  qu'on  était  convenu  pour  la  con- 
struction dudit  frontispice  15, 

Nous  pouvons  penser  que  si  Jean  de  Rouen,  Jacques  Longuin 
et  Philippe  Odoart  ne  sont  pas  mentionnés  parmi  les  sculpteurs  du 
grand  portail  de  Belem,  ce  n'est  pas  une  raison  absolue  pour  qu'ils 
n'y  aient  pas  travaillé. 

Donc,  pour  résumer,  l'influence  française  est  incontestable  dans 
le  style  manuélin.  Mais  on  peut  aller  plus  loin  encore  et  dire  : 
l'influence  de  l'e'cole  de  Rouen,  qu'on  doit,  à  cette  époque,  con- 
fondre avec  l'école  de  Gaillon. 

L'école  de  Rouen  jouissait  dans  l'art  français,  au  xv"  siècle  et 
durant  la  première  moitié  du  xvi%  d'une  incontestable  renommée, 
d'ailleurs  parfaitement  le'gititime.  C'était  l'un  des  centres  les  plus 
actifs  de  cette  transformation,  éminemment  nationale,  de  l'art 
gothique,  qu'on  nomme  la  Renaissance  française,  plus  belle,  plus 
pure  de  style,  plus  originale,  à  coup  sûr,  que  toutes  les  autres 
manifestations  du  mouvement  artistique  appelé  Renaissance. 

rrNous  voyons,  a  dit  le  regretté  Léon  Palustre t-^',  que  le  point 
de  départ  de  la  Renaissance  dans  la  Haute-Normandie,  en  ce  qui 

'^J    Torre  do  Tomba,  Paq.  1  I,  n"  SgS.  Année  iSa^. 

'^^  Ce  document  prouve  que  Nicolas  était  sculpteur  en  même  temps  qu'archi- 
tecte, fait  commun  à  l'époque  de  la  Renaissance. 
^^'   La  Renaissance  en  fronce  (1879),  t.  II,  p.  196. 

Ar.CHÉOLOGIE.  3 


—  3/1  — 

concerne  les  monuments  religieux,  se  trouve  à  la  Tour  de  Beurre  '^1, 
de  Rouen.  C'est  là,  sous  Tinfluence  des  grandes  constructions  de 
Gaillon  et  à  rinstigation  du  cardinal  d'Aniboiso  (Georges  1"),  (jue 
rarchiteclurc  dévia  tout  à  coup  de,  ses  anciennes  iraditions.  .  .  Un 
esprit  nouveau  pénétra  Tornementation,  qui  n'est  plus  gothi(]ue 
qu'en  apparence.  Une  l'ois  sur  cette  pente,  nalureilement  on  devait 
aller  vite;  et  nous  voyons  qu'à  la  façade  les  arabes([ues  ont  déjà 
fait  leur  apparition,  n 

A  quoi  s'appliquent  les  dernières  lifi'nes?  A  l'école  normande?  au 
style  manuélin?  Elles  seraient  également  justes  ])our  Tune  et  pour 
l'autre  :  il  n'est  pas  jusqu'au  mot  d'arabesques,  (\m  ne  complète 
l'illusion.  C'est  qu'en  effet  les  deux  clioses  procèdent  non  seule- 
ment des  mêmes  principes,  mais,  bien  plusl  des  mêmes  hommes. 
Il  est  difficile  qu'une  identification  soit  plus  complète. 

Dans  son  précieux  ouvrage  sur  les  Comptes  des  dépenses  de  la 
construction  du  château  de  Gaillon,  Deville  nous  apprend  que  les 
travaux  du  château  furent  commencés  en  i5o2  et  terminés,  ou 
peu  s'en  faut,  en  i5io.  ffCe  château,  suivant  l'expression  de  l'ar- 
chitecte Ducerceau,  l'une  de  nos  gloires,  est  fort  bien  bâti,  de 
bonne  manière  et  d'un  riche  artifice,  toutefois  moderne,  sans  tenir 
de  l'antique  sinon  en  quelques  particularités  qui  depuis  ont  été 
faites. 75  A  (juoi  Palustre  ajoute'-'  :  frLes  architectes  appelés  par 
Georges  d'Amboise  s'occupaient  peu  des  règles  formulées  par  Vi- 
truve,  que  peut-être  ils  ne  connaissaient  pas.  Pour  eux,  l'invention 
était  la  règle,  et  tout  tendait  à  trouver  des  combinaisons  nouvelles, 
à  obtenir  des  effets  décoratifs  aussi  étrangers  à  l'antiquité  qu'au 
moyen  âge.  Le  mot  de  m.odernes  appliqué  à  leurs  productions  est  donc 
parfaitement  exact.  Ils  ne  sont  pas  encore  entrés  dans  la  période 
d'imitation,  qui  aura  pour  résultat  de  semer  partout  l'uniformité. 
La  variété  la  plus  grande  règne  à  cette  heure;  et  si  parfois  l'or- 
nementation est  un  peu  touffue,  on  pardonne  à  cet  excès,  qui  n'ar- 
rive jamais  à  exclure  la  grâce  et  la  naïveté.  » 

Telle  est  la  caractéristi({ue  de  l'école  de  Gaillon  ou  de  la  pre- 
mière Renaissance  française.  Telle  est  aussi  celle  du  style  manuélin 
de  la  bonne  manjue,  du  slylo  de  maître  Nicolas  et  de  Jean  de  Rouen. 

Nous  avons  parcouru  les  Comptes  de  Gaillon  sans  y  trouver,  au 


'"   Le  projet  (le  la  tour  dale  de  i  5oG, 
('*  La  Rcnaiss.,  etc.,  l.  II,  p.  27^. 


1 


—  35  — 

moins  d'une  manière  patente,  les  noms  de  nos  artistes  émigrés  en 
Portugal'^).  Il  n'en  est  pas  de  même  pour  les  documents  relatifs  au 
tombeau  du  cardinal  d'Amboise  à  Rouen,  œuvre  née  de  Gaillon, 
et  cfla  plus  belle  architecture  françaises,  comme  disait,  d'une  ma- 
nière trop  absolue  sans  doute,  feu  mon  cher  maître,  Gabriel  Da- 
vioud. 

Là,  nous  rencontrons  Jean  de  Rouen,  avec  des  rapprochements 
de  dates  fort  particuliers.  D'après  les  fr  Comptes  de  la  maison 
d'Amboise»  et  les  registres  capitulaires  de  Rouen,  Deville  a  fait 
connaître*'^)  que,  bien  que  la  première  pierre  du  célèbre  tombeau 
n'ait  été  posée  officiellement  qu'en  l'année  iBao  (^),  on  commença 
dès  1 5 1 6  à  travailler,  dans  les  ateliers ,  à  la  confection  des  diffé- 
rentes parties  du  monument.  Or,  parmi  les  ymagiers  ou  sculpteurs, 
Jean  de  Rouen  est  cité  comme  ayant  ébauché  seulement  une  statue. 
La  chose  paraîtrait  assez  étrange ,  si  nous*  ne  savions  la  suite.  En 
i5i6,  Jean  ébauchait  sa  statue;  s'il  ne  l'a  pas  achevée,  c'est  qu'il 
fut,  à  la  même  époque,  enrôlé  par  le  roi  de  Portugal  pour  les 
travaux  de  Coïmbre,  où  nous  le  trouvons  en  1617. 

Il  semble  impossible  de  dénier  à  Jean  de  Rouen  la  paternité 
de  l'admirable  chaire  [pulpito]  de  Santa  Gruz,  œuvre  de  premier 
ordre,  et  que  l'œil  du  connaisseur  rapproche  immédiatement  du 
tombeau  du  cardinal  d'Amboise.  Quand  nous  ne  saurions  pas  de 
maître  Jean  ce  que  nous  en  savons,  le  rapprochement  se  ferait 
de  soi.  Gette  chaire,  d'après  les  documents  de  la  Chronique^'^\  devait 
être  terminée  en  1622,  ce  qui  concorde  parfaitement,  même  en 
admettant  que  maître  Jean  ait  pu  d'ailleurs  travailler  au  grand 
portail  de  Belem.  Mais  le  plus  curieux  en  tout  ceci,  c'est  que, 
dans  une  frise  de  la  chaire,  se  montre  un  monogramme  qui  vient 
changer  les  conjectures  en  quasi-certitude.  Ce  monogramme,  assez 
détérioré,  présente,  d'après  V.  Barbosa^^^,  les  initiales  I.  R. —  Bar- 
bosa  fut  le  premier  (si  je  ne  me  trompe)  à  signaler  ce  fait  curieux. 
Je  suis  absolument  de  son  avis  :  je  tiens  que  les  initiales  sont  celles 

('>  Rien  d'étonnant  à  cela.  Vers  le  commencement  du  xvi°  siècle,  on  travaillait 
beaucoup  à  Rouen  même  ;  et  s'il  y  eut  beaucoup  d'artistes  de  Rouen  occupe's  à 
Gaillon,  il  y  en  eut  certainement  beaucoup  dans  le  cas  contraire. 

'^'   Tombeaux  de  la  cathédrale  de  Rouen,  p,  80. 

^^'  Le  premier  cardinal  d'Amboise  était  mort  en  i5io, 

'*'   Chronica  dos  conegos  regranles,  etc.,  Coïmbre. 

('>  Monumentos,  etc.,  1886. 


—  36  — 

([uil  a  lues.  Cette  preuve,  jointe  à  ce  que  Jean  de  Rouen,  nommé 
le  premier  dans  tous  les  documents,  devait  être  le  plus  habile  des 
sculpteurs  appelés  par  le  roi  Fortuné,  ne  laissent,  je  le  répète, 
que  bien  peu  de  place  au  doute.  Pour  moi,  Tattribution  est  cer- 
taine. 

Pour  quiconque  a  regardé  la  chaire  do  Santa  Cruz'^\  une  compa- 
raison s'impose  avec  le  monument  de  Georges  d'Amboise.  Je  trouve  la 
même  impression  dans  un  ouvrage  allemand  récent  de  M.  Albrechl 
Haupt  t'-),  où  Tauteur  a  le  bon  goût  de  reconnaître  que  la  colonie 
d'artistes  français  de  Coïmbre  exerça  Tinlluence  la  plus  sensible 
sur  l'art  portugais,  et  que  rrl'on  peut  voir  dans  maître  Nicolas  le 
premier  importateur  des  formes  de  la  Renaissance  à  Belem,  tandis 
que  Gaslilho  s'y  conformait  tardivemeni ,  quoique  le  premier  parmi 
ses  compatriotes  (^' 7).  Cette  confirmation  de  nos  vues,  venant  d'un 
pays  oij  les  influences  •françaises  n'ont  généralement  pas  grand 
succès,  nous  a  paru  digne  d'être  rapportée. 

Suivant  les  probabilités,  Nicolas  trie  Française,  ([ui  semble 
avoir  eu  la  fonction  la  ])lus  élevée  parmi  les  artistes  appelés  par 
D.  Manoel,  était  déjà  depuis  quelques  années,  ou  du  moins  depuis 
quelque  temps  en  Portugal,  lorsque  les  autres  y  vinrent  (1517), 
sur  sa  recommandation  évidemment.  Nous  n'avons  jusqu'ici  décou- 
vert aucune  trace  de  Longuin  ni  d'Odoart  dans  les  documents  fran- 
çais. Avons-nous  été  j)lus  heureux  pour  maître  Nicolas?  Nous  l'es- 
pérons. Mais  la  question  a  besoin  d'être  éclaii'cie;  et  d'ailleurs,  ce 
mémoire  étant  long  déjà,  nous  estimons  qu'il  est  temps  de  penser 
à  le  terminer. 

Avant  d'en  finir  avec  l'école  sculpturale  française  de  Coïmbre, 
fille  de  l'école  française  de  Rouen  et  de  Gaillon,  nous  voulons 
nommer  encore  trois  artistes,  nos  compatriotes,  que  l'on  ren- 
contre dans  les  documents  portugais.  L'un  est  Nicolas  Chatranez, 
sculpteur,  qu'il  ne  faut  })as,  à  notre  avis,  confondre  avec  l'illustre 
maître  Nicolas,  architecte  et  sculpteur,  dont  nous  avons  si  souvent 
parlé  dans  le  j)résenl  mémoire.  Ce  Chatranez''),  artiste  de  grand 

''^  Il  en  existe  un  moiila[jo  an  musée  du  Trorndci'o  à  l'nris. 

'^'  Die  Bnnicuml  lier  Rcitiiissance ,  i8()5. 

(■'''  rrWir  diirfen  dcnniacii  in  Nicolaiis  wolil  don  orstcn  Importour  dcr  Ronais- 
sanccfoituon  in  lîpleiii  crblicken,  wicincnd  Casiillio  sicli  denscll)on  orst  lanjjsam 
anbcqueinte.r) 

'^>   Voici  ce  que  ilit  de  lui  Fr.  l'^iaucisco  de  Sam  Luiz  :  rOnarle  Nunci  de  Loôo, 


I 


—  37   — 

talent,  sculpta  Tautel  de  in  chapelle  de  la  Pena,  près  Cintra. 
L'autel  est  non  seulement  signé,  mais  daté  i539.  C'est  une  fort 
belle  œuvre. 

Le  second  artiste  est  Jérôme  de  Rouen,  à  qui  dona  Maria,  fdie 
du  roi  Manoel,  confia  la  construction  de  l'église  de  Luz,  près  Lis- 
bonne (^l 

Le  troisième  est  Simon  de  Rouen,  dont  nous  ne  savons  que  le 
nom  ('^l 

Tous  ces  artistes  sont  ou  les  compagnons  ou  les  successeurs  des 
Français  de  1617.  La  série  est  complète:  on  rencontre  ces  noms 
jusque  dans  la  seconde  moitié  du  xvi"  siècle,  alors  que  l'architec- 
ture manuéline  était  en  pleine  décadence. 

De  cette  époque  de  décadence  date  la  partie  la  plus  célèbre  du 
monastère  de  Thomar  (pi.  Vil),  la  salle  du  Chapitre (^',  dont  un 
seul  mot,  nous  l'avons  dit,  peut  exprimer  l'architecture,  le  mot 
rr Désordre n.  Dans  le  beau  portail  Sud,  qui  remonte  au  règne  de 
D.  Manoel,  je  reconnais  le  crayon  de  maître  Nicolas  et  le  coup  de 
ciseau  de  Jean  de  Rouen  :  c'est  une  sorte  de  compromis  entre  le 
portail  de  Relem  et  celui  de  Santa  Cruz  (^'.  Mais  dans  la  façade 
Ouest,  dans  cette  fenêtre  du  chapitre  qui  fait  tomber  en  pâmoison 
certains  voyageurs,  nous  sommes  en  plein  style  portugais;  ce 
n'est  plus  l'admirable  style  manuélin  de  la  première  heure,  manié 
par  des  artistes  d'une  délicatesse  exquise;  c'en  est  une  grossière 
contrefaçon,  par  des  hommes  de  second  ou  de  troisième  ordre, 
chez  qui  la  richesse  est  devenue  fouillis,  et  l'originalité  bizarrerie. 
Ce  n'est  plus  maître  Nicolas;  ce  n'est  plus  même  Jean  de  Castilho  : 
c'est  Ayres  do   Quintal!  Ici   commence  la   rr période  d'imitation r. 

dans  sa  Descripl.  du  Portugal,  cti.  xxiii,  appelle  ce  Chatrancz , g'rand  sculpteur.  — 
Luiz  Mendes  de  Vasconcelios  lui  allribiie  l'autel  de  la  Pena,  près  de  Cintra  [Sitia 
de  Lisboa,  p.  209.)  —  Faria-e-Sousa,  dans  son  Europ.  portugmza,  caractérise 
ainsi  Tonvrage  :  Somptuosité  merveilleuse.  —  Enfin,  Jorge  (-ardoso,  l'auteur  du 
célèbre  Agiologio,  dit  que  c'est  Jean  III  qui  fit  faire  l'ouvrage  par  l'insigne  sculp- 
teur maîtr'e  Nicolas,  Italien. n  Cardoso  s'est  certainement  trompé  :  les  gens  de  son 
époque  (xvii'^  siècle)  voyaient  partout  des  artistes  italiens.  Mais  Fr.  Francisco  de 
Sam  Luiz,  qui  ne  manquait  pas  de  critique,  restitue  à  Chatranez  son  nom  de  Ni- 
colao  Francez. 

(1)  et.  (-'   Torre  de  Tomho. 

^■^'  Cette  salle  est  du  temps  de  I).  Joào  III  (1.3/10). 

'*'  Je  croirais  volontiers  que  ce  portail  est,  sinon  de  nos  Français,  au  moins  de 
Joào  do  Gastilbo,  qui  fut  arcliitecto  de  Thomar. 


-    38  — 

dont  parle  Léon  Palustre,  et  dont  le  résultat  sera  de  «  semer  par- 
tout l'uniformité  T). 

Si  nous  avons  mis  on  relief  —  nous  Tespérons,  du  moins  — 
non  seulement  rinfluence  française  sur  le  style  manuélin,  mais 
mieux  encore  la  formation  de  ce  style  par  une  école  française, 
nous  n'avons  nullement  eu  l'intention  de  ravir  aux  Portujjais  un 
style  qu'ils  regardent  avec  quelque  raison  comme  national.  Na- 
tional? il  l'est  évidemment;  car,  bien  que  venant  du  dehors  ('',  il 
caractérise  de  la  façon  la  plus  heureuse  et  la  plus  expressive  la  na- 
tion portugaise,  telle  qu'elle  était  à  l'époque  du  roi  Manoel.  Et 
c'est  là  qu'il  faut  admirer  le  génie  des  grands  artistes,  français,  ne 
l'oublions  pas,  qui  sont  les  véritables  pères  de  ce  style  portugais! 
Au  lieu  de  transplanter  simplement  leur  art  sous  un  autre  ciel,  oii 
(tout  plaisant  qu'il  fût  en  France)  il  eût  été  malheureux  et  déplacé, 
ces  hommes  ont  modifié  leur  manière  suivant  les  mœurs  et  les  be- 
soins de  leur  patrie  adoptive.  Ils  ont  ainsi  créé,  par  une  assimila- 
tion pour  ainsi  dire  inconsciente,  un  art  nouveau,  complet,  et  si 
bien  approprié,  que  la  terre  portugaise  le  reconnut  aussitôt  pour 
sien  et  le  crut  né  de  ses  entrailles;  elle  put  s'étonner  de  cette  fron- 
daison étrangère,  mais  elle  en  fut  charmée  et  l'adopta  : 

Miraturque  novas  frondes  et  non  sua  poma. 

Puisque  je  viens  de  citer  un  poète,  je  veux  finir  sur  une  page  en 
prose,  mais  en  prose  poétique,  d'un  maître  écrivain '^l,  laquelle 
donne  une  vive  impression  de  l'architecture  manuéline  en  général, 
et  du  monastère  de  Belem  en  particulier,  qu'on  croirait  avoir  sous 
les  yeux,  à  la  lecture  de  ces  phrases,  aussi  scintillantes  que  le 
style  de  l'édifice  : 

ftJe  vis,  dit  l'auteur,  un  monument  d'une  sublimité  si  naïve,  si 
originale,  que  toute  la  pense'e  du  peuple  portugais  semble  s'y  être 


("  rCe  style,  dit  avec  franchise  le  l^ortugais  V.  Barbosa  [Monumentos ,  etc., 
p.  IX ),  que  beaucoup  de  gens  chez  nous  regardent  comme  étant  national,  nous 
vint  du  dehors,  comme  tous  les  autres;  et  nous  restâmes  en  relard,  —  malgré  les 
relations  que  les  dififérentes  nations  de  l'Europe  entretenaient  iivec  Lisbonne,  de- 
venue, par  la  découverte  de  Vasco  de  Gania,  iVntropôt  dos  marchandises  de 
l'Orient  :  si  bien  que  le  monastère  de  Notre-Dame  de  Belem,  ce  monument  de  la 
victoire  des  Indes,  ce  pieux  type  architectural,  est  en  réalité  le  dernier  édifice  go- 
thique qu'on  ait  construit  en  Europe." 

W  Mea  vacances,  etc.,  i846,  par  Edgar  Quinet. 


—  39  — 

renfermée ...  Ce  monument  parle  :  Tâme  marine  du  Portugal  vit 
dans  chaque  pierre. 

ff  Au  bord  même  du  Tage,  sur  cette  plage.  .  .  qui  a  vu  tant 
d'émotions  de  crainte,  d'espérance,  de  douleur,  tant  de  départs, 
d'embrassements ,  d'adieux,  et  tant  de  retours  triomphants,  le  roi 
Emmanuel  a  fait  élever  une  église.  L'architecture  en  est  gothique; 
mais  le  trait  de  génie  est  d'y  avoir  mêlé  tous  les  caractères  de  la 
vie  de  mer.  Des  câbles  de  pierre  [cordôes],  qui  lient  les  piliers  go- 
thiques les  uns  aux  autres;  de  hauts  mâts  qui  soutiennent  les 
ogives,  les  rosaces,  les  voûtes,  pendant  que  la  voile  de  l'Humanité 
s'enfle  sous  l'haleine  du  Ciel.  C'est  la  maison  de  Dieu,  mais  appa- 
reillée comme  un  vaisseau  en  partance .  .  . 

trSi  vous  entrez  dans  l'intérieur  du  cloître,  déjà  les  fruits  et  les 
plantes  des  continents  nouvellement  révélés,  les  cocos,  les  ananas, 
les  pamplemousses,  sont  cueillis  et  appendus  dans  les  bas-reliefs. 

«L'esprit  d'aventure,  de  danger,  de  science,  de  découverte,  res- 
pire dans  ces  murailles  plus  que  dans  aucune  chronique.  C'est  l'im- 
pression de  ce  sentiment  indicible  d'enthousiasme,  où  Vasco,  Ma- 
gellan, Jean  de  Castro  entonnent,  à  genoux,  le  Gloria  in  excehis,  en 
serrant  les  voiles  devant  des  terres  inconnues. 

ffici,  des  sirènes  gothiques,  etc.  .  .  Ajoutez  des  sphères  armil- 
laires  en  marbre,  des  astrolabes,  des  équerres  mariées  aux  crucifix, 
des  haches  d'abordage,  des  boucliers,  des  échelles;  partout  des  agrès, 
des  nœuds  de  cordes  roulées  qui  amarrent  les  piliers.  Vous  sentirez, 
dans  le  moindre  détail,  une  église  marine,  la  barque  pavoisée  du 
Christ,  qui,  au  milieu  des  angoisses  de  l'homme,  cingle  en  paix, 
vent  arrière,  sur  des  océans  non  encore  visités. 75 

Trop  de  fioritures!  direz-vous.  Trop  de  fanfare  et  de  feu  d'arti- 
fice!. .  .  —  Sans  doute;  mais  c'est  la  peinture  même  du  style  ma- 
nuélin. 

Emile  Eude  , 
Membre  correspondant  des  Antiquaires  de  France. 


PORTE  EN   FEK 
DU  MOULIN   DE  SÉVIGNY-WALEPPE 

(ARDENNES). 

(Atrumuniciition  de  M.  Jadarl,  corrospoudant  du  Comité  à  Reims. 


La  commune  de  Sévigny-Waleppe  (canton  de  Châleau-Porcien, 
Ardonnos)  possède  une  é<jlise  du  moyen  âge  reslanive  au  xvif  siècle, 
un  châleau  de  cette  dernière  époque,  et  un  ancien  moulin  banal 
(moulin  à  vent),  construit  en  forme  de  tour  de  foites  dimensions 
et  pouvant  remonter  au  xv'^  ou  au  xvi"  siècle.  Ses  épaisses  murailles 
en  craie  et  ses  ouvertures  n'ont  aucune  décoration  architecturale. 
On  y  entre  par  deux  portes,  Tune  au  Nord,  garnie  de  deux  van- 
taux fort  simples,  en  bois;  l'autre  au  Sud,  plus  étroite  et  munie 
d'une  clôture  en  fer  très  solide,  remontant  au  moyen  âge.  Cette 
porte  a  pu  être  ajustée  au  moulin  postérieurement  à  sa  construc- 
tion, si  l'on  en  juge  par  le  remplissage  intérieur  de  la  baie  sur 
un  côté.  Pour  découvrir  tout  l'ensemble  de  cette  belle  œuvre  de 
l'époque  gothique,  il  a  fallu  la  sortir  de  l'ouverture  et  la  dresser 
comme  on  la  voit  sur  la  gravure  ci-jointe. 

On  ne  possède  aucun  document  sur  le  moulin  banal  dont  la 
tradition  affirme  la  destination,  et  qui  ne  fut  aliéné  des  biens  de 
l'ancienne  seigneurie  qu'après  la  Re'volution.  Le  propriétaire  ac- 
tuel, M.  Yverncau,  ne  connaît  rien  de  plus  sur  l'origine  de  la  porte 
qui  se  trouve  à  cet  endroit  de  temps  immémorial.  Il  la  conserve 
d'ailleurs  avec  curiosité,  et  c'est  à  ce  titre  qu'elle  vient  d'être  si- 
gnalée, mais  non  reproduite,  dans  la  Revue  historique  ardennaise^^K 
Elle  ne  court  donc  aucun  péril  de  destruction,  mais  il  est  inté- 
ressant de  la  décrire  et  d'en  oflVir  l'image  en  la  rapprocha  ut  des 

'''   Revue  kistariqite  nrdcnnmse,  nov.-dt-c.  1H95,  p.  287. 


~  M    — 

trois  portes  on  ter,  diin  dessin  dilîérent,  qu'a  données  VioUel-le- 
Duc'^l  Elles  offrent  des  figures  en  losange  ou  des  garnitures  en  forme 
d'écaillés ,  tandis  que  celle  de  Sévigny  a  une  décoration  d'un  type  archi- 
tectural, avec  trois  arcatures  superposées  et  des  moulants  du  même 
style.  Ces  arcatures  sont  trilobées,  d'un  dessin  très  cori^ect  et  d'une 
bonne  exécution;  à  l'intersection  des  montants,  on  distingue  des 
clous  lleuronnés  et  des  tètes  saillantes  de  physionomies  variées. 


les  unes  coiffées,  les  autres  nues;  au  milieu  du  panneau  central, 
au-dessous  de  la  poignée,  se  trouve  une  figure  en  pied,  déhcate- 
ment  forgée  et  représentant  un  guerrier,  dont  les  jambes  et  le 
corps  sont  intacts;  le  bras  droit  est  mutilé.  Quelques  portions  de 
panneaux  sont  aussi  mutilées ,  et  trois  trilobés  enlevés  du  côté  de 
la  serrure,  qui  a  été  refaite;   mais  l'aspect  général  est  conservé 


("   Dictionnaire  de  Varchileclure française ,  f.  IV ;  verho  vantail,  p.  302,  353  et 
354. 


—  /i2  — 

d'une  manière  assez  satisfaisante  pour  permettre  de  donner  cette 
porte  comme  un  modèle  h  reproduire. 

Les  dimensions  sont  moyennes  (i  m,  75  de  hauteur  sur 
G  m.  90  de  larjjeur)  et  peuvent  s'adapter  à  une  porte  en  fer  à  un 
ou  deux  vantaux.  La  décoration  est  très  pure  de  style;  les  lignes 
d'assemblage  sont  fines  et  délicates;  tout  révèle  la  main  d'un  habile 
ouvrier,  peut-être  d'un  maître  forgeron  de  passage  dans  une  loca- 
lité' très  éloignée  des  villes  et  de  tout  centre  artistique.  La  porte, 
si  elle  n'appartenait  pas  primitivement  au  moulin,  a  pu  être  exé- 
cutée sur  place  pour  l'ancien  château  de  Sévigny  ou  pour  l'abbaye 
toute  voisine  de  La  Val-Roy  (ordre  de  Cîteaux),  dont  les  bâtiments 
et  même  les  dernières  ruines  ont  totalement  disparu  depuis  quel- 
ques années. 

H.  Jadart, 
Correspondant  du  Comité. 


STATUE 
DE    L'ÉPOQUE   GALLO-ROMAINE, 

TROUVÉE  À  REIMS,  FAUBOURG  DE  LAON, 
ET  ACQUISE  PAR  LE  MUSÉE. 

Communication  de  M.  Jadarl,  correspondant  du  Comité  à  Reims. 


Le  Musée  lapidaire  de  Reims  vient  d'acquérir  à  la  vente  de  la 
maison  Bulteau  (sculpture  et  vitraux)  un  lot  d'antiquités  et  de  dé- 
bris du  moyen  âge  assez  intéressants.  Parmi  ces  objets,  recueillis 
dans  les  fouilles  voisines  de  son  établissement  par  M.  Hippolyte 
Bulteau,  frère  de  M.  l'abbé  Bulteau,  historien  de  la  cathédrale  de 
Chartres,  on  remarque  principalement  la  statue  en  pied  d'un  per- 
sonnage debout,  sculpture  taille'e  en  plein  relief  et  au  ciseau,  pro- 
venant sans  doute  d'un  monument  funéraire  de  l'époque  gallo- 
romaine  (pi.  VIII). 

Aucune  trace  d'inscription  n'accompagne  ce  morceau  complet  en 
lui-même,  trouvé  en  terre  vers  i885,  et  reconstitué  dans  son  en- 
semble sans  lésion.  Seule  la  main  gauche  du  personnage  a  été  re- 
faite; toutes  les  autres  parties  du  corps  sont  antiques,  ainsi  que 
le  massif  contre  lequel  il  s'appuie.  Le  haut  de  la  tête  est  mutilé; 
le  visage  est  intact. 

La  tête  est  nue,  le  corps  vêtu  de  la  tunique;  les  jambes  et  les 
pieds  paraissent  recouverts  de  chausses  ou  de  bas  montants;  de  la 
main  gauche,  le  personnage  tient  un  bâton,  dont  la  partie  supé- 
rieure est  brisée,  ce  qui  empêche  d'y  reconnaître  un  attribut,  s'il 
en  existait  un;  de  la  main  droite,  il  porte  un  objet  indéterminé, 
de  forme  triangulaire,  qui  pourrait  être  un  instrument  de  métier, 
un  polissoir,  par  exemple,  à  l'usage  des  peaussiers.  Lors  de  la  dé- 
couverte, on  avait  cru  reconnaître  une  flûte  de  Pan  et  une  houlette 


'l'I 


dans  cos  doux  pièces,  ot.  Ton  avait  qualifié  le  personnage  àe  berger. 

Mais  cette  allribution  nous  paraît  fausse,  et  nous  préférons  sou- 

inottre  celle  ligure,  assez  caraclérislique  en  eile-mème,  à  fappré- 

ciation  du  Comité,  sans  prétendre  lui  proposer  une  explication  (jui 

nous  échappe. 

H.  Jadart, 

Correspondant  du  Comité. 


FRAGMENTS  DE   VASES 

AVEC  REPRÉSENTATION  DES  COMBATS  DU  CIRQUE 

Rapport  de  M.  Edmond  Le  Bhiiit 
sur  une  communication  de  M.  Auguste  Nicaise. 


Dans  une  note  qui  nous  a  été  adressée  avec  deux  dessins  et 
une  photographie,  notre  correspondant,  M.  Auguste  Nicaise,  s'ex- 
prime ainsi  : 

et  J'ai  l'honneur  de  transmettre  au  Comité  deux  dessins  représen- 
tant, grandeur  nature,  des  fragments  de  vases  en  terie  rouge  à 
reliefs  découverts  à  Reims,  à  la  fosse  Jean-Fat  en  i883.  Ces  débris 
de  vases,  qui  figurent  depuis  longtemps  déjà  dans  ma  collection, 
sont  d'une  couleur  rouge  foncé,  d'une  terre  fine,  d'un  grain  dur 
et  serré.  Ils  sont  enduits  d'un  vernis  brillant,  que  leur  long  séjour 
dans  le  sol  n'a  point  altéré. 

fr  Le  fragment  n°  1  représente  une  Tauromachie.  Sous  un  cordon 
formant  une  ligne  chevronnée  surmonte  d'une  ornementation  en 
forme  de  lambrequins,  un  taureau  projette  en  l'air  deux  hommes, 
dont  les  mains  sont  liées  derrière  le  dos,  et  qui  sont  vêtus  seule- 
ment d'un  pagne  soutenu  par  une  bande  d'étoile  passant  sur  l'épaule 
droite.  L'une  des  victimes  est  enlevée  la  tête  en  bas;  l'autre  les 
jambes  en  l'air,  dans  la  position  d'une  personne  à  demi  couchée. 
Le  taureau  montre  un  garrot  vigoureux  et  paraît  avoir  conscience 
de  la  force  qu'il  déploie  en  jonglant  avec  ses  victimes. 

ttA  gauche,  on  voit  apparaître  des  branches  revêtues  de  feuilles 
à  leur  extrémité. 

ce  Le  fragment  n°  2  représente  sous  une  ligne  de  lambrequins 
des  combats  d'hommes  et  d'animaux.  Ces  divers  sujets  sont  séparés 
par  compartiments  ou  registres,  que  limitent  des  lignes  en  grè- 
netis. 

tf  Le  registre  supérieur  montre  à  gauche  un  lion ,  la  queue  relevée 
sur  le  dos,  la  crinière  hérissée,  se  portant  en  avant  par  un  mou- 


—  AG    - 

veiiieiil  d'iino  belle  allure  qui  lait  saillir  les  muscles  de  ses  épaules 
et  de  son  enoolure. 

r-Dans  le  registre  suivaûl,  un  guerrier  cas([ué  et  cuirassé,  placé 
sur  un  trépied  entouré  en  son  milieu  d'une  écharpe.  Ce  guerrier  a 
la  main  gauche  posée  sur  la  cuisse  et  lève  le  bras  droit  d'un  geste 
j)lein  de  noblesse  '•'.  Plus  loin,  on  aperçoit  le  casque,  le  dos  et  la 
jambe  droite  étendue  en  arrière  d'un  gladiateur  combattant. 

frLe  registre  intérieur  montre,  entre  deux  enseignes  ou  guidons, 
deux  mirmillons  combattant  l'un  contre  l'autre.  Leur  tête  est  cou- 
verte d'un  casque  à  grillage,  muni  d'un  haut  cimier.^ 

A  cette  communication  de  notre  correspondant,  il  y  a  lieu 
d'ajouter  les  observations  suivantes  : 

Les  monuments  ([ui,  jusqu'à  cette  heure,  nous  retracent  le  plus 
complètement  l'aspect  des  jeux  de  l'amphithéâtre,  les  dyptiques, 
les  mosaïques  et  d'autres  encore  n'offrent  guère  à  nos  yeux  que  des 
courses  de  chars,  des  gladiateurs  combattant  entre  eux  ou  contre 
des  bêtes  féroces,  des  tours  d'agilité  exécutés  au  son  de  l'orgue.  Il 
était  encore,  dans  les  cirques,  d'autres  spectacles  :  l'exécution  des 
condamnés  qui  devaient  périr  devant  le  peuple  dans  quelque  drame 
mythologique,  ou  seulement  sous  l'assaut  des  bêtes  féroces.  D'une 
partie  de  ces  traits  de  la  cruauté  des  temps  antiques,  certains  bas- 
reliefs  de  terre  cuite  nous  ont  gardé  le  souvenir.  Plusieurs,  où  l'on 
voit  un  fauve  s'élançant  sur  le  condamné  lié  au  poteau  de  l'amphi- 
théâtre, ont  été  signalés  par  M.  Lafaye  sur  des  tessons  de  vases  en 
terre  rouge  trouvés  en  Bavière,  à  Tours  et  à  Paris  ('^l 

De  même  sorte  est  cet  autre  fragment  trouvé  à  Reims  par  M.  Ni- 
caise,  et  dont  les  reliefs  représentent  un  sujet  nouveau  :  deux 
hommes  garrottés  que  jette  en  l'air  un  taureau  furieux. 

Les  documents  relatifs  à  l'histoire  des  persécutions  païennes  sont, 
que  je  sache,  les  seuls  qui  parlent  de  ce  genre  de  supplice, 
fréquemment  employé  sans  doute  pour  des  condamnés  de  toute 
sorte.  Le  plus  célèbre  de  ces  textes  est  la  Passion  de  sainte  Perpétue, 
qui,  enlevée  dans  le  cinjuc  par  une  vaclie  furieuse,  retomba  sur  le 
dos,  comme  l'un  des  malheureux  que  représente  le  fragment  de 
Reims  :  ^Jacla  est,  dit  le  tcxlf;,  et  concidit  in  lumhosn  (^l.  Autre  men- 

^''  Cette  flgure  ne  scrait-ellf  [loint  la  représenlalioii  d'une  stalue  de  liéros  ou 
d'empereur  romain  ? 

'^'  Mémoire»  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  169a,  p.  99  à  106. 
^^^  8  XX,  Ruinart,  Actasinccra,  p.  101. 


—  kl  — 

tion  de  ce  supplice  pour  laniaiiyro  de  Lyou,  sainte  Blaudiiie.  Dans 
son  Histoire  ecclésiastique,  Eusèbe  parle  encore  de  chrétiens  ex- 
posés de  même  aux  attaques  d'un  taureau  dont  la  fureur  se  tourna 
contre  les  païens  qui  l'avaient  lancé  ^^\ 


Une  autre  e'pave  des  temps  anciens  nous  apportera  peut-être 
rimage  de  ces  malheureuses,  les  Dircées,  comme  les  appelait  saint 
Clément  le  Romain  '-',  et  que,  dans  les  représentations  du  cirque, 
on  attachait  par  les  cheveux,  ainsi  que  la  Dirce'  de  la  fable,  aux 
cornes  d'un  taureau  indompté  '^'. 


(')  L.  V.,  c.  i;  etL.  vm,  c.  7. 
(-^  Epist.  ad  Corinth.,  I,  6. 
W  Hygin.,  Fab.,  VIII. 


INVENTAIRE 

DRESSÉ  EN  1395, 

AU  DÉCÈS   DE   YOLANDE   DE   FLANDRE 
COMTESSE    DE   BAR. 

Coimmiuicalioii  ck-  M.  .Maxc-Worh. 


Dans  les  Atniales  historiques  du  Barrois  de  i35a  à  iàii''^\on  sont 
consignés  tant  de  précieux  documents  extraits  du  Trésor  de  nos 
Archives,  notre  regretté  confrère  Victor  Servais  donne  quelques 
détails  sur  la  mort  de  Yolande  de  Flandre,  arrivée  le  i  9  décembre 
de  Tannée  1396;  il  rapporte  que  cette  princesse  avait  exprimé  la 
volonté  d'être  inhumée  dans  l'église  de  Thérouanne  à  laquelle, 
entre  autres  legs,  elle  laissait,  par  son  testament  du  12  octobre 
i388,  toutes  les  pièces  et  ornements  de  sa  chapelle  particulière. 

Or  comme,  depuis  cette  époque,  Yolande  avait  manifesté  le  désir 
de  reposer  dans  la  collégiale  de  Saint-Maxe,  où  son  premier  mari, 
le  comte  Henri,  avait  reçu  la  sépulture,  Robert,  à  la  nouvelle  de 
la  mort  de  sa  mère,  s'empressa  de  négocier  avec  le  chapitre  de 
Thérouanne  la  translation  du  corps  de  la  comtesse  de  Bar,  en  of- 
frant une  somme  considérable  tant  pour  obtenir  le  consentement 
des  chanoines  que  pour  l'abandon  des  objets  précieux  légués  par 
Yolande  à  cette  église. 

Notre  annaliste  n'ayant  pas  fait  connaître  ([uels  dtaient  ces  ob- 
jets précieux,  nous  croyons  utile  de  ra[)p(>rl('r  le  passage  du  tes- 
tament de  Yolande  relatif  au  legs  en  question,  j>uis  de  soumettre 
à  l'attention  du  Comité  le  document  suivant,  demeuré  inédit,  que 


^'^   Ou  llisloirc  jiolilifjuc,  civile,  miliUiirc  cl  l'cclcsiaslique  du  dnrhr  de  ISar  sows 
le  replie  de  [{obeil,  duc  de  linr,  pnr  \  iclor  Servais.  Bai-lo-l)iir,  nSiJ'),  ?,  vol.  iii-8". 


—  à9  — 

nous  avons  rencontre  à  la  Bibliothèque  nationale  parmi  les  pièces 
originales  du  Cabinet  des  Titres. 

EXTRAIT  DU  TESTAMENT   DE  LA    COMTESSE  DE   BAR. 

Item ,  donnons ,  laissons  et  devisons  à  iadicte  église  de  The'- 

rouanne  nostre  image  d'argent  de  Nostre  Dame,  avec  les  sanctuaires  qui  y 
sont  et  les  adoremens  de  nostre  chapelle  qui  sont  eschaquftez  ''  en  tant  de 
pièces  comme  ils  seront ,  et  auxi  les  deux  draps  de  parement  d'autel ,  dos- 
sier et  devancier,  qui  sont  yndes,  ouvere's à  angeles  qui  tiennent  noz  armes, 
et  l'estroit  parement  vermeil  à  franges  et  à  perles  à  mectre  sur  la  quarré 
de  l'autel  au  devant  des  nappes ,  et  auxi  les  meilleurs  et  plus  déliés  nappes 
d'autel  que  nous  avons,  que  on  mect  aiLX  bons  jours. 

Item,  ordenons,  laissons  et  devisons  à  la  dicte  église  de  Thérouane  les 
adornemens  noii's  de  chasubles ,  chappes  et  autres  vestemens  ad  ce  appar- 
tenans,  se  auchuns  en  avons  noirs  au  jour  de  nostre  trespas,  telz  et  en  tant 
de  pièces  comme  il  seront;  et  se  auchuns  n'en  avons  lors,  voulons  et  or- 
denons que  du  nostre  en  soient  acheteis  uns  noirs  par  l'ordenance  de  noz 
exécuteurs,  pour  vestir  et  mectre  quant  on  fera  nostredit  anniversair-e,  et 
avec  ce  une  chasuble  noire  pom'  mectre  et  vestir  ledit  chappelain  quant  il 
dira  chacune  sepmaine  les  quatre  messes  de  Requiem  pour  nostredicte 
chapellenie,  connne  ordené  l'avons ,  ainsi  que  dessus  est  dit'^^ 

INVENTAIRE   DE   LA   VAISSELLE  DE  FEU  MADAME   LA   COMTESSE    DE  BAR 

M.iii*^  un"  ET  XV. 

Inventaire  fait  en  la  présence  de  nions,  le  Duc  de  la  vaixelle  appai-tenant 
h  feue  Madame  la  contesse  de  Bar,  que  Dieux  absoille,  laquelle  vaixelle 
avoit  esté  aportée  de  Flandres  à  Bar  et  fu  baillée  et  délivrée  à  Mess.  Jehan 
deLor  et  Jehan  de  Chastillon'''  en  exécution  du  testament  d'icelle  Madame 
par  bénéfice  d'invenloire  le  xvii' jour  de  mars  l'an  de  grâce  mU  m"  un"  et 
XV,  présents  Messire  Liebault  de  Baudrecourt  et  Jehan  d'Aunoy  chevalier, 
maistre  Clairin ,  Humbelet  de  Burey,  messire  Jehan  de  S'  Thiebault  et  Jehan 
Vinchon. 

'^'  Du  verbe  eschaquer,  qui  signifie  répartir  également,  dhirtbuer  et  convient 
parfailement  avec  le  sens  générai  de  la  phrase. 

^^'  Trésor  des  chartes  de  Lorraine.  Cartulaire  :  Mariages  et  Testaments,  ('  ;ig6 
et  suivants;  de  Sniyltère  :  Essai  historique  sur  lolandc  de  FUi>:dre,  etc.,  1877, 
p.  269. 

'•^^  Jehan  de  Lor,  chevalier  et  conseiller  de  Yolande,  Jean  do  Cliàli:loii,  son 
secrétaire;  tous  deux  exécuteurs  testamentaires. 

Archéologie.  li 


—  50  — 

Premièremeul.  Vaixelle  de  bouteillerie  laquele  avoil  este  rendue  par 
Olivier  Foulhier  bouleillier  avec  les  coffres  et  les  cscrinz  : 

xiiii  pos  d'argent  chacun  d'un  lot  tous  commis,  et  en  y  a  deux  dorez; 
VI  demi  los  et  ii  tiercerons,  dont  l'un  est  sans  couvecle; 
xxuu  hanaps  d'argent  plains  (jui  courroient  en  sale; 

I  godet  d'argent  dorc^  et  esloit  pour  essay  ; 
une  houteillc  d'argent  à  biberon  et  courroie. 

Pesans  tout  au  poix  de  Bar,  à  vni  onces  pour  le  marc,  vu"  xn  marcs. 
Item,  un  godet  d'or  liacbié  et  une  esguière  d'or  pesans  lu  marcs  vi  onces 
et  demi. 

Vaixelle  de  cusine  rendue  par  Maillequan  (jueux,  avec  les  coffres  et 
linge  pour  enveloj>per  : 

VI  grans  plas  d'argent  dorez; 
XII  autres  plas  moiens  dorez  ; 
xxvni  escueles  d'argent  dorées; 
XII  grans  plas  d'argent; 
XII  autres  moiens  d'argent; 

II  escuelles  grandes  d'argent; 
XI  escuelles  mainres  d'argent. 

Tout  pesant  au  poix  dessus  dit  m"  xxviii  mars  et  i  once. 

Vaixelle  de  fructerie  rendue  par  Mulior  fructier  avec  les  escrius  : 

II  ])las  d'argent  esmadliez  au  fons  pour  laver; 
11  autres  bassins  d'argent  pour  laver  et  u  esguières; 
nu  cbandelliers  pour  mettre  flambeaux  h  tal)le; 
XI  pelis  platelés  d'argent  pour  servir  de  fruict  ; 
Tout  pesans  comme  dessus  lvi  marcs  m  onces. 

Vaixelle  de  chapelle  rendue  par  Montlivaut  avecques  les  escrius  : 

Une  grant  croix  d'argent  dorée  à  pie'; 

II  grans  cbandelliers  d'argent; 

1  grant  benoilier  et  l'asperges  d'argent; 

I  enseucicr  d'argent; 

II  possonnuez  [burettes]  d'argent  pour  mettre  vin  et  yaue, 
I  petit  platelet  d'argent  pour  donner  à  laver; 

I  paix  d'argent; 
I  clocbèle  d'argent, 

I  petit  calice  et  la  cuillier; 

II  pelis  ciumdelliers  à  vice  d'argent; 
la  pierre  de  l'autel  bordde  d'argent; 
la  boîte  au  pain  à  cbanter  d'argent. 
Pesans  xli  marcs  vu  onces. 


—  51   — 

Somme  toute  du  poix  de  la  vaixelle  d'argent  dessus  nommée,  tant  de 
plaine  comme  dorée  et  tant  boutillerie ,  cusine  et  fructerie  comme  de  cliap- 
pelle ,  v°  Lxxviii  marcs  m  onces. 

Somme  de  l'or  m  marcs  vi  onces  et  demi. 

Ornemens  de  chappeiie  qui  furent  aportez  en  chemin  avecque  le  corps 
de  feue  Madame,  baillez  aux  dits  messires  les  exécuteurs  à  Bar  le  xix' jour 
de  mars,  l'an  nn"  et  xv  dessus  dit,  et  rendus  par  ledit  Montlivaut,  pré- 
sents Regnart  de  Brailly  et  Jacquet  Henriet  : 

Une  chasuble  de  veloux  inde  brun,  sengle,  à  grans  orfrois,  tunique  ei 
dalmatique  de  mesme  di-ap,  sengle,  à  petis  orfrois,  parées  devant  et  dar- 
rière ,  et  la  dalmatique  par  les  manches ,  de  drap  d'or  ; 

Une  chappe  de  mesme  drap  doulilé  de  toile  noire  ; 

II  estolles  et  un  fanons  de  mesme  drap  ; 

II  aubes  parées  de  mesme  drap  ; 

I  autre  aube  parée  parée  de  drap  de  soie  noir; 

II  saints  de  soie  rouge  et  i  de  fil; 

une  grande  nappe  d'autel  à  i  parement  inde  ouvré  de  brodeure  d'oi- 
seaulx  ; 

II  admis  parez  ; 

III  petites  nappes  d'autel  ; 

et  une  aumusse  de  gris  fourré  de  menue  vair; 

le  petit  messe!  à  pipète  et  fermoirs  d'argent  ; 

uns  petis  corporaulx  ; 

et  le  livret  des  vigiles  des  mors  ; 

et  I  coffre  de  chappeiie  ou  quel  sont  lesdits  ornements. 

Et  est  assavoir  que  cpiant  le  corps  de  feu  madite  Dame  parti  de  messe 
il  y  avoit  ii  draps  d'or,  l'un  nuef  qui  avoit  este  prins  en  la  taillerie  par 
messire  Jehan  d'Aulnoy,  et  l'autre  vieux  qui  estoit  de  la  chappeiie ,  dont  le 
nuef  fu  donné  à  l'abbaie  de  Lisle  en  Barrois  où  le  corps  reposa  xv  jours, 
et  l'autre  fu  donné  à  l'église  de  S'  Maxe  quant  le  corps  fu  descendu,  siu- 
lequel  on  mit  de  grands  di'aps  d'or  à  armes  que  Monsieur  le  Duc  avoit  fait 
ordonner  pour  haeque. 

Le  xi"  jour  de  mars  lan  un"  et  xv,  eu  la  présence  de  Jehan  de  Ghas- 
tillon ,  Milet  de  la  Mothe ,  maistre  Jehan  d' Aubreville ,  Simonet  Petitpas  et 
Oudinet,  furent  prisées  à  Clermont  en  Argonne  les  choses  cy  après  declai- 
rées  appartenant  à  feue  madite  Dame  et  baillées  au  grant  Jehan  et  à  Jehan 
Vinchon  pour  porter  à  Bar. 

La  chambre  blanche  à  compas  d'or,  aux  armes  de  feue  madite  Dame, 
contenant  xii  pièces,  c'est  assavoir  : 

le  ciel  de  soie  à  goutières  frangées ,  doublé  de  toile  noire  ; 

U. 


—  5-2  — 

Le  dossier  de  soie,  la  contrepoinle  de  nicsme,  ii  elles  de  mesme,  dou- 
blées de  toille  et  bougiieran  rouge; 

ui  courlines  blaïu-hes  de  drap  de  soie  ouvrd; 
II  grans  tappiz  île  laine  : 
M  autres  petis  de  inesines; 

1  petit  tapj)iz  nommé  le  drap  au  chapelet  à  x  personnages; 
I  autre  tappiz  de  l'istoire  de  Lancelot  du  Lac: 
I  axitre  tapj)iz  de  la  royne  esprouvée  au  Lyon  ; 

une  pièce  de  nuelVe  toile,  une  corde  et  une  serpillier,  pour  laire  une 
trousse, 

La  chambre  verde  contenant  xvi  pièces  armorée  des  arm(>s  que  dessus  : 

Le  ciel  de  soye  à  goutières  frangées,  doublé  de  toile  noire; 
le  dossier  de  mesme,  la  coutepoinle  de  mesme,  m  elles,  c'est  ussavon* 
n  grandes  et  i  petite,  doublées  do  toih;  rouge; 
m  courtines  de  samil  vert; 
un  grans  tappiz  de  laine; 
in  autres  petis  de  mesme. 

(l'ièces  origiiiak's  du  Cabiiiol  des  Ti lies.  B;ir,  iM-'i,  f"  ."ii  cl  suivants. ) 


BIJOUX   ET   INTAILLES 

DU  MUSÉE  D'AGEN. 

Communication  do  M.  Tholin,  correspondant  du  Comilô. 


La  collection  d'objets  gallo-romains  du  Muse'e  d'Agen,  déjà  for 
importante,  a  été  jusqu'à  présent  peu  étudie'e.  Parmi  les  pièces 
les  moins  connues  de  ce  fonds  très  varie',  trois  pierres  grave'es,  qui 
ont  été  trouvées  associées  à  de  curieux  objets  de  bronze,  méritent, 
je  crois,  d'être  signalées. 

Vers  1880,  M.  Biaise,  propriétaire  à  Bon-Encontre  près  Agen, 
remit  à  M.  G.  Marraud,  un  des  secrétaires  de  la  Gommission  du 
musée,  une  petite  boite  en  bronze  trouvée  par  lui  sur  ses  terres, 
au  milieu  de  substructions  antiques.  L'oxyde  avait  scellé  les  parois 
de  cette  boîte,  qui  formait  un  seul  bloc.  Elle  était  cependant  lé- 
gère et,  la  curiosité  étant  éveillée  sur  son  contenu  possible,  la 
tentation  de  l'ouvrir  était  forte.  On  y  céda.  L'opération  entraîna 
la  rupture  d'une  charnière,  dont  la  tige  en  fer  était  réduite  à  de 
minces  écailles.  Il  n'y  avait  pas  à  se  repentir  d'un  accident  inévi- 
table :  deux  intailles  très  fines  étaient  tirées  de  cet  écrin. 

Les  deux  moitiéj  de  l'écrin  s'emboîtent  exactement;  leur  épais- 
seur est  celle  d'un  carton;  on  remarque,  sur  les  deux  côtés,  deux 
trous  carrés  et,  dans  un  compartiment  de  couverture,  trois  trous 
ronds,  les  uns  et  les  autres  trop  petits  pour  qu'il  fût  possible  non 
seulement  d'apprécier  mais  même  de  deviner  le  contenu. 

Les  intailles,  sur  cornaline,  ont  les  dimensions  d'un  cachet  ordi- 
naire. L'une  paraît  représenter  Hercule,  nu,  portant  sur  l'épaule 
la  biche  du  mont  Ménale;  la  seconde,  un  génie  de  la  paix  ou  de  la 
concorde,  dont  le  prototype  doit  se  trouver  sur  des  monnaies  :  le 
personnage,  ailé,  tient  de  la  main  droite  une  branche  d'olivier  et 
de  \-\  main  gauche  une  corne  d'abondance. 

L'exécution  de  ces  gravures  est  parfaite. 


5/1 


Tout  récommenU  un  oullivatour  apportait  un  bijou  antique, 
trouvé  sur  ses  terres,  à  Vianne  (Lol-et-Oaronne).  M.  Dombrowski, 
conservateur  du  Musée  d'Aj^en,  s'empressait  d'acquérir  cet  objet 
pour  quelques  francs. 


\'l.  Bijou  ^V      5,4.5-6.  %VA- 

Irouvé  près  de    W^Ê  trouvés  à  Bon -Encontre 
Vianne  (L  -et-G.)  M^L        /"""  -^é^"  ■ 

■m^-  /^T^  (Lot-et-Qaronne.) 


Çrej/Tdeur 


C'est  une  pièce  do  bronze,  en  lurmc  do  croissant,  renflée  et  flan- 
quée de  deux  ailerons  en  tiges  plates  vers  le  centre,  terminée  par 
des  tiges  rondes.  L'extrémité  des  quatre  tiges  est  perforée.  Une  in- 
taille est  logée  au  centre  do  cette  pièce,  dont  la  patine  est  superbe 
et  qui  paraît  être  la  moitié  d'un  bracelet.  vSans  doute  une  chaînette 
se  rattachait  aux  pointes  du  croissant,  el  des  pendeloques,  aux 
pointes  des  croisillons.  Le  type,  s'il  est  connu,  doit  être  pour  le 
moins  pou  commun. 

L'intaille,  sur  cornaline,  représente  Minerve,  casquée,  tenant  de 
la  main  droite  une  lance  appuyée  sur  l'épaule;  de  la  main  gauche, 
la  déesse  retient  l'extrémité  de  son  péplum,  d'une  dimension  inu- 
sitée, et  qui,  soulevé  par  l'olTet  d'une  marche  rapide,  forme  une 
traîne. 

Je  joins  à  celle  communication  des  dessins  de  l'écrin  el  du  bra- 
celet, exécutés  j)ar  M.  Dombrowski,  ainsi  que  des  empreintes  des 
trois  intailles. 

G.  TnoMN. 


LE    MOBILIER   AU   MOYEN   AGE 

DANS   LE   SUD-EST  DE   LA   FRANGE, 

PAR  M.    L'ABBÉ  FILLET, 

Corrpspondani  du  Comité,  à  Allex  fDromo). 


Les  meubles  et  les  effets  mobiliers  peuvent  facilement  être  trans- 
portés d'un  lieu  à  un  autre;  ils  ont  aussi  une  facilita  spe'ciale  à 
changer  de  propriétaire;  ils  peuvent,  disait  Charles  Dumoulin,  unâ 
horâ  transire  per  centum  inanus. 

De  là,  dans  la  législation,  des  dispositions  qui  ne  leur  sont  pas 
communes  avec  les  immeubles;  de  là,  cette  règle  du  droit  quen 
fait  de  meubles  la  possession  vaut  titre. 

Mais  de  là  aussi  la  rareté'  et  le  peu  d'étendue  des  notions  qu'offrent 
pour  l'histoire  du  mobilier,  et  surtout  pour  celle  de  l'ameublement, 
les  documents  antérieurs  au  xiif  siècle.  Au  xiii®  siècle  même,  les 
actes  capables  de  nous  renseigner  sur  ce  sujet  sont  encore  d'une 
valeur  bien  médiocre.  Quelques  contrats  de  mariage  et  quelques 
testaments  mentionnent  en  passant  certains  joyaux,  certains  vête- 
ments et  d'autres  objets  mobiliers;  mais  ces  actes  ne  nous  pré- 
sentent guère  plus  que  les  autres  de  ces  listes  et  séries  d'effets  mo- 
biliers qui  permettraient  de  savoir  au  juste  le  contenu  des  maisons 
à  ces  âges  reculés. 

Nous  n'avons  rencontré  pour  l'époque  antérieure  au  xiv°  siècle 
aucun  de  ces  précieux  inventaires  qui,  pour  les  temps  suivants, 
nous  fournissent  de  si  intéressants  détails  et  nous  aident  si  puis- 
samment à  classer,  par  ordre  d'âge,  de  provenance  et  de  pays,  les 
objets  antiques  de  nos  musées.  On  comprend  aisément,  d'autre 
part,  de  quelle  utilité  cette  classification  et  les  synthèses  qui  en 
résultent,  sont  pour  l'histoire  de  la  vie  privée  de  nos  pères,  pour 
leur  histoire  religieuse,  militaire,   artistique  et  industrielle.  Par 


—  56  — 

suite,  il  faut  regretter  que  ces  sortes  d'actes  ou  d'autres  équivalents 
n'aient  pas  été  rédigés  ou  que,  s'ils  l'ont  c'té,  on  no  les  ait  pas 
conservés. 

Avec  le  xiv°  siècle  s'ouvre  une  ère  plus  heureuse  à  ce  point  de 
vue.  Non  seulement  désormais  les  notaires  rédigent  les  contrats  de 
mariage,  les  testaments,  des  inventaires  après  décès  en  vue  de  la 
tutelle  et  des  comptes  à  rendre,  et  d'autres  inventaires  encore, 
mais  leurs  minutes  et  notes,  leurs  protocoles,  commencent  à  être 
conservés.  Par  suite,  là  où  le  temps,  l'incurie,  les  rats,  l'humidité 
ou  d'autres  causes  destructives  ne  les  ont  j)as  anéantis,  ces  précieux 
documents  suppléent  au  silence,  à  rinsuftisance  et  à  la  disparition 
des  archives  de  famille,  de  commune  ou  de  tout  autre  corps  social. 

C'est  précisément  ce  qui  est  arrivé  en  diverses  localités  de  notre 
province  du  Dauphiné.  Au  fond  d'un  bon  nombre  d'études  de  no- 
taire, ou  sur  les  étagères  des  archives  départementales,  se  Irouvent 
actuellement  de  vieux  registres  des  notaires  de  la  réjjion.  Aux  archives 
départementales  de  la  Drôme,  le  plus  ancien  registre  de  cette  sorte 
va  de  Tannée  i335  à  l'année  l'Skb  ''^.  Les  registres  restés  dans  les 
études  ne  sont  pas  moins  importants  par  le  nombre  et  l'époque  à 
laquelle  ils  remontent.  Ainsi,  il  nous  a  été  donné  d'en  compter  et 
d'en  parcourir,  chez  un  notaire  de  Grignan  (Drôme),  une  série  très 
considérable  dont  le  plus  ancien  commence  à  l'année  i337  et 
dont  quantité  d'actes  contiennent  d'autres  actes  des  années  précé- 
dentes, voire  même  du  xni*  siècle.  Il  n'est  pas  jusqu'aux  l'euilles  de 
parchemin  dont  la  plupart  des  registres  sont  couverts,  qui  ne  con- 
tiennent parfois  des  actes  plus  anciens  et  d'un  véritable  intérêt. 

Parmi  les  actes  que  nous  avons  recueillis  dans  les  registres  en 
question  se  trouve  un  nombre  assez  grand  d'inventaires  et  divers 
contrats  de  mariage,  testaments  et  autres  documents  utiles  pour 
l'histoire  du  mobilier  dans  nos  contrées. 

L'importance  de  la  plupart  d'entre  eux  est  trop  faible  pour  que 
nous  ayons  pu  songer  à  les  publier  intégralement. 

Mais  nous  avons  pensé  qu'il  ne  serait  pas  sans  intérêt  de  donner 
les  parties  essentielles  de  ces  actes,  ainsi  que  le  texte  complet  des 
plus  curieux.  Nous  y  avons  joint  un  acte  du  même  genre  trouvé 
dans  le  Cartulaire  de  Saint-Paul-Trois-Chàteaux. 

"^  Aicli.  (Ippnrlom.  do  la  Drômo,  K.    na^'y. 


—  57  — 
1 

i3io,  3  janvier. 

[Instrumentum  doits  Amancii  Rarnufi ,  de  (rrai/nhaiio]  '''. 

.  .  .Anno  Domini  m"  ccc"  x°,  scilicct  tercia  die  mensis  jauuarii ,  doininus 
Guichardus  deNantono,  capellanus  de  Salis '^',  et  Johannes  Novelli  filiiis 
condam  Raymundi  Novelli,  et  Poncius  fdius  condam  Michaellis  Novelli  de 
Salis  oinnes,  incimul  et  quilibet  eorum.  .  .  promiserunt  bona  fide  et  sine 
dolo  Amancio  Barasti ,  de  Graynhano ,  fdio  condam  Pétri  Barasti ,  présent! 
...  et  inteiToganti ,  se  dictos  dominum  Guichardum  et  Johanneni  et  Pon- 
ciuin  Novelli  facturos  quod  Alasia,  fdia  condam  dicti  Raymundi  Novelli,  con- 
Iraet  matrinionium  cum  dicto  Amancio  ad .  .  .  requisitionem  dicti  Amancii 
seu  amicorumsuorum...;  et  versa  visse  dictus  Amanciiis  Barasti  promisit... 
quod  ipse  Amancius  conlraet  dictum  matrimonium  cum  dicta  Alasia ...  ad 
requisitionem  dicte  Alasie  et  amicorum  suorum ,  et  dicti  dominus  Guichar- 
dus et  Johannes  et  Poncius  Novelli  dederunt ,  constituerunt  et  accignave- 
runt  et  dare  et  solvere  promiserunt  dicto  Amancio ,  presenti  ac  nomine  suo 
et  dicte  Alasie ,  uxoris  sue  future ,  recipienti  et  interroganti ,  in  dottem ,  no- 
mine et  ex  causa  dottis,  cum  dicta  Alasia,  soror  dicti  Johannis  consan- 
guineaque  domini  Guichardi  et  Poncii  Novelli ,  quinquaginta  libras  monete 
currentis  ad  panem  et  vinum  tempore  solutionum  pro  uno  d(enario?'); 
item,  quandam  terram  et  quoddam  pratum  contiguum.  Que  terra  et  pra- 
tum  predictum  sunt  in  teratorio  de  Graynhano ...  ;  item ,  quoddam  virida- 
rium ,  quod  est  in  leratorio  de  Salis ...  ;  item ,  quoddam  ortum ,  quod  est 
in  dicto  teratorio  de  Salis.  .  .;  item,  xiiii  oves  precio  c  solidorum,  et  indu- 
menta  de  paano  viridi  vel  brunete,  sciUcet  tunicham  et  mantellum  cum 
pena  cuniculorum  in  dicto  mantelJo ,  et  très  lectos  pannorum  complectos , 
et  unam  garlandam  argenti,  et  unum  scrineum:  quam  quidem  doltem 
dicti  dominus  Guichardus  et  Johannes  et  Poncius  Novelli  promiserunt  sol- 
vere et  reddere  dicto  Amancio  vel  ejus  certo  nuncio  seu  procuratori .  .  . 
per  solutiones  infrascriptas  :  videlicet  de  dictis  l  libris  monete  predicte 
c  solidos  dicte  monete  fado  et  completo  dicto  matrimonio ,  et  dictas  pesse- 
ciones  et  omnia  alia  supradicta  et  nominata  ad  voluntalem  et  requisitionem 
dicti  Amancii,  et  de  dicto  festo  Carniprivii  in  unum  annum  proximum 
alios  c  solidos  dicte  monete,  et  sic  de  anno  in  annum  quolibet  anno  in 
dicto  festo  Carniprivii  c  solidos  dicte  monete,  quousque  de  dictis  l  libris 
monete  supradicte  eidem  Amancio  fuerit.  .  .  plenarie  satisfaclum.  .  .  Acta 

(''  Élude  de  M'  Misson,  notaire  à  Grignan,  orig.  parch.  (couvrant  le  reg.  colé 
Nostrum  des  protocoles  de  Pierre  BarasI ,  i.38o),  avec  traces  de  sceau  appendii. 
'^'   Salles,  commune  du  canton  de  Grignan. 


—  58  — 

tiuMiinl  lit^c  ;i[)U(l  Faysas,  iii  (|ua(lain  tera  Joliannis  Rnplii  do  Salis,  losli- 
l)ns  presontibus  domino  IViro  Laugorii  ca|)ollano,  Raymondo  Larocha, 
Alsiario  Berniondi,  Guillt^lmo  Ronnondi,  Bciliaiido  do  Caslronovo  donii- 
cellis  do  (iraynhano,  ot  nw.  Bornardo  do  Graynhaiio  junioro,  notaiio  pu- 
hlico  nobilis  viri  Guiraudi  Adoiuarii  de  Monlilio  doiuini  Graynliani ,  cpii . . . 
liane  caitam  puldicani  ot  niandamonUini  publicuni  feci,  scripci  ol  bulla 
dicli  nobilis  bullari  foci  ol  signe  meo  signavi. 


)  337,  7  mai. 

K.rtrail  du  testament  de  Bertrand  Hostaing,  de  Gngnan^^K 

.  .  .Itoni,  confitoor  ol  rocognosco  me  lialiuisso  ot  rocopisse  de  dote  ot 
pro  (loto  Alasio  predicto  nxoris  nioe ,  et  in  nieuni  conioduni  ac  utilitatcm 
convertisse  et  posuisse,  bona  (pio  inforius  (lescribunlur  nt  occe  :  Et  primo 
vidolicot  très  saumalas  ol  qualnor  oininas  anone  qnalis  lovalnr  de  arois,  et 
tros  saumalas  ciini  tribus  ominis  ordoi;  itoni  ot  li'inginta  solides,  valenle 
nno  turone  argenti  duos  solidos  sex  denarios  ol  econversso;  item  et  duos 
lodices;  item,  tria  linteamina  et  unum  pulvinar;  item,  nnum  cacobum; 
item,  unum  peslribin;  itom,  unum  scrinium;  item,  imam  menssam;  item, 
quamdam  taiavollam;  itoni,  quamdain  lasdoyram  ad  radondiim  mastras 
sivo  maysl'"';  itom  quamdam  bacbaciam '^';  item,  quamdam  cassam  de 
i'orio  [addition:  cupratam  sivo)  covi-atam '*' ;  item  et  unam  garlandam 
argonli  :  qiio  oniiiia  et  singula  cidem  uxori  mee  volo,  jubeo  et  precipio 
reddi  et  reslilui  per  heredes  meos  infrascriptos .  .  . 

3 

Vors  i3io. 

Extrait  dv  testament  d'un  habitant  de  Grignan^^\ 

.  .  .Ilem,  confiteor  et  reoognosco  me  babuisse  et  récépissé,  de  dote  et 
pro  dote  et  nomine  et  ex  causa  dotis  Guillelme  uxoris  mee  xx"  quinque 
libras  et  vigenti  duas  saumalas  bladi,  videlicel  do  moneta  ot  blado  con- 
tentis  in  instrumenlo  dotis:  item  et  très  cannas  vii'i(l(is)  cum  una  poiina 
cuiiiculorum;  item,  duos  ieclos  panorum  complotes;  item,ununi  scrinium 

('"'  Etude  cilce,  rog.  G.  Rirlmidi,  fol.  i. 

'*'  Racloir  pour  arches  à  pétrir  le  pain. 

'^'  Petit  réservoir;  on  patois  dauphinois,  bâchasse. 

^*'  Caisse  en  fer  couverte. 

^')  Étude  citée,  reg.  cit.,  fol.  vr. 


et  nnam  garlandam  argenti:  itom,  uniim  mantellum  do  liruneta  cum  ponna 
cuiiiculorum  :  que  omnia  sibi  volo  el  precipio  ac  jubeo  reddi  et  restitui  per 
heredes  meos  universales  infrascriplos .  .  . 


à 

i34A,  i3  janvier. 

Nota  dotium  nohilis  Pétri  de  Grahano,  Dalmacii  ejus  flii ,  et  nobilt's  Morgoni , 
fin  iwbilis  Artaudi  de  Ayguedine  ■''. 

Anno  domini  m'  m"  xliii,  videlicet  xvm'  die  mensis  jauuarii,  fuit  trac- 
tatum  de  matrimonio  contraliendo  inter  nobilem  Petrum  de  Grahano  el 
Dalmacium  ejus  filium  de  Grahano ,  ex  una  parte ,  et  Belinam  ac  Beatris- 
sem  fiiias  nohilis  Artaudi  de  Ayguedine,  ex  altéra,  ac  etiam  inter  nobilem 
Morgonum,  filium  dicti  nohilis  Artaudi,  et  Barastam  filiam  dieti  nohilis  Pé- 
tri, etc.  Super  vero  mat(er)iis  fuit  ordinatum  et  arrestatum  quod  dictiis 
Artaudus  débet  constituere  in  dot(es)  dictis  filiahus  suis  cum  dictis  Petro 
et  Dahnacio  videlicet  viii"  florenos  auri  de  Pedimonte  et  cuilihet  ipsarum 
tunicam  et  gardacorcium  de  camelino  de  Meiinis  seu  de  Brucellis  cum  pena 
de  Vaciis  et  unum  cappellum  de  Parizius  competentem.  Et  idem  Petnis  dé- 
bet constitnere  in  dotem  dicte  Baraste  cimi  dicto  Morgono  v"  florenos  auri 
de  Pedimonte,  et  vestes  ut  supra  cum  pena,  et  chappellum.  Que  onmia 
solvi  debent  ut  sequitm*  :  videlicet  quod  v°  floreni  auri  debeanl  remanere 
dicto  Artaudo  pro  dote  dicti  Morgoni,  et  sic  computare  debeant  reliques 
ni"  florenos  auri  in  quibus  dictus  Artaudus  dictis  Petro  et  Dalmacio  tene- 
tur,  et  dictus  .Artaudus  solvi  debeat  per  solutiones  que  secuntur  :  videhcet 
incontinent!  copuiatis  matrimoniis  lx  florenos  et  facere  dicte  Beiine  vestes 
dotales  et  chappellum ,  et  a  festo  Garnisprivu  in  uno  anno  solvere  xxx  flo- 
renos, et  sic  de  anno  in  annum  in  dicto  festo  xxx  florenos,  quousque  fuerit 
eisdem  Petro  et  Dalmacio  de  dictis  ni"  florenis  satisfactiun  ;  hoc  acte ,  quod  a 
dicta  die  induobus  annis  idem  Artaudus  teneatm*  facere  dicte  Beatrissi  suos 
vestes  dotales  et  chapellum.  Ilem,  fuit  de  pacte  inter  ipsos  quod,  si  casus 
restitutionis  eveniret  de  dotibus  predictis,  quod  dictus  Ai-taudus  teneatur 
pro  restitutione  dotis  dicte  Baraste  annuatim  a  dicto  festo  dicto  Petro  vel 
suis  xxx  florenis ,  et  e  conversso  quod  dicti  Petrus  el  Dalmacius  teneanlur 
pro  restitutione  dictarum  dotium  lx  florenis  etc.  Et ,  sic  dicte  partes  pro- 
miserunt  atendere  et  complere  et  incai'tare  et  fîdejubere  quelihet  pars  juxta 
eorum  voluntat(es).  Hoc  acte  etc.,  quod,  anno  quo  faceret  idem  Arnaudus 
vestes  et  chappellum  dicte  Beatrissi ,  non  teneatui'  facere  illo  anno  solutio- 
nem. 

^''  Etude  citée,  orig.  feuille  volante  entre  les  ff.  4i  et  ia  du  reg.  coté  Nostrum. 


—  00 


1  H'i(),  17  janvier. 
Nota  (lotis  lliiirnncti  Aiidnin'i^'K 

.  .  .  Anno  iii(';iriialioiiis  Doiiiini  m"  ccc."  xi,  i|iiiiilo,  vidrlicct  die  (iccinui 
spptiina  iiuMisis  jamiarii.  Cuin  lraclar(>tiir  do  nialiiriioiiio  roiUraliciido  intor 
Ilugonotuin,  lîliiiin  nodiiKi  Audiacii,  de  Rosassio  ^^^  condani ,  ex  iina|taile, 
cl  Raymundam,  filiam  Pétri  Pascalis ,  de  Graynhano,  ex  altéra:  hinc  est 
qiiod.  .  .  dicdis  Petrus  Pascalis  constituit.  .  .  et.  .  .  solvere  piomisit  eidem 
Hugonoto,  maiito  lïitiiro  dicte  Raynumde,  présent!  et  soieiiipniter  stipu- 
lanti,  nomine  et  vice  dicte  uxoris  sue  future  et  cuni  oa  ac  pro  ea,  ac  pro 
lionere  dicli  matrimonii  subportando ,  et  pro  ipsis  futuris  conjugibus  ac 
eorum  comunibus  liberis  alendis  et  nutriendis,  res  et  bona  inferius  nonii- 
natas  et  noniinal;i,  quorum  aliqua  fuerunt  matris  ipsius  Raymundc  et  ali- 
((iia  sunl  ipsius  Pétri  : 

1 .  Et  primo  videlicet,  quamdam  oucliiam  citam  in  territoi-io  dicti  loci. . . 

2.  Item,  quamdam  terram  citam  in  diclo  territorio.  .  . 

3.  Item,  aliam  terram  citam  ut  supra.  .  . 
h.   Item,  aliam  terram  citam  ut  siipia.  .  . 

5.  Item,  aliam  terram.  .  . 

6.  Item,  et  taschiam  frucluum  quam  percipif  in  oysarto  Gnillelmi  de 
Vergerio.  .  . 

7.  Item,  et  taschiam  quam  percipit  in  teria  Joliannis  Bergundionis.  .  . 

8.  Item,  et  taschiam  quam  percipit  in  terra  Pelii  liiii  Jobaniiis  Riill 
condam . . . 

9.  Item,  quamdam  vineam  .  .  . 

10.  Item,  quemdain  ortum.  .  . 

1 1.  Item,  quoddam  liospicium.  in  que  sunl  quatuor  staria.  confronta- 
tum  cuni  hospiciis  mei  notarii  infrastripti  et  Pétri  Corennhi. 

la.  Item  et  quamdam  arquain  denuce,  tenenlem  circa  (hiodecim  san- 
matas  bladi. 

i3.  Item,  unum  leclum  pannoruni  completum. 

1^.  Item,  unam  gaHanrlam  ai'p,pnti  usquo  ad  valorem  unius  floreni 
auri. 

i5.  Item,  unum  scrinium. 

16.  Item,  très  camias  de  viridi  pro  tunica  et  inanlello  dolalibiis,  cum 
una  penna  cuniculorum  ad  opus  dicti  manlelli. 

Q(ias  (piidem  res.  .  .  dictns  Peirus.  .  .  eidem  Hugonelo.  .  .  vel  alii  pjus 

('^  Élndo  rileo,  rofj.  G.  Kichardi ,  foi.  xv. 

^"   Rou.ss.i!) ,  coniiniHio  du  raritoii  do  Grijjnnn. 


—  61   — 

nuncio  et  procuralori .  .  .  solvere  et  expedire  proiiiisit .  .  .  incontinenti 
dicto  matrimonio.  .  .  selebrato  inter  futuros  conjuges  supradictos ,  prêter 
vestes  cum  penna  euiiiculorum  predict(as),  quas  solvere  ut,  supra  proinisit . 
infra  duos  annos  proxinios  post  predicti  matrimonii  selel>rationem .  .  . 


i3/iy,  8  inni  et  a  décembre. 
Tulela  Peyronete  filie  magistri  Hngonis  Rujî  notarii  condam  de  Salis  ■'', 

.  .  .  Anno  dominice  Incarnationis  millesimo  tricentesimo  quadragesimo 
nono,  videlicet  die  octava  mensis  madii,  existons  apud  Salas,  in  curia  dicti 
loci,  coram  discrète  viro  Sysraondo  Ruiîi,  filio  condam  Michaelis  Paifli  de 
Salis,  bajulo  nobilis  Armandeti  de  Vaesco,  condomini  de  Becona^^^  et  dicti 
loci  de  Salis,  Guillelmus  Rufli  de  Salis . . .  signifficans  eidem  domino  bijulo 
Peyronetam,  filiam  magistri  Hugonis  Ruffi  de  Salis  coudain  notarii,  fore 
pupillam  et  in  pupiJlari  etate  existenlem.  Propter  que  idem  dominus  baju- 
lus.  .  .  dictum  Guillelmum  Ruffi...  dédit  seu  decrevit  tutorem  pupille 
predicte,  decernendo  sibi  administrationera  ipsius  et  rerum  ac  bonorum 
suorum,  tanquam  magis  utilem  inventum.  Qui  dictus  Guillelmus  tutor 
promisit  dictam  Peyronetam  pupillam,  ejus  personam,  res  et  bona,  bene, 
fideliter  et  legaliter  regere,  gubernare  et  administrare .  .  .  et  de  bonis, 
rébus  et  juribus  pupille  predicte  mox  facere  inventarium  incipere  ut  ci- 
cius  poterit  coraplere .  .  .  Acta  fuerunt  bec  apud  Salas ,  in  bospicio  dicti 
Guillelmi,  ubi  jus  reddebat  dictus  dominus  bajulus,  testibus  prescntibus 
nobilibus  Guillelmo  de  Vaesco  condomino  de  Becon,  Dragoneto  de  Pla- 
ziano  condomino  de  Salis,  domino  Raymundo  de  Audefredo  mouaco.  .  . 
et  me  notarié  publico  nifrascripto, 

Post  que,  anno  quo  supra  et  die  secunda  mensis  decembris,  dictus 
Guillelmus  tutor,  volens  et  cupiens  de  rébus,  juribus  et  bonis  dicte  pupille 
suum  inventarium  facere  et  incipere,  in  presentia  dicti  domini  bajuli  et 
mei  notarii  infrascripti  ac  testium  subscriptorum  facto  primiltuo  per  eum 
venerabili  signo  sancte  crucis  +,  dixit.  .  .  se  invenisse  de  dictis  bonis 
dicte  pupille. 

1.  Et  primo,  quoddam  hospicium,  scitum  in  Castro  de  Salis..  .  .  in  quo 
quidem  bospicio .  .  .  fuerunt  invente  res  mobiles  que  secuntur  : 

2.  Primo,  una  archia  lenens  circa  septem  saumatas. 

3.  Item,  unum  scrinhium  tenens  circa  unam  saumatam. 
II.  Item,  unum  scrinhium. 


>''   Élude  citée,  reg.  coté  Magnam,  fol.  xxxvn. 
-'-^   Béconne,  commune  du  canton  de  Dieuiefit  (Drônie). 


—  G2  — 

5.  Item,  una  tina  de  royre''\  tenens  circa  vigiuli  quinque  saumatas. 

().  Item,  tria  vasa  de  sapo,  tenentia  quodllhet  circa  quatuor  saumatas. 

7.  Item,  de  vino  mero  (juinque  saumatas  et  uuum  sestarium. 

8.  Item,  circa  quatuor  viginli  pecias  d'oyle  '^'. 

9.  Item ,  sex  trabes  de  royre  coiuunes. 

10.  Item,  octo  panas  de  royre. 

1 1.  Item,  très  chabruos  de  royre. 

1-2.  Item,  tresdocim  saumatas  de  blado  equa(rum). 

i3.  Item,  cii-ca  quinque  eminas  anone. 

ih.  Item,  duas  saumatas  et  1res  eminas  bladi. 

i5.  Item,  unam  saunialam  bladi. 

iG.  Item,  très  eminas  anone  pro  logerio  unius  bovjs. 

17.  Item,  unum  sestarium  ordei. 

18.  Item,  quatuor  rasa  anone. 

19.  Item,  unum  sestarium  bladi  quem  débet  Petrus  Hotberli. 

20.  Item,  quatuor  rasa  anone. 
•2 1 .  item  ,  viginti  quinlalia  feni. 

3  2.   Item,  septein  lodices  magnos  videlicet  duos  paratos  et  (piinque  non 
paratos,  in  quibus  sunt  duo  coloris. 
qS.   Item,  très  lodices  strictos. 
26.  Item ,  quatuor  culcitras. 
95.  Item ,  tria  pulvinaria. 

26.  Item,  sex  linteamiua  comunia. 

27.  Item,  duas  mapas  obratas. 

28.  Item ,  duo  banchalia. 

29.  Item,  diraidium  quarteyronuni  quintalis  lane. 

30.  Item,  unum  crumalh. 

3 1 .  Item ,  quasdam  chananas. 
Sa.  Item,  unum  cacobum. 

33.  Item,  unam  sartaginem. 

34.  Item,  unum  gral  de  nuce. 

35.  Item,  duas  cornutas. 

36.  Item,  unum  cadum  parvuni. 

37.  Item,  unam  garlandam  de  perlhis. 

38.  Item ,  unam  belspam. 

39.  Item,  unam  balistam. 
/40.  Item,  unum  bancinum. 
Il  1 .  Item ,  unam  gorgeriam. 

h-2.  Item,  duas  simaysas  parvas  pondérantes  inter  ambas  circa  quatuor 
libras,  de  slanbo. 


''^  Cuve  iMi  (héne.  Rouvp  est  un  tenue  palois  sijjtiifiant  rrcliènc. 
(')  D'hullo. 


—  OS- 
AS, llem,  unam  seciuim. 
Uh.  Item ,  unam  picham  bene  parvam. 
Ii5.  Item,  unam  maydelam. 
Ii6.  Item,  unam  breulam. 
h-].  Item,  unum  cofrcdum. 
48.  Item,  unum  corsetum  de  jasent  de  rosseta. 
h^.  Item,  unam  burssani  magnam  de  serico. 
5o.  Item,  unum  candelabrum  ot  unum  crucibolum  de  fcrro. 
5i.  Item,  decem  animalia  equina  giossa. 
02.  Item,  unum  cort  femellum. 

53.  Item,  sex  polinos  tam  masculos  quara  femellos. 

54.  Item,  unum  bovem. 

55.  Item,  unam  vachiam. 

56.  Item,  sex  oves  blales. 

57.  Item ,  très  anoyes. 

58.  Item,  quamdam  lerram  scitam  in  teiTitorio  de  Turretis''*  que  con- 
f'rontatur  cum  terris  et  pratis  circumcirca  prioratum  de  Turretis. 

59.  Item.  .  .  (encore  h  vignes,  2  prés,  1  jardin  et  à  terres  à  Grignan; 
1  pré  et  a  terres  à  Salles;  1  maison,  1  pré,  9  vignes  et  3  terres  à  Tauli- 

(2)  \ 


gnati 

Actum  fuit  hoc  apud  Salas,  in  hospicio  supradicli  Guillelmi  Rufli 

dree  apostoli.  Item  Stepbanus  Fabri  unam  saumatam  bladi  ad  legalem 
mensuram  dicti  loci  Graynhani,  solvendam  ut  sequitur:  primo  videlicet 
in  messibus  proxime  venientibus,  unum  sestarium  bladi  boni  et  receptibilis 
ad  dictam  mensuram,  et  a  dictis  messibus  in  unum  annum  proxime  futu- 
rum  revoiutum  unum  alium  sestarium  bladi,  et  ab  illo  secundo  an  no  in 
aliuni  imediate  sequentem  anno  revoluto  alterum  sestarium ,  donec ...  de 
dicta  saumata  fuérit  integraliter  persolutum.  Item,  Poncius  Gayardi,  unum 
sestarium  bladi  solvendum  in  messibus  proxime  venientibus.  .  .  l*ro  qui- 
busquidem.  .  .  dicti  promissores.  .  .  se  et  omnia  bona  sua.  .  .  obligave- 
runt.  .  .  Actum  Graynhani .  .  .  ''*. 

7 
1  378,  10  juin. 

Extrait  d'un  acte  de  partage  entre  Ponce  et  Raymond  Houx, 
fils  de  feu  Jean  Roux  de  Salles,  habitants  de  Grignan^^K 

Postque  incontinenti  cum  olim,  tempore  quo  Poncius  UulH  predictus 

")   Tourretes,  ([uartier  nord  du  territoire  de  Grignan.  11  y  avait  alors  un  piieiiré 
dépendant  de  Touruus. 

'^)  Etude  citée,  reg.  coté  Lava,  fol.  8  v°-io  r". 

'*'   Etude  citée,  reg.  Lava,  foi.  xv,  avec  supplément  au  loi.  xxi. 


—    G/4    — 

conlraxil  inalrimouiuni  cuiu  Guillelinota  ejiis  uxore,  habuerit  et  receperit 
al>  eadein  l)ona  et  res  mobiles  et  crédita  infrascripta  et  que  secuntur  : 

I .  Primo  videiicet  quindesim  lloreuos  am'i ,  videlicet  sej)tem  cunio  et 
pondère  camere  domini  uostri  pape,  et  octo  boni  ponderis  grajdeti. 

9.  Item,  ununi  alium  florenuin  aiui  dicti  ponderis  grayieti  habito  et 
recepto  a  Garina  oondani. 

3.  Item,  a  Guichardo  Rutîi  xvui  grossos  nomine  Bertrandi  Durant! 
soceri  sui. 

h.  Itoni.  a  Beratholomeo  de  Serra  alias  Popo  xvni  grossos  ratione  ven- 
diiionis  cujusdam  orti  dicte  Guillehnete. 

5.  Item,  pro  Iraiiia  de  slagno  unam  ovem  cum  agno  a  (blanc  à  l'ori- 
Sinal). 

6.  Ilom ,  a  Guiilelmo  Cliaycii  se\  lloronos  auri  in  quibus  tenebatur  eideni 
Guillehnele  cum  publico  mandainonlo. 

7.  Item,  a  Lanberto  de  Monbrando  dimidium  llorenum  et  aliqua  uten- 
cilia  in  solulionem  tradita  nomino  ipsius  Guillehnete,  videlicet  aliquani 
biouleliuii  rolundani  cum  pede,  aliquam  maydclam,  duas  perticas  longas, 
aliquani  poslem  de  sapo. 

8.  Item,  duo  vasa,  tenenliu  quodlibct  xxui  cados  vini  plona  vino  mero. 

9.  Item,  unum  aliud  vas  tenens  xv  cados,  plénum  eciam  vino  mero. 

10.  Item,  quatuor  saumatas  et  unam  eminam  anone. 

I I.  Item,  imam  saumatam  polente  anone. 
1  a.  Item ,  unam  saumatam  bladi. 

i3.  Item,  quinque  brochellos  olei. 

1/1.  Ilem,  dimidium  ([uinlale  candelaruni  cini. 

i5.  Item,  ini"'  ramos  tele  lane  albe. 

16.  Item,  duos  ramos  cum  dimidio  tele  brune, 

17.  Item,  unam  porselam. 

18.  Item,  très  mapas,  unam  longeriam  : 

(Jue  oinnia  in  ulilitate  coinuni  dictoium  Poncii  el  Itavmundi  lUifli  Ira- 
trum  posita  et  expedita  fuerunt  et  que  de  bonis  el  rébus  eorumdem 
coinunibus  cidem  Guillelmele  restitui  et  al(ias)  per  ipsum  Poncium  eidem 
si  offerret,  quod  absit,  oleum  vero  a|)reciatum  est  ad  xv  solidos  nionete 
nunc  currentis,  dimidium  quintale  sini  candelarum  ad  11  florenos  cum 
dimidio  auri,  sex  rami  tele  albe  et  brune  et  dimidium  ad  sex  florenos,  que 
ascendunl  in  universso  xxxv  florenos  ix  grossos,  de  et  pro  quibus  resti- 
tuendis  ad  |)artem  cujuslibet  dictorum  frairum  pertinent  restituere  et  sol- 
vere  ipsi  Guillelmele  ut  convenit  xvii  llorenos  x  grossos  et  m  patatos. 

Verum  persone  infrascripte  tenentur  predictis  fralribiis  in  quantitatibus 
infrascriptis  ut  asserunt  : 

Kj.  Primo,  nobilis  Dabnacius  de  Hupe  très  florenos  cum  dimidio  auri. 

-io.   Item,  Joliannes  li;mi)eili  ch  Giillione,  ui  florenos. 

âi.   Item,  GiiilIfîlniMs  Rascbacii  de  Valreaco,  très  florenos. 


—  65  — 

•J9.  Item,  GiiiHeimus  Mayfiodi ,  \\  grossos. 
■2S.  Item,  Amancius  Bonoli,  11  lloieiios  cnui  dimidio. 
■ih.  Item,  habet  ipse  Poncius  [)enes  se  très  llorenos  oomuiies. 
â5.  Item,  Raymundus  Rocini  de  Salis,  xxi  giossos. 
■ii).  Summa  debitorum  dictorum  fratrum  in  moncla  vcl  aiuo  xxiii  llo- 
reui  V  gross . , . 


1873,  1"  et  90  décembre. 

Tutela  liherorum  Pctri  Gauterii  de  Regali  villa  '"',  vidclicet  Viiicmtii ,  Stepliani 
et  Bertrandi  pupillovum ,  data  et  décréta  Beitrando  et  Anlhonio  Gauterii 
dicti  loci  ^^'. 

...Amio  Incarnationis  ejusdem  [Christi]  miilesijiio  tricentesimo  septua- 
gesimo  tercio,  videlicel  die  [)rima  mensis  decemljris,  iliustrissima  domina 
Johanna  Dei  gracia  Jherusaiem  et  Cicilie  regina ,  Provincie  et  Forcalqiierii 
comitissa  régnante  et  existente,  in  ioco  et  curia  regali  Regalis  ville,  Ber- 
trandus  Gauterii...,  et  Anthonius  Gauterii,  dicti  loci,  liabilatores  Valli- 
sauree  Tricastrinensis  diocesis,  cilati  in  dicto  Ioco  et  curia  et  coram  no- 
bili  viro  Johanue  de  Litono,  judice  et  bajulo  dicte  curie  per  Johanneui 
Faucheti  servientem  dicti  loci  et  curie.  .  .  videlicet  ad  recipiendum  seu 
videndum  dationem  tutele.  .  .  Vincentii,  Stepbani  et  Bertrandi  Gauterii, 
fratriun,  liberoruni  pupillorum  Pétri  Gauterii,  dicti  loci  Regalis  ville 
coudam.  .  .  Et  incontinenti  dicti  Bertrandus  et  Anthonius,  tutores.  .  . 
cupientes  de  bonis  dictorum  pupillorum  suorum  inventarium  iucipere  in 
presentia  dicti  domiui  bajuli  et  judicis  ac  mei  notarii  et  testium.  .  .  facto 
primitus  per  eosdem  signo  venerabili  sancte  crucis  t  dixerunt.  .  .  de  bonis 
dictorum  pupillorum  factum  sive  alTayre  cpioddam  scitum  infra  territorium 
loci  predicti  Regalis  ville .  .  .  vulgai'iter  nominatiun  Moncharier,  quod  fac- 
tum .  .  .  comune  est  et  iudivismn  inter  ipsos  fi-atres ...  et  Giraudum  eorum 
fi'atrem  adultum .  .  .  Acta  fuerunt  bec  in  Regali  villa ,  in  coperto  ubi  tene- 
tur  curia .  .  . 

Postque,  auno  quo  supra  et  die  vicesima  mensis  predicti  desembris, 
constituti  in  presentia  mei  supradicti  et  iufrascripti  notarii  et  testimn  infra- 
scriptorum. . . 


'1'  Réauville,  commune  du  canton  de  Grignan. 

^^'  Elude  citée,  reg.  P.  Barasti  coté  Lava ,  fol.  ho.  —  Outre  la  ro|.ie  du  registre 
Lava,  nous  avons  de  fade  du  90  décembre  la  minute  sur  feuille  volante,  d'où  fut 
tiré  l'acte  du  registre,  et  en  tète  de  laquelle  nous  lisons  les  mois  :  posita  est  in  car- 
tulario.  Ce  cartularium  est  le  registre  Lava. 

Arcukologif..  5 


—  06  — 

. . .  Bertrandus  et  Anthonius  Gauterii  tutores  et  nomine  tutorio  predicto , 
Aidelicet  Vincencii,  Stephani  et  Bertrandi  Gauterii  fralrum  pupilloruiii, 
dixeruut  et  confessi  fuemnt  reperiisse  seu  iiivenisse,  de  bonis  et  rébus  uio- 
bilibus  et  ininiobilibus  ipsoruin  pupilloruin  coniuuibu  et  indi\isis  inter 
ipsos  fratres  pupillus  et  Giiaudum  euruiii  iVatreni,  (|ue  secuntnr  : 

I.  Et  primo,  (juoddam  hospiciuin  scituni  in  loco  Regalis  ville,  quod 
coufrontatur  cuin  portali  dicto  peu  noniinato  de  Aquabella''^  et  cum  hos- 
picio  R.  Acbaj-tli  et  cum  carreria  pul)lica.  (Ici  la  iniinile  sur  feuille  volante 
ajoute  :  in  »pio  sunt  bona  que  secuntur  : 

3.  Primo  quedam  folanoyra,  et  le  reste  comme  au  registre.) 
3.   Item  quandam  folaiioyram  de  quercore  tenentom  circa  quincjue  sati- 
matas  rasemorum. 

h.  Item,  unum  vas  de  quercore  tenentem  circa  octo  cados  \ini. 

5.  Item,  unam  aixbiam  de  quercore  tenentem  circa  quinque  saumatas 
bladi. 

6.  Item,  aliam  arcbiam  modicara  tenentem  circa  unam  saumatara. 
-.   Item,  duo  pistrinia. 

8.  Item ,  très  selelas  ad  sedendum ,  longas. 

9.  Item,  unum  drayetum  (minute  :  dray)  de  coreo  modicum  et  modici 
valoris. 

10.  Item,  unum  cantarum. 

I I .  Item ,  unam  bugaderiam  de  lapide. 
la.  Item,  unum  morterium  de  lapide. 
i3.  Item,  unum  ignipendium. 

li.  Item,  aliquas  chanenas  de  ferro. 

i5.  Item,  unum  graponum  de  fen'o. 

16.  Item,  unum  cacobimi  tenentem  unam  coruulain  iH\yw  [«M-foialum 
in  tribus  partibus  (minute  :  in  duabus  vel  tribus  partibus). 

17.  Item,  unum  crucibolum  de  ferro. 

18.  Item,  unum  broquetum  de  fusta. 

19.  Item,  unum  cloquear  pro  oHa. 

90.  Item,  aliquam  serram  ad  metendum  blada. 

•21.  Item,  unam  bacbassiam. 

9  2.  Item,  uniuu  archonum  modici  valoris. 

28.  Item,   unam   nolam    sive  sonalham  dictam  piata   [  minute  :  unam 

Dolam  sive  sonalba  videlicet  platam). 

ai.  Item,  unam  olam  dictam  clocha  (m /h m /c-  item,  unam  clocham). 

a5.  Item,  très  platonos  grossos. 

a6.  Item,  quinque  platonos  modicos, 

37.  Item,  unam  tai-avcllam  et  unum  eschalpre  de  ferro. 

98.  Item,  unum  gladiura  trenchayre. 

i''  Portail  situé  du  côlé  d'Aiguebelle,  alors  abbaye  de  Cistercien». 


—  67  — 

âg.  Item,  quamdani  vineani,  modice  vaioiis  ut  dicual,  scitaiu  in  teiri- 
torio  dicti  loci,  in  loco  rlicto  aus  Bergonhos. 

3o.  Item,  ({iiamdam  terram  Stephani  Laugerii,  scitaui  in  dicto  terri- 
lorio  in  loco  dicto  ad  Stanfietum,  seniinatam  ynono,  in  qua  sominate  suiit 
quinque  saumate  anono  et  unum  sestarium  ordei. 

3i.  Item,  unum  casale  prope  supradictum  hospicium  cpiod  confrontai 
cum  casali  R.  Rotberti. 

.82.  Item,  duos  aysaonos  fetri  modicos. 

33.  Item,  unaDi  asellani. 

3^.  Item,  duos  boves  comunes. 

35.  Item,  unum  alium  bovem  veterem. 

36.  Item,  unum  souaUionum  modicum  sive  ciocho. 

37.  Item,  unam  sus  sive  trovam. 

38.  Item,  unum  porsellum  valons  quinque  gi'ossoi-um  vel  circa  t  mi- 
nute :  mi"  grossorum). 

39.  Item,  duas  botetas  sive  barlets  de  fusta. 

lio.  Item,  unum  postem  in  (|uo  fiebat  menssa  {minute  :  in  quo  taciuut 
menssam)  modici  vaioris. 

ài.  Item,  quatuor  saumatas  bladi  prout  portatum  extitit  de  aiea. 

h -2.  Item,  septem  eminas  ordei. 

63.  Item,  unam  ai-chiam,  que  est  in  loco  Vallisam'ee,  tenentem  cjrca 
septem  saumatas. 

44.  Item,  aliquam  justetam  fuste  modicam. 

45.  Item ,  unam  sartaginem. 

46.  Item,  unum  lodicem  color(is)  modici  vaioris.  [Addit.  dan-f  la  mi- 
nute :  item,  duo  pulvinaria  modici  vaioris.) 

47.  Item,  unum  linteamen  quasi  nullius  vaioris. 

48.  Ilem,  aliquas  andecas  terri  f'ractas. 

49.  Item,  alla  duo  iinteamiua  quasi  etiam  nullius  vaioris. 

50.  Item,  unam  iîsciaram. 

5i,  Item,  unum  coutrile  {minute  :  coytrile). 

5â.  Item,  unum  alium  lodicem  modici  vaioris. 

53.  Item,  unum  farneyrolum. 

54.  Item,  unam  aysetam  et  unam  aysoiam  ferri. 

55.  Item,  unam  vachiam  pili  ver-melli  quinque  annoriuu. 

56.  Item,  unum  ve\lacium  duoriim  annorum. 

57.  Item,  unamjungam  dicli  temporis. 

58.  Item,  unam  securim  sive  destral. 

59.  Item,  unum  socum  de  ferro  ponderautem  cLrça  novem  bbras. 

60.  Item,  duas  quartas  canapis. 
6i,  Item,  cii'ca  septem  iibras  iane. 
69.  Item,  uuiun  eminale. 

63.  Item,  duas  alias  nolas  sive  sonalbas  bonas. 


—  ()8  — 

66.  lleiii,  (liinidiam  librani  lili  slopaïuiii. 

65.  Item,  quinque  cissoria. 

66.  Ilein,  quinque  paraccidifs  in  quibus  sunL  duc  iiile^jrc  et  alie  as- 
clatc 

67.  Ilom,  quatuor  g^allinas  et  uuum  gallum. 

68.  Item,  très  cininas  anone. 

69.  Item,  duo  ceslaria  milhii. 

70.  Item,  se\  rasos  a\ene. 

Et  protestautur  seu  protestât!  suul  solIenq)uiter  dicti  Berlraudus  et  Au- 
llionius  Gauterii  lutores  predicti.  .  . 
Actum  ut  supra... 

9 

137^1 ,  7  janvier. 

ConslitHlion  de  dot  en  faveur  de  André  Goijraud,  de  Gviijiian, 
et  Ih(ri>-ctle,  Jille  de  ('respin  Garciii ,  de  Vinsohres. 

.  .  .Primo  triginta  et  quincjue  (loi'cnos  auri  boni  et  fini  domine  nostre 
regine  Gicilie  currenles  nunc  et  taies  quod  unus  ex  dictis  florenis  valeal 
viginti  quatuor  solidos  iiionele  nunc  currentis  domini  nosli-i  pape  vel 
econversso,  unam  gariandam ,  unum  scrinium,  unam  mapam,  unum  ma- 
nutergium,  solvenda  ipsa  bona  et  diclos  xxxv  florenos  soivendos  ut  sequi- 
tur  :  et  |)rimo,  incontinenli  copuialo  dicto  matrimonio,  scrinium,  mapam, 
manutergium,  gariandam,  juxta  focultatein  dotis  et  decencian»  persona- 
rum  conti'ahenciuni ,  et  ipsam  Burgetam  indulam  cota  una  nova  usque  ad 
valorem  ti-ium  florenorum  am-i ,  et  in  festo  proxinie  luturo  Omnium  Sanc- 
lorum  quinque  florenos  auri  legis  et  ponderis  predicti,  et  a  dicto  lesto 
j)ro\inie  venturo  in  aiio  festo  Sanclorum  Omnium  imediale  seqiuMili  a'ino 
revoluto  très  (lorcnos  am'i. . . ,  et  deinde  in  alio  festo  Onniium  Saïutorum. . . 
alios  très  florenos  auri,  et  sic  de  anno  in  annum  quolibet  anno  ti'es  flore- 
nos auri,  donec.  .  .  de  dicta  tota  dote  et  aliis  bonis  dotali!)us.  .  .  fueril 
integraliter  persolulum.  .  .'"'. 

10 

137/1  '  ^^  janvier. 

Extrait  d'une   constitution   de  dot  en  faveur  de  Ijealrisela, 
fdlc  de  Pierre  Jîoncfidei,  de  Grignan. 

.  .  .Unam  gariandam  aj-genti  competenlcm  juxia  lacullalcm  dolis  pre- 
'■'   Klnde  citée,  rejj.  coté  I.nva ,  loi.  titt. 


—  G9  — 

sentis  et  qualitatein  personarum  et  decentiam  ad  arhitiium  si  nccesse fuerit 
et  ordinationem  domini  nostri  Graynhani,  el  ipsam  induere  de  presenti 
duobus  cotis  panni  decentis  juxta  factdtatem  et  decentiam  predictas,  soi- 
vendos  dictes  l\  florenos.  .  .  ac  dictam  jjarlandam  arf;«Miti  in  niodiun  qui 
sequitur  et  per  soliitiones  et  terminos.  .  .  infrascriptos ,  videlicet  :  inconti- 
nent! dictani  garlendam  argent!  et  desem  floj-enos  auri  legis  et  ponderis 
predictorum ,  et  a  die  presenti  in  unum  annum  anno  revoluto  et  completo 
quinqae  florenos  auri.  .  .  et  ah  illo  die  in  unum  aniuim  tune  proxime  se- 
quentem  et  revolutum  imediate  alios  quinque  florenos  etc.  .  .^'\ 

11 

1  ■\']li,  6  juin. 

Tiitela,   data  et  décréta   Giraudo  Rascacii,  Pétri  pupillt, 
filii  Guiclmrdi  Marin/'  condain'''K 

.  .  .Anno  Incaruationis  ejusdem  [Domini]  miHesimo  tricentesimo  sep- 
tuagesimo  quarto,  videlicet  die  sexta  mensis  junii,  ad  quam  diem  citati 
extiterant  in  curia  Graynhani  viri  magniffici  et  potentis  domini  Giraudi 
Ademarii  militis  ,  domini  Graynhani  et  de  Alpihus,  et  coram  nohili  viro 
Bernardo  Dalphini  hajulo  dicti  loci,  Giraudus  Raschacii,  habitator  Gray- 
nhani et  Raymundus  Berengarii,  dicti  loci,  per  Guillelmum  MeruU  ser- 
vieutem  dicte  curie,  agnati  et  cognati  Pétri  fdii  pupilli  Guichardi  Marini, 
dicti  loci  de  Graynliani  condam,  .  .  .videlicet  ad  recipiendum  tutelam  et 
administrationem  persone  et  honorum  dicti  Pétri .  .  .  Qui  quidem  domi- 
nus  hajidus.  .  .  dictum  Giraudum  declaravit  ac  dédit  et  decrevit  tutorem 
pupillo  predicto ,  decernendo  eidem  Giraudo  tutelam  et  administrationem 
ipsius  pupilli  et  rerum  suarum.  .  .  Qui  c[uidem  Giraudus  promisit.  .  . 
dictam  Petrimi  pupillimi ,  ejus  personam  et  bona  bene  et  fideliter  et  lega- 
ter  regere,  gubernare  et  administrare,  utdia  faciendo  et  inutilia  pretermi- 
tendo  pro  posse.  ipsmnque  pupillum  bonis  moribus  iudjuere  et  docere 
tamquam  bonus  paterfamilias  sive  tutor,  et  de  bonis,  rébus  et  juribus 
dicti  pupilli  mox  facere  incipere  inventai'iiun  et  quam  scicius  poterit  com- 
plere,  et  de  ipsis  suo  loco  et  tempore  rationem  reddere...  Et  incontinenti 
dictus  Giraudus  tutor  volens  et  cupiens  de  bonis  et  rébus  pupilli  predicti 
suum  inventarium  incipere  in  presentia  dicti  domini  bajuli  ac  mei  notarii 
infi'ascripti  et  testium  infra  scriptorum ,  facto  primitus  per  eum  signo  ven(e- 
rabili)  sancte  crucis  t,  dixit  et  nominavit  idem  tutor  invenisse  de  bonis  dicti 
pupilli  : 

1 .  Quoddam  hospicium  scitum  infra  locuni  Grayhani . . . 

'*'  Etude  et  reg.  cités,  fol.  66. 

'-'  Etude  cilée,  reg.  Tuarum,  foi.  9  v''-io  r"  et  'i5  r°. 


—  70  — 

9.  Item,  (jiiamdam  vineani .  .  . 

Acia  fiipiiiiit  lioe  (Traynlumi  in  doino  cui'io  dicli  loci,  lpstil)ns  preson- 
til)us  noliili  Dalinacio  de  Riipo.  .  .  Jacobo  Tiirrini  dunalo  Sancli  Anlho- 
nii.  .  .  ol  1110  l'ctro  Barasti,  etc. 

',].  Ilt'iii,  qiiaiiidam  arcliiain  de  querqiiore  tonenlem  cii'ca  vu  saniiialas. 

6.  Item,  uiiaiu  aliaiii  Icnenleiii  circa  iiii"'  sauinatas. 

B.  Item,  (jnaiiidaiii  tinani  lenonlem  circa  xx"  saiimatas  rasemonim , 
quam  liabet  dominus  Amancius  Talabossi. 

6.  Item,  umim  bachacium  la|)idoiiiii  pio  porcis. 

7.  Item,  duo  scriuia  bona. 

8.  lient,  (hias  seictas  modicas  de  liisla  ad  sedendnni. 

9.  Item,  très  culcitras. 

1 0.  Item ,  quinqiie  pravas. 

11.  llcm,  sex  pulvinaria. 

12.  Item,  scx  lodices  conumcs. 
i3.  Item,  duo  orelberia. 

ih.  Item,  aliquas  gipas  modici  valoiis. 

i5.  Item,  seplem  Uateamina  lam  bona  ([uam  jirava. 

16.  Item,  unani  mapam. 

17.  Item,  unam  fi'ocham  l'erri. 

18.  Item,  duas  gorgerias  et(iam)  malbe  modici  valoris. 

19.  Item,  copam  unius  cacobi  modici  valoris,  tenontem  niiiiin  can- 
innim. 

9  0.  Item,  unam  cassiam  de  cupro  modicam. 

31,  Item,  umun  baucinum. 

3  9.  Item,  duo  ignipeudia  l'eni  sive  crumalhs. 

28.  Item,  aliquem  coperlorium  elle  de  ferro. 
a^i.  Item,  aliquam  secm-im  sive  destral  modicam. 
a5.  Item,  umim  gladium  poares  ^'^  modici  valoiis. 
96.  Item,  unum  gladium  rolundum  scamellaloiis. 
27.  Item,  aliquas  chanenas  de  ferro. 

98.  Item,  aliquem  graponum  de  ferro. 

29.  Item,  aliquam  aysetain  de  feiro  modicam. 

30.  Item,  aliquas  torq(ue)sas  de  ferio. 
.3i.  Item,  aliquem  ferrum  de  esplieu. 

Sa.  Item,  aliquam  cosselam  modicam  de  fusta. 

33.   Item,  idiquam  aliam  picbetam  do  ferro. 

3^.   Item,  aliquoin  aliuni  iiiodiriim  forruin  (rcspliou.. 

35.  Item,  aliquem  marcipium  cum  i  zona  modici  valoris  oIm aluni. 

36.  Item,  aliam  picbetam. 

87.   Itom,  aliuin  niodictim  fcirnm  (rcspliou. 

'•'   l'ii  conti'.'Mi   rioiliii  pour  tiiillor  la  vijjiic. 


—  71  — 

38.  Item,  alicjuatii  i-ftsclayrain  de  ïoiro  pro  j^astà. 

89.  Item,  alicjuas  forfices  sive  tesoyras  iilodicaM. 

lib.  Item,  aiiquem  barbos  de  ferro. 

hi.  Item,  duos  marteletos  ad  ferraiidumi 

/i9.  Item,  ali([nas  alias  torrj(ue)sa9  de  ferro. 

Ii3.  Itetii,  alium  graponum  de  feri'o  cum  paleta. 

llf^.  Item,  aliqùém  gladium  modicum. 

45.  Item,  aliqilam  cayselani  modicam  et  mndici  valoris  de  fusla. 

46.  Item,  alicplaiii  aysolam  de  feiTo. 

47.  Item,  aliquam  laidetani  de  pasta  modicam  et  modici  valofis. 

48.  Item,  imum  morteiiiim  iapidis. 
4().  Item,  imam  bachassifim. 

5o.  Item,  duo  vasa  nulliiis  valoris  et  sine  fultdis. 

5i.   Item,  aliquod  doyamenliim  Aasorum  antiqnorumi 

62.  Item,  aliquod  doyamentum  uuius  gerle  modice  et  sitie  f'undo. 

53.  Item,  unum  alium  morterium  lapidisi 

54.  Item,  aiiquem  lapidem  bilgaderiuta  '''; 

55.  Item,  aiiquem  escutum  modicuUi. 

56.  Item,  unam  emiuam  cumulam  bladi  grossi  et  nilosi. 

57.  Item,  débet  pro  uno  indumeutd  viridi  et  clamidi  emlo  per  Pon- 
cium  Gayardi  idem  Poncilis  Gayardi  xv  grosses. 

58.  Item,  habet  et  recuperavit  dictus  Giraudus  tutor  aiios  xv  grossos 
a  Johanne  Mathei  pro  logerio  vinee  supradicte  de  Pratis. 

59.  Item,  de  instrumentis  antiquis  et  nulliiis  eficacie  xsuii"'. 

60.  Item ,  très  cossas  ordei. 

6 1 .  Item ,  quemdam  ortum  .  .  . 

62.  Item,  unum  ortum.  .  . 

63.  Item,  unum  ortum  ad  portale  GostecaUde'"'. 

64.  Item,  quamdam  terram.  .  . 

65.  Item,  aliquod  juncherium  scitum  in  Gordio '^^ 

66.  Item,  quoddam  gresimi  scitum  ad  Serrum.  .  . 

12 

i38o,  29  mars. 
Tratisaclio  Lmirencii  Audebcrtl  et  Johnimis  Gaslonis  geurris  sui^''\ 
In  nomine  Domini,  Amen.  Noverinl quod  anno  Incarnationis  ejus- 

'"'  Une  pierre  de  lessive. 

'-'  Côlechaude,  partie  méridionale  de  la  ville  de  Grignan. 

'^^  Quartier  du  territoire  de  Grignan. 

'*^  Etude  citée,  règ.  Noslrum,  loi.  i-3  r". 


ilein  millosiino  tnoentesinio  octuagesimo,  videlicel  die  xxix  rnensis  mardi. 
Cum  lis,  questio.  .  .  seu  raiicura  vortorelur  esset([uo  diiiciiis  vontilala  ol 
ullra  iiiiniuiu  verti  speraretur  inter  Lauroncium  Audiberli  do  drayiihano 
ox  iina  parte,  et  Joliannem  Gastonis  notarium ,  generum suiiin  et  maritum 
Anilioiiiele  uxoris  sue,  liiiam  (sic)  dicli  I.aurencii,  et  nomine  suo  ac  An- 
llioniele  piedicte  uxoris  sue,  et  ut  cniijuncla  persona  ejusdein  et  doiuiuus 
i(M  (lolalis,  ex  altéra,  super  co  videlicet  quod  anus  alteri  et  quilibet  per  se 
v[  aller  ipsoruni  alleri  petebal ,  et  dictus  Johannes,  suo  et  quo  supra  no- 
mine dicte  uxoris  sue,  res.  bona,  jura  et  acliones  int'rascrij)tas  el  que  se- 
cnnlur:  Et  [)riino  tlietus  Johannes  Gastonis,  suo  et  quo  supra  nomine  dicte 
uxoris  sue,  petit  sibi  dari,  tradi,  deliberari  et  restitui  bona  onmia  mobilia 
et  res  que  secuntur  per  Laurencium  supradictum  socerum  suuni  el  palreni 
dicte  Aullioniele.  el  (pie  continentnr  in  quadani  sedula  scripta  : 

I.  Et  primo  duns  capras. 

a.  Item,  sexagenta  bruscos^'^  et  très  apium. 

3.  Ilem,  Iria  modia  vini  meri. 

!i.  Ilem,  dimidium  modium  vini  iinphati. 

5.  Item,  duodesim  parium  sotularium  novornm. 

(■).  Item,  unum  coreum  bovinum  ablatum  cabpieriis. 

7.  Item,  iiii"  duodenas  pellium  pelozarum. 

8.  Item,  unum  lloienum  pro  francme(n)t.  operatorii, 

9.  Item,  esparayre. 

10.  Item,  cavalletum  faste. 

II.  Item,  scagnum  in  quo  siuditar. 
12.  Item,  (luas  postes  de  sapo. 

i3.  Item,  uovem  vasa  vinateria. 
i4.  Item,  unam  vegetem  sive  galeya. 
i5.  Item,  unam  sartaginem. 

16.  Item,  duas  chanenas  de  ferro. 

17.  Item,  unam  cassetam  de  ferro. 

1 8.  Item ,  duas  mensas  longas. 

19.  Item,  unam  erainam  cum  dimidia  sab's. 
•>o.  Item  ,  dt'cem  postes  de  nuce. 

21.  Item,  circa  anam  quintale  de  canbe. 

22.  Item,  anam  cestarium  seminis  canabis. 
28.  Item,  anam  gorgeriam  de  ferro. 

2^.  Item,  duos  esj)ly('us  de  ferro. 

25.  Item,  unam  paneriam. 

26.  Ilem,  unam  lauceam  de  fusta. 

27.  Item,  (pialuor  lodices. 

28.  Item,  quinque  palvinaria. 

•■')  Brusc,  en  patois  dauphinois,  désigno  une  niche  d'ahoilles. 


—  73  — 

39-  Item,  uniini  aurollierium. 

3o.  Ilem,clecem  l  iifpntnina. 

3i.  Item,  iinani  mapain  oj)eralaiii. 

Sa.  Item,  unum  almatrassium. 

33.  Ilem,  unum  pic  de  ferro. 

3/i.  Item ,  duas  secures. 

35.  Item,  duodecim  bachasinos. 

36.  Item,  unam  vomerem  sive  reiha. 

37.  Item,  alia  frangme(n)ta  sint  apreciata  ad  duos  floreiios cum  dimidio. 

38.  Item,  quatuor  auiias  tele  linee,  et  una  auna  lane  sive  ianie. 

39.  Item,  de  iaua  filata  pro  faciendo  unum  ramum. 
ho.  Item,  viginti  rasos  amicdalarum. 

4i.  Item,  unam  lanternam. 

hù.  Item,  unam  selani  ad  equitandum. 

43.  Item,  unum  cadum  fuste. 

hli.  Item,  septem  cornutas  fuste. 

h5.  Item ,  quodam  breviarium. 

A6.  Item,  duas  pienas  fenerias  feni. 

li'j.  Item,  duodecim  saumatas  anone. 

Et  econversso  dictus  Laurencius  dixit  quod  solvit  et  expendidit  pro  usi- 
bus,  esplechis,  funeralibus,  piis  causis,  legatis,  salufe  anime  et  corporis 
Raymunde  uxoris  sue  condam  et  matris  supradicte  Anthoniete,  filie  sue  et 
dicte  condam  Raymunde  ac  heredis,  ac  cantaribus  et  reparalione  ac  susteu- 
talione  bospiciorum ,  prediorum  et  bonormu  dicte  condam  Raymunde  As- 
térie uxoris  sue,  ea  que  secuntur  et  que  omnia  infrascripta  petit  et  requirit 
sibi  solvi,  tradi  et  restitui  per  dictos  conjuges  Johannem  et  Antbonietam 
et  de  bonis  ejusdem  Antboniete  : 

1.  Et  primo  [pro  sejpultura  Raymunde  uxoris  sue, .  .  .  matris  dicte  An- 
[tbojniete,  pro  sex  [sa]cerdotibus,  pro  quolibet  unum  giossum,  pro  clericis 
eorum  sex  patatatos  [ad]  sumptus.  .  .  dictorum  presbiterorum  et  clerico- 
rum. 

2.  Item,  solvit  nona  die  proximo  post  obilum  ejusdem  Raymunde  [pro] 
canta[ri]  ipso  d[ie,  pro]  duodecim  sacerdotibus  mandalis  et  qui  interfue- 
runl  ipso  die  in  cantari,  pro  quobbet  unum  grossum,  et  clericis  eorum- 
dem  sex  soludos  et  prandium  ipsorum  presbiterorum  et  clericorum. 

3.  Item,  solvit  in  et  pro  cantari  tresezimi  seii  trenteni  pro  duodesim 
sacerdotiJKis  xu  grosses,  et  pro  clericis  ipsorum  sex  soludos. 

h.  Item,  solvit  pro  una  noale  pauis  legata  per  ipsam  Raymundam,  ([uin- 
que  sestaria  bladi. 

5.  Item,  solvit  idem  Laurencius  Raymunde  Flaude  pro  luminari  unum 
seslarium  bladi. 

6.  Item,  solvit  Moiielo  (ïarcini  pro  sereo  pasquaii  unum  sestarium 
bladi. 


—  7^1  — 

7-  Ili^m,  soKil  iinam  emiiiani  bladi  filiole  sue  filio  Michel  Treguin- 
hani. 

8.  Item,  solvit  idem  Lauroncius  uiiam  ominam  hladi  iilie  Peti'i  Roverii 
filiole  sue. 

().  Ilem,  jielil  et  requirit  sil)i  solvi  et  tradi  mediclatem  rnioliium  et  ob- 
ventiomim  prediomm,  bonomin,  rerum ,  cl  juriuin  inobiliuiii  et  imnobi- 
liumsiveanimaliiim  quorumcumque  dotolium  dicti  Johannis  siveconjiigum 
ipsoriiiu  .  perceptoriiin  por  ipsum  Joliannem  et  in  t'iiliiriiiu  jtercipiendornm  , 
et  prouî  foslal  piiblito  instiuineiilo  aumpto,  l'aclo  et  sioiiato...  per  inagis- 
Iriiiii  .lohamit'm  Beniardi  do  Taidiiiliauo  iiolarium,  conlinenlem  constitu- 
tionem  dicte  dotis  dictorum  Johannis  Gastonis  et  Anlhonielc. 

10.  Item,  ])etit  et  requirit  sibi,  suo  et  qun  supra  noiniue  dicte  Autho- 
niele.  idem  Laurencius  tîlie  sue  rccognosci  per  i|)sum  Johnnnem  Gastonis, 
et  cum  débita  auctoritale  et  licenlia  Pelri  Gasloiiis  palris  sui ,  omnia  uni- 
verssa  et  singula  bona  et  res  mobiles  et  inmobiles  ipsius  Anthoniete  etc. , 
sibi  in  dote  conslitutos  ac  fructus  per  eunidem  |)erccplos  prinn  anni  et 
pretcrili,  proul  convenit  et  promisil.ac  justum  est  et  rationabiloj  pro  uli- 
litate  ipsius  Anthoniete  et  suoruni,  petitque  idem  Laurencius  sibi  solvi 
et  tradi  [)er  ipsum  Joliannem  Gastonis  nomine  dicte  Anthoniete,  causa  et 
nomine  lerrngiorum  nonnullorum  predioruni,  et  pro  parle  sibi  (hclo  Lau- 
l'encio  tangente  ex  dictis  terragiis  quam  aliis  de  causis  usque  ad  quan- 
tilatein  decera  et  septem  saumatarum  et  duorum  scslariorum  bladi  et  duo 
modia  vini  pro  vineis  et  fructibus  vinearum  et  tralliarum  ejusdem  An- 
thoniete, necnon  certam  pecunie  ({uantitatem  ratione  constructionis  mer- 
ialorum  et  murorum  conslructorum  in  ospiciis  et  supra  domibus  dicte 
Anthoniete  lempore  dudum  lapsso  et  quo  vivebat  dicta  R(aymu)nda,  et 
aiiim  pecunie  quanlilatem  ratione  cujusdam  compositionis  facte  cum 
domino  noslro  Graynhani  pro  dicta  Raynuuida  et  criminibus  seu  deliclis 
per  eam,  ut  dictus  dominus  pretendebat,  |)ei'  eandem  commissis,  necnon 
aliain  quantitatem  pecunie  expendile  in  prosequtione  cujusdam  litis  contra 
universitatem  de  Golonzellis '^'\  et  pro  delTentione  jurium  heredilatis  i|)8ius 
Rayniunde  etc. .  . 

1 1.  Item,  et  octo  saumatas  ordei  quas  habebat  dictus  Laurencius  tem- 
pore  contraclus  matrimonii  selebrati  inter  ipsos  conjuges  Johanhem  et  \n- 
thonietam  in  hospicia  dicte  Anthoniete. 

Tandem  partes  ipse.  .  .  volenles.  .  .  onmcni  nuUeriam  litium.  .  .  evi- 
lai-e.  .  .  linierunt.  .  ,  per  modum  transactionis  et  amicabilis  compositionis 
.  ,  .  tractante  venerabili  et  circumspeclo  viro  domino  Peiro  Reguini,  utri- 
usque  jm-is  baquallario,  judice  baronie  Graynhani,.  .  .  cui  dicti  domini 
Pétri  ordinal ioni.  .  .  ipso  parles.  .  .   staro  vohioruul.  .  .   sub  pona  conlum 


l''    Co/o(i:p//(?s,  comniiiiii!  du  caiiîoii  <li'  (Jrijfun. 


—  75  — 

librarum.  .  .  qui  quidera  dominus  Pelrus.  .  .  ordinavit.  .  .  ut  infra  se- 
quitur  : 

Et  primo quod  supradictus  Laurencius .  .  .  Iradat .  .  .  infra  decem 

dies  proxime  futures,  dicto  Johanni  Gastoni,  suo  et  dicte  uxoris  sue  no- 
iniiie  petenti.  .  .  nmuia.  .  .  bona  et  res  infrascripta  et  infrascriplas  dotale» 
et  dotalia  etc. ,  que  secuntur  : 

I.  Et  primo,  duas  capras. 

9,  Item,  LXMi  bruscos  sive  alveos  apium. 

3.  Item,  duodesim  paria  solularium  novorum. 

k.  Item,  uuura  coreum  buinum  abtatura  ia  cbaucherii. 

5.  Item,  iiii"  duodenas  pellium  pelozariim. 

6.  Item,  unum  florenuin  auri  pro  framne(n)t.  operatorii. 
y.  Item,  unum  esparayre. 

8.  Item,  unum  scaguum  in  quo  sinditur. 

9.  Item,  duas  postes  de  sapo. 

10.  Item,  novem  vasa  vinateria. 

I I.  Item,  unam  sartaginem. 

19.  Item,  duas  chanenas  de  ferro. 
i3.  Item,  unam  cassetam  de  ferro. 
lA.  Item,  duas  mensas  longas. 
i5.  Item,  decem  postes  de  nuce. 

16.  Item,  aliquam  gorgeriam  de  ferro. 

17.  Item .  nii"' lodices. 

18.  Item,  quinque  puivinai'ia. 

19.  Item,  unum  aurelherium. 

90.  Item,  decem  lintearaina. 

91.  Item,  unam  mapam  operatam. 
99.  Item ,  unum  aima trassium. 

98.  Item,  duos  florenos  cum  dimidio  auri  pro  apreciamento  nliquaruni 
franmentarum. 

9/1.  Item,  un'"  aunas  tele  linee  et  unam  aunamlanie  tele. 
9  5.  Item,  de  filo  lane  filate  ad  quantitatem  unius  rami  tele. 

96.  Item,  unam  selam  ad  equitandum. 

97.  Item,  unum  cadum  et  septem  cornutas. 

98.  Item,  cpiemdam  librum  dlctum  breviarium. 

99.  Item,  duas  plenas  fenerias  feni. 

3o.  Item,.  .  .   ordinavit.  .  .   supradictus  dominus  Petrus  arititer 

quatinus  dictus  Laurencius  de  duodecim  saumatis  anono  in  supradicta  pc- 
titione  supradicti  Johannis  Gastonis  contentis  et  supradescriptis  solvat  dicto 
Jobanni .  .  .  très  saumatas  et  in  messibus  proxime  venientibus  novem  sau- 
matas  anone. 

3i.  Item,  de  quatuor  modiis  \nni  superius  petilis  et  in  petitione  dicli 
Jobannis  contentis.  .  .   dominus  Petrus,  .  .    ordinavit.  .  .  tradi  ])er  ipsum 


—   70  — 

LaurtMiciiiiii  tliclo  Johauiii.  .  .  in  proxiniis  vinil(Muiis  veiiioiilibiis  ncdolibo- 
rari  ix  caiisis  |)rediclis  et  snperius  conlonlis  duo  luodia  vini  |)nrl  seu  meri 
ot  alia  (liio  inodia  i[i  aliis  viiulcmiis  ox  tnnc  sou  iu  alio  aiino  proxinio  ve- 
nieiili  et  imodinlo  soi|iionti  in  vindoiniis  ni  rsl  dicluni. .  . 

Acla  fuerunt  bec  Grayidiaiii.  in  forlalieio  dieti  loci,  lestibns  preseulibus 
Borirando  doBlaoozio,  (îarino  Ayniaiii,  Beniardo  Dalpbini .  .  .  el  nio  Potro 
Barosli  pnbbco  inipoiynb  auclDrilato  uotario. 


i.38o,  iG  juin. 

Laiirentius  Audibcrli ,  recognitio  sibi  fada  pcr  Joliannem  Gastonis 
ejus  generum  "^ 

.  .  .  Anno  Incarnalionis  ojusdpiii  niillosinio  Iriconlosinio  octnagosinio 
vidolicet  (be  sexladccinia  niensis  junii,  ronslitutus  inagistcr  .loliannes  (las- 
lonis  de  Vaireaco,  notariiis  babitator  Craynbani,  in  iiresenlia  niei  no- 
tarii  el  lostinni  inlrascriplomni .  .  .  ac  in  presonlia  Laurencii  An(bb(Mti 
palris  Aiilboniclc  nxitiis  (bcti  niafiislri  Jobannis,  pottnilis  cl  rcMjnirciilis 
noniino  sno  ri  (Hcle  AntbonieU'  <'l  snorinn,  sibi  pcr  (bcluiu  Jobanncin  bona 
fuie  reco}|nos(i  rcs  el  bona  niobiba  el  iinniol)iba  ac  jnra  ])er  ipsnni  Joban- 
nem  a  (bclo  Lanrencio  babila  cl  sibi  dicio  Joiianni  in  dolcin  cl  pro  dolc 
conslilula  el  assij'nala.  .  .  pronl .  .  .  conslare.  ,  .  asscrunt  (piodani  pnblico 
insli'uincnlo  fado  cl  signait)  manu  el  signo  niagistri  Jobannis  Hei'nai'(b  de 
Tanbnhano,  nolarii  pubbci,  tradita,  debberata  et  noniinala;  qui  quidem 
niagisler  Jobannes  Gastonis...  publiée  rccognovil .  .  .  récépissé  a  (bclo 
Lanrencio...  et  pênes  se  liabuisse  ac  in  siunn  cojuotbun  et  ulililaleni 
convertisse  et  exposuisse  res  et  bona  dolalia  inbasciijjla  seu  <|ne  secun- 
Inr  : 

I .  El  primo  quatuor  vacbias. 

a.  Item,  unum  veylassium  triuni  annorum. 

3.  Item,  unnni  alium  vevlassium  duorum  annoi-nin. 

h.  Ileni,  Ires  l)oysses  sive  veylaces  unius  anni. 

5.  Ileni ,  unnni  vilubini  laclanlcui. 

G.  Item,  unani  jungam  unius  anni. 

7.  Item,  duas  capras. 

8.  Item,  unam  eqnain  sive  i-oncinam  conqielcnlem. 
((.  Ilem,  uiuun  roucinum  Irinm  annoriun. 

10.  Item  sex  saumatas  bladi. 

II.  Ilem,  de  vino  mero  sive  puro  viginli  endos  sive  barraba. 

'     Kliiilc  cili'c,  lejj.  Nostridii .  loi.  11  \"-\',)  r". 


—  77   — 


1  -2. 

lleiii, 

i3. 

Ilem , 

\h. 

Item , 

i5. 

Item , 

i6. 

Item , 

17- 

Item, 

i8. 

Item , 

19- 

Item , 

90. 

Item, 

magna  quam 

■21. 

Item, 

22. 

Item, 

23. 

Item , 

24. 

Item , 

25. 

Item , 

26. 

Item , 

27. 

Items 

28. 

Item, 

29. 

Item , 

3o. 

Item , 

3i. 

Item , 

39. 

Item, 

33. 

Item , 

3/i. 

Item , 

35. 

Item, 

36. 

Item, 

37. 

Item , 

38. 

Item , 

39. 

Item , 

ko. 

Item , 

kl. 

Item , 

k^. 

Item , 

43. 

Item, 

kk. 

Item, 

45. 

Item , 

46. 

Item , 

47. 

Item , 

48. 

Item , 

^9. 

Item , 

5o. 

Item , 

5i. 

Item , 

52. 

Item. 

53. 

Item , 

septem  duodeuas  formarum  fusto. 
duos  gladios  rotnndos. 
uiuim  gladiuin  sive  trenchol. 
umim  esparayre  de  ferro. 
unum  chavalletum  faste, 
unam  conchiam  lapideani. 
imiim  doyre. 

umun  baiicum  fnste  in  quo  sindilur. 

decem  et  octo  vasa  vinateria  tam  bona  (piam  j)rava  et  tam 
par\a. 

duas  tinas  sufficientes. 
duas  gerlas  chauchanoyras. 
quatuor  cada  sive  barrais. 
sex  cornutas. 
duo  cantara  competeutia. 
unimi  lapidem  oiei. 
septem  arcas,  in  quibus  seu  inter  quas  est  uiia  piava. 
undecim  sci-inea. 
duos  cacobos. 
duas  sartagines. 

quatuor  coquipendia  sive  crunudds. 
aliquas  chanenas  de  ferro. 
quasdam  crumalberias  de  ferro. 
unum  cloquear  ferri  sive  culhiera. 
unum  graponuni  ferri. 
unam  gratusam  ferri. 
unam  ollani  metalli  esljercbalani. 
duos  pitaiphns  stanhi  parvos. 

duo  scagna  sive  archibanca  cuiu  uua  tauia  de  sapu. 
unam  taulam  rotundam. 
très  taulas  longas. 
septem  selas  longas. 
X  sellas  parvas. 
duodecim  paraccides  fuste. 
sex  cissoria  sive  talhayres. 
duas  salerias  luste. 
unum  sestarimn  liguminis. 
unam  tunicam  ferri. 
unam  gorgeriam  ferri. 

unum  bancinium  ferri  ad  antiquum  moduin. 
unum  esplyeu  ferri. 
Item .  unam  pereriam  ferri. 


—  78  — 

5^.  Item,  quasdam  sive  aliquas  tlispioydes. 

55.  Item,  unum  scntum  faste. 

50.  Item,  tresdesim  llasatas  lam  bonas  quam  piavas. 

57.  Item  ,  (|uindecim  pulvinaiia. 

58.  Item,  1res  cidcitras. 

59.  Item ,  duo  aurelheria  modici  valoris. 

60.  Item,  vifjinti  sex  linteamina  tam  bona  (|iiani  prava, 
Gi.  Item,  diias  mapas  operatas. 

Ga.  Item,  duas  mapas  panas. 

G3.  Item,  unam  loiigeriam. 

G^.  Item,  duo  almalrassia. 

65.  Item,  uuaiu  eyssetam  pai'vam. 

66.  Item,  unam  securim. 

67.  Item,  duas  pichas  ferri  ad  interfodendum. 
08.  Item,  duos  ])arletos  magnos  et  duos  parvos. 

()().   Item,  uiuuu  gladium  fauseuc  cum  manibrio  ferri. 

70.  Item,  uuum  ferrum  vocatum  ulna. 

71.  Item,  unum  sive  aliquod  instrumentum  diclum  suvent.  miiniluiii. 

73.  Item,  unum  sive  aliquod  aiiud  instrumentum  dictum piano  iiuuiiliim. 
78.  Item,  aliquam  serram  traverseriam. 

74.  Item,  unam  aysetam  ferri. 

75.  Item,  unam  doladovram  ferri. 

7O.   Ilem,  unam  molam  iapidis  uuuiitam. 

77.  Item,  unum  sive  aliquod  tarayre  feiri. 

78.  Item,  unam  sai-pain  pravam. 

79.  Item,  unam  aysolam  ferri. 

80.  Item,  duas  jaffas  ferri. 

8 1 .  Item ,  quatuor  aunas  teie  linee. 

82.  Item,  unimi  eminaie  praNiim. 

83.  Item,  duo  morteria  laj)idis. 

84.  Item  duas  samnatas  bladi. 

85.  Item  triginta  et  quatuor  llorenos  auri  boni  et  lini,  ad  (pios  \xvmu'" 
florenos  fuerimt  apreciate,  per  nonnijllos  viros  amicos  comnumes  parcium 
predictarum,  videlicet  Jobannem  Gastonis  et  Laurencium  Audiberti,  res 
que  secunlur,  videlicet  sexaginta  brusci  sive  alvei  apium,  [H'o  duodecim 
paribus  sotularium  novorum  pro  quatuor  duodenis  pelliuni  pclozarum, 
pro  fracmentis  ojieratorii,  pro  dunbus  cbanenis  ferii,  pro  decem  posli- 
bus  de  nnce,  pro  franmetis  altei-ius  cnjusdam  operatorii,  pro  iilo  lllato 
unius  rami ,  j)ro  dnabus  feneriis  plenis  feni .  . . 

Acta  fuerunl  hec  et  condila  apud  (.îraynbanum ,  in  dorao  quo  lenetuv 
curia  dicti  loci,  testibus  presenlibus  Poncio  et  Giraudo  de  Graynhano 
fratribus,  Gnilb'lmo  Aleruli.  Poncio  Fcrrandi,  dicii  loci,  Lanberto  de  Mon- 
brando  domicello  de  Montesecuro ,  et  me  Petro  Barasti  pubiico  etc. 


1^ 

i38o,  3o  septembre. 

Johannete  iixoris  Anthonu  Aulanheni  recognilio 
bonorum  dot(ilium^^K 

.  .  .  Auuo  Incarnationis  ojusdem  miilesimo  trecentesimo  octuagesiino, 
videlicet  die  ultima  mensis  septembris, .. .  Anthonius  Aulanberii ,  de.  .  .  . 
Vasionensis  diocesis ,  habitator  nunc  Grayabani ,  Diensis  cUocesis . . .  eorifes- 
sus  fuit .  .  et .  .  publiée  recogno^it .  .  .  ipsum  Antbouiimi  babuisse  et  rea- 
liter récépissé  de  bonis  et  rébus  dotalibus  ipsius  Johannete  et  in  suum 
comodum  et  utiUtatem  convertisse.  .  .  res  et  bona  et  animalia  ''  mobiiia  et 
inmobilia  infrascripta  et  infrascriptas  que  secunlur  : 

1 .  Et  primo  quinque  sau matas  bladi. 

2.  Item,  très  eniinas  leguminis  fabai'um  et  eizerum. 

3.  Item,  très  cados  vini  puri. 

4.  Item,  unum  partitorium  de  ferro  competentem  et  boniim  pro  ma- 
cello. 

5.  Item,  unum  bgonem  bonuni  et  competentem. 

6.  Item,  unam  securim. 

7.  Item,  unam  tinam  tenentem  circa  vigiuti  saumatas  racemoruiii. 

8.  Item,  duo  vasa  conipetentia  ettenentia  quodiibet  cii-ca  xii  cados  ses- 
le\Tales. 

9.  Item,  duas  cornutas. 

10.  Item,  duo  scrinia  competentia  teuentia  quodiibet  circa  unam  sau- 
juatam. 

11.  Item,  unum  pislriniuni. 

1  -2.  Item,  unum  arcbibancuiu. 

i3.  Item,  duo  coquipendia  sive  crumabls  de  l'erro. 

i4.  Item,  aliquas  cbanenas  de  ferro. 

1.5.  Item,  aliquas  cruinalberias  de  ferro. 

16.  Item,  aliqriani  gratusam  ferri. 

17.  Item,  unum  cacobum  tenente(m)  plénum  cantai'um  aqiie. 

18.  Item,  aliquam  pejTolafin)  cupri  competentem  et  bonani. 
ig.  Item,  unam  sartaginem  bonam. 

90.  Item,  unam  aUam  perfor[a]tam  pro  castaneis  abtandis. 

21.  Item,  unum  morterium  lapidis  cuni  politrigerio  sive  pello. 

22.  Item,  abquam  taulam  sive  meussam. 

''  Etude  citée,  reg.  i\oslrii»i,  fol.  35  v°. 
-    Addit.  du  temps  dans  l'original. 


—  80  — 

ûo.  Item.  Iros  selas  longas. 

a'i.  Iti'iu.  ([iialuoi'  |)it;»l|)lios  slanlii  Icncnlcy  c[iiilil»cl  (Uiiiitliaiii  (jiiar- 
laiii  viiii. 

•2  5.  Ili^in,  duos  alios  panioros. 

q6.  Itoni,  duos  |)oiros  comuuos. 

27.  Item,  duas  vaclias  juvenos  ol  coinpolonles. 

i>8.  Iloiii,  unain  jungam  duorum  annorum. 

29.  Itoin,  unum  voylaoinm  Iriuin  annorum  conijiclcnlcm. 

30.  Item,  decom  oves  blales  ol  oompelonles. 

3 1 .  Item ,  quatuor  capras  compétentes  et  blales. 
Sa.  Item,  octo  florenos  auri. 

33.  Item,  unum  bancinetum  albarionalum. 
3/j.   Item,  alupios  gaudelelos. 

35.  Item,  unum  ensem  et  unum  enchile  sivc  bloipiier. 

36.  Item,  unam  culcitram  lane  competenlem  cum  ])luma. 

37.  Item,  unum  ahnalracium. 

38.  Item,  (lia  pul\ inaria  competentia. 
3f).  Item,  très  lodices  albos. 

^o.   Ilcm,  unum  alium  lodicem  de  coloribus. 

Al.   Ilem,  uiuun  alium  lodicem  modicum. 

fiù.  Item,  (piindesim  linleamina  (piorum  novem  suul  nia<jna. 

/i3.  Item,  très  mapas  operatas,  duas  scilicet  magnas. 

h  II.  Item,  unam  aliam  mapam  planolgam. 

h5.  Item,  unam  eminam  jjrane  canajiucii. 

àG.  Item,  de  canpe  ad  l'aciendum  un"'  ranios  tele, 

/J7.  Item,  de  filo  lane  ad  faciendum  très  aunas  tele  : 

Que  cpudem  omnia  .  .  .  bona  et  res  dotales  et  dolalia  supradictas  el  su[)ra- 
dirla  diclus  Anlbonius  conlessus  fuit  liabuisse  et  realiler  j-ccepisse  cl  nume- 
rasse,  et  in  sunm  comodum...  el  utilitatem  convertisse  et  exposuisse,  et 
de  cfuibus  c[uidem  bonis  el  rébus  dotaUbus  supradiclis  ipse  Anlhonius 
et  ratione  dicte  dotis  se  bene  Iiabuil  el  tenuit  pro  pagato  et  conlenlo.  .  . 
Actum  Graynbani,  in  bospicio  habitationis  didorum  conjugum .  .  .  el 
me  Petro  Barasli  etc. .  . 

15 

i38o,  6  novembre,  et  i.'^Si,  i"  jku'iI,. 
Dacio  lidcle  Gnillclmrle  Jllic  UaijiitiouU  (jilbcvni'^^'. 

Et  incontinenli  diclus  Jobannes  lutor  volcns  cl  cupicns.  .  .  invcnlarium 
lacère  el  incipere.  .  .   dixil.  .  .   se  invenisse  de  bonis  comunibus  dicte  pu- 

'•''    Kliide  citiif,  rcjj.  Nosliimi,  \\>\.  .'{■y  v". 


—  81   — 

pille  et  ipsius  Johannis  :  quoddani  hospicium  suuiii  scitum  in  caslro  Giay- 
nhani .  .  .  Actiun  fuit  hoc  Graynhani.  .  ,  Postque,  annn  Iiicarnalionis  Do- 
inini  m°  iif  lxxx  primo,  et  die  prima  mensis  angusli,  supradiclus  Johaunes 
volens  et  cupiens  de  bonis  et  rébus  dictorum  Johannis  et  Guillelmete  mo- 
bilibus  et  immobilibus  suum  invcnlarium  incepiiim  perficere  et  com- 
|)lere.  .  .  confessus  fuit.  .  .  invenisse  de  bonis  predictis  ea  que  sei^untiu-  : 

I .  Et  primo ,  quamdam  arcam  sine  ciibriss. 

9.  Item,  una  tina  capacitatis  circa  xvin  somataruni. 
3.  Item,  alia  tina  capacitatis  trium  somalarum. 
h.  Item  una  arca  capacitatis  circa  sex  somataruiii. 

5.  Item,  alia  minor  arca  capacitatis  circa  duas  somalas. 

6.  Item,  alia  arca  capacitatis  cii'ca  unam  saumalam. 

7.  Item,  unum  vas  capacitatis  circa  \  barallinm. 

8.  Item,  unum  vas  capacitatis  circa  duorum  baiaihum. 

9.  Item,  aha  duo  vasa  vinaria  modici  valoris. 

10.  Item,  unam  cornuam  pleuam  ordeo. 

I I .  Item ,  unum  eminale. 

12.  Item ,  bachaciam  plenam  instrumentis. 

i3.  Item,  unum  sacuium  plénum  instrumentis, 

i4.  Item ,  unam  sartaginem. 

i5.  Item,  unum  vas  vinarium  capacitatis  circa  quinquc  barallium. 

16.  Item,  unum  quoquipendium  garnitum. 

17.  Item,  unum  parvum  barelJinum. 

18.  Item,  due  serre. 

i().  Item,  unum  flagellum. 

•!0.  Item,  unam  securim. 

•3 1 .  Iteiu ,  duas  flazatas  liquoris  rid^eis. 

•22.  Item,  alia  flazata  diversorum  colorum  hqual .  .  .. 

20.  Item,  alia  bona  llazata  rubea. 

•là.  Item,  aham  bonam  llazatam  albam  liqual.  et  rubeis. 

2 5.  Item,  unam  culcitram  plumeam  bonam. 

26.  Item,  unam  aliam  culcitram  plumeam  modici  valoris. 

27.  Item  quinqne  cussinos  plumeos. 
-28.  Item ,  unam  tualiam. 

29.  Item,  una  ayssata. 

00.  Item,  una  rilia. 

82.  Item  ,  duo  liarallia  modici  valoris. 

33,  Item,  duas  picherias. 

3  /i ,  Item ,  unus  caletus  ferri. 

35.  Item,  unus  scripneus  capacitatis  quinque  eminarum. 

36.  Item,  alius  scripneus  capacitatis  unius  sestarii, 
87.  Item,  duo  brocherii  ferri. 

38,  Item,  scripneus  modici  valoris. 

Archéologie.  0 


—  8L>  — 

89.  Item,  nlius  sciipiuHis  niodici  valons. 
/»o.   Item,  unuiii  scanuui  pro  sedeudo. 
hi.   Ileni.  uiuis  morleiius  cimi  peslello. 
àû.  Item,  una  ovis  alba. 
^3.   Item,  uiuis  cacaljiis. 

àli.  Item,  aliud  hospicium  scilum  ihidojii   iii    plat(>a  juxla  hospicium 
l)(Mtraadi  Mirapelli  ab  una  parte  et  idj  aJia  via  cpia  iliiv  ad  ecclesiam. 

Aclum  Grayuhani,  in  domo  ipsorum  pupiUoiuni .  .  . 

IG 

i38'j,  11  et  12  septembre. 

Liboionim  pujiillorum  Guiilelmi  Gaclioiiis  cl  bunonan  corumdem  dacio  tutclc 
Bile  rclictc  (licli  (îuiUchiù  Gachonis  condam  cl  Girmulo  coriim Jilio ''^K 

Anno  quo  supra  et  die  in  crastina  que  Hiit  dies  xii  dicti  mensis  septembris , 
supradicti  Bila  et  Giraudus . . .  volentes...  iuveutarium  ince|)tum  porlicere 
et  coiiiplere.  .  .  confessi  fuerunl.  ,  .  invenisse  de  bonis  predictis  ea  que 
sequntur  : 

1.  Et  primo  unum  ctniiacle. 

2.  Item ,  quasdam  chenenes. 

3.  Item,  una  s(ar)taf|o. 
h.  Item,  unum  cacabum. 

5.  Item,  unum  veru. 

6.  Item,  (luas  essas. 

7.  Item,  una  securis. 

8.  Item,  una  rilia. 

9.  Item ,  unum  marteiluin  scindent. 

10.  Item,  unum  lesln. 

1 1.  Item,  una  tibia, 
la.  Item,  una  serra. 

i3.  Item,  unum  estare  fcrri. 
i/i.   Item,  unnm  albernins. 
i5.   Item,  una  s(er)valeri. 
1  G.   item,  una  mola. 

17.  Item,  unum  tenebrum  grossuni. 

18.  Item,  duas  |)arvas  cereval. 

19.  Item,  una  arbalesta  cum  suo  torno. 

20.  Item,  unum  cuneum. 

'''    Ktudo  cili'C,  rcjf.  ]\oslniiii ,  1"  laii  v"  /i. 


—  83 


(1) 


lera,  uuuni  boclier. 

tem,  unum  panels 

tfin,  très  serras  pro  blado. 

tem ,  unum  scanujii. 

tem,  unum  scrineuni. 

tem,  unum  aliud  scriueum  sine  coperto. 

tem,  unum  bastam. 

tem,  una  Iniola. 

tem,  una  sella. 

tem ,  una  arca  sine  coperto. 

tem,  alia  arca  capacitatis  circa  ix  sanmatarum. 

tem ,  alia  arca  capacitatis  circa  quinque  saumatarum. 

tem,  aliud  scriueum  sine  coperto. 

tem ,  duas  flazatas. 

tem ,  una  culcitra. 

tem ,  duo  pulvinai'ia. 

tem ,  unum  [vas]  vinarium  capacitatis  circa  xn  barallium. 

tem,  aliud  vas  vinarium  capacitatis  circa  xii  barallium. 

tem,  una  mosteria  capacitatis  circa  v  barallium. 

tem,  alia  minoi-  musteria  capacitatis  circa  nn°'  bandlium. 

tem ,  alia  mosteria  capacitatis  ciica  ni  barallium. 

tem ,  unum  dolium  capacitatis  circa  xviii  baraUium. 

tem,  una  tina  calcadoii-e. 

tem,  duas  cornuas. 

tem,  una  tina  magna. 

tem,  una  langeria. 

tem,  una  china  (sic)  pro  vino. 

tem ,  una  alia  mola. 

tem ,  una  alia  briola  parva. 

tem,  alia  briola. 

In  coquina  : 
P(rim)o,  una  briola. 

tem,  una  salla.  ^ 

tem,  unum  morterium. 
tem,  unum  picberuni  stagneum. 
tem ,  unas  chananes. 
teiu ,  una  gierla  pauci  valons, 
tem ,  unum  pistrinum. 
tem ,  una  asilla  cum  suo  puilo. 
tem ,  unum  magnum  puUuni  assiniumn. 
tem,  circa  octo  saumatas  bladi. 


''*  Panés,  mot  patois  dauphinois,  veut  dire  panier. 


—  Sli  — 
liona  inmoljilia  : 


AcluniGreynliani  in  donio  dicli  Giraiidi  cl  ipsoriiiu  |»ii|(iil(ii'um,  Icsiibus 
presentibus .  .  .  Michel  do  Arcndai"  de  licllitio,  Joliamio  Aiiii.,  (î"  de  Cire- 
nhano  ino(n)alco,  Potro  Begererii ,  Jacobo  lloseli  derico,  cl  nie  Pclro 
Barasli  etc.  .  . 

17 

i8()o,  2 4  ortohrn  cl  'jS  novembre. 
Processus  et  inventarium  honorum  nohilU  Pclri  Cuslrinori'-'^  . 

Aniio  Domini  m"  ccc"  nonagesimo ,  et  die  xx!!!!""  mensis  oclobris,  qua  die 
nobilis  Giiiota  iilia  et  hères  ex  testamonio  nobibs  Poiri  Caslrinovi  de  (ja[n- 
lajinoruHs,  Tricaslrineiisis  diocesis,  citari  fecit  legatarios  et  creditores 
dioli  nobibs  Petii  pairis  sui  condam,  ronipariluros  lioc  (be.  jioi'a  tercia- 
rum,  in  presenli  curia  et  coram  nobili  vii'o  Pelro  Baïusti,  bayllivo  tocius 
])aronie  Granhani,  visuros  incoari  inventarium  quod  facere  intendit  ipsa 
nobibs  Guiola  de  bonis  horedilatis  dicti  nobibs  Pelri  ])alris  sui  condam,  et 
('jus  pei'lexiononi  si  coniode  beri  j)ossit,  cum  cominalione  quod,  sive  ve- 
nerint  sive  non,  ad  incoationein  dicti  inventarii  ejusque  conlinualionein  et 
perfeclionem  procedotur  ut  ordo  jui'is  dictaveril ,  ipsomm  vol  alterius  eoruni 
absontia,  si  (pio  fuoril,  in  ali([uo  non  obslanle,  ot  hoc  voce  proconia  in 
dicto  loco  de  Gantamondis  l'acta  publiée,  ubi  dictus  nobilis  Pclrus  do- 
cessit. 

Postque,  paulo  post,...  coram...  domino  baylbvo  dicta  nobilis  Guiola 
dicens  et  reqnirons.  .  . 

.  .  .  Illico  dicta  nobilis  Guiola.  .  .  cum  auctoritate,  licentia  nobibs 
Poncii  de  Monte  RulTo  viri  sui  prosenlis.  .  .  in  quanlujn  indiget,  dicens 
se  j)rirao  invenisse  de  bonis  ol  horeditate  piodicto  : 

1 .  Queddani  bospicia  cum  curto  et  orto  sibi  contiguis  sita  inli-a  locuni 
de  Gantamondis,  conlVontata  a  parle  orientis  cum  carreria  publica  el  hos- 
piciis  Giraudi  Danielbis'cl  a  ])arle  occidentis  cum  via  publica  qua  itur  versus 
occlesiam  sancti  Mauricii,  a  parte  vero  bore  cum  hospiciis  Poncii  Vinconcii 
et  quadam  androna,  et  a  ])arlc  venli  cum  barrio. 

9.  llom,  in  caméra  que  est  a  parle  venli  fuit  reperla  aliqua  canlitas 
avene  infi-ascripta  videbcet  xxxxv  ras,  item  de  ordeo  vii'°"'  eminas,  item 
xxiHi"  sestaria  anone. 

3.  Item  plus,  tradidil  nobilis  Guillehnus  Raymundi  castellanus  xxiu ses- 
taria cum  dimidio  anone. 

/i.  Item  ])lus,  VI  sestaria  bladi. 

'''    Klude  citée,  rejf.  colé  Mcliiora .  ("  i-.'j. 


—  85  — 

5.  ItiMïi.  unum  bancinetum  cidii  cammalho  et  viseria. 
G.  Item  ,  duo  paria  canlollotorum  talium  qualium. 

7.  Item,  I  glaviuin  sive  lansam. 

8.  Item  ,  I  ignipendum. 

9.  Item,  unam  tabulam  do  sapo. 

10.  Item,  I  stannumad  sedendum. 

11.  Item,  unam  coriiulam  debilem. 

1  9.  Item,  I  eminam  cum  dimidia  grane  canapis. 

i3.  Item ,  I  barletum  olerium. 

il\.  Item,  I  plautatoriam  cum  acumine  feri. 

i5.  Item,  balastomuu  vigiiuinum  taie  qnale. 

16.  Item,  umim  panerium  modici  valoris. 

17.  Item,  duas  bacbacetas  parvas. 

18.  Item,  I  drayouum  ad  })asandum  bladum  taie  quale. 

19.  Item,  I  scrineum  de  nuce  cum  cubersello  taie  quale, 

20.  Item,  unam  palam. 

9 1 .  Item ,  XI  rassos  amicdolorum. 

99.  Item,  de  nucibus  ix  rasa  talia  qualia. 

93.  Item,  unum  coble  sive  catenam  feri  ad  estacbandum  canes. 

9  4.  Item,  1  librum  calcerium  taie  quale. 

25.  Item,  I  candelabriim  fieri  (lisez  ferri)  cum  tribus  dueUiis. 

26.  Item,  I  cotam  raria(m)  malhe  sine  manicis  talem  qualem. 

97.  Item,  I  espiout. 

98.  Item,  I  drayetum  de  coreo  taie  quale. 

99.  Item,  I  médium  glavium. 

3o.  Item,  I  rete  piscatoris  vocatum  chapays  taie  quale. 

3i ,  Item,  in  parva  caméra,  i  magnum  pistrinum  anticum  modici  valoris. 

32.  Item,  H  cofros  antiques  feratos,  quorum  i  est  modici  valoris  et 
aller  taie  quale. 

33.  Item,  unam  mayt talem  qualem  ad  pastandum. 

34.  Item,  quanddam  perches  ad  piccendum  canapum,  parvi  valoris. 

35.  Item  ,  i  eslordier  cujus  tela  est  nullius  valoris. 

36.  Item,  v  notas  sive  sonallias  tnm  bonas  quam  pravas. 

37.  Item,  unam  archam  farneriam  antiquam  sine  copercello. 

38.  Item,  i  sestarium  de  mes  cum  dimidia  emina. 

39.  Item,  n  raanoU  deseparati. 

40.  Item,  medietatem  unius  porte  sive  uyserie. 
/il.  Item,  II  saumatas  bladi. 

42.  Item,  I  tuelam  tele  perforatam. 

43.  Item,  i  circulum  cum  de  racemis'^^. 

''^  En  Dauphiné,  on  conserve  souvent  les  raisins  en  ies  attachant  à  un  cercle 
suspendu  au  plancher. 


—  86  — 

hli.  llcm,  1  scirouc  terri. 

45.  Item  plus,  de  anona  wxii  sestaria  et  eminam. 

46.  Ilem,  omne  snmmcs  inioiic,  avene  et  bladi  ordei  sunt  sine  giotis. 
h'].  Iloiii,  I  cmiiia  sisora. 

48.  Item,  i  escodiaiu  l'(.  . .). 

Uq.  Item,  i  aysotam. 

5o.  Item  ,  III  eiiiinas  tam  do  fahis  qiiam  danatolis  quam  de  pissa. 

5i.  Item,  m  lanlcyronos  modici  valoris. 

52.  Item,  II  porcos  comunos  cl  ii  parvos  et  uiiam  suim. 

53.  Item,  unam  inagnam  tinain  de  corquore  ciim  un"  enchaines  sive 
amdos  fiiste. 

B4.   Ilem,  unaiii  tinaiii  parvam  cum  xi  serculis. 

55.  Item,  unam  folayoram. 

56.  Ilem,  Il  cados  vinatarios. 

57.  Item ,  I  vas  ([uorqnoris  plénum  vini   meri  capientem  xix  haralia 
grossa  sive  deschandil. 

58.  Item,  11  vasa  vinaria,  capienle  quolibet  i  modiuni. 

59.  Item,  I  alium  vas  capientem  xv  vel  xvi  baraiia. 

60.  Item,  VI  vasa  vacna  comunis  forme  et  i  mnsterinm  vacnani. 

61.  Item,  viu'°  Irabcs  in  quo  siislontantur  vassa  apellata  pontilli. 

62.  Item,  Il  barletos  taies  qUales. 

63.  [tem.  i  tarayrc  et  11  laravelhas. 

64.  Item,  unam  lauleta  petila. 

65.  Item,  unam  cornutam. 

66.  Item  quasdam  binas  innnitas  de  cordis. 

67.  Item,  L  tegulas. 

68.  Item,  unam  cellam  basti  talem  qualem. 

69.  Item,  II  chavilharios  fuste  taies  quales. 

70.  Item,  I  siveriam  ad  portandum  fimum. 

71.  Item,  m  fnrcas  palherossas. 

73.  Item,  I  bonum  bast  et  unam  bonaiii  basloriam. 

73.  Item,  XX  pecias  polalie.  inter  quas  est  iinns  gualhus. 

74.  Item,  I  eschaletam. 

75.  Item,  I  taulerium  parvi  valoris. 

76.  Item,  I  |)alam  feni. 

77.  Item,  I  aysatam  feri. 

78.  Item,  I  morterium  lapidis  cum  11  pislellis. 

79.  Item.  I  seram. 

80.  Item,  II  maydes  per  paslandum. 

81.  Item.  II  maydetas  parvas  taies  qnales. 

82.  Ilem,  IX  bacbasestas  cnm  II  palliaconis. 

83.  Item,  unam  securim. 

84.  Ilem.  I  balansas  parvi  viiloris. 


—  87  — 

85.  Item,  I  pellem  mutonis  et  i  coreum  vituli. 

86.  Item,  m  quicenia,  i  bancinam  cupri. 

87.  Itéra,  I  parvum  cocohum  lalem  qualem. 

88.  Item,  i  cassetam  pai'vam. 

89.  Item,  I  ferrura  assignandum  sculoUas  et  iiii'"  graponos. 

90.  Item,  I  gratussam. 

91.  Item,  I  cornutam  in  qua  tenelnr  epulum  porconim. 

92.  Item,  I  verum. 

98,  Item,  II  camlelabros. 

()à.  Item,  I  martellum  ferratorem  cum  tenaculis  et  bota  ad  parandum 
pedes  equorum. 

95.  Item,  I  sarpam  talem  quaiem. 

96.  Item,  II  securim  sine  manubrio. 

97.  Item,  I  cantarium  in  quo  tenetur  aqua. 

98.  Item,  II  sartagines. 

99.  Item,  I  ignipendium. 

100.  Item,  I  chalfa  fiienc. 

101 .  Item,  I  culheiiam  cum  qua  scumatur  olla. 
109.  Item,  I  tabulam  cum  11  tabulariis. 

io3.  Item,  I  tabulam  rotoiidam. 

106.  Item,  II  scannos. 

io5.  Item,  II  gladios  modici  valoris. 

106.  Item  ,  II  pai-accides  stagneas. 

107.  Item,  V  quathinos  stagneos. 

108.  Item,  II  plateUos  stagneos. 

109.  Item,  V  pitalphos  stagni  tam  parvos  quam  magnos. 

110.  Item ,  I  aygaderiam. 

111.  Item,  V  sellas  ad  sedendum. 
119.  Item,  I  cbanenas. 

1 13.  Item,  II  rascla  mayt. 

il  h.  Item,  I  pai-vum  veru  ferri  sine  pedibus. 

11 5.  Item,  I  tirabrasa. 

116.  Item,  I  saleriam  sine  cnbersella. 

117.  Item,  II  cubersellas  ferri. 

Item,  secuntur  designatlones  inslrumentonim  : 

118.  Et  primo,  quoddam  instrumenlum  emptionis  cujusdam  prati  cum 
terra  factura  et  signatum,  ut  in  eo  legitur,  manu  et  signo  Johannis  Claveili 
notarii,  siib  anno  Domini  m"  ccc°  lvi  et  die  xvi  mensis  decembris.  .  . 

1 19.  Item,  I  partes  in  qua  addiscuntur  pueri. 
19  0.  Item,  I  cofre. 

191.  Item ,  I  escrinerium  modiciun  tenentem  circa  11  sestaria. 
19  2.  Item,  II  aliud  scrinea  tam  modica  quam  magna. 
19  3.  Item,  I  cornutam. 


88 


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II  l'itycerins. 
I  cadiim. 
I  mensjtm. 
I  cannnm. 

1   [)OSt(MU. 


I  salei'iam  fiislc. 

un  modicos  massonos  canapis. 

I  encom. 

I  matalas. 

1  lodioem  paratam. 

I  Ireslis  divtM'sis  coiorihiis. 

II  piilvinaria. 

I  sei-ram. 

XIII  lintieamina  talia  qualia. 
11!  iiiapas  taies  (piales. 
ires  inaniteigia  talia  cpialia. 

II  lodices  pai-alas. 

I  lodiccm  talein  ([ualoiii. 

II  culcitras  tani  bonas  quain  pravas. 
V  pulvinaria. 
I  eschania. 

III  sedasad  pasandam  rariiiaiii  lammodica  quam  maona, 
VII  grumesellos  (ili  lane  lam  maj^^nos  (piaiii  modicos. 

I  maydetimi  talem  qualem. 
XVIII  catiiios  fiisleos. 
xxii  paraccides  fuste. 

II  piatellos  fuste. 
I  Culcitram. 
I  lodiceiu  paratam. 

I  copertorium  diversis  coioribus  modici  valoris. 
I  eminale. 

III  boves,  quoi'iim  duo  suni  boreti  et  aller  saur. 
sccjuhur  de  aniiiia/ihus  bnrinis. 

Et  primo  sex  vaxsas  portancia  vitula  quorum  uua  esl  saura. 

Item,  est  una  alia  veimelha. 

Item,  unam  aliaui  esl  quodest  borassa. 

Item,  I  aliam  |)ili  {jruellia  seu  piii  uiip'i  vel  pili  rubci. 

Iteui,  I  uuaiii  aliam  sauram. 

Item,  I  aliam  maurinam  seu  ([uasi  uijjraui. 

item,  II  vitulos  uuius  anni  quorum  unus  liabel  veulrem  album. 

Item,  alter  est  iiuiuriuus. 


Le  Pègue,  coiiimmio  du  ranlnu  de  (iriffiiaii. 


—  89  — 

i<)A.  Item,  H  vitulos  aiini  presenlis,  quorum  ambo  sunt  rubei  ot  unii;- 
est  masculus  o[  abus  feinelius. 


18 

1  891,  98  février. 

Prise  eu  charge  par  noble  Philippe  Armand  de  Montségur, 
des  biens  des  filles  de  Dalmatius  de  Novaysano,  ses  pupilles '•^K 

1.  Quoddam  hospicium  in  quo  est  quedani  luris,  sciluin  inb-a  locuiii 
presenteiii  Montissecuri ,  quod  confi'ontatni-  a  duabus  partibus  cuni  cai- 
rei'iis  pubbcis.  .  .  Et  iiicoulinenti ,  .  .  nobilis  Pbiiipus  lulor.  .  .  confessus 
fuit  reperiisse  de  bonis  mobilibus  (Uctai-uni  [)upil!ai-uin  bona  el  resniol)ilos 
que  secunlm-  ; 

2 .  Et  primo ,  unus  lodex  modici  valoris. 

3.  Item,  unara  vanoyam  modici  valoris. 
h.  Item,  tria  pidvinaria  talia  qualia. 

5.  Item,  umis  aurelherius  Alexandrii. 

6.  Item,  quator  bancbalia  talia  qualia. 

7.  Item,  unam  culcitram. 

8.  Item,  unum  matalassium. 

9.  Item,  duos  rtuTellos,  umim  fractimi  et  alium  bonnm. 

10.  Treni,  iinaiii  archiam  talem  qualem,  leuentem  citca  qualor  san- 
matas. 

1 1 .  Item ,  unum  banale.  1 

12.  Item,  unam  caxiam  parvam. 

10.  Item,  unum  parvum  scrineum  sine  copercello. 

i/i.  Item ,  VII  cormiou. 

i5.  Item,  unum  cantai'um  sive  broc. 

1 6.  Item ,  unum  veru  sive  astil  cum  pecollo. 

17.  Item,  unum  Itrabrasier  ferreum. 

18.  Item,  unam  padellam. 
1  ().  Item,  VIT  andes. 

20.  Item,  unam  destralem. 

9 1 .  Item ,  uua  eysa  sive  fessor. 

22.  Item,  duas  chanenas  taies  quales. 

2.3.  Item,  unum  cloquear  ferreum  perlnsatiiiii. 

9/i.  Item,  unum  grapo  de  ferro. 

26.  Item,  quasdam  brustias. 

'')   Étudo  citée,  reg.  Mclliora.  fol.  36-9. 


—  90  — 

96.  Ifoni.  iimini  canflelnhrnm  l'ciri. 

27.  Ilt'in.  Ml  ti'cncliayrc  t'tM'ii. 

28.  Item,  duos  martcllos  ;ul  rcrraiidiini. 
•2\).  llom,  umim  oschalj)rc. 

3o.  Itoin ,  imain  rosoyram  île  Icno. 

3i.  llem,  imiini  jjiiioiu'Ump''. 

Sa.  Item,  imiiiii  ciucihaliiiii  sive  chalelh  ferri. 

33.  ItiMii,  uiuini  riuiuulh  magnum  \'nri. 

Si.  ItiMii,  tros  C()[)ercollas  ferri. 

35.  llem,  unum  nudlrale  sive  morlior  lapldeimi  ciirii  pestfillo  fnslis. 

36.  Item,  très  barlels  taies  quales. 

37.  Item,  unnm  harlelum  oley,  (enenleni  ijuatuor  hrocliellos. 

38.  Ifem,  unum  magnum  |)latellum  fusfis. 

3q.  Item,  vi  talliayres  et  très  paracides  fuste  sive  scueyias. 

lio.  Item,  v"  scuylos. 

4i.  Item,  duas  feycellas. 

Z12.  Item,  unum  parvum  cofiedum  viride  sine  ropercello. 

43.  llem,  uuum  tabularium  de  cliaquis. 

h  h.  Item  unam  escalam. 

45,  Item,  nnum  eyborderium. 

46.  Item,  duas  sellas  in  quibus  homo  cedet, 

h'j.  Item,  très  bachassias,  unam  magnam  et  duns  jian-as  mndici  va- 
loris. 

48.  Item,  duos  tabuiares  in  tpiibus  ponitur  pasta. 

/19.  Item,  unam  palam  fuste  fractam. 

5o.  Item,  unum  bonum  scrineum  quod  est  ad  incantum. 

5i.  Item,  unus  gîadius  poares '^'. 

52.  Item,  duo  vasa  (juorum  quillibet  non  habet  nisi  unimi  bodium  sive 
buey  modici  valoris. 

53.  Item,  imam  mensam  nucis  sive  tabulam. 

54.  Item,  unum  pistiinhum  sine  copercello  tenenlem  unum  seste- 
lium  paste. 

55.  Item,  uiuim  panem. 

56.  Item,  unum  peyi'ol  tenentem  dos  l>ro(s,  quod  iiabct  (luillielmus 
Roberti,  de  Saucto  Restituto  '^',  in  loco  Monlissecuri. 

Ileiu,  divit  dicta  Margarila  quod  uobilis  Dalmacius  tras|)oitavit  bona 
ludbilia  infrasci-ipla  in  loco  de  Glansays  et  quod  ipsa  impignoravil  j)ro 
funeralibus  et  moi'talagio  dicti  Dalmacii  condam  diversis  personis,  el  (|uod 
|ea|  vel  partem  eoruni  pênes  se  b{d3et  in  diclo  loco. 

'"'   En  dauphinois,  un  (foujirl  osl  imc  pr>li(e  serprilc. 

W  Un  couleau  à  hiiller  (ywwT,  en  patois  daupliiiiois)  la  vigne,  les  arbres. 

^^1  Sainl-Regliliil ,  (■nnuinnic  liu  canlon  de  Saint-Paul-Trois-Cliàleaux. 


Sy.  Et  primo  quatuor  Indices  modicos,  Iros  divcrsorum  colornm  et 
unam  albam. 

58.  Item,  tria  pulvinaria,  uniim  de  Innello  el  duo  lane. 
69.  Item,  unam  vauoyam  parvam. 

60.  Item,  unum  coperlorium  slhacatum. 

61.  Item,  quatuor  iinteamina. 

62.  Item,  unam  mapain  operatam. 

63.  Item,  unum  fisculum. 

64.  Item,  unam  cossam. 

65.  Item,  aiiquas  piétines  de  ferro  [)ro  lana. 

66.  Item,  unam  palam  ferri. 

67.  Item,  unum  carrellum  stbacatum. 

68.  Item,  unum  fisculum  plénum  instrumentis. 

69.  Item,  de  filo  canipis  circa  x  libras. 

70.  Item,  vn  rami  tele  linee. 

71.  Item,  unum.  pitalplium  stanlii. 

Protestans  insuper  dictus  nobilis  Pbiiipus  tutor  quod,  si  el  quando- 
cumque  et  quocienscumque  ipsum  alia  bona  aliqua  mobilia  et  inmobdia 
dictarum  pupiliai'um  ad  ejus  noliciam  pervenire  contingei'it,  quod  ea 
omnia  in  lioc  presenti  instrumento  et  inventario.  .  .  scribi  faciet.  .  . 

Actum  etc .  .  . 

19 

iSgd,  29  oclobre  et  It  novembre. 

Inventarium  benormn  Lantelmi  PiieW-^K 

Anno  Domini  millesimo  ccc°  nonagesimo  seconde  et  die  x\i\  octohris, 
cum  Lanteimus  Puelli  de  Graynhano  condam  dies  suos  clauserit  extremos 
incondito  testamento,  relictis  sibi  Bertrana  uxore  sua  et  Jobanne,  Ber- 
trando,  Andrineto  ac  Durono  liberis  suis  pupiliis  et  inpuberibus  ac  comii- 
nibus  ipsorum  Lantelmi  et  Bertrande,  et,  cum  bona  et  bereditas  mobilia 
et  inmobilia  dicti  condam  Lantelmi  et  pupillorum  suorum  predictorum 
sint  et  remaneant  indefenssa,  Petrus  Barasti  bayllivus  baronie  Graynhani 
tam  pro  interesse  suo  et  sue  curie  quam  pro  asservatione  dictoruin  bo- 
norum  et  jurium  dictorum  pupillorum ,  habito  prius  a  dicla  Bertrana 
juramento  ad  sancta  Dei  euvangelia  per  eamdem  prestito  corporali  quati- 
nus  pro  utilitale  predicta  ce  premissorum  occasione  et  omnem  suspitionem 

(•'  Etude  citée,  note  orig.  sur  pap.  inséré  entre  les  foi.  2a  et  2.3  du  re^j. 
coté  Deus.  —  Un  acte  des  4  et  8  nov.  iSga,  de  tiitela  Uberorum  Lantelmi  Puelli 
condam  data  et  décréta  Siephano  Puelli,  inscrit  an  folio  2t  de  ce  registre,  répèle 
cet  inventaire  et  fournil  les  variantes  marquées  que  nous  indiquons  par  la  lettre  B. 


—  92  — 

opiid  eani  <'t  alios  (juoscnmqiu'  lomovendain ,  sul)  pena  \  llor(onoriini)  ami 
cnr(ie)  seu  fisco  domini  nostri  Graynliani  si  seciis  faceret  applicanda,  dical, 
nomini'l  cl  rcvclcl  oiiiiiia  univoi'ssa  el  sing-ula  bona  nioliilia  cl  inmohilia 
(licloriim  piipillormn  cl  cldt>m  pciliiUMicia.ac  scribi  i'acial  pcr  nie  nolarium 
seu  scrihain  dicte  cur(ic), 

I.  El  p(rim)o,  hospicimn.  .  .  in  quo  est. 
-2.  l'nns  »>scrinciis. 

3.  Ilcni,  una  sailap;o. 

II.  Item,  ununi  cucupendiuti). 
5.  Ileni,  unus  lodex. 

().  Item,  VI  linleamina. 

-.  Ileni ,  iiiuini  liarralo  sivc  cadus. 

8.  Ilem,  duo  cantaria. 

9.  Item,  nnam  sarj)am. 

10.  Item,  due  lara\cllc.  una  nui<>na  et  una  |)arva. 

1 1.  Item,  unum  bansi. 

19.  Item,  una  cou  [B.  unam  eulem  sive  couj. 

i3.  Item,  un  guionet. 

\h.  Ileni,  uinnn  clucbo  sive  sonalho  (B.  duo  sonallioni  sive  clncbos). 

i5.   Item,  (bie  ravdoyre  |  B.  (hio  rasoraria  sive  raydoyre]. 

16.  Item,  unum  li<n)nem  |  H.  unus  li,(jn  si\e  fessor]. 

17.  Item,  unam  securim. 

i8.  Item,  duo  barleli  tenontes  qucmlibel  dimidiam  quartam. 

19.  Item,  duas  coperceiias. 

•20.  Item,  una  sera  [B.  serra]  ad  metemknu  blada. 

9  1.  Item,    unum   aratrum   munitum   sive   garnituni    pin   animabbus 
azininis. 

99.  Item,  uuura  eybordeiium. 

98.  Item ,  unum  tamis. 

ûh.  Item ,  una  picha. 

95.  ilem,  quinque  bachassias  lam  magnas  quam  parvas. 

a6.  Item,  v"  palbassonos. 

97.  Item,  unam  niayt. 

98.  Item,  unam  palam  fusle. 

99.  Item,  due  fiscl(ar)e  prave. 

3o.  item,  duo  (isclari  beroerii  [B.  duos  (isclaros  beroyorsj. 

3i.  Item,  unum  flageUum  sive  escossors^'^ 

39.  Item,  unus  lapis  buiaerius. 

33.  Ilem,  duo  (juabpiaria  [  B.  calcaria  |  maie  garnila. 

.■)A.  Item,  unum  doyre  terre  tenentem  v'  brochellos. 

3.").  Ilem,  una  cniina  ordei  palmo. 

'     E»rimve  l'ii  flaii|)liiii<)is  vfiil  dire  lialli'r.  du  lalin  srulrvc. 


—  93  — 

36.  Item,  dimidia  emina  labaïuiu. 
87.  Ilem,  una  emiua  niilii. 

38.  Item,  una  luapa  et  iinum  manutergiiim  opei'ala. 

39.  Item,  una  lancea. 

ko.  Item,  unum  multrale  cum  turribuio  [B.  cum  pcstcllo]. 

hi.  Item,  unum  platellura  fuste. 

42.  Item,  una  cossia  jaysiariim. 

43.  Ilem,  unum  modicum  chandelabrum  [B.  candelabrum  |. 

44.  Item,  unum  cornet  [B.  un  cornet]. 
"     45.  Item,  una  eschanha. 

46.  Item,  una  celia  longa. 

47.  Item ,  VI  parapcides. 

48.  Item,  duo  cissoria. 

49.  Ileiu,  unum  cloquear. 

50.  Item,  duos  cuinulos  breni '•''. 
5i.  Item,  duo  beisoni. 

.59.  Item,  unum  rastellum  ad  rastellandum. 

53.  Item,  unum  congienh  [B.  un  congienh  in  quo  pomuitur  furchej. 

54.  Item,  duo  basti  [B.  duos  bastos]. 

55.  Item,  de  fdo  canipis  iiii  libre. 

56.  Item,  una  libra  fili  lane. 

07.  Item,  una  gipa  [B.  quasdam  gipas]. 

58.  Item,  una  mosteria  tenens  u  cados,  qui  esi  in  Colunzeiiis. 

59.  Item,  un  coble  ailiorum'"'. 

60.  Item,   débet  Johannes  Driveti  dictis  pueris  Jii  erainas  bladi 
débet  dictis  pueris  Jobannes  Driveti  raolendinator  ni  eminas  biadij.  .  . 


20 

1892,  avant  le  18  déceaibre. 
Invcntariuiu  bonorum  Rayinundi  Pasqualis  condam'^^K 


1.  Et  primo  quoddam  bospicium  scitum  infra  locura  Graynhani. 

•2.  Item,  quasdam  terram  et  tralbiam  scitas  ad  Prata. 

3.  Item,  quamdam  tralbiam  scitam  in  dicto  loco  ad  Pirata. 

4.  Item,  quamdam  terram. 

5.  Item,  una  azella. 

''^  Deux  tas  de  son.  Breii ,  mot  dauphinois  signifiant  ie  son,  partie  grossière 
du  blé  mouiu. 

^^^  Un  crible  d'ails.  Cuhle ,  mot  patois  dauphinois  signifiant  crible. 

^''  Etude  citée,  note  du  temps  et  de  la  main  de  P.  Barast,  intercalée  entre  les 
loi.  20  et  21  du  registre  coté  Deus. 


—  9/1  — 

6.    Iloin,  (lia  scriuoa  ciim  copercellis. 

-.   Item,  iinaiii  archain  tf^iit'iitoiu  v"  saumalas. 

8.   Iloiii,  i  archibauc. 

().  Item,  una  lina  tenens  w''  sauiualas  de  (|U('rcoro. 

10.  Ifcru,  tivs  mostei'ie,  ([iiariiui  due  louent  vi  cados  quelibel,  el  una 
est  iii  hospicio  A\.  de  Giaynhaïut  el  altéra  teiiel  iiii"'  cados. 

11.  Item,  una  sarpa. 
1-3.  Item,  unus  ligo. 

i3.  Item,  due  celle  ad  cedendum'''  modicum  longe. 

i4.  Item,  uiium  midlrale  cum  pestello. 

i5.  Item,  unus  lapis  oleerius. 

1 6.  Item ,  una  ftirca  fuste. 

17.  Item,  una  targia  sive  scutuni. 
1  8.  Item,  una  pereria. 

19.  Ilem.  duo  lodices  quorum  uiuis  est  in  ecciesia. 

•20.  Item,  unum  pulvinar. 

•-U.  Item,  una  culcitra. 

•22.  Item,  duo  linteamina  prava. 

28.  Item,  unum  panier  album. 

ûk.  Item,  unum  cuccipendimn. 

•iS.  Item,  un:!S  chanenas. 

26.  Item,  una  olla  terre. 

27.  Item,  unum  parvum  plalellum. 

28.  Item,  due  parcides. 

29.  Item,  unum  cloquear. 

30.  Item,  una  emina  biatli. 

.')i.  Item,  très  cadi  viûi  lin|)hati  sive  trempe. 

21 

ilioô ,  h  lévrier. 

Inventarium  bonorum  (iuillelmi  Mayfredi  condam  de  Salis, 

ah  inlcstato  deJfuiicti^'K 

El  |)rimo,  fuit  reperlum  in  quodam  hospicio  dicli  condam  Giiillelmi, 
scito  in  burgo  dicti  loci,  quod  conl'rontatur  cum  carreria  publica  el  cum 
areis  de  Salis  et  cum  poilicu  bospicii  Jacobi  de  Boleria  dotali,  videlicet  : 

//(  tjuadam  caiiicra  dicli  Giiillchni  : 

1 .   Duo  locbces. 


'     Lire  siilio  ad  bedoiiduiii. 

'-'   Étude  citée,  rcg.  roté  Aulca,  iol.  \vin-x\  1".    —  En  marge  :  Satislaclum  est 
d''  iiiveiitario,  ciir  non  l'xtraliului-. 


—  95  — 

2.  Unuin  almatrassium. 

3.  Uniira  pulvinar. 
h.  Unum  eminale. 

Item,  infocanea  dicti  hospicii  : 

5.  Una  cayssia  sive  escrineum. 

6.  Item,  unum  tamis. 

y.  Item,  unam  rayfloyram  de  l'erro. 

8.  Item,  très  paraccides  de  fusta,  tria  cissoria. 

9.  Item,  unam  botelhara  sive  cruchara  ad  teiienduni  oleum,  de  terra. 

10.  Item,  un  escliaJfayre  de  terra. 

1 1.  Item,  unum  pitalphum  de  terra. 

12.  Item,  duas  sellas  longas  ad  sedendum. 
i3.  Item,  duas  sellas  modicum  longas. 

ih.  Item,  unam  tabulam  sive  raenssam  de  nuce  pecoliatam. 

i5.  Item,  unum  morterium  lapidis. 

16.  Item,  duas  modicas  mapas. 

17.  Item,  inestabulo,  unum  almatrassium. 

1 8.  Item ,  unum  jndvinar. 

19.  item,  unam  cornutam  fuste. 

20.  Item,  unum  pestellum  sive  turribulum. 

21.  Item,  plus,  duo  cissoria  fuste  et  unum  platellum. 

■2 '2.  Item,  unum  ûsculum  cum  abcfuantido  de  polenta  ciica  dimidiam 
eminam. 

20.  Item,  uuum  broquelum  de  fusta  ad  meusiu-andum  vinum. 

-2k.  Item,  unam  bachassiam  de  fusta. 

25.  Item ,  unum  alium  broquetum  de  fusta. 

96.  Item,  unum  candelabrum  de  ferro. 

27.  Item,  unam  copercellam  olle  de  ferro. 

28.  Item,  cù'ca  unam  eminam  nucum. 

29.  Item,  unum  multrale  lapicbs  modicum. 

30.  Item,  unum  banastonuin. 

3 1 .  Item ,  unam  mayt. 

32.  Item,  uaam  aliam  mayt,  in  domo  Moudoni. 

33.  Item,  uuum  linteameu. 

34.  Item,  unas  chanenas  de  ferro. 

35.  Item,  unum  crucibolum  de  ferro. 

36.  Item,  unum  cloqueai'  de  ferro,  perforatum. 

37.  Item,  uuum  ligonem. 

38.  Item ,  unum  tarayre. 

39.  Item,  unum  modicum  taravellum  despuchaturn. 
/lo.  Item,  unum  cutelium  poares. 

4i.  Item,  unam  securim. 

Item,  in  fotialitio,  in  penore  dicti  condani  GuillehiiL 


—  96  — 

fi'i.   l  lia  culcilra  de  lana  t-l  do  pluma. 

43.   Item,  (jualiior  liiiteamina. 

hk.  Item,  duo  pulviuaria  lalia  (|iialia. 

h5.   ItiMii,  uuum  lodicom  modici  \aloi'is. 

66.   ll(MU,  uuani  sarta}';inem. 

U'].  lleiu,  uiiam  fiucham  l'iisto. 

hS.  Item,  unam  cayssiam  do  l'usla. 

lii).   Itom.  uuum  cacobum  porliisaluui. 

5o.  Itom,  uuuui  iguipendium  sivo  cruuialli. 

5i.  Item,  uuum  veru  de  ferro  cum  peccollis,  licot  siul  soparala. 

52.  Ilom,  duas  piclinos  do  l'orro. 

53.  lloui.  uuum  candolalirum  do  loi  To. 

5i.  Itom,  uuam  raosloriara  de  sapo,  loneus  circa  vu  barrallia. 

55.  Item,  ali(juantulum  do  lana,  (juo  fuit  alias  iu  aiiiialrassio. 

56.  Itom,  uiuim  clui})  socuris. 

57.  Itom,  unum  catnum  slagni. 

58.  Item ,  XXXVII  doyas  tinc, 

5().  Item,  très  pessias  fiiste  grossas,  tpianim  duo  siiiit  puutis  do  tiua. 
Itriii ,  duos  îioulnrin  (Jefustn  que  cfaiil  aiitr  /tiiuKiiii  pciioris. 

60.  Itom,  très  serras  sivo  laucillias. 

61.  Item,  unum  cruciholum  de  ferro  : 

Ouoomnia.  .  .  sunl  Iradila  in  custodiam.  .  .  supradicto  Mondouo  bajido 
dicti  loci,  ad  tuicionem  Potri  filii  ])upiHi  dicti  dolVuiicti,  per  mo  Bornarduni 
prcdictum,  per  Iradilionem  clavis  lios|)icii  prodioti  dolfuncti.  prosontilius 
\ouoral)ili  cl  rolijjioso  vii'o  doiuiuo  Guillclmo  do  M^inso  jinorc  de  Turrolis, 
Amaucii  Meruli,  et  Borl.  Honcini  anno  et  dio  predictis. 


:>2 

I  liHH  ,  ao  juin. 

Inccnlariitiii  bononiin  niobilium  repcrloruiii  in  ecclcstit  Saucli  Mtcdolis  de 
CMamays,  diocesis  Tricastinensis ,  posi  obitum  veneramlc  memoric  vin 
domini  Martini  Tcxtoris,  ullimi  ciirati  cjiisdcm  l()ci^^\ 

Aniio  Domini  m"  iiif  i.xvm",  dio  aulem  vicesima  mensis  junii,  novo- 
rinl  Ole.  quod  appiicatus  domiuus  Guiliolmus  Alhorli,  curalus  (îrilliouis, 
ulvicarius  R.  P.  domini  Guioti  Adlieiuarii,  coiiimoiidalarii  jirioratus  Saucli 
Amancii  Tricastrinensis  diocesis,  sibi  assistoulibus  discrotis  viris^nnrdo 
Faverge,  Jobannc  Le  Salluis,  Ucymuudo  Herengarii  oasiollano,  et  piuribus 

('^   Élude  cit.,  n-jf.  coti''  l'njlms,  loi.  i;x\ni-uii. 


—  97  — 

aliis  in  ecclesia  Sancti  Micaolis  ejusdem  loci,  ad  boiionun  ipsius  ecclesie 
inoLilium  inventarizationem  processerunt  modo  et  forma  sequontibus  : 

Et  primo  dixermit  idem  sindici  reperisse  de  bonis  ejusdem  ecclesie  mo- 
bilibns  : 

1.  Quatuor  graduales,  quorum  unus  est  littere  antique,  qui  coperiun- 
tur  postibus  ^'\  alii  autem  duo  desuper  peilibus,  quorum  uiium  ad  usuiri 
Sancti  Pauli,  reliquum  autem  ad  usum  Romanum. 

2.  Item,  unum  missale  novum. 

3.  Item,  uauai  abud  ir.issale  vêtus,  oraliones  tiecessarias  conliiions. 

h.  Item,  unum  responsorium  ad  usum  Sancti  Pauli,  completum,  mag- 
num. 

5.  Item  plus,  parvum  missale  non  completum. 

6.  Item  plus,  unum  aliud  missale  littere  antique. 

7.  Item,  expositiones  Evangeiiorum  parve. 

8.  Item  ,  unum  baptisterium. 
(),  Item,  unum  prosarium. 

10.  Item,  unum  responsorium  litière  antique. 

11.  Item,  unum  orationator!um  parvum. 

12.  Item,  unum  psalterium  porgameni. 

i3.   Item,  unum  magnum  breviarium  cum  cerlis  orationibus. 

\k.   item,    unum    aiiud    orationalorium    cum    certis   aliis    a[)pelalurn 

i5.  Item,  unum  librum  evangeiiorum. 

16.  Item,  quemdam  librum  oflicium  Gorporis  Cbristi  continentem  cum 
certis  aliis. 

17.  Item,  alios  duos  libros  epistolas  continentes  rebgatos  de  novo. 

18.  Item  plus,  unum  abud  epislolarium  anliquum  et  littere  antique. 

19.  Item,  unum  alium  bbrum  vitam  sancte  Margarite  continentem. 
Sequntur  vestimenta  ejusdem  ecclesie  lune  per  quos  supra  reperta  : 

3  0.  Et  primo,  unam  casulam  rubeam  safFratam  ymaginibus  apostolo- 
rum,  cum  sua  alba,  amicto ,  stola,  manupulo  ac  cordono  rubeo,  bonis  et 
sufficientibuF. 

ai.  Item  plus  unam  aiiam  casulam  viridem,  cum  stola  ejusdem  coloris, 
albam,  araictum  et  manupulum  alterius  coloris,  et  cordono,  bonis  etsufli- 
cientibus,  bgatis  cum  cbabelheriis. 

22.  Item  plus,  unam  aliam  casulam  percicam  piscibus  dcpictam  circa 
pedem  de  rétro,  de  ante  de  cirico  viridi  barratam,  cum  alba  et  anu'cto  ac 
cordono. 

28.  Item  plus,  unam  aliam  casulam  fulveam  modici  valoris,  cum  alba, 
amicto,  stola  et  manipulo  ac  etiam  cordono. 

'''  Ici  on  a  rayé  les  mots  pp//e  desuper,  duo  pvimi  antiqut ,  ce  qui  explique  les 
mots  alii  autem  duo.  .  .  du  texte. 

Archéologie.  7 


—  98  — 

'ih.  Item,  (liio  ainicla  nova. 
ah.  Item,  unuiii  aliud  niodici  valoris. 
2G.   Itom  plus,  iinuiii  aliuil  vêtus  niodici  valoris. 
•^7.  Item,  unum  calicom  aryeuleum  cum  sua  paleiia  et  esloccotle  corio, 
bonum  et  suflicienlem. 

a8.  Item  plus,  unaui  stolam  ol  uiium  conloiumi. 

39.   Item,  unam  mapam  allaiis. 

3o.  Item,  nnum  scapulare  telle. 

3i.  Item,  umini  lersnmim  seu  unam  lonfjeriam. 

3a.  Item,  imam  cuspidem  albc. 

33.  Item  plus,  unam  alham  niodici  valoris. 

3^.  Item  plus,  unam  aliam  cuspidem  albe. 

35.  Item,  unum  superlicium  curtum  modici  valoris. 

36.  llem,  unam  mappam  altaris. 

37.  Item  plus,  unam  aliam  niappam  altaris. 

38.  Item  plus,  unam  aliam  inai)|)ain  perforataui  per  mures,  modici 
valoris. 

39.  Item  plus,  unam  aliam  majipam  modici  valons. 
^10.  Item  plus,  unam  aliam  ejusdem  valoris. 

^1.  Item,  unam  mappam  iiovam  altaris. 

^2.  Item,  unum  aiuiclum  médiocre.  ' 

h'd.  Item,  unam  aliam  majiam  allaris  modici  valoris. 

44.  Item,  unam  aliam  mapam  altaris  niodici  valoris. 

45.  Item,  unam  aliam  mapam  novam  altaris  quamvis  niptum. 

46.  Item  plus,  unam  aliam  mapam  antiquam. 

47.  Item  plus,  unam  aliam  modici  valoris. 

48.  Item,  unam  aliam  modici  valoris. 

49.  llem,  cerlos  pannos  ad  coperiendum  yniagines  de  xl°. 

50.  Item,  pslaterium  papircum  ^''. 

5i.  llem,  unum  parvum  alabastrum,  in  quo  sunt  reliquie  sanctorum 
Fereoli  et  Georgii  martyrum. 

52.  Item  plus,  unum  panum  in  quo  iiivolvuntur  relicjuie  Sancti  Blasii 
et  plures  alie. 

5."].  Item,  duos  tersonos  rugatos  de  ruheo,  modici  valoris. 

54.  Item,  uu"  corporalia  bona. 

55.  Item  ,  très  mapas  super  majO-nnm  altnre. 

56.  Item,  unum  co|)ertoriMiii  telle  d('su|)(M'  ipsum  allare. 
De  quilms  quelibet  ipsarum  |)arliuiii  pdiit  insirnmeutum. 

Acla  fucrunt  bec  in  ecclesia  Sancti  Micaelis,  testibus  (irescntibus  lestibus 
quibus  supra  et  me  INicolao  Fremeti. 

''     Article  ajoute  après  coup. 


—  99  — 
23 

1^68,  ag  août. 

Piv  universitate  loci  de  Cliansays  '''. 

M°  luf  Lwiii,  die  autein  \xix"  mensis  augusti,  venerahilis  vir  domiiius 
Silvester,  arrendator  ecclesie  presentis  loci,  confessus  fuit  habuisse  a  sin- 
dicis  presentis  loci  predia  cura  sequentiljus  bonis  ecclesie  de  Cliansays  vide- 
licet  : 

1.  Et  primo  duo  sellieta  ad  repouendum  aqiiam  benedictara,  quorum 
unum  est  stani  et  aliud  cupri. 

2.  Item,  unum  scapularium  telle. 

3.  Item,  unum  vexillum, 

6.  Item,  panum  nigrura  corporum  mortuorum  faciens  coperturam. 
5.  Item,  nn"  ydrias  stani. 
G.  Item,  una  custodia  cupri. 

y.  Item,  unum  magnum  candelabrum  ferri,  et  unum  aliud  parvum 
ejusdem  metalli. 

8.  Item,  duas  capsas  fusteas  cum  seris  fereis  ac  clavibus. 

9.  Item,  panus  ad  portandum  Corpus  Chrisli  in  die  Eucaristie. 
1  o.  Item ,  assenserium  cupri. 

11.  Item,  una  custodia  Corporis  Christi  magna. 

12.  Item,  duas  cruces. 

i3.  Item,  unum  candelabrum  fereum. 
i4.  Item,  duo  candelabra  cupri  altaris. 
De  quibus,  etc. 

Actum  Cliansays,  in  ecclesia  ejusdem  loci,  testibus  presentibus  Armando 
Bruni,  Jolianne  Garnerii,  Johanne  Arnulphi. 

2à 

1^68,  10  août. 

Datio  ad  custodiendum  castrmn  presentis  loci,  facta  Petro  Trucherii  et  alteri 
Petro  patri  et  fdio ,  de  presenti  loco ,  de  anno  Domini  m"  luf  Lxvin",  die 
autem  décima  mensis  augusti,  per  magnijîcum  Bertrandum ,  dominum  pre- 
sentis îoci  de  Cliansays  ''^^ 

Noverint  etc.  .  .  quod  constilulus  magnificus  dominus  Berlrandus  Adhe- 
marii  de  Cliansays  dominus  gratis  etc. ,  dédit  quibus  supra  castrum  et  turrim 
presentis  loci  ac  castri  pro  uno  anno  bodie  incipiendo  et  simili  die  termi- 

t''  Etude  citée,  reg.  cité,  toi.  cxuin  v". 

("^'   Eliule  citée,  reg.  cité,  fol.  cxui  r°  et  cxlliui  r". 


—  100  — 

nando.  ciiin  paclo  qiiod  ab  eisdom  cuskulihus  idem  domiiius  non  aufcrat 
oflicinni  dictonun  caslri  el  turris  nisi  snani  condilioiiein  l'acerel  ineliorcrn 
vel  ad  snam  niannni  tenere  vellet;  qui  custodes  jiirarunt  ad  sancla  Dei 
evangelia  ipsas  Uirrim  cl  castrum  cuslodirc  bene  el  legaliler  ad  honorein 

conioduin  el  ulililnleni  ejusdem  doniini Aclum  Cliansays.  .  . 

Inveiilariuni  bonoruni  reperlorum  in  Castro,  Iradilonim  per  maiiiis 
Ueyniuiuli  Berengarii  el  niei  nolarii  inirascripli  expediloruni  per  Jobaii- 
nera  Le  Salhus  alias  Pauc,  de  anno  Doraini  m"  ini"  lwui",  die  aulein  x"  nuui- 
sis  augnsli.  Pelro  Trucherii. 

I,  El  pi-imo  Iradidilideiu  Salbus  el expediii  l'ecil  eidem  Trucherii  uniiin 
gorgiennn  nialbanim, 

'2.  Ilcni ,  una  sallada. 

3.  Ilem.  una  cola  de  nialbe. 

II.  lleni,  una  bngandina. 

5.  Item,  unuin  arnesium  appelaluin  garde  cors. 

6.  Item ,  unus  en  sis. 

7.  Item,  unnm  cornu  cnpreuni  ad  roriiaiiduiii. 
(S.  Item,  una  cassis. 

().  Ilem.  unum  pavelnm. 

10.  Item,  una  lellieria. 

Q)ue  onmia  sunl  in  caméra  aul  erani  lune  supra  gradus  lurris,  média 
videlicel. 

In  inlroilu  aulem  lurris  sunl  sequenlia  : 

11.  Et  primo,  tria  vasa  vinea  pauci  valoris. 

12.  Ilem,  unus  ensis. 

i3.  Item,  unum  venabulum  velus. 

1^.  Ilem  plus,  alia  duo  venabula  vcnalionis. 

i5.  Ilem,  una  cassis. 

16.  Item,  unum  arnesium  armorum  quantum  ad  latera. 

17.  Item,  duo  avanbrachia. 

18.  Ilem ,  una  lelheria. 

19.  Item,  quasdam  scalas  cordeas. 

20.  Item,  duo  forulli. 

21.  Item,  una  lelheria 
Item ,  de  relro  : 

22.  Una  bombei'della. 

28.  Item,  unus  l)alleus  ad  exlendeiidinn  balista. 

Cetera  remanserunl  invenlarizanda,  quia  dominus  misil  pro  nobis  que 
sunt  in  quoqnina  el  supremo  iui-ris  predicle  el  in  caméra  quofjuine. 

Aclum  ubi  proxiine,  lestibus  presenlibus  Reymnndo  IJerengarii,  l'otro 
Trucherii,  Jobanne  Le  Salliiis,  et  me  Nicolao  Fremeti,  noiario. 


LES  YÎTRAUX 

DE   LA   COLLÉGLVLE   SAINT-MARTIN 

À   GHAMPEAUX-EN-BRIE, 

RESTITUÉS  D'APRKS  D'ANCIENS  DOCUMENTS, 

PAR    M.    G.    LEROY, 

Correspondant  honoraire  du  Comilé,  à  Melun. 


L'église  Saint-Marliii  de  Champeaux-en-Brie,  ancienae  collégiale 
de  chanoines  séculiers,  classée  au  nombre  des  monuments  histo- 
riques, est  connue  par  la  beauté  de  son  architecture,  qui  appar- 
tient au  style  gothique  du  xiii^  siècle.  La  régularité  de  son  plan , 
l'élégance  et  l'heureuse  disposition  de  sa  nef,  où  les  piliers  simples 
alternent  avec  de  svelLes  colonnettes  géminées  pour  recevoir  les 
arcs  qui  la  séparent  des  bas  côtés;  le  transept,  le  chœur,  l'abside, 
toutes  les  parties  de  l'édiQce  enfin,  constituent  un  ensemble  har- 
monieux qui  excite  l'admiration  des  artistes,  des  amateurs  et  des 
archéologues. 

Les  dalles  funéraires  qu'on  y  trouve,  dont  plusieurs  appartien- 
nent aux  premières  années  du  xiii^  siècle;  les  stalles  du  chœur, 
exécutées  en  1 627,  sur  lesquelles  la  verve  et  l'esprit  satirique  de  leur 
auteur  se  donnèrent  libre  carrière;  les  vitraux  datant  des  xv"  et 
xvi^  siècles,  disposés  dans  les  cinquante-deux  fenêtres  qui  répan- 
dent des  flots  de  lumière  dans  l'édifice;  tout  ce  précieux  mobilier 
d'autrefois  ajoute  à  l'intérêt  d'une  église  qui,  comprise  et  appréciée 
comme  elle  le  mérite,  devrait  être  un  but  de  pèlerinage  pour  tous 
ceux  qui  ne  sont  point  indifférents  aux  douces  émotions  de  l'art  et 
des  souvenirs  du  passé. 

Le  temps,  les  révolutions  humaines  ont  imprimé  des  traces  fâ- 
cheuses sur  l'œuvre  de  l'architecte  inconnu,  contemporain  de  Phi- 
lippe Auguste  et  de  saint  Louis,  qui  édifia  ce  monument.  La  vétusté 


—   102  — 

et  los  dégradations,  favorisées  par  le  défaut  d'entretien,  ont  com- 
promis sa  conservation ,  malgré  les  efforts  du  Comité  des  Monuments 
liistorifjuos  ipii,  de  temps  à  autre,  exécute  les  plus  urgentes  des  ré- 
parations, aidé  dans  ce  soin  par  les  faibles  subventions  de  la  com- 
mune et  de  la  fabrique. 

L'œuvre  lapidaire  s'est  à  ])eu  près  maintenue;  les  stalles  sont 
restées  intactes,  quoique  sérieusement  menacées  un  jour,  sous  la 
Restauration,  par  un  vandale  qui  parlait  de  les  raboter  pour  effacer 
leurs  sujets  rabelaisiens.  IMais  les  vitraux,  plus  fragiles,  jamais  en- 
tretenus, exposés  aux  intempéries,  aux  convoitises  des  amateurs, 
n'existent  plus  qu'à  l'état  de  débris.  Leurs  sujets  sont  le  plus 
souvent  incompréhensibles;  aucune  scène  n'existe  entière,  à  moins 
de  ne  comprendre  qu'un  panneau  de  petite  dimension;  les  plombs, 
perdus  de  vétusté,  ne  sutîisent  plus  à  les  tenir.  Le  moindre  vent 
leur  devient  une  cause  d'irrémédiable  destruction. 

Des  cinquante-deux  fenêtres  de  la  collégiale,  une  quarantaine 
étaient  enluminées  à  l'époque  de  la  Révolution.  Aujourd'hui,  moins 
de  vingt  conservent  des  débris  plus  ou  moins  complets,  des  frag- 
ments dont  il  est  parfois  impossible  de  deviner  les  motifs. 

La  plupart  de  ces  vitraux  étaient  d'une  bonne  facture.  Quelques- 
uns  dataient  de  la  fin  du  xv"  siècle ,  mais  le  plus  grand  nombre  appar- 
tenait au  xvi"  siècle,  à  l'époque  de  la  Renaissance.  En  conservant 
la  grâce  naïve,  l'expression  de  foi  des  figures  du  moyen  âge,  dont 
la  tradition  n'était  point  encore  oubliée,  les  compositions,  plus 
réalistes,  prenaient  un  charme  exquis  par  des  détails,  profanes  ou 
mythologiques,  dans  lesquels  excellaient  les  artistes  du  temps  des 
Valois.  Les  débris  des  verrières  de  Champeaux  abondent  en  spé- 
cimens de  ce  genre;  la  tentation  des  amateurs  se  comprend  sans 
être  excusable.  Mais  toutes  n'avaient  pas  ce  fini,  ce  mérite,  attes- 
tant le  talent  de  leurs  auteurs.  D'aucunes  sont  médiocres,  sans  cou- 
leur et  sans  dessin. 

n  est  probable  que  la  comniunauté  dota  son  église  d'une  partie 
de  ses  vitraux.  Mais  aussi,  comme  de  nos  jours,  pour  l'acquit  des 
dépenses  qu'ils  entraînaient,  il  y  eut  des  donateurs,  des  chanoines 
principalement  et  des  personnages  laïques,  dont  les  portraits  et  les 
armoiries  se  retrouvent  sur  les  panneaux  qu'ils  offrirent.  Ces  ori- 
gines différentes  expliquent  la  diversité  de  valeur  artistique  de 
chacun  d'eux.  Le  plus  ou  moins  de  ressources  du  donateur  se  laisse 
deviner  sur  l'objet  de  son  don. 


—  lo:^  — 

Les  comptes  du  Chapitre,  de  iBig  à  iSsS,  conservés  aux  ar- 
chives départementales  de  Seine-et-Marne,  mentionnent  dans  les 
termes  suivants  des  dépenses  relatives  aux  vitraux  de  la  collé- 
giale : 

1619.  Item,  à  Nicolas  Maçon  el  Allain  Courjon,  verriers,  pour  avoir 
fait  deux  verriî'res  toutes  neufves,  refait  et  mis  en  plomb  les  autres,  el  aussy 
avoir  paint  Tymage  saint  Martin  en  la  porte  de  Tesgliseet  le  portail  d'ycelle, 
a  este'  payé  pour  tout xvi  I.  v  s. 

1621,  Item,  à  Nicolas  Maron  et  Allain  Courjon,  verriers,  demourans  à 
Meleun,  pour  cinq  verrières,  par  marché  faict  avecques  eux,  a  esté  payé 
la  somme  de xxvi  1.  p. 

Item,  h  Denis  Bellinet,  maçon,  pour  sa  peine  d'avoir  faict  les  eschaffaux 
pour  attacher  les  dictes  cinq  verrières ,  que  la  gresle  avoit  rompues  et  pour 
sceller  ycelles ,  a  esté  payé xx  s.  p. 

1622.  Item,  à  Nicolas  Maçon,  verrier,  demourant  à  Melun,  pour  deux 
verrières  qu'il  a  faictes  à  la  chapelle  Sainct-Lienard ,  comprins  vingt  sols 
que  M.  Sauvaige  avait  laissez  à  la  dicte  chapelle  par  son  testament,  a  esté 
payé  de  surplus xvi  s.  p. 

On  trouvera  également  plus  loin  des  détails  sur  le  coût  de  la 
verrière  de  la  chapelle  Saint-Nicolas,  donnée  en  i5o8  par  le  cha- 
noine Nicolas  Sauvaige,  nommé  ci-dessus,  et  dont  la  dépense,  en 
verre,  fer  et  mise  en  place,  fut  de  k  livres  19  sous  h  deniers. 

D'après  ces  indications,  chacune  des  verrières  aurait  coûté  en 
moyenne  i  à  5  livres. 

Nicolas  Maçon  et  Allain  Courjon,  cités  comme  verriers  à  Melun, 
en  furent -ils  réellement  les  auteurs  ou  servirent-ils  seulement  d'in- 
termédiaires pour  les  fournir  aux  chanoines  de  Champeaux,  en 
les  demandant  à  des  peintres  verriers  de  Paris  ou  d'ailleurs? 
Melun  était  une  bien  petite  ville,  un  centre  bien  modeste  pour 
l'exercice  de  la  profession  de  fabricants  de  vitraux. 

Nous  laisserons  la  solution  de  cette  observation  à  l'appréciation 
du  lecteur,  en  ajoutant  toutefois  qu'à  la  même  époque  le  chevet  et 
le  chœur  de  l'église  Saint-Aspais  de  Melun,  récemment  construits 
par  l'architecte  Jean  de  Félin,  étaient  garnis  de  vitraux,  dont 
quelques  sujets  se  retrouvent  là  Champeaux,  entre  autres  :  Jésus- 
Ckrist  en  jardijiier  apparaissant  à  la  Madeleine  (fenêtre  27).  Plusieurs 
églises  de  villages  dos  environs  conservent  des  débris  de  vitraux  du 
même  temps  et  qui  paraissent  être  de  même  facture,  Boissise-le- 
Roi,  Savigny-le-ïemple,  Vaux-le-Pénil  et  autres.  Momentanément, 


—    lO/i   — 

pour  dos  travaux  relalivemont  importants,  Maçon  ol  (^ourjon 
avaient-iis  transporté  leur  atelier  à  Molun? 

Avec  les  seuls  rrafrments  actuels,  il  serait  difllcile  de  reconstituer 
les  scènes  des  vitraux  de  Clianipeaux,  dont  (|ue!(|ues-uns  même  ont 
entièrement  disparu.  Mais,  à  plusieurs  époques,  des  amateurs  et 
des  artistes  les  ont  décrits  ou  dessinés,  constituant  ainsi  d'utiles 
renseignements  pour  obvier  à  la  destruction  incessante  qu  ils  su- 
bissaient. 

La  plus  complète  de  ces  descriptions  est  celle  qu'en  a  faite  Mar- 
tin Sonnet,  notaire  du  cbapitre,  chanoine,  de  i635  à  1O79,  qui 
écrivait  à  une  époque  où  les  verrières  de  la  collégiale  étaient  à  peu 
près  intactes.  Elle  est  contenue  dans  un  registre  in-8°,  écrit  en  en- 
tier de  sa  main ,  intitulé  :  Maiiinet  ou  registre  des  antiquités  de  Véglise 
collégiale  Saint-Martin  de  Clianipeaux  en  Brije,  diocèse  de  Paris,  i653  ''K 

En  18^9,  M.  Lucien  de  Rosny,  fonctionnaire  à  Melun,  que  ses 
goûts  portaient  aux  études  archéologiques,  fit  exécuter  de  bons 
dessins  de  l'église  de  Clianipeaux,  avec  les  parties  encore  subsis- 
tantes de  ses  vitraux,  avec  ses  dalles  funéraires  et  ses  stalles.  Ces 
œuvres  composent  unaibinu  offert,  en  mars  1877,  à  la  bihliothè(jue 
de  la  ville  de  Melun,  par  M.  Horace  de  Choiseul,  qui  Tavait  acquis 
à  la  vente  des  livres  de  M.  de  Rosny. 

MM.  Aufauvre  et  Fichot,  dans  leur  bel  ouvrage  :  Les  monuments 
de  Seine-et-Marne  (in-folio,  i858),  ont  décrit  sommairement  ce  qu'il 
leur  a  été  possible  de  constater  des  restes  des  verrières. 

Enfin  M.  Eugène  Liébert,  dans  le  V"  volume  du  Bulletin  de  la 
Société  d\irclu'ologie ,  sciences,  lettres  et  arts  de  Melun  (in-8°,  18G9), 
a  fait  l'inventaire  de  la  vitrerie  de  Champeaux,  dont  la  destruction 
s'accentuait  chaque  jour  avec  une  désolante  rapidité,  faisant  pré- 
voir, dans  un  délai  rapproché,  la  disparition  complète  de  cette  in- 
téressante imagerie  de  la  vieille  collégiale. 

Avant  ce  dénouement  fatal  et  à  l'aide  des  documents  précités, 
autant  qu'avec  l'examen  dos  débris  oncon»  existants,  essayons  de 
dire  ce  que  furent  les  vitraux  do  Champeaux,  quand  ils  rayonnaient , 
étincelants  de  lumière  et  de  couloui-,  faisant  l'admiration  des  fidèles 
d'autrefois,  qui,  à  de'faut  de  livres  ou  de  connaissances  sulfisanlos, 
lisaiiMit,  en  scènes  parlantes  aux  yeux,  les  mystères  de  l'Ancien  et 
du  Nouveau  Testament,  dont  elles  offraient  la  représentation. 

"'   Arrliivos  niiiiiifi|)nlos  de  Moinn.  l'^onds  de  Cliiimpi'aiix,  série  (!.  (î. 


Of) 


NEF. 


Les  fenêtres  des  bas  côtés  de  la  nef,  numérotées  i  à  5,  2/1  à  28 
sur  le  plan  ci-joint  (pi.  IX),  consistent  en  une  simple  baie,  sans 
divisions  ni  meneaux. 

Originairement,  elles  étaient  toutes  garnies  de  vitraux  peints. 
Celles  du  côté  Sud,  2/1  à  28,  n'en  conservent  plus  traces;  celles  du 
bas  côté  Nord,  1  à  i5,  n'en  ont  plus  que  des  débris,  quelques- 
unes  mêmes  sont  blanches  ou  bouchées. 

Avant  les  dévastations  qu'elles  ont  subies,  par  suite  de  la  sup- 
pression de  la  collégiale  en  1790,  et  qui  se  continuent  chaque 
jour  par  l'effet  des  intempéries  ou  de  la  vétusté  de  leurs  plombs, 
elles  offraient  les  sujets  que  nous  allons  décrire. 

Pour  cette  description,  qui  nécessite  un  ordre  méthodique,  nous 
commençons  par  le  bas  côté  Nord,  à  partir  du  porche  de  l'église, 
à  proximité  de  la  tour,  pour  finir  par  le  bas  côté  Sud,  à  la  ren- 
contre du  magasin  —  sacristie  actuelle  dans  sa  partie  supérieure 
—  opposé  à  la  tour. 

BAS   CÔTÉ   NORD. 

1.  Saint  Martin  guérit  un  ladre  en  le  baisant.  Sur  un  phylac- 
tère :  Martinus  osculo  leprosum  ciiravit.  Deux  chanoines  donateurs  en 
prières.  Cette  composition  a  disparu. 

La  fenêtre  de  verre  blanc,  en  mauvais  état,  est  bouchée  par  des 
planches. 

2.  Saint  Martin,  évêque,  crosse,  mitre,  tenant  un  livre  ouvert. 
Sainte  Madeleine  et  sainte  Catherine  avec  deux  chanoines  et  ces 

mois  :  Messires  Odain et  (juillaume  Hatleau,  chanoines,  ont  donné 

cette  verrière. 

Armoiries  :  D'azur  à  3  gerbes  d'or,  2  en  chef,  1  en  pointe. 

De  cette  composition,  il  reste  seulement  la  partie  supérieure  de 
saint  Martin,  enchâssée  au  centre  d'un  vitrail  de  verre  blanc.  Bon 
dessin  du  xvi"  siècle. 

M"  Odain  ou  Oudin,  originaire  de  Troyes,  chanoine,  vivait  en 
1/191,  d'après  une  indication  du  Martinet. 


—  106   — 

3.  Un  prèlro,  probablenionl  l'un  dos  donateurs,  sacrifiant,  au 
niomonl  de  Télévation.  A  sa  droilo,  en  haut.  Dieu  le  père  bénis- 
sant; au-dessus,  un  anj^o  apportant  une  étolo;  au  bas,  à  droite,  un 
autre  donateur  priant.  Derrière,  un  clerc  tenant  un  cierge,  et  plu- 
sieurs assistants.  —  Légende  :  Messires  Macé  Comnault  et  Louis 
Vierne,  chatioiucs,  ont  donné  celte  verrière. 

Curieuse  composition,  dont  les  personnages  sont  représentés  à 
mi-corps. 

Macé  Comnault  est  mentionné  comme  chanoine  de  Charapeaux 
dans  un  registre  de  Tan  i'j91. 

à.  La  Vierge,  saint  Michel  terrassant  le  Dragon,  sainte  Gene- 
viève tenant  un  livre  ouvert  et  un  cierge,  qu'un  démon  s'efforce 
d'éteindre  avec  un  soufflet.  La  sainte  pose  la  main  gauche  sur 
l'épaule  d'un  chanoine  agenouillé  et  priant. 

Au-dessous  du  saint  Michel  on  lit  ces  mots  en  caractères  go- 
thiques : 

Messire  Michicl  Paicn  chanoine  de  Champeaux  a  fait  faire  cesle  verrière. 
Bien  aijt  Vame  de  lui/. 

5.  Saint  Martin  à  cheval ,  partageant  son  manteau  avec  un  pauvre. 
Dans  le  haut.  Dieu  le  père  prononçant  ces  paroles  :  Martinus  adhuc 
cathecumenus  hac  me  veste  conterit.  C'est  la  paraphrase  du  proverbe  : 
crQuidonue  aux  pauvres  donneàDieur.  Autrement  on  ne  compren- 
drait pas  que  Dieu  prononçât  lui-même  ces  paroles,  qui  devraient 
être  mises  dans  la  bouche  du  pauvre  qui  reçoit  le  manteau.  —  Un 
chanoine  priant,  avec  son  nom  :  Etienne  Garnier,  saint  Julien  le  tenant 
sous  sa  protection. 

Actuellemenl,  vitre  entièrement  blanclie. 

BAS  CÔTÉ   SUD. 

2h.  La  Vierge  Marie  tient  le  corps  mort  de  Notre-Seigneur  entre 
ses  bras.  Groupe  de  personnages  dans  l'attitude  de  la  douleur. 

25.  La  mise  au  tombeau,  d'après  le  récit  de  l'Evangile. 

2G.  Notre-Seigneur  et  ses  gardes.  Scène  de  la  Résurrection.  Les 
gardes,  efTrayés,  sont  comme  foudroyés  à  la. vue  du  Christ  (|ui  sort 
fflorieusement  de  son  tombeau. 


—  107  — 

'27.  Jésus-Christ,  en  jardinier,  apparaît  à  la  Madeleine,  qui  s'hu- 
milie devant  lui.  Légende  :  Noli  me  tangere. 

28.  Celte  fenêtre,  voisine  du  magasin  parallèle  à  la  tour,  n\i 
jamais  été  garnie  de  vitraux  peints. 

Toutes  les  fenêtres  cotées  a/i,  9.5,  26  et  27  ne  conservent  aucun 
vestige  de  leur  ancienne  décoration.  Leurs  verrières  blanches  sont 
les  mieux  conservées  de  toute  la  vitrerie  de  la  collégiale.  Vraisem- 
blablement, elles  ont  été  substituées  aux  anciens  vitraux  peints 
dont  nous  venons  d'indiquer  les  sujets,  à  l'époque  de  la  restaura- 
tion de  cette  partie  de  l'édifice,  il  y  a  une  soixantaine  d'années,  res- 
tauration spécialisée  aux  murs  et  contreforts  du  bas  côté  Sud. 


TRANSEPT. 

6  et  23.  Fenêtres  blanches.  Même  en  i6.53,  à  l'époque  où  Mar- 
tin Sonet  rédigeait  le  Marlinet  de  Champeaux,  elles  ne  portaient  point 
de  traces  d'anciens  vitraux  peints.  S'il  en  avait  existé,  ce  qui  est 
douteux,  ils  avaient  disparu  antérieurement. 


CHOEUR. 

BAS   CÔTÉ  NORD,  À  LA  SUITE    DU  TRANSEPT. 

Les  fenêtres  des  bas  côtés  du  chœur  diffèrent  de  celles  de  la  nef. 
Elles  sont  divisées  en  deux  formes  par  un  meneau.  Le  haut  de  la 
haie  est  occupé  par  une  rose  à  six  lobes,  inscrite  dans  un  cercle 
accompagné  de  segments  qui  remplissent  les  parties  libres  de  l'arc 
principal.  C'est  dans  cette  disposition  qu'on  voyait  jadis  une  suite 
de  vitraux  dont  il  ne  subsiste  plus  que  des  débris,  peu  de  scènes 
complètes,  quelquefois  même  aucun  vestige. 

7.  [Fenêtre  suivant  immédiatement  le  transept.)  —  Forme  de  droite. 
—  Un  évèque  bénissant  une  sainte  femme,  qui  porte  un  vase  pré- 
cieux. Un  chanoine  priant,  avec  les  lettres  T.  S.,  inscrites  dans  un 
écusson.  Bordure  de  fleurs  de  lys,  de  couronnes  et  d'hermines.  — 
Le  chanoine  et  les  armes  n'existent  plus. 

Forme  de  gauche.  —  Saint  Nicolas  et  un  chanoine  priant,  avec 
les  lettres  L  E.  dans  un  écusson.  —  On  ne  retrouve  plus  que  le 


—   108  — 

chanoine,  au  bas  du  vitrail,  avec  un  j)èle-n:èl('  de  débris.  La  main 
de  restaurateurs  maladroits,  vitriers  de  campagne,  à  coup  sur.  a 
passé  par  là. 

Au  centre  de  la  rose,  Charles  VIII  jeune,  tenant  la  main  de  jus- 
tice et  le  sceptre  royal  et  vêtu  d'un  manteau  fleurdelisé  avec  les 
hermines  de  Bretagne.  Diamètre  :  oni.  ^48.  Tous  les  lobes  fleur- 
delisés. 

La  présence  des  hermines  de  Bretagne,  associées  aux  lys,  et  le  |)()r- 
trait  (le  Charles  VllI  dans  cette  partie  de  la  vitrerie  de  Champeanx 
permettent  d'attribuer  son  exécution  à  l'époque  où  ce  monarque 
épousait  Anne  de  Bretagne,  c'est-à-dire  vers  Tannée  1^191.  Le 
dessin,  le  style  et  la  couleur  ne  démentent  point  cette  probabilité. 

8.  Forme  de  droite,  —  Saint  Georges  à  cheval,  en  costume 
de  chevalier,  avec  casque  empanaché ,  terrassant  le  dragon.  Dans 
le  haut,  à  droite,  sainte  Agnès  priant,  accompagnée  d'un  petit 
agneau. 

Forme  de  gauche.  —  Saint  Nicolas  avec  ses  attributs;  cha- 
noine vêtu  d'une  robe  rouge,  agenouillé,  avec  les  armoiries  sui- 
vantes, qui  se  retrouvent  sur  plusieurs  autres  vitraux  :  rr  D'azur,  au 
tronc  d'arhrc  naturel  en  pal ,  accosté  à  sénestre  cV un  gland  et  d'une  feuille 
de  chêne  de  sinnple;  à  dextre,  d'un  croissant  de  gueules  et  d'une  feuille 
de  chêne  de  sinople.-n 

Dans  la  rose  :  le  sacre  d'un  évèque  (peut-être  saint  Nicolas), 
assisté  de  doux  prélats  et  autres  ecclésiastiques.  Dans  les  lobes,  des 
anges  chaulant. 

Bordures  de  France  et  de  Bretagne.  Le  sujet  de  la  rose  n'existe 
plus. 

rrCe  vitrail  fut  donné  en  i5o8,  —  sous  Louis  XII.  après  son 
mariage  avec  Anne  de  Bretagne,  ce  qui  explique  les  bordures  de 
lys  et  d'hermines,  —  par  Nicolas  Sauvaige,  chanoine  de  Cham- 
peanx, dont  il  reproduit  les  armes,  mort  le  7  septembie  t592,  et 
inhumé  dans  la  chapelle  Saint-Nicolas,  existant  originairement 
dans  la  travée  où  se  trouve  la  verrière  qui  vient  d'être  décrite. 

tfUn  article  du  Compte  do  la  Collégiale,  année  1608,  fournit 
l'indication  suivante  : 

t-La  vitre  de  la  chaj)ejle  Saint-Nicolas  a  esté  faicte  l'an  mil  cinq 
cens  huit,  par  M.  Sauvaijje,  estant  piocureur,  et  a  cousté  en  verre 
/j  I.,  on  for  1  ()  sols,  en  piastre  Iroys  boysseaux  de  is  deniers  pa- 


—   109  — 

risis,  au  maçon  pour  une  journée  de  luy  et  de  son  varlet,  2  sols 
U  deniers  parisis.  Total  :  ^1.19  sous  U  deniers  parisis.w 

9.  Forme  de  droite.  —  Jésus  en  croix  entre  les  deux  larrons, 
la  vierge  Marie,  saint  Jean,  les  trois  Maries  et  les  Juifs.  Un  cha- 
noine priant,  avec  cette  armoirie  :  Fascé  d'azur  et  d' argent  de  six 
pièces. 

Forme  de  gauche.  —  Jésus-Christ  avec  ses  attributs  mystiques, 
assis  sur  un  arc-en-ciel,  les  pieds  appuyés  sur  le  monde,  les  bras 
levés,  la  tête  nimbée,  à  droite  un  glaive,  à  gauche  un  lis.  A  ses 
côtés  deux  anges,  sonnant  de  la  trompette,  appellent  au  Jugement 
dernier  :  Siirgite  mortui,  venite  ad  judiciiim.  Dans  le  bas,  de  chaque 
côté,  figures  de  donateurs  priant  :  In  te  Domine  speravi  non  confundar 
in  œternum. 

Dans  la  rose,  Dieu  le  père,  sujet  qui  se  retrouve  plusieurs  fois 
dans  les  vitraux  de  Champeaux,  mais  avec  variantes  dans  la  repré- 
sentation; dans  les  lobes,  six  chérubins. 

Dans  les  segments,  à  gauche,  la  lune  et  les  étoiles;  à  droite,  le 
soleil,  avec  ces  armes  :  D'or,  au  sautoir  engreslé  de  sable,  cantonné  de 
quatre  arbalètes  de  gueules.  Jean  et  Nicolas  Arbalète ,  frères ,  i5i3.  Ces 
personnages  appartenaient  à  la  famille  des  Arbalète,  vicomtes  de 
Melun  en  partie,  seigneurs  de  la  Borde,  localité  voisine  de  Cham- 
peaux, dans  laquelle  se  voient  encore  des  restes  de  leur  ancien 
manoir  féodal,  édifié  au  xiv''  siècle,  par  un  cadet  de  la  maison  do 
Melun. 

10.  Dans  les  deux  formes.  —  Adoration  des  Mages,  avec  tous 
les  détails  ordinaires  du  sujet.  Importante  composition  de  bon  style. 
xvi*  siècle. 

Dans  la  rose,  la  Fuite  en  Egypte. 
Segments ,  anges  en  chapes. 

11.  Dans  les  deux  formes.  —  Plusieurs  mystères  de  la  vie  de 
la  vierge  Marie  : 

A  droite,  la  Conception,  la  Présentation  au  Temple.  Boutique 
de  changeur  :  deux  personnages  assis  à  un  comptoir;  Tun  d'eux 
tient  une  bourse,  Tautre  compte  des  pièces  de  monnaie.  Au-des- 
sous, ce  blason  :  Parti,  au  premier,  d'azur,  à  la  face  d'argent, 
accompagnée  de  cinq  losanges  d'or,  trois  en  chef,  deux  en  pointe;  au 
second,  de  gueules,  à  trois  croissants  d'or,  deux  en  chef,  un  en  pointe. 


—  110  — 

A  gauche,  lu  naissance  de  la  Vierge,  son  mariage.  Composition 
d'une  quinzaine  de  personnages,  remarquable  par  le  fini  et  l'expres- 
sion des  figures;  les  femmes  avec  les  coiffures  de  la  Renaissance. 
Concert  angélique.  Ornementation  avec  personnages  mythologiques. 

Dans  la  rose,  le  couronnement  de  la  Rose  (a  disparu).  Anges 
dans  les  lobes. 

Dans  les  segments,  donateurs  priant.  L'homme  tête  nue,  en 
costume  de  chevalier,  portant  une  tunique  blasonnée  :  D'azur  à  la 
fasce  d'argent,  accompagnée  de  cinq  losanges  d'or. 

BAS  CÔTÉ  DU  MIDI,    RETOUR   VERS   LE  TRANSEPT. 

18.  La  vie  de  l'Enfant  prodigue.  11  ([iiille  la  maison  paternelle. 
Ses  débauches.  Sa  misère,  qui  le  contraint  à  garder  des  pourceaux. 
Son  retour.  Le  banquet  de  sa  réception.  Ces  scènes  occupaient  les 
deux  grandes  divisions  de  la  verrière.  Il  n'en  reste  aucun  vestige. 
On  y  lisait  cette  légende,  dont  on  voyait  encore  quelques  débris  en 
1869  : 

Le  Prodigue,  sa  portion  et  part 

Des  biens  son  père  lui  départ. 

Ses  biens  dépend  proraptenienl , 

Aveques  garses  trop  gallament. 

Iceiles  font  si  bien  dcsccu 

Qu'il  se  despari  inevré  et  nud. 

Par  pauvreté'  martyr  de  tous  mauLx , 

Depuys  se  loue  à  garder  les  pourceaulx. 

Les  pourceaulx  garde  le  pauvre  abandonné 

Et  son  Père  veu  sa  nécessité 

Grâce  et  pardon  lui  a  voulu  donnci-. 

De  joye  qu'il  eusl,  un  gras  veau  fit  tuer. 

L'aisné  frère  murmure  par  envie. 

Envieux  meurt  et  jamais  meurt  envie. 

Dans  la  rose  :  .lésus-Chrisl  au  Jugement  dernier.  Dans  les  lobes, 
la  Résurrection  des  morts.  Deux  anges  sonnant  de  la  trompette,  la 
Vierge  et  saint  Jean  priant  pour  les  trépassés. 

19.  Forme  de  droite.  —  Jésus  prêchant  au  Temple  devant  les 
docteurs.  Un  chanoine  prijinl,  avec  ces  mots  :  Nicolnus  Fnncquei. 


—  m  — 

Forme  de  gauche.  —  Le  Baptême  du  Cliiisl  par  saint  Jean. 
Dieu  le  père,  le  Saint-Esprit.  Sainte  Barbe.  Débris  informes. 

Dans  la  rose  et  les  segments  :  saint  Nicolas,  les  symboles  des 
Évangélistes,  la  Tentation  d'Adam  et  d'Eve.  Leur  expulsion  du 
Paradis.  Deux  anges  tenant  un  chandelier. 

20,  Forme  de  droite.  —  Saint  François  recevant  les  stigmates 
de  Jésus  crucifié.  Un  chanoine  priant,  en  robe  violette,  avec  ces 
mots  :  Carolus  Baille. 

Forme  de  gauche.  —  Saint  Jérôme  faisant  pénitence.  Chanoine 
vêtu  d'une  robe  rouge  :  Johannes  DeJ'osse,  humilis  theologia  dodnr  et 
canonicus,  avec  ces  armes  :  Ecartelé  aux  i  et  à  à  trois  marguerites  d'or 
renversées  :  aux  a  et  3  au  château  de  sable,  sommé  de  trois  tours  de  même. 

Dans  la  rose  et  les  lobes,  la  Vierge  Marie,  avec  des  anges  qui 
l'adorent. 

Des  sujets  principaux,  il  ne  reste  que  des  fragments. 

21.  Forme  de  droite.  —  Les  religieux  de  saint  Victor  faisant 
la  procession,  l'abbé  les  suivant.  Un  évêque  de  Paris,  à  genoux, 
avec  ces  mots  :  Epûs  Parisiensis.  A  droite,  saint  Victor,  debout,  en 
costume  de  chevalier,  la  tète  nimbée.  Composition  de  treize  per- 
sonnages. 

r  Cette  scène  a  un  caractère  historique.  Elle  se  rattache  à  la 
prébende  de  chanoine  que  l'abbaye  de  Saint-Victor  possédait  à 
Champeaux,  en  vertu  de  la  donation  de  l'évêque  de  Paris,  Etienne, 
en  ii3ù,  approuvée  par  le  roi  Louis  VII,  en  ii38. 

tfCe  vitrail,  d'une  bonne  facture,  n'existe  plus  qu'à  l'état  de 
débris  informes.  Il  avait  dû  être  donné  par  l'abbaye  de  Saint- 
Victor,  à  la  fin  du  xv''  siècle,  v 

Forme  de  gauche.  —  Saint  Martin  à  cheval  (a  disparu). 

Dans  la  rose  et  les  lobes,  saint  Victor  aussi  à  cheval. 

Dieu  le  père ,  avec  ces  paroles  :  Vicisti  Béate  Victor.  Vicisti. 

Anges  avec  ces  mots  :  Vicit  carnem.  Vieil  miindiim.  Vicit  hostem  fu- 
rïbundum.  Fide  vicit  omnia. 

Dans  les  segments,  un  homme  priant,  avec  des  instruments  de 
tonnelier.  Une  femme  également  en  prières. 

22.  Fenêtre  blanche.  Etait  murée  au  xvii*  siècle,  lorsque  la 
sacristie,  dont  on  aperçoit  des  traces  de  la  porte  dans  le  mur,  était 
adossée  à  cette  partie  de  l'église. 


—  11-2  — 


FENETRES  HALTES  DU  CHOEUR. 


Daus  sa  partie  supérieure,  le  chœur  est  éclairé  par  viii{}l-qualrc 
fenêtres  : 

Quatre  à  l'abside,  au-dessus  du  triforiuni.  Dix  dans  le  mur  sep- 
tentrional. Pareil  nombre  dans  le  mur  méridional. 

Ouelques-unes,  à  l'abside  et  au  Nord,  étaient  {jarnies  de  vitraux, 
dont  il  reste  des  vestiges,  éi)argnés  par  les  intempéries  ou  par  les 
amateurs,  qui  n'ont  pu  les  atteindre  à  cause  de  leur  élévation. 

Les  fenêtres  du  Sud,  entièrement  blanches,  n'en  ont  jamais  pos- 
sédé. 

MUR  SEPTE>TRIONAL. 

Fenêtres  cotées  sur  le  plan  :  A.K.G.D.  E.  F.,  vitrées  à  l'antique 
de  vieux  verre  peint.  Aujourd'hui  en  verre  blanc. 

(i.  Sainte  Barbe,  avec  l'armoirie  déjà  décrite,  fenélre  M  :  d'azur 
au  tronc  d'arbre  naturel  en  pal,  accosté  à  sénestre  d'un  gland  et  d'une 
feuille  de  chêne  de  sinople,  à  dextre  d'un  croissant  de  gueules  cl  d'une 
feuille  de  chêne  de  sinople. 

11.   Sainte  Geneviève  paissant  des  moutons. 

J.  Sainte  Catherine. 

.1.  Saint  Denis. 

MUR    DU  CHEVET. 

Au-dcssH'<  du  triforiuni. 

K.  Saint  Martin  à  cheval,  en  costume  de  chevalier,  la  tête  nim- 
bée, coiffée  d'une  to(]ue  à  rebords.  11  partage  son  manteau  avec  un 
pauvre  homme  agenouillé.  — Blason  :  de  France,  à  la  double  crosse 
d'or. 

L.  Le  Christ  en  croix,  la  Vierge  et  saint  Jean  à  ses  côtés.  Au- 
dessous,  ce  blason,  ro])r()duil  à  l'une  des  fenêtres  inférieui'es  (cotée 
l'i)  de  l'abside  :  D'argent,  au  chef  d'azur,  chargé  de  3  étoiles  d'or, 
et  à  la  bande  de  sinople,  chargée  de  3  coquilles  d'or,  accompagnée  de 
3  roses  de  gueules. 


—  113  — 

M.  La  Vierge  à  la  chaise.  Au-dessous,  ce  blason  :  Ecartelé,  au  1  et 
au  à ,  d'azur,  à  la  crosse  d'or  accompagnée  de  à  besans  de  même ,  au  2 
et  au  à,  d'argent.  —  Ce  sont  probablement  les  armes  d'un  évêque 
de  Paris,  donateur  du  vitrail,  au  xvi^  siècle. 

Toute  cette  décoration  a  disparu.  On  a  enchâssé,  dans  le  vitrail 
blanc  qui  Ta  remplacée,  un  fragment  de  panneau  provenant  d'une 
autre  verrière  de  Champeaux  et  représentant  un  roi  mage. 

N.  Saint  Nicolas  accomplissant  le  miracle  de  la  résurrection  des 
enfants  coupés  en  morceaux  dans  le  saloir.  A  gauche,  un  chanoine 
agenouillé.  Au-dessous,  le  même  blason  qu'aux  fenêtres  i^  et  L., 
vraisemblablement  celui  du  donateur.  Ce  sujet  était  bordé  d'une 
décoration  de  style  Renaissance.  Il  n'en  reste  que  des  fragments. 

Les  quati'e  verrières  du  mur  de  l'abside,  qui  viennent  d'être  dé- 
crites K.  L.  M.  N.,  étaient  bordées  de  fleurs  de  lis  fleuronnées  dont 
on  retrouve  quelques  débris. 


MLR   MERIDIONAL. 

Les  dix  fenêtres  de  ce  côté,  0.  P.  Q.  R.  S.  ï.  U.  V.  X.  Y.  du  plan  , 
sont  blanches  et  n'ont  jamais  été  garnies  de  vitraux  peints. 

Ces  vingt-quatre  fenêtres  supérieures  du  chœur  y  répandent  une 
lumière  abondante,  qui  fait  valoir  l'architecture  de  cette  partie  de 
l'édifice.  Baudot  a  signalé  cette  heureuse  disposition. 


RAS   COTE  DU  CHEVET. 

12.  (Ancienne  chapelle  du  Rosaire.)  Fenêtre  à  la  suite  du  bas 
côté  nord,  sans  meneaux  ni  divisions.  En  partie  remplie  par  l'An- 
nonciation de  la  Vierge,  avec  les  armoiries  de  l'homme  et  de  la 
femme  du  vitrail  coté  1 1  :  D'uzur  à  lafasce  d'argent,  accompagnée  de 
cinq  losanges  d'or. 

13.  (Ancienne  chapelle  du  Rosaire.)  —  Vitrail  en  partie  caché 
par  le  retable,  fenêtre  géminée  avec  rose  : 

A  droite,  saint  Denis.  Un  cavalier,  dans  l'attitude  de  la  prière, 
disant  :  Jésus  fdi  David ,  miserere  mei.  A  ses  côtés,  cinq  enfants;  der- 
rière lui,  une  femme  priant  accompagnée  de  six  filles. 

A  gauche,  l'arbre  de  Jessé. 

AnCIlÉOLOGlE.  8 


—  lU  — 

Dans  la  rose,  un  ci'ucilix,  la  Vierge  et  saint  Jean.  Dans  deux  des 
lobes,  saint  Martin  et  saint  Nicolas.  Dans  les  quatre  autres,  les 
symboles  des  Evangélisles. 

Bordure  de  fleurs  de  lis  fleuronnées  rappelant  celles  des  ver- 
rières supérieures  du  chœur. 

là.  (Ancienne  chapelle  de  Saint-Nicaise.)  —  Fenêtre  blanche, 
portant  autrefois  ce  blason  qui  a  disparu  :  D'argent,  nu  chef  d'aiar, 
chargé  de  3  étoiles  d'or,  et  à  la  bande  de  sinople  chargée  de  S  coquilles 
d'or,  accompagnée  de  3  roses  de  gueules. 

15.  (Ancienne  chapelle  de  Saint-Denis.)  —  Même  disposition 
qu'à  la  fenêtre  cotée  i/i,  avec  le  môme  bhison,  également  disparu. 

16.  (Ancienne  chapelle  de  Saint-Pierre.  —  Elle  a  deux  fenêtres, 
l'une  cotée  i,  l'autre  cotée  17.)  —  Fenêtre  à  deux  formes,  avec 
rose,  comme  la  fenêtre  cotée  i3,  ji  laquelle  elle  fait  pendant. 

Forme  de  droite  :  saint  Jean  TÉvangéliste,  un  genou  en  terre. 
De  sa  bouche  sort  un  phylactère  portant  ces  mots  :  Johês.  septem 
eccliis.  Campell.  gratia  et  pax.  Devant  lui  son  aigle  portant  une  écri- 
toire. 

A  son  côté,  un  chanoine  priant,  avec  ces  armes  :  D'azur,  a  6  lé- 
sants d'or,  au  chef  de  même.  Légende  :  Le  Monde  me  plaist. 

Forme  de  gauche  :  Saint  Michel  archange  terrassant  le  dragon,  et 
le  frappant  d'une  lance  terminée  par  une  croix. 

Dans  la  rose  :  une  église  plus  grande  que  six  autres  qui  gar- 
nissent les  lobes. 

fr  C'est  une  allusion  à  Tancienne  collégiale  Saint-Martin  et  aux 
six  églises  ou  paroisses  qui  en  dépendaient,  appartenant  au  dio- 
cèse de  Paris  et  formant  enclave  dans  l'ancien  diocèse  de  Sens  : 
Notre-Dame  de  Champeaux  et  la  Magdeleine  de  Fouju,  érigées  en 
paroisses  par  Guillaume,  évêquc  de  Paris,  en  novembre  1569. 
Saint-Merry,  Saint-Martin  de  Quiers,  Saint-Martin  de  la  Chapelle- 
Gautliier,  déjà  unies  à  la  colh'giale  en  1  i.^-y,  comme  le  témoigne  un 
privilège  du  pap(!  Innocent  III,  ratifiant  la  convention  de  Tévêque 
Etienne  avec  le  roi  Louis  Vil,  au  sujet  de  la  pr'-bende  de  l'abbaye 
de  Saint-Victor  à  Champeaux.  Fnfin,  Saint-Jean  d'Andrezelle,  dé- 
pendant de  la  collégiale  antérieurement  à  i'23G,  comme  il  résulte 
de  l'acte  de  iondation  de  la  chapelle  de  Saint-Eloy  de  la  Borde, 
proche  Andrezelle. 


—   115  — 

fcLa  septième  paroisse  relevant  de  Saint  Martin  de  Champeaux, 
à  l'époque  de  la  Révolution,  n'avait  été  érigée  qu'en  1GG7,  après 
l'exécution  du  vitrail  de  la  chapelle  Saint-Pierre,  sur  lequel  figurent 
seulement  six  paroisses  accompagnant  la  collégiale,  qui  occupe  le 
centre  de  la  rose.  1^ 

Ce  vitrail,  un  des  mieux  conservés  de  ceux  qui  restent,  et  qui 
offre  un  intérêt  historique,  est  d'une  valeur  tout  à  fait  secondaire 
au  point  de  vue  de  l'exécution. 

17.  Les  apôtres,  et  Jésus-Christ  disant  à  saint  Pierre  :  ÏV6t  daho 
claves  regni  cœlorum.  Il  ne  reste  plus  rien  de  cette  composition.  La 
fenêtre  est  entièrement  blanche. 

Et  maintenant,  puisque  l'action  destructive  du  temps  ne  peut 
être  conjurée,  puisque  chaque  jour  voit  tomber  à  Champeaux  de 
précieux  débris  de  l'art  de  la  Renaissance,  qu'il  reste  au  moins,  par 
ces  pages,  un  dernier  souvenir  des  pieuses  offrandes  de  la  com- 
munauté, du  chapitre,  des  chanoines,  des  personnages  (|ui  concou- 
rurent à  la  décoration  d'une  église  si  intéressante  à  tant  d'autres 
points  de  vue.  L'édifice  est  restauré  dans  la  mesure  du  possible,  — 
nous  l'avons  dit,  —  il  subsistera  longtemps  encore.  Ses  stalles  et  ses 
dalles  funéraires  seront  respectées,  il  faut  l'espérer.  Mais  plus  jamais 
il  n'aura,  que  par  les  écrits  qui  leur  ont  été  consacrés,  une  trace 
tangible  de  ses  vitraux. 

6.  Leroy, 
Bibliothécaire  de  la  ville  de  Meluu. 


INOTE 


SUR 


L'ÉGLISE  DE  YILLIERS-EN-BIERRE 

(SEINE-ET-MARNE), 

PAR  M.   G.  LEROY, 

Correspondanl  honoraire  du  Comilô,  à  .Mokiii. 


Villiors-cii-Bierre  est  une  loiile  pctilc  comiiiiine  du  canlon  sud 
de  Meluii,  sur  la  lisière  de  la  forêt  de  Fontainebleau,  et  qui  n'a  dû 
qu'aux  domaines  du  Bréau,  de  Fortoiseau  et  d'Orsonville,  situés 
sur  son  territoire,  de  ne  pas  être  supprimée  en  tant  que  commune 
et  rattachée  aux  localités  voisines,  soit  à  Dammarie-les-Lys,  soit  à 
Chailly-en-Bierre.  Son  nom  dit  que  ce  fut  autrefois,  dans  les  temps 
carolingiens,  mérovingiens  et  antérieurement,  une  villa,  un  grand 
domaine  rural,  possédant  probablement  ses  hommes  libres,  ses 
colons,  ses  lides  et  ses  serfs.  Orsonville  était  la  villa  ou  le  manse 
domanial  d'Ursio  ou  Orson,  dont  le  nom  révèle  Torigine  germa- 
nique. En  des  temps  plus  modernes,  la  seigneurie  appartint  aux 
Ferru  ou  Ferry,  alliés  aux  Fusée,  de  la  famille  du  fameux  abbé  de 
Voisenon,  aux  Chaleauvillard,  aux  Barré  de  Saint-Venant,  et  puis 
aussi  à  Rouillé  du  Goudray,  ministre  d'Etat  sous  Louis  XV,  et  à 
l'académicien  Néricault  Destouches,  auleur  du  Glorieux  et  du  Philo- 
sophe marié. 

Laissons  ces  souvenirs  pour  borner  nos  observations  à  la  toute 
petite  église  du  pays,  si  humble  extérieurement  ([u'olle  se  distingue 
à  peine  des  quelques  maisons  qui  forment  le  groupe  principal  de 
la  commune  de  Villiers. 

C'est  un  simple  oratoire,  construit,  à  la  lin  du  mu"  siècle,  sur  un 
plan  rectangulaire  de  trois  travées,  la  travée  centrale  j)lus  spacieuse 
que  les  deux  autres,  plus  élevée,  voûtée  d'ogives  avec  nervures 


—   117  — 

à  boudins,  dont  les  retombées  s'appuient  sur  des  colonnettes  en- 
gagées, qui  ont  leurs  chapiteaux  ornés  de  feuilles  d'eau  et  de  cro- 
chets. C'est  d'une  grande  simplicité  et  aussi  d'un  goût  parfait. 

A  la  clef  de  voûte  de  la  nef,  les  armes  des  Ferrut  :  Bandé  (Vor  et 
de  gueules. 

Des  fenêtres  gothiques,  sans  meneaux,  celles  de  la  nef  en  forme 
de  grandes  lancettes,  éclairent  l'édifice. 

Tous  ces  caractères  appartiennent  à  l'architecture  du  xiii®  siècle, 
durant  lequel  l'église  de  Villiers  fut  construite.  C'est  un  type 
commun  à  la  plupart  des  églises  rurales  des  environs  de  Melun. 
Cela  ne  suffirait  pas  pour  la  signaler  particulièrement,  si  l'on  n'y 
trouvait  plusieurs  épitaphes  intéressantes  : 

D'abord,  une  inscription  latine  du  xvi®  siècle,  consacrée  par 
Jacques  Ferrut  à  la  mémoire  de  Claude  Fusée,  femme  d'bitienne 
Ferrut,  sa  mère,  dont  il  était  le  septième  enfant  et  qui  mourut  en 
lui  donnant  le  jour.  Cette  inscription  sur  marbre  noir  offre  à  sa 
partie  supérieure  la  figure  de  la  défunte,  debout,  les  mains  jointes. 
A  ses  côtés,  en  différentes  attitudes,  six  saintes  mariées  :  sainte 
Paule,  sainte  Monique,  sainte  Anne,  sainte  Elisabeth,  sainte 
Suzanne,  sainte  Bathilde.  Au-dessus,  l'indication  du  sujet  :  Nup- 
tarum  celebris  chorus.  Au-dessous,  l'expression  du  bonheur  de  la  dé- 
funte, qui  partage  avec  les  saintes  épouses  qui  l'assistent  la  béati- 
tude d'un  séjour  de  lumière  :  Congaudete  mecum  et  congratidamini 
quia  cum  his  omnibus  lucidas  sedes  accepi. 

Il  faut  citer  ensuite  les  épitaphes  de  Néricault  Destouches  et  de 
sa  fille,  Madame  de  Bourgmarie,  moins  originales  que  la  précé- 
dente, puisqu'elles  ne  relatent  que  des  noms  et  des  dates,  mais 
utiles  à  reproduire  à  titre  de  document  concernant  le  célèbre  aca- 
démicien et  sa  famille. 

I 

ÉPITAPHE  DE  CLAUDE  FUSEE. 
NOPTARUM  CELEBRIS  CHORUS. 

(Figures  de  la  défunte  et  de  saintes  mai-iées.) 
S.  Paula,  s.  Vlo\rcA,  S.  Anna,  S.  Elisabeth,  S.  Susanna,  S.  Rathildis. 

Congaudete  mecum  et  congralulamini  quia 
cum  liis  omnibus  lucidas  séries  accepi. 


—  118  — 

"  CIniidiœ  Fusée  Stepbani  Forrntii 

uxoris  epitapliinni. 

Nofa  sntis  torris.  habito  coloslia,  cltnn 

Mimere  virtutis  conscia  mens  bonc  babel, 

Claudia  Fusei  quondam  licet  ullima  pailiiP 

Filia,  Fcrtulio  nota  pudoro  fui. 

Sopleni  naloi  uni  minuTus  nie  pulcher  obilja! . 

Ta.itus  honor  noslri  spes  quoque  coiinubii. 

Sorle  mca  folix  mundo  :  tanien  alria  parvis 

Commulala  sibi  quis  velis  esse  calis. 

Tiaudia  pertulerit  quis  non  eterna  caducis. 

Sede  Jovis  digne  terra  pusilla  fuit. 

Ad  lectoreni  telraslicum  endecasyllabum. 

Non  bic  (loUcias  venusiioris 

Musœ  Irclor  babes  :  pro  levamiis 

Defunclam  ofTicio  :  Juvat  sepultani 

Non  me  talibus  oxtulisse  nujjis 

Vole. 

.lacobus  FeiTUlius  faciebal. 

Non  in  tibiis  viri 
bene  placilum  erit  oi. 

Il 

KPITAPHE  DE  DESTOUCIIFS. 

DO-M 

Cy  gist  Pbilippe  Nericault 

Destoucbes,  ec",  seig^'""  de  Vosves  et 

Forloiseau,  cy  devant  minière  du 

Roy  en  Anglelerre,  gouverneur 

de  Mebni,  l'un  des  ho  de  i'acadc^iiiie 

Françoise,  décédé  en  son  clialeau  de 

T^'orloiseau  le  A  juilld  lyf)/!,  âgée  (sir) 

de  7^1  ans. 

Priez  Dien  pour  le  repos  de  son  âme. 


—  119  — 

Un  écusson  placé  en  tête  de  cette  inscription  a  été  efface  à  la 
Révolution.  Il  en  a  été  de  même  de  celui  qui,  accolé  aux  armes  de 
Bourgmarie,  se  trouvait  sur  Tépitaphe  de  sa  fdle  ci-après  repro- 
duite. Cependant  celui-ci,  un  peu  moins  maltraité,  nous  peiinct 
de  croire  que  les  armoiries  de  Destouches  étaient  :  De .  .  .  au  sautoir 
de.  .  . ,  accompagné  de  trois  étoiles  posées  en  chef. 

Il  y  ajoutait  cette  fière  devise  :  Nunquam  non  paratus. 

Au  commencement  du  siècle  actuel,  un  affouillement  se  produisit 
sur  la  sépulture  de  Destouches.  C'était  la  simple  bière  de  bois  dans 
laquelle  il  avait  été  inhumé  qui  s'effondrait.  Les  réparations  néces- 
saires rétablirent  la  régularité  du  niveau  du  sol  en  cet  endroit. 

m 

ÉPITAPHE  DE  MADAME  DE  BOURGMARTE  ,  FILLE  DE  DESTOUCHES. 

D-O-M 

Icy  repose  le  corps  de  D"  Marie 

Thérèse-Gabrielle  Néricot(s/c)  Des- 

Touches,  épouse  de  M'"  François 

Henry  de  Thiersant  de  Bourgni- 

Arie,  clf  de  l'ordre  Royal  el 

militaire  de  S'  Louis,  B'  des 

armées  du  Roy,  etc.  décédée  au 

château  de  Fortoiseau  le  i^'  avril 

1755  ,  âgée  de  18  ans. 

Priez  Dieu  pour  le  repos  de  son 

Ame. 

Le  modeste  oratoire  de  Villiers,  dans  un  village  ignoré,  sur  la 
lisière  de  la  forêt  de  Fontainebleau,  n'éveille-t-il  pas  mille  souve- 
nirs et  par  son  architecture  et  par  les  dalles  funéraires  qu'il  pos- 
sède? Sa  solitude,  son  délaissement,  y  portent  au  recueillement  et 
l'imagination  peut  se  donner  carrière,  si  toutefois  une  visite  pure- 
ment archéologique  le  permet. 

Il  serait  facile  de  s'y  rappeler  le  xiii*  siècle,  l'époque  de  foi  par 
excellence  durant  lequel  il  fut  construit;  les  temps  de  la  Renais- 
sance oii  le  sentiment  chrétien  était  si  facilement  allié,  par  Jacques 
Ferrut,  dans  Tépitaphe  de  sa  mère,  à  l'Olympe  mythologique,  — 


—  rio  — 

sa  mère,  qui  niéiila  d\'tro  transportée  de  cette  terre  vers  le  siège 
de  Jupiter  : 

Sede  Joois  diurne  Icrrn  pufti  lia  fuit. 

Va  puis  encore,  l'Académie  du  vviii®  siècle  avec  Deslouches,  les 
ai'iiu'cs  de  Louis  \V  avec  leur  ollicier  général,  Henri  de  Tliiersant 
de  Bourginarie. 

Mais  l'archéologie  ne  permet  pas  de  semhlables  incursions  dans 
le  domaine  des  souvenirs  et  de  l'imagination;  elle  est  plus  se'vère  et 
plus  positive.  Bornons-nous  donc  à  constater  l'intérêt  relatif  d'une 
toute  petite  église  de  village  dans  laquelle,  lorsque  nous  y  mîmes 
le  pied  pour  la  première  fois,  nous  n'espe'rions  pas  rencontrer  les 
diverses  particularités  mentionnées  dans  la  présente  note. 

G.  Leroy, 

Biljliolhérairo  de  la  ville  do  Molmi. 


DÉCOUVERTES  ARCHÉOLOGIQUES 

PRÉS    D'UZÈS. 

Rapport  de  M.  Salomon  Reinach,  sur  des  commuaicalions  de  M.  Roussel. 


En  1898,  M.  Roussel  apprit  qu'on  avait  découvert  trois  vases 
grossiei's  et  quelques  objets  en  os  et  en  silex  dans  un  terrain  situe 
sur  la  rive  gauche  de  la  rivière  d'Eure,  un  peu  au-dessus  du  mou- 
lin de  Bargeton  (lieu  dit  de  Carrignargiie).  S'étant  rendu  sur  les 
lieux,  il  constata  que  les  vases  venaient  d'être  brisés,  mais  il  put 
recueillir  dans  le  champ  un  grand  nombre  de  débris  de  poteries  et 
d'objets  divers.  Il  remarqua,  en  outre,  près  du  même  champ,  les 
restes  d'une  construction  en  molasse  coquillière  du  pays,  on  il  crut 
reconnaître  un  four.  ^I.  Roussel  la  décrit  comme  il  suit  : 

ffCe  four  est  renfermé  dans  une  petite  enceinte  dont  les  murs 
n'ont  pas  moins  de  o  m,  5o  d'épaisseur;  celui  du  midi  a  5  mètres 
de  long,  3  mètres  de  haut;  celui  du  nord  a  k  m.  20  de  long, 
2  mètres  de  haut,  dont  1  mètre  environ  entaillé  dans  le  rocher. 
Celui  du  levant,  devant  lequel  est  construit  le  four,  a  7  mètres  de 
long  et  2  mètres  de  haut;  il  n'y  a  pas  de  mur  au  couchant.  L'es- 
pace qui  sépare  ce  mur  du  nord  de  celui  du  midi  a  7  m.  5o  de  long; 
dans  le  mur  il  existe  un  montant  en  bâtisse  où  se  trouvent  cinq 
trous,  ce  qui  fait  supposer  qu'il  pouvait  y  avoir  une  porte  fermant 
l'espace  de  7  m.  5o  qui  s'e'tend  entre  le  mur  du  nord  et  celui  du 
midi.  La  hauteur  de  ce  four  devait  être  de  1  m.  5o;  le  pavé  devait 
avoir  2  m.  10  de  long  de  la  porte  au  fond  du  four,  ce  qui  lui  donne 
près  de  7  mètres  de  circonférence.  La  portion  du  mur  circulaire 
encore  existante  a  3  m.  t  o  ;  les  pierres  restantes  forment  trois  rangs; 
elles  ont  0  m.  60  de  longueur  sur  o  m.  33  d'épaisseur.  .  .  L'action 
du  feu  a  changé  la  couleur  de  la  pierre  :  de  jaune  elle  est  devenue 
rouge.  Une  bande  noirâtre  et  cendreuse  d'environ  o  m.  i5  de  large 
fait  le  tour  du  four  près  du  pavé.  15 

M.  Rousset,  qui  avait  tout  d'abord  qualifié  cette  construction  de 
four  romain,  s'est  ravisé  dans  la  suite  et  a  cru  y  voir  un  four  néoli- 
thique, servant  à  la  crémation  des  morts.  D'après  une  photographie 


—  I  •.>•_>  — 

qu'il  nous  a  adressée,  reproduisant  la  partie  hicMi  conservée  du  mur 
circulaire,  en  l)el  ap|>areil,  il  n'y  a  pas  de  doute  que  cet  étahlisse- 
nient,  quel  (pi'e)!  put  être  robjet,  appartienne  h  lYpoque  romaine. 
D.aiitre  part,  les  objets  découverts  dans  le  terrain  environnant  soiit 
incontestablement  beaucouj)  plus  anciens  et  M.  Rousset  a  raison  de 
les  faire  remonter  à  Tépoque  néolitbique  ou  au  début  de  Tère  des 
métaux.  Il  n'y  a  donc  pas,  à  notre  avis,  de  connexion  à  cliercber 
entre  la  construction  décrite  plus  baul  et  les  trouvailles  fort  inté'- 
ressantes  dont  il  nous  reste  à  parler. 

M.  Rousset  dit  qu'il  a  recueilli  plus  de  60  kilogrammes  de  pote- 
ries diverses  dans  un  champ  mesurant  5, 000  mètres  carrés,  qui  est 
à  5o  mètres  du  four.  Parmi  ces  poteries,  rouges  ou  noires  sans  cou- 
verte et  fabriquées  à  la  main,  il  y  a  des  anses  de  vases  perforées, 
des  couvercles  d'urnes  et  plusieurs  cuillers  en  argile,  d'un  type  qui 
s'est  déjà  rencontré  dans  divers  gisements  néolithiques.  Les  frag- 
ments de  poteries  sont  décorés  de  saillies,  de  gravures  et  d'impres- 
sions grossières  qui  les  rattachent  à  des  types  néolithiques  connus. 
En  fait  de  silex,  il  y  a  des  percuteurs,  des  haches  préparées  pour  le 
polissage,  des  couteaux,  etc.;  signalons  encore  une  très  jolie  pointe 
de  llèche  amygdaloide,  finement  retaillée.  Le  métal  fait  complète- 
ment défaut;  du  moins  ne  puis-je  considérer  comme  antique  le  seul 
objet  en  bronze  que  M.  Rousset  m'ait  communiqué. 

Au  mois  de  jnars  189O,  M.  Rousset  découvrit  dans  le  même 
champ  une  urne  plus  grande  que  les  autres,  contenant  2  à  3  kilo- 
grammes de  cendres  durcies.  Cette  urne,  de  forme  ovoïde,  munie 
de  quatre  petites  anses  sur  le  col,  est  ornée  de  festons  en  relief; 
elle  a  o  m.  54  de  haut.  C'est  un  spécimen  fort  intéressant  et  qui 
mérite  d'être  publié.  (PI.  X.) 

Le  champ  qui  a  fourni  les  poteries  contient  une  grande  quantité 
de  cendres,  qui  en  rendent  le  sol  exceptionnellement  fertile;  on  a 
souvent  constaté  que  des  cendres  durcies  adhéraient  aux  fragments 
de  vases  découverts  en  cet  endroit.  Il  ne  paraît  donc  pas  douteux 
(fiie  M.  Rousset  ait  eu  raison  de  reconnaître  à  Carrignargue  les  restes 
d'une  nécropole  à  incinération  de  l'époque  néolitbique.  Mais  ce 
Tcbamp  d'urnesi7  est  tout  à  fait  indé])endant,  répétons-le,  de  la 
ruine  romaine  située  à  5o  mètres  plus  loin. 

Salomon  Reinacii, 
Meml)re  du  Coniilé. 


,  NOTE 


SUR 

UNE   TOMBE    CONSERVÉE 

DANS  L'ÉGLISE   DE   GHASSEGUAY 

(MANCHE), 
PAR   M.  LE    CHANOINE   PIGEON. 


La  petite;  église  de  Chasseguay,  canton  de  Jiivigny-le-Tertre,  ar- 
rondissement (!e  Mortain  (Manche),  possède  une  pieiTe  tombale 
avec  eflSgie  et  symboles  funéraires  qui  ont  intrigué  plus  d'un  visi- 
teur. Sur  la  foi  de  M.  Descbamps  de  Vadeville,  on  a  cru  que  le 
défunt,  gravé  au  trait,  représentait  un  des  glorieux  défenseurs  du 
Mont-Saint-Michel,  au  xv'^  siècle.  Nous  avons  voulu  vérifier  cette 
assertion,  et  nous  avons  fait  une  assez  longue  course  pour  contem- 
pler les  traits  de  ce  mort  qui  devait  nous  rappeler  un  de  ces  héros 
qui,  pendant  trente-trois  ans,  surent  conserver  à  la  France  et  à  leur 
roi  cette  place  du  Mont-Saint-Michel,  entourée  alors  de  provinces 
soumises  aux  Anglais. 

Cette  pierre  tumulaire  de  Chasseguay,  jadis  au  milieu  du  chœur 
de  l'église,  est  aujourd'hui  déposée  au  bas  de  la  nef.  La  partie  in- 
férieure a  même  été  brisée  en  deux  morceaux.  En  réunissant  les 
fragments,  nous  avons  pu  étudier  à  l'aise  ce  tombeau  en  pierre 
calcaire.  Il  mesure  9  m.  3o  de  longueur  sur  i  m.  o5  de  largeur. 
Deux  portions  de  l'inscription  ont  été  coupées,  soit  pour  placer 
d'autres  pierres  tombales  ou  même  quelque  nouveau  pavage.  Les 
pieds  des  passants  ont  aussi  usé  les  lettres  et  altéré  bien  des  traits , 
mais  ce  qui  reste  suffit  pour  donner  une  idée  assez  exacte  du  dessin 
primitif. 

Cette  pierre  est  divise'e  en  deux  compartiments  bien  distincts  : 
l'un  plus  petit,  l'autre  plus  grand  et  enveloppant  le  premier  sur 


—  12^   — 

deux  cùtés.  (PI.  XI.)  Des  torsades  légèrement  courbées  à  la  partie 
supérieure  forment  les  divisions.  Le  moindre  des  compartiments, 
à  gauche  du  tombeau,  représente  un  chevalier  de  la  fin  du  xv''  siècle, 
armé  de  pied  en  cap.  La  tète  nue  est  ornée  de?  cheveux  longs  et 
bouclés,  qui  ombragent  une  noble  figure.  Un  casque  fermé,  sur- 
monté d'un  panache,  est  aux  pieds  du  défunt.  Le  buste,  jusqu'aux 
cuisses,  est  recouvert  d'une  cuirasse  ou  cotte  ornée  de  quinte- 
feuilles,  qui  sont  les  armoiries  du  chevalier.  Une  ceinture  soutient 
une  longue  épée  et  un  certain  objet  qui  ressemble  à  un  petit  écu. 
La  main  gauche  est  posée  sur  la  poitrine,  et  la  droite  tient  une 
lance.  Les  jambes  sont  couvertes  de  cuissards,  de  genouillères  et 
de  jambières;  le  talon  des  chaussures  est  armé  d'éperons.  Des  deux 
côtés  de  la  tête  du  chevalier  existent  deux  écussons  :  l'un  fruste, 
l'autre  bien  conservé.  Ce  dernier  est  parti  d'or  et  d'azur  à  trois 
quintefeuilles  de  gueules  9.  i.,  et  d'or  à  six  fers  à  cheval  d'azur, 
posés  3 .  9 .  1 . 

Le  grand  compartiment,  semé  de  iainies  ou  de  flammes,  repré- 
sente quatre  autres  signes  emblématiques  qui  méritent  d'être  si- 
gnalés. Au  sommet,  au-dessus  de  la  tête  du  défunt,  apparaît  l'ar- 
change Saint-Micliel ,  debout,  les  ailes  déployées.  11  est  vêtu  d'une 
simple  cotte  et,  abaissant  son  bouclier,  il  brandit  l'épée  pour 
frapper  le  démon  palpitant  sous  ses  pieds.  Un  peu  plus  bas ,  à 
droite,  on  voit  une  sorte  de  suaire  qui  a  la  grandeur  et  un  peu  la 
forme  de  cette  croix  en  cire  qu'on  appelle  également  un  suaire  et 
que,  dans  l'Avranchin,  on  porte  sur  un  plat,  le  jour  des  funérailles, 
pour  le  déposer  ensuite  sur  la  poitrine  du  mort.  Le  suaire  du 
chevalier  présente  une  large  bande  circulaire,  chai'gée  de  onze  pe- 
tits polygones  renfermant  une  croix.  L'extérieur  de  la  bande  est 
hérissé  de  larmes  ou  de  flammes  qui  ressemblent  assez  aux  dents 
d'une  roue.  Dans  l'intérieur  de  cette  même  bande,  les  larmes  re- 
paraissent des  deux  côtés  d'une  barre  horizontale,  en  forme  de  vis. 
On  pourrait  la  prendre  pour  l'ardillon  d'une  boucle  londe,  et  ce 
n'est  peut-être  qu'une  torche  ou  cierge  d'honneur  sur  lequel  repose 
la  bande. 

Au-dessous  de  ce  que  nous  croyons  un  suaire  est  une  branche 
coupée,  une  branche  de  laurier-rose,  et,  au  bas  du  compartiment, 
un  ver  de  terre  longuement  étendu. 

Ces  objets  sont  tous  des  symboles,  des  signes  allégoricpies  et 
funéraires.  Saint  Michel  est  l'ange  du  dernier  combat  et  du  juge- 


—  1-25  — 

ment;  le  suaire  est  ce  qui  reste  au  défunt  dans  la  tombe;  la  branche 
de  laurier-rose  est  le  signe  de  la  mort  dans  la  cryptographie  ou  le 
langage  de  flore;  les  larmes  témoignent  du  deuil  profond  que  le 
défunt  a  causé  et  le  ver-  rappelle  la  décomposition  du  corps,  selon 
ces  paroles  du  psalmiste  :  «Ego  sum  verrais  et  non  homo.r)  —  t?  Je 
ne  suis  plus  un  homme,  mais  un  verre  de  terre.'' 

Quant  à  l'inscription  qui  encadrait  tout  le  tombeau,  on  ne  lit 
bien  que  ces  mots  :  «Gist  ycy  le  corps.  .  .  qui.  .  .  avant  Tan  mil 
cinq  cents  et  après  longue  vie . . .  Charles  et  Louis . . .  pries  Dieu ...  -n 

Maintenant,  quel  est  le  défunt  qui  dormait  sous  cette  dalle? 
Était-il  vraiment  un  chevalier  du  Mont-Saint-Michel? 

M.  de  Beaurepaire  ne  le  pense  pas,  et  il  a  cru  y  reconnaître  sim- 
plement un  sire  de  Carbonnel,  seigneur  de  Chasseguay  et  vicomte 
de  Vire.  Les  Carbonnel  furent,  en  effet,  seigneurs  de  Chasseguay 
pendant  plusieurs  siècles,  et  cette  famille  porte  pour  armes  : 
ff  Coupé  d'azur  et  de  gueules  à  trois  besans  d'hermines  posés  2.  i.n 
Mais  le  chevalier  représenté  sur  la  pierre  ne  peut  être  un  Carbon- 
nel, car  il  porte  sur  sa  cotte  et  sur  son  blason  :  cfUn  écartelé  d'or 
et  d'azur  à  trois  quintefeuilles  de  gueules  9.  1.  qui  sont  les  armes 
de  la  famille  d'Argouges.  w  Nous  savons  que  Jean  d'Argouges  de 
Gratot  (canton  de  Saint-Malo-de-la-Lande,  arrondissement  de 
Coutances,  Manche)  épousa  une  demoiselle  delà  Champagne,  mais 
il  ne  prit  pas  le  nom  de  cette  dame  et  ne  figura  jamais  dans  la 
liste  des  cent  dix-neuf.  Jean  d'Argouges  ne  peut,  à  aucun  titre,  être 
rangé  parmi  ces  héros  restés  fidèles  à  leur  patrie.  Pour  conserver 
ses  propriétés,  il  fut  un  des  premiers  à  se  soumettre  aux  Anglais; 
il  leur  vendit  même  le  fief  et  roc  de  Lihou,  où  l'ennemi,  en  lû/io, 
éleva  la  ville  et  forteresse  de  Granville. 

Jean  d'Argouges  épousa  en  secondes  noces  Charlotte  de  Car- 
bonnel de  Chasseguay,  qui  décéda  en  \k'^h.  Elle  repose  dans  la 
nef  de  l'église  de  Gratot,  oiî  elle  est  représentée  sous  une  arcade 
avec  une  inscription  en  caractères  gothiques.  Le  d'Argouges  de  Chas- 
seguay est  donc  le  jeune  fils  de  Jean  et  de  Charlotte  de  Carbonnel , 
lequel  se  retira  dans  le  manoir  de  sa  mère.  Il  épousa  une  demoi- 
selle de  La  Perrière,  dont  il  unit  les  armes  aux  siennes,  c'est-à- 
dire  l'écusson  d'or  à  six  fers  à  cheval  d'azur  3.  a.  1.,  à  l'écartelé 
d'or  et  d'azur  à  trois  quintefeuilles  de  gueules  2.  1. 

Les  d'Argouges  s'étant  reconciliés  avec  leurs  princes  légitimes, 
celui   de  Chasseguay   servit   fidèlement   les   rois  Charles  VIII   et 


—   liUi  — 

Louis  Xll.  mais  il  no  peut,  on  aucuno  lacon,  élro  reganlé  comme 
un  cliovalior  du  Mont-Sainl-Michol,  comme  un  des  héros  de  iU^h. 
Ouoi  qu'il  en  soit,  ce  délunt  a|)])ailient  à  une  des  [)uissnnles  la- 
millesdu  département  delà  Manche,  et  sa  pierre  tombale, on  dehors 
do  ses  symboles  mortuaires,  évo(|uo  omore  un  dos  jjrands  souve- 
iiiis  do  notre  histoire  nationale. 

E.-A.   PiGICON. 


LE   COUVENT   DES   CORDELIERS 
DE  SALINS, 

S0^   ÉGLISE  ET  SES  MONUMENTS, 

PAR   M.  JULES   GAUTHIER, 

Archiviste  du  DouJjs,  correspondant  du  Ministère. 


La  petite  ville  de  Salins  (Jura),  dont  les  sites  pittoresques  et  les 
eaux  bienfaisantes  attirent  et  retiennent  nombre  de  touristes  et  de 
baigneurs,  fut,  durant  une  longue  suite  de  siècles,  grâce  au  trésor 
inépuisable  de  ses  sources  salées,  le  principal  centre  commercial  et 
financier  du  comté  de  Bourgogne.  L'or  y  foisonnait,  et  dans  son 
enceinte  renforcée  de  plusieurs  cbàteaux  ou  bastilles  pullulaient 
les  fondations  pieuses  :  chapitres,  couvents  d'hommes  et  de  femmes, 
hôpitaux  et  chapelles,  dus  aux  libéralités  des  sires  de  Salins,  des 
comtes  de  Bourgogne  ou  de  leurs  officiers.  Mais  de  toutes  les  églises 
que  le  xiii®  siècle  y  avait  bâties,  l'une  des  plus  célèbres,  sinon  la 
plus  vaste,  était  celle  des  frères  Mineurs  ou  Cordeliers.  Créé  et 
doté  en  1280  par  le  comte  Jean  de  Chalon,  surnommé  l'Antique, 
leur  monastère  abrita  la  seconde  colonie  franciscaine  qui  ait  franchi 
la  Saône,  quatre  ans  après  la  fondation  des  Cordeliers  de  Besançon. 
Opulents  héritiers  de  la  maison  de  Salins,  les  Chalon,  jusqu'à 
l'extinction  de  leur  race,  demeurèrent  les  protecteurs  attitrés  de  ces 
moines  mendiants,  qui  prenaient  dans  toute  la  chrétienté,  auprès 
du  peuple  comme  auprès  des  princes,  une  faveur  extraordinaire. 
Ce  fut  au  pied  de  leur  château  de  Bracon ,  sur  la  rive  gauche  de 
la  Furieuse,  que  le  nouveau  cloître  s'éleva  au  sud  et  non  loin  des 
portes  du  Bourg-Dessus.  Dès  1287,  l'église  commencée  recevait  la 
sépulture  d'Isabelle  de  Courtenay,  seconde  femme  du  comte  Jean  ; 
lui-même,  en  1267;  Perrin,  dit  le  Bouvier,  son  fils,  en  1272; 
Laure  de  Commercy,  sa  troisième  femme,  en  1276;  plusieurs  de 


—  128  — 

leurs  enlaiils  cl  potits-eul'aiils  vinrent  successivcmonl  reposer  au- 
tour de  ce  tombeau,  non  sans  avoir  assuré  par  d'amples  largesses 
l'achi-vement  de  rédifice  qui  devenait  leur  dernier  gîte.  A  Texemple 
des  princes,  de  nombreux  nobles  et  bourgeois  se  firenl  inhumer 
soit  dans  les  deux  nefs  de  l'église  et  dans  ses  quatre  chapelles  laté- 
rales, soit  dans  le  cloître,  où  déambulaient  et  priaient  plus  de  cin- 
quante religieux.  A  la  fin  du  xiv*  siècle,  la  maison  de  Chalon  cessa 
d'inhumer  ces  morts  chez  les  frères  Mineurs  salinois  pour  leur 
consacrer  dans  leurs  propres  terres,  5  l'abbaye  du  Mont-Sainte- 
Marie  et  aux  Cordeliers  de  Lons-le-Saunier,  de  magnifiques  mau- 
solées sculptés  par  Jean  de  la  Iluerta,  Conrad  Meyt  et  le  Mariotto. 
Mais  les  Cordeliers  de  Salins  continuèrent  à  entourer  de  prières  les 
tombes  des  fondateurs  dont  les  bienfaits  les  faisaient  vivre  et  dont 
le  nom  les  protégeait  auprès  des  rois,  des  papes  et  des  empereurs. 
Durant  plus  de  cinq  cents  ans  leur  couvent  subsista  presque  intact 
malgré  les  guerres,  les  fléaux  de  toute  sorte,  les  bombardements; 
les  lois  de  1790  et  1791  lui  donnèrent  le  coup  de  grâce.  Gomme 
la  ville  regorgeait  de  couvents  supprimés,  sans  emploi,  l'église 
et  le  cloître  des  Cordeliers  furent,  à  vil  prix,  livrés  aux  démolis- 
seurs et,  depuis  un  siècle,  une  promenade  nivelée,  plantée  de 
maigres  ombrages  et  servant  de  champ  de  foire,  marque  l'emplace- 
ment d'un  édifice  que  Philippe  le  Bon,  Charles-Quint  et  Louis  XIV 
avaient  comblé  de  privilèges,  en  mémoire  de  «leurs  prédécesseurs 
sepulturez  dans  cette  belle  et  notable  église. 

De  cet  anéantissement  peu  de  choses  ont  survécu;  des  archives, 
il  ne  subsiste  qu'un  registre  compilé  en  1672  et  renfermant  heu- 
reusement dans  une  sorte  de  cartulaire  la  copie  de  quelques  docu- 
ments; les  débris  d'architecture  ou  de  sculpture  consistent  en  une 
vingtaine  de  fragments  de  colonnettes,  de  nervures  ou  de  chapi- 
teaux disséminés  dans  la  clôture  des  vignes  voisines.  Quelques 
historiens  locaux  ont  consacré  à  nos  Cordeliers  des  notices  variant 
de  cinq  lignes  à  deux  pages;  enfin  les  plans  topographiques  salinois 
de  i55o  à  1789  conservent  les  contours  et  la  perspective  cavalière 
du  monastère  disparu.  Tout  cela  réuni  pourrait  suffire  à  retracer 
sommairement  son  histoire,  mais  reste  insuffisant  pour  esquisser 
la  moindre  monographie  de  son  église,  de  son  architecture  et  de 
son  décor. 

Heureusement  qu'en  16^8  l'érudit  abbé  de  Balerne,  Jules  Chif- 
flet,  chancelier  de  la  Toison  d'or,  visitant,  avec  l'esprit  critique 


—  129  — 

héréditaire  dans  sa  lamillc,  les  trésors  amassés  sous  les  voûtes  des 
frères  Mineurs  de  Salins,  pressentit  que  tout  cela  s'effondrerait  un 
jour  et  essaya  de  sauver  au  moins  les  pièces  capitales  parla  plume 
et  par  le  crayon.  Les  dessins  précieux  de  Chilflet,  mêlés  de  notes 
judicieuses  et  d'inscriptions  semées  dans  ses  porteleuilles  inédits, 
vont  nous  permettre,  combinés  avec  d'autres  sources,  de  restiluer 
en  quelques  pages,  appuyées  de  preuves  convaincantes,  la  descrip- 
tion archéologique  de  l'église  des  Cordeliers  de  Salins  et  de  ses 
principaux  monuments. 

Dans  l'enclos  des  Cordeliers,  resserré  entre  un  chemin  public  et 
la  Furieuse,  qui  baigne  le  verger,  traversé  par  les  eaux  de  la  fon- 
taine de  l'Ours  qui  arrosent  le  jardin,  les  constructions  occupent 
moitié  de  la  surface.  L'église  est  orientée;  sur  son  flanc  gauche 
s'appuie  le  cloître  carré,  entouré  par  le  chapitre,  le  réfectoire,  la 
bibliothèque,  et  à  l'étage  supérieur  par  les  cellules  des  religieux. 
Au  nord  du  cloître  deux  autres  cours  de  dimensions  presque  égales, 
entourées  également  de  bâtiments  à  deux  étages,  se  font  vis-à-vis 
l'une  à  l'est,  l'autre  à  l'ouest,  cette  dernière  ouvrant  par  un  large 
couloir  et  une  grande  porte  cintrée  sur  le  chemin  public,  du  coté 
opposé  à  la  rivière.  Quand  on  franchit  la  porterie,  ou  trouve  à 
gauche,  dans  le  corps  de  logis  côtoyant  le  jardin,  et  au  rez-de- 
chaussée,  une  grande  salle  éclairée  de  six  croisées  de  pierre  où  se 
tenaient  les  Etats  généraux  de  la  province  quand  ils  e'taient  convoqués 
à  Salins.  La  façade  oii  est  percée  la  porte  d'entrée  du  monastère 
ne  mesure  pas  moins  de  90  mètres  de  largeur,  non  compris  les 
deux  tours  rectangulaires  de  8  mètres  de  côté  que  le  duc  Philippe 
le  Bon  a  fait  bâtir  en  1^89  pour  la  défense  du  couvent.  Au  temps 
de  Jules  Cbifïlet,  toutes  ces  bâtisses  dataient  en  moyenne  du  xv*  et 
du  xvi"  siècle,  moins  le  chapitre  et  le  cloître  qui  remontent  au 
XIV*  siècle.  Les  quatre  allées  du  cloître  sont  longues  de  28  mètres 
chacune  et  couvertes  d'une  simple  charpente  en  appentis;  chacune 
d'elles  compte,  outre  les  travées  d'angle,  quatre  travées  ajourées  du 
.côté  du  préau  d'une  triple  arcature  trilobée  avec  colonnettes  repo- 
sant sur  un  bahut  à  hauteur  d'appui.  Dès  i/i3/i,  une  confrérie 
pieuse  a  obtenu  des  franciscains  de  placer  dans  le  cloître  un  autel 
que  surmonte  la  statue  de  saint  Claude,  né,  prétend  la  tradition, 
dans  le  château  voisin  de  Bracon;  le  sol  est  principalement  dallé 
de  pierres  tombales  portant  le  nom  et  les  armes  de  nombreux  bour- 
geois de  Salins  et  de  quelques  gardiens,  vicaires  ou  custodes. 

Archéologie.  (i 


—    130  — 

Pénétrons  dans  i\''{|liso  par  la  ()oite  latérale  ouvrant  sur  le 
cloître,  débouchant  à  la  hantour  du  chœur  des  religieux  près  d'un 
autel  dédié  à  la  Trinité,  Notre-Dame,  saint  Pierre  et  saint  Paul. 
Elle  a  deux  nefs  de  largeur  et  de  hauteur  inégales,  divisées  par 
une  rangée  de  cinq  piliers  rectangulaii-es,  coniniuniquant  ])ar  six 
arcades  en  tiers-point  et  irrégulières;  mais,  par  une  anomalie  tout 
à  lait  extraordinaii'e  dans  une  église  entièrement  bâtie  de  ia5o 
à  i3()/i,  aux  extrémités  de  la  grande  nef,  précédées  chacune  d'une 
travée  j)lus  étroite  et  moins  profonde,  deux  absides  terminées  en 
cin(]  ])ans  c()U])és  se  font  vis-à-vis.  Vérification  faite,  cette  anomalie 
de  plan  n'est  qu'apparente;  l'abside  nord  n'a  été  construite  qu'en 
i53o  en  prolongeant  l'édifice  d'environ  7  mètres  (ce  qui  porte  la 
longueur  totale  à  52  mètres  dans  œuvre),  probablement  pour  pla- 
cer le  maître  autel  et  le  chœur  nouveau  des  religieux  à  l'abri  des 
inondations  de  la  Furieuse.  En  effet,  le  niveau  de  cette  abside  est 
surhaussé  de  cinq  degrés  (environ  1  mètre)  au-dessus  du  niveau 
des  nefs  et  de  l'ancien  chevet.  Une  des  conséquences  de  cette  modi- 
fication a  été  de  supprimer  la  porte  d'entrée  de  l'église,  percée  dans 
un  épais  renfort  de  muraille,  et  de  la  remplacer  par  une  troisième 
porte  latérale  ouvrant  indirectement  sur  le  cloître  à  la  hauteur 
du  nouveau  maître  autel.  Dans  son  état  primitif  l'église  ne  mesu- 
rait donc  en  sa  plus  grande  longueur,  c'est-à-dire  dans  Taxe  de  la 
grande  nef,  que  kb  mètres,  la  largeur  étant  de  8  m.  70  hors  œuvre 
et  le  nombre  de  travées  de  sept,  outre  l'abside  à  cinq  pans.  La 
grande  nef  atteint  la  hauteur  de  1 3  mètres  sous  clef;  neuf  fenêtres 
avec  rose  et  meneau  unique  l'éclairent,  une  dans  la  façade,  huit 
sur  les  flancs;  sept  grandes  baies  de  même  forme,  mais  de  dimen- 
sions presque  doubles,  ajourent  l'abside,  garnies  de  vitraux  à  per- 
sonnages sur  lesquels  nous  reviendrons.  Les  piliers  carrés  qui  sup- 
portent les  doubleaux  des  voûtes  engagés  sur  le  flanc  gauche  de  la 
nef,  dégagés  sur  le  flanc  droit  où  son!  percées  des  arcades,  sont 
irrégulièrement  munis  de  colonnettes  saillantes;  deux  groupes  de 
trois  colonnettes  existent  à  l'entrée  du  chœur  pour  recevoir  les  for- 
merets  et  les  arcs  des  voûtes;  ailleurs  les  retombées  sont  reçues  sans 
doute  sur  de  simples  culs-de-lamj)e  ou  sur  les  angles  des  piliers. 
Au  dehors,  la  coi'uiche  qui  rèjjne  sous  la  toiture  de  la  grande  nef 
est  uniformément  soutenue  par  des  uiodillons  carrés.  Sur  le  flanc 
gauche  de  l'édifice,  au-dessus  de  la  sacristie,  un  petit  clocher  de 
pierre,  hexagone,  reposant  moitié  sur  le  mur  de  l'église,  moitié  sui' 


—   131  — 

un  encorbellement,  s'élève  jusqu'à  deux  étages,  percé  d'un  unique 
rang  de  baies  cintrées  et  surmonté  d'une  flècbe  aiguë,  sommée 
d'une  girouette. 

Passons  à  la  nef  latérale,  haute  seulement  de  8  à  9  mètres, 
large  de  5  mètres,  longue  de  /lo  mètres;  ses  quatre  dernières  tra- 
vées, en  partant  du  chevet  à  trois  pans  de  sa  chapelle  absidale, 
ouvrent  latéralement  sur  autant  de  petites  chapelles  également  à 
trois  pans,  éclairées  d'une,  deux  ou  trois  fenêtres.  La  largeur  de 
ces  chapelles  est  de  5  mètres  en  moyenne,  leur  profondeur  de 
2  mètres  seulement.  Sauf  deux  fenêtres  en  tiers-point  qui  se  font 
vis-à-vis  aux  deux  extrémités  de  la  petite  nef,  celle-ci  n'a  d'autre 
jour  que  celui  qui  lui  vient  des  chapelles  latérales,  fort  éclairées 
d'ailleurs,  quoique  ouvrant  à  l'ouest. 

Telle  est  l'architecture  peu  complexe  du  double  vaisseau  des  Cor- 
deliers  de  Salins,  dont  on  peut  retrouver  presque  l'équivalent, 
comme  disposition  et  comme  style,  dans  certaines  travées  de  l'église 
des  Gordeliers  de  Lons-le-Saunier,  la  seule  des  seize  églises  francis- 
caines de  Franche-Comté  qui  ait  partiellement  survécu. 

Si  les  dimensions  de  l'édifice  sont  restreintes;  si,  excepté  dans 
l'abside,  ses  membres  d'architecture  sont  dépourvus  d'ornements, 
les  vitraux  colorés  du  chœur,  les  reliefs  des  tombeaux  qui  partout 
s'étalent  le  rehaussent  singulièrement.  Sous  les  sept  fenêtres  du 
chœur,  ouvrant  à  U  mètres  du  sol,  sont  pratiquées  autant  d'ar- 
cades aveugles,  d'une  certaine  profondeur,  dont  le  tiers-point  chan- 
freiné  est  entouré  d'archivoltes  retombant  sur  des  têtes  humaines. 
Les  deux  premières  de  ces  arcades  sont  transformées  en  enfeux  par 
l'adjonction  d'un  bahut  de  pierre  dont  la  partie  antérieure  n'a 
d'autre  ornement  qu'un  socle  et  une  corniche  moulurés  flanqués 
de  deux  pilastres.  Celle  de  gauche  renferme ,  les  pieds  tournés  vers 
le  maître  autel,  la  tête  reposant  sur  un  coussin  avec  glands  et 
floches  aux  quatre  coins,  une  statue  de  pierre  blanche  représen- 
tant une  femme  couchée,  la  tète  couverte  d'une  voilette  ou  couvre- 
chef  entouré  d'une  broderie,  le  col  muni  d'une  courte  guimpe.  Les 
bras,  émergeant  des  courtes  manches  d'une  robe  de  dessus  ou 
surcot  à  jupe  traînante  et  à  longs  plis  recouvrant  complètement  la 
robe  de  dessous,  sont  vêtus  de  manches  très  collantes,  boutonnées 
sur  toute  leur  longueur,  et  croisent  leurs  mains  ouvertes  sur  la 
poitrine.  Malgré  la  longueur  des  robes  drapées  etplissées,  les  pieds 
apparaissent,  cherchant  un  appui  disparu,  vraisejublablement  un 


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chien  couché.  Aucune  inscription,  ni  sur  le  lit  lunèbie,  ni  dans  la 
cavité  (le  renl'cu;  mais  la  Iradilion  veut  ([ue  celte  statue  soit  celle 
d'Isabelle  de  CouilcnaN,  nioile  en  i25y,  et  lii'ii  dans  les  détails  du 
costume  n'infirme  la  tradition. 

L'enleu  symélii(|ue  (|ui  s'ouvre  à  {fauche  contient  une  seconde 
statue  lunéraire  regardant  é^jalement  le  maître  autel;  elle  repré- 
sente un  homme  dont  la  tête  à  fijjui'e  iuiberbe,  à  loujfs  cheveux 
bouclés,  repose  é{;alement  sur  un  coussin.  11  porte  une  robe  assez 
longue,  descendant  un  peu  plus  bas  que  le  genou;  les  manches  de 
cette  robe  sont  collantes  et  de  leur  poignet  à  parement  sortent 
deux  mains  qui  se  joignent  comme  pour  la  prière.  Les  jambes  du 
personnage,  emprisonnées  dans  des  bas  de  chausses,  aj)puienl 
leurs  pieds  chaussés  de  bottines  à  retroussis  sur  les  reins  d'un  lion- 
ceau dont  le  mufle  se  retourne  du  côté  du  spectateur.  Cette  statue 
sans  inscription  est,  dit-on,  l'image  de  Jean  de  Chalon,  fils  de 
Jean  l'Antique;  cette  qualité  ne  peut  convenir  (|u'à  Jean,  comte 
d'Auxerre,  seigneur  de  Chàtelbelin,  mort  le  i3  (b'cembrc  i3o(), 
dont  la  piété  filiale  a  dû  élever  le  tombeau  d'lsal)elle  de  Couileiiay, 
en  se  choisissant  en  face  et  tout  auprès  d'elle  une  tombe  (|u'il  a 
du  préparer  de  son  vivant  même,  car  la  facture  et  la  (lis|)osition 
des  deux  figures  est  idenlicpie.  Un  sentiment  analogue,  justilié 
cette  fois  par  une  inscription,  a  dicté  f érection  du  superbe  monu- 
ment consacré,  non  loin  de  hà,  dans  la  nef  latérale,  à  la  ménmire 
de  Laure  de  Commercy,  veuve  du  comte  Jean,  par  Jean  de  (ihalon- 
Arlay,  son  fils.  Placé  vis-à-vis  de  farcade  qui  fait  communiquei- 
les  nefs  à  la  jonction  de  fabside  latérale  et  du  chevet,  la  construc- 
tion du  tombeau  de  Laure  de  Commei'cy  a  du  coïncider  avec  la 
bâtisse  de  la  chapelle  absidale,  élevée  entre  1007  et  i3t5,  date 
de  sa  mort,  par  les  soins  et  aux  Irais  du  grand  baron. 

Qu'on  se  représente  un  lit  de  ])arade  eu  maçonnerie  i-evêtue  de 
pierre  blanche  finement  taillée,  ap])uyé  contre  la  paroi  droite 
de  la  nef  et  mesurant  2  m.  80  de  long  sur  1  m.  3o  de  large  et  de 
haut.  Les  trois  côte's  visibles  de  ce  dé,  que  couronne  une  dalle 
monolithe,  sont  couverts  de  bas-reliefs  formant  douze  caissons  ou 
compartiments  cpiadrangulaires  disposés  trois  par  trois,  six  dans  le 
sens  de  la  longueur,  six  dans  le  sens  de  la  largeur  du  bahut.  Un 
socle  et  une  corniche  sertissent  en  bas  et  en  haut  ces  douze  cais- 
sons séparés  par  de  légers  pilastres.  Dans  cha(j[ue  ])anneau,  un  mé- 
daillon à  huit  lobes,  évidé,  contient  une  figure  d'orante  ou    de 


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pleureur  debout,  en  léger  relief.  Sur  le  lit  est  étendue,  les  mains 
jointes,  la  tète  à  demi  perdue  dans  les  profondeurs  d'un  couvre- 
chef  en  forme  de  voile,  le  cor])s  enseveli  dans  les  plis  multiples 
d'une  robe  et  d'un  manteau  artistement  drapés,  les  pieds  posés 
sur  deux  petits  chiens  adossés,  la  statue  en  ronde  bosse  d'une 
femme  qui  semble  âgée  et  dont  la  nuque  repose  sur  un  coussin 
tandis  que  ses  regards  sont  dirigés  vers  l'autel  de  la  chapelle  absi- 
dale.  Au-dessus  de  la  couche  funèbre  s'élève,  à  3  ou  i  mètres  de 
hauteur,  une  voûte  en  pierre,  formée  de  deux  croisées  d'ogives; 
les  retombées  de  ces  arcs  portent  sur  trois  pilastres  appuyés  au 
mur  et  sur  trois  piliers  quadrangulaires  qui  leur  font  face  en  avant 
du  soubassement.  Ces  piliers  supportent,  deux  à  deux,  quatre  ar- 
cades trilobées  inscrites  chacune  dans  un  pignon  aigu  dont  les  ram- 
pants sont  couverts  de  choux  frisés,  dont  le  sommet  porte  un  pinacle 
épanoui.  Notons  que  chacun  des  trois  piliers  est  suxmonté  d'un 
clocheton  dont  les  lianes  sont  pénétrés  de  fenestrelles  aveugles  et 
dont  la  pvramide  à  quatre  pans  est  couronnée  d'un  trèfle,  et  que 
les  deux  arcades  parallèles  à  l'axe  principal  de  la  nef,  moins  éle- 
vées que  les  deux  arcades  latérales,  possèdent  un  tympan  triangu- 
laire, illustré  de  bas-reliefs  aussi  bien  que  le  remplage  intérieur 
des  arcades  aveugles.  De  ces  deux  tympans,  le  plus  voisin  de  la 
tête  de  Laure  de  Commercy  la  représente  elle  et  son  époux  aux 
pieds  du  Christ,  qui  les  reçoit  au  ciel,  en  présence  de  deux  anges 
dont  l'un  porte  une  croix  et  l'autre  un  encensoir.  Le  second  tympan 
est  rempli  par  la  scène  traditionnelle  du  couronnement  de  la  Vierge, 
au-dessus  de  deux  anges  adorateurs  portant  un  encensoir  et  un 
calice.  D'autres  bas-reliefs,  comprenant  une  trentaine  de  petites 
figures  disposées  sur  deux  étages,  couvrent  la  paroi  interne.  Le 
premier  sujet,  en  commençant  aux  pieds,  représente  le  Crucifie- 
ment, la  Vierge  et  saint  Jean  se  tenant  auprès  de  la  croix;  le 
reste,  apôtree  et  saints  tous  debout,  est  difficile  à  interpréter,  vu 
la  petite  dimension  du  dessin.  Il  nous  a  permis,  du  moins,  de 
constater  l'élégance  extrême  et  la  richesse  de  l'édicule  élevé  par 
Jean  de  Chalon-Arlay^^^.  En  i648,  on  lisait  encore  à  côté  cette  in- 
scription, qu'il  convient  de  rappeler  : 

AiDio  Doiniiii  MCCLX.xv  in  luihitii  D.  Francisci  obiit  excelleniissima  domina 
Lnnra  quondnm  comitissn  Burgundie  et  domina  de  Salinis  que  in  hoc  seputcro 

(^'   Voir  le  dessin  original  conservé  dans  le  ms.  la  du  fonds  Chifflet,  fol.  l'y. 
(Ribl.  de  Besançon.)  , 


—  134  — 

solemni  est  sepultn.  Hniic  niilem  nrpcllam  cum  aepulero  edijicavi  fecil  favwnux 
et  iiicli/tus  priuccpa  D.  Joainics  de  Cahilone ,  D.  de  Arhto  filiiis  ojiis,  /rater 
dmnini  Uugonis  comitis  Biirifuiidie  palntini  et  frntcr  D.  Joainiis  coinitis  Autis- 
siodoreiisis  ^' . 

Aux  piods  do  Laiire  do  Conimorcy,  uiio  (oniho  plalo  |)ort('  \\''\n- 
tapho  do  sa  fillo  .Mai|(uorilc,  ôpouso  de  Hugues  de  iMonlréal,  fils 
d'uu  dur  do  Bourgogne,  morte  à  Paris  au  mois  do  mars  i98(S  el 
dont  les  cendres  ont  été  longtemps  après  rapporte'es  à  Salins. 

Atnio  Domini  iuccLXX.i  [vu].  .  .  inartii  obiit  Parislu)}  uobil.  dha  Mnrga- 
retadc  Cahilone  iixor  quondam  nobilis  Diri  dni  Uugonis  [Jilii  diicis]  liurgnadie 
dhi  Montis    Regalis    [que  fidt]   translata   ad  pedes   matris  sue   anno   Dni 

M  CGC .  .  . 

Inutile  de  chercher  le  tombeau  de  Jean  de  Chalon  TAntique  ni 
celui  de  sou  fils  Pierrin,  dit  Bouvier,  entorros  cependant  aux  (lor- 
deliers  en  1267  et  1972;  ils  devaient  être  placés  pourtant  dans 
riiémicycle  de  Tabside;  peut-être  le  canon  français  de  Bracoii,  ti- 
l'ant  sur  Toglise  où  s'étaient  retranchés,  en  i^gS,  les  soldais  de 
Maximilien  d'Autriche,  les  a-t-il  pulvérisés  en  détruisant,  nous  le 
savons,  une  partie  du  monastère (-'. 

Heureusement  il  n'a  pas  anéanti  les  superbes  vitraux  qui  rem- 
plissaient les  fenêtres  du  chœur  et  dont  une  partie  au  moins  a  sur- 
vécu à  la  canonnade.  Ces  vitraux,  dus  aux  bienfaits  collectifs  de  la 
reine  Jeanne  de  France,  fille  d'Othon  IV  et  de  Mahaut  d'Artois,  de 
sa  fille  Jeanne,  mariée  au  duc  de  Bourgogne  Eudes  IV,  auquel  elle 
apporta  en  i33o  le  comté  de  ses  aïeux,  de  .lean  de  Chalon-Arlay, 
ëvêque  de  Langres  et  de  Baie,  enfin  de  Jean  II  de  Chalon-Chàlel- 
belin,  comte  d'Auxerre,  doivent,  cela  résulte  de  la  concordajice 
des  dates,  remonter  à  iSsg  ou  i33o.  Dans  une  des  fenêtres  du 
roté  droit  est  peinte  la  figure  agenouillée  et  priante  de  la  femme 
do  Philippe  le  Long,  Jeanne,  fille  du  comte  OUion  IV.  Une  cou- 
ronne d'or  est  posée  sur  sa  coiffe  blanche;  par-dessus  sa  robe  de 
même  couleur,  parementée  d'or,  agrémentée  de  manches  rouges 
et  collantes,  Hotte  un  ample  manteau  rose  carmin.  La  reine  est 

'''    Ms.  m  du  fonds  (]hifllel,  loi.  17.  (Bibl.  de  Besançon.) 

W  I^TlenU's  di'  Maximilien  d'Autriclie,  coiiilo  de  Hoiirgoifiio,  accordant  entre 
autres  faveurs  200  fraïu's  aux  Cordeliers  pour  réparer  Umu'  éylise  cousidéialileiiient 
endoniniafjce,  Malines,  30  septembre  1  /ig/i.  Cartnl.  des  llordelievs'de  Salins,  fol.  t\(î. 
(Arch.  du  Jura.) 


—   135  — 

placée  sur  un  socle  orné  de  rinceaux  el  de  quadriiobes,  armorié 
d'un  écu  parti  au  premier  de  France  :  treillissé  d'azur  et  semé  de 
/leurs  de  lis  d'or;  au  second  de  Franche-Conilé  :  dazur  billeté  d'or 
au  lion  de  même^-^K 

En  regard  de  sa  mère,  du  côté  opposé,  Jeanne  de  France,  du- 
chesse et  comlesse  de  Bourgogne,  est  également  à  genoux  sur  un 
socle  semblable,  armorié  d'un  écu  parti  :  Bourgogne-Ddché,  qui  est 
dazur  à  trois  bandes  d'or,  avec  bordure  de  gueules,  et  Bourgogne- 
Comté.  Ses  cheveux  bruns  et  coupés  courts  dégagent  son  cou  nu  et 
la  naissance  de  son  épaule;  sa  robe  blanche  apparaît,  bordée  d'or 
à  Téchancrure  d'un  grand,  manteau  rouge  avec  épaulière  et  capu- 
chon; vêtus  de  manches  vert-olive,  ses  bras  joignent  leurs  mains  à 
la  hauteur  du  visage '-^ 

Un  troisième  portrait  dont  nous  n'avons  que  la  description  occu- 
pait, derrière  l'autel,  la  fenêtre  du  fond;  un  évêque  vêtu  d'orne- 
raeiits  pontificaux  priait  agenouillé  devant  un  prélat  franciscain, 
saint  Louis,  de  la  maison  de  France.  Les  armes  du  personnage  : 
de  gueules  à  la  bande  d'or  chargée  de  trois  molettes  percées  d'azur,  sar- 
chargée  d'une  croix  dor  mise  en  pal,  suffiraient  pour  le  faire  recon- 
naître, si  l'on  ne  lisait  au  bas  de  la  vitre  cette  inscription  en  capi- 
tales gothiques  :  Dominus  Johannes  Kabilone  epischopus  Lingonen. 

ET    ADMINISTRATOR     BaSILENSIS    FECIT     FIERI    ISTAM     FITREAM.     AnIME  .    .    . 

Il  s'agit  ici  de  Jean  de  Chalon-Arlay,  seigneur  de  Vitteaux,  qui  fut 
évêque  de  Langres  en  1828,  administrateur  de  Baie  en  1899!^) 
et  qui  mourut  le  29  juin  i335.  Certaines  consonances  :  epischopus, 
fitream,  laissent  à  penser  qu'un  peintre  verrier  tudesque,  venu  sans 
doute  de  Bàle,  dut  être  l'auteur  de  nos  vitraux. 

Une  quatrième  vitre  '*'  reproduit  les  traits  d'un  chevalier  de 
35  ans;  la  tête,  expressive,  est  couverte  de  cheveux  bruns  et  bou- 
clés; le  menton  porte  toute  sa  barbe,  de  teinte  claire.  Vêtu  de 
mailles  et  d'un  justaucorps  de  tanné,  ayant  par-dessus  une  cotte 
d'armes  rouge  avec  bande  d'or  dont  les  couleurs  sont  reproduites 
sur  deux  ailettes  attachées  à  l'épaule,  ses  genoux  et  ses  jambes  sont 

'''   Bibl.  de  Besançon,  ms  I  du  fonds  Chifllel,  fol.  111. 

^^'  Toid.,  fol.  120. 

'■'''  Toino  XLIX  des  mss  Chifflot ,  fol.  i6'i.  [Ihid.)  Jean  ne  prend  celle  qualité 
à^ administrât nr  qu'en  1329-1 33o.  (Fonds  de  l'abbaye  du  Mont  Sainte-Marie, 
Aich.  du  Doubs.) 

>^'   Bibl.  de  Besançon,  lome  I  des  mss  Cbifilot,  fol.  29 A. 


—   \'M\  — 

couverts  de  plates  de  l'er;  son  épée  au  coté,  l  éperon  au  talon,  il  a 
les  mains  jointes.  Le  socle,  orné  de  deux  fenêtres  trilobées  et  de 
rinceaux,  est  orné  d'un  écu  aux  armes  de  Chalon,  sans  nulle  bri- 
sure. Jules  (Ibifllet  a  cru  reconnaît i-e  Jean  de  Clialon  rAnti([ue;  Tàge 
et  le  costume  du  personna^je  s'y  opposent;  ce  doit  être  Jean  II  de 
Chalon-Auxerre,  mort  à  Crécy  en  i345,  à  Tàge  de  5o  ans. 

Pour  comj)le'ter  jusqu'à  sept  celte  série  de  portraits,  dont  nous 
devons  nous  léliciter  de  posséder  une  moitié,  il  laut  supposer  dans 
les  trois  autres  fenêtres,  escortés  de  leurs  patrons  comme  l'était 
l'évêque  de  Langros  et  Bàle,  Jean  de  Clialon  TAntiiiue,  son  pelit- 
fds  Olhon  IV  et  sa  petite-lilie  par  alliance,  Mahaut  d'Artois,  mère 
de  la  reine  Jeanne.  On  aura  groupé  ainsi  les  figures  qui  devaient  le 
mieux  représenter  dans  le  couvent  franciscain  de  Salins  toutes  les 
branches  d'une  illustre  famille  à  la(|uelle  il  devait  sa  fondation, 
ses  embellissements  et  sa  dotation. 

Ici  s'arrêtent  les  dessins  de  Jules  Chifllet,  dont  le  président  Clerc 
n'avait  donné  jusqu'ici  que  quelques  reproductions  insuffisantes,  et 
avec  eux  s'épuisent  nos  renseignements  archéologiques.  Ne  quittons 
pas  le  chœur  sans  examiner  le  maître  autel  ff  enrichi  de  menuiserie 
dorée  fl,  où  sont  sculptées  et  peintes  les  armoiries  suivantes  :  parti 
de  gueules  à  un  demi-aigJe  d'or,  et  d'azur  fretté  d'or.  Cet  écusson,  où 
se  combinent  les  armes  des  maisons  de  Vienne  et  de  Joux,  ne  peut 
convenir  qu'à  Vauthier  ou  Gauthier  de  Vienne,  marié  vers  iSGG  à 
Jeanne  de  Joux  et  mort  en  1890;  tout  en  nous  renseignant  sur  un 
bienfaiteur  inconnu  du  couvent  des  Cordeliers,  il  nous  aide  à  pré- 
ciser l'époque  de  l'achèvement  de  l'église  en  la  limitant  aux  deux 
dates  que  nous  venons  d'indiquer. 

Devant  la  balustrade  du  maître  autel,  sur  une  grande  dalle  dont 
l'inscription  est  effacée,  sont  gravées  deux  figures  :  celle  de  droite 
est  un  chevalier  en  armure,  celle  de  gauche  un  évoque,  tous  deux 
inconnus.  A  côté,  voici  la  tombe  d'un  médecin  sicilien,  de  la  suite 
de  Charles  le  Téméraire,  qui  vint  mourir  à  Salins  le  99  juillet  1676 
dans  la  retraite  lamentable  qui  suivit  l'échec  de  Granson. 

M/ithcHs  de  Cldvicus  de...  re/fui  Cicilir ,  artiiim  niedicum  doctor...  ris  ne 
illtishissimi domliti  (laroU  chicis  Ihirffundie  qui  obiit  die  xxnjulii  mcc.cc.lxxvi. 
(luju;  (inima  in  pace  rcquiesc/il. 

Tout  auprès  du  tombeau  d'Isabelle  de  Courtenay,  dans  le  colla- 
téral, voici  encore  quelques  tombes  intéressantes.  La  première  re- 


—  137   — 

iatc  la  fondation  crime  messe  hebdomadaire  en  l'honneur  de  saini 
Yves  par  le  tabelHon  ge'néral  Micliel  BrouiUar,  originaire  de  Melz, 
et  Alix  Farod,  sa  femme,  en  l'année  1698,  date  de  la  reprise  de 
Salins  sur  les  Français. 

En  l'honneur  de  sainct  Yve  adoocal  des  pauvres  la  presenle  chappelle  [el] 
autel  la  messe  disant  tous  les  mecredys  de  lan,  perpétuellement  sont  estez  fondez 
par  Michiel  Brotiillar  de  la  cité  de  Mess ,  tabellion  gênerai  au  comté  de  lionr- 
gongne ,  et  damoiselle  Alix  Faro  sa  femme  en  l'an  mil  cccc  nu"  et  treze,  dont 
Dieu  ait  leurs  âmes. 

Dans  la  première  chapelle  qui  suit,  de'diée  à  saint  Paul,  deux 
autres  textes  sont  à  relever.  Le  premier  mentionne  que  cette  cha- 
pelle a  été'  construite  avant  i3i3  par  frère  Richard  d'Usier,  pro- 
vincial des  frères  Mineurs,  qui  y  repose  au  milieu  des  siens. 

ANNO  DOMINI  M"  CCC  XL",  XXIir  DIE  APRILIS  OBIIT  REVE- 
RENDVS  IN  XPO  PATER  RICHARDVS  D.  HVSIER  OVI  FVIT  MA- 
GISTER  FRATRVM  MINORVM  IN  PROVINCIA  BVRGVNDIE  ANNIS 
VNDECIM  ET  FECIT  ISTAM  CAPELLAM  ET  MVNIIT  EAM  OMNIBVS 
NECESSARIIS  SVFFICIENTISSIME  IN  QVA  SEPVLTI  SVNT  IPSE  ET 
PATER  EIVS  DOM-  PETRVS  D-  HVSIER  MILES  AC  FRATRES  EIVS 
REGINALDVS  ET  HVGO  MILITES. 

Le  blason  de  cette  vieille  race  d'Usier,  illustre'e  par  maintes  charges 
auprès  des  comtes  et  ducs  de  Bourgogne,  est  peint  sur  les  vitraux 
et  les  murs  de  la  chapelle,  où  des  fresques  à  la  de'trempe  représen- 
tent un  certain  nombre  de  ses  membres,  en  costume  de  guerre,  les 
chevaliers  caractérisés  par  les  éperons  d'or,  les  simples  dcuyers  par 
les  éperons  d'argent.  Sur  une  grande  tombe  sont  figurés  Louis 
d'Usier,  seigneur  de  Villette  et  de  Vaudrey,  chevalier  fait  à  Jéru- 
salem, mort  en  1Ù67,  et  Antoine,  son  fils,  décédé  avant  i5oo,  les 
pieds  posés  sur  des  lévriers.  Voici  leur  épitaphe  : 

Ci  git  messire  Louis  d'Husie,  seigneur  de  Villette  et  de  Vauldrey  en  partie, 
quifust  chevallier  en  Jérusalem,  qui  trespassa  l'an  làôy,  dont  Dieu  aij  l'asnie. 
Amen.  Et  a  fait  faire  ceste  sépulture  Antoine  d'Husie  son  fis. 

Une  autre  chapelle  porte  dans  ses  vitres  les  armes  de  Loyte  : 
d'azur  à  l'agneau  pascal  ongle  d'or,  et  en  regard  celles  d'une  famille 
alliée,  les  Estavayer  :  pallé  d'or  et  de  gueules  de  6  pièces,  à  la  bande 
d'argent  chargée  de  trois  roses  de  gueules  brochant  sur  le  tout,  souvenirs 
d'un  officier  de  la  saunerie.  Une  troisième  a  appartenu  aux  Du 


—  1:^8  — 

Solior,  riclios  bonqiiiors  mmius  (le  Milan  ;ui  xi\'' sii'cle;  doux  dViilre 
eux,  Harllu'lemi  ot  Joaiinol.  son  lils,  sont  iiilmmds  auprès  do  l'autel 
Sainl-Laiiionl,  fondé  après  leur  uiorl,  en  i/n3,  par  lo  curé  de 
Boujailles,  Guillaume  de  la  Perrière.  Une  dernière  contient  le  char- 
nier des  Mercerel,  bourgeois  de  Salins  enrichis  par  le  ne'gocc,  puis 
anoblis. 

En  i6^iG,  réjflise  dos  Cordoliers,  remaniée  comme  nous  l'avons 
vu  en  i53o  par  radjouction  d'une  seconde  abside,  comptait  en 
tout  sept  autels  dédiés  à  Notre-Dame  et  à  saint  Georges  (maître 
autel),  à  saint  François  et  à  la  sainte  Croix  (cliapoHc  de  Chalon- 
Arlay),  à  saint  Bonavonture  (ancienne  chapelic  Saint-Paul  ou  des 
Usier),  il  sainte  Anne,  à  TAnnonciation  (chapelle  dos  Merceret),  î\ 
la  sainte  Trinité  et  à  rinimaculée  Conception.  En  1789,  le  nombre 
des  autels  était  [)orté  à  dix;  on  eut  à  ce  moment  besoin  de  relever 
remplacement  des  bancs  et  dos  sépultures  concétlées  à  des  habitants 
do  Salins.  Cette  mesure  administrative  a  fourni  inconsciemment  à 
Tarchéologio  une  base  précieuse  pour  restituer  en  son  entier  la 
description  0!  le  plan  d'une  des  plus  curieuses  nécropoles  des 
comtes  de  Bourgogne,  de  la  maison  de  Chalon,  que  l'abbé  Guil- 
laume, l'historien  voleur  ot  faussaire  des  sires  de  Salins,  avait, 
malgré  sa  compétence  incontestable,  négligé  de  relever  au  siècle 
dernier. 

Jules  Gauthier. 


NOTE 


SUR 


LA  BASILIQUE  DE  CASTIGLIONE, 


PAR  M.  BERTRAIND, 

Professeur  au  lycée  d'Alfjer. 


Le  village  de  Castiglione  f^',  situé  sur  la  côte  de  TAlgérie  à  Ixh  ki- 
lomètres à  Touest  d'Alger  et  à  96  k.  1/2  à  Test  de  Tipasa,  s  élève 
sur  l'emplacement  d'un  bourg  antique,  dont  les  ruines  ont  été 
sommairement  signalées  par  Berbruggert'-)  et  M.  Catt-^l  Les  con- 
structions modernes  les  ont  fait  disparaître  presque  entièrement. 
Cependant  un  mamelon,  situé  au  nord-ouest  du  village  et  domi- 
nant la  mer,  porte  encore  les  vestiges  de  deux  édifices  assez  im- 
portants. Le  premier  est  un  établissement  de  bains,  où  Ton  a  fait 
quelques  fouilles;  on  y  reconnaît  une  piscine  rectangulaire  [k  m.  3o 
X  8  m.  80),  dans  laquelle  on  descend  par  trois  marches  et  qui 
est  précédée  d'une  salle  de  1 1  mètres  de  long;  à  côté  se  trouvent 
de  petites  chambres  dont  le  sous-sol  pouvait  être  chauffé. 

A  100  mètres  environ  au  sud-est  de  ces  thermes  est  une  basilique 
chrétienne,  dont  nous  donnons  le  plan  ci-joint.  Orientée  selon 
l'usage  (porte  à  l'ouest,  abside  à  l'est),  elle  mesure  ^U  mètres  de 
long  sur  1 3  de  large.  La  construction  était  en  mauvais  blocage  avec 
des  harpes  en  pierre  de  taille  de  distance  en  distance.  En  avant 
s'étend  un  vestibule,  remplaçant  le  narthex  à  colonnade  ordinaire 
dans  les  églises  primitives;  une  fouille  serait  nécessaire  pour  dé- 
terminer la  place  exacte  de  son  entrée,  qui  ne  paraît  pas  avoir  été 
située  au  milieu;  peut-être  y  avait-il  deux  entrées  symétriques.  A 
l'intérieur,  la  nef  était  séparée  des  bas  côtés  par  deux  rangées  de 
colonnes  dont  les  fûts,  en  granit  ou  en  pierre,  émergent  çà  et  là. 

'')  Le  lieu  était  appelé  par  les  Arabes,  Bou-hmaïl. 

(■^'   Revue  Africaine,  t.  V  (1861),  p.  36i. 

^^)    Eisai  sur  la  province  de  Mauritanie  Césarienne. 


UO  — 


An  fond  of ,  aniant  qn'il  soinblo,  à  nn  nivoan  pins  (Mevô,  Tahside, 
dont  le  mnr  no  lait  |)as  saillie  an  dehors  et  les  denx  sacristies  qni 
la  llanqnenl. 

dette  (Wjlise  n'anrait  pas  {rrand  intérêt  si  elle  ne  présentait  ((ne 

ces  dispositions  banales;  mais 
des  fonilles,  faites  jadis,  à  nne 
ép()([ne  qnc  nous  ne  pouvons 
lixer,  et  complétées  en  189/1 
par  M.  Tabhé  Grandidier,  curé 
de  Ti])asa,  ont  prouvé  l'exis- 
tence d'une  crypte,  au-dessous 
de  l'abside  et  des  sacristies. 
Cette  crypte,  en  partie  bâtie, 
en  ])artie  creusée  dans  le  tuf 
de  la  colline,  est  ])ai'tagée  en 
trois  salles  (|ui  répondent  exac- 
tement ])ar  leur  plan  et  leurs 
dimensions  aux  trois  pièces 
supérieures.  Elles  communi- 
quaient entre  elles  par  deux 
portes  placées  aux  points  A  et 
B  de  notre  plan. 

On  descendait  dans  la  salle 
(In  milieu  par  un  escalier  C, 
disposé  dans  l'axe  de  l'(''{rlise, 
en  avant  de  l'abside,  et  limité 
par  deux  massifs  de  ma(;onne- 
rie  D  et  E.  De  l'autre  côté  de 
chacun  de  ces  massifs  devait 
être  placé  le  ])etit  escalier  la- 
téral menant  à  l'abside.  Aucune  trace  n'a  été  retrouvée  de  ces  esca- 
liers; ils  étaient  sans  doute  en  bois  (nous  avons  indiqué  leur  eni- 
])lacement  |)ar  les  lettres  F  et  G). 

Les  trois  salles  d(!  la  crypte  étaient  couvertes  par  des  voûtes  en 
foi'tne  de  berceau  très  sni'baissé,  dont  les  amorces  subsistent. 

A  notre  connaissance,  on  n'a  pas  encore  sijjnalé  décrypte  dans 
les  édiiiccs  cbrétiens  d'AIVicpie  (".  Ce  (piisnilout  icnd  la  noire  in- 


I 


I 
I 


Ba.siliijiie  do  Castijflione. 


'"    M.  (îscll  [Ih'chi'irlii'n  i(rili(hiliijri(jiir<!  m  Alirrriv.  p.   iSi)  sifjnnlo   nii-di'ssous 


—  1/rl  — 

léressante,  c'est  la  destination  qu'elle  a  reçue.  Elle  ne  représente 
pas,  en  effet,  comme  les  plus  anciennes  cryptes  connues,  un  amé- 
nagement fait  pour  faciliter  la  visite  du  tombeau  d'un  saint.  Au 
milieu  de  la  salle  centrale,  M.  l'abbé  Grandidier  a  constaté  l'exis- 
tence d'une  construction  en  pierres  de  taille  délimitant  une  cuve 
en  forme  de  croix  aux  brandies  arrondies. 

Ce  sont  là,  sans  nul  doute,  des  fonts  baptismaux.  On  voit  une 
cuve  de  forme  analogue  au  Musée  de  Tunis;  elle  a  été  trouvée  dans 
l'île  de  Djerba(^>.  Grégoire  de  Tours  en  décrit ('-'  une  semblable  : 
ffPiscina  est  apud  Osen  campum  (en  Lusitanie)  antiquitus  sculpta 
et  ex  marmore  vario  in  modum  crucis  miro  composita  opère.  ^5  Cette 
forme  pouvait  être  donnée  au  baptistère  lui-même;  tel  était  celui 
que  M.  Gavaulta  tout  récemment  retrouvé  dans  ses  fouilles  de  Tig- 
zirt.  Dans  notre  église,  les  deux  pièces  latérales  de  la  crypte  étaient 
évidemment  des  dépendances  de  la  salle  où  l'on  baptisait;  c'est  là 
sans  doute  que  les  catécbumènes  se  dépouillaient  de  leurs  vêtements. 

La  manière  dont  les  murs  de  l'abside  et  des  sacristies  s'agencent 
avec  ceux  de  la  crypte  prouve  qu'ils  appartiennent  à  une  seule  et 
même  construction.  Mallieureusement,  pour  déterminer  l'époque 
de  celte  basilique,  nous  manquons  d'éléments,  que  des  fouilles 
dans  la  nef  nous  donneraient  peut-être. 

Il  existe  pourtant  au  Musée  d'Alger  une  clef  d'arcade,  en  pierre 
jaunâtre  (largeur  en  haut,  o  m.  69  ;  hauteur,  o  m.  38),  que  l'on  dit 
provenir  de  Castiglione  et  qui  a  peut-être  été  trouvée  dans  notre 
église,  lors  des  premières  fouilles.  On  y  voit  un  monograuime 
conslantinien  enferme'  dans  une  couronne  tressée,  et  flanqué  de 
deux  oiseaux,  sans  doute  des  colombes,  le  tout  d'un  travail  très 
grossier.  Cette  pierre  a  pu  servir  de  clef  à  l'arc  d'une  abside,  plu- 
tôt qu'à  une  arcade  de  porte  ou  à  une  archivolte  apparteuant  à 
une  des  deux  colonnades  intérieures,  car  la  taille  de  sa  partie  infé- 
rieure indique  une  large  baie.  Le  monogramme  présente,  non 
pas  un  rhô  grec,  mais  un  r  latin.  De  Rossi  a  prouvé  que  cette 

d'une  basilique  à  Klierbel-bou-Addoufen,  l'exislence  d'un  souterrain  qu'il  n'a  pas 
pu  visiter  lui-même.  Il  consisterait  en  un  lonjj  couloir  flanque  à  droite  et  à  gauche 
de  loculi.  Cette  disposition  rappelle  moins  une  crypte  que  des  catacombes.  Quant  à 
la  crypte  de  la  basilique  de  Damous-el-Karita,  à  Carthage,  elle  n'est  qu'un  amé- 
nagement d'une  construction  antérieure  à  cette  basilique. 

'''    Collections  du  Musée  Alaoïti,  p.  5i-5j. 

'■-'   De  Gloria  mavtijrKm ,  I,  ai. 


—  l/i-J  — 

substilutioii  sosf  l'aile  tout  d'abord  en  Orient,  à  la  lin  du  iv'  siècle 
ou  au  commencement  du  v''^'.  En  Afrique,  Vr  latin  apparaît  dès 
rannée  Uhli^-\  puis  sur  des  monuments  de  la  fin  du  v°  siècle  et 
du  début  du  \f.  Mais  il  faut  remarquer  qu'il  y  l'ignve  dans  des 
croix  monogrammatiques  et  non  dans  des  monogrammes  constauti- 
niens.  Or,  on  sait  que  le  monogramme  est  une  forme  plus  ancienne 
que  la  croix.  Nous  ne  nous  tromperons  sans  doute  guère  eu  attri- 
buant notre  clef  darcade  au  second  tiers  environ  du  v*  siècle.  Si 
elle  a  été  réellement  trouvée  dans  la  basilique,  elle  peut  servir  à 
en  déterminer  l'époque. 

Signalons  encoi-e  à  Castiglione  des  sarcophages  en  pierre  qui  ont 
été  trouvés,  il  y  a  quelques  années,  à  200  mètres  environ  au  sud- 
est  de  la  basilique.  11  semble  qu'un  cimetière  assez  étendu  ait  existé 
à  cet  endroit  (•*).  C'est  aussi  à  Castiglione  qu'a  été  trouvée  l'inscrip- 
tion n"  9278  du  Corpus,  actuellement  au  Musée  d'Alger  :  épitaplie 
chrétienne  qui,  d'après  la  forme  des  lettres,  date  du  v'  siècle. 

L'Itinéraire  d'Antonin  indique,  sur  la  roule  du  littoral,  entre 
Tipasa  et  Icosium  (Alger),  la  station  de  Casae  Calbenti,  à  i5  milles 
(aa  kilomètres  1/2)  de  Ti])asa  et  à  33  milles  (^9  kilomètres)  d'Ico- 
sium.  Ces  distances  conviennent  à  peu  près  à  la  position  de  Casti- 
glione, beaucoup  plus  exactement  en  tout  cas  qu'aux  autres  ruines 
de  la  côte'''*.  Le  nom  de  Casae  Calbenti  paraît  indiquer  un  bourg 
construit  sur  le  domaine  d'un  grand  propriétaire  '^'. 

Bertrand, 

l'i'ulesseiir  au  lycée  d'.M{jor. 


'■''   La  c(ij)sella  arijeiilea  AjriciDid,  p.  1-2. 

^"-'1   Gsell,  UcvHC  Africaine,  I.  XXXVll  (iSi)."}),  p.  117-TiH. 

''>  D'autres  lombes  antiques  de  Casli{jlione  ont  déjà  clé  sij;ualces  :  llevue  Ajri- 
caine,  t.  I,  p.  56;  t.  II,  p.  3  a  a. 

'*>   Cf.  Mélanges  de  l'Ecole  de  liomp,  t.  XIV  (i^jg/i),  [).  U\'S. 

'*'  Depuis  l'envoi  de  cette  note  au  Ministère,  M.  l'abhé  (îrandidier  a  publié, 
dans  le  Bulletin  d'archéologie  du  diocèse  d'Alger,  une  élude  plus  complète  que  la 
nôtre  et  à  la(|uelle  ou  fera  bien  de  se  référer. 


DECOUVERTE 

D'UN 

TOMBEAU    NÉO-PUNIQUE 

DANS  LE  CAMP  DE  TÉBOURSOUK, 

PAR   M.  LE   CAPITAINE   RAVARD. 


Le  camp  de  Téboursouk  est  situé  sur  la  pente  nord -est  du 
Kef-Ari'as,  entre  le  pic  de  ce  nom  et  rOued-Zebbès,  à  environ 
5oo  mètres  à  l'ouest  du  village  de  Téboursouk.  Les  pavillons  d'of- 
ficiers sont  placés  au  point  culminant  du  camp,  près  du  chemin 
qui  relie  le  contrôle  à  la  route  de  Medjez-el-Bab  on  contournant 
la  partie  sud-ouest  du  village. 

Le  tombeau  qui  fait  l'objet  de  cet  article  se  trouve  près  des  pa- 
villons des  officiers  et  à  Test  à  moitié  chemin  entre  les  pavillons 
et  la  poudrière  du  camp. 

Le  28  octobre  1896,  on  de'blayait  le  camp  des  monceaux  de 
pierres  qui  l'encombraient;  arrivés  au  rocher,  les  hommes  de 
corvée  firent  tomber  une  grande  pierre  triangulaire  qui  découvrit 
un  trou.  Je  fis  déblayer  la  partie  située  au-dessus  du  trou  et  je 
de'couvris  la  porte  formée  de  deux  montants  placés  sur  un  seuil  et 
reliés  en  haut  par  une  pierre  formant  dessus  de  porte.  La  porte 
était  fermée  par  quatre  pierres  superposées,  plates  du  côté  visible, 
en  demi-cintre  à  l'intérieur  (^'. 

A  droite  de  la  porte  se  trouvait  une  stèle  de  o  m.  70  de  hau- 
teur et  représentant  une  femme  debout  que  je  crois  être  la  figura- 
tion de  la  déesse  Tanit.  (Fig.  1.) 


î'^  Les  dimensions  de  la  porte  sont  les  suivanles  : 

Montants  :  hauteur,  u  ni.  90;  largeur,  0  m.  3o;  épaisseur,  o  uj.  65.  Largeur 


—  \lià  — 

La  [)orlc,  débarrassée  des  pierres  (|ui  rciilournienl,  laissa  voir  à 
riulérieur  un  pilier  central  semblant  soutenir  la  voûte  et,  autour 
de  ce  pilier,  un  banc  de  pione  occupant  le  pourtour  de  la  cavilé 
et  sur  lo(|U('l  on  voyait  des  poteries.  (Fijf.  3.) 


H  J^  -=  es. 


^'<^.j£>^^f^ 


Je  constatai  que  le  tombeau  était  creusé  dans  le  roc  même  et  que, 
après  l'avoir  fermé  d'une  manière  sommaire,  c est-à-dire  avec 
des  pierres  sèches  seulement,  on  avait  t'ait  ébouler  des  terres  pour 
en  caclier  l'entrée.  Cette  précaution  a  dû  être  prise  au  moment  de 
l'abandon  du  pays  par  les  constructeurs  du  tombeau. 

La  stèle  et  les  pierres  composant  la  porte  et  bouchant  les  trous 
à  droite  et  à  gauche  enlevées,  après  avoir  déjjagé  le  seuil  de  la 
terre  qui  le  recouvrait,  je  pénétrai  dans  le  tombeau. 

La  fi<nire  n"  2  montre  le  toiubeai!  oiivcil  el  sa  disposition  au 
moment  où  il  a  été  découvert. 


Je  l'ouvorluio,  o  m.  5o.  Dessus  :  iurjjcuf,  u  m.  60;  luii;;Lieiir,  i  inèlrc;  épaisseur, 
o  m.   1  0. 


—  U5  — 

La  cavité  a  la  lorme  d'une  tiioitié  d'œuf  ;  elle  est  creusée  dans 
le  roc  (^l 

Au  centre,  un  pilier  formé  de  trois  pierres  superposées,  les 
deux  du  dessous  de  mêmes  dimensions,  taillées  devant  et  sur  les 
côtés,  brutes  à  l'arrière.  La  troisième  pierre  formant  chapiteau 
touche  à  peine  à  la  voûte '^l 


Fig. 


Autour  du  pilier  règne  un  banc  formé  de  quatre  pierres  plates 
dont  le  côté  intérieur  est  taillé  en  ligne  droite  et  le  côté  extérieur 
suit  la  forme  de  la  cavité  f^*. 

Sur  ce  banc  des  poteries  de  diverses  formes,  les  unes  en  terre 


<')  Hauteur  à  l'entrée,  i  m.  76;  hauteur  au  fond,  1  m.  25;  largeur  de  l'en- 
trée, 3  m.  20;  largeur  au  centre,  2  m.  5o. 

'^)  Hauteur  du  pilier,  1  m.  60;  largeur  du  pilier,  0  m.  3o;  épaisseur  du  pilier 
0  m.  lia. 

^^'  Dimensions  du  banc  :  longueur  de  chaque  dalle,  1  m.  26  ;  épaisseur,  0  m.  1 0  ; 
largeur,  o  m.  60;  hauteur  au-dessus  du  sol  intérieur,  o  m.  70. 

Arcukologie.  10 


—    UG  — 

blanche,  d'autres  en  tt'ire  rouge,  massives,  d'autres  encore  en  terre 
vernissée  rouge  el  noir  ou  tout  noir. 

En  fouillant  le  sol,  j"ai  trouvé  deux  cadavres  ?n  pleine  terre, 
placés  à  droite  et  à  gauche  du  pilier  central  el  tournant  le  dos  à  ce 
pilier.  Les  deux  cadavres  avaient  les  jambes  repliées,  les  genoux 
touchant  les  coudes,  les  mains  semblant  soutcnii'  la  tète.  Je  n'ai  pu 
retirer  qu'une  partie  d'un  crâne  dans  lequel  le  médecin  du  poste 
a  cru  reconnaître  un  crâne  de  femme,  sans  pouvoir  lui  attribuer 
d'époque.  Les  cadavres  étaient  en  pleine  terre,  sans  enduit  d'au- 
cune sorte.  Près  du  cadavre  de  droite  se  trouvait  un  petit  morceau 
d'os  travaillé  qui  doit  être  un  manche  de  poinçon  ou  d'outil  de 
travail  de  femme  et  les  restes  d'un  miroir  en  métal. 

Des  poteries  de  formes  diverses  ont  été  trouvées  dans  ce  tom- 
beau el  dans  un  tombeau  contigu  mais  déjà  ouvert;  elles  ne  portent 
aucune  marque  pouvant  indiquer  l'époque  de  la  fabrication. 

Quatre  pièces  de  monnaie,  trois  de  Carlhage  et  la  quatrième 
représentant  :  un  buste  de  Diane  à  droite,  avec  l'arc  et  le  carquois 
sur  l'épaule;  au  revers,  un  lévrier  courant  à  toute  vitesse  à  droite; 
au-flessous,  un  éj)ieu  de  chasse  s('paranl  le  lévrier  de  Tinscription 
C'POSTVMI;  à  l'exergue,  le  monogramme  K^^K  Elle  a  été  remise 
ainsi  (jue  les  pièces  de  Carlhage  et  quelques  poteries,  parmi  les- 
t|uelles  une  lampe  avec  la  marque  de  Tanil,  à  M.  le  Directeur  des 
antiquités  et  des  arts  à  Tunis. 

J'ai  aussi  trouvé  des  restes  d'un  miroir  en  métal,  un  petit  objet 
en  os  qui  semble  être  un  morceau  de  poinçon  ou  d'objet  de  travail 
de  femme  et  des  quantités  de  noyaux  d'olives  desséchées;  quelques 
vases  conservent  des  traces  de  feu. 

A  côté  du  premier  tombeau  et  séparé  par  une  épaisseur  de  ro- 
cher de  o  m.  60  se  trouve  un  autre  tombeau,  de  même  Ibrme  (|ue 
le  premier,  mais  qui  avait  déjà  été  fouillé.  Le  banc  et  le  pilier 
avaient  été  enlevés;  en  le  fouillant  j'ai  trouvé  des  poteries  et  deux 
cadavres,  ces  derniers  placés  d'une  façon  identique  aux  premiers; 
les  poteries  étaient  de  même  forme  que  celles  (jui  ont  été  trouvées 
dans  le  premier  tombeau. 

Capitaine  Ravard. 


''^   Cl.   Habolon,   Monnates  de  la   Uéjjuhliqiic  romaine,  p.  382,  38.*5  (année  66 
av.  J.-C). 


STATUE   DE   FEMME 

DÉCOUVERTE  À  CARTHAGE 
ET  BAS-RELIEF  DÉCOUVERT  À  SIDI-SALAH-EL-RALTHI. 

(Communication  de  M.  Gauckier.  ) 


M.  Gauckier,  inspecteur  des  antiquités  et  des  arts  à  Tunis,  nous 
a  adressé  d'excellentes  photographies  d'après  deux  œuvres  antiques 
dont  s'est  récemment  enrichi  le  Musée  du  Bardo. 

I. 

La  première  est  une  statue  de  femme  (pi.  XII),  que  M.  Gauckier 
a  exhumée,  au  mois  de  janvier  1896,  à  Douar-ech-Chott  (Car- 
thage).  L'état  de  conservation  est  fort  satisfaisant.  M.  Gauckier 
pense  qu'on  pourra  facilement  rajuster  les  nombreux  fragments  de 
draperie  trouvés  à  côté  de  la  statue,  et  il  ajoute  :  cf  Seul,  l'atirihut 
soutenu  par  le  baudrier,  peut-être  une  cithare,  manque  complète- 
ment, -n 

L'absence  de  cet  attribut  est  assurément  fâcheuse,  car  il  nous 
aurait  permis  de  désigner  avec  certitude  un  des  marbres  les  plus 
importants  qu'ait  encore  fournis  le  sol  de  Carthage.  Le  costume  de 
notre  figure,  avec  sa  laige  ceinture  et  son  baudrier,  est  cependant 
assez  caractéristique  pour  qu'on  puisse  espérer  en  découvrir  le 
pendant  parmi  les  statues  romaines  de  nos  musées.  Mais  c'est  en 
vain  qu'on  le  chercherait,  comme  j'ai  pu  m'en  assurer,  parmi  les 
milliers  de  statues  antiques  publiées  jusqu'à  ce  jour.  Seule,  à  ma 
connaissance,  une  statue  acéphale  du  Louvre,  encore  inédite  '^), 
dont  un  dessin  paraîtra  dans  mon  Répertoire  de  la  statuaire,  présente 
la  même  disposition  et  la  même  attitude,  si  ce  n'est  qu'elle  porte 
sur  la  jambe  droite  et  non  sur  la  jambe  gauche.  Cette  figure  est 

W  Salle  de  Psyché,  ancien  londs,  ancien  n"  1710. 


—  U8  — 

vêtue,  comme  celle  de  Carthajje,  d\me  tiiiii(|ue  lalaire,  serrée  à  la 
taille  par  une  ceinture  et  traverse'e  par  un  baudrier  qui  passe  sur 
i'e'paule  droite.  Or,  la  statue  du  Louvre  est  certainement  une  Muse, 
car  on  disting^ue,  entre  le  bi-as  gauche  el  le  corps,  les  restes 
d'une  lyre.  M.  Gauckler  a  donc  été  très  heureusement  inspire'  lors- 
i[ue,  au  seul  aspect  du  baudrier,  il  a  conjecturé  ipie  la  statue 
carthaginoise  pouvait  avoir  une  cithare  comme  attribut. 

Le  rapprochement  que  nous  venons  d'instituer  ne  parait  pas 
laisser  de  place  au  doute;  il  sulht  à  faire  écarler  la  dénomination 
de  cr prêtresse  de  Caelestis'i  (|ui  avait  d'abord  élé  proposée  pour  la 
lemme  drapée  de  Douar-ech-Chott. 

L'appendice  mutilé  qui  surmonte  la  coiffure  est  diflicile  à  déter- 
miner; peut-être  faut-il  y  voir  seulemeni  le  reste  d'un  très  petit 
diadème,  pareil  à  celui  que  porte  Julia  Domna  dans  le  bas-relief 
de  l'arc  des  Orfèvres  à  Rome  '^l  Le  rapprochement  de  cette  tête  et 
des  autres  portraits  de  Julia  —  entre  au  Ires  ceux  de  Gabies  et  de 
Markouna  qui  sont  au  Louvre  (-'  —  conduit  à  la  conclusion  inat- 
tendue que  les  traits  de  la  Muse  de  Carthage  sont  bien  ceux  de  la 
seconde  femme  de  Septime  Sévère.  L'analogie,  avec  le  buste  de 
Markouna  surtout,  est  trop  complète  pour  qu'on  puisse  songer  à 
l'attribuer  au  hasard.  En  supposant  doiu-,  comme  nous  y  autorise 
M.  Gauckler,  que  la  tête  appnrtienne  incontestablement  à  la  statue, 
il  faudra  conclure  de  ce  qui  précède  qu'un  sculpteur  romain  a  re- 
présente' une  Muse  sous  les  traits  de  Julia  Domna,  ou,  ce  qui 
revient  au  même,  l'impératrice  sous  les  traits  d'une  Muse.  On  sait 
assez  que  la  sculpture  impériale  aimait  à  représenter  les  impéra- 
trices en  Junon,  en  Gérés,  en  Diane,  en  Vénus,  comme  les  em])e- 
reurs  en  Jupiter,  en  Apollon  ou  en  Mars'-'l  Je  ne  connaissais  ce- 
pendant pas  encore  d'exemple  certain  d'une  impératrice  représentée 
en  Erato. 

La  statue  dont  M.  Gauckler  a  enrichi  le  Musée  du  Bardo  est 
une  œuvre  fort  importante  de  la  seconde  moitii^  du  if  siècle  après 
J.-(].  Elle  l'est  par  le  sujet  et  le  motif,  l'un  et  l'autre  à  peu  près 
uniques;  elle  Test  aussi  par  le  lieu  de  la  découverte.  En  effet,  les 
statues  de  marbre  bien  conservées,  rares  partout,  le  sont  particu- 
lièrement à  Garihage.  Je  ne  connais,  de  cet  emplacement,  (|ue 

t"   Benioulli,  Rôm.  Ihinoip-aphie ,  I.  IV.  pi.  XV. 

(2)  ïbid.,^\.  XVI,  ael  /y;  pi.  XVil. 

v''''  Cf.  0.  Mnilor,  llandburh,  ôd.  \Vcl(k<T,  n.  -j.'io. 


—  149  — 

huit  figures  à  peu  près  entières  qui  puissent  supporter  la  compa- 
raison avec  celle  de  Douar-ech-Chott.  En  voici  rënumération  : 

i°  Une  Victoire  re'cemment  découverte  par  le  P.  Delattre^'*; 

a°  La  Ve'nus  trouvée  dans  un  puits  à  El-Marsa,  autrefois  chez 
Charles  Tissot,  aujourd'hui  à  Paris  chez  M,  Lecomte  (publiée  seu- 
lement dans  le  catalogue  de  la  vente  des  meubles  et  des  livres  de 
M.  Tissot,  le  11  novembre  i88/i); 

3°  La  Vénus  de  l'ancienne  collection  Ange  de  Saint-Quentin ,  qui 
a  passé  en  vente,  à  Paris,  le  9  juin  1896  (pi.  IV  du  catalogue  de 
la  vente); 

k°  Le  Dionysos  actuellement  au  Musée  de  Vienne,  en  Autriche 
(publié  par  moi  dans  la  Gazette  des  beaux-arts,  1886,  If,  p.  9 45); 

5°  Le  Dioscure,  découvert  en  deux  fois  par  MM.  d'Hérisson, 
Babelon  et  S.  Reinach,  actuellement  au  Louvre  et  encore  inédit 
(mentionné  en  dernier  lieu  par  M.  Furtwaengler,  Masterpieces  of 
Greeh  sculpture,  p.  281); 

6°  L'impératrice  découverte  par  M.  de  Sainte-Marie  et  publiée 
par  lui  dans  sa  Mission  à  Carthage  (p.  28);  l'original  est  aujourd'hui 
au  Louvre,  moins  la  tête  qui  a  péri  dans  l'explosion  du  Magenta; 

7°  Une  médiocre  statue  de  femme  drapée  publiée  dans  le  Bul- 
letin archéologique  du  Comité,  1890,  p.  ^^9; 

8°  Une  statuette  d'Hercule,  actuellement  à  Pise,  que  Lasinio  a 
publiée  (Raccolta  di  sarcofagi,  Pise,  181 4,  pi.  CXXVl),  avec  la 
notice  :  La  tradizione  ascrive  l'origine  di  questo  Ercole  da  Cartagine, 
acquistato  dagli  antichi  Pisani  nelle  loro  scorrerie  faite  in  Affrica.  Cette 
statuette  aurait  besoin  d'être  étudiée  (voir  Dùtschke,  Biklwerhe  zu 
Pisa,  n°  96). 

J'ai  entendu  parler  d'autres  statues  de  Carthage  ayant  appartenu 
au  Khasnadar  et  qui  auraient  été  exposées,  en  1878,  à  Vienne; 
mais  je  ne  sais  rien  de  précis  à  leur  sujet. 

La  statue  découverte  par  M.  Gauckler,  qui  est  la  neuvième  de 
notre  liste ,  est  certainement  une  des  trois  plus  remarquables. 

II. 

Le  bas-relief  que  M.  Gauckler  a  fait  transporter  au  Musée  du 
Bardo  provient  de   Sidi-Salah-el-Balthi,  localité  à  ih  kilomètres 

■''   Vuillier,  La  Tuuisio,  gravure  à  la  pago  8i.  C'est  un  très  haut  relief. 


—  150  — 

au  nord  de  Souk-el-Klioiiiis;  il  a  été  découvert  par  M.  Clionel, 
contrôleur  civil  de  Souk-el-Arba.  Je  ne  puis  mieux  faire  que 
(le  transcrire,  à  ce  sujet,  la  notice  qui  accompagne  Tenvoi  de 
M.  Gauckler  : 

r  Celte  sculptuue  semble  remonter  à  Tépoque  numide;  à  la  lois 
très  grossière  et  très  soignée  connue  exécution,  elle  ne  peut  être 
comparée  pour  le  style  (ju'à  certains  bas-reliels  proto-puni(|ues  ou, 
mieux  encore,  à  la  stèle  d'Abizar  et  aux  sculptures  rupestres  du 
Souf  et  de  Sabna. 

r-Elle  est  gravée  sur  deux  blocs  massifs  de  calcaire  jaunâtre  qui 
se  rejoignent  exactement;  ils  ont  cbacun  les  dimensions  suivantes: 
longueur,  i  m.  lo;  hauteur,  o  m.  -yo;  épaisseur,  o  m.  3o.  Il  semble 
que  le  bas-relief  ait  occupé  quatre  blocs  de  mêmes  dimensions  su- 
perposés deux  à  deux.  Nous  n'avons  conservé  que  ceux  de  la  partie 
inférieure. 

ff  Au  milieu  du  tableau  (pi.  XIll)  est  figuré  un  cavalier  armé  de 
toutes  pièces,  tenant  de  la  main  gauche  un  bouclier  oblong  et  bran- 
dissant sans  doute  une  lance  du  bras  droit  levé.  Il  manque  la  tête  du 
personnage  et  le  bras  droit,  qui  devaient  être  sculptés  au  registre 
supérieur.  Le  cavalier  terrasse  un  ennemi  gisant  à  terre,  tenant 
également  un  bouclier  oblong.  A  droite  et  à  gauche  se  tiennent 
debout,  les  mains  enchaînées  derrière  le  dos,  deux  prisonniers 
barbares,  à  la  barbe  inculte,  aux  cheveux  longs  tombant  sur  les 
épaules.  Leur  costume  mérite  d'attirer  l'attention.  Us  sont  nus  jus- 
(ju'à  la  ceinture.  Le  bas  du  corps  est  revêtu  de  braies  aux  plis  multi- 
|)les,  qui  semblent  fixées  aux  jambes  par  des  lanières  entre-croisées 
et  descendent  jusqu'aux  pieds,  qui  sont  nus. 

«Sur  la  tranche  de  la  pierre,  à  droite,  est  représentée  une  tête 
de  divinité,  Baal  Hàmon  probablement. 

rCe  bas-relief  a  été  trouvé  dans  les  ruines,  très  confuses  au- 
jourdliui,  d'une  antique  citadelle,  dont  les  débris  ont  été  utilisi's 
dès  l'antiquité  pour  construire  la  forteresse  byzantine  de  Sidi  Salah. 
Je  suppose  qu'il  ornait  le  jambage  gauche  de  la  porte  d'entrée  de 
ce  monument,  qui  doit  remonter  à  répo(jue  numide. ti 

Le  seul  point  sur  lequel  je  ne  voudrais  pas  être  aussi  aftirmatif 
que  M.  Gauckler,  c'est  la  date  de  ce  curieux  uionument.  Quelque 
grossier  qu'en  soit  le  travail,  les  motifs  qu'il  présente  sont  bien 
ceux  qu'on  voit  sur  les  stèles  funéraires  de  cavaliers  romains,  si 
nombreuses,  par  exemple,  dans  la  vallée  du  Khin,  et  qui  remon- 


—  151   — 

tent,  pour  ia  plupart,  au  ii"  siècle  après  J.-C.  Les  figures  de  bar- 
bares captifs  se  retrouvent,  presque  identiques,  dans  les  métopes 
du  monument  dWdam-Klissi ,  e'ieve'  sous  Trajan '^'.  Or,  ce  monu- 
ment, comme  les  sculptures  qui  le  décorent,  est  l'œuvre  de  soldats 
romains.  De  même  qu'il  y  av.iit  des  architectes  dans  Tarme'e  ro- 
maine, il  s'y  trouvait  dos  tailleurs  de  pierres,  qui,  familiers  avec 
certains  motifs  plastiques  dont  l'origine  remonte  à  l'art  grec,  te'- 
moignaient  d'une  inexpe'rience  eni'antine  quand  il  s'agissait  de  les 
reproduire.  Je  suis  donc  tenté  de  considérer  le  bas-relief  de  Sidi- 
Salah  comme  l'œuvre  de  soldais  romains  et  j'incline  à  le  placer  vers 
le  II"  ou  le  m"  siècle  de  l'ère  chrétienne. 

Salomon  Reinach, 
Membre  du  Comité. 


(■>   Voir  Tocilesco,  Bemidorf,  Niemann,  Pas  Monument  von  Adcifiiklisai ,  Vienne, 
1895,  pL  II,  p.  67,  93,  9'i. 


DÉCOUVERTES  FAITES  À  LA  MALGA, 


PAR  M.  GAUCKLER, 

Membre  non  résidant  du  Comité. 


J'avais  autorisé  au  mois  de  novembre  1896  le  cheik  de  la  Malga 
à  clîorclipr  de  la  pierre  dans  un  terrain  situe'  en  face  de  la  gare,  à 
Cartilage. 

Les  recherches,  que  je  surveillais  attentivement,  ont  pris  bien- 
tôt un  caractère  d'intérêt  tel,  que  je  me  suis  décidé  à  intervenir 
moi-même  pour  me  substituer  au  cheik  dans  son  contrat  de  loca- 
tion avec  le  propriétaire  du  champ,  et  poursuivre,  au  bénéfice  du 
Musée  du  Rardo,  les  travaux  commencés  avec  un  tout  autre  but. 
Je  me  trouvais  effectivement  en  présence  de  ce  premier  cimetière 
des  ojficialcs  dont  l'existence  a  été  signalée,  il  y  a  quinze  ans  déjà, 
par  le  P.  Delattre.  Ce  cimetière  n'a  jamais  été  fouillé  méthodi- 
quement, mais  il  a  été  bouleversé,  de  fond  en  comble,  par  les  re- 
cherches souterraines  d'Arabes  chercheurs  de  pierres  et  d'antiquités, 
qui  ont  arraché  presque  toutes  les  inscriptions  des  tombeaux.  {]n 
assez  grand  nombre  de  monuments  funéraires  ont  été  (neutres  et 
pillés;  mais  il  en  reste  d'autres,  dans  les  espaces  compris  entre  les 
fouilles  des  premiers  explorateurs,  qui  n'ont  pas  été  atteints  ou  n'ont 
subi  que  de  faibles  dommages.  Ce  sont  ces  tombeaux  que  j'ai  fait 
dégager,  assuré  d'avance  que  les  dépenses  faites  seraient  ample- 
ment rémunérées  par  les  résultats  acquis. 

L'un  de  ces  monuments  présente  une  forme  particulièrement 
intéressante  :  c'est  un  autel  à  table  plate,  percée  au  centre  d'un  trou 
recouvert  d'un  dégorgeoir  à  petits  Irons  et  communiquant  avec  un 
tube  libatoire,  long  de  1  m.  90,  (|ui  aboutit  à  une  grande  am- 
phore cinéraii-e  à  deux  anses.  Dans  Pamphore,  rien  (jue  des  osse- 
ments biùlés  et  (juchjues  pastilles  de  verre.  L'aulel  [jroprement  dit 
est  surnionl('  dune  niche  rectangulaire,  ouveric  en  avant;  elle  est 
ornée  sur  les  trois  autres  côtés  de  bas  reliefs  en   plaire,   modelés 


—  153  — 

sommairement  à  la  main,  et  appliqués  sur  une  surface  unie  de 
stuc  encore  humide,  sur  laquelle  on  avait  préalablement  indiqué 
en  quelques  traits  la  silhoueKe  géne'rale  de  la  composition.  La 
niche  et  les  bas-reliefs  ont  été  démolis  aux  trois  quarts  par  les 
coups  de  pioche  des  premiers  fouilleurs;  mais  les  sujets  représentés 
sont  encore  reconnaissables.  A  gauche,  un  lit  funéraire  avec  trois 
personnages  couchés;  à  droite,  un  homme  nu  tenant  à  la  main 
une  cravache,  à  côté  d'un  cheval;  au  fond,  peut-être  une  Diane 
chasseresse,  dont  il  ne  reste  plus  que  les  jambes  revêtues  d'en- 
dromides,  et  le  bas  de  la  courte  tunique.  L'inscription  du  tombeau 
a  été  arrachée. 

Un  autre  monument  funéraire  se  compose  d'un  massif  de  ma- 
çonnerie en  forme  d'autel  carré  de  i  m.  5o  de  côté.  Sur  la  face 
principale,  au-dessus  de  l'inscription,  absente  aujourd'hui,  sont 
pratiquées  deux  niches,  où  débouchent  les  tubes  libatoires  qui  tra- 
versent toute  l'épaisseur  du  tombeau,  et  aboutissent  à  deux  urnes 
cinéraires  de  belle  hauteur  (o  m.  5o)  en  plomb,  à  couvercle  percé 
d'un  trou  pour  le  passage  des  libations.  Ces  deux  urnes  renfermaient 
deux  magnifiques  amphores  de  verre  remplies  d'ossements,  l'une 
intacte,  l'autre  brisée,  mais  qui  a  pu  être  entièrement  recollée. 
L'amphore,  au  col  largement  ouvert  pour  permettre  le  dépôt  des 
cendres  à  l'intérieur  du  vase,  est  bouchée  par  un  couvercle  mobile, 
également  en  verre,  d'une  forme  très  intéressante  :  c'est  une  sorte 
d'entonnoir,  percé  au  centre  d'un  trou  qui  correspond  exactement 
à  celui  de  l'enveloppe  en  plomb  et  du  tube  libatoire.  Les  liquides 
versés  sur  l'autel  arrivaient  ainsi  directement  aux  cendres  qu'ils 
arrosaient.  Ces  deux  verreries  sont  les  plus  belles  qui  aient  encore 
été  découvertes,  à  ma  connaissance,  à  Carlhage  et  en  Tunisie. 
Elles  peuvent  être  comparées  à  celles  qui  sont  conservées  au  Musée 
Saint-Louis,  au  vase  du  Coudial-Aty  (collection  Vital)  à  Constantine, 
et  aux  deux  urnes  cinéraires  découvertes  dans  la  nécropole  Archara- 
beau  à  Cherchel.  Toutes  étaient  renfermées  dans  des  chapes  de 
plomb.  A  côté  de  ces  deux  urnes  s'en  trouvait  une  troisième  en 
poterie  renfermant  une  tabella  devotionis  et  divers  bibelots. 

En  résumé,  la  nécropole  que  j'ai  commencé  à  explorer  m'a 
fourni  jusqu'ici  :  une  centaine  de  lampes,  presque  toutes  signées  et 
dont  quelques-unes  sont  de  toute  beauté.  Je  n'en  citerai  qu'une 
qui  représente  une  scène  de  pêche  dans  un  décor  alexandrin ,  et  qui 
porte  sur  la  panse  le  graffite  inédit  :  PVLLAENMANVARL 


—  15A  — 

Un  potit  moiilo  de  disquo.  en  terre  cuite,  représentant  Tanit 
Caelestis. 

Deux  fragments  d'un  jpand  moule  d'ampliore,  avec  un  Amour 
chevauchant,  nue  panthèie,  une  autre  panthère  enchaîne'e  et  des 
pampres. 

De  nomhreux  spécimens  do.mohilier  tune'raire,  de  terre  fine  et 
de  formes  ek^gantes,  souvent  si'jnés. 

Trois  tabeUae  dcvohnnis,  deux  écrites  en  grec,  Tune  de  3?!  liji^nes, 
la  seconde  de  18  lignes;  la  troisième,  mutilée,  ne  renferme  (jue 
([uelques  caractères  latins. 

Quelques  verreries,  plusieurs  monnaies,  du  règne  de  Domilien, 
ce  qui  date  la  nécropole,  et  des  bijoux  de  peu  d'intérêt. 

Une  dizaine  d'épitaphes  d'esclaves  et  d'affranciiis  de  l'empereur. 

.l'ai  découvert,  en  outre,  deux  ])etites  mosaï(|ues  qui  ornaient 
sans  doute  un  caveau  funéraire  postérieur  à  la  nécropole  des  offi- 
ciales  :  elles  ont  été  mutilées  également  par  les  premiers  fouilleurs. 
et  cela  est  d'autant  plus  regrettable  que  le  sujet  de  l'une  d'elles  se 
rencontre  pour  la  première  fois  en  Afrique  :  elle  représente  un 
fleuve,  couché  a  demi,  le  Tibre  ou  plutôt  le  Nil,  ayant  à  ses  côtés 
une  outarde  (la  tête  manque),  et  entouré  d'amours  portant  des 
corbeilles  de  fruits  et  d'épis.  La  seconde  représente  simplement 
un  calathus  rempli   de  fleurs  et  de  fruits. 

A  quelques  centaines  de  mètres  de  mon  chantier  de  fouilles,  et 
de  l'autre  côté  de  l'amphithéâtre,  dans  la  direction  de  Douar-ecb- 
cliott,  j'ai  fait  pratiquer  un  sondage  dans  un  terrain  rempli  de 
ruines  informes,  d'oià  l'on  a  retiré  dans  ces  dernières  annexes  un 
grand  nombre  de  débris  de  sculptures.  Mes  recherclies  ont  amené 
la  découverte  d'une  belle  statue  de  femme,  un  peu  moins  grande 
([ue  nature  (1  m.  ko),  et  presque  intacte.  Il  ne  manque  que  les 
mains  et  les  attributs  qu'elles  tenaientC^ 

C'est  une  statue  de  l'impératrice  Julia  Domna,  vêtue  en  Muse,  à 
ce  qu'il  semble  (pi.  XII).  Le  poitrait  est  nettement  caractérisé  par 
la  coiffure  et  par  la  ressemblance  des  traits  du  visage  avec  les  nom- 
breuses représentations  figurées  déjà  comme  de  l'impératrice,  l'allé 
est  vêtue  d'une  longue  robe  tombant  jusqu'aux  pieds  et  ceinte  à  la 


'     \oir  ci-ilcssus,  p.    1/17,  ce  qui  ;i  été  dil  de  ciitle  df'converîe  |),ir  Al.  Saloi-inii 
iiacli. 


—  155  — 

laille  d'une  large  ceinture  avec  le  croissant;  elle  porte  en  écharpe  un 
baudrier,  analogue  à  celui  de  la  prêtresse  d'Isis  que  figure  un  bas- 
relief  du  Muse'e  de  Chrchel;  il  souîenait  sans  doute  une  cithare. 
La  tête  est  surmontée  d'une  sorte  d'aigrette,  mutilée  aujourd'hui, 
caracte'ristique  des  Muses  dans  la  sculpture  impe'riale.  La  statue 
est  dès  à  pre'sent  installée  dans  la  chambre  des  femmes  au  Musée 
du  Bardo. 

Presque  à  côté  do  cette  œuvre  d'art  se  trouvait  un  masque  de 
théâtre  en  marbre  blanc,  tenu  par  une  main  de  femme.  C'est  sans 
doute  un  fragment  d'une  autre  statue  de  Muse,  comique  ou  tra- 
gique. Ces  deux  statues  ornaient  peut-êlre  les  abords  de  l'amphi- 
théâtre, qui  est  très  rap]>roché  du  terrain  des  fouilles. 

P.  Gauckler. 


INSCIUPTIONS    ÏNKI)[TES 
DE   L'ALGÉRIE, 

PAH  M.   S.   GSELL, 

Profossoiir  ;'i  i'iv'olc  tk-s  lollres  trAljjci-. 


Presque  tontes  ies  inscriptions  publie'es  ci-après  ont  été  copiées 
an  ronis  cVun  voyage  que  j'ai  fait,  en  iSgO,  dans  les  départements 
(I  \l{jor  et  de  Constantinc.  Ma  tache  a  été  beaucoup  i'acililée  par  la 
i)ic!ivcillauce  que  j'ai  trouvée  partout;  je  dois  en  particulier  ex- 
primer ma  reconnaissance  à  M.  Tabbé  Dclapard,  curé  de  Tébessa, 
qui,  outre  de  nombreuses  indications  sur  les  antiquités  de  celle 
ville  et  de  la  région  environnante,  m'a  donné  quelques  copies  d'in- 
scriptions encore  inédites. 

1.  —  Fragment  que  M.  l'abbé  Delapard  m'a  dit  provenir  des  en- 
virons de  Tébessa,  actuellement  dans  la  cour  de  l'église.  La  pierre 
esl  brisée  après  la  seconde  ligne.  Hauteur  dos  lettres,  o  m.  oh. 

SATVRNO-AVG 
VMBVBALIO 

Satnrno  Aiiff{usto)  Umbubah'o.  .  . 

Ce  dernier  nom  parait  être  géographique.  Cf.  les  (jualificalifs 
de  Sobarensis,  Neapnlitmuts ,  Balcarnnensis  donnés  au  même  dieu  '''. 

2. — Tébessa.  Fragment  conservé  au  musée.  Hauteur  des  lettres, 
0  m.  09.  et  o  m.  o3.  La  pierre  est  brisée  en  haut  et  à  gauche. 

S  ?J  S  E  N  T  I  V  S 
SV-S-L-A- 
•DONATVS-ID 
CR 

.  .  .Senliiis  .  .  .v(ptum)  s{olv'd)  l[ibcm)  (/[iiimo)  . .  .donaliis, 
id\emque  con>ie\cr{avit ?) 

"'   Touhiiii.  De  Siilui7n  (Ici  riiltii .  p.  '?  i . 


—   157  — 

3.  —  Tébessa.  Dans  la  cour  de  Tégliso.  Hauteur,  i  ni.  60;  lar- 
geur, o  ui.  58;  hauteur  des  lettres,  o  m.  06. 

Qji^  LVTATIVS  ^  Q_F 
QVIR  ^  VIATOR  ^  AVT 
MIL  ^ï'  LEG  >  III  <;&  AVG 
)  PLAETORI  ^  VIX 
AN  ^  XXV  Q&  MIL  ^  AN  III 
T  ^  FLAVIVS  ^  )  NASbl 
ETQf'Cç&IVL'2^)BRVTkN 
HER  ^  M  ^  ? 

Qi^uinliis)  Liitatius ,  Q[i(inti)  /(ilius),  Quir{ina),  \  iator,  Aut(i-ico),  mil(es) 
leg[ionis)  III  Aiiff[ustae) ,  {centuria)  Plactori{i)\  vix{il)  an[ms)  XKV ,  milii- 
tavit)  an^nis)  III.  T(itus)  Flavius,  (cenluria)  Nasidi[i)  et  Crains)  Jul{ius), 
(centuria)  Bruttieni,  her(edes)  mipnumentutn)  p(osuerunt). 

On  connaît  un  assez  grand  nombre  de  soldats  de  la  S''  le'gion, 
au  1"  siècle,  qui  e'taient. originaires  de  Gaule  '^).  L'un  d'eux,  Q.  Julius 
Dioratus,  dont  Tépitaplie  est  certainement  contemporaine  de  la 
nôtre ('^^  e'tait  à''Auti'[icum).  Cette  ville  (Chartres)  était  peut-être 
aussi  la  patrie  de  Q.  Lutatius  Viator. 

4.  —  Tébessa.  Actuellemenî  dans  la  cour  de  l'e'glise.  Inscription 
très  mal  grave'e  sur  un  fragment  de  corniclie.  Hauteur,  o  m.  60; 
largeur,  o  m.  21, 


C  •  IVLIVS  •  C 

•  FILIVS 

Q_y  I  R  I  N  A  • 

L  VGV 

D  V  N  0  L VS 

•    A  V 

G  V  S  T   I   D 

V  N  0 

)  VALIIRI   FIDIILIS 

VIXIT  •  ANIS  •  LV 

MILITAVIT  • 

•ANIS 

XII-  HIIRIIS 

•IIIVS 

SFATIVS     POPIVS 

SATVRN  INVS 
)  IIA3IIM-  LM-T-C 

'''  Cf.  Corp.  inscr.  lut.,  t.  VIII,  n"''  iG5^9  el  suiv. ;  Cannât,  L'armée  romaine 
d'Afrique,  p.  353. 

'■-'  Cf.  Corp.  inscr.  lut.,  l.  Mît,  a"  1876.  La  rédaction  est  la  même  et  le  même 
centurion  Nasidius  y  est  nommé. 


—  158  — 

C{aius)  Jtiliiis,  (',(aii)  Jilius ,  Qttirina,  Lugxiduitolus ,  Augustidiino ,  icciituria) 
lalen'il)  Fidelis  ;  viœlt  an{7i)is  LV,  mititnvil  an()i)is  XXII.  Hères  ejm  Sta- 
tiiis  (?)  Popius  Satuniiiiiis ,  (cnituria)  eadem ,  l(ibeiis)  mierilo)  t{tluluin) 
c{onsecravit). 

L'interprétation  des  dernières  lettres  n'est  pas  certaine.  On  con- 
naît déjà  un  autre  légionnaire  de  la  III"  Augusta  originaire  A'Au- 

gustoduxum  (Aiitun)  ('K 

5.  —  Tébessa  -'.  Actuellement  dans  la  ferme  de  M.  Cambon, 
en  dehors  de  la  porto  de  Constantine. 

D     M     S 
M      ■      I    V    L    1    V    S 
I  S  T  A  T  I  A  N  V  m^I 
VETRANVSQ 
5     VI     MILITAVIT 
IN      PANNONIA 
IN     P  RI  M     A  I  VI  R 
CE   OVI    PRESVSIs     {sic) 
T  ANN   XXV   IVLIA 
lo     ilLIA  SECVPA  H  El  F     [sic) 
iCIT    H   S   E 

D{is)  m[(iiiil)iis)  n{acrmn).  M{arcus)  Juliiis  Islntiami\s\.  veteiauus ,  qui  inili- 
(ttvil  iit  Pannonia  in  primio)  Aîd)iu{t)r{i)ce ,  {q)iii.  .  .  ann(is)  XXV.  .Iulia 

\J7\ilia,  Secuir)a,  h^ercs)  ri  [T)J\e\cil.  H[ic)  s[itu.s)  c{si). 

Le  vétéran  nommé  dans  cette  inscription  incorrecte  avait  servi 
en  Pannonie,  dans  la  P*  Adiutrix,  qui  séjourna  à  Brigetio  (Panno- 
nie  supérieure),  à  partir  du  ii"  siècle  de  notre  ère.  Je  ne  compiends 
pas  la  ligne  8.  A  la  fin  il  faut  peut-être  admettre  une  interversion 
et  expli(|uer  :  Julio  Secura  filia  [et)  h(eres). 

6.  —  Tébessa.    h'rajjmout  (léj)Osé  au  musée. 

Q_^  ALAh<ï'L 
X    TEST<ï' 

.  .  .\e\tj[ues)  al(te\  .  ■  .c\.v  lcsl[a)iicnlo). 

''   Corp.  ingcr.  lat. ,  l.  VllI,  ii"  i655o. 

'-)  Suivant  un  autro  renseiffiiement,  cette  inscription  proviendrait  du  vieux  Té- 
bessa ou  Tébcssii-Kliellia.  [Corp.  inscr.  Int.,  I.  VllI,  p.  iSgo.) 


—  159  — 

7.  —  Tébessa.  Fragment  de  .stèle,  au  miise'e.  Au-dessus  de 
l'inscription,  un  banquet  funèbre,  où  le  mort  est  représenté  coucbé 
sur  un  lit. 

M VS  •  VIT  A 
R  A  N  V  S 
V-A-LXXX 
RIA  •  MA 
GRAVIT 

.  .  .ius  Vita[lis,  vete]mnus .  .  .  vijxii)  a[nms)  LXXX  .  .  .ria 
Ma.  .  .  \conse\cravil. 

8.  —  Tébessa.  Encastré  dans  une  maison  appartenant  à 
M.  Cambon,  en  dehors  de  la  porte  dite  de  Solomon. 

WM.  M  ^  S  <^ 

wMmmmxVwr^  gae 

iVfmCVS  QVI  ET  PISTCR 
V  A  XXIIII  M  VIIII  L  CAECI 
LIVS  GAETVLVS  PATER  ET 
CAECILIA  SPESINA  MATER 
FILIO  PIISSIMO  FECER 
H  <5&  S  Q&  E 

[/)(w)J  m{aHiùus)  s^acrmu)  [.  .  .Caecjilius  Gae[t]u[li\cus ,  qui  et  Pistor,  i\ixil) 
aimm)  XXIIII,  mieiisibtis)  VIIII.  L'jictus)  Caecilius  Gnetulus  paler  et 
Caecilia  Spesina  mater  jilio  piissimo  fecer{iint).  H(ic)  s(itus)  e[st). 

9.  —  Tébessa.  A  la  basilique.  Au-dessus  de  Tinscription,  buste 
d'homme.  La  pierre  est  brise'e  en  bas. 

M  •  EGNATIVS 
M  F  «>  \/TiMnPV  •^^ 

M[arcui)  Eiriialius ,  M(^arci)J\ilius),  {'index,  o[lvit'l).  .  . 

10.  —  Tébessa.  Fragment  d'un  autel,  à  la  basilique.  Piei"i-e 
brise'e  à  gauche  et  en  bas. 

3     M     S 
ERVCIVS 

XliANN 

Dits)  m{aiiibus)  s{aci-uni)  .  .  .Erucius,  [m\xi[t\  ann\is\.  .  . 


—   KH)  — 

11.  —  Tébessa.  Caisson,  au  musée. 

D     M     S 
F-FEIX -V-A-Xllll 
M-V  D-X-VIIII 
F  ■  LiXESTINVS  ^ 
FILIO-KARISIMO 

FECIT  <Jb 

D\i>i)  m\ambus)  ■s{^ucntiii).  l-\laiHUs?)  Fe{i)ix ,  v(i.vil)  a{nnis)  Xllll ,  iii[cn.'<i- 
bus)  V,  d{iebus)  XVIIIL  F{lnvms?)  Lixesùnus  (?)  —  ou  l'\e)ltx .  .  — 
Jilio  lc(iriii[s)iitio  fccit. 

12.  —  Tébessa.  Stèlo,  dans  la  cour  do  Téglise. 

D vMvSACR^ 
Q_-  HELVIVS  •  SA 
TVUNINVS  PIVS 
VIXITANNIS  L  HSE 
HELVI-F-OMNES-CV 
RA  CORNELI  •  OPTATI  •  F  C 

/)((s)  )ii{(mibus)  sacr{iun).  Q{tiintus)  Helvius  Saturniiuts  pius  ria-il  iiuin\s  L. 
ll{ic)  s{itus)  e{st).  Helvi{î)  f{ilii)  omnes ,  cura  Conieli{i)  Optali , /{acien- 
dum)  c[uravcrunt). 

13.  —  Tébessa.  Caisson,  dans  la  cour  de  Téglisp. 


IMIiA-XXXX-HOR 
^ESI  VS  •  GEME 
LLVS   ■  V  •   K  ■   F  • 

[D{iii)  m(autbu.i)  s(acruni)  .  .  .  |.vm  Quin\la  v[ixit)]  a^nnis)  XXXX. 
Uor\  i\c{n)sius  (Icniellus  «(.Tor/")  L{(irissmaé)  /(ecil). 


—  101  — 

14.  —  Tébessa.  Chez  M.  Cambon.  Petit  autel. 

D  M  S 

IVLIVS     ELI 

ANVS   PVC 

N  E  V  S     VI 

XI  T     AN  O 

S     FELI 

CITAS 

NVOS  XXXV     (S7c) 

D[is)  m[anibus)  s(acrmn).  Julius  [A\elianiis  Pii{g)neus  (?)  vixit  an[n)os. 
Félicitas  (vixit)  an(n)os  XXXV, 

L'âge  de  l'homme  n'a  jamais  été  gravé  et  les  mots  Feîtcilas,  etc. 
ont  été  ajoutés  après  coup. 

15.  —  Tébessa.  Caisson,  dans  la  cour  de  l'église. 

D  M  S 
C  IVLIVS    lA 
N  V  AR  I  VS 
V  A  XXXX  PRI 
MA  VXOR   FEC 

D[isj  mianibus)  s{(icruin).  C(aius)  Julius  Januarius  v(ixil)  a{unis)  XXXX. 
Prima  uxor  fec{it). 

16.  —  Tébessa.  Caisson,  dans  la  cour  de  l'église. 

D  M  S 
M    IVNIVS   vie 
TOR.    V    A    LXXX 

Ianvaria  CON 

I V  G  I     F     hSE 

T){is)  mianibus)  s[acrum).  M[arcus)  Jnnius  1  iclor  v(ixil)  a(Huis)  LXXX. 
Januaria  coniugi  f{ecit).  H{ic)  s(itus)  eÇst). 

Ari;iiiîologi;;.  i  i 


—   16'i  — 

17.  —  Tébessa.  Caisson,  dans  la  cour  de  l'ôglise. 

D     M     S 

IVNIA    OPTA 

TVLAV-A-XXXV 

hERENNIA   lANV 

ARIA    FILI    FEC     (sic) 

h     S     E 

D{is)  iii(a)iibu!i)  s{acnim).  Jiinia  Optatula  v{ixU)  a[nnis)  XXXV, 
Herennia  Junuaria  fili{a)  J'ec[ii).  lliic)  s{îtn)  e(s[), 

18.  — Tébessa.  Plaque  de  o  m.  65  de  longueur  et  o  m.  69  do 
liuutcur,  au  musée.  L'inscription  est  enl'erme'e  dans  un  cercle. 

D  M  S 

MECATIA 

VIXIT  A 

NNOS 

XXXII 

D{i.s)  m[anibus)  s{acrum).  Me{g)atia  (?)  vixit  annos  XXXI I. 

19.  —  Tébessa.  Dans  la  cour  de  l'église.  Au-dessus  d<'  Tin- 
scription.  un  enfant  debout;  un  autel  à  sa  droite. 

PSCF  IBONIVS  D  îi>  F 
(.s7>)     +ESTVSQ!'PIVSQi' VIXIT 

ANN  Q&  VII  <î&  M  Q!'  V  03 

[sic)     H  s  H  Q!'  S  (ï»  E 

P[ublius)  Sc\r\lboiHus ,  D(ccmi)J'{ilius),  Fcstiis  piiis  viœit  ann{i's)  VU, 
miensibus)  V.  H{{c)  .s({tus)  c(sl). 

Au  de'but  de  la  ligne  h,  les  lettres  H  et  S  sont  sans  doute  le 
commencement  de  la  formule  H  S  E,  répétée  ensuite  tout  entière 
par  erreur. 


—  i6;i  — 

20.  —  Tébessa.  Stèie,  dans  la  cour  de  l'église.  Au-dessus  de 
i  inscription,  guirlande. 

D  M  SS 
C  •  VAL  e'VALE 
Ri  A  N  VS-V  1 
X  t     A  N  N  I  S 
LX   V  A  L  E  R 1 

V  S  V  A  L  E 
N  S  P  A  T  R  I 
1<  A  R  I  S  S  1  M 
O  F  E  C  I  T 
H        S        E        D 

D{is)  m[anibus)  (*>'•'■  s{acrum).  C{aius)  Val{ertus)  Valerianus  vixit  aitnis  LX. 
Valerius  Valens  patri  karissmo  fecit,  H{ic)  s({tu.s)  e{st) .  .  . 

21.  —  Tébessa.  Dans  la  cour  de  l'église. 

D  M  S 

V  E  L  L  E  I  A 
RESPECTA 
VIXIT  ANNIS 
L    H  S  E  NOVE 

LLIANVS  F  MATR  P  F 

D{is)  m{anibus)  s(acrum).  Velleia  Respecta  vixit  annis  L.  H{ic)  s^ila)  e(st). 
Novellianusfiilius)  inatr{i)  p({issimae)f{ecit). 

22.  —  Tébessa.  Caisson,  dans  le  jardin  du  camp  des  zouaves (-1 

D  M  S 
C       V     I     B     I     V     S 

CELER 
V     I     X     I     T      A     N 
XX    H    S   E   C     VIBI 
VS    NOVELLVS    FR    P 
FECIT 

D{is)  m{anibus)  s{acrum).  C{aius)  Vibius  Celer  vixil  aniiiis)  XS.. 
H{tc)  s{itus)  e{st).  CÇaius)  Vibius  Novellus  Jiiatri)  p{iissimo)  fecit. 

(')   On  a  seulement  commencé  la  gravure  de  cette  lettre,  puis  on  l'a  reportée 
plus  à  droite. 

(2)  Cf.  Corp.  {user,  lut.,  l.  VIII,  n"  iG566. 


—   1G6  — 

23.  — Tébessa.   Fra{jiiioiit,  dans  la  cour  (le  rôglisc.  Hauteur  des 
lettres,  o  m.  02 5. 

+  IN  AEO  V 
CÀ  ar  IMCl 

L  Fa  V  I  c  T| 

lu  Deo  v[nms\,  cast{mo[nia]li.s  lict[oria\l 

24.  —  Tébessa.   L'inscription  est  gravée  sur  deux  dalles  du  pa- 
vement de  lalrium  de  la  basilique.  Hauteur  des  lettres,  cm.  11. 

-^Mmë:m<îiS  EXTI^c 

^mP  '  G  R  AT  I  s  s  I 
/  I  R  G  o  ^ 
BI  CA  O  VOD 
NOMEN  SEMPePv 
U  4  ASTrA  VIGETQ& 
•yWDES  IN  EXCEL 
SIS  TALIBVS  EREP 
TA  TENEBRIS  ^ 
CVM  TIBI  PERPE 
TVA  REDDITVR 
A  L  M  A    D  I  E  S   -^c- 

\Hic  i!fc\ps  cxti)ic\ta ,  Pfiir?\i  i>ralmi\mfi\  oirgo, 
\U\fbica,  quod nomen  scmpev  \in\  astva  vigcl! 

Laudes  in  excchis  talihiis  crcpta  Iciiebris, 
Cum  ({In  perpétua  reddilur  aima  dies! 

La  l'orme  des  lettres  indicjue  plutôt  le  \'  siècle  que  le  vi*'.  Les 
mots  Laudes  m  excclsis  semblent  bien  être  une  réminiscence  de  la 
l'orinule  Gloria  in  excclsis,  début  du  Cantique  des  anges,  qui  lut  in- 
troduit dans  la  liturgie  romaine  vers  le  second  tiers  du  v*  siècle^'. 
Si  la  date  que  nous  assignons  à  notre  inscription  est  exacte,  ce 
cantique  se  sérail  répandu  en  Africjne  très  peu  de  temps  après. 

^'^    Voii-  Diicliesiie,  C'Alcciion  du  Mnuve  Altioiii .  p.  li-. 


—  165  — 

25.  —  Tébessa.  Dallage  de  Tatrium  de  la  basilique.  Inscription 
voisiiio  de  la  précédente.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  ik. 

II  I  C  REOVIE 
B  II  IN  PAGE 
M  A  R  T  I  I  1  A 
N  A  V  I  R  G  O 
D  I  O  S  A  C  R 
TA    DP    II    K    I 

Hic  requiebil  in  pace  Mnrti{a)liana ,  virgo  Deo  sacr{d)ia,  (l(e)p(osita) 
II  k[alendas)  i{(inuarias  ou  unias  ou  uUas). 

26.  —  Tébessa.  Dans  la  cour  de  Tégiise.  Largeur,  o  ni.  70; 
hauteur,  o  m.  89;  hauteur  des  lettres,  o  m.  o5. 

+  IC  REQVIEVIT  AXIDO 
CVM  X^PÔ  QVE  VIXIT 
IN  PACE  ANNIS  XIIII 
AEPS  XSI  KL  IVLIAS 
INAICTIONE  SECW 
A  A 

{H]ic  requievit  Axido  cum  [Christ)o,  que  (=  qui)  vixit  in  pace  annis  XIIII. 
Dep{osiuî)s  XVII  k{a)l{endas)  Iulias ,  indiclione  sccundu. 

Ce  nom  d' Axido  était  aussi  porté  par-  un  des  chefs  des  circoncel- 
lions'^'. 

27.  —  Tébessa.  Dans  la  cour  de  Téglise.   Hauteur,  o  m.  65; 
largeur,  o  m.  61;  hauteur  des  lettres,  o  m.  06. 

+  HIC  RE qy I E B I T 
BONE  MEMORE  NO  {sic) 
NNVS  •  IN  PACE  BIXIT 
ANNOS-V-MENSES- 
OECE  •  DEPOSITVS 
XII    KL4AVGVST  ASç^ 

Hic  requiebit  bon[a)e  memor(ia)e  Nomius;  in  pace  bixit  annos  V, 
menses  dece[m);  depositus  XII  k{a)l[endas)  augnstas''\ 

('^   Opiat,  De  schismate  donatistarmn ,  III,  li. 

^"-'   Cl.,  pour  les  formules,  Ct.rp.  inscr.  Int.,  t.  Vlll,n'"  i6656  et  suiv. 


—  166  — 

28.  —  Tébessa.  Dans  la  cour  de  Téglise.  Hauteur,  o  m.  65; 
largeur,  o  m,  27;  hauteur  des  lettres,  o  m.  o3.  Au-dessus  de  Tin- 
scriplion,  croix  mouogratumatique  dans  une  couronne. 


PETROIA 
V  ICSIT 
QVADEIV     {sic) 


I     PAGE     {sic) 

DIES 
~X       ^ 
Petro{n)ia  (?)  vtcsit.  .  .  {iii)  pace  dies  X. 

A  la  fin,  la  feuille  de  lierre  est  douteuse* 

29.  — Tébessa.  Dans  la  cour  de  Téglise.  Console  (longueur, 
1  m.  ho;  laigeur,  0  m.  55),  sur  lacfuelle  on  a  ensuite  grave'  cette 
inscription  chrétienne.  Elle  est  enfermée  dans  une  couronne,  et  au- 
dessous  se  voit  une  rosace.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  o/i. 

t 

ERIT 

IN    PACE 

SEPVLTV 

R/    EIVS 

t 

Erit  in  pnce  sppullurn  eius. 

Cette  inscription  était  peut-être  complétée  par  une  autre  pierre, 
donnant  le  nom  du  mort. 

30.  —  Tébessa-Khellia  O.  Inscription  dont  la  copie  nVa  été 
donnée  par  M.  Tabbé  Delapard. 

D     M     S 
M  •  ANN  I  VS  •  M  • 
F  •  P AT  •   SERAN 
VS- V- A   XVIII-M- 
Xl-D-XIIH-S-E 

Diis)  m{nmfms)  .s{acmm).  M{arcus)  Aiinius,    M{arci)  /{ilius),  Pn\p{irin)], 
'■''   CI.   (Àirj).  inacr.  Int.,  I.  VitI,  |).  i.^xjo. 


—  167  — 

Seiauus  v{ixit)  a[nnis)  XVIII ,  tn(ensibus)  XI,  d{iebus)  XII.  H[tc)  s(itus) 
e{st). 

31.  —  Ksar-Gourai  t^l  Copie  de  M.  l'abbe  Deiapard. 


S 

VITELIA    lA 

NVARIA    V 

A  XC    FECE 
RVNT  CINITIVS  ET 
SECVNDVS     FH 

[i)(î.s)]  m(anibus)  s{acrum),  Vitel{ï)ia  lanuaria  v{ixii)  a{iinis)  XC. 
Fecerunt  Cinitius  et  Sccundus  ji\l[n)\  '"'. 

32.  —  Henchir-Kissa'^'. 

D  M  S 

CAMERI 

VS'DATVS 

VIXIT- 
A  N  I  5  •  L  X  ■ 
C  RVSTICA 
(w)     VXOXOR    FE 

D{is)  m{anibus)  s{acrum).  Camerius  Datus  vixit  an(n)is  LX. 
C.  .  .  RuMica  uÇxoyxor  fe{cit). 

33.  —  Henchir-Kissâ.   Copie  qui  m'a  été  remise  par  M.  l'abbé 
Deiapard. 

D  M  S 
E  L  A  V  I  A     I  A  N     {sic) 
lANVARlAQ&VAçî' 
XXI   ^  H  <f>  S   <^  E 

D(ts)  m((inibiis)  s(acvum).  [F]laiua  (Jmiy  lanuaria  v{ixit)  a{nnis)  XXI. 

H(ic)  Mita)  e(st). 

'''   Cf.  Corp.  iiiscr.  lut.,  t.  \Ill,  p.  1692^ 

^-'   Pour  le  cognomen  du  premier  des  fils.  cf.  Corp.  in.icr.  Int.,  t.  VIII,  n"  ASo-y, 
ligne  4 ,  où  il  faut  lire  CHINITHI  (génitif). 
'^'  Cf.  Cnrp.  inscr.  lat.,  p.  iSg.S. 


—    108  — 

34.  —  Henchir-Kissa.  (laisson. 

D  M  S 
»IVLIVS 
lANVARI 
VSVIXAi 
XXXVIWJ. 

U[ts)  myitiiihus)  s[acruin).     .  Iiilius  lanuarim  vi{xit)  a\n[itis)\  XXXVJ... 

35.  —  Henchir-Kissa.  Copie  communiquée  par  M.  Delapard. 

D  M  S 

IVL  MAM 

ARl  VIX 

IT  XXXI 

/)(/.<;)  v}{onilms)  s^ftcrnm)  Iul{it)  Mam[m)ar{(t);  vixit  [anuis)  XXXl. 

36.  —  Henchir-Kissa.  Copie  communiquée  par  M.  Delapard. 

D  M  S 
1  VLI  A 
S  A  T  ^^ 

R     N     I     N     A 

V    X    A     L:«X     Uic) 

l){is)  m{ftnibus)  ^(acmin).  htlia  Sainrniua  v{i).v[il)  a{nni.s)  L[X]X. 

37. —  Henchir-Kissa.  Caisson. 

D  M  S 

OLI  A     RVS 

TICA  VALXXI 

M     X     D     XI 

H     S     E 

/)f/.s)  7)i((nnhus)  siiirniin).  Olia  îlmtica  v(i.Ttt)  a(^nms)  LXXI,  in(ensibus)  X , 
ddehiis)  Xî.  U{ir)  s(itn)  p{st). 


—  109  — 

38.  —  Henchir-Kissa.  (îopie  de  M.  Delapard. 

D  M  S 
P  O  P  I  L  I  (sic) 
S  E  CVN 
D  E  «ï'  V 
IXIT  ANI 
XLV 
■    D(is)  m(anibus)  s[acnim)  Popili[ae)  Secund{a)e  ;  vixit  an{n)i[>i)  XLV. 

39.  —  Gastal'^l  Pierre  brisée  à  gauche. 

D  yM yS  V 

GALLA^Ï» 
CLiANAvVI 
ANvXIIIv 
vIvPARErTE  S 

^OSVERVNT 

D{is)  m[aiiihiis)  !<{acnmi).  Galla  \Ev?\cHann  vi\.T{it)\  (ni{jns)  XIII, 
\m{ense)\  I.  Parentes  posuemnt. 

40.  —  Henchir-Torrecha '-).  Caisson. 


D  M  S 

D  M  S 

GEMI 

mmy^m. 

NIA   D 

A  'mmmi. 

O    N    A 

TVWiWM 

TA    VI 

VIX-  A 

XIT  AN 

N-  LXX 

L  X  V 

B{is)  m{an{bus)  s{acrum).  Geminia  Donata  vixit  an{iiis)  LXV. 
D[is)  m{cmibus)  s(acnim) .  .  .  vix[it)  an[nis)  LXX. 


^'^   Cf.  Cojp.  inscr.  lut.,  L  VIII,  p.  9^3. 
(2)  Ihid.,  p.  159.3. 


—  170  — 

41.  —  Henchir-Torrecha.  Slèle. 

D  M   S 
I  V  L  I  V  S 
D   I    O   N   I 
SIVS  VIXS 

IT    ANNIS 
LXXX 

D{ts)  m{anihu.i)  s[(wrum).  Jiiliiis  Dlon[y)sius  vixKsyit  annis  LXXX. 

42.  —  Henchir-Torrecha.  (iaisfion. 

D  M  S 
S AL  LV  STI 
VS  B  ARIC 
VIXIT  AN 
NIS  LXXV 
H    •    F     E     C 

/)(»s)  m{ainhu,i)  s(acrum) ,  SaUiistiua  Baric  vixit  annis  LXXV. 
I1{eres)  fec{it). 

43.  —  Henchir-Torrecha.  Borne  niilliaire,  haute  de  i  m.  Uo. 
Hauteur  des  lettres,  o  m.  o5. 

D  N   i^AV 

lO  CLAJ^DI 

O    CONSTA 

NTIO    NOB 

AV  G 

D(oinino)  n{osfro)  \FI\(nno  (]l(t\u\dio  Cotistanlio ,  nob(ilissimo)  Aug[usto). 

Inscription  de  (Constance  II,  fils  de  (lonstantin  le  Grand.  Cet 
empereur  se  nom  mail  Flavius  Julius  Constantius,  mais  le  nom  de 
Claudius  lui  est  parfois  attribué  par  erreur''). 

A  côté  de  cette  borne  en  gît  une  autre,  illisible.  Elles  apparte- 
naient à  une  route  qui,  partant  de  Tlieveste,  prenait  la  direction 
du  Nord,  vers  Tipasa  et  Hippone.  La  table  de  Peutinger  indique  la 

c   \n\r  Tisoll,  Recherches  archéi)logiqiies  pu  Algé-ie,  p.  'îi)(')  ol  aSK. 


—  171   — 

première  partie  de  cette  route  jusqu'à  Vatari  (Fedj-Souioud)  :  TIip- 
veste,  XV;  Mova,  xii;  Vasampus,  xx;  Flavia  Marci^  xvi  ;  Vatari.  Les 
stations  de  Mova,  de  Vasampus  et  de  Flavia  Marci  n'ont  pas  encore 
été  identifie'es  avec  certitude.  Une  bifurcation  conduisait  à  Madaura 
et  à  Thagaste. 

44.  —  Henchir-Fouagha'''.  Bas  d'un  autel. 

X  •  PRIMV 
S  COIVG 
F   E    C    I    T 

.  .  .  [vixit  annts].  .  .  X.  Primus  co(^nyug[{\  fecit. 

45.  —  Petit  autel  (hauteur,  o  m.  36),  trouvé  à  6  kilomètres  de 
Tébessa  sur  la  route  de  Constantine,  maintenant  au  Musée. 

I  V  L  I  A 
BON  OSA 
VOTVM 

SOUVIT 

JkIki  lioiiosii  voluvi  so[l]vit. 

46.  —  Youks  [Aquae  Caesaris)  ("^'.  Trois  fragments.  Le  troisième 
est  brisé  à  droite.  Copie  communiquée  par  M.  l'abbé  Delapard. 

ah  c 

BEATISSIMIS 

SIMORVM  AVG        STOR     QVE  NOSTRORVM 
FASCALIS  TRO^       /INCI/      \E  NVMIDIAF  IN 
OPERAM  SVMT       IBVS  SV     S  PRAEBENTES  E 

Beatissiniis  [temporibus  dominorum? .  .  .  priticipum?  îniiictis?]simm'um  Au- 
g[u]slor{um)que  nostrorum .  .  .  \consulans  sgx]  fascalis  promnciac  ISumi- 
diae.  .  .  operam  sum(p)tibus  su\i]s  praebentes.  .  . 

Inscription  qui  appartient  à  peu  près  au  dernier  tiers  du 
iv^  siècle.  Elle  prouve  qu'à  cette  époque  la  ville  d'Aquae  Caesaris, 
située  à  i8  kilomètres  à  l'ouest  de  Théveste.  faisait  partie  de  la 

'^^   Cf.  Corp.  inscr.  ht.,  t.  VIII,  p.  iSg/i. 
^-'   Ibid.,  p.  1597. 


—   172  — 

proviiici'  de  Nuinidie,  tandis  que  Thevoste  élail  cii  Proconsu- 
laire. Hondiir-Metkidès,  situé  au  sud-ouesl  do  Youks,  se  trouvait 
aussi  en  INumidie*^'. 

47.  —  Youks.  Table. 

U       iVl       à 


INNOCENS  EMILI A 
NVS  VIXIT  MENSES 
OCTO  DIES  TREDECI» 
DECESSIT  OCTAV  IDVS 
APRILES 

D{is)  )n{(iinhus)  s(acri(m).  Innoccns  [A)emUianns  viril  mêmes  octo, 
dies  ti-edeci\m\.  Deceasit  [dio)  octav(fi)  idns  aprlles. 

48.  —  Youks.  Autel. 

D     M     S 

L  •  P  O  N  T  I  V  S 

lAHIN     VIXIT 

ANNIS  ^  LVIIII  ^ 

MENSES    III   DI 

ES  ^  XX 

L  PONTIVS    SI 

L  V  A' V  S      F  I  L  I 

V  S  F  E  C  I  T 

l){is)  in(anihns)  s{acrum).  L(^iiciu.s)  Pondus  Iahiii(^us)  ri.vil  anms  (  =  rt«?«os)  LIX, 
menses  III ,  dies  XX.  L{ucius)  Ponlius  Silr/oms  fi  luis  fecit. 

49.  —  Youks.  Fragment,  dans  la  poite  du  fortin  byzantin. 

VALENS   VI Ail    A 
I   I 

.  .  .  Valem  vixit  a\  unis  | .  .  . 
')    Corp.  iiiscr.  lai.,  I.  \lll.  ii"  '2i()6. 


—  173  — 
50,  —  Youks.  Table  iongue  de  o  m.  (iG,  large  de  o  m.  Go. 
ONORATA  BENE 


V 

I  X  E  R  E 

P  E  R 

N  NO  Z 

A 

I  I  I  X 

SE  PVLTA  IIIl  KL 

M 

A 

I  A    S 

ANNO    <ÏI 

(H)onorala  bene  vixere  [!  =  vixit)  fer  annos  VII; 
sepuha  IV  k(a)l[endas)  maias ,  anno  VII. 

J'ignore  quelle  est  cette  ère;  peut-être  celle  de  la  reprise  de 
l'Afrique  parles  Byzantins,  en  53^  ('\  ou  queltjue  anne'e  du  rè'fne 
d'un  prince  vandale  ^^\  —  à  moins  <[ue  ce  ne  soit  une  nouvelle 
indication  de  l'âge  de  la  morte. 

51.  —  Youks.  Table.  L'inscription  est  enferme'e  dans  un  cercle. 

MEMORIA  DVLCIS 
IMAIS  riLlAlS  MEA  FL 
ABANA  PATER  FECIT  BIC 
SIT  ANIS  IIII  MEN  XII  D 
lES     XVII     ORE     VII 

Memoria  dulcis[s)imais  jiUais  mea(is)  Flab(i)ana,(is)  '^*  (=  Flaviaiiae).  Paler 
fecit.  Bicsit  [=  viccit)  an(ii)is  IV,  men[sibm)  XII ,  (lies  [=  diebus)  XVII, 
ore  [=  horis)  VIL 

'i^'  Cf.  Corp.  inscr.  ht.,  t.  VIII,  n°  5209. 

'^'  Voir  aussi  Corp.  inscr.  lat.,  n°  iiiaS  (inscr.  de  Lamta),  où  on  iil  aiiin 
XXVIIII.  M.  Mommsen  y  voit  la  vingt-neuvième  année  du  règne  de  Vaienti- 
nien  III(Zi53). 

''^  Pour  cette  forme  de  génitif  en  nis,  cf.,  par  exemple,  Mélanges  de  l'Ecole  de 
Rome,  t.  XIV  (1894),  p.  58o,  n"'  /17  et  /i8. 


—   l7/i  — 

52.  — Henchir-el-Hamacha^*'.  ActuelleiiienI  chez  M.  (îaniboii, 
à  Tébossa.  Table  lonijue  de  o  m.  5o,  haute  de  o  m.  32.  Hauteur 
des  lettres,  o  m.  o35.  Dans  un  cadre  à  queues  d'aronde. 

SATVRNO  DM 
N  AVG  SVRDIVS 
SOLVTOR  DE  SV 
N  TEMPLVM 
RENOVAIT 
BOB 

Salurno  D(o)?/i(i)h(o)  Aug{tisio).  Surdtu-s  Solutor  de  sun{lu?  =  sumptu  sm?) 
temptum  rmova{v)it.  Bob ... 

Je  ne  comprends  pas  les  dernières  lettres. 

53.  —  Bas  d'une  borne  milliaire,  entre  Touks  el  Aïn-Gaga,  à 
6  kilomètres  de  Youks,  direction  de  l'Ouest  ^^l 

\V  G 
XVI 

Cette  borne  était  placée  sur  la  roule  qui  allait  de  Thevesle  à 
Thamugadi  et  ([ui  est  indiquée  par  la  table  de  Peutinger  :  Theveste, 
VII  (corc.  VII);  Ad  aquns  Caesaris,  xvi;  Ad  Mercimum,  ix;  Ruglata, 
\;  \d  Cicvitunn.  vi  ;  Ad  Cazalis ,  \;  Zi/rnas  Maseli,  xiv;  Vico  Aureli, 
wiii;  Liinaiia .  v;  Popleto,  ix;  Thamugadi ^'''\  La  route  est  encore 
parlaitement  visible   en    plusieurs  endroits,  entre  Youks  et  Aïu- 

Nous  avons  parlé  ailleurs  de  la  partie  de  cette  route  qui  avoi- 
sine  Thamugadi  ''.  Entre  Theveste  et  Youks,  elle  passait  par  Aïn- 
Chabrou,  comme  Wilmanns  Ta  pensé  avec  raison,  et  les  miiliaires 
n"'  1016G-10179  du  Corpus  lui  appartiennent.  Il  est  très  probable 

'  Cl.  Covj).  iiiscr.  lai.,  t.  Vill,  p.   1397. 

'  Ibid.,  n°'  10173  et  1017A,  trouvées  au  mémo  endroit. 

■■''  Voir  Tissot,  Géofrraphic  de  la  province  d'Afrique,  t.  II,  p.  ^79  cl  suiv. 

*'  Voir  Mélanges  de  VEcole  française  de  Rome,  t.  XIV  (189/4).  p.  Ho-33. 


—   175  — 

du  reste  que,  dans  le  voisinage  imme'diat  de  Theveste,  elle  se  con- 
fondait avec  la  route  de  Thevesle  à  Cirta.  La  bifurcation  devait  se 
faire  à  quelque  distance  au  nord-est  de  Youks. 

Une  autre  route  entre  Theveste  et  Thamugadi  est  indique'e  par 
ritine'raire  d'Anlonin  :  Theveste,  xxii;  TmJ'adi,  xx;  Vegesela,  xviii; 
Mascula,  etc. 

Nous  pensons  qu'elle  passait  par  le  Trik-el-Karreta,  par  Hen- 
chir-Gosset  el  au-dessous  de  Ksar-Tibinet,  lieux  que  nous  avons 
visités.  Les  vestiges  d'une  route  y  sont  très  apparents  el  nous  ne 
croyons  pas,  quoi  qu'on  en  ait  ditt^^,  qu'il  faille  y  voir  un  chemin 
d'exploitation.  Nous  avons,  en  effet,  retrouve'  des  restes  de  bornes 
milliaires  à  Henchir-Gosset  et  au-dessous,  près  de  la  source  d'Aïn- 
Saharidj(-);  l'existence  de  ces  bornes  indique  naturellement  une 
voie  de  grande  commuiiication. 

A  Ksar-Tibinet,  il  y  avait  une  forteresse  romaine,  de  bonne 
époque,  transforme'e  plus  tard  en  huilerie;  elle  surveillait  la  route. 
Au  delà  de  Ksar-Tibinet,  le  tracé  serait  à  étudier'^). 

54.  —  Aïn-Gaga  (''.  Dans  un  fort  byzantin.  Fragment  de  borne 
uiilliaire. 


D  N  FL  iVALENTI 


teANOi 


\\mmmmmQiW&^. 


AVG 


XVII 


D{om{Ho)  n{ostro)  Fl{cwio)  Valcnti\ni\ano  | Pio  Felice\ . 
AuPiusto)  —  XVII. 


(''  Moll,  Annuaire  db  Constuntine,  1 858-1 869,  p.  87-88;  Seriziat,  Bulletin  de 
fAcade'mie  d'Hippone,  t.  XXII,  p.  3i.  Bosredon,  Rec.  de  Coustantine,  1876-1877, 
p.  887,  y  voit,  comme  nous,  la  route  de  Theveste  à  Thamugadi.  (Cf.  Tissot,  t.  II, 
p.  5o5.) 

-j  Malheureusement  l'un  de  ces  miUiaires  est  truste;  les  deux  autres  sont  en- 
terrés et  nous  n'avions  pas  les  instruments  nécessaires  pour  les  dégager. 

^^)  Voiries  observations  de  Bosredon,  Rec.  de  Conslantine,  1876-1877,  p.  388 
etsuiv.  (Cf.  Tissot,  t.  II,  p.  5 0 5.) 

(*>   Dans  la   montagne,  à  7  kilomètres  et  demi  à  l'ouest  de  Youks. 


—   17G  — 

La  seconde  moitié  de  la  pioiuière  ligue  ot  les  lijjiu's  a  cl  3  oui 
clé  giavées  sur  une  inscription  antérieuro  martelée. 

55.  —  Halloufa  ^').    Inscription  dont  la  copie  m'a  été  coniniuni- 
(juoe  par  M.  laljlx''  Dola|)ard. 

D     M     S 
O     C    T    A    V    1    A 
C    E     L     S     I    N    A 
V  1  X  I  T     A'  N     I^ 
SECVNDvS   C  S  P 

D{is)  in{anibus)  «{(tcrum).  (Jctaoia  Celstua  vixil  ann{is)  LX. 
SccuikIiis  c[o)iiiiffi)  s[uac)  p{osuit). 

56.  —  Taoura  [Tagura).   AclneUenienl  au  bord)  d'Aïn-Guellar. 

Croissant.  (îroissanl. 

Femiiii'.  Honiiin'  on  lojre. 


D  M 

PRIMA  ZABO 
N  I  S  S  I  L  A  N  1 
F  V  1  X  I  T  ■  A  N 
N 1 S    •    XXXV 

I  1     S     E 


M  N  A  M  P  H'^ 
M  O  N  I  S  KO 
G  A  T  I  •  F  •  VI 
XIT  •  AN  N  I^ 
L-      H     S     E 


M    •    LAELIVS    ■    MAUTIALiS 
HERES    CARISSIM^» 

D{is)  inianibiis)  .siacrinn).  Priiiia,  Zahoiiis  Silniii  /'(ilia),  vl.fil  nnnis  XXXV. 
[Hic]  s{ita)  e{fil). 

M.  .  .,  Navipli\a\iii<nns  Hognti /{ilius) ,  vixil  nniii\>^\  L. 
U{ic)  ii{inis)  r{sl). 
M((ircus)  LacliuN  :]I(trli(ih\  hcrcs  c(mssiin\is\. 


Cf.  (Jirj).  iimcr.  lai.,  1.  Viil,  p.  i.")()8. 


—   177  — 

57.  —  Mdaourouch  [Madaura).  Actuellement  au  bordj  de  Se- 
drata  '^l  La  pierre  est  brise'e  à  droite. 

D  ¥(^' 

QUISQUIS  ES  iNh.  UR. 

cuius  HOC  n;^jmen  -mmmMC 

CAT  PERBREUI  DISCES  HOC  MORA  Ey 
EXCELLEIflTI    GENERE   ilTADKICIiDU^ 
SEDESQ^CUSTODIENS   QUAS   SI   QUIS  \  /  ^EN 
CyAtCUPIDlNE  C»COST»>«E  QUOS  PATER  BREiri« 
ii.ULLI  IliC  lUUENES  NUTRIUIT  ET  ARTE  POLLE^ 
ELYSIOS   CELEBRES  CAMPOS   CARI  CONIUNGI   AM 
SEXIES  HUIC    DECIMUM    SPATIUM   COM" 
(w)  TUTATO    HEC    MONIMEN^^  WMmmJ^ 

M  U  1  C  ; 

Epitaphe  en  quasi  versus. 

58.  —  Mdaourouch.  Inscription  dépose'e  au  bordj  de  Sedrata  '•''. 
La  pierre  est  brise'e  en- haut.  A  la  cinquième  ligne,  il  y  a  un  trou 
antérieur  à  la  gravure. 

r  ^?"M     [<ji>   :5ERVARH  LAVUt.M  :5lBI 
fc#    ;SSE   PARARE    BIS    GEMINIS    NA 

mmnum^'ivs  pater  sexsvs  vter 

iliVS  ETENIM  TRANS  ALPES  ET 

1NSII1ERIN^  î'IfJ:  AD 

iS    OBITER  .,,:  Jiivn.COKWm 

mMKÎiS    QVINQyAGINTA    FERE 

iS   SI   PIRA  VIDIT  QVAE  COLVI 

mmmNQyE  deos  digesta  per 
m^^mM^^nv\Q_?KiMYS  libertvs 

ivIONE  PATRONO  QVEM  TE 
HT  ISTVI  STATVIT  MO 
imiVM  NOMEN  VITE  PAGAT  HO 
VNEATQVE    PER    AEVOM 

''.'  Un  essai  de  lecture  en  a  été  donné  dans  les  Comptes  rendus  de  l'Académie 
d'Hippone,  1892,  p.  xxiv. 

^-^  Cet  M  manque  actuellement,  mais  je  l'ai  lu  en  1891,  lorsque  Ton  m'a  mon- 
tré l'inscription  dans  un  champ,  nu  sud  des  ruines  de  Mdaourouch. 

^^*)  Un  essai  de  lecture  en  a  été  donné  dans  le  Rec.  de  Constanlvic,  t.  XX Vil, 
p.  276  et  .3iG. 

AnCU!Î0I,')UlE.  t2 


—   178  — 

Insciiptioa  en  quasi  versus,  qui,  si  elle  était  complète,  aurait 
peut-être  Tintérèt  de  celle  du  moissonneur  de  Maktar. 

59.  —  Mdaourouch.  A  quelques  pas  derrière  l'église.  Table 
longue  de  i  m.  o5,  large  de  o  m.  96,  découverte  par  M.  le  capi- 
taine Toussaint,  qui  a  bien  voulu  me  laisser  le  soin  de  la  déchif- 
frer. L'inscription  est  dans  une  couronne,  llanquée  :  en  haut,  à 
droite,  d'un  rameau;  à  gauche,  d'un  plat;  en  bas,  à  droite,  d'une 
aiguière;  à  gauche,  d'un  autre  plat.  Le  tout  est  encadré  par  des 
bandes  de  palmetfes.  Inscription  très  fruste.  Hauteur  des  lettres, 
o  m.  o^. 

IP;^  AM 

FELIX  PATER.  HABES 

DIGNA  TUAE  PREMIA 

UIPïiiOPTIMA    CUM    RESON/  '^ 

PERPETUO  NOMINE  FAMA  PRE 

[^ic)  CONIUMQ_TVM  MERITO  CQMMU 

i»  ORE  pmmmB.?EK  benigna  tibi  q_ 

m^^mmMmmM^x  pectora  du  m 

wMmmi&m^^  \ndo  cuntis  amo 

■m^mmmmMM  p  on  i  a  n  u  s 

Q_FELIX    UIX    AN 
LXXIIII 

/  /;(er)  (Ckrislum)  a{d)  ni(eliora)  [???]  ^''. 
Feliw i  pater,  habes  digna  tuae  pv{a)ema  vi[tm\, 
Optma  cum  re-sonat  perpétua  nomine  fama, 
Pr{(i)econinmq[uc)  tH[u)m  mcriio  communi  orc  [i)robatu\r. 

Per  benigna  tibi  q 

Pectora  dum atido  cu>i{c)lis  aim\vciM\. 

.  .  .  IPotnlponianivi,  q[ui)felix  oixil  an{ni>i)  LXXlllk. 

D'après  le  style  des  reliefs  et  la  forme  des  lettres,  cette  inscrip- 
tion n'est  pas  postérieure  au  iv''  siècle. 

•''  Cl.  Cni-p.  inscr.  lut.,  l.  Vtli,  n"  2  a  au,  p.  9^8  :  [C\ur  liomu  mirari.i[?)  D{e)o 
jiivante  uiehora  vidcbix? 


—  179  — 
60.  —  Tifech  (  Tipasa)  (^>. 

M  D  M  I 

SANCtSSIME 
PRO  SALVTE  ET 
I  N  C  OLVMIT  A'E  D  N 
IMP   CAES   HSiE 


AVG  E  T 

AVG  TQ_D   D   EORVM 

P    CAECILIVS    FELIX 

^aC  EX  ORDINE  PON  CkO 

î\/M  ET  TAVRIBO 

'DIDIT 

M[atn)  d{eum)  m(agnae)  I(daeaé)  sanctissm{a)e ,  pro  sainte  et  incolumitate 
d{omini)  n{ostri)  Imp{eratoris)  Caes[ans)  \Severi  Alexandri?]  Pu  Fel{tcis) 
Aug{usti)  et  [luliae  Mamaeae?]  Aug[uslaé)  t[otius)q(ué)  d{pmus)  d[ivinae) 
eorum,  P[ublius)  Caecilius  Félix,  sac{erdos),  ex  ordine  poni  crto[bo]l{wH 
et  tauribo[lium] .  .  . 

61.  —  Tifech  '->.  La  pierre  était  ua  dessus  de  porte;  rinscription 
est  dans  un  cadre  à  queues  d'aronde. 

CVLTORES • CERERV 
H  I  •  Q_y  I  •  I  •  S  •  S 

c-  WLivs-mm 

L-IVLIVS  •  SATVRNINVS  •  MARCVS-SA 
P-IVLIVS-VINDEX-FRONTO-IV| 

Cultores  Cereru[m] ...  Ht  qui  i[nfrd)  sicripti)  s(unt).  C(aius)  Iulius . . . , 
L(ucim)  Iulius  Saturninus,  Marcus  Sa...,  P(ublius)  Iulius  Vindex, 
Fronto,  lu.  .  . 

'''  Publiée  incomplètement  dans  le  Corp.  iima-.  lat,,  t.  VIII,  a"  A8/i6. 
'^'  Publiée  incomplètement  dans  le  Corp.  iiiscr.  lut.,  f.  VIIl,  n°  A8A7. 


—   180  — 

62.  —  Tifech.   Stèle,  brisée  en  haut  et  à  gauche. 

iLiVS   •  MAR 
•    S  A  C  E  R 
^   I  O  VI  -V  IXIT- 
I  X  ■  H  •  S  •  E  • 

.  .  .ilius  M(tr[lialisf\,  sacer\dos\  Ioci(s) ,  vixil  \unHis  />]X. 
ll{ic)  s{iluii)  e{st). 

63.  —  Tifech.  Stèle. 

FRONTO 
MVTTHVNIS 
F  P  V  A    IxM 

H  S  E 

Fronlo,  Mutthu>mf[{lius),  p{ius)  v{ixit)  a{nnis)  LXXXl .  ll[lc)  s[itus)  e[st). 

64.  —  Tiiech.  Stèle. 

F  O    R  T   V    N    i 
TA      P  V  B  L  I  / 
P(Ï'V«>A<2'LXX\ 
H  S  E 

Forlun[a\la  Publi\n\ p(ia)  v(t.xit)  a[iinis)  LXXV.  H{ic)  s[ita)  €{st). 

65.  —  Tifech.  Stèle,  brisée  à  droite. 

DIS    MA^ 
IVLIA    TIL 
PIA  VIXIT 
IS  •  Lxv 
H     S 

Dis  man\ibu.s\.  lulia,  .  .  pia  vixit  \ann\is  LXV.  H{ic)  s(ita)  \e\{st). 

66.  -^  Tifech.  Stèle. 

D        M        S 

VICTORIA 
PI  A  ^ 

D{is)  m^anibus)  si^acrum).  lulia  Victoria  pi  a.  .  . 


—  181 

67.  —  Tifech.  Bas  de  stèlo. 

L-IVNIvo^ 
PIVS  VIXIT 
ANNIS- V• 
H    ■    S    •    E 

Liucius)  Junius .  .  .  pins  vixit  annis  V.  H(ic)  s{{tus)  est). 

68.  —  Tifech.  Fragment  de  stèle. 

D      M      S 

MARISA   C 

T  I  I 

D{is)  m(anibus)  s(acrnm).  Marisa ... 

69.  —  Tifech.  Stèle,  brisée  en  haut  et  en  bas. 

S 

L  Çb  M  A 
X  I  M  I  L  L  A  E  ç& 
P0V^A<J^XX^H<ï'SÇ>E 

M  A  R  I  V    S  ::a  o 

N  O  R  A 

D{is)  m{anihus)  s(acrum) .  ,  .  Maxhnillae;  pi{a)  v[ixii)  a[nnis)  XX. 
H{ic)  s(ita)  e{st).  Marins  [H]onora[tus  coni{ugi)  f{ecit)t \. 

70.  —  Tifech.  Stèle,  brisée  en  bas. 

D      M     S 

M 

PORCIVS 

D{is)  m[anibus)  s{acrimi).  M(arciis)  Porcins .  .  . 
D(is)  m[anibns)  s[acrum).  Sextilia .  .  . 

71.  —  Kef-Bezioun  [Zattara)^^\  Fragment.  Hauteur  des  lettres, 
o  m.  i5. 

|/IENTIA    DDD| 

[  CJe]mentia  d{ominorum)  [n{ostrorum  tîinm)] . 
')   Cf.  Corp.  inscr.  lat.,  t.  VIII,  p.  16.^9. 


—  182  — 

Inscription  du  iv'  siècle.  C'est  peut-être  celle  qui  est  publiée  au 
Corpus,  sous  le  n°  17275. 

72.  —  Kef-Bezioun.  Bas  d'un  autel.  Largeur,  o  m.  38;  hauteur 
des  lettres,  0  m.  o5. 


ORDINE 

POSVIT 

D  D 


.  .  .\offerenie?]  ordine  posuit.  D{ecreto)  d{ecurionum). 

73.   —  Kef-Bezioun.  Bel   autel,  haut  de    1    m.  10.   lar/^e   de 
o  ni.  fjo.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  o4. 

D     •     M    •    S    • 

C   •   A  Q_V  I  L  I 

V  S     TELE 

SINVS    VIX  • 

ANNis  •  cm 

EXISSACER 

•     DOTIVMGES 

GENI-PAT-AN 

XXXXIIX  •  H  •  S 

EST 
CASTASATV 
RAVXORS-S- 
VIX  -ANNIS 
L  X  X  •  H  •  S 
EST 

D{is)  m(anibus)  s{acrutn).  C{aius)  AquiUun  Tdesinus  vix{H)  annis  CIII ;  ex 
(//)i.s  sacerdolium  ffesisit)  Geni{i)  Pat{rii)  an{nis)  XLVIII.  H{ic)  s{ittis)  est. 
—  Cfista  Snlura,  uxor  s{upra?)  s(cripti?),  vix{tt)  nnnts  LXX.  H{ic)  s{ita) 
est. 


—  183  — 

74.  —  Kef-Bezioun.  Autel.  Sur  la  face  : 

D  M  S 
Q_  ASMV 
NIVS  QVN 
T  I  A  N  V  S 

P  I  V  S 
V  I  X     AN 
XXXII  MT 
D   VI    " 
H 

D({s)  m{anibus)  s[acrum).  Q{uttttus)  Asmunius  ''*  Quintianus  pius  vix(tt) 
an{nis)  XXXII,  m{ense)  I,    d(iebus)  VI,   \h{oris)].  .  .   H{ic)  \s[itus)  e{st) 

75.  —  Sur  le  côté  droit  du  même  autel  : 


mivm 

D  M 

iASMVNI 
«lATVS  ?im 
svs  vix  mm 
s 


D  M  s 

CASSIA 

^ICA 

76.  —  Kef-Bezioun.  Fragment  de  stèle. 

D  M: 
M  VALERIVS 
VITAL^Milli» 

D{is)  m[anibus)  s[acrum).  Cctssia  [Ur]b{ca . . . 
D{is)  m{anibus)  \s[acrum)\,  M{arcus)  Valerms  Vital[is] .  .  . 

W  Pour  le  nom  propre  asmunius,  dérivé  du  nom  d'une  divinité  punique,  cf. 
Cnrp.  inscr,  lat,,  t.  VIII,  n°  53o6  (inscription  de  Guelma)  :  Anno  sufetatus  An- 
mtinis. 


77. 


—   18A  — 

Kef-Bezioun.  Stèle,  briséo  à  droite 

CORNE 

C 

LIA  MAX 

E  L 

IM  A     V 

N 

A  X  X  V 

V-A- 

H  S  E 

H 

(lornelia  Maaima  viixil)  a[nnis)  XXV.  II{ic)  s[ita)  e{st) . 
78.  Kef-Bezioun.  —  Fragment  d'autel. 


ISES     VIII 

S     E 
VS- HONORA 
VSEIIVS-PIVS 
NISXXII 
ES  II 

.  .[inen\ses  VIII.  \II{>c)]  s{itiis)  e{sl).  —  .  .  .us  Honom[tus , Jili]us  eius, 
pins  \via;it  aii\nis  XXII ,  [mens\es  II. 

79.  —  Kef-Bezioun.  Petite  stèle. 

HONORATA 

CLE  MENTIS 
F  •  VIX  •  AN 
XXVIII     H  S  E 

lloiinnita,  Clementis  f{ilia) ,  vix{ù)  an(nts)  XXVIII.  H(tc)  s{tla)  e(st). 


80.  —  Kef-Bezioun.  Stèle. 

M  A  R  C  V  S 
L I  CI  N  IVS 
QVINTIANV 
S  VIXIT  A 
N  I  S  L 
H  S  E 


L  I  C  I  N  1  A 

Q_V  I  N  TA 

VIXIT  ANIS 

XXXV 

H       S       E 


Mnrciift  Licinim  Quinttanus  vixit  an{n)is  L.  H{ic)  s[itiis)  e{st). 
Liciii/d  (}>iinta  vi.Ti't  an[n)is  XXXV.  H{ic)  .<i(it(t)  e{st). 


—   185  — 
81.  —  Kef-Bezioun.  Stèle,  brisée  en  bas. 

PRISCA 


PRISCVS 

CLEMEN 


.  .  .  v(ixit)  a{nnis)  LXX. 
Prisca.  .  . 
Prisais,  Clemen[ti]s /(ilms) . 


86 


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—   187  — 

83.  —  Guelaat-bou-Atfan.  —  Stèle. 

DEXTER. 

IVSTI  •  F 

VA-XXI- 

H-  SE' 

Dexter,  lusti /(îlius) ,  v(ixit)  a(tinis)  XXI.  H{ic)  s(itus)  e(st). 

84.  —  Guelaat-bou-Atfan.  Stèle. 

1  HONO 
RATVS  A 
F  R  I  C  A 

NI   FIL 

VIX    AN 

XXXX 

I(uUus?)  Honoratus,  Africani  jil{ivis) ,  mx[it)  an{nis)  XXXX. 

85.  —  Guelaat-bou-Atfan.  Dans  le  fortin  byzantin,  au-dessus 
des  ruines.  Stèle,  d'une  gravure  très  nette. 

D      M      S  I  D      M      S 


Vide. 


I    V    D    C 

N   A   T  A 

VAL 


I  V  R  A 
V  I  X  I  T 
A  N  O  S 
LXXXXV 


86. 


D{hs)  mianihiis)  syacrum).  lu{Ua)  Donnta  v[ixit)  a{nnos)L. 
D{ls)  m{ambus)  s{acrum).  Iu(b)a{??)  vixit  an[n)os  LXXXXV. 

—  Guelaat-bou-Atfan.  Stèle. 


IVLIVS 

BALCILEC 

IS-F-P-V-A 

LXXI 

H     S     E 

lulius,  Balcilecis  f{ilius) ,  p{ius)  v{txit)  a(nms)  LXXI.  fl[ic)  s{itus)  e[sl). 


—  188  — 

87.  —  Guelaat-bou-Atfan.  Roau  rippe. 

D      M      S 
Qj  IVLIVS  ■  FORTVNA 

TVS-  ROMAN 
lANV   Q_-  IVLI   ROMA 

NI    FILIVS   PIVS 

VIXIT-  ANNIS  XX 

MEN    m 

USE 

/)(/s)  m[anibus)  s[acruin).  Q[iiintus)  Iulius  Fortunatus ,  Romaniamiis) , 
Qiuinti)  îuli(t)  Romani  fitius ,  piiuf  vixit  annis  XX,  men{sibus)  III.  H{ic) 
siilus)  c[st). 

88.  —  Guelaat-bou-Atfan.  Stèle,  brisée  en  bas. 


D 
I  V   L  I  A 

F 


M 


Qji>  IV  N 
I  V  S  il 
r"   \7^   p 


—  Q{uintus)  lunius.  .  . 


D{is)  m[anihus)  s[acrum).  Iiilia  Nam\gedd?]e . 

Sur  le  côté  droit  de  cette  même  stèle. 

A  QJ/  I  L  I 
NVS-TV 

AquHimis .  .  . 

89.  —  Guelaat-bou-Atfan.  Stèlo. 

IVLIAN  SATVR 

VS  •  M  A  NINA 

X I  M  I     F  SEVERI 

V    A    V  L  F 
H  S  E 

hili/inun,  Maximi /{iliu.s),  v(^iœit)  a[nnls)  XLV.  H{ic)  s({tus)  e{st). 
Saturnina ,  Sevrri  f(tli(i). 


L'àore  do  la  femme  n'a  jamais  été  gravé. 


—  189  — 

90.  —  Guelaat-bou-Atfan.  Petite  stèle. 

LVCRETIA 
TRIFERA 
VIXIT-A-XL 
VH-S-  EST 

Lncrclia  Trifera  vixit  a{nnis)  \LV.  H{ic)  s{ild)  est. 

91.  —  Guelaat-bou-Atfan.  Petite  stèle, 

QVINTVS 

ROGATI    F 

-       VIXIT 

A  N  I  F 

X  I 

Quintus,  Rogati  f(tltus) ,  vixh  an[n)is  XL 

92.  —  Guelaat-bou-Atfan.  Stèle,  brisée  à  oauclie. 


Etoiie. 

Croissant. 

\^  I  N   •   T  V  S 

EX  •  TRI  •  FI  L 

I  •  V  S  •  V  •  A 

•   LX  XXVII 


Palme. 

(Croissant. 

IV-  LIA-RO- 
GA-TI-FI-LI-A 
PI  •  A  •  V  •  A  • 
C  I   ■  H  •  S   •  E 


\Q\uintus,    \D\extri  fil\ius ,    i}\ius    viixit)  a[n(iiis)\    LXXXVII. 
Iulia,  Rogati Jilia ,  pla  v^iœit)  alunis)  CL  H{ic)  s(ita)  e'st). 

93.  —  Guelaat-bou-Atfan.  Fragment  de  stèle  brisée  à  droite  et 
en  bas. 

RESTITVTA    FL 


94.   —  Guelaat-bou-Atfan.  Stèle 


Vide. 


D 


M     S 
ROGATVS 

SATVRN^i 
NI  F  P  V  A 
LXX  H  S  E 


Dits)  m{anibus)  s[acrum).  Hogatii-s,  Satiini[i\ni /(ilius). 
p{ius)  Li(^ixit)  a{nnis)  LXX.  H{ic)  s{ilHs)  e{st). 


—  190  — 

95.  —  Guelaat-bou-Atfan.  SlMe  brisée  en  bas. 

ROGATA 

96.  —  Guelaat-bou-Atfan.  Stèle  brisëe  à  droite  et  en  bas'*' 


Rosace 


Rosace. 


D 


M 


R  V  F  V 
S  B  A  R  1 
[sic)     B  G  ALI  S 
F  I  L  I  V  S 
VICSIT   ^/ 


F  O 

N 
IN 
p 


D[is)  m(anibus)  \fi[acruvi)\.  Hufus,  Bari[gb)alis Jilius ,  vicsit  an[nis].  . 
Fo[rtu]n[at\ . , . 

97.  —  Guelaat-bou-Atfan.  Stèle. 

S  P  A  N  A  (> 
A  V  T  R  G  A  I     [sic) 
S^F<;^  V  1  X^ 
A  N  Çi»  X  C  1  Qî> 

Spana,  Autr(i?)gais  J'{itta) ,  vix(ii)  an[nis)  XCl.  ll{ic)  s{itd)  e{stY^\ 

98.  —  Guelaat-bou-Atfan.  Dans  le  fortin  byzantin.  Stèle. 


Illisible. 


lllisibit 


Illisible. 


SI  L  V  A  N  E 

BARIBALIS 

F-VAXXV 

H • S- E- 


Silvan{a)e,  Bari[ff)halis  /(iliaé);  v[ixil)  n{nnis)  XXXV.  H{ic)  s{{ta)  c{st). 

'''   Publiée  moins  complètement  par  M.  Le   Breton   dans  le  Bull,  archéol.  tlii 
(lomilè,  1895,  p.  3i3. 

-    Pour  la  forme  du  géoitil  du  nom  de  la  mère,  voir  plus  haut,  n"  .5i . 


—  191    - 

99.  —  Ouelaat-bou-Atfan.  Stèle. 

VRBANVS 

FLACI  F 

V- A-XL 

H      S      E 

Urbanus,  F(ac{c)i  f(tltus) ,  v[ixit)  a{imis)  XL.  H(ic)  s(ittis)  e(st). 

100.  —  Guelaat-bou-Atfan.  Petite  stèle.  Lettres  très  nettes. 

VRBANA    SATVR 
VS  FILIA  FORTV 
NA    VXR    VI    AN 
I  I        S    XXI 
Urbana,  SaturÇi)  Jîlia ,  Fortuna{tî)  uxip)r,  vi(xil)  an[n)is  XXL 

101.  —  Guelaat-bou-Atfan.  Stèle. 

Hosaee. 

V  R      B    V    I     C    T 
A      N      A     O  R     Z-  F 

V  I    C    T  P       V      A 
ORIS     V  LX      HS 
X       V     A  E 
XXX  H  S 

E 

Urbana,  Victoris  ux{or),  v[ixit)  a(rinis)  XXX.  H{ic)  s[ita)  e[st). 
Victor,  Z[abotiis??)  /(iliiis) ,  p(iiis)  v{ixit)  a{nnts)  LX.  H{ic)  s(itus)  e{st). 

102.  —  Aïn-el-Fras ,  entre  Guelaat-bou-Atfan  et  Henchir-el- 
Hamraam.  Bas-relief  encastré  dans  un  gourbi.  Le  bas  manque. 
Hauteur,  o  m.  22;  largeur,  0  m.  19.  Tête  barbue  d'un  art  très 
barbare.  Au-dessus,  l'inscription  : 


MIMA 


—   192  — 

103.  —  Seba-Aïoun,  (Mitie  Guelaal-bou-Alfan  et  Guelaal-Sidi- 
Valiia.  Slèle''l  Le  haut  est  bris''. 


VN/ 
V      •      A 
L  XXXX 


Vide. 


D-M- 

S- 

Q_V  I 

N 

TAS  I V  1 

S  •  V 

A 

L  X 

V 

Vide. 


.  .  .  For]tun[at .  .  ]  i\ixit)  ainnis)  LXXXX. 
D{is)  m{anibus)  s{acruvi).  Qutntasius  v[ixit)  a^nnis)  LXV. 

104.   —    Henchir-el-Hammam   ou    Henchir-Mennah ^-l    Stèle, 
dans  les  décombres  du  tombeau  des  Flavii  (^l  Belle  gravure. 

D  M  S 
SERVILIA  ^ 
VRBANA<Ï' 
VIX  AN  ^ 
NIS  XXVllII 
H    S    E 

D[is)  in[anibm)  s[acrum).  Servilla  Urbana  vix{ii)  annis  XXIX. 
H{ic)  s{ita)  e{st). 


105.  —  Henchir-el-Hammam.  Stèle. 

D      M     S 
F  lAHWM 

V  A     D« 

I    A    R  A  Vide. 

V  A     M 
H      S      E 

F{lavius?)  Iah[in{us)t\  o{ia:it)  a{iinis)  LXX.  lara  v{lxit)  n{nni!i)  LXX. 

Hijc)  s{ua)  c{st). 

O   Cf.  Lo  Brclou,  liuU.  archéol.  du  Cumiié,  1891,  p.  ^22. 

'*)   Cf.  Corp.  inscr.  lat.,  I.  VIII,  p.  1623. 

!-^)   Bornelle,  Revue  africaine ,  t.  XXXVl,  1892,  p.  3i5. 


—  193  — 

106.  —  Henchir-el-Hammam.  Stèle,  brisée  à  gauche  et  en  bas. 

D   M   S 

IVL  SOLV 
OR   VIX 
NIS 
D(is)  m(ttmbus)  s[acrum).  Iul{ius)  Solu[t]or  vix{it)  [an\nis .  .  . 

107.  —  Henchir-el-Hammam.  Stèie.  Les  lettres  SOU t  très  nettes. 


D  M  S     OR 

D     M 

OROR    BA 

S  OZO VM 

Ricins  ^ 

N  O  Z  A  R  I 

S    VIXIT  A 

cxxv 

IS    LXXXV 

H  •  S 

H     S 

D{is)  iiiÇanifms)  s(«cr»m).  Ororor,  Baric[h)is  f{iUa),  [vixit  avais]  CXXV. 
H{ic)  s{ita).  —  D(is)  m[aiiibus).  Sozoum,  Nozaris  [fliiis),  vix't  (i[Hn)vi 
LXXXV.  H{ic)  s{itus). 

108.  —  Henchir-el-Hammam.  Stèle. 

ROGATA 
CAST  •  F 
V  •  A  •    D     (sic) 

Rogata,  Q(st(i)  f(ilia) ,  v[ixit)  ainnis)  C. 

109.  —  Henchir-el-Hammam.  Stèle,  brisée  à  droite. 


D    ^■ 

M  ■  VL 
DIADV 
ENVS- 
AXLV 
H  I  S 


Vide. 


D(is)  m[anibiis)  \s{acrum)\.  M{arcus)  l]l[p(ius)\  Diadn\ni\enu'i 
\v{ixit)\  a[nnis)  XLV.  H{ic)  (est)  s{itus)  ou  Hi(c)  s[itus). 


110.  —    Henchir-le-Hammam.   Dans  la  basilique  chrétienne. 

AnOHlCOLOGIK.  l3 


—   1«M   — 

l'artie  supérieure  (iuii  cippe  carré,  large  de  o  m.  37.  Hauteur  des 
lettres  :  ligne  1,  o  m.  o3;  lignes  2-û,  o  ni.  06.  L(>s  lignes  2-6  sont 
enfermées  dans  une  couronne. 

IN  CRISTO    PERSEVERES 

PATER 
DAT-qA 

NE    i 

lu  ('[li)risto  persévéra!  Pater  dal  pnneXm). 

111.  —  A  2  kilomètres  à  Touest  d*Henchir-el-Hammam,  le  long 
de  la  voie  romaine  <[ui  conduisait  à  Oum-Guei'iguech.  Stèle. 


D     M     S 
L  CASSIVS 
P  R  I  M  V  S 
P  •  V  •  A 
LXX    H    S 


Caché  soii'^  terre. 


D{is)  m[(tnihi(s)  .s[acri(m).  L(xicius)  Cassiits  Primus p^ius")  L\{xit)  a[nnis)  L.W. 

U{ic)  .s{llas). 

112.  —  Au  même  emplacement  que  le  numéro  1  iG.  Stèle,  brisée 
à  droite. 

D     M 
TERE 
T  I  V«: 
MA 
V 
D{is)  iii[aiubiis)  \sÇ(icruiii)].  Tere\)i\tiiis .  .  . 

113.  —  Guelma.  Dans  la  caserne,  auprès  du  gymnase.   Hau- 
teur des  lettres,  o  m.  o5.  La  pierre  est  brisée  en  bas. 

D  M   S 
Q_-    FV  R  I 
VS  BASSI 
^^S     B   P 

l)(is)  mianilms)  s{acruw).  Q(uintus)  Furius  linssi\an\us ,  b[enrjiciarius?) 
pir-ae/ecti?) .  .  . 


—  195  — 

114.  —  Aïn-Nechma"'.  Hauteur  des  letlres  :  ligne  i,  o  ni,  i5; 
ligne  9 ,  o  m.  lo. 


N  ER V AE    A 
POMPONO  SEVER 


G  SAC 

F  FLM  A/G 


[Mi\Hcriwe  A[u]g{nslae)  sac{rum),  [ded{icunle)\.  .  .  Poitipotiio  Sever[o, 
fijtlto) ,  jlttm{iné)  Aug(îisti). 

115.  —  Aïn-Nechma  '"'. 

^TIS  INUICTISSi 


BE  UICTORIBVS 

vLENTINIANO  UALENTE  El  l 
AVGGG^PORTICUM  NOUM 

CI  •  Cil^^^UMMUM  •  FASTIC 
OIOQ^CUM^IS  DORE  Q^POLLEI 
:-DEDIC^^^^N^'^ANTIUS  U-C- 

lUDEX  •  SAC  "^^mmmmmm.  g  n  i  t  i  o  n  u  m 

NTONIO  PAULOill«L^BoJiUO  NUMIDI 
SERNANE  REI  PUBLIC  AE  L  •  HONORA' 
^URATOREREI  PUBLIC  ET  INSISTEN 
^^"^I  IULIO  lANUARIO  CENMl» 


. . .  mmcli)iiiii\^nh\ . . .  [ioto  or]be  vicioribua  ...  [!  \alentmano ,  \  alente  e\t\  (/[/•«- 
tiano\.  .  .  Augiustis) ,  portimm  novain  .  .  .  [ad  s\ximmum  fasiig\ium].  .  . 
diofjue  cinn  [sple»^dore  Q[uintu-s)  Polle[Hiiii.s].  .  .  dedic[arit  Co\nslanliusj 
t'(/rj  c{larissiinus) ,  \j)roconsiil  proviiicine  Afrkae],  index  sacr\aruin  cognt- 
tionuiii].  .  .  \cum\  Antonio  Paiilo .  .  .  f^wnidi\ae  legato?\.  .  .  sernaii(u)e 
rei  publicae  L{ucio)  Honoral[o\.  .  .  curalore  rei publicae  et  insisten[te\.  .  . 
operi  lulio  lanuario .  .  .  Aufulio .  .  . 

Ligne  lo  :  la  première  lettre  est  très  probablement  un  S,  mais 
ce  pourrait  être  un  B. 

'')   Déjà  publiée  dans  le  Corp.  inscr.  lut.,  t.  VIII,  n°  17511. 
-    Déjà  puljliée  dans  le  Corp.  inscr.  lai.,  t.  VIII,  n"  17017,  el  dans  les  Comptes 
n'Hilus  de  l'Académie  d'Hippone ,  1891,  p.  lki. 

j3. 


—  190  — 

Le  Constantius  qui  est  nommé  dans  celle  inscription  était  pro- 
consul d'Afrique  en  876  ^^\ 

116.  —  Aïn-Nechma  ('-'. 

P  BASILIVS  RV 
FINVS  MILES 
CHOR.-ÏÏ  SAR 
DORVM ) DO 

MlTl'V-A-mM 

MlL-A-XVmHS 

EST 

P(iibllus)  Bavliiis  RuJiuHs,  miles  c(o)/for(//.v)  H  Sardorum,  [ceniuria) 
Domili\i),  v(i.vit)  a[im>s) . . . ,  niil{itavil)  a{nnis)  XIIII],  H(ic)  s[ilus)  est. 

Cette  cohorte  l'aisait  partie  de  l'armée  d'occupation  de  la  Maiiii- 
lanie  Césarienne  ^'^K 

117.  —  Aïn-Nechma.  Autel.  Au-dessus  de    l'inscription  .  [guir- 
lande; sur  le  côté  droit,  patère;  le  côté  gauche  est  caché. 

D  M  S 

rRONI  IVLIA  VR 

SQVIN  ItANA- 

ASIVS  V-A-XXXl 

VA-XLII  H  •  S  •  E 

He>S  ^E^ 

D{is)  m[unibus)  s[acni)n).  .  .  [A\proHi[u\.s  Quin[t\asius  o{ixil)  a[nnis)  XLII. 

U{ic)  s{itus)  e{sl). 
Iulia  Ur[b\aHa  v{ia:il)  a(nnis)  XXXI.  ll{ic)  s[ita)  e(.s7). 

^''    Code  Tlwodosien,  IV',  1-2,  7. 

''   Paljliûii  d'une  façon  incomplète  dans  le  Corp.  tnscr.  lai.,  t.  Vlll,  n"    536 'i 
el  17537. 

'•■''    Voir  Gagnât.  1/ armée  d'Afrique,  p.  3oi. 


—   197 

118.  —  Aïn-Nechma.  StMe. 


D     M     S 
F  V  N   D  A  DM 

NVS  SECV  SA  I  \m. 

NDIM  VI X  Mi»il 

ANNOS  DAVIX 


L  V     F     N=^' 


H  S  E 


DMS  HOS  D     M     S 

PITALIS   VI  BASS  VIX 

XIT  ANNO  ANN  XXX 
S  XIII 

/)(î,s)  m{anibus)  s{acnim).  Fundanns ,  Secimdi(ni  Jilius),  via:{it)  annos  LV. 
F[ecit)  n[ei)o\s{l).  —  D{is)  m{anibHs)  s{acrmn).  .  .  vix{it)'-^''.  H{ic)  s[ita) 
e(st).  —  i)(/.s)  m[ftiiibus)  s(acrum).  Hospkalis  vixh  annos  XIII.  —  D({s) 
m{anibus)  s{acrum).  Bass(i(s)  via;{it)  ann^os)  AXX. 

119.  —  Hammam-Meskoutine  [Aquae  ThïbUiianae)  ('-'.  Stèle,  bri- 
sée en  haut  et  en  bas. 

Bas  d'un  personnage. 

Double  porte. 

SEX-IVLIVS- 
MELIOR- V  • 

Sex{tus)  Iulius  Melior  v({a'il) .  .  . 

120.  —  Hammam-Meskoutine.  Stèle,  brisée  en  haut  et  en  bas. 

SPERATVS 
VXORI  CAS 
TI  SS  I  ME 


^''  L'âge  n'a  jamais  été  indiqué. 

'*)    Corp.  inscr.  lat.,  t.  VIII,  p.  i8o3. 


—   198  — 

121.  —  Hanimam-Meskoutine.  Petite  stMe. 

SPES  S 
ALVSTI 

»  NT  ^ 

Spes  Sal(J)ustian(t .  .  . 

122.  —  Oum-Gueriguech''  .  8 (Me. 

M  A  R  T  I  A  L  I  S 
SACERDOS  SATV 

■^^mixn  ANOS 

Martialis,  sacerdos  Saln\rni ,  v\ixit  aii{n)os .  .  . 

123.  —  Oum-Gueriguech.  SiMe. 

O  T  E  R  T  1  L  1 
V  S  •  F  E  L  1  X 
VIX-A-XXXHS-E 

[Q{tiintus)  I  Tertilùis  Félix  v{ixit)  a{nnis)  XXX.  H(ic)  s{itus)  e{fit). 

124.  —  Renier'-'.  Pierre  brisée  en  haut,  à  droite  et  à  gauche. 
Hauteur  des  lettres,  o  m.  o5. 

v^  1  1  >3  o  V 

•  AVSPJî'^' 
ORE  LeG  ui  Al 

Ce  fragment  prouve  que  le  centre  romain  <[ui  se  trouvait  à 
Renier  e'tail  bien  situe'  en  Numidie,  car  à  la  ligne  3  il  faut  lire  : 
\legato  Augusti  pro  praet]ore  leg^ionis)  III  A[ugustae]. 

L'oued  Cherf  formait  sans  doute  la  limite  entre  la  Numidie  et  la 
Proconsulaire,  comme  Ta  conjetturé  Srhmidt '■^\ 

^''  Publiéo  (rtini'  l'iiron  iiicdinplèlc  <l;nis  1rs  Caniptrs  rriidiis  de  /'  \<(ulihnii'  d'Hip- 

])o»e,  1899 ,  p.  VII,  II"  6. 

^*)  Cf.  (^orp.  iiiscr.  htl.,  I.   \  lit,  |).  1  So-i. 

f-^  Cf.  Il>i<l..  p.  Hii-î. 


—  199  - 

125.  —  Renier.  Pierre  brisée  en  haut  et  à  droite. 

lANVARIA     I  VL  I  V  S 
VIXIT^AN     T  I  C  V  S  S 
NIS  C  E  R  D  O  S 

A      L  X  X 

.  .  .Innvaria  vixit  aunis  '''. 

\D{is)]  m(atiil)iis)  [s^acrnm)].  Iulius  \Rus\ticm  s[a\cerdof; 

[v[ixit)]  a[nnis)  LXX. 

126.  —  Renier. 

M       A  E  M  I  L  I  V  S 

M  •  F  •  M  AR. 

CELLVS-V-^^ 

X  X  X  V  •  H  •  S  •  .W 

M{arcm)  AemiUus ,  M{arci) /{ilius) ,  MarceUus ,  v{i\vit)  \a(nnis)]  X\XV. 

H{ic)  s(itHs)  leist)]. 

127.  —  Renier.  Petit  autel  "-'. 

D      M      S 
Q_LOLLIVS  NOVICiO 

LVS     N  EPOS 
V  •  ANNOS  QVINQyE 

DIE         W  A 

D[is)  m(nnibus)  s[acruiu).  Q[uinlii-i)  LoUius  JSoviciolus,  iwpos, 
v{ia;it)  aiinos  quinqm,  die  una. 

128.  —  Renier.  Fragment  de  borne  milliaire  ^^\   Hauteur  des 
b'ttres,  o  m.  o5  et,  pour  les  deux  dernières  lignes,  o  m.  o8. 


I^ V;l 

CIS  A,  ,.c,,.:../,i 
c    IVLIVS    VERVS 
MA.  IMVS  NOB  <^ 
CAES          AVG 

R    P    C    R  ' 
C     M 

.  .  .  hi[victi  PU  Fel]icis  A[ugust]i ,  C(ahfs)  Iulius  (  crus  Ma\x]imuSj   noh{i- 

'"  L'âge  n'a  jamais  été  gravé. 

-■-'   Donqée  d'une  façon  incorrecte  ilans  le  Covp.  inacv.  Inl. ,  l  VIII ,  ii"  1 88oi. 
^'   Publiée  dans  les  ComjiIcH  renrhis  de  VArndéinii'  d'ÏUppone,   1S89,  p.   \c.u , 
n"  10,  et  dans  le  Rpc.  de  Conatantine,  t.  XWI,  \>.  86. 


—  200  — 


lUsiiiius)  C'«e.>(rt/-)  Aug^iistus).  K[cs)  p[ublicn)  c{lriiiui?)  r{omanon(ni?)  c{i- 
vitatis?)  Miaurorum  ??). 

L'inscription  nomrao  Maxime,  fils  de  Tempereur  Maximin,  au- 
quel se  rapportaient  les  premières  lignes.  LVxpiication  do  la  fin 
est  douteuse  ('). 

129.  —  Bir-Allouche ,  hameau  romain  à  environ  8  kilomètres 
au  sud-sud-ouesl  do  Ronior.  Autel. 

D  M  S 
»E  XTVS 
PERELLIVS 
M  A  RTI  A 
L  IS  V  A 
LXXX 

H      S      E 

D{is)  m{anibus)  s{ncnim).  [S\e.vtus  Perellius  Martinlis  viixit)  a{nnis)  LXXX. 

H(ic)  s(itus)  €{st). 

130.  —  Bir-Allouche.  Autel  qui  faisait  pendant  au  précodent. 

D      M      S 
P  ERE  L 
LIA 
QVIN 
T  I  L  L  A 


D{is)  m{anibus)  s[acrum).  PerelUa  Quintillfi .  .  . 

131.  —  Ksar-Sbehi  {Gadiaîifala)^^l  Stèle. 

D 

A    N     1    u 
N     I     V    S 
Vide.  S  E  C  V  K 

DVS  PIV 
S  VIXIT  A 
N  I  S     L  V 

D{is)  [m(antbus)  s(acrum)].  Antonius  Secu[n]ilus  plus  vixtt  a»[n){s  LV. 

'*)   Voir  Corp.  insci:  lat.,  t.  VIII,  p.  1801,  et  Mélaiiffes  de  l'Ecole  française  de 
Rotue,  t.  XV,  1895,  p.  338. 
W    Cf.  llnd.,  p.   1797. 


—  201   — 

132.  —  Ksar-Sbehi.  Caisson,  dan-;  le  fort  byzantin^'*. 

D  <ï>  M  ^  S 
Q_5t>IV  L  I  V  S 
D  O  M  I  T  I  A 
N  VS  -P  I  VS 
VIXIT-ANNIS 
XXXIII  H  S  E 
D[is)  tn[anibus)  s(acrum).  Q(uinlus)  Iiilius  Domitiamis 
ptus  vixit  annis  XXX II I.  H{ic)  s{itus)  e(st). 

133.  —  Ksar-Sbehi.  Caisson,  près  du  fort  byzantin. 

DlS-hWM 


Vide. 


Q^MON  i 
VS  PRIV 
A  T  V  S 
PIVS-V-A 
LXl  H  Sill: 

Dis  [m{aiiibus)  s{acrutn)].  Q[uintus)  Monius  Privatus 
pins  v{ùcit)  a{finis)  LXl.  H{ic)  s{{lus)  e{st). 

134.  —  Borne  miHiaire  déposée  au  bordj  de  Sedrata;  Ton  m'a 
dit  qu'elle  provenait  de  Fedj-Souioud  '-). 

I  M  P  E  R  A  T  O 
RI  CAESARI  FL 
AVIO  VALERIO 
CONSTANTINO 
MAXIMO  PIO  FE 
LICI  INVICTO 
AVGVSTO 


■''   Cf.,  pour  cettp   inscription,  Le  Breton,   Bull,  m-chéol.  du    Comité,    1896, 
p.  .3a  1. 

^2)    C.ï.  Corp.inscr.  lat. ,  t.  VIII,  n"  10118. 


—  20-2  — 

135.  —  Oum-el-Bouaghi.  Au  bordj  de  l'administratoui'f'^ 

n;iyi>n  Buslc  Husie  Gâteau 

de  miel,      de  lemme.     d'homme.       conique. 

Deux  taureaux  (??)  aflVontés. 

Deux  béliers  affrontés. 

Deux  taureaux  affroutés. 

L  C  Aw«I  NI  A  V  G  V  S  T 
ALIS  SACERDOS 
SOLVIT      SOLEMIA 

L(iicins:)  Ca\ii]ini(us)1  Augustalis ,  mcerdos ,  sn/rit  soIe7n(ii)in. 

136.  —    Oum-el-Bouaghi.    Maison  Sarthou.    SiM*;.    \.o   haut 

nian(|uo. 

Deux  {jazellcs  affrontées. 


Deux  béliers  affrontés. 

Deux  botes  à  cornes  affrontées. 

D     M     S 

AEMILIVS     MAX 
I  M  V  S      V  I  X  lif^^f^ 
■■MN   N   I  S     L  X  \ 
/)(/.«)  m(anibiis)  s^acruiu).  Aeini/ius  Maximus  vlxi[t  d^nnls  LXV. 

137.  —  Oum-el-Bouaghi.  Au  bordj  de  radminisliai(Mir.  Au-dos- 
sus  (U"  l'inscription,  l'omino. 

D  M  S 
C  IVLIVS 
A  G  G  R  I  P  f.s/r) 
P  A  ■  V-  A  ■ 
X  X  X  X  V 
P  ET  ICI  A 
SATVRNI 
N  A-MARI 
T  O  Mirifi^ 
¥EC-0-TWM 

'     l'iiblii'-i'  inri)Mi|)l(''li'nipnl  dans  |p  (lovp.  iiiscr.  hd..  I.  VIII,  m"  1X67.^. 


—  203  — 

D{is)  m[an{bus)  s(acrum).  C{aius)  Julius  Aff(^gyrippa  v{ixh)  (i{imi.s)  XXXX^'. 
Pelicia  Salurnina  marito  m[er(eiiti}\  J'cc{it).  0{s.sa)  l{iia)  \b{em)  f/{tiie-t- 
cant)]. 

138.  —  Oum-el-Bouaghi ,  an  bordj.  Stèle. 

D      M      S 

Q^IVLIVS  VRBA 

N  V  S     V    A    Mz 

LIBERIVS    PATRO 

NO  BONO  F 

D{is)  m[anihus)  s[acrum).  Q(iiintus)  lui/ us  Uibanus  v{ixk)  a(niih)  LXXXV ; 
Uber{t)us  patrono  bono  f{ecit). 

139.  —  Oum-el-Bouaghi,  au  bordj.  Autel. 

D  M  S 
P  •  IVLIVS 
AGRIPPA 
ET DATA 
VXOR  •  El 
IVS-V  A 
LXXXXV 

H-S-S- 

D{is)  m{anibus)  niacrum).  P(>iblius)  luliiis  Agrippa  et  Data  u.xoy  pjns  ti^i.ril) 
a(nnis)  XC\  .  H(ic)  s{lli)  s{imt). 

140.  —  Oum-el-Bouaghi,  au   bordj.  Stèle.  Au-dessus  de  Tin- 
srription.  deux  femmes. 

D     M     S 
IVLIA  •  SATVRNI 
NA  VIXIT-  ANN 
ISLXXX 

Dîis)  m(anibus)  s{acrum).  îulia  Snturnina  vixit  aiinis  LXXX. 


—  20/i  — 

141.  —  Oum-el-Bouaghi,  au  l)or(]j.  Piciic   bi'iséo  à  gaucho   cl 
en  bas. 

M     S 

FELICVS 

T  ANOS 

[D(;.s)]  w[(inil)ii,s:)  s[tirrin)i) .  .  .   Frliciis  [ri.vijt  an{ti)os .  .  . 

142.  —  Borne  inilliairo  de  la  ruiilo  de  Thevesle  à  Ciita,  dépost'e 
au  boi'dj  d  Oum-el-Bouaghi. 

I  M  P  C  A  E  S 
P  L  I  C  I  N  I  O 
V  A  L  E  R  I  A  N 
O  P  F  AVG  ET 

P    LI CIN lO  G 
A  L  L  1  E  N  1  O     (sic) 
N  O  B  I  L  I  S  S  1 
MO      C   A  E  S 

I»}p{eratore)  Caesiarc)  P(tiblio)  Ltcinio  Vakriano  P{io)  F(elice)  Aug{vsto) 
cl  P(uhlio)  Licinio  GalUenO/o ,  nohilissimo  Caes{are)^^K 

143.  —  Borne  milliaire,  déposée  au  bordj  d'Oum-el-Bouaghi. 
Même  roule. 

D    N    C  V  A  L 
DIOCLETIA 

N  O  •  P  •  1  um^ 

l){oinmo)  7iiostro)  (\aio)  \  (i/[erlo)  Diocleliano  P{io)  \l'\elice) 
]nvic\lo  [AuirHs\to^'^\ 

144.  —  Borne  milliaire,  trouvée  à  9  kilomètres  environ  au  nord- 
ouesl  de  Mrâkib-Thala  [Mncomades),  actuellement  à  la  bergerie  de 


'■'   Cf.  Corp.  inscr.  lat.,  f.  VIII,  n"  lOiiîG  etioi4i,  qui  appnrliciinent,  comme 
rolte  borne,  à  la  roule  de  Theveste  à  Cirla.  (Voir  Ibid,  p.  87()-878.) 
(-"   Cf.  /M.,  n"  ^^,^'^?y. 


—  205  — 

liii-Djedida  (6  kil.  O.-N.-O.  d'Oum-el-Bouaghi;  2  kil.  N.-O.  de 
Mràkib-Thala).  Même  route. 

D  N  FLAVIO 
V  A  L  ER  I  O 
»E  V  E  R  O 
PIO  F  ELI  C 
N  O  B  I  L  I  S 
S       CESAR 

D(omiiio)  n[(Mtro)  Flavio  Valerio  \S\cvero  Pio  Felic(e), 
nohiliss{iino)  (]{(i) esa r(e) . 

145.  —  Bergerie  de  Bir-Djedida.  Caisson  trouvé  à  Bir-Djedida 

même. 

D      M      S 

LVCI  SIIVI  VICTOR 

VIXI  ANIS  LXV      '^ 

FILI  ET  MARITA 

FECR VNT 

D{is)  m[anibus)  s[aci'uin).  Luci{i)  Si(l)vi(i)  \  ictoris ;  oixi{t)  an[n)is  LXV. 
FUi{i)  et  marita  fec{e)mnt. 

146.  —  Bir-Laskeria ,  k  ik  kilomètres  au  nord-ouest  d'Oiiin-el- 
Bouaghi.  Stèle,  actuellement  déposée  au  bordj  d'Oum-el-Bouaghi. 
On  y  voit  :  1°  un  personnage  tenant  de  la  main  gauche  un  objet 
allongé  (rôle?);  2"  un  taureau  et  un  bélier  affrontés;  3"  de  nou- 
veau, un  taureau  et  un  be'lier  affrontés;  i"  à  gauche,  deux  ([ua- 
drupèdes,  peut-être  des  chèvres,  se  faisant  face,  mais  se'parés  par 
un  rameau;  à  droite,  l'inscription  suivante  : 

SATVRNI Vo 
TVNA  SOLVIT      [sic) 
P   AVRELIVS 
ROGATIANVS 
SACERDOS 

Saiurni  votitim)  solvit  P{ublim)  Aurelius  Rogatiamis ,  sacerdos. 


—  -iOô  — 

147.  —  Bir-Laskeria.  SiMc,  liaiilc  (le  i  m.  lo,  maintenant  dé- 
posée ail  boidj  (rOmn-t'l-l>()iiii||iii.  P(M'soniin|>o  eu  Umi(|ue  tt'nant 
de  la  main  {jauchc  un  objet  alloujjé  el  dont  la  main  dryile  est 
abaissée  sur  un  autel.  Au-dessus  de  l'autel,  un  couteau  recourbé. 
Derrière  le  ])ersoniia[>t',  une  pomme  de  pin  et  un  petit  ((uadru- 
pède,  qui  pourrait  être  un  rliien.  Sous  celte  scène,  un  taureau.  Par- 
dessous,  deux  béliers  alîVontés.  Enfin  l'inscription  : 

C  SILICIVS  Vie 

TOR  SAC  VOTV 

L  I  B     A  N  1  M  O 

RED 

(\(iliis)  Silicli(.s  Victor,  .sacienlos) ,  cotii[m)  lib(eiis)  nnimo  red[didit). 

148.  —  Bir-Laskeria.  Stèle,  liante  de  i  m.  12,  maintenant  au 
biudj  (rUuni-el-noua{>bi.  Kn  baut,  rosace.  Au-dessous,  liomnie  en 
tuui(|ue  et  manteau,  tenant  un  rôle  el  un  <|àt('aii  coni(iue;  de 
chaque  côté  de  ce  personna^je,  une  pomme  de  pin. 

WM      M     S 

mm'iEUvm-mmscvs  ■  vicsit 
A  N  \mmmmY.cv 

\D{iH)\  iii{(iiiil)iis)  .s(acruiit).  .  .  |,l.'^]t'//M|.v  Pri\scu)i  vicsil  aH[nis\  XCV. 

Sous  rinscription,  un  taureau  tourné  à  gauche. 
Cette  stèle,  où   l'on  a  gravé  une  é|)itaphe,  a\ait  été  l'abriquée 
poui'  être  un  ex-voto  ^^\ 

149.  —  Bir-Laskeria.  Fragment  (le  stèle,  actuellemeiil  au  bord j 
d  Ouni-el-Bouaghi. 

Héiior  lourné  ù  droite. 

POMPEVS 

NAM  PVLVS 

VIXIT  A  NOS 

LXV 

Potnpei?)!^^  Naiiipiilus  ri.rll  nn[n)os  LXV. 

''  (ir. ,  \>ar  ('\i'\\\[>U',  Mélanges  de  l'Ecole  lie  Rv>iie,\.\\l\  (i8()ii),  p.  5o6  ,  a"  3, 
H,,l.  Vl,fi{;.  ,. 


—  '201  — 

150.  —  Bir-Laskeria.  Petite  stèle,  haule  de  o  ni.  4/i,  inainte- 
iiaat  déposée  au  bordj  d'Oum-el-Bouaglii.  Au-dessus  de  rinsciip- 
tion,  jjersonnage  très  grossièrement  figuré. 

D         M          S 
FELIX 
^^SATVDVS     (sic) 
PAIER 

D{is)  m{anihus)  s(acrum).  Félix.  [F(ctvV)?]  Sutu{r)us  pu{l)er. 

151.  —  Mila.  Stèle,  dépose'e  à  l'école. 

Croissant. 

D         M 
Q^  ANNI  VS 
CASSIVS  V  A 

L-H-S-E 

D[is)  m(nHlbus).  Q[uinlus)  Aiinius  Cassius  i'{Lvit)  a[nnis)  L.  H{ic)  ^[itus)  e{st). 

152.  —  Mila.  Dans  une  école  arabe. 

D    Croissant.    M 
L-APERIIVS 

V  •  A  •  T  m^m 

D{is)  in{anibus).  L{ucius)  Aper\t]ius  S[odnïi]s  v{iœit)  «(hm/s)  [L.  .  .]. 
H(ic)  \s{itus)  e{st)]. 

153.  —  Mila.  Dans  la  ville  arabe.  Stèle  (^'. 

D     Croissant.     M     S 
Q_CAECILIVS 

FELICIO 
VA-  XXXXI 
(sic)     H   •   T   •   B    •    Q_ 

D(/s)  7n(anibus)  s{acrum).  Q(uintus)  CaeciUm  Feliclo  v{jxit)  a{)mis)  XLI. 
(Ossa)  t{ua)  b{ené)  q{iiiescant). 

'''  Récemineiil  publiée  par  M.  Jacquot,  dans  sa  Moiiograjiliie  arcliéotogique  de 
lu  région  de  Mila,  p.  121,  11°  98. 


—  -208  — 

A  la  dcriiièn'  ligne,  au  lieu  d  un  0,  legTavi'ur  a  tracé  machina- 
lement un  H ,  d»''but  de  la  formule  H{ic)  s{itus)  e{st). 

154.  —  Mila.  Stèle,  déposée  à  l'école  (•'. 

D  Croissant.  M 
«•CALPVRNI 
VS  • F  E  L I C 1  A 
NVS  V   A   XL 

D[is)  )u[(inibus). .  .   Calpurnius  Felicianus  v[ia;it)  a[nnis)  XL. 

155.  —  Mila.  Stèle,  chez  M.  Pont^,  maire. 

Croissanl. 

FABIA-MATRO 
V • A • LX 
H-S'O-TB-Q^ 
lùihia  Mdiroiia  i\ixil)  a[nni!i)  LX.  H[ic)  s{ita).  0{ssa)  t{ua)  b{cne)  q{uiescant). 

156.  —  Mila.  Au  sud-est  de  la  ville  arabe,  dans  un  jardin.  La 
pierre  est  brisée  à  d»x)ite. 


mwu\ 

l-FIL-Q_^ 

GERMAN 

V-AXXX 

[D{i-s)  m(nnibus)  s[acnim)].  .  .   |  /  |(//n/|.s'J, .  .  .  Jil[his) .  Q{uirlna),  Geniutii\us] 
L\ia:il)  a()tius)  XXX. 

157.  —  Mila.  Stèle,  déposée  à  Técole.  Le  bas  manque. 

D    Croissant.    M 

P      I  V  L  I  V  S 

VRBANVS 

D{is)  m{anibus).  P{ublms)  Iiiliim  Urbanua .  .  . 

'"'    Déjà  piiljlii'e  dans  !e  Cui-p.  tnacr.  lai.,  l.  MU,  u°  2O008. 


~  209  — 

158:  —  Mila.  Borne  milliaire,  dans  une  maison  de  la  ville 
arabe  '''.  Le  bas  manque. 

D  N 
VALEN 
TI  PER 
PETVÔ 

159.  —  Fedj-Mzala  (-'.  Dans  le  barrage  de  TOued-bou-Selaa,  à 
un  kilomètre  el  demi  du  bordj  de  l'administrateur.  Pierre  brisée 
à  droite,  à  gauche  et  en  bas. 

Croissant. 

C  •  IVLIVS  i 
DATVS  -VETT^ 
VS  •  MILIT 
\r  T  T 

C(aius)  Iulius  Datm,  vele[ran\iis ,  milit[H]vit  [aimis\.  .  . 

160.  —  Fedj-Mzala.   A  3    kilomètres  au   sud-ouest   du   bordj. 

Stèle  (3). 

DIS -M 

CP^ICINI 
VS • SECV 
ND  V  S  • 
V  •  A  •   L 

D{is)  in{(mibus).  C{aius)  \S  ou  L]icinius  Secundus  u{ixk)  a[itnis)  L. 

161.  — Fedj-Mzala,  au  bordj.  Provient  du  territoire  de  la  com- 
mune mixte. 

Buste  de  femme , 
autant  qu'il  semble. 

NVTRICI-SAT 
VRNI    •   Vie         (sic) 
NTIA 
V-S-L-A 

Nulrici  Saturni  Vi{n)c{e)ntia  v[oturn)  s{olvi()  l[ibem)  a[mmo). 

C'  Publiée  par  Jacquot,  op.  cit.,  p.  iii,  n°  98. 
'^'   Cf.  Corp.  iiiscr.  lat.,  t.  VIII,  p.  1901. 
(^'   Publiée  clans  le  Coi-p.  inscr.  lat.,  n"  8.35o. 

AUCIIÉOLOGIE.  l/l 


—  '210  — 

On  connaissait  di'jà  plusieurs  inscrij)tion8  nommanl  la  Dca 
Nutri.r.  Trois  proviennent  de  la  réjjion  située  au  sud  de  Fedj- 
Mzala'".  Le  culte  de  Nutrix  y  apparaît  comme  étroitement  associé 
à  celui  de  Saturne.  Une  quatrième*-',  ainsi  conçue  :  Nutrici  deae  Aii- 
fj-(iistac)  sacr{uni),  a  été  ^^ravée  sur  la  base  d'une  statue  trouvée  à 
Lambèse.  La  stalue  représente  une  déesse  coiffée  de  pampres,  te- 
nant un  enfant  sur  le  bras  jrauclie  et  un  pain  de  la  main  droite'-''. 
D*a|)rès  l'indication  contenue  dans  notre  inscription,  lenlant  ne 
spniit  nuire  que  le  {jrand  dieu  afric^iin,  Saturne. 

162.  —  Fedj-Mzala,  au  bordj.  Provient  du  territoire  de  la  com- 
mune mixte. 

Croi.«s:inl. 

D  •  M   •  S  • 

F  E  S  SI  A  ■ 

V  E  C  T  O  R  1     [sic) 

A     V  A 

SE  •  SVPEU 

STITEM  SI 

BI  ET  VIRO 

vo  POSV 

D{is)  in^anibus)  s(acriiin).  Fesnla  V[i)ctoria  v{vril)  a[)iins)\  se  ■<iupsrstitem(l) 
sibi  et  viro  \s\iio  /;os«[?7|. 

Ligne  4,  Tàge  n'a  jamais  été  gravé. 

163.  —  Fedj-Mzala,  au  bordj.  Provient  du  territoire  de  la  com- 
mune mixte.  Stèle. 

D     M     S 

I  V  L  I      M  E  M 

MIAi-V  A  XL 

D(is)  m(antbiis)  s{(icrum).  Iuli{a)  Meinmla  i\ixit)  nijinis)  XL. 

^'J   Cm-p.  mscv.  lai.,  l.  Vltl,  a"  Sa'iS,  Ha/i6,  82/17. 

;-^'  ML,  ij"  a66/i. 

"'   (liijjnat,  Musée  de  Lambèse,  p.  i5,  ul  |)l.  Itl,  ^\\\.  -i. 


-^  211  — 

164. —  Fedj-Mzala,  au  bordj.  Provient  du  terriloire  delà  com- 
mune mixte. 

Croissant. 
D  I  S     M  A 
N    I    B    V    S 
MARI    Vie 
TORIAV'^» 

W    ^    m^ 

Dis  iitaniùus.  Mari[a)  \  ictoria  vix(ii)  \a[nnis)\.  .  .  H(tc)  s[ila)  [e(s-<)]. 

165.  —  Fedj-Mzala,  au  boi'dj.  Provient  du  territoire  de  la  com- 
mune mixte.  Stèle. 

D    M    S 
T  •  VE  R  R  V 
T  I  V  S      F  E 
LIX  VIXIT 
ANNIS    XXXI 

D{is)  m{anibus)  sÇacrum).  Tiitus)  Verruùus  Félix  vixit  annis  XXXI. 

166.  —  Fedj-Mzala,  au  bordj.  Provient  du  territoire  de  la  com- 
mune mixte  [re'gion  de  Djemila].  Borne  militaire.  Le  bas  manque. 
Hauteur  des  lettres,  o  m.  o5. 

ImP  CAEo 

HILIPPOi 

lO  FEL-AVG-i 
MAX-TRIB-PO 
COS-ET  M-IVL-PHl 
NOB.CAES-PRINC 
IVVENTVTIS-RrS     [sic] 
PVB  •  CVICVLINOR     {sic) 
DEVOTA- NVMiN 
MAlESTAto   EOR     {sic) 
VIAS   TORRErTfe 
EXHAVSIAS    RES     {sic) 

'^'fT  AC  Novmm 

Imp{ercUore)  Cacs{are)  [M{arco)  Iul{to)  P\hilippo,  I[nvicto  P]io  Fel{ice)  Au- 


—  212  ^- 

g[usto),  [pont{iJice)]  vinximo),  trib(ii»lcia)  po[t{estate)  //],  co(»).s(u/e) ,  et 
M{arco)  Iul[io)  Plil[l{ippo)] ,  nob[illsslmo)  Caes[are),  j)v{nc{ipe)juvcnlutis, 
r(e)s  pubilica)  CiiiciiIiît(i)iio)\iim) ,  dcrota  nuiiiiiii  iiiaicilatlif/He)  oor(««i), 
vias  torrciUib{us)  exh(itts[t)a'i  i'es[tit]uil  ac  noc[is  munilionibus  dikUiwH\  ''*. 

167.  — Fedj-Mzala,  ail  bordj.  FrajjniolU  de  colonne,  provenant 
(lu  Icniloirc  de  la  coinnuiiic  mixte. 

VS   DEVO 
VMINI    M/ 
ATIQVE  EOR 
POSVIT 
.  .  .dci'o[tiis  ii]inniiil  ))i\aip'<t]atifjiie  eor\iiin]  pomil.. 

168.  —  Djemila  [Cnic.ul).  Fragment.  La  [)ierre  est  brisée  en 
haut ,  à  droite  et  à  gauche.  flaut(Mir  des  lettres  :  ligne  i,  o  m.  i3; 
ligne  2,  o  m.  lo. 

IvNERVAE^NEPO 

iTîvPyPvDvDvPyP 

.  .  .[div]i  Nome  ncpo[li,  etc.  .  .  rn{)i)s(ul{)\  111 ,  iiiatri)  p[alnae). 
D{ecrelo)  d[ecurioniim),  p{iibUca)  p[ecunia). 

Dédicace  à  Tempereur  Hadrien,  se  plaçant  entre  119  et  i38. 

169.  —  Djemila.  Chapiteau  corinthien  de  bon  style,  trouvé 
dans  la  scène  du  théâtre.  Hauteur,  0  ni,  60.  Sur  une  face,  entre  les 
deux  volutes,  est  sculpta  e  une  télé  l)ar])ue  (jui  paraît  représenter 
rOréan.  (le  chapiteau  est  signé  : 

EX  OFl  ASO  m 

E.r  ()f{J)i{clnn)  .l.sr| ««/(«)?]. 

''■'i  pour  lu  i'(".liliili()ii  (le  la  fin  dv,  i'iiisc-riplion,  cl'.  (Jirp.  iitscr.  lui.,  1.  Vlll, 
11"  iu.']3ô;  voir  .iiissi  Eplii'iii.  pjiiirr.,  t.  V,  11"  11 /lO. 


—  '2\?>  — 

170.  —  Sillègue  [Novar .  .  .)(').  Autel,  haut  de  o  m.  G5.  Hau- 
teur des  lettres,  o  m.  02-0  m.  o/j. 

P-K-IVNIS 


B  ON  A- 

D  E  E  A  •     (s/c) 

A  V  G 
D  O  N  A 
TVSS-T 
RVC-TO 
R-VOTV 
M-S-L-A 
A  •  P-  ce 
XX 


P(osiluvi)  hiidendis)  ium{j)s.  Bona{e)  Deiae)  Aug{ustae).  Donatus ,  siruclor, 
votum  s{olvit)  liibens)  a[nimo).  A[nno)  p{rovinciae)  CCXX  (=  3  5p). 

171.  —  Sillègue.  Autel  qui  faisait  sans  doute  pendant  au  pré- 
ce'dent.  Le  bas  manque.  Hauteur,  o  m.  k^.  Hauteur  des  lettres, 
0  m.  o3. 

ARVLA 

BON 

A   DEA 

IS  ANN 

I  A  OVI     {sic) 

NTA-V 

oxvM 

Aruld  }jonn[is  =  e)  Deais  [=  Deae)'-'K 
Annin  [Q)iiinta  votum  [s(okiit)  I{ibens)  a(iiiino)] .  .  . 

172.  —  Sillègue.  Bas  d'une  inscription.  Hauteur  des  lettres, 
o  m.  oG. 

^D-D-PR-NON^ 
FEBR-PR-CCVi 

T)[e)d[icaUm)  i))\i(Ue)  non{as)  fehr[uanas)  pr{pvinciaé)  CCVI  {=  fîâ5). 

^''   Ephem.  epigr.,  t.  VII ,  p.  ià'6. 

^^î  Pour  cette  l'orme  du  génitil'  en  ais,  cl.  ci-dessus  le  n"  '5i . 


-  214  — 

173.  —  Sillègue.  Bas  dune  slèle;  elle  est  brisée  à  gauche. 

SVLEVS  DONATVS-V-A-LXXV<ï' 
ilA-ROGATA  VALXXXV 

[Fnrjsuleus  Donatus  v{ivit)  a{nnis)  LXXV  .  .  .la  Rogata 
v{i.vit)  a{nnis)  LXXXV. 

174.  —  Sillègue.  Sur  un  chaton  de  bague  en  bronze  apparte- 
nant à  M.  Anbry,  mafre  de  Sétif. 

VIVAS 


INDEO 


175.  —  Mons  (''.  Près  du  fort  byzantin,  au  nord-ouest. 
Beau  rippo  hexagonal,  haut  de  i  m.  hk.  Hauteur  des  lettres: 
lignes  1-3,  o  ni.  o5;  lignes  suivantes,  o  m.  oh. 

L  I  B  E  R  O 
PATRI 
AVG 
EX  •  TEST  • 
C-IVLlI-C-F 
PAP  •  Vie  ^ 
RINI  •  Q-  AE 
DIL  •  ÏÏ  •  VIR 
FLPERPETVI 
IVLII-SCAr 
VA  •  C  R  E  S 
C  E  N  T  I  A 
NVS- VICTo 
R  I  N  V  S  •  F  I 
LIEIVS-PO 
SV  ER V  NT 
ET  •  D  E  D I 
GAVER 

Libero  Patri  Augusto.  Ex  test{amento)  C{an)  lulii,  C(att)  /(ilii),  Pap{iria), 
Vic[lo]rin{ ,  (j^miestoris) ,  ncdil[is),  II  vir({),  jl(amink)  perpetui ,  Iiilii  Scn- 
(/>)«(/)«(?)  C/rcsccutiumis ,  I  iciorinus,  filiii)  ciiis ,  poauenint  cl  dcàicnve- 
r{unl). 

C)   Cf.  Corp.  imrr.  ht.,  t.  VIII,  p.  ySç). 


—  215  — 

176.  —  Saint-Arnaud.  Stèle  (*'. 

DM  S  ANTONIVS  AMEÎiSTVS  V  N 
DM  S  SAENIA  IVLIA    V    AN 


SIGNV 
BRITTO 
Femme.  Homme 

en  toge.  ' 


DMS     ANIVS     VICTOR     V     A^ 
DMS     IVLIA     HONORATA     V     A^ 


Homme 
Femme.  en 

costume  militaire. 


DMS     AT     DONATIANO 
V     A 

D{is)  m{anihas)  s[aci'urn).  Antonius  Ameth{{  =  y)stus  v{ixtù  an[nts).  —  D(is) 
m{ambus)  s(acrian).  Saeiu'a  lulia  v[i.vit)  aii(nis).  —  Sigiiu 

(^^sigHo)  Briuo  (nom  populaire  du  personnage).  —  D{is)  m[niub((s) 
s{acrum).  An(ii)ius  Victor  v{ixit)  (fti{nis).  — D(is)  m(anibus)  s{acrum).  lulia 
Houorata  v[ixil)  aii{iiis). —  D(is)  m[anibus)  s[ncrum).  Ant(onio)  Donatinno. 
V(ixit)  a[imis) . 

Nulle  paît  rage  des  personnages  n'a  été'  indiqué.  Les  deux  sujets 
figure's  sur  notre  stèle  rappellent  les  sarcophages  où  Ton  voit  deux 
époux  représentés  deux  fois  :  d'un  côté,  le  mari  y  porte  un  costume 
civil;  de  l'autre,  un  costume  militaire (^'. 

("  Déjà  publiée  dans  le  Bec.  de  Constaiitine ,  t.  XXVI,  p,  '■i']h,  n°  6h. 
(')  Cf.  Mélanges  de  l'École  française  de  Rome^  t.  XIV  (189/1),  p.  63q  et  pi.  VI; 
voir  aussi  la  stèle  de  Sétif,  Corp.  ingcr,  lat.,  t.  VIII,  n"  85i5. 


177.  —  Sétif.  Pioiiienade  d'Orléans.  Slèle,  haulo  d(>  o  m.  53, 
large  de  o  m.  ^o  '^^.  Personnage  debout  dans  un  édicule  que  sup- 
porlont  deux  pilastres  corinthiens  et  dans  le  fronton  duquel  se 
voit  une  rosace.  Il  tient  une  faucille  (?).  A  sa  droite,  un  oiseau  el , 
au-dessus,  un  plat  (?'?);  à  sa  gauche,  une  étoile  et,  au-dessus,  une 
guirlande.  Au-dessous  : 

M-CECI-GERSACSI  SATVl 
]I[arcm)  (jeci{liuS)  (/fr(/«rt«Hs-),  s(tc{erdos)  S{aticl)i  S(itur(ni). 

178.  —  Sétif.  Aux  bureaux  du  génie.  Stèle. 

D     M     S 
PESCENNI  A    SA 
TVRNIN  A  •  VIX 

AN     CXXV  {sic) 

SE  VALENTE  FECIT 
H     S 

D(/.s")  m(a>iil}Uii)  ■'i{acmm).  Pescennia  Sutirmiiin  vivait)  tin[nis)  CXXV. 
Se  valenle  fccit.  1l{ic)  s{lia  est). 

179.  —  Sétif.  Deux  fragments  d'une  plaque  de  marbre,  dans 
une  cave  de  Thùpital. 

\.-l  VL-lJ  V 

ET  FORTVNAi. 
miLlO  DVLCISSIM 
FECERVNT  IlaV  CCCLX^      {sir) 

.  .  .   M{(ncus)1  lul(iiis).  .  .  ci  Vovlunnta  [f\ilio  dulcisshn[o)  fecenmt , 
[même]  (ii]or(e)iil)n?  ??]  {anno  pmrinciae)  ŒCLW.  .  .   {âo^4-âoS). 

180.  —  Bougie  {Saldae).  Stèle,  déposée  à  la  mairie. 

Croissaiil. 

D  M  S 
1  V  L  I  A 
FO  RT  V 
N  VIXI~ 
ANIS 
XXVIIII 

D(is)  w[anihns)  .'i{acnnu).  Inlin  Forluii{nta)  viril  nn[)i)is  XXIX. 
'■'1   Ello  fi|^urc  (lf'j;'i  nu  Corp.  inucr.  hit.,  t.  Vlll,  n"  H/i5o. 


—  217  — 

181.  —  Bougie.  Stèle  du  cimetière  romain  situé  au  nord  du 
parc  à  lourrages,  près  de  la  prison  civile. 

D    •    M   •   S 
N  V  MER  I  A 
MARCI-FIL- 
ANVLLA-VI 
XIT-ANNIS-ll 

H  •  C  •  E  • 

Z)(/.t)  m{auibus)  s(acruin).  Numeria,  Marci  fil[i(i) ,  Aiiulla  vixit  aniiis  IL 
H{{c)  (sita)  e{st). 

182.  —  Tiklat  (Tupusuctu).  Gippe  ayant  la  forme  d'une  base  de 
colonne,  actuellement  sur  la  place  d'El-Kseur,  La  pierre  est  brisée 

en  bas. 

D-M  -S 

C  •  IVLIVS 
L-FIL-QVIR 

D{is)  m[ambus)  s{acrum).  C{aius)  lultm,  L{uciî)Jil{ius),  Quir[ina).  .  . 

183.  —  Taksebt  {Riisucurru)^^K  Dans  un  mur,  à  l'est  des  ruines. 
Caisson.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  o5. 

D  M  S 
M  •  I  VL-B  ASSO 
SIMPLICI  •  FIL 
PAVLVS-FRAT-EI 
IVS-D-P-SCVPV 
LAM-FECIT-VI  ID  . 
NOV  P  CCfc 

D{is)  m[ambus)  s{acrum).  M[arco)  lu(lio)  Basso ,  Siinplici(^s)  Jil{io) ,  Paulus, 
frat(er)  ejus,.d[e)  p{ecunta)  s(ua)  cupulam  fecit;  VI  id(us)  nov[cmhres) , 
pÇrovinciae)  CCLX  (  =  amie'e  299). 

")  Cf.  Corp.  inscv.  ht.,  L  VllI,  p.  766. 


—  218  — 

L'omission  de  l'àjfo  du  défunt,  Tindication  exacte  du  jour  de  la 
mort,  le  cngiionicn  Paiilus  pourraient  taire  croire (jue  cette  épitaplie 
est  chrétienne.  On  sait  que  les  inscriptions  chrétiennes  antérieures 
à  la  paix  de  l'Église  sont  extrêmement  rares  en  Afrique. 

184.  —  Tigzirt  {Rnsucurm)''^\  Chez  M.  Guillemet,  à  l'ouest  du 
villa'fe.  Copie  et  envoi  de  \1.  Lacour,  (lin>cteur  de  l'École  des  aris 
et  métiers  de  Dellys.  Petite  stèle,  pointue  en  haut. 

t 

DOMITIO 

RVFINO    MA 

GISTRO    LIBE 

RALIVM-LITTE 

RARVM  •  HOMl 

NI     BONO 

V-A  M 

Doinitio  Riijino,  inagistro  liberaliinn  lilterarum ,  liomini  hoiio. 
V{iTit)  a{iinis)  LXXV. 

Cette  inscription  est  entourée  d'un  cercle,  enfermé  lui-même 
dans  un  cadre  carré. 

185.  —  Tigzirt.  Caisson. 

D  •  M  • 
Q_-CAECILIVS- 
GALLICANVS-ET- 
CAECILIASVCESSA 
ET  FORTVNATVS-F 
S  ^  P  ^  F 

D{ts)  m{anihi(s).  Q(ttinlus)  Caecilim  Gallicanus  et  Caecilia  Suc(^c)cssa 
et  Fortunalm  J {i-alres)  s[ua)  p{ccHnia)  f[eccrunt). 

^')   Cf.  Corp.  inucr.  lat.,  (.  VIII,  p.  7GO. 


—  219  — 

186.  —  Tigzirt.  Caisson. 

D  •  M  •  S 
I  V  L  I  V  S 
C  A  E  C  I  L  I 
A^VS'V-A-XL 
A^-  P  •  CXXX 

D[is)  mianibus)  s{acruiti).  Iulius  Caecilianm  v{ixii)  a[nnis')  XL. 
An[no)  pirovinciae)  CXXX  (=  169). 

187.  — Cherchel.  Partie  supérieure  d'une  petite  stèle  en  marbre. 
Dans  le  fronton,  croissant  (cornes  en  haut).  Au-dessous  : 

M   •   IVLIVS   •   ROGATVS 
DOMINO-VOTV-S-L-ANI 

M[arcus)  Iulius  Hogatus  Domino  ^'-  volu{ni)  siplvii)  ((ibens)  ani{mo). 

Au-dessous  de  cette  inscription  était  une  femme,  placée  dans 
une  niche  cintrée;  il  n'en  reste  plus  que  la  tête. 

Ce  fragment  de  stèle  est  actuellement  chez  M.  Lacour,  directeur 
de  l'Ecole  des  arts  et  métiers  de  Dellys. 

188.  —  Haïdra.  A  ces  inscriptions  romaines  trouvées  en  Algé- 
rie, j'enjoindrai  une  qui  a  été  apportée  récemment  de  Haïdra  (im- 
maedara)  à  Téhessa  par  des  officiers;  elle  est  actuellement  déposée 
dans  la  cour  de  l'église. 

■m^MmmmMmmc  n  ^ 

DO  M  1  1  1  (ï'  T  V  L 

LI  0  LEG  Ç&  AVG  "i^ 
SER  AMANVE^ 

S  li  H  (;^  E  Ç^ 
CVRAVT   POM  STE 

.  •  Cn{eiî)  Domiti{i)  Tulli,  kff{ati)  Augixisti),  serv{us)  amanuens(is). 
H{ic)  e(st).  Curavit  Pom(peius)  Ste(phanus). 

^')  C'est-à-dire  Salunie.  Cf.  Toutain,  De  Saturni  deiin  Africa  ciiltu,  p.  27.  Voir 
ibid.,  p.  30,  l'indication  des  stèles  dédiées  à  Saturne,  précédemment  trouvées  à 
Cherche!.  Celles  que  je  connais  sont  eu  marbre  et  de  la  même  factura  que  la  nôtre. 


—  no  — 

Cil.  Domiliiis  TiiHiis,  (jui  lut  lé{>al  de  l'année  lAirique  en  Tan- 
iK'e  75,  olail  un  des  personnajjes  les  [)lus  considérables  de  renipiic 
au  l('ui|ts  des  Flaviens'^K 

Stéphane  Gsell. 

O   \oir  Pnllu  ileLossorl,  Fnslcs  des  proviitces  africaines,  t.  1,  p.  ii8. 


STÈLE  PUNIQUE 
REPRÉSENTANT  UNE  DÉESSE. 

Rapport  Je   M.  Pli.   Berger  sur  nue  rominuiiication  de  M.  Papier. 


M.  Papier  a  communiqué  à  ia  Commission  du  Nord  de  i'Alrique 
une  stèle  anépigraphe  trouvée  à  Hippone,  sur  laquelle  est  gravée 
au  trait,  assez  grossièrement,  une  divinité  qu'il  appelle  la  Cérès 
africaine. 

Rien  n'est  plus  fréquent  que  de  trouver,  sur  les  monuments  pu- 
niques de  basse  époque,  un  personnage,  tantôt  vêtu,  tantôt  nu, 
qui  tient  dans  une  main  une  couronne  terminée  par  deux  cornes, 
dans  l'autre,  tantôt  un  gâteau,  tantôt  un  rameau.  La  figure  de  la 
stèle  d'Hippone  présente  certains  traits  caractéristiques  qui  semblent 
légitimer  l'interprétation  qu'en  donne  M.  Papier.  Elle  représente  une 
déesse  nue,  qui  tient  dans  sa  main  gauche  la  couronne  cornue  et 
de  la  droite  s'appuie  sur  une  tige  garnie  de  feuilles  et  terminée  par 
une  grenade.  La  tête,  qui  est  assez  forte ,  est  couronnée  d'une  coif- 
fure en  forme  de  diadème  d'où  pend  un  voile  qui  retombe  sur  les 
épaules.  Au-dessus  de  ia  tête  et  à  la  partie  supérieure  de  la  stèle, 
on  voit  un  grand  disque  dans  leqtiel  est  incluse  une  étoile  à  dix 
rayons. 

Cette  figure  rappelle  la  déesse  également  nue  qui  fait  pendant  à 
Saturne  sur  ces  belles  stèles  couvertes  de  représentations  figurées, 
qui  proviennent  de  Maktar  et  dont  plusieurs  sont  au  Musée  du 
Bardo.  M.  de  La  Blanchère  avait  entrepris  de  les  expliquer  dans  un 
mémoire  communiqué  à  l'Académie  des  inscriptions  et  que  la  mort 
l'a  empêché  de  publier. 

Sur  ces  stèles,  comme  sur  la  nôtre,  la  déesse  est  voilée;  elle  est 
en  outre  toujours  accompagnée  d'une  grenade,  de  même  que  le 
dieu  d'une  grappe  de  raisin.  Enfin,  au-dessus  d'elle  on  voit  presque 
toujours  l'étoile  et  le  croissant. 

Archéologie.  i5 


•)■)'> 


H  V  a  dans  la  répétition  constante  de  ces  symboles  Tindice  d'une 
tradition  iconographique  qui  nous  permet  de  fixer  les  I rails  de  la 


déesse  qui  était  adorée  à  côté  du  Saturne  punique  dans  TAlViquc 
romaine. 

Philippe  Berger. 


CHRONIQUE 
D'ÉPIGIUPHIE    AFRICAINE, 


PAR    M.    K.    GAGNAT, 

Meni})re  du  Comité. 


ï 

DÉCOUVERTES   DES    BRIGADES   TOPOGRAPHIQUES  D'ALGERIE 
ET  DE  TUNISIE,   EN    1896. 


TUNISIE. 

La  récolte  épigraphique  des  officiers  topographes  en  Tunisie  a 
été  cette  année  peu  abondante  et,  à  l'exception  d\in  document  de 
première  importance,  sans  grand  intérêt.  Voici  les  textes  épigra- 
phiques  dont  nous  avons  reçu  copie  ou  estampage  : 

1.  —  Près  du  Douar -Chabia  (feuille  de  l'Oued-Zerga).  Copie 
de  M.  le  capitaine  Didier. 

ELIA  C  A  I 
RIONIS  QV 
I  SVRIACVS 

2.  —  Au  bord  de  la  route  qui  va  d'Aïn-Goléa  à  Henchir-Ksi- 
rat.  Copie  et  estampage  de  M.  le  lieutenant  Gameiin. 

D     M     S 
.  VRIAE  -Vie 
tOKlNA  PIA 
VIX  I  T  ANN 
I  S     XVIII- 

H  •  s  ■  E 

Ligne  2  :   .  .  .  uriae  [  i[ct\(mna[é). 


22A  

3.  —  Henchir-Hadjra-el-Beïda  (fouille  de  Téboursouk).  Estam- 
page et  photographie  de  M.  le  lioutenant  (iameliii. 

D  M  S 
BVLLATIA  CF 
\^mmp^  N  T  H  I  A  P  I  A 
VIXIT  ANN  XL 
M  V  1  i  1  1  D  XVI 
C  •  CALVI  SIVS 
HONORATIA 
N  V  S  •  V  X  O  R  I 
FRVGALISSI 
MAE  •  F  E  C  I  T 
H-S-EO-T-B-  Qj,T  •  T  •  L  •  S 

4.  —  Henchir-Hadjra-el-Beïda.   Copie  et  estampage  du  même. 

D     M     S 
C    CALVISIVS 

HONORA 
T  V  S  •  P  I  V  S 
V  I  X  I  T  A  N 
NIS  XXXXI 
M  I  I  I  D  XXI 
H  S  E  O  T  A  Y 
T      T  L      S 

Le  rliiiïrp  des  années  nous  paraît  incertain. 

5.  —  Henchir-Mandra-el-Kedixna ,  sans  doute  une  maison  de 
campagne  relevant  de  Thignica.  Copie  de  M.  le  capitaine  Didier. 

D  M  S 
^  vlCI  IIVS  VI 
CTOR  •  AMISIAIIC 
PIVS- VIXIT  AN  ^ 
XXXXV-  H-  S  -E 
OTBCLTT-L 

Ligne  2  :  Caecilius. 


—  225  — 

6.  —  Henchir-Mettich  (à  10  kilomètres  environ  au  Nord-Ouest 
de  Testour).  MM.  le  capitaine  Lachouque  et  le  lieutenant  Poulain 
ont  trouvé  dans  les  ruines  d'un  ancien  bourg  romain  une  inscrip- 
tion gravée  sur  les  quatre  faces  d'une  grande  base,  quelque  peu 
mutilée.  Ce  document  donnera  lieu  ailleurs  à  une  publication  spé- 
ciale avec  reproduction  pbotographique  de  la  pierre.  Il  est  donc 
inutile  d'en  transcrire  ici  le  texte  qui  allongerait  outre  mesure  cette 
chronique. 

7.  —  4u  pied  du  Djebel-Skhira,  sur  le  côté  Sud-Est.  Copie  de 
M.  le  capitaine  Didier. 

E  A  I  I  I  O  R  V 
lATCHLARN  VICTORIAEIINV 
ET   PATlIOMARCinirOVALERIAN 
IBVS  SVIS  FECIT 

Aucun  estampage  n'accompagnait  malheureusement  cette  copie. 

8.  —  Au  pied  du  Djebel-Skira,  dans  les  cactus.  Copie  du 
même. 


IVRIVS  ET 
VALERANVS 
LEG  II  AOC 
PIA   ET   DE 

VOT»SOI» 

Même  observation  que  pour  la  précédente.  Il  semble  s'agir  d'un 
vétéran  de  le  lîl"  b'gion  Auguste. 

9.  —  Djebel-Skira.  Copie  du  même. 

/OTIVS    Qwe 
AMENSIN 
RATVS  NI 


—  226  — 

La  j)icrre  est  employée  dans  le  mur  de  soutènemenl  d'un  bassin. 
Nous  avons  di^'à  publié  cette  inscription  en  1895?,  d'après  une 
r()pi(>  de  M.  Sadoux,  un  peu  différente  de  la  précédente. 

10.  —  Au  pied  du  Djebel-Skira.  —  Copie  du  même. 

IISSIMO 
si  BI  eT  POSTERI.s 

La  pieire  a  élé  utilisée  dans  la  construction  du  bassin  qui  a 
fourni  rinscriplion  précédente. 

ALGÉRIE. 

M.  le  raj)ilain('  Toussaint,  qui  nous  avait  déjà  il  y  a  trois  ans 
iap|»orté  de  Tunisie  un  grand  nombre  d'inscriptions  inédites,  eu  a 
recueilli  plus  de  deux  cents  dans  la  région  de  Madaure,  eu  Algérie. 
Nous  avons  divisé  ses  trouvailles  en  deux  [)aities;  nous  avons  in- 
séré les  milliaires  dans  le  rappoi't  fort  intéressant  ([u'il  a  rédigé  à 
la  suite  de  sa  campagne  to})Ographique  et  archéologique;  toutes  les 
autres  sont  réunies  ci-dessous. 

11.  —  Henchir-el-Aala  (à  5  kilomètres  au  Sud-Est  de  Mdaou- 
rouch). 

D-M-S 

T-FL-PVDEN 
TIS  FIL  QVIR 
M  AX  I  MI  A 
N  VS  PI  VS 
VIX-AN-XX 
H-S-E 

12.  —  Henchii'-el-Aala. 

D-M-S- 
POMPONIA     SE 
CVRAPIAVIXITAN 


227  


13.  —  Henchir-el-Aala. 


DIS  MAN-SAC- 
IVLIA    SECV    P  R  I  S  C  V  S 
RAPIA        VRBANI 
VIX  •  ANN     FIL  •  PIVS 
XLV  VIX-ANN 

H-S-E-  LXI 

H-ES 


14. 


Henchir-el-Aala. 


^  D-M-S  ^ 
Ç&VALERIAQ^ 
«J^OFELLI  A<:i' 
^VIX-AN-C?^ 
^    H-S-E    ^ 


15. 


Henchir-el-Abid. 


D-M-S- 
E    L    I    V   S 
E  V  T  I  C  S 
VIX- ANOS 

LXXVI 

Ligne  3  :  Eiitic{é)s  =  Eutyches. 

16.  —  Henchir-el-Abid  (à  3   kilomètres   à   TEst   de   Fedj-es- 
Siouda). 

D-M-S- 

MEG  SEN 
VIXIT  AN 
NIS  XXXII 


17. 


Henchir-el-Abid. 


D-M-S- 

Z  A  B  V  LV  S 

C  E  R  I  A  LIS 

VIXIT  ANNIS 

LXXXXV 


—  228  — 


18. 


Ksar-el-Ahmar. 


MERCV 


\l 


pj:avg 

L-A- 


.Ve/TMn"[o]  /4m[j9'(ms/o)].  .  .  v{o(uin)  [s(olvit)]  l[tbpnfi)  m{eri(o). 
19.  —  Ksar-el-Ahmar  (près  Aïn-Habboiirli). 


SATVRNO  AVGVSTO  SACRVM 
GENIO  SALT-SOROTHENS- 
M-FLTERTl-PRO-  SALVTE 
DOM-IMP-IVL-Slli 


wmmiMi. 


/ 


FEC- 


L'ethnique  Sorotliensis  est  nouveau.  Nous  rappellerons  comme 
simple  rapprochement  que  les  chevaux  représentés  sur  la  mo- 
saïque des  chevaux  vainqueurs  à  Hadrumète  portent  écrit  sur  leur 
croupe  et  sur  leur  épaule  le  mot  SOROTHI  ''). 

Le  nom  inip(3rial  disparu  à  la  quatrième  ligne  ét<iil  sans  doute 
celui  de  l'empereur  Philippe,  le  seul  qui  convienne  pour  remplir, 
sans  Toxoéder,  l'espace  vide  dont  on  dispose.  Il  faudrait  lire  :  Do- 
in[ini)  Imp(eratoris')  Jul[ii)  Philippi  Aug{iish). 

20.  —  Ksar-el-Ahmar.  Pierre  brisée  à  droite  et  l\  gauche. 

BAZIAQ_ 
SATER 
ESe-NONN 

S  xxxxxx 


'•''    Cnllerlinn  du  Musée  Alaotii,  p.  21 


—  220  — 
21.  —  Mechta-Sidi-Ahmed-ben-el-Fatzni. 


I    N^RESTVTVS   INSTITVIT    V 
/|    EX   OF-VICTORIS  STRVC    | 


iV.  .  .  Restidus  instituil;  ex  of[fichia)  Viclork  stnict(oris). 


22.  —  Henchir-Ali-bou-Derbel 

D-M-S- 
M  O  N  I 
FAVST 
MAIOR 

{hi'c)      a  n  I  n 

S  cxxv 


D-M-S- 
M  O  N  I 

L  S'^m 

FELICI 
Q^VIXIT 

ANNIS 
LXXXV 


D.  m.  s.  Moin[mentiim)  Faust(its)  Major  (vixit)  annis  CXXV. 
D.  ut.  s.  Moniiincntum)  L.  S[e«MsJ']  FeUc{[o\  vixit  annis  LXXXV, 

23.  —  Henchir-Ali-bou-Derbel. 

DIS  M  AN  IBV 
S  MONIMENT 
V  FLAVS  CE 
RI  A  L I  S  V  I  X 
SIT  ANNISqî'CV 
Ligne  3  :  Flav{i)us. 

24.  —  Henchir-Ali-bou-Derbel . 


D    -    M   • 

S   • 

l     V     N 

I     A 

FOR 

T     V 

MAT 

A    V 

Liro  :  Fnrtu[n]nta. 


IX -AN- XXXVIII 


(sir) 


25.  —  Henchir-Ali-bou-Derbel. 

D-M-S- 

DONATVS 

VIX-ANNIS 

LXXXV 


—  t>80  — 

26.  —  Henchir-Ali-bou-Derbel. 

DM-S- 


L  I  V  s 
TRIBV  Q 
VI  •  VIXIT 
ANN-CV 

Ligne  h  :  tribu  Qui^nno). 

27.    —   Henchir-Amana    (au    déboilch(i    Sud    du    Klianguet- 
-Mkrechba,  à  (i  kilomètres  do  Mdaourouch), 


D-M-S 
T  I  t  N  A 
F  O  RT  V 
NATAPIA 

VIXIT 

A  N  N  I  S 

XLVIII 

H  •  S  •  E  • 

OT-BQ: 


D-M-S- 
F-F-FIL-  QVk 
PVDENS  MA 
X  I  M  I  A  N  VS 
P-V-A  LXXXIII 
M-XI-H-S-E- 
O  -T  -  B-  Qj 


FL-HIC  SITVS  EST  PRO 
AVVS  QVI  TEMPORA 
VITit  PLVRA  SENEX 
NVMERANS  MERVIT 
HOC  SAPE  VOCARI 
VlXt  AD  EXEMPLVM  VI 
TA  POTERAT  QVE  NEPO 
TVM-DICI  SIMVL 
VkTVTE  PATHl  N  AM 
SAPE  SOLEBAT<ï' 
E»   AQVii  CAELERI 


RIVOS   iNCENDERE   MAGNOS  ^  N^ll^BVS 
SENOR    LEPOREM    MONSTRABAT   ET    IPSE  ^ 
SIC   FORTIS   CENTVM   NVMIVERABAT   TEM'O 
RA    VITA  ^    HOS   EGO    lAM   PRO    AVO  VER 
SVS    PATER    IPSE    NEPOS    QVE    ^ 
TESTNTES    VITAM    MVLTA     PER    SAE 
CVLA  MISI 


231 


Lignes  2  et  suivantes  :  F{Iavius) ,  F(lavii)  fil{ius) ,  Quir{ina  tribu), 
Pudens  Maximianus.  En  rapprochant  les  premières  lettres  des  sept 
premiers  vers,  on  obtient  le  nom  FI.  Pudetis. 

28.  —  Bir-el-Askaria. 

D-M-S- 
M-A-DV-A- 
LXXXV  ET -A 
S  •  SEVI  VA 
FECIT 

M.  A .  .  .  D.  .  .  viixit)  a{nms)  LXXXV el  A.  .  .  S .  .  .  se  vivafecit. 

29.  —  Bir-el-Askaria. 

D-M-S- 
^L-  AEM 
ILIA  VIX- 
ANN-LXX- 

[i4e]/(«a)  ou  [Ju]l({a). 

30.  —  Bir-el-Askaria. 

D-M-S- 
CATONVS 
ROGATIA 
NVS   VIXIT 

ANNOS 
LXV 

Caton(i)us  Rogatiantis. 

31.  —  Bir-el-Askaria. 

D-M-S- 
NONIVS  POTITVS 
V  I  C  SI  T    ANNI 
S     LXV 


—  232 

32.  —  Bir-el-Askaria. 


D  •  M  •  S  • 
Q_-  POMPEVS  DO 
N AT VS  FL  ■  PSOLVS 
MARITVS  IVLIAE  RV 
FINAE  VIXIT  AN  •  LX 
ET  FLAVIA  RVFINA  CON 
IVNX  PRIMA  VIXIT 
A  N  N  O  S     XL 

Ligne  3  :  Jl{amen)  p{erpetHus). 

33.  —  Bir-el-Atrouss. 

D-M-S- 
1   V    L   I   V    S 
R    V    F    I     N 
V  S     V  I  X  • 
A^IS  LXMIII 

34.  —  Bir-el-Atrouss. 

D-M-S- 
Q^-   F  V^ 
CVS  VIXIT 
ANIS  XXVI 

Q.  .  .  Fu[s]cus. 

35.  —  Bir-el-Atrouss. 


^RCL 
«L  A  E  S  T  R  I 
CATA  V- AN- 
C   I  •  H  •  S  •  E  - 

[Ma\rcia  \fili](i  Estricata. 


—  233  — 

36.  —  Bir-el-Atrouss. 

D-M-S- 
Q_-  O  C  T  A  V  I  V 
S      I  A  N  V  A  R 
IVS   PIVS  VIXI 
T   ANNIS  XXXV 

H-SE- 

37.  —  Henchir-el-Azeli. 

D-M-S- 
ARUVTIA  MAXIM- 
VIX  «^  AN  ^  LX  SEP 
ELLITA  CVMVALE 
N  AM  PAMONI 
MARITO  EIVS  A  FI 
LI  IS      EORVM    ^ 

Ligne  3  :  Frontonis  (^jHius). 

38.  —  Henchir-el-Azeli. 

D-M-S- 
C  -«FELIX 
FRONTON 
IS  VIX-  ANIS 
XXXIII  ^  SA 
LVIIA  VICTO 
RIA  VXOR  FE 
LICIS  VIX-AN 
IS  XXV 

39.  —  Henchir-el-Azeli. 

Croissanl. 

D-M-S- 
L-VALERIVS  NA 
MPAMO   SAC- 
PLV  -VIX  •  AN 
N  I  S     L  X  X  V 


Ligne  3  :  sac{erdos)  Plu(tonis). 


—  23^  — 

40.  —  Aïoun-Berrich. 

HIC  MEMORIE  SANCTO 
RV-PAVLI  DON  ATI  MIG 
GINIS  BARICIS 

Les  martyrologes  signalent  en  Afrique  plusieurs  saints  du  nom 
de  Paul  et  surtout  de  Donat.  11  est  doue  impossible  de  sa\oir  le- 
quel de  ces  martyrs  était  honoré  à  Aïoun-Berrich. 

Miggin  est  un  martyr  de  \Iadaure  '^^  Les  noms  de  Donat  et  de 
Miggin,  suivis  de  celui  de  Baric,  sont  cités  déjà  dans  une  liste  des 
saints  trouvée  à  Henchir-el-Hamacha'"^^. 

41.  — Bir-Cédra  (à  2  kil.  5oo  au  Sud  de  la  gare  de  Mdaou- 
rouch).  Pierre  brisée  en  bas. 

D-M-S- 
M-MVNATIVS 
M  A  X  I  M  V  S 
SE  VIVENTE  FE 
CITE-D-V^^ 

42.  —  Bir-Cédra. 

D-MS- 
WMWii  GRE 
SCENS  VI 
XI T  ^  AN 
NIS  «ï»  V  Qb 


43.  —  Henchir-Chabbout. 


D-MS- 
DATIVA  ^ 
VICSIT   AN 
NIS  ^  XXV 

L     C     S  {sic) 


Ligne  5  :  le  s(ita). 


('^  Morcclli,  Afr.  christ.,  t.  Il,  p.  li[).  {]Ç.  (]orp.  inscr.  Int.,  p.  li'][i,  où  esl 
transcrit  un  passage  de  Maximt',  i'advcisairo  de  saiul  Aiijfiistin. 

(^)  (!(yrp.  inscr.  lai.,  l.  VIII,  n°  10G8G.  CI',  aussi  u"iGo9G:  Doual{a)s  }ii{(irlyr) 
n{oater'i  ). 


44. 


Bir-Cham. 


45.  —  Bir-Cham. 


—   235   — 

DM-S- 
¥   ■    R  O  G  A 
TA  VIXIT  A 
N  N  I  S    LX I 

F{lavia)  Rogala. 

Buste. 

ARK-VIXIT  ANNI 
S  LXII-M-IIII  A  DL^ 
TA  CONSER-33NEM 
ERITO  3)  SVO  SFCIT 


Ligne  2  :  Ark{arius);  ligne  3  :  Adl[ec]ta. 


46. 


Henchir-Cher  agrag . 


D-M- 
SCD 
ATVS 
S  S  VI 
XITA- 


47. 


LXXVII 
D.  M.  S.  C.  .  .  Datus  s.  s.  ?  viœit  a{nnis)  LXXVII. 
Henchir-Cheragrag. 

D    •   M    •    S   • 

FL-  DON  A 

TA  VIX-AN 
NIS  LXXXX  ^  L  ^  K 
DONATVLVS  FIL-FE 

Ligne  k  :  L.  A(eliusf). 


—  n(j  — 


43.  —  Henchir-Cheragrag. 


D  •  M  .  S  . 
1  VLI  VS     Vie 
TOR    PIVS  VI 
X  I  T    AN    XL 

H-S-E- 
C-IVLIVS  DO 
NATVS  F-  FRA 
TRI 


49.  - — ■  Henchir-Cheragrag. 


D 

.M. S.  1 

O 

P 

T  O 

M 

I 

G    1 

NIS 

VI 

X 

T 

AN 

N 

I  S 

Ixxx 

^ 

<i> 

D  ■  M  •  s 
M  E  G  G 

E  N  I  S 
ACERD 
A  V  I  X 
I  T  A  N 
N  I  S 
M 


(a).  Opto?  Migitiis.  —  (b).  Meggetii  sacerda[e). 

50.  —  Henchir-Cheragrag'^).  Pierre  brisée  en  baut. 

CL  i"  R  I  B  V 
M  E  C  H  I  E  T 
V-  A  •  LXXX 
ITEM  VXOR 
E  I  VS  S  A  H 
N  A  MT  MV 
S  A  VI  S  VA 
LXV 


jigiie   1  :  Qhiirùia)  Irihii. 


o   Celto  inscription  lijjnrc  ilûjà  au  Corpita  sous  le  n"  '.',3o6.  La  copie  de  AL  le 
capitaint.'  Toussaint  esl  pri'féialjlc. 


—    i>37  — 

51.  —  Près  le  Coudiat-Chouf-Debbah.  Copie  de  M.  le  lieute- 
iiaiil  Louis. 

I 


T  H  X  CO 
O  O  P  P  I 
CJHKeP 
eHMAO 
OnACH 

o  p  r  H 


n  A  N  T 


^ACMC 


En  fabsence  d'une  piiolographie  ou  d'un  estampage,  il  est  im- 
possible d'expliquer  cette  inscription. 


52.  —  Dans  le  lit  de  1  Oued-Damouss ,   près  du  pont  du  clie- 
min  de  fer,  entre  Mdaouroucli  et  Clairfontaine. 


D.M.S. 

^^  L  I  V  S 

wmcimm. 
■mmSACEK 

DOS   VA- 
LXXV 


D.M.S. 
lANVARIA 
A  R  I  N  I  S 
FILIA  PIA 
VIXIT  AN 
NIS 
LXXXV 


53.  —  Henchir-Fedj-Deriass. 


D  ■  M-S  • 
A  E  L  I  A 
POLITA 
VIXIT 
A  N  N  I  S 
LXX  X  I 


ÂliCUliiULOGlE. 


i6 


—  -iss  — 

54.  —  Henchir-Fedj-Deriass. 

D-M-S- 
AEMILIA  M 

AXIMA     VI 

X-A'-    LXXI 

HS-E 

55.  —  Henchir-Fedj-Deriass. 

D-M-S- 
M  -  DOMITI 
VS    BARBARI 
FIUVS  V-A-L 

56.  —  Henchir-Fedj-Deriass. 

L  •  D  O  M  ITI  V  S 
M  A  R  T  I  A  L  I  S 

VIXAN  -LXXXX 
Q_y  I  R  I  N  A  C  I  R 
0-T-B-Q_   LARARÇ 

Le  signe  final  n'est  peut-être  qu'un  ornement. 

Ligne  U  :  Quirma  (tribu),  Cir{tensis).  A  la  cinquième  ligne,  Larar(^ 
est  sans  doute  un  sobriquet'^). 

57.  —  Henchir-Fedj-Deriass. 

D-M-S- 
C-DOMITI 
VS  MAXI 
M  V  S  VI 
XIT  ^  AN 
NOS 

XXXIIII 
ET   M  ES  ES     (.sic) 

OCTO  ^ 

'''   Voir  (les  sobriquets  indiqués  à  la  lin  du  texte,  dans  le   Corp.  imcr.   lat. 
t.  VIII,  n"'  nj'n,  ^1191,  loTx)^!,  etc. 


—  239  — 

58.  —  Henchir-Fedj-Deriass. 

M  •  COELI  VS  M  AR 
CELLVS 

V-A-S-XXXV  (sic) 

D-M-         O-T-BQj 

Je  suppose  qu'il  faut  lire  aux  lignes  3  et  6  :  v[ixit)  a{nnis)  XXXV. 
D[is)  m[anibus)  s{acrum).  0{ssa)  t{ua)  b{ene)  q{uiescant). 

59.  —  Henchir-Fedj-Deriass. 

DMS- 

I  V  L  I  V  S 

PAVLINVS 

VIX   •  ANNIS 

C-H-S-E-     • 

60.  —  Henchir-Fedj-Deriass. 

L-IVLIVS    ROGA 
TVS  VIXIT  AN 
NIS    LXVI 
HS-E 

61.  —  Henchir-Fedj-Deriass. 

D  ■  M    S  • 
C  •  I  •  S  A  T  V 
RNINVS      VI 
XIT   ANNIS    LX 

C.  J(ulim)  Saturninus. 

62.  —  Henchir-Fedj-Deriass. 

D-M-S- 
P  •  IVLI  •  SE 
NECAIS  Q 
VIRINA  F 
ILI-VIXIT 
ANIS    L 

xxxxv 


—  '2/i0  — 

^ciiecais  esl,  je   pense,  jjour  Senecaes,  gôiiilil'  incorrect  do  ^e- 
necae  '^^. 

63.  —  Henchir-Fedj-Deriass. 

D-M  •  S • 
1  VLI  VS  SE 
NECIO  DE 
FV  N  C  TV  S 
VIXIT  ANIS 
LXIII 

64.  —  Henchir-Fedj-Deriass. 

DM-S- 

IVLIA  ROGATA 

OVARINA 

P  1  A    VI  XI 

T    AN  -LXXVII 


65. 


Henchir-Fedj-Deriass. 


DMS- 
SEXTI A 
VRBANA 

VA-XL 


66.  —  Henchir-Djahel  (Djebel-Zouabi). 


D-M-S- 
S  ECW 
DAM 
XIME  F 
FVLCII 
VXOR 
P  •  V  •  A 
LV 


D-M-  S 
ZABA 
SECVN 
DE  FI 
PV- A 
XXV 


''^  Cl.  (las  formes  analogues  :  Asicianes  {Corp.  itiscr.  lai.,  l.  VIII,  n°  i^uj")), 
Urhnnais  (ibid.,  n°  H706),  etc.  Dans  un  texte  «le  Youks  que  vient  «ic  publier 
M.  (jsell  {Bull,  archéol.  du  Comité,  1896,  p.  178,  n"  5i),  on  lit  :  Memnria  didcissi- 
iiiais  fdiais  mv(i(>-i). 


—  2à\   — 

67.  —  Mechta-Djebabra. 

D-M-S- 
CANNIVS    VR 
BANVS  VICSIT   AN 
NIS   XXXV 

68.  —  Ksar-Ejlèje. 

D  •  M  •  S  • 
Q^  •  T  V  C  C  I  V  S 
S  E  X  T  I  L  I  A 
NVS  PIVS  VIX- 
ANNIS  XXXIIII 
MENSIB-IIII  PAR-FILIO  FEC- 

Ligne  6  :  par[entes)  filio  fec{enint). 

69.  —  Ksar-el-Frigui. 

D  •  M  •  S  • 
CALPV  R  N I  A  SE 
DATA  ASPRENA 
TI ANA  C ALP VR 
NI  GEMINI  NEP 
CALPVRNI  SEDAt 
ET  VASIDIAE  RV 
FILIAE  SACERDO 
TIS  FILIA  PIA  VI 
XIT  ANNIS  XXXII 
M  E  N  S  I  B  V  S  III 
MONVLA  CARIS 
SIME  ET  FIDELIS 
CONIVG-P-C-ANNL- 

Ligne  7  ;  lire  Iiufi[7i]ae. 


—   U'2 


70. 


Ksar-el-Frigui. 


D.MS- 
MVS 
TIOLVS 
ZA  B  VL 
Ll    PIVS 
VA-  LXI 


D-MS- 
I  V  L  I  A 
PRIVA 
TA  MVS 
TIO  LIV 
XORPV- 
A-  LXXI 


Mvstiolus  ZnhuUi  (Jiliua). 


71.  —  Ksar-el-Frigui'^). 


D   •    M   •    S   • 

ONESIMVS  LIB- 

PVA^LV 

72.  —  Henchir-Gourine. 

DIS    M  N  I  B  V  S 
S  A  C   •  V  •  F  L  O 
RA  ANTONI  F- 
P  •  V  •  A  •  XI 
HSE- 

V .  .  .  Flora  Antoni{i)f{{lta). 

73.  —  Henchir-Gourine. 


Fcstus  Natalis  Dubb .  .  .  /(tlius). 

-''  Celle  inscription  a  déjà  été  ropiéo  par  M.  le  rnpitainc  Lcbrolon  et  publiée  dans 
lo  fiuU.  arcliéol.ilu  Comité,  1890,  p.  '620.  La  copie  df  M.  le  capitaine  Toussaint  est 
meilleure. 


—  V\?,  — 

74.  —  Henchir-Aïn-Keskès. 

DM-S- 
AEMIl]-CILO 
M  V  S  A  V  I  S 
MVSVLAMVS 
V- ALXXXV 

Lignes  3  et  6  :  Musavis  [filius),  Musulam{i)us. 

75.  —  Henchir-Aïn-Keskès. 

DM-S- 

M  A  V  R  V  R  B 

ANVS  V  A  II 

H  E  S 

mN   A  F   F  I  L  r« 

D-M-S- 

A VR • V I CT 

O  R  I  N  A  PIA 

V-AXHSE 

«ET  FL- VRBA« 

76.  —  Henchir-Aïn-Keskès. 

C- VICTOR 

VIXIT 

ANIs  XL 


77.  —  Henchir-Aïn-Keskès. 


ZELMA  FA 
VSTI  F-NAT 
ABVTVIX- 
A  N  N  I  S 
XXXXIII 

HIC 
SITVS 

EST 


Ligne  2  :  Nat{t)abut{tis). 


ûflfi 


78. 


Khamissa. 


D-M-S- 

AVRELl  A 

VI  CTORI 

Cadro  vide. 

PV-AXXX 

HS-E 

79.  —  Khamissa. 


80.  —  Khamissa. 


DMS- 
B  AR  I  S 
AL-I  AN 
V   A   R    I 
FI  LIVS 

VIX 
IT    AN  • 
L   X  X  X 


DMS- 
BVLLATI  A 
H I  LARA   BVL 
LATI    FELICIS 
FIL-PV-AN- 

LXXXX 


81.  —  Khamissa. 


D-M-S- 
C  A  E  C  1  L 
IVS  MAR 
T   I   N  V  S 
P-V-A-LXl 

H-S-E- 


D-M-S- 

M  •  A  •  M  • 

P   •    V   •    A 

LXXV 

H-S-E- 


2a; 


82. 


Khamissa. 


D.M.S. 
CAEC  I  LI 
A  FLACCL 
LA  FABATI 
VXORP.V. 
A  •  LXXV 


83.  —  Khamissa. 


D-M-S- 

CE  S  TI  A 

C  I  T  T  I  N 

P  •  V  •  A  • 

L  X  X  X  X 

D.M.S. 
CESTIVS 
PRIMVLVS 
P-V-ALXI 


(a)  Ligne  3  :  Cittin{a) 


84.  — 


85.  — 


Khamissa. 

D-M-S- 

D-MS- 

S  EX  TILI 

Q^-   FA  B  I 

A     DONA 

V  S     M  E  S 

T  A     P  I   A 

S  A  LL INS 

V-A-XXXV 

P-V-A-  LXXX 

HSE- 

H-S-E- 

Khamissa. 

D-M-S- 

D-M-S- 

FALCIVS    CE 

GE  L  LI  A     CA 

SVS    FALCITA 

TAMILLA  CAS 

LARIS  FIL-P-V- 

TIFIL-P-V-AIX 

A  ^■'mmwMmmm 

H-S-E- 

(a)  Faldus  Ce[l]sus  Falci  Talaris  fil{JMs). 

86.  —  Khamissa.  Pierre  brisée  en  bas. 

F  A  L  C  I  O 
F  R  O  N  T  O  N 
C  FALCI  VI 
T  O  R  I  S  F  I  L  I 
I  V  V  E  N  1  PII 
SIMO  ET  MEMO 
RI  A  AM  A  NT  I  S 
SIMO    INTEGRE   VIX 


I 

C 
O 
S 


87.  —  Khamissa. 


•2  A  G  — 


DM-S- 
F  A   L  C   I  V   S 
F   R    O    N    T    O 
FRO  N  T  ON  I 
FIL-PV-A  XIX 


Ligno  U  :  Frontoni{s). 
88.  —  Khamissa. 


D.M.S. 
C  •  FALCIO  Vie 

TORI 
C-  FALCI  Vie 
T  ORIS     FIL  • 


89. 


Khamissa. 


90.  — 


91.  — 


D-M-S- 

FELICE  RVF 

Cadre  vide. 

FILIVS 
PIVS 

V  -  A  •  L  V 

H-S-E 

Khamissa. 

D-MS- 

D-M'S. 

LVIBIA  NV 

F-  F  LAC  C 

MIDICA 

H  V  S    PIVS 

F-FLACCHI 

V  •  A  •  L^l. 

VXOR 

P  •  V  •  A  • 

XXX 

Khamissa. 

D-M-S- 

D-MS- 

FORTV 

mmmm.K 

N  A  TA 

MAXIMA 

V-  A  ■  M 

V.-LXXX 

HSE- 

V-P- 
HS-E- 

—  2â7 


92. 


Khamissa. 


D-M-S- 
T-HERENNI 
V  S     M  AXl 
MVS  P-V-A- 
XLIIII    M-X 

D  •  XX 
H  •  S  •  E  • 


93.  —  Khamissa. 


D-M-S- 
HONORA 
TVS  SATVR 
NINI  MbA 
LATIS  FIL 
VIXIT  ANNl 
S  Lw 


D-M-S- 

FESTI  FILIA 

HONORATI 

VXOR  VIXIT 

ANNIS 

LXXX 


94. 


Khamissa. 


95.  —  Khamissa. 


I    V    L   I    A     R    O 

M  A  N  A 

M    •    N  V  M  I  S  I 

NOVELLI  VXO 

R  P-VIX-ANNIS 

XXXV 

H  -  S  •  E  • 

IVLIA  ROGA 
TA  MARTIAL 
IS  FILIA  PI 
A  VIXIT  AN 
NIS  LXXXX 
H-SE- 


•2^1 8  — 


96.  —  Khaniissa. 


97.  —  Khaniissa. 


D-M-S- 

IVNIVS  PRISCVS 

HO    N  O  R  A 

VS  PIVS  VlXt 

ANNIS  LXV 

H  Q!'  S  ç^  E 

IVLIAE  IVNO 
NIAE  C  IVLI 
CRESCENTIS 

MATRI 
FALCIO    PVN 
V  I  CTORIS 
FRONTONIS 


A  la  quatrième  ligne,  le  sens  des  lettres  PVN  m'échappe. 


98.  —  Khamissa. 


D-M-S- 

GE  LLI  A 

I  A  N  V  A 

RIA  V-A- 

LXI 

(b)  Ligne  2  :  V(ibius). 

D-M-S- 
A  •  MAR 
P-V- AN 

LXXXX 


DM-S- 
V-MANS 
IVS    Vie 

TOR 

V-A-LXXX 

H-S-E- 


D-M-S- 
VR  B  A  N 
A    P  •  V  • 
AN  •  LXXI 


99.  —  Khamissa. 


D-M-S- 
MARCIA  SA 
TVR  N  I  N  A 
V- ANNIS  XXI 

H-S-E- 


100. 


Khamissa. 


—  2/i9  — 

M  E  R  i 
D  I  A  N  V  S 
CRASSl    F 
P  VIX  ANN 
XXV  H-S-E 


101.  —  Khamissa. 


102. 


Khamissa. 


M-NVMIS 

IVS     NOVELLVS 

P-VIX-AN-LI 

H-S-E 


D-M-S- 

Q_-  F  A  B  I  V  S 

D  O  N  A  TV  S 

P-VA-XVI 

H-S-E- 


103.  —  Khamissa. 


104.  —  Khamissa. 


NVMISIA  NO 
VELLA  NO 
V  ELLI     FIL 

VIX- AN- 
XVIII  H-S-E 


L-PLOTI 
VS  CIRR 
I  V  I  V  S 
p.  V-  A  - 
XXXV 
H-S-E 


Cadre  vide. 


Lignes  2  et  3  :  Cirriu[l\iis. 


•250 


105. 


Khamissa. 


D  I  D  1  A 

ROGATA 

P-V-A- 

XXXV 

H  •  S  •  E  • 


DMS-PL 
OT  •  AMVl 
P  H  A  M 
O  CIR  F 
P-V-A-  LI 
H  S-E- 


(b)   Ligne  6  :  Cir{riuli?) [{ilins) 


106. 


Khamissa. 


D-M-S- 
D  •  N  O  V  E 
LLA   P-V-A 
XXX  H-S-E 


D-M-S 
P  L  OTI  VS 
SILVANVS 

PV-A- 
XXXXI      ET 

FILIVS 


107.  —  Khamissa. 


P  L  O  T  I  A 
MATRONA 
P-V-A- 
H-S-E- 

L'àgo  de  la  défunte  n  a  jamais  été  indiqué. 

108.  —  Khamissa. 


109.  —  Khamissa. 


D-M-S- 

P  R  I  M  V  L 

LA  FELICIS 

FILIA 

P-V-A- 

XVI 

H  •  S  - 

E- 

D-M-S- 

RVFILA 

P- VIX- 

ANIJ 

LXXV 

•251   — 


110.  —  Khamissa. 


111. 


Khamissa. 


112.  —  Khamissa. 


RVFILLA 
FLVDENI 
F-VIX-AN- 
L    H • SEP • 


RVFIN  A 
RVF INI  C  R 
ASSI  FILIA  SA 
CERDOS  TEL 
LVRIS  H-S-E- 
P- V- A-  LXXX 


D-M-S- 
C-  SAL 
VIDE 
N  I  V  S 
VICTOR 
MILES 
PRET 
p. y. A- 

xxxx 

HS-E- 


Cadre  vide. 


Lignes  6  et  7  :  miles  pr[a)et{prianus). 


113.  —  Khamissa. 


114. 


Khamissa. 


DM-S- 
SATVRNINVS 
FRONTONIS  F 
P  •  V • A • XXV 


D-M-S- 
SIDINA    M 
VARI  VXOR 

P-V-A- 

XXXV 


—  -lyi  — 

115.  —  Khamissa. 

D-M-S. 
SILVANVS    CEL 
Ll  SILVAN  FIL 
I  •  V  •  A  •  XVII 

HS-E- 

Lignes  a  et  3  :  \G]elU{i)  SUvan{i)\  li}|ii('  U  :  \p{iiis)]  v{irit),  etc. 

116.  —  Khamissa. 

D-M-S- 
A  -TETR- 
H  O  N  O 
R  A  T  V  S 
A  •  HO  •  F  • 
PV- A-XX 

A.  Tetr Honoratiis  A.  Ho[norali) /(ilius). 

117.  —  Khamissa. 

D-M-S- 
V   I   N   C   E   N 
TIA    PIA    FE 
LICIS  VCXOR     {sic) 
BONA  VIXIT 
ANNIS  XXX 

H-S-E- 


118.  —  Khamissa. 


^lAL-  F- 
W^^C  A  L 
•«  T  E  R  T  I 
VXOR  PIA 
VIX-ANNIS 
XXI   HS-E 


—  253  — 

119.  —  Mdaourouch. 

M  E   R  C  V   R  I  0 

A  VG-S  ACRVM 

T-FL-MARTIA 

LIS     V  O  T  V  M 

SOLVIT 

ITEM  Q_L  •  A  •  DD 

Ligni'  G  :  iteinq{ue)  liibem)  a{)ùmo)  d{e)d{icaml). 

120.  —  Mdaourouch. 

IMP  •  NERV  AE    C  AE 
S  A  R  E     A  V  G 
VI    C  T   O    R   I    A  E 

AVG   •   SAC   • 
L-GRANIVS  EQj  VIR 

LEG  ni  KVGWMwmmmM. 

OB  DEC VRION«TV;«  S  P  F 
Ligne  5  :  L.  Grmxms  [LJ /{ilius)]  Quir(ina  tribu)  Hotioralus. 

121.  —  Mdaourouch. 

IMP   •  CAES  • 
FLAVIO    GRATIA 
NOPIO  FELICI  Vie 
TORT    A  C   T  RI  VM 
FATORI    SEMPER 
AVGVSTO 
ORDO  COL-MADAV 
RENSIS  DEVOTVS  NV 
MINIM  AIESTATIQ_ 
EIVS 


122.  —  Mdaourouch. 


DIS  MANIB 

SAC- 
T-ANTONIVS 
SVDERNVS 
PIVS  VIXIT 
ANNIS  XXV 

H-SE- 


AllClIKOLOUlE. 


—  -25/4 


123.  — 


Mdaourouch. 

D    ■ 

M 

•  S  • 

A    E    M    1    L 

I 

L-C  A  E  C  I  L  1 

A    F  0  R  T 

V 

V   S       C   R   E  S 

N     A     T     A 

CENS     F  L  A 

P    I    A       VI 

V    I    A    N    V    S 

X  I  T 

P-V-A- 

A   N    N    N    S 

LXXXX 

X    X    X     1     1 

T    I    T    I    N    1    A 

H   •    S    •    E    • 

HONORA 

TA   P-V-A- LXX 

H-S-S- 

124. 


Mdaourouch. 


D  •  M 
F  A  BR I  CI 
A  MRCEL 
L  A  P  I  A 
V  I  X  1  T 
A   N    N    I    S 

XXX 
H    •   S    •    E    - 


C  A  E  C  I  L  I 
V  S  E  S  î  D 
O  R  V  S  P  I 
VS  VIXIT 
A  N  N  I  S 
L  X  X  I 
H    •  S    •    E   • 


125.  —  Mdaourouch. 


D    •    M 
F    L    A    V  I  A 
HONORA 
TA  P-VIXIT 

A  N   N    •    L  X 


L-CAECILIVS 

HONORA 
TVS  A^ZENTI 
VS  P-V-A- LX 


CAEClLll  -  HONORATVS 
ROGATI  AN  VS  Si^  <^ 
0  PATRl  PlISSMO  <i> 
CAECILIA  lANVARVA 
PIA  VIXAN-XXX 
H-S-S    - 


255 


126.  —  Mdaourouch. 

D  •  M  •  S  • 
S  •  P  E 
T  R  O  N 
I  A  I  A 
N  V  A  R 
lA  P-VIX- 
A  N  N  I  S 
L  X  X  X 
H  •   S  •   E  • 

127.  —  Mdaourouch. 


D 

• 

M  •  S  • 

F 

L 

•M  ^ 

C 

I 

A    Q_ 

P 

F 

SIBI 

E 
RI 

T 
T( 

M  A 
D  V-A- 

L 

X 

X  X  I 

H 

S  ■    E 

D     ■     M     • 

S- 
L   •    C   A   E 
C  I  L  I  V  S 

Q^V  I  R 
H    O    N    O 
R  A  T  V  S 
!P-  VA- 
LX  X  V 
HS-E- 


D  •  M  •  S  • 
L  ■  C  A  E 
C  I  LI  VS 
Q_V  I  R  • 
N  V  N 
D  I  N 
R  I  V 
P  •  V 
L 
S  • 


A 
S 
A 


H 


(a).  Fl[avia)  Marcia.  .  .  J\ecii)  sibi. 


128. 


Mdaourouch. 


DM-S- 

CAESONIA 

NATIVA    PIA 

VIXIT  ANNIS 

LXXIII 

H- S-E- 


129. 


Mdaourouch. 


D-M-S- 
S-CAPSIVS  M  F 
QV I R  F  A  V  S 
TV  S    P  I  V  S 
VIXIT  ANNIS 

L  X  X  X 


—  :>5G 


*30.  — 


131. 


Mdaourouch. 

D-  MS  • 

D    MS- 

C-CIIRl 

A-NVMI 

NIVS  VI 

SIA  PIA 

TALIS  PI 

V  I  X  IT 

VS  V  •  A 

AN  NIS 

LX  X  I 

LXXXV 

H  •  S  •  E  • 

H    S  ■  E  • 

Mdaourouch. 

DM-S- 

TICL 

11  n'v  a  jamais  eu  (Taulres  lettros  gravées  sur  la  pierre. 

132.  —  Mdaourouch. 

DMS- 
Tl-CLAVDIVS  ACVTI 
VS  P-V-A  \m  C.^CILI 
A  SILVANA  P;V-A  M 
CLA^DIVS  MXIMI 
ANVS  P,-V- A-  XXXV 
CLAVDIVS  RoGtA^ 
VS  l'V^  XX  CLAUDIA 
ACVtA    P\A/    VIII 

133.  —  Mdaourouch. 

TI- CLAVDIVS  FESTVS 
FESTIANVS  P-V-AN 
NIS    LXXXI 
H  ■  S  •  E 


134. 


Mdaourouch. 


DMS- 

TI  ^  CLAVDIVS  HONO 

R  ATVS    KMPA^I  A^  S 

V  ^  ANNIS  ^  LW  ^ 

H  ^  S  ^ 


—  257  — 


135. 


Mdaourouch. 


D  >"  M  Y  S  Y 
CLyQVINTIA 
PyVvA^vXXXVII 


136.  —  Mdaourouch. 


TI  ^  CL  AVDI 
V  S  <ï)  R  O  G  A 
T  V  S     P  I  V  S 

VIXITçî'ANNIS 
LXX  H  •  S  ■ E  • 


137.  —  Mdaourouch. 


D-MS- 
TI   <:>  CLAVDIVS 
SATVRNINVS 
KAMPANIANVS 

H  <ï'  S  'ï'  E 


138. 


Mdaourouch. 


D  A  M  X  SACR  X 
CLAVDIA  PAVLA 
SACERDOS  MG 
NA  PIA  VIXIT  AN 
NIS  LXXXX  H-S-E 


139.  —  Mdaourouch. 


D.M.S 

M.CORNELIVS 

LVCISCVS    PIVS 

VIX.  A  NN  I  S 

L  X 

H.S.E. 


D.M.S. 

C  O  R  NEL  I  A 

SATVR  NINA 

PIA     VIXIT 

A  N  N  I  S 

L  X 

H.S.E 


D.M.S. 

SEXPEDIVS 

LVCISCVS 

V.A. 

L  X  X  I 
H.S.E. 


Cadre  vide. 


140.  — 


—  258  — 

Mdaourouch. 

DIS  M  .  SACR  . 

CORNELIA   POLA 

PI  A  VIXIT  ANIS 

LXX  H-S-E- 


141.  — 


Mdaourouch. 

D  .  M 
C  .  D  OM I 
TIVS  MAR 
TIALIS  PI 
VS  VIXIT 
AN 


S 

GEMI 
N  I  A  O  P 
TATA  PIA 
VIXIT 
AN 


L'âge  des  défunls  n'a  jamais  e'té  indiqué  sur  la  pierre. 

142.  —  Mdaourouch. 

DMS- 

D  O  xM  I 
T  I  A  S  E 
C  V  N  D  A 
PIA  VIXIT 
A  N  N  I  S 
C  V 
H-SE- 

143.  —  Mdaourouch. 

DIS  M  A  N  I  B 
VS-FABBORN 
L/ElTlCIVS  AN 
NOS  VIXIT 
LXXXV    HS-E- 


Ligne  2  :  Fa6ftor(t)w(îMs)?? 


259 


144. 


Mdaourouch. 


D-MS- 
P      •      F     A      B     I 

V  S     FELIX 

V  •      A     •      L     X 

D-MS- 

P  •  FABI  VS     P  • 

QVIETI  BAS  PCV 

V     A     XIII 


Ligne  7  :  P.  Faims  P.  Quieti  {/Uius)  Bas{sus) 


145. 


Mdaourouch. 


D-M-S- 

L  -  FABRICIVS  SA 

TVRNINVS  FELICI 

ANVS  PIVS  VlXt  N 

NIS  VII  H  -S  -E 


146.  —  Mdaourouch. 


D-M-S- 
F  AN  N  I  VS 
MVRICIVS 
P-V-A-LXXI 

HS-E- 


D-M-S- 

L-  FANIVS 

CASTINVS 

P-V-A    LXI 

H-S-E 


147.  —  Mdaourouch. 


D   •   M 


POMPON 
I  A  LVC  A 
N  A     P  I  A 

V  I  X  I  T 

A   N   N    I    S 

XXXV 

H ■ s • E- 


T- F- MARTI 
ALIS 

VIXIT   ANN 

IS     XXVII 

H-S-E- 


(b).  Ligne  2  :  T.  F{lavius). 


—  260 


148. 


Mdaourouch. 


* 


FLPOMPEIANVS 

IN   PAGE  VIXIT  A'IS 

NIHIL  MINVS  A  SEP 

TVAGINTA 


149. 


Mdaourouch. 


DIS 
MANIBVS  SAC- 
T-FLAVIVS»^ 
R  V  S     VIXIT 
A  N  I  S    CXI 
H-S- £• 


150. 


Mdaourouch 


(1). 


D  •  M  •  S  • 

^.vwMmm. 

WMmmmMt 

■m^MYWU 

F  I  L I  VS 

FELIX  PI 

VS  VIXIT 

AN  N  I  S 

^KX  V 

/(  •  S  •  E  • 

DM-  S  - 
F  O  R  T  V 
N  A  T  A 
M  A  T  R  o 
N  A  P  I  A 
VIXIT 
A  N  N  I  S 
LXXXXV 
H-S-E- 


151.  — 


D 

I  s     MANIBVS 

S  A  C  R  V  M 

C 

•    G  A  B  I  N  /  V  S 

S 

A     B      I      N     V     S 

P 

1    V  S       VIXIT 

ANNIS     LXXV    H-S-E 


")   r.pllr  insrri|ilion  figuro  di'jii  nu   G-;-;»».?  sons  lo  n"  /i72ti.  mais  avoc  dos  va- 
lianles. 


—  261   — 


152. 


Mdaourouch. 


D  •  M  •  S  . 
GABINIAE 
M  A  C  R  I  N  E 
LIB  ^  DVDD 
OB  MN  VM 
PI  A  SOBR 
A  V  I  X  I  T 
ANN • XXX 
H  •  S  •  E  • 

Lire  :    Gnbiniae,   Macrm{a)e   lib{ertae),'  Dudd{a)e   oh  mimum{issio- 
nem);  pia,  sohr(i)a,  etc. 


153. 


Mdaourouch. 


D-M-S' 


ET  CL-FLORIDA 
PARENTENS 


[sic] 


HORTENSIVS 
FELIX   BIZZO 
HORTENSIAE  PRIVATAE 
FILIAE    SVAE    SIMPLICI    M 
TRONAE    P-  V  •  A^   XX 
CL-A^THVSA  AVIA  EIVS 
P-V-A^-LXX 

H-S-E- 

Lignes  a  et  3  :  Horlensius  Félix  Bizzo  et  Cl[audia)  Florida  parentes. 


154.  —  Mdaourouch. 


D 


Cadre  vide. 


155.  - —  Mdaourouch. 


M    •   S   • 

C.  IVLI 

VS    AE 

M  ILIA 

NVS  P- 


D.   M.   S 


I  V 

L  I  A 

R  O 

G  A 

TA 

QVI 

'mmmi¥Mm,  \ 

V 

■  A  • 

wjm> 

mm.  V 

mmm.-'^. 

IVLI 

VS  FES 

TVS 

VIXAN- 
XXV 
H-SE- 


IC'l 


156.  —  Mdaourouch. 


DIS  MANIB-  SACR- 
P-IVLIVS  FIRMVS 
FIRMI  FILIVS  PV- 
AIIIl        H-S-E- 


157. 


Mdaourouch. 


D.    M.   S 

TI  •  CLAV 
TERT V  L 
AE  FILIA 
P  I  A  VIX- 
A  N  N  I  S 

L  I  I  I 
H-S-E  • 


C  •  I V  L I  V  S 
FORTVNA 
TVS  PIVS 
VIXIT  AN 
NIS    XLV 

H-S-E  ■ 


158.  —  Mdaourouch. 


DIS     MA^feVS 
L-  I  VLIVS  GE 
N  E  R  O  S  V  S 
VlXt  AN-VIHI 


159.  —  Mdaourouch. 


D-M-S- 
C-IVLIVS  LONGI 
NVS  PIVS  VIXIT 
ANNIS    IIIl    H-S-E- 


160.  —  Mdaourouch. 


D-MS- 
C-IVLIVS 
NAM  PH A 
MO  SACER 
DOS  VIXIT 
ANNIS  Cl 

H-S-E- 


—  '2(\:\  — 

161.  —  Mdaourouch. 

DIS    M  A^I  B  VS 

SACR- 
L-IVLIVS  NEPOS 

VIXIT  ANNIS 
LXXV    H  •  S  •  E • 


162.  —  Mdaourouch. 


(sic) 


D  •  M  •  S  • 
C-  IVLIVS 
R  V  F  V  S 
PIVS  VIXIT 
AVIS    XLVI 


D  •  M  •  S  ■ 
M  E  C  I  A 
lANVARIA 
PI  A  VIXIT 
ANIS   LiVI 


163. 


Mdaourouch. 


D-M-S- 
M  •  IVLIVS  G-F- 
SABINVS  PIVS 
VIXIT  ANNS  XXI 


164. 


Mdaourouch. 


D-M-S  • 

IVLIVS  SATV=l 

BALLVS  PIVS 

VIXIT  ANNIS 

L     V 

H  ■  S  •  E 


165. 


Mdaourouch. 


D  •  M  •  S  • 
CLODIA  IVLIVS 
C  A  L  L  A  SATVRNI 
PI  A  VIXIT  NVS  CLO 
ANNIS  DIANVS 
C<5^<ï>  I  I  IjP-V-A  LVII 


2(Wi 


166. 


167. 


168.  — 


169.  — 


Mdaourouch. 

DIS     M  A  ^b  V  S 

s  A  C  R  • 

C-IVLIVS  TERtVS 

C-IVLIVS    NATVS 

VIX-AN-VII 

Mdaourouch. 

D  •  M  •  S  • 

D-M-S • 

I    V    L    I    A       F 

C  •  1  V  L  I  V  S 

O   R  T  V   N  A 

V  R  B  A  N  V  S 

TA    P  I  A    V- 

PIVS  A-V-XXXV     {sic) 

A  N  N     •     XL 

•     D  •  M  •  S  • 

D-M-S  • 

C   •    I  V  L  I  V  S 

1      V      L      I      A 

D  A  T  V  L  V  S 

S    E    V    E    R   A 

PIVS  V-A-XII 

PI  A    V    A    VI     {sic 

X  •  AN  -  VIIII 

Mdaourouch. 

S    •    M    •    D    •       {sic) 

CAIVS 

CATIA 

LI  CIN 

M    A    R 

IVS  FE 

TA  VIX 

LIX  VIX 

IT     AN 

iT    AN 

NI 

NI  LXX 

LXXXI 

V 

Mdaourouch. 

D-M-S 

Ll  C  I  N  I VS 

MACER    VIX- 

ANN  ■ 

XV III 

—  265 


170. 


Mdaourouch. 


D 


M   •   S   • 

C   •  LICINIVS 
PARCVS  QVI 
R   •    PIVS 
VIXIT  ANN  • 
IS   LXXI 

H    •    S    •    E   • 


(b).   Ligne  2  :  Parcus.  Qiiiriiim  ttibit). 


171.  —  Mdaourouch. 


D  •  M 

■  S  ■  1 

MAECIA 

SE  M  M  V 

D  AH 

VI 

XIT 

AN 

NIS 

V 

H-S- 

E- 

D  •  M  •  S  • 
TI  T  I  N  I 
A  lANVA 
R  I  A  V  I 
XIT  AN 
NIS  XXXXV 
H  -S-E- 


172. 


Mdaourouch. 


Deux 
croissants 


Croissant. 
D  •  M  •  S  • 
C-  M  ARI 
VS  BAE 
B-FIL-P-V 
A  N  •  L  I II 
H-S-E- 


D 
MARIA 
S  A  T  V  R 
NINA  P-V- 
AN  •  XXIII 
H-S-E   • 


M    •   S   • 

IVLIA  GAL 
LI  FILIA  Q 
PRIMA  PIA 
VIX  -ANN 
LXV  H-S-E- 


•206 


173. 


Mdaourouch. 


D-M-S 
C-MATTIVS  SEX 
TI  FILQVIRINA 
RVSTICVS  PIVS 
VIXIT  ANNIS 
LXXV     H-  S  •  E- 


174.  —  Mdaourouch. 


Cadre  vide. 


D  •  M  ■  S  • 
N  V  C  I  V  A 
F  O  R  T  V  N 
ATA  CAIF- 
P-  V- A-  XVI 
H  •  S  •  E  • 


Cndre  vido. 


D-M-S • 

F  L  •  V  R  B  A 
N  A  P  I  A 
VIXIT  AN 
N  I  S  X  X  X  X 
CORNE  L  I  V  S 
ARNENSIS  PIVS 
VIXIT  A^-LXIII 
H  •  S  •  E  • 


En  tête  sont  deux  personnages  drapés,  qui  se  tienncnl  par  la 
main;  au-dessous,  trois  petits  bustes. 


175.  —  Mdaourouch. 

DIS  MANIB-    SACR- 
C-SVTORIVSCPINNEIVS 
MARTIALIsIcRESCENS 
PIVS    VIXIT   AN  I  PIVS     VIXIT 
NIS  XXV  H  S-E  ,  ANNIS  XXV  H-E-S 
A  LATRONIBVS  SVNS  DECEP. 


(sic) 


Ligne  (i  :  À  lalronibwi  sun\l\  dêcepiti). 


267 


176. 


Mdaourouch. 


(sic) 


D-M-S- 

P  O  M  P  E  I  A  ^ 

R  E  G  I  L  L  A  Q^ 

PI  A    VIXIT  «ï» 

AN  <^  LXXXXIII 

TI-CLAV    TI-CLAVDI 

DIVS         VS     NOV 

LOQELA    ELLVS 


V- A^S  IIII 


V    A' S    VI 


177.  —  Mdaourouch. 


D-M-S- 
R  V  S  T  I  C  I 
LIA  N  A  M 
PH ADORA 
PI  A  VÇ&A0X 
H«?Sçî'EQ^ 


178. 


Mdaourouch. 


D-M-S- 

SALLVSTA 

BAEBBIA   PIA 

VIX  -ANN  - 

XXXXV 

H  -  S  -  E 


Ligne  a  :  Sallîist[i]a. 


179. 


Mdaourouch. 


VD  I  A 

N  I  A 

S  A  T  V  R  N  I 

NA  PIA  VIX 

ANNIS  XVIIII 

H-S-E- 


180.  —  Mdaourouch. 


•JG8  — 


D-M-S- 
MSERVILI 
VS    PRIMVS 
CLODIA^VS 
F 


181.  —  Mdaourouch. 


DIS  MANIBV 
Qj  STAVl  A 
lANVARIA 
VIX-ANNIS 
LXXXVI 


182.  —  Mdaourouch. 


M-VETTIVS    INNO 
CENS  RESTITVIT 
L   .    A   . 


183. 


Mdaourouch. 


MEMORIAE 
Q_:VETTI  RO 
MANI    CON 
ST  ANTIS 
H-S-E- 


184. 


Henchir-el-Merrah. 


D-M-S- 
FCECILIVS 
PRIMITIVS 

VIXIT 
ANNIS  LXXX 


mie  *i 


T{itus)]  ou  \P[ithlhis)\ 


—  2G9  — 

185.  —  Henchir-el-Merrah.  A  ia  SOUrce. 

D-M-S- 

EGNATIA 

S  ATVRA 

VIX- AN  • 

LXVII 


186.     —  Henchir-el-Merrah. 

D-M 

L-  F-  HO 

NORA 

TVS 

VIX-AN- 

iv 


Cadre  vide. 


Ligne  2  :  L.  F{Iavius). 

187.  —  Henchir-el-Merrah. 


D 

•  M  •  S  • 

MAE  VI  A 

H 

0  N  0  R 

ATA  V-A- 

X  X  X  X  V 

H 

•  S  •  E  • 

0 

TB-Q^ 

188. 


D-M-S  • 
CI  VLIVS 
P  R  I  M  I  T 
IVS  V-  A  • 

LXXI 
OT-B-Q_: 


Henchir-el-Merrah.  Dans  le  mur  de  la  citadelle. 

D-M-S- 
I  V  L  I  A     P   R 
I  M  A     V   •  A  • 

XXIII 
H-S-E-0-T-B- 


189.  —  Henchir-Messereb-el-Anech. 

DIS  MANIBVS 
AEMILIA  ROG 
ATA  VIXIT  AV 
NIS   LV 


Archkologie. 


18 


—  270  — 

190.  —  Henchir-Oulad-bel-Kheir. 

D-MS- 

I  V  L  I   A 

DONATA 

V-A- 

L   X    V 

H  •  S  •  E 


191. 


Henchir-Ouled-bel-Kheir. 

D-M-S- 
PAPINIA 
DONATA 
V-A- XXII 


192. 

cialos. 


Henchir-Ouled-Mrabet.  Mciaiige  do  capitales  ol  d'ou- 


D-M  S- 
BASILIA     GEMELI 

D\L\AbVAmm.-VO 
OCRVDELE  NEFAS^ 

T I b I    QV mjiwj^wMm^^. 

eOSm^aVATER.   MATER  Q_ 

■^iAWMSEKeWMlSGA- 
Ce-DOS  peCIT^FOR 

w^mmN  A  N  op'-^'^ 
wmm;m%r^  i  t  v 


193.  —  Mzara-Oum-Chellaîig  (près  Henchir-Mjar  Allah). 


D-M-S' 
A  N  I  A 
V  E  N  V 
STA  V  ■ 

A    NJ 


—  "271   — 

194.  —  Henchir-Oum-el-Abtaïen  (il"  l). 

D-M  S- 

AEMILIA  BO 

ROCIA  PIA 

VIX-ANNIS 

L  I 

195.  —  Henchir-Oum-el-Abtaïen  (il"  i).  Sur  une  grande  dalle 
de  près  de  2  mètres  de  long.  Lettres  de  o  ni.  12,  profondément 
grave'cs. 

Croissant. 

F  •  FLAVIVS 

LONGINVS 

V- A • LXX 

H-S-E- 

Ligne  1  :  [T(itus)]  Flavius. 

196.  —  Henchir-Oum-el-Abtaïen  (n°  1). 

D-M-S- 
I  V  LI  VS 
DONAT 
VS    V  •  A 
N  •  XC 

197.  —  Henchir-Oum-el-Abtaïen  (11'  1). 

Croissant. 
Maso.  Miroir. 

IVLIAçf^MAE 
CENETAÇî'VI 


XIT0A  ^LXI 


Ligne  9  :  JuHa  M(iecenai{ï)a. 


—  i>7l>  — 

198.  —  Henchir-Ouin-el-Abtaïen  (iV  il). 

D-M-S- 

L^  SITTIVS 

SODA  LVS 

VIX- 

A  N  I  S 

L  X  I 

H  Ç!'  S  ^  E 


Lilfiio 


3  :  Sodahis,  non  Soihdis,  est  déjà  connu  par  iino  inscrip- 
Beni-Ziadi'^ 


tioii  lies 

199.  —  Plaine  d'Er-Reguiba 


D-M-S- 

C  L  O   D   I   A 

SATVRNIN A 

PIA    V-A-XXV 

H-S-E- 


2C0.  —  Plaine  d'Er-Reguiba. 


201. 


Nitlie 
avec  deux  personnages  debout  el  drap 


T    A   N   O 
S    f-   X  X 
X  V  I 

M  o  N   I 
M   E  T  V 
I  AN  VAR. 
IVS    VIXI 

Mon{me(iî)tum  Jaimarliis  vixit  ««(«)os  A.VAi/. 

Plaine  d'Er-Reguiba. 

D-M-S- 

I  V  N  I   A 

ROGATA    ^A 

VIXIT    ANIS 

XXXV  H  -  S  - E  • 


'')   Corp.  iitscr.  lut.,  I.  Mil,  n   (i'iHO. 


—  273  — 

202.  —  Henchir-Chabet-er-Ressas. 

ma  tri     M  A  G  N  A  E 
(l  e   V  M     S  A   C  R- 


E  V  T  w^^mmmmëm 

PROC  •  Mcflil^i^illSl 
TEMPLVM    CVWMm, 

ciLLis  ET  YmmmM 

D-S-F-IDQ_DD 
Ligne  9  :  à{è)  s[uo)f(ecit)  id[ern)q{ue)  d[e)d[icavU). 

203.  —  Henchir-Chabet-er-Ressas. 

D-M-S- 
C-A  VR  EL  I  V  S 
SATVRNINVS 
VET-VIXIT  AN- 

LX     H-S-E- 
IVL-AVRELIA 
CONIVGI   RAR 
i  s  s   i  m   0     f  c  c 

204.  —  Henchir-Rouijel. 

D-M- S- 
Z  A  ^MïïmE 
D  R  EMi^îS 
TRIBV  ^  MVI  <^ 
Yl^  N  ^  CXV 

Lignes  A  et  5  :  tribu?? .  .  .  vi{xit)  an(nis)  CXV,  m{ensibus)   VI? 

205.  —  Aïn-Saïd.  Au  débouché  sud  du  Khanguet-bou-Sessou. 

MATIH  ^  SIDBII 
FILIVS  ^  VIXIT 
ANNIS  ^  XXXIII 

Matih,  Sidbii Jilias ,  vixil,  elc. 


206    —  Ksar-Sbehi. 


—  27^  — 

D  •  M  •  S  • 
A  N  T  O 
N  I  V  S 
S  E  C  V  N 
D  V  S  P  I  V 
S  VIXIT  AN 
N  I   S     L  V 


207. 


Ksar-Sbehi. 


Q^*^'  I  V  L  I  V  S 
D  O  M  I  T  I  A 
N  V  S  P  I  V  S 
VIXIT  ANNIS 
XXXIII    H-S-E- 


208.  — 


209.  — 


Ksar-Sbehi. 

1     V     L     1    /\ 

FLORA 

VIXIT     AN 

CXXI 

Ksar-Sbehi. 

Croissant. 

D-M-S- 

I  V  L  I  A 


MAXIMA 


VIX-AN 


XCV 


275  — 


210.  —  Ksar-Sbehi. 


211.  —  Ksar-Sbehi. 


DIS  mmë. 

Q_-  M  O   N   I 
V  S    P   R  !  V 
A    T   V   S 
PIVS    V-  A- 
LXI   H-S-  E- 


T  E  R  T  1  A 
V  I  X  I  T  A 
XLIIl   P   MIN 


Ligno  3  :  fi^us)  mm[iis). 

212.  —  Aïn-bou-Sessou  ( près  Mdaoïiroiich). 


NEPT VN  O 
A  VG 
SACR  • 
[y  mt  M  E  R  I  T 
A  N VS     SA 
Qeràosmmm 


L  •  A  •  V  •  S  • 
Ligne  h  :  J(ulius)  [E]merit{i)anus. 

213.  —  Sur  un  rocher  entre  Aïn-Saïd  et  le  débouché  du  Khan- 
guet-bou-Sessou,  au  pied  sud  du  Djebel-Mdaourouch.  Copie  de 
M.  le  lieutenant  Faure. 


—  276 


EX  AVCTORITATE 
IMP • NERVAE-TRAIANI 
C  AES-A  VG-GERMANI 
CI  •  D  A  C  I  C  I  ros.  y>.  ;;. 
L  •  MINICIVS  N  AT  ALIS 
LEG  •  AVG  •  PROPR  •  INTEr 
MADAVREN5ES  ET 
MVSVLAMIos 


('    .V 

a    ti    c    t    0    r    {  t    n    t  e 

IMP 

• NERVAE  TRAIANI 

CAES-AVG-GER-DACICI 

C   0 

'^^mmmmmmM^v  •  p 

L  •  A  CI  L  I  V  S    STRA^ELL 

IVS 

NVMMrililS  LEG  •  AVG' 

PR 

PR    INTER   MVSVL- 

ET 

M AD AVRE  NSES 

La  pioniièro  de  ces  deux  inscriptions  figure  déjà  au  Corpus''^\ 
sauf  pour  la  dernière  ligne;  la  seconde  est  inédite.  Ce  n'est  guère 
qu'une  répélition  de  la  précédente;  le  nom  du  légat  seul  diffère.  Les 
lacunes  indiquées  sur  la  copie  sont  telles  qu'on  ne  peut  guère  resti- 
tuer autre  chose  que  :  L.  Aciîhis  Stra[bo  G]ellius  Nwnm[iu]s,  nom 
d'ailleurs  entièrement  inconnu.  On  sait  qu'un  L.  Acilius  Glabrio, 
consul  sufTect  avec  S.  Neranius  Capito'-^  en  71,  avait  été  envoyé  en 
Cyrénaïque  l'an  69  par  l'enq^ereur  Claude,  comme  disceptator  agro- 
rum'^^\  Celui  que  mentionne  l'inscription  de  Madaure  est  un  des- 
cendant du  précédent.  11  est  probable  (ju'il  succ('da  à  Minicius  Na- 
talis,  légat  de  Numidie,en  io/j-io5,  n'ayant  pu,  en  aucune  façon, 
être  un  de  ses  préde'cesseurs  ''l 

Le  document  n'est  pas  sans  importance  pour  la  géographie  de 
l'Afrique  ancienne.  Il  nous  apprend  jusqu'où  s'étendait,  du  côté  du 
Nord,  le  territoire  des  Musulamii.  On  savait  déjà  que  Ksar-Gourai, 
près  Tébessa,  et  Henchir-Begar,  en  Tunisie,  non  loin  de  Thala, 
leur  appartenaient'^'.  (îela  concorde  bien  avec  la  position  que  les 
géographes  leur  assignent  C'I 


l')   Co)-j).  inscr.  lai.,  t.  VIII,  n"  /1676. 

(-'   Monumenti  antichi  dei  Lincei,  t.  I,  p.  553. 

(3)  Tac.,/l/m.,  XIV,  18. 

'*)  Trajaii  porle  sur  l'inscripliou  le  lilrc  de  Dacirii'^,  qu'il  prit  à  la  fin  de  109. 
Or  en  ioo-io3  la  lé{jalii)n  do  Numidic  ôtait  conCu'o  à  L.  Munatiiis  (!aliiis;L.  Mi- 
nicius Nalaiis  io  remplaça  immédialeniont.  (Pallu  de  Lassert,  Fastes  de  ISumidie, 
p.  3^10  el  suiv.). 

(')  Tissol,  (le'ofrr.  de  l'Afrique  ancienne,  I.  I ,  p.  ^55. 

'*'  Ptolem.,  IV,  3,  a/i  :  IlaAiv  Se  twi'  ^èv  Kipr-noicûv  holI  rrjs  Noufxi^/as  fieaviJ-- 
€ptvù}iepot  iito  r6  AiSov  opos  Miaov^Mfxot. 


—  277  — 

214.  —  Près  de  Fedj-es-Siouda. 


D-  O  -M 

mmmcL 

N    •    Ixxx. 


D-O-M- 
DONAT 
A  VIXT 
A    N     È< 


Ligne  1  :  Il  se  pourrait  que  les  O  qui  séparent  ies  sigles  connus 
D  M  ne  fussent  que  des  points  séparatifs. 


215. 


Tifech. 


I  M  P  c  a  e  s 
D  I  V  I  T  V  a  {  a  n  % 
V   h   'L'X   W\<L   X  J.    à  i  V  i 

nervaenep-Tra 

lANO  HADRIANO 
AVG     PONTIF     MAX 

Trib  poT  xTi  cos  ITT  p  p 
cives  romanm  cvl 
Tores  larvm  eT 
imaginvm  avg  s  p  f 

L'inscription  est  de  l'année  128  après  J.-C. 

216.  —  Tifech. 

N  A  M  P  H  A  M 
ONIS  PIA  VIX 
IT  ANNIS  XV 
HIC     S  E  P   • 

217.  —  Henchir-ben-Zrib ,  })rès  Aïn-Zenaga ,  au  Nord  de  Ksar- 
Sbehi.  Dans  le  mur  du  gourbi  d'Ali-ben-Braliini. 

D-M-S- 
IVLIVS 
VICTOR 
VICSIT 

A  NNIS 
LXXXXV 


—  278  — 
II 

DÉCOUVERTES    DIVERSES. 

ïiù  r(Hini  ici  dilîorentos  inscriptions  découvertes  par  des  offi- 
ciers du  corps  d'occupation  de  Tunisie;  elles  nous  ont  été  envoyées 
par  M.  (Jauckler  et  autres  chercheurs. 

TUNISIE. 

218.  —  El-Ala.  Actuellement  dans  la  cour  du  contrôle  de  Kai- 
rouan.  Ma  copie. 

D  •  M  •  S 
A  NNO  S  A  C 
ERDO  S  H  I  C 
SITV  S  EST 
VIX-  AN  •  LXV 
VXOR-P-FECIT 

219.  —  Lamta.  Sur  un  fond  de  plat,  dans  un  cercle.  Ma  copie. 

HILA 
RVS 

220.  —  Henchir-Maâtria.  Copie  de  M.  le  lieutenant  Ililaire. 

I   I 

Kl  AETER 
I  A  I 
V  N  I  C  I 

VALE 

221.  --  Henchir-Maâtria.  Copie  du  même. 

D-M-S 
POMPONIVS  y 

P  R  I  M  V  S     P  I  V 
S  VIXIT  ANIS 
LXl-H-S-E- 


—  279  — 

MM.  Ordioni  et  Quoniam,  du  3"  bataillon  d'Afrique,  ont  fait  en 
1895  quelques  fouilles  dans  les  ruines  de  Medeina.  Ils  ont  trouvé 
au  cours  de  ces  recherches  des  inscriptions  dont  ils  ont  envoyé  à 
M.  Gauckler  des  copies,  malheureusement  trop  imparfaites t'I 

222.  —  Medeina.  Dans  le  (ùipitole. 

M    l]_N    E    R    V  (A   E 
M  V  N I  cTFlV  M    A  E  il  I V  M 
rapit:)LWM   A   SOLO   EXTRViCTVM 

AT  ^  \ 

Le  fragment  central  était  déjà  connu  (-1  La  découverte  des  deux 
autres  nous  permet  d'avancer  que  le  grand  temple  signalé  par  tous 
ceux  qui  ont  visité  la  ruine  était  un  capitole. 

223.  —  Medeina.  Dans  le  quartier  Ouest  de  la  ville.  Lettres  de 
G  m.  06  aux  deux  premières  lignes,  de  o  m.  oh  aux  trois  autres. 

ANICAEEAC 
VERI  ANTONA 
MXAMI  GERMA 
TRISVGESENI 
RYVVSI>  I  VN 

[Pro  sainte.  .  .  Imp.]  Cap[s((ir{s)  M.  Aureli  Sejveri  Anton[ini.  .  .  Parthici\ 
M[aa:i]tni  Germa\mci...  et  Juliae  Augustae  7na\tns  [A^Hgiunù)  e[t\  seii\nlus 
et  patriae] .  .  . 

224.  —  Medeina.  Dans  le  théâtre. 

I  S  GL      M    S    A 

ET  ERVCIA 
IS  PORTVLAS  ET 

^''  Je  ne  saurais  Irop  insister  sur  la  nécessité,  pour  les  personnes,  même  les 
plus  instruites,  mais  sans  habitude  de  l'épigraphie,  de  prendre,  en  même  temps 
que  des  copies,  qui  seront  toujours  incorrectes,  quoi  qu'elles  fassent,  des  photo- 
graphies ou  des  estampages. 

'"-'    Co)-p.  inscr.  lat.,  t.  Vllf,  n°  1826. 


—  280  — 

225.  —  Medeina.  Dans  le  Iheàlie.  Fragment  d'épitapl>e. 

A    POU 
ITA 

X^ 

226.  —  Medeina.   Près  du  Capilole. 

NIDIASTERI    NE 
OHETVLLOARAE     ON 

Lettres  de  o  m.  o8  ol  o  m.  oG. 

227.  —  Medeina.  Près  du  Capitule. 

L  A  P   A  M 
Lettres  de  o  m.  o8. 

228.  —  Medeina.  Près  du  Capitule. 

NAVIMNI 
PSMVRNI 
N  ANVIX 

AN     XC 
h     s     E 

229.  —  Medeina.  Dans  le  Capilole. 

OVBIV 

MERC 

AN 

230.  —  Près  d'un  mausolée,  à  l\o  mètres  du  théâtre. 

PONPON(M.9 

CREM  ENTIVS 

VIXIT  ANNIS 

XllII 

H     S     E 


—  281  — 


231.  —  Medeina.  Épilaphes  dont  le  texte  est  généralement  si 
incorrectement  transcrit  qu'il  serait  téméraire  d'en  proposer  une 
lecture. 


232. 


D  M  S 
ARSIM  A 

PIVS 

VIXIT  AN 

NIS  XXXX 

H  S  E 


236. 


D  M  S 
VICIOR.    PI 

VIVMDINV 

LXIIII  XXV 

H  S  E 


233. 


237. 


D   M  S 
O   A    L  V  Q_ 
DE     P  I   A 

VIXI  T 

A   N   N  I   S 

XXXI 

H  S  E 


SECVNDINVS 

PIVS    VIXIT 

ANNIS  LXXXX 

H  S  E 


234. 


233. 


D   M  S 
O  S  I  L  I  V 
F  .1  L    F  E  L 
PIVS     I 
M    Y    I    O 
H    S    E 


D  M  S 

QiARIVOHN 

MAXIMVS 

AIODIMIVS 

Y 


235. 


239. 


D  M  S 

VO  RTVN A 

TRY  VIXIT  ANNIS 

XXII 

[F\ortuiiat[a  in{a)]. 


D   M   S 

RVAIERIVS 

SVRVS  PI 

VS  Vi.v  an 

LXXXX 

H   S   E 


P.  Va[[\erms  Sitrus. 


Cach 


—  282  — 

240. 

D   M   S 

D  M   S 

RVRIVS 

HELVIA  VIC/O 

rc  vide. 

VCEO  DIC 

RIA  VIXIT  ANNIS 

VS   AN  VIXl 

LXXX 

H   S  E 

241.  —  Sidi-Ali-bel-Kassem.  Copie  do  M.  Ic  (locloiir  Cailoii. 

AVFIDIA-HORN 
L- A-VIXIT-  AN 
NOS  •  LXXV^I^liS 
H  I  S  S  V  N  Saiî?l 

M.  le  tloclcur  Carton  propose  pour  la  lecture  du  surnom  Honda 
ou  Jîoratia. 

A  la  quatrième  ligne,  il  semble  qu'on  doive  lire  lJi[c)  s{it\)  sun[t), 
bien  ({u"il  ne  s'agisse  que  d'un  seul  défunt  dans  l'opitaplie. 

242,  —  Sidi-Ali-bel-Kassem.  Estampage  de  M.  le  docteur  Car- 
ton. Fragment  liant  de  o  m.  lo;  large  de  o  m.  oi;  lellres  de 
G  m.  01 5. 

^DEI 

^RITIS 
ECVLOP 
IIAVIT 


243.  —  Sousse.  Nécro])ole.  Estampage  de  M.  Ilannezo. 

Dis  MANIBVS 

L  •  BOMMIVS  •  ROGATVS  •  H  •  S  •  E  • 

VIXIT -ANN-XXVH  • 

DON ATVS-  FRATRi  ■  OPTIMO 


—  283  — 

244.  —  Nécropole.  Estampage  de  M.  Hanneiio. 

D     M     S 
MARTIALICVS   QVI 
ET  LVXVRIVS'VIXIT 
ANN  •  N  XXIIII    MENS 
N-II  -DIEBVS-  N- VI 

A  noter  Vapex  sur  les  N  signifiant  n[umero). 

ALGÉRIE. 

245.  —  El-Amri,  près  Dar-el-Agra.  Copie  de  M.  1*.  Blanchel. 
Fragment.  Lettres  de  o  m.  ii5. 

VS   •    A 
STR    A 
CON 

246.  - —  El-Mahder.  Provient  du  fortin  byzantin;  est  aujourd'liui 
encastrée  dans  ie  mur  oriental  de  la  ferme  Revonol.  Copie  et  photo- 
graphie de  M.  P.  Blanchet. 

I  O  M  S 
CONSERVATO 
RI  IMP  ERII  D  N 
wmm  A  V  G  E  T  E  X 
AVDITORI  PRE 
CVM  GENERIS 
HVMANI  C  MV 
NATIVS  FELIX  VET 
FL.  P  P  POSVIT  DEDl 
CAVITQVE 

Le  nom  de  f empereur  martelé'  contenait  quatre  ou  cinq  leltrco 
au  plus.  On  peut  songer  avec  vraisemblance  à  Carus. 


—  2Sà  — 

247.  — Timgad.  Dans  Tannoxo  du  niacelluni.  (lopiedeM.  Ballu, 
rovuo  par  moi.  Ilautour  des  loltros,  o  ni.  07. 

ADDITIS  STATVIS  lOVISEt 
HERCVLIS  AVGG  CVM  CO 
MITE  EORA  VICTOkA   DE  •  PEC  •  PVB 

Addilts  statu isJovis  e[t]  Herculis  Attg{ustoruui)  cuiii  comité  eorum  Victoriii , 
de  pec[uni(i)  pub[lica). 

248.  —  Timgad.  Dans  les  nuii's  (riine  maison  voisine  du  ninse'e. 
Copie  de  .M.  Ballu.  Hauteur  des  lettres,  0  m.  06. 

MINERVfle 

AVGVStae 

D      D 

249.  —  Timgad.  Milliairc  trouvé  le  long  de  la  rue  qui  mène  au 
Capitule.  Copie  de  M.  Ballu.  Hauteur  des  lettres,  0  ni.  07. 

A  V  R  E  L  1  O 
IN  VICTO  PIO 
FELICI  AVG 
PONT   MAX 

Trib  pot  P  P 

COS- PROCOS 
R  E  S  P  COL 
T  H   A    M   V  G 

250.  —  Timgad.  Dans  une  maison.  Copie  de  iM.  Ballu. 

IMP  D  N 
L  ICINI 
ANO  Ll 
rinio 


—  285  — 

251.  —  Timgad.  Dans  les  ruines  des  pelits  thermes.  (lopie  de 
M.  Ballu. 

M   •  PLOTIO  •   M  •  FIL  fausTO  •  EQ^-  ROm 
PRAEF-CoH    îu'IT//RAEORVM 

TRIB-COH-I-FL-CANATHENORVM 

PRAEF-ALAE  GALLORVM  •  TAVRIANE 
FL  •  P  •  P  •     SACERDOTI    •   VRBIS 

OB    MERITA -IN    CIVES  ■  PATRIAM- QVE 

ET  •  MVNIFICENTI  AM     EIVS 

RESP   CO/THAMVG-Dw/ 

M.  Ploùus  Fausius,  déjà  connu  par  de  nombreuses  inscriptions 
trouvées  au  macellum ,  est  un  des  bienfaiteurs  de  Tini{|ad, 

252.  —  Timgad.  Dans  les  thermes,  (iopie  de  M.  Ballu.  Hauleur 
des  lettres,  o  m.  o3. 

P  A  T  R  I  A  E 

S  V  A  E 
DONO  DEDE 

RVNT 

253.  —  Timgad.   Annexe  du   macellum.    Copie  de  M.   Ballu. 
Hauteur  des  lettres,  o  m.  i5. 

AN  ICES  VI 

omNbvs  FECI 

254.  —  Timgad.  Annexe  du  maielluni.  Copie  de  M.  Ballu. 

IS-SIBI-SVIS-POSTERIS   QVE   cOR^/zu 

255.  —  Timgad.  Découverte  en  189G.  Copie  de  M.  Ballu. 

MBILI 
IB  •  TRIS 
VIT  ET  AD 
SIBI   POS 
OIORVM 

ArgHéologii;.  19 


—  28G  — 
256.  —  Timgad.  Dans  une  maison.  Copie  de  M.  Hallu. 

D    •    M   • 

1    V   L   I 
AE    •    SE 

C  V   N 
DE-  R  A 

R    I    S 

S    I   M   E 

[•    E    M   I 

N  A  E 

A    C    1 

TIBI 

H.  Cao^at, 


NOTE 

SUR 

LA   VALLÉE   INFÉRIEURE   DE   LA  SILIANA 

À  L'ÉPOQUE  ROMVL\E, 

D'APRÈS  LES  DOCLÎIKNTS    ARCIlÉOLOGIQL  i:S   RI:LE\  KS   PAR   AI.   1111, AlRi;, 
LIEUTEiVANT   AU    i"  BATAILLON    Dl  NKA.NTEr.IE  LEGERE, 

PAR   M.  GAUCkLER, 

Membre  non  résidani  dvi  Comilé. 


La  Siliana  est,  après  rOued-.Mellrguo,  rafïluent  le  plus  impor- 
tant de  la  rive  droite  de  la  Metijerda.  Formée  par  la  réunion  de 
rOuzaia  et  de  la  Massoudje,  qui  prennent  leur  source  dans  la  ré- 
gion de  Maktar  à  plus  de  1,000  mètres  d'altitude,  elle  se  dirige 
du  Sud  au  Nord  et  quitte,  aux  environs  de  Djiàma  (Zama),  les 
l)lateaux  largement  ouverts  des  Oulad-Aoun  pour  forcer  la  barrière 
montagneuse  qui  les  limite  au  Aord;  à  partir  de  ce  point,  jus- 
(pi'à  son  confluent  avec  la  Medjerda,  la  Siliana  décrit  de  nom- 
breux méandres,  détermine's  par  les  soulèvements  rocheux  dont  les 
contreforts  enchevêtrés  resserrent  et  contrarient  son  cours. 

Les  difficultés  qu'oppose  au  transit  cette  région  accidentée  1  ont 
de  tout  temps  condamnée  à  lisolement,  en  dépit  de  sa  fertilité, 
tandis  que  la  vallée  de  l'Oued-Khalled ,  parallèle  à  celle  de  la  Si- 
liana, mais  plus  régulière  et  plus  directe,  détournait  à  son  profit 
la  circulation  et  le  trafic  entre  les  hauts  plateaux  et  les  plaines  al- 
luviales de  la  Medjerda.  C'est  la  voie  naturelle  qu'ont  toujours 
suivie  les  commerçants  et  les  armées,  où  se  sont  accumulés  les 
marchés  et  les  places  fortes.  Aussi  a-t-elle  été  étudiée  dans  tous 


—  288  — 

SOS  (li'lails  alors  quo  la  Siliaiia  iiitV'riouro  doinourait  à  pou  pivs  iii- 
roiimio. 

M.  Ililairc.  liculcnanl  an  V  balaillou  d'Afriquo,  a  bit'ii  voulu 
M'  rljar<|('r  de  C(>inl)l('r  collo  lacune  dans  la  carie  airhéolojficjue  de 
la  Tunisie,  et  (re.\[)l()rer  d'une  façon  nie'thodi([ue  le  cours  de  la 
rivière  depuis  l'Henchir-Ouni/.îl  et  (ialloni-  jusqu'à  son  conlluent 
avec  la  Medjerda.  Les  j)reniiei's  lésnllals  do  sou  e\j)loralion  ont  été 
consijjiK's  pai'  lui  dans  une  Etude  sur  la  (h'j'ensc  de  la  vallée  de  la  Si- 
liatia  pendant  l'ocnijxilioii  l)i/:antine,  qui  a  été  présentée  au  Congrès 
de  Carlhaife,  le  'i  avril  iHf)(),  et  est  publiée  dans  le  noIuuu'  des 
Comptes  rendus  de  iAnsocialio)!  française  pour  l^avaiieement  des  srieuces. 
Ils  oui  été  conii»lélés  depuis  par  de  nouvelles  découvertes  dont  je 
\ais  donner  un  résume. 

La  vallée  de  la  Siliaua  est  un  pavs  de  Iwcaj^es,  de  saltus,  plus 
pi'opre  aux  cultures  arbuslives  ([u"à  la  production  des  céréales.  Dé- 
nudée aujourd  liui ,  elle  devait  être  très  boisée  à  Te'poque  romaine. 
C'est  ce  «[ue  prouvent  les  bouquets  d'arbres,  les  oliviers  sauvajjes 
accrochés  çà  et  là  aux  pentes  des  ravins,  derniers  témoins  de  fo- 
rêts antiques  disparues  aujourd'hui;  et,  mieux  encore,  les  restes 
de  pressoirs  à  huile  (|ue  l'on  rencontre  épars  sur  tous  les  points 
du  terri  toi  i-e. 

Comme  il  arrive  d'ordinaire  pour  les  saltus,  c'est  un  pays  de 
grande  propriété.  Treize  domaines,  don!  l'un,  celui  de  (laffour, 
couvre  une  supei-ficie  de  j)lus  de  /io,ooo  hectares,  se  parlagenl  au- 
joordliui  la  valb'e.  Il  devait  en  èti'e  de  même  à  l'épocpu^  romaine. 
LluMuble  population  de  travailleurs  agricoles  des  prœdia'^^^  et  des 
fuiidi  -'  vivait  dispersée  dans  des  fernu^s  isolées  ou  de  p(Miles  bour- 
{[ades;  peu  de  grands  centres  organisés  en  municipes  et  habite's 
par  des  citoyens  romains.  Le  pays  était  cependant  assez  peuplé,  et 
le  demeura  jus(ju'aux  derniers  temps  de  l'occupation  byzantine.  On 
y  rencontre  des  restes  d'édifices  chréliens  im[)orlants.  Aux  v*  et 
VI"  siècles  de  notre  ère,  la  vallée  se  hérisse  de  forts  d'arrêt  et  de 
petites  redoutes  perchés  sin^  des  plateaux  abrupts  que  contourne  la 
rivière  et  dont  elle  défend  les  abords.  La  vallée  de  la  Siliaua  ac- 

'''  iJoiniiine  de  Itufus  Volusianiis,  à  lUr-Torsas,  sur  le  versant  c>|)|)osi''  du 
I)jelu'l-Clieldi,  ù  proxiinilé  de  la  vallé.'  de  la  Siliaua.  (Carton,  Découvertes .  .  ., 
|).  II-.!,  u"  i58.) 

Fiindun  Tifr'i.  .  .   à  Iloncliir-rtirao ,  h  proxlrnih-  do  la  valli'o  iiifiM'loiiro  do  la 
Siliaua.  f(]arloii,  DécoHvrrt's .  .  . ,  p.  l 'S  ,  n"  ().) 


—  '289  — 

quiert  à  ce  moment  une  véritaJ)le  importance  stiaté{>ique,  car  elle 
double  la  grande  voie  de  Carihage  à  The'vesle  dans  sa  traversée 
des  montagnes  et  pourrait  servir  à  la  lournei'. 

Un  chemin  d'intérêt  local,  qui,  partant  de  Ticliilla,  passe  par  Co- 
reva  et  dont  M.  Hilaire  a  relevé  les  traces  entre  rHenchir-Tambia 
et  le  bordj  de  Gaflbur,  remonte  le  cours  de  la  rivière  et  se  prolonge 
sans  doute  jusqu'à  Djiàma.  Les  indigènes  le  désignent  encore  au- 
jourd'hui sous  le  nom  de  chemin  romain  [trik  roumàn).  lMusi<;urs 
routes  transversales  le  relient  aux  artères  voisines.  A  Corcva  (Hen- 
chir-Dermoulya),  il  est  croisé  par  l'importante  voie  romaine  (jiii, 
de  Tunis  à  Agbia,  abrégeait  la  vieille  route  punique  suivant  les 
bords  de  la  Medjerda.  De  Coreva  part  également  le  chemin  qui  re- 
monte, sur  la  rive  droite,  la  vallée  de  l'Oued  Remil  et  conduit  à 
Thuburbo  Majus,  par  Bisica. 

Plus  haut,  une  autre  route  se  dirige  en  sens  opposé  sur  la  rive 
gauche.  Elle  part  d'Hencliir-Tambra,  escalade  les  pentes  du  Djehel- 
Sidi-Abd-AIIah-ben-Cheidi  dont  elle  traverse  la  crête  à  à  kilomètres 
à  l'E.  S.  E.  du  marabout  de  ce  nom,  au  col  d'Henchir-Zaicta 
(600  mètres),  où  ses  restes  sont  très  reconnaissables,  et  aboutit, 
au  pied  de  Thugga,  à  l'arc  de  triomphe  qui  marquait,  sur  la  voie 
de  Carthage  à  Théveste,  le  point  de  départ  de  cet  embranchement. 
L'existence  de  cette  voie  romaine  déjà  soupçonnée  par  Tissot  ^^\  et 
dont  le  docteur  Carton  avait  crn  retrouver  les  traces  aux  environs 
d'Aïn-et-Tell  ("-',  est  mise  aujourd'hui  hors  de  doute  par  la  décou- 
verte de  deux  fragments  d'une  importante  borne  milliaire  quadran- 
gulaire  découverte  parle  lieutenant  Hilaire  à  Henchir-Zaieta,  au- 
près de  ruines  qui  semblent  être  celles  d'un  poste  fortifié  défendant 
le  col.  Je  les  lis  ainsi,  d'après  sa  copie  : 

('^   Tissol,  Géographie  de  la  province  romaine  d'Afrique,  t.  II,  p.  348. 

(^'  Carton,  Découvertes  en  Tunisie  [région  de  Dongga),  p.  99  à  82.  D'après 
M.  Hilaire,  le  senlier  actuel  d'Ain-ct-Tell  à  Gaflbur  n'est  praticable  qu'aux  pié- 
tons. Il  traverse  des  pentes  si  abruptes,  qu'une  voie  romaine  n'aurait  pu  y  passer 
qu'au  prix  de  travaux  d'art  considérables  dont  on  devrait  retrouver  des  vesli[fep. 
Quant  au  fortin  signalé  par  le  docteur  Carton,  au  col  d'Aïn-et-Tell,  M.  Hilaire 
croit  y  reconnaître  une  simple  ferme.  Le  col  d'Aïn-et-Tell  est  à  la  cote  (Vio. 


—  '290  — 

1  0    X        a    H    r     1     a    r    i    t     (I    t    0 

I  lit  p  .  1  .  r  ri  r  s  a  v  i  s 
d  i  V  i  V  e  s  j)  A  S  i  A  N  i.  f. 
VESPASIAN/  AVG  ?  ONl 
MAX-TRIB-y>OT-V  Wl  i 
I  M  P  ■  X  V  C  O  .V  V  i  Û  C  E  N  .s- 
C  N  •  P  I  N  A  R  )  rt  .1  ^>  m  i  li  n 
C\C  ATKicula    le  g    \  nfj- .    j)r.  p  r 

Fx 

[E-v  aurlni'llntr  ImpÇerntorls)  T{iti)  Caesaris ,  diri  Vesp^nfi[i\an\i fiil{l)],Vps- 
pastan[l]  Avff[ustï) ,  pon[t(ific{s)]  ina.r{{ini),  trlb(ttn{cm)  [p]ot(estnle)  v{ii[{], 
iiiip{cr(iton's)  .lo,  co[îit)s{uIis)  vi]ii ,  ccn\s(ons)\.  (h{('lo)  Piiinr\io  Annilio] 
Cicatificula ,  !eg(ato)  Aug{usti)  pr[o)  pr[aelore)\  \in{illia)  p[aiîSUHm)\  viiii. 

Hauteur  des  lettres,  o  m.  o5;  hauteur  des  chiffres,  o  m.  i5. 

Cette  inscription  est  intéressante  à  divers  titres ^^>;  exactement 
datée  de  1  "année  79-80  par  le  chiflVc  des  puissances  impe'riales  de 
l'empereur  Titus,  elle  nous  apprend  à  quelle  époque  a  été  con- 
struite la  voie  romaine  qui  mettait  en  communication  les  vallées  de 
la  Siliana  et  de  rOued-Khalled  par  le  col  d'Henchir-Zaieta.  Elle 
ridentilîerait  en  outre  d'une  manière  certaine  avec  celle  qui  pre- 
nait son  origine  à  Tare  de  triomphe  (FAghia,  si  le  chilïre  des 
milles  IX,  qui  correspond  à  peu  près  à  la  distance  du  col  d'ilen- 
chir-Zaieta  à  Aïn-Hedja,  était  ahsolument  sûr.  Mais  je  dois  faire 
renia r<[uer  que  la  pi'cmière  hasle  verticale  est  brisée  vers  le  bas  et 
que  l'on  est  d'autant  mieux  fondé  à  supposer  qu'elle  représente 
un  L  et  non  un  1  :  LX....,  ([ue  le  cliilfr.'  9  ap])araîl  oïdinairemenl 
en  épigraphie  sous  la  forme  suivante  VIlll  et  non  IX.  On  serait 
alors  conduit  à  admettre  que  la  borne  milliaire  d'Aïn-Zaieta  appar- 
tenait il  la  grande  voie  romaine  de  Coreva  à  Ajjhia,  qui  passait  par 
Aïn-Younès  et  Henchir-Guettar;  mais  l'on  sait  que  cette  voie  ne 
fut  construite  qu'en  laS,  par  le  légat  de  Numidie  P.  Metilius  Se- 
ciiiifliis,  et,  d'aiilre  ])ail,  il  est  peu  vraiseiiihlahlr' ([ue  la  ])()rn('  ait 


''     M.  Ililairc  a  liieii   voulu  la  fuin;  Inuisporlcr,  à   uia  dcnianilo,  au   roulrùlo 
rivil  (!"  'rciidursoulc ,  où  sa  ronsorvalion  ost  assiinV. 


—  291   — 

été  déplacée,  sans  raison,  de  plusieurs  kilomètres  dans  une  région 
rocheuse  oij  la  circulation  est  des  plus  difficiles.  (^)uant  au  person- 
nage qui  présida  à  la  construction  de  la  route  et  qui,  selon  toute 
apparence,  était  un  légat  do  la  IIP  légion  Auguste,  son  nom,  mu- 
tilé sur  la  pierre,  me  paraît  pouvoir  être  restitué  d'une  manière 
certaine,  grâce  à  la  rareté  du  cognomen.  Nous  connaissons  par  ■un 
diplôme  militaire  trouvé  en  Hongrie,  à  Felso-Kanae,  près  de  Ver- 
domd  ('',  un  certain  Cn.  Pinarius  Aemilius  Gicatricula  Pompeius 
Longinus  qui  commandait,  en  février  98,  Tarmée  de  Pannonio. 
Ce  général  et  celui  qui  fut  peut-être,  en  Tannée  80,  à  la  tête  de  la 
IIP  légion  Auguste (-)  ne  sont  sans  doute  qu'un  seul  et  même  person- 
nage, à  moins  que  le  second  ne  soit  le  fils  du  premier.  Un  diplôme 
trouvé  à  Sikaloi,  en  Hongrie  (Pannonie  supérieure),  et  daté  du 
9  1  mai  7^''^^  nous  fait  connaître  un  autre  membre  de  la  famille 
Cn.  Pinarius  Cornélius  Clemens,  qui  commandait  Tarmée  de  la  Ger- 
manie supérieure.  Je  n'ai  pas  d'autres  renseignements  surcette  famille. 
Voici  la  liste  sommaire  des  groupes  de  ruines  relevés  par  M.  Ili- 
laire  dans  le  pays  de  Gaffour  : 

Henchir-Oumzît ,  sur  la  rive  gauche  de  la  Siliana,  près  du  ma- 
rabout de  Si-Hadj-Ahnior.  Fortin  byzantin  qui  défendait  l'accès  de 
la  vallée  par  le  ravin  de  l'Oued-Soufî,  contournant  le  Djebel-La- 
khouat. 

Henchir-Tazma ,  sur  la  rive  gauche,  près  du  marabout  de  Sidi- 
bou-Argoub  et  du  bordj  de  Galfour.  Ruines  d'une  agglomération 
importante,  bâtie  sur  les  pentes  et  le  sommet  d'un  plateau  abrupt 
dont  la  rivière,  aujourd'hui  déviée  vers  l'Est,  baignait  autrefois  la 
base.  Le  plateau  se  termine  du  côté  de  la  rivière  par  une  falaise  de 
calcaire  nummulitique  à  pic,  d'une  hauteur  de  3  à  4  mètres. 
L'on  y  retrouve  les  restes  des  carrières  qui  ont  servi  à  construire  le 
village.  La  pierre  est  d'ailleurs  de  mauvaise  qualité  et  n'était  utili- 
sée que  pour  les  maisons  privées  et  non  pour  les  édifices  publics. 

Un  ravin  séparait  la  cité  antique  en  deux  parties,  que  réunissait 
un  pont  dont  une  culée  subsiste.  Au  Nord  du  ravin  se  dresse  un 
fortin  byzantin  rectangulaire  dont  l'enceinte  assez  bien  conservée 
atteint  par  endroits  G  à  7  mètres  de  hauteur.  Au  Sud,  au  point 

('^    Corp.  inscr.  Int.,  t.  III,  p.  869. 

'-)   Cf.  Fallu  de  LpssofI,  Fastes  des  provinces  africaines,  I,  p.  33o,  noie  7. 

'^■"î    (jirp.  inscr.  lat.,  t.  Ill,  p.  809. 


292  

culmiiuiiil  (lo  la  villo,  subsisloiit  les  rosles  (riiiie  enceinte  ellip- 
tiqne  mesurant  3o  mètres  de  {fiaml  axe  et  9o  mètres  de  petit  axe. 
Les  murs,  aujounriiui  Tort  peu  élevés  au-dessus  du  sol  et  formés 
de  lai'ifes  dalles  plates,  ont  une  épaisseur  énorme,  près  de  7  mètres. 
Ils  étaient  recouverts,  au  moins  à  l'intérieur,  d'un  enduit  de  mor- 
tier. Aux  extrémités  du  {pand  axe  sont  deux  ouvertures  qui  vont 
en  s'évasant  de  rinlérieur  à  l'extérieur.  La  destination  de  ce  monu- 
ment demeure  hypothétique;  c'était  peut-être  un  petit  amphi- 
théâtre, transformé  en  réduit  fortifié  à  l'époque  hyzantine. 

11  faut  siijnalor  en  outre  à  THenchir-Tazina  les  ruines  d'une 
porte  triomphale  très  simple,  dont  les  j)ieds-droits  subsistent  seuls, 
et  celles,  très  elfacées ,  de  deux  temples  :  l'un  d'eux  devait  être 
consacré  à  la  I  irtiis  Aii^<riist(i'^\  comme  l'atlesto  la  dédicace,  gravée  sur 
un  linleau  de  9  mètres  de  longueur  qui  gît  au  milieu  des  ruines. 

Ce  texte  a  déjà  été  signalé  par  M.  Espérandieu,  en  même  temps 
que  plusieurs  épilaphes  chrétiennes  ('-)  que  j'ai  revues  sur  les  es- 
tampages de  M.  liilaire.  La  lecture  de  l'une  d'elles  [Corp.  inscr.  ht., 
n"  i5G6o)  doit  être  rectifiée  ainsi  : 


ROGATILLA     REDDI     F 
ANNIS     %      :!ç  I  I  I 

IN  PAGE  wû    o  M  vê^^mm 


RogaltUn  l\e(ldij\ili(i)  aiinis  XXIII  in  pacc  [D]ow/[n«]? 

Largeur,  1  m.  20;  haulour,  0  m.  5o;  hauteur  des  lettres,  0  m.  oT) 
à  0  m.  07. 

La  pierre  est  très  effritée;  les  caractères  sont  gravés  grossière- 
ment au  tiait. 


Linscriplion  suivante  est  inédite 


FELIGIT  AS 

IN    PAGE 

ANIS  IX  S» 

DBm^mmt 

IN  B  A  f  0  ter 

NORE  M 

0)    Corii.  i:<srr.  Int.,  t.  Vill,  ii"   i.JGHS. 
'''  Ibitl.,  n"'  i5G'i7,  iy()Ao,  ir)()'ii. 


—  293  — 

Encadrement  large  de  o  m.  55,  haut  de  oni.  9  5.  Lettres  très 
négiige'es,  hautes  de  o  ni.  o5. 

Les  2*  et  3"  lignes  sont  pi-esque  illisibles. 

4.  —  M.  Hilaire  signale  encore  à  THencliir-Tazina ,  dans  les 
murs  du  fortin,  sur  la  face  Nord,  à  5  mètres  de  hauteur,  le  fragment 
suivaut,  en  caractères  hauts  de  o  m.  o5  : 

Nil  Q_R 


5.  —  Sur  la  face  Sud,  sur  une  pierre  mal  equarrie,  eu  caractères 
hauts  de  o  m.  o8  et  grossiers  : 


LI  F  At  I 


et,  un  peu  partout,  des  fûts  de  colonnes,  quelques  fragments  de 
frise  orne's  de  pampres,  d'un  style  assez  élégant;  une  mosaïque  or- 
nementale grossière,  de  nombreuses  citernes  et  pressoirs  à  huile. 

Henchir-Abd-es-Semed ,  rive  gauche  de  la  Siliana.  Centre  agri- 
cole aux  ruines  très  effacées.  A  signaler  :  un  arc  de  trionqihe  qua- 
drifrom  de  lo  mètres  de  côte',  à  l'extrémité  Sud-Ouest  des  ruines. 
Los  assises  inférieures  des  pieds-droits  subsistent  seules.  Les  débris 
de  plusieurs  ponceaux  sur  TOued-el-Kser,  qui  traverse  le  village. 
Un  réservoir  circulaire  à  ciel  ouvert,  alimenté  par  un  canal  d'ad- 
duction qui  amenait  les  eaux  d'une  source  à  2  kilomètres  au 
Nord-Ouest.  Un  barrage  en  blocs  mal  équarris,  qui  détournait  les 
eaux  de  rOued-Rahahouès  et  servait  à  l'irrigation  des  jardins.  De 
nombreuses  citernes  particulières,  des  huileries.  Un  fort  byzantin 
carré,  assez  mal  conservé. 

M.  Hilaire  n'a  trouvé  aucune  inscription  à  l'Henchir-Abd-es-Se- 
med,  à  part  une  estampille  de  potier  sur  le  col  d'une  amphore 


haute  de  1  m.  20  :  [  lAlvs  Salvi,  et  dans  un  gourbi  abandonné, 
à  700  mètres  du  conlluent  de  l'oued  Rarahouès  et  de  la  Siliana, 
l'épitaphe  suivante,  commune  à  plusieurs  membres  de  la  même 
famille  : 


—  2l)/i   — 

6. 

D      •      M      •      S 

P-ANTISTIVS    SECVN 

D  V  S      M      V  I  X  IT 
ANNISXIIIIH-S-E 
M-SVCCESSA-VIXIT 

ANN  •  XXX  •  W^^zM^i 
PANTISTIVS-  SE 
CVNDVS    P-VIX 
A  N  N  I  S     XII 
p  •  A  N  T  \/  ^  '  n  I 

l.ccliirc  (le  M.  Ililaire.  Los  lijjiies  3  ot  5  sernicnl  à  vorilMM'. 
l/iifiic  W  :  S(ri(i)(liis  M[ajof)1 

Henchir-Meskine ,  livc  gauclie  (le  la  Siliana,  à  /i  kilo;n('lros  en 
aval  (rAb(l-os-Seino(l  et.  en  face  de  Sidi-Aied-cl-Aionssa.  Pierres 
éparscs  parmi  les(|uclles  trois  lumulaires,  deux  païennes,  une 
chrétienne,  sur  des  cippes  en  forme  d'aulel  (n"'  7  et  8)  on  de  co- 
lonne (n"  (j). 

7.  8.  9. 

Cuirlaiul.'.  D-M-S                        Q_-  ANNIA 

D-M-S  QjCAELI                   FAVSTA 

L-AVUELI  V  S   M  A                      IN-PACE 

VSOMN  XIMVS 

O  D  V  S    R  O  PIVS-VI 

G  ATI  AN  V  Xt-ANN- 

SPIVS-VIX  LXXVl 

ANN- XXVII  H-S-E 

M-VI'D-XIII 
H-SE 

Lectures  de  M.  TTilaire. 

La  colonne  n°  ()  a  été  trouvée!  sur  la  rive  dioitc  du  ravin,  dans 
les  débris  d'un  mausolée  dont  la  hase  carrée  avait  .'5  ni.  Ïh)  décote. 
Li}fni's  3  et  'i ,  peut-être  Comiiioihis? 


—  '295   — 
Henchir-Zoubîa ,  près  d'Henchir-Meskine.  (Citernes  luiuées. 

10.  —  Dans  le  Djebel- Sidi-Cheïdi.  Au  marabout  de  Sidi- 
Abdallah.  Pelile  stèle  plate,  caraclères  né|[ligés. 

D-M-S 
M  A  S  M 
P  M  V  A 

XXVIII 

Lecture  de  M.  Hiiaire.  Ligne  3  :  p[liis)  m{iniis). 

11.  —  Henchir-Oued-el-Klegh.  Sur  le  petit  torrent  du  même 
nom,  au  milieu  du  plus  septentrional  des  deux  cols  qui  niènent  de 
la  vali('e  de  l;i  Siliana  à  la  mosquée  de  Sidi-Abdallah.  Cippe  à 
double  cartouche,  caractères  très  nets. 


D    M    S 

1 
D    M    S 

A  M  A  R  I VS 

O  C  T  A  V  I  A 

L  A  MP  A  D  A 

Z  A  B  V  L  L  A 

R.IVS  -P-V-  A 

P  •  V  •  A  •  LV 

XXXIl-H-S-E 

H-S-E 

Lecture  de  M.  Hiiaire. 

Les  noms  indigènes  Sabullus,  SabuUa ,  Zabullus,  Zabulla,  etc. 
sont  fré(juents  dans  la  région.  Voir  notamment  l'inscription  rele- 
vée par  M.  le  docteur  Carton,  à  5  kilomètres  de  celle-ci,  aux  envi- 
rons imme'diats  du  marabout  de  Sidi-Abdallab. 

12.  —  Col  d'Henchir-Zaieta.  Inscription  brise'e  à  gauche  et  en 
haut;  très  fruste  et  mal  gravée  en  caractères  irréguliers  hauts  de 
o  m.  09  à  o  m.  o3. 

iVS 

/E  L  I  X 
A  •  LXXXX 
G  •  M  E  A  I  ^ 
C  O  E^  E  •  O 

D  A  •  P  R  nm 

.  .  .  Félix  v(ixit)  aÇiinis)  LXXXX.    .? 


—  -206  — 
Ma  loclure  d'après  un  estampage  de  M.  Hilaiie. 

Ksar-Hellal.  Sur  l'Oued-hou-Zid  (rive  droite  de  la  Siliana). 
Huiiies  élonduos.  Citernes.  Fort  byzantin,  cliapelle  clirrlienne  sur 
plan  trilobé. 

Henchir-Tambra ,  rive  droite  de  la  Siliana,  sur  rOucd-Cliaïr. 
Unines  très  ell'acées.  (irand  fort  polygonal  à  sept  pans  de  l'époque 
by/.anline,  occupant  la  boucle  (|ue  forment  à  leur  confluent  l'Oued- 
Cbaïr  et  la  Siliana. 

A  800  mètres  au  Sud-Est,  sur  le  sentier  de  Ksar-Hcllal,  ruines 
de  trois  vastes  citernes  accolées  couvrant  200  mètres  carrés,  qui 
emmagasinaient  les  eaux  d'un  ruisseau,  amenées  par  une  conduite 
dont  les  restes  sont  assez  bien  conservés. 

M.  llilaire  a  revu  les  textes  épigrapbiqucs  déjà  connus  à  l'Hen- 
chir-Tanibrn,  nolamnient  la  dédicace  à  l'empereur  Valentinien  et 
le  ria<;nient  oi'i  se  trouve  h;  nom  indigène  METHVNILIM.  Il  a 
découvert  quatre  inscriptions  nouvelles  : 

13.  —  Une  dédicace  à  l'empereur  Hadrien,  dont  j'ai  lu  ainsi  le 
texte  sur  l'estampage  : 

I     M     P      •      C     A     E     S      • 

DIVI  TRAIANI-DACICI-FIL- 

DIVI  •  NERVAE    NE?Ol   HADRIANO 

AVG  •  PONT  •  MAX  •  TRIB  •  POT  •  XV  iTl 

C  O   S     I  I   I    •    P    •    P    • 

S-CALVIVS-PRIMVS  L  V  CI  LI V  S- V  1  CT  OR?^?%',?M».S 
SVRRENTIVS  SATVRNINVS  PRIMVS  ATii^-^yS^miiS 
PRIMVS  •  MOGONDINEVS-r  ;  DINIVS».;MW^i!S.?-îaN'.??:r^J 
M  A  X I  M  V  S  SyK\ANEVS:nME.Z,K-VlC'imBÏÏ^^!^m^^m 

BEN  s  SATVRNINVS  M.  A^^%^.v  smmwmMmM^i'mi^mm 
B  R I H I  s  vi^MM,  B  E  mM;E  cy  N  D  V  'îmmM^mm^mmimmMmm, 

riimNS  •  FAVSTVSM?.5^VES'^^^^^^^^lW^^iïif^.?S^g 

^SECVN  Dv  s  '^mmmmmm/MMMMm/)(^mm0//mm/0!:m/^!^M?. 

NVS-SATVRNINVS    IVstV  S«  V  S?SS?m''»Mrs%^iàm^^ 

PLOCAMVS  TER?gmNIVS-5^-^'552S 

NIVS-PRINP^ 


—  297  — 

Base  calcaire,  brise'c  en  bas.  La  partie  iiiféi-ieiire  de  Tinscription 
est  1res  eflticée.  Largeiii-  de  la  l)ase,  o  m,  /j5;  luuitour  du  Irag- 
ment,  o  m.  Go.  Hauteur  des  lettres  :  ligne  i,  o  m.  07;  ligues  2  à 
5,  o  m.  o35;  ligues  suivantes,  o  m.  09.  Lettres  hautes  et  grêles, 
caracte'ristiques  du  temps  des  Anlonins. 

L'inscription  est  datée  de  i34.  Elle  est  dédiée  à  Tempereur 
Hadrien  par  un  groupe  de  souscripteurs  dont  les  noms  trahissent 
rhumble  extraction.  Ce  sout  des  travailleurs  agricoles,  indigènes 
probablement  d'origine  servile,  qui  nont  presque  tous  qu'un  cogno- 
men,  choisi  parmi  les  plus  répandus  et  les  simples  :  Primus,  Se- 
cundus,  Faustus,  Sa  tu  minus,  Maximus.  Cette  liste  de  noms  est  très 
difficile  à  de'chilTrer.  Je  n'y  suis  parvenu  qu'en  partie;  mais  la 
perte  des  bouts  de  lignes  demeurant  illisibles  n'est  pas  grande. 
Tout  rintérèt  de  Tinscriplion  devait  re'sider  dans  la  partie  \nU\- 
rieure,  où  étaient  peut-être  exposés  les  motifs  de  la  souscri[>tion. 
Elle  est  aujourd'hui  détruite. 

14.  —  Une  épitaphe  sur  un  cippe  en  forme  d'autel,  brisé  en 
haut,  dans  un  des  murs  du  fortin. 

CAIVS  SATVRNI 
NVS  IDDINVS  VI 
XIT  ANNIS-LVI 
SATVRNI  N  A  RO 
GATI  FLAMINIA 
NI-VIXIT-ANNIS 
XXXVII 

H-S-E 

Lecture  de  M.  Hilaire. 

Ligne  2,  Iddinus?  nom  indigène?  lignes  /i-6,  Salunnna  Uoijali 
Flnminiani  \ f(^ilia)]. 

Deux  épitaphes  parmi  les  pierres  qui  recouvrent  le  tombeau  de 
Sibi-bou-Djema,  au  nord  des  ruines.  Lecture  de  M.  Hilaire. 


16. 


D-M-S 

—  298  — 

17. 

D   M   S 

MEMIVS 

PETRONIVS 

SECVNDVS 

VICEMINENS 

VIXIT 

PATER.  CARVS 

ANNIS 

PIVSV-A   LVII 

Le  chiflVo  des  années  manque. 

Henchir-Sidi-Zrez.  Rive  droile  (le  la  Siliana.  lluiiics  informes 
(rime  fennc. 

Henchir-Sidi-Ahmed.  Ui\e  {;aiiclio  (le  la  Siliana.  Foiiin  |)i'es([iie 
ai'asé,  dans  les  nuirs  diKjuol  se  Irouvenl  trois  inscriptions  d(^jà  pu- 
blic^es  W, 

Aux  abords  du  fortin,  M.  Hilaire  a  dc'couvcrt  deux  morceaux  de 
frise  à  has-relief  fort  enac(>s.  L'une  est  ornée  de  rinceaux  et  de 
[)anipres.  Sur  l'antre,  on  distingue  six  peisonnajjes  qui  semblent 
conibaltre  deux  à  deux;  en  outre,  à  droile,  un  quadrupède,  tau- 
reau on  cheval,  et  vers  la  jjauche,  un  arbre  et  un  autel,  le  tout  très 
fruste. 

19.  —  Henchîr-Fallous.  llive  {>aiicbe  de  la  Siliana,  à  2  kilo- 
mètres à  l'Est  de  la  IMecbfa-Mknana.  Ruines  insijj-nifiantes.  M.  Hi- 
laire a  d(''couvert  à  cet  endroit,  foi-mant  la  pierre  de  foyer  d'un 
{fourbi  élevé  par  un  ingénieur  prospecteur  de  pliospliafes,  deux 
fragments  se  raccordant  d'une  inscription  que  le  feu  avait  fait 
éclater.  Je  lis  ainsi  ce  texte,  d'après  ia  copie  de  M.  Hilaire. 


Iiic  mi'inorlE  BEAT •  M  ARTRM  •  MEI 
iN   PAGE  SVB  AIE  ÏÏÏ  lÂ'm 


imlklioms    III -PER    MANVS-BTSM 
St  IVLIAN 


VM-AORO 


Ihc  mrnior\i\a)r.  hcat[orum]  iiiarl[ij)r[ti)m .  .  .?  lu  jiaci'  .suc  (lie  111  i(l{ii.s).  .  . 
indtclionis]  Iciiiao  pcr  manwil  6^r</(/.s)s(/]»/(o/'»/«).  .  .  SHncl{i  ou  us)  .Ik- 
liouii  ou  us).  .  .  uni  d[omv))()?  ro..  . 

'''    Cwp.  iiiHcr.  Inl.,  Il"'  i'i3y(),  i-iH-îH,  la'J-ip. 


—  "299  — 

Hauteur  et  iai'geur,  o  n\.  3o.  Lettres  hautes  de  o  n;.  o3  et  o  m.  ok. 
Les  lignes  sont  soulignées.  Les  caractères  dénotent  une  1res  basse 
époque. 

Il  est  regrettable  d'avoir  à  constater  que  la  mutilation  de  cette 
mcmoria  de  martyrs,  qui  devait  présenter  pour  Thistoire  du  christia- 
nisme africain  un  intérêt  de  premier  ordre,  n'est  pas  due  aux  indi- 
gènes de  la  région,  mais  c\  un  Français  de  passage,  qui  n'a  même 
pas  pris  la  peine  de  copier  rinscri[)lion  dont  il  a  lait  un  si  triste 
usage.  Les  actes  de  vandalisme  de  ce  genre  deviennent  mallieureuse- 
menl  de  plus  en  plus  Fréquents  et  les  progrès  de  la  colonisation 
rendent  singulièrement  dillicile  la  iàclie  du  Service  des  antiquités. 

Après  Sidi-Alimed,  la  vallée  de  la  Siliana  se  resserre  et  les 
ruines  se  font  rares  jusqu'à  l'Henchir-Dermoulya,  dont  les  restes, 
identifiés  par  Tissot  avec  Coreva,  ont  été  suffisamment  décrits  par 
M.  Poinssot  et  par  le  M.  docteur  Carton  '''.  Avant  d'arriver  à  Coreva, 
M.  Hilaire  signale  trois  petits  fortins,  occupant  en  amont  les  der- 
nières boucles  de  la  rivière,  le  premier  sur  la  rive  gauche,  les 
deux  suivants  sur  la  rive  droite. 

En  somme,  la  région  explorée  par  le  lieutenant  Hilaire  ne  com- 
prend que  trois  groupes  de  ruines  de  quelque  importance  :  l'Hen- 
chir-Dermoulya, THenchir-Tambra  et  rHenchir-Tazma. 

De  ces  trois  centres,  le  premier  a  déjà  été  identifié  avec  la  ville 
romaine  de  Coreva.  Les  deux  autres  me  semblent  devoir  l'être  par 
la  découverte  de  deux  fragments  épigraphiques  faite  par  M.  Hilaire, 
à  proximité  de  la  voie  romaine  qui  conduisait  d'Henchir-Tambra  à 
Henchir-Tazma  et  à  mi-chemin  entre  ces  deux  endroits;  à  l'Hen- 
chir-Zoubia,  qui  appartient  au  groupe  de  ruines  d'Henchir-Mes- 
kine,  en  face  de  Sidi-Aied,  sur  la  rive  gauche  de  la  Siliana. 

Les  indigènes  du  pays  prétendent  que  ces  deux  fragments  pro- 
viennent d'une  seule  et  même  pierre,  brisée  il  y  a  une  \ingtaine 
d'années  par  des  Marocains  chercheurs  de  trésors;  mais  il  est  im- 
possible, vu  leur  état  de  mutilation  actuelle,  de  rien  afiinner  à  ce 
sujet. 

Le  premier  frag^ment,  en  deux  morceaux  se  raccordant,  était 
gravé  sur  les  deux  faces;  mais  l'une  des  inscriptions,  tracées  en 
petits  caractères  très  serrés,  est  absolument  illisible  aujourd'hui. 

^''  Poinssot,  Bull,  des  Aiitiqailés  africaines,  I.  Ht,  [).  {)8;  Carton,  Décou- 
vertes. .  . ,  p.  8  Pt  sniv. 


—  :m)o  — 

Sur  l'aiilrc  facp,  les  rnracirrcs.  liaiils  do  o  m.  o()5,  soiil  encore  1res 
a|)[)ai(Mils.  Loiijjiieur  du  riajfinent,  o  m.  /j/j. 

/IIIMISVE       SES 

Le  second  di'biis  es(  plus  im|iorlanl,  mais  1res  IViisle.  Il  n\'st 
jjravé  (|iie  (11111  seul  cùlo,  en  caiiiclèrcs  de  o  ni.  o/i  à  o  m.  o',\  de 
li.iiilt'iir.  Noici  coiiiiiiciit  |('  le  lis  en  maidanl,  jiour  les  deux  pi'e- 
iiiièro  lij|iies,  de  la  ('o[iie  de  M.  ildairc^  el,  [)()Mr  les  Irois  deinièros, 
de  son  eslani[)ajfe,  liés  ellaCi'  à  la  partie  supérieure.  Larjjeur  du 
lia jf ment,  à  peu  près  coni|)l('te  :  o  m.  /i5.  Pieno  calcaire  de  mau- 
vaise (pialil(>. 

ANS       POSITVM      SIC 
D   V  M  \   O   KîMW  M     MAR^'^ 
H  A^s^^'l?  E  R  T  ' ';  E  mmtWMtT^^^^^iM 
MINVM  -rX   o   \{   XIII   VRB  •  INTEr 
fHABBORENSES  ET  THIMISVENSES 

(Jiicl  (|iie  soit  l(>  S(Mis  (|iril  l'ailli'  (loiiuer  aux  Irois  preuiièros 
lijfnes,  sur  les(|uelles  je  n'ose  pas  me  prononcer  aciuellonieni ,  la 
sijjnilicaliou  des  trois  dernières  sullil  à  caracli-riser  rinscriplion 
j/cr  /'...  niiiiiini  \c{i'tilurioneni)  coh(ortis)  Xlfl  l^rh(^nnao)  lnt('\v]  [T\hal>- 
horensi's  et  Tliiiiilsueiiscs .  .  . 

Il  s'aifil  du  ne  borne  IVonlière,  posée  par  les  soins  d'un  ceiilu- 
rion  de  la  i',V  coliorle  urbaine  ([ui  lenail,  au  i"'  siècle,  «jarnison 
à  (!arllia<fe,  à  la  liniilo  du  leiriloire  des  villes  de  Thahbora  el  de 
rininisiKi. 

La  |iremière  de  ces  hourjiadcs,  (pii  ne  dureul  jamais  avoir  une 
hu'ii  |;rau(le  imporlance,  nous  es!  connue  j)ar  la  liste  d'évèques 
de  la  conlerence  de  (<arllia<j'e,  en  /i 1 1  [cccksin  Tahoirnsis),  el  par 
la  iellre  de  G/iO  à  Paul,  palriarclie  de  (lonslantinopic,  contr(>  les 
Monolliéliles  (Talhoirmis).  Nous  savions  de  plus,  par  le  premier  de 
ces  lexles,  que  la  ville  do  Tabora  était  voisine  de  Bisica  (Hijjfa). 
Aussi,  rédileur  IVançais  du  Morcelli  avait-il  «'lé  conduit,  par  l'ana- 
logie des  noms,  à  lidenlilier  a\ec  rcdenx  {froupes  de  ruines  appelées 
Tamlira,  assez  voisines  l'une  de  raulre  et  rapj)rocbés  deBisica;ces 
ruines  seuil  situi-rs  dans  la  vall«^«>  de  la  Siliana  ('U. 

'     Moiiclli.  Gt'oirraphii'  de  l'  [friijiir  flirétieiitii' ,  t.  I  (^la  Proconsulaiic),  |».  a.^'j. 


—  301   — 

CeKe  identification  mo  sombic  aujourd'hui  démontrée. 

(Jiiant  à  la  ville  de  Tliimisna,  mot  roinposd  de  deux  l'adicaux, 
Tlilini  et  Sua,  qui  se  retrouve  dans  d'aulres  noms  {je'ojjrapliifjues  de 
la  rejfiou  :  Thimidii  Bure,  Tlumida  Begia,  Sua  (Chaouach);  elle  ne 
nous  est  roiuiue  par  aucun  texte,  sauf  peut-eti'e  })ar  la  liste  de 
IHoieméc,  qui  signale  une  ville  de  Themisa  dans  la  région  placée 
entre  le  Bajjradas  et  le  Triton. 

Les  indications  topograpliiques  que  nous  fournissent  le  tracé  de 
la  voie  romaine,  la  configuration  de  la  vaHé(!  et  les  ruines  signa- 
lées par  iM.  Hilaire,  j)lus  encoi'e  que  le  nom  inod(M"ne  d(^  THencliir- 
Tazimi,  me  poussent  à  identifier  la  ville  deThimisua  avec  les  restes 
antiques  avoisinant  le  bordj  de  (îaU'our. 

l'.  Gauckij;r. 


AnciiKOLoniiî. 


UNE  CURIOSITÉ  NUMISMATIQUE. 

Happorl  lit;  iM.  IJalnloii, 
sur  uiio  coiumuiiicatioii  de  M.  Thuison. 


Notre  correspondant,  M.  Enjjèno  Tlioisoii,  nous  si{(nale  le  pas- 
saifc  siii\anl  du  uiatiuscrlt  n"  55/i()  du  fonds  français  de  la  Biblio- 
lliè(|U('  ualiouale,  (|ui  leuiernio  le  journal  inédit  d'un  curé  de 
Paris  du  xvi"  siècle,  nouiuie' Delafosse,  qui  habitait  sur  la  ])aroisse 
Saint-Barthéleiny. 

rrLc  prince  de  Coudé  fait  faire  des  lésions  des  reli(jues  (ju'il 
[)rint  aux  esglises,  et  tourna  la  fac(^  du  roi  Charles  (Charles  IX)  à 
Tenvers,  et  fait  mettre  des  roupies  à  aucuns. w 

Ce  passage  n'est  pas  le  seul  document  qui  mentionne  les  mon- 
naies à  Teftigie  royale  que  le  prince  de  Condé  fit  fabriquer  avec 
Targenterie  enlevée  aux  églises.  M.  Adricui  Blanchet  vent  bien  nous 
communi(|uei',  au  sujet  de  ces  curieuses  monnaies  qui  avaient  un 
caractère  satirique,  la  note  suivante: 

rM.  A.  de  Barlhélemy  a  publié  un  spécimen  de  ces  monnaies, 
en  en  signalant  la  mention  dans  le  Uegistve-Journal  de  Pierre  de 
TRstoile.  Je  vais  transcrire  de  nouveau  le  passage  en  question:  tf  11 
r'(le  teston)  a  la  teste  tournée  autrement  que  les  autres  et  d'un 
ff  meilleur  argent  beaucoup  parce  qu'ils  ont  été  faits  de  ces  ustensiles 
ffct  reli([ues  des  églises  que  les  buguenos  firent  fondre  en  ladite 
T  ville  (Orléans),  et  il  y  a  au  bout  dudit  teston  un  petit  A  et  un  0, 
rqui  vent  dire  à  Orléans,  dont  peu  de  gens  s'aviseroient. t^ 

r-Les  testons  qui  portent  celle  mar(jue,  A  et  0  en  monogramme, 
oui  précis('uient  le  buste»  du  roi  Charles  l\  tourné  à  droite,  tandis 
(ju'oi'diuirncment  ce  buste  est  à  gauche. 

ff  Un  (lemi-teston,  aux  mêmes  types,  a  été  signalé  postéi'ieure- 

('>  Revue  niimisiiiatique,  1862,  p.  37G-38:!,  pi.  XIV,  n"  8.  Cf.  H.  MolVmiinii, 
Lex  moiinniex  riiif/ifct  (h  France,  (Minrios  l\,  ii'^  u<>  (lésions  (\\l  »iorven.r). 


—  303  — 

ment  et  faisait  partie  de  la  collection  GarieU').  Enfin  M.  J.  Du  Lac 
a  décrit  un  écu  d'or  de  (lliarles  IX,  daté  de  i563,  qu'il  considère 
comme  frappé  aussi  à  Orle'aus,  par  les  huguenots  (-). 

trll  est  certain  que  les  pièces  mentionnées  plus  haut  sont  bien 
celles  qui  furent  frappées  ])ar  oi(ho  (\u  prince  de  Condé,  pendant 
le  séjour  de  six  mois  environ  qu'il  fit  à  Orléans,  en  i5G2,au  com- 
mencement de  la  première  guérie  de  relijjion,  et,  selon  un  vieil 
auteur  (■*),  le  prince  avait  fait  fabriquer  aussi  de  la  monnaie  d'or  au 
coin  du  roi. 

tfUn  fait  vient,  à  mon  sens,  corroborer  l'origine  huguenote  des 
testons  portant  la  marque  AO.  Au  revers,  après  la  date,  on  voit  un 
])etit  monogramme  qui  a  été  décompose'  en  les  lettres  E  et  B.  Je 
considère  cette  lecture  comme  exacte,  car  ce  mouogranniie  est  déjà 
connu  par  d'autres  pièces  ('^.  C'est  la  marque  d'Etienne  Bergeron, 
qui  fut  successivement  maître  de  la  Monnaie  de  Troyes  et  de  la 
Monnaie  des  Etuves  à  Paris.  Après  s'être  ruiné,  il  entra,  vers  1662, 
au  service  de  la  reine  de  Navarre,  et  devint  maître  des  mines  dans  le 
Béarn'et  maître  de  la  Monnaie  de  Pau.  C'était  là  une  situation  im- 
portante qu'il  avait  dû  me'riter  par  quelque  service  rendu  à  la  cause 
de  la  Réforme.  Or  n'était-ce  point  un  grand  service  que  rendait 
Etienne  Bergeron,  ancien  maître  de  la  Monnaie  des  Etuves  à  Paris, 
en  fabriquant  des  espèces  satiriques  (^),  destinées  à  rendre  ridicule 
l'autorité'  royale?  Je  dois  ajouter  qu'Etienne  Bergeron  était  un  habile 
ouvrier  et  que  les  testons  dOrle'ans  sont  d'une  bonne  fabrication. 

ffSi  nous  en  croyons  quelques  auteurs  anciens  (*'\  ces  monnaies 

^'^  HofTmann,  op.  cit ,  n"  ai.  Le  demi-teston  est  du  reste  signalé  aussi  par 
Pierre  de  TEstoile. 

'^'  Annuaire  de  la  Société  française  de  Numismatique ,  i883,  p.  3/|/i. 

^'^  Le  frère  de  Laval,  cité  dans  un  mémoire  de  J.-F.  Secousse;  voir  Revue 
numism.,  i863,p.  356. 

^^'  Numismatique  du  Béarii ,  par  G.  Schlundserger  et  Adrien  Blancliet,  1893, 
t.  V\  p.  36. 

^''  Comparez  répithèto  de  morveus  donnée  aux  testons  d'Oiléans  par  Pierre  do 
TEstoile,  et  la  mention  de  roupies  qu'on  trouve  dans  le  document  découvert  par 
M.  E.  Thoison. 

'"'  J.-F.  Secousse,  mémoire  daté  du  l\  mars  1761  ,  publié  dans  les  Mémolrfs 
de  l'Académie  des  inscriptions ,  en  1751  (t.  XVII)  et  dans  la  Revue  numismatique , 
i863,  p.  353.  Cf.  Le  Blanc,  Traité  hist.  des  Monnoyes  de  France,  1690,  p.  335, 
et  le  P.  Anselme,  Hist.  (rénéalogique ,  t.  I",  p.  333.  Au  sujet  des  douzains  de  mau- 
\aise  fabrication  portant  le  nom  de  Louis  XIII,  et  qu'on  a  voulu  attribuer  à  Louis 
de  Condé,  voir  A.  de  Longpérier,  dans  Revue  numism, ,  i863,  p.  35o. 


—  30/1    - 

de  iBGo  ne  sont  pas  les  seules  que  fil  frapper  Louis  de  Bourbon, 
prince  de  Condé.  En  i  566,  il  y  aurait  eu  d'autres  émissions,  cl,  le 
7  octobre  1567.  le  connétable  do  Montmorency  montra,  en  })lein 
Conseil,  une  monnaie  où  le  prince  de  Coude'  était  appob'  Louis  .Mil 
pirmier  roij  chrétien  des  François. 

ff  Avant  de  terni iner,  faisons  remaiHjuer  que,  d'après  les  docu- 
ments cités  plus  haut,  les  monnaies  huguenotes  d'Orléans  ont  été 
fabriquées  avec  des  objets  pris  tiaus  les  trésors  des  églises.  Cet  acte 
de  vandalisme  n'est  malheureusement  pas  le  seul  (ju'on  doive  enre- 
gistrer à  propos  des  guerres  de  religion,  à  cette  époque.  Je  nie 
contenterai  d'en  citer  un  qui  s'est  passé  dans  la  même  année  que 
celui  d'Orléans. 

ffLe  19  mai  1669,  les  Huguenots  s'emparèrent  du  trésor  de 
l'église  Saint-Ceorges,  à  Vendouie.  Parmi  les  objets  précieux  que 
rentîermait  celte  église,  citons  :  une  croix  en  or  avec  deux  anges, 
renfermant  un  morceau  de  la  vraie  croix;  une  autre  croix  avec 
Notre-Dame  et  Sainte  Catherine  euq)risonnée,  un  chef  de  Sainte- 
Opportune  avec  émeraudes  et  rubis;  une  image  émaillée  de  Saint- 
Ceorges.  à  cheval;  une  image  de  Noire-Dame  avec  perles,  pesant 
six  marcs;  une  autre  sur  une  chaise  émaillée  avec  deux  anges  tenant 
chacun  un  chandelier,  une  image  de  Saint-Jean-Baptiste  (10  marcs 
6  onces);  un  bras  de  Saint-Georges  (7  marcs)  avec  un  «vessel-»^  de 
cristal  porté  par  quatre  lions. 

ff  Jeanne  d'Albret  fit  transformer  en  monnaie  ces  objets  qui  pro- 
duisirent 16  marcs  d'or  et  i9()  marcs  d'argent,  estimés  environ 
3o,ooo  livres''). w 

Cette  note  de  M.  Blanchet  nous  a  paru  mériter  d'être  i-eproduite. 

E.  Badklon, 
Meniljio  du  Comité. 


(''  L'abbé  Mêlais,  Jeanne  d'Albrel  et  îa  spoliation  de  l'i'i[U$c  Saint-Gcor{re$  de 
Vendôme,  le  ig  mai  i50a;  inventaire  des  bijoux  et  reliquaires ,  dans  le  Bulletin  de  la 
Soc.  archéol.  du  Vendômnis,  t.  XX,  1881,  p.  297  et  suiv. 


NOTICE 

SUR 

LA  DÉMOLITION  DU  CHÂTEAU  DE  TALMOND, 

EN   1628. 

Coininunirarion  du  M.  G.  Barband,  archiviste  de  la  Vendée. 


Talmond  est  aujourd'hui  un  chef-lieu  de  canton  du  doparlement 
de  la  Vendée,  situe'  dans  l'arrondissement  des  Sables-d'Olonne,  à 
ili  kilomètres  au  sud-est  de  cette  ville,  et  possédant  une  popula- 
tion de  1,169  habitants. 

Avant  la  Révolution  de  1789,  Talmond  était  la  capitale  d'une 
principauté,  relevant  du  château  royal  de  Fontenay-le-Comte,  sur 
laquelle  un  mémoire  de  1710,  conservé  aux  archives  de  la  Vendée'^', 
nous  donne  les  renseignements  suivants:  ffLa  principauté  de  Tal- 
mont,  qui  est  une  des  plus  anciennes  seigneuries  de  la  province  de 
Poictou,  possédée  jadis  parles  anciens  comtes  de  Poictou  et  les  ducs 
d'Aquitaine,  consistoit  autrefois  dans  de  grands  biens  fonds  sur 
lesquels  ont  été  fondées  les  abbayes  de  Saint-Jean  d'Orbestier^"-), 
de  Sainte-Croix  de  Talmont,  de  Nostre-Dame  d'Angle,  du  Lieu-Dieu 
en  Jard  et  de  Nostre-Dame  de  Bois-Grolland  en  partie,  lesquelles 
font  bornage  à  la  dite  principaulté,  à  la  réserve  de  celles  de  Jard  et 
d'Orbestier  par  des  privilèges  particuliers. 

ffAujourd'buy  elle  ne  consiste  plus  qu'en  droits  de  justice  et  de 
féodalité,  et  tout  le  fond  qui  paroist  y  rester  est  l'ancien  château 

'•'   Série  E,  fonds  de  la  principauté  de  Talmond,  liasse  provisoire  i. 

^^'  Orbestier,  paroisse  du  Cliâteau-d'Olonne;  Sainte-Croix  de  Talmond ,  paroisse 
de  Talmond  ;  Angle ,  chef-lieu  de  paroisse  ;  Lieu-Dieu  en  Jard ,  paroisse  de  Jard  ; 
Bois-Grolland,  paroisse  de  Poirou\;  toutes  lesdites  paroisses  sont  situées  aujour- 
d'hui dans  l'arrondissement  des  Sables,  cantons  des  Sables,  de  Talmond  et  des 
.Moutiers-les-Mauxlails. 


—  306  — 

inhabité,  avoo  son  enceinte,  un  pi-t-  qui  autrefois  esioit  nn  étang, 
le  chasteau  neuf(')  avec  une  grande  cour,  un  petit  jardin,  un  ])ota- 
}fer,  un  bois  en  forme  de  labyrinthe,  trois  autres  prés  sans  pre'dos- 
ture,  cok)nibier,  garenne  ny  pescherie,  si  ce  n'est  dans  l'achenal 
do  \a  mer. 

rLa  justice  et  juridicti(m,  dont  le  ressort  s'('tand  dans  Irante  et 
deux  paroisses,  soit  en  fiefs  directs,  soit  en  arrière  liefs,  par  les 
baronnies  de  Ryé  (-),  appartenant  à  madame  Royale  de  Savoye,  de 
Poiroux,  de  la  Motte-Achard,  les  chàtellenies  do  Saint-('yr,  de  Mo- 
ric,  de  la  (luvgnardière  et  autres,  en  faict  la  plus  belle  et  noble 
partie,  et  le  reste,  pour  les  droits  utiles,  ne  consiste  plus  qu'en 
droits  de  rachapts,  lots  et  ventes,  services,  ligences,  rentes  nobles 
et  féodales,  et  droits  de  taille'es,  couchés  au  papier  censaire  ou 
terrier.  75 

PROCÈS -VERB.VL     DE    VISITE    DU    CHATEAU    DE    TALMOND^^', 
CONTENANT  LA  DESIGNATION   DES  PARTIES  A  DEMOLIR. 

Aujotirdhuv,  septiosme  du  mois  de  septembre  i6'î8.  pardevant  nous 
Ysaac  du  Raille ,  licentië  en  droitz,  sieur  des  Gostes,  sënesclial  et  juge  or- 
dinaire de  la  principauté  de  Talmond ,  et  en  présence  du  procureur  général 
lîscal  d'icelle,  comparant  par  maistre  Jean  Parraine,  sieur  de  la  Raisselière, 
s'est  présenté  et  comparu  en  sa  personne  messire  Ysaac  de  Farou,  escuier, 
sieur  de  Saint-MarçoUe  et  des  Rrosses-Paradis ,  commandant  au  chasteau 
du  dict  Talmond  pour  le  service  de  sa  Majesté,  soubz  la  chai-ge  de  mon- 
seigneur le  duc  de  la  ïrimouillc  et  de  Touars,  pair  de  France,  prince  du 
(iict  Talmond,  comme  ayant  charge  de  mon  dict  seigneur,  lequel  nous  a 
recpiis  nous  transporter  audict  chasteau  pour  icelluy  voir  et  faire  estât  et 

t'>  Le  château  neuf  de  Tahnond  nVxistait  pas  au  moment  de  la  (((Muolilion  du 
château  vieux  qui  fait  l'objet  de  celte  notice.  Il  fui  constriiil  pins  tard  pour  rem- 
placer l'ancien,  tout  près  de  l'abbaye  de  Sainte-Croix  de  Talmond,  par  Louis 
Maurice  de  La  Trémoille,  prince  el  abbé  dudil  lieu  de  Talmond,  mort  en  1681, 
fils  puîné  de  Henri,  duc  de  LaTrenioille,  el  de  Marie  de  La  Tour  sous  lesquels  eut 
lieu  la  démolition  du  chàtoau  vieux. 

^*'  Rié,  Poiroux,  la  Moliie-Achard,  Sainf-Gyr  en  Taimondais,  chofs-lieux  de  pa- 
roissos;  Moric,  paroisse  d'Angles,  el  la  Gnijjnardière,  paroisse  d'A vrillé;  toutes  les- 
dites  paroisses  sont  situées  aujourd'hui  dans  l'arroudissemenl  des  Sables,  cantons 
de  Saint-(jilles-sur-Vie,  Talmond,  la  Molhe-Achard  et  les  Moutiei'8-le3-Mauxfait9. 

^')  M.  Loquet,  archiviste  du  département  de  la  Vendée,  a  donné  un  plan  som- 
maire de  la  ville  et  du  château  de  Talmond,  dans  son  ouvrage  intitulé  :  Ij'ahbaye 
(h  Sainle-Cjvoix  (le  Talmond  {]jH  Roclie-sur-Yoïi ,  i8()5,  in-8"). 


—  307   — 

procès  verbal  de  la  consistance  et  dépendance  d'icelluy,  aux  fins  de  la  con- 
servalion  des  droiclz  de  mon  dict  seigneur  et  telles  aullres  que  de  droict, 
ce  qu'avons  fnict  en  présence  de  niessire  Daniel  de  Btisqueveit,  chevallier, 
sieur  de  la  Roche  du  Montet,  aide  de  canqi  aux  armées  du  Uoy  et  lieutenant 
pour  sa  Majesté  au  gouverneur  de  Fonlenay,  suhdélégué  de  Monseigneur 
de  Brassac,  lieulenant  général  poiu-  le  Roy  en  Poiclou,  ayant  de  luy  com- 
mission pourdesmolir  et  desnienteler  la  dicte  place. 

Et  estant  à  l'entrée  du  dict  chasteau ,  en  la  présence  des  (hcls  sieurs  du 
Monlet  et  de  Saint-Marcolle,  avons  entré  dans  une  pièce  destachée,  appellée 
la  Tenaille,  par  le  ponl-levis  d'icelle,  au  devant  duquel  ponl-levis  avons 
trouvé  une  forte  palissade  avecq  ses  portes  et  barrières,  la  dicte  pièce  des- 
tachée estant  composée  d'ung  bastion  avecq  orillon  et  casemalhe  voultée 
de  pierre  de  taille;  y  a  encore  sur  la  dicte  tenaille  une  chambre  et  anti- 
chambre, servans  à  faire  corps  de  garde,  deux  guérites  couvertes  de  tuille 
et  une  cave  voultée  avecq  une  casemathe  regaidant  dans  le  fossé,  servant  à 
ung  demy  bastion  auquel  est  alaché  le  susdict  pont-levis;  laquelle  pièce 
est  revestue  de  pierres  de  taille,  la  muraille  estant  de  la  largeur  de  six 
piedz  ou  environ,  de  la  hauteur  de  quatre  toises  et  demye  avecq  le  parap- 
pet  et  de  la  largeur  de  quarente  toises  en  la  face  qui  regaide  vers  la  nier, 
y  ayant  en  icelle  plusieurs  retranchementz ,  laquelle  pièce  sera  desmollye, 
comme  nous  a  déclaré  le  dict  sieur  du  Montet. 

De  là  avons  entré  dans  une  petitte  cour  en  forme  de  ravelin  [demi-lune], 
fermée  de  portes  et  barrières,  entournée  de  murailles  de  la  hauteur  de  dix 
piedz  ou  environ,  ayant  de  largeur  quatre  toises  et  demye  ou  environ  et  de 
longueur  dix  toises  et  demye ,  au  bout  de  laquelle  y  a  ung  petit  ravelin  devant 
le  pont-levis  et  entrée  de  la  fausse  braye  du  dict  chasteau,  dans  lequel  y  a 
ung  corps  de  garde  composé  de  deux  chandjres,  lesquelles  peuvent  avoir 
quelque  vingtz  piedz  de  dedans  en  dedans,  l'une  portant  l'autre,  pavées  de 
planches  et  garnies  par  dedans  de  ratelliers  à  mettre  les  armes;  les  chambres 
n'ayant  qu'un  estage  seullement  avecq  leurs  cheminées. 

Ce  faict,  avons  entré  es  dictes  fausses  braies,  qui  fait  l'antienne  closture 
du  chasteau,  par  le  pont  faict  en  basculle  soubz  le  portai  qui  est  faict  en 
forme  de  tour  quarrée  ayant  trois  estages,  dont  le  premier  est  voulté,  et 
dans  la  dicte  voulte  ung  rasteau,  le  tout  enfermé  de  trois  fortes  portes  entre 
le  pont-levis  et  une  cheminée,  servant  au  corps  de  garde  de  jour,  avecq  des 
ratelliers  à  mettre  les  armes.  Le  second  estage ,  auquel  on  monte  par  ung 
escallier  de  pierres,  sont  deux  chambres  avecq  cheminées  et  rastelliers 
pour  les  armes,  servans  au  corps  de  garde  de  nuict.  Le  tiers  estage  sont 
chambres,  sentinelles  et  mascollies  [mâchicoulis]  qui  doibvent  estre  des- 
molies  comme  dessus,  ensemble  la  casemalhe  estant  soubz  le  dict  pont, 
avecq  la  chambre  joignant  icelluy,  servant  à  mouUin  à  eau  ,  du  costé  du  petit 
estang. 

Continuant  à  marcher  dans  la  dicte  fausse  brave,  à  main  droicle  en  en- 


—  308  — 

trant,  du  costé  île  la  basse  ville,  avons  Irouvt^  trois  tours  rondes  prenans 
dès  le  fond  du  fosst^  basties  de  pierres  de  taille  en  partye  à  cliaux  et  sable, 
ayant  de  (piatorze  à  quinze  piedz  de  dianieltre  de  dedans  en  dedans,  ayant 
trois  chambres  chascune,  l'une  sur  Taullre.  Le  premier  estage  voultd,  faict 
en  casematbes  qui  doibveiil  eslre  aussy  (lesinollies,  avecq  la  courtine  et  mu- 
raille espaisse  de  sept  à  luiict  pied/.,  ayant  sou  parappet.  El  au  coing  est 
unp;  bastion  appelli^  le  Petit  Espf^ron,  revcstu  de  pierre  de  taille  à  chaux 
et  sable,  de  resjiaissenr  de  sept  à  buict  piedz,  et  y  a  une  guërite  sur  le 
coing,  laicte  de  bricipie,  couverte  en  voulte,  avec  les  casematbes  voultëes 
servans  à  la  défiance  du  fossé,  (piy  doibt  pareillement  estre  desmolly. 

Et  en  tournoyant  du  costé  de  la  baulle  ville  avons  trouvé  deux  tours 
rondes,  à  deux  eslages  chascune,  ayant  dix  piedz  de  dedans  en  dedans, 
entre  lesquelles  y  a  deux  cband)res  Tune  sur  Taultre,  et  semble  avoir  servy 
d'une  entrée  et  portail  au  dict  cbasteau,  les  dictes  deux  tours  estans  voultées 
du  dict  premier  estage  avecq  une  gallerie  au  devant  faicte  en  accoudouer, 
lesquelles  seront  desmollies  avcc((  les  courtines,  murailles  et  parappet  estans 
entre  les  dictes  deux  tours  et  bastion,  et  depuis  les  dictes  deux  tours  juscjues 
au  Grand  Esperon ,  qui  est  ung  bastion ,  aussy  revestu  de  pierres  de  taille 
avecq  ses  casematbes,  et  sur  la  poincle  d'icelluy  une  guérite  voultée  faicte 
de  bric(pie,  le  tout  ce  que  dessus  hors  d'escallade. 

De  là,  avons  continué  le  long  de  la  courtine  dn  costé  du  grand  estang 
et  y  avons  descendu  par  ung  degré,  en  laquelle  courtine  y  a  une  grande 
guérite  ([narrée  portée  sur  pillotis  de  bois,  faicte  de  bricque  et  couverte  de 
tuille  plate,  laquelle  avecij  toutte  la  dicte  courtine  doibt  estre  desmolie, 
ioelle  courtine  hors  d'escallade ,  connue  dessus. 

De  là,  en  continuant,  sommes  venus  à  la  courtine  du  costé  de  la  dicte 
tenaille,  dans  le  coing  de  laquelle  avons  trouvé  une  tour  ronde,  massive 
jusques  au  fondz  du  fossé,  faicte  connue  tout  ce  que  dessus  à  chaux  et  sable, 
la  dicte  tour  ayant  de  diamettre,  ses  murailles  comprises,  vingt  piedz  ou 
environ.  Et  venant  vers  le  susdict  portail  à  pont-levis  par  où  avons  entré, 
avons  veu  une  tour  ronde  comme  celle  cy  dessus,  auprès  de  laquelle  estoit 
ung  petit  corps  de  logis  contenant  une  chambre  et  antbichambre  avecq  son 
galtas,  lambrissée  et  pavée,  le  tout  aussy  hors  d'escallade  et  qui  doibt  estre 
razé  et  desmolly. 

Ce  faict,  avons  faict  le  tour  de  ladicte  place,  non  comprins  la  tenaille, 
et  par  le  dedans  de  la  fausse  braie  avons  trouvé  la  courtine  du  costé  de  la 
basse  ville  contenir  cinquante  deux  toises,  celle  du  costé  de  la  haulte  ville 
soixante  et  une  toises  et  demie,  la  courtine  vers  l'estang  soixante  quatre 
toises  et  celle  fin  costé  vers  la  susdicte  tenaille  contient  trente  cin({  toises  et 
demve,  revenant  en  fout  à  deux  cens  treize  toises  de  tour.  Le  fossé  entre 
la  dicte  tenaille  et  le  cbasteau  estant  faict  dans  le  rocq  a  de  large  six  toises 
et  demye  et  de  creux  vingt  trois  piedz,  revestu  de  pierres  à  chaux  et  sable. 
Et  le  (ossé  du  costé  de  la  basse  ville  a  de  large  douze  toises,  joignant  lequel 


—  309  — 

est  la  contrescarpe  avec  lai'd(o)ers  et  petilz  ravelins.  Et  celuy  devers  la 
haulte  ville  a  environ  vingt  toises.  L'aultre  fossé  est  le  grand  estang. 

Dont  et  tont  ce  que  dessus  avons  ans  dictz  sieurs  de  la  Koche  et  de  Saint- 
Marçolle,  ce  requérant,  octroyé  acte  pour  leur  valloir  et  servir  en  Icnips  et 
lieu  ce  que  de  raison. 

Donné  et  faict  par  nous,  le  dict  du  Raiffe,  séneschal  susdict,  le  jour  et 
an  que  dessus. 

Et  le  quinziesme  jour  du  dict  mois  et  an,  après  la  démolition  des  choses 
cy  dessus  faicte,  nous  sommes,  à  la  re([ueste  du  dict  sieur  de  Saint-Mar- 
çolle  et  en  sa  compagnie,  transportez  au  dict  chasleau  pardevers  le  dict 
sieur  de  la  Roche  du  Montet  et  avons,  avec  les  dicts  sieurs,  faict  le  cerne 
et  visite  du  circuit  estant  au  dedans  de  la  dicte  fausse  braye,  le([uel  avons 
trouvé  flancqué  de  trois  grosses  tours  de  vingt  piedz  de  diamètre  chacune 
ou  environ ,  les  unes  logeables  de  chambres  et  les  autres  massives ,  et  d'une 
guérite  faicte  de  brique,  quarrée,  portée  surpillotis,  ayant  dix  piedz  de 
dedans  en  dedans ,  lesquelles  tours  et  guérite ,  avecq  les  parappetz  des  mu- 
railles estans  à  l'entour,  le  dict  sieur  de  la  Roche  a  dict  estre  nécessaire 
estre  desmollies,  et  de  faict,  a  faict  mettre  les  hahitans  des  paroisses  après. 
Ce  faict,  avons  entré  dans  la  susdicte  enceinte  et  visité  le  donjon,  oîi  nous 
avons  trouvé  quatre  tours  logeables,  dans  l'une  descpelles  sont  les  prisons 
de  la  Principauté  et  cour  de  céans  et  de  grosseur  de  celles-ci,  et  une  tour 
quarrée,  en  laquelle  y  avoit  trois  chambres  l'une  sur  l'aultre,  sans  le  pre- 
mier estage  qui  est  voulté,  ayant  les  dictes  chambres  quinze  à  seize  piedz 
de  dedans  en  dedans  et  les  murailles  de  cinq  piedz  d'espais,  lesquelles 
choses  le  dict  sieur  de  la  Roche  du  Montet  a  dict  estre  ni'cessaire  d'abatre 
tant  pour  oster  les  logemens  que  la  force  et  flancs  du  dict  donjon,  et  oïdtre 
d'y  faire  une  ouverture  de  vingt  toises  ou  environ  de  long  à  une  muraille 
espesse  de  cinq  à  six  piedz  et  hors  d'escallade.  Tout  ce  cpie  dessus  estant  à 
chaux  et  sable  et  de  pierres  de  taille,  que  le  dict  sieur  nous  a  déclaré  voul- 
loir  faire  abatre  et  y  travailler  au  plus  tost.  Dont  en  avons  pareillement  oc- 
troyé acte  aus  dicts  sieurs  de  la  Rocbe,  de  Saint-Marçoile  et  procureur,  ce 
requérans,  pour  valloir  et  servir  en  temps  et  lieu  et  à  qu'il  apartiendra  ce 
que  de  l'aison.  Donné  et  faict  par  nous  le  dict  du  Raiife,  séneschal  susdict, 
les  jour  et  an  que  dessus. 

Et  le  lundy,  dix-huictiesme  jour  des  dicts  mois  et  an,  le  dict  sieur  de  la 
Roche  du  Montet  nous  a  f^iict  entendre  que  par  l'ordonnance  de  mon- 
seigneur de  Rrassac,  qui  partit  hier  de  ce  lieu,  il  luy  fut  enjoinct  de  ne 
laisser  la  clostiu-e  du  grand  donjon  que  de  dix  piedz  de  hauteur  par  le  de- 
hors, par  quoy,  après  avoir  toisé  et  calcidé  en  la  présence  du  dict  sieur, 
avons  trouvé  que  du  costé  de  la  basse  ville  falloit  abatre  cent  trente  neuf 
toises,  et  du  costé  du  grand  estang  oposé  cent  cinquante  et  une,  et  du 


—  310  — 

coslé  qui  esl  vers  la  mer  cent  trente  et  une,  touttes  lesquelles  murailles  sont 
à  chmix  et  sable  et  ont  d'espais  cinq  piedz.  Tout  ce  que  dessus  revenant  au 
nombre  de  (juatre  cens  \  iiijjt  nue  toises.  Dont  avons  pairillement  ans  dicls 
sieurs  de  la  Hocbo,  de  Sainl-Marçoile  et  procureur,  ce  reqiic^rant,  octroyé 
acte,  pour  valloir  et  servir  en  temps  et  lieu  ce  que  de  raison.  Donm^  et 
laid  connue  dessus. 

Si,o-né  :  La  Roclie  du  Monlcl,  Isaoc  de  Farou ,  de  Sainl-Marçolle,  J.  du 
lîailïe  el  Perraine,  procureur  snsdict,  et  F.  Guérin,  connais  dn  grellier. 

Collationné  sur  l'original  du  dict  procès  verbal,  signe  Gudrin,  par  nioy, 
conseiller  secrétaire  du  I\oy  et  de  ses  linances.  Signe  :  Masclary  ''^ 

En  lO'iS.  au  moment  de  la  démolition  du  château,  le  seigneur 
de  la  principauté  était  Henri,  seigneur  do  La  Trémoille,  troisi^n^e 
duc  de  Thouars,  pair  de  France,  prince  do  Talmond,  comte  do 
Laval,  né  en  1699,  marié  on  1619  à  Marie  de  La  Tour,  seconde 
fille  de  Henri  de  La  Tour,  duc  do  Bouillon,  prince  de  Sedan,  vi- 
comte deTurennc,  maréchal  de  France,  el  do  Elisabeth  de  Nassau, 
sa  seconde  femme.  Ce  prince  se  trouvait  au  siège  de  La  Rochelle 
en  1628,  el  c'est  pendant  ce  siège  qu'il  abjura  le  protestantisme 
entre  les  mains  de  Richelieu.  Il  ligura  depuis  cotte  époque  à  Fat- 
laque  du  Pas-de-Suze  (1G29),  à  la  prise  de  la  ville  de  Carignan, 
en  Piémont  (i63o),  au  siège  de  Corbie  (i636)  et  à  la  paix  de 
Munster  (16/18).  Il  mourut  on  tO-y^i,  âgé  de  76  ans. 

On  sait  qu'une  déclaration  du  3i  juillet  1626  (-)  ordonna  le  rase- 
raent  des  villes,  châteaux  et  forteresses  qui  n'étaient  pas  situés 
sur  les  frontières.  La  grande  oidonnanco  do  janvier  1G29,  connue 
sous  le  nom  de  Code  Michaud''^\  compléta  la  déclaration  précédente 
en  défendant  (art.  176)  :  tf  de  laire  fortifier  les  villes  places  et  châ- 
teaux, soit  ceux  qui  nous  appartiennent,  soit  aux  particuliers, 
(hors  les  murailles,  fossez  et  lianes  des  clôtures  pour  ceux  qui  ont 
droit  d'en  avoir),  de  quohjue  lorlilicalion  que  ce  soit,  sans  notre 
expresse  permission,  en  la  forme  susdite  15. 

La  démolition  du  château  de  Talmond  se  trouve  placée  entre 
ces  doux  dates  de  1626  el  1629;  ollo  ont  lieu  on  septembre  i(i28, 
<]uelqucs  jours  avant  la  chute  définitive  de  La  Rochelle,  c'est-à-dire 
avant  le  26  octobre  1G28,  date  do  la  reddition  de  cette  ville.  Nous 
avons  vu  ([ue  lo  prince  de  Talmond  était  protestant;  bien  (|u'il  eut 

C'   Série  E,  Fonds  de  la  principauté  do  Talmond,  liasse  provisoire  3, 
''*  Imbcrt,  Ancienne»  loi»  françaises ,  t.  XVI,  p.  199. 

'"     lild.,   p.    9.j3. 


—  311   - 

abjiiié,  on  peut  croire  que  son  ancienne  qualité'  de  hujjuenot  fut 
peut-être  la  cause  déterminante  de  la  démolition  du  château.  Ui- 
chelieu  devait  tout  ciaindre  du  relèvement  du  protestantisme  même 
repentant. 

Une  dernière  raison,  et  c'est  évidemment  celle  qui  fut  mise  en 
avant  par  le  Roi,  si  Ton  en  juge  par  les  termes  d'une  requête  pré- 
sentée plus  tard  par  le  duc  de  La  Trémoille,  fut  la  crainte  de  voir 
tomber  la  place  de  Talmonrl  aux  mains  des  An<j-lais,  qui  avaient 
rrlevé  une  grande  et  puissante  armée  navallew  pour  venir  au  se- 
conrs  de  La  Rochelle  assiégée. 

G.  Bàrbaud, 

Arcliivisle  de  la  Vondéo. 


DECOUVERTE 
D'UNE  INCINÉRATION  DU  IIF  SIÈCLE 

ET 

FOI  ILLES   D'INHUMATIONS   MÉROVINGIENNES, 
À  AUBIGNY-EN-ARTOIS  (PAS-DE-CALAIS), 

PAR   M.   THÉOPHILE    ECK , 

Corrospondiint  ilii  (Comité. 


Les  abords  du  village  d'Auljijjny-en-Arlois  (arrondissement  de 
Sainl-Pol)  onl  ni;iinl(^s  fois  livré  des  épaves  de  rantiijuité.  Le  vieux 
cimetière  de  celte  localité,  situé  vers  Savy-Berlelte,  et  qui  paraît 
dater  du  haut  moyen  âge,  imj)arfaitement  exploré  jadis  par  M.  Aug. 
Ternynck,  d'Arras,  a  cependant  laissé  entre  les  mains  de  cet  amateur 
quantité  d'objets  intéressants,  aujourd'hui  dispersés.  Si  maintenant 
nous  remontons  à  un  certain  nombre  d'années  en  arrière,  et  sans 
toutefois  pouvoir  dire  dans  quelles  conditions  la  trouvaille  fut  laite, 
c'est  [)liisieurs  monnaies  gauloises  en  or,  au  type  dit  à  Yepsilon, 
mêlées  à  des  VIROS  à  la  tète  disloquée,  qui  viennent  témoigner 
du  lointain  passé  de  l'antique  bourgade;  plus  piès  de  nous,  deux 
statuettes  en  bronze  de  basse  époque  (iv''  siècle  de  notre  ère  pro- 
bablement), une  Adorante  et  un  Hercule,  ainsi  qu'une  balance  en 
bronze  dite  romaine,  y  ont  aussi  été  découverts  à  proximité,  croit- 
on,  (les  substructions  d'une  villa  gallo-romaine'^'. 


C'  Cos  objets,  ninsi  que  la  lolalitc  de  ceux  dont  il  esl  parlé  dans  ce  mémoire, 
font  partie  de  la  colleclion  de  M.  C.  Boulanger,  ancien  notaire,  à  Péronne 
(Somme). 


—  313  — 

Sur  ce  dernier  objet,  rarement  trouve  dans  la  région  nord  de  la 
Gaule,  je  crois  utile  de  donner  quelques  détails  : 

Le  bras  de  cette  romaine^')  [statera]  est  formé  d'une  tige  pris- 
matique [scapus),  longue  de  o  m.  16;  une  des  faces  de  cette  tige 
est  lisse,  les  trois  autres  portent  une  triple  graduation  avec  divi- 
sions et  subdivisions  indiquées  par  des  chiffres  et  encoches;  une 
poignée  en  forme  de  crochet  mobile  [ansa)  sert  à  la  suspension  ;  une 
autre  placée  au-dessous,  mais  dépourvue  de  sa  chaîne,  était  utilisée 
pour  accrocher  les  objets  d'un  faible  poids,  tandis  qu'un  élégant 
anneau,  jouant  dans  une  sorte  d'agrafe  tournant  sur  un  axe,  ren- 
ferme deux  chaînettes  articulées  longues  de  o  m.  ik,  auxquelles 
on  attachait  peut-être  le  plateau  (lancula),  qui  soutenait  les  corps 
à  peser  ('-*.  Le  curseur  ou  poids  mobile  à  belière  [œquipondium) ,  qui 
complète  l'ensemble,  est  de  forme  sphérique;  il  était  maintenu  en 
suspension  à  l'aide  d'un  double  anneau. 

Sans  m'appesanfir  davantage  sur  ces  faits,  je  vais  relater  une 
nouvelle  el  importante  trouvaille  qu'assez  inopinément  l'on  fit  près 
d'Aubiguy,  au  mois  d'avril  1896,  et  qui,  pendant  plusieurs  mois, 
demeura  ignorée. 

En  labourant  plus  profondément  que  d'habitude  une  pièce  de 
terre  située  au  lieu  dit  le  Bois  Marcon,  vaste  espace  découvert  situé 
entre  Aubigny  et  Hermaville'-'',  un  cultivateur  de  la  première  de 
ces  deux  localités  rencontra,  avec  le  soc  de  sa  charrue,  plusieurs 
petits  grès  taillés  paraissant  avoir  été  assemblés  sans  mortier. 

Son  attention  une  fois  éveillée  par  cette  circonstance,  qui  lui 
parut  extraordinaire  en  un  tel  lieu,  il  enleva  une  certaine  quantité 
de  terre,  et  découvrit  une  maçonnerie  de  petit  appareil,  très  affaissée 
dans  son  centre  par  le  temps  et  affectant  la  forme  d'un  parallélo- 
gramme. L'idée  vint  à  notre  homme  d'extraire  cet  appareil  composé 
de  petits  grès  d'Artois,  que  dans  le  pays  l'on  nomme  biseltes,  et 
d'en  tirer  profit.  Sans  user  des  précautions  les  plus  élémentaires  en 
un  tel  cas,  à  coups  de  pic,  très  hâtivement,  et  aidé  par  son  fils,  il 
se  mit  au  travail  de  déblaiement.  Cette  précipitation,  jointe  au 
mode  de  procéder,  eut  des  conséquences  déplorables  qu'il  était  ce- 
pendant aisé  de  prévoir,  car  sous  la  voûte  régnait  un  caveau  en 

''J    Vitruve,  De  Architeclurd,  iiv.  X,  3,  /i. 
'•^'i  Rich,  Dictionnaire  des  Antiquités,  i883,  p.  601  el  609. 
^^^  La    plaine   portant   ce    nom    était    autrefois    entièrement    boise'e.    C'est    à 
1,000  mètres  d'Auljigny  que  se  trouve  le  B(jis  Marcon. 


—  3U   — 

maçonnerie  d'aspect  régulier,  ou  plutôt  une  vaste  incinëration  soi- 
gneusement e'difie'e  sans  ciment  et  amplement  meuble'e  de  vases. 

Beaucou])  parmi  ces  vases,  on  le  comprendra  sans  peine,  lurent 
brises  par  lelVoiidrement  de  la  voûte,  qui,  fort  heureusement,  ne 
lut  que  partiel,  puisqu'il  n'embrassa  en  étendue  que  les  deux  tiers 
du  rectangle  de  hiselies. 

I'i(|ues  j)ar  un  vit  sentiment  de  curiositë,  mais  alléchés  surtout 
par  l'appât  d'une  trouvaille,  les  deux  hommes  dégagèrent  le  mieux 
(|u'ils  pureul  Taire  de  ce  caveau  des  pierres  qui  l'encombraient,  et 
tirent,  au  cours  de  leur  investigation,  les  constatations  suivantes, 
contrôlées  depuis  par  une  fouille  récente. 

Dans  une  argile  très  pure,  à  i  m.  5o  de  profondeur,  ayant 
2  m.  5o  sur  q  m.  20  de  côté,  se  profilait  sur  une  hauteur  dont 
il  n'a  pas  été  pris  note  la  maçonnerie  en  question,  qui  ))ouvait 
avoir  de  o  m.  3o  à  o  m.  35  d'épaisseur.  Au  centre  de  la  chambre 
sépulcrale,  un  grand  coffre  de  bois,  réduit  à  l'état  de  débris,  mais 
bien  apparent  encore,  fermé  par  un  couveiclo  à  charnières  de 
bronze,  ainsi  que  par  une  large  serrure  de  même  métal,  munie 
d'une  targette  fonctionnant  sur  pivot ("',  se  trouvait  un  seau  à  anse, 
cercltî  de  deux  larges  anneaux  de  fer  plat,  et  façonné  de  douves  en 
bois  de  chêne  ou  de  hêtre (■^'.  De  même  que  la  caisse,  ce  récipient 
laissait  voir  très  apparemment  sa  forme  primitive.  Dans  le  seau,  il 
fut  recueilli  un  miroir  de  métal  de  forme  carrée '**,  ainsi  qu'un 
élégant  vase  de  terre  fine,  absolument  blanc,  mais  fragmenté,  con- 
tenant des  cendres  jointes  à  des  ossements  calcinés.  A  l'entour,  dans 
le  seau  ou  dans  la  caisse,  gisait  un  amoncellement  considérable  de 
grosses  perles,  variées  comme  coloris,  ayant  sûrement  composé 
plusieurs  colliers. 

Cet  ornement  de  la   femme  dont  on  venait  de  retrouver  les 

^')  Les  dimensions  de  celte  serrure,  agrénionléo  d'un  estampage  Ijiseaulc,  sont 
de  cm.  11  de  larjjeur  sur  0  m.  07^  de  liauteur. 

'^)  Dans  les  fouilles  opéréos  on  mai  1H77  à  la  villa  d'Ancy,  territoire  do  Lime 
(Aisne),  lien  dit  le  Unis  dct  Sahlcs,  M.  ^^■^'d.  Morenu  trouva,  dans  une  inciné- 
ration pouvant  remonter,  suivant  Inulo  npparoiico,  au  m'  siècle  de  noire  ère.  un 
seau  cerclé  de  Itronze  doré  contenant  une  urne  cinéraire  en  vorro  avec  celle  in- 
scription :  IBETIVS   CVM   ANDECARl    BIBETE. 

'^'  Celle  facture  est  peu  ordinaire  et  ne  se  rencontre  qu'exccplionneilemeni  ; 
je  la  crois  parliculière  nu  m*  siècle;  M.  A.  Ternynclc  a  également  trouvé  un  de 
ces  miroirs  carrés  à  Saint-Nicolas-les-Arras.  {Artois  souterrain.  Etudes  archéolo- 
Ifit/iien,  Arras,  i  SHo.) 


—  315  — 

cendres,  mérite  aussi  une  courte  description.  Beaucoup  de  ces 
grains  sont  faits  de  matière  vitreuse  façonnée  au  moule,  laissant 
voir  dans  leur  gamme  de  coloris  les  tons  suivants  :  le  blanc,  io 
jaune,  le  vert  opaque  ou  Iranslucide,  le  bleu  lapis,  le  rouge  ambre, 
le  bleu  clair  ou  foncé,  avec  ou  sans  décoration;  d'autres  sont  en 
faux  ambre  ou  ambre  naturel,  en  jais,  agates,  prime  d'émeraude, 
lapis-lazuii,  callaïs,  jadéite  ou  même  diorile.  Plusieurs  de  ces  jolies 
perles  sont  émaillées  de  tons  dilîérents,  avec  incrustations  de  cou- 
ronnes filées  ou  de  zigzags  ombrés;  elles  sont  de  plus  taillées  à 
facettes  ou  moulées  sous  différentes  fojines. 

vïlmilius  Papinianus,  qui  vivait  au  m"  siècle,  et  plus  lard  Tre- 
bellius  Pollion,  contemporain  de  Constance  Cblore  et  l'un  des  au- 
teurs de  ÏHisloire  Auguste,  nous  initient,  dans  les  fragments  qui 
nous  restent  de  leurs  travaux,  au  cas  que  de  leur  temps  on  faisait 
de  ces  geinmœ  ou  buUœ  vitriœ,  dont  certaines  dames  romaines  ne 
voulaient  pas  être  dépossédées,  même  après  leur  mort. 

Il  paraît  assez  probable  que  l'ignorance  et  la  hâte  des  fouilleurs 
improvisés  sont  cause  que  certains  objets  d'un  faible  volume  ont 
pu  échapper  à  leur  attention.  Quoi  qu'il  en  soit,  dans  toute  trou- 
vaille de  ce  genre,  on  fait  généralement,  au  village,  la  part  du 
merveilleux.  Or,  la  croyance  générale,  dans  le  pays,  veut  que  l'in- 
venteur et  son  fils  aient  découvert  dans  cette  incinération  des 
objets  précieux,  des  bijoux  d'or,  des  pierres  fines,  etc. 

Le  mobilier  funéraire  de  la  défunte  se  trouvait  complété  par  une 
trentaine  de  vases  placés  un  peu  au  hasard,  surtout  dans  les  angles 
du  caveau.  Il  se  composait  de  douze  patères  et  soucoupes  de  di- 
verses grandeurs,  en  fine  poterie  rouge  lustrée;  de  lagènes  ou 
cruches  en  terre  blanche  extrêmement  fine;  de  buires  ou  d'ampho- 
risques  en  terre  rouge  ou  rougeàtre  (cette  dernière  avec  semis  de 
minuscules  taches  brillantes,  dues,  non  pas  comme  on  l'a  dit  déjà, 
à  une  décoration  artificielle,  mais  à  la  nature  de  la  terre  et  à  la 
cuisson);  d'urnes  en  demi-sphères  avec  bord  annulaire  plat,  mou- 
luré et  assez  large;  de  vases  oblongs  et  rougeàtres  décorés  de  zones 
de  cercles  en  creux,  avec  des  séries  de  lignes  s'entre-croisant  et 
également  en  creux;  d'une  casserole  de  terre  jaune  avec  manche 
cannelé  se  terminant  par  un  anneau  pour  la  suspension''^;  et  enfin 


''^  Le  même  vase  a  été  trouvé  à  Saint-Mcolas-tos-Arras,  dans  une  tombe  dti 
m'  siècle. 


—  316  — 

(liino  lii{ft'iii'  lie  terre  rougeàtre,  surmonte'c  au-dessus  de  rattache 
de  Tanse,  d  une  tète  barbare  à  loiijjs  cheveux  ('^. 

Voici  inaiuleuaul  les  queUnies  uouis  de  potiers  que  j  ai  j)u  lire 
sur  les  fonds  des  seuls  vases  à  glaçurc  silico-aicaliiic  retirés  in- 
tacts : 

Grande  soucoupe,  OF  CALVI. 

Petite  tasse  profonde,  OF- ATI. 

Sur  un  même  vase,  OF*ME. 

Grande  [)atère  très  pure  de  forme,  reposant  sur  un  très  petit 
pied,  OF   MCCAA^-1. 

Sur  un  second  vase  semblable,  OF  WMA. 

Sur  un  troisième,  OF  LICIN  (•''). 


Fijï. 


Vase  de  verre  trouve  à  AuLigny-en-Arlois  (Pas-de-Calais). 


(')  Sainl-Nicolas-les-Arras  a  livn'  un(>  lajfùne  oxactemeiit  semblable. 

(''  L'eslatnpilli'  MACCAAM  se  trouve  deux  l'ois  au  Musée  lîondiei'de  Perllics, 
à  Aiiboville;  ce  nom  s'est  éjjalemenl  rencontré  à  Jiiblaiiis,  suivant  I^oacli  Smilli 
[Collectanca  anliqua,  t.  III,  p.  118). 

'*'  Ce  sigle  a  été  trouve  sur  le  fond  d'un  vase,  à  Veimand,  en  ma  présence. 


—  317  — 

Si  les  fouilleurs  gardèrent  et  gardent  encore  le  silence  sur  les 
bijoux  et  objets  de  toilette  en  métal  précieux  qu'ils  découvrirent, 
dit-on,  dans  cette  remarquable  incinération,  leur  ignorance  les 
empêcha  d'user  de  la  même  réserve  au  sujet  d'un  récipient  vitreux 
extrêmement  rare. 

Une  cavité  en  forme  de  niche,  ménagée  à  dessein  dans  la  maçon- 
nerie, renfermait  absolument  intacte  une  superbe  pièce  dont  je  ne 
connais  pas  d'analogue  :  c'est  un  grand  verre  à  pied  de  la  famille 
des  verres  opaques  multicolores;  il  a  o  m.  20  de  hauteur  et  sa  con- 
tenance est  d'environ  trois  quarts  de  litre  (fig.  1).  On  voit  que  le 
verrier  antique  s'est  inspiré,  pour  la  confection  de  sa  petite  œuvre 
fort  bien  tournée,  des  balsamaires  phéniciens  aux  chatoyants  reflets, 
car  la  décoration  de  la  panse,  conçue  sous  forme  d'imbrications  ou 
de  festons,  simule  un  treillis  qui  alterne  en  blanc  opaque  et  bleu 
turquoise  sur  un  fond  gros  bleu  ou  bleu  lapis.  L'ensemble  de  ce 
système  décoratif  figure  les  mailles  d'un  panier  ou  d'une  corbeille. 
Ce  curieux  vase  n'était  pas  seul  dans  la  niche,  puisqu'au  pied  de 
celle-ci  il  fut  ramassé  les  débris  d'un  grand  verre  jaune  d'or  à  long 
col  et  panse  pyriforme. 

Par  son  galbe  extérieur  et  sa  courbure,  le  verre  à  boire  que  je 
cite  est  romain  et  offre  plus  d'un  lien  de  parenté  avec  le  long  po- 
culum  cylindri(|ue  qui  doit  naître  au  iv^  siècle,  et  dont  sont  pour- 
vues, dans  notre  pays  picard,  nombre  de  sépultures  de  l'époque 
constantinienne'^';  pour  le  décor,  il  appartient  à  cette  classe  de 
monuments  que  l'on  qualifie  souvent  de  verres  phéniciens.  L'in- 
géniosité de  l'artiste  indigène,  c'est-à-dire  gallo-romain,  paraît 
donc  s'être  imprégnée,  dans  le  cas  présent,  de  l'art  oriental;  car 
c'est  surtout  d'Orient,  et  plus  spécialement  deCamiros,  de  Rhodes 
et  de  Chypre,  que  nous  vient  ce  décor,  sans  grande  ingéniosité  sans 
doute,  et  que  l'on  croit  avoir  été  emprunté  à  l'Egypte '^\  mais 
qui  toutefois,  j'en  appelle  aux  connaisseurs,  exigeait  de  l'ouvrier, 
avec  un  faire  prompt,  la  dextérité  des  doigts  ou  le  tour  de  main 
d'un  professionnel  émérite^^). 

On  le  signale  comme  ayant  été  aussi  recueilli  à  Londres,  Tours,  Paris  et  Augst, 
près  Bàle. 

^''  Les  deux  cimetières  gallo-romains  de  Vermand  et  de  Saint- Quentin.  Paris, 
Ernest  Leroux,  1891. 

(^'  W.  Frœhner,  La  Verrerie  antique,  p.  38  à  44. 

(^'  Ibid.  Planches  I  et  II  de  la  collection  Charvet. 

Archéologie.  ai 


—  318  — 

Les  vUnarii  romains  ou  f|allo-romains,  que  l'on  peut  à  bon  droit 
considérer  coiunie  d'iucorri'jihles  plajjiaires,  usaionUrune  rè|;le  qui 
parait  avoir  e'ié  à  pou  près  absolue  pour  Tuiiion  des  leinlcs  entre 
elles,  comme  auxiliaires  dans  la  décoration  des  matières  vitres- 
cibles;  aussi  notre  verre  à  boire  ne  sort-il  pas  do  la  {famme  natu- 
relle des  combinaisons  dont  ils  usaient.  Un  fond  bieu  lapis  appelait 
invariablement  le  blanc,  le  bleu  turquoise  ou  le  jaune  comme  acces- 
soires, soit  mariés  ensemble,  soit  avec  Texclusion  de  Tun  d'eux,  ce 
(jui  toujours  produisait  des  tons  crus  et  beurtés.  Quoique  ici  les 
mailles  se  détaclient,  ce  nous  semble,  avec  trop  de  vigueur  sur  la 
teinte  sombre  du  fond,  et  que  par  conséquent  l'harmonie  en  souffre 
un  peu,  ce  curieux  ^of?//»m,  si  heureusement  préservé  de  tout  acci- 
dent par  sa  niche  protectrice,  ne  constitue  pas  moins  une  pièce 
extrêmement  intéressante,  dont  je  ne  connais  de  réplique  dans 
aucun  de  nos  grands  musées  d'Europe. 

Des  recherches  faites  à  i'entour  de  cette  incinération,  que  des 
indices  sérieux  me  portent  à  faire  remonter  au  m"  siècle,  n'ont  donné 
aucun  résultat  au  très  habile  fouilleur  qui  s'y  est  livré  ^^\  Comme 
lui,  je  la  crois  isolée. 

La  découverte  que  je  viens  de  signaler  était  à  peine  connue  par 
un  ti'ès  sympathique  collectionneur  de  Péronne  (Somme),  et  par 
moi-même,  que  roccasion  s'offrit  d'entrepi'cndre  des  recherches  non 
loin  de  là,  dans  un  champ  de  sépultures  que  l'on  savait  exisler 
entre  le  village  d'Aubigny  et  celui  de  Savy-lîeile(te. 

Les  fouilles  de  ce  cimetière,  grâce  à  la  généreuse  sollicitude  de 
M.  C.  Boulanger,  ancien  notaire,  commencèrent  sans  retard  vers 
le  5  octobre  1896,  et  prirent  fin  le  20  novembre  de  la  même 
année,  après  épuisement  complet  des  fosses  qui  recelaient  d'assez 
nombreux  sarcophages. 

Le  cimetière  d'Aubigny,  d'époque  mérovingienne  et  carolin- 
gienne, est  situé  à  1  kilomètre  de  cette  localité,  non  loin  de  la 
rivière  la  Scarpe,  en  un  lieu  appelé  le  Bourbon.  Il  fut  exploié  par- 
tiellement jadis  par  feu  M.  Aug.  Ternynck  avec  des  alternatives  de 
chances  et  d'insuccès.  Ce  chercheur  rencontra  souvent,  à  Aubigny, 
des  sarcoj)hagos  depuis  longtemps  violés,  ainsi  (jue  des  tombes 
absolument  muettes  du  x"  siècle. 

(''   M.  Leiauraiii,  archéologue,  à  Nouviou-le-Coinle  (Aisne). 


—  319  — 

Que  Ton  me  permette  ici  une  courte  digression  :  si  un  fouilieur 
ti'ouve  en  terre  un  sarcophage,  qu'il  ne  se  contente  pas  de  cette  au- 
Jjuine  souvent  illusoire,  car  ce  cercueil  de  pierre  a  pu  faire  ofiGce 
de  caveau,  c'est-à-dire  servir  à  plusieurs  inhumations  successives 
et  être  placé  juste  au-dessus  d'une  sépulture  de  l'époque  antérieure. 
Si  lexpiorateur  se  trouve  sur  un  terrain  crétacé,  qu'il  cherche  donc 
au-dessous  du  cercueil;  il  lui  arrivera  parfois  de  rencontrer  intacte 
quelque  tombe  pourvue  de  son  ameublement. 

Rien  ne  ressemble  plus  à  une  fouille  qu'une  autre  fouille;  aussi 
u'entreprendrai-je  pas  de  décrire  par  le  menu  ce  qu'est  le  cimetière 
d'Aubigny  au  point  de  vue  topographique  ou  de  la  disposition  des 
fosses.  Je  me  bornerai,  dans  un  instant,  à  la  nomenclature  des 
objets  principaux  qui  y  furent  recueillis.  Au  préalable,  je  crois  utile 
de  consigner  ici  qu'en  même  temps  qu'il  se  livrait  au  Bourbon  à  des 
recherches  que  les  pluies  de  novembre  contrarièrent  souvent,  le 
fouilieur  fit  quelques  tentatives  assez  timides  à  Noyellette-en-l'Eau, 
sur  les  bords  du  Gy,  dans  un  cimetière  de  la  même  époque,  qui  lui 
livra,  avec  des  armes,  quelques  beaux  bijoux  cloisonnés  ^^'. 


Fi 


Cadran  solaire  trouvé  à  Aubigny-en-Artois. 


•^'  Ce  cimetière,  situé  dans  une  de  ces  plaines  que  dans  ie  pays  l'on  nomme 
pâture,  est  distant  de  6  kilomètres  de  celui  d'Aubigny. 


—  320  — 

Une  sépulture  d'Aubigny,  que  je  suppose  claler  du  vii^  ou  du 
viii*  siècle,  pre'sente  un  intérêt  particulier  en  ce  sens  qu'elle  ren- 
rormait  uu  objet  que  Ton  no  rencontre  pas  souvent  dans  une  tombe, 
l'ùt-elle  romaine  ou  Iranque.  Je  veux  parler  d'un  cadran  solaire'^*. 

Le  défunt,  un  homme  assez  âgé,  si  Ton  s'en  rapporte  à  l'ossature, 
avait  cet  objet  (fig.  2),  fait  de  pierre  blanche,  sous  la  tète  :  on  avait 
donc  agi  de  telle  sorte  (|u"il  lui  tînt  lieu  de  chevet.  Le  complément 
du  Mîobilier  garnissant  la  fosse  était  ainsi  placé:  sur  le  pubis,  une 
plaque  de  ceinture  munie  de  sa  boucle  ovale  et  accouipagiiée  d'une 
contre-plaque;  le  long  du  bras  gauche,  un  scramasaxe;  à  portée  de 
la  main  gauche,  un  couteau  et  un  perçoir  de  fer;  à  la  hauteur  du 
genou  droit,  une  longue  framée  de  fer  à  douille  creuse,  la  pointe 
dirigée  vers  les  pieds,  et,  au  delà  de  ceux-ci,  un  vase  noir  brisé. 

Nous  serions  peut-être  bien  près  de  la  vérité  en  voyant  un  sym- 
bole dans  le  dépôt  en  terre  de  ce  solarium  '-)  pourvu  de  ses  lignes 
horaires,  mais  dépossédé  de  son  ^nomoji  t^'. 

La  composition,  sans  grande  variété,  du  mobilier  des  tombes,  à 
Aubigny,  n'offre  rien  de  particulièrement  intéressant.  On  y  a  re- 
cueilli, dans  une  proportion  à  peu  près  identique  à  celle  que  l'on 
constate  dans  l'Aisne  et  dans  la  Somme,  des  armes  diverses  en  fer, 
telles  que  couteaux,  pointes  de  flèches,  francisques,  framées  et 
scramasaxcs,  des  objets  d'ajustement,  des  accessoires  de  toilette  et 
d'équipement,  des  bijoux,  des  vases  en  terre,  quehjues  monnaies, 
enfin  tout  ce  qui,  à  un  degré  quelconque,  constitue  le  fonds  du 
mobilier  funéraire  de  l'époque. 

Après  sélection,  voici  une  courte  nomenclature  des  principaux 
objets  trouvés. 

(')  On  sait  que  les  anciens  donnaient  au  cadran  solaire,  suivant  qu'il  était  plal 
ou  convexe,  diverses  appellations.  Les  Romains  nommaient  scuphinm  ou  Iteini- 
spheeriitm  un  cadran  vertical,  et  discus  un  cadran  circulaire. 

(-)  Quelques-uns  de  ces  instruments  sont  parvenus  jusqu'à  nous.  Au  musée 
d'Kpinal  on  voit  un  cadran  solaire  en  bronze  de  l'cpoqui!  {{allo-romaine.  Suivant 
M.  Baltazzi-Bey,  le  musée  de  Constantinople  aurait  reçu  en  1895,  avec  de  nom- 
breux objets,  un  cadran  solaire  en  marbre  blanc  de  Séleucie  ( /?ei'.  arch. ,  novembre- 
décembre   1895,  p.  364). 

^'^  Pline  V Ancien,  dans  son  Histoire  naturelle,  H,  7A,  et  Vitruve  dans  son 
Traité  d'architecture,  I,  6,  G,  désignent  sous  ce  nom  l'index  ou  pointe  qui,  sur 
un  cadran  solaire,  marquait  l'heure  par  sou  ombre. 


—  321 


BRONZE. 

1  chaînette  breloquière  à  tiges  articulées  tenant  lieu  de  mailles, 
et  sa  rouelle  ajourée  à  pendentifs. 

5  longues  e'pingles  en  forme  de  style,  avec  cube  gravé  de  motifs 
aux  deux  tiers  de  la  hauteur. 

1  épingle  plus  simple. 

1 6  fibules  de  basse  époque. 
3  bagues  avec  ou  sans  chaton. 

2  bracelets. 

3  grandes  plaques  de  ceinture  et  leurs  boucles,  contre-plaques 
et  accessoires  carrés;  elles  sont  ciselées  d'entrelacs  ou  de  rinceaux. 

1  plaque-boucle  de  ceinture  sans  aucun  accessoire. 

1  petite  boucle  de  travail  essentiellement  carolingien. 

1  plaque-boucle  de  ceinture  étamée,  d'un  fort  beau  travail  pour 
l'époque,  avec  séries  de  gravures  variées,  buste  d'homme  vu  de 
profil  et  svastika  ou  croix  gammée. 

1  ferret  portaut  une  croix  à  branches  égales. 

1  boucle  de  courroie. 

1  paire  de  pendants  d'oreilles  (grands  anneaux  munis  d'un  cube 
à  coins  abattus). 

ARGENT. 

1  fibule  ronde  garnie  de  verroteries  rouges. 

2  autres  fibules  rondes  cloisonnées  de  grenats  taillés  en  table. 
9  fibules  de  même  style  en  assez  mauvais  état. 

1  paire  de  boucles  d'oreilles. 

1  plaque  oblongue  estampée,  ayant  fait  fonction  de  coulant  ou 
de  capucine. 

PÂTE  DE  VERRE  OU  PATE  CÉRAMIQUE. 

Plusieurs  colliers  formés  de  perles  de  verre,  de  pâte  colorée  ou 
d'ambre  artificiel. 

Je  n'ajouterai  qu'un  mot  sous  forme  de  desideratum  :  pour  que  le 
village  d'Aubigny  nous  livre  à  peu  près  dans  son  entier  son  lointain 


—   322  — 

passé,  il  serait  cerlaincment  désirable  de  voir  explorer  un  jour  pro- 
chain les  doux  lumulus  qui  lui  sont  continus,  et  que  Ton  rencontre 
entre  la  roule  d'IIermaville  et  le  chemin  (|ui  conduit  à  la  Maison 
Rouge. 

Théophile  Eck, 

CoiTCspoiidunl  (lu  Coinilc. 


MANDEMENT  DE  CHARLES, 

DUC   D'ORLÉANS, 

DONNANT   MISSION  À  PIERRE   BOYLESYE, 

SON  SECRÉTAIRE, 

DE  VENDRE  CERTAINS  DE   SES  JO\AUX. 

(Commnnicafion  do  M.  Pniil  de  Farcy.) 


Parmi  les  nombreuses  pièces  du  cliartrier  de  Boylesve,  actuel- 
iement  conserve'  à  Thouare  (Loire-Inférieure),  et  appartenant  à 
M.  Senot  de  La  Londe,  il  en  existe  une  particulièrement  intéres- 
sante, car  elle  fournit  des  renseignements  très  détaillés  sur  un  grand 
nombre  de  bijoux  et  de  pièces  d'orfèvrerie  enrichies  de  pierreries, 
confiés  par  Charles,  duc  d'Orléans  et  de  Valois,  à  son  intendant 
pour  être  par  lui  vendus  afin  de  subvenir  à  ses  besoins. 

Ce  mandement  du  duc  est  adressé  à  Pierre  Boylesve,  chevalier, 
son  secrétaire.  Celui-ci  descendait  au  k"  degré  d'Estienne  Boylesve, 
—  ou  Boileau,  —  prévôt  de  Paris  sous  saint  Louis,  et  sa  famille 
s'était  attachée  à  la  fortune  des  ducs  d'Orléans.  Son  père,  Jean  Boy- 
lesve, chevalier,  avait  été  premier  maître  d'hôtel  de  Louis,  duc  d'Or- 
léans, Pierre,  son  fils  aîné,  seigneur  de  Grandchamp,  Bourdeboire 
et  de  Forjean,  fut  d'abord  secrétaire  d'État,  puis  intendant  et  cham- 
bellan de  Charles  d'Orléans,  enfin  gouverneur  de  Meung-sur-Loire, 
Il  combattait  en  i43i,  dans  les  armées  royales,  contre  les  Anglais 
et  fut  pris  traîtreusement  par  le  fils  du  sire  d'Escalles,  gouverneur 
de  Sainte-Suzanne  et  de  Domfront,  qui  lui  déroba  un  passeport  du 
duc  de  Bedford,  Il  s'adressa  aussitôt  à  celui-ci  pour  obtenir  justice. 
Un  combat  singulier  eut  lieu  dans  la  ville  du  Mans,  en  présence  du 
duc  de  Bedford,  et  Pierre  Boylesve,  ayant  tué  son  adversaire,  obtint 
sa  liberté.  En  i/i/i5,  on  le  trouve  muni  d'un  nouveau  passeport  et 


—  324  — 

s'occiipant  do  la  délivrance  des  prisonniers  français.  Enfin  Charles, 

duc  (rOi'lt'ans.  lui  accorda  en  roconipcnso  de  ses  bons  services  le 
collier  de  son  ordre  du  Cainail  ou  Porc-ôpic. 

Son  fils  Jean  fut  gentilhomme  de  Charles  d'Anjou,  comte  du 
Maine,  el  chambellan  de  Louis,  dauphin  de  France  en  i/i5o. 

Celle  famille,  dont  une  branche  était  demeurée  à  Paris,  où  elle 
a  fourni  de  nombreux  membres  au  Parlement,  a  subsisté  dans  l'An- 
jou et  la  Bretagne  et  s'est  éteinte  dans  le  milieu  du  xix°  siècle. 

Outre  l'original  de  la  pièce  que  nous  publions  ici,  il  en  existe 
encore  une  copie  coUationnée  sur  parchemin,  appartenant  à' 
M.  Charles  d'Achon,  à  la  Roche-de-Gennes  (Maine-et-Loire). 

Charles,  duc  d'Orlëans  et  de  Valoys,  comte  de  Bloys  et  de  Beaumont,  el 
seigneur  de  Coucy,  à  tous  ceux  qui  ces  présentes  lettres  verront  salut. 
Comme  par  nos  aullres  lettres  patentes  données  à  Jargeau  le  vingt-qua- 
triesme  jour  de  juillet  dernier  passé ,  nous  eussions  conmiis  et  ordoimé  à 
noslre  am('  et  féal  segretaire  Pierre  Boylesve  vaudre  et  adenerer  oultre  mer 
et  engaiger  les  joyaulx  el  vaisselle  cy-après  desclarées  à  nous  apparleuaus, 
enseudïle  ou  par  parties ,  et  nostre  dict  segretaire  ait  tous  lesdiz  joyaulx  et  ves- 
selle,  —  excepté  le  rubis  d'orient  ainsy  qu'il  est  specilyé  et  déclaré  cy-après. 
lequel  il  a  depuis  rendu  à  nous  niesnies,  —  naguères  venduz  et  délivrez  à 
Perrotia  Doysne,  marchant  demeurant  en  Brelaigne,  pour  le  prix  et  somme 
de  unze  mil  escus,  comme  il  appert  plus  à  plain  par  instrument  publicque 
faict  et  passé  de  ladicte  vente  comme  la  teneur  s'ensuit  :  Sachent  tous  pre- 
sens  et  advenii*  que  comme  noble  homme  et  saige  Messii'e  Pierrre  Boilève, 
segretairt^  de  très  liault  et  puissant  prince  Monseigneur  le  duc  d'Orléans, 
de  Vallois,  comte  de  Blois  et  de  Beaumont  el  seigneur  de  Coucy,  et  commis 
par  iceluy  seigneur  à  vandre  el  adenerer  oultre  mer  ou  engaiger  les  joyaulx 
el  vesselle  ensemble  ou  par  parlycs  appartenans  audit  Sei<juein"  dont  la 
déclaration  s'ensuit  et  en  ensuivant  icelle  déclaration  et  tout  en  ung  rolle  de 
parchemin. 

S'ensuit  la  teneur  des  lettres  dudit  Seigneur  scellées  de  son  grand  scel  de 
cire  rouge  en  queue  simple,  si  comme  il  nous  est  apparu  de  prime  face: 

C'est  la  déclaration  des  joyaulx  et  vaisselle  de  Monseigneur  le  duc  d'Or- 
léans, baillez  par  ordonnance  et  commandement  de  mondict  seigneur  et  de 
son  conseil  à  Messire  Pierie  Hoylesve,  sejjretaire  de  mondict  seigneur,  le 
vingt-uniesme  jour  de  juillet  l'an  mil  (pialre  cens  et  onze,  pour  iceulx 
vendre  el  engaiger. 

1°  Premièrement  une  grande  croix  d'argent  doré  sur  laquelle  est  Noslre 
Seigneur  en  croix,  d'or  esmaillé  de  blanc,  une  couronne  despines  d'or,  au 
dessus  de  sa  teste  Dieu  le  père  couronné,  le  Sainct-EspiMt  en  ray  de  sou- 
leil,  ung  rolle  d'or  esmaillé  escript  Jliesiix  Nnznrenus,  etc.  et  à  un  bout  de 


—  325  - 

dessus  de  la  croix,  ung  ang-e  d'or  esmaiUé  de  blanc,  et  aulx  deux  coslez  du 
baston  traversant  lebaston  de  la  croix  ung  aullre  ange  tenant  un  calice  tous 
d'or.  De  l'ung  des  ces  tés ,  l'image  de  Nostre  Dame  d'argent  doré ,  la  teste  d'or 
et  les  mains  d'or,  ung  diadesme  d'or  derrièi'e  le  cliei'  Nostre  Dame,  à  trois 
gros  saphis,  ung  gros  baliay  et  deux  grosses  perles;  de  l'austre  costé  une 
iraaige  de  sainct  Jehan  évangeliste  à  une  main  et  une  leste  d'or,  derrière 
ie  chef  ung  diadesme  d'or  pareil  du  dessus  dict,  poisant  environ  xlvi'"  iii°. 

9°  Item,  ung  grand  pié  de  ladicte  croix,  d'argent  doré,  à  huict  coul- 

lonnes,  au  plus  haut  duquel  a  une  niontaigne  bosselée, ,  et  entre 

les  dictes  huict  collonnes  ung  sépulcre  de  cristal  sur  lequel  a  ung  ange  d'or 
tenant  ung  septre  d'or,  assis  sur  le  couvercle  dudit  sépulcre,  et  dedans  le 
sépulcre  Nostre  Seignem'  d'or  esraaillé  de  blanc,  le  devant  dudit  sépulcre 
environné  de  quatre  ballaiz,  six  saphis  et  douze  trosses  de  perles,  deulx 
par  trousse ,  et  sur  le  pié  de  devant  de  ladicte  croix  assis  et  couchiez  trois 
chevaliers  gardant  le  sépulcre ,  pesant  environ  li'"  u". 

3°  Item,  ung  joyau  d'or  dont  le  pié  est  en  manière  d'ung  pré,  baye, 
assis  sur  quatre  chappiteaulx,  sur  les  deux,  deux  gros  saphis,  et  sur  les 
deux  aultres  deux  grosses  perles ,  et  en  my  le  préau  une  fleur  de  lys  blanche 
dedans  laquelle  a  ung  majesté  de  Nostre  Dame  esmaillée,  tenant  son  enfant 
en  son  giron,  assise  en  une  chayère,  aux  quatre  cornes  de  ladicte  chayère 
quatre  perles  de  compte ,  ung  ange  dessus  en  mintenant  la  couronne  en  la 
teste  Nostre  Dame,  au  dessus  de  l'ange  ung  petit  camahieu  environné  de 
quatre  grosses  pei'les,  et  es  deux  boutz  dudit  préau  sont  deux  arbres  en 
manière  de  chesne,  chascun  d'yceuk  garniz  de  perles  et  pierrerye,  celuy 
du  costé  dextre  deux  grands  saffirs,  huict  petits  ballaiz  et  doze  grosses 
perles  ;  et  en  l'aultre  arbre  autant  de  saflirs,  de  ballaiz  et  de  perles;  pesant 
environ  in""!!". 

h"  Item,  une  aCTiche  d'or  de  vieille  faczon,  fête  a  ces  [sic]  soustenus  de 
lyons  et  à  affiches  esmaillées  et  envirormées  de  menues  perles,  autour  de 
ladicte  affiche  a  cinq  ballaiz  et  cinq  trosses  de  perles  de  compte,  quatre 
perles  par  trosse ,  et  sur  les  trois  desdictes  ti'osses  trois  assez  gros  diamans 
poinctuz ,  et  sur  les  deux  aultres  trosses  deux  diamans  plus  petit  et  ung  dia- 
mant à  part  luy  à  l'opposite  d'une  chasse  vuide  de  pierre,  et  en  my  ladicte 
affiche  a  une  chasse  oii  fut  une  pierre  environnée  de  menues  perles,  pesant 
environ  i"  i". 

5°  Item,  ung  gobelet  d'or  esmaiilé  de  blanc  à  séraphins,  environné  le 
pié  de  trois  saffis,  trois  ballaiz,  et  six  trosses  de  perles,  chascune  de  quatre 
petites  perles,  dessus  le  couvercle  ung  fretelet  environné  de  perles  de  se- 
mence ,  et  y  en  fault  trois ,  pesant  environ  m"  m". 

6°  Item,  ung  gobelet  d'or  assis  sur  une  haie  pomerine  [sic),  ledit  go- 
belet à  rameaux  et  fleurettes ,  garny  le  pié  de  ti'ois  saffis ,  quatre  ballais , 
huict  trosses  de  perles,  deux  perles  pour  trosse,  et  dedens  ledit  gobelet  ung 
sagitayre  esmaiilé  à  ung  mantel  à  lettres  escriptes  :  Je  tire  droict,  et  le 


—  326  — 

couvercle  dudict  ^obelet  en  forme  d'une  haye  h  cerfs  et  chiens  environné 
de  citKj  ballays.  cin((  saflis  el  neuf  (l'osses  de  perles,  deulx  et  deulx,  et  le 
fretelet  {^ariiy  d'un  salVyr  en\ironiié  de  trois  perles,  pesant  environ  ii"'  iv"  xv°. 

7"  Item,  img-  petit  niii'oer  pendant  à  une  chesne  d'or  tenue  d'une  main 
en  nue.  au  dessus  d'icelluy  deux  damoiselles  esmaillées  l'une  tirant  d'unfr 
arc  el  l'auttre  d'une  arbalesfre ,  onvii'onné  ledict  mirouer  de  six  salliz ,  trois 
ballays  et  quatre  trosses  de  perles  de  compte,  cpiatro  perles  pour  trosse, 
et  au-dessus  sur  quatre  chappiteaulx  chascune  une  perle  de  compte,  pesant 
environ  i"'. 

8°  Item .  une  saincle  Catherine  d'or  esmaillée  de  blanc,  en  une  des  mains 
une  roe  rompue  et  l'espée  de  costc' ,  assis  ladicte  ymaige  sur  ung  pié  d'or, 
environné  de  deux  ballais,  quattre  saflRz  et  douze  trosses  de  perles,  trois 
perles  pour  trosse,  pesant  environ  ung  marc  deux  onces. 

9°  Item,  une  navette  de  cristal  et  d'or  assise  sur  une  haye  en  montaigne, 
environnée  la  haye  toutle  à  perles,  el  au  dessus  d'icelle,  à  Tung  des  boutz,  a 
ung  tigre  d'or  autour  du  col  duquel  est  ung  collier  ou  deux  cosses  (sic)  assis 
sur  ung  piè  et  autour  ung  ballay,  ung  saflis,  deux  perles,  h  l'opposite  une 
damoisellc  tenant  ung  mirouer  faicl  d'ung  balay  plat,  el  autour  de  ladicte 
dainoiselle  ung  ballay  froissé,  un  satîir,  trois  perles,  et  autour  de  la  navette 
a  six  ballays  six  saffirs  et  doze  perles  de  compte ,  et  dessus  le  couvercle  a  une 
fleur  de  lys  au  dessus  de  laquelle  a  ung  salir  gros  pointu  et  six  grosses  paries 
de  compte,  pesant  environ  v""  iv". 

10°  Item,  une  dozaine  de  platz  d'or,  pesant  ci™  iv°  v°. 

11°  Item,  deux  dozaines  d'escuelles  d'or,  pesant  lxxxix"!". 

19"  Item,  deux  boulailles  d'or  en  façon  Dapmas,  de  cristal,  emniy  envi- 
ronnées chacune  de  quatre  ballaiz  et  quatre  trosses  de  perles  de  compte, 
deux  perles  pom*  trosse,  pendant  à  ung  tissu  de  soye  cloué  au  long  de 
fleurettes  d'or  environnées  de  perles  de  semence  et  sur  les  toupillons  de 
chascune  luig  satTu'  et  trois  perles ,  pesant  ensemble  les  deux  m". 

i3°  Item,  ung  amirouer  d'or  double,  en  l'nngdes  deux  costés  est  l'An- 
nonciation Nostre  Dame  esmaillée  garny  autour  de  trois  ballays,  trois  saf- 
firs et  six  li-osses  de  perles  de  semence  et  en  l'aullre  costé  ung  mirail,  une 
chasse  vide  h  mettre  verre  garnie  d'autant  de  perles  et  picrrerye,  et  ung 
pigne  d'ivoyre  garny  d'or,  et  la  broiche  à  faire  la  grève,  tout  en  ung  estuy 
pendant  à  ung  laz  de  soye  quarré,  azuré  à  deux  boutions  de  semence  de 
perles,  pesant  environ  ii""!!". 

1  A"  Item ,  ung  ruby  lié  en  or,  pesant  environ  vi°  et  cetera. 

Charles,  duc  d'Orléans  et  de  Valloys,  comte  de  Bloys  et  deBeaumonlet 
seigneur  do  Coucy,  h  nostre  amé  et  féal  segretaire  d'estat,  Mossire  Pierre 
iioyiosve,  salut  et  dillection.  Comme  pour  certains  el  or^fcans  nos  alfaires, 
nous  par  la  délibération  etadvis  de  nostre  conseil  ayons  ordoimé  les  joyaulx 
cv  dessus  dcsclarez  estre  par  vous  vendus  et  adenerez  oultremor  et  engaigez 


—  327  — 

au  mieulx  que  faire  ce  pourra  et  terimës  pour  en  convertir  les  deniers  en 
nos  dites  affaires,  nous  confians  à  plain  de  vos  sens  et  loyaultf^,  vous  man- 
dons expressément  et  enjoig-nons  que  les  dits  joyank  et  vaissaille  ensemble 
ou  par  partyes,  ])0ur  tel  prk  que  hou  vous  semblera  et  bonnement  faire 
se  pourra ,  dont  nous  chargeons  vostre  conscience ,  vous  vendez  et  adenerez 
oultremer  ou  engaigiez  à  temps  de  les  ravoir  à  une  personne  ou  plusieurs 
des  quels  rapporterez  une  certification.  El  des  deniers  que  vous  en  recou- 
vrerez baillerez  et  délivreras  à  nostre  omé  et  féal  trésorier  o-énéral  Pierre 
Renier,  en  prenant  de  luy  sure  recongnoissance  par  laquelle  vous  demeurerez 
deschargé  de  ce  que  ainsi  baillé  luy  aurez ,  déduisez  aussy  et  rabattez  aux 
marchans  ou  marchant  la  marchandise,  profEct  ou  charge  en  tout  ou  en 
partye ,  sy  comme  il  eschara  et  faire  ce  pourra  ,  avec  tous  aultres  fraiz ,  dont  et 
aussi  de  tous  les  despens  que  pour  ce  conviendra  faire ,  nous  voulions  que 
vous  soyez  creu  par  vostre  simple  serment  et  acertion  et  en  estre  payé  et 
contante  par  nostre  dict  trésorier  général.  Lesquels  par  rapportant  coppie 
de  ces  présentes  et  lettres  de  recognoissance  signées  de  vostre  main  seuUe- 
ment  seront  et  les  voulions  estre  alloués  et  comptez  d'iceiluy  nostre  trésorier 
par  nos  araés  et  féaulx  gens  de  nos  comptes  et  vous  en  demeurez  deschargés 
à  tousjours  partout  où  il  appartiendra ,  et  ce  faire  es  choses  dessus  dictes  et 
en  chascune  d'icelles  tout  aultant  que  faire  pourrions  sv  présent  y  estions 
en  nostre  personne,  jagoit  ce  que  la  chose  requerst  mandement  plus  espé- 
cial ,  et  sur  l'obligation  de  tous  nos  biens  meubles  et  immeubles  presens  et 
advenir  et  les  biens  de  nos  hoirs ,  promettons  les  avoir  fermes  et  agréables 
à  tousjours  et  les  rattifier  et  approuver  touttes  et  quantes  fois  que  mestier 
sera  et  requis  [en  serons,]  et  feront  fournir  aussi  et  faùe  valloir  nos  dits 
joyaulx  et  vaisselle  jusques  à  la  somme  que  engaigez  les  aurez ,  sans  que  des 
choses  dessus  dictes  ne  d'anlcunes  d'icelles  vous  soient  tenus  de  rendre  aul- 
cun  compte  ou  raison  fors  ces  presanles  seullement  ou  vidimus,  desquelles 
quand  aux  choses  dessus  dictes  et  chascune  leurs  circonstances  et  deppen- 
dances  voulions  planyère  foy  estre  donnée  et  adjoustée  comme  à  l'original. 
Donné  à  Jargeau  le  xxmf  jour  de  juillet  i"an  de  gi-ace  mil  un"  et  unze. 
Ainsi  signé  par  Monseigneur  le  Duc  en  son  conseil  ouquel  vous  Messei- 
gneurs  de  Bracquemont  et  de  Herbauit,  Messire  Guillaume  Baitaillie  et 
M"  Loys  de  Gépoy  estiez ,  P.  Sauvaige. 

Ait  icelluy  Messire  Pierre  Boylesve  par  vertu  du  pouvoir  à  luy  donné  en 
ceste  partie  par  les  dictes  lettres  desus  transcriptes ,  vandu,  transporté  aul- 
trement  à  Perrot  la  Doisne  marchant,  demeurant  en  Bretaigne,  tous  et 
chacun  les  joyaulx  et  vesseUe  dessus  dicts  sauf  et  excepté  un  ruby  d'orient, 
ainsi  qu'il  est  spécifié  audict  inventaire,  lequel  est  demeuré  par  devers  ledit 
Messire  Pierre  Boilesve  pesans  tous  chacunes  les  joyaulx  et  vaisselle  d'or 
ensemble  avec  la  dicte  pierrerye  deux  cents  sept  marcs ,  une  once  et  demye. 
C'est  à  sçavoir  un  joyau  d'or.  .  .   (suit  la  nomenclature  des  pièces  ci -dessus 


—  328  — 

(lécn'tcs).  Et  n'est  pas  en  ce  conijtiins  la  croix  d'arg'ent .  .  .  et  aussi  le  pië 
Et  aict  esti^  faicle  la  vcndition  et  transport  pour  le  prix  et  somme  de  unzc 
mille  escuz  dont  il  a  este  payé  six  mille  deulx  cens  escns  en  or  et  trois  cens 
escus  en  monnaye;  et  de  toute  latlite  somme  de  unze  mille  escuz  ledit  Mes- 
sire  Pierre  se  tient  pour  content  et  en  la  dicte  vendition  fiùsaiit,  aict  promis 
ledit  Messire  Pierre  d'apporter  au  dit  Perrol  la  Doyne  lettres  dudit  Mon- 
seip;nenr  d'Orléans  d'approbation  et  ratification  desdictsjoyaulx  et  vaisselle, 
et  iceuix  joyaux  et  vaisselle  parfaire  et  faire  valloir  la  somme  dessus  dicte 
(leilansle  mardy  après  la  Noslre  Dame  my  aousl  prochaine  venant  en  la  ville 
du  Mans ,  à  j)eine  de  cinc|  mille  escus  d'or  à  appliquer  moictié  à  court  et 
moicty(!  à  partie.  Pour  ce  en  nostre  cour  à  Angers  en  droict  par  devant 
nous  personiiollenient  estably  ledit  Perrot  la  Doisne  et  Jehan  Delaporte, 
marchant  demeurant  à  Angers,  submectani  eulx  avecques  tous  et  chascuns 
leurs  biens  presens  et  advenu*  h  la  jurediction,  pouvoir  et  ou  destroict  de 
nostre  dicte  court  quand  à  ce,  confessent  de  leurs  bons  gré  sans  aulcun 
pourforcemeut  mais  de  leur  pur  esmouvement  et  pour  ce  que  très  bien  leur 
])laist,  toultes  et  chascunes  les  choses  dessus  dictes  estre  vraies,  et  que  pour 
contenq)lation  dudit  Monseigneur  le  duc  et  aussi  en  considération  et  regard 
à  la  valleur  de  la  pierrerye,  façon  et  ouvraige  d'iceidx  joyaulx  et  vaisselle, 
voullans  en  préférer  bonne  équité  et  rigueur,  ontvoullu.  promis  et  accordé, 
et  par  la  teneur  de  ces  présentes  lettres  veullent,  })roniettent,  accordent  et 
consentent,  et  chascun  d'eulx  pour  le  tout,  que  le  ledict  Messire  Pierre  Boi- 
lesve  ])our  ledit  Seigneur,  dedans  le  premier  jour  de  Janvier  prochain  ve- 
nant, icelluy  messire  Pierre  ou  aultre  que  ledit  Seigneur  y  ordonneroit  ou 
ordonnera,  puisse  ravoyr  et  rachater  les  dits  joyaulx  et  vaisselle  en  espèces, 
([ualités  et  poix  dessus  desclarez  par  en  rendant  et  paiant  aux  dits  Perrot 
la  Doisne  et  Jehan  Delaporte  ou  aulcuns  d'eux  ou  à  leur  certain  commande- 
ment portant  et  monstrant  les  lettres  de  ladicte  vendition  faite  au  susdit 
Perrot  la  Doisne  des  dits  joyaulx  et  vaisselle,  comme  dit  est,  par  ledit  Mes- 
sire Pierre  en  la  ville  d'Angers  aux  coustz  et  frais  dudit  Seigneur,  ladicte 
somme  de  uiize  mille  escus  en  telle  monnoie  comme  elle  a  esté  paiée  et 
baillée  en  faisant  ledict  achapt  desdits  joyaulx  et  vaisselle,  ausquelles  choses 
dessus  dictes  tenir  et  accomplyr  sans  jamais  venir  encontre  par  appleige- 
ment,  contrappleigement,  opposition,  ne  aultrement  en  aulcune  manière, 
obligent  les  dicts  Perrot  la  Doisne  et  Jehan  de  la  Porte,  chascun  d'eulx 
pour  le  tout,  eulx,  leurs  hoirs  avec  tous  et  chascuns  leurs  biens  meubles  et 
immeubles,  presens  et  advenir  quelsqu'ils  soient,  renonczans  par  devant 
nous  quand  à  ce  à  toutes  et  chascunes  (jui  de  faicl,  de  droit  et  de  cousturae 
pourroient  estre  desduictes,  alléguées,  proposi^es  ou  objectées  contre  la 
forme,  teneur  et  substance  de  ces  présentes  letlres,  et  généralement  à  toutes 
et  chascunes  les  choses  à  cest  faict  contraire,  et  de  tout  ce  que  dessus  est 
dict  tenir  et  accomplir  sans  jamais  venir  encontre,  son!  tenus  lesdicts 
Perrot  la  Doisne  et  Jehan  de  la  Porte  clias(;un  d'eulx  pour  le  tout  par  la  foy 


—  329  — 

et  serment  de  leurs  corps  sur  ce  donné  en  nostre  main ,  et  condempnez  par 
le  jugement  de  nostre  dicte  court  à  leurs  requestes,  présens  à  ce  Michel  de 
Losche  et  Pierre  Nyvart. 

Ce  fut  faict  et  donné  le  xxvni°  jour  de  juillet  l'an  de  grâce  mil  quatre  cens 
et  unze  ainsi  signé  G.  Lefevre. 

Scavoir  faisons  que  ladicte  vente  et  alliénation  et  transport  des  dictz 
joyaulx  et  vaisselle  fais  et  passés  par  la  manière  contenue  oudict  instrument 
par  nostre  dict  segretaire  nous  louons,  agréons  et  aprouvons,  et  par  ces 
présentes  icelles  ratiffions  et  confirmons  par  la  foy  et  serment  de  nostre 
corps  et  soubs  Fobligacion  de  tous  nos  biens  meubles  et  immeubles  presens 
et  avenir,  avoir  et  tenir  ferme  et  agréable  tout  ce  que  par  mon  dict  segre- 
taire a  esté  faict  es  choses  dessus  dictes  et  en  chascune  d'icelles,  leurs 
circonstances  et  deppendances  et  de  non  venir  jamais  faire  ne  pourchasser 
par  quelconcque  voye  ou  manière  que  ce  soyt  aulcune  chose  allencontre.  Et 
en  tesmoingde  ce  nous  avons  faict  mettre  nostre  scel  à  ces  présentes.  Donné 
en  nostre  chastel  d'Yèvre  le  cinquiesme  jour  d'aoust  l'an  de  grâce  mil 
quatre  cens  et  unze. 

Sur  le  replij  :  Par  Monseigneur  le  duc  en  son  conseil  auquel  vous  Mon- 
seigneur l'archevesque  de  Sens,  Messirede  Sainct-Charles,  de  Bracquemont 
et  Messire  Guillaume  Bataillie  estiez. 

P.  Sauvaige. 

Original  en  parchemin,  sceau  perdu.  (Archives  de  Boylesve,  chez  M.  de 
Senot  de  la  Londe,  à  Thouaré  [Loire-Inférieure]). 

Copie  collationnée  sur  parchemin  (titres  d'Achon,à  la  Boche  de  Gennes 
[Maine-et-Loire])  avec  cette  mention  : 

Collationné  à  l'original  représenté  par  Noble  homme  Marin  Boylesve, 
conseiller  du  Boy,  lieutenant  général  en  Anjou,  conservateur  des  privi- 
lèges royaulx  de  l'université  d'Angers,  et  à  luy  rendu  par  moy  soubsigné 
greffier  de  ladicte  conservation  et  délivré  soubs  mon  sign  et  scel  d'icelle 
conservation. 

Lesrat,  avec  parafe  (sceau  royal  aux  armes  de  France). 


DECOUVERTE 
.    D'UNE  NÉCROPOLE  ROMAINE, 

À  BUUY  (OISE), 


PAR    M.    L'ADBE    IIAMARD, 

Cure  do  Hormes. 


C'est  sur  la  commiino  de  Bury  (Oise),  à  600  métros  de  ia  gare 
de  Mouy,  sur  la  peute  rapide  d'une  colline  qui  regarde  le  midi, 
que  j'ai  découvert  une  nécropole  gallo-romaine,  certainement  la 
plus  riche  de  toutes  les  nécropoles  découvertes  jusqu'à  ce  jour  dans 
le  département  de  l'Oise.  Comme  celle  de  Hermès,  elle  est  située 
sur  le  bord  de  la  voie  romaine  de  Beauvais  à  Senlis,  c'est-à-dire  la 
même  voie  qui  passe  à  Raluinagus  (llermes). 

Cette  nécropole  doit,  à  mon  avis,  remonter  au  iv"  siècle  de  notre 
ère.  Toutes  les  sépultures  oui  les  pieds  tournés  vers  l'Occident,  avec 
une  variante  de  i5  à  20  degrés;  deux  seulement  font  exception. 
Elles  ont  une  direction  tout  à  fait  contraire.  Et,  dans  ces  deux  sé- 
pultures, il  ne  se  trouve  aucun  objet,  pas  même  un  petit  vase.  Tandis 
qu'à  Hernies,  dans  toutes  les  sépultures  gallo-romaines  que  j'ai 
rencontrées,  les  corps  ont  invariablement  les  pieds  dirigés  vers  le 
Nord.  Pourquoi  cette  différence  dans  deux  cimetières  de  la  même 
époque,  éloignes  seulement  de  8  kilomètres?  Dans  toutes  les  sé- 
pultures mérovingiennes  de  Bury  et  de  Hermès,  les  corps  ont  les 
pieds  tournés  vers  l'Orient,  avec  une  variation  de  10  à  35  degrés. 

Dans  presque  toutes  les  sépultures  gallo-romaines  de  Bury, 
nous  trouvons  des  restes  d'aliments,  des  os  de  poulet,  de  perdrix, 
des  mâchoires  de  lièvre,  de  lapin,  de  chevreuil,  de  sanglier,  etc. 
(docteur  Naudon).  Comment  se  fait-il  que  tous  ces  ossements  soient 
dans  un  parlait  étal  de  conservation,  tandis  que  dans  les  mômes 
sépultures  les  ossements  humains  ont  complètement  disparu.  Faut-il 
attribuer  cette  différence  à  la  cuisson  des  aliments? 

Pourquoi  certains  vases  en  verre  ne  peuvent-ils  supporter  la 
lumière  sans  se  désagréger,  et  à  tel  point  qu'ils  sont  insaisissables; 


—  331    — 

d'autres,  au  contraire,  juxtaposés,  sont  faciles  à  prendre  et  à  con- 
server? Ne  doit-on  point  attribuer  cette  différence  à  certains  mé- 
taux jetés  dans  le  verre  en  fusion? 

Pourquoi  toutes  les  cuillers  que  nous  avons  trouvées  ont-elles 
le  manche  bien  pointu  ? 

Comme  détail  curieux,  nous  croyons  devoir  ajouter  que,  dans 
beaucoup  de  sépultures,  nous  avons  trouvé  des  coquilles  d'oeufs; 
quelquefois  même  la  coquille  était  intacte. 

Toutes  les  sépultures  gallo-romaines  ont  été  faites  dans  des  cer- 
cueils en  bois,  dont  les  planches  n'avaient  pas  moins  de  7  à  i  o  centi- 
mètres d'épaisseur.  Il  n'en  reste  que  les  énormes  clous  à  grosse 
tête,  auxquels  sont  accolées  des  parcelles  de  bois.  Toutes  sont  rec- 
tangulaires, très  souvent  entourées  de  pierres  brutes  et  placées  à 
2  mètres  et  même  2  m.  5o  de  profondeur.  Une  seule,  surplus  d'un 
cent,  est  doublée  d'un  cercueil  en  plomb,  mais  qui  est  tellement 
décomposé  que  l'on  n'a  pu  en  recueillir  que  des  fragments. 

Le  mobilier  funéraire  des  Gallo-Romains  de  Bury  ne  se  trouve 
pas  toujours  aux  pieds.  Les  plus  riches  objets  sont  placés  derrière 
ou  à  côté  de  la  tête  du  défunt. 

On  a  trouvé  jusqu'à  onze  vases  dans  la  même  sépulture;  ils 
sont  généralement  en  bon  état,  sauf  les  plats  eu  étain  ou  en  plomb, 
et  les  vases  en  verre  dont  nous  avons  fait  mention. 

Dans  ce  cimetière  nous  n'avons  pas  trouvé  d'armes,  pas  même 
un  petit  couteau. 

A  un  kilomètre  de  ce  cimetière,  il  en  existe  un  autre  où  j'ai 
commencé  à  faire  des  fouilles;  dans  un  grand  nombre  de  sépultures 
nous  trouvons  des  francisques,  des  lances,  des  poignards,  des 
épées,  etc.,  ce  qui  prouve  que  ce  cimetière  est  postérieur  au  pre- 
mier, et  que  les  habitants  avaient  à  lutter  contre  de  nombreux  en- 
nemis. Toutes  ces  armes  sont  en  fer.  Les  vases  sont  beaucoup  plus 
rares  que  dans  le  cimetière  romain,  et  dénotent  une  grande  déca- 
dence. 

Pour  exécuter  des  fouilles  dans  ces  deux  nécropoles,  je  me  suis 
associé  avec  les  propriétaires,  MM.  Sivi  et  Piingeval,  qui  tous  deux 
m'ont  témoigné  la  plus  grande  bienveillance  et  auxquels  j'adresse 
ici  tous  mes  remerciements. 

L'abbé  J.  Hamard, 

curé  de  Hermès. 


LE   WALTIIEUBRUG 
DE   LA   PROVINCE    !)i:   DUEISTIll^ 

(HOLLAÎNDE). 

(Coniimiiiicalioii  île  M.  do  Liiijfiio.) 


Dans  la  sôanco  du  iG  décembre  189 5  du  Comité'  des  travaux 
historiques  (^',  le  re{|rclte'  M.  de  La  Bianclicre  annonrail  que  nous 
nous  ])roposions  de  fournir  quelques  renscijfuements  sur  le  crpont-^ 
romain  découvert  en  1818,  depuis  Valllic  jusqu'à  Emmen  ('-',  pro- 
vince de  Drenlhe;  voici  ces  rensei;>nements  : 

Entre  les  deux  localite's  ])récitees,  c'esl-à-dire  dans  la  partie 
E.  S.  E.  de  la  ])rovince  et  en  plein  pays  des  Frisii,  on  procéda,  à  la 
date  rappeie'e  })lus  haut,  à  des  fouilles  ayani  pour  but  de  déter- 
miner les  abornements  respectifs  de  celte  même  province  et  de 
celle  de  Groningue,  qui  en  est  limitrophe.  Au  cours  des  travaux, 
on  heurta,  sous  des  tourbières  restées  intactes  depuis  nombre  de 
siècles,  des  charpentes  formées  de  traverses  juxtapose'es  t^l 

Pratiqués  soigneusement  et  en  divers  points,  des  sondages  firent 
reconnaître  que  ces  charpentes  se  continuaient  sans  interrup- 
tion durant  environ  i5  kilomètres  et  dans  un  terrain  si  détrempé, 
(ju'actuellement  Ton  y  garnit  d'espèces  de  chaussures  plates  les 
sabots  des  chevaux  qui  doivent  s'y  aventurer.  Sans  cette  précaution, 
ils  s'embourberaient  et  ne  pourraient  plus  rdémarrerw. 

Chargé  de  la  mission  rappelée  tout  à  l'heure,  l'ingénieur  de 
l'Etat  Kartzen  releva,  en  outre,  la  direction  de  ce  travail  d'art,  la- 
quelle se  trouva  être  du  S.  0.  au  N.  E.  à  travers  les  marais. 

Quelques  parties  reposaient  sur  du  sable,  et  en  ces  ])oinls  la 
construction  était  plus  légère.  Les  poutres  de  soutènement  et  les 
planches  formant  le  tablier  sont  toutes  encore  fort  solides.  Ces  der- 

(')   Bulletin  (ircliéoloiriquo ,  i8()5,  p.  CVIII. 

'*'   Le  procè&-verl),'il  porte  à  lorl  Cumicn  pour  Emmen. 

'•'^   Voir  la  pul)licalion  périodique  Eiifen  Haard,  1899. 


—  333  — 

nièrcs  ont  de  3  à  3  m.  5 o  de  long[  et  l'épaisseur  actuelle  varie  entre 
o  m.  /i  et  o  m.  9.  Comme  on  a  pu  le  constater  lors  de  nouvelles 
recherches  opérées  en  1892,  les  traverses  sont  opportunément 
évidées  pour  assujettir  les  planches  au  moyen  de  clous  ou  plutôt  de 
chevilles;  toutes  les  pièces  de  l'armature  sont  imparfaitement  dé- 
grossies à  la  hache  et,  particularité  fort  curieuse,  Ton  discerne 
encore  qu'elles  ont  été  coupées  en  vert  dans  les  forêts  voisines,  forets 
aujourd'hui  disparues,  mais  dont,  sur  plus  d'un  point,  on  retrouve 
les  arbres  abattus,  tous  dans  le  même  sens,  d'Est  à  Ouest,  comme 
sous  l'influence  d'une  épouvantable  tourmente  venue  des  steppes 
de  Russie  (').  Aussi  bien  et  malgré  la  nature  marécageuse  du  sol, 
les  ressources  en  bois  ne  devaient  pas  faire  défaut,  sinon  sur  les 
lieux  mêmes,  au  moins  dans  les  contrées  d'alentour  (-'.  En  outre, 
circonstance  prouvant  que  la  construction  est  restée  inaltérée  à 
travers  les  âges,  on  a  retrouvé  des  plantes  tantôt  froissées,  tantôt 
écrasées  sous  les  planches  à  l'époque  oii  ces  dernières  ont  été  fixées 
au  lieu  qu'elles  occupent  actuellement  encore.  L'enfouissement  varie 
d'ailleurs  entre  0  m.  ko  et  0  m.  80. 

D'autre  part,  si,  de  temps  en  temps,  l'exploitation  présente  des 
tourbières,  remet  à  jour  quelques  tronçons  de  charpentes,  il  est  à 
regretter  que  cette  exploitation  compromette  aussi  l'existence  de 
l'ouvrage,  dont,  heureusement,  quelques  fragments  ont  été  trans- 
portés dans  les  musées. 

Jusqu'ici ,  nous  avons  employé  le  terme  de  pont  parce  qu'en  effet 
c'est  sous  ce  nom  (  Waltherhrug)  que  le  désignent  les  habitants,  les- 
quels en  ignoraient  absolument  l'existence  avant  1818. 

De  fait,  nous  sommes  en  présence  non  d'un  pont  proprement 
dit,  mais  d'une  sorte  de  jetée  ou  passerelle  destinée  à  permettre 
aux  troupes,  aux  impedimenta,  de  franchir  en  sûreté  un  terrain 
bourbeux,  sans  consistance,  pêne  non  terra,  d'après  l'expression  si 
connue  du  panégyriste  Eumène.  En  effet,  si  l'on  a  relevé,  sous  le 
tablier,  l'existence  de  solides  poutres  parallèles,  formant  gîtes  ou 
assises,  on  n'a  constaté  nulle  part  trace  des  chevalets  indispen- 
sables atout  pont  K  sur  l'eau  57,  chevalets  que  César  décrit  avec  tant 
de  précision  et  que  la  plupart  des  éditeurs,  texte  ou  traduction, 

^^'  Renseignements  recueillis  et  fournis  par  M.  I^ietschoten ,  entrepreneur  des 
dragages  en  Hollande,  et  carte  n°  1  de  l'ingénieur  en  chef  Conrad,  à  l'appui  du 
discours  prononcé  par  lui  au  Congrès  de  navigation  fluviale  de  La  Haye  (1891). 

'2'  Tacite,  Ann.,  I,  63. 

ArcHÉOLOGIK.  23 


—  334  — 

de  la  ff  Guerre  des  Gaules 'î,  se  sont  allacliés,  avec  plus  ou  moins 
d'exactitude,  à  reproduire  «graphiquement  depuis  quatre  siècles  ('>. 
Ces  chevaleta,  on  les  a  encore  observe'»  il  y  a  un  an  à  Zalt  Bom- 
mel  (^). 

De  plus,  outre  Tarière  principale,  on  a  conslatii  rexislence  do 
quelques  branchements  secondaires,  ce  qui  confirme  Tliypothèse 
d'une  sorte  de  route  de  bois  comme  les  Uomains  en  ont  d'ailleurs 
établi  sur  d'autres  points,  alors  que  la  nature  défectueuse  du  sol 
imposait  cet  a{>eucement.  Témoin  les  poutres  entrecroisées  trouvées 
dans  les  tr  Hautes  fagnesw,  proche  de  la  baraque  Michel  au  pays 
des  Eburons  (province  actuelle  de  Liège)  (*\  et  certains  arbres  jetés 
en  long  dans  l'épaisseur  do  la  voie  qui  parcourait  cette  zone,  voie 
encore  très  reconnaissable  et  récemment  explorée  par  nous('). 

''^  Voir  entre  autres  à  une  dalo  rclativomcnt  reculée  :  Les  commentaires  de  Jules 
César,  translatez  par  Estienne  de  Laigue  ,  avec  les  pourtraicts  el  descriptions  des 
lieux,  fortz,  ponts,  etc.  (Paris,  Gaultier,  i5A/i,  in-8°),  et  à  une  date  récente, 
Duriiy,  Ilist.  des  /{omrtiHs;  Desjardins,   Géo<^rnphie .  .  .  de  la  Gaule  romaine,  aie, 

'^^  Voir  mes  diverses  commujiications  sur  ce  sujet,  au  Comité  des  travaux  his- 
loriques. 

^'>  Schuermans,  Spa,  les  Hautes  fagnes ,  Lièjje,  sans  date  (1886?). 

'*'  Dans  une  élude  dernièrement  adressée  à  l'Académie  des  Inscriptions ,  Ton  a 
démontré,  avec  croquis  à  l'appui,  (jue  des  troncs  munis  do  leurs  maîtresses  hrantlies 
formaient  l'un  des  éléments  constitutils  des  routes  romaines  du  haut  plateau  liéyeois. 


BOUCLE  AVEC  INSCRIPTION 
DÉCOUVERTE  À  ANGUILCOURT-LE-SART, 


CAISTON  DE  LA  FERE  (AISNE). 

(Communication  de  M.  Pilloy.) 


Des  fouilles  ont  été  faites  récemment  dans  un  ancien  cimetière 
situé  sur  le  territoire  d"Anguilcourt-le-Sart,  canton  de  LaFère  (Aisne), 
à  mi-chemin  du  village  de  Nouvion-le-Comte,  canton  de  Grécy-sur- 
Serre. 

Ce  cimetière  a  été  découvert  vers  i8G5,  en  tirant  de  la  terre 
à  briques.  Quelques-uns  des  objets  qui  accompagnaient  les  morts 
avaient,  alors,  été  donnés  au  Musée  de  Laon,  mais  il  n'avait  pas  été 
exploré. 

Il  datait  de  l'invasion  et  de  l'occupation  du  pays  par  les  Francs, 
et  les  inhumations  s'y  étaient  continuées  jusqu'au  moment  où  les 
populations  avaient  désiré  reposer  autour  des  églises. 

Des  objets  intéressants  y  ont  été  trouvés,  entre  autres  le  mobilier 
funéraire  d'un  guerrier  armé  de  l'angon,  de  la  hache  à  tranchant 
semi-circulaire  et  d'une  épée  dont  le  fourreau  était  consolidé  à 
l'aide  de  deux  tringles  d'argent  formant  gouttière.  Il  était  en  outre 
muni  d'un  bouclier  dont  ïumbo  était  assez  bien  conservé.  La  boucle 
de  son  ceinturon  était  de  bronze  doré  et  décorée,  ainsi  que  sa 
plaque  de  forme  cordée,  de  grenats  taillés  en  table;  sa  conserva- 
tion est  parfaite.  Aux  pieds  se  trouvait  une  coupe  de  verre  verdâtre 
décorée,  sur  toute  sa  surface  extérieure,  de  fleurons  entrelacés  ob- 
tenus à  l'aide  d'un  émail  blauchâtre.  Chose  rare  à  cette  époque, 
il  avait  dans  la  bouche  un  sou  d'or  de  l'empereur  Anastase  P""  (A91- 
5 18),  au  revers  de  la  Victoire  ailée  tenant  une  croix. 

Mais  ce  que  je  viens  faire  connaître  aujourd'hui,  c'est  la  décou- 
verte, dans  une  tombe  plus  récente,  d'une  boucle  de  bronze  étamé, 
à  plaque  ronde,  comme  on  en  trouve  assez  communément  dans  les 


33G  — 


tombos  (lo  femmes  au  vu''  siècle.  Ici  ia  présence,  dans  la  région  du 
cou,  dune  é[)in{>ie  slvlilornie,  ne  laisse  aucun  doute  sur  le  sexe 

du  suj(>l.  La  plaque,  munie  de  trois 
clous  à  tète  bombée  (jui  rallachaient 
à  la  ccinlure  de  cuir  ou  d'ctolïe,  est  dé- 
corée d'une  double  bordure  de  dents 
(le  loup.  Cette  ornenicnlation  se  répète 
sur  l'anneau  de  la  boucle  et  sur  la  tète 
de  l'ardillon  où  elle  entoure  une  tête 
barbue  et  chevelue.  Deux  autres  têtes 
du  même  style  barbare  se  voient  sur  la 
pla(|ue.  La  déiiintc  était  chrétienne,  ce 
([U(^  j)rouvc  la  croix  à  long  pied  qui 
occupe  le  milieu  de  la  partie  inférieure 
do  ladite  pla([ue. 

Enfin,    dans  les  parties  du  champ 
de   la  plaque   laissées  vides  entre  les' 
têtes  de  clou  et  la  croix,  on  lit  l'in- 
scription suivante,  en  beaux  caractères  romains  : 


Fi-. 


DISSaERI 


La  présence,  aux  temps  mérovingiens,  d'une  pièce  de  monnaie 
dans  la  bouche  d'un  mort  chrétien  a  été  souvent  constatée.  Au 
Musée  de  Mayence,  M.  Prou  a  vu  la  tombe  d'une  femme  ayant  dans 
la  bouche  un  sou  d'or  mérovingien  de  Magnence.  A  Chouy  (Aisne), 
un  mort  au  doigt  duquel  se  trouvait  un  anneau  chrétien  avait  dans 
la  bouche  une  monnaie  d'argent  de  Valentinien  II  marquée  d'une 
croix.  J'ajoute  qu'au  siècle  dernier,  dans  un  village  voisin  d'Auxerre, 
avait  persisté  l'usage  de  munir  le  défunt  de  l'obole  à  Caron;  c'est 
ce  que  nous  apprend  l'abbé  Lcbeuf  dans  son  Traité  sur  les  anciennes 
sépultures.  Notre  correspondant  hésite  avec  raison  à  donner  la  lec- 
ture de  l'inscription  gravée  sur  l'agrafe  d'Anguilcourt.  Peut-être,  je 
le  dis  sous  toutes  réserves,  peut-on  y  voir  DISSOTERI  en  comptant 
la  croix  pour  un  T,  comme  dans  une  inscription  caiolingienne  de 
Saintes,  ou  D1SSAER.I  [Disderi),  génitif  de  Disderius  pour  Deside- 
ritis,  comme  sur  un  marbre  chrétien  de  Lyon. 

Cette  boucle  appailient  à  M.  Carpenticr,  pharnuicien  à  La  Fère. 


337 


PLAQUE-BOUCLE  GRAVEE. 

Au  printemps  dernier,  la  charrue  ayant  heurté  les  bords  d'un 
sarcophage  dans  un  champ  situe  à  proximité  d'une  ferme  dépen- 
dant du  village  de  Montescourt- 
Lizerolles,  canton  de  Saint-Simon 
(Aisne),  le  fils  du  propriétaire  du 
terrain,  M.  Sehbo,  y  enti'eprit,  peu 
après,  des  fouilles  qui  amenèrent 
la  découverte  de  cinq  ou  six  autres 
cercueils  de  pierre,  larges  à  la  tète, 
très  étroits  aux  pieds,  dans  l'inté- 
rieur desquels  il  ne  trouva  que  des 
ossements  mélangés  à  la  terre  dont 
ils  étaient  remplis  depuis  long- 
temps, car  les  couvercles  n'exis- 
taient plus,  ayant  été  détruits  par 
les  travaux  de  la  culture. 

Averti  de  cette  découviérte,  je 
me  rendis  sur  les  lieux  et  au  bout 
de  cinq  minutes  je  trouvais  à 
o  m.  5o  de  profondeur,  placé  à  un 
pas  de  distance  d'un  cercueil  de 
pierre,  un  squelette  qui  avait  été 
inhumé  dans  un  cercueil  de  bois. 
A  la  ceinture  du  mort  était  une 
agrafe  en  bronze  étamé,  marquée 
d'une  sorte  de  croix"^dans  un  lo- 
sange, au-dessus  d'une  longue  hampe. 

Cette  plaque-boucle  date  assurément"" du  vif  siècle,  peut-être 
même  du  commencement  du  vin*,  car  on  la  trouve  presque  exclu- 
sivement dans  les  dernières  sépultures  habillées  et  ornées. 


Fig 


UN  GUERRIER  CAROLINGIEN. 


M.  Delvincourt,  propriétaire  à  Crécy-sur-Serre  (Aisne),  a  entre- 
pris, il  y  a  quelques  mois,  des  fouilles  dans  un  ancien  cimetière 
situé  aux  bords  de  la  Serre,  à  l'ouest  du  village  de  Nouvion-le- 
Comte,  canton  de  Crécy-sur-Serre  (Aisne). 


—  338  — 

Dans  l'une  do  ces  sé|)iillures,  M.  Delvincourl  a  recueilli  aux 
côtes  d'un  homme  de  forte  taille,  une  épée,  une  lance,  et  le  fer- 
moir en  fer  de  la  bourse  qui  avait  renfermé,  avec  un  briquet  en 
for,  sa  pierre  à  feu. 

La  pre'sence  d'une  e'pée  aux  côtés  d'un  guerrier  quand  viennent 
les  scraniasaxes,  ces  lourds  sabres  à  rainures  sur  la  lame,  est  telle- 
ment rare,  que  j'ai  cru  devoir  la  signaler,  d'autant  plus  que  sa  forme 
et  ses  accessoires  diffèrent  sensiblement  de  celles  des  épe'es  franques, 
et' que  l'on  doit,  sans  hésitation,  l'attribuera  l'époque  carolingienne. 

La  largeur  de  la  lame  (o  m.  o35  au-dessous  de  la  garde  et 
0  m.  o3o  près  de  la  bouterolle)  et  sa  longueur  (o  m.  Bg)  sont  un 
peu  inférieures  à  celles  des  épées  franques.  Ces  dernières  ont,  en 
effet,  une  largeur  variant  de  o  m.  o4  à  o  m.  o5  et  une  longueur 
allant  de  o  m.  Go  à  o  m.  9 5  '^K 

Ce  qui  la  dislingue,  c'est  qu'elle  possède  un  pommeau  et  une 
garde,  alors  que  les  poignées  des  épées  franques  en  sont  toujours 
dépourvues. 

Le  pommeau  est  constitué  par  un  disque  ovalaire  de  bronze  un 
peu  aplati.  Ce  sont  deux  serpents  à  long  cou  recourbé  qui  forment 
la  garde;  ils  sont  fixés  sur  la  lame  à  l'aide  de  petits  clous  de  bronze 
çt  ornés  de  petits  cercles  et  triangles  obtenus  par  percussion  à 
l'aide  d'un  poinçon.  C'est  une  technique  bien  connue  à  l'époque 
carolingienne.  La  main  du  guerrier  devait  être  bien  petite,  car  il 
n'y  a  que  o  m.  o85  entre  le  pommeau  et  le  dessus  de  ia  tête  des 
serpents. 

Immédiatement  au-dessous  de  la  garde,  on  avait  fixé,  à  l'aide  de 
deux  petits  clous  de  bronze  un  écusson  qui  paraît  être  d'argent  bien 
poli,  dont  je  ne  soupçonne  pas  la  destination;  on  n'y  voit  aucune 
marque  ni  inscription. 

La  bouterolle  rappelle  la  forme  et  la  décoration  des  contre-plaqués 
qui  accompagnent  souvent  les  plaques-boucles  que  nous  trouvons 
à  la  ceinture  dos  femmes.  Doux  bossettes  la  fixaient  au  fourreau  qui 
était  de  bois,  probablement  recouvert  de  cuir.  La  natte  qui  orne  la 
partie  inférieure  et  les  filets  ornementaux  qui  l'accompagnent  sont 
bien  de  l'époque.  La  croix  à  long  pied  placée  dans  le  champ  ik; 
laisse  aucun  doute  sur  la  religion  du  possesseur  de  l'arme. 

CJ  Voir  mes  Etudes  sur  d'anciens  lieux  de  sépulture  dans  VMsno,  t.  I,  p.  nao. 
Fouilles  (lu  riinctièro  fl'AblK'vilIo  (IIoiaJilièiTs). 


—  339  — 

La  lance  diffère  un  peu  de  celles  des  siècles  précédents;  elle  est 
plus  courte;  sa  largeur  va  croissant  de  la  pointe  à  l'endroit  où  les 
ailes  se  rattachent  à  la  douille  à  Taide  de  faibles  contre-courbes. 
La  lance  franque  affecte  souvent  la  forme  de  feuille  de  saule  ou 
de  losange.  C'est  bien  raruic  de  médiocres  dimensions  que  les 
miniaturistes  des  vu"  et  viii'  siècles  mettent  dans  la  main  des 
soldats. 

Le  fermoir  de  bourse  n'a  pas  subi  de  modification.  C'est  toujours  , 
aussi,  une  très  petite  boucle,  placée  à  la  partie  médiane  et  infé- 
rieure, qui  maintient  fermé  le  devant  de  la  pochette  ou  bourse,  où 
les  Francs  et  leurs  compagnes  mettaient  leur  numéraire  et  les  petits 
ustensiles  d'un  usage  courant  et  journalier.  Ici  nous  voyons  le  bri- 
quet dont  la  forme  n'a  guère  varié  depuis,  et  la  pierre  à  feu,  une 
jolie  pointe  taillée  de  silex,  de  l'époque  de  la  pierre  polie.  On  en 
ramasse  encore  aujourd'hui  de  toutes  semblables  sur  les  hauteurs 
voisines.  Notre  guerrier  l'a  utilisée  comme  percuteur  pour  s'éviter  la 
peine  d'en  fabriquer  un.  Au  Jardin-Dieu  de  Cugny'''  j'ai  trouvé, 
avec  le  même  briquet,  plusieurs  couteaux  de  silex  plus  ou  moins 
ébréchés  latéralement. 

Le  cimetière  de  Nouvion-le-Comte  est  loin  d'être  épuisé.  Espérons 
qu'il  fournira  à  M.  Delvincourt  d'autres  objets  aussi  intéressants 
que  ceux  que  je  viens  de  décrire  en  son  nom. 

'•)  Etudes  SU7-  d'anciens  lieux  de  sépulture  dans  l'Aisne,  Fouilles  du  Jardin-Dien 
de  Cugny,  t.  I,  p.  hb. 


LE  TRESOR 
DE  L'ÉGLISE  NOTRE-DAME   DE  BAYEUX, 

D'APRÈS 

LES  INVENTAIRES  MANUSCRITS  DE  1476,  1480  ET  1498, 

CONSERVÉS   A   LA   BIBLIOTHEQUE  DU   CHAPITRE  DE  BAYEUX, 

PAR  M.  L'ABBÉ  E.  DESLANDES  , 

Chanoine  titulaire. 


Si  la  cathédrale  de  Bayeux  est,  sans  contredit,  une  des  églises 
les  plus  remarquables  de  France  par  son  architecture  et  par  ses 
dimensions,  son  tre'sor  e'tait  aussi  un  des  plus  riches,  grâce  à  la 
libe'ralito'  de  ses  évêques  ou  à  la  géne'rosité  des  ducs  de  Normandie 
et  des  rois  de  France.  Pour  s'en  convaincre,  il  suffît  de  parcourir 
le  minutieux  inventaire  rédigé  au  xv^  siècle,  en  français,  par  ordre 
de  l'évêque  Louis  d'Harcourt.  Il  y  en  a  deux  exemplaires  originaux 
conservés  dans  la  bibliothèque  du  Chapitre.  L'un  est  incomplet  et 
peu  soigné,  l'autre  plus  beau,  que  nous  publions  ici  avec  les  inven- 
taires de  i/i8o  et  1^98. 

La  reliure  de  ce  dernier  manuscrit  n'a  rien  de  renxarquable;  il 
est  recouvert  d'une  forte  basane  brune;  sur  les  plats,  on  voit  les 
armes  du  Chapitre  C^;  tout  autour,  un  encadrement  formant  bor- 
dure représente  alternativement  des  têtes  d'anges,  des  médaillons 
et  des  corbeilles  dans  le  style  de  la  renaissance.  L'inventaire  est 
transcrit  sur  beau  parchemin,  sans  initiales  de  couleurs;  il  ren- 
ferme 126  feuillets,  mesurant  0  m.  82  sur  0  m.  22,  et  porte  le 
n"  199  de  l'inventaire  des  manuscrits  du  Chapitre,  que  nous  avons 
publié  en  1889  (^. 

'')  De  gueules  à  l'aigle  à  deux  têtes  d'or  aux  ailes  éployées.  —  L'écu  est  ap- 
puyé sur  deux  branches  de  pahnior  de  sinoplo  croisées  en  sautoir  par  le  bas. 
^-)   dnlalofruc  {^encrai  des  mss  des  bibliothèques  de  France,  t.  X,  p.  877. 


—  341  — 

Il  est  divisé  en  quatre  parties,  et  la  première,  qui  est  précédée 
d'une  table,  comprend  les  feuillets  i  à  33  verso.  En  tête  on  lit  le 
titre  suivant,  qui  fait  connaître  Tobjet  de  cette  partie  et  la  date 
de  sa  composition  (non  compris  l'inventaire  des  livres  de  i436)  : 
t  Repertorium  Cartularii  de  rehnsfahrice  Baiocensis  Ecclesie  pertinentibus , 
facti  et  scripti  anno  Domini  mUlesimo  quadringentesimo  tricesimo  septimo.  v 

Après  cinq  pages  de  table ,  les  folios  3  v°  à  6  v°  ont  e'té  laissés  en 
blanc  et  le  re'pertoire  proprement  dit  commence  au  folio  5  pour  se 
terminer  au  folio  33.  La  première  charte  porte  la  date  de  1305,  et 
la  dernière,  celle  de  lii/io;  mais  il  y  en  a  du  xii"  et  du  xiii"  siècle; 
ces  chartes  ou  documents  sont  au  nombre  de  58.  Viennent  ensuite 
trois  feuillets  blancs,  et  du  folio  37  au  folio  /19,  l'inventaire  des 
livres  de  la  «Nova  Ubraria  Ecclesie  Baiocensisn,  fait  en  i436. 

La  deuxième  partie  va  du  folio  54  au  folio  63  ;  on  y  trouve  les 
mentions  des  donations  faites  à  son  e'glise  par  Louis  d'Harcourt, 
patriarche  de  Jérusalem  et  évêque  de  Bayeux.  La  première  pièce 
est  de  1^77,  et  la  dernière,  de  1^79;  mais  entre  ces  deux  dates, 
il  y  a  deux  documents  de  xh'^h. 

La  troisième  partie  est  comprise  entre  les  folios  64  et  71;  elle 
renferme  plusieurs  titres  d'infe'odations ,  de  fondations  et  de  rentes. 
Le  premier  acte  est  de  i555,  et  le  dernier,  de  1 559,  mais  il  y  en 
a  de  14^2.  Cette  partie  a  e'té  écrite  au  xvi*  siècle,  sur  quelques 
feuillets  laisse's  en  blanc,  entre  la  deuxième  et  la  quatrième  partie, 
écrites  au  xv"  siècle. 

La  quatrième  partie  va  du  folio  7 1  Us  au  folio  1 1 5  et  renferme  : 
1°  l'inventaire  du  trésor  de  la  cathédrale  de  Bayeux,  fait  en  1/176  et 
qui  occupe  les  fohos  71  his  h.  ^Z  v°;  à  la  fin  de  chaque  chapitre  se 
trouve  généralement  une  page  ou  une  demi-page  en  blanc.  —  Cet 
inventaire  est  complet  ;  il  a  été  fait  en  1 476 ,  mais  il  n'a  été  rédigé  et 
signé  dans  ce  manuscrit,  par  les  notaires  apostoliques,  qu'en  1477; 
il  y  a  quelques  petites  additions  faites  vers  1479.  —  2°  L'inventaire 
des  manuscrits  de  la  bibliothèque  du  Chapitre,  rédigé  en  i48o  et 
compris  entre  les  folios  95  et  1 1 5.  Ces  deux  inventaires  sont  en  belle 
écriture  du  xv°  siècle,  absolument  semblable  à  celle  de  la  seconde 
partie  ;  à  la  fin  des  différents  chapitres  se  trouve  la  signature  auto- 
graphe des  notaires  apostoliques,  ce  qui  prouve  que  cet  inventaire 
est  l'original. 

On  a  relié  avec  ce  manuscrit  huit  feuillets  de  papier,  qui  ren- 
ferment les  articles  présentés  au  Roi,  par  l'évêque  de  Bayeux  et  le 


—  3^2  — 

Chapitre,  en  i5()3,  pour  dénoncer  les  protestants  qui  avaient  ra- 
vagé et  ])ille'  la  calliédralc.  (Tesl  Toriginal  de  la  pièce  qui  a  été  pu- 
bliée  par  i'abbé  liéziers,  en  appendice  à  son  Histoire  de  la  ville  de 
Doyeux,  mais  incomplète  et  remplie  d'inexactitudes. 

Parlons  maintenant  des  articles  les  plus  importants  mentionnés 
dans  l'inventaire  de  1676: 

^  Premihement ,  eu  front  de  VantcU  a  une  excellente  table,  toute  d'ar- 
gent doré,  etc.  (voir  les  articles  1  à  5).  D'après  les  détails  de  l'inven- 
taire, voici  quelle  était  à  peu  près  la  disposition  de  ce  merveilleux 
autel,  beaucoup  plus  avancé  vers  le  chœur  que  ne  l'est  le  maître 
autel  actuel  de  la  cathédrale. 

Le  coffre  de  bois,  dont  il  est  question  à  l'article  a,  était  une  sorte 
de  grande  armoire  à  double  face  et  à  double  fond;  le  côté  qui  re- 
gardait le  chœur  et  les  deux  bouts  étaient  recouverts  de  riches  pein- 
tures-, c'était  dans  la  façade  antérieure  qu'était  enchâssée  la  pi'é- 
cieuse  contre-lablo.  Les  différentes  parties  de  cette  contre-table  étaient 
fixées  au  moyen  de  crampons  d'argent,  retenue  eux-mêmes  par  des 
clavettes  de  for  que  l'on  attachait  par  Tintérieur  de  l'armoire,  en  ou- 
vrant le  double  fond  ou  la  contre-clàture.  Celte  contre-clôture ,  appelée 
le  secret,  et  qui  servait  de  fond  à  l'armoire  proprement  dite,  était 
fermée  par  six  serrures  dont  les  clefs  étaient  conservées  dans  le 
Trésor.  Dans  cette  armoire,  par  derrière,  se  trouvaient  les  quatre 
précieuses  châsses,  dont  il  est  parlé  aux  articles  5  à  9;  elles  étaient 
protégées  par  des  portes  couvertes  de  peintures  moins  riches  que 
celles  du  devant.  On  n'exposait  cette  contre-table  d'argent  que  dans 
les  fêtes,  car  ordinairement  elle  était  recouverte  de  deux  vantaux  à 
coulisses,  ornés  de  peintures  à  histoire  deNostre-Dame.  Au  milieu  se  trou- 
vait un  ])ilier,  portant  un  crucifiement,  de  pareille  peinture.  Ce  pilier  était 
probablement  fixé  à  l'un  des  vantaux  et  en  recouvrait  la  jonction. 
Ces  vantaux  et  le  pilier,  qui  formaient  ainsi  retable,  étaient  eux- 
mêmes  recouverts  de  rideaux  richement  brodés ,  comme  le  montre 
l'inventaire  aux  articles  935  à  277  et  280. 

Quant  au  tombeau  de  l'autel,  il  était  adossé  à  l'armoire,  au-des- 
sous de  la  contre-table;  c'était  assurément  un  autel  fixe,  c'est-à-dire 
consacré  en  entier,  comme  le  prouverait  ce  passage  de  la  requête 
de  révê(|ue  et  des  chanoines  de  Bayeux,  oii  il  est  dit  que  les  pro- 
lestants avaient  enlevé /rt  table  de  marbre  estante  et  servante  pour  grand- 
autel}yo\\v  couvrir  le  devant  du  tombeau  de  l'autel,  il  y  avait  au 
moins  \imi  parements  de  différentes  couleurs  et}>lusou  moins  riches 


—  3/i3  — 

suivant  ie  temps  et  le  degré  des  fêtes  (art.  956  à  280  ).  La  table  de 
rautel  était  recouverte  d'un  donblier,  auquel  on  attachait  un  frontel 
pour  orner  le  bord  de  Tautel  (art.  281  à  933). 

De  plus ,  derrière  l'autel  se  trouvait  une  magnifique  Notre-Dame 
d'argent,  et  aux  quati'e  coins  étaient  les  quatre  grands  docteurs  de 
l'Eglise.  Tout  autour,  à  une  certaine  distance,  s'élevaient  six  co- 
lonnes de  fin  cuivre,  trois  de  chaque  côté,  surmontées  d'angelots, 
portant  des  cierges.  Il  y  avait  en  outre  de  riches  armoires  couverles 
d'or  et  d'azur,  renfermant  des  châsses,  des  reliquaires  et  des  joyaux. 
Nous  voyons  encore  relro  altare  viajm,  rastrum,  in  quo  ardebani 
AU  cerei;  trabs,  in  qua  nrdebant  .ni  cevei;  au-dessus:  Corona  confra- 
riœ  Béate  Marie  Virginis ,  in  qua  ardebant  lxiavi  cerei. 

Dans  plusieurs  endroits,  l'inventaire  nous  parle  du  petit  autel, 
qui  devait  se  trouver  derrière  le  grand  autel,  vers  le  rond -point 
du  chœur  t^l  Devant  le  maître  autel  brûlait  une  lampe  d'argent. 
Puis,  intra  januas  chori,  majus  candelabrum,  in  quo  ardebani  vu  cerei. 
De  chaque  côté  du  chœur  étaient  les  chaères  (stalles)  des  chanoines. 
Dans  les  grandes  fêtes,  de  précieuses  tapisseries  entouraient  le 
sanctuaire,  le  chœur  et  les  stalles.  A«u  milieu  du  chorus  se  trouvait 
Yaquila  de  fin  cuivre,  et  on  remarquait  anteaquilam  v  candelabra cum 
totidem  cereis  ;  in  pulpito  lapideo ,  ante  chorum  et  navim ,  crucifixus  ;  in 
navi,  ante  crucijîxum,  ab  antiquo,  major  corona  cum  xcvi  cereis;  postea 
minor  corona  cum  x.rr  cereis. 

Le  magnifique  retable  d'argent  avait  été  donné,  dit  l'inventaire, 
par  Louis  d'Harcourt,  évêque  de  Bayeux  et  patriarche  de  Jérusalem. 
Ce  prélat  fut  véritablement  un  des  plus  grands  bienfaiteurs  de 
l'église  de  Bayeux,  par  les  dons  princiers  qu'il  lui  fit;  il  suffit  de 
lire  cet  inventaire  pour  s'en  convaincre.  Mais  citons  ici  un  acte 
authentique  d'une  partie  de  ses  donations  : 

. .  .Ludovicus  de  Haricuria,  miseratione  divina  patriarcha  Jerosolimi- 
lanus  et  episcopus  Baiocensis,  salutem  in  Domino.  Notum  facimus  quod 
nos,  ad  iaudem  et  honorem  Dei  ejusque  Matris,  Virginis  gloriose,  pro 
salute  anime  nostre,  dedimus  et  concessimus,  ac  sponte  et  libère,  tenore 
presentiuin,  damus  et  concedimiis  ecclesie  nostre  Baiocensi  ros  et  bona  que 
sequuntur,  videlicet  :  mitram  nostrani  deauratam ,  perlis  lapidibusque  et 
gemmis  preciose  multum  ornatani;  bacuiumque  nostrum  pastoralem  ar- 

*')  C'était  rfAb  antiquo,  altare  Sanctœ  Crucis ,  postea  SS.  Ravenniet  Ras{phi,ubi 
missœ  simplices  et  feriariim  celebranturr).  —  Tableau  ms.  des  fondation  de  la  cathé- 
drale, par  M.  Laflotay,  chanoine  (n"  i5.3  du  Catalogue  des  niss  du  Chapitre). 


—  3/i/i  — 

genteum  et  deauratum  ;  missale  etiam  in  quo  continetur  pontificale ,  necnon 
et  annulnm  nostrum  aureuin.  in  quo  est  sapliirus  bonus  valoris  contuni 
librarum,  el  cirolhocas  pontificales;  nulluin  jus  nobis  in  eis  nisi  solum 
usuni  (juoad  vixerimus  relincntes,  sub  tali  taraen  pacte  et  conditione  ex- 
pressa  quod  Docanus  et  Capitnlum  ojusdoni  occlosie  non  poterunt  easdem 
res  et  bona  vondore  sou  alienare,  sub  quocunique  litulo  vol  colore;  sod  illas 
ot  illa  porpoluis  fuluris  tonqionbus  ad  bonoreni  Dei  ojusdomcpic  occlesie 
docorom  et  usum  nostrique  momoria  conservarc  tonebuntur.  Volontés  ot 
ordinantcs  quod  singuli  successores  nostri  Baiocenses  episcopi,  totiens  quo- 
tiens  ois  placuerit  in  civilale  Baioconsi  vol  alio  dicte  diœcosis  loco  insijj'ni 
aliquod  ofliciuni  pontilicale  exorcere ,  dictis  rébus  etinsigniis  iili  poterunt, 
et  Gapitulum  predictas  res  hujusmodi  eisdem  successoribus  Iradere  tene- 
bitur,  rocepta  prius  ab  eisdem  successoribus  et  ipsoruin  quolibet  ydonea 
cautione  de  rostiluendo,  statim  post  luijusmodi  compleluni  ollicium  ponti- 
ûcale,  prelibatis  Decano  et  Capitulo  res  et  bona  sic  tradita  et  superius  de- 
clarata  in  equo  bono  statu  et  valore,  sicuti  eas  et  ea  receperint  ab  eisdem, 
aut  saltom  de  eas  reparari  faciondo  sumplibus  suis  condecenter,  si  quid 
mali  vol  ruine  in  eis  accidoril ,  quandiu  fueriiit  in  custodia  prcdictoriim  suc- 
cessorum  seu  servitorum  oorumdem,  solvendo  etiam  tbesauro  dicle  occlesie 
nostre  per  quemlibet  dictorum  successorum  nostrorum  insifj-niis  hujusmodi 
uli  volentiuni  semol,  et  diimtaxatot  ante  eorum  primuni  in  civilato  inlroi- 
tum ,  aut  doincops  priusquam  tamon  rébus  ot  insigniis  prodiclis  utantur, 
quadraginta  libras  turonensium,  monete  currentis  pro  tempore.  De  qua 
quidom  sonmia  distribuentur  decem  libre  turonensium ,  juxta  morom  ecclesie 
consiiotum,  inter  présentes,  in  missa  solenmi,  que  pro  nobis  et  onmibus 
defuiictis  in  choro  ecclesie  Baiocensi  in  crastino  cujusiibet  primi  introitus 
dictorum  successorum,  vel  in  crastino  solutionis  dictarum  quadraginta 
lii)rarum  colcbrabitur  cum  pronunciatione  soluta;  residuum  vero  dictarum 
quadraginta  librarum  turonensium  pro  perpétua  manuienentia  et  repara- 
tione  roriun  predictarum  ad  utditatem  et  usum  dicti  ihesauri  applicabitur. 
In  cujus  roi  testimonium  présentes  litteras  sigillo  nostro  muniri  et  per  se- 
cretarium  nosirum  signari  fecimus.  Datum  Baiocis,  anno  Domini  millesimo 
quadringentesimo  septuagesimo  quarto,  die  duodocima  mensis  aprilis. 

{Suit  l'acceptation  du  Chapitre.) 

Avant  Louis  d'Harcourt,  Odon  de  Couleville,  évèque  de  Baycux, 
avait  comblé  sa  catliédraie  de  riclies  présents.  On  lui  attribue 
entre  autres  la  splendide  châsse  de  saint  Raven  cl  de  saint  Rasi|ibe 
(art.  G).  Le  moine  Bernard,  dont  nous  parle  dom  Rivet''*,  dans 
une  lettre  qu'il  adressa  à  tous  les  chanoines  de  Bayeux  et  à  tout  le 

'•'    ïlistnire  littéraire  de  la  France,  l.  IX,  p.  SQS-ag'i. 


—  3/i5  — 

clergé,  écrit  ceci  :  tr Pendant  que  le  seigneur  Odon,  cet  homme 
grand  et  sublime,  gouvernait  notre  mère  la  sainte  église  de  Bayeux, 
d'une  manière  aussi  noble  que  digne,  ces  saints  martyrs  (saint 
Raven  et  saint  Rasiphe)  reçurent,  à  cause  de  leurs  grands  miracles 
divins  et  éclatants,  une  châsse  nouvelle  d'un  prix  plus  considérable 
et  plus  en  rapport  avec  les  hommages  qui  leur  sont  dus;  ouvrage 
merveilleux,  formé  d'un  or  pur  et  de  pierres  précieuses  où  l'art 
semble  l'emporter  sur  la  matière.  Mais  comme  elle  est  connue  de 
tout  le  peuple  aussi  bien  que  de  moi-même,  il  n'appartient  pas  à 
ma  faiblesse  d'en  faire  la  description,  r, 

S'il  nous  est  permis  d'exprimer  un  regret,  c'est  que  la  célébrité 
de  ce  présent  d'Odon,  autant  que  la  modestie  du  moine  Bernard, 
nous  aient  privés  d'une  description  complète  de  ce  magnifique 
ornement.  Toutefois,  s'il  faut  en  croire  certaines  traditions,  consi- 
gnées dans  les  chronologies  manuscrites  des  évêques  de  Bayeux, 
conservées  à  la  Bibliothèque  municipale  de  cette  ville,  cette  châsse 
aurait  été  la  reproduction  de  l'église  Notre-Dame  de  Bayeux.  Le 
seul  écrivain  qui  paraît  s'être  intéressé  à  cette  antique  châsse  est 
Robert  Ceneau  ;  il  parle  de  l'or  et  des  pierreries  de  prix  qui  décorent 
le  reliquaire  des  saints  martyrs;  le  lieu  même  où  il  est  placé  semble 
être  une  partie  de  la  cathédrale  jusque-là  inconnue  ou  oubliée 
dans  les  anciennes  parties  de  l'église  dont  on  a  la  description. 
Voici  du  reste  ses  paroles (^':  tcErexit  [Odo]  ad  borealem  portam 
turrim  miro  artificio,  quam  et  ipse  honestavit  conditorio  auro  gem- 
misque  locupletato,  reconditis  iu  eo  reliquiis  divorum  Ravenni  et 
Rasiphi.  *)  Le  sieur  de  Bras ,  dans  ses  Recherches  et  antiquitez  de  la 
ville  de  Caen,  ajoute  (-'  :  frLa  châsse  où  estoyent  les  corps  de  sainct 
Bavent  et  sainct  Rasif,  martyrs,  estoyt  toute  couverte  d'or,  et  y 
estoyt  fussi  une  Nostre-Dame,  plus  haute  qu'une  fille  de  dix  ans, 
de  pur  argent,  avecques  un  contre-autel  de  mesme  métail.w 

L'article  29  porte  :  Item,  un  vaissel  de  haes,  fait  en  manière  de 
pot,  etc.  Ce  rfpotw  avait  appartenu  certainement  à  saint  Thomas 
Becket  et  renfermait  une  partie  de  ses  reliques;  l'église  de  Bayeux 
ne  fut  pas  la  dernière,  en  effet,  à  montrer  sa  vénération  pour  le 
saint  martyr.  Le  grand  portail  du  sud,  vers  l'évêché  actuel,  est 
consacré  en  entier  au  souvenir  de  ce  ferme  défenseur  des  droits  de 

(^'  Roberti  Goenalis,  episcopi  Arboricensis,  Gallica  historia  (Paris,  i557,  fol.), 
p.  157. 

'^>  l^age  264  de  i'éditiou  de  Caen,  i833,  in-S". 


—  3/iG  — 

l'Église;  le  tympan,  les  voussures  sont  remj)lis  do  sculptures  et  de 
bas-reliefs  qui  représentent  les  différentes  phases  de  la  vie  do  saint 
Thomas  de  Cantorbéry.  a  Nous  remarquons  dans  le  tympan  trois 
\ï[]nes  parallèles  renfermant  quarante-trois  personna|fes;  la  plus 
lonjjuc  se  lit  de  droite  à  («yauclie;  la  deuxième  de  {faucbe  à  droite; 
la  troisième  renferme  l'ajjolbéose  du  martyr  saint  Thomas  de  Can- 
torbéry dont  la  première  ligne  inférieure  nous  a  représenté  Tar- 
livée  en  France  et  les  conférences  traitant  de  sa  réconciliation  avec 
le  roi  d'An<jlcterre;  et  la  seconde,  son  retour  à  Cantorbéry  et  son 
martyre  ^^\  -n 

Plus  loin,  l'article  33  de  l'inventaire  nous  parle  du  mng  de  saint 
Thomas  de  Cantorbière ,  conservé  dans  un  vaissel  de  cristal,  etc.  Ce 
vase  précieux,  renfermant  du  sang  du  bienbeureux,  avait  probable- 
ment été  donné  à  la  catliédrale  de  Bayeux  par  Jean  de  Salisbury, 
évéque  de  Chartres  (de  1 177  à  1 181  ou  1 182),  qui  était  chapelain 
de  saint  Thomas,  lorsque  le  saint  archevêque  souffrit  le  martyre  en 
Angleterre.  Jean  de  Salisbury  avait  donné  à  sa  cathédrale  de  Chartres 
le  couteau  du  martyr,  avec  un  vase  précieux  renfermant  du  sang 
de  saint  Thomas. 

Aux  articles  3 9  à  i3 ,  il  est  parlé  de  coffrets  et  de  boîtes  d'ivoire, 
particulièrement  du  coUret  ([ui  renferme  le  casuble  monsieur  sainct 
Begmberl.  Certains  auteurs  attribuent  ces  présents  à  Odon;  dans 
tous  les  cas,  ils  sont  antérieurs  à  l'inventaire  ancien  de  iSGg,  cité 
à  l'article  10  de  l'inventaire  de  1/17G.  Quoi  qu'il  en  soit,  donnons 
simplement  une  description  de  ces  deux  précieux  objets,  les  plus 
riches  du  trésor  que  possède  encore  aujourd'hui  la  cathédrale  de 
Bayeux  (^). 


(')  L'abbé  Lelièvre,  Notice  descriptive  sur  la  cathédrale  de  Bayeux  (Bayeux, 
1880,  in-19).  —  Saint  Tliomas,  pendant  son  exil  en  France,  célébra  ies  saints 
mystères  dans  l'hôtei-Dieu  de  Lisieux,  et  l'on  conserve  à  l'hospice,  dans  des  re- 
liquaires, avec  toutes  les  preuves  d'authenticité,  les  ornemeuts  dont  il  lit  usajje. 
La  description  en  a  été  donnée  dans  le  Bulletin  monumental,  par  M.  le  D'  Billon, 
en  18A9  (p.  aCo). 

(')  Nous  n'entrerons  pas  dans  toutes  les  discussions  (Jui  ont  eu  lieu  entre  les 
savants  sur  le  coiïret  d'ivoire  et  la  chasuble  de  saint  Regnobert,  conservés  dans  le 
trésor  de  la  catliédrale  de  Bayeux.  Nous  renvoyons  aux  ouvrages  suivants  : 

Description  d'un  monument  arabe  du  moyen  à(^e,  conservé  à  Bayeux,  en  Noi'- 
niaudie,  par  .M.  Spencer  Sniilli  (Cacn,  i8ao,  in-8"); 

Origines  chrélie)utcii  du  Bcssin.  -  Bechm-chc.<  liisturiijucs  et  critiques  sur  saint 
[teijnoherl,  second  évètfue  de  Bayeux,  par  M.  l'abbé  Do(Caen,  18G1,  in-8°); 


—  Ul  — 

Et  d'abord,  le  coffret  d'ivoire  (PI.  XIV et  XV) '^^  :  «li  est  de  forme 
obiongue  et  mesure  o  m.  /iaS  sur  o  ni.  276.  Il  est  monté  sur  quatre 
petits  pieds  de  o  m.  o3,  qui  lui  donnent  une  hauteur  totale  de 
o  m.  1 59  ;  il  est  formé  de  plaquettes  d'ivoire ,  de  o  m.  009  d'épaisseur 
seulement,  juxtaposées  et  reliées  entre  elles  parles  nombreux  rivets 
de  la  garniture.  Il  est  dëcoré  de  tous  les  côtés  et  sur  tous  les  angles 
d'une  riche  armature  d'argent  doré  et  niellé,  ciselée  en  bosse,  d'un 
relief  de  o  m.  006  ;  ces  ornements  se  composent  de  fleurons  épa- 
nouis, de  rinceaux  caractéristiques  de  l'art  arabe,  rendus  avec  une 
grande  habileté  et  de  formes  variées  quoique  peu  différentes.  Gomme 
décoration  principale,  figurent  des  paons  à  la  queue  contournée 
et  quelques  autres  oiseaux  assez  semblables  à  des  colombes.  Deux 
riches  charnières  maintiennent  le  couvercle;  elles  ont  été  brisées  et 
grossièrement  ressoudées;  dans  l'origine,  deux  anneo'^x  d'argent 
placés  de  chaque  côté,  l'un  dans  le  couvercle,  l'autre  dans  le  corps 
même  du  coffret,  servaient,  au  moyen  d'une  chaînette,  à  le  main- 
tenir, de  peur  qu'en  l'ouvrant  complètement  il  ne  vînt  à  briser  les 
charnières,  qui  ne  témoignent  que  trop  leur  utilité.  L'un  d'eux  est 
déjà  signalé  comme  manquant  au  xv^  siècle,  et  un  autre  actuelle- 
ment détaché  est  conservé  dans  le  coffret.  Des  quatre  pieds,  qui 
sont  en  ivoire  recouvert  d'argent,  un  seul  conserve  sa  décoration 
primitive;  les  trois  autres  ont  été  enlevés  et  remplacés  par  une 
plaque  d'argent  unie. 

tr  Ce  coffret  se  fermait  au  moyen  d'un  riche  recouvrement  à  char- 
nière, dans  l'intérieur  duquel  se  trouvait  la  serrure.  Une  clef  en 
forme  de  croix  faisait  mouvoir  le  penneton,  qui  s'introduisait  dans 
un  disque  uni,  plaqué  sur  l'ivoire;  celui-ci,  à  cause  de  son  peu 
d'épaisseur,  ne  pouvait  contenir  la  serrure  que  M.  Spencer  Smith 
avait  cru  y  voir.  De  chaque  côté  de  ce  disque  se  trouve  un  pivot 
saillant  dont  la  tête  arrondie  est  taillée  à  facettes  et  percée  à  jour 
pour  y  introduire  une  petite  verge  ronde,  aussi  d'argent.  Elle  dé- 
passait en  longueur  les  deux  pivots;  elle  était  terminée  à  Tune  de 
ses  extrémités  par  une  tête  semblable,  et  à  Tautre  percée  d'un  trou 

'    Saint  Thomas  de  Cantorbéry,  par  M.  i'abbé  Tapin  (Caen,  1870,  in-8°); 

Le  coffret  d'ivoire  du  trésor  de  la  cathédrale  de  Bayeux,  par  M.  de  Farcy  (Caeii, 
1878,111-8°); 

La  chasuble  de  saint  Regnobert,  conservée  dans  le  trésor  de  la  cathédrale  de 
Bayeux,  par  M.  de  Farcy  (Gaeii,  1881,  in-8°). 

'"  Nous  empruntons  ces  détails  au  travail  cité  de  .\J.  Paul  do  Farcy. 


—  3Zi8  — 

où  devait  s'inlrodiiire  un  cadenas,  dont  il  n'est  fait  aucune  men- 
tion. Cette  brochette,  une  t'ois  placée  et  maintenue,  empêchait  par 
sa  position  même  rinlroduclion  de  la  clef". 

tr  Le  disque,  dont  la  loruie  se  rapproche  de  celle  d'un  écusson,  est 
entoure'  d'une  léfjende  en  caractères  orientaux;  ces  lettres,  gravées 
au  trait  et  bordées  d'un  léger  filet,  ont  e'té  remplies  d'un  vernis 
noirâtre  que  l'on  retrouve  sur  tous  les  objets  anciens  ayant  la  même 
origine.  C'est  celle  inscription,  en  caractères  coufiques,  qui  a  tant 
occupé  les  savants,  llel'aile  plutôt  que  lue  par  Pétis  de  La  Croix '^', 
qui,  le  premier,  en  eut  un  dessin  sans  doute  Tort  inexact,  elle  fut 
déchiffrée  en  1820  par  un  savant  orientaliste  de  Vienne,  M.  de 
iiammer,  d'après  le  calque  que  lui  avait  envoyé  M.  Spencer  Smith '^l 
Depuis,  M.  de  Caze  la  fit  traduire  en  Algérie  par  deux  Arabes  versés 
dans  la  lanjjue  et  l'écriture  anciennes.  Ces  trois  versions,  venues 
de  sources  différentes  et  s'accordant  toutes  les  trois  entre  elles,  ne 
laissent  plus  aucun  doute  sur  la  certitude  du  texte  que  voici  : 

M*^-ii  XAixJ^  ^^^"fr*-'  ^'^y^  fi'f^'^T    iJ^J^    '^    fi"*^^ 

r \\x  nom  de  Dieu,  clément  et  mise'ricordieux !  Sa  bénédiction 
est  complète  et  sa  grâce  immense.  ■» 

Le  coffret  d'ivoire  renferme  la  chasuble  de  saint  Regnobert,  se- 
cond évêque  deBayeux,  une  étole  et  un  manipule  (PI.  XVI).  et  Nous 
avons  dans  la  chasuble,  ajoute  M.  deFarcy,  non  seulement  un  objet 
excessivement  précieux  en  lui-même,  mais  un  vêtement  que  la  tra- 
dition considère  comme  ayant  servi  à  un  évêque  place'  par  l'Eglise 
au  nombre  des  saints,  un  vêtement  devenu  par  cela  même  une 
relique,  n 

L'auteur  du  manuscrit  Gassio7i''-^K  qui  écrivait  au  \\f  siècle,  ra- 
conte ainsi  le  respect  qu'on  avait  pour  la  chasuble  de  saint  Re- 
gnobert :  trOn  s'en  sert  aux  plus  grandes  fêtes  de  l'année  aussi  bien 
(|u'au  jour  qu'on  célèbre  son  office.  Cette  chasuble  est  estimée 
comme  une  relique  très  précieuse  et  honorée  d'une  multitude  in- 
nombrable de  peuples  qui  courent  en  foule  hîs  jours  de  sa  feslo  et 
autres  principales  de  l'année,  pour  avoir  le  bonheur  de  la  baiser.^ 

Cette  chasuble  a  de  tous  temps  attiré  l'attention  des  savants, 

"'  Mémoire»  de  Trévoux,  oclotjrn  171/1,  ().  1771. 

(^'    Dcicriplion  d'un  vwnumcid  nriihc  ihi  inoijcn  (iffc ,  p.  (j. 

'')  Histoire  du  diocèse  de  Uayeux  (11°  G  du  Cataloijue  des  inss  du  Chapitre). 


—  3/i9  — 

et  nous  ne  pouvons  mieux  faire  que  de  transcrire  ici  la  description 
que  M.  Spencer  Sniitli  en  a  faite  en  1820  :  cfElle  est  absolument 
infundibuliforme.  Ce  sont  deux  demi-cercles  ayant  les  deux  bords 
intérieurs  cousus  depuis  la  circonférence  jusqu'au  centre,  à  l'excep- 
tion d'une  fente  laisse'e  pour  passer  la  tête.  L'étoffe  se  rapproche 
par  sa  contexture  des  étoffes  de  soie  de  la  Chine  nommées  lampas, 
façonnées  à  peu  près  comme  les  gros  de  Tours,  brochés.  EUc  est 
à  fond  bleu,  parsemé  de  pois  blancs  (il  faut  dire  de  perles),  de  deux 
lignes  de  diamètre,  régulièrement  espacés  par  groupes  de  trois,  de 
manière  à  former  de  petits  triangles.  La  chaîne  et  la  trame  sont  en 
soie  très  torse ...  n 

Le  dessin  de  M.  Smith,  qui  accompagne  cette  notice,  donne  une 
idée  très  exacte  de  la  forme  de  la  chasuble,  mais  il  n'en  est  pas  de 
même  du  semis  de  perles,  qui  sont  figurées  bien  trop  grosses;  en 
effet,  là  où  il  y  a  quatorze  groupes  seulement ,  il  eu  faudrait  soixante- 
quatre! 

La  chasuble  est  actuellement  garnie  de  galons  de  différentes  lar- 
geurs; celui  qui  décore  le  dos  mesure  o  m.  lo,  celui  du  devant 
o  m.  o55,  le  troisième  enfin,  qui  forme  le  croisillon  et  se  rejoint 
sur  l'épaule  du  célébrant,  n'a  que  o  m,  ok-,  les  galons  sont  pour 
la  plupart  excessivement  fatigués,  et  paraissent  même  à  l'œil  bien 
plus  anciens  que  l'étoffe,  car  elle  a  conservé  par  endroits  l'éclat  de 
sa  couleur  primitive.  Le  plus  large,  tissé  de  soie  brune  recouverte 
d'or,  n'est  à  proprement  parler  que  de  Yœuvre  à  très  petits  enche- 
vêtrements ,  telle  qu'on  en  fabrique  encore  pour  le  linge  de  table  ; 
il  est  bordé  de  chaque  côté  de  deux  rangs  de  filets  vert  et  bois. 

Le  second,  aussi  relevé  d'or,  présente  des  losanges  encadrés  de 
petits  carrés.  Le  troisième  est  bien  plus  riche;  sur  le  tissu  com- 
posé de  lignes  alternativement  vertes  et  roses,  se  détachent  des 
losanges  formés  de  bandes  à  filets  d'or  et  de  petits  carrés,  remplis 
au  centre  de  frettes  également  d'or  et  terminées  par  des  grecques 
affrontées. 

La  chasuble  a  subi  plusieurs  et  regrettables  transformations. 
Raccourcie  déjà  sans  doute  au  xiu"  siècle,  elle  le  fut  encore  au 
xvii"  siècle,  ainsi  que  nous  l'apprennent  les  Bollandistes ;  car  les 
Jésuites  en  conservaient  un  morceau  vénéré  dans  leur  chapelle  de 
Paris.  Enfin,  vers  i835,  elle  fut  réparée  à  nouveau,  c'est-à-dire 
quelle  fut  rognée  d'au  moins  o  m.  02  pour  la  plus  grande  com- 
modité du  prêtre  qui  s'en  servait  à  cette  époque,  et  elle  fut  dou- 

Arciiéologie.  23 


—  350  — 

Liée  à  iiouf  d'une  soie  violette.  Dëjà,  plus  anciennement,  on  avait 
pris  Téloffe  de  dessous  les  «j^alons  pour  reslaui'cr  les  parties  use'cs 
du  cou  et  du  devant,  (^es  réparations  successives  nous  explicjuent 
pourquoi  elle  n'a  plus  que  i  m.  38  de  hauteur,  tandis  que  les  cha- 
subles du  XIII*  siècle,  coinnies  celles  de  Reims  et  de  Toulouse,  ont 
encore  i  m.  5o  et  même  i  m.  Go.  11  est  donc  impossible  de  savoir 
quelle  était  sa  longueur  primitive. 

L'étole  mesure  a  m.  5o;  cette  bande,  de  o  m.  ok  seulement, 
s'élargit  de  manière  à  avoir  le  double  de  largeur  aux  extrémités. 
L'étofl'e,  tissée  sans  couture,  a  donc  toujours  été  destinée  à  former 
une  étole;  elle  se  compose  de  fasces  de  drap  d'or,  alternées  avec 
d'autres  de  soie  violette  très  foncée.  Les  deux  extrémités  sont  de 
drap  d'or  ouvré,  orné  de  losanges,  de  zigzags,  de  freltes,  etc.,  et 
décoré  de  ])etits  carrés  ou  autres  dessins  de  soie  jaune  ou  verte; 
elles  sont  d'une  ornementation  différente,  ainsi  que  les  parties  vio- 
lettes. Tous  les  fonds  d'or  étaient,  originairement,  enrichis  de  se- 
mences de  perles (^),  dont  un  grand  nombre  ont  disparu;  quelques 
parties,  dans  le  violet,  sont  aussi  relevées  de  couleur  d'or  ou  gar- 
nies de  perles.  Tout  autour  règne  un  petit  galon  vert  et  le  bas  est 
garni  d'une  frange  de  même  couleur,  mais  moderne. 

Le  manipule,  moitié  plus  petit  (jue  Tétole,  est  décoré  de  la  même 
façon  et  ses  doux  extrémités  sont  semblables  entre  elles.  11  est  ac- 
tuellement dépouillé  de  perles,  mais  il  est  facile  de  constater  leurs 
traces  sur  les  fonds  d'or. 

L'article  88  porte:  Item,  eu  derrière  de  V autel,  une  croce,  à  laquelle 
pend  une  custode  d^argent,  etc.  Le  grand  autel  de  la  cathédrale  ayant 
été  détruit  aves  ses  accessoires,  en  i562,  par  les  protestants,  le 
Chapitre  chargea  le  labricier  de  cr  faire  faire  une  crosse  de  bois  doré 
pour  porter  le  Saint  Sacrements,  le  3  février  1662  (-'.  Il  sera  fait, 
disent  encore  les  Conclusions,  cf  des  angelots  de  cuivre  pour  mettre 
autour  du  grand  autel,  le  20  février  iù5û(-%.  Ces  angelots  ne 
durent  pas  être  détruits  par  les  protestants,  ou  bien  ils  furent  rem- 
placés, comme  l'autel,  car  les  Conclusions  capitulaires  ajoutent  plus 
loin:  f'Le  fabricior  fera  allonger  l'autel,  mettre  des  pilliers  pour 
soutenir  les  angelots,.  .  .  le  i4  février  1693^.1, 

")  Ce  sont  des  perles  fines. 

(^)  Conclusions  du  vénérable  chapitre  de  Bayeux ,  à  la  dale. 

(3)  ll,id. 

(*)  Ibid. 


—  351  — 

Articles  91  et  92  :  Item,  dedans  le  cueur,  a  une  aigle  1res  belle.  .  . 
hein  devant  ledict  aigle  a  cinq  grans  et  haults  candélabres.  .  .  —  Le 
cardinal,  dont  parle  ici  Tinventaire  et  qui  donna  IV aigle  tre's  belle 
de  fin  cuivre»,.  .  .  était,  dit  Hermant,  Ame'dée  de  Saluées,  fils  de 
Fre'déric  II,  marquis  de  Saluces  ^^K 

Voici  l'inscription  qu'il  avait  fait  graver  sur  le  pied  de  l'aigle  de 
la  cathédrale  de  Bayeux  :  Amadeus  de  Saleucis,  Sancte  Romane  Ecclesie 
cardinalis  et  hujas  ecclesie  decanus,  hocpulpitum  dédit,  anno  i385 ,  mense 
junii. 

Nous  lisons  dans  les  Conclusions  capitulaires ,  quV  Amédée ,  fils 
du  marquis  de  Saluces,  doyen,  a  donné  l'aigle  et  six  grands  chan- 
deliers de  cuivre  pour  mettre  au  chœur,  qui  y  estoient  l'an  1602; 
le  7  mars  1 38o  ti.  L'inventaire  ne  parle  que  de  «  cinq  grans  et  haultz 
candellabres  de  fin  cuivre-^;  Amédée  les  avait  probablement  donnés 
avant  l'aigle,  en  1 38o ,  n'étant  encore  que  chanoine  de  la  prébende 
de  Missy. 

Article  9^.  Item,  en  la  nef,  devant  le  crucifix,  est  une  couronne  ronde 
de  grande  circuite,  etc.  ("-). 

Ce  fut  Odon,  évêque  de  Bayeux,  frère  du  Conquérant,  qui  fit 
présent  à  la  cathédrale  de  ce  magnifique  lustre,  composé  de  plu- 
sieurs cercles  métalliques,  de  diamètre  inégal,  reliés  entre  eux 
par  des  tiges  de  même  nature.  Ces  différents  cercles  supportaient 
96  candélabres,  un  certain  nombre  de  tours  ou  lanternes,  et,  dans 
les  intervalles,  des  plaques  d'argent,  sur  lesquelles  étaient  gravés 
les  k^  vers  latins,  transcrits  par  H.  Oresme,  à  la  fin  du  manuscrit 
n°  1  de  la  bibliothèque  du  Chapitre'^).  Dans  les  vieux  titres,  la  sé- 
pulture de  plusieurs  évêques,  dignitaires  ou  bienfaiteurs,  est  dé- 
signée par  ces  mots:  ffsub  corona?:.  Raoul  Tortaire  l'a  chantée  dans 
le  compte  rendu  de  son  voyage  dans  le  Bessin  : 

Ferrea  sustentant  argenti  vincla  coronam 
Aite  quse  clurse  sunt  clavi  fixa  sudis. 
Tota  superficies  auro  vestita  renitet, 

'1)  Histoire  du  diocèse  de  Bayeux  (Caen,  1700,  in-4°),  p.  3o3. 

(^'  Ce  lustre  est  ainsi  désigné  dans  le  cérémonial  manuscrit  du  xiii"  siècle,  de 
Raoul  Langevin,  chanoine  de  Bayeux  (ms.  122  du  chapitre):  «Est  quartum  iumi- 
nare,  quod  vocatur  Corona,  in  qua  semper  octoginta  et  sexdecim  parvi  cerei  accen- 
duntur.u 

(')  Publié  en  dernier  lieu  par  M.  L.  Deiisle,  dans  son  édition  de  la  Chronique 
de  Bohert  de  Torigni  (1871),  t.  T",  p.  lxviii-lxxi. 

33. 


—  35L>  — 

Ciiiixillurritis  quam  faber  œdicuHs; 

Vix  (O'OHiinus  templi  paries  capit  hanc  licet  ampli, 

Non  aliain  tauli  poiulciis  esse  reor. 

Do  plus,  ce  fut  pour  son  entretien  que  se  multiplièrent  les  gé- 
nérosités des  membres  du  Chapitre:  un  chanoine  de  Pe/.eroUes, 
William  Arundell,  fait,  dès  Tan  i3o3,  une  fondation  spéciale  pour 
entretenir  le  luminaire  de  la  couronne.  En  suivant  le  cours  de  l'Aure 
à  1  kilomètre  et  demi  du  Pont-Trubort  {Poiis  Obcrti,  Isherù,  Hu- 
berli)^  on  trouve,  dans  la  commune  de  Saint-Vigor-le-Grand,  l'an- 
cien fief  de  la  Couronne. 

Le  trésorier  O  de  la  cathédrale  avait  la  garde  des  reliques  et  du 
maître  autel;  c'était  lui  qui  était  chargé  tralliimeret  d'éteindre  les 
cierges  de  cette  grande  couronne.  Il  se  débarrassa  de  toutes  ces 
charges  par  l'abandon  du  fief  de  la  Couronne ,  fait  à  un  gentilhomme, 
qui  s'engagea,  lui  et  ses  descendants,  à  assister  les  jours  des  grandes 
fêtes  et  aux  processions  générales,  armé  de  toutes  pièces  (-'.  Jean 
Lenterin,  dit  de  la  Colombo,  après  avoir  reçu  des  lettres  de  no- 
blesse de  Louis  XI,  en  1671,  prit  le  premier,  comme  possesseur 
de  ce  fief,  le  titre  de  seigneur  de  la  Couronne  et  de  la  Rivière, 
titre  que  la  famille  des  Moustiers  a  transmis  depuis  le  xvin*^  siècle 
jusqu'à  nos  jours  à  ses  descendants. 

Voici  l'idée  du  plan  de  la  couronne  (•^'  et  qui  fait  comprendre  le 
sens  des  vers  qui  étaient  gravés  tout  autour.  L'auteur  suppose  qu'elle 

'•>  Le  trésorier  ctail  te  quatrième  et  dernier  grand  dignitaire  du  Chapitre;  à 
l'origine,  Tévêque  lui  devait  «vestes  virides  et  de  escarlala,  prout  sibi  placebat  ge- 
rere,  in  choro  et  extra,  canes  et  ancipitesn.  Le  trésorier  était  seigneur  et  patron 
coltateur  de  Berniôrcs-sur-Mcr. 

'-)  Ce  soigneur  ou  lioninie  d'armes  du  Cliapitrc  (armigcr  Capituli)  doit  se  trou- 
ver «au  prieuré  de  Sainl-Vigor,  (juaud  l'évéque  y  vient  doscendre  la  vcitlc  de  son 
entrée  solennelle,  afin  de  le  saluer,  un  genou  en  terre,  et  de  lui  ôter  ses  éperons 
d'argent,  qui  alors  lui  appartenaient n. 

Voir  dans  la  salle  capitulaire  un  curieux  tableau  du  xvn°  siècle,  qui  représente 
l'entrée  solennelle  de  Mgr.  de  Nesmond,  dans  la  ville  de  Baveux,  suivi  de 
l'homme  d'armes. 

On  conserve  dans  la  hanle  sacristie  du  Chapitre  les  différentes  pièces  de  l'ar- 
mure. Elles  sont  unies,  à  l'exception  du  casque,  qui  est  gravé  et  doit  dater  du 
temps  de  Louis  XIII. 

(')  \oir  sur  ce  sujet  le  livre  de  M.  l'abbé  Lclièvre,  cmé  du  Subies,  près  Bayeux: 
Notre-Dame  de  Baijeux,  esqurnat  liistnritjups  et  nrcltcolojiifiuci  (Bayeux,  188a, 
in- 12  ). 


—  353  — 

est  une  œuvre  allégorique,  un  emblème  {signutui  closliné  à  traduire 
sous  une  forme  sensible  el  permanente  la  doctrine  ([ui  ne  s'adi'csse 
qu'à  l'intelligence  el  uc  l'raj)|)e  pas  continuellement  les  oreilles''). 
La  couronne,  dans  son  ensemble,  est  la  figure  de  TÉglise.  Le  cercle, 
symbole  de  Tlnfini,  est  l'image  de  l'Agneau,  roi  du  ciel  et  de  la 
terre.  Les  tours  sont  les  vertus  appuyées  sur  le  roclier  de  la  foi. 
Les  12  candélabres  placés  au  sommet  (cM/meu)  sont  les  12  Apôtres; 
viennent  ensuite  les  12  Prophètes  et  les  2U  Vieillards  qui  entourent 
le  trône  de  l'Agneau.  Au-dessous  de  l'Église  triom])hante  apparaît 
l'Eglise  militante.  Appelés  par  les  Apôtres  et  les  Prophètes  à  faire 
partie  des  habitants  du  ciel,  les  membres  de  cette  autre  portion  de 
l'Église  ne  parviennent  au  sommet  de  la  sainte  montagne  qu'à  tra- 
vers une  foule  d'obstacles  (|ue  leur  suscite  la  rage  des  démons. 

Malheureusement  nous  n'avons  pas  dans  leur  ordre  les  vers  tels 
qu'ils  avaient  été  gravés  sur  la  couronne.  L'orfèvre  chargé  de  la 
nettoyer  avait  démonté  toutes  les  plaques  d'argent;  et,  lorsque 
son  travail  fut  terminé,  il  les  replaça  confusément  et  sans  suite. 
Henri  Oresrae,  chanoine  d'Evrecy  et  frère  de  l'évêque  de  Lisieux, 
les  copia,  avons-nous  dit,  à  la  fin  des  chroniques  précitées.  11  nous 
prévient  du  regret  qu'il  a  eu  de  n'avoir  pu  leur  donner  une  meil- 
leure disposition  :  Istos  xlvii  versus,  confuse  et  sine  ordhie  in  Corona 
dispersas,  per  inadvertenciam  aurifahri,  qui  nuper  eam  polivit  et  tersit, 
recoUegi  in  ordine,  prout  melius  potui,  et  qui  melius  vident,  corrigat 
et  emendet.  H.  Oresme. 

Cette  transcription  est  donc  fautive  ;  l'abbé  Béziers,  dans  ses  ma- 
nuscrits pour  l'histoire  de  Bayeux,  en  donne  une  seconde  version 
peut-être  mois  imparfaite,  mais  presque  inintelligible.  Les  deux 
derniers  bibliothécaires  de  la  ville,  M.  Lambert  et  M.  le  chanoine 
Laffetay,  ont  pu,  grâce  à  l'étude  patiente  de  la  transcription  de  H. 
Oresme,  et  à  la  logique  des  symboles  rappelés  dans  les  vers,  réparer 
en  partie  ces  erreurs'-'. 

Article  96.  Item,  cinq  cornes  de  yvière,  etc. 

Article  96.  Item,  trois  autres  cornes  de  corne,  etc. 

Article  111.   Item,  une  corne  entière  de  unicorne .  .  . 

Article  112.  Item,  une  aidtre  corne  de  unicorne  coupée.  .  .  '^'. 

(1)  Notes  de  M.  i'abbé  Laffetay,.  .  . 

^■^)  Cf.  plus  haut  la  mention  de  la  dernière  édition  de  ces  vers  par  M.  L.  De- 
lisie. 

("  Voir  une  savante  notice  de  M.  l'abbé  Franlz  Bock  sur  les  cornes  d'ivoire  : 


—  zu  — 

D'aprt's  lo  siour  do  Bras'^',  ces  deux  magnifiques  cornes,  dont  il 
est  ])arlé  aux  articles  1 1 1  et  1 12,  auraient  été  données  par  le  duc 
Guillauîue  le  C-onquérant,  lors  de  la  dédicace  de  l'église  de  Bayeux. 
Elles  eurent  le  même  sort  que  les  autres  joyaux  de  la  catliddralc, 
enlevés  par  le  duc  de  Bouillon. 

Le  plus  généralement,  les  cornes  étaient  employées,  dans  les 
grandes  cathédrales,  comme  vases  sacrés  pour  la  consécration  des 
saintes  huiles,  faite  solennellement  le  Jeudi  saint,  par  Tévêque 
diocésain.  Telle  est  la  destination  que  le  Chapitre  métropolitain 
de  Gran  a  donnée  aux  trois  précieuses  cornes  (jui  enrichissent  son 
trésoi'.  Les  cornes  d'ivoire  de  la  cathédrale  de  Bayeux  ont  pu  servir 
nu  même  usage,  mais  c'était  au  moins  avant  le  xiii" siècle,  comme 
en  lait  loi  XOrdinanum;  à  Tépocjue  du  présent  inventaire,  plusieurs 
servaient  simplement  de  fr  parement  environ  le  grand-autel  t^.  Comme 
celles  de  la  métropole  de  Gran  et  comme  Tolifant  du  musée 
d'Angers,  elles  étaient  ornées  wde  diverses  figures  de  bestes  et  de 
oyseaulxfl. 

Article  98.  Item,  une  dent  de  ballaine ,  figurée  en  manière  de  poisson. 

Un  svmbole  très  usité  dans  les  premiers  siècles,  pour  l'orne- 
mentation des  fonts  baptismaux,  symbole  que  nous  retrouvons  dans 
tout  le  moyen  âge ,  plus  particulièrement  à  l'époque  romane ,  c'est 
le  poisson,  riX0Y2  symbolique,  si  bien  décrit  et  expli(jué  par 
dom  Pitra,  dans  les  Annales  de  philosophie  chrétienne  et  dans  le  Spi- 
cilège  de  Solesme.  Saint  Ambroise  a  éloquemment  développé  le  sens 
de  ce  beau  symbole  (-'. 

Article  106.   Ung  très-excellent  missal pontifical .  .  . 

Article  q83,  Ung  excellent  missal  portant  tout  l'office  pontifical,  à 
Vusage  de  V église  et  diocèse  de  Narbonne.  .  . 

Ce  manuscrit,  sur  vélin,  d'une  très  grande  valeur,  est  un  in- 
folio, dont  les  magnifiques  enluminures  et  les  ornements  attirent 
l'attention  des  amateurs.  Il  est  du  xiv*^  siècle,  renferme  2  85  feuil- 
lets à  deux  colonnes,  mesurant  o  m.  355  sur  o  m.  260;  la  reliure 
en  bois  est  recouverte  de  cuir  gaufré.  On  compte  encore  aujourd'hui 
cinq  riches  peintures  dans  ce  volume,  mais  un  certain  nombre  des 
plus  beaux  feuillets,  ornés  de  fines  miniatures,  avaient  été  anté- 

Le  trésor  de  la  cathédrale  de  Gran ,  en  Hongrie ,  dans  la  Revue  de  l'nrt  chrétien , 
W  ajinôo,  p.  1.3 1. 

("   Recherches  et  antiquités  de  la  ville  de  Caen,  r'd.  cit.,  p.  iC)?t. 

('>  In  Luc,  IX,  S.S  Ho-83;  t.  I,  p.  i/io3. 


—  355  — 

rieiirement  coupés  et  volés.  Un  libraire  et  amateur  de  Gaen,  Mancel, 
eut  ie  bonheur  d'en  retrouver  neuf  qui!  acheta  pour  en  enricliir 
sa  collection,  où  nous  les  découvrîmes  en  1888.  La  Commission 
administrative  de  la  collection  Mancel  ayant  su  que  le  manuscrit 
auquel  avaient  appartenu  ces  neuf  feuillets  était  conservé  dans 
les  collections  du  Chapitre,  s'empressa,  par  une  exquise  délica- 
tesse, de  les  remettre,  le  k  février  1889,  à  M.  l'abbé  Duvelleroy, 
vicaire  général  et  bibliothécaire  du  Chapitre'^'.  Maintenant  on  peut 
les  admirer,  réintégrés  dans  le  précieux  missel  pontifical  dont  nous 
parlons. 

Ce  livre  est  depuis  longtemps  à  la  cathédrale  de  Bayeux;  il  lui  fut 
légué  le  12  avril  1676,  par  Louis  d'Harcourt,  patriarche  de  Jéru- 
salem et  évêque  de  Bayeux'"-'.  Mais  l'exécution,  dit  M.  Léopold 
Delisle'-^',  trahit  une  époque  beaucoup  plus  ancienne.  De  plus,  le 
rédacteur  de  l'inventaire  a  pensé  qu'un  missel  possédé  par  Louis 
d'Harcourt,  pendant  que  ce  prélat  était  archevêque  de  Narbonne, 
devait  être  à  l'usage  de  l'église  de  Narbonne,  ce  qui  est  une  erreur. 
En  effet,  le  caractère  de  l'écriture  et  ie  style  des  peintures  nous 
reportent  à  la  fin  du  xiv"  siècle,  et  M.  Delisle  a  démontré  que  ce 
volume  a  été  exécuté  pour  Etienne  de  Loypeau,  qui  occupa  le 
siège  de  Luçon  depuis  1 388  jusqu'en  1^07. 

On  ignore  dans  quelles  mains  le  volume  passa  après  la  mort 
d'Etienne  de  Loypeau.  On  ignore  également  comment  Louis  d'Har- 
court en  devint  propriétaire;  mais  il  ne  faut  pas  s'étonner  qu'il  ait 
désiré  s'en  assurer  la  possession,  lui  qui  était  tant  ami  du  beau  et 
surtout  des  splendides  volumes,  comme  en  font  foi  ses  riches  dona- 
tions à  la  librairie  du  Chapitre  de  Bayeux  qu'il  construisit,  à  l'uni- 
versité de  Caen  et  à  l'abbaye  de  Lire. 

Article  97^.  Item,  une  chaere  pour  le  prélat,  à  quatre  pommes  de 
cuivre  doré  sur  les  quatre  membres. 

Cette  chaire  est  en  fer  forgé  et  en  forme  de  pliant,  de  grande 
dimension;  le  siège  est  formé  par  une  large  bande  de  cuir  an- 

(''  Le  Chapitre  vient  d'acquérir  deux  nouveaux  feuillets,  découverts  récemment 
par  M.  P.  de  Farcy. 

'^'  Note  moderne  mise  en  tète  du  volume. 

'''  Voir  Le  missel  et  pontifical  d'Etienne  de  Loypeau,  évêque  de  Luçon,  dans  la 
Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes  (1887),  t.  XLVIII;  et  Le  pontifical  d'Etienne  de 
Loypeau,  évêque  de  Luçon,  par  Edgard  Bourloton,  dans  la  Revue  du  Bas-Poitou 
/Vannes,  1896,  in-8"). 


—  33G  — 

tique,  fixée  aux  deux  extrémités  par  deux  traverses  en  fer.  Deux 
paieries  ornées  d'une  rangée  de  quarle-feuilles  délira lonientévidées, 
dans  le  slvlo  du  xiv"  siècle,  servent  d'accoudoirs;  oniin,  (juatrc 
pommes  de  cuivre,  dédorées  aujourd'hui,  garnissent  les  quatre 
coins  de  ce  siège  remarquable. 

Que  sont  devenues  toutes  ces  richesses?  Presque  toutes  furent 
anéanties  dans  le  pillage  du  i  5  mai  1 562  et  dans  le  second  sac  de  la 
ville  de  Bayeux,  par  les  protestants,  le  h  mars  1 563(^1  De  son  an- 
cien trésor  la  cathédrale  ne  possède  plus  que  :  le  coffret  d'ivoire;  la 
chasuble  de  saint  Regnobert;  le  siège  en  fer  du  xiv"  siècle;  le  missel 
d'Etienne  de  Lovpeau;  Y Ordinarius  ecdesie  Baiocensis  (article  809 
de  l'inventaire  et  n°  ifii  du  Catalogue  des  manuscrits);  un  petit 
livret  de  brèves  et  longues  (article  3o3  de  l'inventaire  et  n"  66 
du  Catalogue  des  manuscrits  du  Chapitre);  un  autre  manuscrit 
intitulé  De  fil'w  prodigio  de  Clnntnigcs  (article  337  de  l'inventaire 
et  n°  h  du  Catalogue);  enfin  le  bréviaire  de  Guillaume  d'EUon 
(article  3/19  du  présent  inventaire  et  n°  72  du  Catalogue).  La  ta- 
pisserie de  la  reine  Mathilde  est  conservée  à  la  Bibliothèque  de  la 
ville. 

Lors  des  ravages  des  protestants,  la  chasuble  et  le  coffret  d'ivoire 
coururent  le  grand  risque  d'aller  rejoindre,  au  château  de  Caen, 
les  précieuses  châsses  et  les  reli(juaires  de  la  cathédrale,  (jue  le 
duc  de  Bouillon  y  avait  fait  transporter  sous  le  prétexte  de  les 
sauver,  et  nous  savons  l'indigne  conduite  que  tint  en  cette  ren- 
contre ce  chef,  qui  servit  plutôt  les  intérêts  des  révoltés  que  ceux 
de  son  roi  et  des  catholiques  (-1 

Il  en  fut  de  même  à  la  fin  du  xviii"  siècle;  dans  ses  notes  sur 
La  cathédrale  de  Bayeux  pendant  la  Révolution,  M.  l'abbé  Thomine- 
Desmazures (■*)  rapporte  ce  qui  suit,  d'après  les  souvenirs  de  M.  Le 
Forestier,  ancien  commissaire  de  police  et  ancien  commissaire  du 
district:  fr  .  .  .  Tandis  qu'on  brisait  les  ornements,  la  chasuble  de 
saint  Regnobert  fut  apportée  dans  sa  cassette  et  déposée  avec  les 
autres  objets  au  district.  Le  Forestier  dit  à  Deschamps,  procureur 
du  syndic  :  cf Cette  chasuble  n'a  aucune  valeur  intrinsèque,  c'est 
rune  antiquité,  à  Paris,  cela  ne  leur  servira  pas  et  ce  sera  perdu, 


(''   Voir  plus  loin,  en  appendice,  la  requête  du  clergé  do  Bayeux  de  ififiS. 
'*'  Cf.  Hermant,  Histoire  du  dinct'se  de  Bayeux,  p.  ^1/1. 
(''  Ms.  809  du  Chapitre  de  Bayeux. 


—  357  — 

ff gardons-la.  Que  veux-tu  aussi  qu'ils  fassent  de  cette  boîte 
(r d'ivoire?.  .  .  ri  Ainsi  la  chasuble  et  la  cassette  sont  restées  intactes 
et  ont  été  conservées  dans  un  cabinet  de  l'ancien  évêché,  dans 
la  partie  qui  touche  à  la  cathédrale,  près  du  bureau  de  Deschamps 
qui  en  prit  la  garde,  avec  les  chandeliers  et  le  Christ  de  l'autel, 
actuellement  existants '^\  jusqu'au  moment  où  ces  objets  ont  été 
rendus  à  la  cathédrale  entre  les  mains  de  l'évêque  constitutionnel 
Duchemin'-',  en  1799,  lesquels  furent  réclamés  au  nom  dudit  Du- 
cbemin  par  M.  de  la  Houssaye.w 

Nous  lisons  dans  le  manuscrit  Bisson^^\  conservé  à  la  Biblio- 
thèque de  Bayeux,  que  tfce  fut  un  médecin,  chef  des  terroristes, 
qui  présida  à  la  dévastation  de  l'église  cathédrale .  .  .  Pour  empê- 
cher que  la  chasuble  de  saint  Regnobert  servît  d'avantage  au  culte, 
le  président  à  toutes  ces  dévastations  en  a  voit  soustrait  l'étole  et 
le  manipule;  c'étoit  ainsi  qu'on  agissoit  à  l'égard  de  tous  les  orne- 
ments ecclésiastiques  que  l'on  mettoit  en  vente.  Toutefois  ces  deux 
moindres  parties  ne  furent  point  déchirées.  Quand  la  chasuble  a 
été  rendue  à  l'église,  ce  révolutionnaire,  déjà  frappé  de  la  maladie 
inconnue  dont  il  est  mort  quelque  temps  après,  les  a  fait  remettre 
à  l'évêque  du  temps.  Mais  la  boëte  curieuse  est  restée  au  dépôt  et 
n'a  été  rendue  à  la  cathédrale  qu'après  la  mise  en  exécution  du 
Concordat,  n 

trCe  fut  aussi  la  Commission  des  arts,  dit  M^""  Thomine,  qui  con- 
serva le  siège  en  fer  gothique  qui  sert  à  l'évêque,  et  l'aiguière  avec 
sou  plateau  de  fort  belle  ciselure,  en  riche  métal  qui  paraît  être  un 
mélange  de  cuivre  et  d'argent  pour  plus  grande  partie,  r, 

Quant  à  la  tapisserie  de  la  reine  Mathilde  (art.  9  63),  elle  était 
presque  tombée  dans  l'oubli  au  xviii*  siècle.  Un  des  historiens  du 
diocèse  de  Bayeux,  Béziers,  lui  consacre  une  page  de  son  livre, 
l'autre  n'en  parle  même  pas.  En  17 24,  un  membre  de  l'Académie 
des  inscriptions  et  belles-lettres,  Lancelot,  reçut  d'un  de  ses  col- 


^'î  Ces  précieuses  reliques  furent  soigneusement  gardées  par  la  Commission  des 
arts,  instituée  par  le  district  de  Bayeux,  pour  la  conservation  des  objets  de  va- 
leur. 

(*)  Julien  Duchemin,  installé  en  1799  comme  évêque  constitutionnel  du  Cal- 
vados, mourut  le  3i  mars  suivant. 

^')  Louis-Charles  Bisson,  élu  évêque  constitutionnel  en  1799.  Il  en  remplit  les 
fonctions  jusqu'à  l'arrivée  de  M^'  Brault,  le  26  juin  1802  ;  il  ahjura  entre  les  mains 
du  cardinal  Caprara  et  mourut  à  Bayeux  en  i8ao. 


—  358  — 

lègues  un  croquis  du  monument,  et  il  on  fit  part  à  rAcade'mic.  Où 
était  roiijpnal  de  ce  dessin?  Cependant,  un  savant  bcnodiclin, 
1).  Bernard  de  Moniraucon,  sur  les  indications  du  prieur  de  Saint- 
Vigor^^',  ayant  de'couvert  le  lieu  oiî  était  cachée  cette  merveille, 
avait  envoyé  un  dessinateur  à  Bayeux.  La  tapisserie  l'ut  alors  in- 
se'rée  dans  les  Motuiments  de  la  monarchie  f va )içoisej-\  Lancelot  s'em- 
pressa de  demander  à  iMonseigneur  Tévèque  de  Bayeux  un  relevé 
exact  des  inscriptions,  et  en  rendit  compte  à  l'Académie,  le  9  mai 
1730'^^  A  partir  de  ce  moment,  la  tapisserie  fixa  rattention  du 
monde  savant.  M.  Smart  Le  ThiouUier  en  transporta  une  copie  en 
Angleterre;  après  sa  mort,  Ducarel  l'obtint  et  la  fit  publier'''). 

En  1799,  les  volontaires  de  Bayeux  se  levaient  pour  courir  aux 
armes;  un  des  chariots  où  l'on  entassait  leurs  bagages  manquant 
de  couvertures,  la  tapisserie  fut  extraite  de  la  sacristie  du  Chapitre 
et  placée  sur  un  fourgon.  .Mais,  au  moment  où  le  convoi  se  mettait 
en  marche,  l'homme  de  cœur  dont  nous  avons  déjà  parlé,  et  dont 
on  est  heureux  de  perpétuer  le  souvenir,  M.  Le  Forestier,  l'arrête 
au  passage.  Fort  de  son  titre  de  commissaire  du  district,  il  donne 
Tordre  d'enlever  la  tapisserie,  la  remplace  par  une  toile  d'embal- 
lage, et  le  précieux  tissu,  transporté  dans  son  cabinet  de  travail,  y 
attendit  des  jours  meilleurs. 

Après  la  Terreur,  la  Commission  des  arts  du  district  de  Bayeux 
se  préoccupa  vivement  de  la  conservation  de  la  tapisserie.  «Peu 
s'en  fallut  qu'elle  ne  fut  coupée  par  bandes,  pour  servir  à  l'orne- 
ment d'un  char  civique'^'.''  La  Commission  eut  le  bonheur  de  l'em- 
pêcher. 

A  l'époque  où  Napoléon  préparait  une  expédition  contre  l'Angle- 
terre, il  voulut  lire  de  ses  propres  yeux  celle  glorieuse  page  de 
notre  histoire,  et  il  la  fit  exposer  au  Louvre.  On  craignit  un  instant 
qu'elle  ne  restât  à  Paris;  de  grands  personnages  essayèrent  de  l'y 
retenir,  mais  le  premier  Consul  ordonna  qu'elle  fût  renvoyée  à 
Bayeux.  En  1816,  le  clergé  de  la  Cathédrale  en  réclama  le  dépôt; 
mais  le  conseil  municipal  répondit  qu'il  lui  était  impossible  de  s'en 

("  Situé  près  de  Bayeux. 
(')  Tome  II,  p.  9. 

(')  Mémoires,  l.  VI,  p.  789,  ot  t.  VIÎI,  p,  Goa. 

(*)  Elle  a  élé  en  dernier  lieu  éludice  par  M.  J.  Laiïelay,  chanoine  (Bayeux, 
1880,  in-8"). 

'^'   Lettre  de  la  Commission  des  aris  an  Comité  d'instruction  publique. 


—  359  — 

dessaisir.  Vers  1869,  on  transporta  la  tapisserie  dans  une  des  salles 
de  la  Bibliothèque  pul)lic[ue.  Elle  fut  exposée  à  hauteur  d'homme, 
derrière  les  vitres  d'une  double  galerie  se  repliant  sur  elle-même, 
oij  il  est  facile  de  l'étudier  dans  sa  longueur.  Plusieurs  parties  su- 
birent alors  des  réparations  indispensables,  qui  furent,  tout  le 
monde  en  convient,  très  habilement  exécutées. 


3C)0 


l 


INVENTAIRE  DU  TRESOR  OE  LA  CATHEDRALE  DE  RAYEUX. 

(1/176)  ('). 

Invontairo  des  jovaulx,  capses,  r('li(|uiaires,  ornemens,  tontes,  pare- 
niens,  livres  et  aultres  biens  apparlenans  à  Tégiise  Noslre  Dame  de  Bayeux 
et  en  icelle  trouvés,  veux  et  visités  par  vénérables  et  discrètes  personnes, 
maistre  Guillanuie  de  Caslillon ,  aichidyacre  des  Veiz'"',  et  Nicole  Michiel, 
fabriquier.  chanoines  de  ladiclc  église,  à  ce  députés  et  commis  ou  chapitre 
général  de  ladicle  église,  tenu  et  célébré  après  la  feste  de  sainct  Ravent 
et  sainct  Rasiph,  en  l'an  mil  quatre  cens  septante-six.  Très  révérend  père 
en  Dieu,  monseigneur  Loys  de  Harecourt,  patriarche  de  Jérusalem,  lors 
évosque,  et  révérend  père,  maistre  Guillaume  de  Bailleul,  lors  doyen  de 
ladicte  église  "'.  Et  fut  cedit  inventaire  lait  eu  moys  do  septembre  par  plu- 
sieurs journées;  à  ce  presens,  les  procureurs  et  serviteurs  du  grand  Gous- 
teur  de  ladicte  église,  et  misirc  Johan  Gastol,  chapellain  de  ladicte  église 
et  notaire  apostolique.  Et  icy  est  rédigé  on  franç^-ois  et  vulgaire  langaige, 
pour  plus  claire  et  familière  désignation  desdictz  joyaulx,  ornemens  et 
aidlrcs  biens  et  de  leurs  circonstances,  que  elle  neust  peu  estre  faicte  en 
termes  de  latinité. 

Et  est  cedict  inventaire  cy  après  digéré  en  ordre  et  désigné  en  dis- 
tinction en  six  chapitres.  Le  premier  est  des  joyaulx  d'or  et  d'argent,  capses 
et  reliquiaires  trouvés  et  gardés  environ  le  grand  autel  et  eu  cueur  de  la- 
dicte église.  Le  second  est  d'aultres  joyaulx  et  ornemens  trouvés  et  gardés 

'''   ,Ms,  199  de  la  bibliothèque  du  Chapitre  de  Bayeux,  loi.  71  61.5-93  v". 

(*1  L'archiiliaconé  des  Veys  comprenait  les  anciens  doyennés  de  Campigny,  de 
Couvains,  de  Thorigny  et  de  Trévières. 

(•■''  «Guillaume  do  Bailleul,  seigneur  de  Messey  et  de  Ronouart  (diocèse  de 
Séez),  fut  d'aboi'd  chanoine  de  Bayoux,puis  doyen  en  ikkfi.  Il  donna  des  marques 
de  sa  piété  en  faisant  présent  à  l'église  de  deux  chandeliers  d'argent,  à  charge  qu'on 
les  porteroit  à  la  procession  générale  qui  se  fait  la  dernière  semaine  du  (ïaréme,  à 
la  chapelle  de  Saint-Thomas  placée  dans  la  cour  du  Doyenné.  .  .  Ce  fut  lui  qui 
procura  que  l'on  fist  dans  le  diocèse  de  Bayeux  l'office  double  des  saints  Gervais  et 
Protais,  qui  sont  les  patrons  d'une  des  églises  de  Falaise,  qu'il  regardoit  comme 
.<!a  patrie...  En  1/182,  il  ordonna  par  son  testament  qu'on  l'enterreroit  devant 
le  grand  autel  des  Cordeliers  de  Falaise,  et  qu'on  payeroil  une  certaine  sonmie  à 
touti's  les  paroisses  par  où  l'on  fcroit  passer  son  corps  en  le  portant  dans  le  lieu 
qu'il  avoit  destiné  pour  sa  sépulture.  Il  moin-ut  au  Fi'esne,  proche  Falaise,  le  iG  lé- 
vrier de  l'an  1/18:!.  Il  fit  plusieurs  dons  précieux  à  la  rathédrii!(!  do  Bayeux.  1  (llor- 
mant,  p.  ."ifiO  et  1567.) 


—  361  — 

eu  coffre  qui  est  hault  on  la  chambre  du  Trdsor.  Le  tiers  est  des  riches 
mauteaulx  et  précieuses  chapes  trouvées  et  gardées  eu  triangle  ([ui  est  assis 
au  costey  dextre  du  pulpitre  dessoul)z  le  crucifix.  Le  quart  est  d'aultres 
chapes  communes,  casubles,  tuniques,  dalmatiques,  estolles,  fanons,  aulbes 
amictz  et  linge  pour  faute] ,  trouvés  et  gardés  eu  revestiaire  de  ladite  église. 
Le  quint  est  de  tentes,  tapis,  cortines,  paremens  d'autel  et  auitres  draps  de 
soye  pour  parer  le  cueur,  trouvés  et  gardés  eu  revestiaire  de  ladite  église. 
Le  sixte  est  des  livres  tant  pour  l'office  de  l'église  que  de  estude,  trouvés 
et  gardés  tant  dedens  le  cueur  que  en  auitres  lieux  et  chapelles  environ  le- 
dict  cueur.  En  ce,  nom  coraprins  les  livres  qui  sont  en  la  librairie  com- 
mune de  l'église,  desquelz  inventaire  sera  fait  à  part. 

Ensuient,  potir  le  premier  chapitre,  les  joyau l.r  d'or  et  d'argent,  capses  et 
reliquiaires ,  trouvés  et  gardés  environ  le  grand  autel,  et  eu  cueur  de  ladicte 
église,  aux  lieux  à  ce  députés. 

1.  Pj-emièrement,  eu  front  de  f autel,  a  une  excellente  table,  toute  d'ar- 
gent bien  doré  et  décentement  esmaillie ,  là  où  mestier  en  est.  Eu  millieu , 
a  ung  crucifiement,  et,  en  chacun  des  costés  a  dix  ymages  en  deux  rens; 
tout  le  champ  semey  de  fleurs  de  Hz,  et  tous  les  hors  hault  et  bas  et  aux 
costés,  ennoblis  de  précieuses  reliques  qui  portent  leurs  escripteaulx.  Et 
eu  millieu  du  bort  de  bas,  en  champ  de  azur  et  lettres  d'or,  en  escript 
comme  la  table  a  esté  de  nouvel  faicte  des  biens  et  du  don  dudit  très  révé- 
rend père  en  Dieu,  monsieur  Loys  de  Harecourt,  patriarche  de  Jérusalem 
et  évesque  de  Baieux.  En  laquelle  ont  esté  emploies  et  sont  entrés  trois  cens 
seixante  trois  marcs  deux  onces  quatre  gros  de  fin  argent,  donc  la  façon  et 
doreure  a  cousté  autant  environ  comme  la  valeur  dudit  argent'''. 

2.  Item,  et  est  ladicte  table  enchâssée  en  un  coffre  de  baes,  faict  a  ho- 
neste  menurie.  Et  aux  costés  de  devant,  les  membres  et  ymages  de  ladicte 
table  sont  atacliées  à  crampons  d'argent  et  par  le  dedens  serrées  de  fors 
clouz  de  fer.  Et  est  ledit  coffre  de  bacs,  par  le  devant  et  par  les  deux  bous, 
ennobly  de  riche  paincture  toute  d'or  et  azur.  Et  pour  couvrir  ladicte  table, 
y  a  devant  deux  ventailles  coullantes  à  hysloires  de  Noslre  Dame.  Et  pour 
couvrir  le  joinct  desdites  ventailles,  eu  millieu  dudit  autel,  a  un  piller  por- 

(^^  Selon  un  ancien  registre,  les  363  marcs  a  onces  et  /i  gros  furent  estimés 
7,521  livres  6  sols,  et  la  façon  et  la  dorure  coûtèrent  1,81 5  écus,  à  5  éciis  le 
marc,  ce  qui  fait  3,72a  livres  10  sols;  le  tout  ensemble  10,3 ^3  livres  16  sois, 
somme  considérable  pour  ce  teras-iù.n  (Bcziers,  Hist.  sommaire  de  la  ville  de  Bayeux , 
p.  5  de  l'Appendice.) —  Nous  lisons  dans  Y  Abrégé  des  conclusions  capitulaires  :  wLe 
patriarche  donne  une  cliappe  à  fonds  d'or,  et  fait  offre  de  donner  une  Notre-Dame 
d'argput  avec  une  contre-table  aussi  d'argent,  si  le  chapitre  veut  dire  aux  messes 
d'obits  un  De  profundis,  pour  luy,  ce  qui  fut  accepté  le  1"  janvier  1/169.5» 


—  3G2  — 

tant  iiiig'  criicifionient  de  pareille  painctuie;  mes  le  costé  de  derrièie  dudit 
colVre,  par  lequel  se  fait  rouverlure  el  oslension  des  iicrlres,  est  orney  de 
paincliire  mains  riche.  Et  le  tout,  des  biens  et  du  don  dudit  très  révérend 
père  en  Dieu  monsieur  Loys  de  Harecourt^'^ 

3.  Item,  et  dedens  ledit  coffre,  assés  près  du  costé  de  devant,  auquel, 
connue  dit  est,  sont  attachés  les  membres  et  ymages  de  ladite  table,  a  une 
conlredosture  appellée  le  secret,  [)ar  le([uel  on  pom'roit  avoir  accès  ausdiz 
cranq)nns  ipii  tennenl  et  serrent  ladite  table,  pour  la  lever  et  desmem- 
brer  se  juestier  en  esloit.  l^t  ferme  ledit  secret  à  serreures  et  à  six  petites 
clefs,  les(pielles  six  clefz  sont  en  garde,  dedens  le  coffre,  qui  est  hault  en 
la  chambre  du  Trésor. 

4.  Item,  en  recognoissance  de  ce  magnifique  don,  a  esté  délibéré  et 
conciiul  el  ordonné  par  les  doyen  et  chaj)itre  de  l'église  que,  perpétuel- 
lement el  à  tousjours,  en  chacune  messe  de  anniversaire  ou  obil,  ou  aultre 
messe  (pii  sera  dicte  en  l'église  eu  lieu  de  anniversahe  ou  obit,  après  l'oroi- 
son  dominicale  chantée  par  le  prestre,  tout  le  collège  du  Cueur  se  pros- 
ternera à  genoulx  et  dira  le  pseaulme  de  De  profundis,  et  en  la  fin,  Kijri 
eleyaon  et  Pater  noster,  en  priant  Dieu  pour  le  salut  de  l'ame  dudit  sieur 
patriarche  et  evesque  et  de  tous  ses  parents ,  amis  et  bienfaicteurs. 

5.  Item,  et  eudit  coffre  de  l'autel,  entre  celle  closture  du  secret  et  le 
costé  lie  derrière,  a  grand  et  spacieux  lieu,  eu  quel  sont  closes  et  gardées 
les  quatre  précieuses  capses  ou  (iertres  de  sainct  Ravent  et  sainct  Rasiph  ; 
do  sainct  Panthaleon,  de  sainct  Antonin  et  de  sainct  Regnobert,  desquelles 
la  désignation  ensuit'"'. 


(')  trLaditte  conlrelable  placée  avec  cérémonie  le  dimanche  3  mars  i/i7."<.n 
(^Conclusions  du  vénérable  Chapitre.) 

'^)  Le  manuscrit  n°  a  1 4 ,  renfermant  un  compte  de  la  fabrique  de  rÉylise  do 
Bayeux,  en  liSa,  nous  donne  les  détails  suivants: 

«Pour  porter  la  capse  le  jour  de  Pastjucs  llories.  .  .  n  s. 

«Pour  porter  la  capse  et  bannière  le  jour  S.  Marc. .  .  u  s.  v  d. 

«Pour  porter  la  capse  les  3  jours  des  Rogations.  .  .  iv  s. 

ff  Pour  porter  les  quatre  capses,  seconde  croix,  candéhd)rcs  et  bannière  le  jour  de 
TAssencion,  x  s.  vu  d. 

«Pour  porter  les  quatre  capses,  seconde  croix,  candélabres  et  bannière  le  jour 
de  la  Penlliecouste,  x  s.  vu  d. 

«Pour  porter  les  quatre  capses,  seconde  croix,  candélabres  et  bannière  le  jour 
et  le  velle,  xn  s.  ix  d. 

ffPour  porter  les  quatre  capses,  seconde  croix,  candélabre  et  bannière  le  jour 
des  Reliques,  x  s.  vri  d. 

(rPour  [)orter  les  quatre  capses,  seconde  croix,  candélabres  el  bannière  le  jour 
de  la  Dédicace,  x  s.  vu  d. 


—  363  — 

6.  En  la  première  capse  ou  lierlre,  sont  clos  et  reposent  les  corps  pré- 
cieux des  glorieux  martirs  sainct  Ravenl  et  sainct  Rasiph,  de  laquelle,  le 
costi-  (le  derrière  est  dargent  doré  ou  œuvré  en  niartelleuro;  ot  tout  le  sour- 
plus,  c'est  assavoir,  le  costé  de  devant,  les  deux  boutz  et  le  festage  de  haull , 
est  de  fin  or,  à  ymages  d'or  eslevés,  et  ornée  de  grans  et  chiers  esmaulx  et 
de  pierres  précieuses  de  plusieurs  sortes;  assise  sur  quatre  pies  de  cuivre 
doré,  faictz  en  manière  de  pies  d'aigle'''. 

7.  En  la  seconde  capse  ou  fiertre,  est  clos  et  repose  le  corps  du  glorieux 
martir  monsieur  sainct  Panthaléon'"',  laquelle  est  toute  d'argent  doré, 
faicte  à  ymages  eslevés ,  et  de  tous  costés ,  ornée  de  saphirs ,  perles  et  aultres 
pierres  précieuses  de  diverses  sortes.  En  l'ung  des  bouts,  est  l'ymage  de 
Sainct-Saulveur,  et  en  l'autre  une  ymage  de  Nostre-Dame,  et  en  sa  poictrine 
a  ung  beau  saphir,  avirronné  de  trois  perles  et  aultres  petites  pierres  :  et  à 
l'ung  des  costés,  eu  millieu,  est  l'ymage  de  Nostre  Seigneur^'',  qui,  en  sa 
poictrine,  a  ung  très  beau  et  précieux  saphir,  assise  sur  quatre  léons  et 
deux  serpens  de  cuivre  doré. 

8.  En  la  tierce  capse  ou  fiertre,  est  clos  et  repose  le  corps  du  glorieux 
martir  monsieur  sainct  Antonin '^' ;  laquelle  est  de  plus  nouvelle  et  très  belle 
façon,  toute  d'argent  doré  à  ymages  eslevés,  ornés  aux  chapitreaulx  de 
grosses  perles,  et  par  tous  les  hors,  de  beaulx  esmaulx,  de  gros  saphirs, 
grosses  granates,  grosses  perles  et  aultres  pierres  précieuses;  et  en  l'ung 
des  boutz  a  une  très-grosse  granate,  et  en  l'autre,  ung  très  gros  saphir; 
et  dessus  le  festage,  a  ung  pinacle  fait  en  manière  de  tour  d'argent  doré. 
Et  est  assise  sur  quatre  léons  de  cuivre  doré,  colloques  sur  une  table  plane 
couverte ,  entre  lesdits  léons  et  par  les  hors ,  d'argent  doré. 

ffPour  porter  les  quatre  capses,  seconde  croix,  candélabres  et  bannière  le  jour 
S.  Ravent  et  S.  Rasiph,  x  s.  vu  d. 

«Pour  porter  la  capse  et  seconde  croix  le  jour  saint  Paathaléon  xni  deniers. 

«Pour  porter  les  quatre  capses,  seconde  croix,  candélabres  et  bannière  le  jour 
de  l'Assuniplion  Nostre-Dame,  x  s.  vu  d. 

ffPour  porter  la  capse  le  jour  S.  Anthonin,  xn  deniers. 

«Pour  porter  la  capse  et  seconde  croix  le  jour  S.  Renobert ,  xm  deniers.  » 

(^'  «La  châsse  où  estoyent  les  corps  de  sainct  Ravent  et  sainct  Rasif,  martyrs 
estoyt  toute  couverte  d'or,  et  y  estoyt  aussi  une  Nostre-Dame,  plus  haute  qu'une 
fille  de  dix  ans,  de  pur  argent,  avecques  un  contre  autel  de  même  métail.»  (De 
Bras,  Recherches  et  antiqaitez  [Caen,  i833],  p.  a64.) 

^^'  Dans  l'abside  de  la  cathédrale  de  Bayeux  se  trouve  une  chapelle  dédiée  à 
saint  Pantaléon;  elle  est  ornée  de  nombreuses  fresques  représentant  différentes 
phases  de  la  vie  du  saint  martyr. 

(')  Le  ms.  porte  mrs. 

''''  Quel  était  ce  saint  Antonin,  martyr?  Je  n'ai  trouvé  aucun  renseignement 
qui  puisse  faire  voir  comment  la  cathédrale  de  Bayeux  était  en  possession  du  corps 
de  ce  saint.  Une  des  chapelles  des  collatéraux  est  sous  le  vocable  de  saint  Antonin. 


—  36/1  — 

9.  En  la  (|iiarte  case  ou  lloilir,  est  clos  et  repose  le  bcnest  corps  du 
glorieux  confesseur,  monsieur  sainct  Uegnobert  ^'',  second  évesque  de  Baieux, 
laquelle  est  toute  d'argent  dord.  Eu  festage  de  ung  des  costés,  est  l'y  mage 
de  Noslre  Seigneur  qui,  en  sa  poictrine,  a  ung  gros  sa])l)ir,  et  est  tout  ce 
costé  et  les  deu\  bouts  ouvre  à  yinages  de  évesques  eslevés  ^'\  ornes  de 
pierres  précieuses.  Et  en  l'autre  costë,  qui  est  a  œuvre  de  orfaverie  sans 
ymages,  a  eu  millieu,  ung  grand  beril  ront,  environ  lequel,  sont  escriptz 
deux  mètres  qui  commencent  :  C.itstos  dus  munus;  et  par  dessus  le  lestage, 
eu  millieu,  a  ung  aultro  ront  et  grosboril,  alachy  et  liay  de  quatre  barres 
d'argent  doré,  assise  sur  quatre  pies  de  cuivre  doré,  faiclz  en  manière  de 
pâte  de  loup. 

10.  Item,  en  ung  tabernacle  de  baes''^',  faict  en  manière  de  armaires 
assis  soubz  Tymage  du  crucifix,  dei'riore  le  grand  aulel,  sont  mises  et  col- 
lo(|uées  sept  aullri^s  ca[)ses  ou  liertres  (pii  sont  de  baes,  paincles  de  painc- 
lures  d'or  et  azur  par  le  front  de  devant.  Ausquelles  capses  et  liertres  il  a 
reliques  et  corps  de  plusieurs  glorieux  saincts,  ainsi  <pie  au  long  et  plus  à 
plain,  est  contenu  en  un  aullre  inventaire  des  joyauix,  reli(pies  et  reli- 
quiaircs  de  l'église,  faict  lan  mil  trois  cens  sexanlc  neuf'"',  et  escript  en  la 

'■'  D'après  Béziers,  «cette  châsse  et  colles  de  S.  Raven,  et  S.  Rasiphe  et  de 
S.  Panllialéon,  avaient  été  données  par  Odon  de  Conteville,  évèquc  de  Bayeux, 
et  frère  de  Guiilaume  le  Conquérantn. 

W  En  haut  relief. 

'^^  11  est  certain  que  la  curieuse  armoire  du  xnf  siècle  (jui  se  trouve  actuelle- 
ment dans  la  haute  sacristie  élail  placée  alors  dans  le  sanctuaire. 

«La  grande  armoire  qui  occupe  tout  un  côté  de  la  sacristie  haute,  dit  M.  Bour- 
don, cité  par  Al.  de  Gaumont  dans  sa  Statistique  inowiiuentale ,  est  une  de  ces  rares 
curiosités  du  xm*  siècle  qu'on  est  heureux  de  rencontrer  et  de  tirer  de  l'oubli. 
Placée  dans  un  lieu  où  le  public  n'est  pas  admis  ordinairement,  elle  n'est,  malgré 
son  mérite,  connue  que  d'un  petit  nombre  de  personnes.  Sa  longueur  n'est  plus 
que  de  5  m.  33.  Elle  a,  sans  doute,  été  raccourcie  de  i  mètre,  environ,  pour 
laisser  le  passage  à  une  porto  percée  dans  le  mur,  vers  l'une  do  ses  extrémités. 
Elle  est  divisée  en  sept  compartiments,  formés  par  autant  de  portes.  Les  panneaux 
ont  été  peinLs,  et  quelques  parties  des  sujets  qui  y  étaieut  représentés  sont  encore 
fort  distinctes.  Ces  peintures,  assez  largement  traitées,  ne  peuvent  toutefois  être 
considérées  que  comme  de  l'ornementation;  elles  offrent  cela  de  particulier  qu'elles 
ressemblent  beaucoup,  par  le  faire  et  ie  procédé  des  hachures  destinées  à  marquer 
les  ombres,  aux  vitraux  peints  du  même  temps.  Les  ferrures  (très  intéressantes) 
sont  intactes;  les  seriures,  sauf  une  seule,  ont  disparu. n 

Nous  ajouterons  aux  noies  de  M.  Boui-dou  qu'au  lieu  de  sept  compartiments, 
formés  par  autant  de  portes,  il  y  en  a  quatorze  et  (jualorze  portes.  —  Quant  aux 
peintures,  l'une  d'elles  représente  quatre  prêtres  portant  une  châsse;  sur  les  autres 
portes  étaient  représentés  des  sujets  semblables. 

''')  Ainsi,  déjà  en  1869,  la  cathédrale  possédait  la  plupart  des  précieux  et  nom- 
breux joyaux  et  ornements  cités  dans  l'inventaire  de  1/171). 


—  365  — 

fin  du  livre  des  Evangiles,  couvert  d'argent  doré,  eucpiel  aussy  sont  les 
juremens  que  doibvent  faire  les  chanoines  et  chapellains  quand  ils  sont 
receuz  en  l'église.  Lequel  livre  est  gardé  dedens  le  buffet  de  Chapitre;  et  en 
plusieiu's  pointz  de  cestui  inventaire,  on  peut  avoir  recours  au  dessusdit 
ancien  auquel  cestui  est  conforme,  sinon  en  tant  que  eudit  ancien,  aucuns 
desdictz  joyaux  et  reliquaires  sont  désignés  jusquez  au  nombre  de  six  ou 
sept,  iesquelz,  de  présent,  n'ont  point  esté  trouvés;  et  aussi  aucuns  ont 
esté  trouvés  el  rédigés  en  ce  présent  inventaire ,  Iesquelz  eudict  ancien  ne 
sont  point  désignés.  Et  est  vraysemblable  que,  depuis  la  date  d'icellui,  ilz 
ont  esté  acquis  et  donnés  à  ladicte  égUse. 

11.  Item,  en  une  armaire  à  part,  derrière  l'autel,  du  costé  dextre,  est 
clos  et  gardé  ung  vaissel  quarré  d'argent,  ouvré  en  menuerie,  fait  en 
manière  de  une  tour;  et  dedens  a  une  petite  fiole  de  beril,  garnie  d'argent, 
faicte  en  triangle ,  en  manière  de  ung  escuçon ,  ornée  de  pierres  précieuses  ; 
et  dedens  icelle  fiole  a  du  précieux  sang  de  Nostre-Seigneur. 

12.  Item ,  aux  aultres  armaires ,  derrière  ledit  autel ,  eu  costé  senestre , 
sont  closes  et  gardées  les  aultres  reliques  et  reliquiaires.  Et  premièrement, 
une  ymage  de  Nostre-Dame  d'argent  doré,  séante  en  une  chaire  ornée  de 
pierrerie,  par  derrière,  où  il  y  a  une  place  vuide  et  aux  costés;  et  aussi, 
eu  fermail  de  son  col  et  en  la  teste  de  son  filz  ;  et  tient  une  pomme  en  sa 
main.  Et  ainsi  que  l'en  treuve  en  l'ancien  inventaire  dessusdit,  dedens  sa 
poictriue  a  une  très  petite  boële  de  yvière  ronde ,  oii  il  a  du  laid  de  la 

13.  Item,  ung  vaissel  ront  de  beril,  soustenu  par  les  deux  boutz  de 
deux  pinacles  d'argent  doré ,  assis  sur  quatre  pies  d'argent  doré ,  et  par 
dessus ,  a  une  creste  d'argent  doré  ;  et  eu  dedens  a  du  laict  de  la  Virge. 

14.  Item,  ung  vaissel  de  cristal  faict  en  manière  de  columpne,  barré  de 
deux  barres  d'argent;  et  dessus  a  ung  pinacle  d'argent,  et  au  bout  dudit 
pinacle,  une  petite  pomme  de  coural,  à  pié  rond  d'argent  blanc  vérey,  au 
bort  de  bas ,  et  dedans  a  des  cheveulx  de  la  Virge. 

15.  Item,  ung  vaissel  quarré  d'argent  doré,  orné  de  tous  costés  de  pier- 
rerie, couvert  de  cristal,  dedens  lequel  est  escript  :  De  capillis  béate  Marie, 
cum  aliis  reliquiis;  et  par  dessus,  a  une  petite  croisète,  assise  sur  quatre 
columpnes  d'argent  blanc,  et  le  pié  est  quarré  d'argent  doré. 

('^  A  propos  de  cette  mention  du  iait  de  la  Vierge,  qu'on  retrouve  presque 
partout,  il  est  intéressant  de  signaler  la  légende  sculptée  sur  les  chapiteaux  de  la 
collégiale  d'Evron,  dans  la  Mayenne,  où  l'on  assiste  à  toutes  les  péripéties  et  dan- 
gers du  voyage  du  pieux  pèlerin,  qui  apporta  dans  ce  sanctuaire,  avec  d'autres 
reliques,  une  fiole  contenant  aussi  du  lait  de  la  Vierge,  et  pour  laquelle  un  abbé 
de  la  famille  des  Chateaubriand  fit  faire  un  délicieux  reliquaire  de  la  plus  belle 
époque  de  la  Renaissance,  qui  y  est  conservé  précieusement. 

Archéologie.  ai 


__  366  — 

16.  Itcin ,  ung  vaissel  ronl  d'argent  doré ,  avironné  de  pierres  enchâssées 
on  rliaslons  d'argont  dore,  et  par  dessns,  une  petite  tourfllc:  et  les  doux 
costos  sonl  (le  beiil;  on  l'ung-  a  une  ymage  de  Noslrc-Dame ,  avironnée  de 
beauk  esniaulx ,  et  en  l'autre  a  longue  escripture  qui  commence  :  De  se- 
piilcliro  Doiiiini  et  de  iiresepio  ejiis  :  d  ensuit  après  la  dt^signalion  dos  aultres 
reliques  do  plusieurs  sainctz ,  qui  sont  la-dedens  closes  ;  ot  en  est  le  pië  d'ar- 
gent blanc  vere,  au  bortde  bas,  assis  sur  six  k^ons  d'argent  doré. 

17.  lleiu,  une  coupe  d'argent  doré;  eu  dessus,  ung  beril  ront  elles 
bors  de  l'ouverture  ornés  de  pierrerie;  et  en  est  le  pie  d'argent  doré  à  six 
cornières;  et  dodens  a  une  portion  du  chief  de  monsieur  sainct  Estiene. 

18.  lloni,  un  vaissel  de  cristal  ront,  soustenu  par  les  deux  boutz  de 
deux  pinacles  d'argeut  doré,  à  quatre  pies  d'argent  doré,  et  par  dessus,  eu 
million,  ung  petit  campauil,  et  dedens,  a  une  maxille  et  une  dent  maxil- 
laire de  saincte  Margarite. 

19.  Itoiii,  uujouel,  duquel  le  dessus  est  d'or  ouvré  et  orné  de  pierrerie; 
eu  milliou  a  une  vmage  de  Sainct  Saulveur,  et  environ  a  aullres  ymages  de 
yvière,  et  de  l'autre  costé  a  ung  Crucifix  d'argent  doré,  entre  lequel  Cru- 
cifix et  ryniage  de  Nostre-Dame ,  en  lettres  anciennes  d'argent  doré,  est 
escripl  :  R[cli(piic]  Pctri,  Paiili,  Stcphani ,  Grcgorii  et  Ciriaci. 

20.  Item,  ung  aultre  jouel,  duquel  le  dessus  est  d'or  et  de  oeuvre  sem- 
blable ,  et  orné  de  pierrerie  ;  eu  dessus  a  une  petite  croix ,  et  eu  millieu , 
une  y  mage  de  Sainct  Saulveur,  faict  en  esmail,  et  le  dessoubz  est  d'argent 
doré,  oîi  est  escripl  en  lettre  ancienne  :  B[eliquic]  sancii  Remigii,  Sydrach, 
Misach  et  Abdenago. 

21.  Item,  ung  vaissel  ront  d'argent  blanc,  ouvrant  par  le  millieu;  et  eu 
bort  de  dessus  est  escripl  en  lettres  d'argent  :  Caput  sancti  Exuperit;  et, 
entre  les  lettres,  sont  six  pierres  assises  en  fermailles  d'argent  doré,  et  est 
le  pié  ront ,  assis  sur  trois  columpnes  d'argent  blanc ,  et  trois  petis  léons , 
eu  mellieu  d'argent  doré,  et  dedens  est  le  chief  de  monsieur  sainct  Exu- 
père  ^'^ 

22.  Item,  ung  aultre  vaissel  ront,  d'argent  blanc,  à  ung  pié  ront,  non 
ouvrey  et  sans  pierrerie ,  et  dedens  est  le  chief  de  monsieur  sainct  Lup  ^'^K 

23.  Item ,  ung  jouel,  faict  on  manière  de  bras,  donc  la  main  est  charnée, 

(')  Lors  (les  ravages  tles  Danois,  les  habilanls  de  Bayeiix  cherclièrenl  un  asile 
pour  les  reliques  de  saint  Exnpère  et  de  saint  Ldup,  vers  l'an  8 A3  ou  869.  Ils  les 
déposèrent  dans  la  paroisse  de  Balancourt,  située  dans  le  territoire  de  l^aluau, 
petit  pays  dépendant  du  comte  et  seigneur  dcCorbcil,  à  la  rései-ve  du  chef  de  saint 
Exupère,  qu'on  garda  à  Bayeux.  ([fermant,  Uist.  de  liaycua: ,  p.  7  et  8.) 

'^'  Saint  Loup,  (|iialrièm(!  évétpie  de  Bayeux  (/i3 1-405). 


—  307  — 

et  le  poignet  est  d'argent  doré,  orné  tout  environ  de  pierres  et  grosses 
perles;  et  la  niance  d'argent  doré;  et,  eu  miliicu,  a  ung  beril  ront,  tout 
bordé  à  pierres  et  perles  comme  ledict  poignet;  et  dedens  est  le  bras  de 
monsieur  sainct  Estienne''';  et  an  bout  a  ung  anel  d'argent  blanc,  auquel 
pend  une  graelle  cliainète  d'argent  blanc,  à  laquelle  est  atacliée  une  petite 
croix  d'argent  blanc ,  eu  meiUieu  de  laquelle  a  une  petite  portion  de  la  vraie 
croix. 

24.  Item ,  ung  aultre  jouel,  faict  en  manière  de  bras  d'argent  doré,  tant 
le  bras  que  la  main,  au  poignet  etbordage  delà  mance  orné  de  pierrerie, 
euquel  a  encore  unze  pierres  et  toutes  les  aultres  chaëtes  ;  et  eu  dessus  a 
ung  long  beril,  enchâssé  en  argent  doré,  et  dedens  est  le  bras  de  monsieur 
sainct  Quentin  martir. 

25.  Item,  ung  vaissel  d'or,  faict  en  manière  de  une  navicule,  toute  cou- 
verte et  avironnée  de  pierres  et  grosses  perles;  et  est  assise  sur  ung  pié 
ront  d'argent  blanc,  veré  au  bort  de  bas;  et  dedens  a  grand  partie  du  chief 
de  monsieur  sainct  Panthaléon. 

26.  Item ,  ung  vaissel  de  cristal ,  faict  en  manière  de  columpne ,  ung  petit 
pinacle  dessus,  h  une  croix  d'argent  doré;  et  le  pié  d'argent  doré  à  six  cor- 
nières; et  dedens,  la  dent  de  monsieur  sainct  Bertiu  et  plusieurs  aultres 
reliques. 

27.  Item ,  ung  vaissel  de  cristal ,  en  manière  de  columpne ,  dont  le  pié 
est  semblable  au  précédent,  et,  eu  dessus,  a  ung  pinacle  d'argent  doré,  au 
bout  duquel  a  une  petite  pomme  de  coral  ;  et  dedens  a  du  corps  de  sainct 
Mathieu  et  de  sainct  Ravent. 

28.  Item,  ung  auitre  vaissel  ront  de  cristal,  soustenu,  par  les  deux 
boutz,  de  deiLx  pinacles  assis  sur  quatre  pies;  et  par  dessus,  eu  medlieu, 
a  un  petit  campanil,  le  tout  d'argent  doré;  et  dedens  a  ung  os  de  la  poic- 
trine  de  monsieur  sainct  Gile. 

29.  Item,  ung  vaissel  de  baes,  faict  en  manière  de  pot,  donc  les  hors 
de  l'ouverture,  la  ance,  les  lians  et  le  pié,  qui  est  à  sLx  cornières,  sont 
d'argent  doré;  et  est  le  pot  de  monsieur  sainct  Thomas  de  Gantorbière, 
plain  de  plusieurs  reliques,  comme  plus  à  plain  est  contenu  en  l'inventaire 
ancien,  dont  cy  devant  est  faicte  mention. 

30.  Item,  ung  vaissel  ront,  dont  le  derrière  est  d'argent  blanc  et  le 
devant  de  cristal,  à  pié  ront  d'argent  doré,  et  le  pinacle  de  dessus  aussi 

^'^  ffEn  aousl,  supplication  des  prestres  de  Sainct-Sauveur,  faicle  au  Chapittre, 
pour  avoir  une  chappo  et  le  bras  de  sainct  Estienne ,  pour  faire  leur  service  le  jour 
de  la  feste,  1/169. n  i^^^'  Pottiei\) 


—  368  — 

d'argent  dore,  au  bout  duquel  a  une  petite  pomme  de  coral,  et  dedens  a 
ung  os  de  monsieur  sainct  Antonin. 

31.  Item,  ung  vaissel  de  cristal,  faict  en  manière  de  columpne  à  pi- 
nacle d'argent  hlanc,  une  petite  croix  dessus,  et  le  yt'ié  d'argent  blanc  à 
viu  cornières;  et  dedens  est  le  doy  de  monsieur  sainct  Vincent;  et  audict 
pié  est  atiicbië,  à  ung  ruben  de  soye,  un  petit  estieu  d'argent  esmaillié, 
dedens  lequel  a  une  dent  de  monsieur  sainct  Exupère. 

32.  Item,  ung  petit  vaissel  ront  de  cristal,  soustenu,  par  les  deux 
boutz,  de  deiLx  pinacles,  assis  sur  quatre  pies  d'argent  doré,  et  la  crcste 
de  dessus  est  rompue  en  plusieurs  parties;  et  dedens  sont  aucuns  des  os  de 
monsieur  sainct  Vincent. 

33.  Ilem,  ung  vaissel  ront  et  assez  gros,  de  cristal  couvert  d'argent 
blanc ,  veré  par  les  bors ,  h  pié  ront  pareillement  véré ,  et ,  par  une  fenestre , 
apparcst  ledicl  cristal;  et  par  dessus,  une  petite  pomme  d'argent  doré, 
dedens  lequel  a  du  sang  de  monsieur  sainct  Thomas  de  Gantorbière. 

34.  Item,  ung  aultre  petit  vaissel  de  cristal,  en  manière  de  columpne, 
à  pié  ront,  et  par  dessus  une  petite  tourelle,  le  tout  d'argent  blanc;  et 
dedens  sont  aucunes  reliques  de  monsieur  sainct  Vigor^''. 

35.  Item,  ung  vaissel  d'argent  doré,  faict  en  manière  de  boy  te,  ouvré 
tout  environ  de  serpens  et  de  branches,  à  pié  ront  d'argent  doré,  où  il  a 
sept  petis  esmaulx;  et  au  dessus  a  quatre  petites  pierres,  et  eu  hault  une 
petite  ponnne  d'argent  doré,  au  bout  de  laquelle  a  une  petite  pierre,  et 
dedens  a  plusieurs  reliques,  comme  apparest  par  les  escripteaulx  dont  les 
aucuns  sont  illegibles. 

36.  Item,  un  vaissel  ront  de  cristal,  soustenu  par  les  deux  boutz  de 
deux  pinacles,  assis  sur  quatre  pies,  et  par  dessus,  une  creste,  le  tout 
d'argent  doré;  et  dedens  a  des  vestemens  de  la  Virge  et  de  Noti-e  Sei- 
gneur, et  de  la  barbe  de  monsieur  sainct  Estienne. 

37.  Item,  ung  aultre  vaissel  ront  de  cristal,  soustenu  par  les  deux 
boutz  de  deux  pinacles,  assis  sur  quatre  pies,  et  par  dessus,  une  creste, 
un  petit  campanil  eu  meilUeu,  au  bout  duquel  a  deux  petites  pommes  de 
coral ,  le  tout  d'argent  doré  ;  et  dedens ,  a  des  reliques  de  monsieur  sainct 
Laurens. 

38.  Item,  un  petit  vaissel  de  cristal,  faict  en  manière  de  boite,  h  ung 
petit  pié  d'argent  doré,  et  couvert  par  dessus,  sans  façon  de  pinacle;  et 
eu  dessus  ung  petit  anelcit  d'argent  doré;  et  dedens  a  de  la  pouldre  du 
corps  de  monsieur  sainct  Barthelemieu. 

^')  Saint  Vijjor,  liuitiènie  éviîquc  de  Bayeux  (5ii-537). 


—  369  — 

39.  Item ,  ung  coffret  de  y vière ,  barré  et  borde'  à  coupietz  derrière ,  sur 
lesquelz  il  se  euvre  ;  et  a  sen'eure  par  devant ,  qui  se  ciot  à  clef  par  une  barre 
d'argent,  dont  le  crampon  chiet  dedens  la  serreure,  le  tout  d'argent  doré 
et  ouvré  de  menurie;  en  l'ung  des  boutz  a  deux  aneletz  d'argent,  ung 
hault  et  l'autre  bas,  et  en  l'autre  bout  en  a  ung  en  hault,  et  celui  de  bas 
est  chaest;  et  dedens  est  le  casuble  monsieur  sainct  Regnobert^'^ 

40.  Item,  ung  vaissel  d'ai'gent  doré,  faict  en  manière  de  pomme, 
néelley  tout  environ,  en  laquelle  néelleure,  eu  ront  de  ladicte  pomme,  a 
figures  de  bommes  saulvages  et  de  serpens;  le  pié  ront,  d'argent  doré, 
pareillement  néelley,  et  eu  dessus,  une  petite  pomme  d'argent  doré,  en 
hault  de  la  quelle  a  ung  anelet  prins  de  une  main  d'argent;  et  dedens  a 
plusieurs  reliques. 

41.  Item,  une  boyte  ronde  de  y\ière,  liée  de  lians  d'argent  doré,  nng 
crampon  par  dessus  et  une  serreure  par  devant,  quatre  aneletz  des  deux 
costés ;  assise  sur  trois  pies,  le  tout  d'argent  doré;  plaine  de  plusieurs  et 
diverses  reliques,  dont  les  aucunes  sont  incogneues. 

42.  Item,  quatre  coffres  de  yvière,  desquelz  deux  sont  quarrés,  et  les 
deux  aultres  sont  plus  longs  que  leys,  garnis  par  dessus,  eu  raeillieu  et 
aux  cornières ,  d'argent  doré ,  et  œuvré  pareillement  comme  eu  coôre  du 
casuble  sainct  Regnobert ,  et  sont  clos  et  serrés  sans  clef  et  sans  serreure  ; 
dedens  lesquelz  sont  plusieurs  joiaulx  et  reliques  comme  plus  h  plain  est 
déclaré  eudict  inventaire  ancien ,  dont  dessus  est  faicte  mention ,  recours  à 
iceiui. 

43.  Et  est  à  noter  que ,  par  la  teneur  dudict  inventaire  ancien ,  lors  y 
avoit  cinq  telz  coffres  de  yvière,  mes  de  présent,  celui  qui  est  désigné  pour 
le  quart,  eudict  inventaire,  n'a  point  esté  trouvé,  et  aussi  ledict  inventaire 
ancien  dit  que  il  demoura  tout  vuide. 

44.  Item,  une  teste  d'argent,  le  visage  et  le  col  d'argent  blanc,  la  ca- 
pillature,  la  poictrine  et  les  espaulles  d'argent  doré,  et  le  bort  de  bas  orné 
de  petites  rosettes;  et  dedens  est  le  cbief  de  une  des  unze  mille  virges. 

45.  Item,  ung  beau  jouel  d'argent  doré,  faict  en  manière  de  sépalchre 
de  Nostre  Rédempteur,  duquel  l'y  mage  gist  eu  meillieu;  et,  aux  deux  boutz 
et  au  costé  et  derrière,  a  quatre  ymages  eslevées,  eu  devant  a  manière 
d'ung  petit  sacraire,  et,  au  dessoubz,  sont  en  esmailz,  les  armes  de  feu 
monsieur  Nicole  du  Bosc^"',  jadiz  évesque  de  Baieux,  lequel  le  donna  à 
l'église. 

'^'  Voir  plus  haut  les  notes  relatives  au  coffret  d'ivoine  et  à  la  chasuble  de  saint 
Regnobert,  dans  l'introduction. 

•■^^  Nicolas  du  Boscq,  chanoine  de  Rouen,  évêque  de  Bayeux  (1875-1/108).  «H 
portoit  de  gueuile,  à  une  croix  échiquetée  d'argent  et  de  sable,  de  trois  traits, 
cantonnée  de  quatre  lyons  d'or,  lampassez  d'azur.»  (Hermant,  p.  296.) 


—  370  — 

46.  Item,  une  )Tîîa{|e  de  Saincl-Snulveur,  très  pR^cieux,  tout  d'or;  et 
en  sa  main  dextre  eslcndue  tient  un  berii  ront,  entre  ses  deux  doys 
estendns  a  quatre  pierres  :  et  en  son  aultre  main ,  nng  iivre  esmailly  par 
le  nieillieu ,  el  lout  le  borl  (ludicl  livre  ennobly  de  {^rosses  pierres  et  grosses 
perles,  dont  deux  sont  cliaisles,  et  lout  le  bordage  de  son  vcstement  et  le 
scabel  de  ses  pies  pareillement  ennobly  de  pierres  et  perles,  et  est  assis 
sur  ung  coulcin  d'or. 

47.  Et  est  à  noter,  que  Ions  les  joyaulx  et  reliquiaircs  dessus  désignas 
sont  escrijUz  et  trouves  eudict  inventaire  ancien,  dont  dessus  est  faicte 
nioiiliou.  l'^t  V  sont  conlemis  aucuns  aullres  cjui  de  prosent  n'y  sont  plus; 
mes  on  trouve  que  les  aucuns  de  ceulx  qui  fallent  ont  esté  portt^s  à  la  cha- 
pelle de  Notre-Dame  de  Yvrande''^  Et  ensuient  aucuns  aultres  qui  de  pré- 
sent ont  eslo  trouves,  dont  eudict  inventaire  ancien  n'est  l'aide  mention, 
cai'  depuis  le  date  d'icelluy,  ils  ont  est(^  acquis  et  doimos  à  Tëgiise. 

48.  Ung  vaissel  d'argent  doré,  en  façon  de  nne  boîte  ronde,  assise  sur 
ung  p{Mil  pié  ront;  an  couvercle  d'icelluy  qui  est  bordé,  est  attachée  nne 
petite  chainète,  el  en  hault,  une  petite  pomme,  à  laquelle  est  atacbé  ung 
annelet,  le  tout  d'argent  doré;  et  par  la  teneur  dudict  ancien  inventaire 
est  vraysemblalJe  que  dedens  a  une  petite  croisette  d'argent,  où  doibl  avob' 
de  la  vraie  GroLx. 

49.  Item ,  ung  petit  coiïret  d'argent  quarré,  sans  œuvre  ne  pierrerie, 
doré  par  le  hault  et  les  costos,  de  dorenre  fort  consumée  et  le  dessoubz 
d'argent  blanc,  auquel  est  atachée  une  chaîne  d'argent,  au  bout  de  laquelle 
a  un  anel  d"or,  garny  d'ung  beau  saphir,  en  manière  de  escuçon;  et  dedens, 
comme  on  dit,  a  des  reliques  de  saincte  Margarite. 

50.  Item,  ung  vaissel  de  beril  ront,  soustenu  par  les  deux  boutz  de 
deux  pinacles;  et,  aux  deux  boutz,  sont  en  esmailz  les  armes  do  feu  mon- 
sieur i'évesque  du  Bosc;  et,  dessoubz  ledict  beril,  a  trois  petis  y  mages  assis 
sur  ung  pié ,  faict  en  manière  de  nacelle ,  séant  sur  six  oyseaulx ,  le  tout  d'ar- 
gent doré;  et  dedens  ledict  beril  a  des  os  de  sainct  Panlhaloon  et  de  Marie 
Magdalene. 

51 .  Item ,  ung  vaissel ,  faict  en  manière  de  demy  cercle ,  véré  aux  hors 
dessus  et  dessoubz,  assis  sur  cinq  pies  d'argent  doré;  et  dedens  a  des  os 
do  jnonsieur  sainct  Aubcrt,  évesque  d'Avrences. 

52.  Item,  ung  vaissel  de  cristal,  faict  en  manière  de  columpne,  à  hors 
vérés,  dessus  et  dessoubz,  et  ornés  de  petites  pierres;  eu  tabernacle  de 

''î  Nolre-Damc-de-ia-Délivrando,  célrhre  pèlerinngc,  situé  à  trois  liciics  do 
Caen,  dans  le  canton  de  Douvres.  Sa  fondation  est  attribuée  à  saint  Rc|jnobcrt, 
second  évèque  de  Bayeux  ;  l.i  cliapollo  dépendait  du  cliapitro  di-  la  calliéiirale  do 
Bayeux. 


—  371   — 

dessus  a  une  petite  pomme  d'argent  doré  à  huit  rpiarres,  assis  sur  ung 
pië  ront  d'argent  véré  par  ie  borl,  et,  eu  dessus  dudicl  pie,  a  manière  de 
deux  chasteaulx,  et  entre  iceuix  deux  fleurs  de  iiz  dore'es. 

53.  Item,  ung  jouel  d'argent  doré,  en  ymage  d'ung  évesque  tenant  en 
sa  main  senestre  une  croix  ornée  de  cinq  pierres ,  son  my tre  orné  de  menue 
pierrerie  ;  aux  deux  costés  de  sa  poictrine  a  deux  fermailles  d'argent  doré , 
dedens  l'ung  est  escript  :  rrdu  sangn  dedens  l'autre  est  escript  :  crde  la 
haire»;  au  dessoubz,  a  un  beril  rond  eu  quel,  par  derrière,  est  escript  : 
ffung  os  des  unze  mille  virgesn.  Aux  deux  costés,  pendent  deux  petites 
chaînes  au  bout  desquelles  a  manière  de  deux  petitz  encensiers  ;  le  pié  assis 
sur  huit  petites  tourelles  d'argent  doré,  et  dessoubz  est  escript  que  c'est 
du  don  de  feu  monsieur  Zanon  de  Gastillon,  évesque  de  Baieux*''. 

54.  Item,  ung  vaissel  qui  semble  estre  de  corne,  en  manière  de  coupe, 
à  deux  ancez  des  deux  costés,  couvert  d'ung  beril  plat,  garny  de  deux 
bendes  des  deux  costez,  et  les  deux  bors,  hault  et  bas,  ornés  de  pierrerie, 
et  ung  pié  ront  d'argent  doré  tant  dehors  que  dedens;  et  n'y  a  apparence 
que  dedens  ait  aucune  relique. 

Ensuient  après  les  croix  trouvées  de  présent  en  V église,  dont  les  aucunes 
et  en  la  -plus  part  sont  designées  eudict  inventaire  ancien.  / 

55.  Une  moienne  croix,  toute  d'or,  laquelle  est  portée  aux  processions 
ordinaires  de  l'église,  assise  sur  ung  baston  couvert  d'argimt,  ornée  par 
tout,  devant  et  derrière,  de  très  précieux  esmaulx;  ceux  de  devant,  enno- 
blis de  grosses  pierres,  camahieux  et  grosses  perles;  et  au  croisillon  de 
hault,  est  escript,  en  lettres  d'or  esmaillies  de  diverses  couleurs,  en  sept 
petites  lignes  :  Hic  est  Ihs  Nazarenus,  rex  Judeoi'utn. 

56.  Item,  une  aultre  croix  plus  grande  d'argent  doré,  laquelle  est 
portée  aux  processions  des  festes  solenneles.  Aux  quatre  cornières,  tant 
devant  que  derrière,  sont  huit  précieux  esmaulx  avironnés  de  grosses 
pierres;  et,  en  chacun  desdictz  esmaulx,  a  une  ymage;  dessoubz  a  deux 
berils  pendans.  Et  en  la  pomme  de  dessoubz  en  a  six  aultres  plus  grans, 
eu  meillieu  de  derrière  a  un  cristal  ront,  avironné  de  petites  pierres  de- 
dens lequel  est  escript  :  (fde  ligna  sanctissime  crucis  Domini  nostri  Jhesu 
Christi,r)  et  eu  meillieu  dudict  cristal  a  portion  de  la  vraie  croix,  laquelle 
apparest  en  manière  de  petite  croix, 

57.  Item,  une  aultre  belle  croix,  aux  deux  costés,  les  ymages  de  Nostre 
Dame  et  de  sainct  Johan,  assis  sur  deux  bastons  d'argent  doré,  esmailly  à 
fieuUes  et  fleurs;  aux  quatre  cornières,  sont  quatre  berilz;  aux  deux  de 
bas  et  de  hault  apparessent  deux  petites  croix  d'or,  dedens  lesquelles  a  de 


(0 


Zanon  de  Castiglione,  évèque  de  Baveux  (lASi-iiôg). 


—  372  — 

la  vraye  Croix;  et  aux  doux  aidtres  des  coslés  a  aultres  reliques  de  plu- 
sieurs sainclz.  Le  pië  assis  sur  six  pelils  angelotz,  enlrc  lequel  pié  et  la 
croix  a  nue  columpue  à  six  quarres,  auxquolz  a  six  divers  ymafres;  et  sur 
ledict  pié  a  siz  esuiaulx,  en  trois  est  escript  :  trJhcsusi) ,  eu  celuy  de  de- 
vant sont  les  armes  de  France,  et  aux  deux  aultres  sont  les  armes  de  Cas- 
lillion,  donc  lut  natif  feu  monsieur  Zanon''\  qui  donna  ladicte  croix;  le 
tout  il'ar^ent  doré. 

58.  lloni,  une  aullre  croix  moult  précieuse,  toute  d'or,  ornée  tout  en- 
viron (le  précieux  osmauk  et  de  grosses  perles;  eu  liaull  a  une  autre  petite 
croix  et  de  la  vraye  Croix  dedens;  au  croisillon  d'icolle,  a  quatre  petites 
pierres,  et  eu  derrière  est  escript  :  n  Ligna  Dei  pétri  cnsti  Moysi  aurca  porta. d 
Aux  bras  de  ladicte  principale  croix  pendent  quatre  petites  chaînettes  à 
pomnio  d"()r  aux  boulz,  entre  lesquelles  sont  deux  aultres  cliaiucltes  d'or, 
aux(iuelios  pendent  les  yniages  de  Nostre  Dame  et  sainct  Joban,  en  deux 
petites  lamines  d'or  esmaillie.  Et  est  ladicte  croix  assise  sur  ung  pié  d'ar- 
gent doré,  ouvré  à  yuiagcs,  s('ant  sur  (juatre  léons  et  deux  aultres  figures 
saulvages  pareillement  d'argent  doré. 

59.  Item ,  une  aultre  belle  croix  d'argent  doré ,  à  esmauix  aux  quatre 
cornières;  et  dessoubz  la  tesle  du  Crucifix  a  ung  petit  cristal  ront,  dedens 
lequel  a  de  la  vraie  Croix,  apparessante  en  manière  de  petite  croix.  Eu 
dessus  a  un  aullre  beril  faict  en  triangle,  et  dedens  est  escript  :  rrDe  pul- 
vere  capitis  et  corporis  beati  Eligii,  etc.  ^:  dessoubz  lequel  a  une  Annuncia- 
tion  en  esmail,  et  aux  deux  costés,  les  armes  de  feu  monsieur  Nicole  du 
Bosc,  évesque  de  Baieux,  assise  sur  ung  pié  à  six  quarres,  séant  sur  six 
petitz  léons;  et  en  l'environ  est  escript  que  elle  est  du  don  dudict  monsieur 
du  Bosc  '"^  Et  oultre ,  on  peut  oster  ladicte  croix ,  et ,  eu  lieu  de  elle ,  mettre 
un  petit  sacraire'^'  à  une  petite  croix  dessus,  d'argent  doré,  euquel  jour  du 
Sainct  Sacrement  est  mis  et  porté  en  la  procession  le  Corps  de  Nostrc-Sei- 
gneur. 

60.  Item,  une  aultre  plus  petite  croix  assès  longue  d'argent  doré;  eu 
meillieu  a  ung  petit  cristnl  on  manière  de  croix,  dedens  lequel  est  de  la 
vraie  Croix,  en  manière  aussi  de  petite  croix;  et  par  devant  est  toute 
ornée  de  petites  pierres,  et  par  derrière  est  d'argent  tout  plain,  assise 

'''  Nous  lisons  dans  les  Conchmions  du  vénérable  Chapitre  :  ffZanon,  évoque,  en 
mourant,  donne  une  rroix  irargent  doré,  du  poids  de  20  marcs,  lo  i3  septembre 
lû5().n 

ri!  portoil  :  un  lion  rampant ,  qui  tourlioit  de  sa  patte  un  diasteau.71  (Hermant, 
p.  336.) 

''^)  «Nicolas  du  Boscq  Ijst  présent  à  sa  catlK'drale  d'une  croix  de  vermeil  (jui 
pesoit  liuicl  niars.r  (Hermanl,  p.  3i)3.) 

(■■')  Ostensoir. 


—  373  — 

sur  ung  pié  ront  d'argent  véré,  séant  sur  trois  pies  d'argent  doré;  et  en 
ia  pomme  de  dessoubz  la  croix  a  six  esmaulx. 

61.  Item,  une  petite  croix  d'or,  laquelle  est  quotidianement  mise  sur 
l'autel  diu-ant  la  messe;  eu  meiilieu  a  ung  petit  beril,  dedens  lequel  apparest 
de  la  vraie  croix,  en  manière  de  petite  croix,  et  euviron  a  quatre  grosses 
perles,  et  aux  quatre  membres  de  ladicto  croix  a  quatre  pierres  avironnées 
chacune  de  trois  perles;  assise  sur  uug  petit  pié  d'argent  blanc  à  six  cor- 
nières. 

62.  Item,  une  aultre  petite  croix  d'argent  doré  par  devant,  et  d'argent 
blanc  par  derrière;  eu  hault  de  ladicte  croix  est  escript  :  frHic  est  de  sudario 
Jhesu  Christi  et  de  costa  beati  Marti7ii.  n  Assise  sur  un  pié  d'argent  véré  et 
esmaillie,  séant  sur  six  léons  d'argent  doré. 

63.  Item,  une  aultre  petite  croix  d'argent  doré,  tant  devant  que  der- 
rière, à  pié  plat,  euquel  sont  les  figures  des  quatre  évangélistes ,  séant  sur 
quatre  pies  d'argent  doré. 

64.  Item,  une  croix  de  baes,  bien  caduque  et  usée,  laquelle  est  assise 
sur  le  tref  eu  derrière  de  l'autel,  et  au  bas  a  une  portion  de  la  vraie  Croix. 

65.  Item ,  le  baston  sainct  Révèrent,  couvert  et  veslu  de  drap  de  soie  ;  et 
l'ung  des  boutz  est  viroUé  d'argent  blanc  ^'^ 

66.  Item,  un  calice  ront,  d'argent  doré  dehors  et  dedens,  avecque  la 
patène,  euviron  laquelle  a  ung  mètre  escript  en  lettres  anciennes,  et  poyse 
deux  marcs,  six  unces. 

67.  Item,  ung  aultre  calice  pareillement  ront,  d'argent  doré  dehors  et 
dedens ,  avecque  la  patène  ;  et  poise  deux  marcs ,  quatre  unces ,  ung  gros 
mains. 

68.  Item,  ung  calice  d'argent  blanc  véré,  le  pié  à  sept  cornières,  avec 
sa  patène;  et  poise  deux  marcs ,  un  unce  et  demie. 

69.  Item,  ung  aultre  petit  calice  ront,  d'argent  doré  dehors  et  dedens 
avec  sa  patène,  laquelle  est  de  laton  doré;  et  poise,  sans  ladite  patène,  six 
unces  et  six  gros. 

Et  ces  quatre  calices  précédens  ne  servent  point  à  l'autel ,  niez  sont  gardés 
et  mis  avecques  les  reliques. 

70.  Item,  trois  potz  d'argent,  chacun  à  deux  ances,  l'ung  est  doré  et  a 
dessus  escript  :  nSanctum  Cnsina;r>  sur  le  second,  non  doré,  est  escript  : 
ff  Oleuin  Sanctuin  ;  r,  et  sur  le  tiers ,  aussy  non  doré ,  est  escript  :  ff  Oleum  injir- 
moj'um.  n 

71.  Item,  un  calice  d'argent,  doré  dehors  et  dedens,  ennobly  de  es- 
t')  Saint  Révérend,  né  à  Bayeux  et  converti  par  saint  Eïupère.  (Hermant,  p.  a  3.) 


—  37/1  — 

maulx,  tant  en  la  coupe  que  en  la  pomme  du  moillieu  et  sur  la  pâte,  et  sur 
le  borl  do  la  patène  a  ung  crucifix;  le  tout  pesant  quatre  marcs,  une  unce 
mains. 

72.  Item,  ung  autre  calice  d'argent  doré  dehors  et  dedens,  ducpiel  la 
verge  et  la  pâte  sont  ponçoniids  à  ymages,  et  eu  meillieu  de  la  patène,  sont 
les  stigmates  de  la  l'assion,  en  esmaulx;  le  tout,  avecque  une  cuillier  à 
servir  de  eaue,  pèse  quatre  marcz,  quatre  gros. 

73.  Item,  ung  autre  calice  d'argent  don^  par  dedens  et  aux  hors,  et  sur 
la  pâte,  qui  est  ronde,  a  une  croix  eu  lieu  de  esnuiil,  avecque  sa  patène  et 
une  cuillier;  pesant  ung  marc,  cinq  unces. 

Et  ces  trois  calices  sont  députés  au  service  de  l'autel. 

74.  Item,  ung  joel  d'argent  doré,  député  ad  oscuhnn  pacis ;  eu  dessus 
a  une  croce  et  au  bas  une  ymage  de  Nostre-Dame;  pesant  un  marc  et 
demy. 

75.  Item,  ung  aullre  joel,  semblablement  (\6[)nlé  ad osculum pacis ,  très- 
bel,  d'argent  doré,  un  cruciliement  eu  meillieu  de  nouvel  faict;  et  donné  par 
maistre  Guillaume  Gompaing ,  chanoine  de  Baieux ,  comme  est  escript  tout 
environ  du  bas;  pesant  deux  marcs,  quatre  gros. 

76.  Item,  une  escale  d'argent  blanc  à  mettre  le  sel  pour  faire  l'eaue 
beneste,  pesante  trois  unces. 

77.  Item,  deux  petitz  platz  d'argent  pour  laver  les  mains  au  preslre, 
pesans  cinq  marcs,  deux  unces. 

78.  Item,  deux  nacelles  d'argent^'',  avecque  une  cuillier  pour  mettre  le 
encens  à  sévir  à  l'église;  l'une  est  plus  grande,  laquelle  avec  la  cuillier 
poise  ung  marc,  sept  unces,  l'autre  est  plus  petite  et  poise  ung  marc,  cinq 
unces ,  trois  gros. 

79.  Item,  ung  benestier  et  le  vipilon'"^  d'argent,  pour  servir  de  eaue 
beneste  en  l'église ,  pesant  vingt  six  marcs. 

80.  Item,  deux  candellabres  d'argent  doré,  goderonnés;  du  don  de 
monseigneur  maistre  Guillaume  do  Bailleul,  doyen  de  Baieux;  pesans  huit 
marcs,  quatre  unces. 

81.  Item,  deux  auitres  candellabres  d'argent,  ouvrés  de  bestes  et  bran- 
dies entrelacées  ;  pesans  huit  marcs ,  six  unces. 

82.  Item,  deux  grans  encensiers  d'argent,  pesans  neuf  marcs,  quatre 
unces. 

f''  La  note  suivante  est  écrite  en  marge  :  crLa  petite  a  esté  prise  pour  réparer 
les  candélabres  et  ensencicrs.  n 

^'*  On  dit  encore  vulgairement  le  vipUtim, 


—  375  — 

83.  Item,  deux  aultres  plus  petis,  l'ung  pesant  trois  marcs,  sept  gros, 
et  l'autre  trois  marcs,  cinq  unces,  cinq  gros. 

84.  Item,  deux  ampoles  d'argent  pour  mettre  le  vin  et  l'eau,  pour  célé- 
brer les  messes ,  pesans  ung  marc ,  six  mices. 

85.  Item,  une  aultre  ampole,  moult  belle ,  d'argent  doré;  et  eu  meillieu 
d'icelle  a  du  cristal,  parmy  lequel  on  voit  le  vin  ou  eaue  qui  est  dedens; 
et  une  aultre,  qui  du  tout  luy  estoit  semblable,  depuis  naguères  a  esté 
perdue  ^^'. 

86.  Item,  deux  boytes  de  yvière  pour  mettre  le  pain. 

87.  Item ,  ime  pomme  de  laton  doré,  pour  chauffer  les  mains  du  prestre 
en  y  ver. 

88.  Item,  eu  derrière  de  l'autel,  une  croce  à  laquelle  pend  une  custode 
d'argent  doré,  en  laquelle  repose  Corpus  Bomini;  et  aux  deux  costés  de 
l'autel,  six  pilliers,  et  dessus  six  angelotz  tenans  sLx  candeilabres;  le  tout 
de  fin  cuivre. 

89.  Item,  devant  l'autel,  pend  une  petite  lampe  d'argent. 

90.  Item,  devant  la  janue  du  cueur,  a  ung  candeliabre  à  sept  membres 
pour  mettre  sept  cierges,  lequel  est  de  cuivre  doré  '^'. 

91.  Item,  dedens  le  cueur,  a  une  aigle  très  belle,  de  fin  cuivre,  et  au- 
tour du  pié  sont  les  armes  et  le  nom  du  seigneur  cardinal  qui  le  donna. 

92.  Item ,  devant  iedict  aigle ,  a  cinq  grans  et  haultz  candeilabres  de  fin 
cuivre. 

93.  Item,  pom"  servir  à  l'autel,  a  deux  aultres  petitz  candeilabres  de 
cuivi'e. 

94.  Item ,  en  la  nef,  devant  le  crucifix ,  est  une  couronne  ronde  de  grand 
circuite,  pendante  à  une  grosse  chaîne  de  fer,  laquelle  est  très  excellente  et 
de  grande  estimation;  faicte  de  fin  et  chier  métal,  escripte  tout  environ  en 
mètres,  à  lanternes  haultes  de  diverses  façons,  et  toute  dorée;  et  au  bout 
de  bas  de  ladicte  chaîne  qui  la  porte  a  une  grosse  pomme  de  semblable 
matière  et  toute  dorée '^'. 

(1)  Note  ajoutée  :  «Nota  qu'elle  est  relrouvée.  " 

'^^  C'est  ie  «majus  candelabrumn  dont  parle  l'ancien  Ordinarium  et  le  Cérémo- 
nial de  Langevin.  «Ce  fut  Guy,  évèque  de  Bayeux  (laii-iaSg),  qui  donna  ie  beau 
candélabre  à  sept  branches,  de  cuivre  doré,  qui  est  au  milieu  du  chœur  de  l'église 
cathédrale  de  Bayeux. n  (Hermant,  p.  290.) 

(^)  Voir  dans  l'introduction  ce  que  nous  avons  dit  sur  la  couronne. 


—  376  — 

95.  Item ,  cinq  cornes  de  y\  ière ,  les  iinf^z  figurds  de  diverses  figures  de 
l)ostos  et  de  oyseaulx,  les(|ueh  sont  mis  en  parement  environ  le  grand 
autel. 

96.  Ileni,  trois  aultres  cornes  de  corne,  virolds  d'argent  par  les  boutz, 
et  sont  mis  en  parement  comme  les  dessusdicts;  et  dit  l'en  (jue  ce  sont 
unglos  (le  grifon. 

97.  Itom ,  avecque  lesdicts  cornes,  a  ung  œuf  de  autruce. 

98.  Ilom ,  une  dent  de  ballaine,  fîgurëe  en  manière  de  poisson. 

lia  est  :  Jo.  Gastelli.Egidius. 

99.  Après  cesluy  inventaire  fait,  l'an  mil  quatre  cens  lxxix,  eu  moys  de 
décembre,  feu  monsieur,  de  bonne  m«?more,  Loys  de  Harecourt,  patriarche 
de  Jérusalem,  ëvesque  de  Baieux,  decëda,  et  par  son  testament  donna  à 
cesle  (église  deux  précieux  joyaux.  L'ung  est  un  calice  avec  sa  patène,  tout 
d'or,  posant  trois  marcs,  deux  unces,  cin([  gros;  dedens  la  patène,  eu  lieu 
d'esmail,  a  une  main  estendue  enlacée  en  une  croix;  et  sur  la  pâte  du  ca- 
lice, qui  a  huit  angles,  a  en  esmail,  d'ung  costey,  ung  crucifiement,  et  de 
l'antre  les  armes  dudict  seigneur '"';  dépuld  h  servir  h  l'autel  aux  festcs 
solennelles ,  et  mis  en  garde  avec  les  aultres  calices.  L'autre  est  une  croix 
d'or,  en  laquelle  du  long  et  du  travers,  a  du  beril  enchâssé  en  l'or,  pesante 
quatre  marcs ,  trois  unces.  D'ung  costey,  en  hault  et  aux  deux  bras,  sont  les 
ymagos  eslevées  du  Crucifix,  de  Nostre-Dame  et  de  saint  Johan;  et  eu  bas, 
les  armes  dudict  seigneur,  en  esmail;  et  de  l'autre  costey,  sont  en  esmail, 
les  quatre  Evangélistes.  Laquelle  a  esté  mise  en  garde  eu  coffre  du  Trésor, 
usque  ad  ce  que  on  luy  ait  fait  ung  pié,  ad  ce  qu'elle  puisse  servir  sur 
l'autel  avec  ledict  calice  aux  fesles  solennelles. 

Ensuient,  pour  le  second  chapitre,  les  joyaux  et  omemens  trouvés  et  gardés 
en  la  chambre  de  hault  eu  coffre  du  Trésor. 

100.  Premièrement,  ung  mytre  h  usaige  d'évesque,  duquel  le  champ 
est  de  perles  menues,  semey  d'aultres  perles  plus  grosses,  trois  et  trois  en- 
semble. Eu  devant  a  saize  affiches  d'argent  doré,  et  deri'ière  aultres  saize; 
les  ungz  esmailliés,  et  les  aultres  ennoblis  de  pierres  et  tout  avironnés  de 
pierres  et  petites  perles.  Eu  devant,  est  la  représentation  de  l'Annuncia- 
cion,  cl  eu  derrière  de  la  Coronalion  Nostre-Dame,  en  ymages.  A  deux  pen- 
dans  derrière,  à  chacun  desquelz  du  long  a  sept  affiches,  et  à  chacun  des 
boulz  en  a  trois  qui  font  les  hors,  pareillement  d'argent  doré  et  ennoblis 
de  pierres  et  de  esmaulx;  et  à  l'une  desdictes  bendes,  au  bout  de  bas,  a  six 


(1; 


De  gueules  à  deux  fasccs  d'or. 


—  377  — 

féretz  d'argent  doré,  et  en  l'autre  en  a  cinq,  et  le  sixième  est  cliaest,  pen- 
dens  à  petites  chaînetes  d'argent  doré,  et  au  dessus  a  deux  saphirs  faicts 
en  manière  de  cueurs. 

101.  Item,  deux  mytaines  de  laine,  à  usaige  de  e'vesque,  à  hors  enno- 
blis de  broderie,  et  sur  les  mains  a  deux  ligures  de  Véroniques,  aviroauées 
de  perles. 

102.  Item ,  un  anel  d'or,  h  usaige  épiscopal ,  euquel  est  enchâssé  ung 
très  beau  et  précieux  saphir  quarré. 

103.  Item,  ung  baston  pastoral  en  quatre  pièces,  tout  d'argent  doré, 
duquel  la  verge,  par  les  quarrés,  est  toute  esraaillie  en  rondeaulx ,  et  entre 
les  rondeaulx  a  figures  de  branches ,  et  est  ledict  esmail  démoly  et  cassé  en 
plusieui-s  lieux. En  la  pomme,  qui  soustient  la  croce,  sont  plusieurs  taber- 
nacles tous  esmailiiés ,  et  aux  deux  costés  a  deux  ymages.  Et  dedens  la  ro- 
tondité de  la  croce  a  une  ymage  de  Nostre-Dame ,  devant  laquelle  est  la 
figure  de  ung  évesque  priant;  et  est  ladicte  croce  soustenue  de  un  angle  à 
ailles  esmailiiés  ;  et  poise  dix  huit  marcs  six  gros. 

104.  Lesquelx  mytre,  mitaines,  croce  et  anel,  avec  un  très-excellent 
missal  pontifical  ont  esté  donnés  au  Trésor  de  ceste  église  par  le  dessusdit 
très  révérend  père  en  Dieu,  monsieur  Loys  de  Haiecourt,  patriarche  de 
Jérusalem,  évesque  de  Baieux''\  Avecques  condition  que  les  Doyen  et 
Chapitre  de  ladicte  église,  jamès,  soubz  quelque  tiltre  ou  couleur,  ne  pour- 
ront vendre  ou  aliéner  lesdicts  joyaux,  mes  seront  à  toujours  réservés  à 
l'église  pour  estre  communiqués  et  prestes  à  ses  successem"s  évesques, 
quand  ilz  vouldront  en  ceste  église ,  ou  en  ce  diocèse ,  faire  office  pontifical , 
pourveu  que  ilz  se  submettent  et  obligent ,  incontinent  après  l'office  célébré, 
les  rendre  audict  Trésor,  et  les  restituer  en  tel  et  aussi  bon  estât  comme  de 
lors  qu'ilz  les  prendront.  Et  avecques  ce,  eu  devant  que  lesdicts  joyaulx 
leur  soient  prestes  et  communiquez ,  ils  seront  tenus  pour  une  foiz ,  en  leur 
vie  seulement,  pour  le  usage  desdicts  joyaulx ,  paier  quarantes  libres  tour- 
nois ,  donc  seront  prinses  dix  libres  pour  estre  distribuées  eu  cueur  en  une 

^^^  «Item,  il  donne  sa  mittre,  sa  crosse,  ses  gans  et  anneaux,  des  draps  d'or 
fort  riches  pour  faire  une  chasuble ,  deux  tuniques  et  deux  chappes.  —  Item  des 
livres.  Le  2*  juin;  9°  juillet  et  27  septembre  1678  et  i3  avril  1/17/1. 

«Item,  par  le  patriarche,  20  escus  pour  faire  une  croix  devant  la  chapelle  S'° 
Marie  Egiptienne. 

critem,  20  escus  et  des  tapis,  pour  fonder  la  procession  des  Rameaux,  où  il  se 
dira,  à  son  intention,  une  oraison  de  S'  Vigor  et  de  S'°  Marie  Egiplienne.  Le 
i3°  octobre  1/176. 

«Item,  par  son  testament,  un  calice  d'or  avec  sa  patène,  du  poids  de  3  marcs 
a  onces  5  gros;  avec  un  pontifical.  Le  3°  janvier  17/19."  {Conclusions  capitu- 
laires. ) 


—  378  — 

messe  solennelle,  laquelle  sera  célébrëe  en  lï^glisc,  le  lendemain  que  ledict 
argent  sera  paie,  pour  ie  salut  de  rànic  dudict  seigneur  ([ui  les  a  donnes  et 
de  tous  trespassés:  et  les  aullres  trente  libres  seront  réservées  au  Trésor, 
pour  ostre  employés  à  la  n-paration  desdicis  joyaulx,  (puuid  mestieiensera, 
ainsi  et  en  la  loi  me  ipie  plus  au  long  est  contenu  en  la  lettre  sur  ce  iaicte, 
scellée  des  seauK  (iiidift  sieur  et  du  Cliapitre  '''. 

105.  Item,  deux  mylres  au  petit  évesque  '""\  donc  l'ung  est  à  orfi-aiz  et 
pendens  sans  ymages,  et  Tautre  est  h  jiierres,  où  il  y  a  quatre  ymages  de 
broderie,  deux  devant  et  deux  derrière. 

106.  Item,  le  vieul  bonnet  du  chantre,  desgarny  de  ses  perles  et  aultres 
ornemens. 

107.  Item,  le  baston  du  ohanlre,  d'argent,  liay  de  bendes,  elle  dessus 
doré,  où  il  a  un  petit  léon,  liay  de  Cû  d'argent, 

108.  Item,  le  baston  du  petit  évesque,  dont  la  croce  est  d'argent  doré, 
et  la  verge  d'argent  blanc. 

109.  Item,  ung  palme,  dont  le  bout  de  bas  est  virole  d'argent,  et  eu 
dessoubz  est  escript  :  nde  Monte  Deserto ,  custos  hiijus  ccclcsie.r> 

110.  Item,  le  bacinet  '''  du  duc  Guillaume,  de  cuivre  doré. 

111.  Item,  une  corne  entière  de  unicorne,  moult  longue  et  très  pré- 
cieuse, de  laquelle  le  gros  bout  est  virole  et  garny  d'argent  blanc. 

112.  Item,  une  aullre  corne  de  unicorne,  coupée  et  accourcée  par  le 
bout  agu  ^''K 

113.  Item,  ung  mytre  blanc  de  damas  figuré,  à  usage  de  évesque. 

114.  Item,  une  tunique  de  drap  d'or,  tixu  en  manière  de  losenges,  de- 
dens  lesquelles  sont  diverses  figures  de  bestes ,  toute  bordée  hault  et  bas  et 
aux  costés  de  riches  orfraiz  de  or  tiré''\  et  les  hors  des  niances  enrichis  de 

''^  Voir  cet  acte  dans  la  préface. 

'->  Les  cérémonies  de  la  lèlc  du  polit  évêque  et  des  enfants  de  chœur  sont 
lonfruomcnt  décrites  dans  Y Ordintirium  ecclcsie  Bajuccnsis,  du  xiii"  siècle  (n"  lai 
du  Catnl(i[rue  des  Jtiss  du  Chapitre). 

'''  Voir  les  noies  dans  la  préface. 

'*)  Le  casque  que  le  duc  Guillaume  déposa  sur  l'autel  de  la  cathédrale  de 
Bayeux,  le  jour  de  la  dédicace  de  celte  église,  en  signe  des  donations  qu'il  lui  fit 
alors. 

('^  La  provenance  comme  la  date  de  ces  ornements,  tissés  fren  manière  de  lo- 
senges... n,  etc. ,  et  de  ces  rorfraiz  de  or  tiré»,  est  hors  de  discussion  ;  ces  tissus  se 
fahii([uaient  en  Sicile  depuis  le  xn"  siècle.  La  plupart  des  ornements  de  ce  genre 
avaient  sans  doute  été  donnés  par  Uoberl  des  Ablèges,  évéque  de  Bayeux,   qui 


—  379  — 

pierres  et  perles,  dont  plusieurs  sont  chaistes,  double'e  debaudequin,  à 
champ  vermeil,  semey  de  geaune. 

115.  Après  cestuy  inventaire  faict,  a  esté  mis  eudict  Tre'sor  ung  bonnet 
neuf  à  usage  du  chantre,  et  aux  quatre  quarres  sont,  en  brouderie,  TAn- 
nunciation,  la  Visitation  saincte  Elizabeth,  la  Nativité  Nostre-Seigneur  et 
la  Goronation  Nostre-Dame;  enrechy  de  petite  pierrerie,  et  en  hault  y  a  un 
bouton  de  petites  perles  et,  eu  bout  des  deux  bendes,  sont  les  ymages  de 
sainct  Pierre  et  sainct  Johan  '"', 

116.  Item,  unes  petites  mitaines  de  laine  à  bort  de  brouderie  à  l'usage 
de  petit  évesque. 

117.  Item,  une  dalmatique ^-^  de  drap  d'or,  en  champ  noir  semey  de 
croissans  et  estelles  bordée  hault  et  bas  et  es  costés  de  orfrais  d'or  tirey, 
bien  démolitz  et  usés,  à  pareraens  rouges,  semés  de  léons  et  aigles  d'or  et 
doublée  de  geaune. 

118.  Item,  deux  paremens  pour  orner  le  col '^'  du  dyacre  et  soubz- 
diacre,  soubz  lesdictes  tunique  et  dalmatique,  faictz  de  or  tirey;  i'ung  est 
plus  court,  eu  meillieu  duquel  a  ung  camahieu,  et  est  tout  enuobly  de  fer- 
mailles  d'or  esmailiées,  em"ichy  de  pierres  et  perles,  dont  sont  chaestes 
quinze,  comme  il  apparest  par  les  places  vuides;  et  l'autre  est  plus  long, 
tout  faict  à  ymages  fort  démohtz  et  usés,  tout  bordé  de  fermailles  d'or, 
enrichi  de  pierres  et  perles ,  dont  a  saize  chaistes ,  comme  il  apparest  par 
les  places  vuides. 

119.  Item,  ung  aullre  parement  de  col  plus  court  et  plus  estroit  pour 
le  accollite ,  faict  à  testes  de  ymages  ennoblis  aux  dyadèmes  et  aux  pilliers , 
qui  sont  entre  les  ymages,  de  petites  perles. 

120.  Item ,  une  estolle  assez  large ,  et  un  fanon  '*'  plus  estroit  doublé  de 

s'était  croisé  en  iai5,  par  le  roi  saint  Louis,  ou  par  d'autres  personnages  illustres 
qui  avaient  rapporté  ces  étofTes  de  leurs  voyages  en  Orient. 

«Le  baudequin,  dit  M.  de  Linas,  était  une  élotTe  de  soie,  généralement  ornée 
souvent  de  médaillons  et  d'animaux,  rehaussés  d'or.n 

'')  Los  deux  articles  ii5  et  ii6  ont  été  ajoutés  au  bas  de  la  page.  —  D'après 
V Ordinanum ,  dans  les  fêtes  solennelles,  le  grand  chantre  était  revêtu  d'insignes 
propres  à  sa  dignité  :  «Ln  omni  festo  cum  lui"'^  capis,  débet  cantor  indui  alba, 
ainietu  et  capa  serica,  habens  cyrothecas,  piliolum  suum  et  baculum.n 

(^'  On  remarquera  que  notre  inventaire  distingue  toujours  la  tunique  et  la  dal- 
matique, différence  qu'on  n'établit  plus  aujourd'hui  que  par  les  prières  que  récitent 
le  diacre  et  le  sous-diacre  en  se  revêtant  de  leurs  ornements. 

^^)  Qu'étaient  ces  rrpareniens  pour  orner  le  coin?  Probablement  une  bande  d'étofle 
enrichie  de  broderies  d'or  et  de  pierres  précieuses,  qui  se  rabattait  sur  le  coi.  Il  y 
avait  aussi  le  parement  de  l'aube  et  le  parement  de  l'amict. 

'*)  Fanon,  nom  du  manipule. 


—  380  — 

conilal  ''\  le  tout  d'or  tiré;  et  en  sont  les  houtz  plus  larges  ,  faictz  à  y  mages 
tant  ilt^liors  que  dodens;  mes  par  le  dehors  des  ymages  sont  ennobliz  de 
pierres  et  perles,  louteffoiz  au  fanon  a  quatre  perles  sans  pierres. 

121 .  Item ,  une  aultre  estoie  plus  estroicte  et  plus  courte ,  toute  d'or  tiré  ; 
les  deux  l)outs  ennoblis  de  petites  perles  en  manière  de  iozenges.  enrechis 
aux  coing?:  desdicts  Iozenges  de  lermailles  d"or  esniaillies  et  de  perles,  des- 
quelles en  i'ung  des  boulz  en  faull  cinq  et  en  Taultre  unze. 

122.  Item,  uiieesfole,  à  champ  violet,  k  ymages  d'or  et  h  lieuUes ,  aiLX 
doux  hors,  à  escriptui'e ^'^  de  lettre  ancienne,  et  aux  deux  boutz  a  deux 
ymages  d'or  tire. 

123.  Item ,  une  aultre  estoie  et  un  fanon  de  drap  d'or,  à  champ  violet 
semey  de  branches,  bordé  par  tous  les  coste's  de  lettres  anciennes,  faictes 
de  menues  perles ,  et  aux  boulz  a  ymages  de  or  tiré. 

124.  Ilcm,un  fanon  long  de  drap  d'or,  à  champ  rouge,  semey  de  ron- 
deanlx  '^',  et  entre  les  rondcaulx  a  diverses  chy mères. 

125.  Item,  une  aulti-e  esloUe  vieuUe,  de  drap  violet, semey  decroissans 
et  tresfles  de  or. 

126.  Item,  ung  aultre  parement  de  col,  de  drap  blanc,  à  ymages. 

127.  Item,  cudict  coflie  du  Trésor,  sont  sept  clefz  '''',  faictes  pour  ou- 
vrir le  secret  du  coffre  du  grand  autel,  par  lequel  on  pourroit  lever  cl 
desniembrer  les  ymages  et  orfaverio  de  la  table,  quand  raeslier  en  seroit, 
comme  plus  au  plain,  est  touchy  eu  commencement  de  ce  présent  inven- 
taire. 

Ita  est  :  Jo.  Gastelli;  Egidios. 

Ensuient  pour  le  tiers  chapitre  les  précieux  mauteaulx  et  riches  chapes, 
trouvées  cl  gardées  eu  tnangle  ^^\  qui  est  assis  eu  costé  dextre  du  pulpitre 
dessouhz  le  crucifix. 

128.  Premièrement  ung  mantel  ^'^\  duquel ,  comme  on  dit,  le  duc  Guil- 

(')  Étoffe  de  soie  légère. 

W  Pour  les  feuilles  et  les  inscriptions  tracées  sur  les  étoffes,  voir  l'article  de 
M.  de  Linas,  dans  la  Revue  de  l'art  clirélieii ,  t.  111,  p.  •.!56-259. 

W  Ibtd.,  p.  5  55. 

t*)  Il  n'y  avait  que  six  clofs  pour  ouvrir  le  secret  du  coffre;  la  scptiènae  était  celle 
de  la  grande  armoire  renlerniant  les  quatre  châsses  dont  nous  avons  parlé. 

("  Le  triangle  était  probablement  une  réunion  de  chapiers  en  forme  de  po- 
tences mobiles,  comme  on  en  trouve  encore  aujourd'hui  dans  un  grand  nombre 
de  sacristies. —  On  disait  le  Iriaugle  pour  les  triangles,  car  il  y  en  avait  plusieurs 
pour  recevoir  la  quantité  de  chapes  dont  il  est  ici  parlé. 

'"  D'après  la  (radilion  ces  niantoaux  avaient  élé  donnés  à  l'église  de  Bayeux,  lo 
jour  de  sa  dédicace  (1078),  par  Guillaume  cl  Malliilde. 


—  381  — 

lauine  esloit  veslu,  qiinnd  il  espousa  la  ducesse,  tout  d'or  lirey,  seraey  de 
croisettes  et  de  Horions  d'or;  et  le  bort  de  bas  est  de  orfray  à  ymages  faict, 
tout  environ  onnobly  de  lermailles  d'or  esniaillies  et  de  caniahieux  et 
aiiltrez  pierres  précieuses:  et  de  présont  y  en  a  encore  sept  vinjjlz,  et  y  a 
sexante  dix  places  vuides,  où  anltrez  fois  avoient  esté  pareilles  pierres  et 
fermailles  d'or  esmaillies. 

129.  Item,  ung  aultre  manlel,  duquel,  comme  l'en  dit,  la  ducesse  es- 
toit  vestue,  quand  ello  espousa  le  duc  Guillaume;  tout  semey  de  pdilz 
ymages  d'or  tiré,  à  orlraiz  par  devant:  et  par  tout  le  bort  de  bas,  enrocliiz 
de  fermailles  d'or  esmaillies  et  de  caraabieux  et  aultres  pierres  précieuses. 
Et  de  présent  en  y  a  encore  deux  cens  quatre  vingt  douze,  et  y  a  deux  cens 
quatre  places  vuides,  aux  quelles  aultres  foiz  estoient  pareilles  pierres  et 
fermailles  d'or  esmaillies. 

130.  Item,  une  chape  toute  de  broderie,  à  ymages  tout  au  tour  de  la 
chape;  en  la  bille ''',  une  flour  de  Hz  d'argent  doré,  et  au  bort  de  bas  est 
escript ,  en  lettres  d'or  :  rr  Gloria  in  evcelsis  Deo ,  etc.-n:  laquelle  donna  maistre 
Jehan  de  Montdésert. 

131.  Item,  une  aultre  chape  de  drap  d'or,  le  chaperon  et  orfraiz  de  bro- 
derie d'or  à  ymages,  dont  les  dyadèmes  sont  enrechis  de  perles,  et  eu  cha- 
peron une  Nostre-Dame  séante  en  une  chaère,  et  environ  quatre  angres; 
du  don  de  feu  monseigneur  Zanon  de  Castillion,  évesque  de  Baïeux. 

132.  Item,  une  chape  à  champ  vermeil,  semey  de  roses ,  bestes,  hommes 
et  oyseaulx  saulvages,  à  orfraiz  et  bort  par  dessoubz,  ennobliz  de  perles  et 
petites  pierres;  la  bille  d'argent,  où  sont  figures  de  deux  serpens,  et  aux 
deiLX  costés  de  ladicte  bille,  deux  grands  Horions,  et  aux  deux  pointes  de 
devant  deux  aultres,  ennobliz  de  plus  grosses  pierres  et  grosses  pedes,  et 
le  tout  d'or  tirey. 

133.  Item,  une  chape  de  champ  noir,  de  drap  fort  démoly  et  usé,  eu- 
quel  drap  a  quatre  graiis  léons  emplans  le  champ  de  ladicte  chape,  tous 
d'or  tirey;  et  aux  deux  costés  de  la  bille  a  deux  Horions  d'or  pareil,  enri- 
chis de  petites  pierres,  à  orfraiz  et  bort  pareillement  d'or  tirey,  et  aux  dictz 
Horions  a  quatre  places  vuides,  dont  les  pierres  sont  chestes. 

134.  Item,  une  chape  à  champ  de  sable,  tout  semey  de  croisettes  d'or 
tii'é,  à  orfraiz  et  bort  par  bas,  tout  d'or  tiré,  semey  de  pierres  et  perles; 
la  bille  d'argent  doré  a  ung  yniage  de  Nostre-Dame,  et  aux  costés  de  la 
bille,  deux  grans  Horions  d'or  tiré,  semey  de  perles;  et  y  a  aucunes  places 
vuides  où  aultre  foiz  eut  de  la  pierrerie. 

'"^  Bande  d'étofl'e  ou  agrafe  d'argenl,  de  forme  ronde  ou  cariée,  pour  attacher 
la  chappe  sur  la  poitrine. 

AncHÉoLO(aE.  a5 


—  :i8i'.  — 

135.  Item,  une  chape  do  draps  pcrs,  soinoy  de  hominos,  h^sles  et  ov- 
seaiilx  saulvajjes;  la  bille,  eiiaperoii  cl  le  bort  do  bas  dor  lire,  niez  les 
bondes  des  orfrais  sont  d'or  de  Gypre. 

136.  ll(Mu,  uni'  chape  de  \ol()U\  |)i'i's;  les  orfrais  do  brodoric  à  yina{>os, 
et  eu  chaperon  ci  aux  doux  coslos  de  la  liilir  a  six  nielles  d'ar<;onl  doré. 

137.  iloin,  une  chaj)e  de  drap  vornieil,  loul  somcy  de  fierions  dur,  les 
orfrais  et  billo  do  dra|)  voloux  pers,  à  yniagos  de  broderie,  el  ou  chaperon, 
uno  yniagc  do  Noslre-Seigneur,  assis  sur  ung  arc. 

138.  Iloin,  uno  chapo  do  satin  |)ors,  tout  scnioy  de  fleurs  do  11/,  d'or,  les 
orfrais  de  hrodorio  n  lostos  do  yinagos  do  Aposlre,  onrochis  de  polilos  perles; 
et  OU  meillieu  de  la  bille  a  ung  baston  de  broderie,  Couvert  dô  menues 
perles. 

139»  Itoni,  une  chape  de  baudoijuin  vcrl,  sonioy  de  Horions  et  besLes 
d"or  el  de  saye;  les  orfraiz  de  salin  pors  à  broderie  el  de  solailz  Ol  branches. 

140.  Itein ,  une  chape  de  drap  l'bUge  lo^éngié,  Semey  de  oscallcs  el  ron- 
deaulx  dor;  les  orfraiz  d'or  sans  yniajjcs,  mcz  aux  deux  coslos  do  la  billo 
a  doux  yniages  d'or. 

141.  Ilom,  une  chape  de  salin  noir,  semoy  à  oyseaulx,  co(|uilles  ol  roil- 
dcaulx,  à  orfraie  et  bort  par  dessoubz,  et  aux  deux  costés  de  la  bille,  deux 
y  mages,  le  tout  d'or» 

142.  Item ,  deux  chapes  de  baudequin ,  le  champ  blanc ,  somey  de  bcstes , 
dont  les  testes  et  les  florions  du  meillieu  sont  d'or,  h  orfraiâ  de  damas  pers, 
brodés  de  solailz  et  de  Maria. 

143.  Item,  uno  aultrc  chape  de  baudequin,  semey  à  florions  do  saye, 
à  orfrais  el  bort  de  bas  d'or  tirey,  laquelle  est  fort  démoliie  el  usée. 

144.  Item,  trois  chapes  de  drap  d'or,  dit  impérial,  semées  de  rou- 
deauix,  cl  dedens  chacun  a  deux  griffons  dos  à  dos,  à  oi'frais  d'or,  en 
façon  de  lauolle. 

145.  Item,  une  chape  de  baudeqUin  vermeil,  semée  de  florions  et  testes 
de  oyseaulx ,  à  orfrais  de  broderie  à  ymages  de  Apostres  ;  et  aux  tabernacles 
de  chacun  a  deux  testes  de  oyseaulx. 

146.  Ilom ,  une  chapo  de  damas  violet,  doublée  de  cendal  pers,  à  orfrais 
de  bi'oderie  à  ymages,  et  eu  chaperon  a  une  ymago  de  Nostre-Dame;  et  est 
du  don  de  fou  monsieur  Martin  Pynard  <"',  évesque  d'Avrenccs,  et  eu  devant 
doyen  de  Baïeux. 

">  Martin  Pynard,  ne  dans  in  |)aroisso  de  Nouant,  diocèse  do  Raycitx,  lut 
secrétaire  du  pape  Ku{jène  IV;  élu  doyen  do  régiisc  de  Bayeux  en  ili'i'],  il  devint 


—  383  — 

147.  Item,  une  chape,  bien  caduque,  de  drap  violet,  semée  à  ymages 
d'or,  orlraiz  el  bort  par  dessoulz  d'or,  eu  manière  de  tanelle. 

148.  Item ,  deux  chapes  biances  de  damas ,  seme'es  de  floi-ions  et  pommes 
de  pin  d'or;  orfrais  à  ymajj'os  de  broderie,  flont  les  dyadèmes  sont  avironnés 
de  perles;  les  chaperons  (ermans  à  crochetz,  dont  l'un^  à  houppe  de  saye 
par  dessoulz,  et  y  est  Tystoi-e  de  la  Coronation  Nostre-Dame ;  el  en  l'autre, 
est  i'ystore  de  la  Annunciation  :  du  don  de  monsieur  Zanon  de  Gastillion , 
évesque  de  Baïeux. 

149.  Item ,  une  chape  vermeille ,  semée  de  aigles  et  liepars  d'or,  à  orlrais 
d'or,  sans  ymages. 

150.  llem,  quatre  chapes  de  veloux  violet,  tout  semey  à  tresfles  d'or  en 
broderie,  à  orfraiz  de  broderie,  tous  à  ymages. 

151.  Item,  deux  chapes  de  cramoysi  vermeil,  semées  à  papillons,  Ho- 
rions de  broderie  ;  à  orfraiz  de  broderie  à  ymages  ;  lesquels  et  iesdicts  pa- 
pillons et  Horions,  aultrefoiz,  avoient  esté  couverts  et  enrichis  de  ])erles, 
lesquelles  en  ont  esté  ostées:  et  sont  du  don  feu  monsieur  Guillaume  le 
Charetier,  évêque  de  Paris  ''^. 

152.  Item,  une  auitre  chape  de  drap,  orfraiz  et  broderie  parelz,  de 
nouvel  donnée  par  maistre  Guillaume  Sohier^  grand  coustour  de  l'égHse, 
parent  et  exécuteur  dudict  seigneur  feu  évesque  de  Parisi 

153.  Item,  une  chape  de  veloux  noir  iiguré,  doublée  de  tafetas  violet, 
orfi'ais  de  brouderie  à  ymages  de  I'ystore  de  la  Passion:  et  eu  chaperon, 
pendant  à  crochetz ,  est  l'ymage  de  Nostre-Seigneur,  yssant  du  tumbe  ;  et 
est  du  don  dudict  feu  monsieur  Zanon  de  Gastillion,  évesque  de  Baïeux. 

154.  Item ,  une  chape  vermeille  de  satin  figuré ,  en  manières  de  branches , 
à  orfraiz  de  ymages  de  broderie,  semés  de  estelles  et  de  branches:  et  eu 
chaperon  est  l'ymage  de  Saiuct-Saulveur,  et  en  la  bille,  ung  iéon. 

155.  Item,  une  chape  vermeille  de  satin  figuré,  semey  de  rondeaulx  de 

en  iMi'2  évêque  d'Avrauches  cl  mourut   au  mois  de  janvier  liSa.  (Hermanl, 
p.  Uli.) 

^^'  Guillaume  Charlier,  ualif  de  Saint-Malo  de  Bayeux,  fut  nommé  évêque  de 
Paris  en  ii/i8.  ce  En  i/iâ5  il  fut  nommé,  avec  l'arclievéquc  de  Rheiuis  et  Tévêque 
de  Coutances,  par  le  roi  Charles  VII  pour  revoir  le  procez  de  Jeaune  d'Arc.  Il 
mourut  en  ik']^  el  lui  inhume  dans  son  église  cathédrale.  Le  dimanche  d'après 
l'Epiphanie,  la  messe  du  chœur  se  chaule  avec  les  ornemens  qu'il  a  donnés,  qu'on 
nomme  papillons,  à  cause  qu'ils  sont  semés  de  lèles  d'anges  avec  des  ailes. n  (Her- 
mant.)  Le  registre  des  Conclusions  capitulaires  nous  dit  :  tr  Guillaume  Le  Charlier, 
évêque  de  Paris,  donna  une  chasuhie,  deux  tuniques  el  deux  chappes  de  drap 
de  soie  rouge  cramoisi,  semé  de  papillons,  le  37  octobre  1673." 


—  38/i  — 

broderie,  |)l;iiii  <lt>  leons  et  île  oyscaulx,  à  orlVais  île  hroileiie  ù  ynia^jes  de 
la  |iassii)ii  de  saincl  Laurens. 

156.  llem.  trois  chapes  de  satin  rouge,  loules  semées  de  léons  ou  lié- 
pars  d'or,  h  orf'rais  de  broderie  à  figures  de  diverses  chimères. 

Après  cest  inventaire  l'ail,  les  places  despouillies  de  perles  oui  esté 
reparées  et  cotivei-les  de  lil  d'argenl. 

157.  Item,  ciui|  chapes  neuves,  l'aictes  eu  ce  présent  an,  de  damas 
blanc  figuré,  toutes  doublées  de  bougueran  rouge,  à  très-beaux  orfrais  de 
broderie,  à  \ mages,  tous  batus  d'or  de  Cypre.  lin  chaperon  de  la  grande, 
faicle  à  l'usage  du  prestre,  de  laquelle  les  orirais  sont  à  doubles  ymages, 
est  la  représentation  de  la  Trinité:  eu  chaperon  de  la  secunde  est  ia  coro- 
nalion  Nostre-Dame:  eu  chaperon  de  la  tierci'  est  hi  sépulture  de  Nostre- 
Seigneur:  en  chaperon  de  la  ipiarte  est  la  Nativité  de  Nosire-Seigneur:  et 
eu  celui  de  la  ijuinte  esl  l'apparition  des  Trois  Uoys.  Kt  aux  billes  desdictes 
chapes,  l'aictes  de  broderie,  sont  les  armes  du  dessusdict  seigneur,  Loys  de 
liarecourt,  patriarche  de  Jérusalem,  évesque  de  Baieux,  lequel  donna  tous 
les  orlraiz  et  la  façon  desdicles  chapes;  mez  le  dra[)  fut  prins  en  colfre  de 
la  fabrique,  où  il  csloit  de  piéça.  El  couslèrent  lesdits  orlraiz  et  façon  audict 
seigneur,  plus  de  trois  cens  libres  tournoys. 

158.  Et  avecques  Icsdicles  chapes,  et  du  don  dudict  seigneur,  y  a,  do 
pareil  drap  damas  blanc,  ([uatre  tuniques  à  l'usage  des  enfans  de  aulbes, 
pour  servh"  eu  cueur  avecques  lesdictcs  chapes,  doni  la  désignation  est  cy 
après  en  son  lieu ,  en  chapitre  subséquent. 

lia  csl  :  Jo.  Gastelli,  Egidius. 

159.  Après  cesluy  inventaire  fait,  les  ortrais  des  cimj  chapes,  dessus 
désignées,  furent  mis  sur  drap  de  damas  blanc,  enrechy  de  Horions  d'or  et 
de  soye  de  diverses  couleurs;  et  sur  le  drap  désigné  fui'cnt  mis  les  aultres 
cinq  oriïrais  à  ymages  de  brouderie,  dont  est  faicte  mention  en  chapitre 
subsé(|uent,  en  premier  article  des  chapes  gardées  eu  i-evesliaire.  Et  par  ce 
moyen,  ces  cinq  chapes  demourèrenl  en  Triangle  avecques  les  précédentes. 

Emuicnl  pour  le  ijiinrl  chajnlrc  les  nultrcf!  chapes  communes,  casuhles, 
tuniques,  dalinalùjucs ,  cslolcs ,  fanons ,  aulbes,  amicit ,  corporcaulx  cl  linge 
pour  l'aulel,  Irouvcs  cl  (fardés  eu  revesliairc^^^  de  ladiclc  église. 

^'^  11  y  ovnil  deux  revestiaires  :  lo  fjrand  qui  clait  la  sacristie  actuelle  du  cha- 
pitre; cl  le  petit,  servant  aiijourd'liiii  de  sacristie  au  cierfjé  de  ia  paroisse  de  la 
cathédiiilc.  A  propos  de  ce  diTiiicr,  nous  lisons  dans  le  mnniiscril  l'oUicr  : 

ifi/i()9.  h'  petit  revestiaire  l'ut  concédé  à  de  Talentes,  pour,  là",  l'aire  la  clia- 
pelle  de  la  Conception. n 

Hoiand  des  Talents,  chanoine  de  Haji'ux,  est  nuli'ur  de  lettres  et   d'opuscules 


—  885   — 

160.  Premièronionl ,  nnf>-  casiiMo  de  drap  d'or  à  clianip  vonnoil ,  à  f^rans 
oifrais,  portans  au  derrière,  au  plus  haut,  la  représentalion  de  la  Trinil(?. 
les  dyadèmes  des  ymages  avlronne's  de  perles,  avecques  luuiqne  ol  dal- 
maliqne,  fouruis  de  estoles  et  fanons  de  semblable  drap:  du  don  de  l'eu 
monsieur  Zanon  de  Gaslillion,  évesque  de  Baïeux,  sans  aulbes,  aniictz,  ne 
paremens  de  mesjiies. 

161.  Item ,  ung  casuble  de  excellent  drap  d'or,  à  champ  vermeil  avecques 
tunique  et  dalmatique  de  mesmes,  sans  estoles,  fanons,  paremens  de  aulbe, 
à  orirais  d'or  faictz  à  vmage  de  broderie:  du  don  de  monsieur  Loys  de  Ha  re- 
court, patriarche  de  Jérusalem,  évesque  de  Baïeux. 

162.  Ilem,  ung  casuble,  tunique,  dalmatique,  estoles,  fanons,  pare- 
mens de  aulbes  et  amictz ,  do  drap  damas  blanc,  enrechy  de  plaisans  Horions 
d'or  et  de  saye  de  diverses  couleurs,  avec  les  trois  aulbes  et  amiclz;  h  orfrais 
d'or,  à  ymages  de  broderie  à  hystoires  de  Nostre-Dame  au  casuble,  et 
simples  ymages  aux  tunique  et  dalmatique:  laquelle  chapelle  n'est  pas 
encore  du  tout  parfaicle,  mez  est  es  mains  des  ouvriers;  et  est  du  don  dudict 
seigneur  patriarche  et  évesque'''. 

163.  Item ,  ung  casuble  avecques  tunique  et  dalmatique ,  estoles ,  fanons , 
paremens  de  aulbes  et  amictz  '"',  de  drap  damas  vermeil  (iguré  de  luy 
mesmes;  et  est  l'orfrais  du  casuble  tout  à  ymages  de  broderie  d'or,  eu 
derrière  est  i'ymage  de  sainct  Paul ,  et  eu  devant  l'ymage  de  sainct  Pierre  ; 
fournis  de  trois  aulbes  et  trois  amictz. 

164.  Item,  ung  casuble  de  drap  damas  vermeil  figuré,  à  orfrais  de  satin 
pers,  semey  de  fieuUes  et  branches  de  broderie  d'or,  avecques  tunique  et 
dalmatique,  à  orfrais  de  satin  pers  et  vermeil,  semés  de  roses;  deux  estoles 
et  deux  fanons  et  paremens  de  aulbes  et  amictz  de  mesmes ,  fournis  de  trois 
aulbes  et  trois  amictz. 

165.  Item,  ung  casuble  de  veloux  cramoysi,  semey  de  papillons  et  flo- 

donl  un  manuscrit,  en  parcliemin,  est  conservé  dans  ia  biI)liothèque  du  Cliapitre 
sous  le  n°  5. 

'•'  En  note,  on  lit  :  «Lorsque  cest  inventaire  fut  recensey,  ia  chapelle  dont 
fait  cestuy  article  mention  estoil  du  tout  parfaicte.?i 

^'-'  Les  parements  d'aube  et  d'amicts  étaient  ordinairement  do  la  même  étoffe 
que  les  ornements  dont  ils  faisaient  partie.  D'où  ii  suit  que  l'ornement  complet ,  au 
moins  pour  les  fêtes,  se  composait  d'une  chasuble,  d'une  tunique,  d'une  dalma- 
tique, de  deux  étoles,  de  trois  manipules,  de  trois  aubes,  de  trois  parements 
d'aubes  et  de  trois  amicts  avec  leurs  parements.  Il  ne  fait  aucune  mention  du 
voile  du  calice,  ni  de  la  palle;  pour  cette  dernière,  elle  n'existait  pas  encore  proba- 
blement, car  le  calice  se  couvrait  alors,  pendant  les  saints  mystères,  d'un  bout 
du  corporai,  qui  était  beaucoup  plus  {jrand  qu'aujourd'hui. 


—  380  — 

rions  de  broderie,  enrichis  de  perles,  avecques  tunique  el  dalinaliqiie  de 
niesmes,  despouillies  de  leurs  perles,  sans  estoles,  fanons  ne  parentens  de 
aulbes;  aux  ortVais  du  casuble,  derrière,  est  ryniap^e  saincle  Katherine: du 
don  de  l'eu  monsieur  Guillaume  le  Chareticr,  ov^sque  de  Paris. 

Après  cest  inventaire  fait,  les  places  des  dessusdictes  tunique  et  dalma^ 
tique,  despouillies  île  leurs  perles,  ont  esté  réparées  el  couvertes  de  iil 
d'arfjent. 

166.  Item,  ung-  casuble  d(!  damas  violet  (ifjuré,  avec([uos  tunique,  dal- 
malique,  estoles,  fanons,  chainlures  et  paremens  de  aulbes  et  amictz, 
semés  de  treilles  d'or;  et  aux  orfrais  du  casuble,  par  derrière,  est  TAssunqi- 
tion  Nostre-Dame,  à  broderie:  du  don  de  feu  jnonsieur  Martin  Pynard, 
(■vèipie  de  Avrences,  et  eu  devant  doyen  de  Baïeux.  Foui'nis  de  trois  aulbes 
et  trois  amict/. 

167.  Item,  un  casuble  de  damas  blanc  lijjuré,  semey  de  pommes  de  pin 
d'or,  avecques  tuni(|ue,  dalmali(pie,  estoles,  fanons,  paremens  de  aulbes 
cl  amictz  de  mesnies;  les  orfrais  du  casuble  à  broderie  à  ymages,  dont  les 
dyadèmes  sont  enrechiz  de  perles.  Du  don  de  feu  nmnsieur  Zanon  de  Gas- 
lillion,  évesque  de  Baïeux.  Fournis  de  trois  aulbes  et  trois  amictz. 

168.  Item,  ung  casuble  de  damas  blanc  figuré,  avec  tunique,  dalma- 
ti([ue,  esloles,  fanons  et  paremens  de  aulbes  de  raesmes,  sans  amictz,  k 
orfrais  de  lauelle,  fournis  de  trois  aulbes. 

169.  Item,  un  casuble  de  damas  blanc  figuré,  doublé  de  satin  vermeil; 
orirais  à  vmoges  de  broderie;  el  eu  derrière  est  la  repi'éseniation  de  la  Tri- 
nilé;  avecques  (uniques,  dalmatique,  à  orfrais  de  niesmes,  estoles  et  fianons, 
sans  aulbes  et  amictz. 

170.  Item,  un  casuble  de  veloux  noir,  orfrais  à  ymages  de  broderie  d'or, 
et  eu  flfirrière  a  ung  crucifix;  avec  tunique,  dalmatique,  estoles,  fanons 
de  mesmes,  et  les  paremens  des  aulbes  sont  de  damas  noir;  fournis  de  trois 
aulbes  et  trois  amictz.  Du  don  de  monsicui"  Zanon  de  Castillion,  évesque  de 
Baïeux. 

Les  orncmens  dessus  dcsigncs  servent  aux  Jcstes  solennelles ,  et  cnsmenl  les 
nultres  servans  au.r  festes  communes  et  aultres  jours. 

171.  Ung  casuble  de  damas  veimeil,  semey  à  testes  et  pies  de  oyseanlx 
d'or;  orfrais  de  luodciie  ii  demis  ymages,  avecques  tunique,  dalmatique, 
estoles,  fanons  de  mesmes,  sans  aulbes  et  amictz. 

172.  Item,  ung  casuble  de  baudcquin  vermeil,  avecques  tunique,  dal- 
niiilique,  aulbes,  amictz  et  paremens,  semey  de  oyseaulx,  testes  et  pies  d'or, 
el  orirais  de  tanelle  '*'. 

^''  On  lit  en  nolo:  rrCcst  prosi'iil  niiiclc  l'st  fli'iiidli  de  diMix  niiljios  ot  de  doux 
amictz??. 


—  387  — 

173.  Item,  ungcasiible  de  salin  vermeil,  orfntis  de  tauelle  avecques  tu- 
nique et  dalmatique  de  raesmes,  qui  sont  fort  uses  et  démolis:  sans  aulbes, 
amiclz  et  paremens. 

174.  Item,  deux  tuniques  de  satin  vermeil,  et  le  casuhle  de  mesmes,  a 
esté  envoie  à  la  chapelle  de  Nostre-Dame  de  Yvraude;  sans  aulbes  et  amictz. 

175.  Item,  uncasuble,  tunique,  dalmatique,  estoles ,  fanons ,  paremens 
de  aull)es  et  amictz ,  de  satin  jeaune ,  à  orfrais  et  paremens  pour  les  tunûpies 
de  drap  d'or,  à  champ  vermeil,"  et  l'orfray  du  casuble  est  de  voloux  cra- 
mousy,  semey  de  solailz  d'or  de  broderie;  garnis  de  trois  aulbes  et  amiclz. 

176.  Item,  ung  casuble  d'aulti*e  satin  jeaune,  avecques  tunique,  dal- 
matique ,  eslole ,  fanons  et  paremens  de  aulbes  et  de  amictz  de  mesmes ,  à 
orfraiz  d'or;  fournis  de  trois  aulbes  et  trois  amictz. 

177.  Item,  ung  aultre  casuble  tout  seul,  d'aultre  satin  jeaune,  tirant 
sur  ie  tenney,  à  orfrais  d'or  en  manière  de  tauelle,  fort  use's  et  démolis''^. 

178.  Item,  ung  casuble  de  damas  blanc  figuré,  doublé  de  cendai  ver- 
meil, avecques  tunicpie  et  dalmatique,  doublés  de  cendai  vert  et  paremens 
de  drap  d'or  à  champ  vermeil,  deux  estoles  et  deux  fanons  de  mesmes, 
sans  aulbes  et  amictz. 

179.  Item,  ung  casuble  de  damas  blanc  figuré,  semey  à  pies  rouges  et 
testes  de  oyseaulx  d'or,  avecques  tunique  et  dalmatique,  estoles,  fanons  et 
paremens  de  aulbes  et  amiclz  de  mesmes;  fournys  de  trois  aulbes  et  trois 
amicts. 

180.  Item,  ung  casuble  d'aultre  damas  blanc,  avec  une  tunique  et  deux 
dalmatiques,  bien  démolis  et  usés:  sans  aulbes  et  amictz. 

181.  Item,  ung  auilre  casuble  de  satin  blanc,  semey  à  estelles  d'or  en 
broderie,  doublé  de  satin  pers. 

182.  Item ,  ung  casuble  de  satin  pers,  h  orfrais  à  demys  ymages  de  bro- 
derie ,  avecques  tunique,  dalmatique,  estoles,  fanons  et  paremens  de  aulbes 
de  mesmes ,  fournis  de  trois  aulbes  et  trois  amictz. 

183.  Item,  ung  aultre  vieul  casuble,  avecques  une  dalmatique,  une  es- 
lole et  ung  fanon  de  baudequin  pers. 

184.  Item,  ung  casuble  de  drap  d'or  impérial,  h  champ  vermeil,  avec- 
ques une  tunique  et  dalmatique  de  baudequin  pers,  semey  de  oyseaulx  et 
de  léons,  bien  démolis  et  usés,  sans  aulbes  et  amictz. 

185.  Item ,  ung  casuble  de  baudequin  pers,  semey  de  lièvres  et  connins , 


(1) 


On  lit  en  note  :  «Baillié  pour  servir  à  l'église  Sainct  Estienne.n 


—  388  — 

.ivecqiies  111111(1110,  «lalmaliqni^  oslolos  ot  fanons  do  inosinos ,  fournis  de 
Irais  aiilhos.  trois  ainiclz  cl  leurs  iiareincns. 

186.  lloiii,  unj;-  casuble  noir,  à  orfrais  do  lauollc,  avcc(jUOs  Innique, 
dalinaliquo,  ostoles  et  lanons  de  niesnies  draj),  sciiioy  à  oyseaulx  ji  lestes 
ol  pies  d'or,  el  ont  losdiclos  luniquos  paremens  de  tirap  (Tor  impérial;  sans 
anibos  el  aiuiclz. 

187.  lloiii,  iiii};  casnlilo,  tuniijue,  dalnialiqne,  esloles,  fanons,  i\o  neuf 
damas  noir,  à  orlVais  de  lauelle,  sans  aulbes  el  ainiclz.  l^ors  (pie  ce  j)r(^soiit 
inventairo  a  esl('  nVonsé,  cesle  chapelio  osloif  parfaicle''*. 

188.  Iloiii,  uiiji  casuble  de  veloux  noii',  à  orlrais  de  lauelle,  avoocpies 
liini(pi('.  daliiiali(pio,  estoles  el  lanons  de  damas  noir  lifjuré,  fournis  de 
Irois  aulbos  el  trois  aiiiictz,  à  pareiiioiis  de  vieul  veloux  noii-. 

189.  Item,  miji  casuble  de  oslade  noire.  avec([ues  imiicpio,  (lalmali(pie, 
eslol(>s,  fanons  el  paremens  de  aulbes  de  mesmos,  fournis  do  trois  aulbes 
ot  ainiclz. 

190.  Tlem,  deux  iiianteaulx  de  oslade  noire,  servans  aux  dyacre  el 
soubzdvacre,  au  temps  de  l'Advenl  el  de  Caresino. 

191.  Itoiii,  six  esloies  el  six  fonons  de  drap  iKiir  do  diverses  sortes. 

192.  Itoiii,  une  eslole  el  quatre  fanons  de  oslade  noire,  doiibh's  de  boii- 
};oran  rou{|e. 

193.  Iloni,  deux  ostoles  et  trois  fanons  de  veloux  violet,  doubli^s  de 
cendal  roujjo. 

194.  Iloiii.  une  lunique  el  dalmati(pie  de  salin  blanc,  à  usage  de  Vé- 
vcscpio  (piaiid  il  cc'lèbro  in  poiitijlcalibns. 

195.  lloiii,  liiiyt  tuniques,  ([ualre  neuves,  du  don  dudict  monsieur  le 
])atiiarclio;  (pialro  vieulles  do  damas  iilanc  et  (pialro  do  damas  vermeil,  à 
liisaffo  des  enfans  de  cueur. 

196.  Ilciii,  une  aiilbo  ol  iiiij;  aniict  à  paremens  Ai'  voloiix  ])ers,  semcy 
de  braiiclies  dor  de  biodorio. 

197.  A|)irs  cost  inventairo  fait,  furent  faicles  quatre  aultres  Inniques 
|t(Hir  les  enfans,  de  damas  blanc,  broclii(î  d'or  et  d(?  Iloi'ioiis  do  soyo  de 
diverses  couleurs,  jiaroil  à  la  cliapolli!  dessus  dësign(''e,  du  don  diidicl  soi- 
{Tiicur  jiatriarclie. 

198.  Ili'iii.  deux  aulbos  (pii  servent  à  racolit(;,  aux  festos  solennelles, 
jiarées  (Ir  damas  blanc,  à  œuvi'o  de.  brodori(\ 

l'>  On  lit  en  noie:  «Le  casuble  ilt^'UKjli  el  retoriiit;  de  neut.w 


—  389  — 

199.  Itom,  trois  anitros  aulhes  paréos  do  drap  venneil,  à  y?nages  de 
hrodorie,  avec([aes  trois  estolos,  trois  fanons  et  trois  arnictz  de  niosrnos. 

200.  Iloni,  huit  aulJics  et  huit  arnictz  sans  paremens,  sorvans  aux  jours 
sans  faste. 

201.  Item,  ])0ur  servir  tant  au  grand  autel  que  à  l'autel  de  derrière 
y  a  saize  douhUers,  donc  les  aucuns  en  la  plus  part  sont  de'niolis  et  uses  et 
de  petite  estimation. 

202.  Item,  v  a  ung  estien'*'  de  drap  d'or  à  chanip  vermeil,  et  dodens 
a  unze  pares  de  corporeaulx  bien  excellons  et  de  très  fine  telle:  du  don 
dudict  très-réve'rend  père  en  Dieu,  monsieur  Loys  de  Harecourt,  patriarche 
et  évesque  de  Baïeux. 

203.  Item ,  ung  aultre  estieu ,  couvert  de  drap  verd ,  et  dessus  a  ung 
aignel  en  broderie,  et  dedens  neuf  pares  de  corporeaulx  de  telle  moyenne. 

204.  Item,  ung  aultre  estieu,  couvert  de  veloux  vermeil,  semey  de  pa- 
pillons de  broderie,  donné  de  nouvel  par  maistre  Guillaume  Sohier,  grand 
cousteur  de  l'église;  sans  corporeaulx. 

205.  Item,  ung  aultre  estieu  bien  caduc,  et  dessus  est  l'ymage  de  sainci 
Johan,  et  dedens  quatre  pares  de  corporeaulx,  de  telle  mains  déliée. 

Ita  est  :  Jo.  Castelli.  Egidius. 

206.  Item,  ung  corjioralier  de  drap  damas  blanc,  couvert  de  perles, 
trouvé  au  Trésor  avecques  les  nouvelles  reliques  '■^K 

Ensuient  les  chapes  communes  eu  revestiaire  servantes  aux  moyennes  f estes 
et  aullres  jours. 

207.  Cinq  chapes  de  drap  damas  blanc  figuré,  à  orfrais  à  ymages  de 
broderie  qui,  eu  devant,  estoient  gardées  eu  triangle  du  pulpitre,  eu  lieu 
desquelles  ont  esté  mises  eudict  triangle  les  cinq  chapes  neuves,  donc 
dessus  est  faicte  mention,  pour  servir  désormaiz  aux  testes  de  stallo^^^;  et 
ces  cinq  icy  par  lesdicts  commisaires  ont  esté  envolés  au  Revestiaire  pour 
servir  aux  festes  cum  quatuor  capis ,  non  de  stallo. 

208.  Item,  cinq  aultres  chapes  de  damas  blanc  figuré  à  orfrais  do 
tauelle,  fort  esportées  et  usées,  lesquelles  servent  aux  commémorations 
de  Nostre-Dame  et  aux  festes  des  Virges. 

^''  La  bourse,  pour  mettre  le  corporat. 

^^^  Cet  article  est  ajouté  par  une  autre  main. 

'■'''  Fêtes  de  Stallo  alliori ,  fêtes  solennelles  à  quatre  chapes ,  portées  par  les  cha- 
noines des  hautes  stalles.  —  Dans  les  fêtes  moins  solennelles,  les  chapes  étaient 
portées  par  des  chanoines  des  stalles  du  second  rang. 


—  :m)  — 

209.  IlPin.  deux  chapes  de  salin  blanc,  à  oilVais  do  liinnllo,  loil  di'- 
niolios  tH  iisf'os. 

210.  llem,  sept  cliapes  noires  neuves ''\  laides  en  ce  pii'seni  nn,  de 
damas  noir  figur(^  de  liiy-mesnies,  toutes  doublés  de  bougueran  rouge;  les 
six  sont  pour  le  cueur,  à  offrais  de  tauelle,  et  l'autre  à  usage  de  prestre, 
à  orfrais  de  broderie  à  quatre  yniages  deangres,  et  au  dessoubz  à  yniages 
de  mors  qui  resuscitenl,  et  eu  chaperon  est  la  repn'senlation  du  Juge- 
ment, et  en  la  bille,  une  mort  en  son  sépulchre. 

211.  llem,  deux  chapes  de  veloux  noir,  réparées  et  laicles  de  trois 
vioulles  et  usées  à  orfrais  de  tauelle  ^''. 

212.  Item,  deux  chapes  de  ostade  noire,  de  nouvel  réparées,  h  orfrais 
de  tauelle  neuve  assés  estroicte. 

213.  Item ,  (piatre  chapes  de  salin  vermeil ,  doublés  de  bougueran  pers, 
à  orfrais  do  tauelle. 

214.  llem,  cin([  cliapes  de  damas  vermeil  figuré,  doublés  do  bougueran 
pers,  les  quatre  pour  le  cueur,  à  orfrais  de  lanelle,  et  celle  du  prestre  à 
ymages  de  broderie. 

215.  Item,  six  chapes  de  baudequin  vermeil,  tout  seniey  de  oyseaulx 
à  pies  et  testes  d'or,  une  à  orfrais  de  broderies  à  ymages,  et  les  aultres  à 
oifraiz  de  tauelle,  doublées  de  bougueran  pers. 

216.  Après  cest  inventaire,  les  cinq  orffrais  cy-dessus  désignés  furent 
mis  sur  drap  l)lanc  tout  neuf,  et  les  cha|)es  mises  eu  triangle,  et  les  draps 
desdictes  chapes  furent  mis  soubz  orfrais  de  tauelle,  sauf  celuy  du  prestre 
qui  est  de  brouderie  réparé,  qui  demourèrent  au  revestiaire. 

217.  llem,  une  chape  de  damas  pers,  k  orfrais  de  broderie,  semejs  de 
branchages  et  Jcstts ,  Mnria,  et  eu  chaperon,  une  ymage  de  Noslre-Dame ; 
doublé  de  bougueran  rouge, 

218.  Item,  quatre  chapes  de  satin  jeaune,  à  orfrais  de  tauelle,  doublés 
de  bougueran  pers. 

219.  Item,  trois  chapes  de  drap  pers,  semey  à  plumes  de  paon  d'or, 
orfrais  de  tauelle ,  doublés  de  bougueran  pers. 

220.  Item,  deux  chapes  de  satin  vermeil  fort  usées,  orfrais  do  tauelle, 

doublés  de  bougueran  pers. 

'"  On  II!  en  marjfe  :  tDc  perche  deux,  ol  falnlos  neufves  on  juiiiol  mil  umm" 
dix  huit."» 

''^  On  lit  en  marfje  :  f  Usées  et  refiiites  de  oslade.» 


—  391   — 

221.  Item,  quatre  petites  chapes  de  satin  vermeil,  à  l'usage  des  enfans 
de  cueiir,  à  la  feste  des  Innocens  "'. 

222.  Item,  trois  aultres  chapes,  une  blance,  l'autre  noire  et  l'autre 
rouge,  à  l'usage  de  l'accollite,  selon  l'exigence  des  jours.  Après  cest  inven- 
taire fait,  de  ces  trois  chapes  en  furent  faictes  deux. 

223.  Item,  eudict  revestiaire,  a  ung  piegne  de  yvière  pour  dre'chier 
les  cheveulx  des  ministres  de  l'autel ,  pendent  à  une  chaine  d'argent,  attachy 
sur  le  pulpitre  où  le  prestre  se  revest. 

224.  Item,  une  petite  bende  de  orfray  h  œuvre  de  broderie  d'or,  où  il 
a  figures  de  huit  chyraères  de  bien  singulière  façon. 

Ita  est  :  Jo.  Castelli,  Egidios. 

225.  Après  cest  inventaire  fait ,  furent  faictes  deux  aultres  chapes  pour 
servir  aux  dimences,  de  damas  pers,  à  orffrais  de  veloux  vermeil,  enrechis 
de  solailz  et  de  jeunettes  de  brouderie ,  et  aux  chaperons ,  deux  ymages  de 
Nostre-Dame. 

Ensîiient pour  le  quint  chapitre,  les  tentes,  tapis,  cortines,  paremens  de 
autch  et  aultres  draps  de  sayo ,  pour  parer  le  cueur  aux  /estes  solennelles, 
trouvés  et  gardés  au  revestinirc  de  la  dicte  église. 

226.  Deux  paremens ^^>  de  autel,  de  satin  pers,  seniey  à  estelles  de 
broderie,  et  les  hors  de  broderie,  et  eu  meillieu  de  l'ung  de  eux  a  ung 
crucifiement,  et  eu  l'autre  la  repre'sentation  de  Nostre-Seigneur,  en  l'alache, 
aussi  de  broderie:  du  don  de  feu  monsieur  Nicole  du  Bosc,  évesqiio  de 
Baïeux ,  et  y  sont  ses  armes  en  broderie. 

227.  Item,  deux  aultres  paremens  de  autel,  de  damas  vei'meil  figuré, 
double'  de  bougueran  pers. 

228.  Item,  ung  aultre  parement  de  autel,  de  damas  blanc  figuré, 
doublé  de  bougueran  rouge. 

229.  Item,  deux  aultres  paremens  de  autel,  de  veloux  violet,  semey  à 
solailz  de  broderie:  en  l'ung,  est  Fymage  de  Nostre-Dame  et  ung  priant 
de  évesque.  Du  don  de  feu  monsieur  Zanonde  Castillion,  évesque  de 
Baïeux. 

230.  Item,  ung  aultre  parement,  de  veloux  violet,  semey  de  tresflles, 
de  broderie,  bordé  de  veloux  verd. 

('>  Pour  la  fête  du  petit  évèque. 

'■-'I  Parements  qui  recouvraient  le  devant  du  tombeau  de  l'autel. 


—  30:2  — 

231.  Ilom,  un;';  iVontoH''  pour  alacliioi-  nu  l)orl  du  donhlicM-  qui  mnivro 
r.itilol,  |)our  oiiKM'  lo  l)orl  do  l'anlol.  do  salin  violol,  soiiiov  do  lieullos  d'or 
ou  bi'odorio  ot  Imrdé  do  Iron'jo  vonuoill(!,  don  Lié  do  houjjiioi'aii  pers. 

232.  Itom,  uno-  aullro  IVontol  do  drap  d'or,  enricliy  de  broderie  h 
yma<;t>s,  et  aux  bors  eiiuobly  de  pelites  perles  et  de  pierres  dont  plusieurs 
sont  l'iiaestes. 

233.  Item,  ung  aultro  fronlol  de  veloux  cramousy,  h  frenge,  par  des- 
soubz  de  saye  vaiioe  en  couleurs  de  Idanc.  void  et  roufjo,  double  do  bou- 
}|uoran  pers;  du  don  dudiot  fou  monsieur  Zanon. 

234.  llom,  une  potilo  bondo  do  orfray,  à  œuvre  de  broderie  d'or,  où  il 
a  lijjuros  do  huit  cbymères  de  bien  sin}]ulière  façon. 

235.  Après  cost  invoiilairo  fait,  ont  este  faiclz  unf|  |)aroniont  pour  mettre 
desi'ière  l'autel,  soub/  le  trol',  et  ung  aultro  pour  coiiireaulel,  à  mettre 
(lov.inl.  avec  ung  frontol  à  frongos  de  soye,  le  tout  de  damas  blanc  bi'ocbié 
d'oi'  ot  de  Horions  de  .soye  de  diverses  couleurs:  du  don  dudicl  soigneur 
patriarche  et  dvesque  de  Baïeux. 

236.  Itom.  ung  drap  do  baudo([uin,  député  à  couvrir  la  cliaère  de 
ré\os(pio  quand  il  lait  ollic(^  on  l'église,  bordi^  de  satin  jeauno  ot  pers. 

237.  Item,  ung  aultre  drap  de  drap  d'or  impérial,  à  rliamp  pers,  dé- 
puté il  [)arer  la  chaèrc  du  prescheur. 

238.  Item,  ung  drap  de  baudequin,  à  chauqi  vermeil,  bordé  de  salin 
jeaune,  fort  démoly  et  usé. 

239.  Item,  ung-  aultre  drap  de  baudequin,  à  champ  vermeil,  bordé  de 
frengo  do  soyo  variée,  on  couleur  de  verd  et  rouge,  servant  à  faire  le 
vèle'""^  quand  on  lait  le  cresmo,  ot  à  la  procession  du  jour  du  Saincl- 
Sacrement. 

240.  Item,  ung  drap  de  saye,  bien  linge,  faict  à  radies  de  diverses 
couleurs ,  lequel  est  bien  plaisant. 

241.  Item,  deux  draps  de  baudequin,  à  champ  vermeil,  fort  usés;  dé- 
j)ulés  il  mettre  sur  les  scabeaulx,  où  les  liertres  sont  assises  aux  jours  que 
on  les  porte  en  procession. 

242.  Item,  deux  draps  bien  anciens  et  démolis,  batus  «l'or,  à  champ 
vermeil,  et  sont  de  petite  estimation. 

^''  Ce  frontei  est  remplacé  aujourd'hui  par  le  bord  ou  garnitiiro  d'aulel,  on 
flenlollo,  guipure,  etc.  Cepeiidaiit  on  revient  aux  fronlels  hroflés,  rpie  certains 
appellent  lambrequins. 

t-)  Dais  sons  lecpiel  on  portait  le  Sainl-tlhn'me,  le  Jeudi  saint  et  le  Sainl- 
Sacremcnl  le  jour  de  la  Fèle-Dieu. 


—  393  — 

243.  Item,  un^o'  aultre,  pareillemenl  Ijatii  tror,  f'ail  à  ymages,  à  champ 
vermeil,  fort  usé  et  démoly. 

244.  Item,  deux  peliles  corliues  pour  couviir  en  Can>sme  le  sacraire*'\ 
pendant  à  la  croce  de  rauLoI;  l'une  est  vienlle  et  usée,  et  l'autre  est  neuve, 
de  damas  blanc  figuré,  semey  de  croix  et  de  Heurs  de  liz  de  broderie  d'or. 

245.  Item,  quatre  petis  banquiers  de  baudequin,  doublés  de  ostade 
noire,  pour  couvrir  les  coffres  du  cueur,  sur  lesquelz  les  chapiers  se 
soient. 

246.  Item,  deux  coucins  de  satin  vermeil,  batus  d'or. 

247.  Item,  deux  aulti-es  de  veloux  verd. 

248.  Item,  ung  aultre  de  satin  jeaune. 

249.  Item,  un  aultre  plus  long  de  drap  d'or,  à  champ  noir. 

250.  Item ,  cinq  aultres  petis  vieulx  coucins  de  diverses  couleurs. 

251.  Item,  quatre  aultres  petis  coidcins,  servans  à  l'autel  pour  porter 
le  livre  des  Evangiles. 

252.  Item ,  une  couverte  pour  l'ymage  de  Nostre-Dame ,  et  quatre  petites 
pour  les  quatre  ymages  des  docteurs  estans  sur  les  quatre  cornières  du- 
dict  autel ,  et  six  aultres  pour  les  six  angelotz ,  servans  à  couvrir  lesdicts  eu 
temps  de  Caresme. 

253.  Item,  sept  draps  de  baudequin  de  diverses  couleurs,  tenans  et 
atachiés  l'ung  à  l'autre ,  et  coulans  sur  une  corde ,  pour  parer  ung  des  costés 
du  cueur  aux  jours  des  festes  solennelles'"'. 

254.  Item,  deux  aultres,  tenans  et  atachiés  ensemble,  et  coulans  sur 
une  corde ,  de  la  conrhlion  des  aultres. 

255.  Item,  neuf  aultres,  pareillement  de  diverses  couleurs,  atachiés  et 
tenans  ensemble  et  coulans  sur  une  corde,  pour  parer  l'autre  costé  du 
cueur. 

256.  Item,  une  tente  de  sarge  vermeille;  du  don  de  monsieur  maistre 
Guillaume  de  Bailleul ,  doyen  de  Baïeux,  où  sont  ses  armes,  et  ung  chevalier 
à  cheval  qui  occit  une  beste ,  en  œuvre  de  broderie. 

'•'  Où  est  renfermé  le  Saint-Sacrement. 

(-^  Dans  les  fêles  solennelles,  les  arcades  dn  chœnr  étaient  fermées  par  de 
riches  tentures.  En  iBGa,  ces  magnifiques  tapisseries  furent  volées  par  un  protes- 
tant, le  sieur  de  Columbières.  Le  manuscrit  des  Conclusions  cupilulaires  nous  fait 
savoir  qu'elles  furent  rendues  à  la  cathédrale,  moyennant  rançon  :  «Ailocata  au 
fabricier  de  5/|tt,  qu'il  a  donné  au  comte  de  Colombières,  pour  retirer  de  chez  lui 
les  tapisseries  de  l'église,  le  26  décendjre  1571.1 


—  39/1  — 

257.  Ileni,  sept  tontes  do  lapissone  l'aides  de  laine,  toutes  sein(V>s  de 
branches,  et  eu  nieillieu  et  aux  cornières,  en  oéUvro  de  l)roderie,  sont  les 
armes  de  monsieur  Loys  de  IlarecourI,  palriarclie  de  Jérusalem  et  évesquc 
de  Baïeux,  (|ui  les  a  donnés  à  l'église  pour  parer  le  cueui'. 

258.  lleni,  un<;-  long-  hanchier  j)lus  i-slroil,  de  façon  cl  œuvre  seni- 
bl;d)Ie,  donné  pai'  lodict  seigneur  et  y  sont  ses  armes. 

259.  Item,  deux  aultres  tentes  do  laine,  batuos  à  lil  d'or,  auxquelles 
en  œuvre  tle  broderie,  sont  les  ymages  des  douze  Sibilles  avec  leurs  eticrip- 
teauix  ;  du  don  dudict  seigneur. 

260.  lloni,  ung  grand  cliief  de  salin  vermeil,  bordé  de  frenge  de  saye 
et  par  dessus  doublé  do  satin  jeaune,  semey  [)areilloment  do  branches:,  et 
ou  meillieu  et  es  cornières  les  armes  dudict  seigneur,  en  œuvre  de  bro- 
derie. 

261.  l(om,  deux  tentes,  servans  de  costés  audict  ciel,  de  satin  pareil,  et 
pareillement  enrechis  de  broderie  de  branches  et  desdictes  armes,  doublés 
do  bougueran  pers  :  ledict  ciel  et  costés  donnés  par  ledict  seigneur  J^oys  de 
Haiocourt  évesquo,  à  la  décoration  de  l'église,  et  spécialement  pour  tendre, 
le  jour  des  Reliques,  sur  les  précieuses  relic|ites  de  lachcte  église. 

262.  Item,  une  tente  très-longue  et  estroicte  de  telle  à  broderie  de 
ymages  et  escripteaulx,  faisans  représentation  du  conquest  d'Angleterre, 
la(|iiollo  est  tendue  environ  la  nofde  l'église  le  jour  et  par  les  octabes  dos 
lleliqucs  ^''. 

263.  Item,  une  aultre  tente  longue  et  estroicte  de  telle  taincte,  dé- 
putée à  couvrir  les  ymages  du  pupiltre  de  devant  le  cueur,  eu  temps  de 
Garesme. 

264.  Item,  une  aultre  lente  do  telle,  faictc  do  bondes  de  diverses  cou- 
leurs, qui  sert  de  vêle  entre  l'alitel  et  le  cueut',  eudict  temps  de  Ga- 
resme '■'. 

265.  Item,  une  courtine  sur  l'autel,  faicle  de  fil,  on  manière  de  pa- 
villon. 

266.  Item ,  ung  large  et  long  lapis  de  drap  pors ,  leijuol ,  (juand  le  ])rélal 
fait  l'olfice,  est  estendu  devant  l'autel  dessus  le  pavement,  dessoubz  les 
pies  du  prélat  et  des  ministres  do  l'autol. 

"'  C'est  la  fninoiisi.'  tapisserie  de  la  reine  Malliilde. 

'-^  Dans  VOnlinnrii'.tn  de  ré(;lisc  de  nayciix ,  on  voil  qu'à  ces  paroles  do  la  Passion  : 
rfEt  crce  veliiin  teinpii  scissiim  est-',  on  coupait  lu  corde  sur  laipielie  élail  sus- 
|)cndue  la  tente  doiii  il  est  ici  question,  et  elle  londjait  ainsi  au  milieu  de  l'ollice, 
figurant  la  déchirure  du  voile  du  temple,  lors  de  la  morl  de  Jésus-Christ. 


—  395  — 

267.  Item,  Irois  lelles  noires  pour  mettre  sur  les  bancars,  où  on  exteod 
les  chapes  eu  cuem*  aux  jours  des  [)rocessions. 

268.  hem,  une  banière  de  damas  pers,  où  sont  les  armes  de  France, 
en  riche  œuvre  de  broderie,  et  est  tendue  dessoubz  le  crucifix. 

269.  Item ,  une  banière  neuve  de  satin  pers  figuré ,  semey  de  fleurs  de 
Hz,  et  eu  meillieu  Tymage  de  Nostre-Dame,  doublé  de  bondes  de  satin  pers 
et  verd. 

270.  Item,  une  aultre  vieuUe  banière  à  ymages,  de  une  part  et  d'autre. 

271.  Iteiii,  une  vyniple,  pour  parer  l'y  mage  de  Nostre-Dame  de  l'autel, 
bordée  aux  boutz  et  costés  de  frenge  de  soye  et  fil  d'or. 

272.  Item,  une  chaère  pour  le  prélat,  à  quatre  pommes  de  cuivre  doré 
sur  les  quatre  membres  ^'*. 

273*  Item ,  six  pommes  de  cuivre  doré  servantes  à  porter  le  palle  sur 
basions  à  la  procession  le  jour  du  sainct  Sacrement. 

274.  Item,  ung  très-bel  ymage  de  Nostre-Dame,  avecques  bendes  et 
rayz  de  solail  non  assemblés,  le  tout  de  riche  broderie  d'or. 

275.  Item,  ung  capitel  faict  pour  couvrir  le  sacraire,  de  satin  pers, 
semey  à  solailz  de  broderie,  et  eu  meillieu  en  a  ung  plus  gi'and. 

276.  Item,  trois  syndones  de  taffetas  servantes  quotidianement  aux 
messes  célébrées  en  ladicte  éghse,  l'une  est  blance,  l'autre  perse  et  l'autre 
noire;  et  servent  à  l'accollite  pour  tenir  la  patène  durant  la  préface  de  la 
messe  '•'^K 

277.  Item,  une  cortine  nouvellement  faicte  pour  vestir  et  couvrir  la 
paincture  du  devant  et  des  deux  boutz  du  grand  autel,  faicte  de  telle  de 
Rayns  très  déliée,  bordée  par  le  bas  et  par  les  fentes  et  les  bords,  de  frenge 
de  saye  de  diverses  couleurs ,  et  par  hault  attachée  à  ung  bort  de  veloux 
violet,  auquel  sont  attachés  les  aneletz  pour  couler,  à  couvrir  et  descouvrir 
ladicte  paincture  '''. 

a^S.  Item,  au  dessus  de  ladicte  cortiiie,  a  ung  frontel  de  damas  violet, 
enrechy  de  broderie  d'or,  de  Jésus,  Maria,  fleurs  de  liz,  petitz  solailz  et 
croissans,  bordé  par  bas  de  frenge  de  saye  de  diverses  couleurs,  pendant 

('^  C'est  le  curieux  siège  en  fer  du  xiv°  siècle. 

(21  Cérémonie  qui  s'observe  encore  aujourd'hui  à  la  messe  solennelle,  lorsqu'il 
y  a  diacre  et  sous-diacre;  cependant  elle  n'a  plus  lieu,  comme  autrefois,  à  la  messe 
des  morts. 

(■'l  Cette  courtine  enveloppait  les  panneaux  peints  qui  recouvraient  eux-mêmes 
rr l'excellente  table  tout  d'argents.  [N"  i.] 


—  396  — 

par  flevaut  sui-  uii{j  lil  île  lor,  cl  ilcssoubz  lodicl  Ironlel  coulent  les  anclelz 
(le  ladicle  corlino. 

279.  lltMii.  mi<;  |»elil  |)aieinent  de  taffetas  noir,  où  il  y  a  un,o-  Jésus  en 
painctiUT  d  or.  coulanl  son!)/  ledict  frontel  et  devant  ladicl(<  cortine  hiance, 
lenuel  se  extend  eu  nieillien  de  Tautel,  el  serl  pour  plus  clèrenient  voier  la 
élévation  du  SacreintMit,  quand  on  célèbre  audict  autel. 

lia  est  :  Jo.  Castklli.  Egidius. 

280.  Après  cesluy  inventaire  fait,  fut  l'aide  une  aultre  courtine  poiu- 
lautel,  tant  devanl  que  aux  deux  houlz,  de  talîetas  noir,  coullanle  connue 
la  courline  blance  cy  dessus  désignée,  poui'  servir  depuis  le  jour  des  Mors, 
jusques  à  la  feste  de  Pasques. 

Enmk'iii pour  le  sixte  rhapitir  1rs  lirrcs ,  huit  pour  /'oj/icc  de  l'cjrlise  t/iic  de 
esludc,  trouvés  et  gardés  eu  cueur  et  nu.r  cliapol/es  de  environ,  non  comprins 
les  livres  tpii  sont  en  la  librairie  enmnuine  de  l'église. 

281.  Premièremenl  unp,  excellent  niissal,  poriant  lout  l'office  ])onliiical, 
à  Tusaj^'  de  l'église  et  diocèse  de  Narbonne;  du  don  de  très-révérend  père 
eu  Dieu,  monsieur  Loys  de  Harecourt.  patriarche  de  .lérusaleni,  évesque 
de  Bayeux''\  avecques  les  joyaulx  pontificaulx.  donc  ci-dessus  en  second 
chapitre  est  faicle  mention.  Conuiiençanl  eu  second  lieullet  après  le  kalen- 
dier  :  ^Jhcrus/ilein.  Gloria  Patri^^\ri 

282.  Item,  deux  misseaulx  compietz,  l'ung  pour  servir  au  grand  auteJ, 
commençant,  eu  second  feuillet:  Suscipiamus ,  Domine-^;  l'autre  pour  servir 
à  Taulel  de  derrière,  commençant  eu  second  fieuUet  en  rouge  :  nSimilitcr 
cl  in  aliisri. 

283.  Ilem,  ung  evaugélier  bien  pre'cieux  à  belles  hystoires  dedens, 
couvert  à  champ  d'or  à  ymages  ellevés,  d'ung  costé  d'argent  doré,  orné  de 
])ierrerie,  [)erles  et  précieux  esmaulx ,  tant  d'ung  costé  que  d'aultre,  com- 
mençant eu  second  (ieuilet  :  ^Variai  etiam  malediciorumri. 

284.  Item,  ung  aultre  évangélier,  couvert  d'ung  costé  d'argent  doré  el 
de  l'autre  costé,  d'argent  blanc  à  escales;  conunençant  eu  second  lieullet  : 
V  Régnai  Deus-n. 

285.  Item,  ung  ëpislolier,  d'ung  costé  couvert  d'argent  doré,  et  y  a 

''^  On  lit  l'ii  iii;irj[C'  :  tCHk;  icdici,  siîijijiK.'ur  [liiliiaicln'  a  ri'lcnii  l'usii|[('  (Inilid 
in(>ssf'l  sii  vie  duranle.  Après  le  décès  de  luu  monsieur  le  palriaiclie,  h.'dici  mcssui 
fut  restitué  à  l'éfjiiso  el  mis  en  {jarde  ou  roirii'  du  Trésor.  15 

'^'   C'est  fiujounriiui  le  u"  61  du  (lataJogiie  di>  la  l)il)liolliè(|ue  du  Chapitre. 


—  307  — 

un<i'  crucifix,  et  de  i'aiiJlre  costc  d'argent  blanc,  où  est  i'ymage  de  sainct 
Paul,  commençant  eu  second  feuillet  :  nPatieiitic  et  solacii-n. 

286.  Item,  ung  aultre  évangelier,  couvert  de  cuir  noir,  commençant  eu 
second  fieuilet  :  rtnus  solverev. 

287.  Item,  un  aultre  e'vangelier,  couvert  de  cuir  tcuney,  commençant 
eu  second  fieuilet  :  vstallo  et  tercium  apersonari. 

288.  Item,  ung  aultre  épystolier,  couvert  de  cuir  tenney,  commençant 
eu  second  fieuilet  :  rfdet  vobisn. 

289.  Item,  trois  gradaulx,  deux  grandz,  l'ung  commançant  eu  second 
fieuilet  :  hmnana  quefuerant-n  :  l'autre  :  Kmortuorum-n ,  et  le  tiers  plus  petit, 
commançant  eu  second  fieuilet  :  npopulus  Syonv. 

290.  Item,  ung  antiphonier  entier  et  complet,  commençant  eu  second 
fieuilet  :  neœceptis  primis  vesperisr>. 

291.  Item,  trois  antiphoniers,  pour  le  temps  de  este,  commençans  aux 
secons  fieulletz,  l'ung  :  rtstatem  concede-n ,  l'autre  :  va  capiteri  et  le  tiers  : 
rrtie  ât  sepultumri. 

292.  Item,  trois  aultres  antiphoniers,  pour  le  temps  de  yver,  commen- 
çans aux  secondz  fieulletz,  l'ung  :  Ktuam  et  veiiiri;  l'autre  :  fforbem  terra- 
rumr>  et  le  tiers  :  c scmpiterna  seculan. 

293.  Item,  cinq  légendiers ,  commençans  aux  secondz  fîeullels,  le  pre- 
mier :  Kiiem  vinim-r,-^  le  second  :  rtprophelaret-.  \  le  tiers  :  frnianifestatumn; 
le  quart  :  ftDomini  nostri-n  et  le  quint  :  nmo  oravit  Dommumn. 

294.  Item,  deux  volumes  des  Morales  sainct  Gre'gore,  commençans  aux 
secondz  fieulletz,  l'ung  :  nto  a  corde  suo-n  et  l'autre  :  fevellamurv. 

295.  Item ,  le  Dyalogue  sainct  Grégore,  commençant  eu  second  fieuilet  : 
(f .  .  .iwit  sicut  diibitationisT. 

296.  Item,  ung  poslille  super  Caiitica  canttcorum,  commençant  eu  se- 
cond fieuilet  :  rteterna  beatitudo-n. 

297.  Item,  une  neuve  légende  pour  la  commémoration  Nostre-Dame, 
commençante  eu  premier  fieuilet  :  rvota  niean;  du  don  de  maislre  Jolian 
Gervais. 

298.  Item,  ung  aultre  légendier  de  omélies  et  exposition  de  évangiles, 
commençant  eu  second  fieuilet  :  rtdane  creationis-n. 

299.  Item,  ung  aultre  le'gendier  de  omélies  et  expositions  de  évangiles, 
commençant  eu  secong  fieuilet  :  anmosque  coiwciicrcl-n. 

300.  Item,  ung  missal  de  collectes,  commençant  eu  second  fieuilet  : 
adtgnos  efficianly). 

Archéologie.  a  6 


—  ;v.)8  — 

301.  I(eia.  uiijO-  petit  livrel  dr  Itiùves  (^t  longues,  coinmeiirnii!  en  second 
fieullet  :  rJnlUluv  anliquam^^'n, 

302.  Item,  une  le'gende  pour  la  cominéinoralion  Noslre-Danie,  donc  de 
pn'senl  on  use.  cnnimoncante  en  second  licMdhîl  :  triiim  Iniliv  incri. 

303.  llem,  ([ualie  |)saulti('rs,  connnençans  aux  second/,  lieullclz-  le 
[)renner  :  rtrcditalcm  luamn\  le  second  :  rrlcnninos  tcvrcn;  le  lices  :  mlicalis 
tciruin-o  o[  le  (juarl  :  'xEtnunc  rc/j'csr,. 

304.  llem,  uny  séquencicr,  commençanl  ou  second  liouliel  :  tSynai>o- 
(jam  Salhancri, 

305.  llem,  uii{>  aidlre  petit  scipicncier,  comincuçanl  eu  second  lieullel  : 
niiiunita  liai  IIS  iilinii-^. 

306.  llem,  unji'  ordinaire,  commençanl  eu  second  lieullel  :  ^numciclur 
criui/fclimnn. 

30T.  llem ,  ung  aultre  ordinaire,  commençant  eu  second  (1(  ullel  :  rrsfallo 
et  Icrcium  a  j)ersonn  '"'  n. 

308.  llem,  unp;  martirologe,  commençanl  eu  second  (ieidiel  :  (fccssa- 
riiiiiifial-^. 

309.  Item ,  un^j-  aultre  vieul  mai'tirologe ,  commençanl  eu  second  fieullet  : 
net  Ixdic  dclcslurv, 

310.  Item,  cinq  processionaires,  commençans  aux  seconds  lienlletz, 
lung  :  'rcloruiiin;  le  second  :  kIvIs  et  super ri\  le  tiers:  cgloriosusD-,  le 
quai't  :  «mambus  tuisri  et  le  quint  :  ttriaecce-n. 

311.  llem ,  ung  petit  raisselel  pour  les  vicaires,  commençant  eu  second 
fieullet  :  ref  exaiuli  nos  Deusv. 

312.  Item,  deux  obitiers  neufz,  commençans  aux  seconds  fieulletz, 
r«ng  :  rtobitus  Johannisri  et  l'autre  semblablemenl. 

313.  llem,  deux  aultres  obitiers  vieulx  el  caducz. 

314.  Item,  ung  petit  gradal  poin^  le  chantre,  commençant  eu  second 
fieullet  :  n  Congreifaho  eosy>. 

315.  Item,  deux  asniers  dont  l'ung  est  enchaîné  eu  hault  du  cueur,  du 
costé  seneslre,  et  l'autre  esl  eu  Chapitre. 

316.  Item .  ung  petit  misselel  pour  le  cueur,  couvert  do  cuir  tenney, 
commençant  eu  second  fieullet  après  le  kalendier  :  rrConJilcor  Dco-n. 

('^   C'est  le  ms.  66  de  la  l)iltliotlièf|i]o  du  Chapitre  de  Bayeux- 
'^'   Bibliotiièque  du  Chapitre,  ms.  121. 


—  399  — 

317.  Ilem,  ung  aullre  vieul  messelel,  conimençanl  en  second  lîeuilel: 
rtlnimicmn  eradicri. 

,318.  Item,  ung  aultre  petit  livre  servant  à  l'office  des  trespassés,  com- 
mençant en  second  fieuilet  :  niavh  Dominusv. 

319.  Item ,  mig  aultre  petit  livret ,  servant  aux  processions  de  Quaresme , 
commençant  eu  second  fîeullet  :  ftcoirumpal-o. 

320.  Item,  ung  aultre  petit  livre,  eu  quel  sont  les  leçons  que  on  lit  aux 
messes  des  Quatre-Temps,  commençant  eu  second  fieuilet  :  kuiis  dissolntan. 

321.  Item,  ung  aultre  petit  livre,  bien  ancien,  mes  frais  de  escripture, 
et  dedans  sont  belles  bystoires  d'or  des  principales  festes  de  l'an,  notey  à 
notes  menues  anciennes,  faict  en  mètres  et  proses  qui  se  intitulent  :  rr Versus 
Iropicefestorumn,  comme  nSalvefesIa  diesn,  commençant  eu  second  fieuilet  : 
«Etfinisn,  et  a  este'  mis  eu  Chapitre,  eu  coffre  de  la  Fabrique. 

322.  Item,  ung  vieul  kalendier  fe'rial. 

323.  Item ,  ung  petit  missel  neuf,  où  sont  les  messes  pe'culières ,  que  on 
a  accouslumé  dire  quand  on  va  hors  de  l'église  en  processions,  commen- 
çant eu  second  fieuilet  :  Kpopiili  quoniamn. 

324.  Item,  ung  aultre  pareil  livre  noté,  où  sont  les  offices  et  gradaulx 
desdictes  messes,  commençant  eu  second  fieuilet  :  rr Kyrie  eleysonri. 

ha  est  :  Jo.  C.\stelli.  Egidius. 

325.  Ilem  ung  excellent  mesel,  couvert  de  cuyr  rouge,  commenchant 
au  segond  fieuilet  :  kùi  nomine  Dominin  et  finissant  au  ])enultiesme  :  nsHmine 
sacerdosv.  Du  don  de  maistre  Robert  Lefèvre,  chanoine  de  Barbières^'^ 

Ensuient  aidtres  livres  enchaînés  et  mis  en  divers  lieulx  ;  et  premièrement 
eu  costé  dextre  du  cueur. 

326.  Ung  postille  sur  le  psaultier.  commençant  eu  second  fieuilet  : 
tfporro  litulusfi. 

327.  Item,  ung  volume  contenant  plusieurs  opuscules  de  sainct  Am- 
brose  et  de  sainct  Jérôme,  commençant  eu  second  fieuilet  :  rfqae  nec  mi- 
nuscule peperilv. 

328.  Item,  une  Légende  dorée,  commençante  eu  second  fieuilet  du 
texte  :  rj'ocla  est  sicut  sanguis-n. 

329.  Item,  ung  Huguce.  commençant  eu  second  fieuilet  :  tnU  auxiliorr). 

'^'   Ce  dernier  article  a  été  njoiilé  par  une  main  différente. 

26. 


—  /jOO  — 

330.  Item,  ung  livre  intitulé:  Flores  Evaitgeliorum ,  coinnionçaiit  eu  se- 
cond fieullet  :  ^qui  nullam  uoticiam-^. 

331.  Item.  \m^  livre  intitulé:  de  Proprtetatibus  rcrum,  comme!iç.iut  eu 
second  lieullet:  ncst  (liviiui  cssentin.-n 

332.  Item ,  la  Somme  du  Breton ,  commençante  eu  second  lieullet  :  ffna- 
lur  aient  dicit-'. 

333.  Item,  un  volume  contenant  les  épyslolos  de  maislrc  Nicole  de  Cla- 
menges,  commençant  eu  second  lieullet:  niiulefniclusv. 

En  sinistre  conté  du  cucur  : 

334.  Premièrement  un  livre  inlituley:  Flores  beati  Bernardi,  commen- 
çant eu  second  ficullct:  ^dc  eo  dixensr>. 

335.  Item,  ung  petit  volume  contenant  :  de  Jilio  prodigo ,  et  aultres 
épy  stoles  de  Clamenges ,  commençant  eu  second  fieullet  :  y  modo  ingemum  ■n^^\ 

336.  Item,  ung  livre  intitulé  :  Ratioimle  divinoruin  ojjiciorum,  commen- 
çant eu  second  fieullet:  tttropologico  et  aimgogicon. 

337.  Item,  ung  postile  sur  les  épistoles  saincl  Paul,  commençant  eu 
second  lieullet  :  v preordinatiom  alitcm. 

338.  Item,  une  Somme  du  Breton,  commençante  eu  second  fieullet: 
ffj'n  co  quod  descendit -n. 

339.  Item,  une  postile  sur  le  psauUier,  commençante  eu  second  fieul- 
let :  r.pr opter  rei  cognoscende-n. 

340.  Item,  une  Somme  intitulée:  "la  Bartlioline»,  commençante  eu 
second  fieullet:  vcuram  ecclesicri. 

341.  Item,  eu  la  chapelle  de  la  Conception,  eu  pulpitre  devers  le  cueur, 
ung  missal,  commençant  eu  second  fieullet  :  (ttiain  agile  appropinquavit-n. 

342.  Item,  ung  bréviaire  ancien  sans  psauUier,  commençant  eu  second 
fieullet:  nbenedicat  nosDeusn. 

343.  Item,  ung  psaultier  commençant  eu  second  fieullet  :  n  Domine  in- 

lellige.  n 

344.  En  ung  aultre  pulpitre  en  ladicte  chapelle,  ung  volume  contenant 
la  Somme  de  Huguce,  et  ung  livre  qui  est  intitulé  de  Grammatica  et  par- 
tibus  cjus,  commençant  eu  premier  lieullet  après  la  table:  Ciini  iiostri  pro- 
thoplausli.  n 

'')  C'est  le  ms.  li  du  Catalogue  de  la  bibliothèque  du  Chapitre  de  Bayeux. 


—  àO\  — 

345.  Item,  iing  aultre  potit  livre  intitulé  :  de  Exerciciis  snncli  Aiiffustini 
rt  aliorum  docloruiii ,  coininciiçant  en  second  fieullet:  rrcovporc  mit  clnsn. 

346.  Item,  un  aultre  petit  livre  intitule':  Epistole  Sydoiiii,  commençant 
eu  second  fieullet  :  rrbat  aut  pucm. 

347.  En  la  chapelle  de  Sainct-Michiel,  ung  bréviaire,  donné  par  misire 
Guillaume  Delon,  commençant  eu   second  fieullet  :   rtununujueinque  ver- 

348.  En  la  chapelle  Sainct-Eloy,  un  aultre  bréviaire,  commençant  eu 
second  fieullet  :  frnV/s  vochaiur-n. 

349.  En  la  chapelle  Sainct-Panthaléon,  ung  Catholicon,  du  don  de  mon- 
sieur Nicole  du  Bosc,  évesque  de  Baïeux,  commençant  eu  second  fieullet  : 
rfsit  tibi  c  dyptongtisri. 

350.  En  la  chapelle  Sainct-Pierre,  sur  ung  long  pulpitre,  premièrement 
ung  livi'e ,  ancien  légendier  de  la  vie  et  passion  de  plusieurs  saincts ,  com- 
mençant eu  second  fieullet:  KconJ'regemnt-n. 

351.  Item,  ung  aultre  vieul  légendier,  contenant  pareillement  la  vie  et 
passion  de  plusieurs  sainctz,  commençant  eu  second  fieullet:  rtdicentisn. 

352.  Item,  ung  aultre  vieul  légendier  de  omélies  et  expositions  de 
plusieurs  évangiles,  commençant  au  second  fieullet:  nvidimus-n. 

353.  Item,  ung  aultre,  contenant  les  expositions  des  évangiles  du  tem- 
poral, et  plusieurs  sermons,  commençant  eu  second  feuillet:  tfknnc  freci- 
puamn. 

354.  Item,  ung  aultre,  des  sermons  et  expositions  des  évangiles,  com- 
mençant eu  second  fieullet:  nporale  non  querit-n. 

355.  Item,  ung  aultre  petit  livre,  contenant  la  vie  de  sainct  Florent, 
commençant  eu  second  fieullet  :  ftprimum  potentatun. 

Ita  est  :  Jo.  Castblli.  Egidids. 

Anno  Domini  millesimo  quadringentesimo  septuagesimo  septimo,  die 
décima  sexta  niensis  maii,  nobis  Johanne  Gastelli  presbitero  et  Egidio 
Thome  clerico,  apostolica  auctoritale  notariis  publicis,  ad  bec  que  sequun- 
tur  specialiter  vocatis,  presentibus  et  assistenlibus  in  insigni  ecclesia  Haio- 
censi,  ex  deliberatione  niatura  venerabilis  Gapituli  ejusdem  ecclesie,  per 
venerabiles  et  circumpectos  viros  magistros  Guillermum  de  Gastilliono ,  ar- 
cbidyaconum  de  Gitra  Vada,  et  Nicholaum  Michaelis,  canonicum  et  fabri- 

^"  Ms.  72  du  Chapitre  de  Bayeiix. 


—  AO'2  — 

crtl'inin  pjnsdciu  ooclosio,  superius  in  cnpilo  prosontis  codicis  pi'onominatos, 
ol  jissisleiililius  cuin  ipsis  vonoi'nliililtiis  el  circumspoctis  vii'is  iiiii<;istiMS  lîo- 
berlo  Fabri,  Johanne  Militis,  Cmillernio  Auberi,  Micbaolo  Moynet  et  Jo- 
hannc  Pobier.  ojiisdem  ecdosie  caiionicis,  tariis  tilulis  decoialis  et  ad  beç 
por  ipsuni  Capitulnmdepiitalis,  presentibus  etiam  domino  Mcolao  le  Poul- 
leticr,  presbitei'o,  ot  Johanno  le  Poullctici-  clerico,  ejiisdeni  domini  Nicolai 
nepote,  servitoribus  cl  procuraloi'ibus  domini  cusiodis  dicte  ecclesie,  pre- 
scns  invenlarium  jocalium ,  ornanientorum  et  aliornm  bonorum  qnorum- 
cmncpie  mobilium  dicte  erclesie  speclantimn  luit  cniioso  et  solenniter  re- 
ceii>iliini,  ac  de  veilto  ad  vcrbum  per  eundem  Micbaelis  lectura,  et  per 
sinjjula  capitula  in  eodem  hoc  codice  contenta,  et  caj)itulorum  singulos  ar- 
ticulos  eo  ordine  quo  legebanlui-,  dicta  jocalia,  ornamenta  et  cetera  bona 
mobilia  dicle  ecclesie  curiose  fnerunl  oslensa  et  visa,  ac  juxta  eorumdem 
desi<;nationes  considerata.  El  comperUim  est  quod  omnia  et  sinjyula  hic 
superius  in  hoc  dicto  invenlario  desi};nala,  eisdem  die  et  anno  in  dicta 
ecclesie  erant  reposita  et  ordinata,  singnla  in  singulis  loois  ad  eornmdem 
cnstodiam  et  coiiservationem  deputatis.  VA  pio  aulentica  appi-obatioiie  et 
lideli  leslimonio  dicte  ostensionis,  visionis  et  reposilionis  eoruindem  bo- 
norum in  suis  locis  et  custodiis,  i[)se  Micbaelis,  canonicus  et  i'abricarius 
ecclesie,  iit  prelertur,  a  nobis  UDlariis  ])rononnnatis  instanler  petiil  sub- 
scriptiones  nosiras  in  line  codicis  luijiis  apponi,  quod  etlecimus,  sicutpi-e- 
niillitur,  reqnisili  et  rogati;  presentibus  domino  Jobanne  Mûrie  e(  magislro 
Guillernio  Ducbcmin,  vicariis,  et  domino  Jobanne  Deleens  ac  Jobanne  de 
Vaulx,  capellanis  dicte  ecclesie ,  ac  plurimis  aliis  ad  piemissa  pro  teslibus 
vocatis. 

Premissa  in  oiiiiiihiis  et  per  oiiniia ,  imml  superius  dcdarala  siiiil ,  ridi,fui 
ctàudiri,  efjo  Joliamies  CjislcUi ,  prcshiior,  ptihlicusapostolica  et  imperinli  auc- 
lorildlibiis  iiolarius ,  et  hec  dimiia  otnnihus  visuris  cerlificn. 

Jo.  Castelli. 

E^w,  Effidius  Tliome,  publicus  iinperiali  nuctoritale  curieqiic  rpiscopalis 
Uttiocensis  ac  veucrahiUs  CapituU  ecclesie  predicle  notarius ,  fui  etiain  presens 
in  omnibus  prcmissis,  proul  supra. 

Egidius. 


—  A03  — 


II 


lîVVENTAIRE  DE  LA  LIBRAIRIE  DE  L'EGLISE  DE  RAYEUX. 

(1/180)  ^''. 

Anno  Domlni  millesimo  occc'""  octnagesimo,  in  can.iluloif>;eneraii  ecclesio 
Baiocensis,  post  festuni  sanctorum  martirum  Piavenni  et  Rasiplii  celebratum , 
per  dominos  capitulantes  deputati  fuerunt  et  comniissi  venerahiles  ac  dv- 
cnmspecti  viri  domini  et  magistri  Gnillelinus  Aubery,  sacre  théologie  |)ro- 
fessor,  Giiilieiraus  de  Monasterio,  in  eadem  licenciatus,  et  Johannes  Diibec, 
in  canonico  jure  licenciatus,  una  cuni  venerabili  etiam  et  circumspeclo  viro 
jnagistro  Nicholao  Michaelis ,  in  eadem  theologia  bacalario  forinato ,  tune 
dicte  ecclesie  fabricario ,  videlicet  ad  visitandam  cqmmunem  iibrariain  dicte 
ecclesie  revolvendo  libros  et  volumina  ejusdem ,  eosdemque  lil)ros  et  vo- 
lunùna  aptandum  et  ordinanduiu  in  pulpitis  ejusdem  libranV,  juxta  eorum 
discreliones  et  prout  congruenlius  viderit  eSse  faciendnm.  Xd  qiie  agenda 
et  complenda  cum  vigilanter  et  curiose  per  dies  plurirnos  intendissent, 
tandem  de  eisdem  libris  et  volnminibus  ,  per  pulpita  dislributis  et  per  ipsos 
ordinatis,  prefati  domini  canonici,  ad  premissa  comraissi  et  deputati,  fe- 
cerunt  et  in  bec  scripla  redigeruut  inventarium  in  modum  qui  sequitui-. 

In  primo  piilpito  dexlre  partis ,  versus  domum  episcopalem ,  conliaenltir  hbri 
sequeiitns,  in  latere  superiori,  incipiendo  versus  parietem  : 

1.  Primum  volumen  est  prima  pars  Biblie,  a  libre  Genesis  usque  ad 
lilirum  Paralipomenon  inclusive.  Incipit  in  secunda  columpna  primi  folii , 
in  nigro  :  trfrater  Ambrosius  tua  mein  ;  in  tertio  folio  :  crmemorans  fixusque 
manebatn;  et  finit  in  penultimo  folio:  rdicem  mosephat/?.  Ex  dono  ma- 
gistri Nicolai  Daigny. 

2.  Secunduin  est  prima  pars  postille  magistri  Nicolai  de  Lyra,  a  prinr 
cipio  Biblie  usque  ad  librura  Psalmorum,  inclusive.  Incipit  in  primo  folio-, 
in  nigro  :  ^Hec  omnia  liber  viten;  in  secundo:  cr Domini  tue,  etc.n;  et  finit 

'^'  Déjà  en  i436  un  inventaire  de  ia  bibliothèque  avait  été  fait  par  ordre  dii 
Chapitre;  comme  nous  l'avons  publié  en  entier  dans  la  prélaee  du  catalogue  des 
manuscrits  du  Chapitre  de  Bayeux  ( Cal.  g-e^.  des  bibl.  pnbl.  des  départements,  t.  X, 
p.  37'i-987),  nous  y  renvoyons  ie  lecteur  et  nous  passons  immédiatement  à  l'in- 
ventaire de  ia  librairie  de  l'église  de  Bayeux  fait  en  i48o.  Cet  inventaire  est  en 
quelque  sorte  la  continuation  et  une  partie  de  l'inventaire  du  trésor;  il  est  copié 
dans  le  même  manuscrit  199  du  Chapitre  de  Baveux,  fol.  gô-i  i5. 


—  hOh  — 

in  pciiiilliino  folio  :  rr(|iio  atlliuc  ad  dolii.'-  Kx  doiio  doniini  Nicolai  lla- 
bardi,  cpiscopi  Raiocensis^'', 

3.  Terliuni  est  scciinda  pais  Riblie,  a  Proverhiis  Salomonis  usque  ad 
Novuin  Teslamontiini.  Incij)it  in  socundo  folio  :  rfParaiwle  Salomonis  fiiii 
David";  in  toicio  :  craureni  Inani  nt  cnslodiasjî;  et  linil  in  penultinio;  rrRa- 
nialia  exceisns  Dominir.  Kx  dono  prefali  Daigny. 

4.  Ouarluiu  volumen  est  secnada  pars  postille  do  Lyra  snper  Bibiiam, 
a  libris  Salomonis  usqne  ad  Novuni  Testameulum.  Incipit  in  primo  folio, 
in  nifrro:  rrEcce  descripsi  eam  tibi  Iripliciler'i;  in  secundo:  ffctiam  que 
actoios  collt'ctioniini'';  et  Iniil  in  penullimo  :  ftdicitur  acliima  erat-u*  «.Ex 
dono  piofati  Habard. 

5.  (Jniiilinn  volumen  est  lei'lia  pars  Bibiie,  conlincns  Novum  Testamen- 
lum.  Incipit  in  primo  folio;  in  nigro  :  rrP.ailns,  servns  Jesu  Christin;  in 
secundo:  fflis  per  graliani  ipsius'^,  et  finit  in  penultino  :  franxiatus  est 
super  me  spiritus  meus».  Kx  dono  predicli  Daigny. 

6.  Sextum  est  tercia  pars  postille  de  Lyia  su|)er  Novum  Teslame:ilnm, 
Incipit  in  primo  folio,  in  nigro:  rfQualuor  faciès  uni.  Ezccbiel  proi;  in 
secundo  :  ^rdentiam  facti  fada  esl^,  et  finit  in  penultinio  :  ffsecundum 
partem  anime  inferi».  Ex  dono  prefati  Habard. 

]ii  lalere  hiferiori  predicti  jmlpiti ,  incipiendo  ut  supra  versus  parietem. 

7.  Prinmm  volumen  est  Concordantie  abbreviate.  Incipit  in  primo  fo- 
lio :  ffa  secundo  ejusdem.  i.b.v.a.  t?;  in  secundo  :  rrXLI.C.LV.S.  »;  et 
finit  in  penultinio:  r-X  superius  gal.I.G.*» 

8.  Secunduin  volumen  est  prima  pars  Goncordanliarum.  Incipit  in  primo 
folio,  in  nigro:  rrCuililjet  volenti  requirere  concordanlias^;  in  secundo: 
ffEsdre  2"  d.  Abiit  in  Jérusalem  «  ;  et  finit  in  penultinio  :  rraliud  vas  in  houo- 
renm. 

9.  Tercium  volumen  est  liber  Johannis  pape,  qui  dicitnr  os  aureuni,  de 
inlerprelatione  Evangelioruni;  et  in  fine  sunt  quedam  omelie.  Incipit  in 
primo  folio  :  ffgemitus  enini  diclus  est  a  gemendon;  in  secundo:  rrdies  sex 
assumpsit  Jésus n;  et  finit  :  rrin  penultinio  et  ])eculiari  quadam  prc-. 

10.  Quaitum  est  glosa  Hujjonis  de  Sanclo  Victore  super  Psalteritmi.  In- 
cipit in  primo  folio  :  ffSancli  Sjiiritus  assit  nobis  gratiaii;  in  secundo  : 
f  pro|)lietiis  frequentius  uliniurn  ;  et  finit  in  penultinio  immédiate  anle  tabu- 
laiii  :  ''in  spirilu  doiiiiiiuni  laudomusi. 

11.  (Jiiiiihiin  est  l'salteriuni  cuni  glosa  ordinaria.  Incipit  in  primo  folio, 
^''  Nicolas  Habard,  évèque  de  Baveux  (l 'la  i-i  63i  ). 


—  àOb  — 

in  glosa  :  rf  peccaviel  in  via  peccatorumsletin;  in  secundo,  in  tcxlu  :  frquum 
novit  Dominus  viani  justoruni»;  et  finit  in  penultiino  folio,  in  glosa  :  frse- 
denles  super  duodecim  sedes  et  tunc«.  Ex  dono  mogistri  Joliannis  du 
Homme,  decani  Baiocensis. 

12.  Sextum  est  expositio  Bede  exceipta  ex  variis  opusculis  beali  Au- 
gustini  super  epistolas  Pauli.  Incipit  in  secunda  columpna  secundi  folii  : 
ffuatione  suscepit  et  pro  pena  consecutus  estn;  in  tercio  folio  :  rrfilium  qui 
cura  vidisset  David n;  et  finit  in  penultimo  folio:  ffsi  dedero  primogeuita 
niea  in  porcisn. 

13.  Septimum  est  expositio  Haymonis  supci  episvolas  Pauli  et  quatuor 
Evangelia.  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  crSegregatus  in  evangelium 
Deiw;  in  secundo  :  fffratres  Domini  scripturarum  more»;  et  finit  in  penul- 
timo :  fffide  jani  sublimis  existens^. 

14.  Octavum  est  glosa  Magistri  [Pétri  Lombardi]  super  epistolas  Pauli. 
Incipit  in  secunda  columpna  secundi  fobi,  in  glosa  :  «trui  in  bujusmodi 
unde  et  sancta  ecclesiai;  in  iii°  :  rrcepit  humanam  et  rationalem  animam»; 
et  finit  in  penultimo,  in  textu  :  «boc  enim  expedit  vobis  orate  pro  no. n. 

15.  Nonum  continet  Convenientias  e\  angelistarum ,  quod  vocatur  Unum 
ex  quatuor.  Incipit  in  primo  fobo  ;  ff Liber  generationis  Jesu  Cbristin;  in 
secundo:  wm  iiia  hora  accesserunt  discipulin;  et  finit  :  a  ut  manducarent 
pascba». 

Ita  est:  G.  Mathei,  G.  Maseline. 

In  secundo  pulpito  dextre  partis  siint  libri  sequentes,  quos  onincs  donavit 
dominus  Ludovicus  de  Haricuria,  patriarcha  et  episcopus  Baiocensis;  in  latere 
supertori  incipiendo  ut  supra  : 

16.  Primum  volumen  est  prima  pars  Biblie,  a  principio  usque  ad  Psal- 
terium  inclusive.  Incipit  in  secundo  folio:  ffconcipiet  lingua  volveretn;  iu 
tercio  :  ff  annos  trigenta  non  legantur»  ;  et  finit  in  penultimo  folio,  in  rubro  : 
fffilius  suus  Absalonfl. 

17.  Secundum  est  secunda  pars  Biblie,  a  Parabolis  Salomonis  usque  ad 
linem.  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  rr Jungatepistola  quos  jungit  sacer- 
dotium»;  in  ii°  :  ffet  mansuetis  dabit  gratian;  et  finit  in  penultimo  :  trduo- 
decira  mai'garile  sunt  per.» 

18.  Tercium  est  liber  Concordantiarum  completus.  Incipit  in  primo 
folio  :  ffCuilibet  volenti  requirere  concordantiasn;  in  secundo  :  ff.i.  pa.  xv.  c. 
princeps  trium";  et  finit  in  penultimo  folio  :  trChristus  Dei  electus.n 

19.  Quartum  est  postilla  moralis  magistri  Nicholai  de  Lyra  supra  totam 


—  /tOO  — 

Bihliain.  Incipit  in  primo  folio  :  ffVidi  indoxlcva  sodonlis  snpor  ihromimn; 
in  secundo  :  rspiritum  ouhornata  jn'oncil'';  ol  (inil  in  pcnidlinio  :  ffpor 
rogcni  l)i>in('lriuiii  (pii  l'iiil  advcrsariusî. '^ 

20.  Ouinlmn  est  opiis  insijpic  licati  Tlionio  do  Acfpiino  snpor  ovano'olio 
Joliannis.  Incipit  in  primo  lolio  :  rfDivinc  \isionis  snhliniilatow;  ins(>cnndo: 
ffmiilum  non  alicpiando  possit  osso  inrorinc;  et  linit  in  |)('nnltimo  in 
to\ln  :  rsic  onm  volo  nianere  donec*. 

21.  S(>\tnm  est  postiila  snpoi-  ovangolinm  Joliannis.  Incipit  in  pi-imo 
lolio  :  ^Vidi  Dominnm  so(l(Mitom  sn])or  soliuio'';  in  socnndo  :  frr'ilalc  do 
nuptiis  vocatus  csl'^;  ot  iinit  in  pcnidliiiio  :  r-dc  iHictonlalc  tria  ponil'n. 

22.  Scpliiuniii  ost  oxplanalio  Joroi\iini  super  primam  |)arleui  Ysayc. 
Inci|)il  in  secundo  lolio,  iu  nigi'o  :  rre\pl(>lis  longo  vi\  lempore»;  in  tercio  ; 
(rquo  siguilicantur  due  tribusr»,  et  (init  in  penullimo  :  rromnis  (jili  hil)ei'il 
do  aqnis  Jesui. 

23.  Octavum  est  explanafio  ejnsdem  Jei'onimi  in  secnndam  parlem 
Vsave.  Incipit  in  secunda  coinmpna  secundi  folii,  in  nigi-o  :  rrdecinms  liher 
qnem  nunclialiehnis  in  inaniljus«;  in  tei'cio  :  rresse  |)roiuittit  sic  majoreni»; 
et  finit  in  pemillimo  :  rret  illud  ajjostoli  levan.'^. 

24.  \onum  est  <>losa  Magisli'i  | Pelii  Ijomljardi|  super  epislolas  Pauli. 
Incipit  in  primo  folio:  irPrincipia  rfrnm  inqtlirenda  snnt  pl'ius»;  in  se- 
cundo: r-ant  a|)oslolos  ante  hahuissemus^  ;  et  Huit  in  peiudtimo,  in  lexln  : 
rrextra  portaiu  passns  est  exeanms^. 

25i  Decimum  contiuet  omelias  lieati  Angustini  super  evangelium  Jo- 
liannis. Incipit  in  tercio  folio,  in  nigi'o  :  r^nluentes  quod  modo  audivimus 
ex  lectione  a])ostolicai;  in  quarto  :  ffsic  propinavil  vei'ban;  et  ûnil  in  nl- 
limo  :  rripse  compellerer  iiieuiii  terminare  sermouemTi. 

//(  latere  infcriori  dicti  pulpili  : 

26.  Priinnm  voUmien  continet  nnielias  lieati  (iregorii  sliper  Evangelio , 
nniuero  xl.  Iiici|)it  in  primo  folio,  post  talmlam  :  rtln  illo  tempore,  dLxit 
Dominus  Jésus  discipulis  suisn;  in  secundo  :  frregnum  l)ei  ac  si  apertc 
dicat»;  et  fiiiit  in  penullimo  :  rrex  èadem  luce  càndescereti. 

27.  Secundum  coûtiitet  omelias  Johannis  Ghrisostomi  super  Matheum, 

el  sermones  Iteali  Bernardi,  ahhalis  Glaravallensis,  super  Canlica  canti- 
cornm.  Incipit  in  primo  lolio,  in  nigro  :  crSicut  réfèrent  Matheum  con- 
scrihere  eVcitij^elinnlT)  ;  iil  secundo  :  mniaque  (Ioikn-  (piiescal  ira  fralris 
lui-;  et  finit  in  jienulfimo  :  "sponsa  in  suiiimo». 

28.  Tciciiuii  l'sj  e\|)()sitio  Iteali  Ambrosii  super  epislolas  l'auli.  Inci|)il 
iti  secdnda  coliimpiia  primi  Iblii  :  ffpllisicrt  rationP  perjietim  per  legemn  ; 


—  /i07  — 

in  secundo  folio  :  fftionis  ostondil  misteriumTrinilalisîi;  ol  finit  in  |)ennl- 

timo  :  ffconfessionnni  indociinahiiem  ûdov. 
» 

29.  Quarlnni  est  expositio  Iteati  Jeronimi  super  iihi'os  sex  niinorum 

[iroplielaïuni ,  videlircl  :  Aliclien ,  Ahaciic ,  Zacliarie ,  Joelis ,  Jone  et Malacliie. 
Incipit  in  pj-inio  folio,  in  nig^ro  :  ffMichcas  in  qneni  nimc  connneulariosn; 
in  secundo  :  rrque  super  refertur^i;  et  finit  in  penullimo  :  fret  esse  cuni 
Christo  nln. 

30.  Qiiiutinn  continet  cpislolas  beati  Augustini.  Incipit  in  primo  folio, 
in  nigro  :  rr Domino  illustri  et  merito  prestantissimon  ;  in  11°  :  «esse  justum 
arbilralusn;  et  finit  in  penultimo  :  rrut  bellum  excileturn. 

31.  Sextum  in  veteri  littera  continet  muitas  omelias  Joliannis  Cliriso- 
stomi  et  libros  ejusdem  :  Quod  nemo  leditur  nisi  a  semetipso;  de  compunc- 
tione  cordis;  de  reparatione  lapsi,  cum  quibusdam  aliis.  Incipit  in  primo 
folio,  in  nigro  :  rralmipropliete  progeniesi;  in  secundo  :  ret  colores  colo- 
ribus  permiscentes  1  :  et  finit  in  antepenultimo  :  ffuicbil  fixerat  quod  in 
profundum.i 

32.  Septimum  continet  epistolas  beati  Bernardi,  abbatis  Claravellensis. 
Incipit  in  primo  folio  post  lahiilam,  in  nigro:  rrSatis  et  plusque  satis'n;  in 
secnndo  :  rrsic  fefellit  illura  sanctitasi  ;  et  finit  ante  tabulam,  in  nigro  :  rrnon 
illis  jam  sic  nobis  merito  imputelurTi. 

33i  Octavum  est  iiber  confessionum  beati  Augustini.  Incipit  in  primo 
folio,  in  nigro:  ^ Confessionum  meariun  libri  tredecimn;  in  secundo: 
frtriens  et  perficiens  queris  cum  nicbil'i  ;  et  finit  in  penultimo  :  rpost  opéra 
nostra  ideo  bo.'^. 

34.  Nonum  continet  excerpta  novorumdoctorum  super  Vêtus  Testamen- 
tum.  Incipit  in  secundo  folio  :  rrilli  sunt  qui  varia  virtutis  claritatent  (s/c)5i; 
in  m°  :  trplationem  veritatis  elevatus  intendit  1;  et  finit  in  penultimo  :  rrab 
ore  procul  et  aure  rc^i. 

lia  est:  G.  Mathei,  G.  Maseline. 

In  tercio  pulpito  dexirc  partis  coHliiteniur  Ubri  sequeittes ,  quos  eliain  omnes 
donavit  prefatus  doviinus  Ludomcm  de  Haricurta,  patriarcha  et  episcopus 
Daiocensis;  in  lalere  sitperiori  incipiendo  ut  supra  : 

35.  Primum  volumen  est  prima  pars  epistolarum  Jeronimi.  Inci[)it  in 
primo  folio  in  nigro  :  frOninibus  ecdesiastici  ordinis  devotis  zelatoribusn; 
et  in  quinto  post  tabulam  ,  in  nigro  :  rrdormientem  te  et  longo  jam  tempore 
legenteni";  et  finit  in  penultimo  :  rperveniant  absit  ut". 

36.  Secundum  continet  secundara  parteni  epistolarum  Jeronimi.  Incipit 
in  primo  folio  post  tabulam.  quod  est  quartum  in  ordine.  in  nigro  :  frFrater 


—  'i08  — 

Amhrosius  tua  niichi  iiuiniiscula  pn>roioiis7i;  in  secundo  :  (rnianifestissinia 
est  Genesis";  et  finit  in  penultinio  :  ttjohannis  precursoris  oxpletis». 

37.  Torcium  est  prima  pars  Vincentii  in  Speculo  hystoriali.  Incipit  in 
primo  folio,  in  tahula  :  frDe  Alxlon  ot  Sonno'-;  et  in  ({uarto  post  labulani  : 
ffvidobain  pivterea  juxta  Daniolein  proplictanm  ;  et  liait  in  penultinio  : 
rrexoscularetur  liabebat  tain.i. 

38.  ()iiartuni  voluinen  est  secunda  pars  ejusdcin  Vencenlii  in  Speculo 
hystoriali.  Incipit  in  prima  columpna  quarti  folii  post  tabulam,  in  nigro  : 
ffGayo  ijO^ilur  cum  esset  Rome  et  rediret";  et  in  folio  sequenti  :  rrquid  om- 
nibus et  acerbissimos "  ;  et  linit  in  penultinio  :  wquid  frater  juvenis  a  spiritu 
for.-. 

39.  Quintuin  est  tercia  [pars]  ejusdem  Vencentii  in  Speculo  hystoriali. 
Incipit  in  primo  folio  post  tabulam,  quod  est  quartum  in  ordine  :  rr la  An- 
{rloriiin,  in  quinta  Wandalornnm  ;  in  folio  sequenti  :  n-ejus  anno  .i.  qun 
mortnoi  ;  et  linit  in  peaullimo  :  ffvonit  ad  euni  cuin  sociis  iim. 

40.  Scxtum  volumen  est  quarta  pars  ejusdem  Vincentii  in  Speculo  hys- 
toriali. Incipit  in  primo  folio  post  tabulam,  quod  est  tercium  in  ordine, 
in  nigro  :  rrKarolus  igitur  magnus  cntu  jam  super  Francosn;  in  sequenti  : 
ffannis  xi,  deinde  Michael  solusn;  et  linit  in  penullimo  :  «liberati  sunius 
nichil  erit". 

41.  Soiilimum  est  primus  libei-  Speculi  moralis  ejusdem  Vincentii.  In- 
cipit in  piiiiio  l'oho,  in  nigro  :  ffin  omnibus  operibus  tuis  memorare  novis- 
siman  ;  in  secundo  :  fret  mores  seriosius  ordinare«,  et  finit  ante  tabulam  : 
«rlicet  non  eodem  ordine  prosequaturfl. 

42.  Octavum  continet  Hystoriam  ccclesiasticam  tripartitam  et  Hystoriam 
scolaslicam.  Incipit  primo  folio,  in  nigro:  crUtiliter  nimis  in  capite  libri 
prefacio  ])onituni;  in  secundo  :  rrcogatur  affligi  et  nature  vini  faciat»;  et 
linit  in  pennltiiiio  :  rrexpectans  aerisn. 

In  lateve  tnferion. 

43.  Primum  volumen  partim  in  pergameno  et  partim  inpapiro,  est 
prima  pars  Panlheologie.  Incipit  in  primo  folio  :  ff  A.  a.  a.  Domine  Deus,  ecce 

nescio  locpiin;  in  secundo  :  ^devolione  eisdem  etiam  si  non  valden;  et  finit 
in  penullimo  :  ffsolum  obligal  quo  ad  Deuni  sicul'i. 

44.  Secundum  est  secunda  pars  Panlheologie,  eliaiii  paitiiu  in  perga- 
mono  el  partim  in  papiro.  Incipit  in  primo  folio  :  rrFama.  Circa  lamaiii 
coiisidcranda  sunl  tria";  in  secundo  :  rrubi  super  q.  h-i.  arliculo  3"n;  cl 
liiiil  in  penullimo  :  rrunde  quandiu  orantes  devotio  cessati. 

45.  Tercium  conlinel  decem  libros  prime  décade  Tyli  Livii  in  gallico. 


—  ^09  — 

Incipit  in  primo  folio  :  "A  prince  de  très  souveraine  excellence  i';  in  secundo  : 
ffdont  les  Uoniains  avoient  tousjoursîi;  et  finit  in  pennltimo  :  r-luy  avoient 
promis  très  grande  pecunen. 

46.  Quartum  continet  decem  iibros  secunde  décade  ejusdeniTyti  Livii, 
etiam  in  gallico.  Incipit  in  primo  folio  :  a  A  très-hault  et  souverain  prince  n  ; 
in  secundo  :  a  particulières  avant  ceste  première  guerre  ^i;  et  finit  in  penul- 
timo  :  crue  maiz  que  tant  qu'il  en  ap.n. 

47.  Quintum  volumen  continet  novem  Iibros  tercie  décade  ejusdem  Tyti 
Livii.  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  rrTout  ainsi  comme  se  je  en  ma 
propre  personne  n  ;  in  secundo  :  rà  Rome  les  legalz  des  Rodiensn;  et  finit 
in  penultimo  :  crde  demeurer  ne  se  ilzri. 

48.  Sextum  est  lectura  Bonaventure  super  quartum  Sententiarnm.  In- 
cipit in  primo  folio  :  frUnguentarius  faciet  pigmenta  suavitatis^i  ;  in  secundo  : 
rrger  erat  ideo  oportuit  et  expedivit»  ;  et  finit  in  penultimo  :  frquod  si  alic|uis 
vovit  castitatem  et  habitum  i-eligionisi. 

49.  Item  in  dicto  pulpito,  in  virga  inferiori,  super  mensa  ejusdem  pul- 
piti,  reposita  sunt  alla  duo  volumina  magna,  in  papiro,  fratris  Rainerii 
de  Pisis,  ordinis  Predicatorum ,  que  intitdantur  Pantheologia ,  in  quibus 
proceditur  secundum  ordinem  alphabeti.  Primum  incipit  ab  A  usque  ad 
L  exclusive.  Incipit  in  primo  folio  :  rrQuia  in  sunmia  Rainerii,  que  alias 
Pantbeologia  vocaluri;  in  secundo  rfsi  ambulans  per  viam  in  arbore  ^i;  et 
finit  ante  tabulam  :  wet  prima  secunde,  q.  G.  XIII.  articulo  ix,  in  çor.  q. 
in  fine  «. 

50.  Secimdum  volumen  incipit  a  littera  L  usque  ad  fineni  alphabeti. 
Incipit  in  prima  linea  prirai  folli  :  aQuod  tribus  modis  contingit  laudare 
Deunm;  in  secundo  :  ffutrum  Deus  sit  ore  laudandusn;  et  finit  in  penul- 
timo :  ffkarismata  meliora  etc.  sic  ait^. 

Nota  quod  de  libris  prefati  domini  patriarche,  in  sua  sedula  contentis, 
desunt  hic  adhuc  quinque  volumina,  videlicet  :  Summa  Astensis,  liber  ethi- 
mologiaruni  Ysidori,  tractatus  Innocentii  super  septem  psalmos  peniten- 
tiales ,  omelie  Gregorii  super  Ezechielem  et  epistole  Eusebii  ac  Girilli ,  cum 
aliis  pluribus  tractatibus. 

Ita  est  :  G.  Mathei.  G.  Maseline. 

In  quarto  pulpito  dextre  partis  sunt  libri  sequeiiles ,  in  latere  snpenori  inct- 
picndo  ut  supra  : 

51.  Primum  volumen  est  Biblia,  in  mediocri  volumine.  Incipit  in  se- 
cundo folio  :  rromnes  vendicant  scribimus  indoctir»;  in  tercio  :  fret  Tylum 
et  Phylomenamn;  et  finit  :  trante  nomina  hebrea.  Gratia  Domini  nostri  Jesu 
Ghristi  cum  omnibus  vobis.  Amenn. 


—  AIO  — 

52.  ScciiikIiiiu  t'sl  p^losaonliiiai'ia  super  Cionesim.  liici|)il  in  primo  l'olio  : 
(fDivinos  libros  lofrinuis  in  lîuila  mulliludinefl;  in  lercio,  in  le\ln  :  rrlii 
princi|)io  iMravil  Deus  eeluni  et  lei-rain-  el  Unit  in  peniiilinio  : .  .  . 

53.  Tert'ium  eonlinel  exposilioneni  per  spéciales  libros  distiiiclani  supei- 
Exoduin  et  Loviliciun.  Incipit  in  primo  folio ,  in  nigro  :  frUnusqnisque  senno 
scripins  osl  Domine";  in  secundo  -sic  el  si  (juis  Domini  sermone^;et  (inil 
in  peiudlinio  •  r-et  non  vos  ahlioniinahilur  anima«. 

54.  (>n;u'luiii  esl  exposilio  Paschasii  super  laïuenlaliones  Geremie.  In- 
cipil  in  primo  folio,  in  nigro:  ffMullo  cogor  longoque  confeclus  vile  ledio  ; 
in  secundo  :  trpsalmista  qui  séminal  in  lacrimisn;  et  (inil  in  ]icnullimo  folio 
textus  :  trexpaninnu'  ulique  sine". 

55.  Quinlum  esl  glosa  ordinaria  super  Jeremiam.  Incipil  in  primo  folio  ; 
(rJeremias  propliela  qui  hic  prologusn;  in  secundo  in  lexlu  :  frprophela  in 
gentiluis  dedi  le  el  dixi  :  A.  a.  a.n;  el  finit  in  penullimo,  in  glosa  :  «exer- 
ciluum  corona  gloriefl. 

56.  Sextum  esl  glosa  ordinaiia  super  duodccim  minores  Prophelas.  In- 
cipit in  primo  folio,  in  glosa:  rrOrdo  pi'oplictarum  secundum  hoc  lalisesU; 
in  secun<lo,  in  lexlu  :  crverbum  Domini  qiiod  faclum  ad  Oseeii;  cl  linil  in 
penullimo,  in  texlu  ;  rrlrisles  coram  Domino  ex.». 

57.  Septimum  est  expositio  fi-atris  Thème  Gislerciensis  ordinis  super 
Ganlica  canlicorum,  conlinens  duodecim  libros  partiales.  Incipit  in  primo 
folio  :  rrReverendo  pairi  domino  Poncio^;  in  secundo  :  rrel  Judas  Christo 
lercium  deditn;  et  linil  in  penullimo  aquia  viam  Chrisli  venienlis». 

58.  Oclavnm  est  expositio  Rabani  super  libros  Regum  el  Machabeorum. 
Incipit  in  primo  folio  :  rrCnni  veneralionem  tuam,  sanctissime  patem;  in 
lercio  :  ffin  mulliloquio  formemur  precesn;  et  finit  in  penullimo  :  rmec 
ollerun\  ergo  nec  te." 

59.  Nonum  coiilinet  epistolas  Pauli  cum  glosa  inlerlineari.  Incipil  in 
lercio  folio  :  frprimum  et  greco  juslicia  enim  Dei«;in  (juarlo  :  ffpropter 
ipiod  inexcusabilis  esto  homon;  et  finit  in  penullimo  :  ffimpediat  et  per 
illamn, 

60.  Decinuim  eonlinel  glosam  ordinariam  super  Malheum  et  Marcum. 
lnci]tit  in  primo  folio  :  «rModus  Iraclandi  lalis  os\r>;  in  lercio,  in  lexlu  : 
ffPhares  autem  genuit  Esron??;  cl  (inil  in  penullimo,  in  glosa  :  ffEvangeliste 
lacère  significaln. 

61.  Undecimum  est  exposilio  qucdam,  ad  modum  Iraclatus,  super  epi- 
stolas Pauli,  in  liltera  minuta.  Incipit  in  primo  folio  :  irSciendum  quod 
(pKMuadmodum  in  secularibus  scienciisi;  in  secundo  :  irin  scripturis  a.  q 


—  Ml  — 

Evangeiiiuii";  et  (înil  iii  ultimo  :  f-eum  in  liumilitale  nascenlem  non  agno- 
veruntn. 

In  lalerc  infcriori  : 

62.  Prinium  volumen  est  una  Biblia,  in  parvo  volumine.  Incipil  in  se- 
cundo foiio  :  rr  céleri  qui  variam  superiectilem»;  in  iii°  :  frnullo  deprecatui- 
super  quo  nielius  lacère  pulon;  et  finit  in  penultimo  :  fftheodas  iaudans 
vel  iaudatio  seun. 

63.  Secundum  continet  Bedam  super  Apocalipsim,  et  sexdecim  ser- 
mones  Augustini  super  dictam  Apocalipsim,  et  expositiones  Berengaudi 
super  decem  visionibus  Apocaiipsis.  Incipitin  primo  foiio,  in  nigro:  cfApo- 
calipsis  sancti  Johannis  in  qua  bella»»;  in  secundo  :  «detur  tamquam  eo 
jam  temporen;  et  finit  in  penultimo  :  travaricia  videlicetn. 

64.  Tercium  est  glosa  ordinaria  super  Job  et  Apocalipsim.  Incipit  in 
primo  folio  :  ffCogor  per  singulos  Scriptiu^e  libros  divine  «;  in  n°:  rrvirtus 
Job  et  in  quiète  magna  fuitn;  et  finit  in  penultimo,  in  glosa  :  ffclaritales 
in  aspectu  suum  sxn.fi. 

65.  Quartum  continet  giosam  ordinariam  super  quinque  libros  Sapien- 
tiales.  Incipit  in  primo  folio  :  rr  Jeronimus.  Jungat  epistolan  ;in  ii",  in  textu  : 
fffonlem  frustra  deglutiamus  emnn;  et  finit  in  penultimo  in  textu  :  «et 
libéras  eos  de  manu  gen.«. 

66.  Quintum  continet  postillam  magistri  Nicolai  de  Lyra  super  omnes 
Prophetas  et  libros  Sapienliales.  Incipit  in  primo  folio  :  cr Jérusalem  evange- 
listam  dabo»;  in  it°  :  frparte  erant  ita  mali  ut  predictum  est»;  et  finit  in 
penultimo  :  ffmulta  enim  accepit  de  dictisn.  Ex  dono  magistri  Johannis 
Gervasii  canonici. 

67.  Sextum  est  explanatio  beali  Jerouimi  in  epistola  ad  Tytum,  et  in 
fine  continet,  in  minuta  littera ,  quaradam  expositionem  super  Apocalipsim. 
Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  crLicet  non  sint  digni  fide»;  in  secundo  : 
ffhec  autem  servitus  caritatis  est«;  et  finit  in  penidtimo  :  rrita  dicens  et 
postquam  vidi'^. 

68.  Septimum  est  Psalterium  secundum  translationem  Jeronimi  Euse- 
bii.  Incipil  in  primo  folio,  in  nigro  :  rrBeatus  vir,  qui  non  abiit»;  in  n°  : 
rfquia  tu,  Domine,  specialiter  securum  habitare  fecisti  me»;  et  finit: 
ffomne  quod  spiral  laudet  Dominum.  Alleiuia.  n. 

69.  Octavum  est  epyllialamimn  Origenis  super  Gantica  canticorum.  In- 
cipil in  primo  folio,  in  nigro  :  frEpythalamium  libellus  hic,  id  est  nuptiale 
cai-men«;  in  secundo  :  tffibrorum  Salomonisn;  et  finit  m  autepenultimo  : 
ffeos  extrahat  de  cavernis». 

70.  Noiuun  est  explanatio  seu  tractalus  Jeronimi  super  Danielem  pro- 


—  ù\^2  — 

plielnm.  liici[)il  in  |)riiiio  folio,  in  nigro  :  r-Conlra  propholani  Danieleni 
(Inodecininni  lihrnni  sinhit  Porphirius^  ;  in  soonndo  :  n-idcirco  illnai  appa- 
rore";  el  liiiit,  iu  ullinio  folio  in  nigio  :  ffobservationem  nostram  subver- 

71.  Dociinuni  (>sl  expositioPsallerii.  in  niodiocri  litlcra.  Incipit  in  primo 
folio  :  ffCuin  islud  dignissinuim  opus  totuni  in  jn-ophcliai;  in  socuiido: 
fflioncslas  cjnasi  dicerot  non  possnnius'i;  cl  linil  in  j)eiudtinio  :  frpro  jnor- 
tilicalioMi»  carnis  cl  laudalo^i. 

72.  Undocimum  est  explanatio  Jei"oninii  super  Ysayain;  incipit  in  se- 
cundo folio  :  ffVidclur  iidiruuuu  ojusdoni  illnd  apostoli  audiat^;  in  111° 
folio  :  ffUoiuelie  venitn,  et  Unit  in  penullinio  :  rrdidicerunt  se  esse  ter- 
ra m -1. 

73.  Duodecinuuu  est  (^risoslonuis.  tani  de  opère  perfecto  quam  ini|)or- 
feclo,  super  Mallieuni.  Incipit  in  |)rimo  folio,  iu  uigro  :  ffOportebal  quid 
nos  uou  iudigere  co'";  in  secundo  :  frpinantes  hiis  que  dicta  sunt«;  et  finit 
in  pciudlinio  :  cfcl  (piodani  modo  pars  est  parabole  hujus». 

Ita  est:  G.  Matiiei.  C.  Maseijne. 

In  quinto  pu/pilo  dc-rlrc  partis  suiit  lihvi  scqucntes ,  in  lalcre  superiori  inci- 
piciiclo  ul  supra  : 

74.  Prinnim  voluuieu  est  liber  Augusiini  de  civitalc  Dei'"'.  Incipit  in 
primo  folio  tabule,  in  nigro  :  «De  adversariis  nominis  Chrisliii;  in  octave 
j)ost  labulam,  iu  nigro  ;  fflnterea  Roma  Gothorunm;  et  Unit  :  rrper  pro- 
pliolani  dixil  :  Kro  illoriuu  Deusn.  Ex  dono  donmi  Nicolai  Ilabardi  epi- 
scopi. 

75.  Srcundnm  volumen  est  liber  Augusiini  super  Joliannem.  Incipit 
in  primo  folio  textus,  in  nigro  :  ffEx  lectione  aposlolica  quod  animaiis 
bomorrin  spcundo  :  ffipsi  montes  sunt'';  et  finil  in  penuUinu)  :  fctunc 
enm  minus  dilectnri  siunusn. 

76.  Tercium  conlinel  libres  Augusiini  de  concordia  evangelislarum  et 
de  sermonc  Domini  in  monte.  Incipil  in  socunda  columpna  primi  folii,  in 
nigro  :  rrj)cr  eosdem  annos  cpiibus  paulalim  libros^;  in  tercio  folio  ;  rrsivc 
cum  solo  sive  cum  ccleris'^;  et  Imil  in  pcmdlimo  :  rrproiude  in  primoge- 
nilis  tuisn. 

77.  Quartum  conlinet  qualiioi-dccim  libros  et  0j)uscula  beati  Augusiini, 
inter  quos  primus  liber  est  Encbelidion,  secundus  de  doctrina  Cbrisliana, 
pcnnltimns   de   prcdeslinalione  sanclornu) ,  cl  ullir)uis  de  bono  persevc- 

^')  N"  56  du  catalogue. 


—  à\Z  — 

rnnlio.  Iiicipit  iii  primo  folio,  iii  nigro  ;  rrDici  non  ])olosl,,  dilectissime  fili 
Lanrenti'';  in  secundo:  frdimus  spes,auleiii  iionnisi  bonarurn  rerum  estn; 
et  finit  in  pcnultinio  :  rrdeni  dona  esse  uticjue  credidit  neci. 

78.  Quintuni  conlinel  sermones  beati  Augustin!  su[)Oj'  |)riniam  canoni- 
cam  Johnnnis;  item  alios  super  Arrianos,  su|)er  Judeos  et  supei'  paganos, 
el  quosdam  alios  de  resuirectione  Domini.  Incipit  in  primo  folio,  in  ni- 
gro  :  rrMeminit  sanctitas  veslra  evangelium  secundum  Jo.  in  secundo  5i. 

79.  Sextum  continet  libros  Augustini  de  bono  conjugal!  et  de  adulte- 
rinis  conjugiis  et  de  virginitale,  et  quedam  omelia  Jeronimi  de  persecutione 
Christianorum.  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  ffQuoiiiam  unusquisque 
homo  humani  generis  pars  estr;  in  secundo  :  ffcrescite  et  multiplicaminifl; 
et  finit  in  penullimo  :  rrnon  babebit  me  Dominusn. 

80.  Septinium  continet  libros  Augustini  :  Unde  nialum,  et  de  libero  ar- 
bitrio  et  suas  retractationes  in  eisdem  libris.  Incipit  in  secunda  columpna 
primi  folii,  in  nigro  :  ffDic  mihi,  queso  te,  utruni  Deus»;  in  secundo  : 
rrego  duas  esse  disciplinas  putow;  et  finit  in  penultimo  :  rrecce  jam  longe 
antequam  Pellagianai. 

81.  Octavuni  continet  libruni  Augustini  de  singularilate  clericorum  et 
epistolas  Syniacbi,  cum  multis  allis  opusculis  Senece.  Incipit  in  primo 
folio  :  rrPromiseram  quid  vobis  ante  tempus^i;  in  ii"  :  rrmetuite  quantum 
potestisn;  et  finit  in  penultimo  :  «numquid  dicet  ali(juis  propter  hoc». 

82.  Nonum  continet  bbros  Augustini  :  de  quanlitate,  de  ratione  anime 
ad  Gonsentum  episcopum,  omelia  de  decem  plagis,  epistolam  ejusdera  de 
visione  Pétri  apostoli  et  sermonem  saucti  Metliodii  de  tenqwre  Antechristi. 
Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  rrSi  quum  quanta  sit  diligentissime  dis- 
putatum  estn  ;  in  n°  :  rrquod  a  te  explicari  vellem'i;  et  finit  in  penultimo: 
fffilie  Phol  régis  Ethyopien. 

83.  Decimum  continet  librum  Augustini  de  vera  religione,  expositio- 
nem  super  Job  el  opuscula  Dyonisii  Ariopagite.  Incipit  in  primo  folio,  in 
nigro  :  frCum  omnis  bone  vite  ac  béate  via^^;  in  ii°  :  frquamobrem  sanan- 
dum  est'^;  et  finit  quidam  ergo  maie  habcns  ves.n. 

84.  Undecimum  continet  libros  Augustini  de  virginitale,  et  Eraclii  de 
vita  sanctorum  Patrum.  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  rrin  quoetCbristi 
virgines  admonuimusT)  ;  et  secundo  :  rrdenique  fralribus  ejus  et  secundum 
carnem  cognatis^;  et  finit  in  penultimo  folio,  ante  grossam  litteram  que 
sequilur  :  frqui  incidant  in  ])cccali  ruinamr.. 

85.  Duodecimum  continet  librimi  Augustini  de  questionibus  Veleris  et 
Novi  Testamenti.  Incipit  in  secunda  columpna  primi  folii,  in  nigro  :  rrDe 

Archéologie.  27 


l)('o  fl  (le  honiillis  liboroaii)!!!'!!)- :  iii  m':  ^ciir  Saloiiioii  s|)iiiliim  sapientie 
liabuil*;  el  linit  in  pciuiltimo  :  rrsi  licri  oporlereL  suaiii  cpislohiu". 

86.  Deriimiiii  toiciimi  osl  liltcr  \ii;>;iisliiii  de  coiiconlia  ovai)j;clislariim. 
Inci|)il  in  n"  l'olio  :  freorum  quos  aiilo  passioncin -^  ;  in  l  M-cio  :  rr  Dons  illa  esl 
cl  prece[)lis  cxorcendo  vile;  cl  linil  :  ffapnd  cnni  discipnlis  poilcs  laval^i. 

In  lutere  iiifciiori  : 

87.  Primnin  volnincn  est  prima  pars  Morulinni  fircgorii ,  ns(jn('  ad  li- 
iiiinn  M\"'  inclnsive.  Incipit  in  primo  Inlio  posi  laltidani ,  in  nif>TO  : 
rr Heveicntissiino  et  sanctissinio  liatii  Leandro  coepiscopo-^;  in  secnndo  : 
frel  nov  in  (|ua  dicinni  esl  concc|)lns  osl  lionio'^;  el  linil  in  pennllinio  : 
tf(licebam(]ne  in  nidnloji.  Ex  dono  doniini  INicholai  Habardi  episcopi. 

88.  Secundnni  volnmeu  esl  secunda  pars  Moialinni  Grej'orii ,  a  libro 
\\  nstpie  ad  lineni.  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  rrSinc  aliqna  cornpa- 
ralione  transcendai ^i;  in  secnndo  :  ffpaupeinm  el  viduaruni  consolatorenm -, 
el  linil  in  penullinio  :  «veritas  ni  non  cvacuelnr  rein.  Ex  dono  ejnsdeni 
Habardi  cpiscopi. 

89.  Tercinni  est  tabula  Moraliuni  Gregorii.  Incipit  in  piimo  folio  : 
crAbstinentia  de  mirabili,  abstinentia  ypocritefl;  in  ii":  rranior  proximi«;  et 
linil  in  |)e!iullinio  :  ffOriones  y/jn.  Ex  dono  prefati  iNicbolai  Habardi. 

90.  (Jnartnni  voinmen  est  Regislrum  Gregorii.  Incipil  in  primo  folio 
libri ,  (piod  esl  teiciuni  in  ordine,  in  nigro  :  tfct  Filiuni  el  SpiriUnn  Sanctnm 
1res  personas  unam  substantianm  ;  in  a"  :  rrinsidiis  injuslicia  uulla  surrepaU  ; 
et  linit  in  pennllinio  :  rra  nobis  promulgatio  subscripsi  Jobannesw. 

91.  Qnintuni  est  liber  Omeliarum  beati  Gregorii  super  cvangeliis  que 
in  ecclesia  legunlur.  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  ffSanctissimo  frati-i 
Secundino  coepiscopo»;  in  ii°  :  frditorum  eqnanimiter  portât  ubi  et  snb- 
diturii;  cl  linit  in  penultimo  :  cflicet  enini  llagellali  fuissent,  ut  in  Actibus 
Aposlolorum". 

92.  Sextum  ilernm  est  Registrnm  beati  Gregorii.  Incipil  in  secundo 
folio  :  ffcivilatc  tcneor  Roniana  religatus'":  in  tercio  :  -^si  niiclii  bec  difli- 
cilia  sunt  quia  et  valde  onerosai ,  el  linit  in  pennllinio,  in  nigro  :  rrel  aliis 
coliertionis  exemplum  sit». 

93.  Septimum  iteruni  continet  Omelias  beati  Gregorii  super  Evangelia 
que  in  ecclesiis  legnntur.  Incij)it  in  secunda  colnin|)iia  secundi  folii  :  rrln 
illo  tem|>oi'e  dixiL  Jésus  turbis  :  Si  (piis  venil  ad  me;  in  lu"  :  rrlis  adjnnxil 
et  erunl  signa  in  soleetlnnai;  et  linit  in  penultimo  :  rfvei  ullinia  [»arlici- 
pari  cui  res^i. 


—  7il5  - 

94.  Octavuni  continel  libres  Gassiani  de  instilulione  cenobiorum,  Dya- 
logorimi  Gregorii,  Pasloralis  ejusdein  et  omeliariiiu  ejnsdoin  super  Eze- 
chielem.  Incipil  in  primo  folio,  in  nig^ro  :  frVeloris  iiistriinieiili  narrai 
hysloria^;  in  secundo  :  ^coiiununia  persévèrent  quicquid  ei  inter  ianiulos 
Dei  presumiturji;  et  finit  in  penultinio  :  ffpulvereni  facimus  ut  ora- 
lionem». 

95.  Nonniu  est  Apologeticon  Gregorii  Nazanzeni.  Incipit  in  primo  folio 
libri,  (|uod  est  tercium  in  ordine,  in  nigro  :  ffProficiscenti  michi  ex  urbe 
magnopere  injungebas,  fdi  karissimen;  in  secundo:  crsubjectus  sum  Do- 
mino et  obspcravi  eumn;  et  finit  in  penultimo  :  ffcoiisequi  salutem  cuni 
utique^'. 

96.  Decimum  continet  flores  coHectos  a  Francisco  de  Maronis,  et  expo- 
sitiones  magistri  Mcholai  Trevetb  super  libro  de  civitate  Dei.  Inci[)it  in 
primo  folio,  in  textu  :  -rPriina  veritas  est  quod  illa  disciplina ^  ;  in  secundo  : 
ffsalvari  sicut  omnia  [)recepla  sunt  necessarian;  et  finit  in  penultimo  : 
ffin  G.  xxviu"-.  Ex  dono  prefati  domini  Nicholai  Habardi  episcopi--. 

97.  Lndecimnm  est  tabula  super  eodem  libro  de  civitate  Dei.  Incipit  in 
primo  folio  ffUt  de  infrascripta  tabula  noticiai;  in  secundo  :  rr  .li.ih.c. 
aS.e.  7),  et  finit  in  penultimo  :  irsi  auteni  populus  non  isto  sed  alio  diLn. 
Ex  dono  magistri  Guillelmi  Aubery. 

98.  Duodecimum  est  liber  beali  Augustini  de  civitate  Dei.  Incipit  in 
II"  folio  ;  cmia  ad  capacitatem  multitudinisn;  in  m"  :  ffillo  confugientes 
miseros  missos  victosque  Trojanos«;  et  finit  in  penultimo  :  ^saneti  preleri- 
lorum  carebuntfl. 

Ita  est  :  J.  Mathei,  G.  Maselixe. 

In  sexto  pulpi'o  dexlve  partis  sunt  libri  seqtientes ,  in  latcre  superiori  inci- 
ptendo  ut  supra  : 

99.  Primum  volumen  continet  epistolas  beati  Jeiouimi,  et  in  fine  libres 
Bernardi  de  diligendo  Deo,  et  de  consideratione  ad  Eugenium  papam. 
Incipit  in  primo  folio  libri,  post  tabulam,  videlicet  in  quarta  coluiupna,  in 
nigro  :  rr  Dileclissimo  filio  Jeronimo  Damasus»;  in  folio  s°quenti  :  'dîeatis- 
simo  pape  Damaso  Jeroninuisn,  et  finit  in  i^enultimo  :  Tsublime  potentia 
profundum  sapientiam  ejus?:.  Ex  dono  domiiii  Zanoni  de  Gastelliono,  epis- 
copi  Baiocensis. 

100.  Secundum  est  liber  Jeronimi  contra  Jovinianum.  Incipit  in  primo 
lolio  :  ffPauci  admodum  dies  sunt  quo  ex  uibe  P»oma'»;  in  secundo  : 
ffscimus  ecclesiarum  spe,  fide  et  caritate  inaccessibilenii  ;  et  finit  in  pen- 
ultimo :  ffuti  supra  diximus  incorruptionisn. 

27. 


—  -416  — 

101.  Teroimn  voluinon  csl  liber  beali  Ambrosii  super  psabmim  Beali 
iiiiMinculali.  Incipit  in  primo  folio,  ia  nigro  :  (tLicet  mistico  qnod  vcliit  lube 
incrt'puerit  sonofl;  in  secuiulo  :  (rsorpenlis  illocebris  oxchisus  Saucii  Spi- 
ritiis'-,  et  tinit  in  peiuiltiino  :  rfaniioi  inlondebant  voci  ejus'i. 

102.  Quarliun  continet  libruin  Ambrosii  de  Virginitalo,  ot  qiiosdam 
cju-dom  sermones  et  alia  ejus  opuscula,  el  in  fine,  libriini  Augiistini  in 
Kncliclidion.  Incipit  in  pi'imo  folio,  in  nigro  :  rfsi  jnxla  ceiostis  senlontiam 
verilalisn;  in  secundo  :  n-quia  qui  al)  omnibus  laudari  potesln,  el  fmil  in 
pcnultimo  :  ^(juecumque  ergo  mandat  ex.". 

103.  Quintum  continet  librum  Ambrosii  de  Paradiso,  fonfe  ac  flumi- 
nibus,  et  ligno  vile,  et  quamdam  expositionem  super  bbrum  Jesu  Nave,  et 
in  liue  quemdam  librum  astronomie.  lucipit  in  primo  folio  :  rr Plantaverat 
aiitem  Dominus  Deus  pniadisum  voluptalisi;  in  secimdo  :  aSpiritus  deo 
inlniit  mox  contnmeliam  carnis  invenitn;  et  linit  in  penultimo  :  ffla  qui 
babent  caput  superius  et  contraria  eorum». 

104.  Sextum  continet  Apologelicon  Origenis,  Periarchon  ejusdem  et 
x\  oinelias  ejnsdem  super  Lucam.  Inci])il  in  j)rimo  folio  :  rrCognoscendc 
verilatis  aniore  permotus«;  in  ii°  :  frprudens  lector  judicaverat  obtinerc, 
et  linit  in  penultimo  :  n-et  que  sunt  Dei  Deo  quorum n. 

105.  Septiraum  est  glosa  ordinaria  super  Exodum.  Incipit  in  primo 
folio  :  irb.  Exodus  grece  exitus,  vel  egressus  latines;  in  secundo  in  texlu  : 
frforle  mnltiplicentur",  et  finit  in  textu  :  rrper  cuiiclas  mansiones  suasr). 

106.  Octavum  est  Ysidorns  in  libro  Ethimologiarum.  Incipit  in  primo 
folio  tabule,  in  nigro  :  rrDe  disciplina  et  arlc,  et  in  primo  post  tabulam 
quod  est  sextum  in  ordine,  in  nigro  :  rrCum  amici  litleras,  karissime  (ili, 
suscipisn;  et  finit  in  penultimo  :  rrrotarum  quasi  carrum  acutumn. 

107.  Nonuin  est  liber  Ysidori  de  figuris  Veteris  Testamenti.  Incipit  in 
primo  folio:  ^Hysloriam  sacre  legis  non  sine  aliqua  pronunciationen;  inu°: 
cfciem  abyssi  quia  delictorum  cecitas??;  et  finit  in  penultimo  :  cfde  liacetate 
Domino  dicitur  adolescenlule». 

108.  Decimum  continet  librum  sermonum  beati  Leonis  pape  et  episto- 
larum  ejusdem.  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  rfLaudem  Domini  loquitur 
os  meumTi;  in  u"  rquotiens  nobis  misericordia  Deï-n.  et  finit  in  penultimo  : 
ffsumpsit  exordium  in  bac  pro  re-o. 

109.  Undecimum  continet  sermones  beati  Pétri,  Ravennatis  archi- 
e|)iscopi,  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  rrBcatus  ponlilex  Pelius,  Ua- 
vciiiiîilis  ecclesiçTi  ;  in  secundo  :  f^sensam  genitoris  largilas  coin proba vil»; 
el  finit  in  penultimo  :  frsciam  copiosius  inagnus  ingenio  loco  patri". 


—  à\l  — 

In  latere  in/eriori  : 

HO.  Primum  volninon  cnnlinnl  opislolas  l)oali  Gipriani.  ïncipil  in  |»rimf> 
folio,  in  nigro  :  ffCipiianus  Cecilius  primus,  Policai-piis^  ;  in  secundo  : 
rrPelrus  ad  plebein  loquituifl;  et  finit  in  penultimo  :  rret  tentalionem  cru- 
ciamenla  nunc  sustinetn. 

111.  Secunduni  conliiieL  epislolas  Senece,  tam  ad  beatum  Paulum  quam 
ad  niultos  aiios.  Incipit  in  piinio  folio  :  rrLucius  Annens  Seneca  Gordu- 
bensis^  ;  in  secundo  :  ^rparuissent  in  agro  Pieatiiioii  ;  et  finit  :  rrcum  intelliges 
infelicissimos  esse  felicesi. 

112.  Tercium  continet  libros  beati  Beinardi  abbatis  de  exbortatione  et 
consideratione,  ad  Eugeniuni  papani,  de  anioie  Dei,  et  deiude  luullas  epi- 
stolas  ejusdem.  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro:  rSubit  animum  dictare 
aliquid^î:  in  secundo  :  rrpost  etiam  delectabitr);  et  finit  in  penultimo  :  fftua 
nielioruni  erat  quian. 

113.  Quarlum  continet  libruni  sancti  Ysidori  de  vita  vel  obitu  sanctorum 
patrum;  deinde  libris  [sic)  de  geslis  démentis  episcopi,  de  disceptatione 
Pétri  cuni  Symone  niago,  continens  deceni  libros  particulares;  et  in  fine 
epislolam  Clementis  ad  Jacobum.  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  trAdam 
protboplaustus  et  colonus  paradisi^;  in  secnndo  :  rresse  aiunt  Hebrein;  et 
finit  in  penultimo  :  ffaut  proxima  fuerit  et  boc  cum  magna «. 

114.  Quintum  vocatur  Corpus  canonum,  quod  continet  excerpta  ex  de- 
cretis  romanorum  ponlificum.  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  ffNotum 
tibi  iJacio,  domine,  quod  Symon  Petrus^i  ;  in  secundo  :  rr pénis  obtinet  locnm 
quem  quidam  plurimnm  illi  babentii;  et  finit  in  penultimo  :  rroportebat 
Ghristum  pati  eti. 

115.  Sextuni  est  liber  sancti  Cassiani  ad  profectiim  monachorum.  In- 
cipit in  secundo  folio  libri,  quod  est  quintum  in  ordine  :  crperfectus  est 
universis  ita  refertusr?;  in  sequenti  folio  :  trac  monasticorum  régula ";  et 
finit  in  penultimo  :  rcmetuat  me  labefactetur-^. 

116.  Septiinum  est  liber  Laclentii  divinarum  institutionum  adversus 
gentes,  contiiiens  septem  libros  particulares.  Incipit  in  primo  folio  :  ^Bu- 
cardus  solo  nomine  Wormaciensis  episcopus'i  ;  in  secundo  :  n collegeram , 
quia  michi  soli  canones  facere  non  licetn;  et  finit:  ffcjuod  ipse  prestare 
dignetur  cujus  regnum  et  imperium,  etc.n. 

117.  Nonum  est  responsio  magistri  Mcbolai  de  Lyra  ad  quemdam  Ju- 
dcmn.  Incipit  in  primo  folio  :  tfQueritur  ulrum  per  Scripluras  a  Judeis 
receptasn;  in  ii°  :  frquamvis  discrepent  in  figura^;  et  finit  in  penultimo  : 
fret  Spiritus  Sanctus  sunti. 

118.  Decimum,  post  quedam  metrica,  continet  librum  de  Unitate  ac 


—   V18  — 

Ti'iniliito  ilivina:  dciiulo  Laiilrancum  sine  complenuMilo.  et  poston  iîodam 
(le  figura  lahornaculi.  et  vasoniin  ol  ulonsiliiim  ejus.  lii(i|Ml  iii  [)rimo  folio 
posl  moti'ica .  ijuod  est  (juarlum  in  ordino  :  frScoiarinm  iiosli-oiiim  polilioni 
proul  possuinus  .salislaciontes'';  in  ii"  :  ffiinde  i[)so  a  ol  co  dicilur,  hoc,  est 
principiuin  et  finis-;  et  linil  in  peiiullinio  :  frtcsiantur  i[)sa  verlia  quibus 
dirilur  et  niissa  ajjno.-. 

119.  Liidecinuini  iiililidaliir  Aldclnuis  de  J'>{;ypliroruin  oxeniplis  ad  vir- 
{jines.  lnci|)il  in  primo  folio,  in  nigro  :  ffllevercnlissiruis  Cbristi  virginibus 
oinniinnque  d(>vole  gernianilalisii;  in  secnndo  :  rrconsorles  superans  vic- 
lorie  palnia-;  el  tinit  in  penullinio  :  ffcya,  Cbristi  tyrunicnle,  sil  niicbi  pres- 
sentis opiist-idi  rata  reoon.i. 

120.  Duodccinmm  foutinet  libres  Ansebni  de  nieditationibus,  el  de 
libero  ai'bitrio,  et  de  processione  Spiritus  Sancti.  Incipil  in  primo  fobo, 
in  nijjro  :  rropus  Deus,  et  misoricors  pator  el  bone  Domine-;  in  secundo  : 
mnlb  lamen  se  negal,  ei'go  Domine-;  et  iinil  in  penuMimo  :  -(piibus  ilb 
de  una  co}5nationc^. 

Jui  est  :  Ci.  Matih:!.  C.  Maseline. 

In  scitlinto  pulpito  suiil  lihri  sniuciilcs ,  in  lalcrc  antcviori  incipiendo  ut 
supra  : 

121.  Prinunn  vobimeu  continet  sermones  iViIdredi  el  Ciuerrici  abbalnm. 
Incipil  in  primo  fobo,  in  nigro  :  crDiiecIo  et  diligendo,  cl  cum  onnii  devo- 
lionis  (hdccibncT  ;  in  secundo:  cmit  misericorditer  ut  agnoscenlum;  et 
linil  in  pemdlimo  :  «beu  mihi  quia  cito». 

122.  SecnniUnii  volmnen  esl  in  papiro,  continens  primo  flores  bcati 
Augnstini  in  libi'o  de  civilale  Dei,  el  [)ostmodum  aliquos  Iractatus  jiu'is. 
incipil  in  ])rimo  folio  :  crCbrislns  nalus  fuit  anno  imperii  Ocloviani^;  in 
(punlo,  quod  esl  primum  folium  libri  principalis  :  rr Prima  verilas  est  que 
illa  (bscipliiia«  ;  (!l  finit  in  penultimo  ;  rmon  ledere,  unicui({ue  jus  suani 
IribiiercTi. 

123.  Tercium  continet  ejiislolas  episcopi  Cenojnanensis,  et  Hugonis, 
arcbiepiscopi  liothomagensis.  Incipil  in  primo  folio  :  crDe  couvei'sione  el 
conversalioïKî  tuar;  in  secundo  :  fCesarem  in  carminé  \  iijjibum  obstu- 
pescon  ;  cl  linil  in  pemdlimo  :  r-cpiia  puiiiciidiim  confcssorem  veneraln. 

124.  ()uartum  est  (jivranbis  {\v  (bvino  otlicio.  incipil  in  primo  folio, 
in  nigro  :  ••  l'îa  (pic  per  anni  circidum  ordinc  ((iiislrlnlon  ;  in  secundo  : 
frynnjos  cisdem  pmc  conviclos- ;  cl  linil  in  prniillinio  :  Tundc  psalnnsla». 

123.  (juin  uni  conliiiel  (îanones  ccclesiasiicos  et  conslitula  sancir;  ec- 
olesie  nilliolicc    Incipil   in   primo   folio:   fMicbi    dalam    preslantcmi;  in 


—  /il9  — 

secundo  :  t élaborent  et  si  forte  in  sonietipsis  75  ;  et  Unit  in  jieniiltiino  :  ruon 
ex  apostolica  traditione  et  ration. 

126.  Sextum  continet  varies  sermones  super  variis  passibus  Scripture 
sacre,  inter  quos  niiscentur  etiam  sermones  de  aiiquihus  sanctis.  Incipit  in 
primo  folio  :  ff  Aspiciebam  ego  in  visione  noctis'i;  in  secundo  :  rrad  audien- 
dum  sic  tardi  ad  operandumi;  et  Unit  in  penuUimo  :  rrquia  non  sunt  nisi 
duo  diesn. 

127.  Septimimi  est  Legenda  aurea.  Incipit  in  primo  folio  post  labulam, 
quod  est  tercium  in  ordine  :  rrhoc  suis  mitis  salutem  ascriberetu;  in  se- 
quenti  :  rrvel  stelle  dicuntur  cadere»  ;  et  finit  in  penultimo  :  fret  cineres  quia 
cum  hiis  la.  1. 

128.  Octavum  est  liber  Egidii  de  Roma  de  regimine  principum.  Incipit 
in  primo  folio,  in  nigro  :  rE\  regia  ac  sanctissima  prosapia^;  in  secundo  : 
rrquod  non  decet  regiam  majestatenifl;  et  finit  in  penultimo  :  rrreperiri  nori 
poteruntn. 

129.  Noniun  est  traclatus  de  virtutibus  et  viciis.  Incipit  in  primo  folio 
post  tabulam  :  rr Presens  opus  habet  quinque  partes  principales  ^i  ;  in  secundo  : 
rrpersecutionis  etdemoniace  impugnationis'i  ;  et  finit  in  penultimo,  in  rubro  : 
(fdescriptio  innocentie'i. 

130.  Decimuiu  continet  sermones  sancti  Gesarii,  quedam  excerpta  de 
libris  Gregorii,  benedictionarium ,  epistolas  Fulberti  episcopi ,  vitam  sancti 
Alexis  et  quosdam  canones.  Incipit  in  secunda  columpna  primi  folii,  in 
nigro  :  win  lectionc  apostolica  que  nobis  paulo  anten;  in  tercio  :  «quotiens 
excepto  desiderio^;  et  finit  in  penultimo  :  rr exequeretur  régis  imperiumn. 

131 .  LIndecimum  est  liber  sermonum ,  tam  dominicalium  quam  de  festis , 
editorum  a  fratre  Jacobode  Losana.  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  ^rSicut 
in  die  lioneste  ambulemusn;  in  secundo  :  ffin  hyeme  in  conversione  »  ;  et 
finit  in  penultimo  ;  freadem  distancia  inter  clamantem  etn. 

132.  Duodecimum  continet  epistolas  Pétri  Blesensis  super  Job ,  de  con- 
versione sancti  Pauli  et  transfiguratione  Domini.  Incipit  in  primo  folio  : 
rrHenrico,  Dei  gracia,  illustrissimo  Anglorum  regi'5;in  secundo:  rr  non  quod 
sufficientes  simusn;  et  finit  in  ])enultimo  :  -recce  visio  Dei  in  hac  autem^. 

In  latere  inferiori  : 

133.  Primmn  volumen  parvum  est  opus  quoddam  morale,  |)rocedens 
secundum  ordinem  alpbabeti ,  editum  a  quodam  monacho  Gisterciensi.  In- 
cipit in  primo  folio  :  rr Absconditur  malum  a  dyabolo»;  in  secundo  :  replia 
causa  dampnosa,  Ecclesiastici  x°  n  ;  et  finit  :  rrrevertere  ad  me  dicit  Dominusn. 

134.  Secundum  est  fiber  de  ecclesiasticis  otTiciis,  editus  a  magistro  Jo- 


—  /i20   — 

lianno  Boletli.  Incipil  in  primo  l'olio,  in  nijjro  :  rrlii  priiuiliva  occlosia  pro- 
liibiluin  Oiati;  in  u"  folio  :  ffvel  sacerdos  si  e|)iscopns  non  possilr;  ol  (init 
in  ponultinio  :  rryel  viroinis  feslnin  débet  celoltrarii. 

135.  Tf'rcinni  osl  sninina  de  virlulibus  et  viciis.  Inci|)il  in  ii"  folio  :  ffsic 
\iiUitiini  secundiini  Macroliiuni'' ;  in  semnila  pajfiiia  quaili  lolii  :  rrcissuni 
a  vili  soparat  tpii  preriositaloni'' ;  el  liiiil  in  pcMuiliino  :  rfajjitnrde  superbia 
clanstialinni-. 

136.  Quartniii  osl  liht'i' distinclionnni  IValris  ^i(•lll)laido  Goi'liain,  ordinis 
Predicatoiiiiii.  In(i|)i(  in  primo  l'olio  :  ffAbeuntiiim  pcr  Imnc  munduinn; 
in  secundo  :  rcapcrt'iil  Jliesum  in  canonica  Judei;  cl  linil  anie  labnlani  : 
rrad  nnplias  cnm  Domino  Jliosn  (Ihrislo.  Anienr.. 

137.  (jninlnm  est  Sunnua  coni'essornm  breviala.  Incij)it  in  primo  foiio, 
in  ni{>ro  :  rrLii(>l  doctores  juris  canonici"  ;  in  secundo  :  ffcens  :  Date  miclii 
hanc  poleslatem,  etc.n;  et  linil  in  p<'nulliino  :  frrenovans  Salvator  anli- 
pliona^, 

138.  Sexlnm  conlinet  sormones,  tam  dominicales  ipiam  de  l'rslis;  deiiide 
liai'Lilum  (|U(.Mn(lam  de  animalibus;  dcinde  (jnemdam  Iractalum  intilnlalmn 
de  Mil! lira  el  ,<;ratia;  et  in  (ine  quo?dam  alios  sermones.  Incipit  in  secundo 
lolio  :  ffUicMisuram  lidei  de  u"  Prov.  l]h.v;  in  (ercio  :  rrde  p°  Sapienlie.  ai. 
Non  est  aliiis  Dcusi;  et  linil  in  pemdlinio  :  ffde  liiis  miseiis  conditionibus 
dicil  beatiis  iJei'uardusTi. 

139.  Se|)tinmm  continet  primo  e\çer[)l;i  sancloi'um  doctorum .  quod 
oj)us  inlilnlalur  Pliarelra;  et  deinde  compcndium  iheologice  veritalis,  sep- 
teni  alios  libros  parliculares  conlinens.  Inci|)it  in  primo  lolio,  in  nigro  :  rrln 
conversionis  mee  primordion;  in  tercio  :  (rnit  ut  veritas  sedet,  ut  equitas 
dominalurfl  ;  et  linil  in  penullinio  :  ffubi  inventus  sine  seneclule  id)i'î. 

140.  Oclavum  continet  libruni  Macrobii,  tractantem  de  pliiioso[)liicis 
et  asti'olofiicis  ;  deinde  qnenidam  Iractalum ,  in  minula  lillera  ,  de  re  publica  ; 
poslea  lihrum  epislolarum  \  vonis,  (larnolensis  episcopi ,  principio  et  line 
carentem.  Incipit  in  primo  folio  :  nCAun  in  AH'ricam  venissem ,  Aniicio  con- 
sule^i;  in  secundo  :  rrcoiporeis  cuslodiis  liberaveril'^  ;  el  linit  in  pemdlimo  : 
''(plia  cleiici  regulares  ab  hoc  ollicio  nec  p.'^. 

141.  Nonum  continet  librum  Hng^baldi  metricum,  ad  Kai-olum  impera- 
torem,  el  poslea  ([uosdam  sermones  beali  Bernardi.  Incipit  in  primo  folio  : 
ffAui-ea  lux  nuindi»;  in  secundo  :  ffcuin  foret  insijjnis  princij)is  Ausonicii; 
el  linil  :   fret  periclitalur  conlinenliaT). 

142.  Decimum  est  libnr  Esmaragdi,  (|ui  inlilulaliu'  Dyadema  mona- 
cboi'uin.  Incipil  in  primo  folio,  in  nigro  :  rrDe  multorum  diclis  ortliodoxo- 
runii;  in  secundo  :  frnioium  qui  semenlibus  humanis  jungil^  ;  el  (init  : 
ffAmen.  Explicit  Dyadema  monacliorum'5. 


—  A21   — 

143.  Undpcimuin  coiilinol  piiino  qiiasdam  oralionos  pontificales; 
deinde  conipoluiu  Dyonisii;  poslinodum  evangelium  Joliannis  ol  excerpla 
alioruin  evangeliormn  ;  et  fiiiaiiter  quasdam  l)enedictioues  pontificalos.  In- 
cipit  in  primo  folio  :  crVivo  ego,  dicit  Doniiiiusn;  in  ii"  :  crDoprecanuir  ut 
hiis  famulis  luis5);  et  Unit  in  penultimo  :  ffDeus  per  quem  nuilier  conjun- 
gilur  viro  et  societas«. 

144.  Duodecinium  continet  quedani  de  quibusdam  virtutibus  etquibus- 
dam  viciis ,  et  deinde  librum  de  passione  sancti  Uyonisii  et  suoruin  so- 
ciorum.  Incipit  in  secundo  folio,  in  textu  :  rfDilectissimo  filio  Vuidoni 
comiti  humilis  levita  Alcuinus  saiutemn;  in  lercio  :  rfbeat  in  quo  gau- 
deat??;  et  finit  in  penultimo  :  frdictis  etiani  raissisutn. 

145.  Decimum  tercium  continet  epistolam  Hugonis,  Rotliomagonsis  ar- 
cliiepiscopi,  adepiscopum  Ostiensem,  très  particulares  libros  continentem. 
Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  trSancte  Romane  ecclesie  filio  Alberico, 
Ostiensi  episcopoi;  in  secundo,  in  nigro  :  rr mandai  Dominus,  obediat  ser- 
VUS55,  et  finit  in  penultimo  :  ffcaritas  autem  infi.  «. 

146.  Decimum  qnartum  est  liber  intitulatus  de  Doctrina  cordis,  in 
parvo  volumine:  primo  de  cordis  preparalione ,  secundo  de  cordis  cuslodia, 
tercio  de  cordis  apertione,  cjuarto  de  cordis  stabilitatioue,  quinto  de  cordis 
levatione  et  sexto  de  cordis  scissione  tractatus.  Incipit  in  primo  folio,  in 
nigro  :  ffPreparate  corda  vestra  Domino  a;  in  secundo  :  ffseratis  verbum 
solaciin;  et  finit  in  penultimo  :  crnarraverunt  micbi  iniqui  fabulalionesfl. 

147.  Decimum  quintum  est  liber  distioctionum  Mauricii,  secundum 
ordinem  alphabeti  procedens.  Incipit  in  primo  folio  :  ftCirca  abjectionem, 
nota  qualiter  in  Scripluran;  in  secundo  :  rrquia  c{uidam  abscundunt  ignem 
luxurie»;  et  finit  ante  tabulam  :  rret  precincti  circa  pectora  zona  aureai. 

Ita  est  :  G.  Mathei.  G.  Maseline. 

In  ult'imo  pulpho  sinistre  partis,  versus  ostium,  sunt  libri  ser/uentex ,  in 
latere  inferiori  versus  ostium  incipiendo ,  ut  supra  versus  parietem  : 

148.  Primum  volumen  continet  epistolas  Arnulpbi ,  episcopi  Lexoviensis, 
ad  diversas  personas;  item  commentum  Calcidii  super  Tbymeo  Platonis; 
item  librum  Fulgentii  de  grammatica  .ad  Galcidium;  item  Tullium  de  ami- 
cicia  et  senectute;  item  librum  satirarum  Persii,  cum  aliis  multis  et  variis 
opusculis.  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  rr  Epistolas  cpias  aliquando  di- 
versisîi;  in  secundo  :  rrveritale  procedens  quanto  fuerit  dilatalusn;  et  finit 
in  penultimo  :  rret  de  virtute  quidom  dicitur  bic  dicere  posteriorem  veroi. 

149.  Secundum  est  Bi[b]lia  in  métro,  édita  a  Petro  [Riga],  dicta  Au- 
rora.  Incipit  in  primo  folio  :  crScire  cupis,  lector,  cjuis  codicis  islius  actorTi; 


—  /r22  — 

in  socundo  :  rrvol  niiaro  lorro  stal  et  a(|iia  imiliilis'î:  ot  linit  iii  nnloponnUiiito  : 
ffqui  carncin  iiiacoral.  (iiii  roruin  ciilmon  ahliorrel. 

150.  Ton-iiiiii  coiilinoL  Hviiiijji^lia  in  nn'lin.  Iiui|iil  in  primo  folio  :  ffMa- 
tlieiis  inslituil  virlutiiin  tramile  niorosi;  lu  secundo  :  rfxisus  cmn  leli  ser- 
nionis  graLia  i)lacali;  ol  linil  in  ponullinu)  :  trnlla  sic  invilis  proceriini 
furor  ocia  serval?). 

151.  Quai'tnin  (>sl  lilier  Cassiodori ,  (|ni  intilulalur  Vai'iarnni  fonnn- 
larnni.  ln('i|)il  in  primo  l'olio,  in  nijjro  :  rr(]nm  diserloiunn  jjraliain  antem 
oonimunilnis  l'abnlis-;  in  n"  :  fflijjil  eis  dissiniililer  liliiimii;  (ît  linit:  rrque 
majestatis  tue  |»i('tale  Inennl  segrcgalan. 

152.  Ouininm  eonlincl  (piasi  onuiia  opéra  Oracii .  cnni  glosa  salleni 
interlineari  super  singnlis  o|)eril)us.  Inci])il  in  lercio  i'olio,  in  nigro:  rrOra- 
cius  Flaccus  iilterlo  paire  ualus";  in  (piarlo  :  rnlilnr  hoc  metri  coni|)osi- 
lionci;  cl  linil  in  penullimo  :  requi  scis  an  jirudens  luic  se  dejtH'eril 
alqnei:  el  esl  Nolnmen  salis  grande,  coopcrlnni  corio  albo,  nunciq»alo 
f  Iruine^,  gallicc 

153.  Scximn  conlinel  iimsicain  Boecii,  el  Salusliuin  in  Calillinai'io  el 
Jugurlino.  Incipil  in  primo  folio  :  '-Onmeni  (juidem  p(MT('|)lio  sensuui"; 
in  m"  :  "in  princi|)io  igitur  de  mnsica  dissci'(>nli^  ;  cl  linit  in  penullimo: 
r-lnnr  posli'cmo  Sillam  accersi  juliet  cl  ex  illiusn. 

154.  Scplinmm  est  liber  Marciani  Capelle,  continens  novem  lihros  par- 
ticulai'es,  (jnormn  duo  primi  inlilidanlur  rf^npliarinn'",  el  seplem  scqnenles 
sunt  Artium  liltcralinm.  Incipil  in  primo  l'olio,  in  lexlu  :  ffin  qnem  psal- 
Icnlcm  ihalanius  quia  maire  caniena??;  in  secundo  :  rrejus  adilis  sopliia 
dclixcrat- ,  el  linil  in  penullimo:  rprodire  doctuni  ad  |)roi)anda  cullil>us5i. 

155.  Oclavum  est  sinuliler  liber  Marciani  ('iap(dl(>,  iiiagis  caducus. 
Inci[»il  in  secundo  folio:  r'alteslabalur  uxoruniii;  in  lercio  :  ffnet  secu- 
lornm  foi'tuni^  ui'binm  nalionumquer) ,  el  linil  in  penullimo:  ff|)oleril 
nominari  illc  vero  qui  quarlum  id^i. 

156.  Nonnm  conlinel  epistolas  SeiuH-e,  Uun  ad  bealuni  Paulum  quam 
ad  inultos  alios.  Inci|)it  in  scciuido  folio:  crut  Iradilionem  factum  non  levi- 
tale?);  in  lercio  :  rravara  tune  solenuiibus  accipe  saxis^i;  et  Huit  in  penul- 
tiino  :  ffperceplum  et  salulare  excidili. 

157.  I)cciminii  conlinel  nudlos  libros,  liuii  niciricos  ([uam  cpislolares, 
(îaii  Sollii  Apolinaris.  [nci|iil  in  primo  folio  l(>xliis  (piod  esl  (piarlum  in 
ordinc:  -dum  juvcnr-m  super  aslra  .loveni  naliuvi  locarel'i;  in  secundo: 
'•inq>erii  sedes  sic  plus  precissa  (juod  extasia;  el  linil  in  prima  pajjina  cpiinli 
folii,  versus  linem  :  fpocius  exisse  videatur.  Vale». 


—  /i23  — 

158.  Undociiiiuin  conlinot  cnmpoUini  AUuici,  ol  deinde  libniiii  vene- 
rabilis  Bede  piesbileri  de  lemporibns.  Incipit  in  secundo  folio  :  crquod  est 
octo  lit  t'  VTii  ve]  oclies  ni.  51;  in  tercio  :  «■siniilitndo  non  negligenda  estn; 
et  linil  in  penidtiiiio  :  (ïohlilus  est  el  Eg\j)fioiann''. 

159.  Diiodecinuim  conlinet  iiiullos  libros  Oracii,  in  niediocri  voluniine, 
cooperluju  coi'io  albo,  sine  asseribus.  Incipit  in  primo  folio,  in  textn  : 
tfMecènas,  alavis  édite  regibnsî^;  in  tercio  :  fflnrparunt  liumeros  in- 
modice  meron;  et  finit  in  penullinio  ;  tfne  niale  conditum  jus  opponalur 
ut  oninisn. 

In  farte  supcriori  cjusdem  pulptti  : 

160.  Prinuini  \olnnien  est  Sunnna  Britonis.  Incipit  in  primo  folio  : 
ff Difficiles  slndeo  partes  qnas  Biblia  gestat^i;  in  secundo  :  rislud  exem- 
plum  ponit  Priscianusn;  et  fiiiil  in  jiennltimo  :  rrpjaira  difitnr  liiniior 
racemi  vinacinniTi. 

161.  Secundum  volunien  est  Gatholicon.  Incipit  in  primo  folio,  in 
nigro  :  rrProsodia  quedam  pars  grammatice  nuncupatur?);  in  secundo  : 
ftquia  omnis  dictio  prime  declinationisn  ;  et  finit  in  antepenullimo  :  rrYnl- 
canalibus,  id  est  festa  Vulcanis. 

162.  Tercium  est  Prisciaims  de  arte  grammatice.  Incipit  in  prijno 
folio,  in  nigro  :  tfCum  omnis  eloquentie  doclrinam-o;  in  secundo  :  ffdicla 
est  vel  a  vocando";  et  finit  in  penultiiiio  :  ret  tanio  quanlo  differt'-. 

163.  Quartum  est  liber  Prisciani  de  constructioue.  Incipit  in  primo 
folio,  in  nigro  :  rrQuum  in  ante  expositis  libris  de  partibus  orationisn;  in 
secundo  :  rmuchi  cjue  me  operuit,  fjue  me  non  suscepitn  ;  et  finit  in  penul- 
timo  :  rf  prime  persone  et  antepenuUimaTi. 

164.  Quintum  est  Boecius  de  consolalione,  in  veteriel  caduca  littera. 
Incipit  in  secundo  folio  :  rfvisa  est  mulier  reverendi  admodum  \ultus»; 
in  tercio  :  ff  opère  mederentur  nimc  veroi;;  et  finit  in  penultimo  :  rfquid 
igitur  inquies  ex  mea  ne  disposilione». 

165.  Sextuni  continet  libros  Virgilii  Georgicorum  el  Eneidos.  Inci|»it 
in  tercio  folio  :  ffuec  cityso  saturantur  apes  nec  fronde  capellei  ;  in  quarto  ; 
ffquicjue  salis  largum  celo  dimillilis  Ambreuii;  et  finit  in  penulliino  : 
ffsubsequor  immensus  labor  sic  ferlilis  idem 55. 

166.  Septimnm  conlinet  libros  Ovidii  Fastorum,  de  Ponlho  et  de  Arte 
amandi.  Incipit  in  primo  folio  :  ffTenqîora  cum  causis  latum  digesta  per 
annnmr-,  in  secundo  :  rfCt  vêlera  milu  candida  tenqîla  tno^;  et  finit  in 
penultimo  :  ffuec  tacoant  jnediis  improba  verba  vocisn. 

167.  Octavum  conlinet  multos  libros  Oracii  cum  glosis  super  eisdem. 


—   \2\  — 

in  vnluinine  salis  ainpio,  corio  alho  coojxm'Io,  cum  asserilms.  Inoipil  in 
socundo  folio  lihri,  quoil  csl  (jnarluni  in  ordine  :  ffsive  tu  inavis  eris- 
siina  {sic)  ridiMis-;  in  tcrcio  :  rrnunc  el  in  nnil)i"()sis  Fanno  d(>eot  ininio- 
larc  lucis";  et  Unit  in  ponuUimo  :  ffsed  libi  statura  deosl  corpusculuni 
non  doest". 

168.  Nonuni  conlinet  il(M-uni  libres  Oracii,  et  preterea  libres  Juvonalis 
el  Persii  satiricoruin.  Incipil  in  11°  folio  :  ffjani  cytharca  choros  dncit  Ve- 
nusu;  et  linit  in  pennllinio  :  rrcuni  pipere  et  palimis  venit  nostruni  sapere 
ex|)ersi:  el  est  voliiiiien  sine  |ylosa ,  scd  litlci-e  rcconlis. 

169.  Deciinnnj  est  lil>er  Slacii  magiii.  Incipil  in  secundo  folio  :  épuisât 
inane  soluni  sevaque  ita  voce  pnM'aUir'i;  in  teirio  :  rrl'ul{>ural  hec  vino 
manus  aéra  verberal  ydro'»;  et  linit  in  peindlimo:  ffdignarique  dénies  nec 
tecla  hestilia  victori. 

170.  Undecimuni  conlinet  libres  Glaudiani  ma^jui,  Beinardi  Silvestris, 
et  filaudiani  niinoris.  Incipil  in  prinio  folie  :  rrlMiebeo  domitus  Phiton  cuni 
decidil  aicu'^;  in  tercio  :  n-esl  iniclii  proditjiuni  cunclis  innnanius  ydrisn; 
el  linit  in  peu ul lime  :  ffhoslibus  e\|)esui  rancis  secnra  fruebarr;. 

Duodecimuin  est  Lucanus  poeta.  Incipil  in  tercio  folio  :  fret  concussa 
fuies  et  nudtis  util(>  belluni'n;  in  ([uarlo  :  rrCesar  ait  partes  quanivis  no- 
lente  senalui,  et  linit  in  penultinio  ;  .  .  . 

Itn  est  :  G.  Mathei.  G.  Maseline. 

In  se.rto  pulpiln  sinistre  partis  sunt  libri  sequentes ,  in  Intere  vifcriori  înci- 
piendo  ut  supra  : 

171.  Prinuini  volunien  conlinet  libruni  naluralis  hyslorie  Gaii  Plinii, 
libres  septemdecini  particulares  continentem.  Incipil  in  secunda  celuinpna 
prinii  folii  :  "atlributa  credinius  arbores  postea^;  in  tercio  :  ffsimililudine 
qued  maxime  probalurr;  et  linit  in  penultimo  :  frpreduntque  vix  quinto 
anno  reverti».  Ex  doue  magistri  Guillermi  Auberi,  canonici. 

172.  Secundum  est  Josepbus  bystoriarum  Judaice  anti(|uitatis.  Incipil 
in  secundo  folio,  in  nigro  :  cfsed  dum  terra  ad  aspeclum  non  veniretn;  in 
tercio:  rrsupei-  quos  altères  veniensTi;  et  linit  in  penultimo  :  ffcum  autem 

(piidam  biis  .fudeornm  non  igiio.r). 

173.  fercium  conlinet  liystoriam  ecclesiaslicam,  hystoriam  persecu- 
lionis  Alfrice  proviiicie;  Auguslini  de  bono  conjugali,  de  virginitale,  de 
professione  viduitatis,  de  enmde  Deo;  ((uosdam  sermones  ejusdem;  expo- 
silionem  ejus  super  epislolam  ad  Gabdhas;  Encberidion  ejusdem,  de  gratia 
Novi  Teslamenli,  de  cura  agenda  pio  moiluis  et  de  deceiu  cordis.  Incipil 
in  primo  folio,  in  iu!)eo  :  ffPeriterum  dicunt  esse  medicornmi;  in  secundo  : 


—  Zi25  — 

frptirlem  narralionis  animam  adjccisse  conspicior";  el  linil  lu  peiiullinio  : 
rfolemoi^iiias  fccit  elsi  pro  Cliristianoi.  Ex  dono  inagistri  Ricardi  Ha])ardi. 

174.  Quartiim  continel  cronicas  Eusehii  Gesariensis  '*'  cum  iniillis  aliis 
crouicis,  et  in  fine  de  gestis  Odoiiis,  episcopi  Baiocensis,  priini  luijus 
nominis.  Incipit  in  primo  folio  :  rr  Vêtus  isle  disertorum  mos  fuit  ut  exer- 
cendi  ingenii  causai;  in  11°  :  ffligneam  potcrit  adverti'';  et  finit  in  penul- 
timo  :  rrcoiislituil  preterean. 

175.  Quintuin  est  liber  Bede  de  gestis  Aiigloruni.  Inripit  in  primo 
folio,  in  nigro  :  rrReda,  famulus  Ghristi,  presbiter,  liystoriain  gentis  An- 
glorumn;  in  secundo  :  fforientalium  Saxonum  fidem^;  et  finit  in  penul- 
timo  :  ffde  ratione  ])issextir). 

176.  Sextum  est  Orosius  de  ormesta  jnundi.  Incipit  in  secundo  folio  : 
rrpreceptis  tuis  parui,  beatissime  pater  Augustine^;  in  lercio  :  rrhystorio- 
graphis  vel  omissi  vel  ignoranti  suntn;  et  finit  in  penullimo  :  crgentes  que 
per  Hyspanias  consedissent^i. 

177.  Septimum  est  liber  Curcii  Ruffi  de  gestis  Alexandri  Magni,  con- 
tinens  novem  libros  parficulares.  incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  rrlnter 
hec  Alexander  ad  conducendum^i;  in  n"  :  rrconspectum  dédit  et  circumdato 
vallo";  et  finit  ante  tabulam  :  ffomnisque  memorie  ac  nomini  lionos  ha- 
helm'-n. 

178.  Octavum  iterum  est  liber  Cnrcii  Rnfïi  de  gestis  Alexandri.  Incipit 
in  secundo  folio  :  rrruptis  omnibus  loris  oraculi  sorti n;  in  tercio  :  ffditum 
stabile  agmen  vir  viro^i;  et  finit  in  penultimo  :  rrpreceptum  est  ut  région. 

179.  Nonum  continet  librum  Raldi'ici  archiepiscopi  in  liysloriam 
Jérusalem;  deinde  Albinum  Tribulum,  in  métro;  deinde  librum  Joliannis, 
qui  intilulalur  Trium  logiarum,  conlinens  très  libros  particulares.  Incipit 
in  secundo  folio  :  ff  non  ignobili  assidere  vellet^  ;  in  tercio  :  rrhonorificentius 
non  quia  multuniTi;  et  finit  in  penultimo  :  (rcum  soleant  mores  euntcm 
sacrosn. 

180.  Decimum  est  Valerius  Magnus.  Incipit  in  primo  folio  :  «Urbis 
Rome  exterarumque  gentium  factan;  in  n"  :  rrexaminari  videnlur  quia 
nuniquam^;  et  finit  ante  tabulam  :  ffjusto  impendi  supplicio  coegiti.  Ex 
dono  magistri  Guilielmi  Auberi. 

181.  Undecimum  continet  Policraticon ,  de  curialium  nugis  et  vesligiis 
philosophorum ,  cum  tabula  précédente;  postea  librum  Roecii  de  disci- 
plina scolarum;  et  in  fine  librum  Vegetii  de  re  militari.  Incipit  in  primo 
folio,  in  tabula  :  ffdelectatus  in  insigni  opère  Pollcratin;  in  n"  :  rrystrionum 

(''  C'est  le  ms.  1  du  chapilre  de  Bayeux. 


—  A26  — 

cl  miiiornin  ol  de  lurpiUidine  luijusinoilin,  cl  Unit  :  rr mil>iiim(]uo  magni- 
tiulo  vel  sjjecies". 

182.  Oiioileciimim  est  lextus  Sonlcnliai'iiiii  IN'Iii  Li)iiil»ai(li.  liicipil  iii 
socuiiilo  tolio  :  ■'cellentie  eonveniat  nisi  (juia  iiit'lui-iii;  iii  m":  rrsciam,  »^tc. 
Iit'c  non  noininanl  opéra"  :  cl  liiiil  in  |)cnultimo  :  ffcuin  proplicle  adluic 
iiioilali's  vidcns  hcc  oinnia»^. 

In  htlcrc  siipcn'ori  cJu^kIciii  pulpiti  : 

183.  Priininii  vdluincn  esl  lexlus  Soulcnliiriuu  P(Mi'i  fiomhardi.  Inci|>iL 
iii  secundo  lolio ,  in  tabula  :  ffivfertur  ad  paircin  cl  sccunduin  cpiod  daluni  «  ; 
in  Icrcio  :  rrquia  iiccl  idem  si(  Dco  vcllci;  cl  Unit  iu  pcnulliin»  :  "i'(>s- 
pondit  inler  nos  et  vos-. 

184.  Secnndnni  est  prima  pars  loclnrc  \lc\andri  do  Ilallis  super  (piar- 
Inm  Sontentiarum.  Incipit  in  secundo  folio  :  rf^orpatiani  venientem  polerant 
esse  necessaria-;  in  tercio  :  rracoinclion(>  (jladii  el  olficinm»);  et  finit  in 
pennliiino  :  mon  snpponit  nisi  transiluin^. 

185.  Tercinm  est  sccnnda  pars  lecture  ojnsdem  domini  Alexandri  de 
Ilallis  super  ([uai'tum  Scnteutiarum.  Incipit  in  secundo  folio  :  rrel  ila  in 
doiMiienle  non  cssel  prima»;  in  lercio  :  rrquia  pcnilentia  ni  talis  esU;  et 
finit  iu  pcnultimo  :  rrecclesiastico  'i'M^MMWM.  ne  afflixis  etn. 

186.  Quartmn  est  qnarlus  Senlenliarnni  sancti  Thome  de  Aqnino.  In- 
cipit in  11°  folio:  rrrespecln  ejusdem  preterea  in  difiînilione  jO-enciis'i;  in 
tercio  :  rrdictn  materiale  elementunTi;  et  finit  in  ultimo  folio,  post  tabulani  : 
(Tsatisfactionem  ut  diclnni  estn.  De  dono  magistri  Guillelmi  Auberi, 

187.  Oiii'itiiiii  f'î^t  Summa  ejusdem  Thome  contra  gentiles.  Incipit  in  n" 
folio  :  fdiose  inqnisitionis'i;  in  tercio  :  ff manifeste  apparet'i;  et  finit  in 
ultimo,  ante  tabulani  :  jusque  in  sempiternnm.  Amen^.  De  dono  prefali 
Guillelmi  Auberi,  canonici. 

188.  Sextum  est  lectura  Durandi  anlicjui  super  quatuor  libros  Senteu- 
liarum.  Incipil  in  secundo  folio  :  ffuec  raliones  contra  argumenluni  adducte 
possuni  solvi-;  in  tercio  :  ffsoni  similes  vocibus  figlis-^;  el  (iiil  in  penul- 
timo  :  r;sinq)liciter  el  ab  aiiis  in  [)lurali  videlur». 

189.  Septimum  est  secunda  pars  secundo  Summo  hiwti  Thome  <le 
A(piiuo.  Incipit  in  [)rinio  folio  :  rfPosl  communom  considorationein  d  ■  vir- 
tulibu-i  el  viciis^;  in  secundo  :  rfvolunlarie  declinans  in  unain  parlemn;  et 
finit  in  j)onultimo,  anle  tabulani:  «ad  lercium  dicendum  quia  in  majoi'i 
iiicliidilur  minus-i.  Ex  dono  domini  Ludovici  do  llaricnria,  pnlriarche  el 
episcopi  IJaiitcousis. 

190.  Ociiivinn  l'st  le\tns  Senli'nli^uinn  Pelri  Londiardi.  Incipil  in  primo 
folio,  posl  labulam,  cpiod  esl  nnuum  in  ortlini;  :   rfVeteris  ac  nove  legis 


—  à-21  — 

conlinentiam?)  ;  in  secundo  :  fflocum  epistole  ad  Galalliasn;  et  liait  in  penul- 
linio  :  fcgredienlur  enini  electi  nonn. 

191.  Nonum  continet  coiiimentum  Bernardi  super  Theodulum,  Herme- 
Icni  Tiemegestuin ,  Tulliuin  de  natura  deorum,  Petronuni,  Apuloyum  et 
dispulalionem  Giceronis  super  Thymeo  Platonis.  Incipit  in  primo  folio  : 
«Diiectissimo  (llio  siio  sacrosancte  Trajectensis  sedisn;  in  secundo  :  trlani 
moruni  quaiu  scientie  hone^tale  preditus^î  ;  et  finit  in  penultimo  :  tàn  ocuio 
rann.  s.  in  eodem  loco  unde  soletn. 

192.  Decinium  est  liber  Apulei,  non  completus,  de  deo  Socratis.  Incipit 
in  secundo  folio  :  fr\"idpes  cursu,  corvus  voiatun;  in  m"  :  rreternitas  cor- 
poris  contagioaes  suaque  naluran:  et  finit  :  «apud  Hierapolim  PVigie  non 
adeo  arduiîi. 

193.  Undecimum  continet  comnientum  super  Thopicarn  Marci  TuUii  et 
super  Predicamenta.  Incipit  in  piinio  folio  :  ff Exhorta tione  tua,  Vatiici, 
rethorum  peritissiniefl  ;  in  n°  :  rc  aliène  scientie  sécréta  et  iniari»;  et  finit  in 
penultimo  :  f^quod  si  etiam  habet  aliquis  proprias  species??, 

194.  Duodecimum  est  commentum  Boecii  super  librum  Peryarmenias. 
Incipit  in  secundo  folio  :  rrserulo  homo  sive  omnino  nichil»;  in  m"  :  rrhuic 
namque  non  est  satis^;  el  finit,  in  penultimo  :  rripsorum  quoque  verboruin 
sensum  eorum  ordine  persequemum. 

195.  Tridecimura  est  commentum  Boecii  super  libres  Porphirii  et  Pery- 
armenias. Incipit  in  secundo  folio  :  miiat  qnam  post  gravitas  moralis  excer- 
ceat^;  in  iif  :  Tvaleat  bec  introduction  ;  et  finit,  in  penultimo  :  rboc  autem 
nicbil  diflert  tamquam  sic  dicamusn, 

Ita  est  :  G.  Mathei.  G.  Maseline. 

lu  quarto  et  in  quinto  ejusdem  sinistre  partis  mindum  sunt  libri.  In  tcrcio 
pulpito  : 

196.  In  latere  inferiori  est  una  Biblia,  in  antiqua  iittera,  in  ini"'  volu- 
minibus;  primum  volumen  incipit  in  tercio  folio  :  rffaceret.  Iste  generationes 
celi  el  terre n;  in  nu'"  :  ffinterficeret  omnis  qui  invenisset  eum^i;  et  finit  in 
penultimo  :  ffvoluminibus  usque  hodie  antiquis  exn. 

197.  Secundum  volumen  incipit  in  ni"  folio  :  ffsophim  de  monte 
Ephrainiw;  in  iiii"'  :  rrtest  Deus,  si  autem  in  Domino  peccaveritn;  et  finit, 
in  penultimo  :  rrEcce  ego  mittam  vobis  Helyam». 

198.  Tercium  \olumen  incipit  in  secundo  folio  :  franacbites  condixei-ant 
enim,  ut  paritem;  in  m"  :  «qui  raptim  transit  in  convaliibus  «  ;  et  finit  in 
penultimo  :  rper  voluntatem  Dei  ipsum  benediciten. 


—  A28  — 

199.  Oiuwliim  volimii'u  incipit  in  m"  lolio  :  ffderunl  oi  cl  irriiil  super 
fi\it;i(('in- ;  in  (piarlo  :  n^qui  dissipavciunl  ninnchilmn  l'cjjis'';  el  linil  in 
penulliiuo  :  rra  niipliaruni  agni  vocali  sunt  et  diciti^. 

200.  Quintuni  esl  liber  niedicine.  inlilulalns  de  regimine  sanitatis;  in- 
cipit in  primo  folio,  in  nigro  :  frl'rima  pars  vol  consideratio  sanitatis  cou- 
lervande'';  in  secundo  :  fteis  possil  meinhrornm  suj^erHuitates^;  el  linil  in 
penullinio  :  -vidolnr  urina  suhtilis  el  all)a  in  line  lebriuni  apostemu'n. 

In  Idicrc  siiiicnoii  cjusdciii  leicii pulpiti  : 

201.  Priniun»  volunien  oonlinel  très  anli(jne  conipilaliones  Decrelaliujn; 
incij>it  in  secundo  folio,  in  textu  :  «tenero  debeasn;  in  leicio,  etiani  in 
lexlu  :  -onniibus  preesse  debeln;  el  finit  in  pennllimo,  in  texlu  :  rrcum 
igilur  ad  snsl'Mila-. 

202.  Secnndiini  confinel  libros  Vsidori  de  senlenciis  canonuni.  Incipit 
in  secundo  folio  :  rrAlexandrinu-^  episcopnsn;  in  tercio  :  ffrequiril,  obser- 
vatis(pie  januisi  :  et  linif  in  penullinio  :  rrconscienciamn. 

203.  Tercium  conlinet  Siitnniain  confessornm ,  brevialain  a  fratre  (îuil- 
lehno  Cayothyo.  Incipit  in  secundo  folio,  in  tabula  :  rrDe  bospilalitatC";  in 
in°  :  ffDe  impotencia  coeun.^;  et  Unit  in  pennllimo,  in  tabula  :  crsedicion. 

204.  Quartnm  conlinet  colleclarinm  preceptorum  synodaliuni  ac  sanc- 
torum  statulorum,  tam  ex  senlenciis  quam  ex  canonibus  sanclornm  patrum 
a  donmo  Bucardn,  Worinaciensi  episco[)o,  in  viginti  libros  disfribulnm. 
Incipil  in  secundo  folio  :  ftione  et  observalione  corum^i;  in  in°  :  ffde  epi- 
scoj)is  qui  conlenihmU;  el  linil  in  penullinio  :  rrin  abslinenlia  sinln. 

205.  Qninluni  continol  textum  Decretalium  sine  glosa.  Incipil  in  se- 
cundo folio  :  Tuniversali  approbante  consilio«;  in  ni"  :  ffsociis  suis«;  et 
linil  in  pennllimo,  in  lercia  colnmpna  :  ffoves  conieditn. 

206.  Sextum  continel  apparatum  Comj)ostellani  super  primo  libro  l)e- 
crelalium,  a  lilulo  de  sunima  Trinilale  et  llde  calbolica,  ustpic  ad  tilulimi 
de  translatione  episcoporum;  item  summam  Gofredi  super  Decrelalibns; 
ilein  Decrelum  abbicvialum-,  item  libellum  Guillelmi  de  Mandagolo  super 
electionibus.  Incipit  in  secundo  folio  rrrevocarelnr  i.  d-i;  in  tercio  :  rrut 
pereal,  iï.  de  rébus  du.^i;  et  Unit  in  penulliiuo,  in  lexlu.  in  lercia  co- 
Itunpna  :  '-qui  ImiJusti. 

207.  Sc|)liMUun  continel  apparatum  magislri  Guillelmi  Duranti  su|)er 
volumcn  Di^crelorum.  Incipil  in  secundo  folio  :  rrnalui'ali  cpiod  quidam  «; 
in  ni'  :  fquomodo  viilelicel  sagillai-i^;  el  linil  in  peimitimo  :  fret  in  vigilia 
ni.». 

208.  Oclavum  est  in  papiro  Gonsilia  don)ni  .lobannis  Calderini  et  domni 
Galleri  ejus  lilii  stdi  congruis  rnJiricis,  el  ((iK^dam  recollecla  domni  Johannis 


—  A29  — 

«le  iMilis,  S()lleninis>imi  advocali,  secaïKlum  litleias  «ilphabali.  Inci|)it  in 
hocuikIo  l'ulio,  iii  tabula  :  •■ii.-i(jue  ad  suuiii  Ijent'placiLuiii- ;  ol  in  Icrciu, 
eliani  ii)  Inbiila  :  fran  noiniiiaules-"  ;  et  liait  in  penuitinio  :  '-obligarc  vide.". 

209.  Nonuni  contiiiet  codiceni  imperatoris  Jnstinianl  salis  antiqnuni 
glosatuni,  a  primo  libro  nsque  ad  quartum  inclusive  et  a  septimo  usque  in 
linem.  Incipit  in  secundo  folio  :  iromni  modo  ratas  manerei;  et  in  tercio  : 
fret  audientibus «  ;  et  finit,  in  pendtimo,  in  textu  :  rrpars  dimidia». 

210.  Decimum  continet  libeiliun  ordinis  judiciarii  domni  Tancreti.  In- 
cipit in  secundo  folio  :  n-sentenciam  dare  non  potestn;  in  tercio  :  rrinter- 
veniat  scilicetn;  et  finit  in  penultimo  :  rremptorem  si'». 

211.  Undecimum  continet  questiones  dominicales  et  venereales  domni 
Bartbolomei  Brixiensis  injure  canonico.  Incipit  in  secundo  folio  :  ffp.  1.  ui. 
S  ult.  et  in  modo  quod  non  possit  aiienarin:  et  finit  in  penultimo  :  fret  in 

6.  ti.  n. 

212.  Duodecimum  continet  textum  Decretalium  cum  Sexto  iibro  sine 
glosa.  Incipit  in  secundo  folio  :  ffut  eis  tam  in  preseutian;  in  m"  :  trmorata 
non  obstanten;  et  finit  in  penultimo,  in  tabula  :  ffde  majoritale  et  obe- 
dientia". 

Ita  est  :  G.  Mathei.  G.  Maseline. 

In  secundo  pulpito  ejusdem  sinistre  partis ,  in  latere  inferiori  : 

213.  Primum  volumen  continet  libellum  magistri  Guillelmi  de  Man- 
dagoto  super  electionibus  faciendis,  cum  apparatu.  Incipit  in  primo  folio  : 
(tVenerabili  viro^i;  in  secundo  :  ffum  negociis  faciendan;  et  finit  :  tret  for- 
titudo  in  secula  seculorum.  Amen.  n. 

214.  Secundum  est  volumen  Decretalium  cum  glosa  ordinaria,  per  ca- 
pila  et  signa,  cum  quibusdam  Extravagantibus.  Incipit  in  primo  folio,  in 
nigro  :  rrservus  servorum  Deiri;  in  secundo  :  rrsonam  vita  manifestius  «  ;  et 
finit  :  crquerite  regnum  Dei  et  invenietisr. 

215.  Tercium  continet  volumen  Decretorum  cum  glosa,  per  capita  et 
signa.  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  rmalurali  jure«;  in  secundo  :  ffcjue 
sementinam  trahunt  originenin;  et  finit  :  rremendatione  indigent  ad  vicem 
sui  episcopi  corrigat?». 

216.  Quartum  volumen  intitulatur  Directorium  jurisin  foro  consciencie 
et  judiciali  a  fratre  Petro  Quesnel,  ordinis  fratrum  Minorum,  compositum. 
Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  rrSi  quis  ignorât  ignorabilum;  in  secundo  : 
rrqni  gignitur  spiritus  sanctus'n;  et  finit  in  tabula  :  frChristus  et  Gbris- 
tianus,  I.  li.,  ti.  nu. ,  S  xxvi^:. 

217.  Quintum  continet  Tabulam  juris  cauonici  et  civilis  secundum  or- 
dinem  alpbabeti,  compositam  a  fratre  Johaune  Alaraano,  ordinis  fratrum 

Archéologie.  28 


—  i;îo  — 

^linoruiii".  liicipit  in  primo  folio  :  r:(}iioiiiaiii  yicul  diciliir";  ia  socimdo  : 
(rcauonice  subsliluemlis -  ;  ci  liait  :  -do  lideicomissaiiis,  .S  ia  luncdeuii'. 

218.  Sexluiu  coulinet  Hoporloriiun  doaiai  Pelri  do  ]5fi(cho  secuadiiai 
ordinein  alphaboli.  Incipil  in  piinio  folio,  in  nigro  :  ffllcvereifflp  in  Gbrislo 
palrii;  in  secundo  :  ffquod  preiujssa  cessante;  cl  finit  :  frdiaiu  |"acit,  de 
eloct.  lied  S  i.-. 

219.  vSeplimuin  coulinet  duo  Ueperloiia  super  Speculo  judiciali.  Incipit 
ia  priaio  folio,  in  nijyro  :  rrUcvorendo  in  Clirislo  patrie;  in  secundo  :  rrxcvi. 
(li.  bene  quidonir  :  t<l  linit  :  ffS.  i.  \.  çjuid  ergc. 

220.  Odavuia  conlinel  Spéculum  judiciale  a  jnajjistro  Guilleinio  Da- 
ranli  compositum.  lacipil  ia  primo  folio,  ia  aigro  :  fflleverendo  in  Cbrislo 
palri  suoi;  in  secundo  :  rrnetjue  previdere  facile  est»;  et  finit  :  ffi.  nuUus 
opiscopus-i. 

In  latere  supenori  : 

221.  Priuiuin  volumeu  est  liber  Decretalipiii ,  salis  anli(iuum,  cum 
glosa  ordinaria,  per  capila.  lacipil  ia  [)rimo  folio,  in  uigro  :  rrepiscopus, 
servus  servorum  Dei^i;  in  secundo  :  ffseu  essenlia  Trinitalis^^;  et  linil,  in 
texiu  :  fffacere  quis  bomagium  compellaturii. 

222.  Spcunduni  conlinel  apparalum  donnii  Archidiaconi  su])er  libruni  Vi. 
Decrelaiium,  et  texlum  dicli  VI.  libri,  cum  glosa  Joliannis  nionachi.  In- 
cipit in  primo  folio  :  ffVenerabilibus  et  discretis  viris»  ;  in  secundo  :  ttprin. 
ibi  scribere»;  et  finit  in  textu  :  ffVolunla^e|n'>. 

223.  Tercium  conlinel  apparalum  magislri  Bernardi  Composlellani,  a 
liUdo  de  sumaia  Trinilale  usquc  ad  liluluni  de  Iranslatione  episcoporum 
inclasivc;  item  smama  de  maleria  judicioruai  possessorioram  a  domuo 
Odone  de  Seuoy,  Minore  ^^';  jlejn  dislincliones  juris  civiiis  dp^^^i  La»^- 
berli.  Incipit  in  primo  folio:  crprincipali  hacteuus  ut  loqiiai'n;  in  spcundq  : 
frprebendarimi  et  digaitatum  »  ;  el  finit  :  fflenetur  pater  ut  in  I.  aile,  quo- 
cieas,  clcn. 

224.  Qnaitiun  conlinel  pai'vuiu  Vplumen  juris  çivilis  cujii  decjnia  coUa- 
lione,  cum  apparalu  glose  ordinarie,  per  capila  el  signa.  Incipit  in  primo 
folio  :  ffhnperaloriam  majestaleni «  ;  iu  secondo  crjuglicia  est  coustai^sn;  pj, 
finit  in  tabula  :  rrDe  slalutis  et  consuetudinibus  contre  libej'tatem  epclesie 
edilis^. 

225.  Quintum  conlinel Codicem  donini  Jusliniani,  cum  glosa  ordinai'ia, 
])er  capila  et  signa.  Incipit  in  primo  folio,  in  textu  :  rfhec  que  necessario»; 
in  secundo  :  «a  Theodosio  divine  memorie^  ;  et  finit  in  tabula  :  crscntenciam 
passis  et  l'eslilatis^. 

'"  Ci.  la  nolici;  sur  Kudcs  de  Sens,  auteur  d'une  Summa  de  judiciis  jioiisesioiiis , 
dqus  Vllisloirç  litléiaire  (ie  Iq,  Fvançç!,  tomy  XXV,  p.  B5-q3. 


—  asi  — 

226.  Sexlum  continel  lihrum  Digeiti  novi,  cum  glosa  ordinaria,  per 
capita.  Incipit  iu  primo  folio,  in  nigro  :  cfhoc  edictoî;;  in  secundo  :  tfioso 
vel  in  publicon;  et  finit  in  tcxtu  :  frabesse  non  potestn. 

227.  Septimuni  est  volumen  Infortiati,  cura  glosa  ordinaria,  per  ca- 
pita el  signa.  Incipit  in  primo  folio,  in  textu  :  rrdolis  causa ^i;  ii]  secundo  : 
ffdivorciuni  factura  estn;  et  finit  in  textu  :  rrliminio  non  sit  reversusn. 

228.  Octavura  volunion  est  Digesti  veteris,  cum  glosa  ordinaria,  per 
capita;  incipit  in  primo  folio  :  rrOmnem  rei  publicen;  in  secundo  :  ffacci- 
pere  eos  sentimusn;  et  finit  :  rr maxime  sit  necessarium». 

229.  Nonum  continet  Instituta  donuii  Justiuiani  cum  glosa.  Incipit  in 
primo  folio,  in  nigro  :  tfNon  solum  arniis  decoralamn;  in  secundo  :  ffdiffe- 
rentia  estn  ;  et  fiait  in  textu  :  rradventura  esU. 

Ita  est  :  G.  Mathei.  G.  Maseline. 

In  primo  piilpito  ejuadcm  sinistre  partis  sunt  libri  sequentes ,  in  latere  infe- 
riori  incipiendo  ut  supra  : 

230.  Prinium  volumen  continet  Decretales,  cum  glosa  ordinaria,  per 
capita.  Incipit  in  secunda  columpna  prirai  folii  :  r-concordia  extra '»;  in 
secundo  :  « bonani  placentes  Deo  v  ;  et  finit  in  penultinia  linea  :  frpro  spi- 
ritualibus  facere«. 

231.  Secundura  continet  apparatuni  Innocentii  IlII  super  volumine 
Decretaliuni.  Incipit  iu  secunda  colimipna  prirai  folii  :  rbalur  secundum 
Abbatis  consiliunm;  in  secundo  :  rr certifiçari «  ;  et  finit  :  crin  priv.  sit  railii 
solaraeu  divinus  Spiritus.  Amen.n. 

232.  Tercium  continet  primani  parlera  lecture  Ostiensis,  a  I.  lil)ro  De- 
cretaliuni  usque  ad  III.  libruni  inclusive.  Incipit  in  prirao  i'olio  :  ff  Ad  Dei 
oninipotentis  glorian^n;  in  ii"  :  «silia  reraanserunt  "  ;  et  finit  :  frArchid.  c. 
f.Sf... 

233.  Quartuni  continet  secundani  parlera  lectui'e  Ostiensis,  a  III.  libro 
Decretalium  usque  ad  V.  inclusive.  Incipit  in  prirao  folio  :  rrdebent  cle- 
rici  recte  judicare»  ;  in  ii°  :  rrexcedat  c.  aureos»  ;  et  finit  :  Tcula  seculorum. 
Amen.n. 

234.  Quintuni  continet  priraani  parteni  lectiu-e  domni  Henrici  Bohic, 
a  I.  libro  Decretalium  usque  ad  III.  librura  exclusive,  cum  tabula.  Incipit 
iu  primo  folio,  in  nigro  :  ffVenei-abilibus  et  discretis  virisn;  in  if  :  ff taies 
ceteris  paribus  sunt  scolaribus  preferendin;  et  finit  in  tabula  :  fffacie  ad 
faciem  conteraplatur.  Amen.  «. 

235.  Sextijm  cqptinet  s^cu^^dqm  vqluflipn  lecture  domni  Henrici  Bohic, 

28. 


—  ^:v2  _ 

a  111.  libioDocrolaliuiii  usquoad  V.  lihrum  inclusive.  Incipil  in  primo  l'olio, 
in  lo.xlu  :  frClerifi  annan;  in  secundo  :  crel  pro  hoc.  lacil,  j.  de  sen.  exlra^; 
cl  linil  :  frslal  de  Con.  di.  v.  non  mediocriler  cl  xidc  ihi  pcr  Jolianncin-. 

236.  Sepliniuin  est  voluinen  Decretoruni  cuinylosa,  per  ca|)ila.  Incipil 
in  primo  folio,  in  nigro  :  frduohns  rcjjilur";  in  secundo  :  fslaluinuis  ni 
pcc  scplcin  ebdoniadas'î;  et  linil  in  textu  :  fiiisi  cjuod  videril  patren»  f"a- 
cienlcin-. 

In  latcrc  siipcriori  : 

237.  PrinuiiH  voluinen  continet  prinuun  pailcin  lecture  domni  Henrici 
Houhic  super  volunien  Decretalium ,  a  I.  libro  usque  ad  III.  exclusive.  In- 
cipit  in  secunda  coluinpna  prinii  folii  :  (fnonnullas  de  dictis  distinclio- 
nibusT»;  in  secundo  :  rraul  minus  bene  tradidili;  et  linil  in  penultima 
linea  :  ffsecundiun  Osli.  in.?». 

238.  Secundiun  continet  secnndam  parleni  dicti  donnii  Henrici  Bouhic, 
a  III.  libro  Decretalium  usque  ad  V.  inclusive.  Incipit  in  primo  folio,  in 
tabula,  in  nigro  :  rrutrum  et  quibus  personis  lici.n;  in  n°,  eliam  in  ta- 
bula :  ff quorum  clericorunm;  et  finit  :  -rv.  non  nuvlioci'iter  et  vide  ibi  per 

jo.r. 

239.  Tercium  continet  Rosarium  donuii  G.  ai'chidiaconi  super  volumine 
Decretorum.  Incipit  in  primo  folio  :  frReverendo  in  Christo  patri  suoi^;  in 
II":  rrparagra|)hum  (piasi  divisio  Scripturarum'^;  et  linil:  rrseculorum  se- 
cula.  \men.T). 

240.  Quarlum  continet  volumen  Decretorum  cum  glosa,  per  capila.' 
Incipit  in  primo  folio,  in  textu  :  rrHumanum  genus  duolmsn,  in  secundo  : 
fralia  celebranturi  ;  et  finit  :  crnon  potest  filins  facere  quicquam ,  nisi  quod 
videril  patrem  facienlemn. 

241.  Quintum  continet  VI.  librum  Decretalium  cu?ii  glosa  Johannis  nio- 
nachi;  item  apj)aratum  domni  Archidiaconi  super  dicte  VI.  Decretalium; 
item  Glemenlinas  cum  apparatu  domni  Jobannis  Andrée.  Incipit  in  primo 
folio,  in  nigro  :  ffBonifacius  episcopus^;  in  secundo  :  fret  incertitudincm«; 
et  finit  in  textu  :  rmon  erit  processus  propter  hoc  irritandus^. 

242.  Sextum  continet  apparatum  domni  Innocentii  quarti  super  volu- 
mine Decretalium.  Incipit  in  primo  folio,  in  nigro  :  ffLcgitur  in  Eze- 
chiele»;  in  ii"  :  ffso  in  quantilate  et  qualitatew;  et  finit  :  ffde  cousue,  in 
prin.fl. 

243.  Septimum  continet  volumen  Décréta  cum  glosa  ordinaria,  per 
capila,  cum  quibusdam  Exiravagantibus.  Incipil  in  primo  folio,  in  nigro  : 
ffOregorius  episcopus«;  in  ii"  :  ffFirmiter  crediniusn;  et  finit  :  rftcneri  uulli 
ergo,  etc.n. 

ha  est  :  G.  Mathei.  G.  Maseline. 


—  /j88  — 

Anno  Doiiiini  in  oapilo  hujiis  inventan'i  pi-Piiolato,  viflolicol  m"cccc"'' 
oclungesimo ,  die  vero  vicpsima  sexla  mensis  jannarii,  corain  nohis  ruiil- 
lolino  Matlioi  et  Glfnionte  Masoliiio,  apnslolica  ol  iiiiporiali  aiictoritalihiis 
])nlj|icis  notariis,  per  venerahiles  ac  circuinspectos  viros  in  capite  etiani 
liujus  invontarii  j)renominalos,  Nicolauni  Micliaelis  tune  fabricariuni,  Guil- 
ielniuni  Aubery,  Gnillelnuun  de  Monasterio  ot  Johannem  du  Bec,  canonicos 
ecclesie  Bajocensis ,  ad  hoc  per  ordinafionein  el  maturani  deliberationom 
Capituli  députâtes  et  conunissos,  presens  inveularium  in  loco  librarie  dicte 
ecclesie  fuit  soUemniter  recensitum  ac  de  verbo  ad  verbuni  lectum ,  et  com- 
pertuni  est  quod  in  singulis  pulpitis  dicte  librarie  reposita  sunt  singula 
voluniina  in  série  ejusdeni  inventarii  designata,  et  eo  modo  et  ordine  (mo 
in  eo  ajinotantur.  Et  pro  auclenlica  approbatione  ac  fideli  testinionio  pre- 
missoruni,  ipse  Michaelis,  canonicus  et  fabricarius  ecclesie,  ut  prefertur,  a 
nobis  notariis  prenoniinatis  instanter  petiit  subscriptiones  nostras  in  fine 
liujus  codicis  per  nos  apjwni,  quod  et  fecimus  sic,  ut  preniittitur,  requisiti 
et  logati,  presentibus  venerabilibus  viris  domino  Johanne  Muriel  et  ma- 
gistro  Guillelmo  du  Chemin,  dicte  ecclesie  vicariis,  pro  testibus  ad  pre- 
missa  vocatis. 

Ita  est  :  G.  Mathei.  C.  Maseline. 


—  A:v/i  — 


III 


INVENTAIRE  DU  TRÉSOR  DE  LA  CATHEDRALE  DE  RAYEUX. 

(1^98)"^ 

Invriildipc  (lu  cêiinlcur''''^  de  l'éffliscdc  Baïexi.T ,  dont  le  coustenr  a  la^jurde, 
appartenant  à  .lolian  Fouqucs,  de  présent  servllenr  dudh  cousteur^^K 

Le  invenlayre  des  biens  dont  le  coustenr  de  IN'glise  de  Baïeux  est  garde , 
icclnv  fait  ot  rendu  par  missienrs  Jolian  Lepoullclie]-  el  Pierre  Selle,  preh- 
tres,  servants  à  rollice  de  cousteur,  le  w"  jour  de  juillet  et  auUres  jours 
ensuivans,  Tan  mil  nu"  un"  et  dix-huit,  en  la  présence  de  vënérahles  et 
cirronspoctes  personnes,  maislres  Andrieu  de  Saiiit-Just,  chanoine  de  ladite 
('{j-liso  en  la  prf'hende  de  Saint-Martin  et  fal)ri(juier  pour  cete  annexe,  et 
niaislre  Louvs  le  Beauvoisieii ,  chanoine  de  Tanys  et  maislre  Jean  Botin, 
chanoine  de  Danvou,  commis  et  dopulés  de  j)ar  le  (lliappitre  à  fayre  ledit 
invenlayre  ;  auquel  inventayre  se  sont  présentés  vénérable  el  discrète  [ler- 
sonne  maistre  Jehan  Vaullier,  prestre,  grand  coustenr  de  ladite  église,  el 
missieurs  Jolian  \imarl,  send)labloiiient  prestre,  curey  de  \iliy,  el  Pierres 
Dallet ,  serviteurs  dudit  grand  coustenr,  qui  recueillirent  et  prindrent  la 
charge  des  biens  et  choses  dont  cy  après  est  faicte  déclaracion. 

Premièrement. 

1.  Une  croix  d'or,  dont  le  baston  est  couvert  d'argent,  laquelle  sert  aux 
processions  ordinayres.  [55.]'''. 

2.  Item,  une  aultre  croix,  plus  grande,  d'argent  doré,  laquelle  sert  aux 
lestes  solempnelles.  [5 G.] 

3.  Item,  une  autre  petite  croix  d'or,  le  croisillon  est  d"or  et  le  sourplus 
d'argent,  à  six  cornières,  et  sert  quotidiennement  sur  l'autel.  [61.] 

4.  Item,  troys  pois  d'argent,  dont  l'ung  est  doré  et  les  deux  auUres 

blans.  j  70.  j 

^'^  Ms.  9.00  (11)  (lo  la  l>ilili(illii''Hiio  (lu  (iliaiiilrc  do  Bayeiix. 

*'-^  La  (li{fiiité  (le  jjrainl  ((nislciir  on  .sacristain,  qui  l'iail  dès  le  xiii"  siècle  une 
servitude  piulôL  (ju'uut!  dijjuili',  fui  éteinte  eu  i^Si, 

'•^!  Ou  lit  en  note  :  «l^e  cousieur  a  la  {jarde  des  oruomentz  et  non  le  sieur 
trésorier,  e(,  Uiy  sont  baillés  par  le  Cliappitre  et  lal)ri(|nier.  .  .n  (Le  reste  a  été 
biffé.) 

'*>  Le  rliilVie  placé  à  la  fin  do  chaque  ailicle  rappelle  le  numéro  des  articles 
correspondants  de  l'inventaire  de  1/176. 


—  A35  — 

5.  Item,  tioys  calices,  deux  dores  et  l'autre  de  fin  or,  dépulés  à  servir  à 
l'autel.  [71-72-78.] 

6.  Item,  une  paix  d'argent  doré,  qui  sert  nd  osculum  pncls.  [7^.] 

7.  Item,  une  escalle  d'argent  blanc,  dont  il  endeffaultune  porcion,  qni 
sert  à  mettre  le  sel  pour  l'eaue  benoiste.  [76.  | 

8.  Item,  une  serre  d'argent  pour  mettre  les  encens,  avecques  nne  quil- 

lier.  [78.] 

9.  Item,  ung  benoistier  et  l'esvipilion,  le  tout  d'argent. 

10.  Item,  deux  candélabres  d'argent  ouvrés.  [79-80.] 

H.  Item,  quatre  enc^nsiers  d'argent,  dont  le  fabriquier  est  garde  de 
troys,  et  cousteur  d'un  seuUement,  qui  serl  à  tous  les  jours.  [82-88.] 

12.  Item,  deux  burettes  d'argent,  pour  mettre  le  vin  et  l'eau.  [84.] 

13.  Item,  une  bouyte  de  yvière,  pour  mettre  le  pain,  sans  couverture. 

[86.] 

14i  Item,  une  pomme  de  laton ,  pour  chauffer  les  mains.  [87.  ] 

15.  Item,  cornes  de  yvière  [96.] 

16.  Item,  trois  aullres  cornes  de  corne.  [96.] 

17.  Item,  ung  œuf  d'autruche.  [97.] 

18.  Item,  une  dent  de  balenne,  faitte  en  manière  de  poisson.  [98.] 

19i  Item ,  ung  casuble  de  drap  d'or,  en  champ  vermad  ;  au  derrière , 
aU  plus  hault ,  la  représentacion  de  ia  Trinité ,  aveeque  tunique  et  dalma- 
tique,  fornies  de  estolles  et  pbanons,  sans  aubes,  amitz,  ne  paremens. 

[160.] 

20.  Item,  ung  aultre  casuble  de  drap  d'or,  à  champ  vermail,  auvecque 
tunique  et  dalmatique  de  mesme,  sans  estolles,  phanons,  ne  paremens. 

[161.] 

21.  Item,  ung  casuble,  tunique  et  dalmatique,  estolles,  phanons,  pare- 
mens de  aubes  et  amictz ,  de  drap  de  damas  blanc ,  em'echy  de  plaisans  flo- 
rions  d'or  et  de  soye  de  diverses  couleurs,  auvecques  trois  auljes  et  troys 
amilz,  les  orfrays  d'or  à  ymages  de  broderie,  à  ystoires  de  Notre-Dame, 
aU  casuble  à  simples  ymages.  [162.] 

22.  Item,  un  aultre  casuble  auvec  tunique  et  dalmatic|ue,  estolles, 
phanons,  paremens  de  aubes  et  amictz,  de  drap  de  damas  vermail  figuré 
de  lui-mesmes  :  au  desrière  du  casuble  est  l'image  de  saint  Paoul  et  au  de- 
vant l'image  saint  Pierre,  fomy  de  trois  aubes  et  (roys  amictz.  [1G8.] 


—  /«3()  — 

23.  Itom,  ung  casiildo.  (lo(lr;i|)  dor,  do  damas  vormail  li<'iii'(\  à  orlraylz 
•le  satin  pcrs  semé  de  liouillos  ot  hroilés  de  hroderio  d'or,  aiivoc  tunique  et 
dalinaliqne  à  oi-fiMif/.  de  salin  j)ors  et  vermail  semé  de  roses;  deux  eslolles 
el  dt'u\  plumons,  «lont  il  n'y  a  que  une  aullie  seullemenl.  [16^1.] 

24.  ilem,  mij;  casulile  «le  veioux  oramoisy,  semé  de  papillons  et  Horions 
de  liioderie,  cm-eehvs  de  perles,  auvecque  tunique  et  dalmaiique.  sans 
perli's,  sans  estolles.  phanons.  sans  aulhes  el  paremens.  [i65.  ] 

25.  Item,  un  casuhie  de  damas  violet  li^juré,  auvecque  tunique,  dal- 
maiique. estolles,  phanons.  chaintures,  et  paremens  de  aulhes  el  amictz , 
semées  de  treilles  d'or,  et  aux  orlVaitz  du  casuble  de  desrière  rAssomption 
Nostre-Dame,  à  broderies.  [1G6.  | 

26.  Item,  uu};-  casulile  de  damas  blanc  li{jiuc,  semés  de  pommes  de  pin 
d'or,  auvecque  tunique,  dalmati(jue,  eslolles,  phanons,  paremens  deaulbes 
el  amiclz,  (1(>  nu^sme  les  orl'raitz  du  casuhie  de  broderie  à  ymajj-e  d'or,  les 
dyadèmes  sont  enrechis  de  perles.  [1O7.] 

27.  Ilem.  ung  casuble  de  damas  blanc  li{>uré,  auvecque  tunique  dal- 
malicpie,  eslolles  el  phanons,  et  paremens  de  aulbes  sans  amiclz,  orfrailz 
de  tauelle,  forny  de  trois  aulbes.  [1G8.] 

28.  Item.  uii}i  casuble  de  damas  blanc  fi,ouré,  doublé  de  salin  vermail, 
orl'railz  ;i  \  ma^es  de  broderies,  el  au  desrière  est  la  i-eprésentation  delà 
Trinité,  auvec  tunique,  dalmaiique  el  orfraitz  de  mesmes,  eslolles  et  pha- 
nons. sans  aulbes  el  amiclz.  [i6().  | 

29.  Ilem,  ung  casuble  de  velonx  noir,  orfraitz  à  yniages  de  broderie 
dor,  cl  au  desrière  a  ung  crucifilz,  auvecque  tunique,  dalmaiique,  estolles 
et  phanons  de  mesmes,  el  les  paremens  des  aulbes  sont  de  damas  noir. 

[170.] 

30.  Item,  ung  casuble  de  damas  vermail,  semé  à  lestes  el  pies  de  oi- 
seaulx  d'or,  orfraitz  de  broderie  à  demys  y  mages,  auvec  tunique,  dalma- 
liipie,  eslolles  phanons  de  mesmes,  sans  aidbrs  el  amiclz.  [171.  [ 

31.  Item,  ung  casuble  de  baiidecpiin  vermail,  auvec(pie  tunique  el 
(lalmali(pie  et  une  aulbe  seuilemeiit.  deux  eslolles  et  un  plianon.  I173.] 

32.  Item,  ung  casuble  de  salin  vermail,  à  oifraitz  de  tauelle,  airvec 
tunique  et  dalmaiique,  sans  eslolles  et  fanons,  qui  sont  fort  usés  et  démo- 
lis, sans  aulbes  et  amiclz.  (173.] 

33.  Item,  deux  tuniques  de  satin  vermail  et  le  casuble  de  mesmes,  en- 
\ovés  à  Nostre-Dame  de  Vvi'ande,  sans  aulbes,  eslolles,  phanons  et  amiclz. 

f  1  -  /i  1 


—  ^zl  — 

34.  ltem,ung  casiihle,  tunique,  dalmatique,  cslolles,  plianoiis,  pare- 
mens  de  aulbes  et  amictz,  de  satin  jaune,  à  orfraictz  et  paremens  pour  les 
tuniques,  de  drap  d'or  à  champ  vermail,  et  TorlTraitz  du  casul)Ie  est  de 
veioux  cramoisy,  fournis  de  trois  aulbes  et  trois  amictz.  fiyS.j 

35.  Item,  ung  casuble  de  damas  blanc  figuré,  doublé  de  cendal  ver- 
mail  ou  telle,  auvecque  tunique  et  dalmatique,  doublé  de  chandal  vert,  et 
paremens  de  drap  d'or  à  champ  vermail,  deux  estolles  ^''  et  deux  phanons 
de  mesmes,  sans  aulbes  et  amictz.  [178.] 

36.  Item,  ung  casuble  de  damas  blanc  figm-é,  semé  à  paons  rouges  et 
testes  de  oiseaulx  d'or,  auvecque  tunique  et  dalmatique ,  estolles ,  phanons, 
forny  de  deux  aulbes  et  troys  amictz.  [179.] 

37.  Item,  ung  casuble  d'autre  damas  blanc,  auvec  une  tunique  et  dal- 
matique, bien  démolis  et  usés,  sans  aulnes  et  amictz.  [180.] 

38.  Item,  ung  aultre  casuble  de  satin  blanc,  semé  à  estelles  d'or,  en 
broderie,  doublé  de  satin  pers.  [181.] 

39.  Item,  ung  casidïle  de  satin  pers,  à  orfrays  à  demys  ymages  de  bro- 
derie, auvecque  tunique,  dalmatique,  estolles,  phanons  et  paremens  de 
aubes  de  mesmes,  fornitz  de  troys  aulbes  et  troys  amictz.  [i8>2.] 

40.  Item,  ung  aultre  casuble  vieul,  de  baudequin  pers,  une  estolle  et 
ung  phanon.  [i83.] 

41.  Item,  ung  casuble  de  drap  d'or  impérial,  à  champ  vermail  au- 
vecque une  tunique  et  dalmatique  pers  de  baudequin,  semé  de  oiseaulx  et 
léons,  bien  démolis  et  usés,  sans  aulbes  et  amictz.  [18/1.] 

42.  Item,  ung  casuble  de  baudequin  pers,  semé  de  lièvres  etcounins, 
auvec  tunique  et  dalmatique,  estolles,  phanons,  fornis  de  troys  aulbes  et 
troys  amictz.  [180.] 

43.  Item,  ung  casuble  noii-,  à  orfrais  de  tauelle,  auvec  tunique  et  dal- 
matique, sans  estolles  et  phanons,  aubes  ne  amictz,  semés  à  oiseaux  et 
testes  et  pies  d'or,  et  ont  lesdites  tuniques  paremens  de  drap  d'or,  dit  im- 
périal, sans  aubes  et  amictz.  [186.] 

44.  Item ,  ung  casuble  de  veioux  noir,  auvecque  tunique  et  dalmatique , 
de  damas  noir  figuré ,  dont  ledit  casuble ,  qui  estoit  démoli  et  usé ,  a  esté 
prins  pour  réparer  certaines  chappes  ;  et  ainsy  allégué  par  ledit  PouUetier 
et  Selle,  et  sans  aulbes  ne  amictz.  [188.] 

45.  Item,  ung  casuble  de  ostade  noyre,  auvec  tunique,  dalmatique, 
^*'  On  lit  en  marge  :  «Nota,  qu'on  a  trouvé  qu'une  estoUc. 


_  /m  — 

estoles,  phanons  et  paremens  de  aiilbes  dé  mesmes,  dont  la  tuniqne  et  dal- 
maliqne  son(  à  Saint-Salveur;  el  ainsy  allf^guf?  par  Le  l'oidlelier  et  Selle, 
et  le  tout  sans  aubes  et  amictz.  [189.  | 

46.  Ttem.  ung  casuble  de  neuf  damas  noir,  à  orfrays  de  tauolle,  tunique 
et  dalnintique,  estolles  et  phanons,  sans  aidbes  et  amictz.  (iN'onveau.) 

47.  Item ,  deux  manteaulx  de  oslade  noyre,  senans  aux  diacre  el  soubz- 
diacre,  au  temps  de  TAvent  et  de  Karesme.  [190.] 

48.  Item,  six  estolles  el  six  jdianons  de  drap  noir  de  diverses  sortes. 

49.  Item,  u\u^  esloUe  el  (puilre  phanons'"'  de  oslade  noyre,  doublés  do 
bougrant  rouge.  [192.] 

50.  Item,  deux  estolles  el  troys  phanons  de  veloux  violet,  doublées  de 
chandal  rouge,  dont  deux  des  phanons  sont  en  doubles  et  doublés  de  telle 
perse.  [193.] 

51.  Item,  une  tunique  el  dalmalique  de  salin  blanc,  à  l'usage  de  l'é- 
vesqite  quant  il  célèbre  in  pbiiùficalihus.  [19^.  | 

52.  Item,  douze  tuniques,  quatre  nefves,  du  don  de  monsieur  le  Patri- 
arche, et  ([uatre  vieulles  de  damas  blanc,  et  quatre  vermailles  de  damas, 
le  tout  h  l'usage  des  enfatis  de  cueui-.  [19.^  el  I97.] 

53.  Item,  une  aulbe  et  ung  amicl  et  parement  de  veloux  pers,  seitif^  de 
branches  de  or  de  broderie,  servant  au  chantre  quant  il  officie.  [ig6,] 

54.  Item ,  deux  aubes  qui  servent  à  l'acolite  aux  lestes  solennelles,  pdr^es 
de  damas  blanc  à  œuvre  de  broderie.  [198.] 

55.  Item,  troys  aullres  aulbes,  parées  de  drap  vernlail,  à  ymagès  de 
bioderie,  auvec  ti'oys  estolles,  troys  phanons  et  troys  amictz  de  mesmes, 
et  nichil  per  totum  in  islo  nrticulo.  [199.] 

56.  Item,  huit  aulbes  el  huit  amicli^,  sans  paremeiis,  servans  atix  jours 
sans  festes,  dont  l'en  â  prins  six  desdites  aulbes  el  paremens  aux  chappelles 
cy  devant  nortiniées  et  Une  emjdoyé  pour  réparel-  les  ailltres;  ainsy  îi*est, 
en  rete  article  qu'une  aulbe.  [  'ioc] 

57.  Item  ,  pour  servir  tant  au  grant  autel  qu'à  l'aulol  de  desrièfe,  y  a'^' 
douhliers,  dotil  les  avu'uns  en  la  plus  part  sont  dénujiis  et  usés,  el  de  petite 
estimatioti.  [?!0i.  I 

58.  Item,  iing  estieu  de  drap  d'or,  h  champ  vermail,  et  dedens  a  unze 

f'  Oa  lit  en  marfjo  :  «Nota,  qu'on  n'a  trouvé  que  deux  fanons??. 
'^>  On  lit  en  marge  :  «Le  nombre  ii'y  est  pas», 


—  /i39  — 

pères  de  corporeaux  bien  excellens ,  de  très-fine  telle ,  du  don  du  Patriarche. 

[202.] 

5Ô.  Item,  ung  aultre  estieu ,  couvert  de  drap  vert,  et  dessus  a  un  aignei 
en  broderie  et  dedens  neuf  pères  de  corporeaux  de  telle  moienne.  [aoS.] 

60.  Item,  ung  aultre  estieu,  couvert  de  veloux  vermail,  semé  de  pa- 
pillons, sans  corporeaux.  [206.] 

61.  Item,  ung  aultre  estieu  bien  caduc,  et  dessus  est  l'image  de  Saint 
Jehan,  et  dedans  quati'e  payre  de  corporeaiLx  de  telle  moïenne.  [200.] 

62.  Item,  ung  corporalier,  de  drap  de  damas  blartc,  couvert  de  perles, 
trouvé  au  Trésor,  auvecque  les  nouvelles  reliques,  sans  corporeaux.  [206.] 

Enfin  les  chappes  communes  gardées  en  revestiayre,  servantes  moiennes 
festes  et  anltres  jours. 

63.  Premièrement,  v.  chappes,  de  drap  damas  blanc  ligure,  à  orfrays 
sans  ymages,  réservé  celle  du  prestre.  [207.] 

64.  Item,  cinq  chappes  de  damas  blanc  figuré,  à  orfrays  de  tauelle, 
fort  esportées  et  usées.  [208.] 

65.  Item,  deux  chappes,  de  satin  blanc,  bien  démolies  et  usés.  [209.] 

66.  Item,  vu.  chappes  noyres  neufves,  de  damas  noir,  figuré  de  luy- 
mesmes ,  doublées  de  bougran  rouge ,  et  celle  du  prestre  à  oi-frays  de  bro- 
derie à  quatre  ymages.  [210.] 

67.  Item,  deux  chappes  de  veloux, '''est  fête  mention.  [211.] 

Nihil tradiderunt  in  isto  \^arliculo\. 

68.  Item ,  deux  chappes  noires ,  de  ostade , ^"'^  réparées ,  à  orfrays 

de  tàtielle  nefte ,  àssé  estraite,  [212.] 

69.  Item,  quatre  chapj)es ,  de  satin  vermail ,  doublées  de  bougran  pers, 
à  orfrays  de  tauelle.  [218.] 

^d.  Item,  cinq  chappes,  de  daniàs  vermail  figuré,  doublées  de  bougran 
pers,  dont  celle  du  prestre  est  à  ymages  de  broderie.  [2ii.] 

71.  Item,  cinq  chappes  de  baudequin  vermail,  semé  de  oiseaux,  h  pies 
et  testes  d'or,  doublées  de  bougran  pers,  à  orfrays  de  tauelle,  et  celle  du 
prestre  à  ymages.  [  2 1 5.  ] 

72.  Item,  une  chappe  de  damas  pers,  à  orfrays  de  broderie,  semées  de 
'''  Le  parchemin  a  été  rongé  à  cet  endroit. 

(■2)  m. 


—  /lAO  — 

hraiiclies  el  do  Jesiia  ]ffni'n ,  ol .  au  chapi-nn,  nng  ymapr"  de  \oslrf  Dame. 

[•>t7-l 

73.  Itom.  (jiialro  chappos  de  salin  jaune,  à  orfravs  de  lauelle,  doubl«?es 
de  bougraa  pers.  [  ^  1 8.  ] 

74.  lleni,  Iroys  chappos  de  drap  pers,  semé  ;i  plumes  de  paon,  orfrays 
de  lauelle,  doublées  de  boug^ran  ])ors,  dont  des  (roys  en  f'urenl  fêles  deiLX. 
Recours  au  livre,  [ai 9.] 

75.  Ileiii ,  deux  chappes  de  salin  vermail,  fort  usées,  à  orfrays  de  tauelle, 
dont  les  deux  len  a  fail  une,  (jui  serl  à  l'acolile.  [920.] 

76.  Item,  quatre  chappes  petites,  de  satin  vermai! ,  à  l'usage  des  enfifans 
de  cueur.  |  -^'^i.] 

77.  Item,  troys  chappes,  une  blance,  l'autre  noire,  el  l'autre  rouge, 
à  l'usage  de  le  acolite,  dont  on  ne  trouve  riens  fors  que  la  noire,  qui  a 
est^  employé  pour  fayre  deux  banquiers.  Recours  au  livre.  [999.] 

78.  Item,  audit  revestiayre  a  ung  piengne  de  yvière,  qui  pent  à  une 
chaîne  d'argent.  [998.] 

79.  Item,  une  petite  bonde  de  orfrays,  ouvray  de  broderie  de  or,  où  il 
îi  figuré  huit  chimères  de  singulière  fachon.  [99/i.] 

80.  Item,  deux  autres  chappes  de  damas  pers,  à  orfrays  de  veloux  ver- 
mail,  enrechis  de  solail,  et,  au  chapperon,  deux  ymages  de  INostre-Dame, 
de  nouvel  faittes.  [9  25.  | 

Eiijin  emuiveiit  les  pnremem ,  servants  à  l'autel  aux  f est  es  sokmpneUes. 

81 .  Premièrement ,  ung  parement  d'autel  de  satin  pers ,  semés  de  estelles 
de  broderie,  et,  an  milieu  de  l'ung  d'eux,  a  ungcruxiliement,  et  à  l'autre 
est  l'image  Nostre-Dame'''.  [226.] 

82.  Item,  ung  aullre  parement  d'autel,  de  damas  blanc  figuré,  doublé 
de  bougran  rouge.  [998,] 

83.  Item,  doux  aultres  paremens  d'autel,  de  veloux  viollé,  semés  à 
solaix  de  broderie;  à  l'ung  est  l'image  Nostie-Dame.  [229.] 

84.  Ilem,  ung  fronlel  pour  atachier  au  bort  du  doublier  qui  [couvre] 
l'autel,  de  satin  violet,  semé  de  lieulles  de  or,  doublé  de  bougran  pers. 

[2.3l.] 

('^  Il  y  a  doux  paromonts  nu  lien  d'un,  rotiimo  l'indique  l'art irl(\ 


—  Ml    — 

85.  Item,  un  aiillre  Ironlel  de  drap  doi-,  onrecliy  de  brodei'ic  h  yniages. 

86.  Ilein,  ung  aultre  frontel  de  veloux  crainoisy,  doublé  de  bougi-aii 
jiers.  [!î33.j 

87.  Item,  ung  draj)  de  baudequin,  député  à  couvrir  la  cliayrc  de 
l'évesque,  quant  il  fait  l'ofiice  de  la  messe,  brodé  de  satin.  [aSij.J 

88.  Item,  ung  parement  pour  mettre  desrière  l'autel,  soubz  le  trel'et 
l'autre  contre  l'autel,  avec  un  frontel  à  frenges  de  soye,  le  tout  de  damas 
blanc ,  brochié  d'or  et  de  Horions  de  soye  de  diverses  couleurs  :  du  don  tlu 
Patriarche.  [aSô.j 

89.  Item,  ung  aultre,  d'or  impérial,  à  champ  pers,  député  à  paroir  la 
chayre  du  prescheur.  [aSy.] 

90.  Item,  ung  aultre  drap  de  baudequin  à  champ  vermail,  brodé  de 
satin  jeaune,  fort  démoly  et  usé.  [aSS.] 

91.  Item,  ung  aultre  drap  de  baudequin  à  champ  variable,  bordé  de 
frenge  de  soye, variée  de  vert  et  rouge,  servant  à  fayre  le  velie,  quant  ont 
fait  le  cresme  et  h  la  procession  du  Saint-Sacrement.  [aSg.] 

92.  Item,  ung  aultre  drap  de  soye,  luen  linge  et  à  railles  de  diverses 
couleurs,  lequel  est  bien  plaisant,  [a/io.] 

93.  Item ,  deux  draps  de  baudequin  fort  usés ,  députés  h  mettre  sur  les 
scabeaux  quant  on  porte  les  fiertés.  [2/11.] 

94.  Item,  ung  aultre  parement  [de  satin]  battu  d'or,  fait  à  ymages  à 
champ  vermail,  fort  usé  et  demolly,  qui  est  au  colTre  de  la  fabrique,  et 
non  à  la  garde  du  cousteur  ^''.  [2/1 3.] 

95.  Item,  deiLX  petites  cortiues,  pour  couvrir  en  Karesme  le  sacrayre, 
l'une  vieuUe  et  usée ,  et  l'autre  est  neufve ,  de  damas  blanc ,  semée  de  fleurs , 
de  croix,  de  lys.  [2/i/i.] 

96.  Item ,  quatre  petis  banquiers  de  baudequin ,  doublé  de  ostade  noyre , 
pour  couvrir  les  coffres  du  cueur,  sur  quoy  se  soient  les  chappiers,  usés 
et  cassés.  Nicinl.  [-^45.] 

97.  Item,  deux  coussins  de  satin  vermail,  batu  d'or.  [2^6.] 

98.  Item,  deux  aultres  de  veloux  vert.  [2/17.] 

99.  Item,  ung  aultre  de  satin  jeaune.  [2^8.] 

100.  Item,  ung  aultre,  plus  long,  de  drap  d'or,  à  champ  noir.  [2/1,9.] 

''^  Cet  article  est  biffé  dans  l'original. 


—  hà2  — 

101.  llciu,  ciiK]  aullres  pdiLz  \ieiilx  coussins  de  diverses  couleurs. 
[•j5o.] 

102.  Iloin,  quatre  aultres  petis  coussins,  soi'vans  à  Tautel  ppur  [)orlcr 

le  livre  des  Evanj^iles.  [!'.5i.  | 

103.  lleni,  inie  couverte  pour  liiuage  Nosli'e-Daine  et  nu  petites  pour 
les  quatre  images  de  c{ualre  Docteiu"?  de  dessus  l'aulei,  pi  six  pour  les  six 
Angolos,  jwur  les  couvrir  en  Karesnie.  [qB?,.] 

104.  Item,  luie  banière,  do  damas  pers,  où  sont  les  armes  de  France, 
et  est  tendue  devant  le  crucifilz.  [a 68.] 

105.  lleiu,  une  banière  ueufve,  de  salin  pers  figuré,  semé  de  lleurs 
de  lys,  et,  au  millieu,  Timage  I\oslre-Da|ne.  [269.] 

106.  Item,  une  aultre  vieuiile  banière  à  ymages  de  part  et  d'autre. 
[370.1 

107.  Item,  une  vimple  pour  parer  l'image  Nostrc-Dame,  brodée,  aux 
boutz  et  costés,  de  fi'enge  de  soye.  [  tjyi.  | 

108.  Item,  une  cliayre  pour  le  prélat,  à  quatre  pompies  de  cuyyre 
don'  siH-  les  cjualrc  membres.  [272.] 

109.  Item,  W'WM^i  servantes  à  porter  Dieu  au  Sacrement.  [278.] 

110.  Iteiîi,  une  ymage  JNostre-Dame ,  auvec  bendes  et  rays  de  solail 
non  assemblés,  le  tout  de  riche  broderie  de  or.  [27/*.] 

111.  Item,  un  capitel  fait  pour  couvrir  le  sacrayre,  de  satin  pers,  semé 
h  soleilz  de  broderie,  et,  en  millieu,  un  plus  grant.  [275.] 

112.  Item,  troys  sydones  de  taffetas,  servantes  cjuotidianement  aux 
messes,  l'une  bliince,  l'autre  pers,  et  l'autre  npyre,  et  servent  à  lacolite 
poui'  tenir  la  patène.  [276.] 

113.  Item,  une  courtine  faitle  pour  vestir  el  couvrir  la  painture  de 
deva|il  l'autel  el  les  deulx  bqiitz,  l'aille  de  tell(>  blance  l'orl  déliée,  borc|ée, 
par  le  bas  etpar  I123  fente?,  de  frenges  de  soye  de  diverses  couleurs,  et  par 
haut  atachée  à  ungbort  de  ....  (*/c),  auquel  sont  alachées  les  anèles, 
pour  couvi'ir  el  descouvrir  ladite  painture.  |  2 77.] 

114.  Item,  au  dessus  de  ladite  corline,  a  un  frontel  de  damas  violet, 
enrechy  de  broderie  dor,  de /esMs-Mrtrm,  lleurs  de  liz,  petiz  soleiz,  crois- 
sans,  bordé  par  bas,  de  frenge  de  soye  de  diverses  couleurs.  [278.] 

115.  Item,  ung  j)eliL  [)areuu!nt  d(;  lall'utus  i|oir,  où  il  ji  un  ./çsms,  qu 
paintunî,  dcî  or,  coulant  soubz  ledit  frontel  et  devant  ladite  corline 
blance,  lequel  se  estent  au  miheu  dudit  aiitej.  [279.] 


—  /i/i3  — 

116.  Ilem,  une  aullre  cortiue,  tant  devant  que  aux  boutz,  de  taffetas 
noir,  pour  servir  depuis  ie  jour  dez  Mortz  jusques  à  Pasques.  [280.] 

117.  Item,  un  parement  de  veloux  viole',  brochié  d'or,  servant,  au  jour 
du  Sacremept,  apportter  sur  le  corps  de  Jesucrist.  (Nouveau.] 

118.  Item ,  tioys  ^''  paremens  de  telle  uoyre ,  sepvans  poui'  melfre  devant 
l'autel  en  Karesme.  (Nouveau.) 


(1) 


On  lit  en  marge  :  «Nota  qu'il  n'y  en  a  que  deux5>. 


—  lx'-\'\ 


IV 

Rcfjiicslc présciiléc  ixir  le  clcr<>c  de  liittjcux ,  en  l'an  M  \'  LXIII ,  aux  com- 
inissaiics  pour  l'clnl  de  pai.v  '*. 

Cy  soiil  les  articles  que  pi-i'sentent  les  sei^jiieur  Evesque,  Ghappitre  et 
Clei'gë  (le  Bilieux  à  vous  Messieurs  les  Coiniuissères  députez  par  le  Roy 
iioslre  sire,  pour  eslre  par  vous  veues  et  d('liljerdes  afin  leur  estre  sur  le 
couteuu  eu  iceulx  pourveu  ainsy  que  adviserez  par  justice  et  raison. 

Premièrement,  viron  le  douziesrae  jour  du  moys  de  uiay  mil  v"  soixante 
et  deux,  les  sieurs  d'Agneaulx.  de  Columbières,  de  Rri(pieville.  avec  {p-and 
nombre  degentz  portantz  armes,  tant  de  cesle  ville  et  la  ville  de  Caen  que 
de  Sainct-Lo  et  aultres  lieux,  soy-disantz  de  la  Reliigiou  réformée,  apprès 
avoir  assiégé  et  prins  le  chastean  de  cesle  ville  de  Bayeux,  avec  grande 
l'urie,  entrèrent  en  l'église  calln'draldudict  lieu,  à  son  d«>  labour,  en  la  pré- 
sence de  Monsieur  le  vicomte  Artur  et  Tadvccat  du  Roy  audit  lieu  Les- 
calley  et  du  Ministre.  En  laquelle  églize,  ils  rompirent,  démollirent  el 
abaslirent  lesauteiz,  ymagcs,  coffres,  bancz,  tables,  sièges,  Imys  et  fe- 
nestres,  ferreures,  gontz,  peiilures  el  clostures  de  fer  et  aultres  ferailles; 
prindrcnt,  rompirent  et  déchyrèrent,  bruslèrent,  pillèrent  et  emportèrent 
grand  nombre  de  chappes,  cliazubles,  tunicques  et  dalmalicques,  calices, 
jouvaulx  et  argenleryes,  linge  et  aultres  choses  servantes  à  la  célébration 
du  divin  service,  d'autant  qu'ilz  en  trouvèrent  en  ladite  églize;  réservé  les 
quatre  châsses  et  quelques  aultres  reliquières  estantz  au  Trésor,  duquel 
ledict  sieur  de  Columbières  s'est  saizi  des  clefz;  réservé  aussy  les  orgues, 
les  cbain^s  et  coronue  pendante  devant  le  crucifix,  la  table  de  marbre 
estante  et  servante  pour  grand-autel,  ausquelles  choses  ilz  ne  touchèrent 
par  la  promesse  et  réservation  qu'en  avoyent  faictc  lesdicts  sieurs  de  Co- 
lumbières et  Agneaux  à  Monsi(>ur  de  Baieux  [Charles  de  Humières  de  Pi- 
cardie], devant  que  d'entrer  en  ladicte  églize. 

Item,  que  ledict  jour  et  à  l'instant,  les  dcssusdicls,  par  force,  roTupirent 
les  huys  du  lieu  auquel  estoyent  les  lettres,  chartres,  papiers,  journaulx, 
carlulères,  libres  et  enseignemenlz  coiicernanlz  les  anciennes  fondations, 
bien  et  revenu  de  iadicle  églize;  desquelles  letlies,  cliarires  et  enseigne- 
menlz ilz  prindrent  et  emportèrent  grande  partye,  et  le  reste  ilz  le  brus- 
lèrent el  fii'ent  si  grand  feu  qu'ils  prinsl  en  la  maison  el  aullres  lieux  cir- 
convoysins. 

Ledict  jour  après  médy  furent  descendues  du  Trésor  les  dessusdictes 
quatre  châsses,  dont  l'une  esloyt  couverte  d'un  coslé  et  des  deux  boutz 

'')  Bibliothèque  du  Cl)apilrc,  ins.  199. 


—  'xkh  — 

(1  or  L'I  1  iuillre  costé  (rai'i;ont  donie,  et  enrichie  de  grand  nondjre  de  perles 
et  pierreryes,  el  les  troys  iiuUres  couvertes  d'argent  dorées  et  enrichies 
de  pierreryes  et  quelques  aulties  biens  et  jonyaulx,  présence  desdids  sieurs 
de  Golundjières  el  par  son  comniandenienl;  présence  aussy  dudict  seigneur 
viconte  et  de  ses  lienfenanlz  général  et  particulyer  et  dudict  sieur  advocal , 
et  portées  en  la  maison  dudict  sieur  évesque,  dont  fut  faict  inventaire. 
Ensemble  de  deux  licornes,  la  table  de  l'autel,  d'argent  doré  et  de  plu- 
sieurs reliquières,  ci'oix,  tant  d'or  que  d'argent,  calices,  mistre,  croche, 
candellabres,  une  représentation  d'un  Salvateur,  couvert  d'or  (in  et  eiu-ichy 
de  grand  nombre  de  pierreryes  et  aultres  biens  et  jouyanlx,  mys  pour  lors 
en  la  présence  dudict  sieur  évesque  et  des  dessusdicts,  entre  les  mains  d'au- 
cuns des  olliciers  et  principaulx  bourgeoys  de  la  ville;  et  dudenqjuys  par 
eulx  repi'ésentez  et  miz  entre  les  mains  de  Monseigneur  le  duc  de  lîouillon 
suyvant  son  vouUoir  et  commandement. 

Plus,  sur  la  sommation  et  interpellation  faicte  le  mercredy  ensuyvanl  par 
lesdicts  officiers  audict  sieur  évesque,  ou  son  vicaire,  et  à  aucuns  delléguez 
du  Chappitre  de  dire  et  déclarer  s'il  y  avoyt  aidtres  biens  en  ladicte  églize 
(pie  ceulx  contenuz  audict  inventaire,  fut  dict  et  desclairé  auxdicts  sieurs 
officiers  par  lesdicts  delléguez  du  Chappitre  que  le  grand  cousteur  d'icelle 
égUze,  ses  gentz  et  serviteurs  et  aultres  personnes  commys  à  garder  ladicte 
églize,  avoyt  niys  et  retyré  en  quelque  lieu  secret,  près  ladicte  églizo,  plu 
sieurs  jouyaulx,  comme  livres  coupvertz  d'argent,  un  encensier,  deux  can- 
dellabres, une  paix,  un  plat,  une  croix  d'argent  dorée  d'or  et  aultres  chozes 
servantes  ordinairement  au  service  de  l'autel,  et  le  tout  d'argent,  avec  plu- 
sieurs chasubles,  tap[)isseryes,  chappes,  parementz  de  drax  d'or,  de  vel- 
lours  et  aultres  sortes  de  soyes;  un  paille  avec  les  pendanlz,  le  tout  de  satin 
cramoisy  viollet ,  bordées  de  passementerie  d'or,  à  grandes  frenges  de  drap 
d'or  et  lil  de  soye  cramoisy  ;  la(|uelle  frenge  dudenqiuys  a  esté  recongneue 
en  la  maison  dudict  sieur  grand  doyen  de  reste  ville  après  le  parlement  de 
Jehan  Lehuey,  soy-disant  pour  lors  capitaine  desdicts  de  la  ReUigion  pié- 
tcndue  réformée,  en  ceste  ville,  el  en  ceste  f[ualité  occupant  ladicte  maison; 
grande  quantité  de  linge  tant  aulbes,  doubliers,  serviètes  et  aullre  linge 
nécessaire  pour  servir  en  ladicte  églize,  suyvant  le  mémore  et  bdlet  sur 
ce  fait.  Duquel  lieu  fut  délibéré  par  lesdicts  sieurs  officiers  faire  oupverture 
pour  mettre  les  chozes  dessusdictes  en  évidence  et  en  faire  inventaire;  ce 
qui  ne  peult  eslre  faict  ledict  jour,  pour  la  breveté  de  l'heure,  et  dilTéré  au 
lendemain  qui  estoyt  le  jeudy.  AucjuoI  jour  de  jemly  n'y  fut  encore  procédé 
par  lesdicts  officiers  pour  plusieurs  empescheineutz  à  culx  sur\euuz  ainsy 
qu" ilz  disoyeut. 

Néantmoins  plusieurs  instances  et  dilligences  sur  ce  faictes  par  lesdicts 
sieur  évesque  et  du  Chappitre,  et  la  nuicl  ensuyvant,  ledict  lieu  secret  et 
musse  fut  oup verte  et  les  dessusdicts  biens  et  chozes  y  e.stantes  prinzes, 
pillées  et  emportées,  d'autant  ([uil  y  en  avoyt  de  valleur  et  prix,  dont  il  y 

Archéologie.  29 


—  /i/îG  — 

a  nrocès  vt'rl);il  cl  iiironiuUioii  laiL-tc,  ou  commi'iici'r  îi  liiirc,  |'iU'  Icsdicls 
sieurs  viconto  ol  ollicicrs;  ce  qui  n'a  peu  estro  puursuyvy  par  lesilicls  du 
CliJippitre,  obslanl  les  troubles  el  loire  desdicts  de  la  prétendue  Uelliyiou. 

D'avantage,  lors  ou  le  lendemain,  par  délibération  et  conclusion  prinze 
par  ledirt  sieur  de  Columbières ,  leur  Ministre  et  aullres  de  cestc  ville  de 
ladiete  prétendue  llelliffion  el  à  leur  sli[»ulalion,  ledicl  sieur  évesquc  lut 
sonuné  et  contraincl  avec  force  de  vuyder  de  sa  maison  et  évesclié  dedans 
vinjjt-cpiatrc  heures,  de  sorte  qu'il  lut  contrainct  piomplemeul  s'embarc- 
quer  sur  la  mer  au  havre  de  Port,  près  de  ceste  ville  de  deux  lieues  <''. 

Néanlmoins  (pie  en  précédent  ilz  se  fussent  assaisinez  de  dix  des  meil- 
leurs clievaulx  dudict  sieur  évesquc,  el  dont  ils  sont  encore  saisyz.  Et  à 
linslaul  du  parlement  dudict  sieur  évesque,  Jehan  Lhonorey  <"',  dict  Jacob, 
maislre  de  La  forte  main  de  coste  ville,  osla  par  force  el  lyra  des  mains  de 
la  femme  uiaislre  Michel  Vérité,  concii'rge  elyanle  des  prisons  dudict  sieur 
évesque,  demeurant  pour  lors  en  la  maison  épiscopale,  les  defz  d'icelle 
maison  épiscopale.  Lequel  La  forte  main  print  de  son  auctorité  et  fist  em- 
porter loules  les  provisions  de  ladicte  maison  épiscopale,  tant  foin,  fagotz 
que  gros  boys  et  plusieurs  meubles;  el  des<[uclles  clefz  il  est  toujours  de- 
meuré saisy,  jusques  à  ce  ((uil  eust  le  loul  enqjorlé  de  ladicte  maison. 

Depuys  ledict  tempz  Jesdicts  du  Chappitre,  leurs  officiers  cl  commyz 
ont  eslé  privez  de  rentrée  de  ladicte  églizc,  les  clefz  d'icelle  J^qillées  audict 
Jehan  Jacob,  maislre  de  Ladicte  forte  main,  desqu(^lles  il  s'est  tenu  pareil- 
lement saisy  jusques  à  Icnlréc  du  moys  de  septembre,  que  nouvelles  arri- 
vèrent de  Monsieur  le  duc  d'Estampes.  Pendant  lequel  temps  il  s'est  faict 
en  ladicte  églize  grandes  pilleryes,  démolitions,  abbastemenlz,  rompemenlz 
des  orgues  el  parties  des  cliaires;  rompu  et  emporté  la  [dus  grande  partie 
des  luyaulx  desdictes  orgues;  abbaslu  mie  grande  coronue  de  cuyvre  dorée, 
estante  devant  le  crucifix,  en  laquelle  y  avoyt  grand  nombre  de  lames  d'ar- 
gent; levé  les  lombes  el  sépultures  de  cuyvre,  desterrey  les  cor|is  des  mortz 
et  signanlemcnl  le  corps  du  défuncl  Patriarche  de  Ilai'courl,  estant  dedans 
un  cercueil  de  plomb;  et  emporté  les  biens  de  la  fabricipie  comme  grand 
nombre  de  panuiers  pleins  de  verre  de  diverses  couleurs,  plombz,  cordes, 
cables,  furains,  poullyolz  et  aullres  instrumcutz  et  meubles  requis  et  né- 
cessaires jiour  l'cnlrelenement  el  réj>nration  de  ladicle  ('glize. 

Plus,  audicl  temps  (|ue  l'on  procédoyl  à  faire  ledict  inventaire,  présence 
dudict  sieur  de  Columbières,  desdictz  officiers  cl  de  leur  Ministre,  fui  faict 

''j  Mézerny  s'esl  donc  li(im|)i'!  (|iiaii(l  il  a  dit  que  ccl  évèqiio  s'ciiiharqiia  à  Caen  , 
lors  de  colle  révolution.  (Ilist.  jnhiér.  de  In  France,  t.  111.) 

^^^  Ce  Jacol)  ]>lionor'é,  r'sni'noniniû  In  forte  mainv  ,  dn  nom  de  son  auberge  sise 
rue  Sainl-Malo,  qui  avait  pour  enseigne  une  ferle  main,  s'était  fait  associer  en  i5^io 
nvec  (Jliarlolte,  .sa  femme,  dans  la  Coiirrérie  de  la  Sainte  Vierge,  fondée  en  l'église 
de  Sainl-l'alrice  de  iJayeux;  il  eudjrassa,  dejjuis,  la  Iléforme.  {Ihi'ixlre  de  Haint- 
l'alrice.  ) 


—  Mil  — 

inventaire  des  libvres  estant/,  on  la  lil)iairye  de  ladicte  e'glize ,  et  de  quelques 
ornementz  de  peu  rie  valleur  d'autant  qu'il  en  est  demeuré  et  qu'on  en 
avoyt  lesse'  en  ladicte  musse;  iesdictz  libvres  mys  en  l'évesché  et  lesdiclz 
ornementz  avec  aultres  libvres  servantz  à  la  célébration  du  divin  service 
mys  en  la  maison  de  la  ville,  Lesquelz  libvres  de  la  librayrie  mys  audict 
évesclîé  ont  este,  dudempuys,  les  unz  pillez  et  desrobez  et  les  aultres 
bruslcz,  rompuz  et  de'pecez  avec  plusieurs  lettres,  chartres,  tiltres  et  ensei- 
gnementz  appartenant  audict  sieur  e'vesque, 

Dudempuys  lequel  temps,  et  viron  la  my  septembre  ensuyvant,  suyvanl 
le  conuuandement  dudict  sieur  d'Estampes,  apprès  avoir  encommence'  la 
célébration  du  divin  service  avec  grandz  frayz  et  despense  pour  avoir  res- 
tably,  dressé  et  remys  les  chozes  nécessaires,  avoyent  continué  à  faire  le 
divin  service  jusqiies  au  quatriesme  jour  de  mars  dernier,  néantmoins  que 
la  ville  eust  esté  assiégée  quinze  jours  précédentz. 

Depuys  lequel  jour  ledict  sieur  de  Golumbières,  avec  grand  nombre  de 
soldardz  et  geniz  de  guerre,  avoyent  par  force  rentré  en  ceste  ville,  raesnie 
dedans  ladicte  églize,  néantmoins  la  composition  faicte  de  ceulx  de  la  ville 
avec  monsieur  l'admirai  f'';  et  abbastu,  dégradé  et  bruslé  tout  ce  qui  avoyt 
esté  réparé,  raccoustré  et  approprié  [)our  la  célébration  du  service  divin; 
prins,  appréhendé,  et  tué  plusieurs  prebtres  et  personnes  ecclésiastiques, 
les  aultres  arrançonnez,  bastuz  et  oultragez,  iyez  et  garrotez,  fraisnez 
parmy  les  rues ,  la  corde  au  coul ,  leurs  biens  meubles  et  provisions  pillez 
et  desrobez  ;  leurs  maisons ,  tant  dudict  sieur  évesque  que  desdictz  du 
Ghappittre  desvallizées ,  ravagées,  rompues  et  démollyes,  huys,  fenestres, 
croisées ,  grilles  de  fer,  seiTeures,  ferreures,  gontz,  pentures  et  aultres 
ferailles ,  tellement  qu'ilz  ont  rendu  bonne  partye  desdictes  maisons  inha- 
bitables. 

D'avantage,  en  quelque  lieu  secret  de  l'une  desdictes  maisons  de  l'un 
d'iceulx  chanoines  avoyt  esté  retyré  quelque  nombre  de  chappes  et  orne- 
mentz de  drax  d'or  et  vellours  cramoysy,  grandement  enrichies  d'orfrayz, 
lesquelles  ont  esté  [)rinzes  par  force  et  emportées  par  aulcuns ,  qui  les  ont 
applicquées  à  leurs  usages  et  en  ont  faict  des  mantheaux,  tours  de  lict, 
doublé  des  chausses,  robbes  de  nuict,  tyré  des  lingotz  et  faict  faire  des 
chaisnes  de  grand  prix  et  valleur. 

Plus ,  iceulx  ou  aultres  ont  par  force  et  violence  entré  dedans  Tune  des 
chambres  de  la  maison  de  ville ,  en  laquelle  avoyt  esté  mys  par  inventaire 
quelques  biens  de  ladicte  églize,  et  ont  prins  et  emporté  une  tapisserye  de 
grande  valleur,  qu'on  avoyt  accoustumé  mettre  aux  lestes  solennelles  à  l'en- 
tour  du  chœur  de  ladicte  églize.  Avec  ce  prindrent  plusieurs  chappes, 
ornementz  et  aultres  biens  ainsy  qu'il  appert  par  l'inventaire  qui  en  avoyt 
esté  faict. 

'')   L'amiral  de  Coligny,  qui  était  alors  à  Caen. 

39. 


—  VicS  — 

AiiniV's  il'  (l('|>arttMiioiil  (lii(|iiol  sii'iir  di'  (loluiiiliièies  et  ses  lro])pes,  au- 
cuns (les  haltilanlz  de  cesle  ville  sont  demeurez  sais\/  des  ciels  de  ladicle 
t'jjlize,  el  al)l)aslu  enlièrcnienl  et  d<''molly  le  pepillre  de  ladicte  é{;li/.e, 
faisant  la  séparation  du  chœiu-  et  de  la  nef,  et  niesnio  ont  althaslu  le  boys, 
soullletz  et  reste  desdicles  oi-fyiies. 

Ont  al)l»astu  et  rompu  le  reste  desdicles  chaires,  yraiid  iiondire  de 
\illres  et  dénioliy  plusieurs  pilliei's,  nuirailles  et  dostures  d'icellc  ëjj'lize. 
Plus,  t»nt  prins  de  ladicle  ('{jlize,  pillé  et  emporli-.  tant  de  jour  (pie  de 
nuict,  rolTn^s,  armaires  auscpiellesonavoyl  accouslumr  de  mellre  et  relyrer 
les  chappes.  ornenieniz  el  aultres  Ijiensde  ladict(>  ('{jlize.  et  fjranch»  (piantil(> 
de  l)0vs  provenant  de^^  aultres  colfres,  laltles  el  si(Wes  et  closluies  des 
chap|)ellos.  <pie  mesme  des  orgues  (ficelle  ('jjiize  du  |)i-i'cé(lenl  par  culx 
rompues. 

l)"avanla{]e,  viron  le  xwnT  de  mars  dernier,  deux  otliciers  de  ceste  ville. 
assçavoir'M'  (niillaume  Lehuslerel,  controlleur  des  tailles  et  M'  Niolic  Plii- 
li|)pe,  };renelyer,  saisys  pour  lors  des  clefz  de  ladicle  ('p,iize,  avec  «jrand 
nond)re  d'aullres  personnes.  rom))irent  dix  cloches  de  ladicte  é^lize  du 
iion)lire  de  douze:  du(piel  nombre,  ilz  en  ont  less('  une  moyenne  et  la  plus 
petite.  les(pielles  cloches  l'ompues  étoienl  de  telle  grossem-  et  pesanteur 
(|u"il  estovl  l'ecpiis  avoir  vingt-sept  hommes  poui'  les  sonner.  El  ont  esté 
tant  à  rompre  lesdictes  cloches,  descendre  el  vuyder  lesdicls  nu'thauk 
de  ladicte  églize,  porter  el  faire  pezei-  au  ])oys  le  Roy.  l't^space  de 
(juinze  jours  et  plus,  piiys  apprès  en  ont  (lisp()Z(''  lesdictz  otliciers  à  leur 
plaisir. 

Plus,  ont  prins  el  enlevé,  audicl  temps,  ûo  ladicte  églize  plusieurs 
sé|)ullures  (^slevez  el  lombes  du  cuyvre  des  (•ves(pies  et  aultres  groz  sei- 
gneurs inhumez  en  ladicle  ('glize,  avec  les  giilles  et  dostun^s  de  fer 
estantes  sur  aucunes  desdictes  sépultures. 

Mesnie,  ont  empoi'lé  les  pièces  el  fragmenlz  de  la  couronne  de  cuyvre 
dorée  d'or,  avec  la  chaysne  de  ladicle  couronne,  de  la  pesanteur  de  deux 
mil  livres,  |)our  le  moins. 

Pareillement,  ont  em])ort('',  viron  ledicl  temps,  (jnalre  grandes  portes 
de  fer  et  aultres  grilles  el  ferailles,  faisantes  la  doslure  dudicl  chœur,  et 
■HMiéralement  toutes  \os  ferreur(>s  et  serreures  de  ladicte  églize  et  chap- 
pelles,  excepté  la  porte  de  devant. 

Oïdli-e,  les  dessusdiclz  et  leurs  allyez,  pendant  le  moys  d'apvril  el  may 
dernier,  ont  ])rins,  ravy  el  arrach('  };i'ande  cpianliti'  de  plondj  de  la  ctmver- 
luj-e,  goullyères,  voulles  et  galliMyes  d'icelle  ('glize.  jus(pies  h  ([uatlre  mil 
livres  et  ))lus.  ainsy  (pi'il  sera  lr()u\(;  et  coiigneu ,  en  faisant  la  xisitalion 
du  lieu. 

D'avantage,  remonstrenlque  grande  ])artye  des  dixiiu^s,  biens  el  revenus, 
tant  dudict  sieur  éves([ne  (jne  des  chanoynes  et  antres  biMK'licieiz  du  dyo- 
c(,'sc  ont  esté  puys  ledicl  temps  du  (louzi(>sme  de  uiay  pénullime  et  sont 


—  /iV.)  — 

(^iicor  oiupcschcz ,  prias,  tcnuz  et  rocolli'Z  |)ar  les  ficiililzliomnios  cX  gcnlz 
(le  ladicte  prélondue  Rellipjioii. 

Oiiltro,  ]os  feriiiieis  dosdiclz  ovosque,  clianoyncs  c[  l)éné(icierz.  tra- 
vailliez, Jiiolloslez,  haltuz  el  nuUillez  on  jeciicillaiit  iesdicles  dixmes,  el  qui 
plus  est,  contrainctz  lesdiclz  li-niiieis  taiil  par  quelques  préteuduz  com- 
jiiissères  dudicl  sieur  admirai  que  dudicl  sieur  de  Coluinhières,  payer  le 
pi'iv  de  leur  adeiinaifie  el  |)ar  le  corps .  non  seulleuient  cr  (|u'ilz  dehvoyeot, 
mays  par  advance  sui-  les  termes  à  esclieoir.  Et  depuys  rc'diel  de  pays, 
longtemps  on  a  prins  et  enlevé  de  nuict  au  manoir  dudict  sieur  évesque 
cinq  tonnes,  tenant  chaicune  viron  sept  à  huit  pippes;  et  a  l'on  jouy  du 
inoullin  de  la  porte  de  cesie  ville,  apparlenant  audict  sieur  évesque,  qui  est 
baillé  par  cliaictnie  sepmaiue  à  dix  liolsseaidx  de  forment,  et  ce  par  l'es- 
pace de  cinq  moys  et  demy;  et  a  on  coupj)é  et  emporté  tant  en  herbe  ([ue 
l'oing,  |)resque  toute  la  levée  des  |)elitz  prez  dusdit  évesque. 

Item,  remonstrent  les  dessusdictz  que  néantmoins  Tédict  du  Roy,  ilz 
n'ont  auzé  conmieiicé  h  faire  le  divin  service  en  ceste  ville,  ne  au\  villages 
circonvoysins  jusques  h  la  venue  de  Monsieur  de  Mathignon,  qui  fut  vers  le 
xvi°  jour  de  mars,  pour  le  poi't  d'ai-mes,  excès  el  oullrages,  meurdres, 
forces  et  violences  qui  se  commeltovenf  journellement  aux  prebtres  et 
gentz  d'églize,  voullanl  commencer  à  faire  le  service  divin  et  administrer 
les  sacrementz  ;  leijuel  service  ilz  ne  pourroyent  seureinent  continuer  sans 
avoir  forces  du  party  du  Roy,  pour  i'asseurance  tant  du  pays  que  de  leurs 
])ersonnes,  attendu  les  menaces  dont  usent  de  jour  en  jour  lesdictz  de  la 
prétendue  Relligion;  et  qu'il  soyt  vray  par  les  villages  du  dyocèse  le  ser- 
vice divin  n'y  est  encor  encommencé  que  à  bien  peu  de  j)arroisses.  Et  font 
lesdictz  de  la  Relligion  leurs  exercices  en  plusieurs  églizes;  et  desquelles 
depuys  l'édict,  on  a  emporté,  prins  et  dérol)é  les  cloches  tant  des  foi's- 
bonrgz  de  ceste  ville  que  des  lieux  et  pairoisses  circonvoysins,  et  de  quoy 
les  ecclésiasticjues  et  thrésoriers  desdictes  parroisses  n'ont  auzé  faire  au- 
cune poursuyte  ny  instance. 

Plus,  sera  considéi-é  pai'  lesdicts  sieurs  que,  en  |)récédenl  l'arrivée  du- 
dict sieur  d'Kstampes  en  ceste  ville  de  Bayeux,  qui  fut  le  sixiesine  de  sep- 
tembre dei-rain,  et  dudempuys  jusques  au  septiesme  dudict  moys  de  mars 
den-ain,  il  ne  s'est  faict  aucun  presche  en  ceste  ville  ni  forsbourgz;  et  néant- 
nmins  les  dessusdictz  conlrevenantz  aux  édictz  du  Roy  ont  faict  et  continué 
dudempuys  lesdictz  presches  dedans  ceste  \ille  et  aux  villages  dependentz 
«lu  Roy  et  des  personnes  ecclésiastiques,  tant  dedans  les  églizes  que  aultres 
lieux  à  lem'  plaisir. 

Plaise  ausdictz  sieurs  commissères  entendre  que.  oultre  les  grandes 
ruvnes,  pilleryes  et  dommages  cy  devant  déclarez,  les  aultres  églizes  du 
dyocèse  ou  la  plupart  ont  esté  i-avagées,  pillées  et  dérobbées,  et  plusieurs 
d'icelles,  démoilyes  et  abbastues,  signantement  les  églizes  et  couventz  des 
relligieux  de  sainci  Francoys  et  sainct  Augustin  assises  aux  forsbourgs  de 


—  /i50  — 

opste  villo  de  Baioux,  ainsy  qu'il  apparosl  par  la  veiio  ilu  liou;  et  losdictz 
rt'lli}î"ioux  chassez,  hastuz  et  oullrajj-ez;  les  ornemeiitz,  calices,  joiiyaux, 
relicpiières,  lii)g^es  et  aiillres  hiens  meiihles  pillez  e(  desrohez;  de  sorte  que 
lesdiclz  relligieux  sont  encor  aujoui-iTluiy  ahsenlz  de  leursdictes  maisons 
et  va{]-al)ondz  par  les  chanipz  pour  ce  qu'il  n'y  a  aucune  demeure  ny  asseu- 
ranc(>  pour  eulx  audicles  maisons,  au  «j^rand  j)r(^judic(>  de  la  R(^pul>li(|ue 
clueslienne,  pour  ce  que  lesdictz  rellip,ieu\  avoyent  accoustumé  admi- 
uisti'er  ordinaireriii'iil  la  parolle  de  Dii-ii  laiil  en  ceslo  ville  et  forsbourgz  que 
par  le  dyocèse. 

Faicl  el  présenio  cejounrhuy  dix  neufiesmed'aousl  mil  cinq  cenlz  soixante 
et  U'oys. 

Lanfaxt,  grand  archidiacre  de  Baieux  el  oUicial  de  Monsieur  de  Hu- 
mières,  ëvescpie  dudit  lieu. 

Siii/iuiiil  par  le  commeiidemenl  du  CÂapiire ,  le.  notaire  absent  : 

L.  Chiefdeville. 


LES  EGLISES  ROMANES 

DE  L'ARIÈGE, 


1»\U    M,    DE    LAHOiNDES, 

Menilirc  de  la   Soriôlô  arcliéologiquc  du  jMidi  do  la   Franco, 
correspondant  dn  Coniilé. 


Le  département  de  l'Ari.ège  lui  t'ormé  par  deux  vallées  qui  dif- 
féraient par  le  langage  comme  par  la  juridiction.  Après  plus  d'un 
siècle  d'union  administrative,  les  distinctions  subsistent.  L'idiome 
populaire,  dans  l'ancien  pays  de  Couserans,  aujourd'hui  l'arron- 
dissement de  Saint-Girons,  qui  dépendait  autrefois  de  la  Gascogne 
et,  dans  les  derniers  temps  de  l'ancien  régime,  de  la  généralité 
d'Auch,  est  demeuré  le  gascon,  tandis  que  le  languedocien  est 
parlé  dans  l'ancien  comté  de  Foix,  qui  a  formé  les  deux  arrondis- 
sements de  Foix  et  de  Pamiers.  C'est  la  vallée  proprement  dite  de 
l'Ariège,  la  seule  des  vallées  pyrénéennes  dans  laquelle  soit  parlé 
le  languedocien  ou  le  toulousain,  puisque  à  l'ouest  on  parle  le  gas- 
con, et  à  l'est  le  catalan. 

Ce  sont  toutefois  les  formes  architecturales  qui  difïèrent  le 
moins  dans  les  deux  vallées,  et  on  peut  comprendre  leurs  églises 
dans  une  même  étude.  L'influence  de  Toulouse  s'imposait  dans  cette 
contrée  qui  n'eut  pas  une  école  originale  d'architecture,  malgré 
un  patriotisme  local  demeuré  très  intense,  surtout  dans  le  pays 
de  Foix,  lorsqu'il  eut  ressaisi  son  indépendance  avec  la  dynastie  de 
ses  comtes.  Le  pays  était  pauvre,  la  vie  rude;  aucune  ville  assez 
iuiportante  pour  devenir  un  centre  intellectuel  et  surtout  artistique 
ne  s'y  développa.  On  ne  peut  donc  s'attendre  à  y  rencontrerVles  mo- 

(')  Cette  étude,  simple  nomenclature,  est  le  résumé  de  travaux  publiés  par 
l'auteur  dans  le  Bullelin  inonu7neittal ,  les  Mémoires  de  la  Société  archéologique  du 
midi  de  la  France ,  la  Revue  ariégeoise ,  et  en  même  temps  comme  le  pro{][ramme 
d'un  volume  avec  planches,  qu'il  se  propose  de  publier  plus  tard.  Les  églises  go- 
thiques seront  l'objet  d'une  seconde  publication. 


—  \:y2  — 

nuint'iits  (jui  s"iiin»os('iil  p.ir  Itnii-  vjilcur  arlisli(|U(' ;  mais  de  mo- 
destes sanctuaires,  olovcs  au  ])i('d  des  montajpios  par  dos  popii- 
lalions  do  iiuiMirs  particulières,  et  n'en  conservant  pas  moins  dans 
lenrs  dispositions  {(l'uérales,  et  surtout  dans  leur  oniemeutation, 
un  caractère  propre. 

\ous  suivrons,  dans  cette  ('Inde  des  e'{{lises  de  r\ri('<f(^  ou  du 
diocèse  actuel  de  Pamiers,  Tordre  alj)lial)éti(|ue.  L'ordre  chronolo- 
<|ique  serait  assurément  plus  conforme  aux  exijjences  de  Térudi- 
tion;  mais  la  raretc'.  ou  plutôt  Tahscuce  pres(jue  com])lète  de 
docmnents  eciils,  la  difliculté  de  disccM-ner  des  variétés  sulfisantes 
poni-  échelonner  avec  précision  des  monuments  d'une  construction 
en  {rénéral  lort  simple,  et  dans  lescjuels  manquent  souvent  les 
détails  de  sculpture  (|ui  peuvent  servir  de  jalons  en  d'autres  con- 
trées, ne  permettent  pas  de  l'adopter  et  exposeraient  à  beaucouj) 
d'erreurs. 

Il  convient  toutefois  de  diviser  cet  examen  en  deux  pai'ties,  l'une 
consaci'ée  aux  ('glises  romanes,  l'autre  aux  éjflises  [>ollH(jues,  bien 
(pie  la  transition  et  la  différence  entre  elles  soient  beaucoup  moins 
aj)parent('s  (|ue  dans  les  régions  plus  seplenirionales. 

L'empreinte  romane  est,  en  elîet,  fortement  marquée  dans  les 
deux  vallées,  ((ui,  à  vrai  dire,  sont  demeurées  romanes  pendant 
pres(|ue  tout  le  moyen  âge,  comme  bien  d'auti-es  provinces  du 
midi  de  la  France.  Une  civilisation  féconde  s'y  dévelop])a  aux  xi^et 
mi'"  siècles,  sous  la  protection  de  la  société  féodale  fortement  orga- 
nisée, et  grâce  à  l'impulsion  des  ordres  monas[i(jues.  La  contrée 
prit  possession  d'elle-même.  (îette  période  de  tranquillité,  succédant 
à  de  longues  luttes,  fut  éminemment  favorable  au  développement 
des  arts,  et  les  époques  de  lloraison  artistique  les  plus  brillantes  de 
l'bistoii'ç  ont  toujours  apparu  dans  des  circonstances  analogues.  Ce 
pi-emiei  essor  exeiça  une  inlluence  durable,  et  l'on  parcourt  la 
plupart  des  vallées  montagnenses  sans  y  apercevoir  d'antres  églises 
(]ue  celles  des  xT  et  xii*"  siècles.  Mais  il  se  continua  bieiî  au  delà 
des  limites  qui  lui  sont  assignées  ailleui's.  Telle  église  cpii  |)araî- 
trail,  ai»  delèi  de  la  Loire,  dater  du  xii'  siècle,  n'a  été  construite 
(pTau  xin' ,  (|uel<piefois  au  xn"".  Ou  voit  au  portail  de  l'église  de 
Teillet,  par  e\enij)le,  des  chapiteaux  purement  romans  à  côté  d'un 
fie  ces  chapiteaux  à  deux  rangs  de  feuillages  ([ui,  au  xiv'"  siècle, 
furent  si  communs.  L'art  {[olhiipie  |)énélra  péniblement,  et  d'ail- 
leuis  après  la  guerre  albigeoise,  le  pays  sembh;  avoir  été  épuisé. 


—  /ir)3  — 

On  ne  saurait,  par  contre,  l'aire  remonter  avec  cerlitucle  une 
seule  église  arie'geoise  à  une  époque  antérieure  au  s.f  siècle. 

Mais  dès  la  fin  de  ce  siècle  les  belles  églises  surgissent.  Celle 
dXnac,  la  plus  remarquable  de  toutes,  fut  donnée  à  Tabbé  de  Gluny 
par  Roger,  comte  de  Foix,  qui  venait  de  la  construire,  en  1076  (•'. 

Dans  les  premières  ajinées  du  siècle  suivant  s'élèvent  Tégliso  de 
Foix,  construite  de  1112  à  iii'y^-),  l'église  de  Saint-Lizier,  con- 
sacrée de  même  en  1117  (*',  la  plupart  des  églises  prieurales  dépen- 
dant de  Saint- Sernin  de  Toulouse,  car  les  donations  à  la  puis- 
sante abbaye  se  multiplièrent  dans  la  contrée  à  cette  époque'"',  et 
quelques-unes  même  avaient  commencé  dès  les  dernières  années 
du  xf  siècle. 

Les  seigneurs,  les  comtes  do.  Foix  en  particulier,  fondèrent  plu- 
sieurs de  ces  églises.  Le  comte  Roger  11  avait  construit  avec  soin, 
cum  arte  pulchi'o ,  l'église  d'Unac;  le  même  comte  fil  l'econstruire  en 
1119  l'église  de  Foix. 

L'ordre  monastique  qui  eut  le  plus  d'établissements  dans  la  con- 
trée fut  celui  des  chanoines  de  Saint-Augustin.  L'église  et  la  ville 
deFrédélas,  plus  tard  Pamiers,  leur  appartenaient,  et  cette  posses- 
sion fut  l'origine  de  longues  luttes  et  de  plusieurs  actes  de  paréage 
entre  les  abbés  de  Saint-Anlonin  et  les  comtes  de  Foix(^).  L'église 
Sainl-Volusien  de  Foix  et  ses  nombreux  prieurés  leur  apparte- 
naient de  même,  et  les  églises  qui  furent  données  à  l'abbaye  de 
Saint-Sernin  furent  reconstruites  aussi  par  les  chanoines  augusli- 
niens  qui  possédaient  la  belle  abbaye  toulousaine  et  qui  occupent 
dans  l'histoire  de  l'art  monumental  une  place  plus  considérable  que 
celle  qui  leur  est  généralement  accordée. 

Les  bénédictins  avaient  fondé  un  monastère  sur  les  bords  de 
l'Arize  dès  les  premières  années  du  ix*"  siècle,  et  autour  de  lui,  en 
128G,  eu  société  avec  Roger  Bernard,  comte  de  Foix,  la  ville  qui 
prit  le  nom  de  Mas  d'Azil;  mais  il  ne  reste  pas  une  pierre  de  cette 
abbaye  deux  fois  détruite  par  les  réformés.  A  la  riche  abbaye  de 

(')   MabiHon,im(.  lieu.,  t.  V,  p.  78. 

(-)  Gallia  chrisliana ,  t.  XIII.  Ecclesia  Appamiensis;  Histoire  de  Snint-Vnlusien  de 
Foix,  parle  père  do  La  Coiildro,  in-19,  Limoges,  179,3. 

'''    Gallia  cliristiaiia ,  t.  I.  Ecclesia  Conseranensis. 

'*'  Les  prieurés  de  Saiiit-Serniii  dans  le  comté  de  Foix,  dans  \o  Bnllplin  monu- 
mental, 1886,  p.  36.3,  /i38. 

(^)  Annales  de  Pamiers,  -i  vol.,  Toulouse,  Privât,  1882. 


/I.)'l 


Lagrasso  l'ut  allribuo,  au  xii*"  siècle,  \e  prieui(>  de  Camon,  près  do 
Miropoix.  où  auoiino  construction  de  l'époque  romane  n'est  demeu- 
rée. Mais  peut-être  doit-on  reconnaître  l'influence  des  bénédictins 
dans  l'église  de  Portes (''.  voisine  de  leur  éjflise  du  Teillet,  et  qui 
paraît  même  leur  avoir  appartenu. 

Les  moines  de  Cluny  ne  possédèrent  dans  le  comté  de  Foix  que 
l'abbave  de  Lt'zat  sui-  les  confins  du  Lan|fuedoc,  Si  le  comte  Ro- 
jfcr  II  leur  donna  l'éjflise  d'Unac,  ce  ne  fut  qu'après  l'avoir  l'ait  con- 
struire hii-mêriK',  comme  il  ledit  sur  l'acte  de  donation,  et  d'ailleurs 
les  dunisiens  ne  la  gardèrent  pas  longtemps,  si  toutefois  ils  vinrent 
l'occuper,  car  dès  l'année  iio/j,  le  recteur  d'Unac  devint  l'un  des 
vingt-deux  chanoines  i('guliers  de  l'abbaye  d(;  Saint-Volusien  de 
Foix,  en  conservant  le  tiers  des  fruits  décimaux. 

Les  cisterciens  avaient  fondé  la  puissante  abbaye  de  Boulbonne 
(|ui  s'élevait  aussi  sur  les  confins  de  la  province  du  Languedoc. 
Mais  fabbaye  fut  délruile  par  les  réformés,  et  il  n'en  reste  pas  ves- 
tige. L'abbaye  nouvelle  rétablie,  [)lus  en  aval  encore,  a  été  recon- 
struite au  xviii''  siècle.  Mais  les  cisterciens  peuvent  avoir  exercé  une 
influence  sur  la  construction  d'églises  voisines.  Le  chevet  carré  de 
l'église  de  Saint-Martin  d'Oydes,  par  exemple,  peut  avoir  été  in- 
spiré ])ar  eux.  Les  prémontrés  possédèrent  fabbaye  de  Combelongue 
à  Gimont,  près  de  Saint-Girons,  où  aucune  construction  romane 
n'a  été  conservée. 

MATÉRIAUX,   APPAREIL. 

La  pierre  appareillée,  granit  dans  la  montagne,  grès  ou  cal- 
caire dans  les  basses  vallées,  est  toujours  employée  à  l'époque 
romane  pour  les  absides  et  pour  les  portails,  quelquefois  pour  les 
clochers.  Le  plus  souvent  les  murs  de  la  nef,  les  clochers  latéraux, 
parfois  même  les  absides  de  quelques  pauvres  églises  sont  bâtis  en 
moellons  maintenus  par  la  forte  colu'sion  des  mortiers,  et,  dans  la 
])laine,  en  bri(jues  ou  plutôt  même  en  cailloux  roulés  avec  ou  sans 
assises  de  bri(|ues.  La  vallée  de  l'Ariège  est  d'ailleurs  beaucoup 
moins  riche  en  pierre  de  taille  que  la  valh'e  du  Salât  ou  du  Cou- 
serans,  et  le  marbre  n'y  apparaît  pas.  Quehjues  ('glises  de  la  haute 
Ariège,  celles  d'Unae  et  ses  voisines,  sont  construites  en  moyen 

'"'    Aiiliolois  Manscs  (Maiisio). 


—  'i55  — 

appareil  d'un  tuf  calcaire  vciniiculé  qui  leur  donne  un  aspect  ro- 
buste. 

C'est  en  ellel  le  jnoyen  appareil  qui  règne  presque  p;irlouldans 
la  province.  On  voit  cependant  le  grand  appar(Ml  à  fabsidedc  Tc-glise 
de  Saint-Lizier.  Au  mur  septenirional  de  l'église  de  Surba,  près  de 
Tarascon,  église  remanie'e  et  voûtée  fort  singulièrement  à  l'e'poque 
gothique,  on  voit  quelques  assises  de  pierres  calcaires  e'troites  et 
longues  qui  indiquent  peut-être  une  e'glise  antérieure  à  l'église 
romane  actuelle  caractérisée  par  son  abside. 


PLAN. 


Le  plan  des  églises  romanes,  toujours  très  simple,  ne  présente 
souvent  qu'une  salle  carrée  avec  une  abside 
ari'ondie  vei's  le  levant  :  Saint-Sernin  du 
Salât  en  Couserans,  Salau  à  l'origine  de 
la  vallée,  Siguer,  Sinsat,  Benac  (fig.  i), 
Vernajoul,  Ussat,  etc.,  dans  la  vallée  de 
TAriège.  Quand  les  ressources  permettaient 
d'élever  des  constructions  plus  importantes, 
c'est  le  plan  basilical  qui  était  le  plus  gé- 
néralement adopté  :  trois  nefs  avec  une 
grande  abside  flanquée  de  deux  absidioles, 
Sabarl,  Unac  (fig.  9),  Axiat  (fig.  3),  Mi- 
glos,  Mercus  en  Foix,  Vie,  Saint-Lizier  en 
(louserans.  Mais,  le  plus  souvent,  les  col- 
^  .  .  .  .  , ,  latéraux   ne  se  prolongent  guère  au  delà 

""       du   chœur,  et  l'éfflise  n'est  plus  constituée 

Fig.  1.  —  Bénac.  /     .  n  •»  ,      't 

que  par  une  net  unique.  Un  avait  construit 

le  sanctuaire  avec   élan    et  parfois   avec  une  certaine   recherche 

d'art;  puis,  les  ressources  étaient  venues  à  manquer  et  l'on  avait 

dû   se  contenter  d'un    complément  plus   modeste,  (l'était  presque 

toujours,  d'ailleurs,   l'abbaye  patronne  ou  le  seigneur  du  lieu  qui 

avait  construit  le  chœur;  les  hal)itants  terminaient  ensuite  l'église 

comme  ils  pouvaient. 

Quelques  églises,  même  de  dimensions  restreintes,  présentent 

un  transept,  mais  aucune  n'offre  la  disposition  des  absides  en  forme 

de  trèfle;  et  quand  elles  ont  trois  absides,  elles  sont  toutes  les  trois 


—    /iTiii   — 

lounieVs  vers  lOrienl  :  Unac.  Axial,  Moieus,  Mifjlos,  Sabarl,  Sainl- 
l^izitT,  Nie. 


'•'!;• 


—  lli 


Kl!'.  3.  —  Axial. 


Oiiaïul  les  (îgliscs  sont  coiivortos  d'une  voùlc,  elle  est  toujours 
(HiiMic  sclou  ie  modo  toulousain  ou  auvcrjjnal,  grand«;  voûle  ou 
lioiccau  avoc  doul)leaux,  contrebutoo  j)ar  iU'<.  domi-berooau\  :  Sabàrt, 
Unac  (fig.  17),  MeiTus,  Mi{>los,  Axial.  Les  ahsldos  sont  voûtées  on 
quart  do  splièrc  avoc  assises  apparoilli'es.  (juoiquelbis  cependant, 
dauh  les  éfflises  los  plus  humbles,  les  absides  elles-mêmes  ne  sont 
nmniées  (|u>n  moellons.  Doux  ('{(lises  voisines,  on  Couserans,  celles 
de  Vie  et  de  Saint-Seinin  du  Salai,  jnonli'onl  une  abside  (|ui  nesl 
pas  voûtée  en  (piail  de  sphère,  mais  que  le  constructeur  mal  habile 
s'est  contenté  de  couvrir  par  deux  arceaux  qui  vont  se  rétrécissant 
à  mesure  qu  ils  s'avancenl  vers  le  fond  coupé  par  un  mur  droit. 
Lahsido  de  la  chapelle  de  Vais,  creusée  dans  la  roche,  se  termine 
aussi  carrément,  mais  cette  exception  sVxpliquo  aisément.  La  seule 
abside  romane  nettement  carrée  est  celle  de  réji-liso  Saint-Martin 
d'Ovdes. 


■''    l*;is(|iiiiT,  Itnlli'lin  (II'  la  Sncirli'  iirchritJ<>ipiiiiP  ihi  midi  ilc  la  Fr<mcf' .    1HS9, 
|).  19. 


/!.)/ 


Aucune  ('glise  do  rAriî'ge  ne  possôde  de  déambuialoire  aul(»ur  de 
l'abside.  Aucune  nef  ariégeoise  ne  nioiilio  de  voûtes  d'arèle.  Toutes 
les  voûtes  des  nefs  sont  en  berceau. 

Souvent  les  absides  sont  dressées  contre  le  inui'  |)lus  élevé  de  la 
nef:  Sabart,  Unac,  Mercus  (fi{>.  G);  d'autres  continuent  siniplc- 
nienl  le  mur  de  la  nef,  et  réjjlise  n'est  ainsi  qu'une  salle  terminée 
à  l'Orient  par  un  mur  ciculaire,  Hénac  (fig.  i),  Saint -Scrnin  de 
Bensa. 

Le  tracé  des  arcs  est  en  plein  cintre.  Les  arcatures  du  portail 
méridional  de  l'église  de  Foix  sont  en  arc  outrepassé  ou  en  fer  à 
clieval.  Cette  courbure  n'est  pas  rare  en  Languedoc.  On  la  voit  au 
portail  de  l'église  Saint-Salv\  à  Alby,  légèrement  aussi  au  portail 
méridional  de  Saint-Sernin  de  Toulouse,  dont  les  arcatures  sont 
plutôt  surbaussées.  La  voûte  et  les  doubleaux  de  l'église  de  Bénac 
sont  au  contraire  très  surbaissés,  mais  cette  déformation  est  peut- 
être  le  résultat  d'un  tassement  qui  s'est  produit  plus  tard. 

Le  plein  cintre  se  maintint  longtemps  dans  la  province.  La 
voûte  de  l'église  de  Miglos,  construite  en  1809 ''>,  montre  encore 
un  cintre  parfait  sui-  ses  assises  et  ses  trois  arcs-doubleaux. 

Les  sup])orts  sont  constitués  par  des  colonnes  avec  bases  et  cba- 
piteaux  pour  les  absides,  le  plus  souvent  par  des  piliers  carrés  ou 
cruciformes  dans  les  nefs,  comme  à  Mercus  ou  à  Sabart. 


ORNEMENT  \TIOX,  SCULPTURES,  I^ORTAILS. 

Les  chapiteaux  imitent  le  plus  habituellement  la  corbeille  corin- 
thienne, comme  à  Unac,  à  Saint-Jean  de  Verges.  On  voyait  encore 
il  y  a  peu  d'années  auprès  de  cette  dernière  église  de  beaux  cha- 
piteaux romains  qui  avaient  dû  servir  de  modèle.  Parfois  les  feuilles 
de  la  corbeille,  au  lieu  d'être  incisées  comme  l'acanthe  ou  l'arti- 
chaut, sont  pleines  et  comme  épannelées  simplement.  Ainsi  aux 
belles  colonnes  de  l'abside  d'Ourjout  (fig-.  /i),  ainsi  surtout  aux 
colonnettes  extérieures  des  fenêtres  des  absides.  Quelques  chapiteaux 
s'inspirent,  sans  les  égaler,  des  beaux  entrelacements  de  plajitos  et 
d'animaux  de  la  sculpture  toulousaine,  comme  à  la  porte  latérale 
de  l'église  de  Foix.  A  Unac,  un  lion  semble  se  promener  sous  les 
longues  feuilles  palmées  du  chapiteau  sans  former  avec  elles  ces 
nœuds  robustes  et  ces  volutes  puissantes  que  l'on  admire  à  Saint- 


Zi58  — 


Serniii  de  Toulouse,  et  qui  sont  ;ui  moins  rappelés  à  Foix.  On  voit 
à  la  charmante  (''[jlise  d'Axial,  voisine  d'Unac,  de  sin}|uliers  cha- 
pileau.v  formés  par  des  serpents  entrelacés  dont  les  saillies  figurent 
les  volutes.  Le  musée  de  Vienne  en  Daupliiné  conserve  des  chapi- 
teaux semblahles  de  la  décadence  romaine  avec  une  tèle  d'Apollon 
au  centre.  Ou  retrouve  aussi  le  souvenir  de  celte  tète  dans  les  cha- 
piteaux d'Axiat, 

Des  têtes  monsirueuses  apparaissent 
parfois  aussi  au  milieu  des  feuillages, 
comme  au  beau  chapiteau  de  Téglise  de 
Pauliac,  conservé  à  Gaudiès. 

Enfin  (juehjues  chapiteaux  sont  histo- 
riés, comm(>  un  autre  chapiteau  de  Pau- 
liac, comme  ceux  des  portails  de  la  ca- 
thédrale de  Pamiers  et  de  Castillon. 

Les  tailloirs  sont  souvent  sans  orne- 
ments. Cependant  ceux  d'Unac  et  d'Axiat 
sont  décorés  de  palmettes  ou  de  fleurons 
lobés,  comme  on  en  voit  dans  les  églises 
romanes  du  Languedoc;  ceux  de  Pauliac 
à  Gaudics  montrent  aussi  des  fleurons 
trilobés  séparés  par  des  palmettes,  et  un 
ruban  plissé  en  forme  de  grecque.  Ceux 
du  portail  de  Saint-Vallier  à  Saint- Gi- 
rons, fort  épais,  sont  ornés  de  sculptures 
archaïques  de  même  que  les  chapiteaux. 
On  voit  aussi  sur  les  tailloirs  des  bil- 
lettes  carrées  comme  à  Salau,  rondes  comme  à  Axiat,  parfois  des 
animaux  fantastiques,  des  serpents  mordant  une  lète  comme  à 
Saint-Vallier  et  à  Salau.  A  la  porte  de  la  cathédrale  de  Pamiers, 
une  lourde  corniche  rectilignc  surmonte  les  chapiteaux  en  {]uise  de 
tailloir  commun. 

Les  bases  imileul  plus  ou  moins  grossièrement  la  base  attique. 
A  Unac,  les  deux  tores  sont  presque  d'égale  grandeur.  Au  j)or(ail  de 
Saint-Vallier,  trois  tores  se  superposent.  On  voit  aux  colonnes  de 
l'abside  d'Ourjout  deux  belles  bases  alliant  (fig.  h)  Télégance  et  la 
force  avec  leurs  profils  amples  et  sou|)les  et  les  boules  qui  }>arnis- 
sent  leur  gorge.  Les  grilles,  joignant  le  tore  circulaire  à  la  plinthe 
carrée,  alîectent  la  forme  d'un  pied  chaussé  d'une  pantoufle  bro- 


Colonne  de  l'éjjliso  d'Oiirjout. 


—  hù\)  — 

dëo  tuialogiie  à  celle  du  vêtement  épiscopal.  On  eu  voit  de  sem- 
blables à  Tahside  de  Sainl-Lizier.  Une  des  bases  du  de'ambidatoire 
de  Saint-Germain  des  Pre's  présente  cette  particularité.  A  Fe'glisc; 

de  Vie  (fig.  5),  une  griffe  en  l'orme 
d'animal  lantastique  s'arc-boute  vi- 
goureusement sur  les  tores  épais 
d'une  puissante  base.  D'autres  griffes 
plus  simples,  en  forme  de  feuille, 
se  montrent  au  portail  de  Mercus. 
t^lp;^?!^^  Les  cbapiteaux  et  les  tailloirs  pre- 
^                             sentent   partois   une    ornementation 

'*';■  .  ■         .  qui  conserve  beaucoup  plus  le  sou- 

Griiïc  do  l'oHise  de  Vie.  •      i        pi     i  i        i         i         • 

^  venir  des  iibules  ou  des  boucles  vi- 

sigotbiques  que  celui  de  l'art  romain;  spires,  entrelacs  comme  à 
Saint-Vallier,  à  Salau,  à  Sinsat  au  cloître  de  Saint-Lizier  (voir 
pi.  XVlll);  étoiles  comme  à  Salau  encore  ;  tètes  isolées  et  détacliéos 
comme  à  Saint-Sernin  du  Salât,  à  Saint-Pierre  d'Erce.  Ces  tradi- 
tions, vivaces  dans  la  contrée  où  les  Visigoths  avaient  dominé  long- 
temps, se  porpe'luent  aussi  aux  archivoltes  des  fenêtres,  aux  ban- 
deaux des  clochers. 

Quelques  portes  romanes  sont  richement  ornées  de  quatre  à  huit 
colonnettes  avec  bases  et  chapiteaux  surmonte'es  d'archivoltes  mou- 
lure'es.  La  porte  de  l'ancienne  église  Notre-Dame  du  Marcadal  à 
Pamiers,  catbe'drale  aujourd'hui,  montre  des  chapiteaux  historiés, 
assez  grossièrement  sculptés,  où  l'on  reconnaît  toutefois  le  festin 
d'He'rode  et  la  mort  de  saint  Jean-Baptiste,  Adam  et  Eve  avec  W 
serpent,  les  sacrifices  de  Gain  et  d'Abel,  le  meurtre  d'Abel  et  L 
fuite  de  Gain,  la  lutte  de  saint  Jean  l'ÉvangélisIe  avec  la  bête  de 
l'Apocalypse  et  le  saint  plongé  dans  la  cuve  d'huile  bouillante , 
enfin  Samson  et  Dalila.  Le  portail  de  l'église  du  Gamp,  dans  la 
même  ville,  est  plus  finement  taillé.  Le  portail  de  Gastillon,  dans 
le  Gouserans,  présente  aussi  des  chapiteaux  historiés  avec  saint 
Pierre  et  le  sacrifice  d'Abraham.  Le  portail  de  Mercus  et  celui 
de  Saint-Vallier  à  Saint-Girons  sont  ornés  de  sculptu-res  plus  ar- 
chaïques, et  les  archivoltes  de  Mercus  sont  creusées  de  dents  de 
scie.  On  voit  des  modillons  avec  des  têtes  de  monstres  aux  portes 
de  Notre-Dame  du  Gamp  à  Pamiers,  de  Mercus,  de  Teillet. 

Quelques  églises  construites  avec  recherche  n'ont  pas  de  porte 
sculptée,  parce  qu'elles  étaient  précédées  ou  entourées  par  des  bâti- 


—  /i(;o  — 

lut'iilt.  claiKsIifiiix  ou  dos  annexes,  ainsi   celles  do  Saint -Jean  do 
Verges  et  d'Unac. 

Knlîn,  le  plus  souvent,  surtout  dans  la  liante  niontajjue,  les  portes 
sont  oinoiles  au  midi.  Si  elles  s'ouvrent  sur  la  ("arade  oc(  idonlalo, 
coninie  eelle  d'Axiat,  où  Ton  retronve  le  chapiteau  à  serpents  de 
l'abside,  elles  sont  j)i'écéd('es  par  un  porche,  ordinairement  très 
modeste,  cpii  les  abrite  des  vents  et  des  neijjes  do  l'ouest. 

Ou  Noit  des  lenêtros  élégamment  sculptées  aux  absides  centrales 
d'Lnac,  de  Saint-Jean  de  Verges.  Les  lenêtros  dos  absidioles  do  ces 
deux  églises  ne  sont  constituées  que  par  une  dalle  percée  d'un  jour 
étroit,  cintré  en  haut.  Quand  les  églises  ont  une  certaine  impor- 
tance, les  fenêtres  de  Tabsido  centrale  sont  au  noudjro  de  trois.  Les 
murs  épais  dos  absides  dos  petites  églises  sont  perces  d'une  seule 
Fenêtre  et  elle  est  alors  traitée  avec  soin,  comme  à  la  modeste  église 
d(>  Sinsat. 

La  belle  abside  centrale  de  la  cathédrale  de  Saint-Lizier  s'inspire 
des  souvenirs  romains  (pi.  XVII).  Des  IVagments  de  frise  sculptée 
et  même  de  grandes  assises  de  monuments  antiques  furent  utilisés 
dans  cette  abside,  au  point  de  lui  faire  prendre  une  forme  poly- 
gonale, parce  (jue  ces  assises  avaient  appartenu  à  un  mur  droit, 
tandis  (|ue  les  deux  absidioles  de  cette  curieuse  église  ne  sont  autre 
chose  que  les  deux  tours  d'une  ancienne  porto  romaine.  La  cor- 
niche (|ui  surmonte  l'abside  centrale,  arrondie  toutefois,  présente 
une  grande  richesse. 

Mais,  en  général,  les  corniches  des  absides  ne  sont  constituées 
que  par  des  bandeaux,  quelquefois  supportés  par  des  consoles  ou 
des  modillons,  qui  sont  parfois  aussi  interrompus  par  des  contre- 
forts à  ressauts,  comme  à  Axiat(fig.  lo),  à  Unac.  D'antres  absides, 
celle  de  Vie,  d'Ourjout,  de  Morcus,  montrent  cette  ornementation, 
fréquente  dans  les  églises  pyrénéennes  :  des  arcatures  supportées 
par  des  consoles  et  à  de  certains  intervalles  par  des  contreforts 
descendant  jusqu'au  sol  (fig.  G).  On  voit  une  disposition  semblable 
à  l'abside  pentagonale  de  Castillon. 

Les  cintres  des  fenêtres  des  absides  sont  souvent  sculptés  à  Tcx- 
lérieur  et  ne  le  sont  pas  sur  les  surfac(>s  intérieures,  prouve  évi- 
dente ([ue  ces  sniTaces  ('talent  destinées  à  être  peintes. 

L'abside  de  la  belle  église  de  Saiut-Joau  do  Verges  s'inspire 
visiblement  dos  absidioles  de  Saint-Sornin  do  Toulouse. 

Les  contreforts  sont  partout  très  sinq)les.  Ils  ne  s'élèvent  pas  ton- 


—  à(j\  — 

jours  jusqu'au  sommet  des  murs.  Us  ne  portent  pas  d'ornements. 
A  l'intérieur  même,  les  absides  seules  sont  décorées  par  des  co- 
lonnes avec  bas;  s  et  cba])iteaux  ;  les  piliers  carrés  ou  cruciformes  qui 
constituent  les  suppoils  des  nels  sont  couronnés  simplement  par  une 


Fig.  0.  —  Egiiso  (le  Mercus. 

corniche  composée  d'un  listel  et  d'un  cavet.  La  grande  nef  de 
Saint-Sernin  de  Toulouse  s'était  contentée  de  cetle  ordonnance 
modeste.  Cependant  la  nef  unique  de  Saint-Jean  de  Verges  reçoit 
ses  arcs-doubieaux  sur  d'élégantes  colonnes  dressées  contre  les 
murs. 

CLOCHERS. 


Les  clochers  présentent  des  formes  variées.  Les  plus  simples  et 
aussi  les  plus  répandus  sont  une  surélévation  du  mur  pignon,  percée 
d'arcades  recevant  les  cloches.  Ils  forment  à  la  fois  clocher  et  façade 

Archéologie.  3o 


'1(5 -J 


t'I  ils  abrllonl  hi  toiture  do  l'c'jjlise  dos  vonls  et  des  pluies  do  l'Ouest. 
Ils  profilent  sur  le  ciel  leur  triangle  ajouré,  parfois  d'uuo  élofjancc 
oxlrèuie,  commo  à  la  clia[u'llo  si'ijjnourialo  do  Castilloii  (li";.  7), 
souvent  plus  modeste,  comuie  à  Salau,  à  Sainl-Seruin  du  Salai, 
parfois  eidla  sans  sculpture  aucune. 


V\<r.  7.  —  Cioclior  do  Caslillon. 


Des  cloclicrs  carres,  élevés  suivant  la  règle  liturf|i([ue  sur  la 
croisée  de  Téglise,  couronnant  ainsi  le  sanctuaire  et  indiquant  de 
loin  la  place  oiî  repose  Peucharistio,  se  montrent  à  Axial  (fijj.  10), 
à  Sainl-)fai-tin  d'Oydos.  Un  clocher  analogue  (;tait  projeté  à  Tégliso 
do  Manses,  aujourd  liui  Portes,  oi!i  Ton  voit  des  trompes  préparées 
aux  quatre  angles  de  la  croisée.  Une  tour  carrée  fut  amorcée  aussi 
au  \ii''  siècle,  sur  la  croisée  de  la  cathédrale  de  Saint-Lizier,  mais 
le  clocher  actuel  Jie  lui  élevé  qu'au  xiv"  siècle,  sur  le  modèle  des 
clochers  octogones  en  hriques  el  à  fenêtres  en  mitre  de  la  région 
toulousaine  (voir  pi.  XVll). 

Sur  la  croisée  de  l'église  do  Luzenac,  on  Cousorans,  s'élève  un 


—  â63  — 

clocher  dodécagone,  presque  rond  en  apparence.  Quatre  fenêtres 
ge'ininées  s'ouvrent  sur  les  huit  côtés  un  peu  plus  grands  que  les 
quatre  côtés  aveugles,  et  leur  double  cintre  est  supporté  par  deux 
colonnettos  dressées  sur  Tangie.  Le  clocher  est  couvert  de  dalles  en 
lornie  de  dôme  aplati.  Cette  lanterne,  fort  élégante,  rappelle  quel- 
ques clochers  des  bords  du  Rhône,  mais  elle  est  unique  dans  les 
provinces  pyrénéennes. 


Fitï.  8. 


Clocher  de  Senteiii. 


Le  clocher  rond  de  la  chapelle  seigneuriale  de  Vais  est  plutôt 
une  tour  de  défense. 


3o. 


—   Vi/i   — 

Le  clocluT  K'  plus  moiuiiiKMilal  de  toute  la  iv'jfioii  se  dresse  sur 
la  façade  orcidentalc  de  r('|;lise  de  Senteiu  (l'i<>.  8),  dernier  villa<fe 
sur  la  IVontière,  au  lbu;l  de  la  vallée  du  Lez,  alUuent  du  Salai. 
Mais  malgré  ."es  apj)arences  rouiaues  il  appartient  peut-être  en 
grande  partie  à  une  époque  postérieure.  Ses  grandes  lenètres  gé- 
minées sont  en  plein  cintre,  mais  les  bandes  de  feuillages  qui 
courent  au-dessus  des  colonnettes  et  surtout  les  petits  supports 
caractéristi(jues  des  bases  indiquent  la  fin  du  xiu"'  siècle.  Au  siècle 
dernier,  le  clocher  fut  surélevé  de  deux  étages.  L'enceinte  de  réglisc 
avait  été  fortifiée  vers  la  fin  du  moyen  âge  et  le  robuste  clocher 
forma  le  donjon  de  cette  petite  forteresse. 


p:^S^^-^^- 


Fi|i[.  ((.  —  l'I/flisc  tlf  Mijjlos.  (IMusiiurs  rciiflics  jfi'iuiiK^îs  son!  iiourlK'cs,) 


—  /t65  — 

Enfin  des  clochers  particuiiors  à  la  vallée  ariéfjeoise  se  montrent 
à  Unac,  à  Miglos  (fig.  9),  à  Mércns  (fîj.  i3),  à  Signer,  à  Ax  et 
dans  plusieurs  autres  villages.  Ils  se  dressent  sur  le  liane  méridional 
de  l'église,  à  l'entrée  de  l'abside,  et  consistent  en  une  tour  carrée, 
à  plusieurs  étages  éclairés  par  des  lenètres  cintrées,  le  plus  sou- 
vent géminées,  et  couronnées  par  un  crénelage.  Le  clocher  de  Mérens 
est  orné,  au  soniiiiet,  d'une  arcature  reposant  sur  les  angles  renfor- 
cés du  carré.  Ces  tours  ont  pu  être  ainsi  utilisées  pour  la  défense, 
ou  du  moins  pour  un  poste  d'observation.  Le  clocher  de  Vicdessos 
s'élève  aussi  à  cette  place,  mais  il  est  plus  élégant,  en  saillie,  à 
deux  étages  de  fenêtres  cintrées,  surmontés  d'un  étage  octogone. 

On  voit  des  clochers  analogues  dans  la  vallée  d'Andorre,  ouverte 
sur  le  revers  méridional  de  la  chaîne,  particulièrement  à  la  cha- 
pelle de  San  Juan.  Au  moyen  âge,  les  relations  entre  les  popu- 
lations des  deux  versants  étaient  plus  fréquentes  et  plus  intimes 
qu'aujourd'hui.  Mœurs,  langage,  industrie,  travaux,  intérêts  étaient 
communs.  Des  traités  particuliers  garantissaient  même  la  paix  entre 
elles  en  temps  de  guerre.  Lr.  j)atrie  n'était  pas  la  France  ou  l'Es- 
pagne, c'était  la  montagne  elle-même. 


CLOITRES. 

L'époque  romane  n'a  laissé  que  le  seul  cloître  de  Saint-Lizier, 
sur  le  flanc  méridional  de  l'église  cathédrale  (voir  pi.  XVIll).  De 
forme  rectangulaire  avec  dix  arcades  au  sud  et  au  nord,  et  six  à 
Test  et  à  l'ouest,  portées  alternativement  sur  une  colonne  isolée 
et  sur  des  colonnes  géminées,  aux  angles  et  au  milieu  des  piliers 
carrés,  sauf  à  la  galerie  de  l'ouest,  où  quatre  colonnettes  can- 
tonnées remplacent  le  pilier  du  milieu,  ce  cloître  fut  surmonté  au 
xvi"  siècle  d'une  galerie  de  bois  ouverte  à  l'imitation  des  cloîtres  es- 
pagnols, et  dont  la  toiture  rampante  est  soutenue  par  des  piles 
de  briques  aux  angles  et  des  poteaux  chanfreinés.  L'ensemble  est 
d'une  élégante  et  robuste  simplicité. 

Les  chapiteaux,  très  évasés,  sont  ornés  de  personnages,  d'oiseaux, 
de  têtes  humaines,  de  réseaux  de  nattes,  de  feuillages  et  de  cro- 
chets. Les  bases  ont  des  griffes  avec  ou  sans  boules.  Les  gorges  des 
bases  des  côtés  sud  et  ouest  sont  plus  profondes,  tandis  que  les 
angles  des  archivoltes,  vers  le  préau,  sont  décorés  d'un  tore  découpé 


—  M\(\  — 

dans  une  mouluro  creuso,  au  lieu  (rèlrc  unis  et  taille's  à  Une  arête'''. 
Ces  deux  {jaleries  rloivent  n'avoir  <5té  élevées  qu'au  commencement 
(lu  xiii"  siècle. 

Nous  ne  connaissons  pas  d'autres  sculptures  de  répo<pu^  romane 
dans  l'Ariège,  statue,  tombeau,  cuve  baptismale,  bas-relief.  Le 
Louvre  conserve  toutefois  deux  tombeaux  des  premiers  temps  chré- 
tiens, trouvés  l'un  au  Mas  Saint-Antonin,  sous  le  sol  de  l'ancienne 
abbaye,  près  de  Pamiers,  l'autre  à  Cadarcet.  Quant  à  la  cuve  bap- 
tismale d'Orgibel,  elle  ne  paraîl  dater  (jiie  du  xtii"  siècle.  On  en 
voit  (|uel(|ue^-unes,  pierres  rondes  ou  carrées,  creusées  d'une  cu- 
vette ronde  qui  ])euvent  être  très  anciennes. 

H  n'est  j)as  demeuré  de  peintures  murales  antérieures  au 
xi\''  siècle. 

Nous  ne  connaissons  aucun  objet  mobilier,  soit  en  pierre,  soit 
en  bois,  soit  en  orfèvrerie,  qui  puisse  être  attribué  à  l'époque 
romane,  sauf  la  crosse,  dite  de  Sainl-Lizicr,  qui  paraît  dater  du 
xi"  siècle,  et  la  mitre  qui  date  du  siècle  suivant  (-1 

LISTE  DES  ÉGLISES  ROMAÎNES  DE  L  ARIÈGE. 

1.  Église  d'Aubert,  arrondissement  et  canton  de  Saint-Girons. 

Eglise  consiruite  en  moyen  appareil;  une  seule  nef  voût(^e  en 
berceau  plein  cintre  avec  doubleaux;  deux  chapelles  latérales  ("or- 
mant  transej)t,  voûtées  aussi  en  berceau;  abside  voûtée  en  cpiart  de 
sphère.  La  nef  a  été  prolongée  récemment  et  les  pieds-droits  du 
premier  arc-doubleau  ont  été  sapés  pour  donner  plus  de  place. 
L'église  est  dédiée  à  saint  Jacques,  très  honoré  au  moyen  âge,  sur- 
tout dans  les  provinc(>s  pyrénéennes,  à  cause  du  pèlerinage  de 
Saint-.Iacques  de  Compostelle. 

2.  Église  d'Axiat,  canton  des  Cahaiines,  arrondissement  de  Foix. 

Charmante  ('glis(>,  abritée  comme  un  nid  sous  l'ombrage,  sur  une 
corniche  de  la  montagne  h-gentlaire  de  Ta])e;  une  seule  nef  voûtée 
en  berceau  avec  doubleaux  (fig.  3  et  lo);  petit  transept  sur  lequel 
.s'ou\rent  trois  absides,  celle  du  milieu  plus  grande  et  j)lus  ])rofonde. 


'')   Vioili't-Livliic,  Dict.  d'arc.lil.,  t.  11.  —  Bulletin  )noiiumental,  189/4,  p.  81 3. 
'')  liulli-liii  )itonu)iu'iilat ,  18H/1,  ]i.  81a. 


—  /i67  — 


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Fig.  10.  —  Église  d'Axiat. 


—  A()8  — 

Des  colonnes  supportent  les  arcs  des  absides;  leurs  cliapitoaiix  ro- 
bustes montrent  des  tètes  de  lion  dans  des  l'euillajjes,  des  serpents 
enti'elacés  d'un  cllet  ori<jnnal  et  d'une  roin])inais()n  habile,  et  d'autres 
niolils  plus  archaïques.  Le  riche  bandeau  de  la  jjiaude  abside  est 
absolument  semblable  à  l'un  de  ceux  de  l'ejjlise  voisine  d'Unac, 
(loni  celle  d'Axial  est  une  ("vidente  imitation,  l.a  nel",  plus  sim|)le- 
nieut  traitée,  est  accompagnée  de  pilastres  sans  sculptures,  sup- 
portant les  arcs-doubleaux  à  deux  rangs  de  claveaux.  Le  bandeau 
qui  règne  à  la  bauleur  des  cornicbes  a  pu  servir  à  supporter  les 
cintres  de  charpente  pour  la  construction  de  la  voûte. 

Un  portail  assez  lourd  s'ouvre  au  fond  de  l'église  dans  un  avant- 
corj)s  dont  l'épaisseur  se  prête  à  recevoir  les  voussures.  L'un  des 
deux  cliaj)ileaux  reproduit  grossièrement  les  serpents  enroulés  d'un 
de  ceux  de  l'abside.  Le  portail  est  abrité  par  un  porche  en  char- 
pente. 

Le  chevet  n'a  d'autre  ornement  qu'une  corniche  avec  consoles 
interrompues  par  des  pieds-droits  (fig.  lo);  la  l'enélre  centrale,  que 
ses  deux  rangs  de  claveaux.  Mais  la  régularité  de  l'appareil  et  les 
harmonieuses  jiropoitions  de  l'ensemble  satisfont  les  yeux. 

Sur  les  quatre  arceaux  robusies  de  la  cj'oisée  s'élève,  selon  les 
convenances  liturgiques,  un  clocher  carré,  couvert  par  un  toit  en 
charpente,  sans  voûtes,  éclairé  par  deux  élages  de  fenêtres,  dont 
les  cintres  triples  et  quadruples  s'aj)puient  sur  des  chapiteaux  bar- 
longs  d'une  seule  pierre,  supportant  toute  l'épaisseur  du  mur  et 
reposant  sur  une  colonnette. 

3.  Église  de  Bédeillac,  canton  de  Tarascon,  arrondissement  de  Foix. 

Une  nef  avec  une  abside  semi-circulaire,  plus  étroite  que  la 
nef,  voûtée  en  cul-de-four;  murs  épais,  sans  contreforts.  L'abside 
est  éclairée  par  trois  petites  fenêtres  en  plein  cintre.  En  perçant  les 
murs  de  la  nef  pour  ouvrir  une  arcade  latérale,  on  a  mis  au  jour 
deux  espaces  vides  de  2  m.  3o  de  longueur  sur  0  m.  3o  de  hau- 
teur. Etait-ce  des  tombeaux? 

C'est  une  des  nombreuses  églises  du  diocèse  dédiées  à  saint 
Martin.  Ce  vocable,  sans  être  une  preuve,  peut  être  un  indice 
d'ancienneté.  Saint  Martin  fut  le  saint  le  plus  particulièrement  in- 
voqué pendant  la  période  mérovingienne. 


—  AG9  — 

h.   Église  de  Bénac,  ("iiilon  de  Foix. 

Uno  seule  nef  à  deux  Iravees  couvertes  d'une  voule  eu  plein 
cintre  qui  s'est  fort  afl'aissi'C,  supportée  cependant  [)ar  trois  arcs- 
doubleaux  à  deux  rangs  de  claveaux.  La  corniche  a  pu  servir  aussi 
à  supporter  les  cintres  de  construction.  Abside  en  quart  de  sphère. 
Pas  de  sculptur.s.  Plan  (fig.  i)  le  plus  simple  qui  puisse  être 
adopté,  mais  conçu  avec  harmonie  et  exécuté  avec  soin  en  petit  ap- 
pareil. Un  hanc  de  pierre  règne  le  long  des  murs  de  la  nef. 

5.   Chapelle  de  Castillon,  arrondissement  de  Saint-Girons. 

Chapelle  seigneuriale  du  château  disparu.  Construite  en  moyen 
appareil;  nef  voûtée  en  berceau  brisé;  abside  pentagonale  à 
contreforts  peu  saillants  embrassant  les  angles,  voûtée  en  (juart  de 
sphère.  Entre  les  contreforts,  le  mur  plus  épais  est  supporté  par 
des  arcatures  en  plein  cintre  reposant  sur  des  consoles  historiées. 
Une  corniche  au-dessus  supporte  des  murs,  embrassant  un  espace 
plus  élargi,  qui  furent  surélevés  plus  tard  et  munis  de  créneaux. 
Porte  ouverte  au  midi,  à  trois  archivoltes  en  plein  cintre  supportées 
par  des  colonnettes;  sur  les  chapiteaux,  saint  Pieire  avec  sa  clef  au 
côté,  le  sacrifice  d'Abraham,  corbeilles  végétales  à  deux  rangs  de 
feuilles.  A  côté  de  la  porte,  dans  une  niche  carrée,  une  statue  de 
saintPierreassistenant  un  livre  ouvert  sur  lequel  on  lit  :  P.PCEPS. 
R.EGNI  CELÔR.IOA.DE.LACASA.FOOC.MAËST  DE  LA 
OBRA. 

Le  campanile  s'élevait  au-dessus  du  mur  de  façade  (lig.  7), 
mais  la  nef  a  été  prolongée  d'une  travée.  Trois  rangs  d'arcades  avec 
colonnettes  et  corniches  moulurées  sont  encadrés  par  des  rampants 
allégés  par  des  dentelures  échelonnées  qui  profilent  sur  le  ciel  leur 
pittoresque  pyramide. 

On  voit  que  dans  cette  chapelle,  élevée  au  xiii"  siècle,  les  formes 
romanes  persistent  à  travers  des  détails  de  construction  et  d'orne- 
mentation qui  déjà  appartiennent  à  l'art  nouveau.  Les  ouvertures 
sont  en  plein  cintre;  l'abside  conserve  la  voûte  en  cul  de  four,  mais 
elle  s'encadre  au  dehors  dans  un  polygone;  les  chapiteaux  historic's 
s'allient  aux  crosses  végétales;  les  caractères  de  l'inscription  sont 
ceux  du  xiif  siècle.  Ce  mélange  de  styles  se  rencontre  souvent  dans 
les  provinces  méridionales  et  surtout  dans  les  vallées  pyrénéennes. 


—   'i70  — 

La  poilo  s'ouvrait  sur  un  porciie  que  la  nef  prolongée  a  remplacé 
en  parlie. 

6.  Église  de  Dreuille,  canton  do  Lavelanct,  arrondissement  de  Foix. 

(construite  en  moyen  appareil;  nof  sans  voûte;  abside  ancienne 
diHruite,  remplacée  au  xvii"  siècle  par  une  abside  penlagonale;  au 
midi  de  l'éfflise,  petite  salle  voûtée  en  berceau  plein  cintre  avec 
une  abside  orientée  voûtée  en  quart  de  spbère,  dans  la([U(îlle  on 
pénètre  par  une  porte  étroite  et  basse;  sacraire  ou  sacristie,  pre- 
mier étage  d'un  clocher  projeté. 

Au  milieu  de  la  nef,  pierre  tombale  de  Catherine  de  Caulet , 
veuve  du  marcpiis  de  Mirepoix,  fondatrice  des  régentes  pour  Tédu- 
calion  des  filles,  qu'on  appela  des  Mirepoises,  morte  le  i3  juillet 
1706. 

L'église  de  Dreuille,  autrefois  de  Pierre  Pertuse,  était  une  an- 
nexe du  prieuré  de  Lavelanet,  l'un  des  prieurés  de  la  vallée  de 
l'Ariège,  appartenant  à  l'abbaye  de  Sainl-Sernin.  Elle  avait  été 
donnée  à  Sainl-Sernin  dans  les  premières  années  du  xii"  siècle ('K 

7.   Oratoire  de  Saint-Pierre  d'Ercé,  canton  d'Oust , 
arrondissement  de  Saint-Girons. 

Petite  chapelle  dont  la  porte  ((ig.  11)  est  formée  par  deux  arcs 
en  plein  cintre,  aux  claveaux  ornés  de  têtes  et  de  cercles  tracés  au 
trait,  surmontés  d'une  archivolte  ornée  simplement  de  trous  creusés 
|)roduisant  sans  frais  l'effet  des  billettes.  Les  arcs  sont  supportés 
par  les  pieds-droits  de  la  porte,  sans  colonnettes.  A  gauche  est 
sculpté  un  petit  bas-relief  représentant  saint  Pierre  avec  la  clef. 
(]ette  construction  grossière  et  ces  sculptures  très  frustes  pourraient 
être  attribuées  au  xi°  siècle,  si  l'on  n'était  exposé  à  prendre  quel- 
quefois pour  des  marques  d'antiquité  les  tâtonnements  d'un  ouvrier 
malhabile,  jierdu  dans  une  vallée  profonde  et  pauvre. 

8.   Église  de  Foix. 
L'église  de  Foix,  dont  la  reconstruction  avait  commencé  en  1 1  1 1 , 


^''    Les  prieurés  de  Saint-Sernin  dans  le  pays  de  Foix,  dans  le  Bulletin  monu- 
mental de  188G. 


—  hll  — 

était  leimiiiée  en  iiaS;  d'après  ie  pore  de  Lacouldre,  elle  aurait 
été  consacrée  en  1117.  Il  ne  reste  de  cette  église  des  premières 
années  du  xii*  siècle,  reconstruite  au  xv*  puis  au  xvif  siècle,  que 
les  murs  inférieurs  de  la  nef,  jusqu'à  une  hauteur  de  U  mètres  en- 


.,,.,.,■,.,.«.,• 


,-^^— — ^L^l 


Fi;;.  11.  —  Porto  do  la  chapeilo  de  Saint-Pi 'ne  d'Ercé. 


viron,  en  assises  appareillées  de  pierre  et  de  briques,  comme  à 
Saint-Sernin  de  Toulouse,  mais  où  la  pierre  domine.  A  la  première 
trave'e  à  droite  de  la  porte,  un  oculus  dressé  en  claveaux  de  pierre 
et,  au-dessous,  des  pyramides  de  dés  garnissant  Tangle  entre  le 
mur  et  le  contrefort,  indiquent  Textre'mité  ancienne  de  la  nef. 


proloiijn''o  (lopuis  (riino  travôo  vors  l'oiiosl.  La  porto  présente  deux 
ares  en  plein  cintre  ontrepasse',  supportés  par  quatre  rolonnettes; 
leurs  chapiteanx  montrent  des  lions  alTrontés  et  des  corbeilles  vé- 
{jétales  dont  la  sculpture  un  peu  lourde,  imitée  des  chapiteaux  de 
la  poi'tc  occidental!^  de  Sainl-Sernin,  est  loin  d'éjjaler  les  enche- 
vêtrements éiu'r<{i(ines  d'animaux  et  de  Yé^jétaux  des  artistes  tou- 
lousains. On  aperçoit  aussi,  au  côté  droit  de  la  porte,  un  chrisme 
avec  Valijhn  et  Voiiié(ra;  une  petite  pahnette  orne  rextrémité  supé- 
rieure du  rlin. 

Les  fenêtres  basses,  montées  en  bri([ues,  sans  moulures,  sont 
séparées  par  un  contrefort.  Elles  ne  pouvaient  guère  éclairer  (ju'un 
bas  cùté,  et  Téglise  priuiitive  devait  avoir  trois  nefs.  L'ancien  ban- 
deau inférieur,  que  Ton  aperçoit  encore,  est  de  même  trop  peu 
élevé  pour  avoir  pu  recevoir  une  grande  voûte  recouvrant  toute  la 
largeur  de  Téglise. 

Les  trause|)ls  sont  purement  romans,  ainsi  que  l'indiquent  leur 
appareil,  la  belle  fenêtre  méridionale  et  la  fenêtre  géminée  du 
transept  nord  (jui  donnait  sur  une  des  salles  de  l'abbaye. 

9.  Église  de  Gaudiès,  canton  de  Savardun, 

arrondissement  de  Pamiers. 

On  voit  dans  l'église  moderne  de  (laudiès  deux  énormes  chapi- 
teaux richement  sculptés  qui  proviennent  de  l'ancienne  église  du 
monastère  de  PauliacC^.  Ils  sont  géminés  et  devaient  reposer  sur 
deux  colonnes  jumelles.  L'un  imite  les  formes  générales  de  la  cor- 
beilb^  corinthienne  avec  une  tête  grimaçante  entre  les  deux  cor- 
beilles, et  un  tailloir  à  rubans  plissés  en  forme  de  grecque;  l'antre 
(fig.  12)  montre  un  sagittaire  lançant  sa  flèclie  contre  une  sala- 
mandre gigantesque,  tandis  ([u'il  est  mordu  vivement  aux  reins  ])ar 
un  dragon;  son  tailloir  est  orné  de  fleurons  entremêlés  de  pal- 
meltes. 

10.  Église  de  Luzenac,  canton  do  Caslillon, 

ai'romlissoinont  do  Saiiil-(jir{)ns. 

Nef  à  trois  travées  couverte  d'une  voûte  en  bcureau,  bïgèremcnt 
en  tiers-point,  avec  arcs-doubleaux  ;  abside  en  cul  de  four,  précédée 

(')   Le  vinnaath'c  (le  Pauliac ,  dans  In  Bcvue  des  Pijrénées,  i8gi. 


—  /i73  — 

d'une  pelile  Iravtie.  Porte  à  Touesl ,  quatre  colonnettes,  chapiteaux 
montrant  des  palnieltes,  des  entrelacs,  de  petites  tètes  isole'es  et 
détache'es,  une  tète  dévorée  par  deux  serpents,  emblème  de  la  pu- 
nition du  pèche'.  L'église,  e'glise  de  pèlerlna([C,  a  e'té  agrandie  au 
xiv''  siècle. 


Fig.  1  9.  —  (jliapileau  de  l'ancioniie  église  de  Panliac. 

Le  clocher,  élevé  au-dessus  du  sanctuaire,  est  décagone  et  parait 
rond  à  une  certaine  distance;  un  seul  étage  e'clairé  par  (juatre 
fenêtres  géminées,  ouvertes  sur  l'angle  des  huit  côtés  plus  grands 
que  les  quatre  côtés  aveugles;  leur  double  cintre  est  supporté  par 
deux  colonnettes  dressées  sur  l'angle.  Il  est  couvert  de  dalles  en 
forme  de  dôme  aplati. 

Cette  lanterne,  unique  dans  l'Ariège,  rappelle  quelques  clochers 
ronds  des  bords  du  Rhône. 

H.  Église  de  Mercus,  canton  de  Tarascon ,  arrondissement  de  Folx. 

Eglise  à  trois  nefs,  celle  du  milieu  voûtée  en  berceau  plein 
cintre  (fig.  6),  avec  arcs-doubleaux  à  un  seul  rang  de  claveaux  re- 
posant sur  des  piles  carrées  en  saillie  sur  le  mur  percé  d'arcades, 
contrebutée  par  deux  demi-berceaux  couvrant  les  collatéraux;  cor- 


—  MU  — 

uioho  tros  sinipl«^  sans  sculpturos;  trois  absidos,  oelle  ilii  miliou 
plus  grande,  ouvoile  par  une  arcade  soutenue  par  deux  colonnes. 
L'ensemble  est  imposant  et  |>résente  surtout  un  as|)ect  (1(>  force 
auquel  la  justesse  des  proportions  donne  aussi  de  Télégance. 

Le  premier  arc-doubleau  est  supporté  i)ar  une  colonne  cylin- 
drique sans  base.  Le  constructeur,  ne  sachant  comment  aj)[)uyer 
des  arcs  ine'gaux  sur  ces  surfaces  rondes,  a  greflé  sur  la  colonne,  à 
dilVérentes  liauteurs,  des  fragments  de  chapiteau  rectilignes,  sortes 
de  consoles  assez  maladroitement  agencées  qui  supportent  les  arcs- 
doubleaux  et  les  arcs  formerets.  Aussi,  pour  s'affranchir  de  ces  dif- 
llcullés,  a-t-il  élevé  les  autre's  piles  sur  plan  carré  avec  un  pilastre 
saillant  recevant  les  doubleaux.  Les  arcs  s'ouvrant  sur  les  bas  côtés 
reposent  sur  un  bandeau ,  sans  retour,  placé  plus  bas. 

Une  corniche,  sans  sculptures,  court  le  long  de  la  nef  à  la  nais- 
sance des  voûtes  avec  ressauts  sur  les  pilastres.  Elle  a  pu  servir  à 
])oser  les  cintres  de  construction. 

L'église  est  éclairée  par  de  petites  fenêtres  en  plein  cintre  ou- 
vertes dans  les  collatéraux;  l'abside  centrale  par  une  fenêtre  étroite 
encadrée  sur  le  cintre  par  la  corniche;  une  dalle,  percée  d'un  jour 
en  forme  de  meurtrière,  éclaire  les  petites  absides. 

Le  portail,  en  saillie  dans  un  massif  de  mur  formant  placage  et 
permettant,  par  son  épaisseur  plus  grande,  de  développer  l'ouver- 
ture par  des  retraites  successives,  s'ouvre  sur  la  ft\çade  méridionale 
au  devant  de  la  seconde  travée.  Il  est  formé  par  trois  arcades  con- 
centriques, l'inférieure  sans  ornements,  la  seconde  ornée  par  des 
dents  de  scie  et  l'archivolte  supérieure  par  des  reliefs  de  même 
forme  enfermant  dans  leurs  angles  des  fleurons  opposés.  Des  feuil- 
lages à  peine  appliqués,  rappelant  de  loin  le  corinthien,  des 
crosses  croisées  d'un  très  faible  relief,  de  ])etiles  dents  de  scie, 
couvrent  les  chapiteaux.  La  corniche  est  supportée  par  des  consoles 
sur  lesquelles  se  détachent  des  têtes  d'animaux. 

Les  contreforts,  peu  saillants,  sont  terminés  simplement  par 
trois  assises,  échelonnées  en  retrait.  Les  murs  circulaires  de  l'abside 
sont  couronnés  par  une  corniche  avec  consoles. 

Un  simple  campanile  ajouré  s'élevait  sur  le  mur  ])ignon.  l!  vient 
d'être  remplacé  par  un  clocher  dont  le  rez-de-chaussée,  en  forme 
de  porche,  constitue  un  contre  sens  l\  cette  place,  puisque  la  porte 
s'ouvre  au  midi. 

L'église,  (jui  se  dresse  sur  nu  bloc  de  }>ianit,  a  été  construite 


—  A75  — 

avec  les  roljustes  matériaux  (ju'il  lui  fournissait,  dégrossis  simple- 
ment à  la  pointe. 

Elle  a  dû  êlre  construite  dans  les  premières  années  du  xii"  siècle. 
Au  commencement  du  carême  de  Tannée  1106,  Pons  Azemar  la 
donna  à  l'abbaye  de  Saint-Sernin  de  Toulouse '^^  et  Tabbaye  duf 
la  réédifier  bientôt  après. 

1:2.  Église  de  Mérens,  canton  d'Ax,.  arrondissement  de  Foix. 
L'ancienne  église  de  Mérens,  à  moitié  démolie  en  1811  par  les 


>      1     fsm. 


^  ^l^'T^^^^Z^^^ 


Fig.  i3.  —  Église  de  Mérens. 
"'  hes  prieurés  do  Saint-Sernin ,  dans  le  Bulletin  monumental ,  i  886 ,  p.  363 ,  ^i3B. 


—  /i70  — 

inKiiit'IcIs  (lu  {[''lierai  \illainil  (jiil  im-iMuliôivut  le  village,  prcscnle 
eiu'oie  iineal)si(le  voûtée,  eoiiverle  directemont  par  (rdpaisses  dalles 
(l'ardoise,  ([ui  s  ouvre  sur  une  nef  aiijoui-dliui  à  ciel  ouverl.  Le 
clocher  oarir,  (''clair(3  par  des  fenèlres  g(Muiiiees,  couronii(3  par 
des  airalures  s"a|)pu\aiil  à  leurs  e\lrtMuit('s  sur  des  saillies  reu- 
ror(^anlles  au};les  (fi«;.  i3),  sV^lève  au  midi  de  re'jjlise  près  de  l'ab- 
side et  est  ainsi  semblable  à  ceux  d'Unac,  de  Miglos,  de  Sijjuer, 
de  Niaux,  de  Cn'nal,  dans  la  même  vall(3e  de  la  liante  Ariijge. 

13.  Église  de  Miglos,  canton  de  Vicdessos,  arrondissement  de  Foix. 

En  iiR'nic  temps  (juil  donnait  r('glise  de  Mercus  à  Tabbaye  de 
Saint-Sernin,  Pons  Azemar  lui  donnait  aussi  les  dîmes  et  les  droits 
(juil  possi'dait  sur  les  e'glises  d'Onosto,  de  Miglos,  d'yVrignac  el  de 
Mercus.  L'(3glise  de  Miglos  dépendit  d'abord  du  grand  prieuré  de 
Vicdessos,  fut  érigée  en  prieuré,  en  1299,  par  Tabbé  Sanclie  de 
Aissada,  et  rentra,  dans  les  deux  derniers  siècles,  dans  le  prieuré 
de  Vicdessos. 

Elle  fut  reconstruite  au  commencement  du  xii''  siècle,  en  même 
temps  (jne  celle  (le  Mercus,  et  elle  présente  aussi  trois  absides 
s'ouvrant  sur  trois  nefs.  L'abside  centrale  est  inclinée  à  gauche  et 
Tabside  septentrionale  s'inflt'cbit  aussi  sensiblement  dans  cette  di- 
rection, de  même  (jue  la  partie  du  mur  qui  Favoisinc. 

La  nef  ne  fut  voûtée  qu'en  1809.  Le  3  août  de  cette  année,  les 
fabriciens  cbargèrent  Arnaud  de  Savignac,  maçon  de  Tarascon,  de 
construire  deux  arcs,  cinq  piliers  de  pierre  et  ciment,  une  voûte 
en  pierre  et  ciment  recouverte  d'ardoises,  puis  de  démolir  l'arceau 
le  plus  proche  de  l'autel  et  de  le  reconstruire  pour  le  faire  concorder 
avec  la  voûte*''. 

Cette  nouvelle  construction,  du  coramenceniont  du  xiv"  siècle, 
n'altère  en  rien  les  formes  romanes,  ne  laisse  pas  pénétrer  la 
moindre  trace  d'un  art  qui  avait  transformé  depuis  longtemps  les 
('glises  du  Nord,  et  l'on  croirait  entrer  dans  un  monument  construit 
d'un  seul  jet  deux  siècles  auparavauL 

De  nuMue  que  le  préc('dent,  le  clocher  de  Miglos  (fig.  9)  s'élève 
au  midi  de  léglisc,  près  de  labside,  au-dessus  de  la  pnMnière  travée 
du  bas  côté  méridional  et  ne  se  trouve  pas  ainsi  en  saillie  sur  le  mur 

"'  Mcluoirc  de  M.  Pas(juior,  arcliivisle  de  i'Anè<;e.  Toulouse,  lliiaiiviii,  i88.'<. 


—  -477  — 

de  l'église.  Il  en  est  de  même  à  Téglise  d'Unac.  Carré  aussi  de  la 
base  au  faîte,  il  est  e'claire'  par  cinq  étages  de  fenêtres  géminées, 
en  nombre  inégal,  couvert  d'une  voûte  au  sommet,  le  tout  d'une 
bauteur  de  2-3  mètres. 

lA.  Église  d'Ourjout,  canton  de  Gastillon, 

arrondissemont  de  Saint-Girons. 

Ourjoul  est  un  des  noms  de  iocalilés,  si  nombreux  dans  le  Cou- 
serans,  qui  paraissent  avoir  une  origine  ibérienne  (^'. 

L'église  était  formée  en  premier  lieu  par  une  simple  nef  étroite 
et  courte  voûtée  en  berceau  plein  cintre  et  terminée  par  une  abside 
circulaire.  Dans  les  derniers  temps  du  moyen  âge,  elle  fut  agrandie 
par  un  prolongement  de  la  nef  vers  le  coucbant,  puis  par  deux 
chapelles  voûtées  d'ogives,  formant  une  sorte  de  transept.  La 
porte,  qui  s'ouvrait  probablement  dans  le  mur  de  façade  avant  le 
prolongement  de  la  nef,  s'ouvre  aujourd'hui  au  nord. 

L'église  primitive,  aux  formes  harmonieuses  et  robustes  dans  un 
plan  si  simple,  est  surtout  remarquable  par  les  deux  puissantes 
colonnes  qui  supportent  au  devant  de  l'abside  l'arc-doubleau  sur 
lequel  s'élève  le  campanile  (fig.  U).  Leurs  bases  attaques  présentent 
une  alliance  d'élégance  et  de  force  avec  leurs  profils  amples  et 
souples  et  les  boules  qui  garnissent  leur  gorge.  Les  griffes,  joignant 
le  tore  circulaire  à  la  plinthe  carrée,  affectent  la  forme  d'un  pied 
chaussé  d'une  pantoufle  brodée  analogue  à  celle  du  vêtement  épi- 
scopal. 

Le  chevet  montre  à  l'extérieur  ces  arcatures  supportées  par  des 
modillons  et,  à  de  certains  intervalles,  par  des  pilastres  descendant 
jusqu'au  sol,  que  l'on  rencontre  si  fréquemment  dans  les  églises 
pyrénéennes.  L'arcature  du  milieu  repose  sur  deux  têtes  d'évêques. 

Le  campanile  est  percé  de  deux  rangs  d'arcades  géminées,  cou- 
ronnées par  un  pignon.  Le  cintre  des  arcades  repose  sur  deux  co- 
lonnettes  unies  par  un  chapiteau  long  et  épais  comme  ceux  des 
cloîtres. 

15.   Églises  de  Pamiers. 

Les  deux  églises  de  Pamiers,  l'ancienne  église  Notre-Dame  du 

('^  Lucliaire,  Les  idiomes  pyrénéens. 

ARCHÉOLOGIE.  3l 


—  478  — 

Marcadal,  devenue  la  cathe'drale  à  la  fin  du  w"  siècle,  et  Teglise 
Notre-Dame  du  Camp,  n'ont  conservé  que  leurs  portes  de  leur  pre- 
mière construction  du  xii"  siècle. 

Celle  de  la  cathe'drale  montre  trois  cordons  de  voussures  ine'gale- 
ment  espacées  reposant  sur  une  lourde  coiiiichc  rocliligne  surmon- 
tant les  cha])itoaux,  sans  suivre  par  consinjucnt  les  ressauts  des 
tailloirs.  Sur  rarcliivolte  supérieure  s'agitent,  dans  des  enroulements 
de  feuillages,  des  oiseaux  aux  ailes  éployées. 

T^a  {grossièreté  des  sculptures  et  le  badigeon  qui  les  recouvre  ne 
laissent  apercevoir  qu'avec  peine  les  sujets  des  chapiteaux  historiés. 
Sur  le  premier,  à  gauche  en  entrant,  Salomé  danse  en  jouant  du 
rebec,  puis  elle  présente  la  tête  de  saint  Jean-Baj)tistc  dans  un  plat 
à  Hérode  et  à  He'rodiade  assis  devant  une  table ^^l  Sur  le  second, 
le  serpent  à  tête  humaine  est  enroulé  autour  d'un  arbre  auprès 
duquel  se  tiennent  debout  Adam  et  Eve;  Dieu  parle  à  Adam;  un 
ange  tenant  le  glaive  se  tient  à  côté  d'Eve.  Sur  le  troisième,  Caïn 
oiïre  à  Dieu  un  bouc,  Abel  un  fruit  qu'il  tient  à  la  main  droite 
tandis  que  de  la  gauche  il  cache  sa  nudité. 

De  l'autre  côté  de  la  porte,  le  chapiteau  correspondant  au  pré- 
cédent montre  la  suite  du  drame  biblique:  Caïn  tue  Abel,  puis  il 
s'enfuit  portant  la  main  à  son  front.  Sur  le  chapiteau  intermédiaire 
saint  Jean  rÈvangéliste  est  plongé  dans  l'huile  bouillante;  dans 
Tangle  le  saint  semble  lutter  avec  une  bête  fauve,  dans  laquelle 
l'artiste  a  voulu  représenter  sans  doute  la  bête  de  l'Apocalypse. 
Enfin  sur  le  premier  chapiteau  Samson  déchire  la  gueule  du  lion, 
puis  il  est  étendu  sur  les  genoux  de  Dali  la  qui  lui  coupe  les  che- 
veux. 

Il  n'est  pas  surprenant  de  voir  le  martyre  de  saint  Jean-Baptiste 
et  celui  de  saint  Jean  l'Evangéliste  représentés  sur  des  chapiteaux, 
car  de  même  que  l'église  primitive  d'Auch,  l'église  du  Marcadal, 
plus  tard  dédiée  à  la  Vierge,  était  d'abord  placée  sous  l'invocation 
des  deux  saints  Jean  ('-). 

Vers  la  fin  du  xiv°  siècle,  la  porte  fut  abritée  sous  un  porche 


''^  On  voil  l.T  même  scène  siii'  plusieurs  cliapileaux  romans,  en  particulier  sur 
un  cliapileau  du  cloflre  de  Sain(-t]tieniie  de  Toulouse,  conservé  an  Musée,  où  elle 
est  traitée  avec  un  art  l)ien  supérieur.  Histoire  de  Sainl-Elicnne  de  Toulouse  (Tou- 
tousc,  Privât,  1890),  p.  Sf). 

t"  Annales  de  Pmniers,  a  vol.,  Toulouse,  IVival,  iH8a. 


—  d79  — 

carré,  rez-de-chaussée  d'un  clocher  octogone  de  briques,  qui  s'éieva 
sur  ia  façade  de  l'église. 

16. 

La  porte  de  Notre-Dame  du  Camp,  restaurée  ou  plutôt  entiè- 
rement refaite  dans  ces  dernières  années,  était  postérieure  à  celle 
de  Notre-Dame  du  Marcadal,  et  sculptée  avec  plus  de  finesse. 
Des  oiseaux  se  jouaient  dans  des  feuillages  sur  les  chapiteaux.  Seuls, 
les  deux  premiers  chapiteaux  dérivés  du  corinthien,  qui  paraissaient 
refaits  et  n'étaient  pas  de  la  même  venue,  étaient  supportés  sur  des 
colonnettes;  mais  il  est  probable  que  les  autres  colonneltes  avaient 
disparu,  et  ce  serait  un  exemple  unique  qu'une  porte  romane  avec 
arcatures  sans  colonnettes.  Toutefois  l'architecte  restaurateur  n'a  pas 
cru  devoir  les  reproduire,  et  il  regardait  les  chapiteaux  comme  de 
simples  culots,  très  usés  à  leur  base.  Quatre  voussures  profondes 
aux  moulures  semblables  étaient  entourées  par  une  dernière  archi- 
volte sur  laquelle  courent  des  dragons  animés  de  cette  énergie  mêlée 
de  souplesse,  où  l'observation  de  la  nature  donne  de  la  réalité  au 
fantastique  lui-même.  Des  têtes  de  monstres  en  saillie  supportaient 
une  corniche  sur  laquelle  se  pressaient  une  foule  de  figurines.  Enfin 
un  élégant  bandeau  couvert  de  fleurons  et  de  palmettes,  accompa- 
gnait les  deux  côtés  de  la  porte,  qu'il  reliait  sans  doute  aux  orne- 
ments de  l'ancienne  façade. 

La  porte  fut  en  effet  encastrée,  au  xiv"  siècle,  dans  une  haute 
et  sévère  muraille  crénelée,  maintenue  par  deux  tourelles  carrées, 
qu'une  galerie  supportée  par  de  faux  mâchicoulis  reliait  à  leur 
sommet  (^^ 

17. 

Sur  la  rive  gauche  de  l'Ariège,  en  amont  de  Pamiers,  à  la  place 
où,  selon  la  tradition,  furent  déposées  d'abord  les  reliques  du  mar- 
tyr saint  Antonin,  une  chapelle,  convertie  aujourd'hui  en  bâtiments 
ruraux,  fut  reconstruite  au  xii*^  siècle.  On  en  voit  encore  les  trois 
absides  orientées,  celle  du  milieu  plus  grande,  voûtées  en  cul  de 
four,  élevées  en  belles  assises  de  grand  appareil.  Les  absides  furent 

'')  Annales  de  Pamiei's,  p.  172. 

3i. 


—  àSO  — 

surélevées  plus  tard,  comme  tant  d'autres,  pour  recevoir  une  char- 
pente et  une  nouvelle  toiture,  car  Tancienne  reposait  à  cru  sur 
les  voiiles.  La  sculpture  des  cha[)iteaux  est  fort  jpossici'e.  La  cor- 
niche continuant  leurs  tailloirs  est  ornée  de  lleurons  et  d'enroule- 
ments de  feuillages  séparés  par  des  palmettes.  C'est  toujours  Tinii- 
Intion  de  la  sculpture  toulousaine.  Les  fenêtres  sont  dépourvues 
d'ornements,  mais  celles  des  absidioles  surtout  sont  moulées  en 
pierres  fort  bien  appareillées. 

18.  Église  de  Portes,  canton  de  Mirepoix, 
arroudisseinoni  de  Paniiers. 

Au  milieu  du  vallon  aux  pentes  grisâtres  et  moutonnées  qui 
monte  des  bords  de  l'Hers  vers  la  foret  de  Bélène,  une  belle  église 
ronuine  domine  le  village  de  Portes,  qui  conserve  encore  dans  le 
lanjfagc  populaire  le  vieux  nom  de  Manscs.  Ce  nom,  Mansio,  est-il 
l'indication  d'une  origine  monastique  dont  l'histoire  n'a  pas  gardé 
la  trace  ?  Toujours  est-il  que  cette  modeste  église  fui  construite  avec 
un  soin  rare  dans  la  contrée, 

Llle  est  élevée  en  belles  pierres  de  grand  appareil,  sur  un  plan 
en  croix  latine,  avec  un  large  transept  et  trois  absides,  l'abside 
centrale  étant  plus  grande  que  les  deux  autres.  Les  robustes  dou- 
bleaux  de  la  croisée,  renforcés  par  des  arcs  de  décharge  et  accom- 
pagnés aux  angles  par  quatre  trompes,  indiquent  l'intention  d'élever 
un  clocher  octogone  au-dessus  du  maître-autel.  Si  ce  projet  eût  été 
réalisé,  l'église  de  Portes  présenterait  le  modèle  complet  d'une 
église  romane  selon  les  convenances  liturgiques. 

Toutefois  la  nef  ne  fut  pas  voiitée;  l'abside  centrale  seule  est 
maintenue  par  des  contreforts  dont  l'amortissement  est  orné  de 
billettes. 

La  nef  est  sans  fenêtres  et  l'église  n'est  éclairée  que  par  la  fenêtre 
du  transept  méridional  et  les  trois  fenêtres  étroites  de  l'abside 
centrale. 

La  porte  a  été  icfaite,  et  à  l'intérieur  même  l'église  n'a  d'autre 
orneincnl  (ju'un  étroit  bandeau  avec  fleurons  allongés  en  forme  de 
fleurs  de  lys  dans  des  entrelacs,  disposé  sous  les  voûtes  en  cul  de 
four  des  absides. 

Le  teriitoire  de  Manscs  avec  celui  de  plusieurs  villages  voisins, 
fut  érigé  en  marquisat,  en  1767,  en  faveur  de  François-Joseph  de 


—  hSl  — 

Portes-Pardailhan,  président  aux  enquêtes  au  Parlement  de  Tou- 
louse. 

19.  Église  de  Sabart,  canton  de  Tarascon,  arrondissement  de  Foix. 

La  tradition  veut  qu'une  abbaye  protégée  par  une  forteresse  ait 
été  fonde'e  par  Cbarlemague  à  la  jonction  de  la  vallée  de  Vicdessos 
avec  la  vallée  de  l'Ariège.  Le  nom  de  Charlemagne  remplit  les  Py- 
réne'es.  Le  grand  conquérant  n'est  jamais  venu  dans  la  vallée  de 
l'Ariège,  mais  l'admiration  et  la  reconnaissance  des  populations 
méridionales  se  s'égaraient  pas  en  lui  attribuant  les  victoires  de  ses 
lieutenants  ou  les  fondations  de  Louis  le  Débonnaire.  Si  ce  n'était 
la  main  de  Cbarlemagne,  c'était  toujours  l'impulsion  de  son  vaste 
génie  qui  avait  conquis,  rassuré  la  contrée  et  fait  des  vallées  pyré- 
néennes affranchies  des  Sarrasins,  une  province  nouvelle  de  la 
France  naissante. 

La  chapelle  de  Sabart,  placée  sous  l'invocation  de  Notre-Dame 
de  la  Victoire,  parce  qu'elle  aurait  été  fondée  après  une  victoire  sur 
les  Sarrasins,  attire  de  nombreux  pèlerinages,  et  ce  poste,  à  la  fois 
religieux  et  militaire,  devint  le  chef-lieu  de  la  viguerie  du  Sabar- 
thez,  c'est-à-dire  de  la  haute  vallée  qui  s'étend  de  la  frontière  au 
pas  de  la  Barre,  en  aval  de  Foix. 

La  chapelle  date  du  commencement  du  xii"  siècle.  Si  elle  a  été 
restaurée  plusieurs  fois,  elle  conserve  le  plan  basilical,  terminé  par 
trois  absides,  flanqué  de  bas  côtés  sans  transept.  Des  voûtes  en  ber- 
ceau sont  maintenues  par  des  arcs-doubleaux  qui  reposent  sur  des 
pilastres  adossés  aux  piliers  carrés  séparant  la  nef  des  collatéraux. 
La  voijte  de  la  nef  est  contrebutée  par  les  voûtes  en  plein  cintre  des 
petites  nefs,  à  peine  moins  élevées,  comme  celle  de  Sainl-Nazaire 
de  Carcassonne.  Ce  serait  une  dérogation  au  plan  auvergnat  ou 
languedocien  qui  fait  contrebuter  les  grandes  voûtes  par  des 
demi-berceaux,  mais  les  voûtes  ont  été  reprises  au  xvii"  siècle  par 
l'évêque  de  Caulet.  Dans  quelle  proportion? 

D'étroites  et  rares  fenêtres  évasées  à  l'intérieur  sont  percées  dans 
le  mur  du  sanctuaire.  La  chapelle  a  conservé  les  deux  seuls  vitraux 
anciens  que  possède  le  diocèse.  Ils  datent  du  xiu"  siècle  et  repré- 
sentent, l'un ,  un  évêque  assis,  mitre,  bénissant,  recevant  l'hommage 
de  deux  personnages;  l'autre,  l'évêque,  entouré  des  mêmes  person- 
nages, guérissant  un  malade,  tandis  que  Dieu,  entouré  d'un  nuage, 
assiste  au  miracle. 


—  ^82  — 

A  rintcrieur,  les  murs  ne  montrent  qu'un  blocage  grossier;  ils 
ne  sont  pas  munis  de  contrelorls.  Les  trois  absides  se  délachent  sur 
le  mur  du  fond,  dont  le  sommet  se  profde  au-dessus  en  pignon  tri- 
angulaire. Dans  la  partie  inférieure  de  la  façade,  on  retrouve  un 
fragment  de  construction  d'apparence  primitive,  dresse'  en  appareil 
irre'gulier  de  pierres  à  peu  près  quadrangulaires  et  mal  jointes  que 
Ton  voit  aussi  sur  le  cliambranle  de  la  porte.  Le  linteau  est  forme 
par  un  gros  bloc  irrégulier,  dont  la  surface  extérieure  seule  a  été 
aplanie. 

Ces  traces  de  murs  plus  anciens,  la  disposition  des  absides  sur 
le  mur  pignon,  l'absence  de  transept,  de  colonnes,  de  sculptures 
et  de  moulures,  les  piliers  carrés  semblent  indiquer  une  construc- 
tion du  \f  siècle. 

La  régularité  du  plan,  les  piliers  épais,  les  voûtes  puissantes, 
les  jours  rares,  la  sobriété  même  de  la  construction  impriment  à 
cette  église  un  caractère  austère  et  recueilli. 

20.  Église  de  Saint-Félix  de  Tournegat,  canton  de  Mirepoix. 

L'église  de  Saint-Félix  de  Tournegat  est  une  des  plus  petites  du 
diocèse.  C'est  une  nef  sans  chapelles,  terminée  par  une  abside  plus 
étroite  encore  avec  les  humbles  dimensions  de  18  m,  5o  de  lon- 
gueur sur  6  m.  80  de  large.  Elle  est  cependant  construite  avec  soin 
en  pierres  de  moyen  appareil  très  régulier,  sans  contreforts.  La 
porte,  sans  sculpture,  s'ouvre  sur  la  façade  occidentale,  et  elle  est 
surmontée  d'un  petit  campanile. 

Quelques  villages  ne  pouvant  s'entourer  de  murailles  se  conten- 
taient de  munir  leur  église  d'un  appareil  de  défense;  d'autres, 
comme  Saint-Félix  de  Tournegat  et  Saint-Marlin  d'Oydes,  entou- 
rèrent simplement  l'église  du  cercle  des  maisons  jointes  entre  elles 
et  ne  laissant  qu'un  seul  passage  étroit  et  couvert  pour  entrer  dans 
la  place  ovale  qui  constituait  le  village  entier,  avec  l'église  à  son 
milieu.  Sainl-Marlin  ('tait  di'fcndu  de  plus  par  un  fossé,  et  Saint- 
Félix  par  sa  situation  sur  une  motte  argileuse  que  l'assaillant  devait 
d'abord  escalader.  Peut-être  les  églises  de  ces  deux  villages  avaient- 
elles  été  précédées  par  un  petit  fort  autour  duquel  les  habitations 
s'étaient  groupées. 


/i83  — 


21.   Église  de  Saint-Jean  de  Verges,  canton  de  Foix. 

Les  premiers  soulèvements  des  Pyrénées  dressent  leur  crête  dé- 
chirée, comme  un  rempart,  au  point  de  la  vallée  de  TAriège  où  les 
plaines  d'érosion  succèdent  aux  gorges  de  fracture.  L'importance 

du  défilé  ouvert  par  la  rivière  dans 
celte  altière  muraille  n'avait  pas 
échappé  aux  Romains,  qui  établirent 
sur  le  sommet  oriental  une  tour  de 
défense,  reconstruite  au  moyen  âge. 
Les  monnaies  et  les  belles  sculptures 
que  l'on  a  recueillies  sur  les  deux 
rives  de  TAriège  montrent  que  ce 
site  pittoresque  fut  un  des  princi- 
paux centres  de  la  civilisation  gallo- 
romaine  dans  la  contrée. 

Le  \if  siècle  y  éleva  une  char- 
mante église  à  trois  absides  et  à  une 
seule  nef  demeurées  presque  sans 
retouches  ((ig.  ik).  La  nef  est  voû- 
tée en  berceau,  renforcé  par  des 
arcs-doubleaux  à  deux  rangs  de  cla- 
veaux. Les  chapiteaux  des  colonnes 
n'offrent  pas  l'énergique  originalité 
"•  '   '  ^  de  ceux  dUnac,  mais  plutôt  une  élé- 

Fig.  i/i.  —  Saini-Jean  de  Verges,     gante  finesse.  Ils  imitent  la  corbeille 

corinthienne,  ce  qui  n'a  pas  lieu  de 
surprendre  puisque  l'on  conservait  à  Saint-Jean  de  Verges  de  beaux 
chapiteaux  romains  que  l'on  voit  encore  dans  le  pays. 

Des  fenêtres,  récemment  agrandies,  sont  ouvertes  seulement  dans 
le  mur  septentrional.  Les  bâtiments  du  prieuré  étaient- adossés  au 
mur  du  midi.  Les  absides,  précédées  d'une  travée  en  berceau  plein 
cintre,  sont  voûtées  en  quart  de  cercle.  Les  voûtes  des  travées  pré- 
cédant les  absidioles  sont  bandées  parallèlement  à  la  nef.  Ces  deux 
absidioles  s'ouvrent  sur  le  sanctuaire  par  une  porte  basse  et  étroite 
et  semblent  ainsi  être  plutôt  des  retraits  ou  des  sacraires  que  l'on 
aperçoit  à  peine  de  la  nef.  L'abside  centrale  est  éclairée  par  trois 
belles  fenêtres  encadrées  par  de   hautes   colonnes  et  ornées  de 


—  A8/I  — 

colonnctles  et  d'arcliivollos  tiavailloes  avec  plus  do  soin  par  le  ciseau 
du  sculpteur  à  Textëriour  (pià  l'into'rieur,  particularité  fréquente 
qui  inditjuo  e'vidoninuMil  Tusa'fo  de  couvrir  de  })einlure  l'intérieur 
des  éffiisos  ou  tout  au  moins  des  sanctuaires. 

La  puissance  des  piliers  de  Tavant-chœur  attendait  probablement 
un  clocher  central.  Il  est  j)robable  aussi  ([no  l'ogliso  consli'uilo  avec 
soin,  avec  richesse  même,  était  d'aboid  destinée  à  avoir  des  colla- 
léraux. 

Elle  n'eut  pas  aussi  de  porte  sculptée,  mais  une  petite  porte,  qui 
a  été  refaite.  Elle  était  d'ailleurs  précédée  peut-être  par  des  dépen- 
dances dn  prieuré. 

Les  murs  construits  en  grand  appareil  sont  accompagnés  de 
contreforts  carrés.  Us  ont  été  surélevés  pour  supporter  une  char- 
pente, do  morne  que  ceux  de  l'abside,  car  la  toiture  s'appuyait 
d'abord  à  cru  sur  les  voûtes. 

Les  contreforts  de  l'abside  centrale  sont  formés  par  deux  colonnes 
supportées  par  un  stylobalo,  la  supérieure  plus  mince,  comme 
aux  chapelles  absidales  de  Saint-Sernin  de  Toulouse,  sur  lesquelles 
cette  abside  semble  avoir  été  calquée  tant  à  l'intérieur  <ju'au  de- 
hors. La  corniche  à  niodillons  a  été  enlevée  lors  de  rexhaussement 
des  murs  et  la  corniche  conservée  des  absidioles  n'est  qu'un  listel 
avec  un  cavet. 

L'église  était  depuis  le  commencement  du  xif  siècle  un  prieuré 
de  l'abbaye  de  Saint- Volusien  dy  Foix. 

Un  peu  plus  d'un  siècle  après,  elle  vit  s'accomplir  le  dénouement 
de  la  grande  lutte  soutenue  par  les  comtes  de  Foix  contre  les  croisés 
du  Nord.  Le  16  juin  1227,  le  comte  Roger  Bernard  vint  y  recevoir 
l'absolution  des  prélats  et  rendre  hommage  au  roi  de  France. 

22.  Église  de  Saint-Lizier,  canton  de  Saint-Lizier, 
arrondissement  de  Saint-Girons. 

Les  ruines  antiques  et  les  monuments  des  divers  siècles  du 
moyen  âge  se  pressent  sur  la  colline  de  Saint-Lizier  que  couronne 
le  palais  épiscopal  bâti  au  xvii"  siècle,  sur  les  murailles  romaines, 
par  l'évé(]ue  Bernard  de  ^larmiesse. 

L'('glise  dédiée  à  saint  Lizier,  l'une  des  doux  cathédrales  de  la 
ville  épiscopale,  est  formée  par  une  nef  sans  chapelles,  un  transept 
et  trois   absides.  Mais  les  absides  seules  et  le  transept  sont  de 


—  /i85  — 

l'époque  romane,  ainsi  que  les  deux  tiers  inférieurs  des  murs  delà 
nef. 

Des  trois  absides,  les  deux  latérales,  plus  petites,  inégales  en 
profondeur,  grossièrement  construites  en  malériaux  de  moyenne 
taille  formant  des  murs  de  3  mètres  d'épaisseur,  n'étaient  autres  que 
les  deux  tours  tlanquant  une  porte  de  l'enceinte  de  la  ville  (pi.  XVII). 
L'abside  centrale  et  les  transepts  s'appuient  sur  ces  tours  et  leur 
sont  par  conséquent  postérieurs.  On  aperçoit  aussi  les  traces  de  la 
partie  supérieure  des  (ours,  et  il  est  facile  de  voir  que  la  rue  en 
pente  raide  qui  monte  vers  l'église  et  se  détourne  quand  elle  la 
lencontre,  passerait  comme  autrefois  entre  les  deux  tours  si  on  la 
prolongeait  suivant  sa  direction  première  '^).  La  Porte  Noire  à  Trêves 
fut  aussi  convertie  en  église  au  xii°  siècle. 

L'abside  centrale,  précédée  par  une  travée  carrée  voûtée  en  ber- 
ceau, fut  donc  construite  au  xi*  siècle  entre  ces  deux  tours  qui 
offraient  des  absidioles  toutes  prêtes.  Ses  murs  sont  très  minces. 
Extérieurement  elle  attire  les  regards  par  les  belles  pierres  de  grand 
appareil  romain  que  l'on  utilisa  pour  sa  construction.  On  encastra 
même  dans  la  muraille  des  fragments  de  frise  antique.  L'emploi 
de  ces  pierres  de  grand  appareil  obligea  à  donner  une  forme  poly- 
gonale aux  murs  extérieurs  de  l'abside,  mais  la  forme  circulaire 
habituelle  reparaît  dans  la  double  corniche  à  modillons  supportée 
par  les  six  assises  d'appareil  moyen  du  xi*  siècle,  sur  lesquelles  elle 
projette  des  ombres  si  pittoresques  à  mesure  que  le  soleil  matinal 
monte  sur  l'horizon. 

L'abside  est  éclairée  par  trois  fenêtres.  Son  pourtour  intérieur  est 
décoré  par  des  arcatures  appliquées  et  portées  sur  des  colonnettes 
dont  les  puissants  chapiteaux  rappellent  ceux  d'Unac  et  aussi  ceux 
d'Ourjout,  de  même  que  les  bases,  dont  l'une  est  ornée  d'une  griffe 
en  forme  de  pied  chaussé  d'une  pantoufle  brodée. 

23.  Église  de  Saint-Martin  d'Oydes,  canton  de  Pamiers. 

Comme  l'église  de  Saint-Félix  de  Tournegat,  mais  dans  des  pro- 
portions plus  grandes,  l'église  de  Saint-Martin  d'Oydes  se  dresse 
sur  une  place  entièrement  entourée  par  les  maisons  du  village.  Un 


")  Bulletin  monumental,  188^,  p.  79^,  article  de  M.  de  Laurière,  avec  une 
lettre  de  M.  de  Dion. 


—  /t86  — 

passage  étroit,  ouvert  sous  lune  des  maisons,  donne  seul  entrée 
dans  Tenceinle  qui  était  encore  défendue  par  un  fossé  muni  d'un 
pont-le\is. 

LV'jjlise  en  forme  de  croix  latine  est  composée  d'une  nef,  d'un 
transept  et  de  trois  absides.  L'abside  médiane  est  carrée,  terniin(;e 
par  un  mur  jjiguou,  seul  exemple  de  cette  forme  à  l'époque  romane 
dans  la  contrée.  Les  absidioles,  beaucoup  plus  petites,  se  détachent 
en  demi-cercle  sur  le  mur  oriental  du  liansept.  Elles  sont  décorées 
j)ai'  une  corniche  en  arcatures. 

Au  centre  de  la  croisi'C,  qualie  arceaux  bas  et  loui'ds,  soulagés 
par  des  arcs  de  décliargi!,  s'a|)puient  sur  des  piliers  dont  rim[)osle 
est  ornée  de  grossieis  enirelacs.  Ils  supportent  une  tour  carrée  en 
pierres  d'appareil  comme  l'église,  mais  surélevée  de  deux  étages  en 
briques,  le  premier  ajouré  sur  les  quatre;  faces  par  trois  fenêtres  en 
plein  cintre,  le  second  formant  une  sorte  de  crénelage  en  saillie  sur 
l'étage  inférieur.  Ces  deux  étages  ont  dii  être  ajoutés  au  xiii"  siècle. 

L'église  ne  pn'senle  pas  plus  d'ornements  à  l'intérieur  qu'à  l'ex- 
térieur, mais  la  régularité  du  plan,  l'ensemble  robuste  et  lourd  el 
l'absence  même  d'ornements  semblent  indi(|uer  une  période  anté- 
rieure à  l'épanouissement  complet  de  l'art  roman. 

Le  village  de  Saint-Martin  appartenait  aux  évêques  de  Toulouse 
et  dépendait  de  leur  baronnie  de  Gaudiès. 

24.   Église  de  Saint-Sernin  de  Bensa,  canlon  de  Lavelanet, 
arrondii-seniciit  de  Foix. 

L'église  de  Saint-Sernin  de  Bonsa,  aujourd'hui  chapelle  du 
cimetière  de  Lavelanet,  est  conslruile  sur  le  plan  très  simple  d'une 
salle  allongée  dont  l'extrémité  orientale  est  courbée  en  hémicycle, 
sans  retrait  de  l'abside. 

Une  adjonction,  analogue  à  celle  que  l'on  voit  à  l'église  de 
Dreuille  très  voisine,  s(;  montre  sur  le  liane  méridional  de  celle  de 
Saint-Sernin  de  Bensa,  qui  appartenait  aussi  à  l'abbaye  de  Saint- 
Sernin  de  Toulouse.  C'est  une  petite  salle  voûtée  en  berceau,  ter- 
minée par  une  abside  vers  le  levant,  munie  de  murs  très  épais,  et 
à  la(|uelle  on  accède  par  un  couloir  étroit  et  biais.  Elle  était  des- 
tinée à  servir  de  sacraire  ou  de  sacristie,  et  à  recevoir  les  étages 
supérieurs  d'un  clocher  projeté. 

Les  murs  sont  élevés  en  belles  pierres  d'assises,  et  les  ouvertures 


—  A87  — 

dressées  avec  un  appareil  robuste  qui  atteint  l'élégance  malgré  sa 
simplicité.  On  n'aperçoit  en  effet  d'autre  sculpture  que  la  corniche 
absidale  supportée  par  des  modillons  ornés  de  fleurons  et  de  figures 
d'animaux.  La  porte  ouverte  au  midi  n'a  conservé  qu'un  simple 
bandeau.  Les  contreforts  carrés,  à  ressaut,  se  terminent  par  un 
glacis,  ceux  de  l'abside  par  un  amortissement  de  dés,  doni  le  plus 
petit  et  le  dernier  n'atteint  pas  le  sommet  du  mur.  Un  soubasse- 
ment règne  autour  de  l'abside. 

La  nef  voûtée  en  berceau  est  divisée  en  quatre  travées  par  quatre 
arcs-doubleaux,  supportés  par  des  pilastres  sans  sculptures.  L'ab- 
side est  voûtée  en  cul  de  four. 

Cette  modeste  église  est  toutefois  construite  avec  autant  de 
soin  que  de  solidité.  Elle  fut  remise  à  l'abbaye  toulousaine  par 
Olivier  de  Vensa  en  iiaS,  en  même  temps  que  celle  de  Pierre 
Pertuse'"',  et  il  est  probable  que  les  deux  églises  si  voisines,  et  si 
semblables  à  l'origine,  furent  construiles  simultanément  bientôt 
après.  Les  églises,  prieurés  de  l'abbaye  de  Saint- Sernin,  furent 
élevées  avec  plus  de  soin  que  les  églises  voisines  du  pays. 

,  25.  Église  de  Saint-Sernin  du  Salât,  canton  d'Ousl, 

arrondissement  de  Saint-Girons. 

La  petite  église  de  Saint-Sernin  du  Salât,  si  petite,  en  effet,  que 
l'accroissement  de  la  population  a  obligé  de  la  doubler  en  largeur 
en  supprimant  le  mur  méridional,  fut  construite  aussi  avec  élé- 
gance malgré  ses  proportions  exiguës  [ili  m.  20  sur  li  m.  80). 

C'est  une  nef  construite  en  assises  de  pierre,  avec  une  travée  de 
chœur  plus  étroite  voûtée  en  berceau  et  une  abside  qui  n'est  pas 
voûtée  en  quart  de  sphère,  mais  dont  les  côtés  vont  simplement  en 
se  rétrécissant  vers  le  fond  qui  se  termine  par  un  mur  droit.  Le 
constructeur,  comme  à  l'église  voisine  de  Vie,  ne  sut  pas  établir  la 
voûte  en  cul  de  four  que  l'on  voit  dans  la  plupart  dos  églises 
romanes. 

L'arc-doubleau  entre  la  nef  et  la  travée  du  chœur  est  en  plein 
cintre;  l'arc  entre  la  travée  et  l'abside  laisse  percer  une  tendance 
vers  le  tiers-point. 

La  porte  est  ouverte  au  nord.  Le  campanile  élevé  sur  le  mur 

^''  Les  pneurés  de  Saint-Sernin  dans  le  pays  de  Foix,  loc.  cit. 


—  488  — 

pignon  est  pei'cé  do  deux  arcades  à  la  base  et  d'une  troisième  dans 
la  partie  Irianfjulaire  surmontée  d'une  croix.  Les  arcades  inférieures 
sont  accompaj'nées  de  colonnetlos  portant  dos  cliapiloaux  ornés 
d'entrolacs,  do  palmottes  et  do  lètos  isolées  mêlées  à  dos  fleurons. 
Sur  les  tailloiis  on  voit  des  billettes,  des  boules,  des  méandres, 
des  croiseltes,  et  ainsi  se  mêlent,  sur  celte  éoliso  de  la  fin  du 
xii'  siècle,  aux  ornomonls  romans  habituels  rrantros  <|ui,  comme 
ceux  du  campanile  voisin  de  Salau,  rappoilonl  plutôt  les  bijoux 
visi{|othiques. 

Le  chevet  est  décoré,  comme  celui  de  beaucoup  dN^glises  pyré- 
néonnos,  d'arcaliiros  sii|)porléos  par  des  téti>s  simples  ou  doubles, 
tandis  (juo  deux  troiilio  elles  reposent  sur  des  [)ila4ros  descondanl 
jusqu'au  sol  et  servant  ai'  contrelorts.  Au-dessus  court  un  cable 
en  reliel'  sur  une  corniche  très  simple. 

26.  Église  de  Saint-Vallier,  à  Saint-Girons. 

Seule,  la  porte  demeure  de  Tépoquc  romane,  à  l'église  de  Saint- 
Vallier,  reconstruite  au  xv"  siècle.  Elle  s'ouvre  au  nord,  vers  la 
ville.  Elle  est  ornée  de  deux  rangs  de  voussures,  sans  tympan, 
accostée  de  quatre  colonnes  aux  chapiteaux  presque  cubi(jues, 
montrant  dos  cordelettes  nouées,  des  entrelacs  légèrement  gravés, 
des  animaux  lantasticpies  mêlés  à  dos  têtes  humaines.  Les  tailloirs 
sont  ornés  de  palmettes,  de  feuillages,  do  serpents  mordant  une 
tête  d'homme;  leurs  belles  bases  sont  formées  de  tores  à  forte 
saillie. 

27.  Église  de  Salau,  canton  d'Oust,  arrondissement  de  Saint-Girons. 

L'église  de  Salau,  fondée  selon  la  tradition  par  une  princesse 
espagnole,  appartenait  dès  la  fin  du  xii''  siècle  aux  Hospitaliers  de 
Saint- Jean  de  Jérusalem  (i).  C'est  une  nef  unique  voûtée  en  berceau 
avec  une  abside  voûtée  en  cul  de  four,  plus  étroite  et  plus  basse 
aussi  que  la  nef.  La  porte  sans  sculptures  s'ouvre  au  sud.  Elle  est 
simplement  ornée  au-dessus  du  cintre  par  un  chrisme  dans  lequel 
l'une  des  branches  du  X  est  formée  par  une  épée  el  l'autre  par  le  P  ; 
la  tige  habituelle  du  P  représente  une  croix. 

''J  Mémoire»  de  la  Société  archéologique  du  midi  de  la  France ,  l.  XI ,  p.  A  i  o,  — 
Bulletin  de  la  Société  ariégeoiae ,  i885,  p.  i38. 


—  /i89  — 

L'église  n'offre  d'autres  de'cora lions  iiilérieures  que  la  robuste 
simplicité  de  ses  murailles  percées  à  peine  de  jours  étroits  et  rares 
à  l'abri  desquelles  les  femmes  et  les  enl'ants  pouvaient  se  réfugier 
en  cas  d'attaque.  Le  tuf  grossier  avec  lequel  elle  est  construite  se 
prêle  peu  à  la  taille. 

L'accroissement  de  la  population  et  des  voyageurs,  dans  ce  poste 
situé  à  deux  lieurcs  au-dessous  du  port  du  même  nom  qui  conduit 
à  la  vallée  d'Arran,  obligea  bientôt  à  prolonger  la  nef  par  une  salie 
plus  baute,  éclairée  par  une  fenêtre  géminée  ouverte  au  midi. 

Le  mur  occidental,  qui  fut  alors  ouvert  par  une  large  arcade, 
est  surmonté  par  un  élégant  campanile  à  deux  rangs  d'arcades  in- 
égales, ornées  avec  Foin  sur  la  face  qui  regarde  le  rbevct  de  l'église 
et  le  chemin  qui  descend  du  port.  Les  colonnetles  en  marbre  blanc 
sont  couronnées  par  des  chapiteaux  d'un  style  archaïque,  per- 
pétuant les  traditions  des  boucles  visigolbiques.  La  fenêtre  géminée 
sculptée  plus  tard  montre  au  contraire  les  palmettes  dérivées  du 
corinthien. 

Un  porche  avec  colonnettes,  dont  les  chapiteaux  sont  analogues  à 
ceux  du  campanile,  s'élevait  devant  la  porte.  INulle  paît  cet  abri 
n'était  plus  nécessaire  que  dans  ces  régions  montagneuses  fouettées 
sans  cesse  par  l'ouragan  et  la  neige.  Il  servait  de  lieu  de  réunion, 
de  marché,  d'asile  pour  les  délibérations  de  la  communauté,  et  l'un 
des  actes  de  donation,  conservé  aux  archives  de  Malle  à  Toulouse, 
fut  passé  entre  ses  colonnettes,  qui  supportaient  une  charpente  cou- 
verte d'ardoises  et  dont  quelques-unes  sont  encore  dressées  auprès 
de  l'église. 

28.  Église  de  Sentein,  canton  de  Castillon, 
arrondissement  de  Saint-Girons. 

Sentein,  dernier  village  au  fond  de  la  vallée  du  Lez,  comme 
Salau  est  le  village  le  plus  près  de  la  frontière  dans  la  vallée  de 
Salât,  s'entoura  plus  tard  d'une  ceinture  de  murailles,  mais  com- 
mença, au  XII*  siècle,  par  munir  son  église  d'un  clocher  robuste, 
le  plus  monumental  du  diocèse,  seule  reste  d'ailleurs  de  cette  con- 
struction première. 

Construit  en  belles  pierres  d'appareil,  carré  à  la  base,  il  passe 
à  l'octogone  au-dessus  du  premier  étage.  La  salle  du  rez-de-chaussée 
s'ouvre  aujourd'hui  dans  l'église;  mais,  comme  elle  servait  et  sert 
encore  de  baptistère,  elle  s'ouvrait  autrefois  au  dehors,  selon  les 


—  ^90  — 

prescriptions  liturgiques.  La  porte  est  munie  d'une  puissante  archi- 
volte reposant  sur  de  robustes  chapiteaux.  Celte  salle  e'iait  sans 
communication  avec  les  salles  supérieures,  où  Ton  accédait  par  un 
escalier,  fermé  dans  la  suite,  qui  |)artait  de  la  nef.  La  salle  qui 
surmonte  le  baptistère  est  e'clairée  comme  lui  par  trois  petites  fe- 
nêtres en  plein  cintre  divisées  en  trois 
baies  par  quatre  colonnes  épaisses 
placées  deux  à  deux  dans  le  sens  de 
répaisseur  du  mur  (fig.  i5).  L'étage 
octogone  parail  postérieur;  ses  belles 
fenêtres  géminées  sont  en  plein  cintre 
aussi,  mais  les  bandes  de  feuillage 
qui  courent  au-dessus  des  colon- 
nettes  en  guise  de  chapiteaux  et 
surtout  les  petits  supports  caracté- 
ristiques des  bases  indiquent  le 
xiv"  siècle.  Il  ne  faut  jamais  perdre 
de  vue,  toutefois,  que,  si  dans  nos 
contrées  méridionales  il  importe  de 
Fenêtre  du  dôclier  de  Sentein.    remarquer  les  caractères  architecto- 

niques  attribués  aux  époques  succes- 
sives de  Tart  dans  la  généralité  de  la  France,  il  convient  aussi 
d'être  très  prudent  pour  assigner  la  date  d'un  monument,  surtout 
d'un  monument  pyrénéen,  car  les  formes  romanes  se  sont  per- 
pétuées fort  longtemps  dans  le  midi  et  particulièrement  dans  le 
midi  montagneux.  Il  est  donc  bien  possible  que  les  trois  étages  in- 
férieurs soient  de  la  même  venue. 

Au  xviii"  siècle  on  suréleva  ce  beau  clocher  de  deux  étages. 


Fig.  i5. 


29.  Église  de  Siguer,  canton  de  Tarascon ,  arrondissement  de  Foix. 

La  vallée  de  Siguer  s'ouvre  à  la  base  des  escarpements  formi- 
dables qui  s'élèvent  jusqu'au  port  ouvert  sur  la  frontière  d'Andorre 
à  9,59^4  mètres.  L'église,  assise  sur  les  bords  du  torrent,  est  isolée 
des  habitations.  C'est  le  sort  de  plusieurs  églises  de  montagnes  qui 
doivent  servir  de  centre  à  plusieurs  hameaux  disséminés.  Mais  le 
groupe  des  maisons  de  Siguer,  qui  était  autrefois  le  plus  voisin  de 
l'église,  s'est  fort  amoindri.  Il  arrive  souvent  aussi  dans  ces  rudes 
et  pauvres  régions  <|ue  les  villages  enlevés  par  l'inondation  et  l'ava- 


—  an  — 

ianche,  ou  détruits  par  rincendie,  choisissent  après  le  désastre  une 
place  plus  sûre,  tandis  que  l'église  solidement  bâtie  a  résisté  et 
garde  la  sienne. 

La  petite  église  primitive  de  Signer,  construite  au  xii"  siècle, 
orientée  de  l'ouest  à  l'est,  avec  son  abside  voûtée  en  quart  de  sphère, 
devint  insuffisante  et  elle  n'est  plus  aujourd'hui  qu'une  chapelle 
d'une  église  nouvelle;  elle  s'ouvre  à  droite  de  l'entrée  de  la  nef 
nouvelle.  Le  clocher  contemporain  de  l'ancienne  église,  carré,  tout 
d'une  venue,  éclairé  au  plus  haut  étage  par  quatre  fenêtres  gé- 
minées et  couvert  par  une  flèche  en  ardoises,  s'élevait  à  droite  de 
la  porte  sur  le  flanc  méridional  vers  la  montagne,  comme  ceux  de 
Niaux,  celui-ci  tout  voisin,  de  Miglos,  de  Mérens,  d'Ax,  d'Unac. 

L'église  de  Siguer  appartenait  à  l'abbaye  de  Saint-Sernin  et  faisait 
partie  du  prieuré  de  Vicdessos. 

30.  Église  de  Sinsat,  canton  des  Gabannes, 
arrondissement  de  Foix. 

L'église  de  Sinsat,  formée  d'une  nef  avec  abside  en  cul  de  four, 
montre  au  chevet,  une  fenêtre  aux  profonds  ébrasements  (fig.  16), 


miF3|i'"-."irM;'-i:iii:7Rpi:|,i;.iiiM--.: 


Fig.  16. 


Fenêtre  absidale  à  Siiisat. 


avec  colonnettes  dont  les  chapiteaux  s'inspirent  des  traditions  visi- 
gothiques  ou  mérovingiennes  plus  que  de  l'antiquité  romaine. 


hn 


31.   Église  de  Sainte-Suzanne,  canlon  do  Lézat, 
arroiidissciiicnl  de  l'aiiiicrs. 

Les  églises  romanos  sont  |)liis  rares  dans  la  plaine  que  dans  les 
liaules  valle'es.  L'augmentalion  des  habitants  a  oblige  à  les  lem- 
])laoer  par  des  églises  plus  grandes;  les  luttes  religieuses  plus  vives 
en  ont  renversé  aussi  un  plus  grand  nombre.  On  voit  à  Sainte- 
Suzanne,  sur  le  liane  d'une  colline,  une  chapelle  isolée  à  nef  plus 
large  que  longue,  terminée  par  trois  absides;  les  petites  absides 
latérales  flanquent  e.\térieureiiient  Tabside  centrale  et  viennent 
butter  contre  ses  murs  avant  d'avoir  achevé  leur  demi-circonférence. 
Une  petite  salle  carrée  accolée  à  l'absidiole  septentrionale  servait 
de  sacristie  et  d<nail  être  le  premier  étage  d'un  clocher  projeté. 

Non  loin  de  Sainte-Suzanne,  l'église  de  Villeneuve  de  Durfort 
montre  une  nef  avec  collatéraux  et  une  porte  latérale  surmontée 
d'une  corniche  à  mod liions. 

32.  Église  d'Unac,  canton  des  Cabanncs,  arrondissement  de  Foix. 

Le  25  janvier  107^1,  Roger,  comte  de  Foix,  et  sa  femme  Sicarde 
donnèrent  à  l'abbaye  de  Cluny  le  château  de  Lordat  et  quelques 
autres  territoires  voisins.  Deux  ans  après,  ils  lui  remettaient  la  belle 
église  qu'ils  venaient  de  faire  construire  auprès  d'une  de  leurs  forte- 
resses (^'. 

C'était  Téglise  d'Unac,  protégée  par  un  château,  que  les  religieux 
de  Cluny  vinrent  occuper  peut-être,  mais  où  ils  ne  restèrent  pas 
longtemps,  car  dès  Tannée  i  lo/i,  le  recteur  d'Unac  devint  l'un  des 
vingt-deux  chanoines  réguliers  de  l'abbaye  de  Saint-Volusien  de 
Foix. 

L'église  d'Unac  est  l'édifice  roman  le  plus  remarquable  de  la 
vallée  de  l'Ariège. 

Elle  se  compose  de  trois  absides  et  d'une  nef  flanquée  de  colla- 
téraux dont  les  deux  premières  travées  seulement  ont  été  construites. 
La  nef  se  prolonge  vers  l'ouest  sur  deux  autres  travées.  Comme 
tant  d'autres,  l'église,  autrefois  entourée  de  bâtiments  claustraux, 
n'a  pas  de  façade  et  l'on  y  pénètre  par  une  porte  latérale  sans  orne- 
ment. 

(''   Miibilloi).  Aniiutcs,  Ikncd.,  I.  V,  p.  ■jH  cl  lOf?. 


—  ^93  — 

Le  clocher  sVlèvc  au-dessus  de  la  première  Iravée  du  collatéral 
me'ridional,  carre'  de  la  base  au  sommet,  éclairé  au  premier  élagc 
par  des  fenêtres  en  plein  cintre  et  aux  trois  autres  par  ([ualre  fe- 
nêtres géminées,  couronne'  par  un  crénelage.  Il  a  pu  servir  de  tour 
de  défense  ou  tout  au  moins  de  tour  de  guet.  Il  paraît  antérieur, 
au  moins  dans  sa  base  en  appareil  irrégulier,  à  l'église  du  xi''  siècle, 
construite  en  belles  assises  de  tuf  vermiculé,  et  sa  construction 
n  est  pas  d'équerre  avec  le  mur  de  la  nef.  Il  est  de  même  forme 
toutefois  et  occupe,  sur  le  flanc  méridional  de  l'église,  la  même 
place  que  les  clochers  de  Mérens,  d'Ax,  de  Miglos. 


C>ii, 


Fig.  17.  —  Coupe  de  réglisc  d'Unac. 

L'abside  présente  de  belles  sculptures.  Exte'rieurement  les  trois 
fenêtres  de  la  grande  abside  sont  entourées  d'archivoltes  couvertes 
de  fleurons,  retombant  sur  des  colonnettes.  De  ro])ustes  contreforts 
et  une  corniche  à  modillons  complètent  cet  harmonieux  et  puissant 
ensemble.  Les  petites  fenêtres  des  absidioles  ne  sont  que  des  jours 
percés  dans  la  pierre.  A  l'intérieur,  l'abside  centrale,  plus  basse  que 
la  nef,  largement  ouverte,  voûtée  en  quart  de  sphère,  est  de'corée 
aussi  par  les  archivoltes  des  fenêtres,  moins  sculptées  toutefois  qu'au 

AnCHKOLOGlE.  33 


—  hdli  — 

dehors,  prouve  évidente  qu'elles  étaient  destine'es  à  êlrc  couvertes 
de  peintures,  et  par  trois  bandeaux  qui  courent  au-dessus  et  au- 
dessous  des  fenêtres  et  à  la  hauteur  des  chapiteaux. 

Les  grands  chapiteaux  qui  décorent  l'entrée  du  chœur,  large- 
ment conçus,  traités  par  un  ciseau  énergique,  présentent  une 
grande  puissance  d'elïet  et  un  aspect  très  monumental.  La  forme 
générale  ra[)pelle  le  corinthien;  dans  Tun  d'eux,  un  lion  de  fière 
allure  apparaît  à  travers  les  tiges  élancées  qui  s'épanouissent  en 
leuilles  palmées.  Les  tailloirs  robustes  et  hardiment  creusés  com- 
plètent cet  aspect  de  force. 

Ces  chapiteaux,  surtout  celui  du  coté  de  l'Évangile,  présentent 
une  ressemblance  marquée  avec  ceux  de  la  nef  romane  de  Saint- 
Nazaire  de  Carcassonnc,  que  l'on  construisait  au  même  moment, 
puisqu'elle  fut  consacrée  en  1096  par  Uibain  II. 

L'église  d'Unac  est  donc  une  construction  loute  méridionale,  bien 
(jue  la  puissante  école  de  sculpture  de  Bourgogne,  dont  on  faisait 
naguère  encore  honneur  aux  moines  de  (iluny,  ait  porté  quelques 
archéologues  à  leur  attribuer  ces  cha])iteaux.  La  voûte  en  berceau 
de  la  nef  est  contrebutée  par  des  demi-berceaux  comme  à  Saint- 
Sernin  de  Toulouse.  Les  moines  de  Cluny  trouvèrent  donc  à  Unac, 
s'ils  vinrent  l'occuper,  l'église  terminée  que  le  comte  de  Foix  leur 
donnait  :  ecclesiam  quain  edifîcavmus  cum  arte  pulchro  in  Castro  noslro. 

33.  Église  d'Ussat,  canton  de  Tarascon,  arrondissement  de  Foix. 

L'église  du  village  d'Ussat-d'en-Haut,  abandonnée  aujourd'hui, 
est  constituée  par  une  nef  sans  voûte,  une  abside  voûtée  en  quart 
de  sphère,  éclairée  par  une  fenêtre  centrale  dont  quatre  colonnettes 
supportent  les  archivoltes  intérieures  et  extérieures,  et  précédée 
par  une  travée  voûtée  en  berceau.  Le  clocher,  simplement  couronné 
d'un  fronton  triangulaire,  ajouré  par  deux  arcades  jumelles  et  une 
petite  arcade  au-dessus,  s'élève  au  devant  de  la  travée,  sur  le  mur 
percé  d'une  grande  arcade.  La  nef,  ou  ce  qui  en  reste,  aie  mètres 
de  longueur;  la  travée  de  chœur  n'a  que  5  m.  70  de  hauteur;  l'ab- 
side, 5  m.  20  et  Zi  m.  80  de  large. 

3^1.  Église  de  Vais,  canton  de  Mirepoix,  arrondissement  de  Pamiers. 

Au  pied  des  coteaux  argileux  qui  dominent  le  coniluentde  l'Hers 
et  du  Douctouïre,  on  voit  éniergerdu  milieu  des  ombrages  les  pierres 


—  â95  — 

rongées  et  roussies  de  la  tour  de  Vais.  Elie  couroaue  la  singulière 
chapelle  qui  s'est  blottie  dans  les  anfractuosite's  du  rocher  et  qui 
serpente  à  travers  ses  ressauts. 

Peut-être  cette  grotte  naturelle  avait-elle  abrité  le  culte  des  fi- 
dèles dans  les  temps  de  perse'cution.  Plus  tard,  la  piété  populaire 
voulut  y  voir  un  des  lieux  de  repos  de  la  Vierge  et  de  TEufant  Jésus. 

On  entre,  enetTet,  comme  dans  une  grotte,  dans  une  galerie  étroite 
et  tortueuse  produite  par  une  faille  de  rocher.  Le  couloir  monte, 
s'inlléchit  et  s'ouvre  sur  une  petite  nef  étroite  et  obscure  qui  s'élargit 
après  quelques  pas,  s'éclaire  par  la  partie  supérieure  autrefois  à 
l'air  libre,  pour  se  rétrécir  encore  dans  l'abside  carrée,  complè- 
tement enfermée  dans  la  roche.  Cependant  deux  petits  murs ,  ornés 
de  deux  arcatures  dressées  contre  le  rocher,  soutiennent  une  voûte 
en  berceau  au-dessus  du  sanctuaire.  Le  bandeau  qui  forme  l'im- 
poste supportant  l'arcade  ne  fait  pas  retour  sur  la  face  du  pilastre, 
particularité  qui  ne  se  rencontre  guère  dans  les  provinces  du  nord 
au  delà  du  début  du  \f  siècle. 

Au-dessus  de  la  petite  nef,  dont  une  partie  est  voûtée  naturel- 
lement par  la  roche,  se  développe  une  nef  bâtie,  plus  spacieuse  et 
plus  ajourée,  remaniée  récemment,  à  laquelle  on  accède  par  un 
escalier  intérieur.  Elle  communique  vers  l'est  avec  une  plate-forme, 
cour  de  l'ancien  château.  Un  nouvel  escalier  permet  d'atteindre  le 
troisième  ressaut  du  rocher  sur  lequel  la  tour  est  construite. 

C'est  le  donjon  du  château  dont  il  est  le  seul  reste.  Il  est  formé 
par  deux  étages  de  salles  carrées,  terminées  au  levant  par  un  demi- 
cylindre  formant  abside  à  l'intérieur.  Le  premier  étage  est  occupé 
en  effet  par  une  chapelle,  munie  d'une  abside  voûtée  eu  quart  de 
sphère  et  couverte  d'une  nef  en  berceau.  C'était  la  chapelle  par- 
ticulière du  seigneur,  et  une  grande  arcade,  ouverte  vers  le  sanc- 
tuaire de  la  chapelle  inférieure,  lui  permettait  d'assister  aux  offices 
divins,  comme  d'une  tribune. 

La  chapelle  est  éclairée  par  une  fenêtre  en  forme  de  meurtrière 
très  bien  appareillée. 

Une  croix  entourée  d'un  nimbe,  percée  dans  une  dalle,  décore 
le  mur  d'un  petit  préau  au  pied  de  la  tour.  La  chapelle  supérieure 
et  la  tour  sont  un  ouvrage  du  commencement  du  xiif  siècle.  La  tour 
fut  surélevée  plus  tard  en  blocage  grossiei',  taudis  que  la  partie  in- 
férieure est  en  belles  assises  appareillées. 

L'église  de  Vivies,  qui  s'élève  sur  l'autre  versant  de  la  vallée, 

■6-2. 


—  /iOG  — 

préseiilL'  iiussi  une  abside  carrée,  avec  une  première  travée  de  iiel' 
voûtée  en  berceau,  maintenue  par  deux  doubleaux. 

Une  autre  cbajx'lle  de  Vais,  cbapelle  priv('e  près  de  Varilbes,  a 
conservé  un  cbrisuie  assez  élé{;ant  de  l'époque  romane. 

35.  Église  de  Verdun,  canton  des  Cabannes, 
arrondissenicnt  de  Foi\. 

L'église  de  Verdun  est  construite  sur  plan  basilical,  avec  nef  et 
bas  côtés,  trois  absides  iné^jales,  celle  du  milieu  plus  jjrandc,  sans 
transept.  La  voûte  de  la  nef ,  très  surbaissée,  est  contrebuléepar  les 
voûtes  en  (juart  de  cercle  des  bas  côtés.  La  nef  se  compose  de  trois 
travées;  les  trois  absides  sont  ornées  de  petites  arcatures  appa- 
reilli'es  et  d'une  fenêtre  centrale. 

Un  clocber  carré,  formant  porcbe  au  rez-de-cbaussée,  s'élève  au- 
devant  de  la  façade.  Il  se  termine  au-dessus  de  la  toiture  de  l'église 
par  deux  étages  de  fenêtres  en  plein  cintre,  et  par  un  dernier  étage 
percé,  sur  cba([ue  côté,  de  quatre  arcades  reposant  sur  un  ciiapileau 
long  et  épais,  supporté  par  une  colonnettc  unique.  Le  clocher  s'est 
malheureusement  efïondré  aux  trois  quarts. 

La  construction  est  tout  entière  en  pierres  de  petit  appareil  à 
peine  dégrossies  et  sans  autre  sculpture  que  quelques  modillons 
au-dessous  de  la  corniche  supérieure  du  clocher. 

3G.  Église  de  Vernajoul,  canton  et  arrondissement  de  Foix, 
L'église  de  Vernajoul,  près  de  Foix,  est  aussi  une  petite  nef  de 


•  r 


Fi{f.  18.  —  Vernajoul. 


—  /j97  — 

6  m.  90  de  laro^eur  sur  12  m.  -îo  de  longueur,  avec  une  abside 
plus  basse,  plus  élroile,  précédée  d'une  travée  de  chœur  voûtée  en 
berceau.  Des  contreforts  droits,  contournés  au  sommet  par  la  cor- 
niche à  la  gorge  ornée  de  boules  de  l'abside,  soutiennent  le  grand 
arc  de  l'abside;  deux  petits  contreforts  à  ressauts  n'atteignant  pas 
le  sommet  du  mur  épaulent  l'abside.  Les  fenêtres  ne  sont  que  des 
jours  percés  dans  des  dalles.  La  porte  s'ouvrait  au  nord  vers  le 
chemin,  mais  cette  exposition  l'a  fait  abandonner  et  elle  a  été 
percée  depuis  dans  le  mur  de  façade,  et  protégée  par  un  porche. 
Le  clocher-arcade  s'élève  au-dessus  de  ce  mur  de  façade. 

37.  Église  de  Vie,  canton  d'Oust,  arromlisseinent  de  Saint-Girons. 

Il  ne  reste  qu'une  église  du  viens  qui  fut  le  premier  chef-lieu 
du  pays  de  Couserans.  Elle  (ut  reconstruite  vers  la  fin  du  xi"  siècle, 
avec  nef  et  bas  coté  dont  les  deux  premières  travées  seulement  furent 


-?•"• 'rr^M  ary 


Fi{j.  19.  —  Église  de  Vie. 

achevées,  et  trois  absides  tournées  vers  l'orient.  L'abside  centrale 
n'est  pas  voûtée  en  quart  de  sphère.  Le  constructeur  malhabile  se 
contenta  de  bander  deux  voûtes  qui  se  rétrécissent  à  mesure  qu'elles 
s'avancent  vers  le  fond,  coupé  par  un  mur  droit,  de  même  qu'à 
l'église  voisine  de  Saint-Sernin.  Extérieurement  cette  grande  abside 
n'a  reçu  aucun  ornement,  taudis  que  les  absidioles,  voûtées  régu- 


—  /i98  — 

lièipuu'iil  en  ciil  flo  lonr,  peut-èlrc  Jijoutocs  plus  lard,  sont  doVoivos 
par  un  cordon  darcatiiros,  reposant  sur  d(;s  consoles  et  sur  un  con- 
trefort central  dans  lequel  est  percée  une  étroite  lenètre. 

Deux  forts  piliers  carrés,  munis  de  colonnes  cnjjagées,  étaient 
destinés  à  supporter  les  ai'cs-doubleaux  d'une  voûte  projetée.  La 
puissante  base  circulaire  de  Tune  d'elles  est  munie  d'une  belle 
«Trille  en  forme  d'animal  fantastique  dont  les  pattes  s'arc-boulent 
vi<}oureusenient  sur  les  tores  épais  (voir  ci-dessus,  fig.  5).  Les  grilles 
des  autres  colonnes  ont  été  brisées. 

Mais  les  colonnes  ne  furent  pas  montées  jusqu'au  sommet.  Leur 
cliapiteau  n'est  pas  mémo  commencé  et  un  plancher  les  coupe 
carrément  de  ses  caissons  ornés  de  peintures  à  demi  efijicécs. 

Les  piliers  des  absid(;s  ne  sont  pas  accompagnés  de  colonnes  en- 
gagées et  ils  sont  couronnés  sim])lement  ])ar  une  corniche  ornée 
de  lleuions.  de  méandies  et  d'une  série  de  losanges  sur  le  filet.  Une 
fenêtre  au  midi  est  entourée  de  colonneltes.  Les  autres  ont  été  bru- 
talement agrandies. 

La  porte  cintrée  s'ouvre  au  nord.  Un  chrisme  élégant  est  figuré 
sur  le  linteau.  Il  porte  l'a  et  Yco  aux  extrémités  supérieures  des 
branches  du  X  et  l'S  à  la  base  du  P.  Enfin  le  clocher  n'est  que  la 
surélévation  du  mur  pignon  de  l'ouest,  étage  sur  trois  retraits  percés 
de  quatre  arcades,  mais  terminé  par  une  arête  rectiligne,  qui 
limite  désagréablement  les  lignes  ascensionnelles,  surtout  pour  des 
yeux  habitués  à  voir  ces  sortes  de  clochers  monter  dans  l'air  par 
un  triangle  ajouré. 

'iS.  Église  de  Vicdessos ,  canton  de  Vicdcssos. 
arrondissciiioni  de  Foix. 

L'église  de  Vicdessos,  de  Saos  au  xT  siècle,  appartenait  à  l'ab- 
baye de  Saint-Sernin  de  Toulouse.  Elle  fut  érigée  en  prieuré  con- 
ventuel et  eut  pour  annexes  huit  églises  de  la  vallée  et  trois  de  la 
vallée  de  l'Vriège''^  Le  clocher  carré,  sans  combinaisons  de  struc- 
ture, est  seul  dinneuré  debout  de  l'église  primitive.  Les  grandes 
arcalurcs  et  les  deux  étages  de  fenêtres  géminées  qu'elles  enveloppent 
lui  (lonneni  cependant  de  l'élancemenl  el  de  l'éb'pance.  Le  dernier 

("   I.cs  Pripuréi  de  Saiiil-Smiùi ,  lor.  rit. 


—  /i99  — 

étage  octogone  se  relie  mal  avec  félage  infe'rieur.  Les  pieds-droits 
d'une  balustrade  incomplèle  et  une  flèche  en  ardoises  le  font  pyra- 
mider.  On  ne  voit  d'autres  sculptures  que  des  feuilles  d'eau  in- 
fléchies ornant  la  doucinc  de  l'arcade  inférieure. 

Jules  DE  Lahoindès, 
Corrospontlaut  du  Minislère  do  l'Instruction  publique. 


LES   FOUILLES 


DE 


SAINT-SIMfLIEN   DE  NANTES. 

Rapport  de  M.  de  Lasteyrio , 
sur  des  cominiiiiicalioiis  do  MM.  l'itrc  do  Lislc,  Léon  Mailrc  et  Ooiiel 


Au  mois  d'août  189^^,  la  ville  do  Nantos  entreprenait  de  recon- 
struire la  vieille  ('{flise  de  Sainl-Similien.  Au  cours  de  la  de'moli- 
liou  de  cet  éditice,  on  retrouva  les  fondations  et  de  nombreux  dé- 
bris d'une  (''<]lise  de  beaucoup  ante'rieure  et  que  les  arche'ologues 
nantais  u'bésitèrent  pas  à  l'aire  remonter  à  répo(|uc  me'rovinjjienne. 

Celte  curieuse  découverte  l'ut  prouipteiiieut  sijjuab'e  à  Tatteutioii 
du  Coinitt'  ])ar  ses  correspondants  à  Nantes.  M.  Pitre  de  Lisie,  le 
j)renii(M",  en  lit  l'objet  d'une  note  où  il  insistait  surtout  sur  de  cu- 
rieux l'raijments  de  terre  cuite  estampée  recueillis  dans  ces  l'ouilles. 
Quebjues  semaines  plus  tard,  M.  Léon  Maître  nous  envoyait  un 
compte  rendu  plus  complet.  Enfin,  au  Congrès  des  Sociétés  sa- 
vantes tenu  à  la  Sorbonne  en  1896,  M.  Dortel  et  M.  Léon  Maître 
apportaient  de  nouveaux  détails  sur  l'église  Saint-Similien  et  nous 
communiquaient  d'intéressants  échantillons  des  terres  cuites  qu'on 
y  avait  recueillies. 

Ne  pouvant  publier  simultanément  les  observations  de  nos  trois 
corres[)ondants,  le  ConiilV'  a  pensé  ([u'il  convenait  de  les  fondre;  en 
une  notice  uni(|ue;  c'est  ce  ([ue  nous  avons  l'ait,  en  y  ajoutant  un 
petit  nombre  de  iemar(|ues  personnelles  que  nous  ont  inspirées 
l'étude  des  fouilles  et  l'examen  des  pièces  communiquées  à  la  Sor- 
bonne j)ar  MM.  Dortcd  et  Maître. 

L'éjflise  Saint-Similien,  telle  qu'elle  était  au  moment  de  sa  dis- 
parition, n'annonçfiil  guère  les  intéressantes  découvertes  qu'allait 
arnciKM'  sa  démolition. 


—  501   — 

Cet  édifice,  nous  dit  M.  Maître,  n'avait  pas  le  moindre  cachet  ar- 
cliilectural,  pas  le  moindre  ornement  qui  attirât  l'attention.  Sa 
longue  nef,  couverte  d'un  lambris,  avait  été  ornée,  en  i83A,  de 
colonnes  doriques,  reliées  par  des  arcades  en  plein  cinire;  les  bas 
côtés  étaient  percés  de  fenêti'es  banales,  enfin  raiilcl,  a[)pli(jU(!  à  un 
retable  de  style  néo-grec,  soutenu  par  des  colonnes  de  marbre 
noir,  n'affichait  pas  plus  de  prétentions  que  le  reste.  L'ensemble 
était  misérable,  et  le  mobilier  de  l'église  était  à  l'avenant. 

Au  dehors,  feutrée  principale  avait  été  masquée  par  un  fronton 
grec,  et  une  construction  de  même  style  décorait  la  porte  latérale 
ouverte  dans  le  bas  côté  méridional. 

Rien  dans  tout  cela  ne  permettait  de  soupçonner  l'antiquité  de 
f église  Saint-Similien,  qui  n'était  attestée  que  par  la  tradition.  Un 
seul  détail  aurait  pu  attirer  l'attention,  c'était  l'élévation  du  car- 
relage au-dessus  du  sol  extérieur.  On  en  eut  l'explication  dès  les 
premiers  coups  de  pioche,  en  découvrant  sous  le  pavé  une  quan- 
tité de  sépultures  pressées  les  unes  contre  les  autres. 

cr Depuis  le  commencement  de  la  nef,  nous  apprend  M.  Maître, 
jusqu'à  la  grille  du  chœur,  il  n'y  avait  pas  un  espace  qui  ne  fût  oc- 
cupé par  une  sépulture  en  forme  d'auge  en  pierre.  Le  spectacle  lut 
curieux  lorsque  la  muraille  méridionale,  attaquée  dans  toute  sa 
longueur,  s'écroula  sous  la  pioche  d(?s  démolisseurs  et  montra  aux 
yeux  étonnés  des  passants  les  entrailles  de  la  vieille  basilique 
pleine  de  monuments  fun(>raires  rangés  par  étages  comme  des  livres 
dans  les  rayons  d'une  bibliothèque.  ^^ 

Celte  accumulation  de  sépultures  témoignait  de  la  grande  ancien- 
neté de  la  dévotion  de  la  population  nantaise  au  saint  évêque  Si- 
milien,  sur  le  tombeau  duquel  f  église  avait  été  bâtie  ''';  elle  prou- 
vait en  même  temps  que  si  l'église  actuelle  était  de  fondation  assez 
récente,  le  sol  du  moins  sur  lequel  elle  s'élevait  n'avait  point  été 
remanié  depuis  une  époque  reculée.  Il  était  dès  lors  légitime 
d'espérer  qu'on  y  retrouverait  des  débris  remontant  à  une  haute 
antiquité. 

C'est  ce  que  confirma  la  suite  des  fouilles.  En  enlevant  les 
tombes,  on  ne  tarda  pas  à  mettre  au  jour  les  restes  d'une  conslruc- 
lion  religieuse  formée  d'une  nef  allongée,  terminée  à  f  Ouest  par 

(''  Siiniliaaus  tertius  iii  catalofjis  vul[>alis  opiscopus  Naniieteiisiiiin  receriselur. 
Ejus  autem  corpus  Christiaiii  sepelieruiit  eoiiiloco  ulnpostea  œditicata  est  basillca. 
[Breviar.  IV  Nannel.) 


hO-1  — 


Fouilles  de  l'Eglise  S'^Similien 
DE  Nantes 


0  D 

1   I    I    '    I    I  . 


-10  «?■ 


Murs  rnercvin<)iens , 

Murs  probabl' carolingiens... 


Murs  gothiques  ou  modernes.  \y//////A 
H\\i\'z  indéterminés f  '      ^ 


—  503  — 

une  absido  en  hémicyclo.  Cette  construction  e'Iait  nianitestement 
plus  ancienne  que  les  tombes  qui  l'environnaient  de  toutes  parts. 
Elle  e'tait  bâtie  en  petit  appareil  et,  par  ses  proportions  modestes 
autant  que  par  son  mode  de  construction,  elle  a  semble  à  tous 
pouvoir  être  un  reste  de  la  première  église  bâtie  en  l'bonneur  de 
saint  Similien  (fig.  i  ). 

Cette  e'glise  primitive  occupait  exactement  l'emplacement  de  la 
nef  moderne.  Ses  murs  avaient  i  mètre  d'épaisseur,  et  quand  Tim- 
portance  croissante  de  la  paroisse  avait  oblige'  à  l'agrandir,  en  y 
adjoignant  des  bas  côte's,  on  avait  établi  les  fondations  des  colonnes 
destinées  à  supporter  la  nouvelle  nef  dans  des  puits  qui  avaient 
rompu  çà  et  là  les  anciens  murs,  mais  en  avaient  laissé  subsister 
l'ensemble. 

Comme  on  le  voit  sur  le  plan  ci-joint,  la  trace  de  ces  murs  se 
perdait  en  approchant  de  la  porte  d'entrée.  C'est  probablement  la 
nécessité  d'asseoir  solidement  les  fondations  du  clocher,  qui  fut 
élevé  au  xiv"  siècle  sur  la  première  travée  de  la  nef,  qui  a  fait  dis- 
paraître toute  trace  du  mur  en  retour  d'équerre  qui  devait  clore 
du  côté  de  l'orient  l'église  primitive, 

A  l'autre  extrémité  du  monument,  les  murs  présentaient  une 
autre  solution  de  continuité  aux  abords  de  l'abside.  Elle  était  due 
aux  constructions  plus  récentes  qui  avaient  modifié  les  dispositions 
primitives  de  cette  partie  du  monument. 

L'abside  était  intacte,  et  malgré  la  solution  de  continuité  que 
je  viens  d'indiquer,  M.  Léon  Maître  n'hésite  pas  à  la  considérer 
comme  ayant  appartenu  au  même  édifice  que  ces  murs  retrouvés 
entre  les  fondations  des  colonnes  de  la  nef. 

Je  me  permettrai  cependant  d'émettre  un  doute  à  cet  égard.  On 
a  vu  plus  haut  que  les  murs  primitifs  de  la  nef  avaient  i  mètre 
d'épaisseur  et  qu'ils  étaient  bâtis  en  petit  appareil.  Le  mur  de  l'ab- 
side avait  1  m.  3o  et  il  était  construit,  non  plus  en  pierres  d'appa- 
reil, trmais  en  petits  matériaux  assemblés  sans  précaution,  noyés 
dans  la  chaux  comme  nos  blocages n. 

Il  me  paraît  bien  difficile  de  croire  contemporaines  des  maçon- 
neries aussi  différentes  de  nature  et  de  dimensions,  et  mon  doute 
s'accentue  en  relevant  dans  les  notes  recueillies  par  M.  Maître  en 
présence  des  fouilles,  cette  constatation  dont  il  me  semble  avoir 
méconnu  l'importance  :  c'est  que  l'abside  qui  enserrait  le  maître- 
autel  en  voilait  une  autre  qui  avait  le  même  axe  et  dont  la  maçon- 


—  50A  — 

norio  rostail  doboiit  sur  iino  liauloiii' do  i  niôtro,  apparoillôo  delà 
mémo  laooii  (juf  les  murs  latoraux  découveils  au  dobiil  des  travaux. 

Cost  cette  seconde  abside,  iiue  l'on  voit  sur  le  ])lan  aecobnî  à 
la  |»reniière.  (Hii  me  païaît  èlrerabslde  corres|)on(lanl  véiilablement 
à  rédifioe  |)riinilir;  car  elle  a  même  appareil  et  même  c'[)aisseur 
de  njuis  (|ue  cet  édilîce.  L'autre  abside  est  un  remaniement  dont 
j'i'jnore  la  date,  mais  que  jatiribuerais  volontiers,  d'après  son  }|enre 
(le  construction,  Icpaisseur  de  ses  murs,  la  forme  allongée  et  non 
exactement  lie'mispbérique  de  sa  courbe,  à  la  période  comprise 
entre  le  ix''  et  le  xi"  siècle. 

J'estime  donc  que  l'église  dont  on  a  retrouvé  les  restes  sous  le 
pavé  de  Saiut-Similien  appartient  non  pas  à  une  époque  unique, 
mais  à  deux,  la  plus  récente  pouvant  descendre  un  peu  en  deçà  de 
rt'poque  carolingienne,  la  plus  ancienne  remontant  certainement 
à  1  épo(|ue  mérovingienne. 

Est-il  possible  de  préciser  davantage  l'âge  de  cette  construction, 
je  n'oserais  l'a fTirmer.  Les  tombeaux  trouvés  à  l'intérieur  du  monu- 
ment n'ont  point,  malgré  leur  nombre,  apporté  à  cet  égard  de  l'en- 
seignements  bien  utiles. 

ffLe  mobilier  funéraire  recueilli  autour  des  squelettes  est  à  peu 
près  nul  et  pourtant  plus  de  cent  tombes  ont  été  ouvertes.  Pas 
d'agrafes,  pas  de  boucles,  pas  de  monnaies,  pas  de  bijoux,  si  ce 
n'est  quelques  fils  de  laiton  et  de  petites  épingles  dont  la  tête  avait 
été  bourrée  d'une  pâte  de  couleur.  11  Cette  constatation  de  notre 
correspondant  m'engage  à  croire  (|ue  la  plupart  de  ces  tombes  sont 
du  ix"  ou  du  x*^  siècle.  11  y  en  avait  plus  de  cent  cinquante  formant 
trois  couches  superposées.  Celles  de  dessus  avaient  été  violées  pour 
la  plupart,  les  autres  étaient  intactes.  C'étaient  des  sarcophages  en 
pierre  dure  ou  tendre,  les  unes  en  pierre  de  Ghauvigny,  les  autres 
en  calcaire  coquillier  des  Ciéons  en  Haute-Goulaine,  de  Saffré  ou 
d'Orthon.  Quelques  sépultures  étaient  formées  de  six  dalles  d'ar- 
doise ;  la  plupart  étaient  en  forme  de  sarcophages  rectangulaires 
(m  plus  généralement  rétrécis  du  côté  des  pieds.  Le  plus  grand 
nombie  des  couvercles  était  en  forme  de  toit  à  double  rampant  et 
scellé  à  l'aide  de  mortier  de  couleur  rouge.  11  y  en  avait  aussi  de 
bombés  dans  la  couche  inférieure  de  sépultures. 

L'un  de  ces  couvercles  bombés  était  orné  d'une  décoration  de 
slyle  très  barbare,  (|ui  consistait  en  une  croix  à  lon{;u(!  ham[)e  et 
à   traverse   très  courte,  flancpiée  de  stries  obliques.  Deux  petites 


—  Ô05   — 

croix  à  branches  égales  flanquaient  les  deuv  cxtréniite's  de  la  tra- 
verse, qui  était  surmontée  de  deux  ornements  formés  de  cercles 
concentriques  j^ravés  en  creux.  M.  P.  de  Lisle,  qui  nous  a  envoyé 
une  bonne  photographie  de  celte  curieuse  tombe  (lig.  2),  fait  re- 


"'{B^^PW^ 


-A 


m^. 


m'^^^ 


marquer  l'analogie  qu'elle  présente  comme  facture  avec  les  lechs 
des  cimetières  bretons.  Celui  de  Landaul,  dit-il,  qui  semble  dater 
du  v"  siècle,  présente  la  même  longue  croix,  et  la  même  petite 
croix  pattée  que  l'on  voit  sur  cette  tombe.  J'ignore,  quant  à  moi, 
la  date  de  ce  lech,  en  tout  cas  je  doute  fort  que  la  tombe  qui  nous 
occupe  puisse  être  aussi  ancienne.  Il  me  paraît  difficile  de  la  faire 
remonter  au  delà  du  vu"  ou  du  viii''  siècle. 


Fis,  3. 


30G  — 


J'allribucrai  à  la  même  époque  plusieurs  autres  lombes  ijui  pro- 
seulonl  une  orncmontaliou  dont  on  a  d('jà  si}}nal(;  des  excui[)les 
dans  d'an  Ires  ciinetirres  :  une  tombe  en  calcaire  pai'exem[)l('  (fi!|.  3), 

dont  le  couvercle,  légèrement  rétréci 
aux  pieds,  est  orné  de  trois  larges 
bandes  transversales  reliées  par  une 
bande  plus  étroite  qui  en  suit  Taréte 
médiane.  Les  stries  concentriques  qui 
le  recouvrent  rappellent  Tornomen- 
tation  des  tombes  recueillies  jadis  par 
le  P.  de  la  Croix  dans  divers  cimc- 
:     tières  du  Poitou. 

Un  autre  sarcophage  est  orné  à  la 
tête  de  trois  petites  croix  (fig.  k)  lé- 
gèrement patlées,  et  fait  penser  aux  cercueils  mérovingiens  recueillis 
autrefois  dans  le  cbœur  de  Saint-Germain-des-Prés  à  Paris,  et  au 
tombeau  de  Tévêque  Cbaletricus  conservé  dans  la  crypte  de  la  cathé- 
drale de  Charties  et  qui  date,  on  le  sait,  de  la  fin  du  vi^  siècle. 

Je  ne  crois  pas  d'ailleurs  que  ce  soient  là  les  sépultures  les  plus 
anciennes  (ju'ait  recelées  le  sol  de  Saint-Similien.  On  y  a  recueilli 
deux  cercueils  de   plomb  (fig.   5)  en  l'orme  de  cofTres  rectangu- 


Fiir.  '.. 


F%.  .5. 

laires  avec  couvercle  légèrement  bombé,  qui  dateraient,  si  Ton  en 
juge  par  les  ampoules  en  verre  (fig.  6)  qu'on  y  a  recueillies,  d'une 
époque  beaucoup  moins  éloignée  des  temps  païens. 


Mais  les  sépultures  ne  sont  pas  la  partie  la  plus  curieuse  des 
découvertes  faites  dans  ces  fouilles.  On  a  eu  la  bonne  fortune  d'y 
recueillir  un  certain  nombre  de  fragments  de  teric  cuite  ornés  de 
figures  en  relief  qui  nous  font  connaître  un  des  principaux  éléments 
de  la  décoration  primitive  du  monument  disparu  et  nous  appor- 
tent un  très  utile  contingent  d'informations  sur  une  industrie  dont 


—  507  — 

il  nous  reste  bien  peu  de  spécimens,  quoiqu'elle  ait  dîi  être  fort 
prospère  à  la  fin  de  l'époque  romaine,  et  quelle  n'ait  pas  disparu  , 
comme  on  pourrait  le  croire,  -m  début  de  Tépoque  barbare. 


Fig.  6. 

M.  Pitre  de  Lislc  nous  avait  envoyé  d'excellentes  pliotograpbies 
de  ces  curieuses  terres  cuites;  depuis  M.  Dortel  et  M.  Maître  ont 
apporté  au  Congrès  de  la  Sorbonne  des  échantillons  qui  nous  ont 
permis  de  les  bien  étudier.  Elles  sont  de  types  très  variés.  Les  unes 
sont  rectangulaires  et  formaient  de  petits  bas-reliefs  que  l'on  en- 
castrait dans  le  nu  des  murs.  D'autres  sont  allongées  et  formaient 
des  frises  ou  décoraient  des  corniches.  D'autres  enfin  ont  l'aspect 
de  claveaux  et  formaient,  à  n'en  pas  douter,  la  décoration  des  prin- 
cipaux arcs  du  monument. 

Ce  n'est  pas  la  première  fois  que  l'on  trouve  en  France  de  ces 
terres  cuites  estampées,  mais,  chose  à  noter,  presque  tous  les  spé- 
cimens que  l'on  en  connaît  se  sont  rencontrés  dans  cette  même 
région  de  l'Ouest.  On  en  a  recueilli  notamment  à  Vertou,  à  Rezé, 
à  Couëron  et  à  Saint-Similien  même,  lors  de  la  transformation  de 
l'édifice  en  temple  dorique.  Le  Musée  de  Nantes  possède  plusieurs 
curieux  échantillons  des  terres  cuites  alors  découvertes,  et  M.  Pa- 
renteau  les  a  jadis  signalées  à  l'attention  des  archéologues  (^'. 

Les  fragments  recueillis  à  Saint-Similien  n'étaient  pas  en  place; 
ils  avaient  été  employés  comme  moellons,  sans  doute,  dans  les 


'''   11  les  a  fait  graver  dans  son  Catalogue  du  Musée  de  Nantes. 


—  508  — 

rcstauralions  (|ui  axaioiit  suivi  lo'poque  dfîs  invasions  normandes. 
Le  noinbir  on  ('tail  assez  {[rand;  malheureusement,  beaucoup 
(rainaloiirs,  dôsircuv  d'en  conserver  des  écliaiitillons  dans  leurs 
collcclions,  en  oui  acheté  aux  ouvriers  des  morceaux  (jui  auraient 
pu  compléter  utilement  ceux  (|ue  le  Musée  de  Nantes  a  pu  re- 
cueillir. 

M.  Dorlel  suppose  que  tous  ces  fraymenls  étaient  de  la  même 
époque  et  de  fabrication  chrétienne.  M.  Pitre  de  Lisle  pense  que 
les  uns  sont  d'origine  païenne,  les  autres  de  travail  chrétien.  .le 
n'hésite  pas  à  partager  cette  opinion,  car,  en  regardant  de  près  le 
dessin  de  tous  ces  bas-reliefs,  on  remar(jue  que  les  uns  sont  d'un 
faire  assez  bon  et  d'un  tracé  assez  correct,  tandis  que  les  autres 
sont  d'une  grande  barbarie.  De  plus,  en  exauiinant  la  matière 
même  dont  ces  britjues  sont  faites,  on  s'a[)erçoit  quo  les  unes  sont 
d'une  terre  fine,  très  bien  cuite,  d'un  rouge  assez  franc,  tandis 
que  les  autres  sont  médiocrement  cuites,  que  la  terre  y  est  mé- 
langée de  nombreux  grains  de  sable,  qu'elle  a  une  nuance  rosée, 
qu'elle  dénote  en  un  mot  une  fabrication  beaucoup  moins  parfaite. 
Il  est  donc  certain  que  nous  avons  là,  non  pas  les  produits  d'un 
même  atelier  qui  aurait  employé  des  moules  fabri(|ués  au  début 
de  répoijue  barbare  concurremment  avec  d'autres  plus  anciens, 
mais  les  produits  de  deux  ateliers  distincts,  l'un  datant  de  la  fin 
de  ré[)oque  romaine,  l'autre  des  temps  chrétiens;  ce  dernier  con- 
tinuant les  traditions  du  premier  et  imitant  imparfaitement  ses 
modèles  tout  en  en  créant  de  nouveaux. 

Voici,  d'après  M.  Pitre  de  Lisle,  l'énumération  des  principaux 
types  de  l'une  et  l'autre  espèce  qu'il  a  été  possible  de  reconnaître  : 

1°  Grand  claveau  d'arc  orné  d'une  figure  d'homme  en  pied,  la 
main  gauche  levée,  et  tenant  de  la  droite  un  bâton  terminé  par 
une  boule  (pi.  XIX,  fig.  i).  Cette  brique  est  en  terre  rosée;  le  per- 
sonnage est  mal  dessiné.  Que  représente-t-il?  Nous  ne  saurions  le 
dire. 

M.  Pitre  de  Lisle  se  demande  s'il  faut  y  reconnaître,  comme 
on  l'a  su|q)osé,  un  des  premiers  évécjues  de  Nantes,  tenant  la  hou- 
lellr  [)astorale.  Mais  il  oublie  (jue  les  évéques  ont  toujours  porté 
des  vêlements  longs. 

M.  Doilel  suppose  que  cela  pourrait  être  saint  Sinnlien,  qui, 
d'après  la  légende,  aurait  été  berger.  J'aime  mieux,  pour  ma  part, 
inahstenir  de  toute  hypothèse. 


—  509  — 

Notons  qu'on  a  recueilli  plusieurs  exemplaires  de  ce  même  cla- 
veau, mais  un  seul  était  entier  ('). 

2°  Autre  claveau  de  même  dimension  (pi.  XIX,  fig.  a")  et  même 
forme,  orne'  d'une  grande  croix  à  traverse  très  courte  et  à  hampe 
très  longue.  Le  sommet  de  la  croix  forme  un  rho;  à  ses  branches 
sont  suspendues  par  des  chaînettes  les  lettres  A  et  Cl).  Ce  claveau 
est  fait  avec  la  même  terre  que  le  pre'ce'dent;  tous  deux,  par  con- 
séquent, sont  de  fabrication  chrétienne. 

Plusieurs  échantillons  de  ce  second  claveau  ont  été  découverts; 
celui  dont  M.  Pitre  de  l'Isle  nous  a  envoyé  la  photographie  est  le 
mieux  venu  et  le  plus  complet.  Il  présente  de  plus  une  particularité 
qu'on  n'a  retrouvée  sur  aucun  des  autres  :  il  porte  sur  la  tranche, 
du  côté  le  plus  étroit,  c'est-à-dire  sur  la  partie  correspondant  à  la 
douelle  de  l'arc,  quand  le  claveau  était  en  place,  une  sorte  d'es- 
tampille, représentant  une  croix  encadrée  dans  un  ovale. 

3"  Brique  carrée (-)  ornée  du  chrisme,  de  l'A  et  l'CJ.  On  en  avait 
trouvé  un  bel  échantillon  lors  des  travaux  de  182^.  Les  fouilles  de 
189^  en  ont  fait  retrouver  beaucoup  de  fragments,  mais  aucun 
exemplaire  complet  (pi.  XIX,  fig.  6). 

k°  Grande  brique  ornée  de  rinceaux,  de  feuilles  de  vigne  entre- 
mêlées de  grappes  de  raisin.  Le  Musée  de  Nantes  en  possède  un 
bel  échantillon  recueilli  dans  les  travaux  de  182Ù;  les  dernières 
fouilles  en  ont  fait  retrouver  quelques  autres  fragments,  mais  en 
assez  mauvais  étal.  On  remarquera  que  les  rinceaux  ne  couvrent 
qu'un  des  côtés  de  cette  brique;  le  reste  de  sa  surface  est  resté 
brut,  ce  qui  donne  à  penser  qu'il  devait  être  engagé  dans  la  ma- 
çonnerie comme  le  serait  la  tablette  d'une  corniche. 

5°  Brique  oblongue  ornée  d'une  chasse  au  lièvre '^l  Malgré  la 
grossièreté  du  dessin,  le  lièvre  et  le  chien  qui  le  poursuit  sont 
facilement  reconnaissables  (pi.  XIX,  fig.  3  ).  Les  travaux  exécutés  en 
182^  en  avaient  fait  trouver  un  spécimen  bien  complet  qui  fut 
donné  au  Musée  de  Nantes;  les  fouilles  de  189/1  ^^^^  ^^^^  retrouver 
plusieurs  fragments  de  la  même  frise. 

Les  difiérents  types  de  briques  que   nous  venons   de  décrire 

'•'  li  mesure  0  m.  3a  de  liauteur  sur  o  m.  li  au  sonioiel,  et  seulement  0  m.  06 
à  la  base,  ce  qui  suppose  des  arcs  de  0  m.  38  de  rayon  à  l'intrados. 

^'-^  Elle  mesure  environ  0  m.  18  de  côté  sur  0  m.  06  à  0  m.  07  d'épaisseur. 
^^'  Longueur  :  0  m.  aS,  largeur  :  o  ni.  10. 

Archéologie.  33 


—  510  — 

dat(Mit  tous  de  répoquo  chrélionno;  on  en  a  trouve  (raiUres  (jui 
paraissent,  tant  par  le  sujel,  par  le  style  du  dessin,  que  p;ir  une 
meilleure  fabrication,  remonter  à  une  époque  plus  ancienne. 

Ce  sont  : 

G°  Plusieurs  l'ragments  duni;  frise  ornée  de  l'inceaux  de  feuil- 
lajje  dessinés  dans  le  jjoùt  antique  ('l 

7"  Fragment  d'une  figure  humaine,  d'assez  grande  dimension, 
dont  il  ne  reste  que  le  bras  gauche  tenant  une  houle.  Le  modelé 
on  est  assez  bon,  et  le  dessin  ne  rappelle  en  rien  la  figure  barbare 
que  nous  avons  décrite  sous  le  n"  i. 

8"  Fratfineut  de  figure  humaine,  dont  il  Jie  r.^ste  que  les  jambes. 
Le  dessin  en  est  beaucoup  moins  bon.  Il  est  regrettable  que  les 
divers  fragments  de  briques  de  ce  type  qu'ont  données  les  fouilles 
n'aient  pas  permis  d'en  reconstituer  la  décoration;  je  n'ose,  en 
présence  d'un  aussi  petit  fragment,  dire  s'il  est  de  fabrication  chré- 
tienne, M.  Pitre  de  Lislc  ne  le  pense  pas,  mais  ne  donne  pas  de 
motif  bien  convaincant  à  l'appui  de  son  opinion. 

f)"  Fragment  de  brique  oblongue,  sur  laquelle  on  voit  une  tétc 
humaine  et  nue  maintenant  une  sorte  d'étoile  de  fort  relief  en- 
cadrée dans  un  cercle. 

10°  Fragment  de  claveau  représentant  la  moitié  supérieure  du 
corps  d'un  homme  nu,  le  bras  gauche  replié  contre  le  torse,  le 
droit  levé  à  la  hauteur  de  l'épaule.  Travail  d'apparence  grossière, 
ce  (|ui  tient  en  partie  peut-être  au  mauvais  état  de  la  brique,  qui 
est  très  usée. 

11°  Brique  allongée,  ornée  d'une  sorte  de  cheval  marin  d'un 
très  bon  dessin  (pi.  XIX,  fig.  5).  C'est  un  des  meilleurs  spécimens 
de  briques  remontant  à  l'époque  romaine.  Elle  devait  faire  partie 
d'une  frise  ornée  de  dauphins  et  d'autres  animaux  marins;  mais 
les  échantillons  que  l'on  en  a  recueillis  sont  très  mutilés. 

.l'ai  dit  plus  haut  que  l'industrie  de  la  brique  historiée  paraît 
avoir  été  très  prospère  dans  l'Ouest  au  début  de  l'époque  méro- 
vingienne; plusieurs  très  vieilles  églises  de  la  Loire-Inférieure  en 
avaient  conservé  des  échantillons,  que  le  Musée  de  Nantes  a  re- 
cueillis. 

M.  Pitre  de  Lisle  fait  remarquer  avec  raison  qu'ils  rappellent 
beaucoup,  par  leur  style,  les  briques  de  Saint-Similien.  C'est  à 

*'^  Hauteur  du  la  frise  :  o  lu.  i  u  ;  épaisseur  des  briques  :  o  m.  i  o. 


—  511  — 

Vertou ,  Rczé,  Couëron ,  Saint-Fiacre  qu'on  a  rencontré  les  plus  beaux 
exemplaires.  On  y  a  trouvé  entre  autres  une  réplique  du  chrisme 
accompagné  de  TA  de  TCO  trouvé  à  Nantes,  et  une  très  curieuse 
hrique  représentant  Adam  et  Eve  à  côté  de  Tarbrc  de  la  Science 
du  bien  et  du  mal,  autour  duquel  s'enroule  le  serpent  (pi.  XIX, 

Vertou  a  fourni,  en  même  temps  que  des  terres  cuiles  de  ce 
type,  une  autre  série  dont  on  n'a  pas  retrouvé  d'analogues  dans 
les  fouilles  de  Saint-Similien.  Ce,  sont  des  briques  dont  les  dessins 
sont  tracés  en  creux  et  représentent  des  palmettes,  des  croix 
pattées  encadrées  dans  un  cercle,  etc.  Le  Musée  de  Nantes  en  pos- 
sède plusieurs  bons  échantillons,  dont  M.  Pitre  de  Lisle  a  pris  soin 
de  joindre  la  photographie  à  son  envoi. 

Tout  cela  constitue  un  ensemble  d'un  très  réel  intérêt.  Nous  ne 
saurions  trop  le  répéter,  ni  trop  remercier  MM.  de  Lisle,  Dortel  et 
Léon  Maître  d'avoir  appelé  l'attention  sur  ces  importantes  fouilles. 

R.  DE  Lasteyrie, 

JMcnihrc  du  Comilô. 


33. 


LES  RESTES 

DV    KOI   UEiNÉ   ET   D'ISABELLE    DE    LORRAINE 

ET  LE  TOMBEAU    IVULC.ER 

À   LA    CATHÉDRALE    D'ANGERS, 

PAH  M.  I/\BBK    imSEAU. 


Du  if)  au  17  juin  1896,  on  a  fait,  à  la  cathédrale  d'Angers, 
des  constatations  —  je  n'ose  dire  des  découvertes  —  l)ien  inté- 
ressantes pour  l'histoire  et  l'archéologie  :  après  avoir  exhumé  les 
restes  du  roi  René  et  de  sa  première  femme,  Isahelle  de  Lorraine, 
on  a  procédé  à  l'ouverture  du  tombeau  de  Tévèque  Ulger. 

Le  caveau  dans  lequel  reposaient,  depuis  quatre  cents  ans,  le  corps 
de  René  d'Anjou  et  celui  d'Isabelle  de  Lorraine  a  été  ouvert,  pour  la 
première  fois,  le  16  septembre  iSgS'^',  C'est  à  la  suite  de  cette 
première  reconnaissance  que  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique 
et  des  Beaux-arts  a  bien  voulu  donner  Tautorisation  de  réparer  ies 
cercueils,  dont  les  parois  étaient  fortement  endommagées  par  le 
temps  et  l'humidité.  Le  travail,  dirigé  par  MM.  Haulin,  architecte 
diocésain,  et  Dussauze,  inspecteur  des  édifices  diocésains,  a  été 
exécuté  en  présence  de  M^""  Mathieu,  évé(jue  d'Angers,  archevêque 
nommé   de   Toulouse,    de    M.    le    préfet  de   Maine-et-Loire,  de 


i"  Sur  celle  première  opération  cl  sur  les  sources  à  ronsuller  pour  i'iiisloire  du 
loiiilie.iii  du  roi  René,  voy.  Cli.  Urseau ,  Ouverture  du  tombeau  du  roi  René  à  la  ca- 
thédrale d'Aiifrers,  lirocliure  in-S",  An<fcrs,  Geimain  et  G.  Grassin,  1895.  Le 
fameux  lal)leau  du  Roi  viorl ,  qui  ornait  le  toinitoau,  nous  est  connu  par  deux 
dessins,  l'un  de  Gaijfuièrcs,  i'auire  de  Heauxin ,  et  par  une  lieile  encre  de  (]liine, 
encori'  inédile,  conservée  à  la  hibliolliècpio  de  rév('clié  d'Angers  (Lelioreau,  Céré- 
monial de  l'éirlise  d'An{jers,  t.  111).  Cette  dernière  nous  donne  l'élal  du  clocher  de 
Saint-Maurice  avant  la  construction  du  campanile  en  pierre. 


—  513  — 

MM.  Vaudremer,  inspocteur  général,  etMarcou,  inspecteur  adjoint 
des  Monuments  historiques,  de  Vogué,  de  l'Académie  française, 
Grellier,  vicaire  général,  de  Ludre,  de  Farcy,  etc. 

Le  cercueil  du  roi  fut  sorti,  tout  d'abord,  du  caveau,  mais  quand 
on  voulut  le  disposer  sur  les  dalles  du  chœur,  afin  de  l'examiner  à 
loisir,  on  s'aperçut  que  la  partie  inférieure  avait  cédé  et  que  le 
squelette  était  resté  au  fond  de  la  fosse.  Les  ossements  et  les  in- 
signes royaux,  c'est-à-dire  la  couronne,  le  globe  et  le  sceptre, 
furent  recueillis  avec  soin  dans  dos  corbeilles. 


La  couronne,  en  cuivre  repoussé  et  doré,  mesure  o  m.  Go  de 
tour.  Elle  se  compose  de  fleurons  alternants,  de  o  m.  lo  et  o  m.  08 
de  hauteur.  Les  points  de  jonction,  au  lieu  d'être  soudés,  sont  sim- 
plement retenus  par  une  sorte  de  ressort  à  boudin. 

Le  globe  est  en  cuivre  creux;  il  a  o  m.  /lo  de  circonférence.  La 
croix  qui  le  surmonte  mesure  o  m.  08  de  hauteur. 

Le  sceptre,  également  en  cuivre  doré,  de  o  m.  59  de  long  et 
de  0  m.  07  de  circonférence,  est  un  bâton  creux,  légèrement  bombé 
vers  le  milieu.  Il  se  termine  par  un  fleuron  de  cm.  ta  de  hau- 
teur, formé  de  deux  fleurs  de  lis  emboîtées  d'équerre  (^'. 

Les  ossements  reposaient  sur  une  épaisse  couche  de  tan. 

Craignant  avec  raison  que  le  cercueil  d'Isabelle  ne  fût  pas  mieux 
conservé  que  celui  de  René,  rarchitecte  le  fit  ouvrir  sur  place.  Alors 
apparut  le  squelette  informe  de  la  reine.  La  tête,  dont  la  partie 
supéi-ieure  avait  été  sciée  pour  l'embaumement,  était  penche'e  à 
droite;  les  dents  étaient  intactes;  au  crâne  adhéraient  encore 
quelques  cheveux.  Entre  le  cercueil  de  plomb  et  l'enveloppe  de 
bois,  on  trouva  plusieurs  fragments  de  chaussures  à  la  poulaine, 


'''  Ces  divers  objets  ont  été  photographiés  par  M.  Robert,  rue  de  la  Tour   à 
Paris. 


—  r)U  — 

un  lacel  avoc  de  petits  œillets  en  os  et  des  débris  assez  importants 
d'une  étoffe  de  soie  damassée,  dont  il  serait  difficile  de  préciser  la 
couleur. 


1 


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Cette  étoffe,  (|ui  tapissait  Tintérieur  du  cercueil  de  bois,  n'au- 
rait-elle pas  appartenu  à  l'une»  des  robes  de  la  princesse?  Je  serais 
tenté  de  le  croire,  car  j'ai  remarqué,  sous  la  jtartie  de  la  boite 
de  plomb  ({ui  renfermait  les  épaules,  des  restes  de  coutures  en 
biais,  semblable„s  à  celles  qui  servent  à  ajuster  la  taille  d'un  vête- 
ment; puis,  au  milieu  du  cercueil,  des  plis  très  serrés  qui  allaient 


—  515  — 

en  s'éiargissant  vers  les  pieds  du  squelette.  Dès  lors,  il  faudrait 
supposer  —  et  cette  hypothèse  n'a  rien  que  de  fort  plausible  — 
que  la  bière,  avant  d'être  renfermée  dans  le  cercueil  de  bois,  a  été 
enveloppée  dans  une  des  toilettes  de  la  reine.  Par  là  s'explique 
aussi  la  présence,  au  même  endroit,  de  débris  de  chaussures. 

A  part  cela,  pas  un  anneau,  pas  un  bijou,  aucun  insigne;  rien 
qui  rappelât  le  rang  de  la  morte. 

Transportés  dans  une  des  chapelles  de  la  cathédrale,  les  sque- 
lettes y  passèrent  la  nuit  du  16  juin;  le  17,  ils  furent  déposés  dans 
de  nouveaux  cercueils  en  chêne,  garnis  de  plomb,  sur  le  couvercle 
desquels  on  fixa  deux  plaques  de  cuivre  portant  cette  simple  in- 
scription :  René  d' Anjou,  Isabelle  de  Lorraine;  puis  les  deux  corps 
redescendirent  prendre  leur  place  au  fond  du  caveau,  préalablement 
nettoyé  et  restauré. 

Une  petite  boîte  en  plomb,  placée  entre  les  deux  cercueils,  ren- 
ferme le  procès-verbal  suivant  : 

tf  Ici  reposent  les  corps  de  René  P""  d'Anjou  et  d'Isabelle  de  Lor- 
raine, sa  première  femme. 

ffCe  caveau,  retrouvé  le  16  septembre  1895,  a  été,  en  vertu 
d'une  autorisation  ministérielle,  soigneusement  visité  et  nettoyé, 
les  i5,  16  et  17  juin  1896.  A  cette  époque,  la  voûte  a  été  en  partie 
démolie  et  reconstruite;  les  cercueils  en  plomb,  très  détériorés  sur- 
tout dans  leur  partie  inférieure,  ont  été  renfermés  dans  une  nou- 
velle enveloppe  de  plomb  et  de  chêne,  avec  tous  les  ossements  et 
insignes  qu'ils  contenaient.  Ces  opérations  ont  été  faites  en  présence 
de  M°'  Mathieu,  évêque  d'Angers,  de  M,  le  préfet  de  Maine-et-Loire, 
de  MM.  Vaudremer,  inspecteur  général  des  Édifices  diocésains,  et 
Marcou,  inspecteur  adjoint  des  Monuments  historiques,  Raulin, 
architecte  diocésain,  Dussauze,  inspecteur  des  Edifices  diocésains. ■« 

Sur  la  dalle  qui  ferme  l'entrée  du  caveau,  en  attendant  une 
épitaphe  moins  modeste,  l'architecte  a  fait  graver  ces  quelques 
lignes  : 

CAVEAU  où  FURENT  RENFERMES  LE  CORPS  D'ISABELLE  DE  LORRAINE  EN  l653  ET 
CELUI  DE  RENÉ  l"  D'ANJOU  EN  1/181.  CE  CAVEAU  A  ETE  OUVERT  ET  RESTAURÉ  EN 
JUIN    1896  ET  LES  CORPS  ONT  ETE  RENFERMES  DANS  DE  NOUVEAUX  CERCUEILS. 

Cette  première  série  d'opérations  n'a  pas  donné  les  résultats  que 
l'on   était  en   droit  d'attendre;  pourtant,  il  reste  acquis  désormais 


—  5l(i  — 

—  coudai  10 iiuMit  à  ropitiion  qui  avait  cours  depuis  laïUôt  deux 
siècles  —  que  le  tombeau  du  roi  René  renferme  seulement  deux 
cadavres,  el  qu'il  ftiut  chercher  dans  une  autre  partie  du  chœur 
de  Saint-Maurice  la  sé])ultare  de  Jeanne  de  Laval  et  celle  de  Mar- 
guerite dWnjou,  reine  d'Anjflelerre. 


Tombeau  de  l'évèque  Lilger. 


La  tombe  de  Tchèque  Ulger  fut  ouverte  dans  l'après-midi  du 
17  juin. 

Chanoine  de  la  cathédrale  en  iio5,  maître-école  de  1107  à 
iii3,  puis  grand  archidiacre,  Ulger  fut  sacré  évé([ue  d'Angers  le 
90  sept(;mhre  1  iii 5.  Sa  science,  son  zèle  j)our  le  progiès des  études, 
la  fermeté  de  son  caractère,  son  énergie  dans  la  lutte,  nous  le  font 
apparaître,  an   milieu  du  xu"  siècle,  avec  une  physionomie  sans 


—  517  — 

doute  un  peu  batailleuse,  mais  dont  la  mâle  Yifjueur  n'est  pas  pour 
de'plaire.  Il  mourut  le  i5  octobre  ii^,  et  fut  enseveli  dans  la  ca- 
thédrale, près  de  la  porte  des  cloîtres,  sous  Tarcade  de  la  seconde 
travée  de  la  nef;  avant  lui,  aucun  évêque  d'Angers  ne  paraît  avoir 
reçu  la  sépulture  à  Saint- Maurice (^^.  De  son  tombeau,  qui  était 
autrefois  recouvert  d'une  châsse  en  bois  enrichie  de  merveilleux 
e'maux^'^',   il  ne  reste  plus  aujourd'hui  que  le  cercueil  de  pierre, 


placé  dans  le  mur,  à  i  m.  o5  du  sol,  la  partie  supe'rieure  encastrée 
dans  la  muraille,  le  fond  posé  sur  un  soubassement  en  maçonnerie. 
Dans  cette  bière,  ainsi  que  dans  les  deux  précédentes,  ne  trou- 
verait-on pas  autre  chose  qu'un  squelette?  Tout  au  moins,  l'indis- 


'')  Sur  l'épiscopat  d'Ulger,  voy.  :  Sammarlh.,  t.  il;  Gallia  christ.,  f.  XVI; 
D.  Liron,  Sin<^u].  hislor.  et  lilt.,  p.  385;  Raiigcard,  Hist.  de  l' Université  d'Angers , 
t.  I  et  II;  dom  Housseaii,  f.  XIV;  nis.  de  ia  bibliothèque  d'Angers,  a°  6a^,  t.  Il; 
Pletteau,  Revue  de  rAiijoii,  novembre-décembre  1875. 

'^^  L.  de  Farcy,  Notices  archéologiques  sur  les  tombeaux  des  évéques  d'Angers, 
broch.  m-8°  de  61p.  (Angers,  Lachèse,  1877,  p.  iS-ig).  — -  Revue  des  Sociétés 
savantes,  déc.  1872,  p.  53.3-53 1. 


—  018  — 

crête  ouriositt'  des  chanoines,  qui  s'étaient  permis  de  pratiquer  une 
ouverture  dans  le  tombeau,  le  ly  septembre  17-^7,  n'aurait-ellc 
pas  compromis  la  conservation  des  étoffes  dont  ils  avaient  constaté, 
ce  jour-là,  la  présence^''?  Telles  étaient  les  questions  (|u'on  se  po- 
sait, à  la  cathédrale  d'Angers,  dans  la  soirée  du  17  juin,  pendant 
que  peu  à  peu  se  soulevait,  sous  l'eilort  des  ouvriers,  la  pierre 
qui  recouvrait  le  cercueil.  Enfin  la  tombe  s'ouvrit,  et  les  assistants 
purent  contempler,  presque  intact,  le  corps  du  vieil  évcque.  Il  est 
revêtu  de  superbes  étoffes,  dont  la  couleur  n'a  été  altérée  ni  paria 
poussière  ni  par  le  temps.  Sur  la  poitrine  repose  le  bâton  pastoral, 
privé  delà  volute,  qu'on  a  retrouvée  plus  tard,  à  droite  de  la  tête, 
tout  près  d'un  calice.  A  gauche,  une  petite  boîte  de  bois  renferme 
l'anneau.  Les  pieds  sont  chaussés  de  sandales.  La  tête  devait  être 
coiffée  d'une  mitre,  dont  il  ne  reste  plus  que  le  bandeau  et  les  fa- 
nons. Une  empreinte  du  sceau ,  suspendue  au  cou  du  pontife  par 
un  cordon  de  soie,  avait  été  dissimulée  sous  les  plis  de  la  chasuble. 
Malheureusement,  nous  avons  dii  nous  contenter  de  jeter  un  re- 
gard sommaire  sur  cette  merveilleuse  trouvaille  :  le  soir  même  du 
17  juin,  la  tombe  fut  refermée  avant  qu'il  nous  eût  été  permis  — 
faute  de  temps  et  de  lumière  —  de  prendre  le  dessin  ou  la  photo- 
graphie des  richesses  que  nous  avions  entrevues  '-'. 

'')  «Le  3  0  septembre  1757,  un  clianoine  de  rE{jlise  Calhédrale  ayant  fait  ôter 
ce  tombeau  en  forme  de  cercueil,  de  bois  couvert  de  cuivre  doré,  on  découvrit 
une  tombe  placée  dans  le  mur  à  la  hauteur  d'environ  h  pieds.  Il  y  fit  faire  une 
ouverture  à  la  faveur  de  laquelle  on  put  voir  en  dedans  le  corps  de  ce  grand 
évéquc.  On  le  trouva  couvert  de  ses  ornements  pontificaux,  ses  souliers  étoient 
quarrés  par  les  extrémités  et  sans  talons.  Le  dessus  étoit  découpé  à  la  faron  de 
la  cbaussure  des  anciens.  Son  suaire  s'étoit  conservé  encore  entier  et  presque 
dans  sa  première  blancheur.  Comme  je  n'ai  vu  aucuns  restes  de  sa  soutane  j'ignore 
s'il  en  avoit  une.  Son  rocher  étoit  d'une  toile  assez  fine,  sa  chasuble  (c'est  sa  dal- 
raatique)  d'une  étolTe  de  soie  à  fleurs  rouges  sur  un  fond  violet  étoit  entière. 
Sa  crosse  de  bois  étoit  de  toute  sa  longueur.  La  populace  informée  de  cette 
découverte  et  poussée  par  une  curiosité  funeste  ou  par  une  avcujjie  superstition, 
accourut  en  foule  le  91  à  ce  tombeau.  On  l'ouvrit  par  l'endroit  qu'on  avoit  inuti- 
lement refermé  dès  le  matin,  (lliacun  s'empressa  d'enlever  quelque  partie  des 
vôtemens  qui  couvroicnt  les  osseinens  de  ce  grand  évèque.  Rien  n'eut  échappé 
au  pillage  si  on  ne  se  fut  empressé  de  cacher  ce  précieux  monument  à  ses  re- 
gards.» (Bibl.  d'Angers,  ms.  6a8,  t.  I,  p.  ifi^n-ih^.) 

'-'  Il  est  juste  de  faire  exception  pour  une  épreuve  photographique,  obtenue 
par  M.  Robert  dans  des  conditions  trtVs  défavorables,  mais  dont  j'ai  pu  cependant 
me  servir,  avec  mes  notes  personnelles,  pour  faire  les  dessins  qui  accompagnent 
ce  rapport. 


—  519  — 

Le  calice,  qui  mesure  o  m.  1 1  de  hauteur,  est  en  étain.  Il  pré- 
sente la  forme  d'une  coupe  sphe'rique  assez  gracieuse,  dont  la  tige, 
qui  repose  sur  un  pied  rond,  est  orne'e  dun  nœud  saillant.  La  pa- 
tène n  a  aucun  inte'rêt;  elle  est  d'ailleurs  fort  détériorée. 

La  boite  qui  renfermait  l'anneau  d'or  est  une  espèce  de  custode 
en  bois  tourné,  munie  d'un  couvercle.  L'anneau  lui-même  se  com- 


pose d'un  jonc  et  d'un  chaton  sur  la  pierre  duquel  —  une  pierre 
de  jaspe,  je  crois  —  est  gravée,  en  creux,  l'image  d'une  fourmi. 
Autour  du  chaton ,  on  peut  lire  les  lettres  suivantes  : 


B.e.S.T.H.R.H. 

La  bague,  à  l'intérieur,  porte  une  inscription  que  je  reproduis 
exactement,  mais  dont  il  me  serait  difficile  d'interpréter  le  sens  : 

*  THGBHLCVTG'VTTHHNI 

Je  ne  puis  qu'insérer  ici  les  intéressantes  observations  que  M.  Ba- 
belon  a  présentées  au  Comité  sur  cette  bague  et  ses  inscriptions  : 

ff  Au  sujet  de  l'anneau  d'Ulger,  évèque  d'Angers,  je  ferai  remar- 
quer qu'il  s'agit  sûrement  d'un  anneau  magique  et  qu'on  ne  peut 
réussir  à  en  expliquer  les  inscriptions  qu'à  la  condition  d'en  avoir 
explicitement  la  clef  :  leur  interprétation  ne  saurait  dépendre  de 
lois  philologiques.  On  connaît  un  certain  nombre  d'anneaux  du 
même  genre.  Il  existe,  dans  le  trésor  de  Pétrossa,  au  musée  de 
Bucarest,  un  grand  anneau  d'or  qui  porte,  gravée  à  la  pointe,  une 


—    o'JO   — 

ronmilc  maifiqiu'  analoifiic  à   ïuuo  do  colles  do  la  baguo  d'Ul{>er; 
c'osl  collo-ci  : 

GVTANIOCVIHAILAG 


rC/osI  Cil  \aiii  (|iio  (if  iioiiibrcnx  sa\aiils  alloiiiaiids  oui  ossay*' 
d  inlcrpn'lor  cotlc  iiiscii|ili()ii ,  jiroposanl ,  pour  la  |»Iii])ail,  (\o  ro- 
coimailro,  au  dôbiit,  lo  nom  dos  Cloths  ou  celui  du  dieu  (liitan  pour 
\'iit(ni,  b'  Votan  des  religions  indo-germaniques  ('l  En  1763.  à 
une  lieue  au  nord  d'Amiens,  on  a  découvert  une  bague  d'or,  entrée 
pou  après  dans  la  collection  Caylus,  mais  qui  a  disparu  depuis; 
c'esl  bien  le  plus  cui'icux  des  monuments  de  ce  genre  :  Caylus  Ta 
attribué  avec  raison  au  xii*  siècle,  à  cause  des  caractères  gotliiques 
do  Técrilure  '-',  Lo  jonc  do  colto  !)aguo  est  quadrangulairo  et  sur 
cba(|uo  face  on  lit  une  longue  foi-mulo  magique;  les  lettres  sont 
fr('(|uemment  séparées  par  des  croix,  et  les  groupes  GVTGVTTA, 
GVTAA,  GVGVRALTERANI,  GEBAL,  etc.,  reviennent  plu- 
sieurs lois.  Il  ne  autre  bague,  celle-ci  en  argent,  trouvée  près  de 
Berne,  nous  donne  aussi  des  formules  analogues.  On  en  verra  enfin 
plusioui's  aulres  rassombb'os  dans  l'ouvrage  de  C.  W.  King'-*^;  les 
groupes  (jui  se  r(''j>i'fonl  lo  plus  souvent  sont  ceux-ci  :  GVTTV  * 
THEBAL  •  EBAL  •  ADROS  •  MADROS  •  ALPHA  •  ET  •  GO;  ou 
les  noms  du  Christ,  dos  archanges,  des  rois  mages,  de  person- 
nages bibliques  ou  les  noms  hébreux  de  la  divinité.  Nous  roh'vons 
onlin  dos  lormulcs  où  les  lettres  sont  séparées  par  dos  points, 
comnio  B*E-S"T-A-R*A.  Ces  lettres  sont,  à  n'en  pas  douter, 
les  initiales  do  mots  qui  composent  une  formule  qu'il  est  im])os~ 
siblo  do  deviner  et  qu'il  serait  vain  de  chercher  à  explicjuor  parla 
pliil(»l()gie.  Rappelons  la  Croix  de  saint  Benoît  qui  porte  les  lettres: 
C-S-S-M-L-N-D-S-M-D-C-S-P-B-  (  Crux  sancta  sit  mih'i  lux . 
Yc  dacmon  sit  mihi  (lux.  Crux  sancti  Pétri  Bencdicti)\  de  même  la 
formule  bien  connue:  VRSNSMV,  etc.,  qui  signifie:  Vade  relro 
Saiana,  ne  suade  mihi  vana,  etc.  On  voit  qu'on  ne  saurait  expliquer 
do  semblables  grimoires  (]ue  si  l'on  en  j)()ssède  par  ailleurs  la  clef. 

^''  Voyoz  ia  iiiiiiiojjrapliic  dans  Cli.  do  Ijiias,  Les  oriifini'n  de  l'vij'hrme  cUn- 
nnnnée,  l.  III,  p.  3/i9-35a  ol  887. 

*''   Caylus,  Recueil  d'antiquités,  t.  VI,  p.  linh  et  pi.  i3o. 

^■^'  Early  Christian  Numis)iin(iri>  and  ailier  niili<jiim-inu  tracta,  p.  \-?.o  ol  siiiv. -, 
Londres,  1878,  in-8". 


—  5^21   — 

C'est  dans  cette  catégorie  de  moiiumeiils  quou  doit,  suivant  nous, 
ranger  la  bague  trouvée  dans  le  tombeau  de  l'évêque  Ulger.  n 

La  crosse  est  brisée  :  d'un  côté,  la  hampe,  en  bois  tourne',  sans 
la  moindre  décoration,  de  l'autre,  la  volute,  en  ivoire,  d'une  déli- 


c^Â^ 


cate  facture.  Sans  rien  exage'rer,  on  peut  dire  de  celle-ci  que  c'est 
un  ve'ritable  bijou,  qui  n'a  pas  encore  l'élégance  du  xiii"  siècle, 
mais  qui  possède  toute  la  grâce,  un  peu  sévère,  du  XII^  La  tige, 
chargée  de  bourgeons  naissants,  s'élance  avec  vigueur  au-dessus 
d'une  douille  en  cuivre  doré ,  sur  laquelle  est  écrit  le  mot  BHGVLVS  ; 
puis,  après  s'être  recourbée  pour  revenir  s'appuyer  sur  elle-même, 
elle  sert  de  suppoit  à  deux  monstres  à  face  humaine.  Ces  deux  dra- 
gons, dont  le  corps  finit  par  se  confondre  avec  la  courbe  de  la  vo- 
lute, ont  un  air  de  sauvagerie  barbare.  La  tête  de  l'un  est  ornée 
de  moustaches  tombantes  et  recouverte  d'une  sorte  de  clémentine. 
La  tête  de  l'autre,  d'un  aspect  un  peu  moins  farouche,  n'a  pas  de 
coiffure;  elle  porte  une  paire  de  longues  moustaches  retroussées. 
La  mitre,  une  mitre  fort  basse,  qui  ressemble  aux  anciens  bon- 


—  522   — 

nets  d'évèqucs  et  dont  les  cornes  sont  placées,  à  droite  et  à  gouclie, 
au-dessus  des  oreilles (^),  est  très  endommagée.  Il  n'en  reste  plus 
{[uère  que  le  bandeau,  de  o  m.  o3  de  lai'ge,  qui  entoure  le  crâne, 
et  les  deux  fanous,  de  o  m.  /lo  de  long  et  de  o  m.  07  de  large  à 
leur  extrémité'  inférieure,  laquelle  est  garnie  d'un  étroit  galon  et 
d'une  frange  de  laine  blanche. 

L'empreinte  sur  plomb  du  sceau  de  Tc^vcque  mesure  o  m.  o5  de 
diamètre,  (l'est  une  pièce  du  plus  grand  intérêt  pour  Tliistoire  du 
costume  épiscopal;  malheureusement,  elle  est  si  friable  qu'il  ne 
nous  a  pas  été  possible  d'eu  prendre  le  calque.  L'évêque  est  repré- 
senté assis,  avec  la  mitre,  la  chasuble  et  l'amict  paré;  de  la  main 
droite  il  bénit  le  peuple,  de  l'autre  il  tient  la  crosse.  Au  pourtour 
du  sceau,  court  celte  inscription  : 

SICILLVM  VLCeRII  HNDGG-ilVORVM  6PI 

Quoi(|ue  déchirées  en  partie  parles  pillards  de  1707,  les  san- 
dales sont  encore  fort  curieuses  :  les  quartiers  ont  disparu,  mais 
l'empeigne  existe  encore.  cfDes  découpures  à  peu  près  triangulaires 
y  forment  des  appendices,  ligulœ-n,  dit  M.  L.  de  Farcy,  dans  les- 
quelles devait  passer  un  cordon.  Tout  autour  de  ces  ouvertures,  et 
à  un  demi-centimètre  des  bords,  court  une  ligne  formée  de  petits 
trous  au  fond  desquels  on  reconnaît  la  présence  d'une  substance 
métallique,  du  plomb  probablement.  Cinq  trous  analogues,  disposés 
on  croix,  ornent  le  champ  dans  divers  endroits.  Cette  ornementation 
rappelle  celle  des  souliers  de  saint  Malachie  à  la  cathédrale  de  Cha- 
lons,  tandis  que  les  découpures  se  rapprochent  de  celles  des  san- 
dales de  Stavelol  et  du  trésor  impérial  de  Vienne '-^.w 

La  dalmatique  est  ornée  de  fleurs  rouges,  disposées  en  écaille 
sur  un  fond  violet.  La  chasuble,  très  ample,  comme  toutes  celles 
de  la  même  époque,  paraît  intacte  :  elle  est  taillée  dans  une  étoffe 
orientale  ou  sicilienne  de  couleur  verte,  sur  laquelle  on  distingue 

C'  Au  xii"  siècle,  en  effet,  la  mitro  n'était  fjuère  qu'une  espèce  de  couronne 
éclianciée  en  forme  de  croissant,  à  la  partie  supéri(Mire,  et  rappelant  ce  que  Théo- 
phile Roynaud  dit  de  la  coiiïure  des  prêtres  du  pajfanisme  (Op.,  t.  XIII,  p.  SaS)  : 
Mitra  episcopalis  bicornis  et  patulo  curvamine  siiperne  liians,  respondet  pileo  cornuto 
pvixcoriim  sucerdotum  ethnicorum.  (Maitigny,  Dict.  des  antiquités  chrétiennes  ,^.  3o6.) 
Cf.  Bibliothèque  du  Mans,  niss.  a^.^)  des  Acta  pontificum,  f.  ii3,  le  portrait  de 
IIu|;ues  de  Saint-Calais,  évèquc  du  Mans,  contemporain  et  ami  d'Ulger. 

'*>  llcvuc  de  l'Anjou,  mai-juin  1896,  p.  438  et  439.  —  Cf.  L.  de  Farcy,  La 
brodei-ie,  du  xir  siitclc  jusqu'à  nos  jours,  p.  i/i,  ,'56,  /lo  et  planche  lo. 


—  523  — 

encore  des  chimères  aux  aiJcs  éployées  et  des  lions;  une  bordure, 
où  sont  figurés  des  palmettes  et  des  oiseaux ,  encadre  le  tout.  L'amict 
de  lin,  avec  quelques  petites  dents  rouges  pour  ornement,  entoure 
le  cou  et  les  épaules  de  l'évêque.  Une  bande  de  soie  tissée,  déta- 
chée des  autres  vêtements,  pourrait  bien  avoir  appartenu  à  l'étole 
ou  au  manipule  :  elle  porte  un  dessin  fort  gracieux,  qui  représente 
des  oiseaux  adossés  regardant  une  fleur  de  lis. 

C'est  avec  peine  que  j'ai  vu  le  pesant  couvercle  retomber  sur  ce 
cercueil,  qui  renferme  peut-être,  à  lui  seul,  les  plus  importants  et 

les  plus  pre'cieux  vestiges  du  costume  épiscopal  au  xii"  siècle 

Mais  j'ose  espérer  qu'on  voudra  bien  nous  autoriser,  un  jour  ou 
l'autre,  à  rouvrir  la  tombe  du  vieil  évêque,  et  qu'on  nous  permet- 
tra —  pour  le  plus  grand  profit  de  l'art  religieux  —  d'étudier  par 
le  menu  et  de  reproduire  les  trésoi-s  qu'elle  renferme. 

Ch.  Urseau. 


NOTICE 


SUll 


L'EGLISE  DE  SAlNT-PlIlLBEirr  DE  GIVANDLIEU 

(LOlUE-lîVFÉUUaUE), 


PAR  M.  LEON  MAITIŒ, 
Archiviste  de  la  Loire-lnféricurc. 


Le  bourg  de  Saiiil-lMiilhor!  de  Grandiieu  possède,  depuis  trente 
ans,  deux  églises  :  une  nouvelle,  bâtie  à  grands  frais  sur  un  plan 
très  vaste,  au  milieu  d'une  place  immense,  et  une  autre,  d'appa- 
rence misérable,  enveloppée  de  maisons  et  de  constructions  de 
toute  sorte,  qui  sert  aujourd'hui  de  remise  aux  voitures  et  de  halle 
les  jours  de  marché. 

Cette  dernière  a  été  abandonnée  par  le  clergé  catholique  parce 
qu'elle  devenait  insuffisante  et  aussi  parce  qu'elle  menaçait  ruine 
dans  plusieurs  endroits.  Les  murs  latéi"au\,  portés  à  une  hauteur 
démesurée,  ne  pouvant  plus  supporter  la  charpente,  furent  abaissés 
de  9  mètres,  les  bois  allégés  et  les  fenêtres  en  partie  suppi'ime'es. 
Dans  ces  conditions,  il  était  impossible  de  conserver  à  l'édifice  sa 
destination  séculaire;  il  était  défiguré,  iucommode  et  inhabitable 
pendant  la  mauvaise  saison. 

Il  est  douteux  que  les  paroissiens  de  Saint-Philbert  aient  quitté 
avec  regret  leur  vieille  église,  car  on  n'avait  jajuais  rien  fait  que 
l'enlaidir  dej)uis  le  jour  où  l'on  avait  tenté  de  restaurer  les  dégâts 
commis  pai'  les  Normands.  Regardez  la  façade  principale  :  elle  est 
l'aile  d'un  simple  pignon  saus  fenêtres,  sans  corniche,  sans  modil- 
lous,  sans  ap})areillage  de  {)icrre;  et  la  grande  porte,  sans  aucune 
voussure,  n'a  [)our  décorai  ion  (|u'un  bouirelet  en  accolade  au-des- 
sus de  son  cintre  brisé  du  xv"  siècle.  (îettc  annonce  est  trompeuse. 


—  525  — 

Dès  que  vous  aVcz  mis  le  pied  dans  rinte'rieur,  au  lieu  de  gothique, 
vous  apercevez  une  nef  dont  les  travées,  au  nombre  de  quatre,  sont 
amorties  en  plein  cintre,  et  quand  vous  atteignez  le  centre,  vous 
êtes  obligé  de  passer  sous  deux  ouvertures  inégales  pour  vous 
rendre  dans  ce  qui  aurait  dû  l'ormer  le  transept.  Le  chonir  surélevé 
paraît  avoir  été  disposé  pour  être  contourné  par  un  déambula- 
toire; mais  quand  vous  cherchez  le  couloir,  vous  allez  vous  heurter 
•d'un  côté  à  une  sacristie  construite  à  la  hauteur  de  la  plale-lorme 
du  maître-autel,  de  l'autre  à  une  chapelle  latérale  qui  barre  com- 
plètement le  passage.  Le  chœur  était  peut-être  suffisant  pour  le 
clergé;  mais  la  nef,  flanquée  de  deux  collatéraux  étroits,  n'était 
pas  en  rapport  avec  la  population  des  paroissiens  (/t,ooo  habitants). 
L'éclairage  n'était  pas  non  plus  très  abondant,  surtout  au  nord; 
les  fenêtres  ouvertes  en  plein  cintre  à  une  grande  hauteur  ne  ra- 
chetaient pas  l'exiguïté  des  jours  percés  dans  les  bas  côtés.  Sur  les 
murs  nus  s'étalait  partout  un  affreux  badigeon  blanchâtre,  doublé 
de  crépissage,  qui  avait  peut-être  pour  but  de  renvoyer  un  peu  de 
lumière  dans  les  coins,  mais  qui  était  d'un  effet  peu  réjouissant 
et  peu  artistique.  Ce  placage  souvent  renouvelé  s'effritait  çà  et  là  et 
laissait  voir  des  archivoltes  faites  avec  des  briques  qui  piquaient 
la  curiosité  des  amateurs  d'antiquités.  L'un  d'eux,  M.  Marion- 
neau,  se  hasarda  sur  ces  données  à  dessiner  une  coupe  de  l'édi- 
fice, où  il  fit  ressortir  la  forme  et  l'appareil  des  cintres  des  tra- 
vées, mais  sans  rien  révéler  sur  la  structure  des  piliers  qui  les 
supportent  (^>. 

Il  m'a  semblé  que,  pour  présenter  un  édifice  au  monde  savant, 
il  était  convenable  de  le  débarrasser  de  toutes  les  difformités  que 
le  temps  et  les  hommes  avaient  accumulées  sur  ses  membres.  J'ai 
donc  mis  à  nu  toutes  les  maçonneries,  j'ai  fflit  tomber  le  crépissage 
et  j'ai  déblayé  tout  ce  qui  était  entei'réou  caché  par  les  décombres. 


I 

Bouleversements  du  sol. 

Le  travail  qui  avait  le  plus  modifié  l'aspect  intérieur  de  l'église, 
c'était  l'exhaussement  du  sol.  Pour  suivre  les  apports  continuels  des 

^'^  Marionneau,  ISotice  sur  l'église  Saint-Philbert  de  Grandlieu  dans  les  Mémoires 
lus  à  la  Sorhnnne  en  i86j,  Archéologie  (Paris,  t868),  planclie  XI. 

Archéologie.  34 


_  526  — 

remblais  qui  s'accomplissent  toujours  dans  tous  los  bourgs  par  suite 
des  réfections  de  cliausséo  et  poul-èlre  aussi  pour  peiiueltre  au 
clergé  de  pratiquer  plus  facilement  les  inhumations  dans  l'enceinte 
de  l'église,  on  cliaiigoait  le  niveau  du  dallage  de  temps  à  aulre. 
Malgré  les  défenses  des  conciles  et  les  airèls  des  cours  civiles, 
l'usage  d'enterrer  dans  les  églises  n'a  pas  subi  de  longues  inter- 
ruptions; il  s'est  rétabli  surtout  par  nécessité,  parc(>  (jue  les  cime- 
tières étaient  exigus  et  aussi  parce  (jue  cette  faveur  était  un  produit 
très  lucratif  pour  les  fabriques. 

Le  fait  est  certain  pour  Saint-Philbert.  On  ne  peut  ])as  donner 
un  coup  de  pioche  dans  la  nef  ou  les  bas  côtés  sans  déterrer  (les 
ossements  humains  en  grand  nombre.  Pour  retrouver  la  base  des 
])iliers,  j'ai  été  obligé  de  les  déchausser  jusqu'à  o  m.  80  de  pro- 
fondeur. Dans  le  chœur,  les  remblais  sont  plus  considérables;  ils 
cachent  l'appareil  des  jambages  des  portes  et  les  bases  de  l'hémi- 
cycle jusqu'à  une  hauteur  de  1  m.  5o.  Lorsque  j'ai  enlevé  les 
marches  et  le  palier  (jui  précédaient  le  maître-autel,  j'ai  découvert 
l'enfeu,  dans  lequel  les  corps  des  curés  étaient  déposés.  La  tombe 
de  l'un  d'eux  avait  été  longtemps  signalée  par  une  belle  pierre  gra- 
vée en  creux,  représentant  l'image  d'un  prcti'e  avec  une  inscription 
du  xv"  siècle.  Elle  fut  transformée  en  table  d'autel  dans  les  derniers 
siècles.  Cette  fouille  m'a  fourni  l'occasion  de  constater  que  le  chœur 
avait  été  carrelé  ou  bétonné  à  deux  niveaux  différents. 

Les  remblais  considérables  accumulés  dans  une  arrière-chapelle 
du  chevet  étaient  destinés  aussi  à  augmenter  le  champ  des  sépul- 
tures, de  même  que  les  apports  de  terre  entassés  dans  tous  les  jar- 
dins environnants  au  nord  et  au  sud.  Personne  ne  se  doutait  de  ce 
travail  d'exhaussement  et  de  la  présence  de  tant  de  générations  en- 
sevelies dans  un  périmètre  aussi  restreint;  mais  la  vérité  éclata,  il 
y  a  cinquante  ans,  quand  la  commune  déplaça  le  cimetière  et  voulut 
rendre  les  terrains  à  la  culture.  La  masse  des  déblais  (jui  sortit  des 
alentours  de  la  vieille  église  est  incalculable.  J'insiste  sur  ce  fait 
d'enfouissement,  parce  qu'il  nous  explique  l'état  de  conservation 
parfaite  de  certaines  parties  de  l'édifice  qui  surj)rcnnent  les  visi- 
teurs. 

Avant  d'aménager  la  sacristie  dans  le  déambulatoire  du  sud  à  la 
hauteur  d'un  premier  étage,  on  avait  également  entassé  dans  les 
dessous  une  quantité  considérable  de  décombres,  qui  ont  contribué 
à  [)réserver  certains  murs  de  la  ruine. 


—  527  — 
[I 

Déformation  et  retouche  des  membres  de  l'édifice. 

Commençons  par  examiner  la  nef  et  voyons  ce  qu'en  ont  fait  les 
architectes  ou  les  entrepreneurs  à  travers  les  siècles.  Je  ne  blâmerai 
pas  les  travaux  exécutés  depuis  la  désaffectation  de  l'église,  par 
mesure  de  prudence,  pour  éviter  des  lézardes  dans  les  parties 
hautes;  cependant  on  ne  peut  s'empêcher  d'exprimer  des  regrets 
quand  on  voit  les  vieilles  fenêtres  coupées  par  la  moitié  et  rempla- 
cées par  des  châssis  horizontaux.  Il  y  avait  urgence  d'abaisser  la 
hauteur  du  chœur,  mais  les  murailles  de  la  nef  sont  très  solides  et 
auraient  encore  supporté  longtemps  la  toiture  lambrissée. 

Il  est  démontré  par  des  sondages  pratiqués  sur  la  place  qui  pré- 
cède la  façade  principale  qu'on  a  supprimé  une  travée;  il  est  du 
reste  visible  à  l'intérieur  qu'il  y  a  une  rupture  entre  le  premier  pi- 
lier et  le  pignon  occidental.  Dès  qu'on  franchissait  la  grande  porte, 
on  se  trouvait  sous  un  clocher  fait  de  hautes  charpentes,  pour  la 
solidité  duquel  on  avait  aveuglé  la  première  travée  à  droite  et  à 
gauche.  Cet  appendice  n'avait  pas  toujours  été  en  bois,  tout  au 
moins  dans  ses  bases,  car  on  a  découvert  des  fondations  en  avant 
des  piliers. 

Non  seulement  la  maçonnerie  des  piliers  était  recouverte  d'un 
épais  crépissage  qui  voilait  complètement  les  matériaux  et  leur 
appareil ,  mais  encore  on  avait  mutilé  les  tailloirs  de  pierre  blanche 
qui  décoraient  les  impostes  tout  autour  du  pilier,  aussi  bien  dans 
les  bas  côtés  que  dans  l'intérieur  de  la  travée  et  sur  la  face  anté- 
rieure. Ces  saillies  ne  sont  pas  tombées  de  vétusté,  elles  ont  été 
martelées  avec  un  instrument  pointu  qui  a  laissé  des  traces  indé- 
niables sur  là  pierre.  C'est  l'œuvre  grossière  des  ravaleurs  chargés 
de  nettoyer  l'édifice  et  pressés  d'achever  leur  besogne  en  suppri- 
mant tout  ce  qui  gênait  leurs  outils. 

La  partie  centrale  est  bien  autrement  défigurée.  A  la  place  oi^ 
nous  sommes  habitués  à  voir  un  transept,  on  avait  édifié,  sur  un 
carré,  quatre  grands  arcs  hardiment  jetés  comme  pour  servir  de 
base  à  une  coupole.  En  réalité ,  ils  sont  trop  faibles  pour  recevoir 
cette  destination.  Celui  qui  s'ouvrait  sur  la  nef  a  été  supprimé  ainsi 
que  les  pieds-droits  sur  lesquels  retombait  le  cintre.  L'arc  ouveil  sur 
le  chœur  a  perdu  ses  chapiteaux  et  ses  colonnes,  et  son  extrados  est 

34. 


—  528  — 

déchar^jé  de  toul  poids,  comme  si  on  avait  voulu  l'aire  un  chan- 
ceau  ou  un  arc  triomphal  pour  y  placer  lo  [jrand  Christ,  (jui  d'or- 
dinaire décorait  Tavant-chœur. 

A  ifauchc  et  à  droite,  les  baies  ont  paru  trop  largues;  cependant 
cMes  ne  portent  ])as  la  moindre  trace  de  lézardes.  La  baie  des 
•grands  cinti'es  a  été  remplie  d'une  maçonnerie  {jrossière,  assemblée 
avec  de  la  terre,  dans  la(|uelle  on  a  pratiqué  deux  ouvertures  nou- 
velles, dissemblables  par  leur  forme  et  leur  lai-geur^^  et  bien  plus 
basses  et  plus  étroites  que  les  premières.  A  droite.  Tare  est  brisé 
et  repose  sur  des  ])ieds-(lroils  ordinaires  avec  tailloir  à  Timposte, 
tandis  t|u'à  gauche  rarchitccte  a  visé  à  Tellet  en  faisant  retomber 
son  plein  cintre  sur  des  chapiteaux  et  des  colonnes.  Ici,  l'agence- 
ment des  matériaux  mérite  un  examen  attentif  auquel  je  convie 
Ions  ceux  qui  les  ont  vus  avant  le  nettoyage  de  ces  derniers  temps. 
Avant  l'enlèvement  du  badigeon,  il  n'était  pas  facile  de  juger  de 
leur  âge  et  de  leur  valeur  artistique.  Aujouid'hui,  on  voit  distinc- 
tement qu'il  s'agit  de  marbres  précieux  de  l'antiquité,  accouplés 
sans  prétention,  comme  on  fait  dans  les  chantiers  dépourvus  de 
ressources'-'. 

Le  chapiteau  placé  à  droite  est  un  beau  marbre  blanc  à  quatre 
faces,  dont  trois  seulement  sont  visibles,  parce  qu'il  fait  fonction 
de  pilastre;  sa  corbeille,  ornée  de  volutes  et  de  IV'uillage,  n'a  pas 
l'élégance  et  la  correction  des  chapiteaux  classiques,  bien  qu'il 
soit  fouillé  avec  soin;  il  porte,  à  son  sommet,  une  palmette  qui  se 
remar(jue  sur  divers  produits  de  l'art  mérovingien.  Avant  le  net- 
toyage,  cette  palmette  ressemblait  un  peu  au  dessin  d'une  petite 
châsse  destinée  à  contenir  des  reliques,  et  l'un  de  nos  meilleurs 
archéologues  en  avait  conclu  qu'il  était  contemporain  de  l'arrivée 
du  corps  de  saint  Philbert,  c'est-à-dire  carolingien  (■^).  Il  faut  re- 
noncer maintenant  à  cette  interprétation.  Ce  petit  monument  est 
d'une  époque  antérieure. 

Le  chapiteau  (jui  lui  fait  pendant  est  au  contraire  postérieur  au 
ix'î  siècle,  les  chevrons  et  les  dents  de  scie  qu'on  a  sculptés  sur 

"'  L'ouverture  de  droite  a  2  m.  7.');  celle  de  {jauche  a  li  mètres. 

**'  M.  Marioiineau  a  pressenti  la  nature  du  niai'bre  d'un  côté,  sans  pouvoir  ou 
indiquer  l'origine.  Du  côté  ganclic,  il  a  cm  (|iic  loiile  la  décoration  était  de  pierre 
blanche. 

"'  Voir  lo  dessin  qu'a  pulilié  M.  Marionneaii  dans  les  Mémoires  lus  à  la  Sor- 
bonne  en  iSO-j. 


—  529  — 

l'abaque  et  la  corbeille  en  pierre  blanche,  le  classent  parmi  les 
monuments  postérieurs  à  l'an  mille. 

L'un  et  l'autre  des  chapiteaux  servent  de  couronnement  à  deux 
colonnes  en  marbre  vert  et  rouge  de  Campan  qui  n'ont  pas  la  même 
longueur  et  qui  reposent  sur  des  socles  dilïerents.  Il  est  visible  que 
les  fûts  n'ont  pas  été  faits  pour  les  chapiteaux  qu'ils  supportent  ni 
pour  la  décoration  à  laquelle  on  les  a  appliqués.  Leur  origine  antique 
se  re'vèle  d'ailleurs  clairement  par  l'astragale  qui  couronne  leur 
sommet,  au  lieu  d'être  attaché  à  la  base  du  chapiteau  comme  dans 
les  œuvres  du  moyen  âge.  Tout  cet  agencement  n'a  pu  être  inventé 
qu'à  une  époque  barbare ,  comme  le  xi"  siècle ,  après  les  ravages 
des  Normands. 

Le  chœur  n'a  pas  été  plus  épargné  que  les  autres  parties  de 
l'église.  Le  grand  arc  est  privé  de  ses  pilastres;  il  ne  tient  plus 
que  par  la  cohésion  des  matériaux.  Non  seulement  la  grande  fe- 
nêtre du  fond  a  été  refaite  au  moins  deux  fois,  puis  aveuglée  com- 
plètement, mais  encore  on  a  ouvert  une  porte  latérale  quand  on  a 
fait  la  sacristie  derrière  le  chevet,  sous  Louis  XIV,  puis  creusé  un 
placard  dans  le  côté  gauche,  changé  les  paliers  et  obstrué  les  oculi 
qui  permettaient  de  plonger  le  regard  dans  le  sous-sol.  Enfin,  on 
a  étalé  partout  un  revêtement  de  plâtre  pour  y  dessiner  des  cor- 
niches, des  pilastres  et  de  fausses  arcades  dans  le  goût  du  xvii"  siècle 
de  telle  sorte  que  tous  les  caractères  de  l'architecture  primitive 
avaient  disparu. 

L'arrière-chevet  a  subi  aussi  quelques  déformations,  qui  appa- 
raissent  plus  nettement  que  jamais  maintenant  que  les  décombres 
et  les  terres  ont  été  enlevés.  Au  nord,  plus  de  clôture,  plus  de  toi- 
ture; au  sud,  obstruction  complète  de  l'arceau  par  lequel  on  arri- 
vait au  déambulatoire.  Le  mur  droit  du  fond  est  percé  d'une  fe- 
nêtre'étroite  et  tréflée  au-dessous  de  laquelle  on  a  adossé  un  autel 
dédié  à  sainte  Anne,  sur  un  plan  différent  de  celui  de  la  crypte, 
comme  l'indique  la  hauteur  d'une  crédence  placée  à  2  mètres 
du  sol.  Ce  détail  nous  indique  qu'après  le  départ  des  reliques,  le 
tombeau  et  les  abords  furent  recouverts  de  terre ,  comme  si  on  avait 
voulu  effacer  les  traces  de  toute  confession.  La  raison  d'être  de  la 
lucarne  n'apparaissant  plus  aux  yeux  des  fidèles,  on  forgea  une  lé- 
gende, on  répéta  de  génération  en  génération  que  ce  trou  était 
l'ouverture  d'un  souterrain  qui  courait  sous  toute  l'église. 

Un  procès-verbal  de  visite  de  l'église  de  1689    atteste  que  la 


—  530  — 

chapello  de  Sainto-Aniio  ôfail  voûtôo  encore  assez  solidement  à 
cette  date  pour  supporter  le  plancher  d'une  sacristie,  qui  venait 
dètre  achevée.  Quel  était  le  système  de  ces  voûtes?  Il  n'est  pas  fa- 
cile de  s'en  rendre  compte  aujourd'hui  où  les  ruines  se  réduisent  à 
quelques  arrachements  de  voûte  hiaise  et  aux  pieds-droits  de  deux 
arcs  plein  cintre.  A  <|auche  et  à  droite,  c'est-à-dire  aux  deux 
extrémités  du  déamhulatoire,  on  avait  élevé  aussi  deux  absides 
en  cul  de  tour,  que  le  procès-verbal  de  visite  appelle  des  chapelles 
voûtées. 

Lliarmonie  aurait  voulu  que  la  chapelle  absidalc  du  clnnet  lût 
voûtée  d'arêtes;  c'est  le  système  adopté  pour  la  crypte  et  pour  le 
petit  vestibule  qui  conduit  à  la  petite  fenêtre  carrée  dont  j'ai  parlé. 

«Derrière  et  au-dessous  le  grand  autel,  dit  l'archidiacre,  est  une 
petite  chapelle  voûtée  dédiée  à  sainte  Anne.  .  .  Aux  deux  costés 
d'icelle,  il  y  a  deux  autres  petites  chapelles  aussi  voûtées  '''.•>' 

m 

Plau ,  mnlériaux  et  pi'océdés  adoptés  pour  In  constrnctioii  de  l'édifice. 

Le  terrain  choisi  pour  emplacement  est  légèrement  déclive. 
L'édifice  est  orienté  et  présente  en  plan  la  forme  d'une  croix  latine 
dont  les  bras  ont  une  largeur  exceptionelle.  Le  chevet  actuel  est 
plat  et  la  grande  nef  est  flanquée  de  deux  collatéraux  très  étroits^'-', 
Il  n'y  a  pas  d'harmonie  dans  l'ensemble  des  lignes,  ni  de  régularité 
dans  les  remaniements  qui  se  manifestent  de  divers  côtés.  L'axe 
des  collatéraux  est  différent  de  celui  du  déambulatoire,  l'extrados 
et  les  impostes  des  grands  arcs  du  carré  ne  sont  pas  à  la  même  hau- 
teur, et  les  travées  de  la  nef  n'ont  pas  la  même  largeur  ni  la  même 
hauteur.  La  seule  chose  qui  paraisse  irréprochable,  c'est  la  recti- 
tude du  grand  axe.  (Planche  XX.) 

Depuis  que  le  crépissage  est  tombé,  on  j)eut  se  livrer  à  l'étude  des 
matéiiaux  et  faire  cette  remarque  ijnpo'-tanle  (|ue  nulle  part  le 
petit  appaieil  n'a  été  introduit  dans  la  maçonnerie.  Le  moellon 
scliisleux  de  la  locallti;  se  taille  difficilement  et  ne  se  l'éduil  pas 
comme  on  veut;  il  ne  se  prête  donc  guère  aux  eftéts  décoratifs  et 

(')  Procès-verbal  de  l'isite  de  iGSg.  Arcliives  dt^partonientalps,  C,  5'i,  pp.  i()/l 
et  i65. 

">  La  nef  a  8  mètres  de  largeur-,  Ic8  collatéraux,  a  m.  75. 


—  531   — 

au  montage  des  angles.  Pour  faire  une  construction  un  [)eu  soignée, 
il  faut  le  réserver  pour  le  remplissage  et  recourir  à  des  matériaux 
étrangers.  L'architecte  a  fait  venir  du  Poitou  ou  de  TAnjou  de  la 
pierre  calcaire;  il  s'est  do  plus  procuré  de  l'argile,  qui  est  commune 
dans  la  localité,  et  il  a  confectionné  de  lourdes  briques  dont  la  ré- 
sistance est  étonnante,  bien  que  le  grain  ne  soit  pas  fin. 

Avec  le  concours  de  ces  approvisionnements,  il  a  réussi  à  élever 
une  construction  dont  l'aspect  n'était  pas  sans  élégance.  Le  mé- 
lange de  la  brique  et  du  moellon  blanc  de  calcaire  est  agréable  à 
l'œil;  il  a  été  employé  invariablement  dans  toutes  les  parties  de 
l'édifice  depuis  le  bas  de  la  nef  jusqu'au  chevet,  dans  toutes  les  as- 
sises des  piliers  de  la  nef,  dans  les  grands  et  les  petits  cintres, 
dans  les  jambages  de  presque  toutes  les  ouvertures,,  jusque  dans 
le  réduit  bâti  en  sous-sol  et  presque  toujours  avec  la  même  répé- 
tition :  deux  briques,  un  moellon.  {Planche  XXI.) 

Il  n'est  pas  nécessaire  de  regarder  longtemps  la  nef  pour  s'aper- 
cevoir de  l'inexpérience  de  l'architecte  dans  l'art  de  bâtir  les  grands 
édifices  ;  il  est  évident,  à  ses  tâtonnements,  que  celte  œuvre  est  son 
coup  d'essai  et  qu'il  n'a  pas  tracé  d'avance  ses  projets  sur  le  papier, 
autrement  il  aurait  donné  le  même  rayon  à  toutes  ses  courbes. 
Il  connaissait  les  arcs  en  fer  à  cheval,  et  pourtant  il  n'a  pas  osé 
les  appliquer  franchement.  Tantôt  il  se  contente  d'un  demi-cercle 
dépassé  dans  le  plus  petit  cintre  de  l'archivolte,  tantôt  il  cherche 
à  produire  l'illusion  du  fer  à  cheval  en  ramenant  subitement  à  la 
base  de  l'arc  les  lignes  de  la  plus  grande  archivolte  sur  la  bordure 
des  pieds-droits  de  la  petite.  Cet  artifice  ne  rachète  pas  le  défaut 
d'uniformité  qui  frappe  les  yeux,  quand  on  compare  les  deux  côtés 
de  la  nef. 

Les  piliers  ont  une  forme  qui  n'est  pas  commune.  Ce  sont  des 
massifs  carrés,  flanqués  en  dedans  et  en  dehors,  en  arrière  et  en 
avant,  de  contreforts  qui  montent  jusqu'au  sommet  des  murs  en 
s  aplatissant  d'abord  à  la  hauteur  des  impostes,  une  autre  fois  à  la 
hauteur  oiî  s'ouvre  d'ordinaire  le  triforium,  et  une  troisième  fois  à 
la  ligne  de  base  des  fenêtres.  A  l'intérieur,  cette  saillie  de  maçonnerie 
produit  l'effet  des  supports  des  arcs-doubleaux  dans  le  système  des 
voûtes,  mais  il  est  bien  certain  que  leur  office  était  de  servir  de  pieds- 
droits  aux  entraits  de  la  charpente  du  lambris.  L'église  de  Resons- 
le-Long  (Aisne),  qui  passe,  à  tort  ou  à  raison,  pour  une  église  du 
xf  siècle,  contient  aussi  des  contreforts  intérieurs;  elle  est  la  seule 


—  532  — 

qui  irssomblo  à  la  iiôtro  sous  ce  rapport.  Eu  plan,  lo  pilier  fijO^ure 
uup  croix.  ])aice  quo  chaquo  arcliivoilt"  est  rouforcée  d'une  autre 
plus  petite  (jui  repose  sur  un  pied-droil  de  l'épaisseur  des  contre- 
forts. 

Cette  net  (''lait  rclain'o  p;ii'  di^s  fcuèlrcs  heaiiooup  plus  larges  que 
oelles  qui  so  rcneonlreuL  ordinaii'enient  dans  les  éjflises  romanes; 
leur  dimension  ne  pouvait  être  nmindi'e  que  celles  du  cliœur,  qui 
ont  1  m.  iG  de  lar[>eiir  entre  leur  encadrenu'iit.  Les  luireaux  et  les 
briques  sont  remplacés  j)ar  des  moellons  ordinaires.  On  devait 
])rendre  joui'  encore  dans  les  murs  latéraux  des  bas  côtés,  au  moins 
du  côté  Nord,  là  où  se  remarquent  trois  baies  aveuglées  qui  s'ac- 
cusent par  leur  encadrement  de  briques  et  de  moellons  de  calcaire 
régulièrement  alternés,  comme  dans  toute  l'église.  Il  est  seule- 
ment singulier  que  ces  ouvertures  du  rez-de-chaussée  aient  été 
|)(Mcées  sans  symétrie  et  maladroitement,  non  ])as  en  l'ace  du  vide 
des  travées,  mais  en  face  du  dos  des  piliers.  N'est-ce  pas  là  en- 
coï-e  un  signe  de  barbarie? 

(l'est  en  vain  cpi'on  chercherait  des  points  de  comparaison  dans 
le  coHale'ral  opposé,  la  clètiii-e  méridionale  ne  renferme  pas  le 
moindre  indice  d'ouvertures  ancieniu's  ([ui  auraient  ét(^  bouchées; 
elle  est  pleine  et  nuiconnée  grossièrement  sans  aucun  appareil. 
J'en  conclus  qu'un  écroulement  s'est  produit  de  ce  côté,  vers  le 
xiii*  siècle,  sans  doute,  c'est-à-dire  vers  ré[)oque  où  se  pratiquaient 
les  portes  basses,  terminées  en  arc  brisé,  pareilles  à  celle  qui  sert 
d'entrée  au  Sud. 

Il  n'y  a  pas  de  liaison  entre  la  nef  et  le  carré  central;  le  point 
de  contact  a  été  fait  avec  du  remplissage  très  apparent.  D'ailleurs, 
le  système  d'appareil  n'est  plus  le  même  et  le  développement  des 
arcs  accuse  une  plus  grande  hardiesse  et  une  plus  grande  sûreté 
de  main  que  les  travaux  précédents.  Les  cintres,  composés  d'une 
seule  archivolte,  sont  façoun('s  avec  des  claveaux  de  pierre  calcaire 
alternant  avec  des  briques  et  retombent  sur  des  pieds-droits  faits 
simplement  de  gros  moellons  de  calcaire  entre  lesquels  il  n'y  a  pas 
la  moindre  brique.  Comme  le  tailloir  (|ui  servait  de  chapiteau  est 
suspendu  eu  porte  à  f\\ux,  on  doit  croire  qu'il  reposait  au  moins 
sur  une  demi-colonne.  [Planche  XXIl.) 

Il  faut  faire  une  restriction  pour  le  grand  arc  qui  s'ouvrait  sur  la 
nef,  car  on  voit  encore  des  assises  de  grosses  briques  dans  les  restes 
de  ses  jambages  mutilés.  Le  carré  formé  devant  le  chœur  par  ces 


—  533  — 

quatre  grands  arcs  présentait  une  grande  solidité  puisqu'il  était 
renforcé  dans  les  Las  côtés  par  de  gros  murs  qui  résistaient  à  la 
poussée  des  cintres;  cependant,  il  n'est  pas  croyable  qu'on  les  ait 
utilisés  pour  supporter  une  coupole.  Quand  un  architecte  veut  édi- 
fier une  coupole  ou  une  lanterne,  ii  a  soin  d'établir  une  grande 
symétrie  dans  les  bases.  Ici,  les  arcs  sont  dissemblables;  c'est  donc 
un  travail  purement  décoratif (^). 

En  entrant  dans  le  chœui-,  nous  nous  trouvons  de  nouveau  en 
face  des  assises  de  pierre  blanche  mêlées  de  briques,  visibles  non 
seulement  dans  les  jambages  des  ouvertures,  mais  encore  dans 
deux  angles  saillants  mar<jués  au  départ  de  la  courbe  de  l'abside  et 
sur  son  parcours.  Les  prêtres  sortaient  par  deux  portes  latérales 
en  plein  cintre  exactement  appareillées  comme  la  nef  (N  et  0). 
Les  fidèles  qui  montaient  des  bas  côtés  vers  le  haut  de  l'église 
entraient  dans  le  transept  Sud  sous  un  mur  qui  faisait  contrefort  au 
premier  grand  arc  (M),  puis  ils  ti-aversaient  le  second  mur  en  con- 
trefort de  l'arc  triomphal  du  chœur  en  passant  sous  un  cintre  appa- 
reillé (Q),  s'engageaient  dans  un  couloir  voûté  en  berceau  (P) 
entre  le  chœur  et  l'absidiole  de  l'autel  Saint-Philbert,  et  arrivaient 
enfin  dans  la  chapelle  latérale  de  Saint-François  (C),  en  faisant 
une  suite  de  zigzags,  car  aucun  de  ces  passages  n'était  sur  le  même 
axe.  Impossible  d'apercevoir  du  bas  coté  ce  qui  se  passait  dans  le 
chevet. 

Au  Nord,  le  bas  côté  se  reliait  au  transept  par  un  arc  brisé  (voir 
lettre  L  du  plan). 

Les  deux  bras  de  la  croix  étaient  donc  divisés  chacun  en  deux 
parties  semblables  à  des  chambres  carrées.  La  plus  voisine  du  che- 
vet avait  son  absidiole  tournée  vers  l'Orient  et  pouvait  servir  de 
sacristie  (voir  D  etE).  Il  n'y  avait  pas  d'autre  moyen  de  communi- 
cation entre  la  nef  et  l'arrière-chevet  dont  j'ai  parlé,  et  qui  con- 
stitue le  principal  intérêt  de  notre  monument.  La  présence  de  ce 
sanctuaire,  situé  en  dehors  de  l'église,  ne  se  comprendrait  pas  si 
nous  n'expliquions  pas  de  suite  quel  était  l'attrait  qui  pouvait  pous- 
ser les  fidèles  de  ce  côté.  Il  avait  sa  raison  d'être  dans  le  voisinage 
d'un  réduit  vénéré  et  impénétrable  où  l'on  avait  déposé  le  corps 
de  saint  Philbert.  Déjà  on  a  du  soupçonner  l'existence  d'une  con- 

'')  Le  ciavage  est  dissemblable  dans  cliaque  arc.  Au  milieu,  on  mesure  om.  88, 
à  droite  o  m.  6o,  à  gauche  o  m.  63. 


_  53/1  — 

sfriiclion  l'ii  sous-sol  on  voyant  rélévation  sensible  do  la  iilalo-loi me 
(le  l'autel  majeur  au-dessus  du  niveau  }>onoral. 

IV 

Vnrrihrc-chcvcl  de  ré/jlisc  et  sa  crijple. 

Deux  auteurs  ont  déjà  décrit  cctlo  singuliore  crypte,  mais  ils  ont 
omis  de  faire  remarquer  qu  elle  est  d'un  modèle  unique  '•'.  Quand 
on  parle  d'une  crypte,  on  laisse  entendre  qu'il  s'agit  d'une  oon- 
struclion  souterraine,  assez  étendue  pour  qu'on  puisse  y  célébrer 
la  messe  et  y  bonorer  un  tombeau.  Ici,  toutes  les  issues  sont  fer- 
mées. Nous  pommes  en  présence  d'un  couloir  figurant  une  croix  à 
trois  branches,  éclairé  seulement  par  la  lucarne  pratiquée  dans  la 
paroi  du  milieu '-),  contre  la  tète  du  sarcopbage,  et  par  deux  ocuU 
ouverts  dans  les  voûtes  d'arêtes  qui  couvrent  ce  couloir.  On  pouvait 


EGLISE  DE  STPHILBERT  DE  GRANDLIEU. 
Coupe  longitudinale  sur  IWsidc  (niveau  actuel.) 


'^Mm/'/Zm/M/y'','',  <'^'"''/,   '/ ..//// '//"^/////////////A  'yM///////^///////MA 


encore  l'éclairer  en  descendant  deux  lampes  par  le  sommet  de 
deux  niches  étroites  pratiquées  aux  deux  extrémités.  Celte  construc- 
tion, (îlevée  dans  la   partie  la  plus  déclive  do  l'emplacement  de 

(''  Orioiix,  Eludes  archéologiques  (dans  les  Aniudes  de  la  Sociric  acadéinùjue  de 
la  Ldire- Inférieure,  186^1).  —  Marionneau,  Mfhnoires  lua  à  la  Sorhonne  en  iSCj, 
Paris,  1868,  1  vol.  in-8°. 

t'"  L'usage  de  faire  loucher  des  objets  aux  reliques  des  saints  par  une  petite 
fenêtre  dtait  très  répandu  au  moyen  âge. 


—  535  — 

l'figHse,  a  été  très  soignée;  les  angles  des  pieds-droits  sont  bien 
d'aplomb,  les  claveaux  des  voûtes  en  pierre  blancbe  sont  lies 
régulièrement  taillés  et  les  matériaux,  de  grosseur  variée,  sont  so- 
lidement assemblés;  les  impostes  sont  marquées  par  deux  assises 
de  fortes  briques  pareilles  à  celles  de  l'église  supérieure;  enfin,  les 
murs  sont  enduits  d'un  crépissage  extrêmement  résistant  qui  donne 
à  l'ensemble  une  teinte  uniforme.  Il  n'y  a  pas  trace  de  carrelage 
ni  de  luxe  de  construction. 

La  partie  centrale  du  réduit  C'est  toujours  occupée  par  un  tombeau 
qui  repose  exactement  sur  la  ligue  du  grand  axe  de  l'église.  En 
l'élevant  un  peu  au-dessus  de  terre  sur  quatre  piliers  de  maçon- 
nerie, pour  mieux  considérer  sa  forme,  j'ai  pu  me  rendre  compte 
que  la  pierre  dans  laquelle  est  taillé  ce  sarcophage  est  en  marbre 
gris  bleu  pareil  à  celui  des  Pyrénées.  C'est  une  grande  auge  rec- 
tangulaire sans  moulure.  Le  couvercle,  taillé  en  forme  de  toit  à 
deux  pentes,  ne  porte  pour  tout  ornement  qu'une  petite  croix  à  la 
tête. 

En  remuant  les  terres  de  cette  crypte,  on  a  découvert  sur  une 
petite  pierre  mutilée  une  inscription  se  rapportant  à  un  moine  qui 
avait  été  inhumé  sans  doute  dans  les  alentours,  et  dont  les  lettres 
liées  sont  bien  de  l'époque  antérieure  à  l'an  mille.  La  voici ,  à  titre  de 
renseignement  : 


HIC  REQVI 

ESCIT    I  N 

T  V  M  VL  O 

MONACHVS 

ET    SA  C  E 
-:'      n      ri     c 


G  V  N  T  A 
R.  I  V  S  N  O 
MINE 
Q_y  I  V  I  D 
I  V^N  O  B  I 
I  T  I  N  D  N"0 


Il  n'y  a  pas  de  confusion  possible  :  il  est  bien  évident  qu'un 
simple  moine  n'aurait  pas  été  inhumé  dans  le  marbre  que  nous 
voyons.  Celte  cuve  funèbre,  d'un  prix  élevé,  ne  peut  avoir  été  pla- 
cée là,  dans  cette  situation  honorable  et  privilégiée,  que  pour  le 
patron  de  l'édifice,  saint  Philbert. 

Je  sais  bien  que  d'autres  localités  revendiquent  l'honneur  de  pos- 
séder le  tombeau  du  même  saint;  elles  seraient  bien  embarrassées 


'*'  L'auteur  du  Catalogue  des  abbés  de  Tournus  désigne  ce  réduit  sous  le  nom  de 
cachette  «reliclo  tamen  ad  Deas  S.  Fiiiberti  corpore  in  iatebrisn,  p.  622. 


—  [VM\  — 

pour  jusiilier  leur  prélonlion.  Le  tombeau  sous  lequel  on  passe  à 
Noirmoulier  est  une  restilution  du  xif  siècle,  comme  la  crypte. 
Quant  à  celui  de  Loudun,  dont  la  plioto<frapliie  est  reproduite  par 
M.  Le  Blant,  c'est,  dit-il,  un  produit  du  \f  siècle,  antérieur  de 
cent  ans  au  moins  à  la  mort  de  notre  saint  personna^je^^'.  Ce  qui  a 
fait  naître  cette  fausse  altrii)iition,  c'est  (jue  les  religieux  qui  em- 
portaient le  corps  de  saint  Pliilbei't  se  sont  repose's  dans  leur  fuite 
près  de  Loudun.  Le  tombeau  qui  a  servi  de  base  à  un  autel  e'rigé 
en  son  honneur  à  Loudun  est  un  travail  d'art  avec  scènes  bibliques , 
tandis  que  le  sarcophage  de  Dc^as  est  un  monument  d'une  grande 
simplicilé.  connue  il  con\enait  à  un  abbé  de  monastère. 

Dans  la  relia  édifiée  contre  l'ent'eu,  au  même  niveau,  et  destinée 
à  recevoir  la  visite  des  pèlerins,  on  avait  étendu  sur  la  surface  des 
piliers  et  du  bandeau  de  l'arc  (rentrée  et  sur  toutes  les  parois  inté- 
rieures, un  enduit  très  lisse,  capable  de  recevoir  des  couleurs.  Les 
vestiges  de  ])einture  qui  restaient  sur  l'intrados  du  cintre  prin- 
cipal semblaient  Ibrnier  des  cercles  et  des  médaillons.  Il  est  pos- 
sible que  l'humidité  ait  fait  disparaître  les  autres  fresques  étendues 
dans  les  diverses  parties  de  la  cella,  car  tout  annonce  que  l'archi- 
tecte avait  décoré  avec  soin  toutes  les  approches  de  l'enfeu.  Dans  le 
vestibule,  les  impostes  des  piliers  conservent  encore  une  ligne  de 
moulures  bien  supérieures  aux  grossiers  tailloirs  de  la  nef.  Au  lieu 
d'un  chanfrein,  c'est  un  talon  surmonté  d'un  filet  et  lie  à  un 
bandeau. 

Une  fois  terminé,  le  réduit  du  tombeau  fut  masqué  par  des  murs 
très  épais,  et  la  base  extérieure  de  l'hémicycle  fut  consolidée  par 
un  revêtement  en  forme  de  massif  rectangulaire. 

De  cette  façon,  le  maître-autel  se  trouvait  exactement  au-dessus 
du  corps  du  saint,  conformément  aux  dispositions  qu'exigeaient  les 
rites  pour  la  célébration  delà  messe.  Le  véritable  nom  qui  convient 
à  ce  caveau  est  donc  le  terme  de  confession.  Il  faut  renoncer  à  celui 
de  vn/pte. 

V 

A  f/uel  ffenve  d'arrhileclurc 
faut-il  rallnclier  l'éfrlise  de  Sniiit-Philbcrl  de  Graudlieu? 

Celte  question  n'aurait  pas  besoin  d'être  posée  si  les  détails  ar- 

'•'  Le  Blant,  Sarcnpliofres  chrétiens  de  In  Cnule,  p.  80,  pt.  XXIII. 


—  537  — 

chilectoniquos  que  nous  vouons  de  passer  en  revue  étaient  toujours 
restés  dans  leur  pureté  native.  Les  obstructions  et  le  crépissage  ont 
seuls  fait  naître  le  désaccord  parmi  les  juges  qui  se  sont  présentés 
dans  cet  édifice.  Notre  architecte  diocésain,  M.  Boismen,  a  été 
longtemps  persuadé  que  féglise  de  Saint-Pliilbert  était  un  produit 
de  Tart  roman  et  que  son  élévation  avait  été  rapide;  il  se  laissait 
impressionner  surtout  par  le  système  du  plein  cintre  qui  règne 
dans  toutes  les  parties  primitives.  M.  Orieux,  agent  voyer  en  chef 
du  département,  qui  s'occupa  d'archéologie  à  ses  heures,  et  qui  a 
exploré  toutes  les  églises  de  la  Loire-lnf(Mieure,  pensait  de  la  même 
façon'''.  M.  Marionneau,  Tami  zélé  de  nos  ruines  gallo-romaines, 
soutient  la  même  opinion  dans  le  rapport  qu'il  adressa  au  Congrès 
de  la  Sorbonne,  en  1867  (-'. 

Pour  M.  Gourajod,  qui  visita  le  monument  en  1896,  il  n'y 
avait  qu'une  seule  époque.  11  affirmait  que  son  origine  tout  entière 
était  carolingienne.  Les  autres  préopinants  ne  reconnaissaient  cette 
haute  antiquité  qu'à  la  crypte  renfermant  le  tombeau  du  saint  de- 
puis le  ix"  siècle,  sans  contradiction  possible. 

Devant  cette  divergence  de  jugements,  je  crois  qu'il  est  utile  d'in- 
sister sur  tous  les  caractères  qui  me  semblent  marquer  d'une  em- 
preinte spéciale  tous  les  édifices  antérieurs  à  l'an  mille.  L'emploi 
répété  de  la  brique  et  son  alternance  avec  les  moellons  me  fourniront 
le  meilleur  argument  de  ma  dissertation.  Ce  procédé  n'est  pas  une 
fantaisie  qui  aurait  pu  naître  dans  le  cerveau  d'un  architecte  de 
l'époque  romane.  Rappelez  vos  souvenirs,  cherchez  où  vous  vou- 
drez, vous  trouverez  peu  d'églises  postérieures  à  l'an  mille  où  l'on 
ait  employé  le  mélange  régulier  de  matériaux  que  je  signale,  tan- 
dis que  si  l'on  interroge,  au  contraire,  les  œuvres  des  temps  anté- 
rieurs, on  voit  qu'il  est  d'une  pratique  assez  fréquente.  Les  archi- 
tectes romains  avaient  introduit  ce  procédé  dans  l'art  de  bâtir, 
afin  de  donner  plus  de  cohésion  aux  matériaux,  qui  se  taillaient 
alors  en  petit  appareil  cubique.  Les  rangs  de  briques  placés  à 
diverses  hauteurs,  sans  grand  intervalle,  étaient  en  même  temps 
un  élément  de  décoration.  Nous  pouvons  encore  juger,  à  Nantes, 
de  l'heureux  effet  de  cette  combinaison,  en  regardant  le  mur  d'en- 

^''  Annales  de  la  Société  académique  de  Nantes,  1 8G^t ,  p.  '10 1  -536.  Ccl  auteur  l'ail 
des  réserves  pour  le  carré  central  qu'il  regarde  comme  une  construction  plus  an- 
cienne que  la  nof  sans  lui  assigner  d'âge. 

'-'  Mmnoires  lus  à  la  Sorbonne  en  i86'j,  p.  21  G. 


—  538  — 

ceinte  romaine  conservé  au  Reluge,  rue  d'Aguesseau,  au  cimetière 
Saint-Donatien,  sur  les  murs  de  Saint-Etienne,  qui  est  du  vi*  siècle. 
Le  cl)evet  de  l'église  de  Doulon,  (jui  est  du  i\®  siècle,  renferme 
aussi  (les  rangs  de  briques  ^^'. 

D'abord  l'emploi  de  ia  brique  eut  pour  effet  de  consolider  les 
assises  de  petit  appareil;  plus  tard  il  intervient  comme  motif  de 
décoration  et  comme  moyen  rapide  de  construction.  C'est  le  cas  de 
Saint-Philbert  de  Déas,  où  les  matériaux  employés  sont  de  dimen- 
sion moyenne  et  se  tiennent  parfaitenu'ut  en  place  sans  le  secours 
des  briques. 

Dans  la  Loire-Inférieure,  on  peut  citer  un  autre  exemple  de 
constructions  de  la  même  époque,  bâties  avec  le  mélange  des  briques 
comme  élément  de  décoration.  On  dirait  que  les  arcliitectes  con- 
temporains de  Cbarlemagne  ont  essayé  de  créer  un  nouveau  genre 
en  combinant  différemment  les  procédés  de  leurs  prédécesseurs. 
Dans  le  même  temps,  les  moines  de  l'abbaye  de  Vertou,  sise  à 
cinq  lieues  de  Déas,  démolissaient  leur  vieille  église  du  vu''  siècle 
et  reconstruisaient  une  basilique  avec  des  imbrications  savantes. 
Un  contemporain  raconte  qu'ils  étaient  parvenus  (en  8A0)  à  mon- 
ter leurs  murs  à  trois  brasses  de  liauteur  quand  les  Normands  vin- 
rent les  interrompre  PI 

Les  derniers  vestiges  n'avaient  pas  disparu  en  iSBo^^). 

VI 

L'église  Snint-Philbert  de  Grnndlicu  esl  un  édifice  daté. 

Tous  les  lecteurs  ne  seront  pas  également  impressionnés  par  la 
description  des  procédés  employés  par  rarcbitccle:  la  majorité  sera 
plus  disposée  à  ouvrir  les  yeux  à  la  lumière  des  documents  écrits. 
Il  existe  beureusement  un  témoignage  dont  la  sincérité  et  la  fidé- 

t')   MonoHl.  Uened.,  Bil.I.  ual.,  iiis.  lat.  i:>Mli,  T  -lai-aSS. 

^'^  ctAiitKjuam  ccclesiam  ipsi  evertoranl  cl  majoris  vcimslalis  iiistiinrare  disjio- 
sucranl,  (luod  ocntis  liodieqne  roiispici  lied.  Nam  idem  opus  tribus  a  paviiiionio 
uinis  porreclum  nobiiilalis  cl  pnteulia'  eoruni  qui  œdificarc  Cd'perant  tosliinonio 
C8t.«  (BoU.,  Acla  Sanctovum,  oclol)r.  t.  X ,  p.  81  A.) 

'^^  Maiioiinoau ,  Coll.  orchéol.  du  canton  de  Verton  (Nantes,  1877),  p.  18.  Kn 
refaisant  la  façade  de  l'éjflise  de  Vertou,  M.  l'abbé  Cormerais  a  vu  des  imbrica- 
tions qu'il  s'est  «'(Torcé  d'imiter  dans  les  parties  bantos.  Voir  la  planche  publiée 
dans  ÏUisloire  de  Suint-Martin  de  \  crlou  par  l'abbé  Auber  (Poitiers,  1H68, 
1  vol.  in-8"). 


^  539  — 

lité  ne  peuvent  être  contoste'es,  c'est  le  re'cit  d'un  religieux  de  l'ab- 
baye de  Noirmoutier,  qui  était  présent  à  la  translation  des  re- 
li([ues  de  saint  Philbert,  qui  a  éprouve'  toutes  les  terreurs  causées 
par  les  irruptions  des  Normands,  qui  a  suivi  le  déplacement  du 
corps  depuis  son  départ  de  l'île  jusqu'à  son  arrivée  à  Saint-Phil- 
bert  et  qui  a  été  cbargé  par  son  abbé  de  tenir  le  journal  de  tous 
les  événements  marquants  f'I.  Cet  écrivain  officiel  se  nomuicErmen- 
taire. 

Sa  relation  est  d'autant  plus  précieuse  à  lire  qu'on  en  compte 
fort  peu  d'analogues  dans  notre  histoire  monumentale.  Le  plus 
souvent,  les  chroniques  se  bornent  à  nous  dire  le  nom  du  person- 
nage qui  a  pris  l'initiative  des  plans  exécutés;  c'est  pourquoi  nous 
assistons  à  tant  de  débats  contradictoires;  tandis  que  dans  Ermen- 
taire,  nous  apprenons  les  circonstances  qui  ont  motivé  la  création 
du  second  monastère  de  Saint-Philbert,  la  forme  de  son  église  et 
les  moyens  employés  pour  la  transformer  à  l'arrivée  des  religieux. 

Les  renseignements  de  ce  témoin  ont  passé  inaperçus  jusqu'ici, 
parce  qu'ils  sont  noyés  dans  une  énumération  de  prodiges  accom- 
plis autour  du  tombeau  du  patron  de  l'abbaye;  ou  bien  ils  ont  été 
considérés  comme  inapplicables  à  l'édifice  que  nous  étudions.  Les 
murs  que  ce  rapporteur  a  vus  sortir  de  terre  sont  encore  ceux  que 
nous  avons  sous  les  yeux.  L'incendie  allumé  par  les  Normands  n'a 
pas  été  un  désastre  complet'-*;  il  a  laissé  debout  la  totalité  des  gros 
murs,  comme  les  flammes  du  pétrole  ont  respecté,  à  Paris,  les  mu- 
railles de  la  Cour  des  comptes.  Les  dégâts  ont  porté  sur  la  toiture, 
le  mobilier,  les  autels,  les  boiseries,  les  colonnes.  Après  avoir  exa- 
miné de  près  et  à  plusieurs  reprises  toutes  les  réfections  et  les 
additions  faites  dans  l'église  actuelle,  avec  le  récit  d'Ermentaire  en 
main,  je  demeure  convaincu  que  nous  possédons  son  acte  de  nais- 
sance authentique  avec  tous  les  moyens  d'établir  son  identité. 

(1)  trHilbodo  venerabili  abbato  gregem  prefati  confessons  Ctiristi  Filiborli,  Do- 
mino favente,  gLibernanle,  cujus  jiissii  ego  omnium  suorum  infimus  monachorum  . 
hicc  uarranda  suscepi.»  (Chitllet,  p.  88.)  La  rolalion  d'Erraenlaire  est  publiée 
dans  ['Histoire  de  l'abbaye  royale  et  da  la  ville  de  Tournas  par  Cbilllet;  dans  les  Bol- 
Jandisfes,  ActaSanctorum,  au  jour  de  la  l'été  de  Saint-Philbert;  dans  les  Annales  de 
saint  Benoît;  et  dans  Juénin,  ÎSouvelle  histoire  de  Tonrnus. 

^^)  «Corpore  B.  Filiberti  adhuc  in  monasterio  quod  Deas  dicitur,  relicto. 
quamvis  a  Nortmannis  incenso.::  (Ermeutaire,  apud  Cbiillet,  p.  12  4.) 

«Anno  DcccxLvii,  Nortmanni  m  Kalendas  Aprilis  Deas  moaaslerium  succen- 
dunt.n  {Chronicoii  Lemovicense,  ibidem.) 


—  5/iO  — 

Voyez  plutôt  les  renseignements  qui  ressortent  du  texte  d'Er- 
mentaire  : 

Le  1 1  juin  83G''\  le  bourg  do  Déas  fut  le  théâtre  d'un  événe- 
ment émouvant  et  dont  les  conséquences  ont  été  si  retentissantes, 
que  ie  bourg  en  a  perdu  son  nom.  De  celtique,  il  est  devenu  chré- 
tien. Los  docuuients  qui  le  désignent,  daus  le  principe,  sous  l'ap- 
pellation de  Deas,  c'est-à-dire  lieu  bas  et  humide,  ne  lui  donnent 
[)lus  désormais  que  le  nom  de  Salul-PhUbcrt  de  Graudlieu.  Voici  à 
quelle  occasion  eut  lieu  ce  changement. 

On  vit  arriver  du  cote  du  couchant  une  troupe  de  religieux  ef- 
fai'és,  fuyant  avec  un  fardeau  (ju'ils  paraissaient  pressés  de  mettre 
en  sûreté;  c'étaiont  les  religieux  de  l'abbaye  de  Noirmoutier  qui, 
elTravés  par  les  ravages  causés  ])ar  la  fureur  des  pirates  du  Nord, 
sur  les  côlos  do  l'Atlantique,  cherchaient  à  l'intérieur  du  pays 
d'Herbauge  une  retraite  tranquille  pour  y  cacher  le  corps  de  leur 
patron,  saint  Philbort,  et  y  continuer  leurs  exercices  pieux ("-'. 

Leur  nom  n'était  pas  inconnu  à  Déas.  Déjà  vingt  ans  auparavant 
(81 5),  l'abbé  Arnoulf,  chef  du  même  monastère,  pressentant  le 
péril  auquel  son  île  était  exposée,  avait  jeté  les  yeux  sur  l'emplace- 
ment de  Déas  et  v  avait  fondé  une  église  entourée  de  bâtiments, 
destinée,  en  cas  de  panique,  à  recevoir  les  fuyards  de  Noirmou- 
tier. Il  existe  un  diplôme  de  Louis  le  Débonnaire  de  819  qui  con- 
cè(l(,'  à  cet  abbé  la  permission  de  mettre  le  monastère  en  communi- 
cation avec  la  Boulogne  au  moyen  d'un  aqueduc,  de  couper  une 
grande  voie  et  de  jeter  un  pont  sur  le  canal.  Cet  acte  du  souverain, 
daté  de  8if),  dit  Ibrniellenient  (jue  l'établissement  de  Déas  était  de 
fondation  toute  récente;  c'est  pourquoi  je  le  fais  remonter  à  l'année 
81 5(3). 


'''  l'ar  uiio  circonstance  liourouse,  en  grattant  le  badigeon  qui  recouvrait  les 
picds-droils  de  l'entrée  de  la  cliapeUe  liasse,  on  a  trouve  gravée  sur  une  pierre, 
en  caractères  carolingiens,  l'inscription  suivante  :  (tldus  Junii  dedicatio  S.  Salva- 
toris.  -) 

Il  s'agit  sans  doule  dos  ides  de  juin  887,  les  travaux  de  transformation  deman- 
dant au  moins  un  an. 

W  frAnno  igilur  Incarnationis  Domini  octingentesimo  trigesimo  sexto,.  .  .  pater 
llilhodns  regeni  adiit  Pippinurii.  .  .  decrevorunt  multo  melitis  fore  heali  Fililterti 
corpus  inde  Iransfcrii  debere  (piam  ibi  derelinqui ,  quod  ellectum  esse  coiislal  anuo 
siiprascri|)to.i  ((ibilTld,  p.  H'j  cl  S;).)  Us  élaicnt  partis  de  Noinuontier  le  7  juin; 
le  Irajel  dura  donc  qiuilre  jours. 

^^'  rrlSotun)  sit.  .  .  (juaiiter  ArnuU'us  abba,  in  loco  cujiis  vocabulurn   est  Deas, 


—  blll  — 

Pendant  vingt  ans,  la  communauté  vécut  erianlc,  tantôt  au  bord 
de  rOce'an,  tanlôt  dans  l'intérieur  des  terres;  enfin,  le  péril  deve- 
nant de  plus  en  plus  menaçant,  les  religieux  prirent  le  parti  de  se 
fixer  à  Déas.  Le  7  juin  836,  le  sarcophage  du  saint  tut  exhumé 
et  déposé  dans  un  bateau  qui  le  conduisit  au  port  de  la  Fourche 
(Furcœ);  ensuite  il  fut  placé  sur  un  brancard  (scala)  et  transporté 
par  voie  de  terre  jusqu'à  Déas,  en  passant  par  Paula  (Pa/îis)W. 

Ermentaire  complète  son  récit  en  disant  que  l'abbé  Arnoulf  avait 
bâti  son  église  en  forme  d'une  croix  sans  avoir  préparé  un  lieu  digne 
de  recevoir  le  corps  saint  qu'on  apportait'-'.  En  attendant  que  les 
travaux  d'appropriation  fussent  exécutés,  les  nouveaux  venus  pla- 
cèrent le  sarcophage  dans  le  bras  droit  du  transept  et  le  brancard 
dans  le  bras  gauche;  puis  ils  arrêtèrent  de  suite  le  plan  d'une  mo- 
dification répondant  aux  nécessités  qu'imposait  l'arrivée  des  reli- 
ques^^'.  Il  fallait  que  le  corps  du  saint  fût  accessible  sinon  aux 
yeux,  du  moins  à  la  vénéra  lion  des  fidèles,  sans  que  le  lieu  du 
dépôt  fiit  trop  apparent  pour  le  cas  où  les  Barbares  le  poursui- 
vraient jusqu'à  Déas,  et  que  l'édifice  fût  assez  spacieux  pour  recevoir 
la  foule  des  visiteurs^^'. 

L'abbé  Hilbod  ne  renversa  pas  totalement  l'œuvre  de  son  prédé- 
cesseur; il  n'avait  pas  besoin  de  cette  mesure  radicale  dans  un  édi- 
fice oii  il  était  possible  d'ouvrir  des  débouchés  pour  la  circulation. 
Voici  textuellement  et  littéralement  le  travail  qu'il  fit  exécuter.  Il 
abattit  le  mur  de  façade  (^nwa/rons)(5',  il  rasa  jusqu'aux  fondations 

novum  monasterium  aedificasse  et  ob  coinmoditatem  ejusdem  monaslerii  ex  fliivio 
qui  dicitur  Bedonia  aquam  ibi  veile  perducere.  .  .  item  eodem  ioco  velle  ponlem 
faceren  [Hisl.  de  l'ahb.  de  Tonrnus,  p.  191);  voir  aussi  l'original  du  diplôme  aux 
Archives  de  Saône-et-Loire,  177,  n"  1). 

"'  ffSuffossoigitur  septima  die  junii  mensis  sepultiirae  Ioco,  cum  ipso  venerabili 
tumuio  elevatur  sauclissimum  corpus,  ponitur  in  navi,  Circio  fiante. n  (Chifflet, 
ibidem,  p.  89.) 

(^'  «Non  enim  ad  sepulturam  capiendam  fundamenta  ipsius  ecclesiae  apprime 
jacta  fuerant.»  {Ibidem,  p.  9g.) 

'^>  «Sepulcrum  cum  sacratissimo  pignore  de  scala  deponitur  et  in  dextro  cornu 
ecclesiae  collocatur,  atque  in  sinistre  latere  ecclesiae  scala  ipsa  appenditur.n  (Ibi- 
dem.) 

''')  (fTurbis  undique  confluentibus  inseruit  se  iilis  quidam  latrunculus.»  {Ibi- 
dem, p.  97.)  ffSparsim  se  ac  longe  lateque  talis  fama  difl'undit  et  multorum  inco- 
las locorum  ad  S.  Filiberti  sufTragia  expetenda  sollicitai. n  {Ibidem,  p.  98.) 

<*'  «Pariele  primae  frontis  disjecto  et  quidquid  altitudinis  est  crucis  funditus 
everso,  atque  copiose  extenso,  locus  sepulturae  mirifice  est  transvolutus,  tribus  pe- 
rinde  absidis  circumcirca  adjectis.w  (Ibidem.) 

AnCHÉOLOGlE.  35 


—  5/12  — 

la  croix  du  transept  de  toute  sa  hauteur,  enveloppa  le  lieu  de  la 
se'puiture  de  matériaux  somptueux  et  ajouta  tout  autour  trois  ab- 
sides'^l 

Je  ne  comprends  pas  la  première  démolition,  si  ce  n  était  pas 
pour  ouvrir  une  porte  plus  large  que  l'ancienne  et  construire  un 
porclie  pour  les  malad(\s.  dette  annexe  était  d'autant  plus  néces- 
saire que  les  pèlerins  (|ui  venaient  demander  leur  jjuéiison  ne  se 
iiornaient  pas  à  une  simple  visite.  Quand  ils  n'obtenaient  pas  de 
faveur,  ils  se  couchaient  -',  dit  Ermentaire,  auprès  des  portes  et  y 
passaient  même  la  nuit  eu  renouvelant  leurs  supplications  à  saint 
Philberl.  ^otre  rapporteur  ne  dit  rien  de  la  nef,  parce  (|uon  la 
laissa  intacte.  Quant  au  transept  de  81 5,  il  était  un  obstacle  à  la 
circula,tiou.  Sa  clôture  devait  tomber  afin  d'ouvrir  la  communication 
de  la  nef  avec  le  déambulatoire,  dont  on  avait  absolument  besoin 
pour  arriver  à  l'arrière-clievet.  C'est  alors  qu'on  fit  ces  grands  arcs 
de  gauche  et  de  droite  qui  procuraient  un  large  dégagement  aux 
allants  et  venants.  Les  expressions  d'Ermenlaire  indiquent  claire- 
ment que  l'agrandissement  fut  appliqué  aux  bras  de  la  croix  dont 
il  vient  de  paiier.  L'amélioration  fut  notable,  puisque,  par  suite  de 
l'addition  des  deux  absidioles  de  droite  et  de  gauche,  les  bras  de  la 
croix  ont  acquis  une  largeur  double  des.  dimensions  classiques. 

Quand  bien  même  ce  remaniement  ne  serait  pas  signalé  par 
notre  auteur,  il  sauterait  aux  yeux  de  tous  les  visiteurs,  car  il  est 
visible  que  l'architecte  a  agi  sans,  se  préoccuper  de  faire  des  raccords 
avec  les  parties  préexistantes;  il  n'a  même  pas  porté  ses  cintres  à 
la  hauteur  du  maître  arc  qui  s'ouvre  sur  le  chœur.  Si  le  carré  cen- 
tral avait  été  élevé  d'un  seul  jet,  il  ne  serait  pas  déparé  par  l'ab- 
sence de  régularité. 

Quoique  les  modifications  du  chevet  soient  indiquées  sommaire- 
ment par  notre  auteur,  nous  pouvons  cependant  nous  rendre 
compte  de  ce  qui  existait  et  de  ce  qui  fut  ajouté  en  836.  Les  fouilles 
prali<juées  jusqu'au  sol  naturel,  en  avant  et  en  arrière  de  l'hémi- 
cycle, établissent  que  sa  maçonnerie,  d'aboi'd  circulaire  en  bas  comme 


('■*  Il  est  vrai  que  l'on  peut  ontondre  autromcut  le  prvna  Jruns  cl  l'appliquer 
au  grand  arc  du  carré  central  i[u\  n'existe  plus  et  qui  Taisait  partie  de  la  croix  pri- 
mitive de  l'abbé  Arnulf. 

^^'  rrQui  aliquantisper  propter  oslium  busilica'  excubans  non  Trustra  pra'slolalus 
est  an.xilinni.n  (Cbitnel,  p.  ii.5.) 


—  5/i3  — 

en  haut,  tut  modifiée  pour  faire  la  cella  de  Sainte-Anne  et  que  sa 
maçonnerie  n  est  pas  liée  à  celle  de  la  crypte. 

Pour  dissiper  tous  les  doutes  au  sujet  de  son  ante'riorité,  j'ai 
même  fait  percer  les  parois  do  la  crypte  et  j'ai  aperçu  derrière  la 
paroi  une  muraille  enveloppante,  bien  jointoye'e  comme  dans  les 
e'difices  pare's  pour  les  yeux.  J'ai,  de  plus,  acquis  la  certitude  que 
les  angles  saillants  des  parties  hautes  du  chœur  se  conlinuent  e'ga- 
lement  vers  les  fondations. 

C'est  un  fait  qui  ressort  également  de  l'aspect  des  murs  de  rem- 
plissage qu'on  a  intercale's  sur  plusieurs  faces  pour  rejoindre  les 
parties  préexistantes  et  les  faire  cadrer  ensemble. 

Ces  prémisses  élant  admises,  l'histoire  de  l'arrière-clievet  est 
facile  à  reconstituer  d'après  l'inspection  des  maçonneries  et  de 
l'empattement  circulaire  qui  se  voit  dans  une  tranchée  ouverte  de- 
vant l'arc  de  la  cella  de  Sainte-Anne.  L'enfeu  a  été  bâti  à  la  place 
du  maître-autel,  ainsi  que  la  cella  qui  y  est  adossée,  sans  rien  dé- 
ranger dans  l'hémicycle;  et  du  côté  du  chœur,  c'est-à-dire  du  côté 
le  plus  en  vue,  on  a  dérobé  la  cachette  derrière  un  double  mur, 
de  telle  sorte  que  les  visiteurs  ne  pouvaient  rien  apercevoir  de  la 
nef.  Le  chevet  rond  n'a  été  attaqué  par  le  dehors  que  le  jour  où  Ton 
fut  dans  la  nécessité  de  satisfaire  à  l'empressement  des  pèlerins 
qui  voulaient  s'approcher  du  précieux  tombeau,  prier  dans  la  cha- 
pelle Sainte-Anne  qui  est  attenante  et  passer  leur  bras  par  \nfenes- 
tella  du  fond  pour  communiquer  la  vertu  du  saint  à  certains  objets 
qu'on  descendait  sur  le  sarcophage.  C'est  alors  qu'on  ouvrit  l'arc 
en  plein  cintre  qui  donne  entrée  dans  la  cella  et  supporte  en  même 
temps  le  mur  supérieur.  Tout  ce  travail  de  remaniement  fut  enve- 
loppé d'une  chemise  de  maçonnerie,  qui  donne  à  la  base  l'appa- 
rence d'un  massif  carré. 

Un  déambulatoire  s'est  imposé  ensuite  avec  une  couverture  pour 
faciliter  la  circulation  et  l'accès  du  second  chevet  à  créer.  Il  est  à 
présumer  que  cette  addition  fut  circulaire,  pour  être  en  harmonie 
avec  le  chœur  voisin  comme  avec  les  apparences  de  voûte  biaise 
qui  subsistent  à  droite  et  à  gauche;  mais  je  ne  puis  pas  dire  si 
elle  était  en  cul  de  four.  Il  y  avait  certainement  deux  autres  arcs 
plein-cintre,  parallèles  aux  lignes  et  aux  ouvertures  du  déambula- 
toire, qui  retombaient  sur  les  pieds-droits  demeurés  intacts  sauf 
un.  En  les  rétablissant,  on  se  rendra  compte  sans  doute  des  pre- 
mières dispositions, 

35. 


—  5M  — 

Lalllueiioe  dos  visiteurs  croissant  toujours,  et  ia  chapelle  basse 
elant  incapable  de  les  contenir  avec  ia  petite  abside  (pie  je  suppose 
au  début,  le  prolongement  de  rarrlère-chevet  devint  indispensable. 
C'est  la  raison  d'être  des  substructions  que  l'on  voit  à  l'est.  Les 
deux  absidioles  qui  apparaissent  encore  sous  ie  mur  droit  du  dernier 
chevet  soni  une  décoration  imaginée  tardivement  pour  terminer  le 
déambulatoire  des  pèlerins;  elles  ne  doivent  pas  être  confondues 
avec  celles  dont  parle  Ermentaire  t'I  Deux  des  trois  absides  qu'il 
attribue  à  l'abbé  liilbod  furent  placées  à  droite  et  à  gauche  dans 
le  transept;  celle  du  sud,  encore  debout,  est  bien  édifiée  dans  le 
style  du  ix"  siècle  avec  son  mélange  de  briques  et  de  moellons. 
La  troisième  abside,  élevée  en  83G,  est  celle  qui  est  annoncée  dans 
l'extension  de  la  chapelle  Sainte-Anne,  par  les  demi-quarts  de 
cercle  en  place. 

Bien  d'autres  conséquences  ressortent  de  la  certitude  acquise  au 
sujet  de  l'église  de  81 5.  Du  moment  que  le  chevet  était  rond  et 
s'arrêtait  à  la  chapelle  Sainte-Anne,  nous  sommes  force'  de  cher- 
cher la  forme  de  la  croix  dont  parle  Ermentaire,  et  dont  l'he'micycle 
forme  naturellement  la  tête,  dans  les  environs  du  déambulatoire 
actuel  et  non  pas  dans  la  prairie,  comme  on  essayait  de  le  faire  au 
de'but  des  recherches  ('^).  De  plus,  comme  il  y  a  une  liaison  étroite 
entre  le  chœur  et  le  grand  arc  qui  le  termine  à  l'ouest,  la  date  ad- 
mise pour  le  premier  devient  de  rigueur  pour  le  second,  et  nous 
avons  ainsi  la  figure  approximative  du  plan  de  8 1 5  moins  son  tran- 
sept renversé  en  836. 

Une  autre  réflexion  nous  conduit  à  regarder  la  nef  comme  con- 
temporaine du  chevet.  On  ne  forme  pas  une  croix  architecturale 
avec  une  tête  et  deux  bras;  il  faut  encore  un  prolongement  pour 
figurer  le  pied;  la  certitude  de  l'existence  d'un  plan  cruciforme  (^' 
entraîne  la  certitude  de  l'existence  d'une  nef,  et  cette  nef  est  celle 
que  nous  avons  sous  les  yeux. 

J'ajouterai  encore  une  observation  générale  :  si  l'église  complète 

"'  .Ii;  ne  parle  pas  dos  siibstniclions  qui  se  rachent  sons  terre  et  qui  avaient 
été  faites  sans  doute  pour  les  dépendances  du  monastère  de  81 5. 

(^)  Une  mauvaise  interprétation  du  mot  frons  prima  m'avall  induit  en  erreur 
parce  que  j'étais  inlluencé  par  la  découverte  des  absides  de  l'orient  et  que  per- 
sonne ne  connaissait  celle  du  midi. 

'•''  «Igitur  cum  monasterium  ingrcssi  fuissemus  alquc  in  medio  ecclesiœ  quiP 
instar  crucis  construcla  est.  .  .  n  (Cliifllet,  p.  97.) 


—  5â5  — 

que  nous  étudions  n'avait  pas  été  construite  pendant  le  séjour  de 
tous  les  religieux  à  Déas,  de  8t5  à  860,  elle  n'aurait  jamais  eu 
ce  développement  d'église  abbatiale  (5i  mètres  de  longueur) 
après  l'appauvrissement  du  pays  ;  car  il  est  avéré  que  la  commu- 
nauté, une  l'ois  dispersée  par  la  nécessité  de  fuir  de  ville  en  ville 
jusqu'en  Bourgogne,  ne  s'est  reformée  qu'à  Tournus.  Après  avoir 
erré  dans  le  Maine  et  l'Anjou  de  8^7  à  858,  les  religieux  revinrent 
à  Déas  chercher  le  corps  de  leui-  patron  et  l'emportèrent  définitive- 
ment vers  le  Centre  en  passant  par  Cunault,  Messay,  Loudun,  etc. 
Déas  abandonné  est  alors  tombé  aussitôt  au  rang  de  petit  prieuré, 
dont  le  titulaire  n'aurait  jamais  eu  l'ambition  de  construire  un  aussi 
vaste  édifice  pour  une  localité  minime.  L'époque  de  l'épanouisse- 
ment religieux  de  Déas  n'a  pas  duré  cinquante  ans;  il  n'en  a  pas 
fallu  davantage,  pourtant,  pour  donner  naissance  à  une  église  ex- 
ceptionnelle dans  notre  région. 

VII 

Il  n'y  a  pas  trace  évidente  d'une  église  mérovingienne  dans  le  bourg  de  Deas. 

On  ne  peut  pas  non  plus  supposer  que  les  substructions  de  l'ar- 
rière-chevet  seraient  les  vestiges  d'une  église  mérovingienne  que 
l'abbé  Arnoulf  aurait  renversée  en  81 5  pour  établir  son  monastère. 
Rien  ne  justifierait  cette  conjecture  dans  la  relation  que  nous  invo- 
quons à  chaque  pas.  Et  d'ailleurs,  il  faut  bien  penser  que  le  nou- 
veau venu  se  serait  exposé  au  mécontentement  de  la  population  en 
renversant  le  sanctuaire  de  Déas.  Ce  n'est  pas  ainsi  qu'opéraient 
les  religieux  quand  ils  arrivaient  dans  une  localité;  ils  se  plaçaient 
à  quelque  distance  des  fondations  antérieures.  C'est  pourquoi  nous 
rencontrons  dans  les  vieux  textes  la  mention  de  plusieurs  églises 
même  dans  des  bourgs  infimes  (').  Si  ces  substructions  devaient  être 
expliquées,  j'aimerais  mieux  les  rattacher  à  quelque  partie  du  mo- 
nastère liée  au  chevet. 

Pour  plaider  en  faveur  de  la  suppression  d'une  église  antérieure 
à  81 5,  il  faudrait  être  certain  d'abord  que  le  centre  paroissial 
était  à  Déas,  fait  qui  est  très  douteux.  Il  n'y  a  rien  dans  Ermen- 
taire  qui  permette  de  le  penser;  au  contraire,  cet  autour,  pour  dé- 

''>  «Madernas  cum  ecclesiis,  Apciacura  cum  duabus  ecciesiis.-'  (Diplômede  85/j, 
Histoire  de  V abbaye  de  Tournus,  p.  207.) 


—  5/(6  — 

signer  Déas,  se  sert  d'un  ternie  peu  relevé,  locns,  qui  signifie 
quelque  chose  coninie  un  relai,  une  station  quelconque  sur  une 
voie^');  Paulx,  qu'il  u  traverse  en  venant  à  Déas,  est  aussi  appelé 
lociis,  tandis  que  le  plus  souvent,  le  clironi(]ueiir  cite  dos  bourgs 
vici  et  des  villa  en  parlant  des  pèlerins  qui  accourent  au  tombeau. 
Oui  nous  dit  que  le  centre  principal  n'était  pas  dans  une  villa 
éf-aitée,  pai-  exemple  à  Saint-Remi  ou  autour  de  l'édifice  inconnu 
qui  a  porté  le  nom  de  Soiiit-Martvi  (h'  Grmullieu'-^l 

L'objection  qu'on  tirera  peut-être  de  la  rencontre  de  vestiges  de 
fart  ancien  dans  l'éjflise  carolingienne  de  Déas  n'est  pas  eiiibar- 
rassaute  ''.  La  réponse  est  dans  les  murs  eux-niènies  et  dans  notre 
annaliste  Krnientaire. 

Quand  un  architecte  détruit,  dans  son  chantier,  un  édifice 
somptueux  comme  était  celui  dont  nous  trouvons  les  marbres,  il 
met  de  coté  les  meilleurs  matériaux  pour  les  utiliser  dans  la  nou- 
velle construction,  et  son  artifice  se  révèle  çà  et  là  par  des  ren- 
contres choquantes.  Examinez  la  crypte,  le  chevet,  le  chœur,  toutes 
les  parties  primitives  qui  n'ont  pas  été  retouchées,  vous  ne  trouve- 
rez pas  trace  de  mélange,  pas  de  différence  dans  les  matériaux, 
vous  remarquerez  au  contraire  que  tout  est  uniforme. 

Là  où  nous  avons  vu,  dans  noire  inspection  sommaire  du  début, 
des  fragments  d'architecture  ancienne,  nous  sommes  en  face  d'une 
réfection  giossière,  exécutée  au  xi"  siècle,  c'est-à-dire  après  les  dé- 
vastations des  Aormands.  Tout  y  est  jièle-mèle,  comme  dans  les 
chantiers  où  fou  s'approvisionne  dans  les  décombres.  Le  romain, 
le  mérovingien  et  le  roman  se  heurtent  et  se  confondent.  Les 
campagnes  étaient  alors  couvertes  de  ruines  de  toute  sorte,  ruines 
de  fermes  et  ruines  de  villas  très  richement  ornées  oii  les  marbres 
et  les  mosaïques  ne  manquaient  pas.  Lisez  plutôt  Ermentaire,  qui 
les  a  vues  debout  en  83 G. 

Il  n'était  pas  nécessaire  d'aller  à  deux  lieues  puiser  dans  les  dé- 


C  TCiim  corpus  l)oalissinn  F^ilibortl  illuin  in  lociim  traiisferroliii'  (|ui  aiillquo 
vocabiilo  Deas  nunciipatur.n  (Eimentariiis,  Ibid. ,  p.  87.  j 

'->  La  silualion  de  ce  prieuré,  cilé  dans  les  annexes  du  carliilaire  de  I^edon  parmi 
les  dépendances  de  Toiirnus,  n'est  pas  délorminée.  Je  ne  vois  dans  les  alentours 
que  Sainl-Marlin-de-Passay. 

''  Df'iix  cliapilc^aux  de  niarliro  blanc,  deux  l'iîts  de  colonne  en  uiarlii-e  vert  el 
rouge,  nn  landioiir  on  marbre  blaiic  el  deux  socles,  tel  est  le  bilan  de  nos  anli- 
qnilés. 


—  547  — 

combres  de  la  station  romaine  de  Saint-Lumine-de-Coutais;  la 
banlieue  de  Déas  avait  elle-même  des  vestiges  de  somptueuses  ha- 
bitations qui  gisaient  épars  dans  les  cbamps  en  friche  f^'. 

Nous  empruntons  nos  lumières  au  récit  d'un  incendie  qui  éclata 
dans  une  villa  dont  le  propriétaire  e'tait  venu  au  monastère  faire  sa 
visite  au  tombeau  de  Saint-Philbert  et  avait  emporte'  un  morceau 
du  brancard  ve'ne'rable  expose'  dans  re'glise.  Il  parait  que  sans  ce 
larcin  pieux  l'incendie  aurait  de'vore'  tous  les  bâtiments  de  la  villa, 
mais  que  la  flamme,  après  avoir  couru  dans  tous  les  sens,  s'arrêta 
brusquement  devant  la  colonne  à  laquelle  la  relique  était  suspen- 
due (2). 

Ce  détail  n'est  pas  insignifiant  pour  nous.  Une  habitation  ordi- 
naire n'est  pas  décorée  de  colonnes.  Quand  nous  avons  la  certi- 
tude que  Tarchitecte  en  avait  mis  une,  nous  pouvons  hardiment 
affirmer  que  son  plan  comportait  un  portique,  un  péristyle,  une 
galerie  ou  un  atrium,  peut-être  le  tout  ensemble,  et  alors  l'imagi- 
nation reconstitue  dans  son  entier  la  physionomie  des  splendides 
salles  oiî  les  Gallo-Romains  étalèrent  leur  luxe,  jusqu'au  temps  de 
Charles  le  Chauve  '■^l  La  station  romaine  de  Saint-Lumine,  qui  est 
à  deux  lieues  de  Déas,  avait  certainement  des  villas  luxueuses  si  la 
banlieue  de  Déas  en  manquait.  A  mon  sens,  voilà  la  véritable  pro- 
venance des  fragments  de  décoration  en  marbre  que  les  fouilles  ont 
mis  au  jour;  voilà  pourquoi  les  chapiteaux  et  les  colonnes  déterrés 
sont  d'un  module  dilïérent  et  ne  trouvent  leur  adaptation  exacte 
ni  dans  les  pieds-droits  ni  aux  pilastres  des  cintres.  Ils  ne  sont  entrés 
dans  cette  église  qu'autour  des  autels  rétablis  après  l'incendie  des 
Normands  au  x*"  ou  au  xi''  siècle  (*^. 

(''  Déas  figure  dans  l'acte  de  fondation  de  Noirmoutier  de  676  parmi  les  pro- 
priétés données  à  saint  Phiibert  par  Ansoald  sous  le  simple  titre  de  villa.  (Archives 
de  Cunauld.  —  Copie  du  xi"  siècle  sur  parchemin.) 

'^'  «Est  villa  quœdam  non  nimia  a  monasterio  dislans  longitudine;  quani  cum 
succendere  ignis  cœpisset  et  hue,  illucque  diffunderetur  incendinm,  ventum  est  ad 
quandam  mansiunculam  in  qua  aliquid  de  ipso  habebalur  ligno.  Sed  cum  pars 
ipsius  œdiculi  coinbusia  esset,  conlinuo  ut  ad  cohininaui  in  qud  appensum  erat, 
flamma  vorax  porvenit,  loluni  incendium  obtorpuit.'»  {Ibid.,  p.  io3.) 

'^^  Les  agglomérations  par  villas  étaient  tellement  communes  au  ix'  siècle,  que  le 
moine  Ermentaire,  dans  le  récit  de  la  translation  des  cendres  de  saint  Phiibert, 
n'en  cite  pas  moins  de  quinze  en  bas  Poitou  ou  dans  le  diocèse  de  Nantes. 

'^'  En  1867,  M.  Marionneau  a  vu  dans  les  basses  œuvres  du  flanc  méridional, 
un  fût  de  colonne  en  marbre  blanc  de  cm.  33  de  diamètre  que  M.  Beaufrelon 
vient  de  retrouver. 


5^8  — 


Conchisioiis. 


Les  conclusions  qui  ressorlent  des  observations,  des  fouilles  et 
du  nettoyage  de  Téglise  de  Saint-Pliilbert  de  Grandiieu  sont  nom- 
breuses et  importantes.  L'ensemble  de  re'difice  annonce  que  la 
communauté'  religieuse  qui  Ta  construit  e'tait  en  pleine  prospérité 
et  avait  un  molil"  spécial  pour  lui  donner  un  grand  développement, 
c'est-à-dire  la  possession  d'un  trésor  qui  attirait  la  foule  f^'.  Nous 
avons  la  certitude  de  posséder  le  sarcophage  de  marbre  dans  lequel 
le  corps  de  saint  Philbert  fut  déposé  après  sa  mort,  à  la  lin  du 
VII*  siècle.  En  fuyant  au  hasard  dans  toutes  les  directions ,  les  reli- 
gieux n'auraient  pas  pu  se  charger  d'un  aussi  lourd  fardeau  que 
celui  de  ce  tombeau;  ils  se  bornèrent  à  enterrer  le  monument  fu- 
néraire et  emportèrent  les  reliques  à  Tournus,  diocèse  de  Mâcon, 
où  elles  sont  encore  aujourd'hui.  Le  caveau  qui  l'enveloppe  est  bien 
un  réduit  tel  qu'on  en  pouvait  faire  dans  un  temps  troublé;  il 
porte  sa  date  en  lui-même,  dans  son  caractère  mystérieux  comme 
dans  les  détails  de  sa  structure.  Son  enveloppe ,  étant  notoirement 
antérieure,  nous  fournit  un  ternie  précieux  de  comparaison  pour 
dater  le  reste  de  l'édifice. 

A  l'aide  de  déductions  éclairées  par  le  récit  d'un  témoin  ocu- 
laire, nous  arrivons  à  reconnaître  qu'il  y  a  concordance  parfaite 
entre  les  reprises  de  la  construction  et  les  événements  dont  Déas 
a  été  le  théâtre,  que  les  additions  faites  à  l'église  monastique,  en 
836,  portent  bien  le  cachet  de  l'époque  carolingienne  et  l'expres- 
sion du  procédé  choisi  par  l'architecte  de  81 5.  La  nef  est  bien  la 
continuation  du  chevet;  elle  ne  constitue  pas  une  opposition  dispa- 
rate. 

Au  point  de  vue  décoratif,  l'histoire  de  l'art  pourra  bénéficier 
de  plus  d'une  remarque;  elle  modifiera  ses  leçons  sur  les  principes 
de  l'architecture  romane,  qu'on  a  trop  séparée  jusqu'ici  des  écoles 
précédentes. 

En  conservant  l'église  de  Saint-Philbert  de  Grandiieu  et  en  ré- 
tablissant sinon  en  réalité,  du  moins  sur  le  papier,  sa  physionomie 
primitive,  nous  sauvons  du  naufrage  un  type  d'architecture  qui  a 

'■'  Ansoalde,  évoque  de  Poitiers,  hâtit  aussi  en  683,  à  Saint-Maixent,  une 
voste  ('glise  pour  y  lojjer  le  corps  de  saint  Léger.  (Boliandislcs,  Acta  sanctonnn, 
ont.,  l.  I ,  p.  A81.)  Saint  Pliilbert  est  mort  à  Noirmoulier,  vers  68/i. 


—  U9  — 

complètemont  disparu  en  France  et  nous  augmentons  le  nombre 
des  affirmations  dont  se  compose  notre  enseignement.  La  Commis- 
sion des  Monuments  historiques  a  compris  de  suite  cette  pense'e 
puisqu'elle  s'est  empressée  de  classer  notre  e'glise  au  nombre  des 
monuments  placés  sous  son  haut  patronage. 

Léon  Maître. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Abzac  (D'V  Noiifo  sur  ic  bnrlticliol, 
p.  xxxvin. 

AcEN  (Mnsce  d*).  Intaillos  ol  bijoux, 
p.  53-5/1. 

Agrafe  de  ceintihon  de  l't'-poquo  nrati- 
loise  trouvée  à  Tronoën,  p.  ^9.. 

Aïn-bou-Sbssou  (Algérie).  Inscription  ro- 
maine, p.  975. 

AÏN-KL-Fn\s  (Aljjério).  Inscription  ro- 
maine, p.  i()i. 

Ain-Gaza  (Algérie).  Inscription  romaine, 

P-  175- 

AïN-GoLEA  (Tunisie).  Inscription  ro- 
maine, p.  9  3.3. 

Aîs-iîuETTAR  ( Algérie  1.  Inscription  ro- 
maine, p.  1  7G. 

Aïn-Nechma  (Algérie).  Inscriptions  ro- 
maines, p.  190  à  197. 

Aï>-Saïd  (Algérie).  Inscription  ro- 
maine, p.  378. 

Aïou.>-Berrich(  Algérie).  Insciiplion chré- 
tienne, p.  a. 3/1. 

Altimurium  (Hérault).  Tombeau  antique, 
p.  /ii. 

Angers  (Calbédrale  d').  Tombeau  de 
René  d'Anjou  et  d'Isabelle  de  Lor- 
raine, p.  /lia  à  il  G.  —  Tombeau 
d'Ulger,  p.  xciv,  I116  à  /i23. 

Angot  des  Rotours  (M.),  nommé  oflicier 
d'Académie,  p.  lxi. 

Anglilcoirt-le-Sart  (Aisne).  Boucle  mé- 
rovingienne avec  inscription,  p.  33Ii- 
336. 


Antiiouard  de  W  asservas  (Albert  d'), 
nonnné  ollicier  de  rinslruction  pu- 
blique, p.  i.x. 

AnGouc.Es(.lean  d').  Son  tombeau  à  Cbas- 
seguay,  p.  1  a 5. 

Ariège  (Églises  de  1'),  p.  li,  et   /i5i   à 

^99- 

Armagnat  (Henri-Marie),  nommé  olbcier 
d'Académie,  p.  lxi. 

Aubert  (Ariège).  Eglise,  p.  /i66. 

AuBiGNï  (Pas-de-Galais).  Balance  ro- 
maine, p.  3i3.  —  Cadran  solaire  an- 
tique, p.  '^iç).  —  Cimetière  méro- 
vingien, p.  3iK  à  3a a.  —  Sépulture 
à  incinération  du  m"  siècle,  p.  3i 3  à 
3i8.  —  Verre  antique,  p.  3iG. 

AroEBERT  (Laurent).  Transactions  avec 
son  gendre,  p.  71  à  7G  et.  76  à  78. 

AuDRAcii  (Hugonet).  Contrat  de  mariage, 
p.  Go. 

AiiLANHERii  (Antoine).  Inventaire  des 
biens  dotaux  de  sa  femme,  p.  79  à 
80. 

Ayguedine  (Béatrix  de).  Constitution  de 
dot,  p.  59. 

Ayguedine  (Belina  de).  Constitution  de 
dot,  p.  5g. 

Ayguedine  (Morgon  de).  Constitution  de 
dot,  p.  59. 

AvRES  DO  Quintal,  architecte  portugais, 

P-  37- 
AxiAT  (Ariège).  Eglise,  p.  /i5G,   AGG  à 
468. 


B 


Babelon    (E.),    chargé    d'un    rapport, 
p.  Lxxx,  Lxxxv; — lit  divers  rapports. 


p.  ixxvii,  Lx\x,  i.xxxvi;  —  oITrc  un 
ouvrage  au  Comité,  p.  lxvii;  —  pré- 


551 


sente  diverses  obseivalions ,  p.  xxii, 
XLVII,    xciv. 

Curiosité  numismatique,   p.  3o3 

à   .So^.  —  Fouilles  de  Bcrtliouviile, 

p.      LXXXII-LXXXIII,     LXXXVl-LXXXVIl.    

Monnaies  françaises  trouvées  près  de 
Baveux,  p.  xcii.  —  iNote  sur  rinscrip- 
tion  de  l'anneau  d'Llger,  p.  /iig-iao. 

Ballu  (Albert),  envoie  des  copies  d'in- 
scriptions, p.  a8i  3986. 

Barast  (Armand).  Constitution  de  dot, 
p.  57-58. 

Barbaud  (G.),  p.  Lxxxiv,  xci-xcii.  —  No- 
tice sur  la  démolition  du  château  de 
Talmond,p.  3o5  à  3ii. 

Barbicuet  (Note  sur  le),  p.  xxxvin. 

Bardy  (H.),  offre  un  ouvrage  au  Comité, 

p.  LXXX. 

Barthislemy  (Anatole  dr),  chargé  de 
divers  rapports,  p.  xxi,  Lxxv,  lxxxiv, 
xcui;  —  fait  une  comninnicalion, 
p.  XXIX  ;  — ^  nommé  d'une  commission, 
p.  Lxiv.  —  Rapports  divers,  p.  lxv, 

LWII,    LXXVI,    LXXXI,   XCI-XCII. 

'■■  ■■  ■  Monnaies  gauloises  trouvées  à  Pro- 
vins, p.  LXXVI-LXXVIl. 

Basilique  chrétienne  de  Castiglione, 
p.  XLVII  et  189  à  1 Z13. 

Bas-relief  provenant  de  la  Médie  in- 
férieure, p.  1 1  à  1  6. 

Bave  (M.  de),  offre  un  ouvrage  au  Co- 
mité, p.  LXVII. 

Bayelx  (Cathédrale  de).  Bibliothèque  du 
chapitre,  p.  896  à  'loi,  .'io3  à  /|33. — 
Chasuble  de  saint  Regnobert,  p.  3/i8 
à  35o.  —  Coffret  arabe,  p.  347-8/18. 
—  Couronne  de  lumière,  p.  35 1  à 
353.  —  Inventaires  du  trésor,  p.  889 
à  !ibo.  —  Missel  de  Louis  d'Harcourt, 
p.  354-355.  —  Pillage  du  trésor  par 
les  protestants,  p.  hlth  à  45o.  —  Re- 
table d'argent,  p.  3'i3-3/i4.  —  Tapis- 
serie de  la  reine  Mathilde, p. 357-858. 

Bazi.n  (Jean-Louis),  nommé  officier 
d'Académie,  p.  lxi. 

Beacne  (Henri),  auteur  d'une  communi- 
cation, p.  XXI. 

Bédeillac  (Ariège).  Eglise,  p.  6G8. 


Béhal  (M.),  nommé  officier  d'Académie, 

p.   LXI. 

Belem  (Monastère  de),  p.  28  à  89. 

Béxac  (Ariège).  Eglise,  p.  455,  469. 

Berger  (Philippe).  Rapport  sur  une  in- 
scription libyque  trouvée  près  de  Phi- 
lippeville,  p.  lxxxviii-lxxxix.  —  Stèle 
punique    représentant    une    déesse, 

p.  921-923. 

Berthelé  (Joseph),  offre  un  ouvrage  au 
Comité,  p.  xci.  —  Projet  de  publi- 
cation, p.  LXIV,  lxvii,  lxxvii. 

Bertbouville  (Eure).  Fouilles,  p.  lxxxii- 
Lxxxiii  et  LX"XXVI-LXXXV1I. 

Bertrand  (Alexandre),  chargé  d'un  rap- 
port, p.  xxviii,  xc;  —  fait  une  obser- 
vation, p.  XXXIII,  xxxvi;  —  lit  un 
rapport,  p.  lxv. 

Bertrand  (Louis),  communique  une  in- 
scription libyque,  p.  lxxxviii. 

Bertrand  (M.).  Eglise  de  Castiglione, 
p.  xLvii,  et  1  89  à  1  49. 

Bertrand  (M.).  Fouilles  exécutées  à 
Monnelay,  p.  xxviii. 

Besançon  (Doubs).  Ancien  atelier  d'or- 
fèvrerie, p.  XXXIX. 

Belvray  (Mont).  Fouilles,  p.  lxv. 

Bijoux  antiques  au  musée  d'Agen,  p.  53- 
54. 

Bir-Allouche  (Algérie).  Inscriptions 
romaines,  p.  a 00. 

Bir-Cédra  (Algérie).  Inscriptions  ro- 
maines, p.  284. 

Bir-Cham  (Algérie).  Inscriptions  ro- 
maines, p.  2 35. 

Bir-Djedida  (Algérie).  Inscription  ro- 
maine, p.  2o5. 

BiR-EL-AsKARiA  (Algérie).  Inscription 
romaine,  p.  981,  982. 

Bir-el-Atrouss  (Algérie).  Inscription 
romaine,  p.  382-288. 

Bir-Laskeria  (Algérie).  Inscriptions  ro- 
maines, p.  3o5,  906,  307. 

Blaise  (M.),  nommé  officier  d'Académie, 

p.   LXI. 

Blanchet  (Adrien).  Note  sur  des  mon- 
naies satiriques  de  Charles  IX,  p.  3o9 
à  3o4. 


552  — 


BuMciiET  (P.)>  «''ivoie  dos  copies  d'in- 
scriptions, p.  a 83. 

R[.A>cHOT  (M.).  Reclicivlios  iii'clit'olo- 
{»iques,  p.  lxxxi. 

RiKD  (L'abbé),  oITro  un  ouvrajjt'  au  (ïo- 
niitc,  p.  Lxxx. 

BoEs\vu.L\v.\LD  (M.).  Son  l'iojje,  p.  lviii. 

Bois  des  Vendus  (Tunudus  du),p.  xxxiv. 

BoNEFiDEi  (Bcalrix).  Extrait  de  son  con- 
trat de  mariage,  p.  68-69. 

Bo.NNO  (L'abbé),  nomme  otricier  d'Aca- 
démie, p.  LXI. 

Monnaies    gauloises   découvertes 

dans  l'arrondissement  de  Provins, 
p.  L  et  Lxxvi-Lxxvii.  —  Silex  décou- 
verts en  Palestine,  p.  xxxiii. 

BoNTEMPs  DE  Mei\signac  (M.),  uommé 
otlirier  d'Académie,  p.  iai. 

Bord  (Forêt  de).  —  Fouilles  de 
M.  Quesné,  p.  xxxvi  et  xxxvn. 

BossEBOELK  (L'abbé).  —  Les  fouilles 
d'Yzeure,  p.  xLrx.  —  Tombeau  de 
Saint-Pol  de  Léon,  p.  xlii. 

Boucle  mérovingienne  trouvée  à  Anguil- 
court-le-Sar( ,  p.  335-336;  —  trouvée 
à  Montescout-Lizerolles,  p.  337. 


Bougie  (Algérie).  Inscriptions  romaines, 
p.  a  16,  317. 

Bourgeois  (Paul),  nounné  ofTicier  d'Aca- 
démie, p.  LXl. 

BoLRGMARiE  (M""'  de).  Son  épitapbe, 
p.  119. 

BousnEz  (Louis),  nommé  officier  d'Aca- 
démie, p.  LXI. 

BovLESVE  (Pierre),  secrétaire  de  Charles 
d'Orléans,  p.  'SûS-Stih. 

BoïTACA,  architecte  de  Santa -Cruz  à 
Coïmbre,  p.  sg-So. 

Brouillar  (Michel),  fondateur  d'une 
messe  aux  Oordeliers  de  Salins , 
p.  137. 

BnuNE  (L'abbé).  L'église  de  Chissey, 
p.  xLvii  et  3  à  1  0.  —  Orfèvrerie  franc- 
comtoise,  p.  XXXIX. 

Bdgey  (Monuments  perdus  du)  et  du 
Valromoy,  p.  xlviii. 

BuHOT  DE  Kersers  (M.),  uommé  ofTicief 
de  l'Instruction  publique,  p.  lx. 

BuLLioT.     Fouilles    du    mont  Beuvray, 

p.  XXIX,   LXV. 

BuRï  (Oise).  Nécropole  romaine,  p.  xciii 
et  33o  à  33 1. 


G 


C\DRA.N  SOLAIRE  trouvé  à  Aubiguy-eu- 
Artois,  p.  819. 

Gagnât  (René),  chargé  de  divers  rap- 
ports, p.  Lxxxiv,  xc;  —  nommé  d'une 
commission,  p.  lxxxv;  —  lit  un  rap- 
port, p.  XCIII. 

Chronique  d'épigraphie  africaine, 

p.  993  à  986. 

Cantohbéry  (Saint  Thomas  de),  à  la  ca- 
thédrale de  Bayeux,  p.  3'j5-3/i6. 

Carbonnel  (Famille  de).  Tombeau  attri- 
bué à  un  de  ses  membres,  p.  i;î5. 

Carrignargik  ((jard).  Sépulture  néoli- 
thique, p.    19  1-1  •!'>. 

(Iarthage  (Tunisie).  Statues  tiouvées  à 
Carihage,  p.  1^8-1/^9. 

Carton  (Le  D''),  envoie  des  copies  d'in- 
scriptions, p.  989. 


Casque  gaulois  (Fragment  de)  en  bronze, 
trouvé  à  Tronoën,  p.  92. 

Castiglione  (Algérie).  Basili(pie  chré- 
tienne, p.  XLVii,  et  139  à  i/i9. 

Castilho  (Jacques  de),  architecte  à 
Coïmbre,  p.  33. 

Castilho  (Jean  de),  architecte  de  Belem, 
p.  3o. 

Castillon    (Ariège).    Église,    p.    /169, 

Catelier  (Le)  de  Criquebeufsur-Seine, 

p.   XL-XLI. 

Cavalier  (M.).  Les  lauzas  du  Langue- 
doc,  p.  XXXIII-XXXIV. 

Cerf  (Le  chanoine),  envoie  des  études 
sur  les  .sculptures  de  la  cathédrale  de 
Beims,  p.  xxxiv,  xxxviii;  —  ofl're  un 
ouvrage  au  Comité,  p.  lxxxv. 


—  553  — 


Cercueil    de    plomb    trouve   à   Nantes, 

p.  lio6. 
CiUBOuiLLET  (-M.),  chargé  d'un  rapport, 

p.  Lxxxiv;  —  Ht  un  rapport,  p.  xciii. 
Ghalon    (Jean  de),    comte  d'Auxerre. 

Son  tombeau  aux  Cordeliersde  Salins, 

p.  iSa. 
Chalon  (Jean  de),  évéque  de  Langres, 

p.  i35. 
Chalon  (Marguerite  de)  ,  i'emnie  d'Hugues 

de  Montréal;  son  tombeau  aux   Cor- 

deliers  de  Salins,  p.  io4. 
Champbaux    (Seine-et-Marne).     Vitraux 

de    la    collégial':'    de     Saint-Martin, 

p.  101  à  1 15. 
Chanthe  (M.),.nonimé  chevalier  de  la  Lé- 
gion d'honneur,  p.  lvii,  lix. 
Charles  IX,  roi  de  France.  — ■  Testons 

satiriques,  p.  .3oa  à  .3o^i. 
Charles  le  Téméraire,    figuré  sur  une 

tapisserie  de  Berne,  p.  xxi. 
Chasseguaï  (Manche).  Pierre  funéraire, 

p.  li-lii  et  123  à  126. 
Chasl'ble  de  saint  Regnobert,  à  Bayeux, 

p.  348  à  35o. 
Ghateadneuf  (Pierre  de).   Inventaire  de 

ses  biens,  p.  8A  à  89. 
Chatranez  (Nicolas),  sculpteur,  p.  36- 

37. 
CuAuvET   (Gustave),    offre  un  ouvrage 

au  Comité,  p.  lxxxv.  —  Observation 

sur  des  silex,  p.  xxxiii. 
Chauvigné    (Auguste),  nommé    officier 

de  l'Instruction  publique,  p.  lx. 
Cherchel    (Algérie).     Inscriptions    ro- 
maines, p.  Lxxxu,  219. 
Chevallier    (L'abbé  Ulysse),   offre    un 

ouvrage  au  Comité,  p.  lxxx. 
Childéric  (Le  tombeau  de),  à  Tournay, 

p.   XLIV-XLV. 

Chissey  (Jura).  Eglise,  p.  xlvii,  et  3  à 
10. 

Chotard  (Le  D'^),  nommé  afficier  d'A- 
cadémie, p.  LXI. 

Cimetière  mérovingien  d'Aubigny- en- 
Artois,  p.  3i8  à  329. 

Cimetière  romain  de  Bury,  p.  33o-33i. 

CipPE  (Le)  et  la  stèle,  p.  xlviii. 


Cliansays  (Drôme).  Inventaire  des  biens 
de  l'église  Saint-Michel,  p.  96  à  99. 
—  Inventaire  du  château,  p.  99-100. 

Coffret  arabe  à  la  cathédrale  de  Bayeux , 
p.  347-3Z18. 

Goïmbre  (Portugal).  Eglise  Santa-Cruz , 
p.  29  à  37. 

CoLLiN  (M.),  offre  un  ouvrage  au  Co- 
mité, p.  XXVI. 

Combats  du  cirque,  représentés  sur  des 
vases,  p.  t\3  à  ^7. 

Comité  des  travaux  historiques  et  scien- 
tifiques. 

Demandes  de  souscriptions,  p.  xxv, 

Lxviii,  Lxxxix,    xcv;    —   de  subven-. 

tions,  p.  XXI,  LXVII  ,  LXXVI,  lxxvii, 
LXXVIII,   LXXX,   XCI. 

Ouvrages  offerts,    p.   xxii,   xxvi, 

XXIX,  LXIV,  LXV,  LXVII,  LXXVI  ,  LXXX, 
LXXXV,   XCI. 

Liste  des  membres,  p.  i  à  u;  — 

des  membres  non  résidants,  p.  v  à 
VII ;  —  des  correspondants,  p.  x  à 
XVII  ;  —  des  correspondants  hono- 
raires, p.  VII  à  X. 

Liste  des  membres  de  la  Com- 
mission de  l'Afrique  du  Nord,  p.  iii- 
IV ;  —  de  la  Commission  des  Musées, 
p.  iv-v. 

Procès-verbaux  des  séances  de  la 


Section  d'archéologie  du  iS  janvier 
1 896 ,  p.  XXI  à  xxv  ;  —  du  10  février, 
p.  xxvi-xxvii;  —  du  9  mars,  p.  xxviii- 
XXIX ;  —  du  17  avril,  p.  lxiv  à  lxvi; 
—  du  11  mai,  p.  lwii-lxviii;  — 
du  8  juin,  p.  lxxiv  à  lxxix;  —  du 
10  juillet,  p.  LXXX  à  lxxxiii;  —  du 
16  novembre,  p.  lxxxiv  à  lxxxix;  — 
du  i4  décembre,  p.  xc  à  xcu. 

Projets  de  publications,  p.  xxviii, 

lxiv,   LXV,  LXVII,  LXXVII. 

Cf.  Congrès  de  la  Sorbonne. 

CoMMERCY  (Laure  de).  Son  tombeau  aux 

Cordeliers  de  Salins,  p.  i32-i34. 
Congrès  de    la    Sorronne.    Procès-ver- 
baux, p.  XXX  à  LXIII. 

Séance    d'ouverture,     p.    xxx    à 

XXXII ;  —  du  7  avril  1896, p.  xxxiii  à 


—  554  — 


xxwii;  —  du  8  avril,  malin,  p.wxviii 
à  XLi;  —  tlu  8  avril,  soir,  p.  \i,ii  à 
XLVi;  —  du  9  avril,  malin,  j».  xi.vii 
à  XLix;  — -  du  9  avril,  soir,  p.  i.  à 
lu;  —  du  1 1  avril,  p.  lui  à  iami. 
Programme  pour  1897,  p.  iaiv  à 

LVXlil. 
r,0?iTEVlLLE       (  OdoO       dp),        ('VrvjllO       dc 

Baycux.  —  Ses  dons  à  la  calliodrale 
do  rot  te  ville,  p.  'À'ilt-'Hxïy. 

ConcELLE  (M.)-  Moniimeiils  perdus  du 
Bugey  cl  du  Vniromey,  p.  xlviii. 

ConoT  (Henry),  demande  une  subven- 
tion, p.  xci.  —  Note  sur  le  tumuliis 
du  Hois  de»  Vendus,  p.  xxxiv. 

(losTKME  (Moles  sur  le)    en    Limousin, 

p.   XXXVIII,    \L. 

CoiDi  \T-lliii>i  f-Dehb\ii    (Algérie).    In- 
scription chrétienne,  p.  aîiy. 
Cou  RAJOD  (Louis),  nommé  membre  dnne 


commission,  p.  lxiv.  —  Rapports  di- 
vers, p.  Lxvu.  —  Rapport  sur  une 
porte  en  fer  du  moulin  de  Sovi;jn\- 
Wak'ppo,  p.  xxn. —  Sa  mort,  p.  i.xxx. 

CiOUBJON  (Allain),  peintre-verrier,  p.  lo.'î. 

CouRONîiE  DE  i.iMiERE  à  la  cathédrale  de 
Rayeux,  p.  37)1  à  353. 

CoiiRTENAV  (  Isabelle  de).  Son  lombean 
aux  Conlelicrs  de  Salins,  p.  i3i-i3>>. 

Coutil  (M.).  Invontaiie  des  monnaies 
gauloises  trouvées  dans  THure,  p.  l. 

Cbavoisikh  (Emile),  nomme  ollicicr  de 
rinsfruclion  publique,  p.  lx. 

GRioi)EBKi;F-sun-SEi\E  (Le  Calelier  de), 

p.  XL-XI,1. 

Crypte  de  la  basilique  chrétienne  de 
Casliglione  (Algérie),  p.  l'io-i'ii. 

CuMONT  (Franz).  Note  sur  un  bas-re- 
liei  de  la  Mésie  antérieure,  p.  ii  à 
if). 


D 


Decatx  (Le  D"),  nommé  officier  d'Aca- 
démie, p.  LXII. 

Delapard  (L'abbé)  communique  des 
inscriptions,  p.  1.56-166,  167,  171. 
176. 

OeUPOIX    I>E     KRÉMIKVir.LE-NlT.rE     (M.), 

nommé  officier  d'Académie,  p.  lxii. 
Delattre  (Le  P.),   nommé  chevalier  de 

la  Légion  d'honneur,  p.  l?ii,  lix. 
De«Ai3o.\  (Louis),  oiïrc  un  ou\ragc  au 

Comité,  p.  Lxxvi. 
Denis  (Charles).    La  tombe   d'Antoine 

de  Ville  à  Domjulien,  p.  xxvi,  xxix, 

17   à    90. 
l)KNTEr,T.FS  LlMOrsnES,    p.    XXXVIII. 

iJERfi^v  (M.),  auteur  d'une  communica- 
tion .  p.  1,XXX1V,  XCIII. 

Deslandes  (L'abbé).  Le  trésor  de  l'église 
Notre-Dame  de  Bayeux,  p.  339  a  /»5o. 

Des  Méloizks  (^L).  OEnochoé  de  bronze 
trouvée  en  Berry,  p.  xc. 

Destolches  (IMiilippe).  Son  éj>itai)lic, 
p.  118. 

DiiiiEu  (Le  capitaine),  envoie  copie  de 


diverses  inscriptions,  p.  a -13,  aa'i, 
39  5,  996. 

Djebel-Mdaouroduh  (Algérie),  inscrip- 
tions romaines,  p.  276. 

Djerel-Skuira  (Tunisie).  Inscriptions 
romaines,  p.  aaô,  936. 

Djemila  (  Algérie ).Inscriplions  romaines, 

p.    3  13. 

DoMjBLiEN  (Vosges).  Tombe  d'Antoine 
de  Ville,  p.  173  90. 

DoRTEL  (M.)'  Les  fouilles  de  Saint-Si- 
inilien,  p.  5oo-5i  t. 

Doi  Aïs  (Le  chanoine),  oITre  un  ouvrage 
an  Comité,  p.  lxxx. 

Docvr-Chabia  (Tunisie),  inscripiion 
romaine,  p.  3  3  3. 

Dolar-ëch-Chott  (Tunisie),  Statue  an- 
tique de  femme,  p.  1/17  à  l'ip,  et 
i&/i-i55. 

Drake  DKL  Castillo  (M.),  iiommé  offi- 
cier d'Académie,  p.  lxii. 

Drklille  (Ariège).  Eglise,  p.  /470. 

Droihet  (Henri),  nommé  ollicier  de 
PInsIruclion  |)nbli(|ni-,  (>.  l\. 


555  — 


DuBoiREAu  (D"^),  nommé  officier  de 
l'Insliiiclion  piiljllqiie,  p.  ia. 

Du  CuÀTELiKi!  (Paul).  Habitation  gau- 
loise découverte  à  Tronoën  en  Saiul- 


Jeaa-Trolimont,  p.   xxiii-xxiv  et  21 
à  2.3. 
Dupont  (M.),  nommé  officier  d'Acadé- 
mie, p.  LXIl. 


E 


EcK  (Théophile).  Découverte  d'une  in- 
cinération du  m"  siècle  et  fouilles 
(l'inliumations  mérovingiennes  à  Au- 
higny-en-Artois,  p.  lxxxiv,  xcv,  et  .3 1 2 

à    392. 

Eglises  romanes  de  l'Ariège,  p.  /i5i  à 
/19g;  —  de  Castiglione,  p.  iSg  à 
1/42;  —  de  Saint-Martin  de  Cham- 
peaux ,  p.  1 0 1  à  1 1 5  ;  —  de  Chissey, 
p.  3  à  10;  —  des  Cordeliers  de 
Salins,  p.  127  à  1 38;  —  de  Saint- 
Philberl  de  Grandiieu,  p.  oûk  à  S^g; 
—  Saint-Similien  de  Nantes,  p.  5oi 
à  go 6;  —  de  Villiers-en-Bierre, 
p.  1 16  à  1  20. 

El-Ala  (Tunisie).  Inscription  romaine, 
p.  278. 


El-Amri  (Algérie).  Inscription  romaine, 
p.  283. 

Er-Mauder  (Algérie).  Inscriptions  ro- 
maines, p.  283. 

Engrand  (F.).  Projet  de  publication  d'un 
inventaire  des  tableaux  de  la  Cou- 
ronne, p.  LXV. 

Ercé  (Ariège).  Eglise  Saint -Pierre, 
p.  ^70,  471. 

Ez-Regdiba  (Algérie).  Inscriptions  chré- 
tiennes, p.  272. 

EiDE  (Emile).  Etudes  d'architecture  en 
Portugal.  —  De  l'influence  française 
dans  le  style  manuélin,  p.  xlii-xliii, 
et  2  4  à  39. 

Edre  (Département  de  1').  Monnaies 
gauloises,  p.  l. 


F 


Farcy  (Paul  de).  Mandement  de  Charles 
d'Orléans  à  son  secrétaire  pour  vendre 
certains  joyaux,  p.  xc,  et  323  à  829. 

Faure  (Le  lieutenant) ,  envoie  copie  d'une 
inscription,  p.  97.5. 

Fedj-es-Siouda  (Algérie).  Inscription 
romaine,  p.  977. 

Fedj-Mzala  (Algérie).  Inscriptions  ro- 
maines, p.  2og  à  212. 

Fedj-Souiold  (Algérie).  Inscription  ro- 
maine, p.  901. 

FiLLET  (L'abbé).  Le  mobilier  au  moyen 
âge  dans  le  Sud-Est  de  la  France, 
p.  XXVIII,  Lxnii,  et  55  à  loo. 


FLA>fDRE  (Yolande  de).  Inventaire  après 

décès,  p.  48  à  52. 
Foix   (Ariège).    Eglise    Saint-Volusien , 

p.  /170  à  A72. 
Forges   du    xiii'   siècle    en   Dauphiné, 

p.  xxxiv. 
FouKCAiD  (M.  de),  nommé  chevaliei-  de 

la  Légion  d'honneur,  p.  lvii,  lx. 
Froideveaux  (M.),  nommé  officier  d'A- 
cadémie, p.  LXII. 
Frossard  (Ch.-L.),  offre  un  ouvrage  au 

Comité,  p.  Lxxxv. 
F csÉE  (Claude),  son  épitaphe,  p.  117- 

118. 


G 


Gachon(  Guillaume).  Inventaire  des  biens 
de  ses  enfants  mineurs,  p.  8a  à  84. 


Gamelin  (Le  lieutenant),  envoie    copie 
de  diverses  inscriptions,  p.  228,  22/1. 


556 


Gastal  (Algérie).  Inscription  romaine, 
p-  169. 

GAucKLEn  (M.).  Bas-relief  trouve  à  Sidi 
Salah  el  Bnlllii,  p.  l'jQ  à  i5i.  — 
Découvertes  faites  à  la  Malnra,  p.  iBa 
à  i55.  —  Note  sur  la  vallée  infé- 
rieure de  la  Siliana  à  l'époque  ro- 
maine, p.  387  à  3oi.  —  Statue  de 
femme  trouvée  à  Carlliajje,  p.  167 
à  i'i9. 

Gacdiks  (Ariè{fe).  Kj;lise,  p.  ^73. 

Gallois  (Objets)  découverts  à  Tronoën 
u.  xxiii-xxiv.  —  Cf.  Monnaies. 

Gauteru  (^Pierre).  Inventaire  des  biens 
de  ses  enfants  mineurs,  p.  65  à 
68. 

Gaithikr  (.Iules).  Élude  sur  les  Corde- 
liers  de  Salins,  p.  xliii  et  127  à  1)^8. 

—  .Notes  sur  l'orfèvrerie  franc-com- 
loise,  p.  XXXIX. 

Galtier  (Emile-Félix),  nommé  ollicier 

d'Académie,  p.  lxii. 
Germain  (Léon),  nommé  oflicier  do  l'In- 

ôlruclion  publique,  p.  lx. 
Germer-Dirand  (Le  P.).   Silex  trouvés 

en  Palestine,  p.  xvxiii. 
GuHERNi    (Guillemette).    Inventaire    de 

ses  biens,  p.  80  à  83. 
GiRAUD   (J.-B.).    Etude   sur  les  forges 

dauphinoises  du  xiii"  siècle,  p.  xxxiv. 

—  OfTre    un   ouvrage    au  Comité, 

p.  LVXXV. 

GiRAULT  (Arthur),  nommé  oflicier  d'Aca- 
démie, p.  LXII. 


Givelet  (M.)  oft're  un  ouvrage  au  Co- 
mité, p.  LXXVI. 

GovRAND  (André).  Extrait  de  son  con- 
trat de  mariage,  p.  68. 

Grandmaison  (L.  de).  Notice  sur  Jean 
Papin,  architecte  de  la  cathédrale  de 
Tours,  p.  xc. 

Granger  (Albert-Alexandre),  nommé  of- 
ficier d'Académie,  p.  lxii. 

Grignan  (Barast  de).  Constitution  de  dot, 

p.  09. 
.Grignan  (Dalmace  de).  Constitution  de 
dot,  p.  59. 

Grignan  (Pierre  de).  Constitution  de  dot, 

F-  59- 

GsELL  (S.).  Inscriptions  inédites  de 
l'Algérie,  p.  i56  à  aao. 

Gcelaat-bou-Atfan  (Algérie).  Inscrip- 
tions romaines,  p.  386  à  191. 

GuELMA  (Algérie).  Inscription  romaine, 
p.  194. 

Gdiffrky  (Jules),  chargé  de  divers  rap- 
ports, p.  XXI,  Lxvii;  —  fait  un  hom- 
mage au  Comité,  p.  xxvi; —  nomme 
d'une  commission,  p.  lxiv;  —  rap- 
ports   divers,  p.   xxvi,    lxv,    lxxvh- 

LXXVIII. 

GuiLLEMiNOT  (Heiiri),  nommé  oflicier 
d'Académie,  p.  lxii. 

Gdimbarde  (La),  p.  xxxvi. 

GoïEssE  (M.)  préside  la  séance  solen- 
nelle de  clôture  du  Congrès  de  la  Sor- 
bonne,  p.  lui;  —  son  discours, 
p.  liv-lix. 


H 


Habitation  gauloise  à  Tronoën  (Finis- 
tère), p.  3  0  à  2  3. 

Haïdra  (Algérie).  Inscription  romaine, 
p.  219. 

Hallouïa  (Algérie).  Inscription  loniaine, 
p.  176.^ 

Hamard  (L'abbé).  Découverte  d'une  né- 
cropole romaine  à  Bury  (Oise), 
p.  xciii,  33o,  33 1.  —  Découvertes  à 
Hernies,  p.  \xin. 


Hammam -Meskoutinb  (Algérie).  —  In- 
scriptions romaines ,  p.  1 97-1  98. 

Hannezo  (M.),  envoie  des  copies  d'in- 
scriptions, p.  xc,  382,  283. 

Harcourt  (Louis  d'),  évéque  de  Bayeux. 
—  Ses  dons  à  la  cathédrale  de  cette 
ville,  p.  343-3/4/4.  —  Son  missel, 
p.  35/1-355. 

Harmand  (Georges),  nommé  oflicier  de 
l'Instruction  publique,  p.  lx. 


bi)/ 


Hélo  (Le  capilaine),  uommc  officier 
d'Académie,  p.  lxii. 

HEvcHin-ABD-ES-SuMED  (Tiiiiisie).  In- 
scription romaine,  p.  agi.  —  Ruines 
romaines,  p.  393. 

Henchir-Aï.\-Keskes  (Algérie).  Inscrip- 
tions romaines,  p.  a/i3. 

Hencuir-Ali-bou-Derbel  (Algérie).  In- 
scriptions romaines,  p.  aay,  3.3o. 

Henchir  Amana.  Inscriptions  romaines, 
p.  280. 

He>chir-ben-Zrib  (Algérie).  Inscription 
romaine,  p.  377. 

Henchir-Chabbolt  (Algérie).  Inscription 
romaine,  p.  aSi. 

HENcant  -  Chabet  -  er  -  Ressas  (  Algérie ). 
Inscriptions  romaines,  p.  978. 

Henchib-Cheragrag  (Algérie).  Inscrip- 
tions romaines,  p.  a35,  936. 

Henchir-Djahel  (Algérie).  Inscription 
romaine,  p.  9/10. 

Henchir-el-Aala  (Algérie).  Inscriptions 
romaines,  p.  236,  997. 

Hekchir-el-Abid  (Algérie).  Inscriplions 
romaines,  p.  997. 

Henchir-ei.-Hamacha  (Algérie).  Inscrip- 
tion romaine,  p.  17^. 

Heschib-el-Hammam  (Algérie).  Inscrip- 
tion chrétienne,  p.  19^;  —  ro- 
maines, p.   193,    193,  19A; 

He.\chir-el-Merrah  (Algérie).  Inscrip- 
tions romaines,  p.  968,  369. 

Henchir-Falloijs  (Tunisie).  Inscription 
chrétienne,  p.  398. 

HE^CHIR-FEDJ-DERIAss  (Algérie).  In- 
scriptions romaines,  p.   987   à  3 '10. 

Heschir-Fouagha  (Algérie).  Inscriptions 
romaines ,  p.  171. 

Henchir-Goukine  (Algérie).  Inscriptions 
romaines,  p.  9/19. 

Henchir  -  Hadjra  -  EL  -  Beïda.  Inscriplions 
romaines,  p.  •3•3'^. 

Hekchir-Kissa  (Algérie).  Inscriptions 
romaines,  p.  167,  168,  169. 

Henchir-MaAtria  (Tunisie).  Inscriptions 
romaines,  p.  978. 

He\chib-Mandra-el-Ivedima  (Tiuiisie). 
Inscription  romaine,  p.  3  3  4. 

AfiCHÉOl-OlilE. 


Henchir-Meskwe  (Tunisie).  Inscriptions 
romaines,  p.  29/1;  —  chrétienne, 
p.  99'j. 

Henchir-Messereb- el-Anech  (Algérie). 
Inscription  romaine,  p.  969. 

Henchir-Mettich  (Tunisie).  Inscription 
romaine,  p.  395. 

He>chir-Oued-el-Klegh  (Tunisie).  In- 
scription romaine,  p.  29.5. 

Hencuir-Ouled-bel-Kheir  (Algérie). 
Inscriplions  romaines,  p.  270. 

Henchir-Ouled-Mrabet  (Algérie).  In- 
scription romaine,  p.  270. 

Henchir-Oum-el-Abiaïen  (Algérie).  In- 
scriptions romaines,  p.  371,  972. 

Henchir -RouuEL  (Algérie).  Inscription 
romaine,  p.  278. 

Henchir-Tambra  (Tunisie).  Inscriplions 
romaines,  p.  296  à  298. 

Hexchir-Tazma  (Tunisie).  Inscriplions 
chrétiennes,  p.  392.  —  Ruines  ro- 
maines, p.  991  à  sgi, 

Henchir-Tobrecha  (Algérie).  Inscriplions 
romaines,  p.   169,  170. 

Hexchir-Zaïeta  (Tunisie).  Inscriptions 
romaines,  p.  290,  296. 

Henchir-Zokbia  (Timisie).  Inscription 
romaine,  p.  3oo. 

Hermès  (Oise).  Déconveries  de  l'abbé 
Hamard,  p.  xxiii. 

Hérox     de    Villefosse    (M.),    p.    xxi , 

\XVIII,    LXXXIV,  LXXXV. 

^ommé      d'une      commission, 

p.  LXXXV  ;  —  président  de  la  commis- 
sion archéologique  de  l'Afrique  du 
Nord,  p.  XXVIII. 

Notice  nécrologique  sur  M.  de  La 

Blanchère,  p.  lxxiv-lxxv. 

Observations  diverses,  p.  xxiii.  — - 

Rapports  divers,  p.  xxiii,  xxvi-xxvii, 
xcin. 

Herbe- Wyx  (.M.),  nommé  officier  d'Aca- 
démie, p.  LXII. 

HiLAiRE  (Le  lieutenant),  envoie  copie  de 
deux  inscriplions  romaines,  p.  978. 
—  Note  sur  la  vallée  inférieure  de 
la  Siliana  à  l'époque  romaine,  p.  287 
à  3oi . 

36 


—  558  — 

HiPPo.vE.  stèle  punique, p.  aji-u2->.        |  Hibeiit  (Eu^jèno),  oflrc  un  ouvrage  au 
Hollande  (Découvertes  en),  p.  wvii.        ]       Comité,  p.  lxxxv. 


1 


i\iiiKnT  (Martial)  présente  diverses  nh 
servafions,  p.  xxxiii,  wxvi,  wwin, 
\xxix. 

hscRil>TiOiXs  ciiRKTiEXNKS  à  Aioun-Bcrric  L, 
p.  'S/j;  —  Atifjuilfourt,  p.  336;  — 
Coudial-choul-Debbah,  p.  ;i37;  — 
Er-Rojjuiba,  p.  372:  —  Hencliir- 
el-Hanimani,p.  igi;  —  Hencliir-Fal- 
I0113,  p.  ni)8;  —  Hencliir-Meskiiie. 
p.  af)''i  :  —  Honchir-Tazuia ,  p.  sçj-j  ;  — 
Mdaourourh,  p.  178;  —  Sillèjjue, 
p.  ai'i  ;  —  Taksebt,  p.  217;  —  Te- 
bessa,p.  i64,  i65,  1665  —  Ti{jzirl, 
p.  918;  —  Yonks,  p.  179-173. 

Inscriptions  dc  Motex  iot  et  modernes, 
à  Anjjers,  p.  619,  A23;  —  à  Dom- 
julien,  p.  t8;  ^ —  à  Salins,  p.  i33 
à  1 07  ;  —  à  Saint-Phiibert  de  Grand- 
lieu,  p.  535  ;  — à  Villiers-en-Bierre, 
p.  1 17  à  1 18. 

l.iscRiPTioNs  romaines  à  Aïn-bou-Se.s<?oii , 
p.  ?.75;  —  Ain-el-Fras,  p.  191  ;  — 
Aïn-Gaza,  p.  170;  —  Ain-Goléa. 
p.  li-i'S;  —  Aïn-Guettar,  p.  176;  — 
Ain  -  Nechma ,  p.  195-197;  —  Aïn- 
Said,  p.  1273;  —  Bir-Alloucbe, 
p.  300;  —  Bir-Cedra,  p.  934;  — 
Bir-Cham,  p.  935:  —  Bir-Djedida, 
p.  9o5;  —  Bir-el-Askaria,  p.  23 1- 
33a;  —  Bir-el-Atrouss,  p.  239-933  ; 

—  Bir-Laskeiia,  p.  2o5,  206,  207; 

—  Bougie,  p.  2i(),  917;  —  Cher- 
chel,  p.  Lxxxi,  919;  —  Djebol- 
Mdaoïirouch,  p.  976;  —  Djebel- 
Skira,  p.  220,  926; —  Djemiia, 
p.  219:  —  Douar  Chabia,  p.  92  3; 

—  El-Ala,  p.  978;  —  El  Amri. 
p.  283;  —  El-Mahder,  p.  283;  — 
Fcdj-es-Siouda,p.  977  ; — Fedj-Mzalu, 
p.  309a  919  ;  —  Fcdj-Seouid,p.  201; 

—  Gastai,  p.  169;  —  Guelaat  bou- 
Alfan,    p.   186   à    191:  —  «juclma. 


p.  19'!;  — Haïdra,  p.  -n  9  ;  —  Hnl- 
louia,  p.  176;  —  Hainmam^Mes- 
koiitine,  p.  197-198;  —  Henebii- 
Abd-es-Semed,  p.  996; —  Honchir- 
Aïii-Keskès,p.  9/13;  — Henrbir-Ali- 
bou-Derbel,  ]).  229-930:  —  Heii- 
cliir-Aiiiana,  p.  a3n;  —  Henchir- 
ben-Zril),  p.  977;  —  Honcliir-Gliab- 
lioul,  p.  ".3/1;  —  Henrliir-t'.habct- 
er-Hess;i«,  p.  973;  —  Henrliir-Ghe- 
ra|jrn;j,  p.  335.936;  -^  Hencbir- 
Djabel,  p.  94o;  —  Honchir el-Aala, 
p.  226-937;  —  ilenchir-ol-Abid, 
p.  997;  —  Hencliir-ol-Ageli,  p.  9  33; 

—  Heiichir-el-Hamaclia,  p.  17A;  — 
Mencbir-el-Hainniani,  p.  19g  â  19A; 

—  Hencliir-ol-.Morrali,  p.  968-369; 

—  Henchir-Fedj-Deriass,  p.  937  à 
2/10;  —  Hencbir-Fouagba,  p.  171. 

—  Heiicliir-(!oiirine,  p.  9/19;  — 
Henchir-lladjra-el-Beïda,  p.   ag'i; 

—  Henchir-Kissa,  p.  167  à  169;  — 
Hcnrliir-Maalna.  p.  978;  —  Heii- 
chir-Maiidra-oi-Kediina,  p.  99/1;  — 
Hcnchir-Meskine,  p.  99/1;  —  Hen- 
ciiir-Messereb-el-Anech,  p.  969;  ■ — 
Hencbir-Mettich,  p.  9  95;  —  Heii- 
cliir-Oiied-el-Klegh,  p.  396;  —  Hen- 
chir-Ouled-bel-Klieir,  p.  970;  — 
Honchir-Ouleil-Mrabct,  p.  970;  — 
Henchir-Oum-el- Vblaicn,  p.  371- 
272;  —  HeiThir-Ronijel,  p.  978;  — 
Hencbir-Tambra,  p.  396  à  998;  - — 
Iloncliir-Taziiia,  p.  293;  —  Hencliir 
Torrecba,  p.  169-170;  —  Honcbir- 
Zaïi'la,  p.  990,  295;  —  Hencbir- 
Zoiibia,  p,  3oo;  —  Kef-Bezioun, 
p.  181  à  180;  —  Kbaniissa,  p.  9â4 
à  959;  —  Ksar-Ejleje,  p,  a4i.  — 
Ksar-el-Aliinui',  p.  228;  —  Ksar-el- 
Frigui,  p.  94 1-9 '42;  —  Ksar-Gou- 
rui,  p.  167;  —  Ksar-Sbehi ,  p,  900- 


559 


901,   374-275;  —  Laiiita,  p.   •A'jS; 

—  La  Malga^  p.  i53;  —  Mdaou- 
rmifli,  p.  987,  953  à  368;  —  Mechla- 
Djebabra,  p.  ^lii  ;  ^^  Mechla-Sidi- 
AhnK'cl-ben-el-Fatsni,  p.  aag;  — 
Modeina,  p.  979  à  983;  —  Mila, 
p.  307-208; —  Moris,  p.  9i4;  — 
Mrakib-ïhala,  p.  90/1;  —  Mzara- 
Oum-Chelialig,  p.  270;  —  Oum-el- 
Bouagbi,p.  902  à  906  ;  —  Oum-Guer- 
rigiiGch,  p.  198;  —  Renier,  p.  198- 
199;  —  Saint-Arnaud,  p.  91 5;  — 
Seba-Aioun,  p.  199;  —  Sedrala, 
p.  177,  âoi;  —  Hétif,  p.  916; 
^=—  Sidi-Abdallah ,  p.  agS;  — ■  Sidi- 
Ali-bel-Kassein,  p.  982  ;  —  Sillègiie, 
p.  9i3-ai4;  —  Sousse,  p.  989-983; 

—  Tébessa,  p.  1 56  à  1 63,  166;  — 


Tébessa-Khellia ,  p.  166;  —  Tilech, 
p.  277;  —  Tigzirt,  p.  918-219:  — • 
Tikiat,  p.  917;  —  Timgad,  p.  28/1 
à  986;  — -  Tipasa,  p.  179  à  181; 
—  Tsoura  ,  p.  1 7  6  ;  —  Vormand , 
p.  LXxxi;  —  Youks,  |).  171.  172, 
17/.. 

brAiLLE  AiNTiouK,  au  niiiséc  d'Agen, 
p.  53-54. 

Inve?itAire  de  la  cathédrale  de  Bayeux, 
de  1/176,  p.  36o  à  /ioa.  —  Autre  de 
1/180,  p.  /jo3  à  433.  —  Autre  de 
1/198,  p.  434  à  443. 

des  joyaux    vendus    par    Charles 

d'Orléans  à  Perrot  de  Doysne,  p.  394 
à  329. 

de  Yolande  de  Flandre,  p.  /18  à 

59. 


Jadart  (Henri),  nommé  officier  de  l'In- 
struction publique,  p.  lx. 
• '  Offre   un    ouvrage    au    Comité, 

p<   LXIV,  LXXVI. 

Porte  en   fer  du  moulin  de  Sé- 

vigny-Waieppe ,  p.  4oà  '12. 

Statue  de  l'époque  romaine  trou- 
vée à  Reims,  p.  43-44. 


JoiKViLLE  (MahautDK),  veuve  d'Antoine 
de  Ville,  fonde  une  chapelle  dans 
l'église  de  Domjulien,  p.  18-1  g. 

JoLli  DoMSA  (Statue  de),  en  Muse, 
p.  i48,  1 54-1 55. 

.IcLUOT  (M.),  auteur  de  diverses  com- 
munications, p.  Lxxxiv,  xciii.  —  Notes 
sur  le  musée  de  Sens,  p.  xlvii-xlviii. 


K 


Kedima  (Tunisie).  Voir Hbrchib-Mandra- 
bl^Kbmma< 

Kef-Beziocn  (Algérie).  Inscriptions  ro- 
maines, p.  181  à  i85. 

Khamissa  (Algérie).  Inscriptions  ro- 
maines, p.  944  à  952. 

Ksar-Ejleje  (Algérie).  Inscription  ro- 
maine, p.  2  4l. 


KsAn-EL-AH«AR  (Algérie).  Inscriptions 
romaines,  p.  298. 

KsAB-EL-pRietii  (Algérie).  Inscriptiofts 
romaines,  p.  94i-349. 

KsAB-GooRAï  (Algérie).  Inscription  ro- 
maine, p.  167, 

Ksar-Sbehi  (Algérie).  Inscriptions  ro- 
maines,p,  900,  901,  974-975. 


La  Blanchèrk  (René  de),  notice  nécro-  I  Lachodque  (Le  capitaine),  nommé  offî- 
logique,  p.  lxxiv  à  lxxv.  |       cier  d'Académie,  p.  lxii. 

36. 


—  560  — 


Licoin  (M.),  «'nvoio  co|tie  dune  inscri|)- 

lioii,  p.  318. 
La  Choix  (P.  dk),  fouilles  do  Beiiliou- 

ville,   [I.    lAXWi-Lxxwii.   —    Fouilles 

(lYzenre,  p.  xli\. 
J^iFOND  (Paul),  aultMU'  (ruiic  comunuii- 

calioii,  p.  xxvm-xxix,  i.wi. 
Lauo.xdès  (M.  dk).  Les  églises  romanes 

de  l'Ariègc,  p.  li  et  ^5i  à  ^99. 
Laigue  (M.    De),    auieur   de    diverses 

communications,  p.  x\i,  xxui,  xxvi, 

XXVII,     XXVIII,  XXIX,     LXIV,    LXV,     LXVII, 
LXVIII,  IAXVIII,LXXXI,   LXXXIV,   XC  ,  XCIII. 

—  Le  WnlterbrujT,  p.  JiSa  à  3i^'i. 
Lallier  (Pieire),  nommé  ollicier  dWca- 

démie,  p.  lxii. 
Lamta   (Tunisie).    Inscription    romaine, 

p.  978. 
Langlois  (M.),  demande  luie  snhveiilion , 

p.   XXI. 

Largeaiu  (Lalibé),  oIVre  un  ouvrage  au 
Comilé,  p.  xci. 

Las.xe  (Henri),  nommé  ofricier  de  Pln- 
slruction  publique,  p.  lx. 

Lastrïrik  (R.  de),  auteur  de  diverses 
comnuinications,  p.  xxi,  xxviii, 
XXXVIII,  XL,  XLvni,  Li.  —  (ïbargc 
de  divers  rapports,  p.  lxvii,  lxxxv, 
Lxxxviii,  XC. —  Observations  diverses, 
p.  xxu,  xxxvi;  sur  Saint-Philbert  de 
Grandlieu,  p.  xliv.  —  Rapports  di- 
vers,   p.    Lxxviii ,   Lxxxix,     xcm-xcv. 

Les   fouilles    de   Sainl-Similien, 

p.  lioo  à  /ji  1. 

Lauzas  (Les)  du  Languedoc,  p.  xxvin- 
xxxiv. 

Le  Rlant  (Edmond),  chargé  de  divers 
rapports,  p.  xxvi,  lxxxv;  —  observa- 
tions diverses,  p.  xxviii;  — -  rapports 
divers,  p.  xxix,  lxvi,xcv. 


Fragments  de  vases  avec  rcpré- 

sentalions  des  combats  du  cirque, 
p.  /i5  à  li'j.  —  Note  sur  une  inscrip- 
tion gravée  sur  un  vase  trouvé  à  Ver- 
niand ,  p.  i.xxxi-lxxxii. 

Le  RiiETON  (Le  capitaine)  nonnnc  olH- 
cier  d'Académie,  p.  i.xii. 

Le  Cleut  (.m.),  otïre  un  ouvrage  au  Co- 
mité, p.  LXXX. 

Ledain  (Bélisaire).  Lecture,  p.  xlviii. 

Lkkèvue  (Léon),  nommé  ollirier  d'Aca- 
démie, p.   LXII. 

Leroy  (G.).  Les  vitraux  de  la  collégiale 
de  Cliampeaux,  p.  lxxviii,  101  à 
1 1 5.  —  Note  sur  l'église  de  Villiers- 
en-Bierre,  p.  lxxxvii,  116  à  lao. 

Leymaiue  (M.).  Notes  sur  le  costume  en 
Limousin ,  p.  \l. 

Lièvre  (M.). Transformations  (lu  menhir, 
p.  xxxv-xxxvi. 

LiGER  (F.),  oITre  un  ouvrage  an  Comilé, 

p.  LXV. 

Lisle  (Pitre  de).  Les  fouilles  de  Saint- 
Similien ,  p.  xc  et  /ioo  à  lin. 

LoNGNON  (Auguste),  chargé  de  divers 
rapports,  p.  xxvi,  lxvii,  xci.  — •  Rap- 
ports,   p.  XXIX,  LXXXI. 

Longuemaue  (Paul  de),  nommé  oflicier 

d'Académie,  p.  lxii. 
Longuin   (Jacques),    sculpteur,    p.   3a, 

33,  36. 
Lorraine   (Isabelle   de).    Ouverture   de 

son  tombeau,  p.  4ia-/ii6. 
Louis  (Le  lieutenant),  envoie  la  copie 

d'une  inscription  ,  p.  937. 
Loypeaux  (Etienne  de).   Son  itiissel  à  la 

cathédrale  de  Rayeux,  p.  355. 
Lcguet  (M.).  Caractères  distinctifs  de  la 

stèle  et  du  cippe,  p.  xlviii. 
Luzenac  (Ariège).  Eglise,  p.  /J79-/173. 


M 


Mauille  (François-Alexandre),  nommé 
ollirier  d'Académie,  p.  lxii. 

Maçon  (Mcolas),  peintre  xeirier, 
p.  to3. 


Magny-kr-Vexik  (Seine-et-Oise).  Mon- 
naies gauloises,  p.  l.  —  Monuments 
du     canton     de    Magny,    p.    xxxviii- 

XXXIX. 


.■)61 


Maiié  (Pierre-Marie),  nommé  oUicier 
irAcadémic,  p.  l\ii. 

iVUÎTiiK  (Léon).  Elude  sur  l'église  Sainl- 
Pliilbert-de-Grandlieu,  p.  xliii-xliv, 
xciii-xciv,  et  5aA  à  S^g. 

Les    fouilles    de  Saint-Similien, 

p.  iloo  à  /ii  1. 

Malavialle  (M.),  nommé  ollitier  de 
rinslruclion  publique,  p.  lx. 

Malga  (La).  Dccouvcrios  d'antiquités, 
p.  i5a  à  i55. 

Malinvaud  (M.),  nommé  oHicier  de  l'In- 
struction publique,  p.  lx. 

Mangeant  (Paul-Emile),  nommé  ollicier 
d'Académie,  p.  lxii. 

Manuéli.n  (Le  style),  p.  rîA  à  39. 

Marines  (Monuments  du  canton  de), 
p.  xxxvui-xxxix. 

Marini  (Pierre).  Inventaire  de  ses  biens, 
p.  69  à  71. 

Marsy  (A.  de).  Communications  di- 
verses, p.  XXXIV,  XLII,  L. 

Martres  -Tolosanes     (  Ha ute  -  Garonne  ). 

Reprise  des  fouilles,  p.  lxxviii. 
Masfrand,  auteur  d'une  comnumication, 

p.  LXXXIV. 

Massillon-Rocvet  (M.),  n 0 nuu é  oflicier 

d'Académie,  p.  lxii. 
Maspero.  Rapport  sur  une  demande  de 

souscription,  p.  xcv. 
Maxë-Werly   (Léon).    Communications 

diverses,  p.  lxvii,  lxxv,  lxxvii,  lxxxi; 

- —    offre    un    ouvrage    au    Comité, 

p.   LXV. 

Les  armes  de  France  sur  les  portes 

de  Bar,  p.  xcii.  —  Inventaire  de 
Yolande  de  Flandres,  p.  ^8  à  Sa. 

Mayfredi  (Guillaume).  Inventaire  après 
décès,  p.  9/1  à  96. 

Mdaourouch  (Algérie).  Inscription  chré- 
tienne, p.  178;  —  inscriptions  ro- 
maines, p.  177,  ^37,  253  à  aG8. 

Mechta-Djebabra  (Algérie),  inscription 
romaine,  p.  a/ii. 

Meciita-Sidi-Ahmed-ben-el-F\izm  (  Al- 
gérie). Inscription  romaine,  p.   a  a  9. 


Medeina  (Tunisie).  Inscriptions  ro- 
maines, p.  379  à   98a. 

MKGEMONT(Jean),  nommé  ollicier  de  l'In- 
struction publique,  p. lx. 

Menhir  (Les  transformations  du),  p.  xxxv- 
xxxvi. 

Mercus  ( Ariège).  Eglise,  p.  '161,  /173  à 
/175. 

Mérens  (Ariège).  Église,  p.  ^70-^76. 

MiGLOs  (Ariège).  Eglise,  p.    '16^  ,  ^476- 

''77- 

MiLA  (Algérie).  Inscriptions  romaines, 
]).  307,  208. 

Missel  de  Louis  d'Harcourt,  conservé  à 
la  cathédrale  de  Baveux,  p.  3.t4- 
355. 

Mobilier  au  moyen  âge  dans  le  Sud-Est 
de  la  France,  p.  55  à  100. 

Molin  (Louis),  nommé  officier  d'Acadé- 
mie, p.  LXIII. 

Momméja  (Jules),  nommé  officier  de 
l'Instruction  publique,  p.  lx. 

Monnaies  gauloises  trouvées  dans  l'ar- 
rondissement de  Provins,  p.  l,  lxxvi- 
Lxxvii;  —  dans  le  département  de 
l'Eure,  p.  l;  —  près  de  Magny-en- 
Vexin,  p.  l. 

Monnetay-sur-Allier.  Fouilles,  p.  xxviii. 

MoNs  (Algérie).  Inscription  romaine  , 
p.  aii. 

Montaiglon.  (Anatole  De).  Son  éloge, 

p.    LVIII. 

Montescout-Lizerolles  (Aisne).  Bou- 
cle mérovingienne,  p.  337. 

Mrakib-Thala  (Algérie).  Inscription  ro- 
maine, p.  2o5. 

MiiNTz  (Eugène),  chargé  de  divers  rap- 
ports, p.  xxviii,  Lxxx,  xc.  —  Rap- 
ports divers,  p.  xxv,  lxviii,    lxxxvii- 

LXXXVIII,    LXXXIX. 

MuRViEL  (Hérault).  Tombeau  trouvé  à 
Altimurium,  p.  m. 

Musées.  — Voy.  Agen,  Reims,  Tums. 

Musset  (G.).  Observation,  p.  xxxvi. 

MzARA-OcM-CiiELLALiG  (Algérie).  In- 
scription romaine,  p.  370. 


—  r)62  — 


N 


Nantes.   Los  fouilles  de  Salnt-Siinilion, 

j).  ^100  à  611. 
NAVinE   noMAiN   découviM'l    en    Brnliant , 

p.  XXI. 

NiCAisK  (Aujfuste).  Vases  représentant 
des  jeux  du  cirque,  p.  i.^)  i\  h']. 

NicoLAs-LE-FnANÇAis,  architectc  de  l'é- 
glise San-Jéronimo  à  Belem  et  Santa- 
Cruz  à  Coïnibre,  p.  '-^t  à  ^f). 


N0TRK-DAMK-I)K-rÉl'l\K(Marill'),  p.  XLV- 
XLVI. 

NouviON-LE-CIoMTE   (.'.isnc).     Sépulture 

carolinfjienne,  ]>.  '.V.\'^  à  l<.3t). 
NovAYSANo    (Dalmace    de).     Inventaire 

des  biens  de  ses  filles  mineures,  p.  89 

à  91. 
NucouRT    (Seine-et-Oise).    Retnlile    du 

XVI*  siècle,  p.  XXXIX. 


0 


OnoAiiT  (Philippe),  sculpteur,  p.  ;ia,  ;i3,  1  OuM-KL-BoiiACiiii  (Aljférie).    Inscriptions 
;<6.  romaines,  p.  -îca  ,  aoli,  ao/i. 

OnoiONi  (M.),  eiuoio  des  copies  dln-     Ou«-Gukiiigech   (Algérie),    inscriptions 
scriptions,  p.  979.  romaines,  p.  198. 

Obfbvrbbik  frabctcomtoisb,  p.  xxxiv.  j  Oi-iuouT    (Ariège).     Eglise,    p.     /|58, 

OnLÉANs    (Cliarles  p').    Joyaux   par   lui         A 7 7. 

vendus,  p.  3 a. '5  à  399.  | 


I'aaiikrs  (Ariège).  Kglise  Notre-Dame 
du  (iamp,  p.  ^179;  —  Noire-Dame 
(In  Marcadal,  p.  A 78-/1 79. 

Papier  (M.)-  Stèle  punique  trouvée  à 
Hippone,  p.  2ai-9'!9. 

P\rn  (.lean),  arciiitecte  de  lu  cathé- 
drale de  Tpurs,  p.  xc. 

l^ARAT  (M.),  auteur  d'une  connnunica- 
tion,  p.  xc. 

Pasqual  (Raymond).  Inventaire  aj)rès 
décès,  p.  93  à  Ç)fi. 

Paquier  (Félix),  nommé  ollicieide  l'In- 
slruclion  publique,  p.  iai. 

Patrick,  architecle  supposé  de  \olrc- 
l)ame-de-rE|)ine,  p.  xlv-xlvi. 

Paui.i.ac  (Ariège).  Kglise,  p.   A72.  /173. 

Perrot  (Émile-Conslanf ),  nommé  offi- 
cier d'A(:ad(''mie ,  p.  l\im. 

Perrot  (Georges).  i^ip[)orl  sur  un  bas- 
relief    provenant    flu     bas    Danube, 

p.    WITI. 


Pierre   (M.).  Noie  sur  la   guimbarde, 

p.  xxxvi. 
Pigeon   (L'abbé).    Note   sur   une  tombe 

conservée    dans    l'église  de    Chasse- 

guay,  p.  u-Lii  et  itî3  à  126. 
Piles  romaines,  p.  xvxv. 
PiLLOY  (Jules),  anleiir  d'une  connuuni- 

catioii,  p.  Lxxxv; —  oll're  un  ouvrage 

au  Comité,  j).  lxxx. 
Boucle  avec  inscription  découverte 

à  Anguilcourt-le-Sarl,  p.  33.5  à  336. 

—   VAudo  sur  le  tombeau   de  Chil- 

(llTic,    p.    XLIV-XLV. 

Plancouari)  (M.),  auteur  d'une  commu- 
nication, p.  lAvii,  iA\i.  —  Monnaies 
gauloises  découvertes  près  de  îMagny- 
en-Vexin,  p.  h.  —  IMoniimenls  des 
cantons  de  Marines  et  de  M-igny-en- 
Vexin,  p.  xxxviii-xxxix. 

PoRS  (Adrien).  Tombeau  romain  près 
d'Altinnirinm,  p.  1.11. 


—  563 


PoBÉe  (L"al))»é),  nommé  offirior  de  Vln- 

slniclion  publique,  p.  lxi. 
PoniE  m  FKR  ilu  xiv"  siècle,  conservée 

nu  moulin  do  Sévigny-Waloppo  (Ar- 

dennes),    p,  xtu,  ho  à  Ita. 
Portes  (Ariègc).  Église,  p.  /i8o, 
Portugal   (Études   d'architecture    en), 

p.  ai  à  89. 
PoiTRiSE,  architecte  de  NoIre-Daiiie-de- 

l'Epine,  p.  xlvi. 
Provins    (Seine-et-Marne).     Monnaies 


gauloises  trouvées  dans  l'aiTondisse- 
ment,  p.  l,  lxxvi-hxvii. 
Pbidhomme  (M.j,  nommé  oflicier d'Aca- 
démie, p.  LXIII. 

PuELU  (Lante)me).    Inventaire    do  ses 

biens,  p.  91  à  98. 
PpisEux   (L'abbé).    Notice    sur    l'église 

Notre -Dame -de -l'Épine  ,     p.    xlv- 

XLVI. 

P( NIQUE    (Tombeau),     à    Téboursouk, 
p.  ii3  à  1  fi6. 


Q 


QuESNÉ  (M.).  Fouilles  dans  les  forêts  de 
Bord  et  de  Louviers,  p.  xxxvi  et  \xvxii. 

QuiBEitox  (Morbihan).  Découverte  d'un 
couteau  gaulois,  p.  xxiv. 


Quintal  (Ayres  do),  architecte  portu- 
gais, p.  37 

QuoNiAM  (M.),  envoie  des  copies  d'in- 
scriptions, p.  279. 


R 


Radie  (Frans),  oflre  un  ouvrage  au  Co- 
mité, p.  LXXXV. 

Ranchot  (Achille),  nommé  officier  de 
l'Instruction  publique,  p.  lxi. 

Ransson  (M.),  nommé  officier  d'Acadé- 
mie, p.  LXIII. 

Ratabp  (Le  capitaine).  Découverte  d'un 
tombeau  néo-punique  dans  le  camp 
de  Téboursouk,  p.  lAo  à  1^6. 

Reg>obert  (Saint).  Sa  chasuble  conservée 
à  la  cathédrale  de  Bayeux,  p.  .3 '18  à 
,35o. 

Reims  (Cathédrale  de).  Sculpture  du 
portail,  p.  XXXIV,  xxxvm. 

Reims  (Musée  de).  Statue  romaine, 
p.  /|3-4Z.. 

Reinach  (Salomon),  auteur  d'une  pro- 
position de  publication ,  p.  xxii  ;  — 
chargé  de  divers  rapports,  p.  lxiv, 
Lxxxii,  Lxxxiv,  xc,  xci  ;  —  nommé 
d'une  commission,  p.  lxxxv;  —  ob- 
servations diverses,  p.  xxii. 

Découvertes  archéologiques   près 

d'Uzés,  p.  1  f?  1-1  29.  —  Objets  trouvés 
à  Tronoën,  p.  xxiii-xxiv.  — ■    Statue 


de  femme  trouvée  à  Carthage  et  bas- 
relief  trouvé  à  Sidi-Salah-el-Balthi, 
p.  1/17  à  1.5 1. 

Rapports  divers,  p.  lxviii,  lxxviii, 

LXXXI,  Lxxxvm,  xcv. 

Reké  (Le  roi).  Ouverture  de  son  tom- 
beau, p.  /na-/ii6. 

Remer  (Algérie).  Inscriptions  romaines, 
p.  198,  199. 

Revelière  (M.),  découvre  un  couteau 
gaulois  près  de  Quiberon,  p,  xxiv. 

Rives  (Isère).    Forges    du    xiii°  siècle, 

p.   XXXIV. 

Roland  (M.).  Rapport  sur  les  fouilles  du 
mont  Beuvray,  p.  lxv. 

RoMiEux  (M.),  nommé  officier  de  l'In- 
struction publique,  p.  lxi. 

RoNDOT  (Natalis),  offre  un  ouvrage  au 
Comité,  p.  LXV. 

RosTAiNG  (Bertrand),  extrait  de  son  tes- 
tament, p.  58. 

RouBY  (  M.  ) ,  nommé  officier  d'Académie , 

p.  LXIII. 

Rouen  (Jean  de),  sculpteur,  p.  3a,  33, 
35,36. 


—  :i()/i  — 


Roi;en  (Jérôme  de),  architorlo  do  l'égliso 

de  Luz  en  Portugal,  p.  87. 
RoiEN  (Simon  de),  artiste   iVniiçais   on 

Porliijjal,  p.  37. 
RoissKiii  (M.),  nominô  olHiiiM-  d'Aca- 

diMiiie,  p.  Lxiii. 
RoissET  (M.)-    DocouviM-tos   arcliôologi- 


(|ii('s  pri's  d'I  7,1's,  p.  LWMi,  i.xxxviii, 

i  ;i  1   à   1  3  •> . 
Roux  (Jean).  Acte  de  parla{fe  entre  ses 

fils,  p.  63  à  65. 
RuEFF  (Jules),  nommé  oHicier  de  l'in- 

sti'uclion  publique,  p.  lxi. 
Rl'kfi  (PciTonnette).   Inventaire  de  ses 

biens,  p,  (ii  à  63. 


Sabaiit  (Ariège).  Église,  p.  iSi-'aS-j. 
Sabautiiès  (L'abl)é),  nommé  oilicier  d'A- 
cadémie, p.  Lxm. 
Sai>t-Arnaiid  (Algérie).  Inscription  ro- 
maine, p.  3  15. 
Saint-  Félix-de-Tournegat     (Ariège). 

Église,  p.  483. 
Saint-Girons    (Ariège).     Eglise    Sainl- 

Vallier.  p.  488. 
Saint-Jean-df-Vergks  (Ariège).    Eglise, 

p.  'i83-'i8/i. 
Saint-Lizier  (Ariège).  Eglise  et  cloître, 

p.  48/.-/i85. 
Saint-Martin-dOïdes  (Ariège).  Église, 

p.  '18 5-^1 86. 
Saint-Phii-bert-de-Giiandlieu      (Loire- 

Iniérieure).      Eglise      carolingienne, 

p.  XLiii-XLiv;  et  52^  à  5/i(). 
Saim-Pol-de-Léon  (Finistère).  Tombeau 

ancien,  p.  xlii. 
Saint-Sermn-de-Re>sa  (Ariège).  Eglise, 

p.  /186-/187. 
Sai>t-Sernix-du-Salat  (Ariège).  Eglise 

p.  ^87  à  /188. 
.Sainte -SiZANNE       (Ariège).       Église, 

p.  /19a. 
Salau  (Ariège).  Eglise,  p.  /188-/189. 
S ALiNs  (  J ura ).  Le  couvent  des  Cordeliers , 

p.  xLiii,  127  a  i38. 
Sal'vaire  (H,-J.),  nommé  olFicierde  l'in- 

sli'uclion  publi(|ue,  p.  lxi. 
ScuEKEii  (M.).    Discours    à    Touverture 

du  Congrès  de  la  Sorboniie,  p.  xxx  à 

xxxii. 
SciiLUMBERGER  (G.),   cbargé    de    divers 

rapports,  p.  xc;    —  rapports  divers, 

p.    XXIV-XW,    lAVI. 


Seba-Aïocn   (Algérie).    Inscription     ro- 
maine, p.  1  9  a. 
Sedrata  (Algérie).  Inscriptions  romaines, 

p.    177,    901. 

Sens  (Yonne).  Musée  lapidaire,  p.  xlvii- 

XLVIII. 

Sentein  (Ariège).  Eglise,  p.  /|6.'5,  /«Sy- 
Skpiltures    anciennes     du     Languedoc, 

p.    XXXIII-XXXIV. 

Sépulture  caroi.inoienne  à  Nouvioii-le- 
Comte,  p.  337  à  339. 

Sépilti  RE  préhistorique  à  Carrignargue , 
p.  1  a  1-1 2  2. 

Sétif  (Algérie).  Inscriptions  romaines, 
p.  2  16. 

Sévigw-VValeppe  (Ardennes).  Porte  en 
Ter  du  xiv"  siècle,  p.  xxii,    Ao  à  69. 

Sidi-Abdallah  (Tunisie).  Inscription  ro- 
maine, p.  1295. 

Sidi-Ali-bël-Kassem  (Tunisie).  Inscrip- 
tions romaines,  p.  982. 

Sidi-Salah-el-Balthi  (Tunisie).  Bas- 
relief  romain,  p.  1/19  à  i5i. 

Siguer(  Ariège).  Eglise  romane,  p.  490- 
491. 

SILIA^A  (Vallée  intérieure  de  la)  à  l'épo- 
que romaine,  ^oles  archéologiques, 
j).  987  a  3oi . 

SiLLÈGUE  (Algérie).  Inscriptions  chré- 
tiennes ,  p.  2 1  /i  ;  —  romaines ,  p.  2 1 3 , 
9 1/1. 

Sinsat  (Ariège).  Eglise,  p.  /191. 

Société  arciiéologkjue  de  Rocheciiouart. 
Demande  de  subvention,  p.  xci. 

Société  archéologique  de  Tourainr.  De- 
mande de  subvention,  p.  txxx. 


—  565  — 


Société  d'ému r.ATioN  des  Côtes-du-Nord. 

Demande  de  subvention,  p.  lxxvi. 
Société  historique  et  archéologioue  de 

LA  CoRRÈZE.  Demande  de  subvention, 

p.  LXVII,  Lxxvni. 
SoRDES  (Le  capitaine),  nommé  oflTicier 

d'Académie,  p.  xliii. 
SoDssE  (Tunisie).  Inscriptions  romaines, 

p.  382,  283. 


Statue  romaine  nu  musée  de  Hoims, 
p.  h'U^l^. 

Stèle  (La)  et  le  cippe,  p.  xlviii. 

Stèle  punique  trouvée  à  Hippone ,  p.  291- 
222. 

SuAD  (Le  D'),  nommé  olficier  d'Aca- 
démie, p.  XLin. 

Suricaut  (Jean),  nommé  olTicier  d'Aca- 
démie, p.  Lxin. 


Tabora.  Identification  de  cette  ville, 
p.  3oo. 

Taksebt  (Algérie).  Inscription  chré- 
tienne (?),  p.  217. 

Talmond  (Vendée).  Démolition  du  clià- 
teau,  p.  3o5  à  3i  1. 

Tauromachie  représentée  sur  un  vase 
antique,  p.  A 5  à  A 7. 

Tavoillot  (M.),  auteur  d'une  commu- 
nication, p.  xc. 

Tebessa  (Algérie).  Inscriptions  chré- 
tiennes, p.  164,  i65,  166;  — ro- 
maines, p.  i56 à  i63, 166. 

Tebessa-Khellia  (Algérie).  Inscription 
romaine,  p.  166. 

Tébolrsouk,  Découverte  d'mi  tombeau 
néo-punique,  p.  i/i3  ài46. 

Terres  cuites  estampées  trouvées  à 
Nantes,  p.  4o6  à  it  1. 

Thimisua.  Identification  de  cette  ville, 
p.  3oo-3oi. 

Thiollier  (M.).  Etude  sur  le  clocher  de 
ia  cathédrale  de  Valence ,  p.  xl. 

Thoison  (Eugène)  otîre  un  ouvrage  au 
Comité,  p.  lxxvi.  — •  Une  curiosité 
numismatique,  p.  lxxx,  lxxxvi,  3 02 
à  3o4. 

Tholin  (Georges).  Bijoux  et  intailles  du 
musée  d'Ageu,  p.  53  à  5i. 

Thomar  (Portugal).   Abbaye,  p,  37. 

Tifech  (Algérie).  Voir  Tipasa. 


TiGziuT  (Algérie).  Inscription  chré- 
tienne ,  p.  2 1 8  ;  —  romaines ,  p.  9 1  H, 
219. 

TiKLAT  (Algérie).   Inscription  romaine, 

P-  217- 

TiMGAD  (Algérie).  Inscriptions  romaines, 
p.  986  à  986. 

Tinel  (Le  capitaine),  nommé  otTicier 
d'Académie,  p.  lxiii. 

Tipasa  (Algérie).  Inscriptions  romaines, 
p.  179  à  181,  277. 

Tombeau  de  Childéric,  p.  xliv-xlv. 

Tombeau  dk  saint  Pol  de  Léon,  p.  xlii. 

Tombeau  ?(Éo- punique  à  Téboursouk, 
p.  1/1 3  à  1 46. 

Tombes  mérovingiennes  trouvées  à  Saint- 
Similien  de  Nantes,  p.  4o5-4o6. 

Tour  (Calvados).  Trouvailles  de  mon- 
naies françaises,  p.  xcii. 

Tournière-Blondeau  (  m.  ).  Projet  de  pu- 
blication, p.  LXXVII. 

Tours  (Cathédrale  de),  p.  xc. 

Toussaint  (Le  capitaine),  envoie  des 
copies  d'inscriptions,  p.  226. 

Travers  (Emile).  Hommage,  p.  xxii. 

Tronoén  (Finistère).  Découverte  d'ob- 
jets gaulois,  p.  xxiii-xxiv  et  ai  à  93. 

TsouRA  (Algérie).  Inscription  romaine, 
p.  176. 

TuMULUS  du  Bois  des  Vendus,  p.  xxxiv. 

Tunis  (Musée  de),  p.  1^7  à  i5i. 


u 


Ulger,  évêque  d'Angers;  ouverture  de 
son  tombeau,  p.xciv,  4x6  à  ^23;  — 


son    calice,   p.    /117;  —   sa  crosse, 
p.  ^91;  —  son  anneau,  p.  iig-igo. 


—  r)(>c  — 


UNAC(Anège).  Église, p.  456,  tay^àUgli. 

Ubskai  (L'alihé),  aiileur  de  diverses 
communications,  p.  lxxx,  i.xxxv, 
Lxxxviu,  xciv;  —  oITre  nu  ouvrage 
an  Comité,  p.  l\v. 
■  Les  restes  du  roi  René  et  d'Isa - 
belle  de  Lorraine  et  le  touduau 
d'Uiger  à  la  cathédrale  il  Angers, 
p.  /ii  1  à  liù^. 


LsiKti  (Louis  n).  Sa  tomhe  uu\  (ionle- 
liers  de  Salins,  p.  i  '.^-j. 

UsiKn  (Richard  n),  provincial  des 
Frères  mineurs,  fondaleur  d'une  ciia- 
pelle  au  couM'iit  desCordoliers  de  Sa- 
lins, p.  t'i-]. 

UssAT  (Ariège).   Kglise,  p.  /icj'i. 

UïBS  ((iard).  Découvertes  lUTlit'olo- 
gi(|ues,  p.  lo,  1  à  \'?.-2, 


Valknce  (Cathédrale  do),  p.  xl. 

\  \Li.0T  (Henri),  nommé  ollicier  de  l'In- 
struction publique,  p.  l\i. 

'lAi.i.oT  (Joseph),  nommé  chevalier  de 
la  Légion  d'honneur,  p.  lix. 

Vals  (Ariège).   Kjjlise,  p.  ig'i  ù  '196. 

V\siis,  représentant  des  jrux  du  cirque, 
p.  45  à  47. 

Vendus  (Bois  des).  Tumulus,  p.  \x\iv. 

A  KRDUX  (Ariège).  Église,  p.  ^96. 

Vermand  (Aisne).   Inscription  romaine, 

p.  I.XXXI. 

Vpn\  VJOUL  (Ariège).  Eglise,  p.  Agd-Zu)-. 

VEiiNEriL  (Elire).  Trouvaille  de  mon- 
naies gauloises,  p.  L. 

VfiRRpiS  ASTIQUES  trouvés  à  Aubigny-en- 
ArloiB,p.  3j6; —  laMalga,  p.  i53; 
—  Nantes,  p,  607. 


Vesi,y(1)k).  Fouilles  dans  les  forets  de 
Bord  et  de  Louviers,  p.  xxxvi  et 
xxxvii.  - —  Observations  snr  le  Càte- 
Ijer  de  Griquehenl-snr-Soine,  p.  xi,- 

XLl. 

Veuclin  (  AL),  oll're  un  ouvrage  au  Comité , 
p.  i.xxw. 

Vu;  (Ariège).  Eglise,  p.  ASg,  497-/198. 

ViCDFSsos  (Ariège).  Eglise,  p.  698-499. 

VitLE  (Antoine  in:).  Sa  tombe  à  Dom- 
julien,  p.  1  7  à  ao. 

ViixERs  (M,).  Monnaies  françaises  trou- 
vées près  de  Bayeux,   p.  nxxv,  \c.ii. 

ViLUERs-KN-BiERRE  (Seluo- et- Mamc  ). 
Eglise,  p.  116  à  130. 

ViruAux  de  Champeaux,  p.  101  à  11 5; 
—  des  Cordeliors  de  Salins,  p.  1  iUi 

i.    .37. 


w 


W M.TiiERBRifi  (Le),  p.  .3.39  à  .334. 


Yolande  dk  Fhm)RE.  Invcutnire  après 
décès  de  ses  biens,  dressé  en  1  3c)5 . 
p.  48  à  53. 

YoiKS     (Algérie).      Inscriptions     clin''- 


tiennes,  p.  17*,  173;  -  -  romaines, 
p.  171,  17a,  174. 
YzEiiRE    (Indre-et-Loire).    Ras- reliefs 
romains,  p.  wi,  \mv. 


—  567  — 


LISTE   DES   PLANCHES. 

Planche  1.  Efjlisf  do  CJiissey  (Jura),  p.  6. 

Plnnche  II.  Slatuo  de  la  sainte  Vierge  dans  Téglis'^  de  Chissey  (Jura),   p.   i). 

Planche  III.  Bas-relief  provenant  de  la  Mésie  Inférieure,  p.  ii. 

Planche  IV.  Fragments  de  ceinturon  et  de  casque  Irouvés  à  Tronoën ,  p.  9.9. 

Planche  V.  Portail  de  los  Jeronimos  à  Beiem  (Portugal),  p.  Si. 

Planche  VI.  Portail  de  Santa-Cruz  à  Coïmbre  (Portugal),  p.  3i. 

Planche  VII.  Salle  du  chapitre  à  Thomaz  (Portugal),  p.  37. 

Planche  VIII.  Statue  gallo-romaine  trouvée  k  Reims,  p.  43. 

Planche  IX.  Plan  de  l'église  de  Champeaux,  p.  io3. 

Planche  X.  Vases  découverts  près  d'Uzès,  p.  129. 

Planche  XL  Tombe  conservée  à  Chasseguay  (Manche),  p.  laB. 

Planche  XII.  Julia  Domna  en  muse,  statue  trouvée  à  Carthage,  p.  1/17. 

Planche  XIII.  Bas-relief  trouvé  à  Sidi-Salah,  p.  i5o. 

Planche  XIV.  Coffret  d'ivoire  conservé  à  la  cathédrale  de  Baveux,  p.  3/17. 

Planche  XV.  Coffret  d'ivoire  conservé  à  la  cathédrale  de  Bayeux,  p.  3/47. 

Planche  XVI.  Chasuble  de  saint  Rigobert  conser-vée  à  la  cathédrale  de  Baveux, 

p.  3/18. 

Planche  XVII.  Abside  de  l'église  de  Saint-Lizier  (Ariège),  p.  i6o. 

Planche  XVIII.  Cloître  de  Saint-Lizier  (Ariège),  p.  A65. 

Planche  XIX.  Briques  estampées  trouvées  à  Saint-Similien  de  Mantes,  p.  5o8. 

Planche  XX.  Plan  de  l'église  Saint-Philbert  de  Grandlieu,  p.  53 1. 

Planche  XXL  Vue  intérieure  de  l'église  Saint-Philbert  de  Grandlieu,  p.  53i. 

Planche  XXII.  Vue  intérieure  de  l'église  Saint-Philbert  de  Grandlieu,  p.  533. 


LISTE  DES  VIGNETTES. 


Plan  de  l'église  de  Chissey,  p.  5. 

Porte  en  fer  du  moulin  de  Sévigny-Waleppe,  p.  Ai. 

Fragments  de  vases  romains  représentant  les  combats  du  cirque,  p.  A7. 

Bijou  antique  trouvé  près  d'Agen,  p.  5/i. 

Plan  de  la  basilique  de  Castiglione,  p.  i4o. 

Tombeau  néo-punique  découvert  à  Téboursouk,  p.  i4/i. 

Autre  vue  du  même,  p.  i45. 

Stèle  punique  représentant  une  déesse,  p.  222. 

Vase  de  verre  trouvé  à  Aubigny-en-x\rtois,  p.  3 16. 

Cadran  solaire  trouvé  à  Aubigny-en-Arlois,  p.  3 19. 

Boucle  mérovingienne  découverte  A  Anguilcourt-le-Sart ,  p.  336. 

Boucle  mérovingienne  découverte  à  Montescout-Lizerolle,  p  387. 

Plan  de  l'église  de  Bénac  (Ariège),  p.  /i55. 

Plan  de  l'église  d'Unac  (Ariège),  p.  'i56. 

Plan  de  l'église  d'Axiat  (Ariège),  p.  /i56. 

Colonne  de  l'église  d'Ourjout  (Ariège),  p.  tioS. 


—  r>68  — 

Griiïe  dans  l'église  de  Vie  (Ariège),  p.  't'tç). 

Vue  do  l'église  de  Mercus  (Ariôge),  p.  'ilh. 

Cloclier  de  Castilioa  (Ariège),  p.  /iti-î. 

Clocher  de  Senleiu  (Ariège),  p.  /iGli. 

Vue  de  l'église  de  Miglos  (Arièg'?),  p.  'i6'i. 

Vue  de  l'église  d'Axial  (Ariège),  p.  '167. 

Porle  de  l'église  de  Sainl-Pierre-d'Ercé  (Ariège),  p.  ^71. 

Chapiteau  de  l'ancienne  église  de  Pauliac  (Ariège),  p.  i!i73. 

Vue  de  l'église  de  Mérens  (Ariège),  p.  /175. 

Plan  de  l'église  de  Saint-Jean-de-Verges  (Ariège),  p.  hS'À. 

Fenélre  du  clocher  de  Seutein  (Ariège),  p.  /j()o. 

Fenêtre  ahsidale  à  Sinsat  (Ariège),  p.  Iti^i. 

Coupe  de  l'église  d'Unac  (Ariège),  p.  li^S. 

Plan  de  l'église  de  V^ernajoul  (Ariège),  p.  696. 

Vue  de  l'église  de  Vie  (Ariège),  p.  /197. 

Plan  de  l'église  Saint-Similien  à  Nantes,  p.  .5os. 

Couvercle  de  loinbeau  trouvé  à  Saint-Siniilien,  p.  r)or>. 

Tombe  trouvée  à  Sainl-Siniilien,  p.  505. 

Tète  d'un  sarcophage  trouvé  à  Saint-Siniilien,  p.  5o6. 

Cercueil  de  plomb  trouvé  à  Saint-Similien,  p.  5o6. 

Ampoules  de  verre  trouvées  à  Saint-Similien,  p.  607. 

Couronne  trouvée  dans  le  tombeau  du  roi  René,  p.  5i3. 

Insignes  royaux  du  roi  René,  p.  bih. 

Tombeau  de  l'évêque  Ulger,  p.  5 16. 

Calice  trouvé  dans  le  tombeau  d'Ulger.  p.  517. 

Roile  en  bois  trouvée  dans  le  tombeau  d'Ulger,  p.  519. 

Crosse  de  l'évêque  Ulger,  p.  ôfii. 

Kglise  Sainl-Philbert  de  Granlieu.  (-oupe  sur  l'abside,  p.  5.*} 4. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Liste  des  membi\es  dn  la  Section  d'archéologie,  de  la  Commission  de  l'Afrique  du 
Nord,  de  la  Commission  des  musées  archéologiques  cl  sciculiliques,  des  membres 
non  résidant  du  Comité,  des  correspondants  honoraires  et  des  correspondants 
du  Comité,  p.  i  à  xvii. 

PROCÈS-VERBAUX. 

Séance  du  i3  janvier  189G,  p.  xxi  à  xxv. 

Rapport  de  M.  Salomon  Heisach  sur  des  objets  gaulois  découverts  à  Tronoén,  par 
M.  Do  Chàtellier,  p.  xxni-xxiv. 

Séance  du  10  février  1896,  p.  xxvi-xxvii. 

Séance  du  9  mars  1896,  p.  xxviii-xxix. 

Réunion  annuelle  des  délégués  des  Sociétés  savantes  à   la  Sorhonne,  p.  x\x  à 

LXIII. 

Séance  d'ouverture,  p.  x\x  à  xxxii. 

Discours  de  M.  Schefer  ,  p.  xxx  à  xxxn. 

SÉANCE  du  7  avril  1896,  p.  xxxiii  à  xxxvii. 

Communication  de  M.  l'abbé  Bonno  sur  des  objets  préliisloriques  trouvés  en  Pales- 
tine, p.  xxxui. 

Communication  de  M.  Cavaliek  sur  les  lanzas  du  Languedoc,  p.  xxxni-xxxiv. 
Communication  de  M.  J.-B.  Gir\ud  sur  les  épées  de  Rives,  en  Dauphiné,  p.  xxxiv. 
Communication  de  M.  Lièvre  sur  les  transformations  du  menhir,  p.  xxxv-xxxvi. 
Communication  de  MM.  Quesné  et  de  Vesly  sur  leurs  fouilles  dans  la  forèt  de  Bord , 

p.  XXXVI-XXXYU. 

Séance  du  8  avril  1896,  matin,  p.  xxxviii  à  xli. 

Communication  de  M.  le  chanoine  Cerf  sur  l'histoire  du  costume  en  Champagne, 

p.  XXXVHI. 

Communication  de  M.  d'Abzac  sur  le  barbichet  limousin  ,  p.  xxxvni. 

Communication  de  M.  Plaxcouabd  sur  divers  monuments  des  cantons  de  Marines  et 
de  Magny-en-Vexin ,  p.  xxxvni-xxxix. 

Communication  de  M.  Jules  Gauthier  et  de  M.  l'abbé  Brune  sur  l'orfèvrerie  eu 
Franche-Comté ,  du  xi"  au  xviif  siècle ,  p.  xxxix. 

Communication  de  M.  Tiiiollier  sur  la  cathédrale  de  Valence,  p. xl. 

Séance  du  8  avril  1896,  soir,  p.  xlii  à  xlvi. 

Communication  de  M.  Tabbé  Bosseboeuf  sur  un  sarcophage  conservé  à  Saint-Pol- 
de-Léon ,  p.  xlii. 

Communication  de  M.  Ecde  sur  le  style  luanuéliii  rn  Portugal,  p.  xlii-xliii. 


—  570  — 

Comiumiiratioii  de  .M.  Jules  Gvt3TiiiKii  sur  lo  couvoiit  flos  Coi'ddiers  fie  Snliiis  (.Iuim  ), 

|i.  \LII1. 

Cuiiimuiiu-atiou  de  M.  l.éoii  NKjtkk  sur  l'éj^lise  Sniiil-I'liillu'i'l  de  i;r;iiidlieu .  |;.  xi.iii- 

XLIV. 

Coiuuuuiiciitioii  de  M.   I'illoy  sur  les  objets  truu\cs  (huis  le  toiulicau   dr  C liildeiic , 

p.   X1.1V-\LV. 

Communicatiuu  de  M.  l'abbé  l'iisKix  sur  l'éjjlise  Nolre-Dauie-de-rKpiuo,  |).  xlv. 

Skanck  du  9  avril  lîSgO,  matin,  p.  \lvii  à  \li\. 

Cotumunirntion  de  M.  Tabbé  Bbuxe  sur  i'éjjlisc  df  Chissey  (Jura),  p.  xi-vii. 
Cuminunicatioii  de  M.  Ksrtrand  sur  la  basili(|ac  de  Castif^liune  ^Algérie),  p.  xi.vli. 
Couimuniratiou  de  M.  Fji:gukt  sur  les  caractères  distiuctifs  du  eippe  et  de  la  stèle, 

p.  XLVIII. 

Couiumnifatioiis  de  M.  l'abbé  Bosskboeuf  et  du  P.  dk  i.a  Choix  sur  les  fouilles  d'Yzeurc 
(ludrc-et-Loire),  p.  xlix. 

Séance  du  9  avril  1896,  soir.  p.  l  à  1.11. 

Commi'iiiealioii  de  M.  dk  Lmioxdks  sur  les  éiflises  de  rAriè|;c,  p.  i,i. 
Coninuiiiicalidn  de  M.  l'abbé  I'igkon  sur  une  (dinbe  conservée  à  Cliasse^uay  (MiUiclie), 
p.  1,1-Lii. 

SÉINCE  GÉNÉRALE   du    1  I    avfil   189G.  p.  LUI  à   I.XIII. 

Discours  de  M.  Gutesse,  Ministre  de  i'Instrurtioii  publique  par  intérim,  p.  lit  à  lix. 
Séance  du  17  avril  1896,  p.  lxiv  à  lxvi. 
Séance  du  11  mai  1896,  p.  lxvh-lxviii. 

Programme  du  Congrès  des  .sociétés  savantes  pour  1(^97,  p.  l\i\  a  lxxiii. 
SÉANCE  du  8  juin  1896,  p.  iaviv  à  lx\i\. 

Notice  uécroloffique  sur  M.  de  La  Blaiichère,  ])ar  M.  Hkhon  dk  Vu.i.efossk,  p.  i.xxiv 

à  LXXV. 

Rapport  de  M.  de  BAnniÉLEMï  .«ur  une  eomniunicalion  de  M.  l'abbé  Bonno  relative 
à  des  monnaies  jfauloises  trouvées  à  Provins,  p.  lxxvi-lxxvu. 

Séance  du  tio  juillet  1896,  p.  lxxx  à  lxxxiii. 

Note  de  M.  Edmond  Le  Blant  sur  un  vase  antique  trouvé  à  Vermand ,  p.  lxxxi- 

LXXXlI. 

Rapport  de  M.  Babelon  sur  les  ruines  de  Berthou\  ille  (Eure),  p.  i.xxXiï-LXxxiti. 

Séance  du  16  novembre  i'S9(),  p.  i,\v\iv  à  lxxxix. 

Rajjport  de  M.  B\nEi,ON  sur  les  fouilles  du  P.   de  la   V.voh  h   Berllionvillc  (Kure  ) , 

LXXXVI   à   LXXXVII. 

Séance  du  1  A  déecmbrc  1896,  [).  \c  à  \f;v. 

Ituppurt  de  M.  dk  Baktiiklemy  sui'  une  couununicalioii  de  \1.  Buîbaiu)  relative  au 
rliàteau  deTalmond,  p.  xc,i-xcii. 

Happoi't  de  M.  Babelon  sur  une  découverte  de  niurniaies  fraM<;iiiscs  à  Fuuiichon  (Cal- 
vados), signalée  par  M.  Villeus,  j).  xcii. 

Rapport  de  M.  de  Lvsteyrik  sur  une  eomrauniealion  de  \l.  l'abbé  Ursevu  relative  à 
des  découvertes  laites  dans  la  cathédrale  d'Auffers .  p.  xciv  a  xcv. 


—  ôl\ 


RAPPORTS  ET  COMMUINICATIONS. 

L'église  de  Chissey  (Jura),  par  M.  l'abbé  Brune,  p.  3  à  lo.  {Planches  1  cl  11.) 
Noie  sur  un  bas-relief  de  la  Mésie  Inférieure,  par  M.  Frauz  Cumom,  p.  i  i   à  iG. 

[Planche  ni) 
La  lombe  d'Antoine  de  Ville  à  Domjulien  (Vosges),  par  M.  le  lieutenant  Ch.  Dems, 

p.  17  à  90. 
Une  habitation  gauloise  à  Tronoën  en  Saint-Jean-Trolimon  (Finistère).  Coniinu- 

nication  de  W.  Paul  Du  Chvtellier,  p.  ai  à  2.3.  [Planche  IV.) 
Eludes  d'arcbileclure  en  Portugal.  De  lïnlluence  française  dans  le  style  nianuélin, 

par  M.  Emile  Eude,  p.  ai  à  09.  [Planches  Va  VII.) 
Porto   en   fer   du   moulin   de  Sévlgny-Waleppe   (Ardennes).    Communication    de 

M.  Jadart,  p.  4o  à  Zi3. 
Statue  de  i'époque  gallo-romaine  trouvée  à  Reims,  faubourg  de  Laon,  et  aajuise 

par  le  Musée.  Communication  de  M.  Jadart,  p.  h3-hli.  [Planche  VIII.) 
Fragments    de   vases   avec    représentation    des  combats   du    cirque.   Rapport  de 

M.  Edmond  Le  Blam  sur  une  communication  de  M.  Auguste  Nicaise,  p.  hb 

à  [)']. 
Inventaire  dressé  en  iSgS  au  décès  de  Yolande  de   Flandre,  comtesse  de   Bar. 

Communicalion  de  M.  Maxe-Werly,  p.  /i 8  à  Sa. 
Bijoux  et  intaiiles  du  Musée  d'Agen,  communication  de  M.  Tuolin.  p.  53-.^4. 
Le  mobilier  au  moyen  âge  dans  le  sud-est  de  la  France,  par  M.  l'abbé  Fillet, 

p.  55  à  1 00. 
Les  vitraux  de  la  collégiale  de   Sainl-Marlin,   à  Cliampeaux-en-Brie,  par  M.  G. 

Leroy,  p.  101  à  11a.  [Planche  IX.) 
Note  sur  l'église  de  Villiers-en-Bierre  (Seine-et-Marne),  par  M.  G.  Leroy,  p.  1 16 

à    190. 

Découvertes  archéologiques  près  d'Uzès.  Rapport  de  M.  Salomon  Relnach  sur  des 

communications  de  M.  Rousset,  p.  1  a  1-1 22.  [Planche  X.) 
Note  sur  une  tombe  conservée  dans  l'église  de  Chasseguay  (Manche),  par  M.  le 

chanoine  Pigeon,  p.  ia3  à  ia6.  [Planche  XI.) 
Le  couvent  des  Cordeliers  de  Salins,  son  éghse  et  ses  monuments,  par  M.  Jules 

Gal'thier,  p.  127  à  i38. 
Note  sur  la  basilique  de  Castiglione,  par  M.  Bertrand,  p.  189  à  lia. 
Découverte  d'un  tombeau  néo-punique  dans  le  camp  de  Téboursouk,  par   M.  le 

capitaine  Ravard,  p.  i43  à  i46. 
Statue  de  femme  découverte  à  Carthage  et  bas-relief  découvert  à  Sidi-Salah-el- 

Ballhi.  Rapport  de  M.  Salomon  Reinach  sur  une  communicalion  de  M.  Gauckler, 

p.  1^7  à  i5i.  [Planches  XII  et  XIII.) 
Découvertes  faites  à  la  Malga,  par  M.  Gauckler,  p.  102  à  i55. 
Inscriptions  inédites  de  l'Algérie,  par  M.  Gsell,  p.  i56  à  aao. 
Stèle  punique  représentant  une  déesse,  rapport  de  M.  Ph.  Berger  sur  une  com- 
munication de  M.  Papier,  p.  aai  à  322. 
Chronique  d'épigraphie  africaine,  par  M.  Cagnat,  p.  228  à  386. 
Note  sur  la  vallée  inférieure  de  la  Siliana  à  l'époque  romaine,  par  M.  Gauckler, 

p.  287  à  3oi. 


—  572  — 

l  lu-  ciiriosili'  numismaliquo,  rapport  do  M.  Babblon  sur  une  communication  de 

M.  Thoison,  p.  3oM  à  3o/i. 
NiJice  sur  la  démolition  dn  diâlcaii  de  Talniond  en   iGiS.  par  M.  (j.  Haiuiaud, 

p.  3oâ  à  .'{il. 
DiTOUvertp  d'une   incinération   du  m'  siècle  et    fouilles  d'inluuiiafions  niérovin- 

jfieiuies  à  Aul)i|;ny-on-Artois,  p.  3ia  à  'A-i-2. 
Maiulement  de  Ciiarles.  duc  d'Orléans,  donnant  mission   à  Pierre  Boyiesve,  son 

secrétaire,  do  vendre  certains  de  ses  joyaux,  connnunication   de  M.   Paul  de 

FAncv,  p.  3-î3  à  3 a 9. 
Découverte  d'une  nécropole  romaine  à  Bur\  (Oise),  par  M.  l'abbé  Hamard,  p.  33o 

à  33i. 
Le  Wallberbrug  de  la  province  de  Drenllie,  par  M.  de  Laigiie,  p.  333  à  334. 
Boucle   avec    inscriplion   découverte    à    Anguilcourt-ie-Sart ,    communication  de 

M.  Piu,ov,  p.  335  à  33i). 
Le  trésor  de  l'église  Notre-Dame  de  Bayeux,  d'après  les  inventaires  manuscrits  de 

i'i76,  1/180  et  1/19H,  par  M.  l'abbé  Deslandks,  p.  3/io  à  45(i.  {Planches  XIV- 

.W-.WI.) 
Les  églises  romanes  de  1' \riège,par  M.  de  Lviio^DKs,p.  i5i  à  /igç).  [Planches XVll- 

XVIII.) 
Les  fouilles  de  Sninl-Similien  de  Nantes,  rapport  de  M.  de  Lasteyrie  sur  des 

communications  de  MM.  Pitre  de  l'Isle,  Léon  Maître  et  Dortel,  p.  5oo  à  5ii. 

(Plfinciic  MX.) 
Les  restes  du  roi  René  et  d'Isabelle  de  Lorraine,  et  le  tombeau  d'IIIgor  à  la  cathé- 
drale d'Angers,  par  M.  l'abbé  liisEAr,  p.  5i!  à  093. 
Notice  sur  l'église  de  Saint-Piiilbert  de  Grandiieu  (Loire-Inl'érieure),  par  M.  Léon 

Maître,  p.  Sai  à  5/19.  (Planchos  VA  à  XXII.) 
Table  alphabétique  des  matières,  p.  55o  à  560. 
Liste  des  planches,  p.  ï){\'j. 
Liste  des  vignettes,  p.  5G7  à  568. 
Table  ué.nkrale  des  matières,  p.  669  à  572. 


Bulletin  Archéologique,  1896. 


Pl.  I,  p.  6 


l'hotutvpic  Bcrthaud. 


ÉGLISE     DE     CHISSEY     (JURA) 


Bulletin  Archéologiq.uf.,   1896. 


Pl.  II,  p.  9 


STATUE     DE     LA     S"^     VIEPxGE 

DANS      L'ÉGLISE      DE      CHISSEY      (JURA) 


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(Portugal) 


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Bulletin  Archéologique,  1896 


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Trouvée   a  Reims 


PLAN   DE   L  EGLISE   DE   GHAMPEAUX. 


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Bulletin  AnciiKOLOGiQiE,  iSgO. 


PI.  XI,  p.  19.3. 


TOMBE  CONSERVÉE  A  CHASSEGUAY  (MANCHE). 


Bulletin  ARCHÉOLOGiauK,   1896. 


Pl.  XII,  p.  147 


JULIA    DOMNA    EN    MUSE 
Statue  découverte  a  Carthage 


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ABSIDE    DE    L'ÉGLISî 


■LIZIEB    (ARIÈGE). 


Bl'LLETIN  AnCHÉOLOGIQCE,    1896. 


CLOITRE    D] 


PI.  XVllLp.  ^65. 


ZIER    (ARIÈC-E). 


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Bulletin  Archéologique.   1896. 


l'I.  XXII,  p.  535- 


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