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Full text of "Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques"

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BULLETIN 

ARCHÉOLOGIQUE 


DU 


COMITÉ   DES   TRAVAUX   HISTORIQUES 
ET    SCIENTIFIQUES 


MINISTERE 
DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE  ET  DES  BEAUX-ARTS 


BULLETIN 
ARCHÉOLOGIQUE 

DU 

COMITÉ   DES   TRAVAUX   HISTORIQUES 
ET    SCIEINTIFIOUES 


ANNEE    1897 


PARIS 

IMPRIMERIE   NATIONALE 

ERNEST  LEROUX     EDITEUR,  RUE  BONAPARTE,   28 
M    DGGG  XGVIII 


BULLETIN 

ARCHÉOLOGIQUE 


DU 


COMITÉ  DES   TRAVAUX  HISTORIQUES 
ET   SCIENTIFIOUES. 


LISTE 

DES     MEMBRES      DE     LA     SECTION     D'ARCHEOLOGIE, 

DES   MEMBRES   NON   RESIDANTS, 

DES  CORRESPONDANTS  ET   DES    CORRESPONDANTS  HONORAIRES 

DU    COMITÉ   DES   TRAVAUX  HISTORIQUES 

ET  SCIENTIFIQUES. 


MEMBRES  DE  LA  SECTJOA  D'ARCHÉOLOGIE. 

Président  honoraire  : 

Le  Blant  (Edmond),  membre  de  l'Institut,  directeur  honoraire 
de  l'Ecole  française  de  Rome,  rue  Leroux,  7. 

Président  : 

Bertrand  (Alexandre),  membre  de  l'Institut,  conservateur  du  Mu- 
sée des  antiquités  nationales  de  Saint-Germain-en-Lave. 

Vice-président  : 

Cbabouillet  (Anatole),  conservateur  honoraire  du  département 
des  médailles  et  antiques  à  la  Bibliothèque  nationale,  boule- 
vard Malesherbes,  65. 

Secrétaire  : 

Lasteyrie  (Le  comte  de),  membre  de  l'Institut,  professeur  à  l'Ecole 
des  Chartes,  rue  du  Pré-aux-Clercs,  10  bis. 

Arcuéologik.  a 


Membres  : 

Babklon.  ooiiscivatour  du  dôpaitenioul  dos  iiK'daillos  et  antiques 

à  la  Bil)li()llu'([n(>  nalionalo,  ruo  do  VoiMuniil,  .')0. 
Barthélémy  (Anatole  di:),  UKMnbro  de  Tlnstitut,  ruo  d'Anjou,  9. 
BkiuiKk  (Pliillppo),  inonibro  d(>  rinstitut,  professcHir  au  Collège  de 

France,  quai  \oltaire,  3. 
Gagnât   (René),  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de 

France,  rue  Stanislas,  10. 
GuirFREY  (Jules),  administrateur  do  la  manufacture  nationale  des 

Gobolins,  avenue  des  Gobelins,  '49. 
Héron  de  Vhjj'FOsse  (Antoine),  membre  de  l'Institut,  conservateur 

au  i\lusée  du  Louvre,  rue  Washington,  i5. 
LoNGNON,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de  France, 

rue  de  Bourgogne,  5o. 
iMaspero,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de  France, 

avenue  de  l'Observaloire,  ai. 
MiJXTz  (Eugène),  membre  de  l'Institut,  bibliothécaire  de   l'Ecoh; 

des  Beaux-arts,  ruo  de  Condo,  1/1. 
Perrot  (Georges),  membre  de  l'institut,  directeur  de  l'Ecole  nor- 
male supérieure,  rue  d'Ulm,  /i5. 
Prou  (Maurice),  bibliothe'caire   à  la  Bibliothèque  nationale,  rue 

des  Martyrs,  ki. 
Reinach  (Salomon),  membre  de  l'Institut,  conservateur  adjoint  du 

Musée  des  antiquités  nationales  de  Saint- Germain-en-Laye,  rue 

de  Lisbonne,  38. 
Saglio,  membre  de  l'Institut,  directeur  du  Musée  des  Thermes  et 

de  l'Hôtel  de  Cluny,  rue  Du  Sommerard,  2 h. 
ScHLUMBERGER  (Gustave),  moiubro  de  l'Institut,  avenue  d'Antin,  27. 


COMMISSION  DE  PUBLICATION 
DES   DOCUMEISTS  ARCHEOLOCIQUES  DE  L'AFIUQUE  DU  NORD. 

Président  honoraire  : 

Pkurot  (Gooijfos),  membre  de  l'Institut,  directeur  de  l'Ecole  nor- 
male supérieure,  rue  d'Ulm,  65. 


Président  : 

Héron  de  Villefosse  (Antoine),  membre  de  l'Institut,  conservateur 
au  Musée  du  Louvre,  rue  Washington,  i5. 

Secrétaire  : 

Cagnat  (René),  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de 
France,  rue  Stanislas,  lo. 

Membres  : 

Babelon,  conservateur  du  département  des  médailles  et  antiques 
à  la  Bibliothèque  nationale,  rue  de  Verneuil,  3o. 

Berger  (Philippe),  mcmtre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de 
France,  quai  Voltaire,  3. 

Gauckler,  directeur  du  Service  des  antiquités  et  des  arts  de  la 
Régence,  à  Tunis. 

HoLDAS,  professeur  à  l'Ecole  spéciale  des  langues  orientales  vi- 
vantes, avenue  de  Wagram,  29, 

La  Martinière  (H.  de),  secrétaire  général  du  Comité  de  l'Afrique 
française,  rue  de  Saint-Pétersbourg,  98. 

La  Noë  (Le  général  de),  directeur  du  Service  géographique  de  l'ar- 
mée, rue  de  Grenelle,  i4o. 

Lasteyrie  (Le  comte  de),  membre  de  l'Institut,  professeur  à  l'Ecole 
des  Chartes,  rue  du  Pré-aux-Clercs ,  10  bis. 

Maspero,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de  France, 
avenue  de  l'Observatoire,  2 A. 

Milne-Edwards,  membre  de  l'Institut,  directeur  du  Muséum  d'his- 
toire naturelle,  rue  Cuvier,  07. 

Périn  (Georges),  membre  de  la  Société  de  géographie  de  Paris, 
rue  de  Douai,  65. 

Reinach  (Salomon),  conservateur  adjoint  du  Musée  des  antiquités 
nationales  de  Saint-Germain-en-Laye,  rue  de  Lisbonne,  3&. 

Saladin,  architecte  diplômé  du  Gouvernement,  rue  du  Faubourg- 
Saint-Honoré,  2/10. 


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Ui:S  MUSKKS  SCIKMIKIQUES  KT   AHCIlÉOLOGIQUKS. 

Président  : 

BoissiER  (Gaston),  socrotaire  perpétuel  do  l'Académie  française, 
professeur  au  Coliègo  de  France,  quai  Conti,  28. 

I  ice-présiileiit  : 

Lasteyrie  (Le  comte  de),  membre  do  riuslilul ,  j)rolossour  à  l'Ecole 
des  Charles,  rue  du  Pré-aux-Clorcs,  10  bis. 

Secrétaire  : 

Babelun,  conservateur  du  département  des  médailles  ol  antiques 
à  la  Bibliothèque  nationale,  rue  de  Verneuil,  3o. 

Membres  de  droit  : 

Charmes  (Xavier),  membre  de  rinstitut,  directeur  du  Secrétariat 

et  de  la  comptabilité. 
Saint-Arroman  (Raoul  de),  cliel"  du   T'  bureau  de  la  dirortiou  du 

Secrétariat  et  do  la  comptabilité. 

Membres  : 

FouQUÉ,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de  France, 
rue  de  Huml)oldt,  28. 

GuiMET,  directeur  du  Musée  Guimot,  avenue  d'Autin,  A9. 

Hamy  (Le  docteur),  membre  de  l'Institut,  conservateur  du  Musée 
d'ethnograj)hie ,  rue  GeofTroy-Saint-Hilaire,  3(i. 

Héron  de  Villefosse  (Antoine),  membre  de  l'Institut,  consorvateui' 
au  Musée  du  Louvre,  rue  Washington,  i5. 

Maspero,  membre  de  l'Institut,  professeui-  au  Collège  de  France, 
avenue  de  l'Observatoire,  9^. 

Milne-Edwards,  membre  de  l'institul,  directeur  du  Muséum  d'his- 
toire naturelle,  rue  Cuvier,  67. 

OusTAi.ET,  docteur  es  sciences,  assistant  au  Muse'um  d'histoire  na- 
turelle, rue  de  Bufl'on,  55. 


Perrot  (Georges),  membre  de  Tlnstitut,  direrteiir  de  l'École  nor- 
male supérieure,  rue  d'Uim,  Ub. 

Reinach  (Salomon),  conservateur  adjoint  du  Musée  des  antiquités 
nationales  de  Saint-Gerniain-en-Laye ,  rue  de  Lisbonne,  38. 


MEMBRES  NON  RESIDANTS  DU  COMITE. 

Albanès  (L'abbé),  docteur  en  théologie,  à  Marseille. 

Allmer  (Auguste),  correspondant  de  i'Jnstitut,  à  Lyon. 

Babeau  (Albert),  correspondant  de  l'Institut,  à  Troyes. 

Beaurepaire  (Charles  de  Robillard  de),  correspondant  de  l'Insti- 
tut, archiviste  du  département  de  la  Seine-lnl'érieure. 

Blancard  (Louis),  correspondant  de  l'Institut,  archiviste  du  dépar- 
tement des  Bouches-du-Rhône. 

Blucher,  professeur  à  l'Ecole  supérieure  de  pharmacie  de  Nancy. 

BouRiANT,  directeur  de  l'Institut  français  d'archéologie  orientale,  au 
Caire. 

Brun-Durand  (Justin),  à  Crest  (Drôme). 

BuHOT  DE  Kersers,  président  de  la  Société  des  antiquaires  du 
Centre,  à  Bourges. 

BuLLiOT,  président  de  la  Société  éduenne,  à  Autun. 

Caillemer,  correspondant  de  l'Institut,  doyen  de  la  Faculté  de 
droit  de  Lyon. 

(jARtailhac,  directeur  de  la  Revue  (F anthropologie,  à  Toulouse. 

Chantre  (Ernest),  sous-directeur  du  Muse'um  des  sciences  natu- 
relles de  Lyon. 

Chevalier  (Le  chanoine  Ulysse),  correspondant  de  l'Institut,  à 
Romans. 

CouRNAULT  (Charles),  conservateur  du  Musée  lorrain,  à  Malzéville, 
près  Nancy. 

Delattre  (Le  P.),  correspondant  de  l'Institut,  à  Carthage. 

Deloye,  ancien  conservateur  du  Musée  Calvet,  à  Avignon. 

Demaeght  (Le  commandant),  président  de  la  Société  de  géographie 
et  d'archéologie  d'Oran. 

Derrécagaix  (Le  général),  commandant  la  36"' division  d'infanterie, 
à  Bayonne. 

Desnoyers  (L'abbé),  conservateur  du  Musée  archéologique  d'Orléans. 

Dézeimeris  (Reinhold),  correspondant  de  l'Institut,  à  Bordeaux. 


Doumet-Adanson,  di'léjfiui  à  la  Direction  des  li-avaiix  do  la  mission 
scipiitifiquo  d'('\[)loralion  de  la  Tunisie. 

DiJMOUTiKii,  direoleur  de  renseijjiuMnent,  à  Hanoï. 

FnoT  (Jules),  archiviste  du  département  du  Nord. 

FoiKMKR,  prol'essour  à  la  Faculté  de  droit  de  Grenoble. 

Gar.mer,  archiviste  du  département  de  la  C6te-d  Or. 

Gasté  (Armand),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Caen. 

GAucKM-n,  directeur  du  Service  des  antiquités  et  des  arts  de  la  Ré- 
gence, à  Tunis. 

Grandmaison  (Charles  Loiseau  de),  coirespondant  de  Tlnstitut, 
archiviste  honoraire  du  département  d'Indre-et-Loire. 

Harmand  (Le  docteur),  ministre  plénipotentiaire  de  France,  à 
Tokio. 

Jllliot,  président  de  la  Société  archéologique  de  Sens. 

Kekvii.er  (René),  ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  chaussées,  à 
Saint-.\azaire. 

La  Rorderie  (Arthur  de),  membre  de  l'Institut,  à  Vitré. 

La  Croix  (Le  P.  de),  membre  de  la  Société  des  antiquaires  de 
l'Ouest,  à  Poitiers. 

Lennier,  directeur  du  Muséum  du  Havre. 

Lièvre,  bibliothécaire  de  la  ville  de  Poitiers. 

Maître  (Léon),  archiviste  du  département  de  la  Loire-lnlérieure. 

Marsy  (Le  comte  de),  directeur  de  la  Société  française  d'archéo- 
logie, à  Compiègne. 

Maxe-Werly  (Léon),  président  de  la  Société  des  lettres,  sciences 
et  arts  de  Rar-le-Duc. 

Merlet  (Lucien),  correspondant  de  l'Institut,  archiviste  honoraire 
du  département  d'Eure-et-Loir. 

Mireur,  archiviste  du  département  du  Var. 

Morgan  (De),  directeur  général  du  Service  des  antiquités  égyp- 
tiennes. 

Œlhert,  conservateur  du  musée  d'histoire  naturelle  de  Laval. 

Papier  (Alexandre),  [)résident  de  l'Académie  d'Hippone,  à  Rône. 

Petit  (Ernest),  président  de  la  Société  dos  sciences  historiques  et 
naturelles  de  l'Yonne,  à  Auxerre. 

PiLLOY  (Jules),  ancien  agent  voyer  d'arrondissement,  à  Saint- 
Ouentin. 

Port  (Céleslin),  membre  (\o  l'Institut.  archivist(^  du  département 
de  Maine-et-Loiro. 


PouLLE  (Alexandre),  ancien  président  de  la  Société  archéologique 
de  Constantine,  à  Montauroux  (Var). 

Révoil  (Henri),  correspondant  de  l'Institut,  architecte  du  Gouver- 
nement, à  Nimes. 

RoNDOT  (Natalis),  correspondant  de  Tlnstitut,  à  Lyon. 

RoscHAcii,  archiviste  de  la  ville,  conservateur  des  musées  arche'o- 
logiques  de  Toulouse. 

Rostand  (Eugène),  publiciste,  à  Marseille. 

Sabatier,  doyen  de  la  Faculté  des  sciences  de  Montpellier. 

Saige  (Gustave),  conservateur  des  archives  et  de  la  bibliothèque 
du  Palais  de  Monaco. 

Sauvage  (Le  docteur),  conservateur  du  musée  de  Boulogne-sur- 
Mer. 

Tamizey  DE  Larroque,  correspondant  de  l'Institut,  à  Gontaud  (Lot- 
et-Garonne). 

Teissier  (Octave),  bibliothécaire  de  la  ville  de  Draguignan. 

Thiollier,  membre  de  la.  Société  historique  et  archéologique  du 
Forez  la  Diana,  rue  de  la  Bourse,  28,  à  Saint-Etienne. 

Trufat,  conservateur  du  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Toulouse. 

ViLLEY,  correspondant  de  l'Institut,  doyen  de  la  Faculté  de  droit 
de  Caen. 


CORRESPONDANTS  HONORAIRES  DU  MINISTERE. 

Alric,  interprète  pour  les  langues  orientales  au  Ministère  des  Af- 
faires étrangères. 

Arbau.mont  (Jules  d),  secrétaire  de  la  Commission  des  antiquités 
de  la  Côte-d'Or.  à  Dijon. 

Arbellot  (Le  chanoine),  président  de  la  Société  archéologique  el 
historique  du  Limousin,  à  Limoges. 

Barbier  de  Montault  (Le  chanoine),  à  Poitiers. 

Barckhausen,  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Bordeaux. 

Basset,  directeur  de  l'Ecole  supérieure  des  lettres  d'Alger. 

Bazin,  proviseur  du  lycée  de  Reims. 

Beauchet,  professeur  à  la  Faculté  de  dioit  deNniicy. 

Bertiiolon  (Le  docteur),  à  Tunis. 

Bigarne  (Charles),  membre  de  la  Spciété  archéologique  de  Beaune. 
à  Chorey  (Cote-d'Or).  .  ,....' 


BouLARD  (Gustave),  directeur  des  contributions  directes  en  retraite, 
rue  de  la  Bienfaisance,  k,  à  Paris. 

Brocard,  membre  de  la  Société  historique  et  archéologique  de 
Langres. 

Cerf  (Le  clianoine),  membre  de  l'Académie  nationale  de  Reims. 

Chatel  (Eugène),  ancien  archiviste  du  département  du  Calvados, 
rue  Vavin ,  5 ,  à  Paris. 

Chénon,  agrégé  de  la  Faculté  de  droit  de  Paris. 

Chevreux,  archiviste  du  département  des  Vosges. 

Closmadeuc  (Le  docteur  de),  président  de  la  Société  philomathique 
du  Morbihan,  à  Vannes. 

CoLLiGNox,  inspecteur  du  Service  des  monuments  historiques,  à 
Tiemcen. 

Contades  (Le  comte  de),  membre  de  la  Société  historique  et  ar- 
chéologique de  rOrne,  à  Magny-le-Désert. 

Courmeaux,  conservateur  de  la  bibliothèque  et  du  musée  de  la  ville 
de  Reims. 

Dehaisne  (Le  chanoine),  ancien  archiviste  du  département  du 
Nord,  à  Lille. 

Dejeanne  (Le  docteur),  à  Bagnères-de-Bigoi're. 

Dion  (A.  de),  président  de  la  Société  archéologique  de  Rambouillet, 
à  Montfort-rAmaury  (Seine-et-Oise). 

DissARD,  conservateur  des  musées  de  la  ville  de  Lyon. 

DoMERGUE,  géomètre,  à  Constantine. 

Duhamel,  archiviste  du  département  de  Vaucluse. 

EsTAiNTOT  (Le  comte  d'),  avocat,  à  Rouen. 

Farces  (Le  capitaine),  attache'  aux  Affaires  indigènes,  à  Constan- 
tine. 

Frossard,  pasteur  de  TEglise  réformée,  à  Bagnères-dc-Bigorre. 

Garnier  (Le  chanoine),  curé  de  Corlée  (Haute-Marne). 

Garrigou  (Le  docteur),  président  de  TAssociation  pyrénéenne,  à 
Toulouse. 

Gautier  (L'abbé),  curé  de  Saint-Gyr-rÉcole  (Seine-et-Oise). 

Gide,  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Montpellier. 

Guesnom,  professeur  honoraire  de  l'Université,  rue  du  Bac,  98,  à 
Paris. 

GuiGNARD,  bibliothécaire  dp  la  ville  de  Dijon. 

(juigl'e  (Georges),  archiviste  du  déparlement  du  Rhône. 

Hérelle,  professeur  au  lycée  de  Rayonne. 


IX    

JoLMAN  (CamiUe).  professeur  à  la  Facult(''  des  lettres  de  Bor- 
deaux. 

JussiEu  (De),  ancien  archiviste  du  département  de  la  Savoie,  à 
Gliambéry. 

Leblanc,  ancien  conservateur  du  musée  de  Vienne,  à  Saint-Lau- 
rent-de-Chamousset  (Rhône). 

Le  Breton  (Gaston),  correspondant  de  l'Institut,  directeur  du  Mu- 
sée des  antiquite's  de  la  Séine-lnférieure  et  du  Muse'e  céramique 
de  Rouen. 

Lechevalier-Chevignard,  professeur  à  l'École  des  arts  décoratifs, 
à  Paris. 

Ledain  (Bélisaire),  membre  de  la  Société  des  antiquaires  de 
l'Ouest,  à  Poitiers. 

Ledieu  (Alcius),  bibliothécaire  de  la  ville  d'Abbeville. 

Lemire  (Charles),  ancien  résident  de  France  en  Annani,  boulevard 
de  Latour-Maubourg,  i/i,  à  Paris. 

Leroy,  bibliothécaire  de  la  ville  de  Melun. 

Lesc ARRET,  correspondant  de  l'Institut,  à  Bordeaux. 

Leymarie  (Camille),  conservateur  de  la  bibliothèque  communale, 
à  Limoges. 

Liégeois,  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Nancy. 

Loiseleur,  bibliothécaire  de  la  ville  d'Orléans. 

LoTTiN  de  Laval,  aux  Trois-Vals,  près  Bernay  (Eure). 

Maignien,  bibliothécaire  de  la  ville  de  Grenoble. 

Marion,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille. 

Marionneau,  correspondant  de  l'Institut,  à  Bordeaux. 

Montégut  (De),  ancien  magistrat,  à  La  Rochefoucauld  (Charente). 

Montessus  (Le  docteur  de),  à  Chalon-sur-Saône. 

Mougins  DE  Roquefort  (Le  docteur),  conservateur  du  musée  d'An- 
tibes. 

Mugnier,  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Chambéry. 

Pacqueteau,  syndic  des  gens  de  mer,  à  Ténès  (département 
d'Alger). 

Paillard,  au  château  de  Charly,  par  Mazille  (Saône-et-Loire). 

Parrot  (Armand),  membre  de  la  Société  académique  de  Maine- 
et-Loire,  à  Angers. 

PicHE  (Albert),  à  Pau. 

PiETTE,  archéologue,  à  Rumigny  (Ardennes). 

PoQUET  (Le  chanoine),  cure'  de  Berry-au-Bac  (Aisne). 


PoTHiKR  (Lo  [louerai),  l'uo  do  Bellochasso,  i/i,  Paris. 

Pr.vrond  (Krnest),  membre  do  la  Société  d'émulation  dWhbevillo. 

Privât,  colonel  du  /ig"  régiment  d'ini'aiilorie,  à  Bayonno. 

Revillout,  professeur  honoraire  à  la  Faciillé  des  lettres  de  Mont- 
pellier. 

RoBKRT  (Zépliirin),  conservateur  du  musée  do  Lons-le-Saunier. 

RocHAMREAu  (Le  uiarquis  de),  membre  de  la  Société  archéologique 
du  Vendomois,  à  Tlioré  (Loir-et-Cher). 

RosEROT  (Alphonse),  ancien  archiviste  de  la  Hauto-iMarne,  rue 
Saint-Placide,  60,  à  Paris. 

SvRATiER  (Camille),  conseiller  de  prélecture  du  département  de  la 
Seine. 

Sainte-Marie  (Pricot  de),  ancien  consul  de  France  à  Santander. 

Saint-Genis  (Flour  de),  ancien  conservateur  des  hypothèques,  rue 
Gounod,  7,  à  Paris. 

Saleilles,  agrège'  près  la  Faculté  de  droit  de  Paris. 

Saurel  (L'abbé),  membre  de  l'Académie  des  sciences  et  lettres  de 
Montpellier. 

SoucAiLLE  (Antonin),  ancien  professeur  à  Béziers. 

SouLicE,  conservateur  de  la  bibliothèque  do  la  ville  de  Pau. 

Tartière,  archiviste  du  département  des  Landes. 

Thomas,  chargé  de  cours  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris,  boule- 
vard Raspail,  21 3. 

Vallentin  (Ludovic),  juge  au  tribunal  de  Montélimar. 

Verlaque  (L'abbé),  à  Fréjus. 

Verneilh  (Le  baron  Jules  de),  membre  de  la  Société  historique  et 
archéologique  du  Pe'rigord,  à  Puyraseau  (Dordogne). 

Vétault,  bibliothécaire  de  la  ville  de  Rennes. 

Voulot  (Félix),  conservateur  du  musée  d'Epinal. 


CORRESPONDANTS  DU  MINISTERE. 

Allain  (L';ibbé),  archiviste  diocésain,  à  Bordeaux. 

André  (lùlouard),  archiviste  du  département  de  l'Ardèche. 

André  (Ferdinand),  ancien  archiviste  du  déparlcmcnt  de  la  Lo/ère, 

rue  Rougior,  i/i,  à  Marseille. 
Arnaud,  noiaire,  à  Barcolonnolle. 


AuBÉPiN,  archiviste  du  département  du  Cantal. 

AuDiAT  (Louis),  pre'sident  de  la  Société  des  archives  historiques  de 
la  Saintonge  et  de  l'Aunis,  à  Saintes. 

AuTORDE,  archiviste  du  département  de  ia  Creuse. 

Harbaud,  arcliiviste  du  d<>parlement  de  la  Vendée. 

Bardey,  négociant,  à  Aden. 

Bardon,  receveur  des  domaines,  à  Nimes. 

Bardy,  président  de  la  Société  philomathique  vosgienne,  ji  Saint- 
Dié. 

Baye  (Le  haron  Joseph  de),  memhre  de  la  Société  de»  antiquaires 
de  France,  à  Baye,  par  Montmort  (Marne). 

Bealwe  (Henri),  avocat,  à  Lyon. 

Beaurepaire  (Eugène  de  Robillard  de),  secrétaire  de  la  Société 
des  antiquaires  de  Normandie,  à  Caen. 

Beauvois,  à  Corberon  (Côte-d'Or). 

Berthelé  (Joseph),  archiviste  du  de'partement  de  l'Hérault. 

Berthomieu,  secrétaire  de  la  Commission  archéologique  de  Nar- 
bonne. 

Bertrand  (Louis),  conservateur  du  musée  de  Philippeville. 

Beylié  (De),  membre  de  la  Société  de  statistique,  des  sciences  na- 
turelles et  des  arts  industriels  de  l'Isère,  à  Grenoble. 

Blanchet,  professeur  au  lycée  de  Constantinc, 

Bled  (L'abbé),  président  de  la  Société  des  antiquaires  de  la  Mo- 
rinie,  à  Saint-Omer. 

Bloch,  archiviste  du  département  du  Loiret. 

BoNDiJRAND,  archiviste  du  département  du  Gard. 

BoNivo  (L'abbé),  curé  de  Chenoise  (Seine-et-Marne). 

Bordier,  contrôleur  civil,  à  Maktar  (Tunisie). 

BoRREL,  architecte,  à  Moutiers  (Savoie). 

Bourbon,  archiviste  du  département  de  l'Eure. 

BouRDERY  (Louis),  avocat,  à  Limoges. 

Bourgeois  (Alfred),  archiviste  du  département  de  Loir-et-Cher. 

Braq:ehaye,  directeur  de  l'Ecole  municipale  de  dessin,  à  Bordeaux. 

Bbay  (De),  capitaine  au  k"  régiment  de  tirailleurs,  à  Sousse  (Tu- 
nisie). 

Brocard  (Le  commandant),  chef  de  bataillon  du  génie  en  retraite, 
à  Bar-le-Duc. 

Brossard,  archiviste  du  département  de  l'Ain. 

Bruchet  (Max),  archiviste  du  département  de  la  llaule-Savoie. 


Brune  (L'abbé),  curé  do  Baunio-los-Messioiirs  (Jura). 

Brutails,  archiviste  du  doparttMuout  de  la  Gironde. 

Bry  (Georges),  professeur  à  ia  Faculté  de  droit  d'Aix. 

Bureau  (Le  docteur  Louis),  direclcnir  du  Miiséiiui  criiisloire  natu- 
relle, à  Nantes. 

Cahanès,  membre  de  la  Société  d'études  des  sciences  naturelles  de 
Nimes. 

Cardaillac,  (De),  conseiller  à  la  cour  d'appel  d'Agen. 

Carrière,  président  de  la  Société  d'études  des  sciences  naturelles 
de  Nimes. 

Carsalade  du  Pont  (Le  chanoine  de),  président  de  la  Société  his- 
torique de  Gascogne,  à  Auch. 

Carton  (Le  docteur),  médecin-major  au  19"  régiment  de  chasseurs, 
à  Lille. 

Cazalis  de  Fondouce,  secrétaire  général  de  l'Académie  des  sciences 
et  lettres  de  Montpellier. 

Ch  AU  VIGNE,  secrétaire  général  adjoint  de  la  Socie'té  de  ge'ographie 
de  Tours. 

Chavanon,  archiviste  du  département  de  la  Sarthe. 

Claudon,  archiviste  du  déparlement  de  l'Allier. 

Clerval  (L'abbé),  docteur  es  lettres,  à  Chartres. 

CoMBARiEu,  archiviste  du  département  du  Lot. 

CoRNiLLON,  conservateur  du  musée  de  Vienne  (Isère). 

CoRTEz  (Fernand),  à  Saint-Maximin  (Var). 

CoiJARD,  archiviste  du  département  de  Seine-et-Oise. 

Courant  (Maurice),  interprète  attaché  au  consulat  de  France,  à 
Tien-Tsin  (Chine). 

Coutil  (Léon),  président  de  la  Société  normande  d'études  préhis- 
toriques, aux  Andelys  (Eure). 

Dannreuther  (Henri) ,  pasteui'  de  l'église  réformée,  à  Bar-le-Duc 
(Meuse). 

Dast  le  Vacheu  de  Boisville,  secrétaire  de  la  Société  des  archives 
historiques  de  la  Gironde,  à  Bordeaux. 

Demaison,  archiviste  municipal  de  la  ville  de  Beims. 

Des  Méloizes  (Le  marquis),  membre  de  la  Société  des  aiili<juaires 
du  Centre,  à  Bourges. 

Desdevises  du  Désert,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Cler- 
monl-Ferraiul. 

Desplanque,  archiviste  du  d(''j)artenienl  des  Pyrénées-Orientales. 


XIII 


Douais  (Le  chanoine),  secrétaire  général  de  la  Société  archéolo- 
gique du  midi  de  la  France,  à  Toulouse. 

DuBARAT  (L'abbé),  aumônier  du  lycée  de  Pau. 

DuciiÀTELLiER  (Paul) ,  archéologue,  au   château  de  Kernuz,   par 
Pont-l'Abbé  (Finistère). 

Dujarric-Descombes,  vice-président  de  la  Société  historique  et  ar- 
chéologique du  Périgord,  à  Périgueux. 

Dumoulin  (Maurice),  professeur  au  lycée  de  Roanne  (Loire). 

Du  Paty  de  Clam  (Le  comte),  chef  du  poste  de  Kouadiokofi,  par 
Grand-Lihou  (Côte  d'Ivoire). 

Durand  (Georges),  archiviste  du  département  de  la  Somme. 

DuTiLLRUx,  chef  de  division  à  la  préfecture  de  Versailles. 

DuvAL,  archiviste  du  département  de  l'Orne. 

DuvERNOY,  archiviste  du  département  de  Meurthe-et-Moselle. 

Dybowsky  (Jean) ,  directeur  de  l'agriculture,  à  Tunis. 

EcK  (Th.),  conservateur  du  Musée  de  Saint-Quentin. 

EspÉRANDiEu,  capitaine  au  61"  régiment  d'infanterie,  à  Privas. 

Fage  (René),  avocat,  à  Limoges. 

Favier,  conservateur  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Nancy. 

Ferrand    (Gabriel),    vice-consul   de    France,    à   Bender-Bouchir 
(Perse). 

FiLLET  (L'abbé),  curé  d'Allex  (Drôme). 

Flamare  (De),  archiviste  du  département  de  la  Nièvre. 

Fleur  Y  (Paul  de),  archiviste  du  département  de  la  Charente. 

FouQUET  (Le  docteur),  archéologue,  au  Caire. 

F0URDRIGMER,    receveur    des    contributions,    à    Sèvres  (Seine-et- 
Oise). 

FouREAu  (Fernand),  à  Biskra. 

Fréminville  (De),  archiviste  du  département  de  la  Loire. 

Gauthier  (Jules),  archiviste  du  département  du  Doubs. 

Germain  (Léon),  membre  de  la  Société  française  d'archéologie,  à 
Nancy. 

GiRAUD,  conservateur  du  Musée  archéologique  de  Lyon. 
GiRAUD  (Arthur),  chargé  de  cours  à  la  Faculté  de  droit  de  Poi- 
tiers. 
Grandmaison  (LouisLoizEAu de),  archiviste  du  département  d'Indre- 
et-Loire. 
Grasset  (Le  comte  de),    archiviste  adjoint   du  département  des 
Bouches-du-Rhône,à  la  Tourelle,  par  Mazargues,  près  Marseille. 


(îrwi:.  pharmacien,  à  Manies  (Seino-et-Oiso). 

(jsell,  prol'esseur  à  TÉcole  supérieure  des  lettres  d'Alger. 

GuiBERT  (Louis),  membre  de  la  Société  archéologique  et  historique 
du  Limousin,  à  Limoges. 

(iuiLLALME  (L'abbé),  archiviste  du  département  des  Hautes- 
Alpes. 

GuYOT,  professeur  à  l'Ecole  nationale  forestière  de  Nancy. 

Habasque,  conseiller  à  la  ('our  d'appel  de  Bordeaux. 

Hannezo,  capitaine  au  io8M'égiment  d'infanterie,  à  Bergerac. 

Hautreux,  ancien  directeur  des  mouvements  du  port,  à  Bordeaux. 

Héron,  professeur  libre,  à  Rouen. 

Hubert  (Eugène),  archiviste  du  de'partement  de  l'Indre. 

Hugues,  archiviste  du  département  de  Seine-et-Marne. 

Ïmballt-Huart  (Camille),  consul  de  France,  à  Canton  (Chine). 

IsNARD,  archiviste  du  département  des  Basses-Alpes. 

Jadart,  secrétaire  général  de  l'Académie  nationale  de  Reims. 

Jarry  (Louis),  membre  de  la  Société  historique  et  archéologique 
de  l'Orléanais,  à  Orléans. 

JouAN  (Le  commandant),  capitaine  de  vaisseau  en  retraite,  à  Cher- 
bourg (Manche). 

JoLBiN,   professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 

Jovv,  professeur  au  collège  de  Vitry-le-François. 

Labande,  conservateur  de  la  bibliothèque  de  la  ville  et  du  Musée 
Calvet,  à  Avignon. 

Labat,  ancien  président  de  la  Société'  des  archives  historiques  de 
la  Gironde,  à  Bordeaux. 

Labrouche,  archiviste  du  département  des  Hautes-Pyrénées. 

Lacroix,  archiviste  du  département  de  la  Drôme. 

La  Grasserie  (Raoul  de),  juge  au  tribunal  civil  de  Rennes. 

Lahondès  (De),  président  de  la  Société  archéologique  du  Midi  de  la 
France,  à  Toulouse. 

Laigue  (De),  consul  général  de  France,  à  Rotterdam. 

Laugardière  (De),  membre  de  la  Société  des  antiquaires  du  Centre, 
à  Bourges. 

Laurent,  archiviste  du  département  des  Ardennes. 

Le  Ci.ert,  conservateur  du  Musée  ai'chéologique  de  Troves. 

Lkmoink,  archiviste  du  déparieuieul  du  Finistère. 

Lempereur,  archiviste  du  déparlement  d(?  l'Aveyron. 

Leroux,  archiviste  du  département  de  la  Haute-Vienno. 


L'Esi'inasse-Laxgeac  (Le  vicoiuto  de),  picsidenl  de  ia  chambre 
consultative  d'agriculture  de  Tunisie,  à  Sfax. 

Letainturier  (Gabriel),  publiciste,  sous-préfel  de  Nogent-sur- 
Seine. 

Lex,  archiviste  du  département  de  Saône-et-Loire. 

Lhuillier,  chef  de  division  à  la  préfecture  de  Melun. 

Lhuillier  (Victor),  membre  du  Conseil  départemental  des  bâti- 
ments civils  de  l'Oise,  à  Beauvais. 

LiBOis ,  archiviste  du  département  du  Jura. 

L'IsLE  DU  Dreneuc  (Pitre  de),  directeur  du  Musée  archéologique  de 
Nantes. 

Loir  (Le  docteur),  directeur  du  laboratoire  de  bactériologie  et  de 
vinification,  à  Tunis. 

Malavialle,  secrétaire  général  de  la  Société  languedocienne  de 
géographie,  à  Montpellier. 

Mély  (De),  au  château  de  Mesnil-Germain ,  par  Fervacques  (Cal- 
vados). 

Mercier  (Ernest),  président  de  la  Société  archéologique  de  Cous- 
tantine. 

Merlet  (René),  archiviste  du  département  d'Eure-et-Loir. 

Métais  (L'abbé),  secrétaire  archiviste  de  l'évêché,  à  Chartres. 

MiNGAUD  (Galien),  secrétaire  général  de  la  Société  d'études  des 
sciences  naturelles  de  Nimes. 

MoLARD  (Francis),  archiviste  du  département  de  l'Yonne. 

Monceaux,  membre  de  la  Société  des  études  historiques  et  natu- 
relles de  l'Yonne,  à  Auxerre. 

Monlezun,  lieutenant-colonel  du  53*  régiment  d'infanterie,  à 
Tarbes. 

MoREL  (L'abbé),  curé  de  Ghevrières  (Oise). 

MoREL  (Léon),  receveur  particulier  des  finances,  en  retraite,  à 
Reims. 

MoRis,  archiviste  du  département  des  Alpes-Maritimes. 

Musset  (Georges),  bibliothécaire  de  ia  ville  de  La  Rochelle. 

NicAisE  (Auguste),  membre  de  la  Société  d'agriculture,  commerce, 
sciences  et  arts  de  Châlons-sur-Marne. 

Ottavi,  vice-consul  de  France,  à  Mascate. 

Pagart  d'Hermaxsart,  secrétaire  général  de  la  Société  des  anti- 
quaires de  la  Morinie,  à  Saint-Omer. 

Parfouru,  archiviste  du  département  dllle-ot-Vilaine. 


XVI 


Pascaud.  consoiUer  à  la  Cour  d'appel  de  Chanibérv. 

Pasquier,  archiviste  du  déparleuienl  de  la  Haute-Garonne. 

Pélicier  (Paul),  archiviste  du  département  de  la  Marne. 

Pélissier,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  rUuivei'sité  de 
Montpellier. 

Pérathon  (Cyprien),  à  Aubusson  (Creuse). 

Pey  (Joanny),  membre  de  la  Société  d'économie  politique,  à  Lyon. 

Pigeon  (Le  chanoine),  membre  de  la  Société  académique  de  (jOu- 
tances. 

Plancouard,  membre  de  la  Commission  dé])artemental('  des  anti- 
quités et  des  arts  de  Seine-et-Oise,  à  Berck-Plat]fe  (Pas-de- 
Calais). 

PoRTAL  (Charles),  archiviste  du  département  du  Tarn, 

PoTTiER  (Le  chanoine),  président  de  la  Société  archéologique  de 
Montauban. 

Pradère  (Bertrand),  conservateur  du  Musée  du  Bardo,  à  Tunis. 

Priphomme,  archiviste  du  département  de  l'Isère. 

Raffray,  consul  de  France,  au  Cap. 

Rançon  (Le  docteur  André),  médecin  principal  des  colonies,  à  Ta- 
matave  (Madagascar). 

Rerillet,  lieutenant-colonel  au  U''  régiment  de  zouaves,  à  Tunis. 

Renault  (Bernard),  pre'sident  de  la  Socie'té  des  sciences  naturelles 
d'Autun. 

Requin  (L'abbé),  à  Avignon. 

Revon  (Michel),  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Tokio. 

Reymond  (Marcel),  à  Grenoble. 

Richard  (Alfred),  archiviste  du  département  de  la  Vienne. 

Richard  (Jules-Marie),  archiviste-paléographe,  à  Laval. 

Richemond  (Meschinet  de),  archiviste  du  département  de  la  Cha- 
rente-Inférieure. 

RicouARD,  président  de  la  Commission  des  antiquités  départemen- 
tales du  Pas-de-Calais,  à  Arras. 

Rivières  (Le  baron  de),  secrétaire  adjoint  de  la  Société  archéolo- 
gique du  Midi  de  la  France,  à  Albi  (Tarn). 

RocHEMONTEix  (De),  maire  de  Cheylade  (Cantal). 

Rocher,  consul  de  France,  à  Malte. 

Roman  (Joseph),  au  château  de  Picomtal,  par  P]mhrun  (Hautes- 
Alpes). 

RoucHON,  archiviste  du  de'|)ar[('m(;nl  (hi  Puy-de-Uônie. 


XVll 


Roule,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 

RoussET,  correspondant  de  la  Société  nationale  d('s^anti(|uaires  de 
France,  à  Uzès. 

RouviER  (Le  docteur),  professeur  à  la  Faculté'  française  de  méde 
cine  de  Beyrouth. 

Rupin  (Ernest),  président  de  la  Société  historique  et  archéologique 
de  la  Corrèze,  à  Brive. 

Saint -Venant  (De),  inspecteur  des  forêts,  à  Nevers. 

ScHiRMER,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon. 

SoucHON,  archiviste  du  département  de  TAisne. 

Steenackers,  consul  de  France,  à  Nagasaki. 

Swarte  (Victor  de),  trésorier-payeur  général  des  finances,  à  Lille. 

Thoison  (Eugène),  membre  de  la  Société  historique  et  archéolo- 
gique du  Gàtinais,  à  Larchant  (Seine-et-Marne). 

Tholin  ,  archiviste  du  département  de  Lot-et-Garonne. 

Thomas  (L'abbé),  curé  de  Taverny  (Seine-et-Oise). 

Thoulet,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy. 

Travers  (Emile),  archiviste-paléographe,  à  Caen. 

Triger  (Robert),  membre  de  la  Commission  des  monuments  his- 
toriques de  la  Sarthe,  au  Mans. 

Trihidez  (L'abbé),  président  du  Comité  de  géographie  de  la  Société 
industrielle  de  Reims. 

Trouillabd,  archiviste  du  département  de  l'Aiiège. 

Urseau  (L'abbé),  secrétaire  de  l'évêché,  à  Angers. 

Valletïe  (René),  inspecteur  de  la  Société  française  d'archéologie, 
à  Fontenay-le-Comte  (Vendée). 

Vermer,  archiviste  du  département  de  la  Savoie. 

Vidal  ,  bibliothécaire  de  la  ville  de  Perpignan. 

ViGNAT  (Gaston),  membre  de  la  Société  historique  et   archéolo- 
gique de  l'Orléanais,  à  Orléans. 

ViLLEPELET   (Ferdinand),  archiviste   du  département  de    la  Dor- 
dogne. 

ViLLERs,  membre  de  la  Société  des  sciences,  arts  et  belles-lettres 

de  Bayeux. 
VissiÈRE,  premier  interprète  de  la  légation  de  France,  à  Pékin. 

Waille,  professeur  à  l'Ecole  supérieure  des  lettres  d'Alger. 


AucHÉOLouit:. 


PROCES-VERBiUX 

DES   SÉANCES 

DE  LA  SECTION   D'ARCHÉOLOGIE, 


PROCES-VERBAUX 

DES   SÉANCES 

DE  LA  SECTION   D'ARCHÉOLOGIE 

SÉANCE  DU  11  JANVIER  1897. 


PRÉSIDENCE   DE  M.  ALEXANDRE   BERTRAND. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  correspondance. 

M.  Berthelé,  correspondant  du  Comité  à  Montpellier,  envoie  une 
note  sur  une  cloche. 

A  la  suite  d'observations  présentées  par  M.  Mûntz  sur  cette  com- 
munication, le  Comité  en  décide  le  dépôt  aux  archives. 

La  Société  archéolouiijue  du  Midi  de  la  France  sollicite  une  sub- 
vention pour  faire  de  nouvelles  fouilles  à  Martres-Tolosanes. 

Le  Comité  maintient  à  ce  sujet  sa  délibération  précédente,  et 
estime  qu'il  convient  d'attendre  pour  donner  suite  à  cette  demande 
que  le  département  de  la  Haute-Garonne  et  la  ville  de  Toulouse 
aient  témoigné  par  une  subvention  de  l'intérêt  qu'ils  portent  à  ces 
fouilles. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  ouvrages  suivants,  olferts  au  Co- 
mité par  leurs  auteurs  : 

Fouilles  (le  la  nécropole  de  Melinsednue  (Mehiti),  par  M.  G.  Lerov; 
Les  plaques  de  foyer,  par  M.  de  Marsy. 


Ces  ouvrages  seront  déposes  à  la  Bibliothèque  nationale  o[  des 
remerciements  seront  adressés  aux  auteurs. 

M.  HxBKLON  rend  coniple  des  fouilles  que  le  U.  P.  de  La  Croix 
poursuit  sur  reniplacenu'ut  et  dans  le  voisinage  du  temple  de  Mer- 
cure à  Herlhouville,  près  Bernay  (Eure)  : 

f  A  quelque  distance  de  remplacement  des  deux  temples  qui 
furent  éleve's  à  Mercure,  le  P.  de  La  Croix  a  découvert  un  puits 
romain,  dont  il  a  entrepris  le  déblaiement,  et  les  substructions 
d'un  vaste  théâtre.  Il  ne  reste  malheureusement  que  o  m.  lo  à 
0  m.  3o  en  hauteur  des  fondations  des  murailles  de  cet  édifice 
dont  on  peut  toutefois  établir  un  plan  très  exact:  crLa  façade  de  ce 
tf  théâtre ,  écrit  le  R.  P.  de  La  Croix  à  M.  lîabelon ,  orientée  presque 
ffà  rOuest,  mesure  65  m.  5o  de  longueur,  y  compris  celle  du  post- 
vcenium  qui  est  de  i5  m.  80.  L'ouverture  de  ï orchestra  (ici  arena) 
trest  de  99  m.  3o.  La  superficie  des  six  murs  courbes,  sur  les- 
f  quels  se  trouvaient  les  gradins  occupés  par  les  spectateurs,  est  de 
f  9,5/11  mètres  carrés.  Ce  théâtre  offre  quelques  particularités  re- 
ff  marquables.  Les  murs  Nord  et  Sud,  qui  se  rattachent  à  la  façade, 
rsont  évasés  en  trapèze,  et  c'est  sur  eux  que  viennent  buter  et  se 
ff perdre  trois  des  murs  concentriques.  La  partie  centrale,  qui  se 
tr  compose  habituellement  du  podium  et  d(^  Vorchestra,  semble  être 
ff  ici  une  arena  destinée  à  divers  usages.  Enfin,  \e proscenium ,  au  lieu 
ff  d'être  terminé  par  un  mur  droit,  est  adoss('  à  deux  gros  murs  fai- 
«sant  face  aux  spectateurs  et  formant  un  angle  obtus,  comme  aux 
ff  théâtres  de  Millet  et  de  Laodicée.n 

r  Ces  découvertes  du  P.  de  La  Croix  donnent  à  la  station  gallo- 
romaine  de  Canetonum  une  importance  qu'on  ne  lui  soupçonnait 
pas  jusqu'ici;  elle  se  trouvait  située  à  la  limite  du  territoire  des 
Lcxovii,  des  Eburovices  et  des  Véllocasses.  Le  P.  de  La  Croix  se 
propose  d'explorer  les  environs  et  de  dresser,  à  l'aide  de  sondages 
multiples,  le  plan  des  voies  romaines  qui  aboutissaient  à  Cane- 
tonum et  qui  paraissent  avoir  été  très  nombreuses '''.r> 

M.  lÎABEi-oN  donne  lecture  du  rapport  suivant  : 

ffM.  l'abbé  Bled,  correspondant  du  Comité  et  président  de  la 
Société  dos  antiquaires  de  la  Morinie,  a  envoyé  en  communication 

''     Cf.  <i-;i|)n''s,  |i.  "ji. 


XXIII 


au  Comité  une  bague  en  bronze  doré  découverte  récemment  sur 
l'emplacement  du  vieux  Thérouanne.  Cette  bague  ne  saurait  re- 
monter plus  haut  que  le  xv!!*"  siècle.  Le  chaton,  qui  fait  corps  avec 
le  jonc,  représente  une  tête  grotesque,  imberbe,  au  nez  crochu,  avec 
des  oreilles  et  des  cornes  de  bélier.  Le  style,  peut-être  flamand  ou 
allemand,  n'en  est  pas  mauvais;  néanmoins  l'époque  récente  à  la- 
quelle il  convient  de  rapporter  cette  bague  lui  enlève  à  peu  près 
tout  intérêt  archéolo^iaue. ■» 


'0'"1 


M.  DE  Barthélémy  rend  compte  d'une  communication  de 
M.  Dergny,  relative  à  diverses  inscriptions  gothiques  recueillies 
dans  les  environs  de  Grandcourt  (Seine-Inférieure).  Il  semble  que 
l'auteur  de  cette  communication  ait  l'intention  de  soumettre  au  Co- 
mité un  projet  de  publication  des  inscriptions  du  moyen  âge  con- 
servées dans  la  Seine-Inférieure,  mais  il  est  impossible  en  l'état  de 
se  prononcer  sur  l'opportunité  de  son  projet.  Si,  comme  il  le  croit, 
les  quelques  textes  qu'il  a  envoyés  au  Comité  sont  inédits,  on 
pourrait  les  publier  dans  le  BulleM,  mais  il  faudrait  au  préalable 
que  M.  Dergny  reprît  sa  copie  et  disposât  son  travail  de  façon  à 
en  permettre  l'impression. 

M.  Alexandre  Bertrand  rend  compte  de  la  découverte  d'une  sé- 
pulture préhistorique  aux  Boutards  (Seine-et-Oise)  : 

trM.  E,  Tavoillot,  professeur  de  huitième  au  collège  d'Étampes 
(Seine-et-Oise),  signale  aux  Boutards,  hameau  de  Saint-Hilaire, 
à  8  kilomètres  d'Etampes,  la  découverte  d'une  nouvelle  allée  cou- 
verte. Nous  en  connaissons  déjà  dix-huit'^)  dans  le  département. 
Nous  devons  remercier  M.  Tavoillot  des  renseignements  qu'il  nous 
donne  sur  cette  dix- neuvième  sépulture  mégalithique.  Les  fouilles 
pratiquées  aux  Boutards  par  M.  Tavoillot  et  un  habitant  d'Etampes, 
M.  Maudemain,  montrent  que  cette  dernière  allée  couverte  est  du 
même  caractère  que  les  dix-huit  précédentes.  Elle  contenait  qua- 
torze ou  quinze  squelettes  accroupis,  les  jambes  croisées,  les  bras 
repliés  dans  une  attitude  bien  connue  de  tous  ceux  qui  ont  fouillé 
des  sépultures  mégalithiques.  Les  squelettes  étaient  malheureuse- 
ment en  très  mauvais  état.  M.  Tavoillot  a  pu  toutefois  reconstituer 

(''  Elles  sont  situées  dans  les  communes  suivantes:  Argent euil,  Bouray,  Breuil, 
Cherence,  Conflans-Sainte-Honorine ,  Épone(?),  Etang -la -Ville,  Isle-Adam,  Iai- 
zarches,  Marly-le-Roy,  Mantes,  Meudon,  Presle,  Thionville(?),  Vauréal. 


un  cràno  complet  et  mettre  de  côté  des  rra}|ineiils  iiiléiessauts. 
Près  des  squelettes  ont  été  recueillies  plusieurs  lames  de  silex  très 
grossièrement  taillées  dont  une  scie  et  quelques  os  d'oiseaux  et  de 
lapins  (?),  percés  d'un  trou  de  suspension  témoi|[nant,  ainsi  que 
leur  j>oli,  qu'ils  avaient  fait  partie  d'un  collier  qui  avait  été  long- 
temps j)orté.  Ces  divers  objets,  ainsi  que  les  ossements  humains, 
sont  conservés  cliez  M.  iMaudemain,  à  Etampes.ii 

Le  raj)porleur  propose  de  dé|)oser  la  note  de  M.  Tavoillot  au 
Musée  de  Saiiit-Geiniain.  Adopté. 

M.  Philippe  B:;rger  donne  lecture  du  rapport  sui\ant  sur  une 
communication  de  M.  Bordier  : 

ffLe  travail  de  don  Manuel  de  Ossuna  sur  l'inscription  de  Avraga 
(Ténériffe),  dont  M.  Bordier  nous  a  adressé  une  traduction  fran- 
çaise, a  été  publié  à  Santa-Gruz  de  Ténériffe  en  1889.  Ce  mémoire 
est  intéressant  à  cause  des  renseignements  qui  s'y  trouvent  réunis 
sur  les  traces  d'anciennes  civilisations  dans  les  îles  Canaries,  et  par 
In  mention  des  diverses  inscriptions  qui  ont  été  recueillies  dans 
l'une  ou  dans  l'autre  de  ces  îles.  On  a,  en  effet,  relevé  tant  dans 
Palma  que  dans  l'île  de  Fer,  à  Fuerteventura,  et  dans  la  Grande 
Canarie,  des  textes  épigiaphiqucs  encore  assez  obscurs,  qui  parais- 
sent se  rattacher,  en  partie  du  moins,  à  l'alphabet  libyque  usité 
sur  la  côte  Nord  de  l'Afrique.  Ces  inscriptions  sont  si  incomplète- 
ment publiées  et  encore  si  mal  connues,  que  toutes  les  indications 
relatives  à  leur  origine  et  à  leur  publication  doivent  être  précieu- 
sement recueillies. 

r L'inscription  de  Avraga,  découverte  par  don  Manuel  de  Os- 
suna, si  elle  est  authentique,  comme  les  détails  très  précis  qu'il 
donne  sur  sa  découverte  semblent  l'indiquer,  appartient  peut-être 
à  la  même  catégorie.  Elle  est  gravée  sur  une  petite  pyramide  d'ara- 
gonite,  haute  de  o  m.  08  sur  o  m.  o35  de  large;  une  autre  pierre 
pyramidale,  de  même  nature,  mais  sans  inscription,  a  été  trouvée 
non  loin  de  là.  M.  de  Ossuna  l'a  reproduite  en  fac-similé  en  tête 
de  son  mémoire.  Malheui-eusemenl,  l'essai  de  tiaduction  (ju'il  en 
donne  n'apporte  aucune  lumière  ni  sur  son  origine  ni  sur  sa  signi- 
fication. Il  a  été  chercher  des  points  de  comparaison  avec  les  diffé- 
rents caractères  de  cette  inscription  dans  les  ali)habets  sémitiques 
les  [)lus  divers,  depuis  le  phénicien  jusqu'à  l'arabe,  en  j)assant  par 


XXV 


l'hébreu  carré  et  par  le  libyque ,  et  il  croit  y  voir  une  preuve  des 
influences  multiples  qui  se  faisaient  jour  dans  ces  contrées.  Une 
empreinte  en  cire  à  cacheter,  qu'il  a  bien  voulu  m'envoyer,  est  en 
si  mauvais  état  que  je  n  ai  rien  pu  en  tirer. 

ffOn  rendrait  un  véritable  service  en  réunissant  toutes  les  in- 
scriptions des  îles  Canaries,  et  en  en  donnant  des  reproductions 
absolument  fidèles.  Ce  serait  le  seul  moyen  de  les  éclairer  par  la 
comparaison  et  d'arriver,  à  leur  sujet,  à  des  conclusions  présentant 
quelque  solidité. 

ff  En  tout  cas ,  le  travail  de  M.  Bordier  n'étant  que  la  traduction 
d'un  ouvrage  déjà  imprimé  n'est  pas  de  nature  à  trouver  place  dans 
le  Bulletin  archéologique  du  Comité,  v 

M.  Gagnât  donne  lecture  du  rapport  suivant  : 

M.  de  Laigue  nous  a  communiqué  l'inscription  d'une  base  en 
forme  d'autel,  trouvée  à  Castillo  deGibalbin  (à  3o  kilomètres  Ouest 
de  Jerez  de  ia  Frontera,  l'ancienne .4s?fl  re^m).  Le  dessin  qu'il  nous 
envoie  de  la  pierre,  transportée  au  Musée  de  Cadix  parles  soins  du 
R.  P.  Vera,  a  été  fait  par  le  peintre  Don  Pedro  Sanchez  Acuna  :  il 
est  beaucoup  plus  utile  pour  l'établissement  du  texte  que  l'estampage 
fragmentaire  que  notre  correspondant  y  a  joint.  D'après  ce  dessin, 
ia  pierre  [;orterait: 

-AiiNIAE  ïESTIAE 
T^NIVS   RESii 
S.     LIB.       D 
.  .  .  Iniae  Festiae  .  .  .  inius  Restt\tutu\s  lib[erlu]s  d[edit]. 

M.  DE  Lasteyrie  rend  compte  d'une  communication  de  M.  Pitre 
de  risle,  relative  à  des  découvertes  faites  en  1896  dans  le  lit  de  la 
Loire.  Les  objets  recueillis  sont  principalement  des  armes.  Notre 
correspondant  en  donne  une  énumération  qui  ne  permet  guère 
d'en  apprécier  l'âge  ou  l'intérêt.  Il  ne  paraît  donc  pas  utile  de  la 
reproduire  dans  le  Bulletin,  mais  on  pourrait  la  renvoyer  à  M.  Ber- 
trand, qui  la  déposerait,  s'il  le  croyait  utile,  dans  la  bibliothèque 
du  Musée  de  Saint-Germain.  Cette  proposition  est  adoptée. 

M.  Eugène  Mijntz  rend  compte  d'une  communication  de  M.Louis 
de  Grandmaison,  correspondant  du  Comité  à  Tours,  relative  à  un 


XXVI    

des  architectes  de  la  cathédrale  de  cette  ville  à  la  fin  du  xv" 
siècle. 

M.  Louis  de  Grandniaison  adresse  au  Comité  un  contrat  passé 
eu  1A73  et  (|ui  se  rapporte,  selon  toute  vraisemblance,  à  la  cathé- 
drale de  Tours. 

Dans  ce  document,  Jean  Rapin,  maître  d'œuvrcs  de  la  cathe'- 
drale,*\'vonnet  de  iMaule'ou,  iiiaçou,  commandcMit  à  deux  perriers 
de  Saint-Aignan-sur-Cher  cent  soixante  tf  ogives  ii ,  une  clef  de  voûte 
et  différentes  autres  ])iéces  de  construction,  moyennant  la  somme 
tolale  de  98  livres  tournois. 

Le  contrat  de'couvert  par  M.  de  Grandniaison,  ainsi  que  le  com- 
montaire  qui  Taccompagne,  méritent  de  prendre  place  dans  le 
B  ni '.clin  du  Comité '^^K 

M.  Salomon  Reixach  rend  compte  d'une  communication  de 
M.  des  Méloizes,  correspondant  du  Comité  à  Hourgos,  relative  à  une 
œnochoé  en  bronze  récemment  acquise  par  le  musée  de  Bourges. 
Bien  (|uil  n'y  ait  pas  certitude  à  cet  égard,  Tobjet  en  cpiestion  pa- 
raît bien  avoir  été  découvert  dans  ie  département  du  Cher.  Une 
œnochoé  toute  semblable  a  été  autrefois  trouvée  en  Belgique,  dans 
le  tumulus  d'Eigenbilsen.  11  sera  intéressant  de  publier  dans  le 
Bulletin  la  note,  très  courte  d'ailleurs,  de  M.  des  Méloizes  (- . 

M.  Salomon  Reinach  rend  compte  également  d'une  communi- 
cation de  M.  l'abbé  Parât,  curé  de  Bois-d'Arcy  (\onne),  sur  trois 
grottes  historiques  qu'il  a  explorées  dans  ia  vallée  de  la  Cure,  pen- 
dant l'été  de  1896.  Ces  travaux,  tjui  doivent  être  continués,  n'ont 
pas  encore  fourni  de  résultats  autrement  dignes  de  mention. 

Il  n'en  est  pas  de  même  des  recherches  faites  par  M.  l'abbé 
Hermet,  aux  environs  de  l'IIospitalet  (Aveyron) ,  et  qui  ont  donné 
des  statues  assises  d'un  style  très  primitif,  tout  à  fait  analogues  à 
celles  que  l'on  a  déjà  trouvées  dans  la  même  région  et  qui  sont 
déposées  au  Musée  de  Rodez.  M.  l'abbé  Hermet  demande  une  pe- 
tite subvention  pour  continuer  dos  recherches.  Sur  la  proposition 
de  M.  Rt'inach,  le  Comité  émet  un  avis  favorable. 

M.  GuiFKREY  lit  un  rapport  sur  le  projet  de  pul)licati<)n  de  l'in- 

"'  Voir  ci-après,  p.  106,  lo  texte  de  cette  comniunicalion. 
*''  Voir  ci-.-iprès,  p.  lAO,  le  texte  de  colle  note. 


XXVII    

ventaire  des  tableaux  du  Roi  par  Bailly.  —  Renvoi  à  la  Commission 
des  inventaires. 

M.  M.vspÉRO  lit  un  rapport  sur  une  demande  de  souscription. 

Le  Comité  s'occupe  de  re'gler   diverses    questions  relatives  au 
prochain  Congrès  de  la  Sorbonne. 

La  séance  est  levée  à  k  heures  et  demie. 

Le  Secrétaire  de  la  Section  d'aixhéologie, 

R.  DE  Lasteyrie, 

Membre  du  Comité. 


xxvin 


SEANCE  DU  8  FEVRIER   1807. 


PRESIDENCE   DE   M.  ALEXANDRE   ItERTUAXD. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  se'ance  est  lu  et  adopté. 

Sont  de'posés  sur  le  bureau  les  ouviages  suivants  offerts  an 
Comité'  par  leurs  auteurs  : 

Temple  de  Jupiter  à  Aueiac,  suivi  d'une  observation  sur  la  légende  de 
saint  Martial,  par  M.  l'abbë  Arhcllot. 

Inventaires  corréziens.  —  Inventaire  de  Méréglise  en  i5g/i,  par 
M.  le  chanoine  Barbier  de  Montault. 

Vieonographie  de  Jeanne  dWrc.  —  La  science  préhistorique.  —  Saint 
Firniin,  patron  des  boulangers  d'Orléans,  par  M.  Tabbo  Desnovers. 

La  pierre  dite  de  saint  Martin  à  Jabreilles,  par  M.  (niiberl. 

Le  Caen  illustré  de  M.  Eugène  de  Beaurepaire.  —  Cinquantenaire  de 
la  Société  historique  et  archéologique  du  Limousin  [i8â5-i8g5),  par 
M.  Emile  Travers. 

Ces  ouvrages  seront  déposes  à  la  Biblio(lK'([uo  nationale  et  des 
rem(ïrcieinenls  seront  adressés  aux  auteurs. 

M.  DE  Lasteyrie  rend  fomplo  de  la  mission  confii'eàM.  (.ainille 
Enlart  par  M.  le  .Ministre  de  rinsliucLion  publicpic,  à  Tellel  d'élii- 
dier  les  iiioiiunHnits  gothiques  de  l'île  de  Chypre.  Pendant  unséjoui" 
de  près  de  (pialre  mois  dans  cette  île,  M.  Enlart  a  soigneuseuient 
relevé  et  photographié  les  restes  gotlii(|ues  d'environ  cincpianle 
églises,  douze  châteaux,  quatre  monastères,  et  vingt  monuments 
d'architecture  civile.  Il  a  rap])orlé  de  nombreux  (d  im|torlanls  ma- 
tériaux pour  l'histoire  de  iarcliitcclure  dans  ce  pays  et  l'étude  des 
inlluences  françaises  sur  le  développement  de  cette  architectur;'. 
M.  Enlart  a  bien  voulu  communi(juer  ses  noies  à  M.  de  Lasteyrie; 
elles  constituent  un  ensemble  précieux  de  renseignements  dont  il 


XXIX 


est  à  souliaitei"  que  l'auteur  tire  sans  trop  tarder  un  travail  d'en- 
semble. Le  Comité  ne  manquera  pas,  le  moment  venu,  d'aider 
M.  Enlart  à  publier  le  résultat  de  ses  recherches. 

M.  ScHLLMBERGER  rend  compte  d'une  communication  de  M.  le 
capitaine  Hannezo  relative  à  un  sceau  trouve' par  lui  dans  une  liasse 
de  parchemins  à  Veynes  (Hautes-Alpes).  Le  sceau  en  question  est 
fort  connu.  Il  est  de  François  P"";  son  contre-sceau,  qui  manque, 
devait  être  écartelé  de  France  et  de  Dauphinë. 

M.  Hannezo  a  envoyé  en  même  temps  la  photographie  d'une 
sculpture  sur  pierre  provenant  de  Montauban  et  représentant  un 
personnage  en  buste,  portant  casque  et  cuirasse.  C'est  une  œuvre 
moderne  sans  valeur  d'art  et  sans  intérêt. 

M.  DE  Barthélémy  revient  sur  la  communication  de  M,  Dergny 
dont  il  a  parlé  à  la  dernière  séance.  L'auteur  a  revu  le  texte  des 
inscriptions  qu'il  avait  relevées.  Ce  sont  : 

1°  Une  inscription  rappelant  la  dédicace  de  l'ancien  cime- 
tièra  d'Aumale  (Seine-Inférieure),  qui  fut  supprime  à  la  fin  du 
xviii"  siècle.  Il  était  attenant  à  l'église  Saint-Pierre,  et  c'est  dans  le 
mur  de  cette  église,  du  côté  de  la  rue  du  Vieux-Cimetière,  que  l'in- 
scription se  lit  encore  aujourd'hui.  Elle  est  ainsi  conçue  : 

le  xix^  r"  île  sep 
ïembre  mil  \ii  l  xx 
fut  betixee  ce  cg 
tnxtxere  an  xiom 
be  tnessxre  saxuct 
pierre  prxes  îuen 
pour  les  âmes  be 
cenlxïrôt  les  cor 
ps  5  reposeront 

2°  Inscription  de  dédicace  de  l'église  Saint-Martin-Gaiilard.  Elle 
devait  être  encastrée  dans  le  mur  de  l'église,  mais  elle  git  sur  le 
sol,  dans  le  coin  d'une  chapelle.  Il  serait  à  souhaiter  que  les  Mo- 


xx\ 


mimonls  liisloriques  qui  oui  classe  cette  éjjlise,  avisassent  à  ia  con- 
servation de  cette  inscription,  qui  est  ainsi  conçue  : 

ïc  i  îonr  îiocfobrc  là  îic  grâce  tn  cccc  uti"'  et  u  fnl  ceste 
eghse  î»e  «^aint  t^)arhti  le  (J3axUtirti  bn  titre  ï>e  i?06trc  b' 
behee  par  retjcrêt  père  en  bien  maistre  Fobert  Clemêt 
angnstm  boct'  en  tl^eologie  enesqne  b  nponêce 

21  la  reqnesle  be  uiaislre 

(î5nilleni  (i5o5selin 

JeVâ   ïasmer  lanrês  l^'^trabien 

et  plnsxenrs  antres  paroissiens 

6°  Inscription  d'une  des  cloches  de  Tégli se  Notre-Dame  à  Hlangy- 
sur-Bresle  : 

m  \î^  XXXI  jfrancois  be  Clenes  abbe  commenbafaire  bn 
l^report  Jel^an  be  t^)ontpelle  abbe  b  en  2lbrian  ïanbrg 

François  de  Gièves,  protonotaire  du  Saint-Siège,  évequo  de 
Nevers,  fut  nomme'  abbé  do  Saint-Michel  du  Tréport  en  i523.  Fils 
d'Engilbert  de  Clèves  et  de  Catherine  de  Bourbon  et  frère  de 
Charles,  comte  d'Eu,  il  mourut  en  i545. 

Jean  de  Montpellé  a  été  le  dernier  des  abbés  réguliers  de  Tab- 
baye  d'Eu.  Les  beaux  travaux  que  cet  abbé  fit  exécuter  à  son  mo- 
nastère lui  méritèrent  le  surnom  de  Magnifique  bâtisseur. 


La  séance  est  levée  à  k  heures. 


Le  Secrétaire  de  la  Section  d'arcliéolo^ie, 

R.  DE  Lasteyrie, 

Membre  du  Comité. 


XXXI 


SEANCE  DU  15  MARS  1897. 


PRESIDENCE   DE  M.  A  LEX  ANDRE   BERTRAND. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  de  deux  arrêtés  ministériels  nom- 
mant MM.  Saglio  et  Prou  membres  de  la  Section  d'archéologie  du 
Comité. 

MM.  Mûntz,  Georges  Perrot  et  Prou  sont  chargés  de  Texamen 
de  divers  ouvrages  pour  lesquels  des  souscriptions  ont  été  deman- 
dées à  M.  le  Ministre  de  rinstruction  publique. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  ouvrages  suivants,  offerts  au  Co- 
mité par  leurs  auteurs  : 

U ornementation  du  foijer  depuis  la  Renaissance.  —  Un  sculpteur  ita- 
lien à  Bar-Ie-Duc  en  iâ63.  —  Noies  sur  des  plombs  antiques  trouvés 
en  Gaule.  —  Notes  sur  quelques  plateaux  de  balance.  —  Etude  d'une 
plaque  de  foyer.  —  Notes  et  documents  pour  servir  à  lliistoire  de  l'art  et 
des  artistes  dans  le  Barrois ,  antérieurement  à  l'époque  de  la  Renaissance , 
par  M.  Maxe-Werly. 

Les  vitraux  de  la  cathédrale  de  Bourges  postérieurs  au  xiif  siècle, 
par  M.  des  Méloizes. 

M.  Eugène  Muntz  offre  au  Comité,  de  la  part  de  M.  P»ené  Page, 
un  travail  intitulé  :  Ln  chapitre  inédit  de  l'histoire  du  collège  de 
Tulle  [ijgo-ijga). 

Ces  ouvrages  seront  déposés  à  la  Bibliothèque  nationale  et  des  re- 
merciements seront  adressés  aux  auteurs. 

M.  DE  Lasteyrie  fait  un  rapport  sommaire  sur  une  note  de 
M.  G.  Michaud  relative  à  un  tableau  conservé  dans  l'église  Saint- 
Jean  à  Joigny.  Le  tableau  en  question  est  une  œuvre  intéressante 
de  Técole  flamande  du  xv*  siècle;  il  mérite  un  examen  attentif  et 


XXXIl    

il  y  aurait  lieu  do  renvoyer  la  note  de  M.  Micliaud  à  un  autre 
membre  du  (\)nulé  plus  sj)écialejnent  versé  dans  l'étude  de  la  pein- 
ture ilaïuande  à  la  lin  du  moyen  âge.  Le  Comité  accepte  cette  pro- 
position ot  renvoie  cette  note  à  l'examen  de  M.  Mûntz. 

M.  Salomon  Reinach  lit  un  rapport  sur  trois  demandes  de  sub- 
vention formées  jiar  M.  l'abbé  Hermet,  à  relîet  d'entreprendre  des 
touilles  arcbéologicjues  dans  le  département  de  l'Aveyron;  par 
M.  l'abbé  Parât,  à  leflet  de  poursuivre  des  fouilles  dans  les  grottes 
de  la  Cure;  et  par  M.  Léon  Coutil,  président  de  la  Société  nor- 
mande d'études  ])réliistoriques,  à  l'effet  d'entreprendre  des  fouilles 
archéologiques  à  Pitres  (Eure).  —  Le  Comité  émet  un  avis  favo- 
rable. 

M.  DE  Lasteyuie  lit  un  rapport  sur  la  demande  formée  par  la 
Société  archéologique  du  Midi  de  la  France,  à  l'efiet  d'obtenir  une 
subvention  pour  reprendre  les  fouilles  de  Martres-ïolosanes.  La 
ville  de  Toulouse  et  le  département  de  la  Haute-Garonne  ayant  té- 
moigné de  l'importance  qu'ils  attachent  à  la  reprise  de  ces  fouilles 
qui  ont  déjà  donné  de  si  curieux  résultats,  le  Comité  émet  un  avis 
favorable  à  la  demande. 


La  séance  est  levée  à  k  heures. 


Le  Secrétaire  de  ta  Section  d'archéologie, 
l\.    DK  LaSTEVRIE, 

Membre  du  Comité. 


XXXIII 


SEANCE  DU   lL>  AVRIL  1897. 


PRÉSIDENCE   DE   M.   ALEXANDRE   BEliTKAND. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  correspondance. 

M.  Tabbé  Bonno,  correspondant  du  Comité  à  Clienoise  (Seine- 
et-Marne),  envoie  une  notice  sur  Téglise  Saiijt-Pierre  à  Provins, 
d'après  un  inventaire  inédit  de  1782.  —  Renvoi  à  M.  (iuilïrey. 

M.  Cazalis  de  Fondouce,  correspondant  du  (îomité,  à  Montpel- 
lier, envoie  une  note  sur  une  cachette  de  fondeur  de  làge  du 
bronze,  découverte  à  Bantarès,  prèsdePéret  (Hérault).-  Renvoi 
à  M.  Salonion  Reiiuicb. 

M.  Gaston  Gauthier,  membre  de  la  Société  nivernaise  des  lettres, 
sciences  et  arts,  envoie  un  compte  rendu  de  l'ouilles  i-écemment 
exécutées  à  Chanlp^erf  (Xièvre).  —  Renvoi  à  M.  Héron  de  Ville- 
Ibsse. 

M.  Labande,  correspondant  du  Comité  à  Avignon,  envoie  une 
note  sur  divers  documents  sigillographiques  conservés  à  la  biblio- 
thèque d'Avignon.  —  Renvoi  à  M.  de  Barthélémy. 

M.  G.  Leroy,  correspondant  honoraire  du  Comité  à  Melun,  en- 
voie une  note  sur  des  œuvres  d'art  conservées  au  couvent  des  Fran- 
ciscains de  Ciniiez,  près  Nice.  —  Renvoi  à  M.  Eugène  Mùntz. 

Sont  dépose's  sur  le  bureau  les  ouvrages  suivants  oflerts  au 
Comité  par  leurs  auteurs  : 

Du  titre  de  bourgeois  et  du  titre  de  sieur  suivi  d'un  nom  de  fiej  ou  de 
domaine,  par  M.  l'abbé  Aibollot: 

Les  ri'li([ues  de  saint  (huer:  l'^pigrapliie  (inciriiiip  dr  la  rdlr  de  Sauil- 
Oiiur,  par  M.  l'abhéBI.'d: 

Ar(;hk()I,(m;ie.  i: 


\XX1V    

in  porirail  iiu'dil  de  Louis  XIV,  par  M.  Roucaulc; 
Le  général  Souha m ,  par  M.  Uené  Fage. 

M.  Eugène  Mïjntz  rend  romj)lc  d'une  eommunicalioii  de  M.  (i. 
Michaud  relative  à  un  tableau  du  xvi"  siècle  conseivé  dans  Téglise 
Saint-.leau  à  Joigny.  11  estime  cette  œuvre  d'art  assez  inléres- 
sante  pour  ([u'il  y  ait  lieu  de  la  reproduire!  dans  le  Bulletin  s'il  est 
possible  d'en  avoir  une  bonne  pbotogiapliie. 

MM.  MiJNTz  et  Puou  lisent  des  rapports  sur  diverses  demandes 
de  souscription. 

La  séance  est  levée  à  3  lieures  el  (l(»mie. 

Le  Secrétaire  de  la  Section  d'nrchvnlogtv , 

H.  DE  LaSTKYRIK, 

Membre  du  Coiiiîlc. 


I 


REUNION   ANNUELLE 


DES 


DÉLÉGUÉS  DES  SOCIÉTÉS  SAVANTES 

À  LA  SORBONNE. 


SEANCE  GENERALE  D'OUVERTURE. 


PRESIDENCE  DE  M.  LEOPOLD  DELISLE. 

La  33^  réunion  des  délégués  des  Sociétés  savantes  de  Franrc 
s'est  ouverte  le  mardi  20  avril  1897,  à  2  heures  précises,  dans  le 
grand  amphithéâtre  de  la  nouvelle  Sorbonne,  sous  la  présidence  de 
M.  Léopold  Delisle,  membre  de  l'Institut,  président  de  la  Section 
d'histoire  et  de  philologi<'  du  Comité  des  Travaux  historiques  et 
scientifiques. 

Etaient  présents  :  MM.  Levasseur,  Bouquet  de  la  Grie,  Alexandre 
Bertrand,  Xavier  Charmes,  le  docteur  Hamy,  Lyon-Caen,  Anatole 
de  Barthélémy,  Himlv,  Frédéric  Passv,  A.  de  Boislisle,  membres  de 
l'Institut;  Vaillant,  Gabriel  Marcel,  Bruel,  Octave  Noël,  général 
de  La  Noë,  Bienaymé,  Angot,  Cordier,  Omont,  Le  Roy  de  Méri- 
court,  Babelon,  Tranchant,  Servois,  des  Cilleuls,  Renou,  Gazier, 
Baguenault  de  Puchesse,  membres  du  Comité'  des  Travaux  histo- 
riques et  scientifiques;  le  chanoine  Ulysse  Chevalier,  Ernest 
Chantre,  Charles  Joret,  Lépn  Maxe-Werly,  le  comte  de  Marsy, 
J.-F.  Bladé,  Jules  Finol,  le  P.  de  La  Croix,  (iaillemer,  Fernand 
Daguin,  E.  Lefèvre-Pontalis,  Lièvre,  Seré-Depoin,  .lulliqt,  Léon 
Salefranque,  le  marquis  de  L'Estourbeillon ,  Charles  Lucas,  Dra- 
peyron,  le  baron  Textor  de  Ravisi,  Eugène  Chatel,  Gabriel  Joret- 
Desdosières,  l'abbé  Morel',  Eugène  Thoison,  le  chanoine  Pottier, 
Gamoin  de  Vence,  Emile  Chevalier,  Alfred  Neymarck,  Victor  Ad- 


WW  I 


vioUe,  Kd{jar  xMai'euse,  Sorcl.  If  cliiiMoiiic  de  Ciarsaladi'  du  INml, 
le  rliauoiiu'  Douais,  Kmilc  Hclloc,  l.i'ou  de  Vesl\,  Mai  liai  \m- 
beil.  ele. 

\u  nom  (le  M.  le  Ministre  de  riiistrurlioii  |)ul)li(|ue  et  desHeaux- 
aiLs.  M.  Li'opold  Delisle  déclai'e  ouvert  le  (îon{|rès  desSociélés  sa- 
vantes et  donne  lecture  de  Tarrèté  qui  constitue  les  bureaux  des 
sections  : 

M.  Léopold  Delisle  prend  ensuite  la  parole  en  ces  termes  : 

Messieurs, 

T C'est  toujours  un  grand  honneur  pour  un  membre  du  Couiilé 
des  Travaux  historiques  et  scientifiques  ([ue  d'avoir  à  ouvrir  une  de 
ces  réunions  annuelles,  où,  de  tous  les  poiuts  (h;  la  France,  les  dé- 
légués des  Sociétés  savantes  viennent  uous  entrelenii-  de  leurs  dé- 
couvertes, de  leuis  travaux  et  de  leurs  projets.  (Test,  en  même 
leuips,  un  ifrand  plaisii-  cpie  d'avoir  à  leur  souhaiter  la  bienvenue 
et  à  leur  renouveler  l'expression  des  sentiuKuits  de  coi'diale  sym- 
patliie  avec  les([uels  sont  accueillies  ici  leurs  comniunications  sur 
des  sujets  d'études  aussi  lécomb^s  (jue  désintéressées. 

«Les  ordres  du  jour  arrêtés  pour  les  séances  de  cette  semaine 
nous  ont  déjà  montré  que  ces  séances  seront  bien  remplies  et 
([u'elles  ne  le  céderont  point  en  intérêt  à  celles  des  années  précé- 
dentes. Nous  aurons  ainsi  une  nouvelle  occasion  de  constater  que 
les  progrès  de  la  critique  ne  cessent  point  de  se  développei"  en 
France  et  ([ue  l'emploi  des  meilleures  méthodes  se  généralise  de 
jdus  en  plus,  dans  les  h^ttres  comme  dans  les  sciences,  (les  heu- 
reux résultats  ne  sont  pas  seulement  attestés  par  les  connnunica- 
tions  <pit^  vous  apportez  au  (ionjjrès;  on  les  saisit  encore  mieux  en 
parcourant  les  lecueils  dans  l('S([uels  sont  insérés  \os  travaux  col- 
lectifs et  dont  l'iniportance  est  bien  mise  en  relief  pai'  les  dépouil- 
lements bibliographi(|ues,  dont  ils  sont  aujourd'hui  l'objet  de  la 
part  du  (îomité,  aussi  bien  dans  le  domaine  des  sciences  matbé- 
mali«[ues,  physiques  et  naturelles  que  dans  celui  de  fhistoire  et 
de  l'archéoloj'jie. 

ff  La  plupart  de  nos  Sociétés,  Messieurs,  ont  déjà  derrière  elles  un 
long  passé,  sur  le(|uel  elles  |»euv<'nt  poi'Ier  leurs  regards  avec  un 
légitime  orgueil.  Beaucoup  d'entre  elles  ont  célebn''  ou  s'apprêtent 
à  célébrer  h;  cintpiantième  anniversaire; de  leur  rondation.  Les  plus 
jeunes  ont  prolité  de  re\f)éi'ience  de  leurs  ainéeset  rivalisent  dar 


XXXVII 


deur  avec  elles.  Toutes,  aujourd'hui,  sauf  de  bien  rares  exceptions, 
consacrent  leurs  ressources  et  leurs  efforts  à  des  entreprises  d'une 
utilité  générale  et  souvent  d'une  étendue  et  d'une  difficulté  qui 
auraient  effrayé  les  plus  vaillantes,  quand  elles  étaient  à  leurs  dé- 
buts et  qu'elles  n'avaient  point  conscience  de  leurs  forces. 

rll  ne  m'appartient  pas.  Messieurs,  de  signaler  les  services  que 
vos  Compagnies  ont  rendus  et  qu'elles  rendent  encore  tous  les  jours 
aux  sciences  mathématiques  el  naturelles,  aux  sciences  économiques 
et  sociales.  Mais  la  Section  d'histoire  et  de  philologie,  celle  d'ar- 
chéologie et  celle  de  géographie  historique  et  descri|»tive  me  re- 
procheraient de  ne  pas  rendre  ici  témoignage  de  l'accueil  réservé 
par  elles  à  vos  travaux.  C'est  avec  la  plus  vive  curiosité  et  la  plus 
sincère  satisfaction  qu'elles  voient  s'allonger  chaque  année  la  série 
des  publications  dont  vous  enrichissez  nos  bibliothèques.  N'est-ce 
point  grâce  à  votre  propagande  que  le  respect  des  monuments  de 
tous  les  âges  a  pénétré  dans  les  différentes  classes  de  la  société? 
Et  quel  profit  la  science  de  nos  antiquités  n'a-t-elle  pas  retiré 
des  fouilles  que  vous  avez  dirigées,  des  musées  que  vous  avez 
fondés,  des  statistiques  dont  vous  avez  rassemblé  les  éléments,  des 
descriptions  et  des  dessins  que  vous  avez  publiés? 

ff  Votre  concours  n'a  pas  été  moins  utile  pour  la  conservation  et 
la  mise  en  lumière  des  textes  qui  sont  le  plus  solide  fondement  de 
notre  histoire.  C'était  pour  faire  parler  ces  muets  et  éloquents  té- 
moins du  passé  de  la  France  que  notre  Comité  fut  institué,  il  va 
déjà  plus  de  soixante  ans.  On  ne  soupçonnait  pas  alors  la  ri- 
chesse des  mines  qu'il  s'agissait  d'exploiter,  et  c'est  à  peine  si  la 
volumineuse  collection  des  Documents  inédits,  inaugurée  en  i835 
et  poursuivie  sans  défaillance  jusqu'aujourd'hui,  nous  présente 
quelques  échantillons  des  principaux  genres  de  richesses  renfermés 
dans  les  archives  et  les  bibliothèques  de  Paris,  des  départements 
et  de  l'étranger.  La  tâche  était  immense  et  l'Etat  ne  pouvait  avoir 
la  prétention  de  s'en  charger  à  lui  seul.  Au  Ministère  de  l'Instruc- 
tion publique  revient  l'honneur  d'avoir  donné  l'exemple  et  l'impul- 
sion. Mais  vos  Sociétés,  Messieurs,  peuvent  être  fières  de  l'entrain 
avec  leijuei  elles  se  sont  associées  à  l'entreprise.  Elles  ont  merveil- 
leusement compris  que,  pour  elles,  rien  n'était  plus  noble  et  plus 
utile  que  de  faire  sortir  de  l'oubli  et  de  sauver  à  tout  jamais  des 
pages  sur  lesquelles  la  société  des  siècles  passés  a  laissé  son  em- 
preinte et  son  image,  et  c'est  par  centaines  que  se  comptent  au- 


XXXVIII 


jotird'hiii  les  V(tliinies  où  vous  avez  publié,  analysé  ot  commpnté  des 
cartulaires,  des  rorrespoiidanoes,  des  coutumes,  des  legistres  do 
délibérations  et  de  ju[Teinetits,  des  comptes,  des  pouillés  ecolésias- 
li(jutM,  d('s  rôles  de  tiefs,  des  chroni(|ues,  des  mémoires  et  des 
livres  de  raison,  de  vieux  poèmes,  et  ce  qui  subsiste  des  traditions, 
des  chants  et  des  papiers  po])ulaire8.  Comment  ne  pas  vous  féliciter 
de  celte  direction  imprimée  à  vos  Iravaux? 

«  Je  crois  ôtre  l'interprète  de  l'Administration  supérieure  en  disant, 
à  roiiverfurc  du  (jono^rès,  combien  elle  est  heureuse  de  vous  voir  si 
bien  employer  les  publications  entreprises  ou  encouragées  par  elle, 
auxquelles  vous  avez  pris  Une  part  active,  pour  porter  à  la  con- 
naissance (lu  public  lettré  les  trésors  amassés  dans  nos  dépôts  pu- 
blics et  libéralement  mis  à  la  disposition  de  tous  les  travailleurs. 

(^ Maintenant,  en  effet,  vous  avez  entre  les  mains  des  inventaires 
pour  vous  guider  dans  les  dédales  des  Archives  nationales  et  de 
plusieurs  des  archives  ministérielles.  L'œuvre  de  Tlnventaire  som- 
maire des  archives  départementales,  communales  (^t  hospitalières 
se  poursuit  atec  Une  régularité  exemplaire,  sous  une  direction  qui, 
foui  en  maintenant  dans  ses  grandes  lignes  runiformité  du  plan 
primitif,  n'hésite  pas  à  accepter  ni  même  à  prescriie  les  améliora- 
tions suggérées  par  Texpérience  ou  justifiées  par  des  circonstances 
particulières. 

(T  La  collection  des  catalogues  raisonnes  ou  abrégés  des  manuscrits 
de  toutes  les  bibliothèques  de  Paris  et  des  départements  n'offrira 
bientôt  plus  la  moindre  lacune. 

"  Les  livres  imprimés  au  xv"  siècle,  dont  la  plupart  sont  aussi  pré- 
t\e\ix  que  des  manuscrits,  ont  été  patiemment  recherchés  dans 
foutes  nos  bibliofhè(|ues,  dans  les  plus  grandes  comme  dans  les 
plus  modestes,  pour  <^tre  l'objet  d'nU  »'atalogue  général,  dont  l'ap- 
parition du  preniiei'  volume  est,  en  ce  moment  niême,  saluée 
contUie  un  événement  notable  dans  Ihistoire  de  la  bibliognqdiiedes 
incunables. 

r  Vous  comprendrez  encore,  Messieurs,  mon  empressement  à  vous 
faire  part  d'une  nouvelle  à  laquelle  aucun  de  vous  ne  saurait  être 
ihdifTéhMil.  (le  n'est  prts  h  cel  auditoire  qu'il  faut  appreiulre  (|ue  la 
Bibliolhè(|UP  nationale  est  rétablissement  français  dans  lequel  se 
Conserve  le  plus  grand  nombre  de  publications  anciennes  et  mo- 
dernes, imprimées  en  France  et  à  l'étranger.  La  rédaction  du  ca- 
talogue alphabétifiue  de  toutes  ces  publications  est  terminée  depuis 


XXXIX 


un  an,  et  M.  le  Ministre  de  Ifnslruclion  piil)lique  a  bien  voulu  au- 
toriser, à  litre  d'essai,  l'impression  d'un  volume.  Aujourd'hui  uiême, 
ceux  d'entre  vous  qui  entreront  dans  notre  salle  de  travail  y  pour- 
ront voir  en  bonnes  feuilles  ou  en  épreuves  un  exemplaire  complet 
du  tome  P""  du  Catalogue  général  des  livres  imprimés  de  la  Bibliothèque 
nationale.  Il  comprend  11,067  articles,  depuis  le  mot  Aachs  jus- 
qu'au mot  Albyville.  Mais  nous  avons  aujourd'hui  sur  les  rayons 
bien  près  de  3  millions  de  volumes  ou  de  brochures,  et  le  nombre 
des  articles  du  catalogue  (articles  principaux  et  articles  de  rappel) 
ne  devra  guère  s'élever  à  moins  de  9  millions.  Avant  d'arriver  au 
terme,  il  reste  donc  une  longue  route  à  parcourir  et  bien  des  ob- 
stacles à  surmonter.  Vous  pouvez  nous  aider.  Messieurs,  à  accom- 
plir cette  lourde  tâche.  C'est  à  vous,  en  effet,  qu'il  appartient  d'ap- 
précier et  de  faire  apprécier  l'utilité  d'une  entreprise  qui  mériterait 
vos  suffrages  quand  elle  ne  devrait  avoir  pour  résultat  que  d'offrir 
un  inventaire  de  la  tîiajelire  et  meilleure  partie  des  produits  des 
presses  françaises  depuis  le  xv*"  siècle  jusqu'à  nos  jours. 

«Vous  réussirez,  n'en  doutons  pas,  à  faire  comprendre  qu'il  faut 
faciliter  à  tous  les  hommes  d'étude  l'usage  des  trésors  bibliogi'a- 
phiques  à  la  formation  desquels  tant  de  générations  ont  silencieu- 
sement travaillé  depuis  quatre  siècles.  Le  jour  oii  cette  vérité  sera 
reconnue,  les  pouvoirs  publics  s'empresseront  de  nous  mettre  à 
même  de  pousser  activement  et  de  conduire  à  bonne  fin  une  publi- 
cation tant  de  fois  réclamée  et  promise,  qui  rendra  d'immenses 
services  aux  lettres  et  fera  grand  honneur  au  pays.-n 

La  séance  est  levée  à  9  heures  et  demie,  et  les  différentes  sec- 
tions se  réunissent  dans  les  locaux  qui  leur  ont  été  affectés.  ' 

Le  Seo'étaire  de  la  Section  d'archéologie, 

R.  DÉ  Lasteyrie, 

Membre  du  Comité. 


SEANCE  DU  20  AVRIL   1897. 

SOIR. 


PRESIDENCE  DE   M.    ALKXANDRE   BERTRAND. 

La  séance  est  ouverte  à  -?.  heuies  et  demie. 

Le  bureau  est  ainsi  constitut''  : 

Président  :  M.  Alexandre  Bertrand; 
Assesseurs  :  M.  Julliot  et  M.  de  Marsy; 
Secrétaiie  :  M.  de  Lasleyrie; 
Secrétaire  adjoint  :  M.  Eugène  Lelèvie-Ponlalis. 

M.  BouRRKz,  de  la  Société  arche'ologique  de  Tourraine,  lit  une 
étude  sur  les  monuments  mégalithiques  de  Maine-et-Loire,  dont 
il  fait  passer  les  photographies  devant  les  yeux  des  membres  du 
Congrès.  Les  dolmens  et  les  allées  couvertes  sont  assez  nombreux 
dans  l'Anjou,  surtout  autoui'  de  Saumur.  L'allée  couverte  de 
Bagneux  est  l'un  des  plus  grands  spécimens  connus  de  ce  genre 
de  monuments.  L'auteur  décrit  également  les  dolmens  de  la  Ba- 
joulière,   de  la   Forêt,  de  Charié,  de  l'Etiau  et  de  Saint-Lambert. 

Les  menhirs  se  rencontrent  aussi  dans  la  même  l'égion,  mais  il 
ne  laut  pas  les  confondre  avec  les  blocs  naturels  si  nombreux  dans 
les  environs  de  Choiet.  Au  milieu  de  ces  amoncellements  de  pierres, 
il  est  impossible  de  distinguer  les  débris  d'un  monument  inég;»- 
lilhique  sans  s'exposeï'  à  commettre  une  erreur.  Les  dolmens  de  la 
région  sont  formés  de  dalles  de  schiste,  de  granit  ou  de  grès.  Les 
ci'omlechs  cl  les  alignements  sont  de  véi'itables  exceptions;  mais 
grâce  aux  lieux-dits  on  pourrait  signaler  de  nombreux  monuments 
mégalithiques  aujourd'hui  disparus.  On  compte  aujourd'hui  ^9  dol- 
mens et  3 A  menhirs  dans  le  département  de  Maine-et-Loire.  Mal- 
heureusement 56  monuments  du  même  génie  ont  été  détruits 
depuis  le  commencement  du  siècle. 

Le  P.  i)F.  L\  Croix,  de  la  Société  des  antiquaires  de  l'Ouest, 
ci>riirnuni<|iie  ;iu  Congrès  le  r('sullal  de  ses  fouilles  à   Berthouville 


—     XLI 


(Eure).  En  i83o,  M.  Taurin  y  découvrit  un  ma{[nifî([no  trésor 
d'argenterie  gallo-romaine,  et  cette  pre'ciense  collection  est  entre'e 
au  cabinet  des  médailles.  M.  Join-Lambert  et  M.  Babelon  ayant 
fait  ressortir  l'intérêt  que  pouvaient  présenter  de  nouvelles  fouilles, 
le  P.  de  La  Croix  se  mit  à  l'œuvre  au  mois  de  septembre  dernier. 
Il  découvrit  d'abord  les  fondations  de  deux  temples  enchevêtrées 
les  unes  dans  les  autres,  comme  l'indiquent  les  teintes  des  plans 
relevés  sur  place.  La  surface  du  grand  temple  couvre  k  ares,  et 
ses  fondations  se  distinguent  de  celles  du  petit  temple  par  leur 
plus  grande  profondeur.  On  y  a  trouvé  une  chambre  souterraine 
qui  pourrait  avoir  servi  aux  prêtres  à  rendre  des  oracles. 

Le  P.  de  La  Croix  suppose  que  ce  tem])le  était  dédié  au  Mercure 
de  Canetum.  L'édifice  fut  détruit  sans  doute  vers  le  milieu  du 
m*  siècle,  au  moment  de  la  première  révolte  des  Bagaudes.  Sur 
ces  ruines,  on  éleva  un  nouveau  temple,  moins  bien  construit.  A 
une  certaine  distance  des  temples  se  trouvait  un  puits  très  pro- 
fond qui  vient  d'être  déblayé.  Profond  de  70  mètres  et  large 
de  1  m.  10,  ce  puits  avait  servi  à  extraire  de  la  marne  au  moyen 
âge,  mais  au  fond  le  P.  de  La  Croix  a  trouvé  une  clef  romaine,  la 
manivelle  du  treuil  primitif,  une  petite  houe,  un  grappin  et  la 
chaîne  d'un  seau.  Les  fouilles  ont  également  permis  de  recon- 
naître les  substructions  d'un  vaste  théâtre  qui  pouvait  contenir 
5,000  personnes.  Les  gradins  étaient  en  bois,  et  les  vestiges  de  la 
scène  sont  encore  visibles. 

Entre  Berthouville  et  le  hameau  du  Villeret,  le  P.  de  La  Croix 
a  pu  fixer  l'emplacement  de  Canetonnum.  Cette  petite  ville  gallo- 
romaine  était  entourée  de  \ oies  antiques  et  possédait  un  temple,  un 
théâtre,  de  nombreuses  habitations  et  des  puits  foit  cuiieux.  Ber- 
thouville continue  à  être  le  siège  d'un  pèlerinage  très  fréquenté  qui 
a  dû  succéder  aux  pèlerinages  païens  du  Villeret.  Le  P.  de  La 
Croix  termine  cette  intéressante  communication  en  comparant  les 
découvertes  de  Sanxay  et  celles  de  Canetonnum'''. 

M.  LE  Président  fait  ressortir  l'intérêt  considérable  des  fouilles 
du  P.  de  La  Croix,  qui  mérite  toute  la  reconnaissance  des  archéo- 
logues. 

M.  DE  Saint-Vexant,  correspondant  du  Comité,  lit  une  élude  sur 

'"  Voir  ci-après,  p.  •yi,  le  texte  de  cette  communication. 


XI.Il 


les  Vollvps  \rpronii(|uos  ot  sni'  les  lificcvs  de  roltc  i^MipIndc  rcltique 
dans  la  n-ffion  du  Gard. 

Lauteur  n  ('liidié  les  sépultures  des  Volkes,  (|ui  brûlaient  leur 
morts,  comme  h;  prcuivont  les  traces  d'inciuéralion  qu'il  a  relevées. 
I/uncdos  sépultures  les  plus  curieuses  a  élé  ddcouverle  à  Mimes,  en 
i8()i,  pai-  M.  Viornes.  Elle  se  I couvait  à  o  m.  70  de  pcoCondeur  et 
conteuait  deux  grandes  am])liore8  protége'es  par  une  laige  dalle, 
une  épo'e,  des  boucles,  deux  lers  de  lance  bien  conserve's.  L'épée 
mesui'e  1  m.  10  et  la  lame  n'a  ])as  moins  de  o  m.  90  de  longueur; 
le  fourreau  est  brisé;  on  a  pu  leconstituer  un  crocbet  à  belière. 

M.  de  Saint-Venant  énumèie  les  résultais  des  fouilles  faites  dans 
17  séj)ultures  de  \olkes  Ar(''comi(jueH.  Toutes  ces  tombes  ont 
fourni  des  armes  et  notamment  i*î  épées,  9  umbo,  i3  fers  de 
lance,  des  couteaux,  des  tibules,  (b^s  bracelets  et  des  poteries. 
La  longueur  des  épées  varie  de  o.  m  H6  à  1  m.  10.  (les  dimen- 
sions dépassent  de  beaucoup  celles  des  épées  gauloises  trouvées 
dans  b'  Gber  et  dans  la  Marne.  On  n'a  recueilli  des  monnaies  que 
dans  une  seule  tombe,  et  les  fouilles  n'ont  fait  d(;couvrir  aucune 
séjiulture  féminiue.  L'auteur  signale,  en  outre,  les  ()bj<Ms  trouvés 
autour  des  enceintes  préliistoriques  de  la  région,  (fui  sont  limitées 
par  des  murs  cyclopéens  en  j)ierre  sèche.  On  peut  rapjiiocbei-  les 
enceintes  du  (xard  de  l'oppidum  du  mont  Beuvrey  en  comparant 
tes  poteries  et  les  métbodes  de  construction  des  murs.  Ges  camps 
retranchés  semblent  appartenir  à  une  époque  (]ui  a  précédé  de 
bien  peu  la  conquête  romaine  (^). 

M.  Imbert  donne  quebjues  détails  sur  l'eiiceiiilc  de  Nages,  ([ui 
présente  des  caractères  tout  à  fait  particuliers. 

M.  DE  NussAG,  de  la  Société  archéologique  de  la  Gorrèze,  lit  un 
mémoire  sui-  les  fontaines  du  Limousin,  qui  sont  l'objet  d'un  culte, 
de  légendes  et  de  pratiques  \ariées.  L'histoire,  l'hagiographie  et  les 
sciences  médicales  ont  de  nombreux  rapports  avec  ces  rites  popu- 
laires. Après  avoii'  examiné  les  curieuses  singularités  du  culte  des 
eaux  dans  le  Limousin,  M.  de  iNussac  les  étudie  au  point  de  vue  de 
la  persistance  des  traditions  païennes  et  du  symbolisme  chrétien ('•^). 

M.  Imbickt  lit,  au  nom  de  M.  d'Abzac,  une  note  sur  la  survivance 
des  dolmens  en  Limousin.  Les  pierres  tombales  de   la    région  re- 

"^  Ce  mémoirp  sera  inséré  in  e.rli'nsu  dans  le  fhilletin. 
'*'   Voir  ri-a|in";.  11.  i.^)o,  le  lexlf  de  cp  ménjoirN-, 


XLIM     

posent  sur  ({uatie  jjiecis,  comme  les  monuments  mégalithiques. 
L'auteur  cite  les  dispositions  des  tombes  dans  plusieurs  cimelières 
de  la  réjjion. 

M.  LE  Président  fait  remar(|uej'  que  les  supporls  de  ces  lombes 
peuvent  tout  aussi  bien  s'expliquer  par  la  ne'cessite'  de  pre'servei' 
la  dalle  de  Thumidite'. 

Divers  membres  signalent  des  pierres  oià  Ton  dépose  les  cercueils 
pour  permettre  aux  porteurs  de  se  reposer  le  long  des  roules  ou  à 
l'entrée  des  villages  du  Limousin. 

M.  Delort,  professeur  au  collège  de  Saint-Claude,  lit  une  étude 
sur  une  sépulture  gauloise  découverte  à  Belliguat  (Ain).  Cette 
tombe  renfermait  un  torque,  une  ceinlure  formée  d'une  plaque 
estampée,  un  anneau  et  des  bracelets  dont  l'auteur  décrit  les  orne- 
ments. Le  squelette  inhumé  était  celui  d'un  jeune  homme. 

M.  LuGiiET,  professeur  à  TUniversité  de  Poitiers,  présente  au 
Congrès  les  photographies  de  trois  hachettes  en  fei'  et  en  bronze, 
qui  sont  ornées  d'une  tête  barbue,  d'un  lion  accroupi  et  d'un 
personnage.  Des  rinceaux  de  feuillages  ornent  les  deux  faces  de  la 
hachette.  L'auteur  prouve  que  ces  objets  ne  sont  pas  assez  lourds 
ni  assez  solides  pour  avoir  un  caractère  défensif.  Il  suppose  que  ce 
sont  des  hachettes  d'apparat  d'origine  Scandinave. 

M.  Luguet  décrit  ensuite  un  monument  préhistorique  découvert 
au  bois  de  la  Folie,  à  Pouzauges  (Vendée)  et  qu'il  croit  être  un 
autel.  C'est  un  bloc  posé  sur  deux  pieds;  son  existence  explique  la 
tradition  qui  représente  le  bois  de  la  Folie  comme  une  enceinte 
sacrée.  L'assemblage  des  pierres  forme  un  canal  (fui  se  rétrécit. 

Divers  membres  discutent  l'origine  du  mol  Folie  appli(|ué  à  cer- 
tains lieux-dits.  Les  uns  rapprochent  ce  mot  de  celui  delà  FemlJée, 
les  autres  y  voient  l'indice  d'un  lieu  de  réjouissance. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  et  quart. 

/>e  Serréttiirp  de  la  Section  d'archpologie , 

H.  DK  Lasteyrie, 

Memlire  du  CoiiJlé. 


XMV 


SEANCE  DU  21   AVRIL  1897 

MATIN. 


IMIKSIDENCE    0  K    M.  C  II  A  HO  (I I  M,  l.  T 

]ji\  s('an('(>  est  oiivorto  à  9  Ikmuos. 

M.  K()M\\,  corrospoiulant  du  Comilô.  sigiinlp  trois  églisos  du 
{lt'pail«'iiienl  des  Haulcs-Mpcs  (|u'ii  serait  util(^  de  classer  pai'ini 
les  monuments  historiques.  Ces  monuments  religieux  ont  un  cn- 
rarlère  roman  très  curieux,  bien  que  leur  construction  se  place  au 
xv""  et  an  xv!"  siècle.  Il  s'agit  des  églises  de  Vill(*-Vallouise,  de  \«''- 
vaclie  et  de  Largentière.  A  Ville-Vallouise,  le  portail .  du  xvi*  siècle, 
les  fonts  baptismaux,  datés  de  1 5 18,  la  chapelle  funéraire  de  la 
famille  de  Moniorcier,  ini'ritent  d'attirer  Tattenlion.  A  INévache,  un 
curieux  vitrail  du  xv*"  siècle  vient  d'être  détruit.  A  Largentière, 
une  peinture  murale  datée  de  1 5 1  (i  icprésente  les  Vices  et  les  Vertus. 
L'auteur  précise  également  les  dates  des  églises  des  Cordeliers 
d'Embrun,  de  Saint-Sauveur,  des  Orres,  de  Saint-Chaffrey,  deis 
Vigneaux,  de  Saint-Crépin ,  de  Guillestre,  du  Grand-Villard  et  du 
Pu\ -Saint-Pierre,  bâties  de  161  3  à  ifiSi.  Les  voûtes  en  berceau 
de  la  iief,  les  fenêtres  et  les  portes  en  plein  cintre,  les  porches  et 
les  chœurs  carre's  voûtés  d'ogives,  les  clochers  terminés  par  une 
lîèche  octogone  portent  l'empreinte  du  style  en  usage  au  xii*"  siècle, 
mais  les  moulures  et  d'autres  détails  prouvent  (jue  ces  édifices  ne 
sont  pas  antérieurs  au  xv*  et  au  wi""  siècle. 

M.  Léon  Pi.ANcouAiu),  de  la  Commission  des  antiquités  de  Seine- 
et-()ise,  lit  une  étude  sui"  les  fontaines  sacrées,  les  pèlerinages  et 
les  superstitions  du  Vexin.  Les  sources  vénérées  se  trouvent  surtout 
dans  le  voisinage  des  voies  romaines,  autour  de  Gisors  et  de  Chau- 
mont,  ce  (|ui  semble  indiquer  la  survivance  des  traditions  païennes 
concernant  le  culte  des  fontaines.  L'auteur  donne  qufdques  détails 
sur  les  pèlerinages  (le  Saint-Aubin  d'Arronville,  de  Saint-Clair  de 
Frétnin\ille,  de  Saint-Clair  de  Conrnav,d<'  Sainl-Leu  et  de  Saint- 


Giiles  à  LesseviUe,  de  Nolie-Dame  de  Ve'theuil,  de  N'otie-Daine 
la  De'sire'e  à  Saiiil-Martiii-la-Gareuiie,  de  Saint-(ierniaiii  de  Cléry, 
l'un  des  plus  anciens  sanctuaires  de  la  contre'e ,  et  de  Sainl-Léjjer 
à  Boissy-l'AiHerie. 

M.  Georges  Musset,  bibliothécaire  de  la  ville  de  La  Rochelle, 
rend  compte  des  fouilles  exe'cute'es  autour  de  la  pile  romaine  de 
Villepouge  (Charente-Inférieure).  Ce  monument  appartient  à  une 
catégorie  d'édifices  que  Ton  a  souvent  étudiés,  et  qui  ont  donné 
lieu  aux  hypothèses  les  plus  diverses.  Tantôt  on  les  a  considérés 
comme  des  tombeaux,  tantôt  comme  des  fanaux.  M.  Musset  a 
d'abord  constaté  que  le  soubassement  de  la  pile  mesurait  i  o  mètres 
de  côté;  puis  il  a  reconnu  que  cette  pile,  précédée  d'une  enceinte, 
était  formée  d'un  blocage  dépourvu  de  cavité  intérieure  ou  souter- 
raine, comme  la  pile  voisine  d'Ebéon,  qui  est  éventrée.  En  con- 
tinuant les  fouilles,  on  a  découvert  la  tête  d'une  statue  de  femme 
de  l'époque  gallo-romaine.  Cette  tête  mesure  o  m.  60  de  hauteur; 
elle  était  percée  de  deux  trous  qui  devaient  servir  à  fixer  une  cou- 
ronne ou  un  autre  attribut.  Dans  le  voisinage  de  la  pile,  M.  Musset 
a  trouvé  des  tablettes  de  plomb  on  des  Ibiniules  magiques  sont 
niavées  en  caractères  romains.  M.  .luUian,  qui  a  déchiffré  ces  ta- 
blettes, est  d'avis  qu'elles  reproduisent  le  texte  d'une  imprécation 
judiciaire.  Le  plaideur  faisait  appel  à  Pluton  et  à  Proserpine  pour 
gagner  son  procès.  Enfin  quelques  monnaies  du  11"  siècle  ont  été 
trouvées  au  cours  des  fouilles.  Quant  à  la  destination  de  la  pile. 
M.  Musset  remarque  qu'elle  sert  de  limite  à  trois  comtés  et  peut- 
être  à  plusieurs  pagi.  Les  fouilles  de  Villepouge  confirmeraient 
donc  l'opinion  de  M.  Lièvre  qui  soutient  que  les  piles  n'étaient 
pas  des  mausolées,  mais  des  monuments  d'un  caractère  religieux  (^). 

M.  l'abbé  BossEBOEUF  considère  les  piles  comme  le  piédestal  de 
statues  de  divinités  ou  de  personnages  dont  on  voulait  perpétuer  le 
souvenir.  La  tête  de  la  statue  trouvée  au  pied  de  la  pile  de  Ville- 
pouge lui  paraît  confirmer  cette  hypothèse. 

M.  NicoLAï,  après  avoir  résumé  les  intéressants  travaux  de 
M.  Lièvre  sur  la  question ,  décrit  les  piles  de  Peire-Longue  et  de 
la  Tourasse  (Lot-et-Garonne).  11  est  d'avis  que  toute  hypothèse  sur 

"  )  oir  ci-après,  |j.  79,  h'  tcvle  de  ':r  iiiëiuoirc. 


la  destination  des  piles  est  pre'mature'e,  mais  il  l'ait  remarquer  que 
les  piles  se  trouvent  sur  le  bord  des  voies  romaines.  Si  ces  monu- 
ments oui  éti'  robjel  d'un  culte  au  vi'"  siècle,  les  [)iles  ont  pu  servir 
de  limite  avant  d'avoii-  été  vouées  à  telle  ou  telle  divinité. 

M.  GoiGNARD  signale  une  pierre  contenant  une  niche  trouvée 
dans  de  cimetière  gallo-roniain  du  Pressoir-Berry  (Loir-et-Cher). 
11  suppose  (jue  cette  pierre  avait  la  même  destination  qu'une  [tile, 
caries  piles  renlernient  éj/alement  des  niches.' 

W.  labhé  BossKBOKiK  développe  quehjues  arguments  pour  prouver 
que  la  construction  des  piles  est  antérieure  au  vi*"  siècle. 

M.  Lièvre  indique  les  raisons  qui  lui  permettent  de  considérer 
les  piles  comme  des  simulacra,  car  ce  mot  latin  ne  s'est  ])as  tou- 
jours appliqué  à  des  statues.  Ainsi,  Tacite  considère  les  m<'nhirs 
comme  des  simulacra.  Si  Ton  admet  que  les  piles  sont  des  monu- 
ments religieux,  il  faut  leur  maintenir  la  qualification  de  fanum. 

M.  labbé  BossEBOKUF,  de  la  Société  archéologique  de  Touraine, 
lit  une  note  sur  l'étole  de  saint  Pol  de  Léon  conservée  dans  une 
chapelle  de  Tîle  de  Batz.  dette  ('tôle,  (ni  soie,  (;st  faite  d'un  tissu 
oriental.  C'est  un  morceau  d  étoile  qui  a  servi  à  envelopper  des  re- 
liques. On  peut  l'attribuer  au  \if  siècle,  en  la  comparant  à  des 
mosaïques  ou  à  des  tissus  du  même  genre  ornés  de  cavaliers. 

Vi.  l'abbé  BossEBOKUK  cite  quelques  fiagmenis  inédits  debC(m4)Les 
du  chàleaii  d'Amboise  conservés  à  l'hôtel  de  ville  d'Aniboise.  (]es 
comptes  indiquent  une  peinture  comiiuindée  par  Catherijic  de  Mé- 
dicis;  mais  le  nom  de  l'artiste  est  malheureusement  coupe  et  de- 
meure inconnu. 

La  séance  est  levée  à  1 1  heures  et  demie. 

Le  Secrélaire  de  In  Scrhmi   d'arché'ditgie , 

B.  Di;  Lastkvhie, 

Meinbic  (Ui  (ioiuitù. 


SEANCE  DU  -il   AVRIL   18^7. 

SOIR. 


PRESIDEPiCE   DE  M.   EDMOND   LE   BLANT. 

La  séance  est  ouverte  à  2  heures. 

M.  PiETTE  présente  une  statuette  en  ivoire  découveite  à  Brassem- 
pouy  (Aisne).  Cette  figurine,  dessinée  par  M.  IMilov,  parait  re- 
monter à  l'époque  préhistorique,  car  elle  gisait  au  milieu  d'osse- 
ments de  mammouth. 

M.  NicoLAÏ ,  membre  de  la  Société  archéologique  de  la  Gironde , 
fait  une  communication  sur  les  puits  funéraires  trouve's  au  Mas- 
dWgenais.  Cette  station  gallo-romaine  occupait  le  centre  d'un  vaste 
camp  retranché  limité  par  deux  piles.  Un  y  a  trouvé  des  poteries, 
des  monnaies,  un  sarcophage  de  marbre,  une  inscription  romaine 
et  de  nombreuses  substructions  antiques.  Près  du  Mas,  le  cimetière 
de  Saint-Martin  renferme  des  puits  funéraires  très  curieux.  La  sé- 
pulture se  faisait  en  creusant  une  fosse  oiî  rpn  déposait  Tamphore 
contenant  les  cendres  avec  d'autres  vases  funéraires.  Ces  fosses, 
profondes  de  1  m.  (3o,  ont  la  forme  dune  marmite.  Pour  en 
durcir  les  parois,  on  allumait  un  foyer  avant  de  descendre  l'am- 
phore. En  vidant  ces  puits,  on  trouve  des  silex  taillés,  des  mâ- 
choires, des  débris  de  bronze,  des  monnaies.  A  la  surface  du  sol, 
on  avait  bétonné  l'orifice  afin  de  protéger  les  sépultures.  M.  Ni- 
colaï  compare  ces  fosses  à  celles  du  Bernard,  en  Vendée.  Ce  qui  Ta 
frappé,  c'est  le  mélange  des  objets  gaulois  et  des  poteries  romaines. 
En  continuant  les  fouilles,  M.  de  Luppé  a  découvert  un  puits  par- 
faitement conservé,  qui  renfermait  cinq  vases,  desollœ,  des  patères 
sigillées,  une  monnaie  de  Constantin  le  Grand,  une  statue  de 
de'esse-mère  en  terre  cuite.  Des  briques  posées  à  plat  protégeaient 


lOiilicc.  Les  vases  ne  so  trouvaÙMit  pas  au  foiul  du  [uiils,  profond 
de  U  lu.  (jo,  roninip  au  Beniaid,  mais  à  une  faible  dislance  du 
sol.  On  peul  altiihuei'  la  plu[)ait  de  ces  tombes  au  iiT  siècle.  Les 
puits  funéraires  de  Saint-Martin  prouvent  que  les  objets  jetés  péle- 
inèle  an-dessus  des  vases  funéraires  proviennent  d'un  l'ile  reli- 
gieux. On  conibiait  les  fosses  après  la  sépulture  avec  les  reliefs  du 
repas  funèbre  et  des  poteries,  amphores,  coupes  et  bols  qui  avaient 
servi  aux  assistants C. 

\l.  i)K  l)K\i  iiKPAiiiK  signale  un  piiils  funéraire  crcu  s  dans  le  roc 
el  semblable  à  ceux  de  Saint-Martin.  Ce  puits,  décrit  dans  le  Bul- 
letin monumental,  se  trouve  à  Prime!  (dher). 

M.  le  cliiiiioinc  Pdttikh  C()Mimiiiii(|in;  au  (ionjjrès  les  photogra- 
phies du  trésor  dt;  Grandsehe,  à  Kouillac  (Tarn-et-Garonne).  (î(^ 
trésor  renferme  des  relicjnaires  très  remarquables  du  commence- 
ment du  xiif  siècle.  Il  signale  également  une  statue  reli(|uaire  du 
\v*  siècle  cojiservée  à  Lasbordes.  I^]lle  représente  saint  Christophe 
portant  l'Enfant  .lésus  sur  son  épaule.  Les  draperies  de  cette  statue 
sont  en  aigeni  repoussé  et  les  mains  fuient  fondues  et  riilnucliées 
au  biniii.  M.  le  chanoine  INiltier  possède  dans  sa  collection  un 
buste  reli(|uaire  du  \vi-  siècle  provenant  de  Sainl-\icolas  de  Tou- 
louse. Lnliii  il  d(''ci-il  <[uel(|iies  pieries  gi'avées  antifiiu-is  (jui  or- 
nai<Mii  les  i-eliquaires  du  moyen  âge  dans  la  rc^gion  de  Toulouse'-^. 

Ai.  le  cbanoin*!  Potlier  lit  ensuite  une  étude  sur  une  inscriplion 
du  XIII*  siècle  en  roman  et  en  latin,  provenant  de  l'abbaye  de  Belle- 
perche.  Cette  inscri])tion,  datée  de  19/1  >î,  est  ainsi  conçue  : 

TU  nt'l  MIES,  SAPIAS  QtiE  TU  SlilîAS 

SO  gUK   SOI,  E  80  QUE   ES,  EU  KUI.  B'  DE 

CUSORN.   DIGAS  PEK  MI  PATER  NOSTER.  ANNO  DOMINI 

M°  ce"  XLII.  ASSIGNAVI  SUPER  ORTUM   TO- 

LOSE  CONVEXTUI  BELI-EPERTICE  CON- 

VIVIDM   UNUM  ANNUATIM  QUOD   EST   AGEN- 

DUM  NEC  OliMITTATlR. 


'"   Voir  ci-a|tn'!s,  p.  SA,  !«•  loxlc  de  ce  iiKîinoiii-. 

'-'   \oir'  ri-après,  p.  J^ij),  le  lexlr  di'  adU:  coininuiiirulRiii, 


XLIX    

C'est,  011  io  voit,  [o  mort  Bertrand  ou  Bernard  de  Ciizoru  qui 
inlerpeile  le  passant,  iui  rappelle  que  la  mort  le  frappera  égale- 
ment un  jour,  et  lui  apprend  qu'il  a  fondé  un  repas  annuel  en  fa- 
veur des  religieux  de  Belleperche.  Rien  n'est  plus  commun  que  la 
formule  par  laquelle  commence  l'inscription.  M.  le  chanoine  Pot- 
tier  en  cite  de  nombreux  exemples. 

M.  Héron  lit  une  note  sur  une  fabrication  prive'e  de  doubles  à 
Bouen,  en  1689.  Ce  fait  lui  a  été  révélé  par  une  plaquette  intitulée 
la  Muse  normande.  L'atelier  monétaire  se  trouvait  près  de  l'église 
Saint-Vivien.  Les  doubles  étaient  mal  fabriqués;  et  comme  leur 
émission  donna  naissance  à  de  nombreuses  plaintes,  le  Parlement 
s'en  émut  et  rendit  un  arrêt,  le  U  mars  i63(),  pour  interdire  la 
fabrication  et  la  circulation  des  doubles  qui  ne  seraient  pas  con- 
formes aux  ordonnances.  Ces  monnaies  étaient  fabriquées  par  un 
certain  Jean  Forest,  qui  avait  établi  u»n  atelier  secondaire  à  Ma- 
romme''^ 

M.  EuDKs,  architecte,  lit  un  mémoire  sur  maître  Huguet  et  les 
iniluenccs  françaises  dans  les  constructions  de  Batalha,  en  Portugal. 
Ce  monastère  fut  fondé  aussitôt  après  la  victoire  rempoj'tée  en  ce 
lieu  par  le  roi  de  Portugal  Jean  P'',  en  i385.  L'église  et  la  cha- 
pelle de  Batalha  sont  un  chef-d'œuvre  d'élégance  et  de  légèreté.  H 
est  évident  que  ces  monuments  furent  élevés  par  un  architecte 
étranger,  car  l'église  de  Batalha  est  le  premier  monument  gothique 
du  Portugal,  qui  ne  possédait  aucune  école  d'architecture  au 
xiv''  siècle.  D'après  Barboza,  l'église  de  Batalha  serait  l'œuvre  d'un 
artiste  portugais  nommé  Dominguez,  mais  M.  Eudes,  à  l'aide  de 
diverses  citations,  restitue  à  maître  Huguet,  artiste  français,  l'hon- 
neur d'avoir  construit  l'église,  la  chapelle  et  le  cloître  de  Batalha. 
On  peut  supj)oser  que  maître  Huguet  eut  pour  successeur  son  fils, 
car  la  direction  française  dura  un  demi-siècle.  Ces  artistes,  aidés 
par  un  peintre  verrier  nommé  Guillaume  Beaulieu,  préparèrent 
l'avènement  du  style  manuélin.  Maître  Huguet  devait  être  origi- 
naire de  la  Normandie,  car  l'église  de  Batalha,  et  surtout  le  croi- 
sillon sud,  rappelle  l'architecture  gothique  de  cette  province ('-'. 

"   Voir  ci-apri'.s,  p.  (jG,  le  texlc  de  ce  iiiéiiuiire. 
-'   Voir  ci-ajtrès,  p.  1,  l<'  Icvlu  de  ce  mémoire. 

AllCUÉoLOGIE.  |> 


M.  Eugène  de  Bkaurki'aiiik,  do  la  Société  des  antiquaiivs  de 
Nornuiiidie,  donne  Icctnro  d'uno  notice  sur  les  peintures  murales 
(le  réjjlisc  de  Hénouvillc,  |uès  de  Oacn.  Ces  pointures  représentent 
des  sçèaes  de  Teuler,  où  les  soullrauces  des  damnés  sont  figurées 
d'uue  manière  très  réaliste.  On  voit  à  roté  la  roue  de  la  vie.  ([ui 
symbolise  les  âges  de  Texistence  humaine.  L'konune  monte  à  la 
conquête  du  pouvoir  jusqu'au  jour  oi*i  il  est  précipité  du  faîte  des 
grandeurs.  M.  de  Beaun'paire  signale  d'autres  exemples  de  celte 
roue  de  fortuiie  représentée  à  Saiul-Elieune  de  Beauvais,  à  la  ca- 
thédrale d'Amiens,  dans  des  fresques  et  dans  des.  manuscrits.  Les 
peintures  de  l'église  de  Bénouville  remontent  à  la  fin  du  xy"  siècle, 
comme  rindi(|uent  les  costumes  des  personnages  el  les  inscriplions 
des  phylactères'^'. 

M.  Jules  Gauthikh,  archiviste  du  Douhs,  l'oit  une  communica- 
tion sur  le  temple,  de  la  Fortune  à  Besançon.  La  topographie  an- 
li(pie  de  Vesonlio  est  assez  mal  connue,  uuiis  on  sait  que  le 
(Ihamp  d(î  Mars  icnlei-mait  encore  au  xvif  siècle  des  suhstructions 
romaines  utilisées  pour  bâtir  les  fondations  de  Téglise  des  (îa- 
pucins  en  1607.  En  18/17,  ^*  construction  d'une  caserne  y  a  lait 
rencontrer  d'autres  ruines  importantes.  Les  débris  du  temple  de  la 
Fortune  sont  placés  sous  le  jardin  de  Thôpilal.  En  iri35  et  en 
1367,  la  donation  de  deux  pièces  de  vigne  à  Tabbaye  de  Saint-Paul 
désigne  sous  le  nom  de  Fortunia  le  lieu-dit  oiî  se  trouvaient  ces 
terres,  situées  sur  remplacement  du  Champ  de  Mars.  Il  est  donc 
inexact  de  prétendre,  comme  Tout  fait  |)liisicuis  éiudils,  que  le 
temple  du  Champ  de  Mars  était  dédié  à  Mercure;  les  chartes  si- 
gnalées par  M.  Gauthier  ne  pcrmoltent  plus  de  douter  qu'il  ne  fût 
consacré  à  la  Fortune'-'. 

M.  Léon  Coutil,  correspondant  du  Comité,  lit  une  note  sur  une 
sépulture  gallo-romaine  à  incinération,  découverte  à  Bléville,  [)rès 
du  Havre.  Celte  tombe  renfermait  deux  fioles  en  verre  et  un  bol  de 
la  même  matière.  H  signale  ensuite  plusi(Mirs  fibules  en  bronze 
émaillé  du  musée  de  Rouen,  (pii  proviennent  des  Andelys.  Le  pro- 
cédé de  fabrication  à  l'aidt;  des  pâtes  de  \erre  est  idenlitjue  à  celui 

'•>   Voir  ci-a[)n'>,  p.  1  i(\,  le  lc\lo  de  ce  iiiénutire. 
'-'  Voir  ci-aprrs,  p.  (Wi,  le  lc\le  dv.  ce  méiiioiri". 


Ll 


des  lîbiilcs  du  Caucase.  II  est  donc  probable  que  réniaiHeiie  lut 
pratiquée  par  des  populations  d'origine  orientale  qui  gagnèrent  la 
France  par  la  vallée  du  Danube. 

M.  Coutil  signale  Tintérêt  que  piésenteraient  des  touilles  sur  le 
territoire  de  Pitres  (Eure),  dont  rinipoitance  fut  considérable  à 
répo(|ue  carlovingienne.  En  i  83G,  on  y  a  trouvé  un  balnéaire  cu- 
rieux par  les  graffitcs  qu'il  renferme.  En  i8(3o,  les  débris  d'un  la- 
raire  furent  recojinus  à  Pitres  par  l'abbé  Cochet.  Enfin,  l'auteur 
présente  au  Congrès  une  petite  Vénus  en  terre  cuite,  les  pieds  d'une 
autre  statuette  et  des  fibules  Scandinaves,  le  tout  découvert  à  Pitres. 
En  effet,  les  Normands  firent  un  séjour  en  ce  lieu  a[)rès  les  rois 
carlovingiens. 


La  séance  est  levée  à  5  heures. 


Le  Secrétaire  de  la  Section  d'arclie'(jlogie, 
R.    DK   L/VSTKYKIE, 
Membre  du  Coiuilë. 


SEANCE  DU  -i-J  AVRIl.   IcSDV, 


JIATIiN. 


riii:siDi;NC,i':  dk  m.  iîarklo?;. 


La  séance  est  ouverlo  à  9  heures. 

M.  SciiwAJ!,  bil)li()lli(''caii('  à  la  Bibli()tliè([iic  iialiouale,  lit  un 
mémoire  sur  les  épilaplics  liél)raï(| nos  conservées  en  France,  notam- 
ment à  Arles,  à  Dijon,  à  Màcon.  Il  sijpiale  surtout  rinscription  de 
Béziers  datée  du  16  juin  116/1,  (|ui  ne  rompicnd  pas  moins  de 
douze  lignes.  A  Aimes,  à  Vienne,  à  Narhonnc,  à  Aucli,  à  Toulouse, 
à  (iaipentras,  à  Paris,  à  Limav  (Seine-et-Oise),  Al.  Schwab  in- 
dique d'aulrcs  épitaphes.  lia  (h'chiirré  trois  inscriptions  hél)iaï(|ues 
à  Mantes-sur-Seine,  datées  de  l'îliS  et  de  i9()9.  A  Senneville, 
piès  de  Mantes,  deux  nouvelles  inscriptions  oui  été  découvertes 
[•('ccmment  par  rinsliinteur  de  la  couiiuiine.  M.  SchwaI)  décr-it  en- 
suite ([uel(]ues  {{ralliles  qui  se  trouvent  à  Monlreuil-Bonnin,  à  Saint- 
Paul-Trois-(;hàteau\,  à  Angius,  à  Issoudun  et  à  Alfjer.  Le  total  des 
textes  connus  ne  dépassait  pas  sept  en  i85i  ;  M.  de  Lonjfpérier  a 
porté  ce  nombre  à  cin(|iiante.  Grâce  au\  recherches  de  M.  Schwab, 
on  connaît  aujourd'hui  cent  (piaranle  inscriptions  bébraïques  du 
moyen  âge''). 

M.  MoiiKi,  (Iccnl  (b'ii\  ^cpidliires  «[auloiscs  Icniinines  découvcrics 
à  Hurlus  et  à  Sainl-Jean-sur-ïourhe  (Maine).  Ces  sé|)ullui'es  oui 
loMi  ni  deux  t(ir(|U('S  de  bronze  dont  Tuu  (îst  orné  de  tèles  fantas- 
li(|ii('s,  deux  parures  eu  \errolerie,  des  fibules  el  tles  bracelets.  Il 
présente  égalciiiciil  au  Congrès  un  tor(|ue  (jui  icjiréscule  un  serpent 
se  mordant  la  (lucue.  C'est  un  modèle  tout  à  fail  m)u\eau  découvert 
à  Ucims  cl  (jui  complète  les  130  lor([ues  de  sa  colleclion  particu- 
lière. 


\i)ii'  ri-;i|»rf',s,  |).    17*^,  l<'  li'xlf  (il'  II:  iinjinoiri;. 


M.  l'ii.i.ov.  (I(^  la  Soci(''l(''  acîHleinitjiic  de  Saiiil-Qiiciilin  .  lil  un 
mémoire  sur  ies  verres  francs  à  emblèmes  clm-tiens.  H  signale 
d'abord  les  coupes  découvertes  en  1866  à  Mayod  et  à  Anguilcourt- 
le-Sait  (Aisne).  Les  mêmes  fouilles  ont  fourni  plusieurs  monnaies 
d'or  et  d'argent  frappées  par  les  Francs  à  l'imitation  de  celles  des 
empereurs  d'Orient.  H  rappelle  les  trouvailles  du  même  genre 
faites  à  Envermeu,  à  Arcy-Sainte-Restitute  et  à  Andrésy. 

Les  morts  qui  les  possédaient  avaient  un  mobilier  funéraire 
du  même  type  que  celui  du  tombeau  de  (Hiildéric. 

Il  en  conclut  qu'il  faut  iaire  desreiulrc  ces  sépuitui-es  à  la  pre- 
mière moitié  du  vf  siècle. 

Parmi  ce  nmbilier,  on  remarque  beaucoup  de  verres  dont  l'or- 
nementation est  faite  en  émail.  Des  bijoux  de  ce  temps  ont  aussi 
reçu  une  décoration  d'émaux.  L'art  de  l'émaillerie,  qui  était  floris- 
sant dans  la  Gaule  belgique  au  m"  siècle,  s'est  donc  perpétué  chez 
nous  dans  les  temps  barbai-espar  les  verriei's,  qui  étaient  en  même 
temps  émailleurs. 

Sur  un  certain  nombre  de  ces  verres,  on  \oit  imprimé  en  relief 
le  monogramme  du  Christ.  M.  Frédéric  Moreau  en  a  trouvé  dans 
l'arrondissement  de  Château-Thierry.  Le  musée  de  Xamur  en  pos- 
sède aussi  de  forts  beaux.  Au  début  du  m"  siècle,  les  populations 
étaient  donc  déjà  converties  au  christianisme,  et  si  on  trouve  des 
chrétiens  si  loin  de  Reims  où  a  eu  lieu  le  baptême  de  Clovis,  il 
faut  en  conclure,  avec  les  historiens  .lunghans  et  Kurth  ,  que  c'est 
surtout  aux  prédications  des  saints  évêques  et  missionnaires,  dont 
la  plupart  ont  été  béatifiés,  qu'on  doit  ces  conversions (^'. 

M.  VvuviLLÉ,  de  la  Société  archéologique  de  Soissons,  présente 
au  Congrès  un  inventaire  des  monnaies  gauloises  recueillies  dans 
l'arrondissement  de  Soissons.  Il  résume  les  découvertes  de  M.  Fré- 
déric Moreau  au  point  de  vue  monétaire,  et  décrit  les  1,821  'mon- 
naies trouvées  dans  l'enceinte  de  Pommiers.  Ces  fouilles  ont  donné 
surtout  des  monnaies  à  la  légende  de  CRICIUV,  dans  la  propor- 
tion de  i3  et  de  h(j  p.  100 ,  et  d'autres  monnaies  à  tête  de  Janus. 
M.  Vauvillé  prouve  que  les  monnaies  de  CRICIRV,  qui  passe  pour 
avoir  été  un  chef  des  Suessions,  se  rencontrent  rarement  chez  les 
Bellovaques ,  tandis  qu'elles  sont  très  fréquentes  dans  les  limites 

^''  Voir  ci-après,  p.  ai8,  1p  texte  de  ce  mémoire. 


I-IV 


(il'  l  ancien  (lioct'sc  de  Soissons.  La  partie  île  ce  diocèso  comprise 
dans  le  déparlenieni  de  l'Oise  a  loui-ni  2()()  monnaies  gauloises, 
dont  ho  têtes  de  (Iricirn.  Au  contraire,  si  on  IVancliil  la  rivière 
d'Oise,  on  ne  peut  plus  sijpialer  ([u\in  très  petit  nombre  de  mon- 
naies du  même  typt*.  En  résunu^,  on  a  découvert  9,3()7  monnaies 
gauloises  sur  le  territoire  des  Suessions,  dont  1,095  pièces  à  la 
l«''gende  de  CRIC1R.V.  L'enceinte  de  Pommiers,  près  de  Soissons, 
qui  couvre  'lo  hectares  de  supeilicie,  ayant  fourni  le  plus  grand 
nombre  de  monnaies  de  ce  genre,  il  faut  la  considérer  con)me  le 
véritable  op])idum  de  No\iodnnum  des  Suessions. 

MM.  DK  Marsy  et  de  Barthélémy  indicpieni  rintérêt  que  présente 
la  démolition  des  murs  d'Antibes  et  déplorent  qu'on  les  fasse  sauter 
à  la  dynamite  au  lieu  de  les  démolir  pierre  par  pierre  pour  con- 
server les  inscriptions  romaines  afin  de  les  déposer  an  musée. 

Le  Congrès  émet  le  vœu  que  l'administration  prenne  des  me- 
sures efficaces  pour  sauver  les  docunu'uts  épigraphiques  et  les 
sculptures  romaines  d'Antibes. 

M.  DK  Barthélkmy  lit,  au  nom  de  M.  Couiinault,  conservateur 
du  Musée  loi'rain,  un  mémoire  sur  les  enseignes  de  métiers  dans 
les  stèles  funéraires  et  dans  les  bas-reliefs  gallo-romains.  Il  décrit 
les  principaux  monuments  de  ce  genre  trouvés  à  (irand  (Vosges)  et 
dans  plusieurs  localités  de  la  région.  Ces  stèles  sont  di'posées  au 
musée  d'Épinal  et  au  Musée  lorrain  à  Nancy.  Le  bas-relief  le  ])lns 
important,  découvert  à  Langres  en  1860,  devait  être  l'enseigne 
d'un  loueur  de  voitures.  Une  autre  sculpture  gallo-romaine,  ])rove- 
nant  de  la  citadelle  de  Metz,  a  dû  servir  au  même  usage.  L'auteur 
sijjTiale  également  l'enseigne  d'un  bain  public,  un  bas-relief  rej)ré- 
senlant  deux-Scieurs  de  long,  et  un  groupe  représentant  un  orfèvre 
<jni  fra])pe  sur  une  enclume  avec  l'aide  (bî  ses  ouvriers. 

M.  GiJYOT,  de  la  Société  d'arcbéologii;  lorr'aine,  lit  une  l'iude  sur 
les  i'uin(îs  de  La  Motbe  (Haul(^-Marne)  (pii  menacent  de  disparaître. 
Cette  jdace  fort(^  qui  soutint  de;  nombrcnix  sièjfes,  fut  rasée  ])ar 
or'dre  de  Mazai'iu,  mais  les  remparts  restèrent  enfouis  sous  la  terr(> 
et  les  décombres.  L'auteur  a  reconstitué  le  plan  d(^  l'enceinte  et 
signale  le  déblaiement  de  la  poib;  de  France  et  de  plusieurs  bas- 
tions.  Il   iiidi(|ue  (pu;   les   fortifications  remontent   dans  leui-  en- 


semble  au  xvi"  sièrie,  mais  (|uo  la   porh;  d'Ailemagnc  apparticiil 
au  xiv*"  siècle. 

Le  Congrès  émet  le  vœu  quo  la  Commission  des  monuments 
historiques  fasse  classer  les  parties  les  plus  intéressantes  des  ruines 
de  La  Mothe. 

M.  Tabbé  Hamard,  curé  de  Hermès,  lil  une  notice  sur  la  nécro- 
pole gallo-romaine  de  Mouv-Burv  (Oise).  Ce  cimetière  paraît  dater 
du  iv"  siècle;  les  poteries  sont  peu  Jirtisliques  et  portent  comme 
marque  de  fabrique  un  X.  Les  vases  en  terre  cuite,  malgré  leurs 
heureuses  proportions,  n'offrent  plus  les  caractères  élégants  de 
la  poterie  dite  samienne.  On  a  trouvé  un  assez  grand  nombre  de 
verreries  :  une  coupe  et  une  buire  se  font  remarquer  par  leur  légè- 
reté et  la  pureté  de  leurs  formes.  Les  bijoux  sont  beaucoup  plus 
rares,  mais  M.  l'abbé  Hamard  signale  un  collier  formé  de  monnaies 
de  Constantin  jeune.  Ces  fouilles  peuvent  être  comptées  parmi  les 
plus  intéressantes  trouvailles  faites  dans  les  cimetières  gallo-ro- 
mains du  département  de  l'Oise. 

M.  l'abbé  Hamard  signale  une  nouvelle  découverte  faite  au  Mont 
de  Hermès.  Il  a  mis  au  jour  les  débris  d'une  statue  équestre  dont 
il  espère  reconstituer  l'ensemble  en  continuant  ses  fouilles. 

M.  LK  t^iîÉsiDENT  |)résente  au  Congrès  la  descri])tion  des  objets 
découverts  à  Lemta,  l'ancienne  Leptis  Minor  (Tunisie).  Ce  travail, 
qui  sera  publié  dans  le  Bulletin^^^  du  Comité,  a  été  rédigé  par  les 
capitaines  Hannezo  et  Molins  et  par  le  lieutenant  Montagnon.  Les 
auteurs  ont  décrit  successivement  l'amphithéâtre,  la  citadelle  byzan- 
tine, l'église  chrétienne,  des  maisons  ornées  de  peintures  murales 
et  une  curieuse  nécropole  puniljue. 

M.  Héron  de  Villefosse,  après  avoir  rappelé  les  belles  découvertes 
de  M.  BuUiot  sur  le  mont  Beuvray,  piie  le  Congrès  d'émettre  un  vœu 
pour  que  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  accorde  une  sub- 
vention à  M.  Bulliot,  en  vue  d'assurer  la  continuation  des  fouilles. 

La  séance  est  levée  à  1 1  heures  3o  minutés. 

Le  Sea-éUnre  de  la  Section  d'archéologie, 

R.  DE  Lasteyrie, 

Membre  du  Comité. 

^''  Voir  ci-nprf'S,  p.  •?.Ç)0 ,  ]o  texte  do  ce  mémoire. 


SÉANCE  DV  2-2   AVRIL   1897, 


Pli  KSI n i:\CE  DK  M.  ni;  it  \i!Tiii';i,i;my. 
La  SI',! liée  csl  ouvcrle  à  9.  Iieurcs. 

M.  \o  cliiinoino  Mullkr,  du  (]oniit(''  aicliéolofiiquc  (h^  Senlis,  lil 
une  nonioiiclnture  des  autols,  des  fonls  baptismaux,  des  pierres 
louibales,  des  statues,  des  verrières  dign(»s  d'èlre  notés  dans  l'ar- 
rondissement de  Senlis.  Tl  signale  les  l'onts  du  xm"  siècle  de  Relz- 
Fosse-Martiu,  les  peintures  murales  de  la  même  éj)oque  à  Varin- 
froy,  les  chapileauxde  Montataire,  qui  représentent  le  péché  originel  ; 
les  statues  du  \\\''  et  du  xv"  siècle  des  églises  voisines  de  Creil,  la' 
cheminée  et  les  verrières  de  \'ogent-les-Viei'ges,  le  banc  d'œuvrede 
Saint-Leu  d'Essorent  du  xvr  siècle,  la  stîitue  de  saint  Leu  dans  la 
même  l'glise  du  xiv*"  siècle;  la  tombe  de  r4laude  de  V'illers,  maî- 
tresse de  François  P"",  conservée  dans  l'église  de  Saint-iVIaximin. 

M.  le  chanoine  Muller  décrit  également  les  peintures  murales  de 
Villers-Saiiit-Paul;  une  adoration  des  bergers  datée  de  i65i  à  Vil- 
lers-sous-SainULeu,  les  reliquaires  en  Ibrme  de  buste  d'Auger- 
Saint-Vincent,  la  pierre  tombale  de  Béthisy-Saint-Pierre,  du 
xvi"  siècle;  des  chapiteaux  du  xii"  siècle  à  (]répy-en-Valois,  la  pierre 
tombale  de  Renée  de  Vieuxpout,  religieuse  de  Poissy,  morte  en  1 6  i  3, 
conservée  à  Cré|)v  chez  AI.  (îuizol.  Il  faut  encore  mentionner  une 
pierre  tombale  dans  l'église  de  Duvy  (|ui  fut  sculptée  au  w" siècle, 
les  fonls  de  Glaigties,  de  Triimilly,  de  Gilocourt  qui  remontent  au 
xiiT  siècle,  le  lutrin,  les  pierres  tombales  et  les  stalles  de  Morien- 
val,  les  vitraux  d'Orrouy  qui  doivent  être  attribués  au  xvr  siècle, 
la  statue  de  saint  Jean  en  argent  à  Sainlines,  de  la  même  l'poque; 
l'inscription  funéraire  d'une  femme,  du  xm"  siècle,  et  deux  statues 
de  la  même  date  à  ïrumilly;  une  croix  en  fer  forgé  du  xiii"  siècle, 
à  Borest;  une  tombe  du  xiiT'  siècle  à  Nanteuil-le-llaudouin,  où  le 
tombier  a  figuré  la  mère  et  l'enfant;  des  fonts  m('lalli(|ucs  du 
w" siècle  à  liaïay,  les  pierres  tombales  de  lliilly,  la  tombe  de  l'iançois 


Varoquiorà  (loiiriciiil,  cl  les  vilraux de  Sainl-Firmin,([iii  soni  pput- 
êlre  sortis  de  Palclier  de  Jean  Soiddoier,  peintre  verrier  à  Seidis. 

M.  DE  Marsv  fait  remarquer  >[ue  les  instruments  décrits  par  M.  le 
chanoine  Muller  sur  une  rieC  de  voûte  de  l'église  de  Crécy  repré- 
sentent les  outils  de  la  corporation  des  peigneurs  de  laine  et  non 
pas  des  ciseaux  de  perruquier. 

M.  DE  Vesly  rend  compte  des  fouilles  qu'il  a  entreprises,  de  con- 
cert avec  M.  Quesné,  au  catelier  de  Criquebœuf-sur-Seine  (Eure). 
Les  deux  archéologues  ont  trouvé  des  murs  en  ])etit  appareil  avec 
cordons  de  briques  plates,  des  fibules,  un  sanglier  en  bronze,  une 
réglette  qui  porte  des  divisions  et  qui  doit  être  un  calibre  de 
maçon.  Cette  petite  règle  mesure  un  demi-pied  romain,  ce  qui  cor- 
respond à  la  hauteur  des  moellons. 

M.  QuESNÉ  décrit  les  180  monnaies  romaines  découvertes  dans  le 
catelier  de  Criquebœuf.  Cette  série  commencé  à  Néron  pour  finir 
avec  les  empereurs  Maximus  Magnus  et  Constance. 

M.  Tabbé  Bonno,  de  la  Société  d'archéologie  de  Provins,  lit  une 
notice  sur  les  aggeres  de  la  forêt  de  Chénoise  (Seine-et-Marne).  Os 
levées  de  terre  doivent  remonter  à  l'époque  gallo-romaine.  En  les 
coupant  par  une  tranchée,  on  a  trouvé  des  tuiles  à  rebord,  un  chan- 
delier gallo-romain  très  élégant,  une  cuiller,  une  balance.  Les 
retranchements  étaient  flanqués  de  tours  dont  on  retrouve  les  sub- 
structions.  Les  fossés  sont  encore  visibles.  L'auteur  signale  les  mon- 
naies de  Maxime  trouvées  dans  ces  aggeres,  ce  qui  semble  prouver 
qu'on  a  dû  les  élevei-  au  moment  de  l'invasion  des  Francs. 

M.  Imbert  croit  que  ces  enceintes  servaient  à  protéger  d'anciennes 
exploitations  agricoles. 

M.  l'abbé  Bonno  réplique  que  ces  enceintes  sont  situées  au  milieu 
d'une  forêt  et  M.  Nicolaï  déclare  partager  son  opinion,  en  ajoutant 
quelques  considérations  sur  les  anciennes  moites  de  l'Agenais. 

M.  Imbert  déclare  qu'il  fait  toutes  ses  réserves  sur  les  observa- 
tions de  M.  Nicolaï. 

M.  LE  Président  s'engage  à  faire  mettre  la  question  à  l'ordre  du 
jour  l'année  piochaine. 


\.\  Ml 


M.  Nreo-DouTRELir.N'E.  do  là  Sociolo  d'*énnil.ition  (io  (Ininhi-rti,  lit 
une  t^tud'o  sur  les  vieux  remparts  de  tlambrai  el  sui-  les  dd!)ris  que 
les  travaux  do  do'manlolomeul  viennouf  do  uiellre  au  jour.  L'aucieu 
ohàteau  de  Cambrai  reuionte  au  \i°  sioolo;  sou  plau  a  la  Ibruu; 
d\iu  peulaffoue  flanqué  de  tours.  La  tour  du  Coudrou,  construite 
au  xiv*"  sioole,  se  romposod'unv>  partie  sonii-ciictilairo  laisaul  saillie 
sur  le  mur.  A  Tinlérieur,  une  belle  salle  voûlo'o  sur  brandies  (rogivos 
conserve  son  caractère  primitil".  La  clef  do  voùlo,  oinéo  de  figures, 
ol  la  disposition  des  meurtrières  me'ritont  (ratliror  ralloutiou.  (les 
ouvertures  ont  la  forme  d'une  croix.  La  construction  do  Tescalior 
est  très  soignée. 

La  tour  des  Arquets  était  destino'e  à  la  défense  de  TEscaut  et 
renfermait  dos  vannes  pour  régler  le  niveau  du  fleuve.  Le  passage 
était  défendu  par  une  tour  bâtie  de  Tautro  côté.  En  examinant  les 
mâchicoulis,  on  peut  attribuer  la  tour  des  Arqnels  au  xiv"  siècle.  La 
salle  intérieure  est  bien  conservée  et  sa  voûte  d'ogives  ressemble  à 
celle  de  la  tour  du  (îoudion.  Une  belle  tête  de  Cbiist  se  détache 
sur  la  clef.  M.  Nicq-Doutreligne  décrit  ensuite  (Juehjues  autres  tours 
de  renceinto  do  Cambrai  malheureusement  décourounéos,  sauf  la 
tour  d'Abaticourl ,  ([ui  a  conservé  son  aspect  primitif.  Il  émet  le 
vœu  que  ces  trois  tt)ui»,  le  château  et  les  Sculptures  découvertes 
pondant  la  do'molilion  des  romparis  soient  conservées. 

Le  Congrès  s'associe  au  vo'u  de  M.  Nicq-Doutroligno  et  proleste 
contre  la  démolition  des  trois  tours  de  l'enceinte  de  Cambrai,  qui 
préseuleni  un  grand  intérêt  pour  rarchitecture  militaire  du  xiv*  siècle. 

M.  Charles  Lucas  indique  l'intérêt  de  la  porte  Notre-Dame  à 
Cambrai,  (|ui  présente  un  curieux  spécimen  de  l'architecture  espa- 
gnole an  xviT'  siècle. 

M.  Jules  Gautphieh ,  archiviste  du  DoUbs,  fait  une  con»munication 
sur  les  deux  cathédrales  de  Besançon.  Il  étudie  successivement,  à 
l'aide  do  nombreux  documents  gi'apliifptos,  le  plan  primitif  do 
l'église  métropolitaine  et  de  ses  annexes  et  ses  trauslbi-mations  du 
vin''  au  xni'  siècle.  Saint-Jean ,  l'église  mère,  fut  élevée  aux  dépens 
des  temples  romains  et  du  forum  do  Vesoutio,  comme  riudi(|uenl 
les  débris  do  sculpture  luifouis  dans  les  fondations.  L'archevêque 
Berno  (797-838)  reconslrnisil  la  cathédrale  primitive  en  l'entou- 
rant de  cloîtres  et  de  maisons  canoniales  qui  rappellent  les  dispo- 
sitions du  plan  de  Saint-Gall.  nii;;iios  I"'  restaura  l'édifico  do  10.^1 


LIX     — 


à  toi')'],  puis  la  cathédraie  l'ut  rebâtie  dans  la  prpmi(TP  moitié  dn 
xii^  siècle.  Le  pape  Eugène  III  la  consacra  en  11/18,  et  les  cloîtres 
furent  reconstruits  au  xiii"  siècle,  M.  Gauthier  rappelle  que  rédifice 
renferme  un  chœur  en  hémicycle  à  chaque  extrémité,  comme  les 
églises  romanes  des  bords  du  Rhin. 

L'autre  cathédrale,  celle  de  Saint-Etienne,  fut  rasée  par  Vauhan 
de  1674  à  1690,  mais  M.  Gauthier  en  a  retrouvé  le  plan  au  Bri- 
tish  Muséum.  Il  rappelle  que  ce  monument  se  composait  d'une  nef 
unique  et  d'une  abside  voûtée  en  cul  de  four.  La  construction,  com- 
mencée vers  1025,  fut  terminée  vers  1067.  mais  on  conserva  des 
parties  de  là  cathédrale  précédente  fondée  au  \^  siècle (''. 

M.  l'abbé  Brune,  de  la  Société  d'émulation  du  Jura,  décrit  le 
château  du  Pin  (Jura),  qui  fut  bâti  dans  la  seconde  moitié  du 
xv*"  siècle  par  Guillaume  de  Vaudrey  et  par  Lancelot ,  son  fils.  Ce 
château  se  trouve  à  l'extrémité  d'une  colline;  son  enceinte,  flan- 
quée de  six  tours,  vient  rejoindre  un  donjon  carré,  qui  mesure 
18  mètres  de  côté  et  qui  est  divisé  en  quatre  étages.  La  grande 
salle  renferme  une  petite  chapelle  prise  dans  l'épaisseur  du  mur  et 
une  grande  cheminée  à  moulures  prismatiques  et  à  manteau  plat 
décoré  d'armoiries  peintes.  A  la  clef  de  voûte  de  la  chapelle,  on 
voit  un  écusson  aux  armes  de  la  famille  de  Vaudrey.  Au  sommet 
du  donjon,  un  double  rang  de  modilîons  servait  de  mâchicoulis 
avant  l'établissement  de  la  toiture  (-). 

M.  RiDEL,  architecte  du  département  de  la  Mayenne,  retrace 
l'histoire  de  l'abbaye  de  Fontevrault ,  fondée  par  Robert  d'Arbrissel 
en  1119  et  métamorphosée  aujourd'hui  en  maison  de  détention.  Il 
décrit  les  dispositions  du  monastère  au  xii^  siècle,  en  donnant  de 
nombreux  détails  sur  l'emplacement  des  bâtiments  primitifs.  La  nef 
de  l'église  fut  édifiée  vers  1126  et  le  chœur  renfermait  le  tombeau 
du  fondateur.  Le  grand  cloître,  le  réfectoire,  le  dortoir,  entouraient 
l'église.  L'auteur  rectifie  les  erreurs  commises  par  beaucoup  d'ar- 
chéologues sur  l'emplacement  des  bâtiments  monastiques.  Dans 
l'église,  M.  Ridel  décrit  la  disposition  de  la  seule  coupole  encore 
intacte,  en  insistant  sur  les  particularités  de  son  appareil.  L'édifice 
est  malheureusement  coupé  par  des  planchers  modernes.  Les  statues 

^"  Voir  ci-après ,  p.  198,  le  texte  de  cette  communication. 
'•^^  Voir  ci-après,  p.  Sai,  le  texte  de  ce  mémoire. 


irficiiii  II.  (le  liii|i;ii(l   (iiPiii  (lo   Lion  cl   dl J('(in(H'('  do  (invcnnc, 
(jui-  rcnuMiloiil  an  xiiT' sirclc.  oriiiiicnl  aiilrclois  rc'fjlisc. 

M.  Ridel  scfloroo  do  rocoiistituor  la  lorino  dos  arcados  du  {|raiid 
cloître  et  précise  les  dates  des  mulilalions  (jui  ont  défi<|iiré  oollo 
iiia<;niri(|iio  abbavo.  Los  ruines  do  la  petite  oj>lise  do  Sainl-Jîenoil , 
la  tour  d'Kvraull ,  (|iii  doit  être  ronsidorée  oninino  une  cuisine,  pré- 
sente des  dispositions  fort  intéressantes.  On  sait  que  certains  ar- 
chéolo{|ues  avaient  regardé  cette  tour  comme  imc  cliapello  funé- 
raire. Mais  M.  Ridel  décrit  la  xéritable  cliapollo  qui  était  alVectée  à 
celte  destination  dans  ral)baye.  Il  e'met  le  vœu  que  des  mesures 
nrjjentes  soient  prises  pour  restaurer  un  des  pins  beaux  spécimens 
do  rarcbitecturo  nionasti((uo  laissé  dans  un  dé[)lorabIe  abandon. 

M.  labbi'  Hahdki.  lit  une  étude  sur  la  Sainl(»-(iliaj)elle  du  châ- 
teau de  Blois.  dette  chapelle,  placée  sous  le  vocable  de  saint  Calais, 
fut  construite  par  François  T",  en  même  temps  que  la  grande  aile 
du  château.  L'auteur  rappelle  que  certains  archéologues  en  ont  at- 
tribué la  fondation  à  Louis  XII,  mais  il  estime  que  c'est  une  erreur 
et  cherche  à  justifier  son  opinion  en  analysant  un  me'moire  daté  do 
i653,  qui  renferme  de  précieux  renseignements  sur  riiisloiro  el 
sur  les  ornements  (\e  cette  chapelle. 

M.  Tabbé  Hardel  déciil  ensuite  les  fondations  de  rancienne  église 
de  Tabbaye  de  Notre-Dame  de  Bourg-Moyen,  à  Blois,  détruite  en 
i8o().  Ces  ruines  viennent  d'être  remises  au  jour  par  l'entrejjreneur 
qui  construit  le  nouveau  marché  couvert.  Grâce  îi  d'anciennes  des- 
cii|)tions,  l'auteur  restitue  les  dispositions  de  la  nef,  du  transept, 
du  chœur  et  du  déambulatoire.  Ce  curieux  édifice  remontait  an 
xif  siècle,  comme  l'indiquent  quelques  fenêtres  romanes  de  Tahsidc 
englobées  dans  des  maisons  modernes;  mais  au  xiii*  siècle  l'église 
avait  été  remaniée,  et  ses  voûtes  n'étaient  pas  antérieures  au 
xv"  siècle.  Le  clocher,  qui  devait  appartenir  au  xii"  siècle,  ressem- 
blait à  la  tour  do  Saint- Nicolas. 

M.  Charles  Magne,  secrétaire  général  du  Comité  d'études  histo- 
riques et  arclu'ologiquos  ::la  Montagne  Sainte-Geneviève^,  donne 
lodnro  dune  notice  sur  les  fouilles  faites  en  i8()(i  au  pied  du  unir 
d'enceinte  de  IMiilippe  Auguste,  à  l'angle  de  la  rue  Clovis  et  do  la 
rue  du  Cardinal-Leuioino, 

C'est  là  (|uo  sc'lève  le  seul  fragment  ap|)arent  (|ui  nous  reste  de 


LXI    

ce  vieux  rempart.  On  s'étail  occupé  cle'jà  de  celle  {jnuule  niuiaiHe; 
maison  nen  connaissait  pas  les  parties  intérieures:  le  bas  rein[»arl, 
le  chemin  de  ronde  et  les  losse's,  (jue  des  travaux  d'excavation  ont 
permis  de  déterminer  très  exactement  a\ant  (jue  les  terrassiers 
aient  commencé  leur-  œuvre  de  destruction. 

M.  Charles  Magne  a  joint  à  sa  notice  un  plan  sur  lequel  il  a  tracé 
un  profil  indi([uant  le  mur  de  Philippe  Augnsie,  le  bas  rempart,  le 
chemin  de  ronde  et  la  contrescarpe  de  l'ancien  fossé.  Toutes  les 
cotes  de  hauteur  sont  fidèlement  rattachées  au  niveau  de  la  mer. 

L'auteur  communique  au  Congrès  les  monnaies  et  les  poteries 
romaines  trouvées  dans  les  fouilles,  ainsi  que  les  photographies 
prises  au  cours  des  travaux  de  déblaiement (''. 

M.  Maxe-Werly,  de  la  Société  des  lettres,  sciences  et  arts  de 
Bar-le-Duc,  lit  un  mémoire  sur  l'ornementation  du  foyer  depuis 
l'époque  de  la  Renaissance.  Il  rappelle  ses  études  antérieures  sur 
cette  question  et  les  différents  types  de  plaques  de  foyer  conservées 
dans  les  musées.  M.  Maxe-Werly  insiste  sur  l'intérêt  des  contre- 
cœurs  de  cheminée  au  point  de  vue  héraldique  et  décrit  de  nom- 
Ijieuses  plaques  aux  armes  des  familles  du  Barrois.  Il  recherche  à 
quelle  époque  on  a  commencé  à  fondre  des  plaques  de  foyer  dans 
le  Barrois  et  signale  la  fonderie  de  Cousances,  en  pleine  activité 
dès  le  xvj''  siècle,  comme  l'un  des  ateliers  qui  ont  produit  des  plaques 
d'un  caractère  particidièrement  artistique  au  wi*"  et  au  xvii"  siècle'-'. 

M.  GuiGXARD  fait  une  communication  sur  une  ville  préhistorique 
découverte  sur  le  territoire  de  la  commune  d'Averdon  (Loir-et-Cher), 
dans  la  vallée  de  la  Pierre-Longue,  près  des  Maisons-Rouges  et  de 
l'Etang-du-Roi. 

M.  LE  Président,  après  avoir  remercié  les  membres  du  Congrès 
de  leurs  intéressantes  communications,  leur  donne  rendez-vous  à 
l'année  prochaine. 

La  séance  est  levée  à  û  heures. 

Le  Seciétaire  de  la  Section  d'archéologie , 

R.  DE  Lasteyrie, 


Meml^re  du  Comilé. 


'''   \  oir  I»'  iL'xtc  (le  ceUc  milice  ri-apW's,  p.   l'iij. 
'-'   Noir  ci-iipri's,  p.  oabî,  le  texte  île  le  mémoire. 


LXll 


SU^Π (iENEHALE  DV  i>/i  AVUIL  1897. 


IMîliSlDKNCK    DE    M.    ALKinî!)    HAMIÎAUD, 
MINISTUE     DE    f/INSTROCTION     PUBI.lQUi:. 

Le  samedi  -j/i  jimmI  a  eu  lieu,  dans  le  grand  ain[diilliéàln'  de  la 
nomelle  Sorhoiine,  sous  la  piésideiice  de  M.  Alfred  Ranihaud, 
ministre  de  riiistructioii  puljli([ue  et  des  Beaux-arts,  rassemblée 
générale  (|ui  clôt,  chaque  année,  le  Congrès  des  Sociétés  savantes 
de  Paris  et  des  déparlements.  Le  Ministre  est  arrivé  à  2  heures, 
accompagné  de  M.  Me'line,  président  du  Conseil,  (|uî  avait  bien 
\oulu  honorer  de  sa  présence  cette  solennité. 

Il  a  été  reçu  par  MM.  les  membres  du  Comité  des  travaux  histo- 
riques et  scieiitirK[ue6  et  les  hauts  fonctionnaires  d(;  TUniversité. 

M.  Rambaud  a  pris  place  sur  l'estrade,  ayant  à  sa  droite  MM.  Me- 
line,  président  du  Conseil  des  ministres;  Faye,  de  TAcadémie  des 
sciences;  Lyon-Caen,  de  Tlnstitut,  secrétaire  de  la  Section  des 
sciences  économiques  et  sociales;  Vaillant,  secrétaire  de  la  Section 
des  sciences;  Hamy,  de  Tlnstitut,  secrétaire  de  la  Section  de  géo- 
giaphie  historique  et  descriptive;  Tranchant,  vice-président  de  la 
Section  des  sciences  économiques  et  sociales;  à  sa  gauch(!,  MM.  Léo- 
pold  Delisle,  de  Tlnstitut,  président  du  Congrès;  Wallon,  secré- 
taire perpétuel  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres; 
Levasseur,  de  l'Listitut,  président  de  la  Section  des  sciences  écono- 
miques et  sociales;  Mascait,  de  l'Institut,  vice-président  de  la  Sec- 
tion des  sciences;  Himly,  de  l'Institut,  doyen  de  la  Faculté  des 
lettres,  membre  du  Comité. 

MM.  (iaston  Paris,  de  l'Institut,  vice-pr('sidenl  de  la  Section 
d'histoire  et  de  |)liilologie;  (îlasson,  de  l'inslilut;  Troost,  de 
l'Institut;  A.  de  Barthélémy,  de  l'Institut;  .lujjlar,  de  l'Institut; 
(î.  Servois,  directeur  général  des  Archives  nalionabîs,  nuMobre  (\x\ 
Comité;  généi'al  de  La  Noë,  membre  du  (comité;  Bruman,  seci'é- 
taire  général  de  la  préfecture  de  la  Sein<';  Laui<!ut,   secrétaire  gé- 


^r^  Lxm  — 

lierai  de  k  pi'éfecture  de  police;  Gaillemer,  doyen  de  lu  Faculté  de 
droit  de  Lyon;  Biuel,  Bieiiaymé,  Oruont,  Prou,  Vidal-LaLlache, 
Fiédéric  Piissy,  de  Tlnstitut,  Aymonier,  membres  du  Comité; 
MM.  Rabier,  directeur  de  rEiiseignemeiit  secondaire;  Bayet,  direc- 
teur de  rEnseiguemenl  primaire;  Gosselet,  doyen  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Lille  ;  Beigeron ,  secrétaire  perpétuel  de  lAcadémie  de 
médecine;  Kaempfen,  directeur  des  Musées  nationaux;  Combette, 
inspecteur  général  de  Tlnstruction  publique;  Doumet-Adanson, 
membre  non  résidant  du  Comité,  ont  également  pris  place  sur 
Testrade. 

Aux  premiers  rangs  de  Thémicycle,  on  remarquait  MM.  Cop- 
pinger,  inspecteur  général  de  l'Instruction  publique;  Evellin,  Frin- 
gnet,  Gautier,  Lloubes,  Pestelaid,  inspecteurs  d'académie;  Kortz, 
Fourteau,  Plançon,  proviseurs  des  lycées  Montaigne,  Janson-de- 
Sailly  et  Micbelet;  l'abbé  Prudbam,  directeur  du  collège  Stanislas; 
Laigle,  censeur  du  lycée  Louis-le-Grand ;  MM.  le  mar([uis  de  Croi- 
zier,  Ludovic  Drapeyron,  Braqueliaye,  Parfouru,  Eugène  Lelèvre- 
Pontalis,  clianoine  Tribidez,  Camoin  de  Vence,  Gbarles  Lucas, 
docteur  Rouire,  Emile  Cbevalier,  Louis  Audiat,  baron  Jules  de 
Guerne,  Félix  Tbiollier,  Guesnon,  Emile  Travers,  marquis  de  TEs- 
tourbeillon,  Ernest  Chantre,  Jules  Finot,  Léon  Maxe-Werly,  cha- 
noine Pottier,  de  Marsy,  Bélisaire  Ledain,  J.-F.  Bladé,  Léon  Sale- 
franque,  Charles  Lemire,  Julliot,  Albert  Soubies,  Jules  Gauthier, 
Lièvre,  etc. 

La  musique  du  lo/i"  de  ligne  prêtait  son  concours  à  cette  céré- 
monie. 

M.  le  Ministre  a  ouvert  la  séance  et  donné  la  parole  à  M.  Ernest 
Babelon,  membre  du  Comité  des  travaux  historiques  et  scienti- 
liqnes,  conservateur  du  département  des  médailles  et  antiques  à  la 
Bibliothèque  nationale,  qui  a  lu  le  discours  suivant  : 

tr  Monsieur  le  présid'Mil  du  Conseil, 
«Monsieur  le  Ministre, 
K  Messieurs , 

«Notre  grand  moraliste,  La  Bruyère,  après  avoir  raillé  la  Ctirio- 
silé,  qui  fc  n'est  pas  un  goût  pour  ce  qui  est  bon  ou  ce  qui  est  beau, 
ff  mais  pour  ce  qui  est  rare,  unique,  pour  ce  qu'on  a  et  ce  que  les 
•rautres  n'ont  pointn,  met  en  scène  le  curieux  de  médailles,  Dio- 


LXIV 


«jMÙ'l»'  :  -  P(Mis(V.-\()us.  dit-il.  (\\\\\  chcrcho  à  s'iiislruirc  par  les  mé- 
f  (iaillcs,  ol  (juil  les  re{faid«^  coniiiK'  des  [neuves  pai'lanles  de  certains 
-laits  et  (les  mouunients  fixes  et  indubitables  de  l'ancienne  histoire? 
rrien  moins.  Vous  croyez  peut-être  (pie  toute  la  peine  qu'il  se  donne 
-pour  recouvrer  une  tête  \ieut  du  plaisir  qu'il  se  lait  de  ne  voir  pas 
-une  suite  d'empereurs  interrompue?  c'est  encore  moins.  Diognète 
fsait,  d'une  médaille,  \o  frusl ,  [afelouv  et  \i\  Jleur  de  coin;  il  a  une 
r  tablette  dont  toutes  les  places  sont  garnies,  à  re\ce[)tion  d'une 
-r seule  :  ce  vide  lui  blesse  la  vue,  et  c'est  })iécis('ment,  et  à  la  lettre, 
-pour  le  icniplir  ([u'il  emploie  son  bien  et  sa  vie. w 

f- Cette  mordante  satire  emprunte  encoi'e  un  surcroît  d'ironie  à  la 
place  qu'elle  occupe  dans  le  chapitre  de  la  Mode,  où  le  curieux  des 
monnaies  anciennes  a  son  rang  marque  entre  le  fleuriste  ffqni  a 
-pris  racim^  au  milieu  de  s(>s  tulipesr,  l'amateur  de  prunes  et  le 
collectionneur  de  papillons  et  de  serins. 

tfLa  Bruyère,  Messieurs,  tout  en  rustigcant  de  la  belle  laçon  les 
frivoles  anticpiaires  de  son  temps  (jui  posse'daient  des  médailliers 
[)Our  être  à  la  mode,  a  donne;  en  deux  mots,  avec  le  bon  sens  qui 
caracte'iise  le  g(;nie,  la  de'tinition  de  ce  que  doivent  être  les  mon- 
naies anciennes  pour  tout  esprit  sérieux  et  e'clairé  :  rrdes  preuves 
r? parlantes  de  certains  faits,  des  monuments  lixes  et  indubitables 
"de  l'ancienne  histoire  r'. 

"(jC  n'est  pas  dans  une  ;issenil)l(M'  d'('lite  comme  la  \(jtre,  Mes- 
sieurs, dans  celte  rcMinioii  solennelle  des  savantsde  la  France  entière, 
dans  ce  \aste  amphithéâtre  de  la  science,  (pie  la  démonstration  de 
celle  \('rit('  devraitêtreprésenl(''e,si  je  ne  m'étais  simplement  propose' 
[K)ur  but  de  me  faire,  en  peu  de  mots,  I  interpivfe  de  voire  réponse 
au  public  (|ui,  d'ordinaire,  visite,  pour  se  distraire,  nos  musées  de 
province  et  qui  voit,  sans  en  bien  comprendre  l'utilité  scientifique, 
les  lépidoptères  et  les  serins  empailh's,  parfois  même  des  herbiers 
où  la  tulipe  est  en  honneur,  côtoyer  une  vitrine  plus  humble,  où 
quelques  médailles,  les  unes  frustes,  les  autres  à  Heur  de  coin, 
ont  mar(|U(''  leur  silhouette  au  milieu  d'un  champ  de  poussière  pro- 
tectrice. Il  est  tenté  de  considérer  cette  s('rie  numismalique  comme 
un  amas  de  ])elites  curiosil('s,  des  s[)écinicns  d'un  genre  d'objets 
<(u  il  l'sl  bon  d'avoir  parce  (ju'il  faut  un  [»eii  de  l(uil  dans  un  musée 
bien  compris;  des  ('chantillons  d'un  rang  à  |)eine  un  peu  plus  re- 
lev(';  (|U(;  les  collections  \oisines  d'ex  libris ,  de  limbics-posle  ou  de 
boulons  (I  MMilornies. 


LXV 


rrCe  qui.  d'ailleurs,  explique  celte  opinion  d'une  partie  du  pu- 
blic, c'esl  qu'il  se  rencontre  encore  aujourd'hui,  avouons-le,  parmi 
les  amateurs  de  monnaies  anciennes,  pas  mal  de  Diognètes,  les  uns 
spéculateurs  intéressés,  les  autres  ignorants  autant  que  passionnés, 
à  la  merci  des  brocanteurs  et  des  faussaires,  qui  sont,  en  face  de 
leur  propre  médaillier,  comme  l'amateur  de  livres  qui  ne  lit  jamais, 
ou  comme  un  voyageur  qui  ne  prendrait  pas  de  notes  au  cours  de 
ses  pérégrinations.  J'en  connais  qui,  ne  s'attacbant  qu'au  petit  côté 
de  la  numismatique,  sont  au  comble  de  la  joie  lorsqu'ils  ont  ren- 
contré une  incorrection  dans  une  légende  monétaire,  ou  bien  une 
tête  impériale  tournée  à  droite  au  lieu  d'être  à  gauche,  pareils  en 
cela  au  bibliophile  transporté  d'aise  quand  il  a  découvert,  dans  la 
bonne  édition  d'un  vieux  livre ,  les  trois  coquilles  typogra])hiques 
qui  ne  se  trouvent  pas  dans  ia  mauvaise. 

trEt  puis,  un  esprit  superficiel  est  naturellement  porté  à  assimiler 
les  monnaies  anciennes  à  celles  qui  circulent  journellement  dans 
nos  mains,  et  il  ne  saisit  guère  de  quelle  utilité  seraient  ces  der- 
nières pour  e'crire  l'histoire  contemporaine. 

ftNous  verrons  tout  à  l'heure,  Messieurs,  que  cette  assimilation 
n'est  pas  entièrement  conforme  à  la  réalité;  mais,  si  vous  le  voulez 
bien,  acceptons-la  provisoirement  et  plaçons-nous,  par  rapport  à 
notre  nume'raire  circulant,  dans  la  situation  oij  nous  nous  trouvons, 
par  exemple,  vis-à-vis  des  monnaies  que  nous  ont  laissées  les  Ro- 
mains et  les  Grecs. 

ff  Transportons-nous  par  la  pensée  dans  un  avenir  lointain;  fran- 
chissons les  siècles  et  supposons  que  dans  deux  mille  ans  d'ici  des 
savants  cherchent  à  reconstituer  l'histoire  de  notre  civilisation, 
alors  que  le  tempus  edax  reriiin  aura  englouti  nos  monuments  de 
toute  sorte,  et  qu'il  ne  restera  plus,  de  nos  œuvres  de  l'art  et  de 
l'intelligence,  que  des  ruines,  des  débris  et  des  tombeaux  :  voici 
tout  à  coup  un  numismate  de  ce  temps,  il  y  en  aura  toujours,  entre 
les  mains  duquel  tombe  une  pièce  de  5  francs  au  millésiuio  de  1878. 
Que  lui  apprendra  cette  monnaie?  Il  est  aisé  de  démontrer  qu'armé 
de  la  critique  la  plus  rigoureuse,  il  en  tirera  des  éléments  propres 
à  enrichir  le  domaine  de  toutes  les  branches  des  sciences  histo- 
riques et  économiques. 

tfLa  légende  République  française  \m  apprendra  quelle  est  la  forme 
actuelle  de  notre  gouvernement,  et  s'il  a  déjà  langé  dans  son  mé- 
daillier un  nombre  raisonnable  de  monnaies  de  notre  xix*"  siècle,  il 

Archéologie.  e 


LXVl 


coustalora  ([110  iiolro  roifiiuc  |)i)lilinne  a  cliaiijfr  someiil;  il  pourra 
même  jn-orisci'  la  dun'O  do  cliaciiic  réjflmc,  répoquc  d;'  nos  Irop 
iréquoiiles  révolutions. 

ff L'inscription  du  lovcr^,  Liboilé,(''ir(tlil('',  fniteniitr,  lui  indiquera 
(inol  est  lidéal  social  que  nous  poursuivions,  et  peul-èlre  (|nc  l(>s 
lambeaux  de  littérature  ([ue  sa  perspicacité  saura  conlVonler  avcic 
cette  devise  lui  donneront  à  j)r('aunier  que  nous  avions  bien  en- 
core quelque  progrès  à  l'aire  pour  en  atteindre  la  parfaite  réalisa- 
tion. 

ftLe  type  de  THerculc  debout  entre  la  Justice  et  TEqui té,  ressou- 
venir de  la  mytbologie  romaine,  lui  donnera  quelque  idée  dos  ten- 
dances pbilosopbi(jU(\s  de  notre  siècle,  en  lui  démontrant  que  nous 
préférons  ces  allégories  païennes  aux  emblèmes  de  notre  propre 
religion  ou  de  notre  histoire  nationale. 

ff  Peut-être  s'élonnera-t-il  que  Trascription  Dieu  protège  la  France 
ait  e'Ié  gravée  sur  la  tranche,  dans  b;  voisinage  de  THercule;  il 
|)ourra  toutefois,  après  un  compliment  mérite  à  la  logique  de  notre 
entendement,  en  déduire  le  principe  fondamental  de  nos  concep- 
tions religieuses  et  morales. 

cfLa  marque  de  valeur  5  francs  lui  fera  connaître  notre  système 
monétaire  s'il  veut  bien  peser  la  pièce.  En  consultant  son  médail- 
lier,  il  s'apercevra  que  la  frappe  de  la  pièce  de  5  francs  est  suspen- 
due chez  nous  depuis  1878,  ce  qui  lui  servira  d'argument  pour  dis- 
serter sur  la  question  du  monométallisme  et  du  bimétallisme  qui, 
sans  doute,  ne  sera  pas  encore  épuisée. 

ffLa  suite  des  monnaies  du  xix"  siècle  lui  permettra  de  mieux 
comprendre  la  valeur  réelle  et  relative  des  choses  à  notre  époque, 
d'interpréter  avec  plus  d'assurance  les  complets  et  les  marchés  dont 
le  texte  aura  léussi  à  se  conserver  jusqu'à  lui.  Pour  l'histoire  de 
notre  dioit  j)ublic,  il  constatera  que  la  République  française  ne 
donne  pas  à  ses  Présidents  le  droit  d'elïîgie  qu'ont  eu  nos  souve- 
rains. Quel  jugement  portera-t-il  sur  l'acuité  et  la  finesse  de  notre 
esprit  s'il  parvient  à  trouver  la  clef  du  rébus  qui  s'étale  dans  le 
chamj)  de  nos  pièces  d'or,  sous  l'image  du  co(j  gaulois? 

ff.Ic  passe  sous  silence,  Messieurs,  bien  d'autres  considérations, 
et  je  vous  laisse  le  soin  de  compléter  par  vos  propres  réflexions 
toute  la  portée  historique  que  nos  monnaies  actuelles,  ce  banal 
instrument  de  nos  échangées  continuels,  si  pau\ro  comme  invention 
et  comme  art,  pourrait  avoir  dans  un  lointain  avenir  et  dans  une 


LXVII 


situation  scientifique  comparable  à  celle  qui  nous  a  été  faite,  vis-à- 
vis  de  l'antiquité,  par  le  temps  et  la  révolution  des  siècles. 

w  Avant  que  j'aie  esquissé  à  vol  d'oiseau  cette  rapide  comparaison, 
vous  aviez  déjà,  Messieurs,  reconnu  par  votre  propre  expérience 
que  les  monnaies  anciennes  sont  des  témoins  oculaires  et  ofTiciels, 
appelés  sans  relâche  à  déposer  dans  la  vaste  enquête  entreprise,  à 
des  points  de  vue  divers,  par  l'ensemble  des  sciences  historiques, 
sur  le  passé  de  l'humanité.  Voilà  la  raison  de  la  présence  de  ces 
témoins,  de  ces  pièces  à  conviction  dans  nos  musées;  voilà  pour- 
quoi nous  recherchons  aujourd'hui  la  modeste  drachme  qui  circula 
de  main  en  main  sur  l'agora,  le  moindre  denier  qu'on  échangeait 
sur  le  forum  ou  dans  les  camps,  comme  un  document  authentique, 
contemporain,  le  seul  témoin,  parfois,  qui  nous  serve  à  préserver 
un  événement  historique  de  la  profanation  de  l'oubli. 

ffNos  monnaies  modernes  sont  fixées  pour  une  longue  période 
d'années  dans  des  types  de  convention  qui  ne  changent  guère;  les 
mêmes  emblèmes  et  les  mêmes  légendes  se  perpétuent  aussi  long- 
temps que  dure  un  régime  politique  :  on  modifie  seulement  la  date 
ei  les  differenis  monétaires. 

ffTout  autres  étaient  les  usages  de  l'antiquité  qui,  presque  par- 
tout, a  fait  de  sa  monnaie  non  seulement  un  instrument  pour  les 
échanges,  mais  en  même  temps  une  médaille  commémorative  des- 
tinée à  fixer  dans  la  mémoire  des  peuples  le  souvenir  des  événe- 
ments heureux  de  leurs  annales.  De  là,  dans  les  coins  monétaires, 
des  changements  incessants,  une  prodigieuse  variété  de  types  qui 
s'accroît  encore  par  la  multiplicité  des  ateliers  et  par  l'imperfection 
matérielle  de  l'outillage  qui  ne  permettait  pas  de  frapper  un  grand 
nombre  de  pièces  avec  les  mêmes  matrices. 

ffPour  le  monde  grec  seulement,  nous  connaissons  présentement 
5oo  à  600  rois  ou  dynastes,  et  près  de  i,/ioo'villes  qui  ont  frappé 
monnaie  dans  ces  conditions  d'inépuisable  fécondité  et  de  renou- 
vellement continu ,  et  les  produits  d'un  grand  nombre  de  ces  ateliers 
s'échelonnent  chronologiquement  depuis  le  vu"  siècle  avant  notre 
ère  jusqu'au  m"  siècle  après  Jésus-Christ. 

fA  Rome,  la  diversité  des  types  monétaires  est  non  moins  grande 
et  non  moins  instructive.  Plus  de  10,000  symboles  différents  ont 
été  relevés  sur  les  deniers  que  le  triumvir  monétaire  Lucius  Gal- 
purnius  Piso  fit  frapper  dans  une  seule  année,  en  89  avant  notre 
ère,  et  ses  deux  collègues  dans  les  mêmes  fonctions  n'ont  pas  fait 


I.XVIU 


gravor  un  moins  {;i;iii(l  noinhro  de  coins.  H  fallail  la  coopération 
(Kniio  vcrilablc  aiiucc  donvriiM-s  j)our  luonnayiM'  les  espèces  néces- 
saires à  la  circulalion  générale;  à  tel  pointt[u'un  jour  une  rébellion 
ayant  éclaté  dans  les  ateliers  de  la  Monnaie  de  Rome ,  les  mone'- 
laires  s'y  trouvaient  si  nombreux.  (|ue  la  répression  du  désordre 
coulai  la  vie  à  7,000  soldats, 

ffUne  ville  comme  Kphèse,  par  exemple, IVappe  monnaie  durant 
Tespace  de  huit  siècles  et  demi  et  produit  plusieurs  centaines  de 
types  monétaires  différents.  Si  vous  les  disposez  dans  Tordre  des 
temps,  vous  pourrez  suivre  pas  à  pas  Thistoire  de  Tart  dans  cette 
ville;  vous  assisterez  à  ses  débuts,  à  son  épanouissement,  à  sa  dé- 
cadence; vous  contemplerez,  se  déroulant  sous  vos  yeux,  l'impo- 
sante théorie  des  dieux  honorés  dans  cette  \ille  :  TArtémis  éphé- 
sienne  et  ses  symboles,  Zeus,  Yetios,  Apollon  Hikésios,  Apollon 
Ambasios;  des  divinités  allégoricjues  comme  le  dieu  du  mont  Pion, 
les  dieux  lleuves  Kaystros,  Kenchrioset  Marnas;  différents  épisodes 
des  légendes  relatives  à  rétablissement  des  Ioniens  en  Asie  Mineure  ; 
Coresos,  un  des  fondateurs  mythiques  du  temple  d'Artémis,  et 
jus<|u'à  Heraclite,  le  philosophe  de  la  mélancolie. 

ff  Pour  riiistoire  politique,  nous  en  suivons  toutes  les  phases  par 
les  monnaies  qui  montrent  Ephèse  subissant  tour  à  tour  la  supré- 
matie athénienne  ou  la  domination  des  Perses,  s'allianl  avec 
Rhodes,  Cnide  et  Samos,  ballottée  entre  la  tyrannie  et  la  démo- 
cratie, frappant  ensuite  au  nom  d'Alexandre,  de  Lysimaqne,  des 
Séleucides,  des  Ptolémées;  prenant  au  gré  de  ses  maîtres  les  noms 
d'Arsinoé  et  d'Eurydicée,  retournant  à  son  nom  d'Ephèse,  ouvrant 
son  atelier  aux  rois  de  Pergame,  affirmant  son  alliance  avec  Mithri- 
date,  enfin  accueillant  dans  son  ])ort  la  galèi'e  ([ui  portait  le  pro- 
consul romain.  Un  grand  nombre  de  ces  événements  dont  le  sou- 
venir est  consacré  par  les  monnaies  ne  sont  connus  ou  précisés  que 
par  elles. 

tfDans  l'ordre  économique,  nous  voyons  Ephèse  adopter  tour  à 
tour,  pour  la  taille  de  ses  espèces,  suivant  les  avantages  de  son 
commerce  extérieur,  le  système  phénicien,  le  système  rhodien,  le 
système  attique;  nous  constatons  dos  associations  commerciales 
dont  l'histoire,  sans  les  monnaies,  n'aurait  nul  souvenir:  alliance 
d'Ephèse  avec  Aradus  de  Phénicie,  avec  Alexandrie  d'Egypte,  avec 
(lyzi(|ue,  Smyrnc,  Mytilène,  Pergame  et  vingt  autres  villes:  sous 
nos  yeux  se  forment  et  se  dénouent,  au  gré  des  intérêts  ou  sous  la 


LXTX 


pression  des  événements,  ces  ligues  hanséatiques  dont  le  moyen 
âge  n'eut  pas  le  secret,  et  dont  l'histoire  est  encore  à  écrire. 

tf  Et  quant  aux  annales  municipales  d'Éphèse ,  les  bases  essentielles 
en  sont  constituées  par  la  série  —  qui  s'accroît  chaque  jour  —  des 
prytanes  éponymes  dont  les  noms,  au  nombre  de  près  de  quatre 
cents,  ont  été,  jusqu'ici,  relevés  sur  les  monnaies. 

tfEphèse,  Messieurs, n'est  pas  une  exception.  Parcourez, comme 
Anacharsis,  toutes  les  contrées  du  monde  hellénique:  partout, 
aussi  bien  qu'à  Ephèse,  —  à  Smyrne,  Alexandrie,  Antioche, 
Corinthe,  Syracuse, —  enfin  à  Carthageet  à  Rome,  vous  trouverez 
dans  les  monnaies  le  reflet  des  commotions  politiques,  de  l'histoire 
de  l'art,  de  la  vie  municipale,  de  l'activité  commerciale,  du  rayon- 
nement au  dehors;  de  cette  diversité  d'institutions,  d'usages,  de  tra- 
ditions locales;  de  cette  décentralisation,  en  un  mot,  qui  est  pour 
un  peuple,  —  l'histoire  de  la  Grèce  le  démontre  avec  éloquence, 
—  la  meilleure  condition  du  progrès  social. 

ftSi  Ephèse  nous  donne  le  nom  de  ses  prytanes  éponymes,  dans 
d'autres  villes,  la  monnaie  est  signée  par  le  .stratège,  le  gramma- 
teus,  leboularque,  l'éphore,  le  tamias,  l'archie'reus ,  le  stéphano- 
phore  ou  surintendant  des  sacrifices,  l'agonothète  ou  président  des 
jeux  publics,  le  théologos  ou  interprète  des  oracles,  l'archiatre  ou 
chef  des  médecins;  il  y  a  même  des  villes  oii  les  monnaies  nous 
apprennent  que  les  femmes  pouvaient  être  investies  des  plus  hautes 
fonctions  publiques. 

ff  Partout  les  dieux  et  les  héros  de  chaque  contrée  vivent  et  s'agi- 
tent en  des  milliers  d'épisodes.  Jetez  un  regard  sur  la  numismatique 
de  la  Crète  :  cinquante  villes  au  moins  de  cette  île  fameuse  y  sont 
représentées,  et  quelle  variété  de  types  mythologiques!  La  nais- 
sance de  Zeus  dans  la  grotte  du  mont  Ida;  Minos,  le  premier  légis- 
lateur; Thésée,  le  labyrinthe,  le  Minotaure;  le  géant  Talos,  pre'- 
curseur  des  modernes  Cretois,  qui  brandit  une  pierre  et  fait  trois 
fois  par  jour  le  tour  de  lîle,  pour  empê'ther  les  vaisseaux  confé- 
dérés des  Argonautes  d'y  aborder. 

ff  Vous  parlerai-je,  à  présent,  des  monnaies  de  la  Thessalie,  de  la 
Béotie,  de  l'Argolide?  Ces  dernières,  avec  Héra  et  ses  symboles, 
Apollon  Lykios,  le  combat  de  Danaos  et  de  Gelanor  pour  la  do- 
mination du  Péloponèse;  la  touchante  histoire  de  Cléobis  et  Biton 
traînant  eux-mêmes  le  chariot  sur  lequel  leur  pieuse  mère  est 
assise  pour  se  rendre  au  temple  de  He'ra.  En  Arcadie,  c'est  Ulysse, 


L\\ 


armé  (riiii  aviron,  qui  cherche  rhommo  mystérieux  que  lui  a  dé- 
signé Tirésias;  à  Svracuso,  c'est  la  nymplie  de  laloiilaine  d'Orlygie 
qui  a  si  divinement  inspiré  à  la  l'ois  les  poètes  et  les  artistes  gra- 
veurs des  coins  monétaires.  A  Néapolis,  à  Térina,  à  Tarente,  ce 
sont  les  sirènes  Parthénopé,  Ligéa  et  le  jeune  Taras  sauvé  par  un 
dauphin.  Vous  citerai-je  enfin,  à  une  autre  extréniitci  du  monde 
grec,  le  géant  Ascos  h  Damas,  les  tables  ambrosiennes  à  Tyr,  les 
dieux  syriens  aux  formes  si  étranges,  au  culte  si  monstrueux? 

ff  !N'est-il  pas  intéressant  de  retrouver  en  images  ,  sur  hvs  monnaies 
d'une  ville  perdue  de  la  Pa|)hlagonie,  Abonotheicos,  le  culte  du 
serpent  qu'un  imposteur  du  if  siècle  de  notre  ère,  Alexandre, 
avait  réussi,  à  l'aide  de  bons  tours  de  magicien,  à  introniser  dans 
cette  contrée?  Vous  vous  souvenez  des  persécutions  sanglantes  que 
les  rois  de  Syrie,  surtout  Antiochus  IV  Epiphane,  firent  endurer 
aux  Juifs  réfractaires,  et  les  déportations  qui  s'ensuivirent.  Des  la- 
milles  juives  furent  ainsi  transplantéesjusqu'à  Apamée,  en  Pbrygie  : 
elles  finirent  par  s'accommoder  de  cet  exil,  oij  elles  prospérèrent 
tant  et  si  bien  que,  trois  cents  ans  plus  tard,  au  temps  de  Septime 
Sévère,  elles  y  avaient  acclimaté  les  traditions  bibliques  elles- 
mêmes.  On  racontait  que  l'arche  de  Noé  s'était  arrêtée  au  plus 
haut  sommet  des  montagnes  voisines,  et  pour  que  personne  n'en 
pût  douter,  des  monnaies  furent  alors  frappées,  sur  lesquelles  on 
voit  Noé  et  sa  femme  dans  l'arche,  et  donnant  à  la  colombe  son 
libre  essor. 

ff  A  peu  près  tout  ce  que  nous  savons  des  tribus  de  la  Macédoine 
et  de  la  Thrace  avant  Philippe  —  les  Bisaltes,les  Edones,  lesOdo- 
màntes,  les  Odryses,  les  Paeoniens  —  nous  est  révélé  par  leurs 
grandes  et  curieuses  monnaies,  d'un  art  si  rude,  si  vigoureux,  si 
expressif  Ailleurs,  c'est  le  nom  d'un  fleuve,  comme  le  Rhéon,  à 
Hipponium,  ou  celui  d'un  port,  comme  ie  Lacydon,  à  Marseille, 
qui  nous  sont  révéb's,  ou  bien  c'est  le  nom  même  d'une  ville  et  de 
son  emplacement.  Une  quinzaine,  au  moins,  des  rois  de  la  liac- 
triane  ne  nous  sont  connus  que  par  leurs  espèces.  La  chronologie 
des  rois  de  Sidon,  de  Byblos  et  des  villes  de  file  de  (îhvpre  n'a  pu 
être  constituée  (|ue  par  les  monnaies.  L'histoire  des  dynastes  delà 
Cilicie,  de  la  Pamphylie,  de  la  Lycie,  de  la  (îarie,  de  la  Cappa- 
doce,  n'a  ]tas  de  plus  solide  fondement  que  les  monnaies  qui  com- 
plètent, éclairent  le  récit  des  auteurs  et  permettent  de  vérifier  leurs 
assertions  plus  ou  moins  controversées. 


I.XXl 


ff  Vous  vous  rappelez  que  Thémisfocle,  convaincu  de  trahison,  dut 
quitter  la  Grèce  et  se  re'fugier  sur  le  teri'itoire  de  l'empire  perse. 
Arta\er\ès,  dit  Plutarque,  accueillit  avec  empressement  le  générai 
athénien,  et,  pour  le  récompenser  d'avoir  déserté  la  cause  hellé- 
nique, il  lui  donna  trois  villes  d'Asie  Mineure,  qui  lui  fournirent, 
l'une  son  pain,  l'autre  son  vin  et  la  troisième  sa  viande.  On  pou- 
vait attribuer  à  ce  re'cit  traditionnel  un  certain  caractère  légendaire 
qu'un  historien  austère  eût  été  tenté  de  répudier  :  quelle  ne  fut  pas 
la  joie  du  numismate  entre  les  mains  duquel,  il  n'y  a  pas  quarante 
ans,  tomba  une  monnaie  d'argent  portant  le  nom  de  Tliémistocle, 
et  frappée  à  Magnésie,  l'une  des  villes  données  par  le  grand  roi  à 
rillustre  fugitif? 

«Cent  vingt-trois  ans  avant  notre  ère,  le  roi  de  Syrie  Alexandre 
Zebina,  assiégé  dans  Antioche  et  réduit  aux  expédients,  prit  le 
parti  d'aliéner,  pour  payer  les  troupes  qui  lui  restaient ,  le  trésor 
du  temple  de  Zens,  et  il  alla  jusqu'à  enlever  la  Victoire  en  or 
massif  que  la  statue  colossale  du  dieu  tenait  sur  sa  main  tendue  en 
avant.  Il  essaya  même,  raconte  Justin,  de  justifier  ce  sacrilège  par 
une  raillerie  en  disant  qu'il  acceptait  la  victoire  que  le  dieu  dai- 
gnait lui  offrir.  Y  avait-il  dans  ce  récit  quelque  amplification  anec- 
dotique  de  la  part  de  l'auteur  latin?  On  pouvait  le  soupçonner 
jusqu'à  l'époque  toute  récente  où  il  m'est  parvenu  un  exemplaire 
de  la  monnaie  d'or  que  Zebina  fit  frapper;  elle  a  pour  type  la  statue 
même  de  Zens  tenant  la  Victoire  d'or  sur  sa  main,  et  le  caractère 
exceptionnel  de  cette  pièce  est  encore  mis  en  évidence  par  l'absence 
de  tout  monnayage  d'or  en  Syrie,  avant  comme  après  Zebina. 

tr  Quand  Mithridate,  voulant  chasser  les  Romains  de  l'Orient,  fil 
alliance  avec  Ephèse,  avec  Athènes,  avec  les  Italiens  même,  les  ré- 
voltés de  la  guerre  sociale,  il  envoya  des  subsides  en  or  à  tous  ses 
alliés  pour  les  aider  à  faire  leurs  préparatifs  de  guerre;  nous  pos- 
sédons de  rares  pièces  d'or  d'Éphèse,  d'Athènes  et  des  insurgés  ila- 
lioles  qui  sont,  dans  nos  médaillieis,  les  irréfragables  témoins  du 
projet  vaste  et  hardi  qu'avait  conçu  le  génie  du  redoutable  adver- 
saire de  Lucullus  et  de  Pompée. 

rA  qui  la  reine  Philistis  de  Syracuse  doit-elle  sa  célébrité,  sinon 
à  ses  monnaies,  oij  elle  nous  apparaît  gracieuse  et  voilée  comme 
une  madone  de  la  Renaissance  ?  Que  saurions-nous  de  la  plupart 
des  villes  de  la  Sicile  et  de  la  Grande  Grèce  avant  Pyrrhus  et  les 
guerres  puniques?  Fort  peu  de  chose,  sains  ces  admirables  séries 


LXXII 


iiiont'laiies  qui  racontent  leur  fondation,  leurs  léjjendes,  leurs  an- 
nales, les  jeux  publics  (]u\'lles  célébraient  périodicjuement  comme 
nos  Kxposilions  uuivers(>lles  ou  réjjionales;  leur  art  enfin,  si  l'écoud 
dans  ses  conceptions,  où  toujours  la  grâce  exquise  s'allie  à  la  no- 
blesse de  Texpiession,  à  la  pureté  des  lignes,  à  récjuiiibre  parfait 
de  la  composition. 

?f  Comment  parler  dignement  devant  vous.  Messieurs,  de  ces  mé- 
dailles que  vous  connaissez  tous,  que  les  (Irecs  ont  faites  si  belles 
et  qu'ils  ont,  mus  par  un  sublime  instinct  d'immortalité,  jetées  à 
poignées,  comme  un  solennel  défi  aux  artistes  de  tous  les  âges 
futurs;  de  ces  médailles  dont  le  cbarme  intraduisible  émeut  tou- 
jours, soit  qu'on  se  contente  des  iuq)ressions  fugitives  et  superfi- 
cielles du  dilettante,  soit  qu'il  s'agisse  des  études  approfondies  de 
l'érudit.  Ne  vous  semble-t-il  pas.  Messieurs,  que  la  Grande  Grèce 
et  la  Sicile  étaient  alors  le  t'iéàtre  merveilleux  d'un  miracle  qui  ne 
s'est  renouvelé  qu'une  fois  dans  les  annales  de  l'bumanité:  c'est  à 
lépoque  de  la  Renaissance,  alors  que  chaque  ville,  chaque  bour- 
gade de  l'Italie  avait  ses  écoles  d'artistes  en  tous  genres  et  ses  Mé- 
cènes, assistait  à  cette  émulation  d'ateliers,  source  du  progrès,  qui 
a  fait  éclore  tant  de  chefs-d'œuvre  éternels? 

rr  OEuvres  d'art  par  elles-mêmes,  les  monnaies  antiques  nous  con- 
servent l'image  et  le  souvenir  des  autres  œuvres  d'art,  dans  le  do- 
maine de  la  sculpture  ou  de  l'architecture.  Les  primitifs  essais  de  la 
sculpture  grecque,  ces  bornes  plus  ou  moins  grossièrement  équarries, 
images  des  dieux  dont  on  voyait  encore,  du  temps  de  Pausanias, 
des  échantillons  traditionnellement  conservés  dans  les  plus  vieux 
sanctuaires  de  la  Grèce,  ces  brutales  et  curieuses  images,  dis-je, 
nous  les  voyons  reproduites  sur  les  monnaies.  A  Byzance,  Apollo- 
nie,  Mégare,  c'est  le  cippe  allongé,  la  première  image  de  l'Apollon 
des  carrefours;  à  Pergé,  à  lasos,  c'est  Artémis  sous  l'aspect  d'une 
]joupée  enfantine  affublée  d'ornements. 

t:  Voici  venir,  à  présent,  des  représentants  des  dillérentes  écoles. 
Le  premier  sculpteur  de  l'école  d'Egine,  Smilis,  avait  exécuté  pour 
i'Héraion  de  Samos  une  statue  que  nous  montrent  les  monnaies  de 
lile.  Un  tétradrachme  athénien  nous  donne  quelque  idée  de  ce 
qu'était  la  fameuse  statue  d'Apollon,  érigée  à  Délos,  par  Tektaios 
et  Angelion.  L'Athena  Chalcid'cos  de  (jitiadas, l'Apollon  Didyméen, 
œuvic  d(;  (Janachos,  le  Zeus  llhomatas  du  chef  de  l'école  argienne, 
Agcladas;  le  groupe  des  Tyranoctones,  exécuté  en  bronze  par  An- 


LXXIII    

ténor,  au  lendemain  de  la  chute  des  Pisistralides,  figurent  sur  des 
monnaies  qui  supple'ent  aux  descriptions  des  auteurs  et  nous  aident 
à  restaurer  et  à  identifier  les  débris  de  sculpture  épars  dans  nos 
musées.  Vous  y  retrouverez  pareillement  les  plus  renommées  des 
œuvres  de  Mvron,  de  Polyclète,  de  Calamis,  de  Phidias,  de  Praxi- 
tèle, de  Bryaxis.  On  a  invoqué  avec  profit  des  types  mone'taires 
à  l'appui  des  restitutions  qui  ont  été  tentées  de  la  Vénus  de  Milo  ; 
et,  quand  sont  venus  au  Musée  du  Louvre  les  débris  de  la  Vic- 
toire de  Samothrace,  ce  sont  les  beaux  tétradrachmes  de  Démé- 
Irius  Poliorcète  qui  ont  donné  une  certitude  scientifique  îi  l'as- 
semblage de  cet  admirable  morceau  et  en  ont  fixé  rigoureusement 
la  date. 

«Que  de  monuments  d'architecture  seraient,  sans  les  types  mo- 
nétaires qui  les  reproduisent,  à  la  merci  des  restitutions  fantai- 
sistes de  notre  imagination  !  Ici,  nous  voyons  le  temple  d'Aphrodite 
àPaphos,  avec  son  pylône,  son  parvis,  son  vaste  péribole  entouré 
d'un  portique,  et,  au  fond  du  sanctuaire,  le  bétyle,  image  de  la 
déesse,  autour  duquel  voltigent  les  colombes  sacrées;  là,  c'est  le 
temple  non  moins  fameux  du  mont  Garizim,  rival  de  celui  de  Jé- 
rusalem, sur  les  cendres  duquel  les  Samaritains  de  nos  jours  vont 
encore  accomplir  leurs  pieux  pèlerinages. 

«Voici  le  temple  rond  de  Mélicerte,à  Corinthe;  celui  de  Baal,à 
Emèse;  d'Astarté,  à  Byblos  ;  de  Vénus,  à  Éryx,  sur  une  montagne 
à  pic  dont  la  base  est  entourée  d'une  muraille,  comme  une  forte- 
resse; voici  une  vue  de  l'Acropole  d'Athènes, avec  l'Athena  Proma- 
chos et  la  grotte  de  Pan;  une  vue  des  ports  de  Sidé,  de  Corinthe, 
d'Ostie;  tous  les  monuments  de  Rome  défilent  sous  nos  yeux  :  les 
temples  de  Jupiter  Capitolin  et  de  la  Concorde,  avec  leur  toit  sur- 
monté de  statues,  les  temples  de  Janus,  de  Vesta,  de  Vénus;  les 
basiliques  Emilienne  et  Ulpienne.  A  Tarse,  c'est  le  monument  sin- 
gulier appelé  tf Tombeau  de  Sardanapaler ;  à  Lyon,  c'est  l'autel 
de  Rome  et  d'Auguste;  à  Antioche,  sur  le  Méandre,  c'est  un  pont 
gigantesque  dont  les  piles  sont  surmontées  de  statues;  ailleurs  ce 
sont  des  théâtres,  des  thermes,  des  viaducs,  des  arcs  de  triomphe, 
des  forteresses.  De  quelque  côté  que  nous  tournions  nos  regards, 
c'est  comme  un  panorama  gigantesque  où  les  graveurs  des  coins 
monétaires  ont.  rassemblé,  pour  nous  en  garder  le  souvenir,  tous 
ces  monuments  où  le  temps  et  la  barbarie  devaient  porter  la  sape  et 
le  marteau.  Prenez  en  main  la  description  de  la  Grèce  par  Pau- 


sanias  et  ra[)proclioz-on,  rlieniin  fnisiiiil ,  les  médailles  di;  cliaquc 
viHo;  \()us  jii'fei'oz  roi)il)ion  la  narralinn  s'ôclairc  et  pioiul,  dans 
celle  illuslralion,  une  pliysinnnoinie  aniinée;  coml)ieii  le  laii{;a{|e 
des  images,  si  petites  qu'elles  soient,  parle  mieux  à  notre  intcUi- 
fjence  cpie  la  description  littéraire  la  plus  lidMe  et  la  plus  (hWe- 
loppt^e. 

ff  Vouiez-vous  savoir  ce  (prêtaient  les  vaisseaux  des  anciens  ?  c'est 
par  centaines  que  les  monnaies  grecques  et  romaines  vous  eu  mon- 
trent les  variétés  et  le  gréement:  vous  y  reconnaîtrez  parfois  jus- 
qu'au céleusle  assis  à  la  poupe  et  battant  des  mains  pour  donner  aux 
rameurs  le  rythme  de  leuis  chants  et  la  cadence  de  leurs  mouve- 
ments. Un  hisfoiien  militaire  désire-t-il  se  rendre  com|)to  du  chan- 
gement de  lacti(]ue  préconisé  par  l'Athénien  Cliahrias  :  qu'il  regarde 
la  moniuiie  de  Clazomène,  oi'i  l'hoplite  grec  e^t  figuré  un  genou 
en  terre,  la  lance  en  arrêt  et  se  couvrant  de  son  bouclier.  L'archer 
Cretois,  le  frondeur  baléare,  le  cavalier  numide,  le  h'gionnaii'C  l'o- 
main,les  chiens  de  guerre  du  roi  des  Arvernes,  lîituit,  les  élé- 
j)hants  de  Pyri'hus  et  d'Annibal  forment  cent  variétés  de  types  mo- 
nétaires. 

ffLes  modes  vous  intéressent-elles?  Voulez-vous  connaître  les 
transformations  de  la  coiffure  féminine  en  Grèce  ou  à  Rome,  et  les 
suivre,  pour  ainsi  dire,  à  cha(|ue  printemps,  comme  dans  un  jour- 
nal pai'isien  ?  Voyez,  par  exemple,  les  monnaies  de  Syracuse,  ou 
celles  des  impératrices  romaines,  et  vous  serez  émerveillés  de  l'in- 
fini variété,  de  la  science,  de  l'ingéniosité  de  ces  édifices  capil- 
laires, toujours  élégants,  parfois  artificiels,  entremêlés  de  perles 
et  de  pierreries ,  soutenus  par  des  sphendonés,  des  résilles,  des 
bandelettes,  des  diadèmes  ,  et  (jui  justifient  si  bien  ce  mot  d'Ovide, 
quil  serait  plus  aisé  de  compter  les  feuilles  d'un  chêne  ou  les 
abeilles  de  THybla  que  les  variétés  de  coiffures  imaginées  par  les 
raffinements  de  la  co(pietlerie;  mais  nous  nous  refuserons  à  croire 
—  parce  que  les  monnaies  n'en  disent  rien  —  cet  autre  poète  latin 
qui  accuse  des  matrones  romaines  de  fra])per  jusqu'au  sang  de 
malheureuses  esclaves,  pour  une  seule  boucle  mal  agencée  dans 
l'c'cliafaudage  de  leur  chignon. 

f  Citerai-je,  à  présent,  des  traits  de  mœurs  et  de  caractère,  des 
jeux  de  mots,  dos  scènes  familières?  Considérez,  par  exemple,  la 
suite  nombreuse  des  monnaies  de  la  République  romaine.  Des  ma- 
gistrats s'exercent  parfois  au  calembour  et  au  rébus:  AntistiusGra- 


LXXV    -= 


gulus  fait  graver  un  geai  sur  ses  coins  monétaires  ;  Malleoius  y 
place  un  maillet;  Furius  Crassipes,  un  pied  difforme;  Voconius 
Vitulus,  un  ^eau.  C'était  de  l'esprit  facile.  Mais  que  dites-vous  de 
ces  austères  démagogues,  de  ces  amis  des  Gracques,  de  Marius  ou 
de  Brutus,  qui  se  forgent  des  titres  de  noblesse  sur  les  deniers 
dont  ils  ont  à  surveiller  l'émission ,  se  targuent  de  descendre  de 
rois  ou  même  de  héros  légendaires:  Numa,  Ancus  Marcius,  Phi- 
lippe deMace'doine,  Faustulus  ,  uniquement  parce  que  le  nom  qu'ils 
portent  semble  favoriser  ces  prétentions  aristocratiques?  Tous,  ils 
voudraient  avoir  pour  ami  un  Horace  qui  leur  chante  : 

Mœcenas ,  atavis  édite  regibus , 

et  nous,  nous  penserons  avec  philosophie,  et  envisageant  notre 
histoire  contemporaine,  que  si  quelque  chose  a  changé  dans  le 
monde  depuis  deux  mille  ans,  ce  n'est  pas,  à  coup  sûr,  le  culte 
des  ancêtres,  même  de  ceux  qu'on  n'a  pas. 

rr  Après  Sylla  et  pendant  tout  l'empire,  quelle  incomparable  ga- 
lerie de  portraits  nous  offrent  les  monnaies!  Sans  eux,  comment 
aurait-on  pu  donner  des  noms  aux  statues  de  nos  musées  ?  Et  quant 
aux  revers,  ils  constituent,  par  leur  varie'té  et  leur  précision  chro- 
nologique, les  archives  officielles  de  l'histoire.  Ln  règne  comme 
celui  d'Hadrien,  par  exemple,  ne  compte  pas  moins  de  2,5oo  re- 
vers monétaires  différents,  qui  se  répartissent  en  i,Goo  pièces 
latines  et  900  pièces  grecques.  C'est  donc  une  galerie  de  9, 5oo  ta- 
bleaux en  miniature  qui  déroulent  à  nos  regards  les  événements 
du  règne,  nous  initient  à  la  vie  publique  de  l'empereur,  nous  le 
font  suivre,  étape  par  étape,  dans  ses  nombreux  voyages,  complè- 
tent le  récit  des  historiens,  le  rectifient  au  besoin  ou  nous  aident 
à  le  mieux  comprendre. 

(fTout  aussi  bien  que  l'histoire  militaire,  l'histoire  économique, 
administrative,  juridique  même,  trouve  ici  son  compte  de  rensei- 
gnements. Si  Nerva  rend  moins  tyrannique  la  perception  de  la  taxe 
sur  les  Juifs,  les  monnaies  nous  l'apprennent  par  leur  légende: 
Fisci  Judaki  calumnia  suhlata  ;  s'il  lève  l'impôt  sur  le  transit  des 
marchandises  en  Italie:  Vehkulalione  Italiœ  remissa ,  nous  disent  les 
monnaies;  s'il  crée  un  magasin  de  subsistances  pour  le  peuple, 
des  deniers  sont  frappés  avec  la  légende  Plebei  itrbanœ  frumenlo 
constitiito.  Antonin  le  Pieux  fonde-t-il  en  l'honneur  de  sa  femme 
Faustine  une  institution  d'assistance  publique  :  Puellœ  Faustmianœ, 


LXXVI 


portent  des  pièces  (jui  rcprésonlent  Tempereur  et  rimpéiatrice 
accueillant  des  fatnilics  d'iiuligcnls. 

ffCe  serait ,  Messieurs,  passer  en  revue  les  fastes  d(î  Thistoire  ro- 
maine, année  par  année,  que  d'énumérer  tous  les  revers  monétaires; 
et  combien  d'entre  eux  sont  encore  inexpli(|ués  et  attendent  de 
votre  perspicacité  leur  interpre'tation  scientilique  ! 

ffOui  de  vous,  en  sa  (jualité  de  membre  d'une  société  savante, 
n'a  pas  eu  à  décliilTrer  (iiieUpie  bronze  tout  encrassé  de  rouille?  Qui 
n'a  eu  à  désillusionner  quelque  brave  laboureur  qui  avait  ramassé 
dans  son  sillon  une  vieille  pièce  qu'il  a  prise  pour  le  trésor  dont 
parle  La  Fontaine?  Ce  ne  sont  pas  toujours,  loin  de  là,  des  pièces 
banales  qu'on  vous  apporte  ou  que  vous  rencontrez  cbez  le  bijou- 
tier, et  il  est  bon  d'y  regarder  de  près. 

«C'est  ainsi,  par  exemple,  que  l'année  dernière  un  expert  de 
Paris  mettait  en  vente  à  l'bôtel  Drouot  un  aureits  romain  qu'on 
venait  de  trouver  en  Egypte  et  qui  portait  le  nom  de  l'un  des 
tyrans  du  m''  siècle,  Saturninus.  Que  nous  apprenait  cette  pièce 
nouvelle?  Les  bistoriens  nous  disent  fort  peu  de  chose  sur  ce  per- 
sonnage, et  l'on  a  même  suspecté  leur  véracité.  Saturnin,  raconte 
Vopiscus,  était  né  dans  les  Gaules,  au  sein  de  cette  nation  agitée 
et  toujours  prête  à  changer  ceux  qui  détiennent  le  pouvoir  [geus 
homimim  iiiquictissima  et  nvida  vel  faciendi  principis  vel  imperii)  — 
nous  avions  déjà  cette  réputation  au  m'' siècle.  Aurélien  l'envoya  dé- 
fendre l'Orient  contre  les  Parthes,  mais  en  lui  interdisant  expres- 
sément l'accès  de  l'Egypte  où  avaient  eu  lieu,  naguère,  des  troubles 
dont  un  général  ambitieux  aurait  pu  profiter.  La  pièce  d'or  nou- 
velle frappée  en  Egypte  nous  est  la  preuve  indiscutable  que  Satur- 
nin enfreignit  la  défense  qui  lui  était  faite  et  se  fit  proclamer  em- 
pereur à  Alexandrie,  —  en  dépit  de  l'assertion  contraire  de 
Vopiscus,  qui  avait  un  intérêt  personnel  à  venger  la  mémoire  de 
Saturnin  de  l'accusation  de  rébellion.  Voilà  donc  une  médaille  (]ui 
vient  contrôler  et  rectifier  un  historien  romain ,  préciser  un  épisode 
des  annales  obscures  du  m*  siècle  et,  du  même  coup,  faire  tomber 
les  objections  de  l'bypercritisme  allemand  qui  allait  jus(|u'à  nier 
l'existence  du  tyran  Saturninus. 

«La  immismatique  gauloise,  Messieurs,  est  peut-être  plus  inté- 
ressante encore,  puisqu'elle  se  rapporte  aux  origines  de  notre  pays. 
Dans  tous  les  cantons  de  la  France,  on  recueille  des  spécimens  du 
monnayage  de  nos  ancêtres.  Si  vos  musées  en  possèdent  une  suite 


LXXVII 


assez  nombreuse,  placez-les,  suivant  les  liouvailles,  sur  une  carie 
ge'og^raphique  et  vous  serez  e'tonnés  vous-mêmes  des  renseignements 
que  comporte  cette  simple  disposition  mate'rielle.  Vous  constaterez, 
par  exemple,  que  les  tribus  de  la  région  danubienne  frappent  des 
monnaies  qui  ne  sont  que  de  grossières  imitations  des  tétrachmes 
de  la  Macédoine  ou  des  statères  d'or  de  Philippe,  père  d'Alexandre; 
que  ces  imitations  se  propagent  graduellement  à  travers  le  pays 
des  Helvètes,  des  Séquanes,  des  Eduens,  jusqu'aux  Arvernes  qui 
frappent  les  beaux  statères  au  nom  de  Vercingétorix.  Vous  aurez 
tracé  ainsi  avec  ces  monnaies,  sur  la  carte  de  la  Gaule,  comme 
une  grande  et  large  voie  que  je  ne  puis  mieux  comparer  qu'à  la 
voie  lactée,  au  milieu  de  la  carte  du  ciel  :  c'est  le  chemin  suivi  par 
le  commerce,  c'est  la  route  des  Gaulois  au  temple  de  Delphes,  c'est 
la  ligne  de  communication  de  la  Gaule  avec  la  Grèce,  c'est-à-dire 
avec  l'un  des  grands  foyers  de  la  civilisation  antique.  Et  jugez  de 
quelle  utilité  scientifique  peut  être  une  pareille  constatation  pour 
éclairer  des  textes  plus  ou  moins  obscurs,  ou  expliquer  certaines 
découvertes  archéologiques  !  D'autres  monnaies  gauloises  vous  diront 
le  rayonnement  du  commerce  des  colonies  grecques  de  Massilia,  de 
Rhoda,  d'Emporiae;  elles  vous  donneront  la  plus  riche  nomencla- 
ture de  noms  gaulois  qui  existe;  elles  vous  montreront  des  Romains 
s'insinuant  lentement  dans  notre  pays  et  s'y  créant  des  alliés  avant 
d'en  faire  la  conquête. 

trVous  savez  de  même.  Messieurs,  tout  le  parti  que  la  philologie 
et  la  géographie  ont  tiré  des  1,200  noms  de  localités  et  des  2,600 
noms  de  personnes  qu'on  a  jusqu'ici  relevés  sur  les  monnaies  mé- 
rovingiennes; plusieurs  d'entre  vous,  enfin,  ont  puisé  les  plus  utiles 
renseignements  sur  les  origines  de  la  féodalité  dans  la  numisma- 
tique de  l'époque  carolingienne.  Sans  doute,  la  numismatique  du 
moyen  âge  ne  saurait  être  comparée  à  celle  de  l'antiquité,  parce 
que  les  types  monétaires  s'immobilisent  et  que  les  documents  écrits 
sont  trop  nombreux  pour  qu'on  puisse  espérer  combler  les  lacunes 
historiques  par  les  monnaies.  Aussi, est-ce  à  un  autre  point  de  vue 
qu'il  faut  se  placer  pour  en  tirer  un  parti  scientifique.  L'histoire 
monétaire  a,  par  elle-même,  son  attrait  et  son  importance;  et  puis 
n'est-il  pas  nécessaire  à  l'historien  et  à  l'économiste,  par  exemple, 
de  savoir  exactement  ce  qu'étaient  les  variétés  d'espèces  monétaires 
qu'ils  trouvent  mentionnées  dans  les  textes  :  le  parisis,  le  tournois, 
l'agnel ,  le  florin,  le  franc,  i'esterliu ,  le  gros,  lapougeoise ,  le  ducat, 


LXXVIII 


ie8e(|uiii,  lii  pistole,  le  maiaboliii,  pour  uecltor«|u'un  petit  nombre 
d'espèces,  comparativeinont  à  toutes  celles  qui  furent  en  usago? 
Combien  de  jjons  s'iniajjinenl  que  les  monnaies  d'or  et  d'argent 
de  Philippe  le  Bel  sont  en  molal  alle'ré  parce  qu'il  est  de  mode  de 
donner  à  co  prince  l'épithèlc  de  Taux  nionnayeur? 

tf  .Mais  voici ,  Messieurs,  que  nous  touchons  au  seuil  des  tehips  mo- 
dernes :  le  moment  est  venu  de  clore  celte  causerie  un  peu  austère. 
Lorsque  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique,  par  une  insigne 
et  trop  bienveillante  laveur,  me  lit  l'honneur,  il  y  a  quelques  se- 
maines, de  me  désigner  pour  prendre  la  parole  dans  cette  solen- 
nelle réunion  et  voulut  bien  m'inviter  à  occuper  cette  place  oij 
m'ont  précédé  tant  d'hommes  éminents  ou  illustres,  je  me  suis  de- 
mandé, non  sans  in(|uiélude,  de  quel  sujet  je  pourrais  vous  entre- 
tenir. Au  risque  de  paraître  prêcher  pour  mon  saint,  j'ai  pensé  à 
faire  de  la  numismatique  le  terrain  neutre  sur  lequel  toutes  les  So- 
ciétés savantes  ne  refuseraient  pas  de  se  rencontrer  et  de  se  donner 
la  main.  Figure  de  second  plan,  la  numismatique  se  plaît  à  être 
l'humble  servante  de  toutes  les  branches  des  sciences  historiques 
qui  ont  en  vous  leurs  représentants  les  plus  autorisés.  En  ce  temps 
de  recherches  précises  et  de  sévère  critique,  où  chacun  est  forcé  de 
s'enfoncer  dans  une  spécialité  étroite,  parce  (|u'il  vaut  mieux  être 
profond  sur  un  point  que  superficiel  en  toutes  choses,  une  col- 
lection de  monnaies  anciennes  est  la  source  historique  où  chaque 
spécialiste  est  assuré  de  trouver  quoique  élément  utile  à  ses  recher- 
ches. Voilà  pourquoi  je  souhaiterais  de  voir  les  sijries  numisma- 
ti(|U('s  se  développer  dans  nos  musées  de  province;  tout  le  monde 
y  trouverait  son  profit:  artistes  et  historiens,  érudits  et  dilettantes, 
économistes,  ge'ogra])hes,  philologues,  moralistes;  car  ce  micro- 
cosme des  médailles  —  j'aurais  voulu  le  dcMiiontrer  plus  ample- 
ment —  est  bien  la  plus  complète  et  la  plus  fidèle  évocation  du 
passé  (jue  nous  procurent  les  sciences  hisioiicjiies. 

ff  ^'avons-nous  pas,  Messieurs,  tous  tant  (jue  nous  sommes,  pris 
plaisir,  dans  notre  jeune  uge,  à  feuilleter  maintes  et  maintes  fois 
(|uel((u'une  de  ces  lîibles  d'images  ()ui,  en  nous  bei'çant  des  plus 
délicieux  récits,  nous  initiait  à  la  culture  intellectuelle  et  morale? 
Eh  bien,  Messieurs,  je  coiii|)arerais  volontiers  un  médaillier  aune 
Bible  d'images;  et  si  l'Histoire .  comme  l'a  d(;finie  Michelet  d'un 
njot  sublime,  eslurie  résurrection,  une  suite  de  médailles  anciennes 
est  la  résuirecliou  du  passé  par  les  images.^ 


LXXIX     

M.  le  Ministre  a  pris  ensuite  la  parole  en  ces  termes  : 

tr Monsieur  le  Président  du  Conseil, 
tf  Messieurs, 

"Il  y  a  cinq  mois,  dans  celte  même  salle  de  la  nouvelle  Sorbonno, 
nous  inaugurions,  en  pre'sence  de  M.  le  Président  de  la  République , 
le  régime  nouveau  que  la  loi  de  juillet  1896  a  institué  pour  notre 
enseignement  supérieur,  le  régime  du  groupement  des  facultés  en 
universités  presque  autonomes. 

wDe  même  que  M.  le  Président  de  la  République  avait  voulu,  de- 
vant l'Université  de  Paris,  apporter  à  toutes  les  universités  fran- 
çaises ffle  témoignage  des  sympathies  nationales^,  je  suis  heureux, 
en  présence  des  membres  de  ce  Congrès  annuel,  de  pouvoir  donner 
à  toutes  les  Sociétés  de  province  dont  vous  êtes  ici  les  délégués,  Tas- 
surance  des  sentiments  de  sympathie  et  de  gratitude  avec  lesquels 
le  gouvernement  de  la  République  suit  leurs  utiles  travaux. 

wGes  sentiments  datent  de  loin.  Quand  M.  Guizot  faisait  appel 
aux  Sociétés  de  province  cherchant  à  les  réunir  par  un  efiort  com- 
mun, il  proclamait  bien  haut  qu'il  n'avait  frnul  dessein  de  porter 
rr  atteinte  à  la  liberté,  à  l'individualité  des  Sociétés  savantes,  ni  de 
trieur  imposer  quelque  organisation  générale  ou  quelque  idée  do- 
tr  minante  77.  Vous  vous  souvenez  de  ces  paroles;  elles  sont,  pour  ainsi 
dire,  inscrites  en  tête  de  notre  charte.  Tous  les  ministres  de  l'In- 
struction publique,  depuis  plus  de  soixante  ans,  ont  manifesté  le 
même  respect  pour  la  liberté  et  l'individualité  de  vos  compagnies. 

ffEn  instituant  le  Comité  des  travaux  historiques,  on  n'a  point 
prétendu  leur  imposer  une  tutelle,  mais  uniquement,  suivant  les 
paroles  mêmes  de  ce  grand  ministre,  ff  leur  transmettre,  d'un  centre 
ff commun,  les  movens  de  travail  et  de  succès  qui  ne  sauraient  leur 
«venir  d'ailleurs,  et  recueillir  à  ce  même  centre  les  fruits  de  leur 
tf  activité,  pour  les  répandre  dans  une  sphère  plus  élevée^i.  Quant  à 
vos  réunions  annuelles,  elles  sont  restées,  suivant  l'expression  d'un 
de  mes  plus  récents  prédécesseurs,  des  cr fêtes  de  la  science  libre w, 

ttCe  régime  n'a  point  nui  à  votre  activité;  car  aux  Sociétés  sa- 
vantes qu'avait  connues  M.  Guizot,  les  unes  se  rattachant  par  leurs 
origines  aux  académies  de  l'ancienne  France,  les  autres  nées  de  son 
temps,  mais  qui,  pour  la  plupart,  ont  déjà  célébré  leur  cinquan- 
tenaire, ne  cessent  de  s'en  ajouter  chaque  année  de  nouvelles.  Celles- 
ci,  en  général ,  adoptent  deg  titres  moins  compliqués  que  ceux  qui 


I.XW    

sonl  consacrés  par  un  antique  usage;  elies  se  [)roposenl  un  but 
j)his  ligoureustMucnl  défini  (jue  los  anciennes;  elles  se  vouent  |)lus 
evdusivenient  à  lélude  de  telle  brancln;  de  la  science  ou  de  Tait 
lïauçais. 

ff  L'oqjanisalion  du  Coniilé  central,  celle  de  vos  assises  annuelles 
ont  du  se  Iranslornier  pour  mieux  répondre  à  cette  multiplication, 
à  cette  floraison  spontanée  des  Sociétés  savantes  de  province. 

rLe  (-oniilé  des  travaux  historiques  es!  devenu  let/omité  des  tra- 
vaux WiiylovHHies  et  scicntijlqncs ,  et  votre  Congrès  a  dû  se  IVactionner 
en  sections  de  plus  en  plus  nombreuses. 

tf  Au  temps  de  M.  Guizot,  on  ne  connaissait  que  la  Section  d'his- 
toire et  de  philologie  et  la  Section  d'archéologie.  Puis  s'est  formée 
!a  Section  des  sciences.  Sous  le  ministère  de  .Iules  Ferry  est  venue 
s'adjoindre  à  celles-là  la  Section  des  sciences  économiques  et  sociales. 
La  création  d'une  Section  de  géographie  a  coïncidé  avec  la  splendide 
expansion  de  notre  empire  colonial.  La  Section  des  sciences,  à  son 
tour,  s'est  subdivisée,  et  nous  comptons  parmi  les  sous-sections 
celle  de  médecine  et  d'hygiène  et  celle  de  ])botographie.  Toutes  les 
salles  dans  cette  vaste  Sorbonue  sont  occupées  par  vos  séances  mul- 
tiples et  simultanées;  la  durée  du  Congrès  a  dû  être  portée  à  quatre 
jours,  à  raison  de  deux  séances  par  jour.  Enfin,  la  re'union  des  So- 
ciétés des  beaux-arts  des  départements,  qui  a  dû  adopter  les  locaux 
de  l'École  des  beaux-arts,  forme  une  sixième  section  de  ce  grand 
congrèï;  vraiment  national. 

rSi  j'invoquais  tout  à  l'heure  le  souvenir  d'une  autre  solennité 
intellectuelle,  celle  du  19  novembre  1896,  c'est  que,  à  mon  senti- 
ment, ces  deux  grands  faits,  le  groupement  des  facultés  en  univer- 
sités régionales  et  l'importance  croissante  du  Congiès  formé  à  Paris 
par  les  délégués  des  Sociétés  de  province  sont  comme  les  deux 
manifestations  d'une  même  évolution. 

rr  D'une  |)art,  la  science  olïicielle  accepte  une  sorte  de  décentrali- 
sation, et  nous  espérons  bien  (jue  les  universités  nouvelles,  dont 
les  villes  et  départements  appelaient  de  la  même  ardeur  que  nous 
la  fondation,  y  deviendront  des  centres  puissants  de  rayonnement, 
y  trouveront  de  cordiales  et  actives  sympathies,  y  puiseront  des 
éléments  de  force  et  de  durée,  et,  en  revanche,  sauront,  comme 
elles  ont  déjà  commencé  à  le  faire,  s'adapter  aux  conditions  de  la 
vie  locale,  aux  besoins  intellectuels,  scientifiipies  et  économiques 
des  régions  qui  les  ont  adoplcies  de  si  grand  cœur;  d'aulre  part,  la 


lAXXI    

science  libre  que  vous  représentez,  en  acceptant  une  certaine  cen- 
tralisation, à  la  fois  compatible  avec  la  liberté  et  Tindividu alité  de 
vos  sociétés  et  nécessaire  à  leur  développement  scientirupie,  devien- 
dra comme  les  sections  d'une  immense  atelier  de  travail  en  com- 
mun et  comme  autant  d'officines  où  s'élaboreront  et  se.  renouvelle- 
ront les  éléments  de  la  science  nationale.  Et  ainsi,  comme  par 
TefTet  d'une  puissante  circulation,  sans  cesse  la  vie  affluera  au  cœur 
de  la  France  pour  être  ensuite  distribuée  avec  une  intensité  nou- 
velle dans  tous  ses  membres;  universités  régionales,  Congrès  na- 
tional des  Sociétés  de  province,  c'est  parce  double  organisme  que 
sera  conjuré  ce  qu'ont  tant  redouté  nos  devanciers  :  la  pléthore  au 
centre  et  l'anémie  aux  extrémités. 

T  Si  nous  espérons  beaucoup  des  universités  régionales ,  nous  n'en 
sommes  plus  aux  espérances  pour  vos  sociétés  et  pour  votre  Congics. 
J'ai  pu  suivre  les  travaux  de  vos  sections  grâce  aux  comptes  rendus 
insérés  au  Journal  officiel.  J'admire  le  grand  nombre  des  travaux  vrai- 
ment utiles  qui  ont  été  lus  dans  les  séances,  la  variété  et  la  fécon- 
dité de  vos  recherches,  la  vive  lumière  qui  s'est  dégagée  de  vos 
discussions. 

reDans  la  Section  d'histoire,  votre  éminent  président  constate 
cries  progrès  de  la  critiquer,  ft l'emploi  des  meilleures  méthodes w, 
le  dévouement  de  tous  à  la  science.  Qu'il  me  soit  permis,  après 
lui,  de  rendre  hommage  à  l'œuvre  de  M'^"  Pellechet:  avec  un  dés- 
intéressement qui  n'est  égalé  que  par  sa  vaste  et  solide  érudition, 
elle  a  consacré  sa  fortune  et  sa  vie  à  rechercher  dans  toutes  nos 
bibliothèques  les  livres  imprimés  au  xv"  siècle  et  à  en  donner  un 
catalogue,  dont  Tapparilion  est  t saluée  comme  un  événement  no- 
ff  table  dans  l'histoire  de  la  bibliographie  des  incunables t5. 

'rJene  puis,  comme  je  le  souhaiterais,  signaler  tant  fie  travaux 
originaux,  explorations  des  archives  et  dos  dépôts  de  chartes,  pu- 
blications de  lettres  inédites  de  nos  rois,  études  sur  la  vie  intime 
de  nos  aïeux,  sur  l'origine  de  certains  chants  populairos,  sur  les 
diversités  dans  les  cérémonies  du  mariage,  etc. 

ffll  y  a  longtemps,  Messieurs  de  la  Section  d'histoire,  que  vous 
n'arrêtez  plus  vos  études  à  la  date  de  1789;  aussi  vos  travaux 
promettent  de  renouveler  de  fond  en  comble  l'histoire  de  la  Révo- 
lution. Cette  histoire  ne  sera  plus  uniquement  celle  des  grandes 
séances  de  la  Constituante  et  de  la  Convention,  celle  des  constitu- 
tions élaborées  par  la  sagesse,  souvent  déçue,  des  hommes  d'Etat; 

ÂBCUÉOLOGIE.  F 


LXXXII 


nous  suivrons  dt'sorniais  dans  les  provinces,  jusque  dans  les  moin- 
dres bourgades,  le  rclentissemcnl  des  paroles  tombées  de  la  tribune, 
les  elVels  divers  dos  lois  qui  y  furent  proclamées;  là  nous  retrou- 
verons la  Hévolulion,  mais  teintoe  en  (|uel(jue  sorle  de  l'originalilé 
de  chaque  re'gion.  lout  autre  dans  le  Midi  que  dans  TOuest,  aux 
prises  avec  les  probli'ines  locaux  les  plus  divers,  descendue  en 
(pu'lque  sorte  des  souiinets  fulgurants  du  Sinaï  pour  être  vécue  par 
les  ouvriers  el  les  paysans  des  provinces  do  Franco. 

r  Dans  votre  Section  d'archéologie,  que  de  grandes  découvertes 
viennent  dèlre  révélées  et  comme  notifiées  au  monde  savant!  Ce 
sont  les  recherches  de  M.Bousrez  sur  les  monuments  mégalithiques 
de  Maine-et-Loire,  les  fouilles  du  P.  de  la  Croix  dans  les  fonda- 
tions des  temples  de  Villeret,  de  Tabbé  Hamart  dans  la  nécropole 
de  Mouy-Bury,  les  études  de  M,  deNussac  sur  les  fontaines  sacrées 
du  Limousin. 

rr  Dans  votre  Section  de  géographie,  le  monde  entier,  les  colonies 
françaises,  mais  notamment  celles  d'Indo-Chine,  ont  tenu,  comme 
on  devait  s'y  attendre,  le  premier  rang,  avec  les  récits  de  voyage 
de  M.  Chanel,  les  études  si  précises  de  MM.  Paulus  et  Lemire. 

ffDans  votre  Section  des  sciences  sociales,  les  grands  problèmes 
législatifs  et  économiques  ont  été  discutés  avec  Une  remarquable 
couipétence,  et  vos  travaux  sur  le  droit  d'association,  la  mutualité, 
la  liberté  de  tester,  la  recherche  de  la  paternité,  les  marchés  à 
terme,  l'état  monétaire  du  monde  en  1897,  seront  consultés  avec 
fruit  par  les  hommes  d'État. 

"Vos  sous-sections  des  sciences  ne  sont  point  restées  inactives,  et 
notamment  celle  de  photographie  a  trouvé  les  séances  trop  peu 
nombreuses  et  trop  courtes. 

rr  La  Section  des  beaux-arts  a  justifié  ces  belles  paroles  de  son  pré- 
sident : 

cr Chacune  de  vos  sociétés,  dans  sa  sphère  d'action.  .  .  aura  écrit 
«un  différent  chapitre  de  l'histoire  de  l'art  et  ajouté  une  page  nou- 
ffvelleà  la  liste  d(''jà  longue  des  trésors  d'art  de  la  France.» 

ff  H  vous  a  donné  l'assurance  que,  de  tant  de  recherches  éparses 
en  aj)parence,  coordonnées  cependant  par  l'action  du  Comité  et  du 
Congrès,  on  ff  élèvera  le  monument  dont  vous  aurez  fourni  les 
ff  pierres,  une  étude  générale  de  l'art  français,  province  par  pro- 
ff  vince,  avec  l'accent  et  ie  génie  pro])re8  à  chaque  région,  les  carac- 
-ftères()ui  s(;rvent  à  les  reconnaître,  le  sceau  dont  sont  mar(|ués  du 


LXXXIII 


rfNord  au  Midi,  de  l'Est  à  l'Ouest,  les  artistes  et  les  œuvres  qui  y 
front  pris  naissance t5. 

ffCela  est  vrai  de  toutes  vos  sociétés,  et  de  cliacune  d'elles  on 
pourra  dire  qu'elle  traura  bien  mérite',  en  glorifiant  sa  patrie  lo- 
crcale,. .  .  de  la  grande  patrie  Irançaiseiî. 

ff  Messieurs,  cette  grande  pairie  française  veut  garder  la   place 
d'honneur  qu'elle  a  toujours  tenue  dans  le  progrès  universel.  La 
science  française  est  partout  à  l'œuvre,  hors  de  France  comme  en 
France.  Il  vous  sera  certainement  agre'able  de  passer  avec  moi  une 
revue  rapide   de  ce  qu'elle  a   re'cemment   accompli.   Dans   notre 
Afrique  française,  les  fouilles  de  Timgad  se  poursuivent  et,  après 
qu'ont  e'te'  dégagés  les  monuments  publics,  on  s'est  attaqué  aux 
parties  moins  brillantes  de  celte  Pompéi  algérienne,  aux  maisons 
des  simples  particuliers ,  pour  leur  arracher  de  nouveaux  détails  sur 
la  vie  privée  des  Romains  d  outre-mer.  Sur  le  sol  classique  de  l'Hel- 
lade,  vous  savez  quels  résultats  imprévus  ont  donnés  les  fouilles  de 
Delphes,   toute  une  période  inédite  de   l'art  grec,  la  silhouette 
étrange  du  Sphinx  au  regard  plein  de  légendes,  el  les  surprises  de 
l'hymne  à  Apollon.  Nous  avisons  déjà  aux  moyens  de  transporter 
sui-  un  autre  point  non  moins  fameux  du  monde  hellénique  nos 
équipes  de  travailleurs  et  notre  état-major  d'archéologues  exercés. 
Si  les  fouilles  de  Chaldée,  qui  ont  enrichi  nos  collections  nationales 
et  assuré  à  notre  musée  du  Louvre  le  premier  rang  pour  l'archéo- 
logie chaldéenne  et  la  haute  antiquité  orientale,  sont  suspendues 
pour  quelques  mois,  une  récente  convention  signée  avec  le  shah, 
et  qui  constitue  en  notre  faveur  un  véritable  monopole,  va  livrer  à 
nos  investigations  les  régions   encore  inexplorées,  non  les  moins 
riches  en  trésors  cachés,  du  territoire  persan.  En  Egypte,  l'Institut 
français  d'archéologie  orientale  aura  prochainement  son  palais  :  il 
se  construit  et  sera  certainement  achevé  pour  la  fin  de  cette  année; 
l'action  scientifique  de  la  France  sur  la  terre  des  Pharaons  va  s'ac- 
croître par  l'adjonction  d'artistes  à  nos  égyptologues. 

(f  L'Extrême  Orient  ne  reste  pas  en  dehors  de  nos  recherches  :  un 
de  nos  compatriotes,  M.  Chaffanjon,  vient  de  traverser  toute  l'Asie 
centrale,  rectifiant  en  chemin,  sur  un  parcours  de  2,000  kilomè- 
tres, les  cartes  russes.  Un  autre,  M.  Courant,  a  recueilli,  en  Corée 
même,  les  éléments  d'un  catalogue  des  manuscrits  coréens  quia 
confondu  d'admiration  les  plus  érudits  des  mandarins. 

tfLa  France  n"(*n  est  pas  à  ses  premiers  seivices  envers  la  science 


LXXXIV 


do  rOiieiil  :  sur  presque  tous  les  poiuts,  elle  en  a  e'te'  rinitiatrice; 
vous  ne  vous  élonncz  donc  pas,  Messieurs,  que  les  orientalistes  des 
deux  mondes,  même  ceux  de  l'Orient,  aient  lait  choix  de  Paris  pour 
y  tenir  leur  prochain  congrès.  Il  s'ouvrira  le  5  septembre  1897. 
Il  trouvera  dans  le  gouvernement  de  la  République  le  concours  le 
plus  empressé. 

ff  Après  cette  énumération  des  conquêtes  de  la  science ,  il  en  est  une 
autre,  très  douloureuse,  mais  qui  s'impose  à  nous  :  c'est  celle  des 
pertes  qu'elle  a  subies  dans  le  cours  de  cette  année. 

r  Dans  votre  Section  d'histoire,  la  mort  a  frappé  M.  de  Mas  Latrie, 
l'éditeur  des  historiens  des  croisades,  l'historien  de  l'ile  de  Chypre, 
l'auteur  de  Timmense  répertoire  connu  sous  le  nom  de  Trésor  de 
chronologie,  (l'histoire  et  d'archéologie,  et  enfin  d'œuvres  si  précieuses 
pour  l'histoire  de  l'Afrique  du  Nord,  notamment  les  Traites  de  paix; 
et  M.  de  Rozière,  érudit  do  race,  qui  a  pris  une  part  prépondérante 
dans  la  réorganisation  des  archives  de  la  France,  et  dont  les  Formu- 
laires,  notamment,  ont  renou\elé  la  science  de  l'ancien  droit. 

fDans  la  Section  d'archéologie,  nous  avons  à  regretter  M.  Cou- 
rajod,  si  ])assionnépour  l'histoire  de  l'art  français,  si  fin  connaisseur 
de  ses  productions  et  le  créateur  d'un  véritable  musée  au  sein  du 
Musée  du  Louvre,  et  M.  de  La  Blanchère,  dont  le  nom  est  insépa- 
rable des  plus  belles  découvertes  archéologiques  dans  l'Afri(jue  du 
Nord,  car  c'est  à  lui  que  nous  devons  l'organisation  scientificjue  du 
travail  de  recherches  ainsi  que  la  fondation  du  musée  du  Bardo. 

tr Parmi  les  membres  honoraires  du  Comité,  M.  Barbet  de  Jouy, 
dont  riiéroïque  attitude,  aux  jours  tragiques  de  1871,  a  sauvé  du 
pillage  et  de  l'incendie  nos  musées  du  Louvre,  et  qui,  [)armi  tant 
d'œuvres  remarquables,  a  laissé  le  magnifique  volume  des  Gemmes 
et  joyaux  de  la  Couronne  ;  M.  Hauréau,  l'éminent  directeur  de  l'Im- 
primerie nationale,  l'historien  de  la  Philosophie  scolaslique  et  de 
ï Inquisition  albigeoise,  un  des  collaborateurs  les  plus  actifs  à  l'His- 
toire littéraire  de  la  France;  M.  de  La  Ferrière-Percy,  si  compétent 
pour  notre  histoire  du  xvi"  siècle,  et  qui  avait  été  rechercher 
jusque  dans  les  azchives  de  la  Russie  les  documents  (jue  les  nôtres 
avaient  perdus;  M.  Léon  Say,  dont  le  dernier  livre,  conmie  le  der- 
nier discours  à  la  tribune  de  la  (îhambre,  furent  consacrés  à  la  dé- 
fense de  la  société  française  contre  de  dangereuses  utopies. 

rrVous  vous  êtes  déjà  associés,  Messieurs,  à  d'autres  pertes  qui, 
en  celte  même  année,  ont  allligé  le  pajs  tout  entier:  celles  de 


LXXXV 


MM.  Challemel-Lacour,  Jules  Simon,  de  Rémiisat;  ctelles  de 
MM.  Resal,  Daiibrée,  Tisserand,  d'Abbadie,  Fizeau,  Trécul,  (jui 
ont  mis  en  deuil  les  sciences  françaises. 

«Le  plus  grand  hommage  que  nous  puissions'rendre  à  la  mémoire 
de  ceux  que  nous  regrettons,  c'est  de  suivre  courageusement  les 
voies  qu'ils  ont  ouvertes.  Et  ils  sont  nombreux  ceux  qui  s'empres- 
sent à  ressaisir  l'arme  tombe'e  de  leurs  mains. 

ffJe  ne  puis  penser  à  nommer  seulement  les  plus  méritants.  Si  je 
fais  exception  pour  trois  d'entre  eux,  Messieurs,  c'est  que  vous- 
mêmes,  par  les  présentations  arrêtées  dans  vos  sections,  vous  les 
avez  désignés  à  l'attention  du  Gouvernement  pour  la  plus  noble 
distinction  qu'il  puisse  leur  conférer. 

fr  Avant  de  pouvoir  inscrire  leurs  noms  dans  un  décret  publié  au 
Journal  officiel,  je  suis  contraint  d'attendre  quelques  semaines  encore; 
mais  je  suis  autorisé  par  M.  le  Président  de  la  République  et  par 
M.  le  grand  chancelier  de  la  Légion  d'honneur  à  proclamer  dès 
aujourd'hui  leurs  noms. 

ff  M.  Jules  Finot  vous  serait  déjà  suffisamment  connu  rien  que  par 
les  savants  mémoires  qu'il  a  lus  dans  le  présent  Congrès.  Ancien 
élève  de  l'École  des  chartes,  successivement  archiviste  dans  les  dé- 
partements du  Jura  et  du  Nord,  lauréat,  en  1878,  du  concours  des 
Antiquités  nationales,  correspondant  du  Ministère  depuis  1876,  il 
a,  tout  en  publiant  de  nombreux  inventaires  d'archives,  trouvé  le 
temps  de  faire  personnellement  œuvre  d'historien,  et  il  ne  s'est  pas 
cantonné  uniquement  dans  les  siècles  écoulés,  car  il  a  écrit77ne  mis- 
sion mililaire  en  Prusse  (t85i  )  et  la  Défense  nationale  dans  le  Nord  de 
ijg^  à  180a. 

tf  M.  Maxe-Werly,  actuellement  président  de  la  Société  des  lettres, 
sciences  et  arts  de  Rar-le-Duc,  est  ce  qu'on  appelle  un  fils  de  ses 
œuvres.  Ayant  débuté  dans  la  vie  comme  ouvrier  tisseur  et  tein- 
turier, il  a  été  successivement  contremaître,  puis  voyageur  de  com- 
merce et  enfin  patron.  Dans  tous  les  états  qu'il  a  traversés,  il  est 
resté  fidèle  à  la  passion  qu'il  avait  manifestée,  dès  l'école  primaire, 
pour  les  études  historiques  et  archéologiques.  Il  n'est  peut-être  pas 
une  branche  de  ces  études  qui  ne  lui  doive  quelque  précieux  ré- 
sultat; mais  c'est  peut-être  dans  la  science  dont  M.  Babelon  faisait 
tout  à  l'heure  un  éloge  aussi  éloquent  que  fortement  documenté 
que  M.  Maxe-Werly  a  conquis  le  premier  rang. 

rr  M.  Désiré  André,  ancien  président  de  la  Société  mathématique  de 


LXXXVI 


France,  a  olé  plusieurs  fois  appolé  par  vous  à  diriger  vos  séances. 
Trontc-trois  ans  d'i'rnincnls  soiviccs  dans  le  prolossoiat ,  d(;  Iros 
iuiporlants  travaux  scicntiliques  auraient  sufti  pour  lui  mériter  la 
dislinction  qu'il  devra  désormais  aux  présentations  de  volro  Section 
des  sciences,  et  je  suis  heureux  qu'il  vous  la  doive. 

ff-Kai  encore  un  devoir  à  remplir:  c'est  de  vous  remercier,  Monsieur 
le  Président  du  Cionseil,  d'avoir  bien  voulu  honorer  de  volie  pré- 
sence notre  solennité  annuelle.  Vous  y  trouvez  réunis  les  délégués 
de  toutes  les  provinces  de  France,  de  ces  provinces  que  vous  avez 
si  souvent  parcourues,  toujours  soucieux  d'assurer  aux  travailleurs 
de  la  terre  le  bienl'ait  de  lois  équitables  et  d'une  administration  vi- 
gilante, (-'est  encore  la  province,  la  province  laborieuse,  que  vous 
retrouvez  ici ,  et  si  dans  d'autres  circonstances  vous  avez  eu  à  cœur 
d'encourager  ceux  qui  de  leurs  peines  accroissent  la  richesse  du 
pays,  vous  n'êtes  point  indifférent  —  votre  présence  ici  nous  en  est 
la  meilleure  preuve  —  aux  efforts  que  s'imposent  les  membres  de 
nos  sociétés  pour  accroître  le  patrimoine  intellectuel  et  le  glorieux 
renom  de  la  France  dans  le  monde  de  la  ))ensée  et  de  la  science.  15 

M.  de  Saint-Arroman  donne  ensuite  lecture  d'arrêtés  ministé- 
riels décernant  des  palmes  d'officier  de  l'Instruction  publique  et 
d'officier  d'Académie '^l 

Sont  nommés  : 

Officiers  de  finstrucùon  publique  : 
MM. 

Baratte  (Gustave),  collaborateur  de  la  mission  d'exploration  scien- 
tifique de  la  Tunisie. 

Berthaud  (Michel),  photograveur,  collaborateur  artistique  des 
publications  du  Comité  des  travaux  historiques  et  scientifiques. 

Berthelé  (Joscj)h),  président  de  la  Société  des  langues  romanes. 

(îuissard  (Charles),  membre  de  la  Société  bistoricjue  et  archéolo- 
gique de  l'Orléaiuiis  et  de  la  Société  dunoise. 

La  Marlinière  (Henri  de),  secrétaire  général  du  Comité  de 
l'Afrique  française,  membre  de  la  Commission  de  publication  des 
documents  archéologiques  de  l'Afrique  du  Nord. 


'■'  Nous  ne  donnons  ici  que  los  nominations  qui  intéressent  les  Sections  (i'nr- 
ch(5ologio  et  d'Iiistoire. 


LWXVIl 


La  Tour  (Henri  de),  mombre  de  la  Société  française  de  numis- 
matique et  d'arche'ologie. 

Leblanc  de  Lespinasse  (René),  président  de  la  Socie'te'  nivernaise 
des  lettres,  sciences  et  arts. 

Piette  (Edouard),  correspondant  honoraire  du  Ministère  de 
l'Instruction  publique. 

Le  chanoine  Poltier  (Fernand),  pre'sident  de  la  Société  archéo- 
logique de  Tarn-et-Garonne. 

Le  chanoine  Saurel,  correspondant  bonoraire  du  Ministère  de 
l'Instruction  publique. 

L'abbé  Tbédenat,  président  de  la  Société  nationale  des  anti- 
quaires de  France. 

Wiener  (Lucien),  conservateur  du  Musée  historique  lorrain,  à 
Nancy. 

Officiers  d'Académie  : 

MM. 

Arlot  de  Saint-Saud  (Jean-Marie-Hippolyte-Aymar  d'),  membre 
de  la  Société  historique  et  archéologique  du  Périgord. 

Auvray  (Lucien),  membre  de  la  Société  bistori(jue  de  rOrléa«- 
nais. 

Barrière-Flavy,  membre  de  la  Société  archéologique  du  Midi  de 
la  France. 

L'abbé  Batiffol  (Pierre),  lauréat  de  l'Institut,  correspondant  de 
la  Société  nationale  des  antiquaires  de  France. 

Champion  (Eugène- Alfred),  membre  de  la  Société  dunkerquoise 
pour  l'encouragement  des  sciences,  des  lettres  et  des  arts. 

Dorez  (Léon),  membre  de  la  Société  académique  d'agriculture, 
sciences,  arts  et  belles-lettres  du  déparlement  de  l'Aube. 

Le  capitaine  Dupont,  commandant  l'artillerie  de  l'arrondissement 
de  Sousee,  collaborateur  de  la  Commission  archéologique  de 
l'Afrique  du  Nord. 

Godard  (Charles- Anatole),  membre  de  la  Société  belfortaine 
d'émulation. 

Guibeaud  (Jean),  membre  de  la  Société  agricole,  scientifique  et 
littéraire  des  Pyrénées-Orientales,  archiviste  de  la  ville  de  Perpi- 
gnan. 

Le  capitaine  Jacques,  du  98®  régiment  d'infanterie,  détaché  au 
service  géographique  de  l'armée. 


LXXXVIII 


Jacqueton  (Gilbert),  lauréal  de  l'Institut,  archiviste  paléographe, 
ancien  secrétaire  de  la  Société  historique  al{|érienne. 

Le  capitaine  de  Larminat,  du  /i'  bataillon  d'infanterie  légère, 
détaché  au  service  géographique  de  Tarniée. 

Labbé  Laveille  (Auguste-Pierre). 

Le  capitaine  Ordioni,  du  h"  régiment  de  tirailleurs,  collabora- 
teur de  la  Commission  archéologique  de  l'Afrique  du  Nord. 

Pichot,  membre  de  la  Société  scientifique,  archéologique  et  lit- 
téraire du  Vendômois. 

Le  capitaine  Prévost,  du  136"  régiment  d'infanterie,  détaché  au 
service  géographique  de  l'armée. 

Le  capitaine  Scherdlin,  de  Tétat-major  particulier  du  génie,  dé- 
taché au  service  géogiaphique  de  l'armée. 

Spont  (Alfred),  archiviste  paléographe,  membre  de  la  Société  de 
l'Ecole  des  Chartes. 

Toulain  (Ernest-Emile-Justin),  membre  de  la  Société  centrale 
des  architectes. 

Le  capitaine  Vauloger  de  Beaupré,  du  i  A4*' ré{|iment  d'infan- 
terie, détaché  au  service  géographique  de  l'armée. 

Le  capitaine  Vibert,  du  7 7''  régiment  d'infanterie,  détaché  au 
service  géographique  de  larmée. 

La  séance  est  levée  à  3  heures  et  demie. 

Le  Secrétaire  de  la  Section  d'archéologie, 

R.  DE  LaSTEYRIE, 

Membre  du  Comité. 


LXXXIX 


SEANCE  DU  10  MAI  1897. 


PRÉSIDENCE   DE  M.   ALEXANDRE   BERTRAND. 

La  séance  ost  ouverte  à  3  heures. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Secre'taire  donne  lecture  de  la  correspondance. 

La  Socie'té  archéologique  de  Montpellier  sollicite  une  subvention 
dans  le  but  de  publier  le  catalogue  de  son  médaillier.  —  Renvoi  à 
M.  Babelon. 

M.  Destandeau,  pasteur  de  l'église  réformée  de  Mouriès  (Bouches- 
du-Rhône),  annonce  la  découverte  d'une  inscription  antique  dans 
un  verger  du  territoire  des  Baux.  —  Renvoi  à  M.  Héron  de  Ville- 
fosse. 

M.  de.Laigue,  correspondant  du  Comité  à  Rotterdam,  envoie 
une  note  sur  lé  titre  de  Fratres  et  amici  populi  romani,  attribué  aux 
Bataves.  —  Renvoi  à  M.  Gagnât. 

M.  Rousset,  correspondant  du  Comité  à  Uzès  (Gard),  envoie 
une  note  accompagnée  de  dessins  relative  à  des  découvertes  ar- 
chéologiques faites  dans  les  communes  de  Sainte-Anastasie  et  de 
Saint-Quintin-la-Poterie  (Gard).  —  Renvoi  à  M.  Salomon  Rei- 
nach. 

M.  Paul  Sausseau,  instituteur  à  Antoigné,  près  Montreuil-Bellay 
(Maine-et-Loire),  envoie  une  notice  sur  un  temple  gallo-romain 
récemment  découvert  dans  la  commune  de  Méron.  —  Renvoi  à 
M.  de  Lasteyrie. 

M.  Georges  Tholin,  correspondant  du  Comité  à  Agen,  envoie 
une  notice  sur  un  cadeau  de  mariage  du  roi  de  Navarre,  plus  tard 
Henri  IV,  à  la  reine  Marguerite.  —  Renvoi  à  M.  Eugène  Mùutz. 

M.  l'abbé  Urseau,  correspondant  du  Comité  à  Angers,  envoie 
une  noie  siir  une  inscription  angevine  du  xviii''  siècle,  gravée  sur 
ardoise.  —  Renvoi  à  M.  Guillrey. 


—  xc 


Sont  déposés  sur  le  bureau  les  ouvrajjes  suivants  odorls  au  Co- 
niit('  par  leurs  auteurs  : 

Le  compte  leslamentaire  (run  doi/cii  de  Soignies  en  iÙ9,6;  Archices 
des  hospices  civils  de  la  ville  de  Soignies,  rollijféiîs  et  inventoriées  par 
M.  Deuieuldre;  Soignies,  son  origine,  non  nom,  église,  vieux  cimetière; 
Jadis  :  Tablettes  des  archéologues  (t™  aunée,  (juatre  numéros),  par 
M.  Anié  Demeuldro,  président  du  Ceicle  arcliéolo<]ique  du  raulon 
de  Soiynics; 

Une  ville  préhistorique  à  Averdon,  par  M.  Ludovic  (iuiguard; 

Le  Mas  d'Agenais  sous  la  domination  romaine  et  le  cimetière  gallo- 
romain  de  Saint-Martin,  par  M.  Alexandre  Nicoliï. 

Ces  ouvrages  seront  déposés  à  la  Bibliothèque  nationale  et  des 
remerciements  seront  adresse's  aux  auteurs. 

M.  Babelon  rend  compte  d'une  communication  de  M.  Adrien 
Pons  sur  diverses  trouvailles  faites  dans  un  puits  gallo-romain  à 
Altimurium,  près  Murviel-lez-Montpellier  (He'rault)  : 

tfEn  1872,  des  ouvriers  qui  creusaient  les  fondations  de  la 
maison  de  M.  Xavier  Sabadel ,  propriétaire  à  Murviol-lez-Montpel- 
lier,  trouvèrent  un  puits  de  construction  gallo-romaine,  (|ui  sert 
actuellement  à  l'alimentation  de  cette  maison.  Ce  puits  a  1 1  mètres 
de  profondeur  sur  i3  mètres  de  circonférence;  il  est  situé  à 
270  mètres  des  premiers  reniparts  d'Altimurium  (côte  du  midi), 
et  à  160  mètres  de  la  fontaine  romaine  qui  existe  encore. 

ffOn  trouva,  au  fond  de  ce  puits,  les  margelles  romaines  en 
pierre  de  taille,  des  poutres  en  bois,  des  ossements  d'animaux, 
des  inscriptions  qui,  malheureusement,  n'ont  été'  ni  copie'es  ni  con- 
servées; enfin  deux  têtes.  Tune  d'homme  et  l'autre  de  femme.  La 
tête  d'homme,  mal  conservée,  paraît  être  une  tête  de  Jupiter,  à 
cause  de  l'abondance  de  ses  cheveux  et  de  sa  barbe;  le  visage  est 
mutilé.  Elle  mesure  o  m.  hk  de  hauteur.  La  tètè  de  femme  est 
diadémée  et  paraît  voilée;  ce  serait  donc,  suivant  nous  et  autant 
qu'on  en  peut  juger,  une  tête  de  Cérès;  le  visage  est  également 
mutilé.  Elle  a  o  m.  Iio  de  hauteur.  L'état  défectueux  de  ces  dé- 
bris de  sculpture  ne  permet  pas  d'en  donner  utilement  une  repro- 
duction." 


XCI    

M.  GuiFFREY  donne  lecture  du  rapport  suivant  : 

ff  M.  Tabbe'  Bonno  a  résumé  en  six  pages  le  texte  d'un  inventaire 
portant  la  date  1789,  et  lui  appartenaiit,  qui  donne  la  descrip- 
tion du  mobilier,  des  ornements  religieux,  des  tableaux,  du  trésor 
et  rénumération  des  biens  d'une  église  de  Provins  placée  sous  Tin- 
vocation  de  saint  Pierre,  aujourd'hui  détruite ^^). 

cfLa  date  récente  de  l'inventaire,  la  nature  des  objets  énumérés 
et  ie  peu  d'importance  de  l'édifice  nous  engageraient  à  demander 
le  dépôt  de  cette  communication  aux  archives,  mais  le  manuscrit 
de  M.  l'abbé  Bonno  est  de  peu  d'étendue,  et  il  importe  de  ne  pas 
décourager  la  bonne  volonté  de  nos  correspondants,  w 

M.  Héron  de  Villefosse  rend  compte  d'une  note  de  M.  Gaston 
Gauthier,  instituteur,  sur  les  fouilles  qu'il  a  dirigées  lui-même  à 
Champvert,  près  Decize  (  Nièvre),  au  nom  de  la  Société  nivernaise. 
Le  résumé  de  M.  Gauthier  est  sommaire,  mais  très  intelligemment 
fait;  le  rapporteur  en  propose  l'insertion  dans  le  Bullelin.  Il  serait 
bon  qu'on  y  pût  joindre  la  reproduction  du  plan  des  fouilles  et  du 
pavage  en  mosaïque  (-*. 

M.  Salomon  Reixach  rend  compte  d'une  communication  de 
M.  Cazalis  de  Fondouce,  relative  à  une  cachette  de  fondeur  décou- 
verte à  Bantarès  (Hérault).  Il  en  propose  l'insertion  dans  le  Bul- 
letin ^^\ 

L'ordre  du  jour  appelle  la  nomination  d'une  sous-commission 
pour  la  rédaction  du  programme  du  Congrès  des  Sociétés  savantes 
en  1898.  La  commission  de  l'an  dernier  est  maintenue  en  fonc- 
tions. 


La  séance  est  IpA'ée  à  k  heures. 


Le  Secrétaire  de  la  Section  d'archéologie , 

R.  DE  Lasteyrie, 

Membre  du  Comité. 


('5  Voir  ci-après,  p.  13,3,  ie  texte  de  cette  communicatioD. 
'^'  Voir  ci-après,  p.  3i3,  ie  texte  de  cette  communication. 
^''  Voir  ci-après,  p.  48 ,  le  texte  de  cette  communication. 


XCII 


SEANCE  DU  21  JUIN  1897. 


PRÉSIDENCE   DE   M.    ALEXANDRE   RKRTRAND. 

La  séance  est  ouverte  à  3  licures. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  esl  lu  ot  adopté. 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  correspondance  : 

La  Société  historique  et  archéologique  de  la  Charente  demande 
une  subvention  à  TefTot  de  publier  un  travail  de  M.  Barbier  de 
Montault  sur  un  triptyque  d'émail  découvert  à  Cberves,  près  do 
Cognac.  —  Renvoi  à  M.  Saglio. 

M.  le  Ministre  des  Affaires  étrangères  signale  au  Comité  un  con- 
cours archéologique  ouveit  à  Barcelone,  en  exécution  d'un  legs  de 
M.  F.  Martorell  y  Pena.  —  Le  Comité  décide  que  le  programme 
de  ce  concours  sera  imprimé  en  annexe  au  procès-verbal  de  la 
séance. 

M.  de  Cardaillac,  correspondant  du  Comité  à  Toulouse,  sollicite 
une  subvention  pour  aider  aux  fouilles  entreprises  par  les  Frères 
d'Uzès.  —  Renvoi  à  M.  Bertrand. 

M.  de  Laigue,  correspondant  du  Comité,  à  Rotterdam,  envoie 
une  note  relative  à  une  pointe  de  hallebaide  trouvée  dans  les  en- 
virons de  Rotterdam.  —  Renvoi  à  M.  Saglio. 

Le  même  correspondant  envoie  une  lettie  au  sujet  des  Vicani 
Nei'iomagenses ,  dont  il  a  précédemment  entretenu  le  Comité.  — 
Renvoi  à  M.  Longnon. 

M.  Auguste  Nicaisc,  correspondant  du  Comité  à  Châlons-sur- 
Marne,  envoie  une  note  sur  une  sépulture  gauloise  à  incinération 
découverte  à  Cernon-sur-Coole  (Marne).  —  Renvoi  à  M.  Alexandre 
Bertrand. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  ouvrages  suivants  offerts  au  (Co- 
mité par  leurs  auteurs  : 

Histoire  dr  la  Provence  dans  Vantiquité  depuis  les  temps  quaternaires 
jusqu'au  v'  siècle  après  J.-C,  (tome  II),  par  M.  Caslanier; 


XCIIl 


Vieilles  rues  et  vieilles  enseignes  de  Reims,  p;ir  M.  Jadart; 

Le  Limousin  préhistorique ,  par  M.  Masfi-and; 

Quelques  monnaies  gauloises  recueillies  dans  le  nord-ouest  de  Seine-et- 
Oise;  —  Les  anciennes  cloches  d'Arthies,  par  M.  Plancoiiai'd; 

Les  peintres  sur  verre  à  Lyon  du  xiv'  au  xvf  siècle,  par  M.  Natalis 
Rondot; 

Les  satrapes  Mazaïos  et  Bélésys,  par  M.  le  D'"  Rouvier. 

M.  Babelon  donne  lecture  d\in  rapport  sur  une  demande  de  sub- 
vention forme'e  par  la  Socie'té  archéologique  de  Montpellier  en  vue 
d'entreprendre  la  publication  de  son  me'daillier.  —  La  collection 
numismatique  dont  il  s'agit  est  une  des  plus  importantes  de  pro- 
vince, il  y  a  grand  inte'rêt  à  la  faire  connaître.  Le  Comité'  e'met  en 
conséquence  un  avis  favorable  à  cette  demande. 

M.  Babelon  rend  compte  d'une  demande  de  M.  Tabbe'  Urseau, 
correspondant  du  (iomité  à  Angers,  tendant  à  obtenir  l'autorisation 
de  rouvrir  le  tombeau  de  l'e'vêque  Ulger,  retrouvé  l'an  dernier  dans 
la  cathédrale  d'Angers,  afin  d'étudier  les  objets  qui  y  sont  conte- 
nus. —  Le  Comité  renvoie  cette  demande  à  l'examen  de  l'admi- 
nistration. 

M.  Alexandre  Bertrand  rend  compte  d'une  demande  de  subven- 
tion formulée  par  M.  Louis  Montlahuc,  en  vue  d'opérer  des  fouilles 
permettant  de  déterminer  le  vrai  chemin  suivi  par  Annibal  pour  la 
traversée  des  Alpes.  —  L'auteur  de  cette  demande  ne  paraissant 
pas  suffisamment  préparé  à  l'étude  de  la  question,  ni  bien  au  cou- 
rant des  travaux  qui  pourraient  l'éclaircir,  le  Comité  estime  qu'il 
n'y  a  pas  lieu  d'accorder  cette  subvention. 

M.  Cagkat  donne  lecture  du  rapport  suivant  sur  une  communi- 
cation de  M.  de  Laigue,  correspondant  du  Comité  à  Rotterdam  : 

cîM.  de  Laigue  a  envoyé  une  note  sur  trie  titre  de  fratres  et 
K amici popidi romani  attribué  sans  raisons  suffisantes  aux  Balaves^.  Il 
constate  que  les  deux  inscriptions  sur  lesquelles  on  a  appuyé  cette 
assertion  sont  au  moins  douteuses.  Ces  textes  ne  figurent  pas,  en 
elTet,  dans  les  ouvrages  épigraphiques  les  plus  récents  où  ils  auraient 
dû  trouver  place.  Je  propose  de  publier  la  partie  de  la  note  de 
M.  de  Laigue  relative  à  ce  détail  *'. 

(''   Voir  ci-après,  p.  a3/i,  le  lexle  de  cette  communication. 


XCIV    

rLa  seconde  partie  de  ia  communication  est  consacrée  par  M,  de 
Laigue  à  délinir  ce  qu'étaient  la  cioitas  des  j>ataves  et  leur  summus 
magisii-atiis.  Les  conclusions  de  noire  zélé  correspondant  ne  sont, 
à  mon  avis,  ni  suffisamment  nouvelles,  ni,  ((uand  elles  le  sont, 
suffisamment  ceitaines  pour  que  nous  en  décidions  Timpression.ii 

M.  Gi'iFFRKY  rend  compte  d'une  communication  do  M.  l'abbé 
Urseau  relative  à  une  insciiption  sur  ardoise  du  wiii*  siècle.  Le 
texle  en  est  complètement  inintelligible,  il  conviendrait  d'en  de- 
mander une  photographie  ou  un  bon  estampage. 

M.  Héron  de  Villefosse  rend  compte  d'une  lettre  de  M.  Deslan- 
dau. Cette  lettre  est  relative  à  une  inscription  romaine  découverte 
sur  le  territoire  des  Baux  (Bouches-du-Kliône). 

Elle  est  gravée  sur  une  pierre  tendre, carrée,  mesurant  o  m.  ki 
de  côté,  et  se  trouve  encastrée  aujourd'hui  dans  l'un  des  murs  de 
ia  remise  de  M.  le  maire  des  Baux  : 

Q^LICINIO 
MENTONI 


Il  reste  des  traces  d'une  troisième  ligne  où  M.  Destandau  a  cru 
voir  un  V,  mais  l'estampage  ne  permet  pas  de  reconnaître  claire- 
ment cette  lettre. 

Cette  pierre  aurait  été  exhumée,  il  y  a  environ  quarante  ans,  à 
une  profondeur  de  o  m.  80,  dans  un  verger  d'oliviers  appelé  la 
Grivetle  et  sis  au  territoire  des  Baux,  quartier  de  Mouleyrol,  tout 
près  de  la  roule  qui  va  de  Maussane  à  Saint-Reuiy. 

Le  gentilice  Licinius  est  très  répandu  en  Narbonnaisc;  on  le  re- 
trouve à  Saint-Remy  et  dans  les  environs  d'Arles.  Quant  au  surnom 
Mento,  il  n'a  pas  encore  été  rencontré  dans  cette  province.  Il  est 
porté  par  un  rhéteur  célèbre  cité  par  Sénèque.  On  le  retrouve  dans 
une  inscription  d'Aquilée  et  dans  une  inscription  des  environs 
d'Obulco(i). 

M.  DE  Lasteyrie  rend  compte  d'une  communication  de  M.  Paul 
Sausseau,  instituteur,  relative  à  des  restes  de  construction  de 
l'époque  romaine  récemment  découverts  à  Mérou,  non  loin  de  Mon- 

(')   Corpus  inscr.  lat.,  (,.  V,  n°  8329;  et  t.  Il,  n"  a  1/19. 


xov 


treuil-Bellay.  M.  Saiisseau  suppose  que  c'était  un  temple  rond  péri- 
ptère;  M.  de  Lasteyrie  ne  croit  pas  cette  hypothèse  vraisemblable, 
mais  il  est  impossible  de  déterminer  avec  certitude  le  caractère  de 
ces  ruines  sur  des  renseignements  aussi  sommaires.  Le  Comité  pos- 
sède dans  la  région  un  correspondant  bien  qualifié  pour  se  pro- 
noncer sur  la  question,  c'est  M.  Célestin  Port,  archiviste  de  Maine- 
et-Loire;  il  conviendrait  de  la  renvoyer  à  son  examen. 

M.  Eugène  Mumz  rend  compte  d'une  communication  de  M.Leroy 
relative  à  des  tableaux  conservés  au  couvent  des  Franciscains,  à 
Cimiez,  près  Nice,  et  d'une  communication  de  M.  Tholin,  rela- 
tive à  un  cadeau  de  mariage  de  Henri  IV  à  la  reine  Marguerite. 
La  date  et  l'attribulion  de  ce  dernier  objet  donnent  lieu  à  une 
assez  vive  discussion  et  il  est  décidé  que  M.  Mûntz  en  fera  un 
nouvel  examen. 

M.  Alexandre  Bertrand  rend  compte,  au  nom  de  M.  Salomon 
Reinach,  d'une  demande  de  subvention  formée  par  la  Société  bel- 
fortaine  d'émulation,  à  l'effet  de  publier  la  monographie  de  la  sta- 
tion préhistorique  du  Mont-Vaudois,  près  de  Belfort.  Le  Comité 
émet  un  avis  favorable. 

M.  Eugène  Muntz  lit  un  rappoil  sur  une  demande  de  souscrip- 
tion. 


La  séance  est  levée  à  5  heures. 


Le  Secrétaire  de  la  Section  d'archéolagie , 

R.  DE  Lasteyrie, 

Membre  du  Comilé. 


XCVI 


PROGRAMA 

PARA    EL   CONCURSO   QUE,  EN   CUMPLIMIEMO   DEI-  LEGADO   QUE  DON  FRAN- 
CISCO MARTORELL  Y  PENA  mzo  a  la  ciudad  de  barcelona, 

ABRE    EL    ExCMO.    AyUNTAMIENTO    OONSTITUCION  AL    DE    LA     MISMA ,    BAJO 
LAS  BASES  SIGUIENTES. 


So  concedoni  un  premio  de  veinte  mil  pesetas  a  la  niejor  obra  ori- 
ginal de  Arqueclogia  espaîîola  que  se  présente  en  este  concurso,  si 
lo  nioreciere,  a  juicio  dcl  Jurado  que  se  nombre. 


El  expresado  premio  sera  adjudicado  on  el  dia  2  3  de  Abril  del 
aiîo  1902,  festividad  de  San  Jorge,  patron  de  Cataluna. 


Se  admitiran  obras  irapresas  6  manuscritas  y  de  autores  espa- 
noles  o  extranjeros;  terminando  cl  plnzo  p;irn  la  presentacion  en  la 
Secretari'a  de  este  Ayuntamiciito,  el  dia  28  do  Octubre  de  1901,  a 
las  docc  do  la  manana. 

Podra  eslar  escrita  la  obra  que  se  presenle  en  el  concurso,  en 
los  idiomas  latino,  castellano,  catalan,  francés,  italiano  6  por- 
tugués. 


La  obra  dobora  presentarso  anoninia  con  un  lema  que  corres- 
ponda  al  sobre  de  un  pliego  cerrado  que  debora  acoinpanarse,  con- 
teniondo  el  nombre  y  doniicilio  del  autor. 

&\ 
Serân  jueces  6  censores  en  este  concurso  cinco  personas  idoneas, 


XCVd 


(jue  clegira  este  Avuatamiento;  y  sera  su  Présidente  honora rio  cl 
Alcalde  Présidente  de  la  niisma  Corporacion. 


El  dia  93  de  Oclubre  de  1901,  a  las  dore  de  la  manana,  se 
conslituira  la  Comisidn  especial  nombrada  para  lievar  a  cabo  el 
legado  de  D.  Fra>cisco  Mautoiiell  y  Pe\a,  bajo  la  presidencia  del 
Excmo,  Sr.  Alcalde,  y  procédera  desde  luego  a  levantar  acta  de 
lodas  las  obras  que  se  hubieren  presentado,  y  al  nombramiento  del 
Jurado,  6  sea,  do  los  cinco  censores  6  juece?  de  este  concnrso. 


El  autor  de  la  obra,  a  quien  se  hubiese  adjudicado  el  preniio, 
debera  publirarla  dentro  del  le'rniino  de  dos  aîios,  contaderos  desde 
la  lécha  de  la  adjudicacion  de  aquél,  debiendo  entregar  cinco  ejeni- 
plares  a  la  Corporacion  municipal.  Si  no  esluvieia  escrita  en  caslel- 
lano,  debera  traducirla  a  este  idionia  para  dicha  publicacion. 

En  el  caso  de  que  el  autor  de  la  obra  no  diere  cumplimiento  a 
las  dos  prescripciones  que  preceden,  podiâ  el  Ayuntaniienlo  publi- 
carla  y  traducirla  a  costas  de  la  niisma  Corporacion,  reservandose 
los  derechos  de  propiedad  de  la  o])ra  premiada ,  los  cuales  en  caso 
contrario  corresponderan  al  Autor. 

Barcelona  17  Mayo  1897. 

P.  A.  del  Excmo.  Ayuulamienlo. 

El  Secretario ,  El  Alcalde  Consiitucioiud. 

José  Gomez  del  Castillo.  José  M'.  Nadal. 


AlICUtOf-OGlE. 


XCVlll 


SÉANCE  DU   12  JUILLET   181)7. 


PRÉSIDENCE   DE   M.  ALE  \  AN  I)  li  E   BEKTr.AIVD. 

La  séance  est  ouverte  à  3  lie  mes. 

Le  procès- verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  cl  adopte. 

M.  le  Secrélaire  donne  lecture  de  la  correspondance. 

M.  Audial,  correspondant  du  Comité  à  Saintes,  envoie  une  noie 
relative  ii  une  inscription  chrétienne  du  iv''  siècle  découverte  à 
Saintes,  au  quartier  Saint-Vivien.  —  Renvoi  à  M.  Cagnat. 

M.  Henry  Corot,  membre  de  la  Société  archéologique  du  Chà- 
lillonnais,  à  Savoisy  (Côte -d'Or),  envoie,  au  nom  de  M""'  veuve 
Gaveau,  divers  objets  provenant  des  tumulus  de  Magny-Lambeit. 
—  Le  Comité  décide  que  ces  objets  seront  déposés  au  Musée  de 
Saint-Germain  et  que  des  remerciements  seront  adressés  à  M.  Corot 
et  à  M'"'  veuve   Gaveau. 

M.  de  Laigue,  correspondant  du  Comité  à  Rotterdam,  envoie 
une  noie  sur  la  collection  Chiellini.  —  Renvoi  à  M.  Salomon 
Reinach. 

M.  Plancouard,  correspondant  du  Comité  à  lîerck,  envoie  une 
noie  sur  une  cuiller  berckoise  du  wif  siècle.  —  Renvoi  à  M.  Sa- 
glio. 

M.  Eugène  Mhntz  est  chargé  de  divers  rapports  sur  des  ouvrages 
pour  lesquels  des  souscriptions  sont  demandées. 

•  Suiil  déposés  sur  le    bureau   les   ouvrages   suivaiils   ollerts   au 
Comité  par  leurs  auteurs  : 

Du  titre  de  bourgeois  et  du  litre  de  sieur  suivi  d'un  nom  de  fief  ou  de 
domaine,  par  M.  Tabbé  Arbellot. 

Les  reliques  de  suint  Onier.  —  Epigraphie  ancienne  de  la  ville  de 
Sainl-Omer,  par  M.  Tabbé  Uled. 

Un  portrait  inédit  de  Louis  XIV,  par  M.  Roucaute. 


XCIX    

M.  Babelo.n  l'ail  un  rapport  sommairi'   sur  une  coniniunicalion 
le  M.  Uonvier  intitule'e  :  Les  satrapes  Mazaios  et  Bélésis. 


M.  Anatole  de  Barthélémy  fait  un  rapport  sommaire  sur  une 
communication  de  M.  Labande  relative  à  des  bulles  de  plomb 
d'évèques,  de  seigneurs,  de  consuls,  etc.,  conserve'es  au  Musée 
Calvet  à  Avignon.  Il  fournira  un  rapport  plus  détaillé  lorsqu'il 
aura  pu  se  procurer  certains  renseignements  complémentaires  qui 
lui  manquent  actuellement. 

M.  Alexandre  Bertrand  rend  compte  d'une  note  adressée  au 
Comité  par  M.  Auguste  Xicaise  sur  une  sépulture  à  incinération 
découverte  à  Cernon-sur-Goole  (Marne).  Il  en  propose  Tinsertion 
au  Bulletin.  —  Adopté. 

M.  Saiomon  Reinach  rond  compte  d'une  communication  de 
M.  L.  Roussel,  d'Uzès.  Il  s'agit  d'une  dizaine  de  vases  gallo-romains, 
d'une  coupe  en  terre  rouge  vernissée  et  d'une  lampe  qui  ont  été 
découverts  par  un  cultivateur  à  Saint-Quenlin-la-Poterie  (Gard). 
La  même  trouvaille  comprend  deux  vases  en  verre  irisé,  un  an- 
neau ou  bracelet  creux  en  verre  vert  tirant  sur  le  violet,  une  pin- 
cette  en  bronze,  enfin  un  objet  en  bronze  indéterminé,  muni  de 
trois  anneaux  non  mobiles.  Trois  des  vases,  de  la  contenance  de 
3  litres  chacun,  contenaient  des  ossements.  Le  pavsan,  auteur 
de  la  découverte,  disait  avoir  recueilli  dans  son  champ  un  très 
grand  nombre  de  poteries.  Il  est  probable  que  cet  emplacement  a 
été  occupé  par  une  nécropole  gallo-romaine. 

M.  Saiomon  Reinach  demande  que  les  dessins,  joints  à  la  note 
de  M.  Roussel,  soient  déposés  au  Musée  de  Saint-Germain.  — 
Adopté. 

MM.  DE  Lasthyrie  et  Maspéro  font  des  rapports  sur  des  demandes 
de  souscription. 

La  séance  est  levée  à  /i  heures  1/2. 

Le  Secrétaire  de  lu  Section  il'urcliéologie, 

R.  DE  Lasteyrie, 

Meinbie  du  Coiuilé. 


SEANCb:  DU    15  NOYKMHllK   1897. 


l'RKSIDENCK   DE  M.   \LEX.\KDKK    ItKUTUAND. 

Le  procès-\oi'bal  i\o  la  séance  du  i9  juillol  1897  est  lu  el 
adoplé. 

M.  le  Sc("i('laiie  (loniic  Icclurc  d(î  la  correspondance. 

iM.  le  Directeur  de  reuseiencmenl  primaire  infoime  le  Couiilé 
«|ue  Finscription  latine  conservée  à  Técole  communale  de  CJjajjnon 
(Loire)  sera  envoyée  au  musée  archéologique  fondé  par  la  société 
hi  Diana,  à  Montbrison. 

iM.  Tabbé  lîouno,  correspondant  du  Comité,  à  Chcnoise  (Seine- 
et-Marne),  envoie  quatre  communications  sur  : 

a.  L'abbatje  de  Saint-Jacques  de  Provins,  ordre  de  Sainte-Geneviève , 
congrégation  de  France,  d'après  un  manuscrit  inédit  de  la  Bibliothèque 
de  Provins,  1790.  —  Renvoi  à  M.  de  Barthélémy. 

h.  Monnaie  gauloise  des  Leuques  [)i°  (jtà'j  de  IWtlas),  découverte  à 
Chcnoise.  —  Renvoi  à  M,  de  Barthélémy. 

c.  Médaillon,  poignée  et  clou  en  fer  à  tète  de  bronze,  probablement 
di  V  époque  fronque,  trouvés  à  Morteri/,  près  Chcnoise.  — -Renvoi  à 
M.  (le  Bartliélemv. 

d.  Deux  figurines  en  bronze,  découvertes  à  la  Chapelk-Véronge,  près 
la  Ferlé-Gaucher.  —  Renvoi  à  M.  Héron  de  Villelosse. 

M.  Alfred  Leroux,  correspondant  du  Comité  à  Limoges,  com- 
munique la  copie  d'un  acte  de  1^96  relatif  à  la  reconstruction 
d'une  chapelle  du  prieuré  de  Valeys,  en  Limousin.  —  Renvoi  à 
M.  GuitTrey. 

M.  Masscn'aii,  instituteur  public  en  retraite,  à  Neuvy-Saint- 
Sé[»ulcre  (Indre),  demande  une  sub\ention  en  vue  de  la  publication 
de  trois  études  manuscrites  relatives  à  la  commune  de  Neuvy- 
Saint-Sé|)nlcre.  —  Renvoi  à  M.  Berger. 

M.  I  al)b(;  INiiat,  curé  de  Rois-dArcy  (\onne),  adresse  un  rap- 
port sur  les  fouilles  archéologiques  entreprises  dans  la  grotte  de 
INermont,  située  à  Saint-Moré,  an  boni  de  la  Cure.  —  Renvoi  à 
I\L  Salomon  Reinach. 


t\I.  Léon  Plancouard,  correspondant  du  Comilc  à  Bcnk,  on\oie 
une  note  intitulée  :  Les  cloches  de  Vi,  dit  Joli- Village  [Seine- et- 
Oise).  —  Renvoi  à  M.  Mûntz. 

M.  le  docteur  Jules  Rouvier,  correspondant  du  Comité  à  Bey- 
routh, adresse  deux  communications,  la  première  sur  la  réparlition 
chronolojpque  dos  monnaies  autonomes  de  Béryte  (Phénicie);  la 
seconde  sur  les  ères  de  Tripoli  et  de  Phénicie.  —  Renvoi  à  M.  de 
Barthélémy. 

M.  K.  Thoison,  correspondant  du  Comité  à  Larchant  (Seine- 
et-Marne),  envoie  une  note  sur  des  découvertes  gallo-romaines 
faites  à  Larchant.  —  Renvoi  à  M.  Cagnat. 

M.  Tabbé  Angot,  curé  de  Louverné  (Mayenne),  envoie  une  no- 
tice sur  une  statue  placée  dans  l'église  de  Saulges.  —  Renvoi  à 
M.  Saglio. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  ouvrages  suivants,  oflerls  au 
Comité  par  leurs  auteurs  : 

Kongl.  Vitterhels  Historié  och  Antiquitets  Ahademiem  Manadsblad  : 
Tjugondoandra  Argangen,  1898. 

Cachette  de  fondeur  découverte  à  Kerhon ,  en  Roudouallec  [Morbihan) , 
par  M.  Aveneau  de  La  Grancière. 

Chaudron  étrusque  sur  i-ouleltes  trouvé  à  Skallerup.  —  Antiquités 
prénujcéniennes ,  étude  sur  la  plus  ancienne  civilisation  de  la  Grèce,  par 
M.  Chr.  Rlinkenberg,  traduction  de  M.  E.  Beauvois. 

La  vallée  de  lArdres,  par  M.  l'abbé  Chevallier. 

Prise  de  Montpellier  par  Louis  Mil,  (V après  une  médaille  rare  du 
temps.  —  Une  médaille  rare  de  Venipereur  Quietus.  —  Ihi  sceau  de  Ber- 
trand de  Cardaillac,  par  M.  Em.  Delornie. 

Musée  de  Troijes  :  Numismatique ,  monnaies  gauloises,  catalogue  des- 
criptif' et  raisonné.  ■ —  Musée  de  Troyes  :  Art  décoratif  [musée  Piat); 
catalogue  descriptif  et  raisonné,  par  M.  Le  Clerl. 

Jean  Crignon ,  facteur  d'orgues  à  Mons,  et  les  petites  orgues  de  f  église 
Aotre-Dame  de  Saint-Omer.  —  I^es  dalles  tumulaires  de  la  Belgique, 
par  M.  de  Marsy. 

Saint- Mathurin ,  enseignes ,  méreaux ,  médailles  :  notice  iconographique , 
par  M.  E.  Thoison. 

Les  fouilles  archéologiques  de  Méron ,  par  M.  Tabbé  Ch.  Urseau. 


(-es  oinra{»os  seront  déposés  à  la  Bibiiollièque  nationale  et  des 
remerciements  seront  adressés  aux  auteurs. 

M.  Ph.  Ikur.Kii  rend  compte  de  divers  envois  de  M.  Zamavia  de 
Naplouse  (inscriptions  grecques  et  sémitiques,  empreinte  d'un  cy- 
lindre en  a};ale).  11  lait  ressortir  l'intérêt  de  ces  communicalions 
*1"  i'  j"[)''  lj<3niu^s  à  l'aire  paraître  dans  le  Bulletin. 

M.  (IvGNAT,  charge'  d'examiner  l'estampage  d'une  inscription  chré- 
lienue  de'couverte  à  Saintes,  que  M.  Audiat  a  envoye'e  au  Comih', 
l'ait  observer  (ju'elle  vient  d'être  publiée  par  M.  Minier  dans  sa 
Revue  épigraphiqne ,  et  qu'il  est  inutile  de  la  publier  à  nouveau. 

M.  GiiFFREY  donne  lecture  du  rapport  suivant  : 

tfM.  l'abbé  Urseau,  correspondant  du  Comité  à  Angers,  avait 
adressé  au  Comité  le  dessin  d'une  inscription  sur  ardoise  datée  de 
i-yGô.  Ce  dessin  était  accompagné  d'une  note  succincte  mention- 
nant l'origine  de  l'inscription,  avec  un  commentaire  suffisant  pour 
indiquer  ce  qu'elle  pouvait  présenter  de  curieux. 

AD    ivf- 

\  /.^        GFKICmAM.      z:'-;^  5 
\ .  ÂC  TÂD  •  t  ,L'.AM-XT  BRC"  '  '/ 

\yET  C'-î^'B.OVSS■ET,VJC' 
^l  VIE  JOV'XVU.AFK'  .• 

f  Tonici'ois.  comme  plusituus  lignes  du  dessin  communiiiné  sem- 
blaient inconq)réliensibles,  le  Comité  décida  qu'on  ne  se  conten- 


cm 


levait  pas  de  la  reproduction,  peut-être  infidèle  sur  certains  points, 
envoyée  par  M.  i'abhé  Urseau  et  qu'une  photograpliie  du  texte  lui 
serait  demandée. 

rcM.  Tabbe'  Urseau,  se  coufornianl  au  désir  du  Coniile',  lui 
a  adresse'  deux  pliolograpbies  permettant  de  contrôler  Texaclitude 
de  son  dessin.  C'est  à  peine  si  Ton  pourrait  proposer  quelque  recti- 
fication au  de'but  de  la  deuxième  ligne  et  au  milieu  de  la  septième. 
L'inscription  n'en  devient  pas  plus  claire.  Aussi  proposerai-je  de  la 
publier  pour  soumettre  les  difficulle's  qu'elle  soulève  à  la  sagacité  de 
nos  correspondants  de  province. 

trM.  l'abbe'  Urseau  nous  apprend  qu'elle  a  été  recueillie»  par 
M.  David,  pharmacien  à  Angers.  Elle  provient  de  l'ancien  prieuré- 
cure  de  Jumelles  (ij.  Elle  était  fixée  au-dessus  d'une  des  portes  d'en- 
trée. Rappellerait-elle  la  construction  d'une  cuisine,  o^cmaïn?  Pierre 
Gigault  de  Targé,  dont  le  nom  se  lit  à  la  fin  de  l'inscription,  fut 
nommé  curé-prieur  de  Jumelles  en  mars  1760  et  mourut  le  1  1  juil- 
let 177^,  à  l'âge  de  A  5  ans  (^l  v 

M.  GuiFFREY  donne  lecture  du  rapport  suivant  : 

trM.  Henri  Beaune,  se  référant  à  un  mémoire  de  M.  Perraull- 
Dabot  sur  un  portrait  de  Cliarles  le  Téméraire,  inséré  dans  le  Bul- 
letin du  Comité  de  189/1,  avait  envoyé,  il  y  a  quelque  temps  déjà, 
une  note  dans  laquelle  il  signalait  un  autre  portrait  du  dernier  duc 
de  Bourgogne  sur  une  des  tapisseries  de  Berne  représentant  l'entrée 
de  Jules  César  à  Rome. 

tf  D'après  M.  Beaune,  le  personnage  représentant  dans  cette  scène 
Crassus  offrirait  une  grande  ressemblance  avec  un  portrait  de  Dijon 
portant  cette  inscription  :  Curolus  Auilax.  Pli.  F.  Dux  Burgnn.  Une 
photographie  de  cette  peinture,  communiquée  par  M.  le  Consei- 
vateur  du  Musée  de  Dijon,  établit  nettement  que  l'exécution  de  la 
peinture  est  postérieure  de  cinquante  années  au  moins  à  la  mort 
du  personnage  qu'elle  représente.  C'est  donc  la  reproduction  d'un 
original  inconnu  ou  un  portrait  fait  d'imagination.  Dans  tous  les 

-•'  Canl.  de  Longue,  arr.  de  Bauge.  Ce  prieuré  était  à  la  présentation  de  l'abbé 
de  Toussaint,  à  Angers:  la  maison  ,  aliénée  à  la  Révolution,  est  occupée  aujourd'hui 
par  un  fermier. 

'^'  Célesfin  Port,  Dict.  de  Mai nc-el- Loire,  t.  II,  v"  Jimellcs;  et  tnvent.  wmm. 
des  Ar-chives  de  Maine-et-Loire ,  E,  suppl. 


cas,  on  ne  poul  \o  considérer  comme  un  documcnl  iconographicjue 
bien  sur. 

frSi  le  raj)[)toclienienl  propose'  par  M.  Henri  IJeaunc  n'oftVc  pas 
[frand  intérêt  poui-  la  raison  qui  vient  d'être  cxpose'e,  sa  note  mé- 
riterait cependant  d'être  publiée,  parce  qu'elle  pourrait  provoquer 
do  nouvelles  rechercbes  et  des  communications  curieuses  sur  l'icouo- 
grapliic  des  <>rands  personnages  du  w"  siècle,  et  surtout  parce  que 
l'auleur  attribue  à  la  tapisserie,  conservée  î»  Berne  depuis  la  journée 
de  (Iranson,   une  orij>inc  (|ue  personne  n'avait  siffualée  avant  lui. 

rD'a[)rès  iM.  Beauue,  la  tenture  dite  de  Jules  César  de'corait  le 
pavillon  de  Quanlin  de  la  Baume,  seigneur  d(!  Saint-Sorlin,  tué  à 
la  bataille  de  Granson,  dont  elle  porte  les  armoiries. 

ft\oici.  au  surplus,  la  noie  de  M.  Henri  Beaune  : 

Le  IhiUelin  ((rchéoloffique  du  Comité  des  lra\aux  bistori(juoi  et  scienti- 
fiques (année  189A,  s'iivr. )  renterme,  page  43'î  ,  sous  le  litre  de  :  Un 
jiortrail  de  Charles  le  Téméraire,  un  mémoire  de  M.  Perrault-Dobot  qui 
décrit  une  miniature  du  xv' siècle ,  ap|)arlenant  à  la  Bibliothèque  de  Mont- 
pellier, et  dans  laquelle  l'auteur  a  cru,  avec  raison  ce  semble,  reconnaître 
la  Hgure  du  dernier  duc  de  Boui'gogne  de  la  maison  de  Valois.  M.  Perrault- 
Dabot  lait  justement  reiiutr(pier  (|ue  les  j)Oi  traits  de  ce  prince  sont  très 
rares.  Il  les  décrit  (eus  avant  de  repn'seutei-  celui  qu  il  a  découvert,  notam- 
ment cflui  du  Miisée  de  Bruxelles,  dans  lequel  on  a  cru  voir  à  tort  les 
traits  (lu  grand  bâtard  de  Bourgogne  Antoine,  et  celui  ([ui  appartient  au 
Musée  de  Dijon,  œuvre  de  seconde  main,  il  est  vrai,  mais  qui  donne  une 
vi\anl('  id('e  du  Téméraire  et  est,  poui'  ce  motif,  restée  populaire.  Qu'il 
me  soit  permis  d'ajouter  à  l'énumération,  d'ailleurs  très  conq)lèle,  de 
M.  l'errault-J)abot  et  de  signal(;r  à  son  attention  une  autre  image  du  duc 
t.liarles,  celle-ci  non  peinte,  mais  tissée,  qui  se  trome  dans  une  tapisserie 
aujourd'hui  déposée  au  Mus('e  de  Berne  et  qui  provient  du  pillage  du  camp 
bourguignon  à  Gianson  ou  à  xMorat  en  1676,  après  la  défaite  de  Charles. 

(îelle  tapisserie,  dite  de  Jules  César,  repn'sente  l'entrée  triomphale  de 
(iésar  à  Home  en  l'an  ^17  et  la  constitulion  du  triumvirat  en  l'an  (lo  avant 
J.-C.  Je  passe  sm-  sa  description,  (jue jai  donnée  minutieusement  dans  les 
Mémoires  de  la  Commission  des  antiquités  de  In  Cjôte-d'Or,  t.  Vlll,  année 
i87'i,  p.  3 10.  Au  milieu  de  la  foule  ipii  se  presse  autour  des  triumvirs  ou 
aperçoit  un  jeune  homme  à  cpu  un  variel  amène  s(»u  <hcval  el  à  (pii  un 
messager  s'adresse  respeclueusenuMil.  ('/est  Ct-assus,  dit  la  h^gende  de  la 
lentm-e.  Or,  ce  prt'ieudu  Grassus  a  tous  les  traits  du  porirail  du  Musée  de 
l)ijoii,;i  cette  ililTi'ieuce  jirès  cpTils  sont  plus  jeunes  el  que  la  ligure  est 
iud»ei'be.  Sauf  ce  détail,  le  pei'sounagcî  est  identi(|ue.  Les  vêtements  de  la 
tapisserie  de  Berne  ne  permetlaut  pas  d'atliibiier  à  cette  œuvre  une  date 


antérieure  à  i^5o,  et  Cliai-les  le  Téméraire  ayant  à  cette  tlate  17  ans,  il 
ne  semble  |)as  douteux  que  Tartiste  ait  voulu  représenter  l'image  du  jeune 
comte  de  Chaiolais. 

Ajoutons  que  dans  le  Mémoire  précité  j'avais  émis  la  conjecture  que  la 
tapisserie  dite  de  Jules  César  provenait  de  Guy  de  la  Baume,  seigneur  de 
la  Roche-Vaneau,  \ivant  en  1/I76.  Depuis  la  rédaction  de  ce  tiavail ,  j'ai 
acquis  la  conviction  qu'elle  décoiait  le|)avillon  deQuanlindela  Baume,  sei- 
gneur de  Saint-Sorlin,  tué  à  la  bataille  de  Granson  'Mlu'yarieii  d'élonnant 
à  ce  qu'un  seigneur  bouiguignon  ait  placé  l'image  du  futur  héritier  du 
duché  dans  une  tenture  qui  porte  les  armes  de  sa  lamille  :  d'or  à  la  bande 
vivrée  d'azur. 

M,  Héron  de  Villefosse  entretient  le  Comité  d'une  demande  de 
subvention  formée  par  la  Société  éduenoe  des  lettres,  sciences  et 
arts  en  vue  d'installer  dans  son  musée  une  mosaïque  de  l'époque 
romaine.  Sur  sa  proposition,  et  vu  l'urgence  qu'il  y  a  à  sauver  la 
mosaïque,  le  Comité  émet  un  avis  favorable. 

M.  AIaspéro  propose  le  dépôt  aux  archives  d'un  numéro  du 
Courrier  français  de  Mexico,  en  date  du  i/i  mal  1897,  contenant  le 
texte  d'une  loi  sur  la  conservation  des  monuments  archéologiques, 
votée  récemment  par  le  Congrès. 

M.  Salomon  Reinach  demande  qu'on  dépose  à  la  bibliothèque  du 
Musée  de  Saint-Germain  une  note  de  M.  de  Laigue  accompagnée 
d'un  album  de  12  planches  sur  la  collection  Chiellini. 

AI.  Saglio,  chargé  d'examiner  une  cuiller  trouvée  à  Berck-piage 
et  envoyée  par  M.  Plancouard,  propose  de  l'envoyer  à  un  musée 
voisin  du  lieu  de  la  découverte,  par  exemple  à  celui  de  Boulogne. 
—  Adopté. 

La  séance  est  levée  à  h  heures. 

Le  Sprrélaire  de  la  Section  d'aichéohijpe, 

\\.    DE  LaSTEYRIE, 

Membre  du  Comilé. 

■''    riiiigin-;  In  S.Trrn,  Dpjjp'cIu-s  des  nmliassadeurs  milaiiois,  t.  F,  p.  3iq. 


CVl 


SÉANCE  DU   13  DECEMBRE  1897. 


pni';sii)F.NCE  DR  M.  A  m: \  A  \  I)  i;  !■:  i!  r  r.  t  ii  a  mi. 

Lo  S(';nico  osl  oiivoi'lo  à  3  liourcs. 

Le  |ir()c('s-v('ib;»l  do  la  (l('riii(''ro  seanre  esl  lu  pI  adoplô. 

M.  lo  Piv'sidoiil  ollVo  à  M.  lîaboloii.  ])rosonl  à  la  si-ance,  les  fi''- 
licitalions  du  Comité  au  sujol  do  sa  récenle  dloction  à  rAwule'niio 
dos  Inscriplions  et  belles-letlios  et  demande  que  ces  félicitations 
soient  inscrites  au  procès-verbal.  M.  Babelon  remercie  M.  le  Pré- 
sident on  (|nol(|ues  mots. 

M.  lo  Secrétaire  donne  lecture  de  la  correspondance  : 

La  Socii'lé  nivornaiso  des  lettres,  sciences  et  arts  demande  une 
subvention  on  vue  do  poursuivre  les  fouilles  entreprises  sur  le  ter- 
ritoire de  la  commune  de  Cliampvei't,  près  Docize.  —  Renvoi  à 
M.  Héron  do  Villofosse. 

M.  H.  Bardy,  corros[)ondant  du  Comité  à  Sainl-Dié,  envoie  une 
note  sur  une  piorro  tombale  de  la  cathédrale  de  Sainl-Dié.  — 
Renvoi  à  M.  do  Bartliélomy. 

M.  Casati,  conseiller  honoraire  à  la  (iour  d'ap|)(J  de  Paris, 
adresse  au  Comité  luio  pioposilion  do  création  d'un  Comilé  archéo- 
logique par  arrondissement.  —  Une  commission  spéciale  est  nommée 
pour  examiner  collo  pro|)()siti()n  ;  elle  sera  composée  de  MM.  Héron 
do  \illorosso.  de  lîarllM'Icun,  Miinlz  et  du  bureau. 

M.  Mochinol  de  Richomond,  rorrespondaul  du  Cioniilé  à  la 
Itorludie.  coiiimunifiuo  une  co|)io  de  ICxIrait  du  conhat  do  maiiajfc 
de  (iabritd  Allegrain,  mailro  scul[)tour,  [)assé  à  Broua'fo  lo  -:>'{  mars 
1768.  —  Renvoi  à  M.  Saglio. 

S(ml  déposés  sui'  le  bureau  les  oiivra<]('s  sui\anls,  olïeris  au 
(^ouiih'  par  Icui-s  aulours  : 

Les  tnmheaux  de  David  et  des  mis  de  Juda  et  le  lumiel-aqueduc  de 
Siloi' .  pai'  M.  Cjormoiil-rijiniîcau. 


CVII 


Les  tumuhis  de  Minot  :  la  Biige-ez-Clauscts  et  Dessous-le-Breuil.  — 
Les  tumidm  de  Minot  :  la  Moloise  et  les  Vendues.  —  Nomenclature  des 
épées  du  type  de  Hallsladt,  des  rasoirs  de  bronze  et  de  fer  et  des  perles 
trouvées  dam  le  tunmlus  de  la  Cole-d'Or,  par  M.  Henry  Corot. 

Les  origines  préhistoriques  de  Clérij.  ■ —  Les  anciennes  cloches  d' Arthies . 
—  Scènes  et  coutumes  de  la  vie  berckoise;  par  M.  Léon  Plancouard. 

Notice  sur  la  famille  Sohier  de  Château-Porcien ,  par  M,  Paul  Pellot 
(en  collaboration  avec  M.  Albert  Baiidon). 

Notes  sur  les  familles  de  Bombelles  et  de  Toupet.  —  Notes  sur  les 
familles  de  Bande  et  de  Coipel,  seigneurs  de  Macheroménil ,  par  M.  Pellol. 

U7ie  visite  à  l'ancienne  abbaye  du  Trésor  (^diocèse  de  Bouen).  —  A 
travers  la  Normandie;  notes  et  observations  archéologupies  (I.  Mortain; 
II.  A  Falaise  et  dans  la  vallée  d'Auge;  III.  Sainte-Marguerite-sur-Mer 
et  le  manoir  d'Ango).  —  Stalisti<pie  monumentale  du  canton  de  Cliaumonl- 
en-Vexin  (I.  Beilly  :  II.  Eglise  de  Chaumont;  lll.  Bachivilliers ,  Boissy- 
le-Bois,  Hardivilliei's ,  Chambors  et  Lattainville;  IV.  Bouconvilliers ,  De- 
lincourt),  par  M.  L.  Piégnier. 

Ces  ouvi'ages  seront  déposés  à  la  Bibliothèque  nationale  et  des 
remerciements  seront  adressés  aux  auteurs. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  désignation  de  trois  candidats  à  pré- 
senter à  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  pour  une  place  de 
membre  titulaire  vacante  dans  la  Section  d'archéologie  du  Comité, 
et  levamen  des  propositions  de  distinctions  honorifiques  qui  seront 
distribuées  à  l'occasion  du  prochain  Congrès  des  Sociétés  savantes. 

M.  DE  Barthélémy  rend  compte  de  différentes  communications  do 
M.  l'abbé  Bonno  : 

kM.  l'abbé  Bonno  a  communiqué  une  description  de  l'abbaye  de 
Saint- Jacques  à  Provins,  d'après  un  inventaire  dressé  en  1790  lors 
de  la  suppression  des  établissements  religieux.  Ce  document  est 
conservé  à  la  bibliothèque  de  Provins. 

rtCet  inventaire  est  très  sommaire  et  ne  fournit  pas  de  détails 
archéologiques  sur  l'abbaye  elle-même,  aujourd'hui  complètement 
détruite,  non  plus  que  sur  les  tableaux,  tapisseries,  objets  d'ori'è- 
vrerie,  etc.  Je  proposerais  le  dépôt  aux  archives  de  la  communi- 
cation de  M.  Bonno,  s'il  ne  semblait  préférable  de  la  mettre  à  la 


(lisposllioii  (11'  (|uel({iu>  publicalioii  localo,  comme  ia  Revue  de  Cham- 
pairiw,  par  cxoniplo.  où  elle  li<fuierail  iililoincnt. 

r\\.  Tabho  Honno  a  comnumiqiié  en  outre  quatie  objets  an- 
tiques :  d'abord  une  monnaie  {gauloise  en  |)otin  (|u"il  allribue  au\ 
L'»(7  ''  et  ([ui  me  parait  ap[)arleiHr  plutôt  aux  Seiioiies^-K  Cette 
pièce  a  éle  trouvée  à  Cbenoise  (Seiue- et- Marne).  —  Les  trois 
autres  objets  \ienneul  de  iMortery,  villa^je  voisin;  c'est  :  i°  un  clou 
assez  long  en  fer,  avec  tète  en  bronze;  9"  une  poi|^,Mi('e  en  bronze, 
de  travail  assez  grossier,  formée  de  deux  daupbins  aiïrontés;  ces 
deux  objets  sont  évidemment  d'époque  romaine;  3"  enfni  une  petite 
applique,  représentant  une  tète  humaine,  avec  de  grandes  oreilles. 
Ici  j'hésite  sur  la  date  et  je  n'ose  allirmer  si  ce  petit  monument 
est  antique  ou  s'il  figure  une  tète  de  fou  du  moyen  àge.ii 

]\[.  DE  Bvp.TiiKLKMY  avait  été  chargé,  de  plus,  d'examiner  deux 
envois  de  M.  le  D'  J.  llouvier,  l'un  sur  la  répartition  chronologi(jue 
des  monnaies  autonomes  de  Béryte  (Phénicie),  l'autre  sur  les  ères 
de  Tripoli  de  Pbénicie.  Ces  travaux  ayant  déjà  été  communiqués  à 
rx\cad(Mnie  des  inscriptions  et  belles-lellres,  et  l'un  d'eux  ayant  été 
renvoyé  à  la  Revue  nuinisniaUque ,  il  n'y  a  pas  lieu  de  les  insérer  au 
Bulletin. 

M.  Berger  a  examiné  l'opportunité  d'une  demande  de  subvention 
piésenlée  par  M.  Massereaux  en  vue  de  la  publication  de  trois  études 
manuscrites  relatives  à  la  commune  de  Neuvy-Saint-Sépulcre. 
L'attribution  d'une  indemnité  de  cette  nature  étant  tout  à  fait 
contraiie  aux  habitudes  du  Comité,  celui-ci  décide  (|u'il  n'y  a  pas 
lieu  de  donner  suite  à  la  demande. 

^\.  (iAGNVT  rend  compte  d'une  note  de  M.  Tlioison  relative  à  des 
découvertes  gallo-romaines  survenues  à  Larchanl  et  en  propose  l'in- 
sertion au  Bulletin.  —  Adopté'^'. 

M.  Jules  GuiFFREY  rend  compte  d'une  communication  de  M.  Alfred 
Leroux,  correspondant  du  Comité  à  Limoges.  Il  s'agit  d'un  acte 
de  l 'loT)  accordant  une  indulgence;  de  (jiiaraule  jours  aux  fidèles  qui 
visiteioni  la  chapelle  du  i)rieur('  de  Valeys,  dépendant  de  l'abbaye 

*')   Voir  II.  (le  La  Tour,  Atlas  des  inoiimnos  jrunhiki'x ,  n"  91  ^17. 

'*'   lltid.,  n°  7^11  7. 

(■''^  Voir  ci-après,  p.  TiSa,  le  texte  de  celle  coimiiiinicatiuii. 


des  Alloys,  et  contribueront  par  leurs  dons  à  la  restauration  de 
cette  chapelle  ruinée  par  les  guerres. 

La  pièce  communiquée  par  M.  Leroux  est  peu  ancienne,  et  Tédi- 
fice  auquel  elle  se  rapporte  n'a  guère  d'importance;  toutefois,  comme 
le  document  est  court  et  que  notre  correspondant  a  eu  soin  de 
l'annoter  suffisamment,  le  rapporteur  en  propose  l'insertion  au 
Bulletin '^^K 

M.  Héron  de  Villefosse  propose  de  renvoyer  à  M.  l'abbé  Bouno 
deux  figurines  eu  bronze,  découvertes  près  de  la  Ferté-Gauclier, 
ces  deux  monuments,  par  leur  date,  ne  rentrant  pas  dans  le  do- 
maine des  études  du  Comité.  —  Adopté. 

M.  MûMz  rend  compte  d'une  communication  de  M.  L.  Plancouard , 
correspondant  du  Comité,  sur  les  cloches  de  Vi,  dit  Joli -Village 
(Seine-et-Oise),  et  les  fondeurs  lorrains. 

ffLe  Comité  a  reçu,  dans  ces  dernières  années,  de  MM.  Berthelé 
et  Régnier  d'intéressantes  communications  sur  les  fondeurs  de 
cloches.  M.  Plancouard,  à  son  tour,  nous  apporte  une  contribution 
à  l'histoire  de  larf  campanaire  dans  un  village  de  Seine-et-Oise. 
Il  nous  fait  connaître  deux  fondeurs  lorrains  qui  y  ont  travaillé,  en 
17Ù7,  et  ajoute  quelques  notes  sur  dautres  maîtres  du  xvii'  et  du 
xviii"  siècle. 

cfCe  petit  travail  a  sa  place  marquée  dans  notre  Bulletin,  à  la 
suite  des  monographies  de  MM.  Berthelé  et  Régniemt-^ 

M.  Salomon  Reixach  entretient  brièvement  le  Comité  du  résultat 
des  fouilles  que  M.  l'abbé  Parât  a  entreprises  dans  la  grotte  de  Ner- 
mont,  grâce  à  une  subvention  ministérielle. 

ftM.  l'abbé  A.  Parât  a  repris  l'exploration  de  la  grotte  de  Nermont, 
située  à  Saint-Moré  (Yonne),  à  5o  mètres  au-dessus  de  la  Cure. 
M.  le  D""  F'icatier,  qui  avait  seul,  jusqu'à  présent,  fait  une  élude 
méthodique  de  ce  gisement,  y  avait  reconnu  trois  couches  icarac- 
iérisées,  de  bas  en  haut,  comme  il  suit  :  1"  tranchets,  poterie  sans 
ornement  ou  seulement  marquée  à  l'ongle;  2"  haches  en  granit  du 
Morvan,  haches  polies  en  jadéite,  pointes  de  Uèches  en  feuille  de 
laurier,  poterie  fine  et  assez  bien  ornée;  3"  bronze,  fer,  jarres  et 

('^   Voir  ci-après,  p.  /178,  le  te\te  de  celte  coiiiiminlcafion. 
'■'■^>   Voir  ci-après,  p.  ^72,  le  le\le  de  cette  coriiDiunicalion. 


ex 


l'useaux  en  lerro  cuite,  poterie  fuie  el  bien  ornée.  Le  {jisemcnt  est 
donc  iiéolillu(|ue. 

rrLc  travail  de  M.  l'abbé  Parât  a  consisté,  jusquà  présent,  à 
déphicer  les  terres  remuées  par  ses  prédécesseurs  pour  arriver  aux 
coucbes  intactes.  Les  objets  qui!  a  recueillis,  tous  néolithiques, 
h'inoigneiil  de  la  richesse  de  la  station.  H  y  a  des  molettes  en 
granit,  des  nucleus,  des  percuteurs,  des  lames  et  racloirs  concaves 
en  silex,  des  poinçons  et  aijjuillos  on  os,  des  dents  et  des  os  percés. 
La  poterie  est  <>énéralement  grossière,  peu  ornée;  quel(|ues  spéci- 
mens sont  d'une  pâte  noire  et  line,  avec  des  lignes  droites  ou 
courbes  incisées.  Citons  encore  des  pots  en  ai-gile,  une  douzaine  de 
lusaïoles,  un  fi'agment  de  bracelet  en  schiste  poli,  une  moitié  de 
vase  eu  serpentine.  La  faune  est  celle  de  fépoque  actuelle;  le 
sanglier  est  très  commun,  le  cheval  très  rare;  on  a  trouvé  une 
molaire  de  fours  moderne. 

trM.  fabbé  Parât  compte  entreprendre,  pendant  f hiver  1897- 
1898,  f  exploration  de  la  grotte  des  Fées  à  Arcy.  ii 

^L  Saglio,  chargé  d'examiner  une  communication  de  M.  fabbé 
Vugot  sur  une  statue  placée  dans  féglise  de  S'aulges  (Mayenne), 
lit  le  rapport  suivant  : 

rr  M.  fabbé  Angot  a  communifjué  deux  photographies,  fune  repré- 
sentant dans  son  ensemble  f  autel  de  féglise  de  Saulges  (Mayenne), 
fautre  une  des  statues  qui  ornent  le  retable  de  cet  autel,  stalue  (|ui 
est,  à  son  avis,  une  image  du  grand  Condé. 

ffLe  prince  de  Condé  était  seigneur  de  Saulges,  du  chel'  de  sa 
femme  Claire-Clémence  de  Maillé-Brezé,  la  nièce  du  cardinal  de 
Richelieu,  et  les  habitants  de  Saulges,  en  faisant  reconstruire  leur 
église,  ont  pu  avoir  la  pensée  d'y  placer  la  statue  du  grand  homme, 
alors  défunt.  L'autel  était  achevé  en  1O92,  comme  il  apport  d'un 
reçu  délivré  à  l'architecte,  que  M.  fabbé  Angot  a  transcrit;  il  ne 
restait  plus  (ju'à  y  graver  les  armes,  y  est-ii  dit.  Ces  armes  que 
fou  distingue,  quoique  obscures  dans  la  photographie,  sont  au- 
dessus  de  la  statue  en  (piestion,  celles  de  lîourbou-Condi'  accolées 
à  celles  de  la  famille  de  Thévalle,  les  anciens  seigneurs  de  Saulges. 
Le  personnage  figuré  dans  la  niche  que  ces  armes  surmontent  est 
velu,  pardessus  son  armureà  la  romaine,  d'un  manteau  lleuidctisé;  il 
porte  les  colliers  dos  ordres  de  Saint-Michel  et  du  Saint-Esprit;  de 
la  main  droite  il  tient  le  bâton  de  grand  maître  de  France,  dignité 


CXI 


lonjjlemps  héréditaire,  dans  la  maison  de  Condé;  la  serviette  qu'il 
tient  dans  sa  main  gauche  est  aussi  un  attrihul  du  grand  maître, 
qui  avait  le  commandement  sur  les  officiers  de  la  maison  et  de  la 
houche  du  roi. 

tcM.  Tabbé  Angot  arrive,  on  le  voit,  à  sa  conclusion  par  des 
preuves  tirées  de  tous  les  accessoires  de  la  figure  dans  laquelle  il 
croit  reconnaître  Condé,  en  déclarant  quil  n'est  point  à  même  de 
décider  si  les  traits  du  visage  sont  bien  ceux  du  prince.  Or,  pour 
quiconque  a  vu  quehpies-uns  de  ses  poitraits,  la  ressemblance 
n'est  pas  douteuse. 

ff  On  peut  regretter  que  la  statue,  autant  qu'on  en  peut  juger  par 
la  photographie,  ne  soit  pas  plus  intéressante  au  point  de  vue  de 
l'art,  mais  la  communication  me  parait  mériter  d'être  imprimée 
avec  la  confirmation  (jue  lui  donne  l'iconographie. 

«La  statue,  dit  l'auteur  de  la  notice,  est  en  terre  cuite  et  presque 
de  grandeur  naturelle.  On  peut  se  demander  si  elle  n'est  pas 
peinte;  il  serait  intéressant  de  savoir,  en  ce  cas,  quelles  en  sont  les 
couleurs  (^).'» 

MM.  DE  Barthélémy,  Berger,  Mijntz  et  Prou  rendent  compte  de 
diverses  publications  pour  lesquelles  des  souscriptions  ont  été 
demandées  au  Ministère. 


La  séance  est  levée  à  5  heures. 


Le  Secrétaire  de  la  Section  d'archéologie , 

R.    DE   LaSTEYRIE, 

Membre  du  Gomilé. 


")  \<)\r  ci-après,  p.  ^'ly,  lo  Icxle  de  celle  comiiinnicalion. 


RAPPORTS 


ET 


COMMUJNICATIOISS 


AllCUfcOLOdE. 


ÉTUDES  D'ARCHITECTURE 
EN   PORTUGAL. 


MAITRE    HUGUET, 

ET    LES    INFLUENCES   FRANÇAISES 

DANS  LES  CONSTRUCTIONS  DE  BATALHA, 
PAR  M.    E.    EUDE. 


S'il  est  un  nom  qui  soit  cher  au  cœur  des  Portugais  encore 
clignes  de  leurs  ancêtres,  c'est  celui  de  Batalha,  qui  rappelle  le 
plus  glorieux  souvenir  de  l'indépendance  nationale.  Pour  ceux  qui 
ne  sont  pas  seulement  patriotes,  mais  amis  des  arts,  ce  nom  rap- 
pelle aussi  le  plus  beau  monument  d'architecture  du  pays. 

Les  faits  historiques  sont  connus.  Le  i/i  août  de  l'année  i385, 
ie  nouveau  roi  de  Portugal,  Jean  P*",  le  roi  de  l'acclamation  popu- 
laire, qu'on  de'signait  souvent  encore  sous  le  titre  de  r  mestre  d'Aviz  n , 
—  se  trouvait  avec  10,000  hommes  à  peine  en  face  de  l'invasion 
espagnole,  en  face  d'une  armée  qui  comptait  au  moins  3o,ooo  com- 
battants. La  rencontre  e'tait  inévitable,  auprès  de  la  bourgade  d'Al- 
jubarrota. 

Dom  Joam,  dans  ces  terribles  circonstances,  fît  un  vœu  solennel 
à  ia  Mère  de  Dieu,  promettant,  s'il  avait  la  victoire,  d'élever  un 
monastère  plus  beau  qu'aucun  autre  à  sa  céleste  Prolectrice.  Dom 
.loam  remporta  la  victoire  (i5  août  i385),  et  la  patrie  portugaise 
fut  sauvée  du  plus  grand  péril  qu'elle  efit  couru  jusqu'alors.  Le 
vainqueur  tint  son  vœu  :  sur  l'emplacement  même  de  la  lutte,  il  se 
mit  en  devoir  d'élever  le  monastère  promis,  qu'il  appela  Santa- 
Maria  da  Batalha,  celui  dont  nous  voulons  nous  occuper  aujour- 
d'hui. 

Nous  reviendrons  sur  l'historique  de  ce  célèbre  monument,  dont 


la  oonstriulion  dura  plus  d'un  siècle;  mais  nous  allons  d'abord 
l'aualyser  au  point  tle  vue  archiloctoiii(jue. 

A  vrai  dire,  ou  peut  considérer  que  l'œuvre  était  arrivée  à  son 
plein  e'panouissenient  vers  i65o,  et  ne  regarder  les  travaux  ulté- 
rieurs que  comme  des  continuations,  ou,  pour  mieux  parler,  des 
altérations  assez  mallieureuses  des  projets  et  des  constructions  de 
la  première  époipie.  Hatalha  se  trouve  donc  être,  suivant  une  ex- 
j)ression  souvent  répétée,  l'une  dos  plus  brillantes  manifestations 
de  la  dernière  période  du  moyen  a[f('  cbrétien  :  c'est  un  ouvrage 
/rotliique^^^  dans  son  ensemble,  qui  porterait  la  marque  du  xiv"  siècle, 
comme  science  et  comme  sécberesse,  et  qui  cependant  accuse  avec 
netteté  des  tendances  nouvelles,  l'origine  de  ce  qu'on  appelle  dans 
la  péninsule  le  style  mamiélniA'^K 

Le  plan  de  l'église  comprend  une  nef  et  deux  collatéraux.  Les 
dimensions  principales  sont  :  Longueur,  80  mètres;  largeur  de  la 
nef  centrale,  7  m.  5o;  largeur  du  transept,  33  mètres;  hauteur 
de  la  nef  centrale.  Sa  m.  5o. 

La  nef  est  séparée  des  collatéraux  par  huit  piliers,  dont  la  base 
carrée  mesure  9  m.  65  de  côté.  Ces  piliers  sont  trèssimples.  Il  n'y 
a  pas  de  triforium. 

La  sculpture  ne  reproduit  que  des  feuillages. 

Il  convient  de  remarquer  la  rectitude  du  plan  et  l'harmonie  par- 
faite qui  règne  dans  les  propoitions  de  toutes  ses  parties.  Cela  n'est 
pas  sans  importance  au  point  de  vue  de  l'attribution  du  concept  et 
des  constructions. 

Au  premier  regard,  on  est  frapp(i  par  la  singulière  horizontalité 
des  parties  supérieures  des  bâtiments.  Cette  horizontalité  n'est 
rompue  que  par  les  pinacles  en  pyramide,  et  par  les  couronne- 
ments des  escaliers  du  transept.  Ni  tours  attirant  de  loin  l'atten- 
tion du  pèlerin,  ni  toitures  apparentes.  Il  résulte  de  la  correction 
même  de  cette  architecture  une  sorte  de  raideur,  que  certains  nom- 
meront froideur;  je  crois,  pour  mon  compte,  que  le  mot  le  plus 
exact  serait  étmn^reié.  (Juebpies  voyageurs  anglais  ont  pi'étendu  que 
féglisc!  de  Batalha  ressemblait  étonnamment  à  la  cathédrale  d'York  : 
d'où  des  déductions  que  les  faits  n'appui(;nl  point.  On  peut  sans 


'"   Il  liiiil  liicti  revenir  à  ce  mot,  |)uis(|iril  est  consacn-  pnr  i'iis;i|re! 
'■^^    Vdir  uni:  ('liidi'   de    rinileiir  :  De   l'iiillaciiLx  J'rdiiriintv  dans   le  sliflc  tummélin 
Paris,  liiijir.  nul.,  1897). 


doute  rapprocher  ces  deux  ouvrages  comme  caractère  d'architec- 
ture; mais  qu'est-ce  que  cela  prouverait?  L'ordonnance  de  la  ca- 
thédrale d'York  est  tout  autre  que  celle  de  l'abbaye  portugaise  : 
elle  offre,  par  exemple,  deux  hautes  tours  sur  sa  façade. 

Nous  ne  nous  attarderons  point  à  décrire  les  grandes  fenêtres 
placées  au-dessus  du  portail  principal,  ni  la  guipure  des  couronne- 
ments, ni  les  pyramides  à  crochets,  ni  les  escaliers  en  hélice,  dont 
les  Guides  vantent  les  cent  vingt  marches 

Mais  il  faut  remarquer,  avec  M.  H.  Nodet,  les  contreforts  fré- 
quemment recoupés  par  les  bandeaux;  les  arcs-boutants  ajourés  par 
des  rfquatre-feuillesii;  les  moulures  verticales  rapprochées,  s'épa- 
nouissant  en  lobes  superposés,  comme  par  une  réminiscence  arabe, 
pour  donner  aux  corniches  une  grande  importance  décorative 

Il  faut  encore  noter  une  particularité  qui  détonne  quelque  peu 
dans  l'ensemble  :  c'est  le  caractère  archaïque  du  transept  sud,  d'al- 
lure toute  normande.  Ailleurs,  on  daterait  sans  hésitation  cette 
architecture,  de  la  première  moitié  du  xiv"  siècle  :  ici,  force  est  de 
convenir  qu'elle  est  beaucoup  plus  récente. 

Le  cloître,  contre  l'église,  mesure  5o  mètres  de  côté.  Les  arcades 
en  ont  été  à  demi  fermées  par  des  réseaux  de  pierre  ajourée,  à 
l'époque  du  roi  Manoel.  Cette  adjonction  fut  évidemment  une 
faute  architecturale;  mais  comment  en  vouloir  au  sage  D.  Manoel 
d'avoir  mutilé  les  baies  antérieures,  quand  on  a  vu  le  cloître  de 
l'abbaye  de  la  Bataille  le  soir,  à  la  lueur  des  étoiles  portugaises, 
sous  un  ciel  sans  égal?  C'est  grâce  aux  tfajouréesr)  de  D.  Manoel 
que  l'on  se  croit  transporté  dans  les  palais  chantés  par  le  poète  : 

Où  l'on  entend ,  la  nuit ,  de  magiques  syllabes , 
Quand  la  lune ,  à  travers  les  mille  arceaux  arabes , 
Sème  les  murs  de  trèfles  blancs  ! .  . . 


Alors  on  aperçoit,  sur  ces  murs,  et  passant  comme  dans  un  rêve, 
la  grande  chevauchée  d'Aljubarrota,  —  le  jeune  roi  criant  :  Sam 
Jorge  !  Sam  Jorge  !  Adelante ,  senhores!.  .  .  Les  soldats  crdu  vert  estan- 
dartTî,  la  bande  des  r  énamourés 'i  qui  se  fit  si  vaillamment  tuer,  et 
tous  les  héros  de  la  journée  du  Souvenir 

Mais  laissons  le  rêve  et  revenons  à  la  réalité.  La  chapelle  funé- 
raire de  Jean  1",  dite  chapelle  du  Fondateur,  n'a  plus  la  flèche  qui 
surmontait  sa  partie  centrale,  mais  l'intérieur  en  est  encore  fort 


remarquable  :  c'est  là  surtout  qu'on  peut  étudier  Tari  de  transition 
vers  le  st\le  nianueiiu  dont  nous  aurons  l'occasion  de  reparler. 

La  voûte  de  la  salle  du  Chapitre  couvre,  sans  appuis  intermé- 
diaires, un  carre  de  17  mètres  de  côté,  ce  qui  nous  paraît  être  un 
assez  joli  tour  de  force.  Les  nervures  dessinent  en  plan  une  étoile 
à  huit  rais.  Les  joints  de  remplissage  des  voûtains  sont  concen- 
Iriques  :  telle  une  coupole.  Dans  un  angle  est  sculpté  le  portrait 
d'un  des  maîtres  de  l'œuvre  :  on  a  voulu,  naturellement,  donner 
un  nom;  en  réalité,  nul  ne  sait  quel  est  l'artiste  ici  représenté.  Le 
portrait  est  d'ailleurs  plein  de  caractère. 

En  arrière  de  l'église,  cl  communiquant  avec  le  chevet  par  une 
vaste  baie  d'une  admirable  richesse  sculpturale,  on  trouve  la  salle 
octogone  appelée  chapelle  incomplète  (^).  Elle  n'est  en  effet  montée 
que  jusqu'à  la  naissance  des  voûtes.  Telle  qu'elle  est  et  qu'elle  res- 
tera (car  je  voudrais  bien  savoir  qui  se  chargerait  de  l'achever  t'^l?) 
c'est  une  œuvre  bizarre,  très  critiquable,  et  cependant  puissante. 
L'ornementation  manuéline  y  brilh^  avec  tous  ses  défauts  et  toutes 
ses  qualités  :  décoration  excessive,  prodigieuse,  désordonnée,  mais 
brillante  et  hardie.  Un  mot  mystérieux,  une  devise  non  expliquée, 
se  montre  partout  dans  la  chapelle  incomplète  :  Tanyaserei.  Problème 
historique  au  milieu  du  problème  architectural. 

Maintenant  que  nous  avons  parcouru  les  œuvres,  bien  que  d'une 
manière  rapide,  essayons  de  déterminer  quels  eu  furent  les  cmiai- 
tres»,  et  de  fixer  la  part  qui  revient  à  chacun  d'eux  parmi  de  si 
longs  et  si  magnifiques  travaux. 

Dans  son  Histoire  de  l'ordre  de  saint  Dominifiiie  (en  Portugal),  pu- 
bliée vers  les  premières  années  du  xvif  siècle,  Luiz  de  Sousa  nous 
dit'^',  en  s'appuyant  sur  le  témoignage  d'un  écrivain  antérieur'''),  à 
propos  du  monastère  de  la  Bataille  :  ffLe  roi  (Jean  I")  appela  de 
pays  lointains  les  plus  célèbres  architectes  qu'il  connût;  il  réunit  de 
tous  côtés  des  tailleurs  de  pierres  (sculpteurs?)  habiles  et  instruits. 
A  certains  il  accorda  des  honneurs,  à  d'autres  d(;  gros  salaires.  Il 
retint  plusieurs  de  ces  étrangers  en  Portugal,  les  comblant  de  dis- 
tinctions et  d'argent,  v 

"'  On  (lit  souvent,  en  Portu{jal,  les  chapelles  incouiplètcs. 
'•-''  Certains  arcliilectos  anjjlais  ont  présonlé  des  projcls  (rafli(''vemonl  qui  sont 
simplemnnt  /i;rotPS(|ues. 
'^'  Cap.  xiii. 
<*>  Cacejias. 


—  trEn  vérité!  dit  avec  quelque  humeur  D.  Francisco  de  San- 
Luiz,  le  savant  archevêque  de  Lisbonne,  en  vérité,  cette  œuvre 
grandiose  méritait  bien  que  l'illustre  chroniqueur  examinât  avec 
plus  de  soin  et  nous  rapportât  en  détail  quels  furent  ces  archi- 
tectes et  ces  maîtres  appelés  de  lointains  pays  pour  tracer  et  diriger 
l'ouvrage!  Il  aurait  rencontré  moins  de  difficultés  que  nous  à  l'aire 
avec  fruit  cet  examen -n 

Ainsi  parlait  le  patriarche  dans  un  mémoire  publié  vers  1826. 
Que  devra-t-on  dire  aujourd'hui  que  les  archives  du  couvent,  dis- 
persées au  souffle  des  guerres  civiles,  sont  devenues  Dieu  sait 
quoi"?.  .  .  Force  est  donc  de  s'en  rapporter  aux  renseignements  de 
D.  Francisco,  puisés  aux  archives  susdites. 

rtLes  paroles  de  Fr.  Luiz  de  Sousa,  déclare  le  patriarche,  qui 
semblent  donner  aux  conjectures  un  si  vaste  champ,  ont  été  cause 
que  l'orgueil  et  la  présomption  des  étrangers  se  sont  arrogé  la 
gloire  de  la  première  invention  et  de  la  direction  du  superbe  édi- 
fice, sans  qu'il  se  soit  trouvé  un  champion  portugais  pour  défendre 
la  dignité  de  sa  nation  !u 

Là-dessus,  l'archevêque  dresse  le  catalogue  suivant  des  maîtres 
des  œuvres  de  Batalha  : 

Le  premier  dont  il  soit  fait  mention  est  Afîonso  Dominguez, 
nommé  dans  un  document  du  7  décembre  1/109.  Ce  document  est 
le  mesurage  d'un  terrain  possédé  par  t:  Marguerite  Annes,  nourrice 
de  défunt  Affonso  Dominguez,  maître  des  travaux  du  monument». 
Ici  nous  citons  textuellement  l'archevêque  :  fSi  nous  considérons, 
dit-il,  que  ces  travaux  n'avaient  été  commencés  que  depuis  quinze 
ou  seize  années  ('\  et  que  Dominguez  n'existait  déjà  plus  à  la  date 
du  document  (1/102),  notre  conjecture  paraîtra  bien  fondée,  qu'il 
fut  sans  doute  le  premier  architecte  qui  s'occupa  de  tracer  le  plan 
de  l'édifice  et  qu'il  en  dirigea  l'exécution,  vaste,  difficile  et  compli- 
quée. ■>;  Nous  ne  sommes  nullement  d'accord;  mais  passons,  pour  le 
moment. 

rf2.  Maître  Ouguet,  ou  Huguet,  ou  Huet.  —  Dans  le  document 
mêmeoiî  figure  le  nom  d'Affonso  Dominguez  se  trouve  cité,  comme 
témoin,  maître  Ouguet,  qui  sans  doute  aura  été  le  successeur  im- 
médiat de  Dominguez  dans  la  direction  des  travaux.  C'est,  à  ce  que 
nous  croyons,  le  même  artiste,  qui  paraît,  sous  les  noms  de  maître 

"'  A  peine,  car  le  vœu  de  D.  Joam  est  du  \k  août  i385. 


Huguet  et  de  maître  Hiiet,  dans  des  documents  des  années  i/i5o 
et  liSi,  ot  auquel  le  roi  Duarte  avait  l'ail  don  de  la  maison  habitée 
par  cet  arcliiterte  auprès  du  couvent.  Celle  maison  avait  élé  des- 
tinée, dès  rorigine,  à  la  résidence  des  inailres  des  œuvres '^l.w  Ici, 
nous  ne  ])ouv()ns  (ju'aj^prouver;  nous  développerons  d'ailleurs  plus 
loin  nos  opinions  personnelles. 

rr3.  Maître  Martini  Vasquez. —  Bien  (pril  ne  soil  pas  possible 
de  déterminer  le  temps  pendant  lequel  maitie  Huguet  présida  à 
la  direction  des  travaux,  nous  savons  cependant  (|u'il  était  déjà 
chargé  de  cet  emi)loi  en  iio2,  et  qu'il  le  conservait  encore  sous 
D.  Duarte(-\  Nous  savons  également  qu'en  i^Bo-iùBi,  il  était 
mort  depuis  quelques  années;  c'est  donc  immédiatement  après 
Huguet  (|u'il  tant  placer  Martini  Vasrjuez,  lecjuel  est  mentionné 
comme  déjà  décédé  dans  un  document  daté  de  ifikS.-n  II  résulte  de 
là  que  Vasquez  n'a  fait  que  passer  à  la  tête  des  travaux. 

ff/i,  Fernani  d'Evora,  neveu  et  successeur  du  précédent,  jus- 
qu'en Tannée  1/173.^7  Cela  fait  environ  vingt-cinq  ans  de  direc- 
tion. 

«5.  Matheus  Fernandez.  —  Un  document  de  i5o3  le  nomme 
comme  étant  le  maître  des  œuvres.  Mort  en  i5i5. 

ff6.  Matheus  Fernandez,  fils  du  précédent. 

cf7.  Antonio  Goniez,  appelé  maître-maçon,  en  i5/i8.  .  . 

k8.  Antonio  Mendez,  menlionné  en  iByS.ii 

Tel  est  le  catalogue  dressé  par  D.  Francisco.  Le  problème  est 
posé,  bien  posé.  Cherchons  maintenant  à  le  résoudre. 

D.  Francisco  se  défend  d'avoir  agi  par  suite  d'un  (f  patriotisme 
étroit n.  Tout  en  affirmant  tju'il  n'existe  pas,  pour  nous,  d'étroit 
patriotisme,  nous  devons  cependant  faire  remarquer:  d'abord  com- 
bien la  piirase  de  Luiz  de  Sousa,  très  certain  écho  de  la  tradition, 
est  grave  et  nette;  ensuite  —  et  c'est  là  notre  thèse,  —  à  quel 
point  les  quelques  renseignements  recueillis  par  rarclievé(|ue  de 
Lisbonne  confirment  les  origines  exotiques  du  monastère  créé  par 
Jean  I*"". 

Un  archéologue  portugais  qui  ne  manquait  pas  de  sens  critique, 
Barbosa,  semble  avoir  été  mieux  inspir(;  que  le  |)atriarche,  lors- 
qu'il  écrivait  :  rfLe  style  architectural,  avec  sa   belle  ornementa- 


(''   Ce,  devait  être  Vaijence. 

'*'  Successeur  de  Joan  1",  son  père,  Duartn  répnn  de  iA33  n  i438. 


—  9  — 

tion ,  qui  produisit  le  monument  de  Batalha,  nous  vint  de  Te'tranger. 
Si  nous  l'acceptâmes  en  toute  sa  pureté  et  perfection,  c'est  (pril  se 
modelait  exactement  sur  Te'tat  de  de'veloppement  moral  de  la  nation  ''). 
Nous  avouons  n'entendre  pas  très  bien  cette  dernière  phrase.  Qu'on 
nous  montre  d'autres  monuments  gothiques,  en  Portugal,  antérieurs 
à  Batailla!  Nous  n'en  connaissons  qu'un  seul  qui  relève  de  ce  genre 
d'architecture,  c'est  l'église  du  Carmel  à  Lisbonne;  et  cette  é;;lise  est 
absolument  contemporaine  des  débuts  de  Batalha,  puisqu'elle  résulte 
aussi  d'un  vœu  fait  le  même  jour  que  celui  de  D.  Joam,  i^  août 
i385,  par  le  connétable  Nun'Alvares  Pereira,  l'auii  du  roi.  La 
seule  différence  qu'il  faille  noter,  c'est  que,  le  connétable  semblant 
avoir  été  plus  pressé  de  terminer  son  église  que  le  roi  de  terminer 
son  monastère,  l'œuvre  du  Carmel  fut  achevée  en  1^23  '-',  si  bien 
qu'elle  est  d'une  architecture  beaucoup  plus  une  que  l'œuvre  de 
Batalha,  qui  se  prolongea.  .  .  tant  et  si  bien  qu'il  y  reste  encore 
quelque  chose  à  faire  aujourd'hui. 

fcLe  style  ogival  pur,  continue  Barbosa,  se  maintint  jusque  vers 
le  milieu  du  xv"  siècle.  Sa  dégénérescence  commença  pendant  le 
règne  d'Alphonse  V  :  on  troqua  la  pureté,  la  sage  décoration, 
contre  une  plus  grande  abondance  d'ornements,  distribués  avec 
moins  de  goût .  .  .  i-> 

C'est  très  juste,  mais  cela  ne  nous  fait  pas  trouver  en  Portugal 
d'églises  gothiques,  soit  antérieures,  soit  postérieures  à  Batalha! 

Fatalement,  le  digne  Barbosa  se  voit  amené  devant  la  question 
délicate  :  Quel  fut  le  premier  architecte  de  l'abbaye  de  la  Ba- 
taille?. .  .  Là,  le  bonhomme  dut  tourner  plusieurs  fois  sa  plume 
entre  ses  doigts. 

tril  faut  s'étonner,  je  ne  puis  le  nier,  qu'il  y  eût,  à  cette  époque, 
en  Portugal,  un  artiste  assez  consommé  pour  faire  le  dessin  [risco) 
d'un  pareil  monument.  L'architecture  se  trouvait  chez  nous,  avant 
l'exécution  de  cette  œuvre,  dans  un  état,  comment  dire  :  de  grand  re- 
tard? non!  mais  du  moins  elle  n'était  pas  en  avance (^).  Elle  était 
dans  un  tel  état,  qu'aucun  mémoire  ou  document  ne  nous  autorise 
à  considérer  qu'il  existât  une  école  d'où  pût  sortir  un  artiste  aussi 
consommé.^ 


")  Monumentos. 

''^)  La  première  pierra  avait  été  posée  en  1889. 

'''  Encore  une  fois  :  montrez-nous  un  seul  monument  ! 


—  10  — 

Voilà  lo  grand  mol  lâche!  le  mot  juste.  Sans  don  le,  il  n'existait 
pas  alors  d'école  en  Porluoal,  et  c'est  pour  cela  quon  n'y  trouve 
|)as  (le  monuments  gothiques.  Depuis  la  mort  du  roi  Denis  (i325) 
sous  lei|uel  on  construisait  encore  suivant  les  d<mnées  de  l'art  ro- 
man ^",  le  pays  traversait  une  pe'riode  désastreuse  :  guerres  civiles, 
guerres  éli'an<;ères  malheureuses,  epidéiuies,  lamiues,  invasions, 
.ien  n'y  mampiv..  L'indépendance  nationale  y  faillit  rester.  Durant 
ces  temps  maudits,  on  détruisit  prohahlemenl  heaucoup,  mais  on 
construisit  peu.  Cela  dura  soixante  ans  environ.  Aussi  lorsque  Jean 
le  Grand  voulut,  en  accomplissement  de  son  vœu,  faire  élever  ie 
monastère  promis  à  .\otre-Dame  de  la  Victoire,  dut-il  ff  appeler  des 
pays  lointains,  suivant  la  phrase  incriminée  de  Luiz  de  Sousa,  les 
plus  célèhres  architectes  qu'il  connût,  et  réunir  de  tous  côtés  des 
tailleurs  de  pierres.  11  n'y  a  pas  de  protestation  qui  tienne;  et  si 
le  chroniqueur  s'était  tu,  les  pierres  elles-mêmes  crieraient  pour 
prouv(>r  l'origine  étrangère  d'une  architecture  apparaissant  sponta- 
nément sur  la  sol  portugais. 

Mais  enfin,  pourrait-on  ohjecter,  un  document  mentionne  le 
maître  des  œuvres  Affonso  Dominguez,  et  ce  nom  est  essenlielle- 
ment  national? 

C'est  vrai;  je  vous  accorderai  même  que  ce  nom,  bien  que  très 
commun  ^-\  soit  celui  d'une  dynastie  d'artistes  ou  du  moins  de 
praticiens  portugais;  car  on  trouve  un  Domingo  Dominguez,  archi- 
tecte d'Alcobaça,.  l'an  i3io.  Mais  comment  admettre  que  le  roi 
D.  Joam  eût  appelé  de  l'étranger  tant  d'hommes  capables,  s'il  avait 
eu  sous  la  main,  chez  lui,  des  r- maîtres:^  de  force  à  projeter,  puis 
à  construire  l'œuvre  qu'il  méditait?.  .  .  Allons  au  fond  des  choses: 
Dominguez,  sur  qui  tous  nos  renseignements  consistent  à  savoir 
qu'il  avait  encore  sa  nourrice  lorsqu'il  était  d'âge  à  se  passer  de  ses 
soins,  —  Dominguez,  selon  nous,  ne  fut  que  le  prète-nom  ima- 
giné par  l'orgueil  national,  tandis  (pi'un  sous-ordre,  et  même  plu- 
sieurs, s'acquittaient  des  fonctions  réelles.  Qui  ne  sait  que  «M.  le 
directeur  général  des  travaux  11  n'est  paifois  ainsi  désigné  que  par 
antiphrase?  Je  ne  veux  pas  faire  ici  de  satire;  mais  enhn,  nous  con- 
naissons tous  cela. 

Si  cette  fiction  s'est  présentée  un  peu  |)artoul,  il  faut  ajouter  qu'elle 


f''   Nous  le  prouverons  pont-être  ailleurs. 
^^''   Il  sifpiiiic  :  Filsdo  Dominique. 


semble  avoir  élé  pratiquée  avec  amour  eu  Portugai.  Je  ne  prendrai 
point  mes  exemples  dans  l'histoire  contemporaine,  car  je  neveux 
chagriner  personne.  Mais  j'ai  déjà  relevé'^),  pour  ne  citer  que  cet 
exemple,  le  fait  suivant  :  A  l'époque  où  maître  Nicolas  le  Français 
était  incontestablement  maître  des  œuvres  de  l'église  Santa-Cruz, 
à  Coïmbre  (iSa/i),  exerçant  cette  charge  d'une  manière  effective 
et  très  personnelle,  il  existait  dans  la  même  ville  un  rr architecte 
des  travaux  royaux  ri,  Jacques  de  Gastilho.  Cet  architecte  se  trouve 
nommé  conjointement  avec  maître  Nicolas,  que  dis-je?  avant  lui, 
dans  un  ordre  du  roi  D.  Manoel,  de  payer  des  travaux  se  rappor- 
tant à  l'église  même  de  Santa-Cruz  ('-).  Résultat  :  si  l'on  n'avait  pas 
des  preuves  indubitables  que  l'auteur  de  Santa-Cruz  est  maître 
Nicolas  le  Français,  on  pourrait  faire  honneur  de  cette  admirable 
construction  au  sieur  Jacques  de  Castilho,  qui  paraît  avoir  joué 
dans  la  circonstance  le  rôle  accablant  de  la  mouche  du  coche.  Cet 
exemple  n'est  pas  unique.  Il  faudrait  encore  parler  de  Mafra,de... 
Mais  j'ai  dit  que  je  ne  voulais  froisser  personne. 

Ainsi,  d'après  Barbosa  lui-même,  il  n'existait  pas  d'cr école ?i  d'ar- 
chitecture portugaise  d'oii  pût  sortir  l'auteur  des  plans  de  Batalha. 
Mais  le  pauvre  homme  est  si  désolé  de  cet  aveu  compromettant, 
qu'il  cherche  à  le  pallier  de  son  mieux.  rrDominguez,  dit-il,  dirigea 
l'œuvre. w  (Admettons!)  —  rfDonc  il  la  fit,  car  pour  la  diriger,  il 
fallait  autant  de  génie  que  pour  la  projeter. ^^  (Là,  nous  nous  in- 
scrivons en  faux.)  —  Donc  ril  avait  dû  apprendre.  .  .  en  Angle- 
terre V  ! 

La  chute  en  est  jolie!.  .  .  Si  ie  défenseur  de  Dominguez  n'avait 
pas  d'argumentation  plus  serrée  ni  de  documents  plus  probants  à 
présenter,  il  eût  mieux  fait  sans  doute  de  garder  un  silence  pru- 
dent. Il  reconnaît  en  effet  que  maître  Huguet  exécuta  et  la  partie 
principale  de  l'œuvre».  Nous  citons 

c  Ses  travaux  sont ,  à  mon  avis  : 

T  L'achèvement  (?)  de  l'église; 

ffde  la  chapelle  du  Fondateur; 

f  de  la  sacristie; 

ff  de  la  salle  du  Chapitre  et  du  réfectoire  ; 

"'  Voir,  dans  mes  Etudes  d'architecture  en  Portugal,  celle  qui  regarde  ie  style 
manuélin. 

'^^  Archives  royales  de  Lisbonne  (tome  de  Tombo),  Lettres  missives,  page  i, 
n°  395. 


trEt  la  plus  impoitiinlG  ])arlio  du  cloître  royal. 

rll  nuM'itc  L>i(Mi  le  titre  de  (li^(pie  siicrcsseur  dAITouso  Doniinguez 
j)ar  la  };raude  habileté  (ju'il  uiit  à  diri<jer  de  si  dilliciles  travaux... 
Co  l'ut  le  même  architecte  certainement  qui  donna  le  dessin  primitif 
des  ff chapelles  imparlailesii,  et  qui  les  commença,  puisque  le  roi 
D.  Duarle,  leur  l'ondateur,  mourut  en  l'année  ii38,  peu  de  temps 
après  maître  Huf>uet.  .  .  On  i^j-nore  la  nalionalilé  de  cet  artiste  :  à 
juger  cependant  par  son  nom, ow  pouvra  lui  doiinor  la  France  ])our 
patrie  (^'.  ■> 

Arrèlons-nous;  cela  sullit.  Uabemus  (Wijltoilcin  reiim.  D'abord,  la 
dernière  phrase  est  un  chef-d'œuvre  :  en  dehoi's  des  Anglais  qui, 
pour  les  besoins  de  leur  cause,  oui  prétendu  que  le  nom  de  Hu- 
guet,  si  français,  ('lait  une  corru[)liou  portugaise  de  frllacketn,  ce 
qui  paraît  une  plaisanterie  un  peu  forte,  même  pour  une  plaisan- 
terie britannique,  nous  ne  croyons  pas  que  personne  ait  jamais  vu 
dans  Uuguet  autre  chose  qu'un  vocable  français. 

Si  nous  avons  bien  compris,  Barbosa  concède  à  maître  Huguet  à 
peu  près  toute  l'œuvre  comme  tf achèvements,  plus  les  «chapelles 
imparfaites w  comme  projet  et  comme  début  de  construction. 

Ici  nous  sommes  d'accord,  sauf  sur  le  mot  rr  achèvements. 

Remémorons  les  dates.  Le  vœu  de  D.  Joam  est  de  i385.  Il  ne 
paraît  guère  probable  que  les  travaux  aient  été  mis  en  train  avant 
Tannée  1889,  année  où  les  travaux  de  l'église  du  Garmel  de  Lis- 
bonne, lesquels  marchaient  beaucoup  plus  rapidement  que  ceux  de 
la  Bataille,  ont  été  commencés.  En  i/io2,Dominguez  était  déjà  mort. 
Il  n"a  donc  été  maître  des  œuvres,  titulairement  ou  réellement '-^ 
que  durant  une  dizaine  d'années.  Suppose-t-on  que  pendant  ce 
temps  les  travaux  extérieurs,  en  dehors  des  fondations,  eussent 
beaucoup  avancé? 

Mais  admettons.  Est-il  possible  de  croire  que  ce  maître  Huguet, 
qu'on  voit  succéder  immédiatement  à  Dominguez  comme  directeur 
des  travaux;  qui,  par  conséquent,  était  architecte  en  second  du  vi- 
vant du  susdit,  ne  fût  pas  depuis  longtemps  la  cheville  ouvrière  des 
constructions  de  la  Bataille?  Il  faut  même  penser  que  sa  supério- 

*"  1^'auleur  reconnaît  ailleurs  que  ce  fut  principalement  du  temps  de  Jean  I", 
le  fondateur  de  Baiallia,  que  l'on  importa  les  usages  et  modes  étrangers,  trsurtout 
française. 

'^^  On  se  rappelle  que,  d'après  Barbosa,  personne  alors  en  Portugal,  et  Domin- 
guez pas  plus  que  les  autres,  n'eût  été  capable  de  dresser  les  projets  de  Balalba. 


—   13  — 

rite  d'artiste  e'tait  tellement  accusée,  et  ses  services  ante'rieurs  tel- 
lement appréciés,  qu'on  n'osa  pas  nommer  un  surintendant  na- 
tional, avant  le  pas  sur  un  homme  d'une  pareille  valeur.  On  passa 
par-dessus  sa  qualité  d'étranger,  parce  qu'on  ne  pouvait  sans  doute 
faire  autrement. 

Il  me  parait  donc  très|probable  que  ce  lut  notre  compatriote, 
maître  Huguet,  frqui  s'occupa  de  tracer  le  plan  de  l'édifice  et  qui 
(d'abord  sous  le  nom  de  Dominguez)  en  dirigea  l'exécution  vaste, 
difficile  et  compliquée^-.  Je  reprends  ici  les  termes  de  l'archevêque 
de  Lisbonne,  mais  en  les  appliquant  à  maître  Huguet f^^. 

Nous  avons  vu  quelle  est  lajpart  d'Huguet  ou  des  Huguet  dans 
l'œuvre  construite.  De  cet  artiste,  ou  de  ces  artistes,  date  évidem- 
ment une  école,  celle  d'où  sont  sortis  les  maîtres  et  les  ouvriers 
qui  durent  achever  les  ouvrages  de  Batalha,  malheureusement  en 
modifiant  les  principes  provenant  de  la  direction  Huguet. 

Vasquez  ne  fit  que  passer  comme  chef  des  travaux.  H  semble 
d'ailleurs  que  pendant  sa  gestion ,  comme  pendant  celle  de  Fernam 
d'Évora,  les  œuvres  n'aient  été  poussées  qu'avec  peu  d'ardeur  (-). 
Le  rfondateun?  était  mort  en  i/j33,  son  fils  en  i/i38.  Le  règne 
d'Alphonse  V  (i/i38-i^8i)  fut  un  règne  troublé.  Celui  de  Jean  II 
(1^81-1/195)  fut  occupé  par  des  idées  nouvelles  et  cTes  projets  tout 
différents.  Bref  ce  n'est  guère  que  sous  D.  Manoel  qu'on  se  reprit  à 
à  penser  sérieusement  à  Batalha. 

ffD.  Manoel  étant  monté  sur  le  trône,  écrit  encore  Barbosa, 
voulut  achever  les  r chapelles  incomplètes (^'11.  11  chargea  de  cette 
entreprise  l'architecte  Matheus  Fernandcz  (premier  du  nom).  Ce 
fut  cet  artiste  qui  altéra  le  dessin  primitif  en  donnant  au  monu- 
ment, d'allure  simple  et  sévère,  les  façons  capricieuses  de  l'archi- 
tecture qui  symbolise  le  règne  glorieux  de  D.  Manoel  (style  ma- 
nuélin).  C'était  d'ailleurs  un  artiste  très  distingué.  .  .  ■» 

Sans  doute,  mais  il  n'en  est  pas  moins  vrai  que  c'est  là  que 
commence  la  décadence.  Le  temps  du  gothique  est  fini. 

'^'  Nous  disons  plus  loin  qu'il  conviendrait,  à  notre  avis,  de  dédoubler  le  per- 
sonnage de  maître  fluguet;  mais  cela  ne  change  rien  à  la  thèse. 

'^'  Barbosa  :  «Vasquez  dessina  et  commença  le  second  cloître ,  dit  d'Alphonse  V. . . 
Si  l'on  en  juge  par  là,  il  était  très  inférieur  on  talent  aux  architectes  qui  l'avaient 
précédé.  Fernam  d'Evora  n'exécuta  aucune  œuvre  importante  de  son  dessin,  qui 
lui  permit  de  montrer  son  habileté,  n 

'■^'  Abandonnées  depuis  lAèiS,  c'est-à-dire  depuis  près  de  soixante  ans. 


—  l/i  — 

Si  l'on  examine  les  j)aities  attribuées  à  la  direction  Hujjiiet,  on 
V  (léooiivriia  (je  parle  dos  povtinns  les  plus  récenlos)  Toritjinc  des 
iornies  nouvelles  (]ui  devaient  piendre,à  la  fin  du  siècle,  un  déve- 
loppement si  désordonné,  sous  le  nom  de  sti/le  manuéliii.  Mais  elles 
étaient  alors  r d'allure  simple  et  sévère  11;  c'était  la  grâce  et  pas 
encore  le  caprice,  une  évolution  et  pas  encore  une  révolution. 
Quoi  qu'il  en  soit,  il  paraît  difficile  de  refuser  aux  artistes  français 
une  iniluence  sur  le  mouvement  de  rarchitecture  portu|;aise  vers 
les  formes  manuélines,  quand  ce  ne  serait  que  pour  cette  raison 
capitale,  que  les  artistes  poitugais  de  la  seconde  moitié  du  xv"  siècle 
sortaient,  en  somme,  de  l'école  française  des  Huguet. 

A  partir  de  Matheus  Fernandez  II,  on  ne  fait  plus  guère  à  Ba- 
tailla que  des  choses  médiocres,  très  médiocres.  D'ailleurs  D.  Ma- 
noel  se  désintéressait  de  ce  monastère  depuis  qu'il  avait  entrepris 
une  œuvro  qui  lui  tenait  plus  personnellement  au  cœur,  le  couvent 
de  Belem,  souvenir  de  l'expédition  de  Vasco  da  Gama  (1/197).  Pour 
activer  les  travaux  de  Belem  il  retira  presque  tous  les  ouvriers 
occupés  à  l'abbaye  de  la  Bataille. 

r  Antonio  de  Castilho  prit  la  direction  des  travaux  de  Batailla 
en  i5a8.  C'est  lui  qu'on  doit,  paraît-ii,  accuser  de  la  barbarie  ^'^ 
d'avoir  fait  la  troisième,  la  plus  triste  altération  du  dessin  primitif, 
des  tr  chapelles  incomplètes  15 .  .  .  Tl  mêla  le  style  de  la  Renaissance 

à  l'architecture  gothique Ce  fut  le  dernier  architecte  habile 

employé  dans  les  constructions  du  monastère —  Pendant  sa 

direction,  les  travaux  des  «chapelles  incomplètes-^  lurent  complè- 
tement arrêtés —  Le  cloître  de  Jean  III,  s'il  fut  dessiné  par 

lui,  ne  lui  fait  pas  honneur. 

ffLo  dortoir,  la  bibliothèque,  l'infirmerie,  et  les  autres  dépen- 
daîices  construites  du  temps  et  par  ordre  dudit  Jean  III '■'^^,  eurent 
pour  auteur  Antonio  Gomez,  qui  ne  s'illustra  certes  pas  dans  une 
pareille  œuvre. 

ffOn  continua,  sous  les  règnes  suivants,  la  charge  de  te  maître 
des  œuvres  de  Batalhaw;  mais  les  travaux  se  réduisaient  à  l'entre- 
tien du  inonunient.  w 

On  voit,  en  dehors  de  maître  Huguct  et  de  l'énigmatique  I)o- 
rainguez,  à  quoi  se  réduit  la  part  des  divers  architectes  qui  s'oc- 


"^  Barhosa. 

"'   Do  laai  à  io5' 


—   15  — 

cupèrent  tle  Tabbaye  de  la  Bataille  !  En  somme,  ce  ce'lèbre  monas- 
tère est  une  ceuvre  procL^dant  d'artistes  français  et  de  Tari  français; 
et  cest  ici  le  lieu  d'examiner  ce  que  j'appellerai  la  question  des 
deux  Huguet. 

La  direction  Huguet  a  duré  près  d'un  demi-siècle.  Ce  seiait 
beaucoup  pour  un  seul  homme.  Mais  surtout  peut-on  admettre 
qu'un  poste  pareil  ait  e'te'  donne'  de  prime  abord  à  quelque  jeune 
architecte?  Non!  il  fallait  que  maître  Huguet  fut,  en  lùoo,  un 
artiste  d'un  certain  âge,  en  pleine  possession  de  son  talent;  qu'il 
eût  une  cinquantaine  d'anne'es.  Il  aurait  été'  bien  vieux,  dans  ces 
conditions,  vers  i438,  e'poque  de  la  mort  de  D.  Du  -rte,  qui  suivit 
de  près  celle  de  maître  Huguet.  Et  puis,  rappelons-n  ms  le  portail 
du  transept  sud,  et  l'observation  qu'il  provoquera  chez  tout  archi- 
tecte ou  tout  archéologue  qui  le  verra  :  son  caractère  archaïque  est 
incontestable,  et  porterait,  chez  nous,  la  date  de  la  première  moitié' 
du  xiv"  siècle.  Il  y  a  donc  lieu  de  penser  que  l'homme  qui  le  conçut 
et  l'exe'cuta,  vers  l'année  i/ioo,  était  déjà  vieux,  ayant  appris,  dans 
sa  jeunesse,  avec  des  maîtres  imbus  des  anciennes  méthclos  :  c'est 
la  seule  façon,  croyons-nous,  d'expliquer  la  physionomie  [es  par- 
ticulière du  transept  méridional. 

Dans  notre  hypothèse,  Huguet  H  serait  le  fils  ou  le  neveu  d'Hu- 
guet  I".  Outre  qu'on  trouve  plus  tard,  de  la  même  façon,  les  deux 
Fernandez ,  le  père  et  le  fils  (^',  se  succédant  comme  maîtres  des 
œuvres  de  Batalha,  —  quoi  de  plus  naturel  que  d'admettre  la  sur- 
vivance de  l'emploi  chez  un  artiste  parent  du  défunt,  ayant  la  même 
«  manières ,  possesseur  des  mêmes  secrets ,  et  préparé  par  une  longue 
pratique  des  mêmes  travaux  à  prendre  la  succession  de  la  charge, 
avec  ses  avantages  et  ses  dangers?.  .  .  Ce  serait  à  ce  second  maître 
Huguet  que  reviendrait  l'honneur  des  hardiesses  de  style  (-)  qui, 
tout  en  restant  dans  la  note  gothique  traditionnelle,  préparent  déjà 
la  Renaissance  portugaise  de  la  fin  du  siècle. 

Résumons-nous.  L'influence  française,  due  à  maître  Huguet,  ou 
aux  maîtres  Huguet,  semble  incontestable  dans  les  constructions  de 
Batalha.  C'est  sous  cette  direction  française  d'un  demi-siècle  qu'ont 
été  projetées  et  que  se  sont  élevées  presque  toutes  les  parties  impor- 
tantes du  monastère,  d'ailleurs  les  plus  pures  de  style.  Enfin,  c'est 

('^  Et  Martim  Vasquez  et  Fernam  d'Evora,  l'oncle  et  le  neveu. 
'-'  Entre  autres,  dans  la  chapelle  du  Fondateur. 


—   16  — 

pendant  le  même  laps  de  temps  que  s'est  formée  l'école  architectu- 
rale de  Balalha,  et  les  artistes  qui  pi'olongèrent  les  consiruclions, 
mais  ne  surent  pas  se  maintenir  à  la  hauteur  des  premiers  maîtres 
des  œuvres. 

Nous  avons  la  mention  du  nom  d'lIu<Tuet;  c'est  le  plus  important 
de  tous  sans  doute,  mais  non  pas  le  seul  des  artistes  français  à  qui 
Batalha  soit  redevable  de  ses  splendeurs.  Nous  n'en  voulons  qu'une 
seule  preuve  :  parmi  les  crmaîtresi7  dont  parlent  les  documents, 
nous  trouvons  (juilhermc  Bolleu,  mentionné  dans  des  pièces  des 
années  ikkS,  lAGo  et  1/173  ('',  comme  peintre-verrier.  Le  nom  de 
Bolleu,  prononcé  par  des  bouches  porlu{>aises,  se  ra[)proche  beau- 
coup du  nom  Irançais  crBeaulieu^;  c'est  pourquoi  des  archéologues 
portugais,  peu  portés  à  donner  aux  étrangers  des  louanges  exagé- 
rées, ont  vu  dans  rtmestre  Guillierme^i  un  de  nos  compatriotes  ap- 
pelé Guillaume  Beaulieu. 

Le  nom  de  Guillaume  est  surtout  normand.  Nous  pourrions  en 
rapprocher  celui  d'Huguet,  encore  si  fréquent  de  nos  jours  en  Nor- 
mandie. Nous  avons  dit  combien  le  caractère  du  portail  du  transejit 
sud  rappelle  les  œuvres  de  cette  province  :  ne  faudr<tit-il  pas  en 
conclure  que  mailre  Huguet  en  était  originaire?  Nous  serions  assez 
de  cet  avis.  En  somme,  pai-  mer,  seul  moyen  d'aller  en  Portugal 
dans  les  siècles  passés,  Lisbonne  n'est  pas  très  loin  de  Uouen.  — 
C'est  de  Rouen  que  devaient  venir  un  peu  plus  tard  les  artistes  ap- 
pelés en  Portugal  par  D.  Manoel  '-',  et  (jui  lurent  les  véritables 
pères  du  style  manuéiin. 

Emile  Eude, 
Moiiii)rc  rorrcspondanl  dos  Anliquaiivs  de  l'^innce. 

'''  Archives  de  Toinl)o.  Remarquons  les  dates  ci-dessus  :  elles  iiiontrenl  que, 
même  ion'jlemps  après  les  Iliijjuet,  on  faisait  encore  venir  de  France  des  arlistos 
pour  IJalallia. 

^->   Voir  réhido  déjà  citée  :  De  l'i]ijliieii('p  /'riniriilm'  dans  le  xljjlv  iiininichn. 


LES   ARTS   A  TOULON 
AU  MOYEN   AGE. 

^OÏES   RECUEILLIES   PAR   M.    LE   CHANOINE    ALBANÈS, 

Correspondant  du  Comité,  à  Marseille. 


11  ne  serait  pas  facile  de  se  procuror  quelques  renseignements 
sur  les  œuvres  d'art  qui  ont  pu  être  exécutées  à  Toulon  avant  Tépoque 
moderne,  et  sur  les  artistes  par  qui  elles  furent  faites.  Les  écrivains, 
même  les  plus  diffus,  qui  se  sont  occupés  de  Thistoire  de  celte 
ville,  ne  contiennent  rien  sur  cette  intéressante  matière;  et  il  n'en 
saurait  être  autrement,  parce  qu'ils  n'ont  pas  recouru  aux  seules 
sources  où  ils  auraient  eu  chance  de  rencontrer  les  documents  qui 
nous  ont  conservé  le  souvenir  des  faits  qui  s'y  rapportent.  En  par- 
courant les  vieux  registres  des  notaires  toulonnais,  pour  en  tirer 
les  nombreuses  pièces  concernant  l'histoire  ecclésiastique  de  ce  dio- 
cèse, nous  en  avons  extrait  une  série  assez  notable  d'actes  qui  ont 
les  arts  pour  objets  et  qui  jettent  une  certaine  lumière  sur  la  vie 
artistique  à  Toulon  à  la  fin  du  xv**  siècle  et  au  xvi*.  Ils  sont  au 
nombre  de  vingt- cinq.  Nous  les  avons  classés  par  ordre  chrono- 
logique, malgré  la  diflerence  des  sujets  et  leurs  divers  degrés  d'im- 
portance. C'est  l'ensemble  et  la  variété  qui  font  la  valeur  d'une  col- 
lection d'actes  peu  communs,  et  il  ne  sera  pas  difficile  de  retrouver 
et  de  rapprocher  ce  qui  a  trait  à  chacun  des  aris  en  particulier. 

Parmi  nos  documents,  il  y  en  a  qui  concernent  l'architecture  et 
nous  font  connaître  les  noms  de  ceux  qui  exécutèrent  à  cette  époque 
les  constructions  qui  furent  faites  à  l'évêché  de  Toulon,  à  la  cathé- 
drale et  aux  Dominicains,  les  seules  églises  existant  alors  dans  la 
ville.  On  peut  facilement  croire  qu'on  s'adressa  pour  cela  aux 
hommes  les  plus  renommés  dans  leur  profession,  quoiqu'on  les 
voie  désignés  sous  le  simple  titre  de  lapiscides,  en  provençal  pey- 
riers,  titre  d'ailleurs  fréquemment  donné,  on  le  sait,  aux  auteurs 

Archéologie.  g 


—   18  — 

d'œuvres  Ibii  iinpoilantes.  Le  promier  de  ces  architectes  lotiloii- 
nais  es!  inaitit'  Antoine  de  Colla,  qni  lut  ehar,<>;é,  en  i4Go,  de  tra- 
vaux considérables  au  palais  éj)isfopal .  où  Jean  Uuel,  nouvelle- 
ment sacré  évéque  de  Toulon,  se  proposait  de  venir  l'aire  sa 
résidence  au  prochain  carême;  le  mauvais  état  de  rédifice,  dont 
plusieurs  ])ai"lies  étaient  en  ruine,  nécessitait  de  nombreuses  répa- 
rations et  de  notables  chanjjcmenls,  que  le  grand  vicaire  du  prélat 
donna  à  prix  fait  au  susdit  entrepreneur  (pièce  n°  I).  Maljjré  les 
enga{fements  souscrits,  l'ouvrage  ne  put  être  achevé  qu'à  Pâques t'I 

En  1Ù83,  maître  Antoine  Montagne  fut  appelé  de  Cuers,  pour 
construire  dans  IVolise  cathédrale  la  chapelle  de  la  Conception  de 
Notre-Dame,  ou  plutôt  la  voûte  de  ladite  chapelle,  que  le  prieur 
de  la  vénérable  confrérie  fondée  sons  ce  nom  entreprenait  de  faire 
faire  à  ses  frais  ^-K  La  chapelle  en  question  était  située  sous  la  sa- 
cristie et  touchait  du  fond  la  muraille  de  la  maison  épiscopale,  ce 
qui  fixe  sa  position  (n°  II). 

Une  œuvre  identique  fut  confiée  en  l'année  i3oo  à  maître  Vital 
Jaquini,  par  Bertrand  Licosse,  riche  et  pieux  Toulonnais,  que  nous 
allons  voir  concourir  à  de  nombreux  travaux  ayant  ])our  objet  la 
de'coration  des  églises.  Maître  Jaquini  fut  chargé  de  bâtir  à  la  ca- 
thédrale de  Toulon,  dans  la  nef  de  Saint-Sauveur,  qui  ne  peut  être 
que  la  nef  de  droite,  puisqu'elle  était  du  côté  de  la  place  publique, 
une  chapelle  en  l'honneur  de  saint  Joseph.  Il  devait  prendre  pour 
modèle  la  chapelle  de  Sainte-Anne,  construite  antérieurement,  et 
donner  à  celle  de  Saint-Joseph  la  largeur,  la  profondeur  et  la  hau- 
teur de  la  précédente,  en  mesurant  pourtant  l'élévation  de  la  nou- 
velle à  partir  du  sol  de  l'église;  car  la  chapelle  de  Sainte-Anne  pa- 
raît avoir  été  à  un  niveau  plus  élevé  que  le  sol  do  la  nef.  11  eut  à 
refaire,  dans  le  fond,  la  partie  correspondante  du  mur  extérieur 
de  la  cathédrale  qui  donnait  sur  la  place,  et  à  y  pratiquer  une  fe- 
nêtre convenable  pour  donner  du  jour  à  la  chapelle  (n°  V). 

Six  ans  après,  on  entreprenait  un  ouvrage  plus  considérable, 

('^  Anno  a  nativitale  Domini  m"  cccc"  i,xi",  ot  die  xv"  i'i'bniniii.  .  .  M.  Aiillio- 
niu9  de  Colla,  gralis  et  sponle  promisit.  .  .  IJcvcrciido  in  Chrislo  pairi  dimiino 
J.  episcopo  Tliolonensi,  presenli,  slipiilanli  elc. ,  periicere  alqiie  complere  dicUiuî 
prefacli  liinc  ad  proximum  l'estiim  Pasce.  (Arcli.  du  Var,  E.  6a8,  fol.  7/1.) 

'*'  Cotte  confn'r-ic  avait  été  fondée  au  mois  de  uiai-s  liSo,  {)ar  Luc  do  Milan, 
de  l'ordre  dos  Frères  minouis.  Bertrand  Ucosso  avait  fait  faire  pour  ladite  cliapelle 
lin  relablo,  ipii  lut  plus  tard  peint  et  décoré  par  ses  soins  (n"  XI). 


—   19  — 

pour  lequel  on  appela  de  Nice  maître  Philippe  de  Carbon.  C'était 
la  construction  du  presbytère  ou  chevet  de  l'église  des  Frères  Prê- 
cheurs, église  établie  dans  l'intérieur  de  la  ville,  et  qui  n'était 
pas  achevée  encore  depuis  plus  d'un  siècle  que  l'ordre  avait  reçu 
de  la  reine  Jeanne  son  nouveau  local.  Deux  généreux  bienfaiteurs, 
le  me'decin  Alexandre  Leonis  et  Bertrand  Licosse,  s'étaient  mis  en 
tête  de  l'œuvre  et  tracèrent  le  projet  du  monument  que  l'on  donna 
à  exe'cuter  à  maître  Philippe.  Ce  projet,  dont  nous  avons  la  re- 
production dans  le  prix  fait,  donne  de  nombreux  détails  sur  celte 
partie  de  l'église  des  Dominicains  de  Toulon,  sur  la  hauteur  des 
piliers,  sur  les  trois  fenêtres  qui  éclairaient  le  fond  de  l'abside,  sur 
les  contreforts  qui  soutenaient  les  murailles  par  dehors,  sur  les 
voûtes,  dont  les  arceaux  étaient  en  pierre  d'Ollioules  et  les  pleins 
en  pierre  tendre  ou  en  tuf.  On  emprunta,  pour  la  bâtisse  nouvelle, 
des  matériaux  à  l'ancien  couvent  situé  hors  de  la  ville  et  aban- 
donné depuis  longtemps  (n°  VIII). 


PIECES  JUSTIFICATIVES. 


CONSTRDCTIONS  AD   PALAIS    EPISCOPAL  DE  TOULON. 
1^60,  3  novembre. 

Prefach  pro  reverendo  in  Christo  paire  et  domino  domino  Episcopo  Tholonensi. 

Anno  a  uativitate  Doinini  m"  nu"  lx°  et  die  tercia  mensis  uovembris , 
sit  notum  etc. ,  quod  revereudus  pater  domiuus  Guillelinus  Gaulridi ,  pre- 
positus  Tholonensis  ac  vicarius  generalis  in  spiritualibus  et  temporahbus 
totius  episcopalus  Tholonensis,  pro  reverendo  iu  Christo  pâtre  et  domiuu 
domino  J[ohanne]  Dei  gratia  episcopo  Tholonensi,  ac  adminislratore  per- 
pétue prepositure  Piniacensis,  ac  prioratus  loci  de  Vaile,  hnna  fide  etc., 
dédit ,  tradidit  seu  quasi,  et  concessit  Anthouio  de  Colla,  lapicide,  habitatori 
civitatis  Tholoni ,  presenti ,  stipidanti  etc. ,  a  prefach ,  sive  ad  construendum 
parieles  domus  episcopahs  Tlioloui,  videlicet  tocius  domus  dirrupte  ante 
puteuni  dunitaxat,  quae  couf'rontatur  cuin  patuo  et  coquiua  ipsius  domus, 
cum  viridario  heredum  Johannis  Fresqueti ,  et  cum  carreria ,  et  cum  pactis 
et  couventionibus  subscriptis, ...  et  in  layca  lingua  descriptis.  —  Primo,  es 


—  "20  — 

(If  |)alit  (|iit'  lo  (licli  iiiuNstre  Aulhoni  adobara  a  loi  poiu-li  las  diclias  pares, 
el  las  forlillicara  a  s(m\  dovor,  vosorvanl  st^  lii  avia  sosliach  dabas  que  nou 
paregucs.  —  llcm,  iiiolia  las  paies  a  nivol  por  Tar  la  laulissa.  —  Item,  en- 
irascar  et  enblanquir,  d'ail  et  dabas,  fm  al  segon  sdlior.  —  Itom,  far  ios 
dos  soliors  dcl  gip,  ol  avor  lo  gip,  buyar  ol  (Midurrc  dabas  ios  dicbs  solies. 

—  IUmii,  doas  oslras  an  crosiora,  nncsiidas  d<'  la  poyia  blaiica  de  la  Val. 

—  Item,  una  estra  cayrada  en  Testudi.  —  Item ,  doas  crosi[er]as  degip, 
nna  en  la  sala,  et  l'autra  en  la  candira,  en  que  aya  doas  buyssieras  hones- 
tas.  —  Item,  far  fondre  las  doas  pares  dabas.  —  Ilem,  deu  aver  lo  mortier 
que  es  necessari  a  mètre  sohre  las  cannas  de  la  taulissa,  fasedoyra  per  maystre 
Antboni  Turrel;  et  lo  dicb  maystre  Autboni,  ])eyrier,  deu  caussar  las  traus 
et  Ios  cabrions  del  crestenb.  —  Item ,  far  far  doas  cbamineyas  bellas  et  ho- 
nestas,  nna  en  la  sala,  et  l'autra  en  la  canjbra,  de  gip.  —  Item,  que  le 
dicb  maystre  Antboni,  peyrier,  deia  axer  alracli  et  gip,  et  autras  causas 
necessarias;  et  que  lo  dicb  mosseubor  li  deu  donar  de  tôt  florins  cxx  a 
escas  (?).  —  Item,  car  on  ha  révisai  la  paret  de  la  carriera  et  del  fort,  la 
qiial  es  necessari,  en  lot  bo  en  part,  |)er  so  que  non  sera  sufficient,  en  Tes- 
tainent  en  que  es  a  fondre;  es  de  patit  que  lo  dicb  maystre  Antboni  sara 
tengut  de  reflar  la  dicha  paret.  Et  deu  aver,  olra  la  sonuna  susdicba, 
XVIII  gr.  per  canna  cayrada,  a  estas  (?).  Et  lo  dicb  mossenbor  non  ii  es 
tengut,  si  non  de  peyi-a,  et  de  lenbame  j)er  far  las  boslagieras.  —  Iteui 
plus,  es  de  patit  que  lo  dicb  mossenbor  lo  prebost  et  vicari  sia  tengut  de 
pagar,  o  de  far  pagar  al  dicb  maystre  Antboni  Ios  dicbs  cxv  florins,  et  las 
cannas  cayradas  ipie  fara  en  la  dicba  paret,  videlicet  per  las  pagas  que  s'en 
segon.  Primo,  lIorinsxL  portola  a(|U('sta  semana,des  quais  florins  xl  lodicb 
maystre  Antboni  confessa  d'aver  a{}'ut  et  resauput  del  dicb  mossenbor  lo 
prebost  florins  xxvi  et  dimiex.  Et  altres  florins  xl  en  la  festa  de  (!lalennas 
proebanament  venent.  Et  Ios  autres  florins  xl  restans,  facbas  las  doas  pars 
(loi  dicb  obrage.  —  Ilem,  si  es  cas  que  calba  a  refliu-  la  dicba  paret,  que  lo 
dicb  mossenbor  lo  prebost  et  vicari ,  sia  tengut  de  far  comprar  lot  i'atracb 
necessari,  o  de  baylar  l'argent  d'aquel  al  dicb  maystre  Anloni,  per  aquel 
aver  davant  que  refassa  la  dicba  paret.  Et  ((U(^  lo  dicb  Tuaystre  Antoni  deia 
j)endre  en  sort  lo  dicb  alrai-li,  del  pn!s  qu(î  dcui  aver  per  canna  cayrada.  Et 
la  resta  que  poyria  estre ,  de  li  pagar  o  far  pagar  lo  plus  lost  que  si  poyra. 

—  Item  plus  es  de  patit  (|ue  lo  dicb  maystre  Antoni  sia  lengut  de  aver  com- 
plit  lo  dicb  prefacb  d'ayssi  al  jorl  de  Caremantrant  proebanament  venent. 

—  Promittentcs  etc..  Sub  e\|)ressa.  .  .  Ib-ninu-iantes  etc.  .  .  Actum  Tbo- 
loni,  in  caméra  paramenli  domus  prepositure  Tboloncnsis.  .  .  El  ego  Ni- 
colaus  Marini,  net. 

(Arcli.  du  Var,  E.  Oa8,  foi.  'jli.  I*roloc.  ilc  Nicolas  Marini,  iiol.  à  Toulon.) 


—  21 


CONSTKUCTION  DE  LA  CHAPELLE  DE  LA  CONCEPTION 
DANS  LA  CATHÉDRALE  DE  TOOLON. 

1483,  11  juin. 

Conventiones  inhite  inter  doniinum  friorem  confratrie  Béate  Conceptionis 
in  Ecclesia.Tholonensi  fundate ,  et  magistrum  Anthonium  Montanhe. 

m"  iiif  Lxxxiii ,  et  die  xi  mensis  junii.  Notum  sit  etc. . .  quod  vir  discretus 
magister  Nicliolaus  Marini,  notarius  civitatis  Tholoni,  prier  venerabilis  con- 
fratrie Béate  Gonceplionis  Virginis  Marie  in  ecclesia  catliedraii  Tholonensi 
fundate ,  parte  ex  una ,  et  probus  vir  magister  Anthonius  Montanhe ,  lapis- 
cida ,  habitator  castri  de  Goreys ,  parte  ex  altéra ,  bona  fide ,  convenerunt  et 
conventiones  ac  pacta  invicem  fecerunt  et  inhierunt  que  infra  sequuntur.  — 
Et  primo ,  convenerunt  quod  dictus  magister  Anthonius  Montanhe  teneatur 
et  debeat ,  et  ita  promisit ,  crotare  bene  et  decenter  de  tuves  bonis  et  suffi- 
cientibus,  et  suis  propriis  sumptibus  et  expensis,  cappeliam  Béate  Concep- 
tionis predicte,  que  qnidem  capeila  est  subtus  saci-istiam  dicte  ecclesie 
cathedralis  ;  et  ipsam  crotam  facere ,  a  pai"iete  existente  a  parte  domus  epis- 
copahs,  usque  ad  arcum  existentem  in  ingressu  ipsius  capelie,  ad  equaii- 
tatem  ipsius  arcus  et  arcus  existentis  in  medio  ipsius  cappelie ,  ipsis  arcu- 
bus  in  loco  suo  remanentibus.  Et  deinde  ipsam  crotam  desubtus  infrasquare , 
et  débite  apianare  et  emblanquire,  prout  paries  ipsius  cappelie  est  iiifras- 
quatus  et  emblanquitus.  Et  deinde  ipsam  crotam  desuper,  ubi  est  sacristia, 
arrasare  morterio  et  lapidibus,  ad  modum  soli,  et  desuper  ipsiun  solmn, 
facere  unimi  gretum  gippi  débite  aplanatiun.  Et  premissa  omnia  teneatur 
facere  et  complere,  suis  propriis  sumptibus  et  expensis,  hinc  et  per  totum 
presentem  mensem  junii,  a  esquas.  —  Item,  quod  ipse  magister  Nicholaus 
Marini,  prior,  teneatur  et  debeat  habere  et  emere,  suis  propriis  sumptibus 
et  expensis ,  gippum  necessarium  in  dicto  greto  fîendo  in  solo  dicte  crote  ; 
et  teneatur  adducere  et  apportare,  sumptibus  suis,  dictos  tuves,  calsem  et 
arenam ,  a  loco  in  quo  ipse  magister  Anthonius  iilos  habebit ,  ad  ecclesiam 
cathedralem  predictam,  seuiiliusplateam,  et  ad  alia  non  teneatur.  —  Item, 
quod  dictus  Marini,  prior,  teneatur  dare  ipsi  magistro  Anthonio  Montanhe, 
pro  labore  suo  in  premissis  fîendo ,  florenos  duodecim ,  et  unam  metretam 
et  mediam  vini  meri;  solvendos  ut  sequitui*;  videlicet,  in  ingressu  ipsius 
operis  terciam  partem  ;  in  medio  operis ,  aliam  terciam  ;  et  impleto  ipso 
opère ,  aham  terciam  partem .  .  .  Actum  Tholoni ,  in  platea  ecclesie  cathe- 
dralis. .  . 

(Arch.  du  Var,  E.  G/ii,  fol.  i8'i.  Profoc.  d'Honoré  Pavés.) 


-)0 


ni 


PEIWTORES  A   1.  OUGIE  UE  LA  CATHEDRALE  DE  TOULON. 
1.'i98,  9.Çj  novembre. 

Coiiieiitioiies  fade  inler  dominos  canonicos  Tholoiieiiscs  et  vKigislrum 
Pelrum  Bovis ,  pictorem  habltatorcm  de  Aquis. 

m"!!!!''  lxxxxviii  et  (lio  wix  inensis  novonihris.  Notuin  siletc. .  qiiod  vene- 
rahiies  et  egrefjii  doinini  JohaunesBatista  Cessa,  arcbidiaconus ,  Guif'i'o  Ri- 
cardi.  |ii'ocpnloi',  GaulVidns  Arnulli,  Polnis  Fnrnerii  cl  Caroius  Valserre, 
caiionici  Tholoiionses,  parle  ex  una,  cl  niagislei-  l'eliiis  Bovis,  piclor,  habi- 
lator  civilatis  Aqucnsis,  parte  ex  aitera,  conveneriint,  et  convenlionem  et 
|)actuTii  iiuicem  l'ecerunt,  utsequitur.  —  Etpriîuo,  tenelnr  diclus  niagister 
Feli'us  Uovis,  piclor,  pingere  bene  et  decenler,  ciiin  bonis  et  debilis  pictu- 
ris,  portas  organornm  ecdesie  cathedralis  Tboloueiisis,  ut  seqiiilur:  Videli- 
cet  l'ayre  et  penber  dinlre  saut  Honorât,  arcbivesque,  et  sant  Ciprian, 
evesque,  vestis  en  pontifical,  ambeia  cros  d'or  et  io  pe  d'argent;  l'un  vestit 
ambe  casubla  d'asur,  et  l'allra  roia  en  damas,  et  los  offres  d'or;  et  dos  ar- 
mas de  Capitol,  so  es  en  quascun  canton.  —  Item,  io  cleri,so  es  canonges 
et  bénéficias ,  d'un  las  et  l'aitre ,  revestis  ambe  sobrepellis  de  manchas  et 
raeHins,  aginolbas;  et  los  evesques  sien  donant  la  bénédiction,  et  ayan 
mitras  et  dyademas  convenientas,  ambe  picturas  degndas.  —  Item,  Io  re- 
vers deu  penber,  et  y  mètre  Dieu  Io  Payro,  et  los  quatre  evangelislas,  ambe 
Io  seleslin  de  asur,  et  las  vestinunitas  licilas  et  bonestas,  ambe  asur  et  or, 
corne  dels  evesques;  et  los  petis  pilbiers  de  dessus,  d'or;  et  las  clerevoyas, 
de  penrhnras;  et  las  moiiu'as,  d'or;  la  voule  |coma|  sera  necessari,  e  y 
penbira  Io  s(»lelb  dauifit.  —  Item,  defforas,  penber  la  Niuiciada,  a  blanc 
et  noer,  ambe  sos  appertenemens.  —  Item,  diclus  magister  Petrus  Bo\is 
tenetur  dirtnm  opus  conlinnare  el  non  deserere  donec  complelnm  fiierit;  el 
sibi  el  sofio  suo  facere  el  ministrare  suiii|»liis,  donec  pertecluiii  lueril.  — 
Item ,  dicti  domini  c<inonici  lenenlur  sibi  niagistro  Pelro  dare .  pro  j)remissis, 
florenos  triginla,  incoiilinenli  dicto  opère  conqilelo.  —  Item  e(piidem, 
dicti  domini  c^Tuoniri  leneiihir  sibi  lacère  slagerias  necessarias,  el  in  illis 
ipse  magister  Petrus  tenetur  jitvare.  .  .  Acluiii  Tlioloni,  inira  ecclesiam 
callu'dralem .  .  . 

(Arrli.  du  Var.  K.  (i'i^,  fol.  9f)().  Protoc.  d'IJoiiorc'  Pavés.) 


23 


IV 

RETABLE  DE  L'ASSOMPTIOX ,  AUX  DOMINICAINS  DE  TOULON. 
1500,  25  janvier. 

Conventiones  et  pacta  inhita  inter  videlicet  discretos  viros  Stephannm  Selhani, 
civitatis  Tholoni,  etmngistritm  Pctnini  Bovis ,  ptctorem  civitatis  Aquensis. 

m"  iiif  Lxxxxix ,  et  die  xxv  januarii.  Notiim  sit  etc.  quod  cum  discretus 
vir  Steplianus  Selhani,  civitatis  Thoioni,  motus  siciit  dicit  devotione, 
intendat  construere,  seu  construi  et  depingi  lacère  ununi  retabuluni, 
sive.  retaule ,  in  venerabili  ecclesia  Fratrum  Predicatorum  civitatis  Tho- 
loni ,  ad  honorem  Dei  et  gloriosissime  virginis  Marie ,  dictum  de  Assump- 
tione  ;  igitur  dictus  Selhani ,  parte  ex  una ,  et  discretus  vir  magister  Petrus 
Bovis,  pictor  civitatis  Aquensis,  bona  fide  etc.,  comenerunt,  ac  pacta 
et  conventiones  invicem  fecerunt  et  inhierunt,  ut  sequitur  infra.  —  Et 
primo,  quod  dictus  magister  Bovis  teneatur  et  delieat,  itaque  facere 
promisit,  depingere  bene,  decenter  ac  sufficienter,  ac  debitis  et  sullîcien- 
tibus  coiôf ibus  infrascriptis ,  dictum  retabidum .  .  . ,  quod  sit  aititudinis 
septem  palmorum,  et  latitudinis  sex  palmorimi  et  medii,  totum  plénum. 
Videlicet ,  in  medio  ipsius  retabuli  depingere  teneatur,  bene  et  decenter,  ac 
sufficienter,  ymaginem  gloriosisshne  Virginis  Marie  dictam  de  x4ssumptione , 
cum  decem  angelis  circum  circa ,  videlicet  quatuor  ab  une  latere ,  et  qua- 
tuor ab  altero  latere ,  et  uno  ad  caput ,  qui  coronet  ymaginem  predictam , 
et  uno  alio  ad  pedes  dicte  ymaginis.  Et  in  inferiori  parte  ipsius  retabuli , 
depingere  teneatur  ymagiiies  duodecim  appostolorum ,  debitis  et  sufficien- 
tibus  coloribus.  Que  quidein  ymagines  béate  Marie ,  angeloriun  et  appos- 
tolorum habent  et  faciant  modos  et  figuras,  sive  vulgariter  loquendo  las 
contenensas  a  cascun  de  aquellos  necessarias ,  et  como  lur  aparten.  —  Item , 
quod  ymago  predicla  Nostre  Domine  sit  depicta,  videlicet,  mantellum  de 
asur  bon  et  bel  et.sufficient,  et  las  lesieras  et  la  diadema  sie  d'or  lin. — 
Item,  quod  dictus  Bovis  depingere  teneatur  equidem  lo  revers  del  dig  re- 
taule bene  et  decenter,  ut  sequitur;  videlicet,  in  medio  illius,  ymaginem 
de  Dieu  lo  Payre ,  ambe  cel  de  asur,  estelat  d'or.  —  Item ,  que  lo  dig  Buou 
sie  tengut  et  deya  penher  l'escabella  del  dig  retaule,  ben  et  sufficientament 
et  degudament,  so  es,  al  mitan,  la  figura  de  la  Résurrection  de  iNostre 
Senhor,  et  a  l'im-g  l)ot ,  la  figura  et  ymage  de  sanct  Peyre ,  martir,  repré- 
sentant lo  dich  Selhan,  et  a  l'autre  bot,  l'ymage  de  sanct  Domenge,  repré- 
sentant la  molher  del  dich  Selhan.  —  Item,  que  totas  las  lesieras  et  totas 
las  dyademas  dels  dichs  ymages  sien  et  deyan  esser  d'or  fin.  —  Item.,  que 
totz  los  dichs  ymages  que  seran  enlos  dichs  retaule,  revers  et  escabol,  sien 
et  deian  esser  de  colors  bonas,  finas  et  sullicientas ,  como  a  chescun.  de 


—  'l^  — 

aquellos  apprtendra.  —  lloiii,  (jiu^  lo  camp  (loi  dich  rotaule  sie  et  deya 
esser  de  las  colors  (ju»>  saj^M'Icn  a  la  diclia  isloria,  Ixtiias  cl  sullîcionlas. — 
Item,  (juo  (olas  las  molliras  dcl  toru  dcl  dicli  retaulo,  ivvcrs  ol  cscabel, 
sien  cl  dovan  esser  d'or  (in,  dedins,  dcloras  et  dessus.  —  Ilem,  qnod  om- 
nia  premissa  sinl  depiofa  o[  perl'octa .  .  .  hinc  ad  Pasca  |iro\imnm,  (sine 
aliqno  custu  ipsins  Selliaiii ,  nisi  soliiiii  (puni  dictns  Selhani,  ultra  prcciuni 
inlrascriptum,  eidem  Bovis  soivere  ienealur,  prout  proniisil.  uniim  flore- 
num  pi'o  vino,  inconliuenli  incepto  opère),  —  ])nTi(»  llorcnorum  Iriginta 
sex,  monete  Provincie  nunc  currentis,  et  cursuni  nunc  liahentis.  .  .,  sol- 
Aendorum  ut  sequitiir:  videlicel,  nunc  ci  incontincnti,  llorenos  duodeciin, 
(pu)s  diclus  Bovis  iuil  conl'essus  habuisse  et  récépissé.  .  .;  ilem,  llor(Mios 
duodecini,  fada  medielate  dicti  operis;  et  alios  llorenos  duodecim  restantes, 
incontinenti  perfecto  diclo  opère.  .  .  Aclum  Tboloni ,  videlicel,  in  conventu 
pirediclo,  et  in  caméra  domini  prioris,  .  .  Et  ef>o  Jacobus  Pavesii.  no- 
tarius  etc. 

(Arcli.  du  Var,  E.  656,  fol.  a/iS.  Proloc.  de  Jacques  Pavés.) 


CONSTRUCTION   DE    LA    CIIAP.'^-LLE    DE    SAIXT-JOSEPH ,   A  LA  CATHEDRALE  DE  TOULON. 

1500,  -56  avril. 

Conventio  conatrunndi  capellam  Beati  Joseph,  p'o  Bertrando  Licosse 
de  ThoJono,   et  mogistro  Vitale  Jacquini,  lapiscid/i ,   linbkalore  Tholoni. 

M°v'  el  die  xxvi  aprilis.  Nolum  sit  elc. .  .  (juod  discreli  viri  Berlraiidus 
Licosse.  civitalis  Tholoni,  et  magister  Vilalis  Ja(piini,  lapiscida,  hahitator 
Tholoni ,  fj-ratis  etc. ,  convenerunt  el  convenliones  et  pacta  invicem  fecerunt, 
quod  diclus  Ja(juini  Ienealur  conslruere  el  edillicare  unam  cap|)ellam  heati 
Joseph,  in  venerabili  eccîesia  cathediali  Tholonensi,  ul  sequilur.  —  Primo, 
quod  diclus  Jacpiini  Ienealur  et  deheal  ediUican^  el  conslruere  in  venerabili 
eccîesia  cathedrali  Tholonensi,  el  in  nayi  Sancli  Salvatoris  ejusdem  ecclesie, 
videhcet,  in  locoiii  quo  sunl  duo  croloni  siq)eri()res,  qiiisunla  parle  platée 
ipsius  ecclesie.  Que  (piidcm  ca|)ell;i  sit  forme,  lonfj-iludinis,  lalitudinis  et 
allitudinis,  quarum  est  capella  Beale  Anne,  ejusdem  ecclesie,  el  cum  bona 
et  decenti  crota,  ac  sulficienti;  et  cum  bonis  et  decentibus  parielibus  iapi- 
dfîis,  bene,  decenlei-  el  suÛ[îci('nl(M-  semenlalis  el  massonalis,  ac  ii{jalis.  Et 
de  omnibus  cl  (piibuscuiupie  sibi  ncn-ssariis  pro  conslruclione  dicle  capelle 
sii)i  pio\idere,  ila  quod  non  sil  op|)us  eidem  Licosse  aliquid  apponere.  — 
ilem,  quod  crola  ipsius  cap<'llc  sil  de  luveribus  bonis  el  sullicicntibus.  — 
Item,  quod  idem  Jacpiini  tcnealui'  el  debeat  in  fundo  dicte  capelle,  sive 
iclra  illum  a  |)arle  |)lalee,  faccre  unam  parvam  Icncsiram  de  petra  scissa, 
ialiiudiuis  duorum  palmorum,  el  allitudinis  sullicienlis  juxta  ipsam  capel- 


—  25   — 

lani,  et  pro  claritate  ipsius.  —  Item,  quod  parietes  ipsius  capelle  sinl  de 
lapidibus  frigidis,  bene  et  decentor  fimdati ,  sive  cum  dehito  fundamento. 
—  Item ,  quod  idem  Jaquini  teneatur  et  debeat  lacère  unum  ai'cum  bonum 
et  sufficientem  de  lapidibus  frigidis,  quantum  durabit  spicitudo  parietis 
ecdesie ,  qui  regat  parietem  ipsum  ipsius  ecclesie ,  et  sit  decens  et  sufTiciens 
ad  ilium  regendnm.  —  Item,  quod  idem  Jaquini  teneatur  et  debeat  edifB- 
care  seu  construere  parietes  ipsius  capelie  a  parte  exteriori,  videlicet  platée, 
bine  et  per  totimi  mensem  madii  proximum.  —  Item,  quod  paries  ipsius 
ecclesie  qui  erit  denioliendus  pro  constructione  dicte  capelie,  non  demo- 
liatur  donec  dicti  parietes  exteriores  sint  edifficati  et  constructi  usque  ad 
equalitatem  crote  fiende,  ne  ipsa  ecclesia  remaneat  aperta. —  Item,  decla- 
rando  altitudinem  ipsius  capelie,  fuit  de  pacte  quod  altitude  illius  sit  tanta 
quanta  est  altitude  dicte  capelie  Béate  Anne,  recipiendo  altitudinem  a  solo 
ecclesie,  et  non  dicte  capelie  Béate  Anne,  usque  ad  summum  ejusdem  ca- 
pelie.—  Item,  quod  lapides  ipsius  parietis  ecclesie  demoliendi,  et  dicte- 
rum  duerum  crotonerum ,  sint  ipsius  Jaquini ,  pro  constructione  dicte  ca- 
pelie; et  si  supersint  aliqui  lapides,  censtructa  dicta  capella,  sint  et  esse 
debeant  ejusdem  Jaquini.  —  Item,  quod  dictus  Jaquini  teneatur  dealbare, 
sive  emblanquir,  bene  et  decenter,  dictam  capeliam ,  a  parte  interieri ,  sic- 
uti  est  dicta  capella  Béate  Anne.  —  Item,  quod  totum  oppus  dicte  capelie 
sit  perfectum  hinc  ad  festum  Omnium  Sanctorum  proxime  venturum.  — 
Item ,  quod  dictus  Licesse  teneatur  eidem  Jaquini  dai-e  et  solvere ,  pro  edif- 
ficatiene  seu  constructione  dicti  operis ,  flerenes  triginta  duos  monete  Pro- 
vincie ,  ut  sequitur  :  videlicet ,  nunc  et  incontinenti ,  flerenes  decem  sep- 
tem .  .  . ,  restantem  vere  summam  incontinenti  perfecto  opère .  .  .  Actum 
Tholeni ,  in  vii'idario  camere  domini  Anthenii  Muratoris ,  et  subtus  arange- 
ieriiun.  .  .  Et  ego  Jacobus  Pavesii,  not.  etc. 

(Arch.  du  Var,  E.  6.07,  fol.  i3  v".  Protoc.  de  Jacques  Pavés.) 

VI 

NODVELLE  CONVENTION  POUR  LE  RETABLE   DE  L'ASSOMPTION, 
AUX  nOMINICAINS  DE  TOULON. 

1500,  i5  décembre. 

Anno  prémisse  [1 5  ooj ,  et  die  xv  mensis  decembris.  Notum  sit  etc.. ,  quod 
cum  dudmn  fuerit  facta  conventio,  cum  certis  pactis  in  eadem  descriptis, 
iater  discrètes  vires  Stephanum  Selhani,  civitatis  Tholeni,  et  magistrimi 
Petrmn  Bovis,  picterem  civitatis  Aquensis,  de  qxiodam  retabulo  quod  idem 
Bovis  depingere  tenebatur  mode  et  ferma  contentis  in  nota  per  me  infra- 
scriptum  netarium  sumpta  sub  anno  Domini  m°  iiif  lxxxxix  ,  et  die  xxv  ja- 
nuai'ii,  nuncque  orta  esset  questio  inter  easdem  partes,  super  eo  videlicet 
quod  dictus  Selhani  pretendebat  dictum  Bovis  sibi  teneri  restituere  summam 


—  -2(5  — 

hahitani  in  iliiiiiniilioii(>  dicli  ()|)(^)is.  soqno  |)osso  facoir  depingi  ipsmn  re- 
taltiiliiin  por  alinin,  ad  siii  |)la('iluiii ,  ol  (liolain  coiivoiiliononi  esso  infir- 
iiialain,  eo  ipio  dictiis  Bo\  is  non  itnploveral  parla;  cl  ipso  lîovis  o  converso 
pretcnrlebat  et  asserobal  diclani  (•(in\('nli()iiiMn  (Iciicic  ohscrvai'i,  seijue 
nnlla  pacla  inlVinxissc.  llinc  est  (piotl  diclc  parles,  hona  lido  t'ic. ,  conve- 
ncniiil  lit  sccpiiltii'.  Vidclicct,  cpic  lo  dicli  inaisli'c  l'cyic  lUiou  sie  lengut 
el  (leia  penher  lo  dich  rclaulc  on  ia  Ibniia  cl  inaniora  contonguda  en  ia 
diclia  convention;  cl  cpic  las  pcnchnras,  xisajjcs,  porlraclnras,  colors  el 
daui'adnras,  sien  el  doyan  esscr  bonas,  bcllas  et  snilicicnlas  |)er  inr  gi'al, 
como  son  acpicllas  de  laular  de  sanol  Anihoni,  sive  rclanlc  de  ia  p,leysa 
dcis  Predicadois  de  aqucsla  cienlalde  Tholon,  lach  sive  lajssat  per  lo  sein- 
tras  Anihoni  Caslellan;  et  que  sie  pench  el  asso\il  nna  l'es  d'ayssi  a  Pascas 
pi-nclianaiiient  veiienl.  Et  que  lo  dich  Bnon  non  deya  far  altia  besonlia, 
jiisipics  a  tant  (pic  acpicsia  sic  l'aclia.  —  llciii,  que  lolz  Jos  palis  conlcnous 
en  la  dicha  convention,  si  observon  per  los  partichis.  .  .  AcUuu  Tholoni, 
\idclicel  in  a|)poleca  douuis  nobilis  vii'i  Jacobi  Gaufri<li.  Testes,  M.  Jaco])ns 
SiKi.  consindicus  Tlioloni,  niagisler  Johaïuies  liijtcili,  nolai'ius  Tlioioni. 
Kl  ego  Jacobus  Pavesii,  nolarius,  etc. 

(Arcli.  du  Viii',  E.  607,  loi.  6ij.  Proloc.  de  Jacques  Paves.) 

VII 

RETABLE  DE  NOTRE-DAME,  À  LA  CATHEDRALE  DE  TOULON. 
1505,  '>3  août. 

Precivm  factiim  ])rn  Bertrando  Ucosse ,  mercatore  cintatis  Tholoni. 

Anuo  iiicarnalionis  Doniini  m  v'  v,  et  die  x\iii  inensis  augusti . , . ,  dis- 
crelus  vil"  Hcrlrandus  Licosse.  .  .  (ledit  ad  prcliuiM  l'actiun...  dis- 
creto  viro  ina{;islro  Jolianni  Guiraniandi,  fusierio  civilalis  Tljoloni,  vide- 
licet,  ad  facicndnni  (juoddani  rclaule,  el  hoc  cuin  ])actis  et  convenlionibns 
seqiicnlibus. 

Kl  |)iiiiio,  l'iiil  de  pacio  ([uod  diclus  Johanncs  (niiraniandi  Icneatuc  et 
debeat  dicliun  rclaiile  lacère  de  luicc,  largiliidiiiis  (piiiidcciiii  palnioruiii, 
cl  alliliidiiiis  niao-ni  allaris  convenlus  !''rali'nm  Prcdicalonnii  diclc  civilalis 
Tholoni,  per  ipsuin  Licosse  ficri  faclinii,  cl  jioc  cuni  yina|;inibus  inl'crius 
dcsci'iplis  et  designalis.  —  l'iiinn.  ;i  l;i  banda  dreclia,  unum  yniagc  de 
Noslra  Dama  ariibc  l'angel.  —  ilcin.  a  la  banda  seneslra,  sant  .loachin  el 
sancla  Anna,  and)c  ung  angcl ,  en  la  nioda  el  maniera  que  venguet  a  la 
porta  (laurada.  Los  (pials  vmagcs  sian  a  demi  bossa,  andtc  la  massonaria 
facba  Cl)  1(1  dicli  aiilar  (Ici  coiivciil.  —  Item,  al  mi(>cli  de!  dich  aullar,  sive 
rchiiilc.  iiii;i  iibcilura  de  sieys  pauls  de  large  ,  en  la(|uallaaura  ung  yniage 
de  iNosIr.i  l);iiii;i.  lot  rricvjil.  ambc  iiiif;'  covssiii  leiieiil  sola  la  testa;  lo(pial 


—  -27  — 

ymage  aura  sieys  pauls  de  loue;  io  cei  d'aul,  ambe  crosiera  de  nielle;  et 
dessota  ladiclia  crosiera,  los  aposlols  et  Dieu  lo  Payre,  de  la  aullor  de  dos 
paids;  et  ai  dessus  de  cascuu  apostol,  una  cauquilha;  et  tout  sera  a  demi 
bossa.  —  Item,  fiiit  de  pacto  quod  niagister  Jobauues  Guiramandi  teneatur 
et  debeat  facere  dicto retaule  dos  pinacles,  videlicet,  a  cascuna  part  del  dich 
retaule  ung,  eu  la  forma  et  maniera  rpae  es  fach  en  l'autar  sive  rctaule  del 
dich  couvent.  —  Item,  (piod  debeat  dictiun  retaule  facere  completum  et 
perfectum  infra  xx  menses  proximos.  —  Item,  quod  teneatur  et  debeat 
facere  l'escabel  dicti  retauli  largitudinis  quindecim  palmorum  ;  in  quo  sca- 
beilo  deu  mettre  los  apostols  en  la  modo  et  maniera  que  es  Tescabei  de 
l'autar  del  dich  couvent;  et  a  cascun  cap  de  l'escabel,  ung  angellot.  — 
Item,  fuit  de  pacto  quoddictus  Beilrandus Licosse  teneatur  et  debeat  eidem 
magistro  Johanni  Guiramandi  dare .  . ,  pro  factura  dicti  retaule ,  videlicet 
florenos  ducentum.  .,  et  duas  botas  vini  meri  boni.  .,  videlicet,  incon- 
tinenti  florenos  cxxiv .  . ,  et  restantem  summam ,  videlicet  medietatem , 
quant  sera  fach  la  mitât  del  cUch  retaule ,  et  residuum  fmito  dicto  retaule , 
et  posito  in  loco  suo ,  videlicet  in  capella  Sancte  Conceptionis  veuerabilis  ec- 
clesie  cathedralis  civitatis  Tholoni.  .  .  Actum  Tholoni,  videlicet  in  aula 
domus  veuerabilis  capituh ,  testibus,  etc..  Et  ego  Gabriel  Fornerii,  notarius. 
(Arch.  du  Var,  E.  633,  fol  39.  Protoc.  de  Gabriel  Fournier.) 

VIII 

CONSTRUCTIOiN  DD  CHEVET  DE  L'ÉGLISE  DES  DOMINICAINS  DE  TOULON. 

1506,  3i  décembre. 

Precium  f actum  1)10  conventu  Predicalonwi  Tholoni  et  magistro  Philippo 
de  Carbon,  lapiscida,  habitatore  Nicie. 

Anno  et  die  premissis  [ultima  decembris  i5o6].  Notum  sit  etc. ., quod 
honorabiles  viri  magister  Aiexander  Leonis,  phisicus''^,  et  Bertrandus  Li- 
cosse ,  civitatis  Tholoni ,  et  frater  Johannes  Marini ,  ordinis  Predicatorum 
conventus  Tholoni ,  operarii  ordiuati  per  reverendum  dominum  priorem 
proviucialem  dicti  ordinis  Predicatorum  ad  causam  constructionis  presbi- 
terii  dicte  ecclesie  conventus  Predicatorum  Tholoni ,  gratis ,  etc. ,  omnes  très 
simul,  cum  beneplacito  et  voluntate  venerabilium  et  devotorum  religioso- 
rum  fratris  Johannis  de  Figeyroiis,  prioris,  magistri  Berengarii  de  AHs, 
magistri  in  sacra  pagina,  fratrum  Pétri  Gavoti,  Bartholomei  Carelli,  Bo- 
nigiraudi  Bonigiraudi ,  Ferreoii  Garnerii ,  Anthonii  Aydosii ,  Stephani  Sal- 
vatoris,  Jacobi  Baymundi,  Bartholomei  Bosqueti,  Johannis  Barberii,  tam 
conventualium  dicti  conventus ,  quam  assignatorum  et  noviciorum  ejusdem, 

'^'  Alexandre  Louis  était  originaire  de  Nazareth  au  diocèse  de  Besançon ,  comme 
l'indique  son  testament  en  date  du  18  mai  i5o8  (Ibid. ,  E.  662,  foi.  33). 


—  28  — 

ibidem  prcsencium  otc. .  ,  (Icdcniul  ad  prociuin  facinin  niagisiro  Philip|)o 
<lo  Carb(Mia.  Ia])isci(l(',  liabitalori  civilatis  Nicio,  prosenti  rtc,  poi-foclionem 
presbilt'rii  novi  diclo  ecclosio,  sub  padis  ol  coiivonlionibus  procioquc  con- 
lenlis,  expressis  et  designatis  iii  quadam  parcolla  manu  dicti  magistri 
Aloxandfi  partini,  ol  pailiiii  moi  noiarii,  in  \uigari  descripta,  cujus  ténor 
ta  Us  est  : 

Jbesus.  Maria.  S'en  sec  la  moda  et  maniera  de  la  composicion,  et  fasson 
du  pn^sbiteri  et  edificacion  (laquelle).  El  primo,  de  ra[u|lor  tle  los  pilons, 
de  Tar  que  son  encomensat,  de  j)alme  videlicet  \xini%de  lo  plan  de  l'egiisia 
amont  lin  a  l'encomensament  de  Tarco.  —  Ilem ,  mêlant  tota  lo  boques  a 
plan.  —  Item,  fasando  le  dicte  crosiera  de  peira  lailbada,  d'aquella 
d'Oliolos.  a  la  moda  el  fasson  de  una  peyra  (pie  es  ja  lailbada  cou  una 
crose  j"  ;  et  la  clau  de  la  crosiera  redonda,  ambe  bum  san,  an  las  armes 
qiieiuy  seran  divisadas,  como  es  ayssi  sotas désignai.  —  Item,  en  ios  sieys 
boques  sian  en  eleclion  de  mètre  les  armas  d'aquello  que  elegiran,  se  es, 
(tels  ([uatre,  a  élection  de  mestre  Alexandre  Léon,  et  les  altr(>s  dos,  dels 
conventuals.  —  Item,  per  far  très  feuestras  a  crosiera,  a  la  fasson  d'acjuella 
de  la  capella  de  la  Maria  Magdaleua,  autas  selon  la  largor  et  autas  plus  de 
(bis  palmas  ou  plus  segon  que  sera  raysonable.  —  Item,  fasando  bum  ri- 
\eiin  de  mellon  en  lo  enlor  del  redon  de  la  dicba  crota.  —  Item,  far  la 
dicba  crota  de  mellon  ou  de  tuve,  a  la  volental  del  meslre,  que  sian  bon  et 
sudiciant.  —  Item,  lo  dite  mestra  debia  dealbare  sive  emblanquir,  et  cay- 
l'onar  denfra  lodicli  ])resbiteri,  et  rocar  la  crota  et  la  nniraya;  item,  om- 
liTstjuar  defora  lo  dicb  presbiteri.  —  Item,  faiie  ly  acola  ((ue  son  defora, 
en  la  moda  que  son  encomensadas ,  octo  palmes  monlan  ,  et  moran  en  la 
nuirale  soberayne,  devant  le  peras  en  lo  dicbo  luego.  —  Item,  nietant  lo- 
dicb  meslro  lo  lignan  que  sera  mestie  per  far  la  dicha  crota  et  estagieras, 
reservando  aquello  c|ue  es  de  présent  al  covent,  el  des  cabrions  que  son  al 
presbiteri  viou,  desqualx  si  pot  ajudar  lo  dich  mestre;  et  facho  lo  dich 
obrage,  restan  lo  lignan  que  [es]  del  covent,  au  dich  covent.  —  Item,  deu 
dar  cordailba  et  clavason  lo  dich  mestre  a  sos  propres  despens.  —  Item, 
(jue  lo  dich  mestre  sia  lengut  a  ver  caulx,  arena  et  |)eyras,  pilant  ])remie- 
rament  las  peras  del  presbiteri  viou,  et  autras  que  si  Irobei'ian  ulilas  al  co- 
vent |)er  la  dicha  obra,  et  se  per  aventura  mancavon  peyias,  (pie  ello  en 
puis(jue  prandre  al  covent  viou  del'oia  la  villa.  —  Ileiii,  sia  lengut  menar 
la  nuiralla  delpuys  l'ar  del  presbiteri,  tirant  devers  lo  coi',  jns(pie  a  la  mu- 
ral[li]a  vi[(!]lla,  et  l'autor  de!  pendent  de  la  dicha  nun-alha,  et  pueys  si  re- 
tiiara  a  l'arc  amossas.  —  It(>m,  pei*  Tobra  sobradiclia.  nous  sian  lengut 
luy  dar  florins  u"  lxx,  et  (puilre  somadas  de  blal ,  el  una  bola  de  vin;  cl 
luy  preslar  las  aysinas  dcsqualas  si  sert  al  |)reseiil,  como  feiramenta, 
paulas,  et  las  autras  causas  desqualas  ello  si  sai  I  al  jiresent.  —  Et  lo  dich 
obrage  sia  perfecy  da  pii  a  Paudecoslas  prodianamenl  venant.  —  Item, 


—  29  — 

que  lo  dich  mestre  sia  tengut  de  pausai'  la  pe[i]ra  de  i'autar  eu  son  esse,  et 
far  lo  pilon  per  acjno  necessari;  et  a  l'intrada  del  presbiteri  una  marcha,  et 
does  marchas  alpres  del  iuoc  on  sera  i'aular,  que  seront  marchas  aquellas 
•metemes  dei  presbiteri  vielb.  —  Item  ,  nous  obries  sian  tengut  iuy  bailhar 
ai  présent,  et  per  caparre,  et  en  demiuicion  de  paga,  florins  quaranta;  et 
la  resta  en  does  pagas,  i'una  ai  mitant  de  i'obrage,  et  i' autre  en  ia  fin,  et 
perfecy  que  sia  io  dich  obrage  ;  et  altrament  besonhant ,  secorre  ii  de  so  que 
li  fara  besonli  d'argent.  —  Item,  es  de  pati,  que  si  per  aventura  lo  dich 
mestre  moria ,  so  que  Dieu  garde ,  davant  que  io  dich  obrage  fusse  fact  et 
perfeci ,  que  son  hères  non  sia  tengut  a  Io  perfeci  ;  mais  se  obrage  fact  il 
aura,  sia  pagat  rata  pro  rata  de  I'obrage,  justa  lo  près  sobredich,  et  a  co- 
gnoysance  de  mestre.  Et  se  plus  avia  resoput  io  dich  mesti-e  que  non  mon- 
teria  tal  obrage  facht ,  a  cognossansi  sobradicha  de  mestre ,  sia  tengut  res- 
tituy  son  hères  aquo  que  plus  avia  resauput.  —  Item ,  que  los  obriers  sou 
tengus  al  dich  mestre  li  aver  licencia  de  tirar  peyras  en  la  dicha  peyriera 
d'Olioias,  sensa  costa.  — Item,  que  se  en  esta  cieutat,  que  Dieu  garde, 
venia  intérim  pestilencia,  io  dicli  mestre  non  sia  tengut  de  perfecir  son 
obrage,  tant  quant  durara  la  dicha  pestilencia.  Has  autem,  etc..  .  Asse- 
rentes  etc. .  .  Promittentes  etc. .  .  Actuni  Tholoni,  videlicet  in  refectorio  an- 
tiquo  dicti  conventus.  .  .  Et  ego  Jacobus  Pavesii,  notarius,  etc..  . 

(Arch.  du  Var,  E.  6Go,  fol.  3i8  v°.  Protoc.  de  Jacques  Pavés  ^'\) 

IX 

RETABLE  DE  LA  CONCEPTION  À  LA  CATHEDRALE  DE  TOULON. 
1507,  11  janvier. 

Conveulio  super  deplctiote  retabuU Saiicte  Conceptionis ,  pio  Bcrlrando  Licosse 
et  magistro  Marco  de  Furno. 

M  v"  VI  ab  Incarnatioue ,  et  die  xi  jauuarii.  Notum  sit  cjuod  discretus  vir 
Bertrandus  Licosse,  civitalis  Tholoni,  dédit  ad  precium  faclum  magistro 

''^  Il  y  a  au  fol.  26/1  v°  une  convention  antérieure,  du  i5  septembre  i5o6, 
entre  les  mêmes  parties  pour  le  même  objet.  \  la  fm,  à  la  date  du  3i  décembre 
i5o6,  on  menlionne  qu'une  partie  du  chevet  est  faite,  et  que  les  parties,  ayant 
fait  une  nouvelle  convention,  font  caucellerla  première  et  s'en  déchargent.  D'après 
celle-ci,  les  ouvriers  demeuraient  et  étaient  nourris  au  couvent,  et  avaient  en- 
semble 25  florins  par  mois,  le  couvent  domeiuant  chargé  des  fournitures.  Les  tra- 
vaux furent  terminés  en  i5o8  comme  le  prouvent  une  quittance  donnée  le  1 1  mars 
par  ie  couvent  à  Alexandre  Leonis  et  Bertrand  Licosse ,  ouvriers  de  l'œuvre  du 
presbytère  de  i'église,  constatant  qu'ils  y  avaient  employé  toutes  les  sommes  reçues 
et  900  florins  promis  par  ie  même  Alexandre  (E.  661,  fol.  2o4  r"),  et  une  quit- 
tance générale  donnée  le  1 3  décembre  i5o8  à  Pliilippe  de  Carbona,  par  Alexandre 
Leonis,  Bertrand  Licosse  et  le  prieur  et  les  frères  dudil  couvent  (E.  684,  fol.  189). 


—  30  — 

Mai'co  de  Fiu'uo ,  ioci  de  Envers ,  piclori ,  Tlioloui  commorauti ,  presenl i ,  etc. , 
dopictionom  sivp  doauralionom  retabuli  Sancle  Coiicoplionis  gloriosissiine 
\  ii'ijinis  Mai'io,  ([iiod  ipsc  consli'iii  frcil  in  occlosia  catlunliali  Tholononsi , 
supcM'  (jiio  convenci'unl  ul  setpiitiu'. 

In  priniis,  qnod  ipse  de  Fnrno,  jiicloi',  lenoaliu-  et  dcbeal  ditinni  rota- 
huluni  bene  et  decenter  depingere  et  deani-are  fino  aiu'O  et  debitis  ac 
sullicienlibus  coloribns,  taliter  que  aylanl  danral  sic  lodicb  rotaule  conio 
es  lo  relaulo  dol  granl  aulai-  de  la  {jleysa  dels  Irayres  Predicadors  de 
Tholon,  lo(pial  a  facb  fayre  lodicb  Licossa;  exceptât  lo  reyre  escabel,  io- 
qual  sera  dauiat  ooino  bxlich  aular  dels  fiavres.  lleni,  et  lutc  propriis 
suniplibus  ipsius  ûv  Fnino.  El  (piod  tlictuni  opiis  sil  peiiecUun  bine  ad 
feslnin  beati  Michaeliis  arcbangeli  proxiniuni.  —  Item,  quod  pro  toto  opère 
predicto  diclns  Licosse  leueatiu"  et  debeat  dare  et  solvere,  itaque  lacère 
promisit,  eideni  magistro  Marco  llorenos  (piacb'ingeulos,  ul  setpiilur:  vi- 
delicet,  nunc  etincontiiienli  lloi-enos  ducenluni,  quos  confessus  fuit  babuisse 
et  récépissé.  .  .,  icliquos  vero  ducentum  llorenos,  solvere  teueatiu'  ut  se- 
cpiitur,  videlicet  terciani  pai'teni  quamprimum  iuceperit  dictuni  opus,  et 
aliani  terciani  jiarteni  circa  médium  operis,  et  residuum  perfeclo  opère.  In 
pecunia  etc..  .  In  pace  elc. .  .  Aclum  Tboloni,  \ideiicet  in  appoteca  scrip- 
torii  mei  notarii ...  Et  ego  Jacobus  Pavesii ,  notarius ,  elc. .  . 

(Arcli.  du  Var,  K.  660,  fol.  3-33  v".  Proioc.  de  Jacques  Pavés.) 


GRAND  CRUCIFIX  DE  I.'EÎSTRKE   Dl   CHOEUR  DE   LA  OATHKDBALE  DE  TOULON. 

1511. 

Conventio  inliita  inter  vrncrabilein  vinim  Martiumn  liermundi   ' 
et  magislrinn  Marcuiu  de  Fnriio ,  phictoretn. 

Auuo  Incarnalionis  Doniini  m  v*"  xi,  et  die  xx  meusis  aprilis.  Noliun  sil 
elc,  quod  \enerabilis  et  egregius  vir  dominus  Marlinus  Bermnnfb,  cano- 
nicus  ecclesie  cathe(b"aiis  Tbolonensis,  pai'te  ex  una,  et  magisler  Marcus 
de  Furno,  ))iclor,  liabitalor  Tboloni,  gralis  elc. .,  ambo  simul  convenei-unl, 
et  convenlionem  inviccm  Iccerunt,  et  pacta  solemuiler  iuiiieruul,  ut  se- 
(juitur  infra.  —  In  primis  enim  convenerunt  quod  ipse  magister  Marcbus 
lenealm"  et  debeal  depiiijjoi-o  et  deaui-ai-e  Crucilixiim  noviter  construclum 
iii  ecclesia  callicdr;ili  Tliidoncnsi  su|)ra  [lorlaiii  iugi'essus  cbori  illins,  el 
ymagine»  Noslre  Doniiiic,  bcali  .loliannis  et  Maiie  Magdalenes,  modo  el 
forma  infrasci'i|)lis  el  vuljiarilci"  d('scii|»lis. 

Primo,  penbira  lo  manie!  de  Noslia  Dame  ainbe  azur  lin,  ambe  de  l'o- 
sas  d'or  dessus,  lanlas  (|uanlas  seran  necessai'ias  ,  ambe  bors  d'or  ramezal 
a  l'entor  de  la  rauba,  large  de  dos  des:  el  la  roba  solevrana  sera  lola  d'nr, 


—  31   — 

el  la  dyadenia,  dessus  et  desnblz,  sera  d'or.  —  Item,  lo  yniage  de  la 
Magdalena  aura  lo  mautol  de  vermelhou  damassât,  lo  plus  riche  que  si 
poyra  far,  et  la  roba  soteyraua  sera  d'or,  los  pels  d'or,  et  la  dyadcma  d'or, 
et  las  mauegas  serau  d'or  damassât,  ambe  son  bort,  et  la  boyta  d'or.  — 
Item ,  lo  y  mage  de  sanct  Johan  aura  lo  mantel  dessus  tôt  d'or,  et  bort  da- 
massât dessus  et  desotas,  de  laça  fma,  et  lo  bort  de  la  roba  dessus,  de 
laça  et  azur  sur  lo  purpre,  damassât  de  fma  laça,  de  dos  des.  —  Item, 
la  roqua  sera  a  colors  finas.  —  Item ,  lo  drapellet  del  Crucifie  sera  d'or, 
et  lo  incarnament  sufficient  et  bon,  et  los  pels  et  dyadema  et  bai^ba  seran 
d'or  mat.  —  Item,  lo  lenhau  que  sostendj-a  la  cros,  anibe  los  escrichs 
que  seran  donas,  et  la  mai*qua,  ambe  altras  colors  que  conventU'a.  —  Et 
tôt  aysso  sera  en  los  dichs  yraages,  tant  davant  que  darrier,  et  la  honte 
sera  necessai'i  de  far  a  oly,  ho  fassa  a  oly;  et  totas  las  colors  susdichas  se- 
ran finas.  —  Item,  que  totas  las  causas  susdichas  seran  fâchas  et  perfi- 
cidas  una  fes  d'ayssi  a  Pandecosta  prochanament  venent.  —  Item ,  pen- 
hira  lodich  mestre  Marc  la  cortina  per  mestre  sobre  lodic  Grucitic,  et  los 
bordons  que  la  regii'an,  et  fara  ung  soieih  dessobz  iadicha  cortina.  — 
Item,  que  per  tôt  iodich  obrage,  lodich  moss.  Maiiin  sera  tengut  de  ly 
baylai"  et  pagar  des  escus  d'or  de  solelh.  Et  confessus  fuit  dictus  de  Furno 
se  habuisse  ab  eodem  domino  Bermundi ,  in  dimunitione  dicti  precii ,  duo 
scuta  auri  cugni  soiis,  que  ibidem  realiter  habuit  etc.  ..  De  quibus.  .  . 
Actum  Thoioni,  in  ecclesia  cathedraii.  Testes.  .  .  Et  ego  Jacobus  Pavesii, 
notarius  etc. 

(Arch.  du  Var,  E.  665,  foi.  17.  Protoc.  de  Jacques  Pavés.) 

XI 

GRILLAGE   EN   FER   DE    LA    CHAPELLE    CONSTRUITE    PAR   L'ÉVEQUE   DENYS    BRIÇONET. 

1513,  26  avTil. 
Prelium  factum  pro  nohili  Bertrando  Licossa,  civitntis  Thoioni. 

Anno  et  die  preniissis.  Notum  sit  etc.,  fp.iod  uobilis  vh"  Bertrandus  Licosse, 
civitatis  Thoioni ,  gi-atis  etc. . ,  dédit  et  tradidit  ad  pretium  factum  magistro 
Marsallo  Flaubelli,  serralherio,  habitatori  Thoioni,  presenti,  opus  infra- 
scriptum,  super  (quo)  convenerunt  ut  sequitur  infra,  pai'tini  vulgariter 
stipulantibus. 

In  primis,  convenerunt  quod  dictus  Flaubelli  teneatur  ut  debeat  con- 
slruere  unain  dedam  fei-ream  pro  capella  nova  quam  reverendus  in  Christo 
pater  et  dominus  dominus  Dyonisius ,  miseratione  divina  Tlioloneusis  epi- 
scopus ,  facit  construi  et  edifficari  in  ecclesia  catheib-ali  Tholonensi ,  modo  et 
forma  sequentibus;  videlicet,  quod  ipsa  cleda  erit  bona  et  sufficiens,  il- 
lamque  bonam  et  sufficientem  ipse  Flaubelli  faciet  suis  propriis  sunq)tibus 
et  expeusis,  grossitudinis  paulo  minoris  iUius  clede  capelle  Sancte  Goncep- 


tidiiis  (liclc  t'ccit'sic:  t'I  cril  Ik'iic  cl  (Iccciitcr  i'(iiiiii(l;i,  \  idi-iicot ,  iiioutans 
(il  tra\(M'sos,  cl  allilndiiiis  (liiodociiii  palmonirn  super  lorrain.  —  Iloni, 
(juod  suiumilas  ciijuslilx'l  barre,  sivp  de  cliascun  iiionlanl,  crunl  a  fiil- 
hagos,  videiicel  alloruative,  videlicel,  una  a  ilor  de  lis,  e  altéra  a  lïielhas 
do  arangelior:  cl  los  los  fnlhagos  seran  eslanlias,  heii  el  dcgudamenl.  El 
(|iioliuet  iiiferior  pai's  cujuslihol  barre  sil  et  esse  doboal  ainbe  sobasses.  — 
llem,  (|ii(»d  dirla  eleda  eril  botida  in  (bH)l)iis  capis  ponendis  in  pfu'iele;  el 
iii  qualibel  voila  de  la  butidiu-a  orit  una  barra,  sivc  ung  moulaiit.  de  ail 
(lebas.  Que  quideni  voila  bolidure  eril  imius  paimi  franchi  a  pariele.  — 
Ilcni,  quod  i)()rla  iiifjressus  ipsius  clede  eril  illius  lorine  cnjus  est  |)orlrac- 
lura  niichi  notario  p<'r  easdein  partes  tradila  ibidem.  —  lloni,  quod  nio- 
liu'a  que  est  supra  dictarn  porlani  eril  slaguala.  —  Ileni,  quod  supra 
diclam  porlani  oruul  arma  dicli  reveremli  doniini  opiscopi  forrea,  proul 
coutinelur  in  ipsa  poi'lraclura.  —  Ilein,  quod  ipso  Flanixiili  i|)sani  cledani 
j)onel  in  loco  suo,  suis  propriis  suniplibus:  verunilainen  ipso  Licosse  lia- 
bebil  plundjum  neeessariuin ,  ol  lapiscidani  [)ro  illani  poneudo,  suis  pro- 
priis suniplibus.  —  Item,  quod  ipse  Flaubelli  loluni  opus  prediclum  por- 
liciet  el  poi-rectum  reddet,  liinc  et  per  lolum  mensem  jnnii  proxinium.  — 
llem,  (juod  i[)so  Licosse  tenoalur  el  debeal  «lare  et  solvore  eidein  Flaubelli. 
pro  dicta  cleda,  floreuos  seplem,  sive  ad  raliouom  seplem  florenorum  pro 
sinoulo  quintali,  ilaque  facore  proniisit:  videlicel,  nunc  incoutineuli  flo- 
reuos Irigiula,  in  dinuuiitiono  lolius  pretii,  el  residuuni  prelii  inconli- 
nonti  perl'ecta  et  jiosita  in  suo  loco  dicta  cleda.  Et  confessus  luit  diclus 
magisler  Mai'sallus  se  liabuisse  el  récépissé,  in  diminulionem  tolius  pretii 
j)rodicli,  diclos  triginta  floreuos  a  diclo  Licosse;  de  quibus  Gumdem  qui- 
tiavit .  .  .  Aclum  Tboloni,  in  ingressn  aj)))otece  scriptorii  doinus  dotalis 
niei  uolarii.  .  .  El  ego  Jacobus  Pav<>sii,  nolariue  elc,  .. 

(Arcli.  du  Var,  E.  G68,  loi.  62.  Protoc.  de  Jacques  Pavés.) 

xn 

IIT)1»L0GE  DE   LA  VILLE  DE  TOULON. 

1516,  î3;î  novembre. 

Prechim  facUtm  iuler  unimrsitalem  hom'mnm  cwitntis  Tholont, 

et  mariai)  inii  l)o)iiiiiicuin  Crcspi,  cirilnl/'s  (Irassciisis. 

Anno  Incarnalionis  Doniini  m  v'  xvi,  el  di(>  wii  inensis  noveinbris.  Nolum 
sil  etc.,  quod  houorabiles  \iii  Stephanus  Selliani  ci  H()l)erlus  de  Gardiuo, 
sindici  cl  sindicariis  noininilnis  univorsitalis  boininniii  civitalis  Tboloni,  ac 
vice  cl  nomine  ijjsius  uni\ersilalis,  in  exeipilioncm  oiibnalionis  liodio  in 
consilio  l'acte  et  commissionis  cis  dale,  dcdcrunl,  Iradiderunl  cl  concesse- 
ruul  ad  precium  ladum,  si\c  a  picsl'acb,  ad  conslrucnduin  el  racienduni 


—  33  -^ 

unum  horologium  pro  dicta  universitate,  prudenti  viro  niagisti-n  Dominico 
Grespi,  iiiagistro  sive  artifici  horologiorum  civilatis  Grasseosis,  ibidem  pre- 
senti,  etc.,  super  quo  gratis  el  sponte  convenerimt  et  pepigeruut  ut  se- 
quitur  infra. 

In  priinis  enini  comenerunl,  etc.,  quod  magister  Doniiuicus  Grespi  le- 
ueatur  et  debeat  facere  et  construere  unum  horologium  dicte  imiversitati 
Thoioni ,  bouum  et  sufliciens ,  cujus  sedes ,  sive  la  gabia ,  sit  et  esse  debeat 
latitudinis  duoruni  painiorum  et  medii ,  et  longitudinis  trium  palniorum 
et  medii,  et  altitudiuis  suffîcientis  juxta  latitudinem  et  longitudiuem  iHius 
predictas.  Et  piioni,  sive  los  piliers,  illius  siut  et  esse  debeant  fortes  et 
lirmi  ad  suffîcientiam  juxta  illius  maguitudiuem.  Et  rote,  sive  las  rodas, 
ipsius  horologii  sint  et  esse  debeant  danpse  sive  espessas,  et  magne  sive 
grandas,  bone  et  suQicientes  ac  ydonee,  juxta  magnitudinem  ipsius  sedis 
sive  gabie.  —  Et  nichilominus  tenebitur  idem  magister  Dominicus  facere 
in  eodem  horologio  monstrum,  sive  una  eusenlia,  de  la  luna,  en  que 
termes  es,  el  quant  dea  virar;  et  una  man  que  monstrara  per  déferas 
quantas  horas  seran  ;  et  seran  bonas  et  sutïicientas.  Et  trassai-a  sive  senhara 
la  mostra,  sive  las  regas  necessarias  designans  las  dichas  boras.  Et  fara  la 
dicha  luna  de  la  grossor  que  voldran  los  diclis  sendegues  :  et  sera  de  eram. 
—  Et  omnia  premissa  faciet  ipse  dictus  Dominicus,  et  facere  tenebitur, 
suis  propriis  sumptibus.  Verumtamen  dicta  universitas  tenebitur  facere, 
seu  fieri  facere,  lignamina  sive  lo  lenham  necessari  per  la  dicha  mostra: 
et  la  fara  penhar  la  dicha  universitat  a  sos  propris  despens:  sic  et  taUter 
quod  ipse  magister  Dominicus  non  tenebitur  aliquid  facere  in  caméra, 
neque  en  lo  enfytament,  ni  pinctura,  ni  bastiment  necessai'i  al  dich  re- 
loge, mays  solament  en  las  causas  susdichas  de  la  ferramenta  del  dich  re- 
loge. —  Et  tenobitui'  ipse  magister  Dominicus  dicluin  horologium  facere 
et  construere  modo  et  forma  predictis,  bonum  et  sufTiciens,  et  perficere 
ad  factum  et  perfectum  reddere,  et  in  suo  loco,  in  quo  ipsa  universitas 
iilud  ponere  voluerit,  positum  sive  mes  et  assetat,  suis  ipsius  Grespi  pro- 
priis sumptibus  et  expensis,  hinc  ad  festum  beati  Archangeli  proxime 
venturum.  —  Item,  similiter  convenerunt  etc.,  quod  si  contingeret  quod 
postquani  dicluni  horologium  erit  positum  perfectum  in  suo  loco,  si  dis- 
sarquessa,  uno  fes  ho  plusors,  quod  ipse  magister  Dominicus  Grespi  te- 
neatur  et  debeat,  totiens  quotiens  opus  fuerit,  et  requiretur  parte  dicte 
universitatis  Thoioni,  intelligendo  quamdiu  ipse  magister  Dominicus 
vivet  in  humanis,  et  erit  in  statu  quod  possit  hue  venire  ad  ipsuni  horo- 
logium aptandum,  illud  venire  aptatum,  et  aptare  bene  et  decenter,  sine 
aliquo  custu  dicte  universitatis  nisi  tantum  quod  ipsa  universitas  tene- 
bitur, totiens  quotiens  requisitus  ad  hoc  veniet,  sibi  dai-e  et  prestare 
sumptus,  et  ejus  equitatm'e  et  servitori,  veniendo  et  redeundo  Grassam, 
el  quamdiu  propterea  sleterit  in  hac  civitate  Thoioni.  Nisi  ipsum  horolo- 
gium iuisset  voluntarie  devastatum;  quo  casu  ipse  Grespi  ad  premissa  non 

Ar.rHKOLOGIE.  3 


—  u  — 

tonorotur.  —  Itom  cfpiidoin  couvenerunt  qxiod  dicta  nniversitas  ieneatur 
ol  (l('l)oat,  suis  |)i-n|)riis  sumptihus,  facore  cl  miuislrare  sumplus  sive  vic- 
liiiii  cidiMii  mn,o-istro  Doniinicn,  ol  ojus  o(jni(aturo  el  servilori,  tandiu 
tjiKindiii  iiianscrif  in  liac  cixilalc"  Tlioioni,  eu  paiisanl  on  son  iuoc  lodicli 
ioIdoo  ol  la  jnoslra.  —  lloni  oliam  coiivoaoruiil  (juod  dicta  uuivorsitas  tc- 
noatur  et  debeat  eideni  tnagistro  Donùnico  daro,  tradere,  solvere  cl  rea- 
litor  oxpodiro,  pro  lolo  dicld  oporo,  hone  et  porfoctc  facto  et  pcrfoclo, 
lloi'oiios  Iricontuin  inoiiolo  Proviucio,  Icriniiiis  sequcutibus;  videiicet,  liinc 
ad  primam  diem  mensis  januai'ii  proxime  venturi  floreno8  cenlum,  ethiac 
ad  fosluni  hoali  Johannis  Ba|)listo  flni-onos  quiiKpiajyinta,  et  reliques  ceu- 
luiu  (piin(|iia<;inla  lloronos  inconlinonli  l'ado,  porlcclo  et  in  loco  suc  po- 
sito  dicio  opère.  Actuni  Tholoni,  in  aj)pothoca  scriptorii  nico  domus  do- 
lalis.  Testes,  Jacobus  Euguilranni  de  Valleta,  Petrus  Boliui  de  Garda, 
Honoratus  Bosqueli,  ejusdeni  castri  de  Garda.  El  ego  Jacobus  Pavesii, 
uotarius,  etc. 

(Arch.  du  Var,  K.  G70  ,  fol.  a  a 6  v".  Proloc.  de  Jacques  Pavés.) 


XIII 

GRA1NDK  CROIX  DU  CIMETIIÎRE  DE  SAI.NT-MICHEL. 
1518,  29  avril. 

Precmn  facluin  pro  nohlli  Rerivando  Licosse  et  magistris  Guilhelmo  de  Bitre 
el  Francisco  Senelle. 

Anno  et  die  premissis.  Notum  sit  etc.,  quod  nobilis  Berlrando  Licosse, 
civitatis  Tholoni,  gratis,  etc.,  dédit,  Iradidit  et  concessil  ad  precium  fac- 
tum  magistris  Guilhelmo  de  Bitre  et  Francisco  Seuelie,  j)ictoribus,  nunc 
Tholoni  connnoraufibus,  presentibus,  etc.,  ad  piugenduni  et  deaurandum 
cruceni  fusteani  ciniiterii  dicii  Sancti  Michaellis  ecclesie  cathedralis  Tho- 
lonensis,  extra  iimros  dicte  civitatis  Tholoni,  modo  et  forma  infrascriptis , 
super  quibus  convenerunt  el  pej)igerunt  ut  sequitur  infra. 

In  primis  enim  convenerunt.  .  .  quod  ipsi  |)ictores  leneantur  et  de- 
beant  ipsatn  crucem  benc  el  decenler  depingere  et  deaurare  de  tin  or 
bruni  et  linas  colors ;  videhcel,  l'ytnage  del  (Irucilic  ben  el  degudamenl 
incarnat,  et  las  brayas,  ios  pels  et  la  barba,  d'or.  Et  Tymage  de  Nostra 
Dama,  la  corona  et  lo  mnntol  d'or,  et  la  cola,  de  asur,  et  la  lampea  que  la 
soslen,  de  bonas  el  linas  colors.  El  lo  pilier  de  la  cros,  lanl  lo  drech  <[ne 
lo  travers,  sera  de  porlire  roge,  el  Ios  bolz  d'or,  el  dos  delz  a  la  voila. 
Et  Ios  fulhages  que  si  mostron  seran  d'or,  et  lo  demorant,  de  color;  et  las 
quatre  lalhas  fâchas  a  jorl ,  sive  |)oyntas,  seran  ossi  d'or.  Et  lo  sid)assa- 
iiiont  do  ladicha  cros  sera  aussi  d'or.  El  lo  |)ilier  que  soslen  ladicha  cros 
sera  de  asur;  et  lolas  las  llor  de  lis  que  lu  son,  seran  d'or.  El  lo  sobassa- 


—  35  — 

ment  deldich  pilier  sera  de  porfire,  et  sera  vernissât,  la  honte  besonh  sera. 
—  Et  toUim  dictum  opus  (inient  et  perficient.  . .  liinc  ad  très  menses 
proximos.  —  Item,  qiiod  pro  toto  dicto  opère,  dictus  Licosse  teneatur 
dare,  tradere  et  solvere  eisdeiu  pictoribus  florenos  xxi,  et  unani  bar- 
rillam  vini  meri .  .  .  Actum Tholoni .  .  .  EtegoJacobusPavesii,notariiis,etc. 
(Arch.  du  Var,  E.  672,  foi.  47.  Protoc.  de  Jacques  Pavés.) 

XIV 

RKTABLE  (dE  SAINTE-CATHERINE )   PAR   HONORE  GDIRAMAND. 

1521  ,  là  juin. 

Anno  Incarnationis  Domini  m  v"  xxi,  et  die  xiin  junii.  Notmn  sit  quod 
lionoî'abiiis  vi)*  niagister  Johannes  Fassilis,  mercator  civitatis  Tboloni, 
gratis,  etc.,  dédit  ad  precium  factuni  magistro  Honorato  Guiramandi,  li- 
gnifabro  ejusdem  civitatis  Tholoni,  presenti,  etc.,  ad  facienduiii  et  con- 
struenduiu  opus  infrascriptum ,  super  quo  couvenerunt  ut  setpiitur.  —  In 
primis,  convenerunt  quod  dictus  Guiramandi  teneatur  et  debeat  facere  et 
construere  eidem  Facilis  uniim  retabulnm  bonum  et  suflîciens,  cujus 
campus  sit  et  esse  debeat  de  Ugno  nucis.  Et  sera  lodich  retaule  de  la  gran- 
dor,  modo  et  forma  que  es  lo  retaule  de  sanct  Joseph  de  la  gleysa  ca- 
thedi'al  de  Tliolou,  exceptât  lo  pai-quet  del  mitau,  lo  quai  sera  infonsat  de 
melve  (?)  per  hi  poder  mètre  ung  yuiage  relevât.  —  Item,  que  la  talha  del 
revers  deldich  retaule  sera  de  telh,  et  de  la  faysson  del  parament  del 
grant  altar  de  ladicha  glejsa.  —  Item,  quod  ipse Guiramandi  dictum  opus 
faciet  et  perficiet,  et  perfectum  reddet,  bene  et  decenter,  suis  propriis 
sumptibus  et  expensis ,  hinc  ad  festum  Nativitatis  Domini  proxime  ventu- 
rnni.  —  Item,  quod  ipse  Facilis  teneatur  et  debeat  pro  eodem  retabulo 
dare  et  solvere,  ac  realiter  expedire  eidem  Guii'amandi  florenos  viginti  sex 
mouete  Pi'ovincie.  .  .  Actum  Tholoni.  .  .  Et  ego  Jacobus  Pavesii,  nota- 
rius,  etc. 

•  (Arch.  du  Var,  E.  67/1,  fol.  19.  Protoc.  de  Jacques  Pavés.) 

XV 

STATUE  DE  SAINTE   CATHERINE,   PAR   L'IMAGIER  MATHIED  BOLLENS ,    D'ANVERS. 

1521. 

Precium  factum  pro  magistro  Johaimc  Facilis  et  magistro  Matheo  BoUens. 

Anno  premisso  [iSai]  et  die  penultimo  mensis  jullii.  Notum  sit,  etc., 
quod  honorabdis  vir  magister  Johannes  Facdis,  mercator  civitatis  Tholoni, 
gratis,  etc.,  dédit  ad  precium  factimi  opus  infrascriptum  magistro  Matheo 
Boilens,  lignifabro,  ymagerio  loci  d'Anvers,  presenti,  etc..  super  quo  con- 
venerunt ut  sequitur  infra. 

3. 


—  3G  — 

In  priniis  enini  convenerunl  quod  dictus  Bollens  teneatur  el  deheat  la- 
ceiT  ot  conslruerc  unani  ymafi-inem  sancte  Calhorinc,  lig-iii  nncis,  boni  et 
sutlii'ionlis,  ac  ipsaiu  yinaginoin  bonain  et  suHicicnlein,  allitudinis  qua- 
Inor  palnioruni  et  niedii,  cuni  corona,  lenenleni  ununi  ensein  in  una 
manu,  el  in  alia  nialutinas,  el  sub  pedibus  illius  unuin  regeni,  cum  ro- 
this  fraclis,  cum  uno  angelot  lenentem  ensem,  ambe  degudas  conlenensas, 
el  ben  et  degudament  portrachs:  dicluniquc  opiis  p(>r(icei'e  et  perfectuni 
reddere,  bine  et  per  toluni  nieiisein  sepleniltris  proxinuim.  —  Item,  quod 
incontinenli ,  perlecto  dicte  opère,  diclus  Facilis  teneatur  el  debeat  pro 
illo  dare  et  solvere  dicio  Bollens  lloreiios  sexdecim.  .  .  Acliim  Tholoni.  .  . 
Et  ego  Jacobus  Pavesii,  nolarius.  etc. 

(Arcli.  (lu  Var,  E.  67^4,  loi.  .')6.  i'rotoc.  do  Jacques  l'avès.  ) 


XVI 

TABLEAU   DU   RADIX  JE5SK,   PAU   DIDIEK  DE   LA   l'OlîTE. 
1525,  9/1  oclohre. 

Preliuin  Jaclnin  in  ter  domiimm  priorem  conjratne  Sancle  Coiiceptionis 
et  magistrum  Desiderium  de  la  Porta,  pi'ctorem. 

Annoet  diepremissis.  ^otumsit  etc..  quod  prohus  vie  niajoistei'Honoi'alus 
Marini,  prior  venerande  confratcie  Sancie  (j()ncej)li()nis  {ilorissinie  Yicjjinis 
Marie,  gratis  etc. ., dédit  ad  pretiunifaclum  magistro  Desiderio  de  la  I*orla, 
pictori,  habitatori  de  Soleriis,  presenti  etc..,ad  depingendum  et  faciendum 
opus  infrascripliirn,  supei-  ([uo  con\en('iunt  ul  seqnilur,  ul  continetur  in 
quadaui  parcella  papiri  in  \  ulgari  descripta,  cujus  lenor  sequitur, 

Segon  si  los  patiis  entre  monsenhor  lo  prior  de  la  Sancla  Conception  et 
niestre  Deydier  de  la  Porta,  pinlre,  habitant  de  Solies.  —  i5-^o,  die 
•.),/i  doctobre.  —  Primo,  ([ue  lodich  mestre  Deydier  sera  tengut  et  deura 
ben  et  degudament  lar  si\e  ])eiiber  nng  Radix  .lesse,  en  lo  tableau  que  es 
sobre  la  capella  de  la  Sancla  Conception  en  la  gleysa  calhedral  de  Tliolon , 
en  la  forma  et  maniera  que  s'ensec.  Videlicel.  (jue  lodich  mestre  Deydier 
sera  leiignt  douai'  bon  blanc,  et  uer\iar  et  telar  las  joiuclas  a  colla  forla. 
Et  tara  lo  revers  deldich  tableau  lot  daurat  (Tor  brunit:  et  lo  coronament, 
las  moluras  et  Pentorn  dels  monlans,  et  desolo,  sceau  totz  dauras  d'or 
brunit  fin.  Entre  lo  plat  del  revei's,  ini<>  troue  d'aujjcis.  so  es,  en  cascuu 
païquet  uujj  angel  portant  so  (pie  li  sera  dexisat:  lo  drap  dels  angels,  de 
blanc  et  nègre;  los  encai-namens  de  ladicha  penchnra  Tachas  en  oly,  ben 
degudament  et  sufïicientament.  La  Nostra  Dama  sera  granda  coma  lo  na- 
lural,  el  al  darrier  de  Nostra  Dama,  lo  cauip  d(î  asiu-,  aud)e  petis  raysses 
d'or  lin.  Al  dessus  lodich  yuiajje  d*;  Nostra  Dama,  aura  dos  angels  portant 
la  coroiuia  d'oi-.  —  Item,  lo  Jesse,  plus  grand  que  lo  nalural:  cl  quatre 


—  37  — 

pi'ophetas  als  cjnati'e  cantons,  plus  jOi'ans  que  lo  naluial:  el  io  camp  de 
darrier  (!<>  toi  lodich  retable  sera  de  ajur  clai-.  —  Iteiii ,  los  Reys  que  se- 
ran  entorn  de  l'aubre,  seran,  las  coronas  d'or,  el  los  septres  ossi  d'or 
brunit;  las  dyademas  que  hi  seran,  seran  profiladas  d'or.  Et  to  i'or  que 
sera  en  lodich  retable  sera  or  fin;  et  aussi,  lot  lo  asur  sera  fin,  et  totas 
las  colors  seran  bonas  et  suiTicientas ,  coma  si  aperten.  Et  en  lo  plat  dels 
montans,fara  ung  fris  a  l'antiqua;  et  lo  camp  deldich  fris  sera  de  asur;  et 
las  dichas  frisas  seran  rousadas  d'ocro:  et  lo  traversier,  dessus  et  dessoto, 
seran  de  fris  a  l'antiqua ,  ho  cornis  rousat  d'ocro  como  los  altras  fris.  Et  tôt 
lo  camp  deldich  retauie  sera  de  asur  fin  et  clar;  et  tota  la  draparia  sera  de 
blanc  el  de  nègre:  et  las  lesieras  roujadas  de  jaune.  Et  lot  lodich  obrage 
fara  ben  et  degudament,  et  suflîcientamenl;  et  l'endra  fach  et  perfect,  una 
fes  d'avssi  al  jort  de  la  Sancta  Conception  prochanament  venent.  —  Item , 
lodich  monssnhor  lo  prior  sera  tengut  pagar  aldich  meslre  Deydier,  pei- 
lodich  obrage,  florins  cent  et  vint;  so  es,  al  jort  d'uey,  doze  escus;  et  altres 
doze  escus,  quant  sera  fach  la  mitât  de  l'obra;  et  la  resta,  perfect  lodich 
obrage.  —  Item ,  lodich  prior  fara  lar  las  estagieras ,  et  aura  toi  lo  lenhan 
et  cordas  per  aquo  necessarias  ;  et  pagara  las  candelas  que  luy  faran  mestier 
per  veser  besonhar.  —  Promiltens  etc. .  .  Sub  expressa  etc. .  .  Renuncian- 
tes  etc..  .  De  quibus  etc..  .  Aclum  Tholoni,  in  appoteca  scriplorii  domus 
dotalis  mei  notarii.  Testes,  magister  Johannes  Guiramandi,  Michael  Girai'di 
de  Tholono.  El  ego  Jacobus  Pavesii,  notarius  etc. 

(Arch.  du  Var,  E.  677,  fol.  160  Proloc.  de  Jean  Paves.) 

XVII 

RETABLE  DES  SS.  CRÉPIN  ET  CRÉPINIEN  AUX  DOMINICAINS  DE  TOULON. 

1525,  97  octobre. 

Pretium  factum  vitcr  dominos  priores  confratrte  sanctorum  Crespini 
el  Crespiniani ,  et  magislrum  Johannem  Guiramandi. 

Anno  premisso  et  die  xxvii  mensis  octobris.  Notum  sit  etc..  quod  providi 
viri  magister  Andréas  Alardi ,  Petrus  Ferrandi  et  Henricus  Tassilis ,  priores 
venerande  confralrie  sanctorum  Crespini  et  Crespiniani,  civitatis  Tholoni, 
gratis  etc. . ,  presentibus  ibidem ,  annuentibus  et  consentientibus ,  ac  ita 
fieri  persuadentibus  probis  viris  magislris  Marlino  Grannhardi ,  sabbaterio , 
Johanneto  Dominici,  Dionisio  Chartrassii,  Pancrassio  Audemaris,  Johanne 
Roque,  Petro  Vitrole  et  Petro  Isnardi,  sabbateriis  dicte  civitatis.  dederunt 
ad  pretium  factum,  ad  construendum  et  faciendum  opus  infrascriptum . 
magistro  Johanni  Guiramandi,  Hgnifabro  el  ymagerio  civitatis  Tholoni, 
habitatori  civitatis  Aquensis,  presenti  etc.,  super  quo  convenerunt  ut  se- 
quitur  infra.  —  In  primis  convenerunt.  .  .  quod  dictus  Guiramandi  tene- 


—    ,■)  n    — 

;i(iir  et  (it4)oal  tarorc  et  (•(instriioro,  hono  ol  doconlcr,  uniiiu  l'clabulum  ad 
honoroiu  et  laiulcin  Dei.  ot  l)oal()rum  Crospini  cl  Crespiiiiani ,  modo  et 
lorina  iat'eriiis  parlicularilor  ol  \ul{>ariler  doscriplis. 

Vidolicet.  faia  lodich  Guirainanl  lodich  retaula  a  i'auli(fua,  loqual  aiu-a 
au  milan  l"yma{>'e  do  Noslra  Dama  de  pùMal  amheson  enfanl.  ol  un,";  ymage 
de  saucl  .lolian,  vers  la  lesta,  el  ung  yiua}}0  do  la  Ma«;(lalena  als  pes, 
aiulte  la  l)oyla:  el  dos  ymages,  so  es,  de  sanct  Grespin  et  sauct  Crespi- 
nian.  loscpials  vma,<{os  seran  sa  el  la  de  ryma^re  de  Noslra  Dama,  el  auran 
dall  los  diclis  ynia{«es  1res  ])als  ol  miecli,  el  seran  lolz  leiexas  de  nojjiiiei'. 
El  aura  lodich  rolaule  nou  palmes  de  large  et  des  palmes  dalt,  incluses 
l'oscahol  et  la  cautpiilha.  El  aura  aussi  lodich  rolaule,  a  cascuu  costal, 
nng  cliandelior  a  Tantiqua,  ambe  capilel  aussi  a  i'anliqua:  el  dessus,  una 
Irisa,  el  una  cornissa  dessus  la  frisa,  ol  dessus  la  cornissa,  una  coipiillia. 
en  ([ue  hi  sera  Dieu  lo  Payre,  a  mieja  bossa.  El  toi  sera  de  iu)guier,  bon 
el  sufficient;  et  la  cayssa  que  sera  dintre  la  massonaria,  en  qui  si  metran 
los  dichs  ymages.  sera  de  melve.  El  aussi  fara  uiias  portas  al  dich  rolaule, 
lolas  de  melve,  so  es,  de  falquelas.  —  Item,  quod  dictus  Guiramandi  dic- 
lutn  opiis  bene  et  decenter  construet  et  perficiet,  el  in  suo  loco  ponel, 
liinc  el  per  totum  uieusuni  maii  proxime  ventui-uni:  itaque  facere  ])ro- 
misil,  suis  sumplibus  el  expeusis.  —  Item,  quod  dicli  domini  prières, 
pro  loto'  dicto  opère  bene  el  decenter  fado  et  oonstruclo,  leueanlur  el 
deboanl  dare  et  solvere,  uli  priores  predicli,  eidem  Guiramandi,  floreuos 
centum  moiiete  Provincie;  et  ipse  magister  Pelrus  Feri-audi,  nomine  suo 
proprio  ol  ex  sua  |)ropi'ia  |)ocunia,  floreno^  decem;  el  sic  universaliler, 
llorenos  cenluni  et  decem.  Itaque  facere  proraiserunt,  ut  soquilur  infra: 
videlicet,  ipsi  priores,  nunc  incontinenti,  floreuos  triuginta  Ires  et  grosses 
{[uatuor,  quos  ipse  Guii'amandi  confessus  fuit  se  habuisse  ibidem...: 
residuum  vero  diclorum  conluiu  tlorenorum  dicli  priores,  el  reliques  de- 
cem florenos  dictus  Ferrandi  proprio  nomine,  solvere  promiserunt,  illo 
perfeclo  dicto  opère,  el  per  euradem  Guiramandi  in  suo  loco  posito.  Re- 
nunciantos  etc..  Promillentes  etc...  Aclum  Tboloni,  in  magno  relfeclorio 
conveutus  Predicalorum .  .  .  Et  ego  Jacobus  Pavesii,  nolarius  etc. 

(Arcli.  (hi  Var,  E.  677,  fol.  ifi3  v".  Proloc.  do  Jacques  Pav^s.) 

XVIII 

RELIQDAIIIE  EN  ARGENT   POUR  LA  FÎîTE  DE  SAINT   CYI'RIEN. 

ir)2fi,  5  janvier. 

Prolium  jactiim  pro  venerabili  ('.(ipitulo  Tliolonensi  et  confratria  snncti  Cipriani, 
ne  inafri.slro  Jacobo  de  Moatcriis ,  nnrifnhro. 

Anno  Inrairiatioiiis  Domini  m  v  \xv  cl  die  quinla  januarii.  Notum  sil  etc. . . 
([iKtd  i-cvcrcndus  parle  \cncral)ilosquc  et  egregii    viri  domini  Gas])ar   de 


—  39  — 

Giandeves,  prepositus,  Andréas  Ricai-di,  precentor,  Johannos  de  la  Landa, 
Petrus  Signerii,  Philippus  Facilis  et  Anthonius  Fonierii,  canonici  veiie- 
rande  ecclesie  cathedi'alis  Thoionensis,  niinc  soii  résidentes  et  Gapitulum 
residens  facientes  ;  necnon  idem  dominas  Andréas  Ricardi ,  dominus  Hono- 
ratns  Turrelli ,  Anthonius  Selhani ,  et  magister  Johannes  Aycai'di ,  notarius 
dicte  civitatis  Tholoni,  uti  priores  venerande  coufi-atrie  beat!  Cipriani  ejus- 
dem  ecclesie  cathedralis  ;  cupientes ,  ut  dixerunt ,  augeri  facere  et  in  formam 
subliniiorem  construi  facere  caput  argenteura  ipsius  beati  Cipriani,  pro 
recondendo  in  eodem  reliquias  sive  ossa  capitis  ipsius  sancli;  igitui-,  omnes 
simui,  unanimiter  et  concorditer,  dictis  nominibus,  dederunt  ad  pretium 
factum  discreto  viro  magistro  Jacobo  de  Mosteriis,  aurifabro  civitatis  Mas- 
silie,  ad  facienduni  et  construendum  caput  ipsius  sancti  Cipriani  ai-gen- 
teum ,  super  quo  convenerunt  ut  sequitm-. 

In  primis  enim ,  convenerunt  quod  dictus  magister  Jacobus  de  Mosteriis 
teneatm-  et  debeat  facere  et  construere  dictum  caput,  cum  suo  subassa- 
mento  et  angelis,  ex  argento  sibi  per  dictos  dominos  de  Capitulo  et  priores 
tradendo,  bene  et  decenter,  ac  probe  et  legaliter,  juxta  formam  sive  portrach 
super  hoc  factum ,  et  existens  et  remanens  in  manibus  dicti  domini  precen- 
toris,  scriptum  nomine  ipsius  de  Mosieriis  et  ipsius  manu  propria,  et 
melius  sive  magis  pulcruin,  si  voluerit  et  potuerit.  —  Item,  quod  idem  de 
l\Iosteriis  teneatur  et  debeat  facere  et  construere ,  videiicet  faciem  et  spa- 
tulas,  bene  et  decenter  prout  supra,  et  perOcere  ac  perl'ectum  reddere 
hiuc  ad  Pascha  proximum:  et  illud  faciat,  et  facere  debeat  et  teneatur, 
infi-a  hanc  civitatem  Tiioloni  et  non  alibi,  ex  ipso  ai'gento  prout  supra 
sibi  tradendo ,  et  quod  ipsi  Gapituluin  et  priores  tradere  teneantur  ;  et  ipse 
de  Mosteriis  ipsum  argentum  extra  presentem  civitatem  Tholoni  extrahere 
non  debeat,  et  super  hoc  cavere  et  ydoneam  cautionem  prestare  teneatui*. 
—  Item  equidem,  convenerunt  quod  idem  de  Mosteriis,  postcpiam  ipsum 
Gapitulum  et  dicti  priores ,  présentes  aut  futui-i,  dicte  confi-atrie,  sibi  tradi- 
derint  argentum  necessarium  pro  dictis  subassamento  et  angelis ,  teneatur  et 
debeat  illud  et  illos  facere  et  construere,  juxta  dictum  portractum  prout 
supra,  ex  ipso  argento,  infra  decem  octo  menses  a  die  expeditionis  dicti 
argenti  sibi  fiende  in  antea  computaudos,  et  hoc,  in  presenti  civitate  Tho- 
loni vel  Massiiie,  aut  alilîi,  infra  tamen  Provinciam  et  non  extra.  —  Item, 
quod  fiindendo  dictum  argentum ,  tam  pro  capite  predicto ,  sive  facie  et 
spatulis ,  quam  subassamento  et  angelis ,  sibi  tradendum ,  teneatm*  et  de- 
beat  ipse  magister  Jacobus  de  Mosteriis  eidem  Capitulo  et  prioribus  tradere 
lo  contrapes  et  la  tocha  dicti  ai'genti  sibi  tradendi,  tam  pro  facie  et  spa- 
tulis quam  subassamento  et  angelis.  —  Item,  quod  pro  factura  et  labo- 
ribus  premissorum,  dicti  Gapitulum  et  ipsi  priores,  présentes  et  futuri, 
teneantur  et  debeant  dare  et  solvere  ipsi  de  Mosteriis,  ad  rationem  quinque 
florenorum  cum  dimidio  pro  qualibet  mai'cha  argenti,  ut  sequitur,  vide- 
iicet, quando  facta  erit  faciès  cum  spatulis,  pretium  illius  ad  rationem 


—   /lO   — 

pi-Pinissaiii  :  (i  prtMiiiiii  (Ici  s\ili;isstMnf'nl  <'l  anjjcls,  eli;iin  ([uaiido  lactuni 
l'iKM-it,  et  ;ul  lalioiit'iu  pinuissani,  ju\la  pondus  illius.  —  Item,  (|uo(i 
etiaiu  Icnealtii-  et  dehcal  idoin  do  Mostoriis  dicluin  opiis  hene  cl  dc- 
ccntrr  dcauraro:  vcrumlanion  ipsiim  (lapitulnin  cl  ijisi  priorcs  teneanlur 
pi  dchcaiil  cidtMU  Iradcre  auruni  ncccssarium  cl  mercuriales  pro  ipsa  fienda 
doauralionc.  —  Itoni ,  quod  equideni  leuealur  idem  de  Moslcriis  fidejubere 
vdonee,  quando  recipiet  argeutum  pro  subassaniento  et  angelis  fiendis. 
Reuuncianles  etc.  .  .  AcUim  Tholoni,  in  canicra  Capilulari  domus  ipsius 
Capituli.  .  ,  Et  ego  Jacolms  Pavesii,  nolarius  etc. 

(Arch.  dii  Vai\  K.  (577,  loi.  ;io7  v°.  Protor.  de  Jacques  Pavés.) 

XIX 

PEINTURE  no   RETABLE   DE  LA  CONFRERIE  DE  SAINT  CREPIN. 
1528,  08  janvier. 

Pretiiim  fncHtui  pro  cnnfratria  sanctorum  Cresphn  et  (Wcspiniani ,  pI  magislrn 
Desiderio  de  In  Porta,  pictore. 

Anno  premisso  et  die  \xvin  januarii.  Notum  sit  etc. . .  quod  discreti  viri 
magisler  Dionisius  Chartrassi,  Johannes  Hermeiine  alias  Pelât,  et  Bertran- 
diis  Mardi,  sahhaterii.  priores  vcnerande  confi'atrie  sanctorum  Crespini  et 
(Irespiniani  civitalis  Tholoni,  gratis  cl  sponle.  .  .  dederiiiil  cl  tradiderunl 
ad  prctium  factuni  magistro  Desiderio  de  la  Porta,  piclori,  hahilalori  diclc 
civilalis  Tholoni,  presenti  etc.,  ad  faciendum  opus  infrascriplum,  sive  pin- 
gendum  relabulum  sanctorum  Crespini  et  Crespiniani,  cjuodest  in  capella 
eorundem  sanctorum,  que  est  in  ecclesia  conventus  Predicatoruni  diclc 
civilalis  Tholoni:  super  quo  convenerunt  ut  sequitur  inlra  vulgariler  scrij)- 
lum. 

Primo  namque  cou\enerunt.  que  lodich  mestre  Deydier  sera  tengul 
penher  lodich  retaule,  hen  et  degudament,  andjc  honas  et  sunicientas  cl 
linas  colors,  et  daurar  como  s'ensec.  Videlicet,  en  l'escabella  del  dich  re- 
laule  fara  sine  hislorias ,  so  es  de  sanct  Crespin  et  Crespiniau ,  las  quatre , 
cl  la  sinqucna  sera  al  mitan.  de  la  résurrection  de  Jhesu  Christ;  et  las 
moltuas  de  la  dicha  escahella  seran  dauradas  d'or  fm  brunit.  Et  seran 
linas  las  colors,  ambe  oly,  \ostre  Senhor  incarnat  ambe  oly,  et  los  dra- 
pelles  d'or  brunit.  —  item,  lo  yniage  de  Nostra  Dama,  lo  manlel  sera  de 
lin  azur,  et  las  lesieras,  d'or:  et  lo  dessobz  del  dich  niaulel  sera  d'or  brunit: 
ilcm,  dessus  lo  mantel,  aura  de  llorons  d  or  mat.  —  It^ni,  l'ymage  de 
sanct  Johan,  la  rauba  sera  d'or  brunit,  et  lo  mante!  d'argent  brunit,  el 
glassat  de  rogc  clar;  los  pels  d'or  mat;  la  corona  de  l'ymage  de  Nostre 
Senhnr  de  vert,  ambe  oly,  —  Ileni,  la  Magdalena  la  cota  d'or  brunit,  et 
lo  maille!  d'argent  brnnil,  glassat  de  roge  clar.   —  Item,  l'ymage  de 


—  âl  — 

sanct  Crespiti,  \e  sayon  sera  de  broqual  d'or,  relevât,  et  lo  camp  sera 
glassat  de  lacca  veniciana  :  et  lo  manlel  sera  de  roge  ciar,  et  las  caussas 
d'or  brunit,  glassadas  de  roge  clar,  et  lo  encarnament  ambe  oly,  coma  si 
aperten.  —  Item,  Tymage  de  sanct  Crespinian  aura  Tauqueto  de  broquat 
d'or  relevât,  et  campeiat  de  asur;  et  lo  mantel  de  asur  (in,  ambe  florons 
d'or  mat,  et  las  caussas  d"or  brunit.  —  Los  marchapes  dels  ymages  seran 
de  jaspis  et  de  semblansa  de  porliri  :  et  lo  dorsier  de  darrier  los  ymages 
seran  pencbs  a  plala  peinctura,  ambe  dos  layrons,  et  lo  pays  del  Mont 
Calvari,  comme  si  aperten,  de  bonas  colors  finas  a  destrempa,  vernissât. 

—  Item,  lo  dessus  del  dorsier,  que  es  de  taula  de  melve,  seran  de  rosas 
a  l'antiqua ,  et  lo  camp  sera  de  asur,  fach  a  moda  de  massonaria.  —  Item , 
los  candélabres  los  basses  et  capitels  seran  d'or  brunit,  et  las  moluras, 
et  la  frisaria  que  régna  al  mitan,  seran  d'or  brunit,  et  lo  camp   de  asur. 

—  Item,  lo  quitran  sera  d'or  brunit  de  blanc  polit:  et  lo  creyneaux,  lo 
camp  sera  de  asur.  —  Item,  la  frisa  que  es  au  dessus,  sera  d'or  brunit,  el 
lo  camp  de  asur.  —  Item,  la  cornis  et  altras  moluras  e:i  aquel  apertenent, 
seran  d'or  brunit,  et  los  creneaulx  de  asur.  —  Item,  la  molura  que  es 
a  l'entorn  de  Dieu  lo  Payre,  sera  d'or  brunit,  et  tôt  a  l'entorn  de  Dieu 
lo  Payre  sera  un  cors  d'angcls  ambe  oly,  a  plata  forma.  —  Item,  Dieu  lo 
Payre  sera  tôt  d'or  brunit  et  de  roge  clar.  —  Item,  lo  roleaux  et  dalpbins 
seran  d'or  brunit.  —  Item,  las  portas  seran  coment  s'ensec;  videlicet'  de 
foras,  seran  sanct  Crespiti  et  sant  Crespinian,  ambe  dos  priors,  dessa  et 
delà,  aginollias,  tenens  cascun  uug  syre,  en  blanc  et  nègre,  ambe  masso- 
naria a  l'entorn,  a  l'antiqua.  Et  de  dintre  las  dichas  portas,  chascuna  aura 
dos  historias,  justa  las  bistorias  de  sanct  Crespin  et  sanct  Crespinian ,  coma 
ordonara  monsenhor  lo  prior  del  dich  convent,  ambe  finas  colors  ambe  oly. 

—  Item,  quod  premissa  omnia  ipse  magistei-  Desiderius  de  la  Porta  faciet 
seu  depinget ,  modo  et  forma  premissis,  et  perfecta  reddet  beue  et  decentei-, 
videlicet,  dictas  ymagines  hinc  ad  festa  Pascbe  proxime  ventura,  et  totum 
residuum  hinc  ad  festum  sanctorum  Crespini  et  Crespiniani  proximum. 

—  Item,  quod  pro  toto  dicto  opère,  dicti  priores  teneantur  el  debeant  dare 
et  solvere  eidem  magislro  Desiderio,  summam  florenorum  cenlum  monele 
Provincie,  ut  sequitur;  videlicet,  nunc  et  inconlinenti,  llorenos  viginli 
quatuor.  .  .,  et  residuum  eidem  solvere  teneantur,  videlicet,  hinc  ad  dic- 
lum  festum  beatorum  Crespini  et  Crespiniani  proximum,  tantum  quantum 
fuerit  peccunie  in  boyta  dicte  confratrie;  et  inde,  anno  quolibet  in  dicto 
festo,  tantum  quantum  fuerit  in  dicta  boyta,  donec  et  quousque  fuerit 
eidem  magistro  Desiderio  de  dicta  summa  intègre  satisfactum.  .  .  Actum 
Tholoni ,  in  parvo  reffectorio  dicti  convenlus  Predicatorum ...  Et  ego  Ja- 
cobus  Pavesii,  notarius  etc. 

(Arch.  du  Var,  K.  679,  fol.  1  '11.  Protoc.  de  Jacques  Pavé'».) 


^  'r2  — 
XX 

RANNIÈRE  DK   LA  CONFUl^RIE  DU  CORPUS  DOMFNI. 

1029,  '.'.3  novcnil)ro. 
Prrtiinii  fncliim  jiro  veiirrnhili  cnnjrtitrin  Corpnrl.s  ('.lirisli  ririltitis  Thnhni. 

Aniio  Incanialionis  Domiiii  mv^wix  c!  dio,  wii  iiiensis  noveiiihi'is.  No- 
lum  sit  elc, ..  quoil  lioiionibilos  viri  in;i{>islri  Hoiioraliis  Mariai  et  Manuel 
Garnerii,  civitatis  Thoioni,  priores  et  eo  noiuine  dévote  confratrie  Gorporis 
Ghrisliecclesiecatliodralis  civilatis  Thoioni, gratis  etc.,  dicto  noniinedede- 
rmit,  Iradiderunt,  concesseriint  ail  i)reliuni  l'actuin,  ot  litullo  pretii  i'acli, 
iiiagistvoPelro  Capioni,  loci  doSonieyi'fi,  presouti,  ad  construendum  quam- 
dani  ipsius  confratrie  handeriani,  modo  et  forma,  ac  sub  pactis  ol  conven- 
lionil)U8  inferius  in  sermone  vidgari  descriptis,  de  ipsarum  partium  con- 
sensn. 

Premierament,  es  tengiit  lodich  Pierres  Quapion  de  far  dous  anges  en 
chascuna  banda,  lenent  ung  calici  en  leur  man;  d'autour  de  très  pals  de 
franc,  despueis  la  diadenia  jnsipies  als  pies:  et  las  allas  dels  diclis  anges 
seran  ondeiadas,  et  de  seda.  —  Item,  l'ara  lodich  meslre  Quajiion  lo  ca- 
lissrd'or,  et  l'ostia  d'argent:  las  diademas'"'  dels  anges,  d'or  dornien:  las 
lezieras  de  las  manchas  et  del  collet,  et  del  fons  de  l'auba,  d'or  dormen;  et 
lo  demourant  fournida  de  seda,  talla  coîua  convendva  a  l'obro.  —  Item, 
fara  en  chascuna  banda  dous  escussnns,  videlicet,  ung  de  las  armas  del 
rey.  et  l'autre  de  las  armas  de  la  présent  cieutat,  de  la  grandeur  do  aqucllas 
que  son  en  la  capella  de  ladicha  confreria  :  et  fara  lo  champ  de  las  armas 
df  Indicha  villa,  de  azur,  et  la  croux,  d'argent.  -^  Item,  soran  (engus  lous 
dichs  prieux  de  avor  lo  taiïelas  ho  danuis  neccessari,  als  despens  de  ladicha 
confraria,  et  lodich  mestie  Quapion  pausar  ladicha  bandiera  sua  lodich 
taffetas,  bon  et  deguflanienl ,  a  sous  dospens.  — ■  Item,  j)romet  sourtir 
ladicha  obra  d'ayssit  a  Pascas  |)rochanament  venent,  et  inlorim,  j)0ui'tpr  a 
Tholon,  a  sous  desjiens.  —  El  pro  satisfacliotie  premissorum ,  dictidnmini 
priores,  dictis  nominibus,  eidem  solvere  promiserimt  scula  solis  sex,  incon- 
tin«?nli  recopta  ipsa  banderia ,  modo  et  forma  prescriptis.  Promil  tentes  etc. . . 
Acium  Tiioloni  in  apotlieca  moi  notarii.  .  .  VX  ejjo  Marciis  Salvaloris, 
notarius,  etc. 

(Arcli.  (lu  Var.  K.  "jhh,  foi.  ÎÎ79.  Proloc.  de  Marc  Siilvatoris.) 

'•'  Cp  idoI.  l'St  orcit  par  deux  fois  diednmn. 


—  ^3  — 
XXI 

JOOEIR  DE  TAMBOURIN   ET  DE  GALOUBET  À  TOULON. 
1532,  8  janvier. 

Conventio  inter  man-istrum  Petrum  Dioum'i ,  islrionem,  parte  ex  itno,  et 
Nicolnum  Marini ,  Johnnncm  de  Clitsa,  et  Stephanum  Royciit,  parte  ex 
altéra. 

Anno  et  die  preniissis.  Notum  sit  etc. ..  quotl  magister  Petrus  Dionisii, 
barbitonsor  et  istrio,  taborin,  habitator  civitatis  Tboloni,  parte  ex  iina, 
et  magister  Nicoiaus  Marini,  calsaterius,  Jobannes  de  Giusa,  lignilabor, 
et  Stepbanus  Royerius,  barbitonsor  dicte  civitatis  Tboloni,  omnes  shnul.  .  . , 
parte  ex  altéra,  gratis  etc.,  per  se  et  suos  etc.,  convenerunt  ut  sequilur. 

In  priniis  enim  convenerunt.  .  .  quod  dictus  Dionisii  teneatur  et  debeat 
sonare  cum  listuia  et  taborino,  singulis  diebus  dominicis  et  festiscolibilibus, 
bine  ad  Cai'nisprivium  proximum,  et  etiam  diebus  aliis  non  festivis,  duran- 
libus  quindecira  diebus  proxiniis  dicto  Garnisprivio ,  incluso  die  ullimo 
ipsius  Carnisprivii;  scilicet,  siunpto  prandio  et  sumpta  sena  juxta  soiitum, 
in  doniibus  indicandis ,  usque  ad  decimam  boram  noctis  ;  et  tribus  diebus 
ultiniis  ipsius  Carnisprivii,  usque  ad  mediam  uoctem,  et  ad  inceni  diei 
seque.ntis,  si  opus  sit  et  amorum  nécessitas  suadeat.  •—  Item,  convene-- 
runt.  .  ,  quod  dictus  Dionisii  teneatui"  et  debeat  sonare  cum  fistulg  et  tabo- 
rino, etiam  in  friscis  sive  moresquis  fiendis  per  quascumque  personas, 
citra  tamen.  obmissionem  dansarimi  temporibus  permissis  saltpri  solitis:  et 
quod  dimidia  consecutionis  salisfactionis  dictarum  friscarum  sit  ipsorura 
Marini  de  Glusa  et  Royerii,  et  alia  dimidia  ipsius  Dionisii,  Déclarantes 
quod  si  ipsi,  aut  aliquis  abus  de  eorum  societate  et  trayn  vellet  facere 
moriscas,  qaod  ajiis  non  existentibus  de  eorum  societate  preferanlur:  et 
quod  teneantur  solvere  ipsi  Dionisii  dimicbam  partem  talis  sonatiouis, 
sive  laboris,  -^  Item,  convenerunt  quod  dicti  Marini,  de  Glusa  et  Royerii 
teneantur  eidem  Dionisii  dare  panem ,  vinum  et  obsonia  pi'o  merendando , 
singulis  diebus  quibus  sonabit,  aut  illorum  loco,  grossum  ununi  quolibet 
die. . —  Item ,  convenerunt  quod  dicti  Marini ,  de  Glusa  et  Royerii  teneantur 
et  debeant  eidem  Dionisii  dare  et  solvere  pro  laboribus  preraissis,  ultra  pre- 
missa,  pro  toto  dicto  tempore,  floreaos  sex,  prout  et  ita  facere  promiae- 
runt.  .,  ut  sequitur,  videlicet,  nunc  incontinenti  florenos  duos,  rpios  dic- 
tus Dionisii  confessus  fujt  se  babuisse  et  récépissé .  .  ;  et  bine  ad  quiudecini 
dies  proxiinos,  totidem,  videlicet  alios  florenos  duos:  et  die  jo vis  Garnis^ 
privii  proximi ,  de  mane ,  restantes  duos  florenos ,  iu  pecuuia  etc. . .  —  Item 
etiam  convenerunt  quod  ultra  premissa,  dictus  Dionisii  teneatur  sonare 
unain  aubatam,  singulis  diebus,  pro  illo  qui  tali  die  faciet  traynum,  sive 


—  M\  — 

l);iiii|iioliiiii ,  sine  alia  satislactione.  .  .  Vcliiin  Tlioloni,  in  appothoca  «lonnis 
moi  notarii  |)nl)li(i.  .  .  Kl  ego  Jolianncs  Pjucsii  noiarins. 

(Arcli.  (lu  Vni',  E.  7-H1,  fol.  .'{87.  IVdIoc.  do  Jean  Pavés.) 

XXII 

PORTES  SCL'LPTKES   l'()UI\  I,  \   CHANDT.   KNTHKIC    OI:    r.A   CATHKDU  Vl.i:   l)K  TOULON. 

15."5'J,  3:!  avril. 

Prrriimi  fartum  vcucmhili  rapilidn  Tlm/nnciisi  et  inagistio  Ilonoralo  de  Clusa , 
lignifabro  Tholoni. 

\iHio  et  (lie  pieniissis.  Notuni  sit  etc.,  quorl  congreg'ali  capilulariter  in 
loco  sul)sci-i|)to  r(>\erendi  venerabilesque  et  egregii  viri  dominus  Anthonius 
Pavesii,  saci'ista.  Androas  Ricardi.  prccenlor,  Joliannes  do  la  l^anda,  Svnion 
Moteti  ol  Anthonius  Toniacii,  canonici  venciabilis  ecclcsie  calhedralis  Tho- 
lonensis,  capitulantes  et  capilulum  tenenles,  gratis  etc.,  dederunt  ad  pre- 
tium  factum  raagistro  Honorato  de  (liusa  lignifabro  Tholoni,  presenti  etc., 
ad  construeiidum  opus  infrasciipluni,  super  quo  convenerunt  ut  sequitur. 

In  priniis  onini .  convenerunt...  quod  magistor  Honoratus  de  Glusa 
teneatur  et  debeat  construere  portas  do  nuce  in  magna  intrala,  bene  et 
decenter  scissas  et  scultas,  a  colombotas  relevades  a  niiege  bosse,  juxta 
|)orcfra(aratn  in  |)apiro  dcpictam,  videlicet,  a  latere  dicto  porfracture,  in 
(pio  est  ipsa  portractura  magisonusta,  obragio  a  l'antiipie;  cl  in  parte  su- 
periori  earuindem  portarum  etiam  sculpere,  videlicet,  in  alia  earumdem 
la  Nuntiada,  et  in  alia  Angelum  ,  more  solito,  a  miege  bosse,  prout  supra; 
et  hoc,  suis  ipsius  de  Clusa  propriis  sumplibus  et  expensis;  et  dictas  portas 
ponere  in  loco  suo,  et  suis  ipsius  de  Glusa  sumplibus.  —  Item,  convene- 
runt. .  .  quod  prefati  domini  et  capitulum  teneantur  et  dobeant  providero 
ipsi  de  Clusa  de  omni  lignamine,  ac  de  omnibus  ferramentis  pro  dicto 
opère  necessariis,  suis  ipsius  vonerabilis  Capiluli  sumplibus  ol  expensis. — 
Item,  convenerunt  quod  diclus  niagister  Honoratus  de  Clusa  teneatur  et 
debeat  facere  omnia  ad  dictum  opus  necossaria,  exceptis  tamen  lignamine 
et  leiramontis  predictis,  ac  exceplo  «piod  non  teneatur  ()onore  soram  nec 
pallamellas  dictarum  portarum;  ot  dictum  o[)us  bene  et  derenler  perfcctum 
rofldere,  hinc  ad  très  nienses  proximos  et  intérim.  —  Item,  convenerunt. . . 
(piod  pro  loto  opère  prediclo,  prefati  domini  et  Capilulum  teneantur  et  de- 
beant  eidem  niagistro  de  Clusa  dare,  solvere,  tradere,  solvere  et  realiter  ot 
cum  elTectu  expediro  florenos  quinquaginla  unum  nionoie  Provincie  etc., 
et  hoc,  illico  perfeclo  dicto  oporc;  in  pccuuia  etc..  Henunciantes  etc.. . 
Actum  Tholoni,  in  platea  ecclesie  cathedralis.  Testes,  magister  Petrus 
Claporii  de  Sancto  Maximino,  Vincentius  de  dardana.  Et  ego  Johannes 
Pavesii,  notarius. 

(  Arrl).  firi  Vnr,  E.  7111,  fol.  .'{9  v°.  Protoc.  do  Jean  Pavés.) 


—  Zi5  — 
XXIII 

CONVENTION   l'ASSÉE   AVIX  DES  MÉmÎTRIERS. 

1536,  1  5  janviei". 
Promissio  pro  nohili  Johanne  Francisco  Moteti,  civitatis  Tholont, 

Dicta  die  décima  quinta  januarii,  Notum  sit  etc..  quod  magistri  Lau- 
renlius  Seilhans ,  ville  Insuie  Veneyssini ,  Petius  Ti'adieu ,  de  Castro 
Reynardo,  et  Antlionius  Belloni ,  ioci  de  Chabeau,  bona  fide  etc. . ,  per  se  et 
suos  etc..  promiserunt  et  convenerunt  nobili  Johauni  Francisco  Moteti,  ci- 
vitatis Thoioni,  presenti  etc.,  medio  summe  subscripte,  eidem  Moteti  ser- 
vire,  bene  et  décanter,  juxta  et  secunduin  pacta  inferius  sermone  vuigari. . . 
descripta ,  hinc  ad  diem  primam  Gadi-agesime  proxime. 

Premierament,  lous  dichs  Seihan,  Tradieu,  Bellon,  menestriers ,  seran 
tengus  tous  très  ensemble,  servir  a  las  dansas,  sive  toucar,  d'ayssi  al  pre- 
mier joiu't  de  Caremo  prochana,  tant  de  jourt  que  de  nuech,  bonté  voldra 
far  tocar  lodicb  Motet;  embe  lalla  condition,  que  tutos  fes  que  loucaran, 
lodicb  Motet  sie  tengut  lous  dichs  menestriers  defFrear,  ben  et  degudaraent, 
a  sous  despens.  —  Item,  es  de  pati  que  cant  lous  dichs  menestriers  aco- 
mensaran  de  sonnar  tous  lous  jom's,  lou  dich  Frances  Motet  lous  deia  nour- 
rir tous  lous  jours,  fins  al  dich  premier  jom-  de  Carema,  non  obstant  que 
non  sonnessan  sive  touquessan.  —  Item,  si  durant  lou  dich  temps,  lous 
dichs  menesti'iers  touquavan  a  fermadas ,  que  non  lem*  sie  rebatut  de  la 
soma  soutosci'icho ,  si  non  proportionablamant,  temps  per  temps. —  Item, 
(p,ie  toutas  las  adventuras  que  elous  auran,  sien  dels  dichs  menestriers.  — 
Et  pro  satisfaclione  premissa,  ultraque  sumptus  victuum  eorumdem  Sel- 
hans,  Bellon  et  Tradieu,  diclus  Johamies  Franciscus  Moteti,  gratis,  per  se 
et  suos,  dai-e  et  cum  effectu  expedire  promisit  eisdem  presentibus  etc.  ., 
florenos  sexaginta ,  quos  solvere  promisit  in  dicta  die  prima  Gadi'agesime 
proxime . . .  Actuni  Tholoui ,  in  aula  donius  heredum  Pollonie  Gauffrcde. 
Testes,  dominus  Anthonius  Facilis,  cannonicus,  Petrus  Aruulphi.  Et  ego 
Mai'cus  Salvatoris,  no(arius. 

(Arch.  du  Var,  E.  7^9,  loi.  .35o.  Protoc.  de  Marc  Salvatoris.) 

XXIV 

P.ABILLEJIEXT   DES  OP.GUES  DES  DOMINICAINS  DE   TOULON. 

1552.  q5  octol):e. 
Près  faict  pour  le  dévot  couvant  des  Jaccoiipins. 

Du  vingt  cinquiesme  d'octobre.  Sçaicheni  tous  que  congregcz  capitulaire- 
ment  au  lieu  que  desooubz  révérend  et  devotz  religieux  niestre  Guilh;mme  de 


—  /i6  — 

Rosoo,  dortonr  on  sacn'o  thonlooio,  prioiir  modonif  du  rnnvnnl  dos  Kroros 
Proschcurs  de  Tlioulon,  IVoies  Maixiinin  Hiuni,  Honorât  Uaysson,  Marin 
Pauuon ,  Jacques  Beslre,  Jacques  Baudon  et  Jacques  Arligue,  convenluaulx 
dudicl  convcnl.àson  do  ciocho,  pour  colohralinn  do  ce  contract,  et  pour 
evidenfo  docoralion  do  l'oj>iis(>  dudici  couvant,  tous  unanimoment,  losdicts 
relifjioux  avec  licence  dudict  prieur,  et  icelluy  prieui-  avec  bon  plesir  des- 
dicls  rolioioux,  ont  bailho  à  pios  laict ,  et  par  lillre  d'icelluy,  à  mestre 
Piono  (larnori,  organiste  dudicl  Tlioulon,  piosent  et  acceptant,  pour  luy 
et  les  siens,  assavoyr  :  à  robilher  les  orgues  dudict  couvant ,  et  icelluy  re- 
duyre  et  mètre  bon  et  suffizaat;  aussi  kiy  nielre  uug  Iramblant  davantage, 
et  construire  Iroys  soufflés,  sive  bouges,  en  la  manière  moderne.  Et  sera 
tenu  ledict  Garnier  fournir  tout  ce  que  sera  nécessaire  à  ces  despans.  Et 
sera  tenu  ledict  couvant  dolTréer,  durant  la  facture  dudict  près  faict ,  icelluy 
Pierre  Garneri  et  son  serviteur  dans  ledict  convant,  et  par  l'espace  de  deux 
movs  et  domy,  et  luy  provoyr  do  une  chambre,  kiy  bailler  huylle  et  lict, 
boys  et  chandelles  pour  sauder,  et  cuiller  pour  reiïondre  le  plonp.  Lequel 
près  faict  sera  tenu  ledict  Garneri  sourlir  bien  et  deueraent,  et  dans  deux 
moys  et  demy  à  compter  du  jour  qu'il  commausera  dicte  facture.  Et  sera 
tenu  de  faire  bon  et  valable  lesdictz  orgues  par  l'espace  de  ung  an  et  trois 
jours,  à  compter  du  jour  que  dict  près  faict  sera  parachevé.  Et  la  et  quant 
par  rapport  demaistres  experlz  feust  dict  ladicte  besongne  n'estre  deuement 
faicte,  allers  sera  tenu  dicte  facture  desmonter,  et  à  ces  propres  despans 
habilher  bien  et  deueinent.  Et  ledict  près  faict  a  promis  sourtir,  comme 
dict  est,  pour  et  moyennant  quatorze  escns  sol;  desquelz,  en  déduction, 
en  a  receu ,  en  présences  de  moy  notaire  et  tesmoingz  soubz  escriptz ,  six 
escus,  desquelz  a  quicté  ledict  convant,  avec  pache  de  n'en  faire  jamais 
demande;  et  les  huict  escus  de  reste  ont  promis,  eudict  nom,  lui  Ibrnir, 
incontinent  parachevée  dicte  facture.  A  esté  pache,  que  s'il  esloit  besoing 
croislre  la  tribune,  ou  bien  concaver  la  murailhe,  pour  logei-  les  bouges, 
iedict  convant  sera  tenu  supporter  ladicte  déclaration.  .  .  Faict  et  publié 
par  moy  notaire  soubsigné,  audict  Tholon,  dans  ie  grand  reffecloire  dudict 
convant. 

(Arcli.  du  Var,  E.  75/1,  fol.  l'ii.  Protor.  de  Mar.'  Salvaloris.) 

XXV 

RECONSTRtCTlON  Dli   LA   CIIAPKLLE  DE  NOTI'.E-D A,MK  D'ilUMII.ri'K. 

1561 ,  19  février. 
Pris  faicl  pour  les  prieurs  des  Hntus  de  J^oslrc  Dame  de  Tlioulon. 

Du  Mx"  do  febvrier.  Frère  Jehan  Lambert,  Hugues  et  Piones  Fran- 
co\s,  prieur  des  Batus,  Irères  Nicolas  Foi'uier,  Jelian  Anllioine  Julian , 
Jehan  Chochon  et  Jehan  Alardon,  tous  enseiid)le  el  chascun  [)our  le  tout. 


—  kl  — 

tant  en  leur  nom  que  des  autres  frères  Batus  leurs  coiDpaignous,  ont 
bailhé  à  pris  faict  à  Salvador  GeoflTroy,  maçon  dudict  Thouion,  présent,  à 
liaulser  et  faire  une  crotte  à  leur  casète  de  Nostre  Dame  d'Humilité,  hors 
les  murs  dudicl  Tlioulon;  aux  paches  ensuyvoutz.  C'est  que  ledirt  Salvador 
Geodroy  sera  tenu,  du  quartier  de  midy  de  ladicte  quasète,  asseurer  les 
nmrailhes  de  troys  partz ,  assavoyr,  du  quartier  de  levant,  acomenser  le 
fondement,  ainsi  que  a  ja  esté  cave,  et  du  quartier  de  midy  continuer  la 
murailhe  ja  acomensée,  et  de  ponent,  acomenser  le  fondement,  ainsi  que 
a  ja  esté  cave.  Et  les  dictes  troys  murailhes  haulser,  de  la  espesseur  que 
sera  de  besoing,  de  la  aulteur  que  sont  les  muraillies  de  ladicte  quassete. 
Sur  les  dictes  murailhes  fera  une  crote ,  de  la  aulteur  et  fasson  que  est  la 
crote  faicte  à  la  dicte  quassete;  et  icelle  croie  joindra  à  l'ai'c  de  pierre  qu'est 
en  ladicte  quasète.  Et  lesdictes  murailhe  et  crote  fera  bonnes  et  suffisantes, 
le  tout  à  diche  et  cognoissence  de  gens  espertz.  Et  ladicte  crotte  couvrira  de 
teules ,  bien  et  deuemeut.  —  Et  pour  faù'e  ladicte  facture  lesdicts  prieurs 
et  Baslus  seront  tenus  fornir  audict  Salvador  Geoffroy  le  mortier,  pierres 
et  tout  ce  que  iuy  sera  nécessaire  pour  ce  faire,  sur  le  lieu,  hormis  de  esta- 
gieres  et  cindres,  et  mains  hobres,  que  ledict  Geoffroy  aura  et  fornira  a 
ses  despens.  —  Et  pour  ledict  pris  faict,  ilz  seront  tenus  payer  audict 
Geoffroy  unzes  escus  d'or  d'Italie,  comme  s'ensuyt:  assavoir,  dimenche  pro- 
chain cinq  escus,  et  le  demeurant,  à  la  fin  de  ladicte  facture.  Et  lesdictz 
prieurs  et  frères  seront  tenus  iuy  bailler  les  teules,  sur  le  heu.  Et  ledict 
Geoffroy  sera  tenu  avoyr  achepvé  ladicte  facture ,  d'icy  à  la  feste  des  Ra- 
meaulx.  Promettanlz  etc..  Obligeantz.  .  .  Faict  à  la  boutique  de  Paulet 
Roche. 

(Arch.  du  Var,  E.  7()8,  loi.  7^4  v°.  Protoc.  de  Michel  Cabasson.) 


CACHETTE   DE   FONDEUR 

DE   LÀGE   DU   BRONZE, 

À  BAUTARÈS,  PRÈS  PÉRET  (HÉRAULT). 

Communication  de  M.  (iazalis  de  Foiidoiice. 


Dans  le  coinanl  du  mois  de  septembre  i8()5,  iM\I.  Jules  et  Jus- 
tinien  (lliabaud.  propriétaires  à  Pe'rel'^',  en  défonçant  un  terrain 
au  quarlier  de  Bautarès  pour  y  planter  une  vigne,  rencontrèrent, 
enfoui  assez  profondément  dans  le  sol,  un  grand  vase  en  poterie 
grossière  rempli  d'objets  de  bronze  qu'ils  recueillirent.  Informé 
de  cette  trouvaille  je  me  rendis  sur  les  lieux  au  mois  d'octobre  et 
je  pus  acquérir  Ions  les  objets  qui  la  composaient. 

Ce  dépôt  est  la  quatrième  cachette  de  fondeur  de  l'âge  du  bronze 
trouvée  dans  le  département  de  l'Hérault  et  la  plus  importante  par 
le  nombre  d'objets  (pii  la  composaient.  C'est  à  tort  que  l'on  donne 
le  plus  souvent  à  ces  petits  dépôts  le  nom  de  fonderies.  Celui  de 
cachette  de  fondeur  me  paraît  seul  leur  être  approprié.  On  ne 
pourrait  appeler  fonderie  que  le  lieu  même  où  était  établi  l'atelier 
permanent  ou  passager  du  fondeur.  On  devrait  donc  trouver  dans 
ces  gisements,  en  même  temps  que  les  nuitières  destinées  à  être 
fondues,  les  outils  nécessaires  à  Tindustrie  du  fondeur,  moules, 
creusets,  etc.,  ainsi  que  des  traces  de  foyer. 

Or  il  n'en  est  pas  ainsi.  On  n'y  trouve  guère  que  des  matières 
soigneusement  ensevelies  en  terre  comme  pour  les  y  cacher  et,  très 
accidentellement,  quehjue  valve  de  moule  peut-être  hors  d'usage. 
C'était  donc  bien  plus  sûrement  des  dépôts  que  les  fondeurs  ambu- 
lants, trop  chargés  de  matières  pesantes,  conliaient  à  la  terre  pour 
les  retrouve!-  à  une  prochaine  toiirni'c.  Le  nom  de  cachette  est  donc 
bien  celui  (|ui  leur  convient. 

"'    (ioiiiimmr  du  cjhiIoii  de  Monlajjiiar ,  arrondissoiiieiil  de  Bt'zicrs. 


—  /i9  — 

Le  vase  trouvé  à  Bautarès  était  une  sorte  de  grande  marmite  en 
poterie  grossière  de  8  millimètres  d'épaisseur,  noir,  avec  une  légère 
couche  à  peine  rougie  à  l'extérieur,  par  conséquent  très  peu  cuit.  Il 
tomba  en  morceaux  entre  les  mains  de  MM.  Ghabaud  lorsqu'ils  vou- 
lurent le  sortir  de  terre.  Il  était  recouvert  d'une  pierre  plate,  d'une 
nature  tout  à  fait  différente  de  celle  des  roches  de  Bautarès.  C'était 
une  sorte  de  dalle  qui  avait  dû  être  tirée  du  quartier  de  l'Arnède, 
dans  la  commune  de  Fontes. 

Le  poids  total  des  bronzes  de  Bautarès  est  de  98,835  grammes, 
sur  lesquels  io,4oo  grammes  de  lingots  en  28  morceaux  et 
18, 635  grammes  d'objets  divers  :  haches,  bracelets,  objets  d'orne- 
ment, d'armement  et  de  travail. 

HACHES. 

Les  vestiges  de  cette  catégorie  consistent  en  'y  5  haches  à  douille 
et  9  fragments  se  subdivisant  en  plusieurs  types  qui  se  groupent 
dans  deux  séries  : 

1°    HACHES  À  DOUILLE  CARREE. 

8  haches  à  douille  carrée,  avec  renflement  en  bourrelet  dans  le 
haut,  sans  anneau,  et  3o  avec  anneau.  Dans  quelques-unes,  les 
deux  faces  latérales  affectent  une  tendance  à  être  brisées  sur  le 
milieu,  de  façon  à  donner  à  la  section  de  la  douille  une  forme 
hexagonale.  Sur  une  seule,  le  tranchant  est  très  développé  et  élargi 
des  deux  côtés,  dans  le  genre  du  tranchant  d'une  hache  à  douille 
ronde  dont  il  sera  parlé  plus  loin. 

2  haches  avec  double  bourrelet  dans  le  haut,  sans  anneau,  et  5 
avec  anneau. 

1  hache  avec  triple  bourrelet  dans  le  haut,  avec  anneau. 

1  hache  avec  un  seul  bourrelet  et  anneau,  présentant  sur  les 
faces  deux  mamelons  terminant  les  arêtes. 

1  hache  avec  un  seul  bourrelet  et  anneau,  présentant  sur  une 
des  faces  une  côte  longitudinale,  partant  du  bourrelet  et  se  termi- 
nant au  tiers  de  la  hauteur  de  la  hache  par  un  cercle. 

3  haches  avec  un  seul  bourrelet  et  anneau,  présentant  sur  les 
faces  trois  côtes  partant  du  bourrelet  et  se  terminant  au  tiers  de  la 
hauteur  par  une  goutte;  k  avec  cinq  côtes;  2  avec  cinq  côtes  et 
double  bourrelet. 

Abchéologie.  a 


—  50  — 

Celle  orueiuenlalion  à  côtes  avec  goutles  su  lelrouve  en  Bj-elagne 
el  dans  le  comte'  de  Suiïblk  en  Angleterre. 

Les  9  IVaginenls  de  haches  appartiennent  tous  à  la  classe  à 
douille  carre'e.  Ce  sont  deux  exlre'mités  supérieures  à  un  bourrelet 
et  anneau  el  7  tranchants. 


2°    IIACUES  A   DOUILLK  RONDE. 

5  haches  à  douille  ronde,  avec  un  bourrelet  dans  le  haut,  sans 
anneau;  12  avec  anneau. 

1  hache  semblable,  avec  anneau,  dont  le  tranchant  est  très  déve- 
loppe' à  droite  et  à  gauche,  de  façon  à  doubler  presque  sa  largeur 
naturelle. 

Ce  sont  donc  86  haches  à  douille  qui  sont  représentées  dans  le 
dépôt  de  Bautarès,  savoir  66  à  douille  carre'e  et  1 1  à  douille  ronde. 

BRACELETS. 

1°    BRACELETS  MASSIFS. 

1  bracelet  massif  à  tige  ronde,  dont  la  décoration  consiste  en 
8k  anneaux  alternativement  unis  et  striés  dans  le  sens  de  la  largeur 
du  bracelet. 

1  fragment  du  même  genre. 

13  morceaux  de  bracelets  massifs  à  section  ronde,  présentant 
différents  motifs  de  décoration  linéaire,  chevrons,  dents  de 
loup,  etc. 

2°    BRACELETS  CREUX. 

6  morceaux  de  grands  bracelets,  à  section  angulaire  ouverte  vers 
l'intérieur,  avec  différents  motifs  d'ornementation  au  trait,  che- 
vrons, dents  de  loup,  etc.  Ces  bracelets  devaient  offrir  une  certaine 
analogie  avec  ceux  de  Réalon,  mais  leur  dos  était  à  arête  vive  au 
lieu  d'être  rond. 

Un  fragment  de  bracelet,  ruban  à  carène,  offrant  une  grande 
analogie  avec  un  bracelet  de  Réalon,  mais  plus  étroit. 


51   — 


ARMES. 


Une  douille  ou  extrémité  inférieure  d'une  pointe  de  lance. 

2  talons  de  lance  coniques,  absolument  semblables  à  celui  de 
îlieux-Mérinville,  qui  est  au  musée  de  Narbonne  (^'. 

1  mancbe  de  couteau  plat  avec  épaississement  tout  autour,  oiné 
de  cbevrons. 

APPLIQUES. 

Une  sorte  d'applique  en  forme  de  losange,  incurvée,  percée  aux 
quatre  angles  de  trous  pour  la  fixer. 

5  plaques  en  forme  de  trapèze,  portant  dans  la  partie  étroite 
deux  appendices  latéraux  qui  se  repliaient  pour  envelopper  l'objet 
sur  lequel  elles  devaient  être  placées. 

OUTILS  ET  MÉTALLURGIE. 

1  ciseau  à  douille  carrée ,  sans  anneau. 

1  valve  de  moule  en  bronze.  Les  moules  en  bronze  sont  assez 
rares.  On  en  cite  pourtant  quelques-uns  dans  la  vallée  du  Rhône, 
en  Suisse,  en  Allemagne,  dans  les  Iles  Britanniques,  dans  les  pays 
Scandinaves.  La  valve  de  Bautarès  appartenait  sans  doute  à  un 
moule  à  valves  inégales,  dont  il  était  la  moins  profonde,  ce  qui  fait 
qu  il  ne  m'a  pas  été  possible  de  reconnaître  au  moulage  de  quel 
objet  il  était  affecté. 

6  fragments  d'une  sorte  de  baguette  demi-ronde,  dont  l'un  pré- 
sente l'épaississement  et  l'évasement  d'un  culot.  La  destination  de 
ces  morceaux  est  assez  difficile  à  préciser.  Peut-être  sont-ce  de 
simples  lingots  ou  des  résidus  de  fabrication. 

Enfin,  dans  la  catégorie  des  objets  qui  se  rattachent  à  l'industrie 
du  fondeur  viennent  prendre  place  naturellement  les  2 3  jnorceaux 
de  lingots  bruts  qui  complètent  le  dépôt  de  Bautarès.  Ces  lingots 
paraissent  avoir  été  coulés  simplement  dans  un  creux,  en  forme  de 
cuvette  peu  profonde,  fait  dans  la  terre,  de  façon  à  donner  des  gâ- 
teaux plus  ou  moins  compacts  et  épais,  amincis  sur  les  bords. 

Les  bracelets  et  presque  tous  les  autres  objets  que  je  viens  de 
mentionner  après  ceux-ci  sont  des  fragments  d'objets  rompus  ou 


'')   Mortiiiet,  Musée  préhistorique ,  pi.  LXXXIII,  ilij.  253. 


f^o 


(les  objets  hors  dusagc,  recueiliis  pai*  nolie  tondeur  ambulant  au 
cours  de  sa  lourne'e,  pour  en  utiliser  la  matière.  Il  n'en  est  pas  ab- 
solument ainsi  des  haches. La  moitié  seulement  de  celles-ci,  et  dans 
ce  nombre  il  faut  compter  les  9  fragments,  sont  des  haches  endom- 
ma'jées  ou  hors  d'usage.  Toutes  les  autres,  c'est-à-dire  Uo  sur  8i, 
sont  des  haches  qui  sont  mal  venues  au  moulage  et  qui,  ne  pouvant 
être  livrées  ainsi  au  client,  devaient  repasser  par  le  creuset. 

A  quoi  laut-il  attribuer  cette  grande  proportion  de  haches  mal 
fabriquées?  On  pourrait  se  demander  si  elle  ne  tiendrait  pas  à  un 
état  encore  peu  avancé  de  l'industrie  du  fondeur,  dans  lequel  les 
opérateurs  n'étaient  pas  absolument  sûrs  de  leurs  procédés  et  de 
leur  tour  de  main,  si  elle  a^it  été  déjà  signalée  dans  d'autres  gise- 
mQnt<  analogues.  Mais  je  né  sache  pas  iju'il  en  ait  été  ainsi,  et  je 
crois  plutôt  qu'il  s'agit  ici  d'un  cas  particulier  et  que  le  vase  de 
Bautarès  renfermait  le  dépôt  d'un  débutant,  (uicore  malhabile  dans 
son  art.  La  valve  de  moule  est  elle-même  empâtée  et  montre  (|ue 
l'ouvrier  qui  s'en  est  servi  ne  savait  pas  préparer  son  moule  de  façon 
à  empêcher  les  adhérences  du  métal  qui  y  était  coulé. 

Les  haches  à  douille  carrée,  très  communes  dans  le  nord  et  le 
nord-ouest  delà  France,  étaient  presque  inconnues  jusqu'à  ces  der- 
nières années  dans  le  sud-est,  à  tel  point  que  M.  Chantre,  rencon- 
trant dans  les  musées  quelques  exemplaires  de  ces  haches  donnés 
comme  provenant  de  localités  du  bassin  du  Rhône,  met  en  doute 
ces  provenances,  rc Comme  il  n'en  a  jamais  été  observé,  dit-il,  dans 
des  stations  ou  des  ensembles  tels  que  les  palalittes,  les  trésors  ou 
les  fonderies,  je  crois  (pie  les  exemi)laires  ci-dessus  indiqués  pro- 
viennent de  la  Bretagne  et  des  Côles-du-Noid.'''- 

La  trouvaille  de  Bautarès  ne  permet  plus  de  mettre  en  doute 
l'origine  méridionale  de  ces  haches.  Les  haches  à  douille  carrée 
sont  ici  en  grand  nombre,  et  leur  ensemble  présente  cette  particu- 
arité  de  fournir  à  la  fois  des  exemplaires  absolument  carrés  et 
d'autres  plus  ou  moins  déformés,  reliant  à  la  série  des  j)remières 
ces  quelques  haches  de  la  vallée  du  llhône,  dont  M.  Chantre  dit 
qu'ron  en  rencontre  ce[)endant  dans  cette  région  dont  les  douilles 
ne  sont  pas  complètement  circulaires,  sans  être  carrées,  w  A  cause 
du  passage  insensible  de  la  forme  franchement  carrée  à  ces  formes 
déformées,  je  crois  (jue  celles-ci  doivent  être  rattachées,  comme  je 
Tai  fait,  au  type  à  douille  carrée. 

Cazaus  dk  Fondouce. 


CONSIGNATION  D'ARMES  ITALIENNES 

À    LYON,    EN    1561, 

PAR  M.  J.-B.  GIRALD, 

Conservateur  du  Musée  archéologique  de  ia  ville  de  Lyon. 


Entre  deux  larges  voies  navigables  et  sur  la  grande  route  de 
ritalie,  Lyon,  par  son  ge'nie  commercial,  ses  banquiers  universels, 
ses  quatre  foires  annuelles  célèbres  dans  toute  la  clire'tiente' ,  s'ëlait 
maintenu  place  d'e'cbange  de  premier  ordre,  et  surtout  point  de 
pénétration  éminemment  favorable  à  la  diffusion  des  produits  ap- 
portes par  le  commerce  transalpin.  Parmi  les  nombreux  e'trangers 
qui  avaient  leurs  comptoirs  sur  la  rive  droite  de  la  Saône,  entre 
le  port  Saint-Paul  et  le  cloître  emmuré  des  chanoines  comtes  de 
Lyon,  un  certain  Stefano  Mucio,  citoyen  milanais,  se  livrait  à 
rimportation  des  armes  italiennes.  Ce  commerce  paraît  avoir  été 
largement  rémunérateur  si  nous  en  jugeons  d'après  les  corselets  et 
les  morions  qui  armaient  les  bandes  de  M''  de  Strozzi  (^). 

Pour  faciliter  Técoulement  de  sa  marchandise,  notre  intelligent 
Lombard  r:  estimant  que  ledit  Genoud  faisant  profession  de  vendre 
armes,  et  qui  estoit  regnicole  et  habitant  de  laditte  ville,  auroit 
plus  de  faveur  que  lui  qui  estoit  estrangierw,  lui  en  avait  fait  la 
vente  pour  la  somme  de  9,18/1  livres  i5  sois  tournois;  mais  cette 
vente  était  fictive  tr  et  combien  que  laditte  vente  ait  esté  ainsi  faicto, 
la  vérité  fut  que  ledit  Genoud  n'estoit  que  commissaire  pour  vendre 
lesdittes  armes  ;  et  que  pour  ce  fère,  ledit  de  Mussiz  lui  eust  promis 
ung  sol  pour  livre  [soit  5  0/0]  de  provisions  de  ce  quil  en  ven- 
doyt,  et  luy  rendre  et  payer  tous  les  fraiz  qu'il  feroit,  tant  pour 
le  nettoiage  et  fourbissure  de  ses  armes  que  pour  le  rabillage  et 
garde  d'icellesn.  C'est  le  genre  d'opération  qui,  sans  avoir  besoin 

''^  Cf.  Brantôme,  Couro  tels  frarois.  .  .  p.  6/19,  éd.  Buclion. 


—  5^1  — 

(1  altérer  la  vi'rilô  eu  recourant  à  une  vente  simulée,  s'exerce  cou- 
ramment aujourd'hui  sous  le  nom  de  consifjnalion. 

D'après  l'acte  ])assé  en  lôGi  ])ar  le  notaire  Claude  Marcliant, 
la  marchandise  consignée  chez  l'armurier  Genoud  comprend  un 
large  assortiment  d'armures  pour  hommes  de  pied  et  cavaliers. 
Avec  la  plus  grande  partie  des  280  corselets  garnis  et  les  i,o5o  mo- 
rions,  il  y  a  de  quoi  équiper  un  joli  noyau  d'inlanlerie,  sans  ou- 
blier les  ollîciers  qui  peuvent  choisir  parmi  les  ff  morions  dorés  d'or 
de  teuille,  les  corsellels  gravés  bien  Ibiirnis  de  velours,  et  les  ron- 
delles gravées  ou  dorées  avec  leurs  franges  d'or  et  de  soier). 

Pour  être  moins  considérable  numériquement,  le  loi  des  harnais 
et  armures  d'homme  de  cheval  qui  sont  nécessairement  d'un  prix 
plus  élevé,  constitue  encore  un  stock  bien  lourni.  Dans  tout  cela, 
sauf  trois  hallebardes,  pas  une  seule  arme  blanche,  épée ,  dague 
ou  lance,  preuve  que  malgré  les  désordres  de  nos  guerres  civiles, 
les  martinets  savoisiens  et  dauphinois ''^  comme  (pialiti' et  quantité, 
su  (lisaient  quand  même  à  la  consommation  nationale  et  tenaient 
tète  à  la  concurrence  étrangère. 

Parmi  les  réflexions  que  nous  suggère  la  rédaction  de  M*'  Du 
Troncy,  nous  remarquons  l'expression  de  rrcorcellet  garni  n  qui 
s'entend  de  la  cuirasse  avec  ses  brassards,  gantelets,  cuisseaux  et 
harnais  de  tête,  soit  l'armure  défensive  complète.  Il  y  a  encore 
le  mot  ffscarpesïï  pour  solerets,  de  l'italien  scarpa  r  chaussure ^5,  et 
les  rspallellesrî  copiées  sur  l'acte  de  i56i,  qui  en  io63  sont 
transformées  en  cf  espaullettesn.  Dans  cet  arrangement  pour  solde, 
les  armes  rendues  à  de  Mussiz  sont  en  1res  petit  nombre;  leur 
écoulement  a  été  facile,  et  cela  n'a  pas  de  quoi  surprendre  quand 
nous  aurons  fait  connaître  les  procédés  de  nature  extra -com- 
merciale employés  par  la  plus  forte  clientèle  de  (îenoud.  Sur 
le  peu  qui  reste  invendu,  nous  devons  signaler  la  bufîe  d'homme 
d'armes  et  les  seize  bavettes.  Pas  un  seul  de  ces  objets  n'a  trouvé 
|)ieneur,  même  en  échange  d'un  simple  reçu;  on  peut  donc  dire 
(juevers  i56o,  ces  accessoires  défensifs  de  l'homme  d'armes  ne  sont 
])lus  en  faveur;  absolument  démodées,  la  salade  des  compagnies 
d'ordonnance  et  sa  rigide  bavière  fixée  au  plastron ''^)  sont  définiti- 
vement remplacées  par  l'armet  et  la  bourguignotte. 

"'  Pour  iiL-  parler  qiio  de  la  rc'ffion  du  Siid-Esl. 

''^  Les  salades  en  usajje  dont  il  jieut  encore  ùlre  question  sont  très  différentes 
de  la  jolie  pièce  de  forge  du  xv'  siècle.  Quant  h   notre  lox!e  évidemment  inspiré 


—  55  — 

Avant  de  franchir  le  cap  de  sa  liquidation ,  le  capital  marchan- 
dise confié  à  notre  rr  commissaire  regnicole75  donna  en  plein  contre 
un  e'cueil  qui  fit  une  trouée  brutale  dans  ses  œuvres  vives.  Cet  ac- 
cident hypoth«Hique,  notre  lombard  l'avait  escompté  :  rr  Prévoyant 
aussi  ledit  de  Mussiz  les  troubles  qui  se  descouvioient  dès  lors  et 
qui  bien  tost  après  survinrent w.  Le  baron  des  Adrets,  entré  par  sur- 
prise à  Lyon  dans  la  nuit  du  i"  mai  1662,  avait  agi  comme  en 
pays  conquis;  englobée  fatalement  dans  ce  tragique  e'pisode  de  nos 
discordes,  la  brillante  ferraille  militaire  des  fabriques  milanaises 
était  une  proie  trop  attrayante  pour  être  négligée,  aussi  Am.  Ge- 
noud  eut-il  le  dangereux  honneur  d'avoir  le  terrible  baron  et  ses 
lieutenants  pour  clients  obligatoires  et  probablement désin- 
téressés, car  on  lui  fit  des  billets  ou  ffcertifficalions^i  sur  le  règle- 
ment desquels  il  lui  fut  permis  d'avoir  plus  que  des  inquiétudes. 

Que  cette  affaire  un  peu  risquée  ait  donné  des  mécomptes  à 
Etienne  de  Mussiz,  nous  l'admettrons  volontiers,  mais  il  en  a  cer- 
tainement réussi  d'autrt^s  bien  meilleures,  et  beaucoup,  car  sa  for- 
tune a  marché  rapidement  '^).  N.  de  JNicoIay,  dans  sa  Desmption 
écrite  vers  1673  ^"-',  le  classe  comme  possédant  les  paroisses  de 
Morancé,  Civrieu,  Lozanne,  Chazay  d'Azergue  et  Dompmartin, 
rbons  pais  et  fertiles  à  bletz  et  vins,  qui  souloient  estre  à  l'abbé 
et  abbaye  d'Aisnay,  mais  à  présent  sont  possédés  par  le  sieur  Ste- 
phano  Mutio  qui  l'a  acquis  dudict  abbé  suivant  l'édict  du  Roy«.  Enfin 
en  1674,  c'est-à-dire  onze  ans  après  le  règlement  de  son  marché 
avec  le  petit  armurier  du  quartier  Saint-Paul  (2),  notre  Estienne  de 
Mussiz,  alias  Stefano  Mucio,  ci-devant  citoyen  milanais,  est  deven.u 
marquis  de  Vaulx  en  Velin,  conseiller  et  maître  ordinaire  do  Tholel 
du  roi  Charles  IX'*'.  Il  laisse  un  fils;  le  nom  subit  une  nouvelle 


de  l'italien,  nous  ferons  observer  que  depuis  longtemps  déjà  le  mot  celata  s'em- 
ployait couramment  au  delà  des  monts  pour  designer  l'armet,  ainsi  que  la  plu- 
part des  coiffures  de  guerre  protégeant  le  visage. 

■''  En  i56/i-i565  il  est  parmi  ceux  qui  ont  prêté  de  l'argent  à  la  ville.  {Arch. 
corn.,  CG  1118.)  —  En  1571,  la  somme  de  100  livres  à  laquelle  il  est  taxé  le 
range  au  nombre  des  gros  négociants  do  sa  nation.  [Ibxd.,  CC,  162.) 

■2)  Description  de  la  ville  de  Lyon  et  des  provinces  du  Lyonnais  et  Beaujolais; 
édil.  par  la  Société  de  topographie  historique  de  Lyon.  Lyon  1881,  p.  221. 

(')  Vers  i555,  Amy  Genou,  iburbisseur,  est  inscrit  dans  le  personnage  du  Gbapeau 
Rouge,  rue  des  Habergeries ?  sous  le  capitaine  contrôleur  Bonin.  {Arch.  corn.,  EE, 

198  IV.) 

'*^  Lettres  du  roi  Charles  IX  qui  érigent  la  terre  de  Vaulx  en  Velin .  .  .  etc.  {Inv. 


—  56  — 

transformation  :  Théritier  de  la  terre  de  Vaulx  en  Velin  qui  a  défî- 
nitiveiueut  repris  le  patronymique  italien  y  ajoute  la  particule 
française,  René  de  Mucio;  c'est  ainsi  du  moins  que  nous  le  trou- 
vons inscrit  dans  un  acte^''  enregistré  par  la  Chambre  des  Comptes 
de  Dauphiné. 

COPIE  DE  L'ACTE. 

Du  troiziesme  jour  de  mars  mil  cinq  cens  soixante  trois.  Comme  ainsi 
soit  que  le  quatorziesmo  jour  do  mars  mil  cinq  cens  soixante  ung ,  noble 
homme  Estienne  de  Mussis,  citoyen  milanoys  dem[eurajnt  à  Lyon,  ayt 
vendu,  remis  et  transporté  à  honorable  homme  Ame  Genou,  marchant 
armem"  audit  Lyon  : 

Deux  cens  corcelletz  blancs  tous  gm-nis  ; 

Item ,  ung  autre  corcellet  sans  brassatz  ni  gantelletz  ; 

Item,  septante  huict  aultres  corcelletz  blancs  tous  garniz  sauf  res[er]ve , 
cinquante  une  bourguignottes  '^'  et  trente  une  paires  de  brassalz  ; 

Item,  deux  aultres  corcelletz  gravez,  tous  fournys  de  velours,  l'ung  de 
rouge  et  l'aultre  de  verd; 

Item,  sept  hai'uoys  et  armes  d'homme  à  cheval,  tous  gai'nys  avec  grèves  ^'^ 
et  scarpes  '•''^  ; 

Item,  douze  aultres  harnoys  d'homme  à  cheval , blancz ,  longs  de  corps, 
avec  grèves  jusques  aux  genoux; 

Item ,  dix-sept  armures  de  cheval  blanches ,  tous  gai'oies  avec  leurs  sal- 
lades  «'t  gollete  '*'  ;  • 

Item,  ung  harnoys  d'homme  de  cheval  gravé,  tout  fourny  de  ses  grèves 
et  scarpes  ; 

Item ,  huict  cent  cinquante  huict  morrions  blancz  ; 

Item,  cent  quatre  vingtz  dix  huict  morrions  gravez; 

Item ,  cincj  rondelles  ^"*  grav('(>s ,  blanches  avec  leurs  franges  d'or  et  de 
soye  noyre  et  lem-  poinsson  doré  ; 

sommaire  des  archives  départ,  de  l'Isère.  Chambre  des  Comptes  du  Dauphiné,  B , 
2383. 

(')   1596-1688.  (/6u/.,  B,  809/1.) 

'^^  A  cette  époque  est  surtout  un  casque  de  ravalerio;  tire  son  nom  de  son  ori- 
gine bourguijjnonne.  Son  timbre,  surmonté  d'une  créle,  s'abaisse  par  derrière  en 
couvre-nuque;  des  oreillettes  défendent  les  joues. 

*■'''  Partie  de  l'armure  couvrant  la  jambe  au-dessous  du  genou  jusqu'au  cou  de 
pied. 

'*'  Pour  soierets,  de  l'italien  srarpa  f  chaussure ?5. 

"^  Pour  gorgerin,  pièces  de  mailles  ou  de  plates  articulées  entourant  le  cou. 

''*  (]f.  Documents  pour  servir  à  l'histoire  de  l'armement  au  moyen  âge,  par  .I.-B. 
Girard,  p.  22.  hirpulnire  d'it»  foiirhissenr  hjonudis  m  i^>f>'>. 


—  57  — 

Item,  deux  aultres  rondelles  dorées  avec  leurs  franges  d'or  et  de  soye 
noire  et  turquin,  avec  leur  couverte  ^''  de  cuyr; 

Item ,  deux  bom'guignottes  dorées  cpii  sont  de  la  mesme  façon  desdictes 
deux  rondelles  ; 

Item ,  huit  morrions  dorez  d'or  de  feuilles  ^^'  ; 

Ilem,  une  salade  dorée  d'or  molu; 

Item,  deux  sallades  blanches  d'homme  d'armes, 

Item,  sept  bom*guignottes  gravées; 

Item,  deux  brassalz  sans  spalletes; 

Item ,  ung  aultre  brassai  ; 

Item,  une  buffe  d'homme  d'ai-mes''^; 

Item,  deux  paires  de  spaliettes  petites  de  courselletz; 

Item,  deux  allebardes  blanches; 

Item,  une  allebarde  dorée; 

Item ,  seize  bavettes  '*>  de  sallade  blanches  pour  courcelletz  ; 

Item ,  six  paues  d'espallettes  '^^  petites  pour  com-selletz  ; 

Pour  le  prix  particulièrement  mentionné  au  conlract  de  lad.  vente,  receu 
et  stipulé  par  M"  Claude  Marchant  ^^\  notaire  royal  audit  Lyon ,  les  an  et 
jour  que  dessus,  montant  tout  ledict  prk  la  somme  universelle  de  neuf 
mil  cent  quatre  vingts  quatre  livres  quinze  solz  tournois ,  sauf  touteffoys  à 
desduyre  et  rabattre  sur  toute  ladicte  somme  lesdicts  cinquante  une  bour- 
guignottes  et  trente  une  paires  de  brassalz  qui  se  manquent  des  septante 
huict  courselletz  blancz  cy  dessus  au  troisiesme article  mentionnez,  que  nous 
ont  esté  délivrez  par  ledict  de  Mussiz ,  et  que  par  ledict  contract  de  vente 
ont  esté  estimez  et  advalluez  à  raison  de  troys  livres  tournois  chacune 
paire  brassalz  et  quarante  solz  pom-  chacune  bourguignotte;  et  combien 
que  ladicte  vente  ait  esté  ainsi  faicte,  la  vérité  fut  que  ledict  Genoud 

*^'  Pour  étui ,  enveloppe. 

*^'  Cf.  J.-B.  Girard,  Documents .  .  .   p.  29.  Dorage  des  métaux. 

'''  Mentonnière  lamée  destinée  à  protéger  la  figure;  elle  s'ajoutait  à  la  bourgui- 
gnotte ,  qui  devenait  ainsi  un  casque  fermé  dans  le  genre  de  l'armet.  Ne  pas  con- 
fondre avec  la  buffe  du  commencement  du  xvi^  siècle,  pièce  de  renfort  qu'on  vissait 
en  passe-garde  sur  l'épauiière  gauche. 

'*^  Pour  bavière,  pièce  qui  s'ajustait  en  haut  du  plastron  sur  la  poitrine,  et 
montait  en  s'évasant  rejoindre  la  visière  de  la  salade;  cette  partie  supérieure  était 
souvent  articulée. 

'^'  Les  spaliettes  de  piétons  étaient  bien  plus  petites  que  les  spaliettes  de  cava- 
liers :  i535-j  592.  nLes  Chevaux-légers  seront  bien  à  cheval,  et  armez  de  hausse- 
col,  de  hallecret  avec  les  tassettes  iusques  au-dessous  du  genou,  de  gantelets, 
d'avant-bras  et  grandes  espaulettes,  et  d'une  salade  forte  et  bien  couverte  à  veiie 
couppée.»  Langey,  Discip.  mil.,  p.  5i. 

'^'  Les  actes  du  notaire  Claude  Marchant  n'existant  pas  aux  Arch.  dép.  du  Rhône, 
nous  n'avons  pu  donner  le  texte  de  ce  premier  traité  entre  Et.  de  Mussiz  et  Amy 
Genoud. 


—  i)8  — 

nVsloit  que  coiinnissairo  poui-  vondi-p  lesdictes  armes,  el  qiio  j)our  ce  l'aire, 
ledicl  (le  Mussiz  lui  ousl  promis  ung  soi  pour  livre  de  pi'ovision  de  ce  qu'il 
en  vendoyt,  et  luy  rendre  et  payer  tous  les  l'raiz  ([u'il  leroit,  tant  pour  le 
neltoiai;e  et  loui-bisseiu-e  de  ses  armes  (pie  pour  le  i'al)illa}';('  cl  {yai'de  d'icelles. 

Prc-vovaul  aussi  ledicl  do  Mussiz  les  troubles  (|ui  se  descniivroienl  dès 
lors,  et  qui  bien  tosl  après  surviurenl,  eslimaul  que  ledicl  (lenoud  iaisaul 
profession  de  vendre  armes  el  qui  estoit  regnicole  et  habitant  de  ladicte 
ville  auroil  plus  de  faveur  (pie  luy  (pii  estoit  eslrauffier,  les  luy  avoit  re- 
mises, luy  avant  loufedois  |)romis  (pie  si  elles  luy  esloienl  prinses  et  levt^es, 
la  perte  en  tomberoit  sur  ledict  de  Mussiz ,  et  n'y  seroit  tenu  ledict  Genoud 
pouvu  qu'il  feist  deuoment  apparoir  de  la  prinse  desdictes  armes,  comme  de 
ce  que  dessus  lesdicts  de  Mussis  el  Genoud  ont  dict  el  atlirmi^  j)ar  ces  pn^- 
sentes  estre  vray,  cl  comme  il  est  apparu  par  |)romesse  dudicl  de  Mussis 
escripte  et  signée  de  sa  main,  en  datte  dudict  jour  quatorsiesme  de  mai's, 
(|ui  lui  a  esté  rendue  par  ledict  Genoud  en  passant  les  présentes. 

Or  est-il  que  par  devant  Benoist  du  Troncy  notaire  et  tabellion  royal 
(lemeiu-ant  audict  Lyon  soubzsign(',  et  ])résens  les  témoings  après  nonmiez 
personnellement  eslablys,  ledict  s'  Estienne  de  Mussiz  en  son  nom  et  des 
siens  d'une  part,  et  icelluy  Amé  Genoud  pour  luy  et  les  siens  d'auitre, 
lesquels  de  leiu*s  bons  grez  désirant  londei-  compte  ensemblemeut  de 
toutes  lesdictes  armes ,  en  recognoistre  bonne  ioy  l'ung  envers  l'autre  res- 
pectivement, ont  laict  et  l'ont  entre  eulx  acceptant  pai*  mulue  stipulation 
des  quictan[ces] ,  cession  et  transport  que  s'ensuy  vent  : 

Pi'cmièrement ,  ledict  de  Mussiz  a  conlessé  el  confesse  avoir  receu  en  de- 
vant, à  plusieurs  payemens  dont  il  a  passé  plusieiu's  quictances  les  unes 
par  devant  notaires  et  tesmoings  et  les  autres  signées  de  sa  main,  dudict 
Amé  Genoud,  la  somme  de  six  mil  sept  cens  soixante  deux  livivs,  seize  solz 
tournois;  en  icelle  somme  comprinse  la  somme  de  dix  sept  cens  nouante 
livres  tournois  deue  audict  Genoud  par  tpiatre  cedules  de  Robert  Nai'dy^'', 
procédant  de  la  vente  de  pai'tle  desdictes  armes,  y  comprinse  aussi  la  somme 
de  se|)t  cens  cin(piaute  livres  tournois  deue  par  cédule  de  s"'  Jaques  Bruui- 
caj'd'^"^'  et  Jehan  Malesieu '^',  marchant  dudicl  Lyon,  proci^danl  aussi  de  la 
vente  de  ses  armes;  lesquelles  cedules  ledicl  de  Mussiz  a  prinses  et  ac- 
ceptées pour  deniorer  containz  à  ses  arretz  perilz  et  fortunes,  et  partie 
desquelles  ledict  Genoud  a  cy  devant  c('d(W,  remises  et  transportées  audict 
de  Mussiz  par  li;ms|»ort  i-cccii  par  ledicl  noiaii'e  les  an  et  jour  y  contenus; 
et  lesquelles  (riialxtiidant  en  tant  ([ue  besoing-  scioil  avec  celles  (jui  ne  sont 

"'  Vers  i56o  est  inscrit   dans  \q  pcrsonna{je  de  M.  de  la  Motte,  quartier  de 

Porte-Froc.  [Arch.  com.,  EE,  198,  iv.) 

'*'  Est  échevin  en  i5.56,  i.'îth  et  i.'JôS.  (/nv.  dnit  arch.  com.,  BR  .370  et  •i']i.) 
'•^'  En  noùt  i.'jfiH,  il  est  qnartenier  dans  le  pcrsonnajje  de  Giiiliaunie  Re}i;nauld; 

Eslaljlics  du  |ionL  de  Safino  à  la  rue  du  Garillan.  {Arch.  coin.,  EE.  198,  iv.) 


—  59  — 

comprinses  audict  Iranspoii  il  luy  transporte  et  remet  par  ces  présentes 
pour  toujours  irrévocablement ,  le  faisant  et  constituant  son  procureur  irré- 
vocable pour  exiger,  demander  et  recevoù*  les  sommes  y  contenues  ou  qui 
en  sont  restantes,  en  passer  quictance,  et  en  fère  comme  de  son  propre 
faict  et  debte.  Et  néanlmoings ,  à  la  prière  et  requeste  dudict  de  Mussiz, 
iedict  Genoud  a  promis,  sei'a  tenu  et  promet  poursuyvant  en  sdu  propre 
el  privé  nom ,  au  despens  touteffoys  d'icelluy  de  Mussiz ,  lesdicts  débiteurs 
au  payement  desdictes  sommes  lesquelles  Iedict  Genoud  dict  et  afferme 
estre  bien  loyaimient  dues.  Et  là  où  il  se  trouveroit  lesdictes  sommes  de 
mil  sept  cens  nonante  livres  tournois  d'une  part,  et  sept  cens  cincpiante 
livres  tournois  d'aultre  n'estre  deues ,  Iedict  Genoud  sera  tenu  de  payer  ce 
que  s'en  trouvera  avoir  esté  par  luy  receu  ou  aultre  pour  luy,  comprinse 
aussi  en  ladicte  somme  de  six  mil  sept  cens  soixante  deux  livres  seize  solz , 
la  somme  de  soixante  sept  livres,  quatorze  solz,  deux  deniers  tournois, 
laquelle  Iedict  de  Mussiz  a  entrée,  vallouée  audict  Genoud,  tant  pom'  le 
louaige  de  la  chambre  ou  magasin  ''•^'>  où  lesdictes  ai'mes  ont  reposé ,  que 
pom"  le  nettoiage  et  rabillage  d'icelles.  De  lacjuelle  totalle  somme  de  six  mil 
sept  cens  soixante  deux  livres,  seize  solz  tournois,  Iedict  de  Mussis  s'est 
tenu  et  tient  pom:-  content  et  bien  payé,  et  en  quicte  et  promet  acquiter 
et  tenu'  quicte  Iedict  Genoud  et  les  siens  envers  et  contre  tous. 

Et  quant  au  surplus  de  tout  le  prix  de  ses  armes  mentionné  au  contract 
receu  pai'  Iedict  Marchant ,  Iedict  Genoud  pour  en  demeurer  quicte  et  sui- 
vant la  promesse  dudict  s'  de  Mussis  de  porter  et  prendre  en  soy  toute  la 
perte  des  armes  qui  luy  seront  prinses  et  levées  ainsi  que  dit  est ,  a  Iedict 
Genoud  au  lieu  de  rendi-e  lesdictes  armes ,  baillé  et  remis  audict  de  Mussis 
une  certiffication  du  baron  des  Adi'ès ,  comme  Iedict  baron  avoit  fait  prendre 
en  la  maison  dudict  Genoud  le  nombre  de  soixante  morrions  gravez  et  cinq 
plains  pom-  armer  les  soldatz ,  ladicte  certiffication  dattée  du  vingtsixiesme 
jour  de  may  mil  cinq  cens  soixante  deux; 

Item,  une  autre  certiffication  signée  Calandrier  et  Lespine  dattée  du 
troisiesme  de  may  i562  ,  qu'ilz  ont  prins  en  la  maison  dudict  Genoud  ung 
corcellet  gravé ,  salade  et  brassaltz  et  son  accomplissement  ; 

Item,  ung  aultre  corselet  tout  garny  de  toutes  pièces,  deux  corcelletz 
blantz  tout  garny  s  ; 

Item ,  ung  corsellet  garny  de  veloux  rouge  gravé  ; 

Plus  une  aultre  certiffication  des  sieurs  de  Soubize'^\  Brandamere,  de 
Beaujeu  et  Brandon,  que  l'on  a  prins  pour  le  service  des  soldatz  chez 
iedict  Genoud  les  armes  de  gens  de  cheval,  sallades  ,  brassalz  et  ganteletz 

<'^  Vers  i555?  est  inscrit  dans  le  quartier  des  Habergeries.  (Ihid.) 

<^*  Le  19  juillet  1662,  il  arrivait  à  Lyon,  où  il  élait  envoyé  par  le  prince  de 

Condé  pour  y  remplacer  des  Adrets  dans  le  commandement  militaire  de  cette  ville. 

Ant.  Péricaud.  Notes  cl  documents.  .  .  r^ijjip  de  Charles  IX,  p.  33. 


—  GO  — 

moiitioniKV,  on  une  rouille  do  jKipior  du  xxvij"  soploinhi-o  mil  cinq  cens 
soixnnlo  deux,  le  vin^rlnourviesiiie  niay  mil  cinq  cens  soixante  Iroys  que 
s'ensuyvont  : 

Preniièremenl .  un^y  coursellet  rejjravé,  chanfrein  ''\  sallade  el  boui'gui- 
gnotle,  et  tout  Taullre  conq)Iémenl  pour  unj^  homme  à  cheval; 

Item,  ung  coursellet  {{rave  avec  tout  sou  com|)lémout  pour  ung  honmie 
à  cheval ,  excepté  la  sallade  qu'est  blanche  ; 

Item,  ung  aultre  corseilet  gravé  el  deux  cspaullelles  seulement,  et  gan- 
lelletz  et  sallade  hlanche; 

Item,  une  sallade,  hrassal/  et  gantelletz; 

Item,  ung  corseilet,  hrassauLx,  et  une  bouj'guignolle  gravé,  et  ti'oys 
gantelletz  ; 

Item,  ung  corps  de  cuirasse  sans  brassauK  que  aultre  chose; 

Item ,  ung  corseilet ,  sallade ,  gantelletz  et  cuissaux  ; 

Item ,  ung  corseilet ,  et  brassaux  et  sallade  ; 

Item,  ung  corseilet,  brassaux,  sallade  et  gantelletz; 

Item,  ung  corseilet,  brassaux,  sallade  et  gantelletz; 

Item,  une  sallade  el  ung  gantellet; 

Item,  ung  corseilet,  brassaux,  sallade  et  ung  ,<;anlollel; 

Item,  ung  corseilet,  brassaux,  sallade; 

Item,  ung  corseilet,  brassaux  el  sallade; 

item,  ung  corseilet,  brassaux  et  gantelletz; 

Item,  ung  corps  de  cuirasse  seul; 

Item ,  ung  coursellet  sans  goulelte ,  brassaux ,  cuissa  ux  et  sallade  ; 

Item,  ung  coursellet  et  sallade; 

Item ,  ung  coursellet  et  sallade  ; 

Item,  quatre  sallades,  ungs  gantelletz,  plus  deux  corseletz  et  une  bour- 
guignotte; 

Item,  (jualre  aultre  corsellelz,  plus  cinq  corsolelz. 

Lesquelles  cerliflicalious  ledict  Genoud  a  aussi  cédées,  remises  et  trans- 
portées pour  toujours  u-révocablemenl  audict  siem*  de  Mussis  pour  en  avoir 
son  recours  el  action  à  ses  dospcns,  périls  el  fortunes  contre  cpi'il  appar- 
tiendra. Et  néanlmoings  a  pVoniis  ledicl  Genoud  poursuyvre  en  son  nom 
aux  despens  touteffois,  périls,  fortunes  dudicl  de  Mussis  pour  le  recou- 
vrement desdicles  armes  ou  bien  le  payement  du  prix  d'icelles,  et  en  bailler 
ce  qu'il  en  l'oviondra  audict  de  Mussis  à  sa  prière  volonté  cl  lequesle;  du 
pi'ix  descjuelles  armes  pei'dues  el  levées  ledict  de  Mussis  s'est  tenu  et  se 
tient  poiu-  content  el  en  quicte  ledicl  Genoud  et  les  siens,  lequel  pour 
s'acquiter  entièrement  de  tout  le  contenu  audict  contract  a  rendu  audict 
de  Mussis  ce  qui  luy  restoit  de  ses  armes  assavoir  : 

Une  bourguinotte  dorée; 

'"  Pièce  ri(jiile  prob'-ffoniil  If  ilovriiil  do  lii  lôlc  du  clunal. 


—  61   — 

Ung  morion  doré; 

Une  sallade  blanche; 

Quatre  boiu-guignottes  gravées; 

Deux  brassalz; 

Ung  aidtre  brassai  ; 

Deux  ailebardes; 

Une  aultre  allebarde  ; 

Seize  bavettes  ; 

Six  espauUetles  ; 

Ung  corsellet  gravé; 

Deux  corselletz  biancz; 

Une  buffe  d'homme  d'ai'mes  ; 

Et  deiLx  paii-es  de  petites  espaulleltes. 

Au  prix  et  estimation  dudict  contract ,  de  manière  que  moyennant  ce , 
ledict  de  Mussis  a  quicté  et  quicte  pour  tousjours  irrévocablement  ledict 
Genoud  et  les  siens  dudict  contract  de  vente  et  de  tout  le  contenu  en  icelluy  ; 
promettant  qu'il  ne  luy  en  sera  jamais  riens  demandé  ni  querellé  par  qui 
que  ce  soit,  encores  que  les  susdictes  sommes  payées,  quictances  et  cer- 
tiffications ,  avec  lesdicles  armes  restantes  rendues  pai'  ledict  Genoud  audict 
de  Mussis  reviennent  à  la  susdicte  première  somme  de  neuf  mil  cent  quatre 
vingtz  (juatre  livres,  quinze  solz,  pai-ceque  ledict  de  Mussis,  faisant  le  pré- 
sent ai-rest  et  nn  de  compte,  luy  a  desduict  et  rabattu  la  tare  et  perte  faicte 
pai-  ledict  Genoud  à  la  vente  de  ses  ai-mes,  parceque  les  courselletz  qui 
estoient  estimez  sLx  escus  pièce  par  ledit  contract  n'ont  esté  en  partie  par 
luy  venduz  que  cinq  et  deiiiy,  et  les  morrious  estimez  Iroys  livres  n'ont 
esté  en  partie  venduz  que  cinquante  troys  solz  tournoys.  D'auhre  pai-t  aussi 
ledict  Genoud  a  confessé  et  confesse  avoii-  receu  dudict  sieur  de  Mussis  la 
somme  de  troys  cens  quarante  livres,  deiLx  solz,  ung  denier  tournois pom- 
la  provision  dudict  Genoud  à  raison  d'ung  solz  pour  livre  des  armes  qu'il 
a  vendues,  de  laquelle  somme  provisionnelle  il  s'est  tenu  et  se  tient  pour 
content  et  bien  payé ,  et  en  cpiicte  ledict  de  Mussis  auquel  ledict  Genoud  a 
rendu  et  délivré  les  quictances  qu'il  avoit  en  sa  puissance  des  deniers  qu'il 
luy  avoit  payrz  du  prLx  de  ladicle  vente,  sauf  une  quictance  faicte  en  la 
ville  de  Ghambéry  du  xxv'  d'apvrii  dernier  passé,  laquelle  ledict  Genoud 
dict  avoir  perdue  et  lacpielle  il  consent  demeurer  nulle  ou  de  nul  eiïect  et 
valeur,  et  promet  la  rendre  comme  cancellée  si  elle  se  retrouve. 

Demeurant  aussi  par  ces  présentes  toutes  aultres  quiclan[ces]  par  ledict 
de  Mussis  faictes  aupai^avant  la  présente  au  prouffict  dudict  Genoud ,  nidles 
de  nul  effect  et  valem-  et  cancellées  par-  la  présente  laquelle  est  touteffoys 
contenue  en  icelle. 

Lesdictes  pai'ties  ont  respectivement  promis  et  promettent  par  leur  sere- 
ment  a  tousjours  avoii'  à  gré,  entretenii"  et  n'y  contrevenir  sur  peyne  de 
rendre  et  payer  Tung  à  l'aultre  respectivement  tous  despens,  dommages 


—  Gl>  — 

et  iiilereslz.  oh\:  obligeans  et  soubzmettans  pour  ce  l'ère  chacun  eu  sou 
endroict  tous  respect [ivemo]nl  leurs  biens  etc.,  à  toutes  cours  royaulx  et 
seulechaussoe],  sièj>e  presidial  et  cons[erYatiou|  des  privile'ges  des  l'oyres 
dudict  Lyon  et  auitres  etc..  par  lesquelles  etc.,  reu()nc[ant]  à  tous  droiclz 
et  à  toutes  lettres  de  reliefs,  et  avec  les  aullres  clauses  à  ce  nécessaires. 
—  Faict  audict  L\ou  au  douiicile  dudict  sieur  de  Mussis  le  troisiesme  jour 
de  mars  Tau  mil  cinq  cens  soixante  troys  prinse  à  Pasques  ;  préseus  à  ce 
Nicolas  Garlat  et  Jehan  Baptiste  Reynou,  luarchanl  inilanoys,  demeurant 
audict  Lyon,  tesmoings. 

Ainsi  signe  :  Stephauo  Mucis,  Ame  Genoud,  Du  Tioncy. 

(Arcli.  dép.  du  Rhôue,  Minutes  du  notaire  du  Troncy,  3  mars  loGiJ.) 


LE  TEMPLE  DE  LA  FORTUNE. 

ÉTUDE  SUR  UN  POINT  INÉDIT  DE  LA  TOPOGRAPHIE  ANTIQUE 

DE  VESONTIO, 

P\R  M.   JLLES    GAUTHIER, 

Archiviste  du  Doubs, 
ancien  président  de  l'Académie  de  Besançon. 


Dès  ie  milieu  du  xvi®  siècle ,  au  moment  où  la  Renaissance  donna 
à  l'étude  de  l'antiquité  un  si  prodigieux  essor,  nombre  d'esprits  cu- 
rieux et  distingués  se  sont  efforcés  d'interroger  et  d'interpréter  à 
Besançon  les  vestiges  de  la  civilisation  romaine. 

En  1075,  l'érudit  Jean  Matai  indiquait,  sur  une  des  premières 
gravures  représentant  la  cité,  l'emplacement  traditionnel  du  forum 
et  du  capitole(i);  en  lOio,  Pierre  DespotoLs,  dans  sa  Chronique ^'-\ 
en  1618  Jean-Jacques  Cliifïlet,  dans  son  Vesontio^^\  recueillaient 
et  mettaient  en  lumière,  en  les  assaisonnant  quelquefois  d'hypo- 
thèses et  d'étymologies  risquées,  les  monuments,  les  textes,  les 
inscriptions,  qui  pouvaient  ressusciter  les  lointains  souvenirs  d'un 
brillant  et  glorieux  passé. 

Au  xvif  siècle  le  P.  Prost  et  l'abbé  Boisot,  au  wiu"  Dunod  de 
Charnage,  Perreciot  et  dom  Berthod,  au  xix''  le  président  Clerc, 
Just  Vuilleret,  les  architectes  Marnotte  et  Delacroix,  Auguste 
Castan,  pour  ne  parler  que  des  morts,  ont  continué  par  des  écrits, 
des  fouilles,  des  travaux  divers  apprécie's  à  juste  titre,  l'œuvre  de 

'*'  Vesontionis  antiqvissimae  celehemmaeque ,  .  .  civitatts  delineatio,  coloniae  veio- 
rum.  M  V  Lxxv. 

^^)  Clivonique  de  Pieire  Despntots,  publiée  dans  le  tome  VII  des  Mémoires  et  do- 
cuments inédits  de  l'Académie  de  Besançon,  217. 

'•')  J.-J.  Chifilet,  Vesontio,  Civitns  imperialis  libéra,  Lugduni  (grav.  sur  cuivre 
[358/5o2]  extraite  de  la  Cosmographie,  d'Hozenberg),  Cayne,  1618,  in-8°. 


—  6/i  — 

leurs  devanciers.  Mais  les  traditions  s'effacent,  le  sol,  rarement 
consulté,  ne  rostiluo  plus  ni  inscriptions,  dont  il  fut  toujoui's 
avare,  ni  débris  notables  d'édifices  jjallo-roinaius;  et  cependant  la 
topographie  de  Vesontio  reste  incomplète  et  bien  des  problèmes 
dont  on  pourrait  soulever  le  mystère  restent  encore  irrésolus. 

Le  hasard,  ce  grand  inventeur,  vient  heureusement  de  loin  en 
loin  à  notre  secours;  je  n'en  veux  d'autre  exemple  que  la  rencontre 
fortuite  de  deux  textes  du  viu"  siècle  qui  vont  restituer  un  nom  et 
préciser  un  point  entièrement  inédits  de  la  topographie  ancienne 
de  Besançon. 

I 

Le  nom  de  Champ  de  Mars  de  la  capitale  de  la  Séquanie  a  tra- 
versé intact  le  moyen  âge,  en  s'incorporant  au  vocable  d'une  des 
sept  bannières ,  c'est-à-dire  d'un  des  sept  quartiers  qui  partageaient 
la  cité.  Affecté  en  totalité  de  nos  jours  aux  exercices  et  aux  éta- 
blissements militaires,  il  a  perdu  dans  le  cours  des  âges  une  partie 
de  son  ampleur,  moitié  environ  de  sa  surface  ayant  été  envahie  du 
11*  siècle  de  notre  ère  à  nos  jours  par  tout  un  ensemble  de  con- 
structions publiques  ou  privées,  représentant  environ  la  dixième 
partie  de  la  ville  actuelle.  Jadis  son  périmètre,  d'après  nos  chartes 
du  XI*  au  xvi*  siècle,  englobait  tout  l'espace  compris  dans  le  qua- 
drilatère formé  par  les  rues  Saint-Vincent,  du  Perron,  Neuve  et 
du  Lycée,  outre  une  surface  équivalente  en  étendue,  mais  à  demi 
couverte  d'eaux  et  de  marécages,  qui  le  prolongeaient  à  l'Ouest 
jusqu'aux  rives  du  Doubs  dans  la  partie  inférieure  de  sa  boucle. 
Semblable  au  Champ  de  Mars  de  Rome,  sur  lequel  il  s'était  natu- 
rellement modelé,  notre  Champ  de  Mars  comportait  comme  lui 
une  partie  champêtre  et  verdoyante,  une  partie  urbaine,  côtoyée 
ou  traversée  par  de  grandes  voies,  sillonnée  d'édifices  publics  ou 
dhabitations. 

Au  moyen  âge,  toute  cette  région,  inhabitée  après  les  désastres 
des  iv*,  V*  et  x*  siècles,  tomba,  avec  le  domaine  public  de  la  cité, 
entre  les  mains  des  archevêques,  grâce  aux  libéralités  des  rois  mé- 
rovingiens ou  carolingiens,  et  fut  distribuée  par  eux  en  grande 
partie  à  des  chapitres,  à  des  abbayes,  à  des  couvents.  Le  monastère 
de  Saint-Paul  avait  été  bali  au  lovant  de  la  j)resqu'île,  sur  les 
ruines  du  Palatium,  résidence  du  gouverneur  romain;  à  l'Ouest, 
Saint-Vincent  s'éleva  dans  le  Champ  de  Mars,  vers  1092,  et  dans 


—  G5  — 

sou  voisinage  les  âges  successifs  iustalièreut  des  Cordcliers,  des 
Clarisses,  des  Jésuites  et  des  Capucins,  en  attendant  un  grand  sé- 
minaire, un  hôpital  générai  et  un  refuge  (^).  Epuisé  par  toutes  ces 
libéralités,  le  domaine  archiépiscopal  gardait  encore  en  1790  les 
derniers  vestiges  du  Champ  de  Mars  qtl'il  avait  possédé  naguère  en 
entier  et  qu'au  xiu^  siècle  il  avait  entouré  du  côté  de  la  rivière 
d'une  forte  ceinture  de  remparts. 

Or  en  1607,  quand  l'archevêque  Ferdinand  de  Rye  établit  entre 
les  Clarisses  et  les  Bénédictins  de  Saint- Vincent  un  couvent  de  Ca- 
pucins, remplacé  de  notre  temps  par  un  arsenal,  le  creusage  des 
fondations  vint  se  heurter  à  des  constructions  antiques:  r  A  avancer 
le  bastiment  de  la  fabrique,  dit  l'annaliste  du  couvent,  se  présenta 
inopinément  une  commodité  par  la  rencontre  des  fondements  de 
l'église  que  l'on  treuva  presque  tout  faits  dans  la  terre,  du  reste  de 
quelque  viel  bastiment  sur  lesquels  on  ne  feit  point  de  difficulté 
de  dresser  les  murailles (^^.15 

Témoin  de  ces  découvertes,  le  médecin  Jean-Jacques  Chiffletles 
consisna  à  son  tour  dans  les  notes  du  Vesontio  :  r  Dans  la  construc- 

O 

tion  I  du  couvent  des  Capucins]  ou  rencontra  de  nombreuses  fon- 
dit lions  d'édifices,  des  murs  souterrains  posés  dans  tous  les  sens 
et  voûtés  en  forme  de  berceau;  cà  et  là  des  conduites  d'eau,  des 
médailles  et  des  morceaux  de  marbres  variés,  tout  cela  rappelant 
la  splendeur  insigne  d'antiques  édifices;  mais  ces  découvertes 
journalières  à  Besançon  ne  furent  pas  les  seules  à  exciter  l'admi- 
ration; ce  qui  fut  le  plus  merveilleux,  c'est  que  les  fondements  de 
l'église  étaient  tracés  sur  le  sol  au  moyen  de  cordeaux;  ([uand  la 
fouille  eut  atteint  trois  coudées  de  profondeur,  on  rencontra  des 
fondations  parfaitement  alignées  et  composées  de  matériaux  excel- 
lents, comme  si  le  Ciel  les  eût  disposés  pour  le  saint  édifice'^'. -^ 
Ces  fondations,  sur  lesquelles  les  Capucins  bâtirent  de  1608  à 
1620,  devaient  reparaître  de  i8/io  à  1867,  quand  les  bâtiments 
d'un  nouvel  arsenal  furent  construits  par  l'état-majorde  l'artillerie; 
mais  dans  l'intervalle,  sur  un  terrain  voisin  des  Capucins,  dans 

C  L'abbaye  de  Saint-Vincent  date  de  1092,  les  Cordeliers  de  i2d4,  les  Cla- 
risses du  xt¥°  siècle,  les  Jésuites  de  169 .  .  .,  les  Capucins  de  1607;  quant  à  l'Hô- 
pital général,  il  est  de   i685,  le  Grand  séminaire  de  1670,  le  Refuge  de  1690. 

(^'  Chronique  des  Capucins  de  Besançon  de  iSoy  à  i6ù3  (ms.  n"  i3i  de  la 
bibliothèque  de  Dole  ). 

(^'    Vesontio,  pars  II. 

AnCHÉOLOr.ir,.  r, 


—  6(;  — 

les  vi{|iu\s  dont  les  si''[)arait  une  ruelle  conduisant  au  carrelour  de 
rOrnie  de  Chaniars,  d'autres  antiquités  étaient  apparues. 

Chifllet  va  nous  le  raconter  encore  :  tLc  Champ  de  Mars  de 
Besan(,'on  réclame  le  premier  rang  parmi  les  emplacements  sacrés, 
enclos  dans  les  remparts  et  défenses  de  la  cité,  rendu  délectable 
par  ses  prés,  ses  vignes,  le  voisinage  de  la  rivière;  beaucoup  y  ont 
terminé  leur  vie  par  le  martyre,  d'après  nos  anciens  manuscrits. 
C'est  là  que  se  réunissaient  les  comices  populaires  et  c'est  du 
temple  de  Mars  (comme  à  Uome)  qu'il  a  tiré  son  nom;  on  en  a 
trouvé  réceinnu^nl  les  vestiges; les  ])avés  en  mosaïque,  les  marbres, 
accompagnés  de  monnaies  inq^ériales,  dans  certaines  vignes  renfer- 
mées dans  les  limites  du  Champ  de  Mars'^^.w 

Ces  vignes,  l'historien  Dunod,  en  1785,  nous  en  indiquera 
l'emplacement  d'une  façon  })lus  précise,  en  s'appuyant  à  la  fois 
sur  le  témoignage  de  Chiillet,  sur  la  tradition  et  sur  ses  propres 
yeux,  qui  ont  vu  creuser  les  fondements  du  Refuge  et  exhumer  des 
mosaïques  sur  les  terrains  où  il  s'éleva  :  cfOn  découvrit  au  com- 
mencement du  dernier  siècle  les  restes  d'un  autre  temple  élevé  au 
dieu  Mars  dans  le  lieu  oiî  est  à  présent  le  couvent  du  Refuge,  et 
où  je  vous  ai  conte'  que  j'avais  vu  des  pavés  à  la  mosaïque.  C'est 
probablement  ce  temple  (|ui  a  donné  le  nom  au  Chaniars.  Sur  la 
fin  du  siècle  précédent,  on  avait  découvert  dans  la  maison  ([ui  ap- 
partient à  présent  aux  Pères  -lésuites,  auprès  du  couvent  des  Cor- 
doliers,  une  inscription  qui  prouve  qu'il  y  avait  eu  en  ce  lieu  un 
temple  dédié  à  Apollon  et  à  Mercure  '-^l  ^ 

Laissons  de  côté  ce  second  temple  pour  nous  en  tenir  celte  fois 
exclusivement  au  premier,  rencontré  au  nord  du  Champ  de  Mars, 
entre  la  tour  de  Montmartin,  le  jardin  du  collège,  une  ruelle  con- 
duisant au  moulin  de  la  ville  et  la  rue  des  Capucins,  c'est-à-dire, 
dans  un  langage  plus  moderne,  sous  la  chapelle  et  les  bâtiments 
de  l'ancien  Refuge,  englobés  aujourd'hui  dans  l'hôpital  de  Be- 
sançon. 

Nous  avons  dit  et  nous  répétons  encore,  car  cela  est  indispen- 
sable pour  bien  saisir  noire  démonstration,  que  le  (^liamp  de  Mars 
DU  Cliamars,  jusqu'aux  wii''  et  xviii'"  siècles,  époijue  du  nivellement 
et  du  remblai  des  parties  marécageuses,  couveitcs  j)ar  d(!  nouvelles 


'"    DiiiKid,  llixliiire  (les  Seqniniais,  I.  i ,    i. 


—  (J7  — 

fortifications,  comporte  deux  sections  bien  distinctes  :  Tune  ur- 
baine, comprise  entre  ia  rue  Saint-Vincent  et  la  rue  Neuve;  l'autre, 
complètement  champêtre,  entre  la  rue  Neuve  et  les  remparts. 

Par  la  nature  même  du  soi,  la  section  marécageuse  voisine  du 
Doubs  n'était  utilisée  cju'en  prairies  ou  qu'en  vergers.  Dans  l'autre 
section,  au  contraire,  peuplée,  dès  le  xii"  siècle,  sur  la  lisière 
tournée  au  Levant,  de  meix  et  de  maisons  loués  ou  accordés  par 
l'archevêque,  l'abbaye  Saint-Vincent,  divers  chapitres  ou  monas- 
tères, à  nombre  de  particuliers,  le  terrain,  surhaussé  par  des 
ruines  et  des  déblais,  irrigué  par  des  égouts  et  des  canaux  à  l'air 
libre,  était  meuble  et  se  prêtait  à  toutes  les  cultures;  son  exposi- 
tion au  Sud-Ouest,  en  plein  soleil,  convenait  merveilleusement  à 
la  vigne  et  aux  arbres  fruitiers;  aussi,  des  Cordeliers  à  la  rue  du 
Perron,  le  côté  du  couchant  fut-il  enserré  de  bonne  heure  de 
vignes  et  de  vergers.  Au  Nord,  la  totalité  de  ces  cultures  apparte- 
nait aux  Cordeliers  et  au  chapitre  de  ia  Madeleine;  au  Sud,  dans 
une  proportion  plus  vaste  encore,  puisqu'elle  s'étendait  de  la  rue 
du  Perron,  au  delà  de  la  rue  de  la  Préfecture  actuelle,  aux  reli- 
gieux de  Saint- Vincent.  Entre  ces  deux  ailes,  dans  le  périmètre 
de  l'hôpital  et  de  l'arsenal  modernes,  s'étageaient,  fractionnées  en 
petites  pièces,  des  vignes  particulières,  grevées  de  cens  et  de  lods 
au  profit  de  l'archevêque,  de  ses  officiers  et  de  son  clergé. 

Au  de'but  du  xiii"  siècle,  l'abbaye  de  Saint-Paul  trouva  moyen 
d'acquérir  quelques  pièces  de  ce  vignoble ,  dont  le  cru ,  grâce  à  son 
heureuse  exposition,  devait  être  supérieur  à  la  moyenne  des  vignes 
encloses  dans  la  cité.  Au  mois  d'août  12 35,  en  présence  d'Anselme, 
abbé  de  Saint-Vincent,  et  du  grand  chantre  de  Sainte-Madeleine, 
ratifiant  et  authentiquant  le  contrat,  Girard  Maltalent,  du  consente- 
ment de  sa  femme  Etiennette  et  de  ses  cinq  enfants ,  fit  don  en  pure 
aumône  à  l'église  de  Saint-Paul  d'une  moitié  de  sa  maison  de 
Chamars,  outre  deux  deniers  de  cens  sur  une  vigne  sise  au  voisi- 
nage (^l 

En  1267,  nouvelle  acquisition  d'une  vigne  immédiatement  con- 
tiguë  à  celle  que  nous  venons  de  citer  (entre  les  vignes  d'Hugues 
Maltalent  et  de  la  fille  de  Bourgeois  du  Maisel),  donnée  à  l'abbaye 
par  Béatrix,  fille  de  Gui  Le  Champenois  (-'. 

"'  Pièces  justificatives  à  la  suite  dii  travail. 


—  ()8  — 

Or  le  climat,  très  rcslriMiil  sans  doute  ou  (Hendiic,  sur  lc({uel 
Saint- l'aiil  ao(iuil  cous  ou  propriété  déliuitive,  est  ainsi  désigné 
dans  les  deux  oluirtes,  en  1235,  «vinea  do  la  Furtugnew,cn  laiiy. 
'fin  teriitoiio  de  (îlianiars,  in  loco  qui  dicilur  la  Forlugna'»-). 

Si  Ton  considère  qu'au  xiii''  siècle,  à  IJesancon,  la  Iradiliou  an- 
tique est  partout  vivante,  ([uo  le  noui  du  Ca[)itole,  dos  Arènes  ,  du 
Fornni,  de  la  Curie,  du  l'alaliuni,  du  temple  de  Mei'cure,  de 
Taciueduc  antique,  existent  couramment,  avec  Ijcaucouj)  d'autres, 
dans  le  langage  populaire  des  chartes,  comme  dans  le  latin  des 
diplômes  ou  des  rituels,  ce  nom  de  la  Fortune  donné  à  un  carré 
lie  vignes  semé  de  ruines  considérables  n'a  pas  besoin  de  longs 
commentaires. 

Etant  donné  l'emplacement  des  vignes  acquises  par  Saint-Paul 
en  1235  et  19G7,  qui  s'étendent,  nous  le  voyons  par  le  contexte, 
derrière  les  maisons  qui  bordent  la  rue  ou  le  cai-refour  de  Cha- 
mars,  éteint  donnée  dans  le  même  site  la  présence  des  construc- 
tions d'un  temple  reconnu  par  Jean-Jacques  Cbilflot  et  par  Dunod, 
nous  n'hésitons  pas  à  substituer  à  l'ingénieuse  liyjjothèse  des  deux 
historiens,  en  nous  basant  sur  deux  textes  inattaquables,  une  vérité 
désormais  acquise,  en  appelant  fde  Temple  de  la  Fortune  n  coque 
nos  devanciers  avaient  baptisé  ce  le  Temple  de  J\lars-^. 

Cette  attribution  nouvelle,  appuyée  sur  deux  chartes  singuliè- 
i-emont  pi'obantos,  n'étonnera  personne  de  ceux  auxquels  l'étude  do 
l'antiquité  est  l'amilière.  H  n'était  pas  de  culte  plus  populaire  en 
Grèce  et  à  Rome  que  celui  de  cette  fille  de  Jupiter,  à  laquelle  tant 
d humains  sacrifient  encore  et  que  Pline  l'Ancien  définit  cria  seule 
rlivinité  qu'on  invotjue  on  tout  lieu  et  à  chaque  instant...  et  qui, 
dans  la  comptabilité  de  la  vie,  remplit  à  la  lois  la  page  du  doit  et 
celle  de  l'avoir '^^17. 

Associée  au  nom  de  Mars,  de  Mercure,  de  la  Bonne  Foi,  de  la 
Victoire,  ses  lemples  s'élevaient  par  centaines  de  Thèbos  et  d'Egino 
à  Préneste  et  à  Sicyone;  rien  qu'à  Rome,  la  Fortune  comptait 
vingt-six  autels.  ]\'est-il  pas  naturel  de  retrouver  son  sanctuaire 
dans  le  Champ  de  Mars  do  cette  colonie  de  Vesonlio,  dédiée  à  la 
Victoire,  et  qui  s'est  modelée  sur  Rome  dans  tous  les  détails  de  sa 
vie  publique  ? 

Si  les  architectes  (jui  bàlirent  le  Reluge  :  André,  Aillet  et  Nicole, 

"'   i\oiiveUe  encyclopédie,  v"  Forluiie. 


—  69  — 

avaient  compris  Tintérêt  de  leurs  trouvailles;  si  Duuod,  plus  sou- 
cieux de  la  méthode  critique,  en  eût  fait  relever  le  plan,  la  base  de 
nos  observations  serait  moins  étroite  et  nous  pourrions  donner  à 
notre  thèse  un  commentaire  moins  succinct. 

Quelque  jour,  espérons-le,  l'administration  de  nos  hospices, 
obéissant  à  des  nécessités  nouvelles,  entreprendra  la  reconstruc- 
tion et  i'agrandissemenl  des  bâtiments  du  Refuge,  où,  par  une 
singulière  ironie,  viennent  s'abriter  aujourd'hui  les  infirmes,  les 
pauvres,  les  orphelins,  tous  les  déshérités  du  destin. 

Un  pareil  remaniement  des  sous-sols  ne  manquera  pas  d'amener 
d'intéressantes  découvertes  et  de  précieuses  constatations.  Ce  sera 
le  moment  de  consacrer  au  temple  de  la  Fortune  une  étude  ar- 
chéologique dont  nous  aurons  posé  le  premier  jalon. 


PIECES  JUSTIFICATIVES. 

l 

Jean  M  allaient ,  citoyen  de  Besançon'^',  donne  à  l'abbaye  de  Saint-Paul  de 
Besançon  moitié  de  sa  maison  de  CImmars,  outre  un  cens  de  deux  deniers 
sur  sa  vigne  t^de  la  Furtugne-n. 

(Aoûl  1235.) 

Egn  A[nselmus],  Dei  gratia  abbas  Sancti  Vincentii,  et  ego  G[uillelmus] 
cantor  Sancte  Marie  Magdalene  Bisuntine,  notum  facimus  omnibus  presen- 
tem  paginam  inspecturis  quod  domnus  Gerardus  Maltalanz,  civis  Bisun- 
tinus  in  nostra  presentia  constitutus,  laude  et  asseusu  Stephanete  uxoris 
sue  et  hberorum  suorum  Hugonis ,  Humberti ,  Hem'ici ,  Gertrude  et  Matbiete, 
dédit  et  concessit  in  perpetuani  elemosiuani  ecclesie  Sancti  Pauii  Bisun- 
tini  medietatem  donius  sue  de  Chamai't'^'  hberam  et  quitam  ;  iliam  videHcet 
medietateni  que  est  contigua  domui  Johannis  Postel  cum  casali  medietatis 
ejusdem;  et  duos  dennrios  censuales  in  vinea  sua  de  la  Furtugne  cuni 

'^'  N'en  déplaise  à  certaines  opinions  émises  par  d'éminents  paléograplies  ou 
diftlomatistes,  je  traduis  ici  civis  par  citoyen  et  non  par  bourgeois;  la  tradition 
bisontine  est  constante,  leliqnat  sans  cloute  de  la  tradition  romaine;  toutes  les 
chartes  et  textes  français  des  dépôts  comtois  du  xiii''  au  xviii'  siècle  portent  inva- 
riablement «les  citiensn  et  plus  tard  wles  citoyens  de  Be=ançonn. 

'-'  Remarquer  la  terminaison  du  mot  Cliamart  tout  fraicliemenl  sorti  de  C  inpus 
Martis.  On  dira,  pe:i  après  laSô,  Chamarz ,  puis  Champmars  et  Chamars.  (Voir 
la  charte  suivante.) 


—  70  — 

lamli'  t'I  justicia  anmiatiiii  in  iiiaio  pcisolvfMidos.  lu  liiijiis  vo\  li'stiiiioiiiiiiii 
et  ul  li(U-  ralnin  l'I  slabilo  pciiiianeal,  |)iosont«'iu  |)a[]iiiaiii  ad  |)1(H('s  cl  j)0- 
liliimiMU  |)r('(licloiuin  conoboiaii  fociinus  uoslioruiii  iimniiiiiiicsitiillofiiin. 
\(liiiii  aniu)  Domini  m°  ce"  x\x"  quinio,  monso  aiigiislo. 

(Orig.   eu  pareil,  aux    Arch.  du  Doulis,   Funds  Suint-Paul , 
cart.   i/i,  II"  (3.) 

II 

Bèntrix,  veuve  de  Gui  Le  CÀampeno'xs ,  donne  à  Jean,  abbé  de  Saint-Paul, 
une  vigne  située  à  Chamars,  au  lieu  dit  "la  Forlugna  ■r ,  .située  entre 
celle  d'Hugues  Maltalent  et  celle  de  la  fille  de  Bourgeois  du  Maiscl. 

(Août  19G7.) 

Nos  ollicialis  ciirio  Risuntine  uotiiiii  facimus  univorsis  prosonlos  litioras 
inspccluris  quod,  vencrabili  paire  Joliaime,  abbale  SancU  Pauli  Bisuiilini, 
et  Béatrice,  relicta  Vidoiiis  dicli  Chaniponois  quondam  civis  Bisuntini,  in 
presentia  noslra  constilutis,  dicta  Boalrix  virioain  siiani  sitam  in  torritorio 
de  Chaniai'c,  in  loco  qui  dicitur  La  Forlugna,  juxta  viiieam  Hiigonis  dicli 
Mauitalant  ex  pai'te  una ,  et  vineam  filie  au  Borgois  de  Macello  ex  altéra ,  in 
elemosinam  dédit  et  concessit  dictis  abbati  et  conventuiSancli  Pauli  Bisun- 
tini ab  ipsis  perpeluo  possidendani.  Voluit  insiijjcr  dicta  Beatrix,  quod 
dicti  abbas  et  conventus  siniiliter  pro  eleniosina  deceni  libras  slephanien- 
sium  haboant  super  alia  bona  sua,  nonobstante  autein  eo  quod  diclus  abbas 
et  conventus  predictam  Bealricem  ut  redditani  et  canonicani  debenl  habere 
pariter  et  lenere.  Dicta  Beatrix  omnia  alia  bona  sna  iiiobilin  et  ininioiiilia 
habita  et  habenda  acquisita  et  acquirenda  sibi  retinuit  ad  danduni  et  dis- 
tribuendura  quando  et  ubi  et  quibus  sibi  placuerit,  et  ad  ordinandum  et  fa- 
ciendnm  de  eis  liiiere  et  intègre  jii'o  sue  liliito  volunlafis.  Laudantibus  hoc, 
appiobantibus  et  consenticntibns  pi'edictis  abbate  et  convenlu  suo,  et  stipu- 
latione  interposita  promiltentibus  quod  contra  ordinationem  quam  dicta 
Beatrix  de  bonis  suisfecerit  vel  facere  volneril  non  venient,  nec  contra  ve- 
nire  volentibus  consentient,  sed  polius  conli'adicent. 

In  cnjus  rei  testinioniuni,  ad  instanciain  predictorurn  abiiatis  et  Beati'icis, 
una  cuni  sigillo  predicti  abbatis  fecinius  apj)oni  piesentibus  sigilluni  curie 
Bisuntinc. 

Datum  anno  Domini  m°  ce'  lx"  septimo,  niense  augusto. 

(Orig.  fil  pareil,  aux  Arrli.  du  Doul)s,  Fonils  Saint -Paul, 
cart.  1^1,  n"  7,  Iragmenl  du  sceau  original  de  .lean,  ahhé 
d.'  Saint-PMul.) 


LE  TRESOR 

ET   LES  SUBSTRUCTIONS   GALLO-ROMAINES 

DE    BERTHOUVILLE    (EURE), 

PAR  M.  LE  R.  P.  DE  LA  CROL\. 


Le  2  1  mars  i83o,  le  nommé  Prosper  Taurin,  propriétaire  de 
terrains  situe's  au  Villeret,  commune  de  Berthouville ,  arrondisse- 
ment de  Bernay,  était  occupé  à  labourer  un  champ,  lorsque  sa 
charrue  heurta  un  obstacle  qu'elle  ne  put  déplacer.  Taurin,  vou- 
lant s'assurer  de  quelle  nature  était  cet  obstacle,  prit  son  pic  et 
mit  à  jour  une  grosse  brique  plate  qu'il  enleva.  A  côté,  il  aperçut 
aussitôt  un  amas  de  vaisselle  d'argent,  plats,  vases,  patères,  sta- 
tuettes, qu'il  s'empressa  de  transportera  son  domicile. 

Un  premier  examen  permit  d'établir  que  ce  trésor  avait  appar- 
tenu à  un  temple  de  Mercurius  Canetus  ou  Kanetonensis,  ainsi  que 
l'indiquaient  les  inscriptions  votives  inscrites  sur  différentes  pièces. 
Le  nombre  de  ces  pièces  était  exactement  de  69. 

La  découverte  s'ébruita  elles  amateurs  affluèrent  chez  M.  Liston, 
huissier  à  Bernay,  que  Prosper  Taurin,  son  parent,  avait  chargé 
de  vendre  la  trouvaille.  —  Après  des  incidents  divers,  l'Etat  se 
rendit  acquéreur  du  trésor,  et  il  figure  depuis  cette  époque  à  la 
Bibliothèque  nationale  (cabinet  des  médailles),  où  il  est,  à  tort, 
qualifié  de  trésor  de  Bernay  au  lieu  de  trésor  de  Berthouville.  Les 
sujets  décoratifs  des  vases  sont  empruntés  à  la  mythologie  et  à  l'his- 
toire grecque.  L'ensemble  de  toutes  les  pièces  forme  un  trésor  in- 
comparable, certainement  supérieur  à  celui  de  Bosco-Béale  et  à 
celui  d'Hildesheim. 

Ainsi  qu'on  peut  le  supposer,  la  découverte  de  Berthouville  ne 
laissa  pas  que  d'imprimer  des  traces  profondes  dans  f esprit  de  la 
population  de  cette  commune.  Des  légendes  se  formèrent,  et  les  ha- 
bitants du  pays  racontent  encore  aujourd'hui  qu'une  Vénus  en  or 


massil",  liaulf  de  i  nii'lro,  est  enfouie  dans  un  clianip  du  Villerel. 

Sous  l\iu|»ii('  de  ces  idées,  un  airliéolojfue  de  Bernay,  M.  Le 
Métaver-Massclin,  résolut  d'enlieprendiv  des  fouilles  dans  l'espoir 
de  découvrir  un  nouveau  trésor. 

Malheureusement  ses  espérances  ne  se  réalisèrent  pas.  Il  trouva 
des  substiuctions  intéressantes,  mais  pas  le  trésor  (pril  cherchait. 
Il  eu  résulta  qu'il  n"a|)])orta  plus  grande  attention  aux  travaux,  qui 
se  prolongèrent  indéliniment.  Les  propriétaires  le  mirent  en  de- 
meure d'avoir  à  combler  les  fouilles;  il  ne  s'exécuta  pas  de  suite  et 
des  procès  lui  furent  intentés.  Pendant  son  absence,  on  démolit  les 
murs;  les  ])aysans  vinrent  chercher  dos  matériaux,  si  bien  qu'à  son 
retour  il  ne  restait  plus  (ju'une  faible  partie  des  subslructions.  Il 
diossa  un  [)lan  en  toute  hâte;  mais  dans  son  trouble  et  sa  ])récipi- 
tation,  il  commit  des  erreurs  ([ui  rendirent  son  travail  absolument 
incompréhensible,  si  bien  que  les  savants  de  l'époque  ne  purent 
reconnaître  si  l'on  se  trou\aiten  présence  d'une  villa,  d'un  camp  ou 
d'un  temple. 

Ces  dernières  années,  un  autre  archéologue  normand,  M.  Join- 
Lambert,  à  l'initiative  duquel  nous  devons  la  reproduction  photo- 
typique du  trésor  de  Berthouville,  avait  à  plusieurs  reprises  porté 
son  attention  sur  le  Villeret.  Après  d'assez  longues  négociations  en 
vue  d'obtenir  du  locataire  et  du  propriétaire  l'autorisation  de  faire 
pratiquer  des  fouilles  dans  une  butte  de  terre  située  à  ])eu  de  dis- 
.. tance  de  l'emplacement  des  temples,  il  put  faire  ouvrir  une  tran- 
chée qui  révéla  la  présence  de  murs  en  blocages  de  silex  et  fit  dé- 
couvrir des  débris  et  des  matériaux  de  l'époque  gallo-romaine. 

De  son  coté,  M.  Duval,  propriétaire  actuel  du  champ  des  temples, 
avait  creusé  assez  profondément  le  sol  et  en  avait  extrait  les  mor- 
ceaux d'un  entablement  de  grande  dimension.  Il  avait  trouvé  en 
outre  un  petit  pied  de  vase  en  argent,  entièrement  semblable  à 
ceux  de  certains  canthares  découverts  par  Taurin. 

Surpris  par  la  présence  de  ces  grandes  pierres  employées  en 
libage  pour  une  construction  postérieure  avec  des  matériaux  moins 
soignés,  M.  Join-Lambert  en  informa  M.  Habclon,  conservateur  du 
cabinet  des  médailles  à  la  Bibliothèque  nationale,  sachant  que  ce 
dernier  était  dans  fintention  de  publier  une  monographie  du  trésor 
de  Berlhouville. 

Le  9  mai  1896,  M.  Babelon  se  rendit  avec  M.  Join-Lambert  sur 
rempLiceiiicut,  âo.^  fouilles.  L'examen  des  lieux  l'amena  à  penser 


—  73  — 

qu'il  y  aurait  grand  intérêt  à  joindre  à  sa  publication  le  plan  exact 
du  temple  où  la  de'couverte  du  mois  de  mars  i83o  avait  e'te'  faite. 
A  son  retour,  il  demanda  au  Comité'  des  travaux  historiques  de  me 
confier  le  soin  de  faire  une  exploration  méthodique  el  un  relevé 
complet  de  ces  substructions.  Je  me  mis  à  Fœuvre  le  28  septembre 
1896,  à  l'aide  de  subventions  fournies  par  le  Ministère  de  l'Instruc- 
tion publique,  le  Conseil  général  de  l'Eure,  la  Société  libre  d'agri- 
culture de  l'Eure  et  la  Section  de  Bernay. 

Au  bout  de  quelques  jours  de  travail,  je  mapeiçus  que  j'étais 
en  présence  de  quatre  édifices,  dont  deux  d'une  époque  dill'érente 
des  deux  autres.  [Planche  I.) 

Ce  ne  fut  pas  sans  peine  que  je  parvins  à  débrouiller  cet  enche- 
vêtrement de  substructions;  car  il  ne  restait  plus  rien  des  murs 
que  o  m.  10  à  0  m.  20. 

Un  examen  très  attentif  m'a  permis  de  distinguer  facilement  la 
première  époque  de  la  seconde,  grâce  à  la  différence  de  profondeur 
des  rigoles  de  fondation,  celles  de  la  seconde  époque  étant  de 
om.ioàom.  i5  creusées  plus  avant  dans  la  terre  de  nature  ar- 
gileuse. 

Le  premier  édifice  se  composait  d'une  grande  enceinte  (péribole) 
enveloppant  une  aire  de  /t,6oo  mètres  carrés  environ. 

A  l'Ouest  de  cette  enceinte  s'élevaient  deux  temples  : 

1°  L'un  composé  de  deux  rectangles  enchâssés  l'un  dans  l'autre. 
Le  rectangle  intérieur  (cella)  avait  100  mètres  carrés.  Un  mur  les 
séparait  en  deux  parties  très  inégales.  Le  rectangle  extérieur  {pro- 
naos) couvrait  à  peu  près  h  ares.  Il  était  flanqué,  au  Nord  et  au 
Sud,  de  deux  petites  chambres.  Dans  l'une,  où  était  située  une  pe- 
tite tourelle,  on  déposait  peut-être  les  offrandes,  parmi  lesquelles 
le  beau  trésor  de  Berthouville;  l'usage  de  l'autre  nous  paraît  bien 
difficile  à  déterminer.  Ce  premier  temple,  dédié  sans  doute  au 
Mercure  Auguste  de  Canetonnum,  était  séparé  du  second  sanc- 
tuaire par  un  préau  de  3  ares. 

2°  L'autre  temple,  rectangle  allongé,  avait  2 4  mètres  sur  6  mè- 
tres. Un  mur,  formant  cloison,  séparait  la  cella  du  pronaos.  11  se 
pourrait  que  c'eût  été  là  un  temple  consacré  à  une  divinité  parèdre 
du  dieu  Mercure.  Le  pronaos  avait  12  m.  10  sur  8  m.  ko  et  la 
cella  5  m.  10. 

Autour  de  ces  édifices  régnaient  des  galeries  pavées  en  dalles  de 
pierres  blanches.  Dans  la  partie  Est  des  bâtiments,  d'autres  galeries. 


—    y  'I   — 

avant  pour  liniilcs  les  inuis  du  péribolo,  étaionl  égaiouienl  pavées 
on  pierre.  C'est  prohablemont  sous  une  de  ces  dalles  que  fut  cache' 
le  trésor  de'convoi-t  par  Prosper  Taurin.  Je  raj)pollo  en  ])assantque 
lo  périboh^  que  je  viens  de  décrire  a  une  très  grande  similitude  avec 
celui  du  leniple  d'Apollon  de  Sanxay. 

La  destruction  de  cet  ensemble  de  monuments  eut  lieu  vraisem- 
blablement dans  la  seconde  moitié  du  m"  siècle,  peut-être  au  mo- 
ment de  la  première  révolte  des  Badaudes. 

A  une  époque  qu'il  est  impossible  de  pre'ciser,  on  rebâtit  deux 
temples  presque  à  Icndroit  où  étaient  situés  les  premiers,  mais 
sans  cependant  s'appuyer  sur  leurs  fondations. 

Le  second  temple  fut  sensiblement  rapproché  du  premier.  On 
reconstruisit  également  une  tourelle  dont  le  diamètre  intérieur  était 
de  3  m.  lo,  tandis  que  le  diamètre  intéiieur  de  la  ])remière  n'était 
que  de  o  m.  60.  Peut-être  cette  tourelle  avait-elle  la  même  attri- 
bution que  l'ancienne. 

Le  nouveau  temple,  élevé  sur  l'emplacement  du  premier,  était  de 
dimensions  plus  petites  et  la  cella  ne  comportait  aucune  division. 
Les  murs  étaient  inoins  épais  sans  entes  aux  angles. 

Le  second  temple  fut  réédifié  dans  l'ancien  préau. 

La  cella  carrée,  à  murs  extrêmement  épais,  était  entourée  du 
pronaos.  Les  pierres  de  corniche,  dont  j'ai  parlé  plus  haut,  ont  été 
mises  à  jour  dans  les  fondations  des  murs  de  la  cella  de  ce  dernier 
temple. 

Au  Sud  et  chevauchant  sur  les  constructions  de  première  époque, 
on  trouve  une  construction  de  seconde  date  terminée  par  deux 
murs  concentriques  coupant  la  galerie  du  péribole  de  première 
époque,  ce  qui  prouve  que  ce  péribole  n'avait  pas  été  reconstruit. 
Il  serait  bien  hardi  de  déterminer  l'usage  de  cette  construction  de 
forme  rectangulaire,  terminée  à  l'Ouest  par  deux  hémicycles  dont 
la  forme  rappelle  relie  des  basiliques.  Mon  plan  n"  h  nu)nlre  la  dif- 
férence des  deux  époques  dajis  leur  ensemble. 

Auprès  des  temples  se  Irouvent  Ion  jouis  des  sources  ou  des 
[inils.  L'élévation  du  jdateau  du  Villeret  (171)  mètres  au-dessus  du 
niveau  de  la  mer)  ne  permettant  guère  de  croire  à  l'existence  de 
sources,  je  m'occupai  de  savoir  si  un  j)uits  n'existait  pas  dans  le 
\oisinagc  des  lemplcs.  On  m'en  signala  un,  situé  à  <)o  mètres  des 
temples,  caché  par  des  broussailles.  L'ayant  fait  dégager,  je  me  fis 
descendre  dans  l'intérieur  et  constatai  qu'il  était  remblayé  à  une 


—  75  — 

proiondeui'  de  35  m.  Go.  Je  décidai  aussitôt  de  le  l'aire  déblayer; 
mais  son  exploration  a  exigé  des  Iravaux  fort  longs  et  fort  pénibles. 

Ce  puits  avait  été  utilisé  au  moyen  âge  pour  Texlraclion  de  la 
marne.  A  cet  eflct,  des  chambres  furent  creusées  à  trois  époques 
diffe'rentes ,  à  ho  et  43  mètres  de  profondeur.  J'ai  minutieusement 
établi  le  plan  et  la  coupe  de  ces  galeries  de  marnière. 

Les  travaux  de  déblaiement  ont  été  terminés  à  la  profondeur  de 
70  mètres.  Au  milieu  des  vases  du  fond,  il  y  avait  2  mètres  cubes 
et  demi  de  bois  de  chêne  travaillé,  ce  qui  me  fit  supposer  que  le 
puits  était  fermé.  Une  clef  romaine  en  fer  affermit  mon  opinion. 
Le  puits  n'était  pas  à  colonne  et  à  poulies,  mais  à  manivelle,  car  je 
l'ai  retrouvée.  Il  devait  donc  être  réservé,  je  pense,  au  usages  des 
temples.  S'il  eût  été  public,  j'y  aurais  rencontré,  comme  dans 
d'autres  que  j'ai  déjà  explorés,  des  colonnes,  des  monnaies,  des 
vases,  des  pierres  chargées  d'inscriptions,  etc. 

Le  puits  public  était  situé  plus  loin,  le  long  d'une  voie  romaine, 
à  98  mètres  environ  des  temples.  Je  l'ai  malheureusement  décou- 
vert trop  tard  pour  l'explorer.  J'espère  cependant  qu'on  me  don- 
nera les  moyens  de  le  fouiller  afin  qu'il  ne  manque  rien  à  mon 
étude.  D'ailleurs,  j'ai  la  conviction  que  son  exploration  nous  four- 
nira d'intéressants  objets. 

A  65  mètres  des  temples,  et  séparé  d'eux  par  un  chemin  romain 
allant  rejoindre  les  grandes  voies  dOrbec  à  Rouen  et  de  Lisieux  à 
Rouen,  un  monticule  renfermait,  ainsi  que  l'avait  démontré  une 
première  recherche  faite  par  M,  Join-Lambert,  des  traces  de  fon- 
dations en  blocage  de  silex.  Qu'avaient  été  ces  constructions?  Nul 
ne  le  savait  ni  ne  s'en  doutait. 

11  me  fallut  plusieurs  jours  de  travail,  par  des  pluies  torren- 
tielles pour  me  rendre  compte  que  je  venais  de  découvrir  un  théâtre 
dont  il  ne  restait  plus  que  de  faibles  substruclions. 

La  façade,  orientée  presque  à  l'Ouest,  mesure  65  m.  5o  de  lon- 
gueur, y  compris  celle  du  postcenium  qui  est  de  i5  m.  80.  L'ouver- 
ture de  Vorchcstra  est  de  29  m.  3o.  La  superficie  des  six  murs 
courbes,  sur  lesquels  se  trouvaient  les  gradins  occupés  par  les  spec- 
tateurs, est  de  9,54 1  mètres  carrés. 

Ce  théâtre  offre  quelques  particularités  intéressantes.  Les  murs 
Nord  et  Sud,  qui  se  rattachent  à  la  façade,  sont  évasés  en  trapèze 
et  c'est  sur  eux  que  viennent  buter  et  se  perdre  trois  des  murs  con- 
centriques. La  partie  centrale,  qui  se  compose  habituellement  du 


—   IC)   — 

podium  et  de  V orchestra ,  seinhlc  èlro  ici  une  aroiia  dosliiU'O  à  divers 
usa{|es.  Knfin  le  fjrosccuiitin,  au  lieu  (Tt-liH'  Iciininô  p;ir  un  mur 
droit,  osl  adossé  à  dou\  <;fos  niui's  laisanl  lace  aux  spoctatcurs  et 
foruiaut  uu  au«|ie  obtus,  couuue  aux  théâtres  de  iMilot  et  de  Laodicée. 

Ce  théâtre,  d'après  mes  ralculs,  pouvait  couteuir  environ  cinq 
mille  personnes.  Les  gradins  devaient  être  en  l)ois  et  suj)portés  par 
les  murs  concentriques,  à  rexce|)tion  du  mur  exte'rieur  et  des  murs 
Sud  et  Nord  se  reliant  avec  la  laçade. 

Après  avoir  déterminé  les  temples,  découvert  les  puits  et  le 
théâtre,  il  restait  à  chercher  remplacement  de  Canetonnum. 

Je  dirigeai  d'ahord  mes  exploiations  dans  le  lieu  dit  hameau  du 
V'dlerel.  De  longues  tranchées  et  d'importants  sondages,  exécutés 
dans  des  cours  habitées,  ne  firent  apparaître  que  des  traces  du 
moyen  âge,  sans  aucun  vestige  romain.  On  alla  plus  loin  dans  les 
propriétés  voisines  (propriétés  Duval),  Là,  une  Touille  fit  rencon- 
trer des  restes  d'hypocauste.  (Test  à  (juelques  mètres  de  ce  point 
qu'existe  le  superbe  puits  romain,  de  2  mètres  de  diamètre,  que 
j'espère  fouiller  prochainement  ainsi  que  je  l'ai  déjà  dit. 

Il  était  difficile,  sinon  impossible,  d'entreprendre  des  fouilles  en 
règle  dans  ces  terrains  plantés  et  cultivés.  Toutefois,  je  remarquai 
sur  certaines  pièces  des  débris  de  tuiles  à  rebord. 

Des  trous,  destinés  à  recevoir  des  plantations  de  pommiers, 
avaient  mis  à  jour  de  nombreux  débris  romains;  un  très  grand 
nombre  de  mottes  de  taupes  avaient  ramené  à  la  suj'face  des  frag- 
ments de  terre  cuite  et  de  poterie  de  même  époque. 

Pour  contrôler  et  ap[)uyer  mes  observations,  je  m'informai  au- 
près de  M.  Duval,  depuis  longtemps  propriétaire  ou  locataire  d'une 
très  grande  partie  de  ces  terrains,  de  ce  que  lui-même  avait  observé 
et  trouvé.  Avec  une  obligeance  parfaite,  M.  Duval  signala  chacun 
des  endroits  où  il  avait  rencontré  des  vestiges  romains.  Je  vérifiai 
à  nouveau  ces  indications,  et  par  l'étude  des  différentes  natures  de 
terrains,  je  parvins  à  déterminer  l'emplacement  de  Canetonnum, 
emplacement  que  j'ai  consigné  sur  un  plan. 

M.  Join-Lambert  et  M.  Duval  m'avaient  fortement  engagé,  dès 
les  premiers  jours  de  mon  arrivée,  à  visiter  sur  Morsant,  la  com- 
mune voisine,  des  terrains  connus  sous  le  nom  de  «  Bout -de-la - 
Ville  7)  et  dénommés  le  Poteau  sur  le  cadastre.  J'examinai  à  plusieurs 
reprises  ces  terrains  pendant  que  la  culture  y  était  encore  et  je  ne 
découvris  rien  qui  fut  de  nature  à  retenir  mon  attention. 


/  y 


L'hiver  venu  j'y  retournai,  et  en  ('tudiant  plus  attentivement  en- 
core les  terrains  mis  à  nu,  je  rencontrai  de  nombreux  vestiges 
d'habitations  gallo-romaines.  Je  longeai  ensuite  un  ruisseau  dont 
les  eaux,  partant  de  Boissy-Lamberviile  à  li  kilomètres  en  amont 
de  cet  endlroit,  vont  se  jeter  à  9  kilomètres  de  là  dans  la  Risle,  à 
Brionne. 

Suivant  une  cerlaine  longueur  de  son  parcours,  je  fus  amené 
devant  des  parties  basses  mises  aujourd'hui  en  prairies,  grâce  à  des 
puits  perdus  et  à  des  rigoles  d'assainissement.  Ces  pièces,  qui  figu- 
rent au  cadastre  sous  los  nume'ros  9^  et  187,  sont  entourées  de 
glacis  composes  de  terre  glaise  et  de  gros  silex.  Ces  glacis  ont  à 
leur  base  U  m.  5o,  2  mèlres  de  hauteur  et  sur  la  partie  supé- 
rieure k  mètres.  Ces  talus  sont  actuellement  boisés.  Je  pense  que 
ces  deux  pièces  ont  dû  servir  de  viviers  pouvant  conserver  environ 
1  m.  5o  de  hauteur  d'eau  à  basses-eaux.  Les  substruclions  voisines 
auraient  pu  être  nécessitées  par  le  service  des  étangs  ou  viviers.  Ces 
substructions  sont  attenantes  à  un  chemin  romain  se  reliant  avec 
des  voies  romaines,  semblable  à  celui  qui  sépare  le  théâtre  des 
temples.  Le  tout  (Bout-de-la-Ville)  est  à  proximité  de  la  bourgade 
de  Canelonnwn.  J'ajouterai  que  toutes  ces  substructions  forment  un 
ensemble,  se  trouvant  sur  la  tribu  des  Lexoves  et  touchant  celles  des 
Eburoviques  et  des  Véliocasses. 

Des  descriptions  qui  précèdent,  il  résulte  : 

1"  Que  des  temples  de  deux  épocjues  différentes  ont  existé  aii 
Villeret; 

2°  Que  le  théâtre  date  de  la  première  époque  et  n'a  jamais  été 
reconstruit  après  sa  destruction; 

3"  Que  le  puits  Ruel  (celui  fouillé)  a  servi  aux  deux  époques; 

h°  Que  la  boui'gade  de  Canetonnum ,  occupant  une  superficie  de 
quelques  hectares  et  longeant  une  voie  romaine,  est  déterminée 
par  un  hypocauste,  un  puits  romain  (qui  reste  à  fouiller),  de  nom- 
breuses substructions,  des  viviers  ou  étangs  et  des  traces  clhabita- 
tions  gallo-romaines  qui  les  entourent. 

Avant  de  clore  ce  travail,  qu'il  me  soit  permis  de  dire  combien 
j'ai  été  frappé  de  la  similitude  qui  me  parait  exister  entre  Berthou- 
ville  et  Sanxay.  Ainsi  lepéribok  des  temples  de  Sanxay  pouvait  con- 
tenir neuf  mille  personnes,  nombre  égal  à  celui  que  pouvaient  re- 
cevoir et  le  préau  du  balnéaire  et  le  théâtre.  A  Berthouville,  le 


—  7S  — 

péribole  des.  lempios  cl  le  llu'àlir  élaiciil  chacun  disposes  pour  ciuij 
mille  personnes. 

Lors  de  ma  découverte  de  Sanxay,  j'ai  avance'  que  nous  nous 
trouvions  en  prt'sence  d'un  lieu  de  plaisirs,  de  ])('lerinage  et  de 
transactions  commerciales.  Je  penche  à  croiie  (jue  Berthouville  ('tail 
un  lieu  identique.  J'v  suis  daulant  ])lus  poi'le'  que.de  temps  immé- 
morial, l'église  de  la  commune  est  un  but  de  pèlerinage  chre'tien, 
suite  probable  du  pèlerinage  païen. 

Du  reste,  je  compte  revenir  sur  ce  sujet  spécial  dans  une  autre 
[)ublication. 

Je  ne  veux  pas  terminer  celte  communication  sans  adresser 
publiquement  ici  des  remerciements  à  M.  Babelon,  le  savant  con- 
servateur du  cabinet  des  médailles,  qui  a  mis  tont  en  œuvre;  à 
M.  Join-Lambert,  dont  le  concours  aussi  généi-eux  qu'e'clairé  m'a 
permis  de  terminer  mes  fouilles,  alors  que  fut  épuisé  le  crédit  mis 
à  ma  disposition  par  l'Etat,  la  Société  libre  d'agriculture,  la  Sec- 
tion de  Bernay  et  le  Conseil  général  de  l'Eure.  Et  enfin  je  tiens  aussi 
à  rappeler  qu'au  milieu  de  toutes  mes  difficultés  j'ai  été  vaillam- 
ment secondé  par  Auguste  Gatellier,  mon  chef  terrassier,  dont  de- 
puis plus  de  vingt  ans  j'apprécie  rintelligencc  et  le  dévouement. 

Si  j'ai  réussi  dans  ma  mission,  c'est  au  concours  de  toutes  ces 
bonnes  volontés  réunies  que  je  le  dois.  Et  c'est  pourquoi  j'ai  tenu 
à  exprimer  ici  ma  reconnaissance  à  ceux  qui  m'ont  aidé  à  reconsti- 
tuer une  page  de  notre  histoire  nationale. 

Camille  de  l\  Croix,  S.  J. 
Membre  non  résidanl  du  (lomid'  des  travaux  historiques. 


FOUILLES 
DE  CHAGNON-YILLEPOUGE 

(  CHAREx^TE-IIV  FERIE L  RE  ) , 
PAR  M.  G.  MUSSET. 


Depuis  quelques  années  et  notamment  au  Congrès  des  Sociétés 
savantes,  en  1896,  des  discussions  sont  nées  sur  la  question  de 
savoir  quels  e'taient  le  but,  Torigine  et  la  destination  de  certains 
monuments  gallo-romains,  sortes  de  pyramides,  connus  sous  le 
nom  de  piles  ou  de  fanaux.  Les  plus  connus  de  ces  monuments 
sont  la  pile  d'Ebéon,  la  Pirelonge  de  Saint-Romain-de-Benèt,  dans 
la  Charente-Infe'rieure ,  et  la  pile  de  Saint-Mars  sur  les  bords  de  la 
Loire. 

M.  Lièvre,  bibliothécaire  de  la  ville  de  Poitiers,  reprenant  une 
thèse  quil  avait  déjà  soutenue  précédemment,  a  vu  dans  l'existence 
des  piles  les  r  simulacres  w  indiqués  par  Tacite  comme  des  fétiches 
de  pierre,  provenant  sans  doute  de  la  transformation  des  menhirs. 
Il  les  identifie  avec  les  fana  et  vememets  de  l'époque  gauloise  et 
gallo-romaine. 

A  l'occasion  de  cette  discussion,  le  soussigné  avait  rappelé  que 
l'on  avait  parfois  vu  dans  ces  piles  des  monuments  funéraires.  Il 
disait  que  ce  problème  mériterait  d'être  résolu  et  qu'il  ne  semblait 
pas  impossible  de  le  faire ,  sans  compromettre  l'existence  des  piles 
existantes.  Il  disait  connaître  en  effet  l'emplacement  d'une  ou  deux 
piles  aujourd'hui  détruites,  et  se  promettait  de  faire  faire  des 
fouilles  qui  permissent  de  résoudre  la  question. 

Grâce  au  concours  financier  de  la  Société  française  d'archéologie 
et  de  la  Commission  des  arts  et  monuments  historiques  de  la  Cha- 
rente-Inférieure, ces  fouilles  sont  en  partie  effectuées. 

L'emplacement  choisi  a  été  celui  d'un  ancien  fanal  appelé  jadis 


—  so  — 

le  Faiiau  ou  Faniaii  do  Villopoiigc,  la  ViHe  ou  Villa  du  Puy,  el 
situe  dans  une  polilo  roniniuno  de  Saintonge,  noinm(''e  Villc|)ouge, 
au  long  do  la  voie  romaine  de  Bordeaux  à  Autun  par  Saintes, 
Aulnav,  Rom,  etc.  11  est  ligure  sur  le  plan  ion  de  Chastillou,  en 
même  temps  qu'une  pile  voisine  sous  le  nom  des  t  Faniaulx,  ruines 
anti<pies  de  Varaize  au  pais  (rAngouuïoisw. 

Les  premières  tranchées  ont  mis  à  jour  un  soubassement  carré 
(le  10  m.  ko  de  côté,  composé'  au  centre  d'un  blocage  de  grosses 
pierres  et  au  pourtour  d'un  blocage  cimenté  remontant  à  l'époque 
gallo-romaine.  Le  tout  reposait  sur  le  sol  naturel  à  une  profondeur 
d'environ  5o  centimètres  du  sol  actuel.  Le  sol  naturel  était  intact, 
ne  présentant  la  trace  d'aucun  affouillement,  d'où  l'on  peut  conclure 
de  la  façon  la  plus  positive  que  la  pile  ne  s'e'levait  au-dessus  d'au- 
cune sépulture,  d'aucun  ossuaire. 

La  question  semble  donc  tranchée  contre  l'hypothèse  qui  voudrait 
faire  de  ces  monuments  des  sortes  de  mausolées,  à  moins  de  sup- 
poser <|u'une  cella  destinée  à  recevoir  des  urnes  ou  dos  corps  avait 
e'té  ménagée  à  l'intérieur.  Cette  dernière  hypothèse  ne  parait  pas 
soutenable  en  présence  de  l'examen  qu'on  peut  faire  de  la  pile 
d'Ébéon  placée  à  quelques  kilomètres  de  celle  de  Villepouge,  et 
qui,  à  moitié  éventrée  par  le  fait  du  temps  et  des  hommes,  est  in- 
contestablement massive. 

La  continuation  des  fouilles  de  Villepouge  a  démontré  qu'au- 
tour de  la  pile  centrale,  il  y  avait  là,  comme  à  Pirelonge,  un 
couloir,  sorte  de  deluhriim,  et  une  enceinte  placée  à  7  mètres  de 
la  pile  centrale.  Cette  enceinte  a  aG  m.  9 5  sur  chaque  face,  dont 
l'une  est  parallèle  à  la  voie  romaine  et  pres([Uo  limitrophe  à  cette 
voie.  Les  murs  ont  été  rasés  assez  profondément  avant  les  fouilles 
pour  qu'on  puisse  constater  les  traces  de  l'entrée  (pii  pouvait  faire 
pén(!trer  de  la  voie  romaine  dans  lenceinte.  Aux  angles  de  cette 
façade  existent  toutefois  des  sorîos  de  renforcements  formant  sail- 
lies qui  di'monireraient  |)onl-ètr(!  (jue  les  angles  soutenaient  une 
construction  un  peu  plus  élevée  (jue  le  mur  lui-même. 

Dans  les  fondations  de  la  pile  centiale,  comme  dans  quelques 
pierres  demeurées  sur  le  terrain,  nous  avons  rencontré  un  grand 
nombre  de  fragments  de  pierres  sculpti'os,  chapiteaux  corinthiens, 
oves,  moulures  diverses,  qui  démontrent  ([u'on  avait  utilisé  les  dé- 
bi-is  d'un  monument  antérieur  pour  la  construction  de  la  pile. 

Rn  dehors  du  mur  d'enceinte  et  au  long  de  la  voie  romaine,  se 


—  81  — 


trouvaient  quelques  restes  de  sépultures  par  inhumation,  placées 
dans  le  sol,  sans  traces  de  cercueils. 

Il  semble  donc  y  avoir  analogie  complète,  comme  disposition, 
entre  le  fanal  et  la  tour  de  Pireloiige,  également  massive,  conique 
et  pourvue  d'une  enceinte.  A  sa  sortie  du  sol,  le  fanal  de  Ville- 
pouge  était  composé  d'énormes  blocs  de  pierre  de  taille,  munis  de 
trous  de  louve,  et  conservés  dans  une  métairie  voisine,  oii,  après 
avoir  été  creusés,  ils  servent  d'auges  pour  abreuver  les  bestiaux. 
D'après  les  récits  des  anciens,  alors  que  ces  blocs  étaient  en  place, 
on  y  aurait  vu  des  inscriptions  formées  de  grandes  capitales  romaines. 
Nous  n'avons  pu  malheureusement  retrouver  aucune  trace  de  ces 
inscriptions. 

Nous  en  étions  là  de  ces  constatations  quand  dans  l'enceinte, 
presque  à  fleur  du  sol,  nous  avons  trouvé  une  énorme  tête  de  statue 
féminine  mesurant  60  centimètres  de  hauteur.  Cette  tête  est  carac- 
térisés par  une  abondanie  chevelure  tombant  en  boucles  sur  les 

épaules,  par  un  rictus  de  la  bouche 
qui  donne  à  la  physionomie  un  aspect 
presque  redoutable,  et  par  un  trou 
carré  situé  au  derrière  de  la  tête  et 
donnant  à  penser  qu'elle  était  sur- 
montée d'attributs  ou  d'une  couronne  en 
matière  autre  que  la  pierre,  en  métal 
par  exemple.  Mais  les  attributs  man- 
quant, il  est  difficile  de  déterminer  le 
personnage  qu'on  a  voulu  représenter. 
Est-on  en  présence  d'une  divinité  tuté- 
laire,  d'une  Isis,  d'une  Cybèle  ou  d'une 
impératrice  romaine?  La  question  est 
diflicile  à  résoudre  tant  qu'on  n'aura  pas  trouvé  des  fragments  des 
attributs  qui  l'accompagnaient,  ou  d'objets  rappelant  le  culte  qu'on 
lui  rendait. 

Parmi  les  objets  qui  pourraient  aider  à  l'interprétation  de  ce 
remarquable  monument,  on  peut  signaler  :  1°  une  petite  cupule 
eu  bronze,  sur  laquelle  fîfjfure  un  graffite  sur  lequel  nous  croyons 
pouvoir  lire  le  mot  LIVIA,  VANIIA  ou  VANIIF;  2"  une  plaque 
triangulaire  de  bronze  avec  une  feuille  de  lierre  frappée  sur  une 
face,  et  qui  rappellerait  peut-être  un  cuite  dionysiaque;  3°  deux 
tablettes  en  plomb  de  10  centimètres  sur  8,  couvertes  d'un  graf- 
ARciiÉotoGii;.  6 


—  82    - 

lUo  dôohlll'n''  par  M.  Caiiiillo  JiiUian,  ra|)|)('lanl  les  ff  iiicanlaiacnla 
niagica-"  et  conlcnant  des  inipircalions  ul  dos  maigri  ces,  ce  qui  sem- 
blerait établir  ([ue  l'on  n'a  pas  affaire  à  une  bonne  déesse. 

La  suite  des  fouilles  donn(U'a  peut-être  le  moyen  de  re'soudre  ce 
probK-me  intéressant. 

Il  est  intéressant  de  noter  que  la  tête  sculptée  est  en  pierre;  du 
pa\s.  pro\enant  soit  de  la  carrière  de  Galanobat,  près  de  Vaiaize, 
soit  de  celle  des  Molors,  près  de  Foutenet,  localités  voisines. 

La  physionomie  rude  et  rébarbative  de  celte  tête  pourrait  être 
le  résultat  d'un  manque  d'art,  chez  le  sculpteur,  ou  de  la  manifes- 
tation d'un  type  gaulois  traditionnel. 

Quelques  monnaies  romaines  ont  été  rencontrées  dans  les  fouilles 
eu  compagnie  de  nombreux  fragments  de  poteries  grossières,  noires 
ou  grises,  et  de  poteries  samiennes. 

Les  monnaies  sont  des  fragments  de  bronze  de  la  colonie  de 
Nimes,  une  monnaie  d'Antonin  au  type  de  la  Liberaiitas,  et  une 
monnaie  de  Marc-Aurèle. 

Une  observation  intéressante  à  faire,  c'est  que  la  commune  de 
Villepouge  est  l'une  des  plus  petites  en  étendue  de  la  Saintonge,  et 
quelle  a  une  forme  à  peu  près  rectangulaire,  différente  en  cela  de 
la  plupart  des  communes  de  la  Saintonge,  ce  qui  laisserait  croire 
que  c'était  peut-être  à  l'origine  une  sorte  de  territoire  sacré.  Non 
loin  de  la  pile  on  rencontre  de  nombreuses  substructions  de  l'époque 
gallo-romaine.  Un  village  porte  le  nom  de  la  rrCabourne»,  ra])pe- 
lant  peut-être  des  réduits  souterrains;  un  autre  se  nomme  la  cf  Cro- 
cbettew,  rappelant  vraisemblablement,  comme  la  Crèche,  dans  les 
Deux-Sèvres,  l'existence  de  ruines  de  la  même  époque.  Sur  la  com- 
mune de  Villepouge,  on  rencontre  également  des  monuments  et 
des  stations  des  époques  préhistoriques. 

De  plus,  à  ([uelques  mètres  de  Villepouge  se  trouvent  les  limites 
de  trois  grandes  seigneuries  de  la  Saintonge  :  le  comté  de  Taille- 
bourg,  celui  d'Aulnay  et  celui  de  Matha.  De  ceci  on  pourrait  con- 
clure, à  la  rigueur,  que  la  pile  de  Villepouge  ('tait  un  lieu  tradi- 
tionnel et  célèbre  ({ui  avait  conservé  jusqu'aux  temps  de  la  féodalité 
rim|)ortance  qu'il  avait  eue  à  répo(|ue  païenne. 

Cette  pile,  comme  celle  d'Ebéon, avait  d'ailleurs  été  l'objet  d'une 
sorte  de  terreur  superstitieuse.  Les  vieilles  {jens  racontent  (jue  deux 
fées  avaient  conçu  l'idée  de  les  lidifier;  chacune  d'elles  travaillait  à 
son  iMoiiuuienl  et  elles  s'envoyaient  de  l'une  à   l'autre  le  marteau 


—  83  — 

avec  lequel  elles  travaillaient.  L'une  d'elles  avait  même  conçu  le 
projet  de  couronner  son  œuvre  avec  une  énorme  pierre,  un  polis- 
soir,  gisant  à  2  kilomètres  de  là  dans  un  lieu  dit  îe  Bois-Bellot; 
mais  le  fardeau  était  trop  lourd,  et  la  fée  le  laissa  tomber  de  sa 
ffdorne75  dans  le  lieu  oii  il  est  encore.  La  journe'e  finie,  les  fées 
allaient  se  reposer  au  foyer  des  paysans  voisins;  mais  ceux-ci,  las 
de  ces  visites  terrifiantes,  songèrent  à  s'en  débarrasser.  Un  jour, 
l'un  d'eux  fit  chauffer  à  blanc  les  landiers,  sur  lesquels  elles  ve- 
naient s'asseoir;  les  fées  furent  horriblement  brûlées  et  ne  repa- 
rurent plus.  C'est  depuis  ce  temps  que  les  fanaux  commencèrent  à 
tomber  en  ruines. 

Georges  Musset. 


6. 


LE  CIMETIÈRE  GALLO-ROMAIN 

DE  SAINT-MARTIN 
DL    V   AU    III"   SIÈCLE, 

PAR  M.   .\.   NIGOLAÏ, 
Secrétaire  général  de  la  Société  archéologique  de  Bordeaux. 


La  Maiisin  Aginnensis  (Masd'Agenais)  a  été,  à  l'époque  de  la  con- 
quête romaine,  un  poste  d'occupation  exfrêmemenl  impoiianl  au 
point  de  vue  slratégicjue.  Sa  ligne  de  coteaux  commandait  d'une 
part  à  la  frontière  du  territoire  des  Nitiobriges,  de  l'autre  à  la  plaine 
de  la  Garonne  depuis  Marmande  jusque  vers  Aiguillon,  oii  ce  qui 
reste  des  anciens  remparts  romains  est  encore  si  intéressant  ^'l  A 
2  kilomètres  d'Aiguillon,  un  autre  caslrum  avait  été  établi  à  Saint- 
Côme,  relié  au  précédent  par  une  chaussée  sur  le  bord  de  laquelle 
se  trouvait  une  de  ces  piles  o\i7iemets  [nemelum)  que  l'on  peut  encore 
voir  sur  la  route  <jui  mène  d'Aiguillon  au  port  Sainte-Marie  (■'.  Une 
autre  lui  fait  face  sur  les  hauteurs  de  Saint-Pierre  de  Buzet  entre 
Damazan  et  Buzel'-^',  en  sorte  que  l'on  peut  bien  aflirmer  que  cette 
contrée  fut  pendant  la  conquête  un  vaste  camp  retranché.  Je  passe 
sous  silence  une  ligne  de  moites  dont  je  me  suis  attaché  à  retrouver 
les  points  do  correspondance  sur  les  deux  chaînes  parallèles  de  col- 
lines qui  dominent  la  vallée  de  l'Avance  depuis  la  huile  de  Mont- 
pouillan  et  Samazan  oii  se  trouvent  les  levées  admirablement  con- 
servées d'un  petit  camp  romain,  jusque  vers  Montcassin  [Mons  Cassii) 
et  Casteljaloux  (Caslrum  gelosum).  Un  peu  partout  des  tronçons  de 
voies  romaines  ont  été  releve's. 

La  Mansio  Aginnensis  n'a  conservé  de  l'époque  romaine  que  des 
noms  qui  nous  parlent  de  choses  disparues:  la  porte  Galiane  et  la 

''  Le  cliàteau  féodal  do  Lunar  s'est  élevé  au  moyen  àjjc  sur  ces  remparts.  Ils 
50P.I  flanqués  de  contreforts  au  soniuiol  des([U(!ls  court  une  série  d'.ircatures.  Ils 
sont  en  petit  appareil  avec  des  filds  lonjpludiiiinix  de  hritpies. 

*'^   On  l'appelle  la  Tourrasxe. 

'•''   C'est  la  pile  de  Pcyrcloiignc. 


—  85  — 

fontaine  du  même  nom ,  devenue  lavoir  public.  Des  substruclions 
antiques  ont  été'  fre'quenimenl  reconnues  dans  le  sous-sol  de  la 
ville;  les  monnaies,  les  poteries  ont  été'  trouve'es  en  e'norme  quan- 
tité' au  Mas  et  dans  les  environs  immédiats.  Un  Lalustre  votil'à  la 
Tutela  à'Ussubio  que  Ton  voit  dans  l'église  supportant  la  vasque  d'un 
bénitier  en  place  du  labrum  dont  il  lut  le  piédestal,  porte  une  in- 
scription qui  a  fait  couler  des  flots  d'encre  sans  que  la  question  de 
l'emplacement  d'Ussubium,  la  station  de  l'itinéraire  d'Antonin  et  de 
la  Table  de  Peutinger,  ait  été  vidée,  au  moins  jusqu'ici,  de  façon 
satisfaisante  (^l  L'église  qui  est  du  xii*  siècle,  dédiée  à  saint  Vincent 
martyr  de  l'Agenais,  semble  élevée  sur  les  substructions  d'une  basi- 
lique plus  ancienne;  enfin,  un  beau  sarcophage  de  marbre  du  v'  ou 
du  vi"  siècle  ("'  a  été  trouvé,  il  y  a  une  cinquantaine  d'années,  au- 
vant  de  l'église  sur  la  place  actuelle  '^^ 

Telles  sont  les  antiquités  du  Mas  d'Agenais.  11  importe  d'ajouter 
que  la  position  de  deux  camps,  l'un  en  plaine  et  l'autre  sur  la  hau- 
teur, a  été  depuis  longtemps  reconnue  et  leur  nom  romain  s'est  per- 
pétué jusqu'à  nous  à  travers  les  siècles,  Camparome  basse  et  Campa- 
rome  haute.  Chose  plus  étrange  mais  non  moins  caractéristique,  à 
Camparome  basse,  une  métairie  s'appelle  Calon  et  dans  sa  muraille 
moderne  on  peut  voir  encastré  un  fragment  de  pierre  sculpté  figu- 
rant une  sorte  de  chouette,  de  facture  incontestablement  romaine;  à 
Camparome  haute,  un  groupe  de  maisons  s'appelle  Crasso  ou  la  Crasse. 

Là  oii  est  une  ville,  il  y  a  forcément  une  nécropole,  la  cité  des 
morts  à  côté  de  celle  des  vivants. 

•''  Voici  celle  inscription  : 

TVTELAE.AVG 

VSSVBIOLABRVM 

SILVINVS.SCI 

PIONIS.F.AN 

TISTES       D 

^'^  M.  de  Caumont  Ta  reproduit  dans  son  Abécédaire  d'archéologie  (archéologie 
religieuse)  d'après  le  dessin  de  Léo  Drouyn,  p.  5o,  fig.  3. 

v3)  Voir  C.  Juliian  :  Inscriptions  romaines  de  Bordeaux,  t.  II,  p.  391  :  ffChau- 
druc  de  Crazannes,  Mémoires  de  la  Société  archéologique  du  midi  de  la  France,  t.  I, 
p.  a5/i  et  367.  —  Inde  :  Jouannel,  Stalislique ,  1. 1,  p.  9/10.  —  Renier,  Itinérares 
romains  de  la  Gaule,  p.  118.  —  Boudon  de  Saint-Amans,  Antiquités  de  Lot-et- 
Garonne,  pi.  XVII,  2.  —  Casimir  de  Saint-Amans,  Dissertation  sur  un  autel  et  un 
cippe  votifs,  p.  5.  —  Bal  (Charles  Greilet  Balguerie),  Les  deux  Eglises,  pi.  IV.  — 
Gauhan ,  Histoire  de  la  Réole,  p.  4i8. —  Bladé,  Epigraphie  de  la  Gascogne,  p.  189.7? 
A.  Nicolaï,  Le  Mas  d'Agenais  sous  la  domination  romaine,  p.  5,  pi.  I  et  II,  189G. 


—  86  — 

Celle  du  Mas  se  Irouve  à  un  peu  plus  d'un  kilomètre  au  nord,  à 
Rovenac,  plateau  de  Saint-Martin,  au  sommet  d'un  coteau  dont 
les  escarpements  dominent  le  canal  du  Midi  et  la  Garonne.  Le 
ileuve  coulait  à  ses  pieds  dans  le  haut  moyen  âge  encore.  Des  col- 
matages successifs,  l'apport  des  alluvions  et,  en  dernier  lieu,  un 
changement  de  lit  l'en  ont  aujourd'hui  écarte' de  plusieurs  centaines 
de  mèties. 

Le  cimetière  de  Revenac  n'avait  pas  encore  été  exactement  re- 
connu lorsque  j'y  fis  mes  premières  fouilles  en  août  189^1.  Depuis 
longtemps  cependant,  les  archéologues  de  l'Agenais  avaient  indiqué 
ce  poste  comme  point  d'occupation  romaine,  mais  les  uns  y  avaient 
placé  une  ville,  d'autres  une  villa,  q»ielques-uns  encore  un  camp. 
Notre  savant  collègue  et  ami  M.  Tholin,  avec  sa  perspicacité  rare- 
ment mise  en  défaut,  y  avait  deviné  un  cimetière,  au  cours  d'une 
rapide  visite,  mais  enfin  personne  ne  l'avait  fouillé. 

C'est  à  ce  travail  que  j'ai  consacré  la  plus  grande  partie  de  mon 
temps  de  vacances  pendant  trois  années.  J'ai  été  aidé  dans  ma 
fouille  par  un  ami  dévoué  qui  ouhlia  qu'il  était  félibre  gascon  de 
grand  talent,  pour  consacrer  son  temps  à  la  recherche  de  vieux 
tessons  et  de  marques  de  potiers.  M.  le  comte  de  Luppé,  sur  les 
terres  de  qui  nous  avons  opéré,  nous  a  donné  tous  les  encourage- 
ments et  toutes  les  facilités.  Il  est  devenu,  depuis,  archéologue  pas- 
sionné, et,  le  premier,  sur  nos  indications  il  a  découvert  les  puits 
funéraires  dont  il  va  être  question. 

Pour  la  compréhension  de  ce  qui  va  suivre,  un  dernier  détail  est 
nécessaire.  Il  y  a  près  d'un  demi-siècle  que  la  terre  du  plateau  de 
Saint-Martin,  très  nourrie  en  potasse,  très  chaude  et  très  riche,  est 
l'objet  d'une  spéculation  intéressante.  On  la  vend  aux  propriétaires 
de  terres  maigres  ou  froides  en  matière  d'engrais.  C'est  ainsi  que 
plus  de  la  moitié  de  notre  cimetière  a  pu  être  enlevée  sans  qu'au- 
cun savant  de  l'Agenais  ait  été  averti  des  pertes  considérables  qui 
se  sont  faites  pour  les  musées  et  l'archéologie.  On  continue  à  le 
faire  disparaître,  et  comme  on  a  ouvert  une  grande  tranèhée,  que 
des  pans  entiers  de  terre  s'abattent  chaque  jour  pendant  les  deux 
mois  d'août  et  de  septembre,  nous  avons  pu  sans  trop  de  peine  en 
surveillant  minutieusement  les  travaux  et  en  fouillant  nous-même, 
aniver  à  déterminer  très  exactement  le  mode  funéraiie  en  usage  à 
Saint-Martin,  tandis  que  toutes  choses  étaient  bien  en  place. 

La  sépulture  se  faisait  par  l'enfouissement  des  urnes  renfermant 


—  87  — 

les  cendres  clans  une  fosse,  ensuite  remplie  de  terre  et  d'objets  com- 
mémorritifs. 

Je  dois  dire  que  nous  n'arrivâmes  à  celle  constatation  qu'après 
bien  des  incerlitudes,  qu'après  avoir  épuise' bien  des  conjectures.  Un 
jour,  dans  la  tranche'e,  une  fosse  intacte  coupée  dans  sa  partie  mé- 
diane et  toute  remplie  de  son  mobilier  funéraire  nous  apparut,  et 
depuis,  grâce  aux  précautions  prises,  nous  en  avons  pu  étudier  une 
soixantaine  au  moins.  Il  en  a  été  sacrifié  autant,  que  le  défaut  de 
temps  ne  nous  a  pas  permis  d'observer. 

Ces  fosses  étaient  distantes  les  unes  des  autres  de  i  m.  ûo  envi- 
ron dans  tous  les  sens,  et  disposées  en  piles  parallèles  en  sorte 
qu'on  en  voyait  cinq,  six,  quelquefois  davantage,  mises  à  découvert 
dans  la  tranchée.  Leur  forme  comme  leur  dimension  variait  un 
peu  comme  nous  Talions  voir.  Pendant  trois  années,  nous  avons  pu 
nous  rendre  compte  de  l'uniformité  du  mobilier  funéraire  qui  les 
garnissait;  tout  en  a  été  recueilli  par  nos  soins,  et  un  inventaire 
minutieux  en  a  du  reste  été  publié  d;ins  les  actes  de  la  Société  ar- 
chéologique de  Bordeaux. 

Sur  le  mode  funéraire  lui-même,  voici  quelques  observations  qui 
ne  seront  peut-être  pas  sans  intérêt,  car,  bien  que  ma  bibliogra- 
phie soit  assez  complète,  je  ne  les  ai  encore  vues  dégagées  nulle  part. 

La  fosse,  une  fois  creusée,  une  fosse  en  forme  de  marmite  neuf 
fois  sur  dix,  profonde  de  i  m.  60  à  i  m.  80,  et  large  de  1  m.  3o 
environ  à  l'orifice  supérieur,  était  transformée  en  foyer.  On  y  allu- 
mait un  grand  feu,  sans  doute  activé  par  des  matières  combustibles 
dans  lesquelles  devait  entrer  la  résine,  afin  d'en  durcir  les  parois  et 
de  les  rendre  moins  perméables.  On  sait,  en  effet,  qu'un  des  pre- 
miers soucis  des  anciens  était  d'assurer  la  perpétuilé  à  leurs  sépul- 
tures. Les  terres  argileuses  de  Saint-Martin  accusent  cette  action 
directe  du  feu  par  la  couleur  rougeàtre  et  la  consistance  de  brique 
mal  cuite,  qui  dessine  à  merveille  le  contour  des  fosses  et  les  fait  dis- 
cerner de  loin  dans  la  tranchée.  Peut-être  même,  ce  foyer  avait-il 
été  utilisé  à  double  fin  pour  l'opération  de  l'incinération  du  corps. 
Le  bois,  réduit  par  le  feu,  forme  tout  au  fond  ce  lit  très  noir  de 
charbons  et  de  cendre  sur  lequel  reposaient  les  urnes  funéraires 
j)roprement  dites.  C'est  là  que  nous  les  avons  toujours  trouvées, 
cassées  ou  écrasées  par  la  pression  des  terres,  mais  entières  quel- 
quefois, si  l'on  en  réunit  les  fragments.  Pour  chaque  sépulture  : 
trois  ou  quatre  oUae  de  dimensions  diflérentes,  grises  ou  noires;  un 


88  — 


ou  deux  cruchons  au  bec  souvent  Iril'olie;  autant  de  pichets;  une 
patère  ou  deux  sigillées,  de  petits  bols  en  poterie  dite  samienne,  un 
lacryniatoire  de  verre  invariablement  cassé  en  mille  morceaux,  et 
la  monnaie. 

Au-dessus,  on  renconire  une  e'paisseur  de  cendres,  d'abord  à 
peu  près  pures,  puis  inolanfrfîes  de  plus  eu  plus  a\ec  la  terreau  fur 

et  à  mesure  que  Ton  remonte  vers 
l'orifice  de  la  marmite.  C'est  dans 
')  celle  zone  inleiine'diaire ([ue  sont  en 
grande  quanti  lé  les  débiis  des  vais- 
selles intentionnellement  cassées 
après  les  cérémonies  du  repas  et  des 
libations,  des  ossements  d'animaux: 
vertèbres,  côtes,  màclioii'es,  cornes 
de  bœufet  de  chèvre,  dents  de  porc, 
reliefs  de  volailles,  tels  d'huître, 
limaçons  de Bouigojjne , etc.  On  sent 
au  pêle-mêle  de  tous  ces  objets, 
parmi  lesquels  on  trouve  encore  des 
tiges  de  fer,  de  gros  clous,  des  épe- 
rons, des  fers  à  cheval,  des  houes, 
des  meules  j\  bras,  des  silex  taillés, 
des  polissoirs,  des  percuteurs,  etc.; 
que  tout  cela  a  été  jeté  à  la  pelletée  pour  servir  de  renq)lissage. 
On  arrive  enfin  à  la  couverture.  Elle  est  faite  au  moyen  d'une 
couche  de  cailloutis  très  dense,  analogue  au  pavement  d'une  voie, 
dans  le(juel  il  nous  est  fréquemment  arrivé  de  trouver,  amalgamés, 
des  poids  de  tisserand,  des  briques  à  rebords,  des  vestiges  de 
bronze,  des  monnaies,  etc.;  son  épaisseur  varie  de  o  m.  2  5  à 
G  m.  3o. 

Cet  empierrement  ne  recouvre  pas  seulement  la  surface  des  sé- 
pultures; il  les  relie  toutes  entre  el,l(;s,  donnant,  à  voir  son  cordon 
dans  la  partie  supérieure  de  la  tranchée,  l'illusion  d'un  chemin  qui 
aurait  été  directement  construit  au-dessus  d'elles,  et  nous  l'avons 
cru  pendant  longtemps.  L'impression  générale  des  ouvriers  qui  ont 
dû  partout  couper  cette;  ligne  de  pierraille,  est  que  le  cimetière  for- 
mail  une  giande  place  ainsi  pavée  ou  mieux  macadamisée,  et  c'est 
aussi  bi  iiùtr*;.  Quelques  signes  extéiieurs,  des  briques  très  proba- 
bh'iiienl.  dcvaieiil  iiidiipu'ià  la  siiffar(!  du  sol  l'emplacement  d(;  la 


Fi! 


—  89  — 

sépulture,  ne  fût-ce  que  pour  la  reconnaître,  y  faire  les  cérémonies 
commémoratives  et  aussi  éviter  la  violation,  toutes  choses  qui  ré- 
pondaienl  à  des  préoccupations  constantes  des  Romains.  Mais  si 
nous  suj)posons  qu'un  petit  tertre  de  terre  ou  tel  autre  indice  point 
encore  relevé  devait  tenir  lieu  d'indicaleui",  nous  en  sommes  réduits 
aux  hypothèses,  et  le  sol  a  été  trop  bouleversé  depuis  les  invasions, 
ne  fût-ce  que  par  la  culture  superficielle,  pour  avoir  conservé  jusqu'à 
nous  ce  point  de  repère  quel  qu'il  ait  été. 

Les  fosses  funéraires  ont  été  trouvées  en  assez  grand  nombre  dans 
diverses  contrées  des  Gaules;  les  premières  furent  signalées  pai' 
MM.  l'abbé  Baudry  et  Ballereau,  au  Bernard,  en  Vendée;  ils  en 
explorèrent  un  assez  grand  nombre  dans  d'assez  bonnes  conditions, 

mais  point  toujours  peut-être  avec  un 
soin  et  des  précisions  suffisants.  Nous 
ne  nous  occupons  pas  pour  le  moment 
de  l'âge  de  nos  fosses.  Ce  qui  nous  y  a 
frappé  c'est  le  mélange  d'ustensiles 
gaulois  et  d'ustensiles  romains  d'im- 
portation italienne  pour  le  premier 
siècle,  puis  fabriqués  en  Gaule  pour 

W^-.._  . .,M^     le  II''  et  le  iii^  siècle,  tels  que  les  vases 

•''î-  de  fabrication  dite  samietine;  les  po- 

'''/>•  '^-  teries  noires  et  grises  indigènes  sont 

bien  reconnaissables;  d'auties  objets  symboliques  sont  gaulois,  et 
les  rites  gaulois  et  romains  devaient  être  non  moins  mélangés,  car 
on  sait  que  les  dieux  gaulois  finirent  par  être  eux  aussi  latinisés. 
A  côté  de  ces  fosses  on  en  trouve  quelques  autres,  en  très  petit 
nombre,  de  dimensions  plus  grandes,  de  forme  cylindrique;  elles 
ne  contenaient  guère  que  des  cendres,  des  ossements,  très  peu  de 
débris  de  poteries;  en  somme,  elles  ont  été  les  moins  intéressantes 
à  la  fouille. 

Lorsque  nous  publiâmes  notre  premier  travail  sur  le  cimetière 
gallo-romain  de  Saint-Marlin,  c'est  sous  toutes  réserves  et  pour  être 
complet  que  nous  crûmes  devoir  indiquer  qu'il  y  avait  eu  des  puits 
funéraires,  outre  les  fosses.  Cela  semblait  en  effet  résulter  des 
renseignements  recueillis,  mais  nous  n'avions  pas  cru  pouvoir  ac- 
cueillir de  piano  les  dires  d'ouvriers  et  de  paysans  toujours  enclins  à 
croire  au  merveilleux,  en  tout  cas  peu  faits  à  nos  distinctions  et  sur- 
tout ignorants. 


00 


Vax  s('])t('inbro  i8()(»,la  (HTiitiulc  nous  est  éjjalcnuMil  VL'iuie  dece 
coté.  Travaillant  sur  nos  données  et  nos  indications,  notre  livre  en 
mains,  M.  le  comte  de  Luppe'.  ([ne  n(ïs  dt-Couvoi-les  avaient  intéressé, 
sin-xeilla  de  plus  près  son  chantier.  Ses  ou\riors  lui  sijpialèrent  un 
jour  (ju'une  fosse  de  forme  quadrangulaire  dans  laquelle  on  venait 
(le  ti'ouver  un  mobilier  fiuK'raire  absolunienl.  inlacl,  par  un  bien 
rare  effet  du  hasard,  semblait  s'enfoncer  au-dessous  du  sol  de  la 
tranchée;  cela  était  facile  à  reconnaître,  la  fosse 
étant  emplie  de  cendres  tassées ,  dont  la  couleur 


A 


iém^ 


Z'^'?      '^/^p'<\  ^'1  1»*  consistance  traurliaient   sur  l'apparence   et 

\.^t  ^         %.(.  la  dureté  de  la  terre  environnante.  J'ajoute  que 

V  R.  '^_jp^i  '^es  fosses  ordinaires  (jue  nous  avons  étudiées  plus 

I   \#V*'vi^  i''  liant  s'arrêtent  dans  la  tranchée   à  o  m.  Go  au 


^/. 


pi' 

haut  s'arrêtent  dans  la  tranchée  à  o  m.  Go  au 
moins  au-dessus  de  ce  niveau.  Sa  curiosité  fut 
mise  en  éveil,  et,  avec  une  méthode  parfaite  et 
des  soins  infinis,  M.  de  Luppé  fil  creuser  (fi<;.  3). 
Des  tessons  en  grand  nombre,  des  ossements  d'a- 
nimauv  divers  furent  comme  à  l'ordinaire  ramenés 
à  la  surface.  On  en  sortit  ainsi  la  valeur  de  deux 


i  '  'Â  M'  ^■ 


€> 


m 


\ 


//  j^^i  brouettées.  Rien  ne  fut  négligé,  et,  au  fur  et  à 
mesure,  M.  de  Luppé  dressait  l'inventaire,  et, 
sur  un  plan,  remettait  toutes  choses  en  place  à 
leur  hauteur.  On  atteignit  le  fond  à  6  m.  9o.  La 
vidange  de  ce  puits  dura  du  o  au  'îS   septembre 

1896. 

Une  particularité  à  signaler   iiiimfMliatement  : 
ilans  les  puils  du  Hernud  ,  la  sépulture  se  trou- 
vait au  fond  des  puits  uniformément;  ici,  on  la 
^ /"  t     \      li'ouve  au  contraire   à   la    partie  supérieure.   En 
^'"■"'oy         \      voici  le  détail  :  cinq  pichets  entiers  en  terre  com- 
'»     "    '     I      uiune  avec  anse  et  pinces  létjèrement  à  la  gueule, 
S)  I      de  dimensions  différentes:  o  m.  90,  o  m.  19,  et 

r  o  m.  1.5  et  de  deux  de  o  m.  18;  deux  autres  pi- 

-^   irf  ff*^'  J      chets  entiers  de  même  terre  à  gueule  circulaire 
j  ,^  ^    ^       I      s;ins  bec  et  sans  anse,  de  0  m.  oq  et  o  m.  06  de 
Ll — 'ê^i — CL.i      îiauteur;   une  petite  oWa  entière  en  tcure   noire, 
Fi|;.  B.  (lo  o  m.  ocS  (ie  hauteur;  un  jxjlit  pichet  entier,  de 

lonue  très  élégante?,  sans  anse,  avec  bec,  de  o  m.  07  de  hauleui-; 
un  aiilrepelil  \ase  "ulier  couleur  terre  cuite,  sans  anses,  de  o  ui.  orj 


—  91   — 

de  haut.  Do;!\  iinporlaiils  IVagments  de  deux  patères  sigillées  : 
CATONIS  et  ATEI;  des  fragments  de  verre  et  trois  moyens 
bronzes  dont  un  seul  pouvait  être  lu;  c'était  un  Constantin  le 
Grand,  ce  qui  date  notre  puits.  Los  formes  des  poteries  samiennes, 
bien  différentes  de  celles  du  i"  et  du  ii*  siècle,  l'avaient  daté  à 
nos  yeux,  non  moins  que  l'absence  de  poteries  frustes  indi- 
gènes. 

Il  y  avait  également  une  statuette  de  déesse  tenant  ses  deux  ju- 
meaux au  sein,  comme  on  en  fabriquait  dans  les  officines  de  l'Allier 
d'oij  elle  provenait  sûrement,  en  terre  cuite  blanche,  d'un  jaune 
d'ivoire,  de  celles  que  M.  Tudot  a  attribuées  au  m''  siècle  dans  son 
remarquable  travail  ^^K 

La  sépulture  était  protégée  à  l'orifice  par  quatre  grosses  briques 
plates  à  rebord  disposées  en  dôme,  et  puis  par  un  opercule  de 
cailloux  comme  nous  l'avons  vu  pour  les  fosses.  Deux  autres  briques 
semblables  posées  à  ])lat  séparaient  ce  premier  dépôt  du  fond  du 
puits,  qui  s'enfonçait  exactement  à  k  mètres  au-dessous  de  la  terre. 
Un  inventaire  de  ce  qui  se  trouvait  dans  cette  seconde  zone  dépas- 
serait le  cadre  assigné  à  notre  mémoire.  Quelques  jours  après, 
M.  de  Luppé  découvrait  à  quelques  mètres  de  là  un  second  puils 
circulaire  ayant  i  m.  65  de  diamètre;  il  a  donné  des  résultats  à 
peu  près  identiques.  Notre  ami  M.  Joret  en  creusait  un  troisième 
dans  les  premiers  jours  d'octobre  qui  le  menait  à  k  mètres  de  pro- 
fondeur, La  sépulture  en  était  également  superficielle,  mais  il  était 
beaucoup  plus  riche  que  les  précédents  en  poteries  samiennes,  toutes 
d'un  superbe  éclat  et  entières.  Plusieurs  étaient  sigillées;  en  voici 
les  marques:  MALCIO,  L.S.CKE.  [Lucius  S.  Chresimus),  M.  AL 

J'ai  plus  spécialement  décrit  ici  le  premier  de  ces  puits  afin  de 
me  limiter  et  de  n»;  pas  tomber  dans  des  répétitions  qui  ne  ten- 
draient qu'à  prouver  l'uniformité  de  ce  mode  de  sépulture. 

Un  détail  à  retenir  :  les  uns  et  les  autres  étaient  au  milieu 
de  fosses  funéraires  disposées  de  part  et  d'autre,  et  tous  sont  du 
iif  siècle. 

Il  ne  saurait  être  douteux  après  de  telles  constatations  que  nos 
puits  ne  soient  funéraires  comme  les  fosses. 

L'objet  de  notre  comniunication  a  pour  but  principal  de  réfuter 
à  nouveau  certaines  théories  qui  se  sont  produites  à  leur  sujet  au 

''^  La  lêle  seule  manque. 


—  9-2  — 

cours  de  ces  dernières  années.  Loixjuc  MM.  Baudry  et  Ballereau 
[)ubliorent  \o  résultat  de  leurs  rouilles  au  Bernard,  on  se  refusa 
fftMU'raletnent  à  les  aece])ter  coniuie  sépultures.  Etant  |)our  la  plupart 
l)àlis  en  pierres  taillées  ou  en  moellons,  on  pensa  (pie  celaient  de 
vrais  puits  (|ue  Ion  avait  plus  tard  roniblcs,  sans  prendre  garde  que 
les  inventaires  très  complets  qui  en  étaient  donnt's  et  les  fijjures 
les  accompajjnant  révélaient  dans  tous  un  mobilier  identique  placé 
au  fond  dans  un  ordre  voulu  et  [)rotégé  intentionnellement  par 
des  briques  ou  des  calottes  de  pierre  qui  Tavaicnt  d'ailleurs  admi- 
rablement protégé  jusqu'à  nos  jouis  dans  la  plupart  des  cas.  M.  Bau- 
dry défendit  son  attribution  et  M.  Quicberat, après  examen,  la  con- 
sacra avec  l'autorité  qui  s'attache  à  son  nom  vénéré  des  archéologues. 
On  en  découvrit  bientôt  d'autres  en  maints  endroits;  ici  encore. on 
retrouva  même  mobiliei'  profond,  et  au-dessus,  même  mode  de 
comblement;  il  y  avait  évidemment  quantité  d'objets  partout,  dis- 
posés dans  un  même  ordre  voulu  avec  des  significations  etdes sym- 
boles (jui  nous  échappent  encore.  Et  puis,  pounjuoi  tant  de  puits 
dans  des  espaces  si  restreints?  D'ailleurs,  n'a-t-on  pas  trouvé  des 
puits  funéraires  en  Italie,  plusieurs  siècles  avant  Jésus-Christ? 
Ceux-là  ne  sont  pas  contestés,  quanta  leur  alïeclation;  M.  Quicherat 
les  a  signalés  lorsqu'il  se  rallia  à  l'opinion  de  M.  l'abbé  Baudi  y, 
il  ajouta  qu'il  ne  pensait  pas  que  la  Gaule  en  ait  eu  avant  la  lin 
du  i'*"  siècle  de  notre  ère.  Les  nôtres  sont  du  m'"  siècle. 

Il  semblait  donc  que  la  discussion  était  close. 

Elle  s'est  rouverte  en  iSgk  à  la  suite  de  la  publication  par  le 
savant  bibliothécaire  de  Poitiers,  M.  Lièvre,  d'une  plaquette  ayant 
pour  titre  :  Uîie  méprise  archéologique.  —  Les  Piiils  funéraires '^^K  Par 
allusion  aux  travaux  de  M.  l'abbé  Baudry,  il  y  écrivait:  tr  ^ous  nous 
demandons  si  dans  cette  circonstance  la  sagacité  de  Quicherat  n'a 
pas  été  mise  en  défaut,  et  s'il  n'a  pas  consacré  de  sa  haute  autorité 
la  plus  lourde  méprise  qu'un  archéologue  puisse  commettre. i? 

Des  puits  fouillés  à  la  Terne,  à  Mcrpins  et  aux  Grands  Maisons, 
près  de  Jarnac,  ont  motivé  la  brochure  de  M.  Lièvre.  A  côté  d'eux  se 
trouvaient  également  des  fosses  de  i  à  fi  mètres  de  profondeur,  sem- 
blables en  tous  points  à  celles  décrites  par  M.  l'abbé  Baudry  et  par 
nous-inên:e;  on  ne  saurait  assur('ment  voir  en  elles  des  puits;  néan- 
moins M.  Lièvre  ne  les  dilléreiicie  pas  et  déclare  au  contraire  toute 

'■'  Poilieis.  I'.  Hl.-iiifllicr  ot  V.  Driiiii.nid  ,  lil)rairos,   iHy/i. 


—  93  — 

distJnvHion  do  ce  genre  arbitraire.  Le  contenu  des  fosses  de  Jarnac 
était  très  varie',  mais  ce  qui  en  formait  le  remplissage  dans  lequel 
tous  les  objets  e'taient  noyés,  c'était  un  terreau  noir  fortement 
chargé  de  malières  animales.  M.  Lièvre  fait  remanjuer  avec  in- 
sistance que  M.  l'abbé  Baudry  n'a  pas  attaché  une  importance 
suffisante  à  ce  terreau  sur  la  nature  duquel  il  n'y  avait  guère  à  se 
tromper  d'après  lui.  Dans  les  fosses  de  Jarnac  comme  dans  les  simi- 
laires ,  grande  quantité'  d'ustensiles  divers  :  talons  de  hache ,  crochets , 
dés,  vieux  clous,  fibules,  agrafes,  charnières,  molettes  de  quartz, 
fragments  de  vases  en  verre,  vases  brisés  de  toutes  pâtes,  de  toutes 
formes,  de  toutes  dimensions.  Mais,  comme  presque  toujours,  la  re- 
constitution des  vases  devient  impossible  ;  il  en  manque  des  frag- 
ments importants;  M.  Lièvre  conclut  que  ces  objets  ont  été  jetés 
tout  brisés  dans  les  puits.  Il  s'est  trouvé,  en  effet,  que  les  tessons 
d'un  même  plat  ou  d'un  même  pot  étaient  à  des  niveaux  différents 
et  la  disposition  d'autres  fragments,  quoique  se  complétant,  était 
telle  qu'il  est  impossible  d'admettre  que  le  bris  du  vase  ait  été  pro- 
duit par  l'effet  du  tassement  et  de  la  pesée  des  terres. 

Toutes  ces  remarques  sont  très  judicieuses;  nous  les  avons  déjà 
faites  nous-même;  mais  on  va  tout  de  suite  apercevoir  pourquoi 
nous  ne  saurions  accepter  la  déduction  finale  qu'en  tirera  M.  Lièvre. 
Il  nous  paraît,  en  effet,  que  la  distinction  à  faire  entre  les  diverses 
zones  des  fosses  et  dos  puits  lui  a  totalement  échappé  et  les  ré- 
sultats des  fouilles  l'imposent.  On  a  vu,  en  effet,  que  les  vases  aux- 
quels étaient  confiées  les  cendres  et  le  mobilier  qui  les  accompagnait 
sont  les  seuls  qui  aient  été  déposés  entiers  dans  la  terre,  au  fond 
de  la  fosse,  où  nous  les  avons  toujours  retrouvés  bien  en  place, 
rarement  intacts  mais  complétables,  et  cela  pour  une  soixantaine 
d'observations  ayant  porté  sur  autant  de  fosses.  Tout  le  reste  n'était 
que  remplissage,  et  on  comprend  alors  que  cendres,  gravois  d'inciné- 
ration, reliefs  du  repas  funèbre,  poteries  intentionnellement  brisées 
selon  nous,  y  aient  été  jetés  pêle-mêle.  L'argument  disparaît  donc. 

Nous  n'avons  pas  à  examiner  toute  la  partie  de  la  brochure  de 
M.  Lièvre,  où  il  s'applique  à  surprendre  l'abbé  Baudry  en  contra- 
diction avec  lui-même  ou  en  flagrant  délit  d'erreur,  n'ayant  pas 
pris  à  tâche  déjouer  le  rôle  d'arbitre  ou  de  tenant  dans  cette  que- 
relle qui  leur  doit  rester  personnelle.  Ce  qu'il  nous  importe  de 
relever  et  combattre,  c'est  la  conclusion.  Pour  M.  Lièvre,  les  puits 
funéraires  sont  simplement  des  latrines,  et  l'on  aperçoit  immédia- 


—  9/1  — 

tement  quelle  est,  selon  lui,  la  iialui(j  du  fauieux  leireau  iioir  qui 
emplit  fosses  cl  puits.  Dans  ces  latrines,  on  aurait  jeté  tous  les  objets 
doinesti(|ues  hors  trusa{i[e,  verres  cassés,  poteries  brisées,  ossements, 
ferraille,  etc.;  c'est  ce  qui  expli(]uerail  que  Ton  ne  trouve  rien  de 
complet  mais  exclusivement  des  objets  incomplets,  dépareillés,  re- 
butés. Si  ridentification  faite  ]>ar  M.  Lièvre  des  puits  et  fosses  de 
Jarnac  avec  ceux  du  Beinard  se  fait  tout  naturellemenl  avec  Ciux 
de  Saint-Martin,  et  s'il  en  ressort  que  les  uns  et  les  autres  ont  eu 
une  destination  semblable,  ce  n'est  point  c(,'lle  que  veut  bien  leur 
donner  M.  Lièvre.  i\e  se  méprendrait-il  pas  à  son  tour? 

M.  Lièvre  pourra  avoir  raison,  je  le  crois,  lorstpron  se  trouvera  en 
présence  d'une  fosse  ou  d'un  puits  dépendant  directement  dune 
habitation  romaine;  et  il  a  si  bien  senti  que  là  seulement  son  attri- 
bution proposée  se  défendait  vraiment,  qu'il  a  eu  soin  de  prendre 
le  cas  le  plus  favorable  en  reproduisant  un  plan  de  villa  oh  la  latrina 
se  trou\e  à  côté  de  la  cuisine  !  Mais  alors,  nous  en  sommes  assuré, 
on  ne  retrouvera  plus  aucun  des  caractères  spéciaux  à  nos  sépultures. 

M.  Lièvre  ne  pourra  plus  faire  triompber  sa  théorie  lorsqu'on  se 
trouvera,  comme  sur  le  plateau  de  Saint-Martin ,  en  rase  campagne, 
qu'aucune  babilation,  qu'aucune  trace  de  substructions  n'auront 
été  reconnues  et  que  ces  fosses  se  trouveront  comme  les  nôtres  en 
files  parallèles,  distantes  les  unes  des  autres  de  i  m.  ko  h.  i  m.  80 
dans  tous  les  sens,  alors  surtout  que  dans  une  superficie  ])ar  suite 
restreinte  nous  en  avons  pu  étudier  une  soixantaine,  qu'autant,  à 
notre  connaissance,  ont  été  sacrifiées  par  les  ouvriers,  et  que  depuis 
des  années,  le  sous-sol  du  plateau  de  Saint-Martin  ne  livre  pas 
autre  chose.  Ce  ne  peuvent  plus  être  des  latrines. 

Enfin  le  doute  ne  semble  plus  permis  lorsqu'on  se  trouve  en  pré- 
sence des  puits  funéraires  de  Saint-Martin,  situés  au  milieu  des 
fosses,  où,  au  contraire  de  ce  qu'on  a  constaté  au  Bernard  et  à 
Jarnac,  la  sépulture  est  à  la  partie  supérieure  au  lieu  de  se  ren- 
contrer au  fond.  Par  un  bonheur  extraordinaire,  voilà  que  dans 
deux  observations  sur  trois  elle  est  découverte  absolument  intacte. 

Et  puis,  ce  terreau  noir  et  gras  est  chez  nous  un  dépôt  de  char- 
bon et  de  bois  calciné,  tassé  par  le  poids  des  terres  mais  fort  peu 
dénaturé;  c'est  sur  lui  que  reposent, on  la  vu,  les  vases  funt-raires. 
Ils  sont  noyés  dans  une  couche  de  cendres  à  peu  près  pures,  sauf 
encore  de  nombreux  fragments  chaibonncux  qui  vont  se  mélan- 
}feant  de  picriaille  au  fur  el  à  mesure  (|ue  Ion  remoiilc  vei&  luii- 


—  95  — 

fice.  Tout  cela  témoigne  d'un  comblement  fait  en  une  fois;  il  fallait 
remplir  la  fosse;  on  le  faisait  par-dessus  les  cendres  au  moyen  des 
reliefs  du  repas  funèbre  et  des  poteries,  amphores,  patcres, plais, 
pichets,  coupes  et  bols  qui  avaient  servi  auv  assistants.  On  les  avait 
sans  nul  doute  intentionnellement  cassés,  et  c'est  ce  qui  explique 
que  les  fragments  de  l'étage  supe'rieur  se  retrouvent  ici  et  là  dans 
la  terre  accumulée  dans  la  fosse.  Le  jet  de  ces  objets  répondait  pour 
nous,  comme  pour  M.  Quicherat,  à  un  rite;  ne  s'est-il  pas  d ailleurs 
conservé  en  partie  ?  Lorsque  la  bière  de  nos  morts  est  descendue 
dans  le  caveau,  le  fossoyeur  présente  la  truelle  à  la  famille  et  aux 
amis  et  chacun  envoie  sur  la  bière  quelques  pincées  de  terre;  c'est 
le  prélude  du  comblement;  l'homme  de  peine  fait  le  reste;  il  est  h 
supposer  que  les  personnes  du  cortège  antique  se  chargeaient  de  ce 
dernier  et  pieux  travail  dans  nos  campagnes  gallo-romaines.  Nos 
ruraux  de  la  Gironde  et  du  Lot-et-Garonne  n'ont  guère  perdu  l'ha- 
bitude du  repas  après  les  funérailles  de  l'un  des  leurs.  Encore  de 
nos  jours ,  ils  glissent  furtivement  une  monnaie  dans  la  main  du  mort , 
une  mauvaise  pièce  le  plus  souvent;  que  de  fois  en  défonçant  des  ci- 
metières désaffectés  n'a-l-on  pas  trouvé  dans  une  inhumation  de  ce 
siècle  un  vieux  sou  de  Louis  XVI  ou  de  la  première  République? 
La  libation  sur  la  tombe  avec  le  lait  et  le  vin  ne  se  fait-elle  pas 
encore  dans  certaines  localités  de  la  Bretagne?  Le  Landais  ne 
boirait  pas  un  verre  de  vin  sans  jeter  machinalemenl  par-dessus 
son  épaule  gauche  la  dernière  goutte  pour  conjuier  le  mauvais  génie 
comme  au  temps  oii  les  Romains  étaient  les  maîtres  du  monde  ! 

La  recherche  des  anciens  usages  perpétués  dans  nos  campagnes 
serait  donc  bien  instructive. 

C'est  pourquoi  nous  avons  entrepris  de  démontrer  que  les  fosses 
et  puits  funéraires  ne  sont  pas  un  mythe,  qu'ils  existent  réellement 
et  qu'ils  étaient  le  mode  funéraire  en  usage  dans  les  campagnes  au 
temps  de  la  domination  romaine.  Les  cimetières  de  ce  genre  sont 
tous  des  cimetières  de  pauvres,  et  le  mobilier  qui  les  garnit  le  dé- 
montre bien;  le  bronze  y  est  rare,  à  peine  quelques  statuettes  et 
des  fibules. 

Nous  avons  déjà  déterminé  l'âge  du  cimetière  de  Saint-Martin, 
qui  a  été  occupé  du  i"  au  m*  siècle,  aussi  n'entrerons-nous  pas  à 
nouveau  dans  des  détails  qui  ne  sont  plus  inédits. 

A.   NlCOLAÏ. 


UNE  FABRICATION  PRIVEE  DE  DOUBLES 
À   ROUEN,  EN    1639, 

P.\n  M.   A.  IIKHON, 

C-orrrspoiulaiil  du  Coiiiilô. 


H  semblerait  que  la  frappe  des  monnaies  ait  dû  être  exclusive- 
ment re'serve'e  sous  Tauricn  régime,  aussi  bien  qu'à  notre  e'poquc, 
aux  établissements  que  l'Etat  a  institués  dans  ce  but.  Cependant, 
il  n'en  fut  pas  toujours  ainsi,  et  il  arriva  (jue  dos  particuliers  ob- 
tinrent du  roi  le  privilège  de  fabri(|uer  des  pièces  de  monnaie,  de 
minime  valeur  sans  doute,  comme  celles  dont  il  va  être  ici  question. 

L'indication  de  ce  fait  m'a  été  fournie  par  la  Muse  normande, 
alors  que  j'en  préparais  la  réimpression  pour  la  Société  rouennaise 
de  hdd'wphdes''^\ 

On  trouve  dans  la  quatorzième  partie  de  cet  ouvrage,  publiée  en 
i638,  une  pièce  intitulée  :  les  NoiiveUes  nouvelles  yeuxtraites  du  Bu- 
riau  estably  sur  la  boise  de  no  quartiers,  proche  du  Plat,  au  bout  d'en 
bas  de  Saint  Nigaize.  Plusieurs  commères  s'y  entretiennent  de  faits 
(lui  avaient  intéressé  le  public  pendant  le  cours  de  l'année. 

H  est  d'abord  question  de  la  création  à  Rouen  de  cinquante  of- 
fices de  charcutiers,  au  grand  préjudice  et  mécontentement  des 
bouchers,  et  de  l'institution  d'une  justice  à  Darnélal;  puis  une 
commère  parle  en  ces  termes  du  métier  de  son  mari  : 

El  li  son  Iraliq  n'est  que  de  rondiaux  de  cuivre 
Que  no  coupe  et  yelampe  illoq  prez  S.  Vivien. 

A  (juoi  une  autn;  commère  répond  : 

Le  vêla  bien  plachey.  Esl-t'y  de  sic  racaille 
(hn  no  forge  des  doiiljlo  afin  d'avor  iiollc  or? 

''^  [jtt  Mimn  nor)iinii(le  de  David  Fi'rrnnd,  j)iil>lii'i'  il'aprrs  les  Liirels  orij^indux, 
iGa5-i(3Ji^.  cl  V Iiiveulairc  jjrnéral  de  i0o5  (iSgi-iHgrî,  5  vol.  pclil  iii-4°). 


—  97  ^ 

Chez  pieches  là  c(ui  font  ne  valleiit  pas  la  maille; 
Qu'est  che  qui  les  voudra  liquer  dans  son  trésor? 
Si  plaist  jamais  à  Dieu  que  z'ait  une  criée, 
Et  que  no  gratte  un  pliot  le  prurit  des  galleux , 
Biiiucoup  de  gens  qu'o  sait  n'en  feront  la  gohée; 
Phebus  pour  un  licos  y  rera  ses  queveux^''. 

Plus  loin,  dans  cette  même  partie,  lettre  d'une  mère  à  son  fils. 
Après  lui  avoir  dit  qu'elle  ne  lui  envoie  pas,  comme  elle  avait  l'in- 
tention de  le  faire, 

Queuque  petit  baril  d'excellente  bechou 

parce  qu'on  lui  ferait  payer  en  droits  six  fois  la  valeur  de  la  chose, 
la  bonne  mère  ajoute  : 

Mande  nou  cheu  qu'on  dit  de  la  guerre  et  des  troubles, 
Si  no  ne  pale  point  d'aver  bien  tost  la  pais, 
Et  d'où  vien  que  no  vait  asteure  tant  de  doubles 
Qui  pour  estre  tous  neufs  sont  si  mal  étampaiz'"^'. 

Ainsi,  d'après  ces  passages  de  la  Muse  normande,  il  existait  à 
Rouen,  près  de  l'e'giise  Saint-Vivien,  un  atelier  où  l'on  découpait 
des  lames  de  cuivre  en  rondeaux  qui  étaient  ensuite  étampez,  c'est- 
à-dire  frappe's  d'une  empreinte.  Ces  douhles  deniers,  car  telle  e'tait 
la  valeur  de  ces  monnaies,  d'ailleurs  mal  fabriqués,  étaient  répan- 
dus à  profusion;  par  leur  émission,  on  opérait  le  drainage  de  l'or. 
Le  peuple  en  murmurait:  tfS'il  arrivait,  disait-on,  quelque  émotion 
populaire  et  qu'on  appliquât  ces  bonnes  volées  de  bois  vert  qui  gué- 
rissent des  démangeaisons,  bien  des  gens  n'auraient  lieu  de  se  ré- 
jouir; Phébus  lui-même  couperait  volontiers  sa  belle  chevelure 
pour  en  faire  un  licol  qui  servirait  à  les  pendre.» 

Le  texte  est  bien  précis  et  bien  clair;  mais  le  fait  qu'il  relate  ne 
laisse  pas  d'être  surprenant.  Comment  pouvait-il  se  Itiire  que  l'Etal 
se  dessaisît  en  faveur  d'un  particulier  d'un  droit  dont  il  est  si  jaloux 
et  s'exposât  ainsi  à  laissM'  jeter  dans  la  circulation  des  monnaies 
défectueuses? 

Etait-ce  un  conte  inxenté  à  plaisir  par  l'auteur  de  la  Muse?  Il 
était  également  bien  difficile  de  l'admettre.  Les  faits  consignés  dans 

'     La  Muse  iKjriHiiiidi' ,   !•[■■■. .  I.  Il,  p.  '71. 
(2''   Ibid.,  p.  17^. 

Archkolocme.  7 


—  98  — 

les  plaquettes  dont  l'ensemble  constitue  la  Muse  normande  sont  tou- 
jours d'une  rijjoureuse  exactitude.  C'est  comme  une  de  ces  revues 
de  tin  d'année  dans  lesquelles  on  met  plaisamment  en  relief  les 
e'vénements  qui  ont  le  plus  vivement  frappé  l'attention  publique, 
et  le  menu  peuple,  pour  qui  ces  pièces  avaient  e'te'  composées,  ne 
pouvait  se  plaire  à  les  entendre  débiter  au  Puy  des  PalinodsO  et  à 
les  relire  ensuite  qu'à  la  condition  d'y  trouver  le  tableau  fidèle  de 
tout  ce  dont  il  avait  ri  ou  soufl'ert.  Aussi  toutes  les  fois  qu'il  est  pos- 
sible de  contrôler,  à  l'aide  de  documents  empi-unlés  à  diverses 
sources,  les  assertions  de  la  Miise,  les  trouve-t-on  toujours  conformes 
à  la  réalité;  jamais,  à  cet  égard,  la  Muse  normande  ne  se  trouve 
prise  en  défaut. 

La  preuve  de  ces  affirmations  de  la  Muse  relatives  à  une  fabrica- 
tion privée  de  doubles  à  Rouen  devait  donc  se  rencontrer  quelque 
part.  On  la  trouve  dans  un  passage  de  V Abrégé  historique  du  Parle- 
ment de  Rouen  par  Pavyot  du  Bouillon ,  et  dans  quelques  textes  que 
je  tirerai  des  registres  de  ce  même  Parlement. 

Mais  à  quelle  cause  attribuer  la  concession  à  des  particuliers  du 
privilège  dont  il  est  question?  Les  hôtels  des  monnaies  ne  pou- 
vaient-ils donc  suffire  alors  à  la  fabrication  des  doubles?  ou  bien  le 
grand  besoin  d'argent  qu'éprouvait  l'Etat,  engagé  dans  une  longue 
guerre  contre  la  maison  d'Autriche,  et  qui  le  forçait  d'accabler  le 
peuple  de  taxes  et  de  contributions  de  tout  genre,  l'amenait-il  à 
céder  à  des  partisans,  moyennant  le  payement  immédiat  d'une 
somme  considérable,  l'exercice  d'un  droit  dont  il  n'aurait  dû  jamais 
se  départir?  Cette  dernière  raison  est  sans  doute  la  meilleure. 

H  est  vrai  cependant  que,  ])eu  de  temps  auparavant,  il  avait  été 
nécessaire  de  jeter  dans  la  circulation  une  assez  grande  quantité  de 
pièces  de  billon,  dont  il  y  avait  pénurie,  et  que  probablement  les 
partisans  avaient  saisi  cette  occasion  pour  faire  leurs  offres  à  l'Etat. 
ff Cette  année  [i636J,  dit  encore  la  Muse  dans  l'argument  d'un 
chant  royal  de  la  onzième  partie,  cette  année  l'on  fit  monter  l'or 
si  haut  et  à  tel  prix  que  ceux  qui  en  avoyent  le  mettoyent  hors  à 
cause  qu'ils  si;  doutoyent  d'un  prochain  rabays,  et  ne  se  trouve 

<')  On  avait  coutume  à  cette  époque  de  lire  au  Puy  des  Palinods,  à  la  suite  des 
poésies  sacrées  célébrant  rimmaculéc-Conccplion  de  la  Vierge,  des  pièces  plai- 
santes écrites  en  langage  purinique,  qui  étaient  publiées  peu  après  en  une  mince 
plaquette.  Les  sujets  de  ces  pièces  étaient  empruntés  le  plus  souvent  aux  évcne- 
meiils  de  Tannée. 


—  99  — 

plus  aucune  monnoie  dans  le  commerce  à  cause  qu'ils  en  faisoient 
amas,  n 

La  gêne  apportée  aux  transactions  les  plus  ordinaires  avait  alors 
été  considérable  et  la  Muse  en  présente  ainsi  le  tableau  : 

Qui  sans  monnais  court  à  la  boucherie 
Peut  bien  disner  sans  chair  et  sans  navets  ; 
Et  qui  n'en  a  sa  pouquette  gai'nie 
Pour  se  caucher  à  la  chavaterie 
Peut  bien  s'atandre  à  queminer  nu  piais. 


Qui  perd  oncor  à  tout  ste  dieblerie 
Sont  en  un  mot  hostes  et  taverniers; 
Car,  lors  qu'o  z'a  la  panche  bien  guernie , 
La  pieche  d'or  ossy  tost  o  desplie ,  ,    ^ 

Disant  :  ff Tenez,  rendez  de  la  monnais. n 
0  ly  qui  craint  le  crédit  de  su  drolle, 
Sur  ses  vezins  y  vretille ,  y  nichoile , 
Qui  comme  ly  n'ont  un  blanc  seulement. 
Que  fra  ty  donc?  Sa  bechon  est  trinquée; 
Faut  qui  l'acrais ,  modissant  fermement 
L'or  déniché  et  la  monnais  jouquée  ^^K 

Mais  revenons  à  la  fabrication  des  doubles.  Les  doléances  du 
peuple,  que  la  Mme  nous  a  fait  connaître,  furent  entendues  par  le 
Parlement,  qui  décida  d'intervenir  dans  cette  affaire.  Et  son  droit 
ne  pouvait  être  contesté,  car  ces  pièces,  comme  nous  le  verrons 
plus  loin,  n'étant  ni  du  poids  ni  de  la  valeur  établis  par  les  ordon- 
nances, il  y  avait,  par  la  nature  de  la  fabrication,  crime  de  fausse 
monnaie,  ce  qui  entraînait  la  peine  de  mort,  et,  par  les  procédés 
d'émission,  crime  de  billonnage,  pour  lequel  les  ordonnances  de 
iBBg  et  de  1677  infligeaient  la  même  peine,  remplacée  par  la 
confiscation  de  corps  et  biens  aux  termes  de  celles  de  1678  et  de 
1629.  Mais  le  Parlement  ne  pouvait  le  prendre  de  si  haut  à  l'égard 
de  partisans  autorisés  par  lettres  du  roi,  quelque  abus  qu'ils  eussent 
fait  du  privilège  qui  leur  avait  été  concédé.  Il  se  borna  à  interdire 
la  fabrication  des  doubles  et  son  arrêt  fut  cassé,  à  la  requête  des 
intéressés,  par  un  arrêt  du  Conseil  d'Etat.  Voici  en  quels  termes 

"^  La  Muse  normande,  etc.,  t.  II,  p.  77-79. 


—  100  — 

Pavyot  du  Bouillon  expose  succinctement  toute  i'alTaire  dans  son 
Abrégé  historique  du  Parlement  de  Rouen^^^  : 

ff  16.39.  ï-*^  Parlement,  instruit  par  le  procureur  gênerai  du  pré- 
judice (|ue  le  public  soulTroit  ])Our  le  grand  nombre  de  doubles 
Louis  (jui  uY^oientpas  de  poids  et  se  distribuoient  néanmoins  dans 
la  province,  voulut  y  mettre  quelque  ordre  et  l'cndit  à  cet  effet  un 
arrêt  par  lequel  il  donnoit  entre  autres  choses  la  reforme  de  plu- 
sieurs pièces  de  cuivre  <[ui  n'étoient  point  encore  marquées,  dont 
ou  avoit  trouvé  vingt-trois  barils  remplis;  mais  celui  qui  avoit  en- 
trepris la  fabrique  de  cette  mesnie  monnoye,  peu  content  de  l'exac- 
titude du  Parlement,  obtint  un  arrêt  du  Conseil  ([ui  ordonna  entre 
autres  choses  ([ue  les  barils  de  pièces  de  cuivre  luy  seroient  déli- 
vrés pour  être  transportés  à  Tours  et  y  être  marqués,  et  cependant 
fit  deff'enses  au  Parlement  de  connoître  de  la  fabrication  de  ces 
espèces  et  au  procureur  gênerai  de  faire  aucune  poursuitte  sur  cette 
matière.^ 

Les  arrêts  du  Parlement  et  du  Conseil  d'Etat  vont  nous  en  ap- 
prendre davantage.  Un  certain  Lsaac  Terier  avait  obtenu  du  roi  le 
pouvoir  d'établir  en  France  des  fabriques  de  doubles.  Jean  Forest 
avait  traité  avec  lui  de  la  fabrication  des  doubles  à  Tours  et  avait 
également  établi  des  ateliers  dans  ce  but  à  Rouen  et  au  village  de 
Maromme.  Le  Parlement  rendit  l'arrêt  suivant,  le  à  mars  1689, 
ordonnant  qu'il  serait  fait  une  enquête  au  cours  de  laquelle  nul  ne 
pourrait  exposer  ni  recevoir  aucuns  doubles  qui  ne  seraient  con- 
formes aux  conditions  déterminées  par  les  ordonnances  : 

Du  quatrième  jour  de  mars  mvi^xxxix.  —  Sur  la  romonstrance  faicte  par 
le  [)iocureur  gênerai  du  Roy  qu'il  a  receu  plusieurs  plaintes  et  advis  qu'il 
s'expose  telle  quantité  de  doubles  de  diverses  matières  marques  et  poids 
que  le  peuple  ne  reçoit  plus  d'autres  espèces,  mesnie  que  pour  une  pis- 
tolle  Ton  baille  pour  unze  à  douze  livres  de  ses  doubles,  cl  pour  un  quart 
d'escu  vingt  quatre  solz;  qui  sont  enarrcments  et  moyens  pour  tirer  l'or  et 
l'argent  (lu  royaulme  ce  (pii  causeroit  avec  le  temps  ung  notable  préjudice, 
n'ayant  esté  la  |)eriiiissi()ii  donnée  par  Sa  Majesté  de  fabriquer  des  doubles 
en  ceste  ville  que  du  poids  et  metail  porU;  par  les  ordoimances  et  non  pour 
en  faire  couler  es  mains  du  peuple  de  tant  de  sortes  qui  ne  soient  du  poids 
cl  valeur  qu'ilz  doibvent  eslre,  requérant  ledit  procureur  gênerai  qu'il  soit 
infr)rnié  de  s(!s  abbus  et  expositions  et  à  ccsie  lin  député  deux  conseillers 
commissaires  qui  se  transi^rteiont  sm-  les  lieux  où  se  fabriquent  lesdicles 

'     IJiIjI.  iniiiiicijialij  du  iJoiieu,  aii(ii'ii  Icinds;  mis.  ^ ,  9  i ,  j).  lihù. 


_  101  — 

espèces  pour  en  sa  présence,  appeliez  aucuns  des  officiers  de  la  monnoye, 
estre  dressé  procès  verbal  de  ladicte  fabrication  poids  et  qualité  desditz 
doubles,  mesme  du  nombre  qui  en  a  esté  faict  et  fabriqué,  et  ce  pend;int 
estre  faict  défenses  à  toutes  personnes  d'exposer  ny  recevoir  aucuns  doubles 
qui  ne  soient  au  vray  coing ,  de  matière  et  poidz  accoustumé  aux  monnoyes  du 
Roy,  à  peine  de  confiscation  et  d'amende  arbitraire.  La  Cour  a  ordonné  et 
ordonne  que  par  les  conseillers  commissaires  qui  seront  à  ce  par  elle  com- 
mis et  députez  sera  informé  de  ceulx  qui  rongnent  les  espèces  d'or  et  d'ar- 
gent, mesmes  de  ceulx  qui  exposent,  biilonnent,  font  trafficq  et  marchan- 
dise des  doubles  faictz  et  fabriquez  contre  et  au  préjudice  des  ordonnances 
du  Roy,  et  à  ceste  fin  que  lesdits  conseillers  commissaires  en  présence 
dudit  procureur  gênerai  et  aucuns  officiers  de  la  monnoye  de  ceste  ville  se 
transporteront  sur  les  lieux  ausquelz  se  fabriquent  lesdites  doubles  pour 
dresser  procès  verbal  de  la  fabrication  poids  et  qualité  d'iceulx  mesmes  du 
nombre  qui  en  peult  avoir  esté  faict  et  fabriqué,  et  ce  pendant  a  faict  et  faict 
inhibitions  et  défenses  à  toutes  personnes  d'exposer  ny  recevoir  aucuns 
doubles  qui  ne  soient  au  vrai  coing  de  France ,  matières  et  poidz  accoustumé 
aux  monnoyes  du  Roy  à  peine  de  confiscation  et  d'amende  arbitraire. 

De  Faucon'^'. 

Comme  on  le  voit,  ceux  qui  fabriquaient  ces  doubles  en  faisaient 
trafic  et  accaparaient  par  ce  moyen  les  monnaies  d'or  et  d'argent; 
ils  donnaient  onze  à  douze  livres  de  doubles  pour  une  pistole  et  la 
valeur  de  vingt-quatre  sous  pour  un  quart  d'écu,  nom  qu'on  don- 
nait alors  à  la  pièce  de  vingt  sous. 

L'enquête  eut  lieu;  les  commissaires  opérèrent  la  saisie  de  vingt- 
trois  barils  venus  de  Hambourg  et  contenant  des  flans  et  plaques 
de  cuivre  destinés  à  être  frappés.  Visitation  de  trois  de  ces  barils 
fut  faite  en  présence  du  maître  et  des  essayeurs  de  la  monnaie.  Le 
conseiller  Auber  fit,  en  la  présence  du  procureur  géne'ral ,  le  rapport 
de  l'information  faite  par  les  conseillers  commissaires.  Le  procu- 
reur général  demanda  alors  que  tout  ce  qui  avait  été  fait  par  eux 
lui  fut  communiqué,  redisant  ne  pouvoir  conclure  à  la  confiscation 
desdicts  vingt  trois  barils  arrestez  puisque  le  caractère  n'est  point 
empraint  sur  les  doubles,  mais  soustenoit  qu'ils  doivent  estre  fondus 
et  employez  à  faire  de  l'artillerie  pour  le  service  du  Roy'-^.w 

(')  Archives  de  la  Seine-Inférieure,  fonds  du  Parlement,  Registre  de»  arrêts  du 
Conseil,  juin  1689. 

^''  Bibl.  municipale  de  Rouen,  ancien  fonds,  Y,  3i4,  Recueil  d'extraits  des  re- 
gistres secrets  ordinaires.  .  .,  t.  XVI,  p.  369. 


—   102  — 

A  la  date  du  9  juin  1639,  le  Parlement  rendit  un  arrêt  portant 
que  tous  les  flans  ol  plaipes  roconmis  défectueux  seraient  cisaillés; 
il  interdisait  rémission  et  même  le  transport  des  doubles  avant 
(ju'ils  eussent  été  vérifiés  par  les  essayeurs,  gardes  et  autres  ollîoicrs 
de  la  monnaie. 

Du  ix"  juin  MVI^\XiIX.  —  Veu  par  la  Cour  l'arrest  d'icelie  du  quatorzième 
jour  (le  mars  dernier,  informations  faites  en  icelui  par  les  conseillers  commis- 
saires à  ce  députez  les  xu,  xiu,  xnn,xix°  Mai  et  luiicl  de  ce  mois,  procès 
vcrbaidx  desdiclz  conseillers  cojumissaires  du  xvn'  (hulicl  mois  de  May,  vm 
et  ix"  de  ce  mois  sur  le  faict  de  l'exposiliou  des  doubles  fabriquez  contre  les 
ordonnances  et  vidimus  de  l'arrest  du  Conseil  du  septième  febvrier  mvi" 
trente  sept  signiffié  au  procureur  gênerai  du  Roy  par  Denis,  buissier  au 
bailliage  de  Rouen,  le  huiclieme  de  ce  mois  et  ouy  le  procm'eur  gênerai 
du  Roy  en  ses  conclusions. 

Ladicte  Cour  a  ordonné  et  ordonne  que  par  Icdicl  i^rocurour  gênerai  tros 
hmnbles  remonstrances  seront  faiclos  au  Roy  des  désordres  connais  et  qui 
augmentent]  journellemont  pai"  l'exposition  en  nombre  extraordinaire  et 
excessif  des  doubles  qui  ne  sont  du  poidz  et  valleur  requise.  El  ce  pendant 
a  ordonné  et  ordonne  que  les  ilaiis  el  placques  de  cuivre  enfoncées  dans  les 
trois  barilz  desquclz  visitalion  etessey  a  esté  oejounilmy  faicte,  du  nombre 
des  vingt  trois  aportez  de  Hambourg,  de  nouveau  serout  cisaillez  par  les 
officiers  de  la  monnoye  lesquelz  continueront  incessamment  en  présence  du 
gênerai  des  monnoyesa  la  visitalion  el  essey  desdiclz  barilz  arrosiez,  et  où 
il  se  Irouveroit  du  defaultz  au  surplus  il  sera  pareillcmeul  cisaillé  et  la  ma- 
tière remise  entre  les  mains  du  facteur  et  commissionnaire  sur  lequel  elle 
a  esté  saisie.  Et  qu'il  sera  fuict  par  ledicl  gênerai  des  monnoyes  délivrance 
audit  fadeur  de  ce  qui  se  trouvera  cslre  bon  suivant  les  r<'gleincns,  les  frais 
qu'il  conviendra  faire  préalablement  pris.  A  faicl  el  faict  inhibitions  el  def- 
fences  à  toutes  personnes  de  quelque  quallité  et  condition  qu'ilz  soient  de 
faire  apporter  aucuns  flanz  ny  placquos  de  cuivre  sinon  aux  termes  des  or- 
donnances el  arrestz  à  peine  de  la  vie.  A  ordonné  el  ordonne  que  les  pré- 
posez el  commissionnaires  employez  à  la  fabrication  des  doubles  tant  en 
ceste  ville  qu'au  village  de  Maromme  seront  assignez  à  l'instance  dudict  pro- 
cureur gênerai  pom*  estre  ouys  et  interrogez  sur  ce  qui  résulte  desdictes  in- 
formations el  procès  verbaulx,  el  leur  enjoiuct  de  ne  faire  aucune  délivrance 
des  doubles  dont  ilz  sont  saisis  ny  en  continuer  la  fabrique  que  appeliez 
lestlictz  officiers  de  la  monnoye  suivant  les  ordonnances.  Et  sy  a  ladicte 
Cour  faicl  défenses  à  toutes  personnes  de  (piehpie  cpudilé  (ju'ilz  soient  de 
faire  aucun  Iraffic  en  troc,  apport  et  dislrihulion  desdiclz  doubles  qu'aprez 
qn'ilz  auront  esté  visitez  par  lesdiclz  officiers  des  monnoyes  sur  les  mcsmes 
peynes.  Et  faict  défenses  aux  officiers  de  la  Romaine,  voicturiers  el  charetiers 
délaisser  passer  el  voiclnrer  U's  doubles  jus(|ues  à  ce  <pie  au  préalable  visita- 


—  103  — 

tion  en  ayt  esté  faicte  par  lesdictz  officiers  des  monnoyes  à  peine  de  dix  mil 
livres  d'amende  pour  le  regard  des  officiers  de  la  Romaine  et  de  punition 
corporelle  pour  lesdictz  voiluriers  et  charretiers.  Et  a  ladicte  Cour  ordonné 
qu'il  sera  procédé  à  l'exécution  du  présent  arresl  nonobstant  oppositions , 
appellations,  prise  à  partie,  et  autres  veoyes  quelconques,  et  sans  pré- 
judice d'icelles  et  que  ledict  arrest  sera  leu  et  publié  par  les  carfourgs  sur 
les  quays  et  lieux  accoustumez  à  faire  proclamations,  imprimé  et  affiché  à 
ce  qu'aucun  n'en  prétende  cause  d'ignorance. 

De  Fahco?*.  F.  Acber'''. 


Jean  Forest  en  appela  de  cet  arrêt  du  Parlement  de  Rouen  au 
Conseil  d'État,  qui  fit  droit  à  cette  requête  en  décidant  que  la  rr  Visi- 
tation w  des  cuivres  se  ferait  à  Tours  où  ils  seraient  transportés, 
attendu  qu'il  n'y  avait  dans  la  ville  de  Rouen  tr  aucuns  fondeurs 
pour  jetter  en  lames  comme  en  celle  de  Tours  11  les  cuivres  rebutés. 
Il  était,  en  outre,  défendu  au  Parlement  de  Rouen  crde  cognoistre 
du  faict  desdicles  fabriques  et  à  son  procureur  gênerai  de  faire  au- 
cunes poursuittes  pour  raison  de  ce  à  peine  de  fauix  et  de  cassation 
de  procédures  51.  Le  tout  est  ainsi  consigné  dans  les  registres  secrets 
du  Parlement  à  la  date  du  samedi  3o  juillet  lôSg. 

M.  le  procureur  gênerai  a  envoyé  a  la  Cour  un  vidimus  imprimé  d'un 
arrest  du  Conseil  d'Etat  du  26  de  ce  mois  et  a  signifié  le  2 1,  à  ce  qu'il  ait 
à  informer  ladite  Cour  du  contenu  en  iceluy  duquel  la  teneur  ensuit. 

Extrait  des  registres  du  Conseil  : 

Sur  la  requeste  présentée  au  Roy  en  son  Conseil  par  Jean  Forest  qui  a 
traitté  de  la  fabrique  des  doubles  à  Tours  avec  Isaac  Terier  ayant  pouvoir 
de  Sa  Majesté  d'establir  des  fabriques  en  France ,  à  ce  qu'il  fut  receu  oppo- 
sant à  l'exécution  de  l'arrest  du  18  juin  dernier  en  ce  que  entre  autres 
choses  auroit  esté  par  iceluy  ordonné  que  les  cuivres  arrondis  non  mon- 
noyes saisis  par  les  sieurs  commissaires  députez  du  Parlement  de  Rouen , 
seroient  veus  et  visités  par  le  lieutenant  gênerai  du  bailliage  dudit  lieu  et 
M"  Hector  Rerenger,  conseiller  audict bailliage,  commis  par  Sa  Majesté  à  la 
Visitation  des  doubles  qui  se  fabriquent  au  dit  Rouen ,  pour  connoistre  de  la 
condition  d'iceux  et  ce  faisant  ordonner  qu'icelle  visitation  seroit  faite  en 
la  ville  de  Tours  par  qui  il  plaira  à  Sa  dite  Majesté,  attendu  qu'icelle  se 
faisant  audit  Rouen,  ce  ne  pourroit  estre  qu'au  grand  préjudice  du  sn- 
pliant,  sa  fabrique  demeurant  en  chommageconime  elle  est  à  présent  depuis 

(*'  Archives  de  la  Seine-Inférieure,  fonds  du  Parlement,  Registre  des  arrêts  du 
Consei/,  juillet  1689. 


—  lO/i  — 

ladilc  saisie,  joint  que  les  cuivres  qui  seroient  rebuttës  luy  tourneroient  en 
piiio  nerle  nv  nyaiit  dans  la  ville  de  Rouen  aucunes  fonderies  comme  en 
celle  de  Tours.  requtTanl  outre  ce  ledit  suplianl  que  itératives  deflenses 
soient  laites  audit  parlement  de  Rouen  d'en  conuoistre,  et  du  lait  desdiles 
fabriques,  circonstances  et  dépendances  conformément  aux  arrests  du  Con- 
seil. 

Veu  la  reciuesle ,  le  Roy  en  son  Conseil  a  receu  et  reçoit  le  supliant  op- 
posant à  l'exécution  dudit  arrest  du  18  juin  dernier,  ordonne  que  les  cuivres 
arrondis  saisis  de  l'auctoritc  du  Parlement  de  Rouen  seront  conduicts  et 
voicturës  en  la  ville  de  Tours  scellés  et  cachetés  par  ledit  lieutenant  gênerai 
de  la  ville  de  Rouen  et  R  renger,  commissaire  en  ladite  fal)rique  de  Rouen, 
pour  estre  lesditz  scellés  et  cachets  levés  par  le  lieutenant  gênerai  de  Tours 
et  par  luy  visités  avec  le  juge  garde  geupral  de  la  monnoye  de  ladite  ville, 
commissaire  à  l'exécution  des  arrests  dudit  Conseil  concernant  ladite  fa- 
brique de  Tours,  en  la  présence  du  procureur  de  Sa  Majesté  au  presidial 
dudit  lieu,  pour  estre  lesdils  cuivres  arrondis  qui  ne  se  trouveront  estre  de 
la  condition  requise  par  l  s  ordonnances  cizaillés  et  mis  à  la  fonte  et  ceux 
qui  se  trouveront  bons  délivrés  audit  Forest,  pour  estre  monnoyés  ainsi 
qu'il  appartiendra.  Fait  Sadite  Majesté  itératives  deffences  audit  Parlement 
de  Rouen  de  connoistre  desdites  fabriques  et  à  son  procureur  gênerai  de 
faire  pour  raison  de  ce  aucunes  poursuites  à  peine  de  crime  de  faux  et  cas- 
sation de  procédure. 

Fait  au  Conseil  d'Estat  du  Roy  tenu  à  Paris  le  16  juillet  1689.  Signé  : 
Galland. 

Après  la  lecture  duquel  arrest  le  lieutenant  gênerai  du  bailliage  de 
Rouen  a  esté  fait  entrer  et  a  dit  que  l'on  venoit  de  mettre  présentement  en 
ses  mains  un  arrest  du  Conseil  du  1 6  de  ce  mois  à  l'exécution  duquel  il 
n'avoit  voulu  procéder  qu'au  préalable  il  n'en  eust  averty  la  Cour. 

Et  n'ayant  esté  sur  ce  dit  aucune  chose  au  dit  lieutenant  gênerai  attendu 
les  deiïences  portées  par  ledit  arrest  du  Conseil  de  connoistre  par  ce  par- 
lement du  fait  desdites  fabriques  et  au  procureur  gênerai  de  faire  aucune 
poursuite  à  raison  de  crime  de  faux  et  de  cassation  de  procédure,  s'est  ledit 
lieutenant  gênerai  retiré  et  la  Cour  levée'*'. 

Le  Parlement  était  réduit  au  silence,  mais  l'alTaire  des  doubles 
devait  avoir  un  fâcheux  épilogue.  Dans  la  funeste  journée  du  di- 
manche 21  août  de  la  même  année,  le  populaire  rouennais,  acca- 
blé, comme  toute  la  province,  par  le  poids  des  charges  sans  cesse 
ajrgravées  qui  venait  de  provoquer  dans  la  Basse-Normandie  la  sédi- 
tion des  Nii-Pieds,  se  soulevait  à  son  tour,  mettait  au  pillage  les 

'"'    BibliollW'nnp  rlo  la  Cmir  fl'njipcl  (]p  \\o\ion ,  Ro^ntreit  iP.rret» ,  y\\\\o[  1689. 


—  105  — 

maisons  et  les  bureaux  des  traitants  et  des  collecteurs  d'impôts  et, 
dans  le  nombre,  la  maison  des  cf  fabricateurs  de  doubles'^U. 

On  sait  quel  châtiment  rigoureux  le  chancelier  Séguier  tira  de 
celle  sédition.  La  variation  fre'quente  du  taux  des  monnaies,  la  dé- 
préciation qui  frappait  les  pièces  d'or  et  d'argent  par  suite  de  la 
rogne,  la  circulation  d'une  foule  de  monnaies  e'trangères,  sur  la 
valeur  desquelles  il  était  difficile  d'être  exactement  fixé  et  qui  pou- 
vaient porter  à  bien  des  confusions,  étaient  autant  de  causes  de 
malaise  venant  s'ajouter  à  celles  qui  résultaient  de  l'exagération 
des  droits,  taxes  et  contributions  de  tout  genre.  Le  mal  n'était  pas 
pour  cesser  de  sitôt,  et  s'il  ne  provoqua  pas  des  événements  aussi 
funestes  que  l'émeute  de  1689,  il  amena  par  la  suite  des  embarras 
qui  ne  manquèrent  pas  de  gravité.  C'est  ainsi  qu'une  certaine  agi- 
tation, un  1ribouille7neHt ,  comme  dit  la  Muse  normande,  se  produisit  à 
Rouen  en  i658,  par  suite  du  décri  des  liards*^'. 

A.  Héron, 
Correspondant  du  Comité. 

("  «Mêmes  troubles  devant  la  maison  d'un  nommé  Molant,  commis  à  la  recette 
du  droit  des  cuirs,  rue  de  la  Crosse,  devant  les  maisons  des  fabricateurs  de  doubles 
et  d'un  nommé  Noël ...  «  Inventaire  sommaire  des  Archives  communales  de  la  ville 
dé  Rouen,  etc.,  rédigé  par  M.  Ch.  de  Robillard  de  Beaurepaire,  1887,  p.  5 18, 
2°  col.  Voir  aussi  Mémoires  du  président  Bigot  de  Monville  sur  la  sédition  des  Nu- 
Pieds,  etc.,  publiés  par  M.  le  comte  d'Estaintot,  pour  la  Société  de  l'histoire  de 
Normandie,  1886  :  trOn  eut  advis  que  les  séditieux  avaient  attaqué  le  bureau  des 
doubles  vers  Saint-Nicaisen ,  p.  3A. 

'■•''  Voir  Normandie  historique,  archéologique  et  littéraire ,  10'  année,  1896,0°  9, 
septembre,  p.  967-266  :  A.  Héron  rtUne  émotion. populaire  causée  à  Rouen,  en 
16 58,  par  le  décri  des  Liards.r> 


JEAN  PAPIN, 


MAITRE  DE  L'ŒUVRE  DE   LA  CATHEDRALE  DE  TOURS, 

1473. 

Comimmication  (]o  M.  Louis  de  Grandmaison. 


L'acte  qui  suit  est  un  contrat,  passé  le  i"  octobre  lA-yB  devant 
le  notaire  Jaloignes,  par  Jean  Papin,  maître  de  Tœuvre  de  Te'glise 
de  Tours,  et  Yvonnet  de  Mauléon,  maçon  ou  jdutôt  arcliitecte, 
avec  des  perriers  de  Saint-Aignan-sur-Cher,  pour  une  fourniture 
considérable  de  pierres  f^'. 

La  qualification  do  maître  de  l'œuvre  de  IVgliso  de  Tours  que 
prend  farchilecte  bien  connu  Jean  Papin,  dont  Tépitaphe  subsiste 
encore  fort  mutilée  à  Saint-Pierre-des-Corps  ('-',  permet  de  supposer 
que  cet  acte  se  rapporte  à  la  construction  de  cette  catlie'drale.  A  la 
date  de  1/178  en  effet,  cet  édifice  n'était  pas  encore  achevé;  on 
en  bâtissait  la  façade,  qui  précisément  était  élevée  on  pierres  de 
Belleroche,  près  Saint-Aignan  (-".  Un  autre  travail  important  s'y 
faisait  également,  en  cette  année,  sous  la  diioctioii  de  Jean  Papin  : 
férection  du  jubé  aujourd'hui  détruit  C'I  II  n'est  doiir  pas  téméraire 
de  croire  que  cette  commande,  du  reste  assez  considérable,  était 
occasionnée  par  l'un  do  ces  doux  travaux. 

Il  convient  de  signaler  dans  l'acte  ci-joint  l'expression  le  faulx 

"^  Sur  Joan  Papin,  voyez  cuire  lo  livre  de  mon  père,  Documents  inrdils  sur  les 
arts  en  Toitraine,  p.  199,  les  oiivra^jes  suivants  :  IJauclial,  Nouveau  dictionnaire 
des  architectes  français,  p.  /i!j5-/i56;  cl  Giraudet,  Artistes  tourangeaux,  p.  .'îiy. 
—  Yvonnol  de  Maulcoii  [nlias  de  Malyon  et  de  Maiilioii)  no  paraît  pas  avoii'  ja- 
mais eu  l'importance  de  Jean  Papin;  il  s'ajjit  ici  d'Yvonnel  II,  liis  d'Yvonnet  ^^ 
Cf.  sur  lui  :  Documents  inédits,  p.  û'jli;  Nouveau  dictionnaire  des  architectes, 
p.  Sg/i;  et  Artistes  tourangeaux,  p.  27g. 

<')  Une  des  éjjlisps  paroissiales  de  Tours. 

*•■'*  Charles  de  Crandmaisou,  Tours  archéologique,  p.  ^f^(^  à  1/12. 

'*'  IbuL.  p.  l'i'i. 


—  107   — 

molle,  qui  ne  paraît  pas  avoir  été  relevée  jusquà  pre'sent;  le  con- 
texte semble  indiquer  qu'il  faut  la  traduire  par  le  mot  épure. 

Le  premier  jom'  d'octobre  l'an  mil  nn°LXxm  personnellement  establyz 
Jehan  Papin ,  maistre  de  l'euvî'e  de  l'église  de  Tours ,  et  Yvonnet  de  Mau- 
iéon,  maçons,  d'une  part,  et  Pierre  Delaunay  et  Jehan  Lebeau,  perriers 
demom'ans  à  Saint-Aignen  en  Berry'^',  d'autre  paii,  soubmectant,  etc., 
lesquek  ont  confessé  avoù*  fait  entre  euk  mai'ché  tel  que  cy  après  s'ensuit , 
c'est  assavoù-  (fue  lesdis  perriers  ont  vendu  et  vendent  ausdis  Papin  et  de 
Mauléon  à  ce  présens ,  tpii  desdis  perriers  ont  acheté  et  achètent ,  la  quan- 
tité de  huit-vings  ogives ,  qui  seront  chascune  de  pié  et  demy  de  haidteiu"  en 
ung  sen  et  en  l'autre  sen,  selon  le  faulx  molle  que  lescbs  perriers  dient  lem* 
avoir  esté  baillé  par  lesdis  maçons  ;  item ,  une  clef  de  troys  piez  de  hault  et 
de  la  longuem-  et  largeur  qu'est  le  faulx  molle  que  lesdis  perriers  dient 
leur  avoii'  esté  pareillement  baillé  pom'  ce  faù-e  ;  item ,  cinq  autres  pierres 
faictes  tant  en  gi'osseur,  haultem"  et  façon  cpie  le  fauk  molle  à  eulx  pom* 
ce  baillé  ;  item ,  plus  deiux  corbeaiLX  à  cbemynée  ;  toute  laquelle  pierre  iceulx 
perriers  promectent  livrer  ausdis  Papin  et  Mauléon  bonne  et  convenable, 
selon  lesdis  molles,  sm-  le  port  de  Saint-Aignen,  dedans  Nouel  prouchain 
venant,  pom^  le  pris  et  somme  de  vingt  huit  livres  tournois,  que  lesdis 
Papin  et  Mauléon  promectent  paier  auscUs  pei'riers ,  c'est  assavoir  :  dedans  le 
jourduy  sous ,  et  le  surplus  ainsi  que  lesdis  perriers  lem-  livreront  sur  ledit 
port  ladite  pierre.  Et  à  ce  obligeant  lesdites  parties  l'une  à  l'autre ,  etc .  .  . 

Présens  à  ce  Guillaïune  Delaforest  et  Pierre  RoiLxeau ,  tesmoins. 

Jaloignes. 
(Journal  de  Jean  Jaloignes,  notaire  à  Tours,  prédécesseur  de  M"  Champion.) 

^''  Saint-Aignan-sur-Cher,  arrond.  de  Blois  (Loir-et-Cher). 


INVENTAIRE 

DES  ARMES  ET  MUNITIONS 

DE  LA  VILLK  IVALBÏ,  EN   1595. 

(Coaiinuiiicalion  de  AI.  1«  baron  do  Rivières.) 


Le  manuscrit  d'où  est  tiré  cet  inventaire  a  été  découvert,  en  1896 , 
dans  la  boutique  d'un  chiffonnier  d'Aibi  par  un  chercheur,  M.  Nor- 
jjert  Doat,  huissier.  Ce  manuscrit  avait  dû  appartenir  jadis  aux  ar- 
chives de  la  ville  d'Albi ,  où  il  portait  le  n"  6 1  ;  il  en  avait  été  détourné 
à  une  époque  incertaine.  M.  Doat,  après  l'avoir  acheté,  en  a  fait  don 
aux  archives  municipales  d'Albi. 

C'est  un  gros  volume  in-folio  de  3 80  feuillets  de  papier,  assez 
bien  écrit. 

Le  premier  feuillet  porte,  en  lettres  écrites  à  la  main  en  forme 
de  caractères  d'imprimerie  minuscules  romains  : 

ff  Livre  ordonné  pour  en  icelluy  mettre  et  descrire  Testât  des 
emolumens  et  revenus  annuels  de  la  présente  cité  d'Alby,  obliges, 
arretz  de  comptes,  et  acquisitions,  et  aultres  contraullz  conceruans 
la  republique  de  ladicte  cité.  Commencé  le  seizième  jour  du  moys  de 
septembre  prochain  dimanche  après  la  Saincte  Croix  de  Nostre  Sei- 
gneur mil  cinq  cens  quarante  huict.  Au({uel  jour  entrarent  consuls 
egrège  et  honnorables  personnes '^l'n 

La  première  lettre  L  est  en  rouge  dans  une  miniature  peinte  où 
l'on  voit  une  tige  de  fraisier.  Un  écusson  avait  été  réservé  au  mi- 

C  Le  mannscril  ne  donne  pas  le  nom  des  consuls  de  l'an  iS'iS-iGig.  C'étaient 
Jean  P^abry,  docteur  es  lois,  Etienne  Brunet,  Giles  Gnlet,  Georges  Clairet,  Jean 
Vassale  et  Guillaume  Bartha,  Claude  Bourdon  étant  leur  trésorier. 

Les  consuls  de  iSgi-iôgS  avaient  pour  nom  Jacques  Magnien,  licencié,  de 
Tafl'anel,  François  Denis,  Jacques  GorsBe,  notaire  et  secrétaire  de  la  commune, 
Jean  Artus,  marchand;  Jean  Ferras  était  trésorier.  (Archives  municipales  d'AIbi, 
ce.  259 ,  277.) 


—  109  — 

lieu;  il  est  resté  sans  peinture.  Le  registre,  commencé  en  i548, 
se  termine  à  Tannée  1 696. 

Inventaire  des  araies,  pièces  de  campagne,  nious([uets,  pouldi'es  et  mu- 
nitions, meubles,  libres,  papiers,  tiltres  et  documens  apartenans  à  la  ville 
et  cité  d'Alby,  faict  par  nous  consuls  de  ladite  cité  de  Tannée  mil  cinq  cens 
nonante  quatre,  linissant  nouante  cinq,  et  avons  procédé  les  jours,  forme 
et  manière  : 

Du  vingt  deuxième  d'aoust  Tan  mil  cinq  cens  quatre  vingt  quinze. 

1.  Premièrement,  à  la  plus  basse  estaige  de  ladite  maison  consulaire  et 
à  la  chambre  joignant  la  maison  des  hoirs  ''^  de  feu  Claude  de  Tessier  s'est 
treuvé  une  quantité  de  pouldre  d'arquebuze  dans  deux  barriques ,  de  la- 
quelle M'  Jean  Forras,  trésoriei*  de  ladite  maison  consulaire,  demeure 
chargé  par  acte  retenu  par  M°  François  Gorsse  notre  notaire ,  greffier,  se- 
crétaire ,  soubsigné  le ^'^K 

2.  Et  veriffié  de  relief  le  premier  septembre  audit  an ,  s'est  treuvée  une 
barrique  plaine  et  foncée  de  tous  bons  ensemble  dans  une  barrique  septante 
deux  livres  pouldre ,  compris  le  poix  d'une  petite  sacque. 

3.  Plus ,  dans  l'eslaige  du  poix  du  gorrataige  •''  joignant  ladite  chambre 
s'est  trouvé  les  thnons,  balances  et  poix  pour  poizer  et  servir  audit  gora- 
taige  de  quoy  Pierre  Barbes  et  Jean  Drulhe,  rentiers  dudit  gorataige,  de- 
meurent chargés  par  l'instrument  des  arrentemens  receu  par  ledit  Gorsse 
notaire  le.  .  .  '•''K 

4.  Ung  comptoir  de  menue  soie  avec  armoires  et  tiroirs. 

5.  Deux  pièces  de  canon  de  fer  grosses,  l'une  montée  sur  quatre  pettites 
roues. 

6.  Ung  tonon  de  bonis  ^''  ayant  deux  canées  de  long. 

7.  Plus  à  ladite  estaige  où  est  la  susdite  pouldre  s'est  treuvé  quatre 
roues  ferrées  de  l'autre  canon  susdit  estant  petites. 

8.  Une  roue  de  charriot. 

9.  Deux  rusqs  '^^  de  barriques  neuves  foncées  d'ung  bout. 

''^  Claude  de  Teyssier,  sieur  de  Silhac,  avait  épousé  Jeaune  Roger  de  Coiu- 
minges  (Archives  de  la  mairie  d'Albi). 

'"-'  En  biauc, 

(^'  Gorrataige,  gouiratage,  droit  de  courtage  sur  les  marchandises. 

t"  Point  de  date. 

(^^  Bonis,  buis,  arbre  {Dicl.  de  Mistral,  t.  1,  p.  3*2 1). 

'*'  Rusqs,  cercles. 


—   110  — 

10.  Trois  baucqs  à  quattre  pieds  sans  façon. 

11.  Cinq  ays^'^  sive  postes  bonnes. 

12.  Deux  moles  <^>  de  canon. 

13.  Le  rusq  d'un  barricot  neuf  ouitre  les  barriques  où  est  la  pouldre. 

14.  Ung  nauc  ^'^  rond  de  pierre  pour  faire  une  mezurc  à  mesurer  le 
I)1(h1. 

15.  Une  semai  '''  vieille  presque  plaine  de  salpêtre. 
A  l'estaige  dudit  poix  du  gorralaige. 

16.  Quallre  moles  l'er  pom-  tuille  grosse,  tuiles  cannales,  carreaulx  et 
violettes  aliichees  avec  chaînes  de  fer. 

17.  Ung  degré  de  boys  à  sept  marches. 

A  l'estaige  où  se  met  le  charbon  est  bons  pour  la  garde  : 

18.  Quatre  roues,  deux  semais,  six  barricots^^'  servant  pour  monter 
falconneaulx. 

A  la  chambrette  qui  est  sur  le  degré  joignant  l'esglise  et  la  grande  salle 
de  la  maison  consulaire. 

19.  Un  grand  coffre  vieulx  à  l'antienne  ^'\  faict  à  panneaulx ,  ferman  à 
deux  serm-es  et  par  dessus  un  tapoys  '''  vert  fort  uzé  et  rompeu. 

20.  Plus  ung  tapys  deflety'^'  de  diverses  coleurs  servant  au  baucq  de 
M"  les  consuls,  ayant  les  armoyr[i]es  de  la  ville  à  chacun  bout,  double  de 
toylle. 

21.  Plus  aultre  trois  tapis  vieulx  rompus  ayant  servi  à  inesme  effect, 
auquel  tapis  sont  les  armoiries  de  la  ville. 

22.  Une  poste  servant  de  bancq. 

23.  Une  petite  langue  de  cinq  palmes  de  longueur. 

<''  Ays,  ais,  poste,  planche  (G.  Azais,  Dictionnaire  des  idiomes  romans,  t.  I, 
p.  i57). 

(■•'>   Moles,  nioiilo  {Ibid.,  I.  II,  p.  Coa). 

(')   Nauc,  auge  (K.  Mislial,  Dictionnaire  provenral-franrnis,  t.  II,  p.  397). 

'*)  Semai,  comporte,  tineite  (G.  Azais,  Dictionnaire  des  idiomes  romans,  t.  III, 
p.  ÛA8). 

'''  Barricot,  tonneau  contenant  une  demi-barrique,  soit  110  litres  environ 
(  Dictionnaire  de  Mistral,  t.  I,  p.  a35.) 

'*)  C'est-à-dire  à  l'ancienne  mode. 

'''    Tapoijs,  lapis. 

(»>   Defetii,  défraîclii. 


—  111  — 

24.  Lfng  petit  coffre  de  menuiserie  de  trois  palmes  de  long-  fermant  à 
clef  et  serure  que  les  serviteurs  desdits  s"  consuls  ont  dit  leur  apartenir. 

25.  Ung  gros  cable  tout  neuf  servant  pour  traîner  le  canon. 

Dans  la  grande  salle. 

26.  Au  bout  du  degré  a  ung  grand  coffre  vieulx  fermé  de  trois  serrures 
appartenant  à  la  ville. 

27.  Plus  ung  aultre  coffre  grand  neuf  fermé  à  deux  serrures  que  ledit 
Forras  trésorier  a  dit  apartenir  au  diocèze. 

28.  Plus  une  grande  limande  ou  drappier'''  de  menuizerie  neufve 
lamée  de  fer,  fermée  à  trois  cadenats ,  servant  d'archivé  pour  tenir  les  pa- 
piers du  diocèze. 

29.  Ung  bang  long  pour  pourter  aux  esgbses  pour  asseoir  messii'es  les 
consuls  aux  sermons. 

30.  Ung  archibanq  vieuLx  sans  barre  au  devant  de  la  cheminée  ^^\ 

31.  Quattre  aultres  banqs  dessubs  servans  pour  asseoir  les  babitans  à 
la  ferme  des  assiettes  et  du  consul  général. 

32.  Une  petitte  table  estroite  à  quattre  pieds. 

33.  Deux  bancqs  ung  à  chaque  cousté  de  ladite  table  l'un  desquels  a 
marchepied. 

34.  Une  table  longue  avec  ses  treteauix. 

35.  Une  escabelle  à  l'antique ,  rompeue. 

36.  Ung  pair  de  grands  iandiers  de  fer. 

37.  Une  palefer. 

38.  Un  chandelier  latton  à  trois  branches  pendu  à  ladite  salle  avec  une 
barre  fer. 

39.  Trois  petittes  pièces  de  fer  apellées  falconneauix  courtes  montées 
de  boys. 

A  la  chambre  des  conseils. 

40.  Ung  grand  coffre  de  menuizerie  faict  à  paneaulx ,  party  en  deux , 
servant  de  comptoir  ou  table  pom*  escripre ,  ayant  deux  couvercles ,  l'ung 


'1)  Limando,  grande  armoire  à  deux  battants  [Dictionnaire  de  Mistral,  t.  II, 
p.  217);  drappier,  armoire  {Ibid.,  t.  I,  p.  826). 

(-'  Archibanq,  coffre  servant  de  banquette,  banc  à  dossier,  banc  d'honneur  qui 
est  au  coin  de  la  cheminée  (Dictionnaire  de  Mistral,  t.  I,  p.  126). 


—   11-2  — 

fermé  à  deux  serines,  l'autre  à  une  serure;  (ians  leijuel  coffre  se  sont  tenus 
plusieurs  papiers,  l'inventaire  desquels  a  e'té  différé. 

41.  Plus  par  dessus  ledit  coffre  sive  comptoir  a  uiip;  lapis  verd  bordé  de 
Janine  à  demy  uzé. 

42.  Plus  au  dessus  ledit  coffre  y  a  ung  banq  dossier  d"un{|  bout  de  la- 
dite chandn-e  à  l'antre,  auquel  y  a  quatre  coffres  aux  trois  desquels  a  plu- 
sieui's  vieulx  ferremeiis  et  à  l'autre  qui  se  ferme  à  clef  y  a  plusieurs  livi-es 
sv  dessous  inventoriés. 

43.  Du  couslé  de  la  grand  salle  a  ung  autre  banq  dossier  fermé  avec 
deux  couvercles  fermées  à  clef  et  un  marchepied. 

44.  Plus  ung  cabinet  sive  armoire  fermant  à  deux  tampes  ''^  avec  deux 
ai'moires  et  ung  tiroir. 

45.  Plus  une  grande  limande  ou  drappier  fermé  avec  six  cadenats  et 
lame  de  fer  servant  d'archifs  pour  la  maison  consulaire. 

46.  Ung  petit  coffre  de  menuizerie  neuf  de  trois  palmes  et  demy  de 
long  fermé  à  clef. 

47.  Ung  aultre  vieulx  et  entier. 

48.  Une  petite  clochette  de  iaton  servant  pour  appeiler  les  serviteiu's. 

49.  Ung  orloge  petit  garny  de  roues,  poix,  courdaige  et  clochette. 

50.  Ung  tambourin  de  gnivre  vieulx. 

51.  Doutze  mousquets  montés  de  boys  garnis  de  serpentine. 

52.  Doutze  fourchettes  ^"',  doutze  bandouiiières  de  cuii*  garnies  chascuue 
de  six  charges,  et  un  polverin. 

53.  Huict  morions  graves. 

54.  Deux  cascous  ou  pots  de  fer  pour  gens  de  guerre. 

55.  Une  cuirasse. 

56.  Deux  marques  fer  des  armoyries  de  la  ville. 

57.  Une  autre  marque  de  fer  à  manche  de  boys. 

58.  Deux  chandeliers  estaing. 

59.  Unes  mouchetles. 

60.  Quatorze  vieilles  arbalesl(?s  à  l'antiene. 

61.  Uii^r  blouquier  de  fer  à  l'antiene  fort  petit  el  rond  '^'. 

'"    Tampes,  ouvrant,  mot  runiiin. 
*"    Fourdies  à  poser  l«s  nioiisqiicls. 
■     fllftiiijiiifr.  \)wir]\iT  (  nictidiiiiiiirr  di'  Mislml.  t.  1     p.  •'lO-?.). 


-^    113  — 

62.  Lng  limon  de  bojs  pour  la  lancer  garny  de  1er, 

63.  Sept  layettes  ou  pétilles  caisses,  les  qiiattre  avec  leurs  couvercles. 

64.  Deux  vieulx  arcs  de  boys  gros  à  l'antiène. 

65.  Une  lance  avec  son  fer  pour  homme  d'armes. 

66.  Ung  grand  limon  de  l'er  pour  poizer. 

67.  Quatre  vieilles  roumanes  faulsés. 

68.  Ung  tireau  de  metalle  de  cinq  palmes''^  de  long  servant  pour  le 
grifoul  du  bout  du  pont. 

69.  Une  pièce  de  fonte  de  metalle  creuse. 

70.  Deux  grands  mousquets  fer  montés  en  bois  avec  serpentine. 

71.  Item  autre  mousquet  fer  de  même  que  ledit  Fourras,  trezorier,  a 
dit  avoir  baillé  à  s'  Jean  Alary  duquel  l'a  fait  reçeu  et  est  chargé  ledit  s' 
mètre  à  la  tom"  du  Viguan. 

72.  Ung  antre  mosquet  de  four  de  metalh  de  quattre  palmes  de  long 
monté  de  boys. 

73.  Deux  fourches  de  fer. 

74.  Un  pétard  de  fer  à  crocq  '"'. 

75.  Une  masse  d'armes. 

76.  Deux  petiles  pièces  à  feu  faictes  de  fei-  h  crocq. 

77.  Deux  barres  fer  rondes  de  dix  p.ilmes  ou  environ  de  long  chascune. 

78.  Une  alebarde  rompeue  sans  poinle. 

79.  Lng  ager  fer  pour  une  charrette. 

80.  Une  grosse  chaîne  fer  d'ea\iron  deux  canes  et  demy  de  long. 

81.  Autre  petite  chaîne  d'environ  trois  canes  de  long. 

82.  Ung  arc  de  fer  serAant  poui'  une  ressegue  tiradouyre. 

83.  Les  armoyres  rie  France  en  bois  et  chanq)  d'azur  avec  irois  fleurs 
de  lis. 

84.  Deux  mousquets  appelles  falconneaulx  de  fonte  de  metalh  pour 
mettre  sur  la  nuu-alhe  et  y  ont  esté  mis  depuis. 

^'^   Palme.  La  palme  ou  pnii  d'Aibi  avait  de  loiigueiii'  ■2-iù  uiillimèlres. 
'->   Pétard,  canonnière  [Dictior.naire  <Ies  idiomes  romans,  t.  111,  p.  loi). 

Archéologie.  8 


lU  — 


Du  viiiffl  (roizièniP  dudil  mois. 
Par  (Icsmis  la  grtiudc  .salle  de  ladite  maison  consulaire. 

85.  \  iagl-ciiuj  piques  ferrées. 

86.  Deux  grandes  eschelles  d'avet  '''. 

87.  Daus  ung  des  arcbibaiiqs  de  la  chaiidjre  des  consuls  a  esté  treuvc 
une  carp;e*"^  fer  pour  faire  culasses  de  falconneaulx. 

88.  Dans  ung  des  collVes  à  ladite  cliaud)re  joignant  la  nnu-alhe  s'est 
Ireuvé,  cinq  ciringues  de  latouni '^'  avec  les  armoiries  de  la  ville  à  chas- 
cime. 

89.  Ung  molle  en  deux  pièces  pour  fere  des  balles  d'ung  falconneau. 

90.  Dans  l'autre  desdits  coffres  ou  arcbil)anq  alHcbe;  unjj'  aultre  molle 
de  metalb  de  deux  pièces  avec  le  niancbe  de  boys  poui'  fère  quattre  balles 
de  falconneaux. 

91.  Ung  pot  de  fer  pour  gens  de  guère. 

92.  Ung  autre  petit  molle  de  metalb  pour  fère  des  balles  de  falconneau. 

Dans  l'armoire  du  cabinet  ([ui  est  dans  ladite  chambre. 

93.  Trois  libres  les  fulbcts  de  parcberain  de  la  tariiïe  ou  table  pour 
fère  le  desparlement  des  talbes  sur  tous  les  consulats  du  diocèzc  d'Alby, 
les  deux  en  livres  et  l'autre  en  escus. 

94.  Un  long  escriptoire  couvei't  de  cuyr  sans  eslre  garny. 

95.  Deux  calels  fuilbe  de  fer  blanc  grands  vieulx  '■'*'. 

96.  Quattre  pintes  '■''''  d'eslaing,  l'une  de  demy  lyal ,  l'autre  d'ung  carton , 
autre  de  demy  carton,  et  l'autre  ardidal  '"'  sans  couvercle  servant  pour  es- 
caudilber  les  mesures  du  vin. 

97.  Quattro  pintes  lon{|;ues  avec  ance  de  quarton  et  demy  cbascunc. 

98.  Une  aygadière  estaing  couverte  "'. 

'"  Avet,  sapin  {Dicliimnaire  do  MistniK  I.  I,  ]>•  7). 

'-'  Carge,  ce  devait  être  un  inouïe. 

'^'  Ciringues  de  latoum,  seringue  de  iailon. 

'*'  Caltd,  lampe  à  queue  (Dictionnaire  des  idiomes  romans,  I.  I,  p.  XH.) 

<^>  Pinle.  La  pinte  d'Aibi  était  d'un  iilre  9012  millièmes. 

'•'  Ardidal.  Ce  devait  une  mesure  équivalant  à  un  (inlil  de  vin    L\//y//7,  eu  10- 

man,  était  une  pièce  de  monnaie  v.ilaril  un  liaid. 

'■'  Ayijadière,  aijjuière. 


—  115  — 

39.  Deux  anders ,  ung  grand  el  l'autre  moyen  ^''. 

L'inventaire  des  armes  et  meubles  de  la  ville  se  termine  ici. 
Viennent  ensuite  diverses  nomenclatures  de  papiers  des  archives 
qui  n'entrent  point  dans  celte  étude. 

("  Andei;  trépied  {Dictionnaire  des  idioinus  roman-i,  l.  I,  p.  88). 


LES  PEINTUUES  MUHALES 
DE   L'ÉGLISE   DE   BÉNOUVILLE 

(PRÈS  CAEiX), 

PAU  M.  EL  GÈNE  DE  BEAUREPAIRE, 

Correspondaiil  du  Comité,  à  Caen. 


Lorsqu'en  i846  M.  de  Caumont  publia  la  Sladstique  monumentale 
du  Calvados,  il  consacra  une  notice  délaiiloc  à  l'e'glise  de  Be'nou- 
ville.-  Il  en  de'crivit  avec  soin  toutes  les  particularite's  architec- 
loniques,  essaya  do  de'fei miner  approximativemonL  la  date  de  la 
conslruction  du  chœur  et  de  la  nef  et  releva  môme  les  inscriptions 
(jui  existaient  tant  à  l'inte'rieur  qu'à  Texte'rieur  de  l'édifice.  L'e'glise, 
à  la  même  époque,  avait  été  d'ailleurs  étudie'e  par  deux  excellents 
observateurs,  MM.  Raymond  Bordeaux  et  Georjjes  Bouet,  et  l'on 
peut  même  remarquer  que  c'est  d'après  la  co})ie  (|u'ils  en  avaient 
prise  qu'a  e'ié  publie'e  dans  la  Statistique  la  curieuse  inscription 
relative  à  la  fondation  d'un  obit  j)ar  Pierre  Bénouville  et  sa  femme 
le  ai  août  i52().  Or,  comme  il  n'est  pas  question  dans  le  volume 
de  M.  de  Caumont  de  peintures  murales,  on  doit  conclure  de  ce 
silence  que  celles  dont  nous  nous  occupons  en  ce  moment  ne  frap- 
paient pas  les  regards,  soit  qu'elles  fussent  recouvertes  d'une  couche 
de  badigeon,  ou  qu'elles  fussent  masquées  par  un  revêtement  quel- 
conque. 

C'est  il  y  a  environ  deux  ans  que,  |)our  la  j)remièrp  fois,  l'exis- 
tence de  ces  frc^fiues  nous  fut  nivéh'e  |)ai  M.  Cbifllet,  artiste  peintre, 
qui  s'occupait  spécialement  de  la  décoration  nuirale  des  églises.  De- 
puis, un  artiste  distingué  de  l'Erole  des  l)oau\-;irls,  M.  Vasnier,  les 
a  rchîvécs  avec  la  lidélilé  coiiscieiu^iinisi!  (|u'il  apporte;  dans  tous  les 
Iraviuix.  L'jHpiarelle,  d  nue  rigrouriHisc  exactitude,  ([u'il  a  bien  voulu 
placer  sous  nos  yeux    permet  d'endjrasser,  d'un  seul  coup   d'œil, 


—  117   — 

l'œuvre  tout  entière  et  de  déterminer  les  sujets  qui  y  étaient  repré- 
sentés. Malheureusement  ces  peintures,  très  détériorées,  ne  se  pré- 
sentent pas  à  nous  dans  un  état  d'intégrité  absolue  ;  la  fin  de  la 
composition  man(|ue  et  dans  les  parties  qui  nous  ont  été  conservées, 
le  percement  de  larges  ouvertures,  de  date  relativement  récente, 
est  venu  introduire  de  regrettables  lacunes.  Malgré  tous  ces  deside- 
rata, il  est  aisé  de  reconstituer  les  principales  scènes  que  le  pin- 
ceau de  Tartiste  s'était  chargé  de  représenter. 

La  zone  la  plus  élevée  de  ces  peintures,  qui  a  été  la  plus  mal- 
traitée et  dont  il  ne  reste  plus  véritablement  que  des  lambeaux, 
nous  offrait,  avec  les  détails  ordinaires,  la  reproduction  de  la  lé- 
gende célèbre  des  Trots  morts  et  des  trois  vifs.  Le  petit  poème,  attribué 
généralement  à  Baudoin  de  Gondé,  dans  lequel  trois  squelettes 
apparaissent  à  Timproviste  à  trois  jouvenceaux  pour  leur  apprendre 
la  vanité  des  choses  humaines  et  la  certitude  de  la  mort,  eut  une 
vogue  extraordinaire  pendant  le  moyen  âge  et  la  renaissance  ;  on  le 
retrouve  reproduit,  avec  de  légères  variantes,  dans  les  monuments 
du  xiii**  et  du  xiv*"  siècle. 

Le  dit  de  trois  mors  et  de  trois  vis. 
Selon  la  matere  vous  conte 
Qu'il  furent  si  cum  duc  et  conte 
Trois  nobles  homes  de  grant  arroi  ^''. 

Cette  thèse  a  été,  vers  la  même  époque,  exploitée  avec  une  pré- 
dilection marquée  aussi  bien  par  les  imagiers  ou  sculpteurs  que 
par  les  peintres  et  les  fabricants  de  vitraux.  Le  sujet  est  très  sou- 
vent traité  en  Norniandie.  Ou  le  voyait  peint  à  l'abbaye  de  Fontenay- 
Saint-André  tout  à  la  fois  dans  l'église  et  dans  le  cloître'-).  On  le 
retrouve  encore  dans  une  église  de  Jersey  et  dans  l'Eure  à  l'église 
de  la  Perrière  Haut-Clocher  (•'^);  c'est  encore  la  même  histoire  qui 
se  développait  vraisemblablement  à  Vaux-sur-Aure  dans  la  grande 
fresque  dont  quelques  fragments  ont  été  signalés  par  M.  le  comte 
d'Osseville  '*',  et  nous  croyons  la  reconnaître  à  la  bibliothèque  de 

(')  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  68988.  Cf.  Paulin  Paris,  t.  III,  p.  1/17. 
(-'  Statistique  monumentale  du  Calvados,  t.  II,  p.  i56. 
^3)  Annuaire  normand,  1889,  p.  Sgo-iSo,  article  de  M.  Régnier. 
'^'  Les  fresqaendamanoir  de  Saint-Clair,  à  Vaux-sur-Aure ,  par  le  comte  d'Osse- 
ville. {Bulletin  de  la  Société  des  antiquaires  de  Normandie,  t.  XVII,  p.  91  3.) 


—   118  — 

Cherbourg  dans  les  fines  sculptures  de  la  cheminée  nionunienlale 
j)rovenanl  de  Tabbayc  de  \olre-Daine-des-Vœux. 

La  popularité  d'une  pareille  légende  n'a  rien  qui  puisse  surprendre. 
La  rencontre  des  trois  S(|ueleUes  surgissant  dans  un  carrel'our  de- 
vant trois  jeunes  seigneuis  au  cours  d'une  joyeuse  partie  de  chasse 
rappelait  énergicjuement  aux  heureux  du  monde  l'approche  de  la 
nioit  inévitable  et  les  forçait  à  son,<>er  à  leurs  fins  dernières.  C'était 
une  |)rédicatiou  saisissante  (|ui,  pour  èlre  comprise,  n'avait  pas 
besoin  de  longues  explications. 

Dans  ce  qui  reste  des  peintures  de  Bénouville,  on  aperçoit  très 
distinctement  les  trois  squelettes,  un  cavalier  (jui  retourne  la  tète  et 
dont  le  cheval  se  cabre,  enfin  la  croupe  d'un  autre  cheval  et  le  buste 
du  second  cavalier,  qui  jette  les  yeux  et  étend  la  main  veis  sou  com- 
pagnon. Le  troisième  cavalier  a  complètement  disparu. 

Dans  la  zone  inférieure,  on  voit  se  dérouler  trois  scènes  diffé- 
rentes rattachées  ensemble  j)ar  un  lien  assez  étroit  de  connexité  : 
Une  vision  de  l'enfer  avec  ses  supplices,  la  roue  de  fortune,  l'ache- 
minement des  élus  vers  le  paradis  à  travers  l'expiation  du  purgatoire. 

Les  supplices  de  l'enfer  forment  une  composition  originale  d'un 
grand  dévelop[)einent  qui  retient  tout  d'abord  l'altcution.  L'artiste 
a  placé  dessous  quatre  groupes  de  réprouvés. 

A  gauche,  on  aperçoit  un  malheureux  qu'un  effroyable  démon, 
couleur  chocolat,  articulé  comme  un  crustacé,  descend  dans  un 
puits  à  l'aide  d'une  poulie.  (PI.  II.) 

Le  second  groupe  nous  montre  un  arbre  dépouillé  de  feuilles, 
portant  des  individus  au  nombre  de  huit,  hommes^ et  femmes,  sus- 
pendus par  le  cou  à  chacune  de  ses  branches.  Il  est  impossible  de 
ne  pas  voir  dans  cette  représentation  une  réminiscence  éloignée  de 
ces  arbres  du  chant  XIIP  do  la  Divine  Comédie  qui  étaient  sans 
feuilles  vertes  et  dans  les  branches  noueuses  desquels  étaient  empri- 
sonnées les  âmes  des  damnés. 

Tout  à  côté,  formant  le  troisième  groupe,  se  dresse  un  gibet  dont 
les  trois  montants  sont  réunis  par  une  poutre  transversal»;  à  leur 
extrémité  supérieure,  tandis  (|uedeux  autres  traverses  figurant  le  V 
partent  de  l'angle  formé  par  la  traverse  du  haut  et  les  deux  mon- 
tants extérieurs  et  viennent  joindre  l'autre  montant  îi  la  moitié  de 
sa  hauteur.  A  ce  gibet,  trois  personnes  sont  suspendues  :  Tune  à  la 
traverse  supérieure,  le  corps  appliqu'.î  h;  long  du  montant  inté- 
rieur, les  deux  autres  aux  petites  traverses. 


—  119  — 

Enfin,  dans  une  fosse  environnée  de  flammes  sont  plouge's  une 
dizaine  d'individus,  hommes  et  femmes,  clercs  et  laïques,  en  proie 
aux  convulsions  de  la  douleur. 

Toutes  ces  figures  sont  nues.  Aux  différences  sexuelles,  inten- 
tionnellement accuse'es,  on  reconnaît  les  hommes  et  les  femmes. 
Quant  aux  clercs,  ils  se  distinguent  des  laïques  par  leur  large  ton- 
sure. Le  peintre  a  place'  au  milieu  d'eux,  dans  la  chaudière  infer- 
nale, un  individu  dont  la  face  est  noircie  et  un  dignitaire  eccle'sias- 
tique  ayant  sur  la  tète  une  mitre  blanche. 

Au  bord  du  gouffre  apparaît  Belze'buth  lui-même,  large  face 
huileuse  et  bestiale  surmontée  de  deux  cornes.  Il  étend  la  main 
vers  les  damnés,  qu'il  semble  vouloir  saisir.  Un  autre  démon,  avec 
une  tête  d'oiseau  de  proie  et  des  ailes  de  chauve-souris,  tient  à  la 
main  une  longue  perche  qu'il  agite  dans  la  fosse  comme  s'il  vou- 
lait frapper  les  malheureux  qui  s'y  trouvent  pour  activer  leur 
marche.  Ici  encore  on  peut  voir  quelques  analogies  entre  cette  re- 
présentation et  l'abime  infect  dans  lequel  au  XXIV*  chant  de  YEnfer 
le  grand  poète  italien  a  précipité  Judas,  Brutus  et  Cassius.  Sans 
doute  les  détails  sont  profondément  modifiés,  mais  quelques  lignes 
du  dessin  général  subsistent. 

Dans  toutes  ces  peintures,  l'inspiration  dantesque  est  évidente  et 
nous  avons  l'impression  d'une  sorte  de  libre  imitation  de  minia- 
tures anciennes  empruntées  à  quelque  manuscrit  du  xiv"  siècle  et 
formant  l'illustration  de  la  Divine  Comédie.  Des  inscriptions  qui 
énonçaient  les  crimes  pour  lesquels  ces  malheureux  étaient  frappés 
auraient  pu  éclairer  plus  complètement  la  question;  nous  y  voyons 
que  plusieurs  avaient  commis  des  vols  et  des  paillardises;  mais  les 
légendes  sont  en  partie  effacées  et  d'une  restitution  fort  difficile. 

A  côté  de  cette  représentation  de  l'enfer,  nous  placerons  immé- 
diatement, bien  qu'elle  en  soit  séparée  par  un  sujet  sur  le(|uel 
nous  reviendrons  plus  tard,  la  marche  consolante  d'autres  défunts 
vers  le  paradis  ou  tout  au  moins  vers  le  purgatoire.  (PI.  III.)  La 
troupe  que  pousse  devant  lui  un  ange,  à  figure  menaçante,  tenant 
à  la  main  une  épée  flamboyante,  comprend  six  personnes,  un 
religieux  reconnaissable  à  sa  tète  rasée,  trois  séculiers  et  deux 
femmes.  Tous  ces  personnages  sont  nus  ;  ils  ont  les  mains  jointes 
dans  une  attitude  suppliante.  Au-dessus  d'eux  vole  un  ange  tenant 
en  main  une  banderole  sur  laquelle  on  lit  :  Gloria  in  excelsis  Deo. 
Malgré  cette  invocation,  exaltant  la  gloire  du   Seigneur,  nous  ne 


—    1-20  — 

croyons  pas  que  l'artiste  ait  voulu  peindre  des  âmes  ai'rivoes  déjà  à 
la  pleine  possession  du  bonheur  céleste,  mais  bien  des  âmes  que 
l'ange  dirige  vers  le  lieu  de  l'expiation  pour  qu'après  leur  purifica- 
tion accomplie,  elles  puissent  èiro  admises  dans  le  s('jour  des  élus. 
Nous  le  croyons  d'autant  plus  qu'au  delà  de  la  lenêtre,  dont  l'ou- 
verture désastreuse  a  coupé  une  partie  du  sujet,  on  aperçoit  un 
château  dont  la  porte  est  gardée  pai'  un  ange  armé.  C'est  proba- 
blement encore  dans  le  Purgatoire  de  Dante  qu'il  faut  aller  cher- 
cher l'explication  complète  de  la  scène. 

Le  sujet  qui  la  précède  et  dont  nous  avons  réservé  l'examen  re- 
présente la  Houe  de  fortune.  Comme  on  le  rencontre  rarement  dans 
les  peintures  et  les  sculptures  de  notre  région,  nous  croyons  utile 
d'entrer  dans  quelques  détails. 

crLa  Roue  de  la  vie,  lisons-nous  dans  le  Guide  de  l'art  chrétien,  a 
été  sculptée  au  xv®  siècle  à  la  cathédrale  de  Bàlc,  sur  les  églises 
de  Saint-Zénon  à  Vérone,  de  Saint-Etienne  à  Beauvais  ;  au  xv"  siècle 
sur  la  cathédrale  d'Amiens,  toujours  autour  des  roses  qui  s'ouvrent 
sur  le  portail  principal,  comme  à  Bàle  et  à  Vérone,  soit  sur  un 
portail  latéral.  Elle  a  été  gravée,  ciselée  et  incrustée  sur  le  pavé  de 
la  cathédrale  de  Sienne. 

f  On  la  rencontre  dans  un  certain  nombre  de  manuscrits  à  mi- 
niatures. 

rLe  Guide  grec  de  la  peinture  décrit,  avec  beaucoup  de  circon- 
stances accessoires,  le  même  sujet,  qui  se  trouve  reproduit  sur  les 
peintures  murales  de  l'église  de  Sophadcs  (Thessalie)  et  du  couvent 
d'iveron  au  mont  Athos  (^Iw 

Les  éléments  constitutifs  de  la  Roue  de  fortune  sont  assez  simples. 
Ils  comprennent  une  roue  qu'une  personjie  placée  au  centre  met 
en  mouvement,  tandis  que  quatre  autres  personnes  sont  placées  à 
dislance  égale  et  dans  diverses  postures  sur  cette  roue.  L'une  monte; 
l'autre,  arrivée  au  sommet,  siège  sur  un  trône,  la  couronne  en  tête 
et  le  sceptre  en  main;  la  troisième  descend;  au  bas,  la  quatrième 
est  renversée  sur  le  sol.  A  vrai  dire,  ces  (|ualre  |)ersonnages  n'en 
font  qu'un  symbolisant  ainsi  les  quatre  âges  de  rhomme,  les  quatre 
périodes  de  la  vie.  La  roue  peut  être  réduite  à  un  demi-cercle, 
comme  à  Amiens;  le  nombre  des  personnes  qui  montent  et  t|ui  des- 
cendent à  droite  et  à  gauche  peut  être  augmenté,  la  physionomie 

'*'    l.p  i^uifln  rie  l'art  chrétien,  par  Gritnoanl  do  Sniiit-I^aiircnl.  l.   III.  p.  ?>'\']. 


—  121  — 

du  sujet  reste  la  même  et  sa  signification  n  est  pas  modifie'e.  Cette 
repre'sentation,  dont  l'enseignement  moral  est  facile  à  saisir,  nous 
montre  l'homme  en  route  pour  arriver  au  pouvoir,  en  jouissant  un 
instant,  puis  descendant  tète  baissée  la  pente  fatale  jusqu'au  mo- 
ment où,  son  e'volution  terminée,  il  se  trouve  gisant  piteusement  à 
terre  sous  la  roue.  Le  rêve  s'est  évanoui  et  la  comédie  de  la  vie  est 
terminée.  Pour  qu'il  n'y  ait  point  d'incertitude,  une  miniature  ita- 
lienne a  placé,  en  regard  de  nos  quatre  personnages,  des  légendes 
explicatives.  Elles  sont  brèves,  mais  pour  la  clarté  elles  ne  laissent 
absolument  rien  à  désirer.  Le  personnage  qui  monte  le  long  de  la 
roue  dit  :  Je  rêfrnerai  :  regnabo,  celui  qui  est  au  sommet  dans  tout 
l'appareil  de  la  puissance  dit  :  Je  règne  :  regno,  tandis  que  celui  qui 
descend  dit  à  son  tour  :  fai  régné  :  regnavi,  et  que  celui  qui  est  au 
bas  s'écrie  :  fai  tout  perdu,  je  suis  sans  rotjaume  :  sum  sine  regno. 

Il  n'y  a  pas  d'inscription  sur  la  peinture  de  Bénouville,  mais,  à 
celte  exception  près,  la  Roue  de  fortune  qui  s'y  trouve  est  la  copie 
servile  de  la  miniature  du  manuscrit  de  la  Bibliothèque  nationale'''. 

On  y  retrouve,  en  eft'el,  la  personne  placée  au  centre  de  la  roue 
pour  en  actionner  le  mécanisme,  le  personnage  qui  juonte,  celui 
qui  triomphe  au  sommet,  celui  qui  gît  à  terre.  Une  partie  de  la 
peinture  ayant  été  enlevée,  nous  n'avons  plus  le  personnage  qui 
devait  descendre,  mais  cette  lacune  est  sans  importance  puisque 
cette  figure  rappelait  forcément  celle  qui  a  été  conservée  et  qui  lui 
faisait  pendant. 

A  première  vue,  on  pourrait  s'étonner  de  voir  la  Roue  de  fortune 
entre  les  supplices  des  réprouvés  et  le  groupe  des  élus.  En  y  réflé- 
chissant, on  reconnaît  bientôt  que  cette  disposition  est  logique  et 
conforme  aux  idées  de  l'iconographie  sacrée.  La  Roue  de  fortune  re- 
présente, en  effet,  la  vie  avec  ses  vicissitudes.  Or  la  vie  a])oulit  à 
la  mort  que  suit  le  jugement  dernier,  séparant  l'ivraie  du  pur  fro- 
ment, les  bons,  des  méchants.  Dans  la  fresque  de  Saphodès  en  Thes- 
salie,  le  personnage  renversé  à  terre  au  bas  de  la  roue  s'écrie  :  Qui 
me  délivrera  du  gouffre  de  la  mort  et  de  l'enfer.  C'est  sous  l'influence 
des  mêmes  sentiments  que  notre  artiste  anonyme  a  placé  la  Roue  de 
fortune  comme  il  l'a  fait,  indiquant  ainsi  l'alternative  redoutable 
qui  se  pose  pour  l'homnie  au  moment  de  la  mort. 

Les  peintures  de  Bénouville    nous    paraissent    appartenir    au 

'•"    Hemilion  et  crntines,  supplément  laliii,  n"  \o->. ,  folio  53  vnrsn. 


122  

xy"  siècle,  plutôt  à  la  fin  qu'au  commeucemeut.  C'est  l'époque  que 
leur  assignent  Tordonnauce  ge'nérale  des  scènes,  le  dessin  des 
figures,  la  précision  de  certains  détails  anatoniiques  et  le  caractère 
graphique  des  lambeaux  d'inscriptions  qui  subsistent  encore.  On 
connaît,  dans  notre  région,  des  peintures  murales  plus  anciennes 
ou  d'une  plus  grande  valeur  artistique,  mais  celles-ci,  par  les  su- 
jets qui  y  sont  traités  et  par  les  influences  que  ces  sujets  révèlent, 
nous  semblent  avoir  un  intérêt  tout  particulier.  C'est  pour  cela  que 
nous  les  signalons  aujourd'hui. 

Eugène  DK  Bkaurepaire, 
Secrétaire  do  la  Société  dos  antiquaires  do  Normandie. 


L'ÉGLISE  SAINT-PIERRE 
DE  PROVINS, 

D'APRÈS  UlN  INVENTAIRE  INÉDIT  DE  1782  <*\ 
(Communication  do  M.  l'abbé  Bonno. ) 


Sur  la  montée  de  la  Ville-Haute  de  Provins,  au  pied  du  palais 
des  comtes  de  Champagne  et  à  quelques  pas  du  vieil  Hôtel-Dieu,  se 
dressent  quelques  pierres  informes  que  le  Provinois  remarque  à 
peine.  Ce  sont  les  derniers  vestiges  d'une  église  qui,  durant  plu- 
sieurs siècles,  servit  de  paroisse  au  quartier  Nord  de  la  Ville-Basse 
de  Provins.  On  la  désignait  sous  le  nom  d'église  Saint-Pierre. 

Ceux  qui  ont  prié  dans  cette  église  sont  morts,  leurs  enfants, 
s'il  en  est  encore,  sont  bien  vieux;  quant  aux  petits-enfants,  ils 
oublient,  lorsqu'ils  passent  devant  ces  ruines,  de  saluer  ces  pierres 
qui,  peut-être,  sont  le  seul  souvenir  qui  demeure  de  leurs  aïeux. 

L'église  Saint-Pierre  comprenait  un  sanctuaire,  un  chœur,  une 
nef,  une  tour  avec  horloge,  des  chapelles  latérales  et  une  sacristie. 

LE  SANCTUAIRE. 

Le  dallage,  les  degrés,  la  crédence,  le  maître-autel,  le  taber- 
nacle," tout  était  en  marbre.  Un  grand  tableau,  représentant  saint 
Pierre  en  croix,  décorait  le  fond. 

L'autel  était  garni  d'une  croix,  de  six  chandeliers  en  cuivre  et 
de  deux  anges  adorateurs;  par  devant  se  trouvaient  les  stalles  des 
chantres,  un  aigle  en  potin  et  un  lustre  en  cuivre  à  huit  branches. 

LE  CHOEUR. 

On  y  voyait  un  autel  avec  trois  tableaux  représentant  saint  Mi- 
chel, saint  Pierre,  saint  Paul  et  des  statuettes  en  bois  do  ces  apôtres, 

(''   De  notre  collection. 


1-2/i 


Des  orguos  occupaiont  une  partie  de  i'einplacinnenl  et.  un  jubé 
Isait  face 
et  lo  clui'ur 


faisait  face  à  la  nol.  Une  ;;rille  en  fer  for{jé  enlourait  le  sanctuaire 


Le  banc  d'œuvre  re^jardait  la  chaire;  à  {[auclie,  on  comptait 
trente,  et  à  droite,  dix-huit  bancs.  Au  bas  de  la  nef  se  dressait 
réchelle  (jui  donnait  accès  à  la  tour  dite  de  f  horloge  ;  sous  cette 
tour,  de  grands  coffres  en  bois  et  des  armoires  renfermaient  les 
tentures  et  les  élolTes  des  grands  jours  de  fête;  on  y  voyait  encore 
le  chariot  à  escalier  pour  le  tiausport  des  orgues,  les  brancards 
pour  les  chasses.  .  .  et  les  tapisseries  destine'es  à  recouvrir  les  pi- 
liers du  sanctuaire,  du  chœur  et  de  la  nef. 

CHAPELLE  SAINT-ROCH. 

Près  de  Tautel,  une  immense  armoire  contenait  dix  potences 
chargées  de  trente-trois  chapes,  de  vingt  tuniques  et  de  dix  orne- 
ments sacerdotaux;  ils  étaient  de  satin  blanc,  de  damas  à  fleur,  de 
velours  rouge  à  lleurs  d'or  et  de  soie,  de  laine  blanche,  de  damas 
rouge,  de  camelot  vert,  de  camelot  violet  et  noii'. 

CHAPELLE  DE  LA  SAINTE-TRINITÉ. 

L'autel  et  les  boiseries  en  chêne  étaient  surmontés  d'un  tableau 
repri'sentant  la  Sainte-Trinité;  un  autre  tableau  rappelai!  la  scène 
de  Marie-Madeleine  pleurant  aux  pieds  de  son  maître  expirant;  un 
grand  Christ  en  ivoire  dominait  le  tabernacle  et  une  grille  en  fer 
forgé  fermait  la  chapelle. 

CHAPELLE  SAINT-JOSEPH. 

On  y  voyait  un  tableau  de  saint  Joseph  et  des  statues  en  pierre 
de  saint  Joseph,  de  la  sainte  Vierge  et  de  sainte  Anne.  Un  confes- 
sionnal occupait  un  angle  avec  le  dais  pour  le  saint  Saci'ement  ;  au- 
dessus  du  confessionnal,  une  toile  rej)résenlail  saint  Louis,  roi  de 
France. 

Une  simple  grille  en  bois  fermait  la  chapelle. 


25 


CHAPELLE  DITE  DE  «SAINT-MICHEL  ET  DE  SAINT-ETIENNE". 

L'autel  était  surmonlé  d'un  tableau  repre'sentant  saint  Hubert  et 
saint  Etienne;  à  droite  et  à  gauche  du  tableau  se  dressaient  huit 
statues  en  bois  ;  un  confessionnal  et  un  grand  bahut  remplissaient 
la  chapelle. 

CHAPELLE  SAINT-FIRMIN. 

Cette  chapelle,  dite  aussi  des  fonts  baptismaux,  donnait  asile  au 
matériel  des  pompes  funèbres  et  à  tout  ce  qui  ne  servait  qu'acci- 
dentellement aux  usages  du  culte. 

Chacun  des  autels  mentionnés  possédait  son  ornementation  com- 
plète :  une  croix,  quatre  chandeliers,  deux  coussins  pour  le  missel, 
trois  canons  et  un  devant  d'autel. 

L'ameublement  de  la  sacristie  comprenait  : 

Un  grand  meuble  en  forme  d'armoire-bulTet,  un  coffre-fort, 
une  table  en  cbêne,  une  autre  en  bois  blanc,  neuf  fauteuils,  dont 
six  en  tapisseries,  un  fauteuil  pour  confesser,  un  prie-Dieu,  deux 
armoires  pour  les  croix  de  procession  et  les  guidons  de  la  confrérie 
du  Saint-Sacrement. 

1°  L'armoire-buffet,  divisée  en  trois  compartiments,  renfermait  : 
à  la  partie  inférieure,  dix-neuf  ornements  sacerdotaux  en  damas 
violet,  satin  fond  blanc  à  fleurs,  damas  fond  blanc  à  fleurs,  damas 
vert,  damas  fond  rose  pâle  doublé  de  satin  vert,  satin  rose,  damas 
à  fleurs  fond  brun,  damas  noir,  tapisserie  fond  blauc,  damas  blanc 
à  fleurs,  soie  fond  blanc,  camelot  rouge  avec  image  de  saint  Fir- 
min,  calmande  noire,  panne  noire,  satin  rouge,  étamine  noire. 

A  la  partie  gaucbe  supérieui-e,  35  aubes  pour  le  prêtre,  17  aubes 
pour  les  enfants  de  chœur,  7  surplis  de  chantres,  ko  nappes  d'au- 
tel, 9  nappes  de  communion,  53  cordons,  ^7  amicts,  32  corpo- 
raux,  2/16  purificatoires,  i25  tours  d'étoles,  6  tuvayolles,  38  es- 
suie-mains et  6  serviettes. 

A  la  partie  droite  supérieure,  tous  les  papiers  et  titres  de  la 
fabrique. 

2°  Le  coffre-fort  contenait  l'argenterie  d'un  poids  de  G 8  marcs, 
Il  onces,  U  gros(i7  kilogrammes,  i25  grammes,  28  centigrammes), 
ainsi  décomposée  : 

1°  -rUn  soleil  d'argent   doré,  orné    de  perles  dont  la  majeure 


—   120  — 

partio  riiic,  et  garny  diino  bajjue  h  trois  pierres  dont  celle  du  nn- 
liou  forme  tablette  et  plusieurs  autres  diamants  en  rosette  de 
pierres  etaïuées,  à  la  croix,  une  bague  à  sept  pierres  fines  et  une 
croix  de  se[it  diamants  fins  formant  [)oinles  avec  une  couronne 
ornée  de  perles  et  une  autre  petite  couronne  Irijs  usée  et  {garnie  de 
perles  fines ^  ; 

2"  Deux  ciboires  eu  argent,  un  grand  el  uu  petit; 

3°  Une  petite  boîte  en  argent  ; 

k°  Une  croix  d'autel  en  argent; 

5°  Deux  boites  en  argent  pour  les  saintes  huiles  ; 

G°  Deux  chandeliers  en  argent; 

7°  Deux  burettes  et  un  bassin  en  argent; 

8°  Deux  encensoirs  en  argent; 

9°  Une  navel  te  et  une  petite  cuiller  en  argent; 

10°  Deux  bras  (reliquaires)  garnis  d'une  feuille  d'argent,  Tun  de 
saint  Pierre,  l'autre  de  saint  Firmin; 

11°  Une  sainte  Marguerite  terrassant  le  dragon;  la  sainte,  le 
dragon  et  le  piédestal  en  argent; 

12°  Une  coquille  pour  le  baptême,  en  argent; 

1  3°  Une  croix  de  procession,  en  argent. 

BIEISS  ET  REVENUS  DE  LA  FABRIQUE. 

Les  papiers  et  les  titres  renfermés  dans  l'arnioire -buffet  rela- 
taient les  biens  et  les  revenus  de  la  fabrique. 

Ces  biens  cl  revenus,  appartenant  en  commun  à  la  fabrique  et 
au  curé,  produisaient  219*^8  sols,  8  deniers  de  rente;  1  sol, 
9  deniers  de  cens;  162  boisseaux  de  froment  et  2  chapons. 

Au  nombre  des  débiteurs,  nous  voyons  figurer  les  dames  béné- 
diclines  de  Provins  pour  la  somme  de  19^8  sols  à  la  fabrique  el 
de  lO^  12  sols  de  rente  au  curé. 

Les  biens  de  la  fabrique  et  du  cun;  se  composaient  de  terres, 
prés,  vignes,  jardins,  rentes  et  redevances  sur  Rlunay,  Noyen, 
Boisbourdin,  Ravigny,  Provins  et  Septveille. 

La  fabri(pie,  d'accord  avec  le  curé,  avail  vendu  102  pièces  de 
prés  sur  Chambenoist  pour  le  creusement  de  la  Voulzie. 

Les  biens  et  revenus  appartenant  en  propre  à  la  fabrique  pro- 
duisaient annuellement  i,/t()3^  i3  sols  7  deniers  de  rente; 
53^   i3   sols    de   cens;  260    boisseaux,    1    bichet,   2    picotins  de 


—   127  — 

froment;  h  boisseaux  d'avoine;  U  poulets,  k  chapons  et  la  moitié 
(l'un  chapon.  Sur  les  200  boisseaux  de  froment,  90  boisseaux, 
9.  picolins  de  froment  rrsec  et  nctr»  devaient  être  livre's  à  i'Hôtel- 
Dieu  de  Provins. 

Parmi  les  débiteurs,  les  commissaires  du  Conseil  de  Paris  devaient 
76  livres  tournois  sur  les  aides  et  gabelles;  les  Dames  de  la  congre'- 
gation  de  Provins,  10  livres  tournois;  l'église  de  Mériot,  2  livres 
tournois  ;  le  duc  de  Fleury,  5  livres  tournois  ;  l'Hôtel-Dieu  de  Pro- 
vins, 7  sols,  6  deniers;  Douet,  seigneur  du  Housset,  8  boisseaux 
de  froment. 

Les  biens  et  revenus  de  la  fabrique  comprenant  terres,  prés, 
bois,  vignes,  jardins,  maisons,  loyers,  rentes,  cens  et  redevances, 
s'étendaient  sur  Provins,  Chenoise,  La  Brosse,  Saint-Loup,  Saint- 
Brice,  Poigny,  Septveille,  Rouillot,  La  Chapelle-Saint-Sulpice, 
Ghalautre-la-Petite,  La  Houssié  (près  Les  Sablières,  finage  du  Mé- 
riot), Voulton,  Petit  et  Grand  Fleigny,  Pivot,  Noyen,  Ravigny,  Le 
Metz  de  la  Madeleine,  Villiers-Saint-Georges  et  Villegruis.  —  Un 
lot  de  terre  à  Villegruis  rapportait  168  livres  tournois. 

L'armoiie-buffet  renfermait  encore  les  pièces  suivantes  :  livre 
terrier  de  cens  et  censimus  (i5/i8);  livres  de  compte  (1601,  1602, 
1609,  1612);  déclaration  ou  terrier  faite  par  Abraham  Quittet, 
1621;  inventaire  des  titres  (t663,  t66/i);  titres  de  propriété  de 
20  arpents  de  terres  sises  à  Saint-Loup-de-l\aud  et  à  Courton 
(1780),  enfin  108  comptes  de  marguiiliers. 

A.  BojjNo. 


LES   DEUX  CATIIEDHALES 
DE  BESANCON. 

ÉTUDE  SUH  LE   PLAN  PIUMITIF  DE  L'ÉGLISE   MÉTHOPOLITALNE 
ET  DE  SES  AANEXES, 

PAR   M.    JULES   GAUTHIER, 

Archivisl.e  du  Douhs. 


Au  livre  I  des  Comwvnt aires  (!lésar  de'})einl,  on  ocs  Ioitikîs  sobres, 
mais  pre'cis,  Vopjndiuii  (jaulois  de  Vesontio  :  rLo  lleiive  du  Douhs, 
décrivanl  une  courbe  à  peu  près  circulaire,  Tentoure  presque  en- 
tièrement. Au  défaut  de  la  rivière,  sur  une  largeur  de  1,600  pieds 
environ,  se  dresse  une  haute  montagne,  dont  le  pied,  des  deux 
côtés,  j)longe  sur  les  rives  du  Doubs;  une  muraille  la  couronne  et 
en  fait  une  citadelb;,  jsaitie  intégrante  de  la  ville'''. ^^ 

A  cela  près  que  le  rocher  entrevu  par  César  n'est  devenu  que 
(î('j)uis  deux  siècles,  et  grtice  à  Vauban,  une  citadelle  ellectivc,  la 
dcscriplion  du  con(|uéranl  des  Gaules  reste  exacte  après  deux  mille 
ans.  Mais  entre  la  campagne  où  succomba  Ariovisle  et  celle  qui 
rendit  Louis  XIV  maître  de  la  Franche-Comté,  hi  monlagne  qui 
domine  et  protège  la  pres(julle  de  Besançon  joua  un  rôle  considé- 
rable dans  les  annales  do  la  cilé.  Les  Romains  l'appellent  d'abord 
le  mont  Cœlius,  et  sur  cet  acropole,  que  d'aulres  cultes  ont  du 
précédemment  consacrer,  construiseni ,  à  coti!  du  chemin  gaulois 
qui  conduit  chez  les  Helvètes,  un  temple,  vraisemblablement  dé- 

'•'  ff  .  .  .  propicrc;!  (jiiod  fliimcn  Diiliis,  ni.  rircino  riicmiuliictiim,  pacne  lolum 
oppidum  rinpil;  ndiqimm  spalium  (cpiod  est  non  iimpliiis  podum  [M]  DC,  quà 
lliimni  inlcrmillil),  nions  conlinol  niajjnà  allilndino,  ila  ut  radiccs  ejus  monlis  ex 
nlrâquo  parlo  ripa;  (liiminis  conlinjjant.  Ilinir  murus  circumdatus  arcem  eiïicit  el 

nun  «ipjiido  («mjunfjil.Ti  (Casur,  fin  liollu  irniliru .  I,  '\H.) 


—  129  — 

dié  à  Jupiter,  dont  les  colonnes  mutilées  survivront  jusqu'à  la  con- 
quête française'''. 

A  sa  base  imme'diate  se  dresse,  regardant  le  septentrion  et  do- 
minant la  basse  ville,  toute  une  précinction  d'e'difices  publics,  de 
portiques  et  de  temples  au  milieu  desquels,  sous  la  porte  de  Mars, 
arc  triomphal  élevé'  par  Marc-Aurèle,  la  grande  voie  [vicus  magnus) 
se  fraye  un  passage  pour  gravir,  au  moyen  de  rampes  en  lacet,  les 
flancs  escarpés  du  mont  Cœlius.  (PI.  IV.) 

Quand,  au  iv**  siècle,  le  christianisme,  implanté  à  Vesontio  de- 
puis cent  ans  par  des  missionnaires  venus  de  Lyon,  triompha  sous 
la  protection  officielle  des  empereurs,  les  dieux  furent  chassés  de 
Tacropole ,  et  les  matériaux  de  leur  temple  servirent  à  la  construc- 
tion d'un  oratoire,  élevé  un  peu  en  contre-bas  et  dédié  à  saint 
Etienne,  le  premier  martyr. 

En  même  temps,  un  plus  grand  édifice,  consacré  à  la  fois  à 
saint  Etienne,  à  saint  Jean,  à  la  sainte  Croix,  comme  l'église  mère 
de  Lyon'-),  s'élevait  à  côté  de  la  porte  de  Mars,  en  utilisant  les 
bâtisses  ou  les  marbres  des  temples  voisins,  dont  les  substructions 
apparaissent  de  temps  à  autre;  ce  fut  la  première  cathédrale  de 
Besançon,  immédiatement  contiguë,  d'une  part,  à  la  demeure  de 
l'évêque,  de  l'autre,  au  baptistère  primitif,  placé  au  débouché  d'un 
aqueduc  romain,  ubi  fons  aquœ  vivœ,  per  aquœductum.  .  .  ab  ipsis 
tenœ  meatibiis  evisceratur^^K 

Quand  les  invasions  barbares  eurent  à  deux  reprises  bouleversé 
la  cité  romaine  et  renversé  ses  monuments,  quand  la  puissance 
impériale  s'écroula  et  laissa  les  Burgondes  maîtres  de  la  Séquanie, 
le  pouvoir  temporel  des  évêques  de  Besançon  s'échafauda  sur 
toutes  ces  ruines  '*'. 

L'enceinte  de  la  cité,  dépeuplée  et  aux  trois  quarts  détruite,  était 
devenue  trop  vaste  et  fort  envahie  par  des  cultures;  le  fossé  du 
Doubs  et  une  tête  de  pont  fortifiée,  faisant  face  aux  arènes,  situées 


''^  La  dernière  des  quatre  colonnes  (dont  deux  figurent  encore  à  présent  dans 
les  armoiries  de  la  ville  de  Besançon  :  une  aigle  tenant  deux  colonnes  dans  ses 
serres)  est  tombée  en  i'i97.  t-es  soubassements  de  ce  portique  figurent  encore 
dans  le  plan  de  Vesontio  de  1618  et  dans  le  plan  manuscrit  de  Verboom  de 
1669. 

'^'   Moréri ,  Diclionnairo  histcriquc,  v°  Lyon. 

'^)   J.-J.  Cliifflol,  Vesontio,  pars  II,  35. 

'^'   Ed.  Clerc,  Essai  sur  l'histoire  de  F)'anchc-Coinlé ,  I  (a''  édition,  iH^o). 

AncHiioLO(iii:.  (i 


—    130  — 

sur  la  rive  droite,  suffisaient  à  la  proté^jer.  Mais  des  remparts  llan- 
qués  de  tours,  sVHendant  à  droite  et  à  {fauche  de  la  poite  de  iMars, 
ceignirent  com])lètement  la  base  delà  montagne  Saint-Etienne,  en- 
serrant dans  un  réduit  solidement  épaulé  des  abris  suffisants  pour 
Tëvèque,  son  clergé  et  les  rares  survivants  de  la  population  ur- 
baine ^^). 

Sous  la  protection  de  ce  casfrum  improvisé,  véritable  cité  ecclé- 
siasti(|ue  dont  les  bornes  restèrent  immuables  et  dont  Tévêque  et 
son  clergé  demeurèrent,  durant  mille  ans  et  plus,  sous  la  protec- 
tion des  rois,  des  empereurs,  des  comtes,  les  maîtres  incontestés, 
Besançon  survécut,  se  releva,  se  repeupla  à  la  longue,  d'abord  sou- 
mis, bientôt  rebelle  à  Tautorilé  épiscopale,  quand,  au  xn*  siècle, 
y  apparurent,  pour  y  triompher  bientôt,  les  premiers  symptômes 
des  aspirations  comnmnales  (-1 

Du  v*  au  X*  siècle,  l'histoire  de  la  ville  épiscopale  demeure  ob- 
scure, éclaircie  çà  et  là  par  des  légendaires,  dont  Tautorité  demeure 
incertaine,  par  des  canons  de  conciles  peu  fréquents,  par  des  textes 
liturgi(jues,  tels  que  le  rituel  de  saint  Prothade,  compilé  dans  le 
premier  quart  du  \if  siècle,  ou  ])ar  quelcjnes  documents  émanés 
de  Charlemagne  ou  de  ses  successeurs,  La  confrontation  de  ces 
monuments,  leur  rapprochement  des  chartes,  diplômes  ou  bulles 
des  xi%  xii"  et  xiii^  siècles,  qui  les  éclairent  et  les  complètent, 
l'étude  comparée  des  textes  ou  des  vestiges  archéologiques  que 
nous  possédons  encore,  permet  de  reconstituer  de  toutes  pièces  les 
annales  de  l'église  mère  de  Saint-Jean,  de  l'église  Saint-Etienne, 
devenue,  grâce  à  une  relique  insigne,  un  pèlerinage  fameux  dès 
les  temps  mérovingiens,  et  de  l'enclos  capitulaire  dont  nous  dé- 
finissions tout  à  l'heure  les  limites  et  dont  il  nous  reste  à  déterminer 
à  présent  le  développement  et  la  distribution. 

Des  diverses  sources  énumérées  résulte  la  série  des  faits  sui- 
vants, absti'action  faite  des  légendes  merveilleuses  et  apocryphes  qui 
prétendent  entourer  le  berceau  de  nos  églises  de  noms  tels  que 
ceux  de  Constantin  ou  de  sainte  Hélène,  de  Galia  Placidia  ou  de 
Théodose. 

A  l'épiscopat  de  saint  Hilaire  {'Sili-o'.\'^)  remonterait  la  con- 


'"   Mémoires  et  document»  inédits  publiés  par  l'Académie  de  Besançon,  I  (disser- 
tations de  Porreciot  cl  de  I).  licrlliod). 

'*'  Castaii,  Origines  île  la  commune  de  Besançon,  i858,  iu-8". 


—  131   — 

struction  de  la  cathédrale  Saint-Jean  :  Eo  loco  uhis  fom  aqtim.  .  . 
evisceratur^^\ 

A  saint  Léonce,  la  restauration  de  cette  basilique,  cent  ans  après 
sa  création  {h\h-hh?tY^. 

A  saintCélidoine  ( 66^-/i 5 1),  la  réparation  et  rembellissement  de 
Te'giise  Saint-Etienne;  il  avait  marqué  sa  sépulture  au  chevet  de  la 
chapelle  de  Saint-Agapit,  derrière  Tautel  sous  lequel  il  avait  placé 
le  chef  de  ce  saint  martyr  (^l 

L'Ordinaire  de  saint  Prothade,  composé  entre  61 3  et  62Û,  nous 
montre  autour  des  deux  églises  de  Saint-Etienne,  in  monte  Coelio, 
et  de  Saint-Jean,  près  de  la  porte  de  Mars,  deux  congrégations  ou 
couvents  ayant  chacun  un  cloître,  leur  réfectoire,  leur  dortoir,  et 
desservant,  soit  collectivement,  aux  grandes  fêtes,  soit  isolément, 
aux  jours  ordinaires,  les  deux  grandes  églises ('>.  D'après  nos  lé- 
gendes, ce  serait  saint  Léonce  qui  aurait  bâti  ces  lieux  réguliers: 
crDe  integro  dicitur  excitasse  ampliore  forma,  ejusque  claustrum, 
refectorium,  dormitorium  ac  ceteras  regulares  officinas  commodius 
ad  quoscumque  usus  restituisse .  .  A^^v 

Au  VIII*  siècle ,  Tévêque  Albon  rétablit  parmi  ses  clercs  la  régu- 
larité compromise,  d'après  la  règle  que  les  disciples  de  saint  Go- 
lomban  pratiquaient  à  Luxeuil  (*'). 

Trente  ans  plus  tard,  sous  Gédéon,  l'un  de  ses  successeurs, 
un  incendie  anéantit  la  cathédrale  de  Saint-Jean;  Gédéon  eut  pour 
successeur  immédiat  l'archevêque  Bernouin,  parent  et  favori  de 
Charlemagne  et  de  Charles  le  Chauve,  qui  rétablit,  grâce  à  leurs 
libéralités,  et  dans  des  proportions  magnifiques,  la  basilique  dé- 
diée à  l'évangéliste  saint  Jean  C'^.  Nous  reviendrons  tout  à  l'heure 
sur  cette  reconstruction,  dont  le  pian,  caractéristique,  apparaît 
nettement  sous  la  mutilation  ou  les  réfections  récentes;  constatons 
seulement  que  deux  cents  ans  après  Bernouin,  l'édifice  tombait  de 
vieillesse.  Hugues  le  Grand,  dont  la  générosité  princière  eut  à  suf- 
fire à  la  fois  à  l'achèvement  de  la  grande  église  de  Saint-Etienne , 

'')  Vesontio,  II,  35. 

(^)  Ihid.,  II,  97. 

(3)  Ihid.,  II,  11 5. 

**'  Ordinarium  antiquum  ecclesiee  Bisuntinee.  Duaod,  Histoire  des  Sequanois ,  1, 
Preuves,  xviii-liii. 

'^'  Vesontio,  II,  9^. 

<«)  Ibid.,  II,  171. 

("  Ibid.,  II,  39  el  176-177. 


—  13^2  — 

commencée  par  Gauthier,  son  prédécesseur,  à  la  construction  des 
collégiales  de  Sainte-Madeleine  et  de  Saint-Paul,  commença,  de 
io3i  à  1067,  la  restauration  de  Saint-Jean*".  Ce  ne  fut  qu'en 
11/18  que  l'église  métropolitaine,  achevée  par  les  soins  des  arche- 
vêques Guillaume  d'Ai'guel  (1  io()-i  117),  Anséric  (1 1 17-1  i3/i)  et 
Humbert  de  La  Tour  Saint-Quentin,  fut  consacrée,  le  5  mai,  par  le 
pape  Eugène  III.  De  cette  reconstruction  dernière  datent  les  trois 
nefs  encore  debout  de  la  cathédrale,  communiquant  entre  elles 
par  une  double  rangée  d'arcades  en  plein  cintre,  hautes  de 
12  mètres,  surmontées  d'un  triforium  aveugle  et  d'un  rang  de 
fenêti'es  à  plein  cintre,  une  haute  et  deux  plus  courtes  dans  chaque 
travée,  les  bas  côtés  n'en  comptant  qu'une  en  regard  de  chacune  des 
arcades.  Aux  deux  extrémités  de  la  nef,  deux  absides  circulaires 
voûtées  en  cul  de  four  et  ajourées  d'un  double  étage  de  fenêtres 
cantonnées  de  colonnettes  se  faisaient  vis-à-vis;  l'édifice  était  cou- 
vert de  simples  charpentes  apparentes,  qu'un  incendie  consuma 
vers  i9io("-).  Les  archevêques  Amédée  de  Tramelay,  Nicolas  de 
Flavigny,  Guillaume  de  La  Tour,  aidés  de  leurs  suffragants  ou  voi- 
sins les  évêques  de  Bàle,  de  Lausanne,  de  Belley  et  de  Genève, 
multiplièrent  les  quêtes  et  les  démarches  pour  réparer  le  désastre; 
les  papes  Innocent  IV  et  Alexandre  IV  accordèrent  de  nombreuses 
indulgences (-^^  de  1237  à  1280.  L'œuvre  accomplie,  semble-t-il, 
si  l'on  en  juge  aux  profils  des  voûtes,  aux  arcatures  des  formerets  en 
forme  de  chevalets  qui  les  supportent,  par  des  ouvriers  sortis  des 
chantiers  de  Lausanne,  s'acheva  sous  le  pontificat  d'Eudes  de  Rou- 
gemont.  Ce  qui  le  prouve,  outre  nos  textes  de  1237-1267,  c'est 
une  clef  de  voûte  voisine  de  l'abside  Ouest,  sur  laquelle  est 
sculptée  l'effigie  d'Eudes  de  Rougemont  telle  qu'elle  est  représentée 
sur  un  sceau  de  1278,  que  nous  avons  naguère  publié*''). 

'"   Vesontio,  II,  196  et  suiv. 

'"•''  Ce  doit  èlre  à  Saint-Jean  et  non  point  à  Snint-l^tienne  qu'il  faut  attribuer 
la  lettre  d'Innocent  III  repondant  à  une  consultation  sur  le  point  de  savoir  si 
l'autel  des  deux  cathédrales  ayant  été  brisé  dans  l'une  de  ses  extrémités  par  la 
cliute  des  cbarpenles  incendiées  devait  ou  non  être  à  nouveau  consacré.  La  ré- 
ponse du  pape  fut  né/jative.  Bulle  du  3  des  nones  d'octobre  1213,  n°  3o  des 
bulles,  Inventaire  du  chapitre,  G  lihli.  (Archives  du  Doubs. ) 

'■^^  Mandenionls  et  huiles  do  la..,  ia3i,  iu37,  i'.>J\b,  1200,  1253,  1257. 
Ibiil.,  bulles  n"  38-'i<),  101-1  1  i. 

'  '  J.  (jaulliier,  (jalalojpte  des  mriiii.r  ilcx  <irchi'vi'(iii('sdi'  lien'inrun  (avec  planches) , 
dans  hj  linllilin  de  l'Aindéinw  de  llrsamiui ,   iS^lS- 187(1. 


—  133  — 

Cotto  rénovation  de  la  cathédrale  Saint-Jean,  dont  la  (olalité 
subsiste,  moins  l'abside  effondrée  le  25  février  1729  et  remplacée 
par  une  abside  néo-grecque,  s'effectua,  du  xi^  au  xii"  siècle,  dans 
un  style  moitié  bourguignon,  moitié  germanique,  mais  en  tous 
cas,  et  nous  allons  le  démontrer,  sur  le  plan  et  les  fondations  de 
l'édifice  carolingien  bâti  par  Bernouin  de  797  à  83o. 

Chacun  connaît  le  fameux  plan  d'abbaye  dressé,  dit-on,  par 
Eginhard  pour  Gozbert,  abbé  de  Saint-Gall,  en  820(^1  II  est  cu- 
rieux de  rapprocher  ce  pian-type  du  groupe  de  constructions  que 
forment  l'église  et  les  dépendances  de  Saint-Jean  de  Besançon. 
Eglise  à  deux  absides  opposées,  cloître  latéral  (sur  le  flanc  droit 
par  rapport  à  l'abside  principale)  côtoyé  par  les  lieux  réguliers,  dor- 
toir en  haut,  réfectoire  à  droite,  cave  et  cellier  en  bas;  tout  con- 
corde à  Saint-Gail  comme  à  Besançon;  à  Saint-Gall,  le  logis  de  l'abbé 
est  rejeté  sur  le  flanc  gaucbe  de  l'église;  à  Besançon,  vu  l'étroitesse 
de  la  plate-forme,  le  logis  archiépiscopal,  précédé  d'un  cloître  à 
triple  couloir  qui  contourne  le  chevet,  à  l'ouest,  et  continue  les  bas 
côtés,  est  rejeté  derrière  l'abside.  Un  fragment  de  ce  second  cloître 
existe  et  révèle  le  xi*  siècle;  l'ensemble  en  est  figuré  partiellement 
dans  un  plan  de  i563  que  nous  avons  retrouvé^-);  enfin  une  lettre 
deSaint-Pierre-Damien,  adressée  en  1063  à  l'archevêque  Hugues  P"", 
ne  laisse  aucun  doute  sur  la  disposition  des  deux  cloîtres  :  rr  Je  me 
rappelle  le  cloître  situé  derrière  l'abside  de  votre  église,  réservé 
uniquement  à  votre  habitation  et  dans  lequel ,  éloigné  de  toute  dis- 
traction, vous  pouvez,  en  paix,  vous  livrer  à  la  prière  ou  à  la  lec- 
ture, comme  dans  une  véritable  solitude.  Je  n'ai  pas  oublié  non 
plus  l'autre  cloître  occupant  le  flanc  droit  de  l'église  où  brille, 
comme  un  chœur  angélique,  la  blanche  réunion  de  vos  clercs . . .  t^^n 

Il  n'est  pas  jusqu'aux  logis  secondaires,  écoles,  fours,  infir- 
merie, chapelle  Saint-Michel  dans  la  tour  du  clocher,  demeures  des 
vignerons,  artisans,  tonneliers,  etc.,  qui  ne  se  retrouvent  à  Be- 


(^'  Diplôme  d'Henri  II,  empereur,  «donnant  pouvoir  aux  cbanoines  de  Saint 
Jean  [et  à  ceux  de  Saint  Etienne]  de  bastir  des  maisons  dez  Porte  Noire  jusqu'au 
mur  ancien  qui  est  dans  la  monlagnen,et  réglant  la  vente  ou  transmission  desdites 
maisons,  4  des  calendes  de  janvier  loia;  autre  du  même,  5  des  ides  de  juillet 
10^9;  bulle  de  Léon  IX,  16  des  calendes  de  décembre  loiS  autorisant  la  trans- 
mission de  ces  maisons.  Diplômes,  6  et  8;  Bulles,  a.  (Inventaire  G  UUB.) 

'^'    Vesontio,  II,  278. 

(')  Ibid.,  II,  179. 


—    l3/i  —  . 

sançon,  ooinmo  à  Saint-Gall,  dans  Tenceinte  du  conventus  ou  dans 
le  clos  immédiatement  adjacent  {viens  claiisi).  Los  dispositions  du 
plan  carolingien,  maintenues  dans  leurs  lignes  cssenlielles  par  les 
reconstructeurs  de  i'e'glise  Saint-Jean  et  du  grand  cloître  aux  xi*, 
xii*"  et  xiii'"  siècles,  subsistent  dans  leur  intégrité',  en  ce  qui  con- 
cerne soit  le  logis  archiépiscopal,  soit  le  conventus,  jusqu'au  lende- 
main de  la  consécration  de  Saint-Jean  [)ar  Eugène  Ul,  en  ii/i8. 
V  ce  moment  la  vie  commune ,  déjà  compromise  au  temps  d'Hugues  I" 
par  la  sécularisation  d'une  partie  des  chanoines  admis  à  construire 
et  à  habiter  des  maisons  particulières  entre  la  Porte  Noire  et  la 
muraille  antique  qui  ferme  au  Sud  la  montagne  de  Saint-Etienne*^), 
cesse  complètement  pour  ne  jdus  recommencer.  Quand,  en  i953, 
un  légat  du  Saint-Siège  re'unit  les  deux  chapitres  de  Saint-Etienne 
et  de  Saint-Jean  en  un  seul  corps  pour  faire  cesser  leurs  longues 
querelles'-),  ils  sont  d'accord  depuis  longtemps  déjà  sur  cette  sécu- 
larisation et  abandonnent  volontiers  à  l'archevêque  Guillaume  de 
La  Tour,  pour  eu  faire  un  véritable  palais  à  i'usagc  de  ses  succes- 
seurs, l'ancien  réfectoire  de  Saint-Jean  qui  devient  la  salle  syno- 
dale, l'ancien  dortoir,  l'infirmerie  et  la  plupart  des  dépendances 
du  conventus.  Guillaume  de  La  Tour  abandonne  au  tribunal  de 
l'ofïicialité  l'ancienne  demeure  d'Hugues  le  Grand ,  et  au-dessus  de 
la  grande  porte  du  palais  tournée  à  l'ouest  il  fait  sculpter  sa  statue 
avec  cette  inscription,  aujourd'hui  disparue  : 

GVILLERMVS  ARCHIEPISCOPVS  QVI   FECIT  HOC  PALATIVM  (■•' 

Et  désormais,  sauf  le  cloître,  où  il  se  réunissait,  soit  pour  des 
processions,  soit  pour  des  distributions,  soit  pour  des  danses  li- 
turgiques, sauf  la  chapelle  de  Saint-Oyan  (l'ancien  baptistère),  oh 
il  tenait  chapitre,  sauf  l'écolàtrerie  où  les  choriaux  étaient  instruits, 
sauf  la  cave  ou  cellier  communs  de  temps  immémorial  aux  cha- 
noines de  Saint-Etienne  et  de  Saint-Jean,  sauf  ses  deux  églises  ca- 

*"  H  est  reproduit  notamment,  en  réduction,  dans  Viollet-Ijcdur,  Dirtinnnnire 
d'architecture,  1,  a  A  3. 

'"   Voir  le  plan  de  i5()3  (liihl.  de  liesnnçon). 

(•>)  fTiMKio  scilicet  clauslrum  post  absidam  ccclesia-,  tuo  dumtaxal  liahitaculo 
dedicalum  ulii,  lam  privatè  lam  rcmolè  studio  polos  orationis,  ac  lertioiiis  insis- 
lerf,  lit  eremilicà  videaris  solitudino  mm  e^ji-rt;.  Allonmi  cpioque  rlaustnim,  qiiod 
dexlrum  fenet  latus  ecriesiœ  non  oraisi;  ubi  caiididus  cioricnrimi  luornm  rcrliis 
tanquam  rlmrus  nitot  anfjelicus.  .  .n  Vrsmitio.  II,  aiQ. 


—  135  — 

thédrales  dont  rentretien  lui  incombait  tout  entier,  le  chapitre 
métropolitain  de  Besançon  ne  conserva  rien  de  ce  qui  rappelait  la 
vie  commune  et  les  lieux  re'guliers  des  temps  carolingiens,  men- 
tionnés encore  çà  et  là  dans  les  antiques  ordinaires  de  Téglise  de 
Besançon. 

Pour  comple'ter  cette  e'tude,  il  est  temps  de  revenir  à  Te'glise 
Saint-Etienne,  qui,  simple  oratoire  au  iv^  siècle,  e'tait  devenue  un 
édifice  plus  important,  mais  à  nef  unique  et  à  chevet  droit,  quand, 
au  \f  siècle,  en  présence  d'une  décadence  très  accentuée,  l'arche- 
vêque Gauthier  tenta  de  la  reconstruire  sur  le  plan  de  Saint-Pieire 
de  Rome,  disent  nos  plus  anciens  manuscrits (^l 

Notons  d'abord  que  Saint-Etienne,  de  même  que  Saint-Jean, 
était  dès  l'époque  de  saint  Prothade  (voir  le  Rituel  ou  Ordinaire 
déjà  cité)  doté  d'une  congrégation  de  clercs  ou  frères,  vivant  sub 
régula,  sous  la  direction  d'un  doyen  ou  abbé.  Soumis  à  l'autorité  du 
chapitre  de  Saint-Jean,  à  raison  du  siège  archiépiscopal  qui  y  était 
en  permanence  en  sa  qualité  de  mère  église,  Saint-Étienne  tenta 
maintes  fois,  aux  xi%  xif  et  xiii"  siècles,  de  s'attribuer  le  privilège 
de  maternité  que  son  rival  revendiqua  toujours  avec  succès.  Mais 
en  fait  et  suivant  l'échéance  d'occasions  favorables,  Saint-Etienne 
balança  à  certains  moments  le  crédit  de  ses  adversaires  et  tint  tou- 
jours dans  la  hiérarchie  diocésaine  un  rang  éminent  et  presque 
équivalent  au  leur.  La  montagne  de  Saint-Etienne,  grâce  à  ses  re- 
liques célèbres,  était  devenue  traditionnellement  le  cimetière  des 
archevêques,  des  comtes  de  Bourgogne,  d'un  certain  nombre  de 
féodaux  nommés  les  Casati  de  l'église  de  Besançon.  Les  archevêques 
étaient  inhumés  dans  l'abside  de  Saint-Agapit,  derrière  le  chceiir 
de  l'église  du  x''  siècle,  les  comtes  de  Bourgogne  dans  le  parvis  (ou 
atrium),  les  chanoines  enfin,  pêle-mêle,  avec  les  féodaux,  dans  la 
nef(2). 

L'archevêque  Gauthier  avait  tracé  pour  la  nouvelle  église  un 
plan  très  vaste  qu'il  ne  put  réaliser (^).  Hugues,  son  successeur,  le 
réduisit  tout  en  donnant  à  l'édifice  une  ampleur  équivalente  à  celle 
de  la  cathédrale  Saint-Jean.  Trois  nefs,  celle  du  milieu  terminée 


(1*  Manuscrits  du  cliapitre  de  Besançon,  xvi'-xtii'  siècles  (Collection  Hugoii). 
(2'   Voir  n)es  Inscriptions  de  Saint-Etienne  (Bulletin  de  l'Académie  de  Besançon  , 
i88o),  p.  392-373. 

^''    Vesontio ,  II,  189  et  190. 


—  136  — 

par  une  abside  reclan^julairo  et  preVëdo'e  d'un  clocher,  celle  de 
droite  ayant  suocedô  comme  cmplaccmeni  à  rc'glisc  mérovingienne 
el  possédant  sous  son  autel,  soutenu  de  quatre  colonnes  d'argent, 
le  chef  de  saint  Agapit^^^.  Un  double  rang  de  chapelles,  construit 
sur  chaciiio  liane  aux  xii%  xiii"  et  xiv''  siècles,  devait  encore  donner 
plus  dampleur  à  la  seconde  de  nos  cathédrales.  Mais,  en  attendant, 
elle  eut  ii  son  chevet  un  cloître  comprenant  trois  galeries,  comme 
le  cloître  archiépiscopal  de  Saint-Jean,  et  aboutissant,  comme  lui,  à 
rexirémité  des  collatéraux.  Sur  ses  flancs  s'étagèrent  un  dortoir  et 
un  réfectoire  au  septentrion  et  à  Test;  au  sud ,  une  chapelle  dédiée  à 
saint  Martin,  (pii  fut  primitivement  la  salle  capitulaire  des  chanoines 
de  Saint-Etienne  et  deviut  plus  tard  soit  un  lieu  de  réunion  pour 
les  chapitres  fondus  en  un  seul,  soit  remplacement  de  confréries. 

Au  temps  d'Hugues  le  Grand,  quand  l'église  Saint-Etienne  eut 
été  consacrée  par  le  pape  Léon  IX,  le  3  octobre  10/18,  la  vie  régu- 
lière subsistait  dans  le  cloître  voisin  :  le  rituel  de  Saint-Prothade 
interpolé  à  cette  époque  en  témoigne;  au  xii"  siècle,  elle  avait  cessé 
et  des  maisons  particulières  échelonnées  sur  toute  la  partie  de  la 
montagne,  qui  constituait  le  district  particulier  de  l'église  d'en 
haut  ou  Saint-Etionne,  logeaient  tous  les  chanoines.  En  1210, 
moitié  du  dortoir  fut  aliéné  et  transformé  en  logis  pour  les  chape- 
lains de  la  chapelle  de  Saint-Georges  (-1 

Dès  lai'io,  l'église  consacrée  par  Léon  IX  tombait  de  caducité; 
des  légats  pontificaux  en  12/10  et  126/1,  Innocent  IV  en  12/16,  in- 
vitent les  fidèles  à  contribuer  aux  réparations  nécessaires  aux({uelles 
on  travaille,  et  accordent  aux  bienfaiteurs  éventuels  des  rémissions 
de  pénitence t-^).  En  i35o,  le  6  mars,  la  foudre  tombe  sur  elle^*^' 

<')    Vesontio,  II,  i()6. 

'^'  Donation  p;ir  los  doyen  et  cliapilro  do  Siiinl-l'llioiincà  l'iorro  do  La  Horde  do 
la  rliapoilo  Sainl-(joor[jos,  de  la  moitié  du  dortoir  dn  cIiMpilre,  à  fharjje  par  lui 
d'y  lairc!  Ijàlir  une  maison  {)onr  lui  ol  ses  succos.sours.  Ancien  invent,  dn  rhnjjilrr, 
G  lili'i  (provisoire),  fol.  93. 

<^'  Bref  d'Innocent  IV,  dn  .3  des  ides  de  février  itihG,  invitant  les  fidèles  à 
donner  quelque  aumône  pour  aider  à  rétablir  i'éijlise  Sainl-Ktienne  ruinée  de  ca- 
ducité. Mandements  de  léfjals  de  la^io  et   laûA,  n"  io5  des  Bulles.  Ibid. 

'*^  Sur  la  porte  de  Saint-Ktienne,  on  voyait  encore,  en  i()i8,  une  lame  de 
cuivre  portant  cette  inscription  commémoralive  :  rr Mille  c  ter  quater  x  poslea  très 
numera  ter  niartii  sexta  luce  vesj)era  jamijuo  duce,  tune  luit  ecdesia  sancti  proto- 
marlyris  usta,  ot  noiuil  cunctis  Steplianistis  fulniinis  i[j(iis.'i  V esnu lia  ,  ^ara  II , 
385  et  a8G. 


—  137  — 
et  l'incendie  avec  toutes  les  maisons  canoniales  qui  la  touchaient  : 

M  CGC  IX  et  XL 
A  vespre  le  vi  de  mais 
Geste  ëglise  icy  pre'sente 
Et  tous  les  hostels  fui'eiil  an. 

Il  lallut  de  longues  années  pour  réparev  les  dégâts  du  <"eu  et 
rendre  à  Saint-Etienne  la  splendeur  passe'e^*).  Du  xv*^  au  xvii'' siècle, 
provoque's  par  le  prestige  du  bras  du  premier  martyr  ou  du  saint 
suaire,  qu'à  partir  de  i523  on  montra  chaque  anne'e  aux  fidèles, 
les  dons  affluèrent  et  embellirent  dans  une  proportion  inouïe  la 
cathe'drale  du  mont  Cœlius.  Les  tombes  historiées  ou  armoriées 
s'y  comptaient  par  centaines;  de  riches  mausolées  de  bronze  ou  de 
marbre  y  couvraient  les  sépultures  d'un  certain  nombre  d'arche- 
vêques ;  des  fresques  garnissaient  ses  parois  ;  des  statues ,  des  tableaux 
précieux,  y  avaient  été  accumulés  par  les  C;irondelet,  les  Vergy, les 
Granvelle.  En  1668,  un  premier  siège  subi  par  Besançon,  pris 
par  Condé,  puis  rendu  de  suite  à  l'Espagne,  fit  pressentir  la  des- 
truction prochaine  du  sanctuaire  vénéré.  L'ingénieur  hollandais 
Verboom,  appelé  à  fortifier  la  montagne  sainte  et  à  y  créer  une  ci- 
tadelle, respecta  cependant  l'enclos  capitulaire  et  ses  églises,  et  les 
laissa  hors  de  ses  plans  tracés  ou  exécutés  de  1669  à  1678.  En 
167/1,  Vauban  fut  moins  discret;  les  boulets  français  avaient  en- 
dommagé Saint-Etienne,  incendié  par  des  fusées  durant  le  second 
siège  de  Louis  XIV.  Quand  la  ville  fut  prise,  Saint-Etienne  et  toutes 
les  maisons,  oratoires  ou  églises,  qui  s'étageaient  entre  les  deux 
cathédrales  étaient  condamnées  et  disparurent  à  bref  délai  sous  la 
pioche  et  la  sape  qui  devaient  faire  du  mont  Coelius  une  citadelle 
de  premier  ordre.  Quelques  débris  encastrés  dans  les  courtines,  les 
casemates  ou  les  casernes,  quelques  œuvres  d'art  sauvées  à  temps 
et  conservées  à  Saint-Jean,  une  estampe  gravée  en  1667  par  Pierre 
de  Loisy,  un  dessin  de  Martellange^'^^,  exécuté  en  1617,  quelques 
gravures    ou   peintures    panoramiques    datant    de    i5Ao,    1675, 

(''  Brefs  de  cardinaux,  7  mai  i353,  de  Clément  VII,  18  août  1878,  d'Ur- 
bain VI,  7  des  ides  de  mai  i38t.  {Inventaire  du  chapitre.) 

'-)  Délibérations  capitulaires.  (Arcliives  du  Doubs  fonds  du  chapitre,  cole  G 
93-i4i.) 


—  i:î8  — 

iGi5,  i(ii8,  1  •»'?<)  el  1  06 2  ('),  sont  aujourd'hui  les  derniers  vestiges 
d'un  k'm|)le  chrotien  déjà  célobroau  temps  de  Grégoire  de  Tours*-'. 

.Ius(|uà  ces  derniers  temps  ou  ne  connaissait  aucun  plan  de 
Saiiil-Klienne  et  de  ses  abords;  aussi  le  croquis  de  Verboom,  que 
j'ai  retrouvé  en  1896  au  British  Muséum,  prend-il  un  véritable  in- 
térèl ,  car  sur  le  roc  dénudé  de  la  citadelle  de  Besançon  il  ne  reste 
en  place  aucune  pierre  de  Saint-Ktienne. 

Deux  points  encore  à  signaler  dans  l'enclos  capitulaire  dont  seule 
la  partie  inférieure  a  survécu;  à  droite  de  Saint-Etienne,  sur  une 
plate-lorrae  regardant  le  sud-ouest  était  bâtie,  dès  le  xif  siècle  au 
moins,  une  petite  église  paroissiale,  à  net'  unique,  dédiée  à  saint 
André,  où  les  domestiques  des  chanoines,  peu  désireux  de  se 
mêler  aux  clients  des  paroisses  urbaines,  ou  de  descendre  de  leurs 
sommets,  venaient  ouïr  l'office. 

Plus  bas,  dès  le  \uf  siècle,  un  reclusage  composé  d'un  oratoire 
dédié  à  saint  Michel,  et  d'un  logis  muré  accosté  d'un  jardinet,  abri- 
tait le  grand  pénitencier,  reclus  volontaire  qui  absolvait  certains 
cas  réservés  et  était  tenu  en  grande  estime  auprès  du  populaire 
pour  sa  vie  solitaire  non  moins  que  pour  sa  piété. 

Paroisse  Saint- André  et  maison  des  reclus  ont  été  balayées 
comme  tout  le  reste  par  les  sapeurs  de  Vauban. 

Les  deux  cathédrales  de  Besançon,  Saint- Jean,  qui  subsiste 
presque  intact,  Saint-Etienne,  dont  il  ne  reste  plus  la  moindre 
trace,  mériteraient  l'une  une  monographie  comph''te,  l'autre  une 
consciencieuse  restitution.  Depuis  vingt  ans  j'y  travaille,  et,  sur  le 
point  d'aboutir,  je  n'ai  cherché  dans  celte  esquisse  rapide  qu'à  tracer 
le  préambule  nécessaire  de  deux  études  plus  développées,  qui  in- 
téresseront, j'en  suis  certain,  l'archéologie  comtoise,  et,  qui  sait, 
apporteront  peut-être  aux  recherches  d'un  ordre  plus  élevé  un  mo- 
deste contingent  d'informations. 

Jules  Gauthier. 

'"  Les  plans  de  i5/io,  i^yj^y,  1618,  sont  {Tiav(''s  par  N.  .  .,  Hogenberp  el  Spi- 
rain;  ceux  de  ifiilj,  1629  et  iGGfi,  soni  jx'inl.s  par  Urnloy,  JN  .  .  .  et  Giiérin,  et 
conservés,  les  deux  premiers,  au  Musi'i'  arcJK'olojjiipio  de  Besançon,  le  dernier 
chez  mon  confrère  M.  de  SaiiUe-Ajjatlie,  même  ville. 

'"   rin'jjoire  do  Tours,  Dn  glorid  marlyrmn. 


FOUILLES  ET  DÉCOUVERTES 

AU    PIED   DU  MUR  D'ENCEINTE  DE    PHILIPPE   AUGUSTE. 

(Communication  de  M.  Charles  Magne.) 


Les  découvertes  archéologiques  deviennent  rares  dans  le  sol  pa- 
risien. Avec  la  modernisation  à  outrance  qui  sévit  de  nos  jours,  on 
voit  successivement  s'effriter,  puis  disparaître  tous  les  restes  du 
passé  que  ne  sauvegarde  pas,  au  moment  fatal,  l'étiquette  de  mo- 
nument historique.  C'est  à  la  science  de  conserver  et  d'entretenir, 
aussi  complète  que  possible,  la  tradition  du  vieux  Paris. 

Nous  voulons  aujourd'hui  fixer  le  souvenir  de  découvertes  per- 
sonnelles que  nous  ont  permis  d'obtenir  pendant  les  mois  de  mai, 
juin,  juillet  et  août  1896,  des  fouilles  de  construction  à  l'angle  des 
rues  Clovis  et  du  Cardinal-Lemoine. 

Là  s'élève  majestueusement  une  portion  de  l'enceinte  construite 
sous  le  règne  de  Philippe  Auguste.  On  s'était  occupé  déjà  de  cette 
grande  muraille,  qui  fit  l'admiration  des  temps  féodaux;  mais  on 
s'était  arrêté  à  la  surface  extérieure.  On  n'avait  pas  été  plus  avant 
ni  plus  profond;  en  un  mot,  on  n'en  connaissait  pas  les  parties  in- 
férieures :  le  bas  rempart,  les  fossés  et  le  chemin  de  ronde,  que 
des  travaux  d'excavation  nous  ont  permis  à  nous-même  de  déter- 
miner très  exactement. 

Le  fragment  du  vieux  rempart,  construit  sous  le  règne  de  Phi- 
lippe Auguste,  le  seul  apparent  qui  nous  reste,  a  été  heureusement 
conservé  après  plusieurs  siècles  de  bouleversements;  il  fut  dé- 
chaussé par  le  percement  de  la  partie  de  la  rue  Clovis  comprise 
entre  la  rue  Descartes  et  la  rue  des  Fossés-Saint-Victor,  actuellement 
rue  du  Cardinal-Lemoine.  Un  décret  de  1809  supprima  la  rue  Clopin 
et  ordonna  le  prolongement  de  la  rue  Clovis  sur  l'emplacement  de 
l'ancienne  église  Sainte-Geneviève,  laquelle,  tombant  en  ruine,  fut 
démolie  en  1807.  La  tour  Sainte-Clotilde,  qui  lui  servait  de  clocher, 
fut  conservée  et  employée  pendant  longtemps  comme  l'observatoire 
le  plus  élevé  de  Paris. 


—   l/iO  — 

Les.  dimensions,  que  nous  avons  relevées  et  rapporte'es  sur  le 
plan  ci-joini,  donnent  une  élévation  de  lo  m.  25  en  contre-haut  du 
sol  de  la  rue  Cdovis;  sa  lar^jeur,  cpii  est  do  3  mètres  au  pied,  se 
retraite  avec  IVuit  du  côté  extérieur  et  accuse  dans  sa  partie  supé- 
rieure une  plate-forme  de  2  m.  5o.  En  ik'Mi,  Guillebert  de  Metz, 

Rartie  de  lenceinto  de  Philippe  AugfusUr 


Mur ,  Bss  Rempart  et   Fos.se 


auteur  d'une  description  de  Paris,  à  cette  époque,  en  parlant  de 
l'enceinte  méridionale  s'exprime  ainsi  :  les  murs  de  la  ville  «sont 
moult  fors  et  espés  qu'on  y  menroit  une  charrette  dessus-^. 

Son  mode  de  construclion  consiste,  d'après  notre  examen,   en 


—  ]àl  — 

deux  parements  d'environ  o  m.  Go  d'e'paisseur  chacun,  faits  en 
pierres  de  moyen  appareil  e'quarries  et  iue'<>ales  dans  leurs  dimen- 
sions. Ces  deux  murs  sont  relie's  entre  eux  par  un  blocage  de 
moellons  noyés  dans  un  maigre  mortier  de  chaux. 

Le  chaperon  qui  formait  la  plate-forme  et  le  parapet  cre'nelé  qui 
le  surmontait  n'existent  plus;  ils  paraissent  remplacés  aujourd'hui 
par  une  légère  clôture  maçonnée,  sorte  de  garde-fou  de  i  mètre  de 
haut  sur  o  m.  5o  de  large. 

Ce  parapet  crénelé  du  xiii^  siècle  n'était  pas  établi  en  saillie  sur 
des  consoles  avec  les  intervalles  formant  des  créneaux  ou  mâchi- 
coulis. 

Cette  intéressante  ruine  de  la  troisième  eiiceinte  de  Paris  sup- 
porte, du  côté  de  l'Est,  un  monticule  formé  d'après  un  usage  fort 
ancien  d'entasser  les  immondices,  les  ordures  ménagères  et  les 
gravois  à  proximité  des  habitations.  Ces  dépôts,  d'abord  placés 
extra-muros,  se  trouvèrent  dans  l'intérieur  de  Paris  par  suite  de 
l'agrandissement  des  enceintes. 

Cette  butte,  sur  laquelle  ont  poussé  des  arbres  et  des  broussailles 
qui  lui  donnent  l'aspect  d'une  petite  forêt  vierge,  faisait  jadis  partie 
des  dépendances  de  l'ancien  collège  de  Boncourt,  lequel,  réuni  à 
celui  de  Navarre  en  1790,  devint  la  propriété  de  l'Etat  pour  servir 
de  fondation  et  d'aménagement  à  l'Ecole  polytechnique. 

C'est  au  pied  de  cet  imposant  vestige,  spectateur  immuable  du 
passage  de  bien  des  générations  et  de  bien  des  événements,  que 
viennent  d'être  exécutés  d'importants  terrassements  nécessités  par 
la  construction  d'un  bâtiment. 

Le  terrain  a  été  fouillé  sur  une  surface  de  plus  de  5oo  mètres. 
Les  déblais  supérieurs  ont  mis  à  découvert  un  bas  rempart,  le- 
quel, adossé  contre  le  mur  d'enceinte,  était  destiné  à  donner  un 
second  étage  de  défense  et  à  protéger  le  pied  du  mur  principal 
contre  les  coups  de  bélier. 

Le  Comité  d'études  historiques  et  archéologiques  des  V^  et  XIII"  ar- 
rondissements adressa  aussitôt  à  l'administration  préfectorale  un  vœu 
de  conservation  de  ce  curieux  vestige,  en  demandant  qu'il  fût 
dégagé  des  constructions  nouvelles  et  encadré  dans  un  square,  pour 
la  formation  duquel  la  petite  forêt,  dont  nous  parlons  plus  haut 
elqui  appartient  à  l'État,  pourrait  être  avantageusement  utilisée. 

La  demande  restant  sans  réponse,  je  m'empressai  de  relever  et 
de  consigne]-  sur  mon  plan  les  dimensions  de  ce  bas  rempait  avant 


—    U2   — 

<|iic  les  terrassiers  eussent  commencé  leur  œuvre  d'irréparable  des- 
truction. 

Cette  première  défense  consistait  dans  Télévalion  d'une  plate- 
l'orme  en  terre  de  3  m.  35  de  hauteur  sur  une  longueur  de  i5  m.  5o 
et  une  largeur  de  G  mètres;  elle  était  entourée  d'un  mur  de  sou- 
tènement de  G  m.  65  d'épaisseur,  qui  se  trouvait  lui-même  étayé 
par  (|uatre  contreforts  de  8o  centimètres  carrés. 

Los  fouilles  de  rexcavation  et  le  forage  des  puits,  nécessités  pour 
asseoir  les  fondations  du  bâtiment  sur  un  sol  résistant,  me  per- 
mirent de  déterminer  les  largeurs  su])érieure  et  inférieure  ainsi  que 
la  hauteur  de  lanclen  fossé  pratiqué  au  devant  du  mur  d'enceinte. 

Les  terres  noires  employées  à  remblayer  cette  partie  du  fossé 
formaient,  sur  la  berge  de  la  rue  Glovis,  une  ligne  de  démarcation 
qui  tranchait  \ivementsur  le  sol  naturel  non  remué  et  très  homo- 
gène; elles  dessinaient  ainsi,  d'une  laç.on  bien  apparente,  l'incli- 
naison de  la  contrescarpe. 

Le  profil  de  ce  fossé  nous  présente  un  trapèze  de  6  m.  3o  de 
hauteur  avec  une  largeur  de  i5m.()5  à  l'ouverture  supérieure  et 
de  1  m.  3o  à  sa  base,  au  milieu  de  laquelle  et  en  contre-bas,  nous 
rencontrons  une  petite  rigole,  de  o  m.  5o  de  haut  sur  o  m.  6o  de 
large,  destinée  à  faciliter  l'écoulement  des  eaux  pluviales. 

Les  dimensions  des  fossés  n'étaient  pas  uniformes.  Sauvai  dit 
que,  selon  un  procès-verbal  de  i665,  ils  avaient  i^  toises  de  large 
à  la  partie  supérieure  sur  2  4  pieds  de  profondeur.  La  largeur  de  la 
base  inférieure  n'est  pas  relatée. 

Nous  savons  que  l'endroit  oià  le  fossé  était  le  plus  évasé,  c'est- 
à-dire  de  22  à  23  toises,  se  trouvait  entre  la  porte  Saint-Victor  et 
la  Seine,  parce  (ju'en  iSaS  on  en  creusa  un  d(;uxième  qui  fut  réuni 
à  l'ancien. 

La  prévôté  de  Paris  affermait  les  herbages  qui  recouvraient  les 
contrescarpes  des  fossés  et  elle  lirait  également  des  revenus  de  la 
pescherie  dans  la  partie  du  fossé  avoisinant  la  Seine  et  qui  pouvait 
en  recevoir  et  retenir  les  hautes  eaux  au  moyen  d'écluses. 

Il  est  possible  ([ue  les  fossés,  comblés  vers  1^1x6,  n'aient  pas 
été  creusés  à  l'épocjnede  la  construction  des  fortifications  terminées 
en  1212.  Rigord,  l'historien  de  Philippe  y\ugusLe,  Guillaume  le 
Breton,  les  Chroniques  de  Saint-Denis ,  (luillauine  de  JNangis,  nous 
disent  que  Philippe  Auguste  fit  élever  autour  de  Paris  des  mu- 
railles, mais  aucun  ne  mentionne  qu'il  ait  fait  creuser  des  fossés 


—   U3  — 

autour  de  ces  murailles.  Ce  serait  seulement  sous  le  règne  du  roi 
Jean ,  en  1 3  5  6 ,  que ,  pour  augmenter  les  moyens  de  de'fense  de  Paris , 
on  pratiqua  des  fossés,  lesquels  furent  approfondis  sous  Charles  V 
et  François  l". 

Entre  Tarète  supérieure  du  fossé  et  le  pied  du  mur  d'enceinte 
nous  trouvons  me'nage'e  une  allée  basse  destinée  à  servir  de  chemin 
de  ronde,  dont  les  dimensions,  rapporte'es  sur  mon  plan,  accusent 
une  largeur  de  9  m.  ko,  qui  se  réduit  à  2  m.  76  au  devant  du  mur 
de  soutènement  du  bas  rempart. 

Les  fouilles  ont  été  poursuivies  pendant  quatre  mois;  elles  nous 
ont  fait  découvrir,  en  outre,  plusieurs  objets  de  différentes  époques. 

Nous  avons  recueilli  dans  les  déblais  supérieurs  :  des  sifflets 
pour  les  enfants,  des  tirelires  et  des  lampes  à  queue  en  terre  des 
xvii''  et  xviii''  siècles,  des  pots  pharmaceutiques  du  xv*^  siècle,  des 
fragments  de  carreaux  émaillés  du  xvi"  siècle,  des  monnaies  de 
Charles  IX,  Louis  XllI,  Louis  XIV  et  Louis  XV,  un  petit  miroir  en 
bronze  du  siècle  dernier  et  une  tête  d'amour  Louis  XV  en  marbre. 

Les  antiquités  provenant  des  fouilles  de  l'excavation  et  des  re- 
prises en  sous-œuvre  de  l'ancien  mur  d'enceinte  appartiennent  à 
l'époque  gallo-romaine  ;  elles  nous  offrent  : 

Une  petite  ampoule  en  verre  irisé  de  0  m.  06  de  hauteur,  au 
col  très  allongé  ; 

Un  anneau  en  fer  très  oxydé  de  o  m.  06  de  diamètre; 

Un  petit  anneau  en  os  poli  de  0  m.  o3  de  diamètre  ; 

Un  anneau  en  verre  irisé  ayant  servi  d'anse  à  un  unguenlarium  ; 

Une  épingle  en  bronze  de  0  m.  i/i  de  long,  dont  la  tige  est  ter- 
minée très  gracieusement  par  une  olive  ; 

Une  bague  en  bronze  avec  le  chaton  uni  ;  les  extrémités  sont  ou- 
vertes et  s'entre-croisent; 

Une  bague  en  bronze,  d'enfant,  avec  chaton  ornementé;  les 
extrémités  ouvertes  sont  bout  à  bout; 

Deux  patères  en  terre  rouge,  avec  stries  sur  la  panse,  de  o  m.  19 
et  o  m.  16  de  diamètre; 

Un  bracelet  en  bronze  uni  de  o  m.  06  de  diamètre,  dont  les 
deux  extrémités  sont  aplaties  et  ouvertes  ; 

Un  bracelet  en  bronze  uni  de  o  m.  08  de  diamètre;  deux  tours 
en  spirale  forment  ressort; 

Une  applique  de  ceinturon  en  bronze,  percée  de  deux  trous  et 


oiiK'c  (le  (rois  liMlcs  à  jour.  Elle  est  encore  inunio  des  tenons  qui 
la  lixairnt  au  ciur  ; 

LU  chien  léviiec  ^\o  o  ni.  0()5  de  lon<f  cl  o  ni.  o3  de  liant,  en 
os  découpé  à  la  scie  ; 

Une  clef  en  bron/.o  de  o  ni.  oG  de  lonif  a\ec  iiannclon  à  six 
dents  ; 

Un  nianclio  de  ciel  eu  bion/e  de  o  ni.  o5  de  loiijj  en  l'orine  de 
croissant; 

Trois  petites  cuillers  en  os  de  o  ni.  o5,  o  m.  09  et  o  ni,  10  de 
longueur  ; 

Une  coupe  en  terre  rouge  dite  de  Samos,  de  o  m.  t3  de  dia- 
mètre, avec  feuilles  sur  le  rebord; 

Une  moitié  de  coupe  semblable;  sur  le  fond  se  trouve  grossiè- 
rement gravé  à  la  main,  avec  une  pointe  et  après  la  cuisson,  la 
marque  en  lettres  romaines  CIVILIS; 

Des  défenses  de  sanglier,  non  travaillées  et  de  dimensions  dif- 
férentes; 

Une  e'pingle  à  cheveux  en  bronze  de  o  m.  ik  d(>  longueur,  sur- 
montée d'une  palmctte;  une  ouverture  étroite  prati(|iiée  au-dessous 
servait  à  passer  un  ruban  pour  mieux  Tassujettir; 

Deux  épingles  à  cheveux  en  bronze  de  o  m.  09  de  longueur, 
dont  Tune  à  tête  ronde  et  l'autre  aplatie  ; 

Cin(j  épingles  à  cheveux  en  os  terminées  par  une  tète  en  forme 
de  poire  avec  des  rainures  concentri(jnes  au-dessous; 

Une  fibule  en  bronze  de  o  m.  07  de  long; 

Un  grand  bronze  à  TelTigie  d'Aiitonin  et  au  revers  de  Marc- 
Aurèle  ; 

Un  moyen  bronze  de  Domitien,  au  revers  MONETA  AVGVSTI  ; 

Un  moyen  bronze  de  (llaude  1",  au  revers  LIBERTAS  AV- 
GVSTA;" 

Un  goulot  d'œnochoé  en  terre  grise  avec  son  anse; 

Une  pince  épilatoire  de  o  m.  otS  de  long  av(!c  son  anneau  de 
suspension; 

Trois  siUlets  en  os  évidé  à  un  et  deux  trous; 

Un  petit  socle  en  bronze,  ayant  supporté  une  statuette;  sa  forme 
cylindrique,  amincie  par  le  milieu  (ce  qui  lui  donne  beaucoup 
d'éb'ifancc),  est  très  évasée  à  la  base  et  au  sommet-,  sa  hauteur  est 
de  o  ui.  <)'>.");  h;  diamètre  i\i\  haut  est  de  o  m.  025;  celui  du  bas 
est  de,  o  m.   o-io  ; 


—  \àb  — 

Deux  anses  de  vase  en  bronze  de  o  m.  lo  et  o  m.  09  de  long; 

Fond  de  vase  on  terre  rouge  avec  la  marque  PAT.   OIVSL; 

Fond  de  vas(!  en  (erre  semblable  avec  la  niarque  COIVSVR.  A.; 

Fond  de  vase  en  (erre  semblable  avec  la  marque  O.   RICI.; 

Un  fragment  de  vase  en  terre  rouge  avec  bordure  en  rais  de 
cœur;  en  relief,  une  femme  dansant  et  un  lion  lance'; 

Un  fragment  de  vase  en  terre  semblable;  en  relief,  une  grosse 
tète  de  lion  ; 

Un  fragment  de  vase  en  terre  semblable  ;  en  relief,  un  cbeval 
galopant  et  une  palmette  ; 

Un  pied  de  vase  en  bronze  de  o  m.  1 1  de  hauteur,  dont  i'extrë- 
mite'  est  terminée  par  une  patte  à  quatre  griffes; 

Une  spatule  en  bronze  de  o  m.  i3  de  longueur,  dont  la  tige  est 
terminée  en  forme  d'olive  ; 

Une  spatule  en  os  de  o  m.  09  de  long; 

Une  petite  urne  en  terre  rougeâtre  à  col  ouvert;  le  fond  se  ter- 
mine en  pointe;  hauteur,  o  m.  o5; 

Une  urne  en  terre  noire  de  o  m.  09  de  hauteur  en  forme  de 
tulipe. 

Ces  trouvailles  si  fructueuses  de  tant  d'objets  appartenant  à  la 
vie  prive'e  de  l'époque  gallo-romaine  ou  du  moyen  âge  ont  certai- 
nement leur  valeur;  elles  ne  peuvent  manquer  d'intéresser  l'ar- 
chéologue, le  céramiste  et  tous  ceux  que  passionnent  les  souvenirs 
d'autrefois.  Mais  les  points  que  nous  venons  de  relater,  complétant 
et  rectifiant  ce  qu'on  pouvait  déjà  savoir  sur  ces  anciens  renq)arts 
oii  bataillèrent  nos  ancêtres,  ont  une  impoi'lance  tout  autre.  Ils 
sont  acquis  désormais  comme  des  fails  généi'aux  ayant  leur  place 
bien  marquée  dans  l'histoire  politique  du  vieux  Paris. 

Charles  Mag.xe. 


AftCHÉOLOGIE. 


OENOCHOE  EN   BRONZE 

DU    MUSÉE    DU    BOURGES. 

ICommimicalioii  ilr  M.  (l<'s  Mcloizes,  correspond  ai  il  iki  C<niiUc,à  l>ourjfos.) 


Une  œiiochoé  à  bec  relevé,  en  bronze,  dans  un  bel  étal  de  con- 
scrvalion,  est  entrée  il  y  a  peu  de  temps,  par  acquisition,  an 
nnisée  de  Bouqj^es.  On  ne  connaît  pas  le  lieu  précis  de  la  décou- 
verte de  ce  vase;  mais  il  ne  paraît  pas  douteux  qu'il  a  été  trouvé 
dans  le  département  du  Cher,  car  le  marchand  qui  Ta  cédé  an 
musée  venait  de  Tacheter  à  des  ouvriers  de  la  campagne  lorsqu'il 
nie  le  montra  encore  empreint  de  terre  et  portant  la  marque,  qui 
semblait  toute  réconte,  du  coup  de  pioche  (jui  Taxait  fait  sortir  du 
sol.  D'ailleurs,  Ten({uète  ([ue  j'ai  tenté  de  faire,  pour  arriver  àcon- 
naître  les  circonstances  de  la  découverte,  s'est  beurlée  à  la  crainte 
manifeste  qu'avaient  les  inventeurs,  travaillant  sur  le  terrain  d'au- 
trui,  de  se  voir,  s'ils  fournissaient  des  renseignements,  exposés  à 
une  poursuite  en  restitution. 

Dans  une  note  intitulée  :  Objets  du  dernier  âge  du  bronze  et  dupre- 
mier  âge  du  fer,  la  Société  des  antiquaires  du  Centre  a  publié  eu 
1890 '''  la  liste  des  armes  et  ustensiles  appartenant  à  ces  deux 
époques  et  trouvés  en  Berry.  La  quasi-certitude  d'une  provenance 
semblable  |)arait  sulTisammout  acquise  pour  ([ue  le  vase  que  je 
signale  aujourd  hui  doive  j)rendre  place  dans  la  dou\ième  série  de 
cette  liste  et  soit  compté  à  Tavenii'  comme  une  nouvelle  épave  du 
séjour  des  Gauloisdans  nos  contrées  du  centre,  à  T('|)n(|ue  contem- 
poraine des  grandes  invasions  d'Italie  et  de  Grèce. 

Je  crois  devoir  joindre  à  la  rej)r()duclion  de  cet  objet  une 
description  détaillée  et  le  relevé  de  quelques  dimensions  : 

Hauteur  prise  à  la  partie  dominante  de  l'anse,  o  m.  227;  hau- 

'''    Mf'iiinireH ,  Wll'   vol.,  p.  ;k)r>  à  .'^lii. 


—  \àl  — 

leur  prise  à  rextrémité  du  bec  relevé',  o  m.  278;  hauteur  de  la 
panse,  o  m.  187;  diamètre  de  la  panse  à  sa  partie  la  plus  large 
(o  m.  i55  au-dessus  du  fond),  o  m.  i/i2;  diamètre  delà  base, 
o  m.  097;  diamètre  du  col  dans  sa  partie  cylindricjue,  cm.  067. 


Fiîr. 


Le  col  s'ëpauouit  en  une  ouverture  ovale  dont  le  grand  axe,  per- 
pendiculaire à  Tanse,  mosure  0  m.  099,  y  compris  la  bordure,  de 
o  m.  008  à  o  m.  012  de  large,  qui  l'entoure.  Cette  bordure,  plane 
en  dessus  et  ornée  de  trois  rangs  de  perles  se'parés  par  une  gorge 
entre  deux  filets,  est  rabattue  sur  son  pourtour,  qui  forme  une 
tranche  de  0  m.  0077  d'épaisseur,  décorée  d'oves. 

Le  bec  relevé  suivant  un  angle  de  2  5  degrés,  est  long  de  o  m.  076 
et  large  de  o  m.  oii,  bordure  comprise.  Aux  deux  angles  de  la  bor- 
dure, à  la  naissance  du  bec,  sont  des  lions  assis,  tournés  vers  Tin- 
térieur  du  vase  (voir  fig.  2). 

L'anse,  fixée  par  des  rivets,  s'appuie  sur  la  panse  par  une  pal- 
mette  à  neuf  branches,  surmontée  de  deux  paires  de  spirales  en 
forme  d'S  horizontalement  superposées,  avec  deux  spirales  latérales 


—  l/i8  — 

obli<jiios(l()nl  la  volute  siipori(2uiv  se  confond  avec  reiiroulcnieiit  ex- 
térieur (les  spirales  voisines.  La  li{je  de  fanse  est  unie  en  dessous  et 
creuse'e  en  dessus  de  trois  {jorges  avec  rangée  de  petites  perles  sur 
les  arêtes  exti'rieures.  Elle  se  bifurque  à  aujjle  droit  en  deux  bran- 
ches qui  s'appli(|nent  sur  la  bordure  du  goulot,  où  deux  rivets  les 
fixent.  L'une  de  ces  branches  a  été  brise'e  à  la  place  du  rivet  et.  son 
extrémité  est  perdue.  L'autre  se  termine  par  la  ligure  sommaire 
d'un  animal  couché,  les  p.ittes  de  devant  allongées,  la  tête  un  peu 
relevée. 


Fig. 


Le  fond  du  vase  est  replié  en  dessus  pour  s'unir  à  la  base  en 
forma  ni  un  léger  bourrelet  orné  de  perles. 

La  décoration  est  complétée  j)ar  une  ornementation  gravée  ([ui 
cLitoure  le  col:  ([uatre  traits  horizontaux  laissent  entre  eux  un  vide 
de  o  m.  00  1,  dont  l'intermédiaire  est  rempli  de  stries  verticales. 
Au-dessous,  de  petits  cercles,  réunis  par  des  arcs  formés  de  deux 
traits  et  tournant  leur  convexité  vers  le  haut,  sont  espacés  de 
o  m.  oi/i  et  s'a|)puient  sur  un  double  Irait  hoii/onlal  qui  sert 
de  base,  alternativement,  à  une  sorte  de  gland  accosié  de  deux 
pendants,  et  à  une  palmette  de  sept  lobes  (voirlig.  3).  La  hauteur 
de  ce  bandeau  décoratif  est  de  3  centimètres. 


Fig.  A. 


—  U9  — 

Celle  œnochoe'  est  beaucoup  plus  ornée  que  celle  qu'on  a  Irouvée 
dans  un  lumulus  à  Piunel,  commune  de  Morlhomiers  (Cher),  en 
i8(So,  ol  donl  j'ai  fourni  la  même  année  une  descriplion  aux  re'u- 
nions  de  la  Sorbonne. 

Elle  se  rapproche  beaucoup,  dans  les  délails  de  son  ornementa- 
lion  ,  de  Tœnochoé  d'Eygenbilsen. 

Des  Méloizes, 
Correspondant  du  Comité. 


Li:S  1  OrSTATNES  EN  LIMOUSIN, 
nii/n:,  nuTioiEs,  lkceades, 


PAR  M.   LOUIS   DE   NLSSAC. 


Un  troul)adonr  du  wf  sit'clo,  Gaucclin  Faydit,  ap[)ello  son  Li- 
mousin :  rr  Pays  des  clairs  ruisseaux  et  des  belles  fontaines.'' 

Le  Limousin  ('),  en  eflet,  olFro  une  re'gion  de  monlajjncs  très  dé- 
coupées  qui  donnent  naissance  à  une  quantité'  considérable  de 
sources  dont  les  eaux  s'ecoulcnt  dans  les  bassins  de  la  Loire  et  de 
la  Dordofjne. 

l  n  jp-and  nondjrc  d'entre  elles  sont  un  objet  de  dévotion  et 
uu  lieu  (le  |)M('rluage.  Elles  sont,  |)our  la  ])luparl,  sous  le  vocable 
dun  sfiiut  et  sujettes  à  des  ("(M-c'mouies  et  à  uu  culte  ioul  spécial. 

àSculeuieul  presijue  jamais  les  fontaines  ne  sont  des  entités  j)ar 
elles-mêmes.  Leur  lé{>ende  n'est  le  plus  souvent  ([iTun  accessoire 
dans  tout  un  ensemble  d'autres  traditions.  Nous  allons  voir  la  pai't 
que  riiistoire,  Tbagiographie,  la  nnklecine,  les  sciences  ])sycliiques, 
peuvent  revendi(juer  dans  cette  complexe  question  de  folklore  et  de 
rites  populaires. 

I 

Avec  les  légendes,  nous  nous  trouvons  en  présence  de  deux 
sortes  de  récits  :  ceux  ([uc  nous  appellerons //('  sljile  et  ceux  que  nous 
avons  recueillis  oralement.  Les  premiers  \euant,  en  généra!,  d'au- 

*''  En  (técrivaiit  les  fontaines  du  (Ii-parlciin'ul  do  la  (lorrùzo,  nous  devons  aussi 
[larliT  de  quel(|ues  autres  qui  so  trouvent  dans  les  départements  limitrophes,  tels 
(jiic  ri'iix  du  liOl ,  de  la  f)on!(if>[Ui<  l't  di-  la  llaiile-Vioniin.  Il  ronvieut  d'eml)rasser 
l'ensendilo  d'une  ri'-jjion ,  en  jn-m'iai;  il  y  aurai!  des  inconvéuii'nls  à  s'en  tenir  à 
urK>  division  purenieni  adniinislralivc ,  surtout  (|uand  sou  ierritoiro  l'ai!  partie  in- 
lé[;ranti'  du  rfste  d'une  niOine  province  par  sa  rousiitulion  pliysicpie,  ses  liens  po- 
Iili(jues  ou  rclifjieux  et  ses  traditions  ethniques.  Les  dépendances  féodales  du  Li- 
mousin débordaient  en  Quercy  et  en  l'érigord  et,  au  moyen  à!|e,  le  diocèse  actuel 
de  Tuile  était  réuni  à  celui  de  Limoges. 


—   151   — 

tours  aian(|iiant  do  sons  critique,  sont  trop  souvent  enjolivés;  mais 
à  défaut  d'autres  on  doit  so  conlonler  d'eux,  tout  en  se  tenant  on 
garde  contre  leur  pleine  valeur.  11  faut  bien  le  dire  cependant  : 
les  légendes  de  style  ont  cours  et  se  sont  accnklitées  si  bien  qu'en 
des  endroits  où  nous  avons  pu  les  contrôler,  il  est  bien  difficile  de 
faire  la  part  des  choses  et  de  discerner  les  origines. 

Un  certain  nombre  de  sources  n'ont  pas  de  vocables  et  gardent 
ainsi,  avec  des  croyances  superstitieuses,  un  caractère  purement 
païen.  Quelques-unes  possèdent  même  des  légendes  qui  n'ont  rien 
de  dévotieux  :  ce  sont  divers  spécimens  de  dires  populaires  qui 
n'ont  que  des  rapports  de  hasard  avec  leur  objet  local.  Les  légendes 
les  plus  caractéristiques  et  les  plus  nombreuses  concernent  des 
saints  et  portent  leurs  noms,  ce  qui  est  la  marque  la  plus  impor- 
tante, le  trait  essentiel  du  culte  et  de  la  tradition  qui  s'y  rattachent. 
Le  nom  d'un  saint  donné  à  une  fontaine  suffît  ainsi  pour  lui  im- 
primer un  caractère  sacré  et  nous  la  faire  compter  parmi  celles  qui 
nous  intéressent. 

Ce  sont  les  saints,  titulaires  dos  sources,  qui  sont  parfois  re- 
connus les  héros  de  leur  création  et  toujours  de  leurs  vertus  mira- 
culeuses. Le  peuple  veut  en  général  qu'ils  soient  venus  aux  endroits 
où  elles  se  trouvent,  qu'ils  les  aient  fait  jaillir  avec  leur  marteau, 
leur  bâton ,  même  leur  pied  ou  celui  de  leur  monture.  S'il  s'agit 
de  transport  de  reliques,  la  source  naît  également  sous  le  pas  des 
bêtes  qui  les  portent.  Ailleurs  ce  sont  les  cloches  qui,  en  tombant 
de  leurs  campaniles,  sanctifient  l'eau,  ou  bien  ce  sont  les  ermites 
qui  l'ayant  recueillie,  pour  leur  usage,  dans  dos  cavités  creusées 
par  leurs  mains,  lui  ont  laissé  des  propriétés  curatives.  A  Saint- 
Viance,  il  a  suffi  au  saint  do  mener  boire  à  la  gana  les  chevaux  de 
son  maître  pour  la  doter  de  pouvoirs  privilégiés. 

Par  induction,  l'on  pourrait  dater  les  vocables  donnés  aux  fon- 
taines en  tenant  compte  de  l'époque  à  laquelle  ont  vécu  leurs  titu- 
laires ou  des  divoi'ses  circonstances  qui  ont  localisé  les  autres  saints 
ou  leurs  reliques  dans  la  région;  mais  c'est  très  aléatoire.  L'ex- 
tension dos  cultes  a  dépendu  de  causes  multiples,  et  l'on  s'exposerait 
à  do  singulières  méprises;  aux  substitutions  païennes  progressives 
se  sont  ajoutées  les  substitutions  de  saint  à  saint  par  suite  d'ana- 
logie de  noms,  de  transport  ou  d'invention  do  restes  sacrés,  de 
transfert  de  dévotion  d'un  lieu  dans  un  autre. 


—   152    - 

L'on  doit  rciiinrtiiior  (iiic  du  l'.T  ;iii  \''  siècle,  los  saints,  vonant 
d'au  d(>là  lo  UJjnne,  ('van{;(''lisonl  le  pays;  du  vf  au  xiu",  les  er- 
mites clicrclKMit  les  solitudes  limousines  et  fondent  des  monastères; 
c'est  parmi  ces  deiiiiers  <pu'  se  trouvent  surtout  des  personnajjes 
in(li<|ènes.  Aux  temps  des  troubles  (\u  \\''  au  x*"  siècle,  les  ravages 
des  Sairasins  et  des  Normands  l'ont  allluer  dans  nos  montagnes 
centrales  et  faciles  à  défendre  une  (juanlité  remar(pial)lc  de  re- 
li(|ues.  Le  retour  des  croisades  apporte  des  saints  orientaux  et 
romains;  î\  cette  époque  aussi  remontent  quelques  souvenirs  issus 
des  pèlerinages  célèbres,  tels  que  ceux  de  Sainte-Foy  de  Conques 
et  de  Saint-Martin  de  Tours,  etc.  Ces  différents  saints  ont  donné 
leur  vocable  à  la  plupart  de  nos  fontaines.  Ajoutons  que  quelques- 
unes  d'entre  elles  nous  rappellent  les  légendes  de  Roland  et  de 
Gargantua,  très  répandues  en  Limousin. 

Pour  déterminer  Tépoifue  exacte  de  l'existence  des  fontaines,  on 
doit  surtout  s'attacber  à  recueillir  les  dates  fournies  par  les  docu- 
ments d'arcbives;  cet  élément  d'informations  commence  même, 
remarquons-le,  au  moment  où  cessent  les  données  hagiogra- 
pbiques.  La  plus  ancienne  est  la  font  Dial ,  i9oi,  puis  celle  de 
Saint-Estèphe ,  à  Altillac,  i337;  celle  de  Saint-lricis ,  à  Lubersac, 
i3G6;  sept  viennent  enfin  au  xv*  siècle.  Beaucoup  ne  nous  sont 
connues  que  par  la  mention  qui  en  est  faite  dans  les  papiers  an- 
ciens. Il  en  disparait  bon  nombre  lorsqu'on  cesse  d'y  pratiquer 
les  vieux  rites  ou  qu'un  pasteur  trop  rationaliste  met  le  holà  aux 
dévotions;  mais  il  s'en  crée  aussi  de  nouvelles  et  il  en  faut  peu 
pour  les  rendre  miraculeuses  :  témoin  celle  d'Eygurande  qui  le 
serait  devenue  spontanément  parle  lavage  d'une  statue,  s'il  fallait 
s'en  rapporter  à  un  acte  notarié  de  1720. 

II 

Dans  un  pays  aussi  liuiiiide  (|ue  le  Limousin  —  qui  n'est,  dit  le 
proverbe,  janiais  mort  de  la  se'cheresse  —  il  est  étonnant  de  ren- 
contrer autant  de  sources  aiq)rès  descjuelles  on  implore  l'eau  du  ciel. 
Rares  sont  celles  (|ui  servent  à  obtenir  le  beau  temps.  Deux  sculemcîut 
oui  ci'iji'ndanl  la  doubli'  prérogative  d'ap|)eler  ou  d'écarter  la  pluie 
à  volonli'.  On  va  à  ces  lonlaines  en  |)n>cessi()n  et  on  v  plonge  soit 
la  croix  processionnelle,  soi*,  la  statue  ou  la  cbàssc  renfermant  les 
reli'pies  des  saints.  Si  l'on  désire  les  nuages,  ils  ne  tardent  point, 


—  153  — 

paraît-il,  à  venir,  et  souvent  ils  ont  un  effet  immédiat.  A  Ghasieaux 
il  faut  se  munir  d'un  parapluie,  —  M.  le  curé  le  recommandail  au- 
(reiois  eu  annonçant  la  cérémonie,  —  car  on  est  sûr  d'en  avoir  be- 
soin avant  la  fin.  Il  pleut  dans  les  trois  jours  à  Saint-Robert  quand 
Ton  promène  en  procession  une  meule  qui  recouvre  Torifice  de  la 
fontaine.  A  Saint-Sour  de  Terrasson,  on  peut,  dit-on,  en  enfon- 
çant plus  ou  moins  le  bâton  de  la  croix  dans  Teau,  proportionner  ia 
quantité  de  celle  que  Ton  veut  voir  tomber  sur  le  pays.  Le  culte  de 
l'eau  pour  attirer  l'eau  est  tel  dans  la  contre'e  qu'à  Saint-Geniez- 
0-Merle,  l'on  va,  près  du  chemin  Merlin,  tremper  la  statue  de 
sainte  Anne,  non  pas  dans  une  simple  source,  mais  dans  la  livière 
même,  l'Eyge,  et  à  Beaulieu  on  se  rend  à  la  Doidogne,  à  Cliam- 
boulive  on  va  à  la  Vézère,  à  /i  kilomètres,  à  Rocamadour  auprès 
de  la  nappe  d'eau  de  l'Ouisse,  et  à  Chasteaux  auprès  d'un  gouffre 
dans  la  Couze,  le  Blagcur.  C'est  ce  que  l'on  appeîle  :  (uwr  charcJmr 
ïaïpia  c?  aller  chercher  l'eau  n. 

La  préoccupation  d'obvier  aux  rigueurs  du  temps  cède  le  pas  à 
celle  de  guérir  les  maladies  en  ayant  recours  aux  fonlaines;  les  maux 
les  plus  divers  y  trouvent  leur  soulagement;  même  les  animaux  ont 
pour  leurs  infirmités  celles  de  saint  Éloi  à  Benayes  et  à  Gha[)telac. 

Ainsi  l'on  se  sert  de  certaines  sources  en  particulier  pour  obtenir 
la  guérison,  spécialement  de  maintes  affections,  telles  que  la  sur- 
dité, les  sueurs,  les  maux  de  tête,  les  maux  d'yeux,  les  rbumes, 
les  rhumatismes,  les  engelures,  la  gale,  la  teigne,  les  maux  d'en- 
trailles, les  relâchements  de  la  vessie  et  de  l'urètre  pendant  le  som- 
meil, la  morsure  des  serpents,  la  paralysie,  les  peurs  instinctives, 
les  refroidissements,  le  cancer  intestinal,  les  fièvres,  qui  sont  la 
maladie  endémique  dans  la  contrée,  le  mal  jovence ,  qui  est  celui  des 
nourrices  qui  ont  perdu  le  lait,  etc. 

G'est  encore  pour  les  enfants  que  les  sources  sont  le  plus  em- 
ployées; leur  effet  salutaire  se  montre  depuis  la  naissance  jusqu'à 
la  puberté. 

Voici  d'abord  un  dépuratif  pour  le  mal  qui,  après  une  inllam- 
malion,  couvre  la  tête  de  croûtes;  sous  le  nom  de  ràche.  vulgaire- 
ment dite  rabanela,  ou  sous  celui  de  teigne  de  lait ,  suivant  quelle 
prend  les  cheveux  ou  le  visage. 

La  fontaine  de  Saint-Féréol  de  la  Ghartroule  fait  sortir  et  mûrir 
l'éruption;'  Gosnac,  qui  n'a  pas  de  fontaine,  peut  l'arrêter;  Saint- 


—     If)'!    — 

Xanliii  (le  Malcmort  lail  st'clicr  les  ci-oùlos.  Si  plus  lard,  malgré 
Tàge,  cette  iiilînnilr  revient,  c'est  à  Saint-lMéen  de  Treig'nac  (^"11 
faut  aller,  ou  bien  à  Maleuiorl.  Eulin  Saiiil-t^iloud  de  Aouars  i'crnie 
et  cloue  les  clous  laissés  à  la  place  des  croûtes  et  {^uéril  niéiiie  les 
plaies  des  jambes. 

Les  enfants  qui,  dans  leurs  berceaux,  sont  agités  ou  tracassés 
par  les  vers  sont  calmés  à  Saint-Jean  dUssac,  et  ceu\  qui  sont  en 
retard  de  parler  délieut  naturellemeut  la  langue  avec  les  eaux  de 
Senta-Caquitn  du  Chastang. 

Le  mal  chestiu  est  encore  celui  qui  a  la  plus  grande  abondance 
de  bonnes  fontaines  pour  toutes  ses  varicîlés,  car  on  entend  par 
tiKil  chcsiiii  juissi  bien  Ti'lat  plitisique,  anémique  ou  de  consomp- 
tion que  les  convulsions,  (jue  la  faiblesse  ou  la  dilToi-mité  des 
jambes,  que  la  boiterie  proprement  dite. 

Remarquons-le  :  plus  les  eaux  d'une  fontaine  ont  de  spécialités 
pour  la  guérison  de  maux  bien  spécifiés,  plus  la  fontaine  a  de  no- 
toriété; moins  leurs  vertus  sont  définies,  moins  elles  ont  de  vogue, 
sauf  quelques  rares  et  notables  exceptions. 

Plusieurs  de  ces  vertus  semblent  fondées  sur  des  jeux  de  mots 
faits  avec  les  noms  vulgaires  des  saints  :  In  fou» I  Seul-Eslropl  (la 
fontaine  Saint-Eutrope)  secourt  les  estropiés;  la  fouiil  SoU-Clau 
(la  fontaine  Saint-Cloud  )  est,  on  l'a  vu,  efficace  contie  les  clous,  etc. 
En  retour,  quelques  appidlalions  de  fontaines  j)roviennent  des  mé- 
rites reconnus  aux  titulaires.  Ainsi,  la  fount  Sentfl-Caquita  rla  fon- 
taine de  la  sainte  qui  parle^i,  et,  ])ar  suite,  (pii  fait  parler;  la 
fount  Sent-Guinhe-lnu- Fort  rrla  fontaine  du  saint  qui  guigne  le  fort  n, 
le  puissant  patron. 

Inutile  de  dire  que  les  diverses  vertus  altiibuées  aux  sources  ne 
se  fondent  guère  sur  des  propriétés  minérales  ou  tbermales;  les 
analvses  qu'on  a  faites  de  certaines  d'entre  elles  ont  donné  un  ré- 
sultat presque  insignifiant. 

Les  immersions,  les  ablutions,  les  frictions  (jui  se  font  aux  fon- 
taines recommandées  relèvent  certainement  des  moyens  antisep- 
tiques et  j)r()[)liylacti([ues,  ainsi  que  de  riiydrolb('ia|»ie;  coninic  Ici, 
cel  emploi  de  l'eau  —  dans  un  milieu  où  Tliy^fièn*'  et  la  propreté 
du  corj)s  laissent  tant  à  désirer  —  donne  évidemment  lieu  à  des 
résultats  tout  à  fait  remar(|uables.  Notons  aussi  que  les  souffrants, 
atteints  rie  pinics,  ne  négligent   pas  de  se  fiullcr  en  même  temps 


—  155  — 

avec  des  plantes  qui  peuvent  avoir  des  vertus  médicinales;  voilà 
pour  le  côt('  purement  niat(''riel  du  remède. 

Mais  le  facteiir  le  juoins  n(3gligeable  dans  ces  considérations, 
c'est,  sans  coniredil,  la  foi;  c'est  elle  Tévocatrice  souveraine  de  la 
sufi-gestion,  plus  encore  que  du  miracle,  cas  exceptionnel  qui  n'a, 
il  est  vrai,  par  essence,  sa  raison  d'être  que  lorsque  les  moyens 
humains  et  naturels  abdiquent  devant  l'impossibilité  absolue. 

Pour  la  suggestion,  en  outre  du  consentement  du  patient,  il 
faut  un  élément  extérieur,  matériel,  pour  agir  sur  l'impressionna- 
bilité,  qui  ne  vibre  que  lorsque  le  corps  est  touché  dans  une  cer- 
taine mesure. 

Bien  des  sources  ont  des  eaux  très  fraîches  et  leur  usage  se  pro- 
duit généralement  en  saison  chaude.  Or  la  sensation  par  la  différence 
thermique  impressionne  les  sujets  suggestionnés  et  suffît  pour  par- 
faire l'œuvre  de  la  croyance. 

A  certains  jours,  aux  tr votas v,  la  fouie  se  porte  aux  mêmes  en- 
droits pour  1p  même  objet  et  se  livre  aux  mêmes  pratiques  et 
dévotions;  alors,  de  cette  collectivité  croyante,  il  se  dégage  sûre- 
ment une  nouvelle  force  qui  s'ajoute  aux  autres  et  influe  d'autant 
sur  les  individus. 

Ces  mêmes  phénomènes  s'accréditent  et  se  renouvellent  de  gé- 
néi'ation  en  génération;  la  foi  n'en  devient  que  plus  vive  et  les 
fontaines  plus  vénérées,  partant  plus  efficaces.  Ainsi  les  idées  pren- 
nent de  l'exagération  au  point  que  souvent  il  serait  difficile  de 
tracer  les  limites  qui  séparent  la  religion  de  la  superstition.. 

III 

Lorsque  les  hommes  de  la  science  officielle  n'arrivent  pas  à  bout 
d'un  mal  qui,  traînant  en  longueur,  porte,  par  son  allure  mysté- 
rieuse, le  patient  à  désespérer  de  jamais  rrs'en  sortir  17,  passe  une 
bonne  femme;  pleine  de  commisération,  elle  dit, comme  un  oracle: 
Cessez  tout  remède  d'apothicaire,  ils  coûtent  cher  et  ne  feront  rien; 
ce  sont  les  morts  ou  les  saints  qui  trvous  en  veulent^.  .  .  il  faut 
faire  un  vœu,  un  vot. 

On  sait  les  vertus  de  chaque  fontaine;  cependant,  pour  se 
servir  de  telle  ou  telle,  il  est  bon  d'écouter  Tâme  charitable  qui 
vous  avertit,  ou  bien,  si  vous  partez  de  votre  propre  mouvement, 
de  consulter  des  personnes  autorisées,  qui  détiennent,  croit-on,  le 


—    150  — 

sirirt  (les  inaladics.  OïdinaiiiMiionl  ce  sont  des  inah'onos  veuves; 
<laiis  le  pays  de  Saint-Piivat,  la  SaiiUrie,  ce  sont  les  vieillards  in- 
dislinclenieiit;  ailleurs,  les  sorcières;  ailleurs,  des  praliciens  sans 
brevet,  les  mèfres,  ou  ceux  <jui  ont  l'œil  dans  le  villajfe.  Us  iu<>-enl, 
du  reste,  suivant  les  cas,  ainsi  ()ue  des  médecins,  conuneul  et 
(|uan(l  ron  doit  s'ij  piriidrcri. 

Pour  de'couvrir  le  saint  aiu|iiol  il  faut  vouer  les  enlanls,  les  ma- 
trones allument,  aux  (juaire  j)ieds  du  berceau,  (juatre  l)Ou|Ties  au 
nom  (le  quatre  saints  sup.posés  favorables  à  la  j>u('iison;  la  pre- 
mière consumée  décide  la  dévotion  à  hnjuelle  il  est  nécessaire 
d'avoir  recours. 

Une  autre  pratique  nous  a  été  lévélée  à  Solignac  :  D'oiinle  vai 
houjav  ffoù  vais-je  me  tourner? w  dit-on  aux  bonnes  femmes.  Elles 
font  brûler  une  tige  de  fusain  ou  de  noisetier  en  récitant  une  li- 
tanie de  noms  de  saints,  vocables  des  fontaines  du  pays;  et  lorsque 
le  feu  s'éteint  ou  (|ue  la  branche  est  consumée,  le  patron  dont  ie 
nom  est  piononcé  au  même  moment  est  celui  auquel  il  faut  se 
vouer  en  allant  en  pèlerinage  à  son  sanctuaire  et  à  sa  fontaine. 

Dans  le  Haut-Limousin,  il  est  encore  d'autres  procédés  :  les 
y)ersonnes  qui  veulent  faire  la  dévotion  connaissent  elles-mêmes 
à  quelles  sources  elles  doivent  aller,  en  biûlant  quelques  bouts  de 
baguettes  de  coudrier,  cueillis  la  veille  de  la  fêle  de  la  Saint-Jean; 
les  morceaux  de  cbarbon  qu'elles  obtiennent  sont  jetés  dans  un  vase 
plein  d'eau;  et  comme  chaque  parcelle  représente  une  fontaine,  la 
première  (jui  tombe  au  fond  du  verre  indiijue  le  lieu  où  Ton  doit 
se  rendre.  Des  morceaux  d'étoffe  d'un  vêtement  de  malade  peuvent 
remplacer  les  morceaux  de  charbon,  (les  pre'|)aratifs  se  résument 
dans  cette  expression  :  se  vwtlre  de  pat-t'^^K 

Les  lieux  de  dévotion  se  nonnneiit  âi'Hnaiijas.  nom  (ju'ils  portent 
concuriemment  avec  la  maladie  (|u'ils  soulagent,  ^aujfl  vient  par 
étvmologie  de  nom  ou  nocua,  cboses  nuisibles.  Le  double  sens  (|u'a 
pris  par  extension  ce  terme  généri(|ue  (!st  analnj^ue  à  celui  que  j)os- 
sède  l'expression  courante  :  Es  Umcat  dans  sentes  d'à  Favars,  d'en 
Bar,  de  Senl-Rnuhcrl.  Non  point  (jue  les  saints  du  ciel,  comme  le 
dit  M.  (îorse'-), entretiennent  les  souffrances  ilu  malade,  mais  parce 

-''   A  l'iiyaud,   La  siipemlilion  en  Limousin,  dans  Ifi  Ihtllclin  tic  lu  Socirh'  des 
Ainig  des  sciences  et  arts  de  Rochechouart ,  t.  VI,  1896,  p.  :/io. 
•*'  Au  lias  pays  de  Limosin  (Paris,  l.oroiix,  i8()()),  p.  3oà. 


—  157  — 

qu'ils  peuvent  ie  guérir.  Nous  avons  vu  cependant  que  les  saints 
«en  veulentn  aux  humains.  .  .  ;  pour  se  les  rendre  favoraljles  et 
désarmer  leur  colère,  il  faut  aller  spécialcnienl  à  Saint-Germain- 
ies-Belles  ou  à  Saint- Gail,  pr;'s  Brive.  Brol  las  naujas  ]:ortent 
soit  le  nom  du  saint  invoqué,  soit  le  nom  de  l'endroit  où  l'on  va 
en  pèlerinage.  L'on  dit  aussi  le  mal  de  saint  Jean,  le  mal  de  saint 
Eut) ope.  .  .  pour  désigner  la  maladie  que  guérit  la  fontaine  du 
même  vocable  ou  le  sanctuaire  qui  y  est  attaché.  En  plusieurs  cas, 
le  saint  auquel  on  est  recommandé,  voué,  celui  de  l'église  où  on 
va  prier,  ou  celui  de  la  trvotaw  est  différent  de  celui  de  la  source. 
C'est  par  suite  de  confusions,  de  substitutions,  d'anomalies,  de 
bizarreries  ou  de  mystères  du  culte  populaire  qu'il  est  malaisé 
d'éclaircir  et  d'expliquer. 

Pour  le  mal  chestiu,  les  pratiques  ordinaires,  ordonnées  paries 
matrones,  consistent,  quand  on  ne  porte  pas  soi-même  son  enfant 
pour  le  baigner,  à  faire  faire  le  pèlerinage  par  un  veuf  pour  les 
garçons,  par  une  veuve  pour  les  filles.  On  donne  ensuite  un  sou 
aux  pauvres  et  l'on  commande  une  messe  à  sa  paroisse  et  une 
autre  à  l'église  du  saint. 

Rome  étant  le  type  ancien  et  le  suprême  lieu  des  pèlerinages 
occidentaux,  tout  pèlerinage  s'appellera,  en  tant  qu'action  de  le 
faire,  un  roumavialge  (viatge  a  Rouma,  voyage  à  Rome),  et  le  pè- 
lerin ou  son  messager  portera  le  nom  général  de  roiimiu,  roumieu, 
ronmiau.  Les  chemins  par  où  ils  passent  sont  dits,  en  maintes  lo- 
calités, dans  chamis  roumiiis ,  et  ils  les  parcourent  à  pied. 

Il  y  a  des  pèlerins  attitrés,  c'est-à-dire  des  gens  qui,  moyennant 
finance,  vont  eu  pèlerinage  au  nom  de  telle  ou  telle  famille;  ils  en 
font  un  métier;  ceux-là  ont  bien  vite  dévidé  leurs  prières;  à  peine 
arrivés  à  un  endroit,  ils  ont  hâte  d'en  repartir  pour  aller  de  nauja 
en  nauja,  de  vota  en  vota.  Ils  ne  chôment  guère  pendant  la  belle 
saison ,  époque  où  tous  les  jours  il  y  a  des  dévotions  qui  se  suivent. 

En  Haut-Limousin,  les  roumius  vont  aux  fontaines  sacrées,  avec 
recueillement,  un  chapelet  à  la  main;  ils  font  trois,  six,  neuf  ou 
douze  fois  le  tour  de  la  source  suivant  un  parcours  déterminé  par 
l'usage.  Puis,  après  avoir  fait  fort  ostensiblement  le  signe  de  la 
cjoix,  ils  prennent  de  l'eau  dans  le  creux  de  la  main,  et  boivent 
à  trois  reprises.  Mais  comme,  les  jours  d'afflnence,  tout  le  monde 
ne  peut  s'approcher  à  la  fois  de  la  fontaine,  on  fait  queue  au- 
dessous,  tout  le  long  de  la  rigole  par  où  s'écoule  l'eau  miraculeuse. 


—   158  — 

oe  (|ui  M  (mii|)('cIk'  pas  les  (lorniers  pèlerins  de  boire  en  aval  l'eau 
i|ui  a  ser\i  aux  ablutions  de  ceux  qui  sont  placés  au-dessus !'l  Ce 
inan(jiie  dappreliensiou  est  bien  ge'ne'ral  dans  loute  la  |>rovince. 
IjCs  professionnels  qui  agissent  par  procuration,  eux,  doivent  se 
laver  la  partie  du  corps  correspondant  à  celle  (jni  fait  souffiir  \v 
inala(U\ 

En  la  plupart  des  cas,  c'est  pendant  la  nuit  ou  avant  le  lever  du 
soleil  qu'on  va  puiser  l'eau;  on  laisse  quelque  menue  monnaie  au- 
tour ou  dans  la  source.  Les  enfants  que  Ton  plonge  sont  souvent 
inunis  d'un  sou  ([u'ils  tiennent  à  la  main.  A  Notre-Dame  de  Fournol, 
|»rès  Saint-Merl-les-Oussines,  on  prétend  que  la  Sainte  Vierge 
vient,  elle-même,  recueillir  cet  argent.  Si  l'on  doit  simplement 
remplir  des  bouteilles  pour  emporter,  on  les  fait  bénir;  on  fait  dire 
devant  soi  l'ollice  du  saint,  on  commande  des  messes,  et  l'on  s'en 
revient  aussitôt  sans  s'arrêter  dans  les  auberges.  Gela  porterait  tort 
et  devancerait  le  jour  voulu,  le  jour  de  la  tr vote 71. 

Les  messes  qu'on  sollicite  et  qui  souvent  sont  célébrées  à  l'inten- 
tion des  morts,  sont  dites  damandadas.  La  mère  du  petit  malade  se 
l'ail  mendiante  pour  l'occasion  auprès  des  parents,  auprès  des  voi- 
sins, au|)rès  des  amis  — ■  parfois  il  faut  des  veufs  ou  des  veuves  — 
elle  (juèle  sou  par  sou  la  somme  (|ui  deviendra  l'iionoraire  de  la 
messe.  Quelquefois,  pour  plus  d'humilité,  elle  se  met  à  genoux  en 
recevant  l'obole  de  la  charité.  Et  l'on  apporte  religieusement  au 
prêtre  le  sou  même  qui  a  été  recueilli  en  aumônes. 

C'est  un  vœu,  un  voi,  qu'on  a  fait  et  il  dure  ainsi  neuf  jours,  et 
après  toutes  ces  cérémonies  accomplies,  celui  ([ui  était  toucat  dans 
sentes  ou  dans  mortz,  toucat  de  la  nauja  ou  del  mal  de.  .  .  ne  doit  plus 
être  malade.  Le  sort  en  est  jeté;  il  est,  dit-on,  «mort  ou  vifn. 

Les  usages  ne  sont  pas  complets  sans  la  fête  votive,  sortes  d'ac- 
tions de  grâces  pour  les  miraculés;  c'est  aussi  un  jour  recherché 
pour  les  rendez-vous  des  nombreux  roumicns  eu  traitement,  ou  en 
quête  de  guérison,  pour  ceux  (|ui  leur  sont  chers  ou  (jui  les 
[)ayent. 

Tout  en  prenant  de  l'eau  aux  fontaines,  on  place  encore  des  ex- 
voto,  des  linges  qui  ont  eiivclop[)é  les  membres  soullrants,  des  bas, 
des  bonnets,  des  jupes,  des  chemisettes  et  des  |)antalons;  on  jette 

'''   A.  Payuint ,  Ld  Hiipemlilion  en  lÀinoniàii ,  |).    liO. 


—   159  — 

des  effets  et  des  ollVandes  diverses  dans  Te'tang  de  Surjadis  ;  on  va 
même  jusqu'à  planter  de  petites  croix  de  bois  formées  de  deux 
morceaux  de  branches,  dépouiiie'es  de  leur  écorce,  attachées  avec 
des  fils  blancs. 

Près  de  Payzac,  au  milieu  de  la  forêt  de  Roufiat,  dans  la  clai- 
rière de  la  font  Saint-Cloud ,  on  voit  suspendus  aux  branches  des 
arbres,  et  en  grande  quantité',  des  vêtements  en  tous  genres;  \k  se 
dressent  des  croix  de  bois  atteignant  même  de  grandes  dimensions, 
et  il  y  a  des  loques  de  tout  âge,  des  lambeaux  de  toute  moisissure; 
même  des  chandelles  y  brûlent  sur  des  amas  de  cire  e'paudue.  Le 
touriste  e'tranger  aux  pratiques  du  pays  ne  pourrait,  à  cette  vue, 
s'empêcher  de  témoigner  son  étonnement;  mais  que  dirait-il  s'il 
apercevait  les  harnais  de  cbevaux,  les  jougs  et  les  colliers  de 
bestiaux  qui  entourent  lafount  Faiire  de  Sent-Aloi,  dans  la  forêt  de 
Benaves? 

La  fêle  votive,  dite  aussi  la//'ene  ou  la  vota,  se  distingue  j)ar  une 
série  de  cérémonies  religieuses  qui  suivent  les  pratiques  du  pèleri- 
nage. Ce  sont  la  grand'messe,  l'adoration  et  l'exposition  des  re- 
liques et  surtout  la  procession  que  l'on  fait  de  l'église  à  la  fon- 
taine, auprès  de  laquelle  est  du  reste  plantée  une  croix.  Les  places 
d'honneur  à  ces  cérémonies,  avec  le  litre  de  roi  et  de  reine  (di- 
gnités du  reinage).,  sont  disputées  aux  enchères  par  les  miraculés  ^^K 
Ceux-ci  revêtent  même  des  costumes  d'une  couleur  particulière; 
les  femmes  portent  ordinairement  une  robe  bleue  ou  violette  avec 
une  ceinture  en  cordon  de  passementerie  de  laine  blanche  :  c'est 
ce  que  l'on  appelle  jMMrto?-  lou  vol,  tfpojter  le  vœu  11.  Leurs  digni- 
taires ont  aussi  des  bouquets  ou  insignes  de  leurs  rangs  honori- 
fiques. Les  roumieus  se  sont  même,  çà  et  là,  formés  en  confréries 
et  ont  fait  de  la/rme  leur  rendez-vous  régional,  leurs  assises  an- 
nuelles. Ce  jour,  qui  est  le  plus  souvent  la  fête  paroissiale  ou  pa- 
tronale du  village,  entraine,  soit  la  tenue  de  foires  fort  courues, 
soit  des  réjouissances  publi([ues,  avec  des  divertissements  cham- 
pêtres, des  danses,  et  des  dîners  marqués  par  des  plats  spéciaux. 
Le  curieux  et  le  pittoresque  ne  le  cèdent  pas  aux  grands  jours  de 
pèlerinage  qui  font  l'attrait  de  Lourdes  ou  de  Montmartre.  Le  ca- 
ractère local  vaut  bien  le  cosmopolite. 

Pratiques,  cérémonies,  ex-voto,  votes,  sont  loin  de  présenter 

'''   Cf.  L.  de  Nussac,  Quelques  reinages  en  Liinosin,  Brive,  i8()i. 


—    UiO   — 

paildiil  un  (.'usoinblc  ruiiiplot;  mais  aussi  les  conditions  varient  à 
rinliui  cl  ahonilenl  en  singularités  et  on  ne  peut  s'en  rendre 
conipte  ([u'en  examinant  une  à  une  les  fontaines,  dont  nous  don- 
nons, en  appendice,  la  nomenclature. 

A  Saiule-Fiulunade,  on  met  un  son  dans  la  main  de  reniant 
<|u"ou  plonge  dans  l'eau.  Si  la  monnaie  tombe  à  ce  moment,  mau- 
vais signe.  S"il  la  garde,  c'est  l'espoir.  A  8ain(-Geniez-0-Merle, 
pendant  neuf  lois,  on  fait  passer  l'enTant  sur  le  bord  en  pierre  du 
bassin  d'eau  et  ensuite  on  dépose  un  cbapelet  de  noisettes  et  de 
noix.  Dans  la  ville  de  Saint-Yrieix,  les  rhumatisants  vont  pendant 
Il  ois  lundis  conséculits  et  à  la  lune  vieille  se  promener  pieds  nus, 
un  cierge  à  la  main,  à  la  fontaine  du  saint.  A  ceWc  da  Saint-Guinhe- 
lou-Fort.  on  doit  laire  deux  fois  de  suite  le  tour  de  la  croix;  à  celle 
de  Saint-Hoch,  à  Sainl-lbard,  si  l'on  a  les  jambes  lortes,  il  sullit, 
pour  les  redresser,  de  placer  les  genoux  dans  les  trous  ménagés  à 
la  chapelle  qui  est  à  côté  de  la  source;  à  celle  de  Saint-Remy  de 
Varetz  et  à  Ussac,  les  enfants  atteints  de  convulsions  se  couchent 
sur  un  tombeau;  à  Saint-Remy  de  Juillac,  onfrolteavec  un  caillou 
blanc  les  membres  malades. 

Jeunes  gens  (|ui  voulez  vous  marier,  allez  mettre  une  épingle 
au  rocher  de  Saint-Mesmin.  Ruvez  à  la  font  qui  est  auprès,  ou  à 
celle  de  Coubjours,  le  lo  janvier,  et  si  la  personne  que  le  sort  vous 
destine  en  fait  autant,  votre  union  est  assurée  :  ce  sont  les  véri- 
tables fontaines  des  amoureux! 

Malheur  à  vous  si  vous  vous  moquez  de  ces  croyances.  \\  sali  ce 
qu'il  lui  en  coûta,  le  passeur  de  nounoMs  (nourrices  et  nourrissons), 
qui  se  rendaient  à  Sent-.lanifar  de  Liourdes.  Des  clous,  des  fu- 
roncles, des  maux  les  [dus  (h'sagréables  l'accablèrent  et  ne  le  ([uit- 
tèrent  qu'après  des  frictions  faites  avec  l'eau  dont  il  avait  plaisanté. 

Le  manque  de  respect  pour  la  slaluc  (jui  est  dans  la  paroi  du  puits 
Seni-Estephc  de  \  icljo  cause  des  coups  de  grêle  terribles.  Egalement 
est  funeste  pour  les  animaux  de  les  faire  boire  à  certaines  fontaines 
sacrées.  Si  l'on  Irafujue  de  l'eau,  sauf  les  a\ants  droit,  propriétaires 
ou  marguilliers,  malheur!  Les  maladies  que  gu('rit  la  source  retom- 
bent sur  celui  qui  vend  et  celui  qui  achète.  La  simonie,  ainsi  ex- 
piée, donne  une  sorte  de  consécration  aux  rites  et  à  la  liturgie 
populaires  du  culte  des  fontaines,  (pie  nous  a\ous  indicpK's  sans 
avoir  prétendu,  et  pour  cause,' trou\er  leur  sigiiilication  et  sondei' 
Icuis  mvstères. 


—   161 


IV 


Dix-neuf  siècles  de  christianisme  n'ont  pas  passe'  sans  profon- 
dément imprégner  le  culte  des  fontaines  d'ide'es  purement  spiritua- 
listes;  ils  leur  ont  donné  même  un  caractère  nettement  symbolique. 
De  là,  les  substitutions,  complètement  épurées,  des  saints  aux  déités 
antérieurement  titulaires  des  sources.  Nul  ne  serait  plus  étonné 
que  le  paysan  auquel  on  apprendrait  qu'elles  ont  une  origine 
païenne. 

Pourtant,  au  point  de  vue  des  idées,  une  a  persisté,  au  moins  en 
partie;  c'est  celle  d'après  laquelle  il  peut  y  avoir  des  divinités  — 
mettez  aujourd'hui  des  saints  —  qu'il  faut  craindre  sans  que  vous 
les  ayez  bravées,  qui  vous  rten  veulent-'?  et  vous  procurent  du  mal, 
que  vous  devez  apaiser  par  un  rite  déterminé,  qu'il  faut  enlin  neu- 
traliser. Cette  idée  transpire  çà  et  là,  notamment  dans  les  expres- 
sions toucat  del  sente,  lou  mal  de  sent.  .  .  Nous  avons  vu  quelle  tour- 
nure et  quelle  explication  étaient  données  à  ce  qui  pouvait  faire 
admettre  une  dualité  hétérodoxe  et  revenir  au  panthéisme  qui  la 
possédait.  Peu  de  chose,  du  reste,  est  à  déplacer  sur  ce  terrain,  dans 
la  doctrine  catholique,  pour  rester  sur  la  limite  de  la  vérité  dog- 
matique ou  en  sortir,  quand  on  parle  des  bons  et  des  mauvais 
anges,  de  la  Providence,  de  la  colère  divine  et  même  du  sens  des 
prières. .  . 

Si  lés  génies,  les  nymphes,  les  fées,  chassés  par  l'évangélisation, 
ont  totalement  disparu  derrière  les  personnages  canonisés,  l'élé- 
ment liquide  n'en  a  pas  moins  gardé  son  évidente  entité  au  point 
de  vue  mythique.  Nous  le  constatons  dans  le  culte  qui  s'étend  non 
seulement  aux  sources,  mais  encore  à  toute  eau  courante,  rivières 
ou  ruisseaux  également  vénérés.  Au  lieu  du  sncellum  anti(]ue,  con- 
tenant la  divinité  protectrice  du  passage  à  bateau,  à  gué  ou  à  pont, 
le  catholicisme  a  élevé  des  chapelles.  Nous  citerons '^^  sur  la  Vézère, 
celles  de  Notre-Dame-du-Pout,  à  Treignac;  sur  la  Corrèze,  Notre- 
Dame-du-Pont,  à  Corrèze;  Notre-Dame-de-Chastres,  à  Bar,  pèleri- 
nages fort  courus;  sur  la  Doidogne,  celles  de  Sainte-Madeleine  de 
Nouzenac  et  de  Glenic,  de  Notre-Dame  au  Port-Haut  et  au  Port-Bas  de 
Beaulieu,  etc.  Saint  Pierre,  le  pêcheui',  semble  avoir  été  le  patron 

'"   Remarque  de  M.  J.-B.  Cliaiiipsal,  Annuaire  d»  la  Corrèze,  Tulle.  Crauflon, 
1888 ,  Variétés  hi^^loriques,  le  Culte  des  Fontaines  en  Bas  Limousiji. 

Archéologie.  1  1 


—  l(i-J  — 

prôt'én'  des  houi'j.ules  assises  pivs  tle  ce  deniier  et  iinpo. Lant  cours 
dV'au  :  Boit,   Vrgeutal,  Beaiilieii,  Caireiinac,  G  luges,  Toirac,  etc. 

C'est  bien  aussi  uu  lëuioignage ,  {|iiaiid  ou  considère  uue  person- 
nalit'  réelle  daus  Télëuient  li(juide,  que  l'usage  de  l'aire  dès  l'aube, 
le  i"  janvier,  des  étreuues  aux  puits  pour  ne  pas  voir  baisser  leur 
niveau  dans  l'anne'e.  Un  vieil  bomiue  de  notre  connaissance,  ie  vieux 
Cadet,  d\[.  Loriot ,  à  Payzac,  se  de'solait,  l'au  passé,  d'avoir  oublie' 
de  jelerdaus  la  boucbe  béante  de  la  margelle  sa  couLuiiiière  ollVaude, 
un  verre  de  vin  et  uu  morceau  de  pain.  Kt  le  puits  de  la  Horie  me- 
naçait de  tarir! 

A  Aleyssac,  les  curés  avaient  l'habitude  de  lancer  une  poignée 
de  sel  dans  le  puits  Saint-Georges,  le  jour  de  la  tète  du  saint.  Cet 
usage  a  duré  jusqu'en  iS^to,  époque  à  laquelle  le  doyen  de  la  pa- 
roisse a  lefusé  de  Tacconiplir.  Dirons-nous  tous  les  rites  de  la 
recherche  des  sources  et  la  considération  superstitieuse  qui  entoure 
le  chercheur  spécialiste  et  lui  confère  le  prestige  d'un  véritable 
sacerdoce  reconnu? 

llieu  ne  montre  tant  l'ancien  caractère  païen  du  culte  des  eaux 
et  des  l'ontaines  que  ia  double  politique  qu'a  suivie  l'Eglise  à  son 
égard.  En  même  temps  (pi'elle  mettait  le  plus  giand  soin  à  se  l'ap- 
proprier, SOS  ministres  livraient  de  véritables  combals  contre  les 
abus  en  général  et  portaient  des  défenses  contre  les  pratiques  telles 
que  celles  que  nous  avons  révélées  en  Limousin. 

Pour  ces  défenses,  nous  citei'ons  aussi  i)ien  saint  Augustin  en 
Afrique  que  le  Limousin  saint  Eloi  en  France  :  l'un  prétend  que 
faire  des  vœux  aux  fontaines  et  aux  arbres,  c'est  |)ei'dre  la  grâce 
du  baptême ^^J;  l'autre  revient  deux  fois,  daus  un  sermon  célèbre, 
contre  ces  vœux  anathématisés  (-).  Conciles'^'  et  capilulaires  s'accor- 
dent également  pour  proscrire  les  sacrifices  aux  fontaines '*'. 

^')  Sermon  De  letnporr,  ai  5  :  «Si  vous  voyez  (Micore  quei(iii'un  faire  des  vœux 
soil  aux  fontaines,  soit  uu\  arljics,  etc.  .  .,  reprenez-le  très  foiioment  de  ce  péclié 
si  grand,  el  dilos-Ini  (jue  quiconque  commet  ce  crime  perd  la  j;ràce  du  baptême.» 
Le  sermon  ai'i,  ii'  deuxième  De  Aiiipirils,  détendait  déjà  ces  vœux. 

'"•'^  Vita  saiicli  Eligii,  cliap.  XV",  liv.  a  :  «iNullus  chrislianns  ad  fana,  vel  ad  pc- 
Iras,  vel  ad  fontes,  vcl  ad  arbores,  vel  ad  relias,  vel  ad  Uidiia  luminaria  facial,  ant 
vota  reddere  pncsumat.?)  Et  plus  loin,  ainsi  que  le  traduit  Barlliélemy  (même  vie, 
p.  '107)  :  «Ne  faites  pas  de  cérémonies  diaboliques  aux  fontaines,  aux  arbres,  etc., 
mais  que  celui  qui  est  malade  se  confie  en  la  seule  miséricorde  de  Dieu.» 

'•''  C.oncilium  .Autissiod.,  can.  III  :  «Non  licel  ad  fontes  vota  exolvore.» 

'"''   Kailoiiiaiii   iirincipis  cajtiliddre   seciindinn.  .  .    dans   Hakue,    (lapilul.  iPffuiii 


—  163  -^ 

Les  pratiques  aux  puils,  l'élreiiue  ou  la  poigne'e  de  sel,  comme 
celles  qui  sont  faites  à  l'e'tang  de  Surjadis,  rappollenl  les  hon- 
neurs religieux  rapportés  par  Grégoire  de  Tours  et  rendus  autrefois 
en  Ge'vaudan  à  un  lac  situé  sur  le  mont  Hélanus.  Une  multitude 
s'assemblait  tous  les  ans  auprès  du  lac  et  lui  faisait  des  offrandes 
en  jetant  dans  ses  eaux  du  pain,  de  la  cire,  des  étoffes  t'I 

Les  chandelles  et  les  lumières  que  Ton  met  auprès  de  la  Font 
Saint-Cloud,  à  Payzac,  comme  à  celles  de  Saint-Antoine  de  Brive, 
de  Saint-Cial  et  du  Roc  de  la  Sainte  sont  des  vestiges  des  dévotions 
abolies.  Et  contre  cet  usage  fulminent  encore  les  mêmes  saint  Eloi  et 
saint  Augustin  (■-',  une  loi  des  Boïens  '^^  et  un  capilulaire  de  Charle- 
magne^^'. 

Les  Iraditions  n'ont  pas  moins  survécu  aux  décrets,  aux  sermons 
el  aux  arrêtés,  parce  que,  moyennant  quelques  concessions,  elles 
étaient  plus  fortes  qu'eux.  Etant  autant  corps  qu'esprit,  riiumanité 
n'a  pas  mille  moyens  d'exprimer,  de  manifester  ses  sentiments  re- 
ligieux; des  éléments  limités  qui  sont  à  sa  portée,  elle  se  sert 
pour  ses  divers  besoins  matériels,  en  leur  donnant  en  retour  une 
sorte  de  spiritualisation.  Nous  ne  devons  pas  tant  crier  au  paga- 
nisme et  à  la  superstition  :  ce  rationalisme  porterait  à  faux.  Ce 
qui  était  en  effet  d'essence  panthéiste  et  naturaliste  devait  passer  au 
catholicisme  en  se  modifiant  légèrement  :  cela  suffisait  pour  donner 
au  culte  une  tout  autre  signification.  L'élément  n'est  plus  adoré 
pour  lui-même,  mais  révéré  comme  symbole;  le  point  de  vue  est 
seulement  déplacé,  l'objet  reste  le  même. 


NOMENCLATURE  DES  FONTAINES. 


Dans  rénumération  des  fontaines  qui  ont  été  autrefois  ou  sont 

Franconim,  I,  i5o  et  i5i  :  n-Decrevimus  quoque  ut  pater  meus  prœcipiebat,  ut 
qui  paganas  observatioiies  iti  atiqua  re  fecerit,  mulcîetur  et  damnetur  quindecim 
solidis.  .  .V  XI  :  De  foittibiis  sacrijiciorum. 

'''  Cité  par  Dupuis,  Origine  de  tous  les  cultes  (Paris,  177^),  p.  9.3. 

'^'  Cf.  tes  précédentes  citations  rapportées  du  reste  par  Barthélamy ,  Vie  de  saint 
Eloi,  par  saint  Ouen,  traduction  (Paris,  18^7),  p.  holi-aob, 

'*'  ctArboril)us,  pétris,  vel  fonlibiis  ubi  aliqui  stuiti  juminaria,  vel  alias  obser- 
vationes  iaciuut.?:  (Cb.  lîartliélcim,  up.  cit., p.  iiok.) 

'^'   Cité  par  Dupuis,  p.  ai. 


—    lO/i  — 

encore  de  nos  joins  soil  nn  objet  de  dévotion,  soit  un  lieu  de  pèle- 
rinage, nous  établirons  deux  catégories. 

La  première  coniprendra  les  fontaines  qui  sont  sous  le  vocable 
d'un  saint; 

La  seconde,  celles  qui  n'ont  point  de  vocables. 

Dans  notre  énumération,  nous  suivrons  Tordre  chronologique 
donné  par  Tépoque  à  laquelle  a  vécu  le  saint  qui  est  l'objet  du 
culte  de  la  fontaine.    ' 

I 

FONTAINES  SOUS  LE  VOCABLE  DE  SAINTS  ORIGINAIRES  DU  PAYS. 

1.  La  font  Siiiut-Inets  (de  sancto  Aredio),  i366,  à  Luborsac''^;  —  2.  à 
Sainl-Yriex-la-Percho  (Haute-Vienne),  sur  les  bords  du  ruisseau  le  Cou- 
chous,  a  jailli  sous  le  marteau  du  saint.  Poui'  guérir  les  rhumatismes,  le 
malade  \a,  pieds  nus,  un  cierge  à  la  main,  do  chez  lui  à  la  source,  lave 
ses  mendjres  souffrants,  boit  de  l'eau  et  dépose  di\ers  objets  votifs  dans 
une  niche  au-dessus  de  la  fontaine.  Ces  pratiques  ont  lieu  trois  lundis  con- 
sécutifs au  commencement  de  la  vieille  lune '^^. 

3.  La  fount  de  Seiit-Feriol '■^\  li  la  Ghartroule,  près  Allassac,  creux  de 
rocher  derrièie  une  chapelle  du  même  nom,  fait  sortir  la  laclie;  reiuage 
très  pittoresque,  le  aS  septembre,  jour  de  la  vote  du  \illage''''. 

fi.  La  font  Saint- Loup,  (FLygurande,  est  \énérée  le  t"  septembre  par 
une  ju'ocession  paroissiale,  première  cérémonie  d'une  reti-aite  '•'^K 

5.  La  J'ount  Sent-Alei^^\  à  Chaptelac  (Haute-Vienne),  près  du  petilchâ- 
teau  de  Sonsi'ue,  ornée  d'une  statue  moderne  du  saint  (iHyi),  gucîrit  les 
maux  de  tête  et  les  lièvres.  Pèleiinage  fréquenté  toute  Tannée,  isolé- 
ment; on  y  conduisait,  auti-efois,  même  les  chevaux  et  on  laissait  en  sou- 

")  Ex  msx  meis ,  dossier  I$ré.  Les  iocalilcs  qui  ne  poitonl  pas  avec  elles  tic 
nom  de  doparlonicnl,  apparlieniiont  à  la  Corrèze. 

'^'  I^ciisei[jiiomoiiU  ioiiriiis  par  M.  (]li.  Thévenin,  à  Sainl-Yrieix.  Saint  Roiice  est 
un  a!)bé  d'Alane  au  vi"  sièric,  fêté  le  aS  aoùl. 

'^^  Saint  l'^créol,  évoque  de  Limoges,  vi'  siècle. 

^*'   Cf.  Quelques  reinages  eu  lAmousin ,  op.  cit. 

'*^   Saint  Loup,  évoque  de  IJmoges,  vu"  siècle,  lèlé  le  9fî  mai. 

'"^  EUiriim  eu  latin,  Alei ,  Alics ,  Alieix,  Aloi ,  Loi,  on  limousin,  Eloi  en  français 
esl  le  nom  du  saint  ministre  du  roi  Dagolieit,  né  à  C!ia[)lelac  près  l>imoj>cs  vers 
Tan  .')88.  Oilèvre  célèbre,  il  est  aussi  considéré  connue  ayant  été  Ibrgeron  el  ma- 
rechfll  terrant:  de  là,  son  palrona/fo  de  la  race  dievaline.  CI.  notre  élude  :  Snhil 
Eloi,  m  légpiule  el  son  culte,  dans  le  Bulletin  de  la  Société  nrchéolofrique  de  la  Cor- 
rèze, jSg.'j,  ^r  livr.  Il  y  a  deux  félcs  principales,  le  i*'décembre  et  le  a.5  juin. 


—  165  — 

venir  des  fers  volifs  doués  à  la  poiU^  de  l'église.  Un  d'entre  eux  porte  la 
date  de  i633. 

6.  La  fount  Sent-Alies ,  à  Solignac  (Haute-Vienne),  giiéi-it  diverses  mala- 
dies, et  en  particulier  les  convulsions  des  enfants.  Chaque  jour  et  de  toute 
la  région,  lesroiiiiuus  y  vont  chercher  de  l'eau  qu'ils  font  bénir  par  le  curé; 
ils  lui  font  aussi  lire  l'évangile  propre  du  saint  et  allument  des  cierges  h 
l'église  devant  de  grossières  statues  qui  n'ont  aucun  rapport  avec  celles  de 
l'évêque  de  Noyon. 

7.  LafouiU  Faure  de  Sent-Aloi  dite  aussi  la  Fount  del  boun  Faure,  mare 
dans  la  forêt  de  Benayes,  est  le  sujet  d'une  ballade  chantée  dans  le  pays. 
Son  eau  est  efficace  dans  les  maladies  des  hommes  et  des  animaux  —  nous 
en  avons  décrit  les  ex-voto  — ;  des  esquilles  de  bois  détachées  de  la  croix 
qui  s'élève  auprès,  et  infusées  en  tisane  sont  employées  contre  les  fièvres. 
Grand  pèlerinage  de  roumius  qui  y  vont,  le  ai  juin,  de  bonne  heure, 
boire ,  se  laver  et  remplir  des  bouteilles. 

Ces  trois  fontaines  de  Saint-Eloi  auraient  jailli  sous  le  marteau  de  saint 
Kloi  :  la  première,  quand,  tout  enfant,  il  le  lança  du  puy  Mirât,  la  colline 
qui  domine  Sousrue;  la  deuxième,  quand  il  le  jeta  après  avoir  achevé 
l'église  de  Solignac;  la  troisième,  quand,  voyageant  dans  le  pays.il  voulut 
marquer  sa  demeure  ou  sa  halte  à  la  font  Faure ,  où  il  aurait  dîné. 

7,  8  et  9.  Les /ô«ts  iSrtîHi-Prtr</o«,r''',  d'Affieux,  connues  déjà  en  1 565 '^\ 
de  Bugeat,  guérissent  les  maux  d'yeux  (le  saint  était  aveugle);  la  Font  de 
la  mule  de  saint  Pardoux ,  à  Arnac-Pompadour,  montre ,  dans  un  rocher  où 
elle  se  trouve,  l'empreinte  d'un  pied  de  la  nuile  qui  porta  les  reliques  du 
saint  à  l'église  voisine. 

10.  La  fan  Sen  Marloudon , —  la  font  Saint-Aimar-lou-dom'^', —  qui 
est  signalée  en  looo  et  iSi^'',  donne  naissance,  par  suite  du  marteau 
jeté  là  par  son  titulaii'e  après  avoii*  construit  la  cathédrale  de  Tulle,  —  au 
ruisseau  de  Sent-Mar-lou-dom  qui  descend  du  puy  des  Echelles. 

11.  La  fount  Sent-Libral,  près  Brive,  ainsi  désignée   en  i^58'^\  au 

"'  Saint  Pardoux  (Perdons  en  liinousiu),  abbé  de  Guéret,  vu"  siècle. 

'^^  J.-B.  Cliampeval ,  Le  Bas  Limousin  seigneurial  et  religieux,  t.  1,  Arrondis- 
sement do  Tulle  (TuHe,  Mazeyrie,  1896);  ouvrage  auquel  sont  empruntées  les 
dates,  à  moins  d'indications  contraires. 

'^'  Aimar  Ion  doni,  Adliémar  le  seigneur,  vicomte  des  Echelles,  bienfaiteur  de 
l'abbaye  de  Tulle  (860-912),  canonisé  populairement  pendant  le  moyen  âge  sous 
le  nom  de  saint  Mcrloudam,  jeu  de  mots  signifiant  d'autre  part  petit  merle. 

'■'''  Terrier  de  la  prévôté  de  la  cathédrale  de  Tulle  et  charlrier  de  M.  le  comte 
de  iSainte-Fortunade  au  château  de  Sainle-Fortuuade,  cité  par  M.  J.-B.  Cham- 
peval ,  Cartulaire  de  Tulle,  dans  le  Bulletin  archéologique  de  la  Corrèze. 

^^^   Recoimaissance  des  biens  dépendant  de  l'abbaye  d'Obasine ,  e.r  meis  mss. 


—    IGG   — 

loniloirc  de  Salvauzon,  \illa};(>  iialal  ou  (loinaine  allnbuôàsaiiil  Libéral''', 
«'"lait  ('iu'(tr(>  rononunée  on  1 808  par  les  dévolions  des  fidèles  envers  elle 
et  par  la  \ortu  parliculièro  de  ses  eaux  :  ce  n"(>sl  jdus  (jifun  puils  el  une 
serva. 

i'2.  La  fonlaine  Saintc-Esperie ,  à  Saint-(jere  (Lot),  esl  niiracideuse 
conlre  les  lièvres,  depuis  (pic  la  sainte,  déeapilée  non  loin  (l<>  là,  la  (il  jaillir 
pour  y  huer  sa  léle  (Misan{[lan(('e.  Celh;  soiu'ce  esl  silu<'e  dans  un  caxeau, 
au  milieu  de  li'fjlise  paroissiale  de  Sainle-Espei-ie;  le  19,  oclohre,  jour  de 
la  fêle,  on  oum-o  ce  caveau  à  la  dé\otion  des  fidèles  |)oui'  une  huitaine  *''. 

13.  Lajount  Scnt-l:stei)ke''^\  près  Bassignac-le-Haul ,  Iransl'ormëe  eu  un 
puils,  possède,  dans  la  paroi  de  maçonnerie,  une  petite  niche,  avec  une 
statuette  du  saint,  (pi'on  ;i  garde,  sous  peine  de  giêle,  de  mouiller  quand 
on  puise  de  l'eau. 

II 

FONTAINES  SOUS  LE  VOCABLK  DE  SAINTS  QUI  SE  IIATTACIIENT  AU  PAYS 
PAR  QUELQUES  TRAITS  DIC  LEUR  VIE. 

1/i.  La  font  Saint  Martial  iVEspartiguac  ^'\  iccueillie  luainlenanl  dans 
un  bassin  en  granit,  jaillit  sous  le  bâton  du  saint,  ayant  soil',  et  au([uel 
une  femme,  rencontrée  là,  avait  refusé  de  l'eau.  Celte  source  guérit  do  la 
gale,  et  elle  esl  réputée  comme  telle  au  moins  depuis  i6()0. 

15.  La  font  Saint-Martial  do  la  Gra(foulihre^''\  commune  de  Mémoire, 
mai-e  au  carrefour  fie  chemins,  élancha  la  soif  du  sain'  fatigué  de  la  (lèvre 
(piarte.  Son  eau  est  employée  contre  les  niau\  d'yeux. 

If).  La  foui  Saint-Martial  de  Chasteaux ,  au  village  du  Soullier,  jet  im- 
jiortant  d'eau  chaude  l'hiver,  d'eau  glacée  l'été,  sort  du  rocher  calcaire 
portant  le  bourg  et  tombe  dans  la  l'ivière  la  Couze.  Elle  aurait  jailli  sous 
(in  ((Mil)  de  iiâton  donné  par  le  saint,  pour  convertir  et  baptiser  les  habi- 
tants de  l'endroit,  (^'esl  un  remède  employé  par  les  fiévreux,  et  on  a  \u 
son  pouvoir  sur  le  temps;  il  y  a  deux  ans,   nous  ne  savons  pourcpioi ,  le 

^"  Leniovlv,  Sniut-Lilwnd,  |)lH(|(ielle  de  8  pajjcs  (Jîiive,  imp.  Vcrlliac,  1H90). 

'''  ReuseijjiK'iiienls  Iduniis  [)iii'  AI.  Noi-I  Lapiaze,  ilc  Sainl-Coré.  —  Sainte 
Espnrie  ost  pioiialili-moii!  iiiio  sainte  dn  roiiinionconionl  du  moyen  àjjc  (x°  si('cl(î). 

'•"  Saint  l">li('iino  [ncnl  E»(vphi'  en  limousin),  né  à  \  ioljo  vers  i()M5,  londaloiir 
daljhayos,  enlro  autres  celle  d'Ohasinc 

'''   Sailli  Martial,  premier év(''q ne  île  l^imojjcs,  m'  sioclo. 

'^'  Cf.  pour  les  légendes  d'F"]spaiii{j!iac  et  de  la  (iraffoiilière  :  Bonoventure  de 
Saint-Amahic,  Histoire  de  saint  Martial,  t.  111,  p.  59;  aiihé  Poulbrière,  Vie  dex 
saint»  du  dioche  de  Tulle,  p.  lai;  Combat,  Histoire  d'Uzcrclie;  Marvand,  Uisloire 
du  llaH  Limousin,  l.  I. 


—   ]{]!  — 

hiisle  (lu  saint  ([ii''  la  parnisso  y  porlail  a  élé  dirigé  vers  le  Biagmir,  gouffre 
situé  à  800  mètres  en  ainonl ,  (Toù  renaît  la  Couze  après  un  long  parcours 
souterrain  *''. 

17.  La  fotint  Sent-Ctal  ^'\  au  hord  du  chemin  de  Laumeuilh  Saiul-Pan- 
taléon  de  Lardie,  le  long  de  la  Vezèi'e,  est  un  endroit  de  passage  redouté 
la  nuit  :  A  Noël,  dit-on,  des  i-eveuants  s'y  rendent  en  procession  avec  des 
cierges  allumés.  Au  loin,  comme  à  Lubersac,  l'usage  de  son  eau,  remède 
conti'e  les  fièvres  et  autres  maladies,  sert  aussi  pour  apaiser  les  saints  qui 
ffvous  eu  veulent 51.  Après  le  coucher  du  soleil,  on  porte  des  cierges  auprès 
de  la  source,  ce  qui  accrédite  sans  doute  la  croyance  aux  revenants,  et  la 
crainte  des  habitants  des  villages  voisins  peu  au  coiu-ant  de  ces  pratiques 
suivies  seulement  par  des  étrangers, 

18.  Lafount  Sent-Marsal,  de  Favars ,  naquit  sous  le  pied  du  cheval  monté 
pai-  le  saint.  Un  cheval  y  but  depuis  et  toml>a  foudroyé;  on  cloua  son  fei-  à 
la  porte  de  l'église''^*.  Cette  fontaine  est  encore  attribuée  à  saint  Marcel,  c|ui 
se  dit  aussi  il/rtrsft/ en  limousin,  et  à  saint  Eutrope,  car  elle  soulage  les 
iniirmités  del  vot  de  Sent-Estropi.  Vote  et  pèlerinage  le  premier  dimanche 
de  mai;  autrefois  confrérie  et  reinages  du  Grand  Saint  Eutrope  ***. 

19.  Fonl  Sent-Marlial,  à  Corrèze''^  169/1;  bienfaisante  à  jeun  au  mois 
de  mai. 

20.  Fount  Saint  Jaiiifar'"',  à  Liom-des,  née  sous  le  pied  de  la  mule  du 
saint,  réputée  pour  guérir  les  enfants  en  retard  de  mai'cher  ''^. 

20  à  38.  Fonlainte  Sainl-Marim ,  [de  Tours]  :  x'a  Feytat;  2°  au  Vigean 
(Haute- Vienne);  3°  àSaiut-Astier;  4°  Vitrac  (Dordogne);  5°  Reygades  près 
Argueyroles,  i636;  6°  Seilhac  avec  reinages,  xvui'  siècle;  7°  Tulle,  xvii' 
siècle  et  actuellement  ;  8°  Mercœur;  9°  Soudaine-la-Vinadière  ;  to°  P^spar- 

")  Lemovix  (L.  N.),  Essai  élémentaire  de  spéologie  du  Bas  Limousin.  Brivo,  Ver- 
Ihac,  1893. 

*^^  Aphérèse  connue  de  Martial. 

'''  De  l'ancienne,  détruite  et  reconstruite  en  1879. 

■'''  Cf.  Melon  de  Pradou,  Monographie  de  Favars  (Tulle,  1882),  qui  opine  pour 
saint  Martial;  Béionie-Vialie,  Dictionnaire  du  patois  du  Bas  Limousin  {'l'uWe ,  iS^'i); 
J.-B.  Poulbrière,  Z)ic<.  des  Paroisses,  et  J.-B.  Ghampeval,  le  Bas  Limousin  agric. 
et  religieux,  qui  veulent  que  ce  soit  saint  Marcel.  Voir  aussi  G.  Ctcment-Siinon , 
notes  et  supplément  du  Poudlé  de  Nadaud,  dans  le  Bulletin  archéologique  de  la 
Corrèze,  189^,  art.  Favai-s. 

'^'   Dit  d'abord  Sanctus  Martialis  prope  {ou  secus)  jluvium  Curresiae.  ^ 

'*)  Sanctus  Genaljus,  premier  évèque  de  Cahors,  ni"'  siècle,  fêté  le  17  juin 
au  bréviaire  romain;  se  dit  aussi  Sent  GeniJ'ors  en  langue  populaire. 

"*  D'après  Bertrand  de  Latour  {Institutio  Tutelensis),  ce  serait  le  fondateur  de 
l'abbaye  de  Tulle,  ni"  siècle,  fêlé  le  1  1  novembre. 


—  168  — 

li}}t);ic;  1  r  Nouais:  i-i°  Sainl- \ii;;iistiii  ;  \T  Viiriao;  \ 't"  Marcillac-la-Croi- 
sHle;  i5°  Viam;  16°  Aix  avec  un  élan}';  du  même  vocahle,  dans  lequel  on 
ploug-eait  la  statue  de  saint  Martin  pour  ohteuii- la  pluie ''' ;  17°  à  Bran- 
ceilles,  à  laquelle  on  allait  en  |)rocession  dans  le  même  but'-';  18°  à  Miers 
(Lot),  née  sous  le  sabot  de  la  mule  du  saint. 

39.  Lu  font  Saint-Martin,  à  Limo{;es,  jaillit  auprès  du  loridieau  des 
parents  de  saiul  h^loi  pris  pour  ceux  de  saint  Martin,  en  r(',<rlise  de  l'abbaye 
Saint-Martin-les--Murs.  On  s'y  livre  encore  à  de  vëritables  ablutions  ^^K 

/lO.  La  foui  Sainl-Martin ,  à  Brive,  dite  Font  de  Martin,  ou  des  Amou- 
rnt.r,  peut  être  attribuée  au  saint  local,  disciple  de  celui  de  Tours '"^ 

Al.  La  font  Saint-Sour,  à  Terrasson'*'  (Dordogne),  créée  par  les  mains 
du  saint  à  son  eruiitatje,  (>tait  puissante,  on  l'a  vu,  pour  refaire  la  pinie  et 
le  beau  tem|is^.  Tombée  actuellement  en  désuétude. 

M.  La  font  Sent-Cahnine ,  h  La^ouène,  mentionnée  au  xvi'  siècle,  avait 
le  don,  dès  le  xvu' siècle,  au  moins,  (rattirer  la  pluie,  loi'squ'on  y  allait 
trenq)er  la  cbâsse  des  reliques  du  saint  qui  avait  été  ermite  auprès  d'elle '''^ 

A3.  Lafounl  Sent-Pretz^''^  ou  Saint-Pré,  pi*ès  Condat. 

A  A.  La  font  du  bon  Saint-Viance'^*\  près  dubom"g  du  même  nom,  guérit 
les  lièvres  et  attire  la  pluie.  Ex-voto  :  monnaies,  cbemisettes , bas  de  laine, 
bonnets ,  déjjosr^s  la  nuit.  Vote  le  û  janvier. 

'1.1.  La  font  Saint-Theau^^\  à  Nedde  (Haute-Vienne),  dont  les  vertus 
sur  Ion  clicslis  ei  les  llé\reu\  t'ont  l'objet  d'un  récit  en  1666  *'"',  serait  de- 
venue miraculcMise  depuis  que  le  saint,  ermite  en  ce  lieu,  y  aurait  bu. 

"  Docteur  Longy,  Monographie  du  canton  d'Eygurande,  dans  le  Bulletin  des 
sciences,  lotires  et  arts  de  la  Corrèze,  1899,  h"  liv.,  p.  588. 

■^^   Al)bé  Poiilhrière.  Dict.  des  Paroisses. 

^^'  Lecoy  de  la  .Marche,  Saint  Martin  de  Tours,  p.  5i3.  Si  cet  auteur  prenait, 
comme  il  li^  l'ait  aiiloui's,  les  vocables  des  fontaines  comme  ti'aces  de  passage  du 
saint,  il  n'Iit'sitfiait  pas  à  ranger  le  Limousin  parmi  les  pays  que  cet  évangélisateur 
n  visités. 

'''  Lemovix,  Saint  Martin  de  Brive.  Brive,  Verlliac,  1890. 

'*)  Saint  du  vi"  siècle. 

'"'  Le  P.  Thomas  d'Aqiiin,  Histoire  de  saint  Culmine,  p.  3o3-3o5  (Tulle, 
Dalvy,  imp.  16^6).  A  ce  saint  du  vu'  siècle  est  attribuée  aussi  la  fondation  de 
l'abbaye  de  Tulle. 

''  Sans  doute,  saint  Projet,  Projctns  on  Praejectus,  évéque  de  Clermont  au 
vu'  siècle,  dit  aussi  sent  Priesl,  sent  Priech ,  saint  Prix. 

*'  Sanclus  Vincentianus,  enterré  à  Saint-Vianre,  où  il  avait  été  serviteur  du  duc 
Baronlus,  vu*  siècle. 

^'   Disciple  de  saint  Kloi,  abbé  de  Solignar,  vu'  siècle. 

''*'  Dom  Dumas,  Chroniqup  de  Sidignac ,  dans  le  Bulletin  archéologique  du  Li- 
mousin, t.  \LV,  p.  179-182. 


—  160  — 

^16  el  M.  Las  fou  ut  s  Sent-Gtral'^  ,  à  la  Ghapelle-Saiiit-Géraud ,  à  Mer- 
cœur,  xvi*  siècle. 

hS.  La  fontaine  Saint- Antoine  de  Padoue ,  aux  grottes  du  même  nom 
près  Brive,  fut  créée  par  les  mains  du  saint,  habitant  eu  ce  lieu  en  1296: 
c'est  le  plus  grand  pèlerinage  de  la  région,  surtout  le  i3  juin,  fête  de  saint 
Antoine,  et  du  i5  août  au  8  septembre''^.  Auprès  d'elle,  autrefois,  on 
disposait ,  comme  ex-voto ,  des  réductions  en  cire  des  membres  guéris  '-'^K 


m 

FONTAINES  sous   LE  VOCABLE  DE  SAINTS  FRANÇAIS. 

\^.  Lafoiint  Senl-Santi ,  de  Malemorl,  très  renonunée  pour  toutes  les 
affections  de  la  tête,  saignement  de  nez,  teigne,  rache;  ornée  d'un  buste 
du  saint  dans  un  édicule.  Graild  concours  de  peuple  le  1"  dimanche  de 
mai.  Le  culte  du  saint  se  confond  avec  celui  de  saint  Cessaleur,  également 
patron  de  la  paroisse'*'. 

50.  Font  Saint-Marcel  ^^\  de  Malemort,  au  village  du  même  nom. 

51.  Font  Sent-Grapazi'^',  aux  Ghassans  près  Donzenac;  des  ruines  d'an- 
cienne maison  religieuse  se  trouvent  à  cet  endroit. 

52.  Font  Senta-Caquita,  au  Ghastang,  mentiounée  en  1678,  et  en  l'hon- 
neur de  sainte  Foy  d'Agen  ''\  qui  confessa  la  foi  à  1 5  ans. 

53-54.  La  font  Saint-Sernin ,  à  Davignac,  dite,  en  1^96,  Fons  Sancti 
Saturnini  apud  Davinhacum  et  La  font  Senta  Sarnina  de  Sioniac,  1699. 

55-56.  Fonts  Saint-Prime '^^  à  Mercœur;  près  Beaulieu,  née  sous  les 
pieds  de  la  mule  qui  portait  à  cette  ville  les  reliques  du  saint  ;  elle  procure 
le  beau  temps  quand  on  les  y  reporte  en  procession. 

57.  La  font  Saint-MoreP\  de  Forgés,  connue  en  17 87,  mais  tombée 

'')  Saint  Geraud  d'Auriliac,  x'  siècle,  fêlé  ie  i3  octobre. 

'^)  Abbé  Bonnelye,  Saint-Antoine  de  Brive.   Brive,  Verihac,  1876. 

''^  Collection  donnée  par  M.  Ernest  Rupin  au  Musée  de  Saint-Germain. 

'*'  Cf.  abbé  J.-B.  Jcffre,  La  fête  votive  de  Malemort,  dans  VÉcho  de  la  Corrèze, 
décembre  189^  (Brive,  Roche).  Sent  Santi,  Saint  Xantin  du  Mans,  m''  siècle,  l'été 
le  93  septembre. 

'*'  Martyr  d'Argentoh,  ui'  siècle,  fêté  le  29  juin. 

^*'  Saint  Caprais,  iii^  siècle,  fêté  le  29  octobre. 

^''  Sainte-Foy  de  Conques,  célèbre  abbaye,  eut  un  prieuré  au  Ghastang  sous  ce 
vocable. 

(8)  Martyr  d'Agen  au  ni'  siècle. 

^^'   Probablement  un  martyr  à  Reims,  sous  Diociélien. 


—   170  — 

|)res([ue  dans  roui)!!,  t'sl  «IcvcniH'  n'ièl)!!»  on  iH5/i,  (l»^j)ins  qu'nno  vision- 
naiio  (?)  ilt^  l'cndroil  pii-londil  ^oi^  auprès  d'elle  des  tipparilions  de  ia 
sainte  ^  ierge.  C'est  emoïc  un  <;raud  r(Midez-vous  d'iuciu'ables. 

r)8-r)9.  Ld.'^  font:  Seiil-I'Jstropi^^'  :  i"  à  Sainl-Cii-jjiies,  pour  les  enfants 
en  retard  de  niaicher;  -2  à  Saint-Pardoux  la  (Iroisille,  pour  la»  mal  ciirstiii 
Rvec  pouvoir  sur  la  |)luie  et  reiuafje  le  joui-  de  la  vote;  .']"  à  Noailles,  et 
li°  h  Payzac  pour  les  inliruies. 

00.  La  font  Sniiil-Prical ''\  à  Saint- Piivat ,  t/i'io,  iGGo:  conlrcne  el 
reinage;  vole  le  21  août. 

61.  La  fonl  Saint-Julieii^^\  à  Tcrrasson,  avec  \ole  le  97  janvier:  foire 
très  courue.  Pour  faire  pleuvoir,  on  ouvre  couiplèteinrnt  le  unu'  doù  sort 
la  source  el  on  y  porte  les  lelicpu^s  du  saint. 

62.  La  font  Saiiite-Forliiiiade^''\  dans  la  chapelle  de  Gliabrignac ,  près 
Sainte-Fort unade,  à  l'endroit  où  se  reposèrent  les  l'cstes  de  la  sainte;  p;u('- 
rison  des  chcstis  et  des  fiévreux;  vote  le  2 A  août. 

63.  La  font  Saiid-Doulcet'''^\  à  Gliaudjeret,  venue  près  du  tombeau  du 
saint,  est  requise  contre  les  coliques  et  les  maux  de.  .  .  cœur.  Visiff^e  en 
procession  paroissiale,  le  1"  joui- des  Rogations,  le  dimanche  après  Pâques, 
le  1 7  octobre;  ces  fêtes  étaient  autrefois  l'occasiou  de  la  tenue  de  reinages  et 
des  exercices  d'une  coufrëi'ie'''',  notamment  en  i553  et  1770. 

64.  La  font  Sainte- Fausie,  à  Brivezac  '''. 

65-66.  Les  fonts  Saint-Remy'-^^  :  de  Juillac,  déjà  nienlionnée;  vole  le 
9.I1  juin;  de  Varelz ,  près  le  village  du  Tenqde  des  Monts,  dont  nous  avons 
également  parlé,  mais  la  ])ierre,  sur  laquelle  on  étendait  les  enfants,  a  été 
enterrée  sous  une  couche  de  sable. 

67.  Lafont  Saînt-Clond^^\  de  Nonars,  fait,  dit-on,  la  pluie  el  le  beau 
temps.  Ses  vei'tus  ont  été  déjà  relatées  plus  haut;  \(tle  (•('■lèbre  le  deuxième 
dimanche  de  septembre. 


C   Saint  Eufrope,  le  martyr  dfi  Saiiiles,  lu' siècle. 

(*'   Evc^que  do  Monde ,  mort  en  9  56. 

'')   Saint  .luiion  do  Brioiulo. 

'*>  Probablenionl  martyr  du  iv"  siècle.  Cf.  pour  la  léjfotulo  Bonavonlure  de 
Sainl-Amable ,  Hittoire  de  Saint-Martial ,  III,  73-g3. 

'-'■''>  Sanctiis  Diilridius,  ôvôque  d'A{jpn,dont  ios  roliqiu-s,  Irnnsporlôps  on  Limou- 
sin, lurent  (l'abord  entiMit-es  puis  mises  dans  une  cliàsso. 

('''   Note  de  M.  Hoiirriaix,  ancien  curé  (\i^  Cliambr>ret. 

">  Los  reliques  do  cette  mailyre  lurent  porlées  de  l'ozcuzac  à  Brivezac  au 
IX*  siècle. 

'"'   Saint  Remy,  ovèque  île  IV-ims,  v'  siècle. 

(*)  Clodnaldus,  petit-fds  de  Clovis,  mnri  le  o  rjDvembn-  .'')8o. 


—  171   — 

68.  La f oui  Sniiti-C.hnd  do  Payzac  a  <'(('  aussi  décrite  avec  ses  ex-voto; 
elle  aurait  été  rendue  miraculeuse  par  le  saint  ermite  à  cet  endroit. 

69.  La  font  Saint-Mesinin'^''  (Dordogne),  déjà  indiquée  avec  ses  |)réro- 
galives. 

70-73.  Lasfount:  de  Senla-Raigounda^^^  sont  :  i°  celle  de  Saint-Sornin- 
îa-\oips,  avec  une  statue  de  la  sainte,  contre  le  mal  jouvence ,  pei'te  de  lait 
chez  les  nourrices;  2°  celle  de  Payzac,  nombreux  ex-voto,  près  la  Faye; 
3°  celle  de  Meillars,  dite  Goûta  redounda,  dans  le  bois  châlaigner  dit  Costa 
redounda , Arh  efficace  contre  la  paralysie,  les  rhumatismes,  le  mal  chestiu 
et  les  maiLX  de  reins  ;  reinage  le  1 5  août ,  grand  et  pittoresque  pèlerinage  le 
1"  septembre. 

74,  75.  Fountz  Seni-Mcrt'-^\  à  Beyssenac,  où  l'on  trempe  un  buste  du 
saint  pour  obtenir  la  pluie;  à  Bonnefont;  à  Saint-Germain-les-Vergnes , 
XV'  siècle ,  auprès  d'une  chapelle  sous  le  vocable  du  même  saint. 

76.  Las  fouiitz  Sent-Gandou^''\  sources  intermittentes  dans  de  petits 
creux  de  rochers  prati(jués  dans  une  grotte  de  la  vallée  de  Planchetorte 
près  Brive,  rappelle  une  ancienne  maison  de  religieuses  située  auprès,  et 
sojet  d'une  vieille  chanson  populaire  satyrique,  Las  Meuetas  de  Scnt-Gan- 
dou,  aujourd'hui  complètement  perdue.  Anciennement,  pèlerinage  le 
i5  mai,  pratiqué  au  xvf  siècle;  contre  les  maux  d'yeux. 

77,  78.  Las  fountz.  Sent-Moal '•^\  à  GhanteLx,  avec  l'étang  de  Sa'moal, 
et  celle  de  Seni-Meau ,  h  Favai's.sont  mentionnés  au  xvi"  et  au  xviii"  siècle. 

79.  La  founi  Sent-Sî7nouii^'^\  à  Laval,  d\ie  Saint-Sigismond  en  1369,  et 
Sancti  Simonis  en  i^oo;  reinages  au  xvii'  et  au  xviii"  siècle. 

80.  Las  fountz  Sent-Meissens  ^^^  (Fontes  Sancti  Mesmae ,  i486),  double 
soui'ce  dcijis  un  bac  de  granit  usé  et  sous  un  édicule  en  ruines ,  sont  em- 
ployées contre  hs  maladies  telles  que  Timpeligo  de  la  face  et  du  cuir  che- 
velu, les  ulcères  vai'iqueux  des  jambes,  le  lichen  des  bras  et  des  mains, 
les  dartres  des  jambes,  la  teigne,  la  rache,  les  ophtalmies  et  la  morsure  des 
serpents.  L'eau ,  analysée  pai-  Gay-Lussac  et  le  docteur  Vacher,  a  été  re- 
connue très  piu-e;  elle  aurait  jailli  dans  les  trous  faits  par  les  cloches  de 
l'église  voisine ,  échappant  du  clocher  en  flannues;  mais  l'incendie  histori- 

('^  Saint  Mcsmin  de  Verdun,  vi"  siècle. 

'->  Sainte  Radegonde,  reine  de  France,  vi"  siècle,  fêtée  le  i.3  août. 

(■^'  Saint  Médard,  évêque  de  Noyon,  vi"  siècle,  fêté  le  8  juin. 

'^'  Sanctus  Gunduli'us,  ermite  en  Berry,  vi*"  siècle. 

'^'  Sanctus  Modoaldus.  Aquitain,  arclievèquo  de  Trêves,  mort  en  6^)o. 

t*'  Saint  Sigisniond,  martyr,  roi  de  Bourgogne,  mort  en  GaO,  dont  Gerhert 
donna  les  reliques  à  l'abbaye  d'Aurillac. 

^'^  Saint  Méen,  abbé  breton,  vu'  siècle,  fêté  le  21  juin. 


—   172  — 

(lUt'iÉiciil  coniiu  ut'iil  lien  tjiri'i»  ly/io.  Le  |»(''lt'riiKi};(',  du  n?»  au  •>;")  juin, 
attire  une  }|iamle  loule  dos  environs  de  Brixe;  on  le  conslale  dëjà  on  if)o5, 
où  Ion  \oil  un  malade  du  uinl  de  messirc  SchI-Mpi/ssoii.s  venir  (]("  Villac  et 
y.  .  .  mourir^'.  Nond)reu\  ex-voto. 

81-82.  Les  fonts  Sntnt-Roch^'^  exislonl  à  Sainl-Vhard,  nieutionnt^es  plus 
haut;  ot  dans  la  cliapelle  de  j}la\i>;na(',  paroisse  de  Loslanjjcs,  l'uines  d'un 
ermitage  hahité,  croit-on,  par  le  saint. 

FONTAINES  SOl'S  ?,E  VOCABI.K  DE  SAINTS  ETRANGERS. 

83.  La  fontaine  Saint-Jtan  de  Derses ,  près  les  ruines  d'iu)  ancien  prieure 
do  religieuses,  était  autrefois  iréquenlé  le  dimanche  a|)iès  le  ii5  juin,  par 
les  enfants  dont  on  lavait  la  tête  pour  la  mettre  à  l'abri  du  mal  dit  de 
Saint-Jean  '•^K 

8/j.  La  font  Sainl-Jenn-des-Saullières,  léfi-èromenl  fei'rugin(Mise,  calme 
les  enfants  agités  |)ar  les  vei-s,  et  les  dévotions  ([ui  accompagnent  ces  pra- 
tiques, la  semaine  de  la  Saint-Jean,  se  sont  transportées  de  l'ancien  prieuré , 
situé  près  de  la  source,  à  l'église  paroissiale  d'Ussac  ^''K 

8r)-86.  Les  fonts  Saint-Jean,  à  Lagarde,  i54o,  à  Allillac,  xv'  siècle. 

87.  La  font  Saint-Michel,  à  Saint-Sylvain. 

88.  La  font  du  Christ,  au  Saillant  d'AUassac,  <lécou verte,  entourée  d'ex- 
voto,  il  y  a  une  trentaine  d'années,  dans  les  rochers. 

89.  La  font  Saint-Sauveur,  une  des  sources  de  l'Ouisse,  magnifique 
nappe  d'eau  dans  la  vallée  de  Rocaniadour  (Loi),  recpiise  contre  la  séche- 
resse. 

90.  La  font  Sainte- Anne ,  à  Limoges. 

91-92.  ÎjCS  fonts  Notre-Dame  :  i"  de  Saiiit-Cyr-la-Roche ,  vote  8  sep- 
tembre; 2°  d'Enval,  près  Brive,  sous  l'autel  d'une  chapelle,  sert  pour 
guérir  les  yeux  malades  et  obtenir  la  pluie;  3°  d'Eygurande,  déjà  men- 
tionnée^''^; 4°  de  la  Tourette;  5°  de  la  Ghabaime,  à  Ussel;  0°  du  Fournol, 
à  Saint-Merd-ies-Oussines. 

'*'  Noies  de  M.  le  docteur  Vacher,  maire  do  Treignac;  Decoiix-Lagoulte,  Un 
coin  du  Limouniti  en  i88(i ,  ranlon  de  Trei{jnac,  ch.  vi  (Tulle,  Oaullon,  1890);  et 
J.-B.  Champevnl,  Le  Hun  Lim.  seign.  et  religieux. 

"'   Saint  Roch  de  Monlpellier,  xiv"  siècle. 

^^>  Lettre  de  M.  Ernesl  niipin  à  M.  Ciément-Sirnoii,  .\<itice  sur  le  couvent  de 
Deriet. 

'*'    Abbé  Marche,  Echo»  de  la  tradition  dan»  la  paroisie  d'Lxsar,  1889. 

''  L'arl.r  notarié,  dont  il  a  clé  que.^lion,  de  1720,  signé  par  le  curé  et  des  lé- 
moins,  conslali'  la  trouvaille  d'une  statut'  en  pierre  de  la  Vier|je,  dans  le  pré  de 
Xarouas,  >•{  je  hivage  de  celle  statue  dans  la  sourn'  de  ce  pré,  reinhie  ainsi  mira- 


—   171}  — 

97.  La  font  Notre-Dame  d'Abondance,  à  Aixe-sur-Vieune,  près  Limoges. 

98.  Fons  Sanctae  Mariae,  à  Soiu'sac,  i5oo. 

99.  Font  Sainte-Marie ,  de  Rignac,  près  Lissac,  lyBo. 

100.  La  font  du  Roc  de  la  Sainte,  à  Albussiic,  j)rès  de  laquelle  la  sainte 
Vierge  serait  venue,  attire  de  nond>i'eu\  pèlerins  qui  y  l'ont  bi'ùler  des 
cierges  '■^K 

101.  Le  puits  Sainte-Madeleine,  à  Meyssac. 

102.  La  font  de  la  Madeleine,  dans  laquelle  le  curé  de  la  Bachelerie 
(Dordogne)  va  plonger  la  croix  processionnelle  pour  implorer  la  pluie. 

103.  La  font  Saint-Pierre,  à  Saint-Paul,  pour  lous  chestis,  voués  au 
vœu  de  saint  Paul  et  atteints  du  mal  de  Saint-Pierre,  est  encore  employée 
contre  les  sueurs  nocturnes.  Pèlerinage  le  39  juin. 

104.  La  font  Saint- Pierre  et  Saint-Paul,  à  Ghanteix,  contre  les  enge- 
lures; frairie  le  99  juin. 

105.  La  font  Saint-Pierre ,  de  Doulet,  près  Saint-Julieu-al-Boy,  signalée 
dès  i4oo,  était  déjà  renommée  au  xv°  siècle  pour  les  cas  de  sui'dité;  fête 
populaire  existant  encore  le  2  août. 

106-112.  Les  fonts:  i"  Saint-Pierre,  à  Troche,  dans  des  ruines  légen- 
daires, las  Grossas-Boinas ;  9°  à  Tulle,  dans  la  rue  du  même  nom,  men- 
tionnée déjà  eu  1659;  3°  à  Eyrein,  nauja  de  Saint-Peire,  le  29  juin  pour 
les  chestis;  lx°  à  Moustiers-Ventadour,  près  Clavel,  1672;  5°  à  Mercœur; 
6°  à  Peret. 

113.  Font  Saint-Mathieu ,  à  Gorrèze,  1700. 

\Mi.  Font  Saint-Thomas,  h  Me^^sac,  fjbfi. 

115-116.  Fountz  Saint-Estephe  ^'^ ,  à  Chanieyral,  xvi'  siècle;  à  Altillac, 
1337,  i55i,  1777. 

117.  Font  Saints-Côme  et  Damien'-^\  à  Saint-Bonuet-l'Enlantier,  contre 
le  mal  d'entrailles  et  pour  les  personnes  qui  ne  peuvent  retenir  Tiuine  pen- 
dant le  ^mmeii. 

118.  Font  Saint-Christophe'-^',  à  Voutezac,  nauja  de  las  paus  (peurs  in- 
stinctives), vote  le  25  juillet. 

culeuse  et  servant  au  pèlerinago  qui  a  lieu  à  Eygurande  du  1""  au   8  seplembre. 
Voir  D'  Longy,  Monographie  d'Eyijurande. 

''*  Abbé  Poulbrière,  Dict.  des  Parr. 

(*^  Saint  Etienne,  proto-martyr. 

f''  Médecins  de  Cilicle,  ni'  siècle. 

'^^  De  Lycie,  ni' siècle. 


—  17A  — 

119.  Foui  Saiiit-Calheviiic  ^\  do  la  Uivièro,  près  Boyssac,  luiiija  des 
iii;ui\  lit'  ItMr. 

1:20.  La  font  Sdiiil-Bnùet  '^ ,  à  Soursac,  i  appelle  un  ancien  priourc  du 
même  nom  situé  auprès. 

\'2\.    Font  Saint- Antoine '''*\  de  Conhjouis,  déjà  menlioniiée. 

\'2'2.    l'ont  Sainte-Barbe ''''\  près  Parliac,  lyy-"^.  ;i  La<|raulièr(\ 

1:23.  Font  Saint-Georg-es'^^ ,  h  Anriac,  pour  les  eidanls  esliopiés,  inter- 
dite par  le  curé  en  i8i5. 

12^.  Piiils  Snint-dcorgos,  à  Meyssac,  d('jà  menli(»niii'',  anjoin-d'luii 
comblé. 

125.  Font  Saint-Georges ,  de  Giunoul,  ornée  jadis  d'une  statue  du 
saint,  qui,  revendiquée  et  em|)oiiée  par  un  habitant  du  (iros-("iliastan{j', 
revenait  toujours  dans  sa  nicbe,  malgié  un  oi-ijlage" . 

126-1:20.  Fonts Saint-Geor/j-es  :  i°  à  Chaunac,  près  Naves,  auciennement 
a\ec  chapelle:  •?."  à  Saiut-Germain-les-Ver}iiies,  1672;  3°  à  Tarnac,  17(11; 
li°  à  MontAalent  (Lot),  belle  source  vaudusieuue  avec  {Jj-otle ''>. 

129.  La  fou)it  Scnt-Genies^^\  à  Saint-Geniez-ô-Merle,  remède  pour  le 
mal  chestiu ,  dont  nous  avons  dit  les  j)]aliques.  Fête  le  ^5  août. 

130.  Font  Saint-Mauzcris ,  dans  un  caveau,  à  mi-côte  du  puv  de  Saint- 
Robert  ,  oi'uée  d'une  statue  {ji-ossière  à  côté  d'une  croupe  de  cheval  en- 
foncée dans  le  mur:  s'ouvre  dans  le  cimetière  de  rancienue  ëglise  Saint- 
Maurice,  mend)ie  de  la  commanderie  du  teiuple  d'Aven.  I.'aigua  df  Sent- 
Mauzeris  est  souveraine  pour  le  mal  cliestiii ,  et  l'on  recommande  les  enfants 
à  Briguac.  Nous  avons  noté  le  pouvoir  de  la  meule  cpii  le  iccouvre. 

i31-132.  Lasfonnt:  Scnl-Lnurcnt  '\  à  Ségur,  contre  l(>s  maux  d'yeux; 
vote  le  10  août  à  Saint-Eloi;  à  Chaumeil,  souvenii'  dun  ancien  pi-ieuré  du 
même  nom. 

13'i-l  3.").   Font  Sainte-Agathe'^" ',  àSaint-Martial-Entraif;iies,  ornée  d'une 

"^  D'Alexandrie,  ni'  siècle. 
<*'  Baliylas  d' Aiiliorho,  m"  siècle. 
'•'•'   l)'K{j)pte,  uf  siècle. 
'*'   De  Mcoinèdie,  m''  siècle. 
^*'   De  Cnppadocc,  ni""  siècle. 
'     J.-B.  (^hampf'val,  Le  lia»  Lim.  teign.  et  yeUjr. 

Martel,  Erploratum   du   Cnuise  deiiraiiiat,  dans   li'    Hullelin  ncii'nti/iifita    el 
hislm-iquc  de  la  Con-èze,  l.  XV,  /i'  liv. 

"    Sancliis  Cienosius,  le  coiii»klieii  martyr  à  RrHiic,  uT  siècle. 

Martyr  ii  Rome,  ni""  siècle. 
•'"'   De  l'aionne,  111'  siècle. 


—   175  — 

pelilc  sladicile  que  Ton  plonge  dans  l'caii  pour  obtenir  la  pluie;  à  Fonl- 
nierle,  connue  dès  le  xiv"  siècle,  est  visitée  dans  le  même  but. 

136-137.  Fonts  Saint-Vincent  ^^\  à  Bar,  à  Chaumeil,  les  deux  aux  xvi*, 
xvu"  et  wni"  siècles. 

138-139.  Fonts  Saint- Gervais '•^\  à  Lubersac  (?),  à  ALx. 
ihO.  Font  Saint-Clianians^^\  [wès  Gorrèze. 

l/il-l/i2.  Fonfa  Sainte-Claire^''''  :  i"  à  Chaveroche,  contre  les  maux 
d'yeux;  9°  à  Pavzac,  aupi-ès  d'un  rocher  marqué  d'empreintes  qu'on  dit 
être  de  l'écriture  de  la  sainte:  son  eau  sert  contre  le  cancer  intestinal,  les 
membres  endoloris  et  les  yeux  malades;  de  la  monnaie  est  jetée  par  les  rou- 
inivs  dans  la  som'ce. 

i/l3.  Founl  Scnt-Guinhe-lou-fort ,  à  Saint-PardoiLV-Gorbier,  déjà  men- 
tionnée; pour  les  chestis ,  le  provei'be  dit  : 

Saint-Guinhe-lou-fort . 
La  vita  ou  la  mort^^'. 

FONTAINES  SANS  VOCABLES. 

X'iii.  La  fontaine  de  l'Ermite,  dans  la  foret  de  Blauchefort ,  paroisse  de 
Lagraulière,  dut  à  un  ermite  sa  propriété  de  guérù-  des  fièvTes.  Des  sous 
sout  jetés  autour  d'elle  ])ar  les  roumius ,  qui  s'y  rendent  puiser  de  l'eau 
avant  le  jour. 

\kk  bis.  Les  fonts  de  Monccix ,  pai'oisse  de  Chamberet;  attirent  les  pè- 
lerins de  la  région;  le  9  mai,  fête  d'une  cliapelle  voisine,  dédiée  à  Saint- 
]Nicolas-de-\Iyre,  qui,  avec  saint  Giles  et  sainte  Anne,  est  dit  avoii'  tenu  là 
un  concile  '"'. 

Xh'b.  L'étang  de  Sur  jadis ,  près  des  ruines  de  l'ancienne  chapelle  de 
Surjadiz  à  Soudaine  -  la -Vinadière,  fléjà  indiquée.  Pèlerinage  le  ^3  et  le 
2  4  juin ,  les  lundis  de  Pâques  et  de  la  Pentecôte. 

146.  La  font  du  Rieu-Tari ,  dans  la  forêt  d'Escars  (Haute- Vienne),  est 

''^  Saint  Vincent,  iv"  siècle. 

'^'   De  Milan,  iv'  siècle. 

'^)  Saint  Amand,  de  Maëstricht,  viii°  siècle,  devenu  Chanmnt,  par  chuintement 
local. 

(*'  D'Assises,  xni°  siècle. 

'*^  Nous  avons  pu  identifier  ce  saint  avec  un  évèque  d'Ecosse,  du  xii"  siècle, 
martyrisé  en  Picardie,  à  la  Bouvaque,  saint  Millefort,  très  vénéré  dans  les  pro- 
vinces du  nord  de  la  France,  sous  le  nom  de  Guignefort,  et  avec  les  mêmes  attri- 
buts à  peu  près  qu'en  Limousin.  Cl",  abbé  Gorblet  ,  Hagiographie  d'Amiens. 

'■''"  J.-B.  Ghanipeval,  Le  Ban  Limousin  seign.  et  relig. 


—   17G  — 

visitée  à  la  Saint-Fiacre  et  à  l'KxaUatioii  de  la  Croix.  Ablutions  el  potions, 
lavement  des  pieds  par  les  fiévreux  qui  coupent  et  emportent  des  morceaux 
de  bois  h  la  croix  jilantée  tout  auprès.  Bonne  aussi  pour  les  bestiaux  ma- 
lades, dont  on  ap[)orlo  les  licols  avec  de  petits  sacs  remplis  d'iierbe  et  de 
sel  :  on  suspend  les  ex-voto  à  la  croix  et  aux  branches  d'arbres  voisines. 
On  jette  aussi  de  la  monnaie,  on  fait  trois  fois  le  tour  de  la  source  et  on 
s'en  revient ''^  Pour  diverses  aflections,  telles  que  les  engelures,  d'après 
M.  Pougaud,  l'aclion  de  mouiller  ou  d'exposer  sur  les  bords  (le  la  fontaine 
les  vêlements  qui  ont  touché  la  partie  malade  suffit  pour  déterminer  la 
guérison. 

Mil.  La  Font  (le  liciKic  soulage  les  malades  qui  n'ont  pu  l'être  à  celle 
d'Escars. 

1^8.  Les  Boiines-Funlaiiies,  mare,  près  Cussac,  le  -2 '4  juin,  ablution 
aux  meniLies  malades  mis  à  nu. 

149-150.  La  Fonl-Pinou,  à  Saint-Léonard,  rend  fou;  mais  une  autre, 
à  Sainl-Victurnien,  dans  le  canton,  ramène  la  raison  :  on  plonge  la  tête 
dans  celle  dernière,  ([ui  esl  un  creux  de  rocher  agrandi  pai'  l'usage,  dit-on. 

151.  Le  puits  (le  Ckampsac  guérit  les  maux  d'estomac,  en  échange  de 
morceaux  de  pain  qu'on  y  jette  comme  ex-voto. 

152-1  GO.  Les  fonis  des  Ronces  [)rès  le  Chàlenet-en-Dogiion  ,  |»èlerinage 
le  1 1  aoiil;  chi  Boto-nny,  comnume  (rOra<lour-sur-Glane-,  de  Saiivagnac , 
commune  de  Saint-Léger-la-Monlagne,  pèlerinage  les  8  ei  i5  septembre; 
de  lu  Foret-Vieille ,  commune  d'Ambazac;  de  CJiadieras ,  comiiuinede  Remp- 
ilai; de  Sechatid,  commune  de  (jhalus;  de  la  Chapclle-Monthrandeix ;  de 
Dotirnazac;  de  Sainl-Jimien,  etc.,  situées  en  Haute-Vienne,  comme  les 
précédentes,  n""  ili6  a  iSa  ,  ne  possèdent  qu'une  vertu  limitée  à  des  vertus 
spéciales  :  telle  guérit  du  rachitisme,  telle  autre  de  la  teigne,  des  scro- 
fules, celle-ci  des  lièvres,  celle-là  de  la  peur,  etc.'"'. 

161-166.  Les  fonts:  1" //o;/w<fH^  à  Peyrissac,  xvni°  siècle;  9." de^  Malades , 
à  Treignac;  3"  des  Malades,  à  la  Sauvezie,  près  Voulezac;  fi"  Aot^ Malades , 

^''  G. -A.  Delaiiro,  Description  des  ptincipaii.i  lieu.r  de  France,  h"  partie  (Paris, 
Lejay,  1789),  p.  agi,  39.J. 

^^^  Cette  série  de  fontaines  ih'  la  Ilaule-Vicniio  osl  signalée  par  A.  PougautI,  JjQ 
superutilion  en  Liinoiiisin  ,  dans  le  lliillclin  des  ainiH  des  scienccx  et  de»  arts  de  lioclie- 
choiuirl,  I.  VI,  i8ç)6,  p.  i^io-i/i^L  J'our  complélor  h  nomcnclaliire  des  fontaines 
(le  la  pi'ovincc,  voii'  Bomialous,  Fonlainex  cellupiex  du  départ innvnl  de  ta  Creuse, 
et  LcfrendpK  et  croyances  siipersliliruses  coiiserccvn  dans  le  département  de  la  Crennc 
(Gucret,  1867);  l^aliei',  Quelques  léfrendes  de  la  Creuse;  L.  Duval,  Esquisse  Mar- 
c/iowe  (Guérel,  1879),  cliapitre  de  100  pages  sur  le  culte  des  eaux  dans  la  ré- 
gion, etc. 


—  177  — 

-à  Lacombo,  près  La^ji-anlière;  5°  des  Daines,  près  Mercœur;  6°  de  Boussa- 
ffuet,  près  Seilliac,  ]('{;èrenient  purgative  et  dout  veulent  boire  les  mori- 
bonds de  Tendroil  a>ant  leur  lin. 

167.  La  font  Dial,  1206,  dans  le  Cartulaire  de  Beaulieu,  où  sont  tom- 
bées les  cloches  de  la  ville  disparue  tout  auprès,  Malmarlel ^'',  paroisse  de 
Ghaufour. 

168-169.  Les  fonts  Mercues  et  des  Croix  du  Tranchât,  où  Roland  aurait 
mis  le  pied ,  guérissent  les  fièvres  ;  elles  sont  situées  à  la  rencontre  des  com- 
munes de  Nonars,  Puy-d'Arnac  et  Guremonte.  Les  Croix  sont  connues  dès 
1478''). 

170.  Lafount  d'a-Ban,  près  Saint-Geré  (Lot),  aurait  été  formée  par  les 
voies  naturelles  de  Gargantua  qui  am-ait  également  produit  le  puy  d'Em- 
brieu,  au  bas  duquel  la  source  se  trouve'^'. 

171-172.  Lafount  del  Drac,  près  Nonars,  de  la  Gana  del  Diable,  près 
Lagraulière,  où  le  Drac  et  le  Diable  vont  faire  la  lessive'*'. 

173.  Lafount  d'en  Chanta  Rana,  à  Troche,  près  les  ruines  d'un  moulin 
que  le  Diable  reconstruit  et  fait  tourner  la  nuit. 

174.  Lafount  Rocha  manha,  commune  de  Turenne,  près  de  laquelle  se 
réfugia  une  vicomtesse  de  Turenne,  qui  y  fut  nourrie  par  une  biche. 

175.  La  font  Pompon,  près  GoUonges  '*-,  entourée  de  légendes. 

176.  La  font  du  Pont-Richard ,  à  Ségur,  légendaire  et  curative. 

177.  La  font  des  Grands-Roches,  près  Donzenac,  où  une  jeune  villa- 
geoise se  défendit  contre  un  seigneur  qui  voulait  la  ravir  et  fut  victorieuse. 

178.  La  font  de  r  Hôpital-Baudal ,  près  Malemort,  source  principale  de 
la  ville  dispai'ue  de  Montfort. 

179.  La  font  des  Horts ,  à  Malemort,  oii  vont  les  processions  des  Roga- 
tions et  celles  qui  implorent  la  phùe. 

*'■  Louis  de  Nussac,  Légendes  des  villes  disparues  en  Litiiottsin ,  en  cours  de  pu- 
blication dans  Lemouzi. 

(^'  Louis  de  Nussac,  Légende  de  Roland  en  Limousin ,  dans  le  Bulletin  scientifique 
de  la  Corrèze,  1892, 

(3)  Note  de  M.  Noël  Laplaze,  de  Saiut-Ceré. 

'*'  Le  font  del  Drac  doit  écouler  l'eau  de  la  caverne  jurassique,  située  en 
amont,  à  la  Garnie;  ]a  gana  del  Diable  a  été  signalée  dans  les  Légendes  des  villes 
disparues. 

'^*   P.  Bial,  Leodunnm  ou  le  Puy  de  Vezy,  Monographie  de  Colhmges,  p.  61  3. 


Aughkoldgie. 


INSCRIPTIONS  HEiniVIQUES 
EN   FUANCE 

DU    VIP   AU    XV   SIÈCLE. 

Communication  de  M.  Sclnvah, 
Bibliothécaire  à  la  Bibliothèque  ualionaK'. 


Depuis  (les  aimées,  le  programme  du  Congrès  des  Sociétés  sa- 
vantes porte,  à  la  Section  d'archéologie,  une  question, la  vingtième, 
ainsi  libellée  : 

Becherchcr  ks  épilaphes,  iuscviptions  de  synagogues,  grattes,  en 
langue  et  en  écriture  hébraïque,  qui  n  ont  pas  encore  été  signalés,  ou  ini- 
parfaitement  publiés  jusqu'à  présent. 

Pourquoi  celte  question  n'a-l  elle  pas  été  traitée  jusqu'à  ce  jour? 
La  laute  en  est  sans  doute  à  Tabsence  d'une  bibliographie  des  tra- 
vaux déjà  publiés  sur  ce  sujet. 

On  ne  peut  pas,  il  est  vrai,  faire  de  découverte  sur  commande; 
mais  on  a  pai l'ois  la  satisfaction  de  les  susciter,  d'aider  le  hasard, 
par  d'utiles  indications.  En  tous  cas,  il  est  bon  de  faire  connaître, 
au  {fraud  joui"  de  la  ])ui)licité,  les  pièces  (jui  existent  et  restent  à 
tort  inédites.  Certains  savants,  par  un  scrupule  fort  louable,  mais 
qui  en  l'espèce  a  ses  inconvénients,  hésitent  à  publier  une  in- 
sciiption  par  crainte  de  répéter  ce  qui  a  déjà  été  dit.  Il  ne  sera 
donc  pas  mauvais  de  dresser  le  catalogue  des  inscriptions  hébraïques, 
de  celles  qui  ont  déjà  été  signalées  et  de  celles  (ju  il  reste  à  publier. 

Il  importe  non  moins  de  prémunir  contre  de  fausses  indications, 
qui  ])ourraicnt  induire  en  erreur.  Ainsi,  le  chapitre  III  du  Cata- 
logue du  musée  daichéologie  et  de  cérami(jue,  dans  la  ville  de 
Rennes,  est  iiilitub'  pompeusement  :  cr  Antiquités  judaïques. n  Or 
ce  chapitre  se  compose  unicjuement  d'un  fflVagment  de  ])ierre  du 
tombi-au  des  rois  à  Jéi'usaleniT?  (n"  (j()j.  inppoiié  en  i848  par 
M.  Aug.  Pointeau,  (|ui  a  légué  sa  succession  à  la  ville  de  Rennes 
en   iS-^!}.   Kiicorc  laul-il  croire  le  doniitcnr  siif  piu'(de,  |)nis(|n('  ce 


^  179  ^ 

fragment  n'est  orné  d'aucune  inscription  (').  La  présence  d'un  mo- 
nument judaïque  en  Bretagne  serait,  du  reste,  étonnante (-'. 

Depuis  F.  de  Guiihermy  (-*',  de  nouvelles  découvertes  d'inscrip- 
tions hébraïques  ont  été  faites  :  elles  ont  passé  presque  inaperçues^ 
Peut-être  n'aurions-nous  pas  à  les  enregistrer,  s'il  en  était  tenu 
compte  dans  le  travail  tout  récent  (paru  à  la  fin  de  1896)  de 
M.  Henri  Gross,  intitulé  :  vGallia  judaïca,  dictionnaire  géogra- 
phique de  la  France  d'après  leg  sources  rabbiniques.  »  L'auteur 
n'ayant  pas  pensé  à  les  faire  entrer  dans  son  ouvrage,  nous  croyons 
nécessaire  de  combler  cette  lacune  :  ce  sera  l'objet  de  ce  mémoire. 

La  nomenclature  sommaire ,  —  mais  que  des  notes  et  références 
continuelles  permettent  de  compléter,  —  montrera  l'intérêt  d'une 
telle  publication  :  le  philologue  et  l'historien  y  trouveront  à  glaner 
maints  renseignements  utiles. 

I 

Les  plus  anciennes  inscriptions  de  France  qui  contiennent  des 
mots  hébreux  sont  celles  d'Arles,  de  Narbonne,  de  Vienne  et 
d'Auch.  Les  unes,  en  latin,  ne  contiennent  que  l'expression  Ulbp 
VNTîy  bif  tfpaix  sur  Israël  I^^;  d'autres  ont  seulement  le  premier 
mot  :  m?w\  C'est  peu,  il  est  vrai,  mais  cela  même  intéresse  une 
époque  fort  reculée  :  comme  l'inscription  de  Narbonne,  ainsi  qu'on 
va  le  voir,  est  datée,  les  caractères  paléographiques  du  latin,  seuls 
péremptoires,  permettent  d'assigner  à  peu  près  le  même  siècle 
aux  inscriptions  analogues. 

Ainsi,  à  Narbonne,  une  épitaphe  latine  relate  le  dicès  des  trois 
enfants  d'un  certain  Paragorus,  savoir  :  d'un  fils,  Justus  mort  à 
l'âge  de  trente  ans,  et  de  deux  fdies,  ALitrona  morte  à  vingt  ans 
et  Dulciorella  à  neuf  ans.  Cette  relation  est  suivie  des  mots  D^b^ 
tNI^v'?^  et  de  la  date  ff  l'an  11  du  règne  d'Egicaw,  qui  correspond 


"'   Catalogue  raisonné,  par  Aug.  André  (Rennes,  1876,  in-S"),  p.  5/i. 

'-'  Cette  province  n'a  jamais  complé  que  peu  de  Juifs,  dit  M.  Léon  Brunscbvieg  : 
Revue  des  études  juives,  t.  XIV,  1887,  p.  80  et  suiv.  Le  plus  ancien  texte  qui  en 
parle  est  une  quittance  en  latin  et  en  hébreu,  datée  de  Nantes  la'Sù. 

'''  Inscriptions  de  la  France,  du  /  au  xviii'  siècle,  ancien  diocèse  de  Paris 
{Documents  inédits  sur  l'histoire  de  France),  t.  I,  p.  709-71^.  —  Cf.  l'important 
mémoire  consacré  par  Adrien  de  Longpérier  aux  inscriptions  hébraïques  de  Paris 
dans  le  Journal  des  Savants,  année  187A,  p.  638  et  suiv. 


—   180  — 

à  G88-()8(|  (le  .!.-(-.  (le  loxlc  a  ôlé  n'ôdiU'  plnsiours  l'ois,  en  der- 
iiiiT  lien  par  M.  Le  HIaiil  dans  son  llecueil  (Fiiiscrif)tioiis  chréliennes 
ilv  la  (iiiiilc  (iiiti'ricKn's  (tu  \Jii''  .y/V'tVf''',  pnis  par  M.  Théodore  lîei- 
nacli  -  ;  ce  «pii  nous  (lis|»ense  (Tinsister. 

IMus  loin,  un  paraifraplic  spécial  sera  consacré  aux  inscriptions 
liéhra'ùpu's  de  celle  \ille.  (pii  sont  du  xni"  siècle. 

vue  H. 

Dans  lancien  prieuré  de  Sainl-Orens  à  Aucli,  on  a  lrou\é  une 
inscription  latine  donnant  d'abord  le  nom  du  donateur,  Bennid'-'^, 
puis  celui  du  [graveur,  Jonas,  et  se  terminant  par  le  moi  D1711? 
frpaixn,  à  la  gauche  de  la  représentation  de  trois  symboles  juifs, 
le  chandelier  à  sept  branches,  llan([ué,  dun  côté,  du  Schofar 
(corne  de  bélier  dans  laquelle  on  sonne  au  nouvel  an),  et,  de 
Tantre.  du  Iniilah  (faisceau  composé  d'un  cédral,  (Tune  palme  et 
d'un  bou(|uet  de  in\rt(!  et  de  saule,  que  Ton  aj'ite  à  la  fête  des 
Tabernacles). 

Ce  texte  n'est  |)as  daté;  mais  l'examen  paléo{|raphi(pie  ])ermel 
de  le  placer  approximativeunnit  dans  les  dernières  années  du 
vil'  siècle,  ou  au  commencement  du  viii"  siècle.  M.  Théodore  Rei- 
nach  suj)pose  que  ce  monument  est  un*'  pierre  funéraire,  et  il 
ima{;ine  la  disparition  d'une  j)remière  lijjne  contenant  U'.  rci-{5Ît->i. 
M.  David  Kaufmann,  au  contraire,  voit  dans  cette  pierre  une  plaque 
flédicatoire  fie  synajfojrue  '''^.  Entre  ces deuxo|)in ions contiadicloires, 
M.  lui.  Le  Hlant  hésite '•'J,  et  il  se  demande,  en  discutant  philolo- 
giquement  chaque  expression  du  texte,  s'il  s'ajjit  là  d'une  stèle 
f'unérairt'  ou  d'une  dédicace. 

WUA'IS. 

Des  inscriptions  constituant  le  Corpus  inscriptionum  licbraïcarnm 
de  M.  (iliwolsou,  1(!  n"  55  offre  celle  (pii  a  été   trouvée  aux  Alis- 

(')  T.  II,  p.  /176,  II"  ()3i,  et  pi.  LXXXVl,  fig.  5ii. 

(*'  Revue  (Iph  éludes  juives,  t.  XIX,  1889,  p.  75-83. 

'•'''  Soit  le  nom  laliii  Bcnediclus,  soit  le  nom  gormaiii((n('  Hoiiiiil;  pcut-èlrc 
même  est-ce  Henuid,  pour  Henvenit  :  Théod.  Roin.uli,  iikmiic  Revue,  p.  9i()-a'jr), 
el  t.  XX,  p.  lia. 

(*>   Umi,  t.  XX,  ]8()0,  p.  a(). 

'*'  Nouveau  recueil  d'itiscriplioiis  chrclieniie»  de  la  Gaule  (Documents  inédits  sur 
l'hintoire  dv  Fraiirr'),   i^f}'^-,  n"  ccvcn. 


—    ISl    — 

camps,  et  qui   esl   déposée  maintenaiil  au   musée  d'Arles.    Il   ne 
subsiste  qu'une  ligne,  la  première  de  l'iusoriplion;  la  voici  : 

T'ND  [i3]"iD  bu  nnpn  ht 
Voici  la  tombe  de  (notre)  maître  Mëir. 

Après  les  deux  lettres  "iD  du  quatrième  mot,  il  y  a  une  lacune 
par  suite  d'une  cassure;  mais  il  n'est  pas  difficile  de  la  combler; 
ce  sont  les  lettres  placées  entre  crochets.  Le  reste  du  texte  conte- 
nait évidemment  la  généalogie  du  défunt,  une  eulogie  en  sa  faveur, 
et  la  date  du  décès.  Déjà  François  Lenormant  a  signalé  cette  in- 
scription''', en  croyant  pouvoir  l'attribuer  au  iv"  siècle;  mais,  en 
raison  de  l'irrégularité  de  l'écriture,  surtout  de  la  forme  des  lettres 
N  et  D,  M.  Chwolson  l'attribue  au  vu"  ou  même  au  viii^  siècle. 

Le  n"  9^  du  même  Corpus  est  la  copie  d'un  texte  encastré  dans 
le  portail  d'une  maison  de  campagne  sise  près  d'Arles,  dite  maison 
de  Greffeuille.  Le  voici  : 

"iv:n  miiT'  hz'  ^')'2^  ht 
n^nn  ntyn  ''D'nD  i3 

Voici  la  tombe  de  Juda  jeune  homme , 
fils  de  Mardochée.  Que  son  esprit  repose , 
car  il  n'a  jamais  commis  de  péché. 

Une  photographie  de  cette  inscription  avait  été  envoyée  par 
M.  Hartwig  Derenbourg  à  M.  Chwolson.  Le  savant  hébraïsant, 
d'après  l'examen  des  lettres  N  et  b,  surtout  du  D  et  du  p,  lui  as- 
signe pour  date  le  ix*"  siècle,  plus  ou  moins  arbitrairement.  Pour 
justifier  sa  conjecture ,  il  se  fonde  sur  cette  considération  historique 
qu'un  siècle  au  moins  a  dû  s'écouler  entre  l'établissement  de  cette 
pierre  lumulaire  et  la  naissance  du  célèbre  Gerson  ben  Juda,  de 
Metz,  on  de  Moïse  Ha-Darschan,  de  Narbonne.  Or  leurs  noms 
évoquent  un  véritable  épanouissement  littéraire,  fruit  de  longues 
études  et  preuve  du  séjour  d'une  certaine  durée  des  Juifs  en  ce 
pays.  Kn  effet,  aux  termes  d'une  légende  racontée  en  langue  ara- 

"'  Essai  sur  la  propagation  de  l'alphabet  pliénicien  dans  l'Ancien  nioude ,  t.  I, 
p.  97.3.  Rien  n'est  dit  à  ce  sujet  dans  le  wRecueil  de  toutes  les  inscriptions  anté- 
rieures au  vin"  siècle» ,  pièce  4'\  s.  I.  n.  d.,  àiaB.  N.,  Estampes,  cote  GL  8^. 


—   18-2  — 

ineciiiK'f'^  Vespnsipil  (il  (Miil);n'(|iior  i\v^  .luils  siii-  trois  navires,  (|iii 
liiieiit  ensiiilo  a])an(loiinés  en  ])ltMn»'  nier  pai'  leurs  capitaines.  Un 
de  oes  navires  arriva  à  Bordeaux,  uu  autre  à  Arles  et  le  troisième  à 
Lyon.  Accueillis  (Kaboi-d  avec  bienveillance  dans  la  preniièic  de  ces 
villes,  où  on  leur  donna  des  champs  et  des  vignes,  les  Juifs  lurent 
maltraités  après  la  mort  du  prince  qui  leur  avait  offert  un  asile,  et 
pour  l'aire  cesser  ces  ])ersécutions,  ils  instituèrent  des  joufs  de 
jeûne.  Quelle  que  soit  celte  légende,  elle  j)rouve  au  moins  que  des 
Juifs  se  8ont  établis  d'assez  bonne  heure  dans  le  sud  de  la  France. 
On  le  sait  en  particulier  pour  la  cominunaulé  d'Arles,  contre 
bujuelle  des  mesures  furent  prises  dans  les  Conciles  dès  le  piemier 
quart  du  v"  siècle,  en  k'nh.  Mais  les  Juifs  ont  continué  à  vivre  en 
Provence  fort  longtemps,  et  il  serait  téméraire  de  tirer  de  là  une 
déduction  pour  fixer  la  date  d'une  pierre. 

VIENIVE-EN-DAUPIIIINÉ. 

Une  épitaphe  trouvée  à  Vienne  '-'  porte  ces  mots  : 

Samuel  (ils  de  Juslii. 

M.  A.  Prudhomme'-''  a  montré  (|ue  rétablissenient  des  Juifs  dans 
cette  ville  remonte  jusqu'au  temps  de  la  domination  romaine  en 
Gaule.  De  plus,  M.  H.  Gross  a  découvert  un  document ''')  qui  nous 
intéresse  par  une  coïncidence  de  noms  ;  c'est  un  contrat  du 
x"  siècle,  en  vertu  duquel  un  juif  de  Vienne,  nommé  Asterius, 
échange  un  ehanip  lui  appartenant  contre  celui  d'un  couvent;  la 
femme  du  jiropriétaire  s'appelait  Justa,  et  l'un  des  témoins  signa- 
taires de  la  pièce  se  nomme  Justus.  Ce  nom,  du  j-este,  apparaît  de 
bonne  heure  chez  les  Juifs,  dès  l'antiquité  romaine.  Il  suffît  de 
rappeler,  entie  autres,  Justi;  do  Tibériade,  l'adversaire  de  Flavius 
Josèphe  et  lauliuir  d'une  histoire  de  la  jfuerre  juive.  On  le  ren- 

<'^  D'après  un  manuscrit  do  in  bibliollièquc  de  M.  (joldschmidt  ù  i^^rancforl-sur- 
Mein,  S.  Baer  l'a  publiée  dans  son  édition  du  Hitnel  journalier  (Rœdellieim , 
1868),  p.  119;  Gross  (Gnllia  jndaica ,  p.  7/1  à  90),  donne  encore  d'autres  et 
nombreuses  références. 

'^'  Signalée  par  Vr.  Lenormant,  l'jssai  sur  la  jimpiiiraiion  de  l'alphahct,  K  p.  37/1, 
cl  pnblii'o  par  Ciiwolsou,  (jorims  iiisir.  Iirhr. ,  u"  .')  i ,  col.  179. 

'■'''   Les  Jnift  en  Dnnphiné  fui.r  iiv"^  et  xv''  sii'cles  ((îreniibio,   iHXIÎ,  in-8°). 

'*'  Monattchrifl  fur  Wissengchaft  d.  Judenthums,  1878,  p.  1^7;  Galliajnd., 
p.  191. 


—  183  — 

contre  sous  différentes  formes  chez  les  Juifs  de  France  et  d'Es- 
pagne ^'^ 

Dans  Tépitaphe  en  question  ici,  notre  mot  est  écrit  iriw"i\  rCe 
mot  est  pour  Dinuv,  dit  M.  Théod.  Reinach^'^^,  soit  par  une  simple 
erreur  du  lapicide,  soit,  comme  l'a  supposé  M.  Isidore  Lœb,  par 
une  imitation  de  la  prononciation  vulgaire  où  Vs  final  de  lustus 
disparaissait  sous  Tinlluence  de  l'accent  tonique  de  la  première 
syllabe.  •)5  Ces  conjectures  sont  plus  spécieuses  que  fondées.  En  tous 
cas,  elles  sont  inutiles. 

Si  l'on  remonte  aux  plus  anciens  textes  connus ,  on  trouvera  les 
noms  propres  latins  dépouillés  de  la  désinence,  ou  de  l'indice  de 
déclinaison,  dans  les  transcriptions  hébraïques.  Dans  le  Talmud 
de  Jérusalem,  on  trouve  tantôt  la  forme  N'IOOr,  /tis/o,  tantôt  la  forme 
"•tîDr,  lusti  :  1"  tr.  Berakiioth,  VIII,  6  fin  (trad.,  t.  I,  p.  ±US);  tr. 
Schbiilh,  VI,  1  fin  (II.  p.  383);  tr.  MeghiUa,  I,  i  fin  (VI,  p.  202); 
Baba  qama,  VII,  h\  Baba  meàa,  X,  2;  Sanhédrin,  II,  3  (t.  X, 
p.  68,  i53,  266;  2"  Troiima^  XI,  5;  Maasser  scheni,  V,  1  (III, 
102,  2&8)-,  Erouhin,  VI,  h  (IV,  262);  Schqalim,  II,  1  (V,  269). 
Enfin  ce  même  Talmud,  accompagné  du  Commentaire  de  Syreleio 
(édit.  Lehmann),  donne,  dès  la  première  mention  de  ce  nom^  les 
deux  orthographes  combinées  :  ''XriDT',  lustoï  {a\ec  un  n,  au  lieu 
de  î3,  comme  à  Vienne). 

M.  Louis  Havet,  consulté  à  ce  sujet,  a  bien  voulu  nous  commu- 
niquer son  avis  :  selon  lui,  r l'auteur  de  l'inscription  avait  dans 
l'esprit  un  équivalent  grec,  2ajt/ou>)X  vios  louai ov,  ou  ^a(JLOvtjA 
lovaJov.  C'est  le  génitif  grec  qu'il  aura  transcrit  lustu,  tout  en  in- 
sérant son  bar  trfils  de»,  tnot  chaldéen». 

Pour  le  sens,  le  nom  lustus  correspond  à  l'hébreu  p''"i!i,  Çadic, 
comme  Zunz  en  a  fait  l'observation  t^).  On  serait  tenté  de  conclure 
que  toutes  les  fois  qu'un  juif  s'appelait  Justus,  il  portait  dans  ses 
rapports  avec  la  synagogue  le  nom  Çadic.  Effectivement ,  encore  au 
xvu"  siècle,  un  juif  d'Amsterdam,  Jacob  Çaddiq,  publia  sous  le 
nom  de  Justus  sa  fr Chorographie  de  la  Palestine»  (i63i).  Mais 
cette  assimilation,  si  séduisante  qu'elle  paraisse,  semble  n'avoir 
été  faite  qu'à  une  époque  tardive. 


(1)  Ibid:,  p.  11.8. 

<''  Revue  des  Mudes  juives,  t.  XIX,  p.  81. 

''^   Nameii  der  Juden,  dans  Gesaïutute  Schriften,  t.  II,  p.  16. 


18/1 


WORMS  lîT  spiiu:. 


Sans  sortir  dos  limilos  naliiroUes  do  raiicioniio  Franco,  arrélons- 
nous  dans  quelqnes  villes  do  la  rive  {jauche  du  Uliin.  Ellos  ne  sont 
pas  en  dehors  de  notre  domaine  littéraire  :  c'est  dans  un  pareil 
sentiment  que,  les  8  et  (j  juin  iS^jG,  le  Congrès  archéologique  de 
Fi-anco  s'est  tenu  à  Trêves,  et  les  résultats  en  sont  consignés  dans 
un  volume  imprimé  la  même  année  sur  place,  par  les  soins  du  se- 
crétaire général  d'alors,  le  haron  Ferdinand  de  Roisin. 

Comme  le  dit  avec  une  pointe  d'ironie  un  Viennois,  M.  A.  Ep- 
stein ''),  les  trois  villes  rhe'nanes  de  Mayence,  Worms  et  Spire 
sont  échues  à  rAllemagno  par  le  traité  de  Verdun  f  à  cause  du  vini5. 
Dans  ces  villes,  il  subsiste  des  inscriptions  qui  non  seulement  ren- 
trent dans  notre  cadre,  mais  encore  nous  touchent  par  leur  origine, 
ou  point  de  départ.  Par  une  inscription  (n"  i),  tracée  à  W^orms 
sur  une  table  en  pierre  adaptée  au  portail  Nord  de  la  synagogue, 
on  sait  que  Mar  Jacob  et  sa  femme  Rachel  ont  érigé  cet  édifice 
l'an  io34,  en  vieux  style  roman.  En  1176  et  1 186,  d'autres  con- 
structions, telles  que  cour  et  miqweh  (bain  rituélique),  furent 
ajoutées  (inscr.  n"  4),  et  en  121 3  on  y  annexa  le  parvis  des 
femmes. 

La  plus  ancienne  pierre  tumulairo,  datée  de  l'an  1 100,  recouvre 
la  tombe  du  «fils  de  R.  Samuel,  mort  pour  la  foiw,  martyr  de  la 
i"""  croisade.  Levvysohn  (60  Epitaphien,  p.  90,  n"  56)  lui  donne 
])Our  date  1 1 76  ;  sa  série  commence  par  une  Sagira  rr  fille  du  martyr 
Samuel^,  eu  906  !  Ce  monument  confirme  un  fait  historique,  que 
ie  premier  juif  ayant  séjourné  à  Worms  est  un  Français,  le  poète 
liturgique  Ascher  ha-Lévi,de  Vitry,  un  contemporain  de  la  r*  croi- 
sade C^). 

Peu  de  temps  après  la  première  construction,  s'il  fallait  en 
croire  une  légende,  le  Français  Raschi,  de  Troyes,  se  serait  trouvé 
l.à.  Cette  légende  est  née  |)arce  (jue  l'on  cherchait  à  justifier  l'exis- 
tence d'une  chapelle  accolée  à  fouest  de  la  synagogue,  ([ui  com- 
prend une  niche  formée  de  doux  pierres  brutes  à  droite  et  à  gauche, 

<'^  Judische  Alterllnimer  iii  Wuriiin  tmd  Speier  [\\res\au ,  i8()6),  p,  3;  cf.  Grciclz, 
Getchiclile  der  Juden ,  l.  VI ,  p.  Ci. 

'''  Ziinz,  Lilvralur{rescliichte ,  p.  A;  Monatfchnft ,  i87(),  p.  278;  Epstein, 
/61V/.,  p.  l 'A ,  noir*  1. 


—  185  — 

rormanl  lui  siège,  avec  des  bancs  de  pierre  au  sud  et  au  nord,  dis- 
posés pour  les  élèves.  Toutefois,  à  la  suite  de  i'e'tude  criticjiie 
d'une  copie  des  premières  inscriptions,  qu'avait  faite  un  certain 
Eliézer  b.  Samuel  en  iBBq,  et  par  Tétude  comparée  d'a''.îies  in- 
scriptions (n"'  5  et  6),  on  a  acquis  la  conviction  que  cette  seconde 
bâtisse,  assez  médiocre,  est  de  Tan  m'^Z"'  nja,  soit  38/i  de  Tère 
juive  (=  162/i  de  l'ère  vulgaire),  érigée  par  David  ben  Josué  Jo- 
seph Oppenheim, 

Quant  à  la  communauté  de  Spire,  qui  est  moins  importante  et 
moins  intéressante,  tout  en  remontant  à  la  même  origine  que 
Worms,  le  fragment  de  la  plus  ancienne  pierre  tumulaire  est  daté 
de  1  i/i5;  en  ouli'e,  de  la  fin  du  xi*  siècle,  il  reste  le  bain  com- 
munal ,  situé  non  loin  de  la  synagogue.  Les  premiers  immigrants 
juifs  étaient  venus  de  Mayence,  d'oi^i  ils  avaient  fui  pour  échapper 
au  fer  des  croisés  (^^ 

II 

Jusqu'à  présent,  abstraction  faite  du  midi,  on  n'a  pas  encore 
trouvé  en  France  d'inscription  hébraïque  antérieure  au  xi^  siècle. 
Dans  toutes  celles  dont  la  mention  suit,  l'écriture  des  inscriptions 
funéraires  n'offre  aucun  caractère  plus  ou  moins  arcliaïque,  comme 
cela  se  passe  pour  les  autres  langues  durant  le  moyen  âge.  Encore 
moins,  dans  ce  grand  cadre  chronologique  qui  embrasse  les  xii% 
xiii''  et  XIV®  siècles,  peut-on  établir  une  règle  de  paléographie  par 
les  dates  :  c'est  que  les  lettres  carrées  ont  été  transmises  tradi- 
tionnellement, sans  changement,  immuables  aussi  bien  sur  la 
pierre  que  dans  les  manuscrits  des  livres  d'office  ou  liturgiques. 

Les  spécimens  tirés  des  manuscrits  publiés  par  Steinschneider  et 
ses  émules  dans  leurs  catalogues  descriptifs  ont  pu  servir  pour  dé- 
terminer à  peu  près  la  date  de  l'écriture  cursive  juive,  laquelle  a 
varié  selon  les  temps  et  les  pays,  mais  non  pour  l'écriture  carrée, 
seule  usitée  dans  les  inscriptions.  Il  n'est  pas  impossible,  cepen- 
dant, que  par  la  juxtaposition  d'un  grand  nombre  d'inscriptions 
publiées  à  l'état  de  fac-similé,  on  n'arrive  à  établir  des  points  de 
repère. 

"'  A.  Epslein,  Das  tahmulische  Lexikon  D^XiD  ■"Dirp  «.  Jehuda  b.  Kalonimos 
aus  Speier,  p.  8  et  suiv. 


—  i8r>  — 


DIJON. 


Los  j)ionos  tnniiilniiTs  lit''l)rnïqiios,  découvorlos  à  Dijon  flopuis 
i8o3  jus([irà  nos  joui's,  dans  rancicMi  périinètio  de  la  ville,  pro- 
viennent de  divers  emplacenicnts  d'anciens  cimetières  israéliles,  se 
Ironvanf  dcri'iore  lo  quartier  assigne»  aux  Juifs  durant  le  moyen  Age. 
Celui-ci  comprenait  rancienne  rue  du  (Jrand-Potet  (rue  Bufl'on  ac- 
tuelle) et  ia  place  Saint-George (^).  Leur  grand  cimetière  devait 
s'étendre  a?sez  loin,  car  l'on  a  découvert  des  9(|uelettos  de  cette  pro- 
venance dans  la  rue  Bullon,  et  des  pierres  lumulaires,  entières  ou 
brisées,  en  très  grand  nombre,  à  la  place  Rameau.  Elles  ne  por- 
tent aucune  date;  la  plupart  ont  été  mises  au  jour  et  confondues 
avec  les  moellons  de  l'antique  Casinim,  lorsqu'on  a  creusé  le  sol 
pour  aménager  la  place  Rameau  actuelle,  afin  d'y  élever  des  con- 
structions. D'autres  ont  été  trouvées  rue  Vauban,  dans  les  caves 
de  l'ancien  bôpital  Saint-Fiacre.  Les  lettres  sont  remar(juables  par 
leur  foruie,  la  beauté  du  ciseau  et  la  j)rofondeur  du  tracé,  déno- 
tant la  main  d'ouvriers  habiles  comme  lapicides,  mais  parfois  in- 
expérimentés en  langue  hébraïque. 

Dans  les  Archives  des  Missions  scientifiques  C-^),  M.  Ad.  Neubauer  a 
publié  huit  de  ces  inscriptions,  transcrites  par  lui  au  musée  de 
Dijon.  A  cette  courte  liste,  M.  le  rabbin  Gerson  a  bientôt  ajouté 
vingt-neuf  inscriptions  nouvelles  (•'*),  dont  quatorze  décliilfrées  à  ce 
même  musée,  deux  chez  le  D"^  Marchant  rue  Barbisey,  et  treize 
dans  l'ancienne  maison  Baudot,  rue  du  Vieux-Collège.  D'après  les 
noms  propres,  simples  prénoms,  que  donnent  ces  pierres,  et  sur- 
tout d'après  ceux  des  femmes ''\  il  est  permis  d'attribuer  ces  in- 
scriptions aux  xii'  et  xiH*  siècles,  faute  de  date  plus  précise. 

On  sait  du  reste  que,  du  xi''  au  xiv"  siècle,  les  rabbins  ayant  sé- 
journé dans  la  Bourgogne  ne  sont  pas  restés  indilïérents  au  mou- 
vement intellectuel  qui,  après  s'être  produit  dans  la  (Miampagne, 

'''  Coiirlf'pée,  Dcxa-iptiim  du  duché  de  Hoitrfjojrur. ,  t.  I,  p.  108  cl  hh'à;  l.  IV, 
p.  911;  Depping,  Les  Juifs  dans  le  moyen  âge,  p.  369. 

"^  Tome  1"  de  la  3"  s'rio.  p.  5G5. 

<•')  llevue  des  études  juives ,  t.  VI,  i883,  p.  :!  a  3-2 2  9. 

'*'  Tels  sont  :  Bona,  au  u"  5;  Ivelc,  an  n"  10;  Marona,  au  n"  18;  Flora,  au 
n"  91,  sans  compter  ceux  de  Sinna  et  SimliH,  laquelle  dernière  dénominalion  Cor- 
respond au  prcnouj  Jute  du  Xiii"  siL-cie.  ci-aprùs. 


—  187  — 

s'est  étendu  jusqu'à  cette  province;  ils  ont  suivi  i'éian  donné  aux 
lettres  par  les  écoles  du  nord-est  de  la  France.  Ils  ont  fourni  leur 
part  à  la  culture  générale  du  pays.  C'est  un  hommage  à  leur 
rendre,  au  moment  d'exhumer  leurs  noms  après  plusieurs  siècles. 

MÂCON. 

Au  musée  de  la  ville  de  Mâcon ,  il  y  a  un  certain  nombre  de 
pierres  tumulaiies  hébraïques,  qui  ont  été  découvertes  par  des  ou- 
vriers travaillant  à  l'établissement  du  chemin  de  1er  de  Paris  à 
Lyon'^'.  L'emplacement  OTJ  elles  ont  été  trouvées  était  sans  doute 
le  cimetière  des  Juifs,  situé  au  nord  de  la  ville,  en  dehors  des  for- 
tifications, au  bas  d'une  petite  colline  et  près  d'un  petit  ruisseau 
sur  lequel  a  été  établi  un  pont,  appelé  Pontjeu  (pont  des  Juifs).  Ce 
quartier  se  nomme  Bourg  Savoureux.  Près  de  là  il  y  a  une  maison 
de  campagne  nommée  Sabbat,  où,  à  ce  que  l'on  prétend,  se  trou- 
vait la  synagogue,  et  dans  le  voisinage  on  a  découvert  aussi  un 
puits,  qui,  à  en  juger  par  sa  construction,  pourrait  bien  être  un 
miqweh  (bain  rituel)  du  genre  de  celui  que  nous  venons  de  voir  à 
Worms. 

Le  total  est  de  sept  pierres  tumulaires,  plus  ou  moins  complètes. 
Le  n"  1  couvrait  la  tombe  d'une  juive  nommée  Angélique,  et  les 
n"'  2  ,  3  et  7  sout  datés,  savoir  :  le  n"  2  porte  la  date  du  dimanche 
section  Schmôth  an  xxi  (=  19  décembre  1260);  le  n°  3  est  du  di- 
manche section  Wayera  an  lxv  (=  1 1  octobre  i3o4),  et  le  n"  7 
est  du  mardi  section  Mathoth  an  lxx  (=  2  3  juin  i3io).  Ce  der- 
nier numéro  offre  comme  particularité  intéressante  le  nom  de 
femme  nxWT'  fJoavali-p,  à  rapprocher  du  prénom  Joie,  qui  figure 
dans  le  cfRole  de  la  taille  de  Paris  en  1296-129775,  et  que  nous 
retrouverons  dans  l'article  consacré  à  cette  dernière  ville. 

BÉZIERS. 

Une  magnifique  inscription,  en  douze  lignes  de  douze  à  quinze 
mots,  qui  est  de  beaucoup  la  plus  grande  et  la  plus  importante  de 
toutes  celles  du  moyen  âge  juif,  se  trouve  à  Bézicrs;  elle  provient 

^*'  Elles  ont  été  publiées  par  Isidore  Lœb  :  même  Revue,  t.  V,  188a,  p.  loZi- 
106,  avec  renseignements  topographiqnes  par  M.  Lacroix,  pharmacien  en  cette 
ville. 


—  188  — 

de  la  sviiagoguo  do  colle  vilUï.  Kilo  a  otc*  publioo  ot  liadiiile  tour  à 
tour  par  Andotiuoon  lOôo,  par  lahlx'  Mailhol  on  17C9,  par  Creuzé 
de  Lesser  en  1826,  par  Alexandro  du  Mojje  on  i8ii,  enfui  par 
iM.  L.  No'juior  on  1878. 

Malgré'  cos  nombreuses  éditions,  le  texte  restait  incomplet;  car 
la  ])iorre  est  malheureusement  cassée  à  droite,  du  haut  en  bas,  sur 
uuo  corlaiuo  lonjfueur.  Les  ])reniiors  mots  des  ligues,  surtout  en 
haut,  qui  avaient  disparu,  ont  ('té  ingi'uieuseiuonl  roslituos  par  feu 
Isidore  Lœb'^^  avec  le  concours  de  M.  Joseph  Derenbourg,  et  la 
date  a  olo  idontifiée,  savoir:  1.'^  taïuouz  /kjoû  (  =  vendredi  1 G  juin 
iilik).  Toutclois,  observait  i\l.  Deienbourg,  en  supposant  que  la 
cassure  en  tète  de  la  ligue  10  contenait  le  nombre  (io,  on  peut 
lire  UciG'-i  au  lieu  de  ^4906;  ce  (|ui  donnerait  en  oquivalonce  chré- 
tienne le  dimanche  i3  juin  120A;  ou  encore,  en  intercalant  le 
nombre  20,  on  peut  lire  kç^ak  (=  lundi  A  juillet  116/1). 


xNÏMES. 

Passant  un  jour  dans  une  des  vieilles  rues  de  Nimes,  la  rue  dos 
(Iroffes,  M.  Jos.  Simon,  instituteur  juif  de  la  localité,  remarqua 
une  longue  et  assez  large  pierre,  sur  laquelle  sont  gravés  des  ca- 
ractères hébreux.  Tout  d'abord,  impossible  do  rien  déclnffrer,  à 
cause  do  la  hauteur  où  se  trouve  la  pierre,  (jui  sert  de  linteau  à 
uuo  porte  cochoretrès  élevée,  et  surtout  parce  que  les  lettres  se  pré- 
sentent retournées.  Après  deux  ou  trois  essais,  il  arrive  à  lire  ces 
mots  : 

pnîi''  '"1  -i33:n  ODnn  i^p  ht 

Voici  la  l(tml)o  du  sage,  le  vénéré  R.  Isaac.  .  . 

Los  caractères  des  deux  premiers  mots  ont  de  3  à  k  centimè- 
tres de  hauteur;  les  autres  do  8  à  9  centimètres.  I^our  fixer  la 
date  do  ce  texte.  M.  Simon  met  à  profit  les  moindres  laits  (jui  peu- 
vent f éclairer,  féjxiquo  de  la  cousiruclion  de  la  maison,  la  forme 
de  la  pierre  peu  ordinaiic;  il  la  lait  remonter  au  xi'  ou  au  xii'' siècle, 
en  ajoutant  (jiie  le  rabbin  mentionné  là  doit  èti-e  ou  le  fils  de 
Haabad   (H.  Abr.    b.  David,   le   contiadicleur  de  Maïmoni),  sur- 

"^   L'nivers  israéHlr,  1H7H,  I.  XWlil,  |i.  7i((-7-.!/i. 


—  189  — 

nomme  J'aveugle,  ou  le  père  d'Abba-Mari,  intendant  des  deniers 
publics  à  Saint-Gilies'^). 

Dans  la  plaquette  consacre'e  à  ce  sujet'-'  rauteur  a  aussi  recon- 
stitué trois  inscriptions  he'braïques  de  cette  ville,  j)erdues  depuis  le 
xvi^  siècle,  recueillies  par  Poldo  d'Albenas*'*'  et  reproduites  plus 
tard  par  Ménard.  D'après  les  versions  de  ces  historiens,  voici  les 
restitutions  opérées  par  M.  Jos.  Simon  : 

I.  '")  l'ZDzn  DDnn  "lap  rr tombe  du  sage,  le  vénéré  R.i^,  inscrip- 
tion que  d'Albenas  avait  mal  transcrite  :  ~)"i2D  DJnn  "i3p,  et  iVIénard 
l'avait  corrigée  (!)  :  ")3D3  I^IT»!  I2p  'f  tombeau  de  Jean  de  Boskeni! 

II.  [n]3  ros'?"!!  mD  bv  ni2j>  nî  r^  voici  la  tombe  de  dame  Dol- 
cena(*)  fdle  de^.  D'Albenas  avait  lu  :  2  n:sVn  mr:  bvn  "i3p  n,  et 
Ménard:  nJ2jj'7'n  mD^î^i  ^3p  nî  rceci  est  le  tombeau  de  Salomon 
de  Lisbonne  Ti! 

m.  T'ND  "13  3''3n  p  pnî:"'  '•)  "i3p  dî  ffceci  est  la  tombe  de  R. 
Isaac  b.  Habib  fils  de  Méin^.  D'Albenas  avait  lu  :  p  nn-^^2  -i3p  nî 

T^InDo  3"«3n,  et  Ménard  (mieux  en  tète)  :   b'^'iDi    I3p  nî 

T  voici  la  tombe  de de  Marseille  w! 

TOULOUSE. 

Au  musée  des  antiquités  de  Toulouse,  qui  occupe  l'ancien  cou- 
vent des  Augustins,  dans  la  galerie  Nord  du  cloître,  sur  un  frag- 
ment de  pierre  grise,  se  trouve  une  inscription  hébraïque  de 
quatre  lignes,  \oici  le  texte,  dont  nous  devons  une  copie  à  M.  Em. 
Roschach  (^>  : 

-)3p  p'^î: 
]M  i3D:n 

Stèle  funéraire 

du  vénéré  Don 

Vidais  Salomon 

Nathan.  Il  repose  au  Paradis. 

'"   Ibid.,  p.  8i-88,  analyse  de  M.  le  rabbin  Aroo. 

(-'  <r  Inscriptions  tumiilaires  hébraïques  du  moyen  âge  à  Nimes,  notice  communi- 
quée à  T  Académie  du  Gard«  (N.,  1877,  8°). 
^'^   Discours  hlst07-ial  de  l'antique  cité  de  Nimes. 

(*'  Diminutif  de  Dolza  ou  Dolce,  cité  par  Zunz,  Namen,  etc.,  p.  87. 
'^'  Il  n  été  publié  et  traduit  en  premier  lieu  par  M.  le  rabbin  Oury  :  Archives 


—   190  — 

On  trouve  notre  Vidais  Nathan,  laxô  comme  ff Juif  du  Roi«  à 
lio  sols  parisis.  dans  un  des  mandements  de  Philippe  le  Bel  pré- 
sentés au  s(Mi(k'hal  de  Carcassonne  par  Bonnet  du  Ihury,  juif  de 
IJeaueaire,  portant  maintien  des  privilèges  des  Juils  et  de  la  protec- 
tion ([ui  doit  leur  être  donnée,  et  prescrivant  la  levée  d'une  taille, 
avec  le  rôle  de  ces  juifs,  daté  du  vendredi  après  la  Saint-Michel  Tan 
1291.  Bien  entendu,  la  forme  Vidais,  en  langa{je  languedocien 
adouci,  équivaut  au  latin  rVitalis  Natham^,  tel  que  l'écrit  le 
mandement  royal (•'.  Donc,  la  stèle  doit  remonter  au  commence- 
ment du  xiv"  siècle. 

Selon  une  lettre  que  veut  bien  nous  adresser  M.  Ad.  Baudouin, 
les  catalogues  imprimés  de  Dumège  et  de  M.  Roschach  ne  mention- 
nent pas  d'inscriptions  hébraïques;  mais  Dumège  en  indique  deux 
sans  les  reproduire,  dans  son  catalogue  manuscrit.  Voici  ce  qu'il 
dit  : 

cf  1°  Fragment  d'une  pierre  sépulcrale,  trouvée  à  Toulouse,  con- 
tenantlc  reste  de  l'épitaphe  d'un  juif.  Ici  une  ligne  en  hébreu  (  1^'-* 
'2  ^py),  c'est-à-dire  cfRabbi  Jacob  bcnw; 

cr  2°  Autre  épitaphc  d'un  juil.  Elle  a  été  découverte  àNarbonne, 
dans  un  lieu  nommé  Mato-Pezonls  t-^^.  Elle  est  ainsi  conçue  et  fi- 
gurée  f)  La  notice  s'arrête   fâcheusement  au  bon  moment; 

mais  elle  ne  peut  se  rapporter  qu'aux  quatre  lignes  transcrites  ci- 
dcissus. 

INARBONNE. 

La  communauté  juive  de  France  qui  au  moyen  âge  a  été  ia  plus 
brillante  de  toutes,  est  celle  de  Narbonne*'^.  De  tant  d'écrivains, 
(|ui  ont  vécu  et  sont  moris  là,  il  n'y  a  presque  plus  de  traces  que 
leurs  écrits.  Que  sont  devenues  leurs  stèles?  On  l'ignore.  C'est  à 
peine  s'il  en  subsiste  quatre  au  musée  de  cette  ville,  en  état  plus 
ou  moins  fragmentaire  ^^\ 

israélilps ,  i8()9,  p.  :^o3.  Depuis  lors,  onl  «lisparii  les  (rois  (lnnii(''ros  lettres  de  la 
Iroisif'inc  lijjnc,  écrile  en  pelils  carapU'reg  à  cause  de  l'exiffnïtt'  de  lu  pierre  :  Ar- 
chives des  missîOH.s-  xcienlijiqiies ,  ir  séi'ie,  I,  p.  .^îj|-55a. 

"'  Muiuiscrils  de  la  Hihliollx'ipic  iialioiialo,  l'oiids  Doal,  (.  WWll,  ï.  a  18  et 
8uiv.;  G.  Saige,  Le»  Juif»  du  Laiifriiedoc ,  p.  uu5. 

(*'  Nous  restituons  les  mots  entre  parenthèses. 

W  Occidit  pediculos. 

<*>  Gross,  ( j allia  jiulaica,  p.  /ioi-A8i. 

'*'  Tournai,  dnlaloi^ue  du  musée  de  iXarbonne  (i80/i),  p.  5i. 


—  191  — 

Voici  d'abord  une  inscription  dont  Toriginal  sur  marbre  est  au- 
jourd'hui perdu;  elle  a  été'  transcrite  par  un  arcljéologue  au 
xvii''  siècle,  dans  un  manuscrit  conserve'  à  la  Bibliothèque  de  la 
ville,  et  dès  lors  In  moitié  de  gauche  du  marbre  manquait. 


Milieu 


du  marbre 


11 


I 


-)3TN'  . . .  n-iDu;  nat;'?  -yhi  hzià 

nsn  .  . .  ]2  nD7U  D\s*n  nnnNS  p'in 

La  lecture  de  ces  trois  vers,  avec  surchargea  la  troisième  ligne, 
est  trop  problématique  pour  donner  un  sens,  A  peine  voit-on  à  la 
fin  le  nom  de  ffyàyim(?)  Salomon..  ./mèerw  (compagnon  d'études, 
c est-à-dire  homme  instruit). 


—  192 


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S    -2 


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—  193  — 

Sous  le  n"  2o5,  il  reste  une  inscription  de'dicatoire  de  syna- 
gogue, datée  de  Tan  1260,  dont  voici  la  teneur  :  «La  permission 
de  construire  un  temple,  une  arche  et  un  enclos  du  coté  de  l'Orient 
a  été  accordée  Tan  5ooo,  pendant  le  mois  de  tebet '^l  Dieu  nous  a 
fait  rendre  le  Sabbat,  et  il  a  mis  un  terme  à  notre  dispersion,  n 
Suivent  deux  versets,  l'un  du  Deutéronome  (xxx,  3),  l'autre  des 
Psaumes  (lxii,  9). 

L'original  hébreu  de  cette  inscription  a  été  imprimé  (-);  on  peut 
donc  se  dispenser  de  le  reproduire,  avec  celte  réserve  qu'à  la  ligne  Ix 
donnant  le  verset  des  Psaumes,  il  manquait  le  mot  oy  pc peuple^:, 
restitué  par  le  conservateur  du  musée  lapidaire,  M.  F.  P.  Thiers. 

Le  même  savant  a  bien  voulu  nous  transcrire  les  n"'  206  et  207  '^'. 
Grâce  à  sa  copie  iidèlo ,  ces  textes  '^),  dépourvus  de  sens  jusqu'à 
présent,  deviennent  intelligibles.  De  grands  hébraisants  y  avaient 
renoncé.  Depuis  lors,  on  a  très  heureusement  lu  et  compris  le 
tout,  comme  suit  : 

n^riDj  b'!i2  13^2  iVn  -!C?n  ni^s-on  n-y  mn 

n2^r\:2  -{bn  inVn*  .i^'lîd:  -^hn  d-'D"'  ^1^-2 
arn  t^iDi  '2  V  b^2  m^2 

Ce  monument,  écrit  avec  une  plume  de  fer  (ciseau  ),  témoigne  et  dit  que 
David  est  caciié  (inhumé)  parmi  nous  '^'.  Il  a  été  caché  (enseveli)  9  jom-s 
après  que  fut  enlevée  sa  fille  (?)  en  bas  âge.  11  a  suivi  son  chemin,  au  mois 
des  pluies  (Heschwan),  le  16,  à  ta  fin  du  jour 

Comme  la  troisième  ligne  rime  avec  la  première ,  la  quatrième  a 
dû  rimer  avec  la  deuxième ,  xnn:  ;  il  a  pu  y  avoir  les  mots  :  N3n  Db^^'b 

'■'^'  11  laut  noter  qu'après  le  nombre  ôooo  il  y  a  une  lacune,  ce  qui  peut  nous 
reporter  au  delà  de  1260,  mais  non  au  ix"  siècle  indiqué  par  erreur. 

'■^>  D'abord  assez  mal  par  Dumège,  Mém.  des  Antiquaires  de  France,  t.  VllI 
(1829),  p.  336-356;  puis  dans  les  Archives  des  missiotts  scientifiques,  1878, 
p.  553. 

(3)  Yoir  page  igy  le  fac-similé  du  premier  numéro.  Comp.  Revue  des  études 
juives,  XXXV,  992-296. 

'^'  Les  n"  206-207  ^''"''  numérotés  208-310  dans  l'œuvre  de  M.  Tournai, 
Inscriptions  inédites  ou  peu   connues  du  musée  de  Narhonne  (Caen,  186/1,  in-S"). 

'*'  Expression  biblique  :  1,  Samuel,  xxiii,  19,  et  xxvi,  1. 

Archéologie.  i3 


—   19/i  — 

'•;ui  monde  à  venir •^j  bonne  lin  ilc  j)ln'ase.  Du  reste,  le  style  est 
redondant,  et,  ponr  exprimer  la  «petite  fille ii,  le  terme  nblî?  est 
bizarre.  Aussi.  M.  le  R.  Abraham  Danon  pn'fère  lire  ce  mot  inbsy, 
svnonvme  poétique  de  a  femme '^  {Juges,  xiv,  18),  aussi  bien  que 
le  Nautique  cks  cantiques  (v,  9)  a  le  terme  gracieux  iDiV  crma  co- 
lombe i>,  dans  le  même  sens. 

Ce  sont  donc  quatre  vers  rimant  deux  par  deux,  et  la  dernière 
ligne  contient  le  quantième.  Au  quatrième  mot,  les  deux  lettres  2 
et  ï)  ponctuées  donnent  le  chiffre  82  ou  16  Heschwan  6082 
[=  8  novembre   1821]. 

N°  907  :  ^3p  ]V!i  [nij 

f\lDV  13  . . . 

D''"'nn  "n"i[s3].  .  . 

]vb:!  ""T'en  [ny] . .  . 

njU3  -i^N. . . 

|ii3d]  inmiD. . . 

[V^oici]  la  stèle  funéraire 
de  .  .  .  fils  de  Joseph.  [Que  son  âme 
soit  dans  le  faijsceau  de  la  vie 
[avec]  les  de'vots  du  Très-Haut. 
[Décédé]  [au  mois  de]  lyar  l'an 
.  . .  Son  repos  [est  honorable]. 

Jusqu'à  présent,  on  n'avait  lu  aux  troisième  et  quatrième  lignes 
()ue  les  mots  D^JDn  et  icb^V,  ce  qui  ne  donnait  aucun  sens  plau- 
sible, pas  plus  qu'à  la  dernière  ligne  les  trois  lettres  inn. 

En  outre,  —  nous  écrit  le  savant  conservateur,  M.  Thiers,  —  il 
existe  au  musée  une  pierre  non  cataloguée,  qui  parait  êlre  une  in- 
scription hébraïque.  Voici  le  fac-similé  : 


d1l=)  ( 


._ 1  n  u 


—  195  — 

La  piorro,  ne  contenant  que  deux  lignes,  est  rognée  à  gauche. 
Elle  provient  des  remparls  de  la  Renaissance  et  n'a  pas  e'té  connue 
de  Tournai.  Il  n'y  a  rien  à  tirer  de  ce  fragment. 


CARPENTRAS. 

Dans  le  Cointat  Venaissin,  en  raison  de  leur  dépendance  du 
pouvoir  pontifical,  les  Juifs  ont  toujours  été  tolérés.  Pourtant,  il 
ne  reste  d'anciens  vestiges  épigraphiques  de  leur  séjour  en  ce  pays 
que  dans  la  ville  de  Carpentras. 

Au  musée,  il  y  a  cinq  fragments  bien  courts,  sans  date^^'  : 

1  ...  mnp  nsîîD 

2  [n]^'D  p  ïiDT» . . . 

3  . .  .D2  n:"»"»!  mD 
à              . . .  n3  nh^''2  . . . 

5  I^DD  p  HD^îy 

1  Stèle  funéraire  de  . . . 

2  ...  Joseph  fils  de  Moïse 

3  Dame  Dayena  fille  de  ... 

Il        ...Beila(ouBeHa)  fille  de  ... 
5       Salomon  fils  de  Makhir. 

Les  noms  de  femmes  aux  n"'  3  et  /i  sont  à  retenir  ('^l  Au  n"  5 , 
on  voit  un  membre  de  la  famille  Makhir,  célèbre  au  moyen  âge 
dans  tout  le  midi. 

III 

PARIS. 

Jusqu'à  nos  jours ,  on  n'a  guère  connu  que  les  épitaphes  hébraïques 
de  la  capitale.  Dans  cette  ville,  et  pour  un  espace  de  temps  qui 

f'^  Archives  des  missions,  ibid.,  p.  554. 

'^'  Le  nom  de  femme  au  n"  3  peut  se  lire  Diana  ou  Deina  =  Dinah  :  Zunz, 
Gesam.  Schriften,  t.  II,  p.  57  et  65.  Quant  au  nom  Bella,  n"  4,  on  le  retrouve 
à  Paris  et  à  Limay. 

i3. 


—  196  — 

très  probablcmciil  ii"a  <jUL'n'  dépassé  une  période  de  soixaiiLc  aus, 
011  possède  quarante-huit  pierres  tumulaires,  en  grande  partie  da- 
tées, soit  bien  plus  d'un  tiers  du  nombre  total  de  ces  inscriptions 
en  France.  On  trouvera  donc  légitime  de  consacrer  une  analyse 
étendue  à  cette  série. 

Lorsque  Ton  reconstruisit  à  Paris  la  maison  de  la  librairie  Ha- 
chette, on  découvrit  un  grand  nombre  de  stèles  et  de  fragments  de 
stèles,  portant  des  inscriplions  hébraïques'''.  Ces  pierres  furent 
transportées  au  musée  de  riiùtel  de  Cluny  et  placées  en  partie  dans 
une  grande  salle  dos  Therines  de  Julien,  on  j)artio  dans  le  jardin 
qui  renionre.  Dos  forigino,  il  n\'  a  pas  ou  moins  do  qiiarante-cin(j 
pierres  qui  sont  restées  dans  ce  musée;  trois  autres,  trouvées  plus 
tard,  ont  été  placées  au  musée  municipal  do  riiùtol  Carnavalet'-'. 
C'est,  par  conséquent,  l'ensemble  d'un  cimetière  juif ,  dont  les  épi- 
taphes  datées  appartiennent  aux  règnes  de  Philippe  Auguste,  do 
saint  Louis,  do  Philippe  III  le  Hardi,  de  Philippe  IV  le  Bel,  au- 
trement dit  à  tout  le  xiii"  siècle,  avec  un  léger  empiétement  sur  le 
siècle  suivant.  Nous  no  croyons  pas  pouvoir  dépasser  cette  limite  de 
temps,  ni  plus  haut  en  remontant  jusqu'à  Louis  le  Jeune,  ni  jilus 
bas  en  descendant  jusqu'à  Philippe  do  Valois,  comme  le  voulait  Ad. 
de  Longpérior.  r  Quand  même,  dit  cet  archéologue,  les  fragments 
que  nous  comprenons  dans  cette  série  ne  contiendraient  que  la 
date  seule  (les  noms  cités  n'ayant  pas  de  notoriété),  ils  n'en  consti- 
tueraient pas  moins  des  documents  utiles  pour  l'histoire  du  séjour 
des  Juifs  à  Paris Viennent  ensuite  les  fragments  qui  ne  pré- 
sentent plus  que  des  noms  et  qu'il  ne  faut  pas  mépriser;  car  les 
noms  mis  en  œuvre  par  une  érudition  industrieuse  équivalent  à  des 
faits.  7) 

Grâce  à  lui,  le  nombre  trop  modeste  de  sept  inscriptions,  donné 
par  F.  de  Guilhcrmv  d'après  Pliiloxono  Luzzalo'-",  a  été  considé- 
rablement agrandi.  Dans  co  cadre  élaijji,  los  textes  ont  été  intégra- 
lement publiés'''  et  non  moins  bien  traduits,  la  bMiure  do  lettres 
monumentales  étant  rarement  douteuse.  \ous  avons  toutefois  le  de 

'■''  La  jjfcmii'ro  miTilion  en  ;i  ('Ipliiilo  par  II.  (locliciis,  iliiiis  sa  iionvelli.'  édition 
de  Lcbeuf,  Histoire  du  diocèse  de  Varia,  t.  I,  p.  h[)'6-l\'',)(). 

'*'   Ce  sont  les  n"  5,  7  et  ;îG  du  classement  l'ail  par  Ail.  de  Longpéricr. 

")   F.  do  Guilhormy,  IniicriplionH  de  In  France,  f.  I,  p.  709-71/1. 

'*'  Ad.  de  Longpéfier,  Jour/ial  des  Savants,  187^,  p.  6.H8  ot  suiv.  ;  Œnves 
complèles ,  édil.  Sctilumberger,  l.  VI,  p.  io.3-î.Si. 


—  197  — 

voir  crintervenir  pour  rectifier  quelques  dates ,  ou  plutôt  pour  ré- 
tablir la  concordance  entre  les  dates  d'ère  juive  et  les  dates  chré- 
tiennes, insufïisammont  établies  jusqu'ici. 

Si  beaucoup  d'inscriptions  sont  données  exactement  quant  à  la 
date,  telles  que  les  n°'  3  à  aS  de  la  se'rie  constituée  par  M.  de 
Longpérier,  d'autres  le  sont  moins.  Ainsi,  dans  la  stèle  9,  il  y  a  la 
lettre  finale  y;  il  est  douteux  que  cette  lettre  ait  ici  la  valeur  du 
nombre  900  (comme  cela  arrive  parfois  dans  des  traités  d'arith- 
me'tique),  qu'en  d'autres  termes  ce  soit  l'an  6900  de  l'ère  juive 
(^  11^0  de  J.-C).  C'est,  à  notre  avis,  le  nombre  90,  précédé  du 
nombre  900,  ou  pnri,  qui  a  disparu  après  avoir  constitué  la  fin 
de  la  quatrième  ligne,  soit  990  =  laSo.  Et  la  preuve  qu'il  doit  en 
être  ainsi,  c'est  qu'au  n°  5,  dans  la  date  ^996  (=  1286)  le  chiffre 
900  n'est  pas  exprimé  par  un  y,  mais  par  pnn,  et  de  même  au 
n"  6  ce  chiffre  900  est  exprimé  par  pnn,  suivi,  il  est  vrai,  d'une 
cassure,  qui  nous  prive  du  complément  d'année;  mais  cette  der- 
nière ne  doit  pas  différer  beaucoup  de  toutes  celles  qui  l'environnent. 

De  même,  par  conséquent,  la  stèle  n°  3,  portant  le  nombre  ND, 
ki,  n'est  pas  de  l'an  ^9^1,  mais  de  5o/n  =  i2>>i,  et,  selon 
Tordre  chronologique,  il  faut  la  placer  plus  loin. 

La  fixation  d'année  pour  le  n°  19,  5o/i6  =  i286,  est  possible, 
sans  être  certaine. 

Au  n°  2i,  il  v  a  une  erreur  formelle,  qui  a  dû  se  produire  par 
un  lapsus  dans  la  lecture  de  M.  de  Longpérier.  Le  dernier  chiffre 
de  la  date  après  les  cinq  mille  est  écrit  en  toutes  lettres  :  Q"'nu 
'■deuxn  (non  soixante),  soit  5oo2  =  19/11  (non  1299);  ce  savant 
a  dû  se  laisser  égarer  par  l'homonyme  arabe  /vaXw  fc6o".  Par 
suite,  le  quantième  mensuel  est  également  à  corriger;  car  la  date 
hebdomadaire  tf  dimanche  de  la  section  ivayescheb -n  correspond  alors 
au  19  Kislew  5oo9  =  9/1  novembre  12/n. 

Le  n°  26  est  fort  douteux  :  à  la  suite  du  nombre  5ooo,  dont  on 
ne  voit  plus  que  la  trace  finale  D"'  (pour  D''D'7N'  'n),  M.  de  Longpérier 
a  lunp  "  rret  loÔii,  soit  5io5  =  i3/i5.  Maintes  objections  s'élèvent 
contre  cette  lecture  :  d'abord,  l'histoire  nous  apprend  qu'il  n'y 
avait  plus  de  Juifs  dans  Paris  à  ce  moment  t^^.  Ensuite,  à  supposer 

'^5  Voir  Isidore  Lœb,  Les  expulsions  des  Juifs  en  France  au  xiv'  siècle.  Extrait 
de  ia  Jubelschrift  de  Graetz,  p.  i3.  Cet  historien  remarque,  à  ce  propos,  que  dans 
les  Actes  normands  de  Philippe  de  Valois,  pub'ié'i  par  M.  Léopold  Delisle  (Rouen, 
1871),  il  n'y  a  pas  un  mot  sur  les  Juifs. 


—  198  — 

qu'il  ait  existé  une  exception,  pourquoi  la  tombe  de  cet  isolé,  après 
un  espace  de  plus  de  cin(piante  ans,  se  serait-elle  trouvée  juste  à 
cet  emplacement?  En  outre,  d'une  comparaison  faite  entre  cette 
série  d'inscrij)tions,  depuis  le  n"  8  d'une  part,  et  d'aulres  de  ce 
ciineliore,  n"*  i  à  8  d'autre  part,  ainsi  (ju'avec  celles  d'auties  loca- 
lités, il  résulte  la  règle  qu'à  partir  de  Tau  cin(|  mille,  on  a  écrit  ce 
nombre  en  toutes  lettres  pendant  près  d'un  siècle,  en  raison  de  sa 
nouveauté;  mais  à  partir  du  nombre  loo  (c'esl-à-dire  l'an  5ioo), 
on  a  toujours  écrit  lûiD*?  tfdu  [petit]  computw,  ou  les  mille  sous- 
entendus.  Enfin,  le  nombre  mis  en  question  peut  bien  être  lu  DDT 
fret  2677,  ou  nb*  ffct  35^,  soit  0026  ou  5o35  (=  1265  ou  1276). 

De  même  au  n°  87,  le  nombre  'c?  f\bi<  est  à  traduire, selon  nous, 
tr  .  .  .(cinq)  mille,  an.  .  .  1:,  non,  comme  Ta  voulu  A.  de  Longpé- 
rier,  et  sixième  millets  il  nous  semble  que  l'initiale  'v  est  l'abrégé 
de  niU?  ff années,  tandis  que  notre  archéologue  a  compris  '^^''^ 
ff sixièmes.  Là  encore,  on  serait  en  présence  d'une  manière  insolite 
d'exprimer  les  mille,  que  l'on  compte  sans  cesse  dans  celte  série  par 
milliers  écoulés,  soit  cinq  mille,  non  par  milliers  en  cours. 

C'est  en  conséquence  de  ces  réserves  et,  d'une  façon  générale, 
que  nous  avons  cru  exagéré  de  remonter  plus  haut  qu'au  règne  de 
Philippe  Auguste  et  de  dépasser  celui  de  Philippe  le  Bel. 

Attachons  aussi  de  l'importance  aux  prénoms  mentionnés  sur  ces 
stèles,  en  pailiculier  à  ceux  des  femmes,  qui  constituent  également 
une  date  dans  l'histoire,  au  moins  sous  le  rapport  philologique.  — 
N"  5  :  nN''Xr^^l  Yoak,  ou  loaïa[1),  Joie.  D'après  le  rt Livre  de  la 
taille  de  Paris75  pour  l'an  1292,  publié  en  1887  sur  un  manu- 
scrit des  Archives  nationales,  on  a  pu  reconstituer  une  longue 
série  de  noms  propres  remontant  à  cette  époque.  Or,  parmi  ces 
noms,  à  côté  des  noms  de  femmes  tels  que  Bele-assez,  Boue,  Be- 
lette, on  trouve  deux  fois  le  mot  de  Joie  :  1°  .loie  la  fermière, 
veuve;  2°  Joie,  femme  Vivant  Caro.  Ce  nom,  transcrit  nN""X1\  ainsi 
que  sur  une  autre  inscription  hébraïque  au  musée  de  Mâcon,  pa- 
raît être  en  quelque  sorte  le  féminin  de  Joiant  et  loant,  donné  par 
M.  Fr.  Godefroy  '-^  comme  un  synonyme  de  Joconde. 

N"'  1  o  et  1 7  :  nNmbc ,  Flnria  selon  l'orthographe  de  Mathieu  Paris 

'"  Ce  nom,  sur  la  pierre,  est  écrit  en  petits  caractères,  peul-élre  avec  une 
intention. 

'-'   Diction nnire  lie  l'ancienne  langue  française ,  s.  v. 


—  199  — 

(p.  521,  an  1260),  rappelé  par  Zunz  dans  ses  Namen  der  Juden^^^; 
ce  nom  est  apparenté  à  celui  de  Flora  que  cite  Tovey  {Anglia  ju- 
daica,  p.  129). Dans  des  feuillets de'tache's d'un  ancien  manuscrit '^l, 
M.  L.  Delisle  a  trouve'  un  grand  nombre  de  réclamations  à  l'adresse 
du  trésor  royal  de  saint  Louis,  émanant  d'emprunteurs  demandant 
la  restitution  d'intérêts  payés  à  des  Juifs  de  Saint-Quentin  vers 
12^8.  Or,  parmi  les  cinquante  Juifs  mis  en  cause,  on  trouve 
notre  prénom  féminin  Floria  à  côlé  de  ceux  de  Juete  et  de  Pré- 
cieuse. 

N°  i3  :  NP'»12:")D(?)  Françoise.  trEUe  était  peut-être,  dit  Longpé- 
rier,  née  à  Paris  d'un  père  étranger,  qui  avait  voulu  lui  imposer 
un  nom  rappelant  une  nationalité  nouvelle  dans  sa  famille.  15  Cette 
hypothèse  est  plausible;  mais  nous  nous  étonnons  qu'A,  de  Long- 
périer  ait  éprouvé  de  la  difficulté  à  admettre  une  telle  imitation 
d'un  usage  parisien.  Du  moment  que,  dès  1289,  dans  les  Itinera, 
dona  et  hernesia,  sous  saint  Louis  (-^î,  on  trouve  un  François,  le 
même  prénom  au  féminin  a  pu  exister  et  être  donné  à  une  fille 
plus  tard,  puisqu'elle  est  morte  jeune  en  1261.  —  Quant  à  l'or- 
thographe Franroisa  avec  un  1  et  deux  ■» ,  elle  peut  servir  à  nous 
renseigner  sur  la  prononciation  du  mot  qu'elle  imite  dans  sa  tran- 
scription. Mais  qui  nous  dit  que  ce  n'est  pas  le  mot  Précieuse? 
Cette  hypothèse  nous  est  suggérée  par  deux  raisons  :  d'abord  parce 
que  la  transcription  hébraïque  répond  ainsi  bien  mieux  au  susdit 
prénom  qu'au  mot  Françoise (*^;  ensuite,  le  nom  de  Précieuse  se 
trouve  justement  au  manuscrit  de  Saint-Quentin  précité  (après 
ceux  de  Floria  et  Juete),  ainsi  que  dans  la  Casuistique  de  Salomon 
b.  Simon  Duran'-^l 

N°  16  :  .  .  .  î"'N ,  mot  incomplet.  M.  de  Longpérier  propose  de 
lire  ff  Isabelle 'î.  Ceci  ferait  supposer  que  le  mot  hébreu  complet 
aurait  été  VaîW  =  lezabel,  nom  de  la  princesse  phénicienne, 
d'odieuse  mémoire  (I  Rois,xvi),  qu'aucun  père  juif  n'aurait  donné 
à  sa  fille.  Hésitant  à  adopter  cette  équivalence  peu  plaisante,  nous 
penserons  plutôt  au  nom  Estelle,  que  l'on  retrouve  en  1A09,  aux 

''^   Gesammelte  Schriften,  t.  II,  p.  i5. 

'*^  Gommunicalion  faite  à  l'Académie  des  Inscriptions  et  belles-lettres,  lo 
6  septembre  1889  :  Comptes  rendus,  p.  32  3. 

•*'  Recueil  des  lùstai-iens  de  France,  t.  XXII,  p.  692  G. 

■"'  Pour  lire  Françoise,  il  faut  supposer  au  mot  hébrpu  romission  d'un  ;. 

'^1  N"  ^03,  oit,  608;  Zunz,  II ,  p.  '17. 


—  200  — 

terino.s  d  un  inaiiusonl  du  \utican  n"i8/i,  ou  dans  les  Consulta- 
lions  de  R.  Nissini,  n°  33  (selon  Zunz  ,  ibid.). 

N"'  38  et  29  (cette  dernière  est,  par  aventure,  depuis  iSôO  à 
Saint-Germain)  :  Behia,  fdie  de  R.  Senior.  On  retrouvera  ce  nom 
ci-après,  sous  la  rubrique  Limay. 

iX"  37  :  .  .  .''N:,  autre  nom  incomplet.  A  quel  mot  se  re'fère 
celte  première  syllabe  Na  ou  ISaï?  En  Languedoc,  on  le  sait,  de 
même  que  la  syllabe  en  place'e  devant  des  noms  masculins  équivaut 
à  Don,  de  même  na  eu  tête  des  noms  féminins  signifie  Donna. 
Peut-on  songer  ici  à  "inCN"  ^  rf  Donna  Esthen?,  indique'  par  Zunz 
[ib'id.)  ?  Ou  faut-il  penscM'  au  nom  de  Nana,  ici  Néna ,  que  Ton  trouve 
être  celui  d'une  Juive  en  i3oi,  dans  Mabul,  Cartulaires  et  Archives 
lies  communes  de  r  ancien  diocèse  de  Carcasso7ine ,  $  La  Cirasse,  t.  11, 
p.  3oi,  d'après  un  manuscrit  de  Baluze,  f°  117  :  fr Lettres  d'Auger 
abbé  de  La  Grasse,  par  lesquelles  il  quitte  et  décharge  Bonfilius 
juif  de  La  Grasse,  Fine  sa  femme  et  Nina  sa  fille,  de  tous  les 
crimes  et  de'lits  que  ledit  Bonfilius  avait  commis -i,  m*  des  ides 
d'avril  i3oi  ? 

On  se  laisserait  bien  tenter  de  lire  mN2,  équivalent  hébreu  de 
Bêle,  Belle,  prénom  féminin  bien  fréquent  à  ce  moment,  si  l'hypo- 
thèse ne  péchait  par  la  base  :  il  est  presque  de  règle  de  convertir 
un  nom  propre  hébreu  en  son  équivalent  latin,  ou  français,  comme 
on  Ta  vu  plus  haut  pour  IDW  =  p"'"2î;  mais  on  n'a  guère  d'exemple 
inverse,  celui  d'une  mutation  d'un  nom  français  en  un  mot  hébreu. 
On  voit,  au  contraire,  les  noms  français  de  femmes  maintenus  sur 
les  épitaphes.  tandis  que  les  équivalences  entre  les  noms  sacrés  et 
les  noms  profanes  semblent  réservées  aux  hommes. 

LIMAY. 

Le  iMusée  des  unlicjuités  nationales,  à  Saint-(lermain-en-Laye, 
possède  une  pierre  tombale  juive,  trouvée  sur  le  territoire  de  la 
commune  de  Limay,  non  loin  de  Mculan,  il  y  a  une  trejitaine 
d'années,  dans  un  terrain  de  remblais  au  bord  de  la  Seine.  Cette 
pierre  a  la  forme  d'un  trapèze  de  0  m.  5o  à  o  m.  60  en  hauteur 
sur  o  m.  h3  de  large;  elle  est  brisée  à  gauche. 

Lors(ju'on  Ta  trouvée  couverte  de  terre,  une  ligne  au  milieu 
était  seule  visible  d'abord,  et  le  premier  archéologue  qui  l'a  vue 
s'est  cru  en  présence  d'une  inscription  celtique  1  C'est  ce  qui  l'a  fait 


—  201  — 

admettre  au  muse'e  gaUo-romain.  Elle  se  compose  des  trois  lignes 
suivantes  : 

a  nx"':'?2 

Ceci  est  la  stèle 
deBelnia(?) 
Salom. 

Dans  la  première  ligne,  il  est  aisé  de  reconstituer  les  deux  der- 
nières lettres  à  gauche,  place'esici  entre  crochets;  malheureusement, 
la  fin  de  la  deuxième  ligne  manque,  et  la  troisième  ligne  comprend 
un?eul  mot,  sans  lacune.  Si  la  dernière  lettre  de  la  deuxième  ligne 
est  un  3  mal  fait,  initiale  de  n2  rc filles,  on  admettrait  volontiers 
que  la  troisième  ligne  donne  le  nom  Salomon,  moins  un  n;  si- 
non, cest  le  mot  Dlbl^  tfpaixw,  singulièrement  orthographié,  sans 
1  ni  finale. 

Tout  l'intérêt  de  cette  petite  inscription  re'side  dans  le  nom 
propre  qu  elle  contient.  C'est  un  complément  minime  à  l'onomas- 
tique des  Juifs  en  France.  Elle  n'est  pas  datée,  mais  comme  une 
pierre  semblable  a  été  trouvée  dans  le  même  territoire  avec  la  date 
12/J3,  on  peut  attribuer  celle  de  Saint-Germain  à  peu  près  à  la 
même  époque. 

En  effet,  dans  cette  commune  de  Limay,  on  voit  maintenant, 
encastrée  dans  le  mur  de  l'église,  au-dessus  des  fonts  baptismaux, 
une  grande  stèle  carrée,  dont  on  connaît  désormais  la  date  exacte  : 
17  mars  12/18,  non  1101,  comme  des  historiens  de  l'arrondisse- 
ment de  Mantes  l'avaient  supposé  par  erreur,  ni  5ioi=  i3/ii, 
comme  Guilhermy  l'a  dit  à  tort'^'. 

Parlant  de  cette  pierre  qui  a  1  m.  70  de  haut.  Ad.  de  Longj)é- 
rier  dit  que  cf  ses  dimensions  sont  extraordinaires  11.  Qu'aurait-il  dit 
à  la  vue  des  pierres  de  Mantes,  dont  le  n°  1  (comme  on  verra  de 
suite)  a  près  de  9  mètres.  11  avait  de'plore'  la  dégradation  de  la 
même  pierre  de  Limay,  cfen  sorte,  disait-il,  que  la  surface  exfo- 
liée ne  laisse  plus  apercevoir,  en  divers  endroits,  que  des  traces  de 

'■•^'  Inscriptions  de  la  France,  t.  1,  p.  71Z1.  Aux  qiiaranle-huil  pierres  de  Paris, 
Ad.  de  Lon[;périer  (Journal  des  Savants,  187^,  p.  (y-ja),  ajoute  les  deux  pierres 
de  I.itnay.  Etait-ce  pour  avoir  tui  cliifTre  rond  de  r>o?  On  ne  sait. 


—  20'i  — 

caractères w.  Rassurons  les  amateurs  de  ces  monumenls  :  la  pierre 
a  été  restaurée  en  1886;  à  peine  quelques  lettres  manquent  à  la 
deuxième  ligne  du  texte,  heureusement  publié  en  entier  par  cet 
archéologue.  De  même,  le  vœu  qu'il  a  formulé  à  ce  propos,  de 
voir  publier  un  tableau  des  seclions  hebdomadaires  du  Pentateuque 
en  concordance  avec  les  quantièmes  mensuels,  a  été  réalisé  par 
Isidore  Lœb  la  même  année  (1886),  dans  ses  Tables  du  Calendrier 
juif:  ce  qui  a  permis  de  déterminer  les  dates  des  stèles  en  question, 
comme  de  bien  d'autres. 


MANTES 


(i) 


En  fouillant  le  sol  pour  poser  les  fondations  d'une  maison  a 
Mantes,  M.  Grave,  pharmacien  de  cette  ville,  a  découvert  trois  très 
grandes  dalles,  couvertes  d'inscriptions  hébraïques  ainsi  conçues  : 

I.  [NJaN'r  mi2  I  p  n32iD  DNÎ 

Ceci  est  la  stèle  du  tombeau  de  Iuet[e],  fille  de  maître  Hayyim,  femme 
de  maître  Hayyim,  qui  est  allée  au  Paradis,  le  mai'di  de  la  section  Waya- 
qhel 

La  pierre,  cassée  au  milieu,  rupture  figurée  ici  par  le  trait  ver- 
tical, a  une  largeur  totale  de  1  m.  98,  et  la  hauteur  des  trois  lignes 
du  texte  est  de  o  m.  68  à  cm.  70,  sur  une  épaisseur  de  o  m.  12 
à  G  m.  li;  les  lettres  ont  une  hauteur  de  o  m.  12  environ.  Mal- 
heureusement, quoique  la  pierre  ne  paraisse  pas  défectueuse,  il 
manque  l'année  à  la  suite  du  quantième,  qui  devait  se  trouver 
dans  une  quatrième  ligne;  on  peut  seulement,  par  com])araison 
avec  les  documents  similaires,  l'attribuer  au  xiii"  siècle. 


II.  p  n-'-imy  't 

pb  ii3D:ir 


Ceci  est  la  stèle  de  maître  'Obadia,  fils  de  maître  Élie,  qui  est  allé  an 
Paradis,  le  lundi  de  la  section  Waijhi,  l'an  IX  du  Gomput  (sous-enlendu  : 
petit  =  6009). 

'"'  Coinmiinicalion  lailo  à  l'Académie  des  Inscriptions  et  helies-Iettres ,  le  l'i  oc- 
tnlirc  1H87. 


—  203 


La  lecture  hebdomadaire  sabbatique  rvayhi  6009  correspond  au 
16  Tébet,  soit  le  lundi  11  Tébet=  28  décembre  12/18. 

Cette  pierre,  également  fendue  au  milieu,  est  un  peu  plus  fine 
que  la  première;  elle  n'a  que  1  m.  76  en  largeur  totale;  la  hau- 
teur de  l'ensemble  est  de  o  m.  76,  et  les  lettres  n'ont  que  o  m.  8 
de  haut.  La  gravure  est  très  soignée. 


IIL  bN^n^  nsn 

^1 


n2!:D  nxî 


Ceci  est  la  stèle  de  maître  lehiel  Menahem  Halévi ,  qui  est  allé  au  Pa- 
radis, le  mercredi  de  la  section  de  Schemoth,  l'an  LUI  du  Comput. 

Le  sabbat  de  Schemoth  5o53  correspond  au  28  Tébet,  soit,  pour 
la  date  indiquée  ici,  20  Tébet  ==  3i  décembre  1292. 

La  dernière  lettre  de  la  deuxième  ligne  est  cassée  :  c'est  la  finale 
^,  aisée  à  reconstituer  par  l'inscription  n"  2;  tandis  qu'au  n°  1  la 
même  formule  est  encore  plus  abrégée.  La  pierre,  fendue  au 
milieu,  comme  les  précédentes,  a  une  largeur  de  1  m.  5o  sur 
o  m.  75  de  haut. 

Si  la  première  pierre  a  le  défaut  d'être  imparfaitement  datée, 
elle  offre  par  contre  un  nom  quasi-nouveau  ^^^  dans  l'onomastique 
juive  et  dans  l'histoire  littéraire  de  la  France  au  moyen  âge  :  celui 
de  la  défunte  inscrit  à  la  fin  de  la  ligne  1,  [n]î3NV. 

Evidemment  il  faut  lire  luete,  bien  que  ce  nom  ne  se  trouve  ni 
dans  le  Dictionnaire  historique  de  V ancien  langage  français ,  par  La- 
curne  de  Sainte-Palaye,  ni  dans  l'œuvre  analogue  de  Fréd.  Gode- 
froy.  La  dernière  lettre  de  notre  mot,  sans  doute  un  K,  a  disparu 
par  la  cassure  de  la  pierre.  Dans  le  tr  Livre  de  la  taille  de  Paris  r 
pour  1292,  on  trouve  frJoie,  femme  Vivant  Caro?^.  Cette  dernière, 
semble-t-il,  porte  le  nom  de  la  défunte  qui  figure  sur  la  stèle 
n°  1,  si  l'on  observe  que  le  nom  hébreu  Hayim  a  pour  équivalent 
français  le  nom  Vivant,  et  si  l'on  consent  à  supposer  que  le  mot 
Joie  a  dû  avoir  pour  diminutif  le  mot  luete,  comme  Bekte  est  le 
diminutif  de  Bêle,  du   même  Livre   de   la   taille.   D'autre  part, 

C'   On  no  le  trouve  que  sur  une  pierre  de  Dijon  (ci-dessus),  n°  10. 


—  204  — 

comme  la  leinmo  Vivant  a  payé  encore  rimpol  à  Paris  en  1296. 
c'est  vers  la  lin  du  \iii'"  siècle  qu'elle  a  dû  émi{>rer  de  Paris  à 
Mantes,  où  elle  est  décédée. 

Toutefois,  l'eu  Arsène  Darmesteter,  à  qui  nous  avions  soumis 
notre  lecture,  n'a  pas  partajjé  notre  avis  en  ce  qui  concerne  le 
mot  Ï0N1\  Au  lieu  de  la  dernière  lettre  de  ce  mot  que  nous  lisons 
Î3,  il  avait  proposé  les  deux  lettres  î1;  ce  qui  donnerait  le  mot 
(n)î")XT',  ayant  un  sens  fort  plausible,  celui  de  rr Joyeuse ^5. 

Plus  tard,  reproduisant  d'après  une  communication  de  M.  L.  De- 
lisle(^),  la  liste  de  cinquante  Juifs  habitants  de  Saint-Quentin, 
mis  en  cause  par  les  enquêteurs  de  saint  Louis,  vers  12^8, 
Isidore  Lœb  a  retrouvé  le  nom  luete,  et  il  dit  à  ce  propos:  rr Voilà 
donc  fixées  l'orthographe  et  la  prononciation  de  ce  nom  de 
femme '-'.11  C'est  d'autant  plus  vrai  (jue  le  nom  luietc  ffla  fdle  Merot 
C()urrat77,  figure  au  Rôle  des  Juifs  de  Paris  en  1299  pour  16  sols 
d'impôt,  et  on  la  retrouve  au  rôle  analogue  en  1296  en  ces  termes  : 
rHéronin,  mari  luiete  la  fille  au  prestic^.  pour  12  sols.  Désor- 
mais la  question  est  résolue. 

SEININEVILLE. 

Dans  ce  hameau,  dépendant  de  la  commune  de  Guerville,  non 
loin  de  Mantes,  au  fond  dune  cavité  étroite,  oii  mue  par  un  ruis- 
seau tourne  la  grande  roue  motrice  d'un  moulin,  il  y  a  deux 
dalles  en  pierre,  portant  chacune  trois  lignes  d'inscriptions  dé- 
clarées jusqu'à  présent  indéchiffrables.  Les  pierres  sont  là  depuis 
de  longues  années,  car  on  ne  sait  quand  le  moulin  a  été  construit. 
La  difiiculté  de  lecture  résidait  plus  dans  la  situation  peu  acces- 
sible de  ces  textes  que  dans  leur  contenu. 

Heureusement  M.  Reyboubet,  instituteur  à  Guerville,  ne  s'est 
pas  laissé  détourner  par  ces  obstacles  matériels,  dans  son  désii" 
d'ajouter  un  document  inédit  au  travail  liistoricjiK»  (ju'il  prépare 
pour  sa  commune.  Après  être  descendu  sous  la  roue,  dans  un 
espace  d'à  peine  o  m.  5o  ou  o  m.  Go  de  largeur,  rampant,  à 
genoux,  il  a  d'abord  procédé  à  un  nettoyage  en  règle,  les  mains 
dans  l'eau  et  sous  les  gouttes  d'eau  qui,  des  palettes  de  la  roue  du 

"'  Académie  des  inscriptions  et  bclles-lell  rcs ,  Complrs  rendus  de  septembre  1 889 , 
p.  3a3. 

*'    Hpvuc  tli'x  th  ml  ex  juives ,  iHfjO,  l.  X\,  p.  2(),  note  1. 


—  205  — 

moulin,  arrêtée  à  ce  moment,  lui  tombaient  dans  le  cou.  Pour  jiia 
part,  je  n'ai  eu  qu'à  le  suivre  dans  cette  voie  :  comme  lui  j'ai  pris 
la  lanterne;  ensemble  nous  avons  dessiné  les  lettres,  surtout  la 
date  qui  est  importante  pour  l'histoire  juive,  et  la  lecture  n'a  été 
difficile  que  pour  certains  noms  propres,  aux  caractères  un  peu 
frustes,  ou  moins  profondément  creusés  que  le  reste. 

Les  deux  pierres  se  touchent  en  sens  inverse  :  la  plus  longue 
des  deux,  ayant  i  m.  80,  est  orientée  du  Sud  au  ■Nord  et  se  lit 
d'Ouest  en  Est.  L'autre,  un  peu  plus  courte,  n'ayant  que  1  m.  -70, 
est  orientée  du  Nord  au  Sud  et  se  lit  d'Est  en  Ouest;  brisée  tant 
au  commencement  qu'à  la  fin,  elle  est  plus  défectueuse  que  sa 
voisine  et  écourtée  d'une  lettre  ou  deux  à  droite. 

L  pnîi"'  't  3-)n  rQSD  dnî 

-iiûd:u  dhisx  'in  p 

Voici  la  stèle  du  maître  R.  Isaac 
fils  de  maître  Abraham ,  décédé 
le  6' j.  section  Yitkro  l'an  99  du  Compul. 

Comme  la  lecture  de  la  section  biblique  F^f/iro  99  correspond  au 
samedi  20  Schebat,  la  veille  équivaut  au  19  Schebat  =  99  jan- 
vier 1339.  Une  seule  lettre,  la  première  de  la  troisième  ligne, 
aisée  à  reconstituer  par  le  contexte,  a  été  cassée.  M.  de  Longpé- 
rier,  pour  plusieurs  des  pierres  qu'il  a  décrites,  a  cru  devoir  mettre, 
ou  sous-entendre,  devant  les  dizaines  et  les  unités,  le  nombre  ^,900 
au  lieu  de  5, 000;  cela  donnerait  pour  notre  pierre  Tan  1239. 

IL  3^-:n  [nsîîD  nxT] 

'-)3n  p  DnaD  [il] 
pi;  pb  idd:u  yiD  ''3|"-i 

[V^tici  la  stèle]  du  géuéreuv  '' 

(maître)  Menahem  fils  de  l'honoré  maître 

R.  Ferez  qui  est  allé  au  Paradis .  .  . 

Après  ce  mot  devait  se  trouver  la  date,  désormais  perdue,  par 
^''   Peut-être  rrdonateur»,  ou  fondateur  d'une  œuvre  charitat)le.  • 


—  -206  — 

suite  (le  ce  ([Ui'  la  pierre  a  été  coupée  en  biais.  Cette  disposition 
de  la  pierre,  iorsfjue  les  ouvriers  lonl  scellée,  a  fait  disparaître 
aussi  la  partie  sn])éiieure  des  premiers  mots  présents;  mais  les 
traces  du  bas  sulHscnl  pour  compléter  le  texte. 

Le  nom  propre  yiD  est  ré(|uivalent  de  Florent,  nom  très  répandu 
au  moyen  âge.  On  trouve  un  «  Pérez  et  sa  fanien  dans  le  Rôle  des 
Juil's  de  Paris  en  1292,  ayant  demeuré  rue  Atacherie  (de  la  ïa- 
cherie),  ainsi  que  le  tossafiste  (commentateur  du  Talmud)  Ferez 
de  Corbein*',  mort  avant  Tan  i3oo,  etc. 

Dans  ces  deux  inscriptions,  la  bauteur  des  lettres  est  de  o  m.  12 
de  hauteur,  et  elles  sont  gravées  profondément.  Du  reste,  sous  tous 
les  rapports,  tant  de  la  forme  que  du  style,  elles  sont  bien  sem- 
blables à  celles  des  pierres  tombales  juives  précitées.  Grâce  aux 
deux  stèles  de  Limay,  aux  trois  de  Mantes  et  aux  deux  de  Senne- 
ville,  on  a  des  textes  formels  relatifs  à  la  présence  des  Juifs  dans 
ce  canton  au  xiii"  siècle,  corroborée  par  la  mention  d'une  Scola 
des  Juifs  et  d'une  rue  de  la  Juiverie  sur  un  vieux  plan  de  Mantes, 
publié  par  M.  Grave  dans  sa  Chronique  de  Mantes  (i883,  p.  221  et 
262,  263). 

ORLÉANS. 

Une  épitaphe  hébraïque  ayant  été  trouvée  il  y  a  neuf  ou  dix 
ans  à  Orléans,  la  photographie  en  a  été  faite  et  envoyée  à  Renan. 
D'après  cette  copie,  M.  Neubauer  l'a  publiée ('-'.  Voici  les  termes  : 
ff  (Ci-gît)  Rarucli,  fds  de  notre  maître  Juda  t/^Dl,  décédé  le  lundi 
de  la  section  Mischpatim,  l'an  5o53.w 

L'éditeur  de  ce  texte,  pour  identifiei-  la  date  juive  avec  la  date 
chrétienne,  dit  assez  vaguement  :  tfMai  1293.W  Or  le  quantième 
donné  par  l'inscription  correspond  au  2^  Schebat  de  ladite  année, 
=  2  février  1293,  nouveau  style.  Quant  au  nom  de  la  ville  dont 
ledit  R.  Juda  était  originaire,  ce  n'était  ni  Sept-Mois,  ni  Saint- 
Moïse,  comme  M.  Neubauer  l'avait  supposé  par  erreur,  mais  pro- 
bablement la  ville  de  Meaux  t-^',  dont  le  nom  en  vieux  françaisL  est 
parfois  Miaiis ,  orthogiaphe  correspondant  littéralement  au  mot 
hébreu  en  question  ici. 

"'   Histoire  littérnirfi  de  la  France,  t.  XXVII,  p.  ^iq-'i.^)!?. 
">   lirviic  (tes  âlndes  juives  y  (.  XVI,  1888,  p.  979-a82. 
(•^i   Ibid.,  I.  XVII,  p.  3 18. 


—  207 


IV 


li  nous  tarde  (raniver  à  la  publication  des  gralïites  qui,  n'étant 
pas  profondément  gravés,  effleurant  à  peine  la  surface  des  murs, 
sont  plus  exposés  à  se  perdre  que  les  inscriptions. 

ISSOUDUÎS. 

Dans  ia  Tour-Blanche  d'Issoudun,  qui  est  le  principal  monu- 
ment historique  de  la  ville,  on  trouve  au  premier  étage,  entre 
autres  inscriptions  ou  graffîtes,  une  dizaine  de  textes  hébreux  (^', 
savoir  :  quatre  dans  l'embrasure  de  fenêtre  ou  meurtrière  du  Sud , 
autant  à  l'Ouest  et  deux  au  Nord.  Des  Juifs  furent  emprisonnés 
dans  cette  tour,  nous  ne  savons  sous  quel  prétexte.  Nous  ignorons 
également  quel  fut  leur  sort  ultérieur,  mais  il  est  à  présumer  que 
l'ordre  d'incarcération  eut  pour  but  essentiel  de  mieux  les  ran- 
çonner. Comme  le  dit  fort  bien  un  auteur  local,  Armand  Pérémé, 
dans  ses  Recherches  historiques  et  archéologiques  sur  la  ville  d'Issoudun 
(p.  15Î7)  :  «En  spéculateur  habile,  Philippe  le  Bel  tint  les  Juifs 
dans  les  cachots,  afin  de  leur  faire  rendre  par  les  tortures  et  par 
la  terreur  tout  ce  qu'ils  pouvaient  produire,  w  Sur  les  murs  épais 
de  la  tour  les  malheureux  ont  gravé,  soit  leurs  noms,  soit  des  in- 
vocations à  Dieu,  ou  formules  de  prières. 

1.  —  Le  premier  et  le  plus  grand  de  ces  gralïites,  à  gauche  de 
la  fenêtre  du  Sud,  très  bien  intaillé  et  complet,  est  daté  et  signé. 
Il  se  compose  de  huit  distiques,  rimant  quatre  par  quatre,  ainsi 
conçus  : 

n"7iX3b  ii3yu7D"i  i-niNb  h'pdnd  DN"'2in  mîy'?  nnb  n\-;"'  niym 

nbo  |DN  px 

Deux  frères  sont  prisonniers ,  Isaac  et  Hayim  ;  puissent-ils  vivre  toujours  ! 
Que  rÉternei  leur  soit  en  aide  ;  qu'il  les  tire  des  ténèbres  à  la  clarté ,  et  de 
la  servitude  à  la  liberté.  Amen ,  amen ,  Sela  1 

"'  F.  de  Saulcy,  qui  ne  manquait  ni  d'habileté  à  déchifîrer  les  inscriptions,  ni 
de  hardiesse,  avait  reculé  devant  la  ditTiculté  de  lire  ces  menus  textes  et  de  les 
traduire  :  Bulletin  de  la  langue,  de  l'histoire  et  det  art»  de  la  France,  t.  I,  p.  liSlt; 
t.  III,  p.  688. 


—  208  — 
Plus  bas,  à  {fauclic.  se  trouve  la  date  : 

n^^T)  . .  .b  'i'd  tp")  '-)C  '3  'r  1N3  cm 

Ils  soûl  VL'Uus  là  le  3"  jour  (luurdi)  de  la  secliou  hebdouiadaire  Waylii , 
Tau  6^  du  [petit  compul].  Ilayim. 

Ce  deruier  uoni  appartient  à  celui  des  deux  livres  (jui  a  gin\<' 
Finscription,  et  il  ivst  ré|)été  avec  insislanc<',  car  il  si{juilie  aussi 
"vie'i.  Du  uu)l  l:~iD?  on  ne  voit  ([ue  la  première  lettr»»  V;  entre 
celle-ci  et  le  mot  suivant,  le  deruier,  il  v  a  uiu'  iuilexion  de  la 
pierre,  ou  creux,  (|ui  a  jfèné  fécrivain.  —  La  date  répond  au  ■^ 
du  mois  de  Tébet, -^^  17  décembre  i3o3.  Elle  es!  donc  antérieure 
de  peu  à  l'expulsion  {générale  du  yj  juillet   i3oG. 

(le  document  n'est  pas  inconnu  O;  mais  il  avait  été  incomplète- 
UHMit  lu,  et  la  date  mal  comprise.  Déjà  au  mois  de  juill(>t  i83i, 
S.  Calieu,  traducteur  de  la  Bible,  avait  reçu  communication  de 
ce  premier  texte  liébieu,  ainsi  (jin-  de  quelques  IVaifuients  des 
suivants,  par  Pérémé,  à  ([ui  il  envoya  la  traduction,  publiée  plus 
tard  dans  le  Journal  de  T Indre.  Dans  ce  travail,  deux  réserves 
sont  à  faire  :  d'abord,  le  cbifFre  04  de  la  date  juive  est  exprinn; 
[)ar  i3o/i  au  lieu  de  17  décembre  i3o3;  ensuite,  S.  Cahen  a  tra- 
duit :-([u'ils  vivent  dans  VEterniiéi)  l'expression  □"•Ti  iTi^  D'?li?'?,  lil- 
léralemenl  :  dans  le  monde^  hujuelle  m^  dit  ])as  au  juste  s'il  sajjil 
du  monde  présent,  ici-bas,  ou  du  monde  futur;  or  il  est  probable 
que  les  malheureux  prisonniers  demandèi'ent  à  Dieu  d'avoii-  la  vie 
sauve,  et  qu'il  s'agit  pour  eux  de  la  vie  terrestie. 

Plus  tard,  ces  lignes  lurent  soumises  à  un  autre  hébraïsant,  qui 
modifia  légèrement  la  première  traduction,  et  cette  version  rema- 
niée fut  utilisée  par  Louis  Raynal  dans  son  Histoire  du  Berrij  {t.  II, 
p.  9  63),  ([ui,  par  une  singulière  méprise,  attribua  la  traduction 
à  (Juati'euu're  do  Quinnj,  secrétaire  de  l'Académie  des  beaux-arts, 
qu'il  confondit  avec  son  bomonvmc  Ouatremère  (loul  courl),  éga- 
lement membre  de  llustiliil,  professeur  d'Iu'breu  au  (lollège  de 
France. 

Au-dessous  de  ce  premier  gralTite,  un  peu  à  droite,  b;  scribe  a 
recommencé,  |)eut-èlre  par  désceuvrenient,  les  mois  fcdcuv  frères 
sont  prisonni(!rsw. 

^''    F.  (le  Sjiulcy,  liiilli'li)!  lie  hi  laiiy^uc,  elc,  l.  IV,  p.  <)^iit. 


—  209  — 

2.  —  Sur  ce  même  mur,  en  avançant  au  Sud,  se  trouvent  deux 
inscriptions  superposées,  mutilées  par  i'inuige  dun  caNalier  monté, 
la  lance  en  arrêt,  tf brochant  sur  le  toutn  comme  on  dit  en  langue 
héraldique.  Ce  dessin  représente  sans  doute  un  chevalier  combat- 
tant, et  comme  les  chevaliers  de  Rhodes  ont  pour  emblème  rrun 
chevalier  combattant  un  dragons,  on  en  a  inféré  que  la  gravure 
émanait  d'un  Templier  enfermé  là,  membre  de  l'Ordre  qui  fut 
alors  ruiné. 

D'une  part,  on  voit  des  mots  en  caractères  carrés,  où  Ton  ne 
peut  plus  distinguer  qu(!  cet  assemblage  informe  :  □r'pn  3^^njN. 
Il  faut  signaler  la  barre  horizontale  au-dessous  de  i'avant-dernière 
lettre  de  chaque  mot,  pour  éviter  des  hypothèses  inutiles.  Le  pre- 
mier mot  signifie  peut-être,  mal  vocalisé,  «je  suis  condamné 77; 
nous  ne  nous  chargeons  pas  d'expliquer  le  reste.  D'autre  part,  on 
lit  en  caractères  rabbiniques  une  fin  de  prière,  nbo  |^N,  à  la  suite 
des  mots  'vD  DmjD  f  enfermés  depuis  le  jour.  .  .  n,  traces  d'une 
date  disparue  ('^. 

3.  —  En  avançant  toujours  dans  le  même  sens  Sud,  on  voit 
sur  une  autre  surface  de  la  pierre  les  mots  :  '7Ninj  ")2  Dm3N* 
'c Abraham,  fils  de  Natanielr).  Immédiatement  au-dessous,  on  lit  : 
"in  nan  Tisn  fcles  prisonniers  de  la  fosse,  ou  fourni,  puis  une  la- 
cune. Ensuite,  un  grafïite  en  partie  elfacé,  où  Ion  peut  encore 
distinguer  ces  mots  :  i:N''2";"'  .  .  ."nC*"'  .  .  .Q'p  .  .  .'Zmn  ...'bVi")^ 
nbc  pN  pN  r\bMi:b  nsvî^'Dl  mixS  n'7END.  C'est  à  peu  près  tout 
ce  qui  reste  à  droite  des  mots  français  rf Vivons  en  paix  en  l'hon- 
neur de  Christ.  Antoine  Boulangier,  ih^-^-n,  comme  le  montre  la 
planche  ci-jointe. 

Tout  au  bas,  à  droite,  les  mots  ""n  '?N'iDîl'  rr Samuel  Hay^-'w,  et 
au-dessous  encore  le  même  nom  bxiD^  cr  Samuel  n ,  suivi  de  la 
formule  Vs'î  (défunt).  Le  dessin  de  cette  partie  du  mur  permettra 
peut-être  de  lire  mieux,  un  jour,  le  contenu. 

4.  —  Enfin,  au  bout  de  ce  côté  du  mur  est  un  seul  nom 
pnS"*  ffisaacr).  Ne  serait-ce  pas  le  premier  des  deux  frères  dont  il 

'•'  Les  numéros  2  à  6  ont  élé  l'otijet  d'une  note  hi-^  à  l'Académie  des  inscrip- 
tions et  belles-lettres  le  11  avril  i8go. 

'^'  Au  lieu  d'être  un  nom  propre,  ce  mot  peut  slgnilier  «vivants,  par  opposition 
à  l'autre  Samuel  désigné  comme  détunl. 

Archéologie.  iti 


—  210  — 

a  été  (|n('sliun  an   ii^i.  (|iii    a    ^()uill   liansiiicttro  ainsi   son  nom 
à  la  |)osl(''rit(''? 


"f-  -à 


^. 


fc^ 


V-I? 


5.  —  De  la,  à  droite  de  cetle  lenèli-e  ou  lueurtrii're,  on  passe 
à  celle  de  l'Ouest.  On  voit  là  de  nouveau,  à  {{-auclie,  deux  inscrip- 
tions superposées,  coninn;  dans  un  palimpseste,  Tune  en  carac- 
tères rabl)ini(jues,  Taulre  en  caraclèrcs  carr(''s.  La  jucmièreesl  un 


1>11  — 


simple  [fraffite  à  peine  tracé  à  la  pointe.  Elle  nous  paraît  former 
la  rouclu!  inférieure,  et  être  par  conséquent  antérieure  en  date  à 


a  couche  de  lettres  carrées  qui  lui  est  superposée.  Les  mots  de  ce 

i4. 


—  21-2  — 

{jM'allilc  (|iii    rosli'iil    à    [icu   j)ivs  lisibles,  au   moins  à    la  loupe, 


suni 


r\^2\  imN  '^2j",   . .  .'('12)  nrij^r  r\2   . .  .bn^   .  .  .mV^^s  ")-)3-.  .  . 
nSc  pN  n-nn  cbn-^  ^viu.*^  .  .  .nci-ivS*  mi'ji  ipin  | -tnon 

Ce  (|u  il  \  a  de  plus  clair  dans  cfs  li}|ues,  c  est  le  nom  propre  : 
ffLa  liHe  de  Menahem  (dohen).  une  jeune  lianeée.ii 

Tout  en  liaul  de  ees  lij|nes  se  li'ouNcnl  cinc]  l)las(>ns  dont  m)us 
ne  saxons  ])as  déterminer  làjje,  ni  dire  s'ils  servent  (ren-léle  à 
finscriplion  en  lellres  ral)l)ini([ues  ou  à  rinseri|)lion  en  caracfèi'es 
carrés.  Cependant  leur  importance  ne  lail  pas  de  doute;  car,  très 
probablement,  les  prisonniei-s  relevaient  des  seij>neurs  ainsi  dési- 
gnés, et  ils  durent  se  réclamer  d'eux.  Les  nombreuses  ligures  qui 
illustrent  ÏHistoire  du  Beiri/,  pai'  Louis  Raynal,  pei-mettent  de  re- 
connaître les  possesseurs  des  arnH)iries  en  ((uestion,  du  moins 
ceux  de  trois  sur  les  cinq  blasons.  C'étaient,  en  commençant  par 
la  gancbe  :  i"  Roger  de  Hrosse,  sire  de  Boussac;  ■a"  un  écu  bandé 
ou  hurelé,  blason  trop  commun  pour  être  ainsi  l'cconnu;  3"  un  écu 
chevronné  (même  observation);  h"  les  aiMnes  des  abbés  de  Déols; 
T)"  André  de  (ïliauvignv,  seigiu'ur  de  Cliàteauioux.  L'examen  de  la 
planclie  publiée  ci-contre  mettra  j)eut-être  un  liéraldiste  sur  la 
bonne  voie. 

6.  —  L'inscription  suivante  en  cajaclères  carrés,  (|uoi(|U('  un 
peu  (bdccl Meuse  dans  la  première  ligne,  est  lisible  et  inttdligible. 
La  voici  : 

\lt2V^  'n|  D\V  D^]i?31N  'IJD.  .  . 
(suit  un  petit  ocusson)  m"lï  '7DC  iJrijN 

.Nous  soiiuiK's  ici  cnléniics  depuis  'i  (^ou  ^lo  )  jours.  Puisse 
l'Élcinol  nous  |)n''S('r\('r  de  tous  maux,  ç> 
cl  nous  gratiticr  de  toutes  l(>s  b(''nédiclions  énoncées, 
.losoph  ben  Yacjar  ba-Golien. 

■''  A  noIiT,  ;ui  diTiiiiT  mol  de  la  troisii'ine  li[;n(',  i';il)sence  du  i  [mater  lectioitis) 
au  pluriel  réminin. 


—  213  — 

Lf!  dernier  nom,  saul'  radjonction  nouvelle  de  la  qualification 
de  race  sacerdotale,  ffHacohenw,  n'est  pas  inconnu.  La  famille 
Va(|ar  c^sl  une  des  plus  vieilles  de  la  France  israélite,  puisque 
déjà  au  \f  siècle  Jacob  ben  Yaqar  était  le  maître  de  Raschi^^^  Puis 
un  Yaqar  de  Cliinon  a  vécu  au  xiif  siècle  (-',  sans  compter  que 
notre  prisonnier  se  retrouve  peut-être  plus  tard  liors  de  la  fron- 
tière française. 

7.  —  En  face  des  deux  dernières  inscriptions  qui  occupent 
malheureusement  le  même  champ,  à  droite  de  la  même  embra- 
sure de  fenêtre  à  fOuest,  on  lit  : 

Jospjili  fils  (le  Barucli  (l'henreuse  mémoire. 

8.  —  Plus  à  droite,  on  lit  d'abord  le  nom  r]D"l"'  cr Joseph -^  seul, 
flanqué  à  sa  gauche  de  trois  des  armoiries  décrites  au  n"  5.  N'est- 
ce  pas  un  indice  que  le  prisonnier  se  place  sous  l'égide  de  son  ou 
de  ses  maîtres,  et  s'agit-il  du  Joseph  dont  le  nom  complet  figure 
au  numéro  précédent  ?  C'est  possible. 

On  lit  ensuite  ces  deux  noms  :  npT  11  n^lVJ  ff'Azariah  fils  de 
Jacob •^,  et  n''"iîi'  il  3pi*"'  rr  Jacob  fils  d'Azarialin.  En  raison  de 
fusage  traditionnel  qu'un  père  donne  à  son  fils  le  nom  de  son 
propre  père,  on  est  autorisé  à  dire  que  nous  avons  là  le  père  et 
le  fils. 

9  et  10.  —  Finalement,  au  côté  Nord,  sur  la  face  intérieure 
du  mur,  on  lit  d'abord  :  t^DV  "12  D''"'n  trHayim  fils  de  Joseph^, 
puis,  plus  haut  :  3pi'"'  12  ï)Di''  "Joseph  fils  de  Jacob -d. 

Au-dessous  on  voit  confusément  deux  lignes  de  noms  propres, 
en  grafiîtes  à  peu  près  effacés. 

Parmi  tous  ces  textes  plus  ou  moins  écourtés,  écrits  non  loin 
de  la  rivière  i'Arnon,  qui  coule  près  de  la  ville  comme  un  sou- 
venir biblique,  le  premier  graffite  est  seul  resté  nettement  daté. 
Les  autres  révèlent  la  présence  de  nombreux  Juifs  en  cette  partie 

''   Azulaï,  Scheni  ha-Gdolim,  n°  228. 
''-'    HiKtoire  Ultérnire  de  la  France,  t.  XXVIl,  p.  MiCi. 


—   2U  — 

(iu  ocnivo  (l(^  ia  France,   sans  doute  cncoro  après  IVxpnIsion   de 
i3o(î  «M  au  tlclà^'l 

li  ('lail  ;;iaii(l  I(mu[)s  de  recueillir  ces  curieux  vestiges  du  passé 
pour  les  publier;  car,  luallieureuseiueut ,  la  Tcuir-HIanclie  (ainsi 
uouiint'e  d'après  Bianclio  de  Casiille,  mère  de  saint  Louis)  a  été 
trop  lou'fteinps  accessible  à  tout  venant,  et  les  visiteurs  n'ont  pas 
toujours  eu  ])our  les  inscri[)tious  le  res])ecl  (|ue  celles-ci  méritent 
d'inspirer. 

MOTSTREUH.-BONNIIN. 

A  |)eu  pri's  dans  les  coudilions  (|ui  \ieunenl  d'être  décrites, 
gémissait  un  siècle  auparavant  un  autre  .luif  au  donjon  de  Mon- 
treuil-Bonnin  (Vienne).  Parlant  de  ce  château,  dont  tfla  grosse 
tour  s'étale  lièrenient^,  Félix  du  Puis-Vaillant  dit'-)  :  cr Pourquoi 
t"aut-il.  aux  nobles  souvenirs  que  réveille  i]\\  tel  monument,  voir 
se  nuMer  aussi  des  souvenirs  d'oppression  et  de  douleur!  —  A  lo  ki- 
lomètres Sud  de  Vouillé  sont  les  l'esles  de  ce  cbàteau  attribué  à 
Richard  (iuMir-de-Liou.  ([ui  avait  établi  un  atelier  monétaire  dans 
ce  manoir.  11  y  a  |)eu  de  temps,  une  inscription  hébraïque  a  été 
renuirquée  dans  l'embrasure  de  l'étroite  et  unique  lenètre  du  pre- 
mier étage.  75  Klie  a  été  lue  et  expliquée  par  M^*"  Cousseau,  évêque 
d'Angoulème,  et  plus  tard  il  en  a  été  pris  un  estampage  par  M.  de 
Longuemar.  Cet  estampage  peut  servir  à  reconstituer  le  texte  sui- 
vant : 

(?)  î"i  -)-N"i  rn^2  |N'22  Dicn  "•n'^n 
nîjpnn  ctVn  'i  Dyz'2 

M<ii  Siiiiuici ,  (le  Uesalu ''°'\ 

j'ai  été  |)risnnnier  ici  dans  l(;  mois  d'Adai-  Tl.  lo  i-y. 

Tau  /l(j()S^'''  (=;<7  tévr.  i-iî}.")). 

''  \()ii'  (',liaimie;iii ,  llisloirp  du  Horrij  (L\on ,  i560,  iii-l'ol.  ),  j).  (jg;  1^.  Haynal , 
iliul..  l.  It.  j).  -jG.');  j)niir  los  .Inifs  de  ces  régions  en  i.'}o6  cl  liiog,  coinp.  un 
article  intitulé  Juif»  H  li-prcux ,  par  11.  Clin'lioii,  Hans  la  Revue  dti  Centre,  1887, 
p.  217-931  et  1258-26/1. 

■-)  Mémoires  de  la  Si)ciélé  des  unh(jumvcs  de.  /'Oucs/ ,  t.  \\Vtil,p.  ai  9;  t.  XXIV, 
|>.  ■2:iS-J!ullelin,  i8(i3,  :rtrim.,  pi.  11. 

'^'  On  coniiail  des  .liiils  de  Hesalii  eri  Kspa;;iie  {livinie  des  étudex  juives,  188a, 
I.  V,  p.  ;j87-aK8);  et  l'un  d'eux,  Juda  ihii  Zcharra,  (pii  célélira  Monaliein  Meiri, 
NJNail  à  Montpellier  à  la  fin  du  xiu°  siècle  {(inlliii  jud.,  p.  33i).  Un  antre  Juifa 
donc  pu  venir  de  là  jusqu'à  Montreuil-Bonnin. 

'    La  dernière  lettre  est  n  (5)  non  n  (8).  ou  /1998  =  1238.  comnio  on  avait 


—  215  — 

D'où  venait  ce  pauvre  proscrit?  Quel  était  son  crime?  Quel  fut 
son  destin?  11  a  passé,  captif  et  jualheureux,  ne  léguant  à  la  pos- 
térité que  son  nom  et  le  souvenir  de  son  infortune. 

Il  est  clair,  toutefois,  que' cette  inscription,  restée  six  siècles 
ignorée,  nous  met  en  présence  d'une  des  victimes  de  confiscations 
opérées  sur  les  Juifs.  Dans  son  livre  Saint  Louis  et  Alphonse  de  Poi- 
tiers, Ed.  Boutaric  a  démontré  tout  au  long  que  les  Juifs  étaient 
considérés  comme  une  source  de  revenus  (^).  En  12^9,  Alphonse 
promet  à  ses  sujets,  moyennant  une  somme  importante,  d'expulser 
les  Juifs  du  Poitou  et  de  la  Saintonge;  mais  les  Juifs  avant  offert 
davantage  sont  admis  à  rester.  Ils  sont  ensuite  soumis  à  des  vexa- 
tions, et,  après  des  alternatives  diverses  d'oppression  et  de  liberté, 
on  garda  seulement  en  prison  les  plus  riches.  Le  Samuel  en 
question  ici  est  peut-être  l'un  d'eux. 

ANGERS. 

Mentionnons  aussi  les  graffites  de  la  cathédrale  d'Angers,  d'après 
une  note  de  l'abbé  Joubert^-^.  Dans  les  quatre  voussures,  placées 
au-dessus  du  portail,  se  trouvent  inscrits  quatorze  mots  hébreux. 
Ils  ont  été  lus  et  traduits  par  l'abbé  Delacroix  :  il  a  aisément  re- 
connu les  termes  d'Isaïe,  ix,  6,  que  l'Eglise  applique  à  Jésus- 
Christ. 

Bien  entendu  ce  tracé  n'a  rien  d'arche'ologique  :  il  remonte  au 
xvf  ou  XVII*"  siècle,  et  rappelle  une  médaille  (n°  33)  du  Cabinet  de 
France  à  la  Bibliothèque  nationale  (•'*'. 

SAIINT-PAUL-TROIS-CHATEAUX. 

Dans  cette  localité,  au  presbytère  actuel  de  l'église,  une  fort 
vieille  salle  passe  pour  avoir  servi  jadis  de  synagogue.  Au-dessus 


lu  d'abord  à  tort;  car  Tau  A998,  ou  l'an  1  du  264'  cycle  lunaire  de  19  ans,  est 
une  année  commune,  sans  Adar  II,  mais  l'an  Aggô,  ou  l'an  17  du  263'  cycle, 
est  embolismique  et  a  ce  mois. 

'*'  Au  livre  III,  le  cliap.  v,  p.  3 1 8-333,  est  consacré  à  ce  sujet;  mais  l'auteur 
parait  ne  pas  connaître  l'inscription  relatée  ici,  pas  plus  queSaige,  ibid.,  p.  19-33 

'■^'  Mémoires  de  la  Société  d'agriculture ,  sciences  et  arts  d'Angers,  2' série,  t.  V, 
{iHoli). 

'^''   Revue  numismatique ,  189-2,  p.  2  55. 


—  -ilfi  — 

d'une  armoire,  praliquc'e  dans  re'paissour  du  mur  de  celte  salle, 
ou  lit  une  petite  inscription  portant  ces  quatre  mois  : 

mincn  nD-'Cn  '■'■''  min 
\a\  loi  (If^  DitMi  t'sl  |)aiTaite,  elle  est  pure. 

Une  copie  avait  ('té  transmise  au  Comité  de  la  langue,  de  This- 
toire  et  arts  de  la  France,  dès  le  23  juin  1866  par  M.  Allmer''),  de 
Vienne.  11  avait  cru  à  tort,  par  suite  d'une  fausse  lectuie  du  qua- 
trième mol  (lu  Iia-\lii6ra),  qu'il  s'agissait  d'un  chandelier  d'office. 
Ces  quatre  mois.  (]ui  iudi({uenl  remplacement  du  rouleau  de  la 
Loi,  sont  j)ris  au  comuKMicemenl d'un  verset  des  Psaumes  (vi\,  16). 
Dans  bien  des  temples  on  trouve  cette  lormule  inscrite  au-dessus 
de  l'arche  saint(\ 

Le  dernier  jiiot,  à  gauche,  a  trois  lettres  surmontées  de  points, 
pour  nous  donner  la  date,  l'an  de  l'ère  \ui\g  b-ioo  =  ihkiô  de  l'ère 
chi'étienne.  C'est  ainsi  qu'à  Paris,  au  musée  de  Cluny,  la  collection 
Strauss  contient  un  meuble  italien  du  même  xv"  siècle,  un  Aroii 
ha-Qodesrh  (arche  sainte),  armoire  de  même  destination,  daté  d'un 
verset^-'  :  n^lV*?!"! '"'■•' DN  ""îl-'DJ ''i'iii  «-Bénis,  ô  mon  àme,  l'Étei-nel. 
Alléluias.  Le  premier  mot,  seul  ponctué,  nous  donne  (5)s!39  =  1/172 
de  J.--C.  (■*).  Par  une  singularité  de  la  manière  de  dater,  propre 
aux  Juils  depuis  le  moyen  âge,  on  exprime  parfois  le  nombre  des 
années  par  un  chronogramme,  c'est-à-dire  par  un  ou  plusieurs 
mots  hébreux,  en  supputant  la  valeur  numérale  de  chaque  lettrequi 
doit  entrer  en  compte  et  qui  estalors  surmontée  de  points. 

AL(iER. 

Cette  dernière  inscri[)tion  t'ait  seule  exception  à  la  limite  de  la 
fin  du  Mv'"  siècle,  qui  est  absolue  en  France.  Celle-ci  est  dépassée, 
c'est-à-dire  elle  englob(î  le  xv"  siècle  en  Algérie. 

Ainsi,  à   Alger'*),   on  voit  le  tombeau  de  w  Z"*"!.   Hibasch,  ou 

'■'  Bulletin  de  la  lanipiP.  elr.,  I.  III,  p.  •U)-i  \  I.  IV,  p.  85'J  ;  transcription  rf>c- 
lifiéc,  tbid. ,  p.  9/4."). 

W  Ps.  rv,  iif). 

'•'■'  Non  ifjoS,  comme  lo  (_ialalogiio  de  colle  ((lileftion  l'avait  iiidicpié  par  une 
t'iioiir  (pie  nous  avons  rectifiée  dans  la  Gazetli'  tlfn  Imni.r-arls ,  11S91,  p.  t'.gn, 
noifi. 

*'   Is.  Blocli ,  littcriptiiinx  luinulaires  d'anciens  cimelièr-eii  d'Alifer,  p.  f). 


—  217  — 

R.  Isaac  bon  Schescliel  Barlel  f'',  mort  on  (5)i68=  1^408,  selon 
une  inscription  funéraire  en  vers,  composée  par  Aba  Mari  ibn 
Caspi  ou  de  TArgentière,  et  le  tombeau  de  ysC'"),  Racbbaç,  ou 
R.  Simon  b.  CemabDuran,  mort  en  (5)90'î  =  i4/ifî. 

Voici,  en  somme,  Tétat  des  progrès  accomplis  jusqu'à  présent  : 
F.  de  Guilbermy  n  a  relevé  que  sept  inscriptions  d'après  Pbiloxène 
Luzzato.  Puis,  rendant  compte  de  cette  œuvre,  Ad.  de  Longpérier 
a  repris  ce  travail  :  il  Ta  agrandi  sur  de  nouvelles  bases  et  a  publié 
un  ensemble  de  cin(|uante  monuments,  fout  en  se  limitant  à  Pa- 
ris, ou  presque  (n'ajoutant  que  les  deux  pierres  de  Linuiyj.  Depuis 
lors,  ce  cbiffre  a  presque  triplé,  selon  notre  bilan  actuel  :  i"  liant 
Moyen  Age  jusqu'aux  Croisades,  9  inscriptions;  9"  en  Bourgogne 
et  au  Midi,  69  inscriptions;  3°  Ile-de-France  et  Orle'ans,  56  in- 
scriptions; k°  graffites  du  Berry  et  du  Daupbiné,  avec  deux  pierres 
en  Algérie,  16  inscriptions.  Total  :  1^0  inscriptions. 

C'est  peu  pour  neuf  siècles  dans  un  pays  tel  que  le  nôtre;  c'est 
assez  pour  l'épigrapbie  de  vingt-trois  villes. 

'')  Son  aïeul  a  signé  une  cbart*^  d'un  roi  d'Araoron  le  h  janvier  1209:  .1.  Dela- 
ville    Le  Roulx,   Cartulaire  ffénérnl  des    Hospitaliers   de   Soint-Jedt-de-Jént.ialem, 

t.  II,  p.   100. 


LES   VERRES  FRANCS 

À    KMBLÈMES   CHHÉTIKÎVS, 

PAR    M.  PILLOY, 

Mombro  de   la  Société  académique  de  Sainl-nuenlin  (Aisne). 


Au  j)i'inl(Miips  do  1896,  on  a  l'ouilié  dans  le  canlou  de  La  Fère, 
aiTondissenienl  de  Laon  (Aisne),  sur  les  Lords  de  TOise  et  de  la 
Série,  aux  territoires  des  communes  de  Mayot  et  d'Anguilcourt-le- 
Sart,  deux  anciens  cimetières,  situés  à  1  kilomètre  environ  de  ces 
villages,  qui  ont  fourni  des  objets  d'un  très  grand  intérêt,  notani- 
nient  des  fibules  d'argent  et  de  bronze  doré  décorées  de  grenats, 
dune  réelle  valeur  artistique.  .Te  ne  ferai  cependant  que  les  men- 
tionner, car  elles  n'apportent  à  la  science,  malgré  leur  élégance 
de  forme  et  la  ricbesse  de  leur  décoration,  rien  qui  ne  soit  connu. 
La  forme  en  arbalète,  l'insertion  sur  les  digitations,  sur  le  demi- 
cercle  supérieur  et  même  sur  la  queue  très  allongée  et  terminée 
par  une  télé  d'animal, de  grenats  taillés  en  table,  apprenaient  seu- 
lement que  les  femmes  qui  les  avaient  portées  avaient  vécu  à  une 
époque  non  éloignée  de  celle  de  l'occupation  de  la  contrée  par  les 
Francs,  ce  q'ue  prouvait  également  l'ariiusment  des  bommes  com- 
posé de  francisques,  d'épées,  d'angons  et  de  boucliers. 

('e  ([ui  mérite  le  plus  d'ètie  signali;,  c  est  Tabondance  exception- 
nelle de  la  verrerie.  Alois  que  dans  les  cimetières  de  cet  Age  on 
trouve  à  peine  un  verre  sur  cinquante  jxils  de  terre  cuite,  à  IMayot, 
la  proportion  était  de  liuit  à  dix  verres  |>our  la  même  quantité  de 
poterie. 

lin  grjindc  majorité,  c'c'laient  des  cou[)es  de  forme  ti'ès  simple. 
sans  pied,  dont  le  diamètre  \  a  riait  de  (Sa  12  centimètres  et  la  pro- 


—  219  — 

fondeur  de  /i  à  6  centimètres;  mais  on  a  aussi  trouxé  des  cornets 
et  de  ces  verres  de  plus  grande  hauteur  que  les  coupes,  à  panse 
rentrante  et  à  base  conique  terminée  par  un  bouton.  Cette  forme  est 
bien  typique,  car  on  la  rencontre  dans  tous  les  cimetières  francs 
de  la  Gaule  Belgique  et  même  dans  ceux  d'outre-Rhin. 

Exceptionnellement,  on  a  recueilli  une  bouteille  à  large  base, 
couverte  d'ondulations  en  émail  blanc.  C'est  une  variante  de  celle 
que  M.  F.  Moreau  a  trouvée  à  Arcy-Sainte-Restitue'''. 

Quelques  morts  avaient  emporté  du  numéraire  que  l'on  recueil- 
lait aux  abords  de  la  ceinture,  tout  près  des  fermoirs  de  bourse. 
C'étaient  des  pièces  d'or  et  d'argent,  d'une  frappe  barbare,  à  lé- 
gendes illisibles,  mais  où  Ton  reconnaissait  cependant,  au  droit, 
la  tête  d'un  empereur  romain  et,  au  revers,  une  victoire  ailée  ou 
Rome  assise. 

Ces  piécettes  avaient  été  certainement  frappées  par  les  orfèvres 
francs,  à  l'imitation  des  monnaies  romaines  et  byzantines  ayant 
cours.  L'abbé  Cochet  en  a  trouvé  d'analogues  à  Envermeu'-l 

M.  F.  Moreau  en  a  trouvé  une  trentaine,  toutes  en  argent,  à 
Arcy-Sainte-Restitue  (Aisne);  elles  étaient  presque  toutes  munies 
de  belières  rapportées  postérieurement  à  la  frappe,  pour  élre  sus- 
pendues au  collier  composé  de  aao  perles  de  verrolei'ies,  recueilli 
au  cou  d'une  femme  qui  possédait,  en  outre,  une  superbe  paire  de 
fibules  en  bronze  doré.  Aux  pieds  se  trouvaient  deux  vases  en  terre 
noire,  sur  la  panse  desquels  on  avait  fait  des  ouvertures  ronde- 
pour  y  enchâsser  des  lentilles  de  verre  blanc  '-^l 

M.  A.  de  Barthélémy,  qui  s'est  occupé  de  ces  monnaies  *),  croit 
qu'elles  ont  été  frappées  longtemps  après  la  mort  d'Honorius,  de 
Théodose  et  de  Valentinien  III,  quoiqu'on  ait  trouvé  parmi  elles 
plusieurs  exemplaires  sur  lesquels  on  voyait  l'effigie  de  ces  empe- 
reurs et  leur  nom,  trOn  se  trouve,  dit-il,  en  présence  de  monnaies 
en  argent  qui  ne  semblent  pas  avoir  été  frappées  par  les  agents 
officiels  du  gouvernement  de  l'empereur,  ^f 

Pour  expliquer  l'origine  de  ces  pièces  trdeux  hypothèses,  ajoute- 
t-il,  se  présentent  :  ou  ce  sont  des  imitations  de  la  monnaie  impé- 

("  Album  Caranda,  pi.  XXXVIII,  n"  5. 

(^^   Elles  sont  reproduites  sur  la  planche  XVII  de  la  Normandie  souterraine. 
'"''  \ oie  Album  Caranda,  f\.  M  et  N.  Fouilles  d'Arcy-Sainte-Restilue. 
''"'   Bulletin  de  la  Société  des  antiquaires  de  France,  tome  IX,  4°  série.  Année 
1878. 


—  220  — 

rialo  faites  par  un  des  [)eti[)los  (|iii  oiivahiroul  la  (iaiile  ol  doslinôos 
à  avoir  cours,  ou  ce  sont  dos  |)i«'ces  fabri(|uoes  pour  servir  (Torne- 
iiiciil.  |t(nit-t'tre  de  talisman n. 

(iiii(|  inonnaios  semblables  ont  c^te'  découvertes  à  Kj)raves,  près 
Dinanl  (province  de  Xamiir),  dans  deux  cimetières  francs.  M.  Cu- 
mmil  '  a  conslale  que  trois  étaient  des  imitations  de  monnaies  de 
\alentinien  III  (liiô  -{-  fibï)),  au  revers  de  Home  assise  sur  une 
srild  ninilis,  tenant  une  victoire  de  la  main  droite;  derrière,  vers 
la  droite,  existe  une  croix  longue;  légende,  VIRTVS  ROMANO- 
RVM;  à  l'exergue,  TRPS  (marque  de  l'atelier-  de  Trêves).  II  ajoute 
(ju'on  ne  peut  cependant  en  induire  (^relies  ont  été  frap])ées  dans 
falelier  monétaire  de  cette  ville. 

A  Herpès  (Cliarente),  M.  Delamain  a  recueilli  dans  la  main 
droite  d'un  homme  onze  monnaies  d'argent  d'une  frappe  barbare, 
"grossièie  imitation  de  monnaies  romaines,  mais  ayant  leur  carac- 
tère propre'-)*:.  M.  Prou,  se  basant  sur  ce  ipie  Tune  de  ces  mon- 
naies portait  une  croix  ornant  le  buste  impérial,  croix  qui  n'ap- 
paraît pour  la  j)remière  fois  (juesurles  tiers  de  sou  d'or  d'Anastase 
(  '191  -|-.^)i3),  pense  qu'elle  ne  peut  être  antérieure  au  vf  siècle. 

D'un  autre  côté,  en  les  rapprocbant  des  monnaies  d'Anthémius 
{  kC)']  -{-  ^72),  qui  présentent  au  revers  le  même  type  de  Home  as- 
sise, tout  comme  celles  de  Herpès,  il  trouve  que  celles-ci  sont  beau- 
coup plus  barbares  et  qu'il  faut  en  faire  descendre  la  fabrication  au 
moins  au  milieu  du  \f  siècle. 

Dans  le  cours  des  fouilles  du  cimetière  anti(]ue  d'Andrésy  (Seine- 
el-Oise),  révélé  par  les  travaux  de  construction  du  chemin  de  fer  de 
Mantes  à  Argenteuil  et  dont  les  résultats  ont  été  ])ubliés  par  M.  Cos- 
seral,  on  a  recueilli  sur  un  squelette  inhumé  dans  une  tombe  de 
pierre  el  muni  d'une  épée  en  fer,  plusieurs  monnaies  d'argent  dont 
trois  seulement  étaient  entières  el  une  petite  monnaie  de  bronze''). 

M.  Fourdrignier  restitue  ainsi  les  légendes  de  la  j)ièce  la  mieux 
consei-vée  :  Dlojimms)  N{ostor)  IVSTINANVS- MVLTVS;  revers: 


^'^  Monnaies  fratKjues  découverlen  dans  le  cimelièi'c  tri'^jiroves.  iUiixelies.  Fr.  Goli- 
t)aerls.  1890. 

(''  Le»  sépullurcs  harbuici  d'Ihvjics,  par  M.  f*.  Dflamaiii,  iiisôré  «tans  le  Bul- 
leti7i  de  la  Société  archéoloifiqne  el  historique  de  la  (.hnenle.  Années  1890-1891. 
ti'  série,  tome  I". 

'■'')  CAmetière  méroritifiiru  d'Audrvsij  (SciiiP-el-Oise),  notice  jiar  Lucien  Cesserai. 
In-'i",  Paris,  1  891 . 


2'21  

VICTORIA -AVGV;  exergue:  CONOBt".  Mais  le  nom  âe  Justi- 
niamis  esl  incei'tain  et  la  nioiuiaie  en  quesliori  peut  bien  être  Timi- 
lalion  d'un  Justin  plutôt  plutôt  que  d'un  Jnstinien. 

Je  reviens  aux  monnaies  de  Mayot. 

Je  possède  un  tiers  de  sou  d'or,  deux  pièces  bien  complètes  en 
argent  et  les  débris  de  trois  autres  du  même  métal.  M.  Delvin- 
court,  de  Crécy-sur-Serrc,  a  eu  aussi  de  Mayot  un  tiers  de  sou 
d'or,  mais  perce'  pour  être  suspendu  au  collier  d'une  femme  caro- 
lingienne. Il  est  de  l'empereur  Maurice  Tibère  - . 

Mon  tiers  de  sou  a  la  plus  grande  analogie  avec  ceux  que  Al.  le 
\icomtc  G.  de  Ponton  d'Amécourt  attribue  à  un  monmiyage  effectué 
par  les  Francs,  sous  Clovis  et  ses  successeurs (''. 


L'inscription,  autant  qu'on  puisse  en  juger  à  cause  de  l'iniper- 
teciion  de  la  gravure  du  coin  et  de  la  mauvaise  frappe,  est  celle-ci: 
droit:  )AVA  — VIV;  revers:  VICTOI'AVGVC  (rétrograde);  à 
l'exergue:  ONO.  Poids,  i5  décigrammes. 

Parmi  les  imitations  des  monnaies  d'Anastase  citées  dans  le  tra- 
vail de  M.  le  vicomte  de  Ponton  d'Amécourt,  on  en  trou\e 
(page  817)  plusieurs  dont  les  légendes  sont  tout  aussi  défectueuses 
que  celle  de  la  mienne. 

En  présence  de  telles  incorrections,  on  est  autorisé  à  penser 
que  le  tiers  de  sou  de  Mayot  est  de  la  même  époque  et  remonte 
vraisemblablement  au  premier  tiers  du  vi*"  siècle. 

Je  passe  aux  monnaies  d'argent. 

La  première  pèse  3  décigrammes.  Au  droit,  on  voit  Teffigie,  en 


('^  Edouard  Fourdrignier,  Sur  quelques  utoimaies  trouvées  dans  les  sépultures 
uiérovingiennes  d'André sy.  Notes  archéologiques.  Paris.  Delormo.  1891. 

^->  C'est  la  seconde  fois  que  je  constate  la  présence  d'une  monnaie  de  .Maurice 
Tibère,  suspendue  au  collier  d'une  femme,  ornée  de  ces  grandes  plaques  de 
bronze  qui  ont  succédé  aux  petites  boucles  à  la  mode  au  temps  de  l'invasion. 
(Voir  mes  Etudes  s}ir  d'anciens  lieux  de  sépulluie  dans  l'Aisne,  t.  I,  p.  8.  Fouilles 
de  Vaudcsson.) 

^■■"  Annuaire  de  la  Société  de  nuuiismatique ,  1889,  pi.  B  et  C. 


99-2   


profil,  d'un  empereur  diadénu';  un  rang  de  peries  dessine  le  haut 
du  paludnmoitiim.  Lt''gendo  :  ONOII OII;  revers  :  Rome  as- 


sise de  l'ace,  tenant  de  la  main  droite  une  haste  perlée  terminée 
par  une  boucle  tournée  à  {jauclie.  Le  travail  est  un  peu  moins 
soigné  que  celui  des  monnaies  de  Herpès,  mais  c'est  évidemment 
le  même  personnage  qu'on  a  voulu  représenter  des  deux  côtés  avec 
les  mêmes  attributs.  La  légende  ne  se  compose  que  de  jambages 
d'I  ou  de  N;  exergue  :  ON. 

La  seconde  ne  pèse  que  i  décigramnie  et  son  diamètre  ne  dé- 
passe pas  1  centimètre.  Au  droit  :  buste  diadème  d'un  empereur 
dont  les  cbeveux  sont  figurés  par  des  traits  parallèles.  Légende  : 
D.ONI.  .  .  .TIII.  Revers  :  même  personnage  assis  que  dans  la  mon- 
naie précédente;  il  lient  de  la  main  droite  une  haste  sommée  d'une 


croix,  et  de  la  main  gauche  une  autre  haste  terminée  par  une  pe- 
tite boucle;  le  tout  semble  former  un  P  retourné.  Légende  :  VIC 
TOAV;  exergue  :  C.O. 

Peut-on  admettre  que  ce  sont  des  imitations  de  monnaies  de 
l'empereur  Honorius? 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  tiois  pièces  de  Mayot  ont  certainement 
été  frappées  par  les  Francs  ({ui,  à  défaut  de  types  ori<;inau\  et  na- 
tionaux, ont  imité  le  mieux  (ju'ils  ont  j)u  (ce  mieux  était  souvent 
loin  d'être  parfait  ainsi  qu'on  peut  h;  voir)  le  numéraire  émis  par 
les  empereuis  d'Orient  et  d'Occident. 

D'après  les  numismates  qui  ont  spécialement  étudié  les  mon- 
naies dites  mérovingiennes,  c'est  Théodebert,  petit-fils  de  Clovis  (53/j 
-[-5^j8)  qui,  le  premier,  plaça  son  nom  et  son  effigie  sur  les  mon- 
naies nationales.  Il  est  donc  à  penser  que  celles  de  Mayot  sont 
antérieures  à  son  règne.  L'absence  des  types  d<'  Justin  et  de  Justi- 


—  223  — 

nien  porterait  à  croire  que  leur  émission  doit  être  fixe'e  au  cours 
du  règne  d'Anastase. 

Quoique  fort  minces,  les  deux  pièces  d'argent  ne  sont  pas  usées; 
le  tiers  de  sou  d'or  non  plus.  C'est  une  preuve  qu'elles  ont  peu  cir- 
culé, ce  qui  corrobore  mon  opinion.  En  outre,  les  pièces  imite'es 
de  celles  d'Honorius  ne  sont  pas  plus  frustes  que  celles  d'Anastase, 
ce  qui  donne  à  penser  qu'elles  ont  toutes  e'té  frappées  en  même 
temps.  Les  monnayeurs  de  l'époque  prenaient  donc  pour  modèle  la 
première  pièce  qui  leur  tombait  sous  la  main  sans  s'inquiéter  si  elle 
était  de  l'empereur  régnant  ou  de  l'un  de  ses  prédécesseurs. 

Une  autre  particularité  à  signaler,  c'est  que  le  poids  de  ces 
monnaies  était  loin  d'être  uniforme. 

A  Envermeu,  ces  poids  sont  de  16,  19  et  28  centigrammes.  A 
Épraves,  on  trouve  285,  ûoo  et3i3  milligrammes.  Grâce  à  l'obli- 
geance de  M.  Cosserat,  j'ai  eu  entre  les  mains  celles  d'Andrésy.  Je 
les  ai  pesées  très  exactement  et  j'ai  constaté  pour  celle  qui  se  rap- 
proche le  plus  de  la  plus  grande  de  Mayot,  un  poids  de  35  centi- 
grammes et  pour  les  autres  25,  i5  et  12  centigrammes.  Nous 
avons  vu  que  celles  de  Mayot  pèsent  3o  et  10  cenligrammes.  Celte 
dernière  est  donc  la  plus  légère  connue,  bien  qu'elle  ne  porte 
pas  traces  d'usure. 

Le  cimetière  de  Mayot  semble  avoir  été  abandonné  de  bonne 
heure,  puisqu'on  n'y  a  que  peu  ou  point  trouvé  les  plaques-boncles 
et  les  scramasaxes  qui  annoncent  les  vu"  et  viii^  siècles. 

La  seconde  nécropole  antique,  que  j'ai  énoncée  à  l'origine  de 
cette  élude,  est  celle  d'Anguilcourt-le-Sart,  située  à  3  kilomètres 
seulement  au  sud  de  la  première;  elle  était  placée  non  loin  de  la 
Serre,  petit  affluent  de  l'Oise. 

Fouillée  après  celle  de  Mayot,  j'y  ai  vu  recueillir  par  le  fouilleur 
Lelaurain  les  mêmes  bijoux  en  bronze  et  en  argent  doré,  ornés  de 
grenats  insérés  dans  des  cloisons,  la  même  poterie  et  la  même 
verrerie.  Elle  était  néanmoins  un  peu  plus  ancienne,  car  dans 
plusieurs  tombes  les  plus  profondes,  il  s'est  trouvé  la  vaisselle  de 
terre  rouge  ornée  de  filets  composés  d'éléments  cairés  obtenus  à  la 
roulette,  comme  les  cimetières  du  iv*"  siècle  d'Homblières  et  de  Ver- 
mand  en  ont  tant  donné '^l  Cela  prouve  surabondamment  que  le 
pays  était  encore  habité  lors  de  la  marche  en  avant  de  Clovis. 

^^'   Voir  mes  Etuden  sur  cV anciens   lieux  de  sépulture  dans  l'Aisne,  i"'  volume, 
pages  l'j'y  et  suiv. ;  2°  volume,  pages  78  et  suiv. 


—  22 'i  — 

Mais  si,  au  Sari,  on  n'a  pas  trouvi'  autant  de  verrerie  ([u'à 
Mavot,  en  revanche,  les  armes  étaieni  plus  nombreuses.  Trois  ou 
quatre  ant'ons,  de  nombreux  uml)os  de  boucliers,  des  (''])ees,  des 
iVancisques  en  quantité. 

Une  sépulture  entre  toutes  ctail  r(Miiai(|ual)le  |)ar  le  nombre  el 
la  beauté  des  armes  quelle  renfermait.  Le  guerrier  qui  y  avait  été 
eut(Mré  possédait  un  angon,  une  lance,  une  francisque,  une  très 
«jraude  éj)ée  dont  le  fourreau  a\;iit  été  garni,  dans  sa  partie  supé- 
rieure, lie  deux  liingles  creuses  (fargent.  La  boucle  de  son  cein- 
liirou  était  un  riche  bijou.  Lauueau,  Tardillon  et  la  plaque  de 
bronze  doré,  dont  la  consei\alion  est  étonnante,  sont  décorés  de 
grenats  insérés  à  plat  dans  des  cloisons,  et  ce  (|ui  est  à  remarquer, 
(•"est  ([ue  dans  les  deux  loj>es  centrales,  ces  pierres  avaient  été  rem- 
placées |)ar  un  émail  blanc,  au  centre  duquel  on  avait  incrusté  un 
petit  anneau  d'émail  noir.  Aux  angles,  il  y  avait  aussi  de  petites 
loges  remplies  du  mèuuî  émail  blanc.  Dans  la  bouche  du  mort,  on 
trouvait  un  sou  d'or  de  lemjjereur  Auasiase,  dont  voici  la  descri|)- 
lion  : 

Droit  :  lenipereur  vu  de  face,  casqué,  tenant  de  la  main  droite 
une  lance  et  de  la  main  gauche  un  bouclier  sur  lecjuelon  distingue 
lenipereur  à  cheval,  terrassant  un  captif  (|iril  perce  d'une  lance. 
Légende  :  D  •  N  •  ANASTASIVS  •  PERP  •  AVG.  Revers:  Victoire 
à  gauche  teii;iiit  le  labarnm;  légende:  VICTORIA  •  AVGGG  •  I  ; 
exergue:  CONOB;  étoile  à  droite  dans  le  champ. 

Deux  faits  découlent  de  cette  découverte:  le  premiei-,  c'est  que 
liidjumation  a  été  au  moins  postérieure  au  \''  siècle  et,  en  second 
lieu,  qu'il  y  avait  encore,  en  ce  bas  temps,  des  inhumations  sui- 
\ant  le  rite  païen. 

Ce  n'est  pas,  du  reste,  la  pi-eniière  ibis  qu'une  semblable  con- 
statation a  été  faite.  Dans  son  ou\ragc  sur  Le  tombeau  de  Childéric , 
l'abbé  Cochet  a  signalé  plusieuis  autres  découvertes  analogues  ('). 

Je  passe  maintenant  à  la    verrerie.  Sa  ])àle  était  {[énéralemenl 

^''  A  Lède,  près  d'AlosI ,  M.  .lois  siffii.iio  le  curieux  ass('ml)i;i[;c  d'un  deiiirr 
consulaire  en  argent,  duiic  iniilntiou  Ij.irharo  do  la  monnaie  impériale  et  d'un 
liers  de  sou  d'or  de  Childclx'rl  i"  (.5i  1-558),  encore  !o[jé  dans  les  dents  d'un 
sf|ueielte  {Antlq.  rpllo-irrrm.  et  ifallu-ri,in.,  p.  i83  ef  18/1).  —  AI.  ^amur  assure, 
l'ii  lèle  (le  sou  travail  sur  les  loinltos  ijallo-lranqucs  de  son  pnvs  (le  l.nxendiourjj), 
([u'uu  tiers  de  sol  d'or  di'  Justin  1"  lut  lrou\(!'  dans  un  loiulicau  de  Kirsciniaumen 
(Moselle),  l'ublicalidiis  du  In  Société  (niliéiihii^ifjuc  du  Ltui'inhmtvjf ,  I.   V'Ilt,  p.  '10. 


225 


bien  pure  et  exempte  des  bulles  et  filaudies  si  communes  dans 
celle  du  iv"  siècle.  En  revanche,  cette  dernière,  dans  notre  contrée 
surtout,  était  plus  incolore.  A  Mayot,  le  jaune  et  le  bleu  pâles 
ainsi  que  le  verdàtre  dominaient. 

Si  nous  comparons  les  œuvres  des  verriers  du  iv''  siècle  à  celles 
de  leurs  successeurs  du  \f  siècle,  nous  voyons  que  ceux-ci  ont 
moins  d'imagination  ou  bien  que  la  clientèle  afTectionne  une  demi- 
douzaine  de  formes  et  n'en  veut  pas  d'autres.  Mais  ce  qui,  au  pre- 
mier coup  d'œil,  distingue  les  produits  des  deux  industiies,  c'est 
que  l'ornementation  en  filets  de  verre  ramollis  par  la  chaleur  et 
fixés  sur  la  panse  ou  le  goulot  des  bouteilles,  flacons,  coupes  et 
gobelets,  si  commune  au  iv*'  siècle,  est  presque  entièrement  aban- 
donnée au  Vf  siècle.  Les  verriers  francs  savaient  cependant  aussi 
enjoliver  leurs  œuvres,  mais  c'e'tait  à  l'aide  d'un  autre  procède' 
beaucoup  plus  facile  à  exécuter.  Ils  se  servaient  pour  cela  d'une 
pfite  plus  ou  moins  liquide  d'e'mail  qu'ils  appliquaient  à  froid  à 
l'aide  du  pinceau.  Comme  cet  e'mail  se  fondait  à  une  température 
un  peu  inférieure  à  celle  qui  aurait  pu  déformer  le  verre,  on  voit 
qu'il  suffisait  de  faire  recuire  les  pièces  décorées  pour  fixer  très  so- 
lidement l'ornementation. 

Quelquefois  la  pâte  e'tait  très  liquide,  lépaisseur  des  applica- 
tions est  alors  pres(|ue  insensible  et  les  filets  sont  capillaires;  mais 

on  pouvait,  à  l'aide  d'une  sorte  de  bar- 
botiue,  obtenir  de  gros  filets  saillants 
ou  des  rinceaux  d'un  charmant  effet. 
Les  boutons  blanchâtres,  qui  souvent 
terminent  les  vases  à  fond  conique  et  à 
panse  déprimée,  ont  parfois  le  diamètre 
d'un  gros  pois. 

Je    possède,    comme    spécimen    de 
cette   belle   industrie  et  provenant  de 
Mayot,  un  cornet  de  verre  bleuâtre  qui 
mérite    une    description    particulière. 
Près  de  l'ouverture  évasée,  de  multiples 
filets  d'émail  blanc,  qui  ont  à    peine 
l'épaisseur  d'un    fil,  forment  bordure. 
L'extrémité   pointue    reçoit  une  petite 
boulo    de  laquelle   paît  un   filet  assez  gros  et  saillant  par  consé- 
quent, qui  va,  se   développant  en  spirale,  jusqu'à  la  naissance  de 
Archéologie.  -  ^ 


—  '226  — 

la  partie  cylindri(|tie;  sur  celte  dernière  partie,  on  a  soudé  six 
mamelons  de  \erre  lrans|)arenl  qui  simulent  les  points  (rattache 
de  sortes  de  lambrequins  qui  ont  rai)parence  d'une  draperie  dont 
les  plis,  figure's  par  les  Glets  d'émail.  \out  en  s'élargissant  des  ex- 
trémités au  milieu. 

Le  guerrier  du  Sart,  dont  j  ai  parlé  plus  haut,  avait  été  muni 
d'une  coupe  de  verre  verdàtre  dont  toute  l'étendue  de  la  surface 
extérieure  avait  été  décorée  à  l'aide  de  rinceaux  circulaires  qui,  en 
se  croisant  et  se  recroisant,  s'amincissant  aux  extrémités  pour 
s'élargir  sur  les  bords  de  la  coupe,  ])roduisaient  dans  Tensemble 
une  fleur  ornementale  (|ui  avait  l'aspect  d'une  tulipe.  La  hardiesse 
de  l'exécution  alliée  à  une  entente  parfaite  des  principes  de  l'art 
décoratif  avait  fait  de  cette  toute  simple  calotte  de  verre  un  objet 
d'une  grande  valeur  artistique. 

Les  pesons  de  fuseaux  de  cette  époque  ont  très  souvent  reçu  des 
ornementations  de  cette  nature. 

Les  ouvriers  de  l'époque  mérovingienne  ne  se  bornaient  pas  à 
fabriquer  des  perles  de  colliers.  Ils  faisaient  aussi  du  cloisonné  et 
du  champlevé.  Nombre  de  boucles  franques  et  carolingiennes  ont 
été  évidées  sur  les  diverses  parties  qui  les  constituent,  plaques, 
anneaux  et  ardillons,  pour  recevoir  nue  pâte  d'émail  le  plus  sou- 
vent rouge  ou  verte  que  l'on  fixait  à  l'aide  du  feu.  Il  se  trouve  de 
ces  objets  dans  toutes  les  collections;  seulement,  bien  souvent 
l'émail  est  parti  et  l'on  n'en  voit  plus  <{ue  des  traces  dans  le  fond 
des  caissons.  Il  existe  au  musée  de  Namur  une  goupille  d'attache 
de  la  boucle  d'un  Franc  sur  le  ceinturon.  Tout  le  champ  de  cette 
goupille  a  été  profondément  excavé  en  ne  laissant  qu'une  très 
mince  bordure  sur  les  contours.  Dans  cette  excavation,  on  a  déposé 
une  ])àte  d'émail  d'un  beau  vert  pomme  qui  possède  encore  aujour- 
d'hui la  solidité  et  l'éclat  qu'il  avait  au  sortiidu  four.  Cette  attache 
provient  du  cimetière  de  Pry. 

Dans  son  livre  sur  l'émaillerieC^  M.  Molinier  cite  comme  la 
j)ièce  dont  l'anticpiitc'  est  la  jtius  reculée,  le  reliquaire  de  Saiute- 
Radegonde  (vi*"  siècle),  qui  se  trouve  dans  l'abbaye  de  Sainte-Croix 
à  Poitiers.  Il  ajoute  (page  20)  ffquon  ne  peut  dire  (pi"  les  émail- 
leurs  qui  travaillaient  en  France,  en  Italie  et  en  Alleuuigne  au 
ix*^  siècle,  étaient  les   héritiers  des  ouvriers  de  l'époque  romaine 

^''   K.  Molinier,   f/lùnaillrrie  (Hiblinthèfiui-  des   }iii>rvcilles ,  Paris,  1891),  p.  3i. 


—  227  — 

établis  en  Gaule;  qu'ils  n  eu  ont  pas  moins  continue  et  développé 
une  tradition  antique.  L'étude  de  réniaillerie  byzantine  doit  amener 
cette  conclusion  w. 

Cependant,  je  puis  montrer  un  bijou  émailb'  du  v*'  siècle  ou  du 
commencement  du  vi''  siècle.  C'est  une  bague  d'argent,  à  jonc  plat 
et  à  chaton  cruciforme  dont  le  centre  est  occupé  par  une  cloison 
circulaire.  Toute  la  partie  extérieure  est  remplie 
d'émail  vert,  tandis  que  l'anneau  central  circon- 
scrit un  cercle  d'émail  blanc.  Cette  bague,  qui 
provient  d'un  cimetière  franc  de  la  Somme,  est 
la  réplique  d'une  autre,  que  j'ai  trouvée  à  l'an- 
nulaire gauche  d'une  femme  franque,  dans  le 
cimetière  de  Croix-Fonsommes  (Aisne).  Ici,  les 
compartiments  du  chaton  sont  garnis  de  grenats  taillés  en  tables 
reposant  sur  des  paillons  gaufrés  d'argent.  Pour  moi,  toutes  deux 
sont  franques  et  du  commencement  du  vi^  siècle,  peut-être  même 
du  v*"  siècle  comme  je  viens  de  le  dire. 

Les  orfèvres  francs  étaient  donc  aussi  bien  émailleurs  que  lapi- 
daires, et  si  les  bijoux  émailiés  ne  sont  pas  plus  communs,  c'est 
que  les  femmes  préféraient  aux  émaux  opaques  l'éclat,  le  scintille- 
ment des  pierres  dû  à  leur  transparence.  On  sait  que  la  découverte 
des  émaux  translucides  ne  date  que  du  xiv"  siècle '"'. 

Il  n'y  a  donc  pas  eu  d'hiatus.  L'industrie  de  l'émail  a  pu  se  ra- 
lentir dans  noti'e  contrée,  mais  les  procédés  n'ont  pas  été  oubliés, 
et  quand  le  goût  y  revint,  elle  produisit  de  nouveau  des  monuments 
nationaux  qui  n'eurent  rien  à  envier  à  ceux  qui  provenaient  de 
l'étranger. 

Faisons  enfin  remarquer  que  si  la  décoration  du  verre  au  moyen 
de  l'émail  est  commune  en  Picardie,  elle  est  rare  ailleurs.  Le 
musée  de  Namur,  si  riche  en  verres  francs,  n'en  possède  que 
quelques-uns  où  cette  ornementation  toute  spéciale  existe.  Sur  les 
bords  du  Rhin,  elle  n'apparaît  pas.  Dans  son  manuel  des  antiquités 
des  temps  mérovingiens  (->,  Lindenschmit  n'en  parle  pas.  Les  verres 
de  Selzen  ont  un  fond  bombé  non  terminé  par  le  bouton  qui  ca- 

'')  Labarte ,  Histoii^e  des  arts  industriels  au  moyen  âge  et  à  l'époque  de  la  Renais- 
sance,  tome  III,  pages  90  et  suivantes. 

'^'  Handlmchderdeutschen  Alterthumskunde.Uhei-sicht  der  Denhnale  und  Gràher- 
funde  jyiihgeschichtlirher  und  vorgeschichtiiclier  Zeit.  Erster  Tlieil.  Die  Alterlhinner 
der  Merovingischen  Zeit. 

i5. 


ractôrise  les  nùlii's.  (iCsl  une  tocliiii(|iic  (|iii  |)ai;iîl  n'avoir  élo  .ul- 
optoo  (|uo  dans  le  nord  de  la  l'rancc. 

(ic  (pii  caraclcrise  aussi  la  vcrrcrn'  lran(ju('.  ce  sont  les  dessins 
[)ai'  impression  (|ne  l'on  voit  (|n(d(|nerois  sur  le  fond  des  coupes, 
impression  oblenne  par  Tapplication  sur  la  pièct;,  i'(M)iise  au  leu  el 
ramollie,  dun  moule  eu  relief,  de  terro  cuilo  |)robal)leuumt.  C(! 
n'est  cependant  ])as  une  nouveauté',  car  ou  sait  (jiu'  c'est  par  le 
même  procède',  (juau  m'  siè(de,  ou  inscrivait  sur  le  fond  des  ba- 
rillets le  nom  du  fabricant. 

M.  F.  Moreau  en  a  trouvé  deu\  au  cours  de  ses  fouilles.  Il  en  a 
reproduit  une  venant  d'Armentières,  arrondissement  de  Cliàteau- 
Thierry  (Aisne),  recueillie  dans  un  sarco])ba}>e  en  plâtre.  Ce  sarco- 
phage contenait  en  outre,  avec  le  S([uelette  entier  et  bien  en  place 
d'une  femme,  un  second  crâne  plac('  aux  pieds,  à  coté  de  deux 
vases  de  terre  noire;  une  fibule  de  bron/.e  re|)osait  sur  la  poitrine. 
U  est,  pour  moi,  certain  (|ue  la  coupe  (b;  verre  avait  appartenu  an 
premier  occupant  dont  les  os  longs  avaient  ('!('  rejetc's  au  dehors 
pour  faire  place  au  second,  fait  très  commun  dai«s  nos  cimelières. 

Le  dessin  venu  en  relief  comprend,  dans  la  jiartie  centrale,  le 
chrisme  insère'  dans  un  cercle.  (îomnie  particularité,  la  boucle  du 
P  n'est  pas  bien  venue,  de  soi'te  que  le  monogramme  se  présente 
sous  la  forme  d'une  étoile  à  six  rais.  Suivant  Martigny  ('),  cette; 
façon  de  chrisme,  composé  seulement  de  i'I  et  de  l'X,  est  connue 
même  avant  le  règne  de  (lonslantin  le  (Irand.  Autour  du  cei'cle 
central  courent  les  ondulations  d'une  tijje  sarmeuteuse  à  laquelle 
se  relient,  pai' de  tout  petits  pédoncules,  six  foliob's  cordées  et  j)oin- 
tues  dont  la  surface  est  recouverte  d'imbrications  à  la  façon  des 
pommes  de  pin.  On  y  a  vu  aussi  des  raisins. 

Il  existe  dans  le  musée  de  .\amui'  une  coupe  [)resque  semblable. 
La  seule  dillV-rence  à  constat(!r,  c'est  que  sur  celle-ci,  entre  les  fo- 
lioles quadrillées,  il  se  trou\e  aussi  des  raisins  bien  reconnaissables 
à  la  rotondité  de  leurs  grains  fortement  bombés. 

Le  même  musée  possède  deux  autres  coupes  de  cette  famille. 
Sur  luiie  d'elles,  ])roveuanl  d'I^^praves.  mi  distingue,  en  léger  lelief, 
un  très  grand  chrisme  on  le  V  est  également  remplacé  par  II;  ce 
monogramme  occupe,  non  seulement   le  fond  dn   vase  tout  entier. 

'''  DiclioniiHire des  (iiiIkjhiIiJs  rhyéhenuen  (  Paris,  tiS'j^  ),  pujji;  ''17S,  ;iii  moL  Monu- 
frnimme. 


—  229  — 

mais  encore  une  |)arlie  de  la  panse.  La  seconde,  trouvée  dans  des 
subsiructions,  à  Manuir  même,  est  plus  int('ressante.  Le  fond  est 
occiipi»  par  un  clirisme  o'i  deux  P,  croises  en  forme  d'X,  sont  sé- 


])arés  par  un  L  Entre  les  jambages  de  ces  trois  lettres,  on  distingue 
deux  se'ries  de  trois  perles  saillantes,  et  dans  un  troisième  compar- 
timent il  n'y  a  qu'une  seule  perle;  le  tout  est  entouré  par  un  an- 
neau composé  de  deux  filets  entre  lesquels  se  trouvent  quantité  de 
petits  rectangles.  Sur  la  panse,  dans  une  zone  limite'e  par  une  se- 
conde bordure  semblable  à  celle  qui  circonscrit  le  chrisme,  on  voit 
une  se'rie  de  quadiupèdes  séparés  par  des  fleurons,  d'un  dessin 
tout  à  fait  rudimentaire. 

Le  cimetière  de  Sablonnières  (Aisne)  a  aussi  donné  une  coupe 
à  ornements  en  relief,  où  le  fond  et  une  partie  de  la  panse  sont 
occupe's  par  une  croix.  Dans  la  partie  centrale  limitée  par  un  filet 
circulaire,  quatre  perles  saillantes  existent  entre  les  bras  de  la 
croix.  La  zone  qui  entoure  cette  sorte  de  médaillon  central,  déjà  di- 
visée en  quatre  comparliments  pai'  les  bras  de  la  croix,  se  subdi- 
vise en  huit,  au  moyen  de  quatre  autres  montants  rayonnants.  Ces 
huit  compartiments  sont  occupe's  alternativemeni  par  une  petite 


■230  — 


croix  à  branches  égales  cl  par  im  ranioau  eu  ['ovmo  de  palme  ou 
d'arête  de  poisson.  On  ne  peut  déuiei'  à  cette  ornomeutation  un 
sens  symbolique  chrétien. 


Avant  d'arriver  à  \à  coupe  de  Mayol,  je  signalerai  une  autre 
coupe  de  verre  jaunâtre  recueillie  aux  portes  mêmes  de  Sainl- 
Quentin,  dans  une  tombe  franque  du  cimetière  de  Griigies,  dont 
j'ai  dirige  les  l'ouilles  pour  le  com])te  de  M.  Quéquignon.  Snr  la 
panse,  on  voit  quatre  grandes  palmes  simulant  aussi  une  aj'éte  de 
poisson. 

Celle  de  Alavot  a  ii  centimètres  de  diamètre.  Sa  liauleur  est  de 

k  centimètres.  Le  fond  forme  un  le'ger  ombilic  rentrant.  Dans  un 

cercle  de  3  centimètres  et  demi  de  diamètre  qui  occupe  la  partie 

centrale,  on  distingue  le  chrisme,  composé  de  l'X 

y^-^^^  et  du  P;  cette  dernière  lettre  est  mal  venue  et  il  faut 
(fh^^r^m  pl'^*'<'i'  l'^>bjel  sous  un  certain  jour  pour  la  bien  aper- 
^^vi^ÏN;  Jf      cevoir.  (le   UKulaillon  central  est  encadré  par  deux 

"^^i^i^  borduies  circulaires.  Tune  composée  de  traits  paral- 
lèles rayonnants,  lautrc*  par  de  semblables  traits 
inclinés.  Plusieurs  filets  d^'inail  blanc  décorent  les  bords  de  la 
coupe. 

.lai  encore  à  signaler  une  leulillo  du  miMue  verre,  vert  jaunâtre, 
avec  lequel  on  a  fabriqué  la  majeure  partie  delà  verrerie  deMayot. 
Cette  lentille  a  lU  millimètres  de  diamètre  sur  'i  millimètres 
d'épaisseur.  Avant  le  complet  refroidissement  de  la  matière  en  fu- 
sion, on  y  a  imprimé  le  même  monogramme  que  celui  placé  au 
centre  de  la  coupe  (b'ciite  ci-dessus.  La  con.servation  est  telle,  qu'il 


—  231   — 

n\   a  aucun  doute  à    oxpiiiner.  loi  \e   P  du   chrisme  est   très  vi- 
sible. 


Il  re'sulte  de  tout  ce  que  je  viens  d'exposer,  qu'il  se  trouvait  dans 
l'angle  que  forment  entre  elles,  à  leur  confluent,  l'Oise  et  la  Serre, 
une  population  assez  dense,  dont  la  civilisation  était  déjà  avancée 
au  commencement  du  \f  siècle.  Celte  date  est  fournie  avec  certi- 
tude par  l'ensemble  des  monnaies  recueillies  dans  les  deux  cime- 
tières de  Mayot  et  d'Anguilcourt-le-Sart;  que  cette  population  e'tail 
riche,  ce  que  de'montre  l'abondance  des  bijoux  d'or  et  d'argent  de'- 
corés  de  pierres  pre'cieuses  que  les  hommes  comme  les  femmes  ont 
emportés  avec  eux  dans  le  tombeau,  et,  enûn,  que  le  cbristianisme 
avait  déjà,  à  cette  époque  peu  éloignée  de  celle  de  l'occupation  du 
pays  par  les  Francs,  pénétré  parmi  elle,  ce  qui  résulte  de  la  pre'- 
sence  d'emblèmes  de  la  religion  chrétienne  sur  certains  objets  du 
mobilier  funéraire. 

Comment  so  fait-il  cjue  les  vases  à  emblèmes  chrétiens,  obtenus 
exclusivement  à  l'aide  d'une  pression  exercée  sur  le  verre  ramené  à 
l'état  plastique  par  une  chaleur  modérée,  procédé  qui  a  remplacé 
celui  de  la  gravure  en  faveur  au  iv''  siècle,  se  retrouvent  dans  la 
province  de  Xamur  à  une  si  grande  distance  du  Laonnois  et  du 
Soissonnais?  Il  est  certain  que  les  verres  de  Namur,  ceux  de  Mayot, 
tout  comme  celui  d'Armentières  sont  le  produit  d'une  même  in- 
dustrie, emplovant  des  procédés  d'exécution  identiques.  La  matière 
est  aussi  la  même;  les  mêmes  filets  les  agrémentent. 


—  232  — 

Deux  liv|)(>tli«>s('s  se  pr(''p('iil{'iit  |)Our  oxpliiiiicr  cctlc  Iflcntilé:  ou 
biou  ils  soni  sortis  d'un  nuMUf  iilclior,  cl  leur  rnrch'î  en  corlaiiis  en- 
droits s\'xplit|ui'iiut  par  les  niulliples  dangers  auxcpu'ls  (Uait  exposée 
une  marchandise  aussi  IVajjile  pendant  de  si  longs  voyages;  on 
bien  les  ouvriers  verriers  étaient  nonnules  et  se  rendaient  aUerna- 
livement  dans  des  ateliers  volants  qu'ils  abandonnaient  dès  (|uo  la 
produelion  avait  sulïîsaninienl  approvisionné  leur  clientèle. 

Ueinar(pions  (|u"à  E|)raves,  où  M.  le  baion  de  Loë  a  trouvé,  pirnii 
de  nonibreuv  verres  francs,  une  coupe  clirisnn'c,  on  a  recueilli 
les  mêmes  piécettes  Iranques  qu'à  Mayot,  et  (jue  do^  deux  cotés  le 
style  des  bijoux  est  absolument  le  même,  toutcomnu'  à  Armentières, 
(|ni  a  aussi  doinn'  une  coupe  cbi'ismée,  et  à  Arcy-Sainle-Uestitue,  où 
se  trouvaient  de  nombreuses  monnaies  franciues  imitées  de  celles 
des  Romains.  H  v  a  certainement  eu  beaucoup  de  relations  commer- 
ciales entre  rEntre-Sambre-et-Meusc  et  le  midi  de  la  (laule  Bel- 
gique; ces  relations  s'elTectuaient  tant  par  les  voies  navigables  de  la 
Meuse  et  de  la  Sambre  que  par  les  voies  romaines  qui  convergeaient 
aux  villes  importantes  de  Reims  et  de  Bavav.  Il  ne  semblerait  pas 
imjtossible  ()ue  dans  les  environs  du  confluent  de  la  vSerre  et  de 
roise,  où  nous  trouvons  les  veri'es  francs  en  abondance  et  où  il 
existe  de  nombreuses  carrières  de  sable  blanc  très  pm*,  il  ait  existé 
dès  cette  ('poque  reculée  une  verrerie  locale.  On  sait  que  de  nos 
jours,  c'est  à  ()  ou  -7  kilomètres  de  là  <jue  se  trouve  la  première  gla- 
corie  de  France,  celle  de  Sainl-Gobain.  De  même,  tout  le  Soisson- 
nais  renferme  les  sables  inlericurs  et  les  sahlcs  moyens  de  la  foi- 
mation  tertiaire,  dont  la  blancheur  est  exceptionnelle. 

Mais  ce  qui,  d'un  autre  côté,  est  certain,  c'est  (|u'au  iv*  siècle, 
il  existait  une  verrerie  dans  la  province  de  Namiu'.  En  effet,  bien 
<[ue  les  verres  de  Furfooz,  de  Spontin,  de  Samson  aient  des  formes 
identi(|ues  à  celles  des  verres  (]ue  nous  trouvons  de  la  même  éj)oque 
à  Homblières  et  à  Vermand,  la  matière'  n'est  j)as  la  nuMue  ici  que 
là-has;  autant  chez  nous  elle  est  incolore  généralement,  autant  en 
Belgique  et  dans  le  Luxembourg  elle  est  impure  et  colonie  en 
jaune  ou  en  vert  par  les  oxydes  dont  sont  chargés  les  sables  belges. 
Puis  il  y  a  dans  le  travail  une  sorte  de  rudesse,  d'inhabiletf'  (jui 
en  distingue  très  visiblement  les  produits  de  ceux,  bien  plus  par- 
faits, de  la  Picardie. 

11  a  dvi  en  être  de  nuMue  au  vi*  siècle,  .le  penche  donc  pour  la 
seconde  hypothèse  et  j'ai  la  conviction,  en  pn'sfmce  surtout  de  la 


—  233  — 

similitude  des  produits,  quant  à  la  forme  surtout  des  deux  pays, 
que  si  les  officines  e'taient  |)eiinanentes,  les  ouvriers  verriers  de- 
vaient aller  souvent  des  unes  aux.  autres,  tout  comme  cela  existe 
encore  de  nos  jours. 

Il  est,  de  plus,  de  toute  probabilité'  que,  malgré  l'opinion  con- 
traire des  savants  qui  se  sont  occupe's  de  Tbistoire  de  TémaiLerie, 
les  e'mailleurs  des  vu"  et  vin"  siècles  e'taient  les  be'ritiers  des  ou- 
vriers gaiio  et  belgo-romains  qui,  dès  les  ii'  et  m"  siècles,  produi- 
saient en  émail  de  si  cbarniants  objets.  L'industrie  et  les  procédés 
se  sont  transmis  de  descendance  en  descendance  à  travers  et  malgré 
les  invasions  des  v*"  et  vi"  siècles.  Nous  voyons,  à  ce  dernier  siècle, 
sur  le  verre  3t  les  perles  des  colliers  et  même  sur  des  bijoux,  de 
remarquables  spécimens  de  cette  belle  industrie. 

Qu'aux  VII"  et  viii"  siècles,  les  ouvriers  se  soient  inspirés  des  ou- 
vrages byzantins,  cela  est  possible,  mais  nous  n'avions  pas  besoin 
de  l'étranger  pour  en  produire  de  semblables.  Il  y  avait  sur  le  Rliiu 
et  même  chez  nous  des  artistes  qui,  de  longtemps,  connaissaient 
tous  les  secrets  du  métier  et  n'éprouvaient  aucune  difficulté  pour 
produire  des  émaux  de  toutes  grandeurs  et  de  toutes  destinations. 

Il  a  dû  en  être  de  même  pour  l'industrie  de  la  verrerie,  car,  nous 
le  savons,  le  verrier  et  l'émailleur  sont  frères  et  peut-être  bien  les 
ouvriers  de  l'époque  possédaient  en  même  temps  les  secrets  de  ces 
deux  arts  industriels. 

PiLLOY. 


DU   TITRi: 
FnATRES  ET    WfCI    POPULI  BOMANL 

ATTRIBI  K  AUX   B\TVVES. 

Commuuioalion  do  xM.  (!«'  Laijjut',  coiisul  «[éiK'ral  do  Franco,  à  HotloiHain. 


Ouoiqu'on  ne  puisse  pas  prc'fiser  l'époque  exacte  à  laquelle  les 
Bâta vi  ci^s»hren[  de  l'aire  partie  de  Teinpiie  romain,  Ton  ne  saurait 
douter  qu'ils  fussent  au  nombre  des  soixante-trois  cités  gauloises 
dont  ie  savant  M.  Longnon  a  donné  une  énumération  complète  (''. 

Mais  les  érudits  locaux  ('^t  revendiquent  pour  ces  (lei-mains  d'ori- 
gine le  litre  de  fratves  et  amiri  romani  imperii  ou  popiili  romani.  En 
elîef,  deux  ///'///  cités  par  Crûler  el  icproduils  par  Orclli  (^'  sem- 
blent jusiilier  cette  assertion. 

En  voici  les  textes,  d'après  ce  derniei' auteui- ; 

i"   Gens  II  liiildroniiii  II  awici'  pt'fratrps  \\  llom- imp. 

o,"  Fortiinae-  Aiiff' suc-  \\  pro- salute-  itu- ne  \\  rcditit  '  dd  •  n  ■»  [|  M-  Aur- 
Anlniiiiii  ■  pil  ||  Aug  •  el  •  P-Sepfiwii  ||  Getnr-  uolnlissi  ■  Cars  ||  eir  •  Batavi  || 
fr aires •  et ' am'ici -p-  r  |]  v S'I .m. 

Kt,  avant  tout.  <|u'étail  ce  titre  (Vamicas?  n-Tale  diveniva  un 
popolo,  nous  dit  Hiiggiero  C"),  od  un  individuo  in  seguito  a  conces- 
sione  dello  Stato  ovveio  ad  un  tratlato,  il  quale  per  altio  non  aven 
uno  scopo  spéciale,  ne  teniporancM).  ï  j)rivati  ed  i  popoli  cosi  rico- 
nosciuli  ([uali  amiri  populi  romain  erano  isciitli  in  formula  amicorum 

"'  Atlax  liistorique  lie  la  France,  texte  explicatif.  I>ivr.  I,  p.  9.  —  l\ti:r  i'époqiio 
à  laquelle  la  Batavio  ccs^a  do  compter  coininmo  (itt-,  voir  p.  iH. 

■*'  Voir  notammoiil  I'.  Scriverius,  Antiipuldiinu  lintavicdriun  lahiilanmit  pia-, 
p.  169  el  suiv. 

'^'   Orelli-Henzon,  n"'  i-fi  ol  i^'y. 

""  Diziniinrio  epiinafirn  ili  (inlirhilà  f]i)inone  (  Rfima .  I.itrolo  Pa'^finaliicci ,  i'n 
cours  de  pnlilicalion  ).  t.  1".  p.  ViO. 


—  235  — 

To  Twv  (^iXcov  SidrotyfÀa  dal  questore.  I  documenti  chc  si  riferivano 
aW  amicitia  erano  conservât!  in  Campidoglio  :  ma  de'  niolti  che  ve 
n'erano,  ora  non  ce  ne  avanzano  che  diie.-n 

On  le  voit,  et  cela  se  conçoit  aisément,  pareil  titre  d'honneur 
était  conféré  do  la  façon  la  plus  solennelle  et  Ton  avait  pris  toutes 
les  précautions  possihles  pour  assurer  la  conservation  rie  l'instru- 
ment original  qui  en  consacrait  la  collation  officielle. 

Au  cas  particulier  et  à  défaut  de  la  tahula  du  (Japitole  même, 
laquelle  a  incontestahlement  péri,  les  deux  inscriptions  ci-dessus 
constitueraient  a  coup  sur  un  précieux  élément  d'appréciation  ou 
bien  plutôt  une  sorte  de  preuve  authentique.  Malheureusement,  et 
quoi  que  puissent  penser  les  archéologues  hollandais,  il  ne  semble 
pas  devoir  en  aller  ainsi. 

Tout  d'abord,  sauf  erreur  de  notre  part,  l'histoire  garde  le  si- 
lence, ou  mieux  elle  dément  le  fait  puisqu'on  lit  dans  Tacite,  au 
sujet  de  l'admission  des  Eduens  au  jus  senatonon  in  Urbe  : 

ffOrationem  principis  secuto  palrum  consulto ,  datum  id 

foederi  antiquo  et  cpiia  soli  Gallorinn  fraternitatis  nomen  cum  populo 
romane  usurpant  ('^.-9 

Sans  doute,  on  pourra  dire  que  s'ils  n'en  jouissaient  pas  à 
l'époque  de  Claude,  les  Bataves  pouvaient  avoir  obtenu  plus  tard 
cette  distinction.  A  cela  on  doit  répondre  que  si  notre  second  texte 
a  une  date  approximative,  le  premier  n'en  a  point.  Et  que  si  l'on 
demandait  le  rapport  qu'a  notre  passage  de  Tacite  à  la  question 
spéciale,  il  suffirait  de  rappeler  que  les  Bataves  faisaient  incontes- 
tablement partie  de  la  Gaule.  Or,  le  grand  historien  l'affirme  nette- 
ment, seuls  les  Eduens  k fraternitatis  nomen usurpante.  Et 

nos  tituli  qualifient  les  Bataves  de  Fratres  et  amici.  Il  y  a  donc  là 
une  aniinomie  évidente  :  pouriant,  nous  le  voulons  admettre,  la 
différence  ou  du  moins  l'incertitude  des  temps  peut,  jusqu'à  certain 
point,  diminuer  la  valeur  de  l'argumentation.  Malheureusement,  il 
y  a  d'autres  éléments  de  doute. 

Tout  d'abord,  encore  qu  il  leur  donne  une  place  en  son  recueil, 
Orelli  prémunit  le  lecteur  contre  une  tro[)  grande  confiance  dans 
ces  inscriptions,  car  il  écrit  textuellement  sous  la  seconde  '-*  :  ff  Sine 
loco  cerlo Suspectus,  nec  sine  causa  est  hic  titulus  Maffeio, 

'^  Tacite,  Ami.,  XI,  \xv. 
'*'   Orelii-Henzen ,  np.  cl  lor.  cil. 


—  236  — 

Minime  do  oodom  dubitavil  BcrloH.  Siispicioiioin  aug(>t  Heta^  nomon 
liaiid  crasiim.  luouciilc  iain  iMall'oio.  l'Alabal  supcrioi- illo  in  .Miiseo 
Papenhrockiaiio  :  ih'c  tiniioi  niimis  caret  siispicioue.v  Ainsi  les  deux 
nionuiiicnls  sont  <;ra\('in('nl  sonpçonnés.  Examinons-les  l'nn  et 
lanlre  S(''par(''menl. 

Pour  ce  (jni  est  de  la  -leçonT)  Gens  Batavorum  fnilirs  cl  amià 
lonidiii  intpcni,  Anrelitis  conl(^  (prellc  serait  sortie  des  ruines  de 
['Annanieiiloriiiin'^i  (d'après  ridentilication  de  M.  Blok,  prolessenr 
dhlstoire  nationale  à  Levdo,  cet  Armameiitavium  ne  ferai'.  (|u' un  avec 
Liigdiatuni  Ba(avnnnn^'-i,  raput  Germaniee)  et  (|u'elle  était  rrmaximis 
scripta  characterihns-^.  Écoutons  maintenant  les  explications  four- 
nies pai'  le  savant  docteur  Pleyte'-^^  conservateur  du  Musée  d'anti- 
(juités  de  Levde.  \u  lieu  du  type  monumental  décrit  tout  à  1  heure, 
celui-ci  j»arle  d'une  simple  brique  de  '^35  millimètres  auloin*  de 
la(|uelle  rèjjne  un  cadre  de  méandres  donnant  Tidée  de  serpents 
entrelacés.  Voilà  certes  un  bien  mesquin  appareil  poui'  des  [)aroles 
aussi  lapidaires.  Il  est  vrai,  M.  Pleyte  émet  Tavis  (jue  notre  rec- 
tangle de  terre  cuite  est  la  copie  de  l'original  perdu,  ce  qui  revient 
à  dire  que  l'objet  venu  jusqu'à  nous  serait  simplement  ff  d'après 
l'antiqueiî,  suivant  la  phrase  chère  à  l'école  de  David.  \  cela,  ce 
semble,  il  y  a  encore  quelque  difficulté. 

La  phrase  elle-même  est  concise,  il  est  vrai  et  ne  laisse  rien  à 
désirer  sous  ce  ia|)port.  En  peut-on  dire  autant  de  la  syntaxe?  Nul 
latiniste  ne  saurait  le  soutenir,  car  le  génitif  Batacorum  qui  vient 
aboutir  au  nominatif  Amici  cl  /'mires  est  de  construction  suspecte. 
N'aurait-on  pas  dû  lire  Batnri .  amici  et  /'mires .  .  .,  formule  encore 
plus  brè\e  et  plus  noble,  ce  seud)l<'.  en  même  tem|)s  (jue  plus  cor- 
rficte  ? 

Vainement  alh'guera-i-ou  (|u'il  sagit  de  pierres  exiuunées  du  sol 
d'une  province  lointaine,  la  plus  lointaine  même  après  la  Bretagne 
et  presque  plongée  dans  la  barbarie.  Formant  partie  inte'grante  des 
<iaulcs  cl  fournissant  de  nombreux  contingents  aux  armées  impé- 
riales  ' .  les  Bataves  m-  sauiaienl  être  taxés  de  Barbares.  En  outre, 

''    (iitéf  |>.  1,  ii"?>.  (les  AnlujiiilalHiii  Ixilmncarinn  Ifdntliiriiuu. 

^^  Meiiso  Altinjf  tonfoncl  Wirmampnlarium  el  io  Prwtoriioti  Aipipjjiiiœ.  Voir 
Degcriplio  njrrt  hnUivi  cl  frisii.  o\i\.  pars  priiiia.  (  ^  "  \i-ni(iiiii')iliirni)ii  cl  Pra'- 
Im-ium.  ) 

^•'^   Lfllrc  autofjraphe  cIp  ce  savant  à  nous  juiiessci'. 

'*^  Tarile,    Hisl.,el  Vito  Aifricold' ,   passiin.   Voir    l'ciivrajjt'  (li>  Scln'vi<iiavcii, 


—  237  — 

on  ne  pout,  au  cas  particulier,  se  fonder  sur  ie  lieu  de  la  trouvaille 
pour  excuser  la  rédaction,  car,  on  la  nionli'»'.  celle-ci  était  entourée 
d'une  véritable  solennité,  de  sorte  ((u<'  le  iapicide  batave  avait  non 
à  improviser  de  son  cru,  mais  à  copier  des  lorniules  dont  Foriginal 
était  déposé  aux  archives  du  Gapitole.  Lorsqu'il  s'agit  d'un  titre 
aussi  honorable,  on  ne  le  laisse  point  estropier  et  Ton  en  surveille 
religieusement  la  transcription  littérale. 

Faut-il  maintenant  nous  rabattre  sur  le  libellé  commençant  par 
Fnrtunae  Aug.  sac  pro  sainte  itu,  etc .  .  . ,  et  où  se  retrouvent,  cette 
fois,  en  latin  normal,  les  termes  civ.  Batavi  fratres  et  amicl  P.  R.? 
Mais,  alors  que  les  écrivains  d'autan  donnaient  les  plus  précis  dé- 
tails sur  le  temps  et  le  lieu  de  1'"  invention  n,  un  savant  néerlandais 
contemporain  soutient  à  son  tour  que  l'origine  du  monument  serait 
douteuse  et  qu'en  outre  il  serait  perdu  î'^  D'autre  pari,  les  criti- 
ques les  plus  sérieux  regardent  les  trois  lignes  linales  comme  une 
interpolation. 

Enfin,  on  y  a  fait  allusion  déjà,  l'authenticité  du  contexte  entier 
est  révoque'e  en  doute  parce  <[ue  le  nom  de  Géta  n'y  est  pas  mar- 
telé. On  re'pond  que,  parfois,  ce  nom  a  ete'  trouvé  intact  dans  des 
pièces  de  valeur  incontestée. 

Quoi  qu'il  en  soit,  et  même  si  l'on  tient  les  six  premières  lignes 
pour  vraies,  il  faut,  avec  les  Hollandais,  constater <|ue  la  date  manque 
de  certitude  à  cause  du  titre  d'Auguste  donné  à  Caracalla  et  de  celui 
de  Nobilissimus  Caesar  dont  est  décoré  Gela. 

Si  ce  n'est  pas  ici  le  lieu  de  prendre  parti  en  cette  question  de 
chronologie,  il  demeure  à  peu  près  établi  que  les  Bataves  ne  sau- 
raient justifier  par  des  documents  irréfutables  la  fameuse  appella- 
tion de  fratres  et  amici  popidi  romani  ou  romain  imperil,  cette  der- 
nière certainement  inconnue  au  style  épigraphi([ue  et  à  ses  allures 
traditionnelles.  Populus  romanus  est  légitime  :  romainiut  impcrium 
exprime  une  idée  moderne. 

On  ne  s'explique  pas  bien,  du  reste,  pourquoi  dans  le  pays 
même  les  spécialistes  attachent  tant  de  prix  à  ces  titres  problé- 
matiques, alors  que  l'histoire  en  offre  à  la  nation  de  singulièrement 

intilulé  :  Epigraphia  der  baUiafsche  krijsieden  in  de  romeinsche  léger,  etc.  (Leyde, 
1881.) 

"'  Bijdrogen  lut  eingescliitlenis  der  Bataven,  par  Sclieviciiaven.  (Leyde,  1875, 
p.  5,  loi,  io5,  335.) 


—  2:^8  — 

plus  glorieux.  Témoin  ces  paroles  de  Tacite  ^^l  :  tr Omnium  harum 
geiitium  virtule  praecipiii  Balavi , . .  Alanet  lioiios  et  antiquae  socie- 
latis  insigne  :  nam  née  tiibnlis  contemnuntur,  ncc  publicanus 
atterit  :  exempli  oneril)ii>  cl  collationibus,  et  lantum  in  usum 
|»raelioruin  sepositi,  velut  (eia  atque  arma,  beilis  reservantur. ^ 
On  ne  cMoit  pas  (|iraiioun  antre  penple  ait  obtenu  plus  bel  éloge 
des  auteurs  de  rantiquité. 

('    De  inoriliii.s  Genn.,  X\l\. 


L'ORFEVRERIE  DE  TOULOUSE 
DANS  LE  PASSÉ. 

DEUX  STATUES-RELIQUAIRES  DES  X\^  ET  XVIP  SIECLES. 

PAR  M.  LE   CHAiNOI^E    POTTIER , 

Correspondant  du  Comité,  président  de  la  Société  archéolofjique 
de  Tarn-et-Garonne. 


A  plusieurs  reprises,  j'ai  eu  roccasion  de  signaler  des  produits 
de  Técole  d'orfèvrerie  religieuse  de  Toulouse.  Ce  lurent  d'abord  les 
belles  châsses  et  le  reliquaire  provenant  du  tiésor  de  1  abbaye  de 
Grandselve,  aujourd'hui  conservés  dans  l'e'glise  de  Bouillac;  puis 
un  phylactère  de  même  provenance  en  l'orme  de  tableau  à  pignon, 
que  possède  l'église  d'Ardus.  Une  septième  pièce  de  ce  même  tre'sor 
a  été  retrouvée  depuis  peu  et  donnée  également  à  la  paroisse  d'Ar- 
dus; c'est  aussi  un  reliquaire-phylactère  en  argent  niellé  avec  in- 
scription et  figures,  dont  la  forme  peu  usitée  est  celle  d'un  disque. 
Il  était  destiné  à  être  posé  sur  un  pied  ou  porté  sur  une  hampe, 
ainsi  que  les  deux  autres  '^l 

Je  viens  de  proposer  le  classement  de  ces  divers  objets,  d'une 
vraie  valeur  d'art,  au  Ministère  des  Beaux-arts. 

En  1891,  j'ai  décrit  un  buste  de  saint  Aventin,  du  \\f  siècle, 
appartenant  à  l'église  de  ce  nom,  aux  environs  de  Ludion.  Le 
buste  est  en  métal  fondu,  la  tête  en  argent  doré  par  partie.  Un 
nimbe  mobile  porte  gravé  le  chiffre  de  IHS  entouré  de  rayons 
ondes;  le  poinçon  est  celui  d'un  orfèvre  de  Toulouse. 

Voici  aujourd'hui  deux  statuettes  reli([uaires  d'argent  avant  même 
certificat  d'origine. 

Toutes  les  deux  représentent  saint  Christophe  de  Lycée  et  con- 

^''  Ces  ctiâsses  et  ce  reliquaire  remontent  au  commencement  du  xin*  siècle. 
(Voir  un  mémoire  rédigé  en  vue  de  leur  classement  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
archéologique  de  Tarn-et-Garonne,  t.  XXIII.) 


—  2/(0  — 

tiennent,  dans  lo  socle.  Hos  reliques  du  saint  doul  elles  offrent  la 
raracléristi(|ue. 

La  d(ivoliou  à  saiul  (iliristoplie  a  ote'  très  en  honneur  dans  les 
lemps  passe's.  el  parlieulièreinent  au  w"  siècle;  sa  légende,  venue 
d'Orient,  est  bien  connue;  il  send)le  bon  toutefois  de  la  rappeler  eu 
ce  (jui  touche  les  li<|ures  en  question,  (le  ne  sera  pas  sans  taire  re- 
iuar(|uer  que,  si  les  Bollaudisles  ont  établi  d'une  façon  probante 
l'existence,  uiise  en  (piestion,  de  ce  niartyi',  ils  n'ont  pas  accepté 
avec  la  incine  assurance  les  r(!cils  allégoriques,  et  peut-être  fantai- 
sistes, d'une  légende  relativenieni  récente. 

Chananéen  de  nation  et  païen  à  l'oiigine,  ce  barbare  de  haute 
taille,  enrôlé  de  force  dans  la  h'gion  romaine,  ('tait  mieux  doué  du 
coté  ph\si(jue  (quant  à  la  stature  du  moins)  que  sous  le  rapport  de 
l'esprit.  En  quête  des  moyens  de  gagner  sa  vie,  il  échappe  aux  con- 
seils du  d(!mon  pour  suivre  ceux  d'un  ermite;  celui-ci  indique  le 
passage  dangereux  d'un  torrent,  que  beaucoup  de  gens  ne  peuvent 
Iravei'ser  sans  exposer  leur  vie,  et  il  ajoute  :  rTu  prendras  les  pas- 
sagers sur  tes  robustes  épaules  poui'  leur  servir  de  bac  ou  de  pont, 
el  celui  qui  est  mort  sur  la  croix  le  tiendra  compte  de  ta  peine.  ^ 

Ainsi  fit,  avec  succès  et  générosité,  le  néophyte. 

Une  imit,  ré[)ondant  à  l'appel  d'une  voix  d'enfant,  il  chargea 
celui-ci,  comme  [)lume  h'gère,  sur  ses  épaules;  mais  les  eaux  étaient 
grosses  el,  au  milieu  du  torrent,  le  petit  enfant  devint  terriblement 
lourd.  Alors  se  passa  la  scène  figurée  |)ar  le  groupe  de  Lasbordes; 
sa  descrij)tion  va  continuer  la  légende. 

Le  passeur  est  en  pleine  eau,  le  coips  est  fortement  cambré 
pour  soutenir  le  poids  écrasant  de  l'enfant  Jésus,  qui,  à  cheval  sur 
son  épaule  gauche,  cause  fimmersion  redoutable.  Cependant  la 
jambe  droite  de  (Christophe  s'est  relevée  tout  entière  hors  des  flots 
agités,  un  long  bâton  lleuii  lui  sert  (fappui  C. 

Très  surpi'is,  il  relève  la  tête  el  1  interroge  :  «Qui  es-tu  donc, 
petit,  qui  me  donnes  tant  de  mal  ?  —  Tu  portes,  lui  est-il  répondu, 
celui  qui  porte  le  mondes;  et  ce  disant,  rKnfant  le  regarde  avec  un 

^''  Au  momeni,  dil  uiio  ii'jf.'nilc,  "ù  le  pnsseiii-  lui  arrivt'^  à  l'aulrv»  rive  du 
lorrent,  il  planta  dans  le  sol  sou  Ijàloii  qui  porta  des  lleurs.  D'autres  disent  que  ce 
lui  à  la  suite  d'une  prédicaliou,  ou  bien  que  Dieu  accorda  ce  miracle  comme 
j»reuvedeia  persévérance  que  le  saint  lui  demandait.  Le  l'ère  Caliier  pense  que  l'on 
pourrait  voir  aussi  en  cela  le  juslus  ul  palmn  Jhirchil.  C'est  souvent  im  palmier 
que  tient  iii  main  ce  |)orlein'  de  la  bonne  parole. 


—  -2^1   — 

sourire  plein  de  bénignité',  sourire  qui  n'exclut  pas  une  certaine 
malice;  il  apparaît  dans  son  divin  éclat,  bénissant  de  la  niain  droite 

et  tenant  la  boule  du  Monde, 
surmonté  d'une  croix,  de  la 
main  gauche. 

Le  visage  de  Christophe  est 
radieux,  et  vraiment  ft c'est 
merveille  11,  comme  auraient 
dit  nos  pères,  de  lire  sur  ces 
physionomies  les  pensées  qui 
agitent  les  cœurs  du  petit 
Maître  et  du  serviteur  géant.  Ce 
dernier  deviendra  assez  tort 
pour  accepter  et  subir  un  cruel 
martyre  t^'. 

De  fait,  l'œuvre  est  belle, 
admirablement  traitée  comme 
art  et  comme  métier,  et  il  con- 
vient de  s'arrêter  quelque  peu 
à  la  description  et  à  la  tech- 
nique. 

Cette  statuette  a  toujours 
appartenu  à  l'église  de  Saiiit- 
Cliristophe-de-Lasbordes.  Ce 
village,  peu  distant  de  Castel- 
naudary,  a  conservé  des  restes 
de  fortifications  auxquelles  se 
reliait  la  tour  carrée,  du 
\iv'  siècle,  d'une  église  anté- 
rieure à  celle  de  nos  jours, 
laquelle  est  du  xv"  siècle, 
époque  oiî  le  précieux  reli- 
quaire était  coujmandc  à  un  orfèvre  de  Toulouse. 

Le  poinçon  fait  foi  de  celte  origine  :  il  porte  en  lettres  gothiques 
toi  (tolose)  au-dessous  d'une  fleur  de  lys  à  la  longue  traverse  an- 
nelée  à  chaque  extrémité.  Sur  un  autre  poinçon  mal  venu,  séparé 

•>"   Ce  qui  (Hil  lieu,  d'apn-s  Ip  Martyrolo{je   romain  et  Baronius,  le  •?.')  juillet 
de  l'an  a54,  sous  Décius. 


Akchéolouik. 


i(i 


(lu  [jifiiiitM'.  ou  lil,  ce  seuiblo,  les  leltics  UOri-  Ces  poiueous  soul 
répétés  deux  fois  sur  le  pied  et  ne  lijfurent  qu'une  t'ois  sur  la  statue. 
Le  poids  est  de  3  kilogr.  5i5,  Télévalion  totale  de  o  ni.  61.  Tout 
est  en  ai'g(Mif;  les  vêtements,  les  eheveux  et  la  barbe  sont  l'ortenient 
dorés,  de  même  que  le  socle. 

(le  socle,  à  six  pans,  est  haut  de  0  m.  067;  il  ollre  deux  mouve- 
ments: la  IfMi'asse  supérieure,  à  parcMneuts  droits,  s'aj)puie  sur  un 
glacis  soutenu  aux  angles  par  des  conli'elorts  à  larmiers  avec  arcs- 
boutants  à  redeuts,  et  pinacles  à  crochets.  La  partie  inférieure, 
moulurée,  est  ajourée  de  quatre-feuilles  sur  la  tranche. 

Les  Ilots  qui  couvrent  le  socle,  réservés  en  argent,  sont  animés 
par  la  présence  de  vingt  et  un  poissons  gravés  sur  le  métal  :  on 
distingue  des  anguilles,  des  soies,  des  carpes,  des  brochets,  etc. 

Les  plaques  de  recouvrement  sont  soudées  à  l'argent,  et  des  ri- 
\ures  sont  aj)parentes;  elles  s'adaptent  exactement  à  une  àme  de 
bois  de  frêne  qui  traverse  deux  tiges  taraudées  à  l'extrémité;  elles 
})artent  des  jambes  du  saint  et  le  fixent,  par-dessous  le  socle,  à 
l'aide  d'écrous. 

La  capse  rectangulaire,  qui  contient  les  reliques,  est  placée  sur 
le  glacis;  munie  d'un  couvercle  uni,  elle  a  2  centimètres  et  demi 
de  profondeur. 

Le  saint  est  vêtu  d'une  courte  tunique  arrivant  à  moitié  cuisses; 
il  est  drapé  dans  un  manteau,  longue  bande  d'étoffe  dont  l'extré- 
mité, du  coté  gauche,  descend  jusqu'à  la  cheville  et,  de  l'autre,  flotte 
sur  l'épaule  droite;  les  plis  sont  pleins  de  souplesse.  Les  cheveux, 
longs,  ont  trois  étages  de  frisures:  Etcapillis  rulilans,  disait  l'hymne 
du  Bréviaire  gothique  ;  la  barbe  descend  à  moitié  poitrine,  les  traits 
du  visage  sont  réguliers  et  beaux,  contrairement  à  la  tradition ''l 

L'enfant  Jésus  porte  une  longue  robe  (|ui  laisse  à  peine  à  dé- 
couvert ses  pieds  nus;  le  collet  de  la  robe  est  bordé  de  fleurs  à  huit 
pt.'tales  obtenues  au  poinçon.  Au  sommet  de  la  tête,  dont  la  cheve- 
lure est  très  frisée,  se  trouve  une  attaclie  soudée  qui  a  reçu  un 
nimbe  aujourd'hui  disparu. 

-Nous  l'avons  dit,  le  visage  est  (•m[)reint  d'une  grâce  charmante; 
le  geste  et  le  mouvement  de  tête  sont  bien  d'un  enfant. 

Cette  statuette  est  fixée  sur  l'épaule  de  saint  Christophe  par  deux 


'"    Il  l'sl  l'orl  luid  Mir  un  viUail  de  la  calliédrale  de    Hoiiijji's,   ainsi    ([uc   bivii 
lillem-s.  \oir  la  Caractéristique  de»  saints,  dn  Père  Caliier. 


—  2^'à  — 

tig-es  d'ar^jent  umiiies  (ruu  anneau  :  Tunu  retenue  par  un  e'crou, 
Taulre  par  nu  pas  de  vis. 

Tandis  que  le  corps  et  ies  vêtements  sont  lormés  de  fortes 
plaques  repousse'es  et  martelées,  les  pieds  et  les  mains  sont  fondus 
et  repris  au  burin. 

A  ne  point  conside'rer  le  poinçon,  qui  ne  saurait  laisser  de  doute, 
ou  serait  tente'  d'attribuer  cette  œuvre  à  Técole  bourguignonne  ou 
llaniande,  bien  plus  qu'à  celle  de  Toulouse. 

La  seconde  statuette,  d'un  faire  bien  différent  et  qui  nous  rap- 
pelle un  travail  espagnol,  est  en  tout  point  plus  vulgaire.  Elle 
m'appartient  aujourd'hui,  achete'e  à  la  vente,  après  décès,  d'un  col- 
lectionneur toulousain,  M.  Pujol.  Il  est  difficile  de  savoir  exacte- 
ment à  quelle  époque  elle  a  été'  enlevée  à  l'église  de  Saint-Nicolas  de 
Toulouse'^';  toujours  est-il  que  cette  église  a  dû  la  posséder,  comme 
il  appert  de  la  note  suivante  écrite  sur  papier,  et  trouvée  enveloppée 
dans  de  la  soie  jaune,  avec  des  fragments  d'ossements  du  saint 
martyr,  dans  le  petit  reliquaire  du  socle. 

J'ay  mis  dans  ce  buste  de  saint  Cristofe 

des  reliques  deunienl  vérifiées 

pai-    i'ordi-e   de  Monseigneur    nostre 

archevesque  Joseph  de  Montpezat  '^' 

le  premier  may  1680. 

DoxAULT,  curé  de  Saint-Nicolas. 

Le  groupe  a  o  m.  55  d'élévation;  il  est  en  bois  et  argent.  Ici  la 
légende  du  torrent  est  tout  au  moins  altérée.  Saint  Chrislopbe  est 
simplement  le  porte- Christ  ;  il  marche  en  une  prairie  fleurie,  les 
pieds  recouverts  par  des  plantes;  il  va  droit  son  chemin,  sans  autre 
souci,  ce  semble,  que  de  maintenir  solidement  sur  ses  épaules 
l'enfant  Jésus  à  califourchon;  il  le  retient  par  le  pied  de  la  main 
gauche;  la  main  droite  fait  défaut,  elle  devait  s'appuyer  sur  un 
bâton. 

La  tête  est  barbue,  les  cheveux  sont  épais;  une  tunique  sans 
ceinture,  formée  de  deux  plaques  d'argent  clouées  sur  les  côtés, 

'^)  Cette  église,  placée  sur  la  rive  gauche  de  la  Garonne,  porte  également  le 
ïfova  de  Saint-Cyprien,  sous  lequel  on  désigne  le  faubourg  qu'elle  dessert. 

'-'  Joseph  de  Montpezat  de  Carbon,  archevêque  de  Toulouse  de  1676  à  i685. 


—  244  — 

est  couverte  de  ramages  el  de  lîeurs  etanipe'es;  un  collet  à  petits 
dessins  borde  le  haut;  un  pointillé  garni!  les  fonds. 

La  robe  de  rKnfant  est  dore'e,avec  ceinture;  il  bénit  de  la  main 
droite  et  relient  de  l'autre  main  sur  son  genou  gauche  la  boule  du 
Monde. 

Le  socle,  carré,  dans  le  milieu  duquel  est  creusé  le  reliquaiie, 
fermé  par  un  cadre  d'argent  et  une  glace,  est  entièrement  couvert 
de  plaques  d'argent  aussi,  ollrant  sur  chaque  face  une  décoration 
à  lige  C(Milr;de  d'où  s'écarl(Mit  symétri(|uement  feuillages  et  fleurs; 
la  partie  supérieure,  au  lieu  de  vagues,  présente  un  lapis  fleuri, 
dette  dilférence  ne  doit  pas  surprendre  puisque,  dans  ses  détails, 
la  vie  de  saint  Christophe  est  plus  légendaire  qu'historique. 

Ce  qui  est  assuré,  c'est  le  fait  de  la  dévotion  pour  le  martyr, 
surtout  au  xv'  et  au  xyi*"  siècle.  Son  image  colossale  était  alors 
placée  d'une  fagon  1res  apparente  à  l'entrée  des  églises  oii  les  fidèles 
étaient  avides  de  la  contempler,  croyant  trouver  dans  cette  seule 
vue  un  préser\atif  contre  la  mort  subite  et  d'autres  maux.  Ainsi 
en  était-il  à  Notre-Dame  de  Paris,  où  l'archevêque  Antoine  des 
Essarts  avait,  à  la  suite  d'un  vœu,  fait  élever  contre  le  second 
pilier,  en  i/ii3,  une  statue  haute  de  28  pieds (^'.  Elle  avait  disparu 
avant  la  fin  du  siècle  dernier. 

Des  images  ont  été  gravées  (^^  et  des  médailles  frappées  en  nombre 
considérable  (■^'.  Cette  croyance  en  la  puissante  intercession  de 
saint  Christophe  a  été  résumée  dans  deux  vers  latins  gravés  sur 
le  piédestal  d'une  figure  d'argent  de  ce  saint,  conservée  autrefois 
dans  le  trésor  de  la  Sainte-Chapelle  : 

Cluistnphori  sancti  l'acieiii  ifuicunupie  liieliir, 
llla  neiiipe  die,  nullo  iangoïc  lencluf. 

"  La  (athéclraie  d'Auxerrc  (ifîHç)),  celle  (rAiiiiens  cl  Iticn  (l'aiilros  eiueul  des 
statues  analogues.  On  conserve  dans  i'éijlise  de  Loiigpié-les-Cldrps-Saiiits  (Sonniie) 
uni'  statue  reliquaire  de  saint  Christoplie,  en  bois  sculpté,  lam(''  d'argent,  ayant 
o  m.  53.  Klie  a  grande  analo[pc  avec  celle  de  Lasbordes  et  paraît  de  la  même 
"•poque  avec  un  caractère  germaiii<|U('.  (il.  V Album  archéoloirique  de  la  Société  des 
antiquaires  de  la  Picardie,  i8(j'i. 

•^'  La  plus  ancienne  giavure  contme  est  datée  de  i/iu3.  Le  saint  est  appuyé 
sur  un  palmier  dans  raltitiitlf  connue. 

''^  Lno  médaille  de  cuivre,  frappée  à  IJome,  porte  le  saint  fort  peu  vtHu  et 
qui,  très  courbé,  tourne  la  télé  vers  l'enfant  Jésus,  (ielui-ri  le  domine  de  tout  le 
corps,  posé-  sur  son  épaidc 


—  2Zi5  — 

Une  vieille gra\ lire  siii'  !)ois  portail  eetle  variante  du  second  vers: 
lUa  nempe  die  morte  niala  non  morieris. 

On  disait  aussi  : 

Ghristophorum  videas,  postea  tutus  eas. 

Et  encore,  avec  le  proverbe  :  Ceux  qui  te  voient  le  matin  rient 
la  nuit. 

En  résumé,  ne  voit-on  pas  en  ce  saint,  (|ui  porte  avec  lui  le 
Clirist  dont  il  enseigne  la  doctrine,  le  modèle  de  Tapotre  et  Tirnage 
de  l'assurance  que  donne  la  vie  du  chrétien  resté  fidèlement  attaché 
à  son  Dieu  ? 

Chan"*  Fernand  Pottier, 


NOTE 
SUH  UN  MANUSCRIT  AIUBO-HEHBÈRE 

DÉC()l\EnT    V   DJERBA, 

rVR   M.  M0TYLI>SK1. 


Un  manuscrit  arabo-berbère  a  élé  récemment  découvert  à  Djerba 
et  photographié  par  les  soins  de  M.  le  Résident  général  en  Tunisie; 
il  est  ])résenlé  sous  le  litro  de  Medaouannh  du  cheikh  Ibn-Ghanem. 

Il  n*;  lire  pas  son  importance  des  malièros  qui  y  sont  traitées  en 
arabe,  sous  une  forme  assez  ingrate  et  quelque  peu  désordonnée. 

C'est  un  recueil  de  solutions  sur  les  questions  do  détail  se  ratta- 
chant à  la  prière,  à  la  dime  aumônière,  au  jeune,  au  pèlerinage, 
au  statut  personnel  et  réel  chez  les  Abadhites,  plutôt  qu'un  traité 
didactique  de  droit. 

A  côté  des  œuvres  capitales  de  la  bil)liothèque  abadhite  qui, 
dans  ces  dernières  années,  ont  été  livrées  à  la  publicité  par  Tim- 
primerie  spéciale  El-Barounia  du  Caire,  et  qui  suffisent  largement 
à  nous  éclairer  sur  la  marche  du  schisme  en  Afrique  aussi  bien 
(pie  sur  les  doctrines  ou  la  secte,  la  Medcioiianah  dMbn-(ihanem  ne 
peut  qu'occuper  une  place  secondaire. 

Ce  livre  a  été  probablement  l'un  des  premioi's  ouvrages  apportés 
d'Orient  par  les  cinq  missionnaires,  disciples  d'Abou-Obeïda,  qui 
se  firent,  dès  le  ii"  siècle  de  l'hégire,  les  propagateurs  de  l'hérésie 
ouahbite  abadhite  dans  l'Afrique  septentiionale. 

Mais  si,  sous  le  rapport  de  la  doctrine,  l'ouvrage  arabe  d'ibn- 
(îhanem  n'a  «piune  importance  restreinte,  il  n'en  est  pas  de  même, 
au  point  de  \uelinguistique,  du  manuscrit  découvert  à  Djerba ,  lequel 
contient,  à  coié  de  l'arabe,  des  dévelo|)pements  et  commentaires 
en  langue  berbère,  (euvre  dun  abadliiliî  alVicain  eiu'ore  inconnu. 

On  peut  (lire,  //  priori ,  (pie  le  manuscrit  bilingue,  tel  qu'il  s(; 
pi'ésenlc,  est  un  docuimMil  pn'ci(Mix  pour  Tf'lude  du  berbère. 


—   2A7  — 

Les  matériaux  relatifs  à  cette  langue  qui  ont  e'té  recueillis  et 
('Uidio's  jusqu'à  ce  jour  comprennent  surtout  des  contes,  re'cits  ol 
légendes  populaires,  des  dialogues,  des  chants  et  des  proverbes, 

Nos  bibliothèques  possèdent  également  un  certain  nombre  d'ou- 
vrages berbères,  composés  par  des  indigènes,  sous  une  forme  plus 
littéraire,  tels  que  le  Haoudh,  le  Bahar-Ed-Domouà,  le  poème  de 
Çabi,  la  relation  de  Sidi-Brahim  de  Massât;  tous  appartiennent  à 
la  région  du  Sud  marocain  et  sont  écrits  en  chelha. 

Jamais  encore  aucun  ouvrage  rédigé  en  langue  berbère  n'avait 
été  découvert  dans  la  région  Est  de  l'Afrique  du  Nord,  bien  que 
l'existence  secrète  de  cette  nation  ait  été  signalée  dans  les  chroni- 
(|ues  abadhites  qui  nous  sont  parvenues. 

De  l'ensemble  des  indications  fournies  par  les  relations  histo- 
riques de  la  secte  (Tabaqat  El-Mechaïkh,  El-Djaouaher,  El-Mon- 
taqat,  Siar-Cbemmakbi,  Siar-\efousa,  etc.),  il  ressort  clairement 
qu'à  l'époque  brillante  de  la  dynastie  rostemide  et  même  après  la 
chute  de  la  Tahert  abadhite,  de  nombreux  ouvrages  ont  été  com- 
posés ou  traduits  en  berbère  dans  les  communautés  abadhites  de 
l'Oued-Nizab,  de  l'Oued-Rir',  du  Nefzaoua,  de  Djerba  et  surtout 
du  Djebel-Nefousa,  qui,  pendant  et  après  l'imamat,  resta  toujours 
le  fort  de  l'hérésie  kharedjite. 

On  peut  même  dire  que  l'abadhisme  ayant  élé  pour  les  popula- 
tions berbères  de  l'Est  et  du  Sud  une  hérésie  nationale,  le  berbère 
a  dû  être,  en  quelque  sorte,  la  langue  officielle  de  la  secte  et  que, 
malgré  la  différence  apparente  des  dialectes  du  Djebel-Nefousa, 
de  Djerba  et  du  Maghreb  central,  les  Abadhites  de  ces  diverses  ré- 
gions, toujours  unis  par  un  lien  religieux  et  longtemps  par  un  lien 
politique,  ont  dû  sinon  parler,  du  moins  entendre  une  langue  com- 
mune, plus  raffinée,  plus  littéraire  que  celle  des  dialectes  usuels. 

C'est  sous  cette  forme  que  parait  se  présenter  la  partie  berbère 
du  manuscrit  découvert  à  Djerba. 

Un  examen  attentif  du  texte  berbère  permet  de  supposer  qu'il 
remonte  à  une  époque  peu  éloignée  de  l'introduction  du  khared- 
jisme  en  Afrique. 

Il  est  facile  tout  d'abord  de  reconnaître  que  le  berbère  du  ma- 
nuscrit n'a  pas  encore  été  trop  envahi  par  l'arabe.  La  technologie 
spéciale  au  droit  musulman  et  aux  matières  religieuses  n'est  pas, 
comme  dans  les  dialectes  de  l'Ouest,  servilement  reproduite  sous  une  . 
forme  simplement  berbérisée.  Ce  sont  presque  toujours  des  racines 


—  ns  — 

berbères  (|ui  sont  t'iuployées  pour  ("\[)iinior  los  idées  se  ra|)[)or- 
lanl  à  la  religion  et  à  la  le'gislalion. 

Kn  second  lieu,  on  trouve  dans  le  texte  berbère  certains  vocables 
ijni  inditjiient,  dans  Tàge  de  la  langue,  une  épotjue  peu  éloigne'e 
de  celle  où  les  Berbères  e'taient  païens  ou  cbro'tiens.  On  peut  citer 
coinine  exemple  le  mot  Aiouch  signifiant  ffDieu^,  cju'on  ne  retrouve 
qu'à  létat  de  souvenir  déjà  lointain  dans  les  manuscrits  composés 
après  le  iv*  siècle  de  Thégire ,  et  le  mot  Dnïmov  -  Diable  » ,  qui  n'existe 
plus,  je  crois,  dans  aucun  dialecte. 

Enfin,  particularité  caractéristique,  l'auteur  berbère  ne  cite,  en 
matière  musulmane,  d'autre  autorité  que  celle  des  tr Compagnons 
de  l'Orient'' ;  or,  à  partir  du  iv*"  ou  du  v"  siècle,  les  Abadhites 
d'Afrique,  auteurs  d'ouvrages  sur  la  secte,  se  plaisent  à  citer  comme 
maîtres  et  modèles  leurs  coreligionnaires  du  Djebel  Nelousa  et  du 
Maghreb,  devenus  les  conservateurs  et  les  propagateurs  des  tradi- 
tions de  leur  doctrine. 

J'ai  pu  massurer  que  le  berbère  des  manuscrits,  à  peu  près  inin- 
telligibles aujourd'hui  pour  les  Abadhites  du  Djerba,  était  mieux 
compris  par  les  indigènes  originaires  du  Djebel-Nefousa  et  du  M'zab. 
Il  semble  avoir  appartenu  à  une  langue  intermédiaire  entre  les  dia- 
lectes du  bord  de  la  mer  et  ceux  de  l'extrême  Sahara,  Tamazir't 
du  Djebel-\efousa,  Ghaouia  de  l'Aurès,  Zenalia  des  K'sours  et  du 
M'zab. 

Il  ne  serait  pas  impossible  qu'il  ait  été  écrit  au  Djebel-Nefousa, 
oii  la  vie  nationale  et  religieuse  était  plus  intense  qu'à  Djerba. 

L'intelligence  de  ce  texte  sera  certes  moins  facile  ijue  celle  des 
écrits  en  chelha  qui  appartiennent  à  un  dialecte  encore  en  pleine  vie. 

Mais  en  supposant  qu'on  n'arrive  pas  toujours  à  comprendre 
{)arfaitement  la  ])artie  berbère  du  manuscrit,  on  pourra  tout  au 
moins  v  faire  une  ample  moisson  de  racines  nouvelles  et  de  vocables 
encore  inconnus  et  y  étudier,  sous  sa  forme  écrite  la  plus  ancienne, 
une  langue  qui,  par  son  anlicjuité,  son  origine  et  le  domaine  quelle 
occupe  encore  dans  nos  possessions  actuelles  ou  futures  d'Afri(|ue, 
doit  nous  intéresser  tout  particulièrement. 

En  résumé,  le  manuscrit  bilingue  de  Djerba  est  le  seul  monu- 
ment écrit  de  la  langue  berbère  qui  ait  été  découvert  jusqu'ici  dans 
la  région  Est  de  l'Afrique  du  Nord, 
i        11  est  antérieur  à  toutes  les  compositions  en  berbère  que  nous 
possédons. 


—  2/i9  — 

La  partie  berbère  du  texte  appartient  à  une  langue  plus  pure  et 
moins  pe'nétre'e  par  l'arabe  (jue  celle  des  e'crifs  en  chellia  qui  nous 
sont  parvenus. 

Ces  titres  sont  suffisants  pour  assurer  au  manuscrit  découverl 
à  Djerba  la  place  d'honneur  dans  le  fonds  berbère  de  nos  biblio- 
thèques. 

A.[de  C.  i\Iotyli\ski. 


NOTICE 
SUR   UNE  MONNAIE  INÉDITE 

D'HIPPO-DIARRHYTUS, 

PAR  M.    H.   RENAl LT, 

AdjoinI  du  génio,  »  Tunis. 


La  chronologie  des  proconsuls  d'Afrique  est  j)eu  certaine  et  offre 
même  de  nombreuses  lacunes  entre  Tan  762  {19.  ans  avant  J.-C), 
date  duTprooonsulat  de  L.  Domitius  Ahpnohnrhna .  et  Tan  h  de  T^re 
clire'tienne,  date  du  proconsulal  de  L.  (Cornélius  Lentulus. 

Une  [monnaie  entrée  dans  notre  collection  en  1899  permet  de 
fixer,  à  peu  près  sûrement,  Tannée  du  proconsulat  de  Fabius  Maxi- 
mus  Al'ricanus. 


En  voici  la  description  : 

Tète  de  Tibère,  nue  à  <|auchc.  Grèuelis  au  pourtour. 

Légende  :  CLAVDIO  NERONI    HIPPONE  LIBERA. 

IV  Tête  du  proconsul  Fabius,  nue  à  gauclie.  (Iiènelis  au  pour- 


loui 


Légend.'  :  FABIO   AFRIKANO. 

J^.  Module  :  7.6  de  l'échelle  de  Mionnet. 

Poids  :   10  }|r.  o'i. 

Trouvée  au  kcl'.  en  1895?. 


—  251   — 

Jusqu'ici,  le  nom  du  proconsul  Fabius  Africanus  n'avait  paru 
([ue  sur  une  monnaie  d'Hadruniète^')  et  sur  une  monnaie  provin- 
ciale d'Afrique  ('-).  Se  basant  sur  la  conformité  de  fabrication  de  ces 
deux  monnaies,  Mûller  a  pu  attribuer  aussi  celte  dernière  à  l'atelier 
d'Hadrumèle. 

La  monnaie  que  nous  signalons  aujourd'hui  vient  prendre  place 
dans  la  numismatique  d'Hippo-Diarrhylus  et  paraît  ouvrir  une  nou- 
velle série  entre  les  autonomes  de  cette  ville '^'  et  les  impériales''). 

En  effet,  si  par  son  module  elle  se  rapproche  du  n°  377,  son 
poids,  inférieur  de  près  de  3  grammes  au  poids  moven  des  deux 
pièces  cataloguées  sous  ce  numéro,  ne  permet  pas,  vu  la  très  belle 
conservation  de  cette  pièce,  de  la  faire  entrer  dans  le  système  pro- 
posé par  Mûller  (^'. 

Avant  d'aborder  la  discussion  de  la  date  qui  semble  devoir  être 
attribuée  à  cette  nouvelle  monnaie,  il  nous  a  paru  utile  de  signaler 
quelques  particularités  intéressantes. 


I 


Les  monnaies  municipales  d'Hippo-Diarrhytus  de  cetle  époque 
portent  ou  l'indication  des  magistrats  urbains,  ou  la  permission 
proconsulaire,  souvent  même  les  deux  à  la  fois.  Nous  ne  voyons 
rien  de  semblable  ici;  le  droit  nous  donne  simplement  une  dédi- 
cace à  Tibère;  le  revers,  le  nom  du  proconsul  à  l'ablatif.  Ces  cir- 
constances paraissent  devoir  faire  opter  pour  une  médaille  frappée 
en  commémoration  d'un  événement  et  en  l'honneur  de  Tibère. 

Si  nous  passons  une  revue  rapide  du  monnayage  municipal  en 
Afrique  sous  Auguste,  nous  constatons  que,  sur  cinq  monnaies  at- 
tribuées par  Mûller  à  la  ville  d'Achulla'^',  quatre  portent  le  nom 
du  proconsul  au  nominatif.  Lenormant^''  rapporte  ce  cas  à  la  per- 


(^'  Mùlier,  Niuiiismatiqite  de  V ancienne  Afrique,  \.  II,  p.  03,  n°  19,   fi  exem- 
plaires. 

'-'  Ibid.,  p.  61,  n°  87,  lA  exemplaires. 

^3)  Ihid.,  p.  167,  n°'  376-37.Ô. 

''^>  Ihid.,  p.  1,57,  n°'  876  et  siiivanls. 

(•-)  Ibid.,  p.  176. 

■*'  Ihid.,  p.  '1/4.  n"'  7  à  10. 

"  F.  Lenormant ,  La  mnnnnio  dium  r«)ili(juit<'' .  t.  Il,  p.  iCj-j. 


—  252  — 

mission  proconsiilnire  de  monnayer.  La  ville  crHadruuiète('),  sur 
huit  types,  en  possède  quatre  dans  le  uunno  cas.  Un  neuvième  exem- 
plaire-',  précise'ment  IVapp**  à  i'eiïî{ji<'  du  proconsul  Fabius  Afri- 
canus,  est  classé  par  Mûller  comme  monnaie  provinciale  à  cause  de 
l'absence  de  nom  de  ville.  Cependant  ce  savant  numismatisle,  en 
raison  de  la  conformité  de  celte  monnaie  avec  le  n°  9()(-''  d'Hadru- 
mète,  la  ci'oit  sortie  de  Tateliei'  de  cette  ville,  darthage'''  nous  offre 
ciii([  exemplaires  sur  six  porteurs  de  la  lucMition  des  mafjistrals 
municipaux.  Enliu,  Clypea'^' nous  fournit  un  exemplaire  également 
dans  le  même   cas. 

Sous  Tibère,  les  s(*ries  municipales  de  (llypea  et  d'Utique  sont 
plus  complètes  et  plus  explicites;  elles  portent,  outre;  le  nom  des 
magistrats  municipaux,  l'indication  de  la  permission  proconsulaire. 

On  voit  que,  sous  x^uguste  et  sous  Tibère,  non  seulement  les 
colonies  latines,  mais  aussi  les  villes  libres  d'Afrique,  étaient  auto- 
risées à  émettre  des  monnaies  en  bronze  pour  leurs  besoins  locaux, 
sous  la  responsabilité  de  leurs  magistrats  municipaux  et  avec  l'au- 
torisation du  proconsul C^l  C'est,  en  somme,  une  situation  analogue 
à  celle  de  nos  communes  d'aujourd'hui  qui  gèrent  leurs  finances, 
empruntent,  taxent,  etc.,  avec  l'autorisation  du  pouvoir  central. 

Nous  n'avons  pas  d'exemple  de  monnayage  municipal  attribué 
à  Hippo-Diarrhytus  offrant  les  caractères  nettement  définis  que 
nous  venons  de  rappeler.  Nous  ne  voyons  apparaître  les  monnaies 
de  cette  catégorie  que  sous  Tibère  et  pendant  le  proconsulat  de 
L.  Apronhis  (771-773)'"'.  Sur  ces  monnaies,  elle  proclame  tou- 
jours sa  condition  de  ville  libre  par  sa  légende  HIPPONE  LIBERA. 

Notre  monnaie  ne  déroge  pas  à  ce  principe. 


II 

L^ne  monnaie  de  Fabius  Africanus,  frappée  à  Hadrumète  et  dé- 
crite   par   Mûller(^),    porte    la   légende   parfaitement    conservée  : 

"'  Millier,  op.  cit.,  t.  Il,  p.  Tia,  n°"  nG-sg. 

(*i  Ibid.,  p.  61,  II"  37. 

(»)  Ibid.,  p.  6is. 

(»)  Ibid.,  p.  1/19,  n"";ia  1-326. 

<'i  Ibid.,  p.  i55,  n-SSo. 

<*>  C.-F.  Lenormant,  La  monnaie  dan»  l'antiquité,  l.  Il,  p.  aof)  à  aai. 

!'J  Aluller,  op.  cit.,  t.  IL  p.  167,  n°  '.i-jH. 

**^  Ibid.,  p.  .'ia,  5/i.  55,  n°  39. 


—  253  — 

FABIVS  MAX{imus)  AFRIC(a??M.s).  La  monnaie  qui  fait  Vobjet  de 
coite  notice  nous  l'ournit  la  leçon  AFRIKANO.  La  présence  inso- 
lite du  K  dans  ie  nom  du  proconsul  Fabius  me'rile  un  examen 
particulier.  En  elFet,  à  cette  époque,  le  K  avait  disparu  presque 
entièrement  de  l'alphabet  latin;  on  ne  le  retrouve  guère  que  dans 
quelques  mots  :  Kalendœ,  Kœso,  Korthago^^\  etc.,  où  il  avait  per- 
sisté depuis  son  remplacement  par  le  c  dur  dans  la  langue  latine. 

En  numismatique,  nous  rencontrons  le  K  sur  les  monnaies  de 
Carthage  (KAR)  avec  les  effigies  de  J.  César  et  d'Auguste'"-l  A  une 
date  plus  rapprochée  encore  de  celle  de  notre  monnaie,  et  à  peu 
près  à  l'époque  où  nous  voyons  les  monnaies  de  Carthage  porter 
les  indications  C.  1.  C.  (Colonia  Julia  Garthago)(-*\  les  monnaies  de 
la  Cyrénaïque,  au  nom  du  proconsul  Palicanus,  nous  fournissent 
à  leur  tour  les  inscriptions  suivantes  : 

IMP  AVG  TR  POT.  —  R.  PALIK  PR 

IMP   AV  TR  PO.  —  IV  PALIK  PR 

IMP  AV  TR  P.  —  R'  PALIK  PR(^). 

Ces  exemples,  à  peine  antérieurs  de  quelques  années  à  l'époque 
de  notre  monnaie,  nous  disent  assez  que  le  K  n'avait  pas  encore 
tellement  disparu  qu'on  ne  le  retrouve  de  temps  à  autre,  même  sur 
des  documents  officiels. 

Ajoutons  qu'ici  l'objection  emprunte  une  force  particulière  à  celte 
circonstance  que  les  deux  pièces  au  nom  de  Fabius  Africanus  datent 
évidemment  de  la  même  année. 

Après  la  chute  de  Carthage,  la  vie  punique  s'était  concentrée 
dans  les  villes  voisines  et  y  subsistait  avec  une  grande  intensité. 
Peut-être  aurions-nous  pu  songer  à  attribuer  la  présence  du  K  sur 
notre  monnaie  à  la  persistance  du  caf  phénicien ,  si  nous  ne  sa- 
vions (^*  que  de  bonne  heure  cette  lettre  s'était  transformée  et  avait 
pris  une  forme  toute  différente  (^  en  y).  H  ne  paraît  donc  pas  pos- 
sible de  faire  intervenir,  dans  cette  question,  l'influence  de  la 
langue  punique. 

Hadrumète,  comme  toutes  les  villes  de  la  côte  soumises  à  la  do- 
mination de  Carthage,  avait  accueilli  les  Romains  en  véritables 

''^  Pli.  Berger,  Histoire  de  l'écriture  dans  l'antiquité,  p.  167. 

'^^  Mùlier,  op.  cit.,  t.  II ,  p.  1/19,  n"'  3 1 9-830. 

'3)  Ibid.,  p.  i53. 

*"'  Ibid.,  t.  I",  p.  167,  n"'  /i3'i-/i36-^37. 

'^^  Ph.  Berger,  Histoire  de  l'écriture  dans  l'antiquité.  TMeau  comparatil.  p.  18.'). 


—  254  — 

libérateurs;  elle  avait  scin  i  de  point  de  ravitaillement  aux  années 
romaines  pendant  la  lonjjne  lutte  contre  Cartilage;  tout  récemment 
encore,  son  territoire  avait  éliî  le  théâtre  de  la  jjuerre  entre;  Pompée 
et  (iésar.  Iladrumète  était  romanisée  à  un  plus  haut  de|jré  que  la 
partie  occidentale  de  la  province  dAl'rique.  De  bonne  heure,  un 
atelier  monétaire  y  a\ait  été  installé.  Cet  atelier  produisait  [c)k  ans 
avant  J.-C.)  les  ina{jniti(]ues  pièces  à  haut  relief  si<>nalées  par  Mill- 
ier''*, dont  un  bel  exemplaire  existe  dans  notre  collection.  11  semble 
rationnel  que  le  jjraveur,  peut-éti'(^  même  un  graveur  venu  de  la 
monnaie  de  Home,  ait  produit,  dans  un  latin  correct,  le  nom  du 
jiroconsul. 

Hi[)po-Diarrhytus,  au  contraire,  où  s'était  implantée  une  partie 
de  la  population  punique  vaincue (-\  et  d'ailleurs  aux  [)ortes  de  la 
turbulente  Numidie,  devait  être  restée  plus  barbare.  De  plus,  elle 
n'était  pas  encore  une  colonie,  et,  en  frappant  de  la  monnaie  de 
bronze,  elle  usait  simplement  de  la  liberté  qu'elle  avait  conquise 
aj)rès  la  chute  de  Cartilage.  La  ville  libre  d'Ilippo-Dianhytus, 
n'ayant  certainement  pas  de  monétaire  otficiel  envoyé  de  Rome, 
avait  du  fain»  ap])el,  comme  cela  était  presque  général  à  celte 
époque,  à  un  artiste  grec.  Le  kappa  grec  a  tout  naturellement  été 
substitué  par  cet  artiste  au  c  dur  latin. 

Il  ne  faut  donc  voir  dans  Tapparition  du  K  sur  notre  monnaie 
(|u'un  accident  purement  local.  C'est  d'ailleurs,  il  faut  le  remarquer, 
la  dernière  fois  qu'il  se  rencontre  dans  la  numismatique  de  cette 
époque. 

m 

Le  règne  d'Auguste  est  marqué  par  un  développement  considé- 
rable du  régime  municipal  en  Afrique.  Cartilage  renaît  oflîcielle- 
meut;  Uthina,  Mascula,  Thuburbo  Majus,  Sicca  Veneria,  reçoivent 
avec  elle  le  titre  de  colonie;  Utique,  Thabraca,  Assuras,  Simithu, 
Thunusuda,  Thuburnica,  Uchi  Majus  et  Va{ja  deviennent  muni- 
cipes;Uzalis  jouit  du  droit  latin;  Tunis,  Clypea,  Curubis,  Neapolis, 
Iladrumète,    Ruspina,    Leptis    Minor,     Thapsus,    Achulla,    Bulla 

'  Millier,  oj}.  ciL,  I.  II,  |).  .j;,  ii'  aâ;  nous  nous  promellons  do  décrire  ulté- 
rii'uremeiil  ceUe  iiioniiaie,  inléressante  à  plus  d'un  litre. 

'"  Cf.  Mùller,  ibid.,  p.  iGy,  au  sujet  des  symboles  puniques  sur  les  monnaies 
<riIi|tpo-Diariliylus. 


—  255  — 

Regia,  Thvsdrus,  Zama,  conquièrent  hmr  autonomie  [Oppida  li- 

D'autres  villes,  enfin,  sont  simplement  menlionne'es  par  Pline^-^ 
sous  le  titre  d'oppida;  ce  sont  :  Leptis  Magna,  Oea,  Sabrala, 
Thaenœ,  et  M.  Toutain'^)  fait  remarquer  à  juste  raison  que  les 
monnaies  municipales  de  ces  villes  ne  portent  que  des  le'gendes  en 
langue  punique,  alors  que  les  monnaies  d'Achulla,  Thapsus,  etc. ^ 
mentionnées  comme  oppida  libéra  par  Pline,  poilent  des  légendes 
latines. 

Dans  cette  énume'ration,  nous  ne  voyons  pas  figurer  Hippo- 
Diarrhytus.  Pline  le  Jeune  (*',  environ  soixante-dix  ans  après  la  date 
de  notre  monnaie,  en  parle  comme  d'une  petite  cité  peu  riche,  et 
récemment  M.  Toutain(^>  e'crit  à  son  sujet  :  c' Simple  civitas  sans 
privilège  au  de'but  de  l'empire,  elle  fut  peut-être,  sous  Tibère, 
civitas  libéra.  .  .  *;  Cette  opinion  est,  en  effet,  cori'obore'e  par  les 
seules  monnaies  d'Hippo-Diarrhytus  qui  nous  sont  parvenues  (•^'. 

Notre  nouvelle  monnaie,  sur  laquelle  Hippo-Diarrhytus  prend 
le  titre  d'Hippone  libéra,  nous  fait  classer  cette  ville  parmi  les  civi- 
tates  liberœ  sous  Auguste. 

En  effet,  Pline  a  copié  les  textes  d'Agrippa;  M.Toutain'"*  relève 
et  explique  le  désaccord  qui  existe  entre  le  texte  de  l'auteur  et  les 
documents  épigraphiques  et  numismatiques.  Il  semble  qu'Hippo- 
Diarrhytus,  simple  civitas  à  l'e'poque  d' Agrippa,  a  pu  acque'rir  le 
privilège  de  la  civitas  libéra,  grâce  à  l'intervention  de'Tibère,  d'où 
la  dédicace  meutionne'e  sur  notre  monnaie;  ce  serait  une  première 
explication. 

IV 

La  le'gende  du  droit,  avons-nous  dit,  constitue  une  dédicace  à 
Tibère;  quanta  la  légende  du  revers,  elle  date  la  pièce  de  l'époque 
du  proconsulat  de  Fabius  Maximus  Africanus. 

^'^  M.  ïoutain,  Essai  sur  l'histoire  de  la  colonisation  romaine  dans  le  nord  de 
l'Afrique,  p.  3i3-3ii. 

^^>  Pline,  Hist.naL,  V. ,  p.  3  et  4. 

'''  Toufain,  op.  cit.,  p.  Sa*!,  note  i. 

'*'  Pline  ie  Jeune,  Epist.,  IX,  p.  33. 

^^>  Toutain,  op.  cit.,  p.  385. 

'*'  Millier,  op.  cit.,  p.  167,  n°'  376  à  379. 

''^  Toutain,  op.  cit.,  p.  32  2. 


—  256  — 

Mùller^'\  Boijjliesi '-'  et,  loul  récciiiiiK'iit,  \I,  Clément  l'alhi  de 
Lesseif  ',  ont  li\é  à  l'anni'i'  'j'k)  la  date  du  proconsulat  de  Fabius 
Ma\iniu>  en  Alriijue,  en  sappuyanl  sur  le  texte  de  la  lex  Pompeia 
de  Tan  70a.  D'après  ce  texte,  aucun  consulaire  ne  pouvait  obtenir 
le  proconsulat  d'Asie  ou  d'Arri(|ne  que  cinq  ans  après  l'expiration 
de  son  consulat.  Q.  Fabius  Maximus,  ([ui  l'ut  consul  en  76Û,  n'au- 
rait donc  pu  entrer  en  tonctions  (jue  cinq  ans  après,  soit  en  7i(). 

Tissott'',  après  avoir  mentionné  ces  faits,  ajoute  :  rrMais  on  doit 
le  re])orli'r  avec  plus  de  pi-obabilite'  à  Tannée  suivanten,  et  classe 
le  proconsulat  de  Fabius  Alricanus  à  Tannée  760.  sans  s'expliquer, 
d'ailleurs,  sur  les  motifs  de  cette  nouvelle  attribution. 

La  monnaie  inédile  que  nous  avons  la  bonne  fortune  de  pouvoir 
faire  connaître  ici  semble  devoir  reporter  la  date  du  proconsulat 
de  Fabianus  Africanus  à  Tannée  7/18. 

ïissot,  dans  l'établissement  de  ses  fastes  des  provinces  africaines, 
parait  s'être  préoccupé  outre  mesure  de  l'application  de  la  loi 
Pompeia  et  en  avoir  fait  une  sorte  de  critérium  de  la  chronologie 
des  proconsuls.  Or,  il  n'est  pas  prouvé  que  cette  loi  ait  toujours 
reçu  sa  stricte  application. 

Nous  savons,  au  contraire,  par  deux  exemples,  qu'il  y  a  eu  des 
infractions  à  la  règle  de  l'intervalle  quinquennal  établie  par  la  loi 
Pompeia  : 

L.  Domitius  Âhenobarbus,  consul  en  7^8,  a  été  proconsul  d'A- 
frique en  7/1  "2  —  date  certaine  donnée  par  le  contrat  d'hospitalité 
passé  entre  ce  personnage  et  les  cités  stipendiaires  du  Pagus  Gur- 
zensis^^'. 

C.  Asinius  Gallus,  consul  en  7/16,  a  été  proconsul  d'Asie  en  ']US^^\ 

Sous  l'empire  de  cette  idée  préconçue,  Tissot  intercale  entre  les 
consulals  de  P.  Quinctilius  Varius  et  de  L.  Volusius  Salurninus  celui 
de  Sulpicius  Quirinus,  sous  cette  forme  dubitative  :  rrSulpicius  Qui- 
rinus  .nait  été  consul  en  769;  son  proconsulat  d'Afrique  doit  dater 

"'  Millier,  op.  cit.,  t.  II,  p.  bit. 

'*'  Borphcsi,  Décade  IV,  osserv.  X. 

'^^  (ili-nicnt  l'allu  de  Lesserl,  Faslesdex  province»  africaines,  1. 1"  (Paris,  1896), 
p.  83. 

'*'  Tissol ,  Fatlcn  des  provinces  africaines,  Bulletin  des  antiquités  africaines, 
a*  fasficiilo,  octohn-  1882,  p.  101. 

'*'  Tissol,  Fastes,  etc.,  ",'  fnsricule,  ociobie  188;'.,  p.  97;  et  (jléiiieiit  Pallii  de 
Lesserf,  Fastes,  r-lc,  I.  1",  p.  77;  cf.  Corpus  intcr.  ht.,  t.  J",  p.  3.'^ 

•'    Waddiiifjinii .  Fnsles  des  j/rorincrs  asiatiques,  p.  cjfi. 


—  257  — 

par  conséquent  de  Tannée  7/18,  et  a  immédiatement  suivi  celui  de 
QuinctiHius  Varus'^'.fl 

Cette  interpolation,  que  rien  ne  vient  justifier,  lui  tait  ensuite 
reculer  respectivement  d'une  année  (769  et  75o)  les  dates  précé- 
demment fixées  par  Borghesi  et  Millier ('-'  pour  les  j)roconsulafs  de 
L.  Volusius  Saturninus  (7^8)  et  Fabius  Africanus  (7'^9),  dates 
admises  encore  récemment  par  M.  Clément  Pullu  de  Lessei-t'^l 

La  loi  Pompeia,  d'ailleurs,  est  loin  d'être  impéralive,  ou,  tout 
au  moins,  était  exécutée  peu  rigoureusement  :  ff  Pour  les  deux  pro- 
vinces consulaires,  dit  M.  Waddington'*',  les  seules  sur  lesquelles 
on  ait  des  renseignements  certains,  le  tirage  au  sort  paraît  avoir 
été,  dès  le  règne  d'Auguste,  limité  dans  la  pratique  aux  deux  plus 
anciens  consulaires  présents  à  Rome;  il  ne  s'agissait  que  de  savoir  le- 
quel irait  en  Asie  et  lequel  en  Afrique. r  II  n'y  a  donc  rien  d'impos- 
sible ni  d'invraisemblable  à  soutenir  que  Fabius  Africanus,  consul 
en  ']kli.  ait  pu  être  proconsul  d'Afrique  en  7^8.  Ce  ne  serait,  à 
tout  prendre,  qu'un  troisième  exemple  d'infraction  à  la  loi  Pom- 
peia. 

P.  Quinctilius  Varus,  consul  en  7^1  avec  Tibère,  a  été  proconsul 
en  767.  Cette  date  a  été  démontrée  par  Borghesi'^'  et  paraît  de- 
voir être  tenue  pour  certaine. 

Le  proconsulat  de  l'année  768  a  été  dévolu  par  MûllerC'i  à 
L.  Volusius  Saturninus,  sans  autre  preuve  certaine  que  celle  de 
l'application  de  la  loi  Pompeia.  Nous  avons  déjà  fait  voir  la  valeur 
de  cet  argument.  Millier  lui-même  en  est  peu  certain,  puisqu'il 
écrit  ensuite  :  cr  On  ne  saurait  déterminer  quelle  a  été  la  durée 
de  sou  gouvernement  de  cette  province;  il  n  a  pu  s'étendre  au  delà  de 
l'année  767,  puisque  la  monnaie  d'Antioche  avec  son  nom  porte 
Tannée  AE  (35)  d'après  l'ère  actiaque,  757-768  de  Rome.': 

Notre  monnaie  nous  permet  d'être  plus  affirmatif;  nous  avons 
déjà  dit  que  la  légende  du  droit  constituait  une  dédicace  à  Tibère. 


'*'  Tissot,  op.  cit.,  2°  tascicuie,  p.  100. 

(^^  Mùller,  op.  cit.,  t.  II,  p.  U5  et  54. 

'^'  Ciément  Fallu  de  Lessert,  op.  cit.,  l.  I",  p.  80-81. 

'*'  Waddington,  Fastes  des  provinces  asiatiques,  p.  î). 

t^'   Borghesi,  Œuvres,  t.  I",  p.  807;  cf.  Fallu  de  Lessert,  Fastes,  t.  I",  p.  81. 

<«'  Millier,  op.  cit.,  t.  II,  p.  /i5:  cf.  Fallu  de  Lessert,  Fastes,  t.  I",  p.  83.  Ce- 
pendant Zumpl  [Communicationes  epigraplticae ,  t.  II,  p.  88)  le  placerait  en  l'année 
7^9- 

Archéologie.  17 


—  258  — 

L'année  7^8  voit  re\eiiir  Tibère  à  Rome,  après  deux  années  de 
campagne  en  (iermanie. 

Kn  récompense  de  ses  glorieux  services,  Auguste  lui  confère  la 
puissance  liibiinilienne,  l'associant  ainsi,  dans  une  certaine  me- 
sure, à  la  direction  des  affaires.  Nous  ne  devons  pas  oublier,  en 
etVcl.  (|u'Augusto.  loujoui-s  modeste  en  apparence,  quoique  possé- 
dant en  main  la  pb'nitude  du  pouvoir,  respectait  extérieurement 
les  tonnes  ri^publicaines;  il  désignait  aux  suffrages  et  chercbait  à 
associer  au  pouvoir  tous  ceux  que  les  circonstances  faisaient  saillir 
au  [)remier  plan.  Or  Tibère,  qui  avait  triomplié  en  Re'tie  en  789, 
en  Dalmatie  et  en  Pannonie  en  7^3 ,  rentrait  à  Rome  (7/18)  couvert 
de  gloire  après  deux  ans  de  campagne  en  Germanie  {j^i^)-']^^')- 

En  outre,  en  7^i3,  il  avait  épousé  .Tulie,  la  fdle  d'Auguste;  il 
était  d'ailleurs  déjà  entré  dans  la  famille  impériale,  par  le  mariage 
de  sa  mère,  Livie,  avec  Auguste. 

Auguste  vieillissait;  sa  succession  revenait  aux  deux  jeunes  fils 
d'Agrippa,  Gains  et  Lucius  César;  Tibère  apparaissait  donc  aux 
yeux  du  monde  romain  comme  le  successeur  désigné,  ou,  tout  au 
moins,  comme  le  tuteur,  le  régent  éventuel  de  l'empire. 

Quoi  d'étonnant  après  cela  que  la  ville  libre  d'Hippo-Diarrhytus 
lui  ait  dédié,  à  l'occasion  de  son  retour  et  de  son  élévation  à  la 
puissance  tribunitienne,  la  monnaie  qui  fait  l'objet  de  la  présente 
communication? 

De  la  même  année,  7^8,  date  le  départ  de  Tibère  pour  l'île  de 
Rhodes,  où  il  reste  sept  ans,  oublié  et  dans  une  sorte  d'exil.  Il  est 
peu  probable  que,  pendant  cette  période  effacée  de  la  vie  de  Tibère, 
une  ville  d'Afrique  ait  pu  avoir  l'occasion  de  lui  décerner  les  hon- 
neurs monétaires. 

En  l'année  765,  Tibère  revint  à  Rome,  oi!i  il  vécut,  au  dire  des 
historiens,  en  simple  particulier. 

Ce  n'est  qu'en  l'an  767  qu'une  circonstance  mémorable  de  la  vie 
de  Tibère  pourrait  justifier  un  semblable  honneur;  c'est  à  l'occasion 
de  son  adoption  j)ar  Auguste,  aj)rès  la  mort  de  Caïus  et  de  Lucius 
César.  Mais  nous  savons  d'une  manière  à  peu  près  certaine  que 
l'an  7.57  fut  l'année  du  proconsulat  de  L.  CorneliusLentulus,  et  que 
celui-ci  mourut  l'année  suivante,  en  768,  dans  sa  ])rovince('). 

Si   donc  on  veut  bien  admettre  notre   interprétation,  il   con- 

<!'   Jusiiiii.'ii ,  Inslil.  lil>.,  t.  II,  lit.  9.5. 


—  n9  — 

viendra  de  modifier  ainsi  ([u'il  suit  la  chronologie  des  proconsuls 
d'Afrique  : 

(rt).  P.  Quinclilius  Sex  f.  Sex.  n.   Varus,  an  de  Rome  7^7,  7  ans 

avant  J.-C. 

Q.  Fabius  Q.J.  Q.  n.  Maximus  Africanus  ,  an  de  Rome  7^8,  0  ans 

avant  J.-C. 

P.  Sulpicius  P.f.  Quirinus .  an  de  Rome  7Û9,  5  ans  av;int  J.-C. 

L.  Volusius  Q.J.  Saturninus ,  an  de  Rome  760.  k  ans  avant  J.-C. 

Ou  encore  : 
(b).   P.   Quinctilius  Sex  f.  Sex  n.    Varm,  an   de  Ko  me  7^17,  7  ans 
avant  J.-C. 
Q.  Fabius  Q.f.  (J.  n.  Maximus  Africanus ,  an  de  Rome  7Û8,  6  ans 

avant  J.-C. 
L.  \olusius  Q.f.  Saturninus,  an  de  Rome  769,  5  ans  avant  J.-C; 

suivant  qu'on  adoptera  le  système  de  Tissot,  qui  veut  que  Sul- 
picius Quirinus,  consul  ordinarius  en  7^2,  ait  pre'cédë  dans  le 
proconsulat  L.  Volusius  Saturninus,  consul  sujfectus  de  la  même 
année,  ou  celui  de  M.  Clément  Fallu  de  Lessert  qui  rejette  P.  Sul- 
picius Quirinus  parmi  les  incertains  ou  parmi  les  proconsuls  de  la 
province  sénatoriale  de  Cyrénaïque'^l 

H,  Renault, 

adjoint  du  génie  à  Tunis. 

t'*  CI.  l'aliu  de  Lessert,  op.  cil.,  t.  1",  p.  39G-297. 


ÉTUDE  DU   RESEAU   ROUTIER 

ET  i)i:s  PRl^(:lPALEs  ruines 

DE    LA   RÉGION    DE   KHAiMlSSA,    MDAOLROUCH,    TIFECH, 
KSAR-SBEHI, 

1>\H   M.  LE  CAPITAINE   TOUSSAINT, 

Cliel  de  la  ù'  brigade  topographiqiie  de  Constantine '''. 


La  région  le\ce  par  la  -?."  brigade  topographique  de  Constaiitine 
au  cours  de  la  campagne  de  1896  pre'sente  un  grand  intérêt  au 
point  de  vue  archéologique.  En  dehors  des  ruines  conside'rables  de 
Khamissa,  Mdaourouch,  Tirecli,Ksar-Sbehi,  de  nombreux  gisements 
dimportance  moindre  se  rejicontrent  de  tous  cotés,  témoignant  de 
la  prospérité  du  pays  et  de  la  densité  de  la  population  aux  époques 
romaine  et  byzantine,  et  des  traces  de  voies  anticjues  se  reti'ouvenl 
sillonnant  en  tous  sens  les  cantons  même  les  plus  reculés. 

Nous  étudierons  successivement  le  réseau  routier  et  les  ruines 
que  leur  étendue  ou  les  documents  épigiaphi([ues  qui  y  ont  été 
trouvés  signalent  plus  particulièrement  à  l'attention. 

RÉSEAU   ROUTIER. 

Deux  grandes  voies  traversaient  la  région,  de  Test  à  l'ouest, 
dans  toute  son  étendue  :  la  voie  de  (iarthage  à  (ïirta  par  Siguese  et 
Naraggara;  la  voie  de  Carthage  à  Sitifis  [)ar  Siguese,  Vatari  et  Tln- 
gisis. 

Deux  autres  voies  couraient  du  sud  au  nord  :  la  voie  de  Theveste 
à  Hippo  Hegius  j)i\r  Vatari  et  la  voie  de  Theveste  à  (lirta  par  iSigus. 

Ue  nombreuses  roules  annexes  venaient  se  grellér  sur  ce  réseau 

^'^  M.  le  capitaine  Toussaint  a  relevé,  dans  sa  Iructueiise  campagne  archéolo- 
gique de  1890,  plus  de  deux  cents  inscriptions  inédites.  Elles  ont  été  publiées 
dans  le  llulleliu  archéolo{rique  de  i8gG,  p.  aa6  cl  sniv. 


—  261  — 

principal  et  ouvraient  des  débouchés  aux  bourgs  sitiie's  en  dehors 
des  grandes  voies  (^'. 

VOIE  DE  CARTHAGE  À  CIRTA,  PAR  SÏGUESE  ET  NARAGGARA. 

Cette  route  péne'trait  dans  ie  terrain  levé'  à  peu  de  distance  de 
Taoura  (Thagum);  les  vestiges  nombreux,  encore  visibles  aujour- 
d'hui, permettent  de  restituer  à  peu  près  sûrement  une  grande 
partie  de  son  trace'.  Les  vestiges  en  sont  très  nets  près  de  Taoura, 
près  d'Ain-Tamitmat,  de  la  gare  de  Sidi-Brahim  et  de  THenchir- 
Tedjelt,  sur  près  de  k  kilomètres  à  Test  et  à  l'ouest  du  col  de 
Uouss-ed-Diss  et  aux  abords  de  l'Oued-Tifech  ;  elles  disparaissent 
au  milieu  des  cultures  de  la  plaine  de  Tifech,  mais  se  retrouvent 
au  col  de  Fedj-Erreba,  et  non  loin  de  Sedrata,  près  de  la  koubba 
de  Sidi-Mabrouck-ech-Cherif.  Au  delà  de  ce  dernier  point,  les  ves- 
tiges sont  plus  rares  et  moins  apparents;  cependant  on  distingue 
encore  quelques  traces  à  la  naissance  de  l'Oued-Nil,  non  loin  du 
bordj  de  la  remonte,  et  dans  les  valle'es  de  TOued-Cherf  etde  l'Oued- 
Mgaïsba.  Trois  bornes  milliaires  ont  e'te'  retrouve'es  près  de  Taoura, 
à  Henchir-Tedjelt,  et  près  de  Rouss-ed-Diss;  elles  sont  complète- 
ment illisibles;  une  quatrième,  mieux  conservée,  venant  de  Sidi- 
Mabrouck-ech-Cherif  se  trouve  actuellement  dans  la  cour  du  bordj 
de  l'administration  à  Sedrata;  elle  ne  porte  aucune  mention  de 
chiffre.  Nul  document  e'pigraphique  n'a  permis  d'identifier  sûre- 
ment les  stations  de  cette  route ,  mais  le  calcul  des  distances  permet 
de  les  placer  toutes  presque  exactement  : 

Thagura,  à  Henchir-Taoura; 
Vasidice,  à  Aïn-Tamitmat; 
AdMolas,  à  Henchn-Tedjelt. 

Cette  ruine,  encore  importante,  au  dire  des  indigènes,  avant  la 
construction  du  chemin  de  fer  de  Souk-Arrhas  à  Te'bessa,  a  au- 
jourd'hui presque  complètement  disparu;  elle  s'e'tendait  dans  la 
petite  plaine  qui  entoure  la  koubba  de  Sidi-Brahim  et  sur  une 
croupe,  aujourd'hui  boisée,  située  à  l'ouest  du  chemin  de  fer. 

Capraria  à  Henchir-el-Garça,  à  l'extrémité  Ouest  de  la  plaine  de 
Tifech,  au  pied  du  Fedj-Erreba;  celte  ruine  couvre  le  sommet  d'un 
mamelon  isolé  détaché  de  la  montagne  par  un  ravin  assez  profond  ; 

l'î  Voir  la  carte,  p.  268. 


—  2G2  — 

on  V  lotioiivo  los  traoos  d'une  enceinte  rectangulaire  en  blocs  par- 
lois  à  peine  ('(|uarris,  el  de  nombreux  tombeaux  creusés  dans  le 
roc;  aux  environs,  beaucoup  de  dolmens. 

Thihilis  à  Sidi-Mabrouch-ech-Che'rif;  cette  ruine,  qui  est  très 
peu  elenilue,  ne  représente  peut-être  pas  le  bourj;,  mais  la  station 
postile.  La  ville  se  retrouverait  peut-être  à  Ksar-el-Frigui  (cité  par 
El-Hekri  dans  son  Itinéraire  do  Kairouan  à  Kasr-abi-Touilj,  à  k  ki- 
lomètres au  nord  ,  ruine  importante,  traces  d'enceinte,  restes  d'une 
chapelle  chrétienne.  L'existence  d'une  route  secondaire  allant  de  ce 
|)oint  à  Thihili.s  (Announa),  par  Sidi-Yahia-ben-Hafif,  l'Oued-el- 
Aar  et  Hammani-Guerfa,  expliquerait  peut-être,  par  une  répétition 
erroni'C.  la  présence  de  deux  Thibilis  dans  la  table  peutingérienne; 
la  station  voisin(>  de  Sedrata  porterait  peut-être  un  autre  nom,  dont 
la  trace  se  retrouverait  avec  quelque  vraisemblance  dans  le  nom 
arabe  de  Dra  -  Tigouesine ,  que  porte  la  longue  arête  rocheuse  do- 
minant la  plaine  de  Sidi-Mabrouk-ech-Cheril";  la  liste  des  évêchés 
(le  l'Église  d'Afri(|ue  mentionne,  en  effet,  une  Tugutin,  parmi  les 
sièges  de  Numidie,  et  cette  localité  n'a  pas  encore  été  retrouvée. 

Castellum  Fabatianum  à  Henchir-Sidi-Mach;  fort  byzantin  com- 
mandant la  vallée  de  l'Oued-Mgaïsba;  constructions  peu  nombreuses 
aux  alentours. 

De  nombreuses  routes  secondaires  se  greffaient  sur  cette  voie  : 

De  Tliagura  sur  Madaurc  (Mdaourouch)  se  prolongeant  sur 
Theveste  (Tébessa);  elle  est  visible  sur  presque  tout  son  parcours 
entre  Taoura  et  Mdaourouch, 

De  Ad-Molas  (Henchir-Tedjelt)  à  Madaure,  très  reconnaissable  aux 
abords  de  Mdaourouch, 

De  Capraria  à  Tipasa  (Tilcch),  presque  intacte. 

Du  gué  de  Medjez-Mohamnml-Salah  sur  VOued-Tifech  à  Tipasa,  où 
•'lie  rejoignait  la  voie  Theveste-Vatari-Tipasa-Thubursicum  Numi- 
(larum-Vicus  Juliani -Hippo  Hegius,  dont  la  route  précédente  est 
une  section. 

Du  Fedj-Ërreba  à  Gadiaufala  (Ksar-Sbehi),  pai-  la  plaine  de  Se- 
drata, le  pied  des  pentes  du  Djebel-Zouabi  et  le  sud  du  moulin 
llochefort.  C'est  la  route  Thibilis-Gadiaulala  par  Lapidem  Baium  de 
l;i  table  de  Peulinger,  La  station  inlernuidiaire  ne  peut  être  repré- 
sentfM'  que  par  rilenchir-Scttara ,  sIUk'  entic  le  Kef-Settara  et  le 
moulin  liochcloit,  à  l'entrée  des  gorges  de  rOued-Cherl",  Encore  la 


—  -263  — 

distance  à  Gadiaufala  sei-ait-elle  de    9   miHes  et  non  rie  0,  et    la 
lonjjueur  totale  de  la  voie  de  91  milles  environ. 

Entre  Sidi-Mabrouck-ech-Cherif  et  le  Fedj-Erreha  se  détachait 
une  route  passant  par  le  vallon  de  TOued-Krab,  au  pied  de  la 
luine  de  Ksar-el-Frigui,  par  le  col  et  le  posle  militaire  de  Sidi- 
\alîia-ben-Hafii';  de  ce  dernier  point,  elle  suivait  les  crêtes  de 
Toued  El-Aar,  puis,  passant  dans  la  vallée  de  rOned-Cheniour,  at- 
toij]|-nait  les  ruines  de  Hammam-Guerfa,  d'oii  elle  devait  se  diriger 
sur  TInbilis  (Announa).  Ses  vestiges  sont  très  peu  visibles,  si  ce 
n'est  près  de  Sidi-Yahia-ben-Halif;  elle  était  reliée  à  la  route  de 
Cirta  par  Castellum  Fabiatanum  au  moyen  d'une  annexe  desservant 
le  gros  bourg  dont  les  ruines  se  voient  à  Bordj-Aïn-Soltane  ;  des 
traces  bien  nettes  se  retrouvent  entre  ce  dernier  point  et  le  con- 
fluent de  rOued-Cherf  et  de  rOued-Mgaïsba.  Deux  bornes  mii- 
iiaires,  presque  illisibles,  ont  été  retrouvées,  l'une  près  de  Sidi- 
Yahia,  l'autre  à  Bordj-Aïn-Soltane. 

VOIE  DE   CARTHAGE   À   SITIFIS,   PAR   SIGIJESE , 
VATARI  ET  THIGISIS. 

Cette  voie  est  peu  visible  dans  la  plaine  de  l'Oued-Mellègue, 
entre  le  Djebel-Ouenza  et  les  montagnes  de  Mdaourouch,  mais  les 
ruines  et  de  nombreuses  bornes  milliaires  la  jalonnent.  Dans  la 
plaine  des  Mahalla  et  jusqu'au  Fedj-es-Siouda ,  elle  devient  beau- 
coup plus  apparente;  au  delà,  plus  de  tiaces,  si  ce  n'est  des 
bornes  milliaires  jusqu'à  Ksar-Sbehi.  A  Ksar-Sbehi,  elle  quitte  la 
plaine  des  Haractas  pour  passer  au  nord  de  la  chebka  des  Sellaoua, 
Iraverser  la  plaine  au  sud  du  Djebel-Arko,  et,  par  une  longue 
rampe,  atteindre  le  col  de  Foum-el-Allik,  d'où  elle  débouche  dans 
la  Bahira-Touila  et  gagne  Tkigisis  (Aïn-el-Bordj);  sous  cette  der- 
nière section  de  son  parcours ,  ses  traces  sont  souvent  très  nette- 
ment visibles  et  de  nombreuses  bornes  milliaires  ont  été  relevées. 

En  se  basant  sur  les  points  connus  de  Thigisis  (Aïn-el-Bordj)  et 
Cadiaufah^^'i  (Ksar-Sbehi),  on  peut  relrouver  à  peu  près  exactement 
par  l'examen  des  distances  l'emplacement  des  autres  stations  de  la 
voie. 


''   Gadiaufala  semble  élre  ia  même  localité  que  Gazophyla,  rile'e  par  Prontpe 
(réraJtP  ilpx  ivfiupeu  dp  SoJr.mo  i .  53n). 


._  26A   — 

1°  A  l'est  de  Gadiaufala  : 

Fous  Potaiiiianits,  Iîonrhii'-ol-0}rla;  6  milles  (6  kilom.). 

Mafrri,  Hcnrhir-Aïn-ïétri;  3  milles  (5  kilom,). 

Riistici,  ruine  ;ui  sud  de  Bir-bou-Haoucli;  c'e'tait  là  probablement 
la  station  postale,  et  Bir-bou-Haouch,  ruine  beaucoup  plus  impor- 
tante, le  bourg  romain. 

Ad  Piscinas^  Henebir-Mechta-Aniar-ben-Ahmed,  station  postale, 
le  bourg  étant  à  Aïn-Gourmate;  9  milles  (i/i  kilom.). 

VeUef,  Hencbir-Bir-Fedj-es-Siouda;  6  milles  (9  kilom.), 

Vatari,  Hencliir-Amar-ben-Hamada;  3  milles  [h  kilom.  5oo). 

Vicus  Valeriani.  ruine  sur  TOued-Berbaga  au  nord  du  petit  massif 
de  Nza-el-Fertass;  9Â)  milles  (38  kilom.). 

On  s'accorde  généralement  à  placer  Ad  Piscinas  à  Aïn-Gour- 
mate, mais  la  voie  est  bien  visible  dans  le  vallon  de  Chabet-Aïn- 
Snob,  oi'i  des  milliaires  ont  été  retrouvés,  et  de  plus  les  distances 
ne  concorderaient  plus;  la  rrmansiow  seule  devait  se  trouver  sur  la 
grande  voie.  Une  route  passait  bien  à  Aïn-Gourmate,  mais  c'était 
une  route  secondaire  se  prolongeant  au  sud  du  Djebel-Terraguelt, 
dans  la  plaine  d'Er-Beguiba ,  j)Our  gagner  Hencbir-Cîheragrag  et 
Tébessa. 

9°  A  l'ouest  de  Gadiaufala,  si  le  tracé  général  de  la  voie  ne  doit 
pas  ^tre  mis  en  doute,  il  est  beaucoup  plus  difficile  d'identifier 
quelques-unes  des  stations  qu'elle  desservait. 

Thenebreste  se  trouve  bien  à  Henchir-Mjar-Allab,  ruine  située  à 
6  milles  de  Thigisis  ;  Ad  Ruhras  est  ('gaiement  bien  représenté  par 
Henchir-el-Kerma,  appelé  aussi  Hencbir-Messereb-el-Anech,  ruine 
située  à  0  milles  de  Gadiaufala.  Mais  entre  ces  deux  points  la  dis- 
tance esta  peine  de  7  milles,  alors  que  la  table  porte  deux  dis- 
tances de  6  milles,  soit  1  •?  milles  en  tout;  de  plus,  aucun  gise- 
ment important  de  ruines  ne  se  trouve  sur  la  voie  ou  aux  abords, 
A  3  milles  d'Aïn-Kerma,  au  pied  du  Djebel-Arko ,  existe  une  pe- 
tite ruine  oij  l'on  a  tiouvé  une  borne  niilliaire,  mais  ce  ne  pouvait 
être  qu'une  ferme  isolée  ou  une  bôtellcrie.  En  admettant  même 
une  erreur  de  la  table,  le  bourg  de  Ad  Centenarium  doit  donc  être 
rocbercbé  non  sur  la  voie  elle-même,  mais  à  une  certaine  dis- 
tance. La  présence  dans  le  centre  du  massil  des  Sellaoua,  au  sud 
de  la  route,  de  la  grande  ruine  appelée  Henchir-Fedj-Deriass 
nous  donnerait  à  penser  que  la  voie  de  la  plaine  devait  servir  aux 
comnmnicalions  directes,  tandis    (ju'un    (•()tn[)endium ,  auquel  se 


—  265  — 

rapportent  lès  chiffres  de  la  table,  s'en  détachait  pour  péue'trer 
dans  la  montagne  et  desservir  Ad  Centenarium,  qui  serait  alors  re- 
présente' par  Henchir-Fedj-Deriass.  Co  point  important,  situé  au 
milieu  de  la  citadelle  naturelle  que  forme  la  chebka  des  Sellaoua 
—  et  d'où  Ton  surveille  au  nord  la  plaine  d'Ain- Regada  et  des 
Nattabutes,  au  sud  la  plaine  des  Haractas,  à  Test  les  forêts  de 
rOued-Clierf  et  à  Touest  les  débouchés  de  la  Bahira-Touila  —  ne 
devait  certainement  pas  avoir  été  laissé  en  dehors  du  réseau  des 
voies  de  communication.  11  est  vraisemblable  que  c'était  de  là 
qu'Althias  surveillait  les  incursions  des  Maures  ei  qu'il  partit  de  ce 
point  pour  aller  combattre  Yaledias  à  Thigisis.  Il  est  donc  permis 
de  supposer  qu'une  route  gagnait  Henchir-Fedj-Deriass  après  s'être 
détachée  de  la  voie  principale  vers  Aïn-Kerma,  et  qu'elle  la  rejoi- 
gnait de  nouveau  aux  abords  de  Henchir-Mjar-Allah;  il  n'en  reste 
aucun  vestige,  si  ce  n'est  sur  les  bords  de  rOued-x\chour,  où  l'on 
distingue  quelques  traces  de  chaussée.  Mais  il  n'y  a  là  rien  de  bien 
étonnant,  tant  l'aspect  du  pays  a  changé  depuis  l'époque  romaine; 
on  peut  s'en  rendre  compte  d'ailleurs  en  examinant  les  monceaux 
de  pierres  tumulaires  empilées  aujourd'hui  dans  le  lit  de  l'Oued- 
Deriass  et  les  nombreuses  ravines  courant  au  milieu  des  ruines  de 
la  ville  antique  qui,  jadis,  devait  s'étendre  sur  un  vaste  plateau 
presque  horizontal. 

Sans  pouvoir  nous  appuyer  sur  aucun  texte  épigraphique  précis, 
nous  proposerons  donc  les  identifications  suivantes  pour  les  sta- 
tions de  la  voie  comprise  entre  Gadiaufala  et  Thigisis  : 

AdBubras,  Henchir-Aïn-Kerma  (ou  Henchir-Messereb-el-Ha- 
nech). 

Ad  Centenarium,  Henchir-Fedj-Deriass. 

Thenebreste ,  Henchir-Mjar-Allah. 

Plusieurs  routes  secondaires  se  greffaient  sur  cette  voie  : 

a.  Route  de  Ad-Piscinas  (Aïn-Gourmate),  sur  le  col  de  Dra-Sno- 
beur,  par  la  plaine  d'Er-Reguiba  et  Henchir-Cheragrag,  rejoignant 
vers  la  Meskiana  (Justi)  la  route  de  Theveste  à  Cirta  par  Macomades 
et  Sigus.  Cette  voie  est  visible  au  sud  du  Djebel-Tei'guelt,  puis  vers 
Henchir-Ghabbout  et  aux  abords  de  Henchir-Cheragrag;  plusieurs 
milliaires  ont  été  retrouvés. 

b.  Route  de  Gadiaufala  à  un  point  de  la  route  Cirta -Theveste, 
situé  dans  la  plaine  d'Aïn-Fakroun  par  le  pied  Sud  de  la  chebkha 
des  Sellaoua  et  le  col  d'Oum-el-Abeïr;  elle  desservait  les  nom- 


—  -266  — 

breux  boiiigs  dont  li's  riiiiips  so  retrouvent  aujourd'liiii  à  Ouiu-el- 
AbtaiVn.  Bii-oI-\lrouss,  Bir-ech-Chani,  Ksar-Kjlèje,  etc.  Plusieurs 
bornes  luilliaires  de  cette  loute  ont  été  releve'es. 

c.  Route  intermédiaire  entre  les  deux  pre'ce'dentes  se  détachant  de 
la  route  n  vers  Henchir-el-Fatzni,  et  rejoijfuant  la  roule  h  vers  Ksar- 
Kjl^je,  en  j)assant  par  El-(iueslria,  Aïn-Babboucli,  Ksar-el-Hani- 
mar  {Salins  Snrothetisls),  Bir-el-Askaria  [Civitas  A  .  .  .). 

d.  Route  de  Gadiaufaln  h  Civitas  Nattnbutum  (Henchir-Loulou  ou 
Benier),  peu  visibb'. 

e.  Route  coupant  la  grande  voie  non  loin  de  Hencbir-Mjar-Allah; 
elle  semble  venir  de  la  plaine  de  fOued-Zenati,  longe  le  pied  du 
Djebel-Djala,  dessert  les  ruines  de  Hencliir-Bir-bou-Amar,  Hen- 
cliii-el-Merrab,  et  gagne  la  plaine  d'Aïu-Fakroun.  Plusieurs  niil- 
liaires. 

VOIE   DE   THEVESTE  À   CIHTA, 
PAR   ALTABA,   JUSTI,   MARCIMEINI,   MACOMADES  ET   SIGUS. 

La  route  d'étape  de  Sigus  à  Tébessa  par  Oum-el-Bouagui  (Can~ 
robert),  Aïn-Beïda,  la  Meskiana,  Aïn-Halloufa  et  Aïn-Gbabro 
pre'sente  un  développement  de  167  kilom.  /loo. 

La  table  de  Peutinger,  entre  les  deux  mêmes  points,  donne  une 
distance  totale  de  16G  kilomètres;  la  différence,  1  kilom,  /loo, 
s'explique  par  les  lacets  que  la  route  actuelle  décrit  à  la  descente 
du  col  de  THalloula  vers  la  Meskiana;  la  voie  romaine,  suivie  en- 
core aujourd'hui  par  le  chemin  arabe,  filait  tout  droit  sur  la  gauche 
de  la  roule  actuelle,  sur  le  flanc  Nord  du  Djebel-Kechrid.  Dans 
tout  le  reste  du  parcours,  les  deux  routes  devaient  très  peu 
s'i'carter  l'une  de  l'autra.  L'examen  des  distances  partielles  montre 
qu'il  n'y  a  aucun  doute  à  avpir  sur  les  anciennes  stations  de  Maco- 
mades  et  Marcimeni;  il  n'en  est  pas  de  même  pour  Jnsti  et  Altaha 
que  nombre  d'auteuis  identifient  plutôt  à  Henchir-dberagrag  et 
Aïn-bel-Kfif.  Il  semble  (ju'il  serait  plus  logique  de  chercher  Altaha 
à  lest  du  col  dUailoura,  et  de  l'idenlifiar  avec  la  l'uine  étendue  si- 
tuée à  k  kilom,  ôoo  de  cp  point;  quant  à  Jnsti,  ce  point  devait  se 
tiouver  à  peu  de  distance  du  bourg  a(;tuel  de  la  Meskiana. 

Il  faut  torturer  les  distances  données  par  les  tables  pour  faire 
passer  la  voie  à  Henchir-Cheragrag;  cette  localité  devait  rester 
licaucoup  au  nord  de  la  route,  séparée  d'elle  par  le  Djebcl-Er- 
Baïet  et  le  massif  du  Hammama.  De  plus,  après  avoir  paicouru  le 


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terrain,  on  ne  peut  comprendre  ([ue  la  roule,  après  avoir  desservi 
Henchir-Cheragrag,  vînt  repasser  à  Aïn-Beïda  et  à  Onin-el-Bouagui  ; 
un  tel  trace',  trop  long  d'ailleurs,  serait  inexplicable  étant  donni-s 
les  accidents  naturels  du  sol. 

Une  voie  secondaire  devait  se  détacher  de  ia  voie  principale 
vers  Aïn-Chabro,  gagner  Henchir-Cheragrag,  le  col  de  Draa-Sno- 
beur  et  la  plaine  des  Haractas.  Restant  ensuite  au  nord  des  mon- 
tagnes, dont  elle  longeait  le  pied,  elle  desservait  une  série  de 
bourgs  et  rejoignait  la  voie  principale  dans  la  plaine  dWin-Fakroun, 
Des  bornes  milliaires  ont  été  retrouvées  à  Henchir-Cheragrag, 
Henchir-Chabbout,  Aïoun-el-Arba,  sur  l'Oued-Ouessah,  et  à  Bir-el- 
Askaria. 

Nous  proposerons  donc,  comme  probables,  les  identifications 
suivantes  : 

Altaba,  ruine  à  /j  kilom.  5oo  à  Test  du  col  de  rHalloufa; 

Justi,  la  Meskiana; 

Marciineni,  Aïn-Beïda; 

Macomades,  Oumni-el-Bouagui. 

VOIE  DE   THEVESTE   À    HIPPO   REGIUS ,  PAR    VATARI  ET  TIPAS\. 

Entre  Khamissa  (  Thuhursicum  ^lumidarum)  et  Tifech  (  Tipasa  de 
Test),  la  voie  est  visible  sur  tout  son  parcours,  et  en  certains  points 
elle  est  admirablement  conservée.  De  Tifech  à  Henchir-el-Garça 
(Capraria),  elle  est  également  très  reconnaissable  ;  au  delà  et  jus- 
qu'au Dra-Friah,  ses  traces  sont  beaucoup  moins  apparentes;  les 
indigènes  prétendent  pourtant  qu'autrefois  un  certain  nombre  de 
pierres  provenant  dun  pont  sur  l'Oued-Hammimine  gisaient  au 
bord  de  la  rivière  et  (|ue  ces  pierres  ont  été  utilisées  lors  de  la 
construction  du  bordj  de  Tifech  et  de  la  maison  du  cheikh;  au 
point  qui  m'a  été  indiqué,  il  ne  reste  actuellement  aucun  vestige 
ni  de  route,  ni  de  pont.  Au  col  de  Dra-Fréah,  la  voie  reparait  très 
indistincte,  et  au  delà  on  peut  suivre  ses  traces  dans  la  plaine  de 
Mahalta;  elle  semble,  à  ce  moment,  se  diriger  directement  sur  les 
ruines  d'Aïn-Keskès  et  le  col  du  Djebel-Mesloula ,  situé  au  sud  de 
ces  ruines.  Peut-être  faut-il  placer  Flavia  Marci  au  débouché  Est 
du  col  à  la  ruine  appelée  Henchir-el-Kebir  (2/1  kilom.  de  Fedj-es- 
Siouda,  96  milles  de  Vatari).  Plusieurs  bornes  milliaires  ont  été 
retrouvées  près  d'Aïn-Keskès,  ainsi  que  des  débris  de  plusieurs 


268  — 


—  269  — 

autres  dans  la  plaine  de  Toued  Kébarit;  les  restes  d'une  culde  de 
pont  sont  également  visibles  sur  cette  rivière.  La  ruine  d'Aïn- 
Keskès  repre'sente  peut-être  la  me'tropole  de  Musidainii,  dont  le 
nom  semble  se  reirouver  dans  les  jnots  arabes  Mazoïda,  Mesloula. 
qui  se  répètent  fréquemment  dans  la  région. 

De  Tifech  (Tipasa)  une  route  annexe,  iong<;ant  le  pied  du 
Djebel-Tifech,  semble  se  diriger  vers  Souk-Ahras  {Thagaste)\ 
d'abord  très  visible,  elle  se  perd  rapidement  dans  les  cultures. 

Une  autre  route  annexe  joignait  Henchir-Aïn-Keskès  à  Hencbir 
Chabet-Aïn-Reças  (8  kilom.  au  nord-est). 

DESCRIPTION   DES   RUINES. 

Les  grandes  ruines  de  Khamissa,  Mdaouroucli ,  Titecli  et  Ksar- 
Sbéhi  ont  déjà  été  souvent  décrites;  je  n'ajouterai  donc  rien  à  ces 
descriptions  ; 

1.  —  Ruine  située  près  d'Aïn-Babbouch  entre  la  source  et  la 
maison  cantonnière.  A  l'extrémité  du  contrefort  du  Djebel-Sidi- 
Rgheiss,  sur  lequel  se  trouve  la  maison  cantonnière  d'Aïn-Bab- 
bouch, se  trouvent  les  restes  d'une  ferme  assez  vaste,  rasée  aujour- 
d'hui au  niveau  du  sol;  les  matériaux  en  ont  été  employés  pour  la 
construction  des  ponceaux  de  la  route  et  son  empierrement.  On  re- 
marque ensemble  les  mosaïques  des  deux  chambres,  mosaïques  à 
dessins  géométriques  assez  élégants  obtenus  au  moyen  de  cubes 
blancs,  rouges,  noirs  et  verts.  L'une  des  mosaïques  est  intacte, 
l'autre  est  quelque  peu  dégradée. 

2.  —  Ksar-el-Hammar.  Restes  de  constructions  peu  étendues 
autour  d'un  puits  situé  à  3  kilomètres  au  nord-ouest  d'Aïn-Bab- 
bouch. Poste  militaire  formant  un  rectangle  de  2  5  mètres  sur  3o; 
ce  poste  est  un  ancien  temple  transformé  en  fortin  à  l'époque 
byzantine.  On  a  simplement  entouré  l'ancien  édifice  d'une  chemise 
en  gros  blocs  pris  dans  la  ruine  voisine.  La  porte  primitive  existe 
encore  masquée  par  les  blocs  de  revêtement  extérieur;  elle  est  sur- 
montée d'un  fronton  portant  dans  un  cadre  à  queue  d'aronde  une 
inscription  à  Saturne,  génie  protecteur  du  SALT.  SOROTHENS. 
Cesaltus  était  inconnu  jusqu'à  ce  jour'^'. 

"'   Cf.  Bull.  urch.  (lu  Comilé ,  1^96,  p.  328. 


—  '270  — 

3.  —  Henchir-Bir-el-Askaria.  Vaste  ruine  située  à  i  ,5oo  iiièlrcs 
du  bordjdu  cheikh  dAïii-Babhouch;  vestiges  de  j)lusieurs  bàtinienls 
considérables,  dun  mausolée,  de  citernes.  Borne  niilliaire  termi- 
née par  les  lettres  RP-C*  A-  Peut-être  est-ce  là  Wiscurra  ou  /1m- 
tiuccura  d(>  la  liste  des  ('vèchés  de  l'église  d'Alriquo. 

4.  —  Henchir-Ksar-Ejlèje.  Ruine  très  étendue;  fort  byzantin, 
dont  les  murs  atteignent  encore  t\  mètres  de  hauteur;  mausolée 
dont  la  partie  supérieure  est  détruite  et  dont  de  nombreux  blocs  se 
retrouvent  dans  les  mui'S  du  Tort;  traces  de  bâtiments  considérables. 

5.  —  Henchir-Bir-Cham.  Fort  by/antin  commandant  la  source; 
quehjues  constructions  aux  environs. 

6.  —  Henchir-Bir-el-Atrouss.  Uuine  étendue  tonnant  deux 
groupes  distincts  :  le  premier  comprend  un  Tort  byzantin  comman- 
dant la  source,  et  quelques  bâtiments  peu  considérables;  l'autre, 
beaucoup  plus  important,  se  trouve  à  aoo  mètres  à  Test,  sur  le 
sommet  d'un  mamelon  allongé.  On  y  remarque  les  traces  d'une 
vaste  enceinte  et  de  plusieurs  édifices;  une  maison  romaine, 
piesque  intacte,  avec  ses  colonnes  et  ses  \  oui  es,  a  été  transformée 
en  écurie  par  les  indigènes;  les  murs  de  la  mechta  voisine  renfer- 
ment de  magnifiques  pierres  de  taille. 

7.  —  Henchir- Mechta -Djebabra.  Vaste  ruine  couvrant  le 
sommet  d'un  mamelon  arrondi  sur  la  rive  droite  du  ravin  descen- 
dant d'Aïn-Relfate.  On  ne  distingue  plus  traces  de  bâtiments,  mais 
les  pierres  de  taille  éparses  sur  le  sol  sont  nombreuses. 

8.  —  Henchir- Aïn-Rettate.  Situé  à  la  naissance  du  vallon  qui 
débou'die  de  la  chchLa  à  Bir-el-Atrouss.  Source  aménagée;  nom- 
breux \estige3  de  bâtiments.  Sur  lu  rive  droite  du  ruisseau  (|ue 
forme  la  source,  et  à  environ  îjo  mètres  de  celle-ci,  construction 
bizarre  de  35  mètres  de  longueur  sur  3  de  large,  formée  de  deux 
murs  extérieurs  et  d'un  mur  intermédiaire  en  blocs  bien  cimen- 
tés soutenant  un  plafond  composé  de  grandes  et  belles  dalles.  De 
petits  canaux  creusés  dans  le  roc  sem'bicnt  avoir  amené'  dans  cette 
construction  l'eau  de  la  source;  d'autres  canaux  s'en  échappent  vers 
l'aval.  Et'jit-ce  un  lavoir,  un  bain,  ou  simplement  un  réservoir  des- 
tiné à  servir  do  régulateur  à  la  source?  (^(îtte  dernière  supposition 


—  -271   — 

est  plus  vraisemblable,  cai'  des  traces  de  conduite  seiublent  se  di- 
riger vers  Bir-el-Atrouss.  Au-dessus  de  la  source  d'Aïn-er-Rettate, 
sur  le  mamelon  situé  à  Touest,  traces  de  bâtiments  reste's  au  niveau 
du  sol. 

9.  —  Henchir-bou-Etmann  (sur  la  rive  gauche  de  la  rivière  du 
même  nom).  Large  ruine  se  développant  des  deux  côtes  d'une  voie 
romaine  sur  200  mètres  environ;  traces  de  plusieurs  bâtiments  con- 
sidérables. 

10.  —  Au  sud  de  la  ruine  précédente,  sur  le  chemin  d'Aïn- 
Babboucli  à  Bir-el-Atrouss  et  à  l'extrémité  Ouest  de  la  crête  du 
Djebel-Semza ,  restes  d'un  vaste  bâtiment,  ferme  ou  villa. 

11.  —  Henchir-Oued-Chemmama  (dans  la  plaine  sur  le  chemin 
d'Aïn-Babbouch  à  Fedj-Deriass).  Ruine  peu  étendue,  complète- 
ment renversée;  il  ne  reste  debout  que  les  assises  inférieures  d'une 
tour  de  1  o  mètres  sur  8  mètres  en  matériaux  hétérogènes. 

12.  —  Henchir-Ouled-Mrabett.  Restes  de  deux  grands  bâti- 
ments sur  les  deux  rives  d'un  petit  ruisseau;  pierre  tombale  en 
forme  de  caisson. 

13.  —  Henchir-Ouled-Saïd.  Ruines  indistinctes  couvrant  en- 
viron h  hectares. 

14.  —  Henchir-Ouled-bel-Khéir.  A  k  kilomètres  de  Ksar-Ejlèje 
dans  l'intérieur  de  la  chebka;  reste  d'une  exploitation  rurale. 

15.  —  Henchir-Fedj-Dériass.  Vaste  ruine  située  au  centre  de 
la  chebka  des  Sellaoua  et  occupant,  à  la  source  de  TOued-Dériass, 
un  plateau  aujourd'hui  profondément  raviné.  On  y  remarque  des 
traces  d'une  enceinte,  d'une  citadelle,  de  plusieurs  édifices  impor- 
tants, deux  mausolées,  une  source  aménagée  avec  réservoir,  des  ci- 
ternes. A  l'ouest,  nécropole  en  partie  écroulée  dans  un  ravin.  Celte 
ruine  représente  probablement  Ad  Centenarium  des  itinéraires. 

16.  —  Henchir-Aïn-Kerma  ou  Messereb-el-Anech.  Situé  au 
débouché  de  TOued-Messereb-el-Anech  dans  la  plaine  de  Temlouka. 
Deux  groupes  de  ruines,  l'un  comprenant  un  poste  militaire  et 
quelques  habitations  auprès  de    la  source  d'Aïn-Kerma;   l'autre. 


—  272  — 

situé  de  l'aiido  côlo'  du  inisscau,  sur  une  orète  rocheuse,  étroite 
et  eleve'e,  pn'-senle  des  traces  d'enoeiiile.  la  base  d'une  tour  et  des 
traces  dhabilations.  (Test  piobablement  Ad  Ihibras  des  Itinéraires, 
située  à  6  milles  d<'  Gadiaiifala;  cette  distance  répond  bien  à  la  dis- 
tance de  ksnr-Sbclii,  8  kiloiuèlres  à  vol  d'oiseau. 

17.  —  Henchir-Mjar-Allah.  Située  au  pied  du  col  de  Founi- 
el-Allik;  ruine  assez  vaste,  mais  indistincte,  dévastée  pour  la  con- 
struction des  nombreuses  tnecbtas  des  environs.  Probablement 
Tfienebreste  des  Itinéraires.  Entre  Henchir-Mjar-Allah  et  le  col  de 
Foum-el-Allik  (ou  Fouin-(-heIlali<jue),  ])lusi('urs  pelil(>s  ruines  sans 
importance.  Dans  lune,  j'ai  trouvé  une  inscription  libyque. 

18.  —  Henchir-Bir-bou-Amar.  Ruine  étendue  à  G  kilomètres 
Sud-Ouest  de  Mjar-AUab,  à  rextrémité  d'un  contrefort  de  la  chebka 
des  Sellaoua;  restes  de  plusieurs  grands  édi lices;  tonlaine  amé- 
nagée avec  bassin  et  réservoir. 

19.  —  Henchir-el-Merrah.  (îiande  ruine  à  3  kilomètres  Ouest 
de  la  précédente.  (Citadelle  byzantine,  mausolées,  citernes,  restes 
de  vastes  constructions. 

20.  —  Henchir-Mebdoua  (u"  i).  Poste  militaire  situé  sur  la 
rive  gauche  de  lOued-Gourn  et  entouré  de  traces  de  bâtiments  sur 
une  assez  grande  surface,  h  hectares  environ;  les  murs  du  poste, 
bàlis  en  matériaux  hélérogènes,  ont  encore  une  hauteur  de  2  mè- 
tres. Les  indigènes  appellent  aussi  cette  ruine  Ksai-mta-el-Cîuerza. 

21.  —  Henchir-Mebdoua  (n"  a).  A  Ix  kilomèlrcs  environ  du 
pré'cédent  et  en  aval  sui-  la  rive  droite  de  rOued-(!ourn.  Traces  de 
nombreuses  habitations,  débris  de  colonnes,  de  socles  et  de  cha- 
piteaux. Pas  d  inscriptions. 

22.  —  Henchir-Oum-el-Abtaïen  (n°  i  ).  Ruine  située  sur  un 
mamelon  très  aplati  dominant  la  source  de  même  nom;  traces  d'une 
enceinte  de  6o  pas  sur  5o.  Nombreux  matériaux  dans  le  cimetière 
voisin  (ju'il  est  dilîicile  d'explorer. 

23.  —  Henchir-Oum-el-Abtaïen  (n"  ;?).  Sur  un  large  mamelon 
à  1,000  inèires  Ivsl  de  la  ruine  précédcule;  peu  de  traces  de  l'an- 
cienne bourgade  lomaine  dont  les  débris  sont  épars  dans  les  murs 


—  273  — 

des  gourbis  et  des  parcs  à  bestiaux;  restes  d'un  bâtiment  rectangu- 
laire assez  vaste,  auprès  de  la  source. 

24.  —  Henchir-Sidi-Ramdane.  En  tète  du  petit  vallon  qui 
prend  naissance  au  col  entre  le  Djebel-Hamminjat  et  le  Djebel- 
Seniza  et  va  à  rOued-Gourn.  Etablissement  agricole. 

25.  —  Henchir-Ouessah.  Petit  établissement  romain  sur  un 
mamelon,  rive  droite  de  TOued-Ouessah,  en  un  point  où  un  banc 
de  roche  presque  vertical  l'orme  barrage  naturel. 

26.  —  Ain-Berrich.  Petit  centre  peu  important;  ruines  rase'es 
au  niveau  du  sol. 

27.  —  Henchir-Bir-el-Ogla.  Ruine  tiès  indistincte  et  très  an- 
cienne. Probablement  Fous  Polamianus.  Inscriptions  libyques  et  pu- 
niques presque  illisibles. 

28.  —  Henchir-Aïn-Tétri.  Ruine  peu  e'tendue.  Probablement 
Magri. 

29.  —  Henchir-Aïoun-Settara.  Très  effacé;  probablement  Ad 
Lapidem  Baium. 

30.  —  Henchir-Bir-Houdrène  et  Henchir-Maklouf.  Etablisse- 
ments agricoles. 

31.  —  Henchir-Bir-Bou-Haouch.  Ruine  peu  étendue,  mais 
complètement  bouleversée.  Probablement  Riistici. 

32.  —  Henchir-Ali-bel-Hadj.  Sur  rOued-Trouch;  ruine  peu 
étendue  et  indistincte. 

33.  —  Henchir-Aïoun-el-Arba  et  Henchir-Ibrahim-ben-Gui- 
doun.   Ruines  J)oule\ersées. 

34.  —  Henchir-Mechta-Ali-ben-Ahmed.  Etiibiissement  agri- 
cole. 

35.  —  Henchir-Mechta-Amar-ben-Ahmed.  Pelit  établissement 
romain,  probablement  station  postale  d'Aïn-Gourmate  (Ad  Pis- 
ci  u  a  $). 

Archéologie.  i8 


—   'lllx   — 

36.  —  Henchir-Aïn-Gourmate.  Kuitie  étendue,  mais  boule- 
xcrsée,  s'étendanl  aulour  de  la  source;  beaucoup  de  matériaux 
euiployés  dans  le  cimetière  arabe  ne  peuvent  être  examinés.  Pro- 
bablement \il  PisnndH. 

37.  —  Henchir-El-Guesseria.  Fosie  uiilitaire  avec  enceinte  de 
do  mètres  sur  55. 

38.  —  Ruines  dans  la  plaine  d'Er-Regxiiba.  Dans  la  plaine 
(fEr-Regiiiba  ([ui  s'élend  au  sud  du  Djebel-Terraguelt,  ou  ne  trouve 
les  \estiges  d'aucun  ceiilre  important,  mais  des  traces  de  nombreux 
établissements  agricoles.  Les  murs  des  niechtas  i-enl'erment  beau- 
coup de  matériaux  antiques  :  montants  de  portes,  fragments  de  co- 
lonnes, blocs  bien  taillés  de  grandes  dimensions. 

39.  —  Henchir-el-Azeli.  Cette  ruine,  située  non  loin  de  la 
source  de  TOued-Trouch,  comprend  deux  groupes  bien  distincts. 
Le  premier  représente  une  bourgade  assez  importante  dont  les 
restes  couvrent  environ  a  hectares;  le  deuxième,  à  2  5o  mètres  Sud, 
sur  une  légère  élévation,  était  un  poste  militaire  dont  Tenceinte 
rectangulaire,  de  ko  mètres  sur  5 o, entourée  d'un  fossé,  est  encore 
bien  visible.  Traces  de  voie  romaine  à  peu  de  distance. 

40. — Mechta-Sidi-Ahmed-ben-el-Fatzni.  Kestes  d'un  établisse- 
ment assez  important;  nombreux  débris  antiques  dans  les  murs  de 
la  mechta. 

41.  — Henchir-Chabboute.  Ruine  étendue  non  loin  des  sources 
(le  l'Oued-Trouch  ;  traces  de  nombreux  édifices. 

42.  —  Henchir-Bir-Fedj-es-Siouda.  Poste  militaire  sur  un  éperon 
(lélaclié  du  Djebel-Terraguelt  et  barrant  presque  complètement  le 
passage  entre  cette  montagne  et  le  Dra-Fréah''J;  les  uiurs  de  cette 
(citadelle  présentent  encore  par  endroits  une  certaine  hauteur;  à 
Test,  sur  les  pentes,  restes  d'une  petite  bourgade.  C'était  probable- 
ment Velleji,  de  la  table  de  Peulinger. 

43.  —    Henchir-Amar-ben-Hamada.   Cette    ruine,    située    à 


'•'   Lo    bj('l)i'l-Tcri'a(jueH   représente  pctil-élre    les  Scalae  Veteres  de  Procope 
(romljal  i-u^)'6-]  entre  les  troupes  do  Slotzas  et  les  Maures  d'Yahdias  et  d'OrlIinïas). 


—  -275  — 

U  kilom.  5oo  de  Henchir-Fedj-es-Siouda,  doit  représenter  l'antique 
Vatari;  les  vestiges  de  ce  centre  couvrent  environ  5  hectares.  Traces 
de  plusieurs  bâtiments  considérables  ;  colonnes ,  chapiteaux ,  débris  de 
sculptui-es.  Entre  cette  ruine  et  le  Fedj-es-Siouda,  la  voie  romaine 
est  visible  en  plusieurs  points.  Le  croisement  des  voies  Carthage- 
Sitifis,  Thevesle-Hippo  Regius  devait  se  trouver  au  pied  du  col  du 
Fréah;  l'amorce  de  la  voie  de  Theveste  est  très  reconnaissable. 

44.  —  Plaine  de  l'Oued-Kébarrit.  Dans  la  plaine  de  TOued- 
kébarrit,  on  trouve  les  ruines  de  plusieurs  petites  bourgades  ap- 
pelées aujourd'hui  Henchir-el-Abid,  Henchir-Ali-bou-Uerbel, 
Henchir-Rouijel,  qui  jalonnent  la  route  de  Theveste.  Aucune  ne 
semble  avoir  eu  grande  importance. 

45.  —  Henchir-Aïn-Keskès.  Ruine  importante  s'étendant  sur 
un  vaste  espace  autour  de  la  source  d'Aïn-Keskès,  au  pied  du  Djebel- 
Mesloula.  Vestiges  d'une  citadelle,  d'un  mausolée  et  de  vastes 
constructions  en  bel  appareil.  C'était  peut-être  la  métropole  des 
Musulamii;  aux  environs,  nombreuses  petites  ruines. 

46.  —  Henchir-Chabet-er-Ressas.  Cette  ruine,  située  à  8  kilo- 
mètres Nord-Est  d'Aïu-keskès  à  la  pointe  Nord  du  Djcbel-Mesloula, 
est  assez  étendue;  on  y  distingue  les  traces  d'un  fort  byzantin  et 
de  plusieurs  édifices  considérables. 

47.  —  Entre  Aïn-Keskès  et  Chabet-er-Ressas ,  ])lusieurs  gise- 
ments de  ruines  dont  le  plus  importantes!  Henchir-el-Kebir;  vaste 
ruine  complètement  bouleversée. 

48.  —  Bir-Gédra.  A  3  kilomètres  de  la  gare  de  Mdaouroucli  à 
l'est  du  chemin  de  Clairfontaine  et  autour  de  la  source  de  Bir- 
Cédra,  petite  ruine  complètement  bouleversée. 

49.  —  Entre  le  Djebel-Mdaourouch  et  l'Oued-Mellègue,  nom- 
breux gisements  de  ruines  aux  abords  de  la  voie  romaine.  Les 
plus  importants  sont  :  Henchir-el-Aniana,  au  débouché  du  Khan- 
guet-Mkrechba  (qui  vient  de  Mdaourouch),  Henchir-el-Amana  à 
9.  kilomètres  Sud  du  précédent;  Henchir-Gourine,  au  pied  du 
Djebel-Gourine  et  sur  le  chemin  qui  vient  de  Mdaourouch  par  le 
Khanguet-bou-Sessou.  Henchir-Gourine  est  assez  étendu  et  doit  re- 
présenter un  centre  antique  d'une  certaine  importance. 

i8. 


276  — 

Au  pied  (lu  Djobel-.Mdaourouch ,  entre  les  debouche's  de  Klian- 
jjiicl-MkrtMlilta  el  Bou-Sessou,  un  rocher  isole'  porte  une  inscription 
tout  à  lail  inh'ressante;  elle  indiciuc  la  liiuilc  entre  les  MusM/rtwm  et 
le  territoire  de  Madaure. 

50.  —  Environs  d'Aïn-Snob.  Sur  le  vasli"  j)laloau  ondule'  qui 
s'étend  entre  les  plaines  de  Tilecli  et  de  l'Oued-Trouch  et  dont  Aïn- 
Snob  occupe  à  peu  près  le  centre,  les  gisements  de  ruines  sont  très 
nombreux;  mais  tous  ces  centres  antiques  ne  présentent  plus  (jue 
des  amas  de  blocs  complètement  bouleverses.  Les  principaux  sont: 

1  '  Henchir-el-Madjèn,  restes  d'une  bourgade  couvrant  3  bec- 
lares  et  dune  \illa  ayant  fourni  des  colonnes,  des  cbapileaux,  des 
liulcauv  sculptés,  aujourd'hui  transportés  au  bordj  du  Cheikh-Sad- 
dick: 

2°  Henchir-Gouraï-Hamsi ,  restes  d'un  vaste  étabhssement  agri- 
cole ; 

3°  Henchir-Amar-ben-Ahmed.  Amas  de  pierres  de  taille  devant 
représenter  une  ferme  antique;  cette  ruine  a  servi  de  carrière  lors 
de  la  construction  des  bâtiments  qui  s'élèvent  aux  environs  de  la 
source  d*\ïn-Snob;  on  en  a  retiré,  entre  autres  débris,  ([uatre  co- 
lonnes milliaires  actuellement  indéchidrables; 

/|"  Henchir-Ouled-Gassem.  Près  du  bordj  du  (Ibeikh-Maklouf, 
au  sud  (lAïn-Meklialfa,  nombreuses  piei'res  de  taille  rougies;  à 
1,200  mètres  sur  un  dos  de  terrain,  dolmen  fouillé; 

.V  Henchir-el-Menéah.  Petit  centre  sur  la  rive  droite  de  l'Oued- 
Snob,  en  amoni  du  moulin  Bou-Diaf  et  au  sommet  d'un  mamelon 
rocheux;  belles  pierres  de  taille  dans  la  koubba  située  au  milieu 
de  la  ruine. 

51.  —  Plaine  de  Tifech.  La  vaste  plaine  de  Tifech  renferme  un 
grand  nombie  de  ruines  de  villas  ou  de  fermes  qui  occupent  le 
sommet  de  toutes  les  petites  élévations;  quelques-unes  de  ces  con- 
structions sont  remanpiables  par  la  dimension  el  la  beauté  des 
mat(;riaux  employés,  mais  leur  étendue  est  généralement  assez 
restreinte.  Klles  sont  très  rapprochées  les  unes  des  autres  sur  le 
clifuiin  de  Tifech  à  Hencbir-el-Garça  (ancienne  voie  romaine  de 
Tijjdsa  à  Vatari)  et  aux  abords  d'une  voie  située  un  |)eu  plus  à  Test, 
orient('e  de  Tifecli  sur  le  (loudiat-el-Alamat,  el  (|ui  semble  n'avoir 
eu  pour  bul  que  de  desservir  les  établissements  de  la  plaine  sans 
se  prolonger  au  delà  de  l'Oued-Hammimine.  Peut-être  pourtant  se 


—  277  — 

continuait-elle  jusqu'à  la  plaine  du  Mellègue.  Actuellenienl,  on 
n'en  voit  plus  de  traces;  mais,  dans  son  Itinéraire  de  Kairouan  à 
Kalaat-Abi-Touil,  El-Békri  décrit  une  roule  venant  du  Mellègue 
à  Tifech  en  passant  par  une  bourgade  nommée  Tamedit;  ce  dernier 
nom,  qui,  en  dialecte  chaouïa,  signifie  ff  ville  i^,  ne  s'applique  plus  à 
aucune  ruine  de  la  région.  Tamedil,  ff  situé  sur  la  pente  escarpée 
d'un  défilé  qui  sépare  deux  montagnes  17,  peut  être  retrouvé  soit  à 
Bir-Cédra,  soit  au  Khanguet-Mougra,  où  l'on  remarque  également 
une  petite  ruine  répondant  à  cette  description.  Si  Tamedit  était  au 
Khanguet-^lourra,  la  route  d'El-Békri  devait  être  le  prolongement 
delà  voie  indiquée  ci-dessus;  elle  devait  traverser  la  route  Car- 
thage-Sétif  ou  s'en  détacher,  à  l'est  deVatari,  entre  ce  dernier  point 
et  VicKs  Valeriani.  C'est  encore  aujourd'hui  le  chemin  suivi  par  les 
Arabes  pour  se  rendre  de  Tifech  à  Tébessa  ;  il  n'a  pu  être  examiné 
de  très  près,  d'ailleurs,  en  raison  du  très  mauvais  temps,  lors  de 
notre  passage  dans  la  région. 

Aux  abords  de  la  voie  Tipasa-Thagaste  que  l'on  distingue  encore 
sur  un  assez  long  parcours  en  quittant  Tifech,  les  fermes  et  les 
villas  se  retrouvent  également  très  nombreuses,  et  les  murs  des 
bordjs  et  des  mechtas,  jusque  vers  la  maison  du  cheikh  Menasseur, 
fourmillent  de  débris  antiques. 

52.  —  Henchir-el-Garça.  Ruine  très  étendue,  située  au  pied  et 
à  l'extrémité  d'un  contrefort  du  Fedj-Erreba;  elle  semble  devoir 
représenter  la  Capraria  des  Itinéraires,  d'après  sa  distance  à  Taoura 
[Thagiira)  par  Henchir-Tedjelt  (AdMolas).  La  nature  des  matériaux 
employés  pour  la  construction  de  l'enceinte  et  de  quelques  bâti- 
ments de  ce  centre  permet  de  lui  attribuer  une  antiquité  beaucoup 
plus  reculée  que  celle  des  ruines  environnantes;  les  énormes  blocs 
de  l'enceinte  sont  presque  frustes;  les  tombeaux  de  la  nécropole  sont 
en  grande  partie  creusés  dans  le  l'oc,  et  de  nombreux  dolmens  se 
rencontrent  aux  alentours.  Pas  d'inscriptions  latines;  quelques 
traces  d'inscriptions  libyques  presque  illisibles. 

53.  — Entre  Henchir-el-Garça  et  Sidi-Mabrouk-ech-Chérif ,  le 
long  de  la  voie  romaine,  plusieurs  gisements  de  ruines,  tous  sans 
importance. 

54.  —  Sidi-Mabrouk-ech-Chérif.  Ruine  peu  étendue  dont  l'em- 
placement est  aujourd'hui  occupé  par  un  cimetière  arabe,  dont  la 


-    27S  _ 

koiibba  de  Sidi-Mabrouk  occupe  le  centre.  D'après  le  calcul  des 
dislances,  ce  point  coïncidi'rait  avec  romplacemcut  do  la  Tliihilis 
des  labiés;  mais  le  peu  d  importance  de  la  ruine  permettrait  de 
supposer  (juil  n'y  avait  là  cpie  la  station  postale,  et  que  la  ville  an- 
tique se  trouvait  à  quelque  distance  en  dehors  de  la  voie. 

55.  —  Ksar-el-Frigui.  Ruine  étendue  (|ui  doit  probablement 
représenter  la  ville  de  Tliihili.s  do  la  tai)le  de  Peuliujjer;  El-Hekri  la 
cite  sous  le  nom  de  ff  Kasr-el-lfriki^,  dans  son  itine'raire  de  Kai- 
rouan  à  Kalaat-Abi-Touil,  comme  une  rfjrrande  ville  située  sur 
un  coteau  et  entourée  de  pâturages  et  de  champs  cultivés 'i.  On  y 
voit  une  chapelle  chrétienne,  les  traces  de  l'enceinte  d'une  cita- 
delle et  de  plusieurs  édifices  importants,  A  lest  de  la  ruine,  on 
retrouve  quelques  traces  d'une  voie  qui  devait  s'embrancher  entre 
Tipasa  et  Thuhursicum  Nutii'uhiram  sur  la  grande  voie  de  Theveste  à 
Hippo  Regius,  uuiis  (dles  disparaissent  dans  la  montagne.  Dans  le 
vallon  de  l'Oued-Crab,  au  pied  du  coteau  qui  porte  les  ruines, 
traces  d'une  autre  voie  se  dirigeant  sur  le  col  où  s'élevait  le  poste 
militaire  de  Sidi-Yahia-ben-Halii",  en  tête  de  l'Oued-el-Aar. 

56.  —  Plaine  de  Sédrata.  Dans  la  plaine  qui  s'étend  au  sud  de 
Sédrata,  nombreuses  ruines  d'établissements  peu  importants;  elles 
sont  surtout  groupées  le  long  de  la  voie  qui,  partant  du  Fedj-Er- 
reba,  longeait  la  rive  droite  de  l'Oued-Hammimine  et  atteignait 
Ksar-Sbehi  par  Henchir-Settara  ou  Aïoun-Settara.  Les  vestiges  de 
cette  voie  sont  surtout  visibles  entre  l'Oued-Hammimine  et  le  Fedj- 
Erreba;  dans  la  partie  basse  de  la  plaine,  vers  le  moulin Rochel'orl, 
ils  disparaissent  dans  les  cultures;  c'était  la  voie  Thibilis-Gadiau- 
tala  par  \d  Lapident  Baïiim.  (îette  dernière  station  ne  peut  être  re- 
présentée (jue  par  la  ruine  située  au  pied  du  Kef-Seltara,  ruine 
aujourd'hui  presque  com[)lèlemeut  invisible.  Elle  a,  en  elïet,  servi 
de  carrière  pour  la  construction  des  bàtiuuuits  du  moulin  Roche- 
lorl  et  lors  de  l'einpierreuient  des  roules  d'Aïn-Beida,  de  Sédrata 
et  de  celle  qui  rejoint  la  roule  d  Aïn-Regada. 

57.  Henchir-Djahel.  Dans  le  massif  du  Djebel-Zouabi,  situé 
entre  l'Oued-Cherf  et  la  plaine  de  Sédrata,  il  existe  plusieurs  gi- 
sements de  ruines;  un  seul  pi'ésente  quehpie  importance,  l'Hen- 
cliir-Djaliel ,  où  \\m  trouve  les  restes  d'un  Tort  hy/.anlin  et  de  pin- 


—  279  — 

sieurs  grands  bâtiments.  De  nombreux  dolmens  se  rencontrent  dans 

ce  massif. 

58.  —  Plateau  de  Mdaourouch.  Le  vaste  plateau  accidenté 
compris  entre  les  crêtes  du  Djebel-Mdaouroucli  et  du  Djebei-bou- 
Sessou  à  Test,  du  Djebel-Zellez  et  du  Djebel-Sraïa  à  Touest,  n'a  pu 
être  exploré  que  très  rapidement.  L'attention  s'est  surtout  portée 
sur  les  ruines  qui  jalonnent  la  voie  romaine  de  Taoura  au  col  de 
Rouss-ed-Diss. 

A  Aïn-Tamitmat  [Visidice),  la  ruine  a  presque  complètement 
disparu;  les  inscriptions  qui  y  avaient  été  relevées  ont  été  trans- 
portées dans  la  cour  de  la  maison  d'école  de  Zarouria. 

A  Henchir-Tedjelt  {Ad  Molas),  la  ruine,  encore  considérable  au 
moment  de  l'occupation  française,  si  l'on  en  juge  d'après  les  ren- 
seignements fournis  par  les  indigènes  au  général  Duvivier,  a  presque 
complètement  disparu.  Dans  le  cimetière  arabe  qui  s'étend  autour 
de  la  koubba  de  Sidi-Brabim ,  à  Test  de  la  gare  de  Dréah ,  on  retrouve 
encore  quelques  belles  pierres  de  taille,  des  colonnes,  quelques 
débris  sculptés,  mais  pas  une  inscription. 

Entre  Henchir-Tedjelt  et  Rouss-ed-Diss,  on  trouve  quelques 
traces  de  constructions  antiques;  les  plus  importantes  sont  situées 
près  de  la  source  d'Aïn-Tagtag.  L'une  de  ces  constructions,  Hen- 
cbir-et-Tinn,  semble  avoir  été  un  poste  militaire. 

Entre  Ksar-Mdaourouch  et  Taoura.  les  ruines  sont  très  nom- 
breuses; quelques-unes  présentent  une  certaine  importance  et 
pourraient  être  fouillées  avec  profit, 

A  Aïn-bou-Sessou ,  au  débouché  de  la  gorge  appelée  Khanguet- 
bou-Sessou,  on  remarque  les  ruines  d'un  poste  militaire  comman- 
dant le  passage;  quelques  bâtiments  à  l'entour.  Il  peut  être  intéres- 
sant de  signaler  que  l'entrée  de  vastes  grottes  que  les  indigènes 
disent  s'étendre  jusque  sous  les  ruines  de  Mdaourouch,  se  trouve 
à  une  distance  très  faible  de  ce  poste. 

L'étude  archéologique  de  cette  région  si  intéressante  n'a  pu  être 
faite  que  d'une  façon  très  superficielle;  pour  être  réellement  fruc- 
tueuse, elle  demanderait  un  temps  considérable  et  surtout  des 
moyens  d'action  dont  nous  ne  disposions  pas. 

Voici  la  copie  des  bornes  milliaires  relevées  dans  la  région  qui 
vient  d'être  étudiée  : 


—  280  — 

Henchir-Bir-el- Askaria . 

lin p.Caes .  D iv i  Sept 

I  i  ivi  1  o  n  V  c  IV  1 
PII  A  R  AB  I  C  I 
AD  I  ABEN  IC  I 
PARTHICICIMA 
XIMIBkTA^IC  I 
M  A  X I  M  1  NE  P 
OS  D  I  V  1  M  •  AV 
RELLII  A^TONINI 
PII  PARTilCIMA 
XIMI  BRITANICI 
MAXIM!  GER 
M  N  •  MAXIM] 
ADIABENICI  MA 
XIMI  fil  in  s  m 
n  II  r  e  l  i  n  s      auto 

II  i  n  u  s  inv  i  c  tu  s 
p  i  n  s    fc  I  i  .r     a  u  g. 

r  I   c. 

R  •  P  •  C  •  A  • 

Ce  milliaire,  daté  par  les  noms  de  rempereur  Élagabal,  est 
semblable  à  d'autres  monuments  déjà  publie's''^  H  offre  cette  par- 
ticularité de  se  terminer  par  des  sigles  nouveaux.  Les  trois  pre- 
miers signifient  certainement  r[es)p{iiblic(i)  c(iviiaik)\  le  dernier 
désigne  un  ethnique.  M.  Toussaint,  s'appuyant  sur  ia  forme  actuelle 
du  nom  de  la  ruine,  a  pensé  à  Ascarus. 

Henchir-Aïn-Kerma  ou  Messereb-el-Anech. 


LU 

('>  Par  exemple,  Corp.  mscr.  laL,  I.  VIII,  n"  10^67. 


281  — 


Henchir- Aïn-Kerma . 

D  •  N  • 
C.IVL-VE 
RO  MAXI 
MINO  NO 
BILI SSI 
MO  CA  E 
S    A    R    E 


IMP-CAES- 
/aLICINIO 
wALERI  A 
«O  PIO  FE 
LICE  AVG 
pont.  w<  A  X 
t  r  i  b.  p  01 


C 
LI 


Henchir-M  j  ar- Allah. 

I  M  P  •  F  L  • 
VAL-CON 
STANTI  O 
P  -F  -INVI 
CTO   AVG- 


IMP-  CA 
ES-AVG- 
AVREL- 
VALERIO 
MAXIM 
iano   au  g. 


Henchir-M  j  ar- Allah . 

IMP-  CAESAR 
b  VI  SEVERI 
N  E  POS  biVI 
A  N  T  ON  I N  I 
/ 1  L  ■  M  •  A  V  R 
ELIVS  SEVERVS 
A  l  e  X  a  n  d  e  r 


FLAVIO 
C  O  N  S 
TANTIO 
CAESARE 
AVGVST 


BILISSI 
MO  CES 
XXXVIII 


AV 


Fragment  de  miiliaire 

avec  inscription 

sur  ses  deux  faces. 


Mechta-Tahar-ben-Mohamed   (près    HcQchii-Mjar- Allah). 
Dans  le  mur  d'un  gourbi. 


Lettres  effacées. 


XL 


—  -282 


Henchir-Bir-bou-Amar. 


c  n  II 
STANTl 
NO  AVG 


An  pied  Siul-Kst  du  Djobel-Vrko, 


D  N  . 
VALERIO 
CONSTAN 
TINO  P-F- 
NOB  ILiS  • 
CAES 


Henchir-Mebdoua  (n"  i)  aussi  appelé  Ksar-mta-el-Guerza. 


IMP-CAES- 
M  •  I  VLI  O 
PHILIPPO 
PIO  FEL- 
IN VI  CTO 
AVG 


D-N-FLAV- 
VAL-CONS 
TANTINO 
P  I  I  S  S  I  M  O 
NOBIL-  Q 
CAES- 


Henchir-Oum-el-Abtaïen  (n°  i). 


D.N. 

PERPET 

DN 

FLAVIO 

VO 

c     i   11     L 

CLAVDIO 

DIOCLE 

?  0  tu  A  .r 

CONSTA 

TIANO 

I    M    1    N 

NTIO  NO 

AVG 

O    AVG- 

B  ■  C  A  E  S 

Henchir-Ouessah,  ilaus  un  silo. 


G  VAL 
DIOCLETI 
ANO  INVI 
CTO  AVGV 
STO 


—  283  — 

Sur  l'Oued-Trouch  près  Aïoun-el-Arba.  —  Copie  de  M.  le  lieuto- 
nant  Louis. 

IMP  •  CAES- M  •  AVRELIVS 
S  E  V  E  R  V  S  a  l  n  .X  a  n 
iJ  or    PIVS     FELIX-A 

vg-pont  •  max  -trib 
vnIpot-cos-pp  D 
ivi  severi  ne 
posdivimagni 
antonini   pii   fi 

LIVS 

Fedj-es-Siouda  (à  la  source). 

I  M  P  • 
CAES-DIVI  SEP 
TIMI  SEVERI  PII 
ARABICI  ADIA 
BENICI  PARTHI 
CI  MAXIMI  BRIT 
TANICI  MXIMI 
NEPOS  DIVI  M 
A  V  R  E  L  I  AN 
TONINI  PII  PAR 
THICI  MXIMI 
BRITTA  NICI 
MXIMI  G  E  R 
MANICI  MXIMI 
ADIA  BENICI 

A  1,800  mètres  de  Fedj-es-Siouda,  sur  le  chemin  de  Clairefon- 
taine.  —  Demi-cylindre  de  o  m.  S'y  de  diamètre.  Lettre'^  de  o  m.  06 
mal  gravées. 

IMP-  GAES 
CVALERI 
O  DIOCLE 
T  I  A  N  O 
P-F- AVG- 


—  28/t  — 

Henchir- Ali-bou-D  erb  el . 

DI O  CLET I 
ANO  PIO  FE 
LICE  I  N  V 
I  C  T  O  A  V 
G    V    S    T    O 


Henchir- Aïn-Keskès . 


1  M  P  •  C  AE 
SARE  M-AV 
RE  VALE  MA 
XI  M  I  A  N  O 
A  V  G  PIO 
F   E    L    I    C    E 


Henchir- Aïn-Keskès. 


1  M  P  •  C  A 
ESARE  M 
AVRELIO 
MAXIMIA 
NO  AVG- 
PIO    FELICE 

Ain-Snob.  —  Co|)ie  de  M.  le  lieutenant  Louis. 

D-  N^» 

iNT  lo  IN 
iAVG 


Fedj-Mzaoui.  — A  3  kilomètres  Ouest  de  Ksar-Sbehi ,  à  Lextrc'- 
mité  Ouest  de  la  crête  i-ocheuse  qui  ])orto  le  inonunient  appelé 
Er-Reha  (le  moulin). 

PERPETVO 
IMPCESL  DO 
MITIO  AVRE 
LIANO  PIO  IN 
VICTO  FELICI 
AVG-  NOSTRO 
L  I  II  I 


Ksar-Sbehi  (^'. 


Tifech. 


—   285   — 

P  E  R  P  E  / 
VObOCLE 
t  A  N  O 

A  G  {sic) 

jJlOC 

LETIANO 

PIO    FEL 

AVG-A 


Henchir-Cheragrag . 

IMPER  • 
C AES • M- 
IVL-  PHILI 
PO  INVIC 
TO  PIO  FE 
LICE  AVG 

Henchir-Cheragrag . 

I  M  P  •  C  A  E  S  ' 
D  I  V  I  SE  PT IM I 
S  E  V  E  R  I  PII 
ARABICIADIAB 
PA  RTI  C  I  MAX 
BRITANNICI  MAX 
H  e  p  0  s     D  I  V  I     M 

Près  d'Aïn-Snob,  sur  la  voie  de  Sigus.  — 
tenant  Louis. 

IMP-CAES- 
DIVI  •  SEPtMI 
SEVERI  PII 
ADIAB-ARAB 
MAX  BRIT  M 
ax,  etc. 

^''  C'est  probablement  le  même  miiliaire  que  j'ai  publié  autrefois  dans  les 
Inscriptions  inédites  d'Afrique  extraites  des  papiers  de  L.  Renier,  p.  89,  n°  565.  La 
copie  de  M.  le  capitaine  Toussaint  est  plus  complète.  [R.  C] 


Copie  de  iVJ.  le  lieu- 


Henchir-Cheragrag. 


—  28(i  — ^1 

D-N- 
FLAVIO 
VALERIO 
CLAVDIO 
CESARE 


Henchir-Cheragrag . 


DIO  CONS 
TANTINO 
NOB-CES- 


l'.  Toussaint. 


LN   FRAGMElM 
DE   LAMPE   CHRÉTIEiMSE, 

PAR   LE  K.  P.  DELATTRE, 

Membre  non  résidanl  du  Comité. 


11  est  peu  d'anciennes  villes  ruinées  dont  l'emplacement  ren- 
l'erme  autant  de  de'bris  de  poteries  chrétiennes  que  Carthage.  Sur 
certains  points,  le  sol  est  parsemé  de  nombreux  tessons  de  terre 
rouge,  provenant  de  plats,  de  coupes  et  surtout  de  lampes  chré- 
lieimes.  Si,  eu  ces  endroits,  il  arrive  de  pratiquer  des  fouilles,  on 
ne  tarde  pas  à  reconnaître  la  présence  de  ces  menus  fragments 
jusqu'à  une  assez  grande  profondeur.  Le  plus  souvent  on  est  tenté 
de  négliger  ces  modestes  morceaux  de  poteries  parce  qu'ils  ne  pa- 
raissent offrir  aucun  intérêt. 


Pour  mon  compte,  je  crois,  au  contraire,  que  ces  fragments  mé- 
ritent d'être  au  moins  examinés  avant  de  les  rendre,  s'il  y  a  lieu,  à 
la  terre  d'où  il  sortent.  Aussi  m'est-il  arrivé  maintes  fois  de  ren- 
contrer parmi  ces  débris  des  morceaux  offrant  des  particularités  ou 
des  motifs  qui  manquaient  à  notre  série,  cependant  si  riche,  de 
lampes  chrétiennes.  Notre  collection  renferme  ainsi  plusieurs  cen- 


—  288  — 

laines  de  rragnients  intéressants  qui  attendent  que  le  hasard  ou  une 
fouille  lieureuse  amène  la  découverte  de  Tobjet  entier. 

(Test  sur  un  de  ces  Iraginenis  que  je  désire  attirer  rattenlion.  11 
a  été  trouvé  dans  le  flanc  Sud-Est  de  la  colline  de  Saint-Louis,  non 
loin  d'une  chapelle  souterraine,  au  pied  d'un  grand  mur  de  cita- 
delle que  nous  avons  commencé  à  déblayer. 

Lintérèt  particulier  qui  s'attache  à  notre  fragment,  c'est  qu'il 
appartient  à  une  lampe  où  la  zone  circulaire  qui  entoure  d'ordi- 
naire le  sujet  pi'iucipal.  au  lieu  d'être  remplie  ])ar  des  motifs  con- 
nus, tels  que  ligures  géométriques,  croix,  monogrammes,  cœurs, 
calices,  poissons,  colombes  ou  agneaux,  était  ornée  de  médaillons 
circulaires  reproduisant  alternativement  la  face  et  le  revers  d'une 
monnaie  romaine. 

Il  est  facile  de  reconnaître  sur  la  face  de  cette  pièce  l'elligie  de 
Théodose  H-,  buste  casqué  et  armé  d'une  lance,  avec  cette  légende  : 

DNTHEODOSIVSPFAVG. 

Le  revers  montie  la  victoire  ailée,  tournée  à  {jaucbe  et  tenant  de 
la  main  droite  une  longue  croix,  avec  cette  b'gende  : 

VOTXXMVLTXXXI. 

Ici,  la  dernière  lettre  (I)  doit  être  distinguée  du  nombre  XXX. 
Sabatier,  qui  donne  la  description  de  cette  monnaie  ('■,  ajoute  à  ce 
numéro  d'atelier  les  variantes  F,  G,  H  et  Z. 

Celte  monnaie  imprimée  en  relief  sur  la  lampe  de  Carthage  a 
dii  y  être  reproduite  ])ar  le  potier  à  l'aide  d'un  moule  de  terre  cuite 
que  la  monnaie  elle-même  avait  servi  à  façonner.  On  ne  peut,  en 
effet,  s'arrêter  à  la  pensée  que  le  potier  aurait  eu  en  main  le  coin 
diin  atelier  monétaire. 

L'original  de  celte  monnaie  a  été  assurément  frappé  dans  la  pre- 
mière moitié  du  v°  siècle.  On  pourrait  même  préciser  davantage, 
puisque  le  revers  porte;  VOTXXMVLTXXX  et  que  l'on  sait  que 
Théodose  II  célébi-a  ses  qumqut'nnalesi  pour  la  huitième  foisen639. 
La  monnaie  ici  reproduit;'  était  donc  ant(;rieure  à  c(!tte  dale. 

L'âge  de  celte  monnaie  nous  permettra  de  déterminer  l'àge  delà 

''    Ifencnpl.  gèiér.  tics  inonnuies  byzattliiies ,  l.  1,  p.  iitj,   1*1.  \,  5. 


._   -289  —       • 

lampe.  Collo-ci  doit  avoir  elé  fabriquée  vois  le  milieu  du  v''  siècde, 
et  c'est  re'poque  approximative  que  l'on  peut,  avecraisou,  allrihuer 
à  la  plupart  des  lampes  chrétieuiies  de  même  terre,  de  luèniestvlc 
et  de  même  cuisson  que  l'on  trouve  en  si  ^rrand  nombre  dans  le  sol 
de  Carthage. 

R.    P.    DELVTTUt;. 


AlUiHKOLOGlt.  )  () 


NOTKS  AIICHKOLOGIOUKS 

SUR   LEMTA    {Leplmùms) 
(TUÎNISIE), 

l'Mi    MM.  M:S  CM'ITAIM-IS  (i.   IIAWKZO    KT    I..   MOMNS 

i;t  m.  lk  lieutkwnt  montvcnon. 


Les  ruines  de  Leiiil;i  sont  situées  à  la  kilonièlres  environ  au 
sud-sud-esl  de  Monasiir  cl  à  35  kiloinètres  au  sud-esl  de  Sousse. 
Depuis  longtemps  déjà  on  y  avait  reconnu  les  restes  de  l'ancienne 
cilé  de  Leptis  ininor  ou  Leptis  minus,  Lepfis  la  |)etite,  lors(|u'une 
rérente  dé'couverte  épigrapln(|uc  a  ronfirmt'  les  conrlusions  que 
Ton  avait  au [)aravant,  tirées  de  Te'tude  des  itine'raires  et  des  auteurs 
qui  mentionnaient  cette  ville. 

Leptis  minoi-  l'ut  d'abord  un  des  princij)aux  etiiporùi  pluMiiciens 
de  la  cote  des  Syrtes.  Elle  eut  beaucoup  à  soulFrir,  comme  plusieurs 
autres  cite's  voisines,  Ruspina  (Monastii'),  Thapsus  (Ras  Dimas), 
Tliysdrus  (El  Djeni),  etc.,  de  la  lutte  que  se  livrèrent  dans  cette 
réjrion  César  et  les  Pompéiens.  Sous  l'empire  romain,  elle  se  releva 
rapidement.  Pline  TAncicn  la  cite  comme  ville  libre;  elle  est  figure'e 
>ur  la  Table  de  Peutin{fer  comme  une  agglomération  importante. 
A  r(;po(|ue  byzantine,  elle  lui  une  résidence  du  dux  ou  comman- 
dant militaire  de  la  Byzacène. 

i':tk>dliî  et  limites  des  UUIAES. 

Les  ruines  de  la  ville  anti([ue  l'orment  un  triangle  presque  équi- 
laléral,  dont  les  côle's  ont,  en  movenne,  1,000  à  1,900  mètres  de 
longueur.  L(!  col('  du  nord  est  formé  par  la  mer  depuis  la  pointe 
l'"sl  du  \illaj|e  de  Lemia  jus([u'à  IVuihoiicliure  des  ou(!(ls  Rou-lladjar 
et  Bennan.  Le  deuxième   cote',  orienii'  Nord-Sud,  (!st  formé  par 


—  -291   — 

i'Oued-Bou-lladjar,  depuis  son  emboucliiae  jusqu'à  l'endroil  où 
commencent  ses  premiers  ravinements; enfin,  le  troisième  côté,  de 
ce  deinier  point  au  village  de  Lemta,  est  formé,  d'abord  ])ar  les 
restes  de  l'enceinte,  au  sud-est,  et  par  la  conduite  antique  des 
eaux,  puis  par  un  chemin  encaisse  qui,  se  dirigeant  vers  Test, 
aboutit  au  village. 

Hors  de  ces  limites,  on  ue  trouve,  outre  Tamphithéàtre  dont 
les  ruines  sont  visibles  sui-  la  rive  gauche  de  l'Oued-Bou-Hadjar  et 
la  citadelle  byzantine,  autour  de  laquelle  s'est  groupe  le  village 
arabe  de  Lemta,  que  quelques  constructions  isolées  sans  impor- 
tance et  plusieurs  nécropoles  :  la  nécropole  phéniciejme,  à  louest; 
la  nécropole  punico-romaine,  nu  sud-ouest;  la  nécropole  romaine 
propremeul  dite  au  sud-esl. 


ETUDES    DES   MONUMENTS  ET   PLACES. 
TRAVAUX  D'UTILITÉ  PUBLIQUE. 

Les  monuments  et  places  dont  l'identification  est  à  peu  près 
certaine  sont  :  le  théâtre,  l'amphithéâtre,  le  forum,  la  citadelle 
byzantine,  l'église  chrétienne,  les  quais,  la  conduite  d'eau  de  la 
ville. 

Théâtre.  —  Le  théâtre  est  adossé  au  sommet  du  mamelon  sur 
lequel  s'étagent  les  ruines.  Les  gradins  avaient  été  en  partie  taillés 
dans  le  roc  même;  par  suite,  la  scène  faisait  face  au  sommet  du 
])lateau.  De  ce  monument,  il  ne  reste  plus  que  Texcavation  circu- 
laire de  la  cavea,  encombrée  de  blocs  de  maçonnerie  écroulée.  Ses 
dimensions  étaient  assez  faibles.  L'orchestre  mesure  environ  6  mètres 
de  rayon,  et  l'ensemble  du  monument  ne  devait  pas  avoir  plus  de 
3o  à  .35  mètres  de  longueur  sur  i9  à  i  .^  de  largeui-. 

Amphithéâtre.  —  L'amphithéâtre  est,  ainsi  que  nous  l'avons  dit 
plus  haut,  situé  sur  la  rive  gauche  de  l'Oued-Bou-Hadjai-,  à 
'ioo  mètres  environ  du  ravin.  Son  grand  axe  est  oriente'  Nord-Esl- 
Sud-Ouest.  L'arène  mesure  environ  .55  mètres  sur  sou  grand  axe 
et  3o  sur  le  petit.  On  distingue  nettement  encore  les  différentes 
travées  de  gradins  et  l'emplacement  de  seize  escaliers  de  dégage- 
ment ou  vomitoria.  Les  gradins  euv-mémes  sont  visibles  sur  une 
longueur  d'une  dizaine  de  mètres  du  côté  Est. 

19- 


—  '2\)'l  — 

Laliault'ui'  (If  CCS  <;ra(lins  est  (reiniion  o  m.  .")o.  Les  murs étaioni 
en  bloca«;e,  dune  épaissoiir  de  i  T)  à  -H)  mètres.  Aucune  picrie  do 
'M-aiid  appareil  n'a  été  rclroiivée  eu  place. 

l-'(tiiiin.  —  Au  nord-ouest  et  ù  900  mètres  enviion  du  tluiàtre, 
M.M.  Cajjual  et  Saladin,  au  cours  de  leur  e\j)loralion  en  Tunisie, 
avaient  cru  reconnaître  reniplaceineut  du  forum.  En  cet  endroit,  et 
d'aprf's  leur  désir,  des  fouilles  ont  été  exécutées  eu  i8y5  jusqu'à 
plus  de  h  nu'lres  de  protondeur;  elles  ont  amené  d'assez  belles 
découvertes,  nolaniiuenl  celle  de  quatre  piédestaux  portant  des  in- 
scriptions bien  gravées  et  assez  bien  conservées'^*;  au  même  endroit 
oui  été  liouvés  ([uebiues  débris  de  sculpture,  |>armi  lesijuels  la 
main  droite  et  la  jambe  gauche  (Tune  statue  d'empereur  en  costume 
militaire,  ainsi  que  plusieurs  Iragments  de  colonnes  cannelées. 
Enlin,  Ton  a  reconnu  sur  ce  point  Texisteuce  d'un  pavage  en  dalles 
de  grès,  qui  se  prolonge  assez  loin  sous  la  terie. 

Quelques  fouilles  exécutées  autour  de  ce  même  point  ont  fait 
découvrir  une  mosaïque  à  dessins  géométrie] ues,  composée  de  cubes 
de  nuances  variées  et  quelques  fragments  de  [)eintiu'es  murales. 

Citadelle  bi/zantinc.  —  La  citadelle  byzantine  est  située  au  nord- 
ouest  du  village  de  Lemta  et  dans  fangle  formé  par  la  grandroute 
et  le  chemin  qui  va  à  la  mer  eu  tiaversant  une  partie  du  village. 
C'est  une  construction  carrée  de  la  à  i5  mètres  de  côté,  bâtie  en 
piei'res  de  gtand  aj)pareil  et  dominée  [)ar  une  tour  ronde  de  A  mè- 
tres environ  de  diamètre.  Klle  est  aujourdhui  occupée  par  des 
Vrabes,  principalement  par  des  tisserands,  qui  y  ont  installe'  leurs 
métiers,  \nssi  r('X|)loration  (hUaillée  en  est-elle  à  peu  près  im[)os- 
sible. 

Eglise  chrétienne  ['/)  —-  Les  indigèiws  de;  Lemta  désignent  sous  ce 
nom,  suivant  la  tradition,  des  ruines  inqsortantes  situées  au  sud-est 
du  pont  de  l'Oued-Hou-lladjai'  et  au  \hh(\  (h;  la  route.  Ou  r(!mar(|ue 
là  des  monceaux  considér«ibles  de  décombres,  de  gros  blocs  de  ma- 
çonnerie «'t  enfin,  ce  (|ui  semble  confir'uer  la  tradition  ai-abe,  de 
belles  colonnes  eu  marbre  dun  blanc  veiné  de  gris  vert,  au  nombre 


'''   Ces  inscriplioiis  <iiil  l'-li' |mi1)H(''cv  pin    \i.  I'.  (i.-iucklri ,  Itcnio  liuiisicinic .  iiSj)"!, 
1».  -.■.U-'ÙVi. 


—  -293  — 

(Je  quatre  ou  ciu(|,  le  fout  gisaul  pêle-iuèle  sur  le  sol  ou  à  demi 
recouvert  de  sable,  (l'est  dans  les  (iuvirous  iniiuédiats  de  ccis  ruines 
(|ue  MM.  Gagnât  et  Saladin  ont  découvert  Timportanle  ni'crojjole 
chrétienne  qui  a  déjà  fourni  ])lusieurs  dalles  de  tombes  en  mo- 
saïque ('l 

Quais  ihi  poti.  —  Les  quais  du  port  auti<[ue  sont  encore  visibles 
en  deux  points  différents  :  d'abord,  tout  près  du  village  actuel,  sur 
une  longueur  de  too  mètres  environ;  là,  ils  forment  un  an{fle  très 
obtus  dont  le  sommet  est  tourné  vers  la  mer;  puis,  au  nord-est  de 
Bir-el-Klila,  tout  près  delà  pointe. 

D'après  le  Péri|)ie  de  la  mer  Intéi'ieure,  à  INîpoque  l'omaine, 
l'abordage  [»rès  de  la  ville  présentait  des  difTicullés.  A  l'aspect  des 
lieux,  on  peut  même  se  demander  s'il  a  jamais  été  possible  à  des 
bâtiments  deifuelque  tirant  d'eau  d'atteindre  le  rivage.  11  faut  donc 
ou  bien  admettre  qu'au  cours  des  temps  préhistoriques  le  littoral  s'est 
exhaussé  dans  cette  partie  de  la  Méditerranée,  hypothèse  invoquée 
déjà  bien  des  fois  pour  expliquer  plusieurs  particularités  de  la  côte 
tunisienne  et  d'ailleurs  tout  à  fait  compatible  avec  de  nombreux 
phénomènes  constatés  par  la  science,  ou  bien  encore  supposer  que 
les  bâtiments  étaient  déchargés  en  rade  même  à  dos  d'homme. 

Le  fond  du  golfe  est  conslitu»'  pai'  de  grands  bancs  de  roebers 
plats  ayant  avec  l'horizon  une  inclinaison  insignifiante.  C'est  seule- 
menl  loin  du  rivage  qu'ils  s'inclinent  brusquement  pour  donner 
y)resque  de  suite  à  la  mer  une  protoudeur  assez  considérable. 

Conduite  d'eau.  —  Alimentation  en  eau.  —  La  ville  anti(|ue  de  Leptis 
minus  paraît  avoir  eu  son  alimentation  en  eau  assurée  de  diverses 
manières  : 

i"  Par  la  conduite  d'eau  ou  petit  aqueduc  encore  visible; 

9°  Par  les  citernes  de  la  ville; 

3"  Par  les  puits  creusés  à  l'intérieur  de  la  ville  et  dans  les  jai- 
dins. 

La  conduited'eau  est  visible  et  bien  conservée  à  partir  de  200  mè- 
tres avant  le  moment  où  elle  atteint  la  ligne  présumée  des  rem- 
parts. Au  delà  elle  s'engage  dans  les  cactus  et  il  n'est  plus  possible 
de  la  suivre.  A  l'arrivée  aux  remparts,  la  conduite  les  suit  sous  uue 

■'     H.  Saladin,  Bapport  rie  luixsioit,  p.  iU,  li;{.  iH  el  sniv. 


•    —  29/i  — 

(liroclion  sciisiblMiiuMil  Esl-Oiiost.  i)uis  les  (|iiitl(>  |)()\ir  se  l'approcher 
(lu  rluMiiin  dont  nous  axousclL'jà  pail('  et  i[ui  liiuile  los  ruinos  au 
sud  cl  au  sud -est.  Elle  suit  ce  clieniiu;  on  la  retrouve  dans  ies 
lobias  (|iii  le  bordent  [>endant  900  mètres  environ;  puis  elle  tourne 
l»rus(|uenu'iif  au  nord,  en  ispousant  ainsi  les  loimes  du  terrain;  à 
i.'jo  métros  |)lus  loin,  elle  repi"end  sa  direction  Ouest-Est  et  se  di- 
rige à  peu  près  en  droite  ligne  vers  la  citadelle  byzantine,  en  tra- 
versant le  cimetière  musulman  et  la  route  qui  mène  au  village.  De 
nombreuses  citernes  son!  éclii'lonnées  le  lonj"  de  son  parcours; 
(|uelqnes-unes  même  sont,  à  Flieure  actuelle,  utilisées  par  les  indi- 

L'iu'  conduite  secondaire  se  de'tachait  de  l'aqueduc  j)iincipal  au 
point  où  celui-ci  quitte  le  chemin  pour  tourner  vers  le  nord;  l'em- 
hranchemenl  est  visible  sur  une  longueur  de  5o  mètres  et,  dans 
son  j)rolongement,  MM.  Gagnât  et  Saladin  ont  retiouve',  au  nord- 
est  du  l'orum,  un  reste  de  conduite  d'eau.- 

D'où  venait  Teau  qui  était  ainsi  amene'e  et  distribuée  dans  la  cité 
de  Leptis  minus?  Il  n'y  a  aucune  source  dans  les  environs  de 
Lemta,  et  il  semble  qu'il  n'y  en  ait  jamais  en,  car  on  n'a  retrouvé 
nulle  part  les  traces  d'un  vaste  système  de  citernes,  comme  à  Car- 
lliajve  ou  dans  d'autres  villes  qui  étaient  certainement  alimentées 
(Teau  potable  par  une  ou  plusieurs  sources. 

A  dél'aut  d'eau  de  source,  les  habitants  de  la  ville  avaient  ulilisi- 
les  eaux  de  ruissellement  dont  rOued-Bou-Hadjar  était  le  principal 
(•missaire.  Le  bassin  supérieur  de  ce  torrent  était  sans  doute  terme 
par  un  grand  bariage,  qui  arrêtait  une  partie  des  eaux  tombées  sur 
les  pentes  supérieures  et  qui  les  dirigeait  vers  l'origine  de  l'aqueduc. 
IMus  bas,  le  lit  de  la  rivière  est  coupé  par  de  iH)nibreux  barrages 
encore  très  visibles;  près  de  chacun  de  ces  l)anages  existait  une 
citerm;  alimentée  directement  par  lui.  Les  eaux  recueillies  dans  ces 
citernes  constituaient  sans  doule  une  i-éservc  ])Our  les  périodes  de 
sécheresse,  pendant,  lesquelles  l'acpK'duc  n'aurait  pas  conduit  en 
ville  une  quantit»';  deau  suffisante. 

Si  d'ailleurs  on  en  juge  par  l'érosion  du  lit  de  Toned,  h^s  eaux 
'!••  pluie  ont  du  ètit;  abondantes  à  toutes  les  époques.  Il  y  a  deux 
an>.  le  jiont  de  la  route,  en  piei're  cependant,  a  ('!•'  emporté  à  la 
suite  dune  pluie  dhiver. 

o"    (Jtcnirs.  Outre   le-  uonibreuses  cilei'ues  alinieulées  direc- 


—  295  — 

tement  par  la  conduite  d'eau  et  ies  barrages  partiels  de  l'Oued-bou- 
Hadjar,  toutes  les  maisons  de  la  ville  possédaifMit  encore  des  réci- 
pients couverts  servant  à  recueillir  Teau  tombant  sur  les  teirasses 
ou  toitures;  on  en  retrouve  les  ruines  à  chaque  pas.  Quelques-unes 
de  ces  citernes  sont  encore  en  parfait  e'tat  de  conservation  et  re- 
tiennent l'eau  de  pluie,  que  les  indigènes  utilisent  pour  les  besoins 
domestiques. 

3°  Puits.  —  A  tous  les  moyens  d'approvisionnement  que  nous 
venons  d'énumérer,  il  convient  d'ajouter  les  nombreux  puits  creusés 
le  long  du  rivage  et  dans  la  partie  Nord.  Ces  puits,  dont  quelques- 
uns  subsistent  encore,  mais  dont  la  majeure  partie  est  comblée, 
donnent  une  eau  sinon  douce,  du  moins  suffisamment  bonne  pour 
servir  à  quelques  usages  domestiques  et  surtout  pour  abreuver  les 
animaux.  Il  est  à  remarquer  d'ailleurs  que  dans  toute  la  région 
côtière,  entre  Sfax  et  Sousse,  les  puits  fournissant  l'eau  potable  sont 
à  une  très  petite  distance  du  rivage,  à  cause  de  l'inclinaison  des 
couches  géologiques  du  sol. 

RUINES  DIVERSES. 

D'autres  ruines  émergeni  encore  au-dessus  du  sol.  Nous  signale- 
rons surtout  : 

i"  Une  vaste  construction  rectangulaire,  située  dans  la  partie 
Nord-Est  des  ruines,  à  loo  mètres  environ  de  la  grand'route; 

9"  Une  maison  à  sous-sol  orné  de  peintures  murales. 

i"  Construction  rectangulaire.  —  Cette  construction  rectangulaire 
mesure  près  de  9oo  mètres  de  long  sur  loo  mètres  de  large. 
L'épaisseur  des  murs  est  de  i  m.  8o  à  9  mètres.  Les  murailles  dont 
elle  est  formée  offrent  une  particularité  bizarre  dans  leur  construc- 
tion, particularité  que  nous  avons  retrouvée  à  Sallacta,  dans  la  ruine 
nommée  rEl  Bordjn  par  les  indigènes  et  qui  n'est  autre  que  l'an- 
cienne citadelle  de  la  ville.  On  dirait  que  la  muraille,  commencée 
à  la  fois  sur  tout  le  pourtour,  a  été  élevée  à  plusieurs  reprises  dif- 
férentes sans  que  les  ouvriers  prissent  soin  de  lier  entre  eux  les 
divers  étages  de  blocage.  En  outre,  le  blocage  est  interrompu  de 
distance  en  distance  par  des  pierres  taillées  qui  traversent  alterna- 
tivement la  moitié  du  mur  du  côté  extérieur  et  du  côté  intérieur. 
Dans  l'espace  circonscrit  pai*  cette  enceinte  rectangulaire,  on  dis- 


linifue  (|iit'l(iu('s  drluis  de  iiiiiis  cl  im  IVajfiiKMil  de  coloime  en  grès 

ItMldlV. 

Viiriiii  indice  lie  jiciiiiol  de  lecoiuuiitre  la  destination  de  ce  vaste 
(Mlilicc.  Le  hlocajje  en  est  liop  iinilonno  pour  que  Ton  y  puisse  re- 
coniiaitre  une  iniiie  byzauliiie.  Peut  être  laul-il  y  voir  un  monu- 
nienl  conslruit  à  l'épcxpie  romaine,  sur  reniplacomenl  de  Tacropole 
(II"  raiicieiiiie  colonie  pliiMiicieiuio.  Eu  effet,  ces  j-uines  couvrent 
une  partie  du  plaleau  loclieuv  dKI-Klefa,  (pii  domine  le  port  an- 
ti(|ue  et  qui  s'axauce  dans  la  mer  comme  un  ('jitnon. 

g°  Maison  aux  pcintuies  mtivales.  —  Celte  maison,  dont  le  pre- 
mier «'ta{|e  a  disparu,  est  silne'e  à  loo   mètres  environ  an  sud  de 
la  (irand'route,  à  hauteur  de  la   horne  kilométrique   i3.  On  entre 
d'abord  dans  une  j)ièce  voûl('e  revêtue  sur  toutes  ses  laces  d'un  en- 
duit très  lin.  (let  enduit  est  orné  de  peintures  (pii  repr('senlent,  dans 
la  partie  inli'rieure  fies  murs,  des  plinthes  en  marbre,  et  plus  haut 
des  «rnirlandes  de  fleurs  et  d'entrelacs,  oi-nées  de  cartouches,  dans 
lesquels  étaient   peut-être   dessinés  des  portraits,  autant  que  Ton 
peut  en  juger  dansTélat  actuel  des  peintures.  Cette  première  couche, 
la  plus  ancienne,  fut  ensuite  recouverte  par  un  deuxième  enduit  de 
o  m.  009  d'(*paisseur,  sur  le(juel  on   pci{»nit  des  arabesques,  des 
rosaces  et  des  figures  géométriques.  De  la  première  pièce  on  pénètre 
dans  la  seconde  par  une  |)orte  basse;  puis,  en  tournant  à  gauche, 
dans   une    troisième    pièce    non    dégagée.    Dans    chacune  de   ces 
chambres,  on  remarque  les  deux  couches  de  peinture  superposées. 
Le  sol  de  ces  chambres  était  pavé  de  mosaïques,  aujourd'hui  pres(|ue 
entièrement  détruites.  Beaucoup  de  briques  cylindriques  creuses, 
terminées  en  pointe  et  s'eniboîtant  les  unes  dans  les  autres,  avaient 
été  employées  pour  la  construction  des  murs  et  des  voûtes  de  celte 
maison.  On  en  a  reliouvé  quelques-unes  dans  les  décombres,  ainsi 
(ju"un  petit  nombre  de  lampes  plus  ou  moins  bien  conservées. 

Eiirctiitc  forl'tfirc. —  (Juant  à  renceinle  forlilii-e  de  la  ville,  c'est 
à  dessein  q^Telle  n"a  pas  él(i  encore  mentiouui'e  dans  c(>lle  élude. 
D'après  Daiix,  dont  les  idées  ont  f'té  exposi-es  par  Ch.  Tissot,  la 
cit('  aurait  été  enloui'ée,  conune  plusieurs  auli'es  cmim-ia  de  la 
uièiiie  ri'gion,  d'une  triple  enceinte.  L"exaMien  (\rs  ruines  n'a  eiu-on^ 
révélé  ni  l'existence  ni  remplacenuMit  d'aucun  de  ces  trois  rem- 
parts. Le>  seuls  vestiges  qui  pourraient  se  lapporler  à  une  loitilica- 
lioii  se  trouvent  au  sud  de  la  grand'route  (|iii   traverse  les  ruines. 


—  207  — 

entre  riiqiiediic  el  la  ri\e  dioile  de  r()iied-!)Oii-ll;idjiir.  l'^ii  rel  en- 
droit existe  une  dillérence  d(?  niveau  du  terrain,  (jui  n'est,  pas 
moindre  de  i  m.  5o  et  qui  se  prolonjje  en  ligne  di'oite  peiulanl 
près  de  3oo  mètres;  elle  est  soutenue,  en  qneUjue  sorte,  par  un 
mur  continu.  11  n'est  pas  impossible  que  re  soit  là  une  partie  de 
rempart,  puisque  ce  mur  ne  se  l'attache  à  aucune  autre  construc- 
tion. Ce  qui  corrobore  en  outie  celte  opinion,  c'est  que  les  fouilles 
exécutées  aux  environs  de  ce  mui-  ont  montré  qu'à  l'intérieur  du 
mur  il  y  avait  eu  autrefois  des  bâtiments,  tandis  qu'à  l'extérieur  de 
ce  même  mur  on  n'a  trouve'  que  des  débris  insignifiants. 

A  chaque  extrémité  de  ce  i-empart,  deux  édifices  carrés  étaient 
peut-être  deux  bastions. 

Les  nécropoles.  —  Les  fouilles  et  les  recherches  poursuivies  jus- 
qu'à ce  jour  ont  permis  de  reconnaître  l'emplacement  de  plusieurs 
nécropoles  d  époques  diverses  :  d'une  nécropole  phénicienne,  d'une 
nécropole  où  le  mobilier  funéraire  est  à  la  fois  punique  et  romain, 
d'une  nécropole  exclusivement  romaine,  et  enfin  d'un  cimetière 
chrétien. 

Nécropole  phénicienne.  —  La  nécropole  phénicienne,  la  plus  an- 
cienne en  date,  se  trouve  à  l'ouest  de  l'Oued-Bennan.  Elle  ren- 
ferme deux  types  de  sépultures  difterents.  Les  unes  sont  creusées 
dans  la  paroi  verticale  d'une  niasse  rocheuse,  qui  paraît  avoir  été 
aussi  utilisée  comme  carrière  de  pierre;  elles  présentent,  autour 
d'une  sorte  d'antichambre,  plusieurs  salles.  Ces  sépultures  sont 
nombreuses;  malheureusement  elles  ont  tontes  été  violées.  La  hau- 
teur des  caveaux  est  variable;  beaucoup  d'entre  eux  ont  été  en  partie 
comblés. 

Le  second  type  de  tombeaux  reconnu  dans  cette  nécropole  est 
également  creusé  dans  le  banc  rocheux  de  calcaire  tendre,  qui 
affleure  en  cet  endroit  à  la  surface  du  sol.  La  forme  générale  est 
la  suivante  :  par  quelques  marches  taillées  dans  le  roc  vif  on  des- 
cend au  fond  d'un  caveau  rectangulaire,  à  ciel  ouvert,  sur  lequel 
s'ouvrent  une  ou  plusieurs  portes,  dont  chacune  donne  accès  dans 
une  chambre  funéraire.  Le  plus  souvent,  il  y  a  quatre  portes;  dans 
ce  cas,  elles  sont  exactement  orientées  vers  les  quatre  points  cardi- 
naux. Lorsqu'il  n'y  a  qu'une  porte,  elle  s'ouvre  vers  l'est.  Parfois 
la  tombe  se  compose  uniquement  d'un  caveau,  au  fond  duquel 
avaient  été  dépo-^és  les  restes  du  défunt. 


—  298  — 

Les  IdiiilM'iiiix  (If  celle  lu'ciopole,  (rori{(ine  phëiiicienne ,  pa- 
raissonl  avoir  t'Ic  violés  dès  ranli(|iiil('',  puis  iililisi'S  à  Topoque  ro- 
maine. Dans  l'un  des  caveaux  piécedeninienl  signalés,  a  e'te'  en  elTel 
trouvée  une  lampe  romaine.  Un  autre  avait  conservé  quelques 
traces  de  peinture. 

Tout  le  mamelon  qui  porle  aujourd'liui  la  koubba  de  Sidi-el- 
Morarh  est  parsemé  de  tombeaux  plu'niciens. 

\rrinpnl('  piniiro-romaiiic.  —  Une  seconde  nécropole,  très  impor- 
lanlc  par  ses  dispositions  mêmes  et  par  son  caractère  mixte,  a  été 
explorée  sui'  la  rive  gauche  de  rOued-bou-Hadjar.  On  y  peut  obser- 
ver la  sup('rj)()silion  de  plusieui's  couches  de  lombes  ap|)artenant 
à  des  époques  différentes.  En  certains  endi-oils,  en  particulier  au 
souHuel  de  la  pente  qu'occupe  cette  nécropole,  on  a  rencontré 
([uali'e  éta{[(!s  superposés  de  londjes. 

La  couche  inférieure  se  compose  de  caveaux  creusés  dans  le  tuf. 
Chacun  de  ces  tombeaux  est  constitué  par  une  chambre  carrée  ou 
rectangulaire,  précédée  d'une  autre  chambre  à  ciel  ouvert,  au  fond 
de  laquelle  on  descendait  par  un  petit  escalier.  La  porle,  ])ar  la- 
quelle on  accédai!  à  la  chambre  funéraire  proprement  dite,  était 
fermée  au  moyen  de  grosses  pierres,  inégalement  taillées,  entre 
lesquelles  les  interstices  avaient  été  comblés  avec  du  sable.  Plu- 
sieurs de  ces  caveaux  ont  été  explorés  :  ils  étaient  intacts.  Les  ca- 
davres y  étaient  inhumés,  la  tête  en  général  au  nord;  quelques 
fragments  de  bois  trouvés  sur  le  sol  permettent  d'affirmer  Texis- 
lence  de  cercueils.  Chaque  caveau  contenait  en  outre  deux  grandes 
amphores  placées  chacune  dans  un  des  angles  de  la  paroi,  l'une  à 
la  lèti'.  fautre  aux  pieds  du  cadavre,  de  nombreux  vases  en  pote- 
iie,el,  dans  des  niches  creusées,  en  nombre  variable,  à  i  m.  9.n 
environ  du  sol,  d'autres  vases  avec  une  ou  deux  lampes.  L'un  des 
tombeaux  a  fourni  un  coffret  avec  ornements,  ferrures  et  système 
en  bronze,  en  très  mauvais  étal;  dans  une  amphore  ont  été  re- 
cueillies des  rondelles  d'os  scul])t(',  ayant  servi  à  l'ornementation 
d'un  iiiimclie  de  poignard.  Lnlin,dans  un  tond^eau  de  femme,  on  a 
trouvé  une  mèche  de  cheveux  brun  roux  assez  bien  conservés.  Au- 
cun des  vases  que  contenaient  ces  caveaux  ne  portait  de  marque  ni 
de  signature  de  potier.  Les  fouilles  et  les  recherches  qui  ont  pro- 
duit ces  résultats  ont,  d'autre  part,  confirmé  une  observation,  déjà 
faite  dans  la  iif'cropole  jdiénicienne  de  Mahedia,  à  savoir  (jue  les 


—  -j^u  — 

déblais  provenant  de  la  cliambio  iïnK'raii'e  servaient  à  combler  la 
fosse  à  ciel  ouvert;  celte  coutume  a  sans  doiil(!  [)rol<''}j('  les  tombeaux 
contre  les  violations. 

Au-dessus  de  ces  caveaux  creusés  dans  le  tul"  se  succèdent  trois 
étages  de  tombes,  que  nous  désignerons  par  les  chiffres  3,2,  i,  le 
troisième  e'tage  étant  Tétage  inférieur,  et  le  premier  étage  étant 
le  plus  voisin  du  sol.  Les  étages  3  et  2  ap|)arfiennenl  à  Tépoque 
païenne;  dans  les  sépultures  de  l'étage  1  apparaissent  déjà  des 
influences  cbrétiennes,  surtout  en  ce  qui  concerne  le  mobilier  funé- 
raire. Le  Jiiode  d'ensevelissement  le  plus  fréquent  est  l'incinération; 
cependant  des  ossements  retrouvés  çà  et  là,  surtout  dans  les  étages 
3  et  1,  prouvent  que  l'inhumation  était  aussi  pratiquée.  L'élage  2 
renferme  des  tombes  maçonnées  et  d'autres  tombes  constituées  ])ai' 
de  grandes  tuiles  plates,  le  plus  souvent  sans  marque. 

Les  divers  objets  qui  composent  le  mobilier  funéraire  sont  géné- 
ralement les  mêmes  dans  les  divers  étages.  Chaque  tombeau  con- 
tient :  deux  lampes,  un  vase  avec  couvercle  en  poterie  ou  en  métal, 
plusieurs  plats  en  terre  cuite,  deux  ou  plusieurs  iinguentaria ,  à 
une  ou  deux  pointes,  en  poterie  ou  en  verre;  une  ou  deux  mon- 
naies en  bronze ,  placées  le  plus  souvent  sur  la  ou  les  lampes  ou 
encore  dans  un  des  petits  plats  en  terre  cuite;  enfin  divers  objets, 
dont  on  ne  retrouve  que  de  menus  débris,  poignards,  coffrets, 
chaînettes,  perles  en  biscuits,  masques  en  bronze  ou  en  terre  cuite, 
statuettes,  etc.;  signalons  particulièrement  une  statuette  en  os  qui 
paraît  représenter  un  hermaphrodite,  et  deux  épingles  à  cheveux 
également  en  os  dont  la  tête  est  ornée  d'une  figurine  minuscule, 
sans  doute  Vénus. 

Parmi  les  monnaies,  les  mieux  conservées  ont  été  recueillies 
dans  l'étage  3;  elles  sont  au  type  de  Perséphone,  au  type  des  Dios- 
cures;  deux  présentent  l'effigie  de  Massinissa  ou  de  Micipsa;  plu- 
sieurs sont  des  monnaies  d'Utique.  Quant  aux  médailles  retrouvées 
dans  les  étages  2  et  1,  elles  sont  frustes. 

Le  mobilier  funéraire  ne  varie  d'un  étage  à  l'autre  que  par  la 
forme  plus  ou  moins  élégante  des  objets  qui  le  composent.  L'étage  3 
n'a  fourni  que  des  objets  très  ordinaires.  A  l'étage  2 ,  le  mobilier 
est  peut-être  moins  abondant;  mais  les  poteries  y  sont  en  général 
d'une  terre  très  fine  et  d'une  forme  gracieuse.  Citons  spécialement 
des  urnes  ornées  de  reliefs  qui  représentent  des  chasses  au  cerf, 
au  sanglier  ou  au  lièvre,  et  dont  l'exécution  est  d'un  fini  vraiment 


—  ;u)o  — 

ri'iii;iiijii;il)li'.  (iVst  djins  !(■>  loiiihcaux  de  ccl  «''I;i;m'  (|ii('  Ton  li'oinc 
l("  plus  {fiaud  nombre  dohjols  «mi  vimtc. 

Dans  l't'Iatft'  i,  (|ui  n'ost  }>n('re  qu'à  o  m.  95  ou  o  m.  3n  au 
plus  de  la  surface  du  sol,  la  puroh^  de  l'ormos  no  sVsl  jfuri'e  luain- 
It'uuc  i|U('  pour  les  liolcs  à  |)aiiiiiiis  ou  iinp-HCHiunn:  les  lampes,  au 
ronlraire,  v  sont  plus  lourdes  (^1  plus  «riossières.  Aux  uiues  el  plais 
des  épo(]ues  |U'eci''deules.  s" ajoutent  ilejjiandes  tasses  eu  terre  rouge 
niunio  (lune  ans(>,  et  des  onijiKlhi'  avec  anse,  col  di(»it  et  panse 
très  \entiue.  A  sif|naler  en  outre,  connue  trouvés  dans  cet  étage: 
un  coll'ret.  lornie'  de  |)la(|ues  de  plouil)  de  o  m,  ooiû  «ré])ais- 
seur,  et  UM'surant  o  m.  Do  de  long,  o  m.  '?o  de  large  et  o  ni.  i  T) 
de  hauteui-;  un  gi'and  plat  rectangulaire  aux  angles  arrondis,  ayant 
o  m.  ôo  (le  long,  o  lu.  3o  de  laige  et  o  ni.  ii  de  hauteur. 

("est  dans  celte  nécro])ole  punico-rouiaine  qu'ont  Mé  faites  les 
fouilles  les  plus  importantes  et  les  plus  fructueuses  ("'. 

Autour  de  cette  nécropole,  les  pentes  du  mamelon,  vers  l'ouest, 
sont,  pour  ainsi  dire,  criblées  de  trous,  qui  semblent  avoir  été 
produits  par  rellondrement  de  voûtes  souterraines.  La  nature  géo- 
logi(jue  du  sous-sol  ne  permet  pas  de  conclure  à  l'existence  d'exca- 
vations naturelles.  FI  est  donc  vraisemblable  (}ue  des  hypogées  exis- 
taient dans  cette  partie  du  cimetière.  Mais  aucuui;  fouille  n'a  été 
dirigée  de  ce  côté.  On  a  seulement  trouvé,  eu  cet  endroit,  à  la  sur- 
face du  sol,  plusieurs  fragments  de  pla([ues  de  mai'bre  très  minces, 
provenant,  suivant  toute  apparence,  d'une  ou  de  plusieurs  inscrip- 
tions funéraires. 

La  nkropoU  romaine  projjn'menl  dtlv.  —  La  nécropole  romaine 
proprement  dite  se  trouve  au  sud-ouest  du  village  arabe,  au  lieu 
dit  rDara-Slema'^  elle  est  très  vaste  et  s'entend  surtout  au  sud  des 
ruines  vers  le  "  Rled-Heleïbn.  Le  ])lus  souvent,  la  partie  exti'rieure 
des  tombeaux  est  constihun!  pai'  un  demi-cvliudre  en  blocage, 
reposant  sur  une  base  à  un  ou  plusieurs  («lages  superposi's  égale- 
menl  en  blocage,  le  tout  recouvert  d'un  eudiiil  d'uiu' dureté  extrèuu'. 

Vu-dessous,  les  corps,  habituellemeul  inhumés,  étaient  déposés 
soit  dans  des  coffrages  nuiconnés,  soit  dans  des  auges  creusées  dans 
le  s(d  UMMue,  soit  dans  de  grandes  jarres  ou  amphores  eu  poterie, 
>oil  enfin  directement  sur  le  sol. 

\oir  [ilii>.  loin  le  dipiilili'  ciihilujriKMlrs  (ilijt'K  liiiiivi's .  an  cours  (te  ci'S  fouilles, 
|i;ii    \l\i.   li;inii.>/o.    Mcilins  ,1   Moiiliijjiion. 


—  301   — 

Dans  les  coHVaj>es  (;ii  inaronncrie,  le  cadavre,  couché  sur  ledos. 
était  {je'ne'ralement  étendu  sous  un  toil  de  tuiles,  la  tète  |)res(jue 
toujours  à  l'est. 

Les  auges  creusées  dans  le  tul' (Paient  l'ermées  par  des  dalles  eu 
grès  tendre  ou  par  des  briques  en  terre  cuite;  elles  avaient  Toiien- 
tation  Est-Ouest. 

Les  jarres  ou  amphores  funéraires  étaient  de  dimensions  variables, 
suivant  la  taille  des  corps  qu'elles  contenaient. 

Enfin  les  corps  déposés  directement  sur  le  sol  étaient  recouverts 
de  matériaux  divers,  pierres,  fragments  de  dalles  ou  de  tuiles,  etc. 

Le  mobilier  funéraire  recueilli  dans  ces  divers  types  de  tombeaux 
se  compose  uniquement  de  lampes  et  de  fioles  à  parfums  {mifruen- 
tavia). 

La  nécropole  chvétienne.  —  La  U(''cropole  clirélieuuc,  df'couverlc 
par  M.  Irisson  et  déjà  décrite  en  partie  par  MM.  Cagnat  et  Saladin, 
se  trouve  presque  au  milieu  des  ruines  de  la  ville  romaine,  autour 
d'un  point  où,  d'après  une  légende  ai-abe.  existait  encore,  il  v  a 
peu  d'années,  une  très  ancienne  église  chrétienne. 

Dans  cette  nécropole,  deux  tombeaux  seulement  ont  été  fouillés 
par  nous.  L'un  avait  été  violé;  l'autre  était  intact.  Construit  en  ma- 
çonnerie, à  1  m.  9  0  au-dessous  du  sol  actuel,  il  était  recouvert  de 
dalles  plates,  en  forme  de  tuiles  à  rebords,  engagées  par  leurs  ex- 
trémités dans  la  maçonnerie  des  parois  latérales.  Sous  ce  toit  de 
dalles,  les  ossements  s'étaient  bien  conservés;  le  corps  était  déposé 
sur  un  lit  de  béton  et  oiienté  du  nord  au  sud,  la  tète  face  au  uord; 
aucun  objet  funéraire  u  a  ét(^  trouvé.  La  tombe  n'était  pas  recou- 
verte d'une  dalle  en  mosaïque. 

APPENDICE  1. 

CATALOGLE  DES  POTERIES  ET   OBJETS  DIVERS 

DÉCOLVERT!?   PAU    M.    LE   LIEUTENANT   MONTAGXO  ,    DANS  LA   .NECROPOLE 

PLMCO-ROMAIXE. 

I  mes. 

Les  vases  trouvés  dans  celte  uétropole  seul  presque  tous  eu  terre  cuite , 
grise,  rouge  ou  jauuàlre,  plus  ou  moins  fine,  veruissée  ou  non. Les  formes 
en  sont  banales  el  ne  rlonaenl  lieu  à  aucune  reinanpic  nouvelle.  Les  plus 


—    -M)'}   — 

;iii(icii>  Miiil  ci'iiv  (iiii  nul  de  icciicillis  dans  les  caNfaiix  |)lit'nici('ns  criMisrs 
dans  lt>  lui  iiii'iiu'  cl  dans  les  loinlH's  de  l'élajjc  ',):  les  plus  icrcnls  soiil 
(•fii\  (iiia  lomuis  l"(''la};'('  i,  le  plus  voisin  du  sol  aciMcl. 

Il  n'a  t'tr  drcoincil  (|ii('  driix  pctils  \as('s  en  iiiclal.  I Un  en  plondt  r| 
lauli'i' (Ml  lifoii/c:  Ions  deux  pro\  iiMun-nl  de  lonilics  de  I  clajjc  l.  Ils  sont 
di'  lonnc  Itanalo.  sans  oi'ncincnlalion  ni  jMar(|uo  d'aïu-uno  sorlc. 

D'assez  noniltrciiv  un,<>iicntnri(i  (M1  vorroonl  (■l(''  ('\liinn(''s.l>('  wvvo  csl  iris(\ 
proi)aidiMiii'nl  par  siiilo  de  son  Ion;»;  se'joMr  dans  rinlc'ricuf  du  sol.  Bien  [»<'ii 
--iimI  sortis  inlacis  de  Icrrr:  (pichpics-iins  onl  i''\v  li'oii\('s  conhxn'nc's,  l)os- 
sflf's  pour  ainsi  dire,  connue  si  le  verre  s'i'lait  amolli  sons  l'aclion  de  la 
(lialenr. 

Trois  \ascs  en  Icrre  ciiile  porlaieni  des  niaripics. 

.Sous  un  plal  en  lerrc  noire  \eruiss('e  noire  7W\:  peiM-êlre  ces  carac- 
leres  sonl-ils  des  letlres  pnni<pies. 

An  loud  dnn  plal  orni'  exIiVicnreineul  de  rosaces  cl  de  doubles  \olules 
si)rinoid(>es,  dans  une  euipreinle  de  pied,  rnai'ipie  peu  lisiltle. 

An  fond  d'un  anire  plal  sans  ornenieni,  l'sl  eslanipill('e  en  reliel  la 
nianiue  connue  RASINI;  en  oiilre,  au  revers  A\\  même  plal,  la  lellre  N 
a  clé  {|ra\eo  à  la  |)ointe  sèche  après  la  cuisson. 

Lampes. 

1.  Lampe  en  lerre  noire  non  vernissée,  de  loi-nie  ronde;  bec  en  loi'nie 
flo  goulot  cylindi'ique;  orifice  central  très  laj-ge. 

•>-3.  Lampes  de  l'orme  ronfle,  sans  anse,  à  bec  allongé  el  aplati;  orifice 
central;  une  oreillelle.  L'une  des  lampes  esl  rMi  leire  noire  non  vernissée; 
I  aiilre  en  lerre  roiijj-e  recou\erle  «l'im  vernis  noii-  brillanl. 

'i-ô.  Lam|)es  sans  anse,  en  lei-re  noire  non  vi'rnissf'c.  forme  ronfle,  à 
corne  peu  prr)nf)nc('e:  bec  allonge'  el  aplali;  orifice  central. 

G.  Même  l'orme;  anloinde  rorilicecenti"d .  ravons  convei'jj-enls  en  reliel'. 
sur  le  flanc.  Martpie  en  reiit'l:  S. 

■7-19..  Lampes  à  anse  aplatie  et  canneli'c;  ber  alloujn-.  mais  élar'gi  à  son 
<!\lrénnl(';  lUie  corne  pointue,  sfiuveiil  très  pi'oiioncée .  orilice  central.  Teri'e 
noirâtre  nftn  vernissée. 

i3.   Même  forme,  avec  deux  cornes  an  lien  d  inie. 

i^i,i5,l(i.  Même  for-me,  lUie  seule  corne,  \nlonr  i\\\  discpie,  orne- 
menlalifui  cf)mpf)S(''e  de  feuilles  fie  vigne,  fie  lierre  fin  d'acanthe;  des  ujou- 
lin-es  encadrent  le  bec.  L'une  île  ces  lampes  porte  an  revers,  en  l'elief,  la 
marfjue  A. 

(Toute^>  les  lampes  (jui  pifci'dent  onl  lîtfi  troiiVf'es  flans  les  caveaux  phé- 
niciens ou  dans  les  londx-s  île  Ifilage  o;  elles  floi\eul  ilouc  être  altribnces 


—  :m\  — 

k  1  é|iocjiM'  |)uuiqu('  <tii  ;i  la  péi'icidc  de  liansilictii  rnlic  (-ellf  <'po(jiii'  cl  les 
premiers  siècles  de  l'ère  chi'('licnnc.  | 

17.  Lampe  i-oiiuiiiie;  anse  l'orëe,  bec  arrondi,  TeiTc  jaiiiic.  ;i  coiivciclr 
l>rnn  clair.  Auloiir,  untt  zone  de  stries  convergentes.  1^  iVlarcpu-  :  MVNI- 
REST. 

18.  J^anipe  sans  anse;  l)ec  brisé.  Teri'e  rouge  1res  fine.  Un  berger, 
sans  doute  Enflvniion,  endormi  sur  un  roclier,  près  de  lui,  le  pediim ;  der- 
rière lui,  à  queitpie  dislance,  un  bélier  ou  une  chèvi'e. 

19.  Lampe  sans  anse;  bec  orné  de  volules.  Teri'e  pi-ise  non  vernisser. 
Sanglier  courant  à  droite.  IV  Marque:  L  MVN  SVC. 

•jo.  Lampe  sans  anse,  bec  orné  de  volules.  Terj-e  jaune  non  \erniss(''e. 
Busle  d'un  personnage  tenant  dans  sa  main  gauche  un  l'iiiil  (pomme?)  el 
dans  sa  main  droite  une  colojnbe.  I^  Marque  :  VICTOR. 

91.  Fragment  d'une  lampe  sans  anse,  à  bec  orné  de  volutes,  en  lerre 
rouge  non  vernissée.  Gladiateur  debout,  tom-né  à  droite,  la  lète  ornée  d'un 
casque  à  panache,  le  bras  gauche  armé  d'un  bouclier  cari-é,  la  main  droite 
tenant  tuje  courte  épée  très  large. 

'2-2.  Fragment  de  lampe.  Lion  tom-né  vers  la  gauche,  la  patte  gauche 
de  devant  levée  el  posée  sur  le  bord  d'un  vase  à  deitx  anses. 

*î3.  Lampe  sans  anse,  à  bec  orné  de  volutes,  en  terre  jaune,  à  couvercle 
brun  clah'.  Victoire  ailée ,  vue  de  face ,  debout  sur  une  sphère ,  tenant  de  la 
main  gauche  une  palme,  et  de  la  main  droite  tendue  une  com-onne.  R' 
Marque,  dans  deux  empreintes  de  pied  :  RVF 

RVF 

■j/i.  Lampe  sans  anse;  bec  orné  de  volules.  en  lerre  jaune,  à  couvercle 
brun  claii'.  Aigle  les  ailes  éployées.  la  tète  tom'née  à  droite,  lenanl  dans  ses 
serres  un  lapin  (ou  un  lièvre)  ?Il':  Marque  illisible,  dans  une  enipreinle 
«le  pied. 

95.  Lampe  sans  anse;  bec  élargi  à  son  extrémité,  orné  à  sa  base  de 
volutes  très  allongées,  dont  l'extrémité  supérieure  se  détache  du  (Hsque. 
Rayons  convergents.  Terre  ti-ès  fine,  à  couverte  brun  rouge. 

26.  Même  forme,  avec  bec  arrondi.  Terre  jaune  très  line,  à  couvercle 
brun  clair.  Au  centre ,  double  rosace  :  autour,  décoration  d'oves ,  puis  mou- 
lures concentriques. 

Ces  deux  lampes  reproduisent  sans  doute  des  modèles  eu  bronze  d'un 
travail  délicat. 

37.  Lampe  à  anse  forée;  bec  ari-ondi.  Terre  jaune,  à  couverte  brun 
rouge.  Dansem-  nu,  agitant  de  ses  deux  mains  des  crotales  ?  ï^  Mai-que  : 
MNOVIVSTI;  au-dessous,  un  fer  à  cheval. 

98.  Lampe  à  anse  forée;  bec  arrondi  avec  ornementation  corditbrme. 


—  30^1   — 

It'iTc  jjimii'  ;i  ((tiiMM'cli'  Itniii  i'nii<|t'.  Giriiclis  sur  (jualrc  ccitIcs  coiiocii- 
lri(|ii»'s  jniloiii-  du  (lis(|ii('.  milice  ((miIi;!!.  IV  Mar(|ii(' :  LDOMITIF. 

•j().  Krajjiiit'iil  (If  hmipc,  aiis(>  cl  \hh:  hrisi-s;  dciiv  orcillclli's  ;i  didilc 
»4  à  {yauclui  du  (lis(|iii'.  \ii  cciilri'.  casiitu'  roiiiaiii  ;i\('c  ciniicr,  aij^rcitc  cl 
}un\l(m\\U'vcs  {(r(ilra).  Iv  Mai'(|iic  illisildc  Tcnc  idujrc.  à  (•(nixcrlc  jaiiiic 
Im'iiii. 

3(1.  Lam|)('  sans  anse,  à  [wr  anoiidi.  Terre  jaune,  il  coiivcrlc  liniii 
roux,  iîosace  aiiloiir  de  I Onlice  ceiiiiai.  IV  :  Mar(|iic  B. 

l'J  1 .  J^aiiipc  h  anse  loree;  l»ec  arrondi,  deux  lar<|es  oi'cijlelles  à  droite  cl 
à   »;anelic.    Terre  jainie  h   coiiNcrle   brini    roujjc.  Vv  Marcjne    indislindc  : 

Sa.   Lampe  sans  anse;   hec  oinc  de  \olules  cl  ('laijji  à  son  cxlrcinilé; 
rosace.  R'  Mar(|ne  :  VICTOR.  Terre  rouge  à  coiiNeilc  hrnnc. 
P 

.')o.  Lampe  à  anse  forée;  l)ec  arrondi,  orn('  à  sa  l>asc  de  deux  [lelilcs 
volutes.  Tei're  jaune  il  couverte  bnui  rouge.  Bacchiis  j)orlanl  de  longs  clie- 
\(MI\  l)oiiclés(?). 

oh.  Lampe  à  aiisc^  l'ori'îc;  bec  ai'roiidi.  Tci-re  rouge  ii  couxeric  brun 
rouge.  \jn fil nditor  (soldat  armé  de  la  Iroiide).  R'  Manpic  :  LMADIEC. 

35.  Lampe  il  anse  forée;  bec  arrondi,  a\ec  oineiiienlalioii  cordilornie. 
Terre  jaune  ii  couxerle  brun  rouge.  Au  centre,  àne  galo[)anl  ;  autour, 
stries  reclilignes  c()n\ergenles. 

30.    Lampe  sans  anse;  bec  aj'rondi.  Terre  grise  ii  con\eile  brun  foncé. 

.'îy.  Lampe  ii  anse  foi-('e.  bec  arrondi;  aux  deux  exlréniit(''s  (U\  (liam<Mre 
liansxersal.  deux  peiiles  pvramides  ii  base  rectanjinlaiic,  piésentani  sur 
deux  de  leurs  faces  des  trous  en  forme  d^eils  (en  \iie  de  la  susjx'iision).  Au 
centre,  autour  de  l'orilice  central ,  rosace.  Il'  Manpie  :   C'ATILVEST. 

3S.  liaiiipe  il  anse  f(ir('e.  a[)lalie  el  canneli-e.  bec  ('lar;;i  ii  son  exlr(''niil(', 
\ii  ceiilic.  auliiiii-  de  rorilice.  (h'coralion  en  Idiiiie  de  c(i{piille  circulaire. 
r»'  Maiipie:  CD.   Terre  jjrise  il  couserte  brun  clan'. 

.')().    Lampe  il  anse  foi'ée:  bec  liés  alloiijjc .  oiik'  ii  sa    base  de  deux  \o- 
hiles.  Terre  jaune  ii  c(iu\erle  brun   clair.  Iv  Mai(pie.  dans  une  double  om- 
|)reinle  de  pied  :   NNA 
NNA 

'lo.  Lampe  il  anse  lor('e,  bec  arrondi.  Terre  ;;iise.  a  couverte  bi'un 
clair.  Tête  de  Méduse.  R  Manpie  :  LDOMITIF. 

Al.  F^mpe  il  anse  forée;  bec  arrondi.  Terre  gii.sc  à  convertie  brun  rouge. 
Il'  Manpi.-:  C-OPPI-RES. 

f\-2.  l..am|>e  .sans  anse,  bec  orm-  de  \olules.  brisc".  Terj-e  gi-iso  à  couvcrle 
brune.  1res  Une.  A  droite,  le  spliinx  accroupi  sur  une  (■niinence:  ;i  jjanclie. 


—  305  — 

deux  personnages,  l'un  à  pied,  qui  semble  uii  et  dans  l'attitude  d'un  sup- 
pliant, l'autre  à  cheval  (?). 

43.  Lanipe  à  anse  non  forée;  bec  brisé.  Rosace. 

hh.  Lampe  à  anse  brisée;  bec  arrondi.  Ane  au  galop  (?).  Trouvée  sur 
le  rivage  méridional  de  la  Sebka  Sidi-el-Hani. 

lib.  Fragment  de  lampe  sans  anse;  bec  orné  de  volutes,  brisé;  à  gauche, 
un  amour  debout. 

46.  Lanipe  à  anse  brisée;  bec  élai'gi  à  son  extrémité,  deux  oreillettes  à 
droite  et  à  gauche  du  disque.  Deux  dauphins. 

li'].  Lampe  en  partie  brisée;  bec  élargi  à  son  extrémité,  orné  de  volutes 
à  sa  base.  Terre  grise  très  fine  à  couverte  brun  clair.  Déesse  lunaire,  la 
tête  siu-montée  du  croissant. 

48.  Fragment  de  lampe  à  anse  forée;  bec  brisé.  Autour,  grènetis  sur 
trois  cercles  concentriques.  IV  Marque  :  LDOMITIF. 

hçj.  Lampe  à  anse  forée;  bec  arrondi.  Terre  grise  non  vernissée.  Cava- 
lier au  galop ,  passant  à  gauche ,  tenant  de  sa  main  droite  les  rênes  et  de 
sa  main  gauche  une  enseigne  romaine. 

5o.  Lampe  à  anse  forée;  bec  brisé.  Terre  grise  à  couverte  rouge.  San- 
glier fuyant  à  gauche,  poursuivi  par  un  chien  qui  va  le  coiffer. 

Masques  et  statuettes  en  terre  cuite,  bronze  ou  métal;  objets  divers. 

Dans  un  tombeau  du  deuxième  étage ,  nous  avons  trouvé  une  petite  sta- 
tuette en  terre  cuite  représentant  une  Vénus  dévêtue  et  mesurant,  y  com- 
pris le  socle,  environ  o  m.  17  de  hauteur.  Le  même  type  a  été  maintes  et 
maintes  fois  recueilli  dans  les  nécropoles  de  Sousse  et  sur  plusieurs  autres 
points  de  la  Tunisie. 

Nous  avons  aussi  découvert  un  débris  de  mascpie  en  terre  cuite.  Tel 
qu'il  est ,  ce  débris  laisse  voir  la  paiiie  droite  du  front ,  l'origine  du  nez , 
une  partie  de  l'œil  gauche  et  presque  tout  l'œil  droit.  Une  ride  profonde 
coupe  le  miheu  du  front  dans  le  sens  horizontal.  La  chevehue,  très  longue, 
est  bouclée  et  rejetée  en  deux  parties  de  chaque  côté  du  milieu  du  front. 

Ce  masque  est  en  argile  rouge  non  vernissée.  Le  fragment  mesure 

0  m.  07  de  hauteur  de  l'origine  du  nez  au  sommet  de  la  têle;  l'écai-te- 
ment  des  yeiLX,  de  centre  à  centre,  est  de  o  m.  35,  soit  un  peu  plus  de 

1  demi  de  grandeur  naturelle. 

L'exécution  en  est  très  soignée;  la  chevehu'e  surtout  est  très  bien  traitée. 
H  ne  nous  a  pas  été  possible  de  retrouver  les  autres  fragments. 

Ce  masque  représentait  peut-être  Apollon. 

Un  autre  masque  presque  complet  a  été  découvert  presque  à  fleur  du  sol ,  au 
sud-ouest  du  forum.  Ce  masque  en  terre  cuite ,  vernissée  en  rouge ,  figure  une 
Archéologie.  20 


—  300  — 

tt'to  (11'  tniiivaii.  l,i's  (limtMisiiins  son!  rtMluili's.  mais  lorelief  est  bien  conservé. 
Le  dessin  laisse  à  désirer,  el  il  nous  seiidtlr-  ((iron  |>eiit  atli'iliner  ce  petit  iiio- 
miiueiil  à  une  é|)o(iue  relativement  récente,  peut-être  à  l'époque  chrétienne. 

A  signaler  également  nu  autre  petit  masque  en  bronze  trouvé  dans  un 
tombeau  du  lroisiènu>  étage.  ()ar  cons(''(pi(^nt  assez  ancien;  il  est  très  dété- 
rior»'.  mais  non  brisé.  Il  devait  servir  à  rornementation  de  colTrets  sent- 
blables  à  ceux  dont  nous  avons  retrouvé  les  restes,  de  mème([ue  plusieurs 
clous  el  deux  rragments  d'un  système  de  fennetiu'e  également  en  bronze. 

Ces  derniers  sont  ornés,  l'un  dans  tonte  sa  longueur,  d'un  rameau  d'oli- 
vier sans  fruits,  fi'juré  au  moyen  de  petits  trous  ciirulaires  j)i'ati<piés  au 
movtMi  d'une  pointe,  sur  l'extirmité  de  laipielle  on  a  l'i'appé  avec  un  mar- 
teau; l'autre,  d'iuie  sorte  de  palme  laite  au  burin,  mais  assez  grossière. 

Ni  (US  signalerons  aussi  :  Anw  ])oignées  de  colFrel  en  bronze,  d'nne  fa- 
brication liés  iinie; 

Des  cercles  en  bronze  auxquels  s'accrochaient  des  chaînettes  de  même 
métal;  ces  chaînettes,  du  genre  dii  gourmette ,  avaient  une  section  rectan- 
gulaire. L'ensemble  était  probablement  employé  pour  suspendre  des  lampes 
en  teiTC  cuite. 

Une  poignée  de  miroir  en  bronze,  tordue  el  très  détériorée.  L'une  des 
faces  de  ce  miroir  porte  une  série  de  circonférences  concentriques  en  creux 
et  relief,  et  le  pourtour  est  percé  de  petits  trous  régulièrement  espacés. 
L autre  face,  celle  qui  sans  doute  était  polie  el  l'élléclussait  la  lumière, 
ne  porte  d'autre  ornement  qu'un  seul  lilet  en  creux  au-dessous  des  trous 
qui  ornent  le  pourtour  de  l'objet. 

Le  manche,  d'assez  jolie  forme,  se  lixait  au  disque  au  moyen  d'un  petit 
rivet,  el  sa  solidité  était  maintenue  par  la  rainure  en  forme  d'arc  de  cercle 
sur  laquelle  le  boni  du  miroir  venait  prendre  un  point  d'appui  et  s'emboîter 
exactement.  Ces  miroirs  offraient  des  dimensions  variables;  celui  que  nous 
figurons  ici  a  o  m.  16  de  diamètre. 

Divers  objets  en  fer,  en  os  ou  ivoire,  recueillis  partie  dans  des  caveaux 
phéniciens,  partie  dans  des  urnes  h  incinération  de  l'étage  inférieur.  Parmi 
ces  objets,  les  uns  (k'coraient  des  coffrets;  ce  sont  des  frngrnents  de  mou- 
lures en  ivoire,  dont  quel(pies-uns  portent  encore  les  petits  clous  en  bronze 
ser\'ant  à  l'assemblage. 

Un  autre  de  ces  fragments  |)rovient  du  manche  d'un  poignard;  on  peut 
encore  y  remanjuer  des  débris  en  os,  formant  des  stries  longitudinales,  et 
la  base  de  la  lame,  rompue  et  ])rol'on(léinent  rongée  par  la  rouille.  La  partie 
intérieure  du  juanche  ainsi  que  la  base  de  la  lame  portent  un  renflement 
en  forme  de  rondelle  servant  à  maintenir  en  j)lace  les  dixeis  disques  d'os  ou 
d'ivoire  (pii  décoraient  le  manche. 

Avant  de  terminer  celte  élude  par  la  description  des  monnaies  trouvées 
à  Lemta,  il  nous  faut  encore  signaler  une  sorte,  d'écusson  ou  de  cachet 
trouvé  dans  un  tombeau  du  deuxième  étage. 


—  307  — 

Ce  petit  bronze  est  muni  au  revers  de  cinq  appendices  permettant  de  le 
fixer,  probablement  sm-  la  paroi  extérieure  d'un  coffret. 

Monnaies. 

Les  monnaies  trouvées  à  Lemta  sont  toutes  en  bronze  d'un  module  assez 
grand:  mais  la  plupart,  très  maltraitées  par  le  temps,  sont  trop  frustes 
poiu"  permettre  d'y  reconnaître  les  elEgies  et  les  inscriptions.  Les  meilleures 
sont  celles  qui  étaient  le  plus  profondément  enterrées. 

1°  La  plus  ancienne  monnaie  recueillie  est  une  pièce  en  bronze  de 
o  m.  097  de  diamètre.  Tête  de  Perséphone  couronnée  d'épis.  I^  Cheval 
galopant  à  droite  devant  un  palmier.  Il  est  possible  qu'il  y  ait  également 
une  légende  de  ce  côté. 

2°  Autre  type  en  bronze,  diamètre  o  m.  028,  moins  épaisse  que  la  pré- 
cédente. Tête  de  Perséphone  com'onnée  d'épis.  I^  Cheval  levant  le  pied 
antérieur  gauche. 

3°  Monnaie  en  bronze  d'Utique.  diamètre  0  m.  028.  Têtes  des  Dios- 
cures  avec  deux  chevaits  marchant  à  droite  au-dessus  des  chevaux  ;  légende 
punique  :  n4ij^. 

Il"  Monnaie  en  bronze  de  Gai'thage,  diamètre  o  m.  028;  face  :  tête  im- 
berbe avec  une  légende  où  l'on  ne  peut  lire  que  le  mot  AVG.  IV  Livie 
assise.  Dans  le  champ  F  •  P  •  D  •  D. 

5°  Autre  type,  diamètre  o  m.  029.  Tête  de  Tibère  avec  la  légende  :  TI 
C/tSAR  IMP  AVG  F  AVG,  le  reste  est  illisible.  IV  Longue  légende 
à  |)eu  j)rès  Ulisible  et  Livie  assise. 

6°  Monnaie  en  bronze  du  type  de  Massinissa,  diamètre  o  m.  028.  ï^ 
Cheval  galopant  à  gauche  et  la  légende  suivante  frappée  en  relief  dans 
un  espace  rectangulaire  en  creux  : 


RAK 


APPENDICE   IL 

CATAIO6DE  DES  POTERIES  ET  OBJETS  DIVERS  TROUVES  PAR  MM.  HAiNNEZO  ET  3I0LINS 
DANS  LES  RUINES  ET  LES  NECROPOLES  DE  LE.MTA. 

h  POTERIES. 

Plats  avec  marque  de  potier. 

Ces  plats  sont  en  terre  cuite  rouge  vernissée  à  grain  très  fin  ;  ils  doivent 
être  de  fabrication  étrangère  au  pays  ;  ils  rappellent  beaucoup  les  poteries 
en  terre  samienne  : 

1.   p^Ni  ^ El  3.  C-ARVI 


—  308  — 

'i. 

ZOILI                     E 

Dans  uno  cini)!-!'!!!! 

0  (lo  pied  : 

1. 

TRESIA. 

11.  R-A-S-IN. 

a. 

C-AMMII. 

i'2.  ZOILI. 

3. 

AMVR. 

13.  SERTO. 

II. 

Q-SER. 

i/i.  A^<r-B. 

5. 

[•AVIL. 

K).  C-N-A-M. 

6. 

•CM. 

i6.  C-AR-V. 

7* 

L-AVIL. 

17.  M-ANNE. 

8. 

L-VM-H. 

18.  P-SABID. 

9- 

C-CLO-SAB. 

19.  ^L-Cy.'v. 

ic 

>.  M^PONI. 

20.  ITVC. 

5. 


P-AVI 
PRVA 


au  CWAL. 
â2.  ER--- 
9,3.  CM\RI. 
9.11.  MPvRI. 

ZOIL  cl  palme, 

PRNCE.' 

^S-TIT. 

PEIIL. 

I-N-A. 


•i'O. 


•J7. 
0.8. 


a().  Clirisme  accosté  de  A  et  (t). 

3o.  DN  •  A.  Quatre  branches  de  palmier,  (juatre  chieus  toiiranL  à  gauche 
cl  trois  masques  de  théâtre. 

Vases  en  terre  cuite. 

I.  Petit  vase,  fragment.  Mai'que  de  potier,  dans  un  rectangle  :  ClVRPv. 

9.  Petit  vase,  fi-agment.  Mai-que  de  potier;  dans  un  rectangle:  GIVEM. 
3.  Fragments  d'amphore;  partie  inférieure.  Masque:  dans  un  lectangl': 

A^E. 

II.  LAMPES. 

Lampes  puniques. 

1.  Avec  anse.  Appendice;  feuilles  de  lierre  et  deux  caducées. 

2.  Avec  anse.  Sans  appendice;  ti-aits  convergents  vers  le  centre. 

3.  Sans  anse.  Apj)endice  on  forme  de  S. 
ù.  Sans  anse.  Appendice  sans  ornement. 

5.  Sans  anse.  Appendice  terre  vernie  (vert  foncé). 

6.  Sans  anse.  Deux  appendices  teiT'c  vernie  (verl  foncé)  avec  trou  cen- 
tral occupant  presque  loul  lo  diamètre  du  disque  (o  m.  oAS);  diamètre 
de  la  lampe,  o  m.  07. 

7.  Sans  anse,  sans  appendice,  sans  ornement;  Irou  central  de  cm. 020; 
diamètre  de  la  lampe,  o  m.  o/i5. 

8.  Sans  anse.  Sans  appendice;  bords  rabattus  et  formant  deux  becs. 

9.  Sans  anse.  Ornementations  et  appendice  h  gauche  avec  S. 

1 0.  Avec  anse.  Deux  apj)endices. 

I I.  Avec  anse.  Or-nemeulalions  cl  ;ipp(ii(lic('  à  gauche. 

12.   Avec  anse.  Sans  orncmenlalion;  lui  ap|)endic(!  à  gauche. 
i3.  Sans  anse.  Ornementation  et  caducée;  appendice  à  gauche. 


—  309  — 

lA.  Avec  anse.  Rosaces. 

10.  Avec  anse.  Ornée  à  la  pai'tie  supërieiu-e  d'une  tête  de  femme. 

1 6.  Avec  anse.  Grèuetis  et  appendke  à  gauche. 

17.  Sans  anse.  Ornementations  et  deux  amours  se  donnant  la  main. 

18.  Avec  anse.  Ornementations  et  deux  palmes;  appendice  à  gauche. 

19.  Avec  anse.  Feuillage,  appendice  à  gauche. 

20.  Sans  anse.  Caducée;  rainm-es  convergeant  vers  le  milieu  du  disrpje; 
appendice  à  gauche. 

21.  Sans  anse.  Ornementations;  grecques;  feuillage;  appendice  avec  S. 

22.  Sans  anse;  sans  appendice;  de  petite  dimension. 
28.  Sans  anse.  Appendice;  marque  de  potier  :  N. 

Lampes  romaines. 

1.  Avec  anse.  Deux  appencUces;  sans  ornement.  Mai'que  de  potier  : 
IVLICON. 

2.  Sans  anse.  Deux  appendices  et  à  volutes.  Marque  :  CARINIA. 

3.  Avec  anse.  Sans  ornement.  Marque  :  (V  . 

II.  Sans  anse.  Bélier  à  gauche;  berger  endormi  (Endymion?). 

5.  Sans  anse.  Victoire  ailée.  Marque  :  VVF 

VVF 

6.  Sans  anse.  Sans  ornement.  Marque  :  C*OPPl-RES. 

7.  Sans  anse.  Lion  mettant  la  patte  dans  un  vase.  (Ces  quatre  dernières 
lampes  sont  également  décrites  dans  le  catalogue  du  heutenant  Montagnon.  ) 

8.  Sans  anse.  Lion  en  position  d'attaque. 

9.  Sans  anse.  .Amoiu*  assis. 

10.  Sans  anse.  Guerrier  casqué  tenant  de  la  main  droite  un  bouclier  et 
de  la  gauche  une  épée. 

1 1 .  Sans  anse.  Sans  ornement. 

1 2.  Sans  anse.  Lion  terrassant  un  âne.  Mai-que  VICTOR. 

1 3.  Sans  anse.  Sangher  et  grand  lézard. 

tli.  Sans  anse.  Donqiteur  luttant  contre  un  animal  féroce. 

1 5 .  Sans  anse.  Victoii-e  ailée  tenant  de  la  main  di'oite  un  globe. 

16.  Avec  anse.  Rosace  (petite  lampe;  diamètre,  0  m.  oh5). 

17.  Avec  anse.  Sans  ornement.  Marque  C-ATIL-REST. 

1 8.  Avec  anse.  Cheval  au  galop.  Mai-que  O. 

1 9.  Avec  anse.  Aigle  devant  un  personnage  bai-bu.  Marque  C  •  OPPI  • 
RES. 

20.  Avec  anse.  Sans  ornement.  Marque  MVNI-RESTI. 

2 1 .  Avec  anse.  Amour  sm'  un  autel  à  droite  ;  à  gauche ,  personnage  de- 
bout ,  derrière  un  deuxième  personnage  sur  im  cheval. 

99.  Avec  anse.  Goiu-onne  de  lauriers.  Marque  :  la  croix  avec  M -NO 
VIVSTL 


—   310  — 

9 3.  Avec  anse.  Amour  tenant  un  masque  de  théâtre  de  la  main  flroite 
et  un  voile  «le  la  main  f>-auche.  Mai-qne  :  trois  branches  de  palmier. 

ùli.  Avec  anse,  lîacchanle  avec  croissant,  Manjue  :  une  branche  de  pal- 
mier. 

ah.  Avec  auso.  Quatre  palmes  eu  croix.  iMarcpie  :  IVNlALEXi. 

q6.  Avec  anse.  Sans  ornement  :  Marque  :  IVNIALEXI. 

QT.  Avec  anse.  Sans  ornemtMit.  Martpie  :  M-NOVIVSTI. 

a8.  Avec  anse.  Sans  orneiuenl.  Maiipie  :  M  •  NOV- GERM. 

99.  Avec  anse.  Coquille.  Mai'que  :  C  •  OPPI  •  RES. 

3o.  Avec  anse.  Sans  orneiuont.  Mar(i.iie  :  IVNA. 

IVNA. 

3i.  Avec  anse.  Buste  de  liMiinic.  de  lace,  en  cheveux:  une  corne  d'abon- 
dance à  sa  gauche. 

3a.  Avec  anse.  Dieu  marin  à  gauche.  Manpie  de  policr  :  L  CORVICT. 

33.   Avec  anse.  Poisson  (sorte  de  gymnol»^). 

36.  Sans  anse.  Pallas  del)oiil,  àjjauche  tenant  une  |)i([iie  el  un  bouclier. 

35.  Sans  anse.  Amour  à  droite,  jouant  avec  un  petit  diien  dressé  sur  ses 
pattes  de  derrière. 

36.  Sans  anse.  Ornementation. 

37.  Sans  anse.  Cercles  concentriques. 

38.  Sans  anse.  FeuUlage  et  fleurs  de  lys. 

39.  Sans  anse.  Deux  poissons,  dont  un  crabe. 

lio.  Sans  anse.  Deux  lutteurs  castpiés  pr(^ts  à  combattre,  celui  de  gauche 
debout  avec  un  boucliei'  ovale  et  nn  poignai'd ,  celui  de  di'oite  avec  un  bou- 
clier presque  rectangulaire ,  le  genou  choit  en  terre ,  le  genou  gauche  plié. 
Marque  de  potier  T,  en  relief. 

4 1 .  Amour  (>t  chien. 

69.  Oiseau  sur  une  branche  à  droite. 

43.  Sanglier  courant  à  droite. 

hh.  Guerrier  avec  arc,  à  droite. 

fi5.  Avec  anse.  Buste  de  femme  à  droite.  Marque  peu  lisible. 

66.  Chien  h  gauche. 

67.  Avec  anse.  Renard  accroupi  sous  une  branche  de  i-aisins.  Marque 
MNOVIVST. 

/(8.  Trois  personnages,  dont  un  à  jjcnoux  enli-c  les  deux  autres  et  sup- 
pliant le  personnage  de  droite,  qui  lèxc  le.  bras  droit.  Marque  :  VICTOR. 

h().  Griiïon  ailé  cornant  ;>  gauche;  au-drssus  de  lui,  <;az(^ll(^  }>alopaal  à 
droite. 

.5o.  Deux  Victoù'es  ailées  supportant  un  bouclii'i'. 

5 1 .  Ccnlaïu^e  à  droite.   - 

59,.  Deux  personnages  se  faisant  face  el  conversant  de\ant  un  aulel  (pii 
est  placé  enlr<(  eux  deux. 

53.  Ornementations.  Maiiinc:  LMADIEC. 


—  311  — 

5/i.   Coq  h  gauche. 

55.  Sanglier  à  gauche. 

56.  Chien  courant  à  di'oite. 

57.  Avec  anse.  Grènetis, 

58.  Sans  anse.  Chien  attarpiant  un  cerf  à  rh-oite. 

59.  Fragment  de  lampe;  personnage  assis  à  droite  devant  une  colon- 
nette  portant  un  masque  de  the'âtre  (?). 

60.  Avec  anse.  Ornementation.  Marque  :  U. 

61.  Sans  anse.  Victoire  aile'e  de  face  tenant  de  la  main  (h-oite  une  cou- 
ronne et  de  la  main  gauche  une  palme. 

62.  Sans  anse.  Petite  dimension;  deux  appendices  sur  les  côt(^s. 

63.  Sans  anse.  Cavalier  à  cheval  au  galop,  à  gauche  tenant  dans  chaque 
main  un  objet  inde'termine'. 

64.  Fragment.  Sujet  erotique. 

65-  Avec  anse.  Ornementations  et  cercles  concentriques.  Marque  de  po- 
tier :  LvM -REST. 

66.  Fragment,  Deux  lutteiu"s. 

67.  Avec  anse,  Corne  d'abondance.  Mai'que  :  A\[IF. 

68.  Cavalier  à  cheval  au  galop,  à  gauche  attaquant  avec  une  pique. 

69.  Fragment.  Deux  lutteurs  prêts  à  combattre,  avec  bouclier  et  cou- 
teaux, tous  deiLx  debout  en  face  l'un  de  l'autre. 

70.  Fragment.  Quadrige  avec  son  condiicleur: 

7 1 .  Cei'cles  concentriques.  Marque  :  M  •  NOVI VST. 
79.  Avec  anse.  Sans  sujet.  Marque  :  COPPIRES. 
78.  Paon  regardant  à  gauche. 

7/1.  Sans  anse.  Chien  allant  à  gauche.  Marque  :  VICTOR. 

75.  Sans  anse.  Cercles  concentriques.  Mai'que  :  VICTOR. 

76.  Sans  anse.  Sujet  fi^uste.  Marque  :  X  en  relief. 

77.  Avec  anse.  Buste  de  femme  coiiïée,  de  face.  Marque  :  FRONI. 

78.  Fragment.  Croissant  et  deux  étoiles. 

79.  Avec  anse.  Deux  dauphins. 

80.  Sans  anse.  Coquille  marine. 

8 1 .  Centaure  à  droite ,  luttant  avec  un  personnage  debout  à  droite. 

8 '2.  Sans  anse.  Femme  à  gauche  (Bacchante),  tenant  de  la  main  gauche 
une  branche  de  pin  ou  un  fuseau  et  ayant  un  doigt  de  sa  main  droite  di- 
rige' vers  sa  bouche.  Marque  :  VICTOR. 

83.  Fragment.  Marque:  OIOVVOVCI. 

8k.  Avec  anse.  Buste  de  femme,  de  face,  en  cheveux.  Marque  de  potier  : 
DOMIT. 

85.  Avec  anse.  Musicien  assis  à  gauche,  soufflant  dans  un  insliument  à 
deux  tuyaiLx  qu'il  tient  des  deux  mains. 

86.  Buste  de  femme  dans  un  croissant. 


—  312g— 

87.  A\oe  anse.  Cavalior  à  clioval ,  marchanl  à  gauche,  lonanl  iiuo  bandc- 
lotlo  ou  <juii'laii(lo  qui  couvro  sa  tôle. 

88,  Aiiso.  Corrooni-anl  à  |0;ui(ho. 

8().  Sans  aiist'.CiOinhal  de  di'ux  <;la(lial('nrs.  Marque  de  polier:  VICTOR 

P 
90.  Avec  anse.  Europe  enlevëe  par  un  taureau. 

Objets  divers. 

1.  En  os.  —  i'jiinglps  en  os  (nous  cn'nnlis).  Deux  de  ces  tiges  ont  leur 
léte  ornée  dune  ligure  de  Vénus  nue,  arrangeant  sa  chevelure. 

Statuette  d'Hennaphi-odite  couché ,  les  bras  allongés  ;  les  pieds  manquent. 

2.  En  mclal.  —  Clous  en  Ici'  et  en  cuivre  de  diverses  grandeurs:  fi*ag- 
ments  de  miroir  en  cuivre;  anneaux  à  tiges  recourbées. 

3.  Monnaies.  —  Cinquante  monnaies  en  bronze  de  l'époque  carthagi- 
noise et  romaine.  La  j)lus  grande  partie  de  ces  pièces  sont  tellement  frustes, 
qu'il  est  impossible  d'y  reconnaître  les  moindres  vestiges  d'un  tjqie  ou  d'une 
légende.  Il  en  est  trois  ou  quatre  pom-tant  qui  se  laissent  classer,  ce  sont 
les  suivantes  : 

A.  Deux  monnaies  de  Massinissa  ou  Micipsa.  Tête  barbue  et  laurée,  à 
gauche.  —  Vy  Cheval  galopant.  Bronze ^'^  L'une  de  ces  pièces  porte  une 
contremarque,  probablement  de  l'époque  romaine. 

n.  Monnaies  de  Carthage.  —  Frappées  environ  vei's  l'an  900  avant  notre 
ère.  Tête  de  Perséphone  couronnée  d'épis.  —  ï^  Ch(!val  au  galop  devant 
un  ])almier.  Type  conmuui;  il  y  a  parfois  une  lettre  punique  dans  le  champ 
du  revers. 

D'autres  monnaies  de  Carthage  de  l'époque  romaine  sont  à  l'effigie  de 
Tibère  et  au  type  de  Livie  assise. 

C.  Monnaies  d'Utique.  —  Tètes  accolées  fies  Dioscures.  —  Vy  ^t»-^  nom 
de  la  ville  dUtiquc  en  légende  punique.  Les  d(;ux  chevaux  des  Dioscures 
au  pas ,  à  droite.  Bronze  '^>. 

Deux  monnaies  d'Utique  à  l'effigie  de  Tibère,  et  au  revers  de  Livie 
assise;  l'une  au  nom  des  duumvirs  C.  Vibius  Marso  et  M.  Tullius  Judex''^^ 

Ces  monnaies  nous  permettent  de  préciser  la  date  des  tombeaux  dans 
lesquels  on  les  a  découvertes. 

^'^  Muilcr,  Nnmism.  de  l'ancienne  Afrique,  t.  III.  p.  iS-iç). 
t*)  Muilcr,  Op.  cit.,  \.  II,  p.  159,  n°  .3/ii. 
<^'   Muilcr,  Op.  cit.,  t.  II,  p.  i'yt)  à  iCt\. 


RAPPORT 

SUR 

LES  FOUILLES  GALLO-ROMAiNES 

DE    GHAMPYERT    (NIÉVRE), 

PAR  M.  GASTON  GAUTHIER, 

Instituteur, 
Membre  de  la  Société  Nivernaise  des  lettres,  sciences  et  arts. 


La  Société  Nivernaise  des  lettres,  sciences  et  arts,  m'a  fait  l'hon- 
neur de  me  désigner  pour  surveiller  les  fouilles  récemment  entre- 
prises par  ses  soins  sur  le  territoire  de  Champvert'^'. 

Je  résume  ici  les  cinq  rapports  que  je  lui  ai  successivement  pré- 
sentés sur  la  mission  qui  m'avait  été  confiée. 

Les  travaux  ont  mis  au  jour  quelques  substructions,  dont  deux 
parties  —  contiguës  à  l'est  et  à  l'ouest  —  avaient  été  retrouvées, 
mais  détruites  il  y  a  quelques  années  ("-^l 

Ces  diverses  découvertes  semblent  indiquer  qu'on  se  trouve  en 
présence  de  l'habitation  d'un  riche  Romain ,  ayant  choisi  agréable- 
ment son  site  en  édifiant  sa  villa  au  midi,  sur  le  flanc  d'une  colline 
dominant  la  vallée  de  l'Avron  et  à  proximité  de  Decize,  qui  semble 
être  la  plus  ancienne  ville  du  Nivernais. 

Voici  les  remarques  générales  faites  pendant  le  cours  des  tra- 
vaux : 

Murs.  —  Les  murs,  qui  mesurent  ordinairement  o  m.  60  d'épais- 
seur, n'offrent  rien  de  particulier  au  point  de  vue  de  la  construc- 

^^)  Ce  pays  est  traversé  au  sud-est  par  la  voie  romaine  de  Decize  à  Saint-Honoré- 
les-Bains,  et  à  l'ouest  par  celle  de  Decize  à  Alluy. 

'^^  Les  renseignements  recueillis  sur  ce  point  sont  assez  précis  pour  permettre 
de  reconstituer  approximativement  la  disposition  des  appartements  (voir  pi.  VI). 


—  31A  — 

tion.  Les  matériaux  employés  (pierre  et  grès)  sont  ceux  du  pays. 
Leur  abondanco  dans  le  voisinage  de  la  villa,  la  quantité  de  moel- 
lons recueillis  parmi  les  débris,  les  nombreuses  pierres  trouvées 
sous  les  pavages  des  appartements,  tout  semble  indiquer  que  les 
murs  étaient  entièrement  en  maçonnerie  et  non  partie  en  clayon- 
nage,  malgré  le  niveau  à  peu  près  constant  des  portions  restées 
debout.  On  a  dû,  en  elïet,  abattre  ce  qui  gênait  ])Our  la  mise  en 
culture  du  terrain;  mais  celui-ci  s'est  aftaissc'  en  divers  endroits  en 
raison  de  sa  pente,  et  les  mui's  —  qui  s'élèvent  en  moyenne  à 
o  m.  /io  au-dessus  du  niveau  des  appartements  —  sont  tantôt  en 
atlleurement,  tantôt  recouverts  d'une  coucbe  de  terre  qui  dépasse 
rarement  o  m.  50,  mais  dont  l'épaisseur  est  souvent  moindret'l 

Enduit.  —  L'enduit  des  murs  se  composait  d'une  coucbe  de 
mortier  plus  ou  moins  épaisse,  atteignant  parfois  o  m.  lo,  ainsi 
qu'en  témoignent  des  Iragmenls  encore  adbérents  à  la  base.  Les 
parties  supérieiiivs  des  murs  étalent  recouvertes  de  peintures  à 
fresque,  dont  on  a  recueilli  de  nombreux  débris  enfouis  dans  le 
sous-sol  et  même  sous  le  pavé  de  quelques  appartements.  Ces  pein- 
tures étaient  de  nuances  diverses  :  noir,  blanc,  gris,  jaune,  violet, 
vert;  mais  la  couleur  dominante  était  le  rouge.  La  teinte  est  quel- 
quefois uniforme;  on  voit  aussi  des  bandes  ou  des  filets  de  nuances 
différentes  séparant  des  panneaux  ou  formant  bordure;  on  a  re- 
connu ('galemonl  (juelques  marbrures  noires  sur  fond  gris. 

Pavages.  —  Plusieurs  pièces  sont  sans  pavage;  celui  des  autres 
est  généralement  formé  d'un  béton  plus  ou  moins  grossier,  recou- 
vert ou  non  d'une  mince  coucbe  de  peintui-e  louge. 

Un  sondage  a  fait  découvrir  en  D  [)lusieurs  dalles  de  marbre 
blanc  mesurant  o  m.  Uo  de  long,  o  m.  3o  de  large  et  o  m.  o3 
d'i'paissinir. 

En  maint  endroit,  le  pava{>('  d(!s  a])parlemcni'-  repose  sur  un 
amas  d'anciens  matériaux  servant  de  remplissage  et  m(^langés  au 
sous-sol.  Dans  ces  décond)res,  on  a  même  recueilli  des  fragments 
de  mai'bre,  de  mosaïque,  de  j)eintures  à  fresque  et  d'autres  débris 

'"  La  fl(;molition  do  plusieurs  murs  ;i  fait  dôcouvrir  deux  couslrurlions  super- 
posées, dilTiiraiil  alisolinncnl  ])ar  la  uiacouncrio  ni  l'épaisseur  des  murs.  tJue  fouilte 
faite  en  iHçjo  à  3  mètres  de  jjrolondeur  a  fait  roronnatlrc  trois  murs  Ijâlis  à  <les 
époque»  diflTéreutos.  Le  plus  auciou  mesurait  plus  de  i  mètre  d'épaisseur. 


—  315  — 

provenant  certainement  de  constructions  plus  anciennes.  On  a  éga- 
lement trouve'  en  F  deux  bétons  superposés  et  séparés  par  un  amas 
de  moellons  de  o  m.  3o  d'épaisseur. 

Des  traces  d'incendie  se  révèlent  dans  toute  l'étendue  des  fouilles, 
ot  sur  tous  les  pavages  on  a  rencontré  —  plus  ou  moins  fréquem- 
ment et  au  milieu  de  nombreux  débris  de  tuiles  à  rebords  —  une 
couche  de  terre  noire,  souvent  mélangée  de  cendres  durcies  et  de 
fragments  de  charbon. 

Mosaïques.  —  Les  mosaïques  découvertes  il  y  a  (|uc]ques  années, 
mais  détruites  presque  aussitôt,  étaient  blanches  ou  de  couleur;  à 
en  juger  par  de  petits  fragments  conservés,  elles  formaient  des  ro- 
saces et  des  étoiles.  Les  dernières  fouilles  ont  mis  au  jour  une  salle 
pavée  en  mosaïque  dont  la  surlace,  au  lieu  d'être  horizontale,  in- 
cline vers  le  centre.  Les  cubes  qui  la  composent  sont  de  six  couleurs  : 
blanc,  noir,  rouge,  rose,  jaune  et  bleuâtre.  Ils  sont  en  calcaire 
blanc  et  noir,  en  grès  rouge,  en  pierre  bleuâtre  et  reposent  sur  un 
mortier  de  o  m.  08  d'épaisseur  formé  de  sable,  de  cbaux  et  de 
brique  pilée.  Après  avoir  recouvert  ce  béton  d'une  mince  couche 
de  peinture  rouge,  on  y  a  coulé  un  mortier  plus  fin  de  chaux  et 
sable  ayant  0  m.  01  d'épaisseur,  dans  lequel  on  a  fixé  les  cubes 
formant  la  mosaïque  (voir  pi.  VII). 

Le  dessin  général  produit  par  ces  couleurs  est  intéressant  et  assez 
varié.  D'abord,  une  large  bande  blanclie  formant  une  ligne  brisée, 
composée  de  trente  rangs  divisés  en  trois  parties  égales  ;  viennent 
ensuite  une  bande  noire  de  o  m.  o3 ,  puis  une  torsade  noire,  jaune, 
blanche  et  rouge,  encadrée  de  deux  lignes  blanches  formées  de  cinq 
rangs  chacune;  entre  deux  bandes  noires  de  0  m.  o3,  on  a  placé 
une  suite  de  cœurs  à  une  ou  deux  pointes,  renversés  de  deux  en 
deux  et  séparés  par  d'élégantes  grecques  (^).  Une  seconde  torsade, 
semblable  à  la  première ,  sépare  un  dessin  composé  de  carrés  et 
losanges,  entourant  un  motif  d'ornement  demi-circulaire  formé  de 
courbes  symétriques  aux  couleurs  noires  et  rouges  inversement  dis- 
posées. 

Au  centre  existait  une  rosace  à  quatre  pointes,  aux  contours  élé- 
gants et  de  nuances  bien  variées;  elle  fut  renfermée  dans  deux 
carrés,  l'un  perpendiculaire  aux  murs,  l'autre  incliné  et  tous  deux 

'"  Ces  eœurs  se  terminent  par  des  croix  noires  et  rouges. 


—  316  — 

bien  entrelacés.  Cette  rosace  ôlait  entoiM'ée  de  qnalre  autres  sem- 
blables, séparées  entre  elles  par  liuit  losanges  convergents  au  même 
centre;  des  triangles  remplissent  les  vides  des  cai-rés  et  des  lo- 
sanges. Aux  extrémités  de  ceux-ci,  des  carrés,  en  cubes  noirs,  en 
encadrent  d'autres  en  mosa'Kpie  rouge,  qui,  à  leur  tour,  renferment 
des  carrés  noirs  inclinés,  au  centre  desquels  se  voit  en  mosaïque 
blanche  une  petite  croix.  Ce  signe,  qui  se  retrouve  aux  pointes  des 
rosaces,  des  cœurs  et  des  autres  ornements,  permet  de  supposer 
que  ce  travail  date  des  premiers  siècles  de  l'ère  cbrétienne. 

Marbres.  —  Les  marbres  sont  nombreux,  variés  de  formes,  de 
nuances  et  de  dimensions.  Les  uns,  ayant  o  m.  02  et  o  m.  o3  d'épais- 
seur, sont  bianc,  noir  et  blanc,  rose  veiné  de  blanc.  Un  autre,  vert 
pâle  légèrement  teinté  de  blanc,  est  moins  épais;  mais  le  vert  an- 
tique est  plus  rare  encore  et  divisé  en  minces  appliques. 

Ces  marbres  étaient  employés  comme  ornement,  comme  revê- 
tement ou  comme  plinthes.  En  effet,  certains  fragments  sont  polis; 
les  autres,  portant  des  moulures  variées,  doivent  provenir  de  pan- 
neaux ,  de  bordures,  de  corniches  ou  d'entablements. 

Les  plinthes  sont  diversement  composées  :  celles  de  la  vaste 
salle  3  étaient  en  marbre  gris  noir,  ayant  o  m.  o3  d'éj^aisseur  et 
0  m.  20  de  largeur,  et  fixées  à  une  tuile  striée,  adhérente  à  un  épais 
mortier  rouge  de  0  m.  10.  Une  seconde  plinthe,  rencontrée  à 
o  m.  3o  au-dessous  de  la  première,  était  fait;'  de  minces  bandes 
de  mar])re  blanc  appliquées  directement  sur  un  moriier  rougeâtre 
beaucoup  moins  épais  que  le  précédent. 

Colonnes. —  Plusieifrs  bases,  fuis  et  chapiteaux  de  colonnes,  ont 
été  trouvés  couchés  en  terre.  L'un  des  fuis  est  en  marbre  blanc  veiné 
de  rose  et  mesure  0  m.  98  de  tour;  un  morceau  plus  petit,  qui  semble 
être  un  chapiteau ,  est  en  pierre  tendre  et  porte  encore  la  ])hipart 
de  ses  moulures;  d'autres  fûts  en  grès  rouge  et  de  grandes  dinien- 
sions  sont  grossièrement  ti-availlés  et  présentent  latéralement  des 
rugosités  destinées  probablement  à  maintenir  le  stuc  qu'on  a  dû  y 
aj)pliquer,  mais  dont  il  ne  reste  toutefois  aucune  trace.  De  nombreux 
débris  en  grès,  paraissant  a\oir  appartenu  à  d'aulrcs  fûts  et  bases 
de  tolonnes,  se  trouvaient  dans  les  (bfcombres. 

Meules.  —  Les  meules  de  moulins  à  bras  abondent  dans  le  sol 


—  317  — 

fouillé.  L'une  d'elles,  absolument  intacte,  mesure  o  m.  6-7  de  dia- 
mètre; les  autres,  en  moins  bon  e'tai,  ont  des  dimensions  plus 
petites;  elles  sont  en  grès  jaune  ou  rouge,  la  plupart  de  l'orme 
convexe,  les  autres  concaves. 

Poteries.  —  Les  fragments  de  poterie  recueillis  (on  trouve  en 
effet  peu  de  vases  entiers)  accusent  une  très  grande  varie'te'  de  pâtes, 
de  couleurs,  de  formes  et  de  dimensions.  On  y  voit  depuis  la  gros- 
sière amphore  jusqu'au  pelit  vase  à  parfums;  les  poteries  noires, 
bronzées,  micacées,  sont  mélangées  aux  terres  rougeàtres,  grises, 
brunes,  blanchâtres,  et  aux  brillantes  couleurs  rouges,  les  unes  na- 
turelles, les  autres  artiflcielles.  Parmi  ces  morceaux,  les  uns  sont 
finement  moulés,  d'autres  grossièrement  travaillés;  quelques  débris 
portent  la  trace  de  i'ébauchoir  ou  du  tour;  certains  ont  des  dessins 
variés,  mais  aucun  ne  porte  de  trace  d'inscription. 

Monnaies.  —  On  a  recueilli  plus  de  cinquante  monnaies,  dont 
sept  en  argent:  cinq  des  empereurs  Hadrien,  Antonin  le  Pieux, 
Marc-Aurèle,  Lucius  Vérus,  (Jommode  et  deux  Faustine,  la  mère 
et  la  fille. 

Les  bronzes  sont  de  petites  dimensions;  quelques-uns  ont  les 
parois  usées  et  ne  révèlent  aucune  inscription;  d'autres  sont  oxydés 
ou  complètement  frustes.  Les  pièces  dont  l'attribution  a  pu  être 
faite  sont  de  Numérien  et  des  empereurs  Constantin;  les  Tétricus 
père  et  fils  sont  nombreux.  Une  autre  de  Valentinien  ou  de  Va- 
lence porte  au  revers  le  labarum. 

Ces  monnaies  étaient  éparses  dans  le  sol  et  surtout  dans  la  couche 
noirâtre  des  décombres. 

Objets  divers. —  Indépendamment  des  objets  décrits  ou  cités,  on 
a  trouvé  plusieurs  dalles  en  grès  à  larges  rainures;  quelques  tuiles 
à  rebords  entières  et  des  imbrices  en  bon  état,  des  boucles  en 
cuivre,  un  fragment  de  bracelet  en  jaïet,  un  éperon  du  pied  droit 
à  pointe  quadrangulaire ;  deux  outils  ressemblant  l'un  à  une  serpe, 
l'autre  à  un  couteau  de  table  non  emmanchés;  un  stylet  en  os,  une 
pince  à  épiler,  de  nombreux  ferrements,  beaucoup  de  longs  clous 
à  tète  ronde  ou  aplatie,  deux  bois  de  cerf  au  naturel,  des  frag- 
ments de  verre  très  mince  et  légèrement  bleuâtre;  enfin,  une  quan- 
tité d'os,  dont  quelques-uns  calcinés. 


—  318  — 

\()ioi  la  (lescriplion  soiumairo  des  ap[!ai"U'iuciils  découverts;  ces 
détails  compléteront  ceux  indiqués  au  plan  (voir  pi.  VI). 

La  salle  1,  mesurant  environ  3o  mètres  carrés,  a  été  détruite 
dans  sa  partie  Sud-Est;  le  béton,  qui  est  à  o  m.  35  du  niveau  su- 
périeur actuel  dos  murs,  est  assez  jjrossier;  son  épaisseur  est  de 

0  m.  10.11  repose  sur  un  amas  d'anciens  matériaux. 

Au  nord  est  la  pièce  '2,  ])avée  d'une  ])elle  mosaïque  précédem- 
ment décrite  et  qu'on  retrouve  à  o  m.  Ao  de  prolondeur.  Sa  super- 
ficie dépassait  ho  mètres  carrés,  mais  elle  a  été  enlevée  dans  la 
partie  Est;  néanmoius  ce  (|ui  en  reste  permet  d'en  reconstituer  en- 
tièrement le  dessin. 

A  l'ouest  de  ces  deux  salles  se  voit  un  vaste  appartement  carré, 
mesurant  plus  de  lo  mètres  de  côté.  Le  |)avage  était  en  béton  peu 
grossier;  aux  murs  était  encore  adliérente  en  maints  endroits  la 
plinthe  de  marbre  avec  tuile  striée  précédemment  déci'ite,  laquelle 
était  maintenue  au  niveau  du  béton  par  un  épais  bourrelet  de  ciment 
rougeàtre  fait  de  chaux,  de  sable  et  de  brique  pilée. 

Cette  grande  pièce  dut  être  réduite  ensuite,  car,  à  2  m.  70  du 
mur  Sud  et  parallèlement  à  ce  dernier,  on  avait  ])lacé  sur  le  béton 
plusieurs  blocs  de  <;rès  formant  séparation  et  dont  l'un,  avec  en- 
taille, parait  èlrc  un  seuil. 

Au  milieu  du  mur  Aord  de  celte  même  salle  ((tait  adossé  un  massif 
demi-circulaire  (5)  de  a  m.  20  de  diamètre,  soutenu,  à  o  m.  Go  de 
profondeur,  par  un  contrefort  de  même  forme,  dont  l'épaisseur  va- 
riait de  o  m.  i5  à  0  m.  26. 

Au  nord  de  ce  dernier  altenait  une  partie  bétonnée  de  0  m.  5o 
de  largeur,  reliant  au  massif  un  foyer  rectangulaire  6,  mesurant 

1  m.  10  de  longueur  et  0  m.  gS  de  largeur  extérieures.  Il  se  com- 
posait (le  cinq  tuiles  à  rebords,  renversées  et  placées  deux  en  long 
et  trois  en  large,  le  tout  soutenu  par  une  bordure  en  pierre  très 
saillante,  dont  il  restait  quelques  morceaux. 

Au  centre  de  cette  grande  salle,  on  a  creusé  un  bassin  octogonal 
mesurant  o  m.  70  de  profondeur  et  avant  une  jpande  analogie  avec 
le  compluvium  des  Romains.  11  est  à  deux  niveaux  en  retrait;  sa  lar- 
geur, ([ui,  au  fond,  est  de  o  m.  (So,  atteint  1  m.  ;?o  à  l'ouverture. 
Ses  parois,  faites  de  moellons  r(!('()uverls  d'un  solide  enduit  rouge, 
étaient  entièrenicnl  revêtues  d'un  niarl)r(!  blanc  de  o  m.  o3  d'épais- 
seur, dont  certains  rraj^ments  sont  rest('s  en  place.  L'ouverture  était 
encadrée  d(!  trois  bandes  de  marbre  blanc  de  larjjeurs  dilférenles  et 


—  319  — 

formant  saillie  au-dessus  les  unes  des  autres;  divers  morceaux  sont 
encore  adhe'rents  au  mortier.  On  a  même  utilisé  comme  remplis- 
sage en  quelques  endroits,  des  débris  de  marbre  blanc  semblables 
à  ceux  des  plinlbes  retrouve'es  sous  le  be'lon  de  la  même  pièce. 

Les  parois  verticales,  mesurant  chacune  o  m.  35  de  hauteur, 
e'taient  e'gaiement  revêtues  de  marbre  blanc,  ainsi  que  le  fond,  où 
se  voit  une  ouverture  ronde,  profonde  de  o  m.  ko,  aboutissant  à  un 
conduit  rectangulaire  fait  en  maçonnerie  régulière  sur  ses  deux  faces 
late'rales  et  bétonné  au  fond,  duquel  on  a  retiré  des  débris  sur  une 
longueur  de  6  mètres. 

Le  mauvais  état  du  bassin  à  l'origine  du  conduit  n'a  pas  permis 
de  constater  si  ce  dernier  était  recouvert,  ce  qui  est  supposable; 
toutefois  on  a  remarqué  que  les  deux  étages  du  bassin  étaient  des- 
servis au  départ  des  eaux  par  deux  conduits  dilférents  qui  se  ré- 
unissaient ensuite. 

En  continuant  les  travaux,  on  a  découvert,  au  nord  des  premiers 
murs,  de  nouvelles  substructions.  Un  mur  Sud-Nord,  visible  sur 
une  longueur  de  ao  mètres,  formait  Textrémité  de  plusieurs  chambres 
qui  se  prolongent  dans  un  terrain  cultivé  et  dont  les  diuiensions, 
quant  à  présent,  restent  indéterminées. 

C'est  dans  celte  partie  des  fouilles  qu'on  a  recueilli  les  monnaies, 
meules,  fûts  de  colonne,  ferrements,  le  plus  grand  nombre  d'échan- 
tillons de  poterie  et  d'objets  divers,  le  tout  couché  pêle-mêle  au 
milieu  d'une  épaisse  couche  de  terre  noirâtre  et  d'une  quantité 
considérable  de  morceaux  de  tuiles  et  de  démolitions. 

Les  murs,  en  cet  endroit,  étaient  recouverts  d'une  mince  couche 
de  terre,  et  les  appartements  n'avaient  aucun  pavage,  ainsi  qu'il 
résulte  de  fouilles  pratiquées  à  plus  de  i  mètre  de  profondeur. 

Sur  le  flanc  de  la  colline  qui  porte  ces  substructions  et  à  l'ouest 
de  celles-ci  on  a  retrouvé,  en  bêchant,  des  pans  de  murailles  ayant 
des  directions  différentes,  un  fût  de  colonne,  des  fragments  de 
meules  et  de  poteries.  De  récents  sondages  ont  fait  rencontrer,  à  peu 
de  profondeur,  des  nuirs  dont  on  a  pu  également  suivre  l'emplace- 
ment. 

Une  petite  fouille  faite  à  l'est  des  premiers  travaux  dans  le  pro- 
longement de  la  salle  pavée  en  mosaïque  a  fait  retrouver  en  C  de 
nombreux  cubes  en  calcaire  noir,  blanc  et  rouge,  disséminés  dans 
le  sous-sol  à  o  m.  6o  de  profondeur. 


—  320  — 

L'aspect  général  de  la  colline  tend  d'ailleurs  à  prouver  que  la 
partie  Sud,  voisine  de  la  rivière  d'Aron,  e'tait  couverte  de  construc- 
tions; dans  le  Ibssé  de  la  route,  un  mur  en  affleurement  M  rentre 
dans  le  champ  ibuillé. 

11  serait  donc  à  désirer  qu'on  pv'it  reprendre  les  travaux  à  Tau- 
lonine,  après  renlèvemenl  des  récoltes;  on  aurait  ainsi  le  plan 
d'ensemble  de  la  villa  élevée  jadis  en  cel  endroit. 

G.  Gautuieiî. 


LE   CHATEAU   DU   PIN, 

PAR     M.     L'ABBK     BRLNK, 
CoiTospondanl  du  Comité. 


La  Franche-Comté  a  toujours  été  une  province  éminemment 
guerrière.  Son  sol  accidenté,  dans  sa  plus  grande  partie  dominé 
par  de  hautes  montagnes,  se  prêtait  au  développement  de  l'esprit 
féodal.  Aussi,  pendant  tout  le  moyen  âge  et  plus  peut-être  qu'en 
aucune  autre  province,  son  lerriloire  a  été  hérissé  de  châteaux  forts 
et  de  donjons,  où  \ivait  une  noblesse  dont  les  goûts  belliqueux 
trouvèrent  un  ample  aliment  soit  dans  des  démêlés  continuels  entre 
voisins,  soit  dans  les  lutles  plus  meurtrières  des  deux  branches  de 
la  maison  de  Bourgogne,  puis,  sous  le  règne  des  quatre  grands 
ducs,  dans  les  guerres  de  France  et  des  Pays-Bas. 

Les  origines  territoriales  de  nos  grandes  baronnies  n'ont  pas  en- 
core été  l'objet  d'une  étude  approfondie.  11  est  vrai  que  les  sources 
écrites  en  sont  des  plus  rares.  A  peine  trouve-t-on  à  glaner  de  ci 
de  là  quelque  maigre  renseignement  échappé  comme  à  regret  à  la 
plume  des  chroniqueurs  primitifs.  Nos  historiens  s'en  sont  contentés 
et  n'ont  pu  que  restei-  dans  les  généralités.  Gela  ne  suffit  pas;  il 
faut  faire  parler  le  sol  lui-même.  La  topographie  historique  et  l'ar- 
chéologie donneront  sûrement  une  moisson  plus  abondante. 

J'en  suis  convaincu:  nos  principaux  fiefs,  en  tant  qu'unités  ou 
entités  territoriales,  se  sont  constitués  dès  l'époque  romaine,  ou 
au  plus  tard  pendant  la  période  burgonde,  aux  dépens  des  domaines 
du  fisc  romain,  hérités  par  les  rois  barbares.  Je  crois  aussi  que  leur 
principale  raison  d'être  se  trouve  dans  la  configuration  du  sol  :  lon- 
gues vallées  faciles  à  fermer  et  à  défendre,  voies  romaines  traver- 
sant ces  vallées  et  protégées  par  des  tours  ou  même  des  camps  re- 
tranchés, établis  sur  les  hauteurs  qui  les  dominaient.  A  ces  tours 
ou  vigies,  à  ces  camps  ont  succédé  les  donjons  et  les  forteresses 

Archéologie.  .ai 


—  :)'2'l  — 

téodalcs,  bâties  dans  le  même  but  j>ar  dos  comtes,  d'aboiti  simples 
oflicieis  révocables,  devenus  ensuite  b(Tédilaires,  soit  à  la  faveur 
de  l'anarchie  qui  désola  la  Haute- Bourgogne  pendant  les  ix"  et 
x"  siècles,  soit  aussi  par  les  concessions  gracieuses  ou  forcées  des 
nombreux  compétiteurs  qui  se  disputaient  alors  les  dt'bris  du  royaume 
de  Bour;;ogne. 

Il  est  impossible  de  n'être  pas  frappé  de  la  fréquence,  dans  nos 
anciennes  chartes,  des  termes  de  val,  cluse  et  autres  analogues,  pris 
dans  le  sens  de  fief,  de  territoire  formant  un  tout  homogène.  Je 
citerai,  comme  les  exemples  les  plus  anciens,  le  Val  de  Salins,  le 
l  al  de  Mièges,  le  Val  des  Usiers,  ions  trois  donnés  à  l'abbaye  d'Agaune 
par  le  roi  de  Bourgogne,  sain!  Sigismond ,  tous  trois  demeurés 
identiques  pendant  tout  le  moyen  âge,  même  après  que  ces  sei- 
gneuries eurent  été  inféodées  par  la  puissante  abbaye  à  la  famille 
d'où  sortirent  nos  comtes  des  maisons  de  Salins  et  de  Chalon.  Nous 
pouvons  remonter  plus  haut  encore;  car  le  Val  des  Usiers,  que  je 
viens  de  citer,  se  trouve  mentionné  dans  la  carte  de  Peutinger,  sous 
le  nom  de  Filum  Usiaeum,  qui  a  donné  tant  de  peine  aux  savants, 
par  suite  de  sa  transcription  défectueuse  (^'. 

Je  pourrais  multiplier  les  exemples;  mais  ceux-ci  suffiront,  je 
l'espère,  à  attirer  l'attention  des  chercheurs.  Si  nos  érudits  pre- 
naient la  peine  d'étudier  chacun»^  de  nos  vieilles  baronnies  dans  ses 
limites  historiques,  puis  de  reporlei'  ces  limites  sur  le  sol  et  de 
vérifier  en  même  temps  le  passage  des  voies  aniicjues  et  des  forte- 
resses (jui  les  dominaient,  nul  doute  (pie  de  cette  enquête  ne  jaillit 
une  vive  lumière  sur  nos  origines  féodales.  Du  même  coup  serait 
faite  riiistoirc  de  notre  architecture  militaire,  toujours  intéressante 
et  instructive  dans  une  province  aussi  belliqueuse  et  jalouse  de  son 
indépendance  que  le  fut  la  Franche-Comté. 

Le  présent  travail  apporte  une  contribution  modeste  à  la  solu- 
tion de  ces  intéressants  problèmes;  son  unique  mérite  sera  d'ouvrir 
la  voie  et  i)eut-être  de  [)rovoquer  des  recherches  plus  étendues. 

Parmi  les  vieux  manoirs  qui  entourent  la  ville  de  Lons-le-Sau- 
nier,  le  château  du  Pin  est  celui  qui  attire  le  plus  les  yeux  par  son 
heureux  état  de  conservation.  Assis  sur  une  colline  de  forme  allongée, 
i\  flomine  de  gras  pàlin-ages  et  de  riches  vignobles.  Son  origine  est 

'^  Ce  fail  a  ôté  signalé  dôjà  au  siècle  Honnir  pnr  C.ltcvaliiv  (  Hixlnivr  de  h  vill'' 
cf.  s.r'>fr;icm-ir  tic  IViiginj ,  1767,  t.  1",  ijv). 


—  :\-2:]  — 

inconnue.  VJais  le  nom  de  Garde-Chemin,  sous  lequel  il  t;lail  dé- 
signé au  xi*^  siècle  f^',  indique  assez  sa  destination.  En  effet,  des 
deux  côtés  de  la  colline  sui'  laquelle  il  s'élève  passaient  deux  voies 
romaines,  dont  les  traces  subsistent  encore:  Tune,  venant  de  Lyon, 
conduisait  à  Dole  en  traversant  Lons-le- Saunier  et  ses  salines; 
l'autre  descendait  des  montagnes  du  Jura  méridional  et  se  dirigeait 
sur  Besançon  '"-^  Il  ne  me  parait  point  téméraire  de  conclure  de 
cette  situation  à  l'existence,  sur  la  colline,  d'une  vigie  romaine,  à 
laquelle  aurait  succédé  pour  le  même  emploi  le  donjon  de  Garde- 
Chemin.  Ce  lieu,  du  reste,  était  habité  dès  l'époque  romaine.  Le  long 
de  la  voie  de  Dole  et  proche  le  village  actuel  du  Pin,  on  a  trouvé 
des  restes  d'édifices  avec  des  monnaies  de  Trajan,  de  Posthume  et 
de  Gordien  (■''.  Tout  dernièrement,  en  1896,  l'ouverture  d'une  car- 
rière a  amené  la  découverte  de  sépultures  mérovingiennes  sur  le 
penchant  de  la  colline  et  près  de  la  seconde  voie.  Voilà  donc  des 
origines  assez  bien  établies  et  qui  viennent  confirmer  ce  que  nous 
avons  dit  ci-dessus. 

Tout  porte  à  croire  que  le  château  du  Pin  et  son  territoire  fai- 
saient partie  des  domaines  du  comte  saint  Bernon,  restaurateur  de 
l'abbave  de  Baume-les-Moines.  Bernon  possédait  une  partie  des 
salines  de  Lons-le-Saunier  et  de  grands  domaines  aux  alentours, 
qu'il  partagea  entre  ses  abbayes  de  Baume,  Gigny  et  Cluny  ^*^.  La 
belle  seigneurie  du  Pin,  qui  comprenait  dix  villages  et  de  vastes 
forêts,  était  trop  voisine  du  bourg  de  Lons-le-Saunier  et  du  châ- 
teau d'Arlay  pour  ne  pas  exciter  les  convoitises  du  comte  de  Bour- 
gogne, Jean  de  Chalon  l'Antique.  Pour  arriver  à  ses  fins,  en 
gardien  peu  scrupuleux  de  l'abbaye,  il  se  mit  simplement  à  re- 
construire l'antique  donjon  de  Garde-Chemin.  C'était  sa  manière 
habituelle  de  trancher  les  diificultés,  et  son  père  lui  en  avait  appris 
le  succès.  Puis,  sur  les  réclamations  bien  naturelles  de  l'abbé,  il 
consentit  à  une  honnête  composition.  11  convint  donc  de  céder  au 
monastère  la  moitié  du  château  et  lui  laissa  la  jouissance  des  dîmes 
avec  la  moitié  des  droits  utiles.  La  justice  serait  exercée  par  deux  pré- 

"J  Dans  un  tr;ii(é  de  l'année  io53,  passé  entre  l'abbé  Odon  II  et  le  comte  de 
Bourgogne  Etienne  l". 

'^^  Ed.  Clerc,  La  Franche-Comté  à  l'époque  romaine,  p.  io3;  D.  Monnier,  An- 
nuaire du  Jura,  1868,  p.  333. 

(3)  Ibid. 

(^'   Voir  !c  Testament  de  saint  Bernon,  djms  la  Rihl.  Chminci^nsis ,  roi.  9-11. 


—  3-2'i  — 

vols  nomiiii'S  pjir  le  cointc  ot  Tahl)!',  Jivcc  iiicidiclioii  sur  leurs  sujets 
lespeclitsC  . 

Los  successeurs  de  Jean  de  Cilialon  no  se  firenl  pas  faute  de 
violei'  ce  coiilral,  (ju()i(|u"il  eut  él(;  plusieurs  ("ois  renouvelé.  (]e- 
pendant  on  connaît  plusieurs  actes  d'Iioinmajre  pour  le  château  du 
Pin,  émanés  entre  autres  de  la  reine  Jeanne,  comtesse  de  Bour- 
{fOgne(i3i9),  et  de  Philippe  le  iion(  i/jati).  Au  cours  du  xiv^siècle, 
la  terre  du  Pin  entra  par  un  mariajje  dans  la  maison  de  Vienne. 
En  ilxh'-i,  (îuillauïne  do  Vienne,  soijjnour  d(»  Saiut-Oeorjj'es  et  de 
Sainte-Croix,  la  \cndit  à  (iuillaumo  de;  Vaudrey,  pour  le  j)rix  de 
i,8oo  saints  d'or.  Celui-ci  obtint  plus  lard  (iù5i)  de  Philippe  le 
Bon  Tautorisalion  d'eu  prendre  [)ossossion.  Crest  à  lui  ou  à  son  fils, 
Lancolot  de  Vaudrey  (i  /i8o),  qu'on  doit  atlrihuoi-  la  construction  du 
château  actuel.  Sur  la  lin  du  wi*"  siècle  (i  5()(j),  à  la  mort  de  (ilaude, 
marquis  de  Bay,  mari  d'Anne  de  Vaudrey,  la  terre  du  Pin  fut  vendue 
à  Benoît  (-liai'relon  de  Chassoy.  Elle  passa  ensuite  dans  la  famille 
Froissard  de  Broissia  (i-yOi).  puis  dans  la  famille  Ahriot  de  (Crusse, 
(pii  la  possédait  au  moniont  de  la  B('volulion. 

Cet  aperçu  do  l'histoire  dt,'  la  soijrnein'iiulu  Pin  siillit  au  but  que 
je  me  propose.  Ou  |)eut  en  lire  ledi'tail  dans  les  ouvrages  locaux  ('"'. 
Passons  mainlenaut  à  la  (lescri])lion  des  li(Mi\,  (|iii  ne  nous  arrê- 
tera pas  longtemps. 

Lo  cluiloau  du  Pin,  ainsi  que  nous  l'avons  dit,  occupe  le  point 
culminant  d'une  colline  allongée;  à  son  extrémité.  Son  plan  est  celui 
des  forteresses  du  moyen  âge  :  donjon  massif,  saillant  en  dehors 
d'une  enceinte  rectangulaire  garnie  de  tours  et  renfermant  les  bâti- 
ments d'habitation  otlcs  connnuns;  fossé  large  et  |)io("ond  entourant 
l'ensemble.  Le  donjon  est  la  pièce  capitale.  Il  s'élève  au  sud-oues* 
sur  le  point  le  j)lus  expos(',  du  coté  de  la  colline.  C'est  une  mass( 
sensiblement  carr(;e,  aux  angles  arrondis,  de  18  mètres  de  côté  e'. 
dont  les  murs,  de  moyen  appar<'il,  ont  9  m.  5.")  d'épaisseur.  Il 
roniporle  (|iialre  ('tajfes,  dessor\is  par  un  bel  escalier  de  |)ierre  en 
\iorl)e,  qui  occupe  le  milieu  de  la  laçad((Esl;  à  demi  engagé  dans 
réjiaisseur  du  uiiii',  cet  (!scalier  Joi-nn»  tourelle  à  pans  coupés  à  l'in- 
térieur; à  clia(pie  élag(!  il  donne  accès  aux  apparlements  par  trois 
porles,  et  une  série  de  potiles  fenêtres  l'iM-laire  juscju'aux  combles 

''   Traili'  |ias<i'  rnlrc  Oiimi,  aMic  di'   liaiinn'  "1  Jean  de  (llialon  (février  lafiS 
M.  si.).     Irrh.  (lu  Jiirii,  IdikIs  de   Haiillic,  iiiecc  iioii  cdli'O. 

^     \<iir'  llmissi  I  ,   hiiiioiniiiin'  ilcn  ciuiiniiiiipn  du  .Inia  ,  t.  V,  p.  H-j. 


—  325  — 

Le  rez-de-chaussée,  voûté  et  sans  aucune  ouverture,  sert  aujour- 
d'hui de  cave.  Le  premier  étage  (''  renferme  la  grande  salle,  qui  en 
occupe  la  moitié,  tandis  que  l'autre  partie  est  partagée  en  Irois 
chamhres.  Cette  disposition  se  répète  identiquement  aux  deux 
étages  supérieurs. 

La  grande  salie  est  très  simple;  elle  a  pour  unique  ornement  une 
grande  cheminée  à  pieds-droits  ornés  de  moulures  prismatiques 
et  manteau  plat,  sur  lequel  un  des  seigneurs  a  fait  peindre,  au 
xvi^  siècle,  les  armes  de  ses  quartiers.  Les  plafonds  sont  formés  de 
rangs  serrés  de  poutrelles.  Deux  fenêtres,  très  éhrasées  à  l'intérieur, 
s'ouvrent  au  sud  et  une  troisième  à  l'ouest.  Du  côté  du  levant,  un 
arc  gothique  sépare  la  salle  d'une  chapelle  voûtée,  on  partie  prise 
sur  l'épaisseur  du  mur  et  éclairée  par  une  petite  fenêtre  t reliée.  La 
clef  de  voûle  de  cette  chapelle  offre  une  indication  précieuse:  c'est 
un  écusson  aux  armes  de  la  famille  de  Vaudrey  '-),  qui  prit  pos- 
session de  la  seigneurie  dans  la  seconde  moitié  du  xv'^  siècle.  Au 
reste,  nous  pourrions  nous  passer  de  cette  date,  car  la  forme  de 
la  cheminée,  les  fenêtres  à  meneaux  et  angles  chanfreinés,  les  ac- 
colades qui  surmontent  les  portes,  tout  concourt  à  indiquer  nette- 
ment le  style  de  la  lin  du  xv"  siècle. 

La  corniche  est  formée  d'un  double  rang  tic  corbeaux,  qui  ont 
dû  servir  de  mâchicoulis  avant  l'établissement  de  la  toiture;  d'élé- 
gantes tourelles  rondes  formant  échauguettes  ornent  les  quatre 
angles  à  la  naissance  du  toit.  Celui-ci  est  soutenu  par  une  belle 
charpente,  en  excellent  état  et  bien  combinée  pour  laisser  beau- 
coup d'espace  aux  greniers'-*'. 

A  l'angle  de  la  façade  Est  du  donjon  conimence  le  rempart, 
dans  lequel  s'ouvre  la  porte  d'entrée  du  château.  Elle  consiste  en 
une  arcade  gothique,  surmontée  d'un  écusson  piqué;  deux  rainures 
supérieures  servaient  à  la  manœuvre  du  pont-levis,  qui  venait  s  en- 
castrer dans   un  encadrement   réservé   autour  de  l'ouverture;  de 


")  La  porte  aclueile  du  dnnpn  a  été  établie  au  xviii"  siècle,  lorsque  le  iossé 
comblé  permit  d'élever  un  escalier  extérieur.  L'entrée  primitive  était  dans  la  cour 
intérieure. 

'^)  De  gueules  à  deux  emmanchures  d'arge.it ,  une  éloilc  en  ihej  (brisure  de  la 
branche  cadette  de  Vaudrey). 

'^>  On  y  voit  encore  un  vieux  moulin  à  bras,  monté  sur  \mc  charpente,  avec 
des  rouages  de  bois.  Un  inventairo  d^'  i7(i'i  l'eslimail  au  prix  dn  lo  livras.  {Airh. 
(Jii  Jura  .  E.  ■jo.) 


—  :viij  — 

cluiquc  côtô  un  réduit  percé  d'une  canonnière  détiie  l'avenue  d'en- 
trée. Au-dessus,  un  chemin  de  ronde,  élargi  intérieurement  par 
une  {paierie  de  bois,  conduisait  du  premier  étage  du  donjon  à  une 
lour  (]iii  défendait  l'autre  angle  de  la  porte.  L'enceinte  se  continue 
sur  les  trois  autres  côtés  par  des  courtines  fortifiées  de  quatre  tours 
rondos  et  saillantes,  dont  les  couronnements  ont  été  lemplacés  par 
(les  toils.  Des  embrasures (^^  en  occupent  le  rez-de-chaussée,  et  les 
('lages  su|)<'rieurs  sont  garnis  do  meurtrières  étroites.  Il  existe  un 
puits  dans  l'angle  iNord-Ouesl,  mais  je  le  crois  postérieur  à  la  con- 
struction du  château,  car  les  courtines  semblent  avoir  été  coupées 
à  cet  endroit  pour  en  permettre  rétablissement. 

Un  grand  bâtiment,  orné  dune  élégante  tourelle  octogone  sur 
sa  façade,  est  adossé  au  nord-ouest  et  au  donjon;  il  contenait  les 
celliers  et  les  granges.  En  face  se  trouvent  les  écuries  et  remises,  en 
partie  contemporaines  du  rempart. 

Le  fossé  n'existe  plus;  il  a  été  nivelé  et  sert  de  chemin.  Il  for- 
mait un  ovale  irrégulier,  et  sa  cuvette  était  en  partie  taillée  dans  le 
vif  du  roc.  Autour  de  l'enceinte  étaient  des  jardins  et  des  vergers. 
Dans  la  basse-cour  du  donjon,  un  passage  voûté  communiquait 
avec  le  bourg  fortifié  appelé  Porte-Joye,  qui  couvrait  le  reste  de  la 
colline  ^-\ 

O  Un  inventaire  de  ibSg  signale,  dans  la  basse-coin'  du  château  :  rr Trois 
pièces  de  basterie  fort  petites  de  fonto,  taxées  30  francs.  Dans  les  appartements 
se  trouvaient  les  armes  suivantes  : 

ffHuicts  petites  pièces  de  fert  en  forme  de  basions  (arquebuses?)  à  croc,  taxés 
<)  francs; 

ff Trois  basions  à  croc  de  matière  de  fonte,  taxt's  26  francs; 

«Une  vieille  altebarde  à  l'anticque,  taxée  3  grammes; 

ffCinq  petites  pièces  de  fonte  en  forme  de  mousquet  à  l'anticque,  taxées  20  fr.  ; 

ffUne  aultre  plus  grande,  taxée  6  francs.» 

(Archives  du  marquis  de  Froissard,  à  BersaiHin.) 

(-'  Un  ancien  acte  décrit  ainsi  le  château  et  ses  dépendances  :  tr  Premièrement 
le  chasleau  du  Pin  consistant  en  une  belle  tour  grande  et  spacieuse  où  il  y  a  plu- 
sieurs chambres  et  un  bel  escalier  en  visorbe;  au  joignant  du  costé  de  bize  de 
ladite  tour  sont  des  bastimens  sous  lesquels  sont  des  caves  et  cuveries  et  gran- 
geages  et  remises;  ensuite  une  cour  devant  Icsdilz  bastimens,  les  escniries  du  costé. 
de  bize  de  ladicte  cour  et  sur  le  derrière,  une  place  où  il  y  a  un  puy,  le  tout  entouré 
de  murailles  et  anciens  fossés,  une  partie  détruite  en  certains  endroits;  et  au  rnidy 
de  la  grande  Tour,  est  une  cour  qui  estoit  l'ancienne  Basse-Cour  dudict  château, 
où  il  y  a  une  porte  du  costé  du  village  du  Pin. 

f  Touchant  le  tout  du  matin  l'ancienne  vigne  du  château,  du  soir  le  verger  du 
rtinloau.  im  rlinnin  mlro  deux  qui  seii  seulement  pour  Indicl  château ,  de 


—   327  — 

Tel  ('tait  Je  château  du  Pin.  Construit  veis  la  fui  du  xv*  siècle, 
probable uienl  après  les  de'sastres  de  notre  première  guerre  contre 
la  France  sous  Louis  XI,  il  a  conservé  Tordonnance  gént^rale  de  la 
forteresse  à  laquelle  il  succédait.  Trop  faible  pour  résister  à  une 
attaque  régulière,  il'a  vu  passer  les  armées  d'Henri  IV,  de  Riche- 
lieu, de  Louis  XIV,  et  c'est  merveille  qu'il  soit  resté  debout  au  mi- 
lieu de  la  ruine  sysle'malique  de  tous  les  ouvrages  militaires  qui 
couvraient  la  Franche-Comté  au  moment  de  la  conquête  française. 


vent  le  cliemiii  du  Bourg  et  enirée  de  la  Basse-Court,  certaines  masures  et  le 
jardin  dudict  seigneur  provenant  du  s"^  de  la  Chanée:  et  de  bize  une  vigne  dudict 
seigneur.  .  .  Dans  laquelle  enceinte  il  y  avoil  six  lours,  Tune  apellée  la  grande 
Tour  dont  on  vient  de  parler,  une  autre  apelée  la  tour  de  la  grand  Sale,  une  autre 
dicte  la  tour  du  receveur,  une  autre  apelée  la  tour  des  escuiries,  laulre  la  (our 
des  prisons ,  et  enfin  l'autre  tour  apellée  du  colombier.  .  .  » 

Dénombrement  des  fonds  dépendants  de  la  terre  et  baronnie  du  Pin.   1773 
(  Ardi.  du  Jura,  E.  70.) 


i;OR]NEMEMATION 
DU    FOYER 

DEPUIS   L'ÉPOQUE   DE    LA    UEISALSSANCEC^, 

P\H   M.   LKON  MAXK-WKRLY, 

.Mpiiihti'  lion  n''si(l;iiit  du   (ioinito   ;'i   Har-lc-Diic. 


PLAQUES  1)K  FOVKH 
AUX   ARMES  DES  FAMILLES   DU    HARROIS. 

La  décoi'ation  du  foyer  domestique  oflre  à  ceux  qui  se  livrent  à 
des  travaux  ge'néalogiques  ou  à  Tétude  de  l'art  héraldique,  de 
nombreux  renseignements.  Tout  comme  les  sceaux,  les  pierres  tu- 
mulaires  et  les  anciennes  verrières  de  nos  églises,  les  plaques  de 
foyer,  considére'es  dans  leur  ensemble,  sont  une  mine  précieuse 
d'informations,  dont  les  filons  n'ont  pas  encore  été  exploités.  Les 
armoiries  dont  elles  sont  ornées  fournissent  d'utiles  indications 
sur  les  modifications  survenues  dans  la  représentation  des  armes 
des  familles,  soit  dans  la  forme  de  l'écu,  du  casque,  de  la  cou- 
ronne, du  cimier,  soit  dans  les  supports  et  autres  accessoires. 

Forcé  de  limiter  mes  recherches  à  la  région  dont  je  m'occupe 
tout  particulièrement,  je  laisserai  de  côté  les  plaques  aux  armes 
des  familles  étrangères  à  ma  province;  je  me  bornerai  donc  à 
signaler  les  seules  laques  barroises  rencontrées  dans  les  anciennes 
granges  aux  dîmes,  les  fermes,  les  anciens  fiefs,  les  antiques  de- 
meures seigneuriales,  les  vieilles  habitations  où  il  m'a  été  permis 
de  pénétrer. 

J'ai  déjà  réuni  une  riche  collection  de  photographies,  de  dessins, 
de  rr(M|uis;   l'avenir  m'en   procurera    d'autres   et  je  ne  désespère 

'      \nii    lliillrliii  iirchpiil.  (In    doiiiili'.    iH(fï),  [).   'l.')K. 


—   329  — 

nullement,  quand  i\  m'aura  e'té  permis  de  ronlinuer  mes  re- 
cherches dans  ma  re'gion,  de  rendre  un  jour  plus  complète  la  liste 
des  plaques  aux  armes  des  familles  nohlesdu  Barrois,  dont  j'aborde 
aujourd'hui  la  description  ('. 

Avant  de  décrire  les  plaques  appartenant  aux  familles  nobles 
du  Barrois,  je  dois  signaler  les  suivantes  aux  armes  des  dignitaires 
de  rarchevèche'  de  Trêves,  des  diocèses  de  Toul  et  de  Verdun,  du 
clergé  et  des  établissements  religieux  de  la  région;  j'invite  mes 
lecteurs  à  me  faire  connaître  les  taques  aux  armoiries  des  abbayes, 
couvents,  prieurés,  dont  ils  auraient  connaissance,  et  à  relever,  à 
mon  intention,  les  chiffres  ou  emblèmes  des  diffe'rents  ordres  ou 
communautés  :  prémontrés,  antonistes,  dominicains,  franciscains, 
minimes,  etc.,  qu'ils  pourraient  découvrir. 

Philippe  Coristophe,  archevêque  de  Trêves  (iG2  3-i65'j).  Ecus- 
son  aux  armes  de  l'archevêque,  accosté  de  la  sainte  Vierge  et  de 
saint  Pierre. 

Philippl's  Christophorl's  D.  g.  archiep.  trevir.  prixceps 

elect.  episcopds  spirensis.  adîiinist.  prdmien.  pr.  epc.  ^^  eissenb. 

Anno  1G23.  Die  21  septemb. 

(  Ijigny-cn-B;irrois.  ) 


"'  Je  reproduis  les  armoiries  telles  que  je  les  rencontre  sans  y  rien  changer, 
même  quand  je  crois  reconnaître  une  inexactitude  provenant  de  l'inadvertance  ou 
de  l'ignorance  du  mouleur.  J'emprunte  au  Nobiliaire  de  Lorraine  el  Barrois  du 
clievalier  de  Villers,  à  Dom  Pelletier,  à  Jean  Cayon,  au  Journal  de  Gabriel  le  Mar- 
lorat,  la  description  des  armes  données  aux  familles  dont  je  cite  les  noms,  sans 
prétendre  aucunement  en  donner  la  lecture  la  plus  satisfaisante.  Il  me  suffit  de 
procurer  un  document  de  plus  aux  persoimes  qui,  versées  dans  l'étude  de  la  science 
héraldique,  s'occupent  tout  particulièrement  de  l'histoire  des  familles  et  de  leurs 
blasons;  elles  relèveront  facilement  les  erreurs  produites  soit  dans  la  représentation 
des  écussons  sur  les  plaques  de  foyer,  soit  dans  la  description  que  j'en  donne 
d'après  les  auteurs  cités  ci-dessus,  tels  que  l'écusson  de  Fiorainville  sans  la  bordure 
engrêlée  de  gueules,  celui  de  Maillet  à  trois  émanches  au  lieu  de  quatre,  la  des- 
cription des  armoiries  de  Cachedenier  de  \assimont,  qui  sont  celles  de  la  lamille 
de  Combles  :  r  Écartelé  au  premier  d'or,  au  deuxième  de  gueules  à  une  étoile  d'or, 
au  troisième  d'azur,  au  quatrième  d'argent,  à  la  croix  de  sinople  brochant  sur  le 
loul  partagée  d'un  filet  d'orn  suivant  le  chevalier  de  Villers,  quand  dans  Riestap 
il  esi  dit  :  rrà  la  croix  de  sinople  bordée  de  sable  brochant  sur  le  toutv;  puis  dans 
le  journal  de  (jabriei  Le  Marlorat  :  rd'une  croix  au  niitan  de  nnople  vei'l ,  croisée 
d'une  croix  d'or  au  milieux. 


330  — 


HippoLYTK  DE  Bf.tiiuise.  cvèquc  de  Verdun 
(1681-1720),  rd'arijont  à  la  fasce  de  gueules  15 
1681.  (Musée  de  Bar.) 


François  Blouet  de   Camilly,   e'vêque  de  Toui 

(170/1-1721),  cf  d'azur  au  lion  d'or  armé  et  lam- 

passé  de  gueules,  au  chef  cousu  du  même  chargé 

d\in  cœur  d'or  entre  deux  croissanls  d'argent?). 

Musée  de  Toul.) 


SciPiON  Jérôme  BÉ(;on,  évéque  de  Toul  (1721- 
i  753),  r  d'azur  au  chevron  accompagné  en  chef  de 
deux  roses  et  en  pointe  d'un  lion,  le  toul  d'om. 
(Musée  de  Toul.) 


Claude  Drouas  de  Boussev,  évèque  de  Toul 
(175/1-1773),  tf d'azur  au  chevron  d'or,  accom- 
[lagné  de  trois  fers  de  lance  2  el  1,  an  chef  d'or, 
chargé  de  trois  molettes  de  sabler.  (Collection 
E.  Pierre.) 


LÉONMiD  V\  M,Tiii\,  iMdlonolaiic  .•i|t(»slf)li(|U(',  tif  ;i  Senon  (Meuse) 


.Ul) 


''    \  oir   I  il  il  ici  p   lie   M.     |,c(Mi   <  iiiiiKiin ,   fliiiiH   if's   C.iiiiniiinirK    liiriniil'niirijroiac.^ 
I.  <illji|).  -j'uy-^'o'A. 


—  331 


Jea.n-Françuis  Savauv,  chanoine  de  i'église  H 
doyen  du  Parlement  de  Melz,  r'écartele'  au  i  et  au 
'-1  dai-jOent  à  ia  croix  engrêlée  de  gueules». 

"Au  2  et  au  3,  e'cartelé  d'or  et  de  sable  au 
liunbcl  de  gueules  en  chef  brochant  sur  les  deux 
premiers  (juarliers. 

(Collection  Ponsifirnon.) 


,JK^       ^y  1  J.  Lepage,  cure'  de   Aant-le-Grand,  mort    en 

Sur  une  plaque  que  possède  M.  (lliarov,  ancien 
hii  \^     maire,  on  lit  : 

M.  LEPAGE  PRETRE  ET  CVRE  DE  NANT 
LE   G"  MA   FAICT   FAIRE   LAN    1676. 


Au  centre  est  un  ecusson,  entoure'  de  lambrequins,  portant  un 
chevron  accompagné  de  deux  étoiles  en  chef  et  d'un  cœur  enflammé 
en  pointe,  dont  on  m'a  donné  l'explication  suivante  :  Mon  cœur 
enflammé  monte  vers  le  ciel. 


Abbaye  d'Évaux-en-Orxois.  Ecusson  surmonté 
d'une  couronne  de  France  fermée,  accosté  d'une 
mitre  et  d'une  crosse  rfdazur  semé  de  fleurs  de 
lis,  à  la   bande  de...  chargée  de  trois  roses  = 

17877.. 


Abbaye  de  Sainte-Marie  Majeure  de  Pont-à-Mousso.v. 


Taque  encore  en  place  dans  la  cuisine,  voûtée  en  plein  cintre, 
avec  arceaux  reposant  sur  des  colonnes,  de  la  demeure  des  anciens 
maîtres  de  forge  de  (>ousances. 


—   332 


4.  4.  4* 


fflVli-parlie  de  gueule  à  Irois  bar- 
beaux d'arjjent;  au  9  de  gueule, 
semé  d'étoiles  d'argent;  à  la  fasce 
d'or  cliargée  de  trois  croix  pattées 
d'argent;  à  la  pointe  de  sinople, 
à  la  merlelte  d'argent;  et  pour 
timbre,  une  mitre  posée  de  front 
à  sénestre ,  la  crosse  en  pal  tournée 
en  debors,  derrière  l'f'cu  à  dexlre'''.^ 

Ces  armoiries  sont  dc'crites  différemment  par  M.  Beaupré  :  ff  Ecu 
tiercé  en  l'ace,  au  1  d'azur  semé  d'étoiles  d'argent;  au  2  d'or  à 
trois  croix  d'argent;  au  3  de  sino])le  au  faucon  essorant  d'argent. 
Parti  d'azur  à  trois  barbeaux  d'argent  posés  deux  et  un,  le  2  con- 
tourné ('■^'.ri 

Les  Luxembourg,  princes  souverains  du  conjté  de  Ligny-en-Bar- 


rois. 


'*   Victor  (le  Civrv,  Lps  nnncH  hirranws,   Saiiilp-Mnric-au.i-ltois.  Najiry,   18^16, 
p.  86. 

''    Mciiiotien  fie  1(1  Sficirir  d'arilirolojne  lannuic,   iHfi'y,  p.  189. 


wi"  siÈcLK.  Plaqiu'  à  fronton  triangulairo  offrant  deux  écussons 
couronnés,  mi-partie  Luxembourg  et  Savoie,  entoure's  de  lacs;  dans 
le  champ,  des  fleurs  de  lis  en  fers  de  lance;  au  bas,  des  mono- 
grammes Ibrme's  des  lettres  A.  M.  :  Antoine  de  Luxembourg  et  Mar- 
guerite de  Savoie. 

(Musée  deTroyes,  ii"  BçjS.) 

xv!*"  SIÈCLE.  Plaque  de  grande  dimension,  présentant  au  centre 
l'empreinte,  d'une  plaque  plus  petite,  aux  noms  et  aux  armes  de 
Jean  de  Luxembourg. 

(Musée  de  Bar,  n"  i  i/ii;  cl.  HaUplin  nrch.  du  (Jomitti, 
i8().^),p. /i88.) 


wii''  SIÈCLE.  Ecusson  aux  armes  d(!  Luxembourg 
'rau  lion  rampant,  la  queue  fourchée  et  passée  en 
sa u toi n:  sans  lesburelles,  qui  n'apparaissent  point 
non  plus  sur  les  plaques  précédentes. 

(Menaucourt.) 


xvii^  SIÈCLE.  Ecusson  aux  armes  de  François-Henri  de  Montmo- 
rency-Luxembourg, maréchal  de  France  (1661-169.5),  surmonté 
d'une  couronne  ayant  pour  cimier  une  Mélusine  sortant  à  mi-corps 

de  sa  cuve.  —  1699. 

(Ligny,  ancienne  maison  canoniale.) 


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xvii"  SIÈCLE.  Armoiries  de  Pierre-Henri  Thibault 
de  Montmorency-Luxembourg,  abbé  de  Saint- 
Mihiel,  grand  maître  de  l'Ordre  du  Saint-Esprit 
de  Montpellier.  —  1690. 

(Château  de  Guerpont.  ) 


Les  Nettancourt,  très  ancienne  maison    originaire  de    Cham 
pagne. 


xvii"  SIÈCLK.   Grande  plaque  failc  de  (juatre  panneaux  de  mém 


—  XW  — 

(liuien>ioii;  sur  le-  tlciix  du  haut,  aux  aiinoirio>  de  Ncllaiicouil  el 
(le  Saiul-Blaisc.  on  lit  riiihcription  : 

CLAVDE   DE   NETTANCOVRT 

ET   CATHERINE   DE   S'  BLAISE  MONT   FAICT 

FAIRE   LAN    1639. 


Les  Nettancoiirt  jxirtaicnt  «do 
guoulcs  au  chevron*  d'om;  les 
Saiiit-Blaisp  r- d'azur  au  pied  d'ar- 


gent •n. 


'Cliâtoou  de  Nodaiicoui't. 


La  dalc  it'it  est  cellede  le 


xvm'  SIÈCLE.  Ècussons  aecoiés 
de  Joseph  de  \ettanrourt,  sei- 
<>neur  de  Fains  et  de  Anne  Ma- 
<f()l,  issue  d'une  ancienne  famille 
bourgeoise  de  Bar'"  qui  portait 
'rd'or  à  nne  lasce  de  gueules  ac- 
compagnée de  trois  têtes  de  nègre, 
denx  en  chef  et  une  en  pointer. 
ur  niai'iacre,  célèbre' 


luyi 


le  l 'y  juin. 

(  Variipy.  ) 


I>es  Stvinvillk,  très  noble  et  très  anli(pje  maison  oi-iginaire  du 
Barrois.dont  les  armes  étaient  frd'orà  la  croix  ancrée  de  gueules 'i. 


xviT  siÈcLi:.  Grande  plaque  de  fabrication 
barroise,  oflrant  au  centre  lécussou  des  Stain- 
ville  supporte'  par  deux  grillons  et  dans  les 
(juatre  angles  un  monogramme  lait  des  lettres 
VA  entrelacées. 

(  Vassincourt.) 


'•'  Au  wii'  Mi'-cle,  If  coriimerfo,  très  florissatil  à  Bar,  avait  fait  la  fortune  (in 
t|uanlilf''  fie  m'^jocianls  '-marchands  publics  très  riclifs  "t  piiis';anlsn.  Rof[éville. 
Dintioiinmic  fies  ordonna nrex,  1.  1",  p.  '>9G. 


H3r)  — 

wiii''  siKCLK.  Sous  une  coii- 
ronue  de  duc,  les  écussons  accolés 
de  François  de  (llioiseiil,  marquis 
do  Slainvilic,  cl  de  Louise  de  Bas- 
sompierre,  son  (;pouse,  puis  la 
date  1717. 

Les  Bassonipiorrc  portaient 
ff  d'argent  à  trois  chevrons  de 
gueules  11.  En  considération  du  mariage  de  Louise  de  Bassom- 
pierre,  fille  d'honneur  de  la  duchesse  de  Lorraine,  Léopold  avait 
cédé,  le  20  octobre  1717,  à  Joseph-François,  tous  ses  droits  sur 
la  terre  de  Stainville. 

((Jollection  Kmilc-PieiTC  de  Honclelaincourt.) 

Les  BvuFFi'.EMONT,  Ifès  ancienne  et  très  illustre  maison. 


xvi"  SIÈCLE.  Giand  (îcusson  sans  date,  ni 
ornements,  aux  armes  de  celte  lamille,  qui 
étaient  :-contrevairées  d'or  et  de  gueules w. 

(Hôte!  de  î^aulTremonf  à  Paris.") 


Les  Dessales,  famille  originaire  de  Béarn,  établie  en  Lorraine, 
au  temps  de  Bené  IL  [)ortaient  -d'argent  à  la  tour  d'azur  donjon- 
née  desabie,  maçonnée  d'ai'gent  et  terrassée  de  sinoplen.  et  avaient 
pour  devise  rda  tour  du  Seigneur  est  ma  forteresse':. 


wiii"  SIÈCLE.  Plaque  aux  armes 
de  Fi-ançois  des  Salles  de  Borté, 
marquis  de  Buignéviile,  accolées 
à  celles  de  Catherine  de  Ficquel- 
mont,  dame  de  Mars -la -Tour, 
"d'or  à  trois  pals  abaissés  au  pied 
fiché  de  gueules  surmontés  d'un 
loup  passant  de  sable n  et  la  date 

171G. 

(Mnsôo  de  Bar.) 


WM]  — 


Le  modMf  de  ci'llc  plaqiio  a  été  utilisé  pour  la  rcpioducliou  de 
taquos  de  plus  i;randes  dimensions  aux  initiales  FB-MH.  ly^G, 
l'll-.\l».    171(1;  DI'-CC.  177.3. 

Plaque  aux  armes  accolées  d'Alexandre -Louis 
des  Salles,  comte,  baron  de  Rorté,  seijpieur  de 
Bertliéleville,  et  de  Marie-Louise  de  Beauvau  (|ui 
portait  ff  d'argent  à  quatre  lionceaux  de  gueules; 
armés,  lampassés  et  couronnés  d'or^?. 

Ce  modèle  a  également  servi  pour  d'autres 
plaques  aux  initiales  FT-FIL  1  7/18;  CF-MM.  1755. 


J'ai  inutilement  cherché  à  découvrir  les  noms  des  personnes 
qui  firent  l'ondre  ces  dernières  plaques,  sans  doute  au  fourneau  de 
la  Vieille-Forge  établie  sur  femplacement  du  moulin  de  Hay,  près 
Gondrecourt,  avec  les  matériaux  des  portes  et  d'une  tour  de  cette 
ville,  que  le  duc  Léopold  donna,  le  -y.o  avril  1709,  à  Louis,  comte 
Des  Salles. 

Les  DucuÀTELKT,  seigneurs  deCirey,  de  Loisey,  de  Pierrefitle,  de 
Sorcv,  etc.,  anciens  souverains  de  Vauvillers. 


x\f  SIÈCLE.  Grande  phujue  de  haut  style,  aux 
armes  de  celle  maison,  ([ui  étaient  rd'or  à  la 
bande  de  gueules  chargée  de  trois  fleurs  de  lii- 
d'argent  11. 

(Collc'ctioiis  (Ircau  et  Cii.  Royer  de  Cirey.) 


Les  Du  Hautov,  famille  originaire  du  Luxembourg,  devenue,  au 
XVI*  siècle,  propriétaire  de  la  seigneurie  de  Nubecourt. 

Grau(l(!  [)l;t(pie  aux  armes  des  Du  llautoy, 
qui  étaient  tf d'argent  au  lion  de  gueules,  la 
(jiKuie  lourchée  et  [)assée  en  sautoir,  armé,  lam- 
passé  et  couronné  d'om,  accolées  à  celles  de 
h'rancoise  de  Touineboulle,  fille  de  Jean  Phi- 
lippe, seigneur  d<î  iiussy,  et  de  .leanne  de  Met- 
lancoiirl,    lesquelles   étaient    k d'argent    à    trois 


^  337  -^ 

rencontres  de  vache  de  sable,  deux  et  unn.  Au-dessus,  se  lit  l'in- 
scription en  trois  lignes  : 

FEDRIC  NICOLAS  HYACINTHE  DU  HAUTOY 

CHEVALLIER 

SEIGNEUR  DE  NUBECOVRT 

ET  FRAMSOISE  DE  TVRNEBVLE 

SON   EPOUSE  MON   FAIT  FAIRE  LAN    16H7  M  M  M 


Les  Rarégourt  de  la  Vallée-Pjmodan,  très  ancienne  famille  du 
pays  d'Argonne,  originaire  du  bailliage  de  Vitry-en-Perthois. 

XVII®  SIÈCLE.  Plaque  aux  armes  de  Christophe 
(de  Rarécourt)  de  la  Valle'e,  évêque  et  comte  de 
Toul,  prince  du  Saint -Empire,  mort  en  1607, 
aux  armes  des  Rarécourt,  qui  étaient  rr d'argent  à 
cinq  annelels  de  gueules  mis  en  sautoir,  accom- 
pagnés de  quatre  mouchetures  d'hermines  w, 

(Châtpaii  de  Vraincourt.  ) 

Plaque  aux  armes  de  Charles  Hervé  (de  Rarécourt),  de  la  Valle'e 
Pimodan,  comte  des  Chenets  (d'Échenay),  baron  de  Montreuil, 
Bois-le-Comte,  etc.,  ne'  le  li  lévrier  1671.  Grand  bailli  d'épée  des 
villes  et  pays  de  Toul.  Mêmes  armoiries. 

(Ancien  hôtel  de  Fimodaa  à  Toul.) 

xviii''  SIÈCLE.  Plaque  aux  armes  de  Charles-Joseph  (de  Raré- 
court) de  la  Vallée-Pimodan,  comte  des  Chenets  et  de  Pimodan, 
baron  de  Montreuil,  Bois-le-Comte,  etc.,  ne'  le  18  octobre  170'j, 
lieutenant  général,  grand  bailli  d'épée  des  ville  et  pays  de  Toul. 
Mêmes  armoiries  avec  la  devise  :  POTIVS  MORI  QVAM  FOE- 
DARI,  et  la  date  1786. 

(Hôtel  do  Pimodan  à  Paris;  Musée  de  Nancy.) 

Les  Florainville,  très  ancienne  famille  du  Barrois,  originaire 
du  Luxembourg,  qui  possédait  la  seigneurie  de  Fains  et  avait  pour 
armoiries  rr d'argent  à  trois  bandes  d'azur  au  lion  rampant  bro- 
chant sur  le  tout"»'. 

AnciiÉoLOGiE.  a  2 


—  388  — 

XVI"  SIÈCLE.  Plaque  à  l'éoii  en  losange  aux 
aruies  de  Jeanne  de  Florainville,  surmonté  d'une 
crosse  et  acconipajpK'  de  rinsciiplion  en  deux 
lignes  :  lANNE  DE  FLORENVILLE-ABECE 
DE  SANLESAVL  pour  SAINT  HOVL  (Saint- 
lloilde). 

Au  haut  de  celte  plaque,  dans   les  cartouches 
placés   à  gauche  et  à  droite,   on  lit  :   DE   COV- 
SANCE  DE  IVLET    ii)83. 

Selon  Doui  Calmet,  Jeanne  de  Florainville  aurait  été  élue  en 
1590. 

(Musée  de  Bar.) 


it^puaj 


Les  d'Aprkmont  aux  Merlettes,  seigneurs  de 
Marcheville,  de  Vatronville,  quoique  d'origine 
ancienne,  n'appartenaient  pas  à  la  famille  d  A- 
premont  du  bailliage  de  Saint-Mihiel;  ils  avaient 
pour  armoiries  rrde  sable  au  chef  d'argent,  paré 
de  trois  corbins  ou  corbeaux  de  gueules,  membres 
et  becqués  de  sable  ou  d'azun\ 


Grande  plaque  à  l'écusson  des  d'Apremont.  chargé  d'un  casque 
ayant  [)Our  cimier  une  inerlelte.  Dans  le  haut,  la  date  1718. 

(Ancerville.) 


Les  Savigny-Lavmont,  maison  très  ancienne, 
<|ui  portait  trde  gueules  à  trois  lions  rampants  d'or, 
deux  en  chef  et  un  en  pointe n.  De  cette  famille 
sont  sortis  Warin  de  Savigny,  seigneur  de  Lai- 
mont,  de  (ihardogue,  de  Naix,  de  Sainl-Amand 
et  de  Bonnet,  gouverneur  de  Bar,  dès  l'année 
iB-yB,  et  François,  bailli  et  gouverneur  de  Cler- 
mont  en  tG39,  lieutenant  général  des  troupes 
lorraines  de  (Charles  IV. 

C'est  sans  doute  à  l'un  de  ces  personnages  ([u'il  convient  d'attri- 
buer la  plaque  aux  armes  des  Savigny  (jui  m'est  signalée  au  n"  25 
de  la  Rue  des  Ducs-de-Bar. 


—  339  — 

Viennent  ensuite  les  plaques  aux  armes  des  familles  barroises  : 

Drouyn,  dit  DK  RouYx,  originaire  de  Bourgogne,  reconnu  noble 
le  19  septembre  iBSg,  en  la  personne  de  Jacques  Drouyn,  avocat 
fiscal  à  Bar,  auditeur  en  la  Chambre  des  comptes. 

Grande  plaque,  à  la  croix  de  Lorraine  hausse'e  sur  un  globe, 
accostée  de  deux  pentalpha  ou  sceaux  de  Salomon,  dont  l'emploi 
se  rencontre  fre'quemment  sur  les  plaques  barroises  du  xvi*  siècle. 
A  gauche,  un  e'cusson  aux  armes  des  Rouyn  qui  étaient  rr tiercé  en 

fasce,  le  chef  de  gueules  chargé 
d'une  jambe  humaine  d'argent,  la 
fasce  d'or  chargée  de  trois  chevrons 
d'azur  et  la  pointe  d'argent  à  la 
bande  de  gueules  chargée  de  trois 
besants  d'or^n 

A  droite,  un  autre  écusson  lo- 
sange aux  armes  des  Boudet,  qui 
étaient  'fde  gueules  à  la  fasce  dentelée  d'or  accompagnée  de  trois 
étoiles  de  même,  deux  et  une  17. 

Louise  Boudet,  fille  de  René  Boudet,  président  de  la  Chambre 
des  comptes,  avait  épousé  Jacques  de  Rouyn  (^'. 

(Rue  des  Ducs-de-Bar,  n"  53,  maison  Forget. ) 

Michel  Bouvet,  dit  le  Jeune,  d'une  famille  établie  à  Bar,  au 
xv'  siècle,  et  anoblie  par  le  duc  René  en  iSoi^^',  avait  quitté  son 
pays  natal  pour  s'établir  en  Lorraine,  où  il  devint  secrétaire 
d'Etat  et  président  de  la  Chambre  des  comptes. 

ïaque  aux  armes  accolées  de  Michel  Bouvet  qui  étaient  r  d'azur 
au  bœuf  passant  d'or  à  trois  étoiles  de  même  en  chef  17  et  d'Agnès 
de  Beaufort,  sa  femme,  qui  portait  rr  d'azur  au  léopard  de  gueules ii  ; 
au-dessous,  la  date  i6oi. 

(Musée  de  Nancy,  n°  loia.) 


''^  Dans  son  Armoriai  des  écuijers  de  Bar,  M.  L.  Germain  décrit  ainsi  les  armes 
des  Rouyn  :  tr coupé  tiercé  au  premier  de  gueules  à  une  gerbe  d'argent,  au  deuxième 
de  mesme,  à  trois  chevrous  d'azur  au  (roisièmew. 

'^'  Sur  une  épitaphe  placée  dans  l'église  Saint-Maxe,  il  était  dit  que  AHcliel 
Bouvet  était  issu  des  anciens  comtes  de  Bouvel  d'Asl,  en  Piémont. 


—  3-'i0  -^ 

PouPART  (Jean),  conseillei'  on  la  Chambre  des  comptes  de  Bar, 
reçu  le  a/i  janvier  1628,  apparicnail  à  une  famille  nol)lo  hvs  au- 
ci(>nno,  reconnue  comme  telle  dès  le  milieu  du  \\f  siècle,  tein[)S 
auijuel  vivait  François  Pouparl,  demeurant  à  Bar,  rr lequel  avait  en 
tous  actes  aullienti(|ues  a|»rèsjus(|u'à  sa  mori,  arrivée  en  i55(),  les 
qualités  attribue'es  à  la  noblesses  (Cli.  do.  Villers). 


s..'illei 
iGb3. 


Ecusson  aux  armes  des  Poupart,  qui  portaient 
r:  d'azur  à  trois  grelots  d'or,  deux  et  un^i,  sur  une 
plaque  de  la  maison  des  Sœurs  de  Saint-Charles, 
place  Saint-lMerre. 


Caghedemrr  de  V.vssimont,  qui,  par  suite  de  let- 
tres de  reprise  maternelle  obtenues  en  1682,  avait 
pour  armoiries  celles  de  la  maison  de  Combles, 
trécartele'  au  1  d'or,  au  2  de  gueules  à  une  e'toile 
d'or,  au  3  d'azur  et  au  U  d'argent,  à  la  croix  de 
sinople  brochant  sur  le  tout,  partagée  d'un  filet 
d'orr). 

Taque   aux   armes   d'Abraham   François,   con- 
auditciii-  en  la  Chambre  des  couiples  de  Bar,   dès  l'année 

(Collection  Ponsignon.) 


Fleury,  Camille  originaire  du  comté 
de  T^iguy,  anoblie  en  laaS,  en  la 
personne  de  Simonet  Fleury,  rece- 
veur des  domaines  du  comté  de 
Ligny;  noblesse  reprise  par  Didier 
Fleury  de  Ligny,  en  160G;  par 
Charles  Massu  ou  Massier  de  Ligny, 
conseiller    secrétaire    du     duc,     en 

1G27;  puis,  par  Jacques  Cuny,  lieutenant  de  la  prévôté  de  Ligny, 

en  1699.  Tous  trois  portaient  rrd'azur  à  une  étoile  d'or,  mise  en 

cœur,  entre  trois  croix  au  pied  fiché  de  mêmew. 

Pla(jue  offrant  sous  une  couionne  de  comte  deux  écus  accolés, 

l'un  aux  armes  des  Fleury,  l'autre  «de ,  au  chevron  d , 


u\ 


accompagné  de  trois  oiseaux  (?)  de.  , 
déterminer  le  nom  de  cette  famille  ('). 


".  Diite  i';/i5.  Je  ne  puis 

(Grand,  V^os|Tes.) 


LA'^lBERT  i)K  liAf.LYHiER,  famille  d'oiigine  irlan- 
d  lise,  reconnue  noble  en  la  personne  de  Gilbert 
Lambert,  aïeul  de  Jean  Adam  Lambert,  receveur 
de  l'Hôtel  de  Ville  de  Ligny,  maintenu  et  réhabi- 
lité dans  sa  noblesse,  le  ih  mai  1769. 

Plaque  offrant  sous  une  couronne  de  comte  les 
a.moiries  des  Lambert,  qui  portaient  «d'argent 
à  la  bande  de  gueules  chargée  de  trois  annelets 
d'or,  accompagnée  de  deux  lions  de  sable  armés  et  lampassés  de 

(Menaucourt.) 


gueules  V 


Ces  armoiries  étaient  également  celles  des  fils  de  Jeanne  Lambert, 
dont  l'un,  François  Erigeât,  était  receveur  des  finances  à  Ligny,  et 
l'autre,  Jean,  directeur  de  la  poste  aux  lettres  dans  la  même  ville. 


MoNTARLOT,  famille  originaire  de  Champagne, 
établie  dans  le  Barrois,  vers  le  milieu  du  xyi*" siè- 
cle, et  qui  avait  pour  armoiries  ff  d'argent  à  trois 
fascesde  gueules  surmontées  d'un  croissant  d'orTî. 

(Ancienne  maison  de  Mengeol,  place  de  la 
Fontaine.) 


Le  dernier  descendant  mâle  de  cette  famille  était  Alexandre  de 
Aiontariot,  époux  d'Anne  CoUiquet. 

Trêves,  famille  d'origine  peut-être  angevine, 
anoblie  le  i/i  octobre  1609,  en  la  personne  de 
Pierre  de  Tryeves,  tailleur  et  valet  de  chambre 
de  son  altesse  le  duc  Antoine,  qui  lui  donna  pour 
armoiries  "d'argent  au  triangle  de  gueules  accom- 
pagné de  trois  croissants  montant  d'azur,  deux  et 
unv. 

"'  Al  xvm'  siècle-,  il  n'est  point  rare  de  rencontrer  sur  les  laques  de  loyer  des 
couronnas  de  comio.  de  marquis,  de  duc,  furmontanl  ks  armoiries  des  nou- 
veaux anoblis. 


—  342  — 

Plaque  île  petite  dimension  aux  armes  de  Gilles  de  Trêves,  fils 
de  Pienv  de  Trêves,  doyen  de  la  collégiale  de  Saint-Maxe,  fonda- 
teur du  vieux  collège  de  Bar,  en  ib'jh. 

(Ancien  collège.) 


Bf.urces,  ancienne  famille  du  Barrois,  anoblie 
en  ikijh,  en  la  personne  de  Jean  Beurges,  clerc 
d'office  de  Thôlel  du  roi  René',  qui  reçut  pour  ar- 
moiries r d'azur  au  chevron  d'or  accompagné  de 
deux  co([uilles  d'argent  en  chef  et  d'un  cygne  de 
même  en  pointe  tenant  en  son  bec  une  vipère  de 
sable-". 

Plaque  aux  écussons  accolés  de  Gaspard  de 
Beurges,  seigneur  de  Remicourt,  et  de  Marie  de  Trêves,  sœur  de 
Gilles  de  Trêves,  doyen  de  Saint-Maxe.  J'en  ai  relevé  le  dessin,  il 
y  a  (|uelques  années,  à  Brabant-le-Roi,  dans  la  maison  Bonhomme, 
aujourd'hui  détruite  par  un  incendie. 


L'Église,  l'amiHe  barroise,  dont  la  noblesse  était 
réputée  ancienne  dès  le  xv"  siècle,  au  temps  où 
Jean  de  TEglisn,  procureur  général  de  Lorraine, 
vint  s'allier,  en  la  ville  de  Bar,  avec  la  lille  de 
Pierresson  Bruslé,  premier  président  delà  Chambre 
des  comptes. 

Grande  plaque  portant  au  centre  un  écusson 
'd'azur  aune  église  d'argent  maçonnée  de  sable  w, 
provenant  de  la  maison  Forget,  n"  (î^,  rue  des  Ducs-de-Bar. 

(Musée  lie  Bar.) 


zff^ifp:^ 


^     U 


La  Cour,  famille  d'origine  messine,  qui  portait 
rf  d'argent  à  la  fleur  de  lis  de  gueules  accostée  à 
dcxtre  d'une  étoile  d'azui',  à  séiicstrc  d'un  crois- 
sant de  même,  le  tout  surmonté  d'un  lambel  à 
trois  pendants  de  gueules  w. 

Plaque  aux  armes  de  cette  famille  et  la  date 


(dlii'itcau  (le  iMcMitliéron.) 


—  3Zi3 


RoDoiJAN,  l'amille  originaire  de  Fains,  anoblie  en  i/i65,  en  la 
personne  de  Jean  Rodouan,  clerc  jure'  de  la  gruerie  de  Bar. 

Plaque  d'un  fort  relief,  offrant,  sous  un  casque 
à  cimier  el  dans  un  entourage  de  lambrequins, 
un  e'cusson  penché  mi-parti  Radouan,  qui  est  rrde 
gueules  chape  d'or  à  deux  quintefeuilles  percées 
de  sable  en  chefn,  et  de  Jacquemot,  qui  portait 
fcde  gueules  à  une  voile  de  navire  d'argent  sur- 
montée de  deux  étoiles  d'oi"». 

Les  filles  de  François  Jacquemot,  avocat  à  Bar, 
ayant  été  mariées  l'une  avec  Simon  Rodouan  de  Blécourt,  l'autre 
avec  Jérôme  Rodouan,  son  beau-frère,  il  est  bien  difficile  de  dé- 
terminer auquel  des  Rodouan  peut  être  accordée  cette  plaque  de 
haut  style,  d'une  exécution  fort  remarquable. 

(Coileclion  Maronnier.) 

Les  armoiries  des  Rodouan  se  voient  encore  sur  la  corniche  de 
la  maison  Forget,  rue  des  Ducs-de-Bar,  67;  Dom  Pelletier  les  dé- 
crit ainsi  :  rrd'or  à  une  pointe  de  gueules,  accompagnée  en  chef  de 
deux  quintefeuilles  de  sabler.  Dans  le  Journal  de  Gabriel  le  M ar- 
lorat,  elles  sont  indiquées  «d'or,  à  une  pointe  de  gueule  et  aux 
deux  chefs,  deux  quintefeuilles  de  sable  ou  d'or^^  (n"  65). 

Maillet,  famille  barroise,  anoblie  en  i5i2,  en  la  personne  de 
Jean  Maillet,  dit  de  Neuville,  sommelier  en  chef  d'échansonnerie  du 
duc  Antoine. 

xvf  SIÈCLE.  Grande  plaque  aux  écussons  accolés 
de  Jean  Maillet,  receveur  général  des  domaines 
du  Barrois,  rr  d'azur  au  chevron  d'or,  au  chef  de 
gueules,  chargé  de  quatre  émanches  d'orr,  et 
de  sa  femme,  Marie  Psaulme,  sœur  de  Nicolas 
Psaulme,  évêque  de  Verdun,  qui  portait  tt d'azur 
à  la  fasce  d'argent,  accompagnée  de  deux  étoiles 
en  chef  et  d'une  gerbe  de  même  en  pointe 'i. 
(Maison  Forgel,  67,  rue  des  Dacs-de-Bar.) 

xvif  SIÈCLE.  Fragment  d'une  grande  plaque  offrant  au  centre 
les  armoiries  de  Lorraine,  accostées  h  gauche  d'un  écusson  aux 


—  3/iA  — 

armes  de  Jean  Maillet,  président  de  la  Chambre  des  comptes  de 
Bar  (i6-.M-iG36).  et  de  la  lettre  initiale  M. 

(Musée  de  Bar.) 


(irande  plaque  aux  armes  de  Jean  Maillet  le 
Jeune,  président  de  la  Chambre  des  comptes,  et 
de  son  épouse,  Marguerite  de  Mangeot,  qui  por- 
tail cr  d'azur  à  un  chevron  d'or,  accompagné  de 
deux  étoiles  de  même  et  d'un  croissant  en  pointe». 


(Viliollo-devaiil-Louppy,  ancienne  demeure  de  la 
famille  Maillet,  aujourd'hui  à  M.  de  I/Escalo.) 


BussY,  famille  originaire  de  Champagne,  re- 
connue noble  en  1668,  en  la  personne  de  Fran- 
çois Antoine,  seigneur  de  la  Villeneuve,  qui  reçut 
pour  armoiries  rrd'orà  trois  écrevissesde  gueules tî. 
Plaque   aux  armes  de  Pierre  Antoine,  lieute- 
nant général  de  louveterie  en  la  gruerie  de  Bar, 
offrant,  sous  une  couronne  de  duc,  un  écusson 
aux  armes   des   Bussy,  ayant  deux  chiens  pour 
supports;  au  bas  de  Técusson  est  suspendue  une  croix  de  Saint- 
Louis. 

(Briiion.) 


Oriot,  famille  d'origine  barroise,  anoblie  dès 
Tannée  1601,  en  la  personne  de  Nicolas  Oriot, 
conseiller,  maître-auditeur  des  comptes  à  Bar, 
docteur  en  droit,  et  qui  reçut  pour  armoiries  «de 
gueules  à  trois  croissants  montant  d'or,  deux  et 
unri. 

Son  fils,  François  Oriot,  lui  succéda  dans  sa 
charge  en  1611. 


Écusson  aux  armes  de  cette  famille,  sur  une  plaque  de  la  maison 
des  sœurs  de  Saint-Charles. 

(Place  Saitil-Picrre. ) 


—  345 


Lespron,  famille  originaire  de  Champagne, 
anoblie  en  1710,  par  le  roi  d'Espagne,  en  la 
personne  de  Jean-Baptiste  Lespron,  directeur  du 
Bureau  des  postes  aux  lettres  de  Bar,  qui  reçut 
pour  armoiries  tr  d'azur,  au  chevron  d'or,  accom- 
pagné de  trois  molettes  d'éperon  d'argent,  deux 
en  chef  et  une  en  pointei^. 

De  son  mariage  avec  Catherine  Deffaumont,  il 
eut  deux  flls,  Jean-Baptiste  de  Lespron,  directeur  dudit  bureau, 
marié  à  Madeleine  Vyart,  et  Charles  de  Lespron  de  la  Palize. 
Taque  à  ces  armes  et  la  date  1677. 

(Brillon  et  Tronville.) 


Lescamoussier,  famille  qui  tenait  sa  noblesse 
des  lettres  de  reprise  maternelle  obtenues,  en 
l'année  1621,  par  Jacques  Lescamoussier,  fils  de 
Catherine  Guyot,  d'extraction  noble. 

Ecnsson  aux  armes  des  Lescamoussier-Guyot, 
qui  portaient  rrde  gueules  à  un  croissant  d'argent 
surmonté  d'une  étoile  à  cinq  raies  w,  sur  une 
plaque  de  la  maison  des  sœurs  de  Saint-Charles. 

(  Place  Saint-Pierre.  ) 


Vassart,  famille  d'origine  barroise,  anoblie  le 
17  avril  162Ù,  en  la  personne  de  Nicolas  Vas- 
sart, avocat  à  Bar,  gendre  de  Jean  Levrechon, 
médecin  du  duc  Henri  II. 

Une    plaque  de  la  collection  Ponsignon  porte 
au  centre  les  armoiries  de  cette  famille,  qui  sont 
ffde  gueules  à  un  chevron  d'or,  accompagné  de 
trois  fleurs  de  lis  d'argent,  deux  en  chef  et  une 
en  pointe??.  Au  bas,  entre  deux  VV,  la  date  1626. 

Nicolas  de  Vassart  est  l'auteur  d'un  petit  livre  de  morale  com- 
posé en  français  pour  l'instruction  de  ses  enfants,  imprimé  en 
162/1,  avec  ce  titre  latin,  Ethica  Vassartina,  où  l'on  voit  en  tête 
son  portrait  gravé  par  M.  Lasne. 


—  :\/i6 


M  ASSENBACH,  seigneur  d'Oiirches. 
Pla(jiie  offrant  deux  e'cu.ssons  ac- 

cole's ,  Tun  t:  de à  deux  fasces 

de •",  lautre  «  de à  une 

colombe •-. 

Au-dessus,  les  initiales  N.D.M. 

(1710)   FDH  qui  sont  celles  des 

noms  de  Nicolas  de  Massenbach, 

seigneur  d'Ourclies  en    1700,  et  de  Françoise  de  Helmstal,  sou 

épouse,  ainsi  que  le   prouve  un  document  conserve  aux  Archives 

nationales,  série  Q,  carton  750''). 


Vallée  (Claude). 

Anobli  le  7  janvier  1579,  })ortait  trd'azur  à  la 
fasce  d'or  accompagnée  en  cbef  de  (rois  lionceaux 
de  même  et  de  trois  bandes  ondées  d'or  en 
pointer. 

La  Chambre  des  comptes  entérina  les  lettres 
patentes  le  98  décembre  157G,  sous  finance  de 
1.000  francs'-'. 


M.  Bounabelle,  dans  ses  Notes  sur  Sorheij,  rap- 
j)orle  que  l'on  voit  dans  la  cuisine  du  château 
une  plaque  aux  armes  de  la  famille  de  La  Fon- 
tayne,  ffd'or  à  deux  bourdous  d'azur  en  sautoir, 
sommés  d'une  coquille  de  gueules  (•''t?. 

Louis  de  la  Fontayne,  seigneur  de  Sorbey, 
bailli  de  l'évêché  et  comté  de  Verdun,  mourut  en 
1669. 


Nous  citerons  (;nfin  les  pla(|ues  suivantes,  dont  les  armoiries 
sont  décrites  diversement  par  les  auteurs  (]ue  iu)us  avons  consultés. 

''*  Le  Musée  do  Bai'  possi'dc  le  marine  fiini-rniio  de  AI.  do  Massembacli  et  do 
F.  d'Helmstall. 

'■^'  En  t5a7,  traiiî^uclion  outre  IIussoii,  aiji»'  de  llaiilo-Seille,  seigneur  deLezey, 
Claude  de  Valhey,  seigneur  voué  audit  Lezey,  les  habitants  et  .Marin  Hannomann, 
aldié  de  Salivai,  colluteur,  curé  dudit  LoZ''y,  ot  Claude  lloslonant  do  Morvillo,  curé 
audit  lien.  (Lr'|)a/je,  Cotmtmnon  de  la  Meurtltc ,  t.  I'',  p.  r)88.) 

'''  Diflior  Bicliior,  Livre  de  la  resorclic  et  du  recueil  des  noblen  de»  durhéx  de  Lor- 
raine el  de  liar.  jinldié  par  M.  W.  dos  (iodins  <lo  Sonliosmes,  iHg'i. 


ZM 


A  Jouy-sous-les-Côtes,  canton  de  Commorcy,  M.  Du  mont  signale 
une  grande  plaque  aux  armes  de  la  famille  de  Saint-Vincent  unies  à 
celles  des  Goummj. 

En  162G,  Jacques  de  Saint- 
Vincent  et  Philibert,  son  frère, 
baron  de  Narcy,  font  vérifier 
leurs  dénombrements  à  la  Cour 
des  comptes  de  Bar.  Les  armes 
de  cette  maison  d'ancienne  che- 
valerie étaient  rrd'or  au  taureau 
de  gueules,  au  canton  sénestre 
d'argent  chargé  d'une  croix  palte'e  de  gueules,  e'cartelé  d'or  à  une 
cloche  bataillée  de  gueules -fl,  suivant  Dom  Pelletier. 

Selon  d'autres  auteurs,  ffd'or  aux  bœufs  effarés  de  gueules,  à 
queue  fourchue,  au  franc  eau  Ion  dexlre  d'azur,  à  une  croix  po- 
tencée  d'or,  e'carlele'e  aux  2  et  3,  d'or  aux  beffrois  de  gueules  ba- 
tailles d'or'''.  Riestap  les  décrit  ainsi  :  ftécartelé  au  1  et  au  h  d'or 
an  bœuf  passant  de  gueules  clarine'  de  même,  au  canton  sénestre 
chargé  d'une  croix  potencée  et  alésée  d'or;  au  9  et  3  d'azur  à  une 
cloche  de  gueules  n. 

Je  reproduis  les  armoiries  telles  cjue  les  donne  Jean  Cayon. 
Quant  aux  Gournay,  très  illustre  maison  d'origine  messine,  ils 
portaient  rde  gueules  à  trois  (ours  d'argent,  maçonnées  de  sable 
mises  en  bander?,  selon  les  uns;  rrde  gueules  à  trois  tours  d'or,  ma- 
çonnées de  sable,  rangées  en  bande  1^,  selon  Riestap. 


Une  plaque  de  la  collection  de  M.  le  docteur 
Coliez,  de  Longwy,  offre  sui'  un  listel  l'inscription 
CHARLES  ET  NICOLAS  DE  SAINCT-BAVS- 
SAN,  avec  la  date  1669  dans  le  champ,  puis  au- 
dessous  les  armoiries  de  cette  ancienne  famille 
du  bailliage  de  Saint-Mihiel,  décrites  ainsi  par 
Husson  l'Ecossais  etDom  Pelletier  :  k  tiercé  en  pal, 
au   1    de  sable  à  trois  besans  d'or,   2-1;  au    9 

d'argent  à  trois  bandes  de  gueules;  au  3  d'azur  à  trois  hermines 

d'argent  w. 

Riestap  les  indique  ainsi,  en  les  renversant  :  rr Tiercé  en  pal,  au 

1  d'azur  à  (rois  mouchetures  d'hermines  de  sable  rangées  en  pal; 


—  3/i8  — 

au  fî  de  gueules  à  trois  bandes  d'argent;  au  3  d'azur  à  trois  anne- 
lets  d'or.  ^ 

Ni  Tune  ni  l'autre  de  ces  deux  descriptions  ne  sont  d'accord 
avec  les  armoiries  reproduites  sur  la  plaque  de  M.  le  docteur  Cioliez. 

Les  plaijues  de  foyer  offrent  rarenKMit  Tindication  du  lieu  de 
leur  fabrication  et  plus  rarement  encore  le  nom  du  propriétaire  du 
fourneau  où  elles  ont  été'  fondues.  Cependant,  (juelques  contre- 
cœurs  rencontrés  dans  la  région  ])ortent  les  inscriptions  ; 

ORVAL  (ancienne  abbaye). 

A   LONGVION  (17^ M. 

FAIT  A  CHAVUANCY  (i77i,Cbauvency-Saint-Hubert). 

COVSANCE  (aujourd'hui  Cousances-aux-Forges), 

grands   centres  de  production,  auxquels  viennent  s'adjoindre  les 
noms  d'autres  grands  fourneaux  que  font  connaître  les  archives. 

Sur  quelques  taques  sont  parfois  inscrits  les  noms  des  établisse- 
ments auquels  elles  étaient  destinées  : 

HOTEL  DE  VILLE  DE  LONGWY  (17/12). 

POUR  LES   CASERNES  DE  LONGWY  (1817). 

CASERNES   DE  VERDVN. 

AV  CHATEAV  DE   PLANCY, 
puis  les  noms  ou  armoiries  des  villes  pour  lesquelles  elles  avaient 
été  faites. 

VINCENNES. 

Ecusson  de  Marville,  mi-parti  Bar  et  Luxembourg. 


Cliaidon  nanci'ion. 

Armoiries  du  cliapitre  de  Keims. 


Le  dépouillement  des  comptes  des  bâtiments  royaux  et  des  ar- 
chives du  BaiTois  m'a  permis  de  dresser  une  première  liste  des 
maîtres  de  forces  dont  les  usines  produisaient  des  contre-cœurs  aux 
K\f  et  xvif  siècles  : 

Nicolas  Clergé,  de  Saint-Dizier  (iSoq). 

Claude  Vasse'  (i5G-y). 

Prévost  et  Picard  (1669). 

Duval  (1669). 

Jean  Tessier  (1G71). 

De  Suzemont,  maître  de  forges  en  Champagne  (1687). 

Boileau(i683). 

Blondet(i668). 

Noiret  (1673). 

Laisné  (1671). 

Vallée  (167^). 

Bocquet  (1G81). 

Le  Maire  (168^). 

Mes  recherches  chez  les  collectionneurs  et  les  marchands  de 
matériaux  de  démolitions  m'ont  procuré  les  noms  suivants  de 
maîtres  de  forges  ou  de  propriétaires  d'immeubles  pour  lesquels 
ces  plaques  avaient  été  fondues  : 

P.  VAVLTRIN  (1G0-2),  Toul. 

VALLE(iG78),  Carnavalet. 

T.  DELVIENNE,  Heilfz-le-Maurupl. 

JEAN  PETIT,  collection  Pellier. 

M-MAVRE-C-LE  ROY,  colle 'lion  E.  Peyre. 

CLAVDE-V"-M''-DE  p-D-V  (1 709),  collection  Ponsignon. 

D^^-A-C-HVSSON-MA^=  DE- FORGE-DE- VILRY  (1G88), 
collection  Coliez. 

(Villerup!,  près  Longwy,  Aleurllie-ot-MosclIo.) 

PHILIPS  -  SORG  •  HVTTENMEISTER  -  ZV  •  WELMINSTER, 
collection  Ponsi  ;non. 

(Wolmùaster,  près  Bilche,  Alsace-Lorraine.) 


—  350  — 

Dans  les  Mémoires  de  Jean  Mailjert ,  l)ourgoois  de  Reims,  M.  Ja- 
(lart  rapporte  (]uo  ce  personnajj^e  avait  fait  faire  une  plaque  à  son 
nom  lEAN    MAILFERT,  itiôi. 

MONOGRAMMES. 

Je  sijj-nale  les  monogrammes  et  groupes  de  lettres  initiales  re- 
levés sur  dilliM-ents  contre-cœurs;  peut-être  sera-t-il  permis  de  les 
e\pli(|uer. 

N   D   L   (i(ii3),  musée  de  Troyes,  n"  778. 
N   G  PLVS  PENCER  QVE  DIRE,   musée  de  Troyes,  n°  779. 
D  C ,  musée  de  Bar. 
A  V,  collection  Peltier,  de  Toul. 
R  C   M.   (i658),  collection  Peltier,  de  Toul. 
R   C   M.   Aux  quatre  coins,  puis  C   M  au  centre  dans  une  cou- 
lonne,  musée  de  Bar. 

D   R     -  E  R  (i58i),Toul. 

A  R  —   F  R  (1G08),  muse'e  de  Bar. 

LETTRES  INITIALES. 

C   B,   musée  Carnavalet. 

E   D.   musée  de  Troyes,  n°  798. 

F   A,   village  de  Rupt. 

L  B.  (iG3o),  collection  de  Rivières. 

N   C.  collection  Peltier. 

IV   —   PC.  village  de  Rosnes. 

H   DV  C.  (xv!*"  siècle),  musée  de  Bar. 

Les  giou])es  suivants  relevés  au  village  de  Bonnet  (Meuse),  sur 
des  taques  dont  la  partie  centrale  est  la  reproduction  d'une  plaque 
aux  armes  de  la  famille  Dessalles,  offrent,  à  n'en  pas  douter,  les 
initiales  des  personnes  qui  les  avaient  commandées,  peut-être  à 
l'époque  de  leur  mariage  : 

FB  —    1730   —   MH 


—  351   — 

Florentin  Bertrand,  e'cuyer,  seigneur  en  partie  de  Bonnet  et  de 
Tourailles,  époux  de  Marguerite  Hannel  de  Ligny. 

PH   —    1716   —   AP  DF  —    1773   —  ce 

CF  —    1755   —   MM  FT   —    1758   —   FR 

N'ayant  point  le  relevé  de  tous  les  actes  de  mariage  inscrits  sur 
les  registres  de  la  paroisse  de  Bonnet,  au  xviii"  siècle,  je  n'ai  pu  de'- 
couvrir  à  quels  personnages  dos  familles  nobles  ou  aise'es  de  ce  vil- 
lage pouvaient  appartenir  les  quatre  plaques  ci-dessus. 

Précédemment,  nous  avons  donné  l'explication  des  initiales  (jui 
se  voient  sur  les  contre-cœurs  de  grandeurs  différentes  encore  en 
place  dans  les  cheminées  du  château  d'Ourches  : 

N-D-M  —    1710  —  F-D-H, 

Nicolas  de  Massembach  et  Françoise  de  Helmstat. 

On  nous  fait  connaître  les  suivantes  FDM,  qui  se  remarquent  sur 
une  plaque  du  château  d'Etufs  (Haute- Marne),  provenant  de  l'ab- 
baye de  Longuay,  dont  François  Dauvet,  seigneur  de  Marelz,  était 
abbé  en  1618. 

Je  ne  puis  préciser  la  date  à  laquelle  commença  dans  les  forges 
et  fourneaux  du  Barrois  la  fabrication  des  nombreuses  plaques  que 
l'on  rencontre  dans  toute  cette  région ,  où  l'industrie  métallurgique 
était  déjà  très  florissante  antérieurement  au  xiii''  siècle.  Les  masses 
de  scories  vitrifiées  rencontrées  en  divers  cantons  de  son  territoire 
sont  une  preuve  qu'à  une  époque  très  reculée  beaucoup  de  four- 
neaux à  travailler  le  fer  avaient  été  établis  dans  les  vallées  de 
l'Ornain,  de  la  Saulx  et  de  la  Cousance  ;  les  noms  des  lieux-dits 
conservés  sur  le  cadastre,  qui  se  trouvent  être  d'accord  avec  la  com- 
position géologique  du  sud  du  Barrois,  révèlent,  les  uns  l'existence 
de  mines  de  fer'^',  d'autres  l'emplacement  d'anciennes  forges  pour 
les  exploiter.  Enfin,  les  archives  fournissent  de  précieux  renseigne- 
ments sur  l'antiquité  et  l'importance  des  forges  à  fer  et  des  minières 
de  la  région,  ainsi  que  sur  les  diverses  autorisations  données  parle 
Domaine  pour  l'exploitation  des  bois  nécessaires  à  l'alimentation  de 
ces  nombreuses  usines. 

En  1 188,  Simon  de  Broyés,  seigneur  de  Commercy,  donne  aux 

''  Dans  la  donalioii  de  la  forge  de  Vassy  à  l'abbaye  des  Trois-Fontaines,  en 
1171,  par  Henri,  comte  de  Champagne,  il  est  dit  :  trCum  integro  ciini  usagio  suo 
tam  in  iiemore  quam  in  minea  sua.?' 


—  352  — 

moines  de  Tabbayo  d'Ecuivy  la  lene  de  Frolois  avec  le  droit  de 
conslruire  une  l'orge  et  de  prendre  sur  cette  terre  le  minerai  de  fer 
(|u"ils  jiourraienl  v  rencontrer:  ff  Donum  inquam  hoc  l'eci  tam  libère 
et  absolule  quod  Iratres  terram  illam  sicutproprium  alodium  suum 
pro  libiiu  suo  potoriint  vel  essartare,  aut  lateres  inibi  conficere, 
seu  labricani  lerrariain  construere,  et  inde  quid(juid  voluerint  po- 
Icrunt  vendero.  Eisi  in  omni  alodio  de  Morle  possunt  invenire 
minam  ferrariaiu,  vel  lenam  ad  ronliciendos  lateres  convenientcm, 
de  bis  auiodo  vel  in  reliquum  (juanliini  voluerint  liberalitatem  ac- 
cipiant^^).  fl 

En  iqGo,  Tliioriv,  sire  de  llayanges,  donne  au  comte  de  Bar  la 
mine  ffdu  ban  de  llaienges  pour  tous  ses  fevres  qui  forgent  en  ses 
fores  de  Briés^i. 

En  1829,  un  litre  d'Edouard  de  Bar  cite  les  forges  deMoyeuvre, 
de  Neuchef  et  de  Ranguevaux. 

L'examen  des  comptes  du  Barrois  fait  connaître  l'existence  des 
forges  de  Bruant,  près  Moutiers,  en  lûo/i;  de  Burey,  de  Laiinoy  au 
pays  de  Longwy,  ante'rieurement  à  i/i25;de  Fouchères  froij  soûlait 
être  une  forge w,  en  1662;  de  Tréveray  et  d'Ormenson,  en  i5oo; 
d'Evaux,  en  i5i6;  de  Vouthon,  en  1629;  de  Renesson,  de  Tre- 
mont,  de  Beuroy,  de  Robert-Espagne,  en  1529;  de  La  Ncuveville, 
de  Moutblaiiiville,  en  i55o;  des  fourneaux  de  Rénoy-lès-Ligny,  de 
Dainvillc,  du  Boiuiion,  de  Remescourt,  de  Saint-Arnaud,  de  Jean- 
dlieurs,  ([ui  apparaissent  vers  le  milieu  du  xvi"  siècle;  celui  de  Cou- 
sances  n'est  pas  antérieur  à  l'anne'e  i553. 

USIISE  DE  COLSANCES. 

Ainsi  qu'il  résulte  de  l'examen  des  titres  de  propriété  que  pos- 
sède M.  André  fils,  maître  de  forges,  possesseur  actuel  de  cette 
importante  usine,  crdaspart  Buiges,  escuyer,  demeurant  à  Bar,  et 
Daiuoiselle  Marie  Triesves  sa  feuime  •"-'«  vendent  le  25  avril  1  552  îi 
Claude  de  Florainville,  écuyer,  seigneur  de  Cousance  et  bailli  de 
Bar,  ffle  buictième  part  indivis  au  viel  nu)liii  de  Cousance.  .  .  ,  le 
sixième  m  une  place  assise  audict  lieu  a[)pelé  le  Cornesoni'  qui 
leur  venaient  par  acquisition  crd'Antlioiue  de  Stainville,  écuyer, 

^''   Arrli.  do  la  Meuse  :  Ecurcy. 

--'■  Sœiir  (le  Gilles  de  Trêves,  cloyiîii  de  Saiiil-Mnxc,  romlalcur  du  coilèjie  de 
IJar. 


—  353  — 

seigneur  de  QuevongesTî,  le  tout  pour  la  somme  de  260  francs  bar- 
rois. 

Le  99  avril  i553,  Claude  de  Fioraiuville  et  Jacqueline  de  Roucy 
sa  feninîe  cèdent  à  bail,  pour  vingt  années,  à  noble  liomme  Jeban 
Barisien,  demeurant  à  Cousance(^5,ies  deux  moulins  qui  lui  appar- 
tenaient au  finage  de  Cousance,  au  lieu  dit  Fontaine  à  Dieu,  consis- 
tant en  frmaisonnenients,  meules, rouz,rouiers,  cordaiges,  marteaux 
et  tous  aultres  hostils  dépendans  desdits  moulins  ri,  sous  la  condi- 
tion de  les  entretenir  de  toutes  choses  ne'cessaires,  ainsi  que  les  che- 
mins et  les  chausse'es.  En  outre,  ils  lui  accordent  de  rr pouvoir  faire 
et  construire  ung  fourneau  à  fondre  le  fer  sur  certains  prez  appar- 
tenant à  ycelui  Barisien  contigu  et  à  l'endroict  des  byés  desdits 
moulins  pour  la  comodite'  dudit  fourneau  par  aultant  qu'il  en  sera 
besoing  pour  y  faire  fondre .  .  .  n 

Par  suite  d'acquisitions  faites  en  i565,  en  1675,  de  certaines 
parts  indivises  du  vieux  moulin,  cet  établissement  prit  dès  lors  une 
grande  extension  qui  s'accrut  encore,  en  1616,  par  la  cession  de 
trdeux  cinquièmes  à  un  quart  et  demy  à  la  moitié  du  vieux  moul- 
lins  de  Cousance  siz  sur  le  ruisseau  dudict  lieu,  vulgairement  appelé' 
le  moulin  à  Dheu,  moyennant  600  francs  monnoie  barroiseï^. 

C'est  durant  cette  période  que  les  plaques  de  foyer  sorties  de 
l'usine  de  Cousimces  se  distinguent  entre  toutes  par  l'élégance  de 
leurs  formes,  la  beauté  de  leur  dessin,  la  richesse  de  leur  compo- 
sition; bon  nombre  de  taques  provenant  de  ce  fourneau  portent 
l'inscription:  DE  COVSANCE,  puis  l'indication  du  jour,  du  mois 
et  de  l'année  de  leur  fabrication.  J'ai  remarqué  sur  l'une  d'elles, 
au-dessous  des  deux  lévriers,  les  lettres  ND  —  NO,  en  mono- 
gramme, surmontées  d'une  étoile,  qui  sont  peut-être  les  initiales 
du  maître  fondeur  ou  de  l'artiste  auteur  du  modèle  en  bois  ayant 
servi  à  la  reproduction  de  cette  plaque. 

Lors  même  que  les  produits  de  cette  fabrication  ne  présenteraient 
point  ces  inscriptions,  preuves  indiscutables  de  leur  provenance, 
les  archivoltes,  la  l'orme  des  oves  et  des  raies  de  cœur  de  l'enca- 
drement, leur  faire  eu  général  seraient  autant  d'indices  suffisants 
pour  en  indiquer  l'origine '-1 

^'^  Les  armes  de  Jelian  Barisien,  procureur  fiscal  à  Ancerville,  anobli  le  ai  mai 
i5fio,  étaient  trd'azur  à  une  rose  d'argent  liée  d'un  lac  d'or  au  chef  papelomié 
d'argent  de  trois  pièces  n. 

'^^  Il  ne  paraît  point  que  les  anciens  seigneurs  possesseur.,  de  l'usine  de  Cou- 

Arcuiîologik.  -20 


—  354  — 

Je  regrette  de  ne  pouvoir  suivre  le  développement  de  cette  usine 
pendant  le  cours  du  xvii"  siècle  et  la  première  moitié  du  xvui";  il 
eût  été  intéressant,  pour  l'élude  des  plaques  de  loyer  sorties  du 
fourneau  de  Gousances,  de  connaître  les  noms  des  propriétaires  et 
des  fermiers  (jui  en  dirigèrent  Texploitation  jusqu'au  jour  où  Pierre- 
Joseph  de  Viard,  comte  de  CousancesO,  à  qui  il  appartenait,  fut 
confirmé  le  27  janvier  1-753  par  le  roi  Stanislas,  dans  son  droit 
rtde  faire  ouvrir  et  à  tirer  des  mines  de  fer  sur  le  ban  et  finage  de 
Cousance  pour  consommation  de  son  fourneau  dudit  lieu,  à  charge 
d'indemniser  les  propriétaires  des  terrains  qu'il  fera  ouvrir ('-U. 

A  la  mort  de  P.-J.  de  Viard,  cette  usine  étant  passée  entre  les 
mains  de  son  gendre  Ch.-Fr.  Xavier,  comte  de  Gondrecourl  et  de 
Gousances,  le  sieur  Moulins,  qui  en  était  le  fermier  dès  l'année 
1763  et  possédait  déjà  à  cette  époque  les  minières  d'Ancerville  et 
de  NarcN ,  continua  d'exploiter  ce  fourneau  pour  le  compte  de  M.  de 
Gondrecourt. 

Le  19  ventôse  an  xii  de  la  République  (10  mars  i8o/i),  l'usine 
de  Gousances  rraver  ses  halles  et  hangards,  bocards,  place  à  mines 
et  tous  les  bâtiments  et  aisances  en  dépendantes,  le  moulin  à  eau, 
toutes  les  terres,  vignes,  chenevières  et  prés,  fut  vendue  au  sieur 
Bernard  Véry,  moyennant  la  somme  de  cent  vingt-cinq  mille  quatre 
cent  douze  francs  cinquante  centimes ti. 

On  doit  regretter  que  la  riche  collection  des  anciens  modèles  en 
bois,  employés  depuis  plusieurs  siècles  au  moulage  des  plaques  de 

sances  aient  jamais  placé  leurs  armoiries  sur  les  plaques  de  cheminée,  comme  ie 
taisait  le  marquis  de  Montalembert  sur  les  produits  de  la  fonderie  de  Forge  Neuve, 
qu'il  vendit,  en  1776,  au  comte  d'Artois,  devenu  ainsi  maître  de  forges.  Nous 
ne  voyons  pas  non  plus,  dans  le  Rarrois,  les  propriétaires  de  classe  roturière,  en- 
richis par  rindnstrie  niélalliirgique,  se  créer  un  blason  industriel,  sorte  d'enseigne 
héraldique  et  commerciale  ([ui  se  remarque  sur  certaines  plaques  coulées  dans  des 
usines  du  Périjjord  ,  où  l'on  fondait  également  des  mortiers,  des  boulets  et  des 
canons.  Voir  dans  la  Revue  des  Sociétés  savantes,  t.  VI,  7°  série,  l'article  de  M.  le 
baron  de  Vcrneilh  sur  une  Plaque  de  cheminée  ornée  d'un  blason  industriel  repro- 
duite p.  496.  {Bulletin  du  Comité,  189.5.) 

'')  La  baronnie  de  Gousances  fut  érigée  on  comté  par  Léopold  le  1"  mars  1715, 
en  faveur  de  Pierre- Joseph  de  Vyart,  major  de  cuirassiers,  crd'azur  à  troix  croix 
potencées  d'or,  deux  et  une,  au  chef  d'argent  écartelé  d'azur  à  trois  boulets  dé- 
gradés d'argent  mis  en  pal». 

^^'  Ce  droit  était  déjà  établi  en  )Gi3  par  une  sentence  rendue  au  bailliage  de 
Bar. 


—  355  — 

foyer  sorties  de  celte  usine,  n'ait  pas  été'  conservée;  quelques  spé- 
cimens seulement,  choisis  parmi  ceux  dont  ia  délicatesse  des  orne- 
ments et  le  mérite  artistique  faisaient  de  véritables  œuvres  d'art, 
ont  été  utilisés  par  le  piopriétaire  actuel  comme  panneaux  décora- 
tifs dans  les  diverses  pièces  de  son  habitation.  Il  y  a  quelques  an- 
nées, le  nombre  de  ces  modèles  était  encore  considérable;  mais 
l'usine  de  Cousances  ayant  abandonné  peu  à  peu  la  fabrication  des 
taques  de  cheminée,  on  ne  prit  plus  garde  à  ces  pièces  que  l'usage 
et  le  temps  avaient  déjà  fortement  endommagées;  quantité  furent 
détruites,  d'autres  furent  envoyées  au  fourneau  de  Bayart  (Haute- 
Marne),  oii  elles  se  trouvent  encore. 

J'ai  rencontré,  dans  mes  excursions  autour  de  Bar-le-Duc,  beau- 
coup de  plaques  de  foyer  sorties  du  fourneau  de  Cousances  et  ap- 
partenant aux  dernières  années  du  xvi^  siècle;  toutes  sortent  d'un 
moule  unique  dont  la  pièce  du  centre,  entourée  d'une  couronne,  et 
l'intérieur  des  cartouches,  rendus  mobiles,  permettaient  de  modi- 
fier à  volonté  le  sujet  principal  et  la  date  de  la  fabrication. 

J'emprunte  à  mon  confrère  M.  Léon  Germain  la  description  qu'il 
a  donnée  de  ce  modèle  omnibus  dans  son  étude  de  la  plaque  aux 
armes  de  Christophe  de  Bassompierre  et  de  Louise  de  Radeval  son 
épouse.  fcLa  forme  est  un  rectangle  dont  les  angles  supérieurs  sont 
coupés  en  biais;  la  hauteur  mesure  o  m.  89  et  la  largeur  o  m.  90. 
Dans  le  centre,  une  grande  couronne  de  feuillage,  entremêlée  de 
volutes,  a  pour  destination  d'entourer  le  sujet  spécial  au  destina- 
taire; des  lévriers  colletés,  la  tête  contournée,  dressés  sur  leurs 
pattes  de  derrière,  soutiennent  cette  couronne;  au-dessus  d'elle, 
un  masque  humain,  dans  le  goût  du  teuqjs,  est,  sauf  le  visage,  en- 
veloppé de  bandeaux;  sa  bouche  tient  l'extrémité  de  deux  cornes 
d'abondance  desquelles  sortent  des  fruits  de  diiïérentes  espèces.  Une 
triple  arcade  —  dont  la  partie  centrale,  beaucoup  plus  importante 
que  les  autres,  environne  ce  masque  —  repose  sur  deux  corbeaux 
formés  d'un  chapiteau  et  d'un  cul-de-lampe  et  sur  deux  pilastres 
plats  cannelés;  les  archivoltes  sont  garnies  de  besants  égaux  renflés 
au  centre  et  amincis  dans  la  partie  intermédiaire,  disposés  en 
écaille;  dans  les  tympans,  deux  cartouches  très  simples  ont  pour 
objet  de  recevoir  les  inscriptions.  La  bordure  générale  est  formée, 
dans  le  haut  et  sur  les  côtés,  d'enroulements  dessinant  des  sortes 
doves;  dans  le  bas,  de  sept  compartiments  inégaux,  encadrés  de 
filets  et  meublés  de  bossages.  « 


—  356  ~ 


Los  variétés  suivantes  diffèrent  entre  elles  par  les  armoiries,  les 
jcndos  in 
l'abrication. 


légrcndos  inscrites  dans  le  centre  do  la  couronne  et  la  date  de  leur 


DE  COVSANCE=^-CE   3^   AP    1581. 
Armoiries  de  Bassompierre  cl  de  Uadeval  (Musée  de  Nancy). 
Armoiries  de  France  ((lolloction  Torri). 
Double  écusson  aux  trois  lis  (Ligiiy). 

DE  COVSANCE=CE   5^  AP    1581. 
Armoiries  de  Lorraine  (Bar). 

Armoiries  de  Jeanne  d'Arc  (Musée  do  Saint-Diziei). 
David  et  Betlisaboe;  quatre  tètes  j)lacées  2  et  2  (Collection  (îlai- 
rier  frères). 

DE  COVSANCE  =  CE   15   AP    1581. 
IHS   MARIA-PIERRE  BOVCHER 

FAICTE  EN   LAN    1581.  (Bar.) 

DE  COVSANCE  =  DE  IVLET    1583. 

Armes  de  France  (Collection  Torri). 

Armes  de  France  et  de  Navarre;  écusson  en  losange  dosFlorain- 
ville  (Musée  de  Bar). 

Ecusson  aux  armes  pleines  de  Lorraine,  accosté  de  deux  doubles 
C  entrelacés. 

DE  C0VSANCE=i5   AP    1591. 
Armoiries  des  Contet,  seigneurs  d'Aunay-sur-Marne,  «d'azur  à 
trois  moulinets  d'argents  (Cbàlons-sur-Marnc). 
Armoiries  d'Ancervillo  :  une  oie  (Ancerville). 

•le  n'ai  point  rencontré  de  plaques  à  ce  modèle  portant  l'indica- 
tion d'une  date  postérieure  à  l'année  i59i,  mais  j'ai  pu  constater 
qu'avant  celte  époque  ce  type  omnibus  avait  déjà  subi  quelques  lé- 
gères modifications. 

Sur  une  plaque  de  la  collection  Ponsignon,  on  remarque  un 
changement  notable  dans  la  reproduction  du  type  primitif;  le  des- 
sin est  plus  lourd,  les  lévriers  sont  diiïéremuient  disposés,  les  ar- 
cades sont  moins  élégantes  et  de  la  bouche  du  masque  à  figure 
hnmnine  sort  un  cordon  auquel  semble  suspendue  la  couronne  cen- 
trale renfermant  un  écusson  aux  armes  pleines  de  Lorraine,  accos- 


—  357  — 

tëes  de  deux  doubles  C  entrelaces;  en  face,  des  cliimèros  bizarre- 
ment exécutées  occupent  la  place  de  deux  cartouches. 

Des  taques  à  ce  même  modèle  offrent  les  particularités  sui- 
vantes :  sur  Tune  d'elles,  représentant  le  jugement  de  Saiomon,  le 

nom  de  Cousance  a  dit^paru;  ii  ne  reste  plus  que  DE ;  à 

droite,  on  lit  :  LAN  1588;  une  autre,  aux  armes  de  France,  nous 
montre  d'une  part  les  lettres  DM  et  de  l'autre  la  date  i586;  une 
troisième,  aux  écussons  accolés  de  France  et  de  Navarre,  offre  à 
gauche  le  nom  de  P-  VAVLTRIN,  qui  peut  être  celui  du  fermier 
de  l'usine  de  Cousances,  et  à  droite  la  date  1602  (^). 

Sur  d'autres  d'une  facture  plus  mauvaise,  aux  armes  de  la  mai- 
son de  France,  les  lévriers  sont  remplacés  par  de  lourds  léopards, 
les  pilastres  cannelés  ont  disparu,  le  masque  est  complètement 
transformé  et  de  chaque  côté ,  dans  des  cartouches  à  queue  d'aronde, 
est  inscrite  la  date  iGio(-l 

Enfin,  une  taque  du  presbytère  de  Lisle-en-Rigault  présente  une 
complète  déformation  du  type  originel,  avec  des  lis  semés  dans  la 
triple  arcade,  des  petits  chiens  au  lieu  et  place  des  chimères,  puis 
un  coq  au  centre  d'une  couronne  déforme  grêle,  circonscrite  elle- 
même  dans  une  bordure  de  feuillage. 

Je  n'ose  affirmer  que  ces  dernières  plaques  soient  sorties  de  l'usine 
de  Cousances;  le  type  si  remarquable  qui  caractérise  les  produits 
de  ce  fourneau  peut  avoir  été  imité  dans  certains  établissements  de 
la  région,  puis  dénaturé  dans  d'autres.  Sur  des  taques  du  xvif  siècle 
où  ne  figurent  point  les  trois  arcades,  ne  retrouve-t-on  pas  fréquem- 
ment les  vestiges  du  masque  à  figure  humaine,  puis  la  couronne 
centrale  soutenue  par  deux  lions  qui  semblent  empruntés  aux 
plaques  à  la  devise  DOMINVS  MIHI  ADIVTOR  et  aux  armes 
de  la  maison  d'Espagne. 

MODE  DE  FABRICATIOtV. 

Dans  la  grande  Encyclopédie  de  Diderot,  au  recueil  des  planches, 
on  \oit  un  ouvrier  occupé  à  imprimer  dans  le  sable  battu  un  mo- 
dèle en  bois  qui,  une  fois  retiré,  laissera  une  empreinte  en  creux 
nettement  délimitée  dans  laquelle  on  versera  du  métal  en  fusion^-^), 

'''  «Les  forges  et  fourneaux  de  Moriey  sont  données  à  bail  à  Pierre  Vautrin  avec 
ho  arpents  de  bois,  moyennant  1800  francs  par  an.n  B.  9770. 
■-'  M.  Léon  (îermain  cile  une  laqiie  de  Wittel  aven  la  date  16^7. 
'-^;  T.  IV,  pi.  V.  fig.  /4. 


—  358  — 

Ce  procédé,  par  lequel  on  obtient  des  plaques  dites  sur  couche  ou  à 
découvert,  est  le  plus  ancien;  aujourd'hui,  pour  obtenir  une  e'pais- 
seur  demandée  et  bien  régulière,  on  coule  le  métal  entre  deux 
sables,  c'est-à-dire  dans  un  moule  l'ait  de  deux  pièces,  la  face  et  le 
revers. 

Mais  pour  produire  les  taques  ornées  dun  encadrement,  d'ar- 
moiries, d'inscriptions  en  relief,  on  n'a  pas  toujours  employé  dans 
l'origine  des  modèles  faits  d'une  seule  pièce;  au  xyf  siècle,  surtout 
dans  le  Barrois,  quelques  plaques  très  anciennes  paraissent  avoir 
été  obtenues  par  l'impression  directe  dans  le  sable  qui  devait  four- 
nir le  moule,  de  pièces  détachées  d'un  relief  assez  fort,  telles  que 
croix  simple  haussée  sur  un  cercle,  croix  dite  de  Lorraine,  croix 


potcncée  de  Jérusalem,  écussons  armoriés,  étoile  à  huit  pointes 
dite  pentalpha  ou  sceau  de  Salomon,  têtes  de  satyres,  masques  gri- 
maçants, petits  bustes,  fleurs  de  lis,  quadrupèdes  et  dauphins,  que 


l'on  disposait  isolément  avec  plus  ou  moins  (hî  symétrie.  C'est  du 
moins  ce  que  permet  de  supposer  l'examen  de  certaines  plaques  de 
l'orme  pentagonale,  de  fabrication  primitive,  dont  les  ornements 
irn'gulièrement  placés  laissent  nppaïaître,  en  relief,  les  contours 
de  la  base  de  l'estampille  avec  laquelle  on  les  a  imprimés  dans  le 
moule. 

Ce  proc(;dé  peu  pratique,  eiîi[)ioyé  au  début  d  une  fabrication 
dans  son  enfance,  ne  paraît  point  avoir  survécu  aux  premiers  essais; 
on  se  servit  ensuite  de  modèles  consistant  en  un  tableau  dont  les 
reliefs  étaient  sculptés  en  plein  bois  ou  obtenus  à  l'aide  de  pièces 
rapportées;  les  produits  étaient  ainsi  plus  décoratifs  et  de  forme 


—  359  — 

plus  régulière.  Dans  certains  centres,  aux  premiers  jours  de  l'appa- 
rition des  contre-cœurs  en  fonte  de  fer,  quelques  modèles  ont  été 


Type  dalé  à  la  croix  de  Lorraine,  à  l'éciisson  de  France 
et  anx  fleurs  do  lis  dans  le  champ. 

(Collection  Clairier,  propriétaire,  à  Toul.) 

exécute's  par  de  véritables  artistes.  Tel  est,  à  mon  avis,  celui  de  la 
grande  plaque  du  château  d'Amboise. 

J'ai  précédemment  cité  les  noms  de  Caffiéri,  de  Regnauldiu,  de 
Houtzeau  qui,  dans  les  années  i666-i683,  exécutèrent  pour  l'or- 
nemenlation  des  cheminées  des  bâtiments  royaux  plusieurs  modèles 
de  plaques,  payés  un  haut  prix;  je  regrette  de  ne  pouvoir  faire 
connaître  les  sculpteurs  de  mérite  du  xviii^  siècle  auxquels  on  doit, 
en  ce  genre,  de  véritables  petits  chefs-d'œuvre  de  composition  et 
d'exécution.  Tels  sont,  entre  autres,  les  modèles  suivants  encore 
conservés  à  l'usine  de  Conches  et  qui,  exécutés  en  bronze,  pou- 
vaient supporter  un  tirage  d'épreuves  considérable'^)  : 

Thémis,  bas-relief  en  bronze  appliqué  sur  une  table  do  chêne. 

Offrande  à  l'Amour.  (Fragonard.  ) 

Sacrifice  aux  trois  Grâces. 

^''  Je  dois  la  connaissance  de  ces  modèles  de  l'usine  de  Conches  à  l'obligeance 
de  M.  le  comte  de  Marsy,  qui,  en  ce  moment,  prépare  une  étude  sur  les  nombreux 
modèles  conservés  dans  cet  établissement. 


—  3G0  — 

Porti(|U('  romain.  (Hubert  Robert.) 

Le  VcMTOU.  (  Fraifonard.) 

Le  mareilial  des  logis  (iillet.  (Horel.) 

Si  (juaiilile  de  sujets  reproduits  sur  les  coutre-cœurs  du  xvi"  siècle 
sont  emprunte's  aux  images  grave'es  sur  bois  qui,  alors,  ornaient 
les  Heures,  les  Ofiices,  les  Bibles  anciennes,  plus  lard,  à  leur  tour, 
les  tableaux  des  peintres  en  faveur,  les  gravures  des  livres  illustres 
par  des  artistes  en  renom  ont,  on  le  voit,  inspire  les  dessinateurs 
et  les  ouvriers  habiles  chargés  de  la  decoialion  des  taques  du 
xviii''  siècle. 

Le  modèle  d'une  très  curieuse  plaque  de  fourneau  du  Musée  de 
Nancy  me  parait  avoir  été  produit  avec  le  panneau  d'un  ancien 
meuble  orné  d'une  double  arcade  <>olhi(|ue  supporte'e  par  un  long 
meneau.  Pour  orner  le  fond  du  tableau  divisé  ainsi  en  deux  parties, 
le  modeleur  a  pris  au  hasard,  comme  poinçons,  des  statuettes,  des 
écussons  de  faible  relief  qui  se  trouvaient  à  sa  portée,  plaçant  à  la 
droite  la  sainte  Vierge  tenant  Tenfant  Jésus  représentée  les  pieds 
sur  un  croissant  renversé,  sainte  Anne  bien  reconnaissable  au  grand 
voile  qui  lui  couvre  une  partie  du  front  et  au  livre  quelle  tient 
devant  elle,  puis,  au-dessous,  sainte  Catherine  et  sainte  Barbe. 

Dans  le  champ  se  voient  deux  larges  olfrautTune  un  personnage 
armé  d'un  bâton,  l'autre  un  quadrupède  peu  facile  à  déterminer; 
puis  deux  écussons  armoriés,  dont  l'un  est  chargé  de  deux  bour- 
dons en  sautoir,  accompagnés  de  trois  coquilles. 

Les  statuettes  de  sainte  Catherine,  de  sainte  Anne  et  de  sainte 
Barbe  se  trouvent  reproduites,  ainsi  que  l'écusson  aruiorié,  sur  une 
laque  de  la  collection  de  M.  le  docteur  Coliez,  de  Longwy,  en  com- 
pagnie de  quantité  d'autres  poinçons  de  même  nature. 

Quand  on  avait  à  couvrii'  une  grande  surface,  telle  (ju'en  offraient 
autrefois  les  immenses  cheminées  du  Barrois,  on  utilisait  fréquem- 
ment l'orncmenlalion  dos  plaques  de  foyer  de  dimensions  moindres. 
C'est  ainsi  (ju'au  village  de  Bonnet  des  taques,  aux  armes  de  la  fii- 
mille  Dessalles,  ont  servi  de  modèles  et  se  trouvent  reproduites  au 
centre  de  pièces  de  dimensions  plus  considéiables.  Ce  procédé  éco- 
nomique était  autrefois  très  en  usage  dans  la  région  du  Barrois. 
Parfois,  autour  du  motif  emprunté,  on  imprimait,  pour  garnir  les 
vides,  une  date,  quelques  lettres,  des  écussons,  des  croix  de  Lor- 
raine, (les  Heurs  de  lis. 


—  361   — 

Les  dates  qu'ofFrenl  certaines  plaques  ne  sont  pas  toujours  celles 
de  leur  fabrication;  elles  peuvent  avoir  e'té  ajoutées  ou  modifiées 
lors  de  l'emploi  à  une  e'poque  postérieure  d'un  ancien  modèle.  C'est 
ainsi  que  sur  une  pièce  du  temps  de  Henri  II ,  utilisée  un  siècle  plus 
tard,  apparaît  dans  l'intérieur  de  la  couronne  royale  la  date  de 
16A9.  Par  contre,  des  plaques  du  style  le  plus  pur  de  la  Renais- 
sance peuvent  être  toutes  modernes  ;  tel  est  le  grand  contre-cœur 
au  type  de  la  Salamandre  couronnée,  exécutée  en  i88t  pour  le 
château  de  Saint-Germain  par  M.  Rouget,  sculpteur,  sur  le  dessin 
de  M.  LafoUye,  architecte'^'. 

Au  xv!*^  siècle,  les  inscriptions  paraissent  avoir  été  faites  par  l'im- 
pression de  petits  tableaux,  sortes  de  règles  portant  tout  ou  partie 
de  la  légende  que  l'on  voulait  reproduire  sur  le  moule.  C'est  ce  (|ue 
démontrent  :  1"  deux  exemplaires  delà  taque  de  Ligny  (Collections 
Clairier  frères  et  Ponsignon)  offrant,  retournée,  la  fin  de  la  se- 
conde ligne  HID-IVH  lAd'ÔDVl  HISHD;  2°  une  plaque  de 
Melchior  de  La  Vallée,  autrefois  dans  l'ancienne  demeure  de  la  fa- 
mille de  Vendières''-^),  sur  laquelle  on  lisait  le  mot  VIVE  placé  en 
sens  inverse  HAIA- 

Léon  Maxe-Werly. 

'*'  Matériaux  et  documents  d' arrhitecture  de  Eaguenet,  x'iof  livraison  (André 
Daly  fils  et  G'"). 

'-'  Rue  des  Ducs-de-Bar,  maison  Henriot. 


RAPPORT   EPÎGRAPHIQIJR 
SUR  LES  DÉCOUVERTES  F/VITES  EN  TUNISIE 

PAR  LE   SERVICE  DES   ANTIQI ITES 
DANS  LE  COURS  DES  CIlNQ  DERNIERES  ANNÉES, 

PAR  M.  GAUCkLER, 

Moiiihre  non  rôsidant  du  Comit»'. 


I 

INSCRIPTIONS  SUR  PIERRE  OU  MARRRE. 

1.  —  Oudna  [Ulhhia).  Plaqup  do  marbre  blanc,  découverte 
j)ar  moi  dans  les  fouilles  du  mois  de  novembre  i8()G,  La  plaque, 
retournc'e  à  Tenvors,  e'tail  encastre'e  dans  la  maçonnerie  d'un  mur 
de  basse  e'poque  et  servait  de  seuil  à  nn(i  chambre  pave'e  de  mo- 
saïques sur  tuile,  répli(jues  de  Vasarnlos  oecos.  de  Sosos  de  Per- 
game.  La  pierre,  brisée  à  gauche,  est  haute  de  o  m.  ^5,  large  de 
o  m.  ù/i,  épaisse  de  o  m.  o3;  elle  était  casse'e  en  dix  fragments 
se  rajustant  exactement.  L'inscription  était  encadrée  d'un  large  ban- 
deau; les  caractères,  bien  alignés  et  gravés  avec  soin,  sont  hauts 
de  o  m.  1 1  à  in  première  ligne,  de  o  m.  09   aux  deux  suivantes  : 

j) .  Il r  I  II  i (I  (■  n  r  11  <•  l  i a  .s  «  L  O  N  I  N  O 
nob  .  caes .  dcdicante .  .  .0  proCOS  rC^V 
c.  o  1.0  II  i  a     I  II  I  i  a      */   /   H   1   N   A    <ï> 

Cette  dédicace  semble  avoir  et*;  adressée  au  César  Salonin,  fils 
de  l'eujpereur  Callien,  parles  soins  d'un  proconsul  d'Afrique,  dont 
le  nom  manque,  et  aux  frais  de  la  coNniie  d'Utbina.  Malgn^  son 
mauvais  état  de  conservation,  ce  texte  a   une  réelle  importance; 


—  363  — 

c'est  la  première  inscription  retirée  des  ruines  d'Oudna,  qui  pre'- 
senfe  le  nom  de  la  ville  antique  Uthina,  d'ailleurs  identifie'e  déjà 
d'une  manière  certaine,  par  la  synonymie  avec  le  nom  moderne 
tfOudnaw  et  parle  calcul  des  distances  routières. 

2.  —  Oudna.  Stèle  votive,  découverte  en  construisant  l'écurie 
du  bordj  Ducroquet.  Plaque  rectangulaire  en  calcaire  gris,  sur  la- 
quelle est  figuré  au  sommet  un  fronton  triangulaire,  avec  le  crois- 
sant montant  dans  le  tympan,  accosté  dans  les  écoinçons  de  deux 
cercles  enfermant  une  croix.  Au-dessous,  dans  un  cadre,  haut  de 
o  m.  18  et  large  de  o  m.  t6,  l'inscription  suivante  en  caractères 
hauts  de  o  m.  01 5  : 

S  •   D  •  S 
D  •  INSTEIV 
S-MERIAN 
VS-SACER 

V-S-L-A 

S(otnriw)  d(omino)  siacrum).  D{ecirmts)  Insteius  Meinanus  sacer{dos) 
viptum)  s(olvk)  liihens)  a{iiimo). 

C'est  la  première  stèle  à  Saturne  découverte  à  Oudna. 

3.  —  Oudna.  Piédestal  en  kedel,  brisé  en  haut,  découvert  par 
M.  Ducroquet,  dans  les  travaux  de  déblaiement  du  premier  étage 
de  la  citadelle.  Hauteur,  1  mètre;  largeur,  o  m.  58;  épaisseur, 
o  m.  /i5. 

Lettres  hautes  de  o  m.  06  : 

«O  N  A  1  AE  ■  C 
HONOKATae 
Q_-  CASSl  •  FRONTON  îs 
IVSTIANI  •  PL  •  P-VXOR?' 
D    ■    D  •  P  •  P 

.  .  .  onaliae  [Ciaii)  filiaef\  Honorat[ae] ,  Q[uinti)  Cassi{i)  Fronton[{s] 
Jiistiani  fl{(iminis)  p[erpettii)  vxor\i\  :  d{emrîomim)  d(ecreto)  plecunia) 
p(îtblica). 

4.  —  Oudna.  Plaque  lumulaire,  en  marbre  blanc,  découverte 
par  M.  Ducroquet,  entre  le  grand  puits  et  le  bordj.  La  pierre  est 


—  36/i  — 

brisée  à  droite,  mais  j"ai  pu  reconstituer  complètement  Tinscription 
à  laide  de  quehjues  fragments.  Hauteur  de  la  pierre,  o  m.  55; 
épaisseur,  o  m.  o,"{  ;  hauteur  des  lettres,  o  m.  i3  à  la  première  ligne, 
o  m.  1-2  à  la  deuxième,  o  m.  o'À  à  la  dernière. 

VINCENt-  OPTaTI 

IN     PAGE 
RED-PR-KAL-NOVE 

VincenU[ï)  Optati  in  pace;  red{dklit)  pr(idie)  kal{endas)  Nove{inhres). 

L'expression  rcd{(Udit.  .  .  animam  ou  deintiim  nalurae)  comme  sy- 
nonyme de  decessil  est  rare,  quoiqu'on  en  trouve  (juchjiies  exemples 
en  Arri([ue. 

L'épitaphe  paraît  être  de  la  fin  du  iv*"  siècle.  Elle  est  gravée  au 
revers  d'une  plaque  de  marbre  oinée  de  mouluies,  <]ui  semble 
avoir  d'abord  servi  de  placage  dans  un  édiiice  public. 

5  à  9.  —  Oudna.  Fragments  divers  trouvés  au  cours  de  mes 
touilles,  dans  la  maison  et  les  thermes  privés  des  Laberii. 

Fragment  d'une  dédicace  à  Hadrien  ou  à  Antonin.  Lf>tfres  grêles 
(M  allongées,  hautes  de  o  m.  o5. 

pro  saillie  iMV  ■  caes. 
trajan  ou  arll'HAdriam 

Marbre  blanc.  Hauteur  des  lellres,  o  m.  39. 

caesaKlS 
pertiNAcis? 

6.  —  Marbre  gris.  Hauteur  des  lellres,  o  m.  o'ÀU. 

LA 
P 

7.  —  Marbre  banc.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  otx. 

O  R 

AVI 

8.  —  (lalcairc  du  pays.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  oi5. 

VLI 


—  365  — 
9.  —  Marbre  bianc.  Hauteur  des  iettres,  o  ni.  oi. 

VAC 
/ECERVNT 

10  à  15.  —  Inscriptions  sur  mosaïque,  découverles  au  cours  de 
mes  fouilles. 

Maison  des  Laberii.  Seuil  de  Toecus.  Chasse  à  courre  avec  deux 
cavaliers;  un  valet  de  chiens  et  deux  le'vriers  poursuivant  un  lièvre 
et  un  renard.  Au-dessus  de  la  tête  de  chacun  des  chiens  est  indiqué 
son  nom,  en  iettres  dessinées  en  émail  bleu  sur  fond  blanc  : 

EDERATVS  MVSTELA 

11.  —  Maison  d'Industrius.  Mosaïque  d'atrium  représentant  une 
mer  poissonneuse  :  au  bas,  un  canot  de  pêche,  avec  un  pêcheur 
brandissant  un  trident;  au  centre,  Neptune  monté  sur  un  monstre 
marin;  au  sommet,  deux  pêcheurs  à  la  ligne  assis  sur  les  rochers 
du  rivage.  Au-dessous  de  la  mosaïque,  dans  un  cartouche  à  queues 
d'aronde  est  indiqué  le  nom  du  mosaïste,  héistrius ,  en  lettres 
bleues  sur  fond  blanc. 

INDVSTRI 

12.  —  Même  maison.  Autre  atrium;  mosaïque  représentant,  dans 
une  mer  poissonneuse,  Vénus  Anadyomène  entre  deux  nymphes 
tenant  des  vasques.  Au-dessous,  même  signature,  en  caractères 
bleus  sur  fond  blanc. 

13.  —  Même  maison.  Seuil.  Mosaïque  figurant  une  sorte  de  po- 
teau à  banderoles ('',  avec  l'inscription  suivante,  tracée  en  cubes 
d'émail  vert  et  bleu  sur  fond  blanc,  dans  un  cartouche  à  queues 
d'aronde. 

OESy  1  AESv 

(')  Celte  figure  est  à  rapproclier  de  celle  qui  est  dessinée  à  la  pointe  sur  un 
bord  du  trottoir  du  Forum  deTimgad  (cf.  Gagnât  et  Boeswillwald,  Timgad,  p.  3i, 
fig.  i6);  et  des  dessins  analogues,  assez  fréquemment  représentés  sur  des  cippes 
ou  stèles  funéraires  africains,  notamment  à  Tebessa.  Peut-être  faut-il  y  voir  une 
sorte  defascinum,  de  préservatif  contre  le  mauvais  œil. 


—  366  — 

14.  —  Maison  do  Fructus.  Seuil.  Mosaïque  de'converte  par  le 
colonel  Abria.  Au  centre,  un  personnajje  velu  d'une  dalmatique  se 
lait  servir  à  boire  par  un  esclave  placé  à  gaucbe;  à  droite,  un 
autre  eschnc  sapprocbe,  portant  une  jarre  pleine  sur  son  épaule 
•jaucbe.  Au-dessus  des  trois  personnages  sont  indiques  leurs  noms, 
en  caractères  bleus  sur  tond  blanc. 

MYHO         FRVCTVS         VICTOR 

15.  —  Tbernies  privés  des  Laherii.  Salle  centrale.  Au-dessus 
d'une  grande  mosaïque  représentant,  en  dimensions  colossales, 
Orpliée  charmant  les  animaux;  inscriptions  en  caractères  faits  de 
cubes  calcaires  noirs,  sur  l'ond  blanc,  dans  un  long  bandeau  avec 
deux  sortes  de  queues  d'aronde  circulaires,  à  droite  et  à  gauche. 

MASVRl-IN    PRAEDIS  LABERIORVM    LABERIANI    ET   PAVLINI  •  MASVRl 
Masuri{i).  —  In  prncdi[i)s  Labeiioi-uin  Laherinni  cl  Pniiliiil.  —  Masuri(i). 

L'inscription  nous  l'ait  connaître  à  la  fois  le  nom  des  proprié- 
taires du  domaine,  Laberius  Laberianus  et  Laberius  PauUnm,  et  celui 
du  mosaïste  qui  a  exécuté  le  pavement,  Masurius. 

Dans  b'S  tiavaux  de  construction  du  bordj  !)ucr(t(|uet,  près  de 
la  citadelle,  ont  été  de'couverls  d'assez  nombreux  débris  de  sculp- 
ture et  d'architecture,  insignifiants  pour  la  plupart.  Je  n'en  signa- 
lerai ici  que  deux,  une  tête  de  Baccbus  couronnée  de  rinceaux, 
très  endommagée,  et  un  fragment  de  statue  d'empereur,  en  costume 
militaire,  cisel*  avec  soin  dans  un  beau  marbre  blanc,  à  grain 
très  fin,  analogue  au  pentélique.  Il  ne  subsiste  malheureusement 
que  l'épaule  gauche,  recouverte  du  manteau,  et  un  morceau  de  la 
cuirasse;  celle-ci  est  ornée  de  rinceaux  à  fleurettes,  d'un  art  de'- 
licat,  et  d'une  figure  de  centaure  cambré  en  arrière  et  élevant  des 
deux  mains,  au-dessus  de  sa  tête,  une  cuirasse  et  un  casque. 

16.  —  Bordj  Mrira,  ])rès  de  hi  Mobiimedia. 

J'ai  revu  la  dédicace  à  Saturne  que  j'ai  publie'e  pi'écédemment '^). 
L'inscription  est  surmonte'e  du  croissant  montant  et  de  l'astre.  A 
peu  de  dislance  de  cette  dédicace  ont  été  découvertes  deux  stèles 
votives  allongées,  à  fronton  triangulaire,  du  type  bien  connu,  si 

<■'    liull.  iirclieol.  du  Co)iiUé,  i8yi,  p.  agi,  u"  ^3. 


—  367  — 

fréquent  à  Carthage  et  à  Utique,  mais  d'un  travail  infiniment  plus 
soigné  et  plus  précis.  Elles  représentent  toutes  deux,  dans  une 
niche,  une  figure  féminine  voilée,  tenant  de  la  main  gauche  sur 
sa  poitrine  une  pomme  et  une  feuille  d'eau  ;  deux  auties  feuilles 
sont  figurées  plus  bas  sur  la  tunique,  ce  qui  donne  à  la  sculpture 
un  aspect  original.  Le  travail  est  certainement  romain,  bien  que 
les  stèles  soient  copiées  sur  un  modèle  punique.  Hauteur  de  la 
première  stèle,  i  mètre;  de  la  deuxième,  o  m.  65. 

17.  —  Bou-Rebia,  sur  la  route  de  Tunis  à  Zaghouan.  Inscrip- 
tion découverte  dans  les  travaux  du  chemin  de  fer  de  Zaghouan,  à 
1  kilomètre  à  droite  de  la  borne  kilométrique  28  de  la  route. 
Brisée  en  bas.  Largeur  totale,  0  m.  62;  hauteur  du  fragment, 
o  m.  67.  Hauteur  des  lettres,  0  m.  o5. 

IM  P  ■  CA  ES-M-AVRELIO-AN 
TONINO-AVG  •  PARTH  •  MAX  • 
PRINC-IVVENT-TRIB-  POTESTATe 
IMP-II-IMP  -CAES-L-SEPTIM^' 
(sic)  SEVERI  •  Pll-PERTENAC  ■  A  V  G  ■ 
ADIAB  •  PART  •  MAX  •  FILI  •  DIVI  •  ANTON//*/ 
GERM  •  SARM  •  NEP-  DIVI- ANTONIN/  pii  pro 
NEP  •  DIVI  •  HADRIANI  •  ADNEP  •  DIVI  •  Trajani 
PARTH  •  ET-  DIVI  •  NERVAE  •  «/./tey^oa" 

wMMWMmmmmmN  s 


ImpÇeratori)  Caes(ari)  M{arco)  Aurelio  Anlonino  Aug{usto)  Parth{ico)  Maxijmo) 
priïic{ipi)  juvenl(utis)  trib{tmicia)  polestal[e\ .  .  .  impieralori)  II ,  hnp{era- 
toris)  Caesiaris)  L[ucii)  Septimiiï)  Severi  Pii  Perliimc(is)  Aiig{iisti)  Adia- 
b{enici),  Part(Jiici)  Max[imi)  jili[p) ,  Divi  Anto)i[iiii]  Germ[amci)  Sarm{atici) 
nep(plî),  Divi  Anlonin[i  pii  pro\nep[oli)  ^  Divi  Hadriani  adnep{oti),  Divi 
T\rajani\  Parth[ici)  et  Divi  Nervae  [abnepoti\ .  .  .  tis. 

Dédicace  à  l'empereur  Caracalla  qui  ne  peut  être  antérieure  à 
l'année  107. 

18.  —  Sidi-Khalifa ,  près  de  la  station  d'Aïa-Hallouf. 


—  308 

Chapiteau  de  basso  époque  lailié  clans  un  linleau  portant  une 
dédicace  on  lettres  hautes  de  o  m.  oh  à  o  m.  o35,  très  usées. 

•>^  N  A  V  1  A  N  O    A 

N  lO  W  IVS    GEM 

^^^SiEAEVS   SATv 

m.E  D\sm,ATi^mN 
cmK  w^s  WMm  n  g 

J'ai  l'ai!  enli'er  ce  chapiteau  au  musée  du  Bardo. 

19.  —  Rdir-es-Soltan ,  au  pied  de  hi  citadelle  byzantine  d'Aïn- 
el-Asker  [Sutunurni).  Propriété  lloude.  Grande  base  calcaire,  lettres 
étroites  et  grêles,  hautes  de  o  m.  oG  à  o  ni.  02,  suivant  les  lignes. 
Estampage  de  M.  V.  Machuel. 


L-AELIO     AVRELIOVEROCAESA 


r  i 


iIvîP-CAES-T-AELIHADR-ANTONINI-AVGiI 
PONTIF  •  MAX  ■  TRIB  •  POTEST  •  VlnT 

C  O  S  •  ÏHI  •  P  •  P  •  F I  L I  O 
WMAVFlDlVSmtWJmMmClONlSVAUS  ■  F  ■  SVTVN  VRtr 

CVKntorr  ci  vit  a  lis  SVAE  •  FLAM  •  PERP 

\y^nrimmmmmmmmmmms  •  pancrati  •  f  •  ne 
poTis  WMmïùmmmmmmmmmMA  i  a  v  i  t  c  o  n 

iJmNSTVLIT  •  E  X  •  H  •  S"^VTTi 

%mW£mC  •  N  •  SVMMA  •  DEC  •  EIVS    D 

mmê-M?,mm^: ADIECTIS  -A  -SE 

m  OB  DEDICATIONEM- VISCE- 

l>oj)  Il  l  0  DEDIT 

!..  Aelio  Aiirelio  Vero  Caesa[ri] ,  hnp[eratoris)  Caes[aris)  T.  AcU[i)  Hadiiiuni) 
Aiiloiiiiii  Au(r(^u.sli)Pi\i]  poiittf(ici.s)  m(i:v(iini),  lril>[iiniciti)  potcsl[iilc)  VIIII, 
co()i).s{ulifi)  IIU ,  p[alris)  p{iilriap)  filio ,  [(Tiliis)  ou  I\ubliiis)]  Aiijidius.  .  . 
iciouispatis  /(ilius)^  Sutunurc[eiisis\,  cur[ator  cimtnt\is  stine ,  Jlam{cn) 
j)erp(eluus),  (lcc{iirio)  \)iomiiie  suo  e/...]/."?,  Pancrnli  f{ilii),  )iepoti[s 
sui.  .  .]  avit  coiiseiiu.  .  .[lra\iisliilit  ex  s[eslc)iiiii>i)  VIII  ui[ilil)iif:)  \ii[iim- 
muni) .  .  .  ]  C  n(iiiiii)iinii)  siuhuki  dcc{unoiiatiis)  ejii,sd[ciii) .  .  .  adjeclis  a  se 
[sesterlium .  .  .  piil{ibus)  n[ummum) ...  el]  ob  dedicaiionem  viscc[valioucm 
populo?]  dédit. 


—  3(19  — 

Dédicace  à  L.  Verus,  fils  adoptil'  d'Anlonin  le  Pieux.  Dale'e  de 
l'année  ii6  ^^\ 

20.  —  Ain-Faouar,  à  2  0  kilomètres  à  Touest  d'Enfidaville. 
Fragment  calcaire.  Lettres  hautes  de  o  m.  o9,  très  nettes.  Estam- 
page de  i\I.  Sadoux. 

NI-SAC-DOMINI 
ni  sac{cr(lotis)  Douiini  Sdlurni. 


21.  —  Sidi-Aouidat ,  près  d'Oum-el-Abouab.  Architrave,  haute 
de  0  ni.  i8.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  o8. 

TELLVRI-AVG-SACR 

22.  — Henchir-Dedech ,  près  d'Oum-el-Abouah.  Fragment  d'ar- 
chitrave. Hauteur  des  lettres,  o  m.  la. 

SAECVLOiR.^1 
PORTICVS 

23.  —  Oum-el-Abouab  [Serisska).  Stèle  lunéraire,  brisée  au 
bas,  avec  bas-relief  et  inscription.  Le  bas-rcliel',  sculpte'  à  la  partie 
supérieure,  représente,  entre  deux  colonnes  torses  à  chapiteaux 
corinthiens  soutenant  un  entablement  droit,  un  personnage  vctu 
comme  un  légionnaire,  debout  sur  un  piédestal  où  sont  gravées  les 
trois  lettres  D*M*S.  Au-dessous,  dans  un  cartouche  à  queues 
d'aronde,  Tinscription  sui\ante  : 

D   •  M    •    S 

Q  •  CALICIVS    PV 

f/ENS  •  MIL  •  VX 

H -S- E- 

D{is)  m[anibus)  s(flcru)n).  Q{uiiitm)  CaliciuH  Pu\dy.ns,  m'd[cs),  viœ{it) 
[atmis .  .  .];  h{ic)  s[itus)  e(st). 

24.  —  Ain-Ghechil,  sur  la  rive  gauche  de  TOued  El-Kebir,  qui 
devient  en  aval  TOued-Milian.  J'ai  véritié  sur  un  estampage  qu'a 

"^  Cf.  Cagiuil,  Bull,  iircl'rol.  du  domUv,  i8c).j,  p.  oaô,  li-iQ. 

AnCHKOLOOlE.  *  :>/l 


—  'MO  — 

bien  \oiilii  m  .idicsseï-  M.  Bordier  la  dédicace  à  Frugifcr  ^Ufrnslu.s 
(jiir  j;ii  |tiil)lit't'  en  iSçj'i''^  Les  Icltres  sont  hautes  do  o  m.  o()  à 
(t  ni.  o"),  étroik's  ot  grèiei:.  Lo  nom  de  Vailserlor  publirus  doit  se  lire 
ainsi  : 

C{aii)  M,itili{i)  l-rllci.s  ANNAELANI 
Kt  non 

ANNAFONI 

25.  —  Ain-Ghechil.  Sur  une  base  calcaire,  dans  la  source. 
Dans  un  cadre  large  de  o  m.  35  et  liaiil  de  o  m.  ■yo,  dédicace  en 
lettres  j;rèlcs  et  allongées,  hautes  de  o  ni.  o(»  : 

DIVO  ANTONI 
NO  PIO  DIVI  HA 
DRIANI-FILI-DIVI  •  TRA 
lANlPARTlCI  «EPOTl-DI  [sic) 
V I  •  N  E  RV A  E  i>roN  E  POT  1  •  PONT 
MAXIMO  •  TRIB  •  POTEST  •  XXIII 
IMP  •  II!  •  COS  •  IIII  •  PAREN 

T  1    •    P  A  T  R  I   A  E 
D     D  P     P 

Divo  AiUoiiino  Pio,  Diri  Ihidriani  Jili[o),  Divi  Trajani  Pnrt[li)ici[n]epoli ,  Divi 
Nervae  [pro]nepoh,  pont{ijici)  iiuiximo,  lnb[u)nc'm)  potcst{ate)  XXIII,  im- 
p{eratori)  HT,  co{ii)s{iill]  I\  ,  paveiiù  patrlae;  d(eciirioniim)  d[ecrelo)  p{c- 
CKiiiti)  j){iiblica). 

Dédicace  à  Antonin  le  Pieux,  divinisé;  elle  esl  donc  postérieure 
au  mois  de  mars  tGi.  Le  chilïre  des  puissances  tribunitiennes  de- 
vrait être  XXIV  et  non  XXIII.  La  troisième  salutation  impériale 
apparaît  très  rarement  sur  les  dédicaces  à  Antonin. 

26  à  56. —  Battaria  [Bija).  Les  stèles  suivantes,  au  nombre  de 
3i,  ont  été  trouvées  par  hasard,  en  piochant  le  sol  dans  un  en- 
droit que  rien  ne  signalait  à  l'attention  :  aucune  trace  de  con- 
struction de  quehjuc  importance,  aucun  vestige  de  maçonnerie. 
Klles  étaient  enfermées   pêle-mêle  dans  une  sorte  de    cacbette, 

'"    Hull.  iirchéol.  du  (Miiiilii.   i  8()/i ,  [i.  î!<)1,  ii"  03. 


—  371  — 

une  J'avissa ,  analogue  à  celles  où  oui  été  de'couverles  les  stèles 
punico-romaines  de  Tubeniuc  ^^\  les  monuments  votifs  que  le  doc- 
teur Carton  croit  avoir  appartenu  à  un  sanctuaire  primitif  bâti  sur 
remplacement  du  temple  romain,  de  Saturne  à  Dougga^-',  et  ceux 
qui  ont  e'té  déterre's  tout  lécemment  par  M.  Timon  au  cap  Mati- 
fou,  près  des  ruines  de  l'antique  Rusguniae. 

Elles  n'étaient  certainement  pas  en  place,  et  nous  n'avons  aucune 
indication  sur  leur  provenance,  \-t-on  voulu,  en  les  jetant  sans 
ordre  dans  un  trou,  en  de'barrasser  un  sanctuaire  trop  encombré, 
l'omme  c'était  l'usage  en  Grèce  et  à  Rome.  A-t-on  eu  l'intenticui  de 
les  soustraire  aux  atteintes  des  iconoclastes  chre'tiens,  dans  les  der- 
niers temps  du  paganisme  africain?  La  première  liypotbèse  me 
paraît  plus  probable,  sans  que  je  puisse  rien  alïîrmer. 

Les  stèles  de  Battaria  sont  toutes  du  même  style  et  présenl,eiit 
entre  elles  des  caractères  communs  qui  prouvent  leur  étroite  pa  • 
rente. 

Elles  sont  d'un  travail  absolument  barbare,  aussi  gi'ossières 
d'exécution  que  les  plus  grossières  de  Tubernuc  et  de  Dougga.  Il 
lie  faudrait  pas  d'ailleurs  en  conclure  que  tous  les  monuments  votifs 
remontent  à  une  haute  antiquité  :  au  contraire,  ceux  de  Battaria 
sont  certainement  de  l'époque  romaine,  puisque  six  d'entre  eux 
portent  des  inscriptions  latines;  je  ne  les  crois  même  pas  anté- 
rieurs au  if  siècle  de  notre  ère.  Ce  sont  des  ex-voto  de  pauvres  cam- 
()agnards,  sculptés  dans  la  pierre  du  pays  par  un  artiste  indigène 
dn  cru. 

Ils  ont  presque  toujours  la  même  forme  :  dalles  épaisses  de 
o  m.  08  à  o  m.  01 5,  allongées  et  terminées  en  pointe  au  sommet. 
La  pierre,  un  calcaire  de  mauvaise  qualité  qui  s'écaille  et  se  fend 
en  tous  sens,  est  à  peine  dégrossie;  elle  semble  taillée  à  coups  de 
hache.  Les  inscriptions  et  les  attributs  symboliques  sont  gravés  au 
Irait  avec  une  incroyable  naïveté.  C'est  le  comble  de  la  laideur  et 
de  l'inexpérience. 

L'inscription  se  borne  à  indiquer  le  nom  du  dédicant,  au  génitif 
ou  au  nominatif.  Sur  six  noms,  quatre  se  rapportent  à  des  person- 
nages de  la  même  famille,  les  Avianii,  deux  d'entre  eux  ayant  le 
même  prénom. 

■'^  Gauclflor,  Note  sur  In  décvuverte  d'uu  nouveau  sanctuaire  punico-romalti ,  à 
Tubernuc  (Bull,  archéol.  du  Cvinilé,   i8gA,  p.  y()j  et  suiv.). 

'^^  Carton,  Le  mnctuaire  de  Baal'Saturne  à  Oouijgii ,  p.  3.5  el  suiv. 


—  37-2  — 

[!ion  (|m'  |i<)il;ml  Ions,  muiI  un,  des  noms  loiiiaiiis,  les  dcdi- 
caJils  M'iiihlciil  hicii  èli'c  des  iiuli<>('iH's.  Aucmi  d dix  n'a  les  </•/« 
nomittd. 

(JiiJiiil  aux  altribiils  lit'urcs  sur  les  slclcs,  ils  iiOnt  rien  do  ro- 
main. La  plnparl  sont  de  ceux  que  l'on  rencontre  le  plus  IVécjueni- 
nienl  sur  les  uionumenls  volifs  du  culte  punique.  Ce  sont:  la  palme 
(7  lois)  ou  les  palmes  |>éminecs  (10  lois);  le  croissant,  toujours 
iiionlaiil  (lô  fois);  le  trian{»lo  (8  l'ois);  le  disque  simple  {U  fois); 
le  dis(|ne  rayé  en  croix  (5  fois);  le  disque  à  cercles  concentriques 
(8  fois).  L'image  symbolicjue  divine  ap[)arait  sur  ijuatre  stèles, 
chaque  fois  sous  une  forme  dillérenle.  Le  de'dicant  est  ligure  deux 
fois'');  sur  Irois  aulres  ex-volo,  l'on  trouve  un  visage  humain  qui 
peut  aussi  bieu  représenter  le  dédicaut  que  la  dixinilé  sous  sa 
forme  aulliropomorj)liique.  —  Deux  stèles  offrent  des  évidements 
en  forme  de  uiche,  ])arlicnlarilé  assez  rare,  déjà  observée  cepen- 
dant sur  quelques  monuments  votifs  de  Tubernuc  et  de  Dougga. 
Le  seul  symbole  qui  apparaisse  pour  la  première  fois,  à  ma  con- 
naissance, sur  une  stèle  punico-romaine  est  une  sorte  de  fer  à 
cliexal,  fermé  en  bas  et  surmonté  au  sommet  de  cinq  rayons 
(stèle  38).  Je  ne  sais  quelle  signification  lui  attribuer. 

26.  —  Battaria.  Stèle  grossièrement  «'(puirrie,  brisée  en  haut 
et  en  bas;  caractères  liants  de  o  m.  01  5  : 

DAVIANll.F 
Diccinii'),  Arifiiiii  /[ilii). 

27.  —  Battaria.   Stèle  grossièrement  éqiuuiie,  brisée  au  som- 
riicl  ;  lettres  hautes  de  o   m.  0/1  : 

C-AVIANI 

28.  —  Battaria.  Sièlc  I rianjjulairc  liante  de  o  m.  035.  En  haut, 
nu  (lis(jue  sinijde,   puis   un   dis(pie  à    Irois  circonlV-rences  concen- 


"'  (!f.  la  slùlt'  rjp  'ruitcriiiir  [lUill.  archrol. ,  189'),  p.  -it);),  n°  (i ,  cl  p.  3o3), 
qui  r«'pr'''sfiilo  li-  di-dicaiit  lonaiil  une  palme  devaiil  riiiia<;e  du  Tanil.  I^'hypotlièse 
d'une  rfpiém'iilalion  de  la  déesse  inèie,  (pie  j'axais  éiuisi'  Irès  (lid)ilalivoinent ,  e.st 
di'liiiilivcnii'iil  ;'i  rpjelcr. 


—  373  — 

ti'*qiios;  im  trianglo  roprésentant  sans  don  te  le  cône  sacré,  et  1"  in- 
scription sui\anle  en  lettres  de  o  m.  o35  : 

C.AVIANI 

29.  —  Battaria.  Stèle  rectanjjulaire  à  fronton  triangulaire.  Brisée 
en  haut  et  en  bas;  hauteur  du  fragment,  o  m.  98.  —  Triangle 
enfermant  un  disque  à  trois  circonférences  concentriques.  Au-des- 
sous, en  caractèies  hauts  d<'  o  m.  o^  : 

M-AVIANI 

30.  —  Battaria.  Stèle  ti'iangulaire,  brise'e  au  sommet,  hauteur 
o  m.  3o.  Au  sommet,  croissant  montant.  Au-dessous,  deux  palmes, 
puis  rinsci'iption  en  caractères  onciaux,  difficiles  à  lire,  hauts  de 
o  m.  01  à  o  m.  of>!î  : 

'«•CADIRIISS  I 

Gndiressi. 
Nom  indigène,  à  rap[)rocher  du  nom  Gaddir.  déjà  connu  f^'. 

31.  —  Battaria.  Stèle  à  sommet  arrondi.  Hauteur,  o  m.  60.  Au 
sommet,  un  triangle;  au-dessous,  de  gauche  à  droite,  un  triangle, 
avec  un  point  au  centre,  un  disque  avec  un  point  au  centre,  un 
croissant  montant;  au-dessous,  l'inscription  suivante,  en  caractères 
hauts  de  o  m.  c^B  : 

FELICISSI 
MV 

/•V//r/.v.s7'///(/(.S'). 

32.  —  Battaria.  Stèle  triangulaire.  Hauteur,  o  m.  Gg;  largeur  à 
la  base,  0  m.  35.  En  haut,  l'image  de  Tanit,  sans  tète;  au-des- 
sous, dans  un  encadrement  formé  d'un  simple  trait,  le  dédicant 
levant  les  deu\  bras  avec  le  geste  de  l'orant,  et  tenant  à  droite 
une  bandelette  ou  un  gâteau;  à  gauche,  une  palme.  Pas  d'inscrip- 
tion. 

33.  —  Battaria.  Stèle  à  fronton  triangulaire.  Hauteur,  o  m.  ^9. 
Au  sommet,  une  figure  ressemblant  à  un  fer  à  cheval  radié  avec  six 
rayons.  Au-dessous,  le  dédicant  debout,  la  main  gauche  levée,  les 

^"   CI.  flp  \il,  Onotiiaxtlciiii .  s.  v. 


cinq  doiuls  ohmiIs,  la  inaiii  droite  tenant  imc  palme.  A  {>auo]io. 
un  rroissaii!  moiilaiihà  dioitc.  inn;  palme. 

34.  — Battaria.  SiMe  }>iossièremenl  éqnarrie,  arrondie  au  sonj- 
nit'I.  Hauteur,  o  m.  70.  Kn  haut,  le  croissant  montant;  au-dessous, 
rima{je  de  Tau  il  ou  le  buste  du  dédicanl,  sans  bras,  entre  deux 
palmes;  le  lout  encadri'  duu  Irait  ipii  suit  le  boid  de  la  stèle  et  resie 
ou  voit  en  bas. 

35.  —  Battaria.  Stèle  triangulaire,  brisée  en  haut.  Hauteur, 
0  m.  5o.  Croissant  montant.  Tète  du  dcdicant  ou  de  la  divinité 
entre  deux  j)almes.  Au-dessous,  deux  disques  à  trois  circonlé- 
rences  concentriques. 

36.  —  Battaria.  Stèle  prismatique  arrondie  au  sommet,  brisée 
en  bas.  Hauleur,  o  m.  39..En  haut,  unetote  (Tanit  ou  le  dédicant). 
Au-dessous,  une  grande  palme. 

37.  —  Battaria.  Stèle  grossièrement  équariie.  Hauteur,  o  m.  53. 
En  haut,  un  disque  à  huit  rayons.  Au-dessous,  rimajie  divine 
entre  deux  palmes,  le  tout  souligné  par  une  barre  horizontale, 

38.  —  Battaria.  Fragment  brise'  de  partout;  hauteur,  o  m.  5i, 
En  haut,  le  croissant  montant,  avec  trois  étoiles.  Au-dessous,  de 
gauche  à  droite,  fer  à  cheval  radie  à  cinq  rayons;  l'image  divine 
sans  tête;  une  palme. 

39.  —  Battaria.  Stèle  allonge'e,  à  Fronton  triangulaire.  Hauteur, 
o  m.  (io.  Sur  une  ligne  horizontale,  à  gauche,  un  trapèze  figurant 
peul-èlre  un  autel;  à  droite,  une  palmcî. 

40.  —  Battaria.  Sièle  grossièrement  éqnarrie,  arrondie  au  som- 
met, brisée  en  bas.  Hauteur,  o  m.  35.  En  haut,  deux  triangles 
isocèles,  Tun  intérieur  à  Tautre;  au  centre,  un  |)oinl.  Au-dessus, 
deux  ligiu's  de  points  |»arallèles,  aux  côtés  égaux  du  triangle.  Au- 
dessous,  autre  triangle  plus  grand,  avec  point  sur  la  bissectrice  du 
sommet. 

41.  — Battaria.  Stèle  à  sommet  arroiuli.  Hauteur,  o  m.  ^5.  Au 
sommet,  (111   triangle  isocèle.   La  bissectrice,  j>artant  de  Tangle  du 


—  375  — 

somir  il,  est  prolongée  jusqu'à  sa  rencontre  avec  une  barre  horizon- 
tale, après  avoir  e'te'  coupée  par  une  sécante  oblique.  De  part  et 
d'autre  de  cette  ligne  sont  deux  disques  à  trois  circoufe'rences  con- 
centriques. 

42.  —  Battaria.  Stèle  triangulaire  brisée  au  sommet.  Hauteur, 
o  m.  /i5.  En  haut,  un  triangle  représentant  le  cône  sacré.  Au- 
dessous,  disque  à  quatre  circonférences  concentriques,  avec  un 
point  au  centre. 

43. —  Battaria.  Stèle  à  fronton  triangulaire.  Hauteur,  o  m.  2  5. 
En  haut,  le  triangle;  au-dessous,  disque  à  quatre  circonférences 
concentriques. 

44.  —  Battaria.  Stèle  triangulaire.  Hauteur,  o  m.  65.  En  haut, 
Tastre,  cercle  rayé  par  deux  diamètres  se  coupant  à  angles  droits, 
puis  le  croissant  montant.  Au-dessous,  grand  disque  à  six  circon- 
férences concentriques  entre  deux  palmes.  Au  bas,  ligne  brisée 
courant  entre  deux  barres  horizontales. 

45.  — Battaria.  Stèle  grossièrement  triangulaire,  brisée  en  haut. 
Hauteur,  o  m.  65.  Encadrement  formé  d'un  trapèze  surmonté  d'un 
triangle.  Dans  le  triangle,  un  croissant  montant.  Dans  le  trapèze, 
un  croissant  montant,  deux  disques  à  trois  (circonférences  concen- 
triques. Deux  palmes. 

46.  —  Battaria.  Stèle  à  fronton  triangulaire,  brisée  en  bas. 
Croissant  montant.  Disque  à  trois  circonférences  concentriques. 
Deux  palmes. 

47.  —  Battaria.  Stèle  rectangulaire  brisée  en  haut  et  en  bas. 
Hauteur,  o  m,  /i5.  En  haut,  croissant  montant.  Au-dessous,  petit 
disque.  A  droite  et  à  gauche,  deux  palmes. 

48.  — Battaria.  Stèle  rectangulaire,  brisée  au  sommet.  Hauteur, 
o  m.  3o.  Disque  avec  un  point  au  centre  et  deux  circonférences 
concentriques  entre  deux  palmes. 

49.  —  Battaria.  Fragment  brisé  de  partout.  Hauteur,  o  m,  3o. 
En  haut,  le  croissant  montant.  Au-dessous,  deux  palmes. 

50.  —  Battaria.  Stèle  rectangulaire  à  fronton  triangulaire.  En 


—  :'»7(;  — 

liiiul,  croissant  iiKuilanl.  Au-dessous,  palme  entre  deux  barres  ver- 
licalt's. 

51.  —  Battaria.  SlMc  Iriaiigulaire.  [îauleur,  o  ni.  ^lo.  Croissant 
luoiitaiil.  larj^e  |>alnu'  ('nl'('rrn('('  dans  un  lra|)è/,e. 

52.  —  Battaria.  SiMc  lriaii<;ulair('  Ires  eflile'e.  Haiileiir,  o  ni.  5o. 
Lai'ijeur  à  la  base,  o  ni.  iT).  Va\  haut,  une  palme.  Au-dessous,  un 
(|ua(liilla<fe  on  iosaii};»'  liniit('  jiar  deux  barres  liori/.onlales. 

53.  —  Battaria.  Fragment  brisé  departonl.  (iroissant  nionlanl. 
Deux  ciiTonlereuces  roiiociilriipies  ciicoiiscrixanl  uik;  croix. 

54. — -Battaria.  Frajfineiil  i)iis(''  de  j)ai'tou(.  Deux  circonrérences 
conrenlriques  circonscrivant  une  croix. 

55.  —  Battaria.  Fragineiil  brisé  de  parloul.  (iroissant  nioutant. 

56.  —  Battaria.  Stèle  de  forme  pyi'amidale.  Hauteur,  o  m. /j5. 
Au  sommet  est  ménagée  une  niclie  triangulaire  évidée,  profonde 
de  o  m.  0  9.^). 

57  à  63.  El  Djem  (Tbysdrus). 

57.  —  Mosaïque  découverte  au  mois  de  juin  1896,  sur  la  route 
de  Sfa\,  à  1  kilomètre  de  rampliithéàtre;  le  pavement,  dont  il  ne 
subsistait  (ju'un  coin  très  endommagé,  se  composait  d'une  série  de 
médaillons  renfermant  des  quadru|)èdes  et  des  oiseaux.  Le  plus  in- 
téressant figurait  Europe  debout,  à  côté  du  taureau.  Près  de  la 
bordure,  sous  un  nM'daillon  r(;[)résentant  un  lion,  était  dessinée 
liiix-riplion  sui\anle,  en  l'aiaclères  hauts  de  o  m.  10  : 

ACOMENA 


(le  mol  iiTest  inconnu,  (l'est  peut-être  le  nom  du  mosaïste.  Le 
mau\ais  i-lal  de  conservation  de  la  iiiosaï(|ue  n'a  pas  permis  de 
l'enleNci . 


—  .')// 


58.  —  El-Djem.   Plaque  do  marbre  brisée  de  paiioul.  Lettres 
irrégulières  et  néglijjées,  hautes  de  o  ui.  o3  : 


M   N 

PREREGRINVS 

CVLDEVS  RE 

ERIGER 

IT 


Au  revers  de  cette  inscription  est  figuré  au  Irait   Jouas  sortant 


de  la  gueule  du  monstre  marin. 


59.  — ^  El-Djem.  Pierre  provenant  du  podium  de  rampliilliéàtre, 
découverte  dans  les  travaux  de  déblaienient  entrepris  par  le  Ser- 
vice des  travaux  publics  (iSi).")),  d'accord  avec  le  Service  des  anti- 
quités. Longueur,  i  m.  80.  Hauleui'  des  lettres,  o  m.  19  ; 

I  V  L  P 


—  378  — 

60.  -  El-Djem.  h'ia{;inoiil  hiisi' de  pailoiil.  IJelk's  lollros  lijiiilcs 
(le  0  ni.  o()  : 

CLAVdius 
SATVKiiiiuis 

61.  —  El-Djem.  Fi'a}>iiionl  l)ris(''  do  pailoiil.  l^'tlrcs  mal  jji'avées 
ol  iii(''<fiili('it's,  liaiilcs  (le  o  Ml.  o'i  à  o  m.  o.").  l*]|»o(ni('  cliréliciiiie  : 

E  IT  NODKA 
VIX  •  ANS 

62.  —  El-Djem.  Fragment  biisi'  de  partout.  Lettres  irrégulières, 
hautes  de  o  m.  ()3  à  o  m.  o!S.  Époque  chrétienne  : 

PAT 
rerpi  iesC  I T  •  I N     pace 
rl.vit  aniiiS   XÇ 
S  -M 

Ligne  3  :  vixit  onnls  VIT. 

63.  —  El-Djem.  Fragment  biisé  de  partout.  Hauteur  des  lettres, 
o  m.  09  à  o  m.  o3  : 

HIC  E 
R  Q_y  I  V 
ACE  AN 
VIII  P  M 

Hic  e\sl  (Irpositus .  .  .]  r{e)gui(e)v[il  iii  p]acc  an[noruin.  .  .]  VIII 
p{lus)  m{inus)  ? 

Tous  ces  fragments  ont  été  recueillis  par  M.  Ramonel,  institu- 
teur et  conservateur  du  petit  musée  local  installé  par  le  Service  des 
antiquités  à  Técole  d'El-Djem. 

Parmi  les  autres  débris  antiques  rassemblés  dans  cette  collec- 
tion, je  lie  signalerai  que  quelques  fragments  très  intéressants  d'un 
sarcopliagc  chrélien  à  bas-reliefs.  L'un  d'eux ,  (pii  occupait  l'une  des 
exlrémilés  arrondies   du    lomhcau.   ligure  uu«'  oiante   doni   il    ne 


—  379  -^ 

reste  que  la   télé  voilée  et  les  deux  mains  dressées,   o,\\\\v  doux 
vicillnids  bai'htis,  à  têtes  d'apôtres. 

64,  —  Henchir-Tina  (Thenae),  près  de  Sfax.  Inscriptions  dé- 
couvertes au  cours  des  travaux  de  construction  du  phare  (1895). 

Fragment  de  colonne  engagée,  en  marbre  rose,  utilisé  à  une 
très  basse  époque,  pour  une  dédicace.  Les  lettres  sont  gravées  sur 
la  surface  convexe,  les  lignes  étant  parallèles  à  l'axe.  Les  caractères 
sont  de  belle  hauteur,  o  m,  06  à  o  m.  07,  mais  de  forme  très  ir- 
régulière. Epoque  byzantine (?). 

A  EC  C  I  M 
praes?  IDE  AN  T^ 
ON    FCIND 
I^N  ADIC\ 

Drm\  icis 

65.  —  Henchir-Tina.  Fragment  de  plaque  calcaire,  brisée  en 
haut;  large  de  o  m.  iG,  épaisse  de  o  m,  12.  Hauteui'  des  lettres, 
o  m,  0^5. 

E  B  E  M  V 

VIX-ANN- 

LX 

ebenm.  .  .?  v{x{it)  (mn{is)  LX'-^K 

Lexnta  [Leptis  minor). 

Nous  avons  revu  ensemble,  M.  Gagnât  et  moi,  les  inscriptions 
découvertes  par  M.  le  capitaine  Molins,  que  nous  avions  précé- 
demment publiées  ^^\  M.  Gagnât  a  fait  paraître  dans  la  Revue  arcJiéo- 
logique ^^^  deux  de  ces  textes  corrigés.  Dans  les  deux  autres,  le  nom 
de  Tun  des  dédicauts  doit  se  lire  ainsi  :  P.  Postumius  MiiRIANVS 

'''  C'est  à  Tina  qu'onl  été  découvertes  les  quatre  épitaplies  données  par  le  com- 
mandant Servonnet,  au  musée  de  Marseille,  et  pidjliées  par  M.  Gagnât  {Bull. 
urchéoL,  1894,  p.  .857,  n"'  6/1-67),  t*^  ignorait  leur  provenance  exacte. 

^-'  Gagnât,  Bull,  archéol.,  i8i)5,  p.  69  et  suiv.  3.  /i ,  ."ï,  6.  —  Gauckler,  Bévue 
tunisienne,  1895,  p.  281  suiv.  et  p.  893. 

(3)  Hejjufi  archéolo^itiue ,  1896,  Il ,  p.  i36,  n°'  Sa  et  33. 


—  :î80  — 

Marianns  ou  Moriaiius,  coinino  dans  rinscci])tion  H'Oiidna,  pul)!!^!^ 
[)liis  Jiaul. 

66.  Lemta.  Inscriptions  drcouvortcs  à  peu  de  distance  dos 
jn'omiL'ies,  dans  la  nécro])ole  d'Hcncliir-Mcskrai.  IMaquc  de  marbre 
Idanc,  brisée  à  {»auche  ot  en  bas.  Dimensions  du  fragment, 
0  m.  kb  X  0  m.  /j5;  épaisseur,  o  m.  o3.  Dans  un  encadrement 
mouluré,  dédicace  }>rav('e  en  belles  lettres  hautes  de  o  m.  o(l5  à 
la  |)ieuiière  ligne;  o  m.  oT)  à  la  seconde;  o  m.  oA8  el  o  m.  o'i.) 
aux  suivantes  : 

PLOTI  N  AE 

A  V  G 

1  m  p  •  c  a  e  s  a  r  i  s 
nervae-TraiaN 

P/oliiitir  Aii^(>\iislne),  liiip(era loris)  Cnesm^is  Ncrvac  Trajniii 
\Aiti>iis{i .  .  .  c()njui>isj. 

C'est,  à  uïa  connaissance,  la  première  de'dicace  à  Plotine  que 
Ton  découvre  eu  Afrique  :  Tinscription  est  déposée  au  musée  local 
de  Sousse. 

67.  —  Lemta.  Plaquette  de  marbre  blanc,  carrée,  de  o  m.  3o 
X  o  m.  3o,  retaillée  au  revers;  elle  devait  èlre  appliquée  contre 
la  face  antérieure  d'un  tombeau,  en  forme  (fautel,  analogue  à  ceux 
de  la  nécropole  des  offiriales,  à  Carthage.  L'inscription,  gravée  en 
jolies  lettres  hautes  de  o  m.  oi5  seulement,  lappelle  tout  à  fait, 
pour  l'aspect  et  le  style,  les  épitaplies  des  esclaves  ou  afîrancbis  de 
l'empereur,  découvertes  dans  cette  néci'0])()l('. 

L  •  SILICIO  •  L  •  F  •  CLAVD  •  SATVR 
NINO-MILLEG-llI-AVG'   ) 

ivli  •  ligvris  •  vixit- an  •  xl 
militavit  •  an  •  xviiii  •  de 
fvnctvs  •  in  •  pvgna-svb  •  lv 
cilio-cenTvrioneinter 

ARAS    •    ET  VATARl  ^ 
RERRICHE-RVSTICI  •  ROMANI  •   F 
SILICIVS-L-  FIL  •  FELIX  •  MATRI-ET 
FRATRI  •  DE  ■  SVA  •  INP  •  FECIT 

L(iin'o)  SHicio  l.{iicii)  JiHin),  (]laiid[ia)  [irihii),  Saliiriiitio,   itill[ili)  lefr(i'om's) 


—  381   — 

tertiae  Aug(ustae),  ceuturia  Juti(i)  Liguris ,  vixk  an\nis)  \L,  miliuwit 
aii[iiis)  W  IIII;  (Icfiiiictiis  in  piigna  siib  Lncilio  cciitiirioiie  inlev  Aras  et  Va- 
tari.  B('iricli[(i]e  Riisliciiî)  Romani J\iliac)\  Silicin-s,  L[iicii)Jil[ius),  Félix, 
nialri  el  fmUi  de  sua  ini.p{ensa)fecil''^\ 

L'iiisci'iptioii  esL  déposée  au  imise'e  local  de  Soussc. 

68.  —  Sousse.  Collection  Gandolphe.  Kiagment  do  plaque  de 
marbre  biauc,  (''[)aisse  de  o  m.  o3.  Belles  lettres  hautes  de 
G  ni.  o/i5. 

ALASE 

feMPLVM 


69.  —  Sousse.  Épitaplie  chrétienne,  {jnivée  on  lellios  hautes  de 
o  m.  o3  sur  une  plaque  de  marbre  blanc,  épaisse  de  o  m.  02. 
Brisée  îi  droite  et  en  bas, 

ROSARIVS 
DORMIT  IN  PAGE 
BIXIT    ANISSi^P     (sic) 
XXVllI  •  M  •  X 
VII 

flosariiis  doniiil  in  pacc;  hixit  a[n\uis  bLvit  (bille)  .1.11  7//  niicnsibus) 
\  [d{icbus) .  .  .  o{vas)]  VU. 

70.  —  Sousse.  Colloclion  municipale.  Muse'o  local  de  Sousse. 
Fragment  (rarcliilra\o.  Ilauleiir  dos  lettres,  o  m.  07.  Au-dessus, 

rangée  de  feuilles  dVau;  au-dessous,  rangée  (Toves  et  de  perles. 

IVS   vo 

71.  —  El-Aala,  au  nord-ouest  de  Kairouan.  Stèle  calcaire, 
haute  de  o  m.  hi) ,  large  de  o  m.  3^,  épaisse  de  o  m.  16;  déposée 
au  contrôle  civil  de  Kairouan.  L'insciiption  est  gravée  en  caractères 

'•'   CI.  Hoiiijjlex  rendus  de  l'Acad.  îles  iimcr. ,  tS()G,  |).  •!-j()  el  suiv. 


—  38-2  — 

p^olonH^.    liants   de    o  m.   o'i.   dans    un    cncadrenienl     lai;[0    de 
o  m.  2-»  el  liaul  do  o  m.  -îS. 

D  M  S 
A  N  N  O  SAC 
E  R  D  O  S  HIC 
S  1  T VS  EST 
V!X  •  AN  •  LXV 
VXOR-P-FECIT 

/)(/-s')  Miuiilhiis^  s{^(icriiiii).  Aiiiio.  siicntlos ,  hic  siliis  csl ;  vi,i\il)  aii{^iiis)  L\\\ 

LLï-or  p[iit)  fecil. 

\inw  .  nom  dorijfino  |tuni(jn('.  coninu'  Unnno;]^'  ne  connais  pas 
dantiv  e\(M»i|)lo  de  cp  nom.  ortliO{>;ia[)irn'  sans  aspiration  initiale. 

Du  même  cndroil  |)i"oviont  une  autre  sti-lc  en  calcaire  jau- 
nâtre, anépigraphe,  liante  de  cm.  8o  el  large  de  o  m.  ho.  Elle  esl 
termine'e  au  sommet  [)ai-  un  ironton  tiùangnlaiic.  J)ans  le  tym- 
pan, un  béliei'.  Au-dessous,  dans  un  registre  rectangulaire,  le 
croissant  montant;  puis,  dans  une  niche  ariondie,  un  personnage 
debout.  [)rès  d'un  autel,  sacrifiant.  Kufiu.  en  bas.  ("sl  un  re<jislre 
meiuigé  pour  rinscriplion  el  resté  vide. 

72.  — Nefidhet-el-Mecid ,  entre  Aïn-Selsela  et  ket-Madja ,  sur 
la  rive  droite  dn  ra\in  du  menu;  nom,  dans  le  territoire  des  Ma- 
jeu)-. 

l'hujue  calcaiie.  haute  de  o  m.  y8;  large  de  o  m.  'i3;  ('paisse 
de  o  rn.  'it).    Hauteur  des  iellres,    o  m.  o5.  Copie  de  M.  Poivre. 

D  O  M  /  //  O  DE 
O  NEPTVNO 
ET  DIS  DINVS 
Q_yAl  NVIMI 


IVN   lAN  •  VO 
TVM    REDDiDI 

Doiiiino  l)eo  Neptiiito  el  diis  \ilcahuHijup  iiiiicevsis?j. 
./«//(ms)  Jan[uariu.s)  raliim  rcdd\i]di. 

La  lecture  des  lignes  3  et  /i  me  parait  très  doulensc.  L'inscrip- 
tion est  à  revoir. 


—  383  — 

73.  —  Hadjeb-el-Aioun. 

Stèle  votive,  ornée  de  has- reliefs,  découverte  en  189^  par 
MM.  Hannezo  et  Moiins,  et  publiée  par  M.  Toutain'^'.  L'inscription 
doit  se  lire  ainsi  : 

PRO  •  SALVTE  •  IMPERATORVM  •  CAES  • 

La  stèle  est  conservée  au  musée  du  Bardo. 

74  à  77.  —  Environs  de  Sbeitla. 

A  '4  kilomètres  à  Test  de  Sbeitla,  MM.  Dubiez  et  Duversiu, 
géomètres  du  Service  topographique,  ont  découvert  quatre  bornes 
limites,  portant  sur  leurs  deux  faces  des  inscriptions,  toujours  les 
mêmes.  Ces  bornes  décrivent  un  arc  de  cercle  au  nord  de  la  piste 
de  Djilnia;  elles  sont  distantes  respectivement  de  398,  3^8  et 
180  mètres.  Toutes  sont  encore  fichées  en  terre.  Elles  ont  1  m.  5o 
de  haut,  o  m.  5o  de  large,  o  m.  1  2  ou  o  m.  90  d'épaisseur.  Hau- 
teur des  lettres,  o  m.  o^  -. 

j  j  Est       P  •  M  •  S  ■  M  •  (  Sud  P  •  M  •  S  •  M  • 

i  Ouest  M-I-R-S-O-V-  j  Nord  M  •  I  •  R  •  s-  •  0  •  ,^ 

y.    i  Sud      jj  .    m  .    s  .    m  .  ..     i   Sud  P  ■  M  •  S  •  M  • 

(  Nord    M  •  I  •  /•  •  S  •  O   V  •  j  Nord  ///  ■  i  ■  r  ■  s  ■  0  •  a  • 

78.  —  Sbeitla  (Siifetula).  Dédicace  honorifique,  mal  publiée 
par  Guërin  -'.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  ok  à  o  m.  o(ï,  dans  un 
double  encadrement  rectangulaire.  Estampage  de  M.  Bordier. 

L  •  TVRRANiO 
GRATIANO 
C  R  ISPINO 

P AT  RONO 

SEPTIMINVS 

LIB 

Liucio)  Turran[i\o  Gratiano  Crispino  Luci[ano?]  patrono , 
Septiminus  lih[erlus). 

^^'  Note  sur  un  bas-relief  africain  trouvé  à  Hadjeb-el-Aioun  {Revue  archéologique, 
1895,  II,  p.  298  et  suiv.). 

'*'  Ci.  Bull,  de  la  Société  des  Antiquaires,  189.5,  p.  229. 

'^^  Voyage  archéologique  en  Tuninie,  I,p.  379:  cf.  C.  L  L.,  a4()  =  Sup.  1  1  89.1 
maie  lecta  eut,  qui  la  donne  comme  épitaplie. 


—  ;i8A  — 

79.  — Henchir-el-Oust,  à  t,r)00  mtMrcsà  10.  N.  0.  des  temples 
de  Sbeitla.  Le  clieiiiiu  (\m  conduit  à  Kasseriiie  traverse  les  l'uines. 
tf  Cette  loealite'  ne  doit  pas  être  confondue,  m'écrit  M.  Bordier,  avec 
le  «Ti-ou[)e  de  ruines  placé  plus  au  nord,  de  Pautre  cùlé  de  TOued- 
Keniel,  et  que  MM.  Cagnat  et  Saladin  dési{]nciil  à  lort  sous  le 
même  nom'''  :  celui-ci  porte  le  nom  d'Henchir-Hridj.  Le  nom 
dHencliir-Cliell,  que  lui  donne  M.  Saladin (-',  est  aussi  erroné.  La 
partie  la  plus  considéiabie  des  ruines  est  au  sud  de  la  roule,  eu 
l'ace  du  poteau  téléjjjrapliique  3i3.  Au  centre  se  trou\e  un  lortin 
(  arré  de  20  mètres  de  côté.  Débris  d'une  vingtaine  de  pressoirs  à 
huile,  corniclies  et  soffites  élégants,  nombr(!uses  colonnes,  puits 
presque  comblé. 'i 

Cippe  funéraire,  découvert  par  M.  Rordier.  Lettics  hautes  de 
o  m.  o3  à  o  ni.  oh,  gravées  dans  un  encadrement  haut  de  i  mètre 
el  large  de  o  m.  Go.  Les  quatre  premières  lignes  sont  à  peu  près 
illisibles. 


iSE 


TRIOvi^^lPAREN 
TES  PRO  TERMl 
NO  DOLORIS 
ARVLAM  DEDE 
RE  SACRIS  ANIS 
XIII  VIXIT 


jifirciilcs  pio  Ivtiiniio  dotons  andaiu  ilcdcre  sdciLs.  Àiiin.s   Mil  vi.ril. 


80,  —  Koudiat-Roumad.  A  2,5()0  mètres  au  stid  de  Sbeitla. 
(^•s  iiiines  iroiii  jamais  été  sijfualées  el  ne  soûl  pas  indiijuées  sur 
la  carte  de  rÉtal-Major  au  i/-ioo,ooo'.  Hestes  d'un  lortin  construit 
à  la  hâte,  avec  les  débris  les  plus  divers,  fûts  de  colonnes,  chapi- 
lf;iii\.  moireaux  de  corniche,  délicatement  ciselés.  Di'bris  de  pres- 

"^  Carie  de  la  réjjioii  siluce  un  sud  el  ii  l'ouest  de  Kairouati,  Tdid-  tin  Monde, 
i885,p.  380. 

'^'   Mnniou    iii  rliroldjriijiir  ni  Tiiinxii',   I,  p.    (j'i,  l'I    lij;.    iCii    ;i    i  (iO. 


—  385  — 

soirs  à  huile.  Sur  un  cipj)i',  en  forme  de  caisson  encastre  dans  un 
mur,  M.  Bordier  a  relevé  Tinscription  suivante,  que  je  transcris, 
d'après  sa  copie.  Encadrement  de  o  m.  .ju  sur  o  m.  5u.  Hauteur 
des  lettres,  o  m.  o^. 

D-M-S 

CECILIA-  M- 

VICTORIA 

VIXIT-ANNIS 

D(is)  M{nnibus)  .s(«crMw«).  C[a\ecilia  l/(arc«)  [Jili(i\  Victoria, 
viœit  «[h]h/s  L\X. 

8i.  —  Kobbeur-el-Khadem,  près  de  la  piste  de  Sbeïtla  à 
Maktar,  au  S.  E.  de  Sbiba. 

Sur  un  linteau  de  pression*,  ancienne  base  honorifique  retaille'e; 
lettres  en  relief  de  o  m.  i .")  à  o  m.  20,  disposées  départ  et  d'autre 
d'une  croix  pattée,  avec  Y 00  et  l'a,  inscrite  dans  un  cercle.  Palme 
ou  rameau  d'olivier  à  gauche. 

Photographie  de  M.  Sadoux. 


D    D    I       [^^J      H  B  O 

82.  —  Henchir-Gouma ,  au  nord  de  Henchir-Khadem. 

Linteau  de  pressoir,  encore  en  place,  orné,  ainsi  ({ue  les  deux 
montants,  de  stries  en  relief  figurant  des  carrés,  des  triangles  et 
des  losanges.  Au  milieu  du  linteau,  dans  un  carré  ménagé  en 
relief,  chrisme  inscrit  dans  un  cercle,  avec  l'a  et  r&>,  au-dessus  de 
la  barre  horizontale  de  la  croix. 

Henchir-Hemad ,  piès  d'Henchir-Gouma. 

Nombreux  moulins  à  huile,  avec  cuves  intactes  et  montants  de 
pressoirs  encore  en  place;  quelques-uns  ornés  du  chrisme. 

Environs  de  Sbeïtla. 

M.  Diibiez,  géomètre  du  Service  des  domaines,  chargé  d'établir 
le  plan  à  grande  échelle  de  9  5, 000  hectares  de  terres  icquis  par 
l'État  autour  de  Sbeïtla.  a  relevé  avec  le  plus  grand  soin  toutes 
les  ruines  existant  à  la  surface  du  sol  dans  cette  région. 

Archéologie.  30 


—  386  — 

Dans  les  50,000  heclaros  qui  environnent  les  ruines,  au  nord, 
à  Touesl  et  au  sud.  il  a  relevé  les  (races  de  s()i\aute-di\  ruines, 
pouvant  se  classer  ainsi:  3  villes,  1  5  centres  importants,  /i(i  hour- 
ffades.  ()  huileries,  l^e  principal  intérêt  de  ses  observations,  qui  ne 
(loixenl  d'ailleurs  être  prises  ici  iju'à  titre  d'indioations,  est  de 
démontrer  Texlension  et  la  prospérité  de  la  culture  de  l'olivier, 
dans  toute  la  région  de  Sbeïtla,  à  l'époque  chn'tienne.  M.  Dubiez 
a  relevé'  les  traces  de  plus  d'un  millier  de  pressoirs.  Pour  alimen- 
ter tous  ces  moulins  à  buile.  il  fallait  que  le  sol  lût  [)r<'sque  entiè- 
rement couq)lanlé  d'oliviers,  qui  composaient  la  |)rincipale,  sinon 
l'unique  richesse  agricole  de  la  Byzacène  centrale.  Il  est  à  remar- 
([uer,  d'autre  part,  que  le  nombre  des  tiavaux  hydrauli([ues  signalés 
par  M.  Dubiez  est  extrêmement  resli'eint,  cl  ([ue  la  plupart  d'entre 
eux  sont  des  citernes  circulaires  ou  majens  servant  uniquement  à 
Talimentation  des  hommes  et  des  bestiaux.  On  peut  aflGrmer  que 
dans  toute  la  régioii  de  Sbeïtla,  il  n'y  a  jamais  eu  d'irrigations 
sérieuses  des  terres  de  culture.  C  est  un  pays  de  terres  sèches,  où 
Ion  ne  cultivait  guère  que  l'olivier  à  l'époque  romaine. 

83.  —  Sbiba  [Sufe.s).  Cippe  carré,  très  mutilé  à  la  partie  su- 
périeure, présentant  sur  la  face  principale  une  figure  de  femme 
drapée;  sur  les  deux  côtés,  deux  Amours  funèbics  appuyés  sur  des 
torches,  et  sur  la  face  postérieure  rinsciiption  ■suivante,  en  lettres 
hautes  de  o  m. o55.  Copie  de  M.  Sadoux. 

E  R.0 
GATAE  LV 
ClSCl  FILiA 
VXORI  FIDE 
Ll  SSIMAE 
V-ALX 

...  e  Uofjfilac  Liicisci Jiliae,  ii.rori Jidclissimne  c{ixil)  (i{niiïs)  LX. 

84.  —  Sbiba.  l'raguu'ut  d'architrave.  Lettres  hautes  de  o  m.  t  1 . 
l'iinijle  \.  0.  (le  la  basilicjue. 

G  I  O 
TRC 


—  387  — 

Ce  iVajfmt'iit  est  peul-èire  le  même  que  celui  (|ui  est  publié  an 
Corpus,  sous  le  n"  i  i,4'2Ô  a. 

85.  —  Sbiba.  Fragment  d'aiciiitrave.  Lettres  hautes  de  o  m.  20. 

■     CENA 

86.  —  Sbiba.  Dans  la  muraille  du  sud  de  la  basilique;  hau- 
teur des  lettres,  o  m.  08.  Copie  de  M.  Sadoux. 

C    O    N 

O 

S-S-P-F 

.  .  .  |P/o.^J  con{sulc) .  .  .  s  s[Ha)  piiicunia)  f{ecit). 

87.  —  Henchir-Meded.  {Mididi,  entre  Sbiba  et  Maktar.  )  Pié- 
destal haut  de  2  mètres.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  10. 

D  E  O 

MARTI 

PATRIO 

AVG- 

Deo  Marti  Patrio  Aug{usto). 

88.  —  Ksour-Ouerrah.  Dans  le  Bled-Echei'ia,  à  (Jo  kilomètres 
au  N.  E.  de  Gal'sa. 

Mausolée  en  forme  de  temple,  découxert  par  M.  le  lieutenant 
Labbé,  du  Service  des  renseignements.  L'inscription  dédicatoirc, 
place'e  sur  rentablement  de  la  façade,  devait  se  composer  de  trois 
lignes  gravées  sur  trois  pierres  différentes,  longues  chacune  de 
1  m.  5o  environ.  Les  deux  premières  gisent  à  terre,  ainsi  (pie  le 
commencement  de  la  troisième;  la  lin  de  la  troisième  est  restée  en 
place  sur  la  coiniche  du  mausolée.  Les  lettres,  de  belle  hauteur 
(o  m.  10),  sont  très  effacées,  et  ma  lecture  n'est  pas  ceitaijje. 

m/^DlAE  SECVNDILLAE  HONESTAE 
FF.  MINA  E  MARITAE  KAn'ssiniae 
AFRN  FORTVMTINVS  MARIT«s 

.  .  .  diae  Secundillae,  honestac  feminae ,  maritae  rarissimae , 
Afran(ins)  Fo)itniatiaiiii.s  iiiiint[i(s]. 


—  388  — 

(IfOiiuis  cl  t'slanipage  de  M.  le  lieutenant  Labbé. 

\  l'intérieur  du  niausole'e  se  trouvent  trois  blocs  stijx'rpose's, 
avec  sculptures  on  bas-relief.  Le  premier  est  un  cbapileau  de  pi- 
lastre corinlhieu  qui  devait  orner  la  façade.  Les  deux  autres  sont 
des  mensae,  la  première  pre'sentant  simplement  deu\  cairés  unis 
pai"  un  de  leurs  auf^les.  la  seconde  une  jjalèrc^  à  ([ueue,  deux  pa- 
((■res  simjdes  et  trois  coupes. 

89.  —  Route  de  Gafsa  à  Tozeur. 

I)()ru('  milliaire  du  lû'  mille  de  la  \oie  romaine,  de  Capsa  à 
Tuzurus  et  .\eple,  soit  à  99  kilom.  900  de  (lafsa.  L'inscrij)li<)n 
a  e't('  inexaciemeul  publiée  par  ïissol  ''l  Wilmauns  prétend  avoir 
vu  la  colonne  sans  pouvoir  y  trouver  trace  d'inscription,  ce  <jui 
est  impossible.  Peut-être  a-t-il  vu  la  colonne  précédente  (jui  ne 
portait  (pie  (jnelques  traces  de  lettres,  au  moment  où  elle  l'ut  étu- 
diée par  Beibrujjjjer.  Ses  débiis  subsistaient  encore,  il  y  a  quel- 
ques années,  sur  les  liords  de  l'Oued -(^liereïa,  rive  gauche, 
rr  C'i'laient,  m'écrit  M.  Tellier,  inspecteur  des  forets  de  Gafsa,  deux 
tronçons  de  colonne  que  j'ai  maudits  assez  souvent,  car  les  aiaba- 
tiers,  après  avoir  gravi  la  berge  de  l'oued,  s'en  servaient  pour 
caler  les  roues  de  leurs  cliarrelles  pendant  que  les  bêtes  repre- 
naient haleine,  et  repartaient  ensuite  en  les  laissant  en  travers  de 
la  route.  Je  les  ai  roulées  plusieurs  fois  moi-même,  et  je  n'y  ai 
rcmanjué  aucune  trace  d'inscription,  (^es  débris  n'existent  même 
plus.  La  portion  de  la  berge  où  ils  se  trouvaient  a  été  emportée 
par  la  crue  de  novembre  189^,  et  ils  ont  disparu  avec  elle,  w 

(hiant  à  la  borne  milliaire  i5,  en  voici  h;  texte  d'après  un  bon 
eshunpage  <[ue  je  dois  à  l'amitié  d<'  M.  Tellier.  Les  lettres  sont 
hautes  de  o  jn.  07  aux  deux  piemièies  lignes,  de  o  m.  06  aux 
sui\anles.  Le  chilfie  des  milles  est  haut  de:  o  m.  oç), 

IMP-CAES-C-VALEU 
lO-DIOCLETIANO  />/o  frll 
ri  1  N  V  •  A  V  G  •  P  •  M  •  T  R  I  B 
POT  •  XVllIMMP  •  XVII 
COS-VIl-P-P-PROCOS  ET 
C  •  GALERIO  •  VALERIO-MA 
XIMIANO  •  NOBILIS 
SIMO    •    CAESARl 

XIIIII 

'"   Hrviii;  fifriiaiiw,  111,  p.  Kj  (cl.  ('.«vjins ,  n"   kkioi    !■!  p.  1)77). 


—  389  — 

Iittp(cmtort)  Cac>i{(in)  C{aio)  Valeiio  Diocletiiiiio  [pio/elki]  iiit{jcto)  Augiusto) 
pipntificï)  m((iximo)  ttibÇiinicia)  pot{estaté)  X\  llll ,  imp[eralorï)  XVII 
co(ii)suli  VII ,  p[atri)  p[alriae)  proco[n)s{idi) .  et  C[aln)  Gnlerio  \  nlerio 
Mnœhniano  nobilissimo  Cacsari.  (Milin  pf(ssuiu)i)  \  V. 

La  dédicace  est  de  l'annôe  3o^î. 

90.  —  Sidi-bou-Teffaha.  Dans  la  valle'e  de  rOiied-Tiiie,  sur  la 
rive  droite  de  la  rivière.  Stèle  calcaire;  dans  un  encadrement  rec- 
tangulaire, haut  de  o  m.  70  et  large  de  o  m.  38,  en  lettres  hantes 
de  o  m.  o5  à  o  m.  o35.  ' 

D-M-S 

MINERVALIS 
H  O  N  O  R  A  T  I 
A  D   M  I  C  A  R  I  S 

\-  I  X  I  T      A  N  N  I  S 

FIL-PATRI  •  FECER'Ï' 

D{is)  Miatiibiis)  s{ac)'U)ii).  Mhiervalis  Honorati  Adinicnris  f{ilii(s)  l'i.rit 
ntnih  \CA\  mienaibus)  JV.  Fil(n)  pfttrifecer(iiiil). 

Epilaphe  (\\\n  indigène  Admicar,  variante  du  nom  déjà  connu 
Ammicar. 

91.  —  Béja.  Stèle  trouvée  dans  des  travaux  de  \oiri(î  et  déposée 
dans  la  cour  du  contrôle.  Forme  grossièrement  triangulaire,  avec 
sommet  arrondi.  Hauteur,  o  m.  gS;  largeur,  o  m.  2  5  à  o  m.  5o; 
épaisseur,  o  m.  i5;  hauteur  des  lettres,  o  m.  okî^  à  o  m.  oh.  Au 
sommet  de  la  stèle,  bas- relief  barbare  représentant  un  buste 
d'homme.  Au-dessous,  l'inscription  suivante  : 

D-  M-S-MA 
IVS  LERD 
VBIS-VIX-A 
N  •  L  XXX 
Dits)  M(fttn'bii.<t)  siacmw).  Mains  Ccrdiibis  (Jîlias)  vi.r{il]  niiiina)  LX\X. 


—  :m)0  — 

92.  —  Ain-Fodda,  pivs  de  Béja.  Stèie  l'unéraiio,  à  bas-relief 
fi{,nirant  une  renuiie  debout,  tenant  un  iniguentorium  sur  sa  poi- 
trine; au-dessous,  dans  un  cartouche  à  queues  d'aronde,  haut  de 
o  ru.  i>o  et  lar<je  de  o  ni.  3o,  l'inscription  suivante,  en  lettres 
hautes  de  o  ni.  ohh  : 


CAECILIAL 
F  •  FAVSTA 
CASTA-PIA-V 
A-XXXIII-H-S 


Cnecilia  L.  j\ilin?)  Fnmta ;  cnsfn,  pia  v({.vit)  a(ninii)  XXIfl,  li[ic)  s{{ta). 

La  stèle  a  été'  donne'e  au  musée  du  Hardo,  par  Si  Mohamed-bcn- 
.loudan. 


93.  -  Medjez-el-Bab.  Stèle  Funéraire  en  pierre  calcaire,  à  fron- 
ton tiian^julaire,  brisée  en  bas.  Largeur,  o  m.  3o;  épaisseur, 
o  m.  lo;  hauteur  des  lettres,  o  m.  o4  à  o  m.  o3.  Déposée  au 
contrôle  civil. 

D  M  S 
MARCVS    OL 
LIVS-  M  ARCI 
ANVS  •  P-VIX 
AN-LV-H-S-  E 

D[is)  Miambioi)  .sîucnim).  Maicus  Ollius  Mnrcianus ,  p{insyvùc{ii)  an[nis)  LV 

h{ic)  sijluii)  ei^st). 

94.  —  Medjez-el-Bab.  J'ai  revu  au  contrôle  civil  l'inscription 
de  Toukabeur,  publiée  au  Cor/Jus  liiscr.  lai.,  n"  i/i,86o.  A  la  pre- 
mière ligne,  il  y  a  bien  DM- S-  et  non  DM-  seulement. 

95.  —  Sidi-Salah-el-Balthi.  —  A  ik  kilomètres  au  nord  de 
Souk-el-Khemis.  Ruines  importantes''^  dans  lesquelles  a  été  décou- 
vert, par  M.  Chenel,  alors  contrôleur  civil  de  Souk-el-Arba,  un 
important  bas-relief  militaire  que  j'ai  fait  entrer  au  musée  du 
BardoC-i). 

*''  (A.  liitll.  iii-clii'ol.  du  Comité,  1H96,  |).  ili()  et  ,sui\.,  e(  |)l.  XIII. 
W  Cf.  M,V/.,  i8K(,,  ri^366. 


-   391   — 

(îrande  frise  brisée  à  la  partie  supérieure,  ayant  i  m.  90  de 
longueur  et  0  m.  55  dans  sa  plus  grande  hauteur.  L'inscription, 
qui  devait  avoir  quatre  lignes,  est  gravée  en  belles  lettres  hautes 
de  o  m.  oG,  mais  assez  efface'es.  Estampage  de  M.  Sadoux. 


mwm. 

EXCEPTARM  •  EX  •  SOLO  -ERECTA^^^^J^^^^CVR-R 
FECTO  •  CVR.  •  EIVSD  •  REIP  •  PERFECTA    KEStituiTmClT  ETi 


P  •  DESIGNAT AE»^^^« 
D-D-S-P-FECIT  ET  dedicavit 

Les  mutilations  de  ce  texte  important  sont  d'autant  plus  regret- 
tables que,  dans  la  première  partie  de  l'inscription,  aujourd'hui 
de'truite,  se  trouvait  certainement  e'noncé  le  nom  de  la  ville  an- 
tique, encore  inconnu  actuellement. 

96.  —  Sidi-Salah-el-Balthi.  Fragment  de  frise,  avec  corniche 
attenante,  haute  de  o  m.  3o,  large  de  o  m.  96;  hauteur  des 
lettres,  o  m.  12.  Estampage  de  M.  Sadoux. 

M-FILI  SVI   X  XXV-AIYFI 
EIVS  •  AVRELIANVS     OR 

97.  —  Sidi-Salah-el-Balthi.  Huit  fragments  d'une  grande  frise 
d'entablement.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  i5. 


S  NOVISŒT  STRATVRA  LA 

d                  e                 f 

i                  1                    ] 
FER  AN  NORVM  i 

iERIEM 

8                            h 

1            i                    ( 

DEDICANTE    HERENNIo 

^                  \                              /    • 

—  :v)i  — 

98.  —  Sidi-Salah-el-Balthi.  StMo  l'iiuéraii-p,  blisiu'  à  {rauchc. 
Hauteur,  o  ni.  38;  plus  [fiaiiilc  lai{>vur,  o  m.  /lo;  liauloiir  des 
lelli«'s.  o  m.  ()3,  aii\   preiiiic'rps  lijjncs  et  o  m.  oi  aux  dernières. 

<l         M         S 

1 VS  ■  VICTOR  ■  MANILIA^V^S 

VIR    MEMORIAE   PIAE 

ANNIS         LX 

NCIT  NATVRAE-DEbTwI 

VO-NVNC-VIVIT-OPTIMA 

.^;NE  QVIA    TVLT   BONvfe?i 

iSESTO    ET    TERRA  LEVIS 

//.  .S-.  E  •  O  •  T  •  B  •  Q 

[/)(/.v)]  M{anll>iis)  s(i(C)'init)  .  .  .  ius  ]  iclnr  Mmiilimnis .  .  .  rir  mcworlne  pior 
[ri.nl]  niiiils  L\  .  .  .  cil  naUirae  debllimi .  .  .  iiiiiir  tiiHl  optiina...  nr 
(lit in  iiilit  1)011  uni . . .  eslo  et  terra  levis  [H{ic)  siitus)]  e{st)  o(ssa)  t{ua)  b[e)ie) 
fj[>iiescniit). 

99.  —  Henchir-Dougouana,  près  de  Souk-el-Kheniis. 

Cippe  funéraire  à  bas-reliefs,  haut  de  i  m.  65.  Sur  la  face  prin- 
cipale, deux  personnages  drape's  sont  figure's  debout,  sous  une 
arcade  soutenue  par  deux  pilastres  corinthiens.  Adroite,  un  homme 
vêtu  de  la  toge,  tenant  de  la  main  gauche  ramene'e  sur  la  poitrine 
une  couronne,  et  posant  sa  main  droite  sur  l'e'paule  droite  de  la 
femme  qui  se  trouve  placée  à  coté  de  lui;  celle-ci  est  vêtue  d'une 
louj'ue  luiii((ue  fixée  à  la  taille  par  une  ceinture,  et  d'un  manteau 
tombant  de  lépaule  gauche,  dont  elle  relève  les  plis  de  la  main 
droite.  Sur  les  faces  latérales  du  cippe  sont  deux  génies  funèbres, 
lim  màlc,  lantre  de  sexe  féminin,  s'appuyant  sur  des  torches  ren- 
\ ersées. 

L'inscription  est  gravée  en  caractères  hauts  de  o  m.  09.5,  dans 
un  cadre  rectangulaire,  haut  de  o  m.  29,  placé  sous  le  bas-relief 
de  la  face  principale.  En  voici  la  transcription,  d"a[)rès  la  lecture 
et  la  photographier  de  M.  Sadoux.  Un  estampage  peimettrait  cer- 
tainement de  liie  linscription  en  entier. 

D     M     S 

T  KONfM/jm//.M->:'„FEUX 

MONICMANVS    PIVS  VI 

X  ANIS  XXV  ;,S 

.    r^îONlA    HONORATA 


—  393  — 

100.  —  Aïn-el-Henchir,  près  de  Souk-el-Khemis.  Plaque  tu- 
inulaire;  hauteur  des  lettres,  o  m.  où.  Lecture  de  M.  Sadoux.  Triple 
épitaphe. 

SVLLIAPRIMA 

SliC  I  FILI A  PIA 
VlXt  ANIS  XXXV 
D  •  M  •  S  D-  M-S- 

ABVIAZ  ABi^ilAS 

BASicv        wmmjp-^ 

■fmETK 

101.  —  Aïn-Kasr-el-Hadid ,  près  de  Souk-ei-Klieinis.  Fragment 
d'e'pilaphe  double.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  oh. 

N 
DV 
V  •  PI       I 
VIXIT       DO 
rt  N  N  I  S        V  I  X  /  f    an  ni  s 
LXX-O-T-        LX 
B-Q^T-T-L-S- 
VICTOR 

Lecture  de  M.  Sadoux. 

102.  —  Tabarka.  Sarcophage  en  marbre  blanc,  décoré  sur  sa 
face  antérieure  d'une  série  de  strigiles,  disposés  de  part  et  d'autre 
d'un  cartouche  à  queues  d'aronde  et  présentant  l'inscription  sui- 
vante, en  caractères  de  o  m.  où  à  o  m.  o3  de  hauteur: 

D   .   M   .   S 
L-VIBIVS   RECEPTVS 
PLOTINIANVS    •    VIX 
ANN-  XII  •  M-  IIII  -H-S-E 

Les  moulures  supérieures  du  cartouche  ont  été  retaillées  après 
coup,  et  sur  la  surface  plane  ainsi  obtenue  a  été  gravée  une  se- 
conde épitaphe,  chrétienne  celle-là,  tandis  que  la  première  semble 


—  39A  — 

liaïeniit'.  Les  ijuactères  sont  plus  petits  {hauteur,  oui.oîî)  et  graves 
avec  moins  de  soin. 

AVRELIVS  HONO 
RATVS  IN  PAGE 
VIX-ANN-XXXIII  -M-II-H-S-E 

Bien  que  le  commencement  de  la  première  ligne  soit  un  peu  en- 
dommagi',  je  crois  pouvoir  affirmer  que  le  prénom  manque;  la 
lettre  le  représentant  se  serait  trouvée  d'ailleurs  en  marge  de  l'in- 
scription, dont  les  caractères  sont  bien  alignés. 

Enfin,  au  bas  du  sarcophage,  au-dessous  du  cartouche  central, 
mais  un  peu  à  gauche,  se  trouve  la  signature  du  marbrier  qui  a 
sculpté  le  tombeau,  suivant  un  usage  dont  j'ai  déjà  signalé  un 
exemple  à  Cherche!  (sarcophage  signé  ALOGI  )  ;  hauteur  des  lettres , 

o  m.  o3. 

MAC  A  Kl 

Ainsi  ce  tombeau ,  dû  au  ciseau  du  sculpteur  Macarius,  avait  été 
utilisé  deux  fois  et  avait  renfermé  successivement  la  dépouille  du 
païen  Lucius  Vibius  Receptus  Plotinianus  et  celle  du  chrétien  Au- 
relius  Honoratus'^'. 

Un  autre  sarcophage  en  marbre  blanc,  à  peu  près  intact,  a 
été  découvert  au  mois  de  décembre  iSgti  par  M.  le  curé  Cassaigne. 
H  est  décoré  sur  sa  face  antérieure  d'une  série  de  strigiles,  atec 
deux  génies  funèbres,  aux  deux  extrémités  du  tombeau.  J'ai  fait 
transporter  ce  sarcophage  au  musée  du  Bardo. 

103.  —  Ksar-Tir  (Colonia  Vallis).  Fouilles  du  giand  temple 
dirigées  par  M.  Sadoux  en  1896.  Sur  un  fiagmeni  de  frise  avec 
astragale,  en  lettres  hautes  de  o  m.  08,  à  la  première  ligne,  et 
o  m.  07,  à  la  seconde  : 

RVMO-V-E-NOSTRORVM 

proCONSVLE   PROVINCIAE  A¥Kicae 

.  .  .  rinno  v{iro)  e(gregio),  nostrormn.  .  .  [pro]  consule  provinciae  Afr[{cae]. 

'"   es.  Dull.  nrrlipol.  du  Comité,  iSç)h,  p.  71  et  suiv. 


—  395  — 

104.  —  Ksar-Tir.  Monument  aux  grands  piliers,  à  Touest  dts 
ruines,  vers  la  rivière.  Fragments  nouveaux  de  ia  grande  dédicace 
gravée  sur  Tentabloment  de  l'édifice,  et  dont  neuf  fragments  sont 
déjà  publiés  au  Corpus  n"  1978  a-k. 

a  PR.OSALVTE     Imp. 

h  R  T  H  I  C  I     L  i 

ft  /(  T  O  N  I N  I  •  P  1 1  •  A  V  G 

a.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  i/i;  la  seconde  ligne  manque. 
h.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  i4;  o  m.  laS. 

105  à  112.  —  Ksar-Tir.  Inscriptions  découvertes  en  1896. 
dans  le  voisinage  du  grand  puits  carré. 

Colonne  calcaire  brisée  en  bas.  Lettres  hautes  de  o  m.  08. 

IMP  •  CAES 
M-ANTONINVS 
GORDIANVS  •  DIVI 
GORDIANI  •  NEPOS 
f^  I  V  I  •  G  O  R  D  I A  N  I 
•s  0  >■  O  R  I  S  •  F  I  L  I  V  S 
pins  FELIX   A  VG 

j/  on  t.i     ¥  Eyi 

m  a  œ  i  M  n  s 

Imp{eratof)  Caesttr  M((ti'cus)  Antoninus  Gordiamts ,  Divi  Gordiani  nepos , 
Divi  Gordùaii  [sor]oris  JiHus  [ plus]  feliv  Ai(g(ustus)  [poitU\/e.r  [inaxi\m[us]... 

106.  —  Ksar-Tir.  Fragment.  Lettres  hautes  de  o  m.  oG. 

AVRELI-ANTONINI 

AVG-FILIO- 
VTRIVSQVE  ORDINIS 

107.  —  Ksar-Tir.  Fragment  de  colonne  calcaire.  Lettres  hautes 
de  0  m.  06. 

IMPERATORI 

DOMITIO 
«VRELIANO 


—   396  — 

108.  -  Ksar-Tir.  Giaiulo  colonne,  liante  de  i  m.  12,  ayant 
0  m.  (io  (le  (liamèlie.  brisée  eu  bas.  Lettres  hautes  de  0  m.  10, 
très  bien  {fravées;  à  droile  et  à  gaucho  de  rinscriplion ,  au  milieu  de 
la  colonne,  deux  palmes. 

PEKPETVO 
1  M  I'  •  C  A  E  S  • 
L    ■    D  OM  1 T  1 

0  •  A  VREL 1 
/   ANO  •  IN    \ 

1  VICTO      É 
T    PIO-FELI    X 
CI  -AVG-eS  ÏÏI 

Y    î 

Pfrjwliio  hiii)îemtori)  Cnes(ar{)  L(ucio)  Bomitio  Anreliano  vwicto  pin  fplici 
Aug(iis{o)  co(n),<t(iih')  III  \ milita  p^ffs-siiiiiii)].  .  .XI.  .  . 

Dédicace  à  rempercui-  Aurélien,  datée  de  Tannée  de  sa  mort, 
37.').  Le  cliiiïic  des  milles  n'est  pas  certain,  la  colonne  étant  brisée 
à  cet  endroit. 

109.  —  Ksar-Tir.  Colonne  calcaire.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  1  o. 
Brisée  en  ha  s. 

T-FLAVIO   W 
LERIO  CONS 
TANTIO  NO 
B  I  L  I  S  S  1  M  ^> 
CAESARI 


■»  r  -^.r  vr 


T[ilo)  Flatin  i  nterio  doiistaiitio  iiobili.s-siiii\()\  (lnosari.  (Milin  ptissinini) 
...\T.VV... 

Le  chillVe  des  milles  n'est  pas  certain,  la  colonne  étant  brisée  à 
cet  endroit. 

Dédicace  à  Constance  Chlore,  entre  nç)*?  et  !)0.").  \  remar(|ue?'  le 
|H('iiom  erroné,   'l'ilns,  nu  lien  de   Mfirrvs. 


—  397  — 

no.  —  Ksar-Tir.  Colonne  calcaire.  Hauteur  des  letlres,  o  m.  oo. 

D   D   N    N    CONSTANTIO 
MAXIMO     AVG-ET 
CONSTANTIO 
NOBILISSIMO 
C  AESS 

D[oiuiiiis)  Jiiostria)  (lonstanlio  inaximo  Atig{nslo)  et  Coitstantiu  nobilissimo 

Caes{(ire). 

Dédicace  à  Conslance  II  et  à  Gallus,  leruontant  à  la  période  qui 
s'étend  entre  35 1  et  35^. 

111.   —  Ksar-Tir.  Fragment  de  colonne  calcaire.  Hauteur  des 
lettres,  o  m.  07. 

P  O  T  yM-  O 
COS  I 


XX 

112.  —  Ksar-Tir.  Fra<>inent  brisé  en  haut  et  à  droile.  Hauteur 
des  lettres,  o  m.  o3. 

ÊWmAD  fines  pro 
VINCIAE  LONGA  Incuria 
C  O  R  R  V  T  AM  Ac  (U 
LABSAM  RESTI/«/t 

.  .  .  ad  fines  [.  .  .  pro\vmctae ,  longa  i[iicin'ia\  cormptam  a\c  di\ 

hipsaiu  )'€sti\tint]. 

113.  —  Henchir-Debbik,  près  de  Ksar-Tir.  Base  calcaire,  très 
endonmiage'e  à  la  partie  supérieure.  Les  dernières  lignes  de  Fin- 
scription,  au  contraire,  sont  intactes.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  07. 

t\  vir-aedili-im  vir 
m-TeTtivs-gallicvs 
clodia-nvs-eq^rom- 
fl-perp-tï-vir-aedilic- 
filivs  •  eorvm  • 

.  .  .  Teiti  [0 .  .  .  ]  //  vir{p)  aedili  e[grcgiae)  iii[ei)ioriae)  vir((}) ,  M(arcus)  Tet- 
tius  Gallicus  Clodianus,  eq{ucs)  rom{aims),  Jl[amen)  perp(eluHs),  II  vir, 
aedilic[ùis) ,  filius  eormii. 


—  398  — 

114  à  116.  -  Ksar-Tir.  Kragmcnls  découverts  au  cours  des 
IbuHIes  (Ijiiis  les  ruiiit's  du  Iciiiple  de  Vallis. 

Fra<fiiient  de  colonne,  llaiileur  di^i^  lefires,  o  m.  o8. 

rONSTA?T 
Fragnienl  d'airluliaxe.  Ilaiilciir  des  Icllres,  o  m.  x-i, 

Aiilre  frafjment.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  o(). 

i^MMA 

117,  -  Ksar-Tir.  FiajjinenI  de  dédicace,  découvert  en  iSgÔ, 
aux  environs  de  Ksar-Tir  et  transporté  au  contrôle  civil  de  Medjez- 
el-Bab.  Hlocde  tnarl)rc,  épais  de  o  m.  ko,  brisé  à  droite,  à  gauche 
et  en  bas.  Hauttnir  des  lellres,  o  m.  o8, 

pyo  sainte  iiuj).  C AES'DIVI'M' ANTON b//  /«7  ftertnaniri ,  aiirinatici f[illi) 
l.ScpImi  Scveri  />// PFRTÎMACIS- AVG-ARAR 

Dédicace  à  Septinie  Sévère  prol)al)icnient,  postérieure  à  igS. 

118.  —  Mechta-el-Haouam.  —  Hencliir  domanial  Kliouiridj, 
teiritoire  du  (ioubellat,  caïdaL  de  Medjcz-el-Bab. 

Stèle  votive  à  bas-reliet",  découverte  par  M.  Girod,  géomètre  du 
Service  des  domaines,  et  qui  m'a  été  communiquée  par  M.  Hugon,. 
directeur  de  ce  service.  La  stèle  est  brisée  en  deux  moiceaux,  se 
raccordant  presque  exactement.  Le  monument  est  haut  de  o  m.  5o 
environ.  A  la  partie  supéiieure,  sous  un  fronton  triangulaire,  est 
figuré  Mercure  tenant  le  caducée.  A  sa  droite,  un  bélier;  à  sa 
gauche,  un  co(j.  Au-dessous,  l'inscription  suivante  : 

MERCVRIO  AVG  •  SACR  • 
PRO  SALVTE  IMP-CAES 
AP.VM  •  M  •  AVRELl  •  ANTON! 
NI  ET  L-  AVRELl  •  VERl 
AIVS-ARINIS-OCCONIS 
FECIT  ET  DEDICAVIT-S-P- 
L  •  A  • 
Mcrcnritj   Aii>>\nsl())  sacrum;   firi)  sainte  liii/)[cralorniii)  (',(ies[arum)    \l{arci) 


—  399  — 

Aurcli{i)  AiUonini  et  L{ncii)  Aureli{i)  Veri.  Aius{Jilius)  AnHis{f,l{i)  Occo- 
nis  fecit  et  dedicavit  s{ua)  piecunia)  l{ibens)  a{ntmo). 

119.  —  Bou-Ftis  {Avitta  Bibha).  Cippe  en  forme  d'autel,  e'coiné 
à  droite.  Lettres  hautes  de  o  m.  07  à  la  première  ligue,  et  de 
o  m.  00  aux  deux  suivantes.  Copie  de  M.  Sadoux. 

AZRVBAL  ^  BAISILLIS 
CHI  AN  •  F  •  SATVRNINV  s 
V  •  A  •  XXXX  •  SATVRNIN 

Az^mbal,  ijilius)  Baisillis  {filn)  Chian ,  S(aummu[s\  v[ixil\  ainnis)  XL 
Saturnin.  .  . 


Noms  indigènes 


(1). 


121.  —  Tlil-bou-Eukka.  Site  très  pittores(|ue ,  à  une  heure  et 
demie  de  cheval,  auN.  E.  de  Medjez-es-Sfa,aucœur  du  Bou-Arada. 
Pays  boisé  et  bien  arrose'.  Vestiges  de  nombreuses  fermes  romaines. 
M.  le  lieutenant  Hilaire  a  relevé'  à  cet  endroit  plusieurs  inscriptions 
funéraires  intéressantes,  dont  il  a  bien  voulu  me  communiquer 
les  copies,  avec  dessins  ou  photographies  à  fappui. 

Stèle  plate  d'un  très  beau  calcaire  blanc,  engagée  dans  un  des 
murs  extérieurs  du  gourbi  en  ruines  de  feu  Mohamed-ben-Amor. 
Elle  était  recouverte  d'une  épaisse  couche  de  chaux  qui  a  assuré  sa 
parfaite  conservation. 

Le  monument,  haut  de  1  mètre,  se  compose  d'un  fronton  trian- 
gulaire au  sommet,  d'un  bas-relief  et  d'une  épitaphe.  Dans  le 
fronton  est  figurée  une  roue  à  huit  rais,  entre  deux  pahnettes  ou 
fleurs  de  lotus  qui  remplissent  les  écoinçons.  Une  rangée  d'oves 
souligne  le  fronton.  Le  bas-relief  représente  un  banquet  funèbre 
avec  trois  personnages  :  le  mari,  couché  sur  le  lit,  devant  lequel 
est  un  guéridon  à  trois  pieds,  lève  une  coupe  de  la  main  droite  et 
lient  un  autre  vase  dans  la  main  gauche;  la  femme,  assise  sur  le 
bord  du  lit,  tenant  de  la  main  droite  une  bouteille  sur  ses  genoux 
et  de  la  main  gauche  une  coupe  ou  un  fruit;  l'enfant,  debout  de- 

<"  Comparez  le  nom  Baisillis,  ou  peut-être  Baisillis,  aux  noms  déjà  connus, 
Balsille  (Cm-pus ,  t.  VIII.  6687),  Bal.silech{lbid.,  16),  Basillec{lhid. ,  0057),  Bal- 
sillec{lbid.,  13Ù9),  etc.;  le  nom  CHIAN  à  Chia  {Ihid.,  8128  el  peut-être  56oi), 
et  aux  noms  indigènes  commençant  par  le  même  radical,  Chinidial  (Ihid.t  5a  17) 
et  Chinitus  {Ihid.,  4807). 


—    'lOU 


vaut  le  lil.  à  cùlv  du  lii'jiicd.  Vii-dossous,  l'opitaphe  est  gravée 
dans  les  deux  comparlimeuts  d'un  cartouche  à  queues  d'aronde 
ornées  d'un  bouton.  Lettres  hautes  de  o  ui.  ok,  bien  gravées,  mais 
de  loiiiie  peu   n'gulière. 


D-M-S 
FAVSTA   BA 
R  1  B  G  A  L  1  S 

F  l  L  1  A     P  I  A 

VIXIT  ANIS  M 

V 


D-M-S 

L    •    F    1    L   I    T    E    R   I 

T  A   E-P   1  -V  I  X   1  T 

ANIS       L    X     X 

f  LIBERIE  PI  VIX 

.m 


^f  ANIS  II   MESES  VI 

D[is)  M[((iiiljiis\  N(^(u-riiin).  lùtiista  llnribguliii Jilia pia  civit  «[«J///,v  LWV. 

D{is)  Mininbua)  ii(acri(m).  Liucii)  Flliteritac  ?  jn{us)  vixit  u\ii\ins  LXX  ; 
ÏÂhcvi\<iy  ;  pi[a)  vix[ii)  a[n)nis  II  me{n)ses  VI. 

\  remarquer  la  forme  indigène  Baribgal  au  lieu  de  Bangbal.  Le 
nom  Filiterita ,  probablement  indigène,  m'est  inconnu. 

122.  —  Tlil-bou-Eukka.  — Cippe  haut  de  i  m.  3o,  à  3oo  mètres 
du  gourbi  en  ruines  de  Mohammed-ben-Ahmor,  dans  un  bois  de 
pins. 

Fronton  triangulaire  accosté  de  deux  acrotères;  dans  le  tympan, 
le  croissant  montant.  Au-dessous,  quatre  épitaphes  groupées  par 
couples  dans  deux  registres.  Le  premier  registre  a  la  forme  d'un 
cartouche  à  larges  queues  d'aronde.  Le  second  a  un  encadrement 
rectangulaire  uni. 


D       M 

S 

C • AV  R  E  L I V  S 

B 

ERE 

B 

N AMPHAMO 

G 

A  L     •     P   1 

A 

NEBRIDIANVS 

V 

I   X  I  T  •  A 

N 

PIVS-VIXIT    AN 

N 

I     S         N 

N   I  S    •  N     L    X 

H    •    S    •    E 

C  A  R  I  N  I  V  S 
PALADI  ANVS 
PIVS  -VIXIT  AN 
N  IS  N  -  XXV  I 
H  -  S  •  E 


C- AVRELIVS 

PALADIVS-PI 
VS   VIXIT  AN 
N  I  S      N     VII 
H    -    S   •    E 


0[i'i)  M^dinhii.s)  s[ncn(iii).  (Aniu-s)  Aurelius  JSauijtlmiiio  [\i'bri(Uani(,sitius,  l'iii 


—  fiOl  — 

(uniis  ii[umero)  LÀ.  —  Beicbgal  pia  viiil  aiiiii.s  n[iiniero).  .  .  h{ic)  s{iln) 
e[st).  —  C(ams)  Arinius  Pcdudianus  [jius  vixit  aiiins  n{umero)  XXVI ;  li(ic) 
s{Uus)  e{si).  —  C{aius)  Aurelius  Paladins  pius  cixit  amm  n[innew)  I  II  ; 
h{ic)  s[ihts)  e(st). 

Sur  la  deuxième  épitaphe,  le  nombre  des  anne'es  manque. 

A  remarquer  les  noms  de'rive's  du  grec  Paladins,  Palndianus, 
Nebridiamis ,  accolés  à  des  noms  indigènes,  Namphamo ,  BerebgaL  Be- 
rebgal,  nom  de  femme,  est  Te'quivalent  de  Baribgal  de  Tinscription 
préce'dente,  et  dérive  comme  lui  par  corruption  du  mot  compose' 
connu  Barkbal  rdon  de  Baal^.  La  forme  Nebridtanus,  dérive'e  de 
Nebridius,  m'était  inconnue. 

122.  —  Tlib-bou-Eukha.  A  côté  de  la  préce'dente. 

Stèle  à  bas-relief,  en  marbre  gris,  brisé  en  liaut.  La  partie  su- 
périeure, qui  devait  contenir  Tépitaphe,  n'a  pu  être  retrouvée.  Dans 
une  niche  rectangulaire,  dont  l'entablement,  aujourd'hui  brisé, 
était  soutenu  par  deux  pilastres,  un  homme  à  demi  couché  et  ac- 
coudé sur  un  lit  funèbre,  devant  lequel  est  un  trépied,  tient  de  la 
main  droite  un  Jlabellum  CI). Les  pilastres  sont  creusés  de  deux  can- 
nelures ;  la  baguette  qui  les  sépare  se  termine  en  bas  par  un  fer  de 
lance. 

124.  —  Au  douar  même  de  Tlib-bou-Eukh£x,  formant  le  mon- 
tant droit  de  la  porte  de  la  cour  intérieure,  dans  la  maison  de 
Mohammed-bel-Hadj-Messaoud. 

Gippe  rectangulaire.  En  haut,  une  niche  à  entablement  droil, 
soutenu  par  deux  colonnes  corinthiennes;  dans  la  niche,  trois  per- 
sonnages debout;  à  gauche,  un  honnne;  à  droite,  une  femme  te- 
nant un  fruit  dans  sa  main  droite  levée;  au  milieu,  un  petit  gar- 
çon. Sur  la  frise  d'entablement,  une  épitaphe,  assez  difïicile  à 
déchitfrer;  au-dessous  de  la  niche,  une  autre  épitaphe. 

1 
M  •  CAECILIVS  •  PERPETVS 

mmmmmm 


PAPIA  •  SVLPICIA- V- A  •  XXXV 
Q:C  AECILIVS  ■  PERPETVS  •  V  •  A 
cm-  Q_:C  AECILIVS-PAT 
CONIVGI  •  OPTIMIS 
P    1    :    S    •     F    E    C    1    T 

Ai;CHlî<JL<H,lE.  2(j 


—  àO'2  — 

Monumenl  élevé  par  un  certain  Q.  Caecilins  à  sou  père  (J.  Ciie- 
cHitm  Perpelii{u)s,  un  centenaire,  à  sa  femme  Paitia  Sulpicia,  et  pro- 
l)al)leuu'nt  à  son  lits  .1/.  Caerilius  Peri)etu[as),  dont  répilaplie  semble 
avoir  été  rajoutée  après  coup  dans  renlablement. 

A  200  mètres,  au  S.  0.  de  ce  {|ourbi,  M.  Ililaire  sijfuale  un 
cippe  haut  de  i  m.  5o,  arrondi  à  la  pailie  supérieuie,  et  sur  le- 
quel est  très  grossièrement  sculptée,  dans  un  évidement  en  l'orme 
de  nielle,  un  personnage  couvert  de  ia  paeii nia. 

Au-dessous,  dans  un  petit  cartouclie,  une  inscription  latine  de- 
venue indéchiffrable. 

125.  —  Dougga.  (Teni[)le  d(!  Caeleslis.)  Le  déblaiement  de  ce 
monument  a  été  commencé  en  189A,  à  l'aide  d'une  subvention 
accordée  par  l'Académie  des  inscriptions  à  l'eu  La  Hlanchère.  Les 
travaux,  dirigés  |)ar  M.  Pradère,  conservaleiir  du  musée  du  Baido. 
ont  été  arrêtés  avant  le  complet  dégagement  du  temple.  Je  les  ai 
fait  reprendre  en  1896,  pour  arriver  à  nettoyer  entièrement  le 
porlique  demi-circulaire  qui  entourait  le  sanctuaire  et  à  reirouver 
les  fragments  qui  manquaient  encore  de  la  dédicace  courant  le  long 
de  l'entablement  de  ce  portique.  M.  Hilaire,  lieutenant  au  U"  ba- 
taillon d'Afrique,  a  bien  voulu  se  charger  de  diriger  ces  recherches 
et  de  faire  le  relevé  exact  de  tous  les  fragments  épigraphiques 
existant  actuellement  dans  l'enceinte  du  temple  de  Caelestis  et  se 
rapportant  à  la  dédicace  du  portique.  J'ai  vérifié  moi-même  sur 
place  ses  lectures.  Je  donne  ici  la  liste  conq)lète  de  tous  ces 
fragments''',  en  indiquant  pour  chacun  d'eux  l'cqxxiuc  de  sa  dé(;ou- 
verte.  Il  est  à  remarquer  que,  daus  la  première  partie  de  l'inscrip- 
tion, à  gauche  de  l'hémicycle,  les  T  ne  dépassent  pas  le  niveau 
des  autres  lettres,  tandis  (jue  dans  la  seconde  partie,  au  contraire, 
ils  sortent  sensiblement  de  la  ligne,  les  deux  bras  de  la  barre  ho- 
rizontale sétendant  à  dioite  et  à  gauche  au-dessus  de  la  lettre  qui 
prt'cède  et  de  celle  qui  suit.  Cette  anomalie  me  semble  devoir 
s'expliquer  ainsi  :  le  lapicide  avait  mal  calculé  l'espace  (|u'il  lui 
failail  pour  graver  la  dédicace  entière  sur  le  porti(|ue.  Arrivé  au 
milieu  de  son  travail  et  s'apercevant  de  son  (n'reur,  il  a  usé  de 
sidjterfuge  pour  regagner  un  peu  de  la  place  qui  lui  manquait  et  a 


'"   La  copio  dos  riajjinoiils  ili'coiivci'ls  en  i^()^f  ''vail  iHé  remise  pai'   La     lilaii- 
rlim;  î'i  M.  '.a/fnal ,  (|ui  me  los  a  coiiiimmiinir's. 


—  â03  — 

remplacé  les  T  ordinaires  ,  très  élale's,  par  des  T  sorlanl  de  la  ligne 
et  occupant  un  moindre  espace;  d'ailleurs  le  l'ait  n'est  pas  constant; 
ainsi  le  fragment  ^  a  des  T  ordinaires,  bien  qu'il  fasse  suite  au 
fragment  s  qui  a  déjà  des  T  sortant  de  la  ligne. 

189/i  RIS  EX 

189/1  VLIALGAB 

1894  TAE  MAT. 

189/1  M  PARENTNM  SV 

1896  ITEMQX 

189/i  CATION 

1896  ob  honOKEiii 

1894  flAMO 

189/J  NII-PERPe//// 

1896  IS  •  Q^Q^REIP«/»//me 

1896  THVGG 

189/1  ENSIVMANTE 

1894  DE  AE  ■  C  A  elestis 

1894  POLLICITAT 

1896  VM  EST  INLATi 

1896"  IS  HS  XXX  MIL 

1896  IS  LX  MIL  N  COEPT 

1896  AT  DEAS  CAELESTES  ARGENTE 

189/1  AS  FABRICANDA.s 

189/1  RATIS   EX  TESTAMENTO  AVILLI 

1894  ENVSTAE  EX  QVORVM  RED. 

1896  Qè  DIEM  DEDIf 

1896  ^ATIONIS  REIPNkéî/ME 
S  dort),  inscr.  lai.,  )    .  .^  __„_  .  ^^ 
(      VIII,  1 50../.!   ^^^  TESTAM 

Ihid.,  i5o2«.  ENTO  SVO  AB   HERE 

Ihid.,  i5o-W>.  DIBVS  SVIS  PRAESTARI  VOLVIT 

Ihid.,  i.5o'?c.  mn,j,TW  SPORTVLAE  ET  LVDI  PRAES 

189/1  AE  SVA  LIBERALITaTE  CONSTI  TV  1  IS 

I  ^'Till'TBoÎ''./.'  I  ^^^^  Q^GABINIVS  RVFVS  FELIX  B 

JUd.,  i5oi  a.  EATIANVS  MVL 

Ibid.,  i5oift.  TIPLICATA  A  SE  PEC««/« 

Ibid.,  i5oi  //.  ER  FEClT  EX  COLViT  ET  CNM  S  i  A  1  VIS  CE  1  E 

Ihid.,  1.5016-.  RISQ^SOLO  PRIVATO  DEDICAT/.v 


_  ll{)k  — 

Ibid.,  l'ooid.      W/ccTlS  sporTvlis  eT  epvlo  eT  gymnasio 
189/1  DED 

i8()/i  A  LAii.:,)VRNIVS  AVILLIVS 

Je  11  iu  pu  lelroinor  le  dernier  rray;iueiil  À;  je  n  ai  pu  m'assurer 
uon  plus  si  le  Iragmeul  publie'  dans  le  Corpus  (i5o5^^iuio)  ap- 
parlienl  à  la  même  inscription.  Cela  me  paraît  probable. 

125  à  130.  — -  Dougga.  Au-dessus  de  la  Irise  d'enlablenicnt  du 
purli(|ue  sur  la(|uelle  était  gravée  la  dédicace  l'égnait  une  élégante 
corniche  denlelée,  dont  on  a  retrouvé  de  nombreux  Iragmenls.  Sur 
un  certain  nombre  d'cnire  eux  sont  gravés  bien  en  évidence,  en 
caractères  un  peu  grêles,  variant  de  o  m.  o35  à  o  m.  o5  de  liati- 
teur,  des  noms  de  [)rovinces  ou  de  \illes. 

i6i)li  IVDAEA 

Hauteur  des  lettres,  o  m.  o5  ^^'. 

189O  DALMATIA 

Hauteur  des  lettres,  o  m.  oh. 

i8()/i  iiid'OPOT  AMI  A 

Hauteur  des  lettres,  o  m.  o35 -'. 

1896  .vYRIA 

Hauteur  des  lettres,  0  m.  06. 

189/»  THVGGA 

Hauteur  des  lellies,  o  m.  0/1  f-^' 

1S9/1  /AODICIA 

Hauleur  des  lettres,  o  m.  06  ('). 

J'ignore  la  signification  (|u  il  liuit  attribuer  à  ces  inscriptions. 
Peut-être  so  rapportent-elles  à  des  bustes  allégoriques  de  cités  et 
de  piovincos  de  Pemjjiie  romain  qui  auraient  couronné  la  corniche 

'"  Ci.  Ca;;naL  Uiill.  arclœol.,  iHf)'i,p.  :):>'■'>,  u"  f\8  h. 

'^)  Cf.  (;aj;iiaf,/6(f/.,  '18  c. 

(^>  Cf.  Cannai,  Ihid.,  /i8  d. 

<*)  Cf.  Ca;;t)al,  Ibul..  '18  h. 


—  /i05  — 

du  portique  et  relevé  de  distance  en  distance  la  monotonie  des 
lio^nes  horizontales  de  l'entablement. 

131.  —  Dougga.  Temple  de  Saturne.  Sur  une  des  bases  de  co- 
lonne en  marbre  blanc  du  vestibule,  marque  de  tailleur  de  pierres 
en  caractères  hauts  de  o  m.  o5. 

FOS 

133.  —  Henchir-Mest(MH.9fî').  Inscriptions  découvertes  au  cours 
des  travaux  de  la  roule  de  Tunis  au  Kef. 

Borne  milliaire  découverte  en  place,  encore  encastrée  dans  sa 
base,  entre  les  deux  arcs  de  triomphe. 

I  M  P    •    C  A  E  S    • 

M-  AV  R  E  L  LI  V  S 

ANTONINVS  PIVS 

FELIX  •  AVGVSTVS 

PARTHICMAXBRI 

M   A  X-  GE  R  M  A 

TRIBVNIC-POTES 

XVIIII  •  COS    III 

PATER  PATRIAE 

R  E  S  T  I   T  V  I    T 

LXXXX 

Colonne  milliaire  dédiée  à  Caracalla,  érigée  la  même  année  que 
celle  de  la  mosquée  d'El-Houa  à  Tunis,  en  916,  et  présentant  la 
même  erreur  pour  le  chiffre  des  consulats  qui  devrait  être  IIII  et 
non  m. 

135  à  136.  —  Henchir-Mest.  Autel  en  pierre  calcaire,  haut  de 
o  m.  78;  dimensions  de  la  base  et  de  la  table,  0  m.  35  X  o  m.  3o; 
du  de',  o  m.  28  X  o  m.  9  5.  Les  deux  faces  les  plus  larges  de  Tautel 

'^   Cf.  Carton,  Le  sanctuaire  de  Baaî-Satunie  à  Dougga,  p.  i4,  n°  i. 


—  m\  — 

porloiil  doux  iiis(iij)ti()ns  bien  giavées,  en  tellres  liaiilesdc  o  m.  o/i 
à  o  111.  oi);"). 

a.  NVTRICI    FRVGI 

FERO-AVGSA 

CRVM 

\iilii(i.  I''iii.<>ifcrn    \ii<y(^iisln)  s/ici-iilil. 

h.  MANI  •  PATRl-AVG         (sic) 

SACRVM  PRO 
SALVTE  •  DOMI 
NORVM'  N  -N  •  N- 
AVGGG-  P-IVNIV 
S  •  SOLVTORIVS 
S-V-RELIGIONIS 

■f^mciT 

ET     D- 

Jtini  (sic)  polri  Auff(iislo)  sacrum.  Pro  saluto  (lominoruni  iinstrornni  Au[>-[ns- 
rnritm)  Iriiiui ,  P[i(blins)  Jiiiii'ks  Sohitorius,  s(j}hito)  v[oln)  religionis  [./''|^'/ 
et  d(ed{cavit). 

L'inscription  semble  avoir  été  gravée  au  commencement  rlu 
iii*  siècle,  sous  le  l'ègne  simultané  rie  So])tiiiio  Sévère  et  de  ses 
deux  fds,  Caracalla  et  (îeta. 

137.  -  Henchir-Mest.  A  peu  de  dislance  de  cet  autel  votif  a 
été  découverte  une  petite  stèle  à  lïonton  triangulaire,  terminée  à 
la  base  par  une  queue  à  peine  dégrossie  qui  devait  s'encastrer 
verticalement  dans  une  dalle  horizontale  servant  de  base. 

Le  monument  est  en  |)ierre  calcaire  du  ])ays,  haut  de  o  m.  Go, 
large  de  o  m.  90,  épais  de  o  m.  10.  Anépigraphe,  il  présente  plu- 
sieurs figures  en  bas-relief,  sculpté(!s  avec  soin  et  bien  conservées  : 
dans  le  tympan,  une  couronne  à  hMiniisques,  (fue  becquetaient  deux 
coloiiibes;  snr  la  slMe  proprement  dilc,  à  la  partie  inférieure,  un 
bélier  broutant  un  ])almi('i'  microscopique,  bien  caractérisé  par  ses 
régimes  de  dattes.  Au-d(!ssus,  une  pomme  de  pin  et  une  sorte  de 
ciste(?)à  couvercle  arrondi;  plus  haut  encore,  un  gâteau  de  forme 
ovale,  et  un  attribut  indéterminé  ayant  l'apparence  d'une  lyre,  dont 
h's  cordes  seraient  remplacées  ])ar  un  simple  (|nadrillage. 

(>es  deux  monuments  votifs,  que  j'ai  lait   entrer  an  mns(''e  du 


—  ^(07  — 

Bardo,  grâce  à  l'obligeant  concours  de  M.  Vellard,  colon  à  Bordj- 
Messaoudi,  me  paraissent  se  rapporter  tous  deux  au  culte  des  trois 
divinite's  agricoles  par  excellence,  Nutrix,  Satnrnus  Frugifer  et  Janus 
pater.  Nous  savons,  par  un  fragment  de  dédicace  gravée  sur  une 
architrave  de  temple'^),  qu'il  existait  à  Musti  un  sanctuaiic  cou- 
sacré  certainement  à  l'une  d'elles  et  probablement  aux  Irois,  si  l'on 
admet  la  restitution  suivante,  à  laquelle  le  texte  nouvellement  dé- 
couvert donne  une  grande  vraisemblance. 

[nvtrici-frvgifero]  avg-et  Iano-paTri-avg-| 

C'est  probablement  dans  le  temple  de  Janus,  de  Saturne  et  de 
Nutrix  qu'avaient  été  déposés  l'autel  et  la  stèle.  Le  culte  de  Nutrix 
apparaît  ici  encore,  de  même  que  sur  les  inscriptions  de  Fedj- 
Meyala'-',  comme  étroitement  associé  à  celui  de  Saturne,  qui 
semble  bien  avoir  été  considéré  comme  son  filst'^'. 

138.  —  Henchir-Mest.  Fragments  de  dédicace  sur  un  linleau 
de  pierre  calcaire.  Hauteur  des  leltres,  o  m.  07. 


T I  T  I  S 


VS  SPORTVLAS-POPVLO   EPVLVM   ET  GYMNASIVw 

139.  —  Entre  Bordj-Messaoudi  et  l'Oued-Tessaa. 
Linteau  retaillé  pour  servir  de  seuil. 


INSISV  M  ■  S  ■  P  •  F  •  ITEMQ_  »e  dedlcavit 


'')   Corp.  viser,  lat.,  t.  VIll,  11°  15577. 

(«  Cf.  ibid.,  n"'  89^6,  89/17  et  surtout  8a/i5. 

'^'  Cf.  ibid.^  n"  966/1,  avec  bas-reiief  représentant  une  déesse-mère  (Gagnât, 
Musée  de  Lamhèse,  p.  45,  pi.  111,  9)  el  une  dédicace  do  Fedj-Mzala ,  récemment 
publiée  par  M.  Gsell,  dans  le  Bull,  archéol.  du  Comité,  189O,  p.  309,  n°  161  • 
«  Nu  Irici  Sa  In  ni  i  v . 


—  /i08  — 

140  et  141.    —    Henchir-Mest.    fliscriplions    fiinoraircs    docoii- 
M'itos  dans  les  liavaiix  de  la  rotilo,  avanl  (raniver  à  Miisli, 

D-M-S 
M  •  V  A  L  E  II  1 
VS-M-LIB-SAL 
VIVS-P-VIXIT 
A  N   •   L  V  I  I  1 

H-S-E 

Z)(/.v)  M(a»H)us)  s(acrum)  M{arcm)  Vnlerius,  M(firci)  Uh(('rliis),  Sohiiis , 
p(iiis]  ri.vil  (iii(ii/s)  ÏAlll ,  li{ic)  x{/liis)  e(sl). 

141.   ^    Henchir-Mest. 

D-M-S 
VALERIVS 
INGENVS 
P-VA-CV 

HS-E 

D(is)  M{(i)iihiis)  .s(oe)'vi>i).  Valcriua  hiifC)\ii\iî\>i  pins  (^ri.ril)  '/(m;/?v)  C\  ; 
h{ic)  s{ttii>t)  r{sl). 

Kpilaj)lio  d'un  cenlcnaiio. 

•  142. —  Ain-el-Gharsa,  onlie  Henchir-Mest  et  Bordj-Messaoudi. 
Colonne    niilliaire.    Ilauteui-  des    lettres,    o  m.  oT).   Copii^  de 
MM.  liilaire  et  Vellard. 

PACATISSIMO 
1  MP  •  L-  DOMl 
TIO  AVRELIA 
NO  •  INVICTO 
P  1  O  •  F  E  L  ■ 
A  V  G  •  N 
L  X  X  X  X  I  I  1  1 

(Ictlo  inscriplion  est  peut-être  la  même  ((uc  celle  qui  a  été  pu- 
Itliéc  par  M.  Poinssol'*',  avec  une  errcMu*  dans  le  ciiillVe  des  milles. 

'     r,(iil.  ili'x  (iiilKjii'ilv.^  iifrii'iiini"! .   iXS."),  |i.   luO,  n"  iS-!(). 


--  /i09  — 

VA\o  confirme  ia  dislance  indiquée  pour  les  mines  d'Ain-el-Gharsa 
par  un  texte  publie'  par  M.  Cagnat''). 

143.  —  Henchir-Douameu3  {Iklii  Majus).  Fragment  de  linteau 
de  porte,  avec  dédicace.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  07,  découvert 
par  M.  Hilaire. 

theodOSU-?  -P  Ei 
AONOREM  ET  MM^ 
cpido  (ImirioniBVS  BIS  ET  POPVLO  DATO 

.  .  .  T[lieod\om  i){nt)'is)  p[(itrine).  .  .  [h]onorom  rt  m.  .  .  [epido  dpniriniii\biis 
bis  et  poimlo  dnto. 

144.  —  Henchir-Douameus.  Linteau  de  porte  ou  architrave. 
Hauteur  des  lettres,  o  m.  08. 


Sll  OyADRAfl  FILIVS  EOy-ownimsi 
duum  WlRALlCIVS   IN    HONOReL 

145.  —  Henchir-Aoud-ben-Dhaou.  Ruines  agricoles  situées  à 
G  kilomètres  au  N.  0.  du  Kef,  entre  le  Dir-el-kef  et  le  Djebel-bou- 
Ali. 

Pierre  découverte  par  M.  le  lieutenant  Hilaire,  à  Tangle  d'une 
construction  romaine,  encore  reconnaissable  sui'  tout  son  péri- 
mètre. La  pierre  mesure  o  m.  80  de  hauteur,  o  m.  55  de  largeur 
et  o  m.  3o  d'épaisseur.  La  partie  supérieure  est  taillée  de  manière 
à  former  deux  demi-cylindres  se  coupant  à  angles  droits.  La  pierre 
porte  sur  ses  deux  faces  extérieures,  en  caractères  hauts  de  o  m.  o5 , 
les  indications  suivantes  : 

D'un  côté,      P  XXX     P{edes)  XXX; 
De  l'autre,     P  XL         P{edes)  XL 

M.  Hilaire,  remarquant  que  les  deux  murs  attenants  aux  deux 
faces  de  la  pierre  ont  respectivement  9  et  1  2  mètres  de  longueur, 
c'est-à-dire  3o  et  ko  pieds  romains  environ,  s'est  demandé  si  ce 
n'était  pas  ces  deux  mesures  que  concernent  les  deux  inscriptions. 

'"   Archives  des  missions,  1888,  XIV,  p.  91,  n"  63, 


'ilO  — 

.le  croirais  |)lulùl  qu'il  s'aj^il  ici  dtino  simple  bonic-liniile  (|iii  lut 
plus  lard  iililiséo  coinine  pienc  anjjulairc  dans  une  consiructiou 
de  basse  époque. 

146  à  155.  —  Le  Kef  [Sirai  Vciin-'ia). 

Déblaiement  d<^  la  jjasilique  de  Dar-el-kouss.  dirijje  par  M.  Tabbe 
Giudicelli,  aumônier  militaire,  avec  Taide  et  une  subvention  du 
Service  des  antiquités  (^'. 

146.  —  Le  Kef.  Fragment  d'une  architrave  (frise  et  soffite), 
provenant  de  la  façade  d'un  temple  païen  et  servant  de  linteau  à  la 
porte  qui  termine  le  bas  côté  Sud  de  la  nef. 

Longueur,  2  m.  3o;  épaisseur  (largeur  du.  solïite)  -  o  m.  39. 
Hauteur  de  l'architrave  proprement  dite,  o  m.  5^9;  la  frise  qui  la 
surmonte  et  sur  laquelle»  est  gravée  l'inscription  est  brisée  à  sa 
|)arlie  supérieure. 

Le  soffite  représente,  entre  deux  rangées  de  gousses,  des  pal- 
metles  et  des  bouquets  dacanthe  d'un  joli  style,  quoi([ue  un  peu 
lourd.  L  architrave  comporte  un  chapelet  d'oves  et  de  perles  et  une 
rangée  de  feuilles  d'eau.  Voici  l'insci-iption  de  la  frise;  il  ne  sub- 
siste du  \o\[o  que  la  deruière  ligne  et  quelques  traces  des  lettres 
de  la  ligne  piécédenle.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  09. 

.;>    \J  iN  U 
LIO  FLAVIANO  AMPLISSIMO  PROCONW^ 

Les  plans  et  les  relevés  de  la  basilique;  de  Dar-cl-kouss  exécutés 
par  la  DirectioQ  des  antiquités  seront  publiés  dans  l'ouvrage  qu'elle 
pré})are  sur  les  Moimmetits  historiques  de  la  Tunisie. 

Le  proconsul  d'Alrique  mentionné  sur  cette  inscription.  .  .  lius 
Flavianus  est  inconnu.  Car  il  ne  p(Mil  être  (juestion  ici  du  Flavianns 
([ui  gouvernait  l'Africpie  au  milieu  du  iv'^  siècle  (3.")7)(''.  La  foruje 
des  caractères  el  le  style  de  l'oriiementalion  ne  jx'nnellent  pas  d«' 
daler  le  monumenl  d'une  ('poqut;  postérieure  au  leuips  des  Sévères.  Il 
faut  renoncer  d'ailleurs  à  l'espoir  de  ])ouvoir  jamais  compléter  cette 
inscription.  Presque  tous  les  autres  liagments  de  l'architrave  dont 
elle  faisait  partie  ont  été  retrouvés  dans  la  basiliipu'  elle-même  ou 

'"  FouUkx  prulùjUKes  ilmis  lu  basiliijne  île  Ikir-cl-Kaims.  Tunis,  iiiipi'iiiKM'io  ra- 
pi»le,  1897,  in-8",  '.Ui  pages. 

•'*   Ti'^'int,  Fnnlpx  (h  la  pr'tvîncp  romniiir  iV  \fvi/iiir,  |).  i^n. 


—  ^(11  — 

dans  ses  annexes.  C'est  d'abord  un  soffite  repn'sentant  des  dau- 
phins entrelacés,  alternant  avec  des  coquilles  et  des  palmettes.  Ce 
soffite  est  brise'  en  deux  fragments  :  l'un  est  encastré  dans  le  coin 
du  mur  Sud  de  la  basilique  attenant  à  la  porte  ci-dessus  mention- 
née. L'autre  a  été  retrouvé  dans  une  maison  arabe  contiguë  à  la 
basilique;  je  l'ai  fait  transporter  dans  la  basilique.  J'ai  dérouvert 
moi-même  deux  autres  soffites  appartenant  au  même  ensemble, 
en  faisant  démolir  un  mur  remanié  qui  bouchait  la  porte  du  mur 
Nord  de  la  basilique,  la  plus  rapprochée  du  chœur.  Les  deux  sof- 
fites juxtaposés  formaient  le  linteau  de  la  porte.  Le  premier  figure 
des  imbrications  encadrant  au  centre  une  tête  de  Méduse;  le  second, 
un  canthare  d'où  s'échappent,  à  droite  et  à  gauche,  deux  ceps  de 
vigne  formant  d'élégants  rinceaux.  Tous  ces  fragments  d'architrave 
ont  été  retaillés  pour  être  adaptés  à  leur  nouvelle  destination,  et 
l'inscription  de  la  frise  a  été  entièrement  détruite. 

Ln  autre  fragment  d'architrave,  avec  soffite  représentant  un 
cratère  entre  deux  griflbus  et,  sur  la  frise,  l'inscription  suivante  : 
PIETA.  avait  été  découvert  autrefois  par  M.  Roy,  dans  le  voisinage 
fie  la  basilique,  et  décrit  par  MM.  Gagnât (^^  et  Saladin^"-'.  11  est 
lout  à  fait  du  même  style  et  du  même  travail  que  les  précédents; 
j'avais  cru  d'abord  qu'il  se  rapportait  au  même  ensemble;  je  l'ai  fait 
transporter  dans  la  basilique.  Vérification  faite,  il  n'en  est  rien,  car 
les  mesures  ne  coïncident  pas  exactement.  L'inscription  est  formée 
d'une  seule  ligne,  en  lettres  hautes  de  o  m.  19;  le  soffite  a  o  m.  k^ 
de  largeur,  au  lieu  de  0  m.  89;  l'architrave,  o  m.  99  au  lieu  de 
o  m.  28.  Ce  n'est  donc  pas  avec  les  débris  dun  temple  de  la  Piété 
Auguste  que  fut  construite  la  basilique  de  Dar-el-Kouss,  ainsi  que 
je  l'avais  pensé  tout  d'abord,  mais  avec  ceux  d'un  édifice  religieux 
analogue,  voisin  et  certainement  contemporain  du  premier. 

Il  est  à  noter  que  les  fragments  d'architrave  que  je  viens  de  dé- 
crire n'ont  aucun  rapport  avec  ceux  qui  sont  encastrés  un  peu  par- 
tout dans  les  murs  de  la  basilique,  notamment  au-dessus  des 
portes,  dont  ils  forment  les  linteaux.  Ces  derniers  sont  très  posté- 
rieurs en  date,  et  les  inscriptions  qu'ils  présentent  semblent  avoir 
été  rajoutées  après  coup.  Ils  appartiennent  eux-mêmes  à  deux  séries 
distinctes  ^^'. 

1^  Rapport  II,  n°  76  ;  et  Corp.  inscr.  lat. ,  t.  VIII ,  n°  i  ôSig. 

<-)  Rapport  II,  fig.  167. 

(3)  Cf.  Corp.  inscr.  Int.,  I.  VIII,  1687=%.  i583fî  et  iG38=%;.  i585r,. 


—  M-2  — 

Lo  mur  Sud  do  la  basilique  est  percé  de  cinq  portes  comniuni- 
qnanl  avec  Texh'rieur  et  rebouclie'es  après  coup,  à  l'exception  d'une 
seule.  La  première  donne  dans  le  uartliex;  les  trois  suivantes,  dans 
le  bas  cùli'  Sin\  (le  la  nef;  la  dernière,  la  seule  l'esti'e  ouvei'l»',  dans 
la  chambretle  (pii  termine  ce  bas  cote'. 

Le  linteau  de  la  ciiupiiènu;  porte  est  orm*  à  Textérieur,  en  son 
milieu,  d  nm'  croix  grecque,  inscrite  dans  une  couronne  et  enca- 
drée d'un  rameau  d'olivier  et  d'one  brandie  de  l'cuillajje  épineux. 
(|ui  a  déjà  été  signalée  par  M.  Gagnât  ('. 

La  quatrième  porte  n'a  pas  d'ornements. 

Le  linteau  de  la  troisième  poite  présente  en  son  milieu  une  croix 
grecque,  enfermée  dans  une  couronne  et  encadrée  de  deux  ra- 
meaux d'olivier. 

Dimensions  de  la  croix,  o  m.  iS  x  o  m.  i<S.  Diamètre  de  la 
couronne,  o  m.  26. 

Le  linteau  de  la  deuxième  présente  une  croix  grecque  simple, 
de  o  m.  90  sur  o  m.  20,  sans  ornements  accessoires. 

.l'ai  découvert  ces  deux  dernières  croix,  le  26  octobre  iSgB, 
en  faisant  gratter  l'épaisse  couche  de  chaux  qui  les  dissimulait 
entièrement;  les  deux  portes  qu'elles  ornent  donnent,  à  l'heure 
aclnelle,  dans  l'écurie  d'une  maison  arabe,  on  l'on  ne  pénètre  pas 
sans  difficulté. 

La  clef  de  voûte  de  l'abside  et  celle  de  l'arceau  central  qui  donne 
])assage  de  la  nef  dans  le  narthex  étaient  toutes  deux  ornées  éga- 
lement de  croix  en  relief,  qui  présentent  un  intérêt  tout  particu- 
lier, en  raison  des  sigles  qui  les  accompagnent. 

147.  —  Le  Kef.  La  clef  de  voûte  de  l'abside  est  encore  en  place; 
le  relief  est  assez  endommagé,  mais  l'estampage  que  j'en  ai  fait 
prendre  laisse  cependant  reconnaître  toutes  les  lignes.  En  voici  la 
reproduction. 

Lu  haut,  eu  caractères  byzantins,  les  quatre  lettres  suivantes  : 
DMNS  =  D(o)m{i)n(u)s.  Au  milieu,  dans  un  trapèze  reproduisant 
la  forme  de  la  clef  de  voûte  est  inscrite  une  couronne;  dans  la  cou- 
ronne, une  croix  grecque,  dont  les  quatre  branches  portent  les 
lettres  suivantes  :  PTRS  =  P(c)?r(M)s ,  dans  les  cpiatre  coins  du  tra- 


''   HfipporI  I,  (j.iiis  les /bxA.  misx.,  t\,  p.  108,  avoc  une  fi{|ure  qui  ne  i-epro- 
(luit  pas  très  exnclemeiil.  la  sculpliiro. 


'I  I  o 


pèze   sont  figures  des  S  droits   à  gauche,  retourne's   à   droite 
S[anctm). 


En6n,  à  la  partie  inférieure  et  très  effacée,  est  une  petite  croix 
grecque  qui  e'tait  peut-être  munie  du  chrisme.  Il  faudrait  donc  in- 
terpréter ainsi  les  sigles  de  ce  bas-relief  : 

D{o)iu(i)ii(u)s  Chr{tslun),  S[aiictus)  y^(e)î/'(»)s. 

148.  —  Le  Kef.  La  clef  de  voûte  de  Tare  du  nartliex  a  été 
retrouvée  dans  les  déblais.  Elle  présente  un  bas-relief  disposé  d'une 
manière  un  peu  différente. 


La  clef  de  voûte  est  haute  de  o  m.  5o,  large  au  sommet  de 
o  m.  /lo,  à  la  base  de  o  m.  2  5  et  épaisse  de  i  m.  12.  La  croix 
grecque,  en  relief  de  0  m.  01 5,  est  inscrite  dans  une  circonié- 
rence  à  double  lilel.   La  branche  supérieure  présente  le'<  lettres 


—  tiXfx  — 

suivantes  :  SC^  -^S[any[tù)s.  La  hranclie  jjauclic  un  P,  la  brauclic 
di'oltc  un  R.  la  braudio  iut'érieure  un  S. 

S[((ii)c[fii)s  P[c)li\ii).s. 

De  la  prdsouce  du  nom  de  saiut  Pierre  sur  les  deux  princi- 
pales clers  do  \oùle  de  la  basilique,  j'ai  cru  pouvoii-  conclure  que 
cet  imporlaut  monument  cbrétien  était  de'dié  à  ce  saint.  C'est  la 
première  fois  ([uc  Ton  arrive  à  idcnlilicr  ainsi  une  basili(|ue  alVi- 


149.  Le  Kef.  Pierre  de  taille  encastrée  à  l'angle  et  au  niveau 
(In  seuil  de  la  porte  qui  termuie  le  bas  côté  Sud  de  la  nel',  du 
coté  du  cbo'ur.  Caractères  grossièrement  gravés,  sans  profondeur, 
hauts  de  o  m.  iG. 

I  addiTocvlT» 

150.  —  Le  Kef.  Fragment  brise-  de  partout,  sauf  à  gauche. 
Lettres  de  basse  époque,  de  forme  très  irrégulière,  de  hauteur  très 
variable  (o  m.  o3  à  o  m.  oG). 

vTABi 
OyE  NVLLVM  K 
TVNC  LAPSAs  D 
«ONTArTAEiM 
«OMNIPO 
AC 

Ce  IVagnieiil  semble  relatif  à  la  construclion  do  la  biisili(jue  de 
i)ar-el-Kouss,  sur  les  restes  d'un  édifice  en  ruines.  Il  est  malheu- 
rousomout  troj)  nuitilé  pour  que  l'on  puisse  en  tiicr  aucun  rensei- 
gnement précis. 

151.  —  Le  Kef.  Inscriptions  funéraires  trouvées  dans  les  déblais. 
l'Iaijue  calcaiic  on  forme  de  stèlo.  Hauteur  d(!s  lettres,  o  m.  o35. 

CORNELIA 

MARCELLA 

VIXIT    ANIS      [sic) 

LXXV 

H  •  S  •  E 


—  /rlÔ  — 

152.  —  Le  Kef.  Plaque  calcaire.  Hauteur  des  lettres,  u  m.  oA. 

D  M  S 

C  •  IVLIVS 

LVPERCVS 

VIX  •  AN 

XX  III 

H  •  S   •  E 

153.  —  Le  Kef.  Stèle  à  Ironton  triangulaire.  Hauteur  des  lettres, 

0  m.  où. 

BERECT- V-AN- 

LXIII 

D  •  M  •  S 

Berect,  nom  indigène  connu  sous  les  l'ormes  voisines  :  Baric, 
Barih;  Bmicca,  Berec,  Berectinm ,  Bevetùna,  Btjrijdh,  Bir'uhi,  Ba- 
ricio,  Barkioluiy ,  etc. 

A  remarquer  la  place  insolite  assignée  au\  sigles  :  D{is)  M[aid- 
biis)  s{acruni). 

154.  - —  Le  Kef.  Dans  la  cour  de  la  mosque'e  Sidi-Baccouch, 
fragment  en  lettres  hautes  de  o  m.  1 1. 

ECANTE  M 

155.  —  Le  Kef.  Fragment  trouvé  dans  un  des  tombeaux  du 
sous-sol  de  la  basilique,  en  même  temps  que  d'autres  débris  épi- 
graphiques  absolument  insignifiants  et  un  assez  joli  torse  de  lau- 
nisque. 


\>  a   C   E 

c/XIT 

«nn;. 

H   •   , 

156.  —  Le  Kef.  Inscription  encastrée  dans  le  mur  d'une  maison 
arabe,  près  de  la  fontaine  romaine.  Longueur,  i  m.  lo;  hauteur, 
o  m.  3o  ;  hauteur  des  lettres  :  o  m.  o8  à  la  première  ligne ,  et  o  m.  o6 
à  la  seconde. 

si  Deus  pro  HobiS  QVIS  CONTRA  NOS 

FVNDATA  LABORE 

[Si  Deus  1)10  nobi\H  (fuis  contra  nos.  .  .  fundata  labore. 


—  MO  — 

Eslampajjc  de  M.  Tiibb»'  (iiiulict'lli. 

L'inscription  est  couik'c  en  sou  milioii  par  une  cioix  latine 
pallee,  aux  branches  de  laquelle  sont  suspeiulus  l'a  et  l'o).  Hau- 
teur, o  m.  2,'i;  largeur,  o  m.  i3. 

157.  —  Le  Kef.  luscri[)tion  communiquée  pai.M.  b'  lieutenant 
Hilaiie. 

("-ij)[)e  à  tète  pbile,  découvert  en  décembre:  i8<)(),  dans  des  tra- 
vaux de  terrassement. 

D  M  S 
ZOSIMA  P-VIXIT 
A  N  N  I  S  V  1  I  1 
EVRYCLl  A  VI 
XIT  A  N  NIS  III 
VNA  DIE  ELA 
T  A  E      S  V  N  T 

M  •  S  •  S 

D[is)  M[(iiiibii.s)  s[acriuii)\  Zosima  i)(ia)  vixil  niinis  Vlll  ; 
Einyclia  tixii  auitis  111  ;  una  die  clatue  mut;  li{ic)  s[iuie)  s[uiit). 

158-159.  —  Le  Kef.  Pierres  turaulaires  provenant  de  deux 
tombes  voisines,  découvertes  par  M.  liilaire  dans  un  ravin,  à  Tex- 
lérieur  des  remparts,  entre  les  deux  poites  dv.  la  route  de  Souk- 
el-Arba.  Les  lombes  contenaient  (Quelques  vases  en  verre  [unguen- 
laria)  et  d  élégantes  poteries. 

P-CLODIVS-PI 
PHILETVSVIX- 

AN  •  L  VII 
HSE- 

P[u(jliiis)  CÂudius,  P^ublii)  J[il{us) ,  Plàlelun  oi.i\it)  aii[iii>>)  LUI  : 
h{ic)  sijtus)  e(st). 

DM-S 
L-  CLODIVS 
MARCELLVS 
P  •  V  •  A  •  X  L I 

L{uciiis)  Qodius  Mnrcellus  p{nis)  v(ivit)  n{inn.s)  Xi  A. 
i>|•l(|(•.^  (Mijolivées  de  boucles  et  de  l'ourches. 


—  /il  7  — 

160  et  161.  —  Douar  des  Ouled-bou-Khaëli ,  pirs  (lu  kel^''. 
iSur  la  lace  anléiieure  trun  cippe  hexagonal,  dans  un  encadrement 
large  de  o  m.  17,  et  liaul  de  o  m.  kk,  surmonté  d'une  sorte  de 
\ase;  epitaphe  en  lettres,  pour  la  plupart  onciales,  hautes  de 
o  m.  o'i.  Estampage  de  M.  le  lieutenant  Hilaire. 

d  m  S 

S  AT  V  R  N  I 

NA-seooiT- 

C-IULI-ROGA 
Ti-CALVIFl 
LIA-PAREN 
TIbUS  ET  A 

miciseoR 
NimiAe  KA   (sic) 

RA-PIA-V-A 
UllII-0)-Id-U 

<i7  h  -ï?  S  ^9  e  -^ 

D(is)  M(anibus)  .s{acrum)\  Saliiniiiia  Semit{a)  C(nii)  jHli[i)  Rognti  Cnlvijilia, 
imreittibiis  cl  andc'm  eoriiin  nimiekava,  pia,  v{Kvtl)  a{iiiiis)  \  III  iii{rnsc)  l 
diehu.s  I  .  H{ic)  s(ita)  e{sl). 

161.  —  Epitaphe  du  père  de  la  pre'cédente.  Hauteur  des  lettres, 
o  m.  o3.  Estampage  de  M.  Hilaire. 

D  M  S 
C-IVLIVS 
ROG  AT 
VS  CAL 
VVS  DO 
MESTIC 
I  FILIVS 
V  I  X  I  T 
A  N  N  !  S 
L  I  I  I 
H  ■    S    •    E 

D{is)  Mianibiis)  s^acrmn);  C(((lus)  Jiilliis  Ihgnlus  Qdcas ,  Domcslici JUius , 
oixil  amiis  LUI  lt[ic)  .s(/<K-s)  e(s<). 

^''  Cl.  Ciirp.  iiiscr.  lat.,  I.  VIII.   11"  iGuCS. 

Archéologie.  :!7 


—   ^18  — 

162  à  164.  Henchir-Zaairan,  |trt's  (lu  Kcl.  Propiic'lé  Laiiiciil 
(llii'iii.».  HiiiiiL's  ii>s('/.  iiiiporlaules.  i\ombreu\  pressoirs  à  huile,  à 
un  ou  (lt'ii\  n'cipiciils  :  aiijfcs  el  sarcophaifes.  Citonios.  Inscrijilioiis 
(•ominiiiiit|iif('S  par  M.  HeiiauU,  adjoinl  du  ge'uic  niililairt'. 

IM;i(|ur  hiMiulairc.  Iiaulc  do  i  uiî'lre  cl  iarjjc  de  o  m.  h-.  Sur 
la  piiMif  t'sl  lij|urt'('  uue  sli'le  à  Ironlou  ti'iau<julaij'('.  Dans  le  lyni- 
pan.  U;  croissaMl  luonlaut;  au-dessous,  l'épilaphc  en  Ictlres  hautes 
(le  ()  ui.  oi)  à  o  ui.  o-'i. 

D  M   S 

FVRIVS-MARTISPIVS 

VIXIT  ANNOS  LUI 

H  •  E  •  D 

l'urius  Miiilis  pins  vi.vil  miiios  IJII ;  h[ic)  c[si)  (([t'iio.silusy 

163\  —  Henchir-Zaafran.  Stèle  fujiéraire.  Hauleur  des  lettres, 
o  m.  00.  Brisée  à  droite. 

D  M  .s 
C  •  APINtVS 
MANARILIVS  riw 
IT  ANIS  N-XX 

H-S-E 

D(is)  M[aiiihus)  s{ncrii m) ;  ('.(ftius)  Ainiiins  Maiiaiiliits  [r/.j.-j//  niii)iii.s 
niiiinero)  XX  ;  h{ic)  s{ilus)  c{sl). 

164.  —  Henchir-Zaafran.  Pla([ue  tuniulairc  haute  de  o  m.  5o; 
large  de  o  lu.  55.  llauteui'  des  lettres,  o  ni.  oG. 

D-M-^- 
L  •  AELI  V  S 
S  A  T  V  R  N  1 
NVS  VOCONIA 
NVS-PIVS-Vl 
XIT- AN  •  XII 
USE 

/)(».v)   Myiinihus)  s{ncrmii)\  L(uciiis)  Aciiiis  Siiliiniiniis  \  oiiinidiiiis  iiiiis 
virit  fi)t(iit.s)  Xfl  :  li(ir)  s(iliis]  r{sl). 


—   hW)  — 

165.  —  Nebeur.  IMacjiio  luiiiiiliiiic.  llaulcur  des  Icllius,  o  m.  u6. 

D-M-S 
L-MVNATl 
VS  •  H  ON  O 
RATVS-VA- 

LXVII 

H  •  S  -E 

166.  —  Aïn-Zouarin.  Plaque  tumulaire,  en  piiMie  calcaire,  en- 
castrée dans  le  moutaul  d'une  porte  du  bordj  Mouraiid.  Hauteur, 
o  m.  (jo;  largeur,  o  m.  5o;  brisée  en  bas.  Au  sommet,  grand  crois- 
sant montant;  au-dessous,  l'épitaphe  en  lettres  hautes  de  o  m.  o5. 

Croissant. 

D-MS 
P  •  C  R  E  P  I  V  S 
PAP-RVSTICIA 
NVS- VIX- ANNS 

D{is)  J[l{ftmbm)  s(cicrum).  P(iihlim)  Crepius,  Papijria  Iribu) 
Rnsliciniius  ^  v'hx{il)  a  nuis  X\. 

167.  —  Aïn-Barchouch ,  près  de  Ksour.  Les  fouilles  que  j'ai  fait 
pratiquer  en  cet  endroit,  en  189.5,  par  un  agent  indigène  du  Ser- 
vice des  antiquités,  Si-Abd-el-Hack ,  ont  amené  la  découverte 
d'une  canalisation  romaine,  s'enfonçant  en  tunnel  dans  la  mon- 
tagne, pour  chercher  les  eaux  d'une  source  captée  à  l'époque  ro- 
maine (période  chrétienne).  Le  conduit  était  formé  de  grandes 
dalles  placées  de  champ  sur  les  deux  côtés ,  et  horizontalement  sur 
le  dessus;  ces  dalles  étaient  presque  toutes  des  stèles  punico-ro- 
maines,  qui  feront  l'objet  d'une  étude  spéciale.  Seules,  deux  d'entre 
elles  portaient  des  caractères  romains. 

Plaque  tumulaire  en  calcaire  jaunâtre,  large  de  o  m.  3o,  épaisse 
de  o  m.  18,  brisée  en  haut.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  o35. 

RIS 

BA  R  I  H  I  S 

FILIVS  •  VIXIT 

ANNIS-XXXV 

H-E-S 

.  .  .  ris,  liarihiti  films,  vi.vit  (iiini.s  3Ô  h(ic)  e(s7)  s^iltis). 


li'irili.  ;; 'II.  Ildiiliis:  nom  iiidijjt'iic  Irt'S  l'cpiiiulii  dans  la  j)r()- 
\  iiicc  (I  \liii|ii('  '  . 

168.  Aïn-Barchouch.  lMa<;inciil  clirrlioii ,  avec  le  clirisnicj, 
l'I  \'x  cl  1'*'. 

X 

(ilu'isiiic.         E 

L 
IT 
A 

Le  |)riiuipal  intércl  de  ce  riagmcnl  est  de  nous  rouruir  une  iii- 
dicaliou,  (|uelqu('  vague  qu'elle  puisse  être,  sur  la  date  de  la  cana- 
lisai ion  d'oii  on  Ta  relire;  celle-ci  ne  j)eut  guère  être  antérieure  à 
la  lin  du  iii*"  siècle. 

Les  stèles  d'Aïn-Barclioucli  les  plus  remai'(|uables  ont  été  trans- 
portées au  musée  du  Bardo;  les  autres  sont  actnellenient  déposées 
au  conlrôie  civil  du  Kel. 

169.  —  Medeina  {Alllilhiiriin).  Fouilles  de  MM.  Ordioni  et  (Juo- 
niani,  lieutenants  au  3""  bataillon  d'Afrique,  en  1895.  Dans  un 
sondage  prati({ué  en  avant  du  temple,  a  été  découvert  un  IVagnienl 
de  Irise  d'entablinnent,  brisé  à  gauche,  se  raccordant  exactement  à 
droite  aux  deux  autres  Iragments  déjà  connus'-',  et  présentant  une 
inscription  de  quatre  lignes,  en  lettres  hautes  de  o  m.  ii5  à  la 
première  ligne,  o  m.  oqG  à  la  seconde,  o  m.  08  aux  deux  sui- 
vantes. 

M   ] 

'^m^  M  V  N  1  C  1  F  I 
DLIVM  A    SOLO  EX 
1  T^ 
Ma  lectuie. 

Ce  l'raifnienl  a  une;  très  giande  im()ortajn'(';  il  ma  permis,  en  le 
ra|)jnocliant  des  deux  aulres  fragments  auxquels  il  se  raccorde,  cl 
(I  lin  autre  débris  déjà  connu,  mais  mai  interprété  juscju'ici''',  de 
reconstituer  d'une  façon  ajiproxiniative  rinscriptioii  gravée  sur  la 

"*   (jf.  plus  haut  Hvrect. 

"'    Cori>.  iiiHcr.luL,  I.  VIII,   i«2()  ol  iHlU  —  10/170. 


—   VJl    — 

friso  crentableuient  de  ia  façade  du  teniplo  ol  de  pi-ouvcr  que  ce 
momiMicnl  religieux  ('tail  un  Capilole. 

I  VNo«/  M     Ij    N     E     R  (V     A     E 

'w^wmmmm.  mm  vn  icip1ivmae(l  ivm 

rt/THIB/nITANVM    PEC. />*//>/.  (7//;//OLIVM  A  SOLO  EX-T  R  V  c/t  V  M 
D'D'Po.smH    et  de d ic a vlT   Ç^ 


[Jovi  optimo  viaa'mo],  Jiin[oHi  Reg'inae],  M'inerime.  \Pro  sainte  Impieva loris) 
[Carsrms. . .]  mmiklpium  Aclium  . . .  [Al]lhib\nr]if(inm)i  pec(it)U(i)  [pub[ll.cti) 
(l(q>ii\olii(iii  a  solo  p-Tlructum .  .  .  d{ocuriomn)i)  d(eereto)  p(osia'l)  [et  dedi- 
cfuAii. 

Le  temple  de  Medeina  a  donc  été  de'dié  à  la  Triade  capitoline, 
pour  le  salut  d'un  empereur  dont  le  nom  a  été  soigneusement 
martelé,  par  le  muiiicipium  AeUum.  .  .  AUhihurUanum. 

A  mon  avis,  l'empereur  dont  le  nom  a  été  martelé  ici,  comme 
dans  l'inscription  du  théâtre  que  je  publierai  plus  loin  est  Com- 
mode; les  principaux  monuments  de  Medeina  me  paraissent  avoir 
tous  été  construits  dans  le  courant  du  ii''  siècle. 

170.  —  Medeina.  Piédestal  trouvé  dans  un  sondage  pratiqué  au 
pied  du  portique,  en  avant  du  temple.  Lettres  hautes  de  o  m.  o55; 
la  pierre  est  brisée  en  bas;  hauteur,  o  m.  8n;  largeur,  o  m.  T),"). 

IVLIAE  AVG-CONIVG/" 
IMP-CAES-L-IVL-M-ANTONI 
NI-PII  •  GERM- SARM  •  FIL  •  DIVi 
COMMODI  ■  FRATRIS  •  DIVI- AN 
TONMNI-NEPOTIS-DIVI  HADRI 
ANI  •  PRO  NEPOTIS  •  DIVI  •  TRAIANI 
PARTHICI-AB    NEPOTIS  •  DIVI  ■  NER 

VAE    AD    NEPOTIS 

L  •  SEPTIMI  •  SEVERI  •  PII  •  PERTINA 

CIS  •  AVG  ■  ARABICI  •  ADIABENICI 

TRIB  •  POT  •  XII  •  IMP  •  XIII  •  COS  •  In 

SANCTISSIMI 

JnUae  Augiiislaé)^  conjug\i\  hnp^cmtons)  (jiemris ,  [Divi\  M[arci)  Aiitouiin 
pu  Crcrm{nmci)  Sarm{atici)  fili{t).  D'an  Commodi  fratris ,  iJiin  Anlouiin 
iippolis,    Diri  lhid)i(ini  p}V)icpolis ,  Divi  Tnijaiii  Prn-lhici  ahiirpnlis.   ])iri 


\errti('  inhii'polts ,  l.i^iiciljSrjiliiiii(i)  Sci'rri  Pii  l^crliiuuis  Aui>\iiiiti)  Av/thici 
Aditihniiri  liil>(iiiiiri(i)  /jo/(c.s7«/(')  \//,  iiiij){i;niloris]  \]ll  ro{ii)s[iiiis]  III... 
suiictissiiii . . . 

Dédicace  à  liilin  Doiiiii.i.  roinmc  de  Scpliine  Sévcic,  datée  de 
5o'i. 

171.  —  Medeina.  h'ia<[itieiit  de  Irise  (Tenta hleiiituil  découver!  ù 
.")  m.  80  de  proloiideui'.  dans  un  sondage  fait  snr  reinplacenient  de 
la  scène  du  the'àtre.  Ce  sondage  a  permis  de  reconnailre  que  la 
scène  avait  (>'!(;  profonde'meut  remaniée  et  transformée  en  réduit 
lorlilié  à  I'épo(|ue  byzantine.  DinuMisions  de  la  pierre  :  longueur. 
1  m.  10;  hauteur',  o  m.  Go;  largeur,  o  m.  60.  Hauteur-  des  lettres, 
o  m.  i5  à  la  première  ligne;  o  m.  r  3  à  la  seconde;  o  m.  l'î  à  la 
troisième;  la  qualriènre  ligne  a  pres(|ue  disparu. 

pii  felicl  S   G  E  R  M     S  Armai  ici 

«eTervcia 
isportvlaset 

oc  1 1 1  rwTTi  I 

(le  fragmeni  apparterrait  à  uni^  inscri|)tion  (jui  semble  avoir  été 
dédiée  à  l'empereur  Commode;  la  pierre,  martelée,  a  é'ié  relailb'e 
après  coup,  pour  recevoir  le  nom  d'un  autre  empereur. 

172.  —  Medeina.  Fragmeni  d'é})itaplie,  près  du  lein|)le. 

Q_:VlBIV.v 
i^MERE//a' 

rl.ril,  AN«/« 

173  à  177.  —  Medeina.  Kpita()lr('s  de  la  nécropole  au  sud  du 
théàlre;  d'après  les  copies  de  IMM.  Ordicuri  (;t  Quoniam. 

173.  174. 

D-M-S  D-M-S 

P-VALERIVS  ARSIMA 

SVRVS-  PI  PIVS 

VS -Viril  aiuiis  VIXIT    AN 

LXXXX  NIS  XXXX 

H  •  S  •  E  H  ■  S-E 


— 

kn  — 

- 

175. 

176. 

SECVNDINVS 

A  POR 

PI VS     VIXIT 

viœYT  •  Annis 

ANNIS-LXXXXI 

X  <^ 

H-S-E 

J'omets  plusieurs  autres  épitaplies  qui  me  paraissent  de  lecture 
très  douteuse,  et  dont  je  n\ii  pu  vérifier  les  copies  pendant  mon 
séjour  à  Medeina. 

177.  —  Medeina.  Stèle  néo-punique  calcaire,  trouvée  entre  le 
temple  et  le  théâtre.  Brisée  en  bas.  Le  sommet  est  arrondi.  La  stèle 
présente  de  nombreuses  figures  en  bas-relief.  En  haut,  le  crois- 
sant montant,  surmonté  d'une  hampe  verticale  terminée  par  un 
anneau,  ce  qui  donne  à  l'ensemble  de  la  figure  l'aspect  d'une 
ancre.  Au-dessous,  l'image  symbolique  divine,  entre  deux  cadu- 
cées; puis,  dans  un  médaillon  circulaire,  le  buste  du  dédicant;  à 
droite  et  à  gauche,  deux  cornes  d'abondance;  au-dessous,  un  re- 
gistre rectangulaire,  avec  six  rosaces.  Enfin,  à  la  partie  inférieure, 
subsiste  le  sommet  arrondi  d'une  niche,  où  devait  être  figurée 
l'image  du  dédicant  lui-même,  comme  dans  les  stèles  d'Ain- Bar- 
chouch,  auxquelles  ce  monument  votif  ressemble  beaucoup.  Dans 
les  écoinçons,  à  droite  et  à  gauche  de  la  niche,  sont  dessinées  deux 
palmes. 

Sui"  un  autre  fragment  de  stèle  est  aussi  figuré  un  croissant 
montant,  surmonté  d'une  hampe  à  anneau,  en  forme  d'anci-e. 

Je  signalerai  enfin,  parmi  les  trouvailles  intéressantes  de  MM.  Or- 
dioni  et  Quoniam,  la  découverte  faite  dans  le  théâtre  de  deux 
blocs  de  pierre  sur  lesquels  sont  figurés  en  bas -relief  deux  élé- 
phants affrontés,  représentés  avec  une  grande  exactitude  et,  cer- 
tainement, d'après  nature.  11  est  probable  que  lorsqu'on  entre- 
prendra dans  le  théâtre  une  fouille  méthodique,  l'on  découvrira 
toute  une  série  de  i)as-reliefs  analogues  qui  devaient  former  une 
frise  régnant  au  pourtour  de  l'édifice. 

Maktar  {Maciaris). 

178.  —  Autel  en  pierre  calcaire  blanche,  à  grain  (rès  fin.  dé- 


—  /ll>'l  — 

comi'il  h  mit'  ct'iilainc  t\r  iiK^'Iros,  ;ui  nord  de  FaiT,  do  Trajan  et 
dans  laxo  dé  ce  niomiincnl,  sur  le  li'ajcl  de  la  voit»  foniaino,  au 
cours  des  liavaux  do  la  nouvello  route  de  Vlaklai"  à  la  kesra,  (|ui 
suivra  |)r('S(|ue  cxacteuieut  le  Iract'  de  la  «{rande  voie  anti([U('  de 
Mtirtaris  à  ('Jinsivo.  hlslampage  de  M.  Poi\re. 

Hauteur,  i  m.  3o;  dimensions  de  la  lable  et  de  la  base, 
o  m.  52  X  0  m.  5:^;  du  (!(',  o  ni.  'lo  X  o  ni.  'lo.  La  dédicace  est 
placée  dans  un  cadre  moulure',  laige  de  o  m.  28  et  haut  de  o  m.  G7. 
Elle  est  intacte.  Les  noms  des  empereurs  ont  été  marlele's,  mais 
demeurent  néanmoins  en  partie  lisibles.  Hauteur  des  lettres,  om.o9, 
sauf  à  la  première  ligne,  o  m.  o'i;  à  la  seconde,  o  m.  o");  à  la 
dernière,  o  m.  oT). 

M  •  D  •  M  •  I  •  AVG  .  SAC  • 

PRO  SALVTE  IMPP-CAESS- 
C-VALERI-DIOCLE«/«NI-PII-FEL- 
AVG -ET-  M  -AVRELI  -VALERI  Mrt.W 

sir     wirnii  P II •  PII •  FE L  •  AVG •  TOTIVS  Q_ 
DIVINAE-DOMVS-EORVM- 
QjMINTHONIVS-FORTVNA 
TVSSACERDOS-PERFECTI5 

sir  RITAE  SACRIS-CERNORVM 
CRIOBOLI  ET  TAVRO-BOLI 
SVFFRAGIO  ORDINIS  COL 
SVAE-MACT-COMPROBATVS 
ANTISTES-SVMTIBVS-SV 
IS-TRADENTE-CL.AVDIO  BO 
NO  SACERDOTE  VNA  CVM 
VNIVERSIS     DENDRO 

sic     F  O  R   1  I  S     ET     S  A  C  R  A  T  I  S 

V  T  R   I  V  S  Q_  V  E       S  E  X  V  S 

V  •       S      •       L      •       A        • 

\l[(iln)  l)(f'iiiii)  M(iijniiir)  l((lrar)  \ii<>{iisl(ic)  Niic[riiiii).  Pio  stiliilr  Inipicraln- 
rinn)  ('.(irs[iiniin)  (l(iili]  \'iilrri[i)  l)iorlr\lin\iii  jni  frliris  Aiiffiisli ,  el  M[frrci) 
Aiirdiu)  Vidrri{i]  M\iixiiiiitiiii\  jiH  •Cim')-  frllris    \ii.(>iiHli,  loliiisi/iie  doiims 


(l'wviao  eoriim ,  0(«?/////s)  Miiillioiiiiis  ForluiKiltia ,  s/icn-dns,  pcifcrtis  ril(^ri/e 
sdcris  ceritnrum,  criohoIJil)  cl  laiirobolt(i),  siiffi-a^lo  o)xl.iiiis  roli^Ditific) 
siinc  M(ict[(i7'is)  comprohtiUis  antislr^i,  sinii[i)\tihus  suis,  iradciite  ('Ânudin 
Boiio  sacerdole,  uiin  ru  m  utiivcrsis  dendrnforiCiys  cl  sacnilis  iilriiist/ur 
sr.riis,  v(oluiii)  s{ohit)  l{ibens)  a{iihii()). 

C'est  la  troisième  de'dicaco  à  la  grande  mère  des  dieux  que  l'on 
découvre  à  Maktar. 

178  à  204.  —  Maktar.  Toules  les  inscriptions  qui  suivent  ont 
été  découvertes,  saul"  mention  contraire,  par  M.  Bordier,  contrôleur 
civil  de  Maktar,  et  transportées  par  ses  soins  au  musée  local  du 
contrôle, 

178.  —  Maktar.  Linteau  de  porte,  haut  de  o  m.  '?o;  larjje  de 
o  m.  6o.  Lettres  bien  tracées,  mais  un  peu  mairies,  liantes  de 
o  m.  07  à  la  première  ligne,  el  de  o  m.  oh  à  la  seconde.  Estam- 
page de  M.  Bordier. 

NEPTVNO  •  AVG  •  SACR 
DD  P-P 

J'ai  déjà  publié  cette  inscription,  mais  d'une  façon  incomplète''). 

179.  —  Maktar.  Autel  en  pierre  calcaire,  découvert  le  17  avril 
iSgiî,  par  M.  Masson,  conducteur  des  ponts  et  chaussées.  Letires 
hautes  de  o  m.  o^  à  la  première  et  à  la  deuxième  ligne,  et  de 
o  m.  0  9.5  à  o  m.  02  aux  suivantes (-'. 

G  E  N  I  O  •  V  I  G  I  ^ 
VICINALIBVS 
EX  PROMISSO-SEMPRo 
NI-SATVRNINI-CVRAT 
:^  P-GEMINIO -MARTIAL!  ET  CRI TVQ 
P  •  GEMINI  VS  ■  S  ATVRNINVS 

Estampage  de  M.  Bordier.  Le  dernier  mot  de  la  cinquième  ligne 
est  à  peu  près  indéchiffrable. 

180.  —  Maktar.  Borne  milliaire  découverte  dans  les  travaux 


'"   Cf.  Buli.  archéol.  du  Comilv ,  iHg!\,  p.  a55,  n"  .ti. 

'•-''   Cf.  liiillelin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  i8i)5,  p. 


—   V2(i  — 

des  prestataires,  à  3  kiloiîK'tres  au  S.  0.  de  Maktar.  Colonno  de 
inarbre  blanc,  caimele'e,  retaillée  en  partie  ])onr  ménajjer  une  sur- 
laoe  plane  destinée  à  Tiiiseription.  La  colonne  a  i  m.  32  de  hauteur 
et  o  ni.  3()  de  diamètre.  L'inscription  est  gravée  dans  un  encadre- 
ment biiiit  (le  o  m.  82  et  large  de  o  m.  35.  en  caractères  hauts  de 
o  m.  oT).")  à  o  m.  06.  Los  premières  lignes  sont  illisibles;  elles 
seniblenl  avoir  été  martelées. 


G A  L  ER I O 
VA  L  ER  10 
M  A  X  I  M  ;  rt 
NO  NOBB 
CAESs 
I 

•D'après  un  estampage  de  I\l.  Poivre.  Le  cliifFre  I   n'est  pas  cer- 
tain :  c'est  peut-être  un  L. 

181.  —  Maktar,  Base  en  pierre  calcaire.  Fragment  déî'oiiverl 
dans  la  basilique  de  Rntilius,  à  20  mètres  du  mur  où  fui'ent  trou- 
vées en  1889  six  dédicaces  impe'riales.  (iO  fragment  complète  la 
dédicace  dont  la  fin  a  déjà  été  publiée  dans  le  sup])lément  du 
Cory^Mst'-;  il  a  été  trouvé  à  côté  de  la  dédicace  à  Constantin  datée 
de  3oG-3o8C^). 

Lettres  grossièrement  tracées  et  irrégulières,  liantes  de  0  m.  o(i 
à  o  m.  08, 


D 

N 

D 

0 

COSTAT  I 

-J?^ 

I  c 

^^        1      uj   - 

AVG 

COL 

MAC 

T 

A 

R    1 

S 

D 

N 

M 

E 

l){i)iiiiin))  ii(()Nlro)  D(omi)i)o  Co[n)sta(ti)li  pi(i)s(siw())   \ii{/ni)'<(li>) 
r()l(oiii(i)  M(ic{laris)  d(cvo(ii)  n(^iitniiii)  iii{(ijcslati(jnr)  e{jns). 

'"    OiriJ.  hixrv.  l(tt.,  I.  VIII,  n"  1  1  S(i(). 
"    M»/..  Il"   1  1S0/1. 


—  'iTi   — 

182.  —  Maktar.  h>a|riiieiils  (l'architrave  découverts  isolément 
aux  abords  de  Tare  de  Trajaii.  Bell(fs  lettres  hautes  de  o  m.  ih. 

a.  Deux  fragments  se  raccordant  exactement;  hauteur,  o  m.  5o; 
largeur,  o  m.  70. 

«.         pro  salnle  et  viclor'û?  jS  •  IMP  *  CAES  •  L  •  SEPp'»//  So^eii 
h.  JerTINACIS  ■  AVG-  ARABICI  •  AD\ahc>,in 


INVIΠ

183.  —  Maktar.  Fragment  d'architrave  brisée  à  droite  et  à 
gauche;  caractères  hauts  de  o  m.  08  à  la  première  ligne,  et  de 
o  m.  06  à  la  seconde.  Copie  de  M.  Sadoux. 

S  A  C  R  V  M 

fuii  DAMENmm 

184.  —  Maktar.  Petit  Iragment  trouvé  près  de  l'arc  de  Trajan. 
Copie  de  M.  Bordier. 

\    CAEO 

INO-  P 
VCIO 

185.  — -  Maktar.  Coioiiue  eu  pierre  calcaire  trouvée  dans  la  ba- 
silique de  Rutilius.  Brisée  en  haut;  hauteur  du  fragment,  1  m.  a*?; 
diamètre  à  la  base,  o  m.  /i/i;  au  sommet,  0  m.  87.  L'inscription 
est  gravée  dans  un  cartouche  à  queues  d'aronde,  en  caractères  très 
nets,  hauts  de  o  m.  022  à  o  m.  02.  Leur  forme  indique  une  assez 
ba.sse  époque.  Les  lignes  sont  soulignées  d'un  trait'''.  Estampage 
de  M.  Boi'dier. 


PER 

GARDELVM 

N  0  V  V  M 

•  S  A 

G  E  R 

DOTEM  ARZVGIV 

GANT 

V  ET 

CET  V 

TEMP 

Ppr  (lardelum,  novum  sacerdotem ,  Arzugiu{ïn)'l . 
^'^   Cf.  /)«//.  des  Anluj.,  i«9.ô,  p.  aabi. 


V28  — 
l/iiil('rpn'l;ili()ii  de  l;i  dcniit'iv  lijrne  rosto  mi  prohirmo. 

186.  —  Maktar.  Liiilcau  calcaire  lai'jjo  dii  i  ni.  9.1),  liaul  do 
o  m.  1  'i.  Lt'Itros  bien  gravées  ol  do  jolie  l'ornio,  liaulos  de  o  m.  n^i 
ci  de  o  m.  01  à  la  seconde.  Estampage  de  M.  Boidier. 

QjVIBIVS-C-FIL-SALAGA-CONLATIS-OMNIBVS-IMPENSIS-IN.IIVNC 
IDVRIONE  M    MENSAM    MIHI    ET   MEIS   POSVI 

Li<|iio  1  :  Sdlaiid  ol  non  S(iiai>(i.  coiiimo  j  avais  lu  d'abord  ('). 

187.  —  Maktar.  Fragment  i\o  linteau,  large  de  i  m.  55-,  haut  do 
o  m.  9.2.  Lettres  hautes  de  o  m.  l'j  à  o  m.  lu. 

honoraTif- 

188.  —  Maktar.  StMo  lunt'rairo  à  souimol  airondi,  liante  do 
o  m.  ■jf),  large  do  o  m.  3().  L'inscription  est  grav('o  en  caractères 
hauts  de  o  m.  o3,  dans  un  cartouche  à  (|ueues  darondo, 

CECILIA  •  QV 

^^  S  O  L  V  T  A 

PI  A    VIXIT 

AN-LXV 

H  •  S  •  E 

Ligne  1-2  :  Oii(i))ri)  f{ilia). 

189.  —  Maktar.  Stolo  liinorairo  hris(!e  oti  liant  et  on  hns,  larjje  do 
o  m.  .3/i  à  la  haso  ol  de  o  m.  9)  au  sonimol.  Hauteur  d<»s  lettres, 
o  m.  o3. 

d .    m  .    s . 
L-COELIVS 

PI  VS  -VIX 

ANNIS-LXXV 

H-S-E- 


'  Pour  riiili'i|>n'-l;ilinii  do  ce  loxlc  cl  niil.-iiiiiiii'iil  du  mol  IDVRIO,  Ci",  linll. 
r/cs  \iiliij..  iXc)."),  |i.  'l;i|S  l'I  siliv.;  lS()(),  [>.  ■ïôl  ri  •i'.)[\  :  (!iiiiijil('H  rriillllx  i!i' 
l'.lniil.  ilrs  iiixrr.  .    lS(),").   |).   •}()'.]. 


—   V2«.)  — 

190.  —  Maktar.  Stèle  calcaire  arrondie  au  soiniuel,  brisée  eu 
bas;  large  de  o  m.  /lo,  haute  de  o  m.  70.  En  haut,  des  tenailles 
et  une  niasse  de  sacrifice,  en  bas-relief.  Au-dessous,  dans  un 
cadre  rectangulaire,  en  lettres  hautes  de  0  m.  o5,  est  gravée  f in- 
scription suivanle,  dont  il  ne  reste  que  les  deux  premières  lignes  : 

D    ■   M   •   SAC 
GRANIA-PAV 

191.  —  Maktar.  Plaque  tumulaire  de  0  m.  k^  sur  o  m.  63. 
Hauteur  des  lettres,  cm.  08  à  o  m.  06.  Estampage  de  M.  Bordier. 

D-M-S 
IVLIVS-SYIRVS     s/6- 
TITTALVS  •  VIXIT 

ANNIS  ZV  .«c 

MvIyDvXI 

Ligne  -2  :  Julius  Si/rm. 
Ligne  k  :  annis  LXV? 

192.  —  Maktar.  Stèle  calcaire  brisée  en  haut,  large  de  o  m.  .3o  , 
haut  de  o  m.  60.  Dans  un  cadre  rectangulaire,  Finscripliou  sui- 
vanle en  lettres  hautes  de  0  ui.  o3  : 

N  A  R  S  I  D  I  V  S 

MVRR.ACIVS 

PIE -VIXIT -ANNIS 

•    X  X  V  -  H   -  S  •    E 

193.  —  Maktar.  Stèle  à  sommet  arrondi,  haute  de  o  m.  55, 
large  de  o  m.  27;  hauteur  des  lettres,  o  m.  09. 

D     M     S 
RAMIVS    CICERO 
V  IX  IT     A  N  N  I  S 

L  X  I  I  I 

RAMIVS  VICTOR 

PATRI  COLOCAVIT 

S  -  T  •  T  •  L 


'(.)( 


194.  —  Maktar.  SlMc  luiiiTairo,  l)riséc  an  soiimiol  cl  à  la  base; 
liaiilc  (le  ()  ni.  .")8;  lar{;e  de  o  m.  37.  Kii  liaut,  deux  peisonnajjes 
liguiés  eu  bas-ieliel,  un  homme  et  une  l'emme.  Au-dessous,  en 
lettres  bien  jjravees,  hautes  de  o  n).  039,  l'inscriptiou  suivante  : 


VLPIA     VICTORIA 

M  •  VLPIVS  •  PI 

P1A*V1X1T*AN 

R*R1C*PIVS 

N   1   S  *  L  X    •    H    ■    S    • 

VIXIT*  ANN 

IS*LXX*H*S 

L*BLOSSlVS      LVPERCVS^OB 

F-EOR-HM-L-D-S-        IN       REM 

Lij'ues  1  et  2  de  la  seconde  épitaphe  :  M[arcm)  Ulpms  Pinic. 
Li(|ne  0  :  les  quatre  premières  lettres  n'ap|)artiennent  pas  au  texte 
primilir.  Elles  ont  été  iutercale'es  postérieurement.  Peut-être  faulil 
lire  :  L(^uc{tis)  Bloss'ms  Lupercus  Jlilim)  eor(îim)  oh  k(orum)  m[enla) 
ou  oh  h(onor('w)  imrilo  I(ihp)is)  d{rj  .s(no)  in  rem.  Mais,  de  toute  l'aeou, 
le  texte  est  mal  rédigé. 

195.  —  Maktar.  Fragment  brise  de  |)artuul,  liaul  de  o  m.  /|j, 
large  de  o  m.  26;  hauteur  des  lettres,  o  m.  0Ô&. 

ivs  Vie 

s    VIXIT 
(iiiiiks  L  X  V  1  1 
/ORTVNA/M.s- 
nXIT 

196.  —  Maktar.  Inscription  funéraire,  découverte  pai-  !\I.  Poivre, 
à  900  mètres  de  lare  de  Trajan  ,  dans  le  piolougeuienl  de  Taxe  du 
monument,  et  déposée;  au  contrôle  civil.  Cippe  en  l'orme  d'autel . 
Iiaiil  de  1  mètre;  large  et  épais  de  o  m.  3().  liauteui-  des  lettres, 
o  m.  o.),  I»  m.  o/i,  o  m.  o.*];  hrisé  eu  deux  morceaux  (jui  ne  se 
raccordent  pas  exactement. 


—  ^i:n  — 

D      M      s 
Q_y  Ll  CINIVS 
AVRENTIVS 
VICTOIINVS 
RVS 

C  O  N  ...'..  . 

ANTISS  .  .  .  . 

VS  VIXIT    AN 

XLVIIII  -M-X- 

D  •  III 

D{ts)  M{ttnibus)  s[((c}nm);  (}(«//////*)  Liciiiius  Aureiillus  Viclorinas .  .  .rus.  .  . 
con[Jux  (iin\aiitlss[l)ii\us  vi.vit  an{iiis)  XLIX ,  iii[eii-sibus)  \  ,  (l[icbns)  îll. 

197.  —  Maktar.  Inscriptions  chrétiennes.  Plaque  tumulaire, 
haute  de  o  m.  a8;  large  de  o  m.  ko.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  o3. 
En  haut,  le  chrisme  surmonté  de  la  et  de  Fw,  et  au-dessous  le 
D(is)  M[anibus)  s{iicrum). 

■f- 

D  M  S 

IN  PAGE  VICSIT  SO 

RIG  ANIS  QVATVOK  '~^^ll 

MENSES   XI   DIES 
VII  •  ORAS  •  V 

198.  —  Maktar.  Stèle  funéraire  à  sommet  arrondi,  haut  de 
1  mètre  et  large  de  cm.  55,  ayant  été  utilisée  après  coup  pour 
servir  de  seuil.  La  trace  de  la  porte  coupe  de  haut  en  has  l'inscrip- 
tion gravée  en  caractères  très  irréguliers  et  mal  alignés,  de  o  ui.  oaS. 


-^   A3!2  — 

Au-dcssiis,  le  clirisiiic.  atcostt'  de  la  cl  de  l'<w,  cl  ciirenne  dans  un 
CLTiK'  l'iilic  deux  (•(dombes. 


\^N^K\ANlMmâ   bxit 
ANaL  vp;iiifpsxxii 

REM  L  EZ\T2WMm  I  T  V  ci 

I Y  a  E I  u  ^^;i^J» 

Janitnvia.  .  .  I)[i).ril  iiii[iii)s  IA\  |(/(/e/^H)|.v  .l'A//;  ir(i[ii)ic!<{c)il 
s.  .  .  il  II  s  iijs  ejii.s? 

199.  —  Maktar.  Plaqn(!  tumulaii't'  de  o  m.  5o  sur  o  m.  35. 
Ilaulour  des  lettres,  oni.  oi.  Au  sommet,  la  croix  palte'e  inscrite 
dans  un  cercle. 


IVLIVS  rORTVN 

ATVS    VidrllS  VIX 

IT  IN  ?ACc>niNis 

ScjiYENmiDl-X 

.Inlius  lùirhniiilii.s ,  f\idcl\is ri.ril  in  j)nr\e  iin]ii\is\  >>'\cj)\iein  [meus   . .  \di(ehu.s)  \. 

200.  —  Maktar.  Pla((ue  tuniulairc  de  o  m.  Tx)  sur  o  m.  3'J. 
Hauteur  des  lettres,  o  m.  o3.  Au  sonnnel.  la  croix  [)allec  inscrile 
dans  un  cercle. 


V  A  B  A  N  A  FI 
dellS  VIXIT 
I  H  />  A  C  E  A  N 
mS  ^  M  EN  S  ES 
1 1  •  H  •  1 1 

liihiiiKi  Ji\d(d\is  vi.ril.  \iii  /;|^<«;  r«//[««|.s   I  /,  viciiscs  11,  /((o/m)  //. 
201.  —  Maktar.  Pla(|Mc  liimulaire,  liante  de  o  m.  r)r);lai|fe  de 


—  A33  — 

o  m.  35.  Au  sommet,  le  chrisme  inscrit  clans  un  cercle,  accosté  de 
J'Aetde  rn.  Hauteur  des  lettres,  o  ni.  okb. 


D  M  S 
V  O  N  I  F  A 
TZI  A  V  IX 
IT  ANN  IS 
LXX  MENSES 
V 

A  remarquer,  le  /)(2a)  M{anibus)  !i[acnim),  accompagnant  le 
chrisme. 

Ligne  3  :  la  seconde  lettre  estbarre'e,  Bonifatia. 

202.  —  Maktar.  Plaque  tumulaire.  Fermant  Touverture  d\ui 
puits  romain  à  proximité  de  Tare  de  Trajan.  Hauteur,  o  m.  8o; 
largeur,  o  m.  k8.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  où5.  Estampage  de 
M.  Poivre. 


0) 


D  M  s 

TYRANVS  FI 
DELIS  IN  P  A 
CE  REQ_yiEVI 
T  A  N  N  I S  ^^ 
G  I  N  T  A  Q_V  I  N 
QVE  •  MEN  •  IIII 
DIES-XIII-OR-XV 

D[is)  M{(mibus)  s{acniiii);  Tyranus  jidelis  iii  pace  requievit ,  aiiitis .  . 
ginta  qiiinque  incn[sibu.s)  IIII ,  (lies  XIII ,  or(is)  XV. 

203.  —  Maktar.  Fragments  trouvés  dans  le  voisinage  de  Tare  de 
Trajan.  Hauteur  des  lelties,  o  m.  i3. 

RIS  TR 
X  TRI 

AllCHÉOLOOlE.  28 


—  !xV\  — 

204.  "    Maktar.  Ilauleiir  des  lellres,  o  m.  18. 

S  R  I  P  V  O 

205.  —  Ksour-Abd-el-Melek  (Tcff/^/w),  à  12  kHomètros  au  N.  E. 
(le  Makiar.  Fiagmeiil  crcntal)leii)('iit  dccouvorl  par  M.  l*()i\re,  à 
ao  mètres  environ  au  N.  0.  de  la  porte  Iriomphale  ([ui  fermait  Ja 
ville  au  sud,  et  dans  Taxe  même  de  ce  monument,  sur  le  dallage 
de  la  voie  romaine.  Long^ueur,  3  m.  5o;  hauteur,  o  m.  80;  épais- 
seur, o  m.  60.  Ce  fragment  représente  le  premier  tiers  de  farchi- 
trave  d'un  temple  tétrastyie.  L'inscription  est  gravée  sur  la  frise, 
en  lettres  hautes  de  o  m.  11  à  la  ])remière  et  à  la  deuxième  ligne, 
et  o  m.  08  à  la  Iroisième,  sépaiée  des  deux  premières  par  une 
bande  moulurée  de  o  m.  o3  et  gravée  sur  l'architrave  proprement 
dite. 


PRO  SALVTE  Q^  IMP  ^  CAES  0  DIVI  ^  ANTomw/  /«V  / 
AVG-GERMANICI^SARMATICl! 
VZAPPA    TEMPLVM     LIBERI    P  aLs 


Pro  sainte  linp^cmtoris)  Caesiaris) ,  Diri  Antioiiinï)  [Pli J{i/iP),  M.  Aureli{i) 
An(oiiiiii\  Au^^Hsti)  Gcrmanici  Sarinalici .  .  .  Uuippa  leiiiplum  Libcri 
jia[iris .  .  .  ] 

Les  titres  de  rem])ereur  descendant  d'Antonin,  auquel  s'adresse 
cette  dédicace,  ne  peuvent  convenir  qu'à  Marc  Aurèle,  après  l'an- 
née 175,  époque  à  laquelle  il  prit  le  titre  de  Sannatirns,  landis 
qu'il  avait  abandonné,  à  la  mort  de  son  frère,  les  titres  d'Ariiienia- 
cus,  de  Parthicus  maximus  et  de  Medicus,  qu'il  porte  jusqu'en  169. 
Le  monument  est  donc  daté  avec  une  approximation  très  suiFisante 
de  la  période  de  temps  qui  s'étend  entre  176  et  180,  année  de  la 
mort  de  l'empereur. 

Les  recherches  de  M.  Poivre,  subventionnées  parle  Service  des 
antiquités,  ont  amené  la  découverte,  à  côté  de  l'inscription,  de  l'une 
des  colonnes  qui  la  soutenaient  et  de  divers  fragments  d'archi- 
tecture, provenant  du  sanctuaire  dont  elle  ornait  la  façade.  Des 
fouilles  m('lliodi(|ues  permettraient  de  retiouver  le  temple  lui- 
iiièine.  aciucllciiieul  enterré  à  3  mètres  de  profondeur. 

Il  est  à  remarquer  (fue  l'inscription  retrouvée  |)ar  M.  Poivre, 
l)i(!n  qu'iurdilo,  avait  dn  être  signah'e  à  Tissol .  (|iii  la  inenlioune. 


—  /i35  — 

1res  inexaclement  du  reste,  dans  sa  Géographie  de  lu  pnommc  rnmaine 
d\\friqHe''>,  sans  indiquer  d'où  il  ia  connaissait. 

206.  —  Bou-Maharez ,  dans  les  Ouied-Ayar-Dahara.  Inscription 
de'couvorte  par  M.  Poivre,  le  28  juin  i8g6.  Le  texte  est  en  deux 
morceaux  qui  ne  se  raccordent  pas.  Les  lettres  du  premier  fragment 
soiil  hautes  de  o  m.  o.5;  la  pierre,  brisée  en  haut,  eu  bas  et  à 
droite,  a  o  m.  ^tj  de  liauleur  et  o  ni.  85  de  largeur. 

MIIIPERPETVAM  ïMVLO-OL 

ADDITA  •  EVASI  •  MORTE  ■  NS  •  DVRISSIM 
VITAE-  MVNERA-POSSIDEO  •  ORQ-CVM 
TIIVIO  ■  TENVS  •  VNA  •  CVM  •  CONIVGI  •  CAKUsinme 

Q  (f'  M  A  I  A.  Q    r    '    n 

Second  fragment;  lettres  très  effacées,  hautes  de  o  m.  07  à  la 
première  ligne  et  de  o  m.  08  à  la  seconde.  Ma  lecture,  d'après  un 
estampage  de  M.  Poivre. 

HOC        MO      r--'  il  ment  II  m 

Les  deux  fragments  semblent  avoir  appartenu  à  l'inscription  fu- 
néraire d'un  mausolée. 

207.  —  Henchir-Ghaïadha ,  tribu  des  Ouled-Aoun,  territoire 
des  Assakra,  au  N.  E.  de  la  Hamada  des  Ouled-Ayar. 

Fragment  d'architrave,  large  de  1  m.  .3o  et  haute  de  o  m.  69. 
Hauteur  des  lettres,  o  m.  08. 


divi  •  m  •  antonini  •  pii  •  germanici  •  sarmatici 

/em  templvm-deae  tellvris •  vetvstate 

] 

\Pio  .sainte  Imp{eratoris)  Caesans  L{iicu)  Septim{(i)  Severi  etc.  .  .]  Divi 
M.  Antouiiii  pii  Genuauici  Saiinatici  [/(ilif)...]  cm  templiiiii  dcoe  TeUuria 
vetustate  [co//rt^^s <///<] .  .  . 

''^    (ji'Ogr(ij)tiie  (h  l' Afrique.  II.  |j.  .j'y;). 


—    \'M')  — 

Hslainpiijje  de  M.  IV»i\r('. 

La  secoiidc  moitié  de  («'tic  iiis(ii|)rKm  ;i  déjà  rU'  publiée  par 
M.  Cii'fiiat  '  . 

208.  Djama  [/ama  major).  lMa(|ii('  liiinulaire  brisée  en  haiil, 
à  dioite  et  eu  bas;  ^baute  de  o  m,  ?,o  et  lai"{>e  de  o  m.  /li.  L'iii- 
srii[)tioii  est  {jravée  eu  caractères  anjfulciix  et  inéfjulieis,  de  très 
basse  e'poque,  hauts  de  o  m.  02 5  à  o  111.  oW.  Les  L  oui  l;i  lonue 
du  lauibda  jjrec;  b's  D  sout  des  liiaugles  leclau'fles.  La  boucle 
iuléiieure  du  B  est  aussi  un  triangle.  Les  ligues  sout  séi)arées  par 
de  doubles  bandes  horizontales, 

!       AOMVS 


MERVAVS  INNOtmv 


FIAEAIS  BIXIT  iN  PAcc 


ANNIS   Iq  SP  AIE  X  K  ¥ebri 


lA  INDICTIO    SEPT/w 


Domtis .  .  .  Merulus  iniio\cens]  jtdclis  vî.rit  in  pn[cc\  aiiiiis  Vil. 
S[e)p{idtus)  die  décima  ladcinlns  f\cbnif(r\ia[s)  imliclio[nc\   sei>l[im(i\. 

Ligne  U.  Je  lis  annis  VII,  avec  un  episéma  et  une  petite  liasle 
\eiticaie;  sur  la  pierre,  l'episéma  est  suivi  d'un  petit  cercle.  Le 
sigle  SP  pour  s[e)p(jdlm)  est  très  rare.  Je  ne  crois  pas  cependant 
(ju'il  puisse  y  avoir  doute  sur  son  inlerprétatiou. 

209.  —  Tunis.  Sur  une  grande  colonne  calcaire,  placée  à 
gauche  de  la  porte  d'entrée  intérieure  de  la  mosquée  d'EI-Houa, 
place  du  \larché-aux-Moutons.  Lettres  bien  gravées,  hautes  de 
o  ni.  1  o. 

IMPCAESAR 
MAVRELIVS 
ANTONINVS 
PIVS-FELIX-AVG. 
BRiTT-MAX-GER 
MANICVS-  MAX- 
T  R  I  BVN  1  C  I  AE 
POT-XVIIll-COS-IIl 
RESTlTVIT 


XVIIII 

"'    lliiiipori  IV,  11°  7)1).  (Jf.  (^orp.  inscr.  lai.,  I.  \  III,  u'    i  i  08(3. 


—  /i37  — 

Colonne  milliairc,  de  provenance  inconnue,  datée  du  règne  de 
Caracalla  en  a  16.  A  remarquer  le  chiffre  inexact  des  consulats, 
m  au  lieu  de  IV. 

210.  —  Tunis.  Dans  une  maison  de  la  rue  Vbd-es-Selam,  frag- 
nienl  d'entablement  encastré  dans  un  mur  et  servant  de  banc.  On 
ne  peut  lire  qu'nne  partie  de  l'inscription,  gravée  au-dessus  d'une 
bande  d'oves  et  de  rais  de  cœur,  en  beaux  caractères  hauts  de 
o  m.  0.55. 

via-ii  aNN  ■  XXIII  •  MENS  ■  VIIII  •  DIEB  •  XXIIII 

Cette  épitaphe  surmontait  sans  doute  la  porte  d'un  mausolée. 

211.  —  Carthage.  Fouilles  du  Service  du  génie  pour  l'établis- 
sement du  fort  de  Bord-Djedid.  Stèle  funéraire  en  calcaire  jaune, 
grossièrement  arrondie  au  sommet.  Lettres  de  basse  époque  el  de 
forme  irrégulière,  hautes  de  o  m.  06  à  o  m.  10, 

D  I  MA  N 
E  S  S  A  C  R 
IS  VICTOR 
VICXIT  AN 
NIS  XVIII 

Di  Mânes  sac  ris  ;  Victor  vicxil  aiinis  XVIII. 

212.  — Carthage.  Dans  un  champ,  entre  Bordj-Djedid  et  Da- 
mous-ol-Karita.  Base  de  colonne  corinthienne,  en  marbre  blanc, 
écornée  à  droite.  Au  revers,  l'épitaphe  suivante,  en  lettres  négli- 
gées et  gravées  au  trait,  hautes  de  o  m.  07  : 

2ECVNDV2 

MARITVS 

Secuiulus ,  ninrilits. 

213.  —  Bordj-Djedid.  Fouilles  du  Service  de  l'artillerie.  Fz'ag- 
nîenl  d'épitaphe.  Lettres  hautes  de  o  m.  o3  o  m.  o/i. 

VIX-ANN- XVIII 
H  S-E 


—  /i38  — 

214  à  217.  —  Douar-ech-Chott.  Travaiiv  do  la  roule  exécutés 
au  mois  de  mars  189G  par  les  prestataires  du  Service  des  Iravaux 
publics.  Deux  épitajdies  se  rapportant  à  des  personnajfes  de  la 
même  fa  mille. 

214.  —  Douar-ech-Chott.  lUa(|ue  de  marbre  blanc,  vciué  de  gris, 
liauti'  de  0  m.  2'i,  laqje  de  o  m.  3(),  épaisse  de  o  m.  o35.  Lettres 
liaiilcs  de  o  m.  oof).  Ija  lorme  des  lellres  est  à  deuii  ciirsixe. 

DISMANIB-SACR- 
HERENNIAE  FAVSTILLAE 
CONI  VGI  OPTIM  AE 
M -TYRRANlVS  •  AMPLI 
ATVS  SIBI  ET  SVIS 
H-S-E 

Dis  l/rtH(Y»((/,s)  saciiiDn).  Ileirnninc  Fniistillae ,  coiijufp  nplimnr, 
M.  Tinraiium  Ain j)U(il as  sibi  et  .suis;  h{ic)  sÇitiis)  e{si^. 

215.  —  Douar-ech-Chott.  Pla(|ue  de  marbre  blanc,  liante  de 
o  m.  59,  larjje  de  o  m.  -jA,  épaisse  de  o  m.  01.  Lettres  hautes  de 

o  m.  01. 

Dv  M  Sv 
M-TVRRAyNIVS 
TVRANNVS   PIVS 
VWXlTvANNIS 

rXXXIlv 

D{is)  Mianibus)  s{ac)'um).  M((ircirs)  Turranius-  Timiniius,  pins 
viœit  anms  XXXII. 

J'ai  fait  entrer  ces  deux  inscriptions  au  musée  du  Bardo. 

216.  —  Douar-ech-Chott.  Fragment  de  marbre  gris,  épais  de 
o  ni.  o85,  termin(;  au  sommet  par  ime  moulure  arrondie.  Ce  frag- 
ment présente  bss  restes  d(;  trois  insciiptions  diiïérenles  :  la  plus 
ancienne,  gravée  eu  lettres  hautes  de  o  m.  i(l,  et  dont  il  ne  reste 
(|iie  d(!ux  hdtres,  LI;  u?ie  siîconde  inscription,  gravée  perpeiulicu- 
lairemcut  à  la  première,  en  lettres  hautes  de  o  m.  10,  TA;  enhn, 
au  revcis,  un  autre  tcîxte  en  lettres  hautes  de  o  ui.  o()  à  la  première 
ii;;M<',  cl  o  m.  10  à  la  seconde. 

RI  B  A 
C-C 


—  /i39  — 

217.  —  Douar-el-Chott.  Fragment  décoiiveiL  dans  le  jardin  de 
Hadj-Fredj.  Fouilles  du  Service  en  mars  1896.  Calcaire  rou- 
geâtre,  e'pais  de  o  m.  10.  Lettres  hautes  de  o  m.  ofib. 

SOLVIT 

218.  —  La  Malga.  Fragment  calcaire,  brisé  de  partout,  sauf  à 
gauche.  Lettres  élégantes,  hautes  de  o  m.  026. 

FRA 
LIS 

219  à  269.  —  Fouilles  du  Service  des  antiquités,  dans  un  terrain 
situé  immédiatement  au  sud  de  Damous-el-Karita ,  et  où  se  trou- 
vait une  nécropole  chrétienne,  très  bouleversée,  des  v''  et  vi''  siècles 
de  notre  ère.  Les  inscriptions  qu'on  y  découvre  sont  réduites  à 
l'état  de  fragments  très  mutilés;  je  ne  publie  ici  cette  poussière 
épigraphique  que  pour  suivre  l'exemple  du  R.  P.  Delattre,  qui  a 
recueilli  dans  cette  même  région,  et  fait  paraître  dans  divers  re- 
cueils, plusieurs  milliers  de  débris  analogues.  Tous  les  textes  qui 
suivent  sont  aujourd'hui  conservés  au  musée  du  Bardo. 

219.  —  Plaque  de  marbre,  brisée  de  partout,  sauf  à  gauche, 
opistographe.  Au  droit,  en  lettres  hautes  de  o  m.  02  à  o  m.  012, 
fragment  d'une  dédicace  à  Telliis. 

TELLVRI  aug 

SOMA 
FELIX 

Au  revers,  en  lettres  hautes  de  o  m.  o3. 

R-LOCIII 
0-COS- 

220.  —  Pla([ue  tumulaire,  brisée  à  gauche;  haute  de  o  m.  3o, 
large  de  o  m.  16,  épaisse  de  om.  o5.  Lettres  bien  gravées,  hautes 
de  o  m.  02  5  à  o  m.  01,  suivant  les  lignes  (f  ou  11*  siècle). 

A  ■  P  V  E  L  L  « 
A  •  O  M  N  I  B  V  S 
PROPTER.  MORES 
TEM  •  ANNOSv 
H    •    S    •    E 


—  ViO  — 

221.  —  VI.Kjii»'  (le  niarhic  hlaiic,  bris(''0  on  liaiil  ol  on  bas; 
Iftircs  Itioii  «fiavôes,  mais  do  lormos  irrô<julioros,  indi(|iianl  une 
li-i's  basse  o'|»(»(Hio  (vT  siooh'?);  bailles  do  o  mk  o3  à  o  m.  oT). 

_   N     L   I    B    1 
M  •  R  A  T  I   N   O 
4EM  SVA   PROGEN 
.  lES  ■  RESTVTl    FRMAAE     sic 
PIN\  lOREM^ATR 

222.  —  (irande  dalle  de  ralcairo,  haiilo  de  o  ni.  3o,  large  do 
o  m.  r)o,  épaisse  do  o  m.  0.3;  ornée  d'abord  de  palmes  e1  do  [«-nir- 
land(>s;  uliliso'e  après  coup  pour  recevoir  une  (>pila})he  {rrerque. 
La  dalle  est  brisée  à  droite;  il  manque  la  moitié  de  chaque  ligne 
do  l'inscription,  facile  à  restituer  d'ailleurs.  Lettres  bautos  de 
o  m.  10  à  la  j)roinière  ligne,  o  m.  07  à  la  deuxième,  o  m.  08  à 
la  lroisièm(!. 


I  UJ  A  N  N  H  C    I  I  I  C  T/05  èv  sipvvv 

A    K    A    k)os 
B  0  N  I  <D  A  T  I  A     Ujifflà   èv   eîpjii'j; 


Jnhaiiiies /kIpUs  in  pace  iiinocens ;  Bonifatin,  f.dclis  in  pncp. 

223.  ^  Aîarbre  blanc.  Hauteur  des  lettres,  o  ni.  o.3. 

screRINVS   INNCV<"«.s'  ///  /wrc 

224.  —  (ialcairo.  Hauteur  des  lollros,   0  m.  07.  Kpitaplio  d'nn 

sous-diacre. 

.sVBDIAC«/(«.s- 

225.  —  (ialcairc.  Hauteur  des  letli'os.  o  ni.  o('>.   Kpitaplic!  d'un 
i'vè([uo. 

cPISCOP«.s- 

226.  —  (ialcaiic.  Ilanlcnr  dos  lettres,  o  ni.  o-.  hlpitajibo  d'un 
pré  lie. 

TIVS  PRESB.///fT 


—  A/il    — 

227.  —  Calcaire.  Epaisseur,  o  m.  o3.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  o-. 

?N  PAGE 
ITTVS 

228.  —  Calcaire.  Épaisseur,  o  m.  O.S.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  08. 

in  pACE  VlXii 

229.  —  Calcaire.  Epaisseur,  o  m.  o,3.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  o.^). 

N  VEL  Fldelis 
rî'XIT   Annîs 

230.  —  Marbre  blanc.  Epaisseur,  o  m.  o(i.  Hauteur  des  lettres, 

o  m.  08. 

S    FIDEL/s 

231.  —  Marbre  blanc.  Épaisseur,  o  m.  09.  Hauteur  des  lettres, 


o  m.  07. 


OSA  Fldelis 


232.  —  Marbre  blanc.  Épaisseur,  0  m.  o3.  Hauteur  des  lettres, 
o  m.  o5. 

/AELIS  IN  PAce 

233.  —  Plaque  de  marbre  de  Chemtou,  épaisse  de  o  m.  o5. 
Hauteur  des  lettres,  0  m.  01 5.  Brisée  à  droite  et  en  haut. 

234.  —  Marbre  gris.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  06. 

FIDe//.s  in  pace  eT  '  VR_B  • 

DECessit  FECERVN  ■  T 

?AKeiili? 

235.  —  Marbre  gris.  Fragment  brise'  à  gauclie.  Dans  un  car- 
touclie  à  queues  d'aronde,  lettres  liautes  de  o  m.  01  à  o  m.  02. 


d       m       \ 

S 

T  I  T  I  N  I  A 
C  A  S  •  V  I  X  I 
MESIB  •  VIII 

/ 

/ 

\ 

h 

[D(î.s)  M{anibus)\  s{acrum)   .  .  .Titinia.  .  .  cas?  viri  \nnius. 
v>e[n]sib{ns)  \  III.  S{itf()  e{sl)  h(ic). 

H  oncial  en  deliors  de  l'encadrement. 


—   '\!rl  — 

236.  —  Calcaire.  Haiitour  des  lettres,  o  m.  07. 

ARl 

237.  -  Marbre  blanc.  Epaisseur,  o  ni,  02.  Hauteur  des  lettres, 
0  m.  o\\. 

VIXITANhw 

238.  —  Marbre  blanc.  Épaisseur,  0  ni.  oh.  lïauleur  des  lettres, 
o  ni.  11. 

î$ 
AIESl 
r  N 

239.  —  Mai'bre  blanc.  Epaisseur,  o  m.  o.'}.  Hauteur  des  lettres, 
o  m.   I  o. 

rt«NIS 

240.  —  Calcaire.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  08. 

FVTA 
VIB 

241.  —  Calcaire.  Lettres  très  grossières,  hautes  de  o  m.  10. 

i  F  V 
S  E 

242.  —  Marbre  blanc.  Epaisseur,  o  in.  of).  Hauteur  des  lettres, 
o  m.  09. 

AN.V 

243.  —  Calcaire.  Epaisseur,   0  m.  o35.   Hauteur  des  lettres, 

o  ni.  08. 

REST 
TESIS 

244.  —  Fi'ajjnient  de  cornicln!   en  marbre  blanc,   lïauleur  des 
lettres,  (»  m.  o'i. 

O  V   A 

245.  —   h^rajfinenl  (rarcliilrave  en  marbre  blanc,   llanlenr  des 
lettres,  (t  m.  i>A. 

RC 

P  CK 


—  /i/i3  — 

246. —  Piaque  do  marbre  blanc,  re(aill(Mi  an  revers.  Hauteur 
des  lettres,  o  ni.  08. 

RI 
I  P 

247.  —  Calcaire.   Hauteur  des  lettres,  o  111.  o-y. 

A  C 

248.  —  Marbre  blanc.  Epaisseur,  0  m.  oA.  Hauteur  des  lettres, 
o  m.  0  9. 

vixit.  (inN-  XLIII 

249.  —  Epaisseur,  o  m.  09.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  09.^). 

rlX- ANnis 

250.  - —  Epaisseur,  o  m.  o3.  Hauteur  des  lettres,  o  lu.  09. 

DIS  •  Manibus 

251.  —  Epaisseur,  0  m.  02.  Hauteui'  dos  lettres,  o  m.  01. 

M  An/0 
Plissimo 

252.  —  Epaisseur,  o  m.  o3.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  09. 

XXXXVII 
FECIT  • 

253.  —  Épaisseur,  o  m.  09.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  o3. 

VS 

IN  VS 

XXV 

254.  —  Épaisseur,  o  m.  02.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  08. 

AVR 
VI 

255.  —  Tuf  coquiilior.  Hauteur  des  lettres,  0  m.  83. 

RE 
TA 

256.  —  Fragment  de  plaquette  de  marbre  blanc  opislograpbe. 
Hauteur  des  lettres,  o  m.  o3  et  o  m.  0/1. 


-    VVi  — 

\ii  (li'oil   : 

.\  CD 

riclOK\^ 
\ti  levers  : 

K 

NI 

257.  —  Marbio  {|iis.  Kpaisseiir,  o  m.  oo.  II.uihHir  dos  loUrcs. 
(»  111.  o'i. 

B  V 

ND 

258.  —   (lalcjtirc.    l'i|)iiissour.    o    m.  of).    Ilaiilciir    des  lettres, 
o  m.  0-. 

DA 
I  R 

259.  —  Marbre  blanc  opistographe.  Hauleiirdes  lellres.  o  m.  02 
el  0  111.  o3. 

An  droit  : 

S  V 

TITV 
Au  revers  : 

CIO 

260.  —  Marbre  blanc.  Epaisseur,  0  m.  oT).  Hanloiu-  des  lellres, 
o  m.  o."). 

IlDP 

261.  —  Marbre  blanc.  Epaisseur,  0  ni.  o/j.  jjellies  de  forme 
(>iij;iiiaie,  liantes  de  o  111.  08. 


ORFIE 
TI 


262.  —  Marbre  blanc.  Epaisseur,  o  m.  ()?>.  Himleiir  des  lettres, 
o  m.  o'i. 

DOLO 
RAS 

263.  —  Marbre  j)laiic.  Ihuileur  des  lellres,  o  m.  ()(S. 

.SI  L 


—  ^^h  — 

264.  —  Mail)!'»'  blanc,  llauleur  des  iettres,  o  m    06. 

(I  l  S  ■  M  (lui bus 

265.  —  Calcaire,    llauleur  dos  lellres,  o  111.  02. 

VlXIT-AN/t/.s- 

266.  —  Marijie  blanc.  Hauteur  des  letlres,  o  ni.  orio. 
IN  PACe 

m- 

267.  —  Marbre  blanc.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  00. 

S  QVI  MELi 
/VS-DEDIC 

J'omets  une  trentaine  d'autres  fragments  encore  plus  insigni- 
lianls. 

268.  —  Plaque  de  marbre  blanc,  épaisse  de  0  m.  o/i,  brisée  de 
partout,  sauf  en  haut.  Hauteur  des  lettres,  0  m.  08. 

S  PATRIE  TECE 

269.  —  Fragment  appartenant  probablement  à  la  nienie  in- 
scription que  le  n"  261.  Plaque  de  marbre  gris,  épaisse  de  o  m.  oZi. 
Lettres  hautes  de  o  m.  08. 

N  S  I  1 
VIGRATI 

270.  —  La  Soukra,  près  de  Carthage.  Stèle  votive  à  bas-reliefs, 
haute  de  o  m.  36,  large  de  o  m.  18,  épaisse  de  o  m.  o3.  A  la 
partie  supérieure  est  figuré,  dans  un  fronton  triangulaire,  le  buste 
de  Saturne  voilé,  entre  la  liarpè  à  droite  et  une  patère  à  ombilic  à 
gauche.  Dans  les  écoinçons,  au-dessus  du  fronton,  sont  représentés 
Hélios  avec  le  fouet,  et  Séléiié  avec  la  torche. 


\ii-floss()us  do  CCS  rt'licls  (3sl  gravée  la  dédicace,  en  taraclères 

Imiils  (le  ()  m.  oq5  : 

SATVRNO  PAL 
M  E  N  S  I  •  A  Q_V  E  N 
SI  •  A  VG  •  SA  CR- 
L-  IVLIVS-RVFI 
67V  ANVS  •  SACERDOS 
V  •  L  •  A  •  F  EC  IT 

Sat.ii)-iin  Pdhiiciisi    [iiiiciisi    \ii^(iisl()j  si(ci-[uiii]. 
L(iiciii.s)  .lidiii\  Ihi/ianu.s  sticerdos  v[olinii)  l{iibem)  a[iiliii(>) fecil. 

J'ai  déjà  publié  celte  dédicace'''.  Il  m'avail  été  impossible  à  ce 
inomenl  de  savoir  la  pro\eiiance  (exacte  de  la  stèle  <pie  je  venais  de 
l'aire  entrer  au  musée.  J'avais  conjectui'é,  d'après  sa  ressemblance 
avec  les  nionuiiieuts  votifs  découveris  au  Hou-Kourneïn  parM.  Tou- 
tain,  qu'elle  piovenait  du  temple  de  iSV(/»/j'?i?/.v  Boalcdrmmmii.  Il  n'eu 
est  rien.  J'ai  acquis  la  preuve  que  la  stèle  a  été  trouvée  à  la  Soukra 
même,  avec  divers  morceaux  d'architecture,  colonnes  ou  chapi- 
teaux, dans  les  ruines  d'un  j)etit  édifice  (jui  était  situé  près  du  ri- 
\a{je  de  la  Sebkha-er-Riana.  Tout  à  côté  se  trouve  l'orif^ine  d'une 
importante  installation  hydrauli(jue  romaine,  récemment  décou- 
verte et  dont  je  ferai  l'objet  d'une  étude  spéciale  :  celle-ci  drai- 
nait les  eaux  douces  de  toute  la  plaine  sablonneuse  de  la  Soukra, 
et  les  diii;;eait  sur  Cartha};e  par  deux  larges  canaux  percés  de 
nombreux  puits  et  regards,  <|ui  devaient  servir  surtout  à  l'irrlgaliou 
des  jardins.  Il  me  pai'aît  ])robahle  (fue  cette  conduite  d'eau  avait 
contribué,  autant  que  le  \oisinajje  de  la  Sehkha,  à  faire  donnej-  au 
village  qui  s'élevait,  à  l'époque  romaine,  sur  rem[)lacement  de  la 
Soiikia  <'t  qui  portait  le  nom  de  Pahiuir.  l'i'iiithète  dArincn.scs. 

Km  tous  cas,  il  ne  me  sendile  pins  possible  de  douter  (pi'il  ne 
laillc  placei   le  bourg  romain  de  Palmoc  Aqueuses  à  la  Soukra. 

272-273.  —   Utique. 

Deux  fragments  iiisigjiifianls  d'épilapbes,  trouvés  dans  la  uécro- 

''    liiill.  lie  In  Surir  l/'  (Icn   ^nlùjndwvs  .   l.Sf)(),  |).   i  S'y  cl   sili\. 


—  V^i7  — 

pôle  de  la  vigoc,  voisine  de  ranipliillieàlre.  Hauteur  des  lellres, 
o  m.  02  el  9  m.  02 5. 


M  S 
ARA 

V  Y 


R  I  S 
amiiS    XXXW 


274.  —  Fouilles  du  mois  de  mars  lî^^y.  dans  la  ii(''ci"0|iol('  rlii(''- 
licnne  situe'e  au  \.  0.  de  Damous-el-Kaiila. 

Mosaïque  tombale  en  cubes  d'émail,  de  brique  de  marbre  et  de 
pierre  calcaire.  Mutile'e  au  sommet  et  à  droite.  A  la  piemirrc 
ligne,  les  lettres  sont  dessinées  en  cubes  d'émail  noir  sur  lond 
blanc;  à  la  seconde,  en  cubes  de  brique  sur  calcaiie  jaune;  à 
la  troisième,  en  cubes  veidâtres  calcaires  sur  marbre  blam^;  à  la 
quatrième,  en  cubes  rouges  sur  calcaire  jaune.  La  dernière  ligne 
est  terminée  par  une  palme  en  cubes  d'émail  vert.  Au-dessous, 
Tencadrement  de  la  mosaïque  est  formé  d'une  torsade;  puis  vient 
une  colombe  figurée  dans  un  encadrement  formé  d'une  série  de 
cai'reaux  soulignée  d'une  rangée  d'oves.  Les  lignes  sont  toutes  sou- 
lignées d'un  trait  brun. 


sm§ 

W/W/ 

IGERNAE/zV/c'/ 

IS  IN 

PAGE   VIXIT 

ANN 

XS 

K 

FEBRV 

ARIA 

S    -^ 

6.  .  .  geniae  [.  .  .Jideljis  in pacc  oixit  ann[is  .  .  . deposila  die\  X\^l 
K{alendas)  Fehruarias. 

275.  —  Mosaïque  carrée;  le  centre   est  occupé  par  un  grand 
cercle  blanc,  avec  l'inscription  suivante  : 

FLAVIVS 

VALENS  SENIOR 
SODALICI     M  E  MO 
R  I  A     H  A  C     F  E  CIT 

SIC     SEM  P  ER 

Flnmut  VaJeiis  aenior,  sodalicii  inemnrin[m\  ha[n\c  fecll.  Sk  seinjifr! 


—    V48    — 

L"ii)S(ii|tli()ii  est  (.'iitoiin'c  d  une  lourde  couroune  de  Icuillcs. 
Les  ecoinrons  soul  oiik'S  de  llouroiis. 

276.  -  Fiajjiiicnl  de  sièle  \ olive  [)Uiii(|ue,  trouvée  [)èle-nièle 
ii\ec  \r>  débris  loniains  el  hvzanliiis. 

277  à  279.  Aïn-el-Ouarghi.  Inscriptions  découvertes  au  mois 
d'axril  1897,  [>ar  M.  le  lieutenant  Hilaire,  à  5  kiloniètrcs  au  nord 
du   Kel,  au  pied  des  pentes  occidentales  du  Djebei-Semch. 

Petite  source,  aujourd'hui  tarie,  où  Ton  voit  des  traces  de  cap- 
lation  romaine,  sur  la  rive  gauche  de  TOued  Kel-Ralnui,  à  i,5oo 
mètres  à  l'ouest  du  douar  Hou-Baker.  Cippe  à  double  cartouche  : 

D  I  S    M  D-  M-S 

ANTRV  M-MV 

S  IVLIA  NATIV 

P  V  S  Ti  S  -SAT 

A  V  I  X  V    R    N 

T  A  N  1  I  N  V  S 

S   L  X  V  VIXIT 

COPOTI  ANNI 


S  LU 


Copie  de  M.  Hilaire. 
Il  Tant  lire  sans  doute 


lïiH  \l((iiH)us  Jiiliii  Pusliii!''  lù.ril  n\ii\nis  L.W;  Cojioli. 
D{is)  M{aiiil)i(s)  s{(icnim).  M[atcus)  Muiiaiiu.s  Saturnlnus  vLvil  aiiiiis  Ll .  .  . 

Capoli ,  sobriquet  au  génitif,  à  comparer  à  rajjnomcn  Ciuwri. 
place  de  la  même  manière  sur  une  inscription  de  (Jherchel"'.  11 
faut  sans  doute  sous-entcndre  {'figuo)  Copoti,  comme  sui'  une  autre 
insciiplion  de  même  provenance '-'  sifftio  Thaumanli.  Cv,  nom  m'est 
d'ailleurs  inconnu. 


''    Corii.  niurr.  hit.,  l.  Vlll,  n"  9/1  .")i. 
'-'    Ihid.,  Il"  O.")!0. 


—   fià[)  — 

278.  —  Au  iiièiiie  cadioil,  aiilie  cippe. 

D-M-S 
TRERIA 
SATVRN 
INA  VIXI 
T-ANNIS 
LXX  I  II 
H  •   S  •  E 

D[ii>)  M{anilju-s)  -siacruiii);  Trerin?  Satuiiiina  vixil  aniiis  LWÎll ; 

h(ic)  s(ita)  e(st). 

279.  —  Dans  un  autre  ravin,  à  200  m^•tres  au  S.  0.  du  précé- 
dent, cippe  à  double  cartouche. 

D-M-S  D-M-S 

CALPVR  C-GALLIVS 

NINVS  FELIXVI 

CVLA-VI  X  I  T       AN 

XIT-ANIS  NIS  LXXXVII 
XXXV  H-S-E 

H-L-S-E- 

/)(«)  M{imibus)  s{(icniin).  Calpuininiiscula'/  vixil  an\ii\is  XXXV ; 
h(oc)  l(oco)  sÇepulta)  e{st). 

D{is)  Mianibm)  siucrum).  Cinius)  Gallius  Félix,  vixil  annis  LXXXVII. 

H{ic]  s{itm)  c{sl). 

Lectures  de  M.  Hilaire. 

II 

INSCRIPTIONS  SLR  I>TA1LLES,  POTERIES,  LAMPES,  ETC. 

280.  —  Carthage.  Cornaline  ovale,  à  Lords  en  biseau;  grand 
diamètre  à  la  base,  o  m.  oi3;  petit  diamètre,  o  m.  09.  Epaisseur, 
o  lu.  ooi.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  002. 

jvq 

Ifl3  V 
Pulvcri. 
AiîiiUÉoLooiK.  ay 


—  /»r)0  — 

281.  —  Carthage.  IntaiHo  sur  agate  à  veinos,  noires  el  hlaiiches, 
(le  loriiie  ovale,  à  bords  en  biseau.  Grand  dianièlre  à  la  base, 
t)  ni.  o-->.");  pelit  dianièire,  o  m.  018.  Kpaisseni-,  o  ni.  ooo. 

Diane-Seléne  debout,  l;i  tète  nindjée  d  un  croissant,  vèluc  d'une 
longue  tunique  relevée  à  la  taille  par  une  ceinture;  la  de'esse  lient 
à  la  main  une  lon;;ue  torelu^  allumée.  Tout  autour,  les  (|iuifre 
lettres  grecques  suivantes,  disposées  en  croix  et  retournées;  hau- 
teur, o  m.  oo-j. 

A 

1       A  /  \ 

0 

àyab\i]   tt;;^^);]. 

Ces  deux  inîailles  ont  été  tiouvées,  Tune  à  Sidi-bou-Saïd,  I  autre 
dans  mes  louilles  de  Damous-el-karita.  .le  les  ai  lait  entrei'  au 
muse'e  du  Haido. 

282  à  285.  —  Carthage.  Amphore  à  deux  anses,  intacte,  de 
l'orme  élégante,  trouve'e  dans  la  mer,  près  de  la  iMarsa,  pai-  des  pé- 
cheurs italiens.  Sur  le  col  de  l'amphore,  estauipille  rectangulaire  à 
lettres  en  relief;  longueur,  cm.  07;  hauteur,  0  m.  01 5. 


C  ASSI  •  LVCR 


Caesati{t)  Lttcr{iani  ou  ctinui). 
Cacsati(i),  sans  doute  pour  Caeseli{j). 

283.  —  Anse  d'amphore,  trouvée  dans  lues  fouilles  de  Douar- 
ech-Chott  (avril  1896).  Estampille  avec  lettres  en  relief,  hautes  de 
o  m.  007. 


C  •  P  R  O 


C{aii)  Pro[culi\. 

284.  —  Anse  d'amphore  en  terre  grise,  h^stauipille  de  o  m.  o'i 
sur  o  m.  09 1,  avec  caractères  grecs  en  relief  hauts  de  o  ui.  o3. 


E 

n 

î      K 

A  S  A  1 

K 

P   A 

TSiY  Z 

K 

A 

P  N 

E  1   0  Y 

£7rt  Ka[A^]t  ■KpàT\o\oi  Kapr£/|olt/. 


—  A51  — 
285.  —  Tesson.  Fond  de  patère  avec  restan)|>illc 


C-NA  -A 


Cn(eii)  Atei  Ar.  .  .  ''^. 

Au  revers,  graffite. 

I   I  V  P 

En  jnênic  temps  que  ce  fragment,  a  été  de'couvort  un  de'  à  jouer, 
en  ivoire,  parfaitement  conserve'.  Le  cube  est  imparfait;  deux  faces 
sont  carrées,  ayant  o  m.  oi'j  de  côté;  les  quatre  autres  rectangu- 
laires, o  m.  012  sur  o  m.  016.  Ce  sont  naturellement  celles  qui 
sortent  le  plus  souvent. 

286  et  287.  —  Carthage.  Tuiles  à  estampilles  circulaires.  Fouilles 
de  Douar-ech-Chott,  1896  (jardin  de  Hadj-Fredj). 

Tuile  épaisse  de  o  m.  ok.  Fragment  d'estampille,  en  forme  de 
croissant. 

FIG 

Q:AB 

Fig(linae).  .  .    Q^utnti)  Ah.  .  . 

287.  —  Tuile  épaisse  de  o  m.  082.  Estampille  circulaire,  en 
forme  de  croissant  à  bouton  central  et  trois  circonférences  concen- 
triques ayant  respectivement  pour  diamètre  0  m.  100,  o  m.  o53, 
0  m.  o3.  Inscription  assez  effacée,  sur  trois  lignes  concentriques  (-^. 

ex  prrèD  FAVSTINVES-AVGOP- 
DOL-EX-FICL^ 


\^Ex  lyr^aedijis)  Faustinaes  AiigÇustae)  op(us)  dol(iare)  e.r  liirl\iim .  .  .] 

288.  —  Ksar-Tir.  Fouilles  du  temple  de  Vallis  (M.  Sadoux). 
Estampille  circulaire  à  bouton  centrât  et  trois  circonférejices  con- 
centriques, coupées  toutes  les  trois  par  une  quatrième  circonférence 

'^^  Cf.  Deiattre,  Mélanges  de  Rome,  liiQ'i,  p    lit,  n"  i(j. 

'-^  C{.  Corp.  inscr.  lut.,  t.  XV,  1,  n"  723  el  Desceniel,  Marques  doliatres, 
note  CXXX,  n°  168. 


langcnlc  à  la  circoiilrience  cxtc^iieure'.  Diamèlrcs  des  liuis  pn;- 
iiiii'ics,  ()  m.  o-[>.  o  m.  ooo,  o  m.  oa;  diaiiirlrc  de  la  (jualiicnK', 
o  111.  (»•!.  I.  iiisciiptioii  l'sl  disposée  sur  deux  lijjiu's  circiilaii'es  coti- 
ceiiliiques. 

Caractères  hès  iiels. 

EX  •  PR  •  FLAVI  •  APRI  •  FIG  •  PVBLIL 
OP-RVSTIFELIC 

L-r  inyicdiis)  Flavi{i)  Apri  ou  Apri{lis)  fi^{linac)  Publil[iac\ 
.()p[i(s)  \(Iolia)r]  lîiistiicil)  FclicÇts). 

.lai  l'ail  cnlier  ces  dois  estampilles  au  musée  du  Bardo'^l 

289.  —  La  Malga.  Lampe  à  queue  l'oree,  ornée  d'une  {•uirlandc 
(le  laurier  sur  le  disque.  Au  revers  : 

AVGENDl 

(ietle  lampe  a  été  achetée  par  un  marchand  delà  rue  de  TEglisc, 
Chadli-hen-Mourad,  en  même  temps  qu'une  autre  de  grandes  di- 
mensions (diamètre,  o  m.  lo)  et  de  l'orme  élégante,  sans  queue,  en 
lene  jaune,  représentant  un  écuyer  dehout  devant  un  cheval  qui 
se  diesse  sur  ses  jambes  de  derrière. 

290.  —  Chez  Ben-l\yss,  marchand  du  souk  du  Dai-el-JBey. 
Lanijie  à  queue  forée,  sans  ornements. 

R'.  GralRle  aux  lettres  hautes  de  o  m.  oi. 

FELl 

CIS 

l'clicis. 

29.  —  Bou-Kournein.  Lampe  acquise  par  ^L  Boucher,  mini.stre 
du  Commerce. 

Terre  grise,  lourde;  (jueue  [jleinc.  Sur  U:  disijue,  en  loit  icliel', 

"'  (A.  iiiin  aulrc  i-slampilh;  Mif  liriquc,  Irouvcc  iIîiiis  ic  radici'  des  ciliMiii's  de 
niirdj-l)ji'(Ji(l  à  (lurlliajjo,  l't  se  rapporlaiil  au  tiiciix:  |)i()j)rii'tair('  l'iariiis  Ajut.  — 
iJf'Iattrc,  Marqua  de  vaiscs  grecs  vl  romains  {Mclungcs  du  l'Ecole  de  Home,  \! , 
p.  ô'i,  n"  5). 


—  ^153  — 

tèle  de  Cérès  à  gaurlie,  couronnée  d'e'pis,  avec  un  flambeau  allumé 
à  côté  d'elle.  Au  pourtour,  fjuirlande  de  pampres. 

Au  revers,  graffite  dans  un  cercle,  avec  deux  palmettes  au-des- 
sous de  la  signature. 

D     N     V     N      sic 
I      N  .,,  I 

# 
Nundini. 

292.  —  Kelibia.  Lampe  appartenant  à  M.  Mouline,  inspecteur 
de  Tagricullure.  Disque  à  ombilic  central,  situé  au  centre  et  au 
pourtour.  Au  revers,  dans  un  cercle  : 

SEM 

EX-OFI-0- 

E.x  of{f)i\cina]  O(uinti)  Sem\pro»i{i)\. 

293.  —  Le  Kef.  Lampe  analogue  à  la  précédente,  trouvée  par 
Al.  Renault,  adjoint  du  Service  du  génie  dans  la  nécropolo  de  Ben- 
Smida.  La  lampe  était  placée  dans  une  urne  cinéraire  à  Tinléi-ieur 
d'une  tombe  maçonnée,  recouverte  d'un  cippe  en  forme  de  caisson 
avec  autel  encastré,  anépigrapbo. 

Terre  grise,  queue  forée.  Boulon  contrai  sur  le  disque,  stries  et 
strigiles  au  pourtour. 

R/.  EM 

EX    OFI 

E.r  qf{f){\ciiw]  \S]em\pronii]. 
L'S  manque. 

294.  —  Musti.  Lampe  chrétienne,  découverte  dans  les  travaux 
de  la  nouvelle  route  du  Kof  et  envoyée  par  M.  Yellard  au  musée 
du  Bardo. 

Le  Christ,  accosté  de  doux  anges  et  tonani  la  croix,  foulo  aux 
pieds  le  basilic  et  l'aspic,  le  lion  et  le  draj;on  :  super  napitlnn  H  ha- 
siliscum  amhiilnm  et  conculrrnis  hovcm  et  drnconem^^  . 

('^   Psaumes,  .XI     i  3. 


\n  |)(»iirl()iii',  (|uat()i/e  discjucs  altemativeinenl  lornK's  d'un  an- 
lu'ItM  ])t'ilt'',  ciiTonsciivant  le  chrisme  constantiiiirn ,  et  d'un  anne- 
Icl  uni  cnlouiaul  (|uatr('  cioissaiits  opposo's,  séparcis  par  des  glo- 
bules el  surnioiiU's  chacun  dun  aulrc  globule. 

I.e  ujusée  Saint-Lonis  de  Carlhage  possède  un  petit  IVagmenl 
d"nm^  lain[)e  sortie  du  même  rnoule'^^ 

295  à  304.  Oudna.  b'ormcs,  moules,  cachets,  plais  el  lampes 
trouvés  dans  un  atelier  de  potier  chrétien  qui  sMtait  installé,  au 
v""  sièch^  de  noire  ère,  dans  les  Thermes  des  Laberii  abandonnés. 

295.  —  (lachet  conique  en  terre  cuite.  Longueur,  o  ni.  ot)ïy.  A 
la  base,  reslampille,  en  forme  d'amande,  représente  une  sorte  de 
bec  de  canard  souligné  par  un  pointillé.  Largeur,  o  m.  09  5.  Sur  le 
coté  du  cachet,  graflllle  de  trois  lettres,  hautes  de  o  m.  oi. 


PEU 


Autre  cachet  conique,  de  même  longueur,  mais  un  peu  plus  ar- 
rondi. A  la  base,  l'estampille,  large  de  o  m.  oaS,  représente  le 
dessin  ci-dessous.  Pas  d'inscription  sur  le  côté. 


296.  —    l''ormes  de  jiolier.  Outils  ovales,  en  terre  cuile,  de  di- 

'"    M.   Di.'lallro,   Laiitiivs  ci  jiliilx  rlirélii-ita  de  (Mr(li(ij;(>,  n"  t)0.'5,  |).    I.'JH. 


—  455  — 

monsions  el  de  calibre  varii-s,  dont  on  ignorail  jusqu'ici  la  desti- 
nation; arrondis  sur. le  côte',  ils  sont  aplatis  sur  les  deux  faces,  or- 
dinairement concaves,  parfois  avec  des  godets  marquant  la  place 
du  pouce  et  des  doigts  de  l'ouvrier  qui  tenait  l'outil,  et  s'en  ser- 
vait pour  donner  une  forme  à  la  motte  d'argile  entraînée  par  le 
tour.  La  plupart  de  ces  formes  ne  présentent  ni  inscription  ni 
ornements.  L'une  d'elles,  longue  de  o  m.  08  et  large  de  o  m.  o5, 
offre  sur  une  face  un  chrisme  en  graffite;  sur  l'autre,  une  pal- 
mette  et  trois  traits  en  triangle  à  la  base. 


297.  —  Forme  à  demi  brisée;  largeur,  o  m.  06;  longueur  du 
fragment,  0  m.  okb,  soit  0  m.  09  pour  la  longueur  totale,  (iraflile 
cursif. 


Ex  of[fcina\  Ahis .  .  . 

I 
Cf.  l'inscription  d'un  outil  analogue  conservé  au  musée  Saint- 
Louis,  de  Carthage  :  Ex  oficina  Abedonis^^i. 


■''    Corp.  itiscr.  Int.,  t.  VIII.  n"  1  0^175 .  h. 


298.  —  Aiilit'  loiiiio  .iiroiidio  sui-les  bords.  Longuour,  o  m.  o()5; 
lai'jTeiir.  o  m.  o'iT).  Sur  une  face,  }>raffite  représentant  une  barre 
striée;  siii-  l';ui(ie,  lo  j^ratlite  suivant  assez  eflacé. 


ne 


J'ai  lait  entrer  huit  outils  semblables,  mais  de  calibres  dilï'e'rents, 
au  mnsj'e  du  Bardo. 

299.  —  Fragment  de  tuile  en  terre  grise.  Inscription  cursive, 
dilîiiile  à  décliiUrer. 

300.  —  Fj-agment  de  plat  en  terre  rouge.  Sur  le  marbre,  graf- 
fiti' de  trois  lettres  hautes  de  o  m.  02  à  o  m.  oab. 

Deo 


J'ai  recueilli  dans  les  déblais  des  Thermes,  plus  de  3oo  estam- 
pilles entières,  sur  fonds  de  plats  et  de  paleres,  sans  compter 
d'innombrables  tessons  plus  ou  moins  endommagés,  (les  estampilles 
ont  un  caractère  chrétien  nettement  accusé.  Elles  représentent  le 
chrisme  avec  la  boucle  tournée  tantôt  à  droite,  tiinlùt  à  gauche, 
et  plus  ou  moins  orné,  accompagne  ou  non  de  Va  et  de  !'&>;  les 
diverses  formes  de  la  croix,  surtout  la  croix  latine  et  la  croix 
grecque,  simple,  gemmée,  divisée  en  triangles  et  en  losanges,  ornée 
de  palmelles,  puis  la  croix  gammée  ou  swasiika  inscrite  dans  un 
carré;  dix  types  diflerents  do  colombes,  plusieurs  coqs,  trois  types 
différents  do  Tagneau,  deux  du  lièvre  courant,  des  rosaces  à  six  ou 
à  huit  |)élah's,  des  llcurons  et  des  ])alni('ll('s  variées,  des  calices 
seul-  011  réunis.  (|iialn'  par  <|uali'('.  aiiloui'  diiu  ('(mvIc  cciilral. 
l'.ulin.  d;lllll■(•^  lll,•||•(|Ml'^  de  Ijinl/iisn' ,  plus  (iiilicilcs  à  (•.'ii'achM'isrr  : 


^  /j57  — 

l'unfi  d'elles,  pivsenlanl  dans  im  cœur  une  sorle  de  bec  de  canard, 
rappelle  le  dessin  du  cachet  que  j\ii  de'crit  plus  haut.  (n°  agS). 

D'autres  plats,  sans  estampille  au  centre,  sont  ornés,  sur  le 
marli,  de  rosaces,  de  quadrillages  et  de  divers  autres  motifs. 

Parmi  les  autres  objets  en  terre  cuite  de  même  provenance,  je 
citerai  d'abord  une  intéressante  figurine  en  terre  cuite,  dont  la  tête 
n'a  malheureusement  pu  être  retrouvée.  Elle  est  d'un  style  très 
barbare  et  représente  une  femme  debout,  velue  d'une  longue  tu- 
nique tombant  jusqu'aux  pieds  et  ornée  de  deux  longues  bandes 
brodées,  traversant  verticalement  la  robe.  La  femme  applicjue  sa 
main  gauche  sur  la  poitrine,  et  sa  main  droite  sur  son  ventre, 
gonflé  de  telle  sorte  qu'on  est  amené  à  se  demander  si  le  coroplaste 
n'a  pas  voulu  représenter  une  femme  enceinte;  la  statuette  aurait 
alors  le  caractère  d'un  ex-voto.  A  l'appui  de  cette  hypothèse,  je 
signalerai  au  musée  Saint-Louis,  de  Carthage,  l'existence  de  plu- 
sieurs statuettes  chrétiennes  analogues,  où  la  saillie  du  ventre  est 
aussi  nettement  accusée. 

Plaquette  de  terre  cuite  hexagonale,  brisée  en  bas;  largeur, 
o  m.  08;  épaisseur,  o  m.  007.  Sorte  de  patène,  ou  peut-être  tout 
simplement  garde-main  de  lampe  chrétienne.  Elle  représente  dans 
un  cercle  deux  croix  grecques  en  relief,  séparées  par  un  fer  de 
lance. 


Deux  moules  de  lampes  chrétiennes,  en  plâtre,  de  grandes  di- 
mensions; longueur  du  premier,  o  m.  026;  épaisseur,  o  m.  08. 
Le  second  est  brisé:  longueur  du  fragment,  o  m.  17. 

Parmi  les  nombreuses  lampes  chi'étiennes  que  j'ai  trouvées  dans 


-    ^i58  — 

les  Ti;('iiiH'>  (lt'>  Laherii,  ji'  ne  iiiciil loiiiiciiii  ici  (jue  les  j)liis  rcmar- 
(juablos  par  loiir  sujet  ou  leur  conservation. 

Sur  le  disque,  clerc  (?)  tenant  des  deux  mains  un  calice;  au 
pourtour,  douze  l'ers  de  lance. 

lN'r>(}nna{je  dcluiul,  |iorliinl  nu  lièvre  dans  ses  bras  (le  Christ 
et  rame  fidèle?);  au  |tourt()ui',  ornements  divers,  disques  formel 
d'annelels  concentriques,  colombes,  carreaux  gemmés,  disques  for- 
m«\s  dun  annelet  coupe'  d'une  croix,  et  séparé  d'un  second  annelet 
qui  l'envcdoppe  par  une  rangée  de  globules. 

Vu  revers  : 

A 

Le  Christ  accosté  de  deux  anges, 

Saint-Michel  (?),  arnii'  d'une  lance  et  d'un  bouclier  rond,  trans- 
perce le  dragon.  Au  pourtour,  cinq  tigres  courant,  séparés  par  des 
l'ers  de  lance. 

Carrés  inscrits  l'un  dans  l'autre;  le  second  incliné  à  ^5  degrés 
sur  le  premier;  au  pourtour,  dix  Heui-ons  de  deux  sortes. 

Chrisme  gemmé,  avec  la  boucle  du  P  à  gauche,  et  l'a  (it  fw  au- 
dessus  de  la  branche  horizontale  de  la  croix.  Au  [>ourlour,  six 
octogones  alternant  avec  huit  fleurons  étoiles. 

Chrisme  gemmé,  avec  la  boucle  à  gauche,  chargé  de  deux  dis- 
<|ues  à  l'agneau,  l'un  au  centre,  l'autre  en  bas,  séparés  par  un  car- 
reau cantonné  de  quatre  globules.  Sur  les  trois  autres  branches  de 
la  cioix,  dis(|ues  à  globule  central  entouré  de  huit  annelets.  Au 
pouitour,  disques  à  l'agneau,  masque;  humain,  cœui',  disque  plein, 
anneaux  concentriques  accostés  de  quatre  globules,  trèfles. 

Au  revers,  cinq  globules  en  croix: 


Tigre  courant  à  droite;  au  (xtuilour,  carré,  rosace  à  quatre  pé- 
tales, disque,  colombe,  rosac(!  et  disque,  de  chaque  coté  de  la 
(|ueue  pleine  de  la  lampe. 

Kosace  à  seize  pétales.  Au  pouitoui-,  six  l'ers  de  lance  alternant 
avec  six  fleurons. 


—  ^ir>9  — 

301.  —  Croix  grecque  gemmée.  Au  pourtoui-,  quatre  cœurs  el 
deux  colombes. 

IV  A 

L'agneau.  Au  pourtour,  douze  trèfles  à  quatre  feuilles. 

Quatre  lampes  en  forme  de  tasses,  munies  d'un  couvercle  fixe 
avec  goulot  central,  et  un  second  trou  pour  la  mèche. 

D'autres  lampes,  païennes  celles-là,  ont  ('té  trouvées  sur  divers 
points  dans  les  fouilles  d'Oudna. 

Dans  les  Thermes  des  Laberii,  trois  lampes  représentant,  Tune 
Caelestis  assise  sur  un  lion,  les  deux  autres  Diane  chevauchant  à 
califourchon  sur  un  cerf  lancé  au  galop. 

302.  —  Dans  la  maison  d' Industrhis ,  lampe  figurant  un  sphinx 
ailé,  sur  un  rocher. 

IV  R-A-S 

303.  —  Lampe  à  queue  forée;  dauphin  d'un  joli  style. 
IV  PVLLAENI 

304. —  Lampe  à  queue  forée,  terre  rouge  lourde,  type  de  transi- 
tion. 

IV  C-HEL. 

305.  —  Zaghouan.  Lampe  acquise  par  M.  Sadoux,  pour  le 
musée  du  Bardo. 

Terre  lourde,  forme  inélégante,  queue  pleine.  Sur  le  disque, 
percé  d'un  trou  au  centre;  Jonas  couché  à  côté  du  monstre  marin 
qui  vient  de  le  vomir.  Au-dessus  du  groupe,  une  guirlande;  au 
pourtour,  rinceaux  de  vigne.  Au  revers,  grafiSte  assez  effacé.  Letti'es 
grecques?  disséminées  sans  ordre  et  entourées  d'une  torsade,  d'un 
dessin  enfantin. 

Enfida  ville. 

La  découverte  la  plus  importante  faite  dans  ces  dernières  années 
à  Enfidaville  est  celle  d'une  tète  féminine,  en  pierre  calcaire, 
trouvée  dans  la  vigne.  Elle  mesure,  avec  le  cou,  o  m.  '^7  de  hau- 
teur. Le  nez  a  été  martelé.  La  tête  est  d'un  bon  travail;  elle  lap- 


—  'i(;o  — 

polit'  b('au('()ii|»  pour  la  disposilion  do  la  clioNoiiiro,  la  sol-disani 
Matidie,  du  niiisôe  du  lîardo.  Les  choveux.  aplalis  sur  le  cràno, 
disj)araissont ,  sauf"  (juolquos  niochos,  |)ros  dos  tempes,  sous  une 
lon{;uo  vitia,  une  handolollo  ({ui  fait  (pialre  lois  lo  tour  do  la  loto, 
(|u  ciio  (('lut  ôtroilcinonl.  Un  voilo  recouvre  l'occiput.  Cette  coiffure 
est  analojfuo  à  collo  des  Voslales,  dont  les  statues  ont  été  rctrou- 
M'V^  dans  IWlriuiii   \esl(i(\  à  Homo. 

Do  la  \i|;no  pi'o\  ionnoiit  ('<;aloinonl  un  linteau  de  porto  chrétien , 
avec  une  croix  «jroctpio  inscrite  dans  une  circonférence  de  o  m.  fj 
de  diamètre,  et  ({uelquos  lanij)es. 

306.  -  Lanipo  ol)lon|>ue,  en  terre  rouffo,  j)résontant.  à  sa  partie 
supérieure,  lappaionco  d'une  coijuillo  d'oursin  débarrassée  de  ses 
picpiants;  elle  était  munie  d'un  acus  en  bronze,  bien  conservé. 

IV  L-DOMITIA 

Fer  à  cheval  retourné,  au-dessous  de  la  signature. 

307.  —  Lampe  sans  ornement. 

IV  L-M-ADIEC 

Lampe  grise  à  queue  forée.  Cerf. 

0)U])e  avec  ornements  d(»licats  en  pastillago  :  dauphins,  lan- 
gouste, deux  amours  dans  un  canot  de  pèche  (dou\  fois);  Hercule 
domptant  le  taureau  de  Crète. 

Belle  statuette;  de  Vénus  à  la  co([uille,  parfaitement  conservée, 
avec  des  traces  très  visibles  de  peintui'o  bleue,  blanche,  jaune  et 
rouge.  Trouvée  aux  environs  de  Monasiir. 

Masse  d'armes  vandale  vu  bronze. 

Deux  bagues  en  bronze,  avec  larges  chatons  rej)r('soutant ,  l'un 
d('ii\  lutteurs,  l'autre  un  scorpion. 

308  à  311.  —  Sousse. 

Colloclion  Doclii/ollo.  Ho||<'  lauipo  circiilairo  sans  (|uouo.  ('w 
toirc  rouge  légèi-e. 

Ciandos  dimensions;  diamètre,  o  m.  i9.ï).  Chasseur  ou  berger 
a>si^  an  |ii('mi('i-  plan   et  dormant    adoss(''  à  son,  rocher,  dans  une 


j)osu  abaiiduiiiiec;  il  est  velu  d'un  jusLauourps  en  cuii',  (iosccndaul 
au  ^^enou,  de  jambières  el  de  brodequins  prolejjeauL  les  jamboîs 
nues.  Dans  le  fond,  un  cerf  passant  à  gauche,  se  retourne  el  semble 
narguer  le  dormeur.  Le  dessin  est  d'un  excellent  style. 

a  H 

309.  —  Petite  lampe  circulaire,  sans  queue. 
IV  L-MVN-AVG 

310.  —  Lampe  à  queue  fore'e.  Chevreuil  agenouillé.  Gralîitc  in- 
certain. 

311.  —  Laïupe  à  queue  fore'e,  en  terre  rouge  assez  louide.  Coq 
en  gros  relief.  Trouve'e  dans  un  hypoge'e  ouvert  au  camp  Sabatier, 
par  M.  le  capitaine  Choppard. 

I^.  Deux  épis  grossièrement  tigurés. 


Parmi  les  autres  objets  intéressants  de  cette  collection,  je  signa- 
lerai encore  un  acrotère  en  terre  rouge,  à  mufle  de  lion,  trouvé  à 
Sfax;  une  tête  de  statuette  du  dieu  Bès,  avec  la  langue  pendante, 
un  ungiientarium  en  os  ou  en  ivoire;  une  remarquable  statuette  de 
Vénus  avec  deux  amours,  trouvée  à  Sousse,  dans  un  hypogée  du 
camp  Sabatier  (et  ayant  fait  partie  autrefois  de  la  collection  Bal- 
zan). 

La  collection  municipale  s'est  enrichie  d'un  assez  grand  nombre 
de  statuettes  intactes  ou  brisées  très  intéressantes,  découvertes  au 
cours  des  travaux  de  voirie. 

-  Près  du  nouveau  cimetière  catholique,  fragments  représentant 
le  taureau  de  Dircé  maintenu  à  grand'peinc  par  deux  liommes  et 
foulant  aux  pieds  un  troisième  personnage  gisant  à  terre. 

Fragment;  hauteur,  o  m.  lo.  Vieillard  assis,  le  visage  ridé,  la 
barbe  et  les  cheveux  ras.  Il  est  vêtu  d'une  courte  tunique ,  relevée  à 
la  taille  par  une  ceinture  el  laissant  à  nu  l'épaule  droite.  Les  yeux 
et  les  sourcils  sont  indiqués  par  quelques  touches  de  peinture 
noire. 


'i(rJ  — 

T('k'  (le  l)('s  ctiilVc  (lu  cdltillios.  avec  (Icii.v  itriicus  dressés  cl  dar- 
dant K'iir  tète  t'ii  avaiil.  llaiilcur.  o  m.  08. 

Ti'ouvos  prt's  do  l'aballoir  (don  do  M.  IJordj).  Staino  de  Vénus 
iliadt'nieo  se  déponiiianl  de  son  nianloaii  et  lonani  la  pomme  d;ins 
JH  main  «jaurlie. 

Mricaiii  niontr  >nr  un  fjianioau,  ri'plique  de  la  statuette  coii- 
ser\('e  an  musi'o  dn  liardo. 

Jeuue  {j'aroon  \ôlu  ilime  courte  tunique  et  monte  sur  un  cheval. 

Vioillo  fonimo  assise,  avec  deux  enlanis  à  côlé  d'elle  (Iragmeiit). 

lîusle  de  Bacclius,  la  tôle  poncho'e  en  avant,  le  hras  droit  relevé 
en  arrière.  Joli  style.  Provenance,  Lemla.  Don  de  M.  J.  Marino. 

Statuette  de  Vénus  dans  nue  niche  cintrée,  soutenue  par  deux 
colonnes  torses.  La  déesse  nue,  debout  sur  un  piédestal,  abaisse 
la  main  droite  et  tient  son  manteau  sur  le  bras  gauche.  Même 
provenance. 

Statuette  en  terre  grise,  grossièrement  modelée  en  quelques 
coups  de  pouce,  lappelant,  par  son  as])ect  barbare,  les  figurines 
trouvées  à  Chypre  (Alambra),  les  terres  cuites  archaïques  de  la 
Béotie  et  de  TAttique;  assez  analogue  à  la  statuette  de  la  collection 
Schmitter,  au  musée  de  Cherchel'^l 

Moule  à  estampille,  avec  deux  matrices.  Hauteur,  o  m.  0/48; 
l  une  circulaire  Ggurant  une  rosace  (diamètre,  0  m.  0-76);  l'autre 
rectangulaire  (dimensions,  o  m.  o3  X  o  m.  o35);  des  objets  ana- 
logues sont  conservés  au  musée  Saint-Louis,  de  Carthage. 

312.  —  Lampes  trouvées  à  Sousse.  Lampe  à  queu(;  l'orée,  sans 
sujet. 

ÏV  MVN-TREPT- 

Lampe  circulaire  à  queue  forée.  Sujet  obscène. 
Pv  L-MVNA-MAR- 

Lemla.  —  Collection  municipale  de  Sousse. 

Lièvre  courant  à  droite;  au  revers,  inscription  sur  deux  lignes, 
illisible. 

'     (jmickicr,  A/i(xeV' (/e  CliprclieL  \t.  7<)  <'l  figure. 


—   M)3  — 

Fragments  :  (îoryJ)anl('  caiiiioplioro. 

(ïladiateur  conibaltaiil. 

Dauphin;  au  revers,  rosace  à  six  pétales. 

Bige  à  droite. 

Lampe  circulaire  sans  ([ueue.  Amour  tenant,  d'une  main,  une 
bourse;  de  l'autre,  une  coquille. 

Trois  lampes  circulaires,  en  terre  légère,  très  élégantes,  don- 
nées par  M.  Petit. 

Griffon  ailé. 

Sujet  obscène. 

Dircé  attachée  aux  cornes  du  taureau  que  maintiennent  Amphion 
et  Zéthus.  Très  beau  style  et  conservation  parfaite. 

En  même  temps  ([ue  ces  lampes,  M.  Petit  a  donné  au  musée 
une  petite  tète-applique  en  terre  rouge  vernissée,  haute  de  o  m.  o65, 
un  ungiientarium  en  verre  bleu  et  plusieurs  pastilles  de  verre. 

Trois  lampes  à  queue  l'orée ,  don  de  M.  Gaudioz. 

313.  —  Esclave  soulevant  une  jarre  de  vin, 
ÏV  C-IVN-ALE 

314.  —  Tête  de  l'Afrique,  coiffée  d'une  peau  d'éléphant. 
IV  C-IVNALE 

Il  existe  dans  la  collection  de  M.  le  capitaine  de  Bray  une  lanqje 
sortie  du  même  moule,  trouvée  à  Sousse. 

315.  —  Centaure  soufflant  dans  une  conque  marine. 
IV  MNHI 

316.  —  Lampes  chrétiennes  provenant  également  de  Lemta, 
l'une  avec  une  croix  pattée  sur  le  disque,  l'autre  avec  un  calice  à 
une  anse. 

317.  —  Sousse.  Collection  de  M.  le  colonel  Goiran,  à  Tunis. 
Lampe  à  queue  forée,  ornée,  sur  le  disque,  d'une  rosace  à  huit 
pétales. 

IV  IVNI-ALEIfl 


(.(illrclMiii  «le  M.  le  rdloiici  ( i laiidjciiii .  à  Tunis.  Liiiii|)('(?)  iles- 
liiu'i'  à  ('lie  aicrochée  contre  un  mui'.  Kllc  csl  munie  au  sonnuct 
d'un  anneau  de  suspension,  la  lace  posléiieuic  est  aplatie  et  sans 
(uiieruenis.  La  lace  antérieure  re])résente  une  tête  de  lion,  la 
«|U(iil('  oinerle  et  proéminente,  formant  bec.  Terre  grise.  Hauteur, 
o  m.  otS.  Provenance,  emplacement  du  nouvel  arsenal.  Une  lampe 
analogue,  trouvée  autrefois  sur  le  même  emplacement,  fait  partie 
de  la  collection  Galea  et  Balzan ,  à  Sousse. 

318  à  321.  —  Sidi-el-Hani. 

318.  —  Lamjte  à  queue  l'orée,  donn('e  au  musée  du  Bardo,  par 
M.  le  capitaine  d'artillerie  Dupont.  Terre  grise  à  couverte  noirâtre. 
Sur  le  (liscjue,  archer  barbare  nu,  sauf  un  manteau  jeté  sur  Tépaule 
gauche,  tenant  de  la  main  gauche  un  an-  et  de  la  main  droite  un 
faisceau  de  llèches. 

IV.  Estampille  ;  lettres  en  relief. 


|l-capr.1 

I I 


319.  —  Collection  de  M.  le  colonel  Grandjean. 
Deux  cornes  d'abondance. 

■Rr  M-NOV-IVSTI 

320.  —  Lion  dévorant  un  crocodile. 
IV  M-NOV-lVSTI 

321.  —  Forme  ciiculaiie  aplatie,  avec  petit  hec  peu  proémi- 
nent, et  deux  boutons  en  relief,  au  pourtour.  Trois  petits  mascjues 
de  théâtre. 

tV  L-MVADIEC 

El-Alia  [AcIiuUa).  AI.  Dominique  \o\ak,  de  Mahdia,  a  dé- 
c()n\(;rl,  en  i^^G,  à  Kl-\lia,  une  nécroj)ole  j)hénicienne  inédite, 
(lu  iiiénie  l\  [)(■  ([lie  celles  de  Mahdia,  de  [>eiuta  et  de  Salakta,  mais 
|iaiai>sant  cependant  plus  ancienne.  Voici  les  renseignements  ([u'il 
a  bien  \oulu  me  donner  sur  les  résultats  des  fouilles  qu'il  a  prali- 
«piées  en  1895-1896,  dans  cette  nécropole. 

Le>  loiuheaux  phéniciens  (rKl-\lia  sont  (-niusés  en  plein  loc;  ils 
se  cumposcnt  dini  puits  (Taccès  et  d'une  chambre. 


—  m)  — 

Le  puits  est  souvent  uuini  d'un  escalier,  de  liauteur  et  de  l'orme 
variées:  parfois,  l'escalier  manque.  Le  tonds  du  puits  est  ordinai- 
rement horizontal  et  ])iaiî,  parfois  le'gèrement  incliné  vers  la 
chambre. 

Dans  certains  cas,  le  sol  de  la  chambre  est  de  niveau  avec  celui 
du  puits;  la  chambre  est  alors  précédée  d'un  petit  corridor.  Géné- 
ralement, elle  est  plus  basse  que  le  puits. 

La  porte  est  fermée  par  un  mur  de  moellons  et  d'argile,  ou  sim- 
plement de  pierres  sèches  qui  ont  laissé  la  terre  filtrer  par  leurs 
interstices.  Deux  portes  seulement  étaient  fermées  par  de  grandes 
dalles,  appliquées  contre  la  paroi  extérieure. 

Les  chambres  sont  de  simples  caveaux  rectangulaires,  ayant  les 
dimensions  habituelles,  larges  de  i  m.  80  à  2  mètres,  profondes 
de  9  mètres  à  9  m.  90,  hautes  de  1  m.  60  environ.  Une  seule 
chambre  présente  une  niche  pour  la  lampe. 

Les  squelettes  sont  déposés  sur  le  sol;  les  os  des  bras  et  des 
jambes  sont  réunis  quatre  par  quatre.  Beaucoup  sont  teints  en 
rouge.  11  en  est  de  même  d'un  crâne  assez  bien  conservé,  recueilli 
par  M.  Novak.  Il  semble  donc  qu'il  y  ait  eu  incinération,  ou  tout 
au  moins  décharnement,  avant  la  mise  au  tombeau. 

Le  mobilier  funéraire  est  généralement  très  pauvre.  Les  poteries 
présentent  des  formes  archaïques;  elles  se  rapprochent  beaucoup, 
comme  façon  et  comme  couleur,  des  poteries  trouvées  dans  les  lu- 


muli  qui  abondent  aux  environs  d'El-Alia.  Les  lampes  sont  du  type 
protopunique,  écuelle  à  bords  relevés,  ou  du  type  rhodien,  en 
terre  grise,  à  couverte  noire,  vernissée,  sans  ornements,  narmi  ces 

Arcukologii;.  ".Ui 


—   'iG(i  — ' 

(loi'iiiiTcs.  il  t'ii  l'sl  ([iii  allri^jiu'iil  de  1res  jfrantlc^  dimciLsioiis.  Uiu; 
tlouzainc  (rainplioivs  proseiiteiit  des  estampilles  ou  niai"(|ucs  de 
raljri(|iu';  les  plus  simples  se  composent  de  un  ou  plusieurs  cercles 
ou  rectan[fles;  d'aulres  oflrent  une  ou  deux  jctlres  puniques  en 
ri'licl;  les  estampilles  les  ])lus  curieuses,  dont  je  donne  ci-dessus 
les  dessins  calqués  sur  les  originaux,  reproduisent  chacune  en  petit 
la  lorme  du  ne  jarre.  C-  est  là  une  série  unique,  dont  je  ne  connais 
pas  jus(|u'ici  d'analogue  en  Afrique. 

D'autres  ampliores  cinéraires  découvertes  dans  des  caveaux  por- 
tent, sur  le  col  et  sur  l'épaule,  les  marques  suivantes  tracées  au 
])inceau  : 

i"  col  :  F  ;  <'|);ud('  :  A. 
3"  col  :  I  <D. 

M.  ]\o\ak  a  découvert,  en  outre,  dans  la  nécropole  (pi'il  a 
iouillée,  quatre  stèles  puni(]U(>s  sur  tuf,  du  type  le  plus  barbare, 
ornées  de  dessins  qui  figurent  : 

1°  Dans  un  encadrement  rectangulaire,  un  homme  nu,  les  bras 
abaissés,  en  relief  sur  le  fond  évidé, 

9°  Une  femme  figurée  dans  la  même  altitude,  vêtue  d'une 
longue  tunique  tombant  jusqu'aux  pieds; 

3"  La  figure  symbolique  divine  eiilre  un  caducée  à  droite  et 
une  haclie(?)  à  gauche;  au-dessus,  le  croissant  montant.  Largeur 
du  fragment,  o  m.  i8;  hauteur,  o  m.  20; 

^i"  La  figure  divine,  entre  un  caducée  et  une  haste  verticale. 
La  tête  de  l'image  est  un  disque  radié,  ce  qui  prouve  bien  son  ca- 
ractère de  pur  symbole. 

Enfin,  dans  un  tombeau  assez  riche,  dont  le  mobilier  complet 
est  exposé  aujourd'hui  dans  une  vitrine  du  musée  du  Bardo, 
M.  Novak  a  découvert  une  curieuse  idole  en  tuf,  haute  de  cm.  tf). 
C'est  une  piei-re  conique  représentant  un  buste  de  divinité  fénii- 
nino,  sans  les  bras,  dont  les  traits  grossièrement  figurc's  sont  ce- 
|H'n(bnil  très  reconnaissables. 

M.  .\ovak  a  d('couverl  aussi  à  Kl-Alia  un  grand  souterrain  creusé 
dans  lo  rocher  et  qui  semble  aller  de  la  mer  à  la  citadelle.  La  coupe 
(le  ce  couduit  est,  à  peu  près,  celle  d'une  caralc.  La  hauleur  à  la 
voùlc  est  de  1  m.  (i.'j,  la  largeur  à  la  base,  de  1  m.  ()5  égalc- 
ineul.  11  t'sl  érlairé  de  f)  en  T)  mètres,  par  des  regards  perc('S  à  !ra- 


—   ^i67  — 

vers  la  couche  supeiieure  dérocher,  qui  a  uue  épaisseur  de  i  m.  20 
environ. 

322.  —  Henchir-Zouaouda ,  près  d'EI-Alia.  Inscriptions  tracées 
au  pinceau,  sur  des  tessons  d'amphores  funéraires.  Ces  fragments 
sont  conservés  au  musée  du  Bardo  (don  de  M.  Novak). 

Hauteur  des  lettres,  o  m.  otT). 

A  N  N  O  N  I  S    A  r^  N  O 

NIS  MINTHONIS    LVP 

ANNOFLVM-LXXV- 

Ânnoins ,  (Jiiii)  Aiinonis  (JUii)  Miiithonis  L}i-p{î)']  aiiiiorinn  LXXV. 

Anno,  Mintho,  noms  indigènes.  Pour  le  premier,  cf.  plus  haut 
n°  71,  dédicace  d'El-Aala.  Pour  le  second,  comparez  au  Minllio- 
nitis  de  la  dédicace  de  Maktar,  n"  i-j-j. 

323.  —  Henchir-Zouaouda.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  02. 

MVRENAE 
A-XXVII 

Murenae  [v{ixit)]  ainnis)  XWII. 

Lemta  [Leplimimis).  —  La  nécropole  la  plus  intéressante  et  la 
plus  riche  de  Lemta  est  celle  qui  est  située  au  sud  de  l'amphi- 
théâtre, au  lieu  dit  tr  Henchir-Meskral^i. 

Elle  a  été  découverte  en  1895,  par  MM.  les  capitaines  Hannezo 
et  Molins,  du  k^  tirailleurs,  qui  ont  donné  la  liste  des  trouvailles 
qu'ils  ont  laites  à  cet  endroit,  dans  le  compte  rendu  de  leurs 
fouilles  à  Lemta  (^'. 

La  nécropole  d'Henchir-Meskral  remonte  aux  premiers  temps  de 
Toccupation  romaine;  aucun  indice  extérieur,  pierres  ou  pans  de 
murs  maçonnés,  ne  dévoile  son  existence  dans  les  champs  parsemés 
d'oliviers  qui  entourent  le  village  de  Lemta.  Il  n'y  a  pas  de  tombes, 
mais  des  couches  superposées  de  cendres  et  d'ossements,  auxquels 
est  mélangé  le  mobilier  funéraire;  les  objets  recueillis  dans  cette 
nécropole  sont  tous  d'une  très  bonne  époque  :  ce  sont  des  plats, 
coupes  et  tasses,  en  terre  rouge  foncée  vernissée,  avec  estampille 

î'    Bull,  (irrliéol.  du  Cntnilc ,   1897.  p.  îjcjn  el  siiiv. 


—  AG8  — 

au  l'oiul;  (lc'^  unies  à  ossements,  en  terre  cuite  ou  eu  plomb.  Quel- 
ques objets  de  métal,  miroirs  ou  annelels  de  plomb  a[)lati,  tels 
que  ceux  que  Ton  a  découverts  en  grand  nombre,  au  Kefetà  BuUa 
Regia;  une  extraordinaire  abondance  de  fioles  à  parfums,  en  terre 
ordinaire,  souvent  teintées  de  couleur  rose  ou  bleu  clair,  (juelques 
figurines,  représentant  Vénus  ôlant  son  manteau  on  tenant  la 
pomme;  enfin,  des  lampes  rhodienncs  et  romaines. 

Les  lampes  rhodiennes,  en  terre  calcinée  noire  ou  grisâtre  à 
couverte  vernissée  noire,  présentent  des  formes  variées,  souvent 
très  ornées,  s'éloignant  plus  ou  moins  du  type  habituel  aux  né- 
cropoles punico-romaines  d'Afrique, 

Les  lam{)es  romaines  remontent  presque  toutes  aux  premiers 
siècles  avant  et  après  notre  ère.  Elles  se  rattachent  au  type  parfai- 
tement circulaire,  sans  queue,  le  plus  souvent.  La  terre,  fine  et 
légère,  est  grise  jj  couverte  brune,  parfois  noirâtre,  ou  rouge  si 
couverte  vernissée.  Les  sujets  représentés  sur  le  disque  sont  d'un 
joli  style  et  sortent  de  la  banalité  des  séries  que  l'on  rencontre 
dans  toute  les  nécropoles  africaines. 

A  coté  des  spécimens  découverts  par  MM.  îiannczo  et  Molins,  el 
qui  ont  été  décrits  par  eux<^>,  j'en  citerai  quelques  autres  trouvés 
depuis  leurs  fouilles  et  que  j'ai  fait  entrer  au  musée  du  Bardo. 

324.  —  Lampe  à  queue  forée.  L'Amour  chargé  des  dépouilles 
d'Hercide,  la  lance,  la  massue  et  la  peau  de  lion. 

R  CCLO-SVC 

Au-dessus  el  au-dessous,  un  annelet. 

325.  —  Queue  fon'c.  Sans  orneinenis. 
R'  CALIVSTl 

Au-dessous,  nnpreinle  de  pied, 

326.  OiuMic  foriM'.  Dauphin  devant  un  gouvernail. 
IV  L-DOMIT'A 

327.  Sans  ornemenis.  Même  signature. 

'     //(///.  firrlii'iil .  du  (Inmilv,  lue.  ni. 


—  /469  — 

328.  —  Queue  l'orée.  Dionysos  appuyé  sur  le  Ihyrsc  et  leaanL  le 
canthare. 

?y  IVSTI 

329.  —  Sans  queue.  Gladiateur  assis,  armé  de  Tépée;  à  droite, 
un  bouclier  arrondi. 

I^  L-M-AD- 

330.  —  Queue  forée.  Autel  dans  un  liicus. 
R,  MVN-TREPT- 

331.  —  Queue  forée.  Circulaire  avec  deux  boutons  en  relief  sur 
le  marli.  Même  signature. 

332.  —  Queue  forée.  Tète  de  l'Afrique. 
I^  M-NOV-IVS- 

333.  —  Queue  forée.  Masque  de  théâtre. 
f^  M-NOV-IVSTI 

334.  —  Queue  forée.  Bélier.  Même  signature.  Trois  aunelets. 

335.  —  Lampe  en  terre  calcinée,  sans  queue,  très  élégante. 
Rinceaux,  palmettes  et  fleurons  de  style  grec. 

VICTOR 
I 

Victori{{). 

336.  —  Disques  concentriques,  et  zone  de  globules  au  pourtour. 
Py  VICTOR. 

Centaure  et  Lapithe.  IV.  Même  signature.  Lampe  acquise  par 
M.  Boucher. 

Lampes  du  i"  siècle,  sans  queue,  sans  signature. 

Centaure  tenant  une  amphore  sur  l'épaule  gauche  et  tendant  une 
coupe  de  la  main  droite. 

Centaure  jouant  de  la  flûte  double. 

Silène  sur  son  âne. 

Le  supplice  de  Marsyas. 


—  .'i70  — 

OKdipo  t'I  le  sphinx. 

(lavolior  loiuaiu  tout  armé,  lancé  au  jjalop. 
(ionihat  (le  «fladialours. 

Chasseur  armé  d'uno  hince,  courant  avec  un  niohissc  à  côté  de 
hii.  llé[)li(|uo  d'une  hinipe  du  musée  de  donstantinc"^. 

IV'cheur  à  hi  li{fne. 

('ihouctle. 

(Jueue  forée.  Terre  h)urde.  (lanthare. 

Uosacc  à  sept  pétales;  deux  houtons  en  relief  au  pourtour  et 
rangée  d'oves  sur  le  bord. 

Uosacc  à  quatre  pétales  bien  détachés. 

Disque  de  lampe,  orné  d'une  rangée  d'oves  très  élégante  au 
pourtour;  au  centre,  Ulysse  et  Polyphème, 

Ce  cyclope,  nu,  est  assis  à  droite,  tenant  un  des  compagnons 
dX'lvsse,  affaissé  à  ses  pieds  cl  qu'il  s'apprête  à  dévorer.  Le  roi 
d'Ithaque,  vêtu  d'une  courte  tunique  et  coiffé  du  bonnet  pointu 
traditionnel,  s'approche  avec  précaution  à  gauche,  tenant  des  deux 
mains  une  large  coupe  remplie  de  vin  qu'il  offre  à  Polyphème'-'. 
Ce  sujet  est  assez  rare  sur  les  lampes,  je  n'en  connais  pas  d'autre 
exemplaire  en  Afrique. 

Figurines  en  terre  cuite. 

337,  —  Chat  en  terre  cuite  rouge,  long  de  o  m.  '.>.j  et  haut  de 
o  ni.  1."),  la  bouche  ouverte.  Trou  d'évenl  en  ariièi'e. 
Tv  VICTORIVS 

Collection  Padovani  à  Sfax. 

Vieillard  ventru,  à  demi  nu,  avec  un  sim[)le  pugue  autour  des 
reins,  la  main  droite  posée  sur  la  tête;  la  main  gauche  tendue  en 
avant  man(|ue;  hauteur,  o  m.  i/i.  En  arrière  et  au-dessous,  trous 
d'évenl.  La  figurine  repose  sur  un  petit  piédestal. 

"'   (A.  Doulticl  ol  Gaijcklor,  Mnsco  de  Conslanlinv ,  |il.  \I,  T). 

"'  (;f.  OvfTl)Oclc,  GiiUeric  licrolsclicr  lllldwcrhc ,  XX.\t,  uj,  p.  7G.'),  11.  17,  avec 
Im  lti[)lio<ji'a[(liie  «lu  sujol.  —  (Jar!  Holjcit,  Die  anliLen  Sarhophajfeureliejx ,  II, 
jil.  i-lll,  |).  ijK  et  suiv.  —  lli'Ii)i;;,  Mitsrex  du  Ihmte ,  |i.  70  cl  siiiv.,  n"  ly'i,  cl 
p.  ag'i  cl  suiv.,  lifj.  X.  -  l'nrlrizi'l.  I*()!v|iln'iii(' .  Urnii'  (irrhênl.,  i8()7,  \\\l, 
1».  3.')  cl  suiv. 


—  Mi  — 
Collection  de  M.  H.  Boiiclior. 

338.  —  Patère  plate  à  bords  droits;  ornements  en  pastilla[}e, 
palmelte,  griffon,  chèvre  retournant  la  tête,  empreinte  de  pied. 

339.  —  Patère  abords  droits.  Estampille  tréfle'e  dans  un  cercle. 
Dans  le  lobe  supérieur,  une  palmctte;  à  droite   et  à  gauche,  la 

signature. 

Cn[eii)  Ate[i). 

340.  —  Patère  à  bords  droits.  Estampille  tre'de'e. 

ZOlLI 

Zoili. 

341.  —  Même  signature  dans  une  estampille  rectangulaire.  Très 
fréquente  à  Lemta. 


ZOILI 


342.  —  El-Djem.   Lampe,  terre  grise,  queue  forée.  Avant-corps 
de  panthère  enchaînée. 
Collection  Dybowski. 

LVC 
I^  MiVH 

ICI 

Liic{h)  M[(i]inici .  .  . 


P.  Gauckleu. 


Li:s  CLOciii:s 

DK  VI,  DIT  joly-\illa(;e 

(SEINE-ET-OISE). 

('.oiniminiciilioii  tlo  M.  L.  Plancou;iril,  cnnospoiidaiil  du  Miiiisli-re. 


Los  récents  travaux  de  nos  confrères  MM.  BorthclëC^  et  Louis 
Régnier'-'  sur  les  cloches  sont  uue  révélation.  Le  champ  de  Tar- 
chéologie  campaiiaire  est  vaste;  comme  toute  la  récolle  n'a  pas  été, 
tant  s'en  faut,  terminée,  nous  apportons,  au  Couiité  des  travaux 
historiques,  notre  hunihle  moisson. 

r- C'est  le  vent  de  galermet'''  qui  amenait  chez  nous  (Cléry-en- 
Vexin)  les  fondeurs  de  cloches ^5,  écrivait,  il  y  a  trente  ans,  Henri 
Runssel  fds^''.  Par  induction  et  d'après  cette  observation  de  notre 
arrière-grand-père,  nous  en  concluons  au  passage  et  au  travail 
des  fondeurs  lorrains,  dans  la  paroisse  de  Cléry-en-Vexin,  pour  la 
cloche  de  17/17  (^',  jetée  ''^  creuset  en  1798,  et  qui  serait  alors 
r(euvre  de  J.-B.  Brocard.  Nous  venons  de  découvrir  une  trace  posi- 
tive (lu  passage,  dans  le  Vexin  français,  de  deux  fondeurs  lorrains 
([ui  ne  sont  ])as  mentionnés  dans  le  classement  par  ordre  chrono- 
logique de  M.  Régnier.  On  va  le  voir  plus  loin,  ces  fondeurs  étaient 
bien  amenés,  selon  l'expression  aussi  vieille  que  pittoresque,  par 
le  vcvl  de  gaîennr. 

Le  procès-verbal  par  t?moy  Dejardins,  doyen  de  Magny  des 
paroisses  de  notre  doyenné,  en  vertu  de  l'ordre  de  M^'  l'illustris- 

^')  Essai  sur  l'art  campanaive  e:i  Poitou  du  xiii'  au  ,1/1'  sii'cle,  par  J.  Berlliclo. 
{lîuUelin  nrchéolojfifjiif ,  annôc  1889,  p.  3oo  cl  sniv.) 

'^'  CUirhes  d  fondeurs  de  cloches,  noies  recueillies  par  Louis  I^égnier.  {Bulletin 
nrchéolofjique  du  Comité,  année  i8()5,  p.  .'jgg  et  suiv. ) 

''^  Le  venl  de  rfralernie"  se  dit,  dans  le  Vexin,  pour  le  vent  de  N.-R  comme 
le  venl  du  Sud  est  dit  rrde  France >7. 

<*'  Notes  maniiscrilos  sur  Cléry. 

■■'   Cf.  piililii-e  par  I-i'on  t^laiironard  (htii';  Spinrcl-Oisr  iHiistrti. 


—  /473  — 

siine  et  lleligiosissime  coadjuteur  do  Rouoii,  en  date  du  4  mars 
1G86,  donné  à  Gaillon  '^) .  .  .  •«,  en  ce  qui  concerne  la  paroisse  de 

Vi  dite  Joli-Village,  porte  :  ff Vuy,  339  communiants,  église 

T  ruinée  par  la  chute  du  clocher  qui  abattit  le  chœur,  une  moitié 
frde  la  nef  et  trois  chapelles.  .  .  w.  Le  doyen  rural  aurait  ])u  ajouter 
à  son  procès-verbal  de  visite  que,  des  quatre  cloches  logées  à  l'in- 
térieur de  la  cage  du  clocher  ('-',  la  grosse  et  une  petite  furent 
brisées.  Après  cet  accident,  dîi  à  un  feu  marchef,  la  fabrique  de 
\i  songea  à  reconstruire  son  église.  Elle  fffit  venir  tout  exj)rèsT7  des 
fondeurs  pour  la  refonte  de  ses  cloches.  Ce  furent  les  Lorrains 
Pierre  Brocard  et  Jean  de  la  Paix  qui  acceptèrent  de  refondre  sur 
place  les  cloches  et  s'installèrent  dans  trie  clos  Saint-Romain  (■'^n 
près  de  la  route  de  Guiry.  Six  années  après  l'accident,  :' l'église 
Nostre  Dame  de  Vuy  et  Sainct-Romain  du  grand  vicariat  de  Pon- 
toise^  se  trouvait  en  mesure  de  faire  installer  une  cloche  dans  son 
clocher  neuf,  mais  non  encore  terminé  (*'.  Cette  cloche  reçut  la  bé- 
nédiction liturgique  du  curé  de  Vi  :  trMessire  Robert  Botty,  curé 
de  ladicte  paroisse  et,  en  cette  qualité,  chapelain  honoraire  de 
féglise  primatiale  de  Rouen  et  de  Messire  Pierre  Clément,  grand 
vicaire  et  officiai  de  M^"^  l'archevesquew. 

L'acte  de  bénédiction  est  à  lire;  comme  il  est  inédit,  nous  ne 
pouvons  faire  mieux  que  de  l'insérer  ici  en  entier. 

Bénédiction  de  la  (roisiènie  cloche.  —  Du  dixiesme  jour  d'août  1699, 
bénédiction  de  la  troisième  cloche  de  cette  paroisse  faicte  par  moy,  curé  de 
Vuy,  laquelle  cloche  pesant  i,4oo  livres  ou  environ  a  été  faicte  d'un  métal 
d'une  petite  qui  fut  brisée  quand  le  clocher  ruina  cette  église,  il  y  a  environ 
neuf  ou  dix  années,  la  nuict  précédente  la  feste  saint  Thomas  apostre,  ainsy 
que  d'une  partie  d'un  métal  de  la  grosse  qui  fut  descendue  et  a  été  fondue 
par  Pierre  Brocard  et  Jean  de  la  Paix  lorrains ,  et  bénitte  par  moy  Robert 
Botty  presbtre  curé,  a  esté  appelée  Romain  (sic)  par  Jean  Lauvaul,  bour- 
geois de  Rouen,  et  Marie-Madeleine  Vicque,  fille  de  delfunct  Charles  Vicque 
et  de  Marie  Bossu.  Ledict  Lauvaul  ayant  nommé  au  lieu  et  place  de  Mes- 
sire Nicolas  Garel,  seigneur  en  partie  de  celte  paroisse,  chanoine  en  la 
cathédrale  de  Rouen,  et  ladicte  Vicque  au  lieu  et  place  de  Madame  la 

''^  Archives  de  la  Seine-Inférieure,  G.  1830,  liasse,  17  feuilles,  papier. 
'"-'  La  plus  ancienne  mention  de  la  paroisse  de  Vuy  que  nous  ayons  pu  décou- 
vrir est  de  1025;  le  clocher  détruit  au  xvii"  siècle  datait  du  xii"  siècle. 
'^^  Tradition  locale. 
''"'  Mairie  de  Vi  :  registres  de  catholicité,  année  ifiga,  '.\°  pago. 

Archéologie.  3i 


—  A7/I  — 

vt'uve  Thi'iouldc,  iiiôrc  de  Messire  David  François  Tliérouldo,  aussi  sci- 
{jneiir  en  partie  de  coUo.  paroisse,  à  cause  de  son  canonical  de  la  calliiklralc 
de  Rouen. 

(!el  ado  esl  signé  do  :  Hol)ort  Bolly,  Joan  Lauvaul,  Mario-Made- 
loine  Vicquo;  la  signature  de  Brocard  est  à  la  suite,  on  ronde  hien 
lisible.  "^  ''' 

L'importante  l'amille  dos  De  la  Paix,  dont  on  retrouve  les  œuvres 
dans  toutes  nos  provinces  soptontrionaics,  a  travaillé,  dans  notre 
région,  à  trois  reprises  dilVorontos  : 

1°  Avec  Antoine,  Ednie  et  Etienne  de  la  Paix,  troisième  du 
nom,  de  1660  à  iC'yy,  aux  environs  de  (Uermont  en  Beauvaisis, 
eu  iGG5  à  Amhlainvillc,  on  iG-yç)  à  Hérouville; 

3"  Avec  Jean  de  la  Paix,  on  1692,  à  Vi  dit  Joli-Viilage; 

3"  Avec  Antoine  de  la  Paix,  deuxième  ou  troisième  du  noju; 
cosi  le  dernier  fondeur  de  co  nom  rencontré  en  Vexin;  nous  disons 
le  deuxième  ou  troisième  du  nom,  car  les  filiations  de  ces  artistes 
mau([uont  absolument.  Aux  environs  de  Vi,  Antoine  de  ia  Paix 
s'est  associé  avec  .J.-B.  Brocard  et  Antoine  Drouot  pour  ia  cloche 
do  Moussy,  17K.);  avec  J.  Brocard,  pour  la  fonte  de  deux  cloches 
à  Villolte;  on  lo  trouve,  le  3  juin  i72(),  passant  contrat  pour 
l.i  lonlo  dos  trois  cloches  dAvernes.  ("est  principalement  au 
xviii''  siècle  (|ue  lou  trouve  eu  abondance  les  célèbres  Brocard  aux- 
quels on  doit  le  bourdon  do  la  cathédrale  de  i'oitiers  (1736),  et 
qui  oui  travaillé  à  Saint-Lô,  Bayeux,  Bennes.  Ils  apparaissent 
maintenant,  pour  la  première  fois,  dans  le  Vexin,  en  tCi)?!,  à  Vi; 
comme  les  Do  la  Paix,  ils  habitaient  Breuvannes  en  Lorraine.  Pierre 
Brocard  est  mentionne'  comme  fondeur  de  cloches  dans  les  anciens 
registres  paroissiaux  do  Breuvannes  (Haute-Marne),  en  1680  et 
i6()i.  C'est  on  17-? a  que  Claude  Brocard  ])rond  place  dans  l'his- 
toire de  l'art  caiiq)anaire  en  Vexin;  il  travailla  à  six  œuvres  do 
fonte;  à  lui  seul,  Jean-Baptiste  IJrocard,  mentionné  pour  la  pre- 
mière fois  en  1731,  en  a  treize;  on  outre,  il  coo[)éra  avec  Xicolas 
Simonol,  Breusson,  Drouot,  (Juoutin,  Bollet,  N.  et  J.  Silva  et 
Antoine  de  la  Paix  à  la  refonte  de  treize  autres  cloches.  Joan  do  la 
Paix  se  trouve  maintenant  connu  pour  avoir  doux  cloches  :  celles  do 
Vi,  et  pour  avoir  travaillé  pour  Cérosdot  (Aube)  en  i656.  En 
i(i.)(),  un  Pierre  Brocard  (;lail  maître  d'hôtel  du  maréchal  Fabort; 
en  1669,  T  Pierre   liiocanh^  a  Iravailb'  pour  le  coinent  des  IJrsn- 


—  /i75  — 

liiies  do  Vendôme;  ces  détails  nous  ont  été  rc'vélés  par  M.  Joseph 
Berthelé*^'.  En  attendant  ia  publication,  relativement  prochaine, 
du  livre  de  M.  Berthelé  sur  l'histoire  de  Tart  canipanaire,  nos  notes 
permettront  d'ajouter  une  page  aux  contrats  d'association  entre  les 
maîtres,  car  il  y  en  a  plus  d'un  entre  les  Brocard  et  les  De  la  Paix; 
l'état  civil  de  ces  maîtres  commence  à  être  mieux  connu;  notre 
article  pourra  servir  à  la  reconstitution  de  leurs  itinéraires. 

Ceci  dit  des  artistes,  parlons  de  l'œuvre  de  Vi,  dont  malheureu- 
sement la  façon  des  lettres  et  la  décoration  de  la  cloche  sont  per- 
dues; nous  en  savons  le  poids  :  environ  i,ioo  li\res.  On  sait  que 
les  formules  d'inscriptions  campanaires  offraient  aux  xvT  et  xvii'^ 
siècles  une  très  «jrande  variété;  l'inscription  de  la  cloche  de  Vi 
retrouvée  par  nous  en  septembre  dernier  mérite,  au  point  de  vue 
de  la  tournure  originale  et  naïve,  d'être  conservée  : 

Au  NOM  DU  SEIGNEUR   SouVERAIN, 

De  Marie  et  de  saint  RgiMAin, 

Pour  qui  m'a  brisée  ,  réédifiée 

Et  de  Vuv  bastie  le  clocher. 

De  grosse  devenue  petitte, 

Mon  caBÉ  Botty  m'a  benitte, 

Nicolas  Carré,  David  Théroulde, 

Deux  seuls  seigneurs  de  Vuv  sans  doute  "', 

Prestres  de  Rouen,  nobles  chanoines^''' 

M'ont  donné  le  nom  de  Romaine. 

Pierre  Brocard,  Jean  de  la  Paix 

Furent  mes  fondeurs  tout  exprès 

En  charge  estoit  le  Marguillier 

Jean  de  Guiry  cabarlier'''. 

*''  M.  Beillielé  vient  rie  rencontrer  les  Voitier  à  Boiirmont,  les  Gouvenot,  les 
Farnies,  Beaudouin  et  Jaussaml  à  Bomain-sm-^Ieiise. 

^^'>  Allusion  à  l'arrêt  rendu  contre  «le  sieur  de  Laiuville,  le  comte  de  Senne- 
terre,  qui  se  prétendait  seigneur  de  Vuy  et  être  le  parraina.  (Archives  de  ia  mairie 
deVi.) 

'^^  Pihan  de  la  Forest,  dans  ses  notes  manuscrites  intitulées  :  Détails  du  Vexin, 
érril  reibo  Vi  :  trMM.  du  cliapilre  Notre  Dame  de  Bouen  en  sont  seigneurs  selon 
les  pouilliés,  les  deux  chanoines  de  la  cathédrale  de  Rouen  dont  les  préheiides 
portent  le  nom  de  Vuy  présenfeut  à  la  cure.  Il  y  aurait  apparence  que  les  seigneuis 
de  Vuy  auraient  fondé  cette  prébende,  lui  auraient  donné  celte  terre  qui,  par  la 
suite,  aura  été  remise  au  chapitre.»  (Bibl.  de  Fontoise.) 

'*'  Ce  margnillier  cabaretier  Jean,  troisième  du  nom,  bâtard  de  Guiry,  était 
sieur  de  ia  Barre  et  de  Beaurogard.  (Voir  l\egislres  de  Vuy,  au  aa  avril  1677.) 

3i. 


—    /i7(i  — 

l'.ii  jiiillcl  i(m)8,  une  (jiialrièmi'  cloche,  d'accord  avec  la  précé- 
dente, a  élé  installée  à  son  côh';  voici  l'acte  de  sa  bénédiction  : 

A  la  j)lus  giaiide  gloire  de  la  Très  Sainte  Trinité,  de  la  Vierge  et  de 
saint  Romain,  né  en  cette  paroisse,  et  deuxième  patron  d'icclle,  ce  don- 
ziesnie  d'août  tt)()8  après  la  sainte  messe  célébrée  solennellement  par 
Messire  Louis  Carré  prêtre,  une  (piatrième  cloche  Inndni^  par  les  lorrains 
et  les  soins  de  Messire  Robert  Botty,  prêtre  curé  de  Notre-Dame  de  Saincl- 
Roinain  de  Vu\ ,  faln-icpié  de  même  métal  provenant  de  la  grosse  cloche  (pn 
fui  hrisée  avec  le  clocher  et  ('glise  el  qui  lond)a  sni-  le  |)oiiail ,  à  la  prière  du- 
dict  curé  de  Vuy  a  esté  henisie  par  Messire Jean-HaplisleCanu, chanoine  ré- 
gulier et  prêtre  prieur  de  Saint-I  Aician  d'Avernes,  et  dénommée  Maiie-Louise 
par  Louis  (^anu  preslre  et  demoiselle  Marie  Ganu  sa  sœur,  pour  vc-nérable 
eldisciète  personne  Jonas  le  Liè\re,  prêtre  curédeGniry,  pour  noble  honnne 
Messire  Pieire.  .  .  docteur  en  Sorbonne,  ofîicicr  et  grand  vicaire  de  l'archi- 
diacre de  Rouen,  et  Nicolas  Garré,  aussi  chanoine  de  Notre-Dame  de 
Rouen,  en  cette  cpialité  seigneurs  indivis  de  Vuy,  Jean  Solier,  mai'guillier 
en  charge,  et  Gille  Le[)hnr,  marguillier  de  la  paroisse. 

Nos  recherches  nous  ont  permis  de  dc'Ierminer  la  date  des  autres 
cloches  de  l'église  de  .loli-Village  :  la  moyenne,  nommée  (diarlolte- 
Marie,  a  élé  fondue  avec  la  petite  ])ar  Pierre  Cartenct  en  i8i-y;  la 
grosse  vient  de  Dreux  de  chez  Mahuet;  elle  a  été  nommée  Emélie- 
Augustine  en  i  807. 

Nous  terminerons  par  la  publication  de  deux  documents  que  les 
aichéologues  vexinois  nous  sauront  gré,  croyons-nous,  de  publier, 
car  ils  donnent,  outre  quelques  prix,  les  noms  des  entrepreneurs 
chargés  de  cf  rebâtir^  l'église  de  Vi  : 

\u  nom  de  Dieu,  de  la  Sainte  Vierge,  patronne  de  celte  église,  et  de 
saint  Romain,  archevêque  de  Rouen,  primat  de  Normandie,  issu  et  sei- 
gneur patron  de  Vuy.  les  deux  principaux  chanoines  el  patrons  de  Vuy  ont 
nommé  la  personne  d'iiouorablc  lionnue  Sébastien  Le  Noir  bieid'aileur  de 
celte  église  i-eceveur  cy -devant  pour  en  notre  nom  placer  la  première 
pierre  de  la  chapelle  Saint-Jean-Bapliste,  maintenani  du  Rosaire  et  du 
clofher  qui  sera  bâti  sur  icelle,  h'  loul  an  nom  de  1  archidiacre  et  en  celte 
(pialilé,  en  son  vivant,  seigneui-el  patron  de  V^uy,  qui  laissa  5oo  livres  pour 
reconstruire  ou  rebastir  ceste  dicte  église,  10  à  12  livres  pour  le  clocher, 
/l  livres  pour  les  cloches  qui  sont  brisées,  Icsrjuels  sols  seront  remis  à 
M(!ssire  PiobcrI  Rosiry  préire,  chapelain  de  ladite  ('glise,  |)our  Icdict  curé 
enqdoNcrii  rebastir  Icdirt  oiivra;;f  par  .lacijui's  (îuillaiiiiic  Toussaux,  père 
f'I  lils  aiiii'.  Kii  pi-ésonce  t\o  (lix-liiii(l  li;diil;inls  de  \'ii\(lonl  Jean  de  Guiry, 


—  Ml  — 

Michel  Hoiissel,  David  Vauvniy.  Charles  Vie,  ledil  syndic,  Lefeviv  François, 
Jean-Micliel  Lecocq,toiis  lal)oureiii's  ou  uiarjjiiilliers  de  la  pai'oisse  de  Vuy, 
Jean  Bellauger,  ancien  marguiHier,  iG(j5. 

La  ff Visite  do  l'église  de  Vuy  en  1710^  est  une  donnée  fort 
ulile  pour  l'histoire  locale,  et  complète  ce  que  nous  avons  dit  pour 
les  cloches.  Le  dimanche  ç)  novembre,  à  2  heures  après  midi,  le 
li.  et  .1.  Claude  Maur  d'Aubi<]ny  visite  cette  e'glise  Notre  Dame  de 
Vuy.  De  sa  visile,  il  a  lait  reconnaissance  des  sommes  reçues  par 
messire  Robei't  Botlry,  prêtre  ({ui  a  eu  soin  depuis  vingt  ans  d'avoir 
rebasti  l'église,  enseigner  luy-mème;  prêcher  la  vérité  et  combatti-e 
le  vice. 


Léon  Plancouard. 


lM)LL(ii:\Ci:   DE  QUARANTE  JOURS 

ACCOUDÉE  PAR  L'ÉVKQl  K   1)K   LIM()(JES 

AlA  FIDÈLES  QUI  VISITKHONT  LA  CHAPELLE  SAINTE-MADELEINE  DU 
I'HIEUHK  de  VALEYS  DÉPENDAIST  de  L'AimAYE  DES  ALLOIX,  ET 
QUI  COMIUBUERONT  À  SA  RESTAURATION   ('20  JUILLET  1495). 

(Communication  do  M.  Allred  Leroux.) 


L'intérêt  de  ce  document  est  mulliple. 

En  pieniier  lieu,  il  fait  mention  do  la  destruction  d'une  cha- 
pelle par  des  gens  de  «fuerre  à  une  date  que  les  intéresse'?  avaienl 
déjà  oubliée,  mais  qui  ne  saurait  descendre  plus  bas  que  i/t38, 
qui  est  celle  de  la  dernière  incursion  de  Rodrigues  de  Villandandro 
on  Limousin. 

Il  témoigne  aussi  d'un  projet  de  reconstruction  en  un  temps  où, 
par  toute  la  France,  les  ruines  do  la  guerre  de  Cent  Ans  étaient 
déjà  réparées. 

Ce  même  document  fournit  le  plus  ancien  rr  mandement  épi- 
scopalw,  au  sens  moderne  du  mot,  qui  ait  été  signalé  jusqu'ici  dans 
le  diocèse  de  Limoges. 

Enfin,  il  est  d'une  langue  très  étudiée,  d'un  style  très  travaillé, 
qui  annoncent  la  renaissance  littéraire. 

Il  y  a  donc,  pour  toutes  ces  raisons,  quelque  utilité  à  le  repro- 
duire ici.  A.  L. 

Johaniies''',  Dei  et  saïu-le  sedis  aposlolice  gracia  episcopns  [jcnioviceiisis, 
univorsis  et  singniis  Chi'isli  fidolibiis  lu  civitalo  et  dyocosi  iKtsIiis  ubililicl 
coiisliliilis,  sjilultMU.  In  (M>(|ni  osl  orniiiurn  christ ijuioruni  s;i!us,  ."Mile  tronuni 
divine  ni;ijcslaiis  lidolos  sancloruin  ol;  sanclaruni  ])iis  adducti  suH'ragiis, 
ail  eoruin  lestiva  solciinia  co  dchcnt  loivonliMs  incilari,  (pio  talinin  |talro- 

(')   .l<-nii   II  ,\r  l'.iirllioii. 


—  /i79  —    • 

nornm  .^nfllalti  prosidiis,  potiora  relributionnm  premia  valeant  proinorori. 
Uiule  nos,  inoro  ))astopis  vip,ilis,  Chrisli  fidèles  precipue  nostro  repimini 
conimissos,  qiios  cii[)iiiiiis  in  siiperaa  palria  collocari,  ad  ipsornm  sanc- 
lornm  et  sanctarum  trahamus  libentcr  obsequia  ut  in  conspectu  Dornini 
eos  devota  veneralione  coHaudanl.  Giim,  prout  accepimus,  capella  nionialis 
\n\gnnlp.v  deii  Kft/^^ç  ^'',  parrocbie  de  Roserio'"'  propc  Mansum-Leonem '"'' 
noslre  dyocesis,  nunciipala,  sub  noinine  béale  Marie  Magdalenes  fundala  et 
a  monasterio  beale  Marie  de  AHodiis^^\  ordinis  sancti  Benedicti,  prodicte 
noslre  dyocesis  deppendens ,  propler  giierrarnni  lurljines ,  gentiiun  armornm 
incursus,  pestes,  niortalilates  et  alios  siuistros  eventus,  [qui],  proh  dolor! 
in  partibus  [istis] ,  retroaclis  temporibus,  viguerunl,  tam  in  structuris  quam 
jocalibus  et  ornanienlis  ecclesiasticis ,  magnis  egeat  reparationibus,  et,  iicet 
venerabilis  abbatissa  dicte  abbacie  de  AHodiis'^^  eandeni  capellam  relevare 
ceperit,  tanieii  sine  popidi  lidelis  aii\iiio  plene  ilhid  perticere  non  valeret, 
sit  igitur  opporlunum,  qiiiu  ymo  necessarium,  Christi  fideliuni  super  his 
nunc  (?)  elemosinas  impiorare.  Ea  propter,  considérantes  quod  tune  digne 
crodimus  peragere  dum  Chi'isti  lideles  antedictos  ad  iila  caritalis  o[)era 
adimplenda  incitanius,  per  (|ue  salus  acquirilur  animaruni,  et  (juod  par- 
ticeps  bonorum  operum  efficitur  qui  eorunideni  se  constituit  adjutorem, 
vos  omnes  et  singulos  antedictos  in  Domino  nostro  Jhesu  Cbristo  exortamur 
et  caritative  monenuis  quathinus ,  pro  restauratione  et  relevaniento  ac  joca- 
bum  munitione  capelle  antedicte,  inanus  vestras  dignemini  porrigere  adju- 
trices:  et  ut  circa  premissa  procliviores  existatis  quanto  aiiquo  dono  ceiestis 
gratie  noveritis  vos  fore  reffectos,  vobis  Christi  iîdelibus,  corde  contritis, 
vere  penitentibus  et  ore  confessis,  qui  die  festivitatis  ejusdein  béate  Marie 
Magdalenes,  annis  singuUs,  a  primis  vesperis  usque  ad  secundas  vesperas 
ipsius  diei,  causa  devotionis  [antedictani  capellam]  visitaveritis  et  de  bonis 
vestris,  tam  die  ipsa  quam  aliis  diebus,  elargiti  fueritis,  quotiens  id  fece- 
ritis,  auctoritate  ordinaria,  nierito  sacratissinie  Passionis  Domini  nostri 
Jhesu  Christi  ac  intercessionibus  sanctorum  et  sanctarum  Dei  confisi,  fpia- 
draginta  dies  de  injunctis  vobis  penitenciis  misericorditer  in  Domino  re- 

'•'  Le  Valeix ,  auj.  hameau  de  la  commune  de  Rosiers-Sainl-Georges ,  canton 
lie  Châteauneut ,  arr.  de  Limoges.  —  Ce  petit  prieuré  comptait  alors  six  religieuses. 
Daprès  Roy-Pierrelitte,  cilé  plus  loin,  il  n'en  subsiste  plus  la  moindre  trace. 

'-'  Rosiers-Saint-Cieorgeset  Alasléon,  auj.  communes  du  canton  do  Ghàleauneuf, 
arrondissement  de  Limoges. 

'■')  Les  Alloix,  village  de  la  commune  de  la  Geneytouse,  canton  de  Saint-Léo- 
nard, arrondissement  de  Limoges.  —  Le  monastère  de  femmes  qui  s'y  trouvait 
alors  fut  transféré  à  Limoges  en  1700. 

*'  C'était  alors,  depuis  i  /i85,  dame  Marguerite  de  Marbolieyras  {al.  Nabolières 
et  Lebolières),  d'après  Roy-Pierrefitle ,  Monastères  du  Limousin  :  XIV,  abbaye  des 
Alloix.  Son  véritable  nom  semble  avoir  été  De  las  Roulyeras  [Gallia  christ.,  t.  H, 
coL  618). 


-    /i80  — 

l;i\;i\iiijtis  cl  It'iutif  |»rt'Sfntium  lelaxaimis,  prcsciililnis  |)osl decennium et 
iiiiiiiiiie  valilmis.  Kl  inlfriin  ul  sacenlolcs  iii  eadeni  ca|M^lla  ciim  allari 
\iatin)  t'I  |)orlalili  iiiissas,  dont'c  allare  consocraliim  extilcrit,  ccleltrare  \a- 
loanl  ol  possiiil,  eisdoni  hariiiii  scrie  licenciain  coiiccdimus,  siiio  pivjudicio 
laiiitMJ  jurium  parrocliialiiiiii  loci  |H"edicli,  (juibus,  (pioad  oMalioiios  et  alia 
jura  silti  doliila,  non  iiilendiiims  doio};ai'o  cl  diiin  aliud,  non  liiei'il  cauoni- 
iiiiii  iin|»edinientimi  ((iiod  ohsislal.  Datuni  sul)  si};illo  noslro  roluiido  (|U() 
in  lalil>ns  ntiiniir,  dio  vicesiina  niensits  julii ,  aiiiio  Doniini  niillesimo  eccc"'" 
nonayesinid  (juinio  '  . 

De  inandalo  dctinini  :  De  Fonto'"'. 

^'^  Cellt' dali'  rerlilii' cellt»  de  lAçjS  doniM'i'  |iar  IJoy-PiiM-n-lilIc,  (jiii  <il(^  rel  acle 
dans  la  notice  susdilo. 

'-)  (Original  en  parclicmiii  avec  sceau  piMidaiil,  aux  Archives  di-paileinenlalfis  do 
'a  Hanlt'-Vipnin',  lùmdn  dv  rahhoije  lU's  Alloix,  n°  |>rov.  !57()"..) 


LES  DERMERS  ARECOMIOUES. 
TRACES 

•     DE  LA  CIVILISATION  CELTIQUE 

DANS     LA    RÉGION    DU    BAS-R1I0\'E,    SPECIALEMENT   DANS    LE    GARD, 
PAU  M.   J.   DK  SAINT-VKNAINT. 


Beaucoup  d'auteurs  out  parle'  avec  détail  des  Volkes  Aréconiiques, 
qui  peuplaient  une  partie  de  la  région  du  Bas-Rhône  (juand  appa- 
rurent les  légions  romaines.  Pourtant  celui  qui,  plus  curieux,  se 
donne  la  peine  de  remonter  aux  sources,  constate  qu'on  n'en  a  pas 
l)ien  long  à  dire  de  certain  snr  lenr  compte  et  qn'on  ne  connaît 
guère  ces  peuples  que  parles  récits  trop  concis,  et  souvent  osbcurs, 
de  quelques  anciens  auteurs  ou  par  des  exemplaires  de  leurs  primi- 
tives monnaies  parvenues  jusqu'à  nous. 

Les  archéologues  du  Gard  et  des  régions  voisines  ont  peut-être 
été  trop  intluencés  et  tent^^^s  par  les  si  nombreux  et  intéressants 
restes  de  monuments  architecturaux  et  épigraphiques  qu'y  a 
laissés  la  civilisation  romaine;  aussi  semblent-ils  avoir  concentré 
tous  leurs  efforts,  et  cela  avec  un  succès  incontesté,  sur  l'étude  de 
l'unique  et  brillante  époque  qui  les  a  produits  et  qui,  dès  lors, 
commence  à  être  bien  connue. 

Pour  être  juste,  il  faut  toutefois  reconnaître  que  les  temps  pré- 
historiques ont  inspiré  quelques  spécialistes,  comme  MM.  Charvet, 
Jeanjean,  0.  de  Marichard ,  Lombard-Dumas,  Nicolas,  Marignan, 
Rocbetin,  G.  Carrière  et,  plus  modestement  aussi,  nous-mênie. 

Mais  les  époques  intermédiaires,  qu'on  peut  appeler  celti- 
ques (^),    sont    demeurées    en    réalité  fort  obscures,    et  si  elles 

'')  On  s'accorde  à  les  diviser  en  ancienne  ou  Halhtatienne  et  récente  ou  Mar- 
uIdiiii'  ponr  nous,  de  la  Thio  pour  l'élranffer. 


._  /,82  — 

(inl  (lomit'  lien  à  (|iiolqiies  découvortes  l'oi-luilcs,  olles  n'ont  a 
|)(Mi  |»i('s  toiilr  aucun  autour.  Nous  ne  connaissons  guî-re  en  oITet 
sur  celle  question  que  deux  articles  d'Ed.  Flouesl  (^)  et  une 
étude  de  M,  Folliier  sur  des  trouvailles  laites  près  de  Nimes  ('-'. 
Suroris  de  cette  pauvreli'  d(^  renseignements  dans  une  contrée  où 
nous  savions  (lu'un  [)eu[)le  celti({ue  avait  du  jouer  un  <>rand 
rôle,  et  désireux  de  savoir  s'il  iallail  [attribuer  à  la  pénurie  des 
reliques  ou  à  celle  des  clierclieurs,  nous  coniuiençàHies  à  passer 
en  revue,  pour  nous  fixer  nu  peu,  les  collections  ai'('li(''olo{fi(jues  lo- 
cales publiques  et  privées.  Nous  y  reconnûmes  bientôt  des  anti- 
quités de  types  niarniens  bien  caractérisés,  mais  classées  comme 
romaines  ou  franquesou,  plus  souvent  encore,  aucunement  classées 
et  à  peu  près  dépourvues  de  tout  renseignement  sur  leur  prove- 
nance; nous  en  airivions  à  nous  demander  ce  qu'elles  pourraient 
nous  apprendre  et  renoncions  déjà  à  en  l'aire  jaillir  les  éclaircisse- 
ments cherchés  quand  le  hasaid  a  bien  voulu  nous  servir  en  venant 
à  notre  rencontre.  C'est  la  sépulture  par  incinération  n°  i,  avec 
mobilier  marnien,  dont  nous  donnons  ci-après  le  détail,  qui  nous 
a  rendu  ce  service. 

Elle  lut  comme  un  trait  de  lumière  (jui  nous  éclaira,  orienta 
nos  recberches  et  nous  permit  de  les  développer. 

Ces  recherches,  plus  fructueuses  (|ue  nous  n'eussions  osé  i'espérer, 


f"  i"  L'oppidum  de  Naifos  {Mémoires  de  l'Académie  de  Aimes,  1870,  p.  n/i'i; 
9°  Caxque»  enfer  et  houterolcs  d'épées  [Reviie  archéologique ,  mai  1880). 

'^^  Sépultures  préromaines  des  environs  de  Nimes  {Mémoires  de  l'Académie  de 
Nimes,   1890,  1.  XII,  p.  1). 

l/autour,  pf»ii  liiiniliarisé  alors  avec  les  caractères  de  la  civilisation  spéciale  qui 
se  iiiaiiifeslail  à  lui,  n'a  peut-être  pas  sufTisamnienl  saisi  l'importance  (les  décou- 
vertes fortuites  qu'il  a  eu  l'heureuse  idée  d'étudier  et  n'en  a  pas  tiré  toutes  les 
conclusions  qu'elles  appelaient.  Il  ne  s'est  pas  rendu  compte,  entre  autres,  de  ce 
que  pouvaient  être  certains  restes,  comme  ceux  dos  umhns  qu'il  n'a  pas  remarqués, 
ou  (|u'il  a  il  peiiio  cités  comme  ganlelels  à  main;  il  n'a  donné  des  épées  que  des 
figures  scliémali(jucs,  rendant  ••omple  incxactenicnl  de  leurs  vraies  formes,  no- 
lainriMîul  en  ce  qui  concerne  louis  petites  e\tréinifés,  (ju'il  a  repiésonlées  connne 
pointues  et  triangulaires,  et  il  n'a  pas  figuré  les  conrI)es  do  raccordement  de  la 
soie  avec  la  lame,  disposition  pourtant  aussi  constante  que  caractéristique. —  Son 
travail  n'en  est  pas  moins  consciencieux  cl  précieux  en  ce  qu'il  constitue  l'unique 
monument  écrit  sur  ces  reliques,  qu'il  a,  à  bon  droit,  qualifiées  de  préro- 
maines,  sans  préciser  davantage.  Il  n'a  pasétaMi  un  ra|)procliemenl  qui  s'im|)0sait 
entre  les  originaux  et  les  objets  mobiliers  recueillis  depuis  peu  d'années  dans  la 
Marne ,  à  Alise ,  à  la  Tène ,  etc. 


—  /i83  — 

poursuivies  à  la  fois  dans  le  Gard,  dans  la  rë'jion  OnesL  des 
Bouches-du-Rliône  et  en  Vaucluse,  furent  interrompues  à  la  fin 
de  Tanne'e  1896  par  notre  de'part  du  Languedoc. 

Nous  regardons  ne'anmoins  nos  raate'riaux  comme  suffisants  pour 
être  mis  en  œuvre  avec  quelque  profit  et  nous  en  dressons  le  pre'- 
sent  inventaire. 

Quelque  incomplet  qu'il  soit,  il  aura  le  mérite  de  ])orter  sur  des 
découvertes  et  des  objets  pour  la  plus  grande  part  absolument 
inédits  et  dont  plusieurs  seraient  difficilement  retrouve's  s'ils  n'é- 
taient notés. 

Il  présentera  aussi  l'avantage  de  permettre  des  comparaisons 
intéressantes  et  peut-être  aussi  d'attirer  l'attention  de  quelques 
bonnes  volontés  en  quête  d'objectifs  pour  se  dépenser,  (lelles-ci 
peuvent  être  assurées  de  faire  œuvre  utile  et  rémunératrice  en 
poursuivant  ces  investigations  sur  une  phase  de  l'histoire  de  la  ci- 
vilisation dont  l'étude  ne  date  ailleurs  que  d'hier,  mais  qui  n'a  été 
que  trop  négligée  dans  la  contrée,  curieuse  à  tant  de  titres,  qui 
nous  a  servi  de  champ  d'expériences  t''. 


A.  —  SEPLLTLRES. 


N°  1.  Sépultire  de  Saint-Siffret,  près  Uzès. 
(Planclio  I.) 

A  5  kilomètres  au  nord-ouest d' Uzès,  un  pou  avant  de  sortir  du 


(')  De  sérieux  écrivains  locaux  reconnaissent  qu'il  y  a  un  vide  archéxilojriquo  à 
combler  à  propos  des  Volkes  Arécoiniques.  L'un  d'eux,  M.  Bazin,  dans  une  bonne 
étude  sur  Nimes  gallo-romain ,  parue  en  189J,  constate  la  pénurie  des  renseigne- 
ments sur  ce  peuple  :  ffH  faut  espérer,  dit-il  à  la  page  3,  que  les  découvertes  ar- 
chéologiques et  notamment  l'observation  des  sépultures,  en  apportant  des  documents 
nouveaux,  permettront  d'éclairer  ce  point  d'histoire  actuellement  très  ténébreux.  1 
•Ces  vérités  n'ont  pas  empêché  des  auteurs  d'une  autre  catégorie  de  ne  pas  s'em- 
barrasser pour  si  peu  et  de  donner  non  pas  l'histoire  des  Arécomiques,  mais  des 
histoires  sur  eux.  Quoiqu'ils  négUgent  de  renvoyer  à  des  sources,  on  ne  devine 
que  trop  celles  où  ils  ont  puisé  :  quand  ce  n'est  pas  dans  leur  propre  et  fertile 
imagination,  c'est  dans  celles  de  leurs  pareils,  dont  ils  reproduisent  les  dires  fan- 
taisistes. 


—  /uS/i  — 

leniloiic  d»'  la  (•umimiiic  do  Saiiil-SilTret  et  au  lion  dil  le  Grand- 
Camp,  roiiverturc  de  la  roule  do  l{o<|U('Miaure  à  Flauv  a  donné  iieu 
à  des  IcrrassiMuoiils  (jui  ont  pioduit,  sur  le  côte  Sud,  un  talus  1res 
raide  de  -?.  m.  Ôo  de  hauteui',  où  les  j)luies  comme  les  {jclées  ont 
cause  plusieurs  éboulements  successifs. 

En  popteinlu'e  1 8()3  ,  nu  de  ces  accidents  mil  au  jour  une  face  d'un 
grand  vase,  ([uo  MM.  (Jormain  (andet  et  Joseph  lloudier,  menuisiers, 
qui  passaient  par  celte  route,  remarquèrent  et  aclievèrenl  de  de- 
gaj'er  avec  leurs  oulils;  mais  ce  vase  leur  échappa  et  tomba  sur  la 
route  en  se  réduisant  en  miettes  et  entraînant  plusieurs  morceaux 
de  fer  rouilles,  qu'ils  nous  apportèrent. 

Le  plus  grand,  qui  fut  ])ris  d'abord  pour  un  vieux  ressort  de  voi- 
ture, et  qui  en  avait  en  elfet  un  peu  la  forme,  n'était  auti'e  qu'une 
épée  marmonne  ou  gauloise  de  forme  bien  typi<[ue,  pliée  en  deux 
et  présentant  encore  de  nombreux  morceaux  de  tôle  adhérents  par 
la  rouille.  (PI.  X,  fig.  i.) 

Les  autres  ferrailles  se  composaient  surtout  de  plaques  de  tôle, 
plusieurs  bombées,  que  nous  complétâmes  suffisamment,  en  allant 
visiter  les  lieux,  pour  arriver,  non  sans  de  patients  tâtonnements, 
à  reconstituer  un  grand  umboàe  bouclier,  d'une  forme  gauloise  non 
moins  classi(jue  que  l'épée.  (PI.  X,  fig.  a.) 

Cette  visite  des  lieux,  bien  qu'effectuée  le  plus  tôt  que  nous 
pûmes,  fut  encore  tro|)  tardive,  car  le  passage  des  voitures  et  des 
piétons  avait  achevé  de  mutiler  et  de  disperser  la  plupart  des  dé- 
bris tombés  sur  la  cliausséc. 

Nous  n'en  ramassâmes  pas  moins  tous  les  petits  tessons  de  po- 
terie, mais  ils  furi'ut  insulîisants  pour  reconstituer  dans  son  entier 
l'urne  funéraire,  cai'  c'est  ainsi  qu'il  faut  définir  le  vase. 

L me  funéraire.  — (le  vase  avait  laissé  dans  le  talus  une  em- 
preinte assez  nette  j)Our  nous  permettre  de  reconnaître  (ju'il 
avait  la  forme  d'une  amj)liore  trapue,  avec  une  panse  rétrécie  infé- 
rieurement  en  un  petit  cylindre  plein,  non  pointu,  mais  patte;  le 
bord  ourlé,  épais  et  largement  ouvert,  était  réuni  à  la  panse  par 
deux  anses;  nous  avons  retrouvé  des  morceaux  de  ces  anses  et  de 
l'ourlet,  ainsi  que  la  pointe  mousse. 

Tomme  signe  |)articnlier  de  cette  amphore,  un  sillon  circulaire 
régnait  tout  autour  de  sa  panse,  disposition  à  signaler,  car  nousre- 
tr(iii\crons  cfl  oniemiMit  d'une  manière  à  peu  [»rès  constante  dans 


—  /i85  — 

toutes  les  autres  amphores  funéraires  de  cette  éj)Of|ne  (jue  nous  a 
livre'es  la  re'gion  qui  nous  occupe. 

Les  formes  et  surtout  les  proportions  varieront,  mais  la  matière 
constitutive  en  sera  assez  fixe  pour  que  nous  ne  laissions  pas  e'chapper 
l'occasion  d'en  donner  les  caractères  à  propos  de  cette  première 
découverte. 

C'est  une  terre  rosàtro,  tirant  un  peu  sur  le  brun  jnunâtre,  mais 
tout  à  fait  de  couleur  jaune  ocrcusedims  la  couche  superlicielle,  qui 
a  subi  le  contact  de  l'air  ou  mieux  l'influence  de  l'humidité  incon- 
stante de  la  terre  calcaire  ('l  La  pâte  en  est  très  friable  et  liomo- 
{jène,  sans  traces  très  ^isibles  de  ces  matières  graveleuses  ou  de 
spath  calcaire  concassé  qui  sont  mélangées  aux  grosses  poteries 
gallo-romaines  de  la  contrée,  bien  plus  épaisses,  plus  dures  et 
d'un  rose  vif. 

L'épaisseur  assez  uniforme  de  ces  vieilles  amphores,  dernières 
demeures  des  guerriers  arécomiques,  ne  dépasse  pas  généralement 
G  m.  007    à  o  m.  01. 

Celle  de  Saint-SilTret  ne  semblait  contenir,  avec  les  objets  de  fer, 
qu'un  peu  de  terreau  noirâtre,  et  nos  recherches  ne  nous  ont  fait 
découvrir  dans  son  voisinage  immédiat  que  quelques  pierres  dissé- 
minées. 

Epée  (pi.  X,  fig.  1).  — -  L'épée,  qui  était  repliée  dans  l'urne,  a 
une  longueur  de  lame  de  o  m.  ^U  avec  o  m.  lù  de  soie,  au  total 
om.  88  (et  0  m.  90  avec  le  fourreau).  Cette  soie,  ténue,  à  section 
rectangulaire  et  terminée  par  un  très  léger  bouton  irrégulier  réduit 
par  la  rouille,  se  raccorde  avec  la  lame  par  deux  arcs  équivalant 
chacun  à  i/5  d'une  circonférence  régulière  de  o  m.  o3  de  rayon.  Les 
deux  bords,  également  coupants,  sont  rectilignes et  très  légèrement 
convergents,  la  largeur  décroissant  insensiblement  de  o  m.  o55 
0  m.  0^0.  Après  le  point  où  la  lame  arrive  à  cette  dernière  largeur, 
les  deux  bords  convergent  en  formant  une  parabole,  au  lieu  de 
constituer  une  pointe  comme  la  plupart  des  épées;  cette  ;irme  était 
faite  pour  la  taille,  et  sa  très  faible  épaisseur,  que  renlorce  à  peine 
une  légère  arèle  médiane,  la  rendait  bien  certainement /«Mssfl«/e. 

C'  Nous  avons  remarqué  ailleurs  de  la  poterie  identique  piovenanl  de  milieux 
gaulois,  comme  des  morceaux  d'anqjhoro  de  l'oppidum  de  Alurcens  (Loi);  un 
vase  rappelant  un  peu  une  amphore,  mais  avec  pied  large,  de  Alercey-sur-Saône 
(Haute-Saône),  au  Musée  de  Saint-Germain,  etc. 


—  â86  — 

Dans  la  moitié  supérieure  il  y  a,  nous  l'avons  remarque,  (juel- 
(|uos  plaques  de  tolo  adhérentes  :  ce  sont  les  restes  d'un  mince  lour- 
leau  m('lalli((iie,  (|iii  se  iiionlre  pres(pie  complet  sur  les  deux  faces 
de  lamoilio  iuliMieure.  Sur  tout  le  tiers  de  sa  lonjjueur,  à  partir  de 
la  pointe,  la  lame  est  renforcée  par  deux  légers  bourrelets  latéraux 
en  }|Ou(tière,  réunissant  les  valves  du  fourreau,  en  les  emboîtant. 
Sur  une  des  faces,  Torle  se  replie  d'équerre  pour  traverser  la  lai- 
{jeur  de  la  lame  et  réunir  les  tringles  latérales  en  les  consolidant; 
sur  Taulre  face,  cette  barre  transversale  n'existe  pas,  mais  est  rem- 
placée par  deux  grosses  têtes  rondes  de  rivets  de  o  m.  oi5  de 
diamètre,  oint's  de  plusieurs  cercles  concentri<[ues.  L'extrémité  du 
fourreau,  qui  n'a  pas  ici  de  bouterole  bien  distincte,  était  encore 
renforcée  par  quatre  paires  de  crochets  de  o  m,  ot  de  saillie,  dis- 
|)osilion  assez  spéciale  dont  le  dessin  rend  mieux  compte  que  les 
descriptions  (^*. 

O  tvpe  d'ép('e,  sur  le(iuel  nous  nous  sommes  assez  longuement 
étendu  parce  que,  avec  de  légères  variantes,  il  est  celui  des  autres 
glaives  que  nous  mentionnerons  dans  ce  travail,  est  bien  de  la  fa- 
mille de  ceux  des  autres  stations  gauloises  classiques,  comme  Alise, 
la  Tène,  Tiffenau,  etc.,  mais  il  a  aussi  (|uelques  caractères  spéciaux. 

Nous  n'insisterons  donc  dans  la  description  des  autres  (jue  sur 
leurs  particularités,  telles  que  les  formes  spéciales  des  bouteroles  et 
des  belières  porte-agiafes. 

(lomme  nous  l'avons  reniar(|ué,  cette  arme  présentait  des  traces 
de  son  passage  dans  un  feu  violent,  qui  avait  permis  de  la  ployer 
complètement  sans  la  rompre. 

Umbo  de  fer  (pi.  X,  fig.  2).  —  Cet  appendice  de  bouclier,  en 
forme  de  pont  ou  d'oméga  majuscule,  a  0  m.  35  de  longueur  et 
o  m.  ih  de  largeur  aux  ailes,  (|ui  sont  à  bords  parallèles;  sa  co- 
quille, eu  forme  de  demi-ellipsoïde  à  bouts  coupés,  a  o  m.  13.)  de 
petit  axe  et  environ  o  m.  o05  de  hauteur  au  milieu.  Les  deux  ou- 
vertures latéiales  sont  bordées  par  un  bourrelet  de  renlorcemenl. 

Les  ailes,  à  o  m.  o/iG  de  leurs  «'xtrémités,  sont  percées,  sur 
leurs  axes,  chacune  d'un  trou  de  o  m.  oo4  de4in('  au  passage 
des  clous  qui  fixaient  lObjet  au  bois  du  bouclier. 

Les  îuorceaux  de  fer  iidbrmes  (|ui  n'ont  pu  entrer  dans  sa  res- 

*"  .Nous  n'avons  jiis(|iriii  i('m;ir(|n(''  dans  aucun  antre  lourivaii  d  "épéo  une  l)Oii- 
leroii'  afliprlanl  alisoliMmul  cfltc  tlisposilion. 


—  A87  — 

tauralion  ne  nous  romnissenl  aucune  indication  assez  sûre  pour  en 
[)ailer,  et  la  trouvaille  se  trouve  réduite  à  trois  objets,  dont  deux 
sont  bien  caractéristiques  etpeuvent  dater  le  troisième,  Tamphore, 
qu'on  est  un  peu  surpris  tout  d'abord  de  trouver  en  leur  société 
aussi  intime  ^^'. 

Dans  le  cbamp  dominant  la  route,  on  rencontre  des  tombes  de 
plusieurs  époques  et  des  poteries  anciennes  de  tout  âge,  un  cer- 
tain nombre  nettement  gallo-romaines,  mais  plusieurs  aussi  rap- 
pelant la  matière  de  notre  amphore;  ce  champ  pourrait  donc  bien 
renlermer,  à  l'état  encore  latent,  des  sépultures  analogues  à  celle 
qui  nous  occupe  et  qui  s>st  fortuitement  offerte  à  notre  étude. 

]\°  2.  Sépulture  d'Uzès,  au  château  Bérard. 

Un  peu  en  amont  du  Chàteau-Bérard  (château  situé  dans  une 
position  pittoresque  au  fond  du  vallon  rocheux  si  encaissé  de  la 
fontaine  d'Eure  et  immédiatement  dominé  par  la  ville  d'Uzès)  se 
trouve  un  petit  champ  bordant  en  contre-bas  les  restes  de  l'aqueduc 
romain  qui  conduisait  à  Mmes  les  eaux  de  l'abondante  et  limpide 
fontaine. 

En  1887,  en  faisant  défoncer  ce  champ,  dit  de  Préville,  pour  le 
planter  en  vigne,  M.  Clément,  régisseur  de  M.  Bérard,  vit  exluimer, 
d'une  profondeur  de  o  m.  60  environ,  plusieurs  objets  antiques 
(ju'il  recueillit.  Ils  consistaient  en  une  grande  amphore  de  près  de 
1  mètre,  en  un  morceau  de  corne  de  cerf,  une  petite  soucoupe  en 
terre  noirâtre  faite  au  tour,  servant  sans  doute  de  couvercle  à  l'am- 
phore, une  douille  de  lance  en  fer  et  une  jolie  fibule  de  bronze, 
présentement  dans  notre  collection. 

La  nature  de  la  culture  du  champ  nous  a  interdit  de  reprendre 
les  fouilles  qui,  probablement,  fourniraient  des  objets  en  fer  que 
les  ouvriers  ont  dédaignés  ;  néanmoins,  nous  croyons  être  autorisés 
fi  voir  là  les  restes  d'une  sépulture  contemporaine  de  celle  de  Saint- 
Siffret. 

Fibule.  —  La  fibule  (fig.  1)  est  l'objet  récolté  le  plus  intéres- 
sant. Elle  est  du  type  à  arc  aplati,  d'une  seule  pièce,  avec  aiguille 
adhérente  et  ressort  en  double  spirale.  Après  s'être  recourbée  et 

')  On  citera,  à  la  fui  du  travail,  d'autres  sépultures  jjauloises  qui  ont  égale- 
ment fourni  des  amphores.  On  en  a  trouvé  également  au  Beuvray,  à  Murcens  et 
dans  d'autres  stations  de  la  même  époque.  . 


—  'i88  — 

cious'Je  CM  {[oullicre  pour  l'orincr  l"a<fral'o,  la  tige  so  redresse  vn  cou 
de  cvjjMC  (|ui.  av.nil  do  s'ainoiiir  eu  }|racieux  Ijoulon  Icrininal, 
s'e'panouil  eu  petit  plateau  rcsseuihlaut  à  un  chapi'au  aplati  et 
avant  pour  a\es  o  m.  0'2'^  et  o  ni.  oai.  Tout  le  centre  de  ce  pla- 
teau est,  en  eflet,  repoussé  en  calotte  sphérique,  de  o  m.  o  i  3  de 
liiijjeur,  pert"or('e  d'un  trou  central  et  de  sept  trous  p(M'ij)lu'ri(|ue^; 
deux  de  ces  trous  sont  encore  occupés  chacun  par  une  paire  de  très 
minces  tils  de  bronze  et  deux  autres  traversés  par  des  épingles  assez 
grosses  fixant  de  petits  coins  triangulaires  (Tun  blanc  mat  et  sale, 
de  o  m.  00-  de  lon{|ueur,  o  m.  ooG  de  largeur,  et  o  m.  002  de  bau- 
leur;  le  pourtour  devait  èlio  enlièienieut  garni  par  sept  morceaux 
semblables,  ([ue  nous  avons  reconnus  être  du  corail. 


Ki{f.  1. 

Cette  forme  gracieuse  de  fibule,  sans  être  commune,  a  été  ren- 
contrée dans  nombre  de  milieux  marniens  et  elle  caractérise  assez 
cette  épo(|ue  ;  la  Marne,  lAisne,  même  le  lîeuvray,  en  ont  livré  un 
certain  nombre  d'analogues,  dont  on  peut  voir  des  exemplaires  au 
Musée  de  Saint-Gerinaiii  comme  dans  la  collection  Frédéric  Moreau 
et  d'aulics.  Mais  c'est  en  Suisse,  ou  dans  la  ri'gion  IVançaise  voisine, 
(|n"il  l'aul  aller  pour  en  voir  d'absolument  identiques  et  en  nombre 
relativement  imj)ortaul  ;  nous  avons  pu  nous  en  convaincre  en  visi- 
tant les  musées  de.  Zuricli,  de  Berne,  de  Lucerue,  de  Scbaiïbouse  et 
de  Hàle.  .  .   Le  Valais  semble  particulièrement  en  avoir  fourni'''. 

'''   M.  (le  Trôelscli  en  i-i|;iial(',  non  spuieinoiil  en  Snisso,  iniu's  on  Alsace,  dans 


—  hS9  — 

Nous  savions,  par  un  auteur  latin,  que  les  Gaulois  prisaient 
fort  le  corail  comme  matière  ornementale;  Tarche'ologie  nous  le 
prouve  donc  et  nous  a  montré  ailleurs  qu'ils  savaient  l'employer 
avec  art,  non  seulement  pour  décorer  leurs  fibules,  mais  aussi 
leurs  casques,  leurs  boucliers,  couteaux  et  pendeloques,  ainsi  que 
l'attestent  les  belles  re'coltes  de  la  Gorge- Meillet,  de  Somme- 
Tourbe,  etc. 

N"  3.   Sépulture  de  Campagnac,  commune  de  Sai.nte-Anast.vsie, 

CANTON   et  arrondissement  d'UzÈs. 

Le  fond  obscur  d'un  layon  inférieur  de  vitrine,  dans  la  Maison 
Carrée  de  Nimes,  recelait  (^1,  lors  de  nos  visites,  de  vieux  objets  en 
fer  peu  propres  à  attirer  l'attention  du  public  et  dans  un  état  de 
lamentable  promiscuité  avec  nombre  d'autres  de  toutes  époipies 
comme  de  toutes  provenances  et  surtout  de  provenance  inconnue. 

Nous  découvrîmes  qu'heureusement  plusieurs,  qui  étaient  de 
nature  à  nous  intéresser  plus  spécialement,  portaient  des  éti- 
quettes dont  nous  copiâmes  les  mentions,  après  avoir  pris  des 
mensurations  et  croquis  des  objets.  Parmi  ceux-ci,  il  en  est  un  fort 
extraordinaire  qui  provient  de  Gampagnac,  hameau  de  la  com- 
mune de  Sainte-Anastasie,  près  Uzès,  et  fut  trouvé  avec  une  urne 
contenant  des  restes  brûlés,  en  compagnie  d'autres  objets.  Nous 
pûmes,  après  quelques  recherches,  retrouver  ces  derniers  dans  le 
cabinet  du  conservateur  à  la  mairie,  pêle-mêle  avec  des  monceaux 
de  débris,  la  plupart  romains. 

Ces  objets  supplémentaires  consistent  en  une  épée  et  un  fer  de 
lance. 

Epée.  —  L'épée,  passée  au  feu  et  pliée  en  quatre  pour  entrer 
dans  l'urne,  est  tout  à  fait  du  type  de  Saint-Siffi-et  ;  elle  mesure, 

plusieurs  Etats  de  rAllemagne  (Bavière,  Wiirtemljerg,  Bade,  Hesse,  West- 
pliaiie),  en  Tyrol  et  en  Ilaiie  [Fund-Statistik  der  Vovromischen  Metalheit  in  Rhein- 
gehiete,  i884,  p.  8). 

(''  Nous  employons  l'imparfait  parce  que  cette  situation  regrettalîle  va  cesser 
d'être  mie  vérité;  nous  avons  attiré  sur  cet  état  de  choses  l'attention  du  nouveau, 
jeune  et  intelligent  conservateur  du  musée,  qui  est  en  voie  de  réorganiser  l'inté- 
rieur de  la  IMaison  Carrée.  Plus  qu'aucun  autre,  M.  Gabriel  Carrière  sait  appré- 
cier la  valeur  de  ces  débris,  peu  flatteurs  pour  l'œil,  ot  il  nous  a  promis  de  les 
traiter  avec  tout  le  respect  qu'ils  méritent,  et  surtoiil  d'enrayer  l'œuvre  destructive 
de  la  rouille  qui  les  ferait  bioiilôt  disparaiire. 

VncriKOLociK.  l'fii 


—  ^i90  — 

developpéo,  environ  i  ni.  o5,  donl  o  m.  i3  pour  la  soie  cl  o  m.  Q'î 
pour  la  liunc,  avec  une  largeur  variant  de  o  m.  ok  à  o  m.  o5.  Sa 
p(»inle  est  caniarde  et  de  nond)reu\  morceaux  de  fourreau  adhèrent 
enc(ue  à  la  lame.  LVxtrémilé  sujunieure  d'une  des  valves  de  ce 
fourreau  brisé  a  conservé  sa  boucle  de  suspension  cari"ëe  et  verti- 
raiemenl  disposer,  comme  c'est  le  cas  ordinaire,  ])our  i-ecevoir  le 
croobel  de  la  cliainc-baudrier. 

Lance  (fij;-.  a).  —  La  lance,  en  forme  de  losange,  est  très  aiguë, 
a\ec  une  douille  (|ui  se  prolonge  sur  toute  la  longueur  sous  forme 


do  ner\ure  saillante  pour  venir  mourir  près  do  la  poinle,  qu'elle 
renforce;  elle  a  o  m.  /ii  d(!  longueur  et  a  subi,  comme  IMpe'e,  l'ac- 
tion du  feu. 

imbo  (flg.  3).  —  La  pièce  capitale  de  cette  découverte  est  celle 
(|ui  se  trouve  à  la  Maison  Carrée.  C'est  un  demi-elli[»80ïde  en  tôle 


Fi,..  3. 

de   1er,   très  (b'Iérioré,  Jiyani   o    m.   •:}>   et   o  jii.  iG    pour  axes  et 
"'    m.   uiii   de   liaiilcnr,  avec   uu(^  bordure    plaie  de   o   m.   o;},(|ui 


~  à\)\  — 

n'existe  plus  que  sur  un  quart  du  pourtour.  Ce  rebord,  avant  de 
s'interrompre  aux  extrémités  du  grand  axe,  s'épanouit  en  espèces 
de  virgules  ou  de  becs  de  perroquet,  qui  devaient  servir  à  fixer 
cette  calotte  sur  un  corps  plat. 

Le  long  de  son  épine  dorsale  règne  une  gouttière  arquée  ren- 
versée et  fixée  par  des  rivets,  qui  donne  à  fovoïde  l'aspect  caréné. 
C'est  certainement  ce  curieux  objet  que  le  général  Pothier,  dans 
son  intéressante  étude,  avait  remarqué  en  passant  et  ha^ûsé  gan- 
telet à  main. 

En  réalité,  c'est  un  umbo,  ou  au  moins  une  garniture  de  bou- 
clier accompagnant  un  umbo.  Les  exemplaires  de  cette  forme  sont 
extrêmement  rares  et  nous  n'en  connaissons  même  pas  de  tout  à 
fait  identiques. 

On  ne  peut  s'empêcher  de  regarder  la  nervure  dorsale  creuse 
comme  destinée  à  loger  le  milieu  d'une  longue  tige  de  fer  renfor- 
çant un  bouclier  de  bois  dans  sa  longueur,  comme  on  en  voit  sur 
le  bouclier  ovale  de  la  célèbre  statue  du  guerrier  gaulois  de  Mon- 
dragon,  au  Musée  Calvet  à  Avignon  (^l 

On  remarque  nettement  sur  cette  statue  qu'une  garniture  cen- 
trale carénée,  qui  porte  une  tringle  arquée  dirigée  suivant  le  grand 
axe,  est  enveloppée  par  un  umbo  de  type  identique  à  celui  de 
Saint-Siffret  ou  autres  que  nous  signalerons  dans  cette  étude  et 
qui  sont  fort  constants  de  forme. 

Le  Musée  de  Saint-Germain  nous  offre  une  pièce  très  analogue 
à  notre  ovoïde,  sous  le  n"  18742  et  indiquée  comme  trouvée  dans 
une  sépulture  gauloise  des  environs  du  camp  de  Chàlons;  elle  est 
en  bronze  et  les  quatre  becs  de  perroquet  y  sont  représentés  par 
les  extrémités  arrondies  et  débordantes  de  deux  bandes  métalliques 
distinctes,  qui  enserrent  et  assujettissent  la  pièce,  au  moyen  de 
clous  terminaux. 

Un  objet  du  même  genre  rappelle  encore  davantage  celui  de 
Campagnac;  il  est  en  fer,  provient  de  Saint-Rémy,  dans  la  Marne, 
et  figure  sous  le  n"  Z188/1  dans  la  même  vitrine  des  umbos  gaulois 
du  même  musée.  Sa  longueur  est  de  o  m.  i55  et  sa  forme  celle 
d'un  demi-œuf  caréné;  il  est  inédit,  veut  bien  nous  écrire  M.  Sa- 
lomon  Reinach. 

On  a  de  cette  sépulture  également  un  morceau  d'urne  ornée  de 

'''   Moulage  au  Musée  de  Saint-Germain. 

39. 


-    'j92  — 

stiit's  j)tMipliiTi([ues  sur  la  panse  et.  l'ermée  (run  couvercle,  ainsi 
(HMiue  jtliiqiu;  de  bronze  carre'e  de  o  m.  ii  de  rùle,  qiron  croirait 
avoir  servi  de  miroir (^)? 


N"  II.   Sépulture  DorBLE  de  i/octroi  dk  IJeuic.mue  À  Nîmes. 

Eu  1^*91.  M.  Vijjiic,  capilaiue  eu  retraite,  voulut  construire 
une  uiaisou  à  Muies,  juste  à  Tanifle  i'orini'  par  la  rencontre  des 
deux  l'ues  de  Nient  et  de  lîeaucaire  avec  le  boulevard  du  Viaduc, 
luut  eu  lace  du  I)ureau  d'octroi  dit  de  Beaucahr .  Sou  terrain  en  cet 
endroit  etîiit  précis(Mueut  élevé  de  a  mètres  au-dessus  du  sol  voi- 
sin, et  le  nivellement  lun-essita  d'assez  importants  terrassements. 

Ceux-ci  mirent  au  jour,  dans  le  milieu  de  réminence,  une  sé- 
pulture, par  incinération,  fort  riche  et  d'autant  plus  intéressante 
qu'elle   a   été  bien  étudiée  par  le  propiiétaire  et  que  les  objets 
trouvés  ont  été  tous  pieusement  recueillis  et  classés  avec  soin, 
(juaud  nous  lûmes  appelés,  en  189^^,  à  aller  les  voir,  nous  n'hé- 
sitâmes pas  un  instant  à  y  reconnaître  des 
restes  de  l'époque  marnienne, 

M.  le  capilaimi  Vi{>ne,  qui  est  un  érudit  et 
un  curieux  de  science,  a  mis  toute  la  bonne 
glace  possible  [)0ur  nous  faciliter  l'étude 
de  ces  reliques,  tombées  en  si  heureuses 
mains,  et  pour  nous  fournir  les  renseigne- 
ments les  plus  détaillés,  que  nous  résumons 
ci-après  : 

A  o  m.  70  environ  au-dessous  de  la  })Iate- 
Ibrme  du  tumulus,  on  rencontra  une  grande 
dalle  de  pierre,  sous  laquelle  gisaient,  cou- 
clu'es  cote  à  cote,  deux  grandes  amphores 
eu  terre  jaune  à  la  surface,  rose  pâle  inté- 
rieurement, c'est-à-dire  de  matière  ideu- 
li(|ue  à  celle  de  Saiiit-Sillret,  avec  la  rainure 
caractéristique  sous  l'arête  de  la  panse;  in- 
lérieui'ement,  elles  se  terminent  en  pointe 
mousse  patlée  (fig.  /i  );  elles  ne  contenaient 
<|ue  de  la  terre  line  d'inliltralion.  Elles  ont 

'"   (>i'lli;  |il;i(|iii'  se  Iniiivc  acIiR'lIcmoiit  iivi'C  iuriic  ciiiétairc,  au  nouveau  Musée 
éj)ij;ra|iliii|iif'  de  Nitncs. 


—  /»93  — 

respectivement  o  in.  75  et  0  m.  78  de  hauteui'  totale,  des  diamètres 
de  0  m.  3o  et  des  oritices  de  o  m.  i5. 

Au-dessous  de  ces  grands  vaisseaux  et  à  environ  1  m.  3o  de 
profondeur,  on  rencontra  des  vases  entiers  et  des  armes  ou  débris 
de  toutes  sortes  en  fer,  la  plupart  ayant  dû  subir  l'action  du  feu  ; 
entre  autres,  une  grande  e'pée  pioyée  en  quatre,  deux  umbos  en 
oméga  détériorés,  des  boucles,  anneaux,  crochets,  clous  et  sur- 
tout deux  très  intéressants  fers  de  lance,  bien  conservés. 

Lances  (fig.  .5).  —  Les  tranchants  des  deux  lances,  qui  ont  res- 
pectivement o  m.  3/1  et  o  m.  39  de  longueui'  totale,  avec  de 
courtes  douilles  de  0  m.  07  et  o  m.  08,  sont  ondulés,  avec  des 


Fig.  5. 


sinus  alternant  avec  des  lobes,  autrement  dil  flamboyants  ;  nous  ne 
connaissons  de  cette  époque  de  perluisanes  analogues,  qu'on  dirait 
des  ancêtres  de  celles  de  la  Renaissance,  c[ue  certains  fers  prove- 
nant d'Alise-Sainte-Reine (^)  et  de  la  Tène,  mais  très  rares. 
On  trouva  à  côté  le  talon  de  la  hampe  de  l'une  d'elles. 

Epée  (fig.  6).  —  L'épée  est  également  des  plus  intéressantes, 
d'abord  par  sa  longueur,  la  plus  grande  à  nous  connue  et  bien  digne 
de  ces  Gaulois  aux  prœlongi  gladii  de  l'auteur  latin  :  telle  qu'elle 
est,  cette  longueur  développée  mesure,  en  effet,  1  m.  19,  soie 
comprise  pour  o  m.  i5  :  il  reste  donc  o  m.  97  pour  la  lame.  11 
est  vrai  de  dire  que  tout  le  bout  de  celle-ci  est  masqué  par  l'extré- 
mité du  fourreau,  qu'on  n'a  pu  en  séparer.  En  admettant  o  m.  o3, 
o  m.  o5   même,  d'espace  vide  à  l'extrémité  (ce  qui  est  excessif), 


(')   De  RefTye,  Les  amies  d'AUse,  clans  la  Rei'ne  archéologique,  i86i. 


—  h\)h  — 

ii  n'en  reste  pas  moins  une  arme  de  i  m.  ofj  à  i  m.  07  de  longueur; 
sa  largeur  n'esl  guère  (jue  de  o  m.  o5. 


Fiff.  6. 


IMg.  7. 


La  soie,  large  à  la  base  de  0  m.  01 5,  s'amincit  presque  en 
pointe  et  se  termine  ])ar  des  traces  de  rivure.  On  ne  peut  s'empê- 
cher de  penser  qu'il  a  dû  y  avoii"  des  rapports  intimes  entre  cette 
extrémité  efiilée  et  un  massif  morceau  cylindrique  de  fer,  qui  fait 
partie  du  lot  recueilli  (fig.  7).  Il  a  o  m.  o3  de  diamètre,  o  m.  05 
de  hauteur  et  est  percé  en  son  milieu  d'un  trou  un  peu  tronco- 
nique  qui  n'a  que  o  m.  oo3  ou  0  m.  00^  quand  il  affleure  une 
des  hases,  qui  est  convexe.  N'est-il  pas  bien  probable  que  nous 
avons  là  un  pommeau  appartenant  à  l'épée?  La  soie,  fait  unique 
dans  tous  nos  relevés,  porte,  encore  adhérents  en  liant,  des  mor- 
ceaux fibreux  très  sensibles,  épaves  de  la  poignée  de  bois  en  partie 
pourrie. 

Le  fourreau  est  brisé  en  plusieurs  morceaux,  dont  un  nombre 
assez  important  est  soudé  par  la  rouille  sur  la  lame;  les  autres  ont 
été  i-ecueillis  h  côté.  Ce  fourreau  se  termine  en  bouterole  élargie 
en  espèces  de  lobes  late'raux;  la  rouille  ne  permet  pas  de  mieux 
préciser  sa  forme. 

Siipéiif'iiif'iiK'nl ,  il  poite  sa  bolière  de  suspension,  à  orifice  rec- 


—  Zi95  — 

tangulaire  vertical,  rivé  à  uno  assez  longue  tige  de  fer  en  l'orme  de 
cniller,  modèle  rencontré  ailleurs  et  dont  nous  aurons  Tocoasion 
de  signaler  un  autre  spécimen. 

Ce  n'est  pas  tout  ce  que  l'épe'e  a  livre'  d'accessoires. 

On  remarque,  entre  autres,  deux  espèces  de  crochets  en  crosse, 
l'un  libre,  l'autre. collé  par  la  rouille  sur  un  umbo.  Faut-il  y  voir 
un  quillon  en  V  renversé,  brisé  en  deux,  annexe  de  la  base  de  la 
poignée  dans  nombre  de  glaives  de  celle  époque? 

Puis  des  morceaux,  patiemment  rapprochés  par  le  capitaine 
Vigne,  ont  reconstitué  un  véritable  crochet  à  belière,  qu'on  appel- 
lerait volontiers  un  porte-mousqueton. 

Un  autre  crochet  en  crosse  tout  boursouflé  de  rouille,  se  ter- 
mine inférieurement  par  une  tige  cylindrique;  nous  en  ignorons 
la  destination  exacte.  Probablement  la  tige  droite  était  terminée 
par  un  anneau  et  nous  aurions  alors  encore  affaire  à  un  crochet  de 
chaîne  '^^K 

Umbos..  —  Il  y  en  a  deux  de  forme  marnienne  presque  iden- 
tiques, avec  des  ouvertures  de  voûtes  de  o  m.  1 3  et  de  o  m.  1 1  et 
des  ailes  de  o  m.  4  et  o  m.  5  de  longueur  seulement*  portant  des 
clous  rivés  dans  des  trous. 

Sauf  l'épée,  tous  les  objets  figurent  par  paires  et  nous  sommes 
vraisemblablement  en  présence  d'une  sépulture  double. 

Céramique.  —  Comme  autres  poteries  trouvées  dans  la  couche 
inférieure,  on  peut  signaler  une  cruche  en  terre  grise  foncée  et 
lissée,  à  panse  turbinée,  de  o  m.  87  de  hauteur  et  0  m.  20  de  dia- 
mètre maximum. 

En  outre,  un  plat  assez  soigné  de  o  m.  ko  de  diamètre  et 
o  m.  08  de  hauteur,  en  même  terre  que  les  amphores,  mais  en- 
duite d'une  couverte  noire  lissée  P>. 


"'  Ce  crochet  rappellerait  des  crochets  en  bronze  représentés  sur  la  planche 
des  chaînes  d'épées,  sous  les  ligures  2  (fouille  Le  Laurain)  et  li  (fouille  Bertrand) 
du  supplément  du  Dictionnaire  archéologique  de  la  Gaule,  Epoque  celtique  [i"  fas- 
cicule du  tome  II,  seul  paru),  et  dont  les  originaux  sont  au  Musée  de  Saint-Germain. 

*^)  11  en  a  été  trouvé  un  tout  à  fait  semblable  près  Dun-le-Roy  en  Berry  par 
M.  A.  de  La  Chaussée,  dans  un  (uniulus  authentiquement  marnien,  mais  à  inhu- 
mation :  ce  plat  était  également  perforé  de  trous  de  suspension  (  Mémoires  de  la 
Société  des  antiquaires  du  Centre,  t.  IV,  1870-1872,  p.  5i.) 


— -  ,v.)(;  — 

Le  luiul  (le  son  itih'iii'ur  porte  quatre  empreintes  sijfille'es,  re- 
présentant (les  rameaux,  avec  des  leiiilles  opposées  deux  à  deux, 
inscrils  dans  des  ovales. 

Le  pied  en  est  j)ercé  de  deux  trous  pour  la  suspension  d(^  mémo 
(pie  roiirlel  ([ui  horde  le  pourtour  romnie  nos  plats  artistiques  mo- 
dernes ''). 

\°  5.     P0NT-J)1\1S   DE    LA    IlOLTi:    DK    MoNTPKLLlKU ,   l'IlKS   NlMES. 

ihxc:  étiquette  acoompa}>nant  une  ('pée  niarnienne  et  une  lance  à 
douille,  trouvées  avec  une  urne  à  Calvisson  (toutes  trois  dans  la 
collection  E.  Dumas,  à  Sommièrcs,  et  que  nous  signalerons  plus 
loin,  indique  qu'une  épée  et  une  lance  semblables  se  trouvaient, 
en  i856,  chez  M.  Maillet,  notaire  à  Tai'asron,  et  (ju'elles  auraient 
été  trouvées  au  Pont-Biais  de  la  route  de  Montpellier,  tout  près  de 
Nimes^-'.  Cette  étiquette,  dont  M.  Lombard-Dumas  a  bien  voulu 
nous  donner  une  copie  textuelle,  étant  écrite  de  la  main  même 
(rÉmilien  Dumas,  nous  ne  pouvons  considérer  les  renseignements 
qu'elle  contient  que  comme  rigoureusement  exacts. 

Nous  avouons  cependant  que  nous  n'avons  pu  voir  ces  objets  et 
nous  ignorons  s'ils  se  trouvent  encore  à  Tarascon.  Avec  l'épée  de 

''^  La  surface  du  luinulus  et  ses  environs  immédiats  cnt  lourni  un  nombre 
énorme  de  restes  antiques  d'un  tout  autre  caractère,  la  plupart  gallo-romains, 
surtout  d'abondants  tessons  de  poteries  variées.  Tout  contre,  il  a  été  exlinmé, 
entre  autres,  une  riebe  sépulture  romaine,  avec  mobilier  contenu  dans  unejfrande 
pierre  (larallétépipédiquo  creuse.  La  pièce  principale  était  un  1res  l)eau  vase  en  fonne 
(le  soupière  d'albàtn^  avec  son  couvercle,  tout  rempli  d'objets  variés  et  curieux, 
notamment  cinq  oi)jels  sculptés  en  ambre  rouge  (miroir,  lièvre,  chien,  scor- 
pion, etc.)  et  autour  deux  vases  en  bronze  dont  un  à  anse  mobile,  une  toupie 
d'albâtre,  des  vases  de  terre.  Une  autre  sépulture  voisine  renfermait  aussi  des 
urnes  de  terre,  du  verre,  un  rasoir  à  manche  d'ivoire,  un  couteau  rappelant  nos 
couteaux  à  papier,  un  charmant  petit  inodèl(!  de  berceau  d'eutant  en  os,  des 
épingles,  de  petits  lionloiis  en  bnnize  analogues  à  ceux  de  nos  dc\anls  de  che- 
mise, etc. 

On  a  trouvé  également  rtes  cercueils  antiques  en  plomi).  Cet  ensemble,  que  nous 
nous  contentons  de  signaler,  mérite  une  élude  spéciale  que  fera,  nous  l'espérons, 
le  capiUiine  Vigne. 

'*'  L'endroit  a  pris  son  nom  d'un  pont  siu"  lequel  la  ligne  de  chemin  de  fer  de 
Nimes  à  (jette  travers»;  la  route  de  Montpellier  et  qui  est  liiais  on  elTet;  il  se  trou\e 
à  300  mètres  au  sud  de  l'extrémifédu  (lours-.Nenf  ou  boulevard  de  la  Iti^pubrupie. 
Il  est  proltable  que  c'est  en  conslruisant  ce  pont  ipi  ou  aura  d(;lruil  un  luinulus  el 
mis  au  jmu'  les  armes  signalées, 


—  Zi97  — 

Ponl-Ambrois  •'),  ce  sont  les  seuls  signales  dans  ce  (l'avail  que  nous 
n'ayons  pas  personnellement  étudiés  sur  nature. 

N°  6.  Sépulture  de  Gomplanier,  près  Nîmes. 

Nous  avons  visite'  à  Ni  mes,  chez  M.  Goulet,  vérificateur  des  mar- 
chés de  la  ville,  de  nombreux  objets  en  métal  et  terre  cuite  qui 
rentrent  dans  les  types  déjà  décrits. 

G'est  en  1887  et  1889,  en  détruisant  un  tumulus  de  pierres 
dans  sa  propriété  de  Gomplanier,  aux  portes  de  Nimes,  et  proche 
de  la  route d'Âlais,  (jue  M.  Goulet  mit  au  jour  deux  coffres  funéraires 
construits  en  grosses  dalles  brutes,  et  contenant  ce  mobilier,  sans 
traces  d'ossements  humains  autres  que  quelques  résidus  calcinés  (^). 

La  plus  grande  sépulture,  de  l'orme  parallélépipédique,  dirigée 
Est-Ouest,  avait  pour  dimensions  1  m.  96  sur  o  m.  65  de  large 
et  o  m.  5o  de  hauteur. 

La  plus  petite,  destinée  sans  doute  à  un  enfant,  et  située  à 
3  mètres  de  la  précédente ,  contenait  cinq  vases  en  terre  grise  ou 
jaune  et  des  ossements  de  porc. 

Urne.  —  La  grande  a  livré  une  belle  urne  funéraire  ventrue  de 
0  m.  35,  ornée  de  lignes  incisées  droites  ou  dentelées  par  poin- 
tillé, en  cette  même  terre  rose  jaunâtre  assez  fine  et  friable  précitée 
pour  Saint-Siffret  et  semblant  décidément  la  matière  recherchée 
pour  les  vases  cinéraires  de  cette  époque,  dans  la  r('gion.  Elle  con- 
tenait des  cendres  et  des  restes  d'ossements  brûlés.  Les  armes,  en- 
core calcinées,  étaient  : 

Epée{fig.  8).  —  1°  Une  épée  niarnienne  relativement  assez  poin- 
tue avec  son  fourreau  de  fer,  réduit  en  morceaux,  dont  plusieurs 
restés  adhérents  à  la  lame  par  le  fait  de  la  rouille,  et  d'une  lon- 
gueur totale  de  0  m.  87  dont  o  m.   7/i  pour  la  lame  et  o  m.  i3 

"'  Voir  plus  loin,  p.  5o6. 

'-'  Le  générai  Pothier  a  signalé  ces  sépultures  [Sépultures  préroinaines  des  envi- 
rons de  Nimes.  Mémoires  de  l'Académie  de  Nimes,  t.  XII,  1890,  p.  1).  On  peut 
consulter  ce  bon  travail  pour  certains  détails  et  notamment  pour  y  voir  les  pote- 
ries qui  y  sont  dessinées  au  trait.  Nous  reproduisons,  d'après  lui,  les  numéros  9 
à  19  du  tableau  VI,  en  faisant  remarquer  de  nouveau  que  ces  figures  sont  un  peu 
théoriques. 


—  Zi98  — 

])our  la  soio  à  l)oiilon.  Elle  rtait  ployôc  en  demi-cercle.  La  boute- 
roUe  (lu  loiureau  osl  assez  spéciale  et  rappelle  celle  de  nos  sabres; 


Fig.  8. 

le  lia  ut  a  conservé  son  lenon  verlioal  à  ouverture  en  carré  long  fai- 
sant belière. 

Umbo  (fig.  9).  —  9°  Un  umbo  à  pont  de  forme  typique,  dont 


une  aile  a  élé  brisée;  entier  il  avait  o  m.  2  5  de  longueur,  o  m.  1  9 
(le  largeur  et  o  m.  ok  de  bauteur. 

L(mce  (fig.  10).  —  3°  Un  fer  de  lance  à  douille,  d(;  o  lu.  9.9.  de 
long,  brûlé  et  dégradé  intentionnellement. 


Viir.    10 


Six  rruclios  de  Ibrnies  et  diinousions  vai'iables,  deux  plats  creux, 
six  bols  accompagnaient  la  grande  urne  et  contenaient  divers  autres 
objcis.  ("litre  autres  :  des  liisaïoles,  des  pendeloques- amulettes  en 


—  699  — 

dents  cranimaux,  deux  bracelets  filiformes  en  argent  de  om.  o55 
et  o  m.  o/i5  de  diamètre  et  o  m.  ooi5  d'épaisseur,  Tun  à  bouts 
simplement  rapproche's;  trois  grosses  perles,  Tune  en  pâte  de  verre 
grise  veinée  de  bleu  et  deux  de  couleur  bleue  très  foncée  de  o  m.  o3o 
de  diamètre,  avec  des  ouvertures  de  trous  de  o  m.  ooio  à 
o  m.  001 5;  elles  étaient  en  forme  de  tore. 

Trois  petites  perles  trapues  en  verre,  lisses  ou  cannelées,  avec 
cercle  d'émail  Ijlanc  opaque  à  Téquateur,  de  o  m.  012  de  diamètre 
et  o  m.  00 3  pour  les  orifices. 

Deux  médailles  en  bronze,  que  nous  n'avons  pu  voir,  mais  qui 
auraient  été  reconnues  bien  gauloises  par  M.  Maruéjols ,  de  Nimes!^-. 

Une  petite  rouelle  de  bronze  h  quatre  rais,  de  o  m.  020  de 
diamètre. 

Une  espèce  de  fléau  de  petite  balance  en  bronze  d'un  travail 
soigné. 

N"  7.  Sépulture  de  Pissevi.\,  près  Nîmes. 

Parmi  les  ferrailles,  corrodées  par  la  rouille,  signalées  comme 
n'occupant  rien  moins  qu'une  place  d'bonneur  dans  la  Maison  Carrée , 
et  au  milieu  desquelles  nous  avons  déjà  trié  celles  provenant  de  la 
sépulture  de  Campagnac,  plusieurs  armes,  de  types  bien  marniens 
également,  portent  écrit  qu'elles  proviennent  de  Pissevin  et  quelques 
autres  renseignements. 

Pissevin  est  un  quartier  de  Nimes,  près  du  Cadereau  ;  c'est  là, 
proche  le  chemin  partant  de  l'abattoir  pour  se  diriger  au  sud-ouest, 
que  le  creusement  d'un  fossé  a  entrouvert  un  gw/^a/ de  pierrailles, 
qui  renfermait  encore  une  sépulture  avec  deux  grandes  urnes  funé- 
raires. On  en  a  exhumé  deux  épées  et  deux  fers  de  lance  brûlés, 
repliés  ou  tordus. 

Epées.  —  Les  épées  sont  toujours  du  même  modèle  plat  et  mince, 
à  pointes  camardes.  L'une,  pliée  en  trois,  ne  s'écarte  du  type  de 
toutes  les  autres  que  par  ce  fait  que  sa  soie,  au  lieu  d'être  étroite, 
à  section  rectangulaire,  est  aplatie  et  relativement  large ("-);  cette 

t'^  Nous  croyons  nous  souvenir  que  M.  Alaruéjols  n'était  pas  du  tout  convaincu 
que  ces  médailles  vinssent  de  la  sépulture  même  :  en  tout  cas  ses  souvenirs  ne 
lui  ont  malheureusement  pas  permis  de  nous  préciser  leurs  caractères. 

<-'  M.  Morel  a  signalé  dans  la  sépulture  gauloise  de  Montfercaut,  à  Marson 
(Marne),  une  soie  d'épée  marnienne  qui  était  plate  comme  celle  qui  nous  occupe 


—  :)00  — 

soie  est  incomjtlt'lc  :  ollo  n'a  que  o  m.  oG  el  la  lame  o  m.  85  de 
longueur;  ia  pointe  est,  comparée  aux  autres,  assez  aiguë.  L'autre, 
légèronienl  courhéc  en  arc,  a  o  ni.  9.")  de  lame  et  seulement  o  m.  10 
de  soie,  celle-ci  étant  également  privée  de  son  extrémité. 

La  lame  de  cette  dernière  est  poinlillée  sur  les  deux  faces  de 
petits  creux  régulièrement  disséminés,  coniTue  produits  par  le  dé- 
part de  légères  écailles  somi-lenticulaii-es  de  métal.  Ce  juétal  est-il 
d'une  nature  uu  peu  dillérente  de  celui  des  autres  armes  rencon- 
trt'es,  ou  bien  l'épée  en  question  s'est-elle  trouvée  dans  des  condi- 
tions spéciales  (pii  l'ont  amenée  à  cet  état?  ou  encoie  faut-il  y  voir 
le  résultat  d'un  travail  particulier  en  vue  de  l'orner?  Nous  ne  ré- 
pondrons pas  à  ces  questions  (jue  nous  nous  contentons  de  poser, 
nous  bornant  à  constater  ([ue  nous  n'avons  pas  remarqué  ces  signes 
sur  d'autres  exemplaiies. 

Quant  aux  lances,  l'une  a  environ  o  m.  3^  et  est  toute  ftuissée 
el  repliée;  l'autre,  intacte  et  à  ailes  arrondies  à  leur  base,  a  o  m.  /lo 
dont  o  m.  10  de  douille.  Cette  sépulture  devait  être  double,  comme 
plusieurs  autres  (^'. 

N°  8.  Sépulture  de  Calvisson  ,  près  Sommières. 
(l>lanriie  XL) 

Nous  avons  remarqué,  entre  autres,  dans  la  collection  d'Emilien 
Dumas,  à  Sommières  (mise  plusieurs  lois  à  contribution  j)our  ce 
travail,  grâce  à  la  complaisance  désintéressée  de  M.  Lombard-Du- 
mas, qui  en  est  le  possesseur  actuel),  une  série  d'objets  en  fer, 
grouj)és  et  fort  bien  classés.  Une  éti(juette  annexée,  qui  en  fait 
un  véritable  inventaire,  indique  qu'ils  ont  été  trouvés  dans  une 
tombe  près  de  Calvisson  avec  une  urne  en  terre  commune,  et  les 

(Locliin.'  à  la  Si)rboim(;  du  /i  avril  187/1  *'^  lapporl  à  la  Société  delà  Marne, 
p.  181,  pt  i>l.  I,  lig.  :>)• 

'•''  M.  Carrière  nous  sipnalo  nu  jioul  d'uuilio  qu'il  vicnl  do  découvrir  dans  sou 
cabinot  de  la  mairie,  où  nous  avons  déjà  reconnu,  au  milieu  do  tas  de  débris 
pêle-mêle,  des  lances  et  des  épées  qui  complétaient  des  déconvcries  représentées 
partiellement  à  la  Maison  Carrée  :  celte  pièce  nous  avait  écliiippé.  Klie  porto  sur  son 
étiquette  de  simples  initiales  où  on  dis(in[fuo  uu  P  ;  ue  provieut-oll(>  pas  de  Pis- 
sevin  et  ne  compielerail-ello  pas  ainsi  l'épéf!  el  la  lauce  de  celte  provenance, 
que  nous  avons  relevée  à  la  Maison  (larrée?  Nous  aurions  encore  là  une  sépulture 
avec  les  trois  armes.  En  loul  cas  cel  objet  est  inaruieu  el  vient  certainement  des 
environs  de  Nimes.  11  a  élé  aussi  bnîlé  et  tordu. 


—  501  — 

classe  comme  Francs,  en  raison  de  ce  que  l'épëe  en  rappelle  une 
autre  du  Musée  d'artillerie  ainsi  désigne'e.  Ils  sont  ne'anmoins  bien 
re'ellemeut  marniens;  en  voici  le  détail  : 

1°  Une  très  belle  e'pée  (pi.  XI,  fig,  i  et  i")  pliée  en  deux  et  pa- 
reille à  celle  de  Sainl-Siffret,  ayant  juste  i  mètre  de  longueur 
totale  :  o  m.  Sh  pour  la  lame,  o  m.  16  pour  la  soie. 

Cette  soie,  entière  et  terminée  par  un  bouton  d'arrêt  polyé- 
drique, encore  assez  important  (car  l'objet  est  bien  conservé), 
traverse  une  petite  bague  mobile  repliée  et  contournée  en  profil  de 
cloche,  qu'on  peut  comparer  à  un  chapeau  de  commissaire ^^^  ou  un  V 
renversé,  accessoire  que  présentent  ordinairement  les  épées  les  plus 
typiques  de  cette  époque  quand  elles  sont  complètes  ;  cette  gaine 
servait  d'amortissement  à  la  poignée,  en  bois  ou  autre  matière, 
et  suivait  le  contour  des  arcs  de  cercle  qui  raccordent  la  lame  à  la 
soie,  ainsi  que  le  haut  du  fourreau,  qui  d'ordinaire  a ,  lui  aussi, 
cette  forme. 

•1°  et  3"  Deux  lances  à  douilles  (pi.  XI,  fig.  2  et  3),  toutes  tor- 
dues au  feu  et  si  mutilées  intentionnellement  qu'on  ne  peut  qu'ap- 
proximativement  fixer  leurs  dimensions  à  o  m.  2 5  et  o  m.  3o. 

li°  Un  coutelas  (pi.  XI,  fig.  k)  privé  de  sa  pointe,  tout  en  fer, 
manche  compris;  ce  manche  est  terminé  par  un  anneau  de  om.  02 
d'ouverture,  disposition  rare  :  le  tour  de  cet  anneau  est  à  section 
carré  . 

Nous  n'avons  remarqué  au  Musée  de  Saint- Germain  (|u'un  exem- 
plaire ayant  cette  particularité  :  il  provient  de  Bavay;  nous  en  pou- 
vons citer  un  autre  récolté  au  Beuvray;  un  troisième  assez  analogue 
au  Musée  Calvetà  Avignon,  mentionné  plus  loin;  plus  un  tout  à  fait 
identique  trouvé  à  la  Tène  ^-\ 

5°  La  pièce  la  plus  curieuse,  parce  qu'elle  est  unique  dans  les 
trouvailles  que   nous   avons  à  signaler,   est  un  outil  de  fer  avec 


^^^  Nous  avons  \u  donner  ce  nom  par  des  ouvriers  de  l'Ariège,  faisant  des 
fouilles  sous  nos  yeux  dans  des  tas  d'ossements  quaternaires  de  la  tameuse  ca- 
verne de  Lherm,  près  Foix,  à  la  première  vertèbre  cervicale  du  grand  ours,  ver- 
tèbre qui  a  ta  forme  d'un  chapeau  de  gendarme;  il  convient  encore  mieux  à  la 
petite  pièce  accessoire  des  épées  marniennes,  qui  a  une  forme  plus  aplatie,  et  nous 
n'en  voyons  pas  qui  rende  mieux  compte  de  sa  figure. 

^"^^  De  la  collection  Al.  Darde!.  (Vouga,  Les  Helvètes  à  la  Tène,  pi.  XI,  fig.  8.. 
Le  rasoir  représenté  pi.  XIII,  iig.   i5,  el  dont   l'original  est  au  Musée  de  Neuf- 
cbàtel  montre  aussi  celte  disposition.) 


—  502  — 

manche  du  même  méUiL  cl  normaleinent  iiisëré  dans  son  milieu, 
a\anl  o  m.  i<)  do  longueur,  o  m.  9  de  largeur  et  o  m.  oo5  d'é- 
paisseur (j)l.  XI,  lîg.  .')). 

Comme  le  coutelas,  -cet  outil  est  terminé  en  anneau,  à  boids 
arrondis,  de  o  m.  02  d'évidement. 

Dans  son  ensemble  il  rappelle  nos  marteaux  de  maçon,  mais  la 
pointe  eu  est  bilurquée  et  le  tranchant  a  son  profil  en  arc  de  cercle 
ramené  inférieurement  vers  le  manche;  était-ce  une  liacbette  com- 
binée avec  ce  que  nous  appellerions  une  serfouette?  Etait-ce  une 
arme,  malgré  la  brièveté  du  manchet^)? 

iV  9.  Sai.nt-Diomsy,  canton  de  Sommières. 

Nous  avons  remarqué,  dans  le  musée  épigraphique  de  Nimes, 
une  épée  de  fer  recourbée  de  l'orme  bien  marnienne  et  ra{)pelanl 
toutes  les  précédentes.  Une  éli(juetle  indique  qu'elle  a  été  trouvée 
eu  1886,  à  1  m.  5o  de  prolondeui-  dans  le  sol,  en  creusant  la 
Irancbée  du  chemin  de  fer  du  Vigan,  en  face  du  village  de  Saint- 
Dionisy.  Sa  longueur  est  de  o  m.  86,  dont  0  m,  oG  pour  la  soie 
(jui  est  brisée. 

La  pointe  en  est  ogivale  et  la  largeur,  à  peu  près  constante  de  la 
lame,  ne  décroit  que  de  0  m.  o5  à  o  m.  oAS. 

L'épée  est  accompagnée,  dans  la  vitrine,  d'une  très  longue  lance 
recourbée  de  la  même  manière,  toujours  du  type  constant  des 
auti'es  décrites;  elle  a  o  m.  62  de  longueur  (dont  o  m.  10  pour  la 
douille),  ce  qui  en  fait  la  plus  grande  de  celles  (jue  nous  avons  re- 
levées ^-l 


"^  Nous  ne  ronnaîssons  d'oulil  ancien  ainsi  ommauché  en  fer,  qn'une  espèce 
de  houe  étroite,  de  o  m.  ih  de  iou{j[ueur  sur  o  m.  o55  de  larye,  normalement 
traversée,  non  plus  au  milieu,  mais  à  son  exlréiuité  opposée  au  tranchant  par 
une  tige  en  fer  qui  est  brisée  et  dont  il  ne  reste  qu'un  court  tronçon;  nous 
l'avons  remarquée  au  musée  de  la  Société  archéologique  d'Autun,  sans  pouvoir 
îiflirmcr  si  elle  a  été  trouvée  dans  un  milieu  gaulois.  En  tout  cas,  elle  n'rsL  pas 
dans  la  salie  spécialement  consacrée  aux  découvcrles  du  Bi'uvray. 

'-'  De  nouveaux  renseignements  qui  nous  anivciit  au  moment  d'expédier  ce 
Iravail,  il  semble  résulter  que  celle  lance  ne  [irovieiil  peut-être  pas  de  la  même 
trouvaille  et  pi'ul  se  rapporter  à  une  autre  sépulture. 

Une  vitrine  voisine  du  même  nmsée  reiilerine  une  autre  1res  belle  épée  mar- 
nienne inédile,  qui  ne  provient  pas  du  Gard,  mais  d'un  dragage  de  la  Saône, 
fait  à  h  kilomètres  eu  a\al  de  (l!i;iloii-sur-Sa(M)e  en   1  iSS(i.    \(His  ne  la  inenlion- 


—  503  — 

C'est  tout  ce  que  uous  savons  de  cette  découverte;  1  état  de  ces 
armes,  leur  aspect,  la  situation  de  leur  gisement  rappellent  trop  les 
autres  trouvailles  pour  que  nous  ne  croyions  pas  être  bien  osé  en 
supposant  qu'elles  proviennent  d'une  sépulture  de  même  nature. 

N"  10.  Sépulture  de  Lafoux,  près  Remoolins. 

Epée.  —  Dans  un  bas  de  vitrine  du  Musée  Calvet,  à  Avignon, 
nous  avons  aperçu,  fixés  sur  une  planche,  une  série  de  vieux  objets 
en  fer  rappelant  absolument  ceux  déjà  plusieurs  fois  signalés.  Parmi 
eux  se  faisait  remarquer  une  belle  épée,  toujours  du  type  de 
Saint-Siffret,  un  peu  tordue,  mais  à  peu  près  intacte  et  mesurant 
o  m.  97,  dont  o  m.  80  pour  la  lame  et  o  m.  10  pour  la  soie. 

L'extrémité  ténue  de  cette  soie  traverse  un  petit  bouton  discoïde 
quelle  maintient  parrivure,  disposition  que  nous  n'avons  constatée 
que  pour  l'épée  décrite  au  numéro  h.  On  ne  peut  en  conclure  que 
cette  disposition  constituait  une  exception,  car  on  sait  avec  quelle 
facilité  peuvent  disparaître  les  petites  pièces  rajoutées  dans  les  ob- 
jets en  fer  que  la  vétusté  a  rouilles. 

Lance.  ■ —  Les  autres  morceaux  en  fer,  fort  détériorés  (  et  cela  sû- 
rement encore  avec  intention),  appartiennent  au  fourreau,  à  un 
umbo  et  à  un  fer  de  lance;  ce  fer  a  la  pointe  ployée  et  tordue,  la 
douille  dégradée;  il  a  o  m.  27  de  longueur,  dont  o  m.  20  pour  la 
Ume. 

Les  morceaux  du  fourreau  sont  assez  nombreux;  sa  bouterolle, 
rappellant  celle  de  Saint-Siffret,  est  parabolique,  avec  deux  paires 
de  tenons  symétriques  arrondis,  plus  large  que  pour  l'épée  décrite 
au  numéro  1.  La  belière,  carrée,  est  bien  conservée. 

Umbo.  —  L'umbo,  toujours  en  oméga  majuscule,  est  représenté 
par  ses  ailettes,  portant  seulement  les  amorces  du  pont  dont 
presque  toute  la  voûte  manque.  Quatre  trous  en  ligne  droite,  dont 
un  conserve  encore  son  clou  à  tête  discoïde  et  tige  carrée,  perforent 
ces  ailes. 

Ces  objets  sont  étiquetés  sous  le  numéro  /169  D,  comme  venant 

non?  qu'à  cause  de  son  extrême  longueur,  qui  atteint  1  ni.  lo.  Le  bout  de  son 
fourreau  est  arrondi  et  garni  fl'une  Irinjjle  creuse  ainpleclive  sur  0  m.  lA  de 
longueur. 


—  bOh  — 

de  Lafonx,  petite  station  halneairc  en  face  Remoulins,  sur  les  bords 
du  Gardon  cl  non  loin  du  Pont  du  Gard. 

Cotte  localit('  est  juste  au  [)i(Kl  d'un  mamelon  à  peu  près  isolé 
où  nous  a\ons  ronian|ué  des  restes  de  vieilles  murailles  en  pierres 
sèches  éboulées  et  des  débris  d'anciennes  poteries. 

C'est  de  cette  petite  enceinte,  appelée  quelquefois  le  Mardieiil 
ou  Sainte-Colombe,  que  provieuueut  des  restes  ayant  le  caractère 
gaulois  et  même  grec,  <]ue  nous  avons  vus  dans  la  collection  de 
M.  Cazalis  de  Fotulouce,  à  iMontpidlier '''. 

Elle  doit  donc  dater  de  la  période  qui  a  pnîcédé  la  conquête  ro- 
maine, comme  nous  le  constaterons  pour  plusieurs  semblables,  et 
il  n'y  a  rien  de  surprenant  dans  la  rencontre  de  la  série  d'armes 
qui  servaient  à  un  guerrier  gaulois,  juste  au  pied  de  cette  hau- 
teur. 

Néanmoins  nous  devons  ajouter,  })our  ne  jien  affirmer  que  de 
certain,  que  M.  Deloye,  ancien  conservateur  du  Musée  Calvet,  re- 
garde comme  erronée  la  provenance  consignée  à  l'inventaire  du 
Musée  et  croit  que  cet  ensemble  d'armes  provient  d'une  sépulture 
à  Rus,  commune  de  Sainte-Cécile  (Vaucluse). 

Quoi  qu'il  en  soit  et  même  en  admettant  que  les  souvenirs  de 
M.  Deloye  doivent  prévaloir  sur  les  renseignements  du  catalogue, 
cette  découverte,  faite  non  loin  d'Orange,  n'en  devrait  pas  moins 
trouver  encore  place  à  côté  de  celles  d'objets  si  identiques  re- 
cueillis de  l'autre  côté  du  Rhône;  en  attendant  des  renseignements 
nouveaux,  nous  nuiintenons  l'attribution  à  Lafoux  donnée  par  le 
catalogue,  sans  y  attacher  autrement  d'importance. 

N"   11.    SÉPULTURE  DE  LA   CaTALANE  AUX   BaUX, 
CANTON  DE   SaINT-RÉMY,  AURONDISSEMEINT  d'ArLES   (BoUGHES-DU-RhÔne). 

Un  jeune   habitant  de  la   curieuse  et  fameuse  petite  ville  des 

'')  Il  y  a  recueilli  aussi  des  liaches  de  pierre  et  des  médailles  (janloises.  (Mofé- 
riuux ,  1.  VII,  1872,  p.  28:?.)  La  Irancliéc  du  clieuiin  de  fer  qui  passe  au  pied 
de  renceinte  n  fourni,  en  i883,  d'autres  objols  {jaulois  que  nous  avons  relevés 
au  Musée  c[)i/jraptiique  de  Nimes,  coninie  une  tibule  de  t)ronze  à  arc,  identique 
à  colle  dr-s  B.'iux  ti-apros  décrite,  el  un  fer  de  lance  à  douille  rappelant  des  ty|»es 
de  la  ï»''ne  (Vouga,  loc.  tiV.,pl.  IX,  fijf.  2,  9  et  surtout  10);  autant  de  laits  don- 
nant à  penser  que  les  armes  niarnieune»  du  musée  d'Avi{jnon  peuvent  bien  réelle- 
iiK'ul  ptDvciiir  di'  Lîifonx. 


—  505  — 

Baux,  près  Ailos,  Louis  Faure,  (jui  a  déployé  un  grand  zèle  à  en 
fouiller  les  abords,  nous  y  attira  un  jour  pour  nous  montrer  le 
petit  musée  où  il  avait  rangé  le  produit  de  ses  recherclies.  L'intérêt 
de  cette  collection  réside  moins  dans  la  beauté  des  objets  réunis, 
que  dans  leur  scrupuleux  et  bonuête  classement  (opograpbique,  et 
surtout  dans  ce  fait  qu'ils  proviennent  Ions  de  la  vieille  cilé  ou  de 
ses  environs  immédiats. 

Nous  y  découvrîmes  avec  satisfaction  d'assez  nombreux  restes 
gaulois,  en  fort  mauvais  état,  il  est  vrai,  mais  tous  récoltés  dans  un 
même  endroit  appelé  le  quartier  de  la  Catalane,  à  (juelques  cen- 
taines de  mètres  à  l'est  du  village;  Louis  Faure  nous  en  céda 
plusieurs  provenant  à  peu  près  tous  d'une  même  sépulture. 

C'est  à  une  certaine  profondeur  que  le  sol  de  la  Catalane  lui 
montra  des  tonil)es  en  pierres  plates  contenant  des  vases  pansus,  et 
cbacune  fournit  avec  constance  une  ou  deux  grandes  amphores  à 
pointe  paftée,  toujours  de  même  pâte  que  celles  déjà  décrites  dans 
ce  travail.  Ces  amphores,  généralement  étêtées,  renfermaient  des 
objets  en  métal;  ceux  en  fer  étaient  brûlés  et  tout  détériorés  par  la 
rouille. 

Pour  la  sépulture  dont  nous  avons  spécialement  étudié  le  mo- 
bilier, elle  contenait  les  deux  côtés  du  haut  d'un  fourreau  à  bord 
rectiligne,  portant  encore  l'attache  carrée  \ei'ticale  du  crochet,  lixée 
sur  un  long  appendice  en  cuiller;  des  coutelas  de  forme  mar- 
nienne,  une  fibule  de  bronze  à  arc  et  à  ressort  double,  qu'on  di- 
rait une  échappée  de  la  station  de  la  Tène  (fig.   i  i). 


ig.  11. 


Puis  des  boutons  en  bronze  ornés  de  cercles  saillants  concen- 
triques (fig.  12  et  i3),  une  pendeloque  triangulaire  décorée  de 
trois  triangles  à  périmètres  saillants,  inscrits  les  uns  dans  les  autres 

Archéologie.  .33 


—  506  — 

(lijf.  i-'i);   une   polilc  Jainpe  eu  mèiiR'  leiic,  (jue  les  am|»lu)ies  et 
liouvéo  dans  l'une  délies. 


Fiîï.  ilx. 


La  sépulture  (jiii  coiilcnail  ces  reliques  a  livré  deux  amphores 
semblables,  toujours  ornées  d'une  lione  périphéi'iiiuc  gravée  en 
creux  un  peu  avant  la  naissance  du  col,  et  un  vase  sphérique. 

Kllc  a  l'ourni  aussi  un  objet  (|U('  rinventeur  a  recueilli  intact, 
mais  tombe'  bientôt  quasi  eu  poussière  et  où  il  a  cru  reconnaître 
un  casque;  nous  avons  estimé  que  ces  débris  informes  et  ténus 
provenaient  plutôt  d'un  umbo. 

Toutes  les  civilisations,  depuis  celle  des  âges  de  la  pierre  jus- 
qu'au moyen  -dgQ,  ont  laiss('  des  traces  dans  ce  sauvage  et  juélan- 
coli(|ue  petit  coin  de  la  Provence,  et  nous  sommes  heureux  d'avoir 
pu  découxrir,  entre  autres,  (ju'il  n'y  a  pas  de  lacune  pour  celle  (|ui 
a  j)r('cé(lé  immédiatement  la  grande  conquête. 


B.   —  ENCEIINTES. 


N"  12.    l'oiM-AMunois,  i'iti:s  G.vllauguics,  canton'  j)K  Sommikhes. 

Cet  endroit  lii-e  son  nom  d'un  vieux  pont  ([ui  franchit  IcVidourle, 
rivière  séparant  les  départements  du  (lard  et  de  l'ib-rault.  Ce  poni, 
en  ruine,  se  trouve  sur  le  tracé  de  laucienne  Voie  domilieune  <|ui, 
aussitôt  apiès  l'avoir  IVancbi.  coulournr  une  hauteur  porlani  uue 
très  vieille  enceinle  aux  muraille,  éboulées,  mais  ((Miqjlèles. 

Celle  eucfinle  csl  d(''jà  dans  1  Hérault,  commune  de  Saturargues, 


—  507  — 

mais  touche  au  territoire  de;  (iall;ii',ou('s,  dans  le  (iard;  nul  doute 
qu'elle  ne  corresponde  à  Tanlique  Amhrussum  ou  Ambrusium  de  la 
Table  tliéodosienne  et  d'autres  itinéraires  :  notre  lever  lui  donne 
5  hectaies. 

Nous  avons  rencontré  des  tessons  de  poleiies  préroniaines  et  des 
morceaux  de  meules  anciennes,  en  roche  caverneuse  éruptive,  ta- 
pissant le  sol  de  la  vieille  forteresse;  mais  d'autres  y  ont  recueilli 
des  reliques  plus  caractéristiques  (^'. 

C'est  encore  dans  la  colleclion  JEmilien  Dumas  que  son  gendre 
nous  a  montré  une  fd)ule  en  bronze  très  intéressante  qui  y  a  été 
recueillie.  Elle  est  du  type  à  arc  et  à  large  disque,  avec  agrafe  ser- 
pentiforme,  rappelant  des  formes  italiennes,  et  dont  le  Gard  n'a 
pas  fourni  d'autres  exemplaires,  au  moins  à  nous  connus;  on  peut 
la  rapporter  à  l'époque  cellique  ancienne  ou  hallstattieime. 

On  doit  en  rapprocher  des  armes  marniennes,  représentées  sur 
un  dessin  coté  d'Emilien  Dumas,  et  accompagnées  d'une  note 
écrite  de  sa  main  indiquant  qu'elles  ont  été  trouvées  par  M.  Runcl 
(vers  i85o),  à  la  tète  du  pont  d'Ambrussum,  rive  droite,  c'est-à- 
dire  au  pied  même  de  l'escarpement  que  couronne  l'enceinte. 

On  y  voit  une  lance  à  douille  de  o  m.  28  et  une  épée,  toujours 
du  type  de  Saiut-SilTret,  indiquée  comme  ayant  1  m.  09  de  lon- 
gueur, dont  o  m.  lA  pour  la  soie. 

Les  extrémités  supérieures  des  deux  valves  du  fourreau  sont  re- 
présentées et  montrent  le  V  renversé  terminal,  ainsi  que  la  belière 
d'attache  ornée.  Un  semis  de  petits  cercles  dans  cette  région  du 
fourreau  semble  rappeler  un  mode  d'ornementation  signalé,  entre 
autres,  dans  la  Marne,  au  cimetière  gaulois  des  Varilles  (^)  et  aussi 
à  la  Tène. 

N"  13.   Enceinte  du  Castellas  ou  des  Castels,  à  Nages, 

CANTOIN  DE  SoMMIÈRES,    ARRONDISSEMENT  DE  NlMES. 

Quoiqu'il  ait  déjà  paru  une  très  bonne  notice  d'Edouard  Flouest 
sur  cette  importante  et  extraordinaire  enceinte  (■*',  elle  offre  matière  à 

''î  Nous  tenons  de  M.  Tliomas  Meilierot,  bibliothécaire  de  Liinei,  que  M.  Dan- 
drea,  ferblantier,  aurait  vendu  une  épée  avec  deux  fers  de  lance  provenant  de 
cette  enceinte  et  peut-être  d'autres  objets  aussi  intéressants. 

^-^  Nicaise ,  Epoque  gauloise  dam  la  Mur  ne ,  188/1,  page  'il),  el  pi.  IV',  fig.  3. 

'■'*'    Oppidum  de  Aages,  loc.  cit. 

33. 


—  508  — 

(les  «''IikIcs  siipplc'nicnlaires;  notaminciit  oUo  niôrilo  (|iriiii  plan 
exact  m  soit  Icvi-  et  publié  a\ant  qii<'  les  {[laiuls  travaux  de  déga- 
jM'meiil  (le  ses  murailles  doubles  arcob'es,  travaux  non  terminés 
ioisiiiie  l'eludla  Flouesl ,  acIieNent  de  se  comblei'. 

Flouest  a  publie  les  dessins  de  i\{'UK  libules  de  bronze  rencontrées 
près  des  remparts,  et  d'une  pendelocpie  trianjjulaire  trouvée  à 
loo  mètres  en  debors,  an  llo(|ue-de-Viou,  où  se  trouvent  enraie- 
ment amoncelées  des  débris  de  poteries  gauloises. 

Nous  ne  pouvons  donc  ne'gliger  de  faire  figurer  celte  enceinte 
dans  notre  relevé. 

I  ne  des  libules  que  nous  avons  admirées  dans  la  collection 
E.  Dumas,  à  Sommières,  et  dont  nous  reproduisons  le  dessin  un 
peu  rectifié,  est  du  type  à  plateau  perforé,  identique  à  l'écbantillon 
de  Cbàteau-lîérard  décrit  ci-dessns,  (juoique  de  dimensions  plus 
grandes;  il  n'y  manque  que  les  petits  coraux  blanchis,  ([xii  certai- 
nement devaient  Torner  aussi. 

On  a  recueilli  également  des  médailles  gaHo-grec(jues  el  colo- 
niales de  Ninics;  [)lusieurs  libules  marnienues  brisées  en  Ter,  que 
nous  avons  vues  dans  une  vitrine  plate  de  la  Maison  Carrée,  avec 
nombre  d'autres  objets  piovenant  pour  la  plu[)art  des  louilles  laites 
l)Ostéi'ieuremeul  à  la  publication  de  Flouest. 

II  y  a  surtout  des  restes  de  poteries  fort  abondants  dont  nous 
avons  personnellement  recueilli  nombre  de  débris  dans  l'enceinle 
même;  elles  ont  à  peu  près  toutes  des  caractères  préromains,  grecs 
ou  gaulois,  beaucoup  à  couverte  noire  lissée  ou  lustrée. 

Leurs  ornements  sont  géométriques:  traits  parallèles  souvent  en 
faisceaux  faits  au  peigne  dans  tous  les  sens;  deuts  ou  chevrons  in- 
cisés ou  pointillés,  impressions  digitales  sur  le  col,  quelquefois 
sur  les  hords,  etc. 

Le  musée  de  la  Maison  Carrée  exhibe,  dans  la  vitrine  plate,  une 
nondjrcuse  séi'ie  de  ces  morceaux  et  quelques  beaux  j)etits  vases 
entiers  en  leri-e  rosâtre  noircie,  iaj)pelant  par  leur  galbe,  plus  que 
les  poteries  fournies  par  les  séjmltuies,  la  poterie  marnienne 
<lu  nord  de  la  France;  des  anses  en  mamelons  horizontaux,  ver- 
licidement  p(;rlbrés,  d'un  modèle  ;iucien;  des  fiisaïoles,  l'une 
délies  orn'''e  (riiicisions  cuiviligues  divergentes;  un  morceau  de 
cIiîiIim;  de  b.iiulrier  eu  broii/.e,  comme  ou  en  voil  uu  eutiei'  à  côté, 
pinvciiani  p<iil-è|re  aussi  de  la  même  enceinte,  mais  on  n'en  a  pas 

dr   pi  t'incs  .   de. 


—  509  — 
N"  14.  Enceinte  de  Vié-Cioltat, 

COMMUNE    DE    MoNS  ,    CANTON     d'AlAIS. 

A  quelques  kilomètres  au  sud-esl  d'Alais,  en  un  poinl  où  se 
renconirent  les  territoires  des  (rois  communes  de  Mous,  de  Saint- 
Hilaiio-de-Bretlnnas  et  de  Monteils,  on  voit,  sur  une  colline  isole'e, 
les  restes  d  un  mur  d'enceinte  continu  de  forme  polygonale  qui 
suit  la  limite  du  plateau  et  dos  pontes.  Cette  muraille  de  pierres 
sèches  est  aujourd'luii  en  partie  comme  noyée  sous  les  énormes 
rejets  provenant  de  Tépierrement  des  champs,  mais,  par  places, 
on  voit  émerger  des  pans  de  murs  cyclopéens. 

En  en  levant  le  plan,  qui  a  iixé  à  2  hect.  80  sa  contenance,  nous 
avons  reconnu ,  parmi  une  grande  quantité  de  morceaux  de  pote- 
ries romaines,  des  tessons  plus  anciens. 

Nous  n'en  parlerions  pas  néanmoins  si  ce  n'était  de  son  intérieur 
qu'a  été  exhumé  un  casque  de  fer  que  nous  avons  vu  encore  dans 
la  collection  E.  Dumas  et  que  Flouest  a  décrit  comme  gaulois*'). 
Ceci  nous  engage  à  réunir  Vié-Cioutat  aux  autres  localités  qui  ont 
foui'ni  des  épaves  marniennos. 

Ce  casque,  fabriqué  d'une  seule  pièce  en  tôle,  de  0  m.  002, 
se  compose  d'une  calotte  sph('rique  de  220/187/1  3G  millimètres, 
terminée  par  un  couvre-nuque  et  offrant,  sur  la  région  frontale,  des 
nervures  en  saillie  au  repoussé  avec  bouton  métallique  à  leur  nais- 
sance. La  même  enceinte  aurait  fourni  des  débris  d'un  autre  casque 
semblable  d'après  Flouest,  qui  regarde  leur  forme  comme  inspirée 
aux  Arécomiques  par  l'art  grec. 

N°  15.   Camp  de  César  de  Laudun, 

CANTON    DE   BaGNOLS,    ARRONDISSEMENT  D'Uzi;S. 

A  4oo  mètres  au  nord  du  village  de  Laudun,  près  Bagnols-sur- 
Cèze,  émerge  de  la  plaine  un  plateau  calcaire  fort  élevé  et  limité 
par  des  crêtes  escarpées  d'un  aspect  imposant. 

Deux  tronçons  de  murailles  rectilignes,  faites  d'énormes  blocs 
posés  sur  leur  lit  sans  mortier,  barrent  les  parties  les  plus  acces- 
sibles, com])létant  ainsi  l'œuvre  de  la  nature  pour  constituer  une 
enceinte  qu'on  appelle  le  Camp  de  César;  notre  lever  lui  assigne  en- 
viron 3o  hectares. 

'•')   Casques  de  fer  et  houlemlles  d'epées  (  Reçue  archéologique,  mai  1880). 


—  510  — 

.Nous  V  avons  \ii  do  noiiibimix  tessons  do  poteries  préromaines 
et  des  débris  de  vieilles  meules  jonchant  le  sol,  surtout  dans  une 
espèce  di'  rt-duil  se'paré  au  nord-est  pai'  une  combe  secondaire  lor- 
uïanl  un  puissant  losse'  naturel. 

l  lie  lar|jo  tache  centrale  de  ce  réduit  montre  aussi,  il  est  vrai, 
d'abondants  débris  l'omaius  :  poteries  samiennes,  mosaïques,  restes  do 
construction.  Mais  rien  n'indi(jue  un  séjour  militaire  des  llomains  : 
ces  lestes  sont  tous  de  nature  très  {)aci[i([ue  et  peuvent  fort  bien 
être  simplement  ceux  d'un  temple,  comme  il  en  a  été  lixliunu'  un  au 
sommet  du  Puy-de-Douie  C. 

Feu  Léon  AUèore,  de  Bagnols,  v  a  recueilli  des  haches  de  pierre, 
des  objets  en  bronze ^^^  et  en  verre,  ainsi  (|u"uii  };rand  nombre  de 
monnaies  des  Volkes  Arécomiques,  voire  Tectosages  "'J. 

La  collection  E.  Dumas  en  possède  une  tige  de  fibule  à  air  de 
l'orme  préromaiiie. 

Le  Musée  d'Avignon  a  aussi  du  Camp  de  César  une  flèche  eu  ler 
de  type  très  ancien  (n"  962°). 

i\ous  connaissons  de  la  même  provenance  une  l'usaïole  en  terre 
de  forme  bitronconique. 

Nous  avons  toute  raison  de  penser  (pic  cette  enceinte  est  d'ori- 
gine préromaine,  que  les  Romains  y  ont  édifié  un  temple,  et  les 
chrétiens  du  moyen  âge  un  château  fort  et  une  chapelle  :  plusieurs 
des  reliques  qu  elle  a  livrées  semblent  faire  remonter  son  établis- 
sement premier  à  la  même  époque  que  celle  de  Nages. 

N°  16.  Enceinte  de  la  forêt  de  Ghusolan,  canton  de  Bagnols. 

Au  nord-est  de  Bagnols,  le  massif  montagneux  de  Gicon  s'avance 
comme  un  ('perou  entre  le  Rhône  et  la  Cè/,e,  près  de  réunir  leurs 

"^  Oïl  y  r-cmarquo  ''^{jaieinciil  d'importants  restes  de  niurailles  et  d'une  tour 
revèUies  d'apjiaml  leclaiifjiiliiirf!  avec  morlier,  ainsi  qu'une  cliapelle  ruinée  r.on- 
slruile  on  mômes  moellons  et  qui  doit  dalt^r  du  xii°  siAcle.  On  a  recueilli  près  de 
ces  dernières  l'ortitications  une  épée  ol>  une  pendeloque  de  bronze  ([uadrilribéo, 
avec  des  rais  (leurdolisés,  sans  doute  du  xiii"  siècle;  mais  tout  ceci  se  rapporte  à 
(les  temps  hion  poslérii-urs  aux  conslnirlinns  primiliveb,  les  murailles  cyclo- 
pôcnni's. 

"'  Parmi  ceux-ci  di-s  libules  à  arc,  comuiic  iclli'  des  Hau\,  d'autres  à  disques 
Iravei-sés  (  Mus('f'  de  Bafjnols). 

■^'  M.  I.unean,  pliarmacien  et  numismatiste  de  Pont  Saiut-Kspril,  possède  aussi 
des  monnnii's  de  ces  peuples  ainsi  que  de  Marsi-illn,  qui  on!  èlc'  n'cueillies  ilans 
la  mènifl  enceinte. 


—  511   — 

eaux.  Iiiunédiateiiieiit  au-dossiis  du  viliage  de  Cliusclan  se  dresse 
le  point  culminant  dit  la  Dent  de  Marcoidc,  qui  baigne  presque  son 
pied  dans  le  Rhône.  Toute  celte  partie  est  couverte  par  Te'paisse 
vége'talion  de  la  forêt  communale  de  Chusclan.  Le  plateau  ([ui 
aboutit  à  la  Dent  de  Marcoule  est  brusquement  limité,  tout  le  long 
de  sa  partie  Sud,  par  une  crête  rocheuse  continue  et  abrupte, 
comme  au  Camp  de  César;  mais  au  nord  il  se  raccorde  avec  la 
vallée  par  une  pente  assez  douce  sans  ressaut.  La  ligne  sinueuse 
par  laquelle  cette  pente  recoupe  la  plate-forme  est  toute  dissimulée 
sous  les  énormes  éboulis  d'une  vaste  muraille  artificiellement  con- 
struite, pour  compléter  les  escarpements  du  sud,  de  manière  à 
former  une  enceinte  fortifiée  allongée  dont  nous  avons  dressé  le 
plan. 

Toute  la  partie  Est  du  plateau  ainsi  délimitée  a  une  surface  de 
ho  hectares  environ,  mais  plus  à  l'ouest  on  retrouve  encore  d'im- 
portants tronçons  de  murailles  effondrées,  et  de  ce  coté  il  est  mal- 
aisé de  fixer  quelle  était  la  limite  de  ce  que  nous  ne  craignons 
point  d'appeler  un  oppidum;  peut-être  allait-il  jusqu'au  piton  pro- 
chain, qu'on  nomme  le  Roc  ou  le  Mourre  de  la  Folle?  En  ce  point,  en 
effet,  on  voit  émerger  des  sables  de  nouveaux  pans  de  murailles 
sèches  analogues. 

A  l'intérieur  de  cette  enceinte,  on  remarque  quelques  galgals  iso- 
lés et  d'énormes  étendues  couvertes  de  pierres  éboulées,  où  des 
buttes  alternent  avec  des  cavités  coniques,  épaves  probables  d'ag- 
glomérations de  huttes,  de  hameaux.  Cette  vaste  forteresse  semble 
n'avoir  jamais  attiré  d'autre  attention  que  celle  de  l'érudit  archi- 
prêtre  d'Uzès,  fabbé  de  Laville,  qui  en  avait  remarqué  quelques 
parties  émergeant  des  halliers  touffus,  lesquels  masquent  presque 
la  totalité  des  retranchements,  mais  il  ne  se  doutait  pas  de  son  im- 
portance. 

Nous  n'avons  trouvé  aucune  relique  à  signaler  dans  son  intérieur 
même;  il  faut  aller  jusqu'au  Roc  de  la  Folle  pour  que  des  clairières 
permettent  d'en  bien  étudier  le  sol. 

Au  sud  de  cette  deuxième  éminence  s'étend  un  terrain  dénudé, 
repeuplé  en  partie  en  pins  et  appelé  Sablas  de  Peijrou,  où  se  voient 
les  dernières  traces  de  murailles  signalées,  qui  sont  appelées  à  dis- 
paraître ensablées,  d'ici  peu. 

E.  Dumas  aurait  recueilli  en  ce  point,  en  188;"),  de  la  poterie 
grossière  et  des  débris  d'objets  en  bronze. 


—  512  — 

Nous  avons  vu  dans  la  collection  de  M.  Allard,  professeur  à  Avi- 
jfnon,  une  fil)iile  brisée  en  bronze,  de  forme  préromaine,  qui  en 
provient  aussi. 

Nous  avons  é{>aleuieiil  .ulniin''  cbez  M.  Léonce  Granet,  à  Uoque- 
uiiiiire.  MOU  seulenu'ul  de  nombreux  et  beaux  objets  de  pierre  ou- 
vrée (|ui  \  ont  été  recueillis,  mais  aussi  dos  morceaux  de  (!l)ulos  à 
arc  en  bronze  et  uii  anneau  perlé  de  fer  ia[)i»elant  des  modèles 
fournis  par  des  tumulus  de  TEst;  une  flèche  de  fer  à  douille  rappe- 
lant celle  dWlise;  une  fusaïole  ré,<|ulière,  certainement  plus  l'écente 
<jue  le  néolithique;  et  surtout  nombre  de  lessons  de  poteri(!  assez 
caractéristiques.  Ils  sont  de  pâle  rose,  no'ivo  on  jaune,  et  plusieurs 
ont  cette  apparence  rose  sale  des  amphores  de  nos  lombes.  Un 
morceau  est  curieusement  oj-né  superficiellement  d'un  réseau  de 
carrés  creux  réguliers,  séparés  par  des  boudins  décorés  de  stries 
obliques  faites  avec  Tongle. 

Comme  autres  ornemenis  de  celle  cérami<pie,  on  \oitdos  séries 
d  empreintes  digitales,  ou  autres,  sur  des  bourrelets  et  des  inci- 
sions obliques  sur  les  bords,  etc.  Les  anses,  dont  un  échantilhm 
doit  avoir  appartenu  à  une  amphore,  ne  sont  le  plus  souvent  ([ue 
des  mamelons  perforés  ou  non;  bref  une  partie  de  celle  céra- 
mique, certainement  préromaine,  serait  prise  pour  néolithi{|ue 
n'étaient  sa  substance  plus  dure  et  sa  couleur. 

Friffouhl.  —  A  l'autre  extrémité  de  l'enceinte,  au  pied  de  la 
Dent  de  Marcoule,  non  loin  du  Uhùne,  h;  sieur  Basset,  de  Clms- 
rjan,  a  trouvé  des  sépultures  et  des  objets  mis  à  d(;('ou\ei't  par  I'cm'o- 
sion  des  eaux;  ces  objets  consistaient  en  nombreux  et  minces  bra- 
celets de  bronze  fermés,  à  section  rectangulaire  ou  semi-circulaire, 
ornés  de  séries  variées  de  stries  incisées,  normales  ou  obli(|ues, 
ainsi  qu'en  morceaux  de  poterie,  le  tout  disséminé  pr('sent.ement 
dans  le  musée  d(î  Hagnols  et  diverses  collections,  dont  la  nôtre. 

-M.  Granet  possède  de  cet  endroit  huit  petits  bracelets,  des  bouts 
(le  libules  et  des  tètes  d'épingles  en  forme  de  cônes,  sur  tiges  brus- 
(|uement  courbées  d'('(piei're  ou  l'eli'oiissi'es  (comme  en  ont  fourni 
(les  stations  de  fKsl),  et  autres  objets  de  bronze  de  types  sem- 
bhsnt  iulerm('(liaires  eulre  ceux  de  làjje  du  bronze  et  les  romains. 

On  \oi!  (pie  ce!  oppidum  ((lu'on  baptiserait  volontiers  row/rt/c,  vu 
sa  siliiatiou)  doil   reiiionter  aussi  aux  ('po(|îies  celliques. 


—  513  — 


RESUME. 


Nous,  venons  de  de'crire  au  toial  seize  de'couvertes  faites  par 
nous  ou  par  d'autres  sur  iesL{uelies  nous  avons  pu  rooueillir  assez 
de  détails  précis  pour  les  dater  suffisamment. 

En  réalilé,  nos  recherches  hjcales  se  sont  élenduos  bien  davan- 
tage et  nous  ont  fait  relever  d'autres  objets  mobiliers,  voire  des 
monuments  probablement  des  mêmes  époques;  mais  ces  derniers 
ne  nous  sont  pas  encore  apparus  comme  suifisaniment  caracté- 
risés et  pour  les  autres  nous  n'avons  pu  reconsliluer  la  nature 
des  gisements  qui  les  ont  fournis,  ni  les  circonstances  de  leurs 
découvertes,  ni  parfois  leur  provenance  exacte. 

Nous  avons  consigné  dans  nos  notes  tous  ceux  qui  nous  ont  paru 
provenir  certainement  de  la  région  du  Bas-Rhône  et  nous  croyons 
devoir  les  faire  figurer  dans  celte  étude  pour  qu'elle  soit  aussi  com- 
plète que  possible,  mais  non  dans  le  corps  même  de  ce  mémoire 
déjà  trop  long.  Nous  avons  rejeté  tous  ces  renseignements  supplé- 
mentaires en  appendice. 

Résumons  donc  et  discutons  les  seules  données  consignées  ci- 
dessus  qui  se  réfèrent,  comme  on  voit,  à  onze  sépultures  prouvées 
ou  très  probables  et  à  cinq  enceintes;  cela  nous  permettra  d'en 
tirer  des  conclusions  au  moins- provisoires,  car  il  serait  téméraire 
de  demander  plus  à  des  observations  encore  trop  peu  nombreuses. 

Sépultures.  —  Aucune  des  sépultures  ne  nous  a  montré  la  moindre 
trace  de  corps  inhumés;  au  contraire,  toutes  les  fois  que  nous  avons 
pu  vérifier  le  mode  d'ensevelissement,  et  c'est  un  cas  fréquent,  nous 
avons  eu  des  preuves  de  crémation.  Ces  tombes  ont  entre  elles  un 
réel  lien  de  parenté  et  ont  montré  une  conslance  dans  les  disposi- 
tions et  la  nature  du  mobilier  qui  n'échappera  à  aucun  de  ceux  qui 
auront  suivi  nos  descriptions. 

Le  type  principal  semble  comporter  des  tumulus  de  pierres  brutes 
amoncelées,  dont  le  centre  est  occupé  par  de  grossières  dalles  for- 
mant un  coffre  sommairement  construit. 

Les  trouvailles  ont  fourni  huit  fois  des  urnes,  généralement  eu 
forme  d'amphores  et  parfois  irrégulièrement  brisées  au  sommet, 
comme  pour  en  agrandir  l'entrée. 

Amphores.  —  I^e  type  le  plus  répandu  des  amphoies  cinéraires 


—  51/1  — 

est  à  jx'ii  |»i('s  ct'liii  (jiic  nous  rojjai'dons  coiiiiiio  roitiain  du  l(Mn[)s 
(le  la  lu'[)ul)li(|uo,  ol  srul  un  oxaiiieii  |iliis  allciilil'  poriucl  de  dé- 
couviii'  ([uclquc  diverifciicc  :  j)oiiil('  ('paléc,  sillon  ciiculaiicniont 
cronsé  un  pou  au-dessous  du  liaul  de  la  panse,  loric  rosaire,  jaunie 
à  la  surlace,  dépourvue  de  grosses  matières  dégraissantes  et  rela- 
livenient  peu  épaisse,  peu  l'ésislanle.  Plusieurs  fois  des  sépultures 
ipii  semblent  avoir  éft'  doubles  ont  fourni  deux  de  ces  ainpbores. 

Armes.  —  Toutes  ont  livié  des  aimes  de  fer  :  ciiw]  fois  au  moins 
('pées,  boucliers  et  lances  réunies,  six  fois  deux  de  ces  trois  armes, 
une  fois  une  seule  arme  (deux  fois  peut-être  au  plus).  On  peut 
ajouter  que  quand  il  a  été  permis  de  bien  observer  la  tombe  et 
dVn  recueillir  le  mobilier,  la  collection  était  complète. 

Lances.  —  "  y  a  douze  (ou  treize  ('))  fers  de  lance  rencontrés 
dans  neuf  (ou  dix'^')  sépultures.  Ces  armes  sont  de  rnéme  type, 
en  forme  de  feuilles  allonf>ées  avec  des  douilles  se  prolongeanl 
dans  la  lame;  deux  exemplaires  seuls  ont  la  forme  flamboyante. 

Ihnbos.  —  Dans  au  moins  six  des  sépultures  on  a  recueilli  au 
moins  sept^-^  umbos,  dont  n\\  a  une  figure  de  demi-ovoïde  caréné, 
les  autres  en  forme  d'omégas  majuscules,  (ju'on  peut  regarder 
comme  le  type  habituel  de  fépoque;  il  en  est  de  grandes  dimen- 
sions, allant  jusqu'à  o  m.  '.^'^  de  longueur  et  o  m.  \lx  de  largeur, 
dimensions  que  nous  n'avons  encoie  observées  nulle  part  ailleurs. 

Epées.  —  Des  épées  se  sont  rencontrées  j)artoul,  sauf  dans  un 
cas;  une  tombe  en  ayant  fourni  deux,  nos  éludes  ont  porti;  sur 
onze  exemplaires,  sans  compter  un  douzième  trouvé  près  d'une 
enceinte,  dans  des  conditions  que  nous  ignorons,  mais  sans  doute 
j'ncore  dans  une  sépulture. 

A  peu  près  toutes  ces  é[)é('s  semblent  avoir  été  rougies  dajis  un 
feu  violent;  les  neuf  échantillons  ([ue  nous  avons  pu  examiner  sont 
plus  ou  moins  [)loyés  en  arc  ou  en  V,  en  S  ou  en  quatre. 

Soies.  —  Les  soies  sont  en  forme  de  prismes  rectangulaires  dé- 

'^'  En  rijinplanl  fclui  du  n"  9,  Saiiil- Dioiiisy,  (loiil  la  pfdvciianco  n'osi  pcul- 
<"lie  pas  siiirisaiiimoni  corlaino. 

'■'  Il  y  a,  en  oiilrc,  celui  «lntil  il  osl  (picstidn  au  11°  7,  lioini'  aii\  ciivinMis  do 
Mimes,  mais  dmil  l'altrihiilion  à  11110  ilc  nos  séjuiltiiros  ni-sl  ipic  piolialik. 


—  515  — 

liés,  saut'  une  aplatie.  Toutes  ont  dû  (comme  deux  l'ois  le  l'ait  est 
apparu  manifeste)  se  terminer  supérieurement  par  un  pommeau 
rive'  et  inférieurement  par  un  chapeau  de  commûsaire  mobile  qui 
maintenait  la  poigne'e. 

Une  fois,  des  restes  importants  d'une  poignée  de  bois  ont  sub- 
sisté et  il  a  fallu  des  circonstances  bien  spéciales  pour  qu'une  ma- 
tière aussi  putrescible  ait  résisté  aux  agents  de  destruction. 

Toutes  les  soies  se  raccordent  avec  les  lames  par  deux  arcs  de 
eercle. 

;  Lames.  —  Quant  à  ces  lames  elles-mêmes,  elles  sont  à  bords 
presque  parallèles,  minces  et  renforcées  seulement  d'une  très  légère 
arête  centrale,  souvent  peu  sensible. 

Pointes.  — -  Les  pointes,  non  ou  à  peine  acérées,  sont  généralement 
paraboliques.  Les  armes  étaient  destinées  à  frapper  de  taille  et,  vu 
leur  peu  d'épaisseur  de  o  m.  oo3  à  o  m.  ooh  au  plus,  devaient  se 
déformer  par  l'effet  d'un  cboc  tant  soit  peu  violent. 

Dimensions.  —  La  moyenne  des  largeurs  maxima,  mesurées  au 
début  de  la  lame,  est  de  o  m.  627;  celle  des  minima,  correspon- 
dant aux  points  oi!i  les  bords  cessent  d'être  rectilignes,  est  d'un 
peu  plus  de  o  m.  0/11. 

Voici  du  reste  un  tableau  indiquant  les  largeurs  ainsi  que  les 
longueurs  des  épées  dont  nous  avons  pu  mesurer  ou  nous  procurer 
les  dimensions. 

(Les  chiffres  entre  parenthèses  concernent  des  épées  à  soies  l)risées  et  incom- 
plètes, ils  n'ont  pas  complé  pour  les  moyennes.) 


PROVENANCES. 


Saint-Siffret. 
Canipagnac. . 


Octroi  de  Beaucaire. 


LONGUEURS. 


SOIES. 


7Z. 


cent. 
ik 

1.3 
i5 


100 

109 


LARGEURS. 


millim. 
5.") 
/18 


MIMMUM. 


millim. 
ho 
ho 


(')  J5out  du  fourreau  vide  étant  iWalué  à  o  m.  o3  sur  la  longueur  totale  de  i  m.  12. 


—  5i(; 


5'  = 

H 

() 

7 

7  bis 

8 

9 
10 
12 

PROVEN.WCES. 

LONGUEURS. 

LARGEURS. 

LAMES. 

SOIES. 

TOTALES. 

MAXIMIM. 

MINIMUM. 

ComjilaiiitM 

Pisseviii  1" 

Pisseviii  a' ■ 

(lalvisson 

Saiiit-Dionisy 

ceiil. 
7/. 

85 

85 
8'-. 
78 
80 
80 

l'Ont. 

(10) 
16 

(^) 

17 
1^1 

.eiil. 

86 

(;)^>) 
100 

(80) 
"97 

iiiillini. 

5o 
/i5 
a 
53 
5o 
55 
05 

millim. 

35 

/lO 

// 
/i5 
A3 

/i5 
// 

Ponl-Ainbrois 

ToTAlX.  .  .  . 
MOVKNNES 

83^ 

101 

087 

h:ii 

rî88 

83,/i 

16/1 

98,'! 

53,8 

/n,! 

JIoïBXSB  DES  LONGUEURS  :  Laiiies  (lo  (jpées),  83'i  Qiilliniiities.  —  Soies  (7  ép;'os),  ii4""",4.  — 
Tolales(7  t'iicSes).  981""", 4.  —  Épéo  la  plus  longue,  i  m.  oy.  —  Kpre  la  pliiscourte,  0  m.  86. 

On  voit  donc  que  ces  épe'es  sont  Ibit  grandes,  bien  plus  que  les 
semblables  à  nous  connues,  renconlreos  dans  d'autres  pays,  ainsi 
que  semble  le  piouver  le  i-elevé  ci-dessous  des  dimensions  dont 
nous  avons  les  éb'inenls  sous  la  main  : 


RKC.IO.NS. 

LONGUI 

LAMES. 

:tJRS  MOY 
SOIES. 

E.^^ES. 

TOTALES. 

N  0  M  B  n  E 

D'EXEMl'LUnES. 

KÉFÉHENCES. 

ceut. 

oenl. 

cent. 

La  Tènc.  .  . 

7^' 

1/1 

88 

très  nombreuses. 

G  ross  (  Oppidum  de  La 
Tène). 

\ .  r.ociiol  (  Tcmhfau  de 
a<WfnV,n°68("). 

Quicheral  (  Armes  d'A- 
lise, i8ii5). 

Xormaiulie . 
Aliso 

78 

1;? 

9" 

5(?) 

Il 

77 

Clier 

1 1 

1  1 

77 

h  l'jx'os. 

Mémoires  de  lu  Société 
des    «iitiijuaires    du 
Centre,  pi.   111,   IV 
ol   XIII  (sépultures 
de    Dun-le-Hoy    et 
(le  Maubranchc), 

dard 

S  3, 4 

1  /l,/| 

98/1 A 

1  0   ('|)<''(>S. 
(7  pour  le  '.)lal.) 

Présent  mémoire. 

'1  Les  /'pëes 

que  nous  uvods  utilisées  ici  sont 

lûcritcs  comme  franq 

les  ,  mais  nous  semblent 

bien  (;auloi«Mi 

iar  Iriirs  formes. 

—  517  — 

Fourreaux.  —  La  {dupart  dos  fourreaux  oui  été  reirouvés,  mais 
par  morcoaiix.  Ils  étaient  constitués  par  de  minces  lames  de  [o\e 
légèrement  incurvées  on  gouttières  et  réunies  par  des  ouiiots  mé- 
talliques, que  consolident  deux  fois  de  courts  tenons,  et  une  fois 
une  traverse. 

Sept  fois  la  boucle  ou  bolière  porte-crochets  a  été  consei'vée; 
deux  fois  elle  était  fixée  sur  une  tige  assez  épaisse  à  section  bombée 
et  à  plan  en  foinie  de  cuiller. 

On  a  retrouvé  également  des  crochets  de  baudrier  en  forme  de 
porte-mousqueton  ou  autre  (^l 

Couteaux.  —  Deux  fois  seulement  il  a  été  recueilli  des  couteaux 
ou  coutelas  bien  marnions  de  forme.  Ils  n'ont  pas  de  soie  à  ri\ets, 
mais  le  manche  en  fer;  Tun  de  ces  manches  débute  par  un  anneau 
flxe. 

Divers.  —  Des  perles  de  verre  coloré  ont  été  constatées  dans  un 
cas  et  des  amulettes  dans  deux  au  moins.  Ces  petits  objets  ne 
peuvent  être  du  reste  reirouvés  que  lorsque  la  fouille  est  conduite 
avec  soin  et  la  terre  tamisée.  Une  seule  fois,  on  a  ramassé  des 
monnaies  qui  étaient  préromaines  :  on  peut  faire  la  même  remarque 
sur  ce  genre  de  reliques. 

Fibules  et  bracelets.  —  On  n'a  recueilli  de  même  que  deux  fois 
bien  constatées  une  fibule  et  une  seule  fois  des  bracelets  en  ar- 
gent, aucun  en  bronze  et  pas  le  moindre  torque. 

Poteries.  —  La  céramique  usuelle,  en  ny  comprenant  pas  les 
grandes  urnes  et  amphores  cinéraires,  se  compose  de  cruches  et 
d'ollae  en  terre  peu  foncée,  de  coupes,  souvent  avec  des  anses,  et 
de  plats  à  engobe  noirâtre  lissée;  une  seule  fois,  une  petite  lampe 
en  terre  s'est  rencontrée  :  elle  est  en  même  pâte  que  les  am- 
phores. 

Cette  céramique  ne  rappelle  guère  celle  trouvée  dans  les  autres 

^*)  Il  n'a  été  retrouvé  qu'une  fois  bien  autlienliquenient  une  chaîne  haudriei'; 
elle  était  en  bronze  et  brisée,  mais  c'est  clans  une  enceinte,  à  Nages. 

Une  entière  et  fort  belle  a  été  trouvée  à  Mimes,  mais  nous  n'avons  pas  la  preuve 
qu'elle  provienne  d'une  de  nos  sépultures  (ancienne  collection  Canongo,  à  Mimes), 
(|uoique  ce  soil  probable.  Lue  autre  entière  peu!  en  provenir  é^faleniciil  (Maison 
Carrée). 


—  518  — 

nécropoles  jfauloises,  saul  [(ciiL-ùlrc  p(uir  qiicl(|iics  ])elilcs  pièces. 
Les  jiiiscs  iloiibles,  très  rares  ailleurs,  eembleni  ici  assez  Iré- 
([iieiilcs  pour  les  coupes.  La  jiluparL  de  ces  vases  auraient  plulol 
la  loriiie  des  types  yrt'co-roniains,  mais  leur  pàt(!  est  dordi- 
naire  |)lus  claire,  plus  tendre,  moins  bien  cuite.  Les  galbes  sont 
larciucnt  (degants. 

ENCEINTES  FORTIFIÉES. 

Parmi  les  enceintes  du  Gard,  à  peu  près  toutes  inconnues,  dont 
nous  sommes  en  Irain  de  tenter  une  étude  un  peu  généi'ale,  nous 
n'en  avons  retenu  ici  que  cin(j.  En  eiïet,  si  beaucoup  ont  fourni 
une  poterie  qui  nous  semble  contem[)oraine  des  sépultures  décrites, 
celte  nature  de  reliques  ne  nous  a  pas  semblé  susceptible  à  elle  seule 
de  les  caractériser  suffisamment.  Mais  les  enceintes  que  nous  avons 
ainsi  triées  ont  fourni,  non  seulement  des  débris  de  semblables  po- 
teries, mais  des  objets  en  fer  ou  en  bronze  caractéristiques  de  la 
civilisation  marnienne,  et  même  une  fois  au  moins  de  celle  qui  l'a 
pi'écédée. 

Trois  d'entre  elles  (n"'  la  ,  i3  et  i4)  ont  seules  donné  des  armes 
en  métal (^',  quatre  des  fibules;  celles-ci  sont  à  ressort  double  spi- 
rale (({uelquefois  allongé,  presque  en  arbalète,  comme  à  Nages), 
avec  des  tiges  en  arc  aplati,  (jue  terminent  dans  un  écliantillon 
d'élégants  plateaux  discoïdes  convexes,  destinés  à  recevoir  des  ma- 
tières ornementales;  une  seub;  parmi  ces  libules  trancbe  par  son 
ressort  simple ,  son  gros  arc  transversalement  cannelé,  son  agrafe 

(''  N°  la  (Ponl-Ambrois),  épée  do  fer  ol  lance;  n"  i3  (Nages),  cliahies  do  bau- 
driers; n°i^i  (Vié-Cioulat),  a  casques. 

M.  Granet,  à  Roquemaure,  nous  a  bien  uionlré  une  épée  de  fer  1res  poinlue, 
à  un  seul  trancbant  et  avec  une  soie  plaie  perforée  de  trous  de  rivets  alignés  qu'il 
a  récoltée  dans  l'eiiceinlc  du  Camp  de  César  do  baiidun  (n°i.5):  nous  ne  savons 
au  juste  à  quelle  époque  l'atlribuer,  mais  sHn-mcnt  elle  n'i'sl  ni  gauloise  ni  mémo 
romaine,  et  doit  remonter  tout  au  ])lus  au  moyen  à'je,  quoique  sa  forme  nous 
semble  assez  diflicile  à  classer. 

iNous  ne  parlons  pas  des  haches  en  pierre  polie  ramassées  dans  plusieurs  de  ces 
enceintes  (Lafoux,  n"  lo;  Camp  de  César,  n°i5;  Nages,  n'  i3),  car  elles  ne  nous 
apprennent  ici  riciu  de  bien  net;  on  en  rencontre,  en  efTet,  non  seulement  dans 
des  milieux  néolilhiques,  mais  souvent  dans  de  plus  récents,  mêlées  à  des  instru- 
ments de  nielal  dont  elles  oui  dû  èlre  souveiil  bvs  compagnes  entre  les  mains  des 
ancir-nne?,  pdpu  lai  ions. 


—  519  — 

serpenlilorine  et  son  large  (lis(|uc  aphili  :  elle  esl  de  type  liallslat- 
ticn  el  rappelle  les  fibules  italiques. 

La  |)olerie  recueillie  n  est  plus  ne'olitliique  et  n'a  pas  encore  les 
caractères,  au  moins  tous  les  caractères  de  la  céramique  romaine. 

Une  seule  enceinte  a  fourni  des  casques. 

Du  reste,  il  est  bon  de  taire  une  remarque  générale,  c'est  que, 
sauf  pour  Nages,  on  n'a  pratiqué  de  véritables  fouilles  dans  aucune  : 
ce  qui  explique  la  pauvreté  du  mobilier  qu'on  y  a  recueilli  jusqu'ici. 


CONCLUSION. 

Le  rapprochement  s'impose  entre  ces  épées,  ces  umbos,  ces  cou- 
teaux, ces  fibules,  et  ceux  découverts  dans  le  Nord  et  l'Est,  en  Cham- 
pagne, etc. 

Mais  si  la  comparaison  nous  conduit  à  conclure  à  la  contempo- 
ranéité  relative  des  objets  et  aussi  à  la  parenté  des  populations  qui 
les  ont  laissés,  on  ne  peut  les  attribuer  absolument  aux  mêmes 
époques  et  au  même  peuple;  il  se  manifeste,  en  effet,  dans  les 
deux  industries  des  divergences  de  détail  trop  constantes  pour  ne 
pas  mériter  quelque  attention. 

Dans  le  département  de  la  Marne,  ce  centre  si  riche  que  les 
archéologues  français  appellent  marnienne  l'époque  que  caractérise  le 
mobilier  funéraire  trouvé  dans  les  tombes  de  ce  pays,  les  inciné- 
rations sont  tout  à  fait  l'exception  :  pas  d'urnes  cinéraires,  mais  des 
corps  sous  le  sol,  qu'aucun  tumulus  ne  décèle  généralement  à  fexté- 
rieur. 

C'est  tout  au  plus  si  quelques-unes  de  ces  tombes,  tout  à  fait 
exceptionnelles,  portent  la  marque  de  la  crémation'^). 

On  a  trouvé  dans  les  cimetières  du  Nord  quelques  sépultures  h 
char;  mais  dans  toutes  les  autres  presque  exclusivement  des  objets 
de  parure,  des  torques,  des  bracelets  et  très  peu  d'armes  relative- 
ment. 

Dans  notre  Gallia  braccata,  aucune  trace  de  chars,  pas  de  torques 


^'>  Comme  celle  de  Sainl-Audebert  (Aisne),  qui  a  fourni  des  amphores  à 
M.  Fréd.  Moreau  {Album  Carnnda)  \  celle  de  Sainl-Élienne-dii- Temple  (Marne); 
celles  de  l'Eslette,  près  Rouen  (Cochet).  .  . 


fl  on  [»('ul  dire  pas  do  l)iac('lcls  mariiiens ''*,  mais,  au  cdiiliaire, 
loiilcs  les  séjmlluios  y  ont  lourni  dos  armes. 

Les  épe'es  se  dislii)[(ii('iil  par  leur  };iand('  l()n|;uem\  pïiis(nie  plus 
(le  ")(>  p.  loo  de  celles  qui  y  ont  été  trouvées  entières  atteiijnenl 
ou  dépassent  i  nièlre. 

.\os  loniTeanx  ne  semblent  point  avoir  été  pourvus,  autant  (juc 
leur  état  de  dégradation  permet  de  juger,  de  ces  multiples  tringles 
transversales  de  renfort,  rencontrées  si  souvent  ailleurs.  Aucun  ne 
semble  s'élre  terminé  en  têtes  de  vipère  plus  ou  moins  ajourées, 
ou  munies  de  tiges  détachées;  toutes  nos  bouterolles  sont,  au  con- 
traire, adhérentes  et  fort  simples,  épousant  la  l'orme  de  la  pointe. 

Les  épées,  comme  du  reste  les  autres  armes  de  fer,  ont  été,  par 
suite  d'un  rite  passant  pour  rare  eu  Fiance,  rougiesau  l'eu  el  |)loyées 
ou  tordues  de  manière  à  en  diminuer  les  longueurs  et  à  les  mettre 
hors  d'usage,  comme  si  on  avait  voulu  qu'elles  ne  survécussent  pas 
îi  leur  maître. 

Outre  les  amphores  et  grandes  urnes  cinéraires  assez  typi<|ues, 
nos  tombes  ont  livré  des  échantillons  de  poteries  usuelles  (jui  ne 
rappellent  pas  ou  bien  peu  les  types  marniens  et  semblent  plutôt 
avoir  été  influencés  par  des  modèles  romains  ou  grecs. 

Ici  pas  de  galbes  à  contours  si  l)rus(|uement  anguleux,  absence  à 
peu  près  complète  de  ces  ornements  géométriques,  fréquents  dans 
le  Xord  :  losanges,  clievrons  ou  méandres. 

Seuls,  les  plus  petits  vases  les  rappelleraient  j)eut-ètre  davantage 
en  raison  de  leur  engobe  noirâtre  et  quelque  peu  aussi  par  leurs 
formes. 

Si  donc  nous  n'avions  eu  à  notre  service?  que  de  la  poterie  pour 
dater  nos  sépultures  et  enceintes,  nous  les  eussions  probablement 
classées  comme  gallo-romaines,  au  moins  à  première  vue,  bien  que 
la  seule  poterie  bien  réellement  typi(jue,  la  samienne  ou  lustrée 
coubuir  corail,  man(|ue  absolument  :  du  reste,  nous  avons  vu  tou- 
jours classer  cette  céramique  comme  romaine  dans  les  musées  et 
collections  du  pa]^s. 

Faut-il  en  conclure  que,  maigri;  la  piésence  d'objets  en  métal 
si  caractéristiques,  nos  sépultures,  nos  enceintes  sont  postérieures 


''  On  ii'iîii  a  sigiiali-  que  iI(mi\  en  ar;j('iil  <laiis  les  IoiiiIh's,  ii"  0.  (]cu\  re- 
cnt.'iiliN  dans  on  [iiès  des  euceinlfs,  ou  isoli-niful  aiiiuuis,  soni  plulùl  de  types  de 
récolo  prt'fédente. 


—  521  — 

à  la  conquête?  Sommes-nous  en  pre'sence  des  restes  de  vaincu» 
qui  auraient  adopte'  seulement  une  partie  de  l'industrie  et  des 
usages  de  leurs  conque'rants,  ontie  autres  le  mode  de  Tincinéralion, 
ainsi  que  leurs  amphores  et  leur  poterie  courante,  tout  en  conser- 
vant intacts  les  modèles  de  leui's  galgals  ancestraux  et  de  leurs 
armes  personnelles? 

Rien  ne  semble  tout  d'abord  contrecarier  celle  explication. 

Les  Arécomiques  de  la  cite'  de  Nimes  n'ont  pas  été  conquis  après 
lutte  comme  les  autres  peuples  de  la  Gaule  ;  ils  se  sont  soumis  à  la 
République  romaine,  qui  les  a  traités  en  amis,  en  alliés  et,  comme 
plus  lard  les  premiers  empereurs,  leur  laissa  une  certaine  indé- 
pendance, leurs  lois,  leurs  coutumes,  leurs  croyances  :  aussi  on  a 
remarqué  que  celte  cité,  bien  que  devenue  de  bonne  heure  pro- 
vince consulaire,  resta  plus  longtemps  gauloise  en  conservant  de 
nombreux  caractères  de  sa  nationalité,  tout  en  s'initiant  graduelle- 
ment aux  arts  romains. 

Nos  sépultures  pourraient  donc,  à  la  rigueur,  remonter  à  cette 
période  de  transition  pendant  laquelle  les  pays  du  Bas  Rhône  por- 
taient déjà  le  nom  de  province  romaine,  mais  pas  encore  celui  de 
Narbonnaise,  qui  lui  fut  attribué  quand  le  reste  de  la  Gaule  cessa 
d'être  indépendant. 

Mais  cette  première  explication  semble  assez  difficilement  conci- 
liable  avec  la  présence  d'armes  indigènes  dans  nos  monuments, 
d'armes  n'ayant  rien  emprunté  aux  Romains.  Si  ces  défunts  avaient 
été  de  simples  auxiliaires,  ne  devrait-on  pas  les  trouver  en  com- 
pagnie d'épées,  de  boucliers  rappelant  davantage  ceux  des  légions? 

Quand  un  peuple  en  a  conquis  un  autre,  même  pacifiquement, 
son  premier  soin  est  ordinairement  de  le  désarmer  :  que  s'il  y  re- 
crute des  auxiliaires,  il  les  munit  de  ses  propres  armes,  qu'il  re- 
garde comme  d'autant  meilleures  qu'elles  ont  triomphé  des  autres. 

Il  paraîtrait  peut-être  plus  logique  d'admettre  que  ces  tombes, 
ces  forteresses,  ont  précédé  de  peu  la  conquête  et  datent  du  ii*'  siècle 
avant  J.-C.  ;  qu'elles  seraient  l'œuvre  de  populations  indigènes  qui 
ont  dû,  plus  que  leurs  compatriotes  moins  rapprochés  de  l'Ilalie 
et  de  l'Espagne,  subir  l'influence  du  voisinage  de  la  grande  répu- 
blique, comme  ils  subissaient  davantage  aussi  celle  de  Marseille. 

Au  Beuvray,  le  vieux  Bibracte  des  Eduens  (peuple  plus  tôt  ro- 
nianisé  à  cause  de  ses  relations  pacifiques  avec  l'Italie),  on  a  con- 
staté  des  laits  analogues  :  une  population  encore  gauloise,  mais 

AfiCHtOLOblE.  3/1 


522  

indiisIriolIcnuMit  iiioiiis  pure,  conimo  ayant,  boaucoup  cnipiuiilu  aux 
Romains.  M.  Hiilliol  ny  a-l-U  [)as  roconuii  claircnicnl  cet  élal  de 
choses  el  enlic  autres  (|ue  les  sépultures,  bien  gauloises,  compor- 
taient à  la  lois  (les  restes  incinérés  el  des  amphores,  comme  dans 
noire  midi? 

(le  uest  pas  à  tort  que  M.  de  Mortiilet,  qui  fait  volontiers  des 
classilications  qu'il  base  sur  l'étude  des  mobiliers  et  baptise  de 
iu)ms  de  localités  typi([ues,  a  proposé  de  créer  une  époque  avec 
cette  étape  spéciale  dans  révolution  industrielle,  intermédiaire 
entix3  ses  époques  marnienne  et  lugdunienne  (ou  gallo-romaine  an- 
ciennes^'). 

Ce  serait  sans  doute  à  cette  épo([ue  breuvraysiomc ,  ou  au  moins 
à  ce  degré  de  civilisation  de  transformation  pour  la  région  qui  de- 
vait bientôt  être  la  Proohice,  que  se  rapporteraient  la  plupart  des 
découvertes  signalées  :  elles  remonteraient  à  la  lin  du  pratohisio- 
rique. 

Ou  a  déjà  remar([ué  ({ue  les  poteries  fournies  par  les  oppidums 
de  presque  toute  la  France  (nous  entendons  ceux  incontestablement 
gaulois  et  caractérisés  nettement  par  le  triple  emploi  de  la  pierre, 
de  la  terre  et  de  pièces  de  bois,  réunis  par  des  brochettes  de  fer 
dans  la  muraille)  semblent,  en  général,  plus  récentes  que  celles 
des  tombes  des  mêmes  régions  ;  on  est  conduit  à  admettre  que  ces 
oppidums  ont  précédé  d'assez  peu  la  conquête  qui  devait  les  laisser 
sans  raison  d'être. 

Nous  croyons  que  la  plupart  des  enceintes  releve'es  par  nous 
dans  le  Gard  peuvent  bien  en  être  contemporaines. 

Si  on  n'y  a  constaté  nulle  part  le  caractère  si  net,  qui  seul 
puisse  permettre  une  assimilation  com|)lète,  cela  doit  moins  tenir 
à  des  différences  d'habitudes  qu'à  ce  que  les  matériaux  locaux  ne 
se  |)rètaieut,  à  ces  époques  lointaines  pas  plus  qu'aujourd'hui,  à 
ces  constructions  spéciales  et  compliquées. 

Quoi  qu'on  en  ait  dit,  notre  conviction  est  que,  du  temps  où  les 
Arécomiques  foulaient  encore  en  hommes  libres  le  sol  du  Lan- 
guedoc, ringratii  surface  des  hauteurs,  toujoiM's  choisies  par  eux 
pour  recevoii-  leurs  travaux  de  déiénse,  n'offrait  guèn;  plus  de  terre 
(pracluellcmenl ,  ni  la  conhvM'  plus  de  grands  bois  de  construction. 
Km   it'vanclic.  bi   nature   loiirnissail    sponlanémeni ,  sur  les  crêtes 

'''    L'rlal  (lu  hvohzc  an  (Àiucase. 


—  bn  — 

abruptes  qui  couronnent  ces  masses  calcaires,  non  seuiemeni;  une 
grande  partie  de  la  ligne  d'obstacle  elle-même,  mais  avec  profu- 
sion de  bons  moellons  de  formes  immédiatement  utilisables  pour 
les  défenses  aHifîcielles.  Les  constructeurs  obviaient  aux  désavan- 
tages que  présentent  les  murs  en  pierres  sèches  pour  résister  aux 
chocs  du  bélier,  d'abord  en  employant  d'énormes  blocs  allongés  et 
parfois  aussi  en  construisant  deux  murailles  juxtaposées  absolu- 
ment distinctes,  disposition  que  nous  avons  constatée  plusieurs  fois 
et  qui  ne  s'explique  guère  que  de  cette  manière. 

Ainsi  la  presque  totalité  des  découvertes  signab'es  remonterait 
vraisemblablement  à  l'époque  beuvraysienne,  ou  si  l'on  aime  mieux 
à  Yétat  beiwraysien ,  comme  dirait  M.  J.  de  Morgan  (^),  et  seraient  des 
souvenirs  laissés  aux  générations  actuelles  par  les  batailleuses  po- 
pulations Yolkes  du  n"  siècle  avant  notre  ère. 

Mais  ces  considérations  sont  oiseuses  et  notre  très  modeste  savoir 
nous  oblige  à  limiter  notre  rôle  à  la  recherche,  à  l'observation  et 
au  groupement  de  renseignements  que  nous  pensons  pouvoir  être 
utiles  aux  érudits. 

Nous  espérons  néanmoins  que  nos  longues  descriptions,  trop 
arides  pour  être  lues,  pourront  être  consultées  avec  fruit  par  quel- 
ques-uns de  ces  derniers.  Nous  ne  pouvons  en  dire  que  deux  choses  : 
c'est  d'abord  qu'elles  ont  la  prétention  d'être  honnêtes  et  que  les 
erreurs  qui  ont  dû  s'y  glisser  ne  témoignent  que  de  notre  incom- 
pétence et  de  l'insufEsance  des  données  que  nous  avons  pu  recueil- 
lir; c'est  en  outre  que  ces  descriptions  portent  uniquement,  sauf 
dans  deux  cas'-),  sur  des  objets  que  nous  avons  vus  et  personnelle- 
ment maniés. 


'')   Bulletin  de  la  Société  d' anthropologie ,  189^-1895. 

'^)  Les  épées  et  lances  du  Pont-Biais  de  Mmes  (n"  5)  et  de  renceinle  du  I^ont- 
Ambrois  (n"  12). 


3/1 


—  52/1  — 
APPEADICE. 


OI'JI'TS  JSOLKS   DES   KPOQLIÎS  CKLTIQliKS. 

Oiilic  los  (ihjcis  icnconlit's  jjroiijx'.s  par  Iroiivaillc  cl  drcrils  dans 
celle  eliide,  nous  eu  avons  lelcvé  d'aulies  piovenanl  de  la  même 
re'{jioii  cl  (|ui  nous  ont  scml)lé  a\oir  semblable  orijjlne  ou  remonler 
aux  mêmes  c|)0(|ucs;  nous  allons  en  signaler  (|uelques-uns  comme 
complément  de  notre  tiavail. 

MLSKE  I)K  LA   MVISON    CMU'.KK,  À   MMES. 

Oulrc  les  objets  provenant  aulbcntiquemcnt  de  sc'pullures  mac- 
jiicnncs  ou  d\)j)pidums,  une  vitrine  plate  contient,  entre  autres, 
les  objets  suivants,  qu'on  nous  a  dit  provenir  des  environs  de 
Nimes'^);  ils  ont  ëte'  offerts  par  M.  Blanc,  curé. 

Bracelets  de  bronze,  ronds,  de  o  m.  lo  de  diamètre,  stiics  ou 
lisses,  à  extrémités  simplement  lapprochées,  d'autres  cre'nelés  ou 
bien  perlés  cxtcrieurement;  l'un  d'eux  n'est  qu'une  suite  de  perles 
en  l'orme  d'olives  alternant  avec  d'autres  petites  hémisphériques. 

Longue  chaîne-baudrier  de  bronze,  bien  entière,  rappelant  les 
beaux  types  de  la  Marne. 

Une  autre  idenli([ue  est  sijjnalée  par  Flouest  comme  trouvée  aux 
environs  imm(''dials  de  Ximes  dans  une  sépulture.  Serait-ce  une  des 
sépullui'cs  que  nous  avons  dé.-rites,  dont  les  objets  mobiliers  en  fer 
ornent  la  Maison  (larrée?  C'est  fort  probable.  Elle  était  en  1870 
dans  ia  collcclion  de  M.  Canonges,  en  compagnie  d'une  amulette 
triangulaire  trouvi-c  également  à  Ninn»s  et  semblable  à  celle  de 
\ages  et  des  Baux,  ^()us  n'avons  pu  savoir  ce  qu'est  devenue  cette 
collection  depuis  la  mort  de  son  propriétaire'"^'. 

Le  musée  de  la  Maison  Carrée  |)Ossède  aussi  une  belle  et  longue 
fibule  triangulaire  à  ressort  double  et  porle-agrafe  j)rolongé,  élé- 
gamment ajouré,  dont  la  [)rovenance  n'es!  j)as  in(li(piée,  mais  <|u"(m 
croit  locale. 


"'   0|nniuii  ()<'  Ifii  \l.  ilstèvc,  prccédonl.  citnscrvateur  du  Musée. 
**'   Au  MusiMj  cil'  \;ir!iimii<^   nous  ir.'Huns   retihir(|wr^  ([iic  les  pièces  rériiniiijucs 
(II-  fctle  coliccliuii. 


—  525  — 

Ce  type,  qui  se  rapproche  de  certains  classes  parfois  comme  ro- 
mains, rappelle  encore  davantage  des  exemplaires  Irouve's  à  Alise 
ou  dans  le  tiimulus  de  la  Tour  de  Saxy('>  (Doubs)  et  aussi  plusieurs 
autres  en  fer  des  sépultures  oauloises  à  char  d'Armeutières  et  de 
Saint-Audebert  (collection  Caranda)  ou  des  enceintes  du  Beuvray, 
de  Saint-Pierre-la-Châtre,  etc. 

MUSÉE    DE   BAGNOLS-SUR-CÈZE  (gaRd), 

Ce  muse'e,  forme'  par  les  soins  de  feu  M.  Léon  Allègre,  avec  des 
objets  à  peu  près  uniquement  recueillis  dans  la  contrée,  renferme, 
entre  autres,  des  gaines  de  fibules  à  prolongements  coudés  d'équerre 
et  terminés  par  des  boutons  coniques;  une  fibule  entière  du  type 
de  la  Tène;  une  autre  à  arc  ressort  en  spirale  ("-'. 

Un  lot  d'objets  réunis  trouvés  au  Mas-de-Favre  près  Bagnols  en 
1868,  et  composé  de  douze  minces  bracelets  ronds  et  fermés,  de 
formes  semblables,  mais  variés  quant  aux  fins  ornements  qui  déco- 
rent leurs  pourtours  externes  (groupes  d'incisions,  dents  de  loup  ha- 
churées, etc.),  comprend  également  une  calotte  hémisphérique  en 
bronze  mince,  ornée  d'un  rang  de  mamelons  repoussés,  qui  peut, 
comme  les  précédents  objets,  être  d'un  type  hallstattien  (n"  671). 

MUSÉE  CALVET,  À  AVIGNON. 

Un  grand  nombre  d'objets  en  bronze  et  en  fer  ballstattiens  ou 
marniens  se  voient  dans  ce  musée,  mais  généralement  sans  indica- 
tion précise  de  provenance.  Beaucoup  sont  inscrits  comme  achetés, 
il  y  a  en  moyenne  une  vingtaine  d'années,  à  un  marchand  (jui 
battait  le  département  de  Vaucluse  et  les  limitrophes  en  y  fai- 
sant d'amples  récoltes;  plusieurs  de  ces  objets,  torques,  bracelets, 
fibules  à  arc  ou  plateau,  etc.,  sont  fort  beaux,  mais  leur  état  civil 
est  trop  peu  net  pour  qu'ils  méritent  autre  chose  qu'une  simple 
mention  en  bloc. 

Le  catalogue,  peu  aisé  à  consulter,  nous  a  permis,  non  sans 

^''  Musée  de  Besançon. 

'^'  Nous  avons  appris  récemment  de  la  bouclie  même  de  M""  Garidel-Aliègre  . 
fille  du  fondateur  du  Musée,  et  vérifié  dans  des  notes  qu'elles  nous  a  communi- 
quées, que  ces  fibules  uiarniennes  proviennent  du  Camp  de  César. 


—  52(>  — 

[teiiio,  do  trouver  les  provenances  de  plusieurs  autres  (|ue  nous  cite- 
rons par  couiniuues  : 

Apt.  —  Anneau  de  veiTC  bleu,  etc. 

Aviipioii.  —  Vnueau  de  verre  l)leu,  etc. 

Bunu.r.  —  Biacelets  et  j)endelo(]ues  de  bronze. 

Carpmiras.  —  Deux  llbules  de  bron/e. 

.louquieres.  —  Belle  épée  à  cran  et  soie  plaie  en  bronze  avec  sa 
bouteroUe  à  lon<jnics  ailes  liori/.ontales  présenlant.  o  ni.  r>35  d'ecar- 
lement.  Ce  modèle,  qu'on  peut  rapporter  à  Te'poque  de  [lallslati, 
ne  li'iure  ([u'à  réial  de  moula^je  au  musée,  mais  Torij^inal  est  dans 
la  coll(>('tion  Morel  en  (iliampagne  (''. 

,  Menerhe.  —  Pendeloque  triangulaire  de  bronze  à  belière  ornée 
de  cercles  concentriques. 

Mnndra^on.  —  Bracelets  d'apparence  hallstattienne,  lancé  en  fer 
à  douille  en  lornie  de  feuille  et  brisée  à  la  pointe  (n"  /iG8  C),  de 
0  m.  20  de  largeur,  dont  o  m.  07  de  douille,  recueillie  à  iMondra- 
gon  près  de  l'endroit  où  lut  découverte  la  célèbre  statue  du  Gaulois 
au  bouclier  et  au  paludamentuni  du  même  Musée  (ïalvet. 

A  côté,  dans  la  vitrine,  se  trouve  un  autre  objet  de  fer  (A 68  A) 
qui,  tout  porte  à  le  croire,  provient  de  la  même  trouvaille;  c'est  un 
coutelas  courbe  de  o  m.  33  de  longueur,  dont  o  m.  12  constituent 
un  manche  terminé  en  anneau  de  0  m.  o3  d'ouverture,  comme 
celui  décrit  ci-dessus  au  n°  8  et  trouvé  à  Galvison  dans  une  sépul- 
ture incontestablement  gauloise. 

Mornns.  —  Fibule  privée  de  son  aiguille ,  avec  traces  d'émail. 

Orange.  —  Anneau  de  verre  bleu  et  quelques  autres  objets  d'ap- 
parence préromaine. 

Sainte-Cécile.  —  Les  armes  bien  marnicnnes,  désignées  sur  les 
étiquettes  comme  trouvées  à  Laloux  ((lard)  et  décrites  au  n"  10, 
proviennent  peut-être  de  Sainte-( décile. 

Vaisnn.  —  Grosse  fibule  à  panse  iMMillée  moulurée,  trois  croc liets 
niarnicns,  don!  deux  très  minces;  nn  torcpic  terminé  aux  deux  bouts 
par  des  enroulenicnis.  Bracelet  à  crocliet-fermoir  comme  en  ont  sou- 
v(!nt  les  torques  et  proveruiut  d  une  sépulture. 

'''    Voir  (lunjrrrs  (trchéoliifr'ujue  de  France  en   1S82. 


—  527  — 


COLLECTION  ROUSSET,   A  UZES. 


Visan.  —  Rasoir  double  à  lame  demi-circulaire  en  bronze  de  type 
ballstattien. 

MUSÉE  D'ARLES. 

Nous  n'y  avons  vu  de  niarnien  qu'une  fibule  de  bronze  à  ressort 
en  spirale  et  dont  la  tige  aplatie  porte  quatre  cannelures;  on  la 
croit  des  environs  d'Arles. 

COLLECTION  E.  DUMAS,  À  SOMMIERES  (gaRd). 

Bracelets  minces  en  bronze,  identiques  à  ceux  trouvés  près  Ba- 
gnois  et  Chusclan,  et  ornés  également  de  traits,  de  chevrons  gra- 
vés, etc.  Ils  proviennent  de  la  plaine  de  la  Cadouillère,  à  Barron 
près  Uzès. 

Fibule  de  bronze  de  forme  celtique,  à  arc  aplati,  orné  d'une 
paire  de  nervures  saillantes  à  ressort  double  boudin  et  à  petit  dis- 
que traversé.  —  Elle  provient  du  Jonffe,  hauteur  dominant  le  vieux 
village  de  Montmirat  (canton  de  Saint-Mamert),  où  a  pu  exister 
une  vieille  enceinte  et  où  se  montrent  de  très  vieux  tessons  de  po- 
terie. 

'TUMULUS. 

COLLECTION  CAZALIS  DE  FONDOUCE,  À  MONTPELLIER. 

Nous  y  avons  vu  des  objets  que  leur  propriétaire  a  trouvés  dans 
des  tumulus  près  du  Vigan,  entre  autres  un  poignard  de  fer  à  an- 
tennes de  o  m.  87  de  longueur,  un  rasoir  en  arc  de  cercle  et  une 
calotte  hémisphérique  de  bronze  ornée  de  perles  repoussées  et 
toute  perforée  de  petits  trous  à  la  périphérie. 

COLLECTION  GAIIOUS ,   À  LA  SALLE  (gARd). 

Nous  avons  pu  examiner  chez  M.  Lombard-Dumas  une  épée  du 
même  type  et  plus  intéressante  encore. 

Elle  a  o  m.  60  de  longueur;  sa  poignée,  terminée  par  deux  an- 
tennes divergentes  et  renflée  en  boule  au  milieu,  embrasse  une 


—  5-28  — 

lame  (U'  Ici'  à  iiciviiic  ccnliiili'  sauct'o  avec  du  hronzc,  <[ui  osl  en 
parlio  dôtaclu!  par  ('cailk'S. 

D'après  M.  Loinbard-Durnas,  (|iii  a  hiPii  \(»iilii  mous  donner  ces 
rensoignoments  avoc  hcaucouj)  d'aulrcs,  colle  arrue  a  éli'  trouve'e 
veis  1880  avec  un  bracelol  de  IVr  ovale  ouvert  et  orne'  de  pro- 
fondes stries  transveisales,  près  de  la  {jare  de  Saint-Hippolytc-du- 
Fort.  très  prol)ablenu'nl  dans  un  luniulus,  par  M.  Durand,  de  (|ui 
la  tient  M.  le  pasteur  (lahous. 

Les  tuuudus  proprement  dits,  j'entends  les  buttes  funéraires  ar- 
tificielles qui  n'ont  rien  de  commun  avec  les  éminences  de  pierre 
qui  accompagnent  ou  ont  accompagne  tous  les  nombreux  dolmens 
du  Gaid,  sont  rares  dans  ces  pays. 

Dans  un  intéressant  relevé  des  monuments  nu^galitlii(jues  du 
(iard''*,  M.  Lombard-Dumas  n'en  cite  cju'un  très  petit  nond^re,  tous 
cantonnés  dans  la  région  montagneuse  du  Vigan. 

Comme  ceux  cités  plus  liant,  ils  semblent  appartenir  à  la  période 
de  llallstatt  et  contiennent  des  sé|>ultures  par  inbnmation;  plusieurs 
sont,  du  reste,  encore  à  fouiller. 

Nous  ne  parlerons  pas  de  deux  groupes  de  tuimdus,  les  seuls 
situés  en  dehors  de  cette  région  montagneuse,  à  Caivisson  près 
Nimes  (2)  et  à  Cavillargues  près  Uzès'-^^,  parce  que  leurs  mobiliers 
étaient  franclienient  néoliliru|ues,  bien  qu'aucun  dolmen  ne  les  ait 
accompagnés;  les  sépultures  [)résentaient  ce  caractère  aussi  tranché 
(|u'exceptionnel  d'être  des  incinérations,  ce  qui  les  différencie  de 
celles  des  dolmens  comme  des  ballstattiennes,  et  même  de  celles 
fie  l'époque  du  bronze  dans  la  contré»;  (|iii  nous  intéi-esse'''. 

ENCEINTES. 

Nos  recherches,  encore  inconq)lèles,  nous  ouf  lait  découvi'ir  ou 

'     Méttwire.i  de  l'Académie  de  l\imes,  iHi)/|. 

'•^^  D'  Marignan,  Tnimilus  de  CalvisBOu  {AssucKtllcii  Jinucdisp  iioiir  l'uvauaniient 
des  sciences,  Con^jrès  de  Marseille,  1891). 

•''  J.  (le  Saiiil-Venaiil ,  Tuiniilus  iié(ilillii(jiivn  pur  iiicinn-iilioii ,  pri'x  L'zès  [Mé- 
moirc»  de  l'Acadi'itiie de  \wies ,  i.S()'i).  (le  sciiit  li's  seules  l'ois  qu'il  nous  a  ('■lé  donné 
de  rencontrer  un  nioliilicr  de  réj)0(|ue  pur  de  la  piern-  polif  accoinpajjnanl  des 
cendres  de  défntils  déposées  dans  des  vas(>s. 

'■'"  Les  sfndcs  que  nous  connaissions  de  celte  époque  ont  été  éludii-cs  par  noiis 
fl  sonl  cnrofc  inédites, 


—  529  — 

au  moins  relever  plus  de  vingt  anciennes  enceintes  dans  le  Gard, 
entre  le  Rhône  et  les  Cévennes.  Ces  enceintes,  assez  varie'es  de  Tonne 
et  d'étendue,  présentent  comme  caractères  communs  d'èlre  limitées 
par  des  murailles  en  pierres  brutes  ou  à  peine  di'grossies,  super- 
posées et  assemblées  sans  mortier,  et  d'occuper  toujours  des  hau- 
teurs naturelles  plus  ou  moins  isolées.  Ces  murailles  artificielles, 
d'apparence  ge'néralement  cyclope'enne,  ne  font  que  comple'ler  l'œuvre 
de  la  nature  et  continuent  des  escarpements  rocheux  infranchis- 
sables, en  renforçant  les  points  faibles,  les  cols,  les  isthmes. 

Les  tracés  sont  des  courbes  irrégulières,  plus  souvent  des  poly- 
gones épousant  à  pou  près  les  contours  des  plateaux.  Des  murailles 
doubles  accolées  et  complètement  distinctes  s'y  sont  montrées  par- 
fois, comme  on  en  a  signalé  déjà  à  Murviel  et  à  \ages. 

Si  nous  mentionnons  ici  ce  genre  d'antiquités  languedociennes , 
que  nous  comptons  étudier  spécialement  un  jour,  c'est  que  la  plu- 
pari  nous  semblent  dater  des  mêmes  périodes  préromaines  qui  ont 
inspiré  ce  mémoire. 

Nous  en  avons  déjà  cité  cinq  qui  ont  fourni  des  objets  en  métal  de 
formes  marniennes  ou  au  moins  hallstattiennes;  la  plupart  des 
autres  ont  montré  sur  leurs  plates-formes  ou  dans  leurs  murailles 
des  débris  de  poteries  préromaines,  quelques-unes  même  des  mon- 
naies gauloises. 

Nous  citerons  sommairement  les  suivantes,  en  indiquant  les  sur- 
faces occupées  par  celles  dont  nous  avons  déjà  levé  les  plans. 

A.  Enceintes  ayant  fourni  des  débris  d'anciennes  poteries  d'ap- 
parence néolithique  ou  de  l'époque  du  bronze  : 

1.  Paradas  du  Clustre,  à  Collias  (i  hect.  83). 

2.  Goutte-Frache ,  à  Bouquet  (i  hect.  6o). 

3.  Forêt  de  Saint-Laurent  de  Carnols  (o  hect.  2  5). 
à.  Bosquet  d'Auzigue,  à  Cavillargues  (i  hecL  lo). 

B.  Enceintes  ayant  fourni  des  poteries  d'apparence  gauloise  se 
rapprochant  de  celles  citées  dans  ce  travail  et  que  le  mélange  avec 
des  objets  métalliques  nous  a  permis  de  dater  : 

1.  Paradas  Ray  monde,  à  Sanilhac  (a  hect.  8i). 

2.  Forêt  d' Euzet-les-Bains  (5  hectares). 

3.  Dame  de  Bmeys,  commune  d'Aygalliers  (o  hect.  88). 
A.   Castel-Viel  de  Russan,  commune  de  Sainte-Anastasie. 


—  530  — 

(li'llc  dcniièi^',  sitiioc  dans  la  iikmhc  comimino  que  Campagnac, 
qui  nous  a  fourni  l'intéressante  sépullure  gauloise  décrito  au  n"  3, 
a  livn'  aussi  uno  pendeloque  de  bronze  à  belière  et  de  nombreuses 
nu'dailles  préroinaines  '^). 

Le  voisinage  de  ia  petite  enceinte  de  Castel  de  la  Fontaine-anx- 
Loupn  (o  hect.  80)  près  Bagnols,  a  fourni  à  M.  (Iranet  des  frag- 
ments de  minces  bracelets  de  bronze  et  fer  el  aussi,  croyons-nous, 
un  morceau  de  fibule  à  arc. 

Jusqu'ici,  quatorze  de  nos  enceintes  ont  donc  livré  de  vieux  restes 
et,  dans  ce  nombre,  au  moins  dix  seinbleul  avoir  servi  à  des  po|)ula- 
tions  celtiques.  Plusieurs  renfermcînl  des  buttes  de  pierre,  dont  un 
certain  nombre  peuvent  bien  ne  représenter  que  des  huttes  effon- 
drées; il  y  aurait  lieu  de  les  fouiller. 

Dans  tout  ce  travail,  nous  n'avons  pas  séparé  des  objets  franche- 
ment marniens  ceux  présentant  plutôt  des  caractères  hallstattiens; 
c'est  parce  que  d'abord  ces  deux  industries  se  rapportent  à  des 
épo(jues  relativement  voisines  et  sans  doute  aussi  à  des  po})ulations 
])eu  différentes;  et  puis  certains  types  ne  sont  pas  toujours  si  tran- 
chés (|u'on  puisse  avec  certitude  les  attribuer  à  telle  ou  telle  sul)- 
(livislon. 

La  civilisation  franchement  hallstattienne  paraît,  du  reste,  fort 
peu  représentée  dans  le  Gard,  et  ses  reliques  les  plus  typiques, 
comme  les  armes  à  antennes,  les  rasoirs.  .  .  semblent  cantonnées 
dans  la  région  montagneuse  du  Vigan,  comme  on  l'a  remarqué  plus 
haut;  or  nous  n'avons  entendu  parler  d'aucune  découverte  mar- 
nienne  qui  aurait  été  faite  dans  cette  même  région,  et  pourtant 
nous  y  connaissons  de  vrais  chercheurs  auxquels  rien  d'important 
n'a  dû  échapper. 

A  première  vue,  tout  semblerait  donc  s'être  passé  comme  si  les 
Arécomiques  de  la  plaine,  fixés  sur  les  routes  d'Italie  en  F^spagne 
el  sidjissant  davantage  la  double  iniluencc?  de  Home  et  de  Mar- 
seille, avaient  eu  une  industrie  plus  modernisée  que  leurs  frères  de 
la  montagne,  habitant  des  conti'ées  éloignées  des  grands  passages 
commerciaux  ou  autres,  contrées  ingrates  et  sans  attrait  pour  l'é- 
tranger. 


"'  Itoclioiin,  Uullelin  de  la  Sorirté  xciiuiti/iqua  el  lillrrain;  d'Alais,  l.  XI,  1S79, 
p.  2'j8;  tri's  nomlireuses  momiiiios  aulonoiiios  (K;  Niiues,  <Jos  AnîcoiiiiqiH's  ou 
grecques  de  Marseille. 


—  531  - 

Mais,  poiii'  ([lie  cette  remarque  piU  être  moins  hypothétique,  il 
nous  faudrait  être  moins  pauvres  en  renseignements  sur  cette  région 
occiflentale  rlu  Gard.  Dans  l'état  actuel  des  découvertes,  on  ne  peut 
nier  pourtant  que  les  restes  quon  y  exhume  rappellent  plus  (jiie 
ceux  des  plaines  la  région  du  Gers  si  hien  étudiée  par  le  général 
Pothier,  avec  le  nom  duquel  nous  avons  commencé  ce  tra\ail  et 
que  nous  sommes  heureux  d'inscrire  de  nouveau  en  le  terminant. 

J.  DE  Saint-Venant. 


DÉCOUVERTES   GALLO-ROMAÏNES 

À  LARCHANT  (SEINE-ET-MARNE). 

(Cominiinicatioii  de  M.  Kiijfèiie  Tlioison.) 


tfLaichant,  dit  VAlmauach  de  Sens''^\  osi  un  bourg  1res  ancien, 
dont  la  tradition  du  pays  (ait  remonter  l'origino  jusqu'au  iT  siècle» 
On  s'est  longtemps  contente'  de  cette  tradition  sans  chercher  à  la 
vérifier,  et,  le  premier  peut-être,  nous  avons  montré  dans  notre 
Saint  Mathurin^'-^  qu'elle  devait  être  fondée.  Elle  vient  de  recevoir, 
de[)nis  quelques  anne'es,  une  conlirmation  éclatante  d'une  se'rie 
de  petites  découvertes,  dont  je  voudrais  indiquer  au  moins  les  ré- 
sultats au  Comité, 

On  est  même  aujourd'hui,  contrairement  à  ce  qui  arrive  le  plus 
souvent,  porté  à  trouver  cette  tradition  trop  modeste  et  à  reculer 
d'un  siècle  l'origine  de  Larchant,  en  tant  <|ue  centre  de  popula- 
tion. 

Je  passerai  sur  les  haches  de  pierre  ([ue,  les  connaissant  main- 
tenant, on  ramasse  un  |)eu  ])art()ut  dans  la  plaine  (|ui  domine  le 
bourg;  je  ne  nrarièletai  pas  davanta{;e  au  squelette  trouvé,  en 
mais  i(S8i,  dans  la  fouille  d'une  cave,  au  centre  du  village  :  couché 
sur  une  grande  dalle  de  grès,  il  portail  au  bras  et  au  poignet  des 
bracelets  de  bronze,  dont  l'un  fondu  autour  d'une  tige  de  fer  et 
dont  je  n'ai  pu  malheureusement  recueillir  que  des  fragments. 

Au  mois  d'avril  1896,  des  terrassements  exécutés  dans  une  mai- 
son voisme  de  la  première  mettaient  au  jour  plusieurs  squelettes 
accompagnés  chacun,  vers  les  pieds,  d'un  vase  de  terre  cuite.  Le 
plus  caractéristique  et  le  seul  conijdel  de  ces  vases  est  un  petit  b(d 

'■'   Almauach  de  Sens  /lour  i  ySô,  p;ijjos  :>,«  el  siiiv. 
W  Un  volume  in-8",  Paris,  iHHH. 


—  533  — 

de  moins  de  i3  centimètres  de  diamètre  intérieur,  en  terre  louge 
improprement  dite  samienne.  li  porte  sur  la  panse  trois  rangées 
d'ornements  géométriques  varie's  et  alternés.  Son  origine  gallo- 
romaine  ne  peut  faire  doute. 

J'arrive  au  plus  intéressant  et  plus  probant  ensemble  de  trou- 
vailles. Il  a  été  fait,  et  se  poursuit,  dans  un  canton  bien  délimité 
situé  au  nord  de  l'agglomération,  à  droite  du  chemin  de  Larchant 
à  Fontainebleau  par  Recioses,  et  dit  la  Haie-Fleurion  ou  la  Croix 
(toi:  Il  est  impossible  d'y  remuer  la  teri-e  sans  y  ramasser  en  abon- 
dance des  fragments  de  poterie  et  même  d'assez  nombreuses  mon- 
naies impériales  romaines.  Toutes  celles  que  j'ai  examinées  sont 
des  bronzes,  d'ailleurs  communs,  s'e'cbelonnant  du  f  au  iv''  siècle; 
Constantin  et  ses  successeurs  immédiats  y  dominent. 

Encouragé  par  ces  trouvailles  et  guidé  par  certaines  défaillances 
ou  certaines  exagérations  de  végétation,  un  des  propriétaires  du 
canton,  M.  Billard,  entreprit  des  sondages  qui  lui  révélèrent 
l'existence  de  substructions  d'aspect  barbare  et  composées  de  grosses 
pierres  et  de  blocs  de  grès  placés  sans  ciment.  Ces  sondages  isolés 
et  de  peu  d'étendue  ne  fournirent  d'abord  que  des  quantités  de 
tuiles  à  rebords,  presque  toutes  brisées,  de  faîtières,  de  caniveaux 
et  de  morceaux  de  poteries  très  variées  comme  forme,  comme  ma- 
tière et  comme  coloration,  allant  des  plus  grossières  aux  plus  fines 
et  aux  plus  élégantes. 

Il  faut  cependant  noter  à  part  une  sorte  de  puits  (?)  assez  mal 
construit  et  de  petit  diamètre.  Fouillé  jusqu'à  près  de  k  mètres  de 
profondeur,  il  n"a  rien  donné  d'intéressant,  si  ce  n'est  une  ou  deux 
monnaies  romaines;  mais  le  déblaiement,  interrompu  par  les  tra- 
vaux des  champs,  en  doit  être  repris  l'hiver  prochain,  et  peut-être 
des  surprises  nous  sont-elles  réservées,  car  il  semble  que  l'on  se 
trouve  plutôt  en  présence  d'un  puits  funéraire  que  d'un  puits  à  eau. 
S'il  y  a  lieu,  j'y  reviendrai. 

Pour  le  moment,  j'insisterai  seulement  sur  les  plus  productives 
de  ces  fouilles.  C'est  surtout  par  des  fragments  de  belles  poteries 
ornées  que  la  première  doit  attirer  l'attention. 

Ces  poteries  sont  décorées  de  personnages,  d'animaux  et  d'at- 
tributs avec  un  goût  et  un  soin  qui  indiquent  une  bonne  époque 
de  l'art.  Elles  alfectent  la  forme  connue  de  terrines  à  peu  près 
cyiindri(jues  et  mesurent  en  général  18  à  19  centimètres  de  dia- 
mètre extérieur.  Elles  sont  pétries  d'une  terre  très  fine,  d'un  rouge 


—  53/i  — 

brun  pour  <iiu'l(iiios-imcs,  d'un  beau  noir  pour  les  autres,  e(  recou- 
vcrlcs  (11111  ciuliiit  biilhinl. 

Klli's  ont  toutes  subi  l'action  (Fuii  fou  violent,  et  leurs  IVajpnents 
{jisaicnt  au  milieu  tlune  couche  de  cendres  et  de  suie,  avec  une 
niasse  de  débris  d'autres  objets  de  terre;  un  mur  en  pierres  sèches 
semblait,  d'un  côté,  limiter  le  dépôt. 

A  (]uelquos  mètres  de  ce  dépôt,  il  a  été  trouvé  des  fondations 
solides  et  dont  l'épaisseur  atteint  jusqu'à  6  pieds;  elles  ne  sont  pas 
complètement  déblayées,  mais  on  a  déjà  recueilli  dans  les  terres 
<[ui  les  couvraient  une  ])ortion  presque  informe  d'un  socle  de  statue 
et  d'assez  nombreux  i'rajjHienls  de  mortier  couvert  de  peinture  unie 
de  divers  tons. 

On  ne  doit  pas  omettre  dans  ce  rajjide  inventaire  : 

i"  Un  poinçon  de  bronze  d'aspect  éb'gant,  décoré  à  sa  partie 
supérieure  de  rinceaux  et  d'une  petite  frise  en  hachures  obliques. 
La  tête,  qui  manque  en  partie,  était  en  forme  d'anneau  assez  gra- 
cieusement contourné.  Il  a  (^té  ramassé  dans  le  voisinaj^e  du  champ 
fouillé  ; 

2°  Deux  fragments  de  couvercles  en  poterie  noire  avec  marque 
de  potier;  sur  l'un  : A^IO;  sur  l'autre  :  MAR M. 

Il  semble  que  l'on  soit  en  droit  de  conclure  des  faits  que  je 
viens  de  rapporter  qu'au  i"'  siècle  de  notre  ère  Larchant  était  déjà 
la  résidence  d'une  po])ulation  stable,  parmi  laquelle  figurait  au 
moins  une  famille  assez  riche  pour  posséder  des  objets  do  luxe  et 
habiter  une  maison  de  quelque  importance.  Il  y  avait  donc  là 
autre  chose  qu'une  station  de  nomades,  et  la  carte  de  la  Gaule 
l'omaine  doit  s'augmenter  d'une  localité  dont  malheureusement 
aucun  document  épigraphique  ne  nous  a  encore  révélé  le  nom 
ancien.  Ni  l'une  ni  l'autre  des  deux  formes  latines  de  Larchant  : 
fjj/ncnnlîis  et  Larpus  campus,  ne  paraissent  remonter  à  l'époque 
romaine. 

Très  incideiuiuent,  je  signalerai  (|ue  la  légende  de  saint  Mathurin 
le  fait  naître  à  L;iirhanl,  de  parents  occupant  une  liante  siliialion; 
or  saint  Mathurin  n  a  ])U  vivre  plus  taid  qu'au  m"  siècle. 

J'ajouterai  enfin  que  les  traces  d'un  autre  lieu  anciennement 
habité  ont  été  relevées,  il  v  a  peu  de  temps,  à  i  y  kilomètres  N.O. 


—  535  — 

de  Larcliant,  sur  le  terriloire  du  Vaudoue'(^'.  Tni  pu  sauver  de  la 
destruction  une  belle  tuile  à  rebords  et  les  deux  meules  d'un  moulin 
à  bras  ni^allo-roniain.  Plusieurs  monnaies  impériales  de  bronze  ac- 
conipajfiiaient  ces  objets, 

Eujj.  Thoison, 

Correspondant  du  (jnmilé, 
à  Larclianl  (Seino- et- .Manie). 

")  Canton  de  la  Cliapulle-la-Rfine  (Seine-el-Marnc) 


INVEM  VlKlvS 
l)i:S    MO.NAAIKS    GAULOISES 

ni  I     ONT    lÎTK     IIKCI  KILLIKS 

DAi\S  L'AnnO.M)ISSFJIENÏ  1)K  SOISSONS  ", 
l'Ai;  M.    OCTAVK  VAL  VILLE. 


Le  duinitc'  a  imité  ses  coi'i'espoiulants  à  dresser  la  slalislique  des 
lionvailles  de  monnaies  {gauloises  faites  dans  les  n'jjions  (ju'ils  ha- 
bitent. 

Ce  n'est,  en  efTet,que  par  des  Iravanx  de  ce  genre  ([ue  Ion  [)eiil 
arriver  à  déterminer  raltribiilion  des  nombi'enses  pièces  snr  les- 
quelles manque  Tindication  du  peuple  qui  les  a  émises. 

Déférant  au  vœu  du  Comité,  nous  avons  dressé  Tinvenlaire  de 
toutes  les  découvertes  de  monnaies  {gauloises  faites  à  notre  connais- 
sance dans  rarrondissement  de  Soissons,  et  nous  donnons  ici  le 
résumé  de  nos  recheiches. 

!"■  P\nTiK. 

Oualre-vinjrts  monnaies  déterminées,  provenant  des  fouilles  de 
M.  Fiéd(''ric  Moreau,  sur  les  conimunes  suivantes  :  Arcy-Saintc- 
llestitue,  \illers-\îrron  (Aijjuisy),  Artnenlières,  Breny,  (jierjjes 
(Caranda),  Chouy,  Ciry-Salso^jne,  Chassemy,  Fère-(;n-Tardenoisf-) 
(Sabloniiif'rc),  Maast-cl-Violaine,  Nanleuil-sous-Murct  el  HruNeres 
(Tru{r,n). 

Kn  voici  la  description  : 

ABVDOS,  ri"  A  1  .Vi  (1(1  Ctiliiloiruf  (le  la  lïihi.  nul.,   i   cn.  ;  <>('nro  r)'>'Ô7, 
|iol.  I  ex.;  r)/joi  .  |tol.  1  ('\.;  7A17,  pol.  '?  e\.;  7^3.'),  po(.  1  ex.;  7/1.')/!, 

'''  Les  niiiiK'ros  (|(ii  smil  iii(li(|iiés  sans  ineiition  sp(3ci;ilo  se  i'ap[)or'lent  à  l'Atlas 
publié  par  M.  II.  de  la  Tour. 

'^  Villers-Afjron,  Araieiili('M'e,s,  Cierjjcs,  Brcuy,  Clioiiy  cl  l'èie  Cd-Tardeiiols 
sont  rie  1  arrondissement  de  Ciiàleaii-Tliierry. 


—  537  — 

|)0t.  1  ox.;  aïKilofj-ue  à  yiiy,  pot.  i  ex.;  7/i58,pot.  6  ex.;  yAgS,  br. 
i  ex.;  yOiy.  EPENOS,  l)r.  9  ex.;  786a,  pot.  3  ex.;  7870,  pot. 
3  ex. ;  7870,  pot.  Q  ex.;  7905,  pol.  2  ex.;  CRICIR.V,  bi-.  7981,  1 1  ex.: 
léle  (leJanus,!^.  lion  courant,  8106,  U  ex. ;  tête  de  Janus,IV.  lion  bar- 
bare, 6  ex.;  8i!?^j,  pol.  1 1  ex.;  81 33  (?),  pot.  1  ex.;  81 65,  |)o(.  2  ex.; 
83Ô1 ,  |)ot.  1  ex.;  8569  (?),  1)1'.  1  ex.;  858/r,  br.  1  ex.;  9078  à  9167, 
pol.  8  ex.;  9180.  pot.  2  ex.:  9196,  pol.  1  ex.;  ROVECA  (?),  br. 
1  ex.;  Revue  arehéologique ,  1881,  pi.  VII,  n°  kh,  j^ot.  2  ex.:  8GG1, 
pot.  1  ex. 

La  proportion  de  11  CRICIRV  sur  80  ])ièces  est  de  13.76 
p.  100  près  du  territoire  des  Renies. 

Celle  des  tètes  de  Janus  au  lion  au  revers  (6  -|-  G)  est  de  1  2.5o 
p.  100. 

Il"  Partie. 

(t8  COMMUNES  DISSÉWIXÉi;S.  j 


Tète 
de  Janus. 


CRICIRV.     ToTiL. 


.Arcy-Sainte-Restilue  :  81 2/1,  pot.  1  ex.; 
type  de  l'oiseau,  br.  1  ex.  [Dictionnaire 
archéologique  de  la  Gaule);  chimère,  IV. 
sanglier,  1  ex.  (  Bulletin  de  la  Société  archéo- 
logique de  Soissons,  t.  IV,  i85o,  p.  85.).  //  ;/  3 

Bazoches  :  80/10,  br.  1  ex.;  TVRONOS, 
br.  7005  1  ex.  Deux  chèvres  dressées, 
R.  sanglier  et  autre  animal,  pot.  1  ex. 
{Bulletin  de  la  Société  archéologique  de 
Soissons,  t.  XVII,  i8G3,  p.  226.) u  u  3 

Ambleny  :  Revue  de  numismatique ,  1886  et 

1893  (137  monnaies  dont  53  CRICIRV).  1  53  107 

Guisy-en-Almont   :    guerrier  au   tonpies, 

pot.  812/1,  1  ex.  (Notre  collection.).  ...  //  //  i 

Chassemy  :  REMOS-ATISIOS ,  br.  1  ex. 

(Collection  de  M.  Choron.) u  u  1 

Bieuxy:  7859,  pot.  1  ex.  (Noire  collection.)  //  //  1 

Breuil  (Saconin   et   Breuil)  :   slatère  d'or. 

(Musée  de  Soissons.) //  //  1 

ARciiiîoi.of.iK.  ;i,'» 


—  r>38  — 

Bn/.au(\  ;  liMc  l'hcM'Iuc.  Iv.  clu'Nal.  [liulleliii 
de  la  Société  arclù'olo(riquc  de  Soissoiis , 

I.  I\,  -i'  sôlit»,   187a.  ().  :>o().) 

Fèic-'Mi-Taiilfndis  :  CKICIRV  ciihi'.  {iJic- 
lloiiiiaiir  arcliéoloffif/ue  de  la  (1  finie.)  .... 

Fonlonov  :  CRICIRV  .mi  br.  (M.  D.liii  de 
\  ii-siii-Aisiic. "l 

Grand-Uozoy  :  CRICIRV  <>n  oi'  (M.  Cho- 
ron); sUtlôrcs  d'or,  ^i  o\.  (Collcclioii  de 
M.  Brunchaul.) 

Haramonl  :  8()()0,  or.  1  o\.  (A.  Michaiiv. 
hjSf,ai  sur  la  iiumisiiialifinc  snissonimlsc.) . 

Molli i{jin-l'Eii,<;rain  :  7A08,  pol.  (M.  Wal- 
tf'lct).  1  o\.;  786-3,  pol.  1  ex.  (Musée 
des  ai(lii\(^s  déparlenuMilales  de  l'Aisue); 
CRICIRV  en  \n:{\.  Michaux ,  Esmt  sur 
la  iiuiiiisinaliquc  soissoHuaisc ,  p.  a3.).  .  .  . 

MiiiliTonlaine  :  85()3,  or,  1  ex,;  86o3,  or, 
1  e\.  (M.  Denioury  de  Vaubéron.) 

Parcv-Tifiny  :  stalère  d'or.  (Collection  de 
M.  de  Laprairie.) 

l'Ieissicr-lluieu  :  .'Jo  monnaies  dont  8  CRI- 
CIRV.  (/)(///('/(»  de  1(1  Sociclc arclicologi/juc 
de  (Jiàlctni -Thierri/,  i8()5,  ().  loG.) 
(Colleclion  de  M.  Minouflei.) 

Soissons  :  780-'. ,  pot.  1  ex.  (Colleclion  de 
M.  de  Laprairie,  Dnllcùu  de  la  Société  ar- 
chéolnfiiqup  de  Soissons,  l.  Il,  18^8, 
p.  38);  8()90,  1  e\.  (Musée  des  archi\es 
(h'parlenienlales  de  TAisue);  ROVECA 
en  l)r.  78O0,  1  ex.  (A.  Michaux,  l'essai 
de  xiniiisinaliqiic  soisso)iiiaise ,  \).  •1-2); 
8(Jo3,  or,  1  ex.  (Ihdlctin  de  la  Société 
archéologique  de  Soissons,    t.  IV,   i85o. 

l>-«^-) 

T<iT\i.  di's  liioiinaics  ih's  18  cnnuiiiMirs 


1  '.l'.l 


itj()  pièces  dont  65  de  CRICIRV,  soit  32.6<i  p.  100  ascr  cotte 
■fjende. 


539 


IIP  J 


ABÏIE. 


MONNAIES  TI'.OUVKKS  ISOLEMI.NT  DANS  L'ENCEINTK   UE   POMMIERS. 

Tete  CRICIRV.      Total. 

de  Janus. 

i"   Monnaies  recueillies  par  nous  : 

i"  iu\onlaire.  (Bulletin  dr  la  Société  archéo- 
logique de  Soissoihs,  1882,  p.  80.) (i[)  68  176 

2'  inventaire.  {Revue  de  numismatique ,  1 886, 
p.  193.) 21  270  366 

3"  in\onlaii'e.  [Revue  de  nuvmmatiquc ,  1  890  , 

p.  oo5.) 92  162  /13i 

Non  publie'es  par  nous  (^)  : 

Massilia,  arg.  h  ex.;  2677,  br.  1  ex.;  Tec- 
tosages,  arg.  1  ex.;  TOGIRIX,  555o, 
arg.  2  ex.;  56i  1,  pol.  1  ex.;  6088,  br. 
1  ex.;  KONAT,  6137,  br.  1  ex.;  PIX- 
TILOS,  7078,  br.  1  ex.;  7137,  br.  1  ex.; 
CALEDV,7i77,arg..iex.:ATEVLA, 
arg.  1  ex.;  7A58,  pot.  1  ex.;  7^93,  br. 
1  ex.:  ROVECA,  7660,  br.  3  ex.; 
DIVITIAC,  br.   2  ex.;  8o3o,  électr. 

1  ex.;  REMOS-ATISIOS,  8082,  br. 
3  ex.;  NIDE.arg.  1  ex.;  A-IIDIACI- 
R-HIR-IMP.  8o36,  br.  1  ex.;  812/i, 
pot.  3  ex.;  8/1^1,  br.  1  ex.;  VIIRICIV, 
85/iî   et  855/i,  br.   2  ex.;  8620,  pol. 

2  ex.;  ANDOBRV,  8671,  br.  1  ex.; 
9099,  pot.  1  ex.;  91^7,  1  ex.;  9180, 
pot.  1  ex.;  Revue  archéologique,  1881, 
|)1.  Vil,  n"  hh  ,  pot.  2  ex.;  monnaies  jadis 
attiibuees  à  Galba,  br.  5  ex.;  tète  de  Ja- 

("   Une  dc.scri[jlion  plus  complète  de  ces  monnaies  sera  doniiee  ulléniHiremenl 
dans  la  lieviie  de  numismatique. 

35. 


lias.  Iv.  lion  coiiiiint .  S 106.  hv.  h  ex.; 
têlc  (le  Jjiniis.  Iv.  lion  l)arl)ar('.  /io  ex.; 
CRICIRV-CRICIRONIS-  CRICIR 
ND  <'ii  1)1'.  (V'i  <'\.;  monnait's  iiu'dilcs  cl 
non  indiciiKM's,  ■.>•>  o\ ''O  61  177 


ToTM,  (les  piôcos  ([iii'  nous  a\ons 
i-ociioillios 

9"   Collection    de    M.    Louis    IJnin- 
oiianl  '1^  : 

Massilia.  n"  GHi  à  (hjcj.  arg'.  ()  ex.;  1070, 
l.r.  1  (>\.;  :!-j-.>8,  1)1-.  1  e\.;  NEM  COL, 
■i-joô.  l.r.  ■?  e\.;  DVRAT,  /1A78, 
;m>{v.    1    ON.:    ANORBO,    '1971?,    arg-. 

0  (-\.;  Q_DOCL  5'io5,  aif»-.  1  «^^-î 
DVBNOREX.  5o-2G,  ar^;.  k  o\.;  TO- 
GIRIX.  5500.  arj;-.  o  ex.;  Se([uani  non 
{jra\ée.  arg.  2  ex.;  CAM .   /uA.').  ar;;'. 

1  ex.;  6088,  l.r.  5  ex.:  PIXTILOS, 
7080,  l.r.  Il  ex.:  CISIAMBOS.  7169, 
br.  1  ex.  :  ATEVLA ,  7191,  aq;.  3  ex.  ; 
EIVICIAC.  7t?07,  \n:  1  ex.;  homme 
courant,  7i.")'i.  l.r.  y  ex.;  mènic  .«jcnro 
nongiav.'.  l.r.  t  ex.  ;  RATVMACOS, 
737-.>. .  l.r.  1  ex.;  74Ô8,  pol.  hG\.\']h']\- 
"jh']-}.,  pot.  1  ex.;  SENV.  7Ô52.  l.r. 
a  ex.;  SOSO .  7G0G,  br.  -2  ex.;  7G08, 
hr.  1  ex.;  RO VECA ,  76/13-76/16,  br. 
1  ex.;  ROVECA,  76G0,  l)r.  3  ex.; 
ROVECA.  7691,  hr.  1  ex.;  7716,  hr. 
1  ex.;  DEIVICAC.  7729,  hr.  •}.  ex.: 
|)i('r(!S  prir.'demmenl  atlrihnres  à  Galha, 
7739.  l.r.  8  ex.;  78-^0,  pot.  1  ex.;  78^9, 
pol.  1  ex.;  786-2,  pot.  1  ex.;  7870,  p(. t. 
3  e\.;  7 900,  p(.i.  1  ex.;  };eiu'e  8o3o, 
çleclr.  5  ex.:  REMOS  -  ATISIOS, 
8o.yi,  hr.  :^  ex.;  NIDE  ALABR.  .  .  . 
texte  8 100,  arj;.  1  ex.;  819./1,  pol.  5  ex.  ; 


"'   Mfimr  rr'iiiar(|iH;  (jn':.  In  i.oli'  di>  la  pnjfo  préccdonle , 


Ô6A 


—  5/il  — 

81 45,  pol.  1  ex.;  8819,  pol.  1  ex.; 
8.']99,pot.  2  ex.;  835 1,  pol.  2  ex. ;  8/12/1 , 
br.  9  ex.;  8/1A9,  br.  1  ex.;  8/»56,  br. 
1  ex. ;  8/487,  br.  2  ex.;  S/lg/i,  br.  2  ex.; 
8/198,  br.  1  ex.;  VIIRICIV,  85G9,  br. 
1  ex.;  8577,  br.  1  ex.;  8584,  br.  1  ex.; 
8620,  pol.  7  ex.;  texte  686/i,  1  ex.; 
ANDOBRV,  8673 ,  br.  1  ex.  ;  AVAV- 
CIA.  genre  888 1-8885,  br.  1  ex.; 
HIRTIVS,  9235,  br.  1  e\.  ;  Bévue  ar- 
chéologique,  1881,  pb  VII,  n"  /j/i,  pot. 
4  ex.  ;  monnaies  à  la  tête  de  Janus  et  lion 
au  revers,  br.  78  ex.;  pièces  de  CRI- 
CIRV  :  223,  dont  3  eu  or,  6  en  arg.  et 
•21  h  en  br.  ;  monnaies  inédites  et  indéter- 
minées, 3/1 78  228  456 


3"   Musée  de  Soissons  : 

DIASVLOS,  arg.  6871,  1  ex.;  monnaies 
à  la  tète  de  Jauus  au  lion  au  revers,  br. 
20  ex.;  CRICIRV  en  br.  to-i  ex.;  in- 
déterminées, 7  ex 20  102  180 

(1°    Collection     de     M.     ïoulouze 
(4  7  monnaies  détermine'es)  : 

Massilia ,  arg.  1  ex.  ;  Tectosages ,  arg.  1  ex.  ; 
555o,  arg.  4  ex.;  SOSO,  7606,  br. 
2  ex.;  ROVECA,  br.  2  ex.;  tète  de 
bœuf  de  face.  pot.  1  ex.;  guerrier  avec 
lance  et  torques,  pot.  2  ex.;  REMOS- 
ATISIOS,  8o54,  br.  2  ex.;  GALIA- 
CIIS  (?),  9  ex.;  br.  ATEVLA,  arg. 
1  ex.;  PIXTILOS  (1  au  temple),  br. 
4  ex.;  ANDOBRV,  br.  1  ex.  et  une 
autre  pièce  des  Ambiani  ;  tète  dégénérée , 
pot.  1  ex.;  sanglier  à  droite,  I^.  lisse, 
br.  1  ex.;  petite  monnaie  eu  électrum, 
1  ex.  ;  pièce  jadis  attribuée  à  Galba ,  br. 
1  ex.;  tête  de  Janus.  lion  au  revers,  br. 
7  ex. ;  CRICIRV  en  br.  1  2  ex 7  12  47 


—  5â2  — 

5°  Ancicnno  coUcclion  de  M.  E.  Pi- 
card (probahlonient  au  général  de 
Cliauvonet  actuollcinciil)  : 

COIOS.  /i8i<).  br.  1  o\.:  TOGIRIX, 
arg.  Q  ox.;  DVBNOREX,  5oo.6,  arg. 
k  p\.;TVRONOS.  7005,  arg.  1  ex.; 
PIXTILOS,  7()()5,  br.  1  ox.;  monnaies 
iii(l('loriiiiii('os,  16  ex.;  tête  de  Jamis  au 
lion  barbare,  br.  5  ex.;  CRICIRV, 
n  ex.  eu  br.  cl   1  e\.  en  arg 5  8  38 

Total  des  monnaies  délerminées  de 

IVnceiule  de  Pommiers 807  gog  1891 

Sur  i8ai  monnaies,  il  y  a  909  pièces  de  CRICIRV,  soil  la 
proportion  de  /49.80  p.  100,  et  807  monnaies  à  la  tète  de  Janus 
avec  lion  au  revers,  ou  i6.85  p.  100. 

On  peut  estimer  au  moins  à  600  pièces  celles  qui  ont  été'  re- 
cueillies par  diverses  personnes  et  non  comprises  dans  les  inven- 
taires qui  précèdent,  ce  qui  donne  2/121  monnaies  gauloises  ayant 
été  recueillies  dans  loppidum  de  Pommiers. 


IV'  P.« 


ARTIE. 


Monnaies  {gauloises  du  département  de  l'Oise  ayant  fait  partie 
de  l'ancien  diocèse  de  Soissons,  et  de  l'ancien  territoire  des  Sues- 
siones  '^)  : 


Tètf. 
do  Jaiius. 


CRICIRV.     ToTiL. 


Atlicby  :  REMOS-ATISIOS,  br.  1  ex.; 
PIXTILOS,  700 '1  et  7081,  br.  2  ex.; 
CRICIRV.  br.  3  ex.;  bronze  de  Nimes, 
y 778.  1  ex.:  1  monnaie  indi'lermiaée. 
(  lUtlleliii  de  (a  Socièli-  archéolofrique  de 
Soissons,  l.  II! .  1  8'i() ,  |>.  1  1  5.) 


"*  Ko  niisfiii  di's  In's  iidiiiltrcusos  niotinaios  do  CRICIRV  ot  de  n-llos  à  la  IcUe 
di'  Janus,  trouvées  dans  t'arrondissenienl  de  Soissons,  il  nous  a  paru  inléressaut 
do  roclierclior  si  les  nji'mes  pièces  sont  couiniunes  dans  le  dcpurlcinenl  do  l'Oiso, 
ayant  fait  partie  du  pays  des  Suessiones,  et  ensuite  de  voir  si  cllos  se  rcnconlrcnl 

fr('(picmriii'iit  iliins  l'ancien  pnvs  (](•<!  Fîcllovari, 


—  5/i3  — 

Berneuil-sui'-Aisue  :  8^196,  br.  1  ex.  (Biblin- 

ihèque  nalioiiaie.) //  //  1 

Chelles  :  statère  d'or,  genre  8698.  (Xote  de 

M.  A.  de  Barthélémy.) //  //  1 

Morienval:  tête  ddgénére'e,  8818,  pot.  (Bi- 
bliothèque nationale);  statère  d'or  des 
Trévii'es.  (Note de  M.  A.  de  Barthélémy.).  //  //  'î 

Orrouy  (Ghamplieu)  :  89  monnaies  dont 
7  têtes  de  Jauus  et  7  CRICIRV  eu  br. 
(Collection  particulière.) 7  7  ■>() 

Pierrefonds  :  89  monnaies,  dont  6  CRI- 
CIRV  [Bulletin  de  la  Société  archéologique 
de  Soissons,  t.  XIV,  1860,  p.  116.)....  //  0  89 

Monnaies  de  la  forêt  de  Comj)iègne  (M.  H.  de 
La  Tour);  Revue  de  numismatique ,  189^, 
209  pièces,  dont  i5  à  la  tête  de  Janus, 
lion  au  revers;  9  4  de  CRICIRV,  dont 
1  en  arg. ,  les  autres  en  bi-onze 10  'îh  209 

ToTAi ai  lio  099 

ho  CRICIRV  sur  999  donnent  i3.37  j).  100. 
22  têtes  de  Janus  sur  299  donnenl  7.35  j).  100. 


RECAPITULATION 
DES   MOMNAIES   DE  L'ANCIEN  TERHITOIHE  DES  SUESSIONES. 


1°  Fouilles  de  M.  Frédéric  Moreau. 
2°  Sur  18  communes  disséminées. 
3"  De  l'oppidum  de  Pommiers. .  .  . 
h"  Du  département  de  l'Oise 

Total  généi-al 


La  proportion  de  CRICIRV  est  de  ^2.79  p.  100. 
La  proportion  de  têtes  de  Janus  est  do  16.18  p.  100. 


Tète 
(le  Janus. 

CRICIRV. 

ToUL. 

10 

1 1 

80 

1 

65 

199 

807 

909 

1H21 

92 

ho 

•^99 

34o 

1025 

2^99 

.>'l'l 


Mo.wviKs  <;ai:loisi;s  ui:  l'oisk,  dk  i/ancikn  tkiuutoiue  des  bellovaci. 
(Ancien  diocôse  do  IJennvais.) 

CRICIRV.     Total, 

ndliiv  :  <;-('nn'  de  yyS-j  .  or.  i  o\ //  i 

IIciiii.'s  :  CmCIRV.  hv.  1  ox.;  TOGIRIX,  1  ox.; 
SciioïK^s,  |)()l.  1  ex.;  Kduons,  br.  li  ex.,  arg.  i  ex.; 
Bdiovaci,  pot.  i  ex.;  Carmiles  à  Taig-Io,  3  ex.; 
Calelps,  co(j  sur  tête  humaine,  i  ex.;  Leiici,  a  ex.; 
Calalaiini,  i  ex.;  i//i  slatère  d'or.  Veliocasses,  hr. 
()  ex 1  l'î 

Lnngiieil-Saiule-Maiic  :  slatère  li('ll()\a(|ii(\  i  ex //  i 

Mello  :  hronzt'  des  (lanmles,  i  ex '/  i 

Ponl-Sainle-Maxencc  :  bronze  des  Veliocasses,  i  ex.  .  .  //  i 

Sainl-.[Msl-rn-(llianss('('  :  deini-slalère,  i  ex //  i 

Vcndcnil-Caplv  :  TOVTOBOCCIO,  br.  i  ex.;  RA- 
TVMACÔS,  1  ex.;  Marseilie,  2  ex.;  ECCAIOS, 
1  ex.  ^'* //  5 

15ailleul-sin--'rii(''i'ain  :  (Etude  sur  les  monnaies  gauloises 

(lu  Monl-dcsar,  \n\r  M.  A.  de  Barlhélcniv.) 1  'i'i^ô 

IJeanvais  :  ()2o6,  br.  1  ex.;  791^^,  pol.  1  ex.;  VIIRI- 
CIV.  B.'iG;'),  br.  1  ex.;  8G18,  pol.  1  ex.  (Biblio- 
Uièqne  nationale.) *  A 

Calenoy  :  ECCAIOS,  7^7.3  et  7A83,  br.  9.  ex.  (Bi- 

blioliiècpje  nationale.) //  -j 

(llaii'oy  :  7688,  br.  1  ex.  (BibIiolliè([n(>  nationale.)  ...  //  1 

Conipiqrne  :  7868,  pot.  1  ex.;  GERMANVS-INDV- 

TILII,  9953,  l)r.  1  ex.  (Bibliotbè(]ue  nationale.).  .  .  1/  -j 

\  eud<'uil-(iaply  :  1)700,  pol.  1  ex.;  ()!>.  10,  bi".  i  ex.; 
7y().'j,  7-^73,  797G,  7-1.83,  7987,  7999,  7998, 
7813,  br.  8  ex.;  EPENOS,  7095,  br.  1  ex.;  7999  , 
pol.  1  .-x.;  NIREIMVTINVS,  797G,  br.  1  ex.; 
AOIIDIAC.  .  ..  8oH(j  r[  8090,  l')r.  9.  ex.;  8^177, 
br.  1  ex.;  8017,  br.  1  ex.;  8,")o.8,  br.   1  ex.;  853 1, 

'■''   Les   rens(Mjjnonionts   sur   ces   sept  prcinièn^s  cotiiinimes  nous  viennent  du 
M.  A.  de  Barihéiemy. 


—  5^5  — 

br.  1  ex.;  VIIRICIV,  855^1,  br.  i  ox.;  803 1,  i>ol. 
1  f'x. ;  8654,  pot.  1  ox.;  8669,  pot.  1  ex.;  SO- 
LIMA,  9028,  ai'o-.  1  ex.;  909 A.  pot.  1  ex.;  9121, 
pol.  1  ex.;  9180,  pol.  1  e\.;  9i8'i,  pot.  1  ex.; 
9190,  pol.  j  ex.;  ioo64,  1  ex.  (Bibliotbèqiie  natio- 
nale.)   *  3o 


ToTAr 


'-'OT 


2  CRICIRV  sur  297  donnent  une  proportion  de  0.G7  p.  100. 


CONCLUSIONS. 

L'examen  et  la  comparaison  des  inventaires  qui  précèdent  per- 
mettent de  conclure  que  : 

1°  Les  monnaies  en  bronze  à  la  double  tète  confrontée,  ou  tête  de  Janus. 
au  lion  au  revers ,  doivent  être  attribuées  aux  Suessions. 

Cette  monnaie,  qui  a  été  attribuée  aux  Rèmes,  se  trouve  assez 
rarement  sur  le  territoire  de  cette  peuplade.  Au  contraire,  dans 
le  pays  des  Suessions,  elle  est  relativement  commune,  puisque  sur 
l'ensemble  de  2,399  monnaies  elle  est  de  3/io,  ou  dans  la  propor- 
tion de  plus  de  1^.18  p.  100. 

Dans  l'enceinte  de  Pommiers,  sur  1,821  pièces  on  en  a  constaté 
807  avec  la  double  tête,  ce  qui  donne  une  proportion  de  plus  de 
16. 85  p.  100. 

Ce  fait  permet  donc  d'attribuer  avec  certitude  cette  monnaie 
aux  Suessions,  attendu  que  dans  les  pièces  provenant  des  fouilles 
faites  par  M.  Frédéric  Moreau,  près  du  territoire  des  Rèmes,  la  pro- 
portion n'est  que  de  12. 5o  p.  100. 

2"  Les  monnaies  de  CRICIRV  sont  des  Suessiotis. 

Comme  on  l'a  vu,  les  2,899  nionnaies  comprises  dans  les  quatre 
inventaires  des  monnaies  gauloises  déterminées,  recueillies  sur  le 
territoire  des  Suessions,  ont  fourni  1,026  pièces  à  la  légende  CRI- 
CIRV (67  en  or,  19  en  argent  et  9/19  en  bronze).  On  constate 
par  nos  divers  inventaires  que  : 

1°  Les  monnaies  trouvées  par  M.  Frédéric  Moreau  sur  12  com- 
munes qui  se  trouvent  généralement  près  du  pays  des  Rèmes, 
donnent  18.75  p.  100  de  CRICIRV; 

2°  Les  pièces  trouvées  dans  le  département  de  l'Oise  ayant  fait 


—  5^6  — 

parlio  (le  la  cih''  dos  Siiessions,  ont  loiirni  iS.Sy  p.  loo  de  iiion- 
naios  à  la  luèiiie  léffciido  sur  299; 

3"  199  monnaies  trouvées  sur  18  communes,  p'ioignées  les  unes 
des  autres,  mais  plus  au  centre  du  ])ays  des  Suessions  que  les 
deux  groupes  pivoédents,  ont  donné  ()5  pièces  de  CRICIR.V,  sort 
la  proportion  assez  élevée  de  3  9.  G  G  p.  100; 

li"  Enfin  l'enceinte  de  Pommiers  a  fourni  1,821  monnaies  gau- 
loises délerminées,  dont  909  de  CRICIRV,  soil  la  proportion 
énorme  de  /49.80  p.  100. 

(le  lait  très  concluant  prouve  évidemment  que  Tenceinle  de 
Pommiers  élail  bien  le  cenire  de  circulalion,  on  peut  même  dire 
d'émission,  des  monnaies  à  la  légende  CRICIRV. 

3"  Uenceinle  de  Pommiers  est  bien  remplacement  du  Novioduimm  des 
iSuessions. 

Les  résultats  des  ibuilles  que  nous  avons  laites,  de  concert  avec 
le  général  de  La  Noë,  avant  1887,  nous  avaient  permis  de  con- 
clure, avec  preuves  à  l'appui,  que  la  belle  enceinte  de  Pommiers, 
d'une  superficie  de  do  hectares,  était  bien  l'ancien  Nnoiodunmn  des 
Suessions  (''. 

Les  résultats  de  cette  élude  donnent  donc  une  nouvelle  preuve 
de  nos  conclusions  précédentes.  En  effet,  le  numéraire  relative- 
ment conside'rable  qui  a  été  recueilli  isolément  dans  l'enceinte  de 
l'oiiimicrs,  prouve  évidemment  ([ue  c'était  bien  là  le  centre  des 
p(»]>ulations  ayant  émis  les  monnaies  à  la  légende  de  CRICIRV; 
de  plus  que  les  bronzes  à  la  double  tète,  assez  communs  à  Pom- 
miers, mais  moins  nombreux  que  les  monnaies  de  CRICIRV, 
doivent  appartenir  à  la  cité  des  Suessions. 

H  reste  à  déterminer  auquel  des  onze  autres  oppidum,  men- 
tionnés par  César,  ces  bronzes  peuvent  être  rattacli(>s. 

Les  nombreuses  monnaies  gauloises  étrangères  au  pays,  telles 
(jue  celles  des  Massilii,  Avenio,  Segimavi ,  Tectosages,  Arveimi,  Bilii- 
riges,  Aedui,  Scquani,  Canmtes,  Hhurnvices,  Lexovii ,  Caletes,  Velin- 
casses,  Senones,  Meldi,  Silvanecles,  Beîlovaci,  Catalauni,  Amhiani, 
Alrchales,  Nervii,  Treviri ,  Adiialiri,  Leuci,  etc.,  prouvenl  aussi  <jue 
les  babitants  de  No\iodunum  avaieni  des  relations  assez  impor- 
tantes avec  toutes  ces  peuplades  bien  avant  la  concpiête  romaine. 

C).    VAUVn.LÉ. 

'''    Compte  rendu  r/ts  Cuni'rvt  tircliéoln^iqui's  ilv  l'ruuve ,  Soihsoiis  cl  Laoïi,  i!^S7. 


NOTE 

SUR 

UNE  STATUE  DU  GRAND  CONDÉ 

CONSERVÉE   DA\S   L'ÉGLISE   DE  SAULGES  (MAYENNE), 

PAR  M.   L'ABBÉ  ANGOT. 


La  statue  dont  j'ai  l'honneur  d'adresser  au  Comité  des  travaux 
liistoriques  la  photographie  (PI.  XII),  avec  celle  du  retable  où  elle 
est  placée,  n'est  autre,  à  mon  avis,  que  la  statue  du  grand  Coudé. 

Voici,  très  sèchement,  les  preuves  que  je  donnerai  de  cette  attri- 
bution : 

L'autel  est  celui  de  Saulges (département  delà  Mayenne,  canton 
de  Meslay). 

Saulges,  par  acquisition  laite  en  i558,  dépendait  de  la  sei- 
gneurie de  The'valle ,  dont  le  château  est  sur  la  commune  de  Che- 
meré-le-Roi,  mais  à  moins  de  a  kilomètres  du  bourg  de  Saulges, 

Le  dernier  représentant  de  la  famille  de  Thevaile,  Jean  de  T..., 
capitaine  de  renom,  neveu  du  maréchal  de  la  Vieilleville,  chevalier 
des  deux  ordres  du  Roi,  ne  laissa  qu'une  fille,  mariée  en  1697  à 
Charles  de  Maille',  père  du  maréchal  de  Maillé-Brezé. 

Ce  dernier  épousa  la  sœur  du  cardinal  de  Richelieu,  et  le  célèbre 
ministre  eut  l'ambitieuse  et  malencontreuse  idée  de  marier  sa  nièce 
(i64i)  Claire-Clémence  de  Maillé-Brezé  à  Louis  II  de  Bourbon, 
prince  de  Condé,  qui  remportait  l'année  suivante  la  victoire  de 
Rocroy. 

Ce  mariage  fut  aussi  malheureux  pour  Condé  que  pour  la  prin- 
cesse Claire-Clémence,  victime  plutôt  que  complice  des  visées  de 
son  oncle.  Mais  il  n'en  résulta  pas  moins  que  l'illustre  capitaine  fut 
seigneur,  du  chef  de  sa  femme,  de  Thévalie  et  de  Saulges.  Ces 
terres  furent  données  à  ferme  le  1 U  janvier  i655  cf  par  Jean  Doujal, 
Nicolas  Chevalier,  Michel  Perraut,  commissaires  députés  pour  la 
direction  des  biens  qui  ont  appartenu  au  sieur  prince  de  Condé  ,  en 


—  5A8  — 

oxpc'dilioii  (le  l'anèt  do  la  (loiir  du  27  mars  dornier  oonlrc  ledit 
princen,  lit-on  dans  nn  dossier  de  la  lamillo  aux  Archives  natio- 
nales (R.  3,  89). 

L'église  et  le  prieure'  de  Saulges  formaient  deux  bénéfices  à  la 
présentation  de  ral)bé  de  la  Couture  du  Mans,  et  le  titulaire  de  cette 
abbave  bénédictine  était,  en  1057-1690,  Louis-Henri  de  Bourbon, 
bâtard  légitimé,  qui  avait  fait  pourvoir  de  la  cure  de  Saulges  son 
propre  aumônier  André  Cbéiiotly,  prêtre  du  diocèse  de  Carpentras 
(1  ()78-i7o2). 

En  iG()o,  les  habitants  de  Saulges  firent  reconstruire  le  maître- 
autel  de  leur  églis(>,  et  le  travail,  sauf  les  armoiries,  était  achevé  en 
i()()2,  comme  ra[)prend  le  récit  suivant  que  je  transcris  : 

"Je  soubsigné ,  procureur  de  la  iabrice  de  Sauge,  tiens  quitte  et 
décharge  M.  Langlois,  m'  architecte,  de  ia  façon  de  notre  autel 
au  moyen  qu'il  parachève  de  graver  les  armes  audit  autel  qui!  a 
encommence',et  reconnois  à  ce  moyen  qu'il  est  conforme  au  dessain 
sur  l('(juol  nous  avions  marchandé,  sans  préjudice  de  mes  préten- 
tions et  à  me  faire  rembourser  du  nomme  Lemesle,  aussi  archi- 
tecte, ouvrier  dudil  Langlois,  de  ce  qu'il  a  reçu  plus  que  je  ne 
[dejbvois  audit  Langlois,  ainsi  que  je  voire  Tavoir  alfairc,  dontil  y 
a  instance  enconiniencée  au  siège  de  Sainte-Suzanne,  qui  demeure 
lésorvée  contre  ledit  Lemesle.  Fait  ce  dix  septembre  mil  six  cent 
quatre-vingt-douze.^  (Pas  de  signature.) 

La  date  i6()"J  se  lit  en  ellct  au-dessous  de  la  statue. 

Langlois  et  Lcmerle  sont  deux  architectes  de  Laval. 

Il  n'y  a  plus,  ce  me  semble,  qu'à  examiner  la  statue  pour  recon- 
naître ({u'elle  est  celle  non  d'un  saint,  mais  d'un  grand  officier  de 
la  cour.  Le  ])àton  tenu  dans  la  main  droite  est  non  le  bâton  de  ma- 
réchal ,  mais  celui  de  grand  maître  de  France  ;  l'objet  qu'on  distingue 
dans  la  main  gauche,  une  serviette;,  no  convient  pas  moins  à  la 
dignit('  longtemps  iK'rédilaire  dans  la  maison  do  (londé  :  ffLe  grand 
maître,  dit  Moréri,  a  le  commandement  sur  les  olliciers  do  la 
maison  ot  de  la  bouche  du  Roi,  qui  lui  prolont  leur  serment  de 
lidélité  (!t  dont  il  dispose  dune  [)arlie  des  charges.-'  Condé  avait 
droit  au  bâton  do  {jrand  maître  ot  non  à  celui  do  maréchal  de 
France.  Le  manteau  lleurdelisé,  les  colliers  des  ordres  do  Saint- 
Michel  et  du  Saiul-hvsprit  et  tous  les  autres  détails  de  l'habillement 
conviennent  également  au  giaud  dignitaire  que  lut  Condé. 


—  5/i9  — 

Au-dessus  de  sa  slalue  on  voit  son  e'cusson  chargé  des  Irois  fleurs 
de  lys  et.  du  bâton,  accolé  à  celui  de  The'vaile  dont  les  meubles 
sont  trois  annelets.  On  se  demandera  sans  doute  pourquoi  on  fait 
revivre  ici  les  armoiries  d'une  famille  e'teinte  depuis  cent  ans  pour 
la  substituer  à  celles  de  Maillé-Brezé  (d'or  à  3  fasces  onde'es  de 
gueules),  qui  seraient  celles  de  la  femme  de  Coudé.  On  verra,  si 
l'on  veut,  dans  ce  fait  un  nouveau  témoignage  de  laversion  insur- 
montable que  Condé  et  les  siens  eurent  toujours  pour  l'alliance 
qui  leur  avait  été'  imposée.  Plus  simplement  on  peut  dire  aussi  que 
si  le  nom  de  Thévalle  était  éteint,  le  souvenir  en  était  encore  par- 
tout dans  le  pays  et  sur  les  murs  mêmes  de  l'église  dont  les  Condé 
étaient  maintenant  les  patrons  temporels,  et  qu'il  était  naturel 
d'unir  les  armes  glorieuses  de  la  maison  de  France  à  celles  qu'on 
voyait  sans  doute  sur  l'autel  remplacé  par  le  nouveau  retable.  Quel 
que  soit  d'ailleurs  le  motif  de  ce  choix,  il  est  bien  certain  qu'il  n'y 
eut  jamais  d'alliance  directe  des  Thévalle  aux  Bourbons  d'aucune 
branche. 

La  seule  objection  qu'on  puisse  faire  contre  ma  thèse  est  que  les 
insignes  de  la  statue  peuvent  aussi  bien  convenir  au  fils  du  grand 
Condé,  Henri  de  Bourbon,  qu'à  lui-même.  Mais  le  fils  vivait  en- 
core, et  quoique  les  vivants  comptent  plus  que  les  morts,  la  gloire 
ne  l'avait  pas  tellement  consacré  qu'on  pût  avoir  l'idée  de  le  placer 
sur  l'autel.  La  hardiesse  est  bien  déjà  un  peu  grande  d'y  installer 
le  héros  de  la  famille,  mais  enfin  cela  se  comprend  mieux  pourtant, 
surtout  avec  l'ensemble  des  circonstances  qui  entourent  la  con- 
struction de  celte  œuvre  d'architecture.  Il  faut  remarquer  en  outre 
que  du  côté  opposé  se  voient  les  armes  de  Bourbon-Condé  encore, 
avec  les  deux  colliers  d'ordre  qui  conviennent  bien  à  Henri  de 
Bourbon. 

Je  ne  suis  point  à  même  de  juger  si  les  traits  donnés  à  la  statue 
sont  ceux  de  Condé.  Le  type  est  bourbonnien,  je  crois,  mais  un 
artiste  de  province  peut  bien  n'avoir  approché  qu'imparfaitement 
de  la  ressemblance  désirée  sans  que  pour  cela  son  intention  soit 
douteuse. 

La  statue  est  en  terre  cuite  et  presque  de  grandeur  naturelle. 

A.   AXGOT. 


RAPPORT  SUR  LES  FOUILLES 

EXÉCUTÉES  PAR   LE  LIEUTENVÎNT  HILAIRE 

DANS  LES  TIIKiniES  DE  NUMLLLI  (IIEIVCHIK-MA\TRI\) 

(TUNISIE). 


L'enccinto  byzanline  d'IIcncliir-Maàtria,  Ji  son  saillant  Sud-Ouest, 
contourne,  on  la  serrant  de  près,  une  ruine  rectangulaire  mesurant 
35  mètres  sur  ao  mètres  environ. 

Le  docteur  Carton  (^'  y  a  reconnu  les  ruines  des  thermes  de  Maâ- 
tria. 

Avant  la  fouille,  une  pile  de  maçonnerie  de  petits  moellons  se 
dressait  au-dessus  d'une  quantité  d'énormes  frafjments  de  blocage, 
011  l'on  pouvait  reconnaître  facilement  les  débris  de  voûtes  et  ceux 
de  piles  semblables  dessinant  sensiblement  les  quatre  faces  d'un 
carré  de  lo  mètres  environ  de  côté.  C'est  là  qu'il  fallait  probable- 
ment cliercber  la  salle  principale  de  l'édifice.  Une  pile  encore  de- 
bout conserve  le  bandeau  mouluré  qui  recevait  la  retombée  des 
voûtes  dont  les  enduits  sont  encore  reconnaissables  au-dessus  de  ce 
bandeau.. Par  consé(|uent,  la  salle  située  au  milieu  de  ces  quatre 
piliers  était  voûtée,  probablement  en  voûtes  d'arête.  Néanmoins, 
des  fouilles  étaient  nécessaires  pour  que  l'on  pût  être  fixé  exacte- 
ment sur  les  dispositions  de  cet  édifice. 

A  -2  mètres  de  la  pile,  vers  l'intérieur  du  monument,  un  fût 
de  colonne  émergeait  de  quelques  centimètres  au-dessus  du  sol.  Un 
sondage  de  h  mètres  de  profondeur  démontra  que  cette  colonne 
était  (Micore  en  [)lace  et  qu'elle  reposait  sur  un  sol  de  mosaïque.  — 
Des  fouilles  furent  alors  entreprises  pour  dégager  cette  mosaïque, 
fouilles  dans  lesquelles  nous  avons  rencontré  de  nombreux  blocs 

"'  Dérourprlcx  Âpiirvdji'nnjiinx  l't  archcolofroiiic  Juitis  en  Tiinisif.  —  ï\éi>wii  do 
Dougija. 


—  551   — 

de  maçonnerie,  de'biis  de  voûtes  écroulées.  Une  tranchée  large  de 
5  mètres  fut  pousse'e  dans  la  direction  de  la  salle  centrale.  Au  bout 
de  vingt  jours,  le  re'sultat  atteint  était  le  suivant: 

Une  première  salle  avait  e'ié  mise  à  jour,  renfermant  de  nom- 
breux petits  piliers  d'hypocauste.  Elle  mesurait  5  m.  5o  sur  U  mètres. 
On  a  trouvé  dans  celle  fouille  un  grand  nombre  de  tubes  en  poterie 
provenant  des  voûtes,  des  fragments  de  placage  en  marbre  blanc, 
des  restes  de  pavage  en  mosaïque  blanche  connu.  L'hypocauste 
communiquait  avec  deux  salles  latérales  par  des  portes  cinire'es. 

On  découvrit  ensuite  deux  compartiments  de  dimensions  plus 
restreintes,  Tun  profond  de  i  mètre  dans  lequel  on  descendait  par 
deux  degre's  {Valveus)^  mesurant  2  mètres  sur  i  m.  5o.  L'eau  de 
ce  bassin  était  évacuée  par  un  petit  canal  souterrain.  Nous  croyons 
avoir  découvert  un  labrum;  on  y  a  retrouvé  en  effet  des  fragments 
de  vasque  en  marbre  gris.  Cette  partie  était  dallée  d'un  pavage  en 
mosaïque  orné  de  compartiments  géométriques  (carrés  posés  sur 
leur  diagonale). 

La  mosaïque  qu'avait  révélée  le  sondage  effectué  en  premier 
pour  retrouver  le  sol  antique,  fut  alors  atteinte.  Elle  constitue  le 
pavage  d'une  sorte  de  dégagement  long  de  U  mètres  et  large  de 
1  m.  5o,  communiquant  par  deux  portes  avec  des  salles  latérales 
et  s'ouvrant  en  plein  enire  deux  colonnes  sur  la  grande  salle  cen- 
trale. Cette  mosaïque  est  d'une  grande  richesse  de  composition  et 
de  couleurs;  elle  se  compose  de  cercles  reliés  entre  eux  par  une 
suite  d'entrelacs. 

Les  bases  des  colonnes  reposent  directement  sur  les  mosaïques. 
Entre  ces  deux  colonnes  se  trouvent  deux  marches  de  o  m.  35  par 
lesquelles  on  descend  dans  la  salle  centrale  (probablement  le  tepi- 
darium). 

Cette  salle  est  également  pavée  de  mosaïque.  Cette  mosaïque 
en  couleurs  présente  des  dispositions  plus  riches  que  la  précédente. 
Ce  sont  des  étoiles  circonscrites  à  des  cercles;  ces  éloiles  sont  for- 
mées de  bandes  ornées  de  tresses  comme  celles  de  la  mosaïque  pré- 
cédente. Les  motifs  circulaires  sont  composés  d'un  fleuron  à  plu- 
sieurs pétales  entouré  de  rubans  concentriques  décorés  l'un  de 
triangles,  l'autre  de  grecques  allongées.  Là  se  sont  bornées  mes 
fouilles.  Le  lepidar'mm  était  très  probablement  identique  sur  ses 
quatre  faces. 

Un  premier  bassin  a  été  découvert  le  long  de  la  façade. 


—  552  — 

Reprises  noriil)r('usi.'s  en  cubes  blancs  des  parties  de  musaïquc 
abîmées,  siuv'b^alion  (b's  niiiis  en  bloca{}C  au  moyen  de  pierres 
îfrossièrcs  lorniaul  parajx'ls.  un  chapileau  el  une  base  d'époque 
cbrélienne.  Les  travaux  (b'  (b'blaienient  ont  mis  à  jour  deux  in- 
scriplions,  plusieurs  fragments  de  colonnes  el  de  colonneltes,  trois 
(•ba])iteaux,  une  base,  un  petit  fragment  de  statue,  des  fragments 
de  vasque  en  marbre  gris,  des  débris  de  placage  en  marbre,  des 
lampes  en  terre  cuite  dont  une  émaillée  en  vert;  de  nombreux 
objets  en  cuivre  très  oxyde's,  des  tubes  en  poteries,  de  nombreux 
coquillages  et  notamment  deux  conques. 


LA   SEPULTURE  GAULOISE 
A  mCINÉRATlOIV, 

DE  CERNON-Sl  R-COOLE  (MVRîVE), 
PAR  M.  AUGUSTE  MCAISE. 


Au  commencement  d'avril  1897,  M.  Brisson,  cultivateur  à  Cer- 
uoii  (Marne),  qui  labourait  une  pièce  de  terre  au  lieu  dit  le  Mouliti 
Brûlé,  sur  les  hauteurs  qui  dominent  la  rive  droite  de  la  rivière  la 
Coole,  à  un  kilomètre  environ,  au  nord  du  village,  remarqua  que 
le  pied  de  son  cheval  s'enfonçait  à  un  certain  endroit  de  ce  terrain. 

Il  creusa  le  sol  avec  le  coutre  de  sa  charrue,  et  de'couvrit  une 
excavation  circulaire,  profonde  de  60  centimètres,  renfermant  un 
vase  de  grande  dimension  en  terre  cuite,  mesurant  Ù2  centimètres 
de  hauteur,  i™io  dans  sa  plus  grande  largeur,  et  1"  i3  à  l'orifice. 
Ce  vase  contenait  des  ossements  humains  incinére's. 

De  chaque  côte',  et  appuyées  extérieurement  contre  ses  parois  à 
deux  points  diamétralement  opposés,  étaient  placées,  la  pointe  en 
has,  une  longue  épée,  mesurant  78  centimètres,  et  une  grande 
lance  longue  de  5o  centimètres,  et  mesurant  8  centimètres  et  demi 
dans  sa  plus  grande  largeur. 

Au  pied  du  vase  étaient  aussi  placés  les  deux  morceaux  d'une 
chaîne  en  fer,  à  mailles  en  forme  de  gourmette,  et  qui  servait  sans 
doute  à  suspendre  l'épée. 

Cette  chaîne  mesurait  li']  centimètres. 

Cette  sépulture,  de  l'époque  gauloise,  offre  un  triple  intérêt  : 

1°  Par  le  mode  de  sépulture,  ï incinération  très  rare  dans  notre 
région  ; 

a°  Par  la  présence  des  armes  et  leur  arrangement  autour  des 
parois  extérieures  du  vase; 

3"  Enfin  par  les  ornements  que  présente  le  fourreau  en  bronze 
de  l'épée. 

Archéologie.  36 


—  55A  — 

On  a,  en  elTol,  jusqu'à  présoni  rencontra  pou  d'incinérations 
gauloises  dans  le  dt'parleiuent  de  la  Marne  cl  dans  1  Aisne.  Elles  y 
sont  en  infime  proportion  avec  les  inhumations  de  la  même  époque. 

Les  inciucn-alionsdéjà  de'couverles  n"()iit[)()inl,si  nolie  nii-nioire  est 
lidèle,  donné  d'armes,  mais  seulement  quelques  parures,  bracelets 
ou  fibules,  placés  dans  le  vase,  sur  les  ossements  ou  au  milieu  d'eux. 

Ajoutons  que  celte  découverte  a[t[)orle  un  nouvel  éle'nienl  à 
létude  de  l'art  gaulois,  nous  \oulons  parler  des  ornements  gravés 
sur  le  lourrcau  de  l'épée. 


Ce  fourreau  est  en  bronze  des  deux  côtés,  tandis  que  le  plus 
sou\ent  la  partie  non  visible  du  fourreau,  (juand  la  lame  est  sus- 
pendue à  la  ceinture,  est  seulement  en  fer,  afin  de  ménager  l'em- 
ploi (In  l)foii/j',  inétiti  j)bis  pr('ci('u.\. 


—  555  — 

L'cpc'c  de  (îeniou  est  bien  i'épée  gauloise  marnienne  avec  sa 
boutcroHe  caracte'ristiqne. 

L'ornementation  du  fourreau  a])parait  d'abord  sur  le  passant  ou 
anneau  aplati  placé  à  Textréinité  supérieure  et  qui  sert  ji  attacher 
l'arme  au  ceinturon.  Elle  consiste  en  quatre  S  entrelacés,  combi- 
naison familière  à  l'art  gaulois.  Ils  sont  en  relief. 

Les  autres  ornements  du  foun-eau  sont  gravés. 

Ils  sont  fort  élégants  et  en  forme  d'enroulements  foliacés  qui  rap- 
pellent aussi  rS  très  allongé. 

Ils  se  rapprochent  de  certains  ornements  tracés  sur  des  vases  et 
sur  quelques  torques;  mais  combinés  et  évoluant  sur  une  large  sur- 
face, comme  celle  que  présente  un  fourreau  d'épée,  ils  offrent  un 
aspect  encore  plus  élégant. 

Le  vase  et  les  autres  objets  de  cette  découverte  sont  enlre's  dans 
la  collection  de  M.  Schmitt,  à  Cliâlons-sur-Marne. 

En  apprenant  cette  découverte,  je  me  suis  rendu  avec  lui  au  lieu 
où  elle  a  été  faite  et  je  me  suis  livré  à  un  minutieux  examen  de 
l'excavation  dans  laquelle  ces  objets  étaient  placés  et  de  la  partie 
des  ossements  trouvés  dans  le  vase  et  laissés  sur  ou  dans  le  terrain; 
ce  dernier  a  été  sondé  dans  un  piMimètre  de  5o  à  60  mètres; 
mais  cette  exploration  n'a  révélé  aucune  autre  sépulture,  inciné- 
ration ou  inhumation. 

Cette  découverte  s'est  rencontrée  sur  la  ligne  de  coteaux  crétacés 
surmontant  à  pic  le  cours  de  la  (loole,  sur  la  rive  droite;  j'ai  dé- 
couvert sur  cette  même  ligne  de  hauteurs  le  cimetière  mérovingien 
de  Y  Académie,  commune  de  Saint-()uentin,  et  le  cimetière  gaulois 
du  Mont-Coutanlt ,  commune  de  Fontaine-sur-Coole. 

Depuis  Breuvery  et  Saint-Quentin-sur-Coole  jusqu'il  Vésigneul, 
c'est-à-dire  sur  une  étendue  de  16  kilomètres,  la  Cooleest  dominée, 
sur  la  rive  droite,  par  une  ligne  de  faite,  qui  recèle  certaine- 
ment plusieurs  cimetières  mérovingiens  ou  gaulois,  mais  surtout 
gaulois.  J'ai  exploré  depuis  vingt  ans  la  plus  grande  partie  de 
cette  ligne;  je  n'y  ai  rencontré  de  sépultures  gallo-romaines  que 
sur  le  côté  gauche  de  la  rivière,  dans  la  vallée,  autour  des  villages. 

De  ces  crêtes  élevées  on  découvre  sur  tous  les  points  un  vaste 
horizon  convenant  certainement  aux  rites  funéraires  de  ces  époques. 


36. 


L\S(:iUl>TlONS   INÉDITES 
DE   L'ALGÉRIE, 

PAR   M.  S.   GSELL, 
Professeur  à  l'École  des  leUres  d'Alger. 


1.  —  Tébessa.  Autel,  liouvé  à  mi  kiloiuètro  au  uord-oucsl  de 
la  ville;  maintenant  dans  la  cour  de  rt'glise. 

D    •   M    •   S 
T  •  AELIO  •  AVG- 
LIB    •    PRINC^1 
V-  A    •   LX  X  V  I  I 

H   •   S   •   E 

M    A    R    T   I    A   T     1    t;  , 

D(is)  M{an{bu^)  s{acrum).  T{tto)  Aelio,  Aug(usti)  lih(erto),  Principi; 
v(ùv{t)  a{nms)  LX\  VII.  H{ic)  s{itus)  e{st).  Martialis .  .  . 

2.  —  Tébessa.  Caisson,  dans  la  cour  de  l'ëglise. 

D     M     S 
ADAVCTA<Ï' 
V  •  A  •  XXI  • 
"    XV 

D(is)  M{anibus)  s{(icrum).  Adaucta  v(ixit)  n[nnis)  XXI ,  \h(onsj\  XV. 

3.  —  Tébessa.  Caisson ,  dans  la  cour  do  l'église. 

D  M  S 
L  APIVS  MAX 
I  M  V  S  S ATVR 
NINVS  VIXIT 
A  N  NIS  XXXC 
L  APIVS  SATVR 
NINVS  FRATRI 
CARISSIMO 

FECIT 

H     S     E 

/)(t.s)    M{ambu>i)    s{(icrniii).    L{iicin.s)    Ap[\))im    Ma-viums   Saturninus   vixit 
anim  LXX.  L(ucms)  ApÇp)ius  Saluvninm  fratri  carisstmo  fecit.  H(tc)  s(itus) 


—  557   — 

4.  —  Tébessa.   Stèle,  dans  ia  cour  de  l'église.  Au-dessus  de 
i'iuscription,  buste  de  femme. 

D    •    M   •   S   • 
CAECILI  A    CINI 
TIA- VIX- ANN -Il 

CAECiLivs    vm 

TVNATVS  LIB 
ET  VXORI  CARIS 
SIMAE  MONIMn^ 
TVM  •  FEC  •  H  •  S-E 

i)(«s)  M{fmibus)  s(acrum).  Cnecilia  Cinit[h)ia  vtx{ti)  ann(is)  [L]I,  Caecilius 
F\or]tunatus  Ub{ertaé)  et  uxori  carissimae  moniine[n]tum  fcc(il).  H(ic)  s{{ta) 
e{st). 

Le  cognomen  de  cette  femme  est  le  nom  d'une  importante  tribu 
africaine  :  KCinithios,  haud  spernendam  nationem^^^ n , 

5.  —  Tébessa.  Caisson,  dans  la  cour  de  l'e'glise. 

,    D  ^  M  <>  S  ^ 
FLA  ^  AEREGIA 
V  ^   A   'ï'   XXXI  Qi» 

C<ï'CAE(îi>CINNAS 

D({s)  M{ambus)  s{ncnim).  Fla[via)  Aeregia  v{ixU)  a{nnts)  XXXI,  m{ensibus 
VIII.  H(ic)  s(ita)  e[st).  C(aius)  Cae{cilius)  Cinnas  cioniugi)  k{anssimae) 
s{epulcrum  ?)  fiectt). 

6.  —  Tébessa.  Caisson,  dans  la  cour  de  l'église. 

MINO 
P  IVLA 

N  A    VI  sic  omnia 

XII  ANNNO 
Mino[r)  Iul{t)ana  vixi{i)  ann<nyo. 

''^  Tacite,  Annale»,  II,  .oa.  D'après  Plolémée.  celle  tribu  habitait  sur  le  littoral 
de  la  Petite  Svrte. 


—  558  — 

7.  —  Tébessa.  Caisson,  dans  la  ronr  de  i'éjjliso. 

D  •  M  ■  6 
(sic)  AVLIVS  •  OCTA 
VS  •  VIXIT  •  AN  1 
S  QVADRAGINTA 
TEVESTINA  COIV 
X     D  E  D  1  C  AVI  T 

D{ts)  M[anibus)  s(àcnim).  L{uciusf)  Iulius  (?)  Ocla(i')ns  viril 
an[n)ts  quadraginta.  T{h)evesliiia  co{n)iux  dedicaolt. 

8.  —  Tébessa.  Fragment  de  caisson,  dans  la  cour  de  Te'glise. 
L'inscription  est  brisée  à  gauche  et  en  bas. 

D  •  M  •  S 
(•VABERIVS- Vie- 


D(is)  M{nnibns)  s{ncrum) .  .  .  Vaberivs  Vic[tor] .  .  . 

9.  —  Tébessa.  Autel,  trouve'  au  nord-esl  de  la  ville,  maintenant 
dans  la  cour  (h'  IN-glise. 

D  •  M  •  S 
VMBRIA  ■  Vie 
TORINAV-A- 
XXXV • H • S  •  E 
V  M  B  R  I  V  S  • 
ADVENTVS  • 
M AT  R  !  •  C  A 
R  1  S  S  I  M  A  E  • 
FEC 

D(ts)  M[ainbii.<i)  ii(ucriivi).  (Jmbria  Vkioiitin  p(i.ril)  a(iiim)  XXXV. 
Uijc)  s^ila)  e[fil).  iinhiius  Advcnius  iiialri  curiasimde Jec{t(). 


—  559  — 

10.  —  Tébessa.  Fragment  de  dalle,  tioiive  au  ma  relié,  main- 
lenant  dans  la  cour  de  Téglise. 

)i<  HIC  REÇj 
M  E  M  O  R  I  E 
CE  FIDELIX 


Hic  req[uiebit  bon{a)e]  metnori{a)e ,  [in  pa]cc  Jideliu[ni\.  .  . 

11.  —  Le  Kouif.  Borne  miiliaire,  haute  de  2  m.  70,  découverte 
près  du  Kouif.  Copie  qui  a  été  prise  par  M.  Jacobsen,  directeur 
de  la  Compagnie  des  phosphates  du  Kouif  et  qui  m'a  été  remise 
par  M.  l'abbé  Delapard,  curé  de  Tébessa. 

IMP   CAES 

M      AVRELIVS 

ANTONINVS 

PIVS   AVGVSTVS 

5     PARTHICVS    MA 

XIMVS  BRITANNI 

CV  S    MAX  I MV  S 

GERMANICVS 

MAXIMVS     TRI 

10      BVNICIAE  POiEi 

TATIS  XVIIl   CON 

■»JL  IIII  PATER  PA 

»AE   RE^TITVIT 

CIXXX^^) 

[l]mp(eralor)  Caes{ar)  M{arcus)  Aurelius  Antoninus  Pins  Augustus,  Parthicus 
mnximus,  Britannicus  viaximvs ,   Gertnanicus  maximus,  tnbuniciae  po- 

'1)   Ligne  to  :  la  copie  de  M.  Jacobsen  donne  POE.  Ligne  18  :  eiie  donne 
MAERETIIVIT. 


—  560  — 

jfje[s]frt//.s  XVIII.   ro>i\su\l  IIII .,  patcr  i)a\lri\(ic  n'\s\htiiil.  [Millia  jxis- 
s,nim)(:[I.]\\\. 

lîorne  luilliaiir  de  la  jjrande  voie  de  Carlhajjc  à  ïliovosli',  indi- 
quant le  cent  quatre-vingliènie  juille  à  partir  de  Carlliage.  Elle 
date  de  Tannée  216.  On  a  trouvé  fréquemment  sur  celte  route  des 
colonnes  milliaires  remontant  ;\  la  même  année  et  présentant  la 
même  rédaction  ''. 

12.  —  Aïn-Ghabrou.  Boinc  milliaire  trouvée  par  M.  Cambon 
et  transportée  par  ses  soins  dans  une  de  ses  propriétés  à  Téhessa, 
en  dehors  de  la  porte  de  Constanline.  Hauteur  de  ce  qui  reste, 
i  m.  3o  (le  bas  manque);  hauteur  des  lettres,  o  m.  06. 

DD  NN 
M  AX  S 
IMINO 
NOBILI 
SSIMO 
CESAR 
ET 


D(ommis)  iiioatris)  MaaXsyimino.  nobilissmo  C(fi)esav{i)  et.  .  . 

Le  second  nom  a  été  martelé.  (Tel ait  probablem<M)t  celui  de 
Flavius  Severus,  ([uoiqu'en  règle  le  nom  de  Sévère  doive  précéder 
celui  de  Maximin. 


^'*  Ciirp.  insci-.  lai..  I.  )1II.  ii"'  loioa,  ioio5,  10107,  i'"'-^)  "^'c  —  On 
doit  romarquer  que  los  indicalions  lopojfriq)liiqu('s  données  an  (Corpus,  an  sujet 
dos  bornes  miHiaires  déconverli's  entre  la  Ironlière  lunisionne  et  Téltessa,  ne  sont 
pas  toutes  exactes.  Les  numéros  loio^i,  ioio5,  loioG,  (|ui  portent  les  cliiiTres 
de  milles  CLXXVl,  CLXWll,  (ilAXVIII,  ne  j)euvenl  pas  avoir  été  découverts 
dans  le  voisinage  de  Ksar-Oourai.  (]o,  lieu  est  à  moins  de  10  kilomètres  do  Té- 
hessa, et  Le  Kouil,  où  a  été  trouvée  notre  borne,  portant  le  chillre  CLXXX,  en 
est  distant  de  1 8.  Ksar-Gourai  correspond  au  cent  quatre-vingt-cinquième  mille 
de  la  voie  :  voir  le  Corpus,  n""  10107-10108  et  aussi  101  lA  (on  Tlieveste  est 
indiquée  au  cent  quaire-vingt-onzièmc  niilli"). 


1 


—  561    — 

13.  —  Canrobert  '^'.  Epitaphe  dont  l'estampage  m'a  été  envoyé 
par  M.  Dubouloz,  ancien  administrateur  de  la  commune  mixte 
d'Onm-el-Bouaghi. 

D  M  S 

F  L  AV I  S    I  N  FA 

NTIB     REPEN 

TINE  VA  VIIII  PEQ_ 

VARIVS   VA    III 

D[ts)  M{anibus)  s{acrurn).  Flavi{î)s  infantih[us)  :  Bei)cntiii(a)e , 
v[txit)  aiiinis)  VIIII;  Pe(q)îiarms  v[ixit)  a(nnis)  III. 

f 

14.  —  Sigus.  Image  et  inscription  gravées  sur  un  rocher,  à 
3oo  mèti-es  environ  au  sud  du  village,  en  face  de  la  maison  can- 
tonnière.   Le   personnage,   enfermé   dans   un   édicule,  tient  une 

fiance  et,  autant  qu'il  semble,  une  couronne.  Hauteur  des  lettres, 
o   m.  o35. 

lOVI  AVG  SACRM 

C  AAAAAIVS    Am 

R.ICANVS      LO 

CNM    QVOD  ASI 

N  AR  CoLVNT  de 

SVO    FECt    D    D 

lovi  Aug{usto)  sacrum.  C{aius)  Mmnmius  A[f]ricanus 
îocum  quod  (sic)  asinar{ii)  colunt  de  suo  fecit  d{e)d{icavit). 

Cet  endroit  était  donc  consacré  à  .lupiter  et  les  âniers  venaient  en 
particulier  y  faire  leurs  dévotions.  Il  est  à  remarquer  que  la  petite 
plaine  qui  s'étend  au  pied  du  rocher  sert  de  pré  communal  :  on  v 
voit  paître,  comme  jadis,  les  ânes  de  Sigus. 

(''  Lieu  appelé  précédemment  Onm-el-Bouaghi. 


—  502  — 

15.  —  Sigus.  K[)i(a])lie  {>rav('o  sur  un  rocher,  prt's  do  la  dédi- 
cace préci'dculc.  (aite  inscripliou  osL  (Miferniëo  dans  un  cerclo  el 
accostée  à  droite  dune  patère  :  peut-être  y  avait-il  une  aiguière 
à  gauche,  mais  à  cet  endroit  le  rocher  est  fruste. 

D     M 
C   IVLI   FABIA 
NI        VA  XXX 
V 

D(Av)  M(nnibus)  (\iiii)  Jtili(i)  Fahmiii;  v(i.vil)  n{nni's)  XXXV. 

16.  —  Sigus.  Nécropole  méridionale.  Stèle. 

C  <^  IVLIVS  <^  FVS 

CVS  ^  V  ^  A  <^ 

XLVIl  çi»  H  ç:>  S  ^ï»  E  Qf» 

MAGNIAE  ^ 

MAGNI  ^   ¥  <^> 

W  <^   A  <^   XXVII  ^ 

H  Q!'    S  0 

P  ^  SITTIVS  ^  FVSCVS  ^ 

V^A^  LXXV  Çî»  H  <J&  S  0  E  ^ 

C{inus)  Jnlius  Fuscun  vi^iojit)  a^ituis)  XLVIL  H(ic)  fi(i(u.s)  e(sl).  —  (D/.s 
]îanibii.s)  Maguine,  Mngni /(iliae):  v{ixit)  a(imis  XXV IL  //(/r)  .<?( /<//).  — 
l\nblius)  Sittius  Fuscus  v(iw{t)  a{iuiis)  LXXV.  H{ic)  s(itus)  (-(ftt). 

17.  —  Sigus.  Près  du  cimetière  français.  Stèle. 

DIS  c^  M  A  N 
IB  VS  ^  IVLI 
A  ^  S  ATV  R 
NINA  «>  VIX 
ITQ!5  ANOSOi-LX 

Dis  Manibus.  Julia  Satumina  riait  (iii[n)ns  LX. 


'. 


—  563  — 

18.  —  Sigus.  Nécropole  méridionale.  Stèle 

C   •    LO  LLI V  S   •    FE 
LIX  •  V- A  •  LXXXXV 

H  •  S  •  E  • 

P  LOLLIVS- FELIX- VA 

LV- H  •  S • E • 

D  •  M  •  S 

ALFIA    •    LAETA 

VAXLVHSE 

C{aius)  LoUius  Félix  v[ixit)  a(nnis)  LXXKXV.  H{ic)  s(itus)  c[sl).  —  Pu(bliH.s) 
LoUhis  Félix  r(ixit)  a[nnis)  LV.  H(ic)  s(^itus)  e(st).  —  D{is)  M[anibus) 
s(acnim).  Alfia  Laeta  vi{xit)  (i{imis)  XLV.  H{ic)  s(it(i)  e{st). 

19.  —  Sigus.  A  Test  du  village,  près  du  chouiin  de  fer.  Grande 
stèle,  haute  de  i  m.  k6. 

SALLVSTIA 

OPTATINA  ^V<li>A^X^nXH^S^E 

C  •  SALLVSTIVS  •  ANTE 

ROSV- A-LXX 

D^M<2'CAELIA-  OPTATA 

V  ^  A^  LXXX  ^ 

H    S    E 

C-SALLVSTIVS 

ADARBALÇi' 

V- A- LX 

H-S-E 

L  •   SALLVSTIVS  •  F  AV 

STINVS  •  V  •  A 

L  ■  H  •  S  •  E 

C   SALLVSTIVS 

CRISPVS-V-A- 

LX-H- S • E 

D{is)  M{anibus).  Sallustia  Oplatina  v{ixit)  a[nms)  XVIII.  H{ic)  s{ita)  e[st).  — 
C{aius)  Sallustius  AiHeivs  viixil)  a[nnis)  LXX.  —  ■D(«)  M{(inibu>i).  Caelia 
Optnta  v[ixit)  n[nnis)  LXXX.  H{ic)  s{ita)  e{st).  —  ('(fiiiis)  Salbislius 
Adarbal  v{ixit)  a{imis)  LX.  H[ic)  s{{lns)  e(st).  —  Lu{cius)  Sdlliistiiis  Faus- 
tinus  v{ixit)  a(nnis)  L.  H{ic)  s[itus)  e(st).  —  C{aius)  Sallustim  Crispm 
v(ixil)  ainnis)  LX.  E(ic)  s{itus)  c{st). 


—  56A  — 

20.  —  Sigus.  Grande  stèle,  haute  de  i  in.  3o,  à  côte  de  la 
précédente. 

C-SALLVSTiVS-VR 
BANVS-V- A-XIIX- 

H  •  S  • E- 
M   SALLVSTIVS  VA 
LENS  V  A  XVI  H  S- 

O  T  B  Q_ 
LVCILI  A  ^   M  AXI 
MINA-V-A-L  H-S-E 

CECILIA  •  M  •  F- 
VRBANILLA   •   V   • 
•À-LXXXI-H-S-E^ 

D  M 

M    •    SALLVSTIVS 

QVADRATVS 

FIL   V   A   XVIII 

H  S  E 

C(aius)  Salliistius  Urhaiius  v{l.vil)  n{niiis)  XVIIl.  H{ic)  s[itus)  fi(st).  — 
M{arcus)  Salluiftius  Valens  i\ixit)  a{iin'ts)  XVI .  H{ic)  .sÇitus).  0{ssa)  /(««) 
b{ene)  q[uiescnnt).  —  Lucilia  Maxima  v{ixit)  a{nn{s)  L.  H[ic)  sita  eisl). 
—  C{a)ecilia,  M{arcî)  f{ilia),  Vrhanilla  v{ixit)  a[nnis)  LXXXI.  H{ic) 
s{ita)  e[st).  —  D{k)  M[auibus).  M(arcHs)  SaUiistius  Quadratus ,  Jilms , 
v{ixit)  a{_nni.s)  XVIII.  H{ic)  s({tus)  c{st). 

21.  —  Sigus.  Près  du  cimetière  français.  Stèle,  d'une  mauvaise 

j^raviiie. 

DIS    M 
Q^VALERIV 
S    Q^F  QJR     {sic) 
CLARVS 

V      A      L  I  I 
H  S 

Dis  \l(aiiihus).  Q(uiiihis)  \(ilcrli(s,  (){iniili)  f{iliiis),  Q(iiyr(ina) . 
Clariis  if{i.i-itj  «(//y/î'.v)  LU.  U{ir)  s[iliis). 


—  565  — 

22.  —  Sigus.  Au  iiord  du  village,  conlie  la  ligne  de  cheuiiu  de 
k'i\  Caisson. 

D  <  M  <  S  < 
L  <J^  VLPIVS 
lANVARIVS  "^ 
SEVIVOFECIT 
IVLIA-  PRIMOSA  ^ 
CONIVGI-CARISSIME 

D(ts)  M(anibus)  s(acrum).  Li^ucius)  Vlpius  lamiarius  se  invofeck; 
Iulia  Priinosa,  conjugi  carissim{a)e. 

On  voit  que  la  rédaction  de  cette  épitaphe  est  défectueuse;  il 
Faudrait  :  sihi  el  Inhale)  Prhnosa[e),  conjugi  carissim{a)e. 

23.  —  Ksar-MahidjibaC).  Petite  Stèle. 

C  •  OC  CI  V 
S  •  M  •  F  •  Q_- 
B  A  S  I  L  E  V  S 
V  •  A  •  X  XI 
HS-O-T-B-Q^ 

C[aius)   Occius,   M(arci)  J[tlius),  QÇuirinn),  Basileus   v[ixit)  a(nnis)  XXL 
0[ssa)  t(ua)  b(eue)  qiiiiescant). 

24.  —  Autel  trouvé  à  lo  kilomètres  environ  du  Kroub,  contre 
la  route  d'El-Aria;  maintenant  devant  fliôtel  Victoria,  près  de  la 
gare  du  Kliroub. 

DM» 
A  N  T  O  N 
A    M  A  XI 
M  A  V  A  » 
HSEOTBQ_. 

Diis)  Mianibus)  \s{(icnim)\.  Aniom\a\  Maxima  v{ixit)  (((unis) .  .  . 
H(ic)  s[ita)  e[st).  0{ssa)  t{ua)  h(ene)  q{uiescantj . . . 

25.  —  Kheneg  [Tiddis).  Petite  stèle ("->  (hauteur,  o  m.  b"]),  à 

"'   Sur  celle  ruine,  eonf.  Corp.  inscr.  lat. ,  p.  iSaS. 

'-'  Je  l'ai  copiée,  au  cours  d'une  visile  que  j'ai  faite  à  Tiddis,  avec  M.  Vars, 
professeur  au  lycée  de  Gonstantine. 


—  566  — 

Toiicsl  (1(>  la  ville  .iiiliciiu».  Vu-tlcssus  de  rinscriptioii ,  bas-reliefs 
tirs  friisles  :  dans  une  niche  snpporte'e  par  des  piliers  corinthiens, 
denx  pers()nna[fes  dehont ,  dont  l'un  tient  nn  hélier  et  un  vase  (?), 
et  laulre  une  couronne. 

C<:^I  Q^  VICTOR-  V  •  S  •  L  ■  A 
Cîdiits)  hiiliii-s)  I  irtor  t\olU)n)  s(oloit)  li^iln'it.s)  ai^nimo). 

26.  —  Collo  (CIiiiIIk).  Inscription  oravée  sur  un  pi('douche,  dé- 
hris  dun  huste  en  marbre,  (jui  se  trouve  dans  la  collection  niuni- 
ci[)ale.  Hauteur  des  lettres,  o  ni.  o55. 

M-DOMITI 
O  MARTI 
ALIA-MIL- 

l/(^//ro)  l)o)itilio  M(iiii(ilia(no) ,  init(ili). 

27.  Collo.  Petite  stèle  en  nuiibre,  à  la  collection  municipale. 

D  Q^M  Ç3  ^ 

SEIA 

CATERVARIA 

V^  A  ^  XXXV 

H  05'  S  '^  E 

/>(/.vj  \l{(uiil)iis)  .s\ncnim).  Scia  Catervaria  i\i,fil)  n{imis)  XXXV. 
H(ic)  s({tn)  e{st). 

28.  —  Mens.  Borne  milliaire  trouvée,  en  1897,  près  des  ruines 
(h;  Mons,  par  M.  Isuard ,  instituteur  à  Sillè{>ue.  La  pierre  est 
casse'e  à  gauche  et  en  bas.  Ma  copie,  d'après  l'estampage  de  M.  ïs- 
nard  : 

IMPERATOR   CA 

ESAR   L   SEPTIMI 

VS  SEVERVS   PE 

TINAX   AVG   PP 

NTIFEX     MAX 

S    TRIBVNIC 

DTEST  III-  IMP 

OR  IIII  COS 

ONSVL  MIL 

hnperalor  Cncsar  L{ucius)  Scptimim  ScvcruH  Pe[r\lmax  Xuginslus) ,  p{ater) 


—  367  — 

p(atriaé),  p[o]ntifc.r  maœ\imu]s,  lnbumc[iac  p\otesl(ntis)  III,  iini)[erat\or 
III,  co(;n)s{ul)  [II,  proc]onsiii ,  mil[iaria  restituit  per  (jn{emin)  Nuuiiiiun 
Martiakin,  i)roc{uratorem)  suuin.  A  Silijl  in(ilia)  pinssuum) .  .  .  |. 

Celle  borne  appartienl  sans  doule  à  la  voie  de  Sitifis  à  Cirta  par 
Mons  Cuicul  et  Mileu.  Elle  peut  être  restilue'e  à  l'aide  d'une  autre 
borne  de  la  même  voie,  trouvée  à  i,5oo  mètres  de  Sélif  et  appar- 
tenant à  la  même  anmio,  iç|5  do  notre  ère. 

29.  —  Ouled-Agla.  Grande  plaque  de  "grès  trouvée  en  Taisant 
une  route  qui  passe  contre  les  restes  de  la  basilique  clirélienne. 
Longueur,  2  m.  65;  hauteur,  o  m.  62.  L'inscription  est  dans  un 
cadre  à  queues  d'aronde;  les  lettres  mesurent  o  m.  oh  et  o  m.  o3. 
Ce  texte  important  m'a  e'té  signale'  par  M.  Dubouloz,  administra- 
teur de  la  commune  mixte  de  Maadid.  Ma  copie  : 

SALVO-ET-PROPITIO-  WMmm^mM.lN  O  ■  N  •  IMP  •  C  AES  ARE 

WMMMyMmmmm£:m^w^MMmmwmmmMmm  p  i  o  •  F  e  l  :'^;';  e  •  a  v  G  •  e  t  • 
FORTiiSLMO  •  Ac  •  N  mmmmmmm  ssimo-invicto-et- 


5  SEN  A  V  \w^mmmm^^mmmN'c.  •  domo  ■  1 1  vs  •  d  i  v  i  n  a  •  r  e  s  •  p  • 

MVNICIPI:^¥«:^^^^D  QVOD  M  VLP  ■  DIOSCORVS  •  OB  •  HONO 
REM  DVv'«^^««sr^««T^^W»ENTI-EiVS-VSVRIS  ADDI 

TA  •  ETi  AM  •  }mimmmmm^mmmm&^'  ore-petroni-resti 

TVTl-V-E-PROC- AVG-PI^P«^»m'^^^'"   DEDICANTIBVS 
10    Q_-AEMILIO-SATVRNI«SATRIO-S/  "^l^O- D  V  V  M  V  I  R  I  S 

^aim  et  propkio  [doiH\ino  niosliv)  ]mi){eraloré)  Caesnve  [M[(irco)  Aurelio  6'e- 
veio  Alexaiidro],  Pio  Fel[ic]c  Aug{usto)  etfo}'t{[s]simo  ne  n[obi[i\ssiino,  in- 
cicto  et  [Iulia  Mamaea  Aug{usta) ,  matre  Aug{nsti)  et  caslrorum]  et  scnal[us 

ci  patriae,  totaq]ue  domo  \e\ins  dwiiia,  res  p{iibUca)  immicipi{i) 

[opus{?)'\ n\d  qiiod  M[arcHs)  Ulp[iits)  Dioscorus ,  oh  honorem  duu[in- 

viralus  (sestertiiim) .  .  .   m(ilia)  n{uinmiiiii)  promtsemt[f) ,  e.v  t[csl(tm\enti 

e[i\us  usuris,  addita  etiam ,  [Ja]vore  Petroniii)   Rcstituti,  v{iri 

e{gregiî),  proc[uratoris)  Au(gusti),  p[r{aesidi)  prov{mciae)  Maur{etaniae) 
Caesar[iemis)  (?),  peyfecit ,  dcdicanlibus  Qi^uinlo)  AeinIHo  Satunii[uo  et.. .] 
Satrio  S ....  .0,  duunwiris. 

f''   Cmp.  insci:  laL,  t.  VIII,  n"  io35i. 


—  568  — 

\u\  li{|ii('s  -j  e[  U ,  les  noms  de  rciiiporeui'  cl  de  sa  iiùtc  ont  elé 
martelés.  Le  gouverneur  Potronius  Reslilutus,  nomme'  lignes  8-9, 
ne  figure  ])as  dans  les  Fastes  de  la  Maiirélanic,  dressés  par  M.  Pallu 
do  Lesscil.  Il  esl  bien  regieltable  (luà  la  ligne  (i  le  nom  du  muni- 
cipo  ail  disparu,  d'autant  plus  que  la  ville  romaine  qui  s'ëlevait 
aux  Ouled-Agla  semble  avoir  ('te'  la  |)lus  ini|)ortante  et  la  plus 
riche  de  toute  la  plaine  de  la  Medjana.  Peut-être  ee  municipc 
s'appelait-il  Eqmzctum.  Une  borne  milliaire^^'  trouvée  à  El-Guenia, 
à  3  kilomètres  à  l'ouest  de  la  Medjana,  indique  une  distance  de 
i5  milles  depuis  le  municipe  d'Equizetum.  Une  autre  borne ('-\  dé- 
couverte 3  milles  plus  loin,  dans  la  direction  de  Test'-'',  porte  le 
chiffre  XII.  En  reportant  ces  distances  sur  la  carte,  on  constate 
qu'il  est  possible  qu'Equizetum  ait  correspondu  au  village  actuel 
des  Ouled-Agla.  Mais  il  (aul  avouer  que  cette  identification  est  bien 
pre'caire  ('*'. 

30.  —  Bougie  [Saldac).  Petite  stèle,  déposée  à  la  mairie. 

D  M  S 

S  I  T  I  I  A     {sic) 

I  A  N  V  A 

RI  A     VIX 

IT  ANIS  LXIII 

l){ifî)  M{anibus)  s^acrum).  Sii{t)ia  lanunria  vixh  (in{n)l-'i  LXllI. 

31.  —  Tiklat  [Tupusuctu).  A  la  ferme  Buticar. 

<ï'  D  (:^  m\ 
A   VICTOR  Q^ 
VIX   ANIS  ^ 
XXV  H  S  E0 

D{is)  .]'l{anihiis).    \ félins)  Victor  vi.T(il)  an{it)is  \XV.  U[ic)  .s•(//y^s•)  e{st). 

'"    Qirp.  iuscr.  Inl.,  l.  VllI ,  ii"  io3^io. 

'^'  Idem,  n"  loAag. 

'■''  On  |)iutôl  (lu  sud-esl  :  "Sur  li'  rôté  du  clictuin  ar;il)('  (|ni  roiutuil  i'i  liou- 
Aréridjn,  dil  I'a\eii. 

'*'  Voir  Cl'  f|U(!  j'ai  dil  piémli-uiuu'ul  sui'  la  [Moilioii  d'E([uizeluiii,  daiis  mes 
Hcrlierchm  nrcliédlogifjiit's  en  .IZ/rcVic,  p.  ;i)S.S-:!iS."). 


—  569  — 

32.  —  Tiklat.  Cippe  eu  l'ornie  d(3  base  de  colonne.  Acluellemeul 
sur  la  place  du  vilia<je  d"El-kseur. 

D  (Ï>M 
P  •  CORNELI 
VS-C-F-HoW 
R  A  T  V  S«^ 
X I T  •  A  •  X'#^ 
H  e-  S  Q^  E 

D[ts)  M{ambus).  P[uhlms)  Conieims,  C(aii) J[ilius) ,  Ho[no])atUfi , 
[vijxit  n{nnis)  X .  .  .  H(ic)  s{itiis)  [("(-s'O] 

33.  —  Tiklat.  Cippe,  dans  le  jardin  de  la  ferme  Glaylon. 

D-M-S^ 
O  •  P  A  M 
P  V  L  I  V  S 
A  R.  N  E  N 
C  A  E  C  I 
L  I  A  N  V  S 
V-A-XLV<Ï' 
Ç5H  S  E 

D(/s)  Miunibus)  s(acriim).  Q(uintus)  Pampulius ,  Arnen(sis),  C.necilinuiis, 
v{{.vit)  a{nuis)  XL  V.  H{ic)  s({tii>i)  e{st). 

34.  —  Tigzirt.  Ma  copie,  d'après  un  estampage  (jue  m'a  adressé 
M.  Leiialle,  colon  à  Tigzirt. 

D  M  S 
F  L  A V I  A  E  IV 
L  VICTORINE- 
FQ:FILVAIIMVI 
D  XX  P  CLXXXV 
W-X  K  D 

D[ts)  M[anibus)  s{acrum).  Flaviae  hd{i(fe)  Victorin{(i)e Jil{{ae);  vixit 

a{imis)   II,  m{ensibiis)    VI,   dtebus  XX.   (Anno)  p{rovinciae)   CLXXXV 
(994  après  J.-C).  (Mortua)  (?)  X  k{alendas)  D(ecembres). 

35.  —  Cap  Matifou.   [Busgumae).  Colonne  milliaire,  trouvée 

AncHKfii.or.iE.  '^n 


—  âTO  — 

|)i('s  (les  riiinos  dv  Hiisjj'iiniao.  dans  le  iioiivcau  villajjc  de  Lapé- 
roiise.  l'^llo  l'st  aciiu'llcim'iil  dcNaiil  le  fori  lurc^''. 

DD     NN 

V  A  L  E  N 

T  I  N  I  A  N  O 

ET    VALENTI 

5     PUS    FELICIBVS 

SEMPER  AVGG 

R  N 

vmo 

B     R     P     N 

D[oiniins)  n[ostris)  Valentiniano  cl  ValeiUi, 
Piis  Felicibufi  sempei-  Aiig[tintis) ,  b(ono)  v[ei)  j)(iihlicac)  ii^alis). 

.le  110  vois  pas  ce  (jue  signilienl  ics  lettres  R  N  à  la  ligue  7.  Cette 
iuscripliou,  qui  date  de  36/i-3(j7,  a  été  «{ravéc  sur  une  autre  in- 
scription, dont  il  reste  des  vestiges,  au-dessus  et  au-dessous  de  la 
ligne  7.  Notre  borne  appartenait  probablement  à  la  grande  route 
du  littoral. 

36.  —  Cap  Matifou.  Fragment  d'une  plaque  de  marbre,  con- 
servé au  fort  luic.  Hauteur  des  lettres,  o  m.  02. 

ianvariaeJ 

AVRELI\| 

37.  —  Hammam-Righa  [Aqiuie).  Caissoii  à  /loo  mètres  environ 
à  l'est  de  l'Iiopital  mililalrc. 

D-M-S- 
CL   •    S  P  E  S • 
VIXIT  •  A  '  XVI 
MEN-II-D-VIII 

S  •  T  •  7"  •  L 

D[is)  M(ambns)  s{ncrum).  Cl{audia)  Spes  vi.vll  aÇniiis)  XVI ,  incii(sibus)  Il , 
d{iebus)  VÎIJ.  S{u)  l[lbi)  l[crru)  l{cvis). 

"'  Cotic  lioriKï  a  <jli''  iiifiilioiiiit'c  \>in-  M.  Wailli',  Heriic  tijricaiiir ,  \LI.  ii>;)7, 
|).  2X7. 


—  ôrl  — 

38.  —  Amourah  [Sufasarj^^K  Table. 

MESA • CVCCATI 
S-QVOT-FECIT-  IV 
LIA-MARITA-EIIVS 

Me{)i)sa  Cuccatis  quoi  [=qtiaiii)  fecil  lulia  marila  ci-ùyus. 

39.  —  Amourah.  Stèle. 

D  M  S 
T  •  PL  •  YiilLIS 
VIXi-ANIS  LXXII 
TL-  SOiSIAN\^ 
MAIOR  NATVS 
PATRI    FLENS 

FECIT 

D(ts)  M{anibus)  s{acrum).   T{itus)  Fl{aviuii)   Vi[r]{lis  via;i[t]  nn(u)is  LXXII. 
T{ttus)  Fl(avim)  Sos[s]{anus ,  maior  nalus,  palri  fUns  fccil. 

40.  —  Amourah.  Partie  supe'rieure  d'un  caisson. 

D  •  M  •  S 
M  •  IVLIVS  ■  SA 


D[is)  M[unmts)  s{acrum).  M[arcus)  lulms  Sa\luruinm?\ 


41.  —  Amourah.  Table. 

MIMOSA    M   D 
AïO  FILIO  SVVO 
DILEITISSIMO     ^icomuia 
MESAM     PRO 
SVVIT  ^  ^ 

Mimosa  M{arco?)  Da\l\o  fiho  sm<w>o  dileitissimo  me(ji)sam  yK»'>osM<M>j7. 

'*'  Les  inscriptions  siiivaulcs  que  j'ai  vues  à  Amourali  (DoUInsvilte)  uni  été  ré- 
unies par  les  soins  de  ^I.  Costo,  dirocleur  du  doinaine  de  la  Compagnie  algérienne. 

37. 


42. 


—  572  — 

Amourah.  Table. 

M  E  Écuolle  S  A 


T  V  T   I 
TAS    F 


F 
ECI  ,,      „     T   SEV 
ERI  ANVS 

Me{u)sa  Tutit(isJ[iliae?).  Fecit  Sevcrtanus. 
L<'s  lijjues  '2  et  3  soiil  enrernices  dans  im  plal  de  forme  allongée. 

43.  — ■  Amourah.  Table. 

MESA 
S  O  R  I  C  A  S 
FECIT- Mi 
MORIA  ANNA 

Me{n)sa  Soricns.  Fecit  m[e]moria(m)  Anna. 

44.  —  Amourah.  (lippe.  L'inscription  est  brisée  en  haut,  à  droite 
et  à  gauche. 

oco 

/I  A  RT  I  A  L  1  s 
N  •  kXXXV-M  III 
VOCONIVS    C 
3IOSVS  QVI  ET  CA 
I    IN  N  O  CEN  TI 

.  .  .  I  r]ofo[»/M.s']  Murtialis  Y>}{i,xu)  (i\n(nis)  LXXX.\V,  m(eii.s{hitsj  III.  .  . 
\ocoiiius  [(j(tu\diosu.s- ,  qui  et  (la.  .  .  [j)aii'\i  iniiocciiti[>isiino\. 


45. 


Amourah.  Bas  d'un  caisson. 


CISSIMO  FLENS 
lECIT  ET  D  VIIII 
iD  NOV  A  P  CCEXII     {.sic) 

[ni\ari(o  (Idlcissiuio Jlcns  \f\('ril  et  (([rdicooit),  17///  [/|rf(M*)  !Sov{cinbres) 
u[tin<>)  p[rovinciae)  (](1{L)\U  (—  .'Joi  do  iiolie  ère). 


—  573  — 

46.  —  Duperré  {Oppidum  Novuin).  Caisson,  à  la  ferme  Hiard. 
Il  est  brise'  en  bas. 

D         M         S 

AELIVS  VIBIVS 
femme     homme  yiCXIT- AN   XLV 

MESES-IIDIES-V 

AELIA   SATVRNI 

NA-VIXIT- AN 

^^  ■  MESES 

D{ts)  M{anihus)  s[acnnn).  Aelius  Vibius  vi<^cyxU  an{nos)  XLV, 
me[n)se<t  II,  (lies  V.  —  \elia  Satumina  vixit  aH(iî)[os]  XX,  me{iî)ses 


47.  —  Duperré.  1 

berme  Hiard.  Petite  tabl( 

m.  0^, 

FIORAS 

VI  TA 

KcueUe     L I O      Éctiellp 

NIS 

TIPASI  MAR 

CIAE  ET  CESALIAE 

Floras ,  Vitalionis ,  Tipasiij) ,  Marciae  et  C{a)esel[l)iae. 

11  est  vraisemblable  que  cette  table,  d'apparence  grossière,  re- 
couvrait des  reliques  de  saints.  Nous  avons  la  liste  de  ces  saints. 
Le  martyrologe  dit  de  saint  Jémme  donne,  pour  l'Afrique,  le  nom 
de  Marcia  au  8  des  ides  de  mai,  au  i6  des  calendes  de  juillet  et 
au  i8  des  calendes  de  janvier.  Tipasius  est  sans  doute  le  martyr 
maurétanien  Typasius,  dont  les  Actes  ont  été  publiés  récemment 
])ar  les  Bollandistes'^h  il  fut  décapité  dans  la  \ille  voisine  de  Ti- 
gava,  au  temps  de  Dioclétien. 

Stéphane  Gsell. 
('^  Analecta  HoUa>idiana,l\  ,  \^.  ii6. 


TABLE    ALPHABET] OU E. 


\i\7.u:  (,1V).  De  la  siir\iv>inci'  ilos  dol- 
mens en  Limousin,  p.  xlii-xuii. 

Aï\-B\nciioucH  (Tunisie).  Inscription 
clirétienne,  p.  iao.  —  Inscription  ro- 
maine, p.  419. 

AïN-CiiARROi  (Algérie).  Borne  inilliaire, 
p.  56n. 

Aïn-ei.-Ghaiisa  (Tiiiiisic).  Inscription  ro- 
maine, p.  /io8. 

Aïn-el-Henchir  (Tunisie).  Inscription 
romaine,  p.  3 98. 

Aï\-el-Ol'Arghi  (Tunisie).  Inscriptions 
romaines,  p.  ^^8-^19. 

Aïn-Faouar  (Tunisie).  Inscription  ro- 
maine, p.  369. 

Aïn-Fodda  (Tunisie).  Inscription  ro- 
maine, p.  890. 

Aïn-Gheciiil  (Tunisie).  Inscriptions  ro- 
maines, p.  370. 

Aïn-Kasii-el-Hai)1d  (Tunisie).  Inscription 
romaine,  p.  398. 

Aïn-Snob  (Tunisie).  Inscriptions  ro- 
maines, p.  38^,  î?8.j. 

AïN-ZoïABiN  (Tunisie).  Inscription  ro- 
maine, p.  '1  )  9. 

Aïoij\-el-Arba  (Tnnisif).  InscriprKm 
romaine,  p.  'iHH. 

Ai.BA>Ès  (Le  chanoine).  Les  aris  à  Ton- 
Ion  au  mo\en  àjje,  p.  17  à  /17. 

Ai.Ri  (Tarn).  Inventaire  des  armes  et 
nnniitions  de  celle  ville  en  iBgS, 
p.  108  à  1 15. 

Ai.r.Eit  (Algérie).  Ins<  ripiion  ln-braïque, 
|).  mC)-'?.  17. 

Ai.i.ÉK  COUVERTE,  (lécouvi-rli-  aii\  Bon- 
lards,  p,  XXIII-XXIV. 


Ai.TiMinniM.  —  Voir  MiiRViEL. 

A  M  BOISE  (Indre-et-Loire).  Comptes  du 
cliàteau,  p.  xi.vi. 

Amolrah  (Algérie).  Inscriptions  ro- 
maines, p.  .^71-579. 

André  (Désiré),  nommi'  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur,  p.  iaxxv. 

Angers  (JNlaine-et-Loii'e).  Inscriplion  hé- 
hraïque,  p.  91  5. 

Angot  (L'abbé).  Statue  du  Grand  Condé 
conservée  dans  l'église  de  Saulges, 
p.  CI,  cx-cxi,  et  5/17  à  5/19. 

Angijilcodrt-le-Saiit  (Oise).  Cimetière 
franc ,  p.  218,  9  a  3  à  9  3 1 . 

Antibes  (Var).  Démolition  des  murs  an- 
tiques, p.  uv, 

Apremont  (Maison  d').  Plaque  de  che- 
minée à  ses  armes,  p.  338. 

Arabo -BERBÈRE  (Mauuscrit),  p.  ai  G  à 
2  A  9. 

Arbellot  (L'althé)  oH'rc  un  ouvrage  au 
Comité,  p.  wviii,  wxiii,  xcviii. 

Arécomiques  (Les  derniers),  p.  /181  à 
53i. 

Arles  (Bouches-du-niiônc).  Inscriptions 
hébraïques,  p.   179,  180  à  189. 

Arlot  de  Saiivt-Saud  (AL),  nommé  offi- 
cier d'Académie,  p.  i.xxxvii. 

Armes  de  l'époque  marnienne  d(''COu- 
verles  dans  le  midi  de  la  France , 
p.  /i8i  à  098.  Armes   et    muni- 

tions de  la  ville  d'Alhi  en  iSgB, 
p.  108  à  iiô.  —  Armes  italiennes 
consigiK'cs  à  Lyon  en  i5()i,p.  .")3 
à  69.  —  Armi's  icciicillies  dans  la 
Loire,  p.  xxv. 


57;"^ 


AucH    (G(M'.s),   fiiscn'plidns  li(''lir€iifnies, 

p.  180. 
Aiidiat(M.)  envole  une  corniiumicatioii, 

p.   XCVIII,    CM. 

Ai'MALK    (Seine-Infôriniu'e).    Inscription 
de  dédicace  du  cimetière,  p.  xxix. 


Al  VR-W  (Lucien),  iioinniéollicier  d'Aca- 
démie, p.  LXXXVll. 

AvENEAii  DELA  Gbancière  (M.)   ofTie  un 

ouvrage  au  Comité,  p.  ci. 
Avraga  (Ténériffe).  Inscription  libyque, 

p.  xxiv-xxv. 


B 


Babelon  (Ernest),  chargé  d'un  rapport, 
Lxxxix,  xcix;  —  élu  membre  de 
l'Institut,  p.  cvi. 

Discours  au   Congrès  de  la   Sor- 

bonne,  p.  lxiu  à  lxxviii.  —  Rapports 
sur  une  bague  trouvée  à  Thérouanne , 
p.  xxii-xxiii;  —  sur  une  demande  de 
subvention ,  p.  xciii  ;  — •  sur  les  fouilles 
de  Bortbouville,  p.  xxii. 

Bague  du  xvii'  siècle  trouvée  à  Thé- 
rouanne,  p.  XXII-XXIII. 

Bantarès  (Hérault).  Cachette  de  fon- 
deur, p.  XXXIII,  et  48  à  59. 

Baratte  (Gustave),  nommé  officier  de 
l'Instruction  publique,  p.  lxxxvi. 

Barbier  de  Montallt  (L'abbé)  ofl're  un 
ouvrage  au  Comité,  p.  xxviii. 

Barcelone  (Espagne).  Annonce  d'un 
concours,  p.  xcvi-xcvii. 

Bardy  (H.),  auteur  d'une  communica- 
tion, p.  cvi. 

Barrière-Flavy  (M.),  nommé  officier 
d'Académie,  p.  lxxxvii. 

Barthélémy  (Anatole  de),  chargé  de  di- 
vers rapports,  p.  xxxiii,  c,  ci,  cvi; 
—  nommé  membre  d'une  commis- 
sion, p.  cvî;  —  présente  une  obser- 
vation, p.  Liv;  —  présente  divers 
rapports,    p.   xxiii,   xxix,   xcix,  cvii- 

CVIII,    CXI. 

Bualha  (Portugal).  Construction  de 
l'abbaye,  p.  xlix,  et  1  à  16. 

Bataves  (Les)  ont-ils  reçu  le  titre  de 
fratres  et  amicipopuli  Bomani,Tp.  9.34 
à  3.38. 

Batiffol  (L'abbé),  nommé  officier  d'Aca- 
démie ,  p.  LXXXVII. 

Battaria  (Tunisie).  Stèles  puniques, 
p.  870  à  876. 


Bauffremont  (Maison  de).  Plaque  de 
foyer  à  ses  armes,  p.  335. 

Baux  (Les)  [Bouches-du-Rhône].  In- 
scriptions antiques,  p.  LXXXIX,  xciv.  — - 
Sépulture  gauloise,  p.  5o4  à  5o6. 

Béatrix,  veuve  de  Gui  le  Champenois, 
fait  une  donation  à  l'abbaye  de  Saint- 
Paul  de  Besançon,  p.  70. 

Beaune  (Henri).  Tapisserie  représenlant 
Charles  le  Téméraire,  p.  ciii-civ. 

Beaurei'aire  (M.  de).  Observations  sur 
les  puits  funéraires,  p.  xlviii.  —  Les 
peintures  murales  de  Benouville,  p.  c, 
et  1 1  6  à  139. 

Beauvois(E.)  offre  un  ouvrage  au  Co- 
mité, p.  Cl. 

Bégon  (Scipion- Jérôme),  évêque  de 
Toul,  Plaque  de  foyer  à  ses  armes, 
p.  33o. 

Béja  (Tunisie).  Inscription  romaine, 
p.  389. 

Belleperche  (Abbaye  de).  Inscription  du 
xui"  siècle,  p.  xlviii. 

Belligdat  (Ain).  Découverte  d'nne  sé- 
pulture gauloise,  p.  xliii. 

Be\ou VILLE  (Calvados).  Peintures  mu- 
rales, p.  L,  et  1 16  à  199. 

Berger  (Philippe),  chargé  de  divers 
rapports,  p.  c;  —  lit  divers  rapports, 
p.  en,  cviii,  CXI.  ■ —  Note  sur  l'in- 
scription d'Avraga,  p.  xxiv-xxv. 

Bermundi  (Martin),  chanoine  de  Toulon, 
fait  peindre  un  crucifix  à  la  cathédrale 
de  Toulon,  p.  3o-3i. 

Besançon  (Doubs).  Abbaye  de  Saint- 
Paul,  p.  69-70.  —  Les  deux  cathé- 
drales, p.  Lviii-Lix,  et  128  a  i38.  — 
Le  temple  de  la  Fortune,  p.  l,  et  63 
à  70. 


570 


Rkbthaid  (Miclu'h,  uoiiiiué  ollicier  do 
riiislniclion  piiltliqiio,  p.  i.xxwi. 

IU:nTHEi.K  (Joseph),  autour  d'niu' ooni- 
nuMiicaliou,  p.  xxi  ;  -  iiouiuié  ollicior 
de  l'Iiistruclion  publique,  p.   lxxxvi. 

Beiitiioi VILLE  (Eui'e).  Ruines  romaines, 
p.  XXII,  XL-XLi,  et  7t  à  78. 

Bertiuxd  (Alexandre),  chargé  d'un  r;;p- 
port,  p.  xcii;  —  l'ait  diverses  obser- 
vations, p.  XLi,  XLiii;  —  l'ait  di\ers 
rapports,  p.  xciu,  xcv,  xcix. 

Scpullure  préhistorique  décou- 
verte aux  Routards,  p.  xxiu  à  xxiv. 

lÎKTiuiNE  (Hippolyte  de),  évèque  de 
Verdun.  Plaque  de  cheminéo  à  ses 
armes,  p.  USo. 

BErvnAY  (Mont).  Fouilles,  p.  lv. 

Hkziers  (Aude).  Inscriptions  hébraïques, 
p.  187-188. 

BiJA.  —  Voir  Battaria. 

BiTRE  ((îuillaunie  de),  peintre,  p.  3/i. 

Bi.ANZ  Y  -  SUR  -  Bresle  (  Seine  -  Inférieure  ). 
Inscription  du  moyen  àj^e,  p.  xxx. 

Bled  (L'abbé).  Bajjue  trouvée  à  Thé- 
rnuanne,  p.  xxii-xxiii.  —  OfTre  un 
ouvrage  au  Comité,  p.  xxxiii,  xcviii. 

Bléville  (Seine-Inférieure).  Sépulture 
gallo-romaine,  p.  l-li. 

Blois  (Loir-et-Cher).  Chapelle  du  châ- 
teau, p.  Lx.  —  Notre-Dame  de  Bourg- 
moyen,  p.  LX. 

Bloiet  de  Gamillï,  évèque  de  Toul. 
Plaque  de  foyer  à  ses  armes,  p.  33o. 

BoLLENs  (Mathieu),  imagier,  p.  35-30. 

Boi\No  (L'abbé),  auteur  de  diverses  com- 
munications, p.xci,  c,cvii,  cix. —  Les 
"légères  de  la  forètde  Chenoise,]). Lvn. 
— •  L'église  Saint-Pierre  de  Provins 
d'après  un  inventaire  de  1789, 
p.  XXXIII,  et  193  à  137. 

BoRDiER  (M.)  envoie  une  note  sur 
l'inscription  d'Avraga,  p.  xxiv-xxv;  — 
envoie  descopies  d'inscriptions,  p.  383, 
38/i,  385,  iaa,  ti-i^. 

BonDi-DjKDih  (Tunisie).  Inscription  ro- 
inaine,  p.  '137. 


Boriij-Mkssaoudi  (Tunisie).  Inscription 
romaine,  p.  /107. 

Bordj-Mhira  (Tunisie).  Inscription  ro- 
maine, p.  3(){). 

Bosco  (Guillaume  de),  prieur  dos  Do- 
minicains de  Toulon,  p.  A6. 

Bosseboeuf  (L'abbé).  Comptes  du  châ- 
teau d'Amboise,  p.  xlvi.  —  L't'lole 
de  Saint-Pol-de-Léon,  p.  xlvi.  —  Ob- 
servation sur  les  piles  romaines, 
p.  \lv-xlvi. 

Bol-Ftis  (Tunisie).  Inscription  romaine, 
p.  399. 

BoLciiE  (Algérie).  Inscription  romaine, 
p.  568. 

Bou-KoiRNEiN  (Tunisie).  Inscription  ro- 
maine sur  une  lampe,  p.  /i53. 

Bou-Maharez  (Tunisie).  Inscription  ro- 
maine, p.  A35. 

Bou-Reuia  (Tunisie).  Inscription  ro- 
maine, p.  367. 

BociRGEs  (Gaspard  de).  Plaipie  de  foyer 
à  ses  armes,  p.  3/ia. 

Bourges  (Musée  de).  OEnochoé  de 
bronze,  p.  xxvi,  i46  à  l'ig. 

BousREz  (M.).  Etude  sur  les  monuments 
mégalithiques    de    Maine  -  et  -  Loire  , 

p.   XL. 

BocTARDs  (Les)  [Seine-et-Oise].  Décou- 
verte d'une  sépulture  préhistorique, 

p.  XXIU-\X1V. 

Rovis  (Pcliiis),  peintre  d'Aix,  p.  39, 
93,  ai ,  a5,  96. 

Brassemi'ocï  (Aisne).  Statuette  préhisto- 
rique, p.  XLVU. 

BHlço^ET  (Denys),  évèque  de  Toulon, 
fait  construire  une  chapelle  à  la  ca- 
thédrale, p.  3i  -3".. 

Brocard  (Les),  fonilenrs  de  cloches, 
p.  h']k-!i']î). 

Brune  (L'abbé).  Lo  ciiâleau  du  Pin, 
p.  LIA,  et  39  1  à  397. 

Bulliot(iM.).  Fouilles  du  mont  Beiivray, 

p.    LV. 

Bijssv  (Pierre-Auloino).  Placjue  de  loyer 
à  ses  armes,  p.  3'i'i. 


—    577 


C 


(;ACHEDKNiEn    DE     Aassimont    (Famille). 

Plaque  de  foyer  à  ses  armes,  p.  3Ao. 

(Iachette  de  fondeur,  à  Bantarès,  p.  f\S 

à  53. 

(i'AGNAT  (R.),  chargé  de  divers  rapports, 
p.  Lxxxix,  \cviii,  CI.  —  Rapports  di- 
vers, p.  xcui-xciv,  cii,  cviii;  —  sur 
une  inscription  trouvée  à  Castillo  de 
Gibalbin,  p.  xxv. 

C.ALVissoN  (Gard).  Sépulture  gauloise, 
p.  5oo  à  002. 

Gambrai  (Nord).  Démolition  des  rem- 
parts, p.  LVIII. 

(iAKi'AGNAc  (Gard).  Sépulture  gauloise, 
p.  489  à  /192. 

Ganetonum.  Fouilles,  p.  xxii. 

GA^  ROBERT  (Algérie).  Inscription  ro- 
maine, p.  56i. 

Cap  Matifou  (Algérie).  Inscriptions  ro- 
maines, p.  569-.570. 

(iAPios  (Pierre),  peintre  ou  brodeur, 
p.  liz. 

Cabbon  ( Philippe  de),  architecte  à  Tou- 
lon, p.  19,  98. 

(]arpEi\tras  (\aucluse).  Inscriptions  hé- 
braïques, p.  1  95. 

Cardaillac  (M.),  demande  une  subven- 
tion, p.  xcii. 

(^ARTHAGE  (Tunisic).  Inscriptions  chré- 
tiennes, p.  Uho  ,  Mii-liàô,  hli'j;  — 
puniques,  p.  448;  —  romaines, 
p.  437,  439  à  445,  447,  449  à  4oi. 
—  Lampe  chrétienne,  p.  987  à  289. 

(ÎASATi  (^I. ),  auteur  d'une  romniiinicn- 
tion,  p.  cvi. 

Castaaiier  (M.)  oll're  un  ouvrage  au  Co- 
milé,  p.  xcii. 

(iASTELLOs  (Le)  [Gard].  Enceinte  gau- 
loise, p.  507-008. 

Gastilho  (Antonio  de),  architecte  de 
Batalha,  p.  1  4. 

Castillo  de  Gibalbin  (Espagne).  In- 
scription romaine ,  p.  xvv. 

(iÀTELIER  de  CrIQLEBEUF  (Lc),   p.    LVH. 

Cazalis  de  Fo.^docce  (M.).  Cachette  de 


fonde  in- à  Banlarès,  p.  xwiii,  \u ,  et 
48  à  59. 

Chagnox  (Loire).  Inscription  romaine, 
p.  c. 

Chagnon-Villepouge  (Charente -Infé- 
rieure). Pile  romaine,  p.  79  à  8.3. 

Champion  (Eug.-Alf.),  nommé  ofTicier 
d'Académie,  p.  lxxxvii. 

Champvert  (Nièvre).  Découverte  d'une 
villa    romaine,   p.   xxxiii,    et   3i3   à 

390. 

Charles  le    Téméraire  (Portraits   de). 

p.  ciii-cv. 
Cheminées  (Plaques  de),  p.  398  à  3Gi. 
Chenel    (M.)    découvre   un   bas-relief, 

p.  390. 
Chenoise  (Les  aggeres  de  la  forèl  de), 

p.   LVII. 

Chexoise  (Seine-et7_AIarne).  Découverte 
d'une  monnaie  gauloise,  p.  cviii. 

(Chevallier  (L'abbé)  offre  un  ouvrage 
au  Comité,  p.  ci. 

Christophe  (Saint).  Statuette  d'argent 
à  Saint  -  (yhristophe  -  de  -  Lasbordes , 
p.  XLViii,  94 0  à  9  43;  —  provenant 
de  Saint-Nicolas  de  Toulouse,  p.  9^3 
à  2  45. 

Chusclan  (Gard).  Enceinte  gauloise, 
p.  5io-5i9. 

Chypre  (lie  de).  Mission  de  M.  Enlart, 

p.  XXVIII-XXIX. 

Cimetière  (;allo-romai>'  à  Saint-JMarliu 
ilu  Mas-d'Agenais,  p.  84  à  gô. 

(i'iMiEZ  (  Vlpes-Maritimes).  OEuvres  d'art 
conservées  au  couvent  des  Francis- 
cains, p.  XXXIII. 

Clermont-Gainneau  (M.)  oHre  un  ou- 
vrage au  (Comité,  p.  cvi. 

CLiiVEs  (François  de),  abbe  du  Tréport, 

p.  XXX. 

Cloches   de    Blangy-sur-Bresle,  p.    \xx; 

—  de  Vi,  p.  472  à  477. 
Cluse  (Honoré  de),  imagier,  p.  44. 
Colla  (Antoine  de),  architecte  toulon- 

nais,  p.  18,  19,  20. 


—  :)78  — 


(ioLni  ^Aljjt'i  it'j.   Iiiscripliiins  rDiiiuiiios, 

|).  56r). 

(ioMlTÉ  DES  TnAVAi:X   IIISTORIOUES. 

Demandos      de      sousrripljons, 

p.   XWIl,    XXXI,    XXXIV,    XCV  ,   XOIX,     CM. 

Domandes  de  subventions,  p.  xxi, 

XXVi,    XXXII,    LXXXIX,    XCII,     XClll,    XCV, 

c,  cv,  cvi ,  CVIll. 
Liste  des  membres,  p.  i  à  xvii. 

Ouvrages    offerts,    p.     xxi-xxii, 

XXMIl,  WXI,  XXXIII,  XXXIV,  XCII-XRIH, 
XCVIll,  CI,  cvi-cvii. 

Préseulaiion  de  candidats,  p.  cvii. 

Projet  do  publiralion,  p.  xxiii. 

Séances  du  (,'oinite  :  du  1 1  janvier 

1897,  p.  I  à  \xvii;  —  du  8  février, 
p.  xxviii  à  XXX ;  —  du  i  5  mars ,  p.  xxxi- 
xxxii;  —  du  I  :i  avril,  p.  \xxiii-xx\iv; 
—  du  10  mai,  p.  Lxxxix  à  xci;  —  du 
ai  juin,  p.  XCII  à  xcv;  —  du  1  a  juil- 
let, p.  xcviii  à  xcix;  —  du  i5  no- 
vembre, p.  c  à  cv;  —  du  \'.\  dé- 
cemltre  ,  p.  cvi  à  cxi. 

(If.  CONGRKS  DK  lA    SoRIiOMNIi. 

(ioMPHNiER  (Gard).  Sépulture  gauloise, 

p.  /u)7  à  /199. 
CoNDÉ   (Statue   (h),    dans    Téfflise    de 

Saulges,  p.  cx-cxi ,  et  5/17  à  r)A9. 


<ioN(iRh;s  DK  \A  SoRBl)^.^E.  Séauci!  d'ou- 
vertuif,  |).  XXXV  à  xxxix;  —  du  ao  avril 
soir,  p.  XL  à  XLUi;  —  du  fîi  avril 
malin,  p.  xi-iv  à  xlvi;  —  du  ai  avril 
soir,  p.  XLVji  à  1.1;  —  du  aa  avril 
malin,  p.  tu  à  lv;  —  du  9 a  avril 
soir,  p.  Lvi   à  LXi;  —  du   9A  avril, 

p.   lAII    à  LXXXVIII. 

Corot  (Henri),  auteur  d'une  comiiuini- 
calion,  p.  xcvni;  —  oITre  un  ouvrage 
au  Comité,  p.  cvii. 

CosTE  (M.)  recueille  des  inscriptions, 
p.  571. 

CocRNAULT  (Charles).  Les  enseignes  de 
métiers  sur  les  bas- reliefs  gallo-ro- 
mains, p.  tiv. 

(^orsANCEs  (  Fonderie  de),  p.  .35fîà  .')57. 

CouTii.  (Léon)  adresse  une  demande  de 
subvention,  p.  xxxii;  — ■  signale  une 
sépulture  romaine  trouvée  à  Bléville, 

p.    L-LI. 

Criquebeuf  (Le  (îàtelier  de),  p.  lvii. 
Cuissard  (Charles),  nommé  officier  de 

rinsiruction  publique,  p.  i-xxxvi. 
Cure    (Crottes    préhistoriques   de   la), 

p.  XXVI. 

CuzoRN  (Bertrand  j)e).  Son  épitaphe  à 
l'abbaye  de  Belleperche,  p.  xlviii. 


D 


|)i;i.\i'viii)    (L'abbé)  envoie  copie  d'une 

inscription,  p.  TjSg. 
Dei.attrk  (Le  P.).   h'ragment  de   lampe 

chrétienne,  p.  287  à  989. 
Demsle  (Léopold).   Discours  à   l'ouver- 

lure  du  Congrès  des  sociétés  savantes, 

p.  xxxvi  à  xxxix. 
Dei.ormk    (Km.j    ollre    un    ouvrage  au 

(iomité,  p.  CI. 
Dki.ort  (^L).   Découverte   d'une  sé^piil- 

ture  gauloise  à  Belligiuil ,  p.  xi.ni. 
Demellore  (Anié)  ollie  divers  ouvrages 

au  Comité,  p.  xc. 
Dews  (l'ierre),  ménétrier  à  Toulon, p. ^liL 
Deugnï  (M.).  Liscriptions  du  moyen  âge 

de   la    .Seine-Inférieure,    p.    vxix-x\x. 

—  Projet  de  publication,  p.  xxiii. 


Des  Mëloizes  (Albert).  OEnochoé  de 
bronze  du  musée  de  Hourges,  p.  xwi, 
\h&  à  1^19.  —  Oilre  i\\\  ouvrage  au 
Comité,  p.  XXXI. 

l)Ks^ovERs  (L'abbé)  oll're  un  ouvrage 
au  (Comité,  p.  xxviii. 

I)kst\m)E\i:  (M.),  auteur  d'une  cnunnu- 
uication,  p.  iaxxix,  xciv. 

DiCT  DES    TROIS    MOUTS     ET    DES    TROIS    VIKS 

(Le),  peint  dans  l'église    de  Benoii- 

ville,  p.  117. 
Dijon     ((iùte-d'Or).     Inscriptions    hé- 

braiipies,  p.  1  8(i-i  87. 
Djama  (Tunisie).  Inscription  chré'tienne, 

p.  /i  ;{(•). 

D.iKRi!\  (Tunisie).  ALinuscril  Mrabo-l)er- 
bète,  p.  '>'i()  à  a'iy. 


—  579  — 


DoMiNGiJK/,  (All'onso),  .irrhiteclo  de  Ba- 
tailla, p.  7,  1 0,  12. 
Dorez  (Léon),  nommé  officier  d'Acadë- 

mie,  p.  Lxxxvii. 
Douar-ech-Chott  (Tunisie).  Inscriplion 

romaine,  p.  i 3 8-4 3 9. 
DoDRLEs    (Falirication    de),    à    Rouen, 

p.  XLix,  et  96  à  loô. 
DouGGA  (Tunisie).  Inscriptions  romaines, 

p.  Ii0'2  à  Ao5. 
Drohas  de  Bousseï  ((jlaude),  évêque  de 

Toul.  Plaque  de  foyor  à  ses  armes, 

p.  33o. 


Ddhouloz  (M.)    envoie   copie  d'une  in- 
scription, p.  56i,  .567. 
DccHÂTELET  (Famille).  Plaque  do  foyor 

à  ses  armes,  p.  336. 
DucROQUET  (M.)    découvre  des  insciij)- 

tions  romaines,  p.  363, 
Du  Hautoy  (Famille).  Plaque  de  foyer  à 

ses  armes,  p.  336-337. 
DuPERRÉ  (Alj^érie).  Inscription  chrétienne, 

p.     573.     —     Inscription    romaine, 

p.  573. 
Dupont  (Le  capitaine),   nommé  officier 

d'Académie,  p.  lxxxvm. 


E 


El-Alia  (Tunisie).  Aécropole  phéni- 
cienne, p.  liQli  à  /167. 

El-Ania  (Tunisie).  Inscription  romaine, 
p.  382. 

El-D.iem  (Tunisie).  Inscriptions  ro- 
maines, p.  076  à  378.  —  Lampe  an- 
tique avec  inscription,  p.  /J71.  — 
Mosaïque  romaine,  p.  376. 

Enceintes  GAULOISES,  p.  5o6  à5i2  ,  5l8- 
.5l9,.528-53o; —  du  Castellos,  p.  507- 
.5o8;  —  de  Chusclan,  p.  .5io-.oia; 
—  de  Laudun ,  .oog-.^  1 0  ;  —  de  Pont- 
Amliroix,  p.  .'')n6-.")07;  —  de  Vié-Ciou- 
tat,  p.  509. 

ExFER  (L'),  peint  dans  l'é^jlise  de  Be- 
nonvillo,  p.  118  à  1  90. 


E.NriDAvnj,E  (Tunisie).  Statue  de  femme, 
p.  'i.^)9-A()0.  —  Lampes  antiques, 
p.  /i6o. 

ExLART  (Camille).  Mission  en  (,'hypre, 
p.  xxvin-xxix. 

Enseignes  de  métiers  figurées  sur  des 
bas-reliefs  gallo-romains,  p.  liv. 

Epraves  (Belgique).  Coupe  de  verre  orné, 
p.  228. 

Eu  (Abbaye  d'),  p.  xxx. 

EuDE  (Emile).  Maître  Huguet  et  les  in- 
fluences françaises  dans  les  construc- 
tions de  i'abbaye  de  Batallia ,  p.  xi.ix-l, 
et  1  à  16. 

Évaux-en-Ornois  (Abbaye  de).  Plaque 
de  foyer  à  ses  armes,  p.  33 1. 


F 


Farius  Maximus  Afrioanus,  proconsul  d'A- 
frique. Monnaie  inédite,  p.  aSo  à  2.5f). 

Fage  (René)  offre  un  ouvrage  an  Co- 
mité, p.  XXXI,   XXXIV. 

Fassius  (Jean)  fait  faire  un  retable, 
p.  35;  —  une  statue,  p.  35-36. 

Fedj~es-Siouda  (Tunisie).  Inscriptions 
romaines,  p.  a 83. 

Fedj-Mzaoui  (Tunisie).  —  Inscription 
romaine,  p.  38/1. 


Fernaxdez  (Malbeus),  nrcliilerle  de 
Balalha,  p.  8,  i3,  l'i. 

FERTK-(r\ucHER  (La).  Découverle  de  figu- 
rines en  bronze,  p.  ci\. 

Fêtes  VOTIVES (  Les)  en  Limousin,  p.  i58 
à  160. 

FiGEVROLis  (Johannes  de),  prieur  des 
Dominicains  de  Toulon,  p.  27. 

FiNOT  (Jules),  nommé  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur,  p.  lxxxv. 


-   580 


Flaliiklli  (  \lar.sj(llii>),  sorriirier  ;i  Tou- 
lon, p.  3i-;^!. 

Fi,Eii\ï  (Famille).  Phicjue  tk-  loyer  ù  ses 
armes,  p.  34o. 

Fi.oiiAiwiLLE  (Maison  di').  lMa(|ues  de 
elieniinées,  p.  337-33^. 

Fontaines  (Les)  on  Limousin,  p.  i5o 
à  177;  —  en  Vexin,  p.  xi>iii-XLiv. 


Fo.vTEViiAULT  (Alibaye  «le),  p.  li\-ia. 
FoREST  (Jean),   fabricant  de  doubles  à 

Rouen,  p.  100  à  1  o'i. 
Formule  MAiiionE  trou\ee  à  Villepoujfe, 

p.   XLV. 

FoïER  (L'oruemenlalion  du),  p.  3'î8  à 

36 1. 
FtJRNo  (Marcus  de),  peinli'e,p.  3o,  3i. 


G 


(i\iiNKiii  (Pierre),   orj[am"sle  à    Toulon, 

p.  '16. 
Gauiiklkr    (P.).    llappoit    épi);ra|ilii(pie 

sui'  les  déconverles  faites  en  Tunisie, 

p.  3G3  à  /17  1. 
riAiTiiiER    (Gaston).     Les     fouilles    de 

Cbampvert,  p.   xwiii,  xci,  et  3i3  à 

3;îO. 
riMjTHiEiî  (Jules).  Les  deux  calliédrales 

«]<■  Besançon,  p.  lviu,  lix,  et    i>8  à 

]38;    —  Le  Temple  de  la  Fortune  à 

Besançon,  p.  l,  et  03  à  70. 
Gaveal  (M'""^),  donne    divers   objets 

au  Comité,  p.  xcviii. 
Genoud   (Aîné),    marcliaud    d'aiiues   à 

Lyon,  p.  53  à  Os. 
(^EOKKROV    (Salvador),  maître  niaron   à 

Toidon,  p.  '17. 
GiRAUD    (J.-B.).     Cousiyualion    d'armes 

italiennes  à   L\oii  eu   i5(Ji,  p.  03  à 

69. 
GiRoi»  (M.)  di''(i)u\re    nue    inscription, 
^  p.  3ç)«. 
Gi.\M)KVKs  (Gas|)ard  de),  pi'(''vol  du  1  iia- 

pilce  de  Toulon  ,  p.  3K-IU). 


GoDAiiD  (Cil. -A.),  nounui'  ollicii'r  d'Aca- 
démie, p.  LXXWIl. 

GoME/.  (Antoine),  arcbitecle  «le  I5atalli,i, 
p.  8,  1/1. 

Grvndmaiso.x  (Louis  de).  Jean  Papin, 
maître  de  Treuvre  de  la  cathédrale  de 
Tours,  p.  xxv-xxvi,  et  p.  106-107. 

Gr.ANDSELVK  (Abliave  de).  Son  trésor, 
p.  XI.V111  et  339. 

GsKLL.  Inscriptions  inédites  de  l'Algérie, 
p.  .'iSO  à  573. 

GniiEAuu  (Jean),  nommé  ollicier  d'Aca- 
démie, p.  LXXXVII. 

GimiERT  (Louis)  offre  \\n  ouvrajje  an 
(Comité,  p.  xxviii. 

Glikkrev  (Jules),  chargé  de  divers  rap- 
ports, p.  Lxxxix,  c;  —  lit  divois  rap- 
ports, p.  XXVII,  xci,  xciv,  cil,  cm  à 
cv,  cviii. 

GuKJXAiiu  (Ludovic).  \  ille  ])iéliistori«pie 
lrouv«''c  près  d'Averdon,  p.  i,\i. 

GiiiiAMAMii  (Joliannos) ,  imagiei  à  Tou- 
lon, p.  9.Q-'i'],  35,  37-38. 

(icvoT  (M.).  Notice  sur  les  rniiies  (Je  La 
iMotlie,  p.  i.iv-i,v. 


H 


Hachettes    de   mktai,  ornées  de  lijfures, 

p.    \LIII. 

1(\ii.ieii-ei,-Aïoi;n  (Tunisie),  p.  383. 
H iMMib  (L'abbé).    Nécropole   de  Mouy- 

Biiry,  p.  Lv. 
11  \MMAM-HiGHA      (Alfféric).     [nscriplioii 

romaine,  p.  570. 


II^^^Ei!o  (Le  capitaine)  découvre  une 
inscription,  ji.  383.  —  Notes  ar- 
cliéoloyiqnes  sur  Lemla,  p.  990 
à    3i:î.   —   Sceau   de    François  1*"', 

p.   XXIX. 

IFardel  (L'abbé).  Noie  sur  la  chapelle 
du  château    de    Blois,  p.  i.x.  —  Noie 


581 


sur  l'église  de  Notre-Dame  de  Hoiir};- 
moyen  à  Blois,  p.  lx. 

HE^CHIR-AïIv-KERMA  (Tuiiisie).  Inscrip- 
tion romaine,  p.  380-381. 

Hekchib-Aïn-Keskes  (Tunisie).  Inscrip- 
tions romaines,  p.  aB'i. 

Henchir-Ali-bou-Derbel  (Tunisie).  In- 
scription romaine,  p.  -iS/i. 

Henchir-Aodd-ben-Dhaoi  (Tunisie).  In- 
scription romaine,  p.  A09. 

Henchir-Bir-bou-Amar  (Tunisie).  In- 
scriptions romaines,  p.  383. 

Henchir-Bir-el-Askaria  (Tunisie).  In- 
scription romaine,  p.  380. 

Henchib-Cheragrag  (Tunisie).  Inscrip- 
tions romaines,  p.  380,  386. 

Henchir-Dkbbik  (Tunisie).  Inscription 
romaine,  p.  897. 

Henchir-Dedech  (Tunisie).  Inscription 
romaine,  p.  369. 

He>chir-Doiamei  s  (Tunisie  ).  Inscription 
romaine,  p.  ^109. 

Henchir-Dougoda\a  (Tunisie).  Inscrip- 
tion romaine,  p.  893. 

Henchir-el-Odst  (Tunisie).  Inscription 
romaine,  p.  38^. 

Henchir-Ghaïadha  (Tunisie).  Inscription 
romaine,  p.  i35. 

Hencuir-Maàtria.  —  Voir  iXimllli. 

Henchir-Mebdoua  (Tunisie).  Inscrip- 
tions romaines,  p.  282. 

Heivchir-Meded  (Tunisie).  Inscription 
romaine,  p.  887. 

Hknchir-Mest  (Tunisie).  Inscriptions 
romaines,  p.  6o5  à  Z107,  A08. 

Henchir-Mjar-Allah  (Tunisie).  Inscrip- 
tions romaines,  p.  381. 

Henchir-Ouessah  (Tunisie).  Inscription 
romaine,  p.  sSs. 


He.nchir-Ulm-el-Abtaie>  (Tunisie).  In- 
scriptions romaines,  p.  383. 

Henchir-Tina  (Tunisie).  Inscriptions  ro- 
maines, p.  379. 

Henchir-Zaafra.n  (Tunisie).  Inscriptions 
romaines,  p.  ^1 18. 

He\chir-Zoi  AOLDA  (Tunisie).  Inscrip- 
tions romaines,  p.  /167. 

Hermès  (Oise).  Découverte  d'une  statue 
équestre,  p.  lv. 

Hermet  (L'abbé)  demande  une  subven- 
tion, p.  wxn.  —  Recherches  entre- 
prises à  l'Hospitalet ,  p.  xxvi. 

Héron  (A.).  Une  fabrication  privée  de 
doubles  à  Rouen,  en  iGSg,  p.  xlix, 
et  96  à  io5. 

Héron  de  Villefosse  (A.),  chargé  do 
rapports,  p.  xxxiii,  lxxxix,  c,  cvi;  — 
nommé  d'une  commission,  p.  cvi;  — 
présente  une  observation,  p.  lv;  — 
présente  divers  rapports ,  p.  xci ,  cv,  cix. 

Inscription     romaine    découverte 

aux  Baux,  p.  xciv. 

HiLAiRE  (Le  lieutenant)  communique  des 
inscriptions,  p.  Aog,  /(16,  ^«17,^ 68, 

— —  Fouilles  de  Numluli ,  p.  55o  à  553. 

Hippo-DiARRHïTcs.  Monnaie  inédite, 
p.  3.^0  à  35g. 

Hosi'iTALET  (L')  [Aveyron].  Recherches 
de  M.  l'abbé  Hermet,  p.  xxvi. 

HuET  (Jean),  évéque  de  Toulon,  l'ail 
réparer  son  palais  épiscopal ,  p.  1 9-2  0 . 

Hijgon(M.)  communique  une  inscrip- 
tion, p.  398. 

Hlguet  (Maître),  constructeur  de  Ca- 
laiha,  p.  1  à  1  0. 

Hurlus    (Marne).    Sépultin'e    gauloise, 

p.   LU. 


1 


Imbert  (Martial).  Observations  diverses, 

p.  XLII,   LVII. 

Inscriptions  CHRÉTIENNES  à  xVin-Barcouch , 
p.  /430;  —  Carthage,  p.  l\ho,  hlw, 
hhh,  hh']\  ~  Djama,  p.    h'^f»;  — 


Duperie, p.  070;  —  El-Djem,  p.  877, 
378;  —  au  Kef,  p.  6i3;  —  à  Mak- 
tar,  p.  Ù3i-i33; — ■  Sousse,  p.  38i; 
—  Tabarka,  p.  89 1;  —  Tébessa, 
p.  559. 


:)S"2  — 


h.sciiiiMioxs  i.iiEc.oiiE^  à  Cailliagi-, 
|l.   'too. 

hsciiiPTioNs  iiÉnnAïniiEs  en  France  du 
vn' an  w"  siècle,  p.  i.ii,  et  i7Hàai7. 

Irouvôos  à  Arles,  p.  t8i;  — (!ar- 

pt'iifras.p.  ijjT):  —  Issoiulun,  p.  •Î07 
à  3i3;  —  Liniay,  p.  aoi;  -- 
Mantes,  p.  ;!0'.>,  ao3;  —  Monlreuil- 
Honnin ,  p.  3 1  /i  ;  —  Narbonne ,  p.  1 9 1 , 
193,  193,  196;  —  Nimes,  p.  188, 
189;  —  Sainl-Paul-Trois-Oliàleaiix, 
p.  a  16:  —  Scnnoville,  p.  9o5;  — 
Toiiloust',  p.  189;  — ^  Vienne, p.  18a. 

hscRiPTioNS  LiBvnrEs  aux  Canaries, 
p.  xxiv-xxv. 

Inscriptio>  m(idki;nk  Irouvéeà  Juinelies, 
p.  c.wi. 

I.NSCIÎIPTIONS     MODEIINKS     SOI'     (los     phupiOS 

de  lover,  p.  ii;u),  33i,  334,  387, 
33S,"3/i7,    -m  à  35i,    350,  357, 

:um. 

l.vscnii'TioNS  i)U  MOVE.N  âgk,  à  Aninale, 
p.  xxix;    —    Relleperclie,  p.  xlviii; 

—  Besançon,  p.  i^lt,  i36;  — 
Blanzy-sur-BresIe,  p.  \xx;  -  -  Saint- 
Martin- Gaillard,  p.  xxv. 

Insciuptions  pimqi;es  à  (larthagCjp.  A/|S. 

l.xscMiPTioNS  no.MAiNKS  à  Aïn-Ran'lioiicli , 

p.    A 19;  —  Aïn-Cliabrou,  p.  5Go  : 

—  Ain-el-Gharsa,  p.  /108;  —  Aiii- 
el-Henchii-,  p.  393  ;  —  Aïn-el-Oiiarglii, 
p.  UliH,  4^19; —  Aïn-Faonar,  p,  869; 

—  Ain-Fodda,  p.  390;  -  Aïn-Glie- 
rltil,  p.  370;  —  Aïn-Hasr-ei-IIadid, 
p.  393;      -  Ani-Snob,  [p.  :?8/i,  aH.'): 

—  Ain-Zonarin,  p.  '119;  —  Aïonn- 
<;1-Arba ,  p.  388  ;  —  Anionrah ,  p.  ^7 1  - 
572;  —    Batlariu,    p.    872,    37;?; 

—  aux  Baux,  p.  xciv;  —  à  Béja, 
|i.    389;  —  Bnrdj-lJjedid,  p.   /137; 

—  Boidj-Messaoïidi ,  p.  '107  ;  — ■  Bou- 
Flis,  p.    899:  Bougie,  p.  56^; 

-  Bou-kouniriii ,  p.  ^103; —  Bou- 
Maliarez,  p.  li'.\b;  —  Bou-Rcbia, 
p.  367;  —  (lamoliort ,  p.  56i;  — 
an  Cap  .Matilon,  p.  r)69-57o;  —  à 
Carllia/fo,  p.  637,  ^189  à  ^if),  f\[i'j, 
'i'h)  à  Ziôi;  —  (iaslillo  de  Gibalbin, 


p.  \\v  ;  (jollo.  p.  r)tU);  -  au  Douar 
des  Ouled-bou-Khaëli,  ji.  /117:  — 
an  Douar-ech-rbott,  p,  438-/i39; 
à  Dongga  .  p.  /io3-6o5;  — Dn- 
porré,  p.  573;  —  El-Ania,  p.  883; 

—  El-Djem,    p.   37(1  à   878,  471; 

—  Fed)-es-Siouda,  p.  388;  — 
Fedj-Mzaoui,  p.  38/1;  —  Hadjeb-el- 
Aioun,  p.  883;  —  Haniniam-Riglia, 
p.    570;    —     Henihir-Aïn-Kernia , 

380-381  ;  —  Hencbir-Aïn-Kcskès , 

38A;  —  Hencbir-Ali-bon-Derbel, 

38/i  ;  —  Heiiiliii-Aoud-ben-Diiaon , 

A09;   —    Ilencliir-Bir-bou-Aniar, 

383;  —   Ilenchir-Bir-el-Askaria, 

380;    —     Hencbir-Cherajfrajf, 

285,  38G;    —    llenchir-Debbik, 

p.  897;  —  Heiîchir-Dedecb ,  p.  869; 

—  Henc1iir-Douami?ns,  p.  A09;  — 
Ilenclnr-Dougonana ,  p.  899;  — 
Tlencliir-el-Oust ,  p.  384  ;  — •  ITencliir- 
Gliaiadlia,  p.  435;  —  Henchir-Meb- 
dnua,  p.  383;  —  llencbir-Meded, 
p.  887;  —  Hencbir-Mesl,  p.  405  à 
407,  4o8;  —  Hencbir-Mjar-Allali, 
p.  381  ;■ —  Henc]n'r-Ouessali,p.  382; 

—  Henchir-Ouni-i'l-Ablaïen,  p.  383; 
Ilencbir-Tina,  p.  879;  —  Hencliir- 
Zaafran,  p.  4i8;  -  Henchir-Zoua- 
ouda,  p.  467;  —  au  Kef,  p.  4io, 
'11 4,  41.5,  4 16,  453;  —  à  Keiibia, 
p.  458;  —  Kbeneff,  p.  565;  — 
kobbeur-el-Kliadeiii,  p.  885;  — 
Koudial-Ronniad,  p.  385;  —  au 
Konif,  p.  559; — à  Ksar-el-Hanimar, 
p.  3(59;  —  Ksar-Maiiidjiba,  p.  565; 

—  Ksar-Sbehi,  p.  385;  —  Ksar-Tir, 
894  à  897,  898,  459;  —  Ksour- 
Abd-el-Melek,  484;      -  Ksour-Ouer- 


rab,  p.  88'] 


r>a  Maljja,  p.  453; 


—  La  Soukra,  p.  44G;  —  Lenita, 
p.  880,  468  à  471;  —  au Mas-d' Ame- 
nais, p.  85  :  — à  Makiar,  p.  433  ,  438, 
434  à  48n;  —  Mecbla-el-Haouani, 
p.  898;  —  Mechla-Tabar-bcn-Mo- 
lionied,  p.  381  ;  —  Medeina,  p.  43o 
à  4->;{:   —   Medjez-el-Bab,    p.    890; 

—  Alons,p.  5(iO;    -  ^eb('nr,  |).  4  19  : 


:)83  — 


—  i\eli(llict-el-Mecitl,  p.  38r>;  — 
Oiidiia,  p.  36'!  H  366,  ^i5c);  — 
Ouled-Ajjla,  p.  667;  —  Oum-cl- 
Abouab,  p.  869;  —  Rdir-es-SoIlan, 
p.  368;  —  Saint-Martin,  p.  91;  — 
Sbeitia,  p.  383;  —  Sbiba,  p.  386- 
387;  —  Sidi-Aouidat,  p.  869;  — 
Sidi-l)ou-Teffaha ,  p.  389;  —  Sidi- 
ei-Hani,  p.  '16/1;  —  Sidi-Khalii'a , 
p.  368;  —  Sidi-Salah-el-Ba![lii, 
p.  391,  39'j;  —  Sigiis,  p.  56i-565: 


—  Sousso,  p.  38o,  38 1:  —  Ta- 
barka,  p.  898;  —  ïébossa,  p.  r)56 
à  558;  —  Tifecli;  p.  380;  —  Tiffzid, 
p.  069;  —  Tikiat,  p.  568  à  SGg  ;  — 
Tlib-bou-Eukka ,  p.  /ioo,  Aoi;  — 
Tunis,  p.  /i36,  ^137;  —  Ulique, 
p.  4/17;  —  Viiiepouge,  p.  81. 

IsNARD  (M.)  découvre  iino  inscription 
romaine,  p.  563. 

IssouDUN  (Indro).  Inscriptiun^  iiébrai- 
ques,  p.  307  à  -ji'i. 


JAcoBSEft  (M.)  estampe  une  inscription, 

p.  556. 
Jacques  (Le  capitaine),  nommé  oflicier 

d'xVcadéniic,  p.  lxwvii. 
J YCQUETo.N    (Gilbert),     nommé    oliicier 

d'Académie,  p.  lxxxviii. 
Jadart  (M.)  0 tire  un  ouvrage  au  Comité 

p.  xcni. 


Jacoijkm    (Vital),    arfliitecle   à   Toulon, 

p.   18,  2^-25. 
JoiG>'Y  (\onne).  Tableau  du  xvi''  siècle, 

p.   XXXI-XXXIl,    XXXIV. 

Jonas  sortant  du    ventre   du   monstre, 

P-  377- 
Jumelles  (Maine-et-Loire).  Inscripliou 

du  xvin"  siècle,  p.  cii-ciii. 


K 


Kek  (Le)  [Tunisie].  Basilique  chré- 
tienne, p.  ^110  à  hih.  —  Inscriptions 
chrétiennes,  p.  A  i3.  —  Inscriptions  ro- 
maines, p.  â  1 0 ,  i  1 A ,  A 1 5.  ^ —  Lampe 
romaine  avec  inscription,  p.  /i53. 

Kelieia  (Tunisie).  Lampe  romaine  avec 
inscription,  p.  453. 

Kuekeg  (Algérie).  Inscription  romaine, 
p.  565-566. 

Kobbeur-el-Khadem  (Tunisie).  Inscrip- 
tion romaine,  p.  385. 

kouDiAT-RoDMAD  (Tuuisie).  Inscription 
romaine,  p.  385. 

KouiF  (Le)  [Algérie].  Inscription  ro- 
maine, p.  559. 


Ksar-el-Hammar  (Tunisie).  Ruines  ro- 
maines, p.  369. 

Ksar-Mahidjiba  (Algérie).  Inscriptions 
romaines,  p.  565. 

KsAR-MTA-EL-GiJERRA  (Tuuisie).  —  \ oir 
Henchir-Mebdoua. 

Ksar-Sbeui  (Tunisie).  Inscription  ro- 
maine, p.  380. 

KsAR-Tiu  (Tunisie).  Inscriptions  romaines 
p.  39/1  à  897,  898,  453. 

Ksocr-Abd-bl-Melek  (Tunisie).  Inscrip- 
tion romaine,  p.  43/). 

KsoLR-OuERRAH  (  Tuuisie  ).  Inscription 
romaine,  p.  887. 


LabaM)E  (M.)  communique  des  sceaux, 

p.  XXXIII,  xcix. 
Labbé    (Le   lieutenant)    découvre    \inii 

inscription,  p.  887,  388. 


La  Cour  (Famille).   Plaque  de  Imer  à 

ses  armes,  p.  8/13. 
La  Croix  (P.  de).  Fouilles  de  Bertliou- 

ville,  p.  xsii,  XL-XLi,  71  à  78. 


—  r)(S'i 


La  Koma\.\k  (Fainille).  IMacnu'  di'  ïoyv 

à  ses  armes,  p.  3'it). 
Lakoux     (Gard).     St'itnltmc     ;[aiiIoise, 

p.  5oH  à  5o'i. 
Laujik  (M.  de),  aiilfnr  de  diverses <omi- 

numications,    p.    x\v.    i.\\\i\,    xcii, 

\cviii,  cv.         Note  sur  \o^  fratres  et 

niiiiri  populi  HoiiKini.  p.  vciii,  et  ;>.36 

à  -Ï^H. 
La  Mauu.  —  Voir  Malga(L\). 
La  Mautimèhk  (H(Miri  de),   nomme  oi- 

licier     do     rinslriiction      |)nl)li(|ne. 

p.    I.WXM. 

Lamhkrt  dk  Ballyuikii  (Famille).  l'Iaque 
de  foyer  à  ses  armes,  p.  3'ii. 

L\  MoTiiK  (Haule-Marne).  TS'ole  sur  ses 
ruines,  p.  lh-lv. 

Lampes  antiques  découvertes  à  Bou- 
Kourneïn,  p.  ^5'^-'i58;  —  El-Djem 
p.  A71;  —  EnfidaviHe,  p.  /160;  — 
Kelebia,  p.  /i53;  —  Lemta,  p.  3oi 
à  3i3,  iOa,  /i63,  ^168  à  /170;  — 
à  la  Malga,  p.  Aôo;  —  à  Oudna, 
j).  -'iSg;  —  Sidi-El-llani,  p.  A6'i  ;  ■ — 
Sousse,  p.  'i(io  à  'iB'i;  — Zaghouan, 
p.  459. 

Lampes  ciirétiknnks  Ironvées  à  Cartliajfc, 
•p.  287  à  îîSg;  —  à  Lcmia,  p.  ^63  ; 
—  àMusli,p.  ^53-^i5A  ;  —  à  Oudna 

La     Paix     (De),    fondeur    de    cloclies, 

p.  67^1-^75. 
La  l'oMTK  (Didier  dk),  peintre,  j).  36- 

37,   '10-61. 
LAni:iiAM(Seine-ol-Mariie).  Dérou\  cries 

j;allo-romaines,  p.  53a  à  .j35. 
LAiiGKMiKitE     (Hautes-Alpes).     Kjjlise, 

p.   \F,IV. 

J.AiniiNAT  (De),  nommé  oilicifr  d'Aca- 
di'mic,  p.  txxxviii. 

Lasbordes  (Tarn-el-riaronne).  Slalue  de 
saint  (liirisfophe,  p.  xi.viii. 

liA>Ti.ïBiK  (Robert  dk),  cliarijc  d'un  l'ap- 
port, p.   Lxxxix.         Uapports  divers, 

p.    XXV,    XXVIII-XXIX,    XXXI-XXXII,    xciv- 
XCV,    XCIX. 

La  ToLii  (Hemi  dcj,  nommc'  olliricr  de 
l'Instruction  publique,  p.  i.wwii. 


l.uiiiN  ((iard).  Knceinle  gauloise , 
p.  5o()-.')  10. 

LvvKiLLE  (L'alilié) ,  nommé  ollicier  d'Aca- 
démie, p.  LXXXVIII. 

Lkim, iixc  DK  Lkspinasse  (Ren(''),  nonnné 
oHîcier    de     riiisiruction     |)ul>lique, 

p.    LXXXVII. 

Lk  Clkut  (M.)  ollVe  un  ouvrage  au  (jO- 
mili',  p.  (,i. 

Lkc.lise  (Famille),  Plaque  de  foyer  à 
ses  armes,  p.  3^9. 

Lkuvklk  (M.)  envoie  une  inscription, 
p.  ."iGG. 

Lkmta  (Tunisie).  Inscriptions  romaines, 
p.  37<)-;<So.  —  Lampes  auli(|ues, 
p.  66;?-'i63,  'i()S  à  '170.  ~  Lampes 
rhrétiennes,  p.  /iG3.  —  ]\écropole 
antique,  p.  /167.  —  Poteries  an- 
tiques, p.  A70-A71.  —  Ruines  an- 
li(jues,  p.  9()0  à  3i  9. 

Leoms  (Alexandre)  fait  faire  des  tra- 
vaux à  l'église  des  Dominicains  de 
Toulon ,  j).  •!7-'î9. 

Lepa(;e  (.1.),  curé  de  Nant-le-Grand. 
Plaque  de  foyer  à  ses  armes, 
p.  o'.\i. 

Leptis  MiNis.  —  Voyez  Lemta. 

Leuolx  (Alfred).  Acte  relatif  au  prieuré 
deValeyscn  Limousin,  p.  c,  cviii,  et 
/178  à  A80. 

Leiîoy  (G.),  auteur  d'une  ccwmnunica- 
tioii,  p.  xxMii;  •  -  offre  un  (inM'aj;e, 
au  Comité,  p.  xxi. 

Lescaaioussier  (Famille).  Phupie  de 
foyer  à  ses  armes,  p.  36."). 

Lespinasse.  —  V.  Leklaac  de  Lespinasse. 

Lespron  (Jean-Baptiste).  Plaque  de 
foyer  à  ses  armes,  p.  365. 

LicossE  (Bertrand),  fait  faire  une  cha- 
pelle aux  Dominicains  de  Toulon, 
p.  2'i-'î5;  —  fait  faire  un  retable  à 
la  cathédrale  de  Toulon,  p.  !!6-n7, 
!>()-3o;  —  fait  construire  le  chevet 
des  Dominicains  de  Toulon,  p.  97-39; 
fait  laire  mie  grille  à  la  cathédrale 
de  Toulon,  p.  3i-3t!;  -  fait  faire 
ime  croix  au  cimetièi'e  Saiul-Micliel, 
p.  3 '1-3 5. 


—  585  — 


LiÈvuE  (M.).  Observations  sur  les  piles 

romaines,  p.  xlvi. 
LiMAY  (Seine-el-Oise).  Inscriplions   hc- 

hraïqiKis,  p.  aoo  à  f>0'?. 
L'IsLK   (Pilrc    de).    Découvertes    faites 

dans  le  lit  de  la  Loire,  p.  xxv. 
LouiE     (Armes    recueillies    dans    la), 

p.  xxv. 
LoNGNON  (Auguste),  chargé  d'uu  rapport 

p.  XCII. 


Louis  (  Le  lieutenant  )  copie  une  in- 
scription, p.  286. 

Llcas  (Charles)  présente  une  observation 
au  Congrès  de  la  Sorbonne,  p.  lviii. 

LtJGUET  (  M.  ).  H.ncbetles  ornées  de  figures 

p.  XLIII. 

Luxembourg  (Maison  de).  Placjue  de 
foyer  à  ses  armes,  p.  3H 2-333. 

Lyon  (Rhône).  Consignation  d'armes 
italiennes,  p.  58  à  62. 


M 


Machuel    (V.)    envoie    un   estampage, 

p.  368. 
Mâcon    (Saône-et- Loire).     Inscriplions 

hébraïques,  p.  187. 
Magne  (Charles).  Etude  sur  le  mur  de 

Philippe  Auguste  à  Paris,  p.  lx-lxi, 

et  1 89  à  1 A5. 
Magny-Lambert  (ïumulus  de),  p.  xcviii. 
Maillet  (Jean).  Plaques  de  foyer  à  ses 

armes,  p.  3i3-3/i^i. 
Maine-et-Loire.   Monuments   mégali- 
thiques, p.  XL. 
Maktar  (Tunisie).  Inscriptions  romaines 

p.  Z122  à  43o,  43A.  —  Inscriptions 

chrétiennes,  p.  /i3i-/i33. 
Malga     (La)      [Tunisie].     Inscription 

romaine,   p.    '139.  —   Lampes  avec 

inscriptions,  p.  4.^)2. 
Maltalent  (Jean)  fait  une  donation  à 

l'abbaye  de  Sainl-Paul  de  Besançon, 

p.  69-70. 
Mantes  (Seine-et-Oise).  Inscriptions  hé- 
braïques, p.  aoa  à  2oâ. 
Manuscrit  arabo-berbère ,  p.  2/16  à  24g. 
Marini   (Honoré)  commande  un  arbre 

de  Jessé,  p.  36-87. 
Mauini  (Nicolas)  fait  faire  des  travaux 

à  la  cathédrale  de  Toulon ,  p.  21. 
Marques  de  potiers  trouvées  à  Lenila, 

p.  3oa  à  3o5,  807  à  3i9. 
Marsy    (A.   de).   Démolition   des  murs 

d'Aiitibes,  p.  Liv;  — offre  un  ouvrage 

au  Comité,  p.  xxi,   ci;  —  présente 

une  observation,  p.  lvii. 

Ar(;iiéol(ii;ik. 


Martres -ToLOSANEs  (Haute -Garonne). 
Fouilles,  p.  XXI,  xxxii. 

Marville  (Famille  de).  Plaque  de  foyer 
à  ses  armes,  p.  848. 

Mas-d'Agenais  (Le)  [Lot-et-Garonne]. 
Inscriplions  romaines,  p.  85.  —  Puits 
funéraire.s,  p.  xlvu-xlviii,  et  84-85, 

Masfrand  (M.)  offre  un  ouvrage  au 
Comité,  p.  XGiii. 

^Iaspéro  (M.).  Rapports  divers,  p.  xxvii, 
XCIX,  cv. 

Massenbach  (Nicolas de).  Plaque  de  foyer 
à  ses  armes,  p.  8^16. 

Massereau  (M.)  demande  une  subven- 
tion, p.  c,  cvni. 

Maudemain  (M.).  Fouilles  aux  Routards, 

p.   XXIII-XXIV. 

Madléon  (Yvonnet  de),  maître  maçon, 

p.  XXVI,  106-107. 
Maxe-Werlv  (Léon),  noiiuné  chevalier 

de   la   Légion    d'honneur,  p.    lxxxv; 

—  offre  un  ouvrage  au  Comité, 
p.  XXXI.  —  L'ornementation  du  foyer 
depuis  la  Renaissance,  p.  lxi,  828 
à  36i . 

Mavot  (Aisne).  Cimetière  franc,  p.  218 
à  228,  225,  200,  281.  —  Coupe 
de  verre  à  emblème  chrétien,  p.  280. 

—  Tiers  de  sou  d'or  du  temps  de 
Clovis,  p.  221. 

Mechta-el-Haol'AM  (Tunisie).  Inscrip- 
tion romaine,  p.  898. 

Mechta-Tahar-ben-Mohamed  (Tunisie). 
Inscription  romaine,  p.  281. 

88 


58G  — 


M KDBiNA  (Tunisie),  liiscriplioiis  nimaino:^ 

p.    /i!io  à  .'lïî.T.  —  Sièlos  pimi(|iios, 

p.  /i-i3. 
MBDJKZ-Ki.-Bvn    (Ttinisit'l.     IiisriMiilioiis 

rom.iiiios,  p.  •U)0. 
MKM)K/.(\nloiiu'),arcliilocto(loBiilIinllia, 

p.  S. 
MtMCTKiKns  (Conlrals  avec  dos),  p,  h'.\ , 

li'i,  lib. 
MicnoN  (MaiiK'-el-Loiro).  Découvcilo  do 

ruines  ai)li(|H('s,  p.  xr.iiixciv. 
Mks(-.iiiim:t   dk    IJichemo.'sd  (M.),   uiiUnir 

d'une  ciinniiunicalion,  p.  cvi. 
AIksskrkiî  kl-Ani;cu.    —   Voir    Hicnciiiu- 

Aïs-Keuma. 
Mktieus  (Enseijjnos    do)  dans   les   Iias- 

reliefs  {jallo-ioninins.  p.  liv. 
iMiciiAUD    (G.).  Tajjloau  du   \\\°   siècle 

dans  l'église  de  Joijjny,  p.  xxxi-xxxii, 

xxxiv. 
jA[oli>s  (L.).  Notes  arcuéologiqnes  sur 

Lenita,  p.  390  à  Hia;  —  envoie  co- 
pie d'une  inscription,  ]>.  'À^'À. 
Monnaies  gauloises  Iroiivécs  à  Chonoise, 

p.  cviii;  —  dans  l'arrondissoniont  de 

Soissons,  p.  53  5  à  r)'i(). 
Irouvées  dans  dos  lomhos  iraïKjuos, 

p.  'M 8  à  'Ti-ih. 
Monnaies    pumoues    Irouvées  à   Ijonila, 

p.  307,  3)9. 
Mo!ss      (Algérie).      Borne      niiliiairo, 

p.  5Ô6. 
Montagne  (Antoine),  architecte,  p.  18, 

91. 

MoNTACNON  (Lioulenanl).  Notes  arcliéo- 
logi(pios  sur  Lenila,  p.  ago  à  3i:?. 

MoNTARi.oT  (Famille),  iliaque  de  foyer  à 
SOS  amies,  p.  3'i  1 . 

MovTLAiiLC  (Lom's)  (l'iiiando  uno.  suh- 
vonlion,  p.  xciii. 

MoNTPEM.K     (.loan      dk),     alilx'     d'Ku, 

p.    XXX. 

MoNTPBLLiEit  (La  Société  anliéolojjiquo 


do  )      demande      uno      subvention , 

p.   LXXXIX,    XCllJ. 

MoNTRKiiL-BoMN  (Vienne).  Iiiscriplion 
liéliraïqne,  p.  'n^-aiT). 

MoM  MKNTs  MÉGAi.rriiioiiEs  (le  Maino-cl- 
Loiro,  p.  XL. 

MoM  MENTs  pRÉiiisToniouEs  à  Pouzaugos , 
p.  XI. ni. 

Morel(M.).  Sculplures  gauloises  trou- 
vées à  [lurlus  et  à  Sainl-Jeaii-sur- 
Tourl)e,  p.  LU. 

MonïKUY  (Seine-et-Marne).  Objols  an- 
tiques, p.  CVIII. 

Mosaïques  romaines  trouvées  à  Champ- 
vert,  p.  3i5-3i6;  —  à  El-Djem, 
p.  3 7 G. 

MoTVLiNSKi  (M.).  Note  sur  un  manii- 
scril  araho-berbère,  p.  9/16  à  ;i/i(). 

MousTiERS  (Jacques  de),  orfèvre  à  Mar- 
seille, p.  39. 

MouY-BuRY  (Oise).  Nécropole  gallo-ro- 
maine, p.  LV. 

Mucio  (Stefano),  marchand  d'armes, 
p.  53-69. 

MuLLER  (L'abbé).  Nomonclature  dcsmo- 
numonls  anciens  de  rarrondissomeiit 
do  Senlis,  p.  lvi. 

M iiiNTZ  (Eugène),  chargé  de  rapports  di- 
vers,   p.    XXVI,     XXXII,    XXXIII,     LXXXIX, 

xcviii,  ci;  — •  nommé  d'une  commis- 
sion, p.  cvi;  —  présente  une  obser- 
vation, p.  XXI  ;  —  présente  divers 
rapports,  p.  xxv-xxvi,  xxxiv,  xcv,  oix, 

CXI. 

MuRviEL  (Hérault).  Pulls  gallo-romain, 

p.  xc. 
Musset  (Georges).  Fouilles  de  la  pile  de 

Glia;;iion-Villi'p!)ugo,  ]).   XLV,  et  79  à 

H.'i. 
Mussi/    (Élienno    de).   —    Voir   Miicio 

(Stelano). 
MiisTi    (Tunisie).     Lanipc     chrétionno, 

p.  /i  .53-/1 5/1. 


IN 


Nami  R  (B('lgi(|ue).  Goiipe  de  verre  ornée 
du  (  hrisnio,  p.  .'.^iff. 


Naruonne    (Aud(!).  Inscriptions   hélxaï- 
quos,  p.  I  79,  190  à  19/1. 


587 


Nebeur  (Tunisie).  Inscription  romaine, 
p.  /il 9. 

NÉcnopftLK  {jallo-romaino  de  Bnry,  p.  lv. 

NÉcnopoLE  iMiÉ.MciKNXE  de  El-Aiio ,  p.  tiQh 
à  li6'j. 

Nefidhet-kl-Mecid  (Tunisie).  Inscrip- 
tion romaine,  p.  882. 

NE^lMo^T  (GroHe  do)  [Yonne],  p.  cix. 

Nettancourt  (Maison  de).  Plaque  de 
foyer  à  ses  armes,  p.  333-33'). 

Névache  (Hautes-Alpes).  Église,  p.  xliv. 

NicAisE  (Auguste),  auteur  d'une  com- 
nninicaiion,  p.  xcii. 

NicQ-DoiJTRELioE  (M.).  Les  vieux  rem- 
parts de  Cambrai,  p.  LVin, 

NicoLAï    (Alexandre)    offre    divers    ou- 


vrages au  Comité,  p.  xc;  —  présente 
diverses  observation^,  p.  xlv,  xr.vii, 
Lvii.  Le  cimetière  gallo-romain  de 
Saint-Martin  près  du  Mas-d'Ageuais, 
p,  8h  à  t)b. 

NiMKS  (Gard).  lusciiptions  hébrai(pies, 
p.  188-189.  —  Sépulture  gauloise, 
p.  /J99  à  ^197. 

JNovAK  (Dominitpie)  découvre  une  né- 
cropole phénicienne,  p.  /i6/i;  —  re- 
cueille des  inscriptions,  p.  /167. 

Ndmismatique.  Son  utilité  pour  l'étude 
de  l'histoire,  p.  lxiii  à  lxxviii. 

NuMLCLi  (Fouilles  de),  p.  550  à  Sâa. 

NussAc  (M.  de).  Elude  sur  les  fontaines 
en  Limousin,  p.  xlii,  et  i5o  à  177. 


0 


OEnochoé  de  bronze  trouvée  dans  le  dé- 
partement du  Cher,  p.  xxvi,  et  1/16  à 

Ordioni  (Le  capitaine),  nommé  officier 
d'Académie ,  p.  lxxxviii  ;  —  relève  des 
inscriptions,  p.  i 20,  622,/! 2 3. 

Orfèvrerie  toulousaine,  p.  289  à  945. 

Oriot  (Famille).  Plaque  de  foyer  à  ses 
armes,  p.  3 6 à. 

Orléans  (Loiret).  Inscriptions  hébraïques, 
p.  306. 


OssuNA  (Manuel  de).  L'inscription  d'A- 
vraga ,  p.  xxiv-xxv. 

Oudna  (Tunisie).  Estampilles  de  potiers, 
p.  /i54  à  libf). — ^Inscriptions romaines 
p. 362  à  366. 

Ouled-Agla  (Algérie).  Inscription  ro- 
maine, p.  567-568. 

Ocled-bou-Khaeli  (Douar  des)  [Tuni- 
sie]. Inscriptions  romaines,  p.   /117. 

Olm-el-Abouad  (Tunisie).  Inscription 
romaine,  p.  369. 


Papin  (Jean),  maître  de  l'œuvre  de  la 
cathédrale  de  Tours,  p.  106-107. 

Parât  (L'abl)é).  Exploration  des  grottes 
de  la  Cure,  p.  xxvi,  xxxii,  c,  cix-cx. 

Paris  (Seine).  Enceinte  de  Philippe  Au- 
guste, p.  lx-lxi,  et  139  à  ih5. — 
Inscriptions  hébraïques, p.  195  à  200. 

Peintures  murales  à  Benouville,  p.  l. 

Pellot  (Paul)  offre  un  ouvrage  au  Co- 
mité, p.  cvii. 

Perrot  (Georges),  chargé  d'un  rapport, 

p.   XXXI. 

Philippe -Christophe  .    arch«vè([ui'     de 


Trêves.  —  Plaque  de  cheminée  à  ses 
armes,  p.  829. 
PunoT,     nommé    officier»  d'Académie, 

p.  LXXXVIII. 

PiETTE  (Edouard),  nommé  officier  de 
rinstruction  publique,  p.  lxxxvii.  — • 
Statuette    trouvée    à     Brassempouy, 

p.   XLVII. 

Pile  romaine  de  Villepouge,  p.  xuv,  et 
79  à  83. 

Pilloy  (Jules).  Les  verres  francs  à  em- 
blèmes chrétiens,  p.  lu,  et  218  à 
2  33. 

38. 


—  588  — 


Pin  (Le)  [.Iiirn].  Cliàloau,  p.Lix,  el3ai 

PiREuiMiE  (Charente- Inférieure).  Pile 
loiiiiiini'.  ji.  -Ç),  80 ,  81. 

PissKviN  (Gard).  Sépnlluii'  ;j;inloise, 
p.  /199-500. 

PiTBES  (Eure).  Fonillos  projetées,  p.  li. 

Plancouaud  (Léon),  auteur  de  diverses 
communications,  p.  xliv,  xcviii,  ci, 
cv;  —  olïre  un  ouvrage  au  Comité, 
p.  xciii,  cvii.  —  Note  sur  ies  cloches 
de  Vi,  dit  Joly-Villaj;e,  p.  cix,  et  /'J72 
à  .'.77. 

Plaques  de  cheminées,  p.  828  à  36i- 

Poivre  (M.)  envoie  un  estampage, 
p.  /iaû,  /196,  /I97,  /i33  à  Zi36. 

PoL  DE  Lkon  (Saint).  Son  élole  à  Batz, 

p.    XLVI. 

Pons  (Adrien).  Fouille  d'un  puits  gallo- 
romain  à  Murviel ,  p.  xc. 

Pom-Ambrois  (Gard).  Enceinte  gauloise, 
p.  506-.507. 

PoRT-X-MoussoN  (Abbaye  de  Saiiite- 
Marie-Majeure  de). Plaque  de  foyer  à 
ses  armes,  p.  33i-333. 

Port  (Gélestin),  chargé  d'un  rapport, 
p.  xcv, 

PoRTCGAL  (Eludes  d'architecture  en), 
p.  1  à  16. 


Poteries  découvertes  à  Lemta,  p.  3oi 

à  3i9. 
PoTTiER  (Le  chanoine) ,  nommé   otTicier 

de  riiistruclidu  pul)li(|iie,  p.  iaxwii. 

—  Inscription  de  [k'iieperche,  p.  XLViii- 
XLix,  —  L'orfèvrorie  toulousaine  dans 
lepassé,p.  289  à  2/(5.  — Reliquaires 
de  Granselvo,  p.  xlviii. 

PoupART  (Jean).  Plaque  de  foyer  à  fcs 
armes,  p.  3^o, 

PouzAUGEs  (Vendée).  Monuments  pré- 
historiques, p.  XLIII. 

Préhistorioies  (Monuments),  p.  xl, 
XLIII,  —  Statuette  trouvée  à  Bras- 
sempouy,  p.  xlvii. 

Prévost  (Le  capitaine),  nommé  olFicier 
d'Académie,  p.  lxxxviii. 

PuiMEL  (Cher).  Puits  funéraire,  p.  xlviii. 

Prou  (Maurice),  nommé  membre  du 
Comité,  p.  XXXI ;  ■ —  chargé  d'un  rap- 
port,   p.    XXX  ;   —   rapports   divers, 

p.  XXXIX,  CXI. 

PR0VI^s  (Seine-et-Marne).  Eglise  Saint- 
Jacques  ,  p.  cvn-cviii.  —  Eglise  Saint- 
Pierre,  p.  XXXIII,  et  133  à  127. 

Puits  funéraires  du  Mas-d'Agenais, 
p.  XLvii-XLViii  ;  —  de  Primel ,  p.  xlviii; 

—  de  Saint-Martin  du  Mas-d'Age- 
nais, p.  87  à  96. 


Q 


QuESNÉ  (M.).  Monnaies  découvertes  au 
râtelier  de  Criquebeuf ,  p.  lvii. 


QuoNiAM  (M.)   relève  des  inscriptions, 

p.    /12O,  ^2  2,    /l2  3. 


R 


RwTiAUT)  (M.).  Discours  au  Congrès  de 
la  Sorbonne,  p.  lxxix  à  lxxxvi. 

Rai'i.n  (Jean),  maître  de  l'œuvre  de  la 
cathédrale  de  Tours,  p.  xxvi. 

Rahkcolut  de  lv  Vallée-Pimodan  (Fa- 
mille). Plaques  de  clirmiiiée  à  ses 
armes,  p.  337. 

Rdiii- Es-.SoLTA.N  (Tuiiisie).  Insiriplion 
romaine,  p.  3(J8. 


Régnier  (Louis)  olVre  divers  ouvrages 
au  (lomilé,  p.  cvii. 

Rkinacii  (Salonion),  cli;irgé  de  divers 
rapports,  j).  x\xiii,  iaxvix,  xcviii, 
c.  —  Rapport  divers,  p.  xxvi,  xxxii, 
xci,  xcv,  \cix,  cv,  cix. 

Renault  (II.)  comnnini((ue  des  inscrip- 
toiis,  p.  /iiS.  —  Monnaie  inédite 
d'Ilippo-Oiarrhytus,  p.   aùo  à  259. 


I 


589 


Revenac    (Lot-et-Garonne).    Cimetière 

gallo-romain,  p.  86  à  95. 
RiDEL  (M.).  Notice  sur  l'abbaye  de  Fon- 

tevrault,  p.  lix-lx. 
RiviÈHES    (Raron    de).    Inventaire    des 

armes  et  munitions  de  la  ville  d'Albi 

en  1095,  p.  108  à  1 15. 
RoDouAN  (Famille).    Plaqua  de  foyer  à 

ses  armes,  p.  343. 
Roman  (Joseph).    Eglises    des    Hautes- 
Alpes,  p.  XLIV. 
Ro.NDOT  (Nalalis)    ofl're    un   ouvrage  au 

Comité,  p.  xcni, 
RoucAUTE    (M.)    offre   un    ouvrage    au 

Comité,  p.  XXXIV,  xcviii. 
Roue   de    fortune    (La),    peinte   dans 


l'église   de  Renouviiie,  p.   120-121. 
Rouen    (Seine -Inférieure).    Fabrication 

de  doubles,  p.  96  à  10 5. 
RoL'iLLAc  (Tarn-ot-Garonne).  Reliquaire 

provenant  de  l'abbaye  de  Graiidselve, 

p.    XLVIII. 

RouvET  (Michel).  Plaque  de  foyer  à  ses 

armes,  p.  889. 
RoussET  (M.).  Vases  antiques  trouvés  à 

Saint-Quentin-la- Poterie,  p.  lxxxix, 

xcix. 
RouviER   (Le    docteur),    auleur    d'une 

communication,  p.  xcix,  ci,  cviii;  — • 

ofl're  un  ouvrage  au  Comité,  p.  xciii. 
RouYN  (Famille  de).  Plaque  de  clieminéo 

à  ses  armes,  p.  33 9. 


Sablonmères  (Aisne).  Coupe  de  verre 
de  l'époque  franque,  p.  93o. 

SvDoux  (M.)  envoie  des  estampages, 
p.  369,  385,  386,  387,  391,  392, 
898,  89^,  ^37,  45o. 

Saglio  (  m.  ),  nommé  membre  du  Comité , 
p.  XXXI ; — chargé  de  divers  rapports, 
p.  xcii,  xcviii,  CI,  cvi.  —  Rapports 
divers,  p.  cv;  —  sur  une  statue  de 
Condé  conservée  à  Saulges ,  p.  cx- 
cvi. 

Saint-Raussan  (Famille  de).  Plaque  de 
foyer  à  ses  armes,  p.  867. 

Saint-Christophe  de  Lasbordes  (Aude). 
Statuette  de  saint  Christophe ,  p.  2  /i  1 . 

Saint-Dionisy  (Gard).  Sépulture  gau- 
loise, p.  5o2-5o3. 

Saint-Jeak-sur-Tourbe  (Marne).  Sé- 
pulture gauloise,  p.  lu. 

Saint-Germain  (Musée  de).  Don  d'objets 
provenant  des  tumulus  de  Magny- 
Lambert,  p.  xcviii. 

Saint-Martin  du  Mas-d'Agenais  (Lot-et- 
Garonne).  Cimetière  gailo- romain, 
p.  8^  à  gS.  —  Marques  de  potiers, 
p.  91. 

Saint  -  Martin  -  Gaillard  (  Seine-  Infé- 
rieure).  Inscription   du  moyen  âge, 

p.    XXX. 


Saint-Mori  (Yonne).  Grottes  préhisto- 
riques, p.  cix. 

Saint-Siffret  (Gard).  Sépulture  gau- 
loise, p.  483  à  487. 

Saint-Paul-Trois-Châteaux  (Drônie). 
Inscription  hébraïque,  p.  2i5-3iG. 

Saint-Quintin-la-Poterie  (Gard).  Dé- 
couverte de  vases  antiques,  p.  xcix. 

Saint -Venant  (J.  de).  Les  derniers 
Arécomiques,  p.  xli-xlii,  et  48 1  à 
58i. 

Saint-Vincent  (Famille  de).  Plaque  de 
foyer  à  ses  armes,  p.  8/17. 

Salles  (Maison  des).  Plaque  de  foyer  à 
ses  armes,  p.  335-336. 

Saulges  (Mayenne).  Statue  du  Grand 
Condé,  p.  cx-cxi,  et  547  à  549. 

Saurel  (Le  chanoine),  nommé  officier 
de  l'Instruction  publique,  p.  lxxxvii. 

Saussead  (Paul).  Découvertes  à  Méron, 
p.  LXXXIX,  xciv-xcv. 

Savary  (Jean-François).  Plaque  de  foyer 
à  ses  armes,  p.  38 1. 

Savigny-Laymont  (Famille  de).  Plaque 
de  cheminée  à  ses  armes,  p.  838. 

Sbeitla  (Tunisie).  Inscription  romaine, 
p.  383. 

Sbiba  (Tunisie).  Inscriptions  romaines, 
p.  386-887. 


59(1 


ScuKRDLn  (Le  rapilaiiic).  nomme  olli- 

rier  d'Académie,  p.  lwxviii. 
SciiLLMDEnoEn    (Giista\e).    Rapport   sur 

une  ronimuniralion,  p.  x\ix. 
ScinvAB  (M.)-  Inscriplions  hébraïques  en 

Franco  du  vu"  an  w'  siècle,  p.  lu,  et 

178  à  917. 
Sklham  (Élicnno)    fiiit  peindre  un   ro- 

lable  aux    Dominicains   de    Toulon, 

p.   al^-a'i,  •3r>-<î(i:  —  fait  fairo  une 

horloge    pour    la    ville    de    Toulon, 

p.  3a-34. 
Skmjlle  (François),  peintre,  p.  'Mt. 
Se>m:ville  (Seiiie-et-Oisc).  Inscriplions 

hébraïques,  p.  aoZi  ù  906. 
SÉPULTURES  GALLOISES  aux  Baux,  p.  5o4- 

5o6;  —   à  Cnlvisson,  p.  5oo-5oâ; 

—  à  Campagnac,  p.  /iSg-Ziga:  — 
à  Complanier,  p.  'igy-'iQQ;  —  à  La- 
foux,  p.  r)o3-5o^;  —  à  Mimes, 
p.  /i99-i97;  —  à  Pissevin,  p.  ^99- 
5oo  ;  —  à  Saint-Dioiiisy,  p.  5o9-5o3; 

—  à  Saint-Siffret,  p.  ^88487;  —  à 
Uzès,  /187-/189. 

Séplltcbks  préhistoriques  aux  Bou- 
tards    (Seine- et  -  Oise),    p.    xxiu- 

XXIV. 

Srrissita.  —  Voir  Olm-el-Abouab. 

SiDi-AociDAT  (Tunisie).  Inscription  ro- 
maine, p.  369. 

Sidi-bol-Teffaha  (Tunisie).  Inscription 
romaine,  p,  889. 

Sidi-el-Ham  (Tunisie).  Lam.pes  avec 
estampilles,  p.  AG'i. 

SiDi-KiiALiFA  (Tunisie).  Inscription  ro- 
maine, p.  367-368. 

Sidi-Salah-kl-Baltih  (Tunisie).  In- 
scriptions romaines,  p.  890  à  893. 


SiGus  (Algérie).  Inscriplions  romaines, 
p.  .")6i  à  56."). 

Société  arciikologiouk  du  .Midi  de  la 
France  (La)  demande  une  subven- 
tion ,  p.  XXI  ,  \v\ii. 

Société  archéologique  de  Mo>tpellii:r 
(La)     demande     une     subvention. 

p.   LXXXIX,  XCIII. 

Société  belfortai.ve  d'éhulatiox  (La) 
demande  une  subvenlion,  p.  xcv. 

Société  ÉDIIE^.^E  (La)  demande  une 
subvention,  p.  cv. 

Société  historique  et  abcuéoi.ogiqur  de 
LA  Chare.me  (La)  demande  une 
subvention ,  p.  xcii. 

Société  rivernaise  des  scie.xces,  lettres 
ET  arts  (La)  demande  une  subven- 
tion, p.  cvi. 

SoissoNs  (Monnaies  gauloises  recueillies 
dans  rarrondissemenl  de),  p.  536  à 
5'iG. 

SouKRA  (La)  [Tunisie].  Inscription  ro- 
maine, p.  !ili6. 

Sousse  (Tunisie).  Inscriptions  chré- 
tiennes, p.  38 1:  —  Inscriptioios  ro- 
maines, p.  38o,  38 1;  —  Lampes 
antiques,  p.  /160  à  /163,  /»63,  tidh. 

Spire  (Allemagne).  Inscriplions  hé- 
braïques, p.  18A-185. 

Spo.nt  (Alfred),  nommé  olllcier  d'Aca- 
démie, p.  LXXXVIII. 

Stain ville  (Maison  de).  Plaque  de  foyer 

à  ses  armes,  p.  33 i,  335. 
Stèles    pumques    trouvées   à  Baltaria, 

p.    370    à    3-6;   —    à    Medeinah, 

p.  ^a3. 
Supes.  —  Voir  Sbiba. 
Sufetula.  — Voir  Sbkitla. 


Tabarka  (Tunisie).  Inscription  chré- 
tienne, p.  39/1:  —  Inscription  ro- 
maine, p.  398. 

Tabi.kau  du  xvi'  siècle  à  loigny,  p.  xx\i- 
XXXII,  xxxi?. 

Tambouri>  (Joueurs  de),  p.  /i3-4/j,  ^5. 


Tapisserie,  du  musée  de  Berne,  avec 
lo  portrait  de  Charles  le  Téméraire, 
p.  civ. 

Tavoiulot  (E.).  Sépulture  préhistorique 
découvcrie  aux   Boutards,    p.    xxiii- 

XXIV. 


—   501 


Tébessa  (  Algérie  j.lnscriplioiuhretienni', 
p.  oog.  —  Inscriptions  romaines, 
p.  556  à  558. 

Telliec  (M.)  envoie  un  estampage, 
p.  .388. 

Ti!ÉDE>AT  (L'abbé),  nommé  officier  de 
l'Instruction  publique,  p.  lsxxvii. 

Thexae.  —  ^  oir  He.ncbir-Tina. 

Thermes  de  Xumluli,  p.  55o  à  55a. 

Thérocaxne  (Pas-de-Calais).  Découverte 
d'une  bague,  p.  xxii-xxiii. 

Thoiso>  (Eugène).  Découvertes  gallo- 
romaines  à  Larchant,  p.  ci,  cviii,  cl 
532  à  5.35.  —  Offre  un  ouvrage  au 
Comité,  p.  CI. 

Tholis  (Georges),  auteur  d'une  com- 
muuicalion,  p.  lxxxix,  xcv. 

TuïSDRLS.  —  \  oir  El-Djem. 

TiFECH  (Tunisie).  Inscription  romaine, 
p.  285. 

TiGZiRT  (Algérie).  Inscription  romaine, 
p.  569. 

TiKLAT  (Algérie).  Inscriptions  romaines, 
p.  568-56g. 

Tlib-boc-Eukka  (Tunisie).  Inscriptions 
romaines,  p.  899  à  ioa. 

Toulon  (Var).  Les  arts  à  Toulon  au 
moyen  âge,  p.  17  a  /17. 

Cathédrale  de  Toulon  :  Bannière 

de  la  Confrérie  du  Saint-Sacrement, 
p.  ^2.  —  Confréries  de  la  Concep- 
tion, p.  36-87;  ^'^  Sainl-Cyprien, 
p.    89;    du  Saint-Sacrement ,  p.  ia. 

—  Construction  de  la  chapelle  de 
la  Conception,  p.  ai;  de  la  cha- 
pelle Saint-Joseph, p.  9/1-25.  —  Croix 
du  cimetière  Saint-Michel,  p.  34-35. 

—  Grille  de  la  chapelle  Briçonnet, 
p.  3i-3a.  —  Peinture  du  crucifix, 


p.  3o-.3i;  du  retable  de  la   Concep- 
tion, p.  29-80;  de   l'orgue,  p.   93. 
—  Portes  sculptées,  p.   hd.   —  Re- 
table de  Notre-Dame,  p.  96-27. 
ToLLON  (Var).  Chapitre,  p.  88  à  /io  ,  li!i. 

Chapelle  Notre-Dame-dHumililé, 

p.   liG-fi--.   —  Confrérie   des  Battus, 
p.  i  6-/1 7. 

Dominicains  de  Toulon  :  Con- 
struction du  chevet,  p.  27-29.  — 
Conirérie  de  Saint- Crépi n  et  Saint- 
Crépinien,  p.  37-88  et  lio-lii.  — ■ 
Peinture  d'un  retable,  p.  aS-a/i, 
25-26.  —  Orgues,  p.  Aô-Aô.  —  Rf> 
table  de  Sainte-Catherine,  p.  83;  — 
de  Saint-Crépin,  p.  'lo-'ii.  —  Statue 
de  Sainte-Catherine,  p.  35-86. 

Palais  épiscopal,  p.  18-90. 


ToLXOiSE  (Haute-Garonne).  Inscriptions 
hébraïques,  p.  189-190.  —  Eglise 
Saint  -  Nicolas  :  Statuette  de  Saint- 
Christophe,  p.  9-'i3  à  2^5. 

ToLRS  (Indre-et-Loire).  Document  rela- 
lif  à  la  construction  de  la  cathédrale, 
p.  x\v-xxTi,  et  106-107. 

Toussaint  (Le  capitaine).  Etude  du  ré- 
seau routier  et  des  principales  ruines 
de  la  région  de  Khami^sa,  Mdaou- 
rouch,  Tifech,  Ksar-Sbelii,  p.  260  à 
286. 

TouTAn  (M.)»  nommé  officier  d'Aca- 
démie, p.  LXXXVIII. 

Travers  (Emile)  offre  un  ouvrage  au 
Comité,  p.  XXVIII. 

Treport  (Abbaye  du),  p.  xxx. 

Trêves  (Famille  de).  Plaque  de  foyer  à 
ses  armes,  p.  34i,  3^9. 

Tusis.  Inscription  romaine,  p.  'i36- 
/137. 


u 

Urseau  (L'abbé),  auteur  d'une  coinmu-  ;  Uthina.  —  Voir  Oidna 


nication ,  p.  lxxxix  ,  xciv  ;  —  demande 
à  rouvrir  le  tombeau  d'Llger,  p.  xciii; 
—  offre  un  ouvrage  au  Comité, 
p.  CI.  —  Note  sur  une  inscription  du 
xviii'  siècle,  p.  en. 


Utique  (Tunisie).  Inscriptions  romaine-, 

p.  h'^-j. 
UzÈs(Gard).  Sépulture  gauloise,  p.  /187- 

489. 


r>*)2  — 


Valkys  (lM(liil{jonco  acconléo  on  ravour 
du  prieuré  de),  ji.  'i-S  à  /i(So. 

Vallée  ((llaude).  lMa<iiii'  do  cliomiiiôo  à 
ses  armes,  p.  '.\'i(\. 

Vasqi;ez  (Martin),  arcliitoclo  de  l?a- 
lailia,  p.  8. 

Vassart  (Famille  de).  Pliniiie  de  ioyor 
à  ses  aimes,  p.  'Mih. 

Vallogek  de  Beaupré  (Le  capitaine), 
nomméofTicierd'Académie,  p.  lwxvui. 

Vauvillé  (Octave).  Inventaire  des  mon- 
naies {jauioises  recueillies  dans  l'ar- 
rondissement de  Soissons,  p.  i,iii-liv, 
et  yM")  à  5 '16. 

Verres  francs  à  emblèmes  chrétiens, 
p.  Lin,  et  318  à  233. 

Vesly  (De).  Fouilles  du  càtelior  de  Cri- 
quebeuf,  p.  lvii. 

Vi  (Seine-et-Oise).  Cloches,  p.  h'^^  à 
^'77- 


Virert  (Le  capitaine),  nommé  officier 

d'Académie,  p.  lwwim. 
ViÉ-CioirrvT  (Gard).   Kn(<'inle  (jauloise, 

p.  r)o<). 

VlEN^E  (Isère).  Inscriptions  liébrajqncs, 
]).  183  à  18 3. 

Vii,LEPOi!GE(Charenli^dni(''rieure).  Fouil- 
les, p.  XIV. 

Villevallouisk  (Hantes-Alpes).  Église, 
p.  xliv. 

Voies  romaines  de  Garihage  à  Girta, 
p.  261  à  sGS;  —  de  Gaithage  à  Si- 
lifis,  p.  rî63  à  966;  —  de  Gafsa  à 
Tozeur,  p.  388;  —  do  Thévesto  à 
Girla,  p.  ;iGO  à  iî()7.  —  de  Théveste 
à  Hippo-Rogins,  p.  9.C)']  h  269. 

Voies  romaines  de  la  région  do  Kha- 
missa,  Mdaourouch,  Tifech,  Ksar- 
Sbohi,  p.  260  à  286. 

VOLKES  ARÉCOMIQIES,   p.    XLI-XLII. 


w 


Wiener    (Lucien),    nommé   oITicior   de 
l'Instruction  publique,  p.  lxwvii. 


WoRMs    (Allemagne).    Inscriptions    hé- 
braïques, p.  i8'i-i  8i>. 


Zaoiioiian  (Tnnisii 

p.    'I.'X). 


Lampe  cliriMienno , 


ZxMAViA  (M.),  anieur  d'une  communi- 
cation, |).  cil. 


593 


LISTE   DES  PLANCHES. 

Planche  1.  Temples  et  ihéàlre  de  Berlliouville  (Eure),  p.  7^^. 

Planche  II.  Peintures  murales  de  l'église  de  Bénouvllle  (Calvados),  [).  118. 

Planche  III.  Peintures  murales  de  l'é^flise  de  Bénouville  (Calvados),  p.  119. 

Planche  IV.  L'enrlos  capitulaire  et  les  deux  cathédrales  de  Besancon,  p.  laç). 

Planche  V.  Plan  des  dépendances  de  Saint-Jean  de  Besançon  (i563),  p.  i33. 

Planche  M.  Pian  des  fouilles  de  Champverl  (Nièvre),  p.  3i3. 

Planche  VII.  Mosaïque  de  Champvert  (Nièvre),  p.  3i5. 

Planche  VlII.  Estampilles  de  poiiers  recueillies  à  Ondna,  p.  /i56. 

Planche  IX.  Estampilles  de  potiers  recueillies  à  Oudna,  p.  /i56. 

Planche  X.  Armes   recueillies   dans    la   sépulture   gauloise   de    Saint -Siffret, 

p.  ^85. 

Planche  XI.  Armes  recueillies  dans  la  sépulture  gauloise  de  Calvisson,  p.  5oi. 

Planche  XII.  Statue    du    Grand    Coudé,    conservée    dans    l'église    de    Saulges 

(Mayenne),  p.  0^7. 


LISTE  DES  VIGiSETTES. 

Inscription  de  1766  trouvée  à  Jumelles  (Maine-et-Loire),  p.  on. 

Tète  de  déesse  trouvée  à  Villepougo,  p.  81. 

Fosse  funéraire  à  Saint-Martin  du  Mas-d'Agenais,  p.  88. 

Fosse  funéraire  à  Saint-Martin  du  Mas-d'Agenais,  p.  89. 

Puits  funéraire  à  Saint-Martin  du  Mas-d'Agenais,  p.  yo. 

Plan  d'une  parli^  de  l'enceinte  de  Philippe  Auguste  à  Paris,  p.  1/10. 

OEnochoé  de  bronze  conservée  au  Musée  de  Bourges,  p.  1A7. 

Détails  d'ornementation  de  l'œnochoé  du  Musée  de  Bourges,  p.  i48. 

Fac-similé  d'une  inscription  hébraïque  trouvée  à  Narbonne,  p.  191. 

Fac-similé  d'une  autre  inscription  hébraïque  de  Narbonne,  p.  193. 

Fragment  d'inscription  hébraïque  au  Musée  de  Narbonne,  p.  193. 

GrafTites  en  langue  hébraïque,  relevés  dans  la  tour  dlssoudun,  p.  3 10. 

Autres  graffites  hébraïques  de  même  provenance,  p.  211. 

Tiers  de  sou  d'or  trouvé  dans  le  cimetière  franc  de  Mayet,  p.  221. 

Monnaies  d'argenî.  trouvées  dans  le  cimetière  franc  de  Mayet,  p.  222. 

Cornet  de  verre  trouvé  dans  le  cimetière  franc  de  Mayet,  p.  9  95. 

Bague  d'argent  trouvée  dans  un  cimetière  franc,  p.  227. 

Coupe  de  verre  de  l'époque  chrétienne  trouvée  à  Namur,  p.  229. 

Coupe  de  verre  de  répo(jue  chiélienne  trouvée  à  Sablonnières,  p.  280. 

Lentille  de  verre  ornée  du  chrisme,  p.  280. 

Coupe  de  verre  de  l'époque  chrétienne  trouvée  à  Mayet,  p.  281 . 

Statuette  de  saint  Christophe  provenant  de  Lasbordes,  p.  2 '11. 

Monnaie  inédile  d'Hippo-Diarrliylus,  p.  260. 

Voies  romaines  entre  Sigus  et  Khamissa,  p.  268. 

Fragment  de  lampe  chrétienne  trouvée  à  Carihaje,  p.  287. 


—  59/j  — 

Anuoiries  rolevéos  sur  des  plaques  de  loyer,  p.  \M\o  à  'MiH. 

Plaque  de  foyer  conservée  au  musée  do  Troyes,  p.  3o-.!. 

Ornements  pour  la  labricalion  des  plaques  de  foyer,  p.  333. 

Plaque  de  foyer  de  la  collection  Clairier,  p.  Sog. 

Jonas  sortant  du  ventre  du  monstre,  marbre  trouvé  à  Kl-Djem,  j).  377. 

Clef  de  voûte  do  l'absido  à  la  basilique  du  Kof,  p.  Ai 3. 

Clef  do  l'arc  du  norlhex  à  la  basilique  du  Kef,  p.  /ii3. 

Estamjtillos  de  potier  provenant  d'Oudua,  p.  /i5A. 

Formes  de  potier  provenant  d'Oudna,  p.  /i55-456. 

Phujuo  do  terre  cuite  trouvée  à  OucLia,  p.  I\i!>']. 

Estampilles  relevées  sur  des  poteries  puniques  provenant  d'El-Alia  ,  p.  AGf). 

Fibule  gauloise  recueillie  au  Château  Bérard,  près  Uzès,  p.  /187. 

Lance  et  umbo  trouvés  dans  une  sépulture  gauloise  à  Campagnac,  p.  /190. 

Amphore  trouvée  dans  une  sépulture  gauloise  à  Nimes,  p.  /193. 

Lancos  trouvées  dans  une  sépulture  gauloise  à  Nimes,  p.  AgS. 

Épée  trouvée  dans  une  sépulture  gauloise  à  Nimos,  p.  A9A. 

Épée  trouvée  dans  une  sépulture  gauloise  à  Complanier,  p.  /iy8. 

Umbo  et  lance  trouvés  dans  une  sépulture  gauloise  à  Complanier,  p.  A 98. 

Fibule  trouvée  dans  une  sépulture  gauloise  aux  Baux,  p.  5o5. 

Boutons  et  pendeloques  trouvés  dans  une  sépulture  gauloise  aux  Baux,  p.  5o6. 

Ornementation  d'une  épée  gauloise  trouvée  à  Ccrnon-sur-Coole,  p.  55^, 


TABLE  DES  MATIEKES. 


Liste  des  membres  fie  la  Scclioii  (rarclicoiogie ,  des  niemhros  non  résidauls  du 
Comité,  des  correspondants  lioiioraiies  el  des  correspoiidanls  du  Ministère  poul- 
ies travaux  liisloriques,  p.  i  à  xvii. 

PROCÈS-VERBAUX. 

Séakce  du  1  1  janvier  1897. 

Rapport  de  M.  Babelon  sur  les  fouilles  du  R.  P.  de  La  Croix,  à  Berlliouvillo  (Eure), 

p.  XXH. 

Rapport  de  M.  Babelon  .sur  une  bague  en  bi'onze  dorée  communiquée  par  M.  l'abljé 
Bled,  p.  XXH. 

Rapport  de  M.  de  Barthélémy  sur  les  inscriptions  gotbiques  de  Grandcourl  (Seine- 
Inférieure),  p.  xxui. 

Rapport  de  M.  Alexandre  Bertrand  sur  une  sépulture  préhistorique  des  Boulards 
(Scine-el-Oise),  p.  xxni. 

Riipport  de  M.  Berger  sur  la  traduction  d'un  travail  de  Don  Manuel  de  Ossuna  relatif 
à  l'inscription  de  A\raja  (Ténériffe),  p.  xxiv. 

Rapport  de  M.  Gagnât  sur  une  inscription  deGibaii^in,  p.  xxv. 

Rapport  de  M.  MiJNTZ  sur  un  contrat  relatif  à  la  calliédrale  de  Tours,  en  1^73 ,  p.  xxvi. 

Rapports  de  M.  Salomon  Reinacu  sur  une  œnochoé  du  Musée  de  Bourges  el  .sur  trois 
grottes  préhistoriques  de  la  vallée  de  la  Cure,  p.  xxvi. 

Séance  du  8  février  1897. 

Rapport  de  M.  Schlcmberger  sur  un  sceau  de  François  I"',  p.  xxix. 
Rapport  de  M.  de  Barthélémy  sur  des  inscriptions  du  moyen  âge  communi([uées  par 
M.  Dergny,  p.  XXIX  à  XXX. 

Séance  du  i5  mars  1897. 

Rapport  de  M.  de  Lastevrie  sur  un  tableau  conserve  dans  l'église  Saint-Jean  à  Joigny, 

p.  XXXI. 

Séance  du  19  avril  1897. 

Rapport  de  M.  Muntz  sur  un  tableau  du  xvf  siècle  conservé  dans  l'église  Saint-Jean  à 
Joigny,  p.  XXXIV. 

Réunion  annuelle  des  Sociétés  savantes  à   la  Sorbonne,  p.   xxxv  à  lxkxviii. 

Séance  générale  d'ouverture,  p.  xxxv  à  xxxix. 
Discours  de  M.  Lcopold  Delisle  ,  p.  xxxvi  à  xxxix. 

Séance  du  20  avril  1897. 

Communication  de  M.  Bousrez  sur  les  monuments  mégalithiques  de  Maine-et-Loire, 

p.  XL. 

Communication  du  R.  P.  de  la  Croix  sur  les  fouilles  de  Berthouvillc ,  p.  xli. 
Communication  de  M.  de  Saint-Venant  sur  les  Volkes  Arécomiques,  p.  xli  et  xlii. 


—  r)i)()  — 

(îoiuiDuiiicatidii  do  M.  dk  \iss\('.  sur  les  tbiitaiiics  du  MiiKiusiii,  p.  xi.u. 
Noie  de  M.  d'Abz\c  sur  la  survivance  des  dolmens  eu  Liuiousin,  p.  xi.ii. 
ConunuuicalioM  de  M.  PELonT  sur  une  sépulture  gauloise  de  15elli(;uat ,  j).  xi.iii. 
Coiumuiiication  de  M.  LtGi'F.r  sur  des  liaclicitcs  en  fer  el  en  hioiize  el  sur  un  monu- 
menl  piéliislorinue  de  la  Vendée,  p.  inu. 

Séanck  du  ni  avril  «897,  malin. 

Communication  de  M.  Homan  sur  trois  églises  des  Hautes-Alpes,  p.  xliv. 
Communication  de  M.  PuNcomno  sur  les  Ibnlaincs  sacrées,  les  pèlerinajjes  et  les  su- 

porstilions  du  Vexin,  p.  xliv. 
Couimunicalion  de  M.  Misset  sur  les  fouilles  exécutées  autour  de  la  pile  romaine  do 

Villepou(fc,  p-  XLV. 
Notes  de  .M.  l'abbé  Bosseboedf  sur  l'étole  de  saint  Pol  de  Léon,  conservée  dans  l'Ile  de 

Batz,  et  sur  des  fra|[meiils  inédits  des  comptes  du  château  d'Amboise,  p.  xlvi. 

Séance  du  31  avril  1897,  soir. 

Coumiunicatioii  de  M.   Piette  sur  une  sintuelle  en  ivoire  découverte  à  Rrasscmpouy, 

!>.  XLVII. 

Communication  de  M.  Nicolai  sur  les  puits  funéraires  du  Mas-d'Agenais,  p.  xlvii. 
Communication  de  M.  le  chanoine  Pottier  sur  le  trésor  do  Grauselve,  à  Rouillac,  et  sur 

une  inscription  du  xiii'  siècle  provenant  de  l'abbaye  de  Belleperche,  p.  xlvii. 
Note  do  M.  HÉBON  sur  une  fabrication  privée  de  doubles  à  Rouen,  en  i03(),  p.  xlix. 
Communication  de   M.  Eudes  sur  maître  lluguet  et  les  influences  françaises  dans  les 

constructions  de  Batailla,  en  Portugal,  p.  xlix. 
Conununications  de  M.  Eug,  de  BEAi'aEPAïuE  sur  les  pointures  murales  de  l'église  de 

Bénouville,  p.  l. 
Communication  de  M.  J.  Gacthier  sur  le  temple  de  la  Fortune  à  Besançon ,  p.  l. 
Note  de  M.  L.  Coutil  sur  une  sépulture  gallo-romaine  de  BléviUe,  p.  l. 

Séance  du  ai  avril  1897,  "i^ti"- 

Communication  de  M.  Schwab  sur  les  épitaphes  hébraïques  de  France,  p.  lu. 
Communication  de  M.  Morel  sur  deux  sépultures  gauloises,  p.  lu. 
Communication  de  M.  Pilloy  sur  les  verres  francs  à  emblèmes  chrétiens,  p.  lui. 
Inventaire  des  monnaies  gauloises  de  l'airondissement  de  Soissons,  p.  Lin. 
Communication  de  M.  Colrnault  sur  les  enseignes  de  métiers  dans  les  stèles  funéraires 

et  les  bas-reliefs  gallo-romains,  p.  liv. 
Communication  de  M.  Guvot  sur  les  ruines  de  La  Mothe,  p.  liv  et  lv. 
Communication  de  M.  l'abbé  Hamard  sur  la  nécropole  gallo-iom  linc  de  Mo'iy-Bury, 

p.  LV. 

Séance  du  a6  avril  1897,  soir. 

Communication  de  M.  le  chanoine  Mùller  sur  les  autels,  fonts  ba[)tismaux,  pierres 

tombales,  statues,  verrières  de  l'arrondissement  de  Senlis,  p.  lvi  et  lvii. 
Communication  de  M.  de  Vesly  sur  les  fouilles  entreprises  au  càtelier  de  Criquebœuf , 

]).   LVII. 

Note  de  M.  l'abbé  Bond  sur  les  agifercs  de  la  forêt  de  Chenoise,  p.  lvii. 
Communication  de  M.  Nicq-I)oi;tri;ligne  sur  les  \ieux  remparts  de  Cambrai,  p.  lviii. 
Coiiimuniration  de  \I.  .1.  Galtmier  sur  les  deux  cathédrales  de  Besançon  ,  p.  lviii  et  lix. 
Cominiinication  de  M.  l'abbé  Brune  sur  le  château  du  Pin,  p.  lix. 
Communication  de  !\L  Hidel  sur  l'histoire  de  l'abbaye  de  Fonlevrnult,  ]>.  lix  el  lx. 
Communication  de  M.  l'abbé  Hardel  sur  la  Sainte-Chapelle  du  château  de  Blois  el  sur 

les  fondations    de  l'ancienne  église  de  l'abbaye  de  Notre-Dame  de  Boiirgiiioyen ,  à 

Blois,  p.  LX. 
Communication  de  M.  Cli.  Magne  sur  les  fouiih's  faites,  en  iScjC),  au  picil  du  mur  d'en- 
ceiiile  de  Philippe  Auguste,  à  Paris,  p.  lx. 


I 


—  597  — 

Communication  de  M.  Maxe-Werly  sur  l'ornementation  du  foyer  depuis  la  Renaissance^ 

p.   LXI. 

Conununicalion  de  M.  Gcignard  sur  une  ville  préiiistorique  découverte  près  d'Averdon, 

p.    LXI. 

Séance  géniîrale  du  26  avril  1897,  p.  lxii  à  lxxwiii. 
Discours  de  M.  Babelon,  p.  xxiii  à  lxxviii. 
Discours  de  M.  Rambacd,  ministre  de  l'Instruction  publique,  p.  lxxix  à  lxxxi. 

Séance  du  10  mai  1897. 

Rapport  de  M.  Babelon  sur  des  trouvailles  faites  dans  un  puits  gallo-romain  à  Alli- 

murium ,  p.  xc. 
Rapport  de  M.  Guiffrey  sur  un  inventaire  de  1782,  p.  xci. 
Rapport  de  M.  Héron  de  Villefosse  sur  les  fouilles  de  Champvert,  p.  xci. 
Rapport  de  M.  Salomon  Reinach  sur  une  cachette  de  fondeur  découverte  à  Bantarès, 
p.  xci. 

SÉANCE  du  ai  juin  1897. 

Rapport  de  M.  Cagnat  sur  une  communication  de  M.  de  Laigue  relative  aux  Batavcs , 
p.  xciii  etxciv. 

Rapport  de  M.  Gciffrey  sur  une  inscription  du  xvni"  siècle  gravée  sur  ardoise,  p.  xciv. 

Rai)port  de  M.  Héron  de  Villefosse  sur  une  inscription  romaine  des  Baux,  p.  xciv. 

Rapport  de  M.  de  Lasteyrie  sur  des  restes  romains  découverts  à  Méron  ,  p.  xciv. 

Rapport  de  M.  Muntz  sur  des  tableaux  conservés  au  couvent  des  franciscains  de  Cimiez, 
p.  xcv. 

Programme  d'un  concours  ouvert  à  Barcelone,  en  1901,  sur  un  ouvrage  relatif  à  l'ar- 
chéologie espagnole ,  p.  xcvi. 

Séahce  du  19  juillet  1897,  p.  xcïih  à  xcix. 

Rapport  de  M.  Salomon  Reinach  sur  une  communication  de  M.  Rousset,  relative  à  des 
vases  gallo-romains  découverts  à  Saint-Quenlin-la-Poterie  (Gard),  p.  xcix. 

Séance  du  i5  novembre  1897,  p.  c  à  cv. 
Rapport  de  M.  Guiffrey  sur  une  inscription  du  xviii"  siècle  communiquée  par  M.  l'abbé 

Ursead,  p.  cii-cin. 
Rapport  de  M.  Gciffrey  sur  une  communication  de  M.  Henri  Bealne,  relative  à  un 

portrait  de  Charles  le  Téméraire ,  p.  cm  à  cv. 

Séance  du  i3  décembre  1897,  p.  cvi  à  cxi. 

Rapport  de  M.  Saglio  sur  une  communication  de  AI.  l'abbé  Angot  relative  à  une  statue 
du  Grand  Condé,  conservée  à  Saulges  (Mayenne),  p.  cx-cxi. 


RAPPORTS  ET  COMMUIVICATlOiNS. 

Eludes  d'architecture  en  Portu{jal.  Jlailre  Huguet  et  les  influences  françaises  dans 

les  constructions  de  Balalba,  par  M.  E.  Eudes,  p.  3  à  16. 
Les  arts  à  Toulon  au  moyen  âge,  notes  recueUlies  par  M.  le  chanoine  Albanès, 

p.  17  à  li']. 
Cachette  de  fondeur  de  l'âge  de  bronze,  communication  de  M.  Cazalis  de  Fon- 

douce,  p.  48  à  5a. 
Consignation  d'armes  italiennes  à  Lyon,  en  i56i,  communication  de  M.  J.-B.  Gi- 

raud,  p.  53  à  6a. 
Le  temple  de  la  Fortune  à  Vesonlio,  par  AI.  J.  Gautuier,  p.  63  à  70. 


—  598  — 

Lo  liTSor  L'I  les  siilislntclions  <jallo-i'omaiiios  de  l{<Tlii()iivillt>  (Kuiv),  par  le  H.  l*. 

DE  LA  Cnoix,  p.  71  à  ■]S.{Planclic  /.) 
Fouilles  (le  Gliofjnon-Villepoujje,  par  M.  (i.  Musskt,  p.  79  à  S3. 
Le  cimelière  jîallo-romaiu  de  Saint-Marlin  du  1"  au  m''  siècle,  par  M.  Nici)laï, 

p.  8'i  à  95. 
Une  fabrication  privée  de  doubles  à  Rouen,  en  i(V.i(},  par  M.  Hiîron,  p.  9()  à  lof). 
Jean  Papin,  mailrc  de    l'œuvre  de   la    calliédrale  rie  Tours,  roununiiicaliou  de 

M.  Louis  i)K  (juandmaisox,  p.  i  oO  à  107. 
Inventaire  des  armes  et  munitions  de  la  ville  d'Albi,  en  iHyo,  communication  de 

M.  le  baron  de  Rivières,  p.  108  à  1 15. 
Les  peintures  murales  de  Té^îlise  de  Bénouville  (Calvados),  par  M.  Ku;;.  de  Bkvu- 

RKPMRE,  p.  116  à  137.  {Planches  II  et  III.) 
Les    deux   cathédrales    de    Besançon,    par    M.    ,1.    GAUTniEn,    |).     128   à    )38. 

(Plnin-hps  IV  et  V.) 
Fouilles   et  découvertes  au    pied   du  uuu'  d'enceinte   de  Philippe  Aujjusle,   par 

M.  Ch.  Magne,  p.  189  à  lAo. 
OEnoclioc  en  bronze  du  Musée  de  Bourses,  par  M.  des  Méloizes,  p.  i/iG  à  1/19. 
Les  fontaines  en  Limousin;  culte,  pratiques,  légendes,  par  M.  Louis  de  Ncssac, 

p.  i5o  à  177. 
Inscriptions  hébraïques  en  France  du  vu"  au  xv"  siècle,  par  M.  Schwab,  p.  178 

à  217. 
Les  verres  francs  à  emblèmes  chrétiens,  par  M.  Pilloy,  p.  918  à  233. 
Du  titre  de  Fratres  et  atnici  popiiîi  romnni  attribué  aux  Bataves,  par  M.  de  Laigue, 

p.  93/1  à  288. 
L'orfèvrerie  de  Toulouse  dans'le  passé,  par  M.  le  chanoine  PoTTiEn,  p.  289  à  2^5. 
Note  sur  un  manuscrit  arabo-berbcre   découvert  à   Djerha,   par  M.  Motylinski, 

p.  !>./i6  à  2/19. 
Monnaie  iué<lite  d'llip|jo-Diarrhytus,  par  M.  H.  Renault,  p.  aSo  à  259. 
Le  réseau  routier  et  les  principales  ruines  de  la  rép,ion  de  Khamissa ,  Mdaourouch , 

Tifecli,  Ksar-Sbebi,  par  IM.  le  capitaine  Toussaint,  p.  260  à  286. 
Fragment  de  lampe  chrétienne,  par  le  R.  P.  Delattre,  p.  987  à  989. 
Notes  archéologiques  sur  Lemla,  par  MM.  les  capitaines  G.  Hannezo  et  L.  Molins 

et  M.  le  lieutenant  Montagnon  ,  p.  990  à  3i2. 
Fouilles  gallo-romaines  de  Champvert  (Nièvre),  par  M.  G.  Gautuieb,  p.  3i3  à 

32  0.  {Planches  VI  et  VII.) 
Le  Château  du  Pin,  par  M.  l'abbé  Brune,  p.  82  1  à  827. 
L'ornementation  du  foyer  depuis  l'époque  de  la  Renaissance,  par  M.  L.  Mvxb-Werlï, 

p.  828  à  36i . 
Découvertes  faites  en    Tunisie    dans    le   cours   des   cinq   dernières   années,    par 

M.  Gauckler,  p.  36i   à  /171.  {Planches  VIII  et  IX.) 
Les  cloches  de  Vi ,  dit  Joly-Village  (Seine-et-Oise),  couunuuii'atioii  de  M.  Pi.an- 

coiARii,  p.  679  à  /J77. 
Iiidiilgence  accordée  par  l'évi'que   de    Liniojjes   (mi   laveur  du   p^ieun''  de  Valeys, 

communication  de  M.  Alfred  Leroux,  p.  '178  à  /nSo. 
Les  di'rniers  A  récomiques,  par  M.  J.  de  Saint-Vena\t,  p.  '181  à  .^)3i.  {Plaiiches  X 

et  XL) 
Déconvcrtos    gallo-romaines    à    Larchaul    (Seine-et-Mar'ne),    conuniniicatiou    de 
M.  Kugènc  Tiioiso.N ,  p.  539  à  53.;. 


—  51)9  — 

Inventaire  des  monnaies  gauloises  qui  ont  été  recueillies  dans  rarrondissemcut  de 

Soissons,  par  M.  Octave  Vauvillé,  p.  536  à  5^6. 
Note  sur    une    statue    du    Grand   Condé,    conservée    dans    l'église   de    Saulges 

(Mayenne),  par  M.  l'abbé  Angot,  p.  5^17  à  S'ig.  {Planche XII.) 
Rapport  sur  les  fouilles  exécutées  par  le  lieutenant  Hilauie  dans  les  thermes  de 

Numluli,  p.  55o  à  559. 
La  sépulture  gauloise  à  incinération  de  Gornon-sur-Goolc  (Marne),  par  M.  Nioaise, 

p.  553  à  555. 
Inscriptions  inédites  de  l'Algérie  par  M.  Gsell,  p.  55G  à  578. 

Table  alphabétique,  p.  57/1  à  599. 

Table  DES  planches,  p.  593. 

Table  des  VIG^ETTEs,  p.  590-59^1. 

Table  GÉ^ÉBALE  des  matières,  p.  095  à  599. 


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fîuLLBTlN    ARClIKOUOr.IQUK,    1897. 


PI.  V,  p.  i:^:i. 


PLAN     DES     DÉPENDANCES 
DE     SAINT-JEAN     DE     BESANÇON     (1563). 


fLAN     DES     FOUILLES    DE     CHAMPVEBT    (NIÈVRE 


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PI.  VII,  p.  :5iy. 


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mosaïque    de    CHAMPVERT    (NIÈVRE]. 


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BULLETIX   AnClIKOLOGIyllE,    1897. 


iM.  Vin,  p.  /i5G. 


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ESTAMPILLES  SUR  POTERIES  TROUVEES   A   OUDNA. 


Bci-LETIX   ARCHÉOLOGIQIIK,    1897. 


PI.  IX,  p. /i5r.. 


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ESTAMPILLES  SUR-  POTERIES   TROUVÉES   A   OUDNA. 


Bulletin  vr.cuiiOLOGiQui:,  1897. 


FI.  X,  p.  /i8'i. 


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SÉPULTURE  DE  SAINT-SIFPRET  PRÈS  UZÈS  (GARD). 


Bulletin  arciiéologioue,  i8()7. 


IM.  XI,  p.  5oo. 


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SÉPULTURE   DE   CALVISSON    PRÈS    SOMMIÈRES    (GARD). 


Bulletin  Archéologique,   1897. 


PI.  XII.   p.  547. 


STATUE     DU     GRAND     CONDÉ 

DANS     L'ÉGLISE     DE     SaULGES     CMaYENNE) 


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