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Full text of "Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse"

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| D'HISTOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE. 


TOME QUARANTE -CINQ. — 1912 


BULLETIN, TRIMESTRIEL N° 1 


Paru en Juin 1912 


À A : 
| VIL2THHTÉ 
| MPAIMERTE BONNET 
2 OMIGUIÈRES 2. 
9 


Siège de la Société, 17, rue de Rémusat 


er, La Société à a pour ‘bat d 
haies pourront eXposer et HOCNICE 
de leurs observations. 


Art. 2. Elle s’ occupe de tout ce qui a rapport aux scien 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences phy: 
toriques dansleurs nr à l'Histoire Naturelle, sont égal 
domaine. 


| ceite. e F 11, 2£ + LE 


toire Naturelle + Toulouse. ES ns 


Art. 5, La Société se compose : de  . — Honorai 
taires — Correspondants. Le Ke 


Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent. être p 
par deux membres titulaires. Leur, admission est. votée au scrutin. 
le Conseil d'administration. ; St se 


Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de [e 
payable au commencement de l’année contre quittance déliv 
par le Trésorie. > : : | 


sont inscrits au Tableau dela Société. 


Art. 14, Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son Ru erd, apré 
deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droi 
attachés au titre de membre. 


art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielles 


Art. 20. Le bureau de!/la Société:se compose des officiers suivants prés = 
dent; 1°" et 2 Vice-présidents ; Secrétaire- -général ; 
bliothécaires-archivistes. : 


Aux. 31. L'élection des membres du Bureau, d' Conseil d’ la et 
du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première. séance 
du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autres 
memores pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, 
les Bibliothécaires et les membres du Gonseil et du Comité pen seuls 
réslus immé {iatement dans les mêmes fonctions. 


8 ouvrentle premier merzredi . le {5 novembre, etont ne 
mercredi de chaque: mois iso au # noel “de juiliet ini 


de la Société et par Les commissions, a lieu en un recueil imprimé € 
de celle ca, sous le titre de : : Bulletin de la Société d’ Histoire ma re 


Art. 41. . Société laisse aux auteurs la respouss DE derles 
de leurs opinions scientifiques, Tout Mémoire imprimé doyra done pa 
gnature de l’auteur. 


art. 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. 
obtanir deg tirages à on des pote mais par ! Vinter 


Société. 


_ Art. 48. Les mobrée de la See sons tous invirés à “ui 
schantillons qu'ils pourront réunir. 


&?t. 52. En ces de dissolution, ies diverses propriétés | ei a 
Stsit da droit à a ville de Tuaiosts, 


De x 


DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


ET 


DE TOULOUSE 


SOCIÉTÉ 
D'HISTOIRE NATURELLE 
ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE 


TOME XLV. — 14912 


TOULOUSE 


IMPRIMERIE M. BONNET 


2, RUE ROMIGUIÈRES, 2 


1912. 


COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ 
POUR L'ANNÉE 1912 


PRESENT Se ee es M. Dor. 
Vice-présidents.......... MM. MENGAUD et LÉCAILLON. 
Secrétaire-général...... M. RiBaur. 
Secrétaire-adjoint....,.. M.-VINCENS. 

MRÉSOP IE NES Dee M. DE MONTLEZUN. 
Bibhothécaire-archiviste. M. DE LasrTic. 


Conseil d'administration. 


MM. GARRIGOU et LAROMIGUIÈRE, 


Comité de publication. 


MM. ABEeLous, CarALP, JAMMES et Lamic. 


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MEMBRES BIENFAITEURS 


© FLOTTE 
Dominique CLOS 


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LISTE DES MEMBRES 


AU 1° JUIN 1912 


MEMBRES-NÉS 


M. le Préfet du département de la Haute-Garonne. 
M. le Maire de Toulouse. 
M. le Recteur de l’Académie de Toulouse. 


MEMBRES HONORAIRES 


1873. D' Haypen (F.-V.), directeur du comité géologique des 
Etats-Unis, Washington. 

1891. D' TASCHENBERG, professeur à l’Université de Halle 
(Prusse). 


MEMBRES TITULAIRES 


MM. 

1900. D' ABELous, £} I, professeur à la Faculté de médecine, 
allée des Demoiselles, 4 bis, Toulouse, 

1903. Dr ALoy, £ÿ I, chargé de cours à la Faculté de médecine, 
Grande-Allée, 22, Toulouse. 

1904. Aunicé, £ÿ A ,chef de travaux à la Faculté des sciences, 
rue Montaudran, 90, Toulouse. 

1911. BARTHE, allée Lafayette, 2, Toulouse. 

1900. Dr Bavrac, 4 I, professeur agrégé à la Faculté de Mé- 
decine, rue de la Pomme, 70, Toulouse. 


8 


1906. 
1885. 


1907. 
1911. 
1912. 
1883. 


1874. 
1882. 
1907. 
1911. 


1911 
1908. 


1904. 


1900. 


1875. 


1902. 


1900. 
1890. 
1889. 


1908 


LISTE DES MEMBRES 


BERNIÉS, avocat, rue Tolosane, 16, Toulouse. 

D: BRæMER, £, & }, professeur à à la Faculté de médecine, 
rue des Recdlec. 105, Toulouse. 

BRÔLEMANN, £ÿ I, à Pau. 

BRUNET, étudiant à la Faculté des sciences, Toulouse. 

CANAL, préparateur à la Faculté des sciences, Toulouse. 


CaraLp, Ÿ I, professeur à la Faculté des sciences, rue 


de Rémusat, 21, Toulouse. 

CARTAILHAC (Emile), # +, &ÿ 1, correspondant de l’Insti- 
tut, rue de la Chaine, 5, Toulouse (membre 
fondateur). 

CHALANDE (Jules), £ÿ À, rue des Paradoux, 28, Toulouse. 

ComèrE, > À, quai de Tounis 60, Toulouse. 

DEspax, au Muséum, rue Cuvier, 57, Paris. 

DEuMiÉé, #, professeur à l'Ecole d'agriculture d’Ondes, 
rue de Metz, 28, Toulouse. 


Ducos, étudiant à la Faculté des sciences, Toulouse. 


D' DuranD, préparateur à la Faculté des Sciences de 


Toulouse. 


Dop, $ÿ 1, chargé de cours à la Faculté des sciences, 
rue Jonquières, Toulouse, 

Dr Dore, $ÿ À, pharmacién, boulevard Carnot, 2, Tou- 
louse. 

FABRE (Charles), > I, professeur à la Faculté des 
sciences, directeur de la station agronomique, 
rue Fermat, 18, Toulouse. A 

FEUGA (Paul), $ÿ [, boulevard d'Arcole, 5, Toulouse. 

D" GarRiGou, Ÿ® I, chargé de cours à la Faculté de mé- 
decine, rue Valade, 38, Toulouse (membre fon- 

Dr GENDRE, à À, rue Périgord, 10, Toulouse. 

GÈZE an pts) Jardin-Royal, 7, Toulouse. 


DrJammEs, Ÿ I, professeur adjoint à la Faculté des scien= 


ces, De Saint-Sernin, 6, Toulouse. 


. D'JEANXEL (René), laboratoire Arago, Banyuls (Pyr.-Or.). 
1900. 
1900. 


JUPPONT, Ÿ À, ingénieur, allée Lafayette, 55, Toulouse. 
D' Laporpe, Ÿÿ À, professeur agrégé à la Faculté de 
médecine de Toulouse, 


LISTE DES MEMBRES 9 


. D' Lamic, Ÿ I, professeur à la Faculté de médecine, rue 


d'Auriol, 39, Toulouse. 


. LAROMIGUIÈRE, ingénieur civil des mines, rue Saint- 


Pantaléon, 3, Toulouse. 


. DE LARY DE LATOUR, rue de Languedoc, 20, Toulouse. | 
. De Lasric, petite rue de la Dalbade, 5, Toulouse. 

. LÉCAILLON, #Ÿ I, professeur à la Faculté des sciences, 

. Loup, préparateur à la Faculté des sciences, rue d’Au- 


buisson, 23, Toulouse. 


. D' MarTy, À, place de la Trinité, 7, Toulouse. 
. Dr MauREz, O %, @ I, professeur à la Faculté de mé- 


decine, boulevard Carnot, 10, Toulouse. 


. Dr MauRiN, rue Benjamin-Constant, 2, Toulouse. 
. MENGAUD, professeur au Lycée, rue Lakanal, 7, Tou- 


louse. 


VAN) 


. MoquiNn-TanDoN, $ÿ I, professeur à la Faculté des scien- 


ces, allées Saint-Etienne, 2, Toulouse. 
AN . 1 { 
DE MonTLEezuN, $ À, 13, rue des Couteliers, Toulouse, 
(membre fondateur). 


. MoucHET, prosecteur à la Faculté de Médecine, Toulouse. 
. MOURIÉ, rue Saint-Léon, 15. 

. NicoLas, professeur à l'Ecole vétérinaire de Toulouse. 

. PRUNET, #, Ÿ I, &, professeur à la Faculté des scien- 


ces, grande rue Saint-Michel, 14, Toulouse. 


. D' DE REY-PaILHADE, Ÿÿ A, ingénieur, rue Saint- 


Jacques, 18, Toulouse. 


. Dr RIBAUT, ŸŸ A, professeur à la Faculté de médecine, 


rue Lafayette, 18, Toulouse. 


. SALIGNAC FÉNELON (Vicomte de), allée Alphonse-Peyrat, 


4 bis, Toulouse. 


. SALOZ, chimiste, rue Croix- Baragnon, 9, Toulouse. 
. UFFERTE, directeur de l’Ecole primaire supérieure, 


Belvès (Dordogne). 


. VERSEPUY, ingénieur, directeur de l’usine à gaz, rue Pé- 


risord, 7, Toulouse. 


. VINCENS, préparateur à la Faculté des sciences, rue 


Montaudran, 74, Toulouse. 


10 


1874. 


1871. 


1912. 
1883. 
1867. 
1873. 


1867. 
1867. 


1871 
1885. 
1876. 
1905. 
1881. 
1901. 


MASTe 


1874. 
1867. 
16717 


1902. 
1872. 
1873. 
1867. 


1874. 


1906. 
1911. 


LISTE DES MEMBRES 


MEMBRES CORRESPONDANTS 


MM. 


Baux, Canton (Chine). 

BiCHE, professeur au Collège de Pézenas (Hérault). 
BonNET, étudiant à la Faculté des sciences, Paris. 

DE BorMmans, faubourg de Paris, 52, Valenciennes, 

Dr Caisso, à Clermont (Hérault. 

CAVALIÉ, principal du collège d'Eymoutiers(Hte-Vienne). 
CAzALIS DE FONDOUCE, rue des Etuves, 18, Montpellier. 
CHANTRE, sous-directeur du Muséum de Lyon (Rhône). 


. DE CHAPEL D’ESpiNASsoux, avocat, Montpellier (Hérault). 


CHorFAT, membre du Comité géologique du Portugal. : 

D: CLos, 11, rue Jacob, Paris. 

DaAGuIN, professeur au Lycée de Bayonne. 

GALLIÉNI, général, commandant de corps d'armée. 

Gavoy, Carcassonne. 

ISSEL, professeur à l’Université de Gênes ([talie). 

JoUGLA, conducteur des ponts et chaussées à Foix (Ariège). 

LALANDE, receveur des hospices, à Brive (Corrèze). 

Dr pE Montesquiou, à Lussac, près Casteljaloux (Lot- 
et-Garonne). 

Not, chef de laboratoire à la Charité, Paris. 

D° Rerzius, profess. à l'Institut carolinien de Stockholm. 

Dr SAUVAGE, directeur du Muséum de Boulogne-s.-Mer. 

SCHMIDT (W.), attaché au Musée des antiquités du Nord, 
Copenhague. 

SERS (E.), ingénieur civil, à Saint-Germain, près Puy- 
laurens (Tarn). 

VERHOEFF, à Pasing (Allemagne). 

Dr YRIGOYEN, président de la Société espagnole de mé- 
decine et chirurgie, Saint-Sébastien (Espagne). 


Victor-Lucien PAQUIER 


(1870-1911) 


VICTOR-LOCIEN PAQUIER 
(1870 -1911) 


Notice Nécrologique 


Par L. MENGAUD. 


Le 9 décembre 1911 mourait, à Toulouse, après une bien 
longue et bien pénible maladie, un des membres de notre So- 
ciété, M. Victor-Lucien Paquier, professeur de géologie à la 
Faculté des sciences- 

Né dans le Dauphiné à Saint-Egrève, près de Grenoble, le 
28 octobre 1870, il a été enlevé à l'affection des siens et à ses 
recherches scientifiques, à peine âgé de 4 ans. 

Naturaliste de race, à sa sortie du lycée il entrait comme étu- 
diant à la Faculté des sciences de Grenoble et en 1892 il com- 
mençait à publier des travaux sur la géologie dauphinoise. Dès 
lors, il se consacra entièrement à l'étude de son cher pays et 
s'efforça plus spécialement de faire connaître ie Crétacé de cette 
belle région et sa faune de Rudistes. 

Il devint d’abord préparateur de M. le professeur Kilian, puis, 
en 1900, il soutenait brillamment à Paris sa thèse pour le doc- 
torat ès sciences naturelles : Recherches géologiques dans le 
Diois et les Baronnies orientales. C’est un travail excellent de 
tout point et digne de rester classique. La Société géologique a 
tenu à l’honorer, en 1901, du prix Fontannes. À ce propos, le 
rapporteur, M. A. de Lapparent, fit ressortir que « ..… ce tra- 
vail, par la valeur des résultats obtenus, comme par l’ordre et 
le soin apportés à leur exposé, mérite de passer pour un modèle 


12 . L. MENGAUD 


du genre.» D’autre part, en 1902, la Société de géographie 
couronnait également son mémoire : Etudes sur la formation 
du recief dans le Diois et les Baronnies. 

Peu après, M. V. Paquier était nommé maitre de conféren- 
ces à la Faculté des sciences de Lille. En 1905, il quittait l’ac- 
tive cité flamande, dont le climat ne lui avait été guère favora- 
ble d’ailleurs, et venait comme chargé de cours à la Faculté des 
sciences de Toulouse, en remplacement de M. Léon Bertrand, 
délégué à l'Ecole normale supérieure. Il entrait dans notre So- 
ciété le 17 février 1904. 

En 1907, il était tilularisé dans la chaire de géologie de 
Toulouse et, en 1908, on le désignait comme Conservateur du 
Musée d'histoire naturelle (section de géologie et minéralogie). 

Depuis 1907 sa santé chancelante l’obligeait, à son grand re- 
cret, à de longs repos et le forçait, pendant les mois d’hiver, à 
fuir l’humide climat garonnais pour retrouver à Vence un air 
plus sec, un ciel plus pur, près de la Méditerranée. 

Il fut profondément affecté par l’incendie de la bibliothèque 
de la Faculté des sciences (27 octobre 1910), car il aimait les 
livres à la fois en savant et en bibliophile. Le mauvais été de 
1915 lui porta un coup terrible et il rentra très fatigué au mois 
d'octobre. Après de longues et cruelles souffrances, il s’étei- 
gnit enfin dans la nuit du 8 au 9 décembre dernier. 


Nous avons perdu un savant naturaliste d’érudition à la fois 
étendue et profonde, précis et méticuleux dans ses recherches, 
doué d’un esprit critique sagace et clairvoyant. Travaillant avec 
méthode, soignant la forme comme le fond, M. le professeur 
V. Paquier aimait à ne conclure qu’à coup sûr et toujours avec 
prudence. -Sa thèse sur le Diois et les Baronnies et son beau 
mémoire de paléontologie sur les « Rudistes urgoniens » — 
groupe ingrat et difficile — sont des travaux de tout premier 
ordre justement estimés des géologues français et étrangers. 

Dans ses ouvrages de quelque étendue, comme dans ses notes 
plus restreintes, on peut toujours remarquer la même finesse 


NOTICE NÉCROLOGIQUE 13 


et la même acuité d'analyse, le même effort pour fouiller à fond 
le sujet et critiquer avec justice les travaux antérieurs, le même 
souci d'exposer avec précision et clarté les résultats obtenus 
tout en conservant à l'expression le plus d'élégance possible. 

Comme son maitre, M. le professeur Kilian, son ami, 
M. Pierre Lory, et un grand nombre de ses confrères, qu’il me 
soit permis de déplorer la perte que vient de faire la Géelogie 
française dans la personne du savant professeur V. Paquier. 
J'y joindrai personnellement l’expression de mes regrets et celle 
de ma profonde reconnaissance ; je ne puis oublier, en effet, qu’il 
fût pour moi un guide sûr et qu’il ne cessa de me donner d’uti- 
les indications et d'excellents conseils. 


Mémoires, Cartes géologiques et Notes 


PUBLIÉS 


: PAR M. V. PAQUIER, 


Collaborateur au Service de la Carte géologique détaillée de 
la France (1893); 
Docteur ès sciences naturelles (1900) ; 
Lauréat de la Société géologique de France (prix Fontannes, 1901); 
Lauréat de la Société de géographie (1902); 
Professeur de géologie à la Faculté des sciences de Toulouse (1907) ; 
Conservateur du Musée d'histoire naturelle de Toulouse (1908). 


1892. Contributions à la géologie des environs de Grenoble : 
1, Sur le Jurassique supérieur de la rive droite de 
l'Isère (1 fig., texte). 
2. Sur le Danien de Méaudre (1 fig. texte). 
3. Sur le houiller de la Grande Lance de Domène 
(Bull. Soc. de statistique de l'Isére, t. XXNI). 
1893. 4. Collaboration à la feuille de St-Jean-de-Maurienne 
(Service de la Carte géologique détaillée de la 
France). 


14 
1894. 


1895. 


1896. 


10. 


LE 


17. 


18. 


re A den ne Lu QUE AS NEA a à SL 
Ce À SP 2 0 PANNE NIONC ME MEN 


PAU 


L. MENGAUD 


. Contributions à l’étude du Bajocien de la bordure 


occidentale de la chaîne de Belledonne entre la 
Table (Savoie) et Uriage (1 fig. texte) (Annales 
de l'Université de Grenoble, t. VI, ne 1). 


. Rapport au Service de la Carte géologique détaillée 


de la France. Feuilles : Le Buis, St-Jean-de-Mau- 
rienne (Bull. Serv. Carte géol. de France, t. NI). 


. Etudes sur quelques Cétacés du Miocène, in-4o, 3 pl. 


phototypie (Mém. de la Soc. géol. de France. 
Paléontologie, t. IV). 


. Note préliminaire sur quelques Chamidés nouveaux 


de l’Urgonien (C. R. des séances de la Soc. géol. de 
Fr., p. XLIX, 3e série, t. XXIII). 

Sur les gypses des environs de Serres (Htes-Alpes) 
et de Nyons (Drôme) (C. R. Ac. des Sciences, 
13 mai 1895). . k 

Sur les niveaux pyriteux du Crétacé inférieur. En 
collaboration avec M. P. Lory (C. R. des séances 
de la Soc. géol. de Fr., p. xcIv, 3e série, t. XXIID. 

Sur la présence d’Horiopleura et de Polyconites 
dans l’Aptien inférieur de Catalogne (C. R. des 
séances de la Soc. géol. de Fr., p. cxxxv1, 3e série, 
t. XXHIE): 


. Remarques à propos de la Phylogénie des Cétacés 


(Arch. de zool. expériment., 1895). 


. Rapport sur les feuilles : Le Buis, Valence, Die, 


Vizille (Bull. Serv. Carte géol. de Fr., t. VIT). 


. Note sur l’âge de quelques affleurements crétacés 


de l’ouest du département de la Drôme (Bul. Soc. 
géol. de Fr., 3° série, t. XXIII, p. 560). 


. Mise à jour et publication dela feuille Le Buis (par- 


tie N) (Serv. de la Carte géol. détaillée de la France). 


. Rapport sur les feuilles : Die, Vizille, Privas (Bull. 


Serv. Carte géol. de Fr., 1896) 

Sur quelques Rudistes nouveaux de l’Urgonien 
(C. R. Ac. des sciences, 26 mai 1896). 

Sur la présence de Caprininés dans l’Urgonien 
(C. R. Ac. des sciences, 15 juin 1896.) 


1897. 


1898. 


1899. 


ID 
[Le] 


23. 


30. 


34: 


32. 


39. 


NOTICE NÉCROLOGIQUE 15 


. Sur les phénomènes de recouvrement d’Angele 


(Drôme) (C. R. des séances Soc. de stat. Isère, 1896). 


. Rapport sur les feuilles : Le Buis, Die, Vizille, Pri- 


vas (Bull. Serv. Carte géol. de Fr., 1897). 


. Sur les Diceratinés du Tithonique coralligène des 


Cévennes et du Dauphiné (en collaboration avec 
M. Roman) (C. R. Ac. des Sc., 14 juin 1897). 


. Sur quelques Diceratinés nouveaux du Tithonique, 


3 pl., 3 fig., texte (Bull. Soc. géol. de Fr., æ série, 
t. XXV, p. 843). 
Note sur les Rudistes de Plewna: (Bulgarie) (En col- 
laboration avec M. Kilian) (Arch. des Sc. phys. et 

nat. de Genève, 4 pér., t. IV). 


. Mise à jour et publication de la feuille d’Albertville 


(R. g. de l'Isère) (Serv. de la Carte géol. détaillée 
de la Fr.) 


. Rapport sur les feuilles de Die, Privas et Vizille 


(Bull. Serv.Carte géol. de Fr., 1898, p. 147). 


. Note sur le Lophiodon des Echelles (1 pl. phot.) 


(Annales de l’Université de Grenoble, t. X, no2). 


. Note sur le parallélisme des calcaires Urgoniens 


avec les couches à Céphalopodes dans la région 
delphino-rhodanienne(C.R. Ac. des Sc., 12 novem- 
bre 1898). 


. Rapport sur les feuilles de Die, Privas, Vizille (Bull. 


Serv. Carte géol. de Fr., 1899, p. 118). 


. Note préliminaire sur la découverte de Méduses 


fossiles (1 fig., texte) (C. R.somm. des séances de 
la Soc. géol. de Fr., 6 mars 1899, 3e série, t. XXVD. 

Mise à jour et publication de la feuille de Valence 
(Plateau du Chaffal) (Serv. de la Carte géol. détail- 
lée de la Fr.). 

Notice de la feuille de Valence (Serv.de la Carte géol. 
détaillée de la Fr.). 

Mise à jour de la feuille de Die (Serv. de la Carte 
géol. détaillée de la Fr.). 

Notice de la feuille de Die (Serv. de la Carte géol. 
détaillée de la Fr.). 


16 L. MENGAUD 


1900. 34. Livret guide pour l’excursion du Congrès géologi- 
que international de 1900 dans le Diois (3 fig. 
dans le texte). 
35. RECHERCHES GÉOLOGIQUES DANS LE DIOIS ET LES 
BARONNIES ORIENTALES (402 p., vit pl., 12fig, texte, 
4 pl. gravées, 2 Cartes couleur, 2 pl. phototypie 
(Annales de l’Université de Grenoble, 1900). 
Ouvrage couronné par la Société géologique de 
France (Prix Fontannes, 1901). 
36. Rapport sur les feuilles de Privas ei de Vizille (Bull. 
Serv. Carte géol. de Fr., 1900). 
1901. 37. Sur la présence du genre Caprina dans l'Urgonien 
(C. R. Ac. des Sc. 28 janvier 1901). 
38. Compte rendu des excursions du Ville Congrès 
géologique international dans le Diois. 
39. Analyses diverses pour le « Geologisches Central- 
blatt » Borntraeger, Leipzig. 
40. Sur l’âge des couches urgoniennes de Bulgarie (En 
collab. avec M. Zlatarski (Bull. Soc. géol. de 
Fr 4e/série 0 LlO0T): 
41. Rapport sur les feuillés de Privas et de Vizille (Bull. 
Serv. Carte géol. de Fr. 1901). 
42. Note sur la faune et l’âge des calcaires de la Dobro- 
gea (Bull. Soc.géol. de Fr., 4e série, t. I, 1901). 
43. Sur les relations du groupe inverse avec le groupe 
normal chez les Chamacés (Bull. Soc. géol. de 
Fr., 4e série, t. I, 1901). 
44. Observations à une note de MM. Sayn et Roman sur 
le Barrêmien de Viviers (Ardèche). (Bull. Soc. 
géol. de Fr., 4e série, t. I, p. 541, 1901). 
1902. 45 ÉTUDES SUR LA FORMATION DU: RELIEF DANS LE 
Diois ET LES BARONNIES (14 fig. texte et 1 Carte). 
Mémoire couronné par la Société de géographie 
1902. (La Géographie, t. NI, n° 4, 5, 6, 1902, oct. 
déc.). 
46. Rapport sur la feuille de Privas (Bull. Serv. Carte 
géol. de Fr. 1902). 
1903. 47. Les stations lacustres de Charavines sur les bords 


48. 


1904. 49 


950. 
1905. 51. 


52. 


93. 


.04. 


1906. 55. 
56. 
97. 


98. 


1907. 59. 


60. 


1908. 61. 


NOTICE NÉCROLOGIQUE 17 


du Lac de Paladru (Isère). (Bull. Soc. stat. des 
Sc. nat. de l'Isère, 1903). 

LES RUDISTES URGONIENS, Îre partie, série normale, 
(4 fig. texte, 6 pl. in-do phototypie (Mém. Soc géol. 
de Fr. Paléontologie, t. XI, no 29). 

Mise à jour des tracés de la feuille de Privas (Serv. 
de la Carte géol. détaillée de la Fr.). 

Sur le calcaire à Orbitoides de Méaudre (Isère). 
(Bull. Soc. géol. de Fr., 4e série, t. IV, 1904). 


Rapport sur la feuille de Grenoble (1 fig., texte) 
Bull. Serv. Carte géol. de Fr 1905). 

Sur la présence d’une faune saumâtre dans le Séno- 
nien de Bélesta (Ariège). (Bull. Soc. géol. de 
Fr., 4e série, t. V. p. 534). 

Recherches géologiques et paléontologiques sur les 
environs de Figueras (Catalogne). En collab. 
avec M. Mengel (Bull. Soc. géol. de Fr., 4 série, 
t. V, p. 534). 

LES RUDISTES URGONIENS, deuxième partie. Série 
inverse (12 fig., texte, 7 pl., in-4o (Mém. Soc. géol. 
de Fr. Paléontologie, t. XIIT, fase. 4, 1905). 

Notice de la feuille de Privas (Serv. de la Carte 
géol. de la Fr.). 

Rapport sur la feuille de Grenoble (Bull. Serv. Carte 
géol. de Fr., 1906). 

Sur un Stromatoporoïde nouveau (Bull. Soc. géol. 
de Fr., 4e série, t. VI, p. 472). 

Observations sur les argiles bariolées gargasiennes 
des Planieux (Isère). (Bull. Soc. géol. de Fr. 
4e série, t. VI, p. 476). 

Sur l’Aptien et l’Albien des environs d’Autrans 
(Vercors septentrional) (3 fig., texte) (Bull. Soc. 
géol. de Fr , 4e série, t. VI). 

Mise à jour des tracés de la feuille de Grenoble 
(Serv. de la Carte géol. détaillée de la Fr.). 

Sur la présence des grès à Hippu rites à Vence (Alpes- 
Maritimes) (C. R. Ac. des Sciences, 1e juin 1908). 


SOC. D'HIST. NATUELLE DE TOULOUSE (T, XLV). 2 


18 


62. 


1909. 63. 


1910. 64. 


66. 


L. MENGAUD 


Analogie de certains termes de la série secondaire 
de Vence (Alpes-Maritimes) avec ceux du col de 
l’Argentera (Italie) (Bull. Soc. géol. de Fr.., 4e série, 
t. VII, p. 304). : 

Sur les Rudistes de l'Urgonien de Serbie (Bull. Soc. 
géol. de Fr., t. VIII, 1909). 

Note préliminaire sur le Crétacé de la province de 
Santander {Bull. Soc. géol. de Fr., 4 série, t. X, 
1910). En collab. avec M. Mengaud. 


. Sur la présence du genre « Petalodontia » dans le 


Crétacé supérieur des Petites Pyrénées (Bull. Soc. 
géol. de Fr., 4 série, t. X, 1910). 

Notice sur les collections de géologie et de minéra- 
logie du Musée d'Histoire Naturelle de Toulouse 
(Documents sur Toulouse et sa région, t. I, p. 292, 
Ed. Privat, Toulouse, 1910). 


LE VOL PLANÉ 19 


He VOL BPLANE 


Ascendant des grands oiseaux voiliers 
ET 


L’'AÉROPLANE SANS . MOTEUR 


Par FE. Ducos. 


- (Travail du Laboratoire d'histoire naturelle de la Faculté 
des sciences de Toulouse.) 


C'est un spectacle qui toujours attire et force l'attention 
qu'un aigle ou un vautour dans la mohtagne, un goéland ou 
une mouette au bord de la mer, filant en ligne droite sans un 
seul coup d’aile, ou décrivant des orbes immenses sans cesser 
de s’élever rapidemenf à travers les airs. Les ailes étendues, 
immobiles, ils se laissent emporter dans l’espace, en utilisant 
pour se soutenir l’énergie interne du vent qui souffle pour ainsi 
dire toujours dans les régions supérieures. 

Les observations de pareils faits qui sont d’une pratique cou- 
rante pour tous ceux qui ont quelque peu considéré le vol des 
grands oiseaux de proie, ont reçu leur consécration officielle 
sous l'autorité de naturalistes et de savants éminents, tels que 
Darwin, Marey, Mouillard et bien d’autres encore, qui ont pu- 
blié de nombreuses études à ce sujet. Pour distinguer les oi- 
seaux capables de pratiquer ce genre de vol, on leur a donné le 
nom d’oiseaux voiliers, par opposition aux autres oiseaux dits 
rameurs, qui n y recourent pas ou rarement. Ce sont, en géné- 


20  F: DUCOS 


ral, des oiseaux de grande taille, assez lourds, surtout des rapa- 
ces astreints à de longues stations dans les airs. D'ailleurs, on 
a reconnu qu'un certain rapport entre la masse et l’envergure, 
une certaine inertie les favorisait spécialement. Nous ne cite- 
rons parmi eux que les plus connus, tels que les diverses espe- 
ces d’aigles et de vautours, les condors au premier rang, les 
soélands, les mouettes, les faucons, etc., il est aisé d’allonger 
la liste, car on en connait un très grand nombre. 

Comment peuvent-ils ainsi s'élever et se déplacer sans dé- 
penser ausun travail, saus déployer aucun effort. Ce problème a 
dès longtemps passionné bien des chercheurs, et les solutions 
proposées sont très nombreuses, mais de valeurs très différentes. 
N'ayant pas l'intention de faire ici un historique du sujet, nide 
remonter à Aristote ou à Icare suivant l’usage généralement 
établi, nous nous contenterons d'exposer les théories qui s’'im- 
posent par leur valeur réelle, les applications pratiques dont 
elles sont susceptibles, et l'incontestable originalité de leur 
point de vue. Nous en ferons un résumé méthodique et nous 
verrons ce qu'il y a lieu d’en retirer. 

La méthode utilisée en de pareilles recherches est double. 
Elle comporte l'observation directe des manœuvres voilières 
prises sur le vif, et l'interprétation de ces manœuvres grâce à 
quelques notions de mécanique élémentaire. Ces deux modes 
sont inséparables, et les querelles qui divisent parfois les ma: 
thématiciens et les physiologistes ne proviennent le plus sou- 
vent que d’une science trop unilatérale. 

Les théories émises sur le vol plané ascendant ou vol à voile 
sont de deux sortes. Les unes reposent sur l’hypothèse d’un 
vent régulier, les autres sur celle des variations du vent. Celles 
qui s'appuient sur un vent régulier sont fausses dans leur prin- 
cipe, sauf dans le cas d’un vent régulier ascendant, cas forcé- 
ment local et par suite d’un intérêt réduit. 

Il faut, en effet, bien se pénétrer de ce principe essentiel que, 
les mouvements par rapport au sol et les mouvements par 
rapport à air ambiant sont deux choses très différentes. Un 


LE VOL PLANÉ m0 


oiseau qui se déplace dans l'air a, par rapport aux molécules 
qui l'entourent, une certaine vitesse, c’est sa vitesse relative. Si 
ces molécules sont immobiles par rapport au sol, s’il ne fait 
pas de vent, la vitesse de l'oiseau par rapport à ce sol est égale 
à sa vitesse relative. Cette vitesse par rapport au sol que nous 
appellerons vitesse absolue, n’est pas toujours égale à la vitesse 
relative. En effet, si l’air est en mouvement et si l’oiseau se dé- 
place dans le sens de ce vent, sa vitesse absolue est la somme 
de sa vitesse relative et de celle du vent; s’il se déplace en 
sens inverse, elle en est la différence; obliquement la résul- 
tante géométrique est facile à construire. On voit que dans 
tous les cas, pour un même travail dépensé, la vitesse relative 
dépendant des mêmes résistances, qui ne varient pas, ne saurait 
elle-même varier. Ce qui varie, c’est la vitesse absolue qui dé- 
pend de la vitesse du vent. De même, un bateau sur une rivière, 
pour une même force de traction, a une vitesse relative cons- 
tante par rapport aux masses d’eau qu’il laisse en arrière, et 
une vitesse absolue, par rapport aux rives, qui varie avec la 
vitesse et le sens du courant. 

Ceci posé, considérons l'oiseau en air calme. S'il se laisse 
tomber en vol plané, il descendra, et ensuite par une manœu- 
vre convenable il pourra utiliser sa vitesse acquise pour remon- 
ter et ainsi de suite. Mais la transformation d'énergie poten- 
tielle en énergie cinétique, et la transformation inverse ne 
pourront s'effectuer sans perte à cause des résistances passi- 
ves dues au corps de l'oiseau, perte qui pourra être très réduite 
par une bonne disposition anatomique, mais qui ne saurait être 
nulle. L'oiseau finira par regagner le sol. Nous allons voir que, 
soit à la descente, soit à la montée, l’oiseau dans un courant 
aérien régulier n’est influencé en rien dans sa vitesse relative, 
tandis qu’au contraire la combinaison de ces mouvements par 
vent variable peut l’influencer très favorablement. 

S'il fait du vent et si l'oiseau évolue dans ce courant aérien, 
considérons seulement sa vitesse relative; celle-ci est absolu- 
ment indépendante du vent, qui ne modifie ni la résistance de 


22 F. DUCOS 


l'air, ni les lois de la pesanteur. Elle reste la même en gran- 
deur et en direction. L'oiseau est simplement entraîné dans sa 
direction, ce qui modifie sa trajectoire par rapport au sol. Il 
n’est pas plus influencé qu'un vovageur qui se promène dans le 
couloir d’un wagon. qu’un aérostat dans l'atmosphère terrestre, 
malgré la vitesse prodigieuse de rotation de celle-ci, et peut se 
déplacer comme eux à l'intérieur de ce courant en suivant la 
destinée de celui-ci. 

Maintenant comment sa vitesse et sa trajectoire absolues se- 
ront-elles modifiées? Trois cas se présentent : le vent est ho- 
rizontal, descendant ou ascendant 


Ricrr. 


Supposons-le horizontal. Nous savons que l’oiseau en vol 
plané dans l’air calme est soumis à une force normale à un 
plan qui représente ses ailes. Cette force F (fig. 1) se compose 
avec le poids OP de l'oiseau pour donner une résultante OT di- 
rigée suivant la trajectoire de l'oiseau. La force UT est cons- 
tante, OF dépend de la vitesse relative de l'oiseau. On voit que 
si OF grandit, OT se rapprochera de l'horizontale. L’augmenta- 
tion de vitesse, faisant croître la résistance OF sur les ailes, 
tend à relever la trajectoire. Ainsi pour une vitesse infiniment 
considérable, en réduisant le plus possible l’angle d'attaque «, 
l'oiseau a parcouru une trajectoire très voisine de l'horizontale, 
c'est-à-dire qu'il descendra très peu pour une longue distance 

! parcourue. Cependant il descendra un peu. 


LE VOL PLANÉ 23 


Ea figure 2 indique que la force OT résultante de F et P, 
peut être décomposée en une force verticale OD et une force OC 
horizontale. L’une tend à ramener l’oiseau au sol, l’autre à lui 
faire parcourir un chemin horizontal dans sa direction. Nous 
avons vu que, par suite de l’inclinaison de OT, OC pouvait de- 
venir infiniment grande, OD devenant infiniment petite. Dans 
la pratique, le corps de l’oiseau présente une certaine résistance 
à l'avancement qui consomme une partie de l'énergie et limite 
la vitesse. Que se passe-t-il si le vent est horizontal? L'oiseau 
se déplace à l’intérieur du courant aérien, comme si ce vent 
n'existait pas. Mais par rapport à la terre, 1l est entrainé par ce 
courant à la même vitesse et dans sa direction. Alors la vitesse 
absolue de l'oiseau dans le sens horizontal est la résultante de 
ce vent et de la composante horizontale OC, de la vitesse rela- 
tive. On voit que la vitesse absolue est, par exemple, tantôt la 
somme, tantôt la différence de ces deux vecteurs. Quant au vec- 
teur OD, il n’est nullement influencé et continue à rapprocher 
l'oiseau du sol. On voit seulement que pour un même parcours 
vertical, l’oiseau suivant le sens du vent parcourra plus ou 
moins de chemin qu’en air calme, et que par suite, il en retirera, 
suivant le cas, un bénéfice ou un inconvénient. 

Supposons le vent descendant. Dans ce cas, il est possible 
de décomposer ce vent en deux vecteurs : l’un horizontal, l’au- 
tre vertical. Alors on voit que la composante horizontale du 
vent modifie le vecteur OC de la même façon que précédem- 
ment. La composante verticale va modifier le vecteur OD, et 
comme cette composante est verticale et descendante, OD de- 
viendra plus grand et l’oiseau tombera plus vite. 

Si le vent est ascendant, la composante horizontale de ce 
vent joue toujours le même rôle ; quant à la composante verti- 
cale, qui est ici ascendante, elle diminue OD, elle retarde la 
chute de l’oiseau. Si cette composante est égale à OD, l'oiseau 
suit un chemin horizontal, Eu réalité, il descend par rapport 
aux molécules d'air qui l’environuent, mais le mouvement de 
celles-ci l'entraîne, comme ces tapis roulants qui remplacent 


24 F. DUCOS 


parfois les escaliers entraînent ceux qu’ils portent malsré leurs . 
efforts pour descendre. Si la composante verticale est plus. 
grande que OD, l'oiseau monte. Or, on sait que grâce à une 
bonne conformation anatomique, il peut en rendant OT'sa tra- 
Jectoire voisine de l’horizontale, faire que OD soit très petit, et 
utiliser ainsi des vents ascendants faibles ou peu inclinés. 

Donc seul un vent ascendant régulier permet, sans dépense de 
travail de la part de l'oiseau, la sustentation et la progression 
de celui-ci. 


Théories reposant sur les variations du vent 


Le vent varie en vitesse et en direction, c’est là un fait incon- 
testable nettement mis en lumière par Bazin, Langley, Sorel, 
Le Clément de Saint-Marq, Lilienthal, etc. Les bureaux météo- 
rologiques qui mesurent le vent moyen ne peuvent donner que 
des chiffres approximatifs à cause de ces variations. Il est possi- 
ble à un simple observateur de se rendre compte des coups de 
vent et des rafales: les amateurs de cerf-volant connaissent 
bien les montées et descentes successives, parfois presque pé- 
riodiques de leurs appareils dans le vent. Ce vent est, en effet, 
soumis à trois variations. Il est alternativement légèrement as- 
cendant et légèrement descendant; il est dévié tantôt à droite, 
tantôt à gauche de l'observateur; très légèrement aussi. Enfin 
son intensité varie d’une façon considérable: il peut y avoir 
normalement des différences de 7 à 8 mètres entre son mini- 
mum et son maximum ; parfois par vent de tempête, elles attei- 
gnent 20 mètres. 

-On conçoit que ces variations aient une influence sur un oi- 
seau dans un courant aérien. Des voyageurs dans un train, par 
exemple, sont très nettement et parfois très désagréablement 
influencés par les départs et les arrêts brusques ou même d’as- 
sez faibles variations de vitesse du train. Comment l'oiseau uti- 
lise-t-1l ces variations? 


LE VOL PLANÉ 25 


La première théorie et la plus simple est celle de Mouillard, 
bien connu par sa découverte du gauchissement d'après le vol 
des oiseaux, qui fut plus tard revendiquée par les Wright. 
Mouillard suppose que l'oiseau se laisse tomber en vol plané 
descendant tant que le vent est faible, puis quand il augmente 
d'intensité pendant la rafale 1l se cabre et remonte en utilisant 
la force vive qu’il a acquise pendant sa descente, et le supplé- 
ment de force vive qui lui est fournie par le vent. 

Mouillard et Albert Bazin ont donné de ce phénomène une 
démonstration pratique qu'il est aisé de répéter, et qui est très 
convaincante. En effet, si l’on assimile l’oiseau en vol plané 
descendant ou ascendant à une bille roulant sur un plan incliné 


Fi. 3. 


en montagnes russes, assimilation parfaitement légitime du 
reste, on voit que cette bille acquiert une certaine vitesse en 
descendant de À en B. Si au moment où elle arrive en B, on 
déplace tout le système suivant XY dans le sens de la flèche, au 
lieu de monter seulement en A’ situé à peu près au niveau de 
À comme il arriverait si le système était immobile, cette bille 
atteint le point GC situé bien au-dessus de A. Si alors le sys- 
tème redevient immobile, elle redescend de C en D, et par un 
un nouveau mouvement remonte en E et ainsi de suite (fig. 3). 
Par une série d’à-coups successifs, elle peut arriver en un point G 
très supérieur à A. C’est ce qui se passe lorsque l'oiseau con- 
venablement orienté recoit le coup de vent. Si l’ensemble est 
animé d’un mouvement continu, tout se passe comme si le sys 
tème était immobile, sauf que la bille suit le mouvement de 
l’ensemble. 


26 F. DUCOS 


Bretonnière a donné de cette manœuvre une explication ma- 
thématique très simple qui permet de comprendre très facile- 
ment le gain réalisé par l'oiseau grâce à la variation de vitesse. 

Quand l’oiseau animé d'une vitesse V, recoit un coup de 
vent de vitesse W', sa vitesse par rapport à l’air qui l’entoure 
devient la somme de ces deux vitesses, soit VW : la force 
vive qui est 1/2 m V? devient 1/2 (V+ W}°. L'oiseau bénéficie 
d’un accroissement de force vive 2 V W + W? et sera par 
suite élevé à un niveau supérieur à celui dont il est parti d'une 


2 V+W? 
hauteur égale à h — re Même avec la perte d'énergie 


due aux résistances passives qui limitent ce gain théorique, 
l'oiseau s’élèvera bien au-dessus de son point de départ pri- 
mitif. 

Le vol en orbe s’explique de même en admettant que l’oi- 
seau descende dans le sens du vent pendant l’accalmie, et re- 
monte en sens inverse pendant la rafale. 

Albert Bazin a émis une théorie basée à peu près sur les mé- 
mes principes, mais un peu plus compliquée. Il suppose que 
l'oiseau traverse une série de courants d’air de vitesses inéga- 
les. On voit qu'à ne considérer que le mouvement relatif de 
ces masses d’air, le seul qui intéresse l’oiseau, on peut se re- 
présenter deux courants de vitesse différente, comme des cou- 
rants se déplaçant en sens contraire. Dans ces conditions, un 


oiseau qui traverse une série de courants de sens inverse s'élè-. 


vera dans un premier courant en perdant peu à peu sa force 
vive, et en se mettant à la vitesse de ce courant. À ce moment, 
sa vitesse relative par rapport à ce premier courant est presque 
nulle, et l’oiseau est emporté par le vent. S'il arrive alors dans 
le deuxième courant, il est animé contre lui d’une vitesse pres- 
que égale à celle de celui qu’il vient de quitter et sans cesser de 
monter, en s'orientant contre ce nouveau courant, il gagne, 
puis perd de la force vive, et serait prêt à retomber, si un troi- 
sième courant de sens inverse ne l’élevait encore. En décrivant 
ainsi une courbe dans chaque courant, et effectuant un trajet 


D 


LE VOL PLANÉ 27 


relatif sinueux, il pourra se déplacer en s’élevant dans des cou- 
rants variés qu'il traverse plus ou moins obliquement. Ces va- 
riations de vitesse dans l’espace nous paraissent en effet très 
conformes à da réalité. Il nous a été donné plusieurs fois de l’ob- 
server sur deux cerfs-volants placés à peu 
près à la même hauteur à une certaine dis- 
tance l’un de l’autre, qui montaient et des- 
cendaient alternativement. Des cerfs-volants 
placés à différentes hauteurs sur une même 
verticale oscillaient d’une façon analogue, 
ce qui ne saurait s'expliquer qu’en admet- 


| 
tant que la variation du vent n’est pas la 
q P F1G: 4. 


même au même instant dans tous les points F 

de l’espace, hypothèse d’ailleurs très rationnelle. Nous ver- 
rons que cette théorie offre des points communs avec celles 
d'Alexandre Sée et du commandant Thouveny, dont nous utili- 
serons une figure pour indiquer le mécanisme intime des trois 
théories ensemble. 


Théorie de Sée. 


Nous n'avons envisagé dans ce qui précède que les varia- 
tions du vent, mais si l’on fait abstraction de ces variations 
pour ne considérer que le résultat final, on voit qu'au bout 
d’un certain temps l'atmosphère s’est déplacée, et que ce dé- 
placement s'est effectué comme si le vent était doué d’une 
vitesse régulière moyenne intermédiaire entre les variations. 
Cette vitesse moyenne est celle enresistrée par les arémomètres 
genre Robinson, qui tournent et forment un volant dont l’iner- 
tie égalise les mouvements. Elle agit sur l’oiseau comme ui 
vent régulier, et l’entraine dans sa direction: Mais comme les 
variations permettent à celui-ci d'entretenir sa vitesse relative, 
si cette vitesse est suffisante, pour qu’en se composant par rap- 
port à la terre, elle donne une vitesse absolue positive, l'oiseau 
remontera contre le vent moyen. Si la vitesse relative est insuf- 


28 F. DUCOS 


fisante, l'oiseau, sans cesser de se soutenir et de s’élever, sera 
entrainé par ce vent moyen. 

Dans la théorie de Sée, il nous faudra, comme précédem- 
ment, faire abstraction de ce vent moyen dans la sustentation 
et la progression de l'oiseau. Nous serons ensuite en droit de 
nous demander si la résultante de la vitesse relative et du vent 
moyen à une valeur positive, 

Le vent, avons-nous dit, est variable en intensité et en direc- 
tion. Par rapport à un observateur regardant dans la direction 
du vent, il y a une variation d’arrière en avant, et de droite à 
gauche. Or, comme ces variations se composent, l’oiseau ne res- 
sentant pas le vent moyen, mais seulement les variations, sent 
de quelque côté qu'il se tourne une agitation assez irrégulière 
en tous sens. 

Considérons l’oiseau animé d’une certaine vitesse dans l'air, 
il reçoit un vent relatif suivant sa trajectoire. L’agitation irré- 
gulière de l’air a pour effet de dévier alternativement à droite 
et à gauche de l'oiseau ce vent relatif. Celui-ci, en orientant 
convenablement sesailes, comme nous le verrons dans la figure6, 
peut le recevoir de façon à ce qu'il détermine sur elles une 
réaction propulsive et sustentatrice. L'oiseau suit alors une tra- 
jectoire sinueuse 

La variation irrégulière dont nous avons parlé a pour effet 
une variation longitudinale, c'est celle qui est utilisée par 
Mouillard. Sée ne veut pas en admettre l’heureuse influence. 
L'oiseau, dit-il, la subit, mais ne s'en sert pas. Ceci est bien 
excessif. La théorie de Sée n'exclut pas nécessairement les 
autres. En semblable matière, il convient avant tout d'être 
éclectique; car, si les manœuvres voilières reposent sur quel- 
ques principes assez simples, comme dans tous les phénomènes 
biologiques, les modes d’utilisation de ces principes offrent une 

infinie variété. Il faut, en outre, remarquer qu'il ne saurait 
être fait abstraction complète de la direction du vent moyen; 
la variation latérale du vent moyen par rapport à sa variation 
longitudinale ne paraît avoir qu’une influence assez médiocre 


| CPS 


’ 


LE VOL PLANÉ 29 


sur les cerfs-volants et les aéroplanes. La direction suivie par 
l'oiseau ne saurait alors être indifférente, car il subira les in- 
fiuences latérales les plus fortes en traversant perpendiculaire - 
ment le vent moyen, et les plus faibles, en allant dans sa direc- 
tion. 


Principes du commandant Thouveny. 


Le commandant Thouveny s’est efforcé d’établir les princi- 
pes du vol à voile. Ses vues sont intéressantes, mais le souci 
d’une généralisation et d’une symétrie un peu trop excessives 
ne lui permet pas des affirmations toujours heureuses. 

Principe A. — Si 
on a $ > «x, la force 
est motrice quand l'oi- 
seau parcourt, dans un 
plan vertical, avec vent 8 
debout, une trajectoire 
dont la pente est moins 


descendante ou plus as- 
cendante que celle de la 
vitesse du vent prise en sens inverse. 

Par vent horizontal, si on a 8 >> «, ® est motrice quand 
l’oiseau monte avec vent debout (fig. 5). 

Principe X. — La force D est résistante quand l'oiseau par- 
court, dans un plan vertical, avec vent debout, une trajectoire 
dont la pente est plus descendante ou moins ascendante que 
celle de la vitesse du vent prise en sens inverse. Par vent hori- 
zontal, la force d est résistante quand l'oiseau descend avec 
vent debout. 

Dans cette figure, le vent absolu représente le vent perçu par 
l'oiseau, grâce à la variation, le vent relatif celui qui est dû à 
son déplacement suivant G T, F est la force déterminée par 
Paction du vent résultant sur le plan alaire, et F est perpendi- 
culaire à ce plan. « est l'angle d'attaque, 8 l'angle de la tra- 


30 F. DUCOS 


jectoire et du vent résultant. On voit que si l’on veut que F ait - 
une projection D >> o, 1l faut que f soit > «, sans quoi si seu- 
lement on avait 8 = «, ® serait égal à o, F étant toujours per- 
pendiculaire au plan des ailes. L'existence de cette force mo- 
trice n'offre pas d’ailleurs un très grand intérêt. F admet, en 
effet, en même temps que ® une seconde composante. Or, si 
l’on projette à la fois et cette composante sur le vent absolu, 
on s'aperçoit que l'oiseau doit reculer d’abord en montant, puis 
en descendant, à moins qu’un force dirigée suivant la trajec- 
toire, la force vive de l’oiseau, par exemple, soit supérieure à 
la force retardatrice. Au reste, il n’est pas nécessaire que la 
projection de F sur la trajectoire soit motrice pour que l’oiseau 
s'élève. Quelle que soit la position de la trajectoire au-dessus 
de l'horizontale, F admet toujours une composante retardatrice 
qui consomme de l’énergie. L’oiseau doit finalement descendre 
en vol plané, avant de remonter dans un nouveau coup de 
vent. 

Considérons la figure 4 et les principes C et Z. 

C. — Par vent horizontal, si l’on a B > «, la force D est 
motrice quand l'oiseau parcourt, dans un plan horizontal, un 
arc présentant sa convexité vers la région d’où souffle le vent 
(fig. 6). : 

Z. — Par vent horizontal, la force ® est résistante quand 
l'oiseau parcourt, dans un plan horizontal, un arc présentant 
sa concavité vers la région d’où souffle le vent. 

La force F a ici une projection horizontale qui se décompose 
en deux forces : l’une motrice d suivant G E, l’autre centri- 
pète G H, qui oblige l'oiseau incliné à décrire une courbe. De 
plus, F admet une troisième composante verticale non figurée, 

qui soutient et élève l’oiseau. Celui-ci s'élève en virant et en 
augmentant de vitesse. Ce dessin peut servir à illustrer la 
théorie de Bazin et de Sée. Que l’oiseau, après avoir décrit une 
certaine courbe, recoive le vent en sens inverse, soit parce 
qu’il rencontre des courants de vitesse différente, soit à cause 
de la variation latérale, il pourra parcourir un trajet sinueux 


EN 


LÉ VOL PLANÉ 31 
continuellement ascendant, et remonter le vent moyen. Le 
commandant Thouveny suppose que dans le vol en orbe, l’oi- 
seau utilise le principe C pendani le coup de vent et le prin- 
cipe Z pendant l’accalmie. Il pense aussi qu'il peut utiliser les 
variations de direction du vent. La théorie très voisine de celles 
de Bazin et de Sée, sans être identique, est moins explicite. 
Mais, en les considérant toutes trois sans entrer dans les que- 
relles de priorité qui divisent ces auteurs, on peut résumer 
ainsi le procédé : 


mom œts 


7" 


L'oiseau parcourt dans les variations du vent, quelles qu’elles 
soient, un trajet sinueux où il présente toujours la face infé- 
rieure de ses ailes au vent. 

Bazin ne paraît pas considérer la composante motrice de F, 
et cela, en effet, n’est pas absolument nécessaire. Sée et Thou- 
veny la considèrent, mais la théorie de Sée paraît plus com- 
plète et plus générale, en ce qu’il considère la variation en tous 
sens. 

Il nous reste à examiner les principes B et Y du commandant 
Thouveny. 

B. — Si on $ > «, la force d est motrice quand l'oiseau par- 


32 F. DUCOS 
court, dans un plan vertical, avec vent en arrière, une trajec- 
toire dont la pente est plus descendante ou moins ascendante 


que celle du vent. 
Par vent horizontal, si on 6 > «, la force d est motrice 
quand l'oiseau descend avec vent arrière. 


FIG. 7. 


Y. — La force ® est résistante quand l’oiseau parcourt, dans 
un plan vertical, avec vent arrière, une trajectoire dont la pente 
est moins descendante ou plus ascendante que celle du vent. 


(L 


Par vent horizontal, la force ® est résistante quand l’oiseau 
monte avec vent arrière. 

Il suffit de considérer les figures 7 et 8, pour s’apercevoir 
immédiatement que si, comme le prétend Thouveny, ® est 
motrice quand l'oiseau descend (fig. 7), contrairement à ce 
qu'il dit, elle peut être motrice si l’oiseau monte (fig. 8). 


Le principe B est donc incomplet, le principe Y radicalement 


faux. En réalité, ce n’est pas du tout ainsi qu'il faut envisager 


LE VOL PLANÉ 33 


le problème. ® peut être motrice, que l'oiseau monte ou des- 
cende; que « soit supérieur, ou inférieur, ou égal à f, et 1l ne 
peut monter que si cette force est motrice. La seule condition 
est que le vent relatif G& À ne soit pas trop grand par rapport 
au vent absolu G GC, auquel cas le vent résultant G B passe- 
rait de l’autre côté du plan alaire, attaquerait l'oiseau en des- 
sus. Ajoutons que le plan alaire étant orientable au gré de l’oi- 

_ seau, il peut le modifier jusqu’à la verticale, d restant motrice 
jusqu’au moment où le vent relatif est juste égal et de sens 
contraire au vent absolu. Mais il n’est pas dit que l'oiseau 
monte, il faut pour cela que la composante verticale de F soit 
supérieure à son poids. Or, F dépend du vent résultant G B, 
et par suite de G Cet de G À, et aussi de l’inclinaison des 
ailes. Il ne faut donc pas que l’oiseau prenne une vitesse trop 
voisine de la variation du vent, il devra présenter une certaine 
inertie défavorable à l’entrainement. Le rapport de sa masse à 
la surface de ses ailes aura un certain intérêt. Il s’élèvera donc 
tant que sa vitesse sera assez faible, après quoi il déscendra. 
Mais alors, si le vent faiblit, il sera soumis à un vent relatif de 
sens contraire, égal à la différence de sa vitesse et de celle du 
vent, et pourra encore s'élever. Donc, pour des variations suf- 
fisamment brusques, l'oiseau descendra infiniment peu et pourra 
s'élever d’une façon sensiblement continue. 

Ce procédé rend compte de la manœuvre de l'oiseau s’avan- 
cant vent arrière avec une certainelenteur, et montant à peu près 
résculièrement. [1 nous a été donné d’observer ce mécanisme sur 
des autours dont la trajectoire perpétuellement ascendante nous 
avait particulièrement intrigué. Le phénomène devient facile à 
expliquer. 

Il est possible également de comprendre comment un oiseau 
peut décrire un trajet sinueux en se dirigeant obliquement au 
vent moyen, en se laissant entraîner par ce vent. Au lieu de 
recevoir obliquement le vent par le bord avant de l’aile, il le 
reçoit par le bord arrière, ce qui produit les mêmes effets que 
dans la théorie de Sée. On peut objecter que le fait de recevoir 


SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV) 3 


34 F. DUCOS 


le vent par le bord arrière entraîne chez l’oiseau un déplacement, 
du centre de pression qui tend à le déséquilibrer. En réalité cet 
effet peut être largement compensé par la courbure de l’aile 
relativement très profonde vers l’avant, ce qui ramène le centre 
de pression dans cette région. 
En résumé l’oiseau peut recevo r la variation du vent suivant 
toutes les directions de l’espace. 
Dans la figure 9, une flèche indique la direction du vent 
moyen, et en même temps la direction de sa variation longitu- 
dinale la plus nette et la plus 


À sensible. L'oiseau À marche selon 
pe X la théorie de Mouillard en mon- 
{ tagnes russes, 2 et 8 reçoivent 


obliquement la variation et mar- 

re ie | ed chent en trajet sinueux comme 
l'indiquent Sée, Bazin, Thou- 

# veny. Les oiseaux 3 et 7 mar- 
: chent encore en trajets sinueux 

et reçoivent la variation perpen- 


6 
+ 
EE) 


diculairement à leur axe de 
symétrie. L’oiseau 5 marche 
vent arrière sans cesser de monter; 4 et 6 reçoivent le vent par 


FIG. 9. 


le bord postérieur de l'aile et suivent un trajet ascendant et 
sinueux. Îl est donc possible de s’avancer et de s'élever dans 
toutes les directions par rapport au vent. 

Pour que l'oiseau puisse se déplacer par rapport à la terre, 1l 
suffit que sa vitesse relative soit suffisante pour lui permettre 
de lutter contre la dérive que lui impose le vent moyen. Cette 
vitesse relative dépend du travail plus ou moins parfait de la 
variation et aussi des résistances passives offertes par le corps 
del'oiseau. L'oiseau doitaller vite pour luttercontre le ventmoyen, 
sa vitesse relative doit être très supérieure à celle du vent moyen 
pour parvenir quand il le remonte à avoir une certaine vitesse 
absolue. Ce n’est pas une raison pour croire que la vitesse d’un 
bon planeur par rapport à la terre, sa vitesse absolue, puisse être 


:4 
"2 
4 


a 


LE VOL PLANÉ 35 


considérable. Bien au contraire les bons voiliers sont assez lents. 

En effet, si le vent est médiocre, le travail de la variation est 
faible, et l'oiseau emploie toute l'énergie à se soutenir, en aug- 
mentant par exemple son angle d'attaque, manœuvre défavora- 
ble à la vitesse. Si le vent est rapide, la variation est forte, mais 
l’oiseau, bien qu’animé d’une vitesse considérable, peut n’avoir 
contre le vent qu’une vitesse absolue faible. 

Comme on le voit, une bonne utilisation des variations, une 
faible résistance à l'avancement sont les conditions d’un bon 
planement. Il y aurait intérêt à étudier ces divers points sur les 
oiseaux et à refaire pour eux ce que Houssay dans son travail 
magistral sur les poissons a déjà établi pour ces animaux. 

Maintenant quelles sont les manœuvres de l’oiseau pour uti- 
liser toutes ces variations, que doit-il faire et que fait-il en 
réalité, comment peut-il se rendre compte des mouvements à 
exécuter et comment doit-il les exécuter ? Cette question est 
d’une importance pratique indiscutable. La découverte de pa- 
reils procédés permettrait sans nul doute la réalisation de l'aé- 
roplane sans moteur. 

A cela comme toujours l’observation des faits et leur inter- 
prétation, grâce à des notions suffisamment précises de mécani- 
que, d'anatomie et de physiologie, doivent permettre de répon- 
dre dans un certaine mesure. 

L'oiseau pour utiliser la variation, qu’il se déplace vent de- 
bout ou vent arrière, doit exécuter des mouvements de tangage ; 
descendant, par exemple, durant l’accalmie, montant dans la 
rafale, ou bien orientant alternativement ses ailes de facon à 
recevoir le vent tantôt à l’arrière, tantôt à l’avant. Dans le cas 
de variation oblique latérale, il faudra dans son trajet sinueux 
qu'il se balance dans un mouvement de roulis avec de lévers 
virages. Ces mouvements sont en partie favorisés par l’action de 
Pair sur les ailes qui tend à les provoquer. Mais l'oiseau n’est 
pas un simple automate et, d’ailleurs, cette influence doit être 
soigneusement réglée. 

Comment l’oiseau sera-t-il renseigné sur la direction et l’in- 


36 F. DUCOS 


tensité de la variation, de façon à l’utiliser’le plus rapidement 
possible. On a parlé de sens spéciaux, qu’on aurait été bien 
embarrassé de localiser au point de vue anatomique. D’autres 
ont songé à faire jouer à l'oreille interne le rôle d’un manomètre 
renseignant sur la pression du vent, etc. Or, en premier lieu, 
il ne paraît guère rationnel de chercher dans un organe très 
spécial, qui n'aurait point d’homologue dans la série animale, le 
siège d’un sens spécial. Le principe même de l’anatomie compa- 
rée nous indique que la nature ne crée pas de toutes pièces un 
organe nouveau pour une fonction nouvelle, mais adapte, trans- 
forme et perfectionne des organes déjà connus ou ébauchés chez 
les groupes voisins. Il nous faut donc rechercher quel organe, 
jouant un rôle plus ou moins analogue chez d’autres. groupes, 
est susceptible de renseigner l'oiseau sur la variation du vent. 
En second lieu, un appareil tel qu’un anémomètre ou manomé- 
tre, un quelconque indicateur de pression ou de vitesse, ne 
saurait convenir. En effet, une diminution de pression ou de 
vitesse, enregistrée par l'oiseau, n'implique pas nécessairement 
une variation du vent. Elle correspond à une variation de la 
vitesse relative dè l'oiseau, qui peut dépendre, soit de la 
variation du vent, soit des mouvements qu'il exécute. C’est 
ainsi que s’il descend en vol plané. sa vitesse croît rapidement 
sans que la variation y soit pour rien. Une certaine brusquerie 
dans cette variation pourra seule permettre de l'enregistrer un 
peu nettement; les variations faibles ou progressives ne seraient 
pas appréciées. Îl faut faire donc appel à un appareil plus précis, 
plus sensible, et dont les indications soient moins douteuses. 
Nous allons voir que cet appareil très simple est quelque chose 
de comparable à une simple girouette. 

Nous avons vu que l'angle d’attaque est l’angle que fait avec 
le plan alaire le vent résultant. Comme ce vent résultant dépend 
en grandeur et en direction de l'intensité et de la direction de 
la variation du vent moyen, l’angle d'attaque sera modifié à 
chaque variation de ce vent moyen. De plus, le point d’applica- 
cation de la force F ou centre de pression dépend aussi de l’angle. 


LE VOL PLANÉ 37 


d'attaque et varieaveclui. Or, l’oiseau ne peut demeurer en équi- 
libre que si le centre de pression se trouve sur la verticale du 
centre de gravité ; et l’angle d’attaque doit pour cela rester cons- 
tant pour une position de l'oiseau. Le déséquilibre de l’oiseau 
pourrait done le renseigner sur la variation, d'autant plus que 
le sens de l’équilibre, grâce au développement du cervelet et des 
canaux semi-circulaires est très accentué chez lui. Mais comme il 
est astreint à monter et descendre constamment, il ne nous est 
guère possible de compter d’une façon très efficace sur ce pro- 
cédé, sinon pour les fortes variations. 

Il suffit alors d'imaginer qu’une portion de son corps s'oriente 
instantanément dans le vent résultant, pour qu'ayant à la fois 
la perception très nette de cette direction et de la position de ses 
ailes, il s'oriente convenablement. Nous allons nous rendre : 
compte d’une manière très nette qu’en surveillant la constance 
de son angle d'attaque, ou pour parler plus exactement, la posi- 
tion de la portion de son corps orientable au vent, par rapport, 
par exemple, à son axe de symétrie avec lequel ses ailes peuvent 
faire un angle constant égal par exemple à l’angle d’attaque, il 
sera amené à faire toutes les manœuvres nécessaires les plus 
favorables suivant les circonstances du moment. Il lui suffira, 
par exemple, pour cela, d’une chose très simple, de tendre tou- 
jours à rendre, dans le cas que nous avons imaginé, l’élément 
orientable parallèle à son axe de symétrie. 

En effet, considérons la figure 5, où la direction de la varia- 
tion du vent et celle du vent relatif donnent une résultante qui 
est seule à agir sur le plan alaire. L’angle de ce plan avec la 
résultante est l’angle d'attaque. Pour voir ce que devient la ré- 
sultante, il suffit de faire varier G GC et G À, vent absolu et vent 
relatif. 

Pour cela supposons que l'oiseau, à un moment de calme, 
descende en vol plané, le vent absolu est nul, le vent résultant 
se confond avec le vent relatif (fig. 1). Au coup de vent, les 
deux vecteurs G À et G& C se composent, et comme l'oiseau dis- 
pose d’une certaine force vive, il lui sera facile de monter. Or, 


38 F. DUCOS 


l'effet d’un coup de vent, que nous supposerons toujours hori- 
zontal ou très voisin de l’horizontale, cas qui est le plus géné- 
néral, est de relever cette résultante et de diminuer l’angle «. 
Pour conserver la même valeur à cet angle, l'oiseau est amené 
à augmenter l’inclinaison de son plan alaire au-dessus de l’ho= 
rizontale, d'autant plus que le coup de vent est plus fort 
(fig. 5). L'oiseau se met à monter; c'est précisément ce qu’il 
doit faire, pour utiliser les circonstances. Si le vent relatif aug- 
mente, la résultante s'inclinant de plus en plus de la même fa- 
con, l'oiseau doit encore se cabrer. Ajoutons que s'il se cabre 
trop, cet effet se limite de lui-même. La force F donne à cause 
de son inclinaison une composante verticale trop faible pour le 
poids, et la trajectoire devient moins ascendante, le vent relatif 
suit le mouvement, la résultante aussi, et l'oiseau, pour garder 
son angle d'attaque constant, se met à la descente en faisant agir 
sa queue par exemple. De même si le vent absolu diminue, ce 
qui correspond à une augmentation relative du vent relatif, il 
tend à tomber, le vent relatif tourne et le plan des ailes suit le 
même mouvement pour garder « constant. Si le vent relatif 
diminue, le vent absolu restant le même, la résultante devenant 
plus voisine de l’horizontale, l'oiseau s’incline encore en avant; 
et si le vent absolu diminue en même temps, F étant trop faible, 
la trajectoire devient descendante, le vent relatif tourne, et pour 
garder « il faut s'incliner en avant, 

Il est très facile de se rendre compte du résultat de toutes ces 
combinaisons et de s’assurer que la constance de l'angle « est 
la condition suffisante pour permettre d'exécuter toutes les ma- 
nœuvres réclamées par les circonstances. En quelque sorte, 
l'oiseau court après sa résultante sans avoir à s'occuper d’autre 
chose. 

Que se passe-t-il lorsqu'il reçoit le vent sur le côté? Dans le 
premier cas, quelles que fussent les variations du vent, la résul- 
tante se trouvait dans le plan de symétrie de l’oiseau et faisait 
dans ce plan un angle & avec le plan alaire perpendiculaire à ce 
plan. Ici l'oiseau recevant le vent obliquement, la résultante est 


LE VOL PLANÉ 39 


déviée par ce vent, de façon à faire un angle avec le plan de sy- 
métrie. Eh bien, pour que l'oiseau dans de pareilles conditions 
exécute les manœuvres nécessaires pour utiliser la variation du 
vent au mieux de ses intérêts, il faut et suffit que l'angle & reste 
constant, et que la résultante fasse un angle nul avec le plan 
de symétrie, Comme cette résultante est sans cesse déviée, il 
devra tendre sans cesse à la ramener parallèle à son plan de 
symétrie. 

Pour rendre l’exposé plus clair, nous décomposerons le vent 
absolu en deux forces, l’une situé dans le plan de symétrie 
Vautre perpendiculaire à ce plan, et nous les composerons sépa- 
rément avec le vent relatif pour voir successivement leur in- 
fluence sur la direction du vent résultant. Or, première remar- 
que, pour que la résultante soit dans le plan de symétrie, 11 suffit 
que la résultante du vent relatif et de la composante du 
vent absolu perpendiculaire à ce plan, s’y trouve. Quand 
nous considérerons l’autre composante nous n’aurons donc plus 
à ce point de vue à nous occuper de la première. 

Supposons l'oiseau en vol plané descendant recevant oblique- 
ment, par exemple de sa droite, un coup de vent dû à la varia- 
tion. Le vent résultant est incliné dans le sens du vent absolu, 
vers sa gauche. Que fera-t-il pour rémettre la résultante dans 
son plan de symétrie? Deux procédés se présentent, tous deux 
applicables. Ou bien il se tourne contre le vent, comme dans 
la théorie de Mouillard, ou bien il vire à gauche, pour utiliser 
le principe C de Thouveny. Dans ces deux cas la résultante doit 
tendre à revenir dans Je plan de symétrie. Dansle premier, parce 
que l'oiseau tend à s'orienter dans le sensdu vent; dans le second 
parce qu’en augmentant sa vitesse relative et déviant le vent 
relatif vers la droite, et diminuant l'influence du vent absolu 
en lui cédant, il tend à replacer cette résultante. Il doit donc 
tourner à gauche si le vent vient de droite, à droite s’il vient 
de gauche, s'il veut utiliser le principe C. 

Que devient la composante du vent absolu située dans le plan 
de symétrie? L'oiseau descendant au début, cette composante a 


40 F. DUCOS 


pour résultat, comme lorsqu'il marché vent debout, de relever 
la résultante, et pour garder «, il doit se cabrer. Mais en tour- 
nant, l'influence du vent absolu diminuant sans cesse, « aug- 
mente et il doit s’incliner en avant, à moins que l’augmenta- 
tion de vitesse relative ne compense cet effet. Quand 1l aura 
exécuté un demi-tour complet, le vent absolu et le vent rela- 
tif s'affaiblissant il devra s’incliner en avant, ce qui, en effet, le 
prépare le mieux à recevoir un coup de vent par l'arrière, à 
condition que sa vitesse relative reste faible. 

Cette manœuvre est précisément celle qu'il faut faire pour 
utiliser le coup de vent, il monte en virant. 

Supposons maintenant qu’il recoive de nouveau un coup de 
vent avant qu'il ait fini son virage. Par exemple il vire de 
droite à gauche, en redescendant et reçoit le coup de vent ve- 
nant de la gauche vers la droite. Ce coup de vent a pour effet 
de faire tourner la résultante et de l’envoyer de l’autre côté du 
plan de symétrie vers sa droite. Pour la replacer dans sa posi- 
tion première l'oiseau doit comme tout à l'heure s'orienter vent 
debout ou virer en sens inverse de gauche à droite. En 
même temps, grâce à la composante du plan de syinétrie, ïl 
monte en virant. S'il montait pendant qu'il recoit le coup de 
vent, « augmentera un peu, il devra s’incliner un peu en avant, 
puis de nouveau se cabrera en virant. 

Supposons maintenant que virant toujours de droite à gauche 
il reçoive le coup de vent venant aussi de droite à gauche. 
Dans ce cas, il pourra virer soit d’un côté, soit de l’autre pour 
se remettre face au vent, ou vent arrière. Dans un cas 
comme dans l’autre il essaye de remettre sa résultante dans le 
plan de symétrie et utilise de ce fait le vent d’une manière favo- 
rable. La composante du plan de symétrie aura le même effet. 
que précédemment. 

On peut discuter et combiner toutes ces manœuvres, qui peu- 
vent donner lieu à des mouvements compliqués, mais qui uti- 
lisent toujours le même principe directeur, angle d'attaque 
constant, résultante dans le plan de symétrie. 


LE VOL PLANÉ 41 


Si nous supposons que l’oiseau plane vent arrière (fig. 5 et 6), 
il doit, pour recevoir et utiliser ce vent, s’incliner en avant, 
l'angle « s'ouvre en arrière. Un coup de vent le frappe ainsi, 
la force F l’élève, 1l monte, le vent relatif tourne, l’influence 
du ventabsolu diminue, la résultante devient plus petite, mais 
sa direction varie peu. Cependant F diminue, la trajectoire 
devient de moins en moins ascendante, et la résultante tend 
vers l’horizontale, « grandit, l'oiseau doit s'incliner un peu en 
arrière. À un moment la résultante est horizontale et égale à 
la différence de vent relatif et absolu, l’oiseau est encore incliné 
en avant. F n’est plus assez forte, sa trajectoire devient descen : 
dante, il tombe incliné en avant, l’influence du vent absolu 
diminue, la résultante tourne, devient voisine de la verticale, 
et si l'oiseau voulait suivre le mouvement, il devrait capoter. Il 
existe un temps très court pour lequel il doit cesser de se pré- 
océuper de «, cesser de s’incliner en avant, pendant que la ré- 
sultante passe brusquement de l’autre côté et que l’angle « 
revient s'ouvrir en avant. Dès lors, la constance de son angle 
d’atiaque le guide comme dans le cas du vent debout, et si le 
vent cesse brusquement, cette variation crée pour lui un vent 
debout qui lui permet Je remonter en vol plané ascendant. 
Remarquons que dans ce cas l’élément orientable de son corps a. 
fait le demi-tour complet avec la résultante et s’est renversé en 
quelque sorte, ce qui était en arrière venant en avant ; l'oiseau 
est donc nettement renseigné sur la direction de la résultante. 

On voit donc que la constance voulue de « est sauf un temps 
infiniment court, la condition la plus favorable à ses intérêts. 

Il suffit done qu’un organe, un élément de son corps instan- 
tanément orientable dans le vent résultant, lui permette d’en 
apprécier la direction. Il lui faudra maintenir un parallélisme 
rigoureux entre cet élément et une droite de son plan de symé- 
trie, son axe de symétrie par exemple, qui fera avec ses ailes un 
angle « constant au cours d’un même vol, qui sera l’angle 
d'attaque. 

Quel organe remplira ce rôle? Ce seront les plumes, plus ou 


49% j F. DUCOS 


moins celles du corps, mais surtout celles qui entourent le bec 
de l'oiseau, les vibrisses. Insérées sur les côtés de la mandibule 
supérieure dans une région sensible par excellence, très légè- 
res, susceptibles de s'orienter instantanément dans le vent 
résultant, elles sont toutes désignées pour remplir ce rôle. Il 
n’y a dans cette conception rien d’excessif; les poils qui gar- 
nissent le museau de nombreux mammifères ont déjà des fonc- 
tions tactiles assez délicates. Ici le rôle tactile est un peu plus 
subtil, mais de même nature. En outre, si l’on compare cette 
fonction à celle que remplit la ligne latérale chez les poissons, 
on a l'exemple d’un organe destiné à orienter l'animal par rapport 
aux courants; et il ne paraît nullement impossible que les 
fines vibrisses jouent un rôle analogue. 

Les plumes sont donc l’organe suffisant et nécessaire aux 
évolutions de l’oiseau dans les variations du vent. 

Ces considérations vont rous donner au point de vue prati- 
que la clef du vol à voile. 

Il suffit, en effet, de remplacer l'oiseau par un planeur offrant 
dans sa forme les caractéristiques d’un bon projectile, telles 
qu’elles ont été établies par les travaux de Houssay, ainsi qu’un 
bon rapport entre la masse et la surface. Comme organe de 
stabilité des empennages ramenant automatiquement l’appa- 
reil dans la résultante des vents, des gouvernails rendant 
l'appareil sensible à la gouverne. Et surtout pour remplacer 
les organes d’orientation de l'oiseau, deux girouettes, l'une hori- 
zontale, l’autre verticale, placées à l’avant de l’appareil, très 
légères, s’orientant instantanément sans oscillations dans Île 
vent grâce à leur faible inertie, et permettant facilement d’ap- 
précier la direction de la résultante. Le pilote l'œil fixé sur ses 
girouettes, les mains au volaut, devra grâce, à des manœuvres 
appropriées faciles à concevoir, tendre à rendre sans cesse 
parallèle à l’axe de symétrie la direction de ces deux girouettes. 
Les ailes feront avec cet axe un angle « déterminé après calculs 
et expériences de la façon la plus favorable. Le travail du 
pilote sera d’ailleurs très facilité par ce fait qu’un appareil bien 


LE VOL PLANÉ 43 


construit aura une tendance naturelle à s'orienter comme il 
faut ; et il n’aura guère plus de peine à maintenir son axe de 
symétrie parallèle aux girouettes, qu’un cycliste à maintenirson 
équilibre, un automobiliste, la direction de sa voiture dans les 
sinuosités de la route. 

Nous n'avons pas d’ailleurs l'intention d'en rester à la théorie 
seule. Déjà familiarisé avec les planeurs par des expériences 
précédentes, nous espérons qu’un nouvel appareil construit 
suivant ces données et expérimenté avec le concours de 
l'Aérophile toulousain, nous donnera des résultats positifs. 

De tous côtés se fondent des sociétés pour l’étude de l’aéro- 
plane sans moteur. Il est à souhaiter que ce mouvement se 
généralise, et que le public toulousain, à l'exemple de Lille, 
Bordeaux, Paris, s'intéresse à l’étude de cette science nouvelle. 
Il serait, en effet, déplorable pour le prestige national qu’une 
pareille découverte fût faite par un autre qu’un Français. C’est 
pourquoi je n’ai pas hésité à publier cette étude nouvelle, es- 
pérant que si je ne puis réaliser personnellement mes idées, un 
autre plus fortuné et plus encouragé que moi y pourra parve- 
nir. 


BIBLIOGRAPHIE 


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T'ES 


LES GENTIANACÉES DE L’INDO-CHINE 45 


RECHERCHES 


SUR 


Les Gentianacées de l’Indo-Chine 
LEURS AFFINTÉS EX LEUR DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE 


Par M. Paul Dop. 


Les Gentianacées sont essentiellement des plantes de monta- 
gne ou de régions tempérées. Très nombreuses dans l’Hima- 
laya, le Tibet et la Chine, elles sont au contraire faiblement 
représentées dans l’Asie tropicale et particulièrement dans les 
régions basses de l’Indo-Chine, les seules bien explorées jus- 
qu’à ce jour au point de vue botanique. A la suite des recher- 
ches que j'ai poursuivies sur les matériaux du Muséum d'his- 
toire naturelle de Paris, dont l’étude m’a été confiée par M. le 
professeur LECOMTE en vue de la publication de la Flore géné- 
rale de l’Indo-Chine, j'ai trouvé que les Gentianacées étaient 
représentées dans cette région, seulement par sept genres et 
quinze espèces. Sur ces quinze espèces, sept sont nouvelles. 
Dans ce travail, je passerai successivement en revue les genres 
et les espèces de l’Indo-Chine en insistant sur leurs affinités et 
leur distribution géographique. 


GENTIANACÉES TERRESTRES OU GENTIANOÏDÉES 


1. Exacum Linn. 


Parmi les Gentianacées, le genre Exacum se distingue aisé- 
ment par ses anthères à déhiscence poricide et par son ovaire 


46 P. DOP 


biloculaire. Il renferme environ trente espèces répandues dans 
l’Asie tropicale et subtropicale, la Malaisie et l'Afrique. En 
Indo-Chine, je n'ai trouvé que les trois espèces suivantes : 


1. E. pedunculatum Linn. Sp. PI. 1, p. 163. 

Cette plante existe au Cambodge dans les monts de Pursath, 
récoltée par GopErRoY (n° 547). Cette espèce est connue dans 
la péninsule malaise (KING et GAMBLE, Mat. Flora Malayan 
Peninsula, 16, p. 87), dans l’Inde anglaise (CLARKE in HooKk. 
f. Flora of British India, IV, p. 97). 


2, E. tetragonum Roxb. in F/. Ind. éd. Carey et Wallich, 
1, p. 413. 

Cette espèce paraît abondante au Tonkin où elle a été récol- 
tée par MouRET (n° 286) et H. Bon (n° 6118). Elle se rencon- 
tre aussi au Laos et y a été récoltée par Massix. Elle est con- 
nue dans l'Inde anglaise (CLARKE in Hook. f. FI. Br. Ind., IV, 
p. 95), la Chine (For. et HEMSL. in Journ. Linn. Soc. XXVI, 
p. 122), l’île de Hong-Kong (BenrH. F!. Hongk., p. 233). 

A l'E. tetragonum Roxb. se rattache une variété qui a été 
décrite par CLARKE (in Hook. f. F{. Br. Ind., p. 95), sous le 
nom de var. stylosa. Cette forme, qui s’étend largement sur 
l’Inde anglaise, la péninsule malaise, l'Inde batave et les îles 
Philippines, existe en Indo-Chine dans les régions suivantes : 
au Cambodge, à Kep, province de Kampôt ((EOFrRAY, n°° 498 
et 428 bis); dans le bassin du Sémoun (HARMAND, n° 80); en 
Cochinchine, à Ti-Tinh, province de Bien-Hoa (PIERRE, n° 4337). 


3 E. cambodianum P. Dop, espèce nouvelle (1) (fig. 1). 


DESCRIPTION. — Herbe haute de 20-40 centimètres. Tige grêle 
dressée, quadrangulaire, peu ou pas ramifiée. Feuilles sessiles, fai- 
blement engainantes à la base, lancéolées ou linéaires, pouvant 


(t) La diagnose latine des espèces nouvelles a été donnée dans le 
Bulletin de la Société botanique de France. 


LES GENTIANACÉES DE L'INDO-CHINE 47 
atteindre 10-12 centimètres de longueur, larges de 3-5 millimetres, 
uninerves. Inflorescences en cymes lâches, à peu de fleurs; brac- 
tées. de même forme que les feuilles, de plus en plus réduites vers 
le haut, les plus petites longues de 2 millimètres ; pédicelles floraux 
longs de 1-2 centimètres, généralement groupés par trois, les laté- 
raux plus longs que le médian et généralement bibractéolés au- 
dessus du milieu; fleurs violacées, longues de 10-15 millimètres. 
— Sépales 4, formant un ca- 
lice quadrangulaire; tube long 
de 1 millimètre ; lobes ovales- 
elliptiques, acuminés, à peine 
dentés sur les bords, longs de 
5 millimètres et munis sur le 
dos d’une petite crête dure et 
papilleuse. Pétales 4, soudés 
en une corolle longue de 12-13 
millimètres ; tube cout, un 
peu rétréci à la gorge ; lobes 
ovales elliptiques aigus et api- 
culés au sommet, longs de 
9 millimètres. larges de 5 mil- 
limètres. Etamines 4, insé- Fi. 1. — Fleur d'Exacum cambo- 
rées à la gorge ; filets très GHonn 
courts ; anthères longues de j 
5-6 millimètres. Ovaire globuleux, long de 3 millimètres ; style 
épais, long de 8 millimètres ; stigmate capité. Capsule globuleuse, 
longue de 4-5 millimètres. 


Cette espèce est représentée au Cambodge, dans les monts 
de Pursath, où elle a été récoltée par GopErRoy (n° 445, 398) 
et PIERRE (no 1081). 


REMARQUES. — Cette espèce est assez voisine de l'E. pedun- 
culaium Linn. Elle s’en rapproche par la forme des inflorescen- 
ces, le port et l’organisation florale. Elle s’en distingue nette- 
ment par ses feuilles linéaires et uninerves/ la crête épaisse et 
dure et non en forme d’aile des sépales et la couleur violacée 


48 | P. DOP 


de la corolle. Elle se rapproche aussi de LE. teres Wallich, mais 
elle s’en éloigne par ses tiges quadrangulaires et ses fleurs beau- 
coup plus petites. 


2. Enicostemma Blume. 


Le genre Enicostemma est essentiellement caractérisé par ses 
filets staminaux qui portent à leur base une écaille en forme de 
double capuchon (fig. 2). Il renferme une espèce 
asiatique. 


E. littorale Blume Bijdrag., p. 848. 

Cette espèce a été récoltée par PIERRE, en Co- 
chinchine, sur le rivage de Baria (n° 5213). Cette 
plante a une aire de dispersion considérable ; on 
la trouve en effet sur presque tous les ravages tro- 
picaux de l'Ancien Monde. 


3. Erythræa L. C. Rich. 


FiG.2.— Eta- Le genre £Erythræa est surtout défini par la 
mine d'Eni- 
costemma 


liiorale. que le tube et ses anthères presque toujours en- 


forme de son calice dont les lobes sont plus longs 


roulées en spirale à la maturité. C’est essentielle - 
ment un genre de régions tempérées. Je n'ai trouvé en Indo- 
Chine qu’une seule espèce : 


E. spicata Pers. Syn. PI., 1, p. 283. 

Elle se rencontre dans les rizières desséchées du Tonkin : à 
Yen Moi (H. Bon, n° 402), à Tho Mat (H. Bon, n° 1512). Son 
nom tonkinois est Cu Mäch. 

La présence de cette espèce au Tonkin appelle quelques re- 
marques. L’E. spicala est en effet uue plante d'Europe locali- 
sée sur le littoral de l'Océan et de la Méditerranée. On ne peut 


LES GENTIANACÉES DE L'INDO-CHINE 49 


donc la considérer que comme introduite au Tonkin, probable- 
ment par le commerce du riz. D'ailleurs c’est à une conclusion 
analogue qu'arrivent FORBES et HEMSLEY, qui l'ont signalée en 
Chine (Journ. Linn. Soc., XXVI, p. 122), et tout récemment 
MaTsuMuRA et HAvYATA, qui l’ont retrouvée dans les rizières 
desséchées de l’île Formose (£num. planta. formos., p. 242). 


4. Gentiana Linn. 


Le genre Gentiana, défini par les replis ou les franges placés 
à la gorge de la corolle, est très abondamment représenté dans 
la Chine tempérée ou subtempérée et dans les 
hautes régions de l'Himalaya, du Tibet et du Yun- 
nan. Le centre de la Chine, comme l'ont si bien 
montré les travaux de FRANCHET, constitue un 
véritable centre de formation pour cegenre. Dans 
les régions tropicales, au contraire, le genre Gen- 
_tiana n'existe pour ainsi dire pas. Dans l’Indo- 
Chine, je ne puis citer qu'une seule espèce et 


encore quelques doutes subsistent sur son habitat 


réel. FrG. 3. — Ovai- 


re de G. Lou- 


G. Loureirii in DC. Prodr., IX, p. 108 (fig. 3).  reirü. 

L’habitat véritable de cette espèce, qui appar- 
tient au groupe des Chondrophylla, est la Chine méridionale. 
C’est, en effet, autour de Canton, que FoRBES et HEMSLEY 
(Journ. Linn. Soc., XXVI, p. 129) et HaNcGE (Ann. sc. nat., 
oe série, V, p. 229), la signalent. Là également elle est signalée 
dans Flora Cochinchinensis, de LoureïRo, sous le nom de 
G. aquatica. L’échantllon que j'ai eu entre les mains provient 
de l’herbier PIERRE, et porte la note suivante écrite de la main 
du regretté directeur du Jardin botanique de Saïgon : « Pris 
chez un pharmacien chinois de Saigon; croit en Chine et 
Cochinchine. » Cette mention est insuffisante pour savoir si 
cette espèce habite réellement la Cochinchine, et si, en tout cas, 
elle y est réellement spontanée. 


SOC, D'HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV). PE 


50 LB DOP 


5. Canscora Lam. 


Le genre Canscora est essentiellement défini par les auteurs 
les plus récents (GiLG in ENGLER et PRANTL Pflanzenfamilien, 
Lief. 120-121) au moyen des caractères suivants : Fleur zygo- 
morphe à étamines inégales, l’une d’elles étant plus grande 
que les autres et seule fertile. Je me propose de montrer que 
ces caractères n’ont aucune valeur dans la définition du genre, 
qui montre d'ailleurs une variation extrême dans son organi- 
sation florale. Le genre est représenté par dix-sept espèces tro- 
picales répandues dans l'Inde, l’Indo-Chine, la Malaisie, l'Aus- 
tralie et l'Afrique. Quatre espèces existent en Indo-Chine. Ce 


sont : 


1. C. diffusa R. Brown Prodr., p. 451, in Obs. 

Cette espèce est extrêmement commune dans la péninsule 
malaise (KING et GAMBLE, Mat. Fl. Mal. Pen., 16, p. 89); l'Inde 
anglaise (CLARKE in Hook. f. ll. Br. Ind. IV, p.103): l'Aus- 
tralie (BeNTHAM F/. Austral., IN, p. 372); l'Inde hollandaise . 
(MiQuEL, Fl. nd. Bat.. IX, p. 558) ; les îles Philippines (BLANCO, 
Fl. Filip., p. 355, sous le synonyme Cabomba dichotoma); etc. 
Elle existe en Cochinchine et au Laos (COUNILLON, sans n°). 


2. C. andrographioides Griffith mss , Clarke in Journ. 
Linn. Soc., XIV, p. 431. 

Cette espèce, bien représentée dans l'Inde britannique (Hook. 
f. Fl. Br. Ind., IV, p. 105), existe au Cambodge, plateau de 
Popokvil, province de Kampôt (Georrray, n° 339) et au Ton- 
kin, torrent de Ouonbi (BALANSA, n° 1037 et 1038); Ke-Non 
(H. Box, n° 2449) — Son nom tonkinois est Buom Buom. 


3. G. carinata Paul Dop, espèce nouvelle (fig. 4 et 5). 


DESCRIPTION. — Herbe annuelle? dressée, non ramifiée, haute de 
13-25 centimètres. Tige munie de quatre ailes membraneuses aussi 


LES GENTIANACÉES DE L'INDO-CHINE o1 


larges qu’elle. Feuilles radicales en rosette? (non conservées sur 
les échantillons); feuilles caulinaires très rares, en 
forme d'écailles appliquées sur la tige, lancéolées, 
aiguës au sommet, carénées sur le dos et à marges 
se continuant avec les ailes de la tige, longues de 
3-5 millimètres, larges de 1-3 millimètres. Inflo- 
rescences : cymes sessiles terminales et axillaires, 
très contractées, longues et Jarges de 6-12 milli- 
mètres : bractées ovales, arrondies au sommet, 
hyalines, scarieuses, à nervures brunes réticulées, 
munies d’une carène dorsale très développée ; les 
deux bractées extérieures enveloppant la cyme, 
larges et longues de 4-5 millimètres, à carène 
large de 3,5 millimètres; bractées internes plus 
petites, mais de même forme, pédicelles floraux 
longs de 0-1 millimètre, munis à la base de deux 
bractéoles très aiguës ou subulées et carénées ; 
fleurs longues de 10 millimètres. — Sépales 4, 
soudés en un calice tubuleux, membraneux, long 
de 6 millimètres ; tube à quatre stries brunes, 
saillantes : lobes en forme de dents aiguës, dont 
deux fréquemment ailés, longs de 1-5 millimètres, 
Pétales 4; tube de la corolle membraneux, rétréci 
à la gorge, à huit stries 
brunes, long de 7 milli- 
mètres ; lobes tordus, 
ovales obtus au sommet, 
égaux, longs de 3 mil- 
limètres. Etamines 4, 
toutes semblables et 
égales ; filets grêles, in- 
sérés à la gorge, longs 
de 2 millimètres ; anthè- 


res oblongues, toutes 
pollinifères. Ovaire cy- 


NE BIG 0 nt le de CHIC AN CARS 
lindrique, long de 3 mil- carinata. cora carinata. 


limètres ; style grêle, 
long de 3,5 millimètres ; stigmate à lobes aplatis, élargis. Capsute 
oblongue, plus petite que le calice. 


52 !P. DOP 


Lg Do Ter 


\ 


Cette espèce existe au Laos (MASsiE, sans n°). 4 


ch Hi 


4. C. gracilis Paul Dop, espèce 
nouvelle (fig. 6 et 7). 


DESCRIPTION. — Herbe annuelle, 
glabre, haute de 25 centimètres. Tige 
grêle non ramifiée, large de 4 milli- 
mètre, munie de quatre ailes mem- 
braneuses aussi larges qu’elle; entre- 
nœuds longs de 2centimètres Feuilles 
radicales en rosette ? (mal conservées 
sur les échantillons) mais paraissant 
sessiles, ovales et larges d'au moins 
1 centimètre ; feuilles caulinaires 
rares, petites, réduites à des écailles 
triangulaires ,aiguës, à marges se 
continuant avec les ailes de la tige, 
longues de 1 millimètre. /nflores- 
cences : cymes terminales et axillai- 
res, trichotomes, irrégulières, lâches, 
pauciflores, longues de 4-5 centimè- 
tres, et dispo- 
sées sur la moi- 
tié supérieure 
de la tige: pé- 
doncules des cy- 


mes filiformes, 
à ‘quatre ailes, 
longs de 1-2cen- 
timètres, brac- 
tées triangulai- 
res aiguës lon- 
gues de 1 milli- 
mètre ; pédicel- 


les floraux fili- 


FIG. 7. — Fleur de formes à quatre 
Fig. 6. — Canscora gracilis. C. gracilis. ailes, Se 


LES GENTIANACÉES DE L'’INDO-CHINE 53 
gueur variable, quelquefois bibractéolés ; fleurs longues de 6 milli- 
mètres. — Sépales 4, soudés en un calice membraneux quadran- 
gulaire, un peu renflé, tube long de 2 millimètres ; lobes aigus 
longs de 1 millimètre. Péfales 4; tube de la corolle dépassant un 
peu le calice, long de 3-5 millimètres ; lobes tordus, ovales, obtus 
au sommet, presque égaux, longs de 2-5 millimètres. Etamines 4, 
égales : filets grêles insérés à la gorge, longs de 1-2 millimètres; 
anthères ovales, presque cordées à la base, égales et toutes polli- 
nifères. Ovaire allongé ; style grêle, long de 1,5 millimètres ; stiy- 
mate bilobé. Capsule aussi longue que le calice. 


Cette espèce existe en Cochinchine et au Laos (MAssir, 
sans n°). 


REMARQUES. — Les deux espèces nouvelles que je viens de 
décrire, C. carinata et C. gracilis, sont remarquables par leur 
appareil végétatif et leur appareil reproducteur. L'appareil végé- 
tatif est en effet caractérisé par une tige à peu près aphylle, les 
feuilles caulinaires étant réduites à des écailles; d'autre part, 
les feuilles radicales semblent former, dans ces deux espèces, 
une rosette assez bien développée. Dans les autres espèces de 
Canscora que j'ai examinées, grâce aux échantillons renfermés 
dans l’Herbier du Muséum et à ceux que Sir DAvip PRAIN, di- 
recteur du Jardin botanique de Kew, a eu l'extrême obligeance, 
dont je le remercie, de me communiquer, les tiges sont entiè- 
rement feuillées. Ce n’est que dans une espèce de l'Inde an- 
glaise, le C. Schullesii Wallich, qu'une adaptation analogue 
peut se retrouver, et on a proposé de classer cette forme dans 
un sous-genre, le sous-genre Heterocanseora. Il ne me paraît 
pas d’ailleurs y avoir lieu de maintenir ce sous-genre, étant 
donné qu’il est surtout basé sur un caractère de l'appareil vêgé:- 
tatif, c'est-à-dire un caractère essentiellement adaptatif. 

L'organisation florale des C. Carinata et C. gracilis, appelle 
quelques remarques plus importantes. Comme je l'ai dit plus 
haut (voir p. 50), on définit généralement les Canscora par 
l'irrégularité de la fleur et particulièrement de l’androcée. C'est 


54 : P. DOP 


le caractère qui a été adopté par GiLG, dans les Pflanzenfami- 
lien d'ENGLER et P&ANTL (loc. cit.). 

Or, dans les deux espèces décrites, la fleur, comme on l’a vu, 
est régulière et les quatre étamines sont égales et pollinifères. 
On est dès lors en droit de se demander si ces deux espèces, 
rentrent dans le genre Canscora ou doivent constituer un genre 
nouveau, comme je l'avais cru tout d’abord. L'étude des espèces 
renfermées dans ce genre m'a montré qu’il n y avait pas lieu 
de créer un genre nouveau, mais de considérer au contraire 
le genre Canscora comme très variable quant à ses caractères 
floraux. Il existe en effet, en dehors des deux formes nouvelles 
de l’Indo-Chine, des Canscora récemment décrits, dont la fleur 
est parfaitement régulière. Ce sont : le C. Kirkii N.E Br., de 
l'Afrique tropicale (in Dyer. F1. Trop. Afr., 1904) et le C. pen- 
tanthera Clarke, de la péninsule malaise (in KING et GAMBLE, 
Mat. FI. Mal. Pen., 1905). Le C. Kirkii, à fleurs tétramères a 
la même organisation que les Canscora indo chinois. Quant au 
C. pentanthera, il ajoute à la régularité de sa fleur une varia- 
tion nouvelle, celle d’être bâti sur le type 5 ou même le type 6. 
Il semblerait dès lors qu'il soit possible de réunir en un seul 
groupe ayant la valeur d’un genre ou d’un sous-genre tout au 
moins ces quatre Canscora à fleurs régulières. Cette mamière 
de voir serait abusive, car dans une même espèce on peut trou- 
ver des fleurs régulières ou irrégulières. C’est le cas du C. dij- 
fusa R. Br. : normalement caractérisé par un androcée possé- 
dant une étamine plus grande que les trois autres et seule 
fertile, il présente quelquefois des fleurs ayant les quatre éta 
mines égales et toutes fertiles. 

Le genre Canscora présente par conséquent des variations 
florales très importantes, et il n’y a pas lieu de le définir par 
l’irrégularité de sa fleur. La délimitation des genres voisins de- 
vient par cela même très difficile, et nécessite la revision com= 
plète du groupe des £rythræinées où les limites des genres on! 
été établis d’une façon souvent très arbitraire. 


LES GENTIANACÉES DE L'INDO-CHINE 59 


GENTIANACÉES AQUATIQUES OU MENYANTHOÏDÉES 


6. Villarsia Vent. 


Les Villarsia sont surtout caractérisées par leur appareil vé- 
gétatif. Celui-c1 est en effet formé par une touffe de feuilles ra- 
dicales longuement pétiolées, d’où partent des hampes florife- 
res aphylles ou presque. En outre, la capsule s'ouvre généra- 
lement par quatre valves au sommet. Le genre Villarsia est 
surtout représenté dans l'Australie. Récemment, CLARKE (in 
KiN@ et GAMBLE, Mat. FI. Mal. Pen., 1905), en a décrit une 
espèce malaise, et j'en ai trouvé une espèce nouvelle en Indo- 
Chine. 


V. rhomboidalis Paul Dop, espèce nouvelle (fig. 8). 


DESCRIPTION. — Herbe aqua- 
tique haute de 10-20 centime- 
tres. Rhizôme court, épais, 
recouvert par les gaines des 
feuilles. Feuilles radicales 
groupées en une sorte de ro- 
sette, rhomboïdales, atténuées 
à la base, obtuses au sommet, 
entières ou faiblement sinuées, 
dentées, glabres, coriaces, bru- 
nes à l’état sec, longues de Fic. 8. — Fleur de Villarsia rhom- 
46,5 centimètres, larges de pique 
1-3 centimètres, nervures peu 
visibles, pétiole long de 4-14 centimètres, un peu aplati, large de 
3-9 millimètres et terminé par une gaine longue de 2-3 centimè- 
tres, large de 1 centimètre. Tige florifère unique on par 2-3 sur 
chaque souche, naissant à la base d'un pétiole, grêle, lisse, por- 
tant des feuilles isolées ou presque opposées sous les fleurs, peu 
nombreuses, différentes des feuilles radicales, ovales ou linéaires 
ou spathulées, les plus grandes longnes de 50 millimètres, lar- 


RAC AT con | 
Lo 


56 ‘  P. DOP 

ges de 7 millimètres. {nflorescences : corymbes irréguliers, pau- 
_ciflores, à l'aisselle des feuilles des tiges florifères, rarement 
fleurs isolées; pédicelles filiformes, longs de 1-10 centimètres ; 
fleurs jaunes longues et larges de 8-10 millimètres. — Sépales 5, 
formant ur calice, long de 6-7 millimètres ; lobes épais, oblongs, 
lancéolés; presque égaux, longs de 5 millimètres, larges de 1 mil- 
limètre; tube presque nul. Pétales 5, soudés en une corolle pres- 
que rotacée; tube presque nul; lobes valvaires à marges larges, 
fimbriées et indupliquées, généralement inégaux, un plus grand 
que les autres, longs de 5-7 millimètres, larges de 2-3 millimè- 
tres. Etamines 5, presque sessiles, insérées à la base de la corolle; 
anthères sagittées, linéaires, apiculées, longues de 3 millimètres. 
Ovaire conique, atténué au sommet ; style long de 2 millimètres; 
stismate à deux lobes larges pétaloïdes fimbriés. Capsule..." 
graines (non mûres), peu nombreuses, orbiculaires, épaisses. 


Cette espèce existe dans les régions marécageuses du Cam- 
bodge, près de Locquint, province de Pursath (PIERRE, n° 1082) 
et au Laos, dans le Mékong (HARMAND, n° 1845). 


REMARQUE. — Cette espèce se distingue nettement des espè- 
ces déjà connues de Villarsia, par l'irrégularité de sa corolle et 
ses lobes stigmatiques pétaloïdes. Ce dernier caractère la rap- 
proche du genre voisin Limnanthemum. Il y a lieu de remar- 
quer que ces deux genres ont été très souvent confondus, et 
que leur distinction ne repose que sur la déhiscence de la cap- 
sule. Malheureusement aucun des échantillons que j’ai eus entre 
les mains n'offraient de capsule müre. 


7. Limnanthemum Gmel. 


Le cenre Limnanthemum se distingue du genre Villarsia 
par ses feuilles caulinaires nageantes, en forme de cœur très 
généralemént, et ses capsules indéhiscentes ou s’ouvrant par 
une déchirure irrégulière. Il renferme environ vingt espèces 


LES GENTIANACÉES DE L'INDO-CHINE 7 
réparties dans les rivières ou les marécases des régions tropica- 
les et subtropicales du globe ; sur ces vingt espèces, onze sont 
représentées en Asie. En Indo-Chine, il en existe quatre. 


1. L. indicum Thwaites Enum., p. 205... 

Cette espèce est très remarquable par son mode de végéta- 
tion. Elle est constituée en effet par une tige mince, partant 
d’une touffe submergée formée l’année précédente. Cette tige 
porté une seule feuille terminale nageante en forme de cœur, 
arrondie, qui peut atteindre jusqu’à 24 centimètres de dia- 
mètre. Cette tige ressemble au pétiole de la feuille; mais on 
voit aisément qu’il n'en est rieu et qu’elle est simplement ter- 
minée par un pétiole court, qui est dans son prolongement. 
Au point d'insertion de ce pétiole véritable, se détache une 
touffe unilatérale de pédicelles floraux et de jeunes tiges. Cette 
toufte s’immerge ensuite et se sépare de la tige qui lui a donné 
naissance. GOÔBEL (Ann. dard. Bot. Buitenzorg, IX, p. 120), 
qui à particulièrement étudié la biologie de ces plantes, voit 
dans cette disposition une adaptation particulière à la vie aqua- 
tique ; la feuille nageante, rapprochée de l’inflorescence, cons- 
titue pour elle un appui solide à la surface de l'eau et fournit 
plus rapidement les hydrates de carbone nécessaires au dévelop- 
pement des organes floraux. Cette plante est très répandue dans 
l'Inde anglaise (CLARKE in Hook. f. F/. Br. Ind., IV, p. 131), 
dans l’Inde batave (Miquez, FI. Ind. Bat., I, p. 564), l’Aus- 
tralie (BENTHAM (F1. Austral., IV, p. 378). 

En Indo-Chine, je puis la signaler en Cochinchine (TaLmy, 
sans n°), et surtout au Tonkin (D'ALLEIZETTE, n° 420): Hanoï 
(BALANSA, n° 2310); Nam Dinh (Mourer, n° 386); Yen Moi 
(Bon, n° 127). Son nom tonkinois est Hoa-Trang. 


2. L. hydrophyllum Griseb. Gentian., p. 347. 

Cette espèce avait été nommée par LOUREIRO, dans Flora 
Cochinchinensis, p. 105, Menyanthes hydrophyllum. La des- 
cription qu’en donne cet auteur est très incomplète et GRISE- 


SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV). 5 


08 BMDOP ! 
BACH la range dans la catévorie des formes insuffisamment 
connues. Aussi est-ce avec quelques doutes que j'identifie les 
formes que j'ai étudiées au type de LourErRO. Il me paraît dès 
lors utile d’en donner la diagnose. 


DESCRIPTION. — Herbe de marécages, nageante, longue de 10- 
30 centimètres. Tige grêle filiforme à nœuds très espacés et radici- 
fères. Feuilles cordées, entières, membraneuses, éparses, peu nom- 
breuses, longues de 1-6 centimètres, larges de 1-4,5 centimètres; 
nervures palmées peu visibles; pétiole grêle long de 1-10 centimé- 
tres. /nflorescences : ombelles axillaires de 2-10 fleurs pédicellées; 
pédicelles floraux grêles, inégaux, longs de 2-6 centimètres, munis 
à la base de bractées triangulaires aiguës, longues de 5-10 milli- 
mètres; fleurs blanches longues de 7-8 millimètres. — Sépales 5 ; 
tube du calice presque nul ; lobes oblongs aigus, longs de 4-5 mil- 
limètres. Fétales 5, formant une corolle campanulé: étalée; tube de 
la corolle plus long que les lobes; lobes émarginés au sommet 
(d’après PIERRE), à marges faiblement fimbriées et munies de poils 
longs épars. Etamines 5, sessiles, fixées au tube; anthères triangu- 
laires non apiculées, longues de 1 millimètre. Disque formé de 
cinq nectaires laciniés longs de 1 millimètre. Ovaire ovoïde; style 
court; stigmate à deux lobes pétaloïdes. Capsule globuleuse, lon- 
gue et large de 3 millimètres; graines 6-10, lenticulaires, épaisses, 
largès de 1 millimètre, à test couvert de pointes courtes, irréguliè- 


rement dispesées. 


Cette espèce est commune en Cochinchine, à Tay Ninh (THo- 
REL, 1328) et dans l’ile Phu-Quoc (PIERRE, 1406); au Cam- 
bodge, à Kampôt (GEorrRay, n%$ 161 et 161 bis); au Siam, à 
à Angkor-Thon (Goperroy, n° 662), 


3. L. tonkinense Paul Dop, espèce nouvelle. 


DESCRIPTION. — Herbe nageante. Tige grêle à nœuds très espa- 
cès. Feuilles orbiculaires, entières ou irrégulièrement et faiblement 
sinuées, profondément cordées à la base, lisses en dessus, rudes en 
dessous, coriaces, larges de 1-2 centimètres ; nervures peu visibles; 
pétiole grêle, long de 1-6 centimètres. Jnflorescences : ombelles 


LES GENTIANACÉES DE L'INDO-CHINE 59 


axillaires irrégulières, pauciflores ; pédicelles floraux grêles, longs 
de 2-5 centimètres, munis à la base de bractées triangulaires aiguës, 
longues de 1 centimètre environ. — Sépales 5 ; tube du calice pres- 
que nul; lobes oblongs, aigus, à marges hyalines, longs de 5-6 mil- 
limètres. Pétfales 5, formant une corolle campanulée; tube aussi 
long que le calice; lobes ovales aigus au sommet, à marges non 
conservées dans les échantillons. Etamines 5, sessiles, insérées un 
peu au-dessous de la gorge; anthères étroites, longues de 2 milli- 
mètres. Disque formé de cinq nectaires laciniés, peu développés. 
Ovaire ovoïde, long de 2,5 millimètres, style très court; stigmate à 
deux lobes lamelleux, laciniés. Capsule allongée, longue de 6-7 mil- 
limètres, large de 2-3 millimètres ; graines 6-12, globuleuses, à test 
finement pubérulent. 


Cette espèce est représentée au Tonkin : à Phung-Duc (Bow, 
n° 5904) et aux Sept-Pagodes (MourET, n° 387). 


REMARQUES. — Cette espèce est voisine du L. parvifolium 
Grisebach ; elle s’en rapproche surtout par la forme des feuilles, 
la capsule et les graines. Elle s’en distingue par les feuilles pé- 
tiolées et les-pédicelles floraux beaucoup plus grands. Elle pa- 
rait aussi voisine du L. hydrophyllum Grisebach ; elle s’en éloi- 
gne par ses feuilles coriaces, sa capsule allongée et ses graines 
finement pubérulentes. 


4. L. hastatum. Paul Dop, espèce nouvelle. 


DESCRIPTION. — Herbe de marais. Tige grèle, filiforme, à nœuds 
espacés. Feuilles généralement hastées, quelquefois cordées, entiè- 
res ou sinuées dentées, membraneuses, d’un rouge sombre noirà- 
tre, longues de 2-5 centimètres au plus et larges de 1 centimètre; 
pétiole de longueur très variable. Inflorescences : ombelles axillai- 
res pauciflores : pédicelles floraux grêles, de longueur très variable 
pouvant atteindre 5-6 centimètres; fleurs jaunes (d'après Har- 
MAND). — Sépales 5, tube du calice presque nul ; lobes aigus longs : 
de 7 millimètres, Pétales non vus; cependant la gorge de la corolle 
serait munie (d’après HaRMAND) de bouquets de poils entremêlés. 
Nectaires 5, peu visibles. Capsule ovoïde, longue de 6-7 millimè- 


60 : 


tres; style persistant, long de 1-2 millimètres; graines n 
ses, ne laihes épaisses, larges de 1 Haute, à test li 
très finement ponctué. : 


REMARQUES. — Par ses graines et ses feuilles, sais espèce, 


insuffisamment connue, s'éloigne du L. tonkinense P. Dop et 


du L. parvifolium Grisebach. Elle se rapproche au contraire, 


par ses graines et sa corolle (d’après la description du Dr Har- 


. MAND), des L. Forbesianum Daly et L. aurantiacum Grisebach. 
Cependant la forme de ses feuilles suffit nettement à la séparer 
de ces deux dernières ERARCEEN . 


Lit 
+ 
ea 


id 


. SOCIÉTÉ. D'HISTOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOL OGIQUES ET ÉNENGÉTIQUES DE TOULOUSE. 


Les séances se tiennent à 8h. précises du soir, à l'ancienne 
Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, - RSC 
les 4er et 3e mercredi de chaque mois, 

du 2me mercredi de Novembre au 3° mercredi de Juillei. 


MM. les Membres sont instamment priés de faire connaître e | 
au secrétariat leurs changements de domicile. _ 


à 


Adresser les envois d’argent au trésorier, M. DE MONTLEZUN, 
Rue des Couteliers, 13, Toulouse. 


SOMMAIRE 


Composition du bureau de la Société pour l’année 1912... 5 

SR Liste des membres au 1er juin 1912.,.......... M ee 
Fe L. MENGauD»D. — Victor-Lucien Paquier (1870- 1944). AN 
: F. Ducos. — Le vol plané ascendant des grands oiseaux voi- 
liers et l’aéroplane sans moteur........... UE LÉ ESEE 

P. Dop. — Recherches sur les Gentianacées dé lie Chine, LRU RE 

leurs affinités et leur distribution géographique. Laisse 


SOCIET É 


| D HISTOIRE MT URELLE | 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET nHRGÉtIQUEs 


DE TOULOUSE. 


TOME QUARANTE-CINQ. — 1912. 


BULLETIN TRIMESTRIEL. N' 2 


Paru en Septembre 1912 | ? . 


oo — Mlinpa MIS 
1912 ia 5 


| Siège de la Société, 17, rue de Rémusat 


As er, La Société a pour but de a mer es: réunions RAS tante le: 
- naluralisies pourront éxposer_ el discuter les résultats de leurs, DÉS ches 8. 
de leurs observations. - 


Fr 


- Art. 2. Elle s'occupe de Lout « ce qu a rapport aux sciences naturelles, 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques el his-. 
toriques dansteurs applications à l'Histoire NORrEReS sont également des son 
domaine. £ 2 à = Là 


Art. 3. Son but plus spécial séra d° or el de faire nice la eonsti= Le 
ution géologique, la ue el la pa de- la région dont Toulouse esl le. 
centre. = - . £ RE 


Art. 4. La Sodee ner d'augmenter les collections. & Musée d'u 
ne be toire Naturelle de Toulouse. - 


= . 5. La Société se compose : le Membres-nés : — Honoraires — Tite. 
. — Corr espondants.. : ; Re one 


Art. 8. Les candidats au litre de nie titulaire dont, être. Ro 
par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin secret Apar 
le Conseil d' administration. ar ue ; 


Art. 10. Les membres litulares paient une colisation date de 12. fr, & 
ÉROORSS - payabte au commencement de l’année ARCS contre quitlance délivrée. Ê 
ÉRS : par le Trésories 


Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires « et 
correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs. æ 


| Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier Les diplômes qu après avoi 
reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors eme 1 membres $ 
sont inscrits au Tableau de la Société. Ne : 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige 4” acquitter son ai ul il perd, après : 
deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits. 
Fe attachés au {tre de membre. 


Arl. 18. Le but de la Sociétéctant Had le titre de 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. À 


Te Art, 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Pré dec 
ie dent; 1€" et 2° Vice-présidents ; Secretaire général ; Trésonier ; LE et 2%e Bi SU 
bliothécaires-archivistes. Ë : res 


LÉ Aïv. 31. L'élection des membres du ne di. nn d’ nas ons et. 

res - du Comité de publication, a lieu an scrutin secret dans lx première séance . 
du mois de décembre Le Présidentesl. nommé pour deux années, les autres 
-memores pour une année Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, 
les Bibliothécaircs et lès membres du Conseil et du Comité peuvent seuls être 
réilus imméliatement dans les mêmes fonetions. 


Art. 33. La Société tient ses séances te mercredi à 8 heures du soir. Elles 
s ouvrentle premier merzredi après te {5 novembre,elont lieutous les fer el 3e. 
mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi de juiliet inclusivément, 


Art. 39: La publication des découvertes on élues faites par les membres 

à de la Société el par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé éaux-frais - 
de celle c1, sous 1e titre de + Bulletin de la Société d'Histoire naturelle 
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication: 


Arl. #1. La société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux 
d> leurs opiniois scientifiques. Le Memoire imprimé deyra die Lee la Rs 
gnature de l’auteur: : RARES 


“SArt. 42. Celui-ci censerve toujours Aa propriété de son œuvre. ti péats en. ne 
obtenir das tiroges à PEcb ds CÉUUPRER IE. mais par. Fintsrmédraire de ja. 
Goctéte. ; : 2 2 + 


Art. 48. Les membres de la Société sont teus invicés à 
échantillons qu'ils pourront réunir. > Li ee 


A1. 52, Eu ces de d'ssolution, es diverses propriétés de la. -riSt4, reriea 
Atsot ds our à fie 1 Toxions. 5 nu 


ds ” 


NOUVEAU GENRE DE MYRIOPODES 61 


UN NOUVEAU GENRE 


DE LA 


Tribu des Orthochordeumini Verh. 


(Myriopoda-Ascospermophora) 


Par H. RiBaur. 


Mon collègue H.-W. Brülemann a eu l’amabilité de me 
confier l’étude et la description d’un Chordeumide nouveau 
qu’il a récolté en novembre 1903 et mars 1904 à Magagnose, 
dans les Alpes-Maritimes. Je me fais un plaisir de lui dédier 
cette espèce fort intéressante à divers points de vue. 

Elle vient se placer à côté de Orthochordeuma germanicum 
Verh. et des Orthochordeumella dans la tribu des Orthochor- 
deumini de Verhoeff, n’exigeant pour cela qu’une très légère 
modification de la définition qu’en a donnée l’auteur. Mais si 
cette tribu peut la recevoir sans difficulté, il n’en est plus de 
même de ses genres. Elle s'éloigne de Orthochordeuma et de 
Orthochordeumella par des caractères si importants qu’il est 
nécessaire de créer pour elle un nouveau genre. Le bien fondé 
de la tribu des Orthochordeumini n'en est que mieux con- 
firmé. Mais ceci ne constitue pas, bien loin de là, tout l'intérêt 
qui s’atiache à elle, Nous y rencontrons, en effet, un détail d’or- 
ganisation sur lequel je veux tout de suite insister en raison de 
con importance capitale. - 


On sait que Verhoeff a récemment (1) émis l’idée que les 


(1) VERHOEFF. — Ueber Diplopoden. 19(39) Aufsatz : luliden und 
Ascospermophora. Jahresb. d. Ver, f. vaterl. Naturk. in Würt, 
1910, p, 380. 


SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV). 6 


62 H. RIBAUT 


paragonopodes postérieurs ne provenaient point, comme on le 
pensait, de la transformation de la paire antérieure du huitième 
segment, mais bien de la paire postérieure et que la paire anté- 
rieure de ce segment était à tel point atrophiée qu'elle avait 
passé inaperçue jusqu'alors. À ne considérer que Chordeuma 
silvesire, cette opinion pouvait paraître très osée, car la seule 
trace qui resterait du la paire antérieure consisterait en deux 
amas de pigment situés entre les gonopodes et les paragono- 
podes postérieurs, tout à fait à leur base ; ces taches ne sont 
même pas entourées de parties chitinisées. Mais Orthochor- 
deuma germanicum donnait un peu plus de corps à cette sup- 
position, car les plaques de pigment se trouvent englobées dans 
une lame chitineuse transversale, sur les côtés de laquelle se 
trouvent une fossette et des plissements circulaires que lon 
peut à la rigueur considérer comme les restes des stigmates. 
L'espèce dont il est question ici présente le grand intérêt de 
confirmer d’une manière éclatante l'opinion de Verhoeff, car ici 
il n'y a plus aucun doute sur l’origine de la pièce qui se trouve 
entre les gonopodes et les parazonopodes postérieurs. On peut 
y voir, en effet, non seulement des rudiments de pattes sous la 
forme de tubercules pigmentés, mais encore de belles poches 
trachéennes avec leur stigmate. 

Enfin j'ajouterai que la découverte de cette espèce tire encore 
son intérêt de considérations d’ordre géographique, les repré- 
sentants de la tribu des Crthochordeumini n'ayant été ren- 
contrés jusqu'ici que dans des régions très différentes de celle 
qui l’a fournie. Orthochord. germanicum est répandu dans 
l’Allemagne, mais il paraît assez bien établi qu'il ne se trouve 
ni à l’ouest du Rhin ni en Suisse. Les deux espèces de Ortho- 
chordeumella paraissent spéciales à la Suisse. 


NOUVEAU GENRE DE MYRIOPODES 63 


Parachordeuma, n. gen, 


30 segments. 

Paragonopodes antérieurs comme dans le genre Orthochor- 
deumella, sauf que le télopodite est représenté par un seul 
article volumineux sans trace d’un second à son extrémité, 

Gonopodes antérieurs sans télopodites, avec des coxites plus 
longs que le sternite. Celui-ci profondément échancré au milieu 
de son prolongement médian qui est ainsi bifide. ; 

. Gonopodes postérieurs avec des pseudocheirites non ramifiés, 
dépourvus de pseudoflagellum et parcourus dans leur longueur 
par un canal qui débouche près de l’extrémité ; leur base est 
pourvue en arrière d une vésicule membraneuse, 

Paire antérieure du 8* segment avec des poches trachéennes 
bien conformées. 

Paragonopodes postérieurs (paire postérieure du 8e segment) 
comme dans les genres Orthochord-uma et Orithochordeu- 
nella. 

Ce genre diffère des deux autres appartenant à la même 
tribu par la forme du sternite des gonopodes antérieurs, la 
constitution du pseudocheirite des gonopodes postérieurs et le 
degré moins avancé d’atrophie de la première paire de pattes 
du 8° segment. 

La définition la plus récente de la tribu des Orthochordeu- 
mini donnée par Verhoeff (1) devra être modifiée par suppres- 
sion de la partie de phrase : « welches das Rudiment eines 
welteren Gliedes trägt ». Tout le reste s’applique parfaitement 
au genre Parachordeuma. 


(1) Loc. cit., p. 3179. 


64°. H. RIBAUT 


Parachordeuma Brolemanni. n sp. 


Longueur : mâle, 12 millimètres ; femelle, 13 à 14 millimè- 
tres. 

Les caractères externes sont sensiblement identiques à ceux 
de Chordeuma silvestre, sauf en ce qui concerne la place des 
poils des métazonites de la région moyenne du corps. Tandis 
que chez Ch. silvestre 1ls sont tous trois situés sur une ligne à 
peu près parallèle au bord postérieur du métazonite et environ 
deux fois plus rapprochée de celui-ci que de son bord anté- 
rieur, chez Par. Brôlemanni les deux poils internes sont plus 
rapprochés du bord antérieur que‘du postérieur et inverse- 
ment le poil externe est plus rapproché du bord postérieur. Il 
en résulte que la ligne qui joint les poils est fortement brisée. 


PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — Le télopodite est formé par 
un volumineux article ovoïde, sans la moindre trace d'un autre 
article à son extrémité. Son insertion sur la hanche est très 
oblique; du côté externe, elle se trouve à une faible distance 
de la base, et du côté interne à mi-hauteur de la hanche. Angle 
distal interne des hanches prolongé en une pointe robuste for- 
tement incurvée à son extrémité vers l'avant. La face posté- 
rieure des hanches est régulièrement convexe; la face anté- 
rieure est excavée sur une portion limitée par deux carènes, 
l’une, peu prononcée, située à une petite distance de la base, 
l’autre, très accentuée, située à l’extrémité, au point où le pro- 
longement commence à s’incurver. Poches trachéennes munies 
d’une expansion aliforme qui combie l’espace compris entre 
l’extrémité du corps principal et celle de la branche interne. 


GONOPODES ANTÉRIEURS. — Prolongement médian du ster- 
nite très large, divisé en deux lobes par une échancrure pro- 
fonde et largement arrondie. Coxites fortement comprimés 


NOUVEAU GENRE DE MYRIOPODES 65 


latéralement ; leur extrémité est coupée obliquement et munie 
de trois saillies larges et courtes ; elle dépasse de beaucoup les 
pointes du sternite À mi-hauteur, leur bord postérieur est 
lobé et replié vers l'intérieur ; il en résulte que le coxite forme 
dans cette région un demi-fourreau dans lequel s’engaine le 
pseudocheirite des gonopodes postérieurs. 


GONGPODES POSTÉRIEURS. — Le pseudocheirite est formé par 
une pièce à peu près cylindrique jusqu'à une courte distance 
de l’extrémité, À cet endroit, la face antérieure se dirige brus- 
quement vers l'arrière perpendiculairement à l axe de la pièce, 
auquel elle redevient ensuite parallèle, déterminant ainsi l’exis- 
tence d'un gradin &. À ce même niveau, du côté externe, se dé- 
tache une lamelle oblongue b et, sur la face antérieure, se trouve 
l'ouverture c d’un canal que. l’on peut suivre dans l’intérieur de 
la pièce jusque près de la base. Au delà de ce niveau, l’extré- 
mité du pseudocheirite forme une corne peu aiguë, incurvée 
vers l'arrière. À la base de chacun des pseudocheirites, sur la 
face postérieure, se trouve une volumineuse dilatation d à paroi 
membraneuse. 

\ 

PAIRE ANTÉRIEURE DU Se SEGMENT. — Élle est constituée 
par une pièce transversale, représentant le sternite, sur le bord 
distal de laquelle se trouvent deux tubercules pigmentés, rudi- 
ments de pattes. De chaque côté, la surface antérieure est lar- 
gement déprimée et à la base sont attachées deux poches tra- 
chéennes bien conformées, avec leur stigmate et leur branche 
interne. 


PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — L’angle interne des han- 
ches n’est pas prolongé ; la partie médiane commune, qui forme 
la cloison entre les deux sacs coxaux, est très proéminente en 
avant, étroite à l’extrémité, large à la base. Le télopodite est 
formé de deux articles très courts; l'extrémité de l’article 
distal est faconnée en cône orienté un peu vers l’arrière. 


en 


OUR OO RC > 


H. RIBAUT 


13° tergite, profil latéral. A 


— Paragonopodes antérieurs, face antérieure. 


Paragonopodes antérieurs, face interne. 

Paire antérieure du 8° segment. 

Paragonopodes postérieurs, face antérieure. L'un des sacs est évaginé et cache | 
le télopodite. L AA 

Paragonopodes postérieurs, face postérieure. F 


è 


NOUVEAU GENRE DE MYRIOPODES 


RAT 
NS EST Re 


A 


F6. 7. — Gonopodes antérieurs, face antérieure. 


FiG. 8. — Gonopodes antérieurs, face postérieure. 
- Fi6. 9. — Gonopodes antérieurs. face externe. 

F16. 10, — Gonopodes postérieurs, face antérieure. 

F16. 11. — Gonopodes postérieurs. face postérieure. 


F16. 12. — Gonopodes postérieurs, face externe. 


68 J. CANAL 


LES MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 


DE LA 


BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE DE TOULOUSE 


Par J. CANAL 


Surnuméraire à la Bibliothèque Universitaire 


La bibliothèque de l'Université de Toulouse possède un fonds 
de manuscrits d’une certaine importance (plus de 300 numé- 
ros). Les manuscrits déposés à la section Médecine-Sciences ont 
eu la chance d’échapper presque tous à l'incendie du 27 octo- 
bre 1910 ; 18 seulement ont disparu (1). 

Ce travail ne sera pas un catalogue purement bibliographi- 
que (2), mais plutôt une description des quelques manuscrits 


se rapportant à des sujets d'histoire naturelle. Pour chacun . 


d’eux, j'indiquerai sommmairement les matières qu’il contient et 
je donnerai la liste des folios contenant des passages intéressant 
particulièrement les naturalistes : enfin, je donnerai les réfé- 
rences bibliographiques pour les manuscrits qui ont été im- 
primés (3). 


(1) Ce sont les n° 199.025 et 199.076 provenant du fonds Lartet, et 
les nos 199 096 à 199.112 dont nous ignorons l’origine, ous les regis- 
tres et catalogues ayar.t été brûlés. 

(2) Je prépare par ailleurs un catalogue de tous les manusciits de 
la Bibliothèque Universitaire. 

(3) Je me fais un plaisir de remercier ici MM. Crouzel, Dion et 
Vié, bibiothécaires de l’Université, ainsi que M. Cartailhac, de tous 
les renseignements qu'ils m'ont si aimablement donnés. 


MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 69 


Nora. — Les manuscrits seront classés par ordre alphabétique 
de noms d’auteurs, puis par dates pour chaque auteur, en mettant 
à la fin les manuscrits non datés. 

Les passages entre guillemets « » et en italique sont copiés tex- 
tuellement dans les manuscrits ; les passages entre crochets | | sont 
ajoutés pour l'intelligence du texte. 

Enfin, le numéro entre crochets suivant le titre du manuscrit indi- 
que la cote sous laquelle il est inscrit dans les registres et catalo- 
gues de la Bibliothèque Universitaire. 

Dans le courant de ce travail, nous citerons de nombreuses let- 
tres. Nous ne ferons pas d'article séparé pour chaque correspon- 
dant, mais nous donnerons à la fin une table alphabétique des au- 
teurs de lettres. 


JOLY (N.) (1) 


N. Joly. Conférences sur l’Hétérogénie. [143] (2). 

On a relié en un volume plusieurs conférences de Joly im- 
primées, plusieurs coupures de journaux analysant ses confé- 
rences, et quelques pièces manuscrites parmi lesquelles des 
copies, de sa main, d'articles de revues sur ses conférences. 


Folio 5 — Lettre : Guimberteau, Toulouse, 28 novembre 1866. 
— à Joly.— Contient quelques vers dithyrambiques inspirés par une 
conférence de Joly. S 

Folio-8. — Pièce de vers : « Le Babouin, l’Ane et le 2 
A. M. J. À. Pouchet, Ch. Darwin et N. Joly. [Signé] : Ph. 
Marin, 10 juillet 1868. » 


(4) N. Joly professa à la Faculté des sciences de Toulouse; chargé 
de cours de géologie en 1840, de zoolocie de 1840 à 1843, il fut pro- 
fesseur de zoologie de 1843 à 1878. Ce fut un des partisans les plus. 
avancés de la théorie de la génération spontante et un des plus 
grands adversaires de Pasteur. 

Ce manuserit fut donné à la Bibliotheque Universitaire par sa fa- 
mille. 

(2) Ce manuscrit est déposé à la section Droit-Lettres de la le 
iheque Universitaire. 


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À RON OS ARENA RER ET ATOUT PRES 
: ARS VPN OS ie 


à 


70 J. CANAL 
Folio 159 — Lettre : J. Michelet, Paris, 16 janvier 1863. — à 
Joly — S'intéresse à ses « combats pour la génération spontanée ». 


Folio 161 verso. — Brouillon de la réponse de Joly à Michelet, 
29 janvier 1863. d 
Folio 162. — Lettre : V. Meunier, Paris, 29 août 4866.— à Joly. 
Folio 168. — Note de Joly sur les travaux favorables à l'hétéro- 
génie en 1867. 


LARTET ({Epouarp) (1) 


1. — Carnet de notes. « Angleterre. Chartres. 1853. Che- 
vaux, ete. ». — Notes de paléontologie. [199.042]. 

Ce carnet contient. ainsi que les suivants, des notes prises 
par E. Lartet au cours de ses travaux, de ses lectures, de ses 
visites dans les musées ou de ses excursions. Ces notes prises 
hâtivement à la plume ou le plus souvent au crayon sont dissé- 
minées sans ordre dans ces carnets. 

2. — id. — « Voyage dans la Haute-Garonne et l'Ariège, 
Octobre 1860. Aurignac et Massat 1860 ». — id. [199 039]. . 

3. — id. — « Aurignac et Lourdes, 1862. Octobre avec 
M. Chrisiy ». — Notes d'anthropologie et de paléontologie. 
[199.035]. 

4. — id. — « Toulouse. Montauban, 1865 ».—1d. [199.048]. 

5.— id. — Notes d’anthropologieet d’ethnographie. [199.009]. 


6. — id. — Notes d'anthropologie et d’histoire ancienne. 
[199.020]. 

7. — id. — «Carnassiers. Amphicyon, elc.». — Notes de 
paléontologie. [199.059]. 

8. — id. — « Fossiles d'Espagne. Chevaux d'Amérique. Lo- 


phiocherus ». — Notes de paléontologie. [199.018]. 


(!) Cf. E. FiscuÈr, Note sur les travaux scientifiques d'Edouard 
Lartet. B. S. G. F., (2), XXIX, p. 246. 

Les manuscrits d'Edouard et de Louis Lartet proviennent de l’achat 
par la Bibliothèque Universitaire de la bibliothèque de Louis Lartet. 


MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 71 
9 à 25. — id. - Notes de paléontologie. 199.010, 014, 016, 
017, 021, 022, 024, 027, 028, 031, 032, 034, 047, 055, 057, 
062]. . 
96 à 30. — id. — Notes de paléontologie et d’anthropologie. 
(199.037, 038, 046, 049, 050]. 


31. — id. — Notes de paléontologie, d'anthropologie et de 
zoologie. [199.058]. 

32. — id. — « Singes ». Notes de paléontologie et de zoolo- 
gie. [199.056]. 

33. — id. — « Dentition des mammifères et des reptiles ». 


Notes de zoologie. [199.019]. 

34. — id. — Notes de zoologie. [199.041]. 

39. — id. — « Animaux figurant sur les armes des villes ». 
Notes diverses. [199.023]. 

36. — 1d. — Notes diverses (comptes de voyage). [199.0431. 

31. — id. — « Angleterre, Juillet et Août ». Notes diverses. 
[199.05 !]. 

38. — id. — Notes diverses [199.045 *]. 

39. — id. — Notes diverses. (Sur le folio 1 est une carica- 
ture au crayon). [199.064]. 

40. — id. — « Ed. Lartet, rue Lacépède, 15 ». Notes diver- 
ses. [199.060]. 

41. — id. — Notes diverses [199.063]. 

42. — Papiers Lartet. Paléontologie. Traductions et ana- 
lyses. 

Dans ce volume on a relié plusieurs traductions de travaux, 
allemands pour la plupart, sur l’anthropologie et la paléon- 
tologie. Ces traductions sont presque toutes de la main du 
Dr Pruner-Bey. | 


72 J. CANAL 


LARTET (Louis, (1) 


1. — Carnet de notes. — « Barousse. Pique. Garonne. Ger. ». 
Notes stratigraphiques. [192.066]. 

Contient de nombreuses coupes géologiques imprimées et 
manuscrites, ainsi que quelques vues géologiques à l’aquarelle, 
aux folios 6 verso, 8, 9, 12, 14 verso, 15, 31 à 34, 41, 45, 46 
verso, 47, 48 verso, 51, 53, 90. | 

2. — id. — « Belgique et nord de la France ». Notes strati- 
oraphiques. [199 026]. 

Contient de nombreuses coupes géologiques et des vues’ au 


crayon. 

3. — id. — Notes stratigraphiques sur la Palestine et le Sinaï. 
[199.067]. 

4. — id. — « Stratigraphie et paléontologie du Sud-Ouest 


(Gers, Landes, Gironde, Agen, etc.) ». [199.0401. 

Contient de nombreuses coupes géologiques en couleurs. 

5. — id. — Notes de stratigraphie. [199 0441. 

6. — id. — id. j199.054]. 

Contient quelques coupes géologiques set dessins au crayon. 

7. — id.— « Paléontologie stratigraphique. Planches, Nau- 
mann >. [199.023]. ( 

Ce carnet contient surtout. ainsi que les suivants, des notes 
de cours Dans certains, sur le verso des pages, sont collées des 
figures découpées dans des ouvrages; en regard, se trouvent des 
déterminations, des tableaux ou des notes diverses. Souvent des 
dessins au crayon ou à la plume, parfois coloriés, complètent 
les notes manuscrites. 


8. — id. — « Coquilles aréphales ». Notes de paléontologie. 
199.030]. 
(1) Voir à la fin de ce travail, ma Notice bibliographique sur Louis 
Lartet. 
L Li L # 


MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 73 

9. — id. — « Coquilles d'eau douce ». Notes de paléontolo- 
gie. [199.029]. 

10. — id.— « Paléontologie ». [199.051]. 

11. — id. — « Anatomie et physiologie comparées. Milne- 
Edwards ». [199.0151. 

42. — id. — Notes de zoologie. [199.011]. 

43. — id. — « Zoologie ». [199.0527. 

44. — id. — « Zoologie ». [199.053]. — Au folio 53 verso, 
caricature (homme à tête d’hippopotame). 

45 et 16. — id. — Notes de botanique. [199.061 et 065]. 

17. — id. — « Lithologie. Minéralogie. Chimie ».[199.0121. 

18. — id. — « Physique ». [199.013]. 

19. — : Notes diverses sur la Palestine et le Sinaï. [199.069]. 

Dans ce volume on a relié des copies, de la main de L. Lartet, 
de travaux géologiques sur la Palestine. 


Folio 46. « Uonstatations topographiques à faire » en Palestine, 
d’après les versets de la Bible. — Auteur?. 


E. et L. LARTET. 


J'ai groupé ici quelques volumes dans lesquels on a réuni 
sous la même reliure des papiers ayant appartenu à E. ou à 
L. Lartet et pour lesquels, souvent, rien n'indique qui, du père 
ou du fils, en était l’auteur ou le propriétaire. 

1. — Notes diverses. [199.071]. 

Ce volume contient, en plus des articles que nous allons citer, 
quelques copies d’articles d'auteurs divers et des croquis et cou- 
pes de grottes par L. Lartet-(folios 47, 49, 50 à 52, 54 à 56). 


Folio 1. -- E. Lartet. Notes sur la dentition des proboscidiens 
fossiles et sur leur distribution en Europe. — À rapprocher de : 
Sur la dentition des proboscidiens fossiles et sur, la distribution 
géographique et stratigraphique de leurs débris en Europe. B.S. 


74 J. CANAL 


G. F., (2), XVI, p. 469. — Amusants dessins à la plume au folio 5. 
verso. Î 

Folio 42. — L. Lartet. — « Le Tumulus de Panassac ». — Note 
non publiée, à ma connaissance, à rapprocher de : Le Tuco de Pa- 
nassac, Revue de Gascogne. XXIII, 1889, p. 272. 

Folio 33. — Lettre : Lenoir, sl. n d. — à E. Lartet. 

Folio 64. — « Louis Lartet. Sur la position dc Belsinum, station. 
de la voie romaine conduisant de Lugdunum convenarum ‘Saint- 
Bertrand-de-Comminges) à Aginnum (Agen) ». — Note non pu- 
bliée, à ma connaissance, à rapprocher de : Note sür la position de 
Belsinum. Bull. Soc. archéol. Midi, IX, 1882, p. 29. 

Folio 69. — L. Lartet. - Tumulus de Panassac. Croquis à l’aqua- 
relle. 

Folio 1435. — E. Lartet. — Note sur les Rhinocéros (1). 

Folio 147. — « Résumé synonymique et caractéristique des Rhi- 
nocéros fossiles pliocènes et post-pliocènes » (1). 


2. — Notes diverses. [199.070]. 

Copies d’articles d’anthropologie et d'histoire naturelle. 

3. — Papiers Lartet et Colomb. Géologie. Planches, cartes, 
études. [199.073]. 

Ce volume contient, en outr des articles que nous allons 
citer, de nombreuses planches détachées d'ouvrages divers ou 
calquées 


Folios 8 et 9. — Carte du bassin de la Mer Morte. 

Folio 10. — « Profils géologiques des Pyrénées, par M. E. Col- 
lomb, de Saint-Béat à San-Pedro... ». En couleurs. 

Folio 23. — L. Lartet. — « Vue prise au sommet du Lhéris ». Au 
lavis. 


Folios 24 et 25. — « E. Collomb. Coupe transversale de la Plaine 
du Rhin entre les Vosges et la Forêt-Noire à la hauteur de 
Mulhouse ». Aquarelle. RCE 


(1) «M Lartet, lorsque la mort est venue le surprendre, avait ras- 
semblé les matériaux d’un mémoire sur les rhinocéros tertiaires 
destiné à compléter ses études sur les grands pachydermes ». P. Fis- 
cher, loc cit, p. 261 (en note infra-paginale). 


MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 75 


- Folio 26. — « E. Collomb. Bloc erratique. Pierre à Bessa, au 
Montet près Bex. Suisse. Calcaire reposant sur un sol gypseux ». 
Aquarelle. 

Folio 27 — «a E. Collomb. Bloc erratique de serpentine chloritée 
reposant sur une roche polie et striée ». Aquarelle. 

Folio 28. — Epreuve de la pl. XX de l'atlas de Leymerie : Des- 
cript. géol et paléontol. de la Haute-Garonne avec corrections de 
la main de L. Lartet. 

Folio 32. — « Moulies S.— Am Gardasee ». Paysage au pastel. 


4. — Papiers Lartet. Préhistorique. Planches diverses. Etu- 
des. [199.074]. 
Contient des dessins et cälques au crayon. 


Folio 2. — Lettre : Ollier Jules de Marichard, s. 1. n. d. — à 
E. Lartet. (Le premier feuillet manque.) 


5. — Album de dessins et de photographies. [199.075]. 

Quelques coupes et vues de grottes à l’aquarelle par L. Lar- 
tet aux folios 31, 32, 33, 40. 

6.— Correspondance adressée à E. et L. Lartet(1).[199.068]. 


Foli 1. — De Rialle, s. 1. n. d. — à L Lartet. — Géologie de la 
Syrie. 

Folio 3. — L. Lartet, Jérusalem, 2 mai? — à E. Lartet — Sur son 
voyage. 

Folio 5.— P[rosper] Mérimée, s.l: n d.—àL L? — Grottes d'Es- 
pagne. 

Folio 6. — id., Biarritz, 16 octobre? — id — id. 

Folio 8. — id., Paris, 26 août? — id. — Préhistorique. 

Folio 9, — De Longuemare, Poitiers, s. d. — à E L. — id. 
(Grottes du Loubeau et du Chaffard.) 


(1) Toutes ces lettres ont été données à la Bibliothèque Universi- 
taire par M E. Cartailhac. 

Pour la description des lettres, j'adopterai l’ordre suivant : 109 nom 
de l’auteur, localité et date (quand ces dernières indications man- 
quent, s. 1. n. d. — sans lieu, ni date); 2° destinataire ; 3° résumé du 
contenu de la lettre, quand il présente quelque intérêt. 


76 J. CANAL 


Folio 10. — A. Machado y Alva, Séville, s. 1. n. d. — à LL 
(en espagnol). 

Folio 12 — L. Lartet, s 1. n. d. — à? 

Folio 15. — De Longuemare, Poitiers, 7 avril? — à E. L. 

Folio 16. — Ch. Lyell, s. 1. n. d — à E. L. - Renseignements 
sur le genre Rhinocéros, discussion sur Aurignac (La fin en an- 
glais.) 

Folio 19. — Tournal, Narbonne, 1er juin 4853. — id.  Paléonto- 
logie. 

Folio 20. — Fontan, Belpech, 14 juillet 4857. — id. — id. (Mas- 
sat) 

Folio 23. — K. Sandberger, Carlsruhe, 16 décembre 1858. — id 
— Envoi de fossiles. 

Folio 25. — Japetus Steenstrup, Copenhague, 14 avril 1860 — id. 

Folio 27. — J. Boucher de Crevecœur de Perthes Abbeville, 14 
février 1860. — id. — Préhistorique: manque de salle spéciale au 
Muséum pour la faune des tourbières : « Si l’on s’en occupe, je 
donnerai tout ce que j'aien ce genre... Le Muséum aura ainsi son 
archéogéologie. » 

Folio 30. — Léonas Homer?, Londres, 7 août 1860 — id. — id. 
(En anglais.) 

Folio 32. — Pouech, Pamiers, 27 octobre 1860 — id — «... je 
me réjouis de vos recherches, car au bout on trouvera que l’homme 
est aussi ancien sur la terre que tout animal quel quil soit. » 

Folio 34. — Tournal, Narbonne, 5 décembre 1860. — id. — Pa- 
léontologie (Bize). 

Folio 36. — J. Boucher de Perthes, Abbeville, 2 janvier 1861. — 
id. — Se plaint d'attendre depuis 3 acs « un emplacement pour 
mettre au Louvre ma collection celtique et antédiluyienne ». 
Raconte comment il a aidé à fonder le musée de Cluny et les obs- 
tacles que lui a suscités M. du Sommerard fils, quand il s’est agi 
d'y mettre sa collection. À la fin, phrases amères sur « l'insouciance 
du siècle». È 

Folio 38 — Eugène Sismonda, Turin, 28 février 1861. - id: — 
Paléontologie. 

Folio 39. - Fred. Troyon, Eclipends (c' de Vaud), 30 mars 1861. 
— id. — Préhistorique (Lacs de Suisse). 

Folio 41. — Ch. Lyell, [Paris], 31 mars 1861. — id. 


MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 77 
Folio 43. — id., id., 21 avril 1861. — id. — Paléontologie. 
Folio 45. — J. Prestwich, Londres, 27 avril 1861. — id. — id. 
Folio 47. — Fontan, Mazamet, 7 juin 1861. — id. — id. (Massat). 
Folio 49. — de Quatrefages, Paris, 28 juin 1861. — id. — Désire 
faire sa connaissance. 
Folio 51. — A. Leymerie, Toulouse, 28 juin 1861. — id. 
Folio 53. — R. Tournoüer, s. 1. n. d. — id. — Paléontologie. (Le 
premier feuillet manque). 
Folio 54. — Fontan, Mazamet, 2 juillet 1861, — id. — Préhisto- 
rique {Massat). 
Folio 56. — Pouech, Pamiers, 22 octobre 1861. — id. — id. 
Folio 58. — Japetus Steenstrup, Cupenhague, 28 octobre 1861. — 
id — Préhistorique, paléontologie. 
Folio 60. — Ch. Lyell, s. L., 22 décembre 1861. — id. — (En an- 
glais } 
Folio 62. — Alfred Caraven, Castres, 7 avril 1863. — id. 
Folio 63. — Charles Lyell, Londres, 5 juillet 1863. — id. — Pré- 
historique. 
Folio 65. — A. Meillet, Poitiers, 9 novembre 1863. — id. — id. 
(Verrières, Chaffaud). 
Folio 66. — L. Bourgeois, Pont-Levoy, 17 décembre 1863. — id. 
— id. 
Folio 68. — id. id., 11 novembre 1862. — id. — id. 
Folio 71. — de Baer, Saint-Pétersbourg, 20 novembre, 1er décem- 
bre 1863. — id. 
Folio 73 et suiv. — Blacar d’Aulp, Paris, 5 décembre au 25 dé- 
cembre 1863 (5 lettres). — id. 
D Eolio 92. F7. Garrigou, Toulouse, 22 décembre 1863. — id. — 
Préhistorique (Bruniquel). 
Folio 85. — Marquis Costa de Beauregard, Chambéry, 12 jan- 
vier 1864 — id. — id. (Cresses, grotte Rouge). 
Folio 87. — A. Franchet, Cheverny, 4 février 1864. — id. — 
id. (Langerie). 
Folio 89. — Ad. Watelet, Soissons, 5 mars 1864. — id. — Pa- 
léontologie. 
Folio 91. — Vie de Lastic, Salette, 28 mars 1864. — id. 
Folio 94. — Longperrier, s. L., 2 avril 14864. — id. 
Folio 96. — F. Forel, do 20 avril 1864, — id. 


SOC, D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV). 7l 


78 J. CANAL SES 


Folio 98. —?, Dublin, 27 avril 14864. — {En anglais Le dernier 
euillet manque.) 

Folio 100. — F. Garrigou, Tarascon (Ariège), 23 mai 14864. — id. 
— Préhistorique. 

Folio 103 — IH. de Saussure, Annemasse, 10 juin 1864. — id. 
— id. 

Folio 105. — Oscar Fraas, Stuttgart, 19 juin 1864 — id. — 
(L’engage à répondre à des articles de Von Meyer.) 

Folio 107. — id., id., 28 juin 1864. — id. 


Folio 108. — Casiano de Pruch, Madrid, 2 septembre 1864 — 


id. — Paléontologie, Préhistorique. 

Folio 111. — V. Brun, Montauban, 2 octobre 1864. — id — Pré- 
historique (Bruniquel). 

Folio 113. — id , id, 23 janvier 1865. — id. — id. 

Folio 114. —?, Bordeaux, 27 janvier 1865. — id. (Le dernier 
feuillet manque) ve 

Folio 116. — L. Combe, Fumel, 27 janvier 1865. — id, — Pré- 
historique (Eyzies, Belvès, Sauveterre, etc.). 

Folio 118. — Fred. Troyon, Lausanne, 11 mars 1865. — id. — 
id. (Epoque du déluge). 

Folio 120. — V. Brun Montauban, 3 mai 1865. — id. — id. — 
(Bruniquel) 5 

Folio 122. — S. Nilson, Stockholm, 1er mai 1865. — id. — id. 

Folio 124. — id., id., 8 mai 1865. — id. — id. 

Folio 126 — Edouard Dupont, Trou de Challeux, [Belgiquei, 
29 mai 1865. — id. — id. (Furfooz). 

Folio 130. — J. d’Aldamar, Madrid, 7 juin 1865 — à P. Méri-. 
mée — Grottes d Espagne. 

Folio 132. — « Traduction de la réponse de M le prof. Dietrich 
de Marburg du 9 juin 1865, adressée au Dr Pruner-Bey à Paris ». 
(De la main du D' Pruner-Bey). — Anthropologie, 

Folio 1434. — Casiano de Pruch, Madrid, 30 juin 1865. — à E. 
L. — Préhistorique (Gibraltar). 

Folio 136. — Tournal, Narbonne, 15 juillet 1865. — id. — Grot- 
tes de Bize. 

Folio 138. — Filhol, Toulouse, 21 juillet 1865. — id. — Préhis- 
torique (Poteries des cavernes). 

Folio 140. — Desnoyers, Paris, 21 août [1865]. — id. — Sur la 


MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 79 


présentation qu'il a faite à l’Académie de la cominunication de 
E. Lartet « sur l'Eléphant ». Appréciations amusan'es sur les gens. 
qui en ont parlé (académiciens, journalistes, ete). : 

Folio 142 — id., Ancy-le-Franc (Yonne), 4 octobre 1865. id. 
— Même sujet. 

Folio 144. — Vaussenat, Bagnères [de Bigorre], 3 octobre 1865. 
— id: — Sur les poteries d'Ordizan. 

Folio 148 ° — Filhol, Toulouse, 21 octobre 1865. — id. — Préhis- 
torique (Niaux, l’Herm, Bize). « J’ai été retenu à Toulouse à la 
suite de la petite révolution municipale qui a eu lieu. Je suis au- 
jourd'hui, bien malgré moi, premier adjoint au maire de Tou- 
louse. » 

Folio 150. — Pouech, Pamiers, 21 décembre 1865. — id. Préhis- 
torique (Massat). 

Folio 152. — Moitessier, on 21 décembre 1865. — id. 
— Paléontologie. 

Folio 154. — Ve Brun, Montauban, 15 janvier 1866. — id. — 
« Exploitation de la caverne abri de Lafage à Bruniquel. » 

Folio 156. — V' Alexis de Gourgues, château de Lanquais par 
La Linde, Dordogne, 16 janvier 1866. — id. — Préhistorique(Eyzies). 

Folio 158. — H. Lehon, Bruxelles, 24 janvier 1866. — id. — id. 

Foiio 161. — Pouecn, Pamiers, 24 janvier 1866. — id. — id. 

Folio 463. — Fred. Troyon, Lausanne, 20 février 1866. — id. — 
id. (Pas de l’Echelle). 

Folio 164. — À. Watelet s. 1., 16 mars1866 — id. — id 

Folio 166. — C'eE. de Beaulaincourt, Vaudricourt, 20 mars 1866. 
— id. — id. 

Folio 168 --— Edouard Dupont Dinant, 21 mars 1866 — id. — id. 

Folio 170. — Ph. Beaune, Saint-Germain, 19 avril 1866. — id. 
— id. (Dennemont près Mantes). 

Folio 172. — Abbé Audierne, Sarlat, 19 mai 1866. — id. — id. 

Folio 174. — F. Garrigou, Tarascon [Ariège], 23 mai 1866. — 

id. - 

Folio 176. — W. Boyd Dawkins, Londres, 29 mai 1866. — id. 
(En anglais.) 

Folio 180. — Filhol, Toulouse, 9 juin 1866. — id. — Malgré ses 
fonctions de maire provisoire de Toulouse, il a PMP ANCE M. Tru- 
tat, fouiller l’'Herm. 


80 J.U CANAL 


Folio 182. — W. Boyd Dawkins, Londres, 19 quiiss 1866 — id. 
(En anglais.) 

Folio 184. — Frère Ogérien, à 26 juillet 1866. - id. — 
Grottes du Jura. 


Folio 186. — De Morlet, Strasbourg, 7 novembre 1866. — id. — 


Préhisturique (Grottes près Stuttgart). 
Folio 188. — Courtiller, Saumur, 12 décembre 1866. — id. — id. 


Folio 190. — Vaussenat, Bagnères-de-Bigorre, 10 janvier 1867. ù 


— id. — id. (Poteries d'Ordizan). 

Folio 192 et suiv. — Jules Ollier de Marichard, Vallon (Ardèche , 
18 janvier 1867 au 4 février 1867 (3 lettres). — id. — id. (Grottes 
de l’Ardèche). 

Folio 202. — De Morlet, Strasbourg, 4 mars 1867. — id. — id. 

Folio 204. — Albert Stendel, Ravensburg (Wurtemburg), 9 mars 
1867. — id. — id. 

Folio 206. — Edouard Dupont, Dinant, 17 avril 1867. — id. — 
id. (Montaigle). 

Folio 208 — F. Brandt, Saint-Pétersbourg, 5/17 mai 1867. — id- 

Folio 210 — Carl Vogt, Genève, 23 juin 1867. — id. — Le sa- 
chant souffrant, l'invite à venir se refaire en Suisse, chez « l’ami 
Dessor » : il y a « une allée de divers arbres plus ou moins rabou- 
gris, dont chaque tronc porte un nom connu dans les sciences et 
le vôtre ne s'y trouve pas encore. » Discussion sur le principe : 
« les variations se traduisent surtout par hérédité et non pas par 
l’'altération de l'individu déjà formé », et sur les idées de Ruti- 
meyer, Gaudry, Darwin. 

Folio 212. — Edouard Dupont, Dinant, 17 juillet 4867. — id. — 
Préhistorique. 

Folio 214. —E.S. Squier, Paris, 27 août 1867. — id. (En anglais.) 

Folio 216. — Barthélemy Brison, Roanne, 8 octobre 1867. — 
id. — id. 

Folio 218. — L. Landa, Chalon-sur-Saône, 11 octobre 1867. — 
id. — id. 

Folio 219. - S. Delfortrie, Bordeaux, 27 octobre 1867. — 
id. — id. 

Folio 221. — Ph. Lalande, Brives, 20 novembre 1867. — id. — id. 

Folio 293. — Alph. Favre, Genève, 18 février 1868. — id. — id. 

Folio 227. — F. Laur, Iglesias (Sardaigne), 26 février 1868: — 
id. — id. : 


MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 81 
Folio 229 — $S. Nilson, Lund (Suède), 2 avril 1868. — id. — id, 
Folio 231. — Bertin, Moulins, 7 avril 1868. — à ?.. — Paléon- 


‘ tologie. 

Folio 233. — Philibert Lalande, Brive, 27 avril +868. — à E, L. 
— Préhistorique. 

Folio 235. — F. Jagor, Berlin, 9 avril 1868. — id. — id. 

Folio 237. — Am. Escher de la Linth, Zürich, 4 juillet 1868. — 
id. — Paléontologie. 

Folio 239. — Adrien Arcelin, Mâcon, 19 juillet 1868. — id. — 
Préhistorique (Solutré). 

Folio 242. — Edmond Lambert. Paris, 22 juillet 1868. — id. — 
Sur sa polémique religieuse et scientifique avec le R. P. Sanna So- 
laro sur les concordances de la Bible et de la Science. 

Folio 244. — Abhé Landesque, Saint-Just (Lot-et-Garonne), 27 oc- 
tobre 1868. — id. — Préhistorique (Laugerie Basse). 

Folio 246. — 1. Bourgecis, Pont-Levoy, 1er décembre 1863. — id. 
— « .… J'ai peut-être fait preuve d’une certaine hardiesse en pro- - 
clamant l'existence de l’homme tertiaire et pourtant je n'aurais 
pas osé dire tout ce que dit ce théologien catholique. [Reusch].…. » 

Folio 248. — Dr Blandet, Paris, 24 février 1869. — à L. Lartet. 
— Ses idées sur la Mer Morte. 

Folio 250. — H. Lehon, Bruxelles, 26 mars 1870. — id.? 

Folio 252. — [Coquand], Marseil'e, 17 avril 1869. — id. 

Folio 254. — J. Couch, Camerata près Florence, 31 mai 1869. — 
à E. L. — Préhistorique. 

Folio 256. — Emilien Frossard, Bagnères fde Bigorre], 4 juin 
1869. — id. — id. (Aurensan). 

Folio 258. — Ernest Perrault, Rully (Saône et-Loire), 28 sep- 
tembre 1869. — id. — id. (Camps de Chassey). 

Folio 262. — id., Moulins, 20 novembre 1869. — id. —- id. 

Folio 264 — quand. Marseille, 31 décembre 1869. — à L. | ar- 
tet. — Sur la géologie de la Palestine. 

Folio 266. — Joseph Leidy, Philadelphie, 4 février 1871. — id. 
(En anglais.) 

Folio 268. — Landy, La Mais [?|, BI [?], 22 juin 1870. — id. 

Folio 270 — T. d'Omalius, Bruxelles, 9 février 1875. — id. 

Folio 272. — E. Wallon, Montauban, 7 juin 1880. — id. — Carte 
des Pyrénées. 


82 J. CANAL 
Folio 274. — Prudent, Paris 18 juin 1880. — à Delort. — id. 


Folio 280. — A Leymerie, Toulouse, 26 juillet 1870. — à L. Lar- 


tet. Marbre de Saint Béat. 

Folio 282 — id., id.. 22 juillet 1870. — id. — id. 

Folio 284. — KR. Pottier, Dax, 1er mai 1874. — id. — Archéologie. 

Folio 286. — Laussedat, Paris, 22 juillet 1880. — id. — Carte 
des Pyrénées. 

Folio 288. — Colonel Robert, Paris, 8 décembre 1881. — id. — 
Archéologie. 

Folio 290. — A. de Roaldes, Madrid, 14 décembre 1881. — id. 
— Prehistorique. 

Folio 292. — ïid., id., 18 janvier 1882. — id. — id. 

Folio 294. — V. Raulin, Bordeaux, {er janvier 1882 — id. 

Folio 296. — Abbé A. Roaldès, Made 29 jure 1882 — id. 
Préhistorique. 

Folio 298. — id., id., 23 février 1882. — id. — id. 

Folio 300. — Worsaee, Copenhague, 28 février 1882 — id. — id. 

Folio 304. — Argeliez, Rivière, 14 mars 1882. — id. 

Folio 306. — Gautier, Toulouse, 26 avril 4882. — id: 

Folio 307. — Argeliez, Lodève, 13 mai 1882 — id. 

Folio 308. — Alexandre Bertrand, Saint-Germain, 16 mai 1882. 
— id. — Préhistorique. 

Folio 310. — L: Bastian, Foix, 14 décembre 1883. — id. 

Folio 312. — KE. Benoist, Bordeaux, 19 décembre 1883 — id 

Folio 314 — id., id., 29 décembre 1883. — id 

Folio 316. — L. Bastian, Foix, 16 fevrier 1884. — id. 


Folio 318. — id. id., 6 tévrier 1884 — id. — Fossiles de Lei- 


chert (Ariège). 

Folio 320. — Dr A. Krantz, Bonn, 13 mars 1884. — id. 

Folio 322. — L. Bastian, Foix, 24 novembre 1884. — id. — Fos- 
siles de l'Ariège. 

Folio 324. — Albrecht Penck Munich, {45 juillet 1885. — id. 


Le remercie de l'accueil qu’il a fait à son travail sur les oe 


des Pyrénées et de sa proposition de le traduire en français [dans 
le Bull. Soc. Hist. Nat. de Toulouse]. 

Folio 326. — id , id., 28 juillet 1885. — id. — Autorise la tra- 
duction. 

Folio 328. — F. Zirkel, Leipzig, 16 décembre 1886. — id. — 


MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 83 


Approuve la traduction de son travail sur les Pyrénées dars le Bull. 
Soc. Hist. Nat. de Toulouse. 

Folio 331. — Ed. André, Beaune, 28 janvier 1686. — id. 

Folio 333. — S. M. Souverbie, Bordeaux, 22 mars 1886. — id. 

Folics 335 et suiv. — J. M, Sanna Solaro, Sarlat, 9 décembre 1865 
au 14 janvier 1867 (4 lettres). — à E. Lartet. — Préhistoriqu® 
(Eyzies). 

Folio 347. — id., id., 8 juillet 1868. — id. — Ses impressions 
sur la note de E. Lartet : De quelques cas de progression organi- 
que, etc.; critique sévère du transformisme, « égarement de la 
raison humainc » et de la note de E. Lartet dont « le sens naturel 
n’est pas orthodoxe du tout » et qui va, sans qu’il s'en doute, vers 
le transformisme. 

Folio 350. — id., id.,8 septembre 1868. — id. -- Préhistorique. 

Folios 353 et suiv. — Bailleau, Pierrefitte (Allier), 27 juillet 1867 
au 16 juillet 1870 (20 lettres) — id. — id. (Digoin, Tilly, Chatel- 
perron, etc ). 

Folios 409 et suiv. — de Ferry, Bussières (Saône et-Loire) 
25 juin 1866 au 9 mars 1869 (30 lettres).:— id. — id. (Chintré, 
. Vergisson, Solutré, etc.). 


MAGI (abbé) (1) 


« Abbé Magi. 1764. Catalogue de mes livres … » [187] (2). 


Folio 70. — « Observations sur les prélendus œufs de coq. ». 


(1) Cf. : LamonDËès. Le manuscrit de l'abbé Magi et l: registre 
rouge des Jeux Floraux. Bull. Soc. Archéol. Midi, 1895, p. 109. 


ADHER. À propos des manuscrits de l'abbé Magi. id., Nelle série, 
n°40; 1910, p. 82. 


(2) Ce manuscrit est déposé à la section Droit-Lettres de la Biblio - 
theque Universitaire. 


84 J. CANAL. 


MUSSY (1). 


4. « Note sur les gîtes métalliques de l'arrondissement de 
Saint-Girons. Vicdessos, le 24 décembre 1864 ». [199.0087. 

Imprimé; cf. : Note sur les gites métallifères de l’arrondisse- 
ment de Saint-Girons. Bull. Soc. industrie minérale, X, 1864, : 
pp. 195\e1 517: 

2. — « Noiice sur la constitulion géologique du département 
de l'Ariège. Vicdessos, le 15 novembre 1867 ». [199.0027. 

À rapprocher de : Notices sur les collections, cartes et dessins 
relatifs au service du corps impérial des mines réunis par les. 
soins du ministre du Commerce et des Travaux publics. Paris, 
1867: p2 39. 

3. — « Carte géologique du département de l'Ariège. Jour- 
nal de voyage des années 1864, 1865, 1866, 1867. Vicdessos, 
Le 1er janvier 1868 ». [199.001]. 

Avec 235 coupes géologiques. 


4. — « Département de l'Ariège ». Etudes géologiques 
[199,001|. 
Folio 1. — « Catalogue des ressources minérales ». 


Imprimé; cf. : Carte géologique et minéralurgique du départe- 
ment de l'Ariège. Texte explicatif. Foix, Pomiès, 1870, in-80, 
pp. 244 et suiv. 

Folio 23. — « Roches ophitiques ». 


(1) Mussy fut ingénieur des mines à Vicdessos (Ariège) de 1860 à 
1870. 

Pour la bibliographie de ses travaux sur les Pyrénées, cf. : CAREZ. 
La géologie des Pyrénées françaises. Fasc. I, p. 96. 

La plupart des manuscrits de Mussy que nous allons décrire sont 
imprimés dans diverses revues; mais ils Sont si bien calligraphiés et 
si peu maculés que nous y voyons des copies (probablement de la 
main d’un scribe), des manuscrits destinés à l'impression. 

Ces manuscrits ont été achetés par la Bibliothèque Universitaire 
à un libraire. 


… 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS DE LETTRES 89 


Contient presque mot pour mot les tableaux joints au travail sui- 
vant : Roches ophitiques du département de l’Ariège. B. S. G. F., 


(2). XX VI, p. 28. 


Folio 71. - « Hauteurs moyennes du département ». 


D. — « Département de l'Ariège. Ressources minérales. Mi- 


nes, minières, carrières, lourbières. Vicdessos, le 1° janvier 


1868 ». [199.005]. 


6. — « Département de l'Ariège. Eaux minérales. Vicdessos, 


le 1% janvier 1868 ». [199 0061. 


Ce manuscrit et le précédent semblent une première rédac- 


Uon du manuscrit suivant, 


. 7. — « Ariège ÿ. Etude des ressources minérales. [199.007]. 


Imprimé, cf. : Ressources minérales de l’Ariège. Ann. mines, 

» 6° série, XVI, 4869, p. 547: XVII, 1870, pp. 237 et 459. 
8. — « Ariège. Carte géologique. Texte explicatif. Vicdessos, 

le 1% mai 1869 ». [190.003]. 
Imprimé, cf. : Carte géologique et minéralurgique du dépar- 
tement de l’Ariège. Texte explicatif. Foix, Pomiès, 1870, in-8°. 


Table alphabétique des auteurs de lettres (1) 


Aldamar (J d’)....Mérimée. 
André -(Ed)::1.7 AN EREE 
MEceln (A) rue: NEA 
ATEONSAMAEACAES D OM ee 
Audierne (abbé).....E. L 

BASE) per DNS 
LeNNECRRPECANRE Done 
Bastian (L.) ....... L. L 


Beaulaincourt (E. de).E. L... 


Beaune (Ph.) . ..... PA ree710 
Benoist (fr) ee D'AL#82 
BerHN MN Areas Dao 
Bertrand (Alexandre) L. L.. 82 
Blacard d'Aulp...... 10 JE see IT) 
Bandeau NI Pet Dee AE 
Boucher de Perthes.:.».... 76 
Bourgeois (L )..... 1DONBR TT ELeN 
Boyd Dawkins (W.)..».. 79, 80 


(J) Apres le nom de l’auteur de la iettre, vient le nom du (orr:spon- 
dant (E-L. : Edouard Lartet; L. L. : Louis Lartet), puis un renvoi 


aux pages de ce travail. 


VE 
d 


86 J. CANAL 


Brandt (le) Re PS0" 1ETeymerneAt(tAr) Mes EL2m82 
Brison (Barthélemy)...». .. 80 | Longperrier ........ D PET 
PEN (NI ESA DIM Moncnenarent(de)- Fee are 
Caraven (Alfred) ..... Dee SEyelN(ChE) RON ER D) NSTIO SM 
Gasiano, de’Pruch 2472500078" Michado Ava ED ERIC 
Combe (ll) ne ETS le let CAMES JDA NRC ie Dr 
Coquandeses eee L°:E:::%"81%| Mérimée (PORTE 
Costade Beauregard... L.2 77 |MMeunien (VA)... Jo e0 
Coucher Die. 8 ll EMichelet Cr eee to a 71 1) 
Couriller-e0e os Dar S0t I) MMoitesS ter NEO He 020) 
Delforirie (Semen nr mO0 A Morlétt(de)- Ferre D ETES) 
Deésnoyers FOR DOM ANAINNTS ON SE) MN DT 
Dupont Edouard, E.L 78, 79, 80 | Ogérien (frère). ...... De) 
Escher de la Linth(A.)E.L... 81 | Omalius (T. d’)..:... PAR R Re 
Favre (Albh)-14:45. p.080" MOlerdeMarichat (Je) ER 
Rerryi(dee era ir es Penck (Albrecht) PART EANS? 
EHhol eee CARRE » 78, 19 | Perrault (Ernest)... E.L.081 
Hontan 2 rm te DO TT MB OITIen (RE) PERS L'OPANAeDe 
Forela(fe)e tee D Te | MPOUEChA NE RE EL." 167780 
Braas (Oscar) AP RrRe D 0780) APTESEVICNE (JE) SD) ERERSS TT 
Eranchet (As) eu D 70h Prudent, bre Delort.. 82 
Frossard (Emilien)..... ».... &8l | Quatrefages (de)... Fr 
GarrisouR-)- 810) 7778702) Paulin (VA) Perben ven 
CAUSES L: l SON AR ralle (de) ER DT) 
Gourgues (A de)....E. L. . 79 | Roaldés (A. de)....... DRE rOZ 
Guimberteau ..:.....Joly... 69 | Robert (colonel)... .. De ee OP 
Homer (Léonas)..... EL... 76 | Sanna Solaro (J.-M ):EL.." 83 
Tac on (Re) MARS RO CNE IS anAbers ere) RUES DE RTAO 
Krantz (A.).. END #108971NSaussure (He de) er DETTE 
Lalande (Ph.)..... he JL: 80. 81 | Sismonda (Eugène)....».... 76 
Lambert (Edmond)... +781: | Souverbie (SM) CMS 
Éanda (te): » EL 600) Squier (ES) Mic) 
Landesque (abbé)..... Deere 81 | Stendel Albert)....... DAS 0 
Landry RUE LL. 81 | Stenstrup (Japetus) #0 77 
Lartetttpi) ess ser HAE 0/70 Tournal er eere 2H -DSIOITÉ 
A AU LA nr PR 710 l'iTournouer (R:)- ARE eRAET 
Rastic (de) re erRee EL, 77))Troyon.(Eréd) EL 46870 
Laura (RO) RS TS Diet HO ONMNAUSSENAL ES PEN DSC 79, 80 
Laussedats tele me Vo ot (Career DR ER = vel) 
Dehon Res BL 2000704) Wallon (Ho) RES Épnel 
te A ER LL: 381. | Watelet (Ad): MEN EAIUES 
Lenoir etes ae EL 74 WNorsane: eee LE ESRoDE 
Eerdy, (Joseph) SNL LEE Ne ir KÉl AIRE RENE D A MO 
Peymeretes) SRE AL: 77 A OP EEE HUE RRSSSTe 


NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE 87 


NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE 


LOUIS LARTET 
Par J. CANAL. 


Le travail qui précède m’a obligé à faire des recherches 
bibliographiques sur Louis Lartet. Je n’ai pu trouver que des 
bibliographies incomplètes soit dans Carez (1) qui ne cite que 
les ouvrages se rapportant aux Pyrénées, soit dans un article 
nécrologique de E. Cartailhac (2), soit enfin à la suite d’un arti- 
cle nécrologique de À. Lavergne (3). 

L. Lartet fut membre de la Société d'Histoire naturelle de 
Toulouse de 1883 à 1899, année de sa mort ; il fut président en 
1884. Nul article nécrologique ne commémore son souvenir 
dans le Bulletin ; j'ai pensé que cet essai de bibliographie serait 
un juste hommage rendu à sa mémoire. 


1863. 1. Sur le calcaire à Lychnus des environs de Segura 
(Aragon) et sur les terrains tertiaire, néocomien, 
jurassique, le lias, les terrains triasique et dévo- 
nien des environ de Montalban (même province) 
[en collaboration avec de Verneuil]. — B. S. G. 
K°; (2); XX, p: 684, 4 pl: 


(1) Carez. La géologie des Pyrénées françaises. Fasc. I, p. 79. 

(2) Emile CarTarrHAc. Notice sur M. Louis Lurtet. Meém. Soc. 
Archéol, Midi, XVI, 1902-1908, p. 9. 

(3) A. LAVERGNE. L. Lartet. Revue de Gascogne, XLI, 1900, p. 177. 


19 


. Sur la formation du bassin de la Mer Morte ou lac 


‘7. Procès-verbal de Ia réunion . de 


J. CANAT 


. Sur des silex taillés recueillis dans le diluvium des | D. 


environs de Madrid et description de l'un d'eux 
[en collaboration avec de Verneuil]. — B. $. G. 
PF, (2), ÀX, p. 698, 1 pl. 


Asphaltite, et sur les changements survenus dans 
le niveau de ce lac. — B. S. G. F., (2), XXH, 
p. 490, 1 pl. et C. R. Ac. Sc., EX, p. 196. 

. Note sur la découverte de silex taillés en Syrie, ac- 
compagnée de quelques remarques sur l’âge des : 
terrains qui constituent la chaîne du Liban. : 
Bb: SVG. 1 @) AA pe 557 db | 
. Sur les grottes du bassin de l'Ebre (Espagne) où 
ont été trouvés des ossements de mammifères 
fossiles et des vestiges de l’industrie humaine. — 
BAS ACGR (2) AMIE DEA 
. Recherches sur les variations de la salure de l’eau 
de la Mer Morte en divers points de sa surface et 
à différentes profondeurs, ainsi que sur l'origine 
probable des sels qui entrent dans sa composition. 
— B:S.G.F.,(2), XXTIT, p.719 et CHRTACASCES 
LAIT, p. 1353. 


Bayonne (Basses-Pyrénées). — B.%S. A2) 
XXII, p. 813. 
. Sur les oîtes bitumineux de la DAES et de la Cœlé- 
Syrie, et sur le mode d’arrivée de l’asphalte au 
milieu des eaux de la Mer Morte. — B. $S. G. 
F:,(2), XXIV, p.12ïet CR Ac. Sc: LATE p MS 95 
. Poteries primitives, instruments en os et silex tail- 
lés des cavernes de la Vieille Castille (Espagne). 


— Revue archéologique, 2e série, XIIT, p. 1184, 4 


GER ga NTI 
. Sur une exploration géologique de la Cochinchine 


par M. Joubert. — B. S. G. F., (2), XXIV, p. 625. 


1868. 


1869. 


ju 


12. 


13. 


14. 


15. 


16. 


A7 


ue: 


19. 


NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE 89 


Sur les découvertes relatives aux temps préhistori- 
ques faites en Palestine. — C. R. du 2° Congrès 
internat. anthropol. et archéol. préhistorique, 
Paris, 1867, p. 115. 

[Discussions aux séances du Congrès internat. An- 


‘ thropol. et Archéol., préhistorique]. — Jd., 
pp. 198, 214, 226. 
[Compte rendu de séances du Congrès]. — /d., 


pp. Lo, 53, 154, 213, 364. 

[Discussions aux séances de la Société anthropolo- 
gique]. — Bull. Soc. Anthropol. Paris, 2 série, 
IIT, p. 353. 

Squelettes humains de l’époque du renne, des 
Eyzies [en collaboration avec Broca, Pruner-Bey, 
de Quatrefages]. — “Matériaux pour lhist. de 
l’homme, IV, p. 150. 

Sur une formation particulière de grès rouge en 
Afrique et en Asie, à propos du caractère litho- 
logique en stratigraphie. — B. S. G. F., (2), 
XXV, p. 490: 

Congrès d'archéologie préhistorique. Session de 
Norwickt. Compte rendu des lectures et des dis- 
cussions. — Malér. pour l'hist. de l'homme, V, 
p. 5, et Revue des cours scientifiques, 6° année, 
p. 66. 

Essai sur la géologie de la Palestine et des contrées 
avoisinantes, telles que l'Egypte et l'Arabie. Com- 
prenant les observations recueillies dans le cours 
de l'expédition du duc de Luynes à la Mer Morte. 
[1e partie : Géologie générale et stratigraphie]. — 
Ann. Sc. géologiques, 1, p. 5 et 149, 29 fig., 1 pl. 
[Thèse]. 

Réunion extraordinaire au Puy. Compte rendu de 
la course à Ronzon, La Denise, Espaly et Saint- 
Marcel. — B. S. G. F., (2), XXVI, p. 1048. 


90 
90. 
1870. 91. 
1872. 99. 
1873. 23. 
94. 
95 
96 
97 
1874. 98. 


29. 


. Observation à une communication de M. Raulin. — 
. Les musées d’histoire naturelle des provinces. — 


. Traces de l'homme préhistorique en Orient. — 


J.- CANAL Eve 

Une sépulture de Troglodytes du Périgord: Cro 
Magnon. — Bull. Soc. anthropol. Paris, 2 série, “ 
IL, p. 335 et Matér. pour l'hist. de l'homme, V, 
p. 97. Traduit en anglais in Lartet et Christy, : 
Reliquiæ Aquitaniæ, p. 62. me 
Observations sur une note de M. Peron sur la place 
qu'occupent dans la série stratigraphique certains 
Oursins très répandus en Algérie. — B. S. G. F., 
(2), AA VIT, p. 601. 
Essai sur la géologie de la Palestine et des contrées 


» 


avoisinantes, telles que l'Egypte et l’Arabie. 
[2° partie : Paléontologie]. — Ann. Sc. géologi- 
ques, III, articie n° 5, 6 fig.. 4 pl. 
Observations sur l'âge des faluns en Armagnac. — 
B..S. G.F.,:(@), L, p.210 
Présentation de la 2e partie de son Essai sur la géo- 
logie de la Palestine. — B. S. G. F., (3), 1, 
D. 303. 


B. S. G. F., (3), I, p. 306. 
Revue scientifique, 2° série, XI, p. 1190. 


Matér. pour l'hist. de l'homme, VII, p. 177. 
[Extrait de sa thèse]. 

Gravures inédites de l’âge du renne paraissant re- 
présenter le Mammouth et le Glouton. — Matér. 
pour l'hist. de l’homme, IX, p. 33. 

Une sépulture des anciens troglodyte des Pyré- 
nées superposée à un foyer contenant des débris 
humains associés à des dents sculptées de hon et 
d'ours. [En collaboration avec Chaplain Duparc]. 
— C. R. Ac. Sc, LXXVIII, p. 1934; BullS0oc: 
Anthropol. Paris, 2 série, IX, p. 516 ; C. R: 
Congrès internat. anthropol. et archéol. préhis- 


NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE 91 
torique, Stockholm, 1874, p. 302, et Malér. pour 
l'hist. de l'homme, IX, p. 101. 

1875. 30. Sur un atelier de silex taillés et une dent de Mam- 
mouth trouvés près de Saint-Martory, aux envi- 
rons d'Aurignac (Hte-(raronne). —- Hatér. pour 
l'hist. de l'homme, X, p. 272. 

1877. 31. Exploration géologique de la Mer Morte, de la Pa- 
lestine et de l’Idumée. Comprenant les observa- 
tions recueillies par l’auteur durant l'expédition 
du duc de Luynes. histoire des recherches faites 
jusqu’à ce jour dans ces régions, etc.; accompa- 
gnée de cartes et coupes géologiques imprimées 
eu couleurs et de pl. de stratigraphie et de paléon- 
tologie, de figures sur bois, de panoramas géolo- 
giques et de plusieurs tableaux d’analyses chimi- 
ques. — Paris, Arlhur Bertrand, 1877, in-4, 
V1-326 p., 14 pl. 

1879. 32. Note sur les ruines Romaines et la nécropole d'Um- 
Keis (Gadara) près du lac de Tibériade. — Mém. 
Soc. archéol. Midi, 2° série, XI, p. 286. : 

33. Vie et travaux d'Alexandre Leymerie (suivie d’une 
liste de ses publications). — B. S. G. F., (3), VIT, 
DU 

1880. 34. [Préface (p. VIL), note explicative (p. 857) et achè- 
vement favec notes infrapaginales et la pl. XXI 
de l’atlas) de l'ouvrage de Leymerie : Description 
géologique et paléontologique des Pyrénées de la 
Hte-Garonne. Toulouse, Privat, 1881, in-8°]. 

1882. 35. Note sur la position de Belsinum. — Bull. Soc. 
archéol. Midi, IX, p. 29. ; 

36. Le tuco de Panassac. — Revue de Gascogne, XXITI, 


DT 
1883. 37. Les gisements salifères des petites Pyrénées de la 
Haute-Garonne et de l’Ariège — Mém. Ac. Sc. 


Toulouse, 8° série, V, p. 260. 


1884. 


1885. 


1890. 


939. 


A0. 


41 . 


42. 


43. 


Vi 


45. 


6: 


47. 


J. CANAL ee 

Sur des sépultures mérovingiennes, découvertes 
près de Cahors et de Villesec. — Bull. Soc. ar- 
chéol. Midi, X, p. 40. | 

Rapport sur le concours de la classe des Sciences. 
— Mém. Ac. Sc. Toulouse, 8e série, VI, p. 68. 

Sur le terrain carbonifère des Pyrénées centrales. 
— C. R. Ac. Se., XCIX, p. 250. 

Allocution et compte rendu des travaux de la So- 
ciété pendant l'année 1884. — Bull. Soc. Hist. 

nat. Toulouse, XIX, p. I. 

Note sur la géologie de la vallée d'Ossau, dans les 
__Basses-Pyrénées. — Mém. Ac. Sc. Toulouse, 
de Séne, VIINp Sue 

Analyse de:« Etude sur les bilobites du Portugal > 
de M. Delgado. — Bull. Soc. Hist. Nat. Tou- 
louse, XX, p. AL. 

Sur le terrain carbonifère des Pyrénées Cle ® 
[2° note]. — C. R. Ac. Sc., CIV, p. 1314. 

Carbonifère des Pyrénées centrales. [Résumé d’un 
article non imprimé]. — Mém. Ac. Sc. Toulouse, 
8e série, IX, p. 671. 

Rapport sur une note adressée par M. Gaillac à 
propos de ses recherches dans plusieurs stations 
préhistoriques des environs de l'Isle d’Albi, se 
rapportant aux époques paléolithiques et néoli- 
thiques. — Mém. Ac. Sc. Toulouse, 9° série, II, 
D 102? 

Étude historique sur « les Luttes et les Progrès de 
la géologie » [Résumé d'un article non imprimé]. 
— Mém. Ac. Sc. Toulouse, 9 série, II, p. 573. 


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D'HISTOIRE NAT RE 


a séances se nennent & 8 Fe précises de soir, | à l'ancienne 
Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, ; 5 


les 4er et 3° mercredi, de oui mois, 


qu 9me mercredi de Novembre au 3€ mercredi, de Juilles. 
Res 


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SN US N 
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M les Monte. sont instamment priés de faire connaitre 
au Here leurs changements. de Neue 


Adresser les envois d’ argent au trésorier, M. DE MONTEEZUR, 
Rue des Coutcliers. 13, Toulouse. sn, 


ÿ 


SOMMAIRE 


. H, RIBAUT. — Un nouveau genre de la tribu des Orthochor-. er 

RS deumini Werh. (Myrivpoda-Ascospermophora)... : AR 
Roc J. CaNAL.— Les manuscrits d'histoire naturelle . la: biblio= ee 
: thèque universitaire de Toulouse”. 0.2. -. oo 
ae e J: CANAL. — Notice ho sur ee Lartet. SOLE : 


SOCIÉTÉ 
[D'HISTOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE. 


TOME QUARANTE -CINQ. — 1912 


ee \ 


BULLETIN TRIMESTRIEL N°3 


Paru en Mars 1913 


| TOULUUSE 
 IMPRIMERIE BONNET 
2, RUR ROMIGUIÈRES 9. 
1919 


Siège de la Société, 17, rue de Rémusat 


{ 


L 


Extrait du règlement de la Société d'Histoire Naturelle de Toulouse va 


Art. {ef, La Société a pour but de former des réunions dans lesquelles les 


naturalisies pourront exposer et (liscuter les résultats de leurs recherches e: 
de leurs observalions. : je 


Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles, 


Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- : 
toriques dansleurs applications à l’Histoire Naturelle, sont également de son 


domaine. ù 


Art. 3. Son but plus spécial sera d'étudier et de faire connaître la consti- 
ution géologique, la flore, et la faune de la région dont Toulouse est le 
centre. 


Art. 4. La Société s’efforcera d'augmenter les collections € Musés d'His- 


toire Naturelle de Toulouse. 


Art. 5. La Société se compose : de Membres-nés — Honoraires — Titu 
taires — Correspondants. 


Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être présentés 
par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin secret par 
le: Conseil d'administration. 


Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de {2 fr., 
payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée 
par le Trésorie, : 


Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et 
correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs. 


Art. 12. Le Trésorier ne peul laisser expédier les diplômes qu'après avoi 
reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les membres 
sont inscrits au Tableau de la Société. 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son annuité, il perd, après 
deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits 
attachés au litre de membre. 


Art. {8. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de. 


membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. 


Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési- 
dent: {ef et 2° Vice-présidents; Secretaire-général; Trésorier ; 1€" et 2 Bji- 
bliothécaires-archivistes. 

Aix. 31. L'élection des membhres du Bureau, du Conseil d'administration et 
du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première séance 
du mois de décembre Le Président est nommé pour deux années, les autres 
memores pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuvent seuls être 
réslus imméiiatement dans les mêmes fonctions. 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles 
s ouvrentle premier merzredi après le {5 novembre,etont lieutous les fer et 3e 
mercredi de chaque mois jusqu’au 3° mercredi de juiliet inclusivement. 


Art. 39. La publication des découvertes ou études faites par les membres 
de la Socié'é et par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frai. 
de celle @1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle 
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication. 


Art. 41. La société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et 
de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter le 
gnature de l’auteur. : 


art 42. Celui-ci censerve toujours la propriété de son œuvre. Ïl peat er 
obteuir des tirages à part, des réimpressions, mais par l'intermédiaire de le 
Société. 

Art. 48. Les membres de la Société sont teus invisés à lui adresser 
échantillons qu'ils pourront réunir. 


At. 53. En czs de dissolution, tes diverses propriétés de la elitä, vevis 
Âtaut de droi à a ville de Tuziousg, ; 


Le 
* 


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pu 2 


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L 


TITI S 


CHORDEUMELLA SCUTELLARE N. SP. 93 


Chordeumella scutellare n. sp. 


(Myriopoda-Ascospermophora) 


Par H. RIBAUT 


Dans la collection des Chordeumidæ du Muséum de Paris, 
dont M. le professeur Bouvier a bien voulu me confier la revi- 
sion, j'ai rencontré une espèce du genre Chordeumella Verh. 
bien différente des quatre autres connues. Elle avait fait partie 
antérieurement de la collection de Brülemann et avait été ré- 
coltée par ce dernier aux environs de Grenoble. C’est la pre- 
miëre fois qu’une espèce de ce genre est signalée en France. 


Chordeumella scutellare n. sp. 
Due 


Epnoueur 10 5720110072 5-Earceur ot, (0245106 
0®® 7, — 98 segments. Caractères externes identiques à ceux 
des espèces déjà connues. 


GONOPODES ANTÉRIEURS. — Sternite muni d’un prolonge- 
ment médian très développé, linguiforme, à extrémité légère- 
ment échancrée, à face postérieure réticulée, à base dépourvue 
de l’appendice membraneux spinulifère des autres espèces. Les 
angles externes du sternite sont fortement accusés. Fémorites 
dépassant à peine l'extrémité du prolongement médian du ster- 
nite, partiellement appliqués contre la face postérieure de ce 
dernier ; leurs extrémités sont légèrement recourbées vers l’in- 
térieur et forment une sorte de capuchon fortement aplati 

d'avant en arrière ; un peu avant l'extrémité, leur face posté- 
rieure forme un talon modérément accusé. 


SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV).. , 8 


1 D: 


e n 


Chordeumella scutellar 


CHORDEUMELLA SCUTELLARE N. SP. 95 


GONOPODES POSTÉRIEURS. — Coxites munis d’un pseudo- 
flagellum et de trois prolongements. Le pseudoflagellum est 
dirigé obliquement vers l’intérieur et vient se profiler sur 
le coxite du côté ôpposé ; 1l est brusquement rétréci du côté 
interne à une petite distance de son extrémité qui est plumeuse. 
Les trois autres prolongements sont dirigés à peu près parallè- 
lement à l'axe des gonopodes ; l’externe, le moins long, est en 
forme de triangle très allongé ; le médian est linéaire et par- 
couru par un canal débouchant tout près de l’extrémité, un 
peu en dedans ; l’interne, à peu près de même longueur et de 
même forme que le précédent, présente un bord externe fine- 
ment cilié. Ces deux derniers prolongements se séparent l’un 
de l’autre à un niveau un peu plus éloigné de la base du coxite 
que celui correspondant à la séparation du prolongement externe. 


PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — Ils sont de forme très sim- 
ple. Les pattes y sont représentées par deux languettes séparées 
l’une de l’autre presque jusqu’à leur base et présentant à mi- 
hauteur un faibie pli correspondant à un talon peu accusé du 
bord externe. 


PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Ils ont dans leur ensemble 
à peu près les dimensions des gonopodes antérieurs. Les han- 
ches sont munies d’un prolongement robuste à extrémité non 
atténuée, arrondie, globuleuse sur la face postérieure. Le 
télopodite est réduit à un article largement soudé et comme 
enchässé dans le bord externe de la hanche. à extrémité munie 
de quelques soies robustes. Le bord externe du télopodite fait 
suite sans accident à la partie basale du bord externe de la han- 
che. L'ouverture de la cavité coxale est triangulaire. 


Environs de Grenoble (Isère), 2 cet 8 ©, XI, 1897. 


Cette espèce se distingue aisément de toutes les autres : 
10 Par la forme de l’extrémité du prolongement médian du 


96 H. RIBAUT 


sternite des gonopodes antérieurs et l'absence à la base de 

celui-ci de l’appendice membraneux spinulifère; 
2° Par la forme de l'extrémité des fémorites des gonopodes 

antérieurs :; 

30 Par la forme particulièrement allongée des trois prolon- 
sgements des coxites des gonopodes postérieurs et la séparation 
très profonde du médian et de l’interne ; 3 

40 Par l’absence de la protubérance du bord externe des han- 
ches des paragonopodes postérieurs au niveau de l’angle externe 
de l'articulation du télopodite. Ô 


EXPLICATION DES FIGURES 


Fi 1 — Paragonopodes postérieurs, face postérieure. C, coxite ; 
T1, télopodite. 

F1G. 2. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. S, sac coxal 
évaginé. 

F1G. 3. — Premiere paire de pattes du huitième segment. 

Fi1G6. 4 — Gonopodes postérieurs (moitié gauche), face antérieure. 
C, coxite ; T, télopodite; P, pseudoflagellum. 

F1G. 5 — Extrémité du pseudoflagellum. 

F1G. 6. - Extrémité du prolongement médian des gonopodes posté- 
rieurs. 

F1G. 7. — Gonopodes antérieurs, face postérieure. 

F1G. 8. — Gonopodes antérieurs, face antérieure. 

FIG. 9. — Paragonopodes antérieurs, face postérieure. 


LE PHILOTHION 97 


LE PMILOTHION 


ET LA 
FERMENTATION AICOOTIIQUE 


Par J. De REY-PAILHADE 


Ancien président. 


La grande importance scientifique et industrielle des levures 
a provoqué de nombreux travaux. 

Comme toutes les sciences ont des points de contact, le 
philothion découvert en 1888, au cours d’une recherche médi- 
cale, a été retrouvé par divers auteurs, qui lui reconnaissent un 
rôle dans la fermentation alcoolique. 

Résumons brièvement les faits : En 1888, le philothion a été 
découvert par de Rey-Pailhade dans la plupart des tissus 
animaux, chez certains végétaux et dans la levure de bière, qui 
la distingué de suite comme une diastase hydrogénante. Le 
resretté Duclaux a de suite accepté cette manière de voir; les 
travaux récents la confirment. | 

Le philothion a été le premier terme des diastases fixant 
une substance autre que l’eau ; après les diastases hydrogénantes, 
on a découvert les oxydases et enfin la zymase, qui rompt la 
chaine des hexoses. (Annales de l’Institut Pasteur, mars 1897, 
page 287). 

Le philothion est la substance contenue dans les cellules 
vivantes, qui mélangé et broyé avec du souïre produit de 
l'hydrogène sulfuré à la température de 40 degrés. Cette sub- 
stance se rencontre surtout dans le foie et les muscles striés 
des animaux. 


98 J -DE' REY: PAILHADE . 


Le philothion est une substance albuminoïde qui Don 
dans sa constitution moléculaire de l' hydrogène labile: cet 
hydrogène spécial et spécifique, qui constitue l'hydrogène philo: 
thionique, a la propriété de se combiner facilement avec l'oxygène 
extérieur sous certaines influences ; d’après cette propriété chi- 
mique, il contribue à l'oxydation d’une partie de l’hydrogène 
contenu dans les aliments. (Consulter J. de Rey-Pailhade : 
Résumé de nos connaissances sur lephilothion: oxydation de 
l'hydrogène des aliments. Toulouse, 1909.) 

Les propriétéscaractéristiques du philothionl’ontfait retrouver 
ei étudier par de nombreux auteurs, qui ont ainsi confirmé son 
existence. Les expériences pour expliquer le mécanisme de la 
fermentation alcoolique sont nombreuses et importantes. 

Après que Buchner eut trouvé la zymase, la question qui a 
paru élucidée au premier abord est au contraire devenue main- 
tenant plus obscure. à 

Wroblenski, Grüss, Will et Wandersbek ont. montré que le 
philothion existe dans la plupart des levures. Grüss donne le 
nom d’hydrogénase à la matière appelée, philothion, pour 
rappeler son rôle de diastase hydrogénante. 

La présence constante de ce principe dans des tissus variés, 
animaux et végétaux, a fait rechercher quel était son rôle physio- 
logique. L’hydrogène philothionique s’oxydant facilement sous 
l'influence des oxydases qui existent dans la levure, il est 
évident que le philothion est l’agent de l’absorption de l'oxygène 
dissous dans les liquides au sein desquels vit la levure de bière- 
L’abondance du philothion dans ce microorganisme explique la 
rapidité de l'absorption, soit de l'oxygène dissous, soit de l'oxygène 
combiné à l’hémoglobine, comme l’a montré Schutzemberger. 
Mais la levure qui fait fermenter le glucose consomme très peu 
d'oxygène libre; le philothion doit donc remplir un autre rôle 
physiologique. 

Palladin, qui avait remarqué la présence constante du philo- 
thion, a dit qu'il était indispensable à la fermentation alcoolique. 
Grüss, qui a étudié particulièrement cette question, admet trois 


phases : 


ren he Ot Den iredit te a M rt D lt et 


0 


PEXE NAT Te 0 De 


er yen e y 


LE PHILOTIION 99 


4° Transformation du glycogène en deux groupes. 
CH?OH. CHOE. COH. 


20 Par une décomposition de l’eau, la demi-molécule de 
glucose donne de l’acide carbonique et de l'hydrogène, qui se 
met en quelque sorte en réserve dansl’hydrogénase ou philothion. 


CH?0H.CHOH.COH + 3H°0 = 3C0° + 12H 


3° À la troisième phase, l'hydrogène labile de l’hydrosénase, 
“en se fixant sur le glycérose, donne de l’alcool avec reconstitution 
de l’eau. 


2CHOH.CHOH.COH) + 12H = 3CH°OH + 3H°0 


Pasteur avait examiné avec soin s’il ne se forme pas de l'hydro- 
gène pendant la fermentation alcoolique, comme c’est le cas de 
beaucoup de fermentations anaérobies, et en particulier de la 
fermentation de la glycérine par le bacillus subtilis avec 
formation d’alcool. 

Heffter, dont les travaux .ont porté sur le philothion, pense 
aussi qu'il y a décomposition de l’eau au sein des cellules. 
Lebedeff, dans sa théorie de la fermentation proposée tout 
récemment, admet aussi la décomposition de l’eau. 

La théorie de Grüss n’est qu’un cas particulier de la théorie 
de l’action du philothion. Depuis 1890, J. de Rey-Pailhade a 
émis l'opinion que l’hydrogène philothionique, qui est détruit 
par l’oxydation, se reforme par une décomposition de l’eau. Les 
équations de Grüss peuvent s'exprimer différemment en prenant 
le philothion existant dans la levure avant l’arrivée du glucose. 
L’hexose, soit directement, soit après un dédoublement en deux 
molécules de glycérose, prend l'hydrogène labile du philothion 
et forme de la glycérine. 


C'H'*09 or 95H60" + 91 


—— AC = - — — 
Glucose Philothion Glycérine Philothion 
déshydrogéné 


100 J .DE REY-PAILHADE 


Piloty a transformé la dioxyacétone, isomère de la demi- 


molécule de glucose, en glycérine, par l’amalgame de sodium. 
Pendant cette formation de glycérine les chaînes —SH du 
philothion s'ouvrent et deviennent libres et par conséquent 
susceptibles d'une nouvelle combinaison. La production de 
glycérine n’a rien d’improbable, car on la trouve soit libre, soit 


combinée dans tous les tissus. Les travaux très nombreux sur. 


cette substance ont montré qu'elle s’oxyde assez facilement 
en produisant de l’acide carbonique et d’autres produits parmi 
lesquels figure l'alcool. Le permanganate de potassium à froid 
donne : 


CH$OS + 50° — CSH°0* + 35H20 + CO? 


La glycérine avec les alcalis caustiques donne divers produits 
comprenant de l’alcool ; elle fermente sous l'influence d’orga- 
nismes microscopiques avec production d’alcool et d'hydrogène 
libre. 

On comprend que par une oxydation ménagée on obtienne 
de l’alcool avec dégagement d’acide carbonique, cette oxydation 
se produisant par une décomposition de l’eau en H et OH, qui 
exige moins de travail que pour la décomposition en O et H°. 

On peut expliquer le phénomène par la formule suivante : 


CH°O0H 
H°COH 
A 
H5 = 
CH°OH 
“Philothion. Glycérine potion Alcool 
déshydrogéné ; régénéré 


Comme on trouve presque toujours dans les cellules vivantes 
de la glycérine, sous forme de corps gras, associée à la lipase, 
on ne peut s'empêcher, sinon de croire, du moins de supposer 
que ce corps si facilement oxydable ne soit vraiment un inter- 
médiaire intracellulaire entre la formation de l'alcool par le 
sucre. 


LE PHILOTHION 101 


Un commencement de sanction pourra être obtenu en exami- 
minant si l’on peut obtenir la fermentation alcoolique avec de 
la levure tuée ne contenant pas de philothion, ce qui dans ce 
cas détruirait cette théorie. M. Schwarz, directeur technique de 
la grande Brasserie Beauregard, à Fribourg (Suisse). a obtenu 
une préparatior de levure tuée sèche faisant fermenter le glu- 
cose. Un essai de cette préparation a montré la présence du 
philothion en abondance. Des expériences sur cette substance 
en vue de détruire le philothion par divers procédés, et puis 
d'examiner son action fermentative, seront faites incessamment. 


UE. | CH-J. BRUNET 


ÉTUDES 


DE 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 
DANS LA RÉGION DES CAUSSES 


Par M. Ch.-Jacques BRUNET 


INTRODUCTION 


La région des Causses, si curieuse au point de vue de la géo- 
graphie physique, possède une végétation tout à fait spéciale 
dont je me suis efforcé de dégager quelques faits intéressants. À 
vrai dire, cette étude m'a été srandement facilitée par les tra- 
vaux de mes devanciers. Je dois citer surtout les comptes ren- 
dus de la session extraordinaire de la Société botanique de 
France, tenue à Millau en 1886, et les diverses notes de M. l'abbé 
Costes, surtout la plus importante : Florule du Larzac du 
Causse Noir, et du Causse de Saint-Affrique (1895, Bull. de la 
Soc. Bot. de Fr., session de Montpellier). Mais mon but n’était 


pas d'ajouter au catalogue déjà si riche des plantes caussenar- 
des de nouvelles espèces ou variétés : j'ai voulu simplement 

étudier la répartition locale des principales espèces, et rappeler 
les traits principaux de ceite curieuse végétation. 


NOTIONS DE GÉOGRAPHIE PHYSIQUE 


On ne comprendrait pas bien les particularités de cette flore 
si on ne rappelait la physionomie si curieuse du pays. Aujour- 
d'hui, certes, on ne peut plus, comme les auteurs d'il y a une 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 103 


trentaine d'années, se vanter d’avoir découvert les Causses. Sans 
parler des touristes qu'y amène chaque été, les savants sont ve- 
nus, et dans tous les traités de géographie physique on verra re- 
tracées les particularités si intéressantes du pays. Rappelons-les 
toutefois en quelques mots. 

_ Tous les traits du modelé caussenard dérivent directement 
de la constitution géologique du pays : en effet, sur plusieurs 
centaines de mètres d'épaisseur, tous les étages du Jurassique 
moyen et supérieur ne sont formés que de calcaire et de dolo- 
mie massive (le Bathonien seul atteint 450 mètres d’épaisseur 
dans la région qui nous occupe). Toute cette énorme série cal- 
caire repose sur les épaisses couches de schistes argileux du Lias 
supérieur, qui n’affleurent que sur les confins de la région ou 
au fond de certaines vallées. 

Tous ces dépôts sont restés horizontaux, mais, divisés en com- 
partiments par des failles et surtout hachés de diaclases qui les 
rendent extrêmement perméables. Aussi, pas d’eau superti- 
cielle. Toute l’hydrographie de la région est souterraine, sauf 
toutefois les vallées principales, alimentées par des rivières 
descendues des montagnes environnantes. Ces rivières se sont 
profondément encaissées dans le plateau, descendant à la fa- 
veur des fissures de la roche et cireulant ainsi dans des cagnons 
que dominent des murailles escarpées. De là tout le contraste 
entre le plateau sec et dénudé et les vallées vivifiées par les ré- 
surgences sorties des entrailles du plateau calcaire. Ces vallées 
sont à une altitude assez basse : 400 mètres en moyenne, le pla- 
teau allant de 800 à 1.200 mètres. Ce serait une erreur de se 
le figurer plat, 1l est très ondulé, mais les dépressions qui l’ac 
cidentent ne forment pas de réseau défini, et beaucoup sont 
sans écoulement autre que les avens ou puits naturels qui cri- 
blent la surface du haut pays. Ces différences d'altitude créent 
un contraste violent de climat entre le plateau balayé par des 
vents furieux, très froid en hiver, chaud et sec en été, et les 
profondes vallées abritées entre leurs grandes parois calcaires 
. ensoleillées. 


104 CH.-J. BRUNET 


La présence de la dolomie ajoute à ces traits généraux quel- 
ques particularités : la dolomie, plus massive que le calcaire 
qui est souvent stratifié, se laisse découper par les agents atmo- 
sphériques en rochers ruiniformes aux apparences bizarres ét 
irrégulières qui accidentent pittoresquement certains coins du 
plateau et le rebord des vallées. 

Quelques notions de géographie sont à ajouter sur les limites 
et la situation du pays des Causses. Si on regarde une carte 
véologique, on voit le pays s’enfoncer dans le Massif Central, 
dont les chaînes cristallophylliennes ou granitiques le domi- 


nent de trois côtés. Au contraire, vers le Sud-Est, le Causse. 


descend directement sur la plaine languedocienne et les affluents 
de l’Orb et de l'Hérault l’échancrent plus ou moins profondé- 
ment. Le pays des Causses est donc à cheval sur le bassin de la 
Garonne et celui de la Méditerranée. 


Les Environs de Peyreleau. 


Les études de géographie botanique que j’ai faites dans ce 
curieux pays ne s'étendent qu’à une portion assez restreinte. J’ai 
pris comme centre d’observations le village de Peyreleau, aux 
environs duquel les phénomènes particuliers aux Causses se 
manifestent dans toute leur ampleur. 

Quelques mots pour préciser les lieux de notre étude. 

À Peyreleau se réunissent deux des plus importantes vallées 
de Ha région. celles du Tarn et de la Jonte, son affluent. Creu- 
sées en gorges, avec leurs gigantesques remparts de 200 mètres 
de haut, couronnant de raides talus d’éboulis, et dominés à leur 
tour par des crêtes ruiniformes, elles offrent le type parfait de 
la vallée calcaire ou cagnon. Sur le plateau, découpé en trois 
lobes par ces gorges (Causse Noir, Causse Méjan, Causse de 
Sauveterre), les bois de pins rabougris et clairsemés alternent 
avec les pelouses dénudées et les grands cirques de rochers rui- 
niformes (Madasse, Montpellier-le-Vieux, Roquesaltes, etc.). 
Mais en aval, une faille importante ramène au jour les marnes 


4) 
LE 4 


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GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 105 


toarciennes et charmouthiennes, sur lesquelles va désormais 
couler le Tarn. La vallée s’élargit, les pentes inférieures s’adou- 
cissent et le paysage prend un aspect bien moins grandiose. 

Le climat du pays est le climat moyen des Causses. L'été, 
chaud dans la vallée, mais supportable à cause de la fraicheur 
et de l’abondance des eaux, succède à un hiver doux, pendant 
lequel la neige ne séjourne jamais sur les pentes inférieures, 
alors qu’elle couvre pendant plusieurs mois le plateau balayé 
par les vents. 


CARACTÈRES GÉNÉRAUX DE LA VÉGÉTATION. 
DÉBOISEMENT. CULTURES. 


La végétation des Causses, résultante de toutes les actions 
climatiques, géologiques et géographiques du pays, est essen- 
tiellement une végétation de région sèche. Ses arbustes, dont 
beaucoup à feuilles persistantes, ses végétaux grisâtres, cachent 
mal l’aridité des rochers dolomitiques ou des grands talus 
d'éboulis. Le voyageur venu du Nord croit trouver là le pre- 
mier aspect de: cette ardente nature méridionale qui se présen- 
tera avec tous ses caractères sur le versant méditerranéen. Mais 
le pays a-t-il toujours eu cet aspect aride”? Plusieurs faits nous 
permettent de penser que c’est en grande partie à l’homme que 
les Causses doivent leur actuelle nudité. 

En effet, sur certaines pentes trop raides ou trop mal expo- 
sées, dans quelques coins reculés du plateau, de grands bois 
de pins recouvrent d’un manteau sombre la surface du sol. On 
peut citer comme paraissant intacts les bois du Causse Noir, en 
face du Truel (d’ailleurs en voie de disparition) et les futaies de 
pins silvestres qui garnissent une grande partie des « corni- 
ches » du Causse Méjan, dans les gorges du Tarn. Aïlleurs, on 
voit même des débris de forêts de hêtres. 

De plus, 1l est évident que le pays a été plus riche autrefois. 
Les restes préhistoriques y abondent, et sans remonter aussi 
loin, nombre de villages et d’églises du moyen âge sont aujour- 


/ 


106 CH.-J. BRUNET 

d’hui en ruines au milieu du paysage désolé. Ce déboisement 
intense parait avoir eu son contre-coup sur le régime des riviè- 
res : ainsi le Tarn inonde très fréquemment de vieilles églises 
romanes situées sur ses bords, alors que le village actuel! s'est 
retiré sur les premières pentes. 

La végétation actuelle n’est donc plus qu’un reste de la végé- 
tation naturelle. Le mal s’accentue d’ailleurs de jour en jour; 
les nouvelles voies de communication et la production intensive 
du lait nécessitant une augmentation des terrains de pâture, 
concourent à l'ageraver. 

Les cultures sont rares dans les Causses. Sur L plateau, on 
cultive de loin en loin quelque pente où la terre est assez épaisse. 
Presque tous les champs sont localisés dans les combes fermées 
où s'accumulent la terre végétale et les produits de décalcifica- 
tion superficielle. 

Dans les vallées, c’est surtout l’amandier que l’on cultive sur 


les basses pentes, avec la vigne et le pêcher. Sur les pentes des. 


marnes liasiques, les cultures deviennent assez variées, ainsi 
qu’au niveau de la rivière, où elles sont malheureusement me- 
nacées par de fréquentes inondations. 


Nous allons étudier successivement la végétation dans les 
vallées et sur les plateaux, des caractères assez importants les 
séparant. 


A. — La végétation des vallées. 


On peut distinguer quatre groupes de stations : 


1. Bande alluviale. 


19 


. Talus marneux. 


2 


Eboulis calcaires. 
Escarpements dolomitiques. 


& © 


1. — Bande alluviale. 


Nulle ou à peu près dans les vallées en amont de Peyreleau, 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 107 


elle prend une grande importance à partir du confluent de la 
Joute et du Tarn. Recouverte de cultures variées, elle n’offre 
nulle part de groupements de végétation spontanée. Les terrains 
abandonnés dans la zone souvent inondée offrent une végétation 
trop disparate et d’ailleurs presque entièrement formée de 
végétaux communs que l’on retrouve un peu partout. Nous 
citerons : 


Populus nigra L. Salix cinerea L. 

— alba L. Centaurea aspera L. 
Alnus glutinosa Gaertn. Glaucium luteum Scop. 
Salix alba L. *  Echinops Ritro L. k 

—  incana Schrantz. Artemisia campestris L. 
—  purpurea L. 


Telle est la flore dominante des parties abandonnées au bord 
du Tarn. Des recherches prolongées allongeraient sans doute 
beaucoup cette liste, les inondations apportant beaucoup d'’es- 
pèces des massifs élevés du cours supérieur. 

Dans les parties cultivées, on trouve des prairies arrosées par 
les eaux fraîches sorties du Causse. Elles sont fréquemment 
plantées de pomumniers et de noyers. On en trouve surtout sur la 
rive gauche du Tarn, en face de Boyne ou sous Peyreleau. 
Ailleurs, des champs cultivés, où on trouve Gladiolus segetum 
assez fréquemment. Dan: les haies, Morus alba, très abondant, 
Ulmus campestris. Les espèces des bords des chemins sont 
celles qu’on trouve communément dans le sud du Massif 
Central : 

Calamintha Nepeta Clairv. 
Echinops Ritro L. 
Umbilieus pendulinus DC. 


Scrofularia canina. 
Origanum vulgare L. 


On y a signalé des espèces méditerranéennes telles que Tri- 
bulus terrestris, à Millau. 


Nous ne nous étendrons pas d’ailleurs sur cette flore, qui n’a 


108 CH.-J. BRUNET 


qu’une importance tout à fait secondaire. Retenons seulement 
qu’elle rappelle assez bien la flore des plaines méridionales. 


2. — Talus marneux. 


Nous n’insisterons guère non plus sur les pentes marneuses 
du toarcien et du charmouthien, qui forment en grande partie 
les versants de la rive droite du Tarn, vers Liaucous, Fonta- 
neilles, Boyne. Ces talus, entièrement déboisés, sont ou bien 
recouverts de cultures où prospèrent la vigne, le noyer, l'aman- 
dier,. le figuier, avec quelques prairies artificielles quand la 
pente n’est pas trop forte, et aussi quelques céréales; ou bien 
alors entièrement dénudées, complètement ravinées par les 
torrents, formant ces € ruines » de terre noire ou grise si déve- 
loppées dans certaines parties des Alpes. 

Dans les cultures, mêmes plantes que pour la bande allu- 
viale, c'est-à-dire les mauvaises herbes des cultures de tout le 
midi : 

Aristolochia Pistolochia L. 


— Clematitis L. 
Pterotheca nemausensis L., etc. 


Sur les pentes des ravines des torrents s'accrochent : 


Glaucium luteum Scop. 
Gephalaria leucantha Schrad. 


Rien de bien particulier par conséquent. Les conditions de 
ces deux sortes de stations sont d’ailleurs si banales qu’on ne 
pouvait s'attendre à y trouver des éléments nouveaux. 


3. — Éboulis calcaires. 


Ici nous commencons à rencontrer les conditions propres au 
pays et qui se résument dans la nature calcaire ou dolomitique 
du terrain et sa sécheresse presque absolue. 

Les éboulis calcaires de la région de Peyreleau appartiennent 
au Bathonien inférieur. Ils proviennent de la désagrégation de 
couches bien stratifiées à grain fin et compact, formant des talus 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 109 


régulièrement inclinés où se mélent des éboulis plus considé- 
rables provenant des grandes falaises dolomitiques qui les sur- 
montent. Parfois couverts encore de bois (vallée de la Jonte), 
ils sont plus souvent dénudés et montrent alors à nu leurs 
trainées de pierrailles grises. Au-dessus des villages, on a 
cherché à les cultiver, et ils furent autrefois, en partie, plantés 
de vignes. Aujourd’hui les vignes sont rares, et on y trouve 
surtout des plantations d’amandiers et quelques cultures en 
terrasses, mais seulement dans leurs parties basses. 

Vu l'importance de cette station et les conditions d’exposition 
variée qu'elle offre, nous prendrons plusieurs exemples. 


A exemple. — Capluc. 


C'est un petit village situé au pied d’un énorme rocher isolé 
à la pointe extrême du causse Méjan. Le grand talus exposé au 
midi, qui descend à la Joute, a été jadis très cultivé; on y 
trouve encore des vignes, des amandiers, quelques champs. De 
grands amas de pierrailles bordent les cultures, et il s’y déve- 
loppe une vigoureuse végétation d’arbustes. On y trouve : 


PI. ligneuses. PI. herbacées. 


Prunus spinosa L. 

Cerasus Mahaleb Mill. 
Pistacia Terebinthus L. 
Rhamnus Alaternus L. 
Jasminum fruticans L. 


Calamintha officinalis Moœnch. 
Rubia peregrina L. 

Marrubium vulgare L. 
Plantago Cynops L. 

Euphorbia Cyparissias L. 


Osyris alba L. 
Asparagus acutifolius L. 
Phillyrea media L. 
Cornus mas L. 

Buxus sempervirens L. 


Acer monspessulanum L. 


Coronilla Emerus L. 
Juniperus communis L. 
Ruscus aculeatus L. 


Sedum anopetalum DC. 
Lepidium ruderale L. 
Lavandula latifolia Vill. 
Artemisia camphorata Willd. 


Doryenium suffruticosum Vill. 


Stipa Aristella L. 

Cephalaria leucantha Schrad. 
Picnomon Acarna Cass. 
Echinops Ritro L. 
Antirrhinum Asarina L. 


Dans les terres labourées, la végélation est assez monotone 


SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV). 9 


° 


110 CH.-J. BRUNET 

elle est surtout formée d'espèces herbacées qui ont réenvahi ces 
terres abandonnées où on verra bientôt sans doute se rétablir 
les espèces ligneuses confinées dans les bordures. On y trouve 


aujourd’hui : 
Veronica Chamædrys L. Plantago Cynops L. 
Fumaria officinalis L. Muscari racemosum Mill. 
Scandix Pecten Veneris L. Aristolochia Clematitis L. 
Euphorbia Cyparissias L. — Pistolochia L. 
Lamium amplexicaule L. Heliotropium europæum L. 


Globularia vulgaris L. 


Dans les terres plus anciennement en friche s’établissent : 


Lavandula latifolia Vill. 
Dorycnium suffruticosum L. 


Dans les vignes pénètrent quelques-unes de ces espèces, soit 
annuelles comme Fumaria officinalis, Scandix Pecten Veneris. 
Lamium amplexicaule ou Heliotropium europaeum, ou bien à 
rhizomes et bulbes difficiles à extirper comme Muscari race- 
mosum et les Aristoloches. Telle est la composition moyenne de 
la flore sur la partie inférieure du versant. 

Mais lorsqu'on arrive à environ 200 ou 250 mètres au-dessus 
du fond de la vallée, certaines espèces ont déjà disparu, entre 


autres : 
Rhamnus Alaternus L. 


Asparagus acutifolius L. 
Pistacia Terebinthus L. | 
Osyris alba L.. 
un peu plus haut, Phillyrea media L n'existe plus. 

On arrive alors dans une région à pente plus douce, au pied 
même des grandes murailles du rocher de Caplue, qui ont semé 
cà et là d'énormes blocs de dolomie isolée et sur lesquels appa- 
raissent les premiers représentants de la flore des rochers : 


Juniperus communis L. Erinus alpinus L. 

—  phœænicea L. Potentilla caulescens L. 
Buxus sempervirens L. Centranthus angustifolius DC. 
Cerasus Mahaleb L. Fumana vulgaris Spach. 


Amelanchier vulgaris Mænch. 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 111 


On arrive alors dans la région des escarpements dolomiti- 
ques, dont la flore est bien différente de celle que nous venons 
d'étudier. Si on gravit, en effet, les rochers situés à l’ouest du 
rocher de Capluc et qui dominent à la fois les vallées de la 
Joute et du Tarn, on y trouvera un bon spécimen de cette 
flore. Le pin silvestre y apparaît et forme même un bois sur le 
versant du Tarn. Les arbustes sont ceux que nous venons de 
citer ; toutefois, l’{Amelanchier, le Cerasus Mahaleb et Junipe- 
nus phœænicea poussent surtout sur les rochers. Là où il y a de 
la terre végétale, on trouve le buis et, en grande abondance, 
Hepatica triloba.C'est donc une végétation nouvelle, différente 
de celle des talus inférieurs, et dont nous étudierons avec détail 
la composition avec celle dés escarpements dolomitiques. 

En résumé, les éléments franchement méridionaux dominent 
sur ces talus ensoleillés de Capluc. Il parait même qu’on y trou- 
vait des Oliviers, ce que je n'ai pu vérifier. On a là une sorte 
de colonie méridionale. Nous verrons que ce n’est pas, en effet, 
un type de végétation normal dans le pays et il est possible que 
le défrichement ait favorisé les espèces du Midi au détriment 
des autres. me 


2 exemple. — Combaurie. 1 


C’est un petit hameau situé en face du confluent de la Jonte, 
sur la rive gauche du Tarn. Il est dominé par le promontoire 
qui termine le causse de Sauveterre; les pentes de ce promon- 
toire sont aussi exposées au midi, mais moins bien protégées 
toutefois que celles de Capluc. Le terrain en est très mouve- 
-menté, parce qu’en réalité on n’a pas affleurement des couches 
géologiques, mais entassement de paquets énormes de falaises 
qui ont glissé sur les marnes sous-jacentes. Les fissures ont été 
comblées ensuite, soit par d’autres éboulis, soit par de la terre 
végétale. Aussi le mélange des espèces est-1l beaucoup plus 
grand et nous ne verrions pas aussi nettement qu’à Capluc la 
séparation entre la flore des talus inférieurs et celle des rochers. 


112 


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CH.-J. BRUNET 


Dans les cultures abandonnées, et cà et là dans les PÉee 


sur le versant SW, on trouve : 


Aristolochia Pistolochia L. 
Centaurea aspera L. 

Ruta angustifolia Pers. 
Lavandula latifolia Vill. 
Echinops Ritro L. 

Osyris alba L. 

Scabiosa columbaria L. 


Dorycnium suffruticosum Vill. 


Leuzea conifera DC. 
Phalangium ramosum Lam. 
Convolvulus cantabrica L. 
Chlora perfoliata L. 
Cephalaria leucantha Schrad. 
Ononis columnæ All. 
Pistacia Terebinthus L. 
Buxus sempervirens E. 


Sur le versant terminal de l’éperon, à peu près inculte, sub- 
sistent de maigres taillis de chênes. On y trouve aussi : 


Pinus silvestris L (isolé). 
Pistacia Terebinthus L. 
Lonicera etrusca Santi. 
Buxus sempervirens L. 
Asparagus acutifolius L. 
Viburnum Lantana L. 
Jasminum fruticans L. 
Amelanchier vulgaris Mocnch. 
Juniperus communis L. 

— phænicea L. 
Lavandula latifolia Vill. 
Osyris alba L. 


Doryenium suffruticosum Vill. 


Cephalaria leucantha Schrad. 
Plantago cynops L. 


Catananche cœrulea L. 
Aphyllanthes monspeliensis 2. 
Ervthræa Centaurium L. 
Origanum vulgare L. 
Euphorbia Cyparissias L. 
Limodorum abortivum Sw. 
Ophrys aranifera Huds. 
Sedum anopetalum DC. 
Vincetoxicum officinale Moench. 
Stæhelina dubia L. 

Globularia vulgaris L. 

Rubia peregrina L. 
Helleborus fætidus L. 
Helichrysum Stæchas L. 


Enfin, isolées cà et là se montrent des espèces de tout autre 


caractère : 


Teucrium montanum L. 
Arbutus Uva-Ursi L. 
Geranium sylvaticum L. 


Erinus alpinus L. 


Hepatica triloba Chaix. 


Ici, comme à Capluc, les éléments à caractère méridional 


dominent. Mais au milieu de cette flore presque méditerra- 
néenne, apparaissent des éléments nettement montagnards, 


comme ceux que nous venons de citer. 


Il n’y a donc pas pos- 


.. TS … 
_ . 

De 4 \ 

Al 


: GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 113 


sibilité de rattacher cette flore locale à celle de la région de 
l'olivier. 
2e exemple. — Peyrelade. 


Un troisième exemple va nous rapprocher davantage, sem- 
ble-t-il, des conditions propres à la flore méditerranéenne. 
C'est celui des versants du château de Peyrelade, ruines situées 
sur un éperon dominant le Tarn, à 7 kilomètres en aval de 
Peyreleau, sur la route de Millau. Le versant méridional de cet 
éperon, formé par des calcaires marneux du bajocien, forme le 
fond du cirque de Rivière, largement ouvert au sud et dominé 

_ par de hauts versants sur toutes les autres parties. Aussi la 
chaleur est-elle plus grande encore ici qu'à Capluc ou sur les 
pentes de Combaurie, en face desquelles se dressaient de hautes 
pentes qui cachaient le soleil pendant une partie du jour. Aussi, 
dès l’abord, trouvons-nous là une végétation exceptionnelle- 
ment méridionale, sous la forme d’un bois de chênes verts, 
dont quelques-uns atteignent des tailles assez respectables. 
Dans le taillis formé par ces chênes verts on trouve : 

Quercus Ilex L. 
Quercus coccifera L. (1). 


Psoralea bituminosa L. 
Ficus Carica L. 


que nous n’avions pas encore rencontrés. 


Puis : 
Asparagus acutifolius L. Catananche cœrulea L. 
Lavandula latifolia Vill. Jasminum fruticans L. 
Buxus sempervirens L. Osyris alba L. 


Doryenium suffruticosum Vill. 


Sur les rochers et les ruines du château, les espèces que l'on 
trouve sont bien aussi des espèces méditerranéennes : 


Ephedra nebrodensis Tin. 
Æthionema saxatile. R_ Br. 


(1) D’après l'abbé Costes. 


114 CH.-J. BRUNET 


Ce qui nous change un peu des stations précédentes, c’est 
l’absence complète d’espèces de régions moins chaudes. Les 
conditions tout à fait particulières de ce versant semblent donc 
avoir créé là une véritable colonie de plantes méditerranéennes, 
dont Quercus coccifera est la plus caractéristique. 

Nous avons passé en revue jusqu'ici des stations à caractère 
presque méditerranéen. Il ne faudrait pas en conclure que c’est 
là le caractère général de la végétation des talus calcaires. Ce 
sont, en effet, des cas extrêmes, où se sont donné rendez-vous 
toutes les espèces méridionales qui ont pu remonter jusque là, 
La végétation normale des pentes calcaires est assez différente 
en effet, 


Le exemple. — Côte Saint-Jean. 


Nous allons prendre un nouvel exemple, celui de la côte 
Saint-Jean, versant escarpé à l’ouest, sur les pentes du Causse. 
Noir. Ce versant est encore partiellement recouvert de bois bien 
éclaireis, formés surtout de chênes et de pins silvestres. Mais 
ces derniers étant massacrés plus spécialement, il est possible 
qu'ils aient été primitivement plus nombreux. Quoi qu'il en 
soit, voici les espèces qui s’y rencontrent aujourd’hui : 


Pinus silvestris L. Genista pilosa L. 

Quercus pubescers Willd. Cytisus sessilifolius L. 
Amelanchier vulgaris Moench. Primula grandiflora Lam. 
Corylus Avellana L. Hepatica triloba Chaix. 
Viburnum Lantana L. Lavandula vera L. 

Buxus sempervirens L. Aphyllanthes monspeliensis L. 
Lonicera etrusca Santi. Origanum vulgare L. 

Arbutus Uva-Ursi L. Catananche cœrulea L. 
Cerasus Mahaleb Mill. Aster Amellus EL 

Coronilla Emerus L. Crupina vulgaris Cass. 


Juniperus communis L. 


Nous retrouverions la même végétation avec à peine quel- 
ques variantes sur les pentes des ravins secs de la Rouvière et 
d’Aleyrac, creusés dans le calcaire bathonien. Voici les espèces 
les plus communément répandues sur ces éboulis : 


“à 
_ Fa 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 115 


Quercus pubescens Willd. 
_. —  sessiliflora Salisb. 
Amelanchier vulgaris Moench. 
Buxus sempervirens L. 
Corylus Avellana L. 
Viburnum Lantana L. 
Acer monspessulanum L. 
Lonicera etrusca Santi 
Gytisus sessilifolius L. 
Coronilla Emerus L. 
Arbutus Uva-Ursi L. 


Aphyllanthes monspeliensis L. 


Genista hispanica L. 
Hepatica triloba Chaix. 
Primula grandiflora Lamk. 


Teucrium aureum Schreb. 

—  Chamædrys L. 
Doryenium suffruticosum Vill. 
Coronilla minima L. 
Asperula-Cynanchica L. 


 Echinops Ritro L. 


Cephalaria leucantha Schrad. 
Leuzea conifera DC 
Helichrysum Stæchas 1. 
Dianthus virgineus L. 
Catananche cœrulea L. 
Crupina vulgaris Cass. 
Calamintha Nepeta Clairville. 
Polygonatum vulgare Desf, 
Plantago Gynops L. 


Inula montana L. 
Chlora perfoliata L. 
Iberis panduræformis Pourr. 


Digitalis lutea L. 
Lavandula vera L. 
_ Jatifolia Vill. 


Cette liste donne le nom des espèces les plus communes sur 
les pentes calcaires des vallées. Il y a natuellement de nom- 
breuses variations locales dues par exemple au déboisement ou 
à des causes naturelles qui font prédominer certaines espèces 
donnant ici un caractère plus méridional, ailleurs un caractère 
plus montagnard. Mais les plantes méridionales que nous avions 
signalées dans les autres stations sont absentes ou ne se rencon- 
trent plus qu'à l’état isolé. On peut signaler comme ne se retrou- 
vant à peu près jamais en dehors des stations exceptionnelle- 
ment favorisées que nous avons étudiées : 


Quercus Ilex L. 

—  coccifera L. 
Phillyrea media L. 
Rhamnus Alaternus L. 
Pistacia Terebinthus L. 


Asparagus acutifolius L. 
Osyris alba L. 

Psoralea bituminosa L 
Ephedra nebrodensis Tin. 


S1 les pentes exposées au midi nous ont montré l’existence 
dans le pays des causses de nombreuses espèces méridionales, 
voyons ce que des pentes particulièrement froides nous donne- 
ront.Deux localités aux environs de Peyreleau sont, en effet, 


L : C « FS CEA 7 


116 CH.-J. BRUNET 


très fraiches : les bois de Saint-Michel, dans la vallée de la Jonte, 
et les versants du Causse Noir, en face de Liaucous. 


2e exemple. — Bois de Saint-Michel. 


Ces bois, franchement exposés au nord, sont dominés par de 
hautes falaises dolomitiques qui leur cachent le soleil pendant 
une partie du jour. Ils sont formés de pins silvestres, malheu- 
reusement très dévastés, et de nombreux arbres et arbustes 
dont voici les principaux : | 


Acer opulifolium Vill. Quercus Robur L. 
Acer monspessulanum L. Amelanchier vulgaris Moench. 
Aria nivea Host. Âcer campestre L. 


Fagus silvatica L. 


Dans les parties basses du bois, encore souvent ensoleillées, 
on trouve d'assez abondantes espèces méridionales. 
Lavandula vera L. 
Dorycnium suffruticosum Vill. 
Aphyllantes monspeliensis L. 


Helichrysum Stæchas L. 
Catananche cœrulea L. 


Mais au milieu de ces plantes apparaissent d’autres espèces 
d’un caractère tout différent. 


Geranium silvaticum L. Polygonatum vulgare Desf. 
Teucrium montanum L. Primula grandiflora Lam. 
Hepatica triloba Cnaix. Arabis Turrita L. 
Melampyrum nemorosum L. — alpina L. 

Solidago Virga-aurea L. Kernera saxatilis Rchb. 
Thesium humifusum DC. Lathyrus vernus Wimmer. 


Globularia vulgaris L. 


En s’élevant, les espèces méridionales disparaissent presque 
tout à fait et on n’a plus que des iaillis où on trouve : 


Coronilla Emerus L. .. Viola mirabilis L. 

Buplevrum falcatum L. Gytisus sessilifolius L. 
Asparagus tenuifolius Lam. Lilium Martagon L. 

Trifolium rubens L. Cephalanthera grandiflora Babingt 


Digitalis lutea L. Orchis militaris L. 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 117 


Sur les blocs de dolowie, on trouve quelques espèces saxico- 


les : 
Erinus alpinus L. 
Valeriana tripteris L. 


Telle est, dans ses grandes lignes, la végétation de cette riche 
station. Elle nous a montré un caractère plus montagnard que 
celles étudiées précédemment ; de nouveaux éléments y ont 
apparu, qui permettent de rattacher cette station à la zone des 
basses montagnes calcaires. Nous verrons comment ce .carac- 
tère montagnard s’accusera dans les parties supérieures des es- 
carpements que nous étudierons bientôt : 


6° exemple. — Le Causse Noir en face de Liaucous. 


Je n’ai étudié ici que la partie supérieure du versant qui est 
coupé en son milieu par une barre rocheuse de 60 à 80 mètres 
de haut. En dessous, on aperçoit des traînées de pins silvestres, 
derniers restes de la forêt primitive, et des taillis où s’apercçoi- 
vent au printemps les Acer opulifolium, grâce à leur floraison 
précoce. 

. Au-dessus de la barre rocheuse, les pins sont rares. On a 
surtout un taillis très serré où dominent : 


Quercus sessiliflora Salishb.  Amelanchier vulgaris Mænch. 


Aria nivea Host. Acer opulifolium Vill. 
Fagus silvatica L. Cytisus sessilifolius L. 
Cerasus Mahaleb Mill. Corylus Avellana L. 


Cornus mas L. Viburnum Lantana L. 


Puis des espèces très variées, dont quelques-unes sont rares 
même dans la région : 


Hepatica triloba Chaix. Melampyrum nemorosum L. 
Gentiana ciliata L. Campanula speciosa Pourr. 
Aster Amellus L,. Arbutus Uva-Ursi L. 
Dianthus monspessulanus L. Sideritis hyssopifolia L. 
Prenanthes purpurea L. Cytisus sessilifolius L. 


Allium fallax Don. Helleborus fætidus L. 


118 CH.-J. BRUNET 


Vincetoxicum officinale Moench Solidago Virga-aurea L. 
Primula grandiflora Lam. Laserpitium Siler L. 

Lilium Martagon L. — Nestleri Soy. Will. 
Digitalis lutea L. 


Et bien d’autres plantes, donnant à ce versant un caractère 
plus franchement montagnard. Les espèces du Midi n’en sont 
cependant pas absentes. On y trouve encore, et seulement dans 
les parties ensoleillées et dénudées : 


Lavandula latifolia Vill. 
Aphyllanthes monspeliensis L. 
Teucrium aureum Schreb. 
Leuzea conifera DC. 

Cytisus supinus L. 


Or, les éboulis calcaires arrivent presque jusqu’au sommet 
du Causse, atteignant environ 800 mètres d’altitude. Le rebord 
dolomitique du plateau ne forme qu'un escarpement sans im- 
portance, et c’est ce qui explique le caractère réellement monta- 
gnard de cette station, qui nous amènerait à la ranger dans la 
zone du Hêtre. | | 


4. — Rochers et corniches dolomitiques. 


Les grands rochers dolomitiques offrent des conditions assez 
particulières et nourrissent un grand nombre de plantes spé- 
ciales, dont beaucoup offrent, comme nous le verrons, un ca- 
ractère franchement montagnard. Dans la région qui nous 
occupe, les grandes falaises de dolomie sont surmontées d’une 
bande de terrain plus ou moins étendue, dominée à son tour 
par de nouveaux escarpements et qui forme les Corniches du 
Tarn et de la Jonte. Cette région difficilement accessible a gardé 
mieux que toute autre sa végétation arborescente primitive. Son 
altitude en fait une station assez différente de celle des versants 
situés à 200 mètres plus bas, et la présence des rochers qui la 
dominent, en l’abritant du vent ou du soleil, l’éloigne aussi des 


A We 
| 1 4 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 119 


conditions du plateau. Aussi verrons-nous là des éléments assez 
spéciaux. 

À vrai dire, ces corniches ne forment qu'un étage plus élevé 
de la végétation que nous avons étudiée sur les versants cal- 
caires. Mais il est intéressant de voir quelles modifications y a 
introduites une différence d'altitude de plus de 200 mètres. Le 
terrain, formé de débris de dolomie, donnera asile à des espèces 
qui semblent plus spécialement répandues sur les terrains ri- 
ches en magné:ie. 


1% exemple. — Franc-Bouteille. 


Comme corniches dolomitiques exposées au midi, il n’y a. 
pas de station bien nette. Les versants du causse Méjan, sur la 
Jonte, extrêmement déchiquetés, n offrent pas la régularité qu’ils 
présentent sur le versant du Tarn. On peut y étudier toutefois, 
dans les éboulis qui descendent du rocher de Franc-Bouteille, 
les plantes qui prospèrent en terrain dolomitique. Ce versant 
est extrêmement aride. De rares Pinus silvestris, très rabou- 
gris, quelques genévriers et buis font des mouchetures sombres 
sur les éboulis grisätres. On y trouve cependant : 


Pinus silvestris L. Fumana vulgaris Spach. 
Buxus sempervirens L. Helichrysum Stœchas L. 
Juniperus commuris L. Lavandula latifolia Vill. 
—  phœnicea L. (très Erinus alpinus L. 
abondant). Potentilla caulescens L. 


Amelanchier vulgaris Moench.  Centranthus angustifolius DC. 

Asperula Cynanchica L. 
Armeria plantaginea Willd. Euphrasia officinalis L. 
Dianthus virgineus L. 


Cette flore, très pauvre, paraît formée d'éléments disparates, 
les uns méditerranéens, ce qui est expliqué par la sécheresse de 
la station et son exposition au sud, les autres montagnards ; 
ceux-ci sont surtout des espèces saxicoles, 


120 CH:-J. BRUNET 


® exemple. — Le Teil. 


Si du versant de la Jonte nous passons sur celui du Tarn, 
nous trouvons les corniches typiques, exposées ici au NW et à 
l’W. Elles sont assez larges et recouvertes de bois de pins par- 
fois splendides, mais sans mélange d’aucun autre arbre. La 


flore de ces bois de pins est pauvre et monotone. 


Pinus silvestris L. Armeria juncea Gir. 
Buxus sempervirens L. Anemone Pulsatilla 1. 
Juniperus communis L. Ononis Columnæ All, 
Arbutus Uva-Ursi L. Euphorbia Cyparissias L. 
Hepatica triloba Chaix. Heileborus fœtidus L. 


Primula grandiflora Lamk. 


et de nombreuses mousses. 
Sur les rochers, escarpements ou blocs éboulés, on retrouve 
toujours les mêmes espèces. 


Erinus alpinus L. Athamantha cretensis L. 
Valeriana tripteris L. Potentilla caulescens L. 
Centranthus augustifolius DG. Campanula rotundifolia L. 
Phægopteris calcarea Fée. Aquilegia Kitaibelii Schott. 


Un peu en contre-bas des falaises, en dessous d’une fontaine 
au débit régulier, la fontaine du Teil, trop peu abondante pour 
amener un changement dans la flore, on trouve, à l’ermitage 
de Saint-Pons, les espèces suivantes : 

Dianthus brachyanthus Boiss. 
Hutchinsia procumbens Desv. 


Kernera saxatilis Rchb._ 
Aquilegia Kitaibelii Schott. 


3° exemple. — Capluc. 


Nous retrouvons cette même flore dolomitique des rochers à 
l'extrême pointe du causse Méjan, au pied du rocher de Caplue, 
au-dessus des cultures et des versants déjà étudiés. On trouve là : 


u 
* 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 121 


Pinus silvestris L 
Juniperus phœnicea L. 

—  communis L. 
Buxus sempervirens L. 
Hepatica triloba Chaix. 
Erinus alpinus L. 
Centranthus angustifolius DC. 
Potentilla caulescens L. 
Dianthus virgineus L. 


Fumana vulgaris Spach. 
Laserpitium Siler L. 

Arabis auriculata Lam. 
Hutchinsia petræa R. Br. 
Genista pilosa L. 
Helianthemum canum Dun. 
Laserpitium gallicum L. 
Amelanchier vulgaris Moench. 
Cerasus Mahaleb Mill. 


4e exemple. — Corniches de Saint-Michel. 


En face, au-dessus des grandes murailles du Causse Noir, se 
trouvent les corniches de Saint-Michel, exposées en plein nord 
et dominées par de grands escarpements. La température y est 
très froide ; aussi allons-nous y trouver une flore presque exclu- 
sivement montagnarde. Les bois renferment les espèces ligneu- 


ses suivantes : 


Pinus silvestris L. 

Fagus silvatica L. 

Acer opulifolium Vill. 
Corylus Avellana L. 
Amelanchier vulgaris Moench. 


Aria nivea Host. 
Buxus sempervirens L. 
Cytisus sessilifolius L. 
Arbutus Uva-Ursi L. 


Comme espèces herbacées citons : 


Luzula nivea DC. 
Prenanthes purpurea L. 
Pinguicula vulgaris L. 
Euphrasia officinalis L. 
Campanula persicæfolia L. 
Anemone Pulsatilla L. 
Primula grandiflora Lamk. 


Pirola uniflora L. 

Laserpitium Siler L. 

Cephalanthera grandiflora Ba- 
bingt. 

Armeria plantaginea Wild. 

Solidago Virga aurea L. 

Phægopteris calcarea Fée. 


L'étude de la végétation des vallées nous a ainsi montré des 


variations considérables. Elles sont de deux sortes : les unes, 


dues à la nature du terrain. On peut, en effet, distinguer assez 


nettement les groupements poussant sur le calcaire ou la do- 
lomie. D'autre part, des conditions d'exposition, d'altitude et de 


BRUNET 


CH.-J. 


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GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 123 


station interviennent et créent dans la division déjà indiquée 
des sous-groupes. En moyenne, on a une flore qui est due au 
mélange d'éléments montagnards et méridionaux, les uns ou 
les autres arrivant à prédominer dans quelques stations privi- 


léciées. 
B. — La végétation des plateaux. 


Moins variée que celle des vallées, la végétation des plateaux 
est peut-être plus originale, et c'est ainsi que l’on y trouve la 
plupart des plantes particulières à la région. C’est qu’en effet 
les conditions des vallées peuvent se retrouver dans les collines 
calcaires du Midi, tandis que les conditions du plateau sont bien 
particulières à la région des Causses. 

Ici seuls influeront les changements de terrain ; le relief atté- 
nué du plateau ne permettra plus les brusques contrastes d’ex- 
position ou d’altitude. 

La nature du terrain sur le plateau est très monotone; deux 
terrains seulement peuvent s’y rencontrer : le terrain calcaire et 
le terrain dolomitique, encore la différence entre eux deux est 


souvent difficile à faire. 


En dehors de ceux-ci, on ne rencontre guère que des cuvettes 
de décalcification ou de rares traïnées d’alluvions siliceuses. 

Le terrain calcaire affleure peu sur les plateaux des environs 
de Peyreleau ; il forme une étroite bande qui passe par le vil- 
lage d’Aleyrac, puis est entamée par les ravins du Riou-Sec. 
Dans cette région,. assez déprimée par rapport au reste du 
Causse, le pin silvestre semble moins fréquent et les taillis de 
chênes au contraire prospèrent. Citons quelques espèces trou- 
vées près d’Aleyrac et sur les pentes du Riou-Sec. 


Buxus sempervirens L. Carlina acanthifolia AI. 
Leuzea conifera DC. Asparagus tenuifolius Lam. 
Lavandula vera L. Allium flavum L. 
Bupleurum ranunculoïdes L. Iris Chamæiris Berto. 


Echinops Ritro L. 


124 CH.-J. BRUNET 


Cette flore a trop peu d'extension pour pouvoir être comparée 
utilement à celle des dolomies. An 

Disons seulement que certaines plantes, comme Adonis ver- 
nalis se rencontrent seulement sur les calcaires du Causse 
Méjan et du Causse Noir dans la partie Est. 


Le Causse dolomitique forme ici presque la totalité du pla-. 


teau. Nous ne reviendrons pas sur son aspect, dont nous avons 
déjà parlé. Il a conservé presque partout ses bois, mais, en re- 
vanche, presque partout ces bois sont dans un état déplorable : 
les pins sont ébranchés, clairsemés, et le pâturage sec envahit 
tout. Le pin est à peu près la seule essence de ces bois. 

On peut distinguer sur le plateau les groupements suivants : 

a) Les bois ; 

b) Les bois clairsemés et les pâturages ; 

c) Les cirques dolomitiques ou combes. 

Commencons l'étude par celle des bois, qui représentent la 
végétation primitive du pays. | 
_ La flore de ces bois de pins est d’une extrême monotonie; on 

a là une association, entre le pin qui forme le couvert, l'arbou- 
sier raisin d'ours, qui tapisse entièrement le sol, et quelques 
arbustes, comme le buis, le genévrier commun, l’amélanchier, 
l’aria nivea. 

De rares plantes herbacées s’y mêlent : 


Aphyllanthes monspeliensis L. 
Dianthus virgineus L. 
Linum tenuifolium L. 


Mais lorsque le bois s’éclaircit, le tapis d’arbousiers devient 
moins serré, il disparaît même par endroits, et on trouve alors 
de nombreuses espèces que nous n’avons pas encore trouvées : 


Linum glandulosum Mœnch. Linum narbonense L. 
Stipa pennata L. Asphodelus cerasifer Gay. 
Aster Alpinus L Silene Otites Sm. 


Aphyllanthes monspeliensis L. 


Ces plantes couvrent d’une facon presque exclusive les ré- 


; 


LS 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 125 


sions tout à fait déhoisées, Il s'y ajoute par endroits des plantes 


méridionales : 
Helichrysum Stæchas DC. Leuzea conifera DC. 
Lavandula vera L. Echineps Ritro L. 
Thymus vulgaris L. Doryenium suffruticosum Vill. 
Imula montana L. -Teucrium aureum Schreb. 


Sur les rochers qui affleurent : 


Erinus alpinus L. 
Helianthemum canum Dun. 


Telle est, par exemple, la végétation moyenne de toute la 
partie occidentale du Causse Noir, au delà de la route de Peyre- 
leau à la Roque-Sainte-Merguerite. 


Cirques dolomitiques. 


Une flore plus variée se rencontre sur les pentes rocheuses 
qui entourent les combes, ou dans les cirques dolomitiques qui 
ne sont qu'une exagération de cet aspect, comme à Montpellier 
le Vieux. Là encore le fouillis des rochers a permis à des espè- 
ces très variées de s'établir, soit sur les rochers eux-mêmes, soit 
dans les profondes fissures qui les séparent, soit sur les pelou- 
ses établies sur le sable que forme la décomposition de la roche, 


1% exemple. — Monipellier le Vieux. 


Nous allons donner une idée de ces stations par l'étude de 
Montpellier le Vieux, dont la flore a été bien étudiée. 
Les arbres y sont nombreux : 


Pinus silvestris L. Buxus sempervirens L. 
Acer opulifolium Vill. Arbutus Uva-Ursi L. 
Corylus Avellana L. Juniperus communis L. 


Amelanchier vulgaris Mœnch. 


SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV) 10 


Sur les rochers, nous retrouvons les espèces déjà rencon- … 


trées : 


Juniperus phamicea L. 
Erinus alpinus L. 
Hutchinsia pauciflora Bert. 
Valeriana tripteris L. 


Sur les pelouses : 


Aster alpinus L. 
Anthyllis montana L. 
Trifolium rubens L. 
Leuzea conifera DC. 
Stipa pennata L. 
Chlora perfoliata L. 
Silene Otites Sm. 


Linum glandulosum Mænch. 


—  tenuifolium L. 


Montpellier le Vieux est un site exceptionnellement tour- 
menté, situé très près des falaises de la Dourbie, et où nous re- 
trouvons beaucoup des éléments que nous avions signalés dans 
les corniches dolomitiques de la Jonte. 


2e exemple. — Causse Méjan. 


Sur le plateau du Causse Méjan, dans la dernière pointe 
entre la Jonte et le Tarn, à 900 mètres d’altitude, se trouve une 
série de combes fermées entourées de crêtes déchiquetées, pré- 
sentant le facies que nous avons décrit. Le Pin silvestre y forme 


des bois étendus. 


Sur le sol, formé de sable dolomitique, on trouve : 


Buxus sempervirens L. 
Armeria juncea Girard. 
Dianthus virgineus L. 
Arenaria tetraquetra L. 


126 CH--J. BRUNET 


Kernera saxatilis Rchb. ‘13208 
Centranthus angustifolius DC. 
Potentilla caulescens L. 


Linum narbonense L. 
Anemone Pulsatilla L. 
Arenaria tetraquetra L. 
Euphorbia papillosa De Pouz. 
Cephalanthera rubra Rich. 
Pirola chlorantha Swartz. 
Ononis rotundifolia L. 

Lilium Martagon L. 


Silene Otites Sm. 
Helichrysum Stæchas DC. 
Anthyllis montana L. 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 127 


3e exemple. — La Rouvière. 


C’est donc une flore assez pauvre, mais très spéciale, et que 
l’on retrouve à peu près semblable dans les stations de même 
nature. Ainsi, sur le Causse Noir, non loin de la ferme de la 
Rouvière, à 815 mètres d'altitude, on trouve sur les dolomies 


sableuses : 
Pinus silvestris L. Arenaria tetraquetra L. 
Buxus sempervirens L. Sedum anopetalum DC. 
Dianthus virgineus L.  Anthyllis montana L: 
Helichrysum Stæchas DC. Armeria plantaginea Willd. 


Sur le Causse Noir, au dessus de Saint-Michel, à côté du cir- 
que de Madasse, on trouve encore les mêmes espèces et en plus 
une nouvelle venue, assez rare, Draba aizoïdes. 

La flore des terrains dolomitiques purs est donc pauvre et 
monotone, ce qui peut s'expliquer par les conditions de vie très 
particulières qu’ils offrent aux plantes. 


Comme dans les vallées, nous avons trouvé sur le plateau un 
mélange de plantes méridionales et de plantes montagnardes. 
L'heure est venue de préciser quelles sont plus spécialement les 
espèces qui peuvent vivre sur le plateau. 

_ En certains points, généralement près du rebord des vallées 

et sur des pentes déjà assez basses, on trouve des associations 
de plantes exclusivement méridionales. Ainsi à l’ouest de Pey- 
releau, sur le Causse Noir, vers 700 mètres, on trouve un véri- 
table fourré formé par : 


Lavandula vera L: Helichrysum Stæchas DC. 
Doryenium suffruticosum Vill.  Echinops Ritro L. 
Aphyllanthes monspeliensis L.  Leuzea conifera DC. 


Il est vrai qu’il s’y mêle en forte proportion des touffes d’Ar- 
bulus Uva-Ursi, qui ne peut être compté comme espèce méridio- 
nale. Mais généralement les espèces que l’on rencontre si abon- 
damment dans les vallées sont à l’état dispersé sur le plateau. 


128 CH:-J. BRUNET 


De plus, parmi les nombreuses espèces méditerranéennes Signa- 
lées, bien peu arrivent à prospérer sur la surface du Causse. 
Voici la liste des espèces méridionales que l’on trouve sur le 
plateau. L ; 

19 Très fréquemment : 

Aphyllanthes monspeliensis L. Linum glandulosum Mœnch. 

Helichrysum Stœchas DC. Stipa pennata L. 


Lavandula vera L. Dianthus virgineus L. 
Linum tenuifolium L. 


99 Plus rarement : 


Leuzea conifera DC. Cephalaria leucantha Schrad. 
Echinops Ritro L. Linum narbonense EL. : 
Catananche cœrulea L. Asphodelus cerasiter Gay. 


Dorycnium suffruticosum Vill. Thymus vulgaris L. 
Lavandula latifolia Vill. 


D'autre part, ces espèces semblent exclues totalement des 
parties les plus élevées du Causse que j’ai eu l’occasion d’explo- 
rer. Sur le Causse Méjan, au mont Buisson {1.068 m.), et sur 
le Causse de Sauveterre, à Ancise (1.000 m.), le sous-bois de 
la forêt de pins ne comprend que les buis, les arbousiers et les 
hépatiques. Dans les parties dénudées, on rencontre cependant 
Dianthus virgineus et Teucrium aureum. 


Le exemple. — Fontaine de Saint-Martin. 


Une station tout à fait spéciale et qui pourra nous donner 
d’utiles indications se trouve sur le Causse Noir, à la Fontaine 
de Saint-Martin. Là se trouve un ravin peu profond et assez 
large où coule une source relativement abondante, dont les 
eaux ne tardent pas à se perdre. Elle permet l’établissement en 
ce lieu de quelques prairies, forme de végétation absolument 
inconnue ailleurs sur le plateau. Dans ces prairies on trouve : 

Pinguicula longifolia Ram. Eupatorium Cannabinum L. 

Parnassia palustris L. Epilobium hirsutum L. 


Eriophorum angustifolium Roth. Phægopteris calcarea Féc. 
Brunella vulgaris L. Adiantum Capillus-Veneris L. 


| 
: 
À 
4 
7 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 129 
sur les corniches de rochers : 


Potentilla caulescens L. 


et toute la flore habituelle des prairies humides, Menthes, 
Jones, Hypericum, etc. La présence des trois premières espèces 
indique un niveau élevé; toutefois nous n’avons pas encore ici 
la flore des véritables prairies de montagnes: nous y trouvons 
plutôt la flore des prairies des environs de Rodez, région de 
600 à 700 mètres d’altitude où prospère encore le châtaignier. 

À quoi rattacher cette flore des plateaux ? Les conditions en 
sont, en effet, si.spéciales qu’il parait difficile de faire une com- 
paraison avec d’autres régions. Toutefois, la présence de nom- 
breuses espèces méridionales sur le plateau, l’absence de beau- 
coup de plantes de montagne que l’on rencontrait dans les 
hautes falaises du rebord, semblent montrer que l’on est encore 
dans la zone des basses montagnes, et que seules, les parties 
élevées d’où sont exclues les espèces du Midi peuvent rentrer 
dans la zone du Hêtre. Signalons cependant que ce dernier 
arbre se trouve assez loin de la région que nous avons choisie, 
mais dans des conditions comparables, sur le plateau du Larzac, 
aux environs de Sauclières. Il semble bien que le plateau dut 
être jadis recouvert d’une forêt de vins et de hêtres dont nous 
n'avons plus que de lamentables restes. Mais la sécheresse du 
sol, et aussi de l’air, a éloigné du plateau les plantes de monta- 
gne qui prospéraient dans les fraiches anfractuosités des falaises 
du rebord, permettant par contre à quelques espèces méridio- 
nales résistantes de dépasser leur limite normale. Nous pou- 
vons ainsi nous expliquer assez bien les caractères particuliers 
de la flore et même nous permettre de penser que le défriche- 
ment a favorisé la disparition des éléments montagnards et per- 
mis l’établissement des plantes du Midi. 


130 \ 


CH.-J. BRUNET 


EFrG. 


Planche II. — Plateaux. 


FIG. 3. — Le Causse Noir à Saint-Jean de Balmes ; 
aïfleurements de dolomie, région déboisée 
F. 4. — Débris d’un bois de Pinus Silvestris ; 


sur la pelouse, traînées d’Arbutus Uva-Ursi L. 


> 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 131 


CONCLUSIONS 


Nous venons de passer en revue les différents aspects pré- 
sentés par la flore caussenarde ; il est bon maintenant, après 
l’étude détaillée, de chercher à esquisser sa physionomie géné- 
rale. 

Nous avons vu presque partout un mélange disparate d’élé- 
ments à caractère franchement méridional où méditerranéen 
avec des éléments montagnards. Citons les principaux élé- 
ments caractéristiques : | 


Type méditerranéen. 


1° Fréquents : 


Dianthus virgineus L. Lavandula vera L. 
Helichrysum Stæchas DC. Teucrium aureum Schreb. 
Aphyllanthes monspeliensis L.  Dorycnium suffruticosum Vill. 
Lonicera etrusca Santi. Echinops Ritro L. 

Acer monspessulanum L. Plantago Cynops L. 
Cephalaria leucantha Schrad. Calamintha Nepeta Clairv. 
Aristolochia clematitis L. Rubia peregrina L. 
Catananche coerulea L. Linum glandulosum Mœnch. 


Lavandula latifolia Vill. 


29 Se trouvant cà et là : 


Euphorbia Characias L. : Samolus Valerandi L. 
Leuzea conifera DC. Centaurea aspera L. 
Stæhelina dubia L. Osyris alba L. 

Picnomon Acarna Cass CGonvolvulus cantabrica L. 
Juniperus phœnicea L. Rhamnus Alaternus L. 
Linum narbonense L. Stipa Aristella L. 

Ruta angustifolia Pers. Phillyrea media L. 
Aristolochia Pistolochia L. Asphodelus cerasifer Gay. 
Glaucium luteum L. - Thymus vulgaris L 
Genista Scorpius DC. Psoralea bituminosa L. 
Jasminum fruticans L. Quercus Ilex L. 
Asparagus acutifolius L. — coccifera L: 
Pistacia Terebinthus L. Æthionema saxatile R. Br. 


Ficus Carica L. Ephedra nebrodensis Tin. 


132 NP PONCÉHT PF BRUNEI 


Nous ne saurions avoir l’ambition de nommer ici la majorité 


des espèces méditerranéennes qui se trouvent dans le pays des 
Causses. En feuilletant les travaux des botanistes qui ont her- 


borisé dans la région, on pourrait sans doute tripler et quadru- 


pler ces listes. Mais les éléments cités sont des éléments qui 
dominent, soit sur une grande partie du territoire, comme les 


premiers, ou qui sont abondants dans un plus ou moins grand 


nombre de stations, comme les seconds. Nous n’avons cité que 

les éléments les plus caractéristiques du paysage botanique. 
Une première remarque à faire sur cette liste, c’est que les 

espèces que nous avons signalées comme répandues partout ne 


sont pas des espèces à caractère aussi exclusivement méditer- 


ranéen que les secondes. En effet, presque toutes sortent du 
bassin méditerranéen. et s’éloignent souvent assez loin de ses 
limites. are 

Helichrysum Siæchas, Lonicera elrusca, Acer monspessula- 
num, Gephalaria leucaniha, Rubia tinciorum se retrouvent 
dans une grande partie du bassin de la Garonne. 

D'autre part, certaines de ces espèces méridionales semblent 
relativement plus abondantes dans le pays des Causses que 
dans leur pays d’origine. C’est que sans doute elles n’ont plus 
eu à lutter avec d’autres espèces éliminées des Causses par la 
température ou la nature du sol. 

Parmi les espèces montagnardes, il faut faire aussi deux 
paris : 


4° Les espèces qui se rencontrent parioul. 


Potentilla caulescens L. Pinus silvestris L. 
Valeriana tripteris L. Arbutus Uva-Ursi L. 
Erinus alpinus L. Aria nivea Host. 
Helianthemum canum Dun. Hepatica triloba Chaix. 


2° Les espèces localisées dans les stations fraîches des vallées. 


Pinguicula longifolia Ram. Prenanthes purpurea L. 
Parnassia palustris L. Allium fallax Don. 
Athamantha cretensis L. Asparagus tenuifolius Lam. 


Laserpitium Siler L. Melampyrum nemorosum L. 


9 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 15 


Gentiana ciliata L. Geranium silvaticum L. 
Sideritis hyssopifolia L. Luzula nivea L. 

Pirola uniflora L. Salvia glutinosa L. 
Lilium Martagon L. Arabis alpina L. 
Solidago Virga-aurea L. Fagus silvatica L. 
Teucrium montanum L. Acer opulifolium Vill. 


3° On pourrait faire un troisième groupe avec certaines espè- 
ces qui semblent localisées sur le plateau. 


 Anthyllis montana L. Carlina acanthifolia All. 
Aster Alpinus L. Goodyera repens R. Br. 
Draba aizoïdes L. 


Le deuxième groupe parait formé d'espèces montagnardes 
qui se sont réfugiées sur les versants plus humides exposés au 
nord. 

La répartilion de ces diverses espèces montagnardes est très 
irrégulière et ne paraît guère avoir de rapport avec le climat. 
Ainsi voit-on mélangées des plantes alpines, comme Draba aizoi- 
dis, Arabis alpina, Anthyllis montana, avec des espèces de 
basses montagnes. Et ces plantes ne recherchent nullement, 
comme on pourrait s’y attendre, les stations élevées et froides; 
par exemple, Draba aizoides prospère sur les remparts de la 
Couvertoirade, à 750 mètres, sur des murailles exposées au 
soleil. Arabis alpina descend jusqu’au fond des valiées. On la 
trouve en abondance sous le village de Peyreleau, à 400 mètres. 

Il est à remarquer surtout que la flore des versants frais à 
un caractère montagnard bien plus accusé que les parties hau- 
tes du plateau même à des altitudes dépassant de beaucoup 
1.000 mètres. L’aspect et la composition de ces deux flores sont 
tout à fait différents : sur les pentes fraiches, des plantes hautes 
à feuillage bien développé comme les Laserpitium, Prenanthes, 
Lilium Martagon, Solidago Virga-aurea, Luzula nivea, etc.; 
en un mot, la vraie flore de montagnes. 

. Les espèces qui composent, au contraire, la flore monta- 
gnarde des plateaux sont des xérophiles très nettes, comme An- 
thyllis montana, Aster alpinus, Draba aizoïdes. 


_134 CH.-J. BRUNET 


Rappelons aussi que les arbres à feuilles caduques sont bien 
plus nombreux et bien plus variés sur les pentes que sur les 
plateaux. 

Enfin il y aurait aussi à distinguer dans cette catégorie de 
plantes celles qui semblent adaptées à la station rocheuse, peut- 
être même dolomitique : Potentilla caulescens, Erinus alpi- 
nus, Helianthemum canum. 

Un troisième élément, moins important et moins caractéris- 
tique que les deux autres, est fourni par les espèces des basses 
montagnes calcaires, espèces en général méridionales, mais qui 
s'avancent assez loin dans le centre de la France. Nous citerons : 


Buxus sempervirens L. Coronilla Emerus L. 
Amelanchier vulgaris Mœnch.  Leucanthemum corymbosum 
Juniperus communis L. G. G. 

Cerasus Mahaleb Mill. Inula montana L. 

Dianthus monspessulanus L. Phalangium ramosum Lam. 
Fumana vulgaris Spach. Asperula Cynanchica L. 


Il ne reste plus maintenant à considérer que des plantes ubi- 
quistes et un groupe qui n’est pas le moins intéressant, celui 
des espèces spéciales ou peu répandues ailleurs. Dans le rayon 
que nous avons parcouru, nous pouvons citer : 


Armeria juncea Girard. Sedum anopetalum DC. 
Arenaria tetraquetra L. Alyssum macrocarpum DC. 
Centranthus angustitolius DC.  Potentilla caulescens L. 
Teucrium aureum Schreb. Aquilegia Kitaibelii Schott. 
Campanula speciosa Pourr. Salvia glutinosa L. 

Stipa pennata L. Onvsma echioïdes L. 
Anemone Pulsatilla L. Ephedra nebrodensis Tin. 


Mais la flore des Causses n’est pas moins remarquable par la 
présence des plantes que nous avons citées que par l'absence 
totale ou presque de beaucoup d'éléments que l’on s’attendrait à 
y trouver, étant très communs dans les pays voisins ou même . 
partout. Citons parmi ces plantes exclues : 


Ranunculus Flammula L. Ulex europæus 1: 
Malva moschata L. Genista tinctoria L. 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 135 


Lotus uliginosus L. Campanula patula L. 
Vicia Cracca L. Wabhlenbergia hederacea Rchb. 
Angelica silvestris L. Lysimachia nemorum L. 
Bidens tripartita L. Digitalis purpurea L. 

_ Pulicaria vulgaris Gaertn. Mentha Pulegium L. 
Cirsium palustre Scop. Seutellaria minor L. 
Andryala sinuata L Teucrium Scorodonia L. 


L'absence de ces plantes parait due à la nature calcaire du 
sol, tout le monde les connaissant comme préférant presque 
exclusivement les terrains siliceux. 

Au contraire, les plantes suivantes, très rares, montrent que 
le climat n’est pour rien dans leur exclusion, puisqu'elles pros- 
pèrent dans quelques stations isolées du Causse, où elles ont re- 
rouvé sans doute le sol et l’humidité qui leur convenaien t . 


Caltha palustris L. Lonicera Periclymenum L. 
Barbarea vulgaris R. Br. Inula graveolens Desf. 
Cardamine pratensis L. Jasione montana L. 

Polygala depressa Willd. Convolvulus sepium L. 

Lychnis Flos Cuculi L. Galeopsis Tetrahit L. 

Oxalis Acetosella L. Rumex Acetosella L. 

Trifolium arvense L Orchis laxiflora Lam. 

Spiræa Ulmaria L. Asplenium septentrionale Hoffm. 
Potentilla argentea L. Pteris aquilina L. 


Saxifraga granulata L. 


Ces résultats nous amènent à soulever la question si long- 
temps discutée de l'influence de la nature du sol. Bien que nos 
recherches n’aient pas été faites dans ce sens, nous avons pu 
recueillir quelques faits intéressants. 

Nous n’avons jamais rencontré dans les Causses, un seul 
pied de bruyère, Erica cinerea où Calluna vulgaris, qui for- 
ment des tapis continus sur les plateaux schisteux ou graniti- 
ques qui bordent les Causses. 

Parmi les autres plantes très communes dans ces mêmes ré- 
gions, trois d’entre les plus caractéristiques se retrouvent à no- 
tre connaissance dans la région des Causses : Sarothamnus sco- 


AE" TP ER E NTEEU 


156 CH.-J. BRUNET 

parius, sur le Causse du Massegros; Pieris Aquilina, dans les 
gorges du Tarn ; Castanea vulgaris, sur les pentes marneuses 
de la vallée de Millau, d’ailleurs cultivée. Toutes les trois sont 
très rares et leur présence peut s'expliquer par un substratum 
différent du substratum calcaire normal : la première, dans une 
cuvette de décalcification ; la deuxième, sur d’anciennes allu- 
vions du Tarn; la troisième, sur les pentes argileuses du Lias. 

L'étude de quelques « contrastes en petit > pourrait donner 
d’intéressants résultats : si les anciennes alluvions siliceuses des 
plateaux sont trop peu étendues pour amener un changement 
profond dans la végétation, on pourrait s'attendre à trouver ce 
changement sur les quelques pointements basaltiques de la ré- 
vion (Eglazines et Blanquefort dans les gorges du Tarn). L'étude 
du premier ne nous a rien appris sinon un appauvrissement 
assez net de la flore. Mais des recherches plus minutieuses se- 
ront peut-être plus fructueuses. 

Si maintenant, connaissant les faits, nous cherchons à en 
pénétrer les causes, nous pouvons penser que la présence des 
plantes méridionales s'explique suffisamment par la latitude du 
pays, la température élevée de l'été et surtout les faciles com- 
munications avec la plaine méditerranéenne dont il forme le 
rebord. Mais de ces plantes du Midi, les plus frileuses se sont 
établies dans les recoins chauds des basses vallées. Les autres, 
surtout adaptées à la sécheresse, se sont fort bien acclimatées 
sur le plateau fissuré, malgré les froids et les neiges de l’hiver. 
Ces conditions de sécheresse ont été aggravées certainement par 
le déboisement et c’est ce qui nous fait penser que le nombre 
des plantes du Midi a dû croître depuis la destruction des forêts. 

Quant aux plantes montagnardes, l’altitude suffit à expliquer 
leur présence. Si on doit s’étonner de ne pas les voir dominer, 
c'est que la sécheresse du sol a été un obstacle pour beaucoup 
d’entre elles et qu’enfin la nature calcaire et dolomitique du sol 
a éloigné les espèces des terrains siliceux. C’est de la même 
façon que l’on doit expliquer l’absence et la rareté de tant d’es- 
pèces vulgaires, en même temps que toutes les conditions si spé- 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 137 


ciales offertes par les roches dolomitiques et leurs produits de 
désagrégation permettent à des plantes d’un caractère spécial 
de prospérer surtout sur le plateau. C’est à la même cause qu’il 
faut attribuer sans doute le grand nombre de variétés et de for- 
mes locales signalées par les botanistes spécialistes. 

Nous pouvons essayer de résumer tous les faits dans la syn- 
thèse suivante ; nous distinguerons : 


1. Une flore des glateaux à caractère xérophyte net, formée 
d’un mélange inégal de plantes montagnardes et méditerra- 
_néennes, n'ayant pas dans les autres régions une fréquence re- 
lative aussi grande que dans les Causses. La végétation ligneuse, 
très détruite (ancienne présence du Hêtre?) est pauvre et mo- 
notone lorsqu'elle subsiste (Pin, Buis, Genévrier, Busserole). 
Les familles principalement représentées sont les Labiées, les 
Caryophyllées, les Composées, les Graminées. 

Les variations principales de cette flore sont locales et dues à 
la nature du terrain (sables dolomitiques, cuvettes de décalci- 
fication). Elle est au contraire peu influencée par l'altitude qui 
oscille cependant entre 750 et 1.200 mètres, mais sans subir de 
dénivellations brusques. 


2. Une flore des'rochers répartie aussi bien sur les escarpe- 
ments des vallées que sur les affleurements à caractère souvent 
ruiniforme du plateau. Elle paraît formée de deux sortes d’élé- 
ments : les uns sensibles aux variations d’altitude et d’exposi- 
tion (Figuier, Ephedra, etc.) ; d’autres qui, au contraire, se ren- 
contrent indifféremment sur les rochers du bord des rivières et 
les crêtes du plateau : Potentilla caulescens, Erinus alpinus, 
Juniperus phænicea,etc. Ses éléments originaux sont des Ca- 
ryophyllées et de nombreuses Crucifères, dont beaucoup spécia- 
les à la région. 


3. Une flore des versants moins originale, où se rencontrent, 
en proportion variable suivant l'exposition et l’altitude, des es- 


BRUNET 


CH.-J. 


138 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 139 


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Environs de Peyreleau 
Principales stations. 


CH--J. BRUNET 


pèces montagnardes et méridionales en général assez à 
et qui peuvent former des colonies dans certains sites privilé- | à 
giés. La flore est généralement plus riche que dans les autres 
groupes cités, les arbres plus nombreux, et dans l’ensemble le 
caractère xérophile moins accentué, sauf, bien entendu, pour 
les colanies chaudes. : (38 


4. Enfin la flore des alluvions et lalus du Lias, qui n’est guère 
plus une flore spéciale et qui est comparable à celle des collines 


basses et chaudes du bassin de la Garonne. 


Travail du Laboratoire de Botanique de la 
Faculté des sciences de JUsE 


4 Es _ Juin 1912. 


yé 


] 
\ 


PARASITISME DE CHAMPIGNONS. ENTOMOPHYTES 141 


RECHERCEHES 


SUR LE 


 Parasitisne de quelques Champignons entomophytes 
SUR ONE YXCONM OR) 


Par F. VINCENS. 


Pendant les mois de mai et juin derniers j'ai essayé le para- 
sitisme de quelques champignons entomophytes sur des vers à 
soie. | 

. Ces champignons provenaient, soit des recherches que je fis 
en 1910-1911 sur les parasites de la Cochylis et de l'Eudemis. 
et dont j'ai déjà signalé les résultats (1), soit de récoltes faites 
sur d’autres insectes depuis 1909. La plupart ont été retrouvés 
dans des régions très éloignées les unes des autres,et ce fait, 
Joint à l'aptitude de quelques-uns à vivre sur des hôtes variés, 
m'a fait penser qu'il pouvait être utile de savoir s'ils ne sont 
point capables de nuire aux vers à soie. 

D'autre part, les maladies de ces derniers ayant été très étu- 
diées j'espérais être amené à d’intéressantes comparaisons en 
leur inoculant des parasites inaccoutumés. 

Les vers qui ont servi à mes expériences appartenaient à une 
race des Cévennes, à cocons blancs, sélectionnée dans le Var, d’où 


(1) Champignons parasites de la Cochylis et de l’'Eudemis. Société 
d'histoire naturelle de Toulouse, 15 mai 1911. 


SOC D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV) 11 


142 F: VINCENS 
provenaient les graines qui me lesont fournis (1). Leur éclosion 
a eu lieu du 21 au 95 avril, mais je n'ai conservé que ceux éclos le 
22, afin de n’opérer que sur des vers qui fussent absolument du 
même âge. Tous ceux qui ont été élevés comme {émoins se sont 
montrés très sains pendant toute la durée de leur élevage. Les 
quelques rares mauricauds qui ont apparu ont été mis à part, 
la coloration naturelle de leurs téguments pouvant rendre peu 
aisée la constatation des signes de la maladie. Ne recevant que 
trois repas par jour et élevés à une température basse de 16 à 


20 degrés, ces vers ne se sont que lentement développés; leur. 


évolution a duré cinquante-trois jours, de l'œuf au cocon ; mais 


les conditions ont été les mêmes, à ce point de vue, pour les 


témoins et les vers en expérience, sauf d': rares exceptions. 
J'exposerai successivement les résultats obtenus avec chacune 

des espèces de champignons qui m'en ont fourni et dirai ensuite à 

quelles conclusions d'ensemble m'ont conduit mes observations. 


Spicaria sp. 


, 


Je désigne ainsi un champignon que j'ai récolté au mois 
de janvier 1901 sur une larve de Cochylis et retrouvé en 
février 1912 sur des nymphes d’Eudemis. Je l'avais tout 
d'abord déterminé comme devant être le Sporotrichum glo- 
buliferum SPEGAZZINI, dont je le considère encore comme 
extrêmement voisin. Il doit cependant être rangé sans aucun 
doute possible dans le genre Spicaria et ressemble beaucoup, 
dans toutes ses formes non agrégées, au champignon rencontré 
par M. FRon(2) sur les mêmes hôtes et qu'il décrit comme étant 


(1) Je tiens à adresser ici mes remerciements à M. Vidal-VMarty, 
industriel à Montauban: à l’amabilité de qui je dois c-s œufs. Je 
remercie aussi M, Lambert, directeur de la station séricicole de 
Montpellier ; M. Mozziconacei, directeur de la station experimentaie 
d’Alais, et M. Durier, directeur de la magnanerie-école d'Aubenas, 
qui ont bien voulu m'envoyer des œufs où des insectes malades, 
pour me p'rmettre d'établir des comparaisons précises. 

2) Note sur quelques mucédinées observées sur Cochulis ambi- 
guella. Bull. Soc. myc.de Fr., t. XX VII, 1911, pp. 482 et saiv. 


PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 143 


PL I. — Spicaria sp. 


F16. 1. — Mycélium et globules à un faible grossissement. 
F6. 2 et 3. — Les mêmes plus grossis et isolés. 

F16. 4. — Spores. 

Fic. 6 et T. — Mycélium et spores à la surface d'un ver, 

Fi. 8, 9, 40, 41. — Mycélium et spores à l’intérieur des vers. 
FiG. 12. — Mycélium dans une momie de Cochylis. 

F1G, 3. — Spicaria Bassiana. 


144 F. VINCENS 
le Spicaria Bassiana (Bals.) Vuill. L'identification avec ce der- 
nier offrirait un gros intérêt, puisqu'il n'est autre que le Botrytis 
Bassiana Bals., c’est-à-dire le champignon qui provoque le plus 
communément la muscardine des vers à soie. Tout en pensant 
qu'avec M. Fron nous avons rencontré la même espèce, comme 
je puis difficilement en douter après avoir comparé la descrip- 
tion et les figures qu’il donne dans son travail avec celles que je 
possède dans mes notes (/ig. 3. pl. 1), j'hésite à le considérer 
comme identique au Botrytis Bassiana, parce que je n'ai vu 
signaler nulle part chez ce dernier la formation de globules 
sphériques échiniformes, dus à des groupes compacts de stérig- 
mates, tels que ceux représentés par les figures 1 et 2 de la 
planche I. Ces formations sont très fréquentes chez le Spicaria 
sp., sur les cadavres desséchés des insectes parasités et 
dans les cultures un peu âgées. Je me propose, d'ailleurs, de 
revenir prochainement avec plus de détails sur la comparaison 
de ces espèces, celle que je viens de faire ayant seulement pour 
but d'éviter des confusions. 

Les spores qui ont servi aux infestations ont été fournies par 
une culture sur pomme de terre ensemencée le 9 février 1912 
avec des spores prises sur une nymphe muscardinée d'Eudemis. 


1'e expérience. — Le 13 mai, 10 vers sains au troisième âge 
et ayant de 15 à 20 millimètres ont été saupoudrés de spores à 
l’aide d’un blaireau préalablement passé à la surface de la 
culture. 

Dans les huit jours suivants, les insectes, qui étaient au début 
peu différents les uns des autres, se sont très inégalement déve- 
loppés ; de telle sorte qu'après huit Jours leur taille variait du 
simple au double et quelques-uns avaient 4 centimètres, alors 
que d’autres n’en avaient encore que 2. Un développement aussi 
inégal était déjà un indice évident de maladie. 

Du 21 au 27, tous les vers sont successivement morts. 

Six le 21 et le 29, sans qu'aucun d'eux ait pu subir la mue 
qui devait se produire normalement à ce moment, soit que la 


PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 145 
vieille peau ne püt se rompre, soit qu’elle restât en partie adhé- 
rente sur le thorax et la tête ou sur les derniers anneaux. Chez 
einq d’entre eux, je n’ai rien vu qui püût être attribué au cham- 
pignon ou à quelque autre microorganisme parasite. Le sixième, 
dont le thorax était de couleur brune, portait un fin collier 
mycélien en arrière de la tête. Ainsi s’expliquait pour lui Pim- 
possibilité de la mue. Ce collier était formé de filaments grêles 
(fig. 6) au-dessous desquels, contre les téçuments, le parasite 
s'était multiplié sous forme d'articles mycéliens de forme et 
de dimensions très variables : bâtonnets cloisonnés longs et 
déliés (fig. 7 a), spores longues uni ou pluricellulaires de 
10-152,/5-3 y ou courtes ovoïdes ou elliptiques de 4-5 u/2 3u 
(/ig. 7 b). 

Il est probable que de semblables formations existaient chez 
les cinq autres vers, mais qu’elles ont échappé à mes investiga- 
tions à cause de leur faible développement ; car l’un d'eux aban- 
donné quelques jours dans une atmosphère humide s’est recouvert 
d'un gazon mycélien ténu, non fructifère, tandis qu’à l’intérieur 
se multipliait le mycélien désarticulable. 

Les quatre autres vers sont morts du 25 au 27, dont trois après 
avoir subi normalement la mue. L'état de souffrance était an- 
noncé avant la mort par la lenteur de leurs mouvements et leur 
manque d’appétit. Ici point de mycélium externe, mais, à l’in- 
térieur du corps, des bâtonnets cloisonnés peu ou pas ramifiés 
(/ig. 8 a) et des sporeselliptiques allongées souvent arquées, uni 
ou bicellulaires dont quelques-unes commençaient à germer 
(fig. 9). 

Le plus gros de ces vers offre un intérêt tout particulier à 
cause de l’aspect de ses téguments. Ceux-ci portaient, surtout 
sur les flancs, de nombreux pelits points noirs, cerclés de brun, 
faisant songer à la pébrine. Cet aspect fut constaté le 95; le ver, 
fortement taché, refusait alors toute nourriture; il est mort le 
26 et son volume a permis une dissection soignée permettant la 
recherche de la répartition exacte du parasite. Dans le tissu 
graisseux sous cutané, on rencontrait de petits amas blanchä- 


demi-dicérés. Il semblait que le décès eût été amené par l’obs- 
D é 


146 _F: VINCENS 
tres à peine visibles à l'œil nu et constitués par l’accumulation 
et l’enchevêtrement d’articles mycéliens plus ou moins allongés, 
peu ramifiés (/ig.8 b et 10) donnant naissance à des spores ovoi- 
des, elliptiques ou falciormes, simples ou cloisonnées germant 
à leur tour pour donner des articles mycéliens semblables à ceux 
qui leur ont donné naissance {/ig. 11).C’est à ce point de vue la 
reproduction de ce qui a été observé dans les trois autres vers. 
Des filaments mycéliens ramifiés s’étalaient sous la peau, mais 
ni leur répartition, n1 celle des petits amas blanchâtres ne pré- 
sentaient le moindre rapport avec la répartition des taches super- . 
ficielles. 

Je n’ai rencontré le parasite dans aucun autre tissu où organe 
de ce ver, pas plus sous forme de spores que sous forme de 
mycélium. Ils ne renfermaient d’ailleurs aucun autre parasite 
et l’on ne peut admettre que ce ver était atteint de la maladie 
des corpuseules. : 


2e expérience. — Le 13 mai, dix vers étroitement compara- 
bles à ceux de l'expérience précédente ont été alimentés avec 
une feuille de mürier recouverte d’un enduit humide de spores 
provenant de la même culture. Cette feuille dégageait ainsi une 
légère odeur de champignon frais qui s’accompagnait sans doute 
d’une saveur spéciale, car, le lendemain, les vers n’avaient con- à 
sommé que la moitié de la feuille. | È 

Les décès se sont échelonnés du 21 au 99 et, comme dans le 
cas précédent, ils ont été annoncés par une forte inégalité dans è 
le développement des vers. Ceux-ci ont mué dans des attitudes 


très variables et à des états comparables à ceux des précédents. A. 
Leur corps renfermait aussi des bouquets mvcéliens et des spo- 4 
res semblables à ceux rencontrés dans ces derniers. ï 

Deux vers morts le 29 avaient, en outre, le rectum bourré 


d’excréments mêlés au champignon, qui y fructifiait abondam- 
ment. Tout l'intestin antérieur était encore plein d'aliments à 


truction du rectum. Le dernier mort, qui était d’ailleurs le 


PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 147 
plus gros et s'apprêtait à la mue, était couvert de pelils points 
bruns, mais la nouvelle peau désavée lors de la dissection était 
intacte et très blanche. 


Je expérience. — Le 26 mai, cinq vers ont été couverts de 
spores. 

Les mues se sont normalement effectuées les 3 et 4 juin. 

Le 6 juin, date à laquelle l'expérience a été interrompue, un 
seul ver paraissait malade; ses derniers anneaux étaient teintés 
de brun. Ce ver renfermait le parasite, sous la forme déjà décrite, 
dans la cavité générale autour du rectum. 

Je n’ai rien trouvé dans les quatre autres. 


4 expérience. — À la même date, cinq autres vers un peu 
moins développés ont été nourris avec une feuille couverte de 
spores. La quatrième mue s'est effectuée sans accident. 

Le 6 juin, un seul ver paraissait malade. Plus petit que les 
autres, il avait de plus le pourtour de l’anus brun. Le parasite 
occupait la cavité générale tout autour du rectum ; celui-ci 
renfermait des excréments qui n'avaient pu être expulsés, 
l'estomac était plein d'aliments non digérés. 


3° el 6® expériences, — Le 26 mai, deux lots de vers com- 
parables aux précédents furent mis en expérience dans les 
wiêmes conditions ; mais les spores du Spicaria étaient mé- 
langées avec celles d’un C'adosporium entomophyte dont j'étu- 
diais le parasitisme. Aucun ver n’a été malade dans aucun des 
deux lots. 

Les quatre essais du 26 donnant une mortalité totale de 
2 vers pour 20, comparés à ceux du 13 qui ont fourni une mor- 
talté de 20 pour 20, sembleraient démontrer que les vers âgés 
sont moins sensibles au parasite que les jeunes. 

Des conditions favorables au parasite et défavorables aux vers, 
diminuant chez ces derniers la résistance due à l’âge, ne pour- 
raient-elles point amener leur infestation ? C’est là ce que j'ai 
cherché à savoir par l'expérience suivante. : 


148 F. VINCENS 

Teexpérience. — Le 28 mai, vingt vers de 30 à 40 millimètres, 
n'ayant pas encore subi la quatrième mue, ont été recouverts 
de spores de Spicuria de même origine que dans les expériences 
précédentes. Ces vers, placés ensuite dans un grand cristallisoir 
fermé dont l'atmosphère était maintenue saturée d'humidité, 
ont été laissés trois jours au laboratoire, à une température de 
16 à°202%: 

Le 31, aucun insecte n’était mort, mais plusieurs portaient 
sur tout le corps de nombreuses taches brunes. A cette date, ils 
ont été séparés en deux lots aussi étroitement comparables que 
possible, c'est-à-dire renfermant en égal nombre des vers à 
apparence saine et des vers tachés. 

Un lot étant laissé dans le cristallisoir fermé et porté à l’étuve 


“pi it 


à 25", l’autre a été mis dans une boïîte d'élevage ouverte et 
conservée au laboratoire. 


PES Se CE LE NS 


a). Vers élevés à l'air libre à la température du laboratoire. 


Les décès se sont échelonnés du 2 au 6 juin, dans des condi- 
tions semblables pour les dix vers. Ceux-ci, dès le 2 juin, étaient 
de bien plus petite taille que ceux de l’autre lot, et cela tenait 
sans doute à la différence dans les températures d'élevage. 

Avant leur mort, les vers se mouvaient très lentement, refu- 
sant toute nourriture. Leur peau était criblée de petits points 
bruns distincts à l'œil nu ou visibles seuleinent à la loupe. Ils 
mouralent après s'être ramassés sur eux-mêmes, ridés trans- 
versalement, télescopés, ratatinés et raides. Le parasite ne s’est 
rencontré qu’exceptionnellement à leur intérieur, sous forme 
de rares conidies allongées ou falciformes, telles que celles déjà 
signalées chez les autres vers, et de petites spores ovales (fig. 12) 
qui, sans tous les intermédiaires existant entre elles et les 
spores précédentes, pouvaient être prises pour des corpuscules. 
La mort des vers paraît attribuable au développement super. 
ficiel du parasite : ils mouraient en effet sans muer, empri- 
sonnés dans leur vieille peau tachée. qu'ils ne pouvaient rompre 
et de laquelle j'ai pu les dégager sans peine après leur tort, 


PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 149 


mettant ainsi à nu de nouveaux técuments généralement très 
blancs. La dépouille enlevée était recouverte d'un réseau mycé- 
lien extrêmement ténu, visible seulement au microscope après 
sa coloration. 


b). Vers élevés à l'air confiné humide à 25°. 


Ces vers se sont bien plus développés que les précédents, 
mais le parasite s’est aussi beaucoup plus abondamment déve- 
loppé. Ils étaient aussi plus fortement tachés, quelques-uns 
étaient même partiellement d’un brun uniforme et, pendant 
qu'ils étaient encore bien vivants, les parties brunes se sont 
recouvertes d’un fin gazon blanc. 

Les décès ont eu lieu du 4 au 6 jum. 

Le parasite ne pénétrait pas sous les taches dans les régions 
dorsales, mais des coupes transversales ont montré le mycélium 
et des spores ovoïdes ou fusiformes dans les tissus des pattes et 
des fausses pattes, ainsi que dans les tissus sous-cutanés des 
régions ventrales voisines On les retrouvait dans les articula- 
tions et les replis des pattes et des fausses pattes, et la direction 
des filaments mycéliens dans les tissus voisins ne laisse aucun 
doute sur le mode de pénétration du parasite. Les membranes 
articulaires du fond de ces replis offrant moins de résistance 
que les parties chitineuses avaient servi de porte d'entrée. 

Les trachées m’avaient semblé devoir être les points de péné- 
tration les plus favorables ; mais un examen très attentif ne m’a 
permis de rencontrer le parasite que tout à fait exceptionnelle- 
ment dans ces organes, alors que des plaques mycéliennes 
s'étaient formées tout contre les stigmates. Le mycélium avait 
pénétré jusque dans quelques ramifications ultimes des trachées, 
mais il s’était montré incapable de perforer les parois des gros 
troncs, à cause, sans doute, de leur armature de chitine. 

En résumé : Ce Spicaria S'est montré un parasite redoutable 
pour le ver à soie, et cela le rapproche encore du Spicaria 
Bassiana. 

Il paraît avoir amené la mort de trois manières : 


SRE. be Lan 4 x hs : 


150 - LF*  VINCENS 


1% En empêchant la mue par la formation d'un réseau mycé- 
lien superficiel qui rend difficile la rupture de la vieille peau; 

2" En pénétrant dans la cavité générale du ver, dans laquelle 
il se développe faiblement pendant la vie de l’animal. La péné- 
tration semble se faire, soit par les membranes articulaires, soit 
par le rectum, dans les replis duquel des spores auraient germé 
après introduction avec les aliments; 

3° Par obstruction du rectum en paralysant sans doute par 
sa présence les muscles provoquant le rejet des excréments. 

Quant à son mode de développement, le parasite présente 
une grande réduction de l'appareil végétatif avec une remar- 
quable simplification de l'appareil reproducteur. Les conidio- 


phores disparaissent et les spores elles-mêmes n'ont plus ni 


formes, ni dimensions définies. 


Spicaria verticilloides Fron. 


Ce champignon (fig. 1, 2 et 3, pl. 11), que j'ai rencontré au 
mois de février 1911 sur des larves et des chrysalides de 
Cochylis et d’'Eudemis provenant de la Haute-Garonne, du Tarn 
et du Tarn-et-Garonne, a été également rencontré par M. FRoN 
sur des Cochylis provenant de l’Aude, de l’Indre, de l’Indre- 
et-Loire et du Cher. 

Les spores qui ont servi à mes expériences ont été récoltées 
dans une culture sur gélose du 9 mai 1912, obtenue elle-même 
avec des spores d’une culture du 21 mars. Celle-ci était déjà de 
deuxième génération, et les spores qui l’avaient fournie prove- 
naient d’une culture du 925 février 1911 qui, ayant plus d’un 
an, était entièrement desséchée le 21 mars 1912. Le cham- 
pignon avait été récolté le 4 février sur larve d’Eudemis, Cest 
donc après quatre générations de vie saprophytique sur divers 
milieux qu’il a servi aux inoculations. Il était à craindre que sa 
virulence ne fût très atténuée. 


{re expérience. — Le 13 mai, dix vers de 15 à 20 millimètres, 
au troisième âge, ont été recouverts de spores à l’aide d’un bla - 


or A 


u ee 
j 


PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 191 


reau humide Ces vers.ont gardé belle apparence tout le temps 
qu'a duré l'élevage, c’est à-dire jusqu’au 6 juin. Le parasite n’a 
été rencontré dans aucun d'eux. 


2e expérience. — À la même date, des vers de même âge ont 
été nourris avec une feuille couverte de spores. 

Le 1°" juin, décès d’un ver à peau fortement tachée de points 
disséminés sur toute la surface et visibles à l’œil nu ou à la 
loupe. Ce ver renfermait le parasite dans les tissus sous-cutanés, 
contre la tunique externe de l’estomac et surtout autour du 
rectum. Celui-ci était obstrué, et l’estomac était plein d'aliments 
à demi-digérés. 

Pas de mycélium sur les téguments. 

Le parasite se présentait, à l’intérieur du corps de l’insecte, 
sous la forme de filaments mycéliens peu allongés, mais ramifiés 
et enchevêtrés, formant de petits bouquets fructifères (fig. 4 
et 5, pl. 11). Les spores (fig. 6) étaient elliptiques, ovoïdes et 
courtes de 5-6 /1,5-2u, ou allongées fusiformes, simples 
ou cloisonnées de 10-15 u/2-3 y ; elles étaient accompagnées 
de longs articles pluricellulaires paraissant provenir de leur 
germination dans la cavité générale du ver (fig. 7, 8 et 9). Les 
spores unicellulaires et de petite taille étaient abondantes autour 
du rectum et dans cet organe. 

Le 2 juin, nouveau décès d’un ver comparable au précédent, 
mais moins taché. Le parasite offrait les mêmes caractères et la 
même répartition; il était cependant rare contre les parois de 
l'estomac. 

Le 6 juin, un ver malade ayant incomplètement mué et se 
ratatinant renfermait le parasite uniquement autour du rectum. 

Les sept autres vers étaient sains. 


Je exæpérience. — Le 26 mai, cinq vers n’ayant pas encore 
subi la quatrième mue ont été recouverts de spores. 

Le 4 juin, un ver est mort avec queiques points bruns imper- 
ceptibles en haut et en arrière du thorax. Le parasite formait 
de petits bouquets compacts contre l'intestin postérieur. 


PL. Il. — Spicaria verticilloides. 


FiG. À et 2. — Fructifications et spores. 
F1G. 3. — Mycélium dans une larve de Cochylis. 


F16. 4 à 9. — Mycélium et spores à l’intérieur d’un ver. 


Fie. 10 et 41. — Spicaria du Nematus Baricis. 


Fi. 49 à 15 — Mycélium et spores du même à l'intérieur d'un ver. 


7 


PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 153 


Les quatre autres vers sont restés sains ; aucun ne renfermait 
encore le parasite le 6 juin. 

4e expérience. — (Cinq vers, semblables aux précédents, 
nourris avec des feuilles couvertes de spores, se sont bien com- 
portés jusqu’au sixième jour. À cette date, aucun ne renfermait 
le parasite. 

En résumé : Le Spicaria verlicillioïdes s'est montré peu 
nuisible aux vers à sole. 

Il a présenté, dans le corps des insectes, des simplifications 
tout à fait comparables à celles du Spicaria précédent. 

L’atténuation du parasitisme de ce champignon provient-elle 
de ce qu'il appartient à un hôte différent du ver à soie, ou 
résulte-t elle de la longue vie saprophytique qui a précédé mes 
essais ? J'ai cherché à m'en rendre compte par les expériences 
suivanfes. 


5° expérience. — Un nouvel essai a été fait le 29 mai avec 
un Spicaria (fig. 10 et 11, pl II) qui parait identique au Sp. 
verlicilloïides, mais qui avait été récolté au mois de juin 1911 
sur des larves de Nematus Laricis chez lesquelles il avait pro- 
voqué une muscardine. 

Ensemencé le 15 juin 1911 sur pomme de terre, ce champi- 
enon avait été réensemencé sur le même milieu le 8 mai 1912. 
C’est dans cette dernière culture qu'ont été prises les spores ser- 
vant aux essais du 29. Il n’y a donc eu que deux générations 
saprophytiques. 

Vers et feuilles ont été recouverts de spores. 

Les observations n’ont porté que sur huit vers. Sept sont 
morts du 9 au 15 juin. Je n’ai pu rencontrer le parasite que 
dans cinq d'entre eux ; 1l y était abondant autour du rectum et 
s'y présentait sous forme de filaments mycéliens épais, à cour- 
tes ramifications (fig. 12 et 13) ayant une physionomie particu 
lière différant un Feu de celles des articles comparables trouvés 
dans les expériences précédentes. Les spores sont généralement 


on DATE 


154. F. VINCENS 


longues (fig. 14), mais quelques-unes sont ovales ou ellipti- 
ques (fig. 15). ; 
Deux vers ont porté avant leur mort de nombreuses petites 
taches brunes; elles étaient si abondantes chez l’un d’eux que 
sa peau avait un aspect tigré. 
Ce champignon s’est montré nettement plus nuisible que F 
celui de même espèce employé dans les expériences précédentes. 


Ü® expérience. — Le même Spicaria avait été récolté au mois 
de mars 1910 sur une guëpe adulte. Je l’ai cultivé depuis sur 
divers milieux ; il avait donc plus de deux ans de vie saprophy- 
tique le 29 mai 1912, date à laquelle ont été faits les essais. 

Les dix vers en expérience avaient 40 à 45 millimètres. Ils 
ont été badigeonnés dans les mêmes conditions que ceux de la 
cinquième expérience. Ces vers sont restés sains jusqu’au 
15 juin et aucun ne renfermait alors le parasite. 

Si le Spicaria de ces deux derniers essais est bien, comme je 
le crois, identique au Spicaria verticillioides FRoN, les résul- 
tats obtenus dans les six expériences qui précèdent tendent à 
démontrer que la vie saprophytique atténue d’autant plus sa 
virulence qu'elle est plus ancienne et cela expliquerait com- 
ment ce champignon, qui vit si facilement sur divers milieux et 
ne peut manquer par suite d’être abondant dans la nature, n’a 
pas arrêté, dès son début, la grande multiplication des Cochylis 
et des Eudemis, dont les viticulteurs ont eu à se plaindre dans 
ces dernières années, pas plus qu’il n'arrête dès leur début les 
invasions des autres insectes qu’il attaque. 


Verticillium sp. è 


Récolté le 25 février 1912 sur une nympbhe de Pimypla, para- 1 
site de l’£udemis, ce champignon a été cultivé depuis alterna- 
tivement sur carotte, pomme de terre et gélose. 

Il offre des caractères morphologiques très voisins de ceux du 
Sporotrichum roseum Link (fig. 1 et 2, pl. IIT), mais ses spores 


PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 155 
(/ig. 3 et #)sont beaucoup plus allongées, et d’autre part, l’insecte 
parasite est d’un blanc pur ainsi que les cultures sur carotte et 
gélose. La coloration rose n’apparait que sur pomme de terre. 
Je crois pouvoir en faire un Verticillium sans hésita- 
tions; mais je préfère attendre, pour lui donner un nom spé- 
cifique, d’avoir fait une comparaison plus complète avec les 
espèces déjà décrites, afin de ne pas contribuer, aussi modeste- 
ment que ce soit, à encombrer une nomenclature dans laquelle 
il est déjà passablement difficile de se reconnaitre. 


dre expérience. — Le 17 mai, dix vers de 15 à 20 millimé- 
tres et au troisième âge ont été recouverts de spores d’une cul- 
ture sur gélose âgée de huit jours. ' 
Le 6 juin, aucun de ces vers ne renfermait encore le parasite. 


2e expérience. — Le même jour, dix vers semblables aux 
précédents ont recu comme nourriture une feuille couverte de 
spores provenant de la même culture. Mis à 25 degrés pendant 
dix-huit heures, ils ont été laissés ensuite à la température du 
laboratoire. 

Un décès le 28 mai, soit après dix Jours. Le ver mort était 
brun par places et de petite taille. Il renfermait le parasite au- 
tour du rectum, dont les excréments n'avaient pu être expulsés. 
L’estomac était plein d'aliments. 

Le 30, nouveau décès d’un ver étroitement comparable au 
précédent. 

Le 1° juin, un ver de 40 millimètres est mort avec les téqu- 
ments fortement tachés, à aspect tigré. Le champignon n’a pu 
être trouvé à la surface, mais il était abondant dans les tissus 
sous-cutanés, sous forme de petits amas mycéliens formés par 
l'accumulation d'articles plus ou moins ramifiés (/ig. 5) avec des 
conidies de formes allongées (/ig. 6). Rien sur l'estomac; mais 
autour du rectum, des groupes mycéliens compacts avec spores 
très abondantes, sphériques, elliptiques ou allongées, de dimen- 
sions variables (/ig. 7), dont quelques-unes ont germé, donnant 
de courts articles ramifiés et rapidement sporifères (/ig. S) 


156 0 F. VINCENS 


Le même jour, un agonisant était en tout semblable aux 


morts du 28 et du 30. 

Les six autres vers sont restés sains. 

En somme, quaire vers sur dix sont morts, dont un forte- 
ment taché. Le parasite, surtout développé autour du rectum, 
présentait les mêmes simplifications que celles qui ont été cons- 
tatées pour les espèces précédentes. 


2e et 4° expériences. — Deux essais faits le 96 juin n'ont 
donné aucun résultat. Les vers étaient au quatrième âge. Tou- 


tes les autres conditions reproduisaient exactement celles des 
deux expériences précédentes. 


L 


Verticillium heterocladum Penz. 


J'ai rencontré très communément cette espèce (/ig. 9, 10 et 
11, pl. IIT) sur des chrysalides de Cochylis et d’Eudemis ainsi 
que sur des nymphes de Pimpla et de Pteromalus qui les para- 
sitaient. M. FRON 1 a trouvée au mois de janvier 1911, sur des 
chrysalides de Cochylis. On rencontre fréquemment ce cham- 
pignon mêlé à d’autres saprophytes sur des cadavres ou des 
débris informes de divers insectes sous les écorces; on serait 
donc en droit de douter de son parasitisme, sur lequel M. FRoN 
fait d'ailleurs de prudentes réserves après les essais infructueux 
qu'il fit sur des nymphes de cochylis (1). R 

J'ai fait mes expériences avec des spores d’une culture sur 
_ gélose ensemencée le 9 mai 1912. La première culture avait été 
ensemencée le 13 janvier 1911 avec des spores prises sur une 
larve de cochylis et le champignon avait été nourri depuis suc- 
cessivement avec pomme de terre, carotte cuite et gélose 


1'e expérience. — Le 17 mai, dix vers de 20 à 25 millime- 
tres encore au troisième àve ont été recouverts d'un enduit hu- 
mide de spores. 


(4) Frox. Loc. cit., p. 486. 


Le, 40 


Faculté des Lettres, 17, rue de . 


\ 


qe ‘les 1er et 3e Révoreai de “hate mois, te 
_ du 2% mercredi de Novembre au 3° mercredi de Juillet. | 


MM. les Membres sont instamment priés de faire connaître ; 
au secrétariat leurs changements de domicile. 


en à. 


Adresser les envois d’argent au trésorier, M. DE MONTLEZUN, 
Rue des Couteliers, 13, Toulouse. | 


SOMMAIRE 


H. RiBAUT. — Chordeumella seutellare n. sp. (Myriopoda- 
ASCOSDErMOPROPAL NEC LORIE EEES 


J. de REY-PAILHADE. — Le philothion et la fermentation 
alcoolique... ER Le RE SSSR en GES SN 


Ch.-J. BRUNET. — Etudes de se botanique dans la 
région des /Causses: tisse) he OO LOIRE ANUS 


l 


in SOCIÉTÉ . 
{D'HISTOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE. 


| TOME .QUARANTE-CINQ. — 1912 


À = BULLETIN TRIMESTRIEL N° 4 


TOULOUSE 
IMPRIMERIE BONNET 


2, RUE ROMIGUIÈRES 2. 


1912 


Siège de la Société, 17, rue de Rémusat 


Paru en Mars 1913 
\ i 


Cie 


: 2 


Extrait u règlement de la Société d'Histoire Naturetie de Toulouse 


Art. fer. La Société a pour but de former des réunions dans lesquelles les 
naturalisles pourront exposer et discuter les résultats de leurs recherches e. 
de leurs observations. 


Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles, 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- 
toriques dansleurs applications à l'Histoire Naturelle, sont également de son 
domaine. 


Art. 3. Son but plus spécial sera l’étudier et de faire connaître la consti- 
ution géologique, la flore, et la faune de la région dont Toulouse est le 
centre. 


Art. 4. La Société s’efforcera d'augmenter les collections 6 Musée d'His- 
toire Naturelle de Toulouse. 


Art. 5. La Société se compose : de Membres-nés — Honoraires — Titu 
taires — Correspondants. 


Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être présentés 


par deux membres Litulaires. Leur admission est votée au scrutin seèret par 
le Conseil d'administration. 


Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de {12 fr., 
payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée 
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Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et 
correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 franes. 


Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier Les diplômes qu'après avoi 
reçu le montant du droît et de la cotisation. Alors seulement les membres 
sont inscrits au Tableau de la Société. 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son annuité, il perd, après 


deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits 
attachés au titre.de membre. 


Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. : 


Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési- 
dent: 1e" et 2° Vice-présidents; Secrétaire-général ; Trésorier ; 1€" et 2e Bi- 
bliothécaires-archivistes. À 

Air. 31. L'élection des membres du Bureau, da Conseil d'administration et 
du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première séance 
du mois de décembre Le Présidentest nommé pour deux années, les autres 
memores pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuvent seuls être 
réelus immé fiatement dans les mêmes fonctions. 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles 
s ouvrentle premier merzredi après le {5 novembre,etont lieutous les fer et 3e 
mercredi de chaque mois jusqu’au 3° mercredi de juiliet inclusivement. 


Art. 39. La publication des dévouvertes ou études faites par les membres 
de la Socié‘é et par Les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frai. 
de celle «1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle 
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et La date de sa publication. 


Art. 41. La société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et 
de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter le 
gnature de l’auteur. 


Art 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. Il peut er 
obtenir des tirages à part, des réimpressions, mais par l'intermédiaire de le 
Société. 

Art. 48. Les membres de la Société sont tcus invisés à lui adresser 
échantillons qu'ils pourront réunir. 


A7. 53. En cas de dissolution, tes diverses propriétés da la eisté, vevis 
Atout da droi à a ville de Tuziosss, ; 


dt 


PL. II. 


— Verticillium sp. et Verticillium heterocladum. 


F16. 1, 2 et 3. — Fructifications et spores du Verticillium sp. 
FIG. 5 à 8. — Mycélium et spores du même à l'intérieur des vers. 
FiG. 9. — Verticillium heterocladum à un faible grossissement. 
FiG. 10 et 11. — Fructifications et spores du'même. 
F1G. 19 à A7, — Mycélium et spores dans le corps des vers. 

Soc. D'HIST. NATUELLE DE TOULOUSE (T, XLV) 


158 ‘  F. VINCENS 


Trois décès sont survenus successivement le -22 mai, le. 


25 mai et Le {1° juin. 
L’un de ces vers présentait de petits points noirs à peine vi- 
sibles répartis sur tout le corps. Abandonné dans un boîte close, 


il a durci et son corps s’est recouvert d’un fin gazon soyeux. 


d’un blanc brillant, dans lequel le Verticillium ne pouvait être 
reconnu. | 

Les deux autres renfermaient le champignon dans la cavité 
générale et surtout en arrière, autour du rectum. Il y formait 
des bouquets mycéliens parfois très ramifiés (/ig. 12), mais plus 
fréquemment courts et peu ramifiés, avec ampoules (fig. 13 et 
14). Les spores (fig. 16 ei 17) avaient des formes variées. 

L'un de ces vers avait la peau fortement tachée, d’aspect tigré. 
Il n’était point cependant corpusculeux, car, si parmi les spores 
qu’il renfermait quelques-unes rappellent les corpuscules de la 
pébrine, elles ne doivent pas être confondues avec eux à cause 
de tous les intermédiaires qui les rattachent aux autres spores. 

Les sept autres vers sont restés sains. 


2e expérience. — À la même date, dix autres vers ont été 


alimentés avec des feuilles couvertes de spores. La feuille pré- 
sentait une odeur très nette de champignon frais, ce qui sem- 
ble avoir contrarié l’appétit des vers, car le lendemain deux tiers 
seulement de la feuille avaient été consommés. 

Deux vers morts le 24 renfermaient des spores et des arbus- 
cules mycéliens semblables à ceux déjà vus. 

Je n’ai pu trouver le parasite dans un ver mort Le 28. 

Trois vers de 35 à 40 millimètres sont morts le 4 et le5 juin. 
Tous les trois étaient fortement tachés. La surface des tégu- 
ments criblés de taches ne portait aucune trace de mycélium, 
mais les tissus sous-cutanés étaient envahis par des bouquets 
mycéliens avec de longs articles ou de longues spores, le tout 
étant étroitement comparable à ce qui a été déjà décrit dans 
l'expérience précédente. La surface externe de l'estomac était 
tapissée d’un réseau de mycélium. Celui-ci très abondant autour 


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nr 7 ils Le 


PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 159 


du rectum y fructifiait abondamment, donnant de petites spo- 
res ovoïdes ou fusiformes (fig. 17). 

Des coupes dans l’un de ces vers ont montré la même répar- 
tition générale du parasite, mais on pouvait y voir de plus que 
le champignon était très abondant dans les tissus des fausses 
pattes et il semble que, tout comme pour le Spicaria sp. étudié 
en premier lieu, la pénétration se soit faite par les membranes 
des replis de ces organes. 

L'observation a été interrompue le 6 juin. Aucun des quatre 
vers restants ne renfermait le parasite. 

En somme, six décès dont cinq avec présence certaine du 
champignon dans le corps des vers et dont trois avec les carac- 
tères extérieurs de la pébrine. 


3° expérience. — Cinq vers n'ayant pas subi la quatrième 
mue ont été saupoudrés de spores le 26 mai. 

Ils ont subi leur mue le 30, sans accidents. 

Trois ont été tués le 6 juin, sans qu’aucun d'eux renfermât 
le parasite. Les deux autres présentaient une coloration rosée, 
telle que celle qui est indiquée comme caractérisant les débuts 
de la muscardine. Ces deux vers étaient cependant de belle taille 
et bien vigoureux. Ils ont été élevés jusqu’au cocon qu'ils ont 
commencé à filer le 15 et le 16 juin. Les papillons éclos le 8 et 
le 11 juillet étaient deux mâles ; l’un d'eux avait l’abdomen de 
couleur grise, aucun cependant ne renfermait de parasite re 
connaissable. 

En résumé, le Verticilliwm heterocladum peut se montrer nui- 
sible aux vers à soie. Son mode d’attaque rappelle celui de l’es- 
pèce indéterminée de Spicaria dont il a été question au début. 

Comme les champignons précédents, il réduit son appareil 
végétatif et multiplie les formes de ses spores à l’intérieur des 
vers parasités. 

TÉMOINS 


Une cinquantaine de vers de même origine, éclos le même 
Jour que ceux qui ont servi aux expériences exposées dans les 


TA ENT, TA DUT 


160 F. VINCENS 


pages précédentes, ont été nourris dans la même salle avec des 
feuilles de même provenance. Or, malgré des conditions d’hy- 
giène moins favorables, puisqu'ils étaient élevés tous sur un 
même cadre, ces vers n’ont donné aucun décès tout le temps 
qu'a duré l'élevage. Tout au plus y a-t-il eu quelques inégalités 
de développement, mais jamais aucun ver de ce lot n'a pré- 
senté la moindre tache suspecte, et ceux qui ont été élevés pour 
la reproduction ont donné des papillons et des œufs sains. 

D’autres témoins, plus instructifs, ont été élevés dans des 
conditions en tous points identiques à celles dans lesquelles ont 
vécu les vers en expérience. Comme eux, ils ont été frottés au 
blaireau humide ou nourris avec des feuilles humides. Les pe- 
tits cadres de carton qui les renfermaient alternaient avec ceux 
dans lesquels étaient élevés les vers malades. Ces témoins se 
sont montrés toujours très sains et plus beaux que les précé- 
dents, à cause sans doute des conditions plus favorables de leur 
élevage presque cellulaire. j 

La santé de ces témoins ne permet donc point de douter que, 
dans mes expériences, les maladies étaient bien dues aux cham- 
pignons dont les spores étaient apportées sur les vers ou-sur les 
feuilles qui les alimentaient. ù 


Conclusions. 


De tous les champignons essayés, le Spicaria sp. est, sans 
contredit, celui qui s’est montré le plus nuisible au ver à soie. 

La virulence des autres espèces s’est montrée, semble-t-il, 
d'autant plus faible que leur vie saprophytique avait été plus 
longue et que les vers étaient plus âgés. L’atténuation de la 
virulence amenée par la vie saprophytique est d’ailleurs un fait 
connu depuis longtemps. JoHANYs l’a constaté, en 1839 pour le 
Botrytis Bassiana ; GiarD l’a observé pour l’Zsaria densa (1) 


(4) GraRD. Isaria densa. Bull, Sc. de la Fr. et dela Belg., t. XXIW, 
1892, p. 54. 


nrcu 
ke 
sl : 
A 


à 


PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 161 


et, après eux, le fait a été constaté encore par la plupart des 
nombreux observateurs qui se sont occupés des champignons 
entomophytes. 

Il est cependant remarquable que des espèces aussi éloignées 
du Spicaria Bassiana que l’est par exemple le Verticillium he- 
terocladum puissent se montrer nuisibles au ver à soie. Cela 
confirme cette opinion de M. BEAUVERIE (1) : que l’on est en 
droit de prévoir que d'autres champignons que celui qu'on est 
habitué à voir produire la muscardine peuvent venir un jour 
provoquer des épidémies chez ce précieux insecte. Parmi les 
espèces qui ont servi à mes expériences, il en est de tellement 
vulgaires qu’il me paraît étrange qu'aucune d’entre elles ne se 
soit encore acclimatée dans les magnaneries et n’y soit désavan- 
tageusement connue. 

Dans le mode de développement du parasite à l’intérieur des 
vers, il y a quelque chose de commun à toutes les espèces étu- 
diées. Le mycélium s’est toujours peu développé sous sa forme 
filamenteuse pendant la vie des insectes. Il se désarticulait aisé- 
ment, laissant flotter dans leur cavité générale de longs articles 
multicellulaires ou des conidies de formes variables qui, ger- 
mant dans les divers tissus, en provoquaient l’envahissement 
progressif. Les caractères de ces articles ou de ces spores, parti- 
culiers à chacune des espèces, sont imprécis, et si l’on peut se 
rendre compte de leur existence par l'examen comparatif des 
figures dessinées dans les planches qui accompagnent ce travail, 
ils échappent cependant à toute description. Des faits compara- 
bles avaient été observés par AupouIN (2) pour le Botrytis Bas- 
siana. Cet auteur constata dans le corps des vers à soie, aux- 
quels 1l avait inoculé le champignon, la présence d'arbuscules 
mycéliens dont les rameaux porlaient « des espèces de petits 
bourgeons, ..... des vésicules ou des tubes biloculaires, trilocu- 


(!) BEAUVERIE. Sur une muscardine des vers à soie. Lyon, 1911. 

(2) AupouiN. Recherches anatomiques et physiologiques sur la 
m.ladie contagieuse qui attaque les vers à soie et qu’on désigne 
sous le nom de muscardine. — C. R, Ac. Sc., 1836. 


162 F. VINCENS 


laires, quadriloculaires, etc. » : il observa aussi « des espèces 
de globules flottants qui, charriés par la masse du sang, peu- 
vent pénétrer dans tous les organes ». Ce sont certainement des 
globules de ce genre qu'avait observés GUÉRIN DE MENEVILLE 
lorsqu'il écrivait en 1849 : « Je crois avoir assisté à la transfor- 
mation de la matière vivante élémentaire animale en un végétal ; 
car j'ai vu certains corpuscules, formant la portion vivante et 
interne des globules-du sang des vers à soie, devenir des racines 
de Botrytis Bassiana, de ce végétal inférieur qui constitue la 
maladie connue sous le nom de muscardine (1).» D'ailleurs, 
avant AUDOUIN, BASsI avait signalé la présence « d’une multi- 


tude innombrable de champignons » sous les téguments des 
vers malades, mais encore vivants. En ce qui concerne l’/saria 


densa, GIARD écrivait en 1892 : « Si l’on examine le sang de la 
la larve au début de l’infestation et même avant qu’on aperçoive 
la moindre coloration, on trouve au microscope, circulant dans 
le liquide, une multitude de conidies cylindriques que nous 
avons décrites à propos de la culture cellulaire (2). » 

Il y a donc chez tous les champignons entomophytes une 
tendance très marquée à réduire leur mycélium à l’intérieur des 
insectes vivants et à y multiplier leurs spores. On peut penser 
que l’exagération de cette tendance aboutit à la formation exelu- 
sive de spores, comme dans les cas étudiés par M. PORTIER (3). 

La pénétration des champignons entomophytes à l’intérieur 
des vers ne paraît se produire qu’exceptionnellement par un 
point quelconque des téguments revêtus de chitine. Le plus 
souvent elle se produit par le fond membraneux des replis des 
appendices. Il ne semble point, qu'ainsi que le suppose GIARD 
pour l’Isaria densa, ces champignons soient capables de pro- 
duire normalement des diastases dissolvant la chitine, tout 


(1) GuéRIN DE MENEvILLE. Etude sur les maladies des vers à 
soie, etc. Mémoires de la Soc. d’Agr. de Fr., 2e série, t. V, 1849. 


(2) GrARD. Loc. cit., p. 65. 


(3) P. Porrier. Recherches physiologiques sur les champignons 
entomophytes. Paris, 1911. 


PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 163 


comme certains champignons parasites des végélaux en pro- 
duisent une dissolvant la cellulose. 

Les trachées ne constituent qu’une voie de pénétration tout 
à fait exceptionnelle. 

Le tube digestif est en grande partie respecté par le champi- 
enon, qui ne se rencontre jamais dans l'intestin antérieur et 
l'intestin moyen. Cependant, les spores ingérées avec les ali- 
ments peuvent s'arrêter dans les replis du rectum, y germer et 
amener la mort en empêchant les fonctions mécaniques de cet 
organe. Il semble aussi que le parasite puisse de là gagner la 
cavité générale du ver. 

Pour leur être nuisibles, il n’est point toujours nécessaire 
que ces champignons pénètrent à l’intérieur des vers. En se 
développant, même faiblement, à la surface des técuments avant 
la mue, ils empêchent celle-ci; les vers meurent alors empri- 
sonnés dans la dépouille desséchée qu'ils ne peuvent rompre ou 
dont ils ne peuvent écarter les débris. 

Un fait sur lequel il me paraît plus particulièrement intéres- 
sant d’insister, est l’apparition de taches ou de petits points 
bruns que j’ai signalée sur un certain nombre de vers infestés. 

Que signifient ces taches ? | 

D’après PASTEUR (1), on' ne peut observer que deux sortes de 
taches anormales sur les técuments des vers à soie : les unes, 
qu’il appelle fausses taches, sont dues à des blessures; les au- 
tres, qui s’en distinguent aisément par leur aspect, sont celles 
qui caractérisent la maladie désignée en 1859 par DE QUATRE- 
FAGES sous le nom de pébrine. 

D'autre part, toujours d’après PASTEUR, il existe un lien étroit 
entre la présence de ces taches et celle, à l’intérieur des vers, 
d'un parasite monocellulaire que, faute de détermination pré- 
cise, on désignait alors sous le nom de corpuscule. Sur ce point, 
PAsTEUR est très affirmatif. « Il r’y à pas de doute à garder, dit- 
il (2), les taches n’apparaissent qu’à la suite du développement 


(1) Pasteur. Etudes sur la maladie des vers à soie, 1870, t. I, p.103. 
(2) PASTEUR. Loc. cit., pp. 104 et 105. 


164 F. VINCENS 
des corpuscules. La pébrine n’est qu’un effet de la propagation 
de ces derniers. Pébrine et maladie des corpuscules sont deux 
expressions que l’on peut employer indistinctement l’une pour 


l’autre, bien que les mots maladie des corpuscules aient, scien-. 


tifiquement parlant, la prééminence, parce que les corpuscules 
sont la cause de la présence des taches. » II dit ailleurs (2) : 
« J'ai démontré l'identité de la maladie des taches avec la ma- 
ladie des corpuscules : » 

Les faits que j'ai constatés sont en contradiction avec cette 
affirmation ; car 1l n’est point douteux que les taches observées, 
et dont j'ai signalé la présence pour chaque ver qui me les a 
montrées, ne sont point des taches de blessure et que, de plus, 
les vers tachés n’ont jamais renfermé des corpuscules. 

Il s'impose donc de rechercher si PASTEUR avait vraiment dé- 
montré l'identité entre la pébrine et la maladie des corpus- 
cules. i 

En 1858 et 1859, DE QUATREFAGES. chargé d’une mission pour 
l’étude de la maladie des vers à soie, qui préoccupait alors les 
éleveurs, avait constaté que le signe de ceïte maladie était la 
présence à peu près constante de petits points noirs ou de taches 
sur les técuments des vers. D’où le nom de pébrine sous lequel 
on désigne depuis cette maladie. 

En 1865 et 1866, PASTEUR, chargé d’une mission semblable, 
fut amené par ses observations € à admettre que le corpuseule 
était le signe et la cause d’une maladie régnante très dévelop- 
pée ». Ainsi pensa-t-il qu’il existait nécessairement une corres - 
pondance entre la présence des corpuscules et la présence des 
taches. Pour vérifier cette opinion, il fit quelques expériences 
de 1866 à 1868. 

« Voici, dit-il, les diverses méthodes que j'ai suivies pour 
éclaircir mes doutes. 

« Dans une éducation, dite à la turque et sans feu, que je 
présumais devoir être excellente, je prélevai, à la veille de la 


(2) PASTEUR. Loc. cit., p. 291. 


PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 165 


montée à la bruyère, des vers qui étaient les uns tachés et les 
autres non tachés. J’en fis deux lots distincts dont je suivis 
l'éducation sérarément jusqu'à la naissance des papillons. Je 
constatai alors : 1° que les vers tachés de taches sensibles et 
visibles à l'œil nu ou à la loupe n'’offraient pas de corpuscules ; 
20 que les vers tachés donnaient des papillons sans tache ou 
les papillons tachés : 3° que les vers non tachés se comportaient 
de la:même manière, c’est-à-dire qu'ils donnaient, soit des pa- 
pillons sans tache, soit des papillons tachés. La présence des 
taches chez les vers n’était donc pas un signe certain qu’ils 
avaient des corpuscules ou que leurs papillons en auraient. 
. Pour que la tache püût être considérée comme un signe certain 
de la maladie accusée par les corpuscules elle devait montrer 
une réciprocité qu’elle ne possède pas. Quand la maladie des 
corpuscules existe chez les vers, les taches y existent et même 
souvent volumineuses et abondantes, mais la circonstance 
inverse n’est pas obligée, c’est-à-dire que quand il y a des 
taches à la surface de la peau des vers, la maladie des corpus: 
cules n’existe pas nécessairement, soit chez ces vers, soit chez 
les chrysalides et les papillons qui en proviennent (1). » 

La conclusion de cette expérience, faite en 1866, était donc 
nettement opposée à l'opinion qu'avait PASTEUR avant de la faire, 
mais elle ne lui paru’ point démonstrative et il la compléta par 
deux autres. 

Prenant « de très bons vers » sans taches, il en’ éleva quel- 
ques-uns isolés chacun dans une boite particulière ; quelques 
autres, en tout semblables, furent élevés pêle-mêle et maniés 
sans soins. Les premiers restèrent nets de toute tache ; les se- 
conds, au contraire, en montraient tous un nombre variable, et 
il était facile de constater qu'elles étaient dues aux blessures que 
les vers s'étaient faites mutuellement ou qu'ils avaient recues 
pendant leur manipulation. C'est ainsi que PAsTEuR acquit 
la certitude qu’il existait des taches de blessure qu’on pouvait 


(1) PASTEUR. Loc. cit , pp. 100 et 101. 


’ 


SN LORS RS & ALT NL Ta A CRE LV NT Ce + ut 
SRE er dns | 


x 


166 F. VINCENS 


confondre avec des taches de pébrine, à condition de n'être 
point averti. À cette catégorie appartenaient, d’après lui, celles 
qu’il avait observées dans l’expérience précédente. 
D'autre part, prenant encore « de très bons vers, exempts de 
toute maladie, au sortir de la première mue », il leur fit con- 
sommer des feuilles couvertes de corpuscules. Il constata que 
le douzième jour après la contagion € presque tous les vers con- 
tagionnés portaient de très petites taches ». 


« J'ai, dit-il, répété souvent ces curieuses expériences dans 


des conditions variées; elles ont toujours offert les mêmes ré- 
sultats généraux ». C’est alors qu’il affirme l'identité de la 
pébrine et de la maladie des corpuscules par la phrase que j'ai 
citée plus haut (1). 

Or, les deux dernières expériences n’infirmaient pas suffi- 
samment les conclusions de la première. Elles démontraient 
seulement : 1° qu’il existe des taches accidentelles qui ne sont 
le signe d'aucune maladie ; 2° que la maladie des corpuscules 
produit l'apparition de la pébrine caractérisée par des taches 
distinctes des taches accidentelles. 

Pour pouvoir affirmer l'identité entre la pébrine et la mala- 
die des corpuscules, il eût fallu démontrer encore qu'aucune 
autre maladie ne peut provoquer l’apparition des taches. Pas- 
TEUR aurait dû être amené à voir la nécessité de cette démons- 
tration par cette phrase de l’abbé DE SAUVAGE qu’il cite lui- 
même (2) : « On connaît les vers atteints de la muscardime, 
d’abord à des points noirs répandus sur différents endroits de la 
peau. » Mais, déjà suffisamment convaincu de la justesse de 
son opinion, il affirme que cet auteur a confondu la muscardine 
avec la pébrine, sans parler d’aucune nouvelle expérience faite 
pour contrôler son assertion. 

Par un heureux hasard, mes observations comblent cette 
lacune, mais elles nous ramènent aux conclusions auxquelles 


(1) Voir (2), p. 160. 
(2)PocAcitvp:1290! 


| 


PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 167 


avait abouti PASTEUR par ses premières expériences : « Quand la 
maladie des corpuscules existe chez les vers, les taches y existent 
et même souvent volumineuses et abondantes, mais la circons- 
tance inverse n’est pas obligée, c'est-à-dire que quand il y a des 
taches à la surface de la peau des vers, la maladie des corpuscu- 
les n'existe pas nécessairement. » 

En d'autres termes, contrairement à l'idée qui domine le tra- 
vail de PASTEUR, il n'y a pas identité entre la pébrine et la ma- 
 ladie des corpuscules. La pébrine est l'indice d’un état patholo- 
gique dont la cause n’est pas unique. 


18 décembre 1912. 


a PEN 


168 | A. DE MONTLEZUN 


NOTES 


SUR LA 


REPRODUCTION DES CYGNES NOIRS 


du Jardin zoologique de la Ville de Toulouse 


Par A. DE MONTLEZUN 


Suivant Brehm, le cygne noir, ou cygne de la Nouvelle- 
Hollande (Cygnus atratus Gould.), a été découvert en 1698 
par l’équipage d’un navire envoyé par la Compagnie des Indes 
Orientales pour explorer la Nouvelle- Hollande. 

En 1746, deux cygnes noirs furent transportés vivants à 
Batavia ; l’existence de ces oiseaux, qui paraissait douteuse, fut 
ainsi démontrée. 

De précieux renseignements sur la distribution géographi- 
que, sur les mœurs et les habitudes du cygne noir, se trouvent 
consignés dans l’ouvrage de Brehm. 

Au point de vue de l'élevage, cet auteur fait également men- 
tion des résultats obtenus par un de ses amis, M. Bodinus de 
Cologne, qui obtint plus de cinquante cygnes noirs avec un 
seul couple reproducteur. Les sujets obtenus par cet éleveur 


- furent prob1blement cédés par lui à plusieurs établissements 


zoologiques, qui les vendirent à leur tour à divers éleveurs. 

Cette espèce est un peu plus petite que le cygne muet, mais 
n'en est pas moins ornementale. 

Le 17 janvier 1910 l'Administration du Jardin Zoologique 
acheta à M. d'Hébrard de Saint-Sulpice, demeurant au château 
de Torcy par Fruges (Pas-de-Calais), un couple de cygnes noirs 
âgés de 2 ans 1/2. 


REPRODUCTION DES CYGNES NOIRS 169 


Ces oiseaux furent placés .dans la pièce d’eau qui entoure la 
montagne du Jardin des Plantes. Ils y vécurent en bonne intel- 
ligence pendant la première année, mais ne se reproduisirent 
pas ; ce n’est que vers la fin de l’année 1911 que les accouple- 
ments furent remarqués et que les oiseaux se mirent à dépo- 
ser des brindilles de bois pour établir une sorte de nid à l'entrée 
d’une cabane placée dans un petit îlot. 

La ponte commença le 15 janvier 1912. La femelle pondit 
cinq œufs, du 15 au 25 janvier ; l’incubation dura six semaines, 
du 26 janvier au 7 mars, quarante-deux jours environ, en 
tenant compte du temps que les petits passèrent sous leur mère 
avant de se montrer. 

Sur les cinq œufs pondus, trois furent clairs, les deux autres 
donnèrent naissance à deux petits qui sortirent du nid, l’un 
le 7, l’autre le 8 mars 1912. 

Les œufs non fécondés mesuraient : 


Le premier (le plus gros)......  0,108x0,070 
Perdeuxième,:11.:11 41e ...  0,104%X0,070 
Éetroisièmesc mu .. 0,102 X 0,068 


Leur couleur était d’un gris légèrement verdâtre. Le poids 
du plus gros était de 240 grammes. La coque pesait 35 
grammes, 

Le jour de leur naissance, les petits étaient recouverts d’un 
duvet blanc légèrement grisâtre, avec les parties supérieures de 
la tête, du cou et du dos un peu rembrunies. Pendant le pre- 
mier mois, c’est-à-dire du 7 mars au 7 avril, le duvet resta 
presque de la même nuance. 

Dès le deuxième mois, du 7 avril au 7 mai, la croissance fut 
rapide, les parties supérieures de la tête, les flancs et les cou- 
vertures des ailes commencèrent à s'emplumer, les rectrices 
devinrent un peu apparentes ; les premières plumes de teinte 
brune étaient bordées de fauve brunâtre. | 

À l'âge de 3 mois, du 7 mai au 7 juin, les jeunes cygnes 
furent entièrement recouverts de plumes noirâtres, largement 


170 A. DE MONTLEZUN 


bordées de roux fauve ; les rémiges ne dépassaient pas les gran- 
des couvertures des ailes, les rectrices étaient courtes et bordées 
de roux à leur extrémité. Le bec commençait à prendre une 
teinte rougeâtre à partir de la base et se lerminait par une 
nuance couleur de chair grisâätre vers l’onglet. 

A cet âge, la taille des jeunes cygnes atteignait environ les 
deux tiers de celle des adultes : leur plumage était brunâtre en 
dessous avec bordures rousses très marquées sur le contour des 
plumes et les couvertures des ailes. L'ensemble du plumage du 
dessous du corps était de nuance brune tirant sur le roux. Les 
pattes étaient brunes teintées de gris. 

Pendant le quatrième mois, du 7 juin au 7 juillet, les 
oiseaux continuèrent à se développer ; leur plumage devint plus 
fourni et plus lustré; ils commencèrent à faire groupe à part et 
prirent des allures plus indépendantes. 


À partir du cinquième mois, la taille des jeunes cygnes éga- 


lait presque celle des adultes ; ils vivaient la plupart du temps 
éloignés de leurs parents, et ceux-ci reprirent peu à peu leur 
ancienne manière de vivre. 

Les garcons de la ménagerie ne tardèrent pas à remarquer 
que le cyyne mâle reproducteur recherchait sa femelle, ce qui 
faisait prévoir qu'il y aurait une seconde couvée ; en effet, un 
premier œuf fut pondu le 17 septembre; la femelle pondit en 
tout quatre œufs qui donnèrent trois petits cygnes. Le qua- 
trième œuf fut clair. 

L'incubation dura environ quarante jours, du 20 septembre 
au 30 octobre, jour de la naissance du premier petit. 

Le troisième jour après leur naissance, les petits allèrent à 
l’eau en compagnie de leurs parents. 

Comme on le voit, il y a eu deux pontes en 1912 : la pre- 
mière, en janvier ; la deuxième, en septembre. 

On peut voir en ce moment, 10 novembre, le couple repro- 
ducteur entouré de sa petite famille, trois nouveau-nés et les 
deux cygnes de la première couvée. 

Ils vivent tous en bonne intelligence. 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


Séance du 3 janvier 1912. 


Présidence de M. Dop, président. 


_ M. Mourté, présenté par MM. de Montlezun et Ribaut, est 
admis comme membre titulaire. 

M. Vincens expose les résultats d’une étude qu’il a faite sur 
des avoines moisies. 

Cette étude confirme les observations faites en 1904 et 1905 
par M. Brocq-Rousseu, observations d’après lesquelles l’alté- 
ration est due au développement d’un champignon saprophyte : 
le Streplothrix Dassonvillei Brocq-Rousseu. 

Ce streptothrix, très commun dans la nature, se développe 
abondamment sur les avoines, maïs, pailles et fourrages, dès 
que les conditions de chaleur et d'humidité lui deviennent 
favorables. Il dégage une forte odeur bien caractéristique, qui 
ne peut. se confondre avec celle d'aucune autre moisissure 
banale. 

M. Vincens a constaté que la présence des enveloppes des 
grains favorise l’altération, parce qu’elles abritent de nombreux 
germes et constituent pour le développement du Streptothrix 
un milieu beaucoup plus favorable que les téguments. 

La valeur germinative des graines présentant l'odeur de 
moisi est plus faible que celle des graines saines : elles donnent 
à la germination une forte proportion de graines pourries, 

L’affaiblissement des facultés germinatives ne doit pas être 


172 ‘COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


attribué à la présence du Strepitothrix mais à celle d’autres 


champiynons, particulièrement l’Allernaria tenuis, dont la 


multiplication des germes s'est faite parallèlement à celle du 
Streplothrix. ï 

Diverses mycoses des chevaux et des bœufs sont attribuées à 
des Streptothrix; aussi peut-on se demander si la présence du 
Streplothrix Dassonvillei sur les glumes des avoines ne constitue 
pas un danger pour les animaux qui consomment ces graines. 


Le polymorphisme des champignons inférieurs ne permet pas 


d'affirmer, sans expériences préalables, qu’il n'existe aucur 


rapport entre le Sireplothrix Dassonvillei et les espèces patho- 


gènes connues dont il semble jusqu'ici différer. 


Séance du 17 janvier 19192. 


Présidence de M. Dop, président. 


M. MENGAUD fait connaître le résultat de ses explorations 
dans les vallées inférieures de l’Agout et du Dadou et la 
partie de la vallée du Tarn comprise entre Gaillac et Saint- 
Sulpice-la-Pointe. 

Ces trois rivières ont encaissé leur lit dans les molasses et 
marnes oligocènes et coulent de 15 à 25 mètres en dessous de 
leur plus basse terrasse. Leurs eaux suivent ainsi un fossé pro- 
fond à parois irès raides, presque verticales parfois. Cela est 
particulièrement net dans la région étudiée où il n’existe pas de 
plaine d'inondation comme dans les vallées voisines de l'A riège 
et de la Garonne. 

Les terrasses nettement caractérisées comprennent : 


4° Niveaux de la basse plaine. — Ts sont au nombrede trois 


pour le Tarn et le Dadou, de deux seulement bien tranchés 
pour l’Agout. 
a) Niveau inférieur. — Altitude comprise entre 140 et 


nr diie dei tits 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 173 


110 mètres. Belle plaine bien cultivée sur laquelle sont bâtis 
Gaillac, L'Isle-d'Albi, Saint-Sulpice-la-Pointe dans la vallée 
du Tarn ; Saint-Jean-de-Rives et Saint-Lieux dans la vallée de 
l’Agout ; Briatexte dans la vallée du Dadou. 

b) Niveau moyen. — Moins net que le précédent et le sui- 
vant. Il existe sur la rive droite du Tarn, près de Gaillac où 1l 
a été signalé et figuré dans une coupe par Collomb (Bull. Soc. 
géol. de France, 1870-1871, p. 93) et il porte la petite ville de 
Rabastens. M. Mengaud l’a suivi dans la vallée du Dadou depuis 
un point situé en aval de Briatexte jusqu’à l'embouchure du 
Dadou. Altitude comprise entre 150 et 130 mètres dans 
la vallée du Tarn, 140 et 130 mètres environ dans celle du 
Dadou. 

c) Niveau supérieur. — Se maintient entre 155 et 140 mètres 
d'altitude dans la vallée du Tarn: 160 et 140 mètres dans la 
vallée du Dadou ; 142 et 130 mètres environ dans la vallée de 
l'Agout entre Lavaur et Saint-Sulpice. C’est le niveau de Mon- 
tans (vallée du Tarn) et de Lavaur (vallée de l’Agout). Ces trois 
niveaux ont fourni du Mammouth, du Bœuf, du Cerf et du 
Rhinoceros tichorinus. La carte géologique au 1 : 80.000 les 
réunit sous la même légende (alt) et sous la même teinte. Elle 
sépare par une ligne de traits le niveau supérieur du niveau 
inférieur, ces deux derniers étant bien nettement tranchés dans 
la topographie. 

2° Niveau.de la terrasse moyenne a!b de la Carte géologique. 
— Bien reconnaissable daus la vallée du Tarn, il porte les bois 
de chênes un peu étendus connus sous le nom de « Forêt de 
Giroussens » et « Forêt de Buzet ». Son altitude varie peu et 
se maintient entre 210 et 180 mètres sur 20 kilomètres environ 
de longueur dans la partie sud-est de la feuille de Montauban, 
puis entre 170 mètres (forêt de Buzet) et 130 mètres (Montbar- 
tier). C’est dans les mêmes limites {entre 210 et 180 mètres) que 
l’on trouve ces cailloutis dans la basse vallée de l’Agout (nord-est 
de Lavaur, Ambres, Lugan, Azas). M. Mengaud a classé dans 
cette terrasse un niveau d'alluvions bien net que l'on peut 


SOC. D'HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV). 143 


174 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


observer dans la vallée du Dadou, sur la rive gauche, entre 
Briatexte et Ambres et qui se trouve également à des altitudes 
comprises entre 215 et 193 mètres. 

20 Niveau supérieur ala de la carte géologique. — On a 
ainsi distingué des cailloutis anciens en lambeaux isolés mais 
formant une traînée continue entre les vallées de la Garonne et 
du Tarn (feuille de Montauban). Ils forment les hauteurs de 
Montjoire (233 mètres), Vacquiers (222 mètres) et se terminent. 
au nord de Grisolles à la cote 190 mètres./Cela est parfaitement 
justifié, mais, à cause de l'identité de composition lithologique 
el de position topographique par rapport aux niveaux précédents, 
il faut leur adjoindre d’autres cailloutis, non compris sous la 
même légende, placés sur la ligne de faîte qui sépare la vallée 
du Dadou de celle du Tarn. Ce sont d’ailleurs des alluvions du 
Tarn qui se trouvent dans ce niveau supérieur et ellesoccupent 
des crêtes comprises, dans l’angle sud-est de la feuille de Mon- 
tauban, entre 330 et 230 mètres d'altitude. 

Il existe des dépôts de graviers placés dans des conditions 
analogues entre les vallées de l’Agout et du Dadou : leur étude 
sera l’objet d’un travail ultérieur. 


M. LécarLLon expose les résultats qu'ila obtenus en étudiant, 
en collaboration avec M. Audigé, les propriétés insecticides de 
la naphtaline. ) 

Pendant longtemps on a employé la naphtaline comme insec- 
ticide, soit pour protéger les vêtements, les fourrures, les objets 
de literie contre les insectes d'appartements, soit pour protéger 
les collections d'histoire naturelle, soit pour éloigner les insectes 
des plantes cultivées. Balbiani faisait entrer la naphtaline dans 
son liquide contre le Phylloxéra de la vigne. 

En 1903 et 1905, Berthelot fit des observations à la suite 
desquelles il admit que l'effet insecticide de la naphtaline est 
nul ou à peu près. Cette opinion est générale aujourd’hui. 

En étudiant l'effet de la naphtaline sur des larves et des 
adultes de Nécril, sur des larves de Tenthrède, sur des adultes 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 175 


d'Aphrophore et sur des chenilles de Cochylis, MM. Lécaillon 
et Audigé ont reconnu qu’en milieu confiné de peu d’étendue 
(1/2 litre) tous les insectes sont tués en 24 heures par les vapeurs 
de naphtaline. En milieu confiné mais plus étendu (25 litres) 
les insectes sont tués beaucoup moins vite. En milieu où Pair 
est renouvelé, les insectes s'adaptent rapidement à vivre norma- 
lement malgré la présence de vapeurs de naphtaline. 

Les auteurs des recherches concluent que la naphtaline émet 
des vapeurs toxiques pour les insectes et peut être employée soit 
pour préserver les vêtements, fourrures, objets de literie, à la 
condition que ces objets soient ronfermés dans des malles, des 
caisses closes complètement ou à peu près, soit pour préserver 
les collections d'histoire naturelle renfermées dans des boîtes. 
Quant à l'emploi de la naphtaline en plein air, par exemple dans 
le but d’éloigner les insectes des plantes cultivées, il ne peut 
donner aucun résultat appréciable. 


Séance du 7 février 1919. 


Présidence de M. Dop, président. 


M. Cana, présenté par MM. Mengaud et Vincens, est 
admis comme membre titulaire. 


M. F. ViNCENSs a étudié une maladie de l'Eucalyptus urni- 
gera, provoquée par un champignon parasite du groupe des 
Sphæriacées appartenant au genre Mycosphærella Johans. Ce 
serait une espèce nouvelle constituant une forme parfaite d’un 
champignon déjà connu par ses pycnides, sous le nom de 
Phyllosticta Lucalypti Thüm. Il semble qu’il faille attribuer 
au même champignon une forme conidienne qui serait un Ra- 
mularia se développant facilement en milieu humide, sur les 
feuilles malades. Dans les conditions ordinaires celles-ci ne 


176 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


portent que des pycnides. Les périthèces n’apparaissent que .: 
tardivement sur les feuilles mortes. 

Les rameaux atteints se dénudent peu à peu par le bas, puis 
se dessèchent. Sur deux jeunes arbres malades observés, l’un 
est mort, l’autre a pu jusqu'ici être sauvé par des sulfatages 
aux bouillies cupriques. 


MM. CanAL et MENGAUD ont découvert un petit gisement 
d’'Hippurites et de Plagioptychus, près de Montferrier (Ariège). 

Ce gisement se trouve sur le flanc méridional et contre un 
banc de calcaire dur, plongeant au sud mais très redressé, qui 
barre la vallée d’un petit ruisseau et forme la cascade de Piteïl. 
Le prolongement ouest de ce même banc se trouve au calvaire 
placé à l’entrée de Montferrier lorsqu'on vient de Villeneuve- 
d’Olmes. Vers l’est, il forme la crête de Morenci. 

Ce calcaire compact renferme des débris de Rudistes peu 
déterminables, et MM. de Lacvivier et:Carez l'ont considéré 
comme Turonien. 

Dans la couche marno-gréseuse fossilifère, MM. Canal et 
Mengaud ont trouvé : | 

Des Sphærulites ; 

Des Hippurites. Un certain nombre d'échantillons recueillis 
présente des affinités évidentes avec des types provenant de 
Roquefixade (en particulier Hippurites Heberti. Mux. CHa.), 
qui sont regardés comme franchement sénoniens; 

Des Plagioptychus. Ils diffèrent des Plagioptychus trouvés à 
Leychert et Roquefxade, et M. le professeur Paquier, de regret - 
tée mémoire, pensait qu’ils appartenaient à une espèce nouvelle. 

Ces divers échantillons sont déposés dans les collections du 
jaboratoire de géologie de la Faculté des sciences. Ils caractéri- 
sent un gisement sénonien qui n'était pas connu jusqu’à pré- 
sent à Montferrier. 

M. AuDIGÉ montre les dangers que peuvent faire subir à l’avenir 


de la pisciculture les exagérations apportées dans l’appréciation 
du nombre des poissons immergés en vue du repeuplement. 


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3 : 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 177 

Il signale notamment les chiffres extraordinaires auxquels on 
arrive en établissant les calculs sur les données fournies à propos 
d’une immersion récente. 

En s’en tenant bien au-dessous des limites les plus basses 
indiquées par les auteurs, M. AUDIGÉ établit que 46.000 sal- 
monidés d’un an pèsent environ !.720 kilogrammes et que leur 
volume à sec représente 1.275 litres. 

Le poids du matériel de transport nécessaire pour pratiquer 
cette immersion atteindrait 11.564 kilogrammes. 

L'auteur se refuse à admettre qu’on ait pu transporter un 
pareil poids sur une impériale d’omnibus de chemin de fer, dont 
la limite de charge est de 400 kilogrammes. 

M. AupiGé souligne que ce n’est point au moment où l’effi- 
cacité des repeuplements est le plus discutée qu'on doit intro- 
duire d’aussi grandes causes d'erreur. Il montre, en outre, que 
l'insuffisance des résultats qui serait la conséquence naturelle 
de ces exagérations pourrait porter une grave atteinte à l’aqui 
culture publique, aux établissements de pisciculture publics ou 
privés et à l'avenir des Sociétés régionales de repeuplement et 
de pêche. 


Séance du 6 mars 19192, 


Présidence de M. Dop, président. 


M. J. CANAL fait une communication sur le glaciaire du 
flanc nord du massif du Saint-Barthélemy (Ariège). 

Le massif du Saint-Barthélemy présente la forme d'un arc de 
cercle de 20 kilomètres environ de développement, à concavité 
tournée vers le nord. Quatre torrents en descendent vers le 


nord : le Lasset, le Touyre, l' Armentières, tous trois affluents 


de l’Hers Vif ; le Scios, affluent de l’Ariège. Seules, les vallées 
du Lasset et du Touyre sont étudiées dans cette note. 
VALLÉE DU Lasser. — Dès son origine, dans un cirque gla- 


178 COMPTES RENDUS DES SÉANCES. 


ciaire situé entre le pic de Soularac et le pic de Saint-Barthé- 
lemy, le Lasset présente un profil en escalier avec trois étangs 
superposés, À partir de Reboule jusqu’à Montsésur, la vallée 
montre trois niveaux morainiques bien nets; le niveau infé- 
rieur présente des vallums caractéristiques à Pontareille. 

VaLLée DU TouyrE. — Le Touyre prend naissance lui aussi 
dans un cirque, situé entre le pie de Saint-Barthélemy et le 
mont Fourcat, et présentant plusieurs gradins glaciaires. 
Depuis Lapeyregade jusqu'à Montferrier, la vallée présente 
deux niveaux morainiques ; le niveau supérieur montre une 
butte glaciaire (platte) à Martinat ; le niveau inférieur montre 
des vallums à Bourdettes et une butte au calvaire de Mont- 
ferrier. 

La Moulzonne, affluent du Touyre, montre une moraine et 
des dépôts se rattachant au niveau supérieur du Touyre. 

Entre Villeneuve-d’Olmes et Lavelanet, la vallée du Touyre 
présente deux niveaux de terrasses fluvio-glaciaires. 

On peut rapprocher les moraines et terrasses supérieures du 
Touyre et du Lasset de la moraine et terrasse supérieure de 
l'Ariège (terrasse et moraine de Montgaillard), assimilées par 
M. Mengaud au Rissien alpin. Les moraines et terrasses infé- 
rieures, rapprochées des moraines et terrasses d’Arignac, 
seraient ainsi assimilées au Würmien (quatrième glaciation 
alpine). 

L'étude d'ensemble du glaciaire du Touyre et du Lasset 
montre qu’il s’agit de glaciers purement locaux. : 


M. Dop communique ses recherches sur les Gentianacées 
de l'Indo-Chine, leurs affinités et leur distribution géogra- 
phique. 

Les (rentianacées sont essentiellement des plantes de monta- 
gne ou de régions tempérées. Très nombreuses dans l’Hima- 
laya, le Thibet et la Chine, elles sont, au contraire, faiblement 
représentées dans l’Asie tropicale et particulièrement dans les 
régions basses de l’Indo-Chine, les seules bien explorées jus- 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 179 


qu'à ce jour au point de vue botanique. À la suite de 
ses recherches sur les matériaux du Muséum d'Histoire natu- 
relle de Paris, en vue de la publication de la Flore générale de 
l'Indo-Chine, l'auteur a trouvé que les Gentianacées étaient 
représentées dans cette région seulement par les quinze espèces 
suivantes, dont six nouvelles, réparties en sept genres : 


Exacum pedunculatum Linn., E. tetragonum Roxb., 
E cambodianum n. sp., Enicostemma littorale Blume, 
Erythræa spicata Pers., Gentiana Loureirii D. C., Causcora 
diffusa R. Brown, C. andrographioides Griffith, C. carinata 
n. sp., C. gracilis n. sp., Villarsia rhomboidalis n. sp., 
Limnanthemum indicum Thwaites, L. hydrophyllum Gri- 
seb., L. tonkinense n. sp., L. hastatum n. sp. 


Séance du 20 mars 19192. 


Présidence de M. Dop, président. 


M. Ducos fait une communication sur Le vol plané ascen- 
dant des grands oïiseaux voiliers, appelé quelquefois, vol à 
voile. 11 rappelle les nombreuses observations faites à ce sujet, 
notamment celles de Louis Mouillard, et qui aboutissent toutes 
à cette conclusion que certains grands oiseaux, tels que le vau- 
tour fauve, les diverses espèces d’aigles et de faucons, les milans, 
autours, goëlands, mouettes, etc.., peuvent s'élever et se diri- 
ser dans l’atmosphère sans battre des ailes, en utilisant seule- 
ment, pour leur sustentation et leur propulsion, l'énergie du vent. 

M. Ducos passe ensuite à l’examen critique des diverses théo- 
ries, et montre qu’on ne saurait utiliser l’hypothèse d’un vent 
régulier, constant en grandeur et en direction. Il est, en effet, 
absurde de supposer qu'un voyageur dans un wagon en marche, 
un homme dans l’atmosphère terrestre, puissent utiliser l’un la 
vitesse du wagon, l’autre la rotation de la terre, pour s'élever et 


aerneir, AONN e re, 


180 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


se diriger à l'intérieur de ce wagon ou de cette atmosphère. Il 
est très facile de le démontrer pour tous les exemples parti- 
culiers. 

Un seul cas particulier péut être favorable; c'est celui d’un 
vent ascendant. L'oiseau peut utiliser ce vent, dont l’action sur 
le plan alaire se traduit par une force, en partie motrice qui 
augmente sans cesse l'énergie du mobile. La vitesse pourrait 
devenir infinie à condition que le plan alaire soit voisin de 
l'horizontale, si les résistances passives du corps de l’oiseau ne 
la limitaient. 

Les autres théories sont basées sur la variation du vent. La 
plus ancienne, due à Louis Mouwlard, utilise les variations de 
vitesse du vent démontrées par des graphiques tracés au moyen 
d’anémomètres enregistreurs. L'oiseau acquiert en se laissant 
tomber contre le vent, au moment où il est le plus faible, une 
certaine force vive qui lui permet de remonter dans un coup de 
vent, en bénéficiant de l’augmentation de force vive due à la 
vitesse du vent. 

La théorie d'Alexandre Sée, basée sur les variations de direc- 
tion du vent, fait abstraction du vent moyen. Il suppose alors 
que la variation latérale du vent dévie le vent relatif dû au 
déplacement de l'oiseau alternativement à droite et à gauche. 
ce qui lui procure, en orientant convenablement son plan alaire, 
une auwmentation de hauteur et de vitesse. Cette théorie est 
exacte dans son principe; mais en faisant abstraction du vent 
moyen il faut que l’oiseau soit entrainé dans sa direction. 
Celui-ci mobile et orientable par rapport à l’air ambiant, est en- 
trainé dans le courant aérien, et, par suite, se déplace avec lui 
par rapport à la terre. Par suite, si l’oiseau peut se soutenir 
dans un courant aérien, entraîné avec lui, il ne peut aller à sa 
volonté d’un point à l’autre de la surface terrestre. Un seul cas 
est pratiquement utilisable, c’est celui où l'oiseau progresse 
par vent moyen debout sans faire abstraction de ce vent moyen. 

Le commandant Thouveny a essayé de donner les principes 
fondamentaux du vol à voile. Deux de ces principes ne nous 


PT? 
“: à : 
" 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 181 


apprennent rien de bien nouveau. Le principe B et le prin- 
cipe y, qui sont symétriques en quelque sorte, sont faux en très 
grande partie. 

Principe B. — Par vent horizontal, si l’on a 8 > «, la force 
(projection de la réaction &u vent sur la trajectoire) est motrice 
quand l'oiseau descend vent arrière. 

Principe Y. — Par vent horizontal la force d est résistante 
quand l’oiseau monte vent arrière. 

En réalité, l'oiseau peut monter vent arrière, en utilisant 
cette force D, tant que cette force ne lui communique qu’une 
vitesse inférieure à celle du vent, d’une quantité telle que l’oi- 
seau soit soumis encore à un vent arrière égal à sa vitesse de 
régime pour l'angle d'attaque considéré. 

L'oiseau montant vent arrière, grâce à son inertie, est soulevé 
et propulsé par ce vent jusqu’à ce que sa vitesse devienne voi- 
sine de celle du vent. Si à ce moment la vitesse du vent tombe 
brusquement, l'oiseau possédant une vitesse supérieure à celle 
du vent continuera à monter en vertu de sa vitesse acquise en 
prenant appui sur un vent relatif. La trajectoire de l'oiseau 
serait ainsi constamment ascendante. 

11 faut donc que l'oiseau oriente son plan alaire suivant la 
direction et la vitesse du vent. L'auteur suppose que les plumes 
très légères du corps de l'oiseau, rebroussées ou appliquées 
dans le sens du vent, le renseignent sur les variations du vent, 
comme les organes de la ligne latérale renseignent les poissons. 
Il se propose d'étudier la réalisation pratique de ces mécanis- 
mes sur un planeur de sa construction, qui sera expérimenté 
avec le concours de l’Aérophile toulousain, société sportive et 
scientifique aérienne, et de chercher à créer ainsi l’aéroplane 
sans moteur. 


182 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


Séance du 15 mai 19109. 


Présidence de M. Dop, président. 


M. Dop fait un exposé critique des idées actuelles sur les 
phénomènes de mutations présentées par les végétaux. Il mon- 
tre d’abord combien est incertain le cas des Œnothères (Œno- 
thera Lamarckiana) qui a servi à Hugo de Vries pour édifier 
la théorie des mutations. En effet, Bateson et Sounders ont 
admis que l’Œnothère de Lamarck était un hybride en se 
basant sur la structure du pollen. M. Leclerc du Sablon, en 
partant de cette hypothèse et en appliquant à la descendance les 
règles de Mendel modifiées par les idées de Bateson sur les 
« Gametine couples», montre que les résultats coïncident étroi- 
tement avec les faits observés par de Vries. Il en conclut que 
l’hypothèse des mutations périodiques est inutile (Rev. gén. de 
Bot., 1910). Un an après, Zeïjlistra établit que l’une des mu- 
tantes, Œ. nanella, ne doit ses caractères qu’à son invasion 
par un Micrococcus (Bot. Centralblatt, 1911). 

Un deuxième cas de mulation est celui signalé par M. Bla- 
ring} em et qui consiste dans l’apparition brusque d’un Cap- 
sella à quatre valves, qu'il appelle C. Viguieri. Tout semble 
prouver que c’est purement et simplement une monstruosité 
qui apparaît de temps en temps et disparaît d'elle-même. Wille 
l’a signalée en 1885, Camus de Modène en 1888. Deux genres 
de crucifères, Holargidiurn et Tetrapoma, offrent normale- 
ment quatre valves. Enfin Penzig signale cette anomalie dans 
95 crucifères. C'est donc une simple monstruosité, peut-être un 
retour atavique à une forme primitive de crucifèré (idée de 
Duchartre), mais non une apparition d'espèce nouvelle. 

Un troisième cas de mutation est celui des Solanum tubéri- 
fères sauvages $S, Commersonii et S. Maglia, qui pourraient 
se muter par mutation gemmaire en S. tuberosum. Cette mu- 
tation, affirmée par MM. Planchon et Heckel, est niée par 


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Re SL À sn 


LD 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 183 


M. P. Berthault. La question est donc pour le moment non 
résolue, 

En somme, les mutations sont sûrement des faits intéres- 
sants, mais connus depuis très longtemps sous le nom d’hybri- 
des disjoints, d'anomalies, de monstruosité<. Le rôle que l’on a 
voulu leur faire jouer dans l’évolution des espèces est absolu- 
ment exagéré et M. Dop estime que la seule doctrine ration- 
pelle de l’évolution est le néo-lamarckisme. 


Séance du 5 juin 19192. 


Présidence de M. Dop, président. 


M. JACOB, professeur de géologie à la Faculté des sciences de 
Toulouse, présenté par MM. Lécaillon et Dop, est admis comme 
membre titulaire. 


M. P. Dop étudie la végétation des Petites Pyrénées de 
Saint-Martory (Haute-Garonne). Il. montre que le caractère 
mixte, méditerranéen et montagnard qu'il a signalé dans les 
Petites Pyrénées de l'Ariège et de Boussens, s’y retrouve nette- 
ment. Par exemple, il cite comme plantes montagnardes : Teu- 
crium pyrenaicum, Erinus alpinus, Genista sagiltalis, asso- 
ciées aux formes méditerranéennes suivantes : Leuzea conifera, 
Bonjeania hirsuta, Dorycnium suffruticosumn. La liste com- 
plète des plantes caractéristiques de cette région sera d’ailleurs 
pu. liée dans le Bulletin. 


Séance du 19 juin 19192.: 


Présidence de M. Dop, président. 


M. F. VINCENS, poursuivant ses recherches sur les Champi- 
gnons parasites de la Cochylis et de l’'Eudémis, a étudié leur 


mode d'action sur des vers à soie. 


184 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


Pour deux d'entre eux, un Spicaria et un Verticillium, 
dont le parasitisme s’est montré très net malgré l’origine et 
malgré leur culture déjà ancienne sur divers milieux, les ma- 
ladies provoquées se sont manifestées par des symptômes très 
différents suivant les conditions dans lesquelles étaient placés 
les vers. 

Ceux-ci étant élevés à une température relativement basse, 
inférieure à la température habituelle des magnaneries, les 
maladies ont affecté très nettement tous les caractères extérieurs 
de la pébrine et l'examen rapide du contenu de quelques vers 
morts a montré la présence de corpuscules semblables à ceux 
qui caractérisent cette maladie. 

Elevés à une température de 25° et dans une atmosphère 
confinée et humide, des vers de même origine contaminés avec 
des spores provenant des mêmes cultures sont morts muscar- 
dinés. 

Les vers de même origine élevés comme témoins dans des 
conditions normales sont restés sains. 

M. Vincens rapproche ces faits d’une observation qu'il fit sur 
des tenthrèdes tués pendant la nymphose par une maladie eryp- 
togamique. Les cadavres de ces insectes ne renfermaient que 
des conidies sans mycélium. Ces conidies rappelaient certains 
des corpuscules de la pébrine ; mais ensemencées sur divers 
milieux elles ont donné un /saria dont l'étude n'est pas encore 
achevée. Cette observation est d’ailleurs comparable à celles 
qu'a signalées le D° P. Portier dans ses « Recherches physiolo- 
. giques sur les champignons entomophytes ». Cet auteur a ren- 
contré dans le corps de divers insectes lignicoles de nombreuses 
conidies d’/saria qui, mises en culture, ont donné des formes 
mycéliennes et qu'il considère comme vivant en symbiose avec 
un microcoque et au bénéfice de l’insecte. 

Pour M. Vincens tous ces faits, sur lesquels il se propose de 
donner prochainement quelques détails, semblent indiquer, 
sans que cela soit encore suffisamment démontré, que la pébrine 
et la muscardine sont dues à l'attaque des insectes par un 
même parasite, mais dans des conditions différentes. 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 185 


Séance du 3 juillet 19192. 


Présidence de M. Dop, président. 


M. LECLERC DU SABLON, professeur à la Faculté des sciences, 
présenté par MM. Chalande, Dop et Jacob, est admis comme 
membre titulaire. 


M. CANAL fait une communication sur les Manuscrits d'his- 
toire naturelle de la Bibliothèque universitaire de Toulouse. 

La Bibliothèque universitaire possède une série assez impor - 
tante de manuscrits. L’incendie de novembre 1910 a respecté 
la plupart de ceux qui étaient déposés à la section Médecine- 
Sciences ; un petit nombre seulement a disparu. 

M. Canal n’a pas voulu faire un catalogue, mais plutôt une 
description des manuscrits ayant trait aux sciences naturelles” 
(les principaux sont de E. et L. Lartet et de l'ingénieur Mussy); 
laissant de côté certaines indications de bibliographie pure, il a 
plutôt cherché les passages pouvant intéresser les naturalistes 
ou faisant revivre les auteurs. 

Après quelques mots sur leur origine, les manuscrits sont 
classés par ordre alphabétique de noms d'auteurs, puis par 
dates. Pour chaque manuscrit on a donné un titre résumant les 
matières qu’il contient, puis une liste des folios contenant des 
passages intéressants ; enfin une note indique si le manuscrit 
a été publié. ; 

Ce travail est suivi d’un essai de bibliographie de L. Lartet. 


Séance du 20 novembre 1919. 


Présidence de M. Dop, président. 


M. BonNET, présenté par MM. de Montlezun et Ribaut, est 
admis comme membre titulaire. 


: 
L 


186 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


M. de REY PAILHADE fait une communication sur le philo- 
thion et la fermentation alcoolique. U montre que la théorie de 
la fermentation alcoolique établie par Grüss n'est qu'un cas 
particulier de la théorie de l’action du philothion. 


Séance du 4 décembre 191°2. 


Présidence de M. Dop, président. 


Après vote conforme aux statuts, le Bureau pour 1913 est 
ainsi constitué : 


Président........ re M. Dop. 
ice présidents eee MM. MENGAUD et LÉCAILLON. 
Secrétaire général...... M. RIBAUT. 

Secrétaire adjoint ...... M. VINCENS. 
IMESORtEn- 0 EU. M. DE MONTLEZUN. 
Bibliothécaire-Archiviste M. DE Lasric. 


Conseil d'administration. — MM. GArRIGOU et LAROMIGUIÈRE. 
Comité de publication. — MM. AgeLous, CaRALP, JAMMES 
et LAMIC. 


M. pe MoNTLEZUN expose dans quelles conditions s’est repro- 
duit un couple de cygnes noirs au jardin zoologique de Tou- 


louse. 


Séance du 18 décembre 191%. 


Présidence de M. Dop, président. 


M. LECLERC DU SaBLON expose les résultats des recherches qu'il 
a entreprises sur la transpiration des végétaux. Il montre 
que la perméabilité du protoplasma est l'élément essentiel du 


Le Li TE pdf 


> 


À 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 187 


phénomène. Toutes les anomalies et toutes les variations que 
présente la transpiration s'expliquent aisément par les varia- 
tions de perméabilité du protoplasma. Il termine en montrant 
que la transpiration ne doit pas être considérée comme une 
fonction essentielle, mais comme un mal inévitable que l’orga- 
nisation générale des plantes vasculaires concourt à atténuer. 


M. BRUNET fait part des résultats de son Etude sur la géo- 
graphie botanique dans la région des Causses. Cette étude a 
embrassé la partie des causses aveyronnais et lozériens située aux 
environs de Peyreleau (Aveyron). Il a noté la composition géné- 
rale de la flore, ses variations avec l'exposition, l'altitude, en un 
mot avec les différentes stations. 

M. VINCENS dépose un mémoire concernant ses Recherches 
sur le parasitisme de quelques champignons entomophytes 
sur Bombux Mori. 

Les champignons sur lesquels ont porté ces recherches sont : 


Spicaria sp.? Spicaria verticillioides Fron. 
Verticillium sp.? Verticillium heterocladum Penz. 


L'auteur a constaté : 

1° Que ces champignons, qui n'étaient point connus comme 
parasites du ver à soie, peuvent lui être cependant très nuisi- 
bles ; 

2° Que leur mode de développement dans Le corps des insectes 
est comparable à celui déjà constaté par Audouin pour le Bo- 
trytis Bassiana, par de Bary pour l’Isaria farinosa, par Giard 
pour l’Isaria densa ; 

39 Que le mycellum de ces champignons pénètre dans leur 
hôte, soit par les replis membraneux des pattes et des fausses 
pattes, soit par le rectum ; 

49 Qu'il apparaît souvent, sur les téguments des vers mala- 
des, des taches caractéristiques de la pébrine, alors que ces 
vers ne renferment point de corpuscules. M. Vincens en conclut 
que l’on ne doit plus employer l'une pour l’autre les deux 
expressions : pébrine et maladie des corpuscules. 


LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 


REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ 


PUBLICATIONS FRANÇAISES 


ALLIER. 


Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France 
(Moulins). 


ALPES-MARITIMES. 
Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Cannes. 
Bulletin mensuel de.la Société centrale d'Agriculture, d'Horti- 
culture et d’Acclimatation de Nice et des Alpes-Maritimes. 


ARIÈGE. 


Bulletin de la Société ariégeoise des Sciences, Belles-Lettres 
et Arts (Foix). 


AUBE. 


Mémoires de la Société académique d'Agriculture, des Sciences, 
Arts et Belles-Lettres de l’Aube (Troyes). 


AUDE. 


Bulletin de la Société d’études scientifiques de l’Aude (Car- 
cassonne). 
Mémoires de la Société des Sciences et Arts de Carcassonne. 


AVEYRON. 


Mémoires et procès-verbaux de la Société des Lettres, Sciences 
et Arts de l’Aveyron (Rodez). 


SOC. D'HIST. NATUREILE DF TOULOUSE (T. XLV) 14 


190 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 


BASSES-PYRÉNÉES. 


Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau. 


: BOUCHES-DU-RHÔNF, 
Bulletin de la Société de Géographie (Marseille). 


Bulletin de la Société linnéenne de Provence (Marseille). 


CALVADOS. 


Mémoires de l’Académie nationale des Sciences, Belles-Lettres : 


et Arts de Caen. 
CHARENTE-INFÉRIEURE. 
Annales de la Société des Sciences naturelles de la Charente- 
Inférieure (La Rochelle). 


CORRÈZE. 


Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique 
de la Corrrèze (Brive). 
CÔTE-D'OR. 
Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles 
de Semur. 
Mémoires de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres 
de Dijon. 


CÔTES-DU-NORD. 


Bulletins et mémoires de la Société d’émulation des Côtes-du- 
Nord (Saint-Brieuc). 
DOUBS. = 
Mémoires de la Société d’émulation de Montbéliard. 
Bulletin de la Société d'émulation du Doubs (Besançon). 


DRÔME. 


Bulletin départemental d’archéologie et de statistique de la 
Drôme (Valence). 


FINISTÈRE. 
Bulletin de la Société académique de Brest. 
Travaux scientifiques du Laboratoire de Zoologie et de Phy- 
siologie maritimes de Concarneau. 


ra Sn ris a 


M OP PR NT PRES OC PORTO ON EE 


LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 191 


GARD. 
Mémoires let comptes rendus de la Société scientifique et 
littéraire d’Alais. 
Bulletin de la Société d’études des Sciences naturelles de 
Nîmes. 
Mémoires de l’Académie du Gard (Nîmes). 


GIRONDE. 


Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles 
de Bordeaux. 

Mémoires de la Société Linnéenne de Bordeaux. 

Bulletin de la Société de Géographie commerciale de Bordeaux. 


: HAUTE-GARONNE. 
Mémoires de l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles- 
Lettres (Toulouse). 
Journal d'Agriculture, publié par les Sociétés d’agriculture de 
la Haute-Garonne et du Tarn (Toulouse). 
Compte rendu des Travaux des Facultés et des Observatoires 
(Toulouse), Fe |} 
HAUTES-PYRENEES. 


Bulletin de la Société Ramon (Tarbes). 


HAUTE-VIENNE. 


Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la 
Haute-Vienne (Limoges). 


HÉRAULT. 
Bulletin de la Société archéologique, scientifique et litté- 
raire de Béziers. 
Bulletin de la Société d'étude des Sciences naturelles de Béziers. 
Bulletin mensuel de l’Académie des Sciences et Lettres de Mont- 
pellier. k 
ISÈRE. 
Bulletin de l’Académie Delphinale (Grenoble). 
Bulletin de la Société de statistique des Sciences naturelles et 
des Arts industriels du département de l'Isère (Grenoble). 


192 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 
Bulletin de la Société dauphinoise d'Etudes biologiques (Gre- 
noble). | 
JURA. 


Mémoires de la Société d’'émulation du Jura (Lons-le-Saulnier). 
LANDES. 

Bulletin de la Société de Borda (Dax). 
LOIRE. 


Annales de la Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, Arts 
et Belles-Lettres du département de la Loire (Saint-Etienne). 


LOIRE-INFÉRIEURE. 
Annales de la Société académique de Nantes et de la Loire- 
Inférieure. 
Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la 
France (Nantes). 
LOIRET. 
Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres 
et Arts d'Orléans. 
LOIR-ET-CHER. 
Mémoires de la Société des Sciences et Lettres de Loir-ét- 
Cher (Blois). 
LOT. 
Bulletin de la Société des Etudes littéraires, scientifiques et 
artistiques du Lot (Cahors). 
LOT-ET-GARONNE, 
Recueil des Travaux de la Société d'Agriculture, Sciences et 
Arts d'Agen. 


LOZÈRE. 
Bulletin de la Société d'Agriculture, Industrie, Sciences et Arts 
de la Lozère (Mende). 
MAINE-FT-LOIRE. 


Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques d'Angers. 


mes J : 
or 1 


LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 193 


NOTE, 

Notices, mémoires et documents publiés par la Société d’Agri- 
culture, d'Archéologie et d'Histoire naturelle du départe- 
ment de la Manche (Saint-Lô). 

Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et Ma- 
thématiques de Cherbourg. 


MARNE. 


Mémoires de la Société d'Agriculture, Commerce, Sciences el 
Arts du département de la Marne (Châlons-sur-Marne). 
Mémoires de la Société des Sciences et Arts de Vilry-le-François. 

Bulletin de la Société d'Histoire naturelle (Reims). 


MEURTHE-ET-MOSELLE. 


Mémoire de l’Académie Stanislas (Nancy). 
Bulletin de la Société des Sciences (Nancy). 


MORBIHAN. 


Société polymathique du Morbihan (Vannes). 


NIÈVRE. 


Bulletin de lai Société nivernaise des Sciences, Lettres et Arts 


(Nevers). 
NORD. 


Annales de la Société géologique du Nord (Lille). 

Mémoires de la Société dunkerquoise pour l’encouragement des 
Sciences, des Lettres et des Arts (Dunkerque). 

Mémoires de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et 
Arts centrale du département du Nord (Douai). 


OISE. 
Mémoires de la Société académique d'Archéologie, Sciences et 
Arts du département de l'Oise (Beauvais). 
PUY-DE-DÔME. 


Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne (Clermont- 
Ferrand). 


W 


ARR TRE A a Pr ANR TM 


194 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 


Mémoires de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts 
de Clermont-Ferrand. 


RHÔNE. 


Annales de la Société d'Agriculture, Sciences et Industrie de 
Lyon. 

Mémoires de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts. 
de Lyon. 

Annales de la Société Linnéenne de Lyon. 

Annales de la Société de Botanique de Lyon. 

Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Tarare. 


SAÔNE-ET-LOIRE. 


Annales de l’Académie de Mâcon. 
Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Mâcon. 


SARTHE. 


Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la 
Sarthe (Le Mans). 


SAVOIE. 


Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Savoie (Chambéry). 


SEINE. 


Bulletin et mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris. 

Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des 
Sciences (Paris). 

Bulletin de la Société Botanique de France (Paris). 

Bulletin de la Société Philomathique de Paris. 


En D Ni nn AE EE sp TR CR te SE 


Feuille des Jeunes naturalistes (Paris). 
Bulletin de la Société Géologique de France (Paris). 
Annales de la Société entomologique de France (Paris). 
Spelunca (Paris). 

SEINE-INFERIEURE. 
Recueil des publications de la Société havraise d'Etudes diverses 

(Le Havre). 

Bulletin de la Société géologique de Normandie (Le Havre). 
Bulletin de la Société industrielle de Rouen. 


that 


LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 195 
Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de 


Rouen. 
SEINE-ET-OISE. 


Mémoires de la Société des Sciences naturelles et médicales de 
Seine-et-Oise (Versailles). 


SOMME. 


Mémoires de l’Académie des Sciences, des Lettres, Arts, 
d'Amiens. 
TARN-ET-GARONNE. 
Recueil de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts du 
Tarn-et-Garonne (Montauban). 


VAR. D 


Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques et archéologiques 
de Draguignan. 
Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulon. 


VOSGES. 
Annales de la Société d’émulation du département des Vosges 
(Epinal). : 
YONNE. 
Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelies 
de l’Yonne (Auxerre). 
Bulletin de la Société d'Etudes d’Avallon. 


PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES 


ALLEMAGNE. 


Neues Jahrbuch für Mineralogie und Paleontblogie (Stuttgard). 

Botanischer Verein der Provinz ‘Brandenburg (Berlin). | 

Nova acta — Kaiserl. Leop.-Carol. Deutschen Ækademie 
der Naturforscher (Halle). 

Mitteilungen aus dem naturhistorischen Museum (Hamburg). 


196 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 


Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Metz. 
Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Colmar. 


ANGLETERRE. 


Quarterly Journal of the geological Society (London). 

Geological literature added to the geological society’s Library 
(London). 

Transactions of the entomological Society London. 

Proceedings of the scientific meetings of the Zoological Society 
of London. 

ARGENTINE. 

Boletin de la Academia Nacional de Ciencias en Cordova 
(Buenos-Ayres). 

Boletin del Instituto Geographico Argentino (Buenos-Ayres). 


Revista Argentina de historia natural (Buenos-Ayres). 


BELGIQUE. 


Annales du Musée du Congo (Bruxelles). 

Annales de la Société entomologique de Belgique (Bruxelles). 

Bulletin de la Société Royale belge de Géographie (Bruxelles). 

Académie royale de Belgique. — Bulletin de la classe des 
Sciences (Bruxelles). | 

Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique 
(Bruxelles). 

Annales de la Société de Géologie de Belgique (Liège). 

Bulletin de la Société géologique de Belgique (Liège). 


BRÉSIL 
_ Archivos del Museo Nacional (Rio de Janeiro). 
CANADA. 
The proceedings and transactions of the Nova Scotia (Ha- 
lifax). 
Institute of Sciences (Halifax, Nova Scotia). 
CAP (COLONIE DU). 


Annual report of the geological commission (Cape-Town). 


LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 197 


CHILI. 


Actes de la Société scientifique du Chili (Santiago). 


ÉGYPTE. 


Bulletin de l’Institut Egyptien (Alexandrie). 


ESPAGNE. 


Anales de la Sociedad española de historia natural (Madrid). 
Boletin de la Sociedad española de historia natural (Madrid). 
Boletin de la Sociedad geografica de Madrid. 


ÉTATS-UNIS. 
Proceedings of the United States National Museum (Wa- 
shington). 
Pensylvania Geological Survey (Washington). 
U. S. departement of agriculture (publications) (Washington). 
Smithsonian institution. U. S. national Museum (Washington). 
Transactions of the Wisconsin (Madison). 
United States Geological Survey Annual report (Washington). 
United States Geological Survey Bulletin (Washington). 
Missouri Botanical Garden. Annual report (Saint-Louis). 
Annals of the New-York. Academy of Sciences (New-York). 
Transactions of the New-York. Academy of Sciences (New- 
York). ) 
Transactions of the Connecticut Academy of Arts and Sciences 
(New-Haven). 
Proceedings of the Boston Society of natural history (Boston). 
Proceedings of the American Academy of Arts, and Sciences 
(Boston). d 
Geological and natural history survey of Minnesota (Minnea- 
polis). 
Proceedings of the Academy of natural sciences (Philadelphia). 
Proceedings of the Rochester Academy of sciences (Rochester). 
Contributions Pensylvania University. 
University of California publications (Berkeley). 


198 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 

The university of Chicago. The decennal publications (Chicago). 

Proceedings of the Dovenport Academy (Dovenport). 

Bulletin of the State Laboratory of natural history, University 
of Illinois (Urbana). 


Bulletin of the Wisconsin Natural History Society (Milwaukee). 


Tufts college studies (scientific series). 


En T } 


ITALIE. 


Bolletino del Laboratorio di Zoologia generale e agraria della 
R. Scuola superiore d’Agricoltura (Portici). 
Atti della Societa Italiana di scienze naturali (Milano). 


Memorie della Societa italiana di Scienze naturali di Milano. 


Bulletino della Societa entomologica Italiana (Firenze). 

Bolletino della Societa, Zoologica Italiana (Roma). 

Atti dell’ academia scientifica Veneto-Trentino-Istriana (Padova) 

Atti della Societa Toscana de Scienze Naturali (Pisa). 

Atti della Societa dei naturalisti e matematici di Modena. 

Rendiconto delle sessioni della R. Accademia delle Scienze dell’ 
istituto di Bologna. 

Memorie della R. Academia delle Scienze dell’ istituto di 
Bologna (sezione delle scienze naturali). 


JAPON. 
The Journal of the geological society of Toky6. 
Annotationes zoologicæ Japonenses (Tokyô). 


LUXEMBOURG. 


Archives trimestrielles de l’Institut Grand Ducal (Luxembourg). 


MEXIQUE. 
Parergones del Instituto Geologico de Mexico. 
Boletin del instituto geologico de Mexico. 

PÉROU. 


Boletin del cuerpo de los Inginieros de las Minas del Pérù 


(Lima). 


LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 199 


PORTUGAL. 


Commission du Service Géologique de Portugal (Lisbonne). 
Annaes scientificos da Academia polytechnica do Porto. 


RUSSIE. 
Bulletin de la Société Impériale des Sciences (Pétersbourg). 
Bulletin de l’Académie Impériale des Sciences de Saint-Péters- 
bourg). 
Bulletin de la Société Impériale des naturalistes de Moscou. 
Acta societatis pro fauna et flora fennica (Helsingfors). 


SALVADOR. 


Anales del Museo Nacional de San-Salvador. 


SUÈDE. 


Entomologisk Tidskrift, utgifven af entomologiska Füôrenin- 
gen i Stockholm. 

Bulletin of the geological institution of the University of 
Upsala. k | 

SUISSE. 

Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neuchâtel. 

Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences naturelles (Lau- 
sanne). 

Mémoires de la Société Fribourgeoïise des Sciences naturelles 
de Fribourg. 

Revue de Glaciologie (Fribourg). 

Berichte der Naturforschenden Gesellschaft zu Freiburg. 

Mémoires de l’Institut National Genevois (Genève). 

Bulletin de la Société Valaisanne des Sciences naturelles 
(Sion). 

Verhandlungen der Naturforschenden Gesellschaft in Basel. 

Vierteljahrschrift der Naturforschenden Gesellschaît in Zürich. 


URUGUAY. 


Anales del Museo Nacional de Montevideo (Museo de his- 
toria natural). 


TABLE DES MATIÈRES 


DE L'ANNÉE 1912 


SEAT ET MO MIA ICE EAN AU CeM A Are ER CNRS 171 
== AAA EN APR ea At NS AN Le Lu lp An 172 
= AR LEE KES FEAR RES MA Os RCD RU Een En e 175 
— CPAS NAN Ua AE eN AR LL tes ANR NE es 177 
— DOEDAES ES DE OM UNT RMS rer NE no een tee Re 179 
— TE Tate NS AMERE re A PARU ti EE AG US 182 
— DAS A EL AN. enr Ie RN S etre tan 183 
— 2 DFE A A TS BR nt SU A PAL EE Et ANA eee 183 
== SH LULLE fe SR nn AE At es 185 
Ya. DOMTONE DLDE EE TRE ne RATE JA TA Tan 185 
— HATÉCOTDTEN RE ME ren ea tie ESC 
== TOR ECCADRE) 000 0 RE RE PAL Nr er RE tan 186 
Brsterdes membres au ler eue Crete 7 
Admissions de nouveaux membres......... 171, 175, 183, 185 
Pomposiioridu Bureausdes 19127" 0me ete D 
Blechonadu bureau de 10132702 NeR enr 186 


Liste des publications périodiques reçues par la Société. 189 


Travaux scientifiques. 


ZOOLOGIE 


AUDIGÉ. — Immersions de poissons en vue du re- 
DEUDIÉMEN LEE ONE MMA A Rue te tr PNA mare 176 


NT PO en pt 
: ANR CAL 43 


202 TABLE DES MATIÈRES 


Ducos. — Le vol plané ascendant des grands oi- 
seaux voiliers et l’aéroplane sans moteur... 19,179 
LÉCAILLON et AUDIGÉ. — Propriétés insecticides de 
12 na Dh tale ee eo seen D ES nn 174 
DE MONTLEZUN. — Notes sur la reproduction des 
cygnes noirs du Jardin zoologique de la ville de 
Toulouse it np rs ent AP NNNNNRE 68 
RIBAUT. — Un nouveau genre de la tribu des Ortho- 
chordeumini Verh. (Myriopoda-Ascospermophora).. 61 
— Chordewmella scutellare n. sp. (Myriopoda-Ascosper- ; 
MOPROEA)LE MMA ER ANE ET ne RRe EUR 93 
VINCENS. — Recherches sur le parasitisme de quel- 
ques champignons entomophytes sur Bombyx Mori. 141 
— Sur les champignons parasites de la Cochylis et 


de PEÉudémiS Ernest n RER ERTERRES 183 
BOTANIQUE 

BRUNET. — Etudes sur la géographie botanique dans 

RÉ MONEdesNCANSSeS PAPER EE PER RES 102, 187 
DoP. — Recherches sur les Gentianacées de l’Indo- 

Chine, leurs affinités et leur distribution géo- 

STADhIQUE. 0 RENE Res 45, 178 
— Idées actuelles sur les phénomènes de mutations 

PrÉSentés (PAT les MVÉLÉ AUX EF RENE SES mes moy 
— La végétation des Petites-Pyrénées de Saint-Mar- 

tory (Haute-Garonne) 17" Rte 183 
LECLERC DU SABLON. — Sur la transpiration des 

VÉGÉTAUX 25 aus RATS AA RARE ME 186 
VINCENS. — Recherches sur le parasitisme de quel- 

ques champignons entomophytes sur Bombyx Mori. 141 
— Etude sur les avoines (mOiSies "0.22" 0PR RE 171487 
— Une maladie de Eucalyptus urnigera.….…...… A URNE 175 


— Sur les champignons parasiles de la Cochylis et 
de l'Eudémis:,....120114010210001e M en IeNeRSeS 1832 


TABLE DES MATIÈRES 


GÉOLOGIE 


CANAL. — Glaciaire du flanc nord du Massif du 
SAUT D ATNÉleMy (AFIÈSe) Len een INR Men 
CANAL et MENGAUD. — Gisement d'Hippurites et 
HOMRIG GO DEUCRU SRE ME MEN ARE ee EN LA RE 
MENGAUD. — Explorations dans les vallées infé- 
rieures de l’Agout et du Dadou et la partie de la 
vallée du Tarn comprise entre Gaillac et Saint- 
Sulpice-la-Pointe 


ns nn 


MISCELLANÉES 


CANAL. — Les manuscrits d'histoire naturelle de la 
Bibliothèque universitaire de Toulouse... 

MENGAUD. — Victor-Lucien Paquier (Notice nécro- 
ORGUE) er MR ee nor AA SN A Mer Rs 

DE REY-PAILHADE. — Le philothion et la fermen- 
PAL AICONLIQUE CLR NA AE PRNE S eRNe ù 


68 


11. 


OPIBGN 


LE TOME QUARANTE-CINQ 


ae NC à RE 
n | Du commencement à la page 60. en juin 1912. ; Le 
U _ De la page 61 à la page 92... en septembre 1912. 
2 De la page 93/à la fin..." en mars 98e 


Toulouse. — Imp. BONNET, rue Romiguières, 2. 


# 


3 \ | è 2 #) PNR 


Les séances se tiennent à 8 h. précises du soir, à 
Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, - 


* 


les 4er et 3° mercredi de chaque mois, si Me 
du 2me mercredi de Novembre au 3e mercredi de Juillet. 


MM. les Membres sont instaminent priés de faire connattre # 
au secrétariat leurs changements de domicile. 


| 


x 
‘ 


Adresser les envois d'argent au trésorier, M. DE MONTLEZUN, 
Rue des Couteliers, 13, Toulouse. 


SOMMAIRE 


F. VINCENS. — Recherches sur le parasitisme de quelques 
champignons entomophytes sur Bombyx Mori.......... 


À. de MONTLEZUN. — Notes sur la reproduction des! cygnes 
noirs du Jardin zoologique de la Ville de Toulouse....... 


Comptes rendus des séances............. ST De tn) Ponte EXO 
_Listé des publications périodiques reçues Bar la Société 22 
Table des matières CSC ER REA RS RSR NOTA ET 


MS ON TA ARR AE EE TARA EN OP 7 DO ENT CE 
AS Pan AIS me PR Si VS Q (@ Liber ar] 


SOCIÉTÉ 


D DHISTOIRE NATURELLE | 


“ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE. 


D 21 


TOME QUARANTE-SIX. — 41913 


BULLETIN TRIMESTRIEL N°1 


Paru en Mai 1913 


TOULOUSE 
IMPRIMERIE BONNE AE 
9, RUR ROMIGUIÈRES 9. ; 

1942 lg 


Siège de la Société, 17, rue de Rémusat 


Art. 1e", La Société a pour but de lormer he réunions dans He les - 
natnralistes sourront exDoser et ‘iseuter les résultats de leurs. MeRSEnes es 
de leurs observalions. | PÉPAENE pe 


YA EA 


Art. 2. Elle s'occupe de ou ces qui a rapport aux sciences naturelles, 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- 
toriques danslenrs applications à l'Histoire Naturelle, sont PERERENE 1e son . 
domaine. jf 


Art. 3. Son but plus spécial sera d'étudier et de fare conetre la consti- 
ution géologique, le flore, et la faune de la région! dont Toulouse est le 
centre. ÿ à Que 


Art. 4. La Société s’efforcera d'augmenter les collecuons & Musée d'His-\. 
toire Naturelle de Toulouse. SA 


\Art. 5. La Société se compose : le Membres-nés — Honoraires —Titu, 


taires — Correspondants. SAT 


) Le . e ” ER Er 
Art. 8: Les candidats au titre de membre titulaire doivent être présentés ) 
par deux membres Litulaires. Leur admission est votée au scrutin secret par 
le Conseil d'administration. 


Art. 10. Les membres titulares paient une Dot annuelle, de 12 fr., us 
payable au commencement de l’année HAsEUE contre quitlance délivrée ©. 
par le Trésorie, IAE 


Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires ai a 
CROIS DRIARISE pour les membres titulaires ilest de 5 francs. ! À 


Art, 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après avoi  : M 
reçu le montant du droit et de la cotisation. AIOrS FÉLEEUE les membres 
sont inscrits/au Tableau de la Société. 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige acquitter son annuité, il perd, après. : w 
deux avertissements, l'un du Trésorier, l’autre du Président, tous les Aro 
attachés au titre de membre, 


s art. {8. Le but de la Société étant ae A scientifique, le titre de 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. 


Art, 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési- 
dent: 1e° et 2 Vice-présidents;, Secretaire-général; Trésorier : 12° et 2e Bi- Un 
bliothécaires-archivistes. | 


dir 31. L'élecuon des membres du Bureau,/d'1 Conseil d'administration et 
du, Comite Je publication, a heu au scrutin secret dans la première séance 


Q 4 LM 5 j A 4 

du mois de décembre Le Présidentest nommé pour deux années, les autres. 
memores pour uue année Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et da Comité peayeat seuls être É 
réslus immét{iatement dans les mêmes fonctions: “ 
Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles! ; 
s ouvrentle premier mersredi après :e {5 novembre, etont lieutous les {er eu 3e ‘ 
mercredi de chaque mois jusqu’au 3° mercredi de juiliet inclusivement. “ 
Art. 39, La publication des découvertes ou étuiles faïtes par les membres | ? 
de la Societé et par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux fraie [F5 
de celle ci, sous 1e titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle F 
de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date dle-sa publication. 4 
\ct. 41. La société laisse aux anteurs la respousabilité de leurs travaux et ; 
d'e leurs opinio:s scientifiques. Tout Mémoire imprimé tevra donc porter le AE 
} F ù ds 
gn+ture de l’auteur. J É À 
4 
Att 42 Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre, 1! peat er PR 
obLenir des tirage a part, ds rélmpressions, mais par lintermédiaire de le - NE 

Société. 


Art, #8. Les membres de la Société sont tous invicés à lui adresser ++ 
& chantillons qu'ils pourront reunir. 


A7. 53, En cas de d'ssolution, es diverses propriétés da la "1354, 


ve Fr 
Àtuut de droit à à ville de Fuato ai 


se BULLETIN 


SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


74 u 


DE TOULOUSE 


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SOCIÉTÉ 
D'HISTOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE 


TOME XLVI. —- 1913 


TOULOUSE : 


IMPRIMERIE M, BONNET 
2, RUE ROMIGUIÈRES, 2 


1913 


PES TE 


RE AN 


” MEMBRES BIENFAITEUR 


FLOTTE 
DOMINIQUE CLO 


COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ 
POUR L'ANNÉE 1913 


PRESENT eee M. Dop. 

GED RES MAONS PE. EN MM. MENGAUD et LÉCAILLON. 
Secrétaire général...... M. RIBAUT. 

Secrétaire adjoint....... M. VINCENS. 

Présomer..: de cpu M. DE MONTLEZUN. 
Bibliothécaire-archiviste. M. DE Lasric. 


Conseil d'administration. 


MM. GarriGou et LAROMIGUIÈRE. 


Comité de publication. 


MM. ABeLous, CaRALP, JAMMES et Lamic. 


LISTE DES MEMBRES 


AU 1° Mar 1913 


MEMBRES-NÉS 


M. le Préfet du département de la Haute-Garonne. 


M. le Maire de Toulouse. 
M. le Recteur de l’Académie de Toulouse. 


1878. 


1891. 


1900. 
1903. 
1904. 
1900. 
1906. 
1912. 
1913. 
1885. 


1907. 


MEMBRES HONORAIRES 


D' Havypex (EF -V.), directeur du comité géologique des 
Etats-Unis, Washingion. 

D' TASCHENBERG, professeur à l’Université de Halle 
(Prusse). 


MEMBRES TITULAIRES 
MM. 


D" AreLous, “2 1, professeur à la Faculté de médecine, 
allée des Demoiselles, 4 bis, Toulouse. 

Dr ALoy, £ÿ I, chargé de cours à la Faculté de médecine, 
ct Allée, 22, Toulouse. 

AUDIGÉ, £} À, &, chef de travaux à la Faculté de scien- 
ces, rue Montaudran, 90, Toulouse. . 

Dr BayLac, {y I, professeur agrégé à la Faculté de Mé- 
decine, rue de la Pomme, 70, Toulouse. 

BERNIÉS, avocat. rue Tolosane. 16, Toulouse. 

BonNET, rue Romiguières, 2, Toulouse. 

Boyer, rue de la Dalbade, 32, Toulouse. 

Dr BRÆMER, 4, $ 1, professeur à la Faculté de médecine, 
rue des Récollets, 105, Toulouse. 

BROLEMANN, Ÿÿ [, à Pau. 


1912. 
1883. 


1874. 
1913. 


1882. 
1913. 
1007 
1911. 


1911. 
1908. 


1904. 


1900. 


1875. 


1902: 


1900. 
1890. 
1913. 


1913. 


1889. 


1908. 


. BRUNET, étudiant à la Faculté des sciences, place Ar- 


LISTE DES MEMBRES 


naud-Bernard, 2, Toulouse. 

CANAL, préparateur à la Faculté des sciences, Toulouse. 

CaraLp, > I, professeur à la Faculté des sciences, rue 
de Rémusat, 21, Toulouse. 

CARTAILHAC (Emile), O #, #Ÿ TI. correspondant de l’Insti- 
tut, rue de la Chaîne, 5, Toulouse (membre 
fondateur). 

CHALANDE (Jules), £ÿ À, rue des Paradoux, 28, Toulouse. 

CLouzET, rue du Rempart-Saint-Etienne, 8, Toulouse. 

CoMÈRE, $ À, quai. de Tounis, 60, Toulouse. 

DAGuIN, étudiant à la Faculté des sciences, Toulouse. 

Despax, au Muséum, rue Cuvier, 57, Paris. 

DEUMIÉ, &, professeur à l'Ecole d’agriculture d’Ondes, 
rue de Metz, 28, Toulouse. … 

Ducos, étudiant à la Faculté des sciences, Toulouse. 

D' DurAND, préparateur à la Faculté des Sciences, 
Toulouse. 

Dop, $ÿ ], chargé de cours à la Faculté des sciences, 
rue Jonquières, Toulouse, 

D: Dore, $ÿ À, pharmacien, boulevard Carnot, 2, Tou- 
louse. 

FaBrE (Charles), à I, &, professeur à la Faculté des 
sciences, directeur de la station agronomique, 
rue Fermat, 18, Toulouse. 

FEUGA (Paul), $ [, boulevard d’Arcole, 5, Toulouse. 

D' GarriGou, $ I, professeur adjoint à la Faculté de mé- 
decine, rue Valade, 38, Toulouse (membre fon- 
dateur). 

D' GENBRE, #, S À, rue Périgord, 10, Toulouse. 

GÈZE (Jean-Baptiste), Jardin-Royal, 7, Toulouse. 

GiraRD, &, professeur à l’Ecole vétérinaire, allée La- 
fayette, 41, Toulouse. 

JacoB, SI, professeur à la Faculté des sciences, rue des 
Pyrénées, 4, Toulouse. 

DrJaMmes, $ÿ I, professeur adjoint à la Faculté des scien- 
ces, place Saint-Sernin, 6, Toulouse. 

D'JEANXEL (René), rue de Jussieu, 15, Paris. 


PE 


1900. 


1915. 


1895. 


1836. 


1909. 
1897. 
ÈEHE 


1913 


1904. 


1911. 
1888. 


1910. 
1908. 


1885. 


1909. 
1910. 
1909. 
1889. 
1879. 
1899. 
1900. 


1900. 


LISTE DES MEMBRES 9 


Dr LaBorDe, $ I, professeur agrégé à la Faculté de 
médecine de Toulouse. 

LaroN, &, professeur à l'Ecole vétérinaire, rue du Salé, 3, 
Toulouse. 

Dr Lamic, Ÿ I, professeur à la Faculté de médecine, rue 
d'Auriol, 39, Toulouse. 

LAROMIGUIÈRE, ingénieur civil des mines, rue Saint- 
Pantaléon, 3, Toulouse. 

DE LaRyY DE LATOUR, rue de Languedoc, 20, Toulouse. 

De Lasric, petite rue de la Dalbade, 5, Toulouse. 

LÉcaiLLoN, # I, &, professeur à la Faculté des sciences, 
Toulouse. 

LECLERC DU SABLON, É I, professeur à la Faculté des scien- 
ces, Toulouse. 

Loup, préparateur à la Faculté des sciences, rue d’Au- 
buisson, 23, Toulouse. 

D' Marty, $ À, rue de Metz, 46, Toulouse. 


Dr MauREL, O %, &ÿ I, professeur à la Faculté de mé- 
decine, boulevard Carnot, 10, Toulouse. 

Dr MauRin, rue Benjamin-Constant, 2, Toulouse. 

MENGAUD, professeur au Lycée, rue Lakanal, 7, Tou- 
louse. 

Moouin-Tanpon, à I, professeur à la Faculté des scien- 
ces, allées Saint-Etienne, 2, Toulouse. 

DE MonrTLezux, $ÿ À, rue des Couteliers, 13, Toulouse, 
(membre fondateur). 

MoucHET, prosecteur à la Faculté de Médecine, Toulouse. 

Mourtié, rue Saint-Léon, 15, Toulouse. 

NicoLas, &, professeur à l’Ecole vétérinaire de Toulouse. 

PRuNET, #, Ÿÿ [, #, professeur à la Faculté des scien- 
ces, grande rue Saint-Michel, 14, Toulouse. 

D' DE REY-PAILHADE, ŸŸ A, ingénieur, rue Saint- 
Jacques, 18, Toulouse. 

Dr RiBauT, Ÿ I, professeur à la Faculté de médecine, 
rue Lafayette, 18, Toulouse. 

SALIGNAC FÉNELON Acute o allée Alphonse-Peyrat, 

. À bis, Toulouse. 
SALOZ, chimiste, rue. Croix - Baragnon, 9, Toulouse. 


10 


1899. 


1902. 


1909. 


: 1874. 
1874 
1912. 
1883. 
1867. 
1873. 
1867. 
1867. 
1871. 
1885. 
1876. 
1905. 
1881. 
1901. 
1871. 
1874. 
1867. 
1871. 


1902. 
1872. 
1873. 
1867. 


1874. 


1906. 
1911. 


LISTE DES MEMBRES 


UFFERTE, directeur de l’Ecole primaire see 
Belvès (Dordogne). 


 VERSEPUY, ingénieur, directeur de l’usine à gaz, rue Pé- 


mail 7, Toulouse. 


VINCENS, préparateur à la Faculté des sciences, Tou- 
louse. 


MEMBRES CORRESPONDANTS 
MM. 


Baux, Canton (Chine). 

BicHe, professeur au Collège de Pézenas (Hérault). 
Bonne, étudiant à la Faculté des sciences, Paris. 

DE Bormans, faubourg de Paris, 52, Valenciennes. 

Dr Carsso, à Clermont (Hérault). 

CAVALIÉ, principal du collège d’ Éyrmoutier (He ee 
CazaALis DE FONDOUCE, rue des Etuves, 18, Montpellier. 
CHANTRE, sonedipe een du Muséum de Lyon (Rhône). 
DE CHAPEL D’ESPINASSOUX, avocat, Montpellier (Hérault). 
CHorFAT, membre du Comité géologique du Portugal. 
Dr CLos, 11, rue Jacob, Paris. 

DAGuIN, professeur au Lycée de Bayonne. 


GALLIÉNI, général, commandant de corps d'armée. 


Gavoy, Carcassonne. 

ISSEL, professeur à l’Université de Gênes (Italie). 

JoUGLA, conducteur des ponts et chaussées à Foix (Ariège). 

LALANDE, receveur des hospices, à Brive (Corrèze). 

Dr DE MONTESQUIOU, à Lussac, près Casteljaloux (Lot- 
et-Garonne). 

Not, chef de laboratoire à la Charité, Paris. 

D° Rerzius, profess. à l’Institut carolinien de Stockholm. 

Dr SAUVAGE, directeur du Muséum de Boulogne-s.-Mer. 

SCHMIDT (W.), attaché au Musée des antiquités du Nord, 
Copenhague. 

SERS (E.), ingénieur civil, à Saint-Germain, près Puy- 
laurens (Tarn). 

VERHOEFF, à Pasing (Allemagne). 

D' YRIGOYEN, président de la Société espagnole de mé- 
decine et chirurgie, Saint-Sébastien (Espagne). 


RECHERCHES 


RELATIVES 


AUX MOYENS À EMPLOYER 
POUR COMBATTRE LES INSECTES NUISIBLES 


Par A. LÉCAILLON et J, AUDIGÉ. 


DEUXIÈME MÉMOIRE : Sur les propriétés insecticides 
du sulfure de carbone. 


Les vapeurs dégagées par certaines substances autres que la 
naphtaline (dont nous avons étudié les propriétés insecticides 
dans notre premier Mémoire) (1), ont été depuis longtemps 
utilisées pour éloigner ou détruire les insectes nuisibles. C'est 
ainsi qu’en agriculture, l’usage des vapeurs de sulfure de car- 
bone jouit d'une faveur particulière. Dans ce deuxième mé- 
moire, nous donnons les résultats de quelques expériences ayant 
pour but d'étudier la toxicité des vapeurs produites par cette 
substance. 

Le sulfure de carbone est le. dérivé le plus important du 
soufre en tant qu'insecticide. D’après un travail publié, en 1903, 
par l’un de nous (2), « cette matière est employée dans des cas 
« très importants, notamment pour combattre les vers blancs, 


(1) A. LÉCGAILLON et J. AUDIGÉ. — Recherches relatives aux 
moyens à employer pour combattre les insectes nuisibles. Première 
note : emploi de la naphtaline. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, 1912. 

(2\ A. LÉCAILLON — Insectes et autres Invertébrés nuisibles aux 
plantes cultivées et aux animaux domestiques. Paris, 1903. 


12 A. LÉCAILLON ET J. AUDIGÉ 


« le Phylloxéra et, en général, pour détruire les animaux nui- 
« sibles qui se trouvent dans le sol (Anguillules, larves de 
€ Taupins, Courtilières, larves de Pentodon ponctué, Lèthre à 
« grosse tête, etc.) ou dans les graines (Bruches, Calandres). 

« Le sulfure de carbone est introduit dans le sol au moyen 
« d’ampoules de gélatine contenant le liquide, ou plus généra- 
« lement au moyen d’un pal injecteur. 

« La quantité de matière à injecter est variable suivant la 
« plus ou moins grande perméabilité du terrain; elle est moin- 
« dre quand cette perméabilité est grande, car alors la substance 
« en s’évaporant, pénètre plus facilement assez loin de l’en- 
« droit où elle a été déposée. 

« À la dose de 30 à 40 grammes par mètre carré, on peut 
« généralement détruire tous les insectes contenus dans le sol. 

« La profondeur à laquelle on doit faire l'injection est aussi 
« variable suivant que les animaux à détruire se tiennent plus 
« ou moins loin de la surface. 

« Dès qu’on a fait une injection, on retire le pal et on bouche 
« le trou fait par celui-ci. 

« L'emploi du sulfure de carbone comme insecticide occa- 
« sionne des dépenses élevées, et il n’est possible que lorsqu'il 


A 


s’agit de cultures de grand rapport. » 
Au sujet des expériences faites sur l’emploi du sulfure de 
carbone comme insecticide, nous citerons : 

Le Mémoire de Mouillefert et Cornu (1), relatif à l’uti- 
lisation du sulfure de carbone dans le traitement du Phylloxéra 
et sur les dangers d’un pareil traitement ; les résultats obte 
nus par A.-F. Marion, G. Gastine et D. Catta (2) ; l’impor- 
tant travail de Barral (3) sur la lutte contre le Phylloxéra; le 


(1) Cornu et MOUILLEFERT. — C. R. Ac. Sc. Paris, 1874. 


(2) A.-F. MarION, G. GASTINE et D. C'ATTA. — Rapport sur les ap- 
plications du sulfure de carbone en grande culture effectuées, 
en 1877, par la Compagnie des chemins de fer P.-L.-M. Paris, 1878. 


(3) J.-A. BaARRAL. — La lutte contre le Phylloxéra. Marpon et 
Flammarion, édit. Paris, 1883. 


MOYENS POUR COMBATTRE LES INSECTES 13 


Manuel de MM. Crola et Vermorel intitulé : « Guide du vigne- 
ron pour l'emploi du sulfure de carbone contre le Phylloxéra » ; 
l'ouvrage de P. Crozier (1), sur le même sujet; enfin l’in- 
téressante mise au point de la question de Gastine et Coua- 
non (2), sur l'emploi du sulfure de carbone contre le Phyl- 
loxéra. 

Après avoir montré l'importance de cette application. ces 
derniers auteurs expriment quelques opinions que nous croyons 
devoir reproduire : 

Les essais tentés en espace clos, disent-ils, démontraient bien 
la puissante action toxique du sulfure de carbone, mais @ il 
« n’en était plus de même lorqu’on le distribuait au sein de 
« terres arables, même en appliquant des doses importantes. 
« C’est qu’en réalité, dans ce dernier cas, les expérimentateurs 
« ne tenaient point compte de la prompte dispersion des va- 
« peurs; ils se bornaient à opérer sur une ou deux souches, 
« de telle sorte que les quantités employées, trop rapidement 
« diffusées dans un volume de terre considérable, n'étaient pas 
« suffisantes pour saturer le sol et atteindre ledegré de concen- 
« tration nécessaire. Le système des injections à petites doses 
« multipliées et pratiquées sur de grandes surfaces produisit 
« fort bien, au contraire, cette parfaite saturation; — même de 

_« faibles doses, réparties uniformément, donnent des résultats 
« satisfaisants. » 

Plus loin, les auteurs estiment que l'insuffisance fréquente 
des résultats obtenus est uniquement due à un défaut d’appli- 
cation du traitement. 

« Bien des essais, disent-ils, faits à l’aide du sulfure de car- 
« bone ne conduisirent qu’à des insuccès. Ce fut ainsi qu'après 
« les belles expériences de M. Dumas sur l’énergie toxique des 


(1) Dr E.-P. CrozIER, — Traité pratique et raisonné de la défense 
des vignes par le sulfure de carbone. Librairie de la maison rus- 
tique. Paris, 1884. 


(2) G. GasrinE et G. Couaxon. — Emploi du sulfure de carbone 
contre le Phylloxéra. Paris, 1884. 


Le ani À 1. 


14 A. LÉCAILLON ET J. AUDIGÉ 


« vapeurs en vase clos sur divers insectes, ces mêmes essais 
: répétés en grand dans le sol arable par MM. Ch. Monestier, 
& Lautaud et d’Ortoman, à Montpellier; puis à Cognac, par 
« MM. Cornu et Mouillefert, ne donnèrent que des résultats 
€ insuffisants ou négatifs. » 

D’après les auteurs, l'emploi du sulfure de carbone à des 
doses variant de 180 à 350 kilogrammes par hectare, suivant la 
constitution des terrains, présente toutes les garanties de succès. 

Cependant, à la suite de nombreux essais, et malgré toutes 
les précautions prises tant dans les moyens d'application du 
traitement que dans l’exagération des doses injectées, on a pu 
constater à maintes reprises des insuccès complets. De nouveau 
la controverse s’est ouverte, et il est difficile, dans l’état actuel 
de la question, de se prononcer dans l’un ou l’autre sens. 

Il nous a donc paru intéressant de reprendre les expériences 
en espace clos, afin de déterminer, d’une manière aussi précise 
que possible, le pouvoir insecticide réel du sulfure de carbone. 

Nous avons utilisé, dans ce but, la cloche de 95 litres dont 
nous avons donné la description dans notre mémoire précédent. 

Voici le résultat de quelques-unes de nos expériences dans 
lesquelles l’insecte sur lequel a été essayée l’action du sulfure 
de carbone est le Négril (Colaspidema atra). 


EXPÉRIENCE Î 


On place dans la cloche une petite cuvette de verre conte- 
nant 5 grammes de sulfure de carbone et un petit cristallisoir 
renfermant cinq mâles, cinq femelles et cinq larves de Colaspi- 
dema atra. 

Deux ou trois minutes après leur mise en cloche, les ani- 
maux présentent une vive agitation. Plusieurs essaient de fuir 
en grimpant le long des parois de la cloche. L’un d’eux par- 
vient à atteindre le bouchon obstruant la tubulure placée à la 
partie supérieure de celle-ci. Il demeure ainsi accroché pendant 


à x 
* 
1 


ioute la durée de l’expérience Les autres insectes tombent, au 


MOYENS POUR COMBATTRE LES INSECTES 15 


contraire, sur le fond Au bout de dix minutes, ils exécutent 
encore des mouvements de pattes et ils contractent leurs seg- 
ments abdominaux. 

L'expérience est prolongée pendant trente minutes; ensuite 
les animaux, devenus à peu près entièrement immobiles, sont 
placés à l’air libre. 

Le sulfure de carbone, immédiatement pesé, accuse une di- 
minution de 2 or. 50. Il s’ensuit que l'air de la cloche conte- 
nait, au moment où les insectes en furent retirés, en moyenne 
10 centigrammes de vapeur par litre. Cette proportion ne de- 
vait pas être, d’ailleurs, uniforme dans toute la cloche, car les 
vapeurs de sulfure de carbone étant plus denses que l’air, les 
régions voisines du fond de la cloche devaient renfermer une 
proportion de vapeur plus grande que celles situées au sommet 
de celle-ci. Grâce à cette particularité, le Négril réfugié au som- 
met de la cloche put y rester fixé. 

Au moment où les insectes sont replacés à l’air libre, un 
adulte (celui qui était resté fixé au bouchon) semble bien por- 
tant; quatre présentent des mouvements à peine perceptibles : 
cinq paraissent morts. 

Les larves, complètement immobiles, paraissent aussi avoir 
cessé de vivre. 

Une heure et demie plus tard, tous les insectes, à l’exception 
de deux larves, meuvent leurs pattes. 

. Vingt-quatre heures après, tous les Nécrils sont revenus à la 
vie et se déplacent avec agilité dans leur cristallisoir. 


EXPÉRIENCE II 


Même matériel et mêmes animaux (5 adultes et 5 larves). 
Durée de l'expérience : une heure. 

Tout le sulfure de carbone étant évaporé, sa proportion est 
de 20 centigrammes par litre d’air. 


16 A. LÉCAILLON ET J. AUDIGÉ 


Les animaux sont tous à peu près complètement immobiles. 
Cependant on aperçoit encore, chez certains d’entre eux, quel- 
ques mouvements des antennes. 

Deux heures plus tard, presque tous les animaux agitent 
leurs pattes. 

Vingt-quatre heures après, quatre adultes se sont évadés: le 


cinquième, bien que resté dans le cristallisoir, est bien vivant. 


Trois larves sont revenues à la vie; les deux autres présen- 
tent quelques mouvements. Au bout de quarante-huit heures, 
l’une de ces dernières est revenue à l’activité, l'autre est morte. 


EXPÉRIENCE III 


Six larves et un Négril adulte sont placés sous la cloche. On 
introduit dans celle-ci une coupelle légèrement chauffée; puis, 
au moyen de la tubulure supérieure, on fait couler dans la 
coupelle cinq grammes de sulfure de carbone. 

Le sulfure s’évapore en quelques secondes, formant d’épais- 
ses vapeurs blanchâtres qui remplissent la cloche. 

En moins de cinq minutes, tous les animaux sont immobi- 


lisés. Une heure plus tard, on les extrait de la cloche. Au bout 


de quatre heures de séjour à l’air libre, tous les animaux pré- 
sentent des mouvements des antennes et des pattes. Le lende- 
main, tous sont revenus à l’état normal, plusieurs même se 
sont évadés du cristallisoir. 


CONCLUSIONS 


1° Dans les conditions où ont été faites nos expériences, les 
propriétés insecticides des vapeurs de sulfure de carbone sur le 
Négril ont été peu marquées. 

20 L’immobilité dans laquelle tombent rapidement les insec- 
tes plongés dans une atmosphère contenant de 10 à 20 centi- 


| 
| 


ss VTT MAN y L 
x . % 


MOYENS POUR COMBATIRE LES INSECTES 117 
grammes de vapeurs de sulfure de carbone par litre d’air n'est 
pas l'indice de la mort réelle de ces insectes, Même après un 
séjour d’une heure dans l'atmosphère en question, les Coléop- 
tères sur lesquels nous avons expérimenté reviennent à la vie. 

30 De même que les vapeurs de naphtaline ne peuvent tuer 
certains insectes que si elles agissent longtemps sur eux et à la 
condition qu'elles se trouvent en très forte proportion dans le 
milieu qui les entoure, les vapeurs de sulfure de carbone ne 
paraissent agir efficacement, comme insecticides, sur le Néoril 
et probablement sur beaucoup d’autres insectes, que si elles sont 
en proportion supérieure à 20 centigrammes par litre d’air et 
exercent leur action, dans les mêmes conditions de concentration, 
pendant un temps relativement long (supérieur à une heure). 

4 Il est permis de croire que dans beaucoup de cas où on 
l’emploie à l’air libre ou à l'intérieur du sol, le sulfure de car- 
bone ne peut avoir en réalité aucune action insecticide. 


SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVI). 9 


MORTE D 


Fr: 


+ 


CONTRIBUTION 


A 


L'Etude du genre Chordeuma 
(Myriopoda - Ascospermophora) 


nEPar ERA RTBAUE 


Le genre Chordeuma, tel que la défini VERHOEFF, n’était 
représenté jusqu’à ces derniers temps que par une seule espèce, 
Ch. silvesire C.K. Tout dernièrement j'en ai décrit une se- 
conde, Ch. vasconicum, rencontrée par MM. JEANNEL et RACO- 
viTza dans une grotte des Basses-Pyrénées. Je vais faire con- 
naître dans ce mémoire sept autres espèces que m'ont fournies 


-mes chasses dans les Pyrénées centrales et l'Auvergne, ainsi 


que celles de mon collègue BRôLEMANN dans les Pyrénées occi- 
dentales et la partie septentrionale de la France (1). 

Ces neuf espèces sont en général très distinctes les unes des 
autres par la forme des gonopodes et des paragonopodes. Par 
contre, leurs caractères externes et leurs vulves ne m'ont paru 
présenter que des différences insignifiantes. Mais je dois avouer 
que je n'ai pas poussé bien à fond la comparaison des espèces 
à ce point de vue. Aussi, il ne sera question ici que des orga- 


nes copulateurs du mâle. Je reviendrai plus tard sur la forme : 


des vulves, si elles présentent quelque intérêt pour la différen- 
ciation des espèces. 


« 


(1\ Une partie des récoltes de M. BRÔLEMANN appartient actuelle- 
ment au Muséum d'histoire naturelle de Paris. J'ai pu également 
l’examiner, grâce à l'extrême obligeance de M. le professeur BOUVIER. 


RE PO TENTE SOI ET 


ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 19 


RÉPARTITION EN FRANCE DU GENRE CHORDEUMA 


Les localités françaises qui ont fourni des Chordeuma ne sont 
pas jusqu'ici très nombreuses. Aussi serait-il prématuré de fixer 
les limites de l'aire de dispersion de chaque espèce. On peut 
néanmoins en avoir une idée approximative : : 

Chordeuma silvestre, espèce de l’Europe centrale, parait se 
trouver dans toute la région septentrionale de la France, au 
nord d’une ligne allant de la Normandie au Jura en passant 
par l'Allier ; 

Chordeuma proximum est une espèce du centre de la France 
dont l’aire de dispersion s'étend vers l'Ouest jusque dans l'Orne 
et vers le Sud jusque dans la Montagne-Noire ; 

Les sept autres espèces paraissent confinées dans les Pyré- 
nées. L'une d'elles, Ch. mulicum, se trouve dans les Pyrénées 
occidentales et centrales. Les autres paraissent jusqu'ici carac- 
téristiques des deux faunes pyrénéennes : vasconicum, iluro- 
nense et irifidum de la faune occidentale ; wlriculosum, inler- 
midiim et inornalum de la faune centrale. 

Voici, du reste, la liste complète des localités ayant fourni 
des Chordeumu. On remarquera l’association fréquente de deux 
espèces : 


Départ. de l'Orne : Forêt d'Andaine........ . proximum et 
À silvestre. 
Départ. de l'Eure : Lyons-la-Forêt. ......... silvestre. 
— Horébide Vernon eee silvestre. 
Départ. de Seine-et-Oise : Forêt de Carnelle.. silvestre. 
Départ. de Meurthe-et-Moselle : Nancy...... süvestre. 


DédartduJuraSalims 7"; RO SD UESUNE. 
Départrde PAther/Moulinss 2014 CN St Des er 
Départ. du Puy-de-Dôme : Royat. ........ «. ‘Proximum. 


Départ. du Tarn : Arfons (Montagne-Noire).. proximum. 


téressant de donner une description générale des gonopodes 


20 H. RIBAUT & LENS “A 


Départ. de l’Aude : Forêt de Nébias........ .! utriéulosum. 
Départ. de l’Arièce : Ax-les-Thermes....... 2 LNOTIUUMAASEN 
Départ. de la Haute-Garonne : Saint-Béat ... wtriculosum 


et mulicum. 


— — Bagnères-de-Luchon  utriculosum 
et intermedium. 
aix 


Départ. des Hautes-Pyrénées : Lourdes. ...... mulicum. 
— =". Cauterets. .... mulicum. : 
— — Gavarnie. :...  mulicum. 
Départ. des Basses-P yrénées : Arudv...... .  mulicum et 
trifidum. 
— — Laruns, Bielle.. iluronense et 
RQ OU à 0 
— — Eaux-Bonnes.... iluronense et 
lrifidum. 


— — . Eaux-Chaudes... iluronense et 

è trifidum. 
= ANUS ERP mulicum et. 
VASCONICUM. 
La région méditerranéenne, bien explorée par M. BRÔLEMANN, 
parait dépourvue de Chordeuma. | 


DESCRIPTION GÉNÉRALE DES GONOPODES 


Avant d'aborder l’étude particulière des espèces, je crois in- 


antérieurs et postérieurs. Elle servira d’ailleurs à préciser la 
signification des termes que j'ai employés au cours des descrip: 
tions particulières. < 


GONOPODES ANTÉRIEURS 


Ils sont constitués par un slernile fortement développé sur 
es côtés duquel sont implantées les pattes réduites chacune à 


ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 21 


un article, Il y a lieu de supposer que cet article représente la 
hanche et que le télopodite a entièrement disparu; Je le dési- 
one sous le nom de coxilte. 

Le sternite occupe à sa base toute la largeur des gonopodes. 
Vers ses extrémités latérales, la surface est fortement soulevée 
et forme une sorte de lobe triangulaire }, dont la forme et le 
développement varient peu suivant les espèces. La partie mé- 
diane forme une saillie extrêmement développée qui est l’ho- 
mologue de la saillie oblongue médiane de la face antérieure des 
sternites des pattes ambulatoires. La base de cette saillie pré- 
sente une section d’abord vaguement quadrangulaire, puis à 
à peu près triangulaire. Au niveau de ce changement de forme 
de la section se trouve de chaque côté, sur la partie posté- 
rieure, un talon m plus ou moins accusé. La saillie se divise 
ensuite en trois branches, une médiane et postérieure à (corne 
médiane) et deux latérales et antérieures b (cornes latérales). 
Je désigne sous le nom de tronc la partie basale € non divisée de 
la saillie sternale. 

La corne médiane est à la base toujours plus développée sa- 
gittalement que transversalement: elle y occupe toute l’épais- 
seur du tronc, Sa face antérieure est chez la plupart des espèces 
peu en arrière de celle du tronc. Chez Ch. siluestre, elle est au 
contraire très en arrière sur la majeure partie de sa longueur. 
On peut considérer que; dans ce cas, après sa base, la corne 
s’est brusquement rétrécie d'avant en arrière par sa partie anté- 
rieure ou, en d’autres termes, présente une profonde échan- 
crure antérieure. Rarement la corne médiane a un section ova- 
laire (silvestre et inornatum). Le plus souvent, elle présente 
des épaississements ou épanouissements qui déterminent des 
côtes ou des ailes et des sillons. C’est le cas de uiriculosum chez 
lequel la partie antérieure de la corne est dilatée transversale- 
ment; de vasconieum chez lequel la dilatation transversale 
intéresse la partie postérieure; de ilwronense, multicum, inter- 
medium et prorimum chez lesquels à la fois la partie antérieure 
et la postérieure sont épaissies. Les bords de la face antérieure 


FE pet RAC TA 


22 H. RIBAUT 


sont quelquefois réfléchis en avant-et lui donnent une forme 
concave (4rifidum et proæimum). 

Les cornes latérales sont en général cylindro-coniques et plus 
courtes que la médiane; rarement elles sont de mème longueur 
que celle-ci. 

La face postérieure des cornes est lisse. Leur face antérieure 
porte des granulations à l'extrémité et des spinules à la base. 
Les angles de raccordement des cornes latérales à la médiane 
sont lamelleux chez la plupart des espèces. 

La face antérieure du tronc est presque toujours à peu près 
plane et couverte de spinules. Chez silvestre, elle présente une 
particularité remarquable : son extrémité est munie d'une forte. 
saillie globuleuse n en face de la base de la corne médiane dont 
elle est, du reste, une émanation, et sa face antérieure porte un 
large coussinet o de consistance molle, couvert de spinules pili- 
formes, adhérant seulement par sa partie médiane et formant 
de chaque côté deux lobes détachés. 

Les coxites sont insérés aux extrémités latérales du sternite 
entre le talon postérieur et le lobe antérieur. Ils présentent tou- 
jours une base globuleuse (renflement basal) amincie en arrière 
en une lame qui, se repliant vers le côté interne, détermine 
une profonde goultière d, dont la direction est en général pa- 
rallèle à l'axe du coxite, quelquefois, au contraire, très inclinée 
par rapport à cet axe (silvestre et utriculosum). Au delà du 
renflement basal, le coxite se rétrécit brusquement par l'arrière 
et garde sa forme étroite jusqu’à l'extrémité ou, plus fréquem- 
ment, se termine par une partie plus ou moins dilatée transver- 
salement. À partir d’une certaine distance de lextrémité,. 
variable suivant l'espèce, le bord externe est garni jusqu’au 
renflement basal d'une bande de spinules piliformes longues et 
serrées (barbe), allant en s’élargissant de l'extrémité à la base. 
Au niveau de la limite entre le renflement basal et la partie 
rétrécie, la barbe jasse sur la face postérieure, puis dans la 
souttière dont elle garnit tout le fond. 

L’extrémité du coxite est très caractéristique de l’espèce. Tan- 


ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 23 
tôt elle est simple (inornalum), tantôt garnie de lamelles com- 
pliquées (silvestre) ou de pointes de formes variées (utriculo- 
sum, intermedium), tantôt boursouflée et granuleuse sur une 
partie de sa face postérieure (mulicum, iluronense, vasconi- 
cum, trifidum, proxzimum). 


GONOPODES POSTÉRIEURS 


Les cotiies sont constitués par une pièce allongée, incurvée 
plus ou moins vers l’arrière, à face postérieure ornée. Ils por- 
tent à leur base, du côté postéro-externe, un énorme appendice 
en massue, le {élopodite, qui me paraît avoir la même forme et 
l2 même développement chez les différentes espèces. 

Peu après la région où s’insère le télopodite, se trouve, du 
côté interne, un appendice à plus où moins long, souvent bifur- 
qué, lacinié ou plumeux à l'extrémité (pseudoflagellum)."A la 
même hauteur, se détache du bord externe du coxite un lobe À 
de forme variant avec l’espèce (appendice externe). 

L'extrémité du coxite a aussi, par la diversité de ses orne- 
ments, une forme très caractéristique de l’espèce. Elle est dans 
son ensemble comprimée latéralement, sauf chez utriculosum 
où elle est au contraire développée en une lame transversale. 

Sur la face postérieure entre l'extrémité et la base du pseudofla- 
sellum, on rencontre chez silvestre et utriculosum deux cornes, 
l’une ; (corne distale) plus rapprochée de l'extrémité que l’autre X 
(corne basale), réunies à leur base par un soulèvement de la 
paroi du coxite; un fin canal débouche à l'extrémité de la corne 
distale, la parcourt dans toute sa longueur et passe dans la 
corne basale où 1l se termine par une dilatation ampullaire. 
Chez proxzimum nous retrouvons ces deux cornes, mais le canal 
ne se poursuit pas jusque dans la corne basale; son extrémité 
fermée et dilatée est à la base de la corne distale. Chez inter- 
medium, muticum et iluronense, les deux cornes existent éga- 
lement, mais le canal fait entièrement défaut; en outre, la 
corne basale (ou du moins ce que je considère pour l'instant 


24 H. RIBAUT 


comme l’homologue de la corne basale des espèces précédentes) 
est située beaucoup plus près de la base: elle se trouve au ni- 
veau de l'insertion du pseudoflagellum et de l’appendice externe, 
tandis que chez les espèces précédentes elle est située beaucoup 
plus près de l'extrémité. Chez iluronense, la corne distale pré- 
sente un degré très avancé d’atrophie. L’une des cornes peut 
disparaitre. C’est ce que l’on observe chez trifidum où seule 
existe la corne distale très développée et chez vasconicum où on 
ne trouve que la corne basale, elle-même très atrophiée. Chez 
inornalum il n'existe également qu’une corne, mais il est dif- 
ficile de savoir à laquelle des deux on a affaire. 


CLEF DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES DU GENRE 
CHORDEUMA 


Voici une clef dichotomique des espèces du genre Chor- 
deuna. Les caractères qui y sont mentionnés ne sont pas les 
seuls par lesquels elles se différencient, J'ai simplement utilisé 
ceux qui sont plus faciles à apprécier ou bien qu’il est plus aisé 
d'exprimer en quelques mots. 


1. — Hanches des paragonopodes postérieurs avec un prolonge: 


ment au moins aussi long que l’article basal du télopodite. —. 


Corne basale des gonopodes postérieurs située beaucoup plus pres 
de l'extrémité du coxite que la naissance du pseudoflagellum et 
de l'appendicelexterne RSR EN RRENnrREE rer PRES Lee 2 
— Hanches des paragonopodes postérieurs sans prolongement ou 
avec un prolongement rudimentaire beaucoup plus court que 
l’article basal du télopodite. — Corne basale située à la hauteur 


de la naissance du pseudoflagellum et de l’appendice externe 3. 


2 — Base de la corne médiane du sternite des gonopodes antérieurs 
prolongée en avant des cornes latérales où elle forme une saillie 
globuleuse. — Tronc du sternite portant sur sa face antérieure 
une expansion membraneuse hirsute, — Pointe du sternite des 


ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA DS 


paragonopodes antérieurs ne dépassant pas le niveau de l'angle 
basal externe de l’article basal du télopodite. Ch. silvestre C. K. 
— Base de ia corne médiane non prolongée en avant des cornes 
latérales, ou, en tout cas, n’y formant pas une saillie globuleuse, 
— Tronc sans expansion membraneuse. — Pointe du sternite des 
paragonopodes antérieurs dépassant le niveau de l’angle basal 
Exernerdelarticle basalduttélopodite 20 eee .e 5) 


3 — L'une des cornes du coxite des gonopodes postérieurs a en- 
tièrement disparu, l’autre est réduite à une très petite saillie spi- 
niforme. — Corne médiane du sternite des gonopodes antérieurs 
non comprimée latéralement. .............. Ch. inornatum n. sp. 

— Une corne basale et une corne distale, celle-ci au moins forte- 
ment développée et parcourue par un canal. — Corne médiane 
du sternite des gonopodes antérieurs comprimée latéralement au 
ROMANS DATE) DOSTÉTIEURE ee Mine nael 4 


Æ. — Coxite des gonopodes antérieurs à extrémité simple. — Corne 
médiane à face antérieure excavée et rétrécie à lextrémité. — 
Coxite des gonopodes postérieurs à extrémité non dilatée du côté 
externe, comprimée latéralement. — Pseudoflagellum bifurqué. 
— Dilatation ampullaire du canal située à la base de la corne 
HSE ee US ln eine Ch. prorimum n. Sp. 

— Coxite des gonopodes antérieurs à extrémité trifurquée. — 
Corne médiane à face antérieure plane, non rétrécie à l’extré- 
mité. — Coxite des gonopodes postérieurs à extrémité fortement 
dilatée du côté externe, comprimée d’avant en arrière. — Pseu- 
doflagellum simple. — Dilatation ampullaire du canal situé dans 
conne basale A en er ans . Ch. utriculosum n. Sp. 


— Une corne distale bien développée... ......,..,............. 6 


ot 


borne distale nulletou-rudimentaire: 27e tes 8 


6.-— Prolongements coxaux des paragonopodes postérieurs dé- 
passant le bord distal de la hanche... Ch. intermedium n. sp. 
— Prolongements coxaux des paragonopodes postérieurs nuls ou 
en tout cas ne dépassant pas le bord distal de la hanche:.... 7 


7. — Coxite des gonopodes postérieurs avec une longue pointe un 


26 . H. RIBAUT k 


peu avant l'extrémité, du côté interne. — Corne distale bien dé- 
tachée du coxite. — Pas de corne basale.. Ch.-trifidum. n. sp. T4 


— Pas de pointe avant l'extrémité. — Corne distale étroitement 


appliquée sur toute sa longueur contre le coxite. — Une corne. 
HaSATe A PORTA Rene ri ME Ra ete Ch. muticum n. sp. 


8. — Extrémité des coxites des gonopodes postérieurs portant du 
côté interne un lobe arrondi. — Pas de corne distale. — Corne 


médiane du sternite des gonopodes antérieurs à profil latéral 
férminé en pointe HEENArRErUNPRcRUES Ch. vasconicum Rib. 


— Extrémité des coxites portant du côté interne une petite saillie 


dentiforme. — Un rudiment de corne distale. — Corne médiane 


du sternite des gonopodes antérieurs à profil latéral oblique- . 


went tronqué à l’extrémité., ....... .... Ch. iluronense n. sp. 


DESCRIPTION DES ESPÈCES (1). 


Chordeuma silvestre C. K. 


Nous possédons d'excellentes figures des gonopodes de cette. 


espèce, dues à HümBERT et à VERHOErr. Elles pourraient me 
dispenser de donner une descriplion de ces organes. Celle-ci ne 
sera cependant pas inutile, car elle permettra une comparaison 
plus aisée de cette ancienne espèce avec les nouvelles. C’est 
également pour cette raison que je donnèrai des dessins qui, 
en outre, montreront certains détails difficilement appréciables 
dans les figures déjà publiées. 

Ma description et mes figures sont établies d’après un indi- 
vidu de Moulins (Allier). L'étude d'individus d’autre prove- 
vance (ouest et est de la France, Lombardie) m’a, d’ailleurs, 
montré que les détails que j'indique ici sont extrêmement peu 
variables. | 


(1) Je ne reviendrai pas sur la description de Ch. vasconicum que 


j'ai publiée dans Biospeologica XXVIII et rédigée dans le même ‘2 


esprit que celles-ci. 


ER Re T— 


EN ONE, OU | I: Es ES 


É.Sr 


ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 27 

GONOPODES ANTÉRIEURS. — Corne médiane àa du sternite 
élancée, dilatée transversalement à l'extrémité qui est arrondie 
et recourbée vers l’avant. Sa face antérieure se trouve, sur 


toute la hauteur, fortement en arrière du plan des cornes laté- 


rales. Au voisinage de sa base, la face antérieure se dirige brus- 
quement vers l’avant et vient se terminer, bien en avant des 
cornes latérales, par une protubérance grossièrement granu- 
leuse n. | 

Les cornes latérales b sont presque cylindriques, à extrémité 
arrondie, pas beaucoup plus courtes que la corne médiane, sen- 


siblement parallèles entre elles. 


La face antérieure du tronc est extraordinairement saïllante 
en avant sur sa partie médiane par suite du prolongement de la 
base de la corne médiane. Immédiatement au-dessous de Ja 
protubérance granuleuse est inséré un large coussinèt 0 de con- 
sistance molle, densément couvert de longues spinules pilifor- 
mes, adhérant seulement par sa partie médiane et formant de 
chaque côté deux lobes détachés. 

Coxites très élancés, à renflement basal très proéminent vers 
l'arrière, à gouttière basale d très inclinée par rapport à leur 
axe L’extrémité est creusée en forme d’un cornet évasé r dont 
l’ouverture est orientée vers le côté Interne; de la partie pos- 
térieure du bord de ce cornet, se détachent trois lamelles p, q,s 
qui se dirigent vers la base du coxite, mais disparaissent bientôt ; 
lune d'elles p, l'externe, est prolongée vers le milieu de son 
étendue en une, pointe aiguë, qui constitue en quelque sorte 
l'angle distal externe du coxite. La face postérieure n’est pas 
granuleuse. La barbe remonte jusqu'aux deux tiers de la hauteur 
de la pièce. 

GONOPODES POSTÉRIEURS. — Coxite recourbé vers l'arrière. 
Son extrémité est divisée en deux lobes tiangulaires compri- 
més latéralement, appliqués l’un contre l’autre, l’externe f plus 
long que l’interne g. La corne distale j se détache presque à 
angle droit de la face postérieure du coxite, puis s’infléchit assez 
brusquement pour devenir dans sa moitié distale presque pa- 


Fic. 1 à 9. — Chordeuma silvestre C. K (1). 


(1) Voir l’exprication des figures à la fin de l’article. 


ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 29 


rallèle à cette face. La corne basale X est longue, en forme de 
spatule. Un fin canal parcourt ces deux cornes, en passant de 
l’une à l’autre, à travers la portion de paroi du coxite située 
entre leurs bases; il débouche à l'extrémité de la corne distale 
etse termine dans la corne basale par une dilatation ampullaire 
qui en occupe la base. Le pseudoflagellum 2 est constitué par 
une longue pointe conique brusquement dilatée en avant de sa 
base, longuement plumeuse à son extrémité et sur presque 

* toute la longueur de son bord postérieur. La partie qui sépare 
l'insertion du pseudoflagellum de la base du télopodite n'est pas 
particulièrement saillante. L’appendice externe h est grêle, peu 
allongé, arrondi à l'extrémité, à bords parallèles. 

PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. —— Prolongements coxaux at- 
teisnant presque l’extrémité de l’article basal du télopodite ; 
l’extrémité de leur bord interne est lamellaire. La pointe mé- 
diane du sternite est relativement courte, elle atteint à peine 
le niveau de Pangle basal externe du premier article du télo- 
podite, 

PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Prolongements coxaux co- 
niques, très développés; leur extrémité dépasse largement 
celle de l’article basal du télopodite ; ils sont un peu incurvés 
vers l'arrière. 


Jusqu'ici cette espèce n’a été rencontrée, en France, que dans 
la partie centrale et septentrionale. Les individus que j'ai pu 
examiner provenaient des localités suivantes : 

Allier : environs de Moulins (J. Chalande) (collection Cha- 
lande). — Jura : Salins (Brülemann) (collection Brôlemann).— 
Meurthe-et-Moselle : Nancy (Cuenot) (collect. Brôl.). — Seine- 

. et-Oise : Forêt de Carnelle (Brül.) (collection du Muséum de 
Paris). — Eure: Lyons-la-Forêt et Forêt de Vernon (Brül). 
(collection du Mus. de Paris). — Orne : Forêt d’Andaine (Brül.) 
(collection du Mus. de Paris). 


30 H. RIBAUT A En 
Chordeuma utriculosum n. sp. 
(ONOPODES ANTÉRIEURS. — Corne médiane « du sternite. 


trapue, présentant une crête postérieure épaisse et une large 
face antérieure oblongue, tronquée à l'extrémité, située un peu 
en arrière du plan de la face antérieure du tronc avec laquelle 
elle se raccorde par un coude brusque déterminant, à sa base, 
un gradin aux contours arrondis. Gornes latérales b coniques, 
plus courtes que la corne médiane, parallèles ou légèrement 
diveruentes. Angle de raccordement des cornes: non lamellaire. 
Il existe des granulations sur la majeure partie de la face anté- 
rieure des cornes et des spinules sur la face antérieure du trone 
et de la base des cornes surtout sur le oradin situé à la base 
de la corne médiane, 
Coxites élancés, à bords interne et externe presque droits. 
L’angle distal interne est prolongé en une longue corne n 
comprimée à l'extrémité, recourbée vers l'arrière. L'angle 
distal interne est également prolongé, mais moins fortement 
que l’externe et en un lobe arrondi g. Entre ces deux angles, 
au milieu du bord distal, s'élève une pointe aiguë 0 com- 
primée latéralement. Sur la face antérieure, un peu avant. 
l'extrémité, se trouve une carène tranchante transversale 1 et, 
une côte longitudinale peu étendue, formant le prolongement : 
de la base de la pointe médiane. La face postérieure est totale- 
ment dépourvue de granulations. ja barbe est très dense et, 
remonte jusqu'aux trois quarts de la hauteur du coxite. La 
souttière basale d est très inclinée par rapport à l’axe du 
coxite. : ; 
GONOPODES POSTÉRIEURS. — Coxites lamellaires dans leur … À 
moitié distale par compression antéro-postérieure; le bord ex-. 1 
terne y est très fortement saillant en un large lobe arrondi p: 
L'angle distal interne est prolongé en un lobe triangulaire q très 
aigu. Au-dessous de cet angle et un peu sur la face anté- J 
rieure se trouve une pointe conique 7. À mi-hauteur, le bord 


A 


FiG. 10 à 17. — Chordeuma utriculosum n. sp (1). 


(1) Voir l'explication des figures à la fin de l'article. 


32 H. RIBAUT 

interne se continue par une crête qui traverse obliquement la 
face postérieure et vient se raccorder au bord externe; le point 
de raccordement est marqué par une forte dent s. Sur le milieu 

de cette crête transversale s’insère la corne distale j, mince et 


aiguë, dépassant l'extrémité du coxite. La corne basale # s'in- 
sère près de la base de la corne distale, un peu en dedans; elle 


est courte, renflée, présente une base ovoïde et une extrémité à 


conique. La partie ovoïde est creusée, à l’intérieur, d’une cavité 


Fi. 18 et 19. — Chordeuma utriculosum n sp. 


également ovoide à laquelle fait suite un canal qui va rejoindre 


la corne distale, la traverse dans toute sa longueur et vient 
déboucher à une petite distance de son extrémité. L'appendice 
externe } est allongé, arrondi à l’extrémité et recourbé vers le 
coxite. Le pseudoflagellum à est épaissi à la base, puis assez 
brusquement rétréci en une longue pointe conique, densément 
spinuleuse. La partie située entre la base du télopodite et le 
point d'insertion du pseudoflagellum est particulièrement sail- 
lante; elle forme une sorte de crête transversale qui caché, en 
arrière, une bonne partie de la base du pseudoflagellum . 
PARAGONGPODES ANTÉRIEURS. — Prolongements coxaux at- 


teignant en général l'extrémité de l'article basal du télopodite. 


PR Lt CE > va dé 


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a 


ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 33 


Leur pointe est recourbée en crochet vers l'avant. Leur bord 
interne est fortement oblique et concave, ce qui le rend symé- 
trique du bord externe ; il en résulte, en outre, que la pointe 
du prolongement se trouve très éloignée de celle du sternite, 
Cependant cette forme n’est pas constante et certains individus 
présentent celie que l'on rencontre chez les autres espèces. La 
pointe du sternite n’atteint pas de beaucoup celle des prolon- 
gements coxaux, mais elle dépasse fortement le niveau de 
l'angle basal externe du premier article des télopodites. 

PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Hanches prolongées en 
une pointe longue, effilée, | lésèrement incurvée vers l’arrière, 
granuleuse. 

L'existence d'un canal faisant communiquer les deux cornes 
des gonopodes postérieurs et débouchant à l'extérieur rappro- 
che cette espèce de silvestre, ainsi que le fort prolongement 
coxal des paragonopodes postérieurs. Mais elle s’en éloigne par 
tous les autres caractères, qui lui donnent, d’ailleurs, une phy- 
sionomie assez spéciale. 


Chordeuma utlriculosum a été rencontré dans les Pyrénées 
de la Haute-Garonne à Bagnères-de Luchon et Saint-Béat, 
aussi bien dans le fond des vallées que dans les régions élevées. 
Elle a été également récoltée par M. J. CHALANDE dans la forêt 
de Nébias (Aude), et très vraisemblablementelle doit se trouver 
dans les Pyrénées ariégeoises. 

Type de l'espèce : Saint-Béat. 


Chordeuma proximum n. sp. 


GONOPODES ANTÉRIEURS. — Corne médiane a du sternite ro- 
buste, fortement comprimée latéralement. Sa partie antérieure 
est légèrement dilatée et forme une face antérieure un peu 
excavée. Les cornes latérales b sont comprimées d’avant en 
arrière ; leur raccordement à la corne médiane a lieu par une 
partie formant une saillie longitudinale à la base de celle-ci; 


Soc D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVI) 3 


277 


Fic. 20 à 28. — Chordeuma proximum n sp. (1) 


T4 l’angle de raccordement est lamellaire. La face antérieure du 
tronc est presque plane et, par suite, peu proéminente par rap 


(: Voir l'explication des figures à la fin de l'article. 


ÉITOE DU GENRE CHORDEUMA 39 


port aux cornes latérales. La face antérieure des cornes laté- 
rales, l'extrémité et les côtés de la face antérieure de Ja corne 
médiane ainsi que sa saillie basale sont granuleux. La face 
antérieure du tronc € est spinuleuse. 

Coxites trapus, fortement dilatés à l'extrémité d'une part et, 
d'autre part, dans la partie correspondant à la barbe. L’extré- 
mité est creusée d’un godet peu profond et évasé. La face posté- 
rieure est boursouflée et légèrement granuleuse à l'extrémité 
du côté interne. La face antérieure est pourvue d’une carène 
longitudinale qui se bifurque vers l’extrémité. La gouttière ba- 
sale est sensiblement parallèle à l’axe du coxite. 

GONOPODES POSTÉRIEURS. — Coxiles recourbés vers l'arrière 
à l'extrémité qui est arrondie et fortement comprimée latérale- 
ment. Le bord interne forme un talon peu accusé 4 au voisinage 
de la pointe. Le bord postérieur tranchant de la partie extrême 
se continue sur la face postérieure du coxite sous forme d’une 
lamelle peu élevée o et vient se confondre avec le bord interne 
au niveau de la corne basale. La corne distale ÿ prend nais- 
sance sur le bord externe dela face postérieure: elle est droite 
et parallèle à la partie infléchie du coxite. La corne basale X est 
srèle, située beaucoup plus près de l'extrémité que l'insertion 


du flagellum et de l’appendice externe, et se relie à la corne 


distale, du côté externe, par une légère élévation lamellaire. 
Le canai débouche à l’extrémité de la corne distale et se ter- 
mine à la base de celle-ci par une faible dilatation ampullaire; 
il ne se poursuit pas, par conséquent, jusque dans la corne 
basale. Le pseudoflagellum : est très large et se divise à son 
extrémité en deux branches courtes, laciniées. L'appendice ex- 
terne À est lamellaire et bifurqué; sa branche externe est iarge 
et tronquée obliquement, sa branche interne étroite et à extré- 
mité arrondie et légèrement granuleuse. La partie qui relie la 
base du pseudoflagellum à l'insertion du télopodite est fortement 
saillante. 

PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — Prolongements coxaux de 


longueur un peu variable, atteignant presque ou dépassant 


36 H. RIBAUT 


l'extrémité de l’article basal des télopodites ; le bord interne de 
leur extrémité fait une saillie antérieure génér.lementen forme 
de bec. La partie du bord externe de la hanche comprise entre 
sa base et l’angle basal externe du premier article du télopo- 
dite est bien plus courte que la partie comprise entre ce der- 
nier point et l’extrémité. Le prolongement médian du sternite 
dépasse de beaucoup le niveau de l’angle basal externe du pre- 
mier article du télopodite. 

PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Prolongements coxaux 
droits, dépassant fortement l'extrémité de l’article basal du té- 
lopodite, fortement granuleux et un peu comprimés latérale- 
ment à l'extrémité. 


C'est une espèce de la faune du centre de la France. Je l'ai 
récoltée dans le département du Puy-de-Dôme à Royat. M. BRÔLE- 
MANN l'a rencontrée dans la forêt d’Andaine (Orne) où elle vit 
à côté de Ch. silvestre. Elle existe également dans la Montagne- 
Noire où parait se trouver la limite méridionale de son aire de 
dispersion. 

Type de l'espèce : Royat. 


Chordeuma inornatum n.sp. 


GONOPODES ANTÉRIEURS — Corne médiane a du sternite 
légèrement incurvée en avant, dilatée transversalement à l’ex- 
trémité, située à peu près dans le plan des cornes latérales. 
Celles-ci b sont coniques, parallèles entre elles, et beaucoup 
plus courtes que la corne médiane à laquelle elles se raccordent 
par une partie lamellaire. La face antérieure du tronc est à 
peu près plane. [l existe des granulations sur toute la face an- 
térieure des cornes latérales et à l'extrémité de la face anté- 
rieure de la corne médiane. La face antérieure du tronc est. 
spinuleuse ainsi que l'extrême base de la corne médiane et 
l'angle de raccordement. Coxites de forme très simple, longs et 
étroits, un peu dilatés et tronqués à l'extrémité L’extrémité de 


ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 


FiG 29 à 40. — Chordeuma inornatum n. sp. (1). 


(1) Voir l'explication des figures à la fin de l’article. 


7 


38 H. RIBAUT 


leur face postérieure n’est pas granuleuse et présente simple- 
ment une dépression triangulaire du côté externe. Barbe attei- 
‘gnant presque l’extrémité. Gouttière basale assez inclinée sur 
l’axe du coxite. | ; 

GONOPODES POSTÉRIEURS. — Coxites très faiblement infléchis 
vers l'arrière. Leur extrémité présente une saillie médiane f 
comprimée latéralement, en forme de bec, une autre g interne 
arrondie et un large lobe externe p. Sur la face postérieure, 
depuis la saillie médiane Jusque vers la corne, s'étend une 
lamelie 0. Une autre lamelle n se trouve sous la saillie in- 
terne. Il n'existe qu’une seule corne x réduite à un cône mi- 
nuscule (1). Il n’y a pas trace de canal. 

Pseudoflagellum à bifide, la branche postéro-externe courte, 
l’antéro-interne très longue, effilée, à spinules courtes et peu 
nombreuses. Appendice externe h lévèrement globuleux à l’ex- 
trémité qui est couverte de spinules courtes et robustes. 

PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — Prolongements coxaux attei- 
snant l'extrémité de l’article basal du télopodite. Pointe du 
sternite n’atteignant pas de beaucoup l’extrémité des prolonge- 
ments coxaux, mais dépassant nettement le niveau de Pangle 
basal externe de l’article basal du télopodite. 

PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Prolongements coxaux dé- 
passant fortement l'extrémité de l’article basal du télopodite : 
leur extrémité est recourbée vers l'arrière; elle est globuleuse 
et fortement granuleuse. 


Un seul mâle de cette espèce a été trouvé à Ax-les-Thermes 
(Ariège) par M. BRÔÜLEMANN. 


(1) Il est difficile de savoir si c’est la corne basale ou la distale qui 
a persisté. La position de cette corne ne permet, en effet, en aucune 
façon de trancher cette question. D'autre part, il ne semble pas jus- 
qu'ici que l’une des cornes aït une tendance marquée à disparaître 
avant l’autre. C’est ainsi que c’est la distale qui a disparu chez 
Ch. vasconicum, tandis que c’est la basale chez Ch trifidum. 


ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 39 


Chordeuma iluronense n. sp. 


GONOPODES ANTÉRIEURS. — Corne médiane a du sternite 
présentant une face antérieure oblongue, granuleuse à l’extré- 
mité, densément spinuleuse à la base sur les deux tiers de sa 


longueur. La partie postérieure est d’abord amincie puis de 


nouveau renflée, mais moins qu’antérieurement, de sorte que 
les côtés de la corne sont parcourus par un large sillon longi- 
tudinal. Vue de côté, elle présente une extrémité tronquée 
obliquement. Cornes latérales b assez grêles, presque cylindri- 
ques, arrondies à l'extrémité, spinuleuses sur presque toute leur 
face antérieure. Angle de raccordement lamelleux. Tronc 
moins élevé que la corne médiane. 

Coxites à bord externe presque droit, à bord distal plus élevé 
du côté externe 0 que de l’interne n, à bord interne présentant 
une brusque dilatation e à mi-hauteur. Face postérieure ren- 
flée à l'extrémité; une carène mousse la parcourt obliquement 
depuis l’angle distal externe jusqu’au ressaut du bord interne. 
Toute la partie renflée de la face postérieure est granuleuse. 
Face antérieure parcourue dans toute sa longueur par une côte 
qui vient se confondre avec le bord interne de la partie moyenne 
amincie de la pièce. La gouttière basale d est sensiblement 
parallèle à l’axe du coxite. 

GONOPODES POSTÉRIEURS. — Moitié distale du coxite recour- 
bée vers l’arrière, grêle, à section presque circulaire. L’extré- 
mité est comprimée latéralement; à la base de cette partie com- 
primée / se trouve, du côté interne, une petite protubérance g. 
La corne distale j est rudimentaire, réduite à une petite épine 
appliquée contre le coxite. La corne basale À est assez dévelop- 
pée; elle est conique ou quelquefois légèrement bifide, et se 
trouve au niveau de la base de Fappendice externe h. Celui-ci 
est conique. Le pseudoflagellum ÿ est bifide; sa branche posté- 
rieure est plus importante que l’antérieure; toutes les deux 
sont tronquées et frangées à l’extrémité. 


Fic. 41 à 50. — Chordeuma iluronense n. sp. (1). 


PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — Prolongements coxaux attei- 


ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA ca 
recourbée en crochet vers l’avant. Pointe du sternite n’attei- 
onant pas de beaucoup l’extrémité du prolongement coxal mais 
dépassant fortement le niveau de l’angle basal externe de larti- 
cle basal du télopodite. 

PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Prolongements coxaux peu 
développés, n’atteignant que la moitié de la hauteur de l’article 
basal du télopodite, en cône irrégulier, muni d’un long poil en 
avant de la pointe. Les bords internes des prolongements sont 
sensiblement parallèles. Article basal du télopodite movenne- 
ment allongé, deux fois plus long que large. Le reste du télo- 
podite est ovoïde, mucroné et assez nettement bi-articulé. 


C'est de Ch. vasconicum Rib. que cette espèce se rapproche 
le plus. Elle en diffère : 

A. — En ce qui concerne les gonopodes postérieurs : {1° par la 
forme de l’extrémité du coxite ; 2 par la présence d’un rudi- 
ment de corne distale ; 3° par le développement de la corne ba- 
sale ; 4° par l'inégalité des branches du pseudoflagellum ; 5° par 
la forte courbure de la moitié distale du coxite. 

B.. — En ce qui concerne les sonopodes antérieurs : 1° par la 
forme de la corne médiane qui est dilatée antérieurement et 
tronquée à l’extrémité (vue de profil) ; 2° par les cornes latéra- 
les beaucoup plus grêles; 30 par le tronc beaucoup moins élevé ; 
4° par la forme de la face postérieure et du bord externe des 
coxites; 90 par l’angle distal externe des coxites qui est plus 
élevé que l’interne. 

CG. — En ce qui concerne les paragonodes antérieurs, par la 
pointe du sternite qui est loin d’atteindre l'extrémité des pro- 
longements coxaux. 


Cette espèce a été récoltée par M. BRÔLEMANN dans les Passes- 
Pyrénées aux Eaux-Bonnes, aux Eaux-Chaudes et à Bielle. 
. Dans la même région se trouve Ch. trifidum. 

Tyge de l'espèce : Bielle. 


# 


42 H. RIBAUT 


Chordeuma trifidum n. sp. 


(TONOPODES ANTÉRIEURS. — La corne médiane «a du Sternite. 


est épaissie dans sa partie postérieure. Sa face antérieure, plus 
étroite que la postérieure, est creusée en gouttière à l'extrémité 
sur une longueur notable ; à la gouttière fait suite, vers la base, 
une crête qui s’épanouit pour rejoindre les cornes latérales. 
Vue de profil, la corne médiane est triangulaire, à extrémité 
pointue. Cornes latérales b moins longues que la corne mé- 
diane ; leurs pointes sont tournées l’une vers l’autre. Angles de 
raccordement lamelleux. Tronc du sternite court et large. Sur 
la face antérieure de la saillie sternale 1l existe des granulations 
à l’extrémité des cornes et des spinules à leur base (particuliè- 
rement sur la carène de la corne médiane où elles sont très 
abondantes; ainsi que sur le tronc. 

Coxite trapu. Le bord externe forme, vers l'extrémité, une 
saillie largement arrondie, suivie d’une dent plus ou moins 
accusée 0, marquant l'angle distal externe. L'angle distal 
interne est fortement prolongé en "in lobe triangulaire n. Le 
bord interne est lohé à mi-hauteur, en e. La face antérieure 
porte la côte longitudinale habituelle. La face postérieure est 
tuméfiée seulement le long de l’extrémité du bord interne et le 
long du bord distal ; elle est excavée au milieu. La gouttière 
basale d est à peu près parallèle à l’axe du coxite. 

GONOPODES POSTÉRIEURS. — Coxite brusquement coudé vers 
l'arrière à la moitié de sa longueur. Il se termine par deux lon- 
ques pointes : l'une /, externe, triangulaire, comprimée laté- 
ralement ; l’autre, g, interne, srêle, cylindrique. La corne dis- 
tale j est bien détachée: son extrémité dépasse largement celle 
du coxite. Pas trace de corne basale. Appendice externe À 
robuste, conique. Pseudoflagellum à simple, effilé, habituelle 
ment coudé près de son extrémité. 

PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — À peu près cornme chez 
Ch. iluronense. 


ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 43 


FiG. 51 à 59. — Chordeuma trifidum n. sp. (1). 


(1) Voir l'explication des figures à la fin de l’article, 


44 H. RIBAUT . 


PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Prolongements coxaux 
tout à fait rudimentaires, constitués par deux larges tubercules 
pilifères, ne dépassant pas le bord distal des hanches. Article 
basal du télopodite très allongé, près de trois fois plus long que 
large. Le reste du télopodite est également très allongé, mu- 
croné, vaguement bi-articulé. ER 


Cette espèce fait partie du groupe muticum, iluronense, vas- 
conicum et intermedium. Elle ne se rapproche pas plus parti-: 
culièrement de l’une de ces espèces. 


Ch. trifidum a été récolté par M. BRôLEMANN dans les Basses- 
Pyrénées, à Arudy, où il voisine avec mulicum ; à Laruns et à 
Bielle, où il voisine avec iluronense. 

Type de l'espèce : Bielle. 


Chordeuma muticum n. sp. 


GONOPODES ANTÉRIEURS. — La saillie médiane du sternite 
diffère peu de celle de iluronense. La dilatation antérieure de la 
corne médiane est plus ou moins accentuée selon la provenance, : 
mais elle l’est toujours moins que chez iluronense. Les cornes 
latérales sont plus robustes ; leur degré de divergence est un 
peu variable. | 

Coxites trapus, à peine rétrécis dans leur partie moyenne. 
Le bord externe est fortement rabattu avant l'extrémité vers la 
face postérieure où il forme un lambeau triangulaire 0. Le 
bord interne forme, à mi-hauteur du coxite, une large saillie 
triangulaire e. La face postérieure est renflée et granuleuse à 
lextrémité et le long du bord interne jusqu’à la pointe de la 
saillie, lisse et excavée du côté externe sur le tiers moyen de sa 
hauteur. Avant l’extrémité, au milieu de la face postérieure. se 
trouve une petite saillie globuleuse #, correspondant à un 
épaississement chitineux qui tranche nettement par sa réfrin- 
gence sur les parties environnantes. Face antérieure avec une 
côte longitudinale comme chez les espèces de ce groupe. | 


ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 45 


GONOPODES POSTÉRIEURS. - Coxites élancés et recourbés 
vers l'arrière. L'extrémité f est fortement comprimée latérale- 


\ É Fo PTE NPA 
\\ Ro NE Ss-X 
\ ed LD 7 


FR OZ. j 
J 


Fic 60 à 66. — Chordeuma muticum n. sp. (1). 


ment, et son profil réalise vaguement celui d’une tête d’oison. 
Il n'existe pas de saillie, lobe ou pointe à la base de la partie 


(1) Voir l'explication des figures à la fin de l’article. 


46 ; H. RIBAUT 
extrême comprimée. La corne distale j est bien développée; | 
elle se trouve étroitement appliquée contre la face postérieure 
du coxite dont elle atteint l’extrémité sans la dépasser. Corne | 
basale À grêle, presque cylindrique, située entre l’appendice 
externe et le pseudoflagellum, au niveau de leur naissance. 
Appendice externe À allongé, très grêle. Pseudoflagellum à 
bifide, à branches pointues, la postérieure de beaucoup la plus 


importante. 


PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — Comme chez iluronense. 
PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Prolongements coxaux nuls 


ou à peu près ; à leur place se trouve une légère saillie conique 
qui ne dépasse pas le bord distal de la hanche. Article basal du 
télopodite moyennement allongé, à peu près deux fois plus long 
que large. Le reste du télopodite grêle, presque cylindrique, 
mucroné, nettement bi-articulé. | 


Cette espèce est assez voisine de Ch. iluronense, mais néan- 


moins très distincte. 


Ch. muticum est répandu dans les parties centrale et occi- 
dentale des Pyrénées. Il habite de préférence les régions élevées. 
Les localités où 1l a été rencontré sont : 

Haute-Garonne : Saint-Béat: Hautes-Pyrénées : Cirque de 


Gavarnie, Cauterets, Lourdes; Basses-Pyrénées : Arudy, 
Ahusquy. : 
Type de l'espèce : Saint-Béat. 
: 
1 
Chordeuma intermedium n. sp. j 
‘4 
GONOPODES ANTÉRIEURS. — Corne médiane a du stermte 
dilatée à l'arrière, à l’extrémité et en avant. La dilatation anté- 


rieure, nulle à l’extrémité, S'élargit progressivement vers la 


base, formant ainsi un triangle très allongé. Cornes latérales b, 
à peu près de même longueur que la corne médiane, recourbées 
l’une vers l’autre. Angles de raccordement lamelleux. Tronc 


étroit et élevé. 


F1ic. 67 à 75. — Chordeuma intermedium n. sp. (1). 


(1) Voir l'explication des figures à la fin de l’article. 


48 H. RIBAUT 


Coxites élancés, spatulés. Face antérieure avec la côte longi- 
tudinale habituelle. Face postérieure excavée à l’extrémité où 
les bords interne et externe sont rabattus vers l'arrière. Au 
milieu du bord distal se trouve une forte pointe v. dirigée vers 
l'arrière. Gouttière basale d à peu près parallèle à l'axe du 
coxite. 

GONOPODES POSTÉRIEURS. — Coxite recourbé vers l'arrière. 
Son extrémité f est fortement comprimée latéralement, for- 
mant une lame arrondie et mousse en avant, bilobée et tran- 
chante en arrière. La corne distale j est bien développée et 
bien détachée du coxite ; elle prend naissance relativement près 
du niveau de l’appendice externe. La corne basale k est réduite 
à un minuscule cône situé au niveau de l’appendice externe. 
Pseudoflagellum à non ramifié, formé par une large lanière 
tronquée et frangée à l’extrémité. À ppendice externe Fo robuste, 
dilaté à l'extrémité. 

PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — Prolongements coxaux 
n’atteignant pas tout à fait l'extrémité de l’article basal du télo- 
podite, leur extrémité légèrement recourbée vers l'intérieur, 
La pointe du sternite atteint presque celle des prolongements 
coxaux. Télopodite triarticulé. 

PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Les hanches sont très 
brièvement prolongées en une pointe conique dépassant le 
niveau de leur bord distal. Le bord externe des hanches pré- 
sente une forte sinuosité qui n'existe pas chez les autres espèces. 
L'article basal du télopodite est très allongé, trois fois plus long 
que large. Chez l'unique exemplaire en ma possession, les ex- 
trémités des télopodites ne sont pas semblables, et l’un d'eux 
doit être considéré comme anormal. 


Quoique cette espèce se rattache nettement à vasconicuwm et 
aux précédentes (iluronense, trifidum et mulicum), elle se 
montre assez spéciale par la forme du bord externe des hanches 
des paragonopodes postérieurs, celle de la corne médiane du 
sternite des gonopodes antérieurs, la longueur des cornes laté- 


ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 49 
rales, l'allongement des coxites des gonopodes antérieurs et la 
forme de l'extrémité de leur face postérieure. 


J'ai récolté. en octobre, un mâle de cette espèce à Bagnèr es- 
de-Luchon (Haute-Garonne), près du gouffre d’Enfer. 


EXPLICATION DES FIGURES 


Les lettres a à d et f à m ont la signification générale suivante : 

a Corne médiane du sternite des gonopodes antérieurs. 

b Cornes latérales du sternite des gonopodes antérieurs. 

ce Tronc du sternite des gonopodes antérieurs. 

d Gouttière des coxites des gonopodes antérieurs. 

{ Angle ou prolongement externe de l'extrémité des coxites des gono- 
podes postérieurs. 

g Angle ou nr interne de l'extrémité des coxites des gono- 
podes postérieurs. 

h Appendice externe des coxites des gonopodes postérieurs. 

1 Pseudoflagellum des coxites des gonopodes postérieurs. 

j Corne distale des coxites des gonopodes postérieurs. 

X Corne basale des coxites des gonopodes postérieurs. 

1 Lobes latéraux du sternite des gonopodes antérieurs. 

m Talons postérieurs du sternite des gonopodes antérieurs. 


Chordeuma silvestire C. K. 
Moulins (Allier). 


FIG. 1. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite gauche, face anté 
rieure. 

FIG. 2. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté 
rieure à gauche). ; 

FIG. 3 — Gonopodes antérieurs : coxite droit, face postérieure. 

F1G. 4. — Gonopodes antérieurs : coxite gauche, profil postéro-interne, 

F1G. 5. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil interne. 

F1G. 6. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, profil externe. 

F1G. 7. — Gonopodes postérieurs : corne basale du coxite, face basale 

FIG. 8. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure 

F1G: 9. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. 


Chordeuma utriculosum n. sp. 


Saint-Béat (Haute-Garonne). 


F1G. 10. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite gauche, face an- 
térieure. 


= 


Soc. D'HIST., NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVI) 


FIG. 


FrG. 


FrG. 


FIG. 


Fi1G. 
FIG. 
FIG. 
FiG. 
FiG. 
Fi. 


FiG. 


Fi1G. 


Fi1G. 
Fi. 
Fi. 
Fi. 


FiG. 


H. RIBAUT : 

11. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite gauche, face pos- 
térieure. Ë 

12. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté- 
rieure à gauche). 

13. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil interne. 

14. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil externe. 

15. — Gonopodes postérieurs : coxite et télopodite gauches, profil 
postérieur. j 

16. — Gonopodes postérieurs : extrémité du coxite droit, profil 
externe. $ 

17. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. 

18. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure. 


Chordeuma utriculosum n. sp. 
Nébias (Aude). 


19. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure. 


Chordeuma proximum n. sp. 


Royat (Puy-de-Dôme). 


20. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite gauche, face anté- 
rieure. 

21. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite gauche, face pos- 
térieure. S 

22. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté- 
rieure à gauche). 

23. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil interne. 

24. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil externe. 

25. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, face postérieure. 

26. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, profil externe. 

27. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure. 

28. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. 


Chordeuma inornatum n. sp. 
Ax-les-Thermes (Ariège). 
29. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxites, face antérieure. 


30. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté- 
rieure à gauche). 


31. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil interne. 

32. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil externe. 

33. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, face postérieure. 

34. — Gonopodes postérieurs : coxite gauche, profil postéro-in- 
terne 

35. — Gonopodes postérieurs : extrémité du coxite gauche, face 
postérieure. 


Hi ÉRIS 


ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA Gi Fa 


FiG. 36. — Gonopodes postérieurs :. extrémité du coxite gauche, profil 
postéro-externe. 
Fig. 37. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, profil externe. 
FrG. 38. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure. 
FIG. 39. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. 
FiG. 40. — Paragonopodes postérieurs : prolongement coxal :vu de 
profil. 
Chordeuma iluronense n. sp. 
Bielle (Basses-Pyrénées). 
FIG. 41. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxites, face antérieure. 
FiG. 42. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté- 
rieure à gauche. : 
FIG. 43. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil interne. 
F1G. 44. — Gonopodes antérieurs : coxite gauche, face postérieure. 
F1G. 45. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, profil externe. 
F1G. 46. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, profil interne. 
F1G. 47. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, face postérieure. 
F1G. 48. — Gonopodes postérieurs :‘coxite gauche, profil postéro-ex- 
terne. 
FIG. 49. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure. 
FIG. 50. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. 
Chordeuma trifidum n. sp. 
Bielle (Basses-P yrénées). 
FiG. 51. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite gauche, face anté- 
rieure. , 
FIG. 52. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite gauche, face pos- 
térieure. 
F1G. 53. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté- 
rieure à gauche). 
FiG. 54. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil interne. 
Fig. 55. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil externe. 
Fi1G. 56, — Gonopodes postérieurs : coxite gauche, profil interne 
FIG. 57. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, face postérieure. 
FIG. 58. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure. 
FIG. 59. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. 
Chordeuma muticum n. sp. 
Saint-Béat (Haute-Garonne). 
FIG 60. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxites, face antérieure. 
F1G. 61. — Gonopodes postérieurs : coxite et télopodite gauches, profil 
interne. 
F1G. 62. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure. 


H. RIBAUT 


/ _ Chordeuma muticum n. sp. 


Izeste (Basses-Pyrénées). 


FIG. 63. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté- 
rieure à gauche). À | RUES 
F1G. 64. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, face postérieure. ! 
F1G. 65. — Gonopodes antérieurs : coxite gauche, profil postéro-ex- 
terne. EURE 
FiG. 66. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. A 


Chordeuma intermedium n. sp. 


Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne). 


FiG. 67. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite droit, face anté- 
rieure. RUN 
F1G. 68. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté- 
rieure à gauche). i ) 

FIG. 69. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, face postérieure. . 

FIG. 70. — Gonopodes antérieurs : coxite gauche, profil externe. 

FiG. 71. — Gonopodes antérieurs : coxite gauche, profil interne. . 

FIG. 72. — Gonopodes postérieurs : coxite et télopodite gauches, profil | 
\ externe. ; À 

FIG. 73. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure 

FIG. 7h. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. | 

FIG. 75. — Paragonopodes postérieurs : télopodites et extrémité des “4 


coxites, face postérieure. 


SOCIÉTÉ D'HISTOIRE. NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUSE 


Les séances se tiennent à 8 h. précises du soir, à l’ancienne 
Faculté des Lettres, 1 7, rue de Rémusat, - 


” 


les 4er et 3° mercredi de ner mois, 5 NURIEA 
du 27 mercredi de Novembre au 3e mercredi de Juilles. 


MM. les Membres sont instamment priés de faire connaître 
au secrétariat leurs changements de domicile. - 


as Le Es 1 PE! 


Adresser les envois d'argent au trésorier, M. DE MONILEZU, 


Rue des Couteliers. 13, Toulouse. 7 


SOMMAIRE à 
Composition du bureau de la Société pour l’année 1913... 5 4 
Liste, des-membres au 1er Mars 19185-57000 | 
A. LÉCAILLON et J. AUDIGÉ. — Recherches relatives aux 
moyens à employer pour combattre les insectes nuisibles. 11 
H, RiBauT. — Contribution à l'étude du genre Chordeuma 
(Myr iopoda-Ascospermophora;.. ........ NL SCIE 


Ne SIDE 
SOCIETI 
N 4 ” 


D'HISTOIRE NATURELLE 
| L/ L . | 111111] 
BE: É — EP DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 
DE TOULOUST. 
TOME QUARANTE SIX. — 1913 


BULLETIN TRIMESTRIEL N° 2 


Paru en Décembre 1913 


Lee + 


TOULOUSE 
IMP RIMERIE BONNET 
9, RUE ROMIGUIÈRES 92. 
1913 


Siège de la Société, 17, rue de Rémusat 


Extrail du règlement de la Société L'Histoire. Naturetie de 1 ulouse. 
Art. fer, La Société a pour but de l'ormer dés réunions dans oies les “ 
naturalistes pourront exposer et HET les résultats de leurs recherches Le 
de leurs observations. 


Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles, 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques el his- ë 
-toriques dansleurs House al Histoire Naturelle, sont également de son 
domaine. 


Art. 3. Son but-plus spécial sera d'étudier et de faire connaître la .consli- 
ution géologique, la flore, et la faune de la région dont ONE est Le RE: 


centre. Dee 


Art. 4. La Société s’efforcera (° augmenter les collections. _& Musée d'His- 
toire : Nenmenie de Toulouse. Es 


. b. La Société se compose : ‘le Membrane — Honoraires. — Titu- 
Die — Correspondants. - 


Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être présentés 
par deux membres titulaires: Leur admission est votée au scrutin secret L par 
le£Conseil d'administration. 


Art. 10. Les membres titulaires paient une Co bon anruelts de 12 fre 
payable au commencement de l’année seanemue contre quittance ientee 
par le Trésorie, 


Art. 11. Le droit au Lplôme est dun pour les membres honoraires et 
correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs. 


\ 


Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier Les diplômes qu'après avoi 
reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les ER" Se 
sont inscrits au Tableau de la Société. - = 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d” acquitter son annuité, il perd, après — 
deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits 
attachés au titre de membre. : ee 


Lib 


Art. {8. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. 


7 
tee D CE sd 


Art, 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési- 
dent; 12° et 2° Vice-présidents; Secretaire-général ; Trésorier ; feet 2e) Bi- 
bliothécaires-archivistes. . 


Air. 31. L'élection des membres du Bureau, du Conseil {d'administration et 
du Comité Je publication, a lieu au scratin secret dans la première séance 
du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autres 
mempores pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuvent seuls être 
réelus immé{iatement dans les mêmes fonctions. 2 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures dusoir Elles 
s’ouvrentle premier mer2redi après le 15 novembre,elont lieutous les fer et 3e 
mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi ‘de juiliet inclusivement. 


Att. 39. La publication des découvertes ou études faites par les membres 
de la Socié:é et par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frais 
de celle c1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle 
ae l'oulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication. 


Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et 


de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra Sie porter le 
gnature de l’auteur. 


Art. Celui-ci conserve toujours la _ propriété de-son œuvre. Ti peat er 
obtenir A tirages à part, das réimpressions, mais par lintermédiaire de le 


Société. 


Art. #8. Les membres de la Société sont |tcns]invisés à lui “adresser 
us qu'ils pourront réunir. 


+ 92. En cs de dissolution, îes diverses propriétés -de la nie lei 
Ki da droi à a ville de Toalouss, PEN Se | 


0 


DE LA FORMATION DE LA GRAISSE 2 


SUR LES CONDITIONS 


DE LA 


FORMATION DE LA GRAISSE 


Aux dépens de l’Albumine dans l’organisme animal 


Par G. LAFON 
Professeur à l'Ecole vétérinaire de Toulouse. 


D’après l'ancienne théorie défendue par Payen, Dumas et 
Boussingault, les principes immédiats existant dans l’organisme 
des animaux (matières albuminoïdes, hydrates de carbone, 
corps gras), se trouvent tout formés dans leurs aliments. 

C'était également l'opinion de Milne-Edwards et de Thénard, 
d’après lesquels les principes d'un même groupe conservent 
leur individualité et ne peuvent se transformer en éléments 
d’un autre groupe; et cette autonomie des divers principes im- 
médiats avait reçu son expression dans l’adage alors générale- 
ment admis : « La graisse fait la graisse ; la chair fait la chair». 

Cette manière de voir est évidemment exacte en ce qui con- 
cerne les matières albuminoïdes qui, seules, contiennent de 
l'azote et ne: peuvent nécessairement provenir que des matières 

azotées alimentaires ; mais il n’en est pas forcément de même 
_pour les autres principes, et Liebig soutenait, contrairement à 
l'opinion précitée, qu'il n'existe pas entre les divers principes 
immédiats de barrières infranchisssables et que la graisse, par 
exemple, pouvait provenir aussi bien des matières albumi- 
noïdes ou des hydrates de carbone alimentaires que de la graisse 
elle-même. Il essaya de montrer, en se basant sur la composi- 
tion de la ration, que la graisse déposée dans les tissus ou expor- 


SOC D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVI) il 5 


54 &G. LAFON 


tée au dehors avec le lait, était supérieure à celle qui était con- 
tenue dans les aliments, et Persoz (1844-1846) compléta cette 
démonstration en étudiant l’engraissement des oies. 

On comprend facilement l'importance de cette question au 
point de vue de la théorie générale de l’alimentation ration- 
nelle de l’homme et des animaux et de la pratique de l’engrais- 
sement. 

Il est actuellement établi que des hydrates de carbone, glucose 
et glycogène, peuvent se former dans l’organisme aux dépens 
des matières albuminoïdes, et on a tenté une démonstration ana- 
logue en ce qui concerne les graisses. Cette transformation est 
d’ailleurs rendue fort probable pour des raisons d’ordre pure- 
ment chimique. Wurtz a montré, en effet, que la fibrine chauf- 
fée à 160°-180°, ou traitée par la chaux sodée, laisse dégager de 
l’acide butyrique qui appartient au groupe des corps gras. On 
sait également qu’il se forme constamment des acides gras dans 
la putréfaction des matières albuminoïdes. On a été ainsi amené 
à penser que des transformations analogues s’opèrent dans l’or- 
ganisme et que les acides aminés résultant de la digestion des 
matières azotées sont transformés par désamination et réduc- 
tion et donnent des acides gras qui subissent ensuite le même 
sort que les acides gras des graisses et peuvent, par conséquent, 
servir à la formation des graisses de réserve. 

C'est ainsi que l'alanine se transformerait en acide propio- 
nique : 

CH3 — GH.NH?— COOH + H2 = NH + CH3 — CH? — COOH 


Alanine, A. propionique. 


Mais les expériences directes destinées à montrer la forma- 
tion de graisse aux dépens des matières albuminoïdes ne sem- 
blent pas avoir donné de résultat décisif et, malgré les nom- 
breuses recherches effectuées sur ce point par Hoppe, Subbotin, 
Kemmerich, Tscherinoff, Pettenkofer et Voit, etc., la question 
ne parait pas encore définitivement résolue. 

La plupart des physiologistes admettent cependant comme dé- 


DE LA FORMATION DE LA GRAISSE 55 


montrée celle formation de graisse aux dépens des matières 
albuminoïdes, soit par un simple dédoublement anaérobie (Gau- 
tier), soit par oxydation (Chauveau), et on a donné des équa- 
tions représentatives. de cette formation (1). 

Cette dernière opinion est appuyée sur la considération de 
l’accroissement de la consommation d'oxygène, par rapport à la 
corsommation du jeûne, chez l’animal recevant des aliments 
azotés (Chauveau, CG. R. Ac. Sc. 4 fév. 1907, p. 237). 

Parmi les résultats expérimentaux les plus récents, destinés 
à montrer la formation de graisse aux dépens de l’albumine, 
ceux de Kaufmann (Arch. de Physiol., 1896, pp. 341 et 767) 
paraissent particulièrement démonstratifs. 

Un chien de 8 kg. 800, ayant recu une forte ration de viande, 
est placé dans une enceinte calorimétrique, de façon à mesurer 
à la fois les échanges respiratoires et la chaleur dégagée. Or, au 
bout de ce temps, l'oxygène consommé, le CO? produit et la 
chaleur dégagée, sont inférieurs aux valeurs calculées à partir 
de l’albumine détruite, évaluée d’après l’azote total urinaire 
éliminé dans le même temps. M. Kaufmann attribue la diffé- 
rence à la formation de graisse et 1l admet, d'autre part, qu'une 
partie de la graisse est brûlée après avoir été transformée en 
glucose et que l’autre partie sert à augmenter les réserves de 
l'organisme. Mais on peut objecter que les expériences n’ont 


(1) Equation de Gautier : 
C72H112Az18022S+14H20 =9COAZ?'H#+C5 HS 580$ HCSHSO$ +ICO? +S 


Albumine. Urée. Tripalmitine A. lactique > 


D’après cette équation, 1 gramme d’albumine donnerait 0 gr. 50 de 
graisse. 

Equation de Chauveau : 
4C72Htt2Az15022$+ 13902—36C0 Az?2H#+138C0!+ 42H20+2057H 140 Of 


.Albumine. Urée. Stéarine. 


D'après cette équation, 1 gramme d’albumine donnerait 0 gr. 27 de 
graisse. 


ï 
2. 
3] 


56 G: LAFON 

duré que 5 heures et n'ont commencé que 2 heures aprés 
le repas, de sorte que l’azote urinaire éliminé ne correspond 
peut-être pas exactement à l’albumine transformée dans le 
même temps. 

D'autre part ces expériences ne mettent pas en relief l’aug- 
mentation de la consommation d'oxygène sous l’influence des 
aliments azotés, et on conçoit que cette augmentation influe 
considérablement sur le. rendement en graisse. Si donc une 
partie des constituants non azotés de l’albumine sont retenus 
un certain temps dans l’organisme, 1l n’est pas démontré que 
ces éléments soient définitivement mis en réser7e, l'augmen- 
tation de la consommation d'oxygène pouvant entraîner la com- 
bustion plus ou moins complète de ces dérivés. 

C'est peut-être là qu’il faut voir l’explication des-résultats de 
Kumagawa (Maly's Jahresb , t. XXIV, p. M, 1895), qui est 
allé jusqu’à nier complètement la participation de l’albumine à 
la formation de la graisse, et de E. Voit (Munch. med. Woch., 
n° 26, 1892) qui, ayant refait les anciennes expériences de 
Pettenkofer et C. Voit, conclut que si l'’albumine concourt à la 
formation de la graisse, sa participation est beaucoup moindre 
qu’on ne l'avait pensé tout d’abord. 

Ce sont les conditions de cette mise en réserve de graisse 
que nous avons cherché à préciser. Nos expériences ont porté 
sur un chien de 10 kilogrammes, recevant une ration quoti- 
dienne de 1.200 grammes de viande, sur lequel nous avons dé- 
terminé, pendant deux périodes de 7 jours chacune, l’azote 
total urinaire et les échanges respiratoires des 24 heures. 

L'animal séjournait pendant 8 heures de jour et 15 heures de 
nuit dans une chambre respiratoire de 1.900 litres de capacité 
dont on analysait l’air à la fin de chaque séance. Tous les résul- 
tats sont rapportés à 24 heures. 

Nous nous étions assuré par une expérience préalable que 
l'équilibre nutritif était assuré chez cet animal par une ration 
de 700 grammes de viande, correspondant en chiffres ronds à 
840 calories (en tenant compte de la petite quantité de graisse 


M Ce hs 


DE LA FORMATION DE LA GRAISSE 


97 


et d'hydrates de carbone contenus dans la viande). En effet, 


soumis pendant 8 jours à ce régime, son poids n’a pas varié et 


l'oxygène consommé s’est élevé à 180 litres, correspondant à 


328 calories (à raison de 4 cal. 6 par litre d'oxygène consommé). 


Cette ration était donc suffisante. Avec une ration de 1.200 gr. 


de viande, nous donnions un supplément d’environ 100 gram- 


mes d’albumine que l'organisme aurait dû pouvoir utiliser, au 


moins en partie, pour faire de la graisse. 


Poids Az total Albumine |0? consommé| CO? produit C0z 
RATION Jours de urinaire des| dépensée en en en 
l'animal 24 heures | 24 heures. 24 heures: 2% heures QE 
Sie k. gr gr. lit. lit. 

1200 viande |. 4 9,800 21, 131,250 | 184 154,600 | 0,840 
id. ? 10,100 29,3 139,375 | 182 152,200 | 0,836. 
id. 3 9,600 29,4 181,875 | 188 154,200 | 0,8 20 
id. 4 10, 32,8 205,000 | 202 166,600 | 0,8 24 
id. 5 10, 2971 181,875 | 204,500 | 178.200 | 0 8 71 
id. 6 10, 33,9 Dern NO rl 181,500 | 0,8 36 
id. 4 | 10,400 31.5 | 196,875 | 220 185,700 | 0,8 44 

Moyenne de ia 1"° période :| 28 53 | 178,31 199,643 | 167,570 | 0,840 
2: série : k gr. gr. ht lit. 

1*200 viande { 9,300 27,4 171,250 | 192,300 | 152,500 | 0,793 
id. 2 9400287 179,375 | 193,300 | 164,400 | 0,850 
id. a 10,200 31,6 AJ S00 MIA 182,600 | 0.952 
id. 4 10.200 34,4 215 000 | 216,3 172,600 | 0,797 
id. 0 10,200 34,4 221,250 | 216,3 177,900 | 0 893 
id. 6 10,400 32,8 205,000 | 225,4 192,700 | 0,854 
id. 7 10,400 31 251250 230 197,900 | 0,861 

Moyenne de la 2e période : | 32,47 | 202,937 | 212,500 | 177,100 | 0,833 

Moyenne des 2 périodes: | 30,50 | 190,625 | 206,070 | 172,330 | 0,836 

Combustion directe de 
1905625 d’albumine (1) : » » 202,607 | 165 462 | 0,818 

(jusqu’à l’urée) 
Rapport de l'albumine dépensée à l'albumine alimentaire : 0,80. 


(1) En admettant que la combustion de 1 gr. d’albumine, jusqu'à l’urée, réclame 
11,063 d'oxygène et produise 01,868 de CO?, chiffres tirés de l'équation de la com- 


bustion. 


LS idées 


58 G. LAFON 


Or, avec ce nouveau régime, l’oxygène consommé a égalé et 
même dépassé celui qui aurait été nécessaire à la combustion 
de l’albumine dépensée ; il en est de même pour le CO? produit, 
par rapport à celui qui aurait théoriquement résulté de la com- 
bustion de cette albumine En tout cas, les différences sont très 
faibles et ne dépassent pas la limite des erreurs inévitables 
d'expérience. ie 

Ainsi donc, l’organisme d’un animal recevant pendant plu- 
sieurs jours de suite une ration riche em albumine, et dépassant 
largement les besoins de son entretien, a complètement brülé 
l’albumine transformée et n’en a retenu aucune partie à l’état 
de graisse. 

Nous ne concluons cependant pas que l’organisme ne peut pas 
faire de graisse avec l’albumine alimentaire, et si nous n'avons 
pas constaté la formation de graisse dans l’expérience précé- 
dente, cela nous paraît tenir aux transformations intra-organi- 
ques de l’albumine. : 

Si on admet, en effet, avec M. Chauveau, que l'énergie po- 
tentielle de l’albumine n’est apte à alimenter le travail physio- 
logique des tissus que sous forme de glucose, et que dans la 
transformation de l’albumine en glucose le rendement est 
de 80 0/,, il y a lieu de remarquer que les 190 or. 625 d’albu- 
mine dépensée pouvaient donner 152 or. 50 de glucose corres- 
pondant à 563 cal. 250. Or, cette énergie représente précisé- 
ment la dépense de l'animal à jeun : 


O2? consommé en 24 h. chez l’animal à jeun .-. 4 122:600 


Energie correspondante : 46 X 122,60 ...... 563°*960 (1) 
Energie produite par la combustion de 152550 
deblucose 50924152 50 AREA 963250 (1) 


Il s'ensuit que la ration n’est surabondante qu’en apparence, 
puisque le glucose formé, qui représente seul la partie utile de 


(1) Ces valeurs sont calculées en admettant que le coefficient ther- 
mique de l'oxygène, chez l'animal à jeun. est de 4 cal. 6 par litre 
(Laulanié, Eléments de physiologie, 2 édit., p.521) et que la chaleur 
de combustion du glucose est de 3 cal. 692. 


"T 


DE LA FORMATION DE LA GRAISSE 09 


la ration, est seulement suffisant pour couvrir l’énergie dépen- 
sée à l’état de jeûne. 

Toute l’éneroie libérée par les opérations préliminaires desti- 
nées à donner du glucose aux dépens de l’albumine n’est pas 
utilisable pour le travail physiologique des tissus et constitue 
de l'énergie perdue. Elle ne pourrait, sans doute, être utilisée 
par l’organisme que pour les besoins de la calorification; or 


L] 


pendant la durée de cette expérience, la température s’est 


trouvée comprise entre 15° et 19°, c’est-à-dire. très voisine de 
celle pour laquelle lés besoins de la régulation sont assurés 
d'une facon suffisante par la chaleur résiduelle du travail physio- 


logique et ne réclament aucun supplément d'énergie thermique. 


Le bilan des transformations de l’albumine et du mouvement 
d'énergie attaché à ces transformations, chez l'animal recevant 
1.200 grammes de viande, peut ainsi être établi de la façon 
suivante : de 

Albumine dépensée en 24 heures O2 cons. C0? produit Energie dégagée 
1905625 206070 172330 947 922(2) 
x. Formation de 152550 de 
glucose {d’après les équa- 


tions de Gautier et Chau- Energie dissipée 

MÉAUA) ST QE Lot 000976552801 1565%187(8) 
8. Combustion de 152850 de Energie utile 
MORE ON Le 119694149765) /5032950 
RO TAUR ES RET 2037740 169045 926437 


Rapport de l'énergie perdue à l’énergie totale : 0,39. 


(1) On aurait, en effet, d’après Gautier : 
C12H412A718022S+11H20=9COAZ2H4+ C5! H°#06 + CSHSO+9 OS 


Albumine Urée Tripalmitine A. lactique 


D’après M. Chauveau (La vie et l'énergie chez l'animal, 1894, p.54), 

l1 graisse peut à son tour donner du glucose par oxyäation : 
2C°7H°1°0$+670?=8C$H*°0+18C0?+14H°70 
Tristéarine Glucose 

De ces deux équations qu’on peut, du reste, réunir en une seule 
G. Lafon, Th. de Toulouse. 1896, p 124) : 

C72H112A718022S+31024+41H20 =9COA7°/H#+7C$SH1206+21'02+S 

Albimine Urée Glucose 

on tirè que 1 gramme d’albumine peut donner, par hydratation et 
oxydation, 0 gr.7s de giucose en fixant 0 lit. 472 d'oxygène et en dé- 
gageant 0 lit. 290 de CO*. 

(2) Calculée à partir de l'oxygène consommé. 

(3) Calculée par différence, en déduisant de l'énergie potentielle 


60 G. LAFON 


Pour obtenir une mise en réserve de graisse aux dépens de 
l’albumine, il faudrait sans doute que l’énergie utile représentée 
par le glucose dérivant de l’albumine fût supérieure à l'énergie 
nécessaire à l'entretien du travail physiologique. 

Nous avons tenté d’en obtenir. la démonstration en portant 
la ration à 1.600 grammes de viande, mais cette ration a été 
mal tolérée et a déterminé des vomissements, de sorte que 


nous n'avons pu tirer aucune conclusion de cette dernière expé-. 


rience. 

Nous l'avons reprise ultérieurement sur un autre sujet, sur 
les bases que nous venons d'indiquer, c’est-à-dire en donnant 
une ration d’albumine supposée réellement surabondante par 
la quantité d'énergie utilisable qu’elle pouvait donner, mais 
cependant assez modérée pour ne pas entrainer de troubles. 

L'expérience a porté sur un chien de 5 kil. 260 qui consom- 
mait à l’état de jeüne 80 lit. 840 d'oxygène en 24 heures, cor- 
respondant à 371 cal. 860, et qui était en équilibre de nutrition 
avec une ration de 400 grammes de viande Pendant 4 jours 
consécutifs, ce chien a recu une ration de 800 grammes de 
viande contenant 160 grammes d’albumine et pouvant donner 
théoriquement 115 grammes de glucose correspondant à 495 ca- 
lories (en admettant une utilisation digestive de 90 o/,). 

Il semble bien que dans ces conditions nous avons obtenu 
une faible réserve de graisse. 

L’oxygène consommé et le CO? produit sont légèrement en 
déficit sur les chiffres théoriques correspondant à la combustion 
de l’albumine dépensée et le rapport du déficit de CO? au dé- 
ficit de O? est de 0,740, c’est-à-dire voisin du quotient des 
graisses. 


totale de l’albumine (supposée brülant jusqu’à l’urée) l’énergie po- 
tentielle du glucose qui en dérive. 


COURT D UU UT UT D RE, 


DE LA FORMATION DE LA GRAISSE 61 


Poids e L 
CO= Energie 
RATION | de Alb. dép. |: CO? prod: | 0% cons. | == Ne 
l'animal | en 24 heures | en 24 heures | en 24 heures 0? correspond! 


k. De lit. lit. 

800 viande | 5.190 | 115,505 | 86,404 | 105,604 | 0,818 
id. |5 430) 118200 | 92776 | 119326 | 0,895 
id, | 5690 | 121995 | 99970 | 112.942 | 0.893 
id |5,720 | 197,083 | 105.806 | 126,615 | 0,835 


Moyenne. » 125 928 94,490 | 114,377 | 0,826 | 526,134 


Combustion directe de 
121::998 d’albumine 105,833 | 129,610 | 0,818 | 592,570 
‘jusqu'à l'urée) 
| Différence correspondant 

à la graisse formée 41-9343 15,933 | 0,746| 66,436 

Graisse formée, calculée d’après GO? produit : 7 gr. 91 

— — _ O?consommé : 7 gr. 43 

MONO OR a ee el a en nan ci D 7 gr. 67 


Rapport de l’albumine dépensée à l’albumine alimentaire : 0,76. 


Mais la quantité de graisse formée est bien peu importante 
et atteint à peine 8 grammes par jour, soit un rendement de 
0,06 par rapport à l’albumine dépensée, rendement très éloigné 
du rendement théorique de 50 o/, ou de 27,6 ‘}, tiré des équa- 
tions de Gautier et de Chauveau. 

La formation de la graisse n’est du reste pas absolument cer- 
taine, car l’albumine dépensée ne passe certainement pas toute 
entière à lPétat d'urée, mais donne en même temps des produits 
incomplètement brûlés, ce qui peut suffire à expliquer le défi- 
cit observé dans l’oxygène consommé et le CO? produit. 

L’accroissement de poids de l’animal ne doit donc pas être 
attribué à la graisse formée aux dépens de l'albumine, mais à la 
graisse préexistant dans la viande et aussi, sans doute, à l’albu- 
mine fixée. 


Il y a lieu d'autre part de faire une autre remarque, c’est 


62 G: LAFON 


que, dans ce cas, comme dans l’expérivnce précédente, le 
glucose théoriquement formé aux dépens de l’albumine dé- 
pensée correspond sensiblement à l’énergie dépensée à l’état de 
jeûne : 


_Albumine dépensée en 24 heures... ..... 191 gr. 928 
Glucose correspondant à cette albumine .  97gr. 542 
Energie correspondante. 12... 360 cal. 863 
Oxygène consommé à l’état de jeûne..... 80lit. 841 
Energie correspondante... ............ .. 371 cal. 860 


Le fait que l’albumine donnée en excès ne sert pas à former 
des réserves de graisses mais subit au contraire une combustion 
incomplète qui l’amène à l’état de glucose ne doit pas être con- 
sidéré comme une simple conséquence de la loi de l’équilibre 
azoté, mais bien comme une conséquence nécessaire des trans- 
formations intra-organiques subies par l’albumine. Si la loi de 
l’équilibre azoté intervenait seule tout le reste non azoté de l’al- 
bumine, du moins de la part d’albumine qui n’a pas été em- 
ployée à la réparation des tissus, devrait pouvoir être mis en 
réserve. S'il n’en est pas ainsi, c’est que la dégradation de la 
molécule d’albumine et l’élimination de son noyau azoté, c’est- 
à-dire la désamination des acides aminés, provenant de la diges- 
tion de l’albumine, s'effectue par oxydation et non par un simple 
dédoublement. 

Le glucose formé peut sans doute, lorsqu'il est en excès, ser- 
vir à la formation de graisse de réserve, au même titre que les 
hydrates de carbone alimentaires. Mais nous avons vu que pour 
atteindre ce résultat il fallait arriver à des rations d'albumine 
très élevées qui atteignent rapidement la limite de tolérance de 
l'appareil digestif et avec lesquelles lutilisation digestive de 
l’albumine devient défectueuse. 

On remarque, en outre, dans nos expériences, que, très rapi- 


DE LA FORMATION DE LA GRAISSE 63 


dement, dès le 3 ou le 42 jour, l'élimination azotée se fixe à un 
chiffre constant, et l’équilibre azoté peut être considéré comme 
établi. Dans ce cas, l’albumine dépensée, mesurée à l’azote uri- 
naire totale, ne représente que 76 à 80 °/, de l’albumine ali- 
mentaire, ce qui réduit dans une proportion correspondante la 
quantité de glucose théoriquement formé. 

On remarque d’autre part que, même lorsque la quantité 
d’albumine dépensée est suffisante pour fournir une quantité 
de glucose supérieure aux besoins du travail physiologique de 
l’état de jeûne, les combustions augmentent parallèlement, 
comme si les besoins du travail physiologique s'étaient accrus 
dans la même proportion, ce qui diminue encore l’aptitude de 
l’albumine à former de la graisse et la rend pratiquement illu- 
soire. 

La loi physiologique, d’après laquelle l’organisme règle ses 
dépenses exclusivement d'après ses besoins et non d’après 
l'abondance plus ou moins grande du combustible, n’est donc 
pas rigoureusement exacte puisque, dans le cas des aliments 
azotés, les dépenses s’accroissent avec l'alimentation. L’alimen- 
tation crée ainsi un besoin nouveau qui entraîne une augmen- 
tation corrélative des dépenses. 

Un voit ainsi, d’après les résultats qui précèdent, que La for- 
mation de la graisse aux dépens des principes albuminoides, 
si elle est théoriquement possible, est une opération physiolo- 
giquement très onéreuse, à cause du supplément de dépense 
et de la perte corrélative d'énergie potentielle qu'elle entraîne. 
Qu'on appelle cette dépense consommalion de luxe, avec les 
auteurs allemands, ou frais d'exploitation des aliments, avec 
M. Laulanié, elle pèse très lourdement sur l’utilisation des ali- 
ments azotés, considérés comme aliments de l'énergie, puis- 
qu’elle représente près de 40 ‘/, de l'énergie potentielle totale 
de l’albumine transformée. 

Dans tous les cas, la signification de cette dépense apparait 
très clairement à la lumière de l'interprétation donnée par 
M. Chauveau des transformations chimiques inträ-organiques 


64 G. LAFON 


subies par les principes immédiats alimentaires (Chauveau, La 
vie el l’énergie chez l’animal, 1894, pp. 74 et suiv.). 

D'après cette interprétation, l'énergie dépensée chez l'animal 
alimenté comporte trois éléments : . 

1° L'énergie dépensée à l’état de jeûne; . 

2° L’énergie dépensée par le travail physiologique de la diges- 
tion et de l’assimilation ; 

30 L'énergie dépensée par les transformations chimiques des 
principes immédiats alimentaires. 

Les expériences qui précèdent montrent l'importance pré- 
pondérante de ce dernier élément, puisque la transforma- 
tion de l’albumine en glucose, par oxydation incomplète, suffit 
à elle seule à rendre compte de l'excès de dépense constaté 
chez l’animal alimenté, par rapport à la dépense de l’état de 
jeûne. 

Les considérations qui précèdent seraient encore vraies si 
l’alburaine se transformait en graisse au lieu de se transformer 
en glucose. Dans ce cas, on ne saurait admettre une formation 
de graisse par simple dédoublement, d’après l'équation de Gau- 
tier, car ce processus ne rendrait pas compte de l'accroissement 
de la consommation d’oxygène qui accompagne toujours l’in- 
gestion des aliments azotés et. leur utilisation dans l’orga- 
nisme. 

La transformation en graisse ne peut avoir lieu que par oxy- 
dation et on doit alors adopter l’équation de M. Chauveau. Mais 
dans cette hypothèse, le bilan des échanges nutritifs S’accorde 
moins bien avec les données de l’expérience que dans l’hypo- 
thèse de la formation de glucose : 


DE LA FORMATION DE LA GRAISSE- 65 
Albumine ARE en 24 h. 0? consommé CO? produit 
49057 625 206! 070 1721 330 
Formation de 525r 612 de graisse (d’après 

l'équation de M. Chauveau)........ 911880 90! 738 
Combustion de 525" 612 de graisse... .. : 107! 845 75! 445 
Totaux ae 1991725 166! 182 
Energie correspondant à la graisse formée. .... 495 cal. 762 

Energie correspondant à la dépense du jeûne. . 563 cal. 


Nous sommes ainsi amené à conclure que l’albumine donne 
du glucose et non de la graisse au cours de ses transformations 
intra-organiques. 

C'est la conclusion qui se dégage des recherches de von Me- 
ring et Minkowski sur le diabète pancréatique expérimental où 
cette transformation s'exprime par la proportionnalité entre le 
glucose excrété et l'albumine détruite, chez le chien dépan- 
creaté nourri de viande (v. Mering et Minkowski, Arch. f. Exp. 
Path. und Pharmacol., t. XX VI, 1889 ; et Minkowski, sbid., 
t. XXXI, 1893). 

C’est également la conclusion à laquelle nous nous sommes 
rattaché pour expliquer l’accroissement de la consommation 
d’oxyzène que nous avons constaté dans les mêmes conditions 
(G. Lafon, Rech. exp. sur le diabète et la glycogénie, th. de 
Toulouse. 1906), accroissement qui marche de pair avec l’ex- 
crétion azotée et avec l'élimination du sucre, et que nous avons 
interprété comme une preuve nouvelle de la formation du sucre 
aux dépens de l’albumine. 

Comme cet accroissement de la consommation d'oxygène se 
retrouve chez le sujet sain, il est rationnel d'admettre que cet 
oxygène est employé, chez le sujet sain comme chez le diabé- 
tique, à la formation de glucose par oxydation incomplète de 
l’albumine. 


66 G. LAFON 

Cette formation de glucose aux dépens de l’albumine en- 
traine un dégagement d'énergie dont les tissus ne bénéficient 
pas, puisqu'elle se traduit par une dépense nouvelle qui s'ajoute 
à la dépense de l’état de jeûne. Il s'ensuit que la valeur alimen- 
taire de l’albumine, comme source d'énergie, doit se mesurer, 
non à le quantité totale d'énergie potentielle qu’elle renferme, 
mais d’après ia quantité de glucose qu’elle peut donner, confor- 
mément à la théorie de l’équivalence isoglycosique des principes 
alimentaires soutenue par M. Chauveau, et les expériences pré- 
citées vérifient cette prévision. 


: CONCLUSIONS 


1° L’étude du bilan nutritif chez un animal recevant une 
ration surabondante d’albumine indique une augmentation des 
combustions respiratoires telle que l’albumine dépensée est en- 
tièrement brûlée. L'organisme ne tire aucun bénéfice de l'ex- 
cédent alimentaire qui lui est fourni et ne fait aucune réserve 
de graisse. 

20 L’accroissement de la consommation d’oxygène s’accorde 
avec l’hypothèse de la formation de glucose par oxydation incom- 
plète de l'albumine, le glucose formé étant ensuite employé à 
l'entretien du travail physiologique des tissus. 


3° Il ne peut théoriquement y avoir mise en réserve de 
graisse que si le glucose formé excède les besoins actuels du 
travail physiologique. Dans ce cas, il peut sans doute se former 
de la graisse aux dépens du glucose en excès, mais cette faculté 
est limitée par l'accroissement parallèle du travail physiologique 
et par la tolérance de l'appareil digestif. 


4° La conclusion serait la même si l’albumine se transfor- 
mait directement en graisse, par oxydation, au lieu de se trans- 
former en glucose, car il y a toujours augmentation des com- 


DE LA FORMATION DE LA GRAÏSSE 67 
bustions respiratoires et la graisse formée ne pourrait être mise 
en réserve qu'autant qu’elle dépasserait les besoins actuels de 
l'organisme. Mais les données de l'expérience s’accordent mieux 
avec l’hyporhèse de la formation de glucose. 


5° Cette étude constitue, en ce qui concerne l’albumine, une 
confirmation de la théorie de l’équivalence glycosique des.prin- 
cipes alimentaires soutenue par M. Chauveau. 


68 J. DE REY-PAILHADE 


SUR LE 


ROLE DU PHILOTEMEM 


DANS LA RESPIRATION DES TISSUS 


Par le Dr J. DE REY-PAILHADE 


Ancien président de la Société. 


On a publié récemment plusieurs mémoires dans lesquels il 
est parlé du philothion et de son rôle biologique. Je pense être 
agréable à mes collègues de la Société a’histoire naturelle de 
Toulouse, en précisant certains points utiles à connaître au 
point de vue général de la respiration des tissus. 

1° Il existe une infinité de philothions. 

Le vocable philothion désigne simplement un corps de la 
classe des substances chimiques jouissant de la propriété com- 
mune de produire de l’hydrogène sulfuré avec le soufre à une 
température inférieure à 40°. 

J'ai découvert le premier terme en 1888 dans la levure de 
bière. En Allemagne surtout, on appelle maintenant ce corps 
hydrogénase. 

Pour éviter toute confusion, j'appellerai l’ensemble de ces 
corps des hydrogénasoides. 

Le philothion du blanc d'œuf de poule est une albumine 
ayant dans sa constitution chimique de l’hydrogène labile que 
je spécifie par le qualificatif de philothionique; il doit donc 
exister autant de variétés de philothions que d’albumines diffé- 
rentes, c’est-à-dire un nombre immense presque infini. 

Une étude très minutieuse fera reconnaître des différences 
dans les températures auxquelles les divers hydrogénasoïdes at- 


RÔLE DU .PHILOTHION 69 
taquent le soufre el d'autres corps, on trouvera des matières 
colorantes qui seront hydrogénées par un philothion et non par 
tous les autres hydrogénasoïdes. 

On sait déjà que le soufre est attaqué par presque toutes les 
matières organiques, mais à des températures généralement su- 
périeures à 1000. 

La-levure de bière vivante décolore le bleu de méthylène, 
mais n'agit pas sur le carmin d'indigo ; au contraire, la levure 
tuée par divers antiseptiques agit aussi sur le carmin d'indigo. 
Le philothion de la levure vivante parait donc différent de celui 
de la levure tuée. 

Les hydrogénasoïdes sont done nombreux, mais leur diffé- 
renciation est très difficile. 

20 La fonction physiologique des hydrogénasoïdes est oppo- 
sée à celle des agents d’oxydation 

Les hydrogénasoïdes qui sont répandus dans l’universalité 
des êtres vivants remplissent un rôle opposé à celui des fer- 
ments d’oxydation. On a écrit que j'attribuais au philothion un 
rôle oxydant, J'ai toujours dit le contraire. 

Voici une comparaison facile à comprendre par tout le 
monde : 

Un chef de dynastie, un roi par exemple, pour perpétuer sa 
dynastie, doit commencer par fonder une famille, par choisir 
une reine qui lui donnera des enfants appelés à lui succéder. 

Pour vivre et se perpétuer, les tissus doivent avoir des oxy- 
dases; mais ces substances seules ne peuvent rien, pas plus 
qu'un roi sans reine. Il faut aux oxydases des philothions ou 
d’autres corps oxydables analogues; l’ensemble de ces corps 
produira de la chaleur, source de toute vie. L’hydrogène philo- 
tionique s’oxyde facilement en produisant de l’eau, et dégage- 
ment concomitant de chaleur. 

Ceci montre que dans les phénomènes biologiques les hydro- 
génasoïdes ou des corps oxydables analogues remplissent un 
rôle aussi important que celui des oxydases. 

La vie s'exerce par l’association constante : 

SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVI). 6 


70 . J. DE RÉY-PAILHADE + EN 
1° De fournisseurs d'oxygène actif, oxydases ; 

2° De consommateurs de cet oxygène actif, hydrogénasoïdes 
et autres corps encore fort peu connus. 

3 L'oxydation de l'hydrogène des aliments s'effectue en par- 
tie par l'intermédiaire du philothion. 

Les phénomènes vitaux s’accomplissent par l'oxydation mé- 
nagée du carbone et de l'hydrogène des aliments. 

Un homme adulte doit comburer par jour 0 grammes d’hy- 
drogène et 200 grammes de carbone. 

Ne considérons que l’hydrogène. Comment s’oxydent ces 
20 crammes journaliers? On l’ignore à peu près complètement 
Il doit y avoir une ou plusieurs oxydases fournissant de l'oxy- 
gène actif à des hydrogénasoïdes. En fait, l’analyse chimique 
démontre la présence simultanée dans le foie et les muscles 
striés : 1° d’oxydases et 2 d'hydrogénasoïdes. 

Dans ces conditions, il faut croire à un travail commun de 
ces substances, travail fixant de l'oxygène sur l'hydrogène la- 
bile des philothions avec production de calorique. 

Les hydrogénasoïdes sont donc des substances préalablement 
préparées par la cellule vivante, pour subir l'action de l’oxy- 
gène actif des oxydases. 

L’hydrogène philothionique décelable par la réaction du sou- 
fre existe constamment dans les tissus; le poids de cet hydro- 
gène tout à fait spécial est pour un adulte de 0 gr. 50 environ. 
Ce poids représente 1/40° environ de tout l’hydrogène à combu- 
rer dans un jour. Mais l’hydrogène philothionique existant tou- 
jours dans l’organisme, il faut admettre que par un travail ré- 
pété du système oxydase-philothion l'organisme oxyde plusieurs 
grammes d'hydrogène par jour. } 

4" Le philothion est une hydrogénase hydrogénante. 

Les importants travaux faits récemment en Allemagne et 
ailleurs ont confirmé que le philothion est bien une diastase 
hydrogénante. 

D'après Gruss. l’hydrogénase de la levure de bière contribue- 
rait à la transformation du glucose en alcool. 


sh 


RÔLE DU PHILOTHION 71 


L'abondance du philothion, corps essentiellement réducteur 
dans des organismes anaérobies, d’une part, et dans des tissus 
consommant beaucoup d'oxygène tels que le foie et les muscles 
striés, d'autre part, indique un rôle tout à fait particulier et 
important dans les phénomènes biologiques. L’hydrogène phi- 
lothionique labile peut être assimilé à de l'hydrogène naissant, 
même atomique. Or, on sait l'importance de l'hydrogène nais- 
sant avec lequel on opère en chimie organique les transforma - 
tions les plus variées. É 

L'étude du philothion est à peine ébauchée; mais on peut 
déjà dire que le rôle des philothions est égal à celui des oxy- 
dases. 

Le médecin et l’hygiéniste comprendront la nécessité de 
maintenir l'équilibre entre les agents d’oxydation et les ma- 
tières préparées pour recevoir l’oxygène puisé dans le réservoir 
inépuisable de l’atmosphère. 


F2 G. LAFON 


SUR 


l'Utilisation directe des Graisses 


DANS 
LE TRAVAIL MUSCULAIRE 


Par G. LAFON 


Il est établi depuis longtemps que ce sont surtout les princi- 
pes ternaires, hydrates de carbone et corps gras, qui fournis- 
sent à l'organisme l'énergie dépensée pour l’entretien de son 
activité, les matières azotées ayant un autre rôle, celui de ser- 
vir à la rénovation de la substance des tissus, et ne jouant. 
qu’accessoirement le rôle de combustible. | 

La consommation périphérique du glucose, démontrée par 
M. Chauveau en 1856, et les expériences de Chauveau et 
Kaufmann sur le muscle releveur de la lèvre supérieure du 
cheval, ont montré la place prépondérante du glucose comme 
aliment immédiat de l’activité des tissus; mais le rôle des 
graisses n’en est pas moins évident. 

D'abord, chez le sujet à jeun, les réserves hydrocarbonées 
sont vite épuisées et l'organisme tire nécessairement la plus 
grande partie de l’énergie qu’il dépense de la combustion de 
ses graisses. Les expériences de Kellner sur le cheval et celles 
de Frenzel sur le chien ont, d’autre part, montré la participa- 
tion des graisses à la production du travail, en cas d’alimenta- 
tion insuffisante. 


SUR L'UTILISATION DIRECTE DES GRAISSES 13 
Comme l’activité permanente des muscles entraîne une con- 
sommation incessante de glucose et de glycogène et que, d’au- 
tre part, le slucose du sang et le glycogène du foie et des mus- 
cles persistent très longtemps au cours de l'inanition, on a été 
conduit à admettre un renouvellement constant de ces princi- 
pes, et M. Chauveau a émis l’opinion que l’utilisation de la 
graisse était indirecte et qu’elle servait à la reconstitution du 
slycogène et du glycose consommés par les tissus. Cette inter- 
prétation s’appuie sur les observations faites sur la marmotte 
au cours de lhibernation et sur les variations du quotient 
respiratoire pendant le travail et pendant le repos consécutif, 
chez le sujet à jeun. Bouchard et Degrez ont, d'autre part, mis 
en évidence la formation du glycogène musculaire aux dépens 
des graisses, chez l’homme et chez l'animal. 

Sans méconnaître la valeur des faits apportés à l'appui de 
cette conception, en peut se demander si l'utilisation des 
graisses ne peut pas aussi être directe et s'effectuer sans l’inter- 
médiaire de ce processus laborieux qui nécessiterait leur trans- 
formation préalable en hydrate de carbone. 

Plusieurs arguments peuvent être invoqués à priori en 
faveur de cette opinion : | 1 

1° La faible étendue des variations du quotient respiratoire 
sous l'influence du travail, chez le sujet à jeun ; 

2e La valeur relativement faible de ce même quotient pen- 
dant le travail, chez le sujet qui recoit une ration abondante 
d’hydrates de carbone, ce que M. Chauveau interprète par la 
consommation concomittante d’une certaine quantité de 
graisse ; de 

3° La consommation nécessairement directe des graisses chez 
le sujet diabétique où les tissus ayant perdu plus ou moins 
complètement l'aptitude à utiliser le glucose, les combustions 
internes s’alimentent nécessairement aux dépens des graisses de 
l'organisme ; ‘ 

4° L'absence d’accroissement de la consommation d'oxygène 
après l’ingestion de graisses, accroissement nécessaire dans 


74 G. LAFON 


l'hypothèse de la transformation de la graisse en glucose, 
d’après l'équation de Chauveau : 


cxlo 070 sc "0 17 CO En 0; 


: Il y a lieu de rappeler aussi que Luchsinger a montré que 
le muscle privé de glycogène conserve encore longtemps l’ap- 
titude à se contracter et Ranke a établi que des muscles de 
grenouille, épuisés par la tétanisation, ne se colorent plus par 
l’acide osmique, preuve de la consommation des graisses. 

Pour mettre en évidence la consommation de la graisse par 
les tissus, nous avons effectué des expériences analogues à celles 
de Chauveau et Kaufmann sur le muscle releveur de la lèvre 
supérieure, en dosant comparativement la graisse dans le sang 
artériel et dans le sang veineux qui sort du muscle, d’abord à 
l’état de repos, puis dans l’activité provoquée par la mastica- 
tion. Le dosage des graisses a été fait par épuisement à l’éther 
dans l’appareil extracteur de Soxhlet. 

Nous avons fait également quelques expérienees sur le chien 
en provoquant l'activité des muscles d’un membre postérieur 
par des excitations électriques. 

Les résultats obtenus sont consignés dans les tableaux sui- 
vants : 


SUR L'UTILISATION 


DIRECTE DES GRAISSES 


s] 
Qt 


= E Irrigation san- “a Graïisse contenue dans lise prélevée 
EE guine = 1000 gr. de sang pour 1000 gr. de 
AU US Vans Sang ve Sang | 5208 0 
& Æ | Repos |Travail < arté! | repos | travail | Repos [Travail 
Exp I. — Cheval gr. gr gr. gr. gr. gr. | gr. 
vigoureux. 5m 5 33 6,6 2,000! 1,91511,303 | 0,085|0,697 
Exp. II. — Id.(1).| 3m 132 70 2,2 2,230| 1,90011,840 | 0 33010,390 
Exp. III. — Ane 
vigoureux (2). 1m |21,650137,150| 1.7 2.350| 1,89311,054 | 0,45710,906 
Exp IV. — Id. im |17,430127,050! 1.5 1,966] 1,32011,204 | 0,64610,764 
Expo ANne (3) 
maigre etaffaibli.| 2m | 8,300121,580| 2,6 0,891| 1,325|0,416 + 0,435 10,475 
Exp Nr =ud: 2m | 6,150! 9,410] 1,5 1,388 1,138 ,45 0,250|0 743 


+ 


Sauf une seule exception (3), le sang veineux a été trouvé 


constamment plus pauvre en graisse que le sang artériel. La 


différence s'accentue pendant le travail, et elle s’accentue 


encore davantage si on tient compte de l’irrigation sanguine 


qui s’accroit sous l'influence du travail dans une proportion 
variant de 1,5 à 6,6. 


Les résultats obtenus sur le chien n’offrent pas la même net- 


teté et la teneur en graisse du sang veineux a été trouvée 


tantôt supérieure, tantôt inférieure à celle du sang artériel, ce 


qui peut tenir à ce que le sang, en même temps qu'il perd de 


(1) Le sympathique cervical a été coupé pour une démonstration, 


ce qui explique l’abondance de l'irrigation sanguine, mais cela ne 
change pas le sens des résultats. 


(2) L'animal étant difficile, les veines collatérales n’ont pas été 
liées, d’où un écoulement sanguin plus FpoRGAnt mais ici encore 
le sens des résultats reste le même. 


Nous avons constaté également que la vaso-dilatation provo- 
quée par le travail survit à ce travail, et dix minutes après que la 
mastication a cesse, l'écoulement sanguin est encore tres abon- 
dant, mais dans ce cas le taux de la graisse dans le sang veineux se 
relève, et le prélevement reprend la valeur qu'il avait au repos. 


76 .  G. LAFON 


la graisse dans les muscles s’approvisionne de nouveau dans 
les réserves : 


Sang veineux | Sang veineux 
(repos) (travail, 


Graïsse contenue dans 1000 gr. de sang | Sang artériel 


gr. gr. er. 
Exp. VIl. Chien 20 ke... MS 66 9,216 2,583 
Exp VIT Chiend2 ke Al 2,705 3,066(?) | 2,777 
Expo ixX. Chien 21 ke ee Msn 0,597 0,900 


Pour montrer avec plus de netteté la consommation de la 
graisse par les muscles nous avons dét-rminé, chez le lapin, 
sacrifié par hémorragie, de facon à soustraire les muscles à, 
l'influence réparatrice de la circulation, la richesse en graisses 
des muscles d’un membre postérieur épuisé par une série d'ex- 
citations électriques et des muscles du membre opposé conser- 
vés comme témoins. Les muscles épuisés par la tétanisation 


sont plus pauvres en graisse que les muscles témoins : 


Muscles au | Muscles téta- 


Graisse contenue dans 100 gr. de muscles DA 
È repos nisés 


gr. 
Exp. X. — Lapin sacrifié par hémorragie : 0,881. 


EXD NUE CRETE GBA D TOUSE dau RS 0,830 


De l’ensemble de ces faits nous croyons pouvoir conclure que 
les matières grasses sont consommées directement, au même 
titre que le glucose, dans l’activité des tissus et, en particu- 
lier, dans le travail musculaire. 


SYMPHYLES 77 


UN GENRE NOUVEAU 


DE LA CLASSE DES 


SYMPMYLES (MYRIOPODES) 


Par H. RIBAUT (1) 


Geophilella n. gen. 


12 paires de pattes. 22 tergites. Bande chitineuse de l’écus- 
son céphalique interrompue au milieu comme dans le genre 
Scutigerella. Premier tergite très développé muni de bandes 
chitineuses. Extrémité des cerques sans plis transverses. Calices 
comme dans-le genre Scutigerella. 

_ Ce genre se distingue des deux autres par le nombre des ter- 
gites, le développement du premier tergite et la présence de 
bandes chitineuses sur celui-ci. 


(1) Cet article était déjà composé lorsque j'ai eu connaissance d'un 
travail de M. Bagnall sur la classification des Symphyles, paru en 
octobre 1913, dans lequel les genres Scutigerella et Scolopendrella, 
tels que les a compris Hansen, sont élevés au rang de sous-famille, 
et les groupes d’espèces délim tés par ce dernier auteur transformés 
en genres ou sous-cenres. Si lai maintenu mon article tel que je 
l'avais rédigé, c'est parce qu'il était trop tard pour le mcdifier et 
non point parce que je me refuse a priori à admettre les idées de 
M. Bagnal!. 

Si celles-ci sont adoptées. Geophilella pyrenaica doit devenir le 
ty; e d’une troisieme sous-famille, les Geophilellinäe, définie princi- 
palement par le nombre des tergites (comme doivent l'être aussi les 
deux autres sous-families) et probablement aussi par le développe- 
ment et l’ornementation du premier tergite. 

Les caracteres du genre Geophilella seront alors tirés de la forme 
de la bande chitineuse cephalique, de l’état rudime taire et la divi- 
sion des écussons dorsaux, de la présence de la soie latérale sur tous 
les tergites principaux, du développement de la première paire de 
pattes et de l'absence de stries transverses à l'extrémité des cerques. 


78 Ut H. RIBAUT 


Geophilella pyrenaica n. sp. 


Longueur : 22M3 ; largeur : Omm3, 

Tête à peu près aussi longue que large. Ecus- 
son céphalique muni en son milieu d’une bande 
chitineuse longitudinale nettement formée de deux 
parties : une antérieure simple, s'évanouissant en 
avant au niveau des stigmates après s'être nota- 
blement élargie, légèrement renflée en bouton à 
son extrémité postérieure, qui est située à. peu près 
à égale distance entre le bord postérieur de la tête 
et le niveau des stigmates ; une postérieure, à ex- 
trémité antérieure en forme de T s'appliquant 
étroitement contre le bouton de la partie anté- 
rieure, à extré- 
mité postérieure 
bifurquée, cha- 
cune des bran- 
ches se poursui- 
vant le long du 
bord postérieur 
de la tête. 


Antennes de 
17ou18articles. 
Leurs soies sont 
dirigées oblique- 
ment vers l’a- 
vant et ont tou- 
tes une longueur 
moyenne. 


FiG.1.— Animal Là face dor- 


entier (sauf les È ; : J | 
ie) rs sale du tronc F1G. 2. — Tête et premier tergite, M 


dorsale. porte 36 sillons . face dorsale. 


SYMPHYLES 79 


transverses plus ou moins profonds, délimitant soit les tergi- 
tes, soit les zones articulaires (1). 

Premier tergite très développé, aussi long que le deuxième. 
Des deux angles postérieurs, qui sont un peu saillants, partent 
deux bandes chitineuses convergeant vers l'avant, qu’elles attei- 


Ÿ 
op 


FIG. 4. — Plaque sus-anale, face dorsale. 


gnent sans se rencontrer. Ces bandes, très étroites à l’arrière, 
se dilatent brusquement à moitié longueur. Une bande chiti- 
neuse transversale les réunit un peu avant leur extrémité anté- 
rieure. Sur chacune des bandes longitudinales, au point où 
elles s’élargissent brusquement, est implanté un poil. Dans 
l'intervalle de ces deux bandes se trouvent quatre poils, deux au 
niveau de ceux situés sur la dilatation, les deux autres en avant 


(1) Je désigne ainsi la zone transverse correspondant à ce que 
Hansen appelle « articulating membrane », 


_80 H. RIBAUT 


et plus écartés. La surface du tergite, sauf sur les bandes chi- 
tineuses, est grossièrement granuleuse comme les parties pleu- 
rales et ne paraît pas plus chitinisée qu’elles. 

Les autres tergites présentent des rudiments d’'écussens for- 
més chacun par deux plaques latérales, en ovale allongé longi- 
tudinalement, plus fortement chitinisées que le reste des tégu- 


A 


F1G. 5 — 12° patte, face 
postérieure. F1G. 6. — Cerques, face dorsale. 


ments et présentant des granulations extrêmement fires et 
serrées; ces plaques sont assez fortement soulevées, mais sans 
bord libre. La partie médiane des tergites, située entre les pla- 
ques, est égalemert un peu soulevée et séparée par conséquent 
de chacune d’elles par un sillon longitudinal (1). 

Sur les plaques latérales et sur la partie médiane se trouvent 
quelques poils courts (2, 3 ou 4 sur chacune de ces trois par- 
-ties). En outre, sur les tergites 2, 8, 5, 7, 9, 11, 13, 15, 17, 19 
et 21 existe de chaque côté un poil un peu plus grand dirigé 


(!) Les boursouflements latéraux qu’accompagnent les sillons, 
ainsi que le nombre élevé de zones transverses, donnent à l'animal 
un aspect géophilien. 


$ 


SYMPHYLES 81 
vers l’extérieur, implanté très en dehors de la plaque latérale, 
presque dans le sillon qui sépare la partie tergale de la partie 

 pleurale. 

Les zones articulaires sont dépourvues de poils et leur sur- 
face est régulière et uniforme : il en existe 15 seulement, les 
tergites 3 et 4, 7 et 8, 11 et 12, 15 et 16, 19 et 20, 21 et 22 
étant contigus. 

Plaque sus-anale portant sur chacune des moitiés du bord 
postérieur 6 soies implantées à trois niveaux légèrement diffé- 
rents. Au niveau le plus dorsal ne correspond que la soie la 
plus médiane, qui est courte et légèrement recourbée vers l’in- 
térieur. Au niveau moyen ne correspond également qu’une soie; 
elle fait suite immédiatement à la précédente et est trois fois 
plus longue qu’elle. Les quatre autres correspondent au niveau 
le plus ventral ; elles sont alternativement courtes et longues ; 
les courtes sont recourhbées vers l’intérieur, les longues droites 
et perpendiculaires au bord. 

Première patte bien conformée à peire un peu moins ro- 
buste que la deuxième. Métatarse de la 12° patte avec une 
seule soie dorsale; tarse avec deux soies dorsales; les deux 
branches de l'ongle sont à peu près identiques; exopode faible- 
ment développé, sa longueur est de beaucoup inférieure à la 
largeur du tarse. 

Cerques environ deux fois et demie plus longs que larges à 
la base, garnis de poils assez espacés, dont la longueur atteint 
au plus la moitié de la largeur des cerques à la base. L’aire ter- 
minale occupe un peu plus du tiers de la longueur et porte 
quelques lixnes épaissies longitudinales ; son extrémité est 
prolongée en une épine ayant la moitié de la longueur des 
cerques. Le reste de la surface des cerques présente une série 
de dénivellations brusques reproduisant l’aspect d’un fruit de 
cèdre ou de sapin. 


Cette espèce se rencontre dans les Pyrénées et la Montagne 
Noire : Saint-Béat (Haute-Garonne); Velmanya (Pyrénées- 
Orientales) ; Arfons (Tarn). 


82 H. RIBAUT 


Elle se Louve sous les pierres enfoncées. Ses mouvements 
sont lents. Dans l’alcool elle est presque toujours fortement et 
également distendue, de sorte que son corps est rarement re- 
courbé, comme cela arrive généralement avec les autres espèces 
de Symphyles. 


La numérotation 1 à 22 que J'ai employée, dans la descrip- 
tion qui précède, pour désigner les tergites, ne peut donner 
a priori aucune indication sur le numéro du segment pédigère 
auquel chacun d'eux correspond. En faisant cela, je me suis 
placé à un point de vue purement pratique, estimant que toute 
autre désignation aurait rendu ma description très pénible à 
suivre en raison de la grande difficulté qui existe à établir la 
correspondance des tergites et des segments pédigères. Mais un 
tel procédé a le grave inconvénient de rendre infructueux 
tout essai de comparaisou de ma nouvelle forme avec les genres 
Scutigerella et Scolopendrella. La comparaison devient, au 
contraire, très aisée si l'on emploie pour chacun des trois types 
de Symphyles une numérotation qui indique par elle-même la 
correspondance entre les tergites et les segments pédigères. 

L’étude de la relation entre les parties tergales et sternales 
m'a amené aux constatations suivantes : 

Dans le genre Scutigerella, les tergites des 4°, 6° et 8e seg- 
ments sont doubles, les autres simples. 

Daus le genre Scolopendrella, les tergites des 4, 6e, 8e, 10e 
et 12° segments sont doubles, les autres simples. 

Dans le genre Geophilella, les tergites des 3°, 4e, 5°, Ge, 7°, 
8e, 9e, 10°, 11° et 12e segmients sont doubles, ceux des deux 
premiers seulement sont simples. 

Si, comme il convient, on affecte le même numéro aux 
deux tergites appartenant au même segment, en les distinguant 
simplement par un indice, on obtient la désignation suivante 
que je mets en regard de celle adoptée par Hansen dans sa clas- 
sique monographie, pour ies genres Scutigerella et Scolopen- 


SYMPHYLES 83 
drella, et de celle employée dans ma description pour le genre 
Geophilella. 


Scutigerella Scolopendrella Geophilella 
Numérotation 
Numérotation| Numérotation|[Numérotation| Numérotation employée Numérotation 
de Hansen normale de Hansen normale dans normale 
la description 
(1) A A Re A 
4 I 1 À 
1 2 1 2 2 2 
2 3 3 3 3 
4 3a 
3 4 3 4 5 4 
4 La 4 4 a 6 4 a 
5) 5 5 5 7 5 
d 8 5a 
6 6 6 6 9 6 
7 6a 4 6a 10 6a 
8 “I 8 1 11 re) 
12 Ha 
9 8 9 8 13 8 
10 8a 10 8a 14 8a 
At 9 11 9 15 9 
16 9a 
12 10 12 10 17 10 
x 10 a 18 10 a 
13 1 Son 19 11 
20 11 a 
14 42 14 | 12 91 1102 
12 a 22 12 a 


(1) Hansen se plaçant à un point de vue pratique n’a pas pris en 
considération le premier segment, qui est toujours très réduit chez 
Sculigerella et Scolopendrella. C’est pour cela que le défaut de 
concordance entre sa numéralion et la normale se produit dès le 
début. 


(‘) Hansen considère les 14° et 15° tergites comme dérivant du dé- 
doublement de ce qu’il appelle le 13 En réalité, le 14° correspond 
au 10° segment pédigère, tandis que le 15° correspond au 11e. 


PA RIBAUEA 
L'emploi de la numérotation normale montre in 
ment que chez PR : 


respondant chez Scutigerella et Scolopendrella. n 2 


derniers, tous les tergites sont précédés de cette zone. 


= 


_ Les séances se tiennent à 8 h. précises du soir, à l’ancienne 
Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, ù Se 


les 1er et 3° mercredi de chaque mois, 
du 9me méreredi de Five au 3e mercredi de Juillet. 


MM les Membres sont instamment priés de faire connaître AR 
au secrétariat leurs changements de domicile À 


Adresser les envois d'argent au trésorier, M. DE MONTLEZUN, 


Rue des Couteliers. 13, Toulouse. = 


== 27 


SOMMAIRE 


A 


| G. LaFON. — Sur les conditions Le la formation de la graisse 
: aux dépens de l’albumine dans l'organisme animal. ....... 53 
Dr J. DE REY-PAILHADE. — Sur le rôle du cbiloteane on 
la respiration des tissus. :.... SR PS LL PAGES 
G. LAFON. — Sur Puatilisation directe des graisses dans le Rose 
travail musculaire 52020 FT PSS SRE ER NN 2212 


H. RiBAuT. — Un genre nouveau de la classe des symphyles 
(Myriopodes) re. nr PET PR SAC 00 


D sSOCICTr | 
D'HISTOIRE NATURELLE 
É _ ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ir ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE. 


TOME QUARANTE-SIX. — 1913. 


BULLETIN TRIMESTRIEL N° 3 


Paru en Mai 1914 


ES 137, No 
— + ——e LS 2 \ : 
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National M 


TOULOUSE - 
IMPRIMERIE BONNET 


2, RUR ROMIGUIYRES 9. 


1913 


Siège de la Société, 47, rue de Rémusat 


de leurs observations. 


Extrait du règlement de la Société d'Histoire Naturetie de Toulous 


Art. fer, La Société a pour but de former des réunions dans lesquelles les 
naturalisles pourront exposer et (liscuter les résultats de leurs recherches ei 

Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles, À: 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- : 
toriques dans leurs applications à l'Histoire Naturelle, sont également de son 


_ domaine. 


Art. 3. Son but plus spécial sera d'étudier et de faire connaître la consui- 
ution géologique, la flore, et la faune de la région dont Toulouse est le 
centre. DE 


Art. 4. La Société s’efforcera d'augmenter les collecuons & Musée d’His- 
toire Naturelle de Toulouse. 3 LS 


Art. 5. La Société se compose : de Membres-nés — Honoraires — Tilu- 
aires — Correspondants. - $ 


Art. 8: Les candidats au litre de membre titulaire doivent être présentés : 
par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin jsecret par. 
le Conseil d'administration. Fe ? 


Art. 10. Les/membres titulaires paient une cotisation annuelle de 12 fr., 
payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée 
par le Trésorie,. EE î ê 


Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et 
correspondants ; pour les membres titulaires il est de 5 francs. 


Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après avoi 
reçu le montant du droît et de la cotisation. Alors seulement les membres 
sont inscrits au Tableau de la-Société. ee. 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d'acquitter son annuité, il perd, après 
deux avertissements, l'un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits 
attachés au titre de membre. : 


Art. {8. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titrede 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. 4 
9, 


Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési- 
dent; {°° et 2° Vice-présidents; Secretaire-général; Trésorier ; {2° et 2e Bji- 
bliothécaires-archivistes. Ne ER 


Aix. 31. L'élection des memhres du Bureau, du Conseil id’administration et 
du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans [la première séance. 
du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autres 
membres pour une année. Les Vice-présidents, les. Secrétaires, le Trésorier, 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuvent seuls être 
réslus immédiatement dans les mêmes fonctions. : 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures dusoir. Elles 
s ouvrentle premier merzredi après le {5 novembre, etont lieutous les fer et 3 : 
mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi de juiliet inclusivement 4 


Art, 39. La publication des découvertes ou études faites par les membres À 
de la Société el par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frai 
de æelle e1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle, 
ae l'oulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication, É 


Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et à 
de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter le 


gnature de l’auteur. 


Art. 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. fl peut er 
obtenir das tirages à part, des réimpressions, mais par l'intermédiaire ue 1# ù 
Société. < ES 

Art. 48. Les membres de la Société sont tcus invi.és à luijadresser 
échantillons qu’ils pourront réunie. : ES ; 


Ârt 52 En c:8 de dissolution, tes diverses propriétés de la |eltté, Y<evia_ 
d'aut de droi à a ville de Toaloues. - 


MOYENS POUR COMBATTRE LES INSECTES 89 


RECHERCHES 


RELATIVES 


NUX MOYENS À EMPLOYER 


POUR COMBATTRE LES INSECTES NUISIBLES 


Par A. LÉCAILLON et J. AUDIGE (1). 


TROISIÈME MÉMOIRE : Sur les propriétés insecticides 
des vapeurs de sulfure de carbone (Suite). 


Les résultats obtenus dans nos premières expériences sur 
l’action insecticide des vapeurs de sulfure de carbone nous ont 
montré que cette action, dans les conditions où nous l’avons 
étudiée, est peu énergique. Nous avons jugé utile d’instituer 
de nouvelles expériences qui nous permettent de préciser da- 
vantage l'effet produit sur les Insectes par une substance consi- 
dérée jusqu'ici comme ayant des propriétés toxiques develop- 
pées à un haut degré. 

On peut admettre, a priori, que l’action insecticide des 
substances gazeuses telles que les vapeurs de sulfure de carbone 
est d'autant plus énergique, sur un Insecte donné, qu'elles 
agissent plus longtemps sur lui, et sont en proportion plus 
forte dans l’air où l’animal est plongé. 

On sait, en outre, que les Insectes ent dans leurs trachées 
_une certaine quantité d’air et que, si on vient à les placer dans 
une atmosphère contenant des gaz asphyxiants, 1ls peuvent, 
grâce à leur provision d'air et grâce au pouvoir qu'ils ont de 
fermer leurs stigmates, résister pendant un certain temps à 


(1) Voir nos deux premiers mémoires dans le Bull. de la Soc. 
d'Hist. nat. de Toulouse, 1912 et 1913. 


SOC, D'HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T, XLVI). il 


86 A. LÉCAILLON ET J. AUDIGÉ 


l'effet de ces gaz, même si ces derniers sont en grande propor- 
tion dans l’atmosphère considérée. Il était donc indispensable, 
pour résoudre la question à l'étude, d’instituer des expériences . 
danslesquelles, et la durée de l’action de l’insecticide et la pro- 
portion de celui-ci dans l'atmosphère où est plongé l’Insecte- 
observé, varient. Voici, avec les résultats qu’elles ont donnés, 
les principales expériences nouvelles que nous avons faites (1). 


A. — Experiences dans lesquelles on a employé de fortes doses 
de sulfure agissant pendant des temps considérables. 


EXPÉRIENCE IV 


Trois mâles et trois femelles de Négril (Colaspidema atra) 
sont mis sous la cloche de 25 litres, avec 15 grammes de sul- 
fure de carbone placé dans une petite cuvette à large fond. L’un 
des Coléoptères monte sur les parois jusqu’au bouchon fermant 
la tubulure de la cloche, mais il retombe au bout de dix minu- 
tes. Les autres Insectes sont immobilisés en un temps variant 
de cinq à sept minutes. 

Au bout d’une demi-heure, on retire les animaux et on les 
place à l’air libre; 7 grammes de sulfure de carbone sont éva- 
porés, et la cloche renferme à ce moment 28 centigrammes de 
vapeur toxique par litre. 

Tous les Insectes paraissent morts. Mais le lendemain matin, 
ils sont tous revenus à la vie. Placés dans un cristallisoir avec 
de la luzerne, ils ne tardent pas à manger, à s’accoupler et à 


pondre. 
EXPÉRIENCE V 


Même dispositif que dans l’expérience précédente, sauf que 
la durée de l'exposition des Insectes dans la cloche est portée à 
une heure. Quantité de sulfure évaporé, 11 grammes. Tous les 


(1) Nous donnons à ces expériences les numéros d’ordre suivant 
directement ceux attribués aux trois expériences décrites dans notre 
précédent mémoire. 


MOYENS POUR COMBATTRE LES INSECTES 87 


animaux sont immobilisés en cinq à six minutes. Sortis de la 
cloche, ils paraissent morts. Le lendemain soir tous s’agitent, 
et le surlendemain tous sont revenus à la vie et se comportent 
comme ceux de l’expérience n° 4. Au moment où les Insectes 
ont été retirés de la cloche, celle-ci contenait 44 centigrammes 
de vapeur de CS? par litre. | 


B. — Expériences dans lesquelles on emploie de très fortes 
doses de sulfure agissant pendant un temps plus long que 
dans les deux cas précédents. 


EXPÉRIENCE VI 


Six Négrils sont mis sous cloche avec 25 grammes de sul- 
fure de carbone placé dans une coupelle légèrement chauffée. 
On les y laisse p:ndant seize heures. Tout le sulfure de carbone 
est alors évaporé. On constate qu'aucun animal ne revient à la 
vie quand on les abandonne ensuite à l’air libre. 


EXPÉRIENCE VII 


Cette expérience porte sur six Négrils. On place dans une 
capsule en porcelaine 25 grammes de sulfure de carbone sur 
lequel on verse de l’eau bouillante afin d’activer sa vaporisa- 
tion. Tous les animaux sont immobilisés en cinq minutes. 

Au bout de deux heures, on retire les Insectes et on les place 
à l’air libre. Aucun d’eux ne revient à la vie. 


C. — Expériences dans lesquelles on empioie de faibles doses 
de sulfure agissant pendant une longue durée. 


EXPÉRIENCE VIII 


On opère sur six Négrils. On verse dans la coupelle chauffée 
2 gr. 50 de sulfure et on laisse agir pendant vingt-quatre 
heures. Tout le sulfure de carbone est évaporé. A la fin de l’ex- 
périence, on constate que tous les animaux sont tués. 


Ÿ 


88 A. LÉCAILLON ET J. AUDIGÉ 


EXPÉRIENCE IX ; 


Dans cette expérience, la dose de CS? est réduite à 4 gr. 75. 
Comme précédemment, les animaux sont immobilisés au bout 
de cinq à huit minutes. Retirés de la cloche au bout de vingt- 
quatre heures, ils ne reviennent pas à la vie. 


EXPÉRIENCE X 


La dose de sulfure employée est ici réduite à ! gramme. On 
laisse l’action se prolonger pendant vingt-quatre heures. Tous 
les Insectes sont tués. 


EXPÉRIENCE XI 


Dose de sulfure employée : 1 gramme; durée de l’action : 
cinq heures. Tous les animaux sont tués. 


EXPÉRIENCE XII \ 


Les Négrils sont placés sous cloche avec À gramme de sulfzre 
de carbone. Durée de l’expérience : 3 heures. Le lendemain, 
les animaux agitent leurs pattes et leurs antennes; l’un d’eux 
est même sorti du verre de montre dans lequel il avait été dé- 
posé. On le retrouve sur le dos à quelques centimètres plus 
loin. Deux des Insectes reviennent définitivement à la vie. Les 


autres finissent par succomber. 


EXPÉRIENCE XIII 


Elle porte sur cinq Négrils adultes, cinq larves de Négril et 
deux larves de Tenthrèdes de l'yèble. Durée de l’expérience : 
quatre heures. Dose de sulfure employée, 1 gramme. Le 
lendemain, deux Nésrils adultes (19 +10) paraissent morts: 
les autres sont revenus à la vie. Parmi ceux-ci, une fe- À 
melle agite ses pattes sans pouvoir toutefois se redresser ; les 
trois autres s’enfuient du cristallisoir. Une des larves den 


PRE 


MOYENS POUR COMBATTRE LES INSECTES 89 


Négril remue les pattes sans pouvoir se déplacer, les autres 
sont très agiles. Les larves de Tenthrèdes ne sont pas mortes, 
mais ne peuvent se déplacer. Quarante-huit heures après, tou- 
tes les larves du Négril sont parties ; quatre adultes sont morts, 
le cinquième s’est évadé. Comme la veille, les deux larves de 
Tenthrèdes sont vivantes mais ne peuvent se déplacer. 


ExPÉRIENCE XIV 


Même dispositif que dans l'expérience précédente, avec dose 
de CS? réduite à 50 centigrammes. Sept Négrils sont intro- 
duits dans la cloche. Durée de l’expérience : vingt-quatre heu- 
res. Tous les Insectes paraissent morts à leur sortie de la 
cloche. Cependant, au bout de deux heures, tous remuent plus 
ou moins leurs pattes et leurs antennes. L'un d'eux parvient 
même à sortir du cristallisoir où on l’a déposé ; il ne peut par- 
courir une distance supérieure à 3 ou 4 centimètres. Trois 
jours plus tard, les autres Insectes agitent encore leurs appen- 
dices, mais aucun n’est revenu entièrement à la vie normale. 


EXPÉRIENCE XV 


Même dispositif que dans l’expérience précédente. Dose de 
sulfure, 40 centigrammes; six Négrils sont placés sous la 
cloche. Durée de l'expérience - vingt-quatre heures. Au bout 
de cinq heures d’expérience, trois Nésrils se déplacent encore 
sous la cloche. Au bout de vingt-quatre heures, tous paraissent 
morts. Quelques instants après leur sortie, tous remuent leurs 
pattes et leurs antennes. Ils ne tardent pas à se remettre et à 
s'éloigner. 

EXPÉRIENCE XVI 


Des œufs de Négril sont placés sous cloche avec 5 grammes 
de CS?. On les retire après trente-six heures et on les installe 
dans un cristallisoir en milieu humide. Au bout d’une huitaine 
de jours, de nombreuses larves éclosent. 


90 A. LÉCAILLON ET J. AUDIGÉ RE. 


CONCLUSIONS 


Les résultats des expériences qui viennent d’être décrites 
permettent de compléter de la manière suivante les conclusions 
de notre précédent mémoire : 


4° Si les vapeurs de sulfure de carbone n’agissent sur les 
Insectes (en particulier le Néeril) que pendant un temps assez 
court (une à deux heures environ) elles ne les tuent pas réel- 
lement, même si elles sont employées à fortes doses (30 à 
40 centigrammes par litre d'air). Pendant qu'ils sont exposés … 
ainsi dans une atmosphère riche en vapeurs toxiques, les In- 
sectes résistent probablement surtout grâce à la provision d'air 
renfermée dans leur système trachéen. 


2° Si au contraire les vapeurs de sulfure de carbone agis- 
sénat pendant longtemps sur les Insectes, elles peuvent tuer. 
ceux-ci même si elles sont utilisées à doses relativement fai- 
bles. Ce résultat peut-être obtenu d’ailleurs au bout de temps 
d'autant plus courts, dans de certaines limites, que les quantités 
de sulfure employées sont plus fortes. Ainsi les Insectes sont tués 
après avoir été enfermés pendant deux heures dans une cloche 
d’une contenance de 95 litres dans laquelleon a placé 25 gram- 
mes de sulfure liquide. Il en est de même pour les Insectes mis 
pendant cinq heures dans la même cloche contenant seulement 
1 gramme de CS2. Mais si, dans ce dernier cas, les Insectes ne 
séjournent que pendant quatre heures dans l1 cloche, ils ne sont 
pas nécessairement tués. De même une dose de 50 centigram- 
mes de sulfure sera insuffisante pour tuer les RU même . 
si elle agit pendant vingt-quatre heures. 


3° Les œufs de Négril résistent beaucoup mieux à l'action. 
toxique des vapeurs de CS? que les adultes et les larves. 


4° En ce qui concerne l’emploi du sulfure de carbone comme 
matière insecticide injectée dans le sol, il est impossible de 


sil 


MOYENS POUR COMBATTRE LES INSECTES 91 
préciser, a priori, quelle est la dose de substance qu’il convient 
d'utiliser. Il paraît en effet indispensable de déterminer expéri- 
mentalement, avec une grande rigueur, sur le terrain même, et 
pour chaque cas particulier, ce qu’il convient de faire. Il est 


hors de doute que les divers Insectes, ayant d’inégales provi- 


sions d'air dans leur appareil trachéen, doivent déjà, de ce fait, 
résister plus ou moins longtemps à l’action des vapeurs toxi- 
ques. En outre, les différents terrains conservent plus ou moins 
longtemps le sulfure de carbone liquide et les vapeurs émises 
par cette substance. Dans beaucoup de cas, les Insectes peuvent 
être, par suite, seulement immobilisés pour un certain temps 
et non réellement tués. Des observations préliminaires faites 
avec le plus grand soin peuvent donc seules renseigner l’opéra- 
teur sur la quantité de sulfure qu’il doit injecter dans le sol s’il 
veut obtenir un résultat positif. 


A. BOYER 


EA MUE 


Chez un Thysanoure du genre Machilis 


Par M. A. BoyER 


Le phénomène de la mue, chez le genre Machilis, a été 
observé et décrit déjà par plusieurs auteurs. Le travail le plus 
récent où il en est parlé est celui que le professeur Hermann 
BÂr a publié en 1912 (1). 

J’ai étudié la mue des Machilis chez une espèce qui se ren- 
contre en très grande abondance au pied des platanes bordant 
le canal du Midi, au sud-est de Toulouse. 

Pour faire cette étude, j’ai eu recours à. la méthode sui- 
vante : Les insectes furent placés dans un cristallisoir au fond 
duquel se trouvaient de la mousse, quelques petites mottes de 
gazon et des pierres. Les Machilis vivant normalement dans 
des endroits assez humides, je pris soin d’humecter de temps 
à autre les substances renfermées dans le cristallisoir. 

Plusieurs individus recouverts de toutes leurs écailles furent 
mis en observation. Leur robe, d’abord d’un gris foncé, avec 
deux larges bandesdorsales plus claires et de magnifiques irisa- 
tions devint, au bout de quelquesjours, jaune rougeâtre. En les 
examinant alors au microscope binoculaire, j'ai constaté que le 
changement de coloration était dû à la perte d'une bonne par- 
tie des écailles. Celles qui étaient visibles à la surface du corps 
de l’animal, avant qu'il n'ait subi aucune modification, étaient 
devenues très rares. Ces écailles, représentées dans la figure 1, 


(1) Beitrage zur Kenntuiss der Thysanuren (Jenaische Zeitschrift 
für Naturwissenschaft, Bd. 48, Heft 1, 1912). 


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94 A. BOYER 


avaient en moyenne de 130 à 140 y de long, sur 95 à 30 y de 
large, et présentaient de 11 à 15 rayons longitudinaux, paral- 
lèles entre eux et très nettement différenciés. Celles qui res- 
taient étaient, pour la plupart, beaucoup plus petites; elles 


mesuraient à peu près de 40 à 70 v de long sur 40 à 50 y de - 


large. Leurs rayons étaient plus nombreux et bien moins sail- 
larts que ceux des grandes écailles dont il vient d’être ques- 
tion. De plus, au point de vue de la disposition des rayons, ces 
écailles étaient de deux sortes. Dans une première catécorie 
(fig. 2), tous les rayons étaient à peu près parallèles entre eux, 
comme dans les écailles tombées. Dans la deuxième catégorie 
(fig. 3), l’écaille était divisée en deux moitiés à peu près symé- 
triques par une ligne longitudinale médiane, suivart laquelle 
se coupaient les rayons les plus internes disposés sur chacune 
des moitiés de l’écaille. Dans ce dernier cas, le pédoncule d'in- 
sertion de l’écaille se trouvait placé suivant la bissectrice de 
l’angle que font entre eux les rayons situés dans les deux moi- 
tiés de l’écaille. 

Quand les écailles restent abondantes sur le corps de l’ani- 
mal qui va muer, celui-ci est d'aspect grisâtre, tandis que la 
coloration jaune rougeâtre est d'autant plus accentuée qu’elles 
sont moins nombreuses. La cuticule est alors presque totale- 
ment nue et elle laisse entrevoir, par transparence, les tissus 
sous jacents. On peut même distinguer, d’une façon assez 
nette, le vaisseau dorsal dont on peut parfaitement observer les 
contractions. 

La cuticule, ainsi débarrassée d’une partie de ses appendices 
écailleux, présente des lignes sinueuses à peu près parallèles 
entre elles, formées de nombreux petits points qui correspon- 
dent aux régions où s’inséraient les écailles tombées. 

Peu à peu, la coloration de l’animal change de nouveau. 
Elle devient d’abord gris clair, puis passe à des teintes plus 
sombres, presque noires. La cuticule de remplacement et les 
écailles qu’elle porte se forment déjà, à ce moment. sous l’en- 
veloppe que l’animal va quitter. Bientôt même, on peut dis- 


» 


LA MUE CHEZ UN THYSANOURE DU GENRE MACHILIS 95 


tinguer à travers cette dernière, à la surface du corps du Ma- 
chilis, deux bandes dorsales longitudinales d’aspect plus clair. 
Cet aspect du corps de l’animal est dû à ce que les écailles 
nouvelles n’ont pas partout la même coloration. 

A ce moment, le Machilis est prêt à se séparer de sa mue. 
On observe alors les phénomènes suivants : 

Sur la région dorsale des anneaux thoraciques on voit appa- 
raîitre un très léger sillon longitudinal médian. Il peut être 
rendu relativement net par un éclairement convenable. L’in- 
secte s’'immobilise, et généralement très peu de temps 
après, il semble, par des mouvements de son corps, vouloir 
rejeter en arrière l’enveloppe dont il va se débarrasser. De 
cette facon, la partie cuticulaire membraneuse reliant le méso- 
thorax au métathorax s'étale dans sa région dorsale. Une dé- 
chirure se produit alors, suivant le sillon thoracique déjà 
indiqué, et perpendiculairement à ce sillon dans la partie 
membraneuse située entre le méso et le métathorax. Le Ma- 
chilis se recourbe et prend la forme d’un point d’interroga- 
tion. Le thorax se trouve ainsi dégagé de la mue. Les pattes et 
la tête sont ensuite libérées à leur tour. Puis, lentement et avec 
l’aide des pattes, les antennes sont débarrassées de leur enve- 
loppe. Peu à peu, et avec des intervalles de repos, le Machilis 
achève de dégager la partie postérieure de son corps. Sous les 
efforts que fait l’insecte, on voit ses vésicules abdominales se 
gonfier fortement et se dégonfler presque aussitôt. Elles simu- 
lent ainsi des gouttelettes d’un liquide jaunâtre qui viendraient 
perler à la surface de l’abdomen et qui tomberaient ensuite. 

En même temps que se renouvelle l’enveloppe du corps, se 
renouvelle aussi le revêtement chitineux des trachées. Ce sont 
les restes de ce revêtement qui se montrent dans l’exuvie sous 
forme de longs filaments blanchâtres. 

A mesure que le Machilis quitte sa mue il apparaît de cou- 
leur noirâtre. BÂR signale ce fait dans les termes suivants : 
« L'animal, dit-1l, apparaît tout d’abord avec une teinte 
uniformément brun noir ; mais prend aussitôt la riche colo- 


96 A. BOYER 


ration d'écailles qui lui est propre. » On voit, en effet, les . 
écailles qui prennent très rapidement de magnifiques tons bril- 
lants et mordorés. On a l’impression, lorsque l’animal com- 
mence à se dégager, qu’il apparaît tout humide et que la bril- 
lante coloration qu’il prend peu après résulte de la dessication 
des écailles. On peut donc supposer la présence d’un liquide 
entre les deux cuticules. C’est un fait que je n’ai pas vérifié di- 
rectement, mais qui a été constaté par de nombreux auteurs 
chez plusieurs insectes. D’après HENNEGUY (1), il l’a été 
notamment par NEWPORT chez diverses chenilles, par GONIN 
dans la chenille du Püeris brassicæ. VERSON et Bisson, chez le 
Ver à soie, signalent aussi l’existence d’un liquide interposé 
entre l’ancienne et la nouvelle cuticule; ils ont trouvé, d’ail- 
leurs, quinze paires de glandes constituées chacune par une 
seule cellule : ce sont les glandes de la mue, lesquelles sécrè- 
teront le liquide en question. Il est donc probable que les choses 
se passent de façon analogue chez le Machilis. 

Le Machilis venant de muer a sa nouvelle cuticule consti- 
tuée et ses nouvelles écailles parfaitement développées. Il reste 
alors immobile pendant un moment, comme s’il était épuisé 
par le travail qu’il vient d'accomplir. 

Puis, il agite ses fausses pattes, remue ses pattes locomotri- 
ces de façon désordonnée, et reprend bientôt toute son activité. 


Quatre à cinq minutes environ se sont écoulées depuis le 
moment où la cuticule s’est déchirée sur le thorax. L'enveloppe . 
abandonnée reste adhérente, soit au brin d’herbe, soit à la 
motte de terre, soit au corps quelconque sur lequel le Machilis 
s'était fixé pour muer. 

Très généralement, le Machilis revient à la mue qu'il a 
abandonnée — cela parfois plusieurs heures après — et la 
mange. On sait que c’est là un fait assez commun chez des 
animaux très divers. J'ai pu l’observer chez Machilis plusieurs 


(1) HENNEGUY. — Les Insectes : Morphologie, Reproduction, Em 
bryogénie, 1904. 


LA MUE CHEZ UN THYSANOURE DU GENRE MACHILIS 97 


fois. L’ingestion de la mue dure environ de 10 minutes à 
1/4 d'heure. D’autre part, des préparations m'ont montré des 
tubes digestifs de Machilis bourrés d’écailles. BAR avait d'ail- 
leurs, lui aussi, constaté & la présence dans l’estomcc de 
Machilis des restes de chitine provenant sans doute d'exuvies 
consommées, ainsi que de nombreuses écailles ». Pour ma 
part, j'ai constaté seulement la présence d’écailles et je n'ai pas 
trouvé trace de cuticule. Il est vrai que les coupes que j'ai 
examinées concernaient la région postérieure de l’intestin où se 
trouvaient parvenus les restes de la mue mangée par l'insecte. 
J'ai remarqué également queles écailles sont rejetées par l’ani: 
mal avec ses excréments. Il me semble que ces faits peuvent 
- permettre de conclure que, pour le Machilis, la substance 
constituant l’enveloppe même de son corps est digestible, tan - 
dis que celle qui constitue les écailles ne l’est pas. Ces deux 
sortes de chitine, d’ailleurs, se montrent différentes sur les 
préparations microscopiques; alors que par l’éosine ou le li- 
quide de Mallory, la chitine constituant la cuticule se colore, 
celle des écailles ne se colore pas (1). 


Je n'ai pas remarqué de Machilis mangeant une mue autre 
que la sienne et j'ai pu constater que les exuvies de ceux que 
je Supprimais après qu'ils avaient mué restaient fort longtemps 
dans le cristallisoir où vivaient cependant de nombreux Machi- 
lis. J'ai fait aussi quelques expériences qui semblent également 
confirmer ce fait. J’ai élevé des Machilis séparément dans des 
cristallisoirs différents, et dans chacun des cristallisoirs je sup- 
primais les exuvies que j'y trouvais pour les remplacer par des 
exuvies recueillies dans d'autres cristallisoirs. J’ai constaté là 
encore que les mues n'étaient pas mangées par les insectes avec 
lesquels elles étaient placées. 


En résumé, il résulte des faits qui précèdent : 


(1) On sait que la substance appelée chitine n’est pas une matière 
nettement définie au point de vue de la composition chimique ; et 
on admet l'existence de plusieurs chitines différentes, suivant les 
espèces animales dont elles proviennent. 


Le ï er 


98 | A. BOYER 


1° Qu'il y a une chute abondante d’écailles avant que la cu- 
ticule se détache; 

90 La nouvelle cuticule et les nouvelles écailles se forment à 
l'abri de l'enveloppe que l’insecte va quitter, et il y a très pro- 
bablement un liquide interposé entre l’ancienne et la nouvelle 
cuticule ; 

30 L'insecte sort de l'enveloppe qu’il abandonne par une dé- 
chirure en croix qui se produit sur le thorax. Quelque temps 
après, le Machilis mange sa mue. Un Machilis ne mangerait 
jamais que sa propre exuvie ; | 

4 Après que l’insecte a ingéré sa mue, ou retrouve dans 
l'intestin, à la fin de la digestion, de nombreuses écailles qui 
adhéraient encore à l’exuvie quand elle a été mangée. Ces 
écailles sont intactes; mais je n’ai pas retrouvé trace de la cu- 
ticule, ce qui semble indiquer que, pour le Machilis, la subs- 
tance chitineuse constituant l’enveloppe même de son corps est 
digestible, tandis que celle des écailles ne l’est pas. Sur ce 
point, d’ailleurs, il convient de faire encore des réserves. 


(Travail fait au Laboratoire d'histowre na- 
turelle de la Faculté des sciences de Tou- 
louse.) 


NOTICE NÉCROLOGIQUE 99 


NOTICE NÉCROLOGIQUE 


JEAN BONNET 


Par M. Paul Dop 


C'est avec une véritable stupeur que nous apprîmes, à la fin 
du mois de septembre dernier, le décès de notre collègue et 
ami Jean Bonnet, survenu si brusquement et si tragiquement 
dans la catastrophe de tramway de Villeneuve-Loubet. La So- 
ciété d'Histoire naturelle de Toulouse, dont Jean Bonnet fut un 
des membres les plus actifs et les plus dévoués, a cru de son 
devoir de rendre un hommage public à la mémoire de ce jeune 
savant et c’est dans ce but qu’elle m'a chargé de dire en quel- 
ques mots ce que fut l'œuvre qu'il accomplit dans sa vie, hélas! 
si courte. 

Jean Bonnet naquit à Albi le 10 avril 1891. Sous la direc- 
tion de son père, l’un des maîtres les plus vénérés de l’Univer- 
sité, il suivit brillamment le cours normal de ses études classi- 
ques au lycée de Toulouse. Une fois le diplôme de bachelier 
conquis, il entra directement, en novembre 1908, à la Faculté 
des sciences de notre ville. Dans le minimum de temps, il 
obtint le grade de licencié ès sciences, avec les certificats sui- 
vants : Chimie générale, Zoologie, Botanique et Géologie. Dans 
toutes ces épreuves, 1l eut les mentions les plus élevées et 
s’affirma bien vite comme un brillant élève. Il allait sous peu 
montrer qu'à ses facultés d’assimilation s’ajoutaient des dispo- 
sitions très heureuses et très marquées pour la recherche scien- 
tifique. Ces dispositions se révélèrent dans la préparation de 
son diplôme d’études supérieures de sciences naturelles. Le sujet 


100 PAUL DOP 


choisi : L'évolution des cellules nourricières du pollen chez 
les Angiospermes, était particulièrement délicat, car il se rat- 
tachait à des questions de cytologie pure obscures et très con- 
troversées. Il demandait, en outre, une technique très informée, 
une bibliographie très complète, et ses maîtres ne voyaient pas 
sans quelque appréhension Jean Bonnet se lancer, pour son 
œuvre de début, dans un sujet aussi difficile. Ces appréhen- 
sions étaient d’ailleurs vaines, car ne ménagéant n: son temps 
ni sa peine, notre jeune ami triomphait de toutes les difficultés, 
trouvant dans les obstacles non des motifs de découragement, 
mais des raisons d’enthousiaste persévérance. Il faut avoir 
vécu journellement avec lui comme Je l’ai fait pendant cette 
année scolaire 1910-1911, dans l’intimité du laboratoire, pour 
pouvoir apprécier son énergie et sa puissance de travail. L'une 
et l’autre étaient, je puis le dire, prodigieuses. Aussi le mé- 
moire qu'il présenta et soutint devant la Faculté, en juillet 
1911, était, non pas seulement un excellent diplôme, mais un 
travail bien supérieur à la moyenne des thèses de doctorat 
ès sciences. C’est avec enthousiasme que le professeur R. Gold- 
schmidt, de l’Université de Munich, le publia l'année suivante 
dans les Archiv für Zellforschung. 

Son diplôme d’études supérieures obtenu, Jean Bonnet nous 
quitta pour aller à Paris, en qualité d'élève externe à l'Ecole 
normale supérieure, préparer l'agrégation des sciences natu- 
relles. A préparer ce difficile concours, il apporta la puissance 
de travail et l'intelligence qu’il avait toujours montrées et per- 
sonne de ceux qui le contaissaient ne s’étonna en apprenant, à 
la fin des épreuves, que le jury l’avait classé premier sans hé- 
sitation aucune. Un des membres du jury lui offrit même une 
place de préparateur à la Sorbonne, au laboratotre d'Evolution 
des êtres organisés. Mais le service militaire l'appelait et tout 
désireux d'utiliser cette nouvelle période de son existence à dé- 
velopper ses qualités de naturaliste par l’étude directe des 
grands phénomènes géologiques et géobotaniques, il demanda 
et obtint d'accomplir ses deux années dans un bataillon de 


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NOTICE NÉCROLOGIQUE 101 
chasseurs alpins, à Villefranche-sur-Mer, au pied de ces Alpes 
dont il voulait connaître la structure et la flore. C'est là qu’une 
fatalité aveugle et stupide l’a fauché en pleine jeunesse ! 

Comment Jean Bonnet a-t-il pu, pendant sa préparation à 
l'agrésation, pendant une année de service militaire particuliè- 
rement pénible au point de vue physique, rédiger et publier. 
plusieurs notes ou mémoires tout à fait remarquables? C’est 
un problème insoluble pour ceux qui n’ont pas vu comme moi 
sa puissance de travail à l’œuvre. Toujours je me souviendrai 
des séjours qu'il venait faire au laboratoire de botanique de la 
Faculté des sciences de Toulouse, dès qu’une permission 
lui donnait quelques loisirs. Pour lui les loisirs consistaient 
à étudier quelque préparation microscopique, consulter quel- 
que mémoire, rédiger quelque note. C'est ainsi que je l'ai vu 
l’an dernier mettre au point un volumineux travail, paru 
tout récemment dans Progressus rer boianicæ, et intitulé : 
Reproduction sexuée et alternance de générations chez les 
algues, qui laissera dans la science une trace ineffaçable. Car 
la cytologie le prenait tout entier, et déjà il songeait au moment 
prochain où, libéré du service militaire, il entreprendrait dans 
le laboratoire dela Faculté, en vue du doctorat ès sciences, des 
recherches sur la cytologie des hybrides. Il l’aimait bien ce 
petit laboratoire, berceau de ses recherches scientifiques, où il 
avait. pour la première fois, grâce au bienveillant accueil de 
M. le professeur Leclerc du Sablon, observé la structure des 


noyaux cellulaires et les différenciations si curieuses du cyto- 


plasme, ergastoplasme et mitochondries. L'offre, si tentante, 
d’un poste de préparateur à la Sorbonne ne l’attirait guère, et 
bien souvent il m’exprimait le désir de revenir parmi nous 
continuer ses recherches. 

Pourquoi a-t-1l fallu qu’un implacable destin vienne abattre, 
à vingt-deux ans, un jeune homme, savant distingué, ami sûr, 
devant lequel s’ouvrait un avenir large et plein de promesses”? 
S1 devant un tel malheur un seul parti est possible, la rési- 
gnation, ce sera cependant pour la famille éplorée de Jean 


Soc D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVI) 8 


102 | PAUL DOP 


Bonnet et pour nous, une consolation de maintenir vivace son 
souvenir dans rotre Société dont le Bulletin accueillit, en 
1911, les premières publications de notre regretté ami. 


Liste chronologique des travaux de Jean Bonnet 


Agrégé des sciences naturelles, 


Membre de la Société d'Histoire naturelle et de la Société Botanique 
de France. 


1911. Les phénomènes nucléaires corrélatifs de la dégénéres- 
cence dans les cellules nourricières du pollen de 
Yucca gloriosa. — Soc. Hist. nat. Toulouse, 1® fé- 
vrier. 
—  Ergastoplasme et mitochondries chez les végétaux. — 
Ibidem, 15 février. 


— Sur les fusions nucléaires sans caractère sexuel. — 


Compies rend. Acad. Sciences, CLII. 
—  L’ergastoplasme chez les végétaux. — Anatomische 
Anzeiger, XXXIX. 
— À propos de l’ergastoplasme {en coilaboration avec P. Vi- 
gier). — Ibidem, XL. 
— Sur le groupement par paires des chromosomes dans les 
noyaux diploïdes. — Archiv für Zellforschung, VII. 
1912. Recherches sur l'évolution des cellules nourricières du 
pollen chez les Angiospermes. — JZbidem, VII. 
— Le sens du mot Synkarion. — Archiv für Protisten- 
kunde, XX VI1. 
1913. Reproduction sexuée et alternance de générations chez 
les Algues — Progressus rei botanicæ, VII. 


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L'OPHIOBOLUS HERPOTRICHUS 103 


CONTRIBUTION A L’ETUDE 


DE 


L'Ophiobolus herpotrichus (Fries) Sacc. 
L'un des champignons du piétin des céréales 


Par A. PRUNET 


Le piétin est une maladie des céréales qui, par son caractère 
de gravité et par son extension croissante, préoccupe très vive- 
ment les agriculteurs. La maladie a son siège dans les parties 
inférieures des chaumes qui prennent sous son influence une 
teinte brune caractéristique. Elle est généralement causée par 
l’une des trois espèces suivantes de chamoignons : Ophiobolus 
herpotricus (Fries) Sacc., Ophiobolus graminis Sacc., Lep- 
tosphæria herpotrichoides de Not. 

Le piétin du blé, le seul dont il ait été question en France 
jusque dans ces derniers temps (1), a été considéré par Pril- 
lieux et Delacroix (2) comme dû principalement à l’'Ophiobolus 
graminis, par Mangin (3) et par Fron (4) comme causé 
presque uniquement par le Leptosphæria herpotrichoides. 

Dans l'Europe centrale et plus particuliérement en Allema- 


(1) Cf. A. PRUNET, Sur les champignons qui causent en France le 
piétin des céréales (Comptes rendus, 17 décembre 1913). 

(2) PriILLIEUX et DELACROIX, La maladie du pied de blé, causée 
par l’Ophiobolus graminis (Bull. de la Soc. mycol., 1890, pp. 110-113) 
— DELAGRoIx, loc. cit., 1901, pp. 136-144. 

(3) MaANGIN, Sur le piélin ou maladie du pied de blé (Bull. de la 
Soc. mycol., 1899, pp. 210-239), 

(4) FRON, Contribution à l'étude de la maladie du pied noir des 
céréales (Annales de la Science agronomique, 1912, pp. 3-29). 


, 


104 A. PRUNET 


gne, l’Ophiobolus herpotrichus causerait surtout le piétin du 


blé et de l’orge et le Leptosphæria herpotrichoïdes surtout 
celui du seigle (1). 

C'est, d’ailleurs, en Allemagne que le caractère parasitaire 
de l’Ophiobolus herpotrichus et le rôle qu’il joue dans la 
maladie du piétin ont été pour la première fois signalés par 
Frank (2). 

Depuis la publication des travaux de Frank, l’existence de 
l’'Ophiobolus herpotrichus sur des céréales atteintes du piétin 
a été constatée dans la plupart des contrées de l’Europe. 

La présence en France de l’Ophiobolus. herpotrichus n'est 
pas mentionnée par les auteurs qui se sont occupés du piétin (3) 
et le rôle de cette espèce dans le développement de la maladie 
dans notre pays n'avait pas été envisagé. 

Il se trouve cependant que l’Ophiolobus herpotrichus est 
l’espèce qui s’est montrée de beaucoup la plus abondante dans 
la région toulousaine pendant la saison 1912-1913. Ce cham- 
pignon a, en particulier, causé des dégâts très importants dans 
le domaine de M E. Rouart, à Saint-Jory (Haute-Garonne). Je 
l’ai trouvé aussi très abondamment dans des pailles de blés 
malades provenant du Causé (Tarn-et-Garonne) et de Castil- 
- lonnés (Lot-et-Garonne). 

Je ne crois pas qu’il soit déraisonnable de penser que 
l’'Ophiobolus herpotrichus doit exister dans d’autres régions à 
céréales de la France. En effet, à une époque où ses rapports 
avec le piétin étaient encore ignorés et où 1l attirait peu l’atten- 
tion, 1l avait été signalé sous le nom de Sphærita herpotricha 


(4) KRÜGER, Untersüchungen über die Fusskrankheit des Getreides 


Arbeiten aus der Kaiserlichen biologischen Anstalt für Land- und. 


Forstswirtschaft, Bd. VI, 1908, pp. 321-351). 


(2) FRANK, Die neuen deutschen Getreidepilze (Berichte der. 


deutschen botanischen Gesellschaft Bd. XIII, 1895, p. 63). 

(3; Seul Delacroix dit incrdemment avoir trouvé en petites quan- 
tités des périthèces de cette espèce qu'il caractérise d’une façon un 
peu singulière (Bull. de la Soc mycol. de France, t. XVII, p. 144) 


en 


ae 


L’OPHIOBOLUS HERPOTRICHUS 105 
Fries par Mougeot (1) dans les Vosges, sous celui de Aaphi- 
diospora Lacroïxzii March., par Marchard (2) dans le Poitou. 
Tulasne (3), qui l’appelat Raphidiospora herpotricha Ces. et 
de Not, le recueillait chaque année autour de Paris et de Ver- 
sailles et l’avait également récolté près de Fontainebleau. Enfin, 
sous le nom d'Ophiobolus herpotrichus (Fries) Sacc., Bru- 


uaud (4) avait signalé son existence dans plusieurs localités de 


la Charente-Inférieure. Ces observations sont restées ina- 
perçues. 

L’Ophiobolus herpotrichus étant encore très imparfaitement 
connu, je compléterai son histoire sur divers points. 

Le parasite n’attaque généralement que les 2 ou 3 entre- 
nœuds inférieurs des chaumes. Mais lorsque le 2° et le 3° en- 
tre-nœuds sont longs, il peut atteindre des points assez éloignés 
de la surtace du sol. Dans des chaumes de grande taille, prove- 
nant du domaine de M. Rouard, et qui avaient passé l’hiver à 
la surface du sol, j'ai trouvé des périthèces jusqu’à 43 centi- 
mètres de la base des chaumes. Ce sont là toutefois des faits 
exceptionnels. Dans le plus grand nombre des cas, le piétin 
est limité à des parties des chaumes plus voisines du sol et 
mérite bien le nom de maladie du pied de blé qui lui est donné 
dans certaines régions. 

La maladie se manifeste sur les chaumes et sur les gaines qui 
les recouvrent par des taches décolorées, bordées de brun et 
brunissant elles-mêmes plus ou moins par la suite. Ces taches 
sont longtemps circonscrites, A la fin, leurs limites s'estompent 
souvent, soit à la suite de fusions entre taches voisines, soit 
qu'un brunissement général ait envahi toutes les parties ma- 
lades. 

Les taches se forment soit au niveau de la surface du sol 
soit au-dessous, beaucoup plus rarement dessus. Dans la règle, 


(1) MouGEOT, Champignons des Vosges, Epinal, 1845, p 102. 
(2) MARCHAND. Sylloge, Paris, 1856, p. 251. 
(3) Selecta Fungorum Carpologia, t. II, Paris, 1863, p. 255. 


(4) BRuNAUD, Description des Sphériacées des environs de Saintes, 
La Rochelle, 1884, p. 213. 


106 A. PRUNET 


la maladie progresse de dehors en dedans, le parasite n’atta- 
quant le chaume qu'après avoir envahi les gaines appliquées à 
sa surface. [Il en résulte qu’au point attaqué les gaines et le 
chaume présentent généralement des taches qui se superpo- 
sent. Il n’en est cependant pas toujours ainsi; j’ai observé des 
cas où des portions de gaine immédiatement superposées à des 
taches du chaume paraissaient intactes ou du moins n'étaient 
pas tachées. Et ce n’était pas de vieilles gaines dans lesquelles 
les taches finissent par devenir très peu apparentes, mais des 
gaines encore vivantes. Dans quelques-uns de ces cas, il parais- 
sait manifeste que des filaments mycéliens avaient pu gagner 
le chaume en s’insinuant entre les bords plus ou moins écartés 
des chaumes. 

Le mycelium semble être localisé dans les taches des gaines 
ou des chaumes. On peut y distinguer un mycelium interne 
incolore et un mycelium externe brun. Le mycelium interne 
est inter ou intra cellulaire et peut s’observer dans tous les 
tissus. Le mycelium externe se développe tout d’abord sous la 
cuticule qui, par la suite, se détruit plus ou moins au-dessus 
de lui. Il présente des vésicules adhésives analogues à celles que 
Mangin a décrites dans le Leptosvhæria herpotrichoïdes et 
développe sur le chaume des plaques mycéliennes moins denses 
que dans cette dernière espèce. | 

L’Ophiobolus herpotrichus forme ses périthèces au cours de 
l'hiver et non en automne, comme les deux autres espèces, et 
c'est sans doute une des raisons pour lesquelles il était resté 
méconnu dans notre pays. En 1913, la grande période de matu- 
ration et de libération des ascospores s’est étendue de janvier 
à mars dans les champs de l'Ecole régionale d’agriculture 
d’Ondes et a présenté un maximum du milièu de février au 
milieu de mars En 1914, les rigueurs de l’hiver ont retardé 
jusqu’à la fin de février l’apparition des premières spores 
müres 

Si les périthèces ne mürissent leurs spores qu’en hiver, ils 
peuvent cependant commencer à s'ébaucher ou même à se 


L’OPHIOBOLUS HERPOTRICHUS 107 


former dès l'automne. Mais leur contenu reste lonstemps non 
différencié et l’on peut trouver des périthèces ayant atteint 
sensiblement leurs dimensions définitives et qui cependant ne 
présentent encore aucune apparence d’asques. La maturation 
des périthèces n’est pas simultanée mais successive et il en est 
de même de la maturation des asques et des spores. C’est ce 
qui explique que la période d'émission des spores ait pu s’éten- 
dre en 1913 sur une période de trois mois. 

Les périthèces de l’Ophiobolus herpotrichus sont globuleux 
et pourvus d’un col. Leur largeur est, en général, comprise 
entre 400 et 500 w et leur hauteur, sans le col, entre 300 et 


- 400 w; la hauteur du col varie ordinairement entre 100 et 


160 y et sa largeur entre 80 et 150 x. Ils présentent à leur sur- 
face une pilosité plus ou moins abondante qui s’atténue sur le 
col et disparaît même habituellement à son extrémité supé- 
rieure. 

Sur les éteules restées en place ou demeurées entières, les 
périthèces se développent le plus souvent à la surface du 
chaume, au-dessous d’une gaine foliaire; leur col traverse 
alors la gaine et fait lécèrement saillie à sa surface. Lorsque la 
gaine est relativement écartée du chaume, il n'est pas très rare, 
toutefois, que le col débouche entre la gaine et le chaume ou à 
l’intérieur de la gaine, entre les deux épidermes. Les péri- 
thèces peuvent également se développer dans l’intérieur même 
de la gaine et n'avoir ainsi aucun rapport direct avec le 
chaume. Enfin les périthèces peuvent se former à découvert sur 
les nœuds ou les entre-nœuds ou sur les gaines. Les périthèces 
superficiels sont particulièrement fréquents sur les fragments 
de chaumes brisés par les instruments de travail et dépouillés 
de leur gaine depuis longtemps. 

Lorsque les pailles sont très fragmentées à la fois dans le 
sens longitudinal et dans le sens transversal, on voit souvent 
des périthèces s’aligner le long des fentes des chaumes et l’on 
en voit se former indifféremment sur la face concave ou con- 
vexe ou même sur les sections latérales des menus fragments. 


Le 
\ 
| 
è 
* 


108 A. PRUNET Re: 
Le lieu de formation des périthèces paraït être influencé par la = 
lumière. Je n’en ai trouvé à la face concave des chaumes que 
sur les débris où cette face se trouvait à découvert. | 

Ces faits intéressants au point de vue biologique sont très 
inquiétants au point de vue pratique. Ils montrent, en effet, 
que la formation des organes de propagation n’exige pas; 
comme on aurait pu le croire d’après l’état actuel de nos con- 
naissances sur les deux autres champignons du piétin, le con- 


cours simultané du chaume et de la gaine, c’est-à-dire des 


conditions étroites et restreintes dans la pratique, surtout après 
les facons culturales (labourages, hersages) qui brisent les 
éteules et séparent plus ou moins les gaines des chaumes. 
L'Ophiobolus herpotrichus peut donc développer ses organes 
de propagations dans des circonstance que l’on aurait pu, 
a priori, considérer comme tout à fait défavorables. Le cas 
échéant, le moindre fétu de paille peut lui suffire. J'ai recueilli 
dans un champ de l’école d’Ondes des fragments de chaume de 
1 à 2 centimètres de longueur sur 2 à 3 millimètres de largeur 
qui portent de nombreux périthèces sur leurs deux faces et sur 
leur tranche. 

J'ai constaté que les pailles contaminées utilisées comme 
litière ne perdent pas leur aptitude à developper les organes de 
propagation du parasite. Des pailles provenant de fumiers 
apportés dans un champ de l’école d’'Ondes, recueillies le 
12 mars, présentaient de nombreux périthèces. Ce fait montre 
que, contrairement à l’opinion générale, le parasite ne reste pas 
nécessairement tout entier dans les éteules. 

Le mycelium de l’Ophiobolus herpotrichus n’est pas mo- 
nocarpique, c’est-à-dire qu’il ne meurt pas après qu'il a donné 
naissance à une géné-ation de périthèces. Il continue à virre 
saprophytiquement dans les pailles et peut développer plus tard 
de nouveaux périthèces. Des pailles attachées ensemble pour 
éviter leur dispersion, recueillies à l'école d'Ondes en jan: 
vier 1913 et présentant à ce moment là de nombreux péri- 


L'OPHIOBOLUS HERPOTRICHUS 109 


la Faculté. Elles ont fourni, à la fin de décembre de la même 
année et dans les premiers jours de marS 1914, de nouveaux 
périthèces. 

La persistance du mycelium dans les vieilles pailles et la 
conservation du parasite dans les pailles servant de litière per- 
mettent de comprendre ce fait jusqu'ici inexpliqué que le para- 
site puisse se retrouver dans des champs où la culture du blé a 
été interrompue pendant une ou deux années. 

Les périthèces peuvent être isolés ou groupés par 2, 3, 4 ou 
davantage; j'en ai compté jusqu’à 15 dans un même groupe. 
Sur les pailles recueillies dans les champs et restées dans les 
conditions naturelles, les groupements de périthèces sont habi- 
tuellement plus fréquents et composés d’un plus grand nombre 
dé périthèces à découvert que sous gaine. Un revêtement my- 
célien recouvre ordinairement comme un manteau l'ensemble 
des panses des périthèces d’un même groupe, ne laissant passer 
que les cols. 

La plus grande fréquence des groupements de périthèces et 
la formation du revêtement mycélien commun et supplémen- 
taire, qui est la conséquence naturelle de l'état de groupement, 
- paraissent réaliser des conditions favorables pour les péri- 
thèces auxquels manque l'abri de la gaine. 

D'ailleurs, les périthèces à découvert sont ordinairement 
mieux protégés que les périthèces sous gaine par les tissus dans 
lesquels ils se développent. Les périthèces sous gaine se forment 
dans la règle sous la cuticule. Le fait est particulièrement appa- 
rent lorsqu ils commencent à se former, mais il n'est pas rare 
de retrouver sur les périthèces adultes, notamment à leur pour- 
tour, des fragments de la cuticule soulevée et déchirée. Les 
périthèces à découvert peuvent aussi se développer également 
sous la cuticule, mais il en est qui se forment plus profondé- 
ment, soit sous la membrane externe de l’épiderme entière ou 
presque entière, soit sous l'épiderme, soit même dans des tissus 
plus profonds. A la fin, ils deviennent tous superficiels, mais 
les portions de membranes ou de tissus soulevés à la suite de 


110 A. PRUNET 


leur croissance leur assurent une certaine protection. Elles dis- 
simulent même souvent les poils des périthèces, de telle sorte 
que l’on pourrait croire qu’ils sont glabres. 

Les diverses dispositions protectrices des périthèces à décou- 
vert dont il vient d’être question sont particulièrement appa- 
rentes dans les chaumes isolés non recouverts par de la terre 
que l’on trouve à la surface du sol, en février ou mars, dans 
les champs ayant porté du blé attaqué par le piétin, l’année 
précédente. è 

Les périthèces en contact fusionnent quelquefois leurs parois 
dans les parties qui se touchent, mais leurs cavités demeurent 
distinctes. 

Les spores sortent des périthèces par un orifice situé au 
sommet du col. Cet orifice n'est pas préformé. Il se produit 
sous la poussée des asques les premières müres, et résulte de 
la désagrégation d’un petit groupe de cellules terminales. 

Les asques sont accompagnées de paraphyses un peu plus 
longues qu’elles. Ces paraphyses sont filamenteuses et cloison- 
nées transversalement. Elles renflent parfois en vésicules cer- 
gaines de leurs cellules, le plus souvent à leur base, et prennent 
ainsi sur une certaine longueur un aspect moniliforme. Les 
spores sont, en général, au nombre de 8 par asque; par éxcep- 
tion, on trouve des asques présentant un nombre moindre de 
spores, quelquefois une seule, plus grande alors que la normale. 

Les spores sont filamenteuses, cloisonnées transversalement 
à leur maturité, un peu courbes, amincies aux deux extrémités, 
mais plus à une qu’à l’autre. Elles sont accolées dans l’asque en 
un faisceau unique. 

Comme cela arrive toujours lorsque les spores sont filamen- 
teuses, leur longueur varie entre des limites étendues : 96 à 
198 w. Ce sont là toutefois des dimensions extrêmes rares. Les 
dimensions moyennes obtenues à la suite d’un très grand nom- 
bre de mensurations sont comprises entre 145 et 175 w. Leur 
largeur moyenne est comprise entre 2 et 3 &. Les dimensions 


me di latle dis +1 


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OPHIOBOLUS HERPOTRICHIUS 111 


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…—. observées par Saccardo (1) sont : 135-150 y sur 2-2,5 4; celles 
— qui ont été relevées par Krüger (2), en Allemagne, sont 
» 95-140 u. Les dimensions attribuées par Tulasne (3) aux as- 
ques correspondent sensiblement à celles que j'ai notées moi- 
même : 180-200 & de longueur sur 10 y de largeur. 

Les spores formées dans une même asque ne se séparent pas 
toujours après leur sortie du périthèce ; elles restent souvent 
unies en un paquet plus ou moins serré. Ces paquets de spores’ 
_ résistent mieux que des spores isolées à des conditions défavo- 
rables, telles que la pénurie d'eau. La germination s’effectue, 
d’ailleurs, de façon analogue dans les deux cas. Toutefois, les 
tubes germinatifs sont fréquemment plus gros dans les spores 
en paquets que dans les spores isolées. 

Bien que libérées pendant la saison froide, les ascospores de 
l'Ophiobolus herpotrichus peuvent assurer sa propagation par 
suite de leur aptitude à germer à basse température. Elles 
germent déjà, en effet, à des températures comprises entre 
—+ 3° et + 5°. L’optimum est voisin de 23°; elles germent 
alors généralement en 4 à 8 heures. À 35°-36°, la germination 
n’a généralement plus lieu. Dans trois séries d'essais, les spores 
issues de périthèces sous gaine n’ont point germé à 35°, tandis 
que les spores issues de périthèces à découvert poussaient encore 
de courts tubes germinatifs. À 36°, ce n’est que d’une façon tout 
à fait exceptionnelle que des spores ayant cette dernière origine 
ont poussé quelques tubes germinatifs. Ces dernières recher- 
ches seront reprises 

Krüger (4) a cru constater que les spores de l’Ophiobolus 
herpotrichus ne germent point en solution nutritive. Je n’ai 
rien observé de semblable. Dans le jus de pruneaux ou de 
figues, dans l’eau de malt, dans le milieu Sabouraud, dans 
l’eau peptonisée et glucosée, sur gélose, sur carotte, Les spores 


(1) SaccarDo, Sylloge Fungorum, vol. 1PSps5e 

(2) KRÜGER, loc. cit., p. 330. 

(3) TuLASNE, Selecta Fungorum Carpologia, t. Il, p. 255. 
(4) KRÜGER, loc. cit., p. 333. 


de PRUNET 


serment, au contraire, mieux que dans l’eau. Dans a | 
derniers milieux, elles fournissent un mycelium luxuria 1t, 
d’abord incolore, puis brun, sur lequel, d’ailleurs, il ne. 


point formé de périthèces. : 


| formation de vésicules adhésives est facile à observer do 1. 
64 . cultures en goutte pendante. Elle est particulièrement abon- 


dante dans l’eau de malt. 


CRUSTACÉ PHYLLOPODE 113 


SUR LA PRÉSENCE 


D'UN 


CRUSTACÉ PHYLLOPODE 


(Chirocephalus stagnalis Shaw) 


Dans les Pyrénées à une altitude élevée 


Par R. DESPAx 


L'ordre des Crustacés phyllopodes, auquel appartient l’espèce 
objet de cette note (Chirocephalus stagnalis Shaw — Ch. dia- 
phanus Prévost) réunit des espèces très primitives, toutes d’eau 


douce ou d'eau saumâtre. 


Elles ont depuis longtemps attiré l’attention des naturalistes, 
soit par la variabilité de leurs forms, soit par leur apparition 
capricieuse Le premier point a été surtout mis en lumière par 
les expériences classiques de SCHMANKEWITCH sur les variations 
morphologiques d’Artemia sälina, soumise à des variations 
du degré de salure de l’eau. Le second avait déjà frappé les pre: 
miers observateurs; ils signalent l'apparition de certains de ces | 
Crustacés dans des mares temporaires laissées par les crues des 
rivières, dans des flaques d'eau pluviale, voire même dans les 
ornières des chemins. Ils font observer encore qu'une espèce 
très abondante sur un point pendant une année, peut, ensuite, 
demeurer introuvable pendant très longtemps. Certaines, 


même, n’ont été vues qu’une fois dans une localité donnée 
) ?) 


telle Estheria cycladoides Joly, trouvée par cet auteur aux 
environs de Toulouse, vers 1840, et qui, à ma connaissance du 
moins, n’y a Jamais été de nouveau signalée. 

Les Phyllopodes français ont fait l’objet d’un travail de. 


114 R. DESPAX 


E. Srmox (1886); plus récemment, Dapay DE DÉEs a publié une | 


. monozraphie des Phyllopodes anostracés (1910). C’est à ces 
deux auteurs que jemprunte les renseignements relatifs 
auxhabitats du Chirocephalus stagnalis Shaw. 


Cette espèce fut découverte, pour la première fois, en France, 


à Montauban, il y a un siècle, par Prévost, qui la décrivit sous 
le nom spécifique diaphanus. Elle est commune dans le nord 
de la France et a une aire de distribution considérable. On la 
trouve en Angleterre, en Espagne, au Maroc et en Algérie, en 
Russie, Allemagne et Hongrie; sa limite Nord paraissant être 
Dantzig, sa limite Sud, Bône. Elle a déjà été trou vée à une alti- 
tude élevée, dans les Carpathes, au Bucsecs et au Retyezat 
(1800-2100). Elle ne parait pas avoir été signalée jusqu'ici 
dans les Pyrénées ; or, l’été dernier, je l'ai rencontrée au pic 
du Midi de Bigorre, dans le laquet d'Oncet, où elle est très 
abondante. Le laquet d'Oncet est situé à environ 9.900 mètres 
d'altitude, au Sud et en contre-bas du lac d'Oncet. C’est une 


sorte de grande cuvette peu profonde, à fond vaseux et à bords : 


en partie formés de mousses spongieuses. C'est uniquement 
dans le laquet que se trouvaient les Chirocéphales; ils y étaient 
très nombreux, surtout près des bords moussus. Le lac d’On- 
cet, tout proche, mais très profond, à bords et à fond rocheux, 
n’en renfermait aucun. 


J’ai fait trois visites au pie du Midi : la première le 22 juil- 


let 1913, la seconde le 8 août, la troisième le 9 septembre. 
À ma première visite, la neige persiste par plaques au bord 
des lacs, et même à une altitude inférieure dans les endroits 


abrités du soleil. Le 22, à 1 heure du soir, la température de 


l'air au soleil est de + 180 C. ; le 93, à 7 heures du matin, de 
—+ 12° C.; dans la nuit du 22 au 23, la température de l'air est 
descendue au voisinage de 0° C. La température de l'eau, envi- 
ron 40° C. Les Chirocéphales sont peu nombreux et leur taille 
ne dépasse pas 10mn de longueur totale. 

À ma seconde visite, la neige a disparu; la température de 
l'air, à 10 heures du matin, est de + 100,5 C.; celle de l’eau 


CRUSTACÉ PHYLLOPODE 115 


est de + 1u° C. Les Chirocéphales sont très nombreux, leur 
longueur varie entre 16 et 20m. 

Au 9 septembre, le temps brumeux est très froid, la tem- 
pérature de l’eau est toujours de + 10° C.; les Chirocéphales 
sont toujours aussi nombreux, leur longueur atteint 23 à 
25%, Les femelles ont des œufs dans la |:oche ovigère. 

Ce nouvel habitat de Chirocephalus stagnalis Shaw m'a 
paru intéressant à signaler, parce qu’il montre ce Crustacé 
vivant dans des eaux permanentes, mais qui, en raison de leur 
faible profondeur, doivent être glacées de la surface au fond 
durant l'hiver. Il met, en outre, en évidence, l'influence déjà 
signalée par Daday, de l’altitude et de la température sur la 
date d'apparition des espèces. Ce Chirocéphale apparait dans 
la région parisienne au tout premier printemps, où il se trouve, 
dit Simon, « dès le commencement de mars, souvent même 
quand la neige n’est pas entièrement fondue, dans les fla- 
ques laissées sur les prairies par les crues de la Seine ». 

Les conditions de température réalisées aux environs de 
Paris au début de mars ne. le sont que beaucoup plus tard à 
l'altitude du laquet d’Oncet, aussi lapparition du Chirocéphale 
n’a-t-elle lieu que durant juillet. D'ailleurs, les Chirocéphales 
provenant des Carpathes, d'une altitude très voisine de celle 
du laquet d'Oncet, ont été également recueillis en juillet-août. 


Index bibliographique des auteurs cités. 


1910. Danay pe DEés, Monographie systématique des Phyllo- 


podes anostracés. — Annales des Sc. nat. Zool., 
série 9, tome XI. pp. 206, 212 et fig. 25. 

1842. Jocy, Isaura cycladoïdes. — Annales des Sc. nat., 
série 2, Lome XVII, p. 293, pl. 7-9. 

1803. Prévost, Mémoire sur le Chirocéphale — Journal de 
Physique, tome LVII. 

4820 — Mémoire sur le Chirocéphale, dans JURINE. Histoire 


des Monocles. 


und dem Genus Branchipus. 
Zool., Bd 95, Suppl. 

1886. Simon (E.), Etude sur les Crustacés du sous- ruse 
Phyllopodes. — Annales Soc. entomol. Fran e, 
série 6, tome VI, pp. 393 et suivantes, pl. CAE 


or, COS 


SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE 


ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DÉ TOULOUSE 


Les séances se tiennent à 8 h. précises du soir, à l’ancienne 


_ Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, sr 


les 4er et 3e mercredi de chaque mois, 
du 2% mercredi de Novembre au 3° mercredi de Juillet. 


Fe — 


MM. les Membres sont instamment priés de faire connaître 
au secrétariat leurs changements de domicile. 


Adresser les envois d'argent au trésorier, M. DE MONTLEZUN, 
Rue des Couteliers, 13, Toulouse. 


SOMMAIRE 

A. LÉCAILLON et J. AUDIGÉ. — Recherches relatives aux. ee 
moyens à employer pour combattre les insectes nuisibles. 85 

A. Boyer. — La mue chez un Thysanoure du genre Ma- 
CRUASEASSS PAU A ne TON ee CT ie Lin cie ee É 

Paul Dop. — Notice nécrologique : Jean Bonnet........... 

A. PRUNET. — Contribution à l'étude de l’Ophiobolus her- 
potrichus dre) Sacc., un des champignons du piétin - 
des céréales... rt RE “A0 

R. DESpax. — . la présence d’un crustacé phyllopode 


(Chirocephalus stagnalis. Shaw) dans les Pyrénées à une 
altitude ÉIEVÉRP ER RER sen rie de eece A 


SOCIÈTÉ 


D HISTOIRE NAT URELLE 


| _ DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNeRéérIQuEs 


© DE TOULOUSE. 


| TOME QUARANTE-SIX. — 1913 


BULLETIN TRIMESTRIEL Ne 


Paru en Mai 1914 


L NU = 
FOUEOUSE-- oral 
 IMPRIMERIE BONNET. 
2, RUE ROMIGUIÈRES- 2. 
1171 Rte 
Siège de la Société, 17, rue de Rémusat 


= 


2 


Extrait du règlement de la Société d'Histoire Naturelle de Toulous 


Art. fe", La Société a pour but (le former iles réunions dans lesquelles les 
naturalisies pourront exposer et discuter les résultats de leurs recherches ei 
de leurs observalions. 


Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles, 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- 
toriques danslenrs applications à l'Histoire Naturelle, sont également de son 
domaine. | RE à 


Art. 3. Son but plus spécial sera d'étudier et de faire connaître la consti- 
ution géologique, la flore, et {a faune de la région dont Toulouse est le 
centre. 


Art. 4. La Sociétés'efforcera d'augmenter les collecuons €& Musée d'His- 
toire Naturelle de Toulouse. 


Art. 5. La Soctété se compose : de Membres-nés — Honoraires — Tilu- 
taires — Correspondants. 


Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être présentés 


par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin {secret par 
le Conseil d'administration. 


Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de 12 fr., 
payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée 
par le Trésorie. ee 


Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et 
correspondants ; pour les membres titulaires il est de 5 francs. 


Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après avoi 
reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les membres 
sont inscrits au Tableau de la Société. 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son annuité, il perd, après. 
deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits 
attachés au titre de membre. 


Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titreide 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. 


Art. 20. Le bureau de la Socièté se compose des officiers suivants : Prési- 
dent; 1° et 2° Vice-présidents; Secrétaire-général; Trésorier ; {2° et 2e Bi- 
bliothécaires-archivistes. 


Ar. 31. L'élection des membres du Bureau, du Conseil d'administration et 
du Comité de publication, a lieu au scratin secret dans la première séance 
du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autres - 
membres pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, - 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuvent seuls être 
réslus immédiatement dans les mêmes fonctions. À 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles 
s ouvrentle premier mer:redi après le {5 novembre,etont lieu tous Les fer et 3 
mercredi de chaque mois jusqu’au 3° mercredi de juiliet inelusivement 


Art. 39. La publication des découvertes ou études faites par les membres 
de la Socié'é et par Les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frai- 
de celle e1, sous te titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle 
ae l'oulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication, 


Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et 


de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra done porter le” 


gnature de l’auteur. 


Art. 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. Il peat er 
obtenir das tirages à part, des réimpressions, mais par l'intermédiaire ae ue 
Société. \ 

Art. 48. Les membres de la Société sont tcus inviés à luijadresser 
échantillons qu’ils pourront réunir. 


Art 52 En css de dissolution, îes diverses propriétés de la  alté, cerise 


d'aut de droi à a ville de Tozloues. 


* 


4% 


[+ SET { 
NES 4 EST NT R 4 


NOTES SUR DES ÉCHASSES 117 


NOTES SUR DES ÉCHASSES 


Tuées dans la région en 1915 


PARA 


ia! 
quite 


Par A. de MONTLEZUN 1) 


Les Échasses vivent dans les marais salés et sur le bord de Ta 
mer. Elles se réunissent par petites troupes et nichent sur les 
parties les moins submersibles des marécages; ces oiseaux sont 
assez rares. | 

Ils habitent les contrées orientales de l’Europe, l'Afrique et 
l'Asie ; quelques captures ont été signalées dans le midi de la 
France, mais très rarement dans le département de la Haute- 
Garonne. 

J'ai été agréablement surpris en apprenant que M. Lacomme, 
naturaliste- préparateur à Toulouse, avait reçu de ses clients 
quatre sujets pris dans l’Aude et dans la Haute-Garonne. 

C’est la première fois qu'il m'a été donné de voir ces jolis 
oiseaux en chair. Ils ont dû être refoulés par les vents violents 
du Midi, qui ont persisté pendant les premières semaines du 
mois de mai. 

Les deux premières Échasses reçues par M. Lacomme étaient 
deux beaux mâles adultes ; elles furent tuées dans les environs 
de Montréal-d'Aude les 15 et 16 mai 1913. 

Les deux autres, un beau mâle et une femelle en plumage 
d'amour, furent tuées le 19 mai 1913, à Venerque (Haute- 
Garonne). 

Les testicules du mâle mesuraient environ 6 millimètres de 
long sur 4 de large. La grappe de la femelle avait 1 centimètre 
et demi de long et les œufs les plus développés, 2 millimètres 
de diamètre. 


SOC. D'HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVI). 9 


Î 


118 A. DE MONTLEZUN 


Une cinquième échasse fut tuée à Finhan (Tarn- _et- Garonne), 
le 8 juin 1913, chez M. le comte de Pérignon. 


Mesures relevées sur l'Échasse mâle adulte tuée le 15 mai. 


Lonsueuritotale PR ne 4 
Enveroure-e"r2"0 NÉE ras 2 (D) AC } 
Longueur de l’aile...... ss esse OO | 
Longueur du fouet "000 ss 0 È 
: « Longueur de laqueue MER 0) 4 
Éoncueurduttarse te MRE RARE 0,13 A 
Longueur du doigt médian.......... 0,046 
Évongueur du bec te RECRUE 


Description. 


Bec noir; iris rouge orangé; tête blanche avec quelques pe- 
tites plumes noirâtres au-dessus des yeux et sur la partie pos- 
térieure du crâne; cou blanc pur, poitrine blanche à reflets lé- 


POS 2 TS PE ET PE NO EE APP | 


gèrement rosés; ventre, sous-caudales et dessous des rectrices 
d'un blanc pur; manteau et ailes d’un beau noir: plumage du 
dos et couverture de la queue blanc pur; rectrices gris perle 
sur les barbes externes, de nuance plus claire sur les internes ; 
pattes d’un rouge carminé, ongles noirs. 


Et 


OBSERVATIONS SUR LA CHUTE DES BOIS DU DAIM 119 


OBSERVATIONS 


SUR LA 


CGHUTE DES BOIS DU DAIM 


du Jardin zoologique de Toulouse 


SUR LEUR REGONSTITUTION PROGRESSIVE 


Par À. de MONTLEZUN 


Chute des bois de l'e année................, 2 Mai 1909. 
Chute des bois de 2° année................., 4 Mai 1910. 
Chute desbois de 3 année 2,00 NUL, 2 Mai 1911. 
Chute destboistdelannect ee AA , 7 Avril 1912. 
Chute des bois de 5° année.................. 5 et 6 Avril 1913. 


Ayant remarqué que de nombreux visiteurs paraissaient 
ignorer que les Cervidés perdaient annuellement leurs bois, il 
m'a paru intéressant d'étudier le développement progressif des 
bois qui devaient remplacer ceux de l’année précédente. 

Comme je l’ai indiqué dans le tableau ci-dessus, les bois du 
daim du Jardin zoologique se sont détachés les 5 et 6 avril 1913. 
L'espace occupé par leur base est resté dénudé pendant plu- 
sieurs jours. La peau qui l’entourait tendait progressivement à 
le recouvrir. 

Après une quinzaine de jours, la bordure de la peau formait 
une sorte de bourrelet et deux petites bosses recouvertes de 
peau fine et duveteuse se manifestaient l'une en avant, l’autre 
en arrière de la place occupée par les bois. 

Vingt jours après, le 22 avril, ces bosses ou proéminences 


12000 A. DE MONTLEZUN 

s’élevaient déjà de plus de 2 centimètres (fig. 1); elles grandis- 
saient rapidement. Toutes les semaines elles croissaient de plus 
de 2 centimètres et tendaient à s’écarter l’une de l’autre (fig. 2); 
celle de l’arrière prenait un plus grand développement (fig. 3) 
que celle de l’avant qui devenait plus arquée pour former le 
premier andouiller {fig. 4). : 

Vers le 1" juin, on pouvait facilement comprendre que la 
tige de l’arrière allait devenir la tige principale et que la partie 
aplatie allait donner naissance à une nouvelle brancbe qui for- 
merait le deuxième andouiller (fig. 5). 

À partir du 11 juin, la branche de l'arrière se développait 
rapidement, le deuxième andouiller était déjà très apparent 
(fig. 6). À 

Le 19 juin, la tige principale se terminait par une palettequi 
devait servir de base aux andouillers de la partie supérieure 
(fig. 7). i 

Le 30 juin, le troisième andouiller se dégageait en dessous 
de la palette (fig. 8). 

Ee 7 juillet, la palette, déjà très élargie, laissait entrevoir 


4 
: 
d 
4 


les bases des andouillers qui devaient la couronner (fig. 9). 

Le 18 juillet, les cinq branches de la partie supérieure du 
bois commençaient à se bien dessiner (fig. 10). 

Le 2 août, quoique encore recouverts de leur peau fine et 
duveteuse, les bois avaient atteint leur développement presque 
complet (fig. 11). 

Enfin, le 26 août, les bois étaient entièrement déxopbRe et 
dépouillés de leur peau (fig. 12). 

De ce qui prècède se dégage la constatation suivante : 

Les bois d’un daim âgé de 5 ans se développent dans une pé=« 4 
riode de 140 jours (4 mois 20 jours) Complètement développés; 
ils ornent sa tête pendant 220 jours (7 mois 40 jours). 

Afin dé mieux préciser leur développement progressif, 4 
M. Ph. Lacomme a eu la bienveillance et l'heureuse pensée de 
prendre une série de dessins sur nature, qu’il a réunis sur une à 
même planche. Ces dessins donnent aux lecteurs de cette petites à 


PRE ET VTT VEN 


OBSERVATIONS SUR LA CHUTE DES BOIS DU DAIM 121 
note d'observations une idée précise de ce qui s’est passé du 
6 avril au 26 août 1913. 

Les dessins sont divisés en deux séries. La première com- 
prend les dessins relevés du 22 avril au 11 juin, époque qui 


GEseL Or }4,hù LR PERS 
RER SI URI: (Cvirsd 


«(7 


C//1 < AConme., 


+ 
fabualois: 


précède le développement de la palette; la deuxième sériecom- 
prend les dessins du 19 juin au 26 août et indique le dévelop- 
pement de la palette et des andouillers de la partie supé- 
rieure. ; 

Si les visiteurs du Jardin zoologique, qui croyaient l’an der- 
nier qu'on avait eu la cruauté de scier les bois du Daim, 


voyaient un jour la planche ci-jointe, ils pourraient facilement 


122 A. DE MONTLEZUN L L'ÉPREOTEER 


se rendre compte que la chute des bois tient à un fait naturel 
qui se reproduit annuellement. 
Ils tombent, comme les fruits, après leur maturité. 
Comme complément à ce qui précède, je crois pouvoir ajou- 
ter les renseignements suivants sur le développement successif 
des bois du Daim, d’après l’âge de l'animal : 
4v Année 1909. — La tête du Daim avait pour tout orne- 
ment deux daguets d'environ 0,06 de hauteur, pesant ensem- 
ble 52 grammes; 
2° Année 1910. — Les premiers bois (4), à leur développe- 
ment complet. avaient une longueur moyenne de 0,35, munis 
de 6 andouillers ; ils pesaient 535 grammes ; 
3° Année 1911. — Leur longueur était de 0,39; ils avaient 
5 andouillers et pesaient 632 grammes ; 
4° Année 1912. — La longueur moyenne des bois était de 
0.49, et le nombre de andouillers s'élevait à 6; le poids de 
l’ensemble s'élevait à 750 grammes. 
5° Année 1913. — Les bois avaient 0,53 de longueur 
moyenne; ils étaient munis de 7 andouillers et pesaient 1.105 


grammes. 


(1) Les bois étant souvent très irréguliers comme forme et comme 
nombre d'andouillers, les mesures relevees ci-dessus ont été prises 
suivaut longueur moyenne des deux bois après leur chute, et le 
nombre des andouillers sur celui qui était le plus normal et le 
mieux pourvu. 


MOYENS POUR COMBATTRE LES INSECTES 123 


RECHERCHES 


RELATIVES 


AUX MOYENS À EMPLOYER 


POUR COMBATTRE LES INSECTES NUISIBLES 


Par A. LÉCAILLON et J. AUDIGÉ 


QUATRIÈME NOTE : Quelques expériences nouvelles 
sur les propriétés insecticides de la naphtaline (1). 


Les expériences relatées dans notre première note sur les 
propriétés insecticides de la naphtaline ont établi que les va- 
peurs de cette substance sont pratiquement asphyxiantes ou 
toxiques pour les insectes dans certaines conditions seulement. 
Il faut, pour qu’il en soit ainsi, que ces vapeurs se trouvent en 
forte proportion dans l’air respiré par les animaux que l'on 
veut détruire et que leur action se prclonge pendant longtemps. 


- Quand la naphtaline est utilisée à l'air libre, où même en 


milieu confiné très étendu, elle ne produit que des effets nuls 
ou peu sensibles parce qu’elle se vaporise trop lentement pour 
que les vapeurs qui s’en dégagent soient suffisamment abon- 
dantes et par suite toxiques. Dans ces conditions, alors, les 
insectes S’éloignent tout au plus, à une faible distance de la 
matière insecticide, mais ils ne périssent pas. 

Il s'ensuit que de tous les emplois que l’on a tenté de faire 
de la naphtaline, la préservation des collections d'histoire ua- 
turelle et celle des vêtements, tapis, objets de literie. fauteuils 


1) Voir les trois publications antérieures dans le Bulletin de la 
Soc. d’hist. nat. de Toulouse, t. XLIV, XLV et XLVI, 1912 et 1913. 


r Ne 
HRre 


IDE A. LÉCAILLON ET J. AUDIGÉ 


paraissent seuls justifiés, et encore convient-il de n'y avoir re- 
cours que dans des conditions tout à fait spéciales. 

Nous avons fait quelques expériences concernant l’emploi 
aue l’on peut faire de la naphtaline pour préserver les collec- 
tions d'histoire naturelle contenues dans les boîtes en carton 
habituellement usitées en entomologie, Les insectes qui détrui- 
sent ces collections sont surtout, comme chacun le sait, les 
Anthrènes, les Attagènes, les Dermestes et les larves de Tinéi- 
des. La résistance des insectes à l’action des insecticides paraît 
dépendre beaucoup de l'espèce considérée, de sorte qu'il con- 
viendrait de faire des expériences sur chaque espèce en parti- 
culier. De plus, dans une espèce déterminée, il y aurait lieu 
d'étudier la résistance des larves, celle des nymphes, celle des 
adultes et celle des œufs, car dans ces différents cas 1l y a éga- 
lement des différences importantes dont il convient de tenir 
compte. Nous avons fait seulement, jusqu'ici, quelques obser- 
vations concernant la résistance à l’asphyxie ou à l’empoison- 
nement que présentent les Négrils (Colaspidema atra) et une 
Teigne d’appartement (dont l’espèce n'a pas été déterminée) 
lorsqu'on les place dans des boites à collection contenant des 
quantités variables de naphtaline. Nous croyons cependant 
qu'il y a quelque utilité à faire connaître les résultats de ces 
quelques observations, parce qu’ils permettent de se faire une 
idée assez précise des conditions dans lesquelles on doit em- 
ployer la naphtaline si l’on veut en retirer les services qu'on 
en attend quand on l'utilise contre les animaux qui détrui- 
sent les collections renfermées dans les boites en carton des 
entomologistes. 

Il convient, du reste, de faire remarquer qu’actuellement 
l'emploi de la naphtaline pour préserver les collections d’his- 
toire naturelle est beaucoup plus restreint qu'autrefois. Un 
grand nombre d’entomologistes n’y ont plus recours. D’autres 
néanmoins en font encore usage. Dans certains musées d’his- 
loire naturelle on n’y a pas renoncé complètement non plus. 
La substance dont il s’agit présente d'ailleurs, à divers points 


Le) a dt: Le di t-à Éd" tite lé 


Ë 
| 
: 


MOYENS POUR COMBATTRE LES INSECTES 125 


de vue, des avantages incontestables : 1° elle se vaporise lente- 
ment, de sorte qu’on n’a pas besoin de la remplacer fréquem- 
ment dans les boîtes à collection ; 2° elle ne tache pas celles-ci, 
au contraire de certains liquides tels que la créosote ; 3° elle est 
d’un prix modique. 


EXPÉRIENCE XII (1) 


Action de la naphtaline, en milieu complètement clos, 
sur les Papllions de Tinea. 


En milieu clos de faible étendue, les papillons de Tinea pa- 
raissent être tués rapidement par les vapeurs de naphtalirie. 
En plaçant, en effet, 4 de ces insectes dans un bocal de 60 eme. 
contenant seulement la moitié d’une boule de naphtaline, et en 
bouchant hermétiquement le bocal, nous avons constaté qu’en 
moins d’une heure les 4 papillons étaient tués. L'effet produit 
est bien dû à l’action de la naphtaline, car les papillons mis 
dans un bocal témoin dépourvu de naphtaline, restent vivants 
même au bout de plusieurs heures d'expérience. 

On pourrait donc croire que le même phénomène doit se 
produire dans les boites à collection. Mais il n’en est rien. car 
celles-ci ne ferment pas hermétiquement, même quand les bords 
sont munis de rainures. 


EXPÉRIENCE XIII 


12 grammes de naphtaline concassée furent placés dans un 
sachet constitué par une envelop;e de gaze permettant aux va- 
peurs de se dégager facilement à l'extérieur. Le sachet fut fixé 
par une épingle dans l’un des angles d’une boîte à collection 
où l’on plaça des papillons de Teigne. L’un de ceux-ci était en- 
core vivant au bout de quatre jours. 


(1) Nous donnons à nos expériences des numéros d'ordre suivant 
immédiatement ceux qui désignent les expériences décrites dans 
notre premier travail sur la naphtaline. 


126 A. LÉCAILLON ET J. AUDIGÉ 


EXPÉRIENCE XIV 


Quatre sachets analogues au précédent, contenant chacun 
9 grammes de naphtaline concassée, furent placés dans les 
quatre coins d’une boîte à collection À contenant des Nésrils 


et des Cicadellides. Un seul sachet, contenant 9 grammes de. 


naphtaline, fut placé dans une boîte semblable B. 

Au bout de une heure dix minutes, les insectes de la boîte À 
étaient à peu près immobilisés, tandis que ceux de la boîte B 
ne l’étaient aucunement. 

Au bout de deux heures vingt minutes, tous les insectes con- 
tenus en À étaient inertes, tandis que ceux de la boîte B con- 
tinuaient à se déplacer. 

Le lendemain il en était de même et les Négrils renfermés 
dans la boîte B purent encore s’accoupler. 


EXPÉRIENCE XV 


40 grammes de naphtaline finement pulvérisée furent dispo- 
sés, le 7 février 1913, sur le fond d’une boîte à collection A, 
ayant une capacité de 2 dme. 375, contenant des Morilles en- 
vahies par les chenilles de Teigne. Des Morilles identiques aux 
précédentes furent placées, le même jour, dans une boîte sem- 
blable, B, dépourvue de naphtaline. Les deux boîtes furent 
alors maintenues fermées. Leur couvercle vitré permettait d’ob- 
‘ server ce qui se passait à l’intérieur des boîtes. On constata 
que dans la boîte À parut un seul papillon quelques jours après 
le début de l'expérience, tandis que dans la boîte B les Teignes 
se multiplient encore actuellement (24 mars 1914). Plus d’une 
centaine de papillons sont déjà apparus et se sont reproduits 
dans cette boîte. Les morilles qui servent de nourriture aux larves 
sont presque complètement détruites, tandis que dans la boîte A 
elles restèrent intactes. La perte de poids de la naphtaline, dans 


la boîte À, s'élevait, au 17 décembre, à 2 gr. 850, ce qui repré- … 


T1 : à 
sente une évaporation d’environ T000 du poids primitif, 


D. 
4 
4 
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MOYENS POUR COMBATTRE LES INSECTES 127 


CONCLUSION 


D'après les indications fournies par les quatre expériences 
qui viennent d’être résumées, la naphtaline contenue dans les 
boîtes à collection ne peut tuer avec certitude, en un temps 
suffisamment cuurt, les chenilles de Teignes qui peuvent s'y 
trouver que si elle est en quantité considérable (40 grammes au 
moins). Il faut de plus que la naphtaline soit sous forme pul- 
vérulente et étalée sur une grande surface, circonstances qui 
facilitent et activent sa vaporisation. Il est possible, du reste, 
que les Anthrènes. les Dermestes et les Attagènes soient plus 
résistants encore que les larves de Tinéides. Enfin, les quel- 
ques boules de naphtaline que l'on place habituellement dans 
l'un des coins des boites à collection ne nous paraissent pas 
avoir un pouvoir Insecticide assez grand pour assurer la préser- 
vation des objets placés dans les boites. 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


Séance du 8 janvier 1913 


Présidence de M. Dop, président. 


M. DaGuiN, présenté par MM. Dop et Jacob, est admis 
comme membre titulaire. 


M. Paul Dop expose le résultat des recherches qu’il a entre- 
prises sur l’'embryogénie des Buddleia. Dans les 2 espèces étu- 
diées, B. variabilis Hemsley et B. curviflora Hook. et Arn., le 
sac embryonnaire se développe comme dans les Scrofulariacées. 
L’archéspore, représentée par une cellule sous-épidermique du 
nucelle, se divise directement en une file de 4 tétraspores, dont 
l'inférieure seule donnera le sac embryonnaire. Pendant l’évo- 
. lution de celui-ci, les 3 tétraspores sont digérées par lui, ainsi 
d’ailleurs que le nucelle, qui était constitué pour la plus grande 
part par une seule assise de cellules. 

Au moment de la formation des tétrades, le sac embryon- 
naire est en contact direct avec l’epiderme interne du tégument 
unique de l'ovule qui a pris en partie le caractère d’un Tape- 
tum. Le sac embryonnaire semble se nourrir uniquement par 
sa région micropylaire en rongeant le tégument riche en ami- 
don. Le tapetum ne joue aucun rôle nutritif. En même temps 
dans la région antipodiale, toute la zone avoisinante de la chalaze 
subit une modification très importante. Par l’emploi des cou- 
leurs basiques d’aniline (bleu de toluidine, bleu de méthylène 


130 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


polychrome), du rouge de ruthénium, des colorants salins 


- 
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(ferrocyanure de potassium et chlorure ferrique agissant suc- 
cessivement), l'auteur est parvenu à établir que les membranes 
de cette région de la chalaze étaient, sur toute leur épaisseur, 
constituées par de la pectose. Il pense que de bonne heure se 
constitue ainsi une réserve pectosique, qui sera consommée. 
pendant le développement de l’endosperme. Quant aux anti- 
podes, leurs petites dimensions, leur vie éphémère font penser 
que, comme chez les Scrofulariacées, elles n’interviennent en 
rien dans la nutrition du sac embryonnaire ou de l’endos- 
perme. 
M. Dop a observé dans le B. curviflora le phénomène de la 
double fécondation. La forme de‘ anthérozoïdes et les procédés 
de copulation des noyaux sont semblables à ceux observés par 
GuIGNARD sur les Solanacées et ScHMITD sur les Scrofulariacées. 
Dès les premières mitoses du noyau secondaire fécondé, 
l’endosperme se différencie en trois zones superposées : 1° une 
zone micropylaire formée de 4 cellules-mères de suçoirs ; 2’ une 
zone moyenne représentant l’endosperme proprement, dit et 
dont le nombre des cellules s'accroît constamment ; 3° une 
zone chalazienne formée elle aussi de 4 cellules-mèrés de su- 
coirs. Pendant que l’endosperme se développe, les suçoirs mi- 
cropylaires s’accroissent considérablement en se ramifiant. Ils 
se transforment en cellules géantes dont les ramifications, sem- 
blables à des filaments mycéliens, envahissent toute Pépaisseur M 
du técument. Ces suçoirs restent constamment uninucléés et 
leur noyau est un noyau géant, atteignant 30-35 u, de forme 7 


souvent irrégulière, à nucléole volumineux entouré d’une zone 
claire qui l’isole de la masse chromatique. Ces suçoirs micropy- 
laires digèrent toute la zone moyenne du tégument, entrée déjà 
en dégénérescence sous l’action des diastases sécrétées par Le tape- 
tum. Seuls, le tapetum et l’épiderme externe restent intacts. 
Les quatre suçoirs chalaziens sont bien moins développés. 
Constitués par des cellules allongées, uninucléées, mais non ra- * 
mifiées, ils s'enfoncent dans la réserve pectosique dont la cons- 


4 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 131 


_titution a été signalée plus haut. Sous leur action, la pectose se 
transforme en pectine soluble, puis probablement en sucres ré- 
ducteurs, tels que le galactose, l’arabinose et le xylose. Grâce à 
la nourriture apportée en lui par ces deux groupes de sucoirs, 
l’endosperme se développe en parasite aux dépens des tissus de 
l’ovule. 

Quand la graine achève de se constituer, les suçoirs se résor- 
bent, le tapetum devient une assise lignifiée protectrice de l’en- 
dosperme et le tégument de la graine se réduit à l’assise épi- 
théliale externe du tégument ovulaire. 

M. Dop montre que les Buddleia se rapprochent par leur em- 
bryogénie des Scrofulariacées et particulièrement des genres 
Digitalis, Verbascum et Scrofularia, qui présentent également 
à chaque pôle de l'endosperme un groupe de quatre suçoirs. Il 
montre, en outre, l’intérêt qui s'attache à l'étude des cellules 

_géantes formées par les sucoirs micropylaires. C’est là, d'après 
lui, un excellent exemple pour montrer qu’à une cellule gérnte 
correspond un noyau géant, fait qui corrobore la valeur attribuée 
par R. HERTwIG au rapport nucléo-plasmatique. Il termine 
en disant qu'il croit être le premier à avoir signalé la formation 
d’une réserve de pectose dans la région chalazienne. 


Séance du 22 janvier 1913 


Présidence de M. Dop, président. 


MM. LÉcaïLLon et AupiGé exposent les résultats qu’ils ont 
obtenus en faisant agir, en vase clos, les vapeurs de sulfure de 
carbone sur des larves et des adultes de Négril (Colaspidema 
—._ atra). Dans la proportion de 20 centigrammes de vapeurs par 
litre d’air, agissant pendant une heure, le sulfure de carbone 
est impuissant à tuer les insectes sur lesquels les expériences 
ont été faites. Ces insectes paraissent tués dès qu'ils ont passé 


x Re 


132 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


quelques minutes dans le mélange toxique, mais en réalité ils 


reviennent à la vie lorsqu'on les remet à l’air libre après une 
heure d'expérience. Les auteurs concluent que les propriétés 
insecticides des vapeurs de sulfure de carbone ne sont pas en 
réalité très accentuées, contrairement à ce que l’on croit géné- 
ralement, soit parce qu'on l’utilise à des doses trop faibles, soit 
parce que les vapeurs qu’il émet dans les conditions où l’on se 
trouve sont toujours en trop faible proportion dans l’air atm os- 
phérique où sont plongés les animaux que l’on veut détruire. 
Les nombreux insuccès qu'a entrainés l'emploi du sulfure de 
carbone s'expliquent ainsi facilement. 


M. VINCENS signale une maladie de la Tenthrède du mélèze 
produite par un champignon entomoctone très commun, le Spi- 
caria farinosa Dicks. [Isaria farinosa Dicks. (Vuill.)] 

C'est au mois de juin 1911, que cette maladie fut observée 
sur des insectes provenant d'une forêt de mélèzes de la région 
de Vicdessos, dans l’Ariège. Un certain nombre de cocons ré- 
coltés au pied des arbres ayant été ouverts, la moitié environ 
renfermait des adultes de Vematus Laricis qui ne semblaient 
être atteints par aucun parasite; les autres contenaient des lar- 
ves mortes ou mourantes dont aucune n’avait encore commen cé 
à sublir la nymphose. A vec une forte loupe, on pouvait voir sur 
le corps de ces larves, des filaments mycélieas très grêles ram - 
pant d’un anneau à l’autre. Ces filaments, totalement invisibles 
à l'œil nu, étaient d'ailleurs stériles ainsi que permettait de le 
voir leur examen microscopique. L'intérieur du corps renfer- 
mait des filaments mycéliens très courts, épais, simples ou ra 
mifiés, uni ou pluricellulaires, mélangés aux tissus des insectes. 
Quelques chenilles momifiées ayant été déposées sur des frag- 


ments stérilisés de pomme de terre se sont recouvertes d’un M 


gazon mycélien blanc, d’un aspect velouté, qui, dans la sui te, 
s'est étendu sur le substratum, le recouvrant d’une lame blan- 
che à surface pulvérulente. Il produisait alors des fructifica- 


tions verticillées très fertiles de Spicaria farinosa. L’une de 


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COMPTES RENDUS DES SÉANCES 133 


ces fructifications est représentée dans la planche IT du travail 
que M. Vincens a fait connaître à la séance du 18 décembre 1912 
et qui doit figurer dans le bulletin de la Société. Dans cette 
même planche sont représentés des articles mycéliens observés 
dans des vers à soie auxquels le champignon avait été inoculé : 
ces articles sont étroitement comparables à ceux rencontrés 
dans les larves muscardinées de Nematus Laricis. A la lon- 
gue, la culture sur pomme de terre a pris une coloration d’un 
blanc jaunâtre tandis qu'ont émergé de sa surface des colonnes 
blanches, légèrement aplaties, de 4 à 2 centimètres de haut sur - 
2 à 3 millimètres d'épaisseur, à sommet d’aspect farineux. Ce 
sont là des formations caractéristiques de l’Isaria farinosa. 

La forte proportion des larves attaquées par le champignon 
pouvait faire espérer que ce parasite est un ennemi redoutable 
pour le Vematus Laricis et qu’il est capable d’en enrayer le 
développement. Il était donc intéressant de connaitre le sort 
des tenthrèdes du mélèze dans les forêts où elles avaient été 
parasitées. Sur ce point, des renseignements ont été très obli- 
geamment fournis par M. Vidal, inspecteur des forêts, qui avait 
également procuré les insectes malades. 

Les tenthrèdes ont fait des dégâts considérables en 1941 et 
pendant les années précédentes. On avait pu préserver de jeune, 
mélèzes par des pulvérisations d'un mélange de savon et pé- 
trole suivant une des formules de Riley; mais, cela va sans 
dire, on était resté désarmé contre les ravageurs dans une forêt 
de grands arbres s'étendant sur près de 150 hectares ; on ne 
pouvait, en effet, songer à faire opérer le ramassage ds cocons 
sur une aussi grande surface. Cependant, depuis 1911, les ten- 
thrèdes ont à peu près complètement disparu de cette forêt. 

S1 le grand rôle joué par le champignon dans cette disparition 
ne paraît pas douteux, il faut dire cependant que le Spicaria 
farinosa n’a pas été seul à agir, car M. Vidal a observé que le 
Nematus Laricis a été parasité à la même époque par une 
tachinaire de petite taille. Ici, comme toujours en pareil cas, la 
multiplication excessive d’un insecte phytophage a été la cause 


Soc. D'HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T, XLVI). 10 


134 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 
de sa disparition parce qu’elle a permis la pullulation de ses 
parasites et, comme toujours encore, ce n’est point à une senle 
espèce de parasite qu’il faut attribuer cette disparition qui a été 
due à l’action simultanée d’insectes et de cryptogames. 


Séance du 5 mars 1913 


Présidence de M. Dop, président. 


M. CLouzeT, présenté par MM. Dop et Vincens, M. G1RARD, 
professeur à l'Ecole vétérinaire, présenté par MM. Prunet et 
Vincens, et M. LaroN, professeur à l'Ecole vétérinaire, pré- 


senté par MM. Jammes et Vincens, ont été admis comme mem- ! 


bres titulaires. 


Séance du 2 avril 1913 


Présidence de M. Dop, président. 


M. DE REY-PAILHADE fait une communication sur Le rôle du 
philothion dans la respiration des tissus. 


M. J. CANAL présente une Vote sur de nouveaux manus- 
crits d'histoire naturelle récemment entrés à la Bibliothèque 
universitaire. 

Ces manuscrits ont été intercalés parmi ceux qui ont été 
déjà décrits ici (Cf. : Les Manuscrits d'histoire naturelle de la 
Bibliothèque universitaire de Toulouse. T. XLV, p. 68.) 

4. — E. et L. LarTer. — Notes diverses [199-071]. (Loc. 
CIE DEMO) 

Folio 179. -— L. LarTET. — Course à la Rhune, mardi 
9 octobre 1866. Course de Sare, mercredi 10 octobre 1866. 
Visite à la mine de Villefranque. Pays de Labourd, Orthez. 
Dax, Vinport, Tercis, Pau. 


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COMPTES RENDUS DES SÉANCES 135 

Notes d’excursions avec coupes géologiques à l’aquarelle, 
prises probablement en vue de la rédaction du procès-verbal 
de la réunion extraordinaire de la Société géologique à 
Bayonne, en octobre 1866. (Cf. : B. S. G. F, (2), XXII, 
p. 813.) | | 

2, — Correspondance adressée à E. et L. Lartet [199-068]. 
(Loc. cit., p. 75.) 

Folio 121 bis. — W. P. ScHimPer. — Strasbourg, 11 mars 
1865, à E. Lartet. Zoologie (Bouquetins). 

Folio 153 bis. — BourGEois. -- Pont-Levoy, 3 au 15 jan- 
vier 1866 (3 lettres). 1d., Paléontologie (Vertébrés fossiles du 
Tertiaire du Loir-et-Cher, avec listes de fossiles). 

Folio 183 bis. — F.-A. PEerkIRA DA Costa. — Lisbonne, 
30 juin 1866. /d., Anthropologie. 


M. G. LAFoN fait une communication Sur les conditions de 
la formation de la graisse aux dépens de l’albumine dans 
l'organisme animal. 

L'étude du bilan nutritif, chez un animal recevant uneration 
surabondante d’albumine, montre une augmentation des com- 
bustions respiratoires, telle que l’organisme ne tire aucun bé- 
néfice de l'excédent alimentaire qui lui est fourni et ne fait 
aucune réserve de graisse. 

L’accroissement de la consommation d'oxygène s’accorde avec 
l'hypothèse de la formation de glucose par oxydation incom- 
plète de l’albumine, la combustion du glucose formé étant en- 
suite employée à l'entretien du travail physiologique des tissus. 

Il ne peut yavoir théoriquement mises en réserve de graisse 
que si le glucose formé dépasse les besoins actuels de ce travail 
physiologique. Dans ce cas, il peut sans doute se former de la 
graisse aux dépens du glucose en excès ; mais cette faculté est 
limitée par l'accroissement parallèle des combustions respira- 
toires et par la tolérance de l'appareil digestif. 

La conclusion serait la même si l’alburmine se transformait 
directement en graisse au lieu dese transformer en glucose, car 


136 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 

la graisse formée ne pourrait être mise en réserve qu’autant 
qu’elle dépasserait les besoins actuels de l’organisme, mais les 
données de l’expérience s'accordent mieux avec l'hypothèse de 
la formation de glucose. 

En définitive, l'organisme ne tire parti que de l’énergie re- 
présentée par le glucose formé, ce qui constitue, en ce qui con- 
cerne l’albumine, une confirmation de la théorie de l’équi- 
valence glycosique des principes alimentaires soutenue par 
M. Chauveau. 


Séance du 23 avril 1913 


Présidence de M. Dop, président. 


M. Auguste Boyer, présenté par MM. Audigé et Dop, est 
admis comme membre titulaire. 


M. Laron expose les recherches qu’il a entreprises dans le 
but de démontrer l’utilisation directe des graisses dans le 
travail musculaire. ; 

Son expérimentation a porté sur le cheval, l’âne, le chien et 
le lapin ; elle a consisté dans le dosage comparatif de la graisse 
dans le sang artériel et dans le sang veineux sortant d’un mus- 
cle d’abord à l’état de repos, puis en activité. 

L'auteur conclut que les matières grasses sont consommées 
directement, au même titre que le glucose, dans l’activité des 


tissus et, en particulier, dans le travail musculaire. 


Séance du 21 mai 1913 


Présidence de M. Dore, président. 


M. CoMèRE fait don à la Société d’un exemplaire de son tra- 
vail intitulé : De l'influence exercée par les matières colo- 
rantes dérivées de l'aniline sur la végétation des algues d'eau 


douce. 


: 


BR . x. 
a 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 137 


M. pe LasrTic fait une communication sur la présence d2 
quelques Lathyrus à fleurs rouges aux environs de Toulouse. 
Il signale la rareté de plus en plus grande dans cette région de 
Lathyrus angulatus, L. sphæricus et L. Nissolia. 


Séance du 18 juin 1913 


Presidence de M. Dop, président. 


M. de Lasric fait une communication sur quelques plantes 
de la flore des environs de Toulouse. ; “ 

Lathyrus sphæricus croit abondamment, dès le milieu de 
mai, sur tout le plateau de Lardenne, tant au milieu des champs 
de blé que sur le bord des chemins. On peut le suivre, presque 
sans discontinuité, de Lardenne aux abords du bois de La Ra- 
mette. 

À côté de lui, nous avons trouvé, quoique moins abondam- 
ment, Lathyrus angulatus aux fleurs d’un violet rose. Cette 
plante n'a été trouvée que dans un champ en friche. Elle existe 
sur les bord: de la voie du chemin de fer d’Auch, près Saint- 
Martin-du-Touch. 

Le Lathyrus Nissolia a été trouvé dans un champ de blé, 
près du Touch, non loin du pont de Blagnac, mais tout à fait à 
l’état sporadique, c’est-à-dire qu’il est rare et très disséminé. 
Il fleurit en juin. L'absence complète de vrilles, la réduction 
des folioles à une seule, très acuminée, une tige longue et grêle, 
tous ces caractères lui donnent le port complet d’une grami- 
née. Le Lathyrus Nissolia a été trouvé, cet été, dans le vallon 
de Saint-Geniès, près Toulouse. 

Sur les bords du Touch également, à cent mètres environ du 
pont de Blagnac, croît, peu abondante et assez disséminée, la 
véritable Vicia serrata, aux feuilles découpées en dents de scie, 
qu'il ne faut pas confondre avec Vicia narbonensis, espèce très 
voisine, mais aux feuilles non dentées. La Vicia serrata 


138 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


abonde dans une prairie du plateau de Lardenne, direction de 
Tournefeuille, chemin de Tournefeuille, à deux kilomètres en- 


viron de Lardenne. É 

L'auteur signale aussi une Linaire à fleurs d’un violet foncé, 
rencontrée sur le plateau de Lardenne vers le milieu de mai, à 
côté des Lathyrus sphæricus et angulatus, et qui sera ultérieu- 
rement déterminée. 

Enfin, rive gauche de l'Hers, non loin du pont de Balma, 
direction de Périole, croit en grande abondance, mais dans un 
espace restreint, une ombellifère, la Bifora, qui lui a paru 
être la Bifora radians. Le champ en question est à côté d'un 
petit bosquet planté d’acacias. 

M. de Lasric parle ensuite du Sauwropedum pedatum-dont 
il a été question en mars dernier. Une fois mis en terre, le tu- 
bercule émet une tige d'environ cinquante centimètres, mou- 
chetée comme la peau d’un serpent. Cette tige se bifurque à 
son sommet et les deux branches portent chacune cinq folioles 
pendantes placées symétriquement autour d'une feuille médiane 
qui se trouve à l'angle de la bifurcation. Cette tige est d’un très 
singulier effet. 


Séance du 3 décembre 1913 


Présidence de M. Dopr, président. 


M. BOUTINES, préparateur à la Faculté des sciences, pré- 
senté par MM. Prunet et Dop, est admis comme membre titu- 
laire. 


A près vote conforme aux statuts, le Bureau pour 1914 est 
ainsi constitué : 


President eee NAN AE A M. MENGAUD. 
Vice PrESIAeRIS CSN APR M. LÉCAILLON et 
M: JAcoB: 


Secrétaire général........ FUMER DESPAR 


ù 
È 
4 

+ 


| 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 139 
Secrétaire adjoint........... M. Boyer. 
GESONIERES = MS NT Re M. DE MONTLEZUN. 
Bibliothécaire-Archiviste.... M. DE LaASTic. 


Conseil d'Administration : 


MM. LAROMIGUIÈRE et CHALANDE. 


Comité de Publication 


MM. ABELOUS, CarALP, Dop et JAMMES. 


M. pe Lasric fait une communication sur le Jardin botani- 
que de Leyde, en Hollande. C'est l’un des jardins botaniques 
classiques de l’Europe. Il présente une physionomie tout à fait 
originale. ï 

Fondé par un décret royal de l’an 1589, il est postérieur aux 
jardins de Bologne et de Padoue, mais antérieur de quelques 
années à celui de Paris. Il comprend 5.000 espèces environ, le 
même nombre que le Jardin botanique de Toulonse. Sa super- 
ficie est de 280 ares. On y a suivi la classification de Jussieu. 

La nature et l’art semblent avoir voulu marcher de pair 
dans la création de ce jardin. Voici comment le dépeignait, il 
y a environ quatre-vingts ans, le Penny Magazine : 

« Ce jardin fait l’éloge de tous ceux qui collaborent à son 
« entretien, vu le soin merveilleux avec lequel il est tenu. Pas 
« le moindre caillou dans ses allées, qui sont recouvertes d'une 
« couche de terre tourbeuse mélangée de tannin. Il est com- 
« posé de magnifiques corbeïlles d’arbustes bordées de fleurs 
« variées. » L’irrégularité et l'inégalité de ces corbeilles n’en 
forment pas moins un très joli dessin. 

Ce jardin, qui fait partie d’un ensemble appelé Académie, 
justifie on ne peut mieux son nom. 

A la porte d’entrée se présentent tout d’abord les bustes im- 
posants de Linné, le pêre de la botanique moderne, puis ceux 
de Dodonée, Delescluze et Brugmans, successivement direc- 
teurs de ce jardin. 


140 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


Cette Académie, à l'inverse des autres jardins botaniques 
d'Europe, ne fait paraître aucune publication. Elle tint, néan- 
moins, à rappeler, en 1887, à l'occasion de son jubilé tricen- 
tenaire, les noms des grands savants qui avaient contribué à 
agrandir et à embellir son jardin, parmi lesquels se trouvait 
le célèbre Hugo de Vries, ainsi que les trésors contenus dans 
son sanctuaire. La publication, très documentée, qui renfer- 
me ces intéressants renseignements, est devenue presque in- 
trouvable. 


C’est, en effet, là que l’on peut admirer la nature végétale. 
dans tout ce qu’elle a de plus merveilleux. La quantité a été 
sacrifiée à la qualité. 

D'un côté se dresse la vigoureuse flore des tropiques, avec de 
gigantesques palmiers, des fougères arborescentes, des quin- 
quinas, et même (arbre inconnu au jardin de Kew, près de 
Londres !) le terribie Upas, de la vallée de Mort de Java. Voilà 
pour les géants du règne. 

De l’autre se manifeste l’industrie ouvrière de la nature, 
avec la Victoria regia de l’'Amazone, dont les feuilles flottan- 
tes ont près d’un mètre de diamètre. et sur lesquelles peuvent 
percher d’assez grands échassiers ; les Orchidées tropicales aux 
mille formes et aux délicieuses couleurs; les élégants Proteas 
du Cap ; enfin ces incomparables bijoux vivants, ces Sonne- 
rillas aux reflets d'argent, faisant partie de la tribu des Mélas- 
tomacées, que l’on ne pouvait mieux qualifier que de « Pa- 
pillons du règne végétal ». 

Le jardin botanique de Leyde, où la nature trouve réunis 
ses chefs-d'œuvre, et où l’art a essayé de les faire ressortir dans 
leur plus bel éclat, constitue donc une véritable réalisation de 
l’esthétique botanique. 


M. pe MoNTLEZUNX fait une communication relative à la chute 
et au remplacement du bois de Daim d’après les observations 
faites au Jardin zoologique de Toulouse. Cette communication 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 141 


est accompagnée de dessins dus. à M. Lacomme-Bonhenry et 
permettant de suivre la croissance des bois. 


M. LÉCAILLON communique les résultats d'expériences nou- 
velles qu’il a faites, en collaboration avec M. AupiGé, sur les 
propriétés insecticides des vapeurs de sulfure de carbone. Il 
montre que le Nésril de la luzerne résiste à de fortes doses 
d’insecticide, si celui-ci n’agit pas assez longtemps. (15 gram- 
mes de sulfure versé dans un récipient de 95 litres de capacité 
ne peuvent tuer en 1 heure les Nécrils qui sy trouvent.) En 
effet, les insectes, étant munis d’une certaine provision d’air 
remplissant leurs trachées, peuvent vivre assez longtemps dans 
une atmosphère chargée d’une forte proportion de vapeurs 
toxiques. Au contraire, si l’on prolonge la durée de l'action 
des vapeurs de sulfure de carbone, des doses beaucoup plus 
faibles peuvent tuer les Négrils. Ainsi ceux-ci périssent après 
une immersion de 5 heures, dans une Atmosphère contenant 
4 gramme de sulfure pour 25 litres d'air. Les œufs de Nésril- 
résistent beaucoup mieux que la larve et l'adulte à des. doses 
assez fortes agissant pendant longtemps. (Les œufs placés pen- 
dant 36 heures dans un récipient de 25 litres contenant 5 gr. 
de sulfure ne sont pas altérés.) Ces faits expliquent pourquoi 
l’usage du sulfure de carbone comme insecticide n’a pas tou- 
jours produit de résultats satisfaisants : dans beaucoup de cas, 
les doses employées ont pu être trop faibles; dans d’autres. 
elles ont pu être fortes, mais ne pas agir pendant un temps 
suffisant. 


Séance du 17 décembre 1913 


Présidence de M. Dop, président. 


M. Ch. Jacos. — La tectonique des Petites Pyrénées. 
M. Ch. Jacob rappelle les travaux toujours fondamentaux 
d'A. Leymerie et ceux de M: Carez à propos de l'édification de 


142 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


la feuille gévlosique de Saint-Gaudens au 1/80.000°. Ce dernier 
a mis en évidence, en 1902, l'indépendance des plis sur les 


deux rives de la Garonne, où se terminent périclinalement les | 


accidents qui viennent tant du Nord-Ouest que du Sud-Est, 
sans qu’il faille chercher une correspondance entre eux. 

M. Jacob souscrit à l'idée de M. Carez; mais il pense qu’elle 
peut se généraliser; et il indique qu'avant de se terminer ou 
de s’enfouir au Nord-Ouest, sous l'immense soubassement mio- 
cène du Lannemezan, les chaînons des Petites Pyrénées se ré- 
solvent en une série de dômes indépendants. L’individualité de 
ces dômes, jointe peut-être à leur légère antériorité au choc 
des nappes pyrénéennes, étudiées par M. Léon Bertrand, 
permet d'expliquer des étirements et des doubles déverse- 
ments affectant la périphérie des dômes. Un exemple de ces 


curieuses complications de détail est fourni par la coupe de la 


rive gauche de la Garonne, de Lestelle à Mancioux. Le rocher 
de l’Escalère, 4n amont de Saint-Martory, est formé par un 
paquet broyé, fracturé, déversé vers le Sud, de calcaires corres- 
pondant à tout l’éorène inférieur. La descente au Nord du chà- 
teau de Montpezat sur Mancioux montre au contrai e des cou- 
ches déversées au nord; on note d'abord un repli de calcaires 
lithographiques; puis on traverse un étirement qui met direc- 
tement en contact les sables réfractaires du Montien avec la 
base du marbre de Mancioux, v’est-à-dire avec le Lutécien, 
suporimant ainsi tout l’Eocène inférieur. 

Comme illustration de la structure en dômes des Petites Py- 
rénées, M. Jacob présente la minute d’une carte géologique dé- 
taillée au 1/50.000e, dressée, pour les environs d’Aurignac 
(Haute-Garonne), par M. Bourret, géomètre au cadastre de 
l'Indo-Chine, momentanément étudiant à la Faculté des scien- 
ces de Toulouse. Cette carte, extraite d’un travail de diplôme, 
présenté à la Faculté, diffère sensiblement de la feuille de 
Saint-Gaudens et fournit un exemple, particulièrement net, 
d’un dôme, ou brachvanticlinal, qui est même scindé en deux 
petits dômes secondaires par une légère dépression synclinale 
au Nord du Fréchet, 


PR PT MT Pet 


L: 


Éd ee. de de à À 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 143 


M. LÉCAILLON communique les résultats de Nouvelles re- 
cherches sur les propriétés insecticides de la naphtaline, qu'il 
a faites en collaboration avec M. AupiGé. Des expériences pré- 
cédentes ayant démontré que les vapeurs de naphtaline sont 
toxiques pour les insectes à la condition qu'elles agissent en mi- 
lieu confiné, dans lequel elles se trouvent en grande propor- 
tion, il s'agissait de voir si les collections renfermées dans les 
boîtes de carton habituellement usitées pour conserver les in- 
sectes pouvaient être réellement préservées de la destruction 
par la présence de naphtaline dans lesdites boîtes. En plaçant 
dans un angle de celles-ci 12 grammes de naphtaline concassée 
renfermée dans une enveloppe de gaze, MM. LÉCaILLON et Au- 
DIGÉ ont constaté que des teignes adultes contenues dans les 
boîtes demeurent vivantes pendant trois à quatre jours, c’est- 
à-dire que l'insecticide est dans ces conditions très peu efficace. 

Si l’on place 36 grammes de naphtaline concassée dans une 
boîte (9 grammes dans chacun des angles de la boîte) contenant 
des négrils et des cicadelles, ces insectes restent encore vivants 
pendant plusieurs jours, ce qui signifie que les vapeurs de naph- 
taline n ontencoreiciqu'uneinfluence très faible sur les insectes. 

Enfin, si l’on place 40 grammes de naphtaline finement pul- 
vérisée dans le fond d’une boîte à collection ayant 2 litres 375 
de volume intérieur, et renfermant des larves de teignes d'ap- 
partement et des substances pouvant leur servir d'aliment, on 
constate que toutes les larves périssent sans pouvoir subir leur: 
métamorphose, tandis que, dans une boîte témoin dépourvue 
de naphtaline, les chenilles subissent leur métamorphose et 
donnent naissance à des papillons qui se reproduisent bientôt. 

La conclusion est que l’on peut préserver les collections en- 
tomologiques contenues dans les boîtes en carton habituelle- 
ment usitées, en ayant recours à la naphtaline comme insec- 
ticide. Mais il convient d'employer celle-ci à très forte dose et 
sous la forme d’une poudre répandue sur le fond des boîtes. Si 
Von n’ouvre pas souvent les boîtes, la vaporisation de la naph- 
taline est d’ailleurs très lente dans celles-ci et l'on n’a pas à re- 


nouveler souvent la provision d’insecticide, 


EXT: 
j' 


LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 


REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ 


PUBLICATIONS FRANÇAISES 


ALLIER. 


Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France 


(Moulins). 


ALPES - MARITIMES. 


Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Cannes. 


Bulletin mensuel de la Société centrale d'Agriculture, d'Horti- 
culture et d’Acclimatation de Nice et des Alpes-Maritimes. 


ARIÈGE. 


Bulletin de la Société ariégeoise des Sciences, Belles-Lettres 


et Arts (Foix). 
AUBE. 


Mémoires de la Société académique d'Agriculture, des Sciences, 


Arts et Belles-Lettres de l’Aube (Troyes). 


AUDE. 


Bulletin de la Société d’études scientifiques de l’Aude (Car- 


cassonne). 


Mémoires de la Société des Sciences et Arts de Carcassonne. 


AVEYRON. 


Mémoires et procès-verbaux de la Société des Lettres, Sciences 


et Arts de l’Aveyron (Rodez). 


-146 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 


BASSES-PYRÉNÉES. 


Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau. 


BOUCHES-DU-RHÔNE, 


Bulletin de la Société de Géographie (Marseille). 
Bulletin de la Société linnéenne de Provence (Marseille). 


CALVADOS. 


Mémoires de l’Académie nationale des Sciences, Belles-Lettres 


et Arts de Caen. 
CHARENTE-INFÉRIEURE. 


Annales de la Société des Sciences naturelles de la Charente- 
Inférieure (La Rochelle). 


CORRÈZE. 


Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique 
de la Corrrèze (Brive). | 
CÔTE-D'OR. 
Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles 
de Semur. 
Mémoires de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres 
de Dijon. 


CÔTES-DU-NORD. | 
Bulletins et mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du- 


Nord (Saint-Brieuc). 
: DOUBS. 


Mémoires de la Société d’émulation de Montbéliard. 
Bulletin de la Société d’émulation du Doubs (Besançon). 


DRÔME. 


Bulletin départemental d'archéologie et de statistique de la 


Drôme (Valence). 
FINISTÈRE. 
Bulletin de la Société acaïtémique de Brest. 
Travaux scientifiques du 'sboratoire de Zoologie et de Phy- 
siologie maritimes de ,-ncarneau. 


LE … 
PRE CRT ET 


LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 147 


GARD. 
Mémoires et comptes rendus de la Société scientifique et 
littéraire d’Alais. 
Bulletin de la Société d’études des Sciences naturelles de 
Nîmes. | 
Mémoires de l’Académie du Gard (Nîmes). 


GIRONDE, 
Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles 
de Bordeaux. 
Mémoires de la Société Linnéenne de Bordeaux. 
Bulletin de la Société de Géographie commerciale de Bordeaux. 


HAUTE-GARONNE. 


Mémoires de l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles- 
Lettres (Toulouse). 

Journal d'Agriculture, publié par les Sociétés d’agriculture de 
la Haute-Garonne et du Tarn (Toulouse). 

Compte rendu des Travaux des Facultés et des Observatoires 


(Toulouse). 
HAUTES-PYRÉNÉES. 


Bulletin de la Société Ramon (Tarbes). 


HAUTE-VIENNE. 


Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la 
Haute-Vienne (Limoges). 


HÉRAULT. 
Bulletin de la Société archéologique, scientifique et litté- 
raire de Béziers. 
Bulletin de la Société d'étude des Sciences naturelles de Béziers. 
Bulletin mensuel de l’Académie des Sciences et Lettres de Mont- 


pellier. 
ISÈRE. 


Bulletin de l’Académie Delphinale (Grenoble). 
Bulletin de la Société de statistique des Sciences naturelles et 
des Arts industriels du département de l’Isère (Grenoble). 


RSR 


148 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 
Bulletin de la Société dauphinoise d'Etudes biologiques (Gre- . 
noble). 


JURA. 


Mémoires de la Société d'émulation du Jura (Lons-le-Saulnier). 


LANDES. 


Bulletin de la Société de Borda (Dax). 


LOIRE. 


Annales de la Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, Arts 
et Belles-Lettres du département de la Loire (Saint-Etienne). 


LOIRE-INFÉRIEURE. 


Annales de la Société académique de Nantes et de la Loire- 
Inférieure. 

Bulletin de la Société des Sciences Anturelles de l'Ouest de la 
France (Nantes). 

LOIRET. 

Mémoires de la Société d’ Fo uer Sciences, Belles-Lettres 

et Arts d'Orléans. 
LOIR-ET-CHEKR 

Mémoires de la Société des Scicnces et Lettres de Loir-et- 

Cher (Blois). 
LOT 

Bulletin de la Société des Etudes littéraires, scientifiques el 

artistiques du Lot (Cahors). 


LOT-ET-GARONNE. : 


Recueil des Travaux de la Société d'Agriculture, Sciences et 
Arts d’Agen. 4 


LOZÈRE. 

Bulletin de la Société d'Agriculture, Industrie, Sciences et Arts 
de la Lozère (Mende). 

| MAINE-FT-LOIRE. 


Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques d'Angers. 


TETE 


LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 149 


MANCHE. 

Notices, mémoires et documents publiés par la Société d’Agri- 
culture, d'Archéologie et d'Histoire “naturelle du départe- 
ment de la Manche (Saint-Lô). 

Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et Ma- 
thématiques de Cherbourg. 


- MARNE. 


Mémoires de la Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et 
Arts du département de la Marne (Châlons-sur-Marne). 
Mémoires de la Société des Sciences et Arts de Vitry-le-Françoïs. 

Bulletin de la Société d'Histoire naturelle (Reims). 


MEURTHE-ET-MOSELLE. 


Mémoire de l’Académie Stanislas (Nancy). 
Bulletin de la Société des Sciences (Nancy). 


MORBIHAN. 
Société polymathique du Morbihan (Vannes). 
NIÈVRE. 


Bulletin de la Société nivernaise des Sciences, Lettres et Arts 

(Nevers). 
NORD, 

Annales de la Société géologique du Nord (Lille). 

Mémoires de la Société dunkerquoise pour l’encouragement des 
Sciences, des Lettres et des Arts (Dunkerque). 

Mémoires de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et 
Arts centrale du département du Nord (Douai). 


OISE. 
Mémoires de la Société académique d'Archéologie, Sciences et 
Arts du département de l'Oise (Beauvais). 
PUY-DE-DÔME. 


Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne (Clermont- 


Ferrand). 
SOC. D’HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVI). al 


150 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 


Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts 

de Clermont-Ferrand. 
RHÔNE. 

Annales de la Société d'Agriculture, Sciences et Industrie de 
Lyon. 

Mémoires de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts 
de Lyon. 

Annales de la Société Linnéenne de Lyon. 

Annales de la Société de Botanique de Lyon. : 

Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Tarare. 


SAÔNE-ET-LOIRE. 


Annales de l’Académie de Mâcon. 
Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Mâcon. 


SARTHE. 


Bulletin de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts de la 
Sarthe (Le Mans). 


SAVOIE. 


Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Savoie (Chambéry). 


SEINE. 


Bulletin et mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris. 
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des 

Sciences (Paris). 
Bulletin de la Société Botanique de France (Paris). - 
Bulletin de la Société Philomathique de Paris. 
Feuille des Jeunes naturalistes (Paris). 
Bulletin de la Société Géologique de France (Paris). 
Annales de la Société entomologique de France (Paris). 
Spelunca (Paris). | 

SEINE-INFERIEURE. 

Recueil des publications de la Société havraise d'Etudes diverses 

. (Le Havre). 
Bulletin de la Société géologique de Normandie (Le Havre). 
Bulletin de la Société industrielle de Rouen. 


LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 151 


Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de 


Rouen. 
SEINE-ET-OISE. 


Mémoires de la Société des Sciences naturelles et médicales de 
Seine-et-Oise (Versailles). 


SOMME. 


Mémoires de l’Académie des Sciences, des Lettres, Arts, 
d'Amiens. 
TARN-ET-GARONNE. 
Recueil de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts . 
Tarn-et-Garonne (Montauban). 


VAR. 


Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques et archéologiques 
de Draguignan. 
Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulon. 


VOSGES. 


Annales de la Société d’émulation du département des Vosges 
Epinal). 


YONNE. 
Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles 
de l’Yonne (Auxerre). 
Bulletin de la Société d'Etudes d’Avallon. 


PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES 


ALLEMAGNE. 


Neues Jahrbuch für Mineralogie und Paleontologie (Stuttgard). 

Botanischer  Verein der Provinz Brandenburg (Berlin). 

Nova acta. — Kaiserl. Leop.-Carol. Deutschen Akademie 
der Naturforscher (Halle). 

Mitteilungen aus dem naturhistorischen Museum (Hamburg). 


4 THEN gi D) EN EE EU Fra WA LEE LS PET 


152 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 

Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Metz. 

Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Colmar. 
ANGLETERRE. 


Quarterly Journal of the geological Society (London). 


\ 

Geological literature added to the geological society’s Library | 

(London). ù \ 

Transactions of the entomological Society London. 

Proceedings of the scientific meetings of the Zoological Society 1 

of London. à 
ARGENTINE. 


Boletin de la Academia Nacional de Ciencias en Cordova 
(Buenos-Ayres). | 
Boletin del Instituto Geographico Argentino (Buenos-Ayres). 
Revista Argentina de historia natural (Buenos-Ayres). 
BELGIQUE. 
Annales du Musée du Congo (Bruxelles). | $ 
Annales de la Société entomologique de Belgique (Bruxelles). 4 
Bulletin de la Société Royale belge de Géographie (Bruxelles). 
Académie royale de Belgique. — Bulletin de la classe des J 


Sciences (Bruxelles). 
Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique 
(Bruxelles). i 
Annales de la Société de Géologie de Belgique (Liège). 
Bulletin de la Société géologique de Belgique (Liège). 


BRÉSIL 


Archivos del Museo Nacional (Rio de Janeiro). 


CANADA. 
The proceedings and transactions of the Nova Scotia (Ha- 
Gfax}. 


Institute of Sciences (Halifax, Nova Scotia). 


CAP (COLONIE DU)... 


Annual report of the geological commission (Cape-Town). 


CR 
à 1) 
7 TER 


er 


LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 153 


CHILI. 
Actes de la Société scientifique du Chili (Santiago). 
ÉGYPTE. 


Bulletin de l’Institut Egyptien (Alexandrie). 


ESPAGNE. 


Anales de la Sociedad española de historia natural (Madrid). 


 Boletin de la Sociedad española de historia natural (Madrid). 


Boletin de la Sociedad geografica de Madrid. 


ÉTATS-UNIS. 


Proceedings of the United States National Museum (Wa- 
shington). | 

Pensylvania Geological Survey (Washington). 

U. S. departement of agriculture (publications) (Washingron). 

Smithsonian institution. U. S. national Museum (Washington). 

Transactions of the Wisconsin (Madison). 

United States Geological Survey Annual report (Washington). 

United States Geological Survey Bulletin (Washington). 

Missouri Botanical Garden. Annual report (Saint-Louis). 

Annals of the New-York. Academy of Sciences (New-York). 

Transactions of the New-York. Academy of Sciences (New- 
York). 

Transactions of the Connecticut Academy of Arts and Sciences 
(New-Haven). 

Proceedings of the Boston Society of natural history (Boston). 

Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences 
(Boston). 

Geological and natural history survey of Minnesota (Minnea- 
polis). 

Proceedings of the Academy of natural sciences (Philadelphia). - 

Proceedings of the Rochester Academy of sciences (Rochester). 

Contributions Pensylvania University. 

University of California publications (Berkeley). 


154 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 
The university of Chicago. The decennal publications (Chicago). 
Proceedings of the Dovenport Academy (Dovenport). 


Bulletin of the State Laboratory of natural history, University . 


of Illinois (Urbana). 
Bulletin of the Wisconsin Natural History Society (Milwaukee). 
Tufts college studies (scientific series). 


ITALIE. 


Bolletino del Laboratorio di Zoologia generale e agraria della 
R. Scuola superiore d’Agricoltura (Portici). 

Atti della Societa Italiana di scienze naturali (Milano). 

Memorie della Societa italiana di Scienze naturali di Milano. 

Bulletino della Societa entomologica Italiana (Firenze). 

Bolletino della Societa Zoologica Italiana (Roma). 

Atti dell’ academia scientifica Veneto-Trentino-Istriana (Padova) 

Atti della Societa Toscana de Scienze Naturali (Pisa). 

Atti della Societa dei naturalisti e matematici di Modena. 

Rendiconto delle sessioni della R. Accademia delle Scienze dell’ 
istituto di Bologna. 

Memorie della R. Academia delle Scienze dell’ istituto di 
Bologna (sezione delle scienze naturali). 


JAPON. 
The Journal of the geological society of Toky6. 
Annotationes zoologicæ Japonenses (Tokyô). 
LRmonne 


Archives trimestrielles de l’Institut Grand Ducal (Luxembourg). 


MEXIQUE. 
Parergones del Instituto Geologico de Mexico. 
Boletin del instituto geologico de Mexico. 
 PÉROU. 


Boletin del cuerpo de los Inginieros de las Minas del Pérù 
(Lima). 


PE en 7 


R 
| 


LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES : 155 


PORTUGAL. 


Commission du Service Géologique de Portugal (Lisbonne). 
Annaes scientificos da Academia polytechnita do Porto. 


RUSSIE. 


Bulletin de la Société Impériale des Sciences (Pétersbourg). 

Bulletin de l’Académie Impériale des Sciences de Saint-Péters- 
bourg). 

Bulletin de la Société Impériale des naturalistes de Moscou. 

Acta societatis pro fauna et flora fennica (Helsingfors). 


SALVADOR. 


Anales del Museo Nacional de San-Salvador. 


SUÈDE. 


Entomologisk Tidskrift, utgifven af entomologiska Fôrenin- 
gen i Stockholm. 

Bulletin of the geological institution of the University of 
Upsala. 

SUISSE. 

Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neuchâtel. 

Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences naturelles (Lau- 
sanne). ù \ 

Mémoires de la Société Fribourgeoise des Sciences naturelles 
de Fribourg. 

Revue de Glaciologie (Fribourg). 

Berichte der Naturforschenden Gesellschaft zu Freiburg. 

Mémoires de l’Institut National Genevois (Genève). 

Bulletin de la Société Valaisanne des Sciences naturelles 
(Sion). ; 

Verhandlungen der Naturforschenden Gesellschaft in Basel. 

Vierteljahrschrift der Naturforschenden Gesellschaîft in Zürich. 


URUGUAY. 


Anales del Museo Nacional de Montevideo (Museo de his- 
toria natural). 


TABLE DES MATIÈRES 


DE L'ANNÉE 1913 


SÉeCRdT AS Anvers LISE. Apr AUeLA Nes 129 
— DÉTENU Tee Lu Un EU ME UE Sn eS PRAURe Re ns 151 
— RAS LOS ER OCR pt Arts A Re AE 134 
= DNA OS CE ete RU HR 134 
— D EN Le On Cm TRS ne MAR On AO NES 136 
—— RTE ATOS ERP RE MR pes ne Re Ne eur an eee 136 
— DS AIN OS NN PT PR eat ES RAS 137 
— DOÉCELTDTEr HONOR ne Ra ARS 138 
_ INdéÉcembhremiolISMn ee A A AR PRE 141 
Bisietdes membres tau/1der mai 4913/1000 fi 
Admissions de nouveaux membres... 129-131-136-138 . 
ompostionadusBureau. de 19197 2700 LE AR D 
Béchondusbureatide 1014. RS CENSURE 138 


Liste des publications périodiques reçues par la Société. 145 


Travaux scientifiques. 


ZOOLOGIE 


BOYER (A). — La mue chez un :Fhysanoure du 


DE re OU TA OO VORRANREe Er AN NUE NS RE 92 
DESPAX (R.). — Sur la présence d’un Crustacé phyllo- 
pode, Chirocephalus stagnalis, Shaw, dans les Py- 
rénéeshanune altitude élevée "5 AREAS 113 
SOC. D'HIST. NATURELLE Dk TOULOUSE (T. XLVI) 12 


DA S a 
158 TABLE DES MATIÈRES ; 
LÉCAILLON et AUDIGÉ. — Recherches relatives aux 


moyens à employer pour combattre les insectes 
nuisibles : 


Deuxième mémoire : Sur les propriétés insec- 


ticides/du/sulfure dencarbone PR 11-131 
Troisième mémoire : Sur les propriétés du sul- 
lurede carbone) (Sue) te APRES 85-141 


Quatrième mémoire : Quelques expériences nou- 
velles sur les propriétés insecticides de la naph- 


CARRE Le 7 nes Rss MAN ES Een AT RS _ 123-143 
MONTLEZUN (A. de). — Notes sur des Echasses (Hi- 
mantopus mnelanopterus) tuées dans la région en 

LR ne Ut nd e D 117 
— Observation sur la chute des bois du Daim du 

Jardin zoologique de Toulouse 7 COS 119-140 
RIBAUT. — Contribution à l’étude du genre Chor- 

deuma (Myriopoda-Ascospermophora) ..............….. 18 
— Un genre nouveau de la classe des SympISIÉES 

(Myriopodes) (Geonhilellg 007 0 SAN PRES 7 
VINCENS. — Maladie de la Tenthrède du Mélèze cau- 

sée par Spicaria farinosa Dicks 132 

BOTANIQUE 
Dop (P.) — Recherches sur l’embryologie des 
Buddleiais diner nr AI Mira tt es AR Es 129 
DE LASTic. — Sur quelques plantes de la flore des 
environs, de Toulouse. 27.212 RER 137 


PRUNET (A.). — Contribution à l’étude de l'Ophiobolus 
herpotrichus Fries l’un des champignons du piétin 


dest'céréales* 22/0 NRRSEES TENUE RE STE Re RE 103 
VINCENS. — Maladie de la T'enthrède du Mélèze cau- 
SÉCUPALMSDicariab farinosan DIicks EPP TELE ja 
à ï 
GÉOLOGIE 


JACOB (Ch). — [La tectonique des petites Pyrénées. 141 


à NDS SEE 


TABLE DES MATIÈRES 159 
MISCELLANÉES 

CANAL (J). — Note sur de nouveaux manuscrits 

d'histoire naturelle récemment entrés ‘à la Biblio- 
ÉRIC AUNIVEE SL ATOS ONU a EAN ans aq ee 134 
Dop (P.). — Jean Bonnet (Notice nécrologique)..….… 99 

LAFON (QG). — Sur les conditions de la formation de 

la graisse aux dépens de l’albumine dans l’orga- 
miSsme animal. tn A M Se A 23-139 

— Sur l’utilisation directe des graisses dans le tra- 
MANS CUT AIT SPEARS A NERO Ur tre 72-136 
DE LastTic. — Sur le Jardin botanique de Leyde... 139 

REY-PAILHADE (Dr J. de). — Sur le rôle du Philo- 
thion dans la respiration des tissus................…. 68 


LE TOME QUARANTE-SIX 


A PARU 


Du commencement à la page 52. 


De la page 53 à la page 84... . dé et 
De Ta page 84 alla fin... en mai 191400 


- Toulouse. — Imprimerie BONNET, rue Romiguié 


“Comptes rendus-des séances "fx 
_ Liste des publications périodiques reçues par la Société... à) 


SOCIÉTÉ D'HISTOIRE TE 


Les séances se tiennent à 8 h. précises du soir, à Pancienne 
Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, 


les deret 3e mercredi de chaque mois, à ï 
du 2me HR de Novembre au 3e mercredi de Jutilet. 

é = à - = = 

MM. les Membres sont instamment priés de faire connaître 
_ au secrétariat leurs changements de domicile 


SOMMAIRE + 


A. DE MONTLEZUN. — Notes sur des échasses tuées dans Læ 
région en 1913. RU NO RMS CU 


À. DE ta A — CR  . sur Re chute des bois 4 LE: 
daim du Jardin zoologique de Toulouse et sur leur recons 
titution: progressive, 24.0 ME nee cc CE 


À. LÉCAILLON et J. AUDIGÉ. Recherches relatives aux ne 
moyens à employer pour combattre les insectes nuisibles. 123 : 


Table des matières de l’année 1913. ee ir 


SOC ÉTÉ. 


ST OIRE MI URELLE 


TOME QUARANTE-SEPT. — 1914 


. TOULOUSE. 
IMPRIMERIE M. BONNET. 


9, RUR ROMIGUIÈRES dE 


Hu 


Art. [IG ! a Société a pour but de lormer des réunions eue 1e es 
naturalisles pourront exposer et (lisculer les résultats de leurs recher 
de leurs observations. 2 KE 


Art. 2. Elle s'occupe de toul ce qui a rapport aux sciences natale 
Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- 
toriques dans leurs applications à l” Histoire Naturelle, sont égsiepene fes son 
domaine. 


Art. 3. Son but plus spécial sera d'étudier et de faire connaître la consti-. À 
ution géologique, la flore, et la faune de la région dont Toulouse est le … 
centre. 


Art. 4. La Société s’efforcera d'augmenter les collectons & Musée d'Hise ; 
toire Naturelle de Toulouse. 


—, 


Art. 5. La Société se compose : de Membres-nés — neue = Titu- CR 
taires — Correspondants. . 


Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être SÉben tes 
par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin sers par 
le Conseil d'administration. 


Art. 10. Les membres titulaires paient une colisation annuelle de 12 fe 
payable an commencement de l’année acatlémique contre quittance délivrée » 
par le Trésorier, 


Art. 11. Le droit au iliplôme est gratuit pour les membres honoraires el ; 
correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs. FRET USE 5 
Sr ESS 

Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier Les diplômes qu après. AVOIR 5 
reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement Le membres ER 


sont inscrits au Tableau de la Société. 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d” acquitter son annuité, il perd, après à 
deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous lés droits ER 
atlachés au titre de membre. A ; 


art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. De pe 


Art, 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési 
dent; 12° et 2° Vice-présidents; Secrétaire-général ;. Trésorier ; 12: et 2e Bi- Fe 
bliothécaires-archivistes. | Rs 

Aix. 31, L'élection des membres du Brea. du Conseil d’administration-et 
du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première séance 
du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autres 
membres pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité DEEE seuls être Se 
réélus immédiatement dans les mêmes fonctions. 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir Elles. 
s ouvrentle premier mer2redi après le {5novembre,etont lieutous les fæ et 3° 
mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi de juiliet inclusivement. 


Art. 39. La publication des découvertes ou étuiles faites par les membres 
de la Socié‘é el par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux.frais 
de gelle «1, sous te titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle 
ae l'oulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication. 


Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et 
de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter le 
Signature de l’auteur. is 


Art. 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. Il peut. er. 
obtenir des tirages à part, des rémpresinne mais par l'intermédiaire ue ir 
Société. 


Art. #8, Les membres de la Société sont teus inviés à Jui adresser les” 
&rhantillons qu'ils pourront réunir. < 


Art. 32. En cas de dissolution, les diverses propriétés de la Société deviène a 
dront de droit à la ville de Toulouse. ‘Me 5 


BULLETIN 
DE LA 
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE 
ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE 


SON PEMNE 


D'HISTOIRE NATURELLE 
BI DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 


DE TOULOUSE 


TOME XLVII. — 1914 


TOULOUSE 


IMPRIMERIE M. BONNET 
2, RUE ROMIGUIÈRES, : 2 


: 1914 


| MEMBRES BIENFAITEURS 


D RU Ul FLOTTE 
DOMINIQUE CES" 


COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ 
POUR L'ANNÉE 1914 


PES  e M. MENGAUD. 
Vice-présidents.......,.. MM. LÉCAILLON et JAcoB. 
Secrétaire général ae M. DEspax. 

Secrétaire adjoint....... M. Boyer. k 
L'ECRAN M. DE MONTLEZUN. 
Bibliothécaire-archiviste. M. DE Lasric. 


Conseil d'administration. 


MM. LAROMIGUIÈRE et CHALANDE. 


Comité de publication. 


MM. AgeLous, CaraLp, Dop et JAMMES. 


LISTE DES MEMBRES 


AU 1% JUILLET 1914 


MEMBRES-NÉS 


M. le Préfet du département de la Haute-Garonne. 
M. le Maire de Toulouse. 
M. le Recteur de l’Académie de Toulouse. 


1878. 


4891. 


1900. 
1903. 
1904. 
1900. 


1906. 


MEMBRES HONORAIRES 


D' HayDEn (F.-V.), directeur du comité pi des 
Etats-Unis, Washington. 

D: TAsCHENBERG, professeur à l’Université de Halle 
(Prusse). 


MEMBRES TITULAIRES 
MM. 


D' ABeLous, £} [, professeur à la Faculté de médecine, 
allée des Demoiselles, 4 bis, Toulouse. 

Dr ALoy, £> I, chargé de cours à la Faculté de médecine, 
Grande-Allée, 22, Toulouse. 

Aupicé, &} À, &, chef de travaux à la Faculté des scien- 
ces, rue Montaudran, 90, Toulouse. 

Dr BayLac, &y I, professeur agrégé à la Faculté de Mé- 
decine, rue de la Pomme, 70, Toulouse. 

BERNIÉS, avocat, rue Tolosane, 16, Toulouse, 


1874. 
1913. 
1832. 
1914. 
1915. 
1907. 
1911. 


1914: 
1908. 


1904. 
1900. 


1875. 


1902. 


LISTE DES MEMBRES 


. BONNET, rue Romiguières, 2, Toulouse. 

. BOUTINES, préparateur à la Faculté des Sciences. 

. BoYER, rue de la Dalbade, 32, Toulouse. 

. D'BRÆ&MER. *%, S 1, professeur à la Faculté de médecine, 


rue des Récollets, 105, Toulouse. 


. BRÔLEMANN, ŸÈ I, à Pau. 
. CANAL, licencié és-science, place Arnaud-Bernard, 2. 
. CARALP, $ÿ I, professeur à la Faculté des sciences, rue 


de Rémusat, 21, Toulouse. \ 
CARTAILHAC (Emile), O #, # I, correspondant de l’Insti- 
tut, rue de la Chaîne, 5, Toulouse (membre 
fondateur). 
CHALANDE (Jules), £ÿ A, rue des Paradoux, 28, Toulouse. 
CLouzEeT, rue du Rempart-Saint-Etienne, 8, Toulouse. 
ComèRE, é} À, quai de Tounis, 60, Toulouse. 
M'e Cucurou, étudiante à la Faculté des sciences, Tou- 
louse. . 
DaGuin, étudiant à la Faculté des sciences, Toulouse. 
Despax, Avenue de Muret, 30, Toulouse. 


DEUMIÉ, &, professeur à l’Ecole d'agriculture d’Ondes, 


rue de Metz, 28, Toulouse. 

Ducos, professeur au Lycée, rue Montaigne, 38, à Agen. 

D' DuraAND, préparateur à la Faculté des Sciences, 
Toulouse. ; 

Dop, Ÿÿ ], chargé de cours à la Faculté des sciences, 
rue Jonquières, Toulouse. 

D: Dore, $ÿ À, pharmacien, boulevard Carnot, 2, Tou- 
louse. 

FABRE (Charles), £ÿ I, &, professeur à la Faculté des 


sciences, directeur de la station agronomique, 


rue Fermat, 18, Toulouse. 

FEuGA (Paul), # I, boulevard d’Arcole, 5, Toulouse. 

B' GarRiGouU, $ I, professeur adjoint à la Faculté de mé- 
decine, rue Valade, 38, Toulouse {membre fon- 
dateur). 


$ 
F4 
ï 
; 
} 


1909. 


LISTE DES MEMBRES 9 
GÈZE (Jean-Baptiste), Jardin-Royal, 7, Toulouse. 
GrrARD, &, professeur à l'Ecole vétérinaire, allée La- 
fayette, 41, Toulouse. 
JAcoB, SI, professeur à la Faculté des sciences, rue des 
Pyrénées, 4, Toulouse. 


AN) 


. DrJAMMES, Ÿ® I, professeur adjoint à la Faculté des scien- 


ces, place Saint-Sernin, 6, Toulouse. 


. D'JEANXEL (René), rue de Jussieu, 15, Paris. 
. JULIEN, étudiant à la Faculté des sciences, Toulouse. 
. D' LaBoRnE, $ I, professeur agrégé à la Faculté de 


médecine de Toulouse. 


. LAFoN, &, professeur à l'Ecole vétérinaire, rue du Salé, 3, 


Toulouse. 


. D' Lamic, &à I, professeur à la Faculté de médecine, rue 


d’Auriol, 39, Toulouse. 


. LAROMIGUIÈRE, ingénieur civil des mines, rue Saint- 


Pantaléon, 3, Toulouse. 


. DE LaARY DE LATOUR, rue de Languedoc, 20, Toulouse. 
. DE LasTic, petite rue de la Dalbade, 5, Toulouse. 
. LécarzLoN, £à I, &, professeur à la Faculté des sciences, 


Toulouse. 


. LECLERC DU SABLON, éÿ I, professeur à la Faculté des scien- 


ces, Toulouse. 


. Loup, licencié ès sciences, à Vabre (Tarn). 
. D' Marty, $ À, rue de Metz, 46, Toulouse. 
. Dr MaUREzL, O #, Ÿ I, professeur à la Faculté de mé- 


decine, boulevard Carnot, 10, Toulouse. 


. Dr MauRIN, rue Benjamin-Constant, 2, Toulouse. 
. MENGAUD, professeur au Lycée, rue Lakanal, 7, Tou- 


louse. 


. MoouiN-TanpoN, Ÿ I, professeur à la Faculté des scien- 


ces, allées Saint-Etienne, 2, Toulouse. 

De MonTLezun, à À, rue des Couteliers, 13, Toulouse, 
(membre fondateur). 

D" Moucxer, à Gimont (Gers). 


10 


1910. 
1909. 
1889. 


1879. 
1899. 
1900. 


1900. 
1914. 


1902. 


1909. 


18724. 
1ST1e 
1883. 
1867. 
1873. 
1867. 
1867. 
18714. 
1885. 
1876. 
1905. 


1881 
1901 
1871 


LISTE DES MEMBRES 


Mourié, rue Saint-Léon, 15, Toulouse. 
NicoLas, &, professeur à l'Ecole vétérinaire de Toulouse, 


ces, grande rue Saint-Michel, 14, Toulouse. 

D' DE REY-PAILHADE, Ÿÿ A, ingénieur, rue Saint- 
Jacques, 18, Toulouse. 

Dr RiBauT, Ÿÿ I, professeur à la Faculté de médecine, 
rue Lafayette, 18, Toulouse. 

SALIGNAC FÉNELON (Vicomte de), allée Alphonse-Peyrat, 
À bis, Toulouse. 

SALOZ, chimiste, rue Croix-Baragnon, 9, Toulouse. 


Toulouse. 


rigord, 7, Toulouse. 
VINCENS, préparateur à la Faculté des sciences, Tou- 
louse. 


MEMBRES CORRESPONDANTS 
MM. 


Baux, Canton (Chine). 
BICHE, professeur au Collège de Pézenas (Hérault). 
DE Bormaxs, faubourg de Paris, 52, Valenciennes. 

Dr Caisso, à Clermont (Hérault’. : 
CAVALIÉ, principal du collège d'Eymoutiers(Hte-Vienne). 
CAzALIS PE FONDOUCE, rue des Etuves, 18, Montpellier. 
CHANTRE, sous-directeur du Muséum de Lyon (Rhône). 
DE CHaAPEL D’EspiNassoux, avocat, Montpellier (Hérault). 
CHOFFAT, membre du Comité géologique du Portugal. 
Dr CLos, 11, rue Jacob, Paris. 

DAGUIN, professeur au Lycée de Bayonne. 

. GALLIÉNI, général, commandant de corps d'armée. 
. Gavoy, Carcassonne. 

. ISSEL, professeur à l’Université dé Gênes (Italie). 


PRUNET, %, $Ÿ I, #4, professeur à la Faculté des scien- 


TESSIER, conservateur des Eaux et Forêts, rue Peyras, 13, : 


éd 
na rss CSS dE 6 dde 


VERSEPUY, ingénieur, directeur de l’usine à gaz, rue Pé- 


1874. 
1867. 
1871. 


1902. 
187€. 
1873. 
1867. 


1874. 


1906. 
1911. 


LISTE DES MEMBRES 11 
JOUGLA, conducteur des ponts et chaussées à Foix (Ariège). 
LALANDE, receveur des hospices, à Brive (Corrèze). 
D' pe MontTesquiou, à Lussac, près Casteljaloux (Lot- 
et-Garonne). 
Not, chef de laboratoire à la Charité, Paris. 


Dr RETzIUS, profess. à l’Institut carolinien de Stockholm. 


Dr SauvAGE, directeur du Muséum de Boulogne-s.-Mer. 
SCHMIDT (W.), attaché au Musée des antiquités du Nord, 
Copenhague. 
SERS (E.), ingénieur civil, à Saint-Germain, près Puy- 
laurens (Tarn). 

VERHOEFF, à Pasing (Allemagne). 

Dr YRIGOYEN, président de la Société espagnole de mé- 
decine et chirurgie, Saint-Sébastien (Espagne). 


Notice Nécrologique 


V. BONHENRY 


Il est, dans notre Société, une tradition des plus respectables : 
celle de fixer, par quelques notes brèves, le souvenir des mem- 
bres défunts et de ceux qui, dans notre région, ont contribué 
à répandre le soût des sciences naturelles. 

Nul mieux que M. V. Bonhenry ne mérita ce suprème hom- 
mage. Sa physionomie, très particulièrement attachante, a été 
excellemment évoquée par M. E. Cartailhac, membre fonda- 
teur de la Société d'histoire naturelle, membre correspondant 
de l’Institut, dans allocution qu’il prononca, lors des obsèques, 
devant un nombreux auditoire. 

L'arliste et l’homme furent loués en toute justice; aussi 
croyons-nous devoir nous borner à reproduire in extenso le 
discours. de notre éminent collègue. 


Allocution de M. E. Cartailhac 


Prononcée le 15 décembre 1913 


En 1865, réalisant le vœu plusieurs fois exprimé par 
notre Académie des Sciences et notamment par le D' Noulet, 
M. Edouard Filhol, professeur à la Faculté des Sciences, direc- 
teur de l’Ecole de médecine, dotait Toulouse d’un Musée d’his- 
toire naturelle. Sur les indications de son illustre collègue de 
Paris, M. Milne Edwards, il appelait dans notre ville un jeune 
préparateur taxidermiste qui, disciple d'un atelier renommé, 


14 NOTICE NÉCROLOGIQUE 


attaché au Muséum, s’y était fait remarquer dans le service de 
M. Geoffroy Saint- Hilaire, 

M. Victor Bonhenry ne tarda pas à justifier les témoignages 
qui l’accompagnaient ici. 

Les naturalistes étaient nombreux dans notre ville : ama- 
teurs divers, pharmaciens, professeurs, médecins, instituteurs, 
petits employés, commerçants, rivalisaient pour aider M. Filhol 
dans son œuvre qui surgissait comme par enchantement. 

Ils se groupèrent sous l'impulsion des maitres de notre 
Faculté, et la Société d'histoire naturelle fut fondée. 

Elle accueillit avec joie M. Bonhenry, qui débutait sous la 
direction de M. Trutat, conservateur du nouveau musée, et 
chacun de nous fut séduit aussitôt par son zèle, ses connais- 
sances, son talent, sa souriante simplicité, sa courtoisie, sa 
bonne humeur d'enfant de Paris. Il fut de suite très entouré. 

Avec quelle surprise on vit, en peu de temps, naître et 
grandir cette galerie zoologique où les anatomistes n'avaient 
aucune critique à formuler, où. les artistes s’étonnaient des 
formes élécantes, de l'allure vivante de toutes les pièces natu- 
ralisées. Avec une égale habileté, M**° Bonhenry, parisienne 
aussi, collaborait avec son mari, et la plupart de nos oiseaux se 
sont comme envolés de ses doigts. ; 

Il n’y avait alors rien de comparable dans les musées de la 
province, où régnait le vulgaire empaillage. Aujourd’hui même, 
nulle part, on ne fait mieux. Et le succès de cette collection 
favorisa, dans une très large mesure, le développement général 
de notre musée que la ville subventionnait avec une générosité 
intelligente. 

Si bien que Montauban, où M. Victor Brun créait de ses 
deniers, ou à peu près, un autre musée remarquable, Bordeaux, 
où M. Souverbie cherchait à donner un bel éclat au Musée 
girondin, — j'en pourrais citer d’autres, — s’ingéniaient à 
bénéficier aussi du voisinage de M. Bonhenry, à occuper ses 
heures supplémentaires. 

Au Muséum de Paris-on regretta son exil dans le Midi : 
des établissements étrangers. même dans l’Amérique du Sd, 
lui firent des offres qu'il déclina sans bruit. Il avait adopté 
Toulouse et lui fut fidèle; en quarante ans, Paris ne le revit 
que deux fois. 

Dans son laboratoire, que l’agrandissement progressif du 
Jardin des Plantes faisait trop souvent déménager, ouvert dès 
le jour, fermé très tard dans la nuït, on venait sans cesse pro- 
fiter de ses exemples, de ses conseils, prendre des leçons. Ainsi 
furent formées des collections privées qui, pour certaines 
classes, dépassèrent la richesse du musée lui-même : celles de 
M. le D' Besaucelle, de MM. Adrien Lacroix, d’Aubuisson, 


V. BONHENRY 15 


Marquet et autres, étaient très remarquables et connues en 
Europe. Avec ces zoologistes distingués, Bonhenry attirait les 
enfants et développait leur goût naturel; beaucoup formaient 
de petites collections. 

Ils se sont dispersés partout et n’ont jamais oublié leur cher 
musée. Le laboratoire fut, je puis bien le dire, la véritable 
pépinière des bienfaiteurs du Musée. La plupart des dons géné- 
feux que cet établissément recoit de divers côtés, de France et 
de nos colonies, sont encore acconipägnés d’un cordial Souvenir 
pour Bonhenry. 

Ce fut un acte de pure justice lorsque la municipalité, au 
préparateur obligé par l’âge dé prendre sa retraite, la lui 
accorda au titre de conservateur honoraire, au nom de Tou- 
louse reconnaissante. 

S'il m'entendait, 1l serait peiné de ne pas trouver dans mes 
paroles un mot pour rappeler la joie qu’il eut de voir un de ses 
élèves, devenu son gendre, réaliser ses espérances, les dépasser 
même, et donner la mesure de son talent par des œuvres que 
tout le monde admire. 

D'autres artistes animaliers, par leurs statues de pierre ou 
de bronze, dureront des siècles dans la mémoire des hommes. 
Le temps altérera plus vite les chefs-d’œuvres que Bonhenry 
sut modeler à la perfection. Raison de plus pour lui rendre 
hommage au bord de la tombe au nom des Conservateurs du 
musée, dont je suis le doyen, au nom de tout le personnel et 
de ses amis présents et absents. 

Le plus vieux de ses camarades de la première heure, qui a 
connu la sûreté de sa franche amitié, n’avait-1il pas le devoir de 
signaler une fois de plus ses mérites, les services rendus et tant 
de titres à notre affection et à nos profonds regrets ? 


16 DOP — INFLUENCE DES FACTEURS ECOLOGIQUES RE NEUR 


INFLUENCE DES FACTEURS ECOLOGIQUES | 


Morphologie de quelques espèces de Premna 
 (VERBEÉNACÉES) 


Des jungles inmdoues et indo-chineises 


Par M. Paul Dop 


Les Jungles hindoues, birmanes, siamoises et très probable- 
ment aussi, quoique l'on n’ait sur elles que des renseignements 
incomplets, les jungles cambodgiennes, laotiennes et annami- 
tes, appartiennent au type de formation végétale appelée « la 
savane tropicale ». La savane tropicale n’est pas uniquement, 
comme on le dit quelquefois, une « mer de hautes herbes », 
car à celles-ci se mêle une végétation d'arbres et d'arbustes, 
dont l’importance varie avec les conditions édaphiques et topo- 


graphiques locales. Une des modalités de la savane tropicale 
est formée par la jungle à feuilles caduques, dont le climat 
est caractérisé par une période de grande sécheresse correspon- 
dant à l’époque de la chute des feuilles. Tous les ans, des in- 
cendies provoqués ou spontanés se déclarent pendant la saison 
sèche et contribuent à donner à cette jungle un caractère tout 
particulier. 

Les conditions biologiques de cette jungle ont été bien mises 
en lumière par KuRzZ (1) pour la Birmanie et par KERR (2) pour 
le Siam. En particulier pour cette dernière région, les arbres 


(4) Kurz, Preliminary report on the forest and other vegetation of 
Pegu. Calcutta, 1875. 

(2) Kerr, Contributions of the Flora of Siam. 1. Sketch of the ve- 
gelalion of Chiengmai. Kew Bulietin, 1, 1911. 


_ SUR LA MORPHOLOGIE DE QUELQUES ESPÈCES DE PREMNA 17 


ou arbustes caractéristiques de la jungle sont les suivants : Tec- 
tona grandis (Teck), Protium serratum, Eugenia fruticosa, 
Schleichera trijuga, Casearia Kerrii, Irvingia malayana, 
Pterospermum semisagitattum, Shorea floribunda. Les in- 
cendies de la période sèche « the jungle fires » déterminent 
dans le mode de vie des arbustes des caractères spéciaux : la 
plupart d’entre eux ne produisent que des rameaux annuels 
partant d’une souche ligneuse, rameaux dont le développement 
ultérieur est arrêté par le feu. Ce phénomène est parfaitement 
visible:sur les Brucea sumatrana, Desmodium longipes, Cle- 
rodendrum serratum, Hibiscus cancellatus, etc. On conçoit, 
dès lors, que la jungle à feuilles caduques annuellement incen- 
diée, représente des conditions écologiques très spéciales et l’on 
est en droit de se demander s'il n’est pas possible de trouver 
dans l'action morphogène de ses facteurs l’origine de certaines 
espèces. 

En étudiant pour la € Flore générale de l’Indo-Chine » les 
Verbénacées de l’Asie, j'ai été frappé par les caractères très spé- 
claux des quatre espèces suivantes du genre Premna : P. am- 
plectens Wallich, P. macrophylla Wall., P. herbacea Rox- 
burg, P. nana Collett and Hemsley. Ces espèces habitent la 
Birmanie, le Siam, le Cambodge, le Laos et l'Annam; P. her- 
bacea s'étend même vers l’ouest, dans l'Himalaya subtropical 
et le sud du Deccan. Toutes ces espèces, qui habitent la jungle 
à feuilles caduques périodiquement incendiée, sont représentées 
par des formes naines, très différentes en cela de la majorité 
des Premna qui sont soit des arbres, soit des arbustes souvent 
grimpants. Ce sont, au contraire, des sous-arbrisseaux à souche 
ligneuse très courte, presque nulle dans P. herbacea, attei- 
onant au plus 15 centimètres dans P. nana, et munie par 
contre de feuilles très grandes atteignant dans P. herbacea 
18 centimètres de long sur 8 centimètres de largeur, et 30 cen- 
timètres sur 10 centimètres dans P. macrophylla. On conçoit, 
dès lors, l'aspect étrange de ces végétaux à feuilles presque 
géantes et à entrenœuds très rapprochés ou nuls. 


SOC D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVII) D 


RAR OUR NAN TE 


18 DOP — INFLUENCE DES FACTEURS ECOLOGIQUES 


Un autre caractère très remarquable de ces espèces (il n'a été 


signalé que pour trois d’entre elles, mais j'ai tout lieu de croire 
qu'il s'applique à la quatrième P. nana) est que après les in- 


cendies de jungle la souche émet unc hampe florifère, qui 


atteint 30 à 60 centimètres dans P. macrophylla et P. amplec- 
tens, 2,5 à 10 centimètres seulement dans P. nana et P. her- 
bacea. C. B. CLARKE (1) a très bien exprimé ce caractère par la 
phrase « sending up flower-shoots after the jungle fires ». 

A part cela, les quatre Premna dont il est ici question, ne 
présentent, au point de vue de l’organisation florale, aucune 
différence essentielle avec les formes arborescentes voisines, 
telles que ?. barbata Wall. L’on est donc en droit de se de- 
mander si ces espèces naines ne sont pas purement et simple- 
ment le résultat d’une adaptation plus ou moins profonde à la 
vie dans la jungle à feuilles caduques annuellement incendiée. 
Réduite à n’être qu’une souche très courte ou une simple ro- 
sette de feuilles étouffée pendant la période de végétation active 
sous l’amoncellement des herbes de la savane, la plante ne fait 
probablement qu'accumuler des réserves pendant cette période. 
Dès que l'incendie annuel a réduit en cendres la végétation en- 
vironnante, la plante utilise ses réserves pour émettre une 
hampe florale. 

Cette manière de voir est conforme aux idées actuelles sur 
l’origine des espèces. La sélection Darwinienne, les mutations 


d'Huco pr VRIES ont fait leur temps, et l'adaptation La- 


marchienne, si bien explicitée par WARMING, nous apparaît 
actuellement comme la cause la plus probable de la différencia- 
tion des types spécifiques. Il suffit pour cela d'admettre, et 
l'expérience vérifie l'hypothèse, que : « les plantes possèdent 
une force ou faculté inhérente, par l'exercice de laquelle elles 
s'adaptent elles-mêmes directement à des conditions nouvelles, 
c’est-à-dire qu’elles changent de manière à se trouver adaptées 
à l’existence, d'accord avec leur nouveau milieu (2). » C’est là 


(1) C. B. CLARKE, Flora of British India, IV, pp. 580-581. 
(@) WaARMING, Æcoiogy of Plants, p. 370. 


un HExSLOW, A au oo de : vue de Hévoneo des vé- 


20 é R. DESPAX 


NOTE SUR UNE VIPÈRE 


Provenant des Pyrénées espagnoles du Val d’Aran. 


Par M. R. DESPAx. 


Durant une course faite, au début de juillet 41913, dans les 
Pyrénées espagnoles du Val d'Aran, jai capturé la Vipère qui 
fait l’objet de cette note. Elle se trouvait à une altitude qui n’a 
pas été exactement déterminée, mais qui est certainement su- 
périeure à 2.000 mètres, peu avant le port de Viella (2.424 m.). 

Ce col forme passage entre la haute vallée du Rio Negro, af- | 
fluent de la Garonne et celle de la Noguera Ribagorzana. 

Cette Vipère présente les caractères suivants : 

C’est un mâle. Ecailles en 21 rangs. 154 gastrostèges, 41 uros- 
tèges. 9 labiales supérieures, écailles séparant l'œil des labiales 
supérieures en deux rangs en avant et en arrière, mais la qua- 
trième sus-labiale n’est séparée de l’œil que par une seule 
écaille. 10 écailles entourant l’œil. Museau nettement re- 
troussé. 2 écailles en contact avec la partie supérieure de la 
rostrale, suivies de chaque côté par 2 écailles canthales, la 
deuxième en contact avec la sus-oculaire. Un écusson frontal 
très net, pentagonal, à bords courbes, presque aussi long que 
les sus-oculaires et une fois et demie aussi large que ces der- 
nières, un peu plus court que sa distancé du bout du museau. 
L’écusson frontal est séparé de la partie médiane des sus-ocu- 
laires par une seule écaille. Deux pariétales, bien distinctes an- 
térieurement, à leur contact avec l’écusson frontal, irrégulière- 
ment fragmentées en arrière; les écailles temporales inférieu- 
res lisses, les supérieures obtusément carénées. 


NOTE SUR UNE VIPÈRE 21 


Mode de coloration : en dessus, fond gris roussâtre, deux 
chevrons noirs en A sur la tête; le premier, plus petit, ayant 
son sommet sur la frontale, le second sur les pariétales, Un 
trait noir accusé, bordé inférieurement de blanc, allant de l’œil 
à la commissure des lèvres, ce trait se continue sur le cou par 
une bande enfumée qui se résout sur les flancs en une série de 
taches noires. 

Une ligne vertébrale roussâtre large d'environ trois écailles 
court sur le dos bordée de part et d’autre par des taches noires 
confluentes, qui alternent avec les taches des flancs. 

Inférieurement fond presque noir, pointillé de gris ; antérieu- 
rement la couleur est plus claire, les gastrostèges nébuleux por- 
tent, sur leur bord postérieur, des taches noires obscurément 
disposées en trois rangées longitudinales. Longueur totale 
94 cent. 5, dont 6 cent. 5 pour la queue. 

Cette description montre un mélange de caractères, les uns 
propres à V. aspis, les autres à V. berus. Si l’on se rapporte 
aux tableaux synoptiques et aux descriptions donnés par Bou- 
lenger, dans son récent ouvrage : The snakes of Europe, on 
voit que le nombre de gastrostèges est supérieur au chiffre le 
plus élevé constaté chez V. berus; le nez nettement retroussé, 
la rostrale très haute, la plaque sus-oculaire ne dépassant pas 
en arrière le bord postérieur de l’œil, sont autant de caractères 
qui font de cet animal une V. aspis; d'autre part, la présence 
de deux écailles canthales seulement, la seconde arrivant au con- 
tact dela sus-oculaire, d’une frontaleet de deux pariétales distinc- 
tes, la disposition de l'unique sous-oculaire séparant l’œil de la 
quatrième sus-labiale, tous ces caractères concordent pour rap- 
procher cet individu de V. berus. Le rapprochement de cette 
vipère aranaise et de V. berus est encore plus frappant si nous 
la comparons non plus avec V. berus typique, mais avec 
la forme espagnole de cette espèce V. berus Seoanei Lataste. 
Cette race géographique de V. berus est localisée dans la ré- 
gion N,-W. de l'Espagne: elle présente une tendance à la frag- 
mentation des écussons céphaliques, la frontale et les pariéta- 


les étant souvent divisées en écailles plus petites, Les pariéta- 
les de notre spécimen montrent une telle division. Le mode dé 
coloration et particulièrement la bande dorsale roussâtre se re=. 
trouve chez V. berus Seoanei, mais il faut ajouter que les Yi- 
pera aspis pyrénéennes la présentent aussi très souvent. C'est 
mème là, d’après Boulenger, un mode de coloration presque 
spécial aux vipères pyrénéennes et du Sud-Ouest de la France; 
les vipères d’autres provenances ne le montrant que très rare- 
ment. 

Des cas analogues de vipères réunissant les caractères des. 
deux espèces ont été à plusieurs reprises signalés par les auteurs, 
notamment par le Dr Viaud-Grandmarais et par Tournetille, ce 
dernier en indique deux constatés dans les Pyrénées : une Vi- 
père prise aux environs des Eaux-Bonnes, une autre capturée 
au col d’Artouste, présentaient ce mélange de caractères (1), 
d’autres ont été trouvées dans la Gironde, daris l'Hérault et 
ailleurs. | 

Dans les pays où les deux espèces coexistent, de pareils indi- 
vidus peuvent avec srande vraisemblance, être regardés comme 
des hybrides; là où l’espèce V. aspis existe seule, ils peuvent 
être considérés comme des variétés individuelles, dues, ainsi 
que l’a montré G. Phisalix, à la persistance à l'état adulte, 
d’une disposition embryonnaire. Toutefois, frappé de la res- 
semblance du spécimen aranais avec la forme Seoanei de V. be- 
rus, j'ai cru devoir le signaler pour montrer l'intérêt qu’il y au- 


(1) Je puis ajouter un nouvel exemple à ceux cités par Tourne- 
ville. | 

Parmi les V. aspis conservées dans les collections du Musée d'his- 
toire naturelle de Toulouse, l’ane d’elles provenant de Foix (don de 
M. Bonnassies) se rapproche beaucoup du spécimen aranais : c’est 
une femelle de plus grande taille, le mode de coloration est sensi- 
biement le même. Ecailles en 21 rangs, 148 gastrostèges, 35 urosté- 
ges, écaillure de la tête presque semblable à celle qui vient d’être 
décrite, n'en différant que par les détails suivants : pariétales plus 
grandes, non fragmentées en arriere, l'écaille préoculaire sépare la 
seconde canthale de l’écaille sus-oculaire, ce qui est un caractère de 
V. aspis, mais la sus-ocul’ire est grande et dépasse ex arriere le 
bord postérieur de l'œil, ce qui est un caractere de V. berus: 


NOTÉ SUR UNE VIPÈRE 23 
rait à rassembler des échantillons de Vipères pyrénéennes, par- 
ticulièrement dans la partie occidentale de la chaine. L'étude de 
nombreux spécimens permettrait de voir si cette forme, déjà 
plusieurs fois trouvée dans les Pyrénées, n'est qu’une anomalie 
rare et individuelle, ou si, plus fréquente, elle ne constituerait 
pas une race locale plus ou moins nettement définie, race re- 
liant V. aspis à la forme espagnole Vipera berus Seoanei. 


Imdex bibliographique des auteurs cités. 


BouLENGER (G.-A.). — The Snakes of Europe. London, 1913, 


pp. 530 et suivantes. 

Pæisarix (C ). — Relations de parenté entre nos deux espèces 
indigènes de vipères : V. berus et V. aspis. 
Bull. Mus. Paris, 1902, pp. 102 et 106. 

TouRNEvILLE (A.). — Etude sur les vipères du groupe Ammo- 
dytes-aspis-berus. Bull. Soc. Zool. de France. 
Séance du 14 décembre 1880. 

Visup-GraNp-Marais. — Etudes médicales sur les serpents 
de la Vendée et de la Loire-Inférieure, p. 40. (Cité 
d’après Tourneville). 


24 P.-MARIUS DUFAUT 


| LA MEÉSANGE À LONGUE QUEUE M 
(Parus longicaudus Briss., Parus caudatus Lin., 4 
Mecistura caudata Leach). 


Par P.-Marius DUrAUT 


De tous nos oiseaux familiers, la Mésange à longue queue est 
un des plus intéressants. N'est -il pas celui qui donne le plus de 
vie à nos jardins, à nos bosquets, à nos forêts? Que ce soit dans 
la plaine ou à la montagne; aux bords des cours d’eau ou près 
des rivages de la mer ; partout où 1l y a des arbres et des buis- 
sons se montre, par familles nombreuses, ce charmant oiseau. 
Ce tout petit être pousse de légers cris; il se pose sur n'importe 
quelles branches, sur les plus verticales comme sur les plus 
déliées ; il se cramponne aux plis des écorces des vieux arbres; 
il prend mille attitudes, tantôt appliqué sur la branche, tantôt 
complètement renversé; il visite consciencieusement les touf- 
fes des lichens, les mousses ou les rugosités des arbres. Il a des 
habitudes et m'a paru assez régulier dans les visites qu’il fait à 
divers quartiers. [l frappe avec le bec à la manière des pics et 
peut entamer les galles ou les excroissances des ormes, des peu- 
pliers, etc., pour en extraire les larves et les insectes qui sy 
étaient dissimulés. 

L’hiver dernier, je recherchais, dans nos bois environnants, | 
le gui du chêne; et, dans mes fréquentes courses, j'étais sou- 
vent intrigué, dans la solitude des vallons, par les Mecistura 
caudata qui se penchaient de branche en branche pour mieux 
m'épier : comme le bruit de mes pas (je faisais craquer les 


LI 


LA MÉSANGE A LONGUE QUEUE 25 


brindilles sèches du sentier) effravait ces oiseaux, la plupart 
s’envolaient, les autres étaient trop occupés à émietter à coups 
de bec les pommes de chêne. Comment agissaient-ils dans ce 
genre de travail? La galle était entamée à l’opposé du pédi- 
cule, l’oiseau s’accrochait à des branches voisines ou à défaut à 
la galle même; il lui fallait un quart d'heure pour creuser une 
galle d’un gros trou circulaire. C’est parcelles à parcelles, 
d'abord un peu détachées et finalement arrachées avec le bec, 
que le trou s’agrandissait. Les entomologistes ne s'y prennent 
pas mieux pour examiner avec délicatesse les mêmes excrois- 
sances ; ils ont des pinces brucelles pour remplacer le bec, mais 
il leur manque parfois l’ardeur et l'extrême patience de l’oi- 
seau | 

Dans le pays toulousain, le Parus caudatus est désigné en 
langue d'Oc sous la dénomination de « margué dé lézéno » 
(manche d'alène), ce qui est à la fois pittoresque et bien trouvé. 
La queue pliée figure un trait, l’alène, et le corps, ramassé et 
arrondi, en est le manche. 

Chez la plupart des oiseaux qui vivent ensemble, ilest aisé de 
saisir dans ses grandes lignes, quelques phrases qui font que ce 
que nous appelons cris chez eux, est en réalité un langage qui 
exprime la frayeur, le danger, la surprise, la joie, l'amour, 
etc. Le langage des Mésanges à longue queue est frappant 
par son expression; le contentement exprimé par un de ces 
oiseaux qui s'envola d’un arbre éloigné d’une cinquantaine de 
mètres environ, me permit de porter mon attention sur lui et 
de m'emparer de sa capture, un superbe Ludius ferrugineus, 
dont il avait déjà entamé l’abdomen. 

Lors des amours, chaque couple élit domicile non loin du lieu 
où 1l est né. Je sais un massif d'arbres toujours verts, épiceas 
et cyprès étalés, où le même couple établit son nid depuis plus 
de vingt années. Les jeunes nidifient moins bien et il leur ar- 
rive de voir leur berceau jeté bas par une rafale. On a cru que 
les arbres touffus et verts étaient les seuls où ils aimaient cons- 
truire leur nid. [l n’en est pourtant rien et on ne saurait don- 


26 P.-MARIUS DUFAUT 

nier de rèvle à ce sujet. Ce qu'ils recherchent avant tout, ce 
n’est pas telle ou telle essence d’arbre, mais un endroit tran- 
quille et sûr. Il est des nids suspendus à 20 mêtres et d’autres 
à O0 m. 50. La nidification commence, sous le climat de Tou- 
louse, vers le 15 mars. C'est alors qu'on voit les Mésanges à 


longue queue près des maisons; elles visitent les corniches, les” 


récoins des murs, des toitures pour y découvrir et croquer des 
araignées. Tout en visitant l'extérieur de nos demeures, elles 
font attention aux plumes et aux duvets qui jonchent le sol, 
elles choisissent les plumes qui doivent calfeutrer le nid et ne 
craignent pas de rejeter un duvet trop grossier pour en prendre 
un plus fin, s’il leur arrive en chemin d’en trouver le choix: 
(Juelquefois si elles laissent choir la plume qu'elles portaient, 
elles reviennent la chercher: 

Le nid, quoique très connu des habitants de la campagne, 
passe pour être quelque poignée d’herbe qu'ont accoutumé 
d’amasser les rats pour y faire leurs petits. L’étonnement des 
ouvriers des champs est grand lorsque d’üñ coup de bâton ils 
abattent ladite pelote d'herbe qui, béante, laisse voir des œufs 
ou des oisillons. 

Pour construire le berceau de sa prochaine couvée, la Mé- 
sange à longue queue dispose sur des branches (fourchues, bien 
entrelacées, parallèles, rapprochées, uniques, à grosses nodosi- 
tes) des débris de mousse, de lichens (1) reliés par des cocons 
et des toiles d'araignées. L'édifice n'avance pas vite, il dure par- 
fois plus d’une semaine. L’enveloppie terminée a la forme d’une 
bourse ronde, ovale, ovale-allongée, demi-sphérique (si ellé est 
appliquée de côté) avec une petite ouverture latérale ronde, di: 
risée dans n'importe quelle direction. L'intérieur est tapissé de 
plumes de poule, pintade, pigeon, etc. L'ouverture est fermée 
par une, deux plumes, suivant la grandeur, qui ättachées 
partie latéro-supérieure du nid constituent une porte flexible 
livrant un passage aisé aux oiseaux. J'ai vu un nid trouvé das 


(1) Surtout des Parméliacées. 


sondes, ie lu à: 


2 


::51ÈRS LA MÉSANGE À LONGUE QUEUE 27 2 # 


un laillis de chênes à Faunes (H.-G.),: dont l'ouverture est oc- # 
_cupée par une magnifique lunule de paon. | ÿ à 

Pendant l'incubation, le mâle remplace la femelle et lui tient | 4 
compagnie pendant la nuit. Les petits au nombre de dix à qua- 
torze ne rentrent plus au nid dès qu'ils en sont sortis. à Ë 
Je termine en rappelant que l'extrême ütilité de la Mésange nn. 
à longue queue, ajoute un charme de plus à ses bonnes 70 n: 
qualités à ' : à 


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28 J. ALOY ET CH. RABAUT 


SUR LA RATANMINE 


Par MM J. ALoy et Ch. RABAUT. 


Historique. — En 1854, Wittstein (1) retira d’un extrait de 
ratanhia une substance cristallisée qu’il considéra comme de la 
tyrosine; mais Ruge (2), ayant repris cette étude en 1862, 
montra que le composé isolé par Wittstein diffère de la tyrosine 
par un groupe CH* et doit donc être assimilé à un homologue 
supérieur ; il proposa la dénomination de ratanhine. 

En 1869, Gintl (3) décrivit sous le nom d’angelire une com- 
binaison analogue qui existe en abondance dans la résine de 
Ferreira spectabilis Allemao (Andira spectabilis saldanha), en 
brésilien Resina d'angelim pedra. L'angeline fut également 
isolée, par Peckolt, de l'écorce de Ferreira spectabilis. 

Des travaux ultérieurs ont permis de constater que la 
ratanhine et l’angeline constituent une même substance iden- 
tique à d’autres bases, la surinamine, la geoffroyine, l'an- 
dirine, extraites par Huttenschmidt (4), Overdun (5), Otto 
Hiller-Bombien (6), de divers Geoffroya (Geoffroya surina- 
mensis Murr, Andira retusa H. B. K., et Andira anthel- 
mintica Benth). 


(1) WiTrsrEIN, Krameria triandra (Vierteljahresschrift für prak. 
Pharm., t. 3,-p. 348) (1854). : à 

(2) RuGE, Ratanhin (Jahresbericht über die Fortschritte der 
Chemie, p. 493) (1862). 

(3) GINTL, Ratanhin (Jahresbericht über die Fortschritte der 
Chemie, pp. 99 et 774 (1869), 237) (1870). 

(4) HurreNscHuiDpr, Disserlation, Heidelberg (1824). 

(9) OVERDUN in O. HiiLer BOMBIEN, p. 45 

(6) Q, Hizzer BOMBIEN, Jnaugural Dissertation, Dorpat, 1802, 


SUR LA RATANHINE 29 


La dénomination ratanhine réservée à ce produit par la plu- 


part des auteurs n’est peut-être pas très heureuse, car, d’après 


Kreitmair (1), l’extrait de ratanhia authentique n’en renferme 
pas. La ratanhirie, isolée par Wittstein et Ruge, proviendrait 
du Ferreira spectabilis mélangé au ratanhia. Cependant, 
Goldschmidt (2), dans un travail récent 1913), a pu retirer la 
ratanhine d’un extrait américain de ratanhia. Il serait préfi- 
rable, à notre avis, d’adopter la dénomination geoffroyine qui 
indique l’origine la plus habituelle. Toutefois, nous nous 
conformerons à l'usage. 

Ayant préparé synthétiquement l’homologue inférieur de la 
tyrosine, inconnu avant nos recherches, 1l nous a paru inté- 
ressant d'apporter notre contribution à l'étude de la ratanhine. 

Après avoir constaté que les extraits de ratanhia commerciaux 
ne renferment pas de ratanhine en proportion notable, ce qui 
semble confirmer les vues de Kreitmair, nous avons traité 
900 grammes d'écorce de Ferreira spectacilis de la façon sui- 
vante : L'écorce, finement pulvérisée, placée dans un ballon 
muni d’un réfrigérant à reflux, avec deux litres d'alcool à 50, 
est portée au bain-marie bouillant pendant trois heures. Le 
liquide alcoolique décanté est remplacé par de l'eau, et on fait 
à nouveau bouillir trois heures. Les différents liquides, réunis, 
sont filtrés sur coton; ils présentent une coloration rouge 
intense. L'alcool étant chassé par distillation, il se produit un 
précipité que l’on sépare. À près concentration à 500 cm et filtra- 
tion, nous avons obtenu un liquide très coloré que nous avons 
traité par l’acétate neutre de plomb. Le plomb, éliminé par 
l'hydrogène sulfuré, il reste ainsi une liqueur incolore. Par 
évaporation, des croûtes cristallines se forment à la surface. 
On les purifie par cristallisations dans l’eau. 

Le rendement est faible : 0,7 o/, environ du poids de l’écorce. 
Néanmoins, nous avons pu identifier le produit isolé avec la 


(1) KREITMAIR, Uber Ratanhin (Ann. Chemie, t. 176, p. 64) (1875). 
(2) Gorpscamipr, Uber Ratanhin (Monatschriften fur Chemie, 
pp. 1279 (1912) et 659) (1913). 


30 J. ALOY ET CH! RABAUT 


ratanhine par ses caractères physiques : insolubilité dans 
l'alcool, l’éther, le chloroforme ; solubilité dans l’eau beaucoup 
plus considérable à chaud qu'à froid, solubilité dans les acides 
et les alcalis. Les cristaux sont prismatiques comme ceux de la 
ratanhine et ont le même point de fusion : 230°-2400. La 
teneur en azote trouvée à l'analyse est 7,18 °/,; théorie pour 
CH12N03, 7,07 0/,. Le chlorhydrate renferme HCI 2},, 15 76; 
théorie, 15.92 La concordance est très suffisante : 

Bien que la proportion dont nous disposions fut assez minime, 


nous avons pu préparer la tyrosamine correspondante par perte 


de CO?. Cette base possède les propriétés générales des tyro- 
samines décrites par À. Gautier à propos de la tyrosine ordinaire. 

Sous l’action des bactéries de la putréfaction, la ratanhine 
subit une série de transformations qui aboutissent à la produc- 
tion du phénol. 

La ratanhine est sensible à l’action de la tyrosinase qui, au 
contraire, n’agit pas sur l’homologue inférieur. 

Cet ensemble de faits montre bien qu'il s'agit d’un homo- 
logue de la tyrosine et confirme, par suite, les travaux de Ruge 
et de Gintl. 


Un point assez délicat reste à élucider. Quelle est la consti-. 


tution de la ratanhine ? La formule brute CIH13N03 permet de 
prévoir huitisomères. La facilité avec laquelle se produit la réac- 
tion de Millon indique la présence, dans la molécule, d’un groupe 
phénolique libre, et, d'autre part, la faible stabilité des sels en 
présence de l'eau semble prouver que le groupe CH est en 
relation avec. NH°. La formule probable de la ratanhine serait 


donc CSH4.= = CH?-CH = NH CH: 
Pe o CO 
OH 
(4) 


Goldschmidt arrive à la même conclusion. 

Nous nous proposons d'appliquer les méthodes de préparation 
des cyanhydrines des aldéhydes, décrites par Francis Davis et 
nous-mêmes, à la synthèse totale de la ratanhine, | 


D. pl ui rt nice ait lente 


di min dé TL aE)L né 


NOTES ENTOMOLOGIQUES 91 


NOTES ENTOMOLOGIQUES 


Par M. de MONTLEZUN. 


I. — Sur le « Platypsylla Castoris » Ritsema. 


Le 24 janvier 1905, le Musée d'Histoire naturelle de Tou- 
louse recevait de M. J.-M. Sabatier, demeurant à Beaucaire, 
rue Enclos-Vigne, numéro 7, un Castor mâle de 6 kil. 400 gr. 
pris dans le Gardor. 

Dès l’arrivée du colis, nous avons fouillé avec M. le docteur 
Ribant, à travers les poils de ce Castor pour tâcher de découvrir 
le Platypsylla castoris Ritsema. Nous n'avons pas tardé à le” 
découvrir et avons eu l’heureuse chance de récolter quatorze 
sujets vivants qui s’insinuaient dans la partie duveteuse de la 
fourrure en se dissimulant comme le font les puces sur les ani-. 
maux vivants. à 

Cet insecte ne se trouvant que sur le Castor est de ce fait, un 
insecte très rare, qu'il n’est pas facile de se procurer. Il est le 
seul de son genre, qui vient immédiatement avant les Syl- 
phidæ. Il à été découvert par Ritsema qui en prit quelques 
exemplaires sur les Castors canadiens du jardin zoologique de 
Rotterdam, le 15 septernbre 1869. 

En 1893, le docteur Friedrich, d'Allemagne, en captura sur 
les Castors de l’Elbe moyen et de la Mulda. 

En 1884, M. Bonhoure publia dans les Annales de la So- 
ciété entomologique de France, une communication avec plan 
che, sur le Platypsylla des Castors tués dans le petit Rhône, 
en Camargue, 


32 DE MONTLEZUN 


En 1885, M. Sonthonnax, de Lyon, en captura également sur 
un Castor que l’on avait blessé dans le bas Rhône, qui lui avait 
été apporté vivant. 

Enfin, M. Galien Mengaud, conservateur du Museum d'his- 
toire. naturelle de Nimes, publia le 13 novembre 1895, des no- 
tes sur le Platypsylla et la découverte de sa larve qui eut lieu 
le 6 juillet 1896. Il publia également en 1906, des notes sur le 
Castor et ses parasites. | | 

C'est après avoir lu les brochures que M. Galien Mengaud 
nous avait gracieusement offertes, que nous avons eu la pensée 
de faire des recherches sur le Castor du Gardon et que nous 
avons trouvé le parasite qui vit et se reproduit dans la partie 
duveteuse de la fourrure de cet animal. 


Le Plalypsylla casloris et sa larve, d’après la brochure 
de M. Mengaud, 1909. 


II. — Sur les Buprestides 


Qui se trouvent dans les environs de Toulouse pendant 


les mois de mai et de juin. 


Le Capnodis tenebrionis L., qui est le plus gros des Bn- 
prestes de la région toulousaine, se trouve généralement sur 
l’épine noire ou prunelier, Prunus spinosa L. Cet insecte se 
tient de préférence sur les pruneliers les moins vigoureux et les 


77. 
éclate Eu A En oc, à à 


POUVONS IE IN 


NOTES ENTOMOLOGIQUES De 


_ plus rabougris, on le voit habituellement le long de la tige de 


cet arbuste. Il se dissimule en tournant autour de la tige dès 
qu'il entend du bruit, mais se laisse prendre assez facilement 
avec la main. De couleur noire, à corselet teinté de gris sur les 
côtés, il est de taille très variable. Les plus gros ont environ 
25 millimètres de long et les plus petits 17 millimètres. On 
trouve cet-insecte sur les côtes de Pechdavid sur les points les 
plus élevés. 


Le Dicerca ænea L., quiest presque aussi gros que le Cap- 
nodis de taille moyenne, se trouve généralement dans les pépi- 
nières de peupliers situées dans la vallée de la Garonne. 

Lorsqu'on donne un coup sur la tige des arbres, l'insecte se 
laisse tomber à terre comme les hannetons. Le Dicerca se 
trouve également sur la partie dénudée des barres de saules 
qui avoisinent le Calvaire. À une certaine distance, il est 


facile de le confondre avec les grosses punaises grises qui 


_grimpent le long des branches. Le Dicerca ænea à de 18 à 


21 millimètres de long ; il est de couleur cuivrée et rougeûtre 
en dessous ; ses élytres ont des lignes longitudinales parsemées 
de petites impressions, leur teinte métallique est de nuance 
plus claire sur la partie médiane et sur le corselet. 


Le Pœcilonota ou Lampra rutilans F. est un des Bu- 
prestides les plus brillants de la région, il vit sur le tilleul. Sa 
larve vit dans l’intérieur de la tige de cet arbre et finit le plus 


souvent par la détruire. En examinant avec soin l’écorce des 


tilleuls, si l'on découvre de petits trous en forme de lentille, 
on peut être sûr que l’arbre est attaqué par cet insecte et que 
pendant la première quinzaine du mois de juin qui suivra, on 
verra une nouvelle éclosion se produire. Dès leur sortie, ces in- 
sectes courent le long de la tige et veltigent d’un arbre à l’au- 
tre. C’est à ce moment que l’on doit chercher à les prendre à 
l’aide d’un filet à papillons établi en forme de fer à cheval dont 
les deux branches sont réunies à l'avant par un caoutchouc, 


SOC, D'HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVII). 3 


34 DE MONTLEZUN 


qui permet d'appliquer le filet sur la circonférence de l’arbre, 
de façon à être sûr que l’insecte tombera dans la gaze du filet. 

La tälle du Lampra rutilans varie de 12 à 15 millimètres; 
son corps d’un vert métallique en dessus, est entouré d’une 
sorte de bande rouge feu, qui suit le pourtour des élytres et du 
corselet et qui se fond avec la couleur verte. Cet entourage est 
parsemé de petites taches noires de forme irrégulière qui ajou- 
tent au charme de son éclat. Le dessous est d'un vert métalli - 


que passant au rouge vers l’abdomen. 


Pœcilonota ou Lampra decipiens. — Ce Bupreste est 
moins gros que celui qui précède; on le trouve sur les or- 
meaux. Sa larve produit sur ces arbres les mêmes ravages que 
les larves des Lampra rutilans sur les tilleuls. Il y à une tren- 
taine d’années que M. Marquet et M. d'Aubuysson en récoltèrent 
un très grand nombre sur les ormeaux qui se trouvaient sur 
la route de Saint-Agne ; ces arbres furent en partie détruits par 


les ravages de ces insectes. 


La taille du Lampra decipiens est moins grande que celle. 


du Lampra rutilans, elle varie de 11 à 13 millimètres. Sa cou- 
leur est d’un vert émeraude en dessous et d'un vert un peu 
plus clair en dessus ; l'entourage du corselet et des élytres est 


d’une nuance feu, comme dans l'espèce qui précède, mais moins : 


large. Les petites taches noires qui sont parsemées sur les ély- 
tres sont de forme moins irrégulière et le corps légèrement 
plus aplati. 

Pour prendre ces insectes, on peut se servir du moyen que 
J'ai indiqué ci-dessus, 


Pœæcilonota où Lampra festiva L. — Ce Bupreste se 
trouve sur les genévriers. Lorsque le temps est un peu sombre, 
on peut le prendre en battant les branches de cet arbuste sur 
une ombrelle ouverte placée au-dessous des branches. 

Si le temps est beau, en examinant avec soin les branches des 
genévriers, on peut apercevoir l’insecte posé sur les tiges de la 


A RE RE Na CE DEUST 


€ 


NOTES ENTOMOLOGIQUES |. 99 
dernière pousse. On peut également le voir voltiger d’un gené- 
vrier à l’autre pour rechercher les femelles qui restent immo- 
biles à l’ardeur du soleil en attendant l’arrivée des mâles. On 
peut, dans ce cas, prendre plusieurs insectes sans changer de 
place er ayant soin de faire tomber ceux qui arrivent dans Île 
filet, sans déranger la femelle. | 

En longeant les côtes de Pechdavid, après avoir passé le 
champ de tir, on trouve des parties boisées et des terrains in- 
cultes sur lesquels croissent des genévriers, c’est sur ces points 
que j'ai récolté des Lampra festiva en assez grand nombre. 

J'ai également trouvé cet insecte sur les genévriers dujar- 
din botanique. Ses larves détruisirent il y a quelques années, 
un thuya qui se trouvait peu éloigné de ces arbustes. M. Albert 
Pons, attaché au service du jardin botanique, me donna un 
morceau de la tige de cet arbre qui avait été perforé de trous 
au moment de l’éclosion de ces insectes. 

Le Lampra festiva est d’un beau vert à reflets métalliques ; 
ses élytres sont ornées chacune de cinq taches d’un beau bleu 
qui tranchent sur la couleur verte ; son corselet porte deux ta- 
ches de même couleur; une treizième tache se trouve à la join- 
ture des élytres, presque sur l’écusson. La taille de. cet insecte 


est très variable; les plus gros ont de 11 à 12 millimètres de 
long et les plus petits environ 6 millimètres. 


Le Phænops cyanea F. vit sur les pins et sa larve se dé- 
veloppe sous leur écorce. Il y a quelques années, j'avais remar- 
qué que les pins d’Ecosse qui se trouvaient dans le voisinage 
de mon habitation de Menville, dépérissaient annuellement. 
En examinant les tiges de ces arbres, je remarquai qe l’écorce 
était parsemée de petits trous produits par des insectes; ils 
avaient beaucoup d’analogie avec ceux qui se trouvaient sur les 
ormeaux après l’éclosion des Lampra decipiens. 

L’année suivante, au mois de juin, en surveillant la tige de 
l'arbre malade, je ne tardai pas à découvrir l'insecte qui en sor- 
{ait, qui était le Phænops cyanea. J'en récoltai quelques-uns. 


36 DE MONTLEZUN 

Ce Bupreste est d'un noir bleuté en dessus, à corselet légère- 
ment verdâtre et en dessous d’un vert métallique foncé. 

Sa taille varie de 8 à 10 millimètres. 


L’Anthaxia millefolii F.se trouve généralement -sur les 
fleurs d’une plante qui porte le nom d’Achillea millefolium L. 
En suivant les pentes escarpées qui longent les côtes de Pech- 


david, on trouve des espaces recouverts de cette plante à fleurs 


blanches que l’on peut apercevoir de très loin, c’est vers ces 


points que les entomologistes doivent diriger leurs recherches. 


J'ai trouvé presque tous les ans l’Anthaxia millefolii dans 
le Jardin botanique, soit sur les fleurs de l'Achillea, soit sur 
les fleurs blanches qui en sont peu éloignées. 

Cet insecte de couleur métallique plus ou moins verdâtre ou 
bronzée, peut être pris assez facilement à l’aide d'un filet à pa- 
pillons muni d'une raquette. Sa taille varie de 5 à 6 millimé- 
tres, son corps est uñ peu moins large que celui des autres es- 
pèces d’Anthaxia et est un peu moins aplati. 


L’Anthaxia nitidula L. se trouve sur les fleurs des églan- 


tiers qui longent les haies exposées au Midi, ou qui forment. 


des buissons sur les terrains incultes. Ge joli Bupreste butine 
de fleur en fleur et se repose quelquefois sur les jeunes pous- 
ses de l’arbuste. 

Plus la température est chaude, plus le soleil est ardent, plus 
il est facile de le rencontrer. 

On ne peut guère le prendre qu'à l’aide d’un filet à papillons. 

Je l’ai souvent trouvé sur les côtes de Pechdavid en longeant 
le chemin qui suit le sommet des côtes. 

L'Anthaxia nilidula est d’un vert métallique de nuance 
plus ou moins claire, son corps est plus large que celui de l’es- 
pèce qui précède, sa taille varie entre 6 et 7 millimètres. 


L’Anthaxia salicis F. se trouve en général sur les fleurs 


qui avoisinent les cormiers : fleurs ‘d’églantiers, fleurs jaunes 


NOTES ENTOMOLOGIQUES 37 


de renoncules, fleurs de marguerites blanches : Chrysanth:- 
mum leucanthemum L. 

N'ayant jamais rencontré cet insecte que dans les endroits 
où se trouvent des cormiers, je me suis souvent demandé si les 
petites branches sèches qué l’on aperçoit au sommet de leurs 
branches n’ont pas été détruites par les ravages produits par les 
larves des Anthaxia qui peuvent en être sortis. Il serait inté- 
ressant de faire des recherches à ce sujet. 

L'Anthaxia salicis est très riche en couleur; tête et corselet 
d’un beau vert avec deux taches bleu foncé; écusson vert mé- 
tallique clair ; élytres rouge grenat. Sa taille varie de 5 à 6 mil- 
limètres. 


L’Anthaxia cichorii Oliv. se trouve sur les parties arides 
des côtes de Pechdavid qui n’ont pas été cultivées depuis quel- 
que temps et sur lesquelles croissent les plantes que l’on ne 
trouve généralement que sur les terrains incultes. 

C’est ordinairement sur les fleurs blanches des Chrysanthe- 
mum leucanthemum ou sur les fleurs bleues des chicorées 
sauvages que l’on voit cet insecte. La taille de l’Anthatia ci- 
chorti varie entre 5 et 6 millimètres. Sa tête et son corselet 
sont d’une nuance vert clair métallique et ses élytres sont gé- 
néralement d’un rouge feu très éclatant, qui tranche avec la 
couleur verte du corselet. Quelques sujets ont la nuance feu 
qui tace à peine sur la couleur métallique des élytres. 

La capture de cet insecte se fait comme pour les espèces qui 
précèdent à l'aide du filet à papillons. 


L’Anthaxia manca L. — J'ai trouvé deux ou trois exem- 
plaires de cette espèce sur les feuilles des charmes du jardin bo- 
tanique ; dans le temps, j'en ai également trouvé un petit nom- 
bre dans un Jardin à l’Isle-en-Jourdain, sur une charmille ex- 
posée au Midi, mais il y a déjà bien des années. Je n'ai aucun 
renseignement précis sur celte espèce. 

Sa couleur est d’un brun grisâtre à reflets peu métalliques, 


38 DE MONTLEZUN Fes ; 


sa tête et son corselet sont d’un rouge carminé avec deux ban- 
des longitudinales noires sur le corselet; sa longeur est de 8 à 
9 millimètres, 


Le Ptosima flavoguttata Illig. ou Novemmaculata F. 
vit sur les pruneliers. En longeant les côtes de Pechdavid et en 
suivant les hâies qui sont sur le plateau, on le trouve généra- 
lement immobile sur les feuilles de cet arbuste ou voltigeant 
d’une tige à l’autre au moment de la plus forte chaleur. Le Pto- 
sima se trouve également sur les pruniers cultivés qui ne tar- 
dent pas à dépérir s'ils sont attaqués par la larve de cet insecte. 
Il y avait, il y a quelques années, au Jardin-des-Plantes, un 
prunier sur lequel j'en pris un assez grand nombre. Il y avait 
également dans la commune de Menville, un prunier qui avait 
produit un très grand nombre de repousses après avoir été dé- 
truit par les larves de cet insecte; je fis, sur ces repousses, une 
chasse merveilleuse et en pris plus de soixante, le 26 mai 1894. 

Lorsque les Piosima sont accouplés, on remarque que les 
mâles sont généralement plus petits que les femelles, ils ont 
trois taches jaunes sur chaque élytre; les femelles ont en plus 
des trois taches des élytres, trois autres taches, une sur le mi- 
lieu de la tête, deux sur le corselet. 

D'un beau noir brillant, parsemé de macules d’un jaune écla- 
tant, cet insecte est facile à apercevoir. Sa taille varie entre 8 
et 12 millimètres. : 


Le Sphenoptera gemellata Mars. se trouve sur la partie 
des côtes de Pechdavid qui n’est pas éloignée de Toulouse. Au 
moment où les acacias sont en fleur, en suivant attentivement 
le chemin qui longe le sommet des côtes, on trouve parfois ce 
joli Bupreste sur les parties dénudées du tertre et sur la partie 
du sentier la moins recoouverte d'herbes. Au vol, cet insecte 
peut être facilement confondu avec les Élatérides qui voltigent 


en assez grand nombre pendant la grande chaleur; mais lors- 


nd din": 


qu’il est reposé, il est facile à reconnaître à sa couleur métalli- 


NOTES ENTOMOLOGIQUES : 439 
que cuivrée et à sa forme conique. Il mesure environ 10 à 12 mil- 
limètres. Lorsque le soleil est très vif, il est prudent de le re- 
couvrir avec un filet à papillons avant de chercher à le prendre. 
Ayant trouvé un jour le Sphenoptera gemellata sur un coteau 
de la commune de Menville où se trouvent des acacias, il me 
paraîtrait intéressant de faire des recherches pour täâcher de sa- 
voir s’il ne se développe pas dans les branches des acacias sur 
lesquels on voit des cimes qui se sont desséchées et qui pour- 
raient bien avoir été habitées par la larve de ce Bupreste. 


Le Chrysobothrys affinis F. se trouve ordinairement sur 
les arbres en grume qui sont déjà coupés depuis quelque 
temps. J’en ai pris un certain nombre sur des peupliers qui 
avaient été abattus le long de la Garoune, après le chemin qui 
remonte vers le Calvaire. 

J'en ai également pris sur des chênes qui avaient été coupés 
dans les bois de Menville et qui étaient déposés le long d’un 
chemin, en attendant qu'on les enlève. 

Par un beau soleil, on voit ces insectes courir comme des 
mouches le long de la tige des arbres. 

Comme ils s’envolent très facilement, il est bon de se servir 
d’un filet à papillons pour pouvoir les prendre. 

Le Chrysobothrys affinis est de nuance cuivrée un peu 
sombre, son corselet a une teinte plus métallique que les ély- 
tres : ces dernières portent chacune deux points métalliques de 
nuance dorée un peu rougeàtre. Le dessous du corps est d’une 
teinte métallique rougeûtre. 


Sa taille varie entre 12 et 14 millimètres. 


Le Coroebus bifasciatus Oliv. est un des Buprestes de 
la région les plus riches en couleur. 

Il se trouve sur les chênes qui dépérissent par suite des ra- 
vages de sa larve qui fait dessécher leurs cimes. 


Il est très rare de trouver cet insecte à l’état libre, même au 


40 DE MONTLEZUN 


moment des éclosions. Il ne quitte guère les branches les plus 
élevées de ces arbres. 

Le moyen le plus pratique de se procurer des Coroebus 
bifasciatus est de les faire éclore dans une sorte de boîte d’éle- 
vage bien fermée et garnie de toiles métalliques de facon à pou- 
voir surveiller ce qui se passe à l’intérieur. 

Pour obtenir de bonnes éclosions, 1l faut choisir dans les bois, 
vers la fin de mai ou les premiers jours de juin, les branches 
de chêne dont la pousse a été arrêtée avant le printemps par le 
travail de la larve de cet insecte. Ces branches ont générale-. 
ment conservé une partie des feuilles séches de l’hiver qui a 
précédé. Il faut les couper en dessous de l’anneau circulaire 
qui a arrêté la montée de la sève et conserver 15 ou 20 centi- 
mètres de bois vert en dessous. Il faut ensuite placer ces tiges 
dans un récipient garni de-sable humide dans lequel on en- 
fonce l'extrémité de la partie verte des branches afin de les 
maintenir fraiches. 

Ainsi placées, on n’aura qu’à surveiller le moment des éclo- 
sions pour retirer les insectes que l’on verra courir, soit sur les 
branches, soit sur la toile métallique. 

Le Coroebus bifasciatus a le dessous du corps de couleur 
métallique verdâtre. Sa tête, son corselet et ses élytres ont une 
teinte dorée à reflets légèrement rougeâtres. Les élytres portent 
sur la partie postérieure deux bandes transversales et uñe tache 
terminale d’un noir bleuté qui contrastent avec la teinte dorée 
de l’ensemble du corps. 

La taille de cet insecte varie de 12 à 15 millimètres. 


Le Coroebus rubi L. se trouve sur les ronces qui longent 
les tertres qui séparent les champs ou les vignes situés sur les 
coteaux exposés au midi, C’est généralement sur les feuilles des 
ronces que l’on aperçoit cet insecte qui ne voltige que pendant 
la forte chaleur. En juin 1894, M. Amédée Campan, instituteur 
à Toulouse, m'indiqua un endroit situé dans la commune de 
Menville où il avait pris un certain nombre de ces insectes, 


nr 
or vu 
F 


NOTÉS ENTOMOLOGIQUES 41 


Suivant ces indications, il me fut facile d’en capturer plusieurs 
centaines. J’ai également trouvé ce Coroebus dans le ramier du 
moulin du Château et sur les côtes de Pech-David, sur les ron- 
ces qui longent les fossés qui entourent les pièces de terres ex- 
posées au midi. 

Le Coroebus rubi est de couleur noire ; sa tête et son corse- 
let ont une teinte plus brillante que celle du corps. Ses élytres 
portent trois zones ou bandes transversales et irrégulières de 
couleur grisâtre. La première traverse le milieu du corps, les 
deux autres se trouvent sur la partie postérieure et sont égale- 
ment espacées entre elles. Le haut des élytres porte quatre 
taches de même couleur. 

La taille de cet insecte varie de 8 à 10 millimètres. 


Le Coroebus elatus F.se trouve généralement sur les tiges 
et les fleurs d’aigremoine. 

J'ai souvent pris cet insecte en fauchant sur les herbes des 
prairies, mais ayant remarqué que je ne le prenais que dans 
certains endroits où croissait l’aigremoine, j'examinai attentive- 
ment les tiges et les fleurs de ces plantes et ne tardai pas à dé- 
couvrir que c'était bien sur elles qu’il vivait. Après que les 
fourrages ont été retirés des prairies, l’aigremoine repousse et 
produit de nouvelles tiges qui ne tardent pas à refleurir. C’est 
sur ces fleurs que j'ai annuellement trouvé un assez grand 
nombre de ces insectes qui étaient en train de s’accoupler ou 
qui butinaient. J'ai également trouvé ce Coroebus sur la pre- 
mière pousse de la plante mais en plus petit nombre, ce qui 
laisserait supposer qu’il peut y avoir deux éclosions dans l’an- 
née : l’une vers la fin du mois de mai, l’autre en août. 

Le Coroebus elatus est de couleur métallique sombre nuan - 
cée de verdâtre sur les élytres et reflétant une teinte lésèrement 
rougeâtre sur le corselet. 

Sa taille varie le plus souvent entre 5 et 7 lbs. 


Le Coroebus aeneicollis Villers est de petite taille, On le 


42 DE MONTLEZUN 


trouve sur les feuilles du chêne et généralement sur celles des 
jeunes pousses des taillis. M. Amédée Campan en prit, ilya 
quelques années, un certain nombre dans les bois de la com- 
mune de Menville J'en ai moi-même pris quelques-uns sur 
les taillis de la forêt de Bouconne, pendant les fortes chaleurs 
du mois de juin. Cet insecte peut se prendre en fauchant sur 
les tiges des jeunes taillis, mais il me paraît préférable d’exa- 


miner avec attention le feuillage des jeunes pousses sur les- 


quelles on peut l’apercevoir, sans trop de difficultés, immobile 
sur les feuilles exposées à l’ardeur du soleil. 

Le Coroebus aeneicollis est de couleur métallique sombre; 
son corselet est brillant et nuancé de rouge violacé. 

Sa taille varie entre 3 et 4 millimètres. 

Agrilus sexguttatus, Herbst. — Il y a quelques années, 
en allant chasser les Ludius ferrugineus sur les saules qui 
avoisinent le parc du Calvaire, je remarquai des coléoptères 
qui voltigeaient autour des branches d’un gros peuplier du 
pays, qui avait été émondé depuis environ deux ans. 

À l’aide d’un filet à papillons, emmanché à un roseau assez 
long, je pris quelques-uns de ces insectes, et reconnus l’Agrilus 
sexquttatus qui vit habituellement sur les peupliers. 

Cet insecte, d’un vert métallique foncé, porte sur chaque 
_élytre trois petites taches blanchâtres disposées dans le sens de 
la longueur de l’élytre. Sa taille varie de 8 à 11 millimètres. 


L’'Agrilus sinuatus Oliv. est un insecte qui produit &e grands 
ravages sur les arbres à pépins et en particulier sur les poiriers. 

Sa larve est aussi préjudiciable aux arbres de nos vergers 
que la larve du Corocbus bifascialtus aux chênes de nos forêts. 
C'est ordinairement sur les feuilles des poiriers que cet insecte 
s'étale pour prendre le soleil. On peut le prendre le matin en 
battant les branches des poiriers au-dessus d’une ombrelle 
ouverte et renversée. On peut également l’apercevoir sur les 
feuilles et le prendre à l’aide d'un filet à papillons. 


2 


NOTES ENTOMOLOGIQUES 43 


Le dessous du corps de l’Agrilus sinuatus est de couleur 
métallique cuivrée et rougeûtre. Sa tête, son corselet et ses 
élytres sont d’une teinte assez sombre à reflets métalliques ve- 
loutés et de nuance amarante. Ces reflets sont plus apprécia- 
bles sur les sujets fraichement éclos que sur ceux qui ont été 
frottés. 


La taille de cet insecte varie de 9 à 11 millimètres. 


L’Agrilus viridis L. est l’une des espèces de son genre 
qui a le plus de variétés et le plus grand nombre de synony- 
mes. Cet insecte se trouve pendant les fortes chaleurs sur les 
branches des tas de fagots, sur les bûchers de bois, sur les 
piquets et sur les pousses des jeunes taillis. J’en ai pris une 
année un assez grand nombre sur les feuilles des jeunes pous- 
ses de tremble qui se trouvaient éparses dans un taillis de deux 
ans, dans la commune de Menville. J’en ai également pris sur 
les piquets d’une vigne tendue sur fil de fer, sur des tas de fa- 
sots de chêne et sur des arbres coupés qui avaient été déposés 
le long des charretières d’un bois. 

L’Agrilus viridis est de couleur métallique verdâtre à reflets 
plus ou moins bronzés et parfois bleuâtres. 


Sa taille varie entre 6 et 8 millimètres. 


L’Agrilus roscidus Kiesw. se trouve sur les ronces qui 
longent les bordures des chemins et des champs. C’est ordi- 
nairement sur les feuilles des tiges les plus développées qui 
ont déjà fleuri ou fructifié que l'on aperçoit cet insecte qui n’est 
pas très rare dans le pays. J'en ai récolté un assez grand nom- 
bre dans la commune de Menville en mai et juin 1887. 

Jen ai également pris depuis cette époque sur les côtes de 
Pech-David et dans le Ramier du Moulin du Château. 

Cet insecte est de couleur métallique ; quelques sujets ont, 
parfois, des reflets un peu verdâtres. 


Sa taille varie entre 5 et 6 millimètres. 


44 - DE MONTLEZUN 


L'Agrilus derasofasciatus Lac. se trouve en mai et en 
juin sur les feuilles des jeunes pampres de la vigne. : 
Cet insecte se développe, suivant certains auteurs, dans les 


tiges qui se dessèchent par suite des ravages occasionnés par sa 


larve, qui creuse des galeries sous leurs écorces. 

Cette larve doit mettre près d'un an à se transformer en 
nymphe et l’insecte parfait doit érlore l’été suivant. 

L’Agrilus derasofascratus peut être pris assez facilement 
sur les feuilles des vignes en le faisant tomber dans la gaze d’un 
filet à papillons placé au-dessous. 

Cet insecte est de couleur métallique, légèrement verdâtre, 
avec une teinte rembrunie sur le haut et le bas des élytres. 

Sa taille varie entre 5 et 6 millimètres. , 


L’Agrilus hyperici Crtz. vit sur le millepertuis, Hyperi- 
cum perforatum L. Sa larve se développe dans la tige de cette 
plante qui croit ordinairement sur les terrains arides et peu 
cultivés. ; 

L'Agrilus hyperici n’étant pas facile à apercevoir parmi les 
fleurs du millepertuis, le meilleur moyen pour le prendre est 
de profiter du moment où ces plantes sont en pleine floraison, 
et de se servir du fauchoir. Si le temps est favorable, on peut 
être à peu près sûr d'en récolter un assez grand nombre. 

L'Agrilus hyperici est de nuance sombre à reflets métalli- 
ques cuivrés et rougeûtres. 

Sa taille varie de 5 à 6 millimètres. 


L’Aphanisticus emarginatus F. se trouve sur les joncs 
dans les endroits humides. On ne peut guère le prendre qu’à 
l’aide du fauchoir. 

Il y a quelques années,. M. Albert Pons, qui était à l’époque 
employé au jardin botanique, me fit voir cet insecte sur les 
tiges d’ure touffe de jones qui avait été transplantée depuis 
quelques années dans un pot de terre. 

Ji ignore si plusieurs éclosions ont lieu dans la même année, 


à 
1 


NOTES ENTOMOLOGIQUES 45 
mais ce qu'il y a de sûr, c’est que j'ai pris cet insecte les 21 avril, 
24 mai, 24 juin et 15 août 1895. 

L'Aphanisticus emarginatus est de petite taille, d’un noir 
brillant à peine métallique. 
Sa taille est d'environ 3 millimètres. 


L’Aphanisticus elongatus Villa. vit et se trouve sur les 
Carex. On le prend en fauchant sur ces plantes. 

Cette espèce, comme celle qui précède, apparait dès les 
premiers jours du printemps, elle se tient immobile sur les tiges 
et les feuilles des carex. 


En 1895, j'en ai pris un assez grand nombre d'exemplaires 
sur les Carex du jardin botanique, du 5 avril au 26 juillet. 

Il est problable que l'Aphanisticus elongatus se reproduit 
dans la partie inférieure des tiges des Carex, son corps est plus 
allongé que celui de l’Aphanisticus emarginatus. 


Sa couleur est noire, assez brillante, et à reflets légèrement 
métalliques. 
Sa taille varie entre 3 et 4 millimètres. 


Le Trachys minuta L. vit sur les chênes et sur les saules. 


J'en ai pris en battant les branches de ces arbres au-dessus 
d'une ombrelle ouverte et renversée. J’en ai également pris 
aux côtes de Pech-David, sur les aubépines, au moment de leur 
floraison. 

Il y a quelques années, en cherchant des Coccinelles sur une 
haie d’aubépine qui avait été taillée depuis peu pour pouvoir 
étendre le linge d’une lessive, J'en ai vu plusieurs, sur les 
feuilles de cette haie, qui prenaient le soleil. 

J'en ai trouvé plus tard un certain nombre en triant sur les 
tables du laboratoire des détritus qui provenaient d’une inon- 
dation de la Save. 

Le Trachys minuta est de couleur sombre à reflets bronzés, 
ses élytres portent deux petites bandes nuageuses de teinte 


46 DE MONTLEZUN : 
_grisâtre sur la partie postérieure des élytres. La 11° est cintrée, 
la 2e presque droite. 

Sa taille est d'environ 3 millimètres 1/2, 


Le Trachys pygmaea F. où corusca Panz. vit sur les 
mauves, sa larve troue les tiges et les feuilles de ces plantes. 
Sa transformation en nymphe doit s’opérer dans l'intérieur des 
tiges. | 

À première vue, le Trachys pygmaea ressemble à certaines 
Altises qui ont presque la même coloration. 

Cet insecte n’est pas très rare, quoique ne vivant que sur les 
mauves, il y a bien des endroits où ces plantes abondent et où 
on ne le trouve pas. 

J en ai pris en assez grand nombre dans une prairie humide 


située dans le quartier de Bourrassol. J'en ai pris également 


quelques exemplaires sur le bas des côtes de Pech-David, non 
loin du chemin qui longe la Garonne et qui conduit à La Croix- 
Falgarde. 

Le Trachys pygmaea a la tête et le corselet de couleur 
métallique très brillantes à reflets rougeûtres ; ses élytres sont 
d'un vert métallique légèrement bleuté. 

Sa taille est d'environ 3 millimètres. 


UN COLÉOPTÈRE NOUVEAU POUR LA FAUNE TOULOUSAINE 47 


UN COLÉOPTÈRE NOUVEAU 


POUR LA FAUNE TOULOUSAINE 


Stenopelmus rufinasus Gyll. = Degorsia Champenoisi Bed. 


Par M. R. DEspax 


Durant ces dernières années, les eaux toulousaines sont peu 
à peu envahies par une petite plante aquatique d’origine amé- 
ricaine, l’Azolla filiculoides Lam., de la famille des Marsilia- 
cées. Cette plante couvre année par année des espaces toujours 
plus considérables. Non signalée dans la Flore de Toulouse de 
NouLet (édition 1884) (1), elle est en train de devenir presque 
aussi commune que l'Ælodea canadensis Rich. qui, américaine 
elle aussi, est devenue en peu de temps l’une des plantes les 
plus répandues et les plus encombrantes de notre flore aqua- 
tique. 

Vivant en surface, à la facon des lentilles d’eau (Lemna), 
l’Azolla étend un épais manteau sur les eaux peu courantes. 
En recherchant si à ce faciès botanique ne correspondrait pas 
une association faunique spéciale, j'ai trouve sur des Azolla 
des gourgs de Braqueville un petit Curculionide qui, à ma 
connaissance, n’a jamais été signalé à Toulouse ; c’est le Steno- 
pelmus rufinasus Gyll. Ce tout petit charançon (il ne mesure 
que 1,6 à 1,8 mill.) a été trouvé pour la première fois en 


(1) D’après un renseignement dû à M. Chalande, Azolla fili- 
culoides existait dès cette époque à Toulouse. mais étroitement lo- 
calisée dans un ruisseau sur la rive gauche de la Garonne près du 
Bac de l'Embouchure. 


48 . R. DESPAX 


France, en Normandie, par M. Degors en 1898. Retrouvé deux 
ans plus tard par M. Champenois en Charente-Inférieure, il , 
fut décrit par L. BEDEL (1) sous le nom de Degorsia Cham- 
penoisi g. n.,sp. n. En 1904 (2), ce même auteur, averti de 
l’habitat spécial de ce coléoptère et soupconnant son origine 
exotique, s’assura que le Degorsia était identique à une forme 
américaine de Curculionide, le Stenopelmus rufinasus (Erirhi- 
nini, Stenopelmi), décrite dès 1836 par Gyllenthal et vivant 
dans les Etats de l'Ouest et du Sud de l'Amérique du Nord et 
en Californie. | 

B&DEL, à qui J'emprunte les renseignements ci-dessus, y joint 
des observations sur la larve qui était restée inconnue des au- 
teurs américains. Il indique aussi que cet insecte.a été signalé 
dans le sud de la France, dans les marais de l'Hérault, entre 
Montpellier et Palavas (H. Lavagne). BROCHER (3) le mentionne 
aux environs de Bordeaux. 

Aux stations déjà connues, 1l faut donc joindre les environs 
de Toulouse (Braqueville). Il est hors de doute qu'étant donnée 
l’extension toujours plus grande de l’Azolla, ce Curculionide 
serait signalé dans des localités bien plus nombreuses si sa pe- 
tite taille ne le faisait passer inaperçu des chercheurs. 


(1) L. Bepez, Description et mœurs d’un nouveau genre de Curcu- 
lionide de France (Bul. Soc entomol. de France. Séance du 26 dé- 
cembre 1901) 

(2) L. BEDEL, Origine, mœurs et synonymie d’un Curculionide 
aquatique Stenopelmus rufinasus Gyll/Degorsia Champenoisi Bed... 

(3) Dr F. BROCHER, L’Aquarium de chambre, Paris, 1913, p. 237. 


Les séances se hennent à 8 h. précises du soir, à l'ancienne. 
Fucutie des Lettres, rue de RéMUSOL,, NS, RES 


les 4er et 3e mercredi de ait Mois, LU RE 
£ -du 2e mercredi de Novembre au 3e mercredi de Juille. RES ie 


No re : ris 
MM. les Membres sont instamment priés de faire connaitre 
au secrétariat leurs changements ( de domicile. 


Î = —— S L à RES 
/ + ÿ _ 


\ LS 


Mes lés envois d'argent au ‘trésorier, M. DE MONTLEZUN, 


Rue des Couteliers, 13, Toulouse. 


= 3 SOMMAIRE 


_ Composition du Bureau pour l'année 1914... D er ed 
Liste des membres. ....... RE SP 
Notice nécrologique. d BonhenL y... 
P. Dop. — Influence des facteurs ecologiques sur la mor- Æ 

phologie de quelques espèces de Premna............... 46 


R. DEspax. — Note sur une Vipère PEER is Pyrénées 
espasnoles-du Val d'Aran. 5." ere ee 


P.-M. DuFaAuT. — La Mésange à longue queue eee RSS 
. J. ALoy et Ch. RABAUT. — Sur la Ratanhine..........:.., 7 
M. DE MonTLezun. — Notes entomologiques...........4.. 


R. Despax. — Un Coleoptère nouveau pour la faune toulou- ee 
£  Saine. NUE ee me ee eo es SE 


ss. 


.. ee ce, 


ge Ÿ L EE ET": 


ET DES SGIENQES BIOLOGIQUES ET ÊNERGÉ TIQUE. 


DE TO ULOUSE. 


_ TOME QUARANTE-SEPT. — 1914 


3 ; ,, Ds 
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F ne 1091 
j No 610074 
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| roULoUÈE na) er 
 IMPRIMERIE Ve BONNET 


2, RUR ROMIGUISRES 2. 


1920 


Siège de la Société, 17, rue de Rémusat 


naturalistes pourront exposer et discuter. Les résultats de leurs rechere 


. Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques 


domaine. 


fi nt — Correspondants. u de 


Art ter, La Société. a pour but de ont des réunions da 


de leurs observations. RACE RL NS 
Art. 2. Elle s’ occupe de tout ce qui à rapport aux ‘sciences natu 


toriques dansleurs applications à l'Histoire RAENEE sont GEL 


Art. 3. Son but plus hétil sera Vaudier etde faire ra la co 
ution géologique, la a et la faune de la région dont Toulouse e 
centre. AL 


toire Naturelle de Toulouse. ” 
. 5. La Société se compose : de Membres-nés - — np ES 


Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être | présentés Fe 
-par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin secrel “ 
le Conseil d'administration. 

Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de. 12 " 
payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée 


par le Trésorier. 


Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires e. 
correspondants ; pour les membres litulaires ilest de 5 francs. 


Art, 12, Le Trésorier ne peut laisser expédier Les diplômes qu’ après avoir. 
reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les membre 
sont inscrits au Tableau de la Société. 


Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son anntuté, il perds après | 
deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les: droits \ 
attachés au titre de membre. 


art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le utre (Gb 
membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. AREA 


Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési= 
dent; 1e% et 2° Vice-présidents; Secrétaire-général; Trésorier ; 12° et 2e Bi-n 
bliothécaires- archivistes. SE 


Aix. 31, L'élection des membres du Bureau, du Conseil d'administration ÆLE 
du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première séance 
du mois de décembre: Le Président est nommé pour deux années, les autres 
membres pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, 
les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuyent seuls être EE 
réelus imméfiatement dans les mêmes fonctions. RS 


Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir Elles ; 
s ouvrentle premier mer:redi après :e {5 novembre,etont lieutous les fer et 3° 
mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi "de juiliet inclusivement. 


Axt. 39. La publication des découvertes on études faites par les membres 
de la Société et par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frais 
de celle c1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle 
ae 1 ‘oulouse. Chaquelivraison porte son numéro et la date de sa publication: U 


Art. 41, La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux. et. 
de leurs opinious scientifiques. nu Mémoire imprimé devra donc, porter le. 
signature de l’auteur. ‘ 


: Art. 42. Celui-ci couserve toujours la propriété de son œuvre. Il peut é 
obtenir des tirages à part, des réimpressions, mais par l'intermédiaire ue ie 
Société. 


Art. 48. Les membres de la Société sont tcus inviés à lui adresser is. 
échantillons qu'ils pourront réunie: 


Art. 52. En cas de dissolution, les diverses propriétés de la Société. de 
dront de droit à la ville de Toulouse. : < 


NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. A. DE MONTLEZUN 49 


Notice nécrologique sur M. A. de Montlezun- 


MESSIEURS, à 
La Société d'histoire naturelle, si cruellement 
dans le cours de lannée par le décès de deux de ses 
membres les plus jeunes, qui paraissaient appelés au plus 
brillant avenir, M. Bonnet et M. Brunet, vient encore d’être 
douloureusement frappée. 

Notre excellent collègue, M. le comte Armand de Mont- 
lezun, secrétaire du Musée d'histoire naturelle de Toulouse, 
membre fondateur et trésorier de notre Société, est mort 
le 13 octobre 1914, à Menville (Haute-Garonne), à l’âge de 
73 ans. 

Les circonstances pénibles que nous traversons, la fièvre 
dans laquelle nous vivons, ne doivent pas nous faire né- 
gliser notre pieux devoir d'amitié reconnaissante ; aussi, 
vais-je, succinctement, essayer de mesurer la profondeur 
du vide que la mort vient de creuser parmi nous. 

M. de Montlezun, né à Gimont (Gers), le 23 mars 1841, 
fut toujours un fervent de la nature; il l’aimait dans les 
plantes, dans les insectes, dans les oiseaux. 

Doué d’un tempérament palient et observateur, il étudia 
pendant de longues années notre ornithologie locale, réunis- 
sant, en une belle collection, presque tous les oiseaux de 
notre région. : 

Le problème du croisement des races et de leur améliora- 
tion l’intéressait particulièrement; il publia une étude très 
substantielle sur les Anséridés, et, dès 1885, la Société na- 
tionale d’acclimatation consacrait le mérite de ce travail 


SOC, D'HIST, NATURELLE D£ TOULOUSE (Te XLVI)» 4 


--éprouvée 


50 Ï. MOURIÉ : 
en décernant à son auteur la grande médaille d’or à l’ef: É 
figie d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. RQ. 
En 1892, M. de Montlezun entrait au Musée d'histoire. : 
naturelle de Toulouse en qualité d'aide naturaliste, 
En collaboration avec le regretté préparateur du Musée, 


M. Bonhenry, il entreprit la création d’une collection d’oi- 
seaux du pays, et monta lui-même, avec le plus grand soin, 
la plupart des sujets. Cette œuvre est aujourd’hui à peu 
près terminée et constitue un des principaux attraits de la. 
grande salle de zoologie. 

L’entomologie le passionnait; les nombreuses notes pu- 
bliées dans notre Bulletin, et ailleurs, en font foi. 

Les habitués du laboratoire du Musée savent quelle 
science et quelle habileté patiente dépensa notre collègue 
pour réorganiser, dans notre grand établissement d'histoire 
naturelle, la section si importante de l’entomologie. 

Par des relations courtoises et fidèlement entretenues 
avec les chercheurs français et étrangers, par l’émulation 
qu'il sut éveiller parmi les nombreux toulousains appelés 
par leurs fonctions aux colonies, M. de Montlezun déve- 
loppa et enrichit les collections entomologiques de notre 
Musée. 

Il nous suffira de citer, parmi ses nombreux correspon- 
dants, MM. Marquet, d’Aubuysson, Delherm de Larcenne, 
Gobert, Galien-Mengaud, Gavoy, Barthe-Pouillon, Desbro- 
ches des Loges, Daniel Lucas, etc. j 

Mais ce n’est pas seulement avec les entomologistes con- 
nus qu'il aimait à s’entretenir. Ses nombreuses tentatives 
faites pour amener à la science les jeunes prouvent aisé- 
ment le contraire. C’est ainsi qu'en 1897 il créa, grâce à 
la collaboration de MM. Marquet, Ribaut, Trutat, Cam- 
pan, etc., la Société entomologique de Toulouse et de la 
région pyrénéenne, afin de grouper les jeunes et les dé- 
butants. 

Au moment même où la mort est venu le frapper il pré- 


NP PRTAT CR 


NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. A. DE MONTLEZUN 91 


parait, pour notre Bulletin, une nouvelle note relative aux 
buprestes régionaux. 

Esprit original, il réunit d'importants matériaux pour ser- 
vir à l'étude si peu connue des os péniens. 

Vous avez tous connu notre collègue; vous vous rappelez 
sa physionomie paisible et avenante, son abord très sym- 
pathique, son exquise politesse; ses conseils, sa bienveil- 
lance, son dévouement étaient acquis à tous, aux jeunes, 
aux débutants en particulier. 

Modeste, il ne chercha jamais à se parer de sa science, 
il ne rechercha pas les honneurs et sut se contenter de 
peu; on peut dire de lui qu'il vécut en sage. Sa conversa- 
tion, toujours instructive, était souvent rendue plus inté- 
ressante encore par quelque 'anecdole contée dans la sa- 
voureuse langue gasconne. 

Ce naturaliste élait aussi excellent latiniste ; il aimait à 
citer les classiques. Une phrase revenait souvent sur ses 
lèvres : « defunctus adhuc loquitur..…..….. , et n'est-ce pas de 
lui qu'on peut dire : « mort il nous parle encore? » Long- 
fomps son ombre familière hantera les salles de ce Musée 
d'histoire naturelle qu'il aima, qu'il développa, qu'il anima 
pendant vingt-deux ans de son activité, lente, aimable et 
méthodique. 

M. de Montlezun fut un excellent Français; il exerça les 
fonctions de Maire de la commune de Menville pendant 
quarante-cinq ans; il était officier d’Académie depuis 1899 
et décoré de la médaille commémorative de 1870-1871. 


J. MOURIÉ. 


COMMUNICATIONS 


FAITES A LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUS] 


Par A. de MONTLEZUN 


ss 


SUN BI 0 PARRrE 
Jet 1895007 
Bulletin année 1896. 
(Avec Ch. Marquet.) 


7 février 1900......... 
PEN ALS LOUER 


2Mnrars 1000 0e 
18 a rie LOU Eee 
A0) ere Mir 


16 novembre 1901... 


Capture d’un Esturgeon dans la Ga- à 


ronrie. 


Récolte des Coléoptères dans Les dé- 

| tritus des inondations. 

Tableau de concordance de la no- 
menclature des Oiseaux-mouches 
de Lesson avec celles de Mulsant 
et indication du n° du catalogue 
de Gray, correspondant à chaque 


espèce. 


Une Loutre de taille extraordinaire, 

Note sur un Lézard des souches à 
‘ queue bifide. 
Note sur le volume des testicules 


chez les Oiseaux. 


Le Pitchou provençal dans le dé- 


partement du Gers. 


Quelques cas d’albinisme observés 
sur des Oiseaux en 1903. | 
Capure de l’Avocettte ordinaire dans 

les environs de Toulouse. 
Hybrides d’un Pigeon bleu barré 
d’une Tourterelle nankin à collier : 


noir. 


Bulletin: 1909............ 


21 décembre 19014... 


21 décembre 1904... 
Mnllet19062:-%:.2. 
Bulletin no 1 1907... 


Bulletin nos 3-4 1907. 


Bull. trim. n° 3 1909. 


Bull. trim. n° 3 1910. 


Bull. trim. n° 4 1912. 


COMMUNICATIONS 53 


Tableau de concordance des déno- 
minations des Oiseaux-mouches re- 
présentés dans les planches colo- 
riées de l’ouvrage de Mulsant et 
Verreaux et de celles du catalo- 
gue de Gray. 

Capture d’une Loutre de grande 
taille dans la commune de Bla- 
gnac. 

Un cas d’aibinisme chez la Bécasse. 

Note sur le Vison. ï 


- Sur quelques oiseaux des régions 


méridionales tués en 1907. 

Aide-mémoire pour indiquer aux na- 
turalistes qui voyagent les précau- 
tions qu'ils doivent prendre pour 
conserver les pièces destinées à 
figurer dans les collections d’his- 
toire naturelle, telles que : Mam- 
mifères, Oiseaux, Reptiles, Pois- 
sons, Papillons et Coléoptères. 

Notes sur les collections de trois 
entomologistes de notre région : 
MM. Marquet, d'Aubuysson, De- 
Iherm de Larcenne. 

Matériaux pour servir à l’étude des 
os péniens des Mammifères de 
France. 

Notes relatives à quelques Oiseaux 
rares capturés dans le départe- 
ment de la Haute-Garonne pen- 
dant l’année 1910. 

Notes sur la reproduction des Cy- 
snes noirs du Jardin zoologique 
de la ville de Toulouse. 


54 A. DE MONTLEZUN # 
Bulletin de 1913... Notes sur des Echasses t 
1915. - | 


Bulletin de 1913... Observations sur la une des b 
| du Daim du Jardin zooligique 


tion progressive. h L' 

Bulletin 1914... I. Sur le Platypsylla Castoris Rite 

sema, % 

II. Sur les Buprestides qui se trou- 
vent dans les environs de Tou- 
louse pendant les mois de mai et à 
de juin. Ron 


Au Bulletin de la Société entomologique de Toulouse et de 


la région pyrénéenne : à : 


Notes relatives à la récolte de quelques Buprestides de 
la région. é 


Au Bulletin de la Société nationale d’acclimatation : 


Les Palmipèdes lamellirostres (travail important qui ob- 
tint la grande médaille d’or). 


7 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 95 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


Séance du 7 janvier 1914. 


Admission de nouveaux membres. 


Mile M. Cucurou, étudiante à la Faculté des sciences, pré- 
sentée par MM. Dop et MENGAUD ; 

M. JULIEN, étudiant à la Faculté des sciences, présenté par 
MM. JacoB et MENGAUD, sont admis membres titulaires. 


COMMUNICATIONS 


M. LECLERC DU SABLON rend compte d’une herborisation 
aux environs d'Ussat. De la gare d’Ussat à la ferme de Lujnt, 
en passant par le village d’Ornolac, on parcourt environ #4 kilo- 
mètres en s’élevant par des chemins très faciles de 450 mètres 
environ à 4.000 mètres. La flore que l’on observe est un mé- 
lange très intéressant de plantes de montagnes et de plantes 
méditerranéennes Sur les coteaux calcaires voisins d’Ornolac, 
la Lavande et le Thym voisinent avec la Digitale jaune et la 
-Germandrée des Pyrénées. Plus haut, la Gentiane bleue et la 
Grassette se mêlent à l’'Aphyllante de Montpellier et à la Pas- 
_ serine dioique. À 1.000 mètres d'altitude on trouve encore des 
bois de Chêne vert alternant avec des tapis d’Arbousier raisin 
d'ours. L'on rencontre encore quelques pieds de Lavandes à 
côté d'énormes capitules de chardons sans tige. Cet ilot médi- 
terranéen, enfoncé dans une vallée des Pyrénées, mériterait 


56 _ COMPTES RENDUS DES SÉANCES 
unie étude plus approfondie que celle qu’on peut faire en une. 
journée ; les botanistes toulousains ne manqueront pas de l’ex= 
plorer. 


M. R. Despax fait une communication sur La présence d'un 
Crustacé phyllopode (Chirocephalus slagnalis Shaw.) dans 
les Pyrénées, à une altitude élevée. Après avoir indiqué les 
particularités biologiques qui donnent un intérêt spécial à 
l'étude de ces Crustacés, il indique l'aire de dispersion de 
l'espèce Chirocephalus stagnalis Shaw. en se basant sur les 
travaux récen's de Dapay. Il signale sa présence, en grand 
nombre, au Laquet d'Oncet, voisin du lac d'Oncet, au pied du 
dernier escarpement du pie du Midi de Bigorre. L'altitude du 
Laquet est d'environ 2.200 mètres. Cette espèce ne semble pas 
avoir été jusqu'ici trouvée dans les Pyrénées. L’altitude et la 
température ont une influence très nette sur la date d'appari- 
tion de l’espèce. Elle apparaît dans les environs de Paris au 
tout premier printemps, vers le mois de mars, alors qu’au pic 
du Midi elle n'apparaît qu’en juillet. 


Séance du 28 janvier 1914. 


Présentation d’un nouveau membre : = 


M. TESSIER, conservateur des eaux et forêts à Toulouse, est 
présenté par MM. GÈzE et JAcoB. 


M. A. DE MonNTLEZUN présente une MVote sur des Echasses 
tuées dans la région en 1913: Il signale la capture, durant les 
mois de mai et juin, de cinq échasses (Himantopus melanop- 
terus) : deux tuées à Montréal-d’Aude, deux à Venerque (Haute- 
Garonne), la dernière à F inhan (Tarn-et-Garonne). 


M. Boyer communique le résultat de ses observations sur la 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 97 


mue d'un insecte Thysanoure du genre Machilis, insecte très 
abondant au pied de platanes qui se trouvent sur les bords du 
canal du Midi au sud-est de Toulouse. 

Il rappelle les observations faites par divers auteurs, notam- 
ment par le professeur BAR, d’'Iéna, sur des insectes apparte- 
nant à des genres très voisins. 

M. Boyer décrit les phases de préparation de la mue et si- 
gnale, comme très probable, la présence d’un liquide entre 
l’enveloppe que l’insecte va abandonner et la nouvelle enve- 
loppe chitineuse formée. | 

Comme cela se voit, d’ailleurs, dans des groupes d'animaux 
très divers, ces insectes mangent leur mue, et il semble résul- 
ter d'expériences qu’un Machilts ne mange jamais que sa pro- 
pre exuvie. 

Après que l'insecte a ingéré sa mue, on retrouve, dans l’in- 
testin et sur la fin de la digestion, de nombreuses écailles qui 
adhéraient encore à l’exuvie qnand l’insecte l'a mangée. Ces 
écailles sont intactes; mais on ne trouve pas trace de l’enve- 
loppe même du corps, ce qui paraît indiquer que, pour le Ma- 
chilis, la chitine constituant l'enveloppe même de son corps est 
digestible, tandis que celle des écailles ne l'est pas. 


Séance du 4 février 1914. 


Admission d’un nouveau membre. 


M. TESSIER, conservateur des Eaux et Forêts à Toulouse, 
présenté par MM. GÈZE et JACOB, est admis comme membre 


titulaire. 


M. MENGaUD fait connaître sommairement les résultats que 
lui a fournis l'étude du Crétacé inférieur de la province de 
Santander. 


58 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


Le Crétacé débute dans cette région par des grès micacés et 
des argiles à lignites renfermant dans leur moitié supérieure 
des Unios, des Paludines. des Glauconies, c'est-à-dire une 
faune très analogue à celle du Wealdien d'Angleterre et du 
Hanovre. Il y a lieu de rappeler que les mêmes Glauconies ont 
été signalées à l’est de la Meseta ibérique par de Verneuil, aux 
environs d’Utrillas (province de Teruel) et en Portugal, par 
M. Choffat, dans la chaîne de l’Arrabida. Quant aux Umios et 
Paludines, D. P. Palacios et D. R. Sanchez ont fait connaître 
leur présence dans le Wealdien des provinces de Soria et de 
Logroño er 1885. Il en résulte que le même facies argilo-cré- 
seux à lignites des termes les plus inférieurs du Crétacé, se 
retrouve à la fois sur la bordure occidentale, orientale et sep- 
tentrionale de la Meseta ibérique. 

Au-dessus de ce Wealdien, d'ailleurs assez variable d'épais- 
seur, ou rencontre un banc très constant à Orbitolina conoi- 
dea et discoidea, puis une première barre de calcaires Z00- 
gènes. Un peu plus haut, des bancs de marnes grises et de 
calcaires marneux, intercalés en divers points, m'ont permis 
de recueillir uné petite faune nettement bedoulienne (Aptien 
inférieur). On y trouve Exogyra latissima Lamk. (Ostrea 
aquila), Plicatula placunea LaAmk, une grande Ammonite dé- 
roulée très voisine d’Ammonitoceras Ucetiæ E. Dumas, du 
Gard (d’après M. Kilian), enfin d’assez nombreux exemplaires 
de Douvilleiceras Tschernyschewi SINzow. Cette dernière 
espèce d’Ammonite a été décrite d’abord dans le Mangyschlak 
(à l’est de la mer Caspienne), mais elle est connue dans les 
localités classiques de la Bedoule, de l'Homme-d’Armes(Drôme), 
de la Clappe, près de Narbonne. 

Ce niveau marneux, peu remarqué jusqu’à présent, est im- 
médiatement surmonté par la masse principale de calcaire 
ursonieu, à Miliolidés, Rudistes (Toucasia) et Polypiers, qui 
peut atteindre de 100 à 150 mètres d’épaisseur (Udias). Dans 
son milieu à peu près, maisavec de nombreuses irrégularités, 
cette masse est coupée par des dolomies rousses, cristallines, 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 59 


_traversées de nombreux filons de pyrite, de galène et surtout de 
blende et de calamine. Les minerais de zinc sont l’objet d'une 
exploitation active dans cette zone de la part de la Compagnie 
Royale Asturienne (Reocin, Udias, Comillas, la Florida) ; près 
de 50.000 tonnes de minerai ont été extraites en 1912, 

Les calcaires zoogènes, qui paraissent bien représenter ici, 
au moins en partie, l’Aptien supérieur, sont recouverts par des 
grès micacés et des argiles ligniteuses, le plus souvent en légère 
discordance. Jusqu'à présent, ce niveau ne m’a donné que de 
rares fossiles peu caractéristiques. 

En revanche, près de Comillas, des marnes foncées nodu- 
leuses, reposant sur les grès, m'ont livré une faune plus inté- 
ressante. J'y ai trouvé d’abord de nombreux Myacés (Pholado- 
myes, etc.), à l'état de moules, des Ostracés (voisins de 
O. Boussingaulti), des Echinides du groupe des Heteraster et 
appartenant au genre Ænallaster (en particulier Enallaster 
Delgadoi DE Lorior, 1888), enfin deux Ammonites : Knemi- 
ceras (Placenticeras) Uhligi CaorrarT, 1885, et Knemiceras 
Ebrayi de Lorioz, 1882. 

Les Enallasier et les Knemiceras sont des formes de l’'Albien 
du Texas, du Pérou et du Vraconnien de Portugal (d’après 
M. Choffat). Quant à Knemiceras Ebrayi, c'est une forme cu- 
rieuse trouvée assez abondamment dans le Gault de Cosne 
(Nièvre) avec Douvilleiceras mamillare ; les échantillons, pro- 
venant des récoltes d’Ebray, sont au musée de Genève et ont 
été décrits et figurés par de Loriol en 1882. 

Cest à ma connaissance la première fois qu’une faune de 
caractère nettement Albien est recueillie dans la région canta- 
brique, et c'est pourquoi j'ai cru devoir la signaler, après la 
faune bedoulienne ci-dessus mentionnée. 


60 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


Séance du 18 février 1914.: 


COMMUNICATION 


M. P. Dop expose un Mode de coloration des tissus végé- 
laux sur coupes en série. L'on sait que, sur les coupes en 
série, il est très difficile de colorer les éléments cellulosiques 
lignifiés et subérifiés par les résultats ordinaires : vert d’iode et 
carmin aluné, vert d’iode et rouge Congo Il est au contraire 
facile d'obtenir de très belles différenciations par l’emploi de la 
safranine et du Lichtgrün, suivant une technique comparable 
à celle que Benda a utilisée dans la différenciation des éléments 
cytoplasmiques et nucléaires. Les organes dont on veut étudier 
la structure histologique sont débités en petits fragments et 
fixés pendant un temps suffisant (24 à 48 heures) dans l’acide 
chromique à 1 p. 100 additionné de quelques gouttes d’acide 
acétique. La fixation, indispensable à la réussite de la colora- 
tion, est suffisante quand le matériel fixé a pris une teinte 
brune uniforme. Ce matériel est ensuite lavé à l’eau pendant 
24 heures. Après quoi il est possible, par un séjour suffisam- 
ment prolongé dans l’hypochlorite de soude renouvelé, de dé- 
barrasser les cellules de leur contenu (cytoplasme, noyau, 
réserves). Les objets, après avoir été lavés soigneusement, sont 
inclus à la paraffine en utilisant le xylol comme solvant, cou- 
pés en série et collés sur lame par l’albumine de Mayer. 

Les lames, débarrassées de la paraffine, séjournent ensuite 
24 heures dans le mélange suivant : solution alcoolique saturée 
de safranine O de Grübler 1 p., eau distillée 4 p, eau anili- 
née, quelques gouttes. On lave -ensuite à l’eau pendant 15 mi- 
nutes, puis l’on verse sur les coupes une solution à 2 p. 100 de 
Lichterün dans l’alcool absolu. La différenciation se produit 
d’une façon presque instantanée et les coupes sont rapidement 
déshydratées à l’alcool, passées au xylol et montées au baume. 

Dans ces conditions, les tissus cellulosiques sont colorés en 


4 db Fe RSR NT EL 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 61 


vert, les tissus lignifiés et la cuticule en rouge vif, le liège en 
brun. Les colorations sont très précises et persistent indéfini- 
ment si les coupes sont maintenues à l'obscurité. 

Les points essentiels à observer pour réussir cette coloration 


sont : 


1° Une fixation complète à l’acide chromique ; 

9 Une action très rapide du Lichtgrün, suivie d’une déshy- 
dratation immédiate sans passage à l'eau. 

Il est, en outre, bon de remarquer que, sur le matériel bien 
fixé, les hypochlorites alcalins ne gênent nullement la colo- 
ration. 


Séance du 4 mars 1914. 


M. LÉCAILLON expose qu’une invasion de Glyciphages do- 
mestiques s’est produite à Toulouse en 1912 et en 1913. En 
1912, on constata la présence, dans l’appartement envahi, d’un 
nombre considérable de ces petits Acariens. Ils pullulaient par- 
ticulièrement dans les rainures des parquets, sur certains meu- 
bles et sur les tapis. Ne pouvant parvenir à enrayer la multi- 
plication des Glyciphages, les locataires de l'appartement en 
question allèrent habiter un autre immeuble, après avoir pris 
la précaution de faire nettoyer avec soin les meubles, la vais- 
selle, les tapis et tous les objets qu'ils possédaient Mais les 
Acariens, dont certains avaient été certainement emportés 


_ dans la nouvelle habitation, ne tardèrent pas à pulluler de 


nouveau. 

On eut recours à la désinfection de l’appartement, laquelle 
fut pratiquée d'abord au sublimé acétique, puis au formol. Les 
résultats ne furent pas satisfaisants. On employa ensuite le gaz 
sulfureux, qui, semble-t-il actuellement, donna de meilleurs 
résultats. 

M. Lécaillon fait remarquer que les Glyciphages ne sont pas 


62 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 
rares dans le Sud-Ouest et qu’on en a signalé, à diverses re 
prises, particulièrement à Bordeaux et aux environs, des inva- 
sions analogues à celle qui s'est produite à Toulouse. En géné- 
ral, les Acariens dont il s’agit paraissent être tout à fait inoffen- 
sifs pour l’homme; cependant leur présence dans les apparte- 
ments devient rapidement intolérable. Il est donc à souhaiter 
qu'il soit découvert des procédés réellement elficaces permet- 
tant de les détruire facilement. 


Séance du 93 mars 1914. 


Présentation de nouveau membre 


M. LARROQUE, professeur à l'Ecole primaire supérieure de 
Castelsarrasin, présenté par MM. LÉGAILLON et DEsPpax. 


Communication 


M. Dop présente une notice nécrologique sur notre regretté 
collègue Jean Bonnet; cette notice sera insérée au Bulletin. 


Séance du 1®% avril 1914. 


Admission d’un nouveau membre. 


M. LARROQUE, professeur à l’école primaire supérieure de 
Castelsarrasin, présenté par MM. Lécaillon et Despax, est 
admis comme membre titulaire. 

M. PRUNET présente un mémoire sur lOphiobolus herpo- 
trichus (Fries), l’un des champignons du piétin des céréales, 
L'auteur montre que ce champignon, connu surtout pour les 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 63 


désâts causés en Allemagne aux cultures de blé et d'orge, se 
retrouve aussi en France. Il a causé des dégâts importants dans 
la région toulousaine en 1912-1913. L'auteur étudie l’évolution 
de ce parasite et précise certains points mal connus de sa bio- 
logie. 


“ Séance du 6 mai 1914. 


M. Ch. Jacos, donne le résultat de ses récentes recherches 
sur la Tectonique du versant sud des Pyrénées (1). 

Elles l’ont amené à concevoir l’existence d’une très impor- 
tante nappe de recouvrement, la nappe du Montsech, qui s’est 
déplacée de plus de 50 kilomètres vers le Nord pour buter 
finalement contre la zone primaire axiale des Pyrénées aux 
environs de Gerri et Novés. Dans cette région le choc a produit 
un contre charriage, les terrains de la zone primaire axiale 
ayant à leur tour recouvert et & encapuchonné » la nappe du 
Montsech et donné naissance à une nouvelle nappe poussée au- 
Sud, correspondant en partie à la nappe des Nogqueras de 
M. Dalloni. 

Les éléments de la nappe du Montsech sont exclusivement 
des terrains secondaires et nummulitiques (Sierra de Montsech 
et Conca de Trempj. Ils reposent, le plus souvent, par leur 
Trias de base, sur des terrains éocènes, principalement sur des 
poudingues du type des poudingues de Palassou du versant 
nord des Pyrénées. On voit nettement ce substratum de la 
nappe dans toute une série de fenêtres tectoniques dont les 
principales se trouvent à la tour d’Artesa, à Foradada, près d'Alés, 
Rubio, Oliana. La montagne de San Mamet formée de nummu- 
litique fossilifère, doit être considérée aussi comme une fené- 
tre : elle porte d’ailleurs près de Clua un lambeau de Lias qui 


(1) Ch. JAcog et P. FALLoT : La nappe de charriage du Montsech 
en Catalogne (C. R. Acad Sc. t. 158, p. 1222, 27 avril 1914). 


ke 


n’est autre chose qu'un témoin de la nappe érodée. Plus au Nord, 
dans la Conca de Tremp, la nappe est continue et se présente 
avec sa plus grande épaisseur conservée ; enfin, après Pobla de 
Segur, dans la vallée de la Noguera Pallaresa, et d’Orgaña, 


dans la vallée de la Sègre, on atteint sa région frontale. Elle se 


présente comme un pli couché plongeant au Nord, à noyau tria- 
sique et flanc inverse jurassique étiré et mylonitisé, chevau- 
chant le Permotrias de la zone axiale. Mais ici les terrains se- 
condaires de la nappe du Montsech s’enfoncent sous les ter- 
rains primaires (Permotrias, Devonien, Silurien) qui les recou- 
vrent avec l'allure d’un pli couché déversé au Sud. On est en 
présence de la nappe des Nogqueras poussée au Sud, par contre 
charriage, encapuchonnant la nappe du Montsech. 

L’Oligocène recouvre en transgression et en discordance les 
terrains de la nappe du Montsech : le charriage et la contre- 
poussée datent donc de la fin de l’Eocène. 

Toutefois, en plus de ces mouvements antésannoisiens, il 
s’est produit en Catalogne des plissements beaucoup plus sim- 
ples de type jurassien ; ces plis sont postérieurs à l’Oligocène, 
ce dernier pénétrant en digitalions synclinales sur la bordure 
orientale de la région étudiée. 

Dans la précédente séance, la Société a recu de notre collè- 
gue, M. J. CoMÈRE, un important mémoire sur l’action du mi- 
lieu considérée dans ses rapports avec la distribution géné- 
rale des Alques d’eau douce, paru dansle Bulletin de la Société 
botanique de France. L'auteur divise son travail en trois par- 
ties : la première traite de la classification des formations aqua- 
tiques, de la répartition de ces formations en régions caracté- 
ristiques et de la division des florules correspondant à ces ré- 
sions spéciales. La seconde, qui a pour titre « Action du mi- 
lieu » étudie les diverses influences exercées sur la végétation 
des Algues, par les divers facteurs écologiques. La troisième ex- 
pose la distribution biologique générale des Algues et les moyens 


de dispersion de ces organismes. 


COMPTES RENDUS DES SÉANCES 65 


Séance du 20 mai 1914. 


Admission d’un nouveau membre. 


M. Paul-Marius DurauT, à Larroque-Neuve, Miremont 
(Haute-Garonne), présenté par MM. de Montlezun et Despax, 
est admis comme membre titulaire. 


M. DEspax présente à la Société un individu de Vipera as= 
pis provenant des Pyrénées espagnoles du val d'Aran, pris aux 
environs du port de Viella. Il fait remarquer que cet échan- 
tillon offre des caractères d’écaillure céphalique, qui le font res- 
sembler à Vipera berus et surtout à la forme espagnole de cette 
espèce, à V. berus Seoanei. Il rappelle que des cas semblables 
ont été assez souvent signalés par les auteurs; “eux-ci ont re- 
gardé de tels individus tantôt comme des hybrides naturels, 
lorsque les deux espèces coexistent dans la même localité, tan- 
tôt comme des variations individuelles dues à la persistance 
d’un état embryonnaire (Phisalix). Plusieurs captures de vi- 
pères aspic à caractères de peliade ont été signalées dans les Py- 
rénées, le musée zoologique de Toulouse en possède un spéci 
men provenant de Foix. L'auteur attire l’attention sur l’inté- 
rêt que présente la recherehe des vipères pyrénéennes, surtout 
dans la région occidentale de la chaine. L'examen de nombreux 
individus permettrait de savoir s’il n'existerait pas dans cette 
région, une race géographique plus ou moins nettement défi- 
nie, race qui ferait le passage entre Vipera aspis et Vipera be- 
rus par Vipera berus Seoanei du nord-ouest de l'Espagne. 


SOG. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVII). 5 


66 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 


Séance du 3 juin 1914. 


M. DE MONTLEZUN présente deux notes. La première sur le 
Platypsilla castoris Ritsema, coléoptère parasite du Castor 
provenant du Gardon. 

La seconde sur les Buprestides qui se trouvent dans les en- 
virons de Toulouse pendant les mois de mai et de juin avec 
des indications précises d'habitat et de localités de capture. 


M. Paul Dop fait une communication sur l’influence des fac- 
teurs écologiques sur la morphologie de quelques Premna 
(Verbénacées) des jungles asiatiques. Le genre Premna est gé- 
néralement représenté par des arbres ou des arbustes. Or, dans 
les jungles asiatiques formées de végétaux à feuilles caduques 
et annuellement incendiées pendant la période sèche, ce même 
genre est représenté par quatre espèces naines. Pendant la pé- 
riode de vie active, ces espèces étouffées par la végétation envi- 
ronnante, sont réduites à une souche ligneuse atteignant au 
plus quelques centimètres, à entre-nœuds nuls ou très courts, 
mais à feuilles très grandes. Après l’incendie annuel, la souche 
émet une hampe florifère dressée. M. Dop pense que ces formes 
naines sont simplement dues à l'adaptation, à la vie dans la jun- 
gle régulièrement incendiée. Cette communication paraîtra in 
extenso au Bulletin. 


TABLE DES MATIÈRES 67 


sm 


TABLE DES MATIÈRES 


DE L'ANNÉE 1914 


/ 
SAT CNE 7 Ne Rs EE Re Ne 55 
— du 28 janvier...... ee de ne ni eee UNE 56 
A A ENTIER ne nu Mie ce ui 57 
UOTE PIE ER Rec à nel ne Nes 4e aie À 60 
A DAS a ed us ce ue Mec da 61 
— du 25 mars:: . :-... RE NET SEE 62 
2 du De al cd ue RAR ot 62 
En DU OA EL ae nie tic ae à din Ai erse 63 
2 0 ANS ER RASE CAE EN NA 65 
ee CURE de ent se 66 
Liste des membres au 1er juillet 1914 D DR EE ON LE 7 
Admissions de nouveaux membres........... .... 55-57-62-65 
Pomposition du. Bairean dell 06e a Le. 5 
Travaux Scientifiques. 
ZOOLOGIE 

BOYER. — Observation sur la mue d’un Insecte Thysa- 
ROUE UISeNre MACRINS +). CR. Re 56 

DespPax (R.). — Note sur une Vipère provenant des Pyré- 
nées espacnoles di Val-d'Aran. 2% 2... 00 20-65 


— Un Coléoptère nouveau pour la faune toulousaine 
Stenopelmus rufinasus Gyll — Degorsia Champenotïsi 
BE ame en tie s prete: eye 47 

— Présence d’un Crustacé phyllopode (Chirocephalus 
Stagnalis ae dans les Pyrénées, à une altitude 
DEN dau eu chan es dise ce 56 


Duraur (P.-M.). — La Mésa nge à longue queue (Parus 


longicaudus Briss., Parus caudatus +. , Mecistura cau- 
HO ILORGN) RSR RER CE 24 


68. TABLE DES MATIÈRES 


LECAILLON. — Invasion de Glyciphages domestiques à o: 


HOUIOUSE, Se na Re no - 
MONTLEZUN (DE), — Notes — 1, Sur le 


PlatypsyllaCastoris Ritsema-:- 4 Re 160 


II. Sur les Buprestides qui se trouvent dans 1e envi- 


rons de Toulouse pendant les mois de mai et de. | 
...32-66 


UE e RP A A MES AS ONCE Lo - oc 6 oc 


BOTANIQUE 


Dop (P.). — Influences des facteurs écologiques sur la 
morphologie de quelques espèces de Premna (Ver- 
bénacées) des jungles indoues et indo-chinoises.... 

— Méthodes de colorations des tissus végétaux sur 
COUDES eNSÉTIES TES te See D R : 

LECLERC DU SABLON. — Une herborisation aux environs 
HOSSATIC RES Pc eretee Re : - 

PRUNET. — L' OoHobois Rérot us Fries, un “des 
champignons du piétin des céréales................ 


GÉOLOGIE 
Jaco (Ch.). — Recherches sur la ne du versant 
Sud des Pyrénées...... SU Ce RE GP 0 nn 
MENGAUD. — Le Crétacé inférieur de la province Due San- 
andere ee De ja ee à ane eo eo ES 
MISCELLANÉES 


ALOY (J.) et RABAUT (C.). — Sur la Ratanhine........... 


MOURIE (J.). — Notice nécrologique sur M. A. de Mont- 
lezune LUC A OO ee CO 00 à à à 00 


— Notice éerologttne sur V. Bonhenry:- "20 


É Bibliograph'e 


CoMÈRE (J.). — L'action du milieu considérée dans ses 
rapports avec la distribution générale des algues 
d'eau douce 0er eee ds soc e an CO 


.16-66 


60 


99 . 


62 


IMPRIMERIE V'e ECKNNET, 2, RUE ROMIGUIÈRES. — TOULOUSE. 


SOCIÉTÉ D D'HISTOIRE | 


Faculté de ace allées Saint Michel 


les 4er et 3e mercredi de chaque mois, ; 
du 2e mercredi de Rens au 3e mercredi de Juillet. F 


au 1 Musée d’ Histoire Naturelle, 


ci 


| LM Le _Allées Saint- Michel, Toulouse. 

fe | SOMMAIRE A 
4 J. MouRÉ — Notice nécrologique sur M. À de a 
LE . Montlezun RARE MO NS LE Le Mie SR CREER ‘ 


Liste des communications faites à la Société d'Histoire 
Naturelle de Toulouse, par M. A. DE MONTLEZUN. 


Comptes rendus des séances....... A 


Table des matières, .55.,2 HR NSS nes eee rs 


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