Skip to main content

Full text of "Bulletin de l'Acadmie internationale de gographie botanique"

See other formats


-    S  .-■■ 


'"v*     V** 


,/  n 


■ 


** 


X$     >Utfl* 


V.(7 


Académie  Internationale 

DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

78,  Rue  de  Flore,  LE  MANS  (Sarthe) 


Monsieur  et  honoré  Confrère, 


Gomme  suite  au  vœu  émis  en  1905,  lors  de  la  session 
botanique  tenue  dans  les  Pyrénées  Orientales  et  clôturée  à 
Barcelone  dans  la  salle  des  Séances  de  Y  Académie  royale 
des  Sciences  et.  Arts  de  Barcelone,  nous  vous  convions  cette 
année  à  une  session  botanique  à  Pralognan  (Savoie). 

Cette  session  s'ouvrirait  le  dimanche  4  Août  au  soir,  et  se 
clôturerait  le  mardi  13  Août  au  soir.  En  fin  de  session, 
ceux  de  nos  collègues  qui  le  désireraient  pourraient  aller 
visiter  les  magnifiques  collections  botaniques  de  la  ville  de 
Genève. 

La  Société  botanique  Suisse  et  sa  Section  la  Société 
botanique  de  Genève  veulent  bien  s'unir  à  nous  et  nous 
prêter  leur  confraternel  concours. 

Veuillez  nous  faire  savoir  si,  comme  nous  l'espérons, 
vous  prendrez  part  à  cette  session  qui  offrira  l'attrait  d'une 
région  peu  connue,  mais  que  nous  savons  fort  riche,  et  durant 
laquelle  nous  rayonnerons  autour  d'un  centre  choisi  comme 
quartier  général  ;  ce  qui  permettra  à  chacun  des  excursions 
proportionnées  à  son  âge  et  à  ses  forces. 

L'adhésion  demandée  aujourd'hui  ne  constitue  pas 
encore  un  engagement  définitif.  D'autre  part,  nous  comp- 
tons sur  la  bienveillance  éclairée  des  Grandes  Compagnies 
de  Chemins  de  fer  pour  obtenir  les  réductions  qu'elles  ont 
bien  voulu  nous  accorder  jusqu'ici. 

Veuillez  agréer,  cher  Confrère,  l'expression  de  notre 
confraternel  dévouement. 

Pour  le  Directeur,  Le  Secrétaire  perpétuel, 

Dr  H.  CHRIST.  H.  LÉVEILLÉ. 


Le  Mans.  imp.  A.  Bieiiaimé   —  158-2-0" 


J'espère  prendre  part  à  la  session  de  Pralognan  (Savoie) 
en   Auùi  1907. 


Signature  et  adrt    < 


Affranchir  comme  lettre  el  retournerai  plu   tôl&M.  le 
lire  perpétue]  de  l'Académii  raphie  bol  inique 

rue  de  Flore,  Le  Mans   Sarthe 


BULLETIN 


DE 


L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE 


DE 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Tome  XVII 


(ANNEE      1 907 


LE  MANS 

IMPRIMERIE     MONNOYER 

12,    PLACE    DES    JACOBINS,     12 
1907 


BULLETIN 


DE 


L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE 


DE 


GEOGRAPHIE    BOTANIQUE 


-*•";• 


BULLETIN 


DE 


L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE 


DE 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Tome  XVII 

(ANNÉE      1907) 


«  J'ai  vu  Dieu  ;  j'ai  vu  son  passage  et 
«  ses  traces,  et  je  suis  demeuré  saisi 
«  et  muet  d'admiration.  Gloire,  hon- 
«  rieur,  louange  infinie  à  Celui  dont 
«  l'invisible  bras  balance  l'univers  et 
«  en  perpétue  tous  les  êtres. 

«  Linné  ». 


^^ll|§Ml|o  NEW  Y0RK 

*fb~"  BOT  A  NIC  AL 

GARDEN. 


PARIS 
LIBRAIRIE     CHARLES      A  M  A  T 

I I ,    RUE    CASSETTE,     I I 

1907 


wf 


Année  N"  207  bis  Janvier  1907 


BULLETIN 


DE 


ACADÉMIE  INTERNATIONALE 

de  Géographie  Botanique 


MEMOIRE 

CI  NQ  U  TÈM  E 

SUPPLÉMENT 

à  la 

Flore  de 

la  Mayenne 

par 

MGR   H. 

LÉVEILLÉ 

PA  R  I  S 

LIBRAIRIE    CHARLES    AMAT 

1 1,  Rue  de  Mézières,  1 1 

1907 


CINQUIÈME  SUPPLÉMENT 

A  LA  FLORE  DE  LA  MAYENNE 


Par  M™  LEVEILLE 


L1BRARY 
NEW  YORK 
BOTANECAL 

GARD 


Ranunculus  Lenormandi  Sch.  —  Livré  :  petit  ruisseau,  près 
Malaumône  (J.  Barré.) 

Ranunculus  Baudotii  Gorïr.  —  Etang  de  Saint- Aubin-Fosse- 
Louvain  ! 

Ranunculus  ophioglossoides  Lévl.  —  Saint-Céneré  :  le  Pont. 

Ranunculus  auricomus  L.  —  Athée  :  la  Gaulerie,  bords  de 
rOudon  (J.  Barré.) 

Myosurus  minimus  L.  —  Montsûrs  :  route  de  Saint-Ouen,  en- 
trée d'un  champ  en  face  la  ferme  des  Arcis  (Ern.  Bâcher.) 

Glematis  viticella  L.  —  Chàteau-Gontier  (abbé  Bougie.) 

Thalictrum  plavum  L.  —  Bords  de  la  Mayenne,  rive  gauche 
en  amont  de  Laval  (d'Argy),  1853  v. 

Papaver  Argemone  L.  —  Voutré  (  Mayenne- Science  s.) 

Gorydalis  solida  Sm.  —  Monlflours  :  route  de  Rochefort 
(Gautier);  Louverné  :  près  de  la  grotte  et  de  la  ferme  de  la 
Motte  (Labbè  et  Méchin.) 

Gorydalis  lutea  DC.  —  Laval  :  mur  de  l'école  des  filles. 
(Mne  Férard)  ;  rue  du  Jeu  de  Paume  (Laborde). 

Gheiranthus  Cheiri  L.  —  Graon  !  Saint-Céneré  (Ern.  Bo- 
cher)  ! 

Barbarea  pr.ecox  R.  Br.  —  Graon  :  route  de  Château-Gon- 
tier,  à  800  mètres  de  la  ville  (Léveillé  et  Toubonjl  Sainte-Su- 
zanne :  pied  des  murs!  Graon  :  rive  gauche  de  Ttlzure  près  le 
bois  du  Bigot  (J.  Barré). 

Gardamine  silvatica  Link.  —  Athée  :  champs  rocailleux, 
près  le  Val  (J.  Barré )\  —  Saint-Céneré  (?)  près  de  la  Néronnière 
au  bord  de  la  route  de  la  Chapelle-Anthenaise!  —  Graon  :  bords 


i 


—  JI  — 

de  l'Oudon  (Le  Godais  et  Requeatjl  —  Gourbeveille  :  bords  du 
ruisseau  près  de  la  route  de  Gossé  à  Laval  !  Ahuillé  :  bords  du 
ruisseau  près  la  halle  d'Elrogné!  Désormais  AG. 

GardaMine  amara  L.  —  Sainte-Suzanne,  bords  de  TErve  près 
les  moulins  des  Noës! 

Lepidium  graminifolium  L.  —  Saint-Berthevin  :  quai  de  la 
Gare  (J.  Barré)  ! 

Rapistrum  rugosum  Berg.,  var.  Linnaeanum  Boiss.  —  Laval  : 
Avesnières,  terrains  secs  des  décombres  (Barré  et  Mercier )\ 

Viola  ganina  L.  —  Pré-en-Pail  :  chemin  du  Fourneau  (A.  Che- 
valier). Désormais  PG. 

Viola  silvestris  Lamk.  var.  bicalcarata  Lévl.  —  Cossé-le- 
Vivien  :  route  de  Loiron  et  de  Gourbeveille  ! 

Reseda  lutea  L.  —  Athée  :  champ  près  la  Loge.  Adventice. 
(J.  Barré Jl  La  Chapelle- Anthenaise  :  voie  ferrée,  ligne  de 
Mayenne  (Ern.  Rocher)! 

Drosera  rotundifolia  L.  —  Bazouges  :  marais  près  le  Grée 
(J.  Barré)  !  Laval  :  tourbières  près  du  château  de  Gumont  1858 
(d'Argy)  v!  Désormais  AG. 

Drosera  intermedia  Hayne.  —  Pré-en-Pail  :  spécialement  en 
face  le  Rougisse  (Barré,  Labbé  et  Mercier)  !  Laval  :  tourbières 
près  du  château  de  Cumont.  1858  (d'Argy)  v  !  Désormais  PC. 

Silène  gallica  L.  -  Gorron  :  ferme  de  la  Haye  (Péan)  v! 
Brécé  (Halouse). 

Dianthus  caryophyllus  L.  —  Montsûrs  :  murs  dans  la  ville 
(Ern.  Rocher)  ! 

Spergula  nodosa  L.  —  Laval  :  bords  de  la  Mayenne,  1851 . 
(d'Argy)  v! 

Gerastium  erectum  Goss.  et  Germ.  —  Montsûrs  :  buttes  de 
Veloché  (Ern.  Rocher)\  Graon  :  champ  de  course,  abondant 
(Toubon  et  Guérin)\  Montourtier  :  bois  .de  Bourgon  (Ern.  Ro- 
cher)! Désormais  AG. 

Gerastium  skmidecandrum  L.  —  Neau  avec  YOrchis  pyrami- 
dalis  (Em.  Rocher)  ! 

Gerastium  braciiypetalum  Desp.  —  Montsûrs  :  murs,  route 
de  Saint-Cénéré  et  Veloché  (Ern.  Rocher)!  Saint-Céneré  :  sur 
les  murs  (Ern.  Rocher)  ! 


—  III  — 

Linum  angustifolium  L.  —  Saint-Céneré  :  la  Grommière 
(Coquin)  \ 

Altilea  hirsuta  L.  —  Route  de  Sainte-Suzanne  à  Assé-le- 
Bérenger  près  des  Erves  haie  au  bord  de  la  route  (Barré). 

Malva  moschata  L.  f .  geraniifolia  Willk.  et  Lge.  —  Sainte- 
Suzanne  :  rochers  de  la  Vierge  ! 

Andros/Emum  fcbtidum  Sp.  —  Athée  :  la  Brancherie  (./.  Barré). 

Andros.emum  officinale  Ail.  —  Athée  :  Ghébussé  (J.  Barré). 

Hypericum  linarifolium  Vahl.  —  Saint-Berthevin  :  rochers 
de  la  grotte  (Chenu  )!  Ghailland  :  coteau  des  Villettes  (Péan), 
Sainte-Suzanne  (Barré). 

Oxalis  stricta  L. —  Laval  :  Saint-Michel,  1858  (d'Argy)  v  !  Dé- 
sormais AC.  —  Rectification  :  au  lieu  de  Mayenne  près  du  Vieux 
Pont  (Delaunay),  lire  :  Mayenne  :  Pont  delà  Nouvelle  Traverse, 
en  face  l'hôtel,  entre  les  pierres  du  quai  et  au-dessus  du  bateau 
lavoir. 

Rhamnus  catharticus  L.  —  Brée:  rivière  des  Beillardières; 
Montsûrs:  route  de  Mayenne  près  le  Pont  (Ern.  Rocher).  Désor- 
mais AG. 

Medicago  minima  L.  —  Sainte-Suzanne  :  rochers  du  château 
(Mayenne-Sciences). 

Trifolium  striatum  L.  —  Sainte-Suzanne  :  rochers  du  châ- 
teau (Mayenne-Sciences). 

Trifolium  glomeratum  L.  —  Laval  :  plateau  de  Bel-Air 
(Chenu)  ! 

Trifolium  scabrum  L. —  Sainte-Suzanne:  rochers  du  château 
(  Mayenne-  Sciences). 

Lotus  uliginosus  L.  var.  villosus  ThuilL—  Gossé-le-Vivien  : 
roule  de  Graon  (Gendry)l 

Lotus  angustissimus  L.  —  Laval:  talus  du  plateau  de  Bel-Air 
(Chenu)  !  Parné  :  grand  élang  des  Aulnaies! 

Sgorpiurus  subvillosus  L.  —  Laval  :  chemin  des  Fourches 
(Gendry  et  Corfec). 

Prunus  Mahaleb  L.  —  Laval  :  talus  de  la  gare,  près  du  via- 
duc! et  Rouessé  (Labbé)  v  ! 

Prunus  padus  L.  —  Sainte-Suzanne  :  planté  1 


—    IV    — 

Chat  eg]  s  oxyacantha  L.  —  La  Chapelle-Anthenaise  :  route 
de  Saint-Céneré. 

Agiiimonia  odorata  L. —  Cossé-le-Vivien  :  route  de  Craon, 
après  l'embranchemenl  de  la  route  de  Ballots  {Gendry  v! 

Ri  ius  puscds  Weihe.  —  Parné:  Le  Plessis,  bois  près  du 
château  ! 

Rubis  thyrsoideus  Wimm.  var.  hylophilus  Rip.  —  Parné  : 
Le  Plessis,  bois  du  château  ! 

Rubus  silvatigus  W.  et  N.  var.  amphichlorus  Muell.  — 
Parné  :  Le  Plessis,  bois  du  château! 

Rosa  PiMPiNELLiFOLiA  L.  —  Bazouges  :  ferme  des  Aimais,  non 
loin  d'un  petit  bois  au  sud  du  marais  (/.  Barré)  ! 

Onothera  biennis  L.  —  Gorron  :  route  d'Ambrières  à  lOkil. 
d'Ambrières,  à  200  m.  de  la  station  de  la  Détourbe  {DT  Lorier  . 

Epilobium  spicattjm  Lamk.—  Hercé:  étang  des  Bouillons,  près 
du  déversoir  (Péan)  ! 

Epilobium  palustre  L.  —  Saint-Aubin-Fosse-Louvain  :  queue 
et  rive  gauche  de  l'étang  (Dr  Lorier)  !  Lesbois  :  route  de  l'Epi- 
nay,  premier  ruisseau  à  droite  [Làbbe]  v  ! 

Epilobium  roseum  Roth.  —  Saint-Géneré  :  chemin  du  Pont  ! 

Ludwigia  palustris  L.  —  Saint-Aubin-Fosse-Louvain  :  fossé 
à  la  queue  de  l'étang  ! 

Myriophyllum  verticillatum  L.  —  Parné  :  étang  des  Aul- 
naies! 

Gorrigiola  littoralis  L.  —  Andouillé  :  bords  de  l'étang  du 
moulin  Gouillais;  Sacé  :  écluse  du  Port;  Saint-Aignan-sur-Roë: 
étang  de  la  Guiardière  (./.  Barré)  et  çà  et  là  sur  le  chemin,  de 
halage  de  la  Mayenne  (■/.  Barré). 

Scleranthus  perennis  L.  —  Bonchamp  :  chemin  du  moulin 
de  la  Porée  {Chenu)  ! 

Sedum  Fabaria  Kock.  —  Lesbois  {DT  Lorier)\ 

Sedum  elegans  Lej.  —  Sainte-Suzanne  (/.  Barré). 

Till/Ea  mdscosa  L.  —  La  Chapelle-Graonnaise,  près  l'ancien 
moulin  de  Fouleray  («/.  Barré). 

Tordylium  maximum  L.  —  Laval  :  près  la  caserne  Schneider 
{Labbè)\  Laval  :  plateau  de  Bel-Air  {Chenu  !  Sainte-Suzanne 
{Barré). 


—  V  — 

vëgopoditjm  podagrariaL.—  Ghailland:  terrain  vague  devant 
la  cure  (Péan)  vl 

Pastinaca  sativa  L.  —  Craon:  route  de  Segré. 

Torilis  nodosa  Gsertn.  —  Sainte-Suzanne  {Barré). 

OEnanthe  filipenduloides  Thuill.  —  Saint-Géneré  :  la  Né- 
ronnière  ! 

Myrrhis  odorata  Scop.  —  Ghailland  :  décombres  près  de 
l'école  communale  de  filles  (Péan). 

Smyrnium  olusatrum  L.  —  Graon  :  route  de  Ghâtelais,  près  la 
chapelle  du  Pavement  (Le  Godais  et  Reqaeut)  ! 

Sanicula  europ.ea  L.  —  Saint-Ouen-des- Vallons  :  taillis  au 
pied  du  château  de  la  Roche-Pichemer  (Ern.  Rocher)!  Désor- 
mais A  C. 

Bupleurum  protractum  L.  —  Epineux-le-Séguin  :  jardins  du 
bourg  (Jos.  Daniel)  v  !  Disparaîtra. 

Visçum  album  L.  —  Trouvé  sur  le  chêne  au  bois  de  l'Huisse- 
rie par  M.  Labbé  ! 

Symphoricarpus  racemosus  Mich.  —  Chemin  de  Saint-Ghris- 
tophe-du-Luat  à  Brée,  haie  (Ern.  Rocher)  ! 

Rubia  peregrina  L.  —  Saint-Jean-sur-Mayenne  :  à  2  kil.  sur 
le  vieux  chemin  de  Laval  {Chenu)  ! 

Galium  silvestre  Poil.  —  Saint-Géneré  :  prés  de  la  Néron- 
nière  (Coquin  et  l'abbé  Bougie)  !  Louverné  :  les  fours  à  chaux  ! 
Désormais  P  G. 

Valeriana  dioica  L.  —  Saint-Thomas-de-Gourceriers  :  au- 
dessus  de  la  prairie  de  la  Tillière,  près  Courcité,  de  chaque  côté 
du  ruisseau  (Ern.  Rocher  et  Mlle  Buat). 

Valerianella  eriogarpa  Desv.  —  Saint-Géneré  :  La  Valette 
et  la  Grommière  ! 

Erigeron  acre  L.  —  Montsûrs  :  murs  et  ruelles,  près  de  la 

route  de  Louverné,  et  ancienne  carrière  entre  les  routes  an- 
cienne et  nouvelle  de  Laval  (Ern.  Rocher).  Désormais  P  C. 

Ghrysanthemum  segetum  L.  —  Route  de  La  Lacelle  à  Champ- 
frémont,  dans  l'Orne  (J.  Barré,  Labbé  et  Mercier)  ;  Gorron  : 
ferme  delà  Haye,  abondant  (Péan)  v  !  Brécé  :  champ  au-dessus 
de  l'écluse  (Halouse). 


—  VI  — 

Matricaria  discoïde  a  J.  Gay.  —  Pré-en-Pail  :  voie  ferrée 
(Hariot). 

Doronicum  plantagineum  L.  —  Argentré  :  taillis  des  Jallières 
(Ern.  Hocher). 

Petasites  vulgaris  Desf  —  Montsûrs  :  route  de  Saint-Ouen- 
des-Vallons,  en  face  la  ferme  du  Recoudé  {Ern.  Rocher);  Chan- 
gé !  Désormais  P  G. 

Petasites  fragrans  Presl.  —  Brécé  :  Isle  (Halouse). 

Serratula  tinctoria  L.  —  Bonchamp-lès-Laval  :  se  main- 
tient. 

Lagtuca  saligna  L.  —  Cosmes  :  champ  de  la  Goétrie  (J. 
Barré)  ! 

Barkhausia  fœtida  D  C.  —  Route  de  Sainte-Suzanne  à  Assé- 
le  Bérenger  (Mayenne  Sciences). 

Hieracium  tridentatum  Fr.  —  Ravigny  !  Laval  :  quai 
d'Avesnières. 

Gampanula  rotundifolia  L.  —  Saint-Georges  Buttavent  : 
prairie  de  la  ferme  des  Fontaines  à  la  limite  de  la  commune  de 
Placé  (Coalange)  v  ! 

Campanula  rapunculoides  L.  —  Sainte-Suzanne,  chemin  des 
Dévirolettes,  28  Juillet  1904  ! 

Gampanula  patula  L.  —  Saint-Aubin-Fosse-Louvain  :  route 
de  TEpinay  à  droite  ! 

Specularia  hybrida  D  C.  —  Laigné-Bazouges  :  Bel-Air,  à 
200  mètres  à  l'ouest  du  point  99  (maison  de  garde)  dans  plu- 
sieurs champs  (/.  Barré)  v  ! 

Specularia  spéculum  L.  —  Laval  :  champ  sablonneux  der- 
rière Saint-Michel  {cTArgy). 

Lilac  vulgaris  L.  —  Saint-Ouen-des-Vallons  :  haies,  chemin 
du  Recoudé  au  Calvaire  {Ern.  Rocher),  Subspontané. 

Yinca  major  L.  —  Saint-Céneré  :  la  Valette,  provenant  d'un 
ancien  jardin  ! 

Asclepias  Vincetoxicum  L.  —  Entrammes,  abondant. 

Mknyantiies  trifoliata  L.  —  Saint-Germain-le-Guillaume, 
marais  entre  la  Sicorie  et  la  Berlinchetterie  (./.  Barré).  Désor- 
mais P  G. 

Lithospermum  officinale  L.   —  Saint-Céneré  :  four  à  chaux 


—  VII   — 

de  la  Valette  (Ern.  Rocher)  !  Argentré  :  route  de  Laval  (Ern* 
Roche?-)  !  Saint-Jean-sur-Mayenne  :  vieux  chemin  de  Laval 
{Chenu)  !  Chailland  :  lieux  incultes  aux  environs  du  bourg 
(Péan). 

Datura  Stramonidm  L.  —  Graon  :  dans  les  jardins  (Ré- 
citent) ! 

Hyoscyamus  Niger  L.  —  Prairie  au  Prieuré  d'Athée  (Bourg) 
(J.  Barré). 

Veronica  pr^ecox  AU.  —  Laigné-Bazouges  :  Bel-Air,  à  300 
mètres  de  la  route,  à  l'ouest  d'une  maison  de  garde  dans  un  ter- 
rain siliceux  (/.  Barré)  ! 

Orobanche  minor  Sutt.  —  Var.  Pelargonii  Lévl.  —  Athée  : 
dans  un  pot  de  fleur  sur  un  Pelargonium  (Barré)  v  1  Observé 
jadis  à  Chailland  dans  les  mêmes  conditions! 

Lathr^ea  clandestina  L.  —  La  Chapelle-Anthenaise  et  Saint- 
Géneré  :  route  de  la  Chapelle-Anthenaise  (Ern.  Rocher)  !  Désor- 
mais A  G. 

Salvia  sclarea  L.  —  Changé  (Legeay)  ! 

Calamintha  officinalis  Mœnch.  —  Changé  (Legeay)  ! 

Brunella  alba  Pall.  —  De  Sainte -Suzanne  à  Voutré 
(Mayenne-Sciences) . 

Melissa  officinalis  L.  —  Sainte-Suzanne  :  bords  de  l'Erve  ! 
—  Craon  :  route  du  Chatelais,  près  la  chapelle  du  Pavement  ! 
A  C  aux  environs  de  Laval  (Labbé)  ! 

Stachys  ambigua  Sm. —  Sainte-Suzanne  (Mayenne-Sciences)  ! 

Stachys  germanica  L.  —  Athée  :  route  de  Craon,  près  la 
Brancherie  (Barré),  Adventice?  Montsûrs  :  ancienne  carrière 
entre  les  routes  ancienne  et  nouvelle  de  Laval  (Ern.  Rocher). 

Lamium  incisum  Willd.  —  Cossé-le- Vivien  :  champs  sur  la 
route  de  Méral  (Léveillé  et  Requeut)  !  Argentré  :  le  long  des 
murs,  route  de  Soulgé  (Ern.  Rocher)  !  Laval  :  rue  des  Chanoines 
(Corfec). 

Lamium  amplexicaule  L.  —  De  Sainte-Suzanne  à  Voutré 
(Mayenne- Sciences).  Désormais  PC. 

Leonurus  cardiaca  L.  —  Courcité  :  route  d'Averton  (Ern. 
Rocher)  ! 

Pingtjicula  lusitanica  L.  —  Pré-en-Pail  :   marais  vers  les 


—   VIII   — 

sources  de  l'Omette  et  marais  de  la  Sourdière-des-Bois  {Barré, 
Labbé  et  Mercier)  !  Saint-Germain-le-Guillaume  :  marais  situé 
sur  une  ligne  droite  allant  du  château  de  la  Sicorie  à  la  Berlin- 
chetlerie  sur  le  bord  de  la  forêt  (/.  Barré)  ! 

Utrictjlaria  vulgaris  L.  —  Ahuillé  :  étang  de  la  Chaussée, 
abondant  («/.  Barré). 

Utricularia  minor  L.  —  Montsûrs  :  mare  d'un  pré  maréca- 
geux au  bord  de  la  route  de  Brée  {Ern.  Rocher). 

Lysimachia  nemorum  L.  —  Saint-Céneré  :  le  Pont  {Coquin)  ! 
Désormais  A  G. 

Primula  vulgaris  Hud s.  var.  purpurascens  Goupil. —  Saint- 
Céneré  :  route  de  Montsûrs  {Ern.  Rocher)  ! 

Primula  hybrida  Gentil.  —  La  Chapelle-Anthenaise  :  talus  du 
chemin  de  fer!  et  roule  de  Saint-Céneré  {Ern,  Rocher)  !  Saint- 
Céneré  :  pentes  herbeuses  route  d'Argentré  {Ern.  Rocher)  ! 

Var.  purpurascens.  —  Saint-Céneré  :  route  de  Montsûrs  {Ern. 
Rocher)  ! 

Littorella  lacustris  L.  —  Ahuillé  :  bords  de  l'étang  du 
moulin  Gouillais  et  bords  de  l'étang  de  la  Chaussée  {J.  Barré)  ! 
Saint-Aubin-Fosse-Louvain  :  rive  gauche  de  l'étang  !  Hercé  : 
étang  des  Bouillons  (Ha/ouse). 

'  Amarantus  Blitum  L.  {A.  ascendens  Lois).    —  Laval    :   pied 
des  murs  ! 

Amarantus  deflexus  L.  —  Soulgé  le  Bruant  :  dans  les  rues 
[Ern.  Rocher)  ! 

Amarantus  retroflexus  L.  —  Sainte-Suzanne,  autour  du 
château  ! 

Chenopodium  Bonus-Henricus  L.  —  Saint-Aubin-Fosse-Lou- 
vain  :  dans  le  bourg  ! 

Callitriche  hamulata  Kutz.  —  Montsûrs  :  route  de  Gesnes 
{Ern.  Rocher)  v  !  —  St-Aubin-Fosse-Louvain  :  étang  (Péan). 

Euphorbia  stricta  L.  —  Craon  :  bord  de  l'Uzure,  en  allant  du 
bois  du  Bigot  à  l'Ile  Tison  {Barré). 

Buxus  sempervirens  var  microphylla  Sieb.  et  Zinc.  —  Parné  : 
le  Plessis  ! 

Salix  Russeliana  Forbes  {alba  X  fragilis).—  Cossé-en-Cham- 


—  IX  — 

pagne  :  la  Guérinière,   sur  le  bord  de  la  route  de  Chemeré 
(Jos.  Daniel). 

Vallisneria  spiralis  L.  —  Parné  :  grand  étang  des  Aulnaies! 
Espèce  nouvelle  pour  le  département.  —  Probablement  intro- 
duite par  quelque  oiseau  aquatique  (t). 

Scilla  autumnalis  L.  —  Argentré  :  prairies  de  la  Gorbinière, 
en  face  les  fours  à  chaux  (Corfec)  ! 

Muscari  racemosum  L.  —  Azé  :  champs  de  Buron  (l'abbé 
Bougie)  ! 

Narthecium  ossifragum  Huds.  —  Pré-en-Pail:  abondant  dans 
les  marais  vers  les  sources  de  l'Omette  et  de  la  Sourdière  des 
Bois  (J.  Barré,  Labbé  et  Mercier)  ! 

Gonvallaria  maialis  L.  —  Loigné  :  bois  des  Rouillères,  bord 
d'un  petit  ruisseau  (./.  Barré). 

Orchis  conopsea  L.  —  Saint-Céneré  (?)  prairies  de  la  Néron- 
nière  (abbé  Bougie)  ! 

Orchis  pyramidalis  L.  —  Le  Grand  Coudray  entre  Laval  et 
Argentré,  1858  (oVArgy)  v  ! 

Ophrys  apifera  Huds.  —  Saint-Céneré  :  carrière  de  la  Valette 
{Coquin)  !  Laval  :  décombres  provenant  de  la  carrière  de  Rouessé 
■  {Corfec  et  Gendry)  ;  Loigné  :    bois  des  Rouillères,  près  la  Mar- 
chais (Mautaint). 

Spiranthes  ^estivalis  Rich.  —  Boulay  :  marais  de  Boulay 
(abbé  Létacq)  ;  Laval  :  château  de  Cumont,  août  1858 
(d'Argy)  v  ! 

Spiranthes  autumnalis  Rich.  —  Pré-en-Pail  :  marais  vers  les 
sources  de  l'Omette,  dit  encore  ruisseau  du  Buisson  de  Malheur 
{Barré,  Labbé  et  Mercier)  ! 

Potamogeton  gramineus  L.  —  Parné  :  grand  étang  des  Aul- 
naies ! 

Potamogeton  lucens  L.  —  Bonchamp  :  moulin  de  la  Porée 
{Chenu)  !  Parné  :  grand  étang  des  Aulnaies! 

Potamogeton  obtusifolius  Mert.  et  Koch.  —  Etang  de  Saint- 
Aubin-Fosse-Louvain  ! 


(1)  Bien  que  soumise  à  plusieurs  Collègues  cette  plante  aura  besoin  d'être 
revue  à  cause  de  son  analogie  avec  Alisma  natans  jeune. 


—  X  — 

Zannichellia  palustris  L.  —  Argentré:  mare  au  bord  de  la 
route  de  Laval  à  environ  800  m.  du  bourg  (Ern.  Roche?')  ! 

Lemna  gibba  L.  —  Montsûrs  :  mare  d'un  pré  marécageux  au 
bord  de  la  route  de  Brée,  côté  de  la  voie  ferrée  à  1500  m.  de  la 
gare  (Ern.  Rocher)  v  ! 

Lemna  polyrhiza  L.  —  Queue  de  l'étang  de  Barbé,  côté  est 
(Chenu)  ! 

Arum  magulatum  L.,  var.  Tetrelii  Corbière.  —  Sainl-Céneré: 
rochers  sur  la  route  d'Argentré  (Léveil/é  et  Ern.  Rocher)'. 

Juncus  tenageya  L.  —  Sainte-Suzanne  :  chemin  de  la  Vierge! 
Boulay  :  ruisseau  de  Boulay  (Aug.  Chevalier}!  Parné  :  grand 
étang  des  Aulnaies  ! 

Juncus  pygm.eus  Thuill.  —  Aron:  étang  de  Beaucoudray  (Hus- 
nof)  !  Pré-en-Pail  :  bords  du  réservoir  du  moulin  de  Fourneau 
(Leboucher)  ;  Boulay  :  ruisseau  de  Boulay  (Hariot). 

Luzula  maxima  DG.  —  Gorron  :  route  de  Lesbois  (Moriri). 

Cyperus  fuscus  L.  —  Athée  :  vallon  humide,  près  le  moulin 
du  Yal  (/.  Barré)  ! 

Gyperus  flavescens  L.  —  Boulay  :  ruisseau  de  Boulay  abbé 
Letacq)  !  Athée  :  vallon  humide  près  le  moulin  du  Yal 
(J.  Barré)\ 

Rhyncospora  alba  Yahl.  —  Pré-en-Pail  :  vers  les  sources  de 
l'Omette  et  la  Sourdière  des  Bois  (Barré,  Labbé  et  Mercier  '. 
Saint-Germain-le-Guillaume  :  marais  entre  la  Sicorie  et  la  Ber- 
linchetterie  (J.  Barré  ! 

Carez  disticha  Huds.  —  Près  la  gare  de  Saint-Berthevin 
(Chenu);  prairies  le  long  du  halage  entre  Laval  et  Changé 
(Chenu). 

Carex  vulgaris  Pries.  —  Lesbois  :  route  de  l'Epinay,  pre- 
mier ruisseau  à  droite  (Labbé)  v  !  Hercé  :  étang  des  Bouillons 
(Péan)  !  Chailland  :  réserve  de  la  Forge   Péan)  v! 

Carex  pseudo-Cyperus  L.  —  Ahuillé  :  bord  de  l'étang  de  la 
Chaussée  (/.  Barré)  !  Parné  :  grand  étang  des  Aulnaies  ! 

Carex  distaxs  L.  —  Saint-Céneré  :  carrière  de  la  Yalette 
(Coquin). 

Carex  l.eyigata  Sm.  —  Saint-Céneré  :  le  pont  (Coquin  ! 
Loigné  :  bois  des  Bouillères   (J.    Barré  '■   Chailland  :  lavoir  de 


—  XI  — 

Maisonseule  (Péan);  Lesbois  :  route  de  FEpinay,  premier  ruis- 
seau à  droite  (Labbé). 

Carex  filiformis  L.  x  glauca  Scop.  —  Parné  :  étang  des 
Aulnaies  ou  Hairies  (Caussard)  !  Ecailles  aiguës  dépassant  les 
capsules.  Plante  verte. 

Alopecurus  fulvus  Sm.  —  Laval  :  Halage  vers  Changé  ! 

Leersia  oryzoides  Sw.  — Lesbois  :  bord  de  la  Golmont; 
Hercé  :  étang  des  Bouillons  (Péan)  ! 

Avena  strigosa  Schreb.  —  Saint-Aubin-Fosse-Louvain  : 
champs  avoisinant  l'étang  (Husnot)  ! 

Bromus  erectus  L.  —  Parné  :  le  Plessis  ! 

festuca  myuros  L.  —  Gossé-en-Champagne  ;  Thorigné  ;  Saint- 
Pierre-sur-Erve  (Jos.  Daniel). 

Festuca  arundinacea  Schr.  --  Laval  :  route  du  Mans,  fossé 
humide  en  face  le  château  de  Saint-Melaine  (Chenu). 

Glyceria  airoides  Reich.  —  Athée  :  ruisseau  de  la  prairie  de 
Pineau  (/.  Barré)  !  Saint-Aubin-Fosse-Louvain,  étang  (Hus- 
not)! 

Ophioglossum  vulgatum  L.  —  Saint-Céneré,  carrière  aban- 
donnée, chemin  de  la  Roche  Talbot,  au  bas  du  bois  (Ern.  Ro_ 
cher)  ! 

Asplenium  Trichomanes  L.  var.  incisum  Moore.  —  Sainte- 
Suzanne,  murs  du  château  et  de  quelques  habitations! 

Pilularia  GLOBULiFERA  L.  —  Saint-Aubin-Fosse-Louvain  : 
rive  gauche  de  l'étang  (Husnot)  ! 

Nitella  flexilis  Ag.  —  Pré-en-Pail  :  réservoir  du  moulin  du 
Fourneau  (abbé  Letacq)  ;  Saint-Aubin-Fosse-Louvain  :  étang 
(Péan). 

NOTES    ET     OBSERVATIONS 

La  Cité  s'étend  sur  la  commune  de  Saulges  et  sur  celle  de 
Thorigné;  pour  simplifier,  M.  Jos.  Daniel  dans  ses  indications 
rattache  cette  localité  à  la  commune  de  Saulges. 

Pour  les  indications  concernant  les  landes  de  Malingue  en 
Melleray  attribuées  à  M.  Aug.  Chevalier  faire  suivre  son  nom 
de  celui  de  M.  Savouré. 


—    XII   — 

L'étang  des  Hairies  en  Parné  est  beaucoup  plus  connu  sous 
le  nom  d'étang  des  Aulnaies. 

Feu  l'abbé  Nourry  a  observé  le  Sparassis  crispa  var.  lami- 
nosa  Fr.  dans  le  parc  du  château  de  Saint-Loup-du-Gast. 

M.  Houlbert  a  été  indiqué  par  erreur  comme  l'auteur  de 
l'Excursion  à  Beaulieu. 

VUlex  Gallii  Planch.  a  été  indiqué  par  feu  l'abbé  Nourry 
dans  la  vallée  de  Gontest.  Cette  indication  est  à  vérifier. 


GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  DE  LA  MAYENNE 


Carte    O 

Le  Dianthus  caryophyllus  0  à  peu  près  disparu  du  château 
de  Mayenne  aborde  sur  celui  de  Sainte-Suzanne. 

Le  Saponaria  vaccaria  1  reste  confiné  aux  environs  de 
Laval. 

Le  Silène  Armeria  2  est  échappé  de  cultures. 

Le  Spergtjla  nodosa  4  n'a  été  rencontré  qu'aux  environs  de 
Laval  et  de  Pré-en-Pail. 

Le  Linum  gallicum  5  demeure  particulier  aux  terrains  de 
Chemeré  et  de  Saulges. 

L'Altilea  hirsuta  6  occupe  la  même  région  mais  s'étend  au 
nord,  vers  Evron  et  à  l'ouest  vers  Laval  et  Changé. 

Le  Géranium  pyrenaicdm  8  apparu  sur  certains  points  est  d'in- 
troduction récente.  Sa  ditfusion  est  probable. 

Carte    T 

L'Elatine  hexandra  7  est  une  plante  si  petite  qu'elle  passe 
souvent  inaperçue.  Sa  répartition  dans  la  Mayenne  est  à  ce  jour 
assez  nettement  orientale. 


*~7 


-V. 


DomFront 


—    XIII    — 

Le  Cerastium  pumilum9  croît  surtout  sur  les  terrains  calcaires 
de  l'Erve  inférieur. 

L'Oxalis  corniculata  5disséminé  cà  et  là  croît  souvent  dans 
les  lieux  cultivés. 

L'Hippocrepis  comosa  0  reste  localisé  au  voisinage  d'Ar- 
gentré. 

Le  Lathyrus  Nissolia  4  est  une  plante  dont  il  reste  à  trouver 
un  assez  bon  nombre  de  localités. 

Le  Lathyrus  angulatus  2  deCossé-le-Vivien  n'a  pas  été  revu. 
Les  friches  de  la  route  de  Méral  sont  à  peu  près  disparues.  Il 
devait  y  vivre  en  compagnie  du  Lotus  hispidus. 

L'Hippuris  vulgaris  6  n'est  connu  qu'à  Aron. 

Carte    S 

Le  Géranium  purpureum  2  reste  confiné  dans  les  parages  de 
Saulges.  C'est  une  excellente  race  du  G.  Robertianum. 

Le  Trifolium  hybridum  0  d'introduction  récente  a  une  dis- 
persion encore  incomplète. 

Le  Trifolium  sgabrum  i  occupe  les  angles  d'un  triangle  formé 
par  Laval,  Saulges  et  Origné. 

L'Epilobium  spicatum  5  n'a  pas  été  rencontré  au-dessous  de 
Laval  si  ce  n'est  à  Azé. 

L'Epilobium  palustre  8  est  une  espèce  du  nord  du  départe- 
ment qui  descend  jusqu'à  Laval. 

L'Epilobium  roseum  9  se  répand  de  plus  en  plus. 

Le  Polycarpon  tetraphyllum  4  n'a  été  rencontré  qu'auprès 
de  Ghâteau-Gontier. 

Carte    Ô 

Le  Sedum  anglicum  0  occupe  le  centre  du  département  en  se 
prolongeant  vers  l'est. 

Le  Sedum  villosum  1  n'est  connu  que  d'une  seule  localité 
également  centrale. 

Le  Sedum  dasyphyllum  2  espèce  murale  se  trouve  sur  deux 
points  non  loin  des  bords  de  la  Mayenne. 

Le  Ribes  rubrum  3  est  une  espèce  des  bords  de  l'Oudon  et  de 

2 


—  XIV   — 

l'Erve.  Elle  est  parfaitement  indigène  dans  le  sud  du  départe- 
ment. 

Le  Parnassia  palustris  4  reste  jusqu'ici  confiné  dans  le  nord- 
est. 

Carte     ÎO 

L'Anthriscus  silvestris  0  habite  le  nord  du  département  où 
on  le  rencontre  sur  deux  points. 

Le  Peucedanum  carvifolium  1  n'est  connu  que  de  Saint-Denis- 
d'Anjou  au  bord  de  la  Sarthe. 

L'Orlaya  grandiflora  2  ne  croit  que  sur  les  calcaires  de 
Saulges. 

Le  Selinum  carvifolia  3  demeure  l'hôte  des  bords  de  la 
Mayenne  au  nord  de  Laval. 

Les  Torilis  nodosa  4  et  heterophylla  5  sont  confinés  dans 
la  région  de  Saulges. 

Le  Gaucalis  daucoides  6  de  la  même  région  se  retrouve  près 
de  Laval. 

Le  Bupleurum  tenuissimum  7  occupeà  peu  près  le  même  aire 
de  dispersion  que  le  Caiicalis. 

L'Asperula  arvensis  8  a  été  signalé  à  Bourgon.  L'A.  odorata 
9  est  disséminé  à  travers  le  département. 

Le  Senecio  viscosus  o\  ne  se  rencontre  qu'auprès  de  Laval 
mais  est  à  rechercher  du  côté  de  Saint-Jean-sur-Erve. 

Le  Serratula  tinctoria  oo  est  réparti  entre  Gossé-le-Vivien 
et  Evron.  On  en  trouvera  dans  cette  région  de  nouvelles  loca- 
lités. 

Le  Gnaphalium  dioicum  2  s'étend  de  Ghailland  à  Pré-en- 
Pail. 

Carte     11 

Le  Gentrophyllum  lanatum  0  des  calcaires  du  sud-est  s'étend 
jusqu'à  Laval  et  Changé. 

Le  Lactuca  saligna  1  se  propage  le  long  des  voies  ferrées. 

Le  Ghondrilla  juncea  2  habite  plus  particulièrement  le  sud- 
est  du  département. 

Le  Crépis  nkleensis  3  demeure  localisé  à  Chemeré  près  de 
Saulges. 


DomFront 


ii 


'■^.DomFront 


-12 


—  XV  — 

Le  Specularia  hybrida  4  ne  se  trouve  dans  Test  que  sur 
deux  points. 

Le  Gampanula  rotundifolta  5  est  concentré  dans  le  nord- 
est. 

Le  Gampanula  patdla  6,  occupe  le  nord  du  département  et 
s'étend  vers  Sainte-Suzanne. 

Le  Campanula  glomerata  7,  est  strictement  localisé  à 
Saulges. 

Le  Pyrola  minor  8,  habite  le  bois  de  Misedon  près  Olivet  et 
Montsûrs.  C'est  également  dans  cette  dernière  localité  que  se 
rencontre  le  P.  rotundifolia  9. 

L'Oxycoccos  palustris  w  habite  le  centre  nord  du  départe- 
ment, de  Mayenne  à  Melleray. 

Cat-te     1 Q 

L'Asclepias  vincetoxicum  0  est  diposé  en  un  triangle  dont  il 
occupe  les  sommets. 

Le  Myosotis  silvatica  i  croît  presque  exclusivement  sur  les 
rochers  des  bords  de  la  Mayenne,  de  Laval  au  Maine-et-Loire. 

L'Anchusa  italica  2  ne  se  rencontre  que  dans  la  région  de 
Saulges  et  Ghemeré. 

L'Heliotropium  europjEUM  3  habite  les  parages  de  Ghâteau- 
Gontier. 

Le  Physalis  alkekengi  4,  sauf  une  localité  avancée  dans  le 
nord-est,  a  plutôt  une  distribution  orientale. 

Le  Melampyrum  arvense  5  du  sud-est  ne  dépasse  pas  la 
ligne  de  Laval  au  Mans. 

Le  Linaria  pelisseriana  6  croît  entre  Laval  et  le  Treulon. 

Vandellia  erecta  7  reste  étroitement  localisé  à  Entrammes 
au  bord  de  la  Mayenne. 

Veronfca  montana  8  ne  dépasse  pas  la  ligne  de  Paris  à 
Brest. 

Yeronica  Teucrium  9  a  une  dispersion  orientale  concordant 
avec  l'extension  des  calcaires  et  s'avance  au  nord  un  peu  au- 
dessous  de  Mayenne. 

Veronica  acinifolia  g  paraît  affectionner  le  cours  inférieur  de 
la  Mayenne. 


—  XVI   — 

Carte     13 

Lathr.ea  clandestina  0  si  rare  dans  la  Sarthe  abonde  dans 
la  Mayenne  à  l'exception  du  sud  du  département. 

Lathr.ea  squamaria  1  occupe  dans  le  sud-est  deux  localités 
d'égale  latitude. 

Orobanche  heder.e  2  est  jusqu'ici  spécial  à  la  région  de 
Saulges.  Il  en  est  de  même  de  l'O.  amethystea  3  et  du  Teu- 
crium  scordium  8  absolument  localisé  à  Bannes. 

Le  Mentha  sylyestris  4  ne  dépasse  pas  la  ligne  de  Paris  à 
Brest. 

Le  Samolus  valerandi  5  est  compris  entre  Entrammes  sur  la 
Mayenne  et  le  Treulon. 

Le  Rumex  maritimus  6  de  l'extrême  sud  remonte  un  peu 
vers  l'est,  tandis  que  Y Aristolochia  clematilis  reste  nettement 
méridional  sur  les  confins  du  Maine-et-Loire. 

Carte     14 

Stachys  ànnua  0  et  S.  recta  1  sont  les  hôtes  des  calcaires 
de  Laval  au  Treulon.  Le  second  pousse  cependant  une  pointe 
vers  le  nord- est  où  il  va  retrouver  le  Stachys  alpin  a  2. 

Le  Triglochin  palustre  3  reste  isolé  à  Parné  tandis  que 
I'Amarantdsretroflexus  5  vagabonde  ça  et  là  etque  le  Polygo- 
numBistorta  6,  sauf  une  pointe  vers  Laval,  a  une  dispersion 
nettement  orientale. 

Le  Polygonum  minus  7  a  une  distribution  qui  laisse  prévoir 
de  nouvelles  et  nombreuses  localités. 

Salvia  verbenaca  4  demeure  confiné  vers  Saulges  et  S.  scla- 
rea  8  s'étend  dans  le  triangle  compris  entre  cette  même  localité, 
Laval  et  Montsûrs.     . 

Calamintha  officinales  sauf  une  localité  aberrante" vers 
l'ouest  se  trouve  entre  la  Mayenne  et  le  Treulon. 

Carte     15 

Les  Euphorbes  sont  en  général  rares  dans  la  Mayenne. 
L'Euphorbia  stricta  i  n'y  compte  que  trois  localités  réparties 
dans  le  quart  sud-ouest  du  département.  L'.  E.  platyphylla  2 


1-4 


AS 


—  XVII  — 

se  trouve  sur  une  zone  oblique  allant  d'Argentré  au  Treulon. 
L\  E.  cyparissias  au  nord  de  Laval  vers  Changé  reste  absolu- 
ment isolé  et  d'origine  problématique. 

L'E.  Esula  4  demeure,  lui  aussi,  cantonné  près  de  Château- 
Gontier.  L'E.  pilosa5  ne  compte  qu'une  localité  entre  Changé 
et  Louverné. 

Quercus  pubesgens  6  des  environs  de  Parné  se  retrouvera 
certainement  ailleurs.  Quercus  toza  7  et  Quercus  Ilex  8  beau- 
coup moins  abondants  qu'autrefois  existent  surtout  entre  Laval 
et  le  Treulon  et  comptent  quelques  localités  aberrantes. 

Damasonium  stellatum  9  est  réparti  dans  la  Mayenne  selon 
une  diagonale  allant  de  Villaines-la-Juhel  aux  confins  de  la 
Loire-Inférieure  sauf  une  localité  aberrante  vers  Saulges. 

L'Ajuga  genevensis  3  demeure  confiné  dans  cette  dernière 
région. 

Carte     16 

Nayas  major  0  et  Nayas  minor  1  comptent  quelques  localités 
isolées  dans  les  rivières  Mayenne  et  Sarthe.  On  en  trouvera 
certainement  d'autres. 

Le  Lemna  trisulca  2  reste  isolé  à  Monlsûrs.  lise  retrouvera 
ailleurs  de  même  que  Lemna  gibba  3. 

Butomus  umbellatus  4  est  aussi  une  plante  encore  mal  obser- 
vée qui  ne  dépasse  pas  actuellement  Evron  en  latitude  et  manque 
dans  l'ouest  du  département. 

Fritillaria  meleagris  5  manque  par  contre  dans  le  sud  sauf 
une  localité  extrême  à  Senonnes.  Le  Muscari  racemosum  6 
croît  dans  une  région  où  sa  présence  étonne  ;Tuijpa  silvestris 
7  croît  au  cœur  du  département. 

Narthecium  ossifragum  8  répandu  dans  les  landes  maréca- 
geuses, descend  jusqu'au  dessous  de  Laval,  mais  manque  totale- 
ment dans  l'arrondissement  de  Château-Contier  ;  Gladiolus 
segetum  9  plante  du  bassin  de  la  Loire,  remonte  jusqu'auprès 
de  Laval. 

Narcissus  pœticus  oi  et  biflorus  y  ont  une  dispersion  assez 
irrégulière.  Orchis  simia  z  et  Orchis  purpurea  q  font  prévoir 
par  leur  dispersion  de  nouvelles  localités. 


—  XVIII   — 

Carte     17 

Orchis  pyramidalis  io  reste  une  des  plantes  les  plus  rares  du 
département  ainsi  que  Malaxis  paludosa  0  confiné  dans  l'ex- 
trême nord-est  mais  probable  à  Saint-Aubin-Fosse-Louvain. 

Arum  italicum  i  cantonné  dans  la  région  de  Saulges à  été  in- 
troduit à  Ambrières  et  peut-être  aussi  dans  larégion  de  Chàteau- 
Gontier.  Sparganium  minimum  2  croît  dans  le  nord-est.  L'Erio- 
phorum  gracile  3  s'échelonne  non  loin  de  la  Mayenne  tandis 
que  E.  vaginatum  reste  localisé  à  Melleray. 

Juncus  squarrosus  5  abondant  dans  tout  le  nord  du  départe- 
ment, ne  descend  pas  au-dessous  d'Aron.  J.  pygm.eus  7  semble 
manquer  dans  tout  le  sud-est. 

L'Heleocharis  oyata  8,  plante  à  réapparitions  intermit- 
tentes, fournira  dans  un  avenir  prochain  d'autres  localités. 
Heleocharis  acicularis  9  disséminé  dans  le  département  est 
encore  imparfaitement  étudié  au  point  de  vue  de  sa  dispersion. 
11  en  est  de  même  de  THeleocharis  uniglumis  6   localisé    à 

Melleray. 

Carte     1& 

Kœleria  cristata  0  occupe  la  région  de  Saulges.  Melica 
Nebrodensis  1  n'est  connu  qu'à  Laval.  Fesluca  arundinacea  2 
ne  s'éloigne  guère  de  la  voie  de  Paris  à  Brest. 

Scirpus  c.espitosus  3,  du  nord  du  département  doit  pro- 
voquer de  nouvelles  recherches  dans  l'arrondissement  de 
Mayenne. 

Scirpus  maritimus  4  croît  le  long  de  la  Mayenne. 

Nardurus  Lachenalii  5  et  NARDURUSTENELLUs6semblentpré- 
férer  le  voisinage  des  cours  d'eau. 

Agrostis  spica-venti  7  fournira  sûrement  de  nouvelles  loca- 
lités. 

Il  en  est  de  même  de  I'Avexa  pubescens  8  et  du  Festuca 
heterophylla  9  aussi  bien  que  de  I'Eragrostis  pilosa  oc. 

Les  Eragrostis  sont  à  rechercher  le  long  des  voies  ferrées. 

L'Anthoxanthum  Puelii  m  reste  confiné  dans  les  parages 
de  Saulges  et  Chemeré.  L'Aira  uliginosa  f  est  une  plante 
dont  on  ne  connaît  que  quelques  localités,  jalons  pour  de  futures 
recherches. 


Domfront 


ûomfront 


18 


20 


—  XIX  — 

Oarte     19 

Cette  carte  est  réservée  plus  particulièrement  aux  Gypéracées 
et  très  spécialement  aux  Carex.  Quelques-uns  d'entre  eux  ne 
comptent  qu'une  seule  localité.  Tels  sont:  G.  brizoides  1,  G.  to- 

MENTOSA  4,  G.  PIL1FORMIS  5,  G.  STRTGOSA  6,    G.  MAIRII  8,   G.  POLY- 

rhiza  9,  G.  limosa  0,  G.  dioica  oo.  Il  en  est  de  même  des  Gla- 
dium  Mariscus  \  et  Rhynghospora  fusca  z-  On  remarquera  que 
la  localité  de  Melleray  est  très  riche  en  Gypéracées.  On  y  trouve 
G.  canescens  2  qui  compte  un  certain  nombre  de  localités  dans 
le  nord  et  descend  par  le  bois  de  Misedon  et  Olivet  jusqu'à 
Laval  ;C.elongata  g  qui,  de  Melleray,  se  retrouve  sur  deux  points 
le  long  de  la  Mayenne. 

Le  Carex  depauperata  3  croit  sur  deux  points  très  dis- 
tants. 

Le  G.  punctata  7  a  une  dispersion  nettement  orientale. 

Le  Chamagrostis  minima  a  et  le  Coleanthus  subtilis  g 
comptent  chacun  une  localité,  tandis  que  I'Airopsis  agros- 
tidea  o  présente  une  dissémination  qui  permet  de  compter  sur 
la  découverte  de  localités  nouvelles  très  spécialement  dans  le 
nord. 

Carte    20 

Très  intéressante  est  la  dispersion  de  I'Aspidium  oreopteris  0 
qui  explique  qu'on  ait  trouvé  des  localités  de  cette  espèce  en 
Ille-et-Vilaine  et  dans  l'Orne.  Elle  descend  par  le  bois  de  Mise- 
don  et  Olivet  vers  Laval.  Sa  dispersion  est  actuellement  nord- 
occidentale.  L'A.  fragile  1  suit  le  cours  de  la  Mayenne,  de 
même  que  I'Asplenium  lanceolatum  2. 

Le  Botrychium  Lunaria  3  reste  localisé  à  Hardanges  où  nous 
ne  l'avons  pas  revu. 

Polypodium  Phegopteris  4  reste  dans  le  nord.  Alors  que 
I'Aspidium  oreopteris  aime  les  fossés  ombragés,  le  Polypodium 
préfère  les  bois  et  les  forêts. 

L'Equisetum  Telmateya  5  fournira  certainement  de  nouvelles 
localités.  Il  en  est  de  même  du  Lygopodium  inundatum  6  et  du 
L.  clavatum  7.  Lo  L.  Selago  8  seul  est  localisé  et  le  restera 
sans  doute  sur  le  massif  du  Souprat.  


XX   — 


Une  espèce  nouvelle  pour  la  flore  dauphinoise 


Une  herborisation  classique,  facile  et  productive,  aux  envi- 
rons de  Grenoble,  est  celle  de  Saint- Nizier,  en  passant  par  le 
Vallon  de  Jean-Jacques  Rousseau.  Je  lai  faite  le 28  juin  1903,  et 
en  classant  maintenant  les  échantillons  récoltés  j'y  trouve  une 
Euphorbe  qui  jusqu'à  présent  —  à  ma  connaissance  tout  au 
moins  —  n'avait  dans  le  bassin  du  Rhône  été  signalée  que 
dans  le  Languedoc,  la  Provence  et  les  Alpes- Maritimes.  Il  s'agit 
de  I'Euphorbia  pubescens  et,  plus  spécialement  en  la  circon- 
stance, de  sa  variété  subglabra  GG.  Je  lai  cueillie  entre  Seys- 
sinet  et  Pariset,  sans  pouvoir  actuellement  spécifier  exactement 
la  station.  Il  conviendrait  de  l'y  rechercher,  afin  de  voir  quelle 
est  l'abondance  des  sujets. 

L'Euphorbia  pubescens,  ainsi  que  l'ont  déjà  fait  remarquer 
plusieurs  auteurs,  rappelle  beaucoup  par  son  aspect  et  même 
son  portl'E.  platyphyllos  et  surtout  l'E.  stricta.  Cette  espèce 
peut  donc  parfois  être  négligée  en  herborisation  ;  en  tout  cas 
elle  est  très  facile  à  caractériser  par  ses  graines  parsemées  de 
petites  crêtes  saillantes  (au  lieu  d'être  lisses)  et  par  sa  souche 
vivace. 

Ce  fait  vient  confirmer  une  fois  de  plus  la  justesse  de  cette 
remarque  :  «  S'il  y  a  peu  de  probabilités  de  rencontrer  en 
France  des  espèces  nouvelles  pour  notre  pays  et  réellement  indi- 
gènes, par  contre,  au  point  de  vue  de  la  géographie  botanique 
basée  sur  la  dispersion  des  espèces,  la  flore  de  la  France  est  en 
général  mal  connue.  »  (H.  Léveillé,  tableau  analytique  de  la 
Flore  française,  p.  VI). 

C'est  aussi  un  exemple  à  ajouter  à  l'intéressant  travail  «  Sur 

la  flore  méridionale  des  environs  de  Grenoble  et  de  quelques 

régions  voisines  »  (Vidal  et  J.  Offner,  Soc.  Bot.  de  France,  1905, 

p.  424-436). 

Ch.  Guffoy. 


Le  Mani.  —  Imp.  A.  Bienaimé.  —  4833ll-06. 


5e  Année  '3e  Série) 


N°    208 


ier  Février   1907 


BULLETIN 


DE 


L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE 


de  Géographie  Botanique 


H.e  bon  à  tirei-  s\  été  «lonné  le  1£&  Janvier    1907 


SOMMAIRE  DU   N°    208 

Election  du  Dr  Christ  comme  Directeur  pour   1907. 

Études    comparatives     sur     la     flore     andine    et    sur    celle    des    Alpes    européennes, 

M.  Petitmengin. 
Les  Pedicularis  hispano-portugais,  M.  Michel  Gandoger. 
Aperçu    sur     la    Flore   de    la    Montagne      Sainte-Victoire  près  d'Aix-en-Provence, 

MM.  l'abbé  Delmas,  D'-  Marnac  et  Alf.  Reynier. 


PARIS 


JU  I 


1R.  A.  I  J=*.  IE3        G  JM  A.JR.  J-,  153  S       A.  3VE  A.  T 

11,        RUE       DE       MEZIÈRES,        11 


1907 


2  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Etudes   comparatives 

SUR  LA  FLORE  ANDINE 

ET  SUR  CELLE  DES  ALPES  EUROPÉENNES 

Par  M.   Petitmengin 


De  toutes  les  montagnes  du  globe,  nulle  assure'ment  dans  sa 
végétation,  n'a  un  faciès  aussi  caractéristique,  que  la  Cordillère 
des  Andes. 

Cette  chaîne  imposante,  aux  sommets  neigeux  et  fort  élevés, 
sillonne  l'Amérique  du  Sud  d'une  extrémité  à  l'autre.  La  partie 
terminale  de  l'Alpe  andienne,  dans  les  passages  de  la  Terre  de 
Feu,  voisins  du  cap  Horn,  a  d'énormes  glaciers,  très  étendus, 
qui  viennent  aboutir  jusqu'au  niveau  de  l'Océan.  —  Pareil 
phénomène  s'observe  également  dans  certaines  régions  de  la 
Nouvelle-Zélande,  où  les  glaciers,  terminent  leur  moraine 
frontale,  parmi  les  forêts  de  fougères  arborescentes.  Or  il  est 
à  remarquer,  que  quelques  espèces,  parmi  les  genres  endémi- 
ques de  la  Cordillère,  se  retrouvent  en  Nouvelle  Zélande  et  un 
nombre  moins  considérable  enfin,  dans  l'Himalaya. 

Ces  temps  derniers  je  m'étais  proposé  d'étudier  comparative- 
ment, la  végétation  de  nos  montagnes  européennes  et  celle  des 
Andes,  pour  pouvoir  établir,  dans  ses  grandes  lignes  du  moins, 
la  prédominance  des  familles  à  endémiques,  et  surtout  par 
leur  étude,  tirer  quelques  conclusions  générales,  sur  les  <.aracté- 
ristiques  de  ces    diverses  flores. 

Qu'il  me  soit  permis,  d'exprimer  ici,  publiquement,  toute 
ma  reconnaissance  à  M.  le  Pr  Dr  Reiche,  qui  a  bien  voulu, 
avec  une  bienveillance  remarquable,  me  fournir  des  matériaux 
d'études  concernant  la  région  chilienne  des  Andes. 

Le  présent. article,  aura  pour  objet,  les  conclusions  que  m'a 
suggérées  ce  travail;  puissent-elles  intéresser  ceux  de  mes  col- 
lègues, qui  s'occupent  de  Géographie   botanique. 

Je  ferai  remarquer  tout  d'abord   que  j'ai  du  éliminer  un  cer- 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


tain  nombre  de  familles,  spéciales  aux  régions  subtropicales  ou 
exclusivement  américaines,  parce  qu'elles  ne  permettaient  pas  la 
comparaison.  Je  ne  me  suis  adressé  qu'aux  familles  communes 
à  l'immense  domaine  floral  que  nous  considérons.  De  plus> 
toutes  considérations  établies  ces  divers  groupes  végétaux,  peu- 
vent se  répartir  ainsi  qu'il  suit: 

Rosacées.  Ombellifères.  Valerianées.  Composées.  Plantaginées. 

Ce  nombre  est,  comme  on  le  voit,  très  restreint.  Certes  à  côté 
de  ces  familles,  comme  je  le  disais  plus  haut,  il  en  est  d'autres 
encore  et  nombreuses,  qui  donnent  à  la  végétation  de  la  Cor- 
dillère des  Andes,  quelque  chose  de  son  aspect.  Les  Caryophyl- 
lées  y  sont  représentées  par  Pycnophyllum  bryoides  Philippi, 
des  Andes  chiliennes,  lequel  est  très  caractéristique.  —  Les 
Saxifragées  nous  y  offriraient  :  Donatiafascicularis  Forst,  Fran- 
coa  appendiculata,  Tetilla  hydrocotylœfolia  DC.  ;  les  Primula- 
cées  :  Primula  magellanica  Koch,  de  la  Terre  de  Feu,  curieuse 
race  fixée,  dérivée  probablement  du  Primula  far inosa  L.  ;  parmi 
les  Borraginées,  les  Allô  cary a  humilisGreene,uliginosaGreene, 
procumbens  Greene,  etc..  Puis  ce  sont  encore  les  Bromélia- 
cées tropicales,  aux  formes  capricieuses  et  bizarres,  qui  ajoutent 
aux  forêts  andines  un  caractère  qui  leur  est  propre,  tel  par 
exemple  le  curieux  Tillandsia  usneoides  L.  de  la  Colombie.  — 
Enfin,  les  espèces  forestières,  dont  les  Cinchona  et  autres  Rubia- 
cées  analogues  formant  les  essences  dominantes,  donnent  encore 
à  cette  végétation   alpine,  un  des  traits  qui  la  caractérise. 

Les  Cinchona,  montent  en  effet  à  l'ascension  des  pentes  jusque 
vers  3ooo  mètres.  Mais  nous  nous  bornerons  à  l'étude  des 
espèces  de  hautes  altitudes,  dont  certains  représentants  existent 
aussi  bien,  dans  les  massifs  montagneux  européens,  que  dans 
la  chaîne  andine. 

Précédemment,  j'ouvrais  la  liste  de  ces  familles  par  les  Rosa- 
cées. Dans  les  Alpes,  aussi  bien  dans  celles  de  l'Europe  orien- 
tale, que  dans  celles  des  régions  les  plus  septentrionales,  le 
genre  Alchemillaa.  de  nombreux  représentants,  mais   dans  l'an- 

(i)  Blanchet  :  Catalogue  des  PL  vase,  du  Sud-Ouest  de  la  France,  p.  5g. 


rACADÉMlE^DE',"GÉOGRAPHlE    BOTANIQUE 


cien  continent,  aucune  espèce  ne  suscite  au  système  monta- 
gneux, où  elle  pousse,  un  caractère  qui  lui  est  propre. 

Dans  les  Andes  péruviennes  surtout,  au  contraire,  VAlche- 
milla  nivalis  N.  B.  K.  donne  à  la  végétation  un  faciès  particulier. 
C'est  une  plante  à  aspect  équisetiforme  dont  l'appareil  végétatif 
ressemble  à  une  tige  sexuée  de  prêle,  munie  de  colerettes  régu- 
lièrement espacées,  derniers  vestiges  des  feuilles  presque  totale- 
ment disparues.  Au  premier  aspect,  cette  plante  bizarre,  est 
loin  de  nous  faire  penser  à  ses  congénères,  il  faut  l'étudier  de 
plus  près,  pour  se  rendre  compte  de  sa  philogénie.  C'est  le  seul 
genre  à  espèce  extrêmement  typique  qui  marque  une  différence 
profonde  dans  les  flores  des  deux  régions. 

Les  Ombellifères  sont  assurément  celles  qui  vont  nous  per- 
mettre de  nous  rendre  mieux  compte  delà  spécialisation  des 
flores  européennes  et  andines.  Nous  examinerons  successive- 
ment, les  Pyrénées,  les  Alpes  centrales  et  orientales. 

Trois  genres,  monotypiques,  existent  dans  les  Pyrénées.  A 
l'Ouest  de  la  chaîne,  dans  les  Basses-Pyrénées,  dans  une  zone 
d'éboulis,  comprise  entre  2000  et  2800  mètres,  se  trouve  le 
Dethawia  tenuifolia  End  (1)  (==  Wallrothia  tenuifolia  DC).  Il 
y  est  là  très  localisé.  Sauf  dans  les  Basses-Pyrénées,  on  ne  le 
rencontre  que  dans  deux  ou  trois  stations  des  Pyrénées  cen- 
trales. Nul  ailleurs. 

Dans  les  Pyrénées-Orientales,  à  l'autre  extrémité  de  la  chaîne, 
le  Dethawia  est  remplacé  par  des  Ombellifères  endémiques,  Y  En- 
dressia  pyrenaïca  Gay  et  le  Xatartia  scabra  Meissn.  Cette 
dernière  espèce  a  un  aspect  des  plus  remarquables,  d'une 
souche  assez  forte  sort  une  tige  courte,  fistuleuse,  élargie  dès  la 
base,  portant  quelques  feuilles  largement  engainantes,  et  enfin 
au  sommet  5  ou  6  rameaux  à  ombelles  florifères.  L'ensemble 
tout  entier  est  tel  qu'il  ne  prête  confusion  avec  aucune  autre 
espèce  de  la  même  famile  famille. 

Le  Xatartia  scabra  Meissn,  se  rencontre  dane  les  éboulis 
mouvants,  compris  dans  une  région  sise  entre  25oo  et  2800 
mètres  (1). 

(1)    Gautier  :  Catalogue  des  Plantes  des  Pyrénées  Orientales,  p.  199. 


ACADEMIE   DE    GEOGRAPHIE   BOTANIQUE 


Enfin  Eryngium  Εourgati  Gn.  aux  magnifiques  ombelles 
bleu  d'acier  est  également  endémique  des  Pyrénées  françaises 
et  espagnoles.  Si  des  Pyrénées  nous  passons  aux  Alpes  cen- 
trales, nous  ne  rencontrons  que  deux  endémiques,  dans  les 
régions  détritiques  de  quelques  montagnes  seulement  (Mt  Au- 
rouse,  Mt  Aiguille,  Mt  Ventoux)  c'est  une  petite  espèce,  rat- 
tachée par  les  uns  au  genre  Heracleum  (Heracleum  minimum 
Lam.),  isolée  par  les  autres  en  genre  autonome,  dont  M.  le  Pr 
Bonnier  a  fait  le  Wendtia  minima  G.  Bonnier.  Hors  de  ces 
montagnes,  on  ne  retrouve  plus  le  Wendtia,  qui  forme  avec 
quelques  autres  plantes,  la  végétation  des  zones  d'éboulis  du 
Dauphiné,  et  encore  son  secteur  est-il  très  circonscrit. 

Une  autre  espèce  des  Alpes  dauphinoises  est  Y  Eryngium 
Spina-Alba  Vill.  Il  habite  également  les  pierrailles  sèches  des 
régions  situées  entre  Gap  et  le  département  de  l'Isère  on  le 
rencontre  aux  environs  de  Gap  et  du  Mt  Ventoux.  Il  n'existe  nulle 
part  ailleurs  en  dehors  du  Dauphiné.  Les  Alpes-Orientales, 
possèdent  aussi  quelques  Ombellifères  particulièrement  intéres- 
santes (i).  C'est  le  Sclerochorton  junceum  S.  et  S.,  très  localisé, 
on  ne  le  rencontre  que  dans  les  montagnes  de  la  Grèce,  sur 
le  Ghiona  et  le  Parnasse.  Les  Johrenia  distans  Griseb.  et 
Frayera  pumila  S.  et  S.  y  sont  également  très  peu  répandus. 

Enfin,  établissant  un  trait  d'union  entre  les  divers  massifs 
alpins  d'Europe,  le  Gaya  simplex  Gaud.  des  régions  nivales  de 
ces  chaînes. 

Toutes  ces  espèces  sont  plus  ou  moins  élancées  ou  étalées. 
Peu  ou  point  sont  cespiteuses.  Chacune  est  caractéristique  de 
son  massif,  aucune  d'elles  ne  fournit  un  caractère  général  quant 
à  l'ensemble  de  la  flore.  Nous  verrons  dans  la  suite  que,  dans  les 
Andes  au  contraire,  les  ombellifères  endémiques  sont  très  pré- 
cieuses pour  discerner  d'emblée  le  caractère  de  la  flore  andique. 

Je  n'ai  pas  mentionné  dans  cet  aperçu  succint,  les  Meum  ado- 
nidifolium  Gay  et  Angelica  Ra\ulii  Gn.,  ne  voulant  comparer 
que  les  espèces  de  hautes  altitudes  et  de  régions  présentant  une 
configuration  analogue. 

(i)  De  Halacsy:  Conspectus  Florae  Grcecee,  vol.  i. 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


La  Cordillère  des  Andes  est  surtout  caractérisée,  par  un 
groupe  spécial  d'Ombellifères  :  le  groupe  des  A\orella  Lmk.  — 
Ce  genre  seul  suffirait,  à  défaut  de  tout  autre,  pour  donner  aux 
Andes  une  caractéristique  telle,  que  nul  ne  puisse  confondre 
leur  végétation  avec  celle  d'aucun  autre  massif.  O.  Drude,  dans 
le  Pflanzenfamilien  de  Engler  et  Pranlt,  s'exprime  ainsi,  page 
i3o  (III  8),  à  propos  des  A\orella  : 

«  Antarktische  charakter  gattung  von  den  Kerguelen  (Azo- 
rella  Selago  Hook),  Neuseeland,  Lord  Auchlands  insein,  der 
Falklande  insein  und  am  formenreischten  auf  dem  Zuge  der 
sùdamerika  insein  Anden  vom  Feuerlande  bis  Quito  und  zum 
Antisana  und  Tolima  in  Hôhen  bis  4500  m.  entwickelt,  aus 
diesem  andinen,  Gebiete  in  ca.  5o  Arten  beschrieben,  von  denen 
33  in  Chile  vorkommen  ». 

M.  le  Pr  Dr  Reiche,  m'a  permis  d'étudier,  grâce  à  son  aima- 
ble bienveillance,  quelques  espèces  du  genre  A\orel\a  Lmk. 

Ce  sont  des  Ombellifères  dont  un  botaniste  européen  qui  n'a 
pu  s'en  procurer  d'échantillon,  ne  peut  se  faire  une  idée. 
Plantes  bizarres,  d'aspect  singulier,  tantôt  lycopodiformes  dans 
certaines  espèces  (A.  Selago  Hook.,  d'autrefois  analogues  à  des 
Androsacées  (A.}diapensoides  A.  Gray  et  aretioides  Willd). 

Parfois  elles  ressemblent  à  des  Saxifragées  (A.  peduncularis 
Wedd.)  ;  elles  peuvent  être  presque  crustacées,  comme  dans  A. 
madreporica  Clos,  et  A.  compacta  Phil.  —  Enfin,  d'autres  ont 
un  aspect  d'hydrocotyle  ou  de  Chrysosplenium  (A.  trifoliata 
Hook.  fils,  A.  reniformis  Hook.  fils). 

La  plupart,  habitent  les  hautes  altitudes,  depuis  3ooom.; 
le  groupe  Schizeilema  Hook.  vit  dans  des  régions  plus  basses. 
Non  seulement  les  A\orella  sont  endémiques  des  chaînes  an- 
dines,  mais  certaines  caractérisent  même  des  régions  monta- 
gneuses beaucoup  plus  circonscrites.  UA.  peduncularis  est 
spéciale  aux  plateaux  de  l' Antisana;  les  A.  acaulis  Drd.  et  A. 
andina  Drd.  sont  endémiques  des  Andes  Chiliennes. 

\JA\orella  reniformis  Drd.  ne  se  rencontre  que  dans  l'Ile 
Auckland  (1). 


(1)  Drude  in  Engl.  PB.  Familien  III  8,  p.  135. 


ACADÉMIE    DE   GEOGRAPHIE   BOTANIQUE 


Mais  dans  les  régions  habitées  par  les  «  Azorella  formation» 
comme  les  appelle  si  justement  M.  le  Dr  O.  Reiche,  se  rencon- 
trent d'autres  Ombellifères  non  moins  typiques  que  les  pre- 
mières. Les  Astericium  Cham.  et  Schlech.  vivent  dans  les 
régions  alpines  des  Andes  de  la  République  Argentine,  du  Chili 
et  de  la  Bolivie.  Une  seule  espèce  habite  le  Mexique.  Je  citerai 
surtout  les  Ast.  chilense  Cham.  et  Schl.,  A.  Vidali  Phil.,  A.  ra- 
mosissimum  Phil.,  A.  pungens  Drd.  ;  ce  dernier  se  trouvant  sur- 
tout dans  les  provinces  de  Coquimbo  et  d'Atacama  au  Chili. 
Cohabitant  avec  les  genres  précédents  le  Laretia  acaulis  Gill.  et 
Hook.  monotype  de  ce  genre,  qu'on  trouve  depuis  3ooo  m. 
jusqu'aux  neiges  éternelles  dans  les  Andes  chiliennes  seules. 

Le  genre  Mulinum  Pers.  qui  comprend  environ  17  espèces 
réparties  dans  le  Sud  de  la  Patagonie,  la  République  Argen- 
tine et  le  Chili.  Elles  affectionnent  les  hautes  régions,  à  telle 
enseigne  que  les  Mulinum  dans  les  Cordillères  chiliennes  et 
argentines,  gîtent  vers  2-3ooo  m.  Dans  certains  points  de  la 
Chaîne  argentine,  sous  340  de  latitude  sud,  elles  se  rencontrent 
jusque  vers  3ooo  et  4000  m.  Le  M.  cryptanthum  Clos,  vit  dans 
les  Andes  chiliennes  à  35oo-38oo  m.  d'altitude. 

Pour  terminer  avec  les  Ombellifères,  je  citerai  encore  un 
Eryngium  endémique,  YE.  humile  Cav.  du  Chimborazo. 

Les';Valérianées  ne  sont  pas  moins  riches  en  espèces  très  carac- 
téristiques, c'est  surtout  le  genre  Valeriana  qui  en  fournit  le  plus. 

Les  Pyrénées  renferment  deux  endémiques  :  les  Valeriana 
pyrenaica  L.  et  globularœfolia  Gn.  espèces  très  élancées  toutes 
deux. 

Les  Alpes  de  l'Ouest,  habitent  les  Valeriana  Saliunca  Ail.  et 
V.  celtica  L.;  espèces  qui  sont  remplacées  dans  les  Alpes  orien- 
tales par  les  V.  saxatilis  Wulf.  et  V.  elongata  L. 

Ces  dernières  espèces  sont  plus  cespiteuses  que  les  précé- 
dentes, mais  néanmoins,  elles  sont  loin  de  l'être  au  même  degré 
que  leurs  congénères  andines,  dont  nous  allons  nous  entretenir: 

Les  Valeriana  raiicalis  Clos,  V.  hyalinorhi\a  Ruiz.  et  Pav. 
V.  polemonioides  H.  B.  K.,  sont  endémiques  des  Andes  chi- 
liennes et  péruviennes. 

Le  Valeriana  crispa  Ruiz  et  Pav.  affectionne  les  Andes  chi- 


8  ACADÉMIE   DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

liennes;  Valeriana  rigida  Ruiz  et  Pav.,  une  des  espèces  les  plus 
remarquables  du  genre,  se  rencontre  de  l'Equateur  au  Pérou, 
dans  la  région  alpine  supérieure  entre  2800  et  4000  m. 

Les  Andes  de  Colombie  et  de  l'Equateur,  sont  l'habitat  du 
Valeriana  aretioides  H.  B.  K.,  qui  croît  à  une  altitude  de 
3700  m.  environ.  —  La  région  montagneuse  du  Mexique  a 
aussi  ses  endémiques  :  V.  sorbifolia  H.  B.  K.,  des  Andes  de 
Mexico.  La  Colombie  et  le  Pérou  sont  la  patrie  du  V.  alypi- 
folia  H.  B.  K. 

La  plupart  de  ces  espèces  sont  naines;  beaucoup  d'entre 
elles  sont  cespiteuses,  et  elles  seront  pour  nous,  dans  la  suite, 
un  des  traits  saillants  de  la  région  qui  nous  occupe. 

Une  autre  famille  qui  nous  permettra  aussi  d'établir  des  com- 
paraisons est  celle  des  Composées. 

En  Europe,  cette  famille  est  aussi  très  caractéristique  et  four- 
nit passablement  d'endémiques.  Les  Pyrénées  recèlent  les  Aster 
pyrenœus  DC,  Erigeron  frigidum  Boiss.,  Senecio  Tour- 
ne/"ortii  Lap.,  Doronicum  viscosum  Gaut.  et  Freyn,  Onopordon 
acaule  L.,  Cirsium  glabrum  D  C,  Carduus  carlinoides  Gn., 
Rhaponticum  cynaroides  Less.,  Scor\onera  aristata  Ram. 
S'adresserait-on  aux  Sierras  du  Plateau  espagnol,  les  endémiques 
s'y  amoncellent  ;  les  genres  Senecio,  Erigeron,  etc.,  y  fournis- 
sent un  contingent  remarquable.  La  Sierra  Nevada,  à  elle  seule, 
renferme  un  tiers  des  espèces  typiques  de  la  péninsule  ibérique. 

Les  Alpes  Centrales  abritent  :  Berardia  subacaulis  Vill. , 
Carduus  aurosicus  Vil  1.,  Crépis  ter glouen:.is,  Crépis  prœmorsa 
Koch.,  Crépis  pygmœa  L.,  etc.,  toutes  espèces  des  régions 
subnivales  et  alpines,  végétant  dans  les  éboulis;  il  est  du  reste  à 
remarquer  que  plus  on  s'élève  dans  les  montagnes,  plus  le 
nombre  des  endémiques  s'accroît. 

Si  en  quittant  l'Ancien  Monde,  nous  examinons  ce  qui  se 
se  passe  dans  le  Nouveau,  nous  y  observons  également  une  très 
grande  quantité  d'endémiques  : 

Le  genre  Senecio  renferme  :  S.  humillimus  Sch.  Bip.,  appar- 
tenant  au  groupe  des   Cœspitosi,    Hoffm  (1),   dont  les   douze 

(1)  Hoffmann,  in  Engler  et  Prantl,  Pflanç  enfamilien  IV,  5  p.  3oo. 


ACADEMIE    DE    GEOGRAPHIE    BOTANIQUE 


espèces  sont  toutes  andines,  ainsi  que  le  Senecio  Hualtata 
Bert.  Quelques  espèces  sont  chiliennes  et  d'autres  mexicai- 
nes. Le  Polygyne  inconspicua  Phil.n'a  qu'une  seule  espèce  dont 
l'habitat  est  l'Ande  chilienne,  le  Brachyandra  macrogyne  Phil. 
est  localisé  dans  la  province  d'Atakaa,  le  Chiliophyllum  densi- 
folium  Phil.  dans  les  Andes  de  Mendoza.  Le  très  caractéristique 
Erigeron pulvinatus  Wedd.  habite  [les  hautes  Andes  chiliennes. 

Il  en  est  de  même  des  Micropsis  nana  DC,  Closia  catula 
Remy  (Atakana),  Lasthenia  obtusifolia  Cass.  etc. 

Certaines  Composées  se  trouvent  répandues  dans  toutes  les 
Andes.  Le  Blennosperma,  a  des  représentants  au  Chili  et  en 
Californie,  le  Chiliotrichium  Cass.  a  trois  espèces  dont  l'exten- 
sion va  du  cap  Horn  au  Chili,  le  Cyclolepis  genistoides  Gill.  et 
Don.  va  de  la  Patagonie  du  Nord  à  la  République  Argentine  et 
au  Chili,  les  Nassauvia  Juss..  dont  le  si  intéressant  N.  revoluta 
Gill.,  vont  de  la  Terre  de  Feu  au  Chili,  etc. 

Enfin  le  Werneria  H.  B.  K.  dont  les  trente  espèces  andines  se 
répartissent  sur  un  territoire  allant  de  l'Argentine  au  Chili. 
Quelques  espèces  de  ce  genre,  ont  été  retrouvées  dansl'Himalaya 
(W.  nana  Benth.  et  Hook),  d'autres  en  Afrique  [W.  a/ricana 
Oliv.  et  Hiern.  et  W.  Antinorii  Av.)  d'Abyssinie.  C'est  certaine- 
ment dans  les  Andes  que  ce  genre  a  son  principal  centre  de  dis- 
persion, les  stations  extra  américaines  étant  sans  doute  des 
stations  disjointes,  des  reliquats  d'une  extension  jadis  beau- 
coup plus  vaste. 

Nous  ne  parlerons  pas  des  quelques  familles  qui  suivent  les 
Composées  et  qui  ont,  dans  les  Cordillères  de  l'Amérique  du 
Sud,  des  endémiques  trop  différentes  des  nôtres  pour  servir  à 
une  étude  comparative,  et  nous  terminerons  l'examen  des 
espèces  des  Andes  par  celle  des  Plantaginées,  dont  les  deux 
genres  :  Plantago  L.  (Europe  et  Amérique)  Bougueria  Dcne. 
(Amérique  seulement),  nous  intéresseront. 

Les  montagnes  de  l'Europe  renferment  parmi  leurs  espèces 
endémiques,  différents  Plantago. 

Les  Sierras  espagnoles,  entre  autre  la  Sierra  Nevada  recèle 
les  P.  nivalis  Boiss.  et  granatensis  Willk. 

Les  Pyrénées  abritent  le  PL  monosperma  Pourr. 


lO  ACADÉMIE    DE   GÉOGHAPHIE    BOTANIQUE 


Le  Dauphiné  est  le  seul  centre  de  dispersion  du  PL  fusces- 
cens  Jord.  éminemment  caractéristique 

Les  Alpes-Orientales  renferment  les  Plantago  humilis  Jan. 
et  pygmœa  L . 

Dans  les  Andes,  le  nombre  des  Plantago  endémiques  s'élève 
sensiblement. 

Les  «  Azorella- Formation  »  nous  offrent  le  PI.  cœspitosa 
Philippi  dans  les  Cordillères  de  Santiago,  à  une  altitude  de 
3ooo  mètres.  La  Terre  de  Feu  et  les  îles  Mallouines,  le  Plantago 
barbata  Forst.  Au  Pérou,  P.  rigida  H.  B.  K.  Le  Chili  est 
la  patrie  des  P.  uncialis  Dcne.  et  Gayana  Dcne.,  ce  dernier 
allant  jusqu'au    Venezuela. 

Quant  au  genre  Bougueria  nubicola  Dcne.,  on  le  rencontre 
dans  les  hautes  Cordillères  de  la  Bolivie  et  du  Pérou  (i). 

De  l'énumération  ci-dessus  et  de  l'examen  des  espèces  de 
ces  différents  groupes,  tant  européens  qu'américains,  on  peut 
déduire  les  quelques  remarques  suivantes  : 

i°)  Dans  les  montagnes  d'Europe,  le  nombre  des  endémiques 
est  moindre  que  dans  la  Cordillère,  pour  une  superficie  donnée. 

2°)  La  non-uniformité  dans  le  faciès  européen  ;  —  l'unifor- 
mité dans  le  faciès  andique. 

C'est  sur  es  dernier  point  que  je  voudrais  tout  particulière- 
ment attirer  l'attention.  Alors  que  dans  nos  Alpes,  depuis  l'Es- 
pagne jusqu'aux  Balkans,  les  diverses  espèces  spéciales  aux  mas- 
sifs considérés,  affectent  des  allures  qui  leur  sont  propres,  dans 
les  Cordillères  de  la  chaîne  andine,  il  y  a  ce  que  les  zoologistes 
appelleraient  des  phénomènes  de  «  convergeance  ».  Pour  n'en 
citer  qu'un  exemple  très  significatif,  il  n'est  besoin  que  de  jeter 
un  coup  d'œil  sur  :  A \orella  glabra  Wedd.,  Valeriana  rigida 
Ruiz  et  Pav.  et  Plantago  cœspitosa  Phil. 

Voilà  trois  espèces  croissant  entre  3  à  4000  mètres  d'altitude 
appartenant  à  des  familles  les  plus  diverses  et  qui  possèdent  un 
appareil  végétatif  tout  à  fait  analogue. 

Cette  uniformité  du  port,  se  rencontrerait  encore  aussi  frap- 
pante, avec  les  Laretia,  etc. 

(1)  Harms  et  Reich.  in  Engler  et  Pranlt.  IV.  3  b.  p.  373. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  11 

De  plus,  un  des  traits  non  moins  caractéristique  est,  si  j'ose 
ainsi  m'exprimer  :  a  la  cespitosité  »  des  formes.  Il  y  a  non  seu- 
lement une  tendance,  mais  une  réelle  identité  dans  la  modalité 
végétale  des  Andes. 

Parmi  les  espèces  précédemment  citées,  les  A\orel\a  madrepo- 
rica  Clos,  A.  cœspitosa  Cav.  et  A.  glacialis  Phil.,  le  Laretia 
acaulis  Gill.  et  Hook.,  Erigeron  pulvinatus  Wedd.,  le  Senecio 
humillimus  C.  H.  Sch.  Bip.,  leWerneria  pygmœa  Hook.  et  Arn., 
Chœtanthera  pusilla  Hook.  et  Arn.,  le  Plantago  cœspitosa  Phil., 
etc.  sont  quelques  exemples,  parmi  une  foule  d'autres,  à  l'appui 
de  cette  thèse. 

Enfin,  un  fait  également  frappant,  c'est  la  forme  «  imbriquée  » 
de  l'appareil  foliaire,  les  Azorelles  (A.  lycopodioides  Gaud.  en 
particulier),  le  Tafalla  ferruginea  Don.,  les  Nassau  via  revoluta 
Gill.  et  glomerata  Wedd.  etc.  en  sont  des  preuves.  Ils  donnent  à 
la  végétation  des  Cordillères  un  aspect  tout-à-fait  «  lycopodi- 
forme  »  fait  qui  avait  déjà  frappé  Weddel,  qui  le  mentionne  dans 
son  Chloris  Andina,  à  propos  du  Nassauvia  glomerata  Wedd. 
Ajoutez  à  cela,  le  faciès  équisétiforme  de  Y Alchemilla  nivalis  et 
vous  aurez  une  idée  d'ensemble  de  la  flore  de;  Andes. 

Ces  différentes  considérations  permettent  donc  d'établir  les 
faits  suivants. 

A  savoir,  que  dans  l'ensemble  des  massifs  montagneux  euro- 
péens, il  y  aune  grande  diversité  dans  les  «  formes  végétales  » 
endémiques  qui  souvent  ont  un  port  fort  différent  bien  qu'ap- 
partenant à  des  genres  voisins.  D'où  il  résulte  que  pour  définir 
la  flore  montagneuse  européenne,  il  faut  d'autres  données. 

Au  contraire,  les  faciès  cespiteux  et  lycopodiformes,  unis  à 
une  «  convergeance  »,  à  une  homologie  des  formes,  due  sans 
doute  à  des  phénomènes  d'adaptations  multiples,  font  que  la 
végétation  andine  est  extrêmement  caractérisée.  On  pourrait 
presque  dire  sans  être  taxé  d'exagération,  que  pour  une  altitude 
donnée,  une  espèce  vous  étant  présentée  on  pourra  de  suite,  à 
son  port  dire  si  oui  ou  non  elle  vient  des  Andes. 

Des  faits  analogues  ne  s'observent  guère  que  dans  les  mon- 
tagnes delà  Nouvelle-Zélande  et  des  îles  Auckland.  Encore  y 
sont-ils  extrêmement  rares  et  bien  moins  caractérisés. 


/ 


12  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTAMQUE 

Les  Pedicularis  Hispano-Portugais 

Par  M.  Michel  Gandoger. 

Pendant  le  cours  des  voyages  botaniques  que  je  fais  annuel- 
lement dansla  Péninsule  ibérique  je  n'avais,  jusqu'à  ces  dernières 
années,  récolté  que  très  peu  de  Pedicularis.  C'est  que,  ces  pays 
les  plus  riches  en  endémiques  de  toute  l'Europe,  ont  une  flore 
éminemment  xérophile  dont  s'accommode  mal  le  genrequi  m'oc- 
cupe ici.  Il  faut  monter  au  nord,  dans  les  Asturies  et  les  Pyrénées 
pour  v  trouver  quelques-unes  de  ses  espèces  et,  encore,  sont- 
elles  rares  et  très  disséminées.  Quand  aux  hautes  sierras  du 
centre  et  du  sud  il  n'y  a  que  P.  silvatica,  lusitanica,  comosa  et 
Webbii  Gdgr  (P.  caespitosa  Webb.  non  Sieb.). 

Déjà  en  1894  et  1898  j'avais  fait  quelques  découvertes'intéres- 
santes  pour  ce  genre  dans  la  chaîne  cantabrique  et  asturienne  ; 
mais  en  1904  et  en  1905  ayant  séjourné  longtemps  dans  d'autres 
localités  alpines  de  cette  région,  j'ai  pu  enrichir  la  flore  espagnole 
de  plusieurs  Pedicularis  qui  lui  manquaient  ainsi  que  de  quel- 
ques espèces  nouvelles  pour  la  science.  Quant  au  Portugal,  je  n'y  ai 
récolté  au  cours  de  quatre  voyages,  que  P.  silvatica  et  P.  lusi- 
tanica; sous  ce  rapport,  il  est  donc  très  pauvre. 

Voici  l'énumération  des  Pedicularis  hispano-portugais  : 

1.  Pedicularis  flavissima  Gdgr.  sp.  nova  — Radix  fibroso  — 
incrassata,  caules  oblique  adscendentes  obtuse  aut  vix  angulosi 
subnudi  toto  puberuli,  folia  sparsa  ambitu  oblongo-lanceolata  in 
lacinias  ovatas  obtuse  pinnatilobatas  pinnatisecta  glaberrima, 
spica  brevis  globosa  vel  capitato-clavata  densiflora  bracteis  folia- 
ceis  pinnatifidis  suffulta,  calycis  subtubulosi  sparseque  pilosuli 
dentés  crispule  foliaceo-incisi  laeves,  corollae  majusculae  flavissi- 
mas  tubus  cylindricus  calyce  saltem  duplo  longior,  galea  latesed 
breviter  rostrata  labio  inferiore  trilobato  lobis  ovatis  mucronatis. 

Hab.  Alava,  in  rupibus  calcareis  borealibus  summi  cacu- 
minis.  Peha  de  Gorbea,  ait.  i55o  m.  ubi  9  julii  1905,  ducente 
cl.  am.  L.  Heintz  copiose  legi. 

Species  quoad  indolemP.  tuberosamL.  hucusque  in  Hispania 
non  indicatam  in   mentem  perbene  revocat  sed  ab  ea  optime 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  13 

recedit  laciniarum  forma,    glabritie  partium,  tubo  calycis    lon- 
giore,  corollaque  majore  amœne  flava  cum  rostro  latiore. 

2.  P.  pyrenaica  Gay.  —  Hab.  Santander,  Picos  de  Europa 
(Leresche,  Levier  !)  ;  in  pratis  ad  Aliva  et  Pena  Vieja  nives 
versus,  1900-2500  m.  (Gdgr.  1894). 

3.  P.  mixta  Gren.  Hab.  Huesca  supra  Panticosa  (Zubia); 
Santander  in  alpinis  summis  Picos  de  Europa  (Gdgr.  1894); 
Palencia,  ad  fontes  glaciales  montis  Pena  Labra  (Gdgr.  1894, 
1898);  Po\o  de  Curavacas  versus  lagunas  (Gdgr.  1905);  m. 
Espiguete  ad  nives,  2  5oo  m.  (Gdgr.  1904)  ;  Pyrenœi  hispanici 
provinciarum  Aragoniœ  et  Catalauniœ  inter  1800  et  23oo  m. 

B.albiflora  Gdgr.  mss.  Flores  prasterrostrum  roseum  omnino 
albi. 

Hab.  Pena  Labra  versus  cacumen  in  dumetis  Genistae  obtu- 
sirameae  cum  Viola  caespitosa,  Draba  Dedeana,  Pimpinella  siifo- 
lia.  Géranium  cinerascens  etc.  egregie  crescens. 
f  4.  P.  castellana  Gdgr.  sp.  nova.  —  E  radice  crasso  tenuiter 
fibroso  caules  plures  validi  rigidi  nec  adscendentes  pédales  toto 
prœsertim  basi  pubescentes,  folia  sparsa  ad  caules  pauca  glabra 
ambitu  oblonga  pinnatisecta,  pinnis  oblongis  magnis  parum 
dentatis  sed  longe  mucronatis  diffluentibus,  ad  petiolum  inferne 
hirsuta,  spica  oblonga  densiflora  glabrescens  bracteis  foliaceisr 
glabrescentibus  multoque  brevioribus  surfulta,  tubi  sparse  hir- 
telli  venosi  lacinias  foliaceo-dentatas,  corolla  roseo-purpurea 
breviter  rostrata,  stylus  vix  exsertus,  capsula  oblonga  recta  apice 
attenuata  haud  aut  vix  mucronata. 

Hab.  Palencia  (regn.  veter.  Castell.)  abunde  in  pratis  alpinis 
ad  basin  montis  ingentis  dicti  Po%o  de  Curavacas  supra  et  circa 
pagum  Triollo  ait.  17-1900  m.  (Gdgr.  4  julii  1905). 

In  série  totius  generis  quoad  species  europaeas  haac  distinc- 
tissima  est  nec  video  ad  quodnam  typum  reduci  possit  nisi  prope 
P.  mixtam  Gren.  quacum  sat  convenire  videatur;  sed  manifeste 
longequeabea  differt  habitu  glabritie  pinnarumformaet  insuper 
floribus  rostratis  calycis  forma  capsulaque  subduplo  majore 
etc. 

Adhuc  in  iisdem  montibus  alteram  plantam  legi,  prascedenti 
similem,  bene  vero  ad  P.  mixtam  accedentem  de  qua  Boissier, 
Leresche  et  Levier  (Deux  excurs.  Esp.  p.    187)  aiunt  «  quam 


14  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    ROTANIQUE 


alibi  pulchrior  ».  Formam  peculiarem  inter   P.    mixtam  et  P. 
pyrenaicam  eam  esse  autumno. 

5.  P.  thionantha  Lge.  In  pascuis  alpinis  mont.  Cantabriœ  et 
Asturiœ  rara,  V.  g.  Puerto  de  Ponton  (Gdgr.  i9o5),prov.  Oviedo 
(Gdgr.  1898  et  1904). 

6.  P.  lusitanica  Hffsg.  LK.  Lusitaniœ  montes  sparse;  Hisp. 
merid.  in  montibus  australibus  gibraltaricis  etprov.  Cadi\.  Legi 
etiam  in  sierra  Bullones  supra  Ceuta,  Maroc  (an.  1903). 

Species  sat  variare  videtur  ita  ut  in  mea  Flora  Europœ  vol. 
XVIII  (1889)  p.  1 56  sequentes  formas  distinguebam: 

|    Spica   densiflora 2 

]    Spica  laxiflora 3 

(  Segmenta    fol.   2    m.  lata  —  Gibraltar  (Dasoi).    P.    gi- 
\       braltarica  Gdgr  1.  c.  p.    I  56. 

2  \  Segmenta  fol.   4    m.  lata  —  Cadi^,  sierra   de   la  Palma 

(Hackel,  Reverchon,  Gdgr).      P.  gaditana  Gdgr.  1.  c. 

l   F.glabra  —  Lusitania (Welwitsch)  P.  WelwitschiiI.c.  Gdgr 

3  [  F.    puberula    —  Lusit.,    in    quercetis    serra   de     Cintra 

(Daveau,  Coutinho,  Gdgr  etc).  P.  cintrana  Gdgr  1.  c. 

7.  P.  gredensis  Gdgr  in  Bull.  soc.  Bot.  de  France  vol.  48 
(1901)  p.  414.  —  Re  mature  perpensa  et  secundum  copiam 
speciminum  ulterius  collectorum,  species  illa  non  ad  P.  silvati- 
cam  propriam  accedit  sane  vero  inter  hanc  et  P.  lusitanicam 
militare  débet.  Ab  utraque  differt  floribus  subcarneis,  tubo 
corollee  duplo  longiore,  calyce  atroviolaceo  foliorumque  denti- 
bus  magis  albido-cartilagineis.  Bracteae  cum  dentibus  calycis 
majores  obtusi  ample  foliacei,  capsula  etiam  major. 

Hab.  ubique  in  pratis  udis  alpinis  sierra  de  Gredos  tam  pro- 
vinciae  Salamanca  quam  Avila  necnon  et  Cacérès  multoties  legi 
annis   1901,  1902,   1903  et  1904;   P.  silvaticse  vices  gerens. 

8.  P.silvatica  L.  —  In  regione  montana  et  alpestri  Hispaniae 
et  Lusitaniœ  médias  ac  borealis. 

Typus  in  Peninsula  admodum  variabilis,  formas  sequentes 
in  Flora  Eur.  olim  descripsi  : 

Spica  laxiuscula 2 

Spica  imbricata 6 

1  ^  Spica   densa,   planta  glabra,    corolla  subduplo    minor  — 
Lusitania  (Welwitsch). 

P.  psilodes  Gdgr  1.  c.  p.  157 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  15 


Rachis  floralis  glabra 3 

Rachis  floralis  pubescens 4 

Folia  caulinaria  adscendentia,  radicalium  segmenta  conti- 
gua,  flos  16  mill.  longus  —  Hisp.  cetitr.,  El  Escorial 
prope  Madrid  {Compaho).  P.  distans  Gdgr  1.  c.  p.  1  58 

Folia  caulinaria  patula,  radicalium  segmenta  difrluentia, 
flos  20  mill.  longus,  calyx  puberulus  —  Pyrenœi 
hisp.,  ad  Panticosa  (Zubia).  P.  alpestricola  Gdgr  Le. 

Squamae  radicales  acutœ 5 

Squamas  radicales  obtusœ  —  Pyrenœi  Calai,  ad  Roca- 
bruna  et  prov.  Gerona  (Vayreda).  P.  sparsa  Gdgr  1.  c. 

/  Caules  latérales  diffusi,  calyx  virens  —  Lusit,,  in  montosis 
ad  Vallongo  (Henriques);  Tras-os-Montes,  in  serras  de 
Rebordaôs  et  Bornés  (Gdgr  1905).  P.  Broteriana 
Gdgr  1.  c. 

Caules  lateralesadscendentes,  calyx  ruber  —  Hisp. centr., ad 
is7ii.scor/a/(Torrepandoin  Soc.  Barcel.  exs.  an.  1873); 
sierra  de  Guadarrama.  ad  Siete  Picos  (Gdgr  1896)  in 
alpinis  ad  Pehalara  (Gdgr  1902);  supra  Venta  de  San 
Rafaël  prov.  Segoviœ  (Gdgr  1903).  P.  carpetana  Gdgr 
1.  c. 

Calyx  puberulus 7 

Calyx  glaber  —  Cantabria,  in  quercetis  ad  Cervera  (Gdgr 

1 1  98)  ;  Potès  (id.  1894);    sierra  del  Bre\o  (id.  1904); 

Logrono   in  sierra  de   Cameros  (Zubia)  P.  cantabrica 

Gdgr  1.  c.  p.  1  5g. 

Caules  omnes  recti,  squamae  radicales  obtusas  —  Navarra 
prope  Verti\  (Lacoizqueta)  ;  Guipu\coa,  in  fagetis 
alpestribus  m.  Ait\gorri  (Gdgr  1 8g5)  ;  Pena  de  Ambota 
(Gdgr  1897)  in  silvaticis  supra  Escoria\a  (id.  1905); 
P.    navarrensis    Gdgr  1.  c.  p.  1  58. 

Caules  latérales  diffusi,  squamae  radicales  acutaa —  Asuiriœ 
in  fagetis  ad  Puerto  de  Ponto  (Gdgr  1905),  in  genis- 
tis  supra  Puerton  de  Piedrafita  inter  Asturias  et  Gal- 
laeciam  (Gdgr  1905),  Pico  de  Arvas  et  ad  Pajarès 
(Gdgr  1898),  non  rara  in  subalpinis  prov.  Oviedo 
(Gdgr  1904);  Burgos,  Soncillo  (Estebanez).  P. 
asturica  Gdgr  1.  c. 


\ 


9.  P.  comosa  L.  Hab.  sierras  de  Gredos  et  Guadarrama  et 
Nevada  sed  ubique  rara  ac  difficilius  colligenda. 

p.  P.  hispanica  Gdgr  Le.  p.  160.  Est  forma  peculiaris  seu 
localis  a  typo  recedens  foliis  glabris   sed   calyce  lanuginoso, 


16  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

capsula  majore  floribusque  brevius  rostratis.  —  Hab.  Burgos, 
in  montibus  ad  Soncillo  (Estebanez). 

10.  P.  incarnata  L.  Hab.  Oviedo  in  pratis  ad  margines 
fagetorum  secus  viam  ad  Puerto  de  Ponton  inter  Léon  et  Astu- 
rias,  ait.  i3-i5oo  m.  ubi  eam  inveni  die  27  junii  1905.  Nova 
civis  florœ  hispanicœ  ! 

11.  P.  foliosa  L.  Hab.  Cantabria  ad  Picos  de  Europa 
(Levier  1879  ;  Gdgr  1894  et  1898).  Planta  catalaunica  alteram 
formam  sistit   nempe: 

p.  P.  catalaunica  Gdgr  1.  c.  p.  162.  Calyx  villoso-lanuginosus 
albus,  spica  elongata  etiam  basi  conferta,  caulis  flexuosus  parce 
pilosus  cum  foliis  glabris  etc.  —  Hab.  Gerona,  ad  Platraver 
(Vayreda). 

12.  P.  verticillata  L.  Copiose  in  herbidis  humidis  et  ad 
rivulos  montium  Cantabriae  et  Asturiarum,  nempe  ad  Picos  de 
Europa  (Gdgr  1894  et  1898),  Puerto  de  Pajarès  (Gdgr  1898  et 
1904),  Pico  de  Arvas  ex  Pena  Ubiha  (id.  1898),  Riaho(\à.  1905), 
Puerto  de  Ponton  (id.  1905),  Picos  de  Mampodre  ad  Acevedo 
(id.  1905)  ac  verosimiliter  in  toto  tractatu  harum  montium 
additu  difficilimarum  hac  de  causa  hucusque  vix  cognitarum 
quas  futuris  junioribusque  botanicis  enixe  commendo.  P.  ver- 
ticillata est  species  nova  pro  flora  hispanica  cum  planta  neva- 
densi  ad  sequentem  pertineat. 

i3.  P.  Webbii  Gdgr  FI.  Eur.  XVIII  p.  168.  P.  caespitosa 
Webb  non  Sieb.  P.  verticillata  Auct.  hisp.  baet.  non  L.  Hab. 
Granada,  sierra  Nevada  in  Picacho  de  Veleta  (Webb; 
Sainz  !  etc.),  cerro  Mulahacen  (Gdgr  1903),  cerro  del  Almire\ 
(Gdgr  1902)  in  pascuis  frigidissimis  ad  nives  déliquescentes, 
ait.  2800-3200  m.  —  Eamdem  legi  ad  fontes  glaciales  montis 
ditissimi,  etiam  collectoribus  instanter  commendati,  Peha 
Labra  prov.  Palencia  Hispaniae  borealis,  ait.  i90om.(julio  1894 
et  1898)  cujus  flora  plantas  egregias  baeticas  non  paucas  habet. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  17 


APERÇU 


SUR    LA 


Flore  de  la  Montagne  Sainte = Victoire 

PRÈS  D'AIX-EN-PROVENCE 
Par  MM.  l'abbé  DELMAS,  Dr  MARNAC  et  Alfred  REYNIER 


Par  sonpicle  Bec-de-1'Aigle,  101 1  mètres  au-dessus  du  niveau 
de  la  mer,  la  montagne  de  Sainte-Victoire  dans  les  Bouches-du- 
Rhône,  dont  les  premières  pentes  sont  à  12  kilomètres  d'Aix, 
est  rivale  des  sommets  de  la  chaîne  de  la  Sainte-Baume  (à  peu 
près  1000  mètres  aussi)  dans  le  Var.  Cet  exhaussement  rocheux, 
qui  s'impose  tout  de  suite  aux  yeux  des  e'trangers  venant  visiter 
l'ancienne  capitale  de  la  Provence,  commande  la  vallée  de  Lar, 
vers  laquelle  plonge  la  face  abrupte  du  midi.  Moins  ensoleillé, 
le  versant  septentrional  est  plus  riche  en  plantes,  quoiqu'une 
exploration  méthodique  des  flancs  S.  et  E.  réserve,  selon  toute 
probabilité,  de  nouvelles  trouvailles. 

Ily  adeuxsiècles,  Garidei  (i)célébraavec  raison  Sainte-Victoire: 
«  On  auroit  peine  à  se  persuader  qu'une  région  assez  exposée  aux 
«  ardeurs  du  soleil  pût  produire  une  si  grande  quantité  de  végé- 
«  taux,  si  l'on  en  étoit  convaincu  par  l'expérience,  surtout  dans 
«  ces  endroits  où  le  terrain  est  élevé  en  hautes  collines  qui  ont 
«  cet  avantage  par  dessus  les  pays  septentrionnaux,  qu'elles 
«  produisent  sur  les  sommets  les  mêmes  plantes  que  cesderniers, 
«  et  nourrissent  dansleur  partie  méridionnale  les  plantesquileur 


(1)  Histoire  des  Plantes  qui  naissent  aux  environs  d'Aix  ;  171 5. 

2 


18  ACADÉMIE    DE    GÉOGKAPHIE    BOTANIQUE 


«  sont  particulières  et  même  plusieurs  de  celles  que  Ton  trouve 
«  dans  le  plat  pays.  Nous  en  avons  une  preuve  démonstrative 
«  dans  la  montagne  de  Santo-Venturi,qui  n'est  pas  fort  éloignée 
«  de  la  mer,  où  Ton  voit  croître  sur  son  sommet  des  plantes  de 
«  Savoie  ou  de  pays  septentrionnaux.  Cependant  au  pied  de  la 
«  même  montagne  l'on  trouve  le  Stœchas  arabica  [Lavandula 
«  Stœchas  L.]  qui  est  une  plante  qui  ne  vient  que  dans  les  pays 
«  méridionnaux  de  cette  provinee.  » 

Curieusement  nos  lecteurs  se  demandent  l'origine  de  ce  nom  : 
Sainte-Victoire.  Nul  doute  que  la  bataille  où  Marius  écrasa 
les  barbares  Ambrons  sur  le  versant  de  Pourrières  n'ait  été  l'ori- 
gine de  mons  Victoria?  des  Romains  et  que,  plus  tard,  l'érection 
d'une  chapelle  à  Notre-Dame  de  la  Victoire  n'ait  fourni  le  vocable 
moderne,  en  vieux  provençal:  Santo-Venturi. 

Comme  botanistes,  prévenons  tout  de  suite  que  malgré  l'ap- 
pellation, si  ancienne  soit-elle,  de  ces  hauteurs  où  se  développe 
une  flore  subalpine,  on  ne  peut  faire  dériver  de  Sainte- Victoire  : 
Allium  Victorialis  L.,  plante  peut-être  absente  même  des  Basses- 
Alpes  et  Alpes-Maritimes.  Hanry,dans  son  Prodrome  de  la  Flore 
du  Var,  s'est  mépris  quand  il  a  traduit  par  «  Ail  de  Sainte-Vic- 
toire ».  De  temps  immémorial  les  pâtres  suisses  appelèrent  la- 
dite liliacée  :  «  Victoriale  »;  L'Ecluse  l'atteste  par  son  Victorialis 
longa,  d'où  Linné  a  tiré  leterme  à  la  fois  spécifique  etgénérique: 
Victorialis.  Seconde  erreur  de  Hanry  :  V Allium  Victorialis  ne 
croît  ni  à  Sainte-Victoire,  ni  dans  le  département;  la  Statistique 
des  Bouches-du-Rhône,  par  le  comte  De  Villeneuve,  dont  la  liste 
botanique  est  souvent  fautive,  et  Mutel  qui  (Flore  Française)  a 
enregistré  la  citation  inexacte  de  l'Ail  Victoriale  «  aux  environs 
d'Aix  »  par  Delavaux,  ont  induit  Hanry  en  faute  excusable  par- 
tiellement :  pourquoi  cet  auteur  varois  empiéta-t-il  sur  les 
Bouches-du-Rhône  ? 

Tournefort  fut  le  premier  (i)savant  visiteur  de  Sainte-Victoire; 


(i)  L'ascension  de  Lobel  aurait  précédé  celles  de  Tournefort,  d'après  un 
phytologue  marseillais  (cf.  Mathias  de  Lobel  et  Pierre  Pena,  par  L.  Legré, 
i8gq)  :  «  Il  ressort,  dit  le  commentateur,  d'un  passage  de  Garidel  que  de  son 
«  temps  on  tenait  pour  certain  que  Lobel  était  monté  à  Sainte-Victoire  B; 
«La  tradition  s'était  conservée  à  Aix  que  Lobel  était  allé  herborisera  Sainte 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  |19 

mais  les  marchands  dedrogues  végétales,  de  «  simples  », y  avaient 
avant  lui,  naturellement  porté  leurs  pas;  PenaetLobel  parlent, 
dans  le  Stirpium  Adversaria,  du  Telephium  Imperati  L.  dontl'apo- 
thicaire  Raynaud  leur  avait  fait  don  :  «  Dono  misit  Jacobu» 
Raynaudetus  quem  e  jugis  arduis  montis  D.  Bonaventurae  non 
procul  Aquissextiis  eruerat.  » 

Dans  sa  jeunesse,  Tournefort,  venons-nous  de  remémorer, 
explora  Sainte- Victoire  qu'il  atteignait  assez  vite  en  sortant  d'Aix 
par  la  porte  Bellegarde.  C'est  à  lui  que  Ton  est  redevable  de 
la  découverte  de  trois  plantes  alors  inconnues  :  «  Eruca  e  rupe 
Victoriae  [Diplotaxis  saxatilis  DC)  »,  «  Jacea  folio  Cerinthes  e 
rupe  Victorias  {Serratula  nudicaulis  DC)  »,  Plantagoj  angusti- 
folia  e  rupe  Victoriae  (Plantago  argentea  Chaix)  ».  Il  observa 
en  outre,   sur  la  montagne  d'Aix  :  Statice  echioides  L. 

Garidel,  Fouqueetleurs  amisescaladèrentfréquemmentSainte- 
Victoire,  où  ils  cueillirent  d'amples  gerbes  ;  mais  des  dénomi- 
nations erronées  durent  s'introduire,  si  nous  traduisons  aussi 
fidèlement  que  possible  la  phraséologie  bauhinienne  par  laquelle 
sont  désignées  des  espèces  que  nul  n'est  parvenu  à  retrouversur 
cette  montagne:  Hutchinsia  alpina  R.  Br.  (i),  Cistus  monspe- 
liensis  L.,Helianthemum  guttatum  DC,  H.  lavandulifoliumDC, 
Silène  acaulis  L.  (2),  S.  rupestris  L.  (3)_,  Dianthus  monspessu- 
lanus,  Rhamnus  alpinaL.,  Peucedanum  officinale  L.  (4),  Helio- 
trophim  supinum  L.  (5),  Veronica  tripliyllos  L.,  Satureia  capi- 


«  Victoire.  »  Nous  avons  relu  le  passage  de  Garidel,   littéralement  il  doit 
être  interprété   d'une  tout   autre  manière.  La  venue   postérieure  à   Sainte- 
Victoire  de  Burser,  pour   y  prendre   Ylberis  saxatilis  (ct\  Joachim  Burscr, 
par  L.   Legré,    1901)  n'est  pas,  pour  nous,  davantage  fondée. 
(1,  2  et  3)  Voir  Notes  documentaires,  à  la  fin  de  VAperçu. 

(4)  Il  n'est  pas  sûr  que  Garidel  ait  visé  le  Peucedanum  officinale,  malgré 
la  concordance  de  synonymie  linnéenne.  Peut-être  a-t-il  voulu  parler  du 
Seseli  elatum  L. 

(5)  «  Il  est  évident  que  Garidel  a  eu  en  vue  l'Heliotropium  europxum  var. 
tenuiflorum  Boiss.  et  que  sa  fautive  synonymie  bauhinienne  a  induit  en 
erreur  Castagne  seul  à  indiquer  YH.  supinum  L.  à  Aix.  Garidel  disant  de 
VHeliotropium  majus  [H.  europaeum  L.]  et  de  YH.  minus  [H.  supinum  L.  ]  : 
«  On  trouve  ces  deux  plantes  presque  partout  dans  nos  champs  »,  Gérard, 
De    Fonvert  et    Achintre.  etc.,  auraient    à  coup    sûr  retrouvé  l'Héliotrope 


20  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


tata  (i),  Fritillaria  Meleagris  L.  (2),  Andropogon  provincialis 
Lmk.  (3). 

Avant  de  publier  son  Flora  Galloprovincialis,  Gérard  vint  à 
Sainte- Victoire.  Il  y  indique  :  Airaprœcox  L.  Personne  n'ayant 
revu  sur  ce  mont  ledit  gramen  et  M.  Delmas  ayant  noté  au  ver- 
sant nord  un  congénère,  A.  Cupaniana  Guss.  (4),  nous  aurions 
la  clé  du  quiproquo.  Selon  l'interprétation,  trop  à  la  lettre,  de 
quelques  auteurs  (Grenier,  Hanry,  etc.),  Gérard  aurait  affirmé 
l'existence  à  Sainte-Victoire  du  Santolina  rosmarinifolia  L., 
d'Espagne  ;  mais  il  faut  tenir  compte  de  son  ignorance  du  Man- 
tissa  de  Linné;  quoique  le  texte  de  Gérard  manque  de  clarté,  il 
est  facile  de  comprendre  qu'il  a  visé  S.  villosissima  établi  plus 
tard  par  Poiret  (venu  l'étudier  à  Sainte-Victoire);  de  Candolle 
confirme  par  ces  mots:  «In  monte  SanctEe-Victoriae  post  Poire- 
tium  legi  »  (Prodromus,  où  la  Santoline  en  question  figure  au 
rang  de  var.  villosissima  du  S.  Chamœcy par issus) .  A  ladite 
variété  on  doit  rapporter,  au  titre  de  synonyme  :  S.  lanata  Rouy, 
le  péricline,  jamais  glabre,  de  la  plante  de  Sainte-Victoire  étant 
plus  ou  moins  pubescent  ou  velu,  comme  les  feuilles  sont  plus 
ou  moins  velues  ou  laineuses,  et  cela  sur  un  même  pied. 

Darluc,  qui  écrivit  l' Histoire  naturelle  delà  Provence,  prétend 
à  tort  qu'à  Sainte-Victoire  le  Genista  [Sarothamnus]  purgans  est 
très  commun  :  personne  ne  l'y  a  jamais  vu.  11  dit  encore:  «  L'Au- 
rone  s'y  voit  de  tous  côtés»;  par  Aurone  Darluc  entend  YArte- 
misia  campestris  L.  :  cette  plante  est  plutôt  rarissime   sur  la 


montagne. 


A  une  époque  moins  éloignée  de   nous,  nombreux  sont  les 
botanistes  qui  ont  gravi  Sainte-Victoire.  En  se  tenant  aux  végé- 


couché  ;  or,  ils  s'en  réfèrent,  pour  cette  espèce,  soit  à  Garidel,  soit  à  Castagne: 
ceux-ci  ont  donc  erronément  visé  la  var.  tenuiflorum,  d'ordinaire  un  peu 
étalée  sur  le  terrain.  »  (.4.  R.,  in  Bull,  de  FAcad.  de  Géogr.  Botan., 
octobre  1902). 

(1)  Voir  Notes  documentaires,  à  la  fin  de  l'Aperçu. 

(2)  Idem,  ibidem. 

(3)  Idem,  ibidem. 

(4)  Au  bois  sablonneux,  de  Mazargues  près  de  Marseille,  certaines  touffes 
d'Aira  Cupaniana,  forme  réduite,  à  panicule  resserrée  comme  chez  \'A . 
prxcux,  constituent  un  cas  de  mimétisme  capable  d'induire  en  erreur. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  21 


taux  par  eux  mentionnés  et  depuis  non  retrouvés,  on  note:  Phe- 
lipœa  lavandulacea  F.  Sch.  indiqué  par  A. -P.  De  Candolle  (i)  ; 
Lychnis  silvestris  Hop.,  Daphne  Cneorum  L.  par  Hanry  ; 
Aquilegia  vulgaris  L.,  Erysimum  ochroleucum  DC,  var.  lanceo- 
latum,  Chœrophyllum  hirsutum  L.,  Arnica  montana  L.,  Semper- 
vivum  montanum  L.,  par  Castagne;  «  Hydrocotyle»  [la  montagne 
n'est  guère  marécageuse!],  Antennaria  dioica  Gaertn.,  Ln^ula 
silvatica  Gaud.,  par  Negrel-Féraud  in  Statistique  des  Bouch°s~ 
du-Rhône.  D'autres  chercheurs  ont  été  plus  véridiques:  Durieu 
a  reconnu  Y Arenaria  modesta  Duf.,  De  Saporta,  YAsplenium 
glandulosum  Lois.  De  Fonvert  et  Achintre  ainsi  qu'Honoré 
Roux  enrichirent  considérablement  la  liste  des  espèces  énumé- 
rées  par  nous  un  peu  plus  loin. 

Pour  parvenir  à  la  crête  où  a  été  édifiée  en  1875,  au  moyen 
d'une  souscription  populaire  de  16.000  francs,  une  croix  monu- 
mentale de  7  mètres  de  hauteur,  en  fer  forgé,  que  supporte  un 
socle  en  pierres  de  1 1  mètres,  avec  inscription  provençale,  fran- 
çaise, latine  et  grecque,  sur  un  roc  dont  l'altitude  est  975  mètres 
sur  mer,  le  sentier  le  plus  suivi  est  celui  qui  commence  à  la 
ferme  de  Cabassol,  1  kilomètre  avant  le  village  de  Vauvenar- 
gues.  C'est  ce  «  drayoou  »  qu'adoptèrent,  le  6  juin  1906,  les 
trois  signataires  du  présent  Aperçu.  Disposant  seulement  d'une 
journée  de  promenade,  ils  n'avaient  guère  pour  dessein  un 
minutieux  contrôle  de  chaque  unité  de  la  florule.  Celui  qui  prit 
la  direction  de  la  course,  M.  l'abbé  Delmas,  curé  (1902-1904) 
de  Saint-Marc-Jaumegarde,  commune  à  mi-chemin  d'Aix  à 
Sainte-Victoire,  fit  les  honneurs  familiers  de  la  montagne  à  ses 
deux  confrères  en  Linné  :  M.  le  docteur  Marnac  et  M.  Alfred 
Reynier,  qui  n'y  étaient  plus  montés  depuis  longtemps. 

Esquissons  la  topographie  du  pays  parcouru  en  calèche  à  par- 
tir de  la  gare  du  P.-L.-M.  La  grande  et  belle  route  d'Aix  à  Rians 


(1)  De  Candolle  dit  aussi  avoir  rencontré  à  Sainte-Victoire  le  Bromus  li- 
gusticus  Ail.  (qu'il  rattache  au  B.  rubens).  D'après  Grenier  et  Godron,  ce 
B'omus  d'Allioni  s'identifie  au  Vulpia  ligustica  Link.  Etait-il  adventice  ou 
spontané  sur  la  montagne  aixoise  ?  Chose  surprenante,  Honoré  Roux  a 
trouvé  la  même  graminée  au  Pic  de  Bretagne  dont  l'altitude  est  presque  celle 
de  Sainte-Victoire. 


22  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

par  Vauvenargues  prend  naissance  (206  m.  sur  mer)  entre  :  à 
gauche,  la  butte  des  Trois-Moulins  et  les  collines,  égayées  de 
bastides,  du  quartier  du  Pont-de-Béraud;  adroite,  le  plateau  des 
Pauvres  ou  Peyréguiou.  Ces  hauteurs,  généralement  couronnées 
par  la  mollasse  tertiaire,  laissent  apercevoir  à  leur  base  tantôt 
l'infra-lias,  tantôt  le  lias  moyen.  Vers  les  fermes  ou  maisons  de 
plaisance  des  Trois-Bons-Dieux,  Prégnon  et  Collongue,  la  val- 
lée se  rétrécit,  dominée  au  nord  par  la  tour  de  la  Keyrié  (425  m. 
sur  mer),  ruine  médiévale  qui  brave  les  siècles;  en  contre-bas  le 
domaine  de  Repentance,  ancien  séjour  estival  du  célèbre  bota- 
niste Gaston  De  Sapona.  Le  thalweg  que  suit  notre  voiture 
dépend  ici  du  lias  supérieur,  là  de  l'oolithe  inférieure,  ailleurs  de 
la  grande  oolithe.  Au  village  de  Saint-Marc  (395  m.  sur  mer) 
l'horizon  s'élargit,  les  eaux  deviennent  tributaires  de  la  Causse 
(les  Infernets)qu'il  nous  faudra  tantôt  franchir.  C'est  mainte- 
nant une  succession  de  coteaux  et  de  ravins  jusqu'à  Vauvenar- 
gues (411  m.  sur  mer)  lieu  de  naissance  de  l'illustre  moraliste 
des  Maximes,  dont  le  village  et  le  château  sont  bâtis  dans  une 
agreste  gorge.  Les  champs  cultivés  et  les  landes  montrent  des 
schistes  marneux  oxfordiens  que  recouvrent,  sur  les  déclivités 
au-dessus,  diverses  assises  miocènes  se  développant  surtout  à 
l'ouest  et  au  sud  de  Sainte-Victoire  :  brèche  du  Tholonet,  argi- 
les rouges  du  Cengle,  etc.  ;  par  places  ces  formations  géologi- 
ques montent  jusqu'à  700  mètres.  A  mi-hauteur  du  versant  sep- 
tentrional de  la  montagne  affleure  une  bande  de  dolomies  plus 
ou  moins  friables.  Enfin,  l'arête  supérieure  du  massif  est  consti- 
tuée par  un  calcaire  gris,  compact,  toujours  de  l'âge  miocène. 

On  peut,  si  l'on  veut,  ascender,  à  l'ouest,  Sainte-Victoire  par 
le  chemin  de  la  minuscule  commune  de  Saint-Antonin,  lequel 
prend  naissance  au  village  du  Tholonet  (7  kilomètres  d'Aix), 
passe  près  de  la  chapelle  du  Trou  et  va  déboucher  au  Pas-de- 
l'Escalette  (sur  la  crête)  à  travers  force  éboulis.  Castagne  pro- 
met, du  Tholonet  à  Sainte-Victoire:  Ononis  Columnœ. 

Enumérer  les  plantes  qu'il  nous  fut  permis  d'entrevoir,  le 
6  juin,  au  rapide  passage  de  la  voiture,  des  deux  côtés  de  la 
route  entre  Aix  et  Cabassol,  ou  même  de  cueillir  à  Saint-Marc 
lors  de  la  halte  de  demi-heure  que  nous   fîmes,  serait  un  hors- 


ACADÉMIE    DÉ    GÉOGRAPHIE    IJOTANIQUE  23 

d'œuvre  de  la  flore  proprement  dite  de  Sainte-Victoire  ;  par  la 
même  raison  (savoir  se  borner)  nous  ne  dirons  rien  des  espèces, 
pourtant  intéressantes,  du  Tholonet,  de  Beaurecueil  et  de  Pour- 
rières.  Fournir  maintenant  une  liste  de  ce  qui  nous  est  tombé 
sous  la  main  à  chaque  pas,  durant  l'escalade  et  la  descente  de  la 
crête  de  Sainte-Victoire,  serait  rester  incomplet  pour  l'indication 
d'une  multitude  de  plantes  qu'il  ne  nous  a  pas  été  loisible  d'aller 
ce  jour-la  quérir  dans  les  espaces  très  restreints  où  elles  végètent. 
Le  mieux  est  de  rendre  plus  large  le  cadre  habituel  d'un  récit  d'her- 
borisation et  de  cataloguer  en  quelque  sorte  au  complet  ce  que 
les  botanistes  visitant  après  nous  Sainte-Victoire  peuvent  s'at- 
tendre à  mettre  en  boîte  ou  cartable.  L'arrangement  par  locali- 
tés dépendantes  du  massif  facilitera  le  recours  à  nos  indications 
devenues  de  la  sorte  pratiquement  utilisables.  Voici  donc  le 
résultat  fioristique  acquis  depuis  Tournefort,  grâce  aux  succes- 
sives publications  imprimées  ayant  trait  à  la  flore  de  la  Pro- 
vence, ou  avec  l'aide  des  notes  qu'avaient  en  portefeuille  les 
trois  coauteurs  de  cet  Aperça  : 

Hameau  de  Claps.  —  Sisymbrhim  Sophia  L.,  Umbilicus  pen- 
dulinus  DC,  Pimpinella  Saxifraga  L.,  Cirsium  acaule  AIL, 
Santolina  Chamœcyparissns  var.  villossima  (Poir.)  DC. 

Petit  Sambuc  et  Vallon  des  Masques.  —  Le  vallon  des 
Masques  est  une  gorge  étroite  et  sauvage,  dominée  par  de  grands 
rochers,  sur  la  route  de  Vauvenargues  à  Jouques,  entre  le 
hameau  de  Guerre  et  le  Petit  Sambuc.  —  Delphinium  Consolida 
L.,  ALthionema  saxatile  R.  Br.,  Viola  Jordani  Hanry,  Lathy- 
rus  canescens.  G.  G.,  Saxifraga  hypnoides  L.,  Cachrys  lœvi- 
gata  Lmk,  Seseli  montanum  L  ,  Artemisia  camphorata  Vill., 
Santolina  Chamœcy parissus  var.  villosissima  (Poir.)  DC, 
Zacintha  verrucosa  Gaertn.,  Nepeta  Cataria  L.,  Lamium  macu- 
latum  L.,  Antirrhinum  latifolium  DC;  Anarrhinum  bellidi- 
folium  Desf.,  Fritillaria  involucrata  Ail  ,  Phalangium  Liliago 
Schr.,  Muscari  racemosum  DC  ,  Cotoneaster  ?  intermedia  Coste 
(cueilli  cette  année  par  M.  Delmas;  Dictamnus  albus  L.,  un  seul 
pied  cueilli  cette  année  aussi  par  M .  le  comte  Pierre  d'Isoard- 


24  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 


Vauven argues  (i)  dont  plusieurs  renseignements  topographi- 
ques sur  le  massif  de  Sainte-Vicroire  nous  ont  été'  fort  utiles. 

Vauvenargues. — Anémone  HepaticaL.,  Lepidium  hirtum 
DC,  Géranium  pyrenaicum  L.,  Dianthus  hirtus  Vill.,  Coronilla 
varia  L.,  Ononis  reclinata  L.,  Vicia  sepiumh.,  V.  narbonensis 
L.,  Lathyrus  canescens  G.  G.,  Lathyrus  inconspicuus  L.  var. 
stans  Viv.  et  le  type  genuinus  (ce  dernier  trouvé  par  M.  Delmas 
plus  abondamment  que  le  stans),  Trifolium  arvense  L.,  Geum 
urbanum  L.,  Fragaria  vesca  L.,  Bryonia  dioica  L.,  Herniaria 
incana  Lmk,  Sison  Amomum  L.,  Anthriscus silvestris  Hoffm. 
var.  elatior  Bess.,  Bifora  radians  Bieb.,  Tordylium  maximum 
L.,  Viburnum  Lantana  L.,  Galium  scabridum  Jord.,  G.  im- 
plexum  Jord.,  G.  cinereum  Jord.,  Scabiosa gramuntia  L.,  Knau- 
tia  hy brida  Coult.,  Crépis  nicœensis  Balbv  Senecio  gallicus 
Vill.,  Carlinavulgaris  L.,  Primula  officinalis  Jacq.,  Verbascum 
pulverulentumWiU.,  V.  Lychnitis  L.,  Salvia  JEthiopis  L.,  Mé- 
tissa officinalis  L.,  Lamium  maculalum  L.,  Tulipa  Ceisiana 
(monte  jusqu'au  sommet  de  Sainte- Victoire  ;  fructifie),  Allium 
roseum  L.,  Polygonum  Bellardi  Ail.,  Carex  glauca  Scop,  var. 
erythrostachys  Hoppe,  Asplenium  Adianthum-nigrum,  Adian- 
thum  Capillus-Veneris  L.,  Scolopendrium  officinale  L.  (dans 
un  puits). 

Ferme  de  Cabassol.  —  Spartium  junceum  L.,  Rosa  Pou\ini 
Tratt.,  Galium  cinereum  Ail.,  Cynoglossum  cheirifolium  L., 
Tragopogon  major  Jacq.,  Picnomon  Acarna  Cass.,  Cirsium 
acaule  Ail.,  Corylus  Avellana  (spomané),Juncus  glaucus  Ehrh. 

Gorges  des  Infernets.  —  Nigella  damascena  L.,  Fumana  lœ- 


(i)  Robineau  de  Beaulieu  vérifia  la  perpétuation  «  au  bois  de  Valtère, 
territoire  de  Rognes,  en  fleurs  le  ib  mai  184...  »  {Calendrier  de  Faune  et  de 
Flore  par  Boyer  De  Fonscolombe)  du  Dictamnus  albus  qu'y  avait  signalé 
Garidel.  Du  reste,  cette  plante  n'a  jamais  complètement  disparu  de  la  région 
et  n'était  point  «  perdue  »  comme  l'ont  dit  certains  qui  n'eurent  de  cesse  jus- 
qu'à ce  qu'ils  l'eussent  «  retrouvée  »  !  en  1902,  à  Valfère.  Castagne  l'avait 
cueillie,  puisqu'il  la  cite  à  Beaulieu;  Peuzin  l'avait  rapportée  ensuite  des 
Alpilles  :  entre  Saint-Remy  et  Eyguières.  La  Fraxinelle,  nullement  avis 
rara  en  Provence,  tombera  sous  la  main  des  herborisants  ailleurs  qu'aux 
stations  déjà  connues:  d'après  un  manuscrit  d'Achintre,  cette  rutacée  a  été 
vue  par- un  jardinier  sur  le  plateau  d'Arbois  près  de  Vitrolles.  Elle  existe 
dans  le  Var  et  les  Alpes-Maritimes. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  25 

vipes  Sp.,  Telephium  Imperati  L.,  Galium  setaceum  Lmk,  G. 
verticillatum  Danth.,  Nepeta  nepetella  L.,  Asplenium  glandulo- 
sum  Lois. 

Vallon  du  Jas-de-Bimont.  —  Le  Jas-de-Bimont  est  une  grotte 
à  l'exposition  du  midi,  vers  le  milieu  du  vallon  auquel  elle  a 
donné  son  nom.  Un  vieux  mur  ferme  l'ouverture  trop  grande  de 
cet  abri  pour  les  pâtres,  qui  a  dû  être  habité  dans  les  temps  pré- 
historiques.—  Fumana  viscida  Sp.  var.  juniperifolia,  Paliurus 
australis  Rasm.  et  Sch.,  Vicia  1  imbali  Lor.,  Xeranthemiim  ina- 
pertum  Willd.;  Hieracium  cymosum  L.,  sur  les  pentes  rocailleu- 
ses à  l'exposition  nord,  en  face  du  Jas,  M.  Delmas,  ne  l'a  trouvé 
que  là  dans  tout  le  massif  de  Sainte-Victoire;  Phlomis  Herba- 
venti  L.,  Asplenium  Adianthum-nigrum  L. 

Roques-Hautes.  —  Helianthemum  calcareum  Jord.,  Linum 
calharticum  L.,  Telephium  Imperati  L.,  Achillea  odorata  L., 
Pteris  Aquilina  L.  —  Au  dessus  de  Roques-Hautes:  Galium 
verticillatum  Danth.,  Medicago  coronata  Lmk,  Mercurialis 
Huetii  Hanry,  Narcissus  dubius  Gou. 

Saint-Antonin  (village  de  six  habitations  et  de  moins  de  cent 
habitants,  à  423  m.  s.  m.)  —  Lunaria  biennis  Mœnch.  (sub- 
spontané), Trifolium  ochroleucum  L.,  Telephium  Imperati  L., 
Œnanthe  Lachenalii  Gm.,  Stachys  germanica  L.,  Euphorbia 
nicœensis  AIL,  Neottia  Nidus-avis  Rich.,  Scirpus  cœspitosus 
L.  (d'après  De  Fonvert  et  Achintre)  ;  Taxus  baccata  L.  «  derrière 
le  château  »,  disent  De  Fonvert  et  Achintre  qui  auraient  dû  ex- 
pliquer s'ilsle  croient  spontané  en  ce  recoin;  pournousNfa  existé 
jadis  autochtone  à  Sainte-Victoire  comme  à  la  montagne  des 
Aurelles,  à  la  Sainte-Baume,  mais  seulement  au  versant  nord 
au-dessus  de  Vauvenargues,  d'où  les  coupes  forestières  l'ont  fait 
disparaître  à  l'état  arborescent. 

Plateau  du  Cengle  (58o  m.  s.  m.).  —  Coronilla  juncea  L.  (à 
la  plaine  de  Bayle),  Carduncellus  Monspeliensium  Ail.  (vers  la 
ferme  de  Bayle),  Stachys  germanica  L.,  Arislolochia  Clemati- 
tis  L. 

Puyloubier  (368  m.  s.  m.  ;  village  de  neuf  cents  habitants).  — 
Rhammus  infectoria  L.,  Astragalus  incanus  L.,  Glycyrrhi^a 
glabra  L.  (on  l'y  cultivait,  du  moins,  autrefois),  Cornus  mas  L., 


26  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

Bupleurum  tenuissimum  L.,  Lavandula  Stœchas  L.,  Erica 
scoparia  L.,  Qiiercus  pedunculata  Ehrh.  ;  Iris  Xyphium  Desf. 
(«  vers  Pourières  »  Garidel),  Gérard  doute  que  cette  plante  s'y 
trouve,  elle  a  pu  fort  bien  s'y  montrer  échappée  de  jardin. 

La  Paleyrotte.  —  «  De  l'ermitage  de  Saint-Ser  près  de  Puy- 
«  loubier,  conseille  la  Statistique  des  Bouches- du- Rhône,  le  bo- 
«  taniste  doit  remonter  sur  le  plateau  de  La  Paleyrotte  que 
«  traverse  la  limite  du  Var.  On  trouve  sur  ce  plateau:  YHemero- 
«  callis  fulva  [subspontané],  le  Viscum  Oxycedri  et  le  Rhamnus 
«  infectoria  très  abondant.  »  Hanry  indique  aussi  à  La  Paley- 
rotte: Rosa  sulfurea  Ait.  et  Linaria  origanifolia  DC. 

Revenons  aux  pentes  nord  et  nord-ouest  de  Sainte-Victoire. 
On  pourra,  avec  plus  ou  moins  de  commodité,  opérer  l'ascen- 
sion par  le  sentier  de  Cabassol,  les  vallons  de  Rimont,  du  Chas- 
seur (i),  du  Baou-troouca  (2),  du  Nègre,  du  Bec-de-1'Aigle,  la 
gorge  de  la  Sambuco  (3).  Il  serait  difficile,  en  un  seul  jour,  de 
cueillir  le  quart  des  plantes  qu'on  a  citées  sur  le  versant  septen- 
trional :  non  seulement  les  saisons  où  l'on  herborise  font  varier 
le  tapis  floral,  mais  de  trop  fréquents  élagages  des  bois  taillis 
chassent  certaines  espèces  qui,  déjà  peu  abondantes  autrefois, 
ne  se  montreront  peut-être  plus. 

Bords  du    sentier   partant  de  Cabassol  : 


Thalictrum  minus  L. 

Ranunculus  monspeliacus  L.,  dont 
M.  Delmas  a  observé  trois  varié- 
tés :  R.  monspessulanus  Jord., 
une  variété  se  rapprochant  du  R. 


albicans  Jord.  et    une    autre  du 

R.  saxatilis  Balb. 
Papaver  dubium  L. 
Ery  simum  grandiflorum  Desf.  var. 

australe  (Gay). 


(1,  2  et  3)  Dans  le  vallon  du  Chasseur,  Philibert  a  trouvé  Lilium  Marta- 
gon  L.  ;  —  dans  celui  du  Baou-troouca  De  Fonveit  et  Achintre  indiquent  : 
Tilia  silvestris  Desf.,  Ilex  Aquifolium  L.,  Frïtillaria  involucrata  Ail., 
Lujula  pilosa  Willd.  —  Ils  signalent  Armeria  bupleuroidcs  G.  G.,  dans  la 
prairie  montagneuse  au  levant  de  la  Baumo  de  la  Sambuco.  Cette  baume 
ou  grotte  est  à  mi-côte  d'une  gorge  sauvage,  rocheuse,  étroite  au  bas,  for- 
mant presque  cirque  vers  le  haut,  montant  de  la  ferme  du  Délubre  jusqu'à 
la  crête  de  Sainte-Victoire. 

Le  vallon  du  Chasseur  monte  à  peu  prés  en  face  de  la  ferme  de  Reynaud, 
adroite  de  Cabassol.  Le  vallon  du  Baou  Troouca,  à  gauche  dudit  chemin, 
monte  à  peu  près  entre  la  ferme  du  Délubre  et  la  ferme  de  Guérin  ;  il 
tire  son  nom  d'un  rocher  percé  d'un  énorme  trou  où  pourrait  passer  une 
charrette. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


27 


Arabis  verna  R.  Br. 

—  auriculata  Lmk. 

—  muralis  Bert. 

—  sagittata    DC.  var.    Gerardi 

(G.  G.). 

Arabis  Thahana    L. 

.d/yssum  campestre  L. 

Clypeola  Jonthlaspi,  L.  sous  diver- 
ses races  :  C.  petrœa  J.  et  F., 
C.  lapidicola  J.  et  F.,  C.  fcispi- 
dz/ta  J.  et  F.,  C.  glabra  Boiss., 
C.  Rouxiana  Reyn.  (cette  dernière 
est  la  plus  répandue,  s'élevant 
depuis  Le  Tholonet  jusqu'à  la 
crête  de  Sainte- Victoire). 

jEthionema  saxatile  R.  Br. 

Helianthemum  italicum  Pers.  (plu- 
sieurs variétés,  entre  autres  l'al- 
pestre G.  G.). 

Fumana  viscida  Sp.  var.  vulgare 
G.  G. 

Fumana  Spachii  G.  G. 

Cistus  albidus  L. 

Dianthus  hirtus  Vill. 

Alsine  tenuifolia  Cr.  var.  hybrida 
Vill.  et  var.  laxa  Willk. 

Alsine  rostrata  Koch. 

—  Villarsii  M.  et  K.  var.  rupes- 

tris  Roux. 
Arenaria  modesta  Duf. 
Cerastium  arvense  L.  var.  laricifo- 
lium  C.  et  S.-L. 

—  brachypetalum  Desp. 
Linum   narbonense  L. 

—  salsoloides  Lmk    var.    con- 
traction  Ry. 

Géranium  lucidum  L. 
Hypericum  hyssopifolium  Vill. 

—  montanum  L. 
Acer  Alonspessulanum  L. 
Ruta  montana  Clus. 

—  chalepensis  L. 
Rhamnus  infectoria  L. 
Cytisus  sessilifolius  L. 
Ononis  minutissima  L. 
Anthyllis   montana  L.  type  et  var. 

intermedia  Burn. 
Anthyllis  Vulneraria  L.   var.  vul- 
garis  G.  G.  et  var.  rubriflora  DC. 


Trigonella  gladiata  Stev. 

Trifolium  lucanicum  Gasp. 

Lotus    corniculatus  L.  var.  Delorti 

Timb.,  var.  symetricus  (iorà.)  et 

var.  pilosus  (Jord.). 
Astragalus  purpureus  Lmk. 
Vicia  pe>  egrina  L.  var.  leptophylla 
Raf. 

—     Timbali  Lor. 
Lathyrus  setifolius  L. 

—  ciliatus  Guss. 
Coronilla  minima    L.   var.  lotoides 

(Koch). 

—  Emerus  L. 
Hippocrepis  glauca  Ten. 

—  ciliata   Willd. 
Onobrychis  saxatilis  Ail. 

—  supina  DC. 
Prunus  Mahaleb  L. 
Spirœa  Filipendula  L. 
Potentilla  verna  L. 
.Rosa  montatttf  Ch. 
Sorbus  Aria  Cr. 
Saxifraga  hypnoides  L. 
Laserpitium  gallicum  L. 

—  Si/er  L. 
Scandix  australis  L. 
Cachrys   lœvigata  Lmk. 
Galium  corrudifolium  Vill. 

—  silvestre  Poil. 

—  myrianthum  Jord. 

—  anglicum  Huds.  var.  litigio- 
sum  (DC). 

Vaillantia    muralis  L. 
Crucianella  latijolia  L. 
Valeriantlla  coronata  DC. 
Rhagadiolus   stellatus    Gaertn.  var. 

edulis  DC. 
Leucanihemum  corymbosum    G.  G. 
Aclullea  Millefolium  L.  var.  sefa- 

cea  (Koch). 
Onopordon  illyricum  L. 
Jasonia  saxatilis  Guss. 
Filago  spathulata   Presl. 

—  minima    Fr. 
Picris  pauciflora  Will. 

—  Sprengeriana   Lmk  (d'après 

M.  Bruyas). 
Scor^oMera  hirsuta  L. 


28 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 


Urospermum  picroides  Desf. 

Jasione  montana  L. 

Monotropa  Hypopithis  L.  (sur  Juni- 

perus  communis). 
Asterolinum  stellatum  Lk  et  Hoffm. 
Phillyrœa  angustifolia  L. 

—  média  L. 
Myosotis  hispida  Schl. 
Verbascum  nigrum  L. 

—        CfeuxiïVHld. 
Linaria  simplex  DC. 

—  supina  Desf. 

—  rubrifolia  Rob.  et  Cast. 
Phelipcea  cœrulea  C.-A.  Mey. 
Rosmarinus  officinalis  L. 
Lavandula  Spica  L. 

latifolia  Vill. 
Thymus  vulgaris  L. 

—  Serpyllum  L.  var.  confer- 
tusG.  G. 

Satureia  montana  L. 
Stachys  recta  L. 
Phlomis  Lychnitis  L. 
Sideritis  romana  L. 
Melittis  melissophyllum  L. 
Betonica  officinalis  L. 
Teucrium  aureum  Schr. 

—  Polium  L. 

—  montanum  Schr. 
Plantago  lanceolata  L.     vai.  mo«- 

r<2>uî  Gr. 
Globularia  Alypum  L. 
Cytinus  Hypocistis  L.  var.  kerme- 

sinus  Guss.,  sur    Cistus  albidus). 
Eupliorbia  dulcis  L. 
Buxus  sempervirens  L. 
Quercus  pubescens  Willd. 

—  //«•  L. 

coccifera  L.  et  (détermi- 
née par  M.  Reynier)  la 
rare  variété  tomentosa 
DG,  avec  fruits. 


Quercus  transiens  Reyn.,    diverses 

variétés. 
Pinus  halepensis   Mi  11. 

—     sdvestris  L. 
Juniperus  communis  L. 

—  CbycedrMs  L. 

—  phœnicea   L. 
Colchicum    longifolium  Cast. 
Tulipa  silvestris  L. 
Ornithogalum  tenuifolium  Guss. 
A/lium  moschatum  L. 
Phalangium  liliago  Schr. 
Asphodelus  cerasifer  Gay. 
Polygonatum  vulgare  L. 

/m  Chamœiris   Bert. 

Narcissus  juncifolius   Req.  (monte 

jusqu'au  somme;). 
Orchis  tndentata  Scop.  (d'après  De 
Fonvert  et  Achintre). 

—  j?î'cta  Lois. 

—  mascula  L. 
Carew  Halleriana  Asso. 

—  humilis  Leyss. 
Sesleria  cœrulea  Ard . 

iira  Cupaniana  Guss.  (le  long   du 

sentier  aj-dessus  de  Cabassol). 
/liWîtf  bromoides  Gou. 
Trisetum  flavescens  P.  de  B. 
Kœleria  cristata   Pers. 

—  setacea  Pers. 
Melica    Bauluni  Ail. 

Serra falcus   squarrosus    Bab.  var. 

villosus  (Gm). 
sEgilops  triaristata  Willd. 
Lasiagrostis    Calamagrostis  Link. 
Nardurus    tenellus  Rchb.     type  et 

var.  aristatus  Pari. 
Polypodium  vulgare  L. 
Asplenium  Ruta-muraria    L. 


Le  Claouzoun.  —  iA  l'ouest  du  couvent  et  immédiatement 
«  au-dessous,  on  voit  un  vaste  enclos  formé  d'un  mur  en  pierres 
«  sèches  qui  est  aujourd'hui  en  ruines.  Cet  enclos,  appelé /ou 
«  Claouzoun,  a  son  exposition  au  nord-ouest.  »  (Statistique  des 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTAMQUE  29 

Bouches- du-Rhône).  —  Ace  niveau  delà  montagne,  plus  ou 
moins  dans  le  voisinage  immédiat  dudit  Claou\oun,  on  récolte  : 
Genista  Lobelii  DC.  var.  confertior  Briq.,  Bunium  bulbocas- 
tanumL.,  Seseli}  glaucum  L.  (i),  Serratula  nudicaulis  DC, 
Senecio  Gerardi  G.  G.,  Orobanche  variegata  Wallr.,  Planiago 
argentea  Ch.,  Globularia  cordifolia  L.  type  (signalé  par 
M .  Delmas  comme  mêlé  à  la  variété  nana  G.  G.),  Orchis  conop- 
sea  L.,Asplenium  Halleri  DC,  Aspidium  aculeatum  Dcell. 

Alentours  des  ruines  de  la  chapelle   et   du   monastère.    — 
Ranunculus  gramineus  L.   var.    linearis    DC,    Iberis  saxatilis 
L.,  dont  M.  Delmas  a  distingué,  outre  le  type,  la  \rdV.recurvifolia 
Ry  ;  Silène  saxifraga  L     type  ainsi  que  la  var.  viscidula  Gir. 
découverte  par  M.  Marnac;  Potentilla  incana  Gaertn.  var.  velu- 
tina  (Lehm.)   (2),    Cotoneaster   vulgaris   Lindl.;    C.tomentosa 
Lindl.    var.  floribunda   Chab.  (déterminée  par    M.    Reynier)  ; 
Rosa  pimpinellifolia    Ser.,   forme  de   passage  entre  les  variétés 
intermedia   et  spinosissima  G.   G.  ;   Pimpineîla  Tragium  Vill., 
GaliumlœtumJord.,  AchilleanobilisL,.  Centaurea  Hanr  y  i  J  ord . , 
Santolina  Chamœcyparissus  L     var.  villosissima  (Poir.)  et,  sur 
un  même  pied  (constituant  transition  à  la  var.  squarrosa  Willd.) 
des  rameaux  que  Darluc  avait  fort  bien  remarqués  lorsqu'il  dit: 
«  La  Santoline  est  répandue  en  touffes  au  penchant  de  la  monta- 
«  gne  ;    la  petite  Santoline,  qui  a    les  feuilles  plus   déliées,  est 
«  adhérente  aux  rochers  près  de  la  chapelle  »;  Hieracium  Jac- 
quini    Vill.    H.    amplexicaule  L.,    Euphrasia    maialis    Jord., 
Campanula  rotundifolia  L.,  Orchis  ustulata  L. 


(1)  M.  Georges  Rouy,  Flore  de  la  France,  parlant  du  rare  Seseli  glaucum 
L.,  invoque  Gérard,  Flora  Galloprovincialis .  Or_,  celui-ci  identifie  à  son 
Seseli  n°  3,  p.  253,  le  «  Fœniculum  silvestre,  glauco  folio  Tourn.  »  de  Gari- 
del.  Comme  Gérard  explora  avec  soin  Sainte-Victoire,  il  dut  mettre  la  main 
sur  cette  ombelhfère  que  ['Histoire  des  Plantts  d'Aix,  p.  186,  indique 
«  aux  environs  de  1  endroit  appelé  lou  Clauson  ».  C'est  pourquoi  nous  appe- 
lons l'attention  des  herborisants  sur  ce  «  Fœniculum  »  qu'il  serait  utile  de 
retrouver. 

(2)  Malgré  nos  recherches,  nous  n'avons  nullement  vu  à  Sainte-Victoire  le 
P.  Battersbyi  Siegtr.  à  feuilles  4-5  foliolées,  que  M.  Burnat  dit  avoir  reçu 
d'Honoré  Roux  comme  pris  à  Sainte-Victoire.  Tout  ce  que  nous  avons 
examiné  portait  seulement  3  folioles,  celles-ci  tantôt  petites,  tantôt  (la  plu- 
part) grandes. 


30  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

Environs  de  la  croix.  —  Diplotaxis  humilis  G.  G.  var.  saxa- 
tilis  (DC)  ;  un  Hélianthème  qui,  d'après  un  échantillon  soumis 
par  M.  Delmas  à  M.  l'abbé  Coste,  serait  YHelianthemum  vineale 
Pers.  var.  Pourretii  Ti m b.  ;  H.  polifolium  DC.  var.  angusti- 
folium  Koch  ;  Alsine  Bauhinorum  Gay  ;  Arenaria  grandiflora 
Ail.  var.  abietina  Presl.,  Sempervivam  teclorum  L.,  Galium 
pusillum  L.  et  variété  hypnoides  d'après  Grenier  venu  la  cueillir 
à  Sainte-Victoire;  Scor^onera  austriaca  Willd.,  Crépis  albida 
Vill.,  Cuscuta  Godroni  Desm.  (sur  Lavandula  Spica),  Daphne 
alpina  L.,  Fritillaria  involucrata  Ail.,  Mercurialis perennis  L., 
Avena  pratensis  L.,  Festuca  interrupta  Desf. 

Garagai  (i).  —  En  ce  lieu  il  y  a  un  rite  auquel  peu  de  bota- 
nistes oseront  se  soustraire,  car  l'usage  est  traditionnel  !  On  des- 
cend dans  le  trou  béant  jusqu'à  la  grande  arcade  qui  s'ouvre  sur 
l'abrupte  du  versant  méridional  au  dessus  de  Saint-Antonin. 
Sous  cette  arcade  il  existe  deux  gouffresd'une  grande  profondeur: 
celui  de  droite  est  d'un  accès  difficile  et  dangereux;  dans  celui 
de  gauche  on  fait,nonsansreligiosité  empreinte  de  frémissement, 
rouler  quelques  pierres  pour  les  entendre  rebondir  de  paroi  en 
paroi,  puis  tomber  au  fond  avec  un  bruit  prolongé  au  bout  d'un 
nombre  relativement  grand  de  secondes  !  L'herborisateur  cherche 
en  vain,  de  nos  jours,  au  Garagai,  le  Sedum  cruciaium  Desf. 
disparu  depuis  le  3o  juillet  1 83 3,  date  à  laquelle  Achintre  l'y 
récolta  (son  herbier  le  contient).  Les  Seseli  montanum  L.,  Lac- 
tuca  muralis  DC.  et  Hieracium  amplexicaule  L.  sont  moins 
rares. 

Bec-de-l'Aigle.  —  Clairsemés  demeurent  les  disciples  de 
Flore  qui  vont,  par  une  course  pénible,  jusqu'à  cette  extrémité 
orientale  culminante  de  Sainte- Victoire.  On  serait  cependant 
récompensé  de  ce  beau  zèle  par  quelques  trouvailles  imprévues. 
Dans  le  vallon  au-dessous  du  Bec-de-l'Aigle,  De  Fonvert  et 
Achintre  signalent:  Arenaria  tetraquetra  L.  var.  aggregata 
Rchb,  Trifolium  ochroleucum  L.,  Leucanthemum  graminifolium 


(i)  Au  dire  de  la  Statistique  des  Bouche s-du- Rhône  il  existerait  «  sur  le 
penchant  septentrional  de  Sainte-Victoire,  un  autre  garagai  connu  seule- 
ment des  bergers  »  —  ??? 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  31 

Lmk.  —  Vers  le  Bec-de-TAigle  les  bergers  connaissent  un  rude 
sentier,  grâce  auquel,  soit  parle  Pas-du-Clapier,  soit  par  le  Pas- 
de-1'Aigle,  on  peut  descendre  l'escarpement  méridional  et  arri- 
ver à  l'ermitage  de  Saint-Ser  au-dessus  de  Puyloubier. 

En  terminant  cet  Aperçu  sur  une  flore  qui  demanderait  de 
nouvelles  investigations,  car  l'étendue  considérable  du  massif 
raboteux  de  Sainte- Victoire  lasse  vite,  il  ne  nous  coûte  aucune- 
ment de  convenir  qu'il  y  aura  lieu  à  maintes  rectifications  des 
noms  d'espèces  ou  de  variétés  pour  lesquelles  le  défaut  de  place 
ne  nous  a  pas  permis  d'indiquer  les  sources  où  nous  puisions. 
Si  des  retranchements  sont  à  prévoir,  de  nombreux  additamenta 
sont,  d'autre  part,  encore  plus  probables.  Nous  avons  voulu 
rendre  facile  cette  tâche  à  nos  confrères  conviés  à  une  ascension 
éminemment  classique  :  outre  le  butin  pour  étude,  ils  conserve- 
ront le  plus  agréable  souvenir  de  l'imposante  montagne  de  la 
victoire  de  Marius. 


NOTES  DOCUMENTAIRES 

(i,  2,  3)  Renvoi  de  la  page  19.—  De  Fonverl  et  Achintre  ont  visé  à  acqué- 
rir un  titre  à  notre  reconnaissance  par  deux  éditions  d'un  Catalogue  des 
Plantes  des  environs  d'Aix  où  l'œuvre  garidellienne  fut  consciencieusement 
contrôlée;  comment  donc  se  fait-il  qu'ils  laissent  dans  le  doute  l'exactitude 
de  quelques  passages  de  leur  prédécesseur  i  Des  explorations  persévérantes 
n'auraient-elles  pas  pu  éclaircir  ces  énigmes  r  Ainsi,  page  448  de  l'Histoire 
des  Plantes  qui  naissent  aux  environs  d'Aix  par  Garidel,  on  lit  :  «  Sedum 
«  alpiiuan  flore  pallido  G.  Bauhin.  Se  trouve  sur  le  haut  de  la  montagne 
«  de  Sainte-Victoire,  en  descendant  vers  l'endroit  appelé  le  Garraguay,,  » 
Dessin  planche  91.  D'une  part,  Gérard,  s'en  référant  au  texte  seul,  y  voit 
le  Sempervivum  tectorum  L.  ;  d'autre,  part  Castagne  parle  d'un  mystérieux 
Saxifraga  groenlandica  à  Sainte-Victoire  En  vérité  le  dessin  de  Garidel  n'est 
point  celui  d'une  Joubarbe,  on  y  reconnaît  une  Saxifrage.  N'incombait-il 
pas  à  De  Fonvert  et  Achintre  de  nous  déchiffrer  le  rébus?  —  Autre  casse- 
tête,  p.  298  :  «  Lychnis  alpina,  pumila,  folio  gramineo  G.  Bauhin  [La  syno- 
«  nymie  indique  le  Silène  acaulis  L.]  J'ai  trouvé  cette  plante  sur  le  haut  de 
«  la  montagne  de  Sainte-Victoire,  parmi  les  rochers  qui  regardent  le  château 
«  de  Saint-Antonin.  Je  l'ai  aussi  observée  à  Goncouës,  qui  est  une  montagne 
«  dans  le  terroir  de  Jouques  :  c'est  aux  environs  de  la  chapelle  de  Sainte- 
<«  Gonfossy,  et  dans  les  fentes  des  rochers  qui  regardent  le  couchant,  que  j'en 
«  ai  trouvé  quelques  pieds.  »  Castagne  ne  mentionne  pas  à  Sainte-Victoire  le 
Silène  acaulis,  mais  le  S.  rupesfris  ;  or,  justement,  en  parlant  de  ce  der- 
nier, Garidel  avoue  :  «   je  crois  l'avoir  vu  à  Sainte-Victoire,   c'est  en 

doutant  que  je  l'écris.  »  Que  ce  fût  Vacaulis  ou  le  ritpestris,  la  trouvaille 
de  Garidel  fournit  matière  à  une  légitime  surprise  et  à  un  brin  de  scepti- 
cisme ;  De  Fonvert  et  Achintre,  indifférents,  passent  la  chose  sous  silence 
complet!  —  A.  R. 


32  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    ROTAMQUE 


(i)  Renvoi  de  la  page  20.  —  On  lit  dans  le  Calendrier  de  Faune  et  de  Flore, 
par  Boyer  de  Fonscolombe,  Aix,  1845  :  «  Après  avoir  été  ignoré  pendant 
«  plus  de  cent  ans  après  Garidel,  le  Satureia  capitata  a  été  retrouvé  à 
«  Sainte-Victoire  par  MM.  Teissier  et  Barnaud.  »  Ces  deux  botanistes 
n'ont  pu  trouver  et  retrouver,  selon  l'interprétation  de  M.  Alfred  Reynier, 
que  le  Thymus  jloribus  capitatis  Linné,  FI.  Suec,  ou  le  Thymus  vulgaris 
var.  capitatus  Willk.  et  Lge,  simples  variétés  du  Serpolet  ou  du  Thym 
entièrement  distinctes  du  Satureia  capitata  L.  {Thymus  capitatus  Hoffm.  et 
Linkj,  labiée  d'Orient,  non  de  France.  Tous  ceux  qui  ont  exploré  Sainte- 
Victoire  confessent,  comme  Gérard,  au  sujet  du  «  Thymus  capitatus  qui 
Dioscoridis  »  (indiqué  par  Garidel  à  Sainte-Victoire,  à  Beaurecueil  et  au 
Monteiguez)  :  «  Frustra  quœsivimus  !  » 

(2)  Renvoi  de  la  page  20.  — Nous  croyons  à  l'absence  certaine,  en  Provence, 
du  Fritillaria  Meleagris  L.  Cependant,  mélangé  au  F.  involucrata  Ail.,  trouvé 
seul  modernement  à  Sainte-Victoire,  ne  se  rencontrerait-il  pas  le  F.  pyrenaica 
L.  '.  Cet  appel  à   une  observation  attentive    est   dicté  par  la  remarque  d'un 

sérieux  monographe  :  «  Ayant  dans  mon  herbier,  avec  l'étiquette  Fri- 

«  tillaria  Meleagris  L.,  Basses- Alpes,  sans  localité  précise,  un  échantillon 
«  certainement  identique  au  type  pyrénéo-occitanique,  je  ne  puis  guère  dou- 
«  ter  que  ce  F.  pyrenaica  ne  vienne  en  Provence.  Garidel,  auteur  en  géné- 
«  rai  excellent,  cite  comme  appartenante  sa  plante  les  synonymes  de  Clu- 
«  sius  et  des  Bauhins  qui  sont  ceux  du  F .  pyrenaica  ou  aquitanica  ;  or,  à 
«  moins  que  la  plante  indiquée  par  Garidel  à  Vauvenargues,  Sainte- 
«  Victoire,  etc.  soit  le  F.  involucrata,  il  est  plus  probable  qu'elle  se  rap- 
«  porte  au  F.  pyrenaica  qu'au  F.  Meleagris .  »  (Sur  les  Espèces  de  Fritil- 
laires  de  France,  par  J.-E.  Planchon). 

(3)  Renvoi  de  la  page  20. —  L'herbier  de  Tournefort  ne  contient  point 
comme  représentant  le  «  Gramen  dactylon,  villosum,  altissimum,  provin- 
ciale »  des  Institutiones  Rei  herbarix,  Y Andropogon  si  minutieusement 
décrit  par  Gérard.  Tournefort  appelait-il  du  nom-phrase  ci-dessus  VIschœmum 
rameux  que  l'on  voit  dans  ledit  herbier,  ou  bien  une  substitution  a-t-elle  été 
opérée  par  quelque  collectionneur  coupable  de  larcin?  L'incertitude  n'a  plus 
grande  importance  depuis  l'identité  reconnue  par  M.  Franchet  du  gramen 
de  Gérard  avec  l'A.  furcatus  Muehl,  plante  de  l'Amérique  du  nord;  nous 
sommes  tenus  de  croire  à  une  naturalisation  en  Provence  accidentelle  et 
temporaire.  Peut-être  Gérard  a-t-il  eu  tort  de  rapporter  l'A ndropo gon  de 
Tournefort  à  celui  de  son  Flora  Gallo-provincialis .  Dans  cette  supposition 
de  synonymie  erronée,  la  «  forme  robuste  d'A .  Ischœmum,  individu 
rameux,  à  chaume  divisé  vers  le  haut  en  3  longs  rameaux  grêles  »,  que 
Franchet  a  constatée  dans  l'herbier  de  Tournefort  etqui  est  VA.  Ischœmum 
var.  ramosissimum  Reynier,  signalé  in  Bulletin,  janvier  igo3,de  l'Académie 
Internationale  de  Géographie  Botanique,  variété  montrant  jusqu'à  7  pani- 
cules  à  4-5  épis,  ne  serait  guère  rarissime  autour  d'Aix  :  nul  doute  qu'on  ne 
le  trouvât  dans  les  localités  (Sainte-Victoire  et  Rians)  où  Garidel  indique  le 

a  Gramen »  des  Institutiones.  11  s'agissait,  sans  doute,  de  cette  variété 

quand  De  Fonscolombe  (Calendrier  de  Faune  et  de  Flore)  annonçait  V An- 
dropogon provincialis  Lmk  retrouvé  par  M.  Teissier,  à  la  date  du  2  juillet 
184...,  «  sur  les  coteaux  de  Saint-Marc,  au  Tholonet  et  à  Beaurecueil  ».  — 
A.  R. 


Le  Secrétaire  perpétuel,  Gérant  du  ((Bulletin)):  H.  LÉ  VEILLÉ 


Le  Mans.  —  Imprimerie  Monnoyer.  11-1907. 


QUELQUES    TEMOIGNAGES 


Ce  n'est  pas  un  mince  me'rite  que  d'avoir  su  condenser  la  flore  française  dans 
un  aussi  petit  volume. 

Héribaud. 

J'ai  utilisé  votre  Flore  de  poche  de  la  France  en  plein  bois...  C'est  décidément 
un  travail  qui  manquait  à  notre  littérature  botanique;  œuvre  de  synthèse  aussi 
concise  que  possible,  elle  se  présente  sous  un  format  commode  et  avec  une 
disposition  très  pratique.  Pour  tous  les  amis  des  plantes,  votre  Flore  contient 
ce  qu'il  ri  est  pas  permis  d'ignorer  et  le  débutant  ne  s'y  perdra  pas...  Très  au 
courant  des  monographies  spéciales  et  des  récentes  découvertes,  l'œuvre  vaut 
d'être  mentionnée,  parce  que  simple  et  originale  à  sa  manière.  Tous  les  amateurs 
en  mal  d'excursion  devront  l'avoir  en  poche. 

G.  Renaudet. 

La  Flore  de  poche  de  la  France  est  un  aide-mémoire  précieux  qui,  en 
excursions,  sera  certainement  utilisé  avec  profit.  Cette  flore  réunit  les  avantages 
d'avoir  un  petit  format  pratique,  d'être  d'un  prix  modique  et  de  renfermer  malgré 
cela,  les  principaux  caractères  distinctifs   permettant  une  analyse  rapide  des 

plantes;  elle  résume  et  condense  en  quelque  sorte  les  flores  des  diverses  régions 
de  la  France. 

De  plus,  ce  petit  volume  contient  un  vocabulaire  des  termes  botaniques  et 
mentionne  les  procédés  vraiment  pratiques  pour  les  herborisations,  la  dessiccation 
des  plantes  et  la  tenue  correcte  d'un  herbier.  La  Société  d'Etudes  scientifiques 
d'Angers  s'associe  aux  éloges  que  cette  flore  à  déjà  fait  naître  de  tous  côtés. 

G.  Abot. 

MMgMIMIiil.*IWI ■   I  ■lllll  IHII «■ ■IIIIIIIIMI  IIIIIHIIlllllllMlimfillM—flM— 

FRANC  H  ET  :  Flore    de     Loir-et-Cher 

Broché 7  fr.  au  lieu  de  15  fr. 

Relié 9fr. 

Remise  de  20  0/0  aux  acheteurs  de  la  Flore  de  poche  de  la  France. 

Illllllllllllllllllllllllllllllillllllillllimillllllliiisiiiiiiiii 

A.vis     0LUL     Relieur 


Le  numéro  de  décembre  1906  porte,  par  erreur,  le  n°  206  sur  sa  couverture,  au 
lieu  de  207.  Ce  numéro  fait  suite  au  numéro  renfermant  les  planches  des  Epilobium. 
Tous  deux,  forment  avec  une  pagination  spéciale,  la  seconde  partie  du  tome  XVI, 
année  1906. 

Quant  au  numéro  à  couverture  bleue,  renfermant  les  cartes  de  la  Mayenne,  il 
forme  le  ier  fascicule  de  l'année  1907,  tome  XVII.  Les  titre  et  faux-titre,  encartés 
ici,  devront  être  placés  en  tête  de  ce  numéro. 


6«  Année  (3°  Série)  N°    209  ier  Mars  1907 


BULLETIN 


DE 


L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE 

de  Géographie  Botanique 


Lj€>  bon.  à  tirer  sk  été  «lomié  le  S§  Février   190T 


SOMMAIRE  DU   N»    209 

Excursions  botaniques   de   M.  E  .   Reverchon  dans   le  massif  de  la  Sagra  (1904- iqoS), 
par  M.  l'abbé  J.  Hervier  (suite). 


PARIS 

LIBRA  I.^E*-  IB       C3  H  A.JE=t  LES       A.  ]VI  A. 

11,        RUE       DE       MKZIÈRES,        11 

1  907 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 


33 


Excursions  botaniques  de  M.  Elisée  Reverchon 

Par  M.  l'Abbé  J.  Hervier  [suite) 

Sarothammis  Reverchonii  Degen  et  Hervier,  n.  subspec. — 
Degen,  Diagn.,  in  magyar  botan.  Lapok.  V.  p.  6,  (1906). 

Frutex  erectus,  strictus,  praeter  partes  juniores  pilosulas, 
demum  glabratas,  glaber,  siccitate  nigricans,  ramis  erectis  stric- 
tis  quadrangulis;  foliis  ramorum  sterilium  simplicibus,  minutis, 
lanceolatis,  summis  angustis,  subulatis,  omnibus  parce  adpresse 
pilosis  ;  ramorum  florentium  simplicibus,  sessilibus,  fascicula- 
tis,  omnibus  minute  ellipticisvel  spathulatis,  obovatis,  vel  ovato- 
lanceolatis,  obtusis  ;  floribus  solitariis  vel  2  —  3-ww,  pedunculis 
folio  bracteanti  longiore  suffultis;  calycis  glabri,  scariosi, 
bilabiati  labio  superiore  et  inferiore  ovato-lanceolato,  apice 
bidenticulato;  vexillo  glabro,  late  ovato,  apice  retuso  carinae 
falcatae,  obtusae  aequilongo;  alis  oblongis,  obtusis,  carinae 
aequilongis  ;  ow  a.nisf aciebus  glabris;  stylo  longo,  piloso;  legu- 
mine  late  lineari,  glabro,  utraque  sutura  albo-ciliato,  margine 
superiore  irregulariter  sinuato. 

Hab.  in  Hispanicae  meridionalis provinciaJaën.  In  rupestri- 
bus  calcareis  supra  vicum  «  Le  Po\o  »  ait.  c.  i5oo  m.  s.  m. 
mense  Julio  igo5  detexit  c  El.  Reverchon,  cui  subspecies  nova 
dicata.  (Exsicc.   igo5.  No.  igo5). 

A.  S.  Bourgaei  Boiss.  Diagn.  Ser.  II.  No  2  p.  6.  differt 
stylo  hirsuto,  ramulis  angulatis,  foliis  trifoliolatis  petiolatis 
deficientibus  ; 

A.  S.  oxyphyllo  Boiss.  L.  c.  p.  y .  differt  foliis  trifoliatis 
petiolatis  nullis,  leguminibus  brevioribus,  ad  maximum  1  1/2, 
longis,  foliis  minute  ellipticis,  non  omnibus,  sed  solum  ramulo- 
rum  novellorum  (nondum  florentium),  acutissimis,  Us  autem 
ramulorum  floriferorum  minute ellipticis,  ovatis,  obtusis,  differt 
denique  alis  brevioribus. 

A.  S.  scopario  (L.)  cuiproximus  et  cujus  subspeciem  sistit,  dif- 
fert habitu  denso,  stricto,  subaphyllo,  ramis  ramulis  que  strictis, 
nec  divaricatis,  foliis  trifoliolatis  petiolatis  nullis,  ramulis 
-minus  acute  quadrangulis,  floribus  brevius  pedicellatis.  Legu- 
mina  et  semina  eis  S.  scoparii  simillima,  Folia  trifoliolata 
1  3 


L1BRARY 
NEW  YORK 
TANÏCAL, 
ij^RDEN. 


<C 


34  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

petiolata  in  duodecim  speciminibus  examinatis  detegere  nequi- 
mus. 

Je  crois  utile  de  donner  sur  cette  plante  quelques  renseignements  com- 
muniqués par  M.  Reverchon. 

Le  Genista  a  une  tige  droite,  rigide  épaisse,  un  peu  cassante,  non  traçante, 
il  croît  en  touffes  serrées,  compactes,  arrondies  à  rameaux  tous  recourbés 
sur  le  centre  en  boule,  et  non  divariqués  extérieurement;  il  n'a  pas  de 
rameaux  diffus  dépassant  les  tiges,  ou  bien  en  forme  de  balai  comme  le  5. 
vulgaris;  ses  feuilles  sont  d'un  vert  clair,  non  noirâtre;  ses  fleurs  sont  gran- 
des d'une  suave  odeur,  et  disposées  comme  celles  du  Spartium  junceum.  Il 
est  très  florifère,  et  il  rappelle  le  port  du  S.  purgans  GG.  Il  ne  peut  être 
confondu  avec  la  var.  :  leiostylus  Willk.  du  S.  vulgaris  à  laquelle  il  avait 
été  rapporté  d'abord. 

Il  croît  sur  le  calcaire!  entre  1600-2000  mètres;  il  est  très  commum,  et 
forme  de  grands  maquis  entiers  dans  tout  le  massif  de  La  Sagra,  jusqu'aux 
sources  du  Guadalquivir  ;  dans  la  Sierra  de  la  Grimone,  au  Barrancon  Valen- 
tina,  et  la  région  de  la  Cabrilla.  Son  abondance  fait  supposer  vraiment  que 
ce  terrain  est  vierge  de  recherches  (sauf  une  partie  de  La  Sagra),  car  il  est 
étonnant  qu'un  Genista  si  fréquent  et  si  notable  puisse  échapper  ainsi 
aux  regards  d'un  botaniste.  Willkomm  qui  a  créé  la  var:  leiostyllus,  dit 
(1.  c.)  qu'il  ne  l'a  pas  vue  vivante  ;  cependant  il  a  visité  La  Sagra  dont  il  a 
fait  connaître  la  richesse,  et  un  nombre  d'espèces  nouvelles  créés  par  lui; 
il  ne  parle  pas  de  notre  Genista. 

Les  pâtres  et  les  montagnards  se  servent  de  ce  Genista  pour  faire  du  feu, 
et  même  comme  torche  pour  s'éclairer  dans  l'àtre;  ils  appellent  tout  Genista 
Retamo  ;  le  G.  Reverchoni  est  pour  eux  le  Retamo  gordo  (grand)  et  le  G. 
cinerea  et  autres  sont  le  R.  pecano  (petit). 

Cytisus  patens  L.  —  Willk.  Lge,  Prodr.  III,  p.  452.  —  Willk. 
Suppl.  p.  255.  —  Forma  :  malessana  Degen  et  Hervier,  1904. 

A  typo  differt  floribus  solitariis  vel  binis  pallidis  (  ?  salîem 
in  sicco),  calycis  labio  inferiore  brevissime  trifido,  lobis  minu- 
tis  brevissimis  porrectis  recedit. 

Habit.  Sierra  de  la  Malessa,  bois  de  pins,  à  1.800  mètres, 
juin,  exsicc,  n°  585. 

Genista  Lobelii  D.  C.  —  Var.  pumila  Degen,  Herv. 

Ramis  ramulisque  crassioribus,  abbreviatis,  novellis  pulvi- 
nulis  foliorum  non  vel  vix  evolutorum  valde  tuberculatis,  vetus- 
torum  cortice  magis  castaneo,  pedicellis  calyce  brevioribus  a 
typo  differt. 

Fruticulos  parvos  (dodrantales)  valde  tortuosos,  intricatos 
subglobosos  format. 

Habit.  In  Hispaniae  provincia  Jaén,  in  aridis  calcar.   montis 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  35 


Sierra  de  Pozo,  ait.  i.  i5oo  m.  s.  m.  mense  majo  1905,  exs. 
n°  1263. 

Publiée  sous  le  nom  de  Genista  baetica  Sp.  var.  pumila  Deb. 
et  Rev.  in  Herv.  1.  c.  p.  41.  Cette  plante  nous  paraît  se  rapporter 
au  G.  Lobelii  DC,  dont  elle  constitue  une  variété  distincte  à 
notre  avis. 

La  plante  publiée  aussi  sous  le  même  n°  et  sous  le  même  nom, 
que  j'ai  citée  dans  mes  Notes  1.  c.  p.  41.  (Sierra  de  Cazorla) 
paraît  plutôt  être  le  G.  Lobelii  DC.  type. 

Nous  devons  aussi  rapporter  au  Genista  Scorpius  (L)  DC,  le 
G.  baetica  Sp.  publié  sous  le  n°  1077  (1899)  de  la  Sierra  d'Al- 
barracim.  —  Se  rapporte  encore  au  G.  Scorpins,  à  cause  de  ses 
ovaires  et  calices  glabres,  le  G.  carpetana  Lge,  Serrania  de 
Cuenca  (exsic.  Gandoger  1888. 

Genista  cinerea  DC.  —  Wiilk.  Lge,  Prodr.  III,  p.  434. 

Les  exemplaires  publiés  du  Barrancon  Valentina,  et  du  Pozo, 
lieux  arides,  à  i5oo-i6oo  mètres,  juin-juillet  (exsicc.  n°  427) 
sous  le  nom  de  G.  pseudopilosa  Coss.  se  rapportent  exactement 
au  G.  cinerea  DC.  qui  est  assez  fréquent  dans  la  région  australe. 

Genista  cazorlana.  Deb.  et  Reverch.  —  In  Joseph  Herv. 
Excurs.  La  Sagra,  p.  41,  —  et  forma  :  malessana  Degen  et 
Hervier. 

Le  Genista  cazorlana  fait  partie  du  groupe  des  G.  sericea, 
qlbida,  Godeti,  subcapitata,  Halacsyi,  Millii,  et  Sakellariadis, 
qui  appartiennent  exclusivement  à  la  flore  orientale,  et  dont  il 
est  un  type  excellent.  11  est  remarquable  que  le  G.  cazorlana  se 
rapproche  d'aussi  près  (foliis  complicatis)  du  G.  Sakellariadis 
Boiss.  et  Orphan,  espèce  rarissime,  trouvée  une  seule  fois  au 
mont  Olympe  de  Thessalie  (1),  et  dont  il  diffère  par  les  brac- 
téoles  plus  courtes  que  le  calice,  et  les  fleurs  une  fois  et  demie 
plus  grandes,  le  calice  plus  profondément  incisé,  et  par  la  forme 
de  l'étendard,  etc. 


(1)  Ne  trouve-t-on  pas   là  encore   une   analogie  frappante  de  dispersion, 
comme  pour  le  Viola  delphinantha  de  Grèce,  et  le  V.  ca\orlana,  d'Espagne? 


36  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

Aux  localités  déjà  citées,  il  faut  ajouter  :  Barrancon  Valentina, 
bois,  rare  à  1600  mètres,  juin. 

La  plante  de  la  Sierra  de  la  Malessa,  bois  arides,  rare  à 
1600  mètres,  juin  (exs.  n°  1374),  est  distincte  du  type  et  nous  la 
nommons  : 

Forma  :  malessana  Degen  et  Hervier.  A  typo  differt  indu- 
mento  magis  hirsuto,  foliis  planis,  non  complicatis. 

Ononis  Natrix  L.var.  média  Willk.  —  Willk.  Lge,   Prodr. 

III,  p.  410 

Distribué  sous  ce  nom  en  1899,  (Vêlez  -  Rubio)  exsicc. 
n°i28i,  cet  Ononis  doit  être  rapporté  à  la  var.  a.  major  Boiss., 
subvar,  concolor  Rouy  FI.  Fr.  IV.,  p.  256;  elle  ne  diffère  du 
type  que  par  l'étendard  concolore,  et  les  pédoncules  générale- 
ment plus  longuement  aristés. 

Ononis  antiquorum  L.  — Willk.    Lge.    Prodr.    III,  p.   394. 

Sous  ce  nom,  M.  Reverchon  a  publié  du  Barrancon  Valentina, 
lieux  arides,  1600  mètres,  juillet,  (exsicc.  1  307)  ÏO.  hispanica 
Lge.  Pug.  p.  352.  =  pro  var.  O.  antiquorum  L. 

Cette  espèce  se  distingue  de  ses  congénères: 

i°  Ab.  O.  antiquorum  differt  foliolis  majoribus,  caule  minus 
flexo,  minus  ramoso,  circumcirca,  sed  bifariam  densius  longe  et 
patule  villoso  et  glanduloso ,  floribus  majoribus  ; 

20  Ab.  O.  campestri  K.  et  Z.  et  O.  procurrente  Wallr.  differt 
floribus  parvis  (12  m/m)  calyce  triente  tantum  longioribus 

3°  A  simili  O.  intermedia  C.  A.  M.  {Rouy,  FI.  Fr.iT, p.  271) 
differt  foliis  Jloralibus  calycem  super antibus,  nec  brevioribus. 

Cette  espèce  est  sans  doute  une  race  de  l'Europe  occidentale 
de  YO.  antiquorum;  elle  se  retrouvera  ailleurs  en  Espagne,  et 
sur  le  littoral  de  la  Méditerranée,  quoi  qu'elle  semble  très  rare 
en  Espagne. 

Anthyllis  Webbiana  Boiss.— Willk.  Lge,  Prodr.  III,  p.  333. 
—  Forma  hirsuta  Degen  et  Hervier.  1904  in  litt. 

A  typo  differt  caulibus  elatis  [nec  caespitosis),  indumento  fo 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  37 

liorum  magis  patulo,  hirsuto  [nec  argenteo-sericeo),  involucris 
floralibus  calyces  imo  eliam  flores  superantibus,  nec  dimidio 
brevioribus. 

C'est  sans  doute  à  cette  forme  que  l'on  doit  rapporter  YAnth. 
Webbiana  des  auteurs  espagnols. 

Cette  forme  diffère  de  l'A.  Webbiana  Hook  par  ses  poils  plus 
ou  moins  étalés,  et  non  couchés,  soyeux;  elle  est  intermédiaire 
entre  le  type  et  VA.  hispida  Boiss.  Reut,  qui  est  plus  dense- 
ment  poilu. 

Hab.  Barrancon  Valentina,  Sierra  de  la  Cabrilla,  bois  à  1700 
mètres,  juillet  (exsicc.  n°  1 341  ) . 

Anthyllis    arundana   Boiss.     Reut.   —  J.    Herv.     Excurs. 

La  Sagra.  p.  44. 

Sous  les  n"s  11 84  et  1291  (1904  e!  1906)  se  trouve  souvent 
méle'e  au  type  notre  varie'té  homoiophylla  décrite  Tan  passé,  avec 
des  variations  de  couleurs  de  fleurs  (floribus  albis,  roseis,  pur- 
pureis)  ;  il  sera  aisé  de  les  distinguer. 

Trifolium  angustifolium  L.  —  Willk.  Lge,  Prodr.  III,  p.  366. 

—  (Teste  X.   Belli). 

Ce  Trifolium  est  très  répandu  en  Espagne  et  dans  tout  le 
bassin  de  la  Méditerranée,  dans  les  zones  inférieures  et  littora- 
les ;  la  station  élevée  de  la  Sierra  de  la  Malessa,  lieux  arides,  rare, 
1600  mètres,  Juin,  (en  quelques  échantillons  H.  H.)  est  au 
moins  curieuse  à  signaler. 

Hippocrepis  Bourgsei  Nym.  Consp.  ti.  europ.  I.  p.  186.  — 
H.  comosa  Coss.  in  Bourg.  Hisp.  a.  i85on°63i  (Chinchilla). 

Nyman  la  décrit  ainsi:  Lomenti  articulus  ultimus  subsemicir- 
cularis,  abrupte  cuspidatus. 

C'est  à  cette  espèce  que  nous  rapportons  un  Hippocrepis,  très 
rare,  récolté  en  quelques  pieds  au  Pozo,  lieux  arides,  à  1 5oo  mè- 
tres, juin  (Herb.  Deg.  et  H.). 

Psoralea  bituminosa  L.  —Willk.   Lge,  Prodr.  III,  p.  288. 
M.  Reverchon  (exsicc.  n°  1401)  publie  une  curieuse  forme  :  à 


38  ACADÉMIE "DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

bractées  larges,  mais  très  courtes,  et  à  capitules  petits,  qui  pour- 
rait constituer  une  forme  nouvelle  :  latebracteata  Degen  et  Her- 
vier,  malgré  la  variabilité  des  formes  dans  les  Psoralea  ;  mais 
nous  réservons  notre  opinion  jusqu'àl'étude  de  plus  amples  ma- 
tériaux. Le  Pozo,  lieux  incultes,  i5oo  mètres,  mai,  1905  ;  elle 
paraît  fréquente  dans  les  basses  vallées. 

Astragalus  nummularioides  Desf.  —  Willk.   Lge,    Prodr. 
III,  p.  283.  —Willk.  Suppl.  p.  235. 

Originaire  d'Algérie  et  de  Tunisie,  cet  Astragalus  est  fortpeu 
répandu  en  Espagne,  dans  les' Sierras  de  la  Nieve,  Nevada,  de 
Junquera,  de  Baza,  et  il  est  plus  rare  dans  la  province  de  Mur- 
cie.  Sa  présence  au  Barrancon  Valentina,  pâturages  à  1700  mè- 
tres, juin,  juillet,  exsicc.  n°  1 233,  le  rend  donc  intéressant  pour 
son  aire  de  dispersion  plus  au  nord,  en  y  ajoutant  les  stations 
des  Sierras  del  Pinar  et  de  Cazorla. 

Onobrychis  argentea  Boiss.  Voy.  bot.  188.  —  Willk.  Lge, 

III,  p.  266. 

Publiée  sous  le  nom  de  O.  stenorrhi\a  DC.  exsicc.  n°  1 334, 
nous  devons  rapporter  cette  plante  à  10.  argentea  Boiss,  très 
rare,  et  citée  seulement  dans  la  Sierra  Tejeda  ;  M.  Reverchonl'a 
récoltée  au  Pozo,  lieux  arides,  à  1  5oo  mètres,  mai,  1905.  C'est 
une  forme  moins  rameuse,  à  dents  du  calice  un  peu  plus  lon- 
gues, et  à  paires  de  folioles  plus  rapprochées  que    dans  le  type. 

L Onobrychis  stenorrhi\a  DC  !  a  été  publié  dans  l'exsic. 
(1899)  ^e  ^a  Sierra  de  Maïmon. 

Potentilla   pensylvanica    L.   —   Willk.    Lge,    Prodr.    III, 
p.  235,  Jh.  Herv.  Excurs.  La  Sagra,  p.  48,  (voir  la  note). 

Publié  sous  ce  nom  :  Sierra  de  la  Malessa,  bois  de  pins,  à 
1700  mètres,  juin,  (exsicc.  n°  960)  et  Sierra  de  la  Cabrilla,  lieux 
arides,  à  1800  mètres,  très  rare,  juillet  (en  quelques  exemplaires 
Herb.  D.H.),  ce  Potentilla  doit  être  rapporté  au  P.  pedata\X\\\à. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  39 

Potentilla  crassa   Tsch.  ap.  Opiz,  Bôheim  gew.  p.  63.   — 
forma  castrilensis  Deg.  Herv. 

C'est  au  Potentilla  crassa  que  M.  le  prof.  Wolf  de  Dresde, 
rapporte  cette  plante,  re'coltée  en  un  petit  nombre  de  parts,  à  la 
Sierra  de  la  Cabrilla,  lieux  arides,  à  1800  mètres,  très  rare,  juil- 
let, exsic.  1404.  (Herb.  Deg.  Herv).  Nous  la  distinguons  du 
type  caulibus  elatioribus,  calycibusque  majoribus. 

Rosa  myriacantha  DC.  fl.  Fr.  IV,  p.  439.  —  Willk.  Lge, 
Prodr.  III,  p.  211;  —  Willk.  Suppl.  p.  223.  (texte  De- 
beaux  !). 

Ce  Rosa  spécial  à  la  France  méridionale,  la  Corse,  et  l'Espa- 
gne austro-orientale,  paraît  assez  rare  en  Espagne,  où  il  n'est 
cité  que  dans  la  Catalogne,  l'Aragon,  les  provinces  de  Tarra- 
gone  et  de  Grenade  (Sierra  d'Alfacar).  La  station  de  la  Sierra  de 
la  Malessa,  lieux  arides,  rare,  1600  mètres,  juin,  permet  de  sup- 
poser que  ce  Rosa  doit  être  plus  fréquent  et  avoir  un  aire  plus 
étendu  dans  la  résion  australe. 


-t>* 


Cratœgus  monogyna  Jacq.  —  var.  flabellata  Lge.  —  Willk. 
Suppl.  p.  221.  —    Herv.  1.  c,  p.   52 

M.  Reverchon  a  retrouvé  cette  intéressante  variété  au  Barran- 
con  Valentina,  bois  à]  1800  mètres,  en  fleurs,  juin,  et  la 
publie  sous  le  n°  1340;  cette  nouvelle  station  fait  supposer  que 
c'est  une  variété  australe  et  méconnue,  qui  sera  retrouvée 
ailleurs  hors  de  la  région  ;  il  est  abondant  dans  le  massif  de  La 
Sagra  et  de  la  Cabrilla,  on  y  rencontre  quelques  pieds  qui  ont 
de  fortes  proportions  et  sont  déjà  arborescents. 

CratseguslacinlataUcria.  —  Willk.  Lge,  Prodr.  III,  p.  198; 

—  Willk.  Suppl.,  p.  221. 

Mentionnée  dans  la  liste  générale  (ire  partie),  p.  17.  Sous  ce 
nom,  la  plante  de  la  Sierra  del  Cuarto,  diffère  sensiblement  du 
type  de  Sicile,  et  se  rapporte  exactement  au  Crat.  hispanica 
Porta  et  Rigo,  pi.  exs.  189,  n°  172.  (Sierra  de  Alcaraz,  juillet 
1890;   entre    Riopar  et  Yeste,    juillet  en  fleurs,    entre    1000- 


40  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

1800  mètres)  «  Ab  ea  non  nisi  foliis  utrinque  cano-tomentosis 
differt  (nisi  poma  hucusque  ignola  distincta  sint)  ». 

Les  auteurs  du  Prodrome  (1.  c.)  le  citent  d'abord  sous  le  nom 
de  C.  laciniata  Ucria;  puis  Willkomm  (Suppl.  p.  221)  propose 
lui-même  de  le  nommer  C.  Boissieri,  le  considérant  comme 
une  espèce  propre  en  y  réunissant  toutes  les  formes  des  pro- 
vinces de  Grenade  et  de  Murcie.  Lange  propose  aussi  de  nom- 
mer :  C.  lasiocarpa  (ad  int)  les  plantes  du  Barrancon  del  Rio 
(Jimenez)  et  celles  de  M.  Winkler,  et  il  la  décrit  : 

Cortice  ramulorum  glabro,  spinis  2-3  poil,  longis  et  robustis, 
spinulis  brevibus  cr assis  instructis  ;  foliis  pubescenti-villosis,  rt 
profunde  trifidis,  lacinia  intermedia  acute  biloba,  lateralibus 
dentatis ;  stipulis  falcatis,  cymis  paucif loris,  floribus  br éviter 
pedunculatis,  pedunculis  pomoque  (juniore)  dense  villosis.  — 
Porta  et  Rigo  exsicc.  n°  359  il%79)  Sierra  Nevada. 

Les  exemplaires  de  la  Sierra  del  Cuarto  étant  seulement 
en  fleurs,  nous  les  rapportons  pour  le  moment  au  C.  hispa- 
nica,  puisqu'ils  sont  identiques,  mais  les  fruits  mûrs  à  récolter 
nous  fixeront  sur  sa  valeur.  Il  est  fort  rare  dans  la  Sierra  del 
Cuarto,  on  en  rencontre  2  à  3  pieds. 

Herniaria  bsetica   Boiss.  Reut.   —  Willk.    Lge,    Prod.    III, 

p.   i53. 

Cette  plante  est  fort  rare  en  Espagne,  où  elle  n'a  été  signalée 
que  dans  la  province  de  Grenade:  Sierras  Bermeja  et  Tejéda 
(Boiss.)  et  a  été  retrouvée  dans  les  lieux  arides,  d'abord  dans  la 
Sierra  de  Castril  en  1903  et  dans  la  Sierra  de  la  Malessa,  à 
1800  mètres,  très  rare,  juin.  En  quelques  exemplaires  superbes 
sous  le  nom  de  H.  incana  Lamk.  n°  i32Ô,  (Herb.  Deg.  et  H.). 

Laserpitium  Nestleri  Soy.  —  Will.,  Obs.,  p.  87;  G.  G.  fi. 
Fr.,  I,  p.  680  ;  Willk.  Lge.,  1.  c,  III,  p.  28.  —  Var.  hispi- 
dum  Lee.  et  Lam.  Cat.  p.  197. 

C'est  sous  ce  nom,  que  nous  rapportons  un  Laserpitium 
récolté  en  deux  ourtrois  parts  comme  L.  latifolium  L.  Sierra  de 
la  Cabrilla,  bois  humides,  très  rare,  1700  mètres,  juin  1905, 
sans  n°,  (Herb.  D.  H.) 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  41 

Pastinaca   pratensis    Jord.   ap.   Boreau,    fi.   cent.    éd.    III, 

p.  286  ? 

M.  Reverchon  a  publié  deux  fois  cette  plante  sous  ce  nom 
provisoire.  Le  Pozo,  bois  à  i5oo  mètres,  Juillet;  mais  privée  de 
feuilles  radicales  et  normales,  et  de  parties  utiles  pour  la  con- 
naissance de  ce  genre  si  variable,  il  est  impossible  d'être  sérieu- 
sement fixé  sur  la  valeur  de  cette  plante  ;  serait-ce  une  forme 
nouvelle  et  australe  propre  à  l'Espagne,  il  est  préférable  d'at- 
tendre des  matériaux  plus  complets. 

Athamanta  cretensis  L.  =  A.  hispanica  Deg.  Herv. 

sp.  nov. 

V Athamanta  distribué  par  M.  Reverchon  en  1899,  n°  1 1  54, 
sous  le  nom  de  cretensis  (Sierra  de  Maïmon)  est  une  plante  tout 
à  fait  différente  de  VA.  cretensis  L.  i°  par  sa  taille  élevée  et  ses 
tiges  rameuses;  20  par  ses  ombelles  de  1 5-36  rayons,  hémisphé- 
riques et  coniques  ;  3°  par  la  forme  de  ses  feuilles  ovoïdes  dans 
le  pourtour,  3  fois  plus  grandes,  finement  disséquées  en  la- 
nières 2-3  fois  plus  longues  :  40  par  les  rayons  des  ombelles, 
les  învolucres,  les  involucelles  et  les  fruits  plus  hérissés. 

Par  les  caractères  i°,  20  et  3°,  il  s'éloigne  de  VA.  cretensis,  et 
doit  être  rapproché  du  groupe  oriental  de  ce  genre  comprenant 
VA.  rupestris  (Scop.)  avec  la  formel.  Matthioli  Wulf,  VA.  hun- 
garica  Borb,  VA.  Haynaldi  Borb.  et  Uechtr.  et  VA.  densa 
Boiss.  Orph.  ;  il  se  rapproche  davantage  de  cette  dernière  espèce 
rarissime  de  Grèce.  En  voici  la  diagnose  : 

Athamanta  hispanica  Degen  in  herb. 

Multiennis,  verosimiliter  monocarpica,  caulibus  elatis  (3o- 
5o  cm  altis)  supra  mediam  partem  ramosis,  sœpissime  umbellas 
quinque  gerentibus,  breviter  velutinis;  foliis  ambitu  ovatis,  su- 
pra decompositis,  petiolis  petiolulisque  sat  longis,  breviter  ve- 
lutinis, laciniis  ultimis  linearibus,  acutis,  4-1 2mm  longis,  pilo- 
sellis;  umbellis  injerioribus  alternis,  super ioribus  binis  subop- 
positis,  suprema  solitaria.  i5-36  radiatis,  hemisphœricis,  radiis 
valde  hirsutis,  iis  umbellœ  centralis  non   [ne  quidem  subfructu) 


42  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

elongatis  ;  involucri  foliolis  lanceolatis,  albo-marginatis,  hirsu- 
tis,  radio  duplo-quadruplo  brevioribus;  involucelli/b/zo/zs  au- 
guste lanceolatis,  albo-marginatis,  apice  subulatis,  pedicellos 
superantibus  ;  fructibus  {j  uni  or  i  bus)  patule  albo-villosissimis. 

Habitat  in  Hispaniae  meridionalis  provincia  Almeria.  In  ru- 
pestribus  prasruptis  calcareis  Montis  Sierra  de  Maïmon,  altit. 
c.  1700  mètres  s.  m.  mense  julio  1899  detexit  cel.  Elisaeus  Re- 
verchon  (exsicc.  anno  1899  n°  1  154). 

Lonicera  hispanica  Boiss.   Reut.  Pug.  p.  53.  — Willk.  Lge, 
Prodr.  II,  p.  332. —  Willk.  Suppl.   p.    1 35.  —  O.  Deb.  PI. 

rar.  Arag.  p.  67. 

Barranconde  Valentina,  lieux  ombragés  et  frais,  1700  mètres, 
rare,  juillet,  déjà  signalé  par  M.  Reverchon,  dans  l'Aragon, 
Sierra  de  Valacloche. 

Galium  Debeauxii  Deg.  Herv. — J.  Herv.  /.  c.  p.  56. 

Récoltée  encore  dans  la  Sierra  de  la  Malessa,  rochers  humi- 
des, rare,  i5oo  mètres,  juin,  exsicc.  n°  i33o,  cette  nouvelle  es- 
pèce paraît  donc  répandue  dans  le  massif,  et  sans  doute  elle  y  est 
spéciale. 

Galium  tuberculatum  Presl.  Délie.  Prag.  (1822)  p.  1 20-1 21. 

G.foliis  octonis  linearibus revolutis rigidis apiculatis,  superne 
tuberculato-scabris ,  panicula  contracta,  caule  tetragono,  pubes- 
centi  scabro,  [fructibus  glabris  lœvibus). 

Habit,  ad  vias  et  in  collibus  Sicilioe  2  fl.  Jul. 

Caulis  ultrapedalis,  erectus,  strictus,  simplex,  tetragonus,  pu- 
bescenti-scaber  ;  folia  octona,  linearia,  mucrone  cartilagineo 
apiculata,  rigida,  margine  revoluta,  superne  prascipue  ad  latera 
etapicem  versus  tuberculato-muricata,  inde  scabra,  superne  atro 
viridia,  interne  pallidiora;  panicula  terminalis,  simpliciter  ramo- 
sa,  contracta;  corolla  fiava,  limbi  laciniis  acutiusculis;  fructus 
globosi,  glabri  laeves. 

Habitus  et  affinitas  G.  veri,  sed  differt  caule  erecto  stricto  pu- 
bescenti-scabro;  foliis  rigidis  revolutis  tuberculatis  apiculatis  ; 


ACADÉMIE  RE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  43 

panicula  contracta  subsimplici.  —  Affine  quoque  G.  apiculato 
Flor.  Gr.ec.  t.  12g,  cujus  habitum  refert,  sed  nostrum  nec  in- 
canum  est,  nec  folia  sena  plana  scabra,  nec  flores  purpureo  — 
virescentes  tristes  possidet.  —  Cum  G.  incurvo  Flor.  gr.ec  t. 
i3i  minime  convenit  ut  confundi  possit,  licet  habitu  propin- 
quum. 

C'est  à  cette  plante  peu  connue,  et  nouvelle  pour  l'Espagne, 
qu'il  faut  rapporter  quelques  exemplaires  peu  nombreux,  re'col- 
tés  au  Barrancon  Valentina,  et  au  Pozo,  lieux  arides,  i5oo-i6oo 
mètres,  juillet,  sous  le  nom  de  G.  verum  L.,  n°  668  (Herb.  Deg. 
et  H.)- 

Crucianella  angustifolia  L.  —  Willk.  Lge.  Prod.  II,  p.  3o6. 
—  Forma  :  densespicata  Degen  et  Hervier. 

Spicis  quam  in  typo  longioribus,  caulibus  numerosissimis, 
prostratis,  valde  ramosis,  fere  a  basi  dense  spicatis,  spicis  supe- 
rioribus  internodiis  œquilongis,  vel  longioribus,  bracteis  infe- 
rioribus  latioribus  a  iypo  differt. 

Habit.  —  Barrancon  Valentina,  lieux  arides,  rare,  à  1600 
mètres,  mai.  M.  Reverchon  n'a  recueilli  que  quelques  exemplaires 
peu  nombreux  de  cette  forme  nouvelle,  la  prenant  pour  le  type  ; 
elle  doit  être  fréquente,  et  constituer  peut-être  une  forme  sta- 
tionnelle,  croissant  à  une  telle  hauteur;  c'est  aussi  cette  forme 
seule  qu'il  a  remarquée  dans  cette  localité. 

Scabiosa  tomentosa  Cav.  —  Willk.  Lge,   Prodr.  II,  p.  19.  — 
Forma  gienensis    Degen  et  Herv. 
Foliis  imis  indivisis.  spathidato-oblongis,  et  caille  ramosisimo 
a  typo  recedit. 

Hab.  —  Barrancon  Valentina,  bois  à  1800  mètres,  juillet  1904, 
mêlé  au  type;  exsicc.  n°  174. 

Cephalaria linearifolia  Lge,  Diagn.  I,  (1878)  p.  7.  II,  p.  21. 

—  Willk.   Suppl.  p.  72. 

Abondant  au  Barrancon  Valentina,  et  au  Pozo,  dans  les 
boisa  1  500-1700  mètres,  juillet,  exsicc.  n°  1345.  —  Cette  espèce 
rare  et  bien  distincte  du  C.    leucantha  Schrad.  paraît  spéciale  à 


44  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

la  région  de  la  Sierra  Nevada:  Sierra  de  Dijar  (Winckler  1876), 
Cortijo  de  S.  Ge'ronimo  (Huter,  Porta  et  Rigo  1879).  La  décou- 
verte dans  le  massif  de  La  Sagra  est  d'un  grand  intérêt  pour  son 
aire  de  dispersion  plus  au  nord  ;  elle  sera  certainement  retrouvée 
ailleurs  dans  la  région. 

En  voici  la  description. 

Glaberrima,  caule  erecto,  0.  8 —  /  m.  ait  ,  a  medio  v.  superne 
trichotome  ramoso,  ramis  oppositis,  strictis,  subnudis,  2-3  cepha- 
lis;  foliis  an guste  lineari —  lanceolatis,  integerrimis,  1  — ner- 
viis,  inferior.  in  petiolum  longum  attenuatis;  calathiis  termina- 
libus  alaribusque,  erectis,  squamis  anthodii  hemisphœrici 
laxeimbricatis,  glabris,  testaceis.  obtucis,  albomarginatis  ; 
floribus  homomorphis,  involucello  obovato,  marginebrevissimo 
denticulato,  fructifero  tetragono,  glabro  ;  calyce  pelviformi, 
scarioso,  dentato  ;  corolla  tubulosa,  quadrifida,  pubcrula, 
ochroleuca,  slaminibus  longe  exertis,  antheris  luteis.  Variât 
foliis  argute  serratis  (Var.  serrata  Lge). 

La  forme  des  feuilles  est  très  variable  et  il  serait  donc  mieux 
de  supprimer  la  variété  :  serrata  Lge.  1.  c. 

Anthémis  Gossoniana  Rchb.  f.  Icon.  fl.  germ.  XVI,  p.  63.  — 
Willk.  Lge,  Prodr.  II,  p.  85.—  Willk.  Suppl.  p.  82. 

C'est  à  cette  plante  rare  ou  peu  connue  en  Espagne  qu'il  faut 
rapporter  le  Cota  Triumfetti  Gay,  exsicc.  n°  1 3  36 .  —  Barrancon 
Valentina,,  lieux  arides,  1800  mètres,  juillet.  Son  aire  de  dis- 
persion est  ainsi  réparti  :  Catalogue:  près  de  Barcelone,  Mont- 
senny  (Costa)  ;  prov.  de  Lérida  :  Tivisa  (Companyo)  etc;  prov.  de 
Murcie:  Sierra  de  Ségura  (Bourgeau). 

Il  diffère  ainsi  du  Cota  tinctoria  Gay.  Var.  Triumfetti  Rchb. 
Prodr.  1.  c. 

Differt  a  prœcedentis  var.  TS.  cui  valde  similis,  rhaci  foliorum 
angustiore,  partitionibus  pectinatim  partitis ,  laciniis  lineari-lan- 
ceolatis  integerrimis,  paleis  latioribus  obovato-lanceolatis  brevi- 
tercuspidatis,  ligulis  longioribus,  corona  achœnii  majore  [achœ- 
nii  dimidium  subœquante),  lobulata.  —  Planta  multicaulis, 
erecta,  canescens,  inferne  foliosa.  t.jEstate. 


ACADÉMIE   DE  GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  45 

Pyrethrum  leucanthemifolium  Porta  et  Rigo  Veget .  p.  34.  — 
Jh.  Hervier,  Excurs.  LaSagra,  p.  60. — Var.  cuartanense  Deb. 
et  Rev.  in  litt.  et  sched.  octob.  1 902.  exsicc.  n05  1 3 1  o.  =  Pyr. 
Debeauxianum.  Gandoger,  in  Bull.  Soc.  bot.  France  1905, 
p.  455. 

J'émettais  l'opinion  de  M.  Debeaux  sur  cette  plante  qu'il  re- 
gardait comme  une  variété,  mais  une  étude  comparative  de  spé- 
cimens plus  nombreux  nous  a  permis  d'adopter  la  variété  cuar- 
tanense comme  bien  distincte  du  type,  pour  la  plante  de  la  Sierra 
del  Cuarto. 

Une  question  de  priorité  sur  cette  plante  s'est  élevée  depuis 
sa  publication.  M.  Gandoger  a  reconnu  la  priorité  de  M.  De- 
beaux,  par  la  lettre  qu'il  m'écrivait  le  17  novembre  1905.  C'est 
donc  sous  le  premier  nom  et  comme  variété  créée  par  M.  De- 
beaux  que  nous  maintenons  cette  plante;  nous  en  donnons  la 
description  plus  complète  de  M.  Gandoger.  : 

AffinisT3.  leucanthemifolii  Porta  Rigo,  exs.  n°  274.  a  quodif- 
fert  indumento  niveo-tomentoso,  radice  breviter  aut  vix  reptante , 
foliis  minoribus  incanis  multo  brevius  dentatis  muticis  nec  mucro- 
natis,  caule  longius  nudo,  involucri  araneosi  squamis  infimis 
acutioribus,  radiis  latioribus  minus  crenatis,  achœniis  quadratis 
brevioribus.  V.  Junio  (Gandog.  I.  c.) 

Sierra  del  Cuarto,  lieux  arides,  i5oo  mètres  juin,  exsicc. 
n°  i3io  ! 

La  plante  de  MM.  Porta  et  Rigo  a  :  folia  sericea  et  viridia, 
tandis  que  celle  de  M.  Reverchon  aiypo  differt  capitulis paulo 
minoribus,  foliis  utrinque  (subtus  tamen  densius)  nitide  argen- 
teo  sericeis  : 

Il  est  remarquable  qu'il  existe  en  Orient  un  Ptarmica  (P.  an- 
themiformis  Freyn  et  Sint)  sur  le  Yildiss  Dagh,  près  Siwas(Ana- 
tolie),  qui  a  (excepté  la  couleur  des  fleurs)  une  ressemblance 
frappante  avec  ce  groupe  de  Pyrethrum  leucauthemifolium. (Voir  : 
Bornmuller,  Mitth.  des  Thiir.  bot.  ver  (1904)  5.    XX). 

Helichrysum  serotinum   Boiss.    —  Willk.    Lge,   Prodr.   II, 
p.  60.  —  Willk.  Suppl.,  p.  79. 
M.  Reverchon  a  publié  du  Pozo,  lieux  arides  à    i5oo  mètres, 


46  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

mai  (exsicc.  a0  423)  cette  plante  qui  est  la  même  forme  que 
MiM.  Porta  et  Rigo  ont  donnée  (n°  25o,  1890)  sous  le  nom  de  : 
forma  (non  varietas)  pedunculis  arcté  tomentosis  (lepidiformis) 
Cf.  Willk.  Suppl.  1.  c. 

Filago  micropodioides  Lge,  Pug.  II,  p.  121.  —  Willk.  Lge, 
Prodr.  II,  p.  55.  -  Willk.  Suppl.,  p.  78. 

Publiée  sous  le  nom  de  Micropus  erectus  L  exsicc.  n°  1370 
(Barrancon  Valentina,  moissons,  à  1700  mètres,  juin),  cette 
plante  se  rapporte  exactement  au  Filago  micropodioides  Lge, 
très  rare  dans  les  provinces  de  Grenade  et  de  Murcie,  où  Ton 
n'en  cite  que  quelques  localités,  mais  selon  Loscos,  elle  est 
abondante  dans  l'Aragon  australe. 

Evax  anatolicus  Boiss.  Heldr.  —  Boiss.  Diagn.,  sér.  I,  n°  11, 

(1849),  p.  2,  Flor.  Orient.  III.  (1875),  p.  243-244.  —  forma. 
hispanicus  Degen  et  Herv.  —  Ev.  nivalis  Rev.  (nom  provi- 
soire in  litt). 

A  typo  dijfertjoliis  canlinis  [nec  non  involucrantibus)  oblongo- 
spathulalis  [nec  lanceolatis),  apice  brevissime  in  mucronem 
contractis  [nec  acutis),  habitu  ramosissimo. 

Hab.  Sierra  de  la  Malessa,  unique  station,  très  rare  à 
1900  mètres,  juin  ;  il  forme  un  tapis  compact  dans  un  bas-fond 
humide,  où  la  neige  séjourne  jusqu'au  mois  de  mai  (exsicc. 
n°  i343). 

La  forme  des  écailles  du  péricline  nues  à  la  base,  laineuses 
au  dessus  du  milieu  formant  un  capuchon,  l'éloigné  du  Filago 
micropodioides  Willk.,  qui  a  les  écailles  simplement  convexes 
et  non  pointues  avec  une  tache  verte  au  sommet  (seulement  une 
nervure  verte  au  dos)  etc. 

Par  son  absence  d'aigrette,  cette  plante  (pappus  nullus  !)  est 
un  Evax  qui  n'a  pas  de  similaires  parmi  les  espèces  occiden- 
tales de  ce  genre;  elle  constitue  une  variété  nouvelle  spéciale  à 
l'Espagne,  et  montre  encore  une  nouvelle  analogie  entre  la  flore 
d'Orient  et  celle  d'Espagne. 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  47 

Girsium  Welwitschii  Cosson,  PL  crit.  p.  1 18.  — Willk.  Lge. 
Prodr.,  II,  p.  189.  —  Willk.  Suppl.,  p.  104. 

Sierra  de  la  Maiessa,  et  Barrancon  de  la  Gloria,  lieux  humides, 
très  rare,  à  1700  mètres,  juillet;  exsicc.  n°  1349  ;  nouvelle  sta- 
tion de  cette  rare  espèce  spéciale  à  la  province  de  Murcie,  où  les 
auteurs  du  Prodrome  n'en  signalent  que  deux  localités  (Bour- 
geau  ;  Porta  et  Rigo). 

Garduus  granatensis  Willk.  —  Jh  Herv.  Excurs.  La  Sagra, 

p.   62. 

M.  Reverchon  a  publie'  en  1904,  n°  1170,  le  C.  granatensis 
(Le  Barrancon  Valentina,  lieux  arides  à  1600  mètres,  juin)  en 
deux  formes  qui  ne  diffèrent  du  type  que  par  la  taille;  cepen- 
dant parmi  les  échantillons  que  nous  avons  reçus,  M.  de  Degen 
a  reconnu  le  C.  platypus  Lge,  qui  sera  retrouvé  par  M.  Rever- 
chon dans  ses  prochaines  excursions. 

Serratula    albarracinensis    Pau.    Not.   bot.,  I,  p.   21.    — 
Willk.  Lge.  Prodr.,  II,  p.  173.  —  Willk.  Suppl  ,  p.  98. 

C'est  au  Serratula  nudicaulis  DC.  Var.  subinermis  Cosson, 
que  l'on  doit  rapporter  les  plantes  publiées  sous  le  n°  765,  pro- 
venant des  Sierras  del  Pinar,  del  Cuarto,  de  Castril,  de  la 
Maiessa  et  de  la  Cabrilla,  pelouses  à  1700-1800  mètres,  juin  ; 
elles  sont  identiques  aux  échantillons  publiés  par  MM.  Porta 
et  Rigo  (1890)  n°  585,  de  la  Sierra  d'Alcaraz  et  la  diagnose  citée 
par  le  Prodrome  convient  bien  à  cette  forme  australe. 

Willkomm  dit  du  S .  albarracinensis  :  «  Fortasse  magis  subs- 
pecies  S.  nudicaulis,  quam  species  proprias  »  ?!  Ne  serait-elle 
pas  en  ce  cas  une  forme  propre  à  l'Aragon  ? 

Garduncellus  araneosus  Boiss.  Reut.  —  Jh.  Herv.   Exe.  La 
Sagra,  p.  63.  forma  in.terced.ens  Degen  et  Hervier. 

La  plante  de  la  Sierra  de  la  Maiessa,  lieux  arides,  à  1700  mètres, 
juillet,  exs.  n°  1240  est  une  forme  intermédiaire  entre  le  C.  ara- 
neosus Boiss.  Reut  et  le  C.  hispanicus  Boiss.  —  Elle  se  dis- 
tingue de  Yhispanicus  par  les  grands  appendices  bruns  des 
écailles  intermédiaires,  et  par  l'achaine  à  peine  le  double  plus 


48  ACADÉMIE    DE  GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

long. —  Elle  se  distingue  encore  de  Yaraneosus  dont  les  poils  sont 
très  crépus  appliqués  et  comme  farineux  (Boiss.  Voy.  I,  p.  741), 
tandis  que  la  plante  de  la  Malessa  est  presque  glabrescente  ;  on 
pourrait  bien  la  rapporter  à  Yaraneosus  par  son  aigrette  plu- 
meuse,  mais  les  échantillons  typiques  publiés  par  MM.  Porta  et 
Rigo  (exs.  n°  589)  les  ont  :  dense  araneosa,  et  les  feuilles  sont 
beaucoup  plus  finement  incisées. 

Nous  proposons  donc  cette  forme  sous  le  nom  de  interce- 
dens,  Deg.  Herv.  la  considérant  comme  intermédiaire  entre  le 
type  et  Yhispanicus. 

Carduncellus  Monspeliensium  Ail.  FI.  Pedem.  I,  p.  154. 
—  Willk.  Lge,  Prod.  II,  p.  1 36.  Var.  subacaulis  Willk. 
1.  c. 

C'est  à  cette  variété  que  l'on  doit  exactement  rapporter  à 
cause  de  son  aigrette  soyeuse,  et  non  plumeuse,  la  plante 
publiée  n°  1340,  sous  le  nom  de  Cardunc.  araneosus,  var 
nantie  Deb.  (prius  !)  =  var.  pumilus  Reverch . 

Sierra  de  Castril,  Sierra  de  la  Malessa,  lieux  arides  à 
1900  mètres,  rare,  juillet.  La  seule  part  de  Castril  est  dans 
l'Herbier  Debeaux  ;  cette  variété  ne  croît  pas  dans  la  Sierra  de 
la  Cabrilla,  ni  au  Pozo,  mais  elle  est  assez  répandue  dans  ces 
deux  stations  désignées  sur  les  pelouses  du  calcaire  à  1700  et 
1900  mètres;  elle  se  trouve  à  200  mètres  environ  plus  haut  que 
notre  forme  :  intercedens  (voir  plus  haut). 

KentrophyllumlanatumD.  C.  —  Willk.  Lge.  Prod  II,  p.  134. 
—   Forma  glabrata  Reverch.  in  sched. 

J'ai  déjà  noté  (Excurs.,  La  Sagra,  p.  63)  une  forme  de  Ken- 
trophyîlum  publiée  comme K.  bœticumpar  M.  Reverchon,  mais 
qui  paraissait  incertaine,  faute  de  matériaux  suffisants. 

Malgré  la  variabilité  du  type,  il  faut  rattacher  les  plantes  delà 
Sierra  del  Cuarto,  et  de  Castril,  (exsicc.  n°  56  1)  comme  forme: 
glabrata  Reverch.  du  type:  lanatum  D.  C. 

M.  Reverchon  la  publie  de  nouveau  de:  Barrancon  Valen- 
tina,  et  Le  Pozo,  lieux  arides,  i5oo-i6oo  mètres,  juillet,  (exs. 
n°  i334). 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  49 

C'est  bien  une  forme  intéressante  et  qui  mérite  l'attention  des 
Aoristes  espagnols  par  des  matériaux  nombreux  qu'il  est  sou- 
vent impossible  à  un  botaniste  voyageur  de  se  procurer;  elle 
paraît  être  une  race  orientale  de  l'Espagne  et  sans  doute  de  l'Al- 
gérie, mais  distincte  du  type  de  la  France  méridionale  ;  il  est 
donc  utile  de  la  fixer  par  un  nom. 

Le  K.  bœticwn  Boiss.  Reut  en  est  bien  distinct  par  ses  co- 
rolles blanches  (et  non  jaunes),  par  ses  achaines  et  l'aigrette 
(pappus)  noirâtres,  etc. 

La  plante  d'Espagne  (pour  les  exemplaires  distribués  par  M. 
Reverchon)  se  distingue  du  type  (K.  lanatum.  D.  G.)  par  ses 
feuilles  plus  étroites,  plus  profondément  et  finement  découpées 
et  dentées,  par  ses  capitules  plus  petits,  et  surtout  plus  étroits, 
par  ses  bractées  plus  étroites  et  moins  laineuses  que  dans  la 
plante  orientale. 

Cette  forme  est  assez  fréquente  dans  le  massif  de  La  Sagra,  à 
i  200-1400  mètres,  dans  les  terrains  calcaires  incultes,  et  jus- 
qu'au Pozo. 

Gentaurea  alpina   L.  Cod.  6582!  —  Willk.  Lge,    Prodr.  IL 

p,  167. 

Barrancon  Valentina,  bois  à  1700  mètres,  rare,  juillet:  exsicc. 
n°  1347. 

Déjà  récoltée  par  Bourgeau  dans  la  Sierra  de  Ségura,  et  citée 
dans  cette  seule  localité  par  Willkomm  et  Lange,  cette  plante  est 
rarissime  pour  la  flore  d'Espagne;  son  aire  de  végétation  est  le 
Piémont  et  la  Lombardie,  et  ces  deux  localités  sont  donc  fort 
curieuses  pour  la  dispersion  de  cette  epèces. 

Centaurea  antennata  Duf.  Ann.  Se  nat.  XXIII,  p.    1 58 .  — 
Willk.  Lge,  Prod.  II,  P.   i63;  —  Willk.  suppl.  p.96. 

Celte  plante  rarissime  et  remarquable  n'est  citée  dans  le  Pro- 
drome que:  In  aridis  montium  p.  Porta-Cœli  regni  Valentini 
(Duf.)  —  MM.  Porta  et  Rigo  l'ont  publiée  en  1891  de  la  prov. 
de  Murcie:  Sierra  de  las  Cabras,  pr.  Agramon  et  int.  Calar  del 
Mundo  et  Yeste.  M.  Reverchon  en  a  récolté  quelques  exem- 
plaires très  beaux    à  la  Sierra  de  Cazorla,   lieux  arides  à  i5oo 

4 


50  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

mètres,  rare  juin  exsicc.  n°  1 247  (Herb.  Deg.  Herv)  ;  elle  est  iden- 
tique à  la  plante  de  MM.  Porta  et  Rigo. 

Voici  la  description  donnée  dans  le  Prodrome:  E.  sect.  XI. 
Lepteranthns  :  Br éviter  villosa,  prostrata,  subcœspitosa,  foliis 
spathulato-lanceolatis  integris,  inferioribus passim  denticulatis  ; 
anthodii  ovato-turbinati  squamis  apice  pinnato-longe  ciliatis, 
ciliis  subrectis  subvillosis  ;  floribus  pallide  purpurascentibus  » 
Duf,  l.  c.  —  Rhi^oma  elongatum  nigricans.  Caules  multi  ad  6 
usque  1.  cylindrici,  ramosi.  Calathia  foliis  summis  oblongis 
cincta.  Squamœ  glabrse  substriatœ,  appendice  sphacelata,  brun- 
nea  autviolascente,  ciliis  longis  redis.  Pappus  brevis.  —  y. 

Centaurea    gienensis    Degen    et    Debeaux,     nov.   spec.    — 
Degen.  Diagn.  in  Magyar  bot.  Lapok.  V,  p.  8.  (1906) 

E.  sectione  Acrolophus  Cass.  subsect.  Acrocentroides  Willk. 
Perennis.    Caulibus  e    rhi\omate   lignoso   erectis   cubitalibus, 
angulatis,  parce  floccoso-lanuginosis  scabrisque,  a  medio  patule 
ramosis,  ramis  monocephalis  ;  foliis   basalibus   longe  petiolatis, 
ambitu  spathulato  —  ovatis,  lyrato  —  pinnatipartitis,  paribus 
pinnarum  2 — 4,  distantibus,  lobo  terminali  multo  majore,  ovato 
vel  rhomboidali,  integro  vel  dentato,  {foliis  nonnullis  spathnlatis 
integris,  margine  tantum  dentatis  immixtis),  omnibus  utrinque 
sed  subtus  densius  albo   —   tomentellis,   caulinis  inferioribus 
similibus,  sat  longe  petiolatis,  sed  minoribus,  superioribus  sub- 
simplicibus,  basi  biauriculata  sessilibus,  summis  ovatis,  integris, 
sessilibus ;  capitulis  mediocribus  (avellanae  magnitudinis),  glo- 
bosis,  umbilicatis,  saepe  folio  summo  suffultis;  involucri  glabri 
viridis  squamis   exterioribus    ambitu   ovatis,    in     appendicem 
fuscam  margine  in  membranam  hyalinam  pellucidam  fimbria- 
tam  abeuntem,  desinentibus,  appendice  ipsa  utrinque  6—Specti- 
nato-ciliata,  ciliis  scabris,  fuscis,  interme  lia  tricuspidata  caete- 
ris  vix   longiore,    recta,  squamis  intermediis   œqualibus,   sed 
paullo  majoribus,  intimis  oblongis,  profundius  striatis,   appen- 
dice basi  biariculato,    ovali  integro,    tantum  margine   hyalino 
erosulo  vel  lacero  ;  flosculis  roseis  ;  acheniis  pallidis,   compres- 
siusculis,   sublente  puberulis,  c.    5   mm,  longis,  pappo  albo  c. 


ACADÉMIE   DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  51 

i —  1/2  mm.  longo  superatis,  receptaculi  setis  numerosissimis, 
achenio  [cum  pappo)  longioribus. 

Habitat  in  Hispaniœ  meridionalis  provincia  Jaën.  In  pinetis 
vallis  Barrancon  Valentina  ait.  c.  1700  m.  s.  m.  solo  cale, 
mense  Julio  1904  detexit  cl.  Elisaeus  Reverchon,  dein  in  nunte 
Sierra  de  la  Cabrilla  ejusdem  provincias  iterum  legit  a.  1905. 
(Exsicc.  n°  i368). 

Planta  habitu  C.  Rouyi  Coincy  Eclog.  V.  p.  i3 — 14  tab.  4  ! 
sed  foliorum  latiorum  forma,  capitulis  majoribus  umbilicatis, 
imprimis  autem  involucri  squamis  hyalino  marginatis  appendi- 
cisque  forma  [e.  c.  ciliis  longioribus  !)  differt. 

Multo  magis  affinis  Cent.  Paui  Losc.  (Willk.  Illustr.  II.  p. 
141 — 2.  tab.  CLXXIV.  A  et  C!)  et  C.  carratracensi  Lge.  Diagn. 
et  ap.  Willk.  1.  c.  p.  142 — 3,  f.  B  !,  a  priore  differt  foliorum 
magis  vestitorum  segmeniis  non  involutis,  calathiis  majoribus, 
squamis  exterioribus  non  curvatis,  nec  in  spinulam  sat  longam 
recurvatam  desinentibus,  sed  cilia  parva,  lateralibus  non  Ion- 
giore,  erecta  terminatis,  pappo  fructu  multo  breviore,  nec  vix 
dimidiam  fructus  attingente  ;  a  posteriore  indumento  albo,  molli 
densiore,foliis  omnibus  latioribus,  capitulis  valde  umbilicatis 
fere  duplo  latioribus,  appendicis  ciliis  fuscis,  nec  pallidis,  mar- 
gine  hyalino  decurrente  multo  angustiore  (in  icône  Willk.  1.  c. 
tab.  CLXXIV.  B.  fig.  a  et  (3  marginem  quasi  auriculam  latam 
formantem  video),  denique  pappo  multo  breviore  distat. 

Centaurea  Amoi  Amo  squamis  velutinis  et  pappo  multo  Ion- 
giore  est  species  valde  diversa. 

Planta  elegantula,  habitu  quodammodo  C.  Wettsteinii  Deg. 
et  Dôrfl.  orientalem  (macedonicam)  revocat. —  (A.  de  Degen) 

Centaurea  Hervieri  Degen.  sp.  nov.  —  Degen,  Diagn. 
in  Magyar  botan.  Lapok  V,  p.  7,  (1906). 

E  sectione  «  Asperœ  »  Rouy  FI.  de  France  vol.  9.  p.  169.  Pe- 
rennis  vel  biennis  ?,  caulibus  e  collo  pluricipite  arcuato  adscen- 
dentibus,  cubitalibus  vel  longioribus,  angulatis,  asperis,  insuper 
puberulis,  supra  médium  in  ramos  mono-pauci-cephalos  erectos, 
sat  dense  foliosos  divisis;  foliis  utrinque  asperis  inferioribus  ba- 
si  auriculata  sessilibus,  ambitu  lanceolatis,  pinnati-partitis,  lo- 


52  ACADÉMIE   DE~GÉ0GRAPHIE   BOTANIQUE 

bise  basi  latain  rhachidem  decurrente  ovato-lanceolatis,  calloso 
mucronulatis,  superioribus  pinnato-dentatis,  imo  simpliciter  ser- 
ratisvel  summis  etiam  mtegris,,  lanceolatis;  capitulis  basi  foliis 
obvallatis,  late  ovatis  [nec  conicis  !)  subumbilicatis ;  anthodii 
squamis  exterioribus  lanceolatis,  viridibus  glabris,  appendice 
tricuspidata,  flavicante,  marginibus  membrana  angusta  nigres- 
cente,  erosula,  apice  utrinque  in  fimbriam  nigram  crispulamde- 
sinente  cinctis,  mediis  in  appendicem  flavicantem  5-j  —  spino- 
sam,  recurvam  abeuntibus,  (spina  terminali  caeteris  non  vel  vix 
majore)  margine  œqualiter  membrana  nigra  angusta  cinctis,  in- 
timis  lanceolatis,  apice  inermibus,  obtusis,  erosulis,  margine 
membrana  hyalina  angusta  cinctis-,  flosculis  roseis;  acheniis 
(junioribus)  puberulis,  pappo  (e  pilis  paleiformibus,  denticulatis 
constante)  eis  fere  œquilongo  superatis. 

Habitat  in  Hispanie  meridionalis  regno  Granatense.  In  decli- 
vibus  aridis  montis  Sierra  del  Cuarto  ait.  c.  1200  m.  sol.  cale, 
mense  Julio  1902  detexit  cel.  El.  Reverchon. 

Syn.  Centaurea  aspera  L.  var.  macrocephala  Debeaux  et  Re- 
verchon in  Bullet.  de  ÏAcad.  internat,  de  Geogr.  bot.  1905 
p.  io5  non  al. 

A  Centaurea  aspera  L.,  cui  proxima,  capitulis  majoribus,  ova- 
tis, subumbilicatis,  pappo  achaeniorum  longiore,  acheniis  pu- 
berulis, nec  glabris,  imprimis  autem  involucri  phyllorum  fabri- 
ca  valde  distat. 

Une  étude  plus  approfondie  d'après  des  matériaux  plus  riches 
que  je  dois  à  l'amabilité  de  Mr  Reverchon  et  de  M1*  l'abbé  Her- 
vier  me  permet  de  donner  mon  avis  :  c'est  une  plante  bien 
distincte  du  Centaurea  aspera  L.  et  de  toutes  ses  variétés  parles 
écailles  à  bord  noir  décurrent  et  par  ses  achaînes  poilus. 

Le  C .  pseudosphaerocephala  Schuttl.  (V.  Rouy,  FI.  de  France 
vol.  9.  p.  172)  quiaégalement  les  calathidesgrosses,  ombiliquées, 
paraît  avoir  les  arhaînes  glabres  et  les  écailles  du  C.  aspera  L. 
Nous  avons  cru  d'abord  (v.  Hervier  Exe.  bot.  /.  c.)  reconnaître 
dans  cette  plante  un  hybride  du  C.  aspera  avec  une  espèce  du 
groupe  Phalolepis  ou  Acrocentroides,  car  nous  n'avons  pu  trou- 
ver que  peu  d'achaînes  développés;  mais  les  calathides  étant  at- 


ACADÉMIE  [)E  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  53 

taquées  par  des  insectes,  nous  ne  pouvons  pas  attribuer  pour  ce 
moment  une  importance  quelconque  à  ce  caractère. 

M.  Reverchon  n'a  pas  pu  nous  donner  d'autres  renseignements 
sur  cette  plante,  que  ceux  qu'on  trouve  mentionnés  dans  la  pu- 
blication de  M.  l'abbé  Hervier.  (A.  de  Degen). 

Zollikoferia  resedifolia  (L)  Goss.  ;  Willk.  Lge,l.  c.  II,  p.  234. 
—  Var.  subleiocarpa  Degen  et  Herv. 

Differt  acheniis  subglabris  (in  typo  dense  tomentellis). 
Habit.  Le  Pozo,  lieux  arides,  à  i5oo  mètres,  juin  1905,  ex- 
sicc.  n°  683. 

Helminthia  echioides  L.  Willk.  Lge,  Prodr.  II  forma 
gienensis   Degen  et  Hervier. 

A  typo  differt  caulibns  et  foliis  margine  et  nervo  mediano 
aculeis  glochidiatis  c  2mm  longis,  patulis,  horridis  obsitis,  invo- 
lucri  exterioris phyllis  interioribus  paullo  brevioribus. 

Habit.  Le  Pozo,  lieux  frais,  à  1  5oo  mètres,  rare,  juillet,  ré- 
colté en  quelques  exemplaires  (Herb.  Deg.  H.). 

Dans  la  plante  d'Orient  et  de  Crète  surtout,  on  trouve  des 
échantillons  qui  ont  les  écailles  extérieures  plus  courtes  que  les 
intérieures,  mais  on  ne  voit  jamais  de  longs  aiguillons.  L'indu- 
ment  de  la  plante  du  Pozo  est  identique  à  celui  du  H.  lusitanica 
Willk,  qui  en  diffère  cependant  par  le  bec  des  acbaînes  4  fois 
plus  court.  On  peut  donc  la  caractériser  encore  ainsi  :  indû- 
ment du  H.  lusitanica  et  tous  les  autres  caractères  de  Véchioides 
Elle  ne  peut  pas  aussi  être  rapportée  à  VH.  spinosa  DC.  (voir 
Daveau,  Bull.  soc.  bot.  Fr.  1902,  p.  11),  qui  est  décrite  à  feuil- 
les involucrales  au  nombre  de  trois,  tandis  que  notre  plante  en 
a  cinq;  l'aigrette  ne  dépasse  pas  sensiblement  l'involucre,  tan- 
dis qu'elle  est  beaucoup  plus  longue,  d'après  la  description  du 
H.  spinosa  DC.  fl.  de  Fr.  éd.  3,  n°  2977.  —  Le  H.  comosa 
Boiss.  diffère  aussi  complètement  par  la  forme  de  ses  écailles 
intérieures. 

Notons  que  VH.  comosa  Boiss.  a  été  distribué  en  1890  par 
M.  Reverchon  de  la  Sierra  de  Ronda,  exsicc.  n°  23 1,  sous  le 
nom  de  H.  lusitanica  Welw. 


54  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Helminthia  comosa  Boiss.  —  Willk.  Lge,  Prodr,  II,  p.  220. 

—  Willk.  Suppl.  p.  120. 

Cette  plante  est  plus  re'pandue  et  spe'ciale  à  l'Andalousie  infé- 
rieure ;  M.  Reverchon  la  retrouve  d'abord  dans  la  Sierra  de 
Cartama,  exsicc.  n°23i  (1888),  ensuite  il  en  récolte  quelques 
exemplaires  dans  2  localités  plus  au  nord  :  Sierra  delà  Malessa, 
bois  de  pins  à  1700  mètres,  très  rare,  juin  ;  Le  Pozo,  lieux  frais, 
à  i5oo  mètres,  très  rare,  juillet.  (Herb.  Deg.  et  H.). 

Campanula  mollis  L.  Cod.  n°  i322.  — Willk.  Lge,  Prodr., 
II,  p.  289.  ;  Willk.  Suppl.,  p.  127. 

Le  Campanula  mollis  L.,  décrit  dans  le  Species  plant,  éd.  II 
(1762)  p.  237,  a  été  pris  presque  toujours  dans  un  sens  différent 
de  celui  que  lui  a  attribué  son  premier  auteur;  Linné  paraît 
avoir  confondu  en  outre  sous  ce  nom  deux  espèces  semblables 
par  leur  port_,  mais  tout  à  fait  différentes  par  leurs  caractères 
essentiels,  une  plante  orientale  à  capsule  à  5  loges,  et  une  occi- 
dentale à  capsule  a  3  loges. 

Cette  divergence  a  été  remarquée  par  A.  De  Candolle,  dans 
sa  Monog.  des  Campan.  p.  238,  puis  par  Boissier,  flor.  Orient. 
III,  p.  899. 

Le  Campanula  mollis  L.  1.  c.  :  «  Capsulis  quinque  locularibus 
obtectis  pedunculatis,  caule  prostralo,  foliis  suborbiculatis  »  ne 
peut  pas  être  rapporté  à  la  plante  espagnole  qui  a  toujours  les 
capsules  à  trois  loges,  et  en  conséquence  un  style  trifide,  et  qui 
ne  convient  absolument  pas  à  la  description  du  C.  mollis 
donnée  par  Linnée  lui-même  (p.  e.  «  calyces  magni  nudi  » 
«  flores  foliis  sextuplo  majores  »,  «  flores  Campanulas 
Medii  »  etc.). 

La  question,  à  quelle  plante  se  rapporte  le  nom  de  C.  mollis 
L.  se  complique,  car  le  seul  synonyme  cité  par  Linné  :  «  Cam- 
panula rotundifolia  hirsuta  saxatilis  folio  molli»  Bocc.  mm. 
app.  est  inextricable,  car  cette  phrase  ne  se  trouve  pas  dans  les 
ouvrages  de  Boccone  (voir  Tenore,  FI.  Neap.  I,  p.  75,  et 
DC.  Monog.,  Camp.  p.  238). 

Mais  comme^LiNNÉ  indique  son  C.  mollis  en-premier  lieu  en 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  55 

Orient  ;  «   Habitat   in    Oriente,    Hispania   Alstromer  »,   et   en 
second  lieu  en  Espagne,  il  est  vraisemblable  de  penser  que  : 

i°  11  faut  chercher  un  Campanula  convenant  à  la  diagnose  et 
à  la  description  du  C.  mollis  parmi  les  espèces  orientales  où  il 
existe  une  série  à  capsules  à  5  loges  ; 

2°  Linné  n'a  pas  examiné  exactement  la  plante  espagnole 
et  qu'il  l'a  citée  seulement  à  cause  de  son  port  semblable  à  son 
C.  mollis. 

Nous  ne  voulons  pousser  trop  loin  cette  recherche  bibliogra- 
phique (i),  mais  constater  le  fait  qu'en  Espagne  il  n'existe,  hors 
le  C.  Médium  L.  aucune  espèce  à  capsule  à  5  loges,  et  qu'il  n'y 
a  donc  pas  de  C.  mollis  L.  en  Espagne  (ni  en  Algérie,  ni  au 
Maroc).  —  Nous  arrivons  donc  à  une  conclusion  complètement 
opposée  à  celle  de  Boissier  (Voy.  en  Espagne,  p.  399),  qui  pré- 
tend que  le  C.  mollis  L.  est  bien  une  plante  occidentale  et  non 
orientale;  il  n'a  pas  probablement  consulté  la  diagnose  origi- 
nale, car  il  n'aurait  pas  négligé  le  caractère  important  de  la  cap- 
sule sur  lequel  il  a  fondé  dans  son  Flora  orientalis  une  sous- 
section  de  ce  genre. 

Pour  désigner  la  plante  espagnole,  il  faut  donc  choisir  un 
autre  nom. 

Le  nom  de  C.  velutina  Desf.  (2)  Flor.  Atlant  p.  180,  tab.  5i, 
n'est  pas  applicable  à  la  plante  espagnole,  parce  que  la  plante 
atlantique  diffère  de  la  plante  espagnole  en  plusieurs  points;  ce 
nom  devrait  donc  être  réservé  à  la  plante  atlantique  qui  ne 
peut  pas  porter  non  plus  le  nom  de  C.  mollis  L.  qu'elle  porte 
encore  de  nos  jours  (voir  :  Bull.  Spicil.  583  ;  Batt.-Trab.  Flor. 
d'Algérie,  5j3  ;  Debeaux,  FI.  de  la  Kabylie,  p.  235). 

Nous  avons  soumis  la  plante  récoltée  en  Espagne  par 
M.  Reverchon  à  l'examen  de  M.  le  Dr  Battandier  à   Mustapha 

(1)  Dès  Linné,  syst.  éd.  XII,  2.  p.  161,  la  confusion  devient  encore  plus 
grande,  car  on  y  trouve  confondue  cette  plante  avec  le  C.  dichotoma,  con- 
fusion qui  continue  dans  les  ouvrages  de  Willdenow  et  de  Rœmer  et 
Se  huit  es 

(2)  Le  Campanula  velutina  Yelen,  1890,  et  Flora  bulgarica,  1821,  p.  365, 
est  un  synonyme  du  C.  lanata  Friv.,  i836. —  Voir:  Degen,  in  OESt.  bot. 
Zeit.  1892,  p.  401-403. 


56  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

Alger.    Notre   excellent   confrère  se  prononce  ainsi  dans   une 
lettre -à  M.  l'abbé  Hervier  du  3  juin  1905. 
•    «  Il  m'est  impossible  dé  reconnaître  dans  votre  Campanula  de 
Grenade  aucune  de  nos  Campanules  d'Algérie.   Plus   je   vois, 
moins  je  suis   multiplicateur.    Cependant    je  vois  fort   peu   de 

ressemblance  entre  votre  Campanula  et   les   nôtres Mon 

Campanula  serpylliformis  a  des  rosettes  radicales  à  feuilles 
moins  allongées,  un  indumentum  différent,  et  les  fleurs  bien 
plus  petites.  Les  C.  filiformis,  Reboudiana  sont  celles  dont  le 
port  se  rapprocherait  peut-être  davantage;  en  tout  cas  il  ne 
saurait  être  question  du  C.  mollis.  » 

Il  y  a  une  contradiction  remarquable  entre  la  description  et 
la  planche  du  C.  velutina,  remarquée  déjà  par  M.  A.  De  Can- 
dolle  (Mon.  Campan.  p.  23g).  Dans  la  description  on  lit  : 
«  Stigmata  5  »,  et  la  planche  n'en  représente  que  trois  :  sur 
cette  planche,  nous  trouvons  représentée  uneplante  absolument 
glabre,  tandis  qu'elle  est  décrite  à  tiges  très  poilues,  à  feuilles 
blanches,  très  molles,  etc.,  on  se  demande,  s'il  faut  s'en  rappor- 
ter au  texte  ou  à  la  planche. 

Nos  confrères  d'Algérie  pourront  cependant  rétablir  le  C. 
velutina  Desf.,  avec  la  diagnose  donnée  par  De  Candolle. 

Le  nom  de  Campanula  microphylla  Cav.  Ann.  d.scienc.  nat., 
III,  p.  19,  ne  peut  pas  s'appliquer  d'une  manière  générale  à  la 
plante  espagnole,  car  il  se  rapporte  à  une  variété  à  feuilles  très 
petites  qui  doit  en  conserver  le  nom.  Pour  la  même  raison, 
nous  n'éleVons  pas  au  rang  d'espèce  la  var  p  lasiantha  Perez- 
Lara,  Flora  Gaditana  (1887)  p.  236,  fondée  exclusivement  sur 
l'indument  de  la  corolle. 

Nous  proposons  donc  de  nommer  le  type  espagnol  : 

Campanula  malacitana  Deg.  Herv.  avec  la  diagnose  sui- 
vante : 

E.  sectione  Médium,  subsectione  Trilocularium.  —  Perennis 
(vel  biennis  (1)?)  caudice  crasso  caules  filiformes  digitales- 
dodrantales,  rupibus  arcuatim  adspressos  rosulasque  foliorum 
oblongo  —  spathulatorum  petiolatorwn  edente  ;  caulibus  ad  2/3 

(1)  Les  Campanules  saxicoles  à  rhizome  épais,    que  l'on  croirait  vivaces, 
sont  souvent  bisannuelles  dans  la  culture. 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  57 

simplicibus,  sat  dense  foliosis,  in  parte  superiore  ramosis, 
1-12  /loris,  indumento  vario,  sœpissime  tomentosis  ;  foliis  cau- 
linis  ovatis  subintegris,  undulatis  vel  apice  denticulatis ,  indu- 
mento vario,  albo  tomentoso  vel  parciore,  interdum  tantum  vil- 
loso  ;  pedicellis  subœquilongis  vel  longioribus',  calyce  plus 
minusve  piloso,  lubo  brevissimo,  ovoideo,  lobis  basi  sagittatis, 
lanceolatis,  erectis,  longe  acuminatis,  sinuum  appendicibus 
minutis,  subulatis,  lobis duplo  triplove  brevioribus  ;  corollis  caly- 
cum  lobis  1/2  —  duplo  brevioribus,  campanulatis,  cœruleis, 
fundo  albicante,  extus  plus  minusve  prœsertim  ad  nervos  pilosis, 
rarissime  glabris,  semiquinquefidis,  lobis  ovatis  acutis  patenti- 
bus  ;  staminibus  corolla  ftre  dimidio  brevioribus,  filamentis  basi 
dilatatis,  subciliatis,  antheris  triplo  brevioribus  ;  stylis  corollœ 
tubum  œquantibus  tota  longitudine  papillosis,  inferne  sparse 
pilosis,  stigmatibus  tribus,  filiformibus,  lineam  longis,  patenti- 
bus  dein  involutis  ;  capsulis  nutantibus,  trilocularibus,  semi- 
nibus  (junioribus)  dilute  brunneis,  ovoideis,  minutis,  glabris, 
nitidis. 

Synon.  C.  mollis  auctor.  hispan.  non  Linné  (capsulis  quinque 
locularibus,  etc.  descr.  !). 

Proxime  affinis  C.  velutinœ  Desf.  Flor.,  Ail.  I,  p.  180-181, 
tab.  5i  !  differt  (e  descriptione)  stigmatibus  tribus  nec  quinis  (in 
tab.  citât,  stigmata  tria  delineantur),  foliis  caulinis  omnibus  ses- 
silibus,  nec  inferioribus  et  mediis  petiolatis,  antheris  (quam  in 
tabula  citata!)  duplo  longioribus,  sepalis  angustioribus,  longio- 
ribus . 

A  C.  maroccana  Ball.  Spicil.fl.  marocc,  p.  554,  indumento 
molli,  nec  hispido,  caulibus  non  setosis,  foliis  subintegris, 
supremis  et  calyce  non  glabrescentibus,  calycis  laciniarum 
forma . 

A  C.  Hlicauli  DR.  indumento,  calycis  forma,  sepalis 
adspressis,  etc. 

A  C.  Reboudiana  Pomel,  indumento,  florum  dimensione,  etc. 

A  C.  numidica  DR.,  calycis  tubo  appendice  breviore,  indu- 
mento, etc.,  differt. 

Habitat  in  Hispanias  meridionalis  rupium  rissuris.  Loca  spe- 
cialia  in  Floris  hispanicis  indicantur. 


58  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 


Variât  : 

i°  Indumento  denso,  albo-tomentoso,  foliis  apice  denticulatis, 
corollis  extus  pilosis  =  typus. 

Sierra  de  Mijas  (Reverchon,  1888  et  1889,  exsicc.  n°  254); 
Ronda,  (Reverchon,  exsicc.  n°  254)  ;  Orieta  prope  Casarabo- 
nella  in  prov.  malacitana  (Huter,  Porta,  Rigo,  187g,  n°  33o). 

20  Indumento  parciore,  .corollis  extus  pilosis  =  var.  alme- 
riensis  Nobis.  Almeria,  Sierra  de  Cabrera  (legit  Reverchon). 

3°  Caulibus  et  foliis  viridibuss  foliis  subintegris  sparse  pilo- 
sis, corollis  extus  pilosis  =  var.  gienensis  Nobis.  Prov.  de 
Jaèn  :  Barrancon  Valentina,  1904,  n°  254;  Sierra  de  laCabrilla, 
1905,  n°  254  (legit  Reverchon). 

40  Corollis  extus  glabris  (=  C.  mollis  Willk  Lge.  Prodr.,  II, 
p.  289,  quoad  descriptionem  corollas  !).  =  var.  gibraltarica 
Nobis.  Gibraltar,  dans  les  fissures  des  rochers  du  massif- 
anciennes  fortifications  dans  le  South  district  (de  divers  collec- 
teurs. 

Cette  dernière  variété  par  sa  glabreté  est  sans  doute  la  plante 
représentée  par  Curtis,  Bot.  Mag.  vol.  XII  (1797)  tab-  4°4  sous 
le  nom  de  C.  mollis  L.,  qui  est  entièrement  verte,  couverte  seu- 
lement de  très  peu  de  poils,  et  dont  la  corolle  est  glabre.  La 
planche  a  été  faite  d'après  une  plante  cultivée  :  «  M.  Fairbain 
has  long  cultivated  this  rare  species  of  Campanula  at  the  apo- 
thecaries  Garden  Chelsea,  where  he  first  raised  from  seeds 
given  him  by  M.  Hudson  in  1788,  who  received  them  from 
Spain  »  (Curtis,  1.  c.)  .  —  Serait-ce  un  produit  de  la  culture  ? 

Campanula    hispanica  Willk.   —  Willk.   Lge.    Prodr.   II, 
p.  291.  —  Willk.  Suppl.  p.  128! 

Il  sera  facile  de  reconnaître  la  variété  très  rare  glabra  Willk. 
parmi  les  exemplaires  que  M.  Reverchon  a  publiés  souvent 
comme  type  du  C.  Hispanica.  Deux  localités  sont  à  signaler 
pour  cette  variété  :  Barrancon  Valentina  et  Sierra  de  la  Cabrilla, 
rochers  escarpés,  à  1800  mètres,  rare,  juillet. 

Voici  la  description  de  Wilikomm,  (/.  c.)  !  Laciniis  calycinis 
prœlongis,  tubum  fere  ter  superantibus.  —  Prov.  de  Palencia, 
Alar  del  Rey,  avec  le  type  (Levier). 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  59 


M.  E.  Levier  (Leresche  et  Levier,  Deux  excurs.  bot.  nord  Es- 
pagne 1879,  p.  22)  en  donne  la  note  suivante  :  Au  milieu  des 
touffes  typiques  j'ai  trouvé  une  variété'  glabre  qui  pourrait  être 
confondue  avec  le  C.  rotundifolia,  mais  qui  s'en  distingue  au 
premier  coup  d'œil  par  ses  divisions  calycinales  dressées  (non 
étalées)  2  ou  3  fois  1/2  plus  longues  que  le  tube  du  calice. 

Phyteuma  orbiculare  L  forma  ?  —  Willk.  Lge,  Prodr.  II, 
p.  286.  — Willk.  Suppl.  p.  127. 

Selon  M.  Schulz,  monog.  Phyteuma  (1904)  le  Phyteuma  or- 
biculare L.  ne  se  trouverait  pas  en  Espagne,  et  il  serait  rem- 
placé par  le  P.  tenerum  R.  Schulz.  Les  quelques  échantillons 
que  nous  a  remis  M.  Reverchon  (Sierra  de  la  Cabrilla,  rochers 
escarpés,  à  1800  mètres,  rarissime,  juillet)  ne  nous  suffisent  pas 
pour  l'identifier  avec  la  plante  du  savant  monographe,  et  nous 
fixer  par  une  étude. 

La  plante  de  M.  Reverchon  a  les  feuilles  de  l'involucre  très 
courtes,  ovoïdes,  deltoïdes,  aiguës,  dentelées,  etc. 

Jasminum  fruticans  L.  —  Willk.  Lge,  Prodr.  II,  p.  674. 

Malgré  son  port,  sa  station  élevée  et  son  indûment,  ce  Jasmi- 
num (Sierra  de  la  Cabrilla,  lieux  arides,  très  rare,  à  1800  mètres 
mai  1905  exsicc.  n°  1 3g5)  ne  peut  se  rapporter  qu'au  type  ;  du 
reste  les  exemplaires  d'Orient  qui  sont  bien  plus  poilus  que 
ceux  d'Espagne,  n'offrent  aucun  caractère  saillant,  qui  puisse 
même  constituer  une  variété  ou  une  forme. 

Erythrsea  Boissieri  Willk.  —  Lge.  Prodr.  II,  p.  664. — Willk. 
Suppl.  p.    194.  —  Var.  intercedens  Degen  et  Hervier. 

Plante  intermédiaire  entre  VE.  Centaurium  L.  et  VE  Boissieri 
Willk.  (Corollas  limbo  tubum  asquante,  c.  7  lineas  longo)  Ab. 
E.  centaurium  Europœ  centralis differt  calycis  laciniis  tuboplus 
duplo  brevioribus,  nec  dimidiam  superantibus.  corollis  majori- 
bus  (7'"  longis),  corollœ  laciniis  longioribus ,  aculioribus.  Habit  : 
Sierra  de  la  Malessa,  lieux  arides  à  1700  mètres,  juillet;  elle  n'a 
été  trouvé  qu'en  exemplaires  peu  nombreux,  et  mérite  d'être  ré- 


60  ACADÉMIE   DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 


colté  à    nouveau    pour  l'intérêt  que  présente  son    étude  aux 
Aoristes. 

Anchusa  granatensis  Boiss.  Voy.  bot.  p.  43o  et,  f.  123.  — 
Willk.  Lge,  Prodr.  II,  p.  493.  —forma  sagrensis  Degen  et 
Hervier. 

A  typodiffertfoliis  majoribus,  calycibusfructiferisbrevioribus 
magis  iuflatis,  fere  globulosis,  dentibus  brevioribus  Semina  ut 
in  typo  ;  floribus  cœndeis 

Hab.  Barrancon  Valentina,  lieux  arides  à  1600  mètres,  juil- 
let (exsicc.  n°  1  i3j,  sous  le  nom  de  A.  granatensis)  ;  Le  Pozo, 
moissons  et  lieux  arides  à  i5oo  mètres,  juin  (exsicc.  mêraen0). 

Cette  curieuse  forme  vit  en  société  avec  le  type;  c'est  une 
plante  robuste,  rameuse,  et  succulente-aqueuse,  ses  rameaux 
sont  décombants,  fiexueux  sous  leur  poids  ;  les  fleurs  sont  rela- 
tivement grandes  et  d'un  beau  bleu  ;  la  tige  est  très  hispide  et 
d'un  vert  glauque;  ses  calices  fructifères  sont  très  enflés  et  his- 
pides;  elle  se  distingue  nettement  du  type  sur  le  terrain. 

Le  type  n'a  pas  la  tige  succulente-aqueuse,  mais  droite,  ri- 
gide  et  rameuse  ;  ses  rameaux  sont  dressés  d'ordinaire  le  long 
de  la  tige  ;  ses  fleurs  sont  petites  et  d'un  rouge  violacé;  il  a  été 
publié  déjà  de  Velez-Rubio,  de  La  Puebla  de  Don  Fadrique  et 
de  la  Sierra  de  Cazorla,  où  sa  forme  ne  se  trouve  pas. 

Cynoglossum  valentinum  Lag.  Gen.  Sp.  n°  1 33 !  — Willk. 
Suppl.  p.  167,  et  Illust.  II,  p.  122,  t.  CLXI.  A.  —  Forma 
castrilense  Degen  et  Hervier. 

A  typo  differl  caule  glabro,  nitido.  laevi,  ramis  tamen  ads- 
presse  pilosis  ;  foliis  supernè  parce  tubercnlato-scabris,  subtùs 
parce  margine  crebriùs  setulosis.  Planta  gracilis,  erecta,  habitu 
stricto,  foliis  lanceolaiis  obtusis,  basi  auriculato-amplexicau- 
libus,  et  fructus  forma  typi. 

Hab.  Sierra   de  la  Cabrilla,  bois  de  pins,  près   la  Fuenta  del 
Roccas,  très  rare,  1800  mètres,  juin  (exsicc.  n°  1  385). 

La  plante  que  M.  Reverchon  avait  récoltée  en  quelques  exem- 
plaires à  la  Sierra  de  Castril,  bois,  très  rare,  à  1700  mètres,  juin, 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  61 

et  signalée  (Excurs.  bot.  La  Sagra,  p.  72)  sous  le  nom  de  C.  pus- 
tulatum  Boiss.  en  fleurs  et  sans  les  fruits  mûrs,  à  cause  de  ses 
tige>  et  de  ses  rameaux  glabres,  doit  se  rapporter  à  notre  forme 
nouvelle,  établie  sur  des  exemplaires  nombreux. 

Le  type  :  C.  valentinum  Lag  est  aussi  publié  sous  le  n°  938  ; 
Le  Pozo,  lieux  arides  à  i5oo  mètres,  juin. 

Solenanthus   Reverchonii  Deg.    in   Magyar  Botan.    Lapok 
(1903),  p.  1 1-12.  —  Jh  Herv.  Excurs.  La  Sagra.  Ier  p.  73. 

Dans  l'article  que  M.  de  Degen  a  publié  sur  cette  plante  dans 
le  Magyar  Bot.  Lapok,  1903,  p.  3 1 2,  et  dans  mes  notes  :  Excurs. 
La  Sagra,  p.  73,  une  citation  est  à  corriger  sur  sa  demande  . 
M.  de  Degen  a  comparé  cette  plante  avec  le  Solenanthus  Bie- 
bersteinii  DC.  (Cynoglosswn  stamineum  M.  B.  Flora  Taur.  - 
Caucas.  III,  p.  127)  et  non  avec  le  S.  stamineus  (Desf.  sub. 
Cynoglosso  ==»  S.  Tournefortii  DC). 

Le  S.  Reverchonii  se  distingue  de  cette  espèce  par  l'indument 
de  la  plante,  par  la  forme  des  feuilles  radicales  (linéaires-lan- 
céolées et  non  oblongues-lancéolées,  longuement  atténuées  à 
leur  base  et  non  distinctement  pétiolées),  par  les  dents  du  calice 
lancéolées  et  non  oblongues  obtuses,  par  les  carpelles  (fornices) 
poilus,  triangulaires,  et  non  oblongs-lancéolés,  et  par  la  forme 
et  l'indument  du  fruit. 

Elle  diffère  du  S.  stamineus  (Desf.)  Wettst,  par  l'indumen* 
de  la  plante,  les  calices  laineux-hérissés,  et  non  brièvement  to- 
menteux  à  dents  lancéolées  par  la  forme  des  carpelles  insérés 
au-dessus  de  la  moitié  du  tube  de  la  corolle  (et  non  au-dessous), 
par  la  brièveté  et  la  couleur  des  filaments,  enfin  par  la  forme 
et  l'indument  des  fruits. 

La  citation  «  Stapf.  in  Deutschr.  der  Kaiserl  Akad.  Wien, 
vol.  L(i885),  p.  88  »,  se  rapporte  donc  à  cette  espèce  (S.  sta- 
mineus Desf.  =  S.  Tournefortii  DC.)  et  non  à  l'homonyme  de 
Marschall-Bieberstein,  comme  M.  J.  Bormùller  (Weimar)  a 
bien  voulu  nous  en  avertir  ».  (De  Degen). 

Atropa  baetica  Willk.  — Willk.  Lge,  Prodr.  II,  p.  53o. 
Les  auteurs  du  Prodrome,  en  parlant  du  fruit,  disent  :  Bacca 


62  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

matura  ignota,  sans  en  présumer  la  couleur.  Sur  l'affirmation 
des  habitants  de  la  montagne,  le  fruit  mûr  serait  noir  comme 
celui  de  la  Belladone  ;  les  pâtres  connaissent  très  bien  la  plante, 
car  ils  emploient  les  feuilles  comme  tabac  à  fumer. 

L'Atropa  baetica  est  rare  en  Andalousie,  Willkomm  l'indique 
seulement  au  Barrancon  de  la  Sierra  de  Maria,  près  de  Velez- 
Rubio;j'en  possède  en  herbier  des  exemplaires  récoltés  par 
Willkomm  dans  cette  station;  M.  Reverchon  l'y  a  vainement 
cherché  durant  son  séjour;  il  est  à  présumer  qu'elle  a  du  dispa- 
raître. La  localité  principale,  où  il  est  abondant,  est  la  Fuenta 
del  Roccas,  à  1800  mètres,  sur  le  versant  ouest  de  la  Sierra  de 
la  Cabrilla  ;  la  plante  y  atteint  une  végétation  luxuriante,  et  y 
forme  une  vraie  prairie. 

On  le  rencontre  moins  abondant  au  Barrancon  Valentina,  à  la 
Sierra   de  Castril,  et  à  La  Sagra. 

Verbascum  Hervieri  Degen  nov.  spec. —  A.   Degen.  Diagn. 
in  Magyar  botan.  —  Lap.  V,  p.  5-6  (1906). 

E  sectione  «  Thapsus  »  DC.  §  2.  «  Blattariae  »  Boiss.  Flor. 
or.  IV.  p.  298. 

Giganteum,  verosimile  bienne,  habitu  scopaeformi  ;  foliis  ra~ 
dicalibus  et  rosularum  amplissimis,  late  lanceolatis  vel  ovato- 
oblongis,  crenatis, versus  basim  cuneatam  vel  rotundatam  grosse 
dentatis,  omnibus  utrinque  tomentotenui,  argenteo  sericeo,  niti- 
dissimo  sat  persistente,  in  facie  foliorum  superiore  tamen  plus- 
minus  detersibili,  densissimo,  eleganter  vestitis,  caulinis  paucis, 
oblongis,  obtusis,  minutissime  crenulatis,  basi  cuneatis  plus- 
minus  longe petiolatis  ;  caule  procero,  digiti  crassitudine,  tereti, 
subtiliter  striato,  olivaceovel intense  purpurascente,  glaberrimo, 
nitido,  infra  nudo,  supra  médium  ample py ramidato-paniculato , 
paniculae  ramis  longis,  tenuibus,  virgatis;  pedicellis  solitariis, 
dissitis,  tenuibus,  cernuis,  glabris,  calyce  aequilongis,  singulis 
bractea  minuta,  lanceolata,  glabra,  pedicello  breviore  suffultis, 
calycis  glabri,  fere  ad  basin  quinquefidi  lobis  inaequalibus, 
ovato-lanceolatis,  corolla  multoties  brevioribus ;  corollae  citri- 
nae,  mediocris,  glanduloso-punctulatae,  glabrae,  lobis  ovatist 
obtusis   inaequalibus,    staminibus  quinis,    inferiorum   (longio- 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  63 

rum)  antheris  adnato-decurrentibus  ;  lana  fi lamentorum  alba  ; 
stylo  longissimo,  filiformi,  stigmate  vix  clavato,  sed  potius  mi- 
nute capitato;  capsulis  globosis  dilute  brunneis,  apice-mucronu- 
latis,  junioribus  apicem  versus  parcissime  puberulis,  maturis 
glabris  ;  seminibus  brunneis.  truncato-conicis,  eleganter  sub  pa- 
rallèle scrobiculatis . 

Caulis  2  —  3  m.  altus,  folia  rosularum  40 —  5o  cm.  longa, 
i5  —  25  cm.  lata;  pedicelli  1/4  —  1/2  cm.  longi ;  calyces 
3  —  4  mm.  longi  \  corollae  diam.  2  —  21/2  cm.;  capsulae  diam. 
c.  7  mm.;  semina  1  mm.  longa,  basi  1/2  mm.  lata. 

Habitat  in  Hispaniae  meridionaiis  provincia  Jaën.  In  pinetis 
vallis  Barrancon  Valentina  ait.  c.  1700  m.  s,  m.  mense  Julio 
1904  detexit  cel.  Elisaeus  Reverchon  (sed  tantum  7  specimina 
invenit),  dein  m.  Junio  igo5  in  aridis  supra  vicum  Le  Pozo  ait. 
c.  1200  m.  s.  m.  iterum  legit  (Exsicc.  1905  No.  1 375). 

Planta  foliis  argenteo  nitidissimis  cauleque  purpurascente 
vel  olivaceo  orgyali  valde  peculiaris,  facile  hujus  generis  species 
speciosissima,  in  honorem  abbatis  Josephi  Hervier  de  Flora  gal- 
lica  hispanicaque  explorandameritissimi,  dicata. 

La  brièveté  de  l'étamine  supérieure  est  bien  prononcée,  mais 
Tétamine  étant  toutefois  développée  (je  l'ai  retrouvée  dans  cha- 
que fleur  examinée)  je  n'ai  aucun  doute,  que  cette  nouvelle  plante 
ne  doive  rentrer  dans  le  genre  Verbascum,  malgré  son  port  qui 
rappelle  celui  de  certaines  espèces  du  genre  Celsia.  C'est  cepen- 
dant une  plante  si  curieuse,  que  je  ne  puis  la  comparer  à  ma 
connaissance  avec  aucune  espèce  de  ce  genre.  Le  contraste  entre 
l'indument  des  feuilles  (luisantes-argentées)  et  la  nudité  absolue 
de  la  tige  est  si  frappante  dans  ce  groupe,  que  l'on  serait  tenté 
de  chercher  sa  place  parmi  les  espèces  du  groupe  «  Leiantha  » 
Benth.,  si  la  forme  des  anthères  des  étamines  inférieures  ne 
nous  apprenait  pas,  qu'elle  est  à  placer  dans  le  groupe  «  Blat- 
tariae  ». 

En  dédiant  cette  magnifique  plante,  peut  être  la  plus  belle 
espèce  de  ce  genre  en  Europe,  je  veux  honorer  le  nom  de  mon 
savant  confrère,  M.  l'abbé  Joseph  Hervier,  de  Saint-Etienne  ; 
nous  le  remercions  de  son  zèle  pour  ses  publications  précieuses 


64  ACADÉMIE  DE  GÉOGISAPHIE  BOTANIQUE 

sur  les  récoltes  de  M.  Elisée  Reverchon  en  Espagne,  de  la  plus 
haute  importance  pour  la  connaissance  de  la  Flore  de  ce  pays. 

A .  de  Degen. 

M.  Reverchon  n'a  rencontré  cette  nouvelle  espèce  que  dans 
deux  localités  :  le  Barrancon  Valentina  et  le  hameau  du  Pozo,  à 
une  altitude  moyenne  de  i5ooà  1700  mètres,  sur  le  calcaire, 
dans  les  bois  de  pins  et  les  lieux  incultes  et  découverts;  elle  se 
trouve  en  pieds  isolés  ou  peu  nombreux. 

Ce  Verbascum  est  assurément  un  géant  dans  la  végétation  her- 
bacée de  ces  régions  ;  dès  le  mois  de  juin  il  donne  une  tige  uni- 
que, droite,  rigide,  parfaitement  glabre,  et  qui  peut  atteindre  de 
4  à  5  mètres  dans  les  bons  terrains;  il  développe  des  feuilles 
radicales  nombreuses  et  grandes,  couvertesd'un  tomentum  blanc 
soyeux  argenté,  surtout  à  la  face  supérieure,  où  le  tomentum 
forme  comme  de  larges  écailles  luisantes,  bien  visibles  sur  le 
vif. 

Les  rameaux  de  la  hampe  florifère  forment  une  très  grande 
panicule  pyramidale;  ses  fleurs  sont  petites,  et  d'un  beau  jaune 
citron.  Déjà  robuste  dès  la  première  année,  la  plante  montre 
d'amples  rosettes,  et  ne  fleurit  que  la  deuxième  ou  troisième 
année. 

Chaenorrhinum  robustum  Losc.  Trat.  pi.   Arag.  I,    p.  14. — 
Willk.  Suppl.   p.  179.  Forma.  Degeni  Herv.  in  litt. 

D'après  la  planche  LXXIII.  des  Illustr.  flor.  Hisp.  cette 
nouvelle  forme  diffère  du  type  par  ses  graines  à  ailes  dentelées 
et  non  entières;  par  ce  caractère  elle  se  rapproche  un  peu  du 
C.  macropodum  Boiss.  Reut,  mais  elle  en  diffère  cependant 
par  sa  racine  annuelle,  les  pédicelles  des  fleurs  plus  courts, 
par  la  couleur  des  fleurs,  par  ses  fleurs  plus  étroites,  grêles,  et 
l'éperon  plus  long. 

Hab.  Barrancon  Valentina,  et  Sierra  de  la  Cabrilla,  lieux 
arides  à  1800  mètres  rare,  mai-juin;  récoltée  seulement  en  pieds 
peu  nombreux  (Herb.  Deg.  H.).  (a  suivre). 


Le  Secrétaire  perpétuel,  Gérant  du  «  Bulletin  »  :  H.  LÉ  VEILLÉ. 


Le  Mans.  —  Imprimerie  veuve  Edmond  Monnoyer. 


— — ^^— ^^— 


QUELQUES    TEMOIGNAGES 


Ce  n'est  pas  un  mince  mérite  que  d'avoir  su  condenser  la  flore  française  dans 
un  aussi  petit  volume. 

Héribaud. 

J'ai  utilisé  votre  Flore  de  poche  de  la  France  en  plein  bois...  C'est  décidément 
un  travail  qui  manquait  à  notre  littérature  botanique;  œuvre  de  synthèse  aussi 
concise  que  possible,  elle  se  présente  sous  un  format  commode  et  avec  une 
disposition  très  pratique.  Pour  tous  les  amis  des  plantes,  votre  Flore  contient 
ce  qu'il  ri1  est  pas  permis  d'ignorer  et  le  débutant  ne  s'y  perdra  pas...  Très  au 
courant  des  monographies  spéciales  et  des  récentes  découvertes,  l'œuvre  vaut 
d'être  mentionnée,  parce  que  simple  et  originale  à  sa  manière.  Tous  les  amateurs 
en  mal  d'excursion  devront  l'avoir  en  poche. 

G.  Renaudet. 

La  Flore  de  poche  de  la  France  est  un  aide-mémoire  précieux  qui,  en 
excursions,  sera  certainement  utilisé  avec  profit.  Cette  flore  réunit  les  avantages 
d'avoir  un  petit  format  pratique,  d'être  d'un  prix  modique  et  de  renfermer  malgré 
cela,  les  principaux  caractères  distinctifs  permettant  une  analyse  rapide  des 
plantes;  elle  résume  et  condense  en  quelque  sorte  les  flores  des  diverses  régions 
de  la  France. 

De  plus,  ce  petit  volume  contient  un  vocabulaire  des  termes  botaniques  et 
mentionne  les  procédés  vraiment  pratiques  pour  les  herborisations,  la  dessiccation 
des  plantes  et  la  tenue  correcte  d'un  herbier.  La  Société  d'Etudes  scientifiques 
d'Angers  s'associe  aux  éloges  que  cette  flore  à  déjà  fait  naître  de  tous  côtés. 

G.  Abot. 

FRANCHET  :  Flore    de    Loir-et-Cher 

Broché 7  fr.  au  lieu  de  1 5  fr. 

Relié 9fr. 

Remise  de  20  0/0  aux  acheteurs  de  la  Flore  de  poche  de  la  France, 

iiiimiimiimiiiimmiiiiimmiilillimmiiiiiiimimiii 

Avis     glxjl     HFtelieuir 


Le  numéro  de  décembre  1906  porte,  par  erreur,  le  n°  206  sur  sa  couverture,  au 
lieu  de  207.  Ce  numéro  fait  suite  au  numéro  renfermant  les  planches  des  Epilobium. 
Tous  deux,  forment  avec  une  pagination  spéciale,  la  seconde  partie  du  tome  XVI, 
année  1906. 

Quant  au  numéro  à  couverture  bleue,  renfermant  les  cartes  de  la  Mayenne,  il 
forme  le  ier  fascicule  de  l'année  1907,  tome  XVII.  Les  titre  et  faux-titre,  encartés 
ici,  devront  être  placés  en  tête  de  ce  numéro. 


}•  Année  (3e  Série)  N°s  210-211  Avril-Mai   1907 


BULLETIN 


DE 


L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE 

de  Géographie  Botanique 


Ij©  bon.  à  tirer  a  été  donné  le  4l   -A^vril   JLQOT 


SOMMAIRE  DES  N°*    210-211 

Session  en  Savoie.  Monographie  du  Genre  Epilobium,  Nomination  de    M.   Démange. 
Exsiccata  de  la  Flore  du  Valais  et  des  Alpes  Lémanniennes,  par  M.  L.  Marret. 
Les  principaux  parasites  de  nos  Lichens  français,  par  M .  l'abbé  Ollivier  (suite). 


PARIS 

LIBRAIRIE       G!  H  AIE*.  LES       A.  XUI  A. 

11,        RUE       DE       MÉZIÈRES,        il 

1907 


i69  Année  (3e  Série) 


N0*  210-211 


Avril-Mai  1907 


BULLETIN 

DE  L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE 

DE        GÉOGRAPHIE       BOTANIQUE 


Session    en  Savoie  1907 

Notre  session  de  Savoie  s'annonce  comme  devant  être  fort  belle  et  très 
attrayante.  M.  Marcel  Petitmengin  notre  aimable  confrère  de  Nancy  qui 
connaît  fort  bien  la  région  a  bien  voulu  se  charger  de  l'organiser  en  détail. 
Laissant  de  côté  Pralognan  même,  centre  de  tourisme,  qu'il  sera  loisible  de 
visiter,  nous  tournons  autour  et  visitons  Bozel,  Champagny-le-Haut,  le  col 
du  Palet,  Tignes,  le  Val  d'Isère,  la  Galise,  Bonneval,  Ouille-de-Ré,  Laus- 
le-Bourg,  leMont-Cenis,  Modane.  De  là  ceux  qui  le  désireront  pourront  se 
rendre  à  Genève.  Le  programme  détaillé  sera  adressé  sous  peu  avec  la 
liste  des  espèces  à  recueillir.  Nous  avons  déjà  une  vingtaine  d'adhésions. 


Monographie  du  genre  Epilobium 

Ce  travail  a  reçu  déjà  de  nombreuses  et  chaudes  félicitations.  Nous  croyons 
intéresser  nos  confrères  en  leur  annonçant  qu'il  sera  prochainement  conti- 
nué au  Bulletin.  Il  comprendra  plus  de  200  dessins  à  répartir  sur  plusieurs 
années  de  publication.  Notre  dessinateur  M.  de  Cordoue  exécute  en  ce 
moment  ses  dessins  d'après  les  plantes  elles-mêmes  communiquées  par  les 
grands  herbiers  ou  existant  dans  l'herbier  de  l'Académie.  Nous  devons  à  ce 
sujet  les  plus  vifs  remerciements  aux  Directeurs  et  Conservateurs  de  Bruxel- 
les, Chambésy,  Kew,  Saint-Pétersbourg,  Vienne,  MM.  Durand,  Barbey, 
Beauverd,  Prain,  Hemsley,  Fedtschenko,  Komarov,  Zahlbruckner,  Rechin- 
ger  qui  nous  ont  ainsi  permis  de  publier  une  monographie  où  seront  figurés 
pour  la  première  fois  tous  les  Epilobes  du  globe.  Merci  aussi  à  M.  Parish 
de  San  Bernardo  (Californie)  qui  nous  a  généreusement  fait  don  d'Epilobes 
américains  nommés  par  lui  ou  qui  lui  ont  été  dédiés  ainsi  que  d'espèces 
rares  ou  critiques. 

Nous  avisons  également  les  Botanistes  que  le  3e  fascicule  de  notre  Mono- 
graphie du  genre  Onothera  paraîtra  fin  1907  ou  au  début  de  1908. 


Nominations 

Par  décision  en  date  du  1"  janvier,  est  nommé  membre  de  l'Académie  : 
M.    V.    Démange,  à    Hanoi  (Tonkin),   présenté  par   Mgr  H.  Léveillé  et 
M.  Haffner. 

Le  Directeur, 
Dr  H.   Christ. 


LIBRARY 
NEW  YORK 
BOTANICAL 

GARDEN. 


II  ACADÉMIE  DE   GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Glanes  d'Extrême-Orient 


Clematis  urophylla  Franch.  var.  heterophylla  Lévl.  var. 
nov. 

Differt  a  lypo,  foliis  ramealibus  abbreviatis^  foliolis  multo 
angustioribus,  florum  omnibus  partibus  reductis. 

Kouy-Tchéou  (Jos.   Esquirol). 

Clematis  oligocarpa  Lévl.  et  Vant.  sp.  nov. 

Caulis  scandens  et  angulatus,  striatus,  glaber;  stylo  longo, 
plumoso;  loculis  antherarum  lateralibus  ;  staminibus  glabris  ; 
akœniis  villosis,  perpaucis{2-^)\  planta  eperulata  ;  loculis  anthe- 
rarum subcontiguis,muticis;  inflorescentia  foliataetamplissima, 
5-6  dichotoma;  petiolis  cirrhosis;  foliolis  foliorum  3,  longe  petio- 
lulatis,  integris,  angustis,  elongatis,  ad  basin  rotundato-cuneatis, 
sensim  ad  apicem  attenuatis  acuminato-mucronatis  (6-8  cm.  X 
1-2  cm);  floribus  albis,  sepalis  lanceolatis,  obtusis  et  pubescenti- 
bus,  margineangustissime  hyalinis;  antheris  filamenta  breviora. 

Kouy-Tchéou  :  Pin  Fa,  route  de  Sang-Li,  18  et  20  août; 
n°  2490  (Jul.  Cavalerie). 

Clematis  Martini  Lévl.  sp.  nov. 

Stylis  plumosis;  loculis  antherarum  lateralibus,  staminibus 
glabris,  akœniis  villosis  ;  planta  eperulata,  foliis  exceptis  tota 
cinerascens;  loculis  contiguis,  muticis,  foliis  pinnatis,  i-jugatis; 
foliolis  integerrimis,  lucidis,  coriaceis,  3-5  nervatis,  reticulatis, 
longe  petiolulatis,  acuminatis,  ad  basim  cordatis. 

Kouy-Tchéou:  Route  de  Pien-Yang  à  So-Fou,  nov.  1905; 
n°  2662  (Jul.  Cavalerie);  bords  du  fleuve  Hoa-Kiang,  août  1 905  ; 
n°  576  (Jos.  Esquirol). 

Thalictrum  Esquirolii  Lévl.  et  Vant.  sp.  nov. 

Akœniis  non  alatis,  sessilibus  ;  filamentis  antherarum  regula- 
ribus;  stigmate  brevi  ;  antheris  haud  mucronulatis;  caule  )tudo; 
floribus  albis  ;  foliis  brevibus,  6-1  2  cm.,  3-4  plo  quam  caulis 
brevioribus,  pinnatis,  quinato-ternatis  ;  lobulis  inciso-dentatis, 
sessilibus,  margine  revolutis,  conspicue  et  eleganter  nervatis; 
radicis  fibrosœ  collo  fibrilloso. 

Kouy-Tchéou  :  Tsin-Chen  à  Gan-Pin,  lieux  humides,  2  mai 
1 906  (Jos.  Esquirol) . 

Affinis  T.  orientali  a  quo  differt  caule  omnino  nudo. 


fr 


ACADÉMIE   DE  GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  m 


Jussieua  Stuckerti  Lévl.  sp.  nov. 

Tota  planta  albide  hirsuia,  ascendens  ;  foliis  integerrimis, 
lanceolatis,  acuminato-obtusiusculis  ;  longe  petiolatis;  floribus 
luteis  ;  petalis  magnis  aurantiaco-nervatis,  obtusisintegris  ;  cap- 
sulis  longe  pedicellatis,  infundibuliformibus  non  intiatis  ; 
lobis  calycis  elongatis  et  acuminatis;  semina  oblonga,  flavida, 
paulo   curvata,   levia,   apice    recurvo-acuminata. 

Argentina  :  prope  Cordoba,  in  paludosis  et  San  Vicente 
prope  Cordoba,  18,  20,22  décemb.1896,  1899  et  1903  [Teod. 
Stuckeri)  nos  126 5 5;  11 06,  8120. 

Ghirita  Chaneti  Lévl.  sp.  nov. 

Planta  tota  purpurascens  et  villosa;  rhizomate  sublignoso  ; 
caules4-i8  cm.  alti  ;  folia  oblonga,  grosse  dentata,  in  petiolum 
attenuata,  ad  basim  subintegra,  radicalia  ;  caulinaria  nulla  vel 
unica  bracteiformia  ;  flores  fere  omnes  terminales  et  congesti; 
calyx  tomentosus,  dentibus  curtis  et  acuminatis;  corollasatampla, 
lobis  obtusis  rotundis  et  integris;  stamina  4,  2  multo  breviora, 
libéra;  fllamenta  purpureo-punctata;  stylus  stamina  superans, 
emarginatus. 

Pe-Tché-li  :  bords  des  chemins  et  des  puits,  tertres,  7  mai 
1905  (L.  Chanet)  n°  19. 

Pueraria  Chaneti  Lévl.  sp.  nov. 
■  Caulis  humilis,  i5-20  cm.  altus,  vix  pilosus,  striatus;  folia 
3-foliolata,  foliolo  petiolulata,  petiolulis  setaceo-bracteatis,  la- 
teralia  asymetrica,  petiolo  hispido  canaliculato,  8  cm.  interdum 
longo,  caulem  multo  superante  in  foliis  supremis;  ramis  flori- 
feris  dense  et  longe  rufopilosis;  bracteis  striatis  nervatis  ciliatis 
et  integris;  sepalis  cucullatis  inasqualibus  et  longe  ciliatis. 

Pé-Tché-Li  :  Tchao-Tchao,  terrains  en  friche,  12  août  1905, 
n°  91  {Chanet). 

Hypecoum  millefolium  Lévl.  et  Vant.  sp.  nov. 

Foliis  eleganter  pinnato-millefoliatis  distinctus;  floribus  fla- 
vis;  petala  interiora  bifida  purpureo-maculata,  exteriora  intégra 
ad  médium  dilatata  sepala;  subobtusa;  siliqua  torulosa  4  cm* 
longa;  semina  prismatica  nigra. 

Pé-Tché-Li  :  Tchao-Tchao,  champs  en  friche,  i5  mai  1905, 
rare  ;  n°  27  {Chanet). 

Morus  iùtegrifolia  Lévl.  et  Vant.  sp.  nov. 

Folia  coriacea,  integerrima  glaberrima,  basi  cuneata  apice  vix 
acuminata;  fructus  maturus  ruber. 

Pé-Tché-Li  :  Tchao-Tchao,  25  juin  1905;  n°  49  (Chanet). 


îv  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


PRÉFACE 


M.  L.  Marret,  qui  s'est  consacré  avec  passion  à  l'étude  de 
la  Botanique,  nous  a  soumis  un  projet  d'exsiccata  absolument 
original  et  basé  sur  les  formations  de  façon  à  reproduire  en  her- 
bier, autant  qu'il  sera  possible  les  associations  végétales  qui  se 
rencontrent  dans  la  nature.  Les  établissements  publics  et  les 
grands  herbiers  ne  sauraient  se  désintéresser  de  cette  intelli- 
gente initiative. 

A  ses  exsiccata  l'auteur  a  joint  des  dessins  et  des  photogra- 
phies et  aussi  une  Introduction.  C'est  celle-ci  qui  est  d'un  inté- 
rêt général  et  qui  rentre  absolument  dans  le  cadre  de  ce  bulle- 
tin que  nous  sommes  heureux  de  présenter  aux  lecteurs.  Ce 
travail  nous  a  paru  si  captivant  et  les  travaux  de  Géographie 
botanique  sont  si  rares  en  France  que  nous  avons  offert  à 
M .  Marret  de  publier  son  travail  qui  certainement  intéressera 
vivement'nos  confrères. 

M.  Ch.  Flahault  a  publié  d'instructifs  mémoires  sur  la 
Géographie  botanique  en  France  et  très  spécialement  sur  la 
Flore  du  Midi.  M.  Em.  Gadeceau  publie  actuellement  la  Géo- 
graphie botanique  du  massif  breton  et  nous  avons  été  très  heu- 
reux de  le  documenter  sur  la  Mayenne,  qui  est  une  dépendance 
de  ce  massif  et  sur  laquelle  nous  avons  déjà  publié  un  certain 
nombres  de  notes  de  géographie  botanique. 

Il  serait  à  souhaiter  qu'on  imitât  ces  exemples.  Un  des 
doyens  de  la  botanique,  M.  L.  Bazot,  a  également  écrit  quelques 
notes  sur  la  dispersion  des  espèces,  notes  trop  peu  nombreuses, 
eu  égard  aux  nombreuses  observations  qu'il  a  faites. 

Nous  ne  pouvons  que  féliciter  M  .  Marret  d'avoir  résolument 
abordé  l'étude  de  la  Géographie  botanique  qui  lui  promet 
d'amples  satisfactions  d'autant  plus  que,  s'il  plaît  à  Dieu,  il  a 
devant  lui  de  longues  années  pour  en  résoudre  les  captivants 
problèmes. 

H.     LÉVEILLÉ. 

L*  Mans,  24  mare  1907. 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  65 


Exsiccata 


DE    LA 


FLORE  DU  VALAIS  ET  DES  ALPES  LEMANIENNES 

APERÇU  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 
Par    M.    Léon   M  ARRET 


INTRODUCTION 


AVANT-PROPOS 

Certains  de  mes  souscripteurs  s'étonneront  peut-être,  qu'il 
m'ait  paru  intéressant  de  faire  figurer  une  aussi  longue  Intro- 
duction dans  un  travail  d'Exsiccata,  qui  par  son  titre  même,  ne 
comporte  d'ordinaire,  comme  texte,  que  les  annotations  res- 
treintes portées  sur  l'étiquette  accompagnant  chaque  plante. 

J'espère  que  mes  souscripteurs  me  pardonneront  cette  longue 
entrée  en  matière  en  raison  de  la  forme  nouvelle  donnée  à  ce 
travail. 

Engler,  le  botaniste,  spécialiste  éminent,  a  compris  le  premier 
la  nécessité  d'une  classification  nouvelle,  autantquerationnelle.il 
a  groupé  dans  le  Jardin  Botanique  de  Berlin  les  plantes  de  l'Eu- 
rope centrale  et  des  Alpes  en  formations  naturelles  avec  les 
apparences  de  leurs  stations  primitives. 

De  même  le  Jardin  Botanique  de  Munich  a  fait  un  essai,  non 
pas  analogue  ;  mais  cette  fois  par  groupements  des  plantes  d'a- 
près leurs  origines  historico-géographiques. 

5 


66  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

Ce  sont  ces  deux  méthodes  réunies  qui  m'ont  inspiré,  pour  la 
classification  de  ces  Exsiccata. 

Il  est  certain  que  de  nombreux  botanistes  amateurs  n'ont 
qu'une  notion  très  vague  des  principes  de  la  géographie  botani- 
que et  il  leur  faudrait  faire,  pour  s'intéresser  sérieusement  à  ce 
travail,  l'acquisition  onéreuse  d'un  grand  nombre  de  livres  spé- 
ciaux, d'un  autre  côté  nombre  de  ces  ouvrages  sont  rédigés  en 
allemand,  ce  qui  rendrait  encore  ces  recherches  plus  difficiles 
pour  ceux  qui  ne  connaissent  pas  ou  connaissent  peu  la  langue 
allemande. 

J'ai  pensé  éviter  cet  inconvénient  et  mettre  mes  souscripteurs, 
en  quelques  pages,  au  courant  des  principaux  éléments  de  la 
Géographie  botanique  sur  lesquels  je  m'appuierai,  en  les  aug- 
mentant par  la  suite,  si  possible,  de  notes  personnelles  ou  d'ap- 
parition postérieure  à  ces  lignes. 

Et  ce  sont  les  allusions  directes  faites  à  ces  principes,  dans  le 
texte  accompagnant  les  différentes  formations  envisagées  qui  me 
mettent  tout  particulièrement  dans  l'obligation  de  publier  cette 
Introduction, simplecondensation  aussi  complète  etrésumée  que 
possible  des  recherches  publiées  jusqu'à  ce  jour,  recherches  se 
rapportant  plus  spécialement  au  territoire  envisagé. 

Je  renverrai  ceux  de  mes  souscripteurs  que  cette  étude  inté- 
resserait dans  ses  détails,  aux  ouvrages  cités  au  cours  de  cet 
Abrégé,  et  dont  la  nomenclature  figure  par  ordre  alphabétique, 
en  tête  de  chacune  des  trois  parties  de  mon  Introduction. 

Pour  faciliter  la  compréhension  logique,  et  la  reconstitution 
aussi  complète  que  possible  de  ces  associations  végétales,  je  me 
suis  décidé  à  joindre  au  texte  les  photographies  et  dessins  néces- 
saires à  ce  but,  et  qui  donneront  un  cadre  vivant  aux  descriptions 
et  aux  plantes  réunies  par  formations. 

Les  photographies  et  les  dessins  seront  de  trois  sortes: 
i°  d'ensemble;  2°  plus  spécialement  des  formations  fournies  dans 
la  centurie;  3°  des  plantes  caractéristiques  de  ces  formations,  et 
donneront,  en  plus  de  la  caractéristique  végétale  recherchée, 
des  vues  intéressantes  de  la  contrée  étudiée. 

Un  vaste  croissant  s'ouvrant  à  son  extrémité  orientale,  par  la 
cataracte   solidifiée   du  glacier   du  Rhône   et    se  terminant   en 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  67 

pointe  à  son  extrémité  occidentale,  dans  les  eaux  bleues  et  chau- 
des du  Léman,  entre  Lausanne  et  Evian,  dentelé  au  Nord  par 
les  cîmes  sourcilleuses  des  Alpes  Bernoises,  et  dominé  au  Sud 
par  les  crêtes  neigeuses  des  Hautes-Alpes  Pennines,  tantôt  éter- 
nellement glacé,  tantôt  torride  comme  la  Provence,  ou  riant  et 
réchauffé  comme  la  côte  d'azur,  ici  fertile  et  riche,  là  dénudé  et 
pauvre,  tel  est  le  territoire  que  j'ai  choisi  pour  établir  ces  Exsic- 
cata. 

Comme  la  majeure  partie  de  ce  territoire  présente  un  carac- 
tère alpin,  il  m'a  paru  nécessaire  de  commencer  par  étudier  la 
montagne,  ses  zones  de  végétation,  son  climat,  pour  ne  parler 
des  régions  inférieures  qu'en  terminant. 

Cette  introduction  comprendra  par  suite  trois  parties: 

I.  L'étude  des  zones  alpines  proprement  dites  en  y  compre- 
nant la  zone  des  forêts  de  conifères  ou  zone  subalpine. 

II.  Les  origines  de  la  flore  alpine. 

III.  L'étude  des  zones  inférieures  ainsi  que  l'origine  de  leur 
flore. 

Le  temps  et  les  moyens  me  manquent  pour  donner  à  ce  travail 
toute  l'ampleur  que  j'aurais  désiré  lui  voirprendre,  néanmoins, 
tel  que  je  le  présente  à  mes  souscripteurs,  il  constitue  un  essai, 
une  indication. 

Dans  l'espoir  que  cet  essai  offrira  de  l'attrait  aux  botanistes 
qui  voudront  bien  m'honorer  de  leur  souscription,  je  termine 
en  demandant  beaucoup  d'indulgence,  pour  un  travail  qui,  for- 
cément, présentera  de  nombreuses  lacunes  inhérentes  à  la  mé- 
thode suivie;  mais  qui,  objet  de  mes  vœux  les  plus  ardents, 
suscitera  peut-être  des  imitateurs  qui  le  perfectionnant,  reten- 
dront aux  différentes  contrées  du  globe,  rendant  peut-être,  delà 
sorte,  un  service  signalé  à  la  vulgarisation  et  qui  sait  !  à  l'avan- 
cement de  cette  branche  de  la  Botanique. 

Lausanne,  décembre  1906. 


55  jlXlK   DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


TABLE  DES  OUVRAGES  CONSULTES. 

Cîtr:st  H.  —  La  nore  de  la  Suisse  ei  ses  origines.  1 885 . 

Z^::i"-z  Alrh.  —  Géographie  botanique  raisonnée.  Ge- 

-r  -7-  D*.  —  Der  oberste  Baumwuchs   Schweiz,  Zeits- 

chriftrurdasFcr-v   esen  .  :  :    année,  n°  i.  1901. 

Flahault  Ch.  —  Les  limites  snpérienres  de  la  végétation  fo- 
restière elles  rrairies  :5e_io-alpines  en  France  (Revue  des 
Eaux  e:  ?":r:s    ::me  XL  .  1901. 

Habit.  —  Handbuch  der  Klimatologie,  3  tomes,  1897. 

Hzza  —  Dber die  Vegetarionsverhaeltnisse  des  Sudostlichen 

Teîls  des  Kantons  Glarus.  i835. 
Imhof.  —  Dk  ""      i.renze  in  der  Schweiz,  extrait  de    Ger- 
-  i:  ?  âtraege  zur  Geophysik  ,  T.  IV.  nc  3.  19c  : 
-  .    —  Geschichte  und  Herkunft  der  Schwzeiris- 

chen  Alpenflora  Leipzig. 

em  von  M*»tt.4t-v.  —  L  :  :  Pflanz  enleben  der  Donaulaender 

Lecocq.  —  Etude  sur  la  Géographie  botanique  de  l'Europe, 

9  volumes.  18:^ 

—  Le  pâturage  en  forêt,  Besai :on,  1900. 
RimaT,  —  Les  aires  suisses,  I.  Les  plantes  alpines,  Lausanne, 

Scmnpz?  A.  F.  W.  —  Pflanzengeographie  auf  physiologischer 

Semn.---  —  Kulturreaionen  und  Ackerbau  in  den  Hohen 
Ta  lera  Ztitschrift  desdeutschen  und  œsterreichischen  Alpen- 
Vereinî       ::ne  XIX,  1S88. 

DtKj    —  Kulturregionen  und    Kulturgrenzen   in  den 

".  etztalex  .-..:  en,  D9.  tome  XXI.  1890. 

Schdoxxk.  —  Zur  Kulrarz  ;    .  -   :      .  lei  Brennergegend,  D  '-. 
iv.  1893 
-   2.  — Das  Pflanzen  leben  der  Alpen,  4  livraisons,  dont 


ÉMIE    DE   EÉOGSAPBH   BOTAHIQO  "- 


Les  zones  d  altitude  et  leurs  limites 

Pour  mieux  se  rendre  compte  des  différences  dans  '.i  -  e-éta- 
tion  qu'entraîne  avec  elle  l'altitude  en  sfecci  il  suff.:  de 

considérer  les  montaçr.es  eomme  autan:  :  ;:iau  milieu 

de  l'atmosphère,  baignées  à  leur  base  par  les  :c_es  que  forme 
autour  d'elles  la  mer  des  plair.e:  chaudes  et  tempérées,  ei  leurs 
sommets  comme  autant  de  fragments  do  pôle  fterneUeraent 
glace. 

La  disposition  des  plantes  e:  leurs  ass  ::.;:ions  ou  formations 
s'opèrent  en  «  zones  s  superposées  rappelant  la  succession  des 
:  r.gions  ■   selon  la   li    -  œ   latitudes    S  as  rrenions 

idéalement  une  bande  verticale  de  terrains  de  la  base  au  ;Dm- 
met  de  la  Montagne,  nous  constater]  :etétr   itterrh     re 

une  série        phénomènes  de  même  qu'un  grar.;        nbre  de 

s,  oui,  à  l'état  normal  se  trouvent    dispersés    sur    presque 
tout  un  hémisphère     T..    sont    e  nêmes  phéno- 

mènes et  les  mêmes  climats  que  nous  pourrions  sur- 

tout en  ce  qu  :  :erne  le  Valais,  en  vc  je  ic  .  -  mis  la  Pro- 
vence jusqu'au  delà  de  la  Laponie  vers  le  rctiques, 
l'énorme  étendue  de  ce  l  :  ce  n: us  en 
faire  une  idée  bien  exacte 

Nous   avons   vu    que  la   d  isp  :  sinon  des  plar.:es  e:  de  leurs 
formations  s'opère  en  a  zones       à  stinctes  s_r  les   Bancs   de 
itagne,  l'exemple  le  plus  ::;:::3tnoL.;  donné  rarla 

,j.:ation  fores    ère    .     r  oint   n'es:    besoin   d'être   :    taniste  ni 
même  alpinis:.   pour  s'en  rendre  cou  ... 

ligne  boisée  souvent  nettement  déterminée  nous  :  rah  :ran- 
chant  en  fonce  sur  le  ver:  plus  tendre  de  ge  c'est 

la  zone  des  forêts  qui  s'achè  .  Il  nous  est  îc  .:e  toute  oéces- 
site  de  donner  un  aperçu  des  différentes  zones  jui  se  parta- 
gent les  ?en:es  des  massifs  alpins 

Haller  dans  son  principal  ouvrage  _:  Botanique  :  ■  Com- 
mencement d'une  histoire  des  plantes  s    isses    176S  ■>  est  le  pre- 


70  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

mier  auteur  que  ce  phénomène  préoccupa,  il  en  donna  une  très 
belle  description,  simple  constatation  des  faits  existants  plutôt 
qu'aperçu  scientifique  approfondi,  il  débute  par  ces  termes  : 

«  L'Helvétie  renferme  presque  toutes  les  régions  de  l'Europe 
«  telles  qu'elles  se  rencontrent  des  extrémités  de  la  Laponie  et 
«  même  du  Spitzberg  à  l'Espagne  ». 

Il  divise  la  Montagne  en  6  zones  à  savoir  : 

i.  La  zone  nivale,  2.  la  zone  des  pâturages  maigres  et 
rocheux,  3.  la  zone  des  pâturages  gras,  4.  la  zone  des  forêts 
d'épicéas,  5.  la  zone  subalpine  et  montagneuse,  enfin,  6.  la 
zone  de  la  vigne. 

Il  ne  fixe  toutefois  aucune  limite  à  ses  zones  qu'il  énumère  et 
décrit  sommairement  au  fur  et  à  mesure  de  leur  rencontre. 

C'est  à  Wahlenberg  plus  spécialement,  qui,  après  avoir  visité 
la  Laponie  et  les  terres  arctiques  et  étudié  la  flore  de  ces  contrées, 
vint  en  Suisse  (181 1)  poursuivre  ses  recherches,  que  revient  le 
mérite  d'avoir  établi  sur  des  bases  solides  la  première  échelle 
numérique  des  zones  d'altitude  et  fourni,  par  comparaison,  des 
données  fort  justes  du  rapport  existant  entre  les  végétations  de 
ces  deux  contrées. 

Il  convient  d'ajouter  que  ces  limites,  réelles  pour  la  Suisse 
septentrionale,  car  il  ne  dépassa  pas  le  Gothard,  ne  sauraient 
s'appliquer  à  la  grande  chaîne  Pennine  non  plus  qu'aux  Alpes 
occidentales  et  méridionales. 

Il  fixe  comme  suit  les  limites  de  ces  différentes  zones  : 

1.  La  plaine  ou  zone  de  la  vigne,  limite  supérieure.         552  m. 

2.  La  zone    montagneuse   inférieure   ou   zone  du 

noyer 633  m. 

3.  La  zone   montagneuse  supérieure  ou  zone   du 

hêtre 1.323  m . 

4.  La  zone  subalpine  ou  zone  du  sapin 1 .478  m . 

5.  La  zone  alpine  inférieure  de  la  limite  des  arbres 

aux  taches  de  neige  inférieures 1 .  789  m . 

6.  La  zone  alpine  supérieure  ou  subnivale  ou  zone 

des  taches  de  neige  persistantes 2. 112  m. 

7.  La  zone  nivale  à  la  limite  des  neiges  éternelles.     2.675  m. 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  71 

Malheureusement  le  savant  suédois  n'ayant  fait  qu'un  trop 
court  séjour  en  Suisse  et  le  temps  de  la  saison  ayant  été  plutôt 
pluvieux  et  froid,  il  s'en  suivit  que  ces  limites  furent  un  peu 
plus  basses  qu'elles  ne  devraient  l'être  en  réalité  et  comme  de 
plus  elles  ne  s'appliquaient  qu'à  la  Suisse  septentrionale,  de 
nombreux  savants  ayant  multiplié  les  observations  à  ce  sujet 
durent  y  apporter  quelques  simplifications  et  rectifications  et 
de  plus  les  adapter  à  leur  région. 

C'est  ainsi  que  Heer  dès  1 835  pour  le  Sud-Est  du  canton  de 
Glaris  a  réuni  les  2  zones  alpines  inférieure  et  supérieure  en 
une  seule  zone  alpine  s'élevant  à  2.275  mètres  puis  établi  une 
zone  subnivale  de  2.275  mètres  à  2.762  mètres  et  enfin  la  zone 
nivale  au  delà  et  sans  limite  précise. 

Rion  en  1 85 2  se  contente  de  constituer  3  zones  pour  le  Valais, 
il  émet  cette  opinion  que  les  forêts  d'arbres  à  feuilles  caduques, 
n'occupant  au  Valais  que  peu  d'étendue  et  n'étant  pour  ainsi 
dire  qu'accidentelles,  ne  peuvent  constituer  des  zones  séparées 
et  il  fixe  ainsi  les  limites  de  ses  3  zones. 

1.  Zone  des  plantes  cultivées 1.263  m. 

2.  Zone  des  conifères 2.o5o  m. 

3.  Zone  des  pâturages  alpins 2.750  m. 

De  son  côté  Fisher  établit  pour  l'Oberland  Bernois  l'échelle 
suivante  : 

1 .  La  zone  inférieure  qui  va  jusqu'à  la  limite  supérieure  du 
hêtre  1 .3oo  mètres. 

2.  La  zone  moyenne  jusqu'à  la  limite  supérieure  de  l'épicéa 
1 .800  mètres. 

3 .  La  zone  supérieure  jusqu'aux  cimes  des  montagnes  et  sans 
limite  supérieure. 

Enfin  Christ  dans  son  magnifique  travail  sur  La  Flore  de  la 
Suisse  et  ses  origines  trace  l'échelle  suivante  pour  l'ensemble 
des  Alpes  suisses. 

1.  La  zone  inférieure,  limites  supérieures  :  55o  mètres  au 
Nord  des  Alpes  et  700  mètres  dans  la  Suisse  occidentale  et  mé- 
ridionale. 

2.  La  zone  des  arbres  à  feuilles,  plus  spécialement  du  hêtre 


72  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

dans  le  Nord  de  la  Suisse  monte  à  i.35o  mètres  et  celle  du  châ- 
taignier dans  la  Suisse  me'ridionale  900  mètres. 

3.  La  zone  des  forêts  de  conifères,  de  l'épicéa  dans  le  Nord 
de  la  Suisse  montant  à  1.800  mètres,  du  Mélèze  et  de  l'Arole 
dans  les  Alpes  centrales  limite  variant  de  1.800  à  2.100  mètres. 

4.  La  zone  alpine  montant  de  la  précédente  jusqu'à  la  limite 
des  neiges,  cette  dernière  pouvant  être  fixée  à  2.700  mètres  dans 
la  partie  septentrionale  des  Alpes  et  à  3. 000  mètres  pour  la  partie 
méridionale  des  Alpes  centrales. 

C'est  également  cette  division  que  nous  adopterons  pour 
notre  travail  en  remplaçant  la  zone  alpine  de  Christ  par  les 
zones  alpines  de  Schrceter,  ce  qui  nous  donnera  : 

I.  La  zone  inférieure  ou  zone  de  culture  700  mètres. 

II.  La  zone  des  arbres  à  feuilles  i.35o  mètres. 

III.  La  zone  des  forêts  de  conifères  de  2.100  à  2.3oo  mètres. 

IV.  La  zone  alpine  proprement  dite  ou  zone  alpine  inférieure 
qui  comprend  : 

a)  La  zone  des  buissons  jusqu'à  la  limite  supérieure  des 
arbres  rabougris  de  2.25o  à  2.400  mètres. 

b)  La  zone  des  prairies  alpines  de  la  précédente  à  la  limite 
supérieure  de  la  prairie  continue,  limite  très  variable  pouvant 
osciller  entre  2.5oo  à  2.900  mètres. 

V.  La  zone  subnivale  des  taches  de  neige  persistantes  et  des 
îlots  de  gazons  jusqu'à  la  limite  des  neiges  éternelles  de  2.700  à 
3.400  mètres  selon  l'exposition  et  les  conditions  du  climat  local. 

VI.  La  zone  nivale  au-desssus  de  la  précédente  et  sans  limite 
supérieure. 

La  deuxième  zone  n'existe  pas  pour  le  Valais  proprement  dit 
s'étendant  à  partir  de  Martigny,  elle  est  remplacée  pour  cette 
région  par  une  zone  de  culture  s'élevant  en  moyenne  à  1 .3oo  mè- 
tres, la  vigne  y  atteint  sa  moyenne  à  800  mètres,  toutefois  cette 
dernière  mûrit  encore  son  raisin  à  la  hauteur  invraisemblable  de 
1.200  mètres  à  Visperterminen  et  le  seigle  est  cultivé  et  arrive  à 
maturité  à  une  hauteur  de  2.100  mètres  près  du  village  d'été  de 
Findelen  (près  de  Zermatt). 

De  Humbolt,  un  des  premiers  pionniers  de  -la  Géographie 
botanique,  constate  que  les  limites  de  ces  zones  d'altitude  ont 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  73 

d'autant  plus  de  précision  que  l'on  s'approche  davantage  de 
l'Equateur,  il  explique  que  la  température  seule  influe  sur  ces 
limites  et  comme  cette  dernière  atteint  sous  l'équateur  un  carac- 
tère de  constance  absolue  et  que  de  plus  elle  se  trouve  complétée 
par  la  régularité  des  influences  météorologiques,  elle  doit  exer- 
cer sur  les  espèces  une  action  plus  rigoureuse  que  sous  d'autres 
climats. 

Au  contraire  quand  la  latitude  est  faible  et  que  l'on  s'approche 
des  parties  polaires  glacées  des  deux  hémisphères,  l'aire  d'ex- 
pansion des  espèces  étant  extrêmement  grande  et  celles-ci  pou- 
vant supporter  des  températures  très  froides,  ces  limites  sont 
sujettes  à  de  grandes  variations  et  un  nombre  considérable  de 
plantes  croissant  aux  bords  de  la  mer  parviennent  jusqu'aux 
plus  hauts  sommets  de  ces  régions. 

Aussi  les  limites  que  nous  venons  d'établir, sont-elles  en  con- 
séquence variables  sous  une  latitude  moyenne  comme  la  nôtre, 
elles  dépendent  exclusivement  de  causes  secondaires  telles  que  : 
de  l'étendue  et  de  l'élévation  du  massif  montagneux  envisagé, 
de  l'exposition,  du  voisinage  des  glaciers,  des  courants  atmos- 
phériques, de  la  masse  des  neiges  amoncelées  durant  l'hiver,  etc . 
Ces  limites  dans  ces  conditions  peuvent  très  facilement  varier 
de  plusieurs  centaines  de  mètres  d'un  massif  à  l'autre  ou  dans 
un  même  massif  d'une  vallée  à  l'autre  voire  même  d'un  ver- 
sant à  l'autre. 

Examinons  maintenant  les  différentes  causes  qui  déterminent 
des  écarts  d'altitude  souvent  fort  sensibles  pour  quelques 
espèces,  comme  parfois  pour  toute  une  formation  et  les  font 
sortir  des  limites  moyennes  de  la  zone  à  laquelle  elles  sont 
attachées  par  1'  «  habitude  ». 

Une  constatation  domine  l'ensemble  de  ces  faits,  une  espèce 
tend  à  s'élever  en  principe  alors  que  des  causes  accidentelles 
seules  l'obligent  à  descendre.  Aussi  voyons-nous  quantité  de 
plantes  des  plaines  monter  à  de  grandes  hauteurs  jusque  dans 
le  voisinage  des  glaciers  et  qui,  par  1'  «  habitude  »,  deviennent 
alpinesets'adaptent  en  variant  au  nouveau  milieu  moinsfavorable 
à  leur  végétation  qui  désormais  les  environne,  il  est  rare  toute- 
fois qu'elles  s'y  maintiennent  si  l'acheminement  ne  s'est  pas  fait 


74  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

lentement  de  proche  en  proche  en  s'  «  habituant  »  ;  il  n'en  est 
pas  de  même  pour  la  descente,  d'où  il  résulte  bien  souvent  pour 
la  plante  un  écart  brusque  d'altitude;  en  ce  cas  les  plantes 
alpines  nées  des  racines,  bulbes,  graines  entraînées  constam- 
ment par  les  eaux,  les  éboulements,  le  vent,  ne  peuvent  végéter 
dans  les  régions  inférieures  que  si  elles  retrouvent  dans  leur 
nouvelle  station  un  climat  local  présentant  de  grandes  simili- 
tudes avec  celui  qu'elles  ont  accidentellement  abandonné,  par 
exemple  les  rives  des  lacs  alpins  profondément  encaissées, 
constamment  refroidies  par  l'eau  provenant  de  la  fonte  des 
neiges  et  d'autres  encore  que  nous  énumérerons  plus  loin 

Ces  conditions  climatériques  locales  leur  sont  indispensables 
pour  prospérer  et  lutter  efficacement  contre  la  concurrence  des 
plantes  des  régions  inférieures,  concurrence  d'autant  moins 
redoutable  que  l'hiver  qui  règne  en  ces  stations  est  plus  long  et 
plus  rigoureux. 

Certaines  stations  isolées  dans  le  plateau  suisse  et  le  plateau 
bavarois  qui  lui  fait  suite  sont  devenues  célèbres.  On  y  rencontre 
à  des  altitudes  variant  de  400  à  700  mètres  des  plantes  alpines 
telles  que  les  Rhododendrons,  le  Pinguicula  alpina,  le  Viola  bi- 
Jlora,  le  Rhamnus  pumila,  le  Dryas  octopetala,  le  Saxifraga 
ai\oides,  Y  Aster  alpinus  et  beaucoup  d'autres. 

Le  Rhin  transporte  dans  ses  graviers  jusqu'au  lac  de  Constance 
à  400  mètres  d'altitude  quantité  de  plantes  alpines  telles  que 
Linaria  alpina,  Campanula  pusilla,  Chrysanthemum  coronopi- 
folium,  Gypsophila  repens  et  surtout  le  fameux  Saxifraga  oppo- 
sitifolia.  Cette  plante  des  régions  subnivale  et  nivale  atteint 
presque  Constance  et  se  comporte  dans  les  sables  des  bords  du 
lac  tout  comme  sur  les  rives  des  mers  polaires. 

Christ  et  différents  auteurs  sont  bien  près  d'attribuer,  il  est 
vrai,  à  ces  étranges  stations  une  origine  tertiaire,  ce  seraient  les 
véritables  et  derniers  vestiges  de  la  période  glaciaire,  époque  où 
l'Europe  centrale  possédait  dans  ses  parties  découvertes  et  abri- 
tées une  végétation  nettement  alpine. 

Les  glaciers,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  jouent  aussi  un 
grand  rôle  dans  la  descente  des  plantes  alpines,  ces  dernières 
habituées  à  vivre  près   des  neiges   éternelles  suivent  volontiers 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  75 


les  rives  du  fleuve  glacé  jusqu'à  une  altitude  très  inférieure  cor- 
respondant à  noire  zone  des  conifères,  elles  habitent  alors  une 
étroite  bordure  le  long  des  glaces  et  retrouvent  dans  l'air  re- 
froidi qui  les  entoure  la  condition  essentielle  de  leur  existence. 

L'accidentation  du  sol  est  également  dans  bien  des  cas  une 
cause  d'écart  en  altitude,  les  plantes  alpines  vivant  sur  les  som- 
mets abrupts  sont  souvent  entraînées  par  les  éboulements  à  des 
centaines  de  mètres  au-dessous  de  leur  limite  moyenne  infé- 
rieure, elles  retrouvent  dans  cette  nouvelle  station  un  hiver  long 
provenant  de  l'accumulation  de  neiges  qui  persistent  fort  long- 
temps vu  leur  épaisseur  provoquée  par  d'incessantes  avalanches 
et  qui  leur  crée  un  climat  sensiblement  égal  à  celui  de  leur  sta- 
tion primitive. 

La  présence  de  l'eau  chaque  fois  que  la  nature  du  terrain  lui 
permet  de  s'imbiber  est  aussi  une  des  causes  qui  troublent  la 
régularité  des  zones,  plus  le  terrain  devient  poreux  et  sablon- 
neux moins  sont  déterminées  ces  limites.  D'un  côté  elle  arrête 
la  forêt  bien  avant  que  celle-ci  ait  atteint  son  expansion  maxi- 
mum en  hauteur,  d'un  autre  elle  favorise  la  présence  de  plantes 
des  régions  inférieures,  car  la  plupart  des  plantes  qui  'présen- 
tent un  caractère  nettement  aquatique  ou  tout  au  moins  maré- 
cageux sont  presque  parfaitement  indifférentes  à  l'altitude  ; 
Thurmann  cite  toutefois  deux  exceptions,  Y  Hydrochar  is  morsus 
ranœ  qui  ne  monte  jamais  et  1' ' Eriophorum  alpinum  qui  ne  suit 
jamais  le  sol  mouillé  dans  les  plaines;  les  exceptions  à  cette 
règle  sont  évidemment  plus  nombreuses  mais  elles  ne  consti- 
tuent toutefois  qu'une  infime  minorité. 

Mais  en  dehors  de  ces  agents  naturels  déjà  si  nombreux  in- 
fluençant la  régularité  de  ces  limites,  l'intervention  de  l'homme 
acquiert  une  importance  considérable,  aussi  me  suis-je  décidé 
de  faire  entrevoir  son  action  dans  un  paragraphe  séparé  que 
j'intitulerai  «  L'Intervention  de  l'homme  et  les  zones  économi- 
ques » . 

Pour  compléter  encore  cette  étude  spéciale  se  rapportant  aux 
limites  des  zones  d'altitude  il  est  indispensable  d'examiner  en 
détail  la  plus  importante  d'entre  elles.  «  La  limite  supérieure 
des  arbres  »  où  nous  retrouverons  en  plus   des  agents  naturels 


76  ACADÉMIE     DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

cités  plus  haut,  des  considérations  qui  bien  que  se  rapportant 
plus  spécialement  à  cette  limite  peuvent  également  s'appliquer 
à  la  variation  naturelle  de  plusieurs  autres  de  ces  limites. 


II 


L'Intervention  de  l'homme  et  les  zones  économiques. 

Un  fait  évident  qui  frappe  tout  observateur,  en  s'élevant  dans 
la  montagne,  réside  dans  les  profondes  modifications  que  subis- 
sent, en  mêmetemps  que  la  flore  indigène,  les  plantes  cultivées  et 
avec  elles  le  mode  d'exploitation  et  même  l'aspect  ainsi  que  l'im- 
portancedes  résidences  humaines,  de  plus,  en  Suisse, les  9/10  des 
prairies  alpines  ayant  été  transformées  plus  ou  moins  dans  leur 
végétation  par  l'influence  de  l'homme,  à  savoir  :  par  la  fenaison, 
l'engrais  et  le  pacage,  ces  transformations  ont  acquis  par  leur  ré- 
pétition séculaire  une  importance  constante  d'agent  naturel  qui 
m'oblige  à  donner  ici  un  court  aperçu  de  l'économie  rurale  et 
de  son  influence  sur  la  végétation  de  la  montagne. 

On   peut  tout  d'abord  observer,   comme  le  fait  remarquer 
Schroeter  des  modifications  : 
Dans  le  caractère  général  de  l'exploitation  rurale. 
Dans  les   conditions   de  la  propriété,  cette  dernière   est   géné- 
ralement privée  dans  la  plaine,  il  en  est  tout  autrement  dans 
la  montagne  et  plus  particulièrement  dans  l'Alpe  où  elle  do- 
mine sous  la  forme  collective,  soit  communale,  soit  corpora- 
tive. 
Dans   l'intensité  de    l'exploitation  rurale,    qui    diminue   nota- 
blement avec  l'altitude;  devant    les  difficultés   grandissantes 
l'exploitation  de  l'Alpe  est  exclusivement  extensive,  c'est-à-dire 
conduite  avec  peu  de  capitaux  et  peu  de  main  d'oeuvre  sur  de 
vastes  espaces. 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  77 

Dans  le  mode  d'exploitation  des  champs  et  enfin  : 
Dans  les  plantes  cultivées,   l'étendue   des  cultures  et  les  habi- 
tations humaines.  Schindler  a  essayé  d'établir  des  zones  pré- 
cises de  culture  pour  les  Alpes  orientales,  il  distingue  3  zones  : 

i.   La  zone  des  cultures  et  des  céréales. 

Cette  zone  est  une  des  plus  bouleversées  de  la  montagne,  la 
culture  étant  un  agent  de  destruction  ou  tout  au  moins  de  pro- 
fonde transformation  dans  le  caractère  de  la  flore  locale  subal- 
pine et  montagneuse,  cette  zone  atteint  selon  les  régions  de 
iooo  à  i3oo  mètres  et  même  dans  le  Valais  elle  avance  profon- 
dément au  travers  de  la  zone  supérieure  jusqu'à  une  hauteur 
exceptionnelle  de  2100  mètres  à  Findelen,  mais  fréquemment 
jusqu'à  1800  et  1900  mètres. 

2.  La  zone  de  l'exploitation  rurale  alpestre. 

Au  point  de  vue  économique  l'Alpe  est  un  domaine  auxiliaire 
de  la  plus  grande  importance  pour  la  population  et  au  point  de 
vue  de  la  Géographiebotanique,  l'économie  rurale  alpestre  exerce 
sur  la  végétation  une  puissante  influence  dont  il  faut  tenir 
compte. 

3.  La  zone  des  pâturages  alpins,  le  dernier  étage  des  Alpes 
dont  l'homme  puisse  se  servir  pour  mener  paître  ses  troupeaux, 
et  où  il  n'intervient  pas  directement. 

«  Ici  vient  mourir  sur  le  désert  de  pierres  la  dernière  vague 
a  vivante  qui  surgit  des  profondeurs  »  Fritzsch. 

L'économie  rurale  alpestre  comprend  l'exploitation  de  l'Alpe, 
celle-ci  forme  dans  les  montagnes  au-dessus  de  la  limite  des 
habitations  permanentes  un  ensemble  de  terrains  composés  en 
grande  partie  de  pâturages  pour  les  bestiaux,  elle  sert  de  pacage 
d'été  et  possède  pendant  l'estivage  une  exploitation  régulière  et 
indépendante  qui  dure  de  3  à  4  mois. 

Dans  la  montagne  l'été  chemine  lentement  de  bas  en  haut  et 
avec  lui  l'herbe  devient  plus  fraîche,  c'est  cette  dernière  que  les 
troupeaux  suivent  dès  son  apparition  lorsqu'on  les  mène  esiiver 
ils  font  au  cours  de  leur  lente  ascension  des  stations  plus  ou 
moins  prolongées  à  différentes  hauteurs  etle  retour  s'effectue  de 


78  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

la  même  façon  pour  brouter  l'herbe  que  les   pluies  ont  renou- 
velée depuis  leur  passage. 

Les  étages  de  cette  exploitation  sont  les  suivants  : 
i .  L'Alpe  où  les  pâturages  dominent  et  où  le  pacage  dure  de 
3  à  4  mois  se  subdivise  en  3  étages:  l'étage  supérieur  où  les 
bestiaux  arrivent  vers  le  commencement  de  juillet  et  y  restent 
jusqu'en  septembre  ;  l'étage  moyen  et  l'étage  inférieur  qui  se 
partagent  les  mois  de  juin  et  de  septembre .  Les  chalets  et  étables 
de  l'Alpe  ne  sont  habités  que  pendant  le  pacage  estival. 

2.  Les  Mayens  ou  Mazots  de  970  à  1 3oo  en  moyenne,  compre- 
nant des  pâturages  semi-primitifs  et  des  prairies  entretenues 
par  le  fumage  et  la  fenaison,  mais  le  plus  souvent  ces  dernières 
dominent.  Ils  ne  sont  fréquentés  par  les  troupeaux  qu'au  prin- 
temps, en  mai  et  en  automne,  en  octobre.  Cet  étage  de  l'exploi- 
tation possède  des  habitations  semi-permanentes  où  les  pâtres 
restent  souvent  avec  leurs  troupeaux  jusque  vers  Noël. 

3.  La  station  hivernale  où  les  prairies  fumées  et  fanées 
dominent  considérablement.  Sur  ces  prairies  le  pacage  a  lieu 
d'avril  en  mai  et  selon  les  régions  en  automne  à  la  descente  des 
Mayens,  il  a  lieu  beaucoup  plus  rarement  d'une  façon  continue. 
Les  habitations,  étables  et  granges  que  l'on  y  rencontre  sont 
habitées  toute  l'année. 

De  l'intervention  de  l'homme,  sur  les  points  où  la  zone  des 
cultures  s'avance  bien  avant  dans  la  zone  de  l'exploitation 
rurale  alpestre  [dans  le  Valais  ce  cas  se  présente  très  fréquem- 
ment] surgit  une  lutte  des  plus  intéressantes  entre  l'élément 
alpin  indigène  et  les  plantes  dont  la  culture  a  favorisé  l'intro- 
duction et  qui  forment  des  stations  fort  originales  autant  que 
cosmopolites.  Nous  voyons  de  la  sorte  en  bordure  d'un  champ 
de  pommes  déterre  à  une  altitude  de  près  de  1600  mètres  le 
Sempervivum  arachnoïdeum,  le  Pedicularis  verticillata,  diverses 
saxifrages  en  concurrence  avec  quelques  unes  de  nos  mauvaises 
herbes  les  plus  communes;  et  à  5o  mètres  de  ces  colonies  cos- 
mospolites,  la  formation  du  Linnœa  borealis  dans  toute  sa 
vigueur! 

Enfin  voici  à  1 800  mètres  à  Saas  Fee  une  prairie  fraîche  savam- 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  79 

ment  irriguée  où  les  herbes  les  plus  communes  de  nos  plaines  se 
mêlent  aux  Pedicularis  verticillata,  Carex  atrata,  etc.  Quel 
étrange  contraste  présente  cette  prairie  en  quelque  sorte  artifi- 
cielle, opulente,  aux  herbes  hautes  et  flexibles,  avec  la  pelouse 
maigre  et  aride  qui  la  borde  et  où  apparaissent  aussitôt  les 
plantes  les  plus  rares  des  hautes  altitudes  telles  que  Epilobium 
Fleischeri,  Trifolium  saxatile,  Bupleunim  ranunculoid.es  etc. 
On  dirait  que  cette  pelouse  a  été  fauchée  au  ras  du  sol  tant  le 
contraste  est  saisissant. 

Si,  comme  onpeut  s'en  rendre  compte,  l'exploitation  rurale 
alpestre  exerce  une  grande  influence  directement  sur  la  végéta- 
tion tant  alpine  que  subalpine  et  montagneuse,  par  les  diffé- 
rentes cultures,  le  pacage,  la  fenaison,  le  fumage,  etc.,  la  pré- 
sence de  l'homme  que  nécessite  cette  exploitation  a  souvent  de 
funestes  ou  d'heureuses  conséquences,  soit  par  la  nonchalance  ou 
l'ignorance  dans  laquelle  vivent  les  bergers  qui  ont  pour  mis- 
sion d'opérer  cette  exploitation  tout  en  surveillant  les  troupeaux, 
soit  par  l'ingéniosité  et  l'activité  de  ces  derniers,  ce  qui  est  extrê- 
mement rare. 

Rendons-nous  aux  abords  des  chalets  del'Alpe,  Rambert  nous 
en  donne  un  tableau  juste  dans  les  quelques  phrases  qui  suivent  : 

«  Quelle  triste  verdure  que  celle  qui,  cent  pas  à  la  ronde, 
«  annonce  la  demeure  des  bergers!  On  ne  sait  sur  quoi  l'on 
«  marche  ou  plutôt  on  le  sait  trop  bien,  ce  n'est  pas  de  la  terre 
«  c'est  du  fumier  perdu  ;  ce  sont  des  flaques  nauséabondes  et 
«  tout  autour  des  herbes  grosières,  des  chénopodes  fétides,  de 
«  pesants  rumex  nageant  à  demi  dans  le  bourbier  et  souvent  des 
«  champs  d'orties,  s'il  est  sur  ces  hauteurs  des  plantes  que  l'on 
«  voudrait  pouvoir  extirper  qui  n'ont  ni  utilité  ni  beauté,  qui 
«  rentrent  dans  la  part  que  la  nature  semble  avoir  faite  en  toutes 
«  choses  au  génie  du  mal,  c'est  ici  qu'on  les  trouvera.  Elles 
«  témoignent  de  la  présence  de  l'homme!  » 

Hélas  quel  alpiniste  n'a  fait  cette  triste  observation  ce  n'est 
pas  une  exception,  c'est  la  règle  générale,  et  cependant  que  de 
richesses  cet  horrible  bourbier  et  ces  amas  d'immondices  pour- 
raient faire  surgir   des  prairies  environnantes,  si  ils  y   étaient 


80  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

intelligemment  distribués,  que  de  place  perdue  serait  reconquise  ; 
mais  comme  ajoute   mélancoliquement  Rambert  : 

«  Cette  vie  calme  et  sans  événements,  cette  solitude  au  sein 
«  des  Alpes  plonge  l'âme  dans  une  sorte  de  grave  repos,  elle 
«  agit  comme  un  opium  fort  affaibli  mais  qui,  à  la  longue,  fait 
«  sentir  ses  effets  » . 

L'état  d'abandon  et  de  dégradation  dans  lequel  les  bergers 
laissent  leur  pâturage  est  également  un  agent  de  lente  transfor- 
mation et  de  grave  péril  pour  la  station  des  pelouses  alpines  si 
chère  aux  botanistes  et  si  précieuse  à  l'économie  rurale  alpestre. 

«  Passe  encore,  nous  dit  Rambert  s'il  n'y  avait  que  les  dégâts 
«  causés  par  la  nature  !  mais  quel  triste  spectacle  que  celui  de 
«  larges  versants  tout  entiers  appauvris  et  stérilisés  par  l'incurie 
«  des  hommes  !  à  quoi  bon  ces  creux  innombrables  qui  mar- 
«  quent  tous  les  pas  des  bestiaux  ?  Il  est  des  pentes  qui  pour- 
ce  raient  engraisser  de  magnifiques  troupeaux  et  qui  ne  sont 
«  plus  qu'un  chemin  creusé  d'une  infinité  d'ornières.  » 

En  revanche  par  places  s'accumulent  les  bouses  de  vache  qui 
provoquent  parleur  décomposition  des  îlots  de  végétation  luxu- 
riante, maigre  compensation  que  l'on  pourrait  si  aisément  sur- 
passer avec  quelques  coups  de  bêche  intelligemment  distribués  ! 

Il  s'est  d'ailleurs  formé  une  Société  suisse  ayant  pour  but  de 
mettre  fin  à  la  dégradation  de  l'Alpe.  A-t-elle  réussi  ?  en  tout 
cas  je  n'en  ai  pas  encore  aperçu  les  bons  effets  et  les  pâtres  res- 
teront sans  nul  doute  longtemps  encore  «  à  s'incliner  résignés 
sous  les  coups  de  la  destinée  ». 

Evidemment  l'influence  de  l'homme  agit  en  bien  des  cas 
comme  agent  favorable  de  la  végétation,  surtout  comme  c'est  le 
cas  dans  le  Valais,  lorsque  les  pâtres  irriguent  intelligemment 
l'Alpe  et  savent  profiter  de  l'énorme  quantité  d'eau  qui  s'écoule 
incessamment  des  hauteurs  glacées,  entretenant  de  la  sorte  la 
végétation  durant  l'été,  alors  que  celle-ci  normalement  serait 
épuisée  dès  le  début  du  mois  d'août. 

Ces  innombrables  filets  d'eau  fertilisants  déposent  en  plus 
sur  les  terres  qu'ils  traversent  un  engrais  naturel  tout  spécial  en 
charriant  les  paillettes  de  mica  et  de  talc  que  le  glacier  a  déta- 


ACADÉMIE  DE   GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  81 

ché  des  roches  qu'il  broie  lentement  sur  sa  route,  phénomène 
qui  donne  à  ces  eaux,  cette  couleur  laiteuse  qui  annonce  leur 
provenance  glaciaire. 

L'aspect  dénudé  de  tant  de  contrées  des  Alpes  dont  l'altitude 
ne  serait  pas  trop  élevée  pour  permettre  aux  forêts  de  s'y  déve- 
lopper n'est  pas  dû  à  la  nature  ;  mais  bien  à  l'influence  de 
l'homme  qui  s'exerce  d'une  façon  on  ne  peut  plus  désastreuse 
dans  cette  question  du  déboisement. 

Au-dessus  de  Sierre  en  Valais,  il  existe  une  vaste  pente  dénu- 
dée de  plus  d'une  lieue,  autrefois  couverte  par  une  vaste  forêt 
qui  fût  brûlée  lors  des  guerres  delà  République  française  contre 
les  Valaisans,  ceux-ci  la  désignent  encore  sous  le  nom  de  Bois 
des  Français. 

Dans  la  basse  Engadine  ce  sont  les  achats  de  bois  des  salines 
bavaroises  et  autrichiennes  qui  ont  contribué  à  la  dépouiller  en 
partie  de  ses  forêts. 

Ce  sont  encore  les  armées  russes  et  françaises  qui  ont  dévasté 
le  canton  d'Uri. 

Enfin  on  attribue  à  Bonaparte  l'engloutissement  des  belles 
forêts  du  haut  Dauphiné  pour  la  construction  des  flottes  qu'il 
destinait  à  l'expédition  d'Egypte  et  cette  liste  des  méfaits  de 
l'homme  est  longue  et  ne  saurait  être  reproduite  en  entier. 

Toutefois,  à  côté  de  ces  dévastations  en  grand,  il  s'en  pro- 
duit d'autres,  tout  aussi  redoutables,  bien  que  sur  une  plus 
petite  échelle,  ce  sont  celles  pratiquées  par  les  pâtres  insouciants 
et  avides  de  pâturages  pour  leurs  troupeaux,  ils  attaquent  les 
forêts  de  haute  futaie  et  jusqu'aux  buissons  ! 

Kasthofer  rapportait  en  1822  que  plusieurs  communes  des 
Grisons  pour  se  procurer  de  plus  vastes  pâturages  avaient  incen- 
dié leurs  forêts  :  «  Ce  sont  les  sauvages  d'Amérique  qui  le  leur 
ont  appris  !  »  s'écrie-t-il  dans  son  indignation. 

Les  vachers  des  Alpes  font  leur  provision  de  bois  à  la  pre- 
mière forêt  venue  sans  s'inquiéter  des  besoins  de  la  génération. 
Dans  plusieurs  cantons  montagnards,  on  emploie  chaque  année 
des  quantités  incroyables  de  bois  pour  enclore  les  prairies  ! 

Tous  ces  hommes  imprévoyants  et  barbares  ne  s'aperçoivent 
pas  qu'en  même  temps  ils  préparent  leur  ruine,   car  en  effet, 

6 


82  ACADÉMIE   DE    GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

bientôt  le  sol  de  leurs  pâturages  se  dessèche,  s'appauvrit  et  l'eau, 
n'e'tant  plus  absorbée  ni  régularisée  par  la  forêt,  cause  des 
dégâts  souvent  considérables. 

Pour  de  plus  amples  détails  sur  cette  question  très  intéres- 
sante, je  renvoie  mes  Souscripteurs  aux  paragraphes  se  rappor- 
tant à  la  «  Limite  des  arbres  »  et  à  la  «  zone  des  forêts  de  coni- 
fères ». 

En  résumé,  l'intervention  de  l'homme  crée  une  zone  pour 
ainsi  dire  artificielle.  «  La  zone  des  cultures  et  céréales  »  où 
son  action  domine  sans  conteste.  Ses  cultures  toujours  plus 
envahissantes  tendent  à  refouler  sur  bien  des  points  les  limites 
inférieures  de  différentes  zones;  son  action  directe  et  celle  des 
animaux  domestiques  placés  sous  son  contrôle  modifient  sou- 
vent très  profondément  l'aspect  des  différentes  zones  de  la  mon- 
tagne ;  enfin  par  le  déboisement,  il  fait  subir  à  la  limite  supé. 
rieure  des  arbres  de  grandes  altérations. 


III 


La  limite  supérieure  des  arbres 

Un  des  plus  intéressants  problèmes  de  l'étude  des  zones  de 
végétation  est  celui  qui  consiste  à  rechercher  et  à  établir  la 
limite  supérieure  des  arbres  dans  la  montagne,  limite  qui  sépare 
aussi  bien  la  végétation  alpine  que  la  végétation  arctique  du 
reste  du  monde  végétal. 

Fritzsch  pose  en  principe  qu'il  n'y  a  pas  dans  la  nature  même 
de  la  montagne  de  limites  supérieures,  mais  bien  seulement 
des  zones  limites  et  de  transition,  aussi  cettelimite  supérieure  des 
arbres  se  subdivise-t-elle,  d'après  Schrceter,  en  4  sous-limites 
supérieures,  formant  entre  elles  des  zones  de  transition;  ce 
sont  : 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  83 

i .  La  limite  forestière  proprement  dite,  où  la  forêt  compacte 
cesse  et  se  désagrège  en  petits  bois  épars. 

2 .  La  limite  des  boisées,  comparable  à  la  limite  des  taches  de 
neige  persistantes,  par  rapport  à  la  limite  des  neiges  éternelles. 

3.  La  limite  des  arbres  isolés,  limite  absolue  de  la  végétation 
arborescente  à  troncs  élevés  et  normaux. 

Entre  la  limite  forestière  proprement  dite  et  celle  des  arbres 
isolés,  se  trouvent  deux  zones  de  transition  où  les  arbres  pour 
vivre,  sont  obligés  de  combattre,  tantôt  s'avançant,  tantôt  recu- 
lant, c'est  la  zone  contestée  de  De  Candolle,  Matthieu  l'a  dénom- 
mée les  boisées. 

4.  La  limite  des  arbres  rabougris,  qu'il  ne  faut  pas  confon- 
dre avec  celle  des  arbustes  naturellement  rabougris  qui  se 
trouve  beaucoup  plus  haut,  avec  le  genévrier  nain,  les  rhodo- 
dendrons et  les  saules  alpins;  il  ne  s'agit  pour  cette  limite  que 
des  arbres  forestiers  de  la  zone  des  forêts  de  conifères,  qui  ne 
peuvent  arriver  à  cette  altitude  que  sous  des  formes  spéciales 
qui  les  mettent  à  même  de  résister  aux  intempéries  et  au  poids 
de  plus  en  plus  considérable  des  neiges  hivernales. 

Pour  être  plus  complet,  je  cite  les  deux  autres  limites  qui 
existent  encore,  si  l'on  veut  atteindre  la  limite  absolue  de  la 
végétation  ligneuse,  mais  ces  dernières  ne  concernent  plus  à 
proprement  parler,  la  limite  supérieure  des  arbres,  ce  sont  : 

1 .  La  limite  supérieure  des  buissons  ou  arbrisseaux  naturel- 
lement rabougris  et  dont  c'est  l'état  normal  de  croissance. 

2.  La  limite  absolue  de  la  végétation  ligneuse  qui  atteint  son 
maximum  dans  les  Alpes  centrales  à  3570  mètres  avec  le  gené- 
vrier nain. 

Schrceter  mentionne  qu'il  serait  intéressant  de  rechercher  et 
d'adjoindre  aux  limites  susmentionnées  d'autres  limites  basées 
sur  les  réactions  qui  se  produisent  durant  les  différents  stages  du 
développement  de  la  végétation  ligneuse  et  qui  seraient  : 

1 .  La  limite  de  la  maturité  des  semences,  c'est-à-dire  la  ligne 
reliant  les  arbres  les  plus  élevés  dont  les  semences  mûrissent 
encore  régulièrement,  cette  ligne  ne  se  confond  pas  forcément 
avec  la  «  limite  des  arbres  isolés  »,  car  les  graines  des  arbres  les 


84  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

plus  élevés  de  cette  ligne  peuvent  être  transportées  soit  par  le 
vent,  soit  par  les  oiseaux,  plus  haut  que  la  «  limite  de  maturité 
des  semences  »  en  des  endroits  où  les  arbres  peuvent  croître 
encore,  mais  ne  peuvent  plus  mûrir  leurs  semences. 

2.  La  limite  de  la  germination  comprenant  les  plus  hautes 
stations  où  les  graines  apportées  soit  par  le  vent,  soit  par  les 
oiseaux,  peuvent  germer  et  donner  naissance  à  de  jeunes  arbres 
qui,  toutefois,  ne  pourront  se  développer,  faute  de  protection 
suffisante  contre  les  intempéries. 

La  largeur  de  la  «  zone  contestée  »  dépend  de  beaucoup  de 
causes  secondaires.  Partout  où  l'homme  pratique  le  déboisement 
de  haut  en  bas,  pour  gagner  des  pâturages,  cette  zone  n'existe 
pas.  Il  en  est  de  même,  lorsque  des  parois  rocheuses  ou  des 
éboulis  considérables  arrêtent  la  forêt  ;  elle  atteint  son  maximum 
sur  les  pentes  régulières  où,  seules,  des  causes  purement  clima- 
tériques  obligent  la  forêt  à  suspendre  son  élan.  Le  Dr  Fank- 
hauser  fait  remarquer  que  dans  les  expositions  très  ventueuses, 
principalement  sur  les  montagnes  moins  élevées,  la  zone  con- 
testée manque  complètement. 

D'après  Imhof,  la  distance  verticale  entre  la  «  limite  forestière 
proprement  dite  »  et  la  «  limite  des  arbres  isolés  »  est  environ 
de  80  à  100  mètres,  la  limite  des  arbres  rabougris  se  trouvant 
située  à  environ  5o  mètres  plus  haut. 

Fritzsch,  pour  le  Massif  de  l'Ortler  (Tyrol),  porte  cette 
moyenne  à  1 3  5  mètres,  dans  les  expositions  les  plus  favorisées 
189  mètres  (N.  W.)  et  dans  les  moins  favorisées  108  mètres  (W.). 

H.  Reishauer  pour  les  «  Stubaier  Alpen  »  établit  une  movenne 
de  157  mètres  et,  pour  le  groupe  de  l'Adamello,  de  21 1  mètres, 
la  différence  de  moyenne  dans  ces  deux  massifs  est  surtout  pro- 
duite par  des  causes  toutes  orographiques. 

Maintenant,  si  nous  recherchons  quelles  sont  les  causes  prin- 
cipales qui  tendent  à  créer  ces  limites  supérieures,  nous  pouvons, 
d'après  les  motifs  qui  les  déterminent,  diviser  ces  limites  en  : 

I.  Limites  naturelles. 
1 1 .  Limites  économiques . 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  85 


I.  Les  limites  naturelles  se  subdivisent  en  : 

i .  Limites  climalériques,  qui  sont  provoquées  par  la  baisse 
progressive  de  la  température,  par  la  trop  courte  durée  de  la 
végétation,  par  les  gelées  tardives,  alors  que  la  protection  de  la 
neige  hivernale  fait  déjà  défaut,  l'influence  violente  du  vent,  la 
forme  sous  laquelle  se  produisent  les  pluies. 

Schimper,  dans  sa  Pflan^engeographie,  p.  739,  écrit  : 
«  Dans  la  zone  inférieure  de  la  région  alpine,  les  pluies  sont 
«  moins  importantes  que  dans  les  deux  régions  inférieures  (la 
«  zone  subalpine  et  la  zone  des  cultures),  elles  ne  se  présentent 
«  plus  sous  forme  d'averses  abondantes  et  durant  parfois  fort 
«  longtemps,  au  contraire,  grâce  au  moindre  pouvoir  d'absorp- 
«  tion  de  l'air  raréfié  pour  la  vapeur  d'eau,  celles-ci  sont  moins 
«  longues,  mais  aussi  plus  répétées  et  plus  violentes,  sous  forme 
«  d'ondées  détrempant  le  sol  superficiellement».  Ces  pluies  qui 
favorisent  la  végétation  herbacée  dont  les  racines  s'enfoncent 
relativement  peu  dans  le  sol,  nuisent  considérablement  à  la  végé- 
tation arborescente  dont  l'ensemble  des  racines  va  puiser  ses 
aliments  profondément  dans  la  terre. 

Ces  éléments  climatériques  peuvent  être  influencés  àleurtour 
par  des  causes  orographiques,  à  savoir  : 

a)  Dans  tous  les  grands  massifs,  les  limites  supérieures  sont 
plus  élevées  que  dans  les  massifs  de  moindre  importance,  ou 
encore  sur  les  montagnes  isolées. 

Les  limites  supérieures  de  la  zone  des  forêts  de  conifères  des 
deux  plus  grands  massifs  de  la  Suisse  :  le  Valais  et  l'Engadine, 
présentent  des  différences  variant  de  200  à  800  mètres  avec  les 
autres  massifs  de  la  Suisse,  la  moyenne  pour  l'Oberland  Bernois 
est  de  1900  mètres,  celle  du  Valais,  de  2.100  à  2.3oo  mètres 
(Massif  du  Mont  Rose).  Au  Sentis,  cette  moyenne  ne  dépasse  pas 
t.53o  mètres. 

b)  L'exposition  entraîne  parfois  des  écarts  de  près  de 
100  mètres. 

c)  A  l'extrémité  supérieure  des  vallées  alpines  et  sur  les  flancs 
de  la  montagne,  les   limites  supérieures  sont   plus  élevées  que 


86  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

dans  le  fond  delà  vallée  (Voir  tout  particulièrement  à  ce  sujet, 
le  paragraphe  se  rapportant  au  «  Climat  alpin  »). 

d)  Sur  les  crêtes  rocheuses  et  avancées,  les  avant-gardes  de  la 
zone  contestée  montent  plus  haut  que  dans  les  couloirs  qui  les 
séparent. 

2 .  Limites  orographiques. 

Les  limites  qui  ne  sont  pas  déterminées  par  le  climat  sont  en 
grande  partie  purement  orographiques,  c'est-à-dire  que  la  forêt 
montante  se  trouve  en  ce  cas  arrêtée,  soit  par  des  éboulis,  soit 
par  une  paroi  rocheuse  infranchissable,  ou  par  un  sol  rocheux 
inhabitable,  ou  encore  par  des  avalanches  ou  des  glaciers.  Ici, 
la  zone  alpine  s'avance  parfois  profondément  dans  le  domaine 
de  la  forêt.  Un  changement  brusque  du  sous-sol  géologique 
peut  avoir  également  une  influence  désastreuse  pour  l'existence 
de  la  forêt,  ou  bien  encore  lorsque  le  sol  s'imbibe  et  devient 
marécageux. 

3.  Limites  physiologiques. 

Les  limites  naturelles  qui  ne  sont  ni  climatériques,  ni  orogra- 
phiques, sont  physiologiques  et  déterminées  par  l'absence  de 
certains  organismes  qui  sont  indispensables  aux  arbres,  ou 
encore  par  la  prépondérance  néfaste  d'animaux  destructeurs. 

Ace  sujet,  Schrœter  fait  remarquer  qu'on  est  en  présence  de 
suppositions  beaucoup  plus  que  de  faits  positifs. 

Il  est  certain  cependant  que  beaucoup  d'arbres  abritent  dans 
leurs  racines  un  champignon  qui,  par  la  nourriture  que  ce  der- 
nier puise  dans  le  sol,  leur  est  utile  à  quelque  chose;  lorsque  ce 
champignon  manque,  l'existence  de  l'arbre  peut  être  menacée. 
L'absence  des  bactéries  terriennes  qui  influent  notablement  sur 
la  teneur  en  substance  alimentaire  du  sol;  des  agents  de  disper- 
sion qui  portent  les  graines  aux  endroits  déterminés  et  favora- 
bles; des  plantes  formant  sous-bois,  qui  procurent  l'abri  néces- 
saire à  la  germination  des  graines  peut  devenir  funeste  à  l'exis- 
tence même  de  la  forêt. 

Parfois  les  graines  sont  détruites  régulièrement  par  des  ani- 
maux comme  Kihlmann  l'a  constaté,  par  exemple,  à  la  frontière 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  87 


septentrionale  de  la  Laponie  russe,  ou  bien  encore  les  aiguilles 
des  sapins  aroles  ou  mélèzes  sont  fortement  décimées  par  des 
chenilles,  comme  c'est  le  cas  depuis  des  années  pour  les  forêts 
de  mélèzes  de  la  Haute-Ensadine. 


*£>' 


II.  Les  limites  économiques  sont  celles  provoquées  par  l'inter- 
vention de  l'homme. 

Une  limite  économique  peut  se  reconnaître  aux  caractères 
suivants  : 

i)  Généralement  à  sa  situation  immédiatement  au-dessous  d'un 
pâturage  le  long  duquel  les  chalets  de  l'Alpe  font  de  profondes 
encoches  dans  la  forêt,  tandis  que  celle-ci  s'élève  beaucoup  plus 
haut  dans  les  gorges  situées  entre  eux. 

Les  pentes  raides,  les  gorges  difficilement  praticables  sont  des 
terrains  favorables  à  la  forêt,  étant  inaccessibles  à  l'homme  et 
montrent  de  la  sorte  les  véritables  limites  naturelles. 

Les  terrasses  planes,  les  croupes  arrondies,  les  fonds  des  val- 
lées alpines,  permettent  une  invasion  des  pâtres  dangereuse 
pour  la  forêt. 

2)  La  zone  contestée  manque  complètement,  la  forêt  s'arrête 
tout  à  coup  et  sans  avant-postes. 

3)  Au-dessus  de  la  limite  supérieure  actuelle,  on  retrouve 
fréquemment  des  signes  non  équivoques  d'un  boisement  anté- 
rieur comme  des  souches  d'arbres  encore  en  terre,  mais  il  en  est 
d'aussi  probants  et  qui  manquent  rarement,  ce  sont  des  plantes 
que  Flahault  a  dénommé  a  Les  témoins  de  la  forêt  »  et  qui  sont 
les  suivants  : 

Alnus  viridis,  Berberis  vulgaris,  Rhamnus  alpina,  Rhamnus 
pumila,  Amelanchier  vulgaris,  Sorbus  aucuparia,  Sorbus  aria, 
Cotoneaster  vulgaris,  Rosa  alpina,  Rubus  idœus,  Lonicera  alpi- 
gena  et  cœrulea,  Sambucus  racemosa,  Daphne  meçereum. 

Rencontre-t-on  ces  plantes  dans  une  prairie  ou  même  sur  un 
sommet  que  l'on  pourrait  à  première  vue  admettre  dans  la  zone 
alpine,  elles  démontrent  que  l'on  se  trouve  en  présence  de  prai- 
ries pseudo-alpines  produites  par  le  déboisement. 


88  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


IV 


Le  Climat  Alpin 

Le  premier  phénomène  de  ce  climat  qui  préoccupe  l'observa- 
teur est  la  diminution  sensible  et  progressive  de  la  pression 
atmosphérique  en  rapport  avec  l'altitude. 

Les  pressions  moyennes  sont  de  626mm  5,  à  i632  mètres,  de 
564mm  5  à  25oo  mètres,  de  497"""  à  35oo  mètres  et  de  466mm  à 
4000  mètres;  la  pression  est  donc  d'environ  i36mm  à  3o2mm, 
moindre  qu'au  niveau  de  la  mer  (Hann). 

Cette  diminution  assez  considérable  delà  pression  atmosphé- 
rique influe-t-elle  dans  une  proportion  quelconque  sur  la  végé- 
tation? 

Wieler  et  Jacquard  ont  démontré,  il  est  vrai,  que  sous  une 
pression  de  1  5omm  les  pousses  de  topinambours  acquièrent  une 
dimension  environ  9  fois  plus  grande  que  sous  la  pression  nor- 
male, mais  déjà  sous  35omm  de  pression  ces  différences  sont  très 
petites,  il  y  a  donc  tout  lieu  de  croire  que  cette  influence  n'existe 
pas  réellement  ou  tout  au  moins  qu'elle  est  excessivement  faible, 
c'est  d'ailleurs  l'avis  des  différents  auteurs  qui  se  sont  occupés  de 
cette  question  depuis  De  Humbolt  et  De  Candolle  jusqu'aux 
auteurs  les  plus  récents. 

Un  deuxième  point  est  la  diminution  proportionnelle  de  la 
température  en  rapport  avec  l'altitude. 

Schrceter  donne  une  moyenne  de  220  mètres  pour  i°  en  hiver 
et  de  140  mètres  en  été. 

Cette  diminution  est  plus  forte  comme  on  le  voit  en  été  qu'en 
hiver,  cela  s'explique  par  le  refroidissement  des  vallées  durant 
la  période  hivernale;  au  printemps,  cette  diminution  atteint  son 
maximum  alors  que  le  sol  de  la  plaine  commence  à  se  réchauffer, 
tandis  que  la  neige  recouvre  encore  le  sommet  et  les  flancs  de  la 
montagne  et  accapare  la  chaleur  des  rayons  solaires  pour 
fondre. 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  89 

En  hiver  toutefois,  il  se  présente  souvent  un  renversement  de 
l'échelle  de  la  baisse  thermométrique,  c'est  le  phénomène  de 
l'Inversion,  Schrœter  en  donne  l'explication  suivante  : 

«  Pendant  une  hausse  barométrique  prolongée,  par  un  temps 
«  serein  et  calme  et  sous  l'action  du  rayonnement  nocturne  se 
«  forment  des  courants  d'air  froid  glissant  vers  la  vallée  qu'ils 
«  suivent  naturellement  en  la  refroidissant,  durant  que  l'air  qui 
«  descend  des  hauteurs  attiré  par  le  vide  produit  se  réchauffe 
«  dans  sa  chute  et  provoque  une  hausse  de  température  sur  les 
«  sommets  et  les  pentes  de  la  montagne,  ceux-ci  sont  chauds  et 
«  ensoleillés  tandis  que  la  gelée  sévit  sur  la  vallée  et  qu'un  épais 
«  brouillard  couvre  les  régions  inférieures  ». 

Hann  nous  donne  quelques  chiffres  probants;  il  constata,  du 
20  au  24  décembre  1879  à  7  heures  du  matin,  avant  le  lever  du 
soleil,  les  températures  suivantes  : 

Alstatten  480  m. 
Trogen  890  m. 
Gasbris  i25o  m. 
Rigi         1790  m. 

Durant  de  semblables  températures,  on  voit  soudain  se  réveil- 
ler la  végétation  printanière  alpine.  Ainsi  on  constata  durant 
l'hiver  1888/89  des  pieds  de  Gentianes,  d'Érica,  de  Polygala, 
même   de  Rhododendrons  en  fleurs  ! 

Il  est  un  fait  constant  que  durant  l'hiver  le  fond  des  vallées 
et  les  dépressions  profondes  du  terrain  sont  ce  qu'on  appelle  des 
«  trous  à  gelée  »  et  qu'il  y  règne  une  température  rigoureuse 
comparée  à  celle  de  la  zone  qui  s'étend  quelques  centaines  de 
mètres  plus  haut,  c'est  ce  phénomène  qui  explique  que  la  limite 
des  arbres  est  toujours  plus  basse  dans  le  fond  des  vallées  que 
sur  les  versants  de  la  montagne  ou  même  l'extrémité  supérieure 
de  la  vallée. 

En  même  temps  que  l'on  constate  une  diminution  de  tempé- 
rature en  s'élevant  dans  la  montagne,  l'amplitude  des  variations 
thermométriques  devient  de  plus  en  plus  faible,  il  est  clair 
qu'une  montagne  isolée  dans  l'atmosphère  présente  une  plus 
petite  amplitude  des   variations  thermométriques  qu'un  endroit 


— 

12,7°  b 

— 

3,9° 

+ 

3,4° 

+ 

T     1° 
1  1^ 

90  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

déterminé  situé  sur  un  haut  plateau  ou  même  dans  une  haute 
vallée,  voici  une  comparaison  typique  de  J.  Miiller  dans  les 
«  Annalen  der  Schvveizerischen  meteorologischen  Zentralans- 
talt,    1882   ». 

Moyenne  minimum         Moyenne  maximum 

Sills  à  1810  m.       —    22,3°  22,5°  =  44,8° 

Rigi  à  1800  m.        —  10, 5°  20,8°  =  3i,3° 

En  général,  il  est  inexact  de  juger  un  climat  d'après  la  moyenne 
annuelle  de  sa  température,  car  on  arrive  presque  toujours  à  des 
résultats  tout  différents  de  la  vérité  ;  un  exemple  convaincant 
nous  est  fourni  par  les  quatre  stations  suivantes  (d'après  Hann). 

Moyenne  en  janvier  M.   en   juillet  M.  annuelle 

Davos  i56o  m.  —  7,3°  -\-  12,1°  -)-  2,6° 

Rigi      1800  m.  —  4,6°  +  9>9°  +  2,0° 

Sills  Maria    1810  m.  —  8,i°  -f-  11,2°  -f   i,5° 

Santis     2470  m.  —  8,3°  -f  5,2°  -f-  2,1° 

Ces  différents  chiffres  montrent  bien  en  effet  qu'il  est  très  diffi- 
cile de  se  faire  une  idée  exacte  d'un  climat  d'après  la  moyenne 
annuelle  de  sa  température. 

Un  facteur  caractéristique  du  climat  alpin  réside  dans  les 
pluies,  et  encore  dans  ce  cas  on  ne  doit  pas  tenir  compte  exclu- 
sivement de  leur  moyenne  annuelle ,  mais  bien  de  leur  fréquence 
et  de  leur  intensité  ainsi  que  de  leur  répartition  dans  les  quatre 
saisons  de  l'année. 

Avec  l'altitude,  les  pluies  augmentent  pour  atteindre  leur 
maximum  aux  environs  de  2000  mètres  dans  les  Alpes  centrales 
pour  diminuer  ensuite  à  de  plus  hautes  altitudes. 

L'orographie  joue  ici  un  grand  rôle  par  rapport  à  la  direction 
des  vents  amenant  la  pluie;  ce  qui  fait  que  le  climat  varie  très 
sensiblement  d'un  versant  à  l'autre,  selon  qu'il  est  exposé  aux 
vents  les  plus  fréquents  W.,  N.  W.  et  S.  W.  qui  tous  sont  char- 
gés d'humidité  ou  au   contraire  leur  est  opposé. 

Un  des  points  essentiels  pour  la  végétation  alpine  réside  en 
ce  fait  que  les  pluies  la  plupart  du  temps  très  violentes  laissent 
entre  elles  malgré  leur  fréquence   des  éclaircies  nombreuses  et 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  91 

assez  longues.  Le  climat  du  Valais  nous  présente  l'extrême  en 
ce  sens;  car  tout  en  ayant  une  moyenne  annuelle  aussi  considé- 
rable que  le  Schleswig-Holstein,  pays  essentiellement  pluvieux, 
étant  situé  entre  deux  mers,  il  espace  cependant  ses  pluies  de 
telle  façon  que  sa  végétation  présente  un  caractère  très  nette- 
ment xérophile. 

.Les  modes  de  protection  que  présentent  la  plupart  des  plantes 
alpines  contre  la  sécheresse  ne  peuvent  être  attribués  à  la 
moyenne  annuelle  des  pluies  qui  ne  se  distingue  guère  de  celle 
des  plaines  que  par  ce  fait  que  son  maximum  se  produit 
durant  la  période  de  végétation  et  non  en  hiver;  mais  bien  par 
les  fréquentes  oscillations  que  subit  l'état  hygrométrique  de 
l'atmosphère  qui  font  passer  en  quelques  heures  l'air  ambiant 
d'un  état  de  saturation  à  une  sécheresse  presqu'absolue. 

L'insolation  qui  est  le  reflètement  de  l'état  de  l'atmosphère  et 
de  la  fréquence  des  brouillards,  présente  dans  la  montagne  une 
tout  autre  période  que  dans  la  plaine,  dans  la  montagne  l'hiver 
est  la  période  la  plus  ensoleillée,  en  plaine  c'est  l'été. 

D'après  Schrœter  la  montagne  reçoit  en  moyenne  les  rayons 
du  soleil  à  midi  tous  les  deux  jours  en  hiver  alors  qu'en  été  ce 
fait  se  présente  à  peine  tous  les  trois  jours. 

L'insolation  constitue  donc  un  des  éléments  principaux  du 
climat  alpin  :  sous  le  terme  Insolation  on  comprend  l'action 
concentrée  des  rayons  du  soleil  tombant  sur  une  surface  déter- 
minée; on  peut  la  mesurer  par  son  action  calorique. 

D'après  Violle  la  chaleur  solaire  tombant  sur  un  centimètre 
carré  à  la  limite  de  la  couche  atmosphérique  terrestre  est  en  éiat 
de  porter  la  température  de  2,54  gr.  d'eau  de  o°  à  i°,  elle  déve- 
loppe en  conséquence  2,54  gr.  calories.  Par  leur  pénétration  à 
travers  l'atmosphère,  ces  rayons  perdent  de  leur  intensité.  Violle 
ne  trouva  plus  sur  le  sommet  du  Mont-Blanc  que  2,  29  gr. 
calories  c'est-à-dire  une  déperdition  moyenne  de  6  °/0,  cette 
perte  s'élevait  à  1 1  %  aux  Grands  Mulets  à  3o5o  mètres  et  à  21% 
sur  le  glacier  des  Bossons  à  1200  mètres,  enfin  à  32°/0  à  Paris 
à  environ  60  mètres.  On  peut  donc  dire,  en  conséquence,  que 
l'insolation  est  de  26%  plus  forte  sur  le  Mont-Blanc  qu'à  Paris. 

Mais  si  la  force  calorique  des  rayons  solaires  s'élève  avec  l'alti- 


92  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


tude,  en  revanche  nous  avons  vu  que  la  température  à  l'ombre 
descend  à  mesure  que  s'accroît  l'altitude. 

A  ce  phénomène  de  l'augmentation  de  la  force  calorique  des 
rayons  solaires  se  joint  celui  de  la  réverbération  des  neiges  et  des 
rochers,  qui  exerce  sur  la  végétation  une  influence  considérable 
et  lui  permet  de  prospérer  à  de  très  hautes  altitudes. 

De  Saussure  a  constaté  sur  le  Mont-Blanc  aune  température 
de  6°2  que  la  chaleur  par  réverbération  atteignait  870! 

Naturellement  cette  chaleur  intense  jointe  aux  périodes  de 
froids  excessifs  des  journées  brumeuses  et  surtout  du  rayonne- 
ment nocturne  imprime  à  l'organisation  des  plantes  alpines  de 
profondes  modifications: 

«  Leurs  feuilles  sont  d'une  texture  serrée,  épaisse,  et,  grâce  à 
«  un  épiderme  très  solide,  elles  sont  capables  de  résister  au 
«  dessèchement  auquel  les  expose  par  moments  l'intensité  des 
«  rayons  solaires.  Souvent  aussi  elles  sont  préservées  de  ce  des- 
«  sèchement  par  une  pubescence  serrée  qui  se  compose  presque 
«  toujours  de  poils  étoiles  surtout  chez  les  crucifères  dont  l'épi- 
«  derme  est  d'ordinaire  très  délicat.  Le  poil  se  partage,  dès  la 
«  base  en  une  série  de  rameaux  étalés  en  rayons,  et  il  se  forme 
«  ainsi  sur  tous  les  organes  une  couche  qui  empêche  l'épiderme 
«  de  se  dessécher.  Le  duvet  grisâtre,  sorte  de  feutre  épais  qui 
«  recouvre  d'autres  plantes  alpines,  surtout  les  composées,  a  le 
«  même  but  »  (Christ). 

De  plus  les  cellules  des  feuilles  de  toutes  les  plantes  alpines 
sont  très  petites  et  plus  épaisses,  et  par  suite  contenant  moins 
d'eau  et  offrant  plus  de  résistance  que  celles  des  plantes  des 
plaines,  sont  moins  sujettes  au  gel  et  évitent  de  la  sorte  le  déchi- 
rement. 

Il  est  évident  que  si  la  plante  des  basses  altitudes  a  le  temps 
de  s'habituer  par  une  ascension  progressive  et  très  lente,  elle 
arrive  dans  bien  des  cas  à  acquérir  ces  qualités  indispensables 
tant  au  point  de  vue  cellulaire  qu'à  celui  du  revêtement  exté- 
rieur protecteur;  les  plantes  de  trop  haute  croissance  ou  de  port 
élancé  et  frêle  sont  seules  éliminées  de  cette  concurrence  perpé- 
tuelle. 
Sous  l'influence  de   l'insolation  le  sol  acquiert  une  chaleur 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  93 

considérable  qu'il  ne  perd  ensuite  que  très  lentement  ;  de  ce  fait 
règne  une  grande  différence  entre  la  température  du  sol  et  celle 
de  l'air  ambiant.  En  raison  de  la  force  calorique  croissante 
des  rayons  solaires,  la  chaleur  du  sol  est  progressivement  plus 
forte  dans  les  Alpes  que  dans  la  plaine.  Kerner  établit  les  diffé- 
rences suivantes  entre  la  température  du  sol  et  celle  de  l'air 
ambiant  : 

à  iooo  m.  cette  différence  est  de  i,5° 

à  i?oo  m.       «  «  «  1,7° 

à  1600  m.       «  «  «  2,4° 

à  1900  m.       «  «  «  3,o° 

à  2200  m.       «  a  «  3,6° 

Ces  différences,  en  été  plus  considérables,  sont  de  la  plus 
grande  importance  pour  la  végétation;  car  la  plante  dont  les 
organes  extérieurs  profitent  de  l'insolation  et  de  la  lumière 
éclatante  qui  régnent  sur  ces  régions,  plonge  de  plus  ses 
racines  dans  un  sol  réchauffé,  dont  la  température  ne  suit  pas 
les  brusques  oscillations  de  l'air  atmosphérique. 

Naturellement,  ces  différences  sont  infiniment  variables  et 
soumises  à  l'exposition  et  à  l'inclinaison  du  sol.  Les  expositions 
les  plus  favorables  sont  S.  et  S.-O. 

Un  exemple  classique  nous  est  fourni  par  la  Vallée  de  Finde- 
len,  qui  s'étend  exactement  de  l'est  à  l'ouest.  Sur  le  versant  sud 
ensoleillé,  le  seigle  mûrit  à  2100  mètres,  tandis  qu'à  ses  côtés 
la  steppe  alpine  valaisanne  couvre  un  sol  brûlé  et  desséché, 
tandis  que  de  l'autre  côté,  sur  le  versant  nord,  une  forêt  clair- 
semée d'aroles  ombrage  le  sol  recouvert  d'une  végétation  de  buis- 
sons nains  des  toundras  arctico-alpines  ;  ainsi  à  quelques  cen- 
taines de  mètres,  un  contraste  surprenant  dans  la  végétation, 
contraste  qui  représente  un  écart  de  3o  à  40  degrés  de  latitude  ! 

Nous  avons  vu  que  le  vent,  d'un  côté  provoque  le  phénomène 
de  l'inversion,  d'un  autre  agit  d'une  façon  prépondérante  dans 
la  distribution  des  pluies;  les  courants  atmosphériques  consti- 
tuent donc  un  facteur  important  du  climat  alpin. 

La  rapidité  du  vent  augmente  avec  l'altitude  et  il  n'est  pas 
rare  qu'il  se  déchaîne  en  véritables  petits  cyclones,  capables  de 


94  ACADÉMIE   DE    GÉOGRAPHIE    ROTAMQUE 

soulever  des  cailloux  dans  les  airs.  L'importance  de  ces  tem- 
pêtes est  incontestable,  elles  agissent  d'une  façon  dominante 
dans  le  transport  des  graines  ailées. 

C'est  à  l'action  mécanique  destructive  de  ces  courants  atmos- 
phériques que  l'on  doit  en  grande  partie  l'exclusion  des  végé- 
taux élevés  et  trop  frêles  que  nous  avons  signalée  plus  haut,  c'est 
cette  même  action  mécanique  qui  oblige  les  plantes  à  adopter 
des  formes  spéciales  naines  et  à  renforcer  leur  ancrage  au  sol 
par  de  puissantes  racines. 

Ce  sont  aussi  ces  vents  fréquents  et  violents  qui,  augmentant 
encore  la  puissance  d'évaporation  de  l'air  raréfié,  entrent  pour 
une  grande  part  dans  les  causes  qui  déterminent  l'obligation  à 
laquelle  se  trouve  soumise  la  végétation  alpine  de  se  pourvoir 
d'organes  spéciaux  destinés  à  la  protéger  de  la  sécheresse. 

La  montagne  possède  ses  courants  atmosphériques  locaux, 
dans  les  vallées  montagneuses.  Deux  de  ces  courants  existent 
quotidiennement,  l'un  diurne,  l'autre  nocturne  ;  le  premier 
remonte  la  vallée,  le  second  la  descend  ;  ces  courants  agissent 
d'une  façon  notoire  dans  le  transport  des  graines.  Le  courant 
diurne  agit  souvent  indirectement  sur  l'état  hygrométrique  de 
l'atmosphère,  par  la  condensation  des  brouillards  et  des  nuées, 
provoquant  souvent,  de  la  sorte,  des  pluies  dans  l'après-midi  ; 
le  courant  nocturne  tend  au  contraire  à  dissiper  les  nuées  for- 
mées dans  la  journée. 

Mais  le  plus  important  de  ces  courants  atmosphériques  pour 
la  végétation  est  le  Foehn,  «  le  véritable  mangeur  de  neige  » 
comme  l'appellent  les  montagnards.  Un  jour  de  Fœhn  corres- 
pond à  quatre  jours  d'insolation  pour  la  fonte  des  neiges,  mais 
à  l'encontre  du  phénomène  de  l'inversion,  les  sommets  alpins 
ne  bénéficient  pas  de  sa  chaleur,  il  n'agit  ici  que  parle  transport 
des  graines  à  de  très  grandes  distances;  car  il  n'acquiert  ses  pro- 
priétés spéciales,  c'est-à-dire  sa  chaleur  et  sa  sécheresse,  que  dans 
sa  chute  des  sommets  vers  la  vallée,  ce  sont  en  conséquence  les 
régions  moyennes  et  inférieures  qui  en  bénéficient;  sa  violence 
est  presque  toujours  extrême,  il  dessèche  la  terre  et  les  plantes. 

Parfois  il  agit  dans  les  zones  inférieures  alpines  en  prolon- 
geant la  végétation,  mais  aussi  d'autres  fois,  il  lui  nuit  considé- 


ACADÉMIE   DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  95 

rablement,  en  la  privant  trop  tôt  de  sa  couche  neigeuse  et  en  la 
livrant  ensuite,  sans  protection,  aux  gelées  violentes  qui  le  sui- 
vent souvent  de  près. 

L'influence  de  la  couche  de  neige  hivernale  est  très  grande  sur 
la  végétation  alpine,  elle  la  protège  de  l'action  nuisible  des  tem- 
pératures basses.  D'après  les  observations  qu'a  fait  Buus  dans  la 
campagne  de  Bâle,  en  1894-95,  il  ressort  que  par  une  tempéra- 
ture extérieure  de —  1 3,4°,  la  température  de  la  terre  sous  sa 
protection  neigeuse  était  de  —  o,5°. 

La  couche  de  neige  hivernale  évite  également  à  la  végé- 
tation alpine  le  dessèchement  en  hiver.  De  plus,  elle  représente 
à  sa  fonte  un  réservoir  d'eau  courante  et  amende  le  sol  par  les 
petites  poussières  prises  dans  l'air  et  aussi  par  les  restes  orga- 
niques qu'elle  contient.  L'humus  noir  que  la  neige  laisse  au 
dégel  contient  jusqu'à  5o  %  de  substances  organiques  (d'après 
Ratzel). 

Le  poids  formidable  de  cette  couche  de  neige  produit  égale- 
ment sur  la  végétation  alpine  une  action  physiologique  méca- 
nique qui  provoque  les  formes  naines  constatées  dans  les  zones 
alpines. 

Ces  conditions  spéciales  hivernales  permettent  à  la  plante  de 
se  préparer  déjà  longuement  sous  la  couche  de  neige  protectrice, 
à  bien  profiter  de  la  courte  période  de  végétation  qui  lui  est 
offerte. 

La  température  de  l'air  ambiant  à  la  fonte  des  neiges  (c'est-à- 
dire  à  la  limite  temporaire  des  neiges)  à  1000  mètres  où  la  neige 
fond  en  moyenne  au  3o  mars,  est  de  5,  i°,  à  i5oo  mètres  au 
2  mai  de  6,2°,  à  2000  mètres  au  28  mai  de  70,  à  2400  mètres  au 
12  juillet  de  6,6°. 

De  la  sorte,  sitôt  la  couche  neigeuse  hivernale  disparue  dans 
les  zones  alpines,  les  jeunes  pousses  trouvent  un  air  déjà  réchauffé 
qui  leur  permet  une  rapide  végétation  et  une  floraison  hâtive, 
à  l'encontre  de  ce  qui  se  passe  dans  les  vallées  où  de  longues 
semaines  s'écoulent  entre  la  disparition  des  neiges  et  l'appari- 
tion du  printemps  ;  ce  dernier  chemine  lentement  dans  la  mon- 
tagne. Ainsi  l'été  met  en  moyenne  6  mois  pour  atteindre  son 
point  culminant  à   3ooo  mètres,  depuis  la  vallée    située   par 


96  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

exemple  à  600  mètres,  soit  environ  7,8  jours  par  100  mètres, 
alors  que  l'hiver  n'emploie  que  4  mois,  soit  3,8  jours  par 
100  mètres  en  sens  inverse.  Naturellement,  cette  descente  de 
l'hiver  est  des  plus  irrégulières  et  se  fait  par  étapes. 

L'été  alpin  est  court,  il  commence  tard  et  il  est  souvent  inter- 
rompu par  de  fréquentes  chutes  de  neige,  et  des  gelées  nocturnes 
se  produisent  souvent  durant  la  période  de  pleine  végétation. 

Les  plantes  alpines  semblent  par  leur  structure  même  et  leurs 
modes  de  protection,  insensibles  à  ces  gelées.  Oswald  Heer 
dans  son  ouvrage  «  Uber  die  Vegetationsverhaltnisse  des  sudôst- 
lichen  Teils  des  Kantons  Glarus  i835»  rapporte  certaines 
observations  des  plus  probantes  au  sujet  de  cette  insensibilité. 

«  Au  début  de  septembre  1828,  je  trouvai  la  terre  entière- 
ce  ment  gelée  à  une  hauteur  de  2535  mètres,  durant  que  VAretia, 
«  le  Phyteuma  globulariœfolium,  le  Potentilla  frigida,  etc., 
«  montraient  leurs  plus  belles  fleurs,  ces  plantes  ne  souffraient 
«  en  rien  de  cette  gelée,  elles  se  réveillèrent  complètement  avec 
«  une  température  plus  chaude  et  continuèrent  de  fleurir 
«  gaiement  ». 

Des  recherches  physiologiques  assez  récentes,  ont  démontré 
que  dans  la  plaine,  les  plantes  croissaient  plus  rapidement  durant 
la  nuit;  de  jour  leur  ardeur  se  trouve  ralentie  en  proportion 
directe  de  l'insolation.  Dans  la  haute  montagne,  il  en  est  autre- 
ment :  des  gelées  régnent  presque  toute  Tannée  durant  les  nuits 
qui  interdisent  à  la  végétation  de  prendre  son  essor,  et  ce  n'est 
qu'aux  heures  où  la  chaleur  des  rayons  solaire  est  suffisante 
pour  chauffer  considérablement  le  sol,  qu'il  leur  est  permis  de 
croître  ;  de  là,  en  partie,  l'explication  de  la  petite  taille  des 
plantes  alpines  et  de  la  brièveté  de  leurs  entrenceuds. 

Comme  nous  l'avons  déjà  vu,  ce  qui  caractérise  avant  tout 
l'existence  des  plantes  alpines,  c'est  le  peu  de  durée  de  leur 
période  végétative. 

Schrœter  nous  donne  le  tableau  suivant  de  la  durée  de  la 
végétation  en  altitude  : 

Elle  dure  à    600  mètres  du  27/2  au  4/12  soit  9  mois. 
—  1000  mètres  du  3o/3  au  29/1 1  soit  8  mois. 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  97 


Elle  dure  à  i  5oo  mètres  du  2/5  au  27/1  1  soit  6  mois. 

—  1800  mètres  du  28/5  au  10/1 1  soit  5  mois. 

—  2400  mètres  du  12/7  au  1/10  soit  2  mois  1/2. 

Ces  chiffres  sont,  comme  toutes  moyennes  attribuées  au  climat 
alpin,  essentiellement  variables,  selon  l'exposition  et  autres 
causes  secondaires  ;  il  ressort  toutefois  de  ce  tableau  que  la 
période  de  végétation  subit  un  brusque  écart  de  durée  vers  le 
début  de  la  zone  inférieure  alpine,  située  entre  1800  et  2100 
mètres. 

Le  minimum  de  durée  donné  vers  2400  mètres  ne  peut  plus 
être  réduit  que  de  quelques  jours,  même  dans  les  altitudes  les 
plus  hautes,  ce  qui  donne  aux  zones  alpines  supérieures  un  carac- 
tère d'uniformité  quanta  la  période  de  la  végétation.  Dans  les 
Alpes  Pennines,  ce  minimum  de  végétation  ne  commence  guère 
que  vers  2600  mètres  et  même  plus  haut  dans  les  bonnes  expo- 
sitions. 


Le  climat  alpin  comparé  au  climat  arctique 

Une  comparaison  classique  et  d'ailleurs  nécessaire  s'impose 
entre  les  climats  des  régions  alpines  et  arctiques  qui  à  première 
vue  semblent  présenter  tant  d'analogie  :  ces  deux  régions  n'ont- 
elles  pas  ce  caractère  commun  d'extrême  limite  de  la  végétation, 
l'une  en  sens  vertical,  l'autre  en  sens  horizontal. 

Les  contrées  arctiques  ayant  une  énorme  étendue,  leur  climat 
diffère  et  se  trouve  être  tantôt  maritime,  partiellement 
réchauffé  par  les  dernières  ondes  du  Gulf  Stream,  comme 
l'Islande,  le  Groenland,  etc.,  tantôt  continental  dans  l'Asie 
septentrionale. 

En  raison  de  la  longue  nuit  polaire  les  températures,  qui  en 

7 


98  ACADÉMIE   DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

moyenne,  sont  beaucoup  plus  froides  que  dans  le  domaine  alpin, 
subissent  de  ce  fait  une  énorme  différence  entre  l'hiver  et  l'été. 
Les  grands  froids  qui  régnent  en  hiver  sur  ces  contrées  n'ont  pas 
toutefois  une  trop  grande  action  sur  la  végétation  qui  n'est 
influencée  que  par  les  froids  survenant  durant  la  période  de 
végétation  et  surtout  par  la  courte  durée  de  cette  dernière. 

La  plupart  des  pluies  tombant  sous  forme  de  neiges  influent 
beaucoup  moins  sur  l'état  hygrométrique  de  l'atmosphère  que 
dans  nos  contrées;  de  plus  des  brouillards  intenses  contribuent 
en  été  à  diminuer  l'action  calorique  des  rayons  solaires  déjà  bien 
atténuée  par  leur  obliquité  et  les  nombreuses  couches  d'atmos- 
phère que  ces  rayons  ont  dû  traverser. 

Un  agent  de  destruction  par  excellence  de  la  vie  végétale  dans 
les  contrées  arctiques  se  présente  sous  forme  de  vents  glacés  et 
secs  qui  balaient  la  couche  de  neige  protectrice  et  détruisent  les 
germes  naissants  ;  ces  vents  si  néfastes  se  produisent  surtout  en 
Sibérie  où  ils  agissent  sur  de  vastes  espaces. 

En  revanche  il  semble  établi  que  des  vents  chauds  du  genre 
du  Fœhn  alpin  font  sentir  leur  influence  bienfaisante  surtout  au 
Groenland,  dont  le  climat  se  rapproche  le  plus  du  véritable  cli- 
mat alpin. 

De  plus,  dans  les  contrées  arctiques,  comme  dans  les  Alpes,  on 
constate  une  différence  sensible  entre  la  chaleur  du  sol  et  celle 
de  l'atmosphère,  ce  qui  dans  des  contrées  aussi  deshéritées 
acquiert  une  grande  importance. 

Les  jours  sans  nuit  sont  au  nombre  de  60  sous  le  jome  degré, 
et  atteignent  celui  de  127  sous  le  8ome  degré.  Ils  sont  un 
facteur  influent  auquel  il  ne  faut  toutefois  pas  attribuer  l'im- 
portance qu'il  présenterait  sous  notre  latitude  pour  les  raisons 
énumérées    plus  haut. 

Dans  les  contrées  arctiques,  plus  que  partout  ailleurs,  l'expo- 
sition joue  un  rôle  prépondérant,  les  plus  petites  dépressions 
protégées  des  vents  glacés  et  bien  exposées  aux  rayons  solaires 
se  transforment  en  autant  d'oasis  au  milieu  des  immenses  toun- 
dras désertiques. 

Procédons  maintenant  à  une  comparaison  des  climats  qui 
semblent  posséder  de  grandes  analogies  entre  eux,  surtout  quand 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  99 

on  constate  que  la  ve'gétation  des  deux  régions  se  ressemble  en 
de  nombreux  points  et  principalement  dans  le  caractère  dénudé 
et  l'absence  de  (orêts  ou  même  d'arbres  isolés;  des  différences 
cependant  nombreuses  existent  qui  détruisent  cette  première 
impression,  nous  allons  les  énumérer  brièvement. 

D'un  côté  une  lumière  continue  qui  dure  de  longs  jours  sans 
nuit,  de  l'autre  une  lumière  discontinue,  mais  d'une  intensité 
autrement  grande  et  dont  l'action  physiologique  est  toute  diffé- 
rente. 

D'un  côté  un  sol  éternellement  gelé  à  quelques  centimètres 
d'épaisseur  et  plus  impénétrable  pour  les  racines  des  plantes 
que  le  plus  dur  des  rochers  (ce  sol  oblige  les  racines  à  s'étendre 
presqu'à  la  surface  du  sol),  de  l'autre  le  sol  complètement  dégelé 
en  été  permet  aux  plantes  de  plonger  leurs  racines  profondé- 
ment dans  la  terre.  Tout  naturellement,  c'est  là  un  avantage  qui 
tend  à  rendre  les  racines  et  les  tiges  des  plantes  alpines  beau- 
coup plus  vigoureuses. 

Christ  fait  encore  ressortir  ce  fait  que,  dans  le  Nord,  le  mois 
de  septembre  est  presque  partout  au  dessous  de  juin  et  ne 
compte  déjà  plus  pour  la  végétation,  tandis  que  dans  les  Alpes, 
il  ne  le  cède  guère  au  mois  d'août  ;  pendant  le  mois  de  sep- 
tembre les  racines  peuvent  acquérir  plus  de  force  pour  amasser 
les  substances  nutritives  nécessaires  pour  l'année  suivante,  la 
tige  et  les  feuilles  ont  le  temps  d'achever  leur  développement  et 
les  fruits  d'arriver  à  pleine  maturité. 

Une  vaste  région  de  transition  intraversable  aux  plantes  des 
plaines  tempérées  sépare  les  régions  arctiques  du  reste  du  monde 
végétal,  au  contraire  dans  les  Alpes  les  zones  se  succèdent  rapi- 
dement, permettant  aux  plantes  des  basses  altitudes  de  s'adapter, 
par  l'habitude,  aux  zones  supérieures. 

Jerosch  constate  :  i°  Que  les  climats  actuels  des  Alpes  et  des 
régions  arctiques  ont  assez  d'analogie  pour  permettre  à  certaines 
espèces  commune  aux  deux  régions  de  prospérer. 

2°  Que  le  climat  alpin  se  distingue  avantageusement  du  climat 
arctique,  surtout  dans  ses  parties  continentales,  par  le  manque 
ou  l'atténuation  des  fortes  gelées  hivernales,  l'absence  des 
vents  secs,  des  gelées   continues  du  sol,  des  épais  brouillards 


100  ACADÉMIE   DE  GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

d'été  et  surtout  par  sa  plus  longue  période  de  végétation,  ses 
pluies  estivales,  sa  puissante  insolation,  le  phénomène  de  l'in- 
version qui  lui  est  particulier  et  enfin  par  son  caractère  mari- 
lime. 

En  ce  qui  concerne  les  différences  dans  le  nombre  et  la 
variété  des  plantes  sous  les  deux  climats,  Christ  fait  ressortir 
que  l'avantage  reste  évidemment  aux  Alpes,  il  indique  pour  le 
Spitzberg  io3  à  108  phanérogames,  le  Groenland  jusqu'au 
59me  degré  n'en  possède  que  344,  tandis  que  les  zones  alpines 
proprement  dites,  pour  la  Suisse  seulement,  en  possèdent  plus 
de  600. 

En  général  la  structuredes  plantes  des  régions  arctiques  diffère 
sensiblement  de  celle  des  plantes  alpines,  les  plantes  arctiques 
sont  plus  allongées,  ont  en  conséquence  les  entrenœuds  plus 
longs,  elles  sont  ténues,  plus  fragiles,  moins  ramassées  qu'elles 
ne  se  présentent  sous  le  climat  alpin;  cela  tient  principalement  à 
l'obliquité  considérable  des  rayons  solaires  et  à  l'absence  des 
intempénes  estivales  violentes  qui  obligent  les  plantes  alpines  à 
adopter  ces  formes  basses  et  à  s'étaler  en  coussins;  d'après 
Wahlenberg  c'est  ce  qui  expliquerait  que  dans  la  flore  des  zones 
supérieures  alpines,  les  gazons  courts  alternent  avec  des  plantes 
plus  élevées  mais  à  tige  raide,  telles  que  :  le  Cirsium  spinosissi- 
mum,  le  Senecio  doronicum,  etc.,  tandis  que  les  hautes  herbes 
fragiles  font  complètement  défaut. 


VI 


La  zone  des  forêts  de  conifères 

La  zone  des  forêts  de  conifères  exerçant  une  influence  pré- 
pondérante sur  le  climat  de  la  montagne  et  des  vallées  alpines 
est  en  conséquence  une  des  plus  importantes  au  point  de  vue  de 
la  géographie  botanique. 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  101 

Christ  et  Rambert  nous  dépeignent  l'utilité  de  cette  zone  dans 
les  termes  suivants  (i)  : 

«  L'humidité  est  constamment  attirée  par  la  forêt  et  conservée 
«  par  son  tapis  de  mousse,  elle  s'en  échappe  aussi  constamment 
«  par  l'évaporation.  Les  cimes  des  arbres  absorbent  la  pluie  et 
«  ne  la  laissent  descendre  qu'en  partie  jusqu'à  terre  la  renvoyant 
«  dans  les  airs  sous  forme  de  vapeur.  Par  cet  échange  conti- 
«  nuel,  le  climat  des  contrées  boisées  devient  plus  humide  et  le 
«  ciel  y  est  plus  constamment  chargé  de  nuages  et  de  pluie,  les 
«  ruisseaux  ne  se  gonflent  que  lentement  pour  redescendre  à 
«  leur  niveau  naturel,  il  s'établit  ainsi  un  véritable  équilibre 
«  dans  la  circulation  des  eaux  »  (Christ). 

«  De  plus  les  masses  de  neige  qui  y  tombent  en  hiver  sont  et 
a  demeurent  fixées  au  sol  et  y  fondent  tranquillement,  sans 
«  jamais  glisser;  le  sol  lui-même  en  est  affermi  ;  un  immense 
«  réseau  de  racines  le  retient  et  le  consolide  et  il  est  bien  diffi- 
«  cile  qu'il  s'y  détermine  le  moindre  mouvement  »  (Rambert). 

Ces  forêis  sont  si  nécessaires  dans  la  montagne  pour  parer  aux 
dangers  multiples  résultant  de  la  déclivité  du  sol,  que  partout 
où  elles  manquent,  le  climat  change  aussitôt  et  les  catastrophes 
de  toute  nature  y  deviennent  fréquentes.  Les  plus  nombreuses 
d'entre  elles  sont  dues  aux  crues  rapides  des  torrents  voire  même 
des  ruisseaux  qui  se  transforment  en  véritables  trombes  d'eau 
balayant  tout  sur  leur  passage,  d'autres  sont  dues  aux  éboule- 
ments,  glissements  de  terrains  et  autres  cataclysmes  qui  sur- 
gissent tcut-à-coup  pour  épouvanter  et  ravager  la  contrée,  Christ 
s'exprime  ainsi  à  ce  sujet  : 

«  Quand  les  forêts  manquent,  non  seulement  les  orages  ont 
«  des  effets  désastreux;  mais  encore  le  déboisement  en  lui- 
«  même   provoque  des  chutes  d'eau    plus  violentes,  le   climat 


(i)  Je  ferai  au  cours  de  cechapitre  un  usage  fre'quent  de  ces  citations  ;  car 
ce  sont  des  descriptions  si  exactes  et  parfois  si  poétiques  qu'il  me  semble 
de  beaucoup  préférable  de  les  substituer  à  mon  propre  texte  lorsque  l'oc- 
casion s'en  présente,  d'ailleurs  elles  sont  courtes  et  ne  peuvent  nuire  à  la 
brièveté  que  je  me  suis  proposé  de  conserver  à  ce  rapide  aperçu  dont  le 
but  est  de  condenser  les  indications  nécessaires  à  la  compréhension  des 
formations  géographiques  qui  formeront  le  principal  élément  de  mes 
Exsiccata. 


102  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

«  local  devient  plus  mauvais  et  les  eaux  au  lieu  de  tomber  sous 
«  forme  de  pluies  douces  et  de  longue  durée,  éclatent  en  orages 
«  subits  à  la  violence  desquels  rien  ne  saurait  résister  ». 

La  protection  qu'accorde  la  forêt  à  la  végétation,  contre  les 
vents,  est  aussi  delà  plus  haute  importance;  dans  certaines 
expositions  cet  abri  est  même  indispensable  à  la  croissance  des 
jeunes  arbres  ainsi  que  des  buissons  qui  sont  encore  pleins  de 
vigueur  à  une  altitude  où  l'on  ne  rencontrerait  autrement  que 
de  maigres  bruyères  ou  encore  des  genévriers  nains. 

Dans  ces  forêts  de  conifères  qui  s'étendent  de  la  limite  du 
hêtre  ou  de  celle  des  cultures,  pour  le  Valais,  jusqu'à  la  zone 
alpine,  l'épicéa,  Abies  excelsa  Poir.  occupe  par  l'étendue  de  ses 
forêts  la  première  place,  puis  vient  l'Arole  {Pinus  cembra  L.). 
et  le  Mélèze  (Larix  decidua  Miller),  plus  rarement  Y  Abies 
pectinata  D.  C.  ou  sapin  blanc,  le  Pinus  sylvestris  L.  et  le 
Pinus  montana  Miller. 

Si  le  sapin  en  général  occupe  une  zone  aussi  large  et  règne 
en  maître  dans  les  forêts  de  la  zone  subalpine  à  laquelle  on  a 
donné  le  nom  de  sa  famille, cela  tient  peut-être  moins  à  la  faci- 
lité avec  laquelle  il  supporte  le  froid  qu'a  sa  sociabilité  et  aux 
avantages  qui  en  résultent  dans  les  luttes  à  soutenir. 

a  Les  jeunes  sapins  n'ont  pas  une  physionomie  bien  marquée, 
«  ils  sont  faits  pour  vivre  en  société  et  se  prêter  assistance.  Aussi 
«  l'intérêt  général  l'emporte-t-il  sur  les  fantaisies  de  l'humeur 
«  individuelle,  tous  prennent  la  forme  qui  convient  le  mieux  à 
«  tous  et  aucun  ne  dévie  du  type,  les  nécessités  d'une  lutte  en 
«  commun  ont  imprimé  à  la  race  entière  un  instinct  d'ordre  et 
«  de  discipline. 

«  Mais  les  forêts  de  vieux  sapins  ont  une  sorte  de  grandeur 
«  austère  et  solennelle,  qui  ne  peut  inspirer  que  de  graves 
«  méditations.  Ce  sont  les  plus  mystérieuses  de  toutes,  celles 
a  dont  l'ombre  est  la  plus  épaisse.  Quant  le  vent  souffle  on  ne 
«  voit  ni  feuilles  qui  tremblent  ni  branches  qui  se  tordent;  mais 
«  la  masse  entière  ondule  et  se  balance;  d'un  bout  à  l'autre 
«  c'est  le  même  mouvement,  c'est  la  même  plainte  et  ces  milliers 
«  de  grands  arbres  plient  et  se  relèvent  et  gémissent  ensemble 
«  comme  s'ils  n'avaient  qu'une  voix  et  qu'une  âme  »  (Rambert). 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  103 

L'épicea  ou  sapin  rouge  est  un  arbre  des  plaines  du  nord  qui 
s'avance  jusqu'au  cap  Kunnen  au  6jme  degré  de  latitude,  i^ 
n'habite  la  plaine  que  jusqu'en  Esthonie  et  en  Courlande  ;  plus 
au  sud  on  ne  le  rencontre  que  dans  la  montagne,  il  atteint  les 
Alpes  méridionales  et  les  Pyrénées,  mais  ne  pénètre  pour 
ainsi  dire  pas  dans  les  péninsules  de  l'Europe  méridionale. 

L'épicea  ne  commence  à  modifier  son  port  que  dans  la  zone 
contestée,  plastique  et  souple;  il  est  celui  des  arbres  qui,  à 
l'exception  du  Pinus  montana  présente  les  marques  les  plus 
accentuées  des  combats  qu'il  a  à  soutenir  dans  cette  zone  si 
critique  pour  lui  ;  il  s'amaigrit  tout  d'abord  et  prend  une  forme 
cylindrique  étroite,  il  a  l'air  de  rentrer  en  lui-même  comme 
transi  par  la  tourmente,  ensuite  il  raccourcit  son  tronc  pour  ne 
croître  que  de  2  à  3  mètres  par  siècle  et  c'est  tout  au  plus  si  son 
tronc  atteint  de  3  à  4  centimètres  d'épaisseur,  les  anneaux  qui 
indiquent  la  croissance  annuelle  sont  si  rapprochés  qu'ils 
deviennent  microscopiques,  il  s'élargit  alors  sous  une  forme 
buissonnante  et  se  transforme  en  véritable  arbrisseau  à  la  limite 
extrême  de  sa  végétation  individuelle. 

Dans  les  régions  arctiques  il  se  présente  même  sous  une 
forme  rampante  pour  ainsi  dire  gazonnante  qui  n'a  pas  encore 
été  constatée  dans  nos  régions. 

Le  sapin  blanc,  très  rare  dans  les  Alpes  Lémanniennes  et 
Valaisannes,  possède,  à  Tencontre  de  l'épicea,  une  origine  net- 
tement méridionale;  il  croît  dans  les  Pyrénées  et  les  montagnes 
du  sud  de  l'Europe  et  ne  s'avance  que  jusqu'aux  Alpes  septen- 
trionales en  ne  dépassant  guère  le  midi  de  l'Allemagne.  11  ne 
couvre  dans  nos  régions  de  grandes  superficies  que  dans  le  Jura 
et  n'existe  dans  les  Alpes  centrales  qu'isolé  parmi  les  forêts 
d'épicéas  et  presque  toujours  dans  les  régions  inférieures. 

Au  dessus  de  l'épicea  et  du  sapin  blanc  qui  ont  une  origine 
européenne  nous  rencontrons  dans  la  partie  supérieure  de  la 
zone  des  conifères  et  principalement,  dans  les  Alpes  centrales 
deux  espèces  asiatiques  qui  sont  le  Mélèzeet  l'Arole. 

«  Le  Mélèze  est  en  même  temps  que  l'arbre  caractéristique 
«  des  Alpes  centrales,  l'expression  la  plus  complète  de  son  cli- 
«  mat  continental  »  dit  Christ  en  parlant  du  Valais. 


104  ACADÉMIE     DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


«  Grâce  à  ses  mouchets  d'un  feuillage  clair,  le  Mélèze  est  en 
«  été  le  plus  gai  des  arbres,  en  hiver  il  en  est  le  plus  triste  parce 
a  qu'il  perd  ses  feuilles  et  qu'il  n'y  a  rien  de  plus  lamentable  que 
«  sahaute  tige  dépouillée,  il  n'a  pas  l'air  dégarni,  il  a  l'airsec  ». 

Du  fait  de  la  perte  de  ses  feuilles  en  hiver  la  neige  glisse  sur 
ses  branches  dénudées  et  il  évite  en  conséquence  le  poids  for- 
midable de  la  couche  neigeuse  hivernale,  c'est  ce  qui  peut 
expliquer  la  résistance  que  le  mélèze  offre  aux  intempéries, 
résistance  plus  grande  que  celle  de  l'épicéa.  De  plus  comme  il 
est  plus  frêle  et  plus  délié,  le  vent  a  moins  de  prise  sur  lui. 

Ce  n'est  point  comme  l'épicéa  un  arbre  éminemment  sociable. 
Il  possède,  dans  le  genre  du  hêtre,  un  caractère  d'individualité 
bien  accentué  pouvant  mieux  résister  aux  dangers  qui  le  mena- 
cent, il  s'avance  seul  hardiment  et  de  ce  fait  il  n'est  point  sou- 
mis à  la  nécessité  du  salut  commun. 

Lorsqu'il  atteint  un  âge  avancé,  son  tronc  devient  épais, 
ramassé,  tordu,  noueux,  ainsi  que  ses  principales  branches.  Il 
n'a  plus  de  léger  que  son  feuillage. 

Le  mélèze,  ainsi  que  le  hêtre  du  reste,  subit  la  concurrence  de 
l'épicéa,  Kasthofer  remarquait  que  les  gelées  de  mai  nuisent 
beaucoup  plus  au  mélèze  qu'à  l'épicéa  et  que  ce  dernier  se 
reproduit  plus  facilement  par  voie  naturelle. 

Le  mélèze  au  feuillage  si  léger  n'a  pas  d'ombre  nuisible  au 
développement  des  autres  essences  forestières  ;  on  rencontre 
souvent  des  mélèzes  entourés  à  leur  base  par  de  jeunes  épicéas, 
qui,  plus  tard,  les  étoufferont;  au  contraire  l'ombre  épaisse  et 
humide  de  l'épicéa  empêche  complètement  la  végétation  des 
jeunes  mélèzes.  C'est  là  un  avantage  de  l'épicéa,  aussi  bien  vis- 
à-vis  du  hêtre  que  du  mélèze,  et  qui  lui  donne  une  arme  formi- 
dable dans  son  expansion  dominatrice  ;  aussi  voit-on  de  plus  en 
plus  les  épicéas  envahir  les  forêts  de  mélèze,  les  traverser,  les 
partager,  les  submerger  eten  étouffer  les  plus  beaux  exemplaires. 
Il  n'y  a  qu'une  zone  où  le  mélèze  l'emporte  sur  l'épicéa,  c'est  la 
zone  proche  de  la  limite  supérieure  des  arbres,  où  la  trop  courte 
durée  de  la  végétation  ne  permet  plus  à  l'épicéa  de  concurrencer 
le  mélèze. 

En  général  les  mélèzes  dépassent  les  épicéas  d'une   centaine 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  105 

de  mètres  et  même  davantage  ;  leur  limite  moyenne  est  à 
1.900  mètres  pour  le  Valais  et  à  2. 100  mètres  pour  l'Engadine. 
Christ  en  a  constaté  à  2.3oo  mètres  au-dessus  de  Zermatt,  à 
2 .400  mètres  dans  les  Grisons  et  à  2.170  mètres  au  Grimsel  ;  les 
frères  Schlagintwert  l'indiquent  à  2.502  mètres  dans  le  Dau- 
phiné;  dans  l'Oural  il  marque  la  limite  des  arbres  à  763  mètres, 
dans  l'Altaï  au  climat  plus  continental  et  plus  méridional  il  va 
jusqu'à  1 .950  mètres. 

Dans  le  Valais,  de  Saint-Maurice  à  Martigny,  le  mélèze  des- 
cend jusque  dans  la  vallée.  En  revanche  dans  le  bassin  intérieur 
du  Valais  on  ne  le  rencontre  plus  au-dessous  de  1  .  140  mètres. 

L'Arole  au  contraire  n'habite  que  les  Alpes  les  plus  élevées  et 
s'il  l'emporte  sur  l'épicéa  ce  ne  peut  être  que  par  une  plus  grande 
vigueur. 

«  Malgré  la  finesse  de  son  bois  rouge  et  parfumé,  c'est  un  vrai 
«  lutteur  aux  bras  musculeux,  né  pour  braver  les  plus  furieuses 
«  tempêtes  et  les  climats  les  plus  sauvages.  Il  n'est  pas  de  tronc 
«  aux  formes  plus  athlétiques,  les  rameaux  en  sont  fièrement 
«  dressés,  il  porte  de  longues  aiguilles  sombres,  triangulaires 
«  groupées  en  bouquets,  à  la  manière  des  pins,  et  attachées  cinq 
«  à  cinq  dans  la  même  gaine. 

a  On  retrouve  jusque  dans  les  fruits  ce  caractère  de  force  et 
a  de  rude  énergie,  ce  sont  des  cônes  ronds,  noirs,  compactes, 
«  couverts  d'un  enduit  résineux,  et  qui  mettent  des  années  à 
«  mûrir.  Enfin  l'arole  ne  se  dresse  pas  en  une  flèche  élancée,  il 
«  s'arrondit  en  dôme  au  sommet  et  c'est  avec  raison  qu'on  l'a 
«  nommé  le  Cèdre  des  Alpes  »  (Rambert). 

«  L'arole  avec  son  cône  singulièrement  gros  et  ne  mûrissant 
«  que  la  troisième  année,  sa  semence  mangeable  qui  reste  en 
«  terre  plus  d'une  année  avant  de  germer,  son  bois  fin  croissant 
«  très  lentement,  réveille  un  sentiment  de  tristesse  et  de  mélan- 
«  coliecar  c'est  un  végétal  appelé  à  disparaître  »  (Christ). 

En  effet  l'ensemencement  naturel  de  ces  arbres  est  à  peu  près 
nul  par  ce  fait  que  leurs  fruits,  si  longs  à  mûrir,  sont  avidement 
recherchés  par  les  écureuils  noirs  de  montagnes,  qui  les  rongent 
avant  qu'ils  ne  soient  mûrs  et  les  font  tomber  de  l'arbre.  Le  peu 
de  fruits  qui  reste  est  cueilli  par  l'homme  qui   les  mange  et  les 


106  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

quelques  graines  mûres  qui  arriventau  sol  et  doivent  y  séjourner 
si  longtemps,  n'échappent  guère  aux  rongeurs  tels  que  les 
souris,  les  mulots  etc...  qui,  d'après  Davall,  en  sont  fort 
friands. 

Ce  n'est  plus  guère  que  dans  les  impénétrables  forêts  du 
Valais  moyen  qu'ils  se  rencontrent  encore  en  assez  grande 
quantité  et  encore  ces  forêts  tendent-elles  à  diminuer  singuliè- 
rement. 

Au  Valais,  au  Tessin  et  surtout  au  centre  des  Grisons  cet 
arbre  se  rencontre  partout  à  son  altitude  préférée.  Toutefois,  il 
forme  rarement  de  véritables  forêts;  il  est  plutôt  disséminé  au 
milieu  des  Mélèzes  et  des  épicéas,  il  arrive  aussi  qu'il  règne 
seul,  mais  alors  seulement  à  l'extrême  limite  supérieure  fores- 
tière. 

L'arole  souffre  de  la  sécheresse  et  la  supporte  beaucoup 
moins  bien  que  le  mélèze;  aussi  dans  les  forêts  où  il  accompagne 
ce  dernier,  sa  limite  inférieure  est-elle  plus  élevée  que  celle  du 
mélèze  et  s'avance-t-il  aussi  plus  avant  dans  les  pâturages  alpins. 

Il  ne  descend  guère  au-dessous  de  1.800  mètres  dans  les 
Alpes  centrales  et  monte  jusqu'à  2.200  mètres  en  moyenne. 
Christ  le  cite  à  2.35o  mètres  sur  les  pentes  de  Zmutt,  près  de 
Zermatt  dans  le  Valais,  a  2  .426  mètres  au  Wormser  Joch  en 
Engadine  et  à  2.5o2  mètres  en  Dauphiné. 

Son  territoire  principal  se  trouve  en  Asie  dans  l'Oural  et  la 
Sibérie  où  il  s'avance  sur  le  Jenisei  jusqu'au  68  1/20  de  latitude 
et  jusqu'au  Kamschatka  où  il  adopte  sur  les  hauteurs  une  forme 
naine  et  rampante  qui  ne  se  retrouve  pas  dans  nos  régions. 

Il  nous  faut  encore  signaler  le  Pinus  montana  Miller  ou  pin 
de  montagne  dans  sa  forme  à  troncs  droits  et  élancés,  forme 
qu'il  adopte  dans  la  partie  occidentale  et  méridionale  de  son 
aire  d'expansion  et  qui  ne  dépasse  pas  la  Suisse.  Christ  cite  trois 
forêts  de  ces  arbres  dans  notre  territoire  :  l'une  dans  les  Alpes 
Vaudoises  au-dessous  d'Anzeindaz  et  les  deux  autres  dans  le 
Valais  :  aux  Planards  de  Lens  à  i.65o  mètres  et  au-dessus  de 
Groechen  dans  le  haut  Valais. 

«  Le  pin  de  montagnes  est  un  arbre  au  tronc  droit  et  élancé 
«  qui   monte  à  6,  8  et  même  à  10  mètres  et  plus.  Ses  rameaux 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPIIIE   BOTANIQUE  107 

g.—" : : ..       ■  ■    ..  ■■  - 

«  descendent  fort  bas  et  ne  se  développent  jamais  en  ombelle 
«  comme  ceux  du  Pinus  silvestris,  ils  ne  sont  pas  non  plus  coû- 
te verts  de  ce  bel  épiderme  rouge  qui  caractérise  ce  dernier,  et  se 
«  détache  par  minces  feuillets.  Ses  rameaux  sont  garnis  de 
«  feuilles  sur  une  plus  longue  étendue  et  ses  feuilles  persistent 
a  pendant  plusieurs  années.  Les  cônes  sont  brillants  et  souvent 
«  a  écailles  fortement  crochues  »  (Christ). 


VII 


Les  arbrisseaux  de  la  zone  des  forêts  de  conifères. 

Ces  arbrisseaux,  pour  ne  citer  que  les  plus  importants  sont 
au  nombre  de  trois,  dont  l'utilité  est  considérable  dans  la  mon- 
tagne, ce  sont  :  le  Pin  de  montagnes  nain  (Pinus  montana 
f.  pumilio),  l'aune  vert  (Alnus  viridis)  et  les  Rhododendrons. 
Ils  croissent  tantôt  formant  sous-bois,  tantôt  constituant  de  véri- 
tables forêts  minuscules  s'avançant  plus  avant  que  la  forêt  des 
conifères  dans  la  zone  alpine.  Les  Rhododendrons  bien  qu'at- 
teignant isolés  l'altitude  de2.3oo  à2.5oo  mètres  doivent  être 
toutefois  rattachés  à  la  zone  des  forêts  de  conifères  qui  est  bien 
le  foyer  central  de  leur  aire  d'expansion. 

La  forme  naine  du  Pin  de  montagnes  se  rencontre  générale- 
ment sur  les  éboulis  calcaires  et  parfois  aussi  sur  les  éboulis 
d'autres  formations  géologiques,  quand  la  surface  du  roc  ou  des 
débris  est  suffisamment  sèche.  Il  remplace  Y  Alnus  viridis  dans 
ces  stations. 

«  C'est  une  sorte  d'arbrisseau  atteignant  au  plus  la  taille  d'un 
«  homme,  réduit  parfois  à  un  buisson  nain  d'un  pied  de  haut. 
«  Le  tronc  et  les  branches  sont  toujours  déjetés  et  tordus.  Quand 
«  il  atteint  une  certaine  taille,  on  remarque  que  sa  cime  est 
«  toujours  projetée  en  avant  comme  si  elle  tendait  à  s'écarter  de 
«  la  pente  de  la  montagne  »  (Christ). 


108  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

Dans  notre  territoire  il  recouvre  de  nombreuses  pentes;  mais 
rarement  d'une  façon  aussi  continue  qu'il  le  fait  dans  les  Alpes 
orientales  ou  dans  les  Carpathes  où  son  expansion  atteint  son 
maximum,  à  tel  point  qu'elle  en  restreint  considérablement  la 
zone  des  herbes  alpines. 

«  Cet  arbre  est  d'une  grande  utilité'  ;  car  mieux  qu'aucun 
t  autre  il  consolide  les  éboulis  de  débris  calcaires.  Ses  racines 
«  qui  rampent  fort  loin  s'implantent  dans  les  rocailles  les  plus 
<a  mobiles  et  même  les  pierres  qui  roulent  des  hauteurs  viennent 
«  se  prendre  dans  son  branchage  et  ses  cimes  nombreuses,  à 
«  moitié  enseveli  dans  les  débris  et  les  glaciers  il  n'est  resté 
«  pas  moins  verdoyant  et  prospère  »  (Christ). 

La  forme  naine  du  pin  de  montagnes  semble  personnifier  dans 
son  aspect  combatif  la  lutte  entre  la  vie  végétale  et  les  influences 
hostiles  de  la  nature. 

Moins  esthétique  que  le  Rhododendron,  mais  non  moins 
intéressant,  l'aune  vert  (Alnus  viridis),  au  développement  rapide, 
aux  tiges  très  nombreuses,  ne  dépasse  guère  la  hauteur  de 
l'homme.  Il  couvre  de  ses  buissons  d'un  vert  gai  la  zone  supé- 
rieure des  arbres  et  arrive  jusqu'à  2.000  mètres.  Il  évite  le  cal- 
caire où  il  est  remplacé  par  le  Pinus  montana  f.  pumilio.  Dans 
la  partie  granitique  des  Alpes,  c'est  lui  qui  domine  dans  la  zone 
des  arbres  nains  ;  sa  véritable  zone  s'étend  entre  1 .  5oo  et  2 .000 
mètres,  il  est  à  proprement  parler  un  arbrisseau  de  la  zone  des 
conifères  qui  toutefois  dépasse  souvent  la  limite  supérieure  de 
cette  dernière,  ce  qui  porte  Schrôter  à  penser  qu'il  pourrait 
marquer  la  limite  primitive  des  forêts  depuis  détruites.  Flahault 
en  fait  un  des  témoins  principaux  de  la  forêt. 

Il  descend  aussi  dans  les  vallées  et  se  répand  jusque  sur  les 
collines  septentrionales  de  la  Suisse,  d'où  il  gagne  la  Forêt- 
Noire  et  le  sud  de  l'Allemagne,  il  manque  aux  Vosges  et  au  Jura 
ainsi  qu'à  la  Norvège  et  aux  Pyrénées  ;  son  origine  est  nettement 
asiatique  et  son  aire  d'expansion  est  énorme.  Il  habite  d'un  côté 
tout  le  nord  de  l'Asie  jusqu'au  Japon,  de  l'autre  le  Groenland, 
l'Amérique  arctique  et  les  montagnes  du  nord  de  l'Amérique 
jusqu'à  la  Caroline. 

Tout  aussi   important  que  Y  Alnus  viridis,  le  Rhododendron 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  109 

avec  son  feuillage  sombre  et  coriace,  ses  grappes  de  fleurs  pour- 
pres, recouvre  de  vastes  étendues  dans  la  montagne,  c'est  un  des 
arbrisseaux  qui  monte  le  plus  haut  (jusqu'à  2.5oo  mètres)  il 
affectionne  de  préférence,  dans  la  forêt,  les  lieux  découverts,  les 
petites  clairières  ou  les  sous-bois  peu  touffus  comme  en  offrent 
les  forêts  de  mélèzes  et  d'aroles. 

Le  Rhododendron,  bien  que  possédant  un  feuillage  persistant 
et  coriace  qui,  lorsqu'il  a  atteint  son  plein  développement,  ne 
craint  ni  les  ardeurs  du  soleil,  ni  les  gelées  les  plus  intenses, 
redoute  toutefois  ces  dernières  lorsqu'elles  se  produisent  tardi- 
vement pour  ses  jeunes  bourgeons  paraissant  à  la  fonte  des 
neiges;  ces  gelées  atteignent  comme  on  le  sait  leur  maximum 
dans  les  parties  basses  des  montagnes  et  dans  les  vallées  où  la 
couche  de  neige  protectrice  disparaît  beaucoup  plus  rapidement. 
Toutefois,  des  forêts  de  conifères  qu'il  suit  parfois  fort  bas,  il 
descend  dans  les  stations  privilégiées  des  vallées,  grâce  à  l'ac- 
cumulation des  neiges  provenant  des  avalanches,  ou  dans  les 
stations  fortement  ombragées  conservant  leur  couche  de  neige 
hivernale  plus  longtemps,  ou  encore  sous  l'influence  des  brouil- 
lards lacustres  le  préservant  des  gelées  tardives. 

Sur  les  origines  de  ces  stations  inférieures  curieuses  du  Rho- 
dodendron, telles  que,  pour  le  Valais  :  Saint-Gingolph 
700  mètres  et  Chippis  55o  mètres  et  pour  la  Suisse  septentrionale 
si  nombreuses  entre  430  et  800  mètres,  Schrceter  émet  une 
théorie  qui  m'a  paru  des  plus  intéressantes  non  seulement  en 
ce  qui  concerne  le  Rhododendron,  mais  aussi  pour  maintes 
autres  espèces,  dont  les  stations  inférieures  font  la  surprise 
constante  des  Botanistes  géographes. 

Voici  un  résumé  de  cette  théorie  : 

Les  avant-postes  du  Rhododendron  dans  ces  stations  infé- 
rieures peuvent  être  supposés  provenir  : 

I.  De  l'aire  principale  actuelle  de  l'espèce  et  la  migration 
serait  en  ce  cas  de  nature  centrifuge. 

Deux  suppositions  se  présentent.  Ces  avant-postes  doivent 
être  considérés  :  a)  comme  formant  une  zone  contestée  infé- 
rieure, dans  laquelle  ils  seraient  les  survivants  de  la  lutte  impla- 


410  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

cable  que  leur  livre  la  flore  des  plaines  et  surtout  leur  principal 
adversaire,  la  culture. 

b)  Comme  provenant  de  l'aire  principale  de  l'espèce  sous 
l'influence  de  conditions  climatériques  spéciales  et  n'ayant  pu 
depuis  se  maintenir  en  cette  zone  inférieure  que  grâce  aux  con- 
ditions climatériques  locales  de  la  station  où  ils  végètent;  cons- 
tituant de  la  sorte  ce  que  Schroeter  appelle  des  reliques  gla- 
ciaires d'avant-postes. 

II.  De  l'aire  principale  primitive  de  l'espèce  dont  ils  consti- 
tuent des  «  Restes  »  ces  stations  isolées  seraient  dans  ce  cas  de 
nature  a  centripète  ». 

Deux  suppositions  s'offrent  encore  dans  cette  alternative. 

a)  Cette  aire  primitive  aurait  possédé  un  climat  plus  froid 
que  le  climat  actuel  et  son  morcellement  en  stations  disjointes 
proviendrait  de  la  concurrence  d'espèces  plus  particulièrement 
favorisées  par  l'adoucissement  du  climat.  Ces  stations  consti- 
tueraient alors  des  reliques  glaciaires  d'arrière  garde. 

b)  Cette  aire  primitive  ayant  possédé  un  climat  sensible- 
ment égal  à  celui  qui  règne  de  nos  jours,  l'isolement  de  ces  der- 
niers vestiges  proviendrait  non  pas  du  climat,  mais  bien  des 
progrès  constants  de  la  culture  et,  par  suite,  de  la  réduction  des 
stations  favorables  à  la  végétation  de  l'espèce. 

Cette  théorie  reste  malheureusement  dans  le  domaine  pure- 
ment hypothétique  en  ce  qui  concerne  le  Rhododendron,  dont 
on  ne  possède  aucune  donnée  précise  sur  son  foyer  de  création 
primitif  non  plus  qu'aucun  vestige  fossile  suffisant. 

D'après  Schroeter,  si  la  migration  du  Rhododendron  de  son 
foyer  de  création  vers  son  aire  d'expansion  actuelle  s'était  pro- 
duite des  plateaux  septentrionaux  vers  les  Alpes,  les  supposi- 
tions a  et  b  du  paragraphe  II  pourraient  s'appliquer,  en  ce  cas. 

Au  contraire  cette  migration  se  serait-elle  produite  de  l'est 
vers  l'ouest  le  long  de  la  chaîne  ou  encore  du  sud  vers  les  Alpes, 
les  suppositions  a  ex  b  du  paragraphe  I  seraient  plausibles  pour 
les  stations  isolées  des  plateaux  septentrionaux. 

Toutefois  la  nature  de  la  station  et  l'existence  des  stations 
intermédiaires  permettent   des  déductions   fort  probables.  Ces 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  111 

stations  inférieures  sont-elles  situées  à  peu  de  distance  de  l'aire 
principale  de  l'espèce  et  les  stations  intermédiaires  sont-elles 
nombreuses,  on  peut  les  considérer  comme  des  ramifications 
de  l'aire  principale,  surtout  quand  elles  se  trouvent  dans  un 
accord  biologique  caractéristique  avec  l'aire  principale  et 
comme  formant  alors  la  zone  contestée  inférieure. 

Au  contraire  si  ces  stations  se  trouvent  éloignées  de  près  de 
3o  à  40  kilomètres  de  l'aire  principale  de  l'espèce,  sans  stations 
intermédiaires,  comme  c'est  le  cas  des  colonies  de  Rhodo- 
dendrons dans  la  forêt  de  Scheisingen,  dansTArgovie,  et  entre 
Neukirch  et  Buhwill  dans  la  Thurgovie,  ces  stations  sont,  sans 
conteste,  des  reliques  glaciaires.  Sont-elles  d'avant  postes  ou 
d'arrière  garde?  car  en  effet  la  dernière  période  glaciaire  pro- 
jetait ses  énormes  masses  glacées  jusqu'aux  environs  de  Schei- 
singen. 

Il  n'en  reste  pas  moins  établi  que  cette  théorie  appliquée  à 
une  plante  pour  laquelle  on  aurait  des  données  géologiques  plus 
précises  mènerait  à  des  résultats  très  intéressants  (1). 

Le  Rhododendron  dans  ses  deux  variétés  est  un  arbuste  alpin 
par  excellence,  ses  plus  proches  parents  ne  se  trouvent  guère 
qu'en  Asie-Mineure  et  en  diffèrent  d'une  façon  notable. 

«  Si  incomparable  que  soit  la  beauté  de  ces  buissons  à  les 
«  voir  de  près  et  isolément,  le  paysage  n'en  prend  pas  moins  un 
«  aspect  sombre  et  mélancolique  quand  ils  recouvrent  les  pentes 
«  sur  de  vastes  étendues.  Mais  quand  le  pourpre  éclatant  de 
«  de  leurs  fleurs  resplendit  dans  l'ombre  des  forêts  alpines,  ils 
«  produisent  assurément  ce  qu'on  peut  voir  de  plus  beau  en  fait 
«  de  vif  contraste  et  de  puissant  efiet  de  couleurs  »  (Christ). 

Les  autres  arbrisseaux  des  forêts  de  conifères  sont  l'if  ou 
Taxus  baccala  dans  la  partie  inférieure,  puis  les  Ribes  alpinum 


(1)  Cette  théorie  aurait  dû  logiquement  trouver  sa  place  dans  la  seconde 
partie  de  mon  Introduction  :  Les  origines  de  la  flore  alpine,  je  prie  en 
conséquence  mes  souscripteurs  de  me  pardonner  cette  transgression  et  je 
les  renvoie  pour  la  compréhension  plus  facile  de  cette  intéressante  théorie 
à  cette  seconde  partie  de  mon  Introduction. 


112  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

et  petraeum,  Lonicera  alpigena  et  tiigra,  Salix  grandifolia, 
Sambucus  racemosa,  etc.,  et  un  grand  nombre  de  Rosa  et  de 
Rubus. 

Plus  haut  encore  que  le  pin  de  montagnes  nain,  l'aune  vert  et 
le  rhododendron  et  n'appartenant  plus  déjà  que  très  faiblement 
à  la  zone  des  forêts  de  conifères,  le  genévrier  nain  (Juniperus 
nand)  possède  une  zone  normale  qui  s'étend  d'après  Christ  de 
i  .800  mètres  à  2.  5oo  mètres  et  d'après  Schroeter  de  1.700  à 
2.800  mètres  pour  le  Valais;  mais  on  le  rencontre  encore 
assez  souvent  à  3. 000  mètres  et  il  atteint  son  maximum  à 
3.  5/0  mètres  dans  le  massif  du  Mont-Rose.  C'est  de  toutes  les 
plantes  ligneuses  d'Europe  celle  qui  monte  le  plus  haut. 

Il  ne  manque  presque  nulle  part  dans  les  Alpes  centrales  et  se 
contente  de  tous  les  terrains  même  les  plus  secs  et  les  plus 
pauvres  en  terre  végétale.  Sa  taille  ne  dépasse  jamais  un  mètre 
et,  le  plus  souvent,  se  trouve  réduite  à  un  pied  de  haut.  Il  ne 
présente  point  ou  rarement  d'axe  central,  mais  un  grand  nom- 
bre de  rameaux  très  divisés  et  étalés,  semblant  être  organisés 
tout  spécialement  pour  résister  aux  violents  courants  atmosphé- 
riques et  au  poids  redoutable  des  neiges.  C'est  un  arbrisseau 
essentiellement  alpin  qui  ne  descend  jamais  au-dessous  de  sa 
limite  inférieure. 

D'après  Schrœter,  le  genévrier  nain  ne  serait  pas  une  espèce 
bien  distincte,  mais  une  simple  variété  alpine  du  genévrier 
commun.  Ce  dernier  monte  en  se  modifiant  petit  à  petit  jusqu'à 
une  altitude  de  1600  mètres  autour  de  Zermatt;  il  est  déjà  sen- 
siblement plus  petit,  ses  aiguilles  sont  plus  tendres,  plus  larges 
moins  écartées  de  la  tige  et  plus  courtes.  Enfin  à  partir  de 
1 .700  mètres,  on  se  trouve  en  présence  du  genévrier  nain.  D'après 
Ascherson  le  genévrier  nain,  cultivé  dans  la  plaine,  tend  à 
reprendre  rapidement  la  forme  du  genévrier  commun,  ce  qui 
confirme  l'appréciation  de  Schrœter. 

Son  aire  d'expansion  comporte  toute  la  partie  septentrionale 
des  deux  hémisphères  où  il  rencontre  des  altitudes  vraiment 
alpines,  depuis  la  Sierra  Nevada  jusqu'au  Caucase.  Il  se  rencon- 
tre dans  l'Oural,  l'Altaï  et  l'Himalaya  et  les  régions  arctiques. 
Il   manque   aux  Vosges   et  à  la   Forêt  noire  qui  n'ont  point  de 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  113 

zone  alpine  et    il  ne  se  trouve  que  sur  quelques  points  du  Jura, 
pour  la  même  raison. 

Ses  buissons  protègent  la  croissance  des  jeunes  arolles, 
mélèzes  et  épicéas;  dans  la  montagne  il  joue  un  rôle  de  pion- 
nier ;  en  préparant  le  terrain,  et  en  le  rendant  habitable  à  de 
nouvelles  plantes,  particulièrement  sur  les  surfaces  rocheuses 
et  les  éboulis  qu'il  consolide  en  retenant  les  pierres  roulantes. 
Enfin  il  fournit  aux  pâtres  de  l'étage  supérieur  un  combustible 
inestimable. 


VIII 


Les  zones  alpines 

Nous  avons  vu  d'un  côté  quel  était  le  climat  des  zones  alpines, 
et  d'un  autre  de  quelles  façons  réagissent  les  plantes  qui  végè- 
tent dans  ces  zones  à  l'égard  des  conditions  climatériques 
spéciales  auxquelles  elles  sont  soumises;  il  me  reste  à  examiner 
maintenant  quel  aspect  général  présente  la  végétation  alpine  et 
cela  nous  conduit  à  envisager  les  différentes  stations  que  ces 
plantes  adoptent  de  préférence  pour  leur  végétation. 

Sous  le  nom  de  station  on  doit  comprendre  toutes  les  condi- 
tions nécessaires  à  la  végétation  d'une  plante  qui  croît  dans  une 
localité  déterminée.  De  plus,  sous  cette  dénomination,  il  faut 
joindre  : 

i .  La  localité,  au  point  de  vue  topographique. 

2.  La  station,  au  point  de  vue  de  l'ensemble  des  conditions 
extérieures  plus  spécialement  appropriées  à  la  plante  en  ques- 
tion. 

Ces  deux  facteurs  déterminant  la  station  au  sens  élargi  du 
mot  sont  :  a)  de  nature  climatérique  :  température  de  l'air 
ambiant,  insolation,  pluies,  courants  atmosphériques  etc.. 

b)  de  nature  édaphique:  —  (édaphique  =  concernant  le  sol, 
désignation  introduite  par  Schimper  :  propriétés  physiques  et 

8 


114  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


chimiques  du  sol,   humidité,  porosité,  richesse  en  substances 
nutritives,  etc.. 

c)  de  nature  organogène  :  propriétés  spéciales  de  la  station 
provoquées  par  les  plantes  et  les  animaux  habitant  cette  même 
station,  formation  d'humus,  ombrage,  protection  contre  les 
courants  atmosphériques,  concurrence,  etc.,  etc. 

d)  de  nature  économique  :  par  l'intervention  de  l'homme  et 
des  animaux  domestiques  placés  sous  son  contrôle.  Cette 
influence  se  réduit  dans  les  zones  alpines  au  fumage  des  terres 
à  la  fenaison  et  au  pacage,  mais  elle  n'en  est  pas  moins  très 
importante  sur  l'ensemble  de  la  flore  alpine.  Elle  produit  de 
grandes  modifications  dans  les  qualités  du  sol,  elle  favorise 
certaines  plantes  et  nuit  à  d'autres  dans  le  combat  perpétuel  de  la 
concurrence,  en  partie  directement,  en  partie  indirectement  par 
son  action  mécanique  sur  les  plantes,  par  exemple  par  les  muti- 
lations répétées  provenant  de  la  fenaison  et  du  pacage. 

11  n'y  a  peut-être  pas  de  territoires,  qui,  avec  une  étendue 
aussi  réduite,  présentent  une  si  grande  diversité  de  stations  que 
les  zones  alpines,  où  la  végétation  se  présente  sous  un  aspect 
aussi  varié. 

La  végétation  réagissant  promptement  aux  plus  petites  diffé- 
rences provoquées  par  l'humidité,  la  nature  physique  et  chimi- 
que du  sol,  le  fumage  etc.  et  dans  ces  zones  ces  changements 
étant  parfois  très  brusques  et  toujours  très  nombreux,  on  com- 
prendra la  diversité  attrayante  que  présente  au  touriste  obser- 
vateur l'aspect  général  delà  végétation  alpine. 

Etudions  donc  les  différentes  stations  alpines.  Cela  nous 
amène  tout  d'abord  aux  plus  fréquentes  qui  sont  la  prairie  et  le 
pâturage  alpins.  La  prairie  désigne  toujours  l'endroit  où  l'on 
fauche  exclusivement,  le  pâturage  est  l'emplacement  où  l'on 
mène  paître  le  bétail.  Ce  dernier  est  facile  à  distinguer  de  la 
prairie  par  les  traces,  hélas  trop  nombreuses,  qu'y  laissent  les 
troupeaux  qu'on  mène  estiver. 

Sur  ces  terrains,  les  plantes  se  répartissent  selon  le  degré 
d'humidité  du  sol,  la  lumière  et  la  chaleur  qui  leur  convient. 

Au  milieu  de  ces  pâturages  ou  prairies  plus  ou  moins 
humides,  presque   toujours   traversés  par  des  filets  d'eau,    on 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTAMQUK  115 

rencontre  fréquemment  des  collines  ou  de  petits  renflements  de 
terrain  qui,  n'étant  arrosés  par  aucun  ruisseau  et  par  contre  ex- 
posés aux  vents  et  aux  rayons  brûlants  du  soleil,  forment  une 
station  propice  aux  plantes  xérophiles  (ou  aimant  la  sécheresse) 
ce  sont  les  prairies  sèches.  La  végétation  est  alors  chétive  et 
desséchée.  On  y  trouve  des  lichens  grisâtres,  divers  gnapha- 
lium  et  souvent  l'edelweiss  dont  c'est  la  station  privilégiée.  On 
y  voit  aussi,  un  certain  nombre  de  plantes,  suivant  l'altitude  et 
le  massif  envisagé,  entres  autres  l'Aster  alpinus,  qui  aime  le 
soleil,  des  épervières  poilues,  quelques  graminées,  les  Poten- 
tilla  nivea  et  frigida,  le  Senecio  incanus,  le  Leontodon  pyrenai- 
cus,  etc.  En  général  les  plantes  de  cette  station  sont  peu  nom- 
breuses, elles  appartiennent  en  grande  partie  au  groupe  endé- 
mique alpin. 

A  la  base  de  ces  stations  sèches,  le  terrain  plus  imbibé, 
traversé  souvent  de  cours  d'eau,  forme  la  prairie  ou  le  pâturage 
humide,  station  qui  convient  aux  plantes  hygrophiles,  et  dont 
la  végétation  est  plus  verte  et  plus  exubérante.  L'on  y  rencontre 
la  plupart  des  plantes  alpines,  surtout  les  plantes  du  groupe 
arctico-alpin  qui  sont  presque  toutes  hygrophiles  ou  tout  au 
moins  mésophiles,  c'est-à-dire  ayant  un  besoin  modéré  d'hu- 
midité et  habitant  également  les  prairies  et  les  pâturages  frais 
tenant  le  milieu  entre  les  deux  précédentes  stations. 

Il  me  reste  à  parler  des  bandes  de  terrain  gazonnant  sur  les 
saillies  que  forment  les  hautes  parois  rocheuses  que  l'on  nomme 
dans  la  Suisse  française  des  vires  et  dans  la  Suisse  allemande 
des  pâturages  à  chamois.  Ils  sont  inaccessibles  au  bétail,  foulés 
seulement  à  l'époque  de  la  fenaison  par  de  hardis  montagnards. 
Ce  sont  des  stations  très  riches  autant  qu'intéressantes  et  qui 
tiennent  le  milieu  entre  la  prairie  et  le  pâturage. 

La  prairie  comme  le  pâturage  ont  souvent  dans  l'Alpe  des 
tendances  à  se  transformer  en  marécage  et  fréquemment  en 
tourbières  de  plus  ou  moins  grande  étendue  ;  ce  sont  en  ce  cas 
de  toutes  les  stations,  les  moins  intéressantes.  Il  y  prospère 
différentes  espèces  de  carex,  d'eriophorum,  de  juncus  et  de 
scirpus  qui  presque  tous  ont  une  origine  arctique  ou  cosmopo- 
lit£,  on  y  rencontre  aussi   l'Empetrum  nigrum,   l'Azalea  pro- 


116  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

cumbens,  le  Vaccinium  uliginosum,  le  Rhododendron  ferrugi- 
neum,  etc. 

Les  petits  lacs  alpins  si  nombreux  forment  une  autre  station 
où  Ton  ne  trouve,  pour  ainsi  dire,  pas  de  plantes  alpines,  mais 
des  plantes  aquatiques  au  caractère  essentiellement  cosmopolite 
qui  supportent  toutes  les  altitudes.  Ce  sont  les  potamogeton, 
les  renoncules  aquatiques,  et  le  Sparganium  natans. 

Les  pentes  gazonnantes  de  l'Alpe  sont  souvent  coupées  par 
des  éboulis  pierreux  qui  forment  une  série  de  stations  bien 
déterminées  qu'il  faut  distinguer  : 

a)  selon  leur  nature  minéralogique; 

b)  selon  leur  origine  (pentes  d'éboulis,  éboulis  coniques, 
éboulis  provenant  d'avalanches,  débris  à  angles  aigus,  bancs  de 
graviers,  etc.); 

c)  selon  leur  irrigation  (éboulis  secs  ou  arrosés); 

d)  selon  la  richesse  plus  ou  moins  grande  en  humus  ou  en 
argile  qui  se  trouve  entre  leurs  débris  : 

Sur  les  éboulis  des  terrains  primitifs  et  sur  les  débris  d'ardoise 
la  végétation  est  relativement  pauvre;  sur  les  éboulis  calcaires 
elle  est  au  contraire  très  caractéristique.  C'est  ainsi  que  nous 
rencontrons  sur  ces  derniers  :  les  Linariaalpina,  Thlaspi  rotun- 
difolium,  Hutchinsia  alpina,  Aronicum  scorpioides,  Ceraslium 
latifolium  etc.  Il  faut  faire  également,  pour  cette  station,  la  diffé- 
rence des  altitudes  ;  c'est  ainsi  que  sur  les  moraines  élevées  et  les 
éboulis  voisins  des  glaciers  nous  trouvons  :  Saxifraga  biflora, 
Ranunciilus  glacialis,  Androsace  glacialis,  Gentiana  bavarica, 
Campanula  cenisia,  etc.. 

Les  débris  à  angles  aigus  calcaires  sont  la  station  favorite  du 
gracieux  Papaver  alpinum. 

Christ  tait  remarquer  que  toutes  les  plantes  affectionnant  ces 
stations  des  éboulis  adoptent  un  mode  de  croissance  spéciale  : 

«  Toutes  ces  plantes  croissent  par  touffes  arrondies  dont  les 
«  tiges  couchées  sur  les  pierres  rayonnent  d'ordinaire  très  régu- 
«  lierement  autour  du  point  central  » . 

Cette  observation  très  juste  trouve  sa  réalisation  la  plus  com- 
plète avec  le  Linaria  alpina,  le  Thlaspi  rotundifolium.  Ces  plan- 


ACADÉMIE   DE  GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  117 

tes  possèdent  des  tiges  nombreuses  et  des  feuilles  plus  ou  moins 
charnues,  Christ   ajoute  : 

«  Cette  particularité  est  due  à  des  influences  spe'ciales  de  ce 
ï  genre  de  station,  influences  que  l'on  pressent  sans  pouvoir  les 
«  expliquer  bien  exactement.  Dans  tous  les  cas  l'insolation  con- 
«  sidérable  qui  y  règne,  le  rayonnement  de  la  chaleur  reflétée 
«  par  la  surface  blanche  des  rocailles  et  le  dessèchement  de  cette 
«  surface  doivent  y  avoir  une  large  part  ». 

«  De  tous  les  contrastes  si  nombreux  dans  la  nature  de  nos 
«  Alpes,  il  n'en  est  pas  de  plus  aimable  et  en  même  temps  de 
«  de  plus  touchant  que  celui  de  cette  flore  des  rocailles.  Sur 
«  ce  sol  absolument  stérile  à  la  surface  les  plantes  se  dévelop- 
«  pent  en  individus  si  beaux  et  si  parfaits  que  les  plus  indiffé- 
«   rents   se  prennent  à  les  admirer  ».  (Christ). 

Si  nous  quittons  les  éboulis  pour  rentrer  sur-  le  gazon  alpin, 
nous  rencontrons  une  bande  de  terrain  qui  forme  la  zone  con- 
testée des  éboulis.  On  y  trouve  des  blocs  isolés  recouverts 
d'une  couche  de  terre  végétale  et  des  mottes  de  gazon  formant 
des  bosses  irrégulières  dénonçant  d'autres  blocs  plus  petits  et 
dissimulés.  La  flore  des  éboulis  entre  ici  en  concurrence  avec  la 
flore  de  la  prairie  alpine. 

Quelques  espèces  trouvent  dans  cette  station  nouvelle,  il  est 
vrai  peu  distincte  et  de  transition,  leur  séjour  de  prédilection, 
entre  autres  on  peut  citer  le  Dryas  octopetala,  le  Viola  biflora, 
le  Silène  acaulis  et  plusieurs  saxifrages  etc 

Une  des  stations  les  plus  intéressantes  des  zones  alpines  est 
constituée  par  le  rocher.  Il  se  présente  sous  différents  aspects. 
Tantôt  c'est  une  croupe  rocheuse  dont  toutes  les  fissures,  les 
moindres  rebords,  sont  garnis  d'humus,  ou  bien  c'est  une  pla- 
que entière  ment  nue  ou  une  arête  aiguë.  Il  y  a  un  grand  nombre 
de  formes  intermédiaires.  Il  faut  encore  distinguer  pour  cette 
station  la  nature  minérale  de  la  roche  :  si  elle  est  arrosée  ou  si 
elle  est  sèche. 

Les  Artemisia  mutellina,  spicata,  glacialis,  Rhamnus  pumila, 
Campanula  pusilla,  Saxifraga  cœsia^  Drabaai\oïdes,  Saussurea 
discolor,  etc...  sont  les  espèces  qui  affectionnent  cette  station. 

Aux  abords  des  taches  de  neige,  dites  persistantes,  mais  dont 


118  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQuE 

l'étendue  diminue  sensiblement  durant  l'été,  nous  retrouvons 
une  station  voisine  de  la  zone  nivale  proprement  dite,  bien  que 
souvent  la  prairie  y  confine  directement. 

Dans  cette  station  on  trouve,  ainsi  qu'à  la  fonte  des  neiges 
dans  la  zone  alpine  infe'rieure,  des  espèces  ayant  besoin  pour 
prospérer  du  contact  des  neiges  ou  d'un  sol  imbibé  par  l'eau 
glacée  provenant  de  la  fonte  des  neiges.  Parmi  les  espèces  carac- 
téristiques de  cette  station  on  peut  citer  les  Crocus  vernus 
«  aux  calices  tantôt  blancs,  tantôt  bleus,  tantôt  des  deux  cou- 
ce  leurs  recouvrant  un  pistil  du  plus  beau  jaune  au  stigmate  den- 
«  télé.  Cette  plante  croît  dans  la  vase  terreuse  par  milliers  d'in- 
«  dividus  d'une  candeur  immaculée,  garantis  du  contact  de  la 
«  terre  humide  par  la  gaine  membraneuse  qui  l'entoure  ]\ys- 
«  qu'à  la  corolle.  A  les  voir  on  dirait  que  la  neige  des  hauteurs 
«  a  fait  place  à  une  autre  neige  ». 

Puis  les  Soldanella  alpina  et  pusilla  si  gracieuses,  le  Gagea 
Liottardi,  le  Ranunculus  alpestris  et  l'Achemilla  pentaphyllea. 
D'autres  plantes  les  suivent  qui  n'ont  plus  au  même  point  le 
caractère  nival  proprement  dit,  car  elles  attendent  que  le  sol 
soit  légèrement  réchauffé,  ce  sont  :  les  Gentiana  acaulis,  bava- 
rica,  verna  et  brachyphylla,  Salix  herbacea,  etc. 

Le  long  et  très  près  des  ruisseaux  de  la  région  alpine,  ruis- 
seaux qui  sont  très  fréquents  dans  les  prairies  et  pâturages  et 
qui  s'y  creusent  souvent  des  lits  assez  profonds,  il  existe  une 
station  de  plantes  à  port  plus  élevé  et  plus  robuste,  telles  que  : 
le  Cirsium  spinosissimum  que  l'on  rencontre  jusqu'à  près  de 
2.5oo  mètres,  le  Caltha  palustris  de  nos  plaines  indifférent  à 
l'altitude  et  d'autres  qui  ne  montent  pas  aussi  haut  telles  que  : 
l' Aconitum  Napellus ,  Y  Adenostyles  alpina,  quelques  plantes  rares 
de  notre  territoire  dont  c'est  la  station  favorite  telles  que  : 
YEryngium  alpinum  qui  n'a  que  quelques  stations  dans  le  can- 
ton de  Vaud  et  le  Bas-Valais,  le  Delphinium  elatum,  etc. 

Il  existe  encore  une  station  caractéristique  dans  la  zone  alpine 
sulpérieure,  station  formée  par  les  petits  espaces  couverts  de 
sable  qui  s'étendent  devant  les  glaciers  ou  sur  les  rives  des  petits 
lacs  et  torrents  glaciaires  des  Alpes  granitiques  sitôt  que  l'incli- 
naison du  sol  le  permet.  Ce  sable  composé  de  débris  de  quartz 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  119 

mêlés  à  de  petites  paillettes  de  mica,  re'duitsen  fine  poussière  et 
souvent  recouvert  par  les  eaux  est  la  station  favorite  du  Carex 
incurva,  des  Equisetum  arvense  et  variegatum,  ces  deux  derniè- 
res, plantes  des  plaines  qui  montent  jusqu'aux  plus  hautes  alti- 
tudes, des  Juncus  alpinus  et  arcticus.  du  Campanula  cenisia,  du 
Gentiana  tenella,  du  Cerastium  uniflorum,  etc. 

Enfin  une  dernière  et  triste  station  s'offre  à  nos  regards,  je 
veux  parler  des  abords  du  chalet,  cloaque  d'immondices  que  le 
montagnard  nonchalant  néglige  d'utiliser  pour  l'amélioration 
du  pâturage.  Ces  stations  dues  à  l'intervention  de  l'homme 
donnent  naissance  à  une  quantité  de  plantes  des  plaines  qui  y 
prospèrent  fort  bien  jusqu'à  des  altitudes  très  élevées;  ce  sont 
tout  d'abord  de  véritables  champs  d'orties  (Vrtica  dioica,  YUrtica 
nrens  ne  se  rencontre  pas  dans  ces  stations  alpines),  le Chenopo- 
dium  Bonus  Henriçus,  le  Polvgonnm  Bistorta,  leLychnis  diurna, 
Geum  nivale,  Galeopsis,  Lamium  etc.  On  y  trouve  également 
ÏAconitum  Napellus  et  le  Senecio  cordatus  plantes  subalpines, 
enfin  le  Rumex  alpinus,  plante  alpine. 

«  Ces  ilôts  de  végétation,  propres  aux  terrains  enrichis  de 
«  substances  azotées  se  rencontrent  quelquefois  à  des  altitudes 
«  incroyables  et  l'on  est  étonné  de  trouver,  aux  pieds  de  rochers 
«  surplombants,  des  orties  de  haute  taille  et  de  superbes  aconits 
«  alors  que  tout  autour,  on  ne  rencontre  plus  que  quelques 
«  Ranunculus  glacialis  et  quelques  Androsace  derniers  restes 
«  de  la  végétation  nivale  ;  ce  sont  des  endroits  où  depuis  fort 
«  longtemps  les  troupeaux  de  moutons  ont  l'habitude  de  se 
«  mettre  à  l'abri  delà  grêle  pendant  les  orages»  (Christ). 

Longtemps  on  a  cru  devoir  assigner  à  la  végétation  une  limite 
supérieure.  Dans  nos  Alpes  on  doutait  de  son  existence  au  delà 
du  désert  glacé  des  neiges  éternelles,  mais  des  observations  plus 
récentes  ont  permis  de  constater  qu'il  n'en  était  rien.  Partout 
où  le  rocher  est  à  nu,  un  peu  abrité,  ou  possède  de  petites  cavi- 
tés, partout  où  enfin  les  conditions  matérielles  indispensables 
d'une  existence  précaire  sont  offertes,  on  peut  s'attendre  à  voir 
paraître  la  végétation.  Tous  les  plus  hauts  sommets  même  au 
delà  de  4000  mètres  possèdent  leur  petite  florule  pauvre,  mais 
non   dénuée   d'intérêt.  C'est  ainsi  que  Saussure  en  1777  trouva 


120  ACADÉMIE   DE    GÉOGRAPHIE   BOTAMQUE 

sur  le  Mont  Blanc  à  3469  mètres,  un  gazon  superbe  de  Silène 
acaulis  et  en  1788  au  col  du  Ge'ant  à  3485  mètres  un  Androsace 
glacialis  aux  fleurs  pourpres  et  blanches.  Lindt  a  trouvé  au  Fins- 
teraarhorn  à  4000  mètres,  les  Saxifraga  bryoides,  muscoides 
Achillea  afrata,  et  Calberla  sur  la  même  cime,  versant  Ouest  à 
4270  mètres,  un  exemplaire  du  Ranunculus  glacialis,  portant 
deux  fleurs  et  paraissant  annuel.  Enfin  au  col  de  Saint-Théodule 
à  3333  mètres  Martinsa  recueilli  treize  phanérogames.  La  liste 
de  ces  stations  élevées  serait  trop  longue,  car  elle  est  enrichie 
chaque  année  par  de  nouvelles  découvertes. 

L'aspect  de  laflore  nivale,  qui  commence  àla  limite  inférieure 
des  neiges  éternelles,  limite  qui  peut  osciller  selon  les  massifs 
et  les  expositions  de  2700  à  3400  mètres,  est  très  caractéristique. 
Composée  de  petites  plantes  gazonnantes,  serrées,  aux  feuilles 
très  petites  au  milieu  desquelles  surgissent  des  fleurs  sans  tiges, 
déjà  beaucoup  moins  grandes  que  dans  la  zone  alpine  moyenne 
elles  indiquent  clairement  que  l'on  se  trouve  en  présence  d'une 
végétation  précaire,  épuisée  par  sa  lutte  constante  et  gigantesque 
contre  les  éléments  déchaînés. 

La  plante  la  plus  commune  de  ces  hauteurs  est  assurément  le 
Ranunculus  glacialis  que  Ton  retrouve  également  dans  les 
régions  arctiques,  elle  est  en  même  temps  peut-être  la  plus 
étrange  par  son  aspect  extérieur. 

a  C'est  le  Ranunculus  glacialis  au  calice  rose  à  pubescence 
«  noirâtre  à  la  corolle  d'un  blanc  sale.  Toute  la  plante  a  quelque 
«  chose  qui  rappelle  involontairement  la  glace  fondante  » 
(Christ). 

La  plus  grande  de  ces  plantes  et  celle  qui  présente  également 
les  plus  grandes  fleurs  est  le  Geum  reptans  =  (Sieversia  rep- 
tans)  la  Benoîte  rampante;  elle  a  toutes  les  apparences  d'une 
plante  subalpine. 

«  Mais  aussi  que  de  précautions  emploie-t-elle  à  se  préserver 
«  des  intempéries,  elle  se  blottit  dans  les  anfractuosités  du  roc 
«  tout  au  fond  et  rampe  de  façon  à  pousser  sa  fleur  au  soleil, 
«  elle  a  de  longs  rejets  comme  le  fraisier  et  si  la  cavité  est  suffi- 
«  samment  grande,  elle  forme  à  elle  seule  tout  un  petit  jardin 
«  à  la  façon  des  fraisiers. 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  121 

«  Elle  a  de  longues  feuilles  aux  bords  découpés  et  déchirés, 
«  de  belles  fleurs  d'or,  nombreuses,  dont  le  pourtour  peut  égaler 
«  une  pièce  de  cent  sous,  des  fruits  chevelus  dans  le  genre  de 
«  celui  des  anémones,  mais  à  carpelles  dorées  comme  les  fleurs  et 
«  l'on  s'étonne  de  cette  végétation  touffue  presque  luxuriante 
«  blottie  dans  une  étroite  fissure  ;  mais  ainsi  le  veut  le  rude 
«  climat  de  ces  hauteurs,  la  plante  la  plus  forte  serait  aussi  la 
«  plus  exposée  et  il  n'y  a  de  salut  pour  elle  que  dans  les  cryp- 
«  tes  les  plus  profondes  »   (Rambert). 

Les  genres  les  plus  répandus  dans  cette  zone  élevée  sont  les 
genres  Androsace,  Gentiana,  et  Campanula. 

UAndrosace  glacialis  mérite  une  mention  toute  spéciale  : 

«  La  perle  d'une  famille  charmante  et  qui  semble  avoir  réservé 
«  pour  les  plus  stériles  hauteurs  le  plus  fin  joyau  de  son  écrin. 

«  Prenons  une  corolle  d'auricule  (oreille  d'ours);  rapetissons- 
«  là  jusqu'aux  proportions  d'une  belle  corolle  de  myosotis, 
«  teignons,  de  l'incarnat  le  plus  vif,  l'anneau  très  légèrement 
«  renflé  qui  dessine  le  fond  de  la  coupe  et  ferme  le  tube  où  sont 
«  cachées  les  étamines,  que  les  pétales  soient  d'un  blanc  pur  ou 
«  d'une  carnation  rosée  plus  ou  moins  vive,  mais  toujours  tendre 
«  et  suave  et  nous  nous  figurerons,  autant  qu'on  le  peut  sans  la 
a  voir, la  fleur  de  l'Androsace  du  glacier. 

«  Imaginons  encore  une  plaque  de  mousse  parfois  serrée  et 
«  s'arrondissant  dans  le  creux  du  rocher  plus  souvent  étalée  à 
«  la  surface  du  sol  et  s'y  découpant  en  figures  irrégulières 
«  comme  certaines  mousses  sur  les  troncs  lisses  ;  que  de  cha 
«  cun  des  brins  de  verdure  qui  la  composent  naisse  une  de  ces 
«  brillantes  corolles  et  nous  aurons  une  touffe  d'androsace. 

«  Une  touffe  d'Androsace  est  à  elle  seule  un  parterre,  quand 
«  il  y  en  a  plusieurs  ensemble  le-;  unes  à  fleurs  blanches,  les 
«  autres  à  fleurs  roses,  d'autres  encore  à  fleurs  pourpres,  c'est 
«  tout  un  Eden  en  miniature  »   (Rambert). 

Mais  la  véritable  plante  nivale  par  excellence  est  une  petite 
algue  unicellulaire,  le  Protococcus  nivalis  qui  donne  à  la  neige 
ces  reflets  rosés,  qui  la  font  nommer  la  «  neige  ronge  ». 

Certains  pharénogames  peuvent,  il  est  vrai,  percer  la  couche 


422  ACADÉMIE   DE   GÉGGRAPHIE   BOTANIQUE 

neigeuse,  telles  lesSoldanelles,  mais  encore  plongent-elles  leurs 
racines  dans  de  la  terre  végétale.  Cette  algue  au  contraire  naît, 
vit  et  meurt  directement  dans  la  neige  qui  par  son  abondance 
se  colore  parfois  assez  vivement.  Elle  végète  et  se  reproduit 
tant  par  la  scission  des  cellules  que  par  des  spores. 

Très  souvent  les  restes  du  Protococcus  nivalis  donnent  aux 
neiges  une  teinte  noirâtre.  On  n'est  pas  encore  bien  fixé  sur 
l'origine  de  cette  neige  noire  qui  pourrait  n'être  d'après  J.  Brun 
qu'une  phase  particulière  du  développement  de  cette  algue. 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  123 


LES  PRINCIPAUX  PAUASITES  DE  NOS  LICBMS  FRANÇAIS 

Par  M.  l'abbé  OLIVIER  (suite). 


(119.)  3.  Verr.  Puncta    (Mass.)  Oliv. 

Syn.  Spolverinia  punctum.  Krb,  Prg.,p.  473  ;  Jatta.  Syllog., 
p.  521  . 

Apothécies  punctiformes,très  petites,  déprime'es,  concaves,  puis 
gonflées  étant  humides,  brun  châtain,  solitaires.  Paraphyses 
nulles;  thèques  larges,  renfermant  1  ou  plus  rarement 2  spores 
hyalines  ou  subhyalines,  simples  :  20,70  X  18,  36. 

Habit.  Italie  Sur  différents  lichens  crustacés  (Massalongo). 

XXI.   ENDOCOCGUS. 

Apothécies  endocarpées;  paraphyses  nulles  ;  spores  brunes, 
simples  ou  uniseptées;  gélatine  hyméniale  I  -j-  rouge  vineux 
ou  violacé. 

Spores  très  nombreuses  par  thèque..  2. 

1  '  Spores  8  par  thèque;  thalle  distinct.. .     Araneosa  (10). 

\  Spores  8  par  thèque;  thalle  nul 3. 

f  Spores  uniseptées Erraticus  (i). 

2  '  Spores  simples;  ellipsoïdes Haphlotellus  (2). 

\  Spores  simples  ;  sphériques Atricola(3j. 

/  Spores  27,30  de  long Psorœ  (9) . 

3  |  Spores  20,25  de  long Sporastàti*:   (11). 

\  Spores  20  de  long,  au  plus 4. 

/  Spores  larges  de  3 Arnoldi  (7). 

4  )  Spores  larges  de  . .|,5 Complanata  (12). 

\  Spores  larges  de  6,8 5. 

Spores  8,11  de  long Gemmiferus  (4). 

,  Spores  9, 18  de  long;  sur  Heppia. . . .     Pseudocarpus  (8). 
Spores  9,18  de  long;  sur  Lecanora  ou 

Lecidea 6. 

Spores  atténuées  ;  1 3, 1  5  de  long Stigma  (6). 

6    )  Spores  non  atténuées  ;  ou  longues  de 

(       14,24 Perpusillus  (5) . 


124  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE    BOTAMQUB 


(120.)  1.  Endoc.  Erraticus.  Nyl. 

Syn.  Microthelia  pygmea.  Krb.   Syst.  p.  374. 

Tichotelium   pygmeum.    Arn.    L.  Fragm.    XVI,   p.    26; 

L.  Jura,  p.  3oo. 
Verrucaria  erratica  Leigh.  L.  Flora  3e  édit. ,  p.   496. 

»  pygmea.  Wedd.  Agde.  p.  22. 

Endococcus  rugulosus.  Nyl.  Prodr.  p.    193. 

»  erraticus.  Nyl.  Pyren.  p.  64;  Wain.  Adjum. 

II,  p.  200;  Oliv.  L.  Ouest,  II,  p.  398. 
Exs.  Arn.  182,  247,   11  56,   1 195  ;  Flag.  Alg.  304. 
Apothécies  o,3  m.  au  plus,  entièrement  noires,  aggrégées,  im- 
mergées   ou    semi    immergées.    Paraphyses    nulles;  thèques 
renflées;  spores  très  nombreuses,  100  et  plus  parthèque,  bru- 
nes, uniseptées,   ellipsoïdes,   7,11   X  4,6.  Spermaties  droites, 
grêles. 
Microphorus.    Nyl.   in   Flora    1881  p.   189.  Microcarpus  Arn. 

spores  plus  petites  :  4,7  X  2,3 
Ventosicola  (Mudd)  Leigh.   supr.   p.  495.  Apothécies  un  peu 
plus    proéminentes  ;    spores    3o,5o    seulement   par   thèque  : 
8.9  X  5. 
Grandiuscula  Arn.    L.  Tyrol.  VIII,  p.   3oi.  Apothécies  moitié 

plus  fortes  que  dans  le  type  ;  spores  :  8,9  X  3. 
R.  Ch.    Gélatine  hyméniale  I  -j-  rouge  vineux. 
Habit.  Type,  microphorus  et  grandiuscula:  Çà  et  là  sur  le  thalle  de 
différents  Lecanora  ou  Lecidea.   Assez    répandu    en    France   et  a 
l'étranger.  —  Ventosicola  :  sur  Hœmatomma  ventosum  (L.)  Angle- 
terre (Leighton);  Bavière  (Arnold);  Italie  (Jatta). 

121.)  2.  Endoc.  Haplotellus.   Nyl. 

Syn.  Verrucaria  Haplotella  Leigh.  Lich.    Flora.  3e  édit.  p.  495. 
Endococcus  Haplotellus,  Nyl.  in  Flora  1867  p      180;  in 
Hue  add.  n°  1899;  Lamy.  L.  M.  Dore,  p.  168. 
Apothécies  noires,  convexes,  proéminentes,  aggrégées,  souvent 
pâles  dans  la  partie  inférieure.   Spores   très    nombreuses    par 
thèque,  brunes,  ellipsoïdes  simples  4,7  X  2,3- 
R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  -f-  rouge  vineux. 
Habit.    Sur   Arthonia   astroidea  (Ach.)    Mont-Dore   (Lamy);  Dane- 
marck  (Nylander)  ;  sur  Opegrapha  Diaphora  Ach.   Irlande  (Carroll). 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  125 


(122.)  3.  Endoc.  Atricola  (Linds).  Oliv. 

Syn.  Microthelia  atricola  Linds.  Obs.  Lich.  micro-fung.  p.  542. 

Icon.   Linds.  sup.  cit.  XXIV.  f.  7. 

Apothécies  très  petite?,  noires,  coniques,  parfois  un  peu  ap- 
planies  ou  déprimées  au  sommet,  proéminentes,  à  peine  en- 
foncées dans  le  thalle  étranger.  Thèques  larges;  spores  très 
nombreuses,  brunes,  sphériques  :  4,5  de  diam. 

Habit.  Sur  Lecanora  atra  Ach.  Angleterre,  Ecosse  (Lindsay). 

(123.)  4.  Endoc.  Gemmiferus  (Tayl.)  Nyl. 

Syn.  Verrucaria  gemmifera.  Leigh.  L.  Flora  3e  édit.  p.  495. 
Microthelia  propinqua.  Krb.  Syst.  p.  374. 
Tichotecium    gemmiferum.    Krb.    Prg.    p.    468  ;  Arn. 

L.  Fragm.  XVI,  p.  28,  XXV,  p.  i5. 
Endococcus    gemmiferus.    Nyl.    Pyren.    p.    04  ;  Wain. 
Adjum.  II,  p.  201  ;  Oliv.  L.  Ouest,  II,  p.  399. 
Exs.  Arn.  19,  779,  1 385  ;  Flag.  Alg.  304. 

Apothécies  o,3   m.  au   plus,   entièrement    noires,    globuleuses, 
semi  immergées,    perforées  au  sommet.    Paraphyses  nulles; 
thèques  renflées;   spores    brunes,   8  par  thèque,   uniseptées, 
un  peu  resserrées  au  milieu  :  8,1 1  X  6,7. 
R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  -f-  rouge  vineux, 

Habit.  Sur  Xanthoria  parietina  (L).  Normandie  (Malbranche);  sur 
différents  Lecanora  et  Lecidea,  en  particulier  Lecidea  contigua  Fr.  : 
Manche  (Hue);  Algérie  (Flagey)  ;  Allemagne,  Angleterre,  Bavière, 
Finlande,  etc. 

(124.)  5.  Endoc  Perpusillus.  Nyl. 

Syn.  Verrucaria  perpusilla.  Leigh.  L.  Flora  3e  édit.  p.  496. 
Tichotecium  calcaricolum.  Arn.   L.  Tyrol.    XI,   p.   52 1  ; 

XVIII,  p.  259. 
Endococcus  calcaricola   Nyl.  Pyr.    Or.  p.    i3,  Pyr.  Or. 
Nov.  p.  37. 
»  perpusillus  Nyl.  Prodr.p.  493,  Pyren.  p.  64; 

Wain.  Adjum.  II,  p.  201. 


126  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 


Icon.  Arn.  L.    Fragm.  XVI,  tab.  II,  f.  7. 

Apothécies  0,1  —  0,2    m.    entièrement  noires,    immergées    ou 

semi-immerge'es,  subglobuleuses.  Paiaphyses  nulles;  spores, 

8  par  thèque,   oblongues  ou  ellipsoïdes,  uniseptées,  brunes, 

non  resserrées  au  milieu  :  11,16  X  6,7. 
Macrosporus.  Nyl.  Lamy.  M.  D.,  p.  168.  Spores  plus  grandes 

et  atténuées  aux  extrémités  :  14,24  X  7,8. 
R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  -f-  rouge  vineux. 

Habit.  Le  type  sur  différents  Lecanora  et  Lecidea.  Environs  de 
Paris,  Pyrénées  (Nylander)  ;  Angleterre.  Finlande,  Tyrol,  etc.  Ma- 
crosporus sur  Buellia  geographica  (L).  Haute-Vienne,  Mont  Dore 
(Lamy);  Italie  (Jatta). 

125.)  6.  Eadoc.   Stigma  (Krb).  Oliv. 

Syn.  Tichotecium  Stigma.  Krb.  Prg.  p.  468  ;  Arn.  L.  Fragm. 
XVI,  p.  27. 
Micoporum  Stigma.  Jatta.  Sylog.  p.  494. 
Icon.  Arn.  L.  Fragm.  XVI,  tab.  II,  f.  5. 

Apothécies  très  petites,  punctiformes,  innées  dans  le  thalle 
étranger,  très  légèrement  proéminentes.  Paraphyses  nulles  ; 
thèques  fusiformes-allongées;  spores,  8  par  thèque,  brunes, 
uniseptées,  subaiguës  :  i3,i5  X  7,8. 

Habit.  Sur  Lecanora polytropa  et  différents  Lecidea.  Italie  (Jatta)  ; 
Allemagne  (Koerber). 

(126.)  7.  Endoc.  Arnoldi  (Mass.)  Oliv. 

Syn.   Tichotecium  Arnoldi.  Mass.    Miscell.  p.    27;   Krb.  Prg. 
p.  469;  Arn.  L.  Fragm.  XVI,  p.  27. 
Endococcus  Arnoldi.  Oliv.  L.  Ouest  II,  p.  399. 
Apothécies  très  petites,  punctiformes,  sessiles,  noires,  pressées, 
perforées  au  sommet.  Paraphyses  nulles  ;  thèques  elliptiques; 
spores,   8,  12  par  thèque,  ellipsoïdes,    brunes,   uniseptées  : 
9X3. 

Habit.  Sur  Urceolaria  scruposa  (L).  Normandie  (Malbranche)  ;  Alle- 
magne, Italie,  etc. 


ACADÉMIE   DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  127 

(127.)  8.  Endoc.  Pseudocarpus.  Nyl. 

Syn.  Endococcus  pseudocarpus.  Nyl.  Pyr.  Or.  p.  71  ;  Pyr. 
Or.  Nov.   p.  87. 

Apothécies  o,i  —  0,2  m.  brunies,  dimidiées.  Spores  8  par 
thèque;  oblongues   ou    fusiformes,  uniseptées  :  9,18  X  5,9 

Pellax.  Nyl.  Prg.  Or.  sup.  citât.  Apothécies  entièrement  noires, 
plus  petites,  innées,  à  ostiole  seul  proéminent  ;  spores 
9>i5  X  5,6. 

R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  -f-  rouge  vineux. 

Habit.,  Sur  les  squames  de  Heppia  obscurans  Nyl.  et  nigrolimbzta 
Nyl.,  dont  elles  paraissent  figurer  les  apothécies.  Pyrénées-Orien- 
tales (Nylander).  —  Hérault  (De  Grozals). 

(128.)  9.  Endoc.    Psorœ   (Anz.)  Oliv. 

Syn.  Sphcerella  psorœ.  Anz  Anal.  p.  27,  Arn.  L.  Tyrol  XI, 
p.  521. 

Exs.  Arn.  523. 

Icon.  Arn.  L.  Frag.  XVI,  tab.  II,  f.  21. 

Apothécies  petites  0,1  m.  à  peine,  immergées,  perforées  au 
sommet. 

Paraphyses  nulles;  thèques  renflées,  larges;  spores  8  par 
thèque,  uniseptées,  d'abord  hyalines,  brunies  avec  l'âge, 
allongées,  obtuses  :  17,  21X7  */2  (27>  3°  X  7,  9.  Ex.  Arn. 
supra). 

R.  ch.  Gélatine  hyméniale  I  -f-  rouge  violacé. 

Habit.  Sur   Lecidea  decipiens  Ach.    Italie  (Anzi);  Tyrol.   (Arnold). 

(129.)  10  Endoc.  Araneosa.   (Rhem).  Oliv. 

Syn.  Sphcerella   araneosa.  Arn.    L.  Tyrol.  X,  p.    1 1 5  :    XIII, 

p.  281  ;  XIV,  p.  470. 
Exs.  Arn.  646. 

Icon.  Arn.  L.  Fragm.  XVI.  tab.  II,  f.  22,  23. 
Thalle  formé  de  petites  lignes  noires,  rayonnantes,  très  ténues, 

rameuses,  agonimies  monoliformes. 
Apothécies  à    peine  visibles   sous   la   loupe,  noires,  centrales, 

convexes.  Paraphyses  nulles;   thèques   oblongues,    élargies; 

spores  8  par  thèque,  uniseptées,  hyalines,  puis  brunies  avec 


128  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 


l'âge,  renfermant  ordinairement  plusieurs  goutelettes  oléagi- 
neuses :  12,  i  5  X  5,  6. 
R.  ch.  Gélatine  hyméniale  I  -|-  fauve  vineux. 

Habit.  Sur  Lecanora  tartarea  (L);  upsaliensis  (L).  verrucosa  Ach . 
Tyrol.    (Arnold). 

(130.)  11.   Endoc.  sporastatiœ  (Anz.)  Oliv. 

Syn.  Tichotecium  sporastatiœ.  Anz.  Neosym.  p.  17. 

Polycoccum  sporastatiœ.  Arn.  L.  Tyrol.  XIII,  p.  28?. 

Exs.  Arn.  645. 

Icon.  Arn.  in  Flora  1874.  II,  t.  9. 

Apothécies  petites,  noires,  punciiformes,  immergées  dans  les 
aréoles  du  thallenouricier,  à  ostiole  seul  proéminent,  tronqué, 
déprimé.  Paraphyses  nulles;  thèques  oblongues;  spores  6,  8 
par  thèque,  uniseptées,  brunes,  obtuses,  à  loges  inégales, 
20,  25  X  9,  12. 

R.  ch.  Gélatine  hyméniale  I  -4-  fauve  brunâtre. 

Habit.  Sur  le  thalle  des  Biatorella  morio  et  nigrocinerea .  Italie 
(Anzi.);  Tyrol  (Arnold);  Suisse  (De  Crozals). 

(131.)  12.  Endoc.  Complaiiatœ.  Arn. 

Svn.  Endoc<*ccus  complanatœ.  Arn.  L.  Tyrol.  X,  p.  101  , 
XVII,  p.  562. 

Exs.  Arn,   1 141 . 

Icon.  Arn.  L.  Fragm.  XVI,  tab.  II,  f.  16. 

Apothécies  punctiformes,  noires,  très  petites,  légèrement  proé- 
minentes. Paraphyses  nulles;  thèques  oblongues;  spores  8 
par  thèque,  brunes,  uniseptées,  atténuées  aux  extrémités, 
droites  ou  légèrement  courbées  :  r5.  18  X  4,  5. 

R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  -f-  rouge  vineux. 

Habit.  Sur  Lecanora  complanata  Krb.  et  Lecidea  tenebrosa  fvv. 
Tyrol.  (Arnold). 

(A  suivre) . 

Le  Secrétaire  perpétuel,  Gérant  du  «  Bulletin  »  :  H.  LE  VEILLE. 
Le  Mans.  —  Imprimerie  Monnoyer.  iv-1907. 


MONOGRAPHIE  DU  GENRE  ONOTHERA 


Par    H.     LEVEILLE 


Deux  fascicules  parus.  —  Le  3e  à  paraître  fin  1907 
Se  hâter  de  souscrire  avant  l'apparition  du  dernier  fascicule 


PRIX   I    VO    FRANCS 


PLANTES  A  CÉDER 

Doubles    du  Japon,    de    la    Chine     et   d'Afrique 

FRANCHET  :  Flore    de    Loir-et-Cher 

Broché , .         7  fr.  au  lieu  de  1 5  fr. 

Relié 9fr. 

Remise  de  20  0/0  aux  acheteurs  de  la  Flore  de  poche  de  la  France. 

IIIIIIIIBIIIIBIIllllllllllllllllllllililllllllJlllllill IIIIIBOIIIIII 

Avis     au     3F5.elie-iar* 


Le  numéro  de  de'cembre  1906  porte,  par  erreur,  le  n°  206  sur  sa  couverture,  au 
lieu  de  207.  Ce  numéro  fait  suite  au  numéro  renfermant  les  planches  des  Epilobium. 
Tous  deux,  forment  avec  une  pagination  spéciale,  la  seconde  partie  du  tome  XVI, 
année  1906. 

Quant  au  numéro  à  couverture  bleue,  renfermant  les  cartes  de  la  Mayenne,  il 
forme  le  ier  fascicule  de  l'année  1907,  tome  XVII.  Les  titre  et  faux-titre,  encartés 
ici,  devront  être  placés  en  tête  de  ce  numéro. 


i6e   Année  '3e  Série) 


N°  212 


Ier  Juin   1907 


BULLETIN 


DE 


L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE 


de  Géographie  Botanique 


H.e  bon  à  tif  ei»  s\  été  «loiraié  le  S    Juin    190T 


SOMMAIRE  DU   N°    212 

Dr  H.  Christ.  — Filices  Chinenses,   Duclouxiance,  Esquirolianœ  et  Cavalerienses. 
Filices  Azoricae  a  D'°  Bruno  Carreiro  lectae. 


PARIS 


ri.  -A.  i^rt  1  e     g  h  ar  les     a  iva:  A.  t 

11,        RUE       DE       MEZIÈBES,        11 


1  907 


F 


) 


M 


ERMANN 


pHR 


IST 


piRECTEUPv     DE     L'ACADEMIE     I  NIER  N  AT  IO  N  A  LE    DE     pEOGRAPHIK     JÎOTANIQUE     POUR,   iqO], 


i6*  Année  (3e  Série) 


N°  212 


Juin  1907 


BULLETIN 


DE  L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE 


DE        GÉOGRAPHIE       BOTANIQUE 


SESSION    EXTRAORDINAIRE 

EN     SAVOIE    (AOUT    1907) 


Rendez-vous  à  Bozel  :  Hôtel  des  Alpes.  Arrivée  de  Moutiers  à 
Bozel  en  voiture.  Dimanche  4  août,  6  h.  Ouverture  de  la 
session. 

in  Jour  :  Bozel  (872  m.  ait.),  de'jeuner;  Champagny-le-Haut  ; 
(1 196  m.)  souper  et  coucher  (Hôtel  des  Gorges). 

2e  Jour  :  Champagny-Col  du  Palet,  Lac  de  Tignes. 

(Tignes  ;  on  emporte  son  repas  de  midi).  Magnifique  prome- 
nade à  tous  égards,  un  peu  longue,  mais  que  nul  assurément 
ne  regrettera.  Très  facile  à  faire  en  un  jour  (Hôtel  Veuve 
Revial). 

3e  Jour  :  Tignes  (1648  m.)  ;  matinée  :  repos  (arrangement  des 
plantes),  promenade  dans  les  gorges  (à  1  demi-heure  environ 
du  village)  ;  repas  de  midi  à  Tignes. 

Après-midi,  départ  pour  Val-d'Isère,  belle  route  alpine,  paysage 
superbe;  arrivée  vers  3  ou  4  heures,  repos  ou  herborisation 
autour  de  La  Val. 

4e  Jour  :■  Val-d'Isère  (Hôtels  Moris  et  Parisien)  (1849  m.)  les 
sources  de  l'Isère,  glacier  de  la  Galise. 

5e  Jour  :  Val  d'Isère,  le  Fornet,  col  de  l'Iseran,  Bonneval-sur- 
Arc  ;  excursion  d'une  journée,  on  emporte  à  manger,  superbe 
paysage  de  haute  montagne,  splendide  !  coucher  à  Bonneval , 
(Chalet  du  Club  Alpin)  (1828  m.). 

6e  Jour  :  Bonneval,  Ouille-de-Ré,  sources  de  l'Arc,  retour  à 
Bonneval,  emporter  son  déjeuner  de  midi  avec  soi.. 


LlBRARY 
NEW  YORK 
BOTANICAL 

oaruen. 


II  ACADEMIE   DE    GEOGRAPHIE   BOTANIQUE 

7e  Jour  :  Bonneval,  Lans-le- Bourg,  Mont-Cenis  (Hôtels  de  l'an- 
cienne Poste  (Italien)  et  de  l'Hospice  (Français)  (2091  m.). 

8e  Jour  :  Le  Mont-Cenis,  (le  lac,  gorges  de  Savalain,  les  Ron- 
ches,  etc.). 

ge  Jour  :  Retour  par  Modane,  clôture. 

Liste  des  principales  espèces 
qui  seront  assurément  recoltees  au  cours  de  la  session. 

Saint-Bon  près  Bozel  :  Horminum  pyrenaicum. 

Gorges  de  Champagny  :  Linnea  borealis. 

Col  du  Palf.t  :  Gentiana  utriculosa. 

«  Apargia  taraxaci. 

«  Viscaria  alpina. 

m  Arabis  caerulea. 

«  Taraxacum  Pacheri. 

«  Hieracium  subnivale. 

«  Crépis  jubata. 

«  Pedicularis  rosea. 

«  Androsace  glacialis. 

«  Trisetum  subspicatum. 

«  Callianthemum  rutœfolium. 

Bords  du  lac  de  Tignes  :  Ranunculus  lutulentus  Per.  Song. 
«  Carex  microglochin. 

«  Potamogeton  marinus. 

Tignes  :  Rochers  du  Franchet  :  Saxifraga  diapensioide?. 

Gorges,  a  gauche  de  la  route  :  Cirsium  heterophyllum. 
«  Carduus  personata. 

«  C.  heterophyllum  x  Carduus  personata. 

«  Cortusa  Mathioli. 

a  Pedicularis  recutita. 

«  Leontopodium  alpinum. 

Val  d'Isère  :  Meum  adonidifolium. 
«  Saussurea  alpina. 

«  Carex  microglochin. 


ACADEMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  III 

Val  d'Isère  :  Juncus  arcticus. 
«  «       triglumis. 

«  Scirpus  Alpinus. 

«  Carex  bicolor. 
«  «     capillaris. 

«  Arabis  allionii. 

«  Asperula  Jordani  Per.  Song. 

«  Kœleria  brevifolia  Reut. 

«  Colchicum  alpinum  D  C. 

Entre  Val  d'Isère  et  la  Galise  :  Onobrychis  montana. 
«  Phaca  astragalina. 

«  Achillea  tanacetifolia. 

A  Saint-Charles  :  Viola  pinnata. 
«  Saxifraga  caesia. 

«  Campanula  thyrsoidea. 

«  Pedicularis  gyroflexa. 

Plan  du  Prarion  :  Achillea  nana. 

«  Campanula  cenisia. 

«  Saxifraga  biflora. 

«  Oxytropis  neglecta. 

«  Artemisia  nana. 

«  Art.  Perrieri  (mutellina  X  nana). 

«  X  Art.  sylviana  Wolf. 

«  X  Art.  Seilerii  Wolf. 

«  Saxifraga  oppositifolia. 

«  S.  oppositifolia  X  biflora. 

«  Art.  mutellina 

«  «       spicata. 

«  «       glacialis. 

Col  de  l'Iseran  :  Salix  glauca  (S.  sericea). 

«  Callianthemum  rutasfolium. 

«  Oxytropis  campestris. 

«  Cirsium  spinosissimum. 

«  Loiseleuria  (Azalea)  procumbens. 

«  Phyteumapauciflorum. 

«  Gagea  Liottardi. 


IV 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    ROTANIQUE 


Col  de   l'Iseran  :  Juncus  triçlumis. 

Carex  approximata. 

«     rupestris. 

«     curvula. 
«  «     atrata. 

«  Phleum  Gerardi. 

«  Crépis  jubata. 

«  Campanula  cenisia. 

«  Draba  nivalis. 

«  «     Wahlenbergii. 

«  Potentilla  nivea. 

«  Carex  juncifolia. 

«  Trisetum  sub^picatum. 

«  X  Gentiana  Favrati. 

Descente  sur  Bonneval  :  Pedicularis  rosea. 

«  Alsine  recurva. 

«  Achillea  Herba-Rota. 

«  Hieracium  glaciale. 

«  Carex  juncifolia. 
«  «     bicolor. 

«  Hugueninia  tanacetifolia. 

«  Erysimum  pumilum. 

Bonneval-Ouille-de-Ré.  Sources  de  l'Arc  : 
Draba  nemoralis. 
Pedicularis  incarnata. 
«  rosea. 

«  gyroflexa. 

Valeriana  celtica. 
Senecio  uniflorus. 
Senecio  incanus. 
X  S.  incano  X  uniflorus. 
Echinospermum  deflexum,  etc. 

Bonneval,  Lans-le-Bourg,  mont  Cenis  :  Saponaria  lutea,  et   une 
le'gion  d'espèces  rares  qui  croissent  là  en  abondance. 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  129 


Liste  des  principaux  travaux  du  Dr  H.  Christ 


Notice  phytogéographique  sur  le  Valais,  Bàle i856 

Revue  des  abiétinées  d'Europe 1862     i863  1873 

Distribution  des  plantes  alpines  de  la  chaîne  des  Alpes  d'Europe...  1867 
Les  Rosiers  de   la  Suisse   et  des  pays  environnants  de  l'Eur.  moy.  et 

mérid 1873 

La  flore  Suisse  et  ses  origines,  éd.  allem ^79 

—  —  éd.  franc i883 

Nouveau  catalogue  des  Carex  d'Europe i885 

Végétation  et  flore  des  lies  Canaries i885 

Rosiers  orient,  in  flor.  or.   Boissier  suppl 1887 

L'ancienne  flore  africaine,  éd.    franc 1892 

—  —  éd.  allem 1 897 

La  flore  ptérid.  de  Celèbes ^97 

Les  fougères  de  la  Terre 1897 

Monographie  des  Elaphoglossum 1898 

Fougères  de  la  Suisse 1900 

—        de  la  Chine  au  Musée  de  Paris igo5 

Fi  lices  Borneenses 1905 

Filices  Costaricenses IQ07 

Nota.  —  Les  travaux  parus  dans    le  bulletin  ne  figurent  pas   dans  cette 
liste. 


FILICES    YUNNANENSES 

DUGLOUXIANiE 
Par    le    Dr    H.     Christ 


Le  Frère  F.  Ducloux,  missionnaire  à  Yunnan-Sen,  capitale 
du  Yunnan,  auquel  on  doit  déjà  tant  de  découvertes,  m'a  favo- 
risé d'un  envoi  important  d'à  peu  près  cent  fougères  cueillies 
presque  sans  exception  dans  le  voisinage  de  sa  résidence,  et 
surtout  dans  les  ravins  dont  le  plateau    de  cette   province   est 

9 


l3o  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

sillonné.  Quoique  relativement  bien  exploitée  par  les  mission- 
naires français  depuis  le  Père  Delavay  et  par  M.  A.  Henry, 
cette  région  si  riche  n'a  point  dit  son  dernier  mot  en  fait  de 
formes  nouvelles,  et  je  vais  énumérer  les  nouvelles  trouvailles 
contenues  dans  l'envoi  du  Frère  Ducloux. 

Onychium  lucidum  (Don,  Prodr.y7.  nepal.,  14  Leptostegia). 
Au  Yunnan  tous  les  Onychium  d'Asie  se  donnent  rendez-vous. 
Il  y  a  (Ducloux  n°  66)  YO.  Japonicum  Kze.  typique,  à  frondes 
non  dimorphes,  à  segments   sorifères    occupés  en  partie  seule- 
ment des  sores  qui  sont  recouverts  d'un  indusie  persistant. 

Il  y  a  aussi  YO.  auratum  Klfs,  distingué  par  son  dimor- 
phisme,  à  frondes  stériles  partagées  en  lanières  linéaires,  à 
segments  de  la  fronde  fertile  grands,  en  forme  de  gousses  d'une 
crucifère,  atténués  vers  la  base  et  recouverts  entièrement  des 
sores  couleur  jaune  orangé. 

Il  y  a  entre  ces  deux  extrêmes,  la  forme  décrite  par  Don,  Prodr. 
//.  Népal  14  sous  le  nom  de  Leptostegia  lucida  et  plus  tard  par 
Clarke  comme  O.  Japonicum  v.  multisectum  {fil.  North. 
Ind  459). 

Cette  forme  a  les  frondes  stériles  très  semblables  à  celles 
d'O.  auratum,  mais  les  segments  fertiles  sont  plus  petits,  moins 
atténués  à'ia  base,  à  sores  plus  courts  et  plus  étroits,  et  res- 
semblant plutôt  à  ceux  du  type  d'O.  Japonicum. 

Le  Père  Ducloux  a  envoyé  deux  plantes  de  cette  sous-espèce, 
dont  l'une  (N°  65)  se  rapproche  un  peu  plus  de  Japonicum  et 
l'autre  (N°  67-68)  d' 'auratum. 

Hypolepis  punctata  (Poly podium  Thunbg.  fl.  Jap.  33). 
Nephrodium  Diels  Nat.  fl.  famil.  I,  177. 

Rien  n'est  plus  indiscutable  que  la  position  de  cette  plante 
sous  le  genre  Hypolepis;  ce  qui  est  plus  critique,  c'est  s'il  faut 
lui  attribuer  le  rang  d'une  espèce  ou  si  c'est  une  forme  à  sores 
intramarginaux  appartenante  une  des  espèces  répandues  d' Hypo- 
lepis à  sores  marginaux  et  recouverts  du  bord  indusiiforme  du 
segment.  En  outre,  les  plantes  de  provenance  différente  appelées 
Polypodium  punclatum  par  les  auteurs  sont  loin  d'être  iden- 
tiques entre  elles. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  131 


La  forme  de  Yunnan-Sen  (N°  96-97)  est  très  vigoureuse,  à 
parties  axiales  inermes  ou  peu  verruqueuses,  pubescente,  semi- 
coriace,  et  les  sores  sont  en  partie  intramarginaux,  à  bord  du 
segment  non  réfléchi,  en  partie  marginaux  à  indusie  réfléchi 
plus  ou  moins.  Ce  qui  est  très  sûr,  c'est  que  la  plante  nommée 
par  Baker  P.  punctatum  du  Houpe  1.  Henry  que  j'ai  baptisée  var. 
Henryi  (Bull.  Soc.  bot.  franc.  1  go5,  Ser.  4,  tome  5,  61),  est  abso- 
lument différente  et,  quoique  je  n'aie  vu  la  base  de  la  plante, 
me  paraît  s'éloigner  tellement  de  Hypolepis,  qu'elle  pourrait 
bien  se  dévoiler  comme  un  genre  nouveau. 

PterisCretica  L.  var  subumbrosa  n.  var. 

Rappelle  pour  le  port  et  la  position  des  pinna?,  P.  ùmbrosa 
R.  Br.  d'Australie  dont  il  diffère  de  suite  parle  rachis  non  ailé. 
Diffère  du  type  de  P.  Cretica  et  des  espèces  affines  par  une 
fronde  pennée  à  pinnae  très  rapprochées. 

Frondibus  sine  dubio  fasciculatis,  stipite  tenuiglabro  uti  tota 
planta,  stramineo,  sulcato,  ultra  1  dec.  longo,  fronde  20  cent, 
longa  basi  asquilata  late  deltoidea,  pinnata  basi  bipinnata,  pinnis 
basalibus  remotis,  superioribus  approximatis  ca.  4  utrin- 
que,  erecto-patentibus,  sessilibus,  basi  subtruncatis.  1  cent 
1/2  latis,  1  déc.  et  ultra  longis,  anguste  lanceolatis,  acuminatis, 
dense  serrulatis,  pinna  infima  usque  ad  basin  partita  fere 
flabellato-quadrifida  ,  sequente  bifida,  caeteris  simplicibus,  ferti- 
libus  angustioribus  casterum  similibus.  Nervis liberis  manifestis 
1  mill.  remotis  soepissime  a  basi  geminatis  aut  ad  médium  fur- 
catis,  textura  subcoriacea  facie  subnitente.  Sorisimpressis  1  mill. 
latis  a  basi  continuis  sed  infra  apicem  manifeste  serrulatum 
desinentibus  brunneis,  indusio  persistente  griseo  sed  mox  invo- 
luto. 

Hab.  Environs  de  Yunnan-Sen.  Bord  des  routes,  7  août  1 904, 
N°42. 

Cheilanthes  sbbrufa  Baie.  mss.  ex  Hope  mss. 

Cette  plante  a  été  découverte  par  M.  Henry  N°  9080  et  re- 
trouvée plus  tard  N°  1 1 83  1  à  Mengtse  ;  elle  aurait  reçu,  d'après 
M.  Hope  in  litt.,  ce  nom  de  M.  Baker,  custos  émérite  de  Kew, 
mais  comme  sa  diagnose  n'a  jamais  paru,  et  comme  le   F.  Du- 


l'32  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

cloux  vient  de  constater  aussi  la  plante  à  Yunnan-Sen,  il  n'y  a 
plus  lieu  de  la  passer  plus  longtemps  sous  un  silence  forcé.  C'est 
un  intermédiaire  ;assez  exact  entre  Ch.  farinosa  Kl fs  et  C.  ru fa\  il 
a  les  pinnœ  larges,  la  villosité  et  le  stipe  raccourci  du  second,  et 
la  couverture  de  cire  blanche  et  les  segments  profonde'ment  dé- 
coupés et  peu  décurrents  du  premier. 

Rhizomate  brevi  radicoso,  stipitibus  fasciculatis  atrocastaneis 
rigidis  flexuosis  crassis  politis  variae  longitudinis:  3  ad  (raro)  10 
Cent.,  fronde  10  ad  i5  cent,  longa  basi  6  ad  9  cent,  lata  deltoideo- 
ovataobtusabasi  deorsum  acuta  bipinnatifida,  10  ad  1  5-  juga,  pin- 
nis  inlimis  remotis  4cent.  1/2  îongis  basi  3  cent.  i/2latis,  superio- 
ribus  approximatis,  usque  ad  alam  plus  minus  latam  incisis,  pin- 
nulis  obtusis,  infrondibusprimariis  late  ovatis  1  cent,  et  ultra  Ion- 
gis, 1/2  cent,  latis,  crenatis,  in  frondibus  adultis  angustioribus  (3-4 
mill.  latis)  profunde  crenatis.  Soris  secus  margines  contiguis,  mi- 
nutis,  1  mill.  latis  rotundis,  indusio  reniformi  pallide  griseo  per- 
sistente.  Tota  planta  pilis  fulvis  patentibus  dense  tecta  et  ciliata, 
stipite  rachique  insuper  setis  longioribus  castaneis  vestitis,  facie 
superiore  viridi,  inferiore  cera  albido-flava  plus  minus  induta, 
textura  flaccide  coriacea. 

Hab.  Mengtse  1.  Henry  9080,  1 1 8 3 1 .  Yunnan-Sen,  parois 
pierreuses  d'une  ravine  oct.  1905,  N°  19.  Ducloux. 

Athyrium.  Roth. —  groupe   Faurieana. 

Il  y  a,  en  Extrême  Orient,  un  petit  groupe  de  ce  genre  si  poly- 
morphe dont  un  membre  Japonais,  VA.  Fauriei  Christ  Bull. 
Herb.  Boiss.  1896,  671  (Nephrodium)  a  été  découvert  d'abord. 
Une  forme  voisine,  VA.  Woodsioides  Christ  (Bull.  Acad.,  Mans, 
1906,  124)  a  été  trouvée  par  Wilson  dans  le  Szetchuen.  Le 
Yunnan  en  possède  encore  deux  :  VA.  anisopterum,  trouvé  par 
A.  Henry  il  y  a  déjà  des  années,  retrouvé  par  le  F.  Ducloux, 
enfin  la  forme  la  plus  développée  :  A .  petiolosum,  nouvelle  aussi, 
également   trouvée    par  le  F.  Ducloux. 

Toutes  ses  formes  ont  une  fronde  singulièrement  étroite,  du 
port  d'un  Asplenium  du  groupe  resectum,  à  pinnae  rhomboidales 
courtes,  à  base  large  et  souvent  très  inégale,  fortement  auriculée 
antérieurement,  assez  peu  incisées,  et  à  sores  petits,  courts,  sou- 
vent arrondis,  à  indusie    le    plus  souvent    réniforme  et  arrondi. 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  133 

Athyrium  Fauriei  Christ  (Bullet.  Herb.  Boiss,  IV,. N°  10,1896, 
671  Nephrodinni)  interprété  comme  un  Lastrea d'abord  àcausede 
son  sorerond  et  son  indusieaspidioide,  est  la  forme  la  plus  petite, 
à  pinnas  très  rapprochées,  à  base  presque  égale,  fortementdilatée, 
auriculée,  allongées,  lancéolées,  acuminées,  à  lobes  nombreux 
(10  de  chaque  côté),  peu  profonds,  assez  aigus  triangulaires, 
faiblement  crénelés. 

Hab.  Japon,  Shiretoko  (1893)  10980.  Ozaka  12073.  Yezo 
(1904),  5645  Faurie. 

A.  Woodsioides  Christ  (Bullet.  Acad.  Internat.  Mans,  1906, 
124). 

Forme  également  petite,  à  pinnas  largement  ovales,  obtuses,  à 
base  assez  inégale  :  tronquée  postérieurement,  auriculée  anté- 
rieurement,, lobes  à  peu  près  5  de  chaque  côté,  obtus,  largement 
ovales,  distingués  par  une  dentelure  profonde,  aiguë  presque 
subaristée. 

Hab.  Yunnan,  Henry  i33io.  Wilson,  Sze  Tchuen  (1903), 
5389. 

Athyrium  anisopterùm  Bull.  Boiss.  VI,  1898,  962. 

A.    Fauriei  var.  elatius  Christ  (Bull.  Herb.  Boiss.  VI,  1898, 

i93). 

Forme  plus  grande,  pinnaetrès  inégales,  tronquées  postérieu- 
rement, fortement  auriculées  antérieurement,  pinnœ  inférieures 
profondément  pinnatifides  à  auricule  libre.  —  Je  donne  ici  une 
diagnose  plus  explicite  que  ma  première. 

Rhizomate  obliquo,  crasso,  stipitibus  fasciculatis  sed  paucis 
(3  ad  4)  basiincrassata  atrobrunnea,  squamis  subulatis  brunneis 
parcevestita,tenuibusstramineis  usque  ad  25  cent.longis,  glabris 
uti  tota  planta,  fronde  usque  ad  25  cent,  longa,  basi  haud  an- 
gustata  usque  ad  8  cent,  lata  lanceolato-elongata,  pinnis  circa 
18  utrinque,  alternis  patentibus  petiolulatis  modice  approxi- 
matis,  inferioribus  remotis,  rhombeo-ovatis  valde  inasqualibus, 
postice  abscisso-cuneatis,  antice  auriculatis  acutiusculis  lobatis, 
infimis  3  1/2  cent,  longis  basi  2  1/2  cent,  latis,  lobis  obliquis 
oblongis  obtusis  ca.  7  utrinque,  denticulatis,  inferioribus  iterum 
breviterlobulatis,  infimis  cum  auriculisprofundeincisisinterdum 


134  ACADÉMIE  DE  GÉOGliAPHIE  BOTANIQUE 

liberis.  Nervis  in  lobis  pinnatis,  soris  sparsis,numerosis,  7,  5,  3 
pro  lobis  1  1/2  aut  2  mill.  longis  ovatis  sive  subrotundis,  indu- 
sio  persistente  griseo  reniformi.  Textura  tenui,  colore  obscure 
viridi. 

Hab.  Mengtze  10109  A.  B.  1.  A.  Henry.  Même  plante,  mais 
plus  petite  Yunnan-Sen,  ravine  91,  F.  Ducloux. 

La  même  plante  sur  les  montagnes  de  Luzon,  Philippines  : 
M.  Tonglon  225o  M.  1.  Loher.  M.  Data  1.  Copeland  1967. 

Athyrium  petiolosum  n.  sp. 

La  forme  la  plus  développée,  par  les  pinnas  plus  profondé- 
ment partagées  en  segments  plus  étroits  et  par  les  sores  plus 
allongés  faisant  passage  vers  le  groupe  Filix  femina . 

Rhizomate  obliquo,  stipitibus  uti  videtur  paucis  fasciculatis 
basi  atratis  incrassatis,  raris  squamis  setiformibus  atratis  spar- 
sis,  12  ad  20  cent,  longis,  planta  creterum  nuda,  fronde  elongato- 
oblonga,  usque  ad  45  c.  longa,  basi  vix  angustata,  medio 
i5  cent,  lata,  longe  acuminata,  pinnis  alternis  approximatis 
manifeste  petiolatis,  circa  20  utrinque  e  basi  latissima  et  fere 
asquali  trigono-ovatis,  acutis,  7  cent,  longis  basi  3  1/2  cent. 
aut  ultra  latis,  ad  rachim  alatam  pinnatis,  pinnulis  12  utrinque 
obtusiusculis,  ovatis,  inferioribus  mediisque  basi  liberis,  basali- 
bus  maximis  sedanticis  posticisque  fere  aequalibus  2  1/2  cent,  lon- 
gis 1  cent,  latis,  profunde  lobatis,  lobis  cuneato-ovatisobtusis  den- 
tatis  nec  aristatis,  nervis  in  lobis  pinnatis,  soris  costae  approxi- 
matis numerosis,  5  vel  pluribus  utroque  costae  latere,  basi  bise- 
riatis,  oblongis  rectis  2  mill.  longis  rufobrunneis,  indusio  ovato 
tenui  flaccido  dilute  brunneo.  Textura  tenui,  colore  flavido- 
viridi. 

Hab.  Yunnan-Sen,  ravine  ombragée  et  humide.  Nov.  1905, 
N°  5o.  101. 

Athyrium  groupe  Filix  femina. 

Athyrium    Yunnanense    n.    sp. 

Grand;  un  membre  des  plus  développés  du  groupe  jilix  femina , 
tripinnatifide,  très  voisin  d'A.  alatum  Cbrist,  mais  différent  par 
des  pinnules  ovales-acuminées  larges,  rétrécies  vers  la  base 
petiolée,  distantes. 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  135 


Rhizomate  obliquo,  stipitibus  paucis,  basi  squamis  ochraceo 
brunneis  crispis  subulatis  dense  vestitis,  planta  aliter  glabra, 
stipite  tenero  stramineo  40  cent,  longo  sulcato  basi  5  mill. 
crasso,  fronde  5o  cent,  longa  25  cent,  lata  deltoideo-ovata,  pin- 
nis  erecto-patentibus  remotis  paucis  :  circa  9  utrinque  infra 
apicem  caudatum  pinnatisectum,  infimis  vix  abbreviatis,  deor- 
sum  non  auctis,  usque  ad  25  cent,  longis  7  ad  1  5  cent,  latis,  e 
basi  lata  oblongis  acuminato-caudatis,  petiolatis  (petiolo  1 
usque  ad  4  cent,  longo)  costis  superne  anguste  alatis,  pinnulis 
remotis  petiolatis  ovato-caudatis  infimis  sxpe  abbreviatis, 
usque  ad  8  cent,  longis  3  1/2  cent,  latis,  ca.  12  utrinque  infra 
apicem  pinnatisectum,  ad  alam  latam  incisis,  lobis  pectinato 
confertis  parallelis  spatio  angustissimo  separatis  lineari-lanceo- 
latis,  1  cent,  et  ultra  longis  3  mill.  latis  acutis,  acute  crenulatis. 
Soris  numerosis,  in  lobis  5  ad  7  utrinque,  obliquis,  confertis,  a 
costula  ad  marginem  protensis,  lanceolatis,  superioribus  vix 
incurvatis  2  mill.  longis,  infimis  athyrioideis  i.  e.  reniformi- 
resupinatis,  indusio  aut  ovato-repando  aut  reniformi. 

Hab.  Yunnan  Sen    sous  buisson  oct.  69,  sept.  61 . 

Athyrium  biserrulatum   n.   sp. 

Pour  le  port  rappelant  VA.  macrocarpum  Bl.  comme  je  l'ai  de 
l'Himalaya  l.Gammie,  mais  plus  tendre,  et  très  distingué  par  une 
dentelure  ariste'e  dédoublée  et  fort  prononcée.  Sores  petits, 
presque  globuleux,  indusie  persistant,  ovale. 

Rhizomate  horizontaliter  et  longe  repente,  pennae  anserinae 
crassitie,  radicoso,  brunneo,  stipitibus  paucis  sive  solitariis, 
basi  castaneis  squamis  ovato-acuminatis  brunneis  vestitis,  cae- 
terum  stramineis  et,  uti  tota  planta,  glaberrimis,  stipite  tenui 
25  cent,  et  ultra  longa,  fronde  3o  ad  40  cent,  longa,  1 1  ad 
20  cent,  lata,  ovato-acuminata,  versus  basin  attenuata  et  pinna- 
rum  jugum  ad  meras  auriculas  reductum  gerente,  pinnis  7  cent, 
longis  2  cent,  latis  admodum  remotis  subsessilibus  aut  brevis- 
sime  pedunculatis,  patentibus,  falcatis,  inferioribus  oppositis, 
pinnis  ca.  1  5  utrinque  infraapicem  pinnatisectum,  usque  ad  alam 
angustam  incisis,  pinnulis  ca.  12  utrinque  infra  apicem  cauda- 
tum, confertis   late    adnatis,   oblongis    1    cent,  longis  1/2  cent. 


136  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


latis  obtusis  subinaequalihus  i.  e.  antice  modice  auriculatis 
biserratis  i.  e.  lobato-dentatis  lobis  ovatis  argutissime  serratis, 
dentibus  aristatis.  Nervis  in  lobis  pinnato-furcatis,  soris  ca. 
4  utrinque  costulis  approximatis  parvis  i  aut  i  1/2  mill.  longis 
rotundato-ovatis  incurvis,  indusio  incurvo  griseo  persistente. 
Texturatenuiter  herbacea,  colore  flavo-viridi. 

Hab.  Yunnan-Sen,  Ravines, nov.  igo5,  n°  81.  Vallon  humide, 
N°84. 

Athyrium  groupe  acrostichoides . 
Athyrium  dolosum  n.   sp. 

Sous-espèce  d' A.  thelypteroides  Mich.  (A.  acrostichoides 
Sw.  Diels)  mais  différent  par  les  segments  petits,  serrés,  pointus, 
les  sores  plus  courts,  un  rachis  très  élargi,  etc.,  une  fronde 
atténuée  plus  longuement  vers  la  base  en  pures  oreillettes. 
Rhizomate  elongato  erecto,  stipite  crasso  (3  mill.  et  ultra) 
pallide  stramineo,  setulis  parce  vestito,  3o  cent,  longo,  fronde 
multo  magis  elongato  et  angustiore  quam  typus  A.  thelypte- 
roidei,  anguste  lanceolato  acuminato,  90  cent,  longo  i3  cent, 
lato,  versus  basin  sensim  angustato,  pinnis  numerosis,  ca. 
40  utrinque,  versus  basin  ad  meras  auriculas  reductis,  paten- 
tibus,  7  cent,  longis,  vix  1  cent,  latis,  basi  late  sessilibus,  infe- 
rioribus  remotis,  superioribus  approximatis  acutis  haud  ad 
costam  incisis,  lobis  obtusiusculis,  superioribus  acutis,  3  ad 
4  mill.  longis,  2  1/2  mill.  latis,  ovato-triangularibus,  acute  cre- 
nulatis,  nervis  obliquis  5  utrinque,  soris  brevibus,  ovato-rotun- 
datis,  3  utrinque  (apice  lobi  libero)  vix  ultra  1  mill.  longis 
latisque,  indusio  reniformi  late  ovato  ochraceo  persistente  sed 
mox  corrugato,  soris  dilute  brunneis  fere  aspidioideis,  more 
Aspidii  crenati  Forsk. 

Hab.  Yunnan-Sen  vallées  humides,  déc.  1905,  n°  79. 

Dryopteris  (Lastrea)  pellucida  Franchet  Nouv.  Arch.  mus. 
Paris  2  X  1 19  Aspidium  «Davallia  »  Franchet  mss.,  voyez  la  dia- 
gnose  détaillée  in  Bull.  Soc.  bot.  France,  tome  52,  1905,  418. 

Dans  cette  diagnose,  il  n'est  pas  encore  question  du  rhizome 
dont  les  échantillons  originaux  du  P.  David  n'offrent  pas  trace. 
Le   F.    Ducloux   a   comblé   cette    lacune    importante   dans   la 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  137 

connaissance  de  cette  curieuse  espèce  qui  imite  à  s'y  méprendre 
un  Davallia,  comme  prouve  l'étiquette  de  Franchet  qui  Ta 
nommé  d'abord  ainsi.  En  effet,  le  rhizome  aussi  ajoute  à  cette 
ressemblance  : 

Rhizomate  subterraneo  horizontaliter  repente  cylindrico 
8  cent,  et  ultra  longo  5  mill.  crasso  paucirameo  radicoso  setulis 
minimis  brunneis  villoso,  stipitibus  solitariis. 

Cette  plante  doit  former  une  sous-section  du  groupe  des  Las- 
treœcompositœ  :  Pellucidœ  et,  si  l'indusie  n'était  pas  exactement 
aspidioide,  pourrait  même  constituer  un  genre  à  part.  L'indusie 
esta  caractériser  ainsi  : 

Indusio  rotundato-reniformi  turgido  persistente  griseoglabro 
minuto  1/2  mill.  lato,  umbone  valde  impresso. 

Hab.  Yunnan-Sen  n°  j5. 

Dryopteris  pteridiiformis  n.  spec. 

Affinité  de  D.marginata  (Wall),  du  Yunnan  et  de  l'Himalaya, 
différent  par  un  rhizome  rampant,  des  frondes  solitaires  ou  à 
peine  fasciculées  à  segments  plus  petits,  plus  nombreux,  non 
incisés,  à  indusies  petits,  bruns,  bientôt  disparus. 

Amplum.  Rhizomate  horizontali,  repente,  digiti  crassitie, 
radicoso,  stipitibus  paucis  aut  solitariis.  sulcatis,  fere  1  metr. 
altis  1/2  cent,  crassis,  rufo-castaneis,  squamis  ovatis  et  late 
lanceolatis  acutis  brunneis  parce  sparsis,  planta  -aliter  glabra, 
rachi  valida  rufostraminea,  fronde  yb  cent.  longa,  40  cent,  lata, 
deltoideo-ovata,  pinnis  infimis  maximis  :  35  cent,  longis  basi 
20  cent,  latis,  pinnis  petiolatis  remotis  circa  18  utrinque  infra 
apicem  brevem  pinnatisectum,  deltoideo-ovatis,  pinnulis  ca. 
20  infra  apicem,  confertis,  infimis  10  cent,  longis  3  1/2  cent 
latis,  inferioribus  petiolulatis  superioribus  sessilibus  e  basi  lata 
lanceolato-acutis,  usque  ad  costam  anguste  alatam  partitis, 
segmentis  III  ord.  ovato-oblongis  obtusissimis confertis,  infimis 
lobulatis,  reliquis  integris  sed  minute  serrulatis,  iis  médias  partis 
frondis  1/2  cent,  longis  3  mill.  latis,  nervis  in  segmentis 
pinnatis  numerosis  confertis,  soris  parti  superiori  frondis  so- 
lummodo  insidentibus,  basin  segmentorum  occupantibus  nec 
apicem  attingentibus,  2    rarius  ?    utrinque,    mox  confluentibus 


138  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE- BOTANIQUE 


rufobrunneis,  indusio  minuto  brunneo   reniformi  mox  evanes- 
cente.    Textura  subcoriacea,    colore    infra  pallidiore.    Habitu 
Pieridium  aquilinum  referente. 
Hab.  Yunnan-Sen,  ravine  près  des  eaux,  dec.  n°95. 

Dryopteris  iuxtaposita  n.  sp. 

Très  près  de  D.  erythrosora  (Eat.),  mais  différent  par  une 
fronde  allonge'e  à  pinnas  nombreuses  (20  à  25)  et  très  distantes. 
Segments  plus  petits.  Sores  petits,  brun  foncé.  Port  général 
à"  A.  remotum  A.  Br.;  A.  erythrosorum  a  une  fronde  largement 
deltoide,  longuement  stipitée,  à  10  pinnae  allongées  seulement 
au-dessous  de  la  pointe  brusquement  atténuée.  En  tout  cas  sous- 
espèce  qu'il  faut  séparer. 

Rhizomate  valido  probabiliter  obliquo,  stipitibus  32  cent, 
longis  pennœ  anserinae  crassitie,  basi  incrassatis  squamis  ma- 
gnis  ovato-acutis  ultra  1  cent,  longis  atrobrunneis  vestitis, 
rachi  parce  furfuracea,  planta  aliter  glabra,  rachi  straminea, 
fronde  60  cent,  longa  20  cent,  lata  e  basi  deltoidea  elongato- 
oblonga  sensim  acuminata,  pinnis  alternis  remotis  ca.  22  utrin- 
que  infra  apicem  incisum,  infimis  haud  abbreviatis,  sed  facile 
longissimis,  falcato-patentibus,  14  cent,  longis,  sessilibus  aut 
brevissime  petiolatis,  e  basi  dilatata  lanceolato-acuminatis  et 
caudatis,  basi  usque  ad  5  1/2  cent,  latis,  pinnulis  subaequalibus 
liberis  basi  utrinque  dilatatis  fere  2  1/2  cent,  longis  usque 
ad  1  1/2  cent,  latis  ovato-oblongis  subfalcatis  obtusiusculis 
confertis,  lobulatis,  lobis  acute  serrulatis,  soris  minutis  1/2  mill. 
latis  7  ad  10  utrinque  (interdum  biseriatis)  costas  adpressis  brun- 
neis,  indusio  reniformi  profunde  umbonato  griseo-brunneo 
turgido. 

Hab.  Yunnan-Sen,  ravines  N°  99. 

A.  marginatum  Wall,  a  un  tissu  plus  flasque,  les  segments  sont 
moins  séparés,  soudés  à  la  base  par  une  aile  large,  lobules  irrégu- 
lièrement, plus  allongés,  et  les  sores  plus  nombreux  à  3  ou  4  de 
chaque  côté  plus  écartés  et  non  soudés  ensemble,  occupant  toute 
la  fronde,  s'étendent  sur  les  segments  sans  se  tenir  confinés  à 
leur  base.  Le  stipe  est  couleur  paille,  le  rhizome  oblique  et  por- 
tant plusieurs  feuilles. 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  139 


Dryopteris  (Lastrea  pinnata)  Duclouxii  n.  sp. 

Découverte  des  plus  marquantes.  Un  des  Lastrea  les  plus 
puissants  et  les  plus  originaux  trouvés  à  ce  jour.  Egregium 
floras  Chinas  decus  !  groupe  d'A.  erubescens  et  d'A.  appendicu- 
latum,  mais  très  différent  de  toutes  les  autres  formes  par  la  gran- 
deur exceptionnelle,  le  tissu  coriace,  les  segments  serrés,  dentés, 
la  base  des  pinnoe  ornée  d'une  auricule  lobée,  et  les  sores  très- 
gros  et  marginaux  sansindusie. 

Rhizomate  repente  horizontal!  sulcato  pennas  cygni  crassitie 
radicoso,  stipite  anguloso-sulcato  viridiaut  rufo-stramineovalido 
fere  digiti  minoris  crassitie,  basi  squamis  brunneis  ovato-acutis 
flaccidis  sparso,  supra  cum  rachi  pilis  brevibusalbidis  parce  ves- 
tito,  55  cent,  longo.  Fronde  i  1/2  metr.longo  35  cent,  lato,  acumi- 
nato,  versus  basin  sensim  in  meras  auriculas  basi  dilatatasacu- 
tas  profunde  incisas  desinente,  pinnis  acuminatis  late  sessilibus, 
inferioribus  remotis  (interstitiis  5  cent.)  reliquis  confertis  circa 
45  utrinque  inter  auriculas  et  apicem  pinnatifidum,  20  cent, 
longis,  ad  basin  dilatatam  3  1/2  cent,  latis,  inferioribus  auricula 
libéra  rachim  tegente  1  1/2  cent,  longa  ovata  profunde  et  fere 
flabellatim  incisa  suffultis  (more  A.  stipularis  Americani)  ad 
alam  latam  incisis,  segmentis  pectinato-confertis,  ca.  40  et  ultra 
utrinque,  sinu  fere  nullo  separatis,  falcatis,  acutis,  grosse  serru- 
latis,  1  3  mill.  longis,  basi  5  mill.  latis,  costula  nervisque  promi- 
nentibus  albidis,  nervis  1  1  utrinque,  simplicibus,  soris  margi- 
nalibus  magnis  1  1/2  ad.  2  mill.  latis,  globoso  protrusis,  rufo- 
brunneis,  exindusiatis.  Nervis  et  margine  pilis  albidis  rigidis 
vestitis.  Textura  coriacea,  facie  superiore  obscure,  inferiore  pal- 
lide  viridi. 

Hab.  Yunnan-Sen.  Ravine  ombragée  très  humide,  hauteur 
env.  3  mètres,  déc.    1905  n°  82. 

Polypodium  hastatum  Thnbg,  var.  albopunctatum  n.    var. 

Une  forme  à  feuilles  simples,  plus  ovales  qu'à  l'ordinaire  et 
munie  à  la  face  supérieure,  de  nombreuses  taches  calcaires: 
chose  très  inusitée  dans  cette  espèce. 

Hab.  Yunnan-Sen.  Ravines,  janv.,    1906,  n°  38. 


140  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

Loxogramme  Duclouxii  n.  sp. 

Forme  intermédiaire  entre  L.  involuta  (Kunze  Linn.  24.  252. 
Selliguea)  et  L.  lanceolala.  S\v  (Grammitis),  à  rachis  prononcé 
jusqu'à  la  pointede  la  feuille,  s.1  distinguant  par  les  soresconfinés 
dans'le  quart  supérieur  de  la  fronde. 

Rhizomate  repente  ramoso  radicoso,  foliis  solitariis  aut  ap- 
proximatis,  instipitem  angustatum  sensim  decurrentibus,oblon- 
gis  20  cent,  longis  3  cent,  latis  acuminatis  basi  squamis  opacis 
griseis  lanceolatis  i/3  cent,  longis  suffultis,  rachi  versus  basin 
dilatata  usque  ad  apicem  manifesta,  soris  in  apice  folii  i.  e.  in 
quarta  aut  quinta  parte  superiore  positis  confertis,  saepe  sese  tan- 
gentibus  valde  obliquis  a  costa  fere  ad  marginem  tangentibus 
1  1/2  cent,  longis  1  1/2  mill.  latis  ochraceis  numerosis  :  ca.  10 
aut  12  utrinque.  Textura  flaccide  succulenta,  colore  laetevirente 
subtus  pallidiore. 

Hab.  Yunnan-Sen.  Ravines,  déc.  1905,  n°  53. 


FILICES  CHINENSES 

Leg.   P.   ESQUIROL   et    P.    CAVALERIE,    i9o5-i9o6 

Dr  H.   Christ  (Bâle) 

Les  Rev.  Pères  Esquirol  et  Cavalerie,  si  connus  par  leurs 
découvertes  botaniques  dans  les  provinces  de  Yunnan  et  de 
Kouy-Tchéou,  ont  de  nouveau  envoyé  des  collections  impor- 
tantes à  Mgr  H.  Léveillé,  secrétaire  de  notre  Académie  du  Mans, 
qui,  avec  son  obligeance  habituée,  me  les  a  confiées  pour  la 
détermination.  Ces  plantes  proviennent,  si  je  ne  me  trompe  (les 
étiquettes  manquent  le  plus  souvent)  des  environs  de  Pin-Fa  et 
de  Kouy-Yang,  province  de  Kouy-Tchéou  méridional,  où  le 
Père  Bodinier  et  ces  deux  Pères  prénommés  ont  déjà  collecté 
depuis  des  années.  Je  ne  donne,  dans  la  liste  qui  va  suivre,  que 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  14-1 

les  nouveautés  et  les  espèces  dignes  de  quelque  remarque  parti- 
culière. On  verra  que  la  richesse  de  cette  merveilleuse  flore  est 
encore  loin  d'être  épuisée.  J'espère  que  ces  Pères  dévoués  y 
trouveront  quelque  encouragement  à  continuer  leurs  travaux  si 
fructueux  pour  la  science. 

Polypodium    (Phymatodes)  connatum   n.    sp. 

Sous  espèce  de  P.  pseudoserraliim  Christ,  Bull.  Boiss.  6.871, 
mais  plus  développé,  plus  irrégulièrement  partagé,  et  à  pinnae 
opposées,  largement  soudées  à  la  base  tant  antérieurement  que 
postérieurement,  noircissant. 

Rhizomate  tenui,  repente,  squamulis  subulatis  minimis 
adpressis  vestito,  stipite  tenui,  ebeneo-plumbeo,  lasvi  uti  tota 
planta,  basi  articulato,  i5  ad  20  cent,  longo  subflexuoso,  lamina 
i5  cent,  longa  10  cent,  lata,  late  ovata  acuminata,  bipinnaiifida, 
pinnis  utrinque  8  aut  9  infra  apicem  pinnatifidum,  stricte  oppo- 
sitis,  infimis  erecto-superioribus  recte-patentibus,  6  ad  7  cent, 
longis,  remotis  acuminat's,  irregulariter  lobato-incisis,  inferio- 
ribus  ad  alam  angustam  pinnatis,  lobis  infimis  3  cent,  longis 
8  mill.  latis  grosse  serratis,  dentibus  acutis,  pinnis  basi  late  et 
cruciate  adnatis,  latam  aream  quadratam  biauriculatam  interno- 
dialem  formantibus.  Nervis  principalibus  obliquis  furcatis, 
secundariis  occultis  irregularibus,  inter  Eupolypodium,  Gonio- 
phlebium  et  Phymatodes  vacillantibus.  Textura  subcoriacea, 
colore  atro-brunneo  opaco,  subtus  pallidiore,  soris  numerosis 
costis  approximatis  in  lobis  pluribus  1/2  mill.  latis  subrotundis 
rufobrunneis  haud  impressis. 

Hab.  Col  Payso-Pa-Yomg  Mu.  1905.  Esq.  487. 

Polypodium  «  phymatodes  »  Tonkinense  Bak.  Journ.  bot. 
1890,   266. 

Hab.  Ouest  de  So-Fou,  nov.  1905.  Rochers  sous  bois.  Cava- 
lerie 2635. 

Il  est  très  remarquable  de  voir  cette  espèce  du  Tonkin 
(1.  Bon  etc.)  de  la  Chine  continentale.  Fort  (et  trop  ?)  voisin  de 
P.  Hancockii  Bak.  de  Formosa. 


142  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

Polypodium  dilatatum  Wall,   (nouveau  pour  la  chine) 

Grand  Phymatodes  penné,  tissu  très  tendre,  stipe  et  rachis 
largement  ailés,  port  de  Dryopteris  decurrens,  nervures  faibles, 
n'atteignant  pas  le  bord,  aréoles  multiples,  sores  formés  par  des 
groupes  minimes  de  sporanges  répandus  irrégulièrement  en 
grande  quantité. 

Rhizomate  repente  pennae  anserinas  crassitie  radicoso  squamis 
subulatis  opacis  brunneis  3  mill.  longis  vestito,  stipite  rufo- 
stramineo,  pennas  corvinœ  crassitie,  solitario  arriculato  25  ad 
35  cent,  longo  sed  usque  ad  basin  alato,  ala  versus  laminam  sen- 
sim  dilatata  ibique  fere  i  cent,  utrinque  lata,  lamina  3o  aut 
35  cent,  longa,  basi  25  aut  20  cent,  lata,  deltoideo-oblonga  pin- 
nata,  rachi  ala  latissima  versus  apicem  dilatata  fere  2  cent,  utrin- 
que lata  praedita,  pinnis  4  ad.  6  utrinque  remotis  patentibus  3  aul 
4  cent,  latis  10  ad  i5  cent,  longis  ovato-lanceolatis  acuminatis 
integris,  apice  acuto  basi  cum  pinnis  proximis  connato,  costis 
tenuibus  manifestis,  nervis  lateralibus  inconspicuis  tenuissimis 
arcuato-flexuosis  marginem  non  attingentibus,  areolis  irregu- 
laribus  numerosis  nervulos  ramosos  clavatos  includentibus, 
soris  irregulariter  sparsis  numerosissimis  punctiformibus,  pau- 
cis  sporangiis  minutis  constitutis,  plerumque  nervulorum  apici- 
bus  insidentibus.  Textura  flaccide  papyracea  tenuissima  dia- 
phana,  colore  lœte  virente,  opaco.  Planta  lasvi. 

Hab.    So-Fou,  Nov.    igo5  P.  Cavalerie  2638. 

Même  plante  1.  Esq.  s.  i.  1.  s.  n. 

Polypodium  amœnum    Wall,   var.    latedeltoideum    n.    var. 

Differt  a  typo  fronde  latissime  deltoidea.  Stipite  20  cent, 
longo,  fronde  20  cent,  longo  basi  23  cest.  lato,  pinnis  18  mill. 
latis  repando-dentatis  et  monstrose  lobatis  ad  instar  P.  vul- 
garis   f.   semilaceri  Moore. 

Hab.   Kouy-Yang,  Esq. 

Selligùea  cochlearis  n.  spec. 

Espèce  bien  marquée  de  ce  genre  si  riche  en  espèces  à  travers 
l'Extrême-Orient,  caractérisée  par  une  feuille  longuement  sti- 
pitée,  décurrente,  à  limbe  assez  brusquement  élargi  vers  le 
milieu  et  souvent  tronqué  à  la  pointe. 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  143 

Rhizomate  repente,  vix  pennae  anserinae  crassitie,  atrobrun- 
neo,  setis  tenuissimis  brunneis  3  mill.  longis  vestito,  foliis 
remotis,  stipite  cum  rachi  dilute  aurantiaco,  usque  ad  alam 
10  cent,  longo  tereti  sulcato  tenui,  lamina  sine  ala  sensim  des- 
cendente  i5  cent,  longa  late  ovata  et  supra  mediam  partem 
dilatata  6  cent,  lata  acuminata  saepe  truncata,  ala  média  1/2  cent, 
lata  undulata,  lamina  margine  repando-crenata,  textura  subco- 
riacea,  nervis  suboccultis,  numerosis,  obliquis,  marginem  attin- 
gentibus,  flexuosis,  2  1/2  mill.  distantibus,  areolas  polygonas, 
nervulos  clavatos  continentes  includentibus,  soris  nervos  alter- 
natim  sequentibus,  i.  e.  nervo  inter  duos  nervos  sorigeros 
libero,  20  ad  25  utrinque,  obliquis  3/4  cent,  distantibus,  medio 
4  cent,  longis,  rufobrunneis,  convexis,  2  ad  3  mill.  latis,  fere  a 
rachi  ad  marginem  protensis  subcontinuis,  rachi  elevata  nitida, 
colore  rufo-viridi,  subtus  pallidiore,  opaco. 

Hab.  Mon-Chang,  oct.   1906.  Esq.  577. 

Selliguea  Leveillei  [Christ. 

Espèce  faiblement  caractérisée,  près  de  S.  Wrightii  (Hook. 
Gymnogramme)  du  Japon  dont  elle  se  distingue  par  une  fronde 
non  brusquement  dilatée  vers  le  milieu,  mais  étroitement  lan- 
céolée. 

Rhizomate  tenui  nigro  repente  squamulis  rigidis  setaceis  atro- 
brunneis  opacis  vestito,  foliis  paucis  solitariis  aut  approximatis, 
stipite  fulvostramineo  4  ad  1  5  cent,  longo  tenui  fere  ad  basin 
articulatam  tenuissime  alato,  nudo  uti  tota  planta,  lamina  an- 
guste  lanceolata  ad  apicem  caudatum  et  ad  basin  sensim  et 
longissime  attenuata,  usque  ad  38  cent,  longa  et  ad  2  1/2  cent 
lata,  margine  egregie  undulato  et  irregulariter  crispato-serru- 
lato,  costa  manifesta  straminea,  nervis  tenuissimis  obliquis 
1/4  cent,  distantibus  œgre  ab  areolis  numerosis  minutis  inter- 
mediis  discernendis  sed  a  costa  ad  marginem  flexuose  protentis. 
Areolis  nervulos  furcatos  clavatos  includentibus.  Nervis  ferti- 
libus  cum  sterilibus  alternantibus.  Soris  obliquis  1/2  cent, 
distantibus  parte  superiori  laminae  insidentibus  numerosis 
(ca-5o  utrinque)  a  costa  fere  ad  marginem  protentis  1  1/2  cent. 


144  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

longis  anguste  linearibus  brunneis  tenuibus  vix  elevatis.  Tex- 
tura  tenuiter  herbacea  laete  virente,  opaca. 

Hab.  Tien-Sen-Kiao,  S.  de  Pin  fa.  Cav.  1916.  Même 
plante.  Esq.  s.  n.  . 

Drynaria  sparsisora  (Desv.  Berl.  Mag.  5,  3i5,  Polypodium) 
Moore  Ind.   348,  P.  Linnaei  Bory. 

Hab.  Espèce  de  la  région  malaise,  non  encore  constate'e  en 
Chine.  Rivière  de  Ka-en-Feu,  1906,  Esq.  746. 

•  Cyclophorus  Drakeanus  (Franch.  Nouv.  Arch.  Mus.  Paris, 
II,  7-i65,  Polypodium),  C.  Chr.  Ind.  198. 

La  tendance  de  la  fronde  à  se  dilater  à  la  base  en  appendices 
incisés  est  très  marquée  et  atteint  dans  un  ech.  du  P.  Esquirol 
un  degré  qui  rappelle  un  peu  le  fameux  Acrostichum  hastatum  de 
Thunberg  du  Japon. 

Hab.  Kouy-Yang,  Esq. 

Dryopteris  cana(I.  Sm.  Cat.  cuit,  ferns,  5y.  Lastrea.  Baker 
synops,  267  Nephrodium). 

Je  crois  pouvoir  identifier  à  la  plante  de  Simla  cette  espèce 
très  pubescente  et  à  indusies  grands,  fortement  ciliés. 

Hab.  Kouy-Tchéou,  Esq.  s.  i.  1.  connu  de  l'Himalaya  indien. 

Dryopteris  (Lastrea)  Esquirolii  n.  sp. 

■  Voisin  de  D.  immersa  (Bl.),  mais  à  sores  placés  entre  la  cos- 
tule  et  le  bord,  non  enfoncés  ;  pubescence  courte,  dense. 

Ampla.  Rachi  rufo-straminea,  cum  costis  nervisque  dense  et 
breviter  pubescente,  pilis  strigosis  griseis.  Pinnis  numerosis, 
confertis,  17  cent,  longis  2  cent,  latis  acuminatis,  sessilibus, 
fere  ad  rachin  (ala  1  mill.  lata  relicta)  incisis,  segmentis  pecti- 
natis,  ca  5o  infra  apicem  utrinque,  sinubus  angustis  acutis,  seg- 
mentis ligulato-lanceolatis  obtusiusculis  fere  1  cent,  longis, 
2  mill.  latis  margine  subdenticulato,  nervis  ca.  12  simplicibus, 
soris  liberis  haud  immersis  circa  10  utrinque,  minutis,  exacte 
mediis,  rotundis  rufis,  indusio  nullo  aut  subnullo.  Textura  her- 
bacea, facie  superiore  laevi,  excepta   costa,  colore   laete  virente 

Hab.  Kouy-Yang,  Esq.  s.  i.  1.  s.  n. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  145 

Dryopteris  Dickinsii  (Franch.  Savat.  Enum.  Japan,  II,  236, 
Aspidium)  C.  Chr.   Ind,  262. 

Hab.  Cette  plante-chinoise  japonaise  aussi  au  Kouy-Tche'ou 
Esq.  s.  i.  1. 

Dryopteris  (Lastrea)  khasiana  C.  Chr.  Ind.  272.  Aspidium  cus- 
pidatum    Mett.  Asp.  92. 

Hab.  Kouy-Tchéou,  Esq.  Espèce  chinoise  s'avançant  sur  le 
versant  indien  de  la  grande  chaîne. 

Dryopteris  austrosinensis  n.  sp. 

Lastrea  à  nervures  fourchues,  très  grand,  sores  à  plusieurs 
rangées,  sans  indusie.  Port  d'un  grandi),  disserta,  mais,  bipinna- 
tifide  à  base  non  de'composée. 

Ampla.  Rachi  pennae  anserinae  crassitie,  griseo-brunnea, 
laevi,  fronde  metrum  et  ultra  longa,  27  cent,  lata,  pinnata  acu- 
minata,  apice  incisa,  pinnis  erectopatentibus,  remotis,  spatio 
usque  ad  8  cent,  lato  separatis,  numerosis,  sessilibus,  inferio- 
ribus  oppositis,  usque  ad  23  cent,  longis  4  cent,  latis  acumi- 
natis,  ad  alam  utrinque  4  mill.  latam  incisis,  lobis  ca.  25  utrin- 
que,  trigono-ovatis,obtusiusculis,  sinu  angusto  et  ohtuso  sepa- 
ratis, subfalcatis  8  mill.  latis  i  1/2  cent,  longis,  minute  subcre- 
natis,  costa  manifesta,  nervis  tenuibus  in  lobis  pinnatis,  ca.  8 
utrinque,  plurifurcatis,  liberis,  sed  inferioribus  in  sinu  conniven- 
tibus,  soris  numerosis,  2  aut  3  furcis  cujusque  nervi  insiden- 
tibus,  idcirco  secus  costulamlobi  pluriseriatis,  mediis,  minutis, 
brunneis,  exindusiatis.  Textura  tenuiter  herbacea,  colore  atro- 
viridi,  opaco,  faciebus  hinc  inde  puberulis,  in  primis  in  sinubus, 
ubi  penicillus  pilorum  loco  ligulae  aliorum  Dryopteridium  repe- 
ritur. 

Hab.  Ouest  de  Lo-fou  Lo-Kouen  Cavalerie.  Arbre  igo5. 
2637.  Le  même  1.  Esq.  s.  i.  1. 

Dryopteris  (Lastrea)  podophylla  (Hook.  Pysec,  IV,  87, 
Nephrodium). 

Hab.  Kouy-Yang,  Esq.  s.  n. 

DRYOPTKRis(Nephrodium)  brachyodus(Kz6.  Linn,  9.48 Polypo- 
dium)  O.  Ktze  Revis,  II,  812. 

10 


146  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    ROTAMQUE 

Hab.  Kouy-Tchéou, Cavalerie. De  larégion  Malaise  cette  espèce 
remonte  donc  jusqu'en  Chine.  Aussi  dans  l'Amérique  tropicale. 

Dryopteris  (Meniscium)  longifrons  (Wallich  Cat.  60  Menis- 
cinm) . 

Glabre,  à  tissu  très  mince,  luisant;  non  prolifère,  ner- 
vures secondaires  très  nombreuses.  Espèce  du  N.  de  l'Inde  qui 
diffère  nettement  de  D.  cupidata  (Blume  enum.  Jav.  1 14  Menis- 
cium) à  tissu  plus  épais,  opaque,  à  nervures  moins  nombreuses 
et  à  sommet  prolifère. 

Hab.  Kouy-tcheou  Esq.,  Nouveau  pour  la  Chine,  augmentant 
le  nombre  des  espèces  à  aire  Indo-Chinoise. 

Aspidium  variolosum  Wall.   Cal.  3 79  (conf.  Bedd.  andb  216). 
Un  peu  plus  large  que  la  forme  de  l'Inde  mais  non  séparable. 
Hab.  Kouy-Tchéou  Esq,  Espèce  de  l'Inde  d'Assam  à  Penang. 
Reparaît  donc  en    Cfrine. 

Aspidil'm  polymorphum  Wallich,  Cat  al  382  (Sagenia). 
Hab.  Kouy-Yang  Esq. 

Athyrium  umbrosum  (Ait.  Hort.  Kew.  3.  466,  Polypodium) 
Presl  Tent.   98. 

C'est  très  exactement  la  plante  des  Iles  Atlantiques  :  Madère, 
Azores,  Teneriffe,  et  non  une  des  formes  de  l'Asie  tropicale 
qu'on  a  rattaché,  à  tort  nous  croyons,  à  cette  espèce,  comme  A. 
australe  (R.  Br.)  Prsl.  et  A.  bellum  Clarke. 

Hab.    Kouy-Tchéou  Esq.  s.  i.  1. 

Athyrium    pseudo-setigerum    n.  sp. 

Plante  très  tendre  tripinnatifide,  àpinnae  inférieures  petiolées, 
à  axes  délicats,  non  ailés,  pinnules  lancéolées  à  lobes  serrées, 
non  ou  peu  dentés,  couleur  pâle,  port  à  s'y  méprendre  de 
Drj-opteris  setigera  Blume  (Cheilanthes). 

Stipite  rachique  tenui,  viridi,  fronde  deltoideo-ovata  acumi- 
nata  38  cent,  longa  25  cent,  lata  tripinnatifida,  pinnis  breviter 
petiolatis,  remotis  (inferioribus  5  cent,  distantibus)  ca  i5  utrin- 
que  infra  apicem,  erecto-patentibus.  i3  cent,  longis  4  1/2  cent. 
latis  breviter  petiolatis  oblongo-caudatis  basi  aliquantulumatte- 
nuatis,  pinnatis  costis    tenuibus  fere   exalatis,    pinnulis  ca.    i5 


ACADÉMIE    UE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  147 

utrinque,  oblongo-acutis,  inferioribus  peiiolulatis,  basi  aequa- 
libus,  basi  truncata,  fere  3  cent,  longis  i  cent,  latis,  profonde  et 
infra  ad  costulam  incisis,  segmentis  parallelis  pectinato-confer- 
tis  4  mill.  longis  2  mill.  latis  obtusiusculis  integris  aut  minu- 
tissime  denticulatis,  ca.  12  utrinque.  Nervis  inconspicuis  in  seg- 
mentis pinnatis  3  aut  4  utrinque,  obliquis  fere  simplicibus.Soris 
minutis  oblongis  1  mill.  longis  2  aut  3  pro  segmento,  mediis, 
brunneis,  indusio  ovato  griseo  tenerrimo  mox  corrugato.  Tex- 
tura  fiaccide  herbacea,  colore  pallide  virente.  Adsunt  speci- 
mina  monstrose  deformata,  segmentis  versus  basin  pinnularum 
ad  meras  auriculas  reductis. 

Hab.  Kouy-Tchéou.  Lo-fou.  Av.,  1906  près  des  grottes, 
endroits  boueux,  rare.  Cavalerie.  N.  2774. 

Athyrium  muticum  n.  sp. 

Plante  alpine,  coriace,  à  segments  ovales,  obtus,  très  peu 
dentés.  Port  d'un  Polystichum,  mais  groupe  Athyrium  nigripes 
(Bl.),  très  loin  d'A.  oxyphyllum.  Indusie  allongé,  courbé. 

Rhizomate  erecto  brevi  nigro  crasso  radicoso,stipitibus  fasci- 
culatis  basi  squamis  1  cent,  longis  lanceolatis  acuminatis  brun- 
neis  vestitis  verruculosis  (planta  aliter  glabra)  luteo-stramineis 
2  mill.  crassis,  12  cent,  longis,  fronde  24  cent,  longa  deltoideo- 
oblonga   acuminata  basi     latissima    12    cent,    lata,    bipinnata, 
pinnis  valde  confertis  patentibus,   utrinque  ca  2  5  infra  apicem 
profunde  incisum,    inferioribus  6  1/2  cent,  longis  2  cent,    latis 
petiolulatis   caudato-acuminatis,  usque  ad   costam  angustissime 
alatam  partitis,  segmentis  ca  id  utrinque,  inferioribus    12  mill. 
longis  6  mill.  latis  liberis  subpetiolatis  hastulato-ovatis  i.  e.  basi 
utrinque  auctis,  superioribus   confertissimis  inaequalibus  i.  e. 
antice  truncatis,    rhombeo-oblongis   omnibus  obtusis,  margine 
facile  refiexis  minutissime   denticulatis  aut  fere  integris,  pinnis 
superioribus  rotunde  crenatis  autice  auriculatis,   nervis  occuhis 
in  segmentis  pinnatis  et   furcatis,  soris  lanceolatis  plus   minus 
curvatis  nec  vere   athyrioideis,  in    segmentis  pluribus,    elevatis 
turgidis,  2  aut  3  mill.  longis,  indusio  oblongo  griseo  subpersis- 
tente  integro.    Textura  crasse   coriacea  corrugata,    colore  sicce 
atrobrunneo,  facie  superiore  subnitida. 


148  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

Hab.  Hautes  montagnes.  Pin-Fa,  rare.  Avr.  1906.  Cavalerie, 
2741. 

Diplazium  Bantamense  BlumeEnum.  Jav.  191. 
Hab.  Kouy-Tchéou,  Esq. 

"    Diplazium  longifolium  Don. 

En  vue  de  nouveaux  matériaux,  je  n'he'site  pas  à  réunir  à 
cette  espèce  du  N.  de  l'Inde  la  forme  que  j'ai  qualifiée,  en  Bull. 
Acad.  Mans,  1906,  127  comme  D.  Wichurae  (Mett.)  tout  en 
relevant  les  différences  d'avec  cette  plante  japonaise,  et  la  grande 
ressemblance  avec  le  D.  longifolium. 

Ce  n'est  pas  surprenant  de  trouver,  pour  cette  espèce  hima- 
layenne  aussi,  que  son  aire  est  essentiellement  chinoise. 

Hab.  Kouy-Yang  et  Gan-Pin,  Mill.  1897.  Bodinier  1707. 
Kouy-Yang,  1906,  Esquirol,  Sze-Tchuen,  M.  Omi,Wilson  5401. 

Diplazium  platyphyllum  n.  sp. 

Groupe  de  D.  Sheperdi  Spreng,  d'Amérique,  particulier  par  les 
pinnae  largement  dilatées  et  inégales  à  la  base,  à  lobes  pro- 
fonds, triangulaires,  dentés;  sores  le  plus  souvent  solitaires 
dans  chaque  lobe.   Très  grand. 

Rachi  versus  basin  fere  pennas  anserinas  crassitie,  tereti, 
nudanti,  tota  planta,  rufobrunnea,  fronde  65  cent,  longa  basi 
20  cent,  lata,  e  basi  latissima  oblonga  acuminata,  pinnis  nume- 
rosis  ca.  25  utrinque,  inferioribus  remotis  7  cent,  distantibus, 
omnibus  (supremis  exceptis)  manifeste  petiolatis  i.  e.  in  petio- 
lum  c.  1  cent,  longum  attenuatis,  inferioribus  i5  cent,  longis 
basi  4  1/2  cent,  latis  trigono-lanceolatis  longe  caudatis  basi 
inasqualibus  postice  cuneatis  antice  late  auriculatis,  profunde 
lobatis  ;  lobis  ca.  12  infra  apicem  serratum,  trigono-ovatis, 
(infim.)  auriculis  2  cent,  longis  12  mill.  latis  obtusiusculis, 
grosse  et  acute  serratis,  sinubus  acutis,  nervis  in  lobis  pinnatis 
et  furcatis,  soris  magnis,  1  cent,  longis,  obliquis,  plerumque 
singulis  et  ramo  anteriore  infimo  insidentibus,  leviter  curvatis 
brunneis,  a  costa  fere  ad  sinum  protensis,  rarius  in  auriculis  et 
lobis  inferioribus  pluribus  et  brevioribus  :  4  ad  5.  Indusio 
griseo  tenui  mox  revoluto.  Textura  coriacea,  colore  fiavovi- 
ridi  opaco. 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  149 

Port  de  Microlepia  platyphylla  (Don)  dont  j'ai   emprunté  le 
nom. 
Hab.  Kouy-Tchéou  1.  Esquirol  s.  i.  1. 

Allantodia  Cavaleriana  Christ,  filic.  Cavaler.  II.    234. 

Hab.  Un  échantillon  du  P.  Esquirol  s.  i.  1.  plus  grand  que 
ceux  du  P.  Cavalerie,  les  pinnae  jusqu'à  12  cent,  sur  2  1/2  cent.,  mais 
absolument  identique.  La  plante  a  des  pinnas  très  nombreuses  : 
jusqu'à  25  des  deux  côtés,  et  la  pointe  de  la  fronde  est  aussi 
chargée  de  sores  bombés  et  contigus  que  le  reste.  Un  curieux 
caractère  c'est  un  sillon  profondément  encaissé  de  la  surface 
qui  marque  le  sore. 

Assplenium  interjectum  Christ  fil.  Bodin.  (Bull.  Acad.  Mans, 
1902,  246). 

Hab.  Découvert  parle  Père  Bodinier  àTsin-Gai.  Retrouvé  par 
le  Père  Esquirol  s.  i.  1. 

Var.  elatum  n.  var. 

Joue  exactement  le  même  rôle  vis-à-vis  de  A.  interjectum 
comme  var.  elatum  Lang.  vis-à-vis  de  A.  Ruta  mur  aria  L  :  la 
plante  est  beaucoup  plus  allongée  :  stipe  1  1  cent,  fronde  1 1  cent, 
sur  9  cent,  et  plus  développée,  richement  tripinnatifide,  les 
segments  ovales-cunéiformes,  grossièrement  dentés. 

Hab.  Kouy-Tchéou  s.  i.  1.  Esq. 

Pteris  parviloba  (Christ,  Bull,  scient.  Giard  28.  264.  P. 
quadriaurita  Retz.  var.  parviloba). 

Sous  espèce  bien  définie  de  P.  quadriaurita  Retz.,  différent 
par  le  tissu  tendre,  les  parties  axiales  faibles,  couleur  rous- 
sâtre,  verruqueuses.  Répandu  du  Tonkin  aux  Philippines. 

Hab.  Kouy-Yang  Esq. 

Cheilanlhes  mysurensis  Wall.  Calai.  66.  VarChusana  Hook< 
spec  II,  tab.  106  B.  Miniature  du  type. 
Hab.  Kouy-Tchéou  Esq. 

Cheilanthes  Leveillei  n.  sp. 

Combinaison  de  Ch.  farinosa  et  de  Ch.  ru/a  mais  dans  la 
direction  du  premier,  stipe  élevé,  rachis  non  ailé,  pinnœ 
écartées,   courtes,   incisées  jusqu'au   rachis   à  peu  près;  duvet 


150  ACADÉMIE   DE    GKOGRAPH1E    BOTANIQUE 

riche  et  universel  de  poils  roux  et  enduit  de  cire  blanche  à  la 
fois.  Pinnas,  segments  et  sommets  fortement  enroulés  par  un 
effet  d'hygroscopie. 

Chilanthes subrufa  Bak.  est  une  combinaison  de  Ch.farinosa 
et  Ch.  ru  fa  dans  la  direction  du  second. 

Rhizomate  brevi  radicoso  validonigro  setisatrofuscis  1/2  cent, 
longis  rigidis  subulatis  vestito.  Foliis dense  fasciculatis.  Stipite 
10  usque  ad  20  cent,  longo  rigido  solido  erecto  pennas  corvi- 
nas  crassitie,  lucente  tereti  atro-purpureo,  cum  tota  planta 
inprimis  rachi  costisque  dense  squamis  piliformibus  varias 
longitudinis  patentibus  ruris  vestito;  rachi  tereti  nec  alata, 
fronde  lanceolata  10  ad  i5cent.  longa  ?  cent,  lata,  bipinnata, 
pinnis  ca.  10  utrinque  infra  apicem  incisum,  inferioribus 
remotis,  superioribus  confertis  falcato-involutis  3  cent,  longis 
1  cent,  latis  usque  ad  costam  incisis,  segmentis  late  adnatis  ca. 
7  utrinque  1/2  cent,  longis  ovatis  obtusis  conniventibus  inte- 
gris  aut  minute  denticulatis,  nervis  occultis,  facie  superiore 
rutotomentosa,  inferiore  cera  albida  dense  obtecta,  soris  mar- 
ginalibus  minutis  brunneis  contiguis,  indusio  semi-circulari 
griseo  inconspicuo.  Textura  coriacea. 

Hab.  Kouy-Tchéou  Esq.  s.  i.  1. 

Microlepia  platyphylla  (Don  Prodr.   Népal  10  Davallia). 

Sw.  Journ.  Bot. 

Hab.   à  Jean-Lang   Esq.  janv.  06.   776.  I.  I.  427. 

Je  crois  qu'on  n'a  pas  encore  signalé  la  Chine  comme  aire  de 
cette  espèce  qui  va  du  N.  de  l'Inde  à  Ceylan  et  aux  Philippines. 

Humata  repens  (L.  fil.  suppl.  446  Adiantum)  Diels.  PJl.fam. 
I.  209.  Davallia  pedata  Sw. 

Hab.  L'aire  vaste  de  cette  espèce,  qui  va  des  Seychelles  aux 
Philippines,  embrasse  aussi  le  Kouy-Tcheou,  région  fort  conti- 
nentale :  Hoa-Ouay-Yao  Esq.  Aug.   1905.  654. 

Vittaria  filipes  n.  sp. 

Petit,  groupe  V.  elongata  Sw.,  distingué  par  le  stipe  excep- 
tionnellement mince  et  long  qui  porte  la    feuille  lancéolée. 

Rhizomate  crasso  horizontali  radicoso  setis  brevibus  subula- 
tis nigris  vestito,   folïïs  numerosis  dense    fasciculatis,    stipite 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  151 


tenuissimo  6  cent,  longo  1/2  mill.  lato  rufo-viridi,  in 
laminam  12  cent,  longam  3  mill.  latam  acuminatam  anguste 
lanceolatam  sensim  transeunte,  costa  tenui  sed  manifesta,  ner- 
vis valde  obliquis,  costae  fere  parallelis  manifestis,  soro  1  mill. 
lato  a  basi  laminae  ad  apicem  continuo  marginali,  margine 
plusminusindusiiformi  revoluto.  Coloreatroviridi opaco,textura 
subcoriacea  firma. 
Hab.  Kouy-Tchéou  Esq.  s.  i.  1. 


Lygodium  subareolatum  n.  sp. 

Espèce  des  plus  remarquables  à  cause  de  sa  tendance  à  pro- 
duire des  anastomoses  qui,  dans  la  feuille  stérile  primordiale, 
sont  aussi  fréquentes  que  celles  de  L.  heterodoxum  Kze.  de 
l'Amérique  Centrale.  Le  seul  Lygodium  de  l'Asie  continentale 
qui  offre  ce  phénomène,  tous  les  autres  ayant  des  nervures 
libres.  Port  de  L.  semihastatum  ;Desv.  ou  de  L.  circinatum 
Sw.  à  pinnae  fertiles  non  réduites. 

Late  scandens.  Foliis  primordialibus  palmato-pedatis  flabel- 
latis  35  cent,  longis  et  latis  basi  bifurcatis,  connatis  et  profunde 
lobatis,  lobis  3o  cent,  longis  3  1/2  cent  latis  lanceolatis  obtu- 
siusculis  serrulato-crenatis  rachi  costisque  rufo  stramineis,  ner- 
vis conspicuis  secus  costas séries  très  continuas  areolarum  8  mill. 
longarum  angustarum  acuminatarum  formantibus,  nervulis 
marginalibus  solummodo  partim  liberis. 

Pinnis  fertilibus  petiolatis,  petiolo  6  cent,  longo,  rigido, 
pinnisbasi  dichotomis,  pinnulis  breviter  petiolatis  bi-aut  trifur- 
catis  palmatis  basi  late  connatis,  postice  obtuse  auriculatis, 
usque  ad  40  cent,  longis  2  cent,  latis  linearibus  costa  promi- 
nente,  nervis  confertis  saepissime  bi-aut  trifurcatis,  hinc  inde 
secus  costam  aut  medio  areolatis,  lobis  spicis  sporangiophoris 
innumeris  densissime  ciliatis,  spicis  3  mill.  longis  obtusisatro- 
brunneis,  textura  coriacea,  colore  dilute  viridi  sublucente, 
faciebus  lœvibus. 

Hab.  Kouy-Tchéou  Esq.  s.  i.l.  .  n.  Idem  Cavalerie  s.  i.  1.  s.  n. 


152  ACADÉMIE  DE  GÉOGHAPHIE  BOTANIQUE 


FILICES  AZORICAE 

Leg.  Dr  Bruno  CARREIRO 


Dr  Christ  (Bâle,  mars  1906) 


Par  l'aimable  entremise  de  MBr  Léveillé,  j'ai  pu  examiner  une 
collection  de  fougères  probablement  assez  complète  de  l'Ar- 
chipel des  Azores,  faite  par  mon  cher  correspondant  d'il  y  a 
vingt  ans,  le  Dr  B.  Carreiro  qui,  dans  le  temps,  m'a  envoyé  les 
raretés  phanérogamïques  de  ses  Iles. 

Les  fougères  azoriennes  sont  connues  «  grosso  modo  »  depuis 
longtemps  ;  toutefois,  il  vaut  bien  la  peine  d'énumérer  cette  col- 
lection, ne  fût-ce  que  pour  préciser  les  variétés  et  sous-variétés 
qu'elle  présente.  Nous  verrons  qu'il  y  a  quelques  particularités 
intéressantes  à  y  constater.  Il  vaut  la  peine  aussi  de  jeter  un 
coup  d'œil  rapide  sur  le  caractère  floral  de  ces  plantes  et  de  la 
région  qu'elles  habitent. 

Ce  caractère  est  très  franchement  Atlantique,  et  si  dans  les 
phanérogames  des  Azores  l'appauvrissement  de  l'élément  Atlan- 
tique est  très  accentué  en  comparaison  de  Madère  et  des  Iles 
Canaries,  cette  diminution  est  moins  sensible  pour  les  fougères. 
A  part  les  Ophioglossam  qui  sont  trop  peu  étudiés  pour  les 
prendre  en  compte,  le  fond  commun  de  la  flore  ptériodophy- 
tique  est  le  même  comme  à  Madère,  ce  qui  est  prouvé  par  l'énu- 
mération  que  voici  : 

Adores  :  Elaphoglossum  squamosum,  Adiantum  capillus 
veneris,  Aspidium  Totta,  Nephrodium  parasiticum,  Polysti- 
chum  aculeatum,  adiantum  nigrum  v.  onopteris,  A.  Hemio- 
nitis,  A.  lanceolatum,  A.  marinum,  A.  monanthes,  Athyrium 
umbrosum,  Cystopteris  fragilis  v.  canariensis,  Dicksonia  cul- 
cita,    Gymnogramme   leptophylla,    Hymenophyllum   tunbrid- 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  153 


gense  H.  unilatérale,  Polypodium  vulgare  subsp.  serratum, 
Pteris  arguta,  Woodwardia  radicans. 

En  fait  de  fougères  de  Madère,  les  suivantes  manquent  aux 
Azores  :  *Aspidium  elongatum,  *Polystichum  Drepanum, 
*P.falcinella,*P.  frondosum/Athyrium  axillare,  Cheilanthesfra- 
gransv.  Maderensis,  Davalliacanariensis,  Notholaena  marantae, 
N.  lanuginosa,  Ceterach  officinarum,  Adiantum  reniforme. 

Parmi  ces  dernières  espèces,  l'élément  xerothermique  est 
manifeste,  et  cet  éle'ment  s'accentue  encore  aux  Canaries,  qui 
présentent  :  Pteris  longifolia,  Aspidium  canariense  A.  Br.,  *As- 
plenium  Newmani  Bolle,  *Cheilanthes  pulchella,  Ch.  guanchica 
Bolle,  *Ceterach  aureum.  L'absence  des  Ceterach  aux  Azores 
est  fort  concluant  pour  la  grande  différence  climatérique  d'avec 
Madère  et  les  Canaries. 

En  fait  d'endémisme,  qui  est  encore  riche  aux  Canaries  et  à 
Madère  (voir  les  espèces  munies  d'un  astérisque)  les  Azores 
offrent  seulement  quelques  variétés  et  sous-variétés  spéciales  : 
Asplenium  Trichomanes  v.  ancep<  subv.  Azoricum,  Aspidium 
dilatatum  v.  Azoricum,  Aspid.  œmulum  v.  alatum  subv. rude, 
Athyrium  filix  femina  v.  fissidens  subv.  Carreirii.  Mais  c'est 
toujours  beaucoup  pour  un  pays  aussi  restreint,  et  le  fait  aug- 
mente en  valeur  parce  que  les  dernières  de  ces  quatre  formes  se 
distinguent  par  une  particularité  «  Azorienne  »  dans  les  fougères  : 
c'est  le  renforcement  du  duvet  écailleux.  Ce  duvet  distingue, 
outre  les  deux  dernières  espèces,  les  fougères  Azoriennes  sui- 
vantes : 

Dicksonia  culcita,  qui  a  une  crinière  magnifique  de  longues 
soies  autour  des  bases  des  stipes,  au  point  de  fournir  des  cous- 
sins à  l'usage  des  habitants  ;  Elaphoglossum  squamosum  est 
une  des  espèces  les  plus  fournies  d'écaillés  aussi  ;  Polystichum 
aculeatum,  Aspidium  paleaceum  y  sont  aussi  plus  écailleux 
qu'ailleurs.  Pour  un  archipel  plus  froid  et  plus  humide  que  les 
autres  parties  de  la  région  Atlantique,  c'est  là  un  phénomène 
encore  inexplicable,  à  moins  qu'on  ne  découvre  des  influences 
locales  —  qui  sont  toujours  les  prédominantes  —  qui  y  jettent 
quelques  lumières. 

Les  fougères  Azoriennes,  qui    ne  sont  pas  Atlantiques,    mais 


154  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

qui  sont  cosmopolites  ou  appartiennent  à  la  flore  de  l'Europe 
moyenne  ou  boréale,  sont  :  Aspidium  filix  mas  var.  crenatum, 
Osmunda  regalis,  Asplenium  adiantum  nigrum  var.  argutum, 
Cystopteris  fragilis  v.  anthriscifolia,  Scolopendrium  vulgare, 
Pteridium,  Blechum  spicant,  Athyrium  filix  femina  typ.  dont  les 
quatre  premiers  ne  sont  pas  trouvés  à  Madère  à  ce  que  je  sache. 

i.  Trichomanes  speciosum  Willd.  Sp.  Plant.  5.  514,  Prantl 
Hymenophyll,  53. 

La  forme  à  stipe  allongé  et  à'fronde  deltoïde,  comme  elle  se 
rencontre,  dans  les  autres  Iles  Atlantiques  et  augolfe  de  Guinée. 

Sete  cidades,  913. 

2.  Hymenophyllum  tunbridgense  Sm. 
Fumas  379  B. 

Pico  de  Carvâo,  2o5  A. 

3.  Hymenophyllum    unilatérale    Bory  in  Willd.  Sp.    5.521 . 
Furnas  sur  les  troncs  de  Juniperus  brevifolia,  1080. 

4.  Dicksonia  Culcita  L'Hérit.  Sert.  Ang.  3o. 
Furnas  882  A. 

5.  Polypodium  vulgare  L.  subspec.  P.  serratum  Willd.  Sp. 
Plant.,  5.173. 

Il  y  a  deux  formes  :  une  très  grande: 

a.  Stipite  12  cent,  lamina  23  cent,  longa  et  19  1/2  cent,  lata, 
pinnis  acutis. 

Ponta  Delgada,  601  B. 

b.  Une  autre  ;  stipite  11  cent,  lamina  i3  1/2  cent,  longa 
12  cent,  lata,  pinnis  rotundato-obtusis. 

Ponta  Delgada  601  C. 

Les  deux  ressemblent  entièrement  aux  formes  communes  à 
Madère. 

6.  Elaphoglossum  squamosum  (Sw.  Schrad.  Journ.  1800,  II, 
11  Acrostichum)  I.  Sm. 

De  beaux  pieds  sorifères,  identiques  à  la  plante  de  Madère. 
Furnas,  1014  A. 

7.  Pteris  arguta  Ait.  Hort.  Vern,  Ed.   I,  458. 
Furnas,  588  C. 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  155 

8.  Pteridium  aquilinum  (L.  Pteris)  Kuhn  Bot.  v.  d.  Decken 
Reise,  3,  3,  1 1 . 

Il  y  a,  comme  partout,  la  forme   plus  ou  moins   glabre,   ou 
plus  ou  moins  laineuse. 
Lagôa,  924  D. 
Furnas,  924  C. 

9.  Adiantum  capillus  veneris  L. 

Forme  petite,  pinnules  à  base  longuement  cunéiforme,  à  bord 
irrégulièrement  lobé,  lobes  obtus. 
Furnas  108 1 . 

10.  Gymnogramme  leptophylla  (L.)  Desv. 
Ponta  Delgada,  6o3  B. 

1 1  .   Blechnum  spicant  (L.)  Withering. 

La  forme  des  Azores  est  plus  grande  que  celle  d'Europe, 
feuilles  sorifères  jusqu'à  60  cent  sur  8  cent.,  pinnae  distantes 
d'un  1/2  cent. 

Sete  cidades  587  A.  Furnas  587  C.  Grota  de  Lanço  587. 

Var.  subserratum  Lowe,  New  rare  f.  19. 

Sete  Cidades  587  B. 

12.  Woodwardia  radicans  Sm. 
Furnas  883  B. 

i3.  Scolopendrium  vulgare  Sw.  Synops,  193. 
Furnas  917  B.  C. 

Une  forme  à  Ironde  de  25   cent,  sur  8,6  cent. 
Sete  Cidades  917. 

14.   Asplenium  Hemionitis  L. 
Nordeste  914  A.  Sete  cidades  914. 

i5.   Asplenium  monantheum  L.  Mantiss. 
Furnas 1009. 

16.   Asplenium  trichomanes  L. 

Var.  anceps  Soland.  subvar.  a^oricum  Milde  fil.  Eur.  Alt.  64. 

Se  distingue  de  la  plante  de  Madère  et  de  Téneriffe  par  les 
bords  plus  finement  et  plus  profondément  crénelés,  et  le  rachis 
moins  ailé. 

Lagoâ  586  D. 


156  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

17.    ASPLENIUM  MARINUM  L. 

Forme  petite,  xérophile. 

S.  Jorge  584  D. 

Forme  plus  grande,  normale. 

Eod.   584  B. 

Var.  acutum  Moore  ex  Milde  fil.  Eur.  Alt.  69. 

Lamina  3o  cent,  longa  g  cent,  lata,  pinnis  numerosis  : 
22  utroque  latere,  5  cent,  longis  9  mill.  latis  lineari-lanceolatis, 
basi  valde  inaequali,  profunde  et  regulariter  dentatis,  soris 
10  utrinque,   ovatis,  6  mill.  longis. 

Port  d'A.  falcatum  Lam.,  très  différent  du  type. 

Caldeiras  io5.  B 

Cette  var.  n'est  indiquée  jusqu'ici  pour  la  région  Atlantique 
qu'à  l'Ile  de  Hierro  (var.  Ferrea  Bolle  Standorte  farn.  can. 
Insl.   281). 

18.  Asplenium  lanceolatum  Hds.  Relva  58 1.  Furnas  58 1  C. 
Nordeste  58 1  B. 

Asplenium  adiantumnigrum  L. 

Var.  argutum  (Klfs.)  Heuffl. 

Malacca  582  D. 

Versus  v.  Onopteris  (L.)  Lagoâ  582  E. 

19.  Athyrium  iimbrosum  Prsl.  Tent.    Pter.   98. 

Très  typique  ressemblant  à  la  plante  de  Taganana,  Téneriffe. 

Furnas  916  c.  Lagôa  916  D. 

A.  axillare  Prsl.  (Webb.  Berthelot  Phys.  Can.  442)  semble 
manquer  aux  Azores,  c'est  une  plante  du  groupe  d'A.  lilix 
femina  Roth.  à  fronde  oblongue,  rétrécie  vers  la  base  (non  lar- 
gement ovale  à  large  base)  et  à  pinnules  et  segments  de  troi- 
sième ordre  très-serrés.  Elle  semble  propre  à  l'Ile  de  Madère 
(1.  Kny,  1.  Fritze). 

20  Athyrium  filix  femina  Roth. 

Var.  multidentata  Dœll,  grand,  à  pinnules  contractées  comme 
dans  la  forme  Rhasticum  Moore  d'Europe. 
Furnas  594  D. 

Var.  fissidens  Dœll  forme  à  dents  aiguës  et  aristées. 
Lagôa  594  E.  Furnas  594  D. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  157 

Forme  plus  petite,  vers  var.  dentata  Dœll. 

Sete  Cidades  915. 

Subvar.  Carreirii  n.  subvar. 

Rappelle  var.  latipes  Moore  Luerss.  d'Europe  par  la 
fronde  longuement  stipitée  et  largement  ovale.  Pinnae,  pin- 
nules  et  segments  serrés,  pinnse  oblongues,acuminées,  pinnules 
ovales,  pointues,  lobe'es  à  centre  entier,  lobes  irrégulièrement 
dentées  à  dents  aiguës,  rachis  et  costae  couvertes  d'écaillés 
lancéolées,  roussâtres;  écailles  de  la  base  du  stipe  nombreuses, 
lancéolées,  longues  d'un  cent. 

Lagôa  594  E. 

21  Aspidium  filix  mas  (L.  Polypodium)  Sw . 

Var.  crenatum  Milde. 

Sores  gris-roussâtres,  çà  et  là  un  peu  dichasioides.  Plante 
portant  beaucoup  d'écaillés  filiformes. 

Sete  Citades   1010. 

Var.  paleaceum  Moore  très  prononcé,  à  dichases  roussâtres 
et  à  duvet  très  dense  d'écaillés.  Segments  tronqués  à  bords 
entiers. 

Grota  do  Lanço  1010  A. 

Furnas  1010  B. 

22.  Aspidium  ^emulum  Sw.  Schrad.  Journ.    II.  (1800)42. 
Var.  alatum  Lowe  apud   Milde  fil.    Eur.   Alt.  142. 
Subvar.  rude  n.  subv. 

Notablement  différent  de  mes  échant.  de  Madère  et  du 
continent  par  un  port  plus  trapu  :  stipe  et  rachis  plus  forts, 
couvert  d'un  duvet  dense  d'écaillés  brunes  ;  pinnae,  pinnules 
et  segments  de  troisième  ordre  bien  plus  rapprochés,  plus 
larges,  moins  profondément  incisés  et  plus  obtus.  Stipe  20  cent, 
fronde  32  cent,  sur  24  cent. 

Lagôa  599  C.  Sete  Cidades  599  A. 

23.  Aspidium  dilatatum  (Hoffm.)  Sw. 
Var.  Azoricum  n.  var. 

Caractérisé  par  un  développement  remarquable,  une  décom- 
position allant  très  loin,  des  pinnœ,  pinnules  et  segments  très 
serrés  et  des  segments  relativement  petits,  obtus,  peu  incisés  et 


458  ACADÉMIE    DE    GÉOGUAPHIE    BOTAIN1QDE 

fort  nombreux.  La  plante  de  Madère  est  bien  plus  mince,  les 
parties  moins  Serrées,  et  les  segments  plus  allongés  et  beaucoup 
plus  profondément  incisés. 

Stipite...  lamina  ultra  75  cent,  longa  (incompleta  basi  défi- 
ciente) 40  cent,  lata,  late  ovata  (an  basi  attenuata?)  tripinnata, 
pinnis  22  aut  ultra  utroque  racheos  latere,  confertis,  superio- 
ribus  imbricatis,  sessilibus,  e  basi  11  cent  lata  24  cent,  longis, 
oblongis  acuminatis,  pinnulis  confertis  ca.  20  utrinque,  sub- 
sessilibus  (pinnula  infima  posteriore  aucta,  anteriore  aliquan- 
tum  abbreviata)  oblongis,  basi  lata,  apice  acuto,  5  1/2  cent, 
longis  2  cent,  latis,  segmentis  tertii  ord.  ca.  i5  utroque 
latere,  confertis,  ovatis,  1  cent,  longis  1/2  cent,  latis  obtusis, 
inferioribus  basi  liberis  fere  petiolulatis,  superioribus  adnatis 
utrinque  grosse  quinquedentatis,  dentibus  brevibus  subaristato- 
apiculatij,  soris  confertis,  4  utroque  costulas  latere,  indusio 
pallido  reniformi  flaccido.  Rachi  fulvo-straminea,  paleis  palli- 
dis  furfuraceis  sparsa,  costis  costulisque  squamis  minutis  ovato- 
subulatis  pallidis  vestitis. 

Port  très  trapu  et   très  fourni. 

Furnas  101 1  D. 

24  Aspidium  totta  (Wild  spec.  5.201  Polypodium)  Gymno- 
gramme  Schlecht.  Adumbr.   i5. 

Furnas  roi 3  B. 

25  Nephrodium  parasiticum  L.  Polypodium)  Aspidium  molle 
Sw.  Schrad.  Journ.  (i8o3)  II  280. 

Relva  1012  A. 

26  Polystichum  aculeatum  Sw.  Schrad.  Journ.  1800  II  Zj 
Aspidium). 

C'est  la  plante  très  développée  du  type  Atlantique,  plus 
tendre,  à  pinnules  un  peu  plus  nombreuses  et  plus  serrées  que 
dans  la  plante  d'Europe,  et  fournie  de  paleae  setiformes  sur 
tout  le  pourtour.  Une  forme  :  pinnulis  rotundato-rhombeis, 
basi  anteriore  valde  et  rectangulari-auriculatis. 

Furnas  592  D. 

Même  forme,  mais  à  pinnules  lobées-incisées  et  derechef  pen- 
nées, à  la  manière  de  var.  hastulatum  (Tenore). 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  159 

Furnas  592  D. 

Forme  :  pinnulis  elongato-rhombeis  basi  angustius  cuneatis, 
pinnula  infima  anteriore  valde  aucta  et  profunde  quinquefida. 
Lagôa  590  A. 

27.  Cystopteris  fragilis  Bernh. 
Var.  anthriscifolia  (Roth)  Koch. 
Furnas  2o5  G. 

Var.  canariensis  Willd.  ex  Milde  f.  Eur.  AU.  i52. 
Grota  do  Lanço  2o5. 

28.  OSMUNDA  REGALIS   L. 

Var.  Plumieri  Milde,  fil.  Eur.  Atl.  176. 
Subvar.  minor  Milde  eod. 
Lagôa  1082. 

Note.  M.  Bruno  Carreiro  a  trouvé  encore,  mais  à  l'état  sub- 
spontané, Gymnogramme  calomelanos  Klfs.,  commun  dans 
l'Amérique  tropicale,  et  Adiantum  hispidulum  Sw.,  répandu 
dans  l'Asie  trop.,  les  deux  généralement  cultivés  dans  les  serres 
et  dans  les  pays  chauds. 

Une  troisième  plante,  introduite  sans  doute  aussi,  est  un 
Diplazium  du  groupe  de  D.  Japonicum  (Thubg.),  que  je  pense 
pouvoir  identifier,  après  une  comparaison  soigneuse  avec  des 
échantillons  des  Nilgherries  (Inde  mérid.)  1.  Levinge  et  Gamble 
1 1700  et  de  Java  l'Raciborsky  et  1.  Schroeter,  au  suivant  : 

Diplazium  lasiopteris.  Kunze  Linn.  17.  568.  AspleniumMett. 
An.  Lugd.  Bot.  2.239. 

Les  seules  différences  à  constater  sont  le  pourtour  plus  large 
de  la  fronde  qui  est  plus  deltoïde,  les  pinnae  un  peu  plus  rap- 
prochées et  les  sores  plus  allongés,  accupant  à  peu  près  toute  la 
largeur  des  segments.  Je  donne  ici  la  diagnose  de  la  plante  des 
Azores  : 

Stipite  2  mill.  diam.  ochraceo,  cum  rachi  squamulis  brevibus 
brunneis  setaceo-fibrillosis  dense  vestito,  fronde  late  ovata  basi 
non  angustata  acuminata,  40  cent,  longa  20  cent,  lata,  bipinna- 
tisecta,  pinnis  remotis  (interstitiis  inferioribus  7,  5  1/2,  3  1/2 
cent,  latis)  ca.  12  infra  apicem  longe  productum  lobatum,  erec- 


160  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTAMQUE 

to  patentibus,  inferioribus  basi  egregie  angustatis  et  brevissime 
petiolulatis,  superioribus  adnatis,  lanceolatis  acuminatis  i  5  cent, 
longis  medio  3  cent,  latis,  usque  ad  alam  utrinque  2  ad  3  mill. 
latam  incisis,  segmentis  basi  aequalibus,  inferioribus  liberis 
remotiusculis,  mediis  et  superioribus  imbricatis,  infimis  valde 
diminutis,  mediis  longissimis  2  cent,  longis  1/2  cent,  latis 
oblongis  acutiusculis,  superioribus  obtusis,  erecto-patentibus, 
crenato-serratis,  ca.  16  utrinque  infra  apicem  caudatum  et  den- 
tatum,  costis  costulisque  manifestis  ochraceis  squamulis  setaceis 
patentibus  brunneis  vestitis,  nervis  in  segmentis  pinnatis,  a 
basi  furcatis,  nec  iterum  pinnatis,  6  ad  9  utrinque,  obliquis, 
soris  non  geminatis,  ramo  anteriori  nervi  insidentibus,  valde 
obliquis,  numerosis  (6  ad  8  utrinque)  lanceolatis,  regularibus, 
parallelis,  aequilongis,  confertis,  1  mill.  latis,  3  ad  4  mill. 
longis,  brunneis,  indusio  tenero  flaccido  ochraceo,  margine  rîm- 
briato.  Textura  herbacea,  facie  superiore  squamulis  brunneis 
pilosula,  inferiore  egregie    pubescente,    colore  obscure   viridi. 

Quant  à  la  localité  où  se  trouve  cette  plante,  M.  Bruno  Car- 
reiro  m'a  bien  voulu  donner  les  renseignements  suivants  : 

«  Je  crois  plus  que  probable  que  cette  fougère  a  été  introduite: 
«  i°  parcequ'elle  ne  se  rencontre,  ou  au  moins  je  ne  l'ai  ren- 
«  contrée  qu'à  Feteiras  N.  1004,  village  distant  de  cette  ville 
«  (Ponta  Delgada)  d'à  peu  près  2  lieues,  dans  un  bois  cultivé, 
«  appartenant  à  un  riche  propriétaire;  20  parce  que  ce  proprié- 
«  taire,  aujourd'hui  mort,  était  un  grand  amateur  de  plantes, 
«  avait  des  jardins  et  importait  de  l'étranger  beaucoup  d'espèces, 
«  arbres,  arbustes,  fougères,  etc.  Le  Prof.  Trelease  l'a  classiriée 
et  comme  Asplen.  crenulatum  ». 

Il  est  évident  que  cette  dernière  identification  est  inadmissible; 
A.  crenulatum  Liebm,  Mex.  bregn.  102,  qui  est  synonyme  de 
A.  striatum  Mess.  Aspl.  186  étant  une  grande  espèce  à  rachis 
fort,  nu,  et  à  caractères  foncièrement  différents. 

Impossible  aussi  de  réunir  notre  plante  à  A.  Laffanianum 
Bak.  Gardn.  Chron.  1882.  672  des  Iles  Bermudas  qui  a  des 
segments  profondément  lobés. 

Le  Secrétaire  perpétuel.  Gérant  du  ((Bulletin»:  H.  LÉVEILLÉ. 
Le  Mans,  —  Imprimerie  Monnoyer.  —  v-iqo7 


MONOGRAPHIE  DU  GENRE  ONOTHERA 


Par     H.     LEVEILLE 


Deux  fascicules  parus.  -Le  3e  à  paraître  fin  1907 
Se  hâter  de  souscrire  avant  l'apparition  du  dernier  fascicule 


PRIX   I     ^»    FRANCS 


PLANTES  A  CEDER 

Doubles    d'Europe  et  ci'A-firicjuie 

FRANCHET  :  Flore    de    Loir-et-Cher 

Broché , .         7  fr.  au  lieu  de  1 5  fr. 

Relié 9fr. 

Remise  de  20  0/0  aux  acheteurs  de  la  Flore  de  poche  de  la  France. 

lllllllIBllIlllllllllllllllllllllllillIlllllllilIBIIllllllllllllllll 

A.vis     étui.     3R.elieuir 


Le  numéro  de  décembre  1906  porte,  par  erreur,  le  n°  206  sur  sa  couverture,  au 
lieu  de  207.  Ce  numéro  fait  suite  au  numéro  renfermant  les  planches  des  Epilobium. 
Tous  deux,  forment  avec  une  pagination  spéciale,  la  seconde  [partie  du  tome  XVI, 
année  1906. 

Quant  au  numéro  à  couverture  bleue,  renfermant  les  cartes  de  la  Mayenne,  il 
forme  le  Ier  fascicule  de  l'année  1907,  tome  XVII.  Les  titre  et  faux-titre,  encartés 
ici,  devront  être  placés  en  tête  de  ce  numéro. 


BULLETIN 


DE 


L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE 

de  Géographie  Botanique 


H.e  bon  à  tirer  a  été  donné  le  SO   Juillet    1907 


SOMMAIRE  DU  N°    213-214 

Les  Principaux  parasites  de  nos  Lichens  français  (suite),  par  M.  l'abbé  H.   Olivier. 
Excursions    botaniques  de    M.     E.    Reverchon    dans   le    massif   de  la    Sagra  (1904- 
1905   {suite),  par  M.   l'abbé  J.  Hervier. 
Novus  conspectus  Flora;  Europx  [suite),  par  M.   M.  Gandoger. 


PARIS 

LIBRAIRIE       C  M  A.JR.  L-u  E!  S        A.  3VC  A.  T* 

11,        RUE       DE       MEZIÉRES,        11 

1907 


1 6"-  Année  (3e  Série)  N0s  213-214      i"  Juillet- Août  1907 


BULLETIN 

DE  L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE 

DE        GÉOGRAPHIE       BOTANIQUE 


Dr  Otto  KUNTZE 

à    San  Remo. 


LIBRARY 
NEW  YORK 
BOTANICAL 

GaRDEN. 


Nominations 


O 

en 


Par  décisions  en  date  des  i5  mai  et  i5  juin,  ont  été  nommés  membres 
de  l'Académie  : 

M.  Sampaio  (Gonçalo),  Academia  polytechnica  de  Porto  (Portugal),  pré- 
senté par  Mgr  H.  Léveillé  et  M.  L.  Giraudian. 

M.  Sarmento  (Alberto-Arthur),  lieutenant  d'infanterie,  rua  de  Santa-Lu- 
zia,  Funchal  (Madère),  présenté  par  M.  C.  A^evedo  de  Mene^es  et  Mgr  H. 
Léveillé. 

M.  Balme  (Jean),  Coliseo  Viejo  24,  Apartado  788,  à  Mexico  (Mexique), 
présenté  par  Mgr  H.  Léveillé  et  le  Dr  H.  Christ. 

M.  Spitz  (Augustin),  53,  rue  du  Poteau,  Paris-Montmartre,  présenté  par 
Mgr  Léveillé  et  M.  le  Dr  H.  Christ. 

Mlle  Villmott,  à  Tresserve,  Aix-les-Bains  (Savoie),  présentée  par  M.  le 
D'  H.  Christ  et  Mgr  H.  Léveillé. 

D'  H.  Christ. 


CD 


162  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

LES  PRINCIPAUX  PARASITES  DE  NOS  LÏCBENS  FRANÇAIS 

Par  M.  l'abbé  OLIVIER  (suite). 


XXII.    SPHŒRIA. 

Apothécies  endocarpées  ;  thèques  fusiformes  ou  renflées,    non 

arthomoides;  spores   cloisonnées;    gélatine  hyméniale,  I   — , 

ou  jaunie. 

[  Spores  brunes,  3  septées 2 . 

1       Spores  brunes,  1-2  cloisons 5. 

[  Spores  hyalines 7. 

/  Spores   4,6   par  thèque  ;  loge  supé- 

\      rieure  élargie Solorinœ  (25). 

2 

I  Spores4,6  par  thèque;  loges  égales.     Oligospora  (19). 

Spores  8  par   thèque 3 . 

/  Spores  1 5,24  de  long;  apoth.  super- 

y      ficiaires Vesicularia  (  1 5). 

3  Spores  15,24  de  long;  apoth.  visibles 

'      seulement  au  sommet Pycnostigma  (16). 

Spores  24,36  de  long,  et  plus 4 . 

/  Spores  longues  de  36,48 Hookeri  (27). 

V  Spores    longues    de   24,27;  paraph. 

4  distinctes,  libres Sphyridiana  (17). 

/  Spores  longues  de  24,36  ;  paraphyses 

\      nulles Epicallopisma  (18). 

Spores  longues  de  12,16;  paraphyses 
^      nulles Fumosaria  (26). 

5  <   Spores  longues  de  16,16;  paraphyses 

/      capillaires,  grêles Bryonthœ  (22). 

\  Spores  longues  de  1 5,25 6. 

^  Paraphyses  fortes,  libres Squamarioides  (20). 

(  Paraphyses  grêles,  capillaires Sautkri(2i). 

i,  Spores  unisériées Mamillulla  (24). 

(  Spores  polysériées 8. 

[  Spores  2,4  par  thèque 9. 

8    )  Spores  8  par  thèque;  uniseptées 10, 

f  Spores  8  par  thèque;  polyseptées.. . .  j3. 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  163 


10 


12 


H 


15 


Spores  longues  de  21,27  au  plQS--  •     Exiguella  (4) 

Spores  longues  de  45, 5o Corrugata  (5). 

Spores  longues  de   10,1 5,  renflées  à 

une  extrémité Conspurcans  (i). 

Spores  longues  de  10, 1 5,  non  renflées.     Epicymatia(8). 

Spores  longues  de  18, 3o n. 

Spores  larges  de  8,9  ;  apothécies  proé- 
minentes       Allogena  (2). 

11  <?  Spores    larges   de   8,11;  apothécies 

innées Innatula  (6). 

Spores  larges  de  5,6 12. 

(   Paraphyses  grêles,  rameuses Epicarphinea  (3). 

\  Paraphyses  à  peu  près  nulles Lichenicola  (7). 

Spores  longues  de  90, 100 Peltigerarum  (10). 

Spores   longues  de  3o  au  plus;  sur 

i3  <       collémés Corniculata  (14). 

Spores  longues  de  3o  au  plus;  non 

collémoide 14- 

Sur  stereocaulon Stereocaulorum  (9) . 

Sur  Pannularia Lepidiotœ  (23). 

Sur  Arthonia Arthoniœ  (i  i). 

Sur  Lecidea  ou  Lécanora (i5). 

(  Spores  25,32,  X  5,7 Crozalsiana  (1  3). 

I  Spores  i5,i8x3 Schœreri  (12). 


(132.)  1.  Sphser.  Conspurcans  (Th.  Fr.)  Oliv. 

Syn.  Arthopyrenia  conspurcans.  Th.  Fr.  Spitsb,  p.   Si. 

Verrucaria  rhyparella  Nyl.  in  Flora  1870   p.  38  ;    in    Hue 
add.  n°  i83o. 

Icon.  Arn.  L.  Fragm.  XVI,  tab.  II,  f.  11,  12. 

Apothécies  noires,  punctiformes,  globuloconiques.  Paraphyses 
noyées  dans  une  abondante  gélatine  hyméniale  et  peu 
distinctes;  thèques  renflées;  spores  8  par  thèque,  hyalines, 
uniseptées,  obtuses,  renflées  à  une  extrémité  :  11,'  14,  X  4,  5. 

Coniodes.  Nyl.  in  Flora  1875  p.  447;  Wain.  adjum.  II,  p.  194, 
spores  plus  petites  :  10,  12  X  3,   3  1/2. 


104  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

Lichenum.  Arn.  L.  Tyrol*  VI II,    p.    3o2,    spores  plus   larges  : 

i5  X  6,  7. 
R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  — . 

Habit.  Type:  Sur  les  squames  de  Lecidea  rubiformis  Wnbg.  ;  sur 
Buellia  Hookeri  (Bor.)  Spitsberg  (Th.  Fries  ;  Lapponie  (Nylander); 
sur  Acarospora  fuscata  (schrad)  ;  sur  Rinodina  mniarea  (Nyl.) 
Tyrol.  (Arnold);  sur  Caloplaca  Erythrella  (Ach)  Hérault  (De 
Crozals).  —  Coniodes  :  sur  Bœomyces  rufus.  DC.  Suède  (Ny- 
lander) ;  sur  Solorina  Saccata.  Finlande.  (Wainio).  —  Lichenum  : 
sur  Parmelia  olivacea  (Tyrol.  (Arnold). 

(133)  2.  Sphœr.  Allogena  (Nyl.)  Oliv. 

Syn.  Verrucaria  allogena  Nyl.  in  Flora  1 865  p.  357;  in  Hue 
add.  n°  1834;  Leigh.  L.  Flora  3e  edit.  p.  492. 

Apothécies  proéminentes,  arrondies  ou  oblongues,  comme 
celles  de  Arthopyrenia  fallax  Nyl.,  dimidiées.  Paraphyses 
distinctes;  spores  8  par  thèque,  hyalines,  uniseptées,  oblon- 
gues elliptiques  :  23.  27  X  8,  9. 

R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  — . 

Habit.  Sur  le  thalle  du  Buellia  concentrica  (Ach).   Ecosse    (Carroll) 
Irlande  (Larbalestier). 

(134.)  3.  Sphcer.  Epicarphinea  (Nyl).  Oliv. 

Syn.  Verrucaria  epicarphinea  Nyl.  Pyr-Or.  p.  12;  Pyr-Or. 
nov.  p.   37. 

Apothécies  assez  peiites,  0,1-0,2  m.  entièrement  noires,  con- 
vexes, semi-immergées,  dispersées.  Paraphyses  grêles  dis- 
tinctes; spores  8]  par  thèque,  hyalines,  uniseptées  et  un  peu 
resserrées  à  la  cloison  :  18,  27  X  6,  7. 

Lecaniœ  Oliv.  spores  constamment  plus  petites  :  1  5,  20  X  5,  7. 

R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  — . 

Habit.  Sur  Placodium  carphineum  (Fr).  Pyrénées-Orientales  (Ny- 
lander). —  Lecaniœ  :  sur    Lecania    Nylanderiana    Krb.  Aveyron. 

(Marc). 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  165 


(135.)  4.  Sphœr.  Exiguella (Nyl).  Oliv. 

Syn.  Verrucaria  exiguella.  Nyl,  Pyr-Or.  p.  61  ;  Pyr-Or.  Nov. 
p.  86. 

Apothécies  très  petites,  o,i  m.  dimidiées,  bleuâtres  dans  la 
partie  supérieure,  et  incolores  dans  la  partie  immergée.  Para- 
physes  grêles,  peu  nombreuses  ;  spores  4  par  thèque,  hya- 
lines, fusiformes,  finement  uniseptées  :  21,  27  X    6,  8. 

Ulothii.  Krb.  Th.  Fries.  Spitsb.  p.  22.  Ne  semble  différer 
que  par  ses  spores  plus  petites,  aiguës,   16,  18  X  3,  6. 

R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  — . 

Habit.  Sur  le  thalle  du  Rinodina  exigua  (Ach)  Pyrénées-Orientales 
(Nylander).  —  Ulothii  :  sur  Squamaria  saxicola  (Poil.)  et  Leca- 
nora  polytropa  (Ehrh.).  Allemagne  (Kœrber)  Spitsberg  (Th. 
Fries). 

(136.)  5.  Sphœr  Corrugata  (Krb.)  Oliv. 

Syn.  Bertia  lichenicola  Anz.   Analect.    p.  26  ;  Arn.  L.  Tyrol. 
XIII,  p.    282. 
Rhagadostoma    corrugatum.    Krb.   Prg.  p.  472. 

Apothécies  noires,  petites,  hémisphériques,  pressées  et  légère- 
ment fendues  en  rayonnant  au  sommet.  Paraphyses  nulles  ; 
thèques  lancéolées,  très  fugaces;  spores  2,  4  par  thèque, 
hyalines,  sub  cylindriques,  1,  rarement  3  cloisons  : 
45,    3oX  9,   11. 

Habit.  Sur  Solorina  croccea  (L.).  Tyrol.  (Arnold);  Allemagne  (Kœr- 
ber). 

(137)  6.  Sphœr.  Innatula  (Nyl.)  Oliv. 

Syn.   Verrucaria  innatula.  Nyl.  in  Flora  1 865  p.  358;   in  Hue 

add.  n°  i832. 
»  innata  Leight.  L.  Flora  3e  édit.  p.  494. 

Apothécies  petites,  innées,  à  pyrenium  entièrement  noir.  Para- 
physes peu  nombreuses,  irrégulières,  ou  à  peu  près  nulles  ; 
spores  8  par  thèque;  hyalines,  ovoides,  uniseptées  :  18, 
23  X  8,    1 1. 


166  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  — . 

Habit.  Sur  Buellia  Hookeri  (Borr.)  Ecosse  (Leighton). 

(138)  7.    Sphœr.  Lichenicola  (Mass.)  Oliv. 

Syn.  Dothidea  lichenicola.  Mass.  Rich.  p.  45. 

Icon.  Mass.  Rich.  f.  81  , 

Apoihécies  noir  cendré  innées,  rugueuses,  subarrondies,  à 
ostioles  très  petits,  à  peine  visibles.  Paraphyses  à  peu  près 
nulles;  thèques  oblongues,  renflées  au  milieu;  spores  8  par 
thèque,  hyalines,  ellipsoides-oblongues,  obtuses,  uniseptées, 
un  peu  courbées  :  18,  36  X  6. 

Habit.  Sur  les  Aspicilia.  Italie  (Massalongo). 

(139)  8.  Sphœr.  Epicymatia   (Nyl.)  Oliv. 

Syn.  Verrucaria  epicymatia.    Ngl.    Prodr.    p.    85,    Pyr.    Or. 
Nov.  p.  44;  Arn.  L.  Fragm.  XVI.  p.  32;  Oliv.  L.  Ouest. 
II.  p.   400. 
Apothécies  punctiformes,  innées,  noires,  blanches  en  dedans. 
Paraphyses  nulles;   thèques  fusiformes  ou  un  peu  renflées; 
spores,  4.8  par  thèque,   hyalines,   oblongues-fusiformes  ou 
cylindriques,    1   septées  :    12,  14,  x3,4-  Spermaties  grêles, 
droites,  5  X  1. 
R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  — . 

Habit.  Sur  les  apothécies  des  Placodium,  Lecanora  subfusca,  rugosa, 
albella;  Lecidea  elceochroma  etc.  Assez  fréquent. 

(140.)      9.  Sphœr.   Stereocaulorum  (Arn.)  Oliv. 

Syn.  Leptosphœria stereocaulorum  Arn.  L.  Tyrol.  XIII.  p.  282. 

Exs.  Arn.  641,    1410. 

Icon.  Arn.  L.  Fragm.  XVI.  tab.  II.  f.  25. 

Apothécies  entièrement  noires,  punctiformes,  semi-globuleuses, 
émergentes,  éparses,  perforées  au  sommet.  Paraphyses  indis- 
tinctes; thèques  subcylindriques;  spores    8  par  thèque,  hya- 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  167 

Unes,    3     septées  et   souvent   atténuées   à    une   extrémité   : 
24,  3o  X   5,  6. 
CR.  h.  Gélatine  hyméniale  I  — . 

Habit.  Sur  le  Stereocaulon  Alpinum  Laur.  Tyrol.  (Arnold). 

(141.)         10.  Sphœr.  Peltigerarum  (Arn.)  Oliv. 

Syn.  Leptosphœria  Peltigerarum.  Arn.  L.  Tyrol.  XVIII  p.  271. 

Apothécies  formant  sur  le  thalle  nourricier  de  petits  glomérules 
noirs,  épars,  émergeants,  dispersés.  Paraphyses  capillaires  ; 
thèques  allongées,  cylindriques;  spores  12, 16  par  thèque,  aci- 
culaires,  droites  ou  un  peu  courbées  :  90,  100  X  3. 

R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  — . 

Habit.  Sur  le  thalle  du  Peltigera  apthosa  (L).  Tyrol  (Arnold). 

(142.)  11.  Sphœr.  Arthoniœ  (Arn.)  Oliv. 

Syn.  Sphœrella  arthoniœ.  Arn.   L.  Tyrol.  VIII.  p.  304. 
Apothécies  très  petites,  noires,   émergentes,    semiglobuleuses. 

Paraphyses  nulles;    thèques  oblongues;  spores  8  par  thèque. 

hyalines,  obtuses,  droites,  uniseptées,  puis  3  septées  à  la  fin  : 

18,  23  X  5. 
R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  — . 

Habit.  Sur  Arthonia  astroidea  Ach.  Tyrol  (Arnold). 

(143.)  12.  Sphœr.  Schœreri  (Mass.)  Oliv. 

Syn.  Sphœrella  Schœreri.   Anz.  Analect.  p.   27. 

Pharcidia  Schœreri.  Arn.  L.  Tyrol.  VI.  p.  1145. 

Exs.  Arn.   D24. 

Icon.  Arn.  L.   Fragm.  XVI.  f.  17,  18. 

Apothécies  très  petites,  noires  émergentes.  Paraphyses  nulles; 
thèques  renflées  au  milieu  et  atténuées  aux  extrémités;  spores 
8  par  thèque,  hyalines,  sub-bacillaires,  i-3  cloisons  :  i5, 
18  X   3. 

R.  Ch.   Gélatine  hyméniale  I  — . 


168  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

Habit.  Sur  Bilimbia  obscurata  (Smrflt.),  et  Buellia  Hookeri  (Bor.) 
Tyrol.    (Arnold.). 

(143  bis.)  13.  Sphœr.   Crozalsiana  Oliv. 

Apothécies  très  petites,  ponctiformes,  noir  foncé,  profondément 
immergées  dans  le  thalle  nourricier,  à  ostiole  seul  visible. 
Paraphyses  peu  distinctes;  thèques  fusiformes,  étroites  ;  spores 
8  par  thèque,  polysériées,  hyalines,  fusiformes,  atténuées  à 
une  et  souvent  aux  deux  extrémités,  3  septées  :  25,  32  X  5,  7. 

R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  —  ou  simplement  jaunie. 

Habit.  Sur  le  Squamaria  lentigera  DC.  à  Béziers  (Hérault)  De  Gro- 
zals. 

(144.)  14.  Sphœr.  Corniculata  (Wallr.)  Oliv. 

Syn.  Verrucaria  corniculata  Leigh.  Lich.  Flora  3e  édit.  p.  497. 
Obrizum  corniculatumTuL.  Mem.  p.  46;  NYL.Syn.  p.  1  36. 
Arthopyrenia  corniculata.  Oliv.  L.   Ouest.  II.  p.  397. 

Icon.  Tul.  Mem.  VI.  f.    i5-2o;   Ngl.  Syn.  II.  f.  10. 

Apothécies,  o,  1  m.  immergées,  très  petites,  apparaissant  sous 
forme  de  petits  tubercules  noirs.  Paraphyses  nulles;  spores  8 
par  thèque,  hyalines,  brièvement  fusiformes  et  assez  longue- 
ment atténuées  aux  deux  extrémités,  obscurément  cloison- 
nées :  16,  21  X  5,6. 

Dolichotera  Nyl.  in  Flora  i8y3'p.  353.  Spores  plus  allongées; 
3-5  cloisons:  23,  27  X  4,5. 

R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I — . 

Habit.  Sur  Leptoghim palmatum  (Huds)  Finistère  (Picquenard).  Sur 
Homodium  mascicolum  (Svv.)  Angleterre  (Leighton).  Dolichotera 
Sur  des  fragments  de  Collema.  Ecosse  (Leighton). 

(145.)        15.  Sphœr.  Vesicularia   (Linds.)  Oliv. 

Syn.  Phceospora  vesicularia.  Arn.  L.  Fragm.  XVI.  p.  36. 

Microthelia  vesicularia.  Linds.   Observât,  p.  543. 

Arthopyrenia  vesicularia.  Oliv.  L.  Ouest.   II.   p.  397. 
Apothécies  très  petites,  noires,   étroitement  aggrégées,  superfi- 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  169 


ciaires,  rarement  immergées.  Spores  brunes,  fusiformes-allon- 
gées,  3  septe'es  à  la  maturité  :  i5.  25,  X  7,8. 
R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  — . 

Habit.  Sur  Toninia  vesicularis  (Hffm.).  Deux-Sèvres  (Richard). 

(146.)        16.  Sphoer.  Pycnostigma   (Nyl.)Oliv. 

Syn.  Phœospora  pycnostigma  Arn.  L.  Frag.  XVI.  p.  3o. 

Verrucaria  pycnostigma.  Nyl.  in  Flora  1869  p.   297  ;  in 

Hue  add.  n°  181 2. 
Arthopyrenia  pycnostigma.  Oliv.  L.  Ouest    II.  p.  397. 
Apothécies  très  petites,  entièrement  noires,  proéminentes  seu- 
lement dans  la  partie  supérieure.  Spores  8  par  thèque,  brunes, 
ellipsoïdes,  3  septées,  21,  24  X  8,  9. 
R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  — . 

Hahit.  Sur  le  thalle  du  Hœomyces  ru/us  DG.  Calvados  (Godey). 

(147.)         17.  Sphœr.  Sphyridiana  (Lah m.)  Oliv. 

Syn.  Xenosphœria  sphyridiana  Arn.  L.  Fragm.  XVI.  p.  29. 

Apothécies  noires,  punctiformes.  Paraphyses  robustes,  dis- 
crètes; thèques  cylindriques,  allongées;  spores  8  par  thèque, 
d'abord  uniseptées,  puis  brunes  3  septées;  obtuses  et  souvent 
rétrécies  aux  cloisons  :  24,27  X  6,9. 

Habit.  Sur  rBœomyces  rufus  DG.  Wesphalie  (Arnold). 

(148.)       18.  Sphœr.  Epicallopisma  (Wedd.)  Oliv. 

Syn.  Verrucaria  epicallopisma  Wedd.  Nov.  Rev.  Blossac. 
p.  22. 

Apothécies  très  petites,  o,2-3  m.  1/2  entièrement  noires,  semi- 
immergées,  convexes  ou  hémisphériques,  à  ostiole  arrondi 
et  béant.  Paraphyses  nulles.  Spores  oblongues,  ou  ovoides- 
oblongues,  brunes,  3  septées  :  24,  36  X  8,  12. 

R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  — . 

Habit.  Sur  le  thalle  du  Placodium  Callopismum  Ach.  Blossac. 
(Weddel). 


170  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

(149.)         19.   Sphœr.    Oligospora  (Wain.)   Oliv. 

Syn.  Xenosphœria.  Oligospora.  Wain.  Adjum.    II.  p.  2o3. 

Apothécies  très  petites,  0,2  m.  entièrement  noires,  immergées 
ou  semi-immergées.  Paraphyses  rameuses,  distinctes,  grêles, 
assez  lâchement  cohe'rentes  ;  thèques  claviformes  ou  cylin- 
driques ;  spores  4  par  thèque,  noires,  fusiformes-oblongues, 
3  septées  et  souvent  resserrées  aux  cloisons  :  22,  3 1  X  8,10. 

R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  1  — . 

Habit.  Sur  Solorina  Croccea  (L.)  Finlande  (Wainio). 

(150.)  20.  Sphœr.   Squamarioides.   Mudd. 

Syn.  Sphceria  squamarioides.   Arn.  L.  Tyrol,  VIII,  p.  283. 

Apothécies  punctiformes,  noires,  agrégées.  Paraphyses  fortes, 
lâchement  cohérentes;  thèques  oblongues-allongées;  spores 
8  par  thèque,  uniseptées,  obtuses,  brunies  à  la  fin  :  18, 
23  X   6,8. 

R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  — . 

Habit.  Sur  les  céphalodies  du  Squamaria  Gelida  (L.)  Tyrol 
(Arnold). 

(151 .)  21 .  Sphœr.  Sauteri  (Krb.)  Oliv. 

Syn.  Diatrype  trypthelioides.  Th.   Fries.   Monogr.   Stereocaul. 
p.   i3. 

Polycoccum  Sauteri.  Krb.  Prg.  p.  470;  Arn.  Tyrol.  XIII. 
p.  382. 
Apothécies  petites  noires,  semi-immergées,  dispersées,  ou  con- 
fluentes  et  déformées.  Paraphyses  grêles,  capillaires;  thèques 
oblongues;  spores  8  par  thèque,  brunes,  uniseptées,  atténuées 
et  plus  étroites  à  une  extrémité  :  i5,  2  5  X  8,12. 
R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  — . 

Habit.  Sur  Stereocaulon,  Suède,  Allemagne. 

(152.)  22.   Sphœr.   Bryonthœ  (Arn.)  Oliv. 

Syn.  Endococcus  bryonthœ.  Arn.  L.   Fragm.  XIV.  p.    26;  L. 
Tyrol.  XVIII.  p.  257. 


ACADÉMIE   DE  GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  174 

Exs.  Arn.  6i5 . 

Icon.  Arn.  L   Fragm.  II.  f.  i5. 

Apothécies  petites,  noires,  semi-globuleuses,    non   perforées  au 

sommet,  couvrant  ordinairement   tout   le  disque  nourricier. 
Paraphyses  distinctes  grêles,  capillaires  ;   spores   8  par   thèque, 

brunies,  i,  rarement  2  cloisons  :  12,  16  X  4,6. 
R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  — . 

Habit.  Sur  les  apothécies  du  Lecanora  Hypnorum  (Wull.)  Tyrol. 
(Arnold.) 

(153.)  23.  Sphœr.    Lepidiotœ    (Anz.)  Oliv. 

Syn.  Sphœrella  Lepidiotœ.  Anz.  Analec.  p.  27. 

Apothécies  très  petites,  à  peine  distinctes  à  l'œil  nu,  noires, 
sphériques,  semi-immergées,  perforées  au  sommet  à  la  fin; 
4-12  sur  chaque  squame  du  thalle  nourricier.  Paraphyses 
nulles;  thèques  oblongues;  spores  8  par  thèque,  hyalines, 
fusiformes-aciculaires  à  5  cloisons  :  22,  26  X  4- 

Habit.  Sur  les  squames  de  Pannularia  Lepidiota  Nyl.  Italie  (Anzi.) 

(154.)  24.  Sphœr.  Mamillula  (Anz.)  Oliv. 

Syn.  Leptosphœria  mamillula.  Anz.  Analec.  p.  26;  Arn.  L. 
Frag.XVI.  p.  32. 

Apothécies  incluses  dans  de  petits  tubercules  mammiformes  à 
ostiole  seul  visible;  pourpres,  papilleuses.  Thèques  cylin- 
driques, nombreuses,  à  spores  hyalines,  uniseptées  et  unisé- 
riées  :  i3,  1  5  X  4,6 

Habit.  Sur  le  thalle  du  Peltigera  canina  Hffm.  —  Italie  (Anzi). 

(155.)  25.  Sphœr.  Solorinœ  (Anz.)  Oliv. 

Syn.  Bertia  Solorinœ.  Anz.  Analec.  p.  26;  Arn.  L.  Fragm. 
XVI.  p.  33. 

Apothécies  petites,  très  nombreuses,  pressées,  noires,  semi- 
immergées,  à  ostiole  déprimé  et  subdisciforme.  Thèques  cla- 
viformes.    Spores   4,6   par   thèque,   hyalines,   puis    un    peu 


172  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

brunies,  3,j   cloisons,  et   à    loge  supérieure   plus  élargie    : 
25,  3o  X  7,  12. 

Habit.    Sur  Solorina  Croccea  (L.)  Italie  (Anzi.) 

(156.)        26.  Sphœr.  Fumosaria  (Leight.)  Oliv. 

Syn.  Verrucaria  fumosaria.  Leigh.  L.  Flora.  3e  édit.  p.  493. 
Apothécies  petites,  noires,  hémisphériques,    semiimmergées  et 

dimidiées.  Paraphyses  nulles;  spores  8  par   thèque,  brunes, 

oblongues,  uniseptées  :  i5,  16  X  3. 

Habit.  Sur  Lecidea  fumosa.  Ach.  Angleterre  (Leighton). 

(157.)  27.   Sphœr.  Hookeri   Ngl. 

Syn.  Endocarpon  urceolatum.  Schœr.  Enum.  p.  233. 

Sphceria  Hookeri.  Nyl.  Coll.  Gall.    Mer.  p.    162,  Prodr. 
p.  i3g,    175. 
Exs.   Schœr.  526. 

Icon.  Linds,  Observ.  XXIV.    f.  17,  18. 

Apothécies  noires,  assez  fortes,  immergées  dans  le  thalle  nour- 
ricier, peu  proéminentes,  globuleuses-urcéolées.  Paraphyses 
nombreuses;  thèques  cylindriques,  à  8  spores  brunes,  large- 
ment fusiformes,  3  septées  36,  46  X"   12,  16. 

Habit.  Sur  Buellia  Hookeri  (Borr.).  Lozère  (Prost). 

XXIII.  MYGOPORUM 

Apothécies  oblongues  ou  arrondies;  thèques  arthonioides  ;  pa- 
raphyses nulles;  gélatine  hyméniale  I  — . 

(  Sur  Xantoria Physciicola. 

(  Sur  thalle  crustacé Melaccocum 

(158.)  1.  Myc.  Physciicola.  Nyl. 

Syn.   Mycoporum  physciicola.   Nyl.   in  Flora  1873,  p.  299;  in 

Hue  add.   n°  1891  ;  Oliv.  L.  Ouest  II,  p.  400. 
Exs.  Arn.  962. 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  173 

Apothécies  0,1  m.  environ,  noires  saillantes,  subhémisphé- 
riques, nombreuses.  Paraphyses  nulles  ;  thèques  renflées  au 
sommet  ;  spores  8  par  thèque,  brunes,  oblongues  ou  oviformes- 
oblongues,  uniseptées  et  un  peu  rétrécies  au  milieu  : 
10, 1 3  X  4,6. 

Habit.  Sur  Xanthoria  parietina  (L.)  du  peuplier.  Deux-Sèvres  ; 
Vienne  (Richard). 

(159).  2.  Myc.  Melacoccum.  Nyl. 

Syn.  Mycoporum  melacoccum.  Nyl.  in  Flora  1876  p.  238  ;  in 
Hue  add.  n°  1889. 

Apothécies  de  0,1  m.  au  plus,  entièrement  noires,  superficiaires, 
globuleuses  ou  subdéprimées.  Paraphyses  nulles  ;  thèques  un 
peu  renflées;  spores  brunes,  ovoïdes,  uniseptées  :  1  3, 16  X  6,7. 

Habit.  Sur  un  thalle  crustacé,  stérile  calcicole,  et  donnant  G  -f  rose. 
Département  de  la  Vienne  (Richard). 

XXIV.   THELOCARPON. 

Apothécies  incluses  dans  des  globules  thallines;  spores  simples. 

(160.)  Thel.  Epibolum.  Nyl. 

Syn.  Thelocarponepithallinum  Leigh.  L.  Flora,  3e  édit.  p.  439. 
»  epibolum  Nyl.  Lapp.  Or.   p.  188;  in  Flora 

i885  p.  45. 

Apothécies  incluses  dans  des  globules  jaune  verdâtre  de  0,1  m. 
environ.  Paraphyses  grêles,  libres,  parfois  un  peu  rameuses, 
plus  courtes  que  les  thèques  ;  thèques  polyspores  ;  spores 
hyalines,  simples,  renflées  aux  extrémités  :  4,6  X  2,2  1/2. 

Epiboloides.  Nyl.  in  Hue  add.  n°  i636.  Apothécies  un  peu  plus 
grosses,  paraphyses  plus  allongées;  spores  3,4  X  1,1  1/2. 

R.  Ch.  Gélatine  hyméniale  I  -f-  fauve  vineux. 

Habit.  Sur  Solorina  croccea  (L.)  et  Bœomyces  ru/us  DG.  Angleterre 
(Leighton.)  —  Lapponie  Orientale  (Nylander). 


174  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

XXV.   DENDRISCOGAULON.    Nyl. 

Thalle     stérile,   fruticuleux,   dressé,    sans   stratification;  à  go- 
nimies. 

(161.)  Dend.  Bolacinum  (Schœr).  Nyl. 

Syn.  Collema    atrocoeruleum   v.    bolacinum.    Schœr.    Enum. 
p.  249. 
Cornicularia  Umhausensis.  Arn.  L.  Tyrol.  VIII,  p.  280. 
Dendriscocaulon  bolacinum  Nyl.  in  Flora  1876,  p.  5j8, 
1 885,  p.  299;  in  Hue  add.  n  1906;  Oliv.    L.  Ouest  II, 
p.   399. 
Exs.  Arn.  480;  Malbr.  314;  Roumeg.  116;  Harm.  93. 
Thalle  brun  ou  cendré-olivâtre,  en  petits  coussinets  à  divisions 
fruticuleuses,  dressées,  arrondies  ou  comprimées,    rameuses 
dans  la  partie  supérieure  et  fortement  granulées,  surtout  au 
sommet.  Texture  filamenteuse. 

Habit.  Assez  commun  sur  les   thalles  stériles    de  Ricasolia  glomu- 
lifera. 

XXVI.   SPILOMIUM. 

Apothécies  pulviniformes,  sans  thèques,  ni  paraphyses. 

i  Spores  hyalines;  sur  Opegrapha. . . .  Olivaceum  (2). 

Spores  hyalines  ;  sur  Ramalina Ramalinœ  (7) . 

Spores   brunes 2. 

(  Apoth.  maculiformes;  sp.  irrégulières  Graphideorum  (i). 

2  <  Apoth.  maculif.;  spores  très  régulières  Xanthorice  (3). 
Apothécies  globuleuses. 3  . 

Spores  3,4  de  diam Leioplacœ    (5) . 

3  !  Spores  7,10  de  diam.;  sur  Perturaria.     Sphœrale  (4). 
Sp.  7,10  de  diam.;  sur  Lecanora  atra.     Silaceum  (6). 

(162.)  1.  Spil.  Graphideorum.  Arn. 

Syn.  Coniocarpon  nigrum.  DC.  FI.  Fr.  II,  p.  324. 

Lecanactis  lyncea  v.  spilomatica.  E.  Fries.  Lich.  Europ. 

Réf.  p.  376. 
Spiloma  melaleucum.  Ach.  Syn.  p.  2. 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  175 


Spilomium  graphideorum.  Arn.  L.   Fragm.  XVI,  p.  21  ; 
Nyl.  Prodr.  p.  i52;  Oliv.  L.  Ouest,  p.  401. 
Exs.  Malbr.  47;  Oliv.  149. 

Apothécies  formant  sur  le  thalle  des  Arthonia  et  Opegrapha  de 
minces  taches  de  poussière  noirâtre,  irrégulières,  composées 
uniquementde  petites  spores  noires,  simples,  sub  globuleuses, 
irrégulières,  6,8  de  diam. 

Habit.  Commun  en  particulier  sur  les  Opegrapha  du  chêne  et  du 
fresne. 

# 

(163.)  2.  Spil.  Olivaceum  (Ach.)  Oliv. 

Syn.  Coniocarpon  olivaceum.  DC.  FI.  Fr.  II,  p.  323. 

Spiloma  olivaceum.   Ach.    L.    U,  p.    140;    Cheval.    FI. 
Paris.  I,  p.  582. 

Spilomium  olivaceum.  Oliv.  L.  Ouest.  II,  p.  402. 
Apothécies  formant  sur  les  Opegrapha  de  petites  taches  un  peu 
convexes  de  poussière  jaune,    puis  brun  olive,  composées  de 
petites  spores  globuleuses,  hyalines,  simples. 

Habit.  Sur  Opegrapha  varia  Ach.  Deux-Sèvres.  (Richard). 

(164.)  3.  Spil.  Xanthoriœ.  Oliv. 

Syn.  Spilomium  Xanthoriœ.  Oliv.   L.  Ouest.   II,  p.  402. 

Apothécies  formant  sur  les  apothécies  de  Xanthoria  parietina 
(Ach)  une  mince  couche  de  poussière  noire,  granulée  qui  les 
recouvre  parfois  presque  entièrement,  composée  de  spores 
légèrement  brunies,  très  nombreuses,  globuleuses  :  6  de 
diam. 

Epicrassa.  Oliv.  Le  même  sur  les  apothécies  du  squamaria 
crassa,  avec  des  spores  moitié  plus  petites  :  3,4  de  diam.,  et 
d'un  brun  plus  foncé. 

Habit.  Type.  Orne  sur  Xanthoria  parietina  (Ach).  Olivier  —  Epi- 
crassa :  sur  squamaria  crassa  DG.  Haute-Savoie.  (Herb.  Olivier). 

165.)  4.  Sphil.  Sphœrale  (Ach.)  Oliv. 

Syn.  Spiloma  sphœrale  Ach.    Syn,  p.   2;    Nyl.    Pyr-Or.    nov, 
p.  46. 


476  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

Spilomium  sphœrale  Oliv.  L.  Ouest.  II,  p.  402. 
Apothécies  formant  de  petits  amas  noirs,  pulvérulents  d'un  dia- 
miètre  de  0,2-0, 3  mill.,  scabres,  subglobuleux,  convexes  ou 
plans,  composés  de  spores  brunes,  irrégulières,  les  unes 
globuleuses,  7,8  de  diam.,  les  autres  un  peu  oblongues  : 
9,  10  x  5,7. 

Habit.  Se  rencontre  ça  et  là  sur  le  Pertusaria  Corallina  Ach. 

(166.)  S.  Spil.  Leioplacœ.  Oliv. 

Apothécies  formant  de  petites  tubercules  scabres,  noirs,  irré- 
guliers, proéminents,  d'environ  o, 3-o,4  mill.  de  diam.  com- 
posés de  nombreuses  spores  brunes,  simples,  régulières, 
subglobuleuses,  de  3,4  X  2,3. 

Habit.  Sur  les  verrues  fructifères  du  Pertusaria  leioplaca  (Ach). 
Aveyron,  (Marc.)  ;  Hérault.   (De  Crozals). 

(167.)  6.   Spil.  Silaceum  (Fée)  Oliv. 

Svn.  Gassicurtia  silacea  Fée.  Nyl.  Prodr.  p.  91. 
Apothécies  en   petits  glomérules   innés,  dénudés,  composés  de 
spores  simples,  globuleuses,  noires,  de  8,1 1  de  diam. 

Habit.  Sur  le  thalle,  ou  à  la  place  des  apothécies  du  Lecanora  atra 
Ach.  surtout/.  Saxicola.  Paris  (Nylander). 

(168.)  7.  Spil.  Ramalinœ.  Oliv. 

Apothécies  0,1  m.  à  peine,  noires  ou  grises-cendrées,  en  petites 
granulations  nombreuses,  proéminentes,  parfois  un  peu  pul- 
vérulentes. Spore  très  nombreuses,  hyalines,  simples,  glc  bu- 
leuses,  o,3  de  diam.  environ,  ou  subglobuleuses  :  4X  2  !/2i  3. 

Habit.  Sur  de  vieilles  apothécies  de  Ramalina,  et  en  particulier  des 
Ramai,  fraxiuea  et  fastigiata.  Bazoches  au  Houlme,  Orne  (Oli- 
vier). 

(à  suivre). 


NOVUS  GONSPECTUS  FLORAE  EUROPAE  (suite).    177 

Godr. 


123.  R.   graveolens    Gren. 

Gall.  etc. 

R.  densa  Timb.  Gall.   mer. 
R.  minuscula  Crép.  Gall.  med. 
R.  aeduensis  Dés.  Gall.  med. 
R.  heterophylla     Timb.      Gall. 
mer. 

124.  R.     eretiea      Tourn.     Creta. 

Graec. 
R.  floribunda  Stev.  Taur. 
123.  R.  rubiginosa    L.  Eur.    plur. 
R.  olida  Crép.  Gall.  mer. 
R.  brachystylis  Gdgr.  R.  como. 

mosella  Dés.  Gall. 
R.  apricorum  Rip.  Gall. 

126.  R.tcrebinthioacea   Bes.Eur. 

or.  R.  bohemica  H.  Br. 
R.    hungarica     Kern.    R.    Her- 
manni   Burnat.   Austr.  Li- 
gur. 

127.  R.  uml>ellata  Leers.  Eur  med. 

mer. 
R.  echinocarpa  Rip.  Gall. 
R.  ladanifera  Timb.  Gall.  mer. 
Burlei  Pug.  Delph. 
brachystephana     Gdgr.     R. 
drosophora    H.  Br.     Gall. 
Austr. 
comosa  Rip.  Gall. 


R. 
R. 


R. 


R.  rotundifolia  Rau.  Germ.Gall. 

128.  R.    glutino*a     S.     S.     Graec. 

Turc. 

R.      Coqueberti      Burnat      Gr. 

Graec. 
R.     Guicciardii     Burn.  Gr.    R. 

glutinosa     X     Heckeliana 

eor.  Graec. 
R.  oetaea  eor.    R.  glutinosa  X 

glauca  eor.  Graec. 
R.   calabrica  Huter.  Calabr. 
R.  Thureti  Burn.  Gr. Graec,  etc. 

K.  PUGETIA  Gdgr. 
VILLOSEAE   DC. 

129.  R.  ciaei'ascens  Dumrt.  Belg. 

R.  cineracea  Crép.  Belg.  R.  ha- 

wrana  Kmet. 
R.   properata  Gdgr.  R.  praecox 

Boullu  non  H.  Angl.  Gall. 
R.  dumosa  Pug.  Gall. 
R.  pellita  Rip.  Gall. 


R. 

R. 
R. 
R. 


Helv. 


Helv. 


R.  Aublancii,  dumetivaga,   lac 

tescens  Gdgr.  e  Gall. 
R.   incanescens  Gdgr.    1871.  R. 
Fourraei  Cariot.  Gall.   or. 
R.   incarna  Kit.  Hung. 
collivaga   Cottet  Pug. 
occ. 

Bovernierana    Crép. 
mer. 
intromissa  Crép.  Belg.  Gall. 
R.   Marcyana  Boullu.  Gall.  or. 
R.  permutata  Rip.  Gall. 
R.  pulposa  Crép.  Gall.  med. 
i3i  .  R.  subglohosa  Sm.  Eur.  plur. 
R.  dubia  Wibel.  Germ. 
R.  farinosa Rau.  Germ.Gall.  occ. 
R.  Billotiana  Crép.  Belg. 
R.    Borkhausenii    Tratt.  Germ. 

etc. 
R.  Scheutzii  Gdgr.    R.    venusta 
Scheutz  non  Waitz    Suec. 
i32.  R.  1  omentosa   Sm.  Eur.  plur. 
R.  annesiensis,  tunoniensisDés., 

e  Sabaud. 
R.   thuringensis  Gdgr.     R.  thu- 
ringiaca  Crép.  non    Wall. 
—  Thuring. 
R.  albicantior,  idanensis  Gdgr. 

e  Gall. 
R.  Ledebourii  Spr.  Ross. 
i33.   R.  diinoi-pha  Bess.  Eur.  or. 
R.   Friesii  Scheutz.  Suec. 
R.  confusa,    Gisleri  Pug.,  e  Sa- 
baud. Helv. 
R.  eriosa,  glandulosella  Rip.,  e 
Gall. 
Seringeana  Godr.  Gall.  bor. 
insidiosa  Gren.    Gall.  or. 

134.  iï.    foelida  Bast.  Gall.  Helv.  R. 
brunica  Bouvier. 

abietina,     orophila    Gren.  e 

Gall. 
floccida  Dés.  Gall. 
R.  genevensis  Pug.  R.  fimbriata 

Gremli.  Helv. 
R.   tomentosaX  sepium  Christ 
Helv. 

1 35 .  R.  euspiduta  MB.  Eur.  or.  R. 

leucadia  H.  Br. 
R.  cuspidatoides  Crép.  Eur.  occ. 
R.  umbelliflora  Sw. 


R. 
R. 
iï  . 

R. 
R. 


12 


178 


ROSACEAE 


R.  pseudo  -  rubigi  nosa  Lej. 

Belg. 
R.  capnoides  Kern.  Tyrol. 
1 36.   R.  poniifera  Herm.  Eur.  med. 
bor. 
R.   ingrica     Gdgr.    R.     coccina 
Rupr.    non   Wrede.    Ross, 
bor. 
R.   minuta  Bor.  Delph. 
1  ij.  R.  cîliato-petalaBess.  Eur.  or. 
R.   mollissima  Fr.  Scand. 
R.  lentula  Pug.  Helv.  mer. 
R.  Grenieri    Dés.  R.    Perusiana 
Timb.  Gall. 
1 38 .   R.  Andi-zeiowîiBess.  Eur. or. 
R.  balsamica  W.  Hung. 
R.  omissa  Dés.  Sabaud. 
R.  leptodendron  Gdgr.  Sabaud. 
R.  tîos  Jovis  Gdgr.    R.    Gillotii 
Dés.  1882.  Gall. 
1 3g.  R.  Gautltni  Pug.  Helv.  Gall.  or. 
R.  resinosoides  Crép.   Sabaud. 
R.  spinescens  Christ.  Suec. 
R.    recondita  Pug.  Gall.    Helv. 

140.  R.  resinosaSternb.  Styria,  etc. 

R.    australis,  cremsensis  Kern. 

Tyrol. 
R.  heterophylla  Woods.  Scot. 
R.  rugosula  Sw.   Dan. 
R.  ancylacantha  Gdgr.  Sabaud. 
R.  Gayana  Wallr.  Pyren. 
R.  Clusiana  Bouvier.  Sabaud. 
R.  proxima  Cottet  Crép.    Helv. 
R.   Dicksoni  Lindl.   Hibern. 
R.  scabriuscula  Winch.  Brit. 
R.  scabida  Pug.  Helv. 
R.  Zabelii  Crép.  Hanovr. 
R.  mespiliformis  Debx.  Pyren. 

or. 
R.   volhynica  Gdgr.  Volhyn. 

141.  R-  pulvcrulenla  MB.  Taur. 

R.  pustulosa  Bert.  Ital.  R.  Bae- 

nitzii  Christ  ? 
R.  Heldreichii  B.  R.  Graec. 
R.  cechica  Gdgr.  Bohem. 
R.  gombensis  Lagg.  Pug.  R.  po- 

mi  f  e  r  a  X  ci  n  n  a  m  o  m  e  a 

Christ.  Helv.   R.  Lereschii 

Christ. 

142.  R.  urîcnsls  Lagg.  Pug.    Helv. 

R.  Franzonii  Christ. 


143. 


144. 


IV. 


R.  Trachynella  Gdgr.  Angl. 
R.  Berneti  Schmidely.  Helv.  R. 

alpicola  Rouy. 
R.  galbanifera  Gdgr.  Helv. mer. 
R.  arduennensis  Crép.  Belg. 
R.  pomifera   X  alpina    Christ. 

Helv. 
R.  Cotteti  Lagg.  Pug.  Helv. 
R.Npinulifolia  Dematra.  Helv. 

occ. 
R.     camberiacensis,     Chailletii, 

glabrescens,  jurana,  multi- 

vaga,    propinqua    Dés.,    e 

Gall.  etc. 
R.  Foxiana  Gdgr.  Belg. 
R.  amphoricarpa, Echidne, Fou- 

drasii,    phalacroidea  Gdgr. 

e  Gall.,  etc. 
R.     espinea,   globifera   Pug.,    e 

Sabaud.  Helv. 
R.  Mûrit  ii  i  i   Lagg.  Pug.   Helv. 

R.  anoplantha  Christ. 

R.      acanthochlamys,     le- 

mana,    oligocephala  Gdgr. 

ex  Helv. 
R.  commutata  Scheutz.   Suec. 
R.     friburgensis      Lagg.     Pug. 

Helv.  R.    petrophila   Borb. 
R.  dictamnifolia,  sabaudaGdgr. 

e  Sabaud. 


SANGUISORBEAE     Torr. 
Gray. 


1  7  .    Agrimonia  L  . 

1 .  A.   Eupatoria    L.   A.    adhaerens 

Gilib.  A.   officinalis    Lam. 

Eur. 
A.  acutifolia,  canescens,  sessili- 

flora,    stipularis   Dumrt.,  e 

Belg. 
A.  humilis  Mill.  Eur. 
A.  grca  B.  H.  Graec. 

2.  A.  oilorata  Mill.  Eur.  med.  mer. 

A.   glandulosa  Simk.Transs. 
A.  procera  Wallr.  Germ. 

3.  A.  i-epciiB  L.  Hisp.  Serb. 

4.  A.  pilosaLed.  Eur.  or. 


ROSACEAE 


18.   Aremonia  Neck. 


A.     agrimonioides    DC.     Eur. 
med.  mer. 


I9, 


Alchemilla  L. 


a.    EUALCHEMILLA    Gdgr. 

A.  vulgaris  L.  A.  palmata  Gilib. 
Eur. 

A.    glaucescens    Wallr.    Germ. 

A.  gracilis,  monticola  Opiz,  e 
Bohem. 

A.  alpestris,  conglomerata,  gla- 
berrima,  pratensis,  silves- 
tris  Schmidt,  e  Bohem. 

A.  glabrata,  multicaulis,  trun- 
cata  Tausch,  e  Bohem. 

A.  acutiloba  Stev.  Taur. 

A.  ambigens  Jord.  Gall. 

A.  acutangula,  aggregata,  colo- 
rata,  decumbens,  demissa, 
filicaulis,  Jaquetii,  lineata, 
micans,  obtusa,.pastoralis, 
plicata,  rubristipula,  stra- 
minea,  strigulosa,  subcre- 
nata,  tenuis,  trunciloba, 
undulata,  versipila,  vestita 
Buser,  ex  Helv.  etc.,  sed 
pleraeque  species  Buseria- 
nae  mera  sunt  synonyma 
harum  form.  quas  invenies 
in  mea  Flora  Europae  VIII 
(1886)  p.  7-18. 
A.  liybrida  Hoffm.  A.  minor 
Huds.  Eur.  plur. 

A.  dacica  Gdgr.  Dac. 

A.   montana  W.  Eur. 

A.  Guentheri   Jan.  Sudeti.    Ital. 

A.  coriacea,flabellata,etc.  Buser, 
ex  Helv., etc. 
A.    flsaa  Schumm.  A.  palmatifida 
Tausch.  Eur.  med. 

A.  speciosa  Buser,  etc.  Helv. 

A.  pyrenaica  Duf.  A.  glabra 
Hoir.  Pyren. 

A.  Borderi,  notata,  infrahirta 
Gdgr.,  e  Pyren. 

A.  pubescens  MB.  Taur. 

A.  algida   (fissa  X  pentaphylla) 


A. 


5. A. 


6.   A. 


7.   A, 


I.   S. 


179 

Geehebii,  helvetica  (fissa  X 

hybrida)  Brûgg.,  ex    Helv. 
alplna    L.  Eur.   A.    argentea 

Lam. 
A.  podophylla  Tausch.  A.   ani- 

siaca  Wetstt.  Austr. 
A.   Hoppeana  Rchb.  Austr. 
A.      amphisericea,     grossidens, 

pallens,  saxatilis,  etc.  Buser, 

ex  Helv.  etc.  (vide  FI.  Eur. 

1.  c  p.  14). 
A.  subsericeaReut.  Helv.  Delph. 
A.   basaltir.a,  saxatilis,  transiens 

Buser,  ex  Helv. 
A.  splendens  Christ.  A.  alpina 

X  vulgaris  ej.  Helv. 
A.    conjuncta  Bab.  A.  argentea 

Don.-Scot. 
A.  f'aeroensis  Lge.  Faeroë. 
A.  fuigens,  Schmidelyana  Buser, 

ex  Helv. 
pentaphyllca  L.  Alpes.  Pyren. 

A.  astrophylla  Tausch.  Su- 
deti. Helv. 
A.  gemmia,  grossidens  X  Pen_ 

taphyllea,etc.Buser,exHelv. 
A.  heptaphylla  Schleich.  A.  cu- 

neata  Gaud.   Helv.  Pedem. 

b.  Aphanes  L. 

arvensis    Scop.   A.    Aphanes 

Leers.  Eur. 
A.  microcarpaB.  R.   Hisp.  Lus. 

Gall.  bor.  Sard. 
cornucopioides  R.  S.   Hisp. 
Lusit.  bor. 

20.    Sanguisorba  L. 

officinal!»  L.  Eur. 

S.   puberula  Gdgr.  Angl.   etc. 

S.  angustifolia,  Conradi,  cordi- 

folia,    intermedia     Opiz,    e 

Bohem. 
S.  Serpentini  Coste.  Gall. 
S.  montana,  serotina  Jord., Gall. 
S.  altissima,  hispanica,  sabauda 

Mill.,  ex  Eur. 
S.  auriculata  Scop.  S.    praecox 

Bess.  Eur.  or. 


i8o 


ROSACEAE 


S.  neglecta  G.  Don.  Brit. 
S.  ingrica  Sweet.  Ross.  bor. 
S.  bracteosa  Bess.  Galicia. 
S.  carnea  Fisch.  S.  cernua  Bess. 
S.  rubra  Schrank.  Ross.  occ. 
Dacia.  Bohem. 
i.   S.    polygama  Nyl.     Ross.    arct. 

Lapp.  or. 
3.   S.  dodecaudi-a  Moretti.   Lomb. 

21.  Poterium  L. 
a.  Eupoterium  Gdgr. 

1 .  I».  Sanguieorba  L.  P.  dictyocar- 

pum  Spach.  Eur. 
P.  glaucescensRchb.  Germ.  etc. 
P.  guestphalicumBoenngh.Eur. 

med. 
P.   Delorti,   obscurum  Jord.,   e 

Gall. 
P.   Gaillardoti  Boiss.  Bulg. 

2.  I*.    viiiottum    S.  S.    P.   glaucum 

Noë.  Turc. 
P.  garganicum  Ten.  Ital.   mer. 

Sard. 
P.   eriocarpum  Spach.  Neap. 

3.  ï*.  lateriflornm  Coss.  Hisp.  mer. 

4.  I*.  aacistroides  Desf.   Hisp.  or. 

P.  coriascens.quinquedentatum 
Gdgr.  ex  Hisp.  or. 

5.  !*•  l'upicolum  B.  R.   Hisp.  mer. 

Lusit.  Sard. 
P.  effusum,  granatense,  Segurae 
Gdgr.  ex  Hisp.  mer. 

6.  I*.    polygamum  W.  K.  P.  muri- 

catum  Spach.  Eur. 
P.    platylophum,    stenolophum 

Jord.,  e  Gall. 
P.  rhodopaeum  Velen.  Bulg. 

7.  I*.  Magnolii    Spach.    Gall.     mer. 

Hisp.  Lusit.  Ital. 
P.    mediterraneum    Gdgr.  Gal- 

loprov. 
P.  mauritanicum    Boiss.     Hisp. 

mer. 

8.  I*.  Spacliiauuui    Coss.    P.   alo- 

phum  Spach    Hisp.    Lusit. 
mer. 
P.   microphyllum     Jord.    Gall. 
mer.  Hisp. 


P.  balearicum  Bourg.  Balear. 
g.  I*.  multlcaule  B.   R.  Hisp.  mer. 
P.  algarbienseGdgr.  Lusit.  mer. 
P.  punctatum  Gdgr.  Calabr. 

10.  P.verrucosum    Ehrenb.     Eur. 

austr. 
P.    laevissimum    Gdgr.    Gallo- 

prov. 
P.   alicantinum  ,    cordubense 

Gdgr.,  ex  Hisp.  mer. 
P.  creticum  Gdgr.  Creta. 

11.  I*.    agrimonioide*  L.    P.    hy- 

bridum  L.    P.  agrimonifo- 
lium  Cav.  Hisp.  Lusit. 
P.  lusitanicum  L.  Lusit. 

b  Sarcoptoterium  Spach. 

12.  I».  epinosum  L.  Eur.  austr. 

C.  POMACEAE  L. 

22.  Cydonia  L. 

1.  C.  vuigapiH  Pers.  Eur.  mer.  C. 
europaea  Mill. 
C.  lusitanica,  oblong'a  Mill.,  ex 
Eur.  mer. 

2  3.  Malus  Mill. 

1 .  H.  commuais  Desf,  M.  silvestris 

Mill.  Eur. 
M.  dasyphylla  Borkh.  Germ. 
M.  eriostyla  Moris.  Sard. 
M.  agrimaelea  Spad.  Ital. 
M.  acerba  Mérat.  Eur. 
L.   laevipes,    praebens,    grandis 

Gdgr.  e  Brit. 
M.  praecox  (Pall.).     M.    pumila 

Mill.  Ross.  mer. 
M.  angulata,  borangensis,  czik- 

lovensis,    matrensis,     syr- 

miensis  (Kit.),  ex  Hung. 

24.     Pyrus   L. 

1.  I*.  commuais  L.  P.  Pyraster 
Borkh.  P.  silvestris  Moench. 
Eur. 


ROSACEAE 


181 


P.    cultrensis   Godr.  Eur.  med. 

P.  aestivalis,tardevieta  Lamotte, 
e  Gall. 

P.  Achras  Gaertn.,Eur. 

P.  amblyophylla,  emarginata, 
Gilloti,  latiuscula,  micros- 
toma,  platycarpa,  vineto- 
rum  Gdgr.  e  Gall. 

P.   nivalis  Jacq.  Eur.  or. 

P.  Bourgaeana  Dcne.  Hisp. 

2.  I».    cordata    Desv.    Gall.    Angl. 

Graec. 
P.  pollveriaL.  P.  Bollwylleriana 
DC.  P.  coramunis  x   Sor- 
bus  Aria.  Germ. 

3.  ■*•    elaeagnîfolia    Pall.      Taur. 

Dobruds. 

4.  I*.    amygtIalifoi*mis  Vill.    Eur. 

mer. 
P.     catalaunica     Gdgr.      Hisp. 

or. 
P.    salvifolia    DC.    Gall.    med. 

Helv. 
P.  parviflora  Desf.    Eur.    mer. 
P.  pyraina  Raf.  Sicil. 
P.   sicula  Tin.  P.  Tinei  Tod.  P. 

canopliza  Guss     Sicil. 
P.  cuneifolia  Guss.  Sicil. 
P.  Sibthorpiana    Gdgr.  P.  sali- 

cifolia  S. S.  non  L.  Graec. 
P.  eriopleura  Rchb.  Daim. 
P.     oblongifolia   Spach.    Gallo- 

prov. 

25.  Sorbus  L. 


a.  Eusorbus  Gdgr. 


1 .  S.  domeetlca  L.  Eur.  mer. 

S.  syrmiensis  Kit.  Hung. 

2 .  S.  aucuparia  L.  Eur. 

S.  cordata,  monticola,  etc., Gdgr. 

e  Gall. 
S.  subserrata  Opiz.  Bohem. 
S.lanuginosa  Kit.  Hung. 
S.  aurantiaca  Savy.  Pedem. 
S.  alandica  Bergstrand.  Fennia. 

Scand. 
S.   praemorsa  Guss.  Ital.   mer. 

Sicil. 


b.  Aria  Host. 

3.  S.  hybrida  L.  S.  fennica  Fr.  S. 

pinnatifida  (Ehrh.).  S.  au- 
cuparia X  suecica  Auct. 
Eur.  plur. 

S.    thuringiaca    lise.    Thuring. 

S.  semipinnata  Borb.  S.  dacica 
ej.  S.  graeca  X  aucuparia 
ej.  Banat.    Transs.  etc. 

S.  Aria  X  aucuparia  Irmisch. 
Germ.  Helv. 

S.  Aria  X  torminalis  Brùgg. 
Helv. 

S.  aucuparia  X  Aria  Wirtg. 
Germ.  occ. 

4.  S.    ecandica    Fr.     S.  intermedia 

(Ehrh.).  S.  suecica  Garcke. 

Eur.  bor. 
S.     tomophylla     Gdgr.     Delph. 

Helv. 
S.   Mougeoti  Soy.  Will.  Gall.  or. 
S.  arioides  Michallet.  Jura. 
S.decipiens,rotundifolia  Bechst., 

e  Germ. 
S.   rupicola  Syme.  Brit. 

5.  8.  Aria  Cr.  Eur. 

S.  bellojocensis,  modesta,ovalis, 
sphaerocarpa,      subalpina, 
turbinata,umbilicata,  Gdgr. 
etc.,  e  Gall. 
S.  alpina  W.  Eur.  med. 
S.  densiflora  Steud.  Eur.  med. 
S.  edulis  Vill.  Gall. 
S.  obtusata  Spach.  Eur.    med. 
S.  oblongifolia  Rchb.  S.  Hostii 

(Jacq.  f.).  Carn. 
S.  arvernensis,ReverchoniGdgr. 

eGall. 
S.  graeca  Lodd.   Eur.  mer. 
S.  retusa  Gdgr.  Sicil. 
S.  meridionalis   (Guss.).    Sicil. 
S.    parva,     Citardae      Gdgr.     e 

Sicil. 
S.  erubescens  Kern.   S.  Aria  X 

Chamaemespilus  ej.  Austr. 

Bavar. 

6.  8.  latifolia  Pers.  S.  torminalis  X 

Aria  Godr.  Eur.  occ. 
S.  arguta  iausch     Bohem. 
S.  semilobata  Bechst.  Germ. 


182 


ROSACEAE 


S.  aria    X    torminalis      Reiss. 

Austr.  Hung. 
S.  intermedia     Nym.      (Schur). 

Transs.  Hung. 

7.  8.  torminalis  L.    Eur. 

S.elliptica,glaberrima,megaloba, 
sarcocarpa,TalenceanaGdgr. 
e  Gall. 

S.  Tommasinii  Hladnik.  Illyr. 

S.  nana  (Délabre).   Gall.   centr. 

8.  S.  floreutina     (Zuccagni).     Ital. 

bor.  Serb. 

c.  Chamaemespilus  Roem. 

g.  8.  Cbamaemespilns    Cr.    Eur. 

mer. 
S.  carthusiana,    calcarea,    cera- 

soides,  pyrenaica,  etc.  Gdgr. 

e  Gall. 
S.  sudeticaTausch.  Sudeti.  Jura. 
S.  pilosula  Gdgr.  Gall.  centr. 
S.  silvestris    (Delarbre).     Gall. 

centr. 
S.  sabauda  Nym.  Sabaud. 
S.  ambigua   Michallet.   S.    Aria 

X   Chamaemespilus    Rchb. 

Jura.  Germ. 


26.  Amelanchier    Medic. 


A.  vnlgaris  Moench.  A.  rotun- 
difolia  Dcne.  Eur.  mer. 

A.  Aunieri,  beugesiaca,  corba- 
riensis,  foliosa,  leiopetala, 
mucronata  Gdgr. etc.,  e  Gall. 

A.  cretica  Pers.  Greta.  Daim. 
Graec. 

A.  oxyphylla  Gdgr.  Austr. 

A.  Visianii  Gdgr.  Daim. 


27.  Mespilus    L. 

I.  M.  germanica    L.     M.   silvestris 
Mill.  Eur.  mer. 
M.  corallina  Risso.  Gall.  mer. 


28.  Crataegus  L. 
a.  Eucrataegus    Gdgr. 

1.  C.  orientalis  Pall.  Taur.   C.  ta- 

nacetifolia  (Pers.) 
C.  Tournefortii  Grisb.  Maced. 
C.  Schraderiana    Led.    C.  san- 

guinea  Schrad.  Taur. 
C.   flabellata  Heldr.  Graec. 
C.   pycnoloba  B.  H.  Graec. 

2.  C.  pentagyna  W.  K.  Eur.  centr# 

C.  melanocarpa  MB.  C.  digyna 
Pall.  C.  Pallasii  Gris.  Eur. 
or. 

C.  atrofusca  Stev.  Taur. 

3.  C.  nigra  W.  K.  Eur.    centr.    or. 

C.  serbica  Gdgr.    Serbia. 
C.  carpathica  Lodd    Hung. 
C.  platyphylla  Lindl.  Transs. 
C.  versicolor  Rochel.  Banat. 

4.  C  lacinîata    Ucria.     Sicil.   Hisp. 

mer. 

C.  alpina,  fnevadensis  Gdgr.  ex 
Hisp.  Gran. 

C.  lasiocarpa  Lge.  Hisp.  Gran. 

C.  hispanica  Porta  Rigo.  Hisp. 
mer.,  or. 

C.  pubescens  Presl  non  al.  Si- 
cil. 

C.  Heldreichii  Boiss.  Graec. 

C.  attica,  canescens,  decalvans, 
tomentella   Gdgr.  e    Graec. 

b.    Azarolus  Borkh. 

5.  C.   Azarolus  L.   Eur.  mer. 

C.  agrigentina,    oxyloba   Gdgr., 

e  Sicil. 
C.  ruscinonensis    Gren.    Blanc. 

Gall.  mer. 
G.  triloba  Pers.   Lusit.   mer. 

C.    OxYACANTHA   ToUTll . 

6.  C.  Oxyacantha  L.  Eur. 

C.  carthusiana,  Debeauxii,  gra- 
tiosa,  microphylla,  oeno- 
chroa,  porrigens,  subser- 
rata,  etc.,  Gdgr.  e  Gall. 


G.  oxyacanthoides  Thuill.Gall., 

etc. 
C.  villosa  Cariot.  Gall.,  etc. 
C.  macrocarpa    Hegets.     Heer. 

Helv. 
G.  laevigata  DC.  Vogesis. 
C.  laciniata  Auct.  Eur. 
C.  elegans  Poir.  Eur. 
C.  pectinata,  rosea  Hort.,ex  Eur. 

med. 
C.  pterifolia  Lodd.  Eur. 
C.  dissecta  Borkh.  Germ. 
C.  azarella  Gris.  Maced . 
G.  atropurpurea,      heterophylla 

Stev.,  e  Ross.  mer. 
G.  hirsuta,   intermedia  Schur.  e 

Transs. 
C.  calycina  Peterm,  G.  rosifor- 

mis  Jka.  Thuring.  Transs. 
C.  polyacantha  Jan.  Sicil.  Graec. 
G.  ambigua  CAM.  Ross.  mer. 
C.  curiosa,oxyphylla,uplandica 

Gdgr.  eSuec. 
C.    oxyacantha     X     monogyna 

Wirtg.    Germ.   occ. 

7.  C.  monogyna  Jacq.   Eur. 

C.  chymopetala,  coriacea,  edu- 
rescens  Gdgr.  etc.,  e  Gall. 

C.  kyrtostyla  Bluff.  Fing.  Eur. 
centr.  or. 

C.  polyodon,  volhynica  Gdgr.  e 
Ross. 

G.  ovalis  Kit.  Hung. 

C.  orthostylis  Heynold.  Saxon. 

G.  monogyna  X  Oxyacantha 
Wirtg.  Germ.  occ. 

C.  lobata  Poir.  C.  Motelayana 
Clavaud  Gall.  C.  Oxyacan- 
tha X  Mesp.  germanica. 

8.  C    manra    L.    f.    C.    maroccana 

Webb.  Hisp.  mer. 
C.      granatensis     Boiss.    Hisp. 

mer. 
C.    cylindrocarpa,     nevadensis, 

tridens      Gdgr.     ex     Hisp. 

mer. 
C.  brevispina  Kze.    Hisp.  mer. 
C.  Insegnae  Bert.   Ital.  Baetica. 

Graec 
C.  Kerneri,     praebens,     veneta 

Gdgr.  ex  Ital.  bor. 


ROSACEAE,  GRANATEAE,  MYRTACEAE 

d.   Pyracantha    Roem. 


i83 


g.  C.  pyracantha  Spach.  Eur.  mer. 
Timbalia  Clos. 

29.  Cotoneaster  Medic. 

1.  C.  vnlgaris  Lindl.  Eur. 

C.  arvernensis,  jurana,  Mathon- 
neti,  etc.  Gdgr.  e  Gall. 

C.  nigra  Wahlb.  C.  melano- 
carpa  Bl.   Eur.  bor. 

C.  orientalis  Kern.  Hung.  Transs. 
Ross.  mer. 

C.  parnassica  B.   H.  Graec. 

2.  C  tomentosa  Lindl.  Eur.  med. 

mer. 
C.  intermedia  Coste.  C.  tomen- 
tosa   X  vulgaris    Lamotte. 
Gall.  centr. 

3.  C.   nebi-odensïs  (Guss.).Sicil. 

4.  «C.  granatensis     Boiss.       Hisp. 

mer. 
C.  elatior,   nevadensis  Gdgr.  ex 
Hisp.  mer. 

XXXV.  GRANATEAE  Don. 

1 .  Punica  L. 

I.  I».  Granatum  L.   Eur.  mer. 

P.  grandiflora  Hort.  Eur.  mer. 
P.  nana  L.  Sicil.  Balear. 

XXXVI.   MYRTACEAE    R.    Br. 

1 .  Myrtus  L. 

1.  M.  cominunis  L.  Eur.  mer. 

M.  felix,  dumeticola,  mediter- 
ranea,  microcarpa,  obesa, 
pyrifbrmis,provincialis,  etc., 
Gdgr.  e  Gall.  mer. 

M.  acuminata,  angustifolia,  bel- 
gica,  baetica,  italica,  lusita- 
nica  (M.  acuta  Mill.),  mi- 
nima  (M.  sponsalis  Hort.), 
romana  Willd.,  ex  Eur.  mer. 


184  PHILADELPHEAE,    ONOTHERACEAE 

M.  média  Hoffmsg.  Lusit. 
M.  tarentina  Mill.  Eur.  mer. 
M.  neapolitana  Gdgr.  Neap. 
M.  litoralis,   proxima,     pubens 
Gdgr.  e  Galloprov. 


XXXVII.     PHILADELPHEAE 
Don. 

1.  Philadelphus  L. 


1.  P.  coronarins    L.    — Eu 


r.  mer. 


XXXV III.       ONOTHERACEAE 

Saint-Lager  (1). 

1  .  Epilobium  L. 

a.  ChamjEnerium  Scop. 

1.  E.  latifolium  L.Ross. arct.Island. 

2.  E.    epicatum    Lam.    E.    neriifo- 

lium   Lévl.     E.    angustifo- 

lium  L.   p.  p.    E.  Gesneri 

Vill.  Eur. 
E.  rubrum,    variabile   Luce,    e 

Ross.  balt. 
E.  brachycarpum  Leight.Angl. 
E.  macrocarpum    Steph.    Eur. 

mer. 
E.  speciosum  Lodd.   Eur. 

3.  E.  i-OHiii.-i  rinifolium  Haenk.  E. 

Dodonœi   Vill.  E.     Halleri 

Retz.  Eur.  mer. 
E.  angustissimum  Ait.  Eur. 
E.  canescens    Stev.    E.   Steveni 

Boiss.   Eur.  mer.  or. 
E.  Fleischeri  Hochst.  Eur.  centr. 

occ. 
E.  gracile  Brûg.  E.    angustifo- 

lium    X   denticulatum  ej. 

Helv.  mer. 
E.   stenophyllum    Hsskn.    Eur. 
E.  platyphyllum  Hsskn.  Eur. 
E.  palustre   Burnat.   Eur.  mer. 


E.  nicaeense  Burnat  Eur.   mer. 
E.  alpinum  Burnat.  Eur.    mer. 

b.  Euepilobium  Gdgr. 


(1)  Auctore  cl.  H.  Léveillé, 


4.  K.  hirentnm  L.   E.  amplexicaule 

Lam.  E.  aquaticum  Thuill. 

E.     grandiflorum    Ail.     E. 

ramosum  Huds.  Eur. 
E.  tomentosum  Vent.  Sicil.,  etc. 
E.  anglicum   Marsh.  E.     hirsu- 

tum    X     lanceolatum     ej. 

Angl. 
E.  surrejanum  Marsh.    E.  hir- 

sutumXobscurum  ej.  Angl. 
E.  intermedium   Rchb.  E.    hy- 

bridum  Schur.  E.  s'ericeum 

Schumach.     E.    hirsutum 

X     parvinorum      Wimm. 

Transs.Sudeti.  Gall  .Germ. 

Helvet.  Austr. 
E.  erroneum    Hsskn.   E.  hirsu- 
tum  X  montanum  Hsskn. 

Eur.  bor. 
E.     nebrodense       Strobl.        E. 

hirsutum    X    Tournefortii 

Hsskn.   Sicil. 

5.  E.    parviflorum    Reichardt.   E. 

molle   Lam.    E.  pubescens 
Roth.  Eur. 

E.  villosum  Curt.  Eur. 

E.  subglabrum.  Koch.  Eur. 

E.  cordatum  Biv.  Eur.  mer. occ. 

E.  menthoides  Boiss.  Eur. 

E.  attenuatum   Schur.    Transs. 

E.  mollissimum  Wehv.  E  lusi- 
tanicum  Sampaio.  Gall. 
Lusit. 

E.  umbrosum  Dumrt.  Belg. 

E.  maritimum  Lévl.  Eur.  occ. 

E.  Dôrflerianum  Lévl.  E.  par- 
viflorum X  Gilloti  ej.Gall. 

E.  crassicaule  Gremli.  E.  par- 
viflorum X  montanum 
Focke.  Eur.  mer. 

E.  persicinum  Rchb.  E.  steno- 
phyllum Borb.  E.  parvi- 
florum X  roseum  Hsskn. 
Hung.  Angl.  (Marshall). 
Gall. 

E.    syriacum  Hsskn.  E.    parvi- 


ONOTHERACEAE 


185 


florum  XTournefortii.Eur. 
mer.  or. 

E.    subpubescens  X  tetragonum 
Lasch.   Germ. 

E.subpubescensXroseum  Lasch. 
Germ. 

E.     subpubescens    X    palustre 
Lasch.  Germ. 
6.    B.  montanum  L.  Eur. 

E.  silvaticum  Bor.  Gall. 

E.  dubium  Lévl.  Gall. 

E.  Gentilianum  Lévl.  Gall. 

E.  aggregatum  Celak.  E.  mon- 
tanum X  obscurum  ej. 
Angl.  Germ.  Siles.  Sudeti. 
Gall. 

E.  Freynii  Celak.  E.  montanum 
X  tetragonum  Jeampert. 
Gall. 

E.  heterocaule  Borb.  E.  mon- 
tanum X  roseum  ej.  Gall. 
Angl.  Transs. 

E.  Hugueninii  Brûg.  E.  mon- 
tanum X  trigonum  ej. 
Helv. 

E.  pallidum  Tausch.  E.  mon- 
tanum X  trigonum  Hsskn. 
Gall.  Germ.  Austr. 

E.  montaniforme  Knaf.  E.  mon- 
tanum X  palustre  ej.Gall. 
Germ.  Bohem. 

E.  verticillatum  Koch.  Gall. 
Germ. 

E.  limosum  Schur.  E.  mon- 
tanum X  parviflorum 
Hausskn.  Germ.  Angl. 

E.    montanum     X    roseum    X 

parviflorum  Marshall. Angl. 

*E.  lanceolatum    Seb.  Maur.  E. 

nitidum  Host.  E.    silvestre 

Dierb.  Eur. 

E.  macrocatomischum Lévl. Gall 

E.  siculum,  Seguenzae  Gdgr.  e 
Sicilia. 

E.  Aschersonianum  Hsskn.  E. 
lanceolatum  X  parviflo- 
rum ej.  Germ 

E.  Lamotteanum  Hsskn.  E. 
lanceolatum  X  obscurum 
ej.  Gall.  Angl. 

E.  neogradiense  Borb.  E.    lan- 


ceolatum X  montanum  ej. 
Hung. 
E.  Langeanum  Hsskn.  E.  lan- 
ceolatum   X    palustre    ej. 
Eur.  bor. 
E.  abortivum  Hsskn.    E.    lan- 
ceolatum   x    roseum    ej. 
Germ. 
E.  tramitum  Lévl.   Gall. 
*E.  collinum  Gmel.   Eur. 
E.  Schulzeanum  Hsskn,,  E.  colli- 
num   X   parviflorum      ej. 
Thuring. 
E.  ramosissimum  Hegets.  Helv. 
E.  Ozanonis  F.  Sch.  Delph. 
E.  Krausei     Uecht.     et    Hsskn. 
E.    collinum  X  palustre  ej. 
Norveg. 
E.  perramosum  Schur.  Transs. 
E.  Borderianum  Hsskn.   E.  col- 
linum X    Duriaei  ej.  Gall. 
Hisp. 
E.  carpetanum  Willk.  E.  Laram- 
bergianum  F.  Sch.  E.  tarni 
Laramb.  E.  collinumX'an- 
ceolatum  Auct.  Hisp.  med. 
Gall. 
E.  confine  Hsskn.   E.  collinum 
X  montanum  ej .  Thuring. 
E.  decipiens  F.  Sch.  E.  collinum 

X  obscurum  ej.  Germ. 
E.  glanduligerum  Knaf.  E.  col- 
linum X  roseum  ej.  Bohem. 
Gall. 
*   E.    Duriaei    Gay.    Gall.     Hisp. 
Helv.  Badia. 
E.  Mathiaei    F.   Schm.    Vosges. 
E.  intersitumHsskn.  E.  Duriaei 

X  montanum  ej.  Gall. 

E.  udicolum   Hsskn.   E.  Duriaei 

X  palustre.  Gall.  mer. 

7.  E.  liypei-icifolium  Tausch.   Bo- 

hem. Garinth.  Suec.  mer. 

8.  E.  palustre  L.  Eur. 

E.  vosgesiacum  Hsskn.  e.  pa- 
lustre X  trigonum  ej.  Gall. 

E.  simplex  Tratt.  E.  ramiflorum. 
Heget.  Eur.  centr. 

E.  hyssopifolium  Schur. Transs. 

E.  lapponicum  L.  Eur.  bor. 

E.  spongiosum  Borb.  E.  palus- 


i86 


ONOTHKRACEAE 


tre  X  parviflorum  ej.  Hung. 
Angl.  (Marshall)  Jura.  Suec. 

E.  rivulare  Wahl.  E.  palustri- 
florum  Fr.  Schm.,  E.  sar- 
mentosumCelak.  E.  palustre 
X  parviflorum  Krause.  Eur. 
plur. 

E.  purpureum  Fries.  E.  palus- 
tre X  roseum  Hsskn.  Eur. 
bor. 

E.  subpalustre  X  roseumLasch. 
e  Germ. 

E.  revolutum  Lévl.   Gall. 

*  E.  davuricum  Fisch.  E.  lineare 

Fr.  non  Mùhl.  Eur.  bor. 

E.  scaturiginum  Wimm.  E.  Ker- 
neri  Borb.  E.  Krausei  Uech. 
E.  palustre  x  alsinefolium 
Wimm.  Siles.  Tyrol.,  etc. 

E.  norvegicum  Hsskn.  E.  da- 
vuricum X  lactiflorum  ej. 
Eur.  bor. 

E.  Lindblomianum    Hsskn.   E. 
davaricum    X    palustre  ej. 
Eur.  bor. 
E.  alpiaum  L.  (Lévl.).    E.   athe- 
lespermum  Lévl.  Eur. 

*  E.    nutans   Schm.    E.     hetero- 

phyllum  Hegets.  E.  sudeti- 
cum  Beurl.    Bohem.  Tyrol. 
Gall. 
E.  similatum  Hsskn.  E.  nutans 
X  palustre  ej.  Germ. 

*  E.   lactiflorum    Hsskn.     Scand. 
E.  Hornemanni    Rchb.    E.  bo. 

reale  Beurl.  Eur.   bor. 

E.  commutatum  Hsskn.  E.  Hor- 
nemanni X  lactiflorum  ej. 
Eur.   bor. 

E.  connexum  Hsskn.  E.  Hor- 
nemanni X  palustre  ej.  Eur. 
bor. 

E.  consociatum  Hsskn.  E.  lac- 
tiflorum X  palustre  ej.  Eur. 
bor. 

*  E.  anagallidifolium  Lamk.  Eur. 
E.   Heribaudi  Lévl.  Gall. 

E.  arctophilum     Gdgr.      Lapp. 

ross. 
E.  dasycarpum  Frics.  Scand 
E.  Blyttianum  Hsskn.   E.    ana- 


gallidifolium X  Hornemanni 
ej.  Eur.  bor. 

E.  Gerardi  R.  et  G.  E.  anagal- 
lidifolium X  obscurum 
Marshall.  Angl.  Vosges. 

E.  Celakovskyanum  Hsskn. 
E.  anagallidifolium  X  nu- 
tans ej.   Gall. 

E.  dasycarpum  Fries.  E.  ana- 
gallidifolium X  palustre 
Marshall.  Angl. 

E.  dovrense  Hsskn.  E.  anagal- 
lidifolium X  lactiflorum  ej. 
Eur.  bor. 

E.  alsinifolium  Vill.  E.  alpes- 
tre F.  W.  Schm.  non  Jacq. 
E.  elatum  Heg.  E  origanifo- 
lium  Lam.  Eur. 

E.  nitidum  Sant.  Eur. 

E.  Sandorii  Borb.  Transs. 

E.  gemmascens  C.  A.  Mey.  Ross. 
Gall. 

E.  amphibolum  Hesskn.  E.  al- 
sinetolium  X  trigonum 
Brùgg.  Helv. 

E.  rivulicolum  Hsskn.  E.  alsi- 
nefolium  X  obscurum  ej. 
Gall.  Hisp. 

E.  bihariense  Simk.  E.  alsine- 
folium  X  scaturiginum  ej. 
Transs. 

E.  Grenieri  B.et  C.  alsinefolium 
montanum  Hsskn.   Gall. 

E.  Winkleri  Kern.  E.  alsinefo- 
lium X  roseum.  Tyrol. 

E.  finitimum  Hsskn.  E.  alsi- 
nefolium X  nutans.  ej. 
Germ. 

E.  salicîfolium  Facch.  E.  Fac- 
chinii  Haussm.E.  alsinefo- 
lium X  collinum  ej.  Ty- 
rol. 

E.  Boissieri  Hsskn.  E.  alsinefo- 
lium X  anagallidifolium  ej. 
Angl. 

E.  Haynaldianum  Hsskn.  E. 
alsinefolium  X  palustre  ej. 
Angl.  Gall. 

E.  pyrenaicum  Hsskn.  E.  alsi- 
nefolium X  Duriœi  ej.  Gall. 

E.  approximatum  Hsskn.  E.  al- 


ONOTHERACEAE 


sinefolium  X    Hornemanni 

ej.  Suec.  Norveg. 
*  E.  Villarsii  Lévl. 
E.  gemmiferum  Bor.  E.  alsine- 

folium  X    roseum.    Delph. 

Pedem. 
E.  alpicolum  R.  et  C.  E.  alsine- 
folium  X  roseum    ej.    Gall. 
Ital.  Helvet. 
lo.   E.  tetragoaum  L.   Eur. 
E.  Parmentieri  Lévl.   Gall. 
E.  ptarmicifolium    Fr.     Schm. 

Germ.  occ. 
E.  minutiflorum  Hsskn.   Ross. 

mer.  or. 
E.  adnatum  Gris.  E.  tetragonum 

Koch.  Hsskn.  non.  L.  Eur. 
E.  semiadnatum  Borb.  E.  adna- 
tum X  Lamyi  Hsskn.  Hung. 

Angl. 
E.   Beckhausii   Hsskn.  E.  adna- 
tum X  montanum  ej.  Angl. 

Germ. 
E.  brevipilum  Hsskn.  E    adna- 

tumXhirsutum  ej.Thuring. 

Gall. 
E.    thuringiacum     Hsskn.     E. 

adnatum  X  obscurum  Ger. 

E.  Laschianum  Hsskn.  E.  adna- 

tum  x   palustre  ej.  Germ. 
Gall. 

F.  fallacinum  Hsskn.  E.  adna- 
tum X  lanceolatum  ej.  Ger. 

E.  weissenburgense  Fr.  Schultz. 
E.  adnatum  X  parviflorum 
Hsskn.  Alsat.  Angl.  Gali- 
cia. 

E.  tetragonum  X r°seum  Rchb. 
Suec.  Germ. 

E.  Borbasianum  Hsskn.  E.  adna- 
tum x  roseum  ej.  Germ. 
Gall. 

E.  subtetragonum  X  pubescens 
Lasch.  Germ. 

E.  hispidum  Weinm.  Ross.  or. 

*  E.  Gilloti  Lévl.  E.  obscurum 
Roth.  E.  virgatum  Koch.  E. 
fennicum  Lasch.  Eur. 

E.  fontanum  Schur.  Transs. 

E.  flaccidum  Brot.  Lusit. 

E.  brachiatum  Celak.  E.  obscu- 


E 
E 


E 

E 


E 
E 

E 
E 


E. 
*  E. 


E. 
E. 


E. 


187 

rum  X  parviflorum  ej.  Blo- 
cki.  Transs.  Saxon.  Angl. 
Gall.  Brit. 

dacicum  Borb.  Eur.  or. 
Uechtritzianum  Pax.E.  obs- 
curum X  trigonum    ej.  Su- 
deti. 

Blockianum    Lévl.    E.  obs- 
curumX  montanum  Blocki. 

Martr.  D.  Galicia.  Gall. 
Martrini  Lévl.  E.  obscurum 

X  lanceolatum    Martr.   D. 

Gall.  mer. 
virgatum    Fries.    Eur.  plur. 
Leveilleanum  Rouy  et  Cam. 

E.  virgatum  Gillot.  E.  vir- 
gatum  Lévl.    Hisp.    Angl. 

Germ.  Austr. 
Schurdstianum    Rostk.      E. 

obscurum  X    palustre    F. 

Sch.  Gall.  Germ. 
chordorhizum     Fr.      Suec. 

Sudeti.  Ross, 
arvernense  R.  et  C.  E.    obs- 
curum X  origanifolium  ej. 

Gall. 
palustre    X    roseum     auct. 

plur.  Eur.  cent.  bor. 
Schmidtianum   Rostkov.    E. 

obscurum       X       palustre 

Hsskn.     E.     Wimmeri    F. 

Sch.  E.   ligulatum    Baker. 

E.  matrense  Borb.  E.  phy- 

llonema  Knaf.  Gall.  Angl. 

Germ. 
lucidum  Lévl .  Gall. 
Lamyi  F.  Schm.  E.  canescens 

Lamy.  E.  filiforme  Schur. 

Eur.  med.  bor.  etc. 
ambigens  Hsskn.    E.  Lamyi 
X  lanceolatum  Marsh.  Germ. 

Angl. 
Dufltii  Hsskn.  E.    Lamyi  X 

roseum  ej.   Thuring.  Gall. 
palatinum  F.  Sch.  E.  Lamyi 

X  parviflorum    ej.    Germ. 

occ. 
Haussknechtianum    Borbas. 

E.    Lamyi    X    montanum 

Hsskn.  Germ. 
semiobscurum  Borb.  E.  La- 


i88 


ONOTHERACEAE,  HALORAGACEAE 


myi      X     obscurum     ej . 
Hung. 
*  E.  Tournefortii     Michalet.     E. 
Salzmanni    B.  et  R.    Eur. 
mer. 

1 1 .  E.  roseum  Roth.  Eur. 

E.  foliosum  Heinh.  Holle.  Thu- 
ring.,  etc. 

E.  Otites  Willd.   Eur. 

E.  nudum  Schumach.  Germ. 

E.  nervosum  Boiss.  Buhse. 
Ural. 

E.  radicans  Schur.  Transs. 

E.  opacum  Peterm.  E.  Knafii 
Celak.  E.  Heldreichianum 
Lévl.  E.  stenophyllum 
Borb.  E.  tetragoniforme 
Schur.  E.  roseum  X  Par" 
viflorum  R.  et  C.  Germ. 
Hung.  Transs.  Gall. 

E.  SalisianumBrûgg.  E. roseum 
X  trigonum  ej.  Helv. 

E.  Mouillefarinei  Lévl.  E.  tri- 
gonum x  roseum  ej. 
Delph. 

E.  brachiatum  Celak.  E.  ro- 
seum X  obscurum  F.  Sch. 
Gall.  Germ.  Austr. 

E.  Gandogerianum  Lévl.  E.  ro- 
seum X  palustre  Lasch. 
Ross.  bor. 

12.  E.  trigonum  Schrk.  Eur.  med. 

E.  nemorense  Gdgr.  Delph. 

E.  alpestre  Jacq.  Austr. 

E.  sparsifolium  Dumrt.  Belg. 

E.  mutabile  R.  Br.  Hisp.  mer. 

E.  anceps  Lamotte.  E.  lanceola- 
tum  X  obscurum  ej.  Gall. 
centr. 

E.  pallidum  Tausch.  E.  Freynii 
Celak.  E.  montanum  X 
trigonum  ej.   Bohem. 

E.  Ninckii  Corbière.  E.  trigo- 
num XDuriaei  ej.  Vosges. 

2.    Onothera  L. 

t.    O.  communie  Lévl.   Eur. 
O.   biennis  L.  Eur. 
O.  muricata  L.  Eur. 


O.  parviflora  Lam.  Eur. 
O.   suaveolens  Desf.  Eur. 

2.  O.  polymorplia  Lévl.   Eur.  occ. 

O.   stricta  Led.  Eur. 
O.   odorata  Jacq.  Eur. 
O.   longiflora  Jacq.  Eur. 

3.  O.  roeea  Sol.  Eur.  mer. 

4.  O.  epecioea  Nutt.   Eur.   occ. 

5.  O.   tetraptera    Cav.    Eur.     occ. 

mer. 

3 .   Jussiaea  L. 

1.  J.  repensL.  J.  grandiflora  Michx. 
exp.  J.  diffusa  Forsk.  Gall. 
mer. 

4.   Ludwigia  L.  (Isnardia  L.) 

1.  E.  palustnïs  L.  L.  apetala  Walt. 
Eur.  med.  mer. 

5  .    Circaea   L . 

I.   C.    Eutetïana    L.     C.     vulgaris 

Mœnch.   Eur. 
C.  cordifolia  Lasch.  Eur. 
C.   ovalifolia  Laich.  E.;r. 
C.  brevipes  Batt.  Eur.  mer. 
C.  intermedia    Ehrh.  C.  alpina 

X  Lutetiana    Meyer.   Eur. 

sept,  centr. 
C.  alpestris   Wallr.    C.  sterilis 

Dôll.  Suec.  Germ.  Vosges. 
*   C.  alpina  L.    Eur.  med.  bor. 

XXXIX.    —    HALORAGACEAE 
R.    Br. 


1 


Trapa  L, 


1.  X.  natans  L.   Eur.   plur. 
T.  conocarpa  Gdgr.  Suec. 
T.  macrophylla,   sériera  Gdgr. 

ex  Ital"  bor. 
T.  laevis  Pr.  Bohem. 
T.   hungarica  Opiz.  Hung. 
T.  verbanensis  De  Not.  Lomb. 


HALORAGACEAE,    CERATOPHYLLEAE,    CALLITRICHINEAE 


189 


2.  Hippuris  L. 

I.  H.  vulgar»  L.    Eur. 

H.  palustris  Roth.  Eur. 

H.  fluviatilis  Hoffm.  Eur. 

H.    minor    Mart.  Ross,     centr. 

Lapp.  ross. 
H.  montana  Cham.  Delph. 
H.  rhaetica  Thomas.  Helv. 
H.  maritima  Hellen  H.    lanceo- 

lata   Retz.    H.     tetraphylla 

L.  f.   Eur.  bor. 
H.  latifolia,  oligophylla,  subarc- 

tica  Gdgr.  e  Fennia. 

3.  Myriophyllum  L. 

1.  M.  gpicatum  L.  Eur. 

M.  pectinatum  DC.  Eur.   med. 

2.  M.  alterniflorum  DC.   Eur.  occ. 

M.  montanum  Martr.   D.  Gall. 

mer. 
M.  siculum  Guss.  Sicil. 


XL.  CERATOPHYLLEAE  Gray. 
1 .  Ceratophyllum  L. 

1.  C.  «le  m  ers  11  m  L.  Eur. 

C.  longicornu  Gdgr.  Suec. 
C.  apiculatum,  oxyacanthum, 
platyacanthum  Cham.  (C. 
gibbumLaforet),  e  Germ.  etc. 
C.  polyacanthum  Schur.  Transs. 
C.       tricorne,       tricuspidatum 

Dumrt.,  e  Belg. 
C.        pentacanthum      Haynald. 
Hung. 

2.  C.  Bubmergum  L.   Eur. 

C.    leiocarpum,  macrophyllum, 

scanicum  Gdgr.  e  Scan. 
C.  Haynaldianum  Borb.  Banat. 
C.  muticum   Cham.  C.    inerme 

Dumrt.  Germ.  Belg. 
C.  verrucosum  Rich.  C.  granu- 
losum  Schur.  Gall.,  etc. 


XLI.  CALLITRICHINEAE  Link. 


1 .  Callitriche  L . 

1.  C.  stagnai!»  Scop.  Eur. 

C.  média  Clavaud.  Gall.  occ. 
C.   minor  Bellynck.  Belg. 
C.  aestivalis  Thuill.    Gall.  bor. 
C.  Kûtzingii  Rupr.  Ross.  bor. 
C.  platycarpa  Kùtz.  Eur.  med. 

2.  C.  obtusangula     Le  Gall.    Eur. 

occ. 
C.  cophocarpa    Sendtn.  Germ. 

3.  C.  verna  L.   C.  aquatica  Sm.  C. 

sessilis  DC.  Eur. 
C.    arctica,    leptodes  Gdgr.    e 

Ross.  bor. 
C.  lenisulca  Clavaud.  Gall.  occ. 
C.  angustifolia,  intermedia,  s'.el- 

lata  Hpe,  ex  Eur.  med. 
C.  turfosa,  alpina^C.  transsilva- 

nica)  Schur  e  Transs. 
C.  dioica  Petagna.  Calabr. 
C.  fontana  Scop.  Carn. 
C.       hermaphrodita        Schum. 

Germ. 
C.  pallens  Goldb.  Ross. 
C.  dubia  Thuill.  Gall.  bor. 
C.  minima    Hpe.  C.  caespitosa 

Schultz.  Eur. 
C.  polymorpha  Lônnr.  Eur.  bor. 

4.  C.  liamulata  Kûtz.  Eur. 

C.  fil i fol ia  Gdgr.  Scot. 

C.  graeca  Gdgr.  Graec. 

C.  brutia  Petagna.  Calabr. 

C.  graminea  Lk.   Lusit. 

C.  balearica  Gdgr.  Minorca. 

C.  pedunculata  DC.   Eur.   mer. 

C.  renexa  Lge.  Hisp.  mer.  med. 

5.  C.   autumnalîs.'    L.    Eur.    plur. 

C.  confervoides,  glomerata 
Thuill.  e  Gall.  bor. 

C.  decussata,  latifolia  Lk.,  e 
Germ,  etc. 

C.  virens  Goldb.  Ross. 

C.  truncata  Guss.  Eur.  mer.  occ. 

C.  cruciata  Lebel.  Gall.  occ. 


190 


LYTHRARIEAE,    TAMAR 


XLII.      LYTHRARIEAE    Juss. 


1.  Lythrum  L. 

a.  Eulythrum  Gdgr. 

1.  L.  acutangulum  Lag.    L.  Graef- 

feri    Ten.     L.  alatum    Pr. 

non      Pursh.      L.     Preslii 

Guss.  Eur.  mer. 
L.  Gussonii  Pr.  Sicil. 
L.  meonanthum  Lk.   Lusit. 
L.  maculatum  B.  R.  Hisp. 

2.  L.   Hyssopifolla    L.    Eur.  med. 

L.andrachnoides.graecumGdgr. 

e  Graec. 
L.  parviflorum  Bast.  Gall.  centr. 

3.  L.    XhymifoliaL.  Eur.  mer. 

4.  L.  geminiflorum  Bert.    L.    the- 

sioides     MB.    Gall.     mer. 
Ital.  bor.   Ross.  mer. 

5.  t,.   tribractcatum     Salzm.     L. 

bibracteatum    Salzm. 
L.  Salzmanni  Jord.  Eur.    mer. 
L.     nanum     Kar.     Kir.     Ross. 

mer.  or. 

b.  Salicaria  Moench. 

6.  L.  Sallearia  L.  Eur. 

L.  alternifolium  Lorey.  Gall.  or. 
L.  Bocconi  Déségl.  Eur.  plur. 
L.   propinquum   Weinm.   Ross. 

or. 
L.  cinereum  Grisb.  Eur.  or. 
L.  gracile  DG.  Gall.  mer. 
L.  hexagonum  Opiz.  Bohem. 
L.      tomentosum      Mill.      Eur. 

mer.  etc. 
L.  albidum  r-3dgr.  Carelia. 
L.  dubium  Schult.  Eur. 
L.azovicum,glaberrimum  Gdgr. 

e  Ross. 
L.    scabrum    Simk.    L.    virga- 

tum  X  Salicaria  ej.  Hung. 

7.  L,.  virgatum    L.    L.    austriacum 

Jacq.  Eur.  med. 
L.  lusitanicum  Mill.  Lusit. 


2.   Peplis  L. 

1.  I».  l»oi«tula  L.  Eur. 

P.  Pugeti  Gdgr.  Gall.  or. 
P.  serpyllifolia  Rupr.  Ross.  bor. 
P.     longedentata     Gay.      Hisp. 
Lusit. 

2.  I».    alternifolia    MB.    P.    wol- 

gensis   Fisch.  Ross.    mer. 

3.  I».  erecta  Req.  P.  australis    Del. 

P.    nummularifolia  Jord.  Gall- 
P.    tithymaloides     Bert.      Eur. 

mer. 
P.   byzantina  Gdgr.    Turc. 
P.  Timeroy  Jord.  Gall.  mer.  or. 
P.  borysthenica  MB.  Ross.  mer. 

4.  I*.  Boraei  Jord.  Gall.   occ. 

b.  I».  liiepidula  Dur.  Lusit.  mer. 

3 .  Ammannia  L . 

1 .  A.,  verticillata  Lam.  Ital.    Serb. 
Monten.    Transs. 

4.     Suffrenia    Bell. 
1.  S.  flliformis  Bell.  Ital.  bor. 

XL  1 1 1 .  TAMARISCINEAE  Desv. 

1  .  Myricaria  Desv. 

1.  M.  germanlca  Desv.  Eur.  med. 
bor. 
M.  squamosa  Desv.  Ital.,  etc. 

2.    Tamarix  L. 

1.  X.  afrlcana  Poir.  Eur.  mer. 

2.  X.  gallica  L.   Eur.  mer.  occ. 

T.  pedemontana  Savy.  Pedem. 
T.   hispanica  Boiss.  Hisp.  Lusit. 

3.  X.  anglica     Webb.     Angl.    mer. 

Gall.  occ.    Hisp.    bor..  Li- 
gur. 


TAMARISCINEAE,    PARONYCHIEAE 


191 


4.  X.  Pallaeii  Desv.    T.    paniculata 

Stev.  Eur.  mer.  or. 
T.  moldavica  Gdgr.  Moldav. 

5.  T.  odessana  Stev.  Ross.   mer. 

6.  X.   Hampeaaa    Boiss.  Graec. 

7.  X.  parviflora  DC.    Graec.  Turc. 

T.  cretica  Bge.    Creta. 

8.  T.tetrandra  Pall.T.  taurica  Pall. 

Ross.  mer.  Graec. 

9.  x.  laxa  W.  Ross.  mer. 

T.     astrachanica,    chersonensis 
Gdgr.  e  Ross.  mer. 

3.    Reaurrmria  L. 

1.  R.  vermicnlata  L.    Sicil.    mer. 

2.  R.  liypericoicles  W.  Ross.  mer. 


XLIV.    CUCURBITACAE    Juss. 

1 .  Cucurbita  L. 

1.  C.  Pepo  L.  Eur.  mer. 

2.  C.  Melopepo  L.  Eur.   mer. 

2.  Cucumis    L. 

1.  C.  Colocyntliis  L.    Eur.  austr. 

2.  C.  Cltrullus  Ser.  Eur.   mer. 

3.  C.  sativus  L.  Eur.  mer. 

3.    Mormodica    L. 
1.  M.  Elaterium  L.  Eur.  mer. 

4.      Bryonia     L. 

1 .  B.  cretica  L.  Graec.  Creta.  Rho- 

dus. 
B.  marathonica  Gdgr.  Graec. 

2.  B.  dioica  L.  B.  ruderalis  Salisb. 

Eur. 
B.  pubicaulis  Gdgr.  Calabr. 
B.  aspera  Stev.    Taur.  Transs. 
B.  lutea  Bast.  Gall.  centr. 
B.   sicula  Guss.  Sicil.  Graec. 


3.  B.  acuta  Desf.  Sicil.  mer. 

B.  Tinei  Huet.  Sicil.  mer. 

4.  B.  alba  L.  Eur.  med.  etc. 

5 .     Sicyos    L . 
1.  8.  angulatus  L.  Eur.  or. 


XLV.  PARONYCHIEAE  St.  Hil. 


I.    11  1  1  l'un  ai:  DC. 

1  .  Telephium  L. 

1.  X.  Iniperati  L.  T.    alternifolium 
Moench.    T.  repens    Lam. 
Eur.  occ. 
T.  orientale  L.  Graec.  Creta. 

II.     POLYC4RPEAE    DC. 

2.     Polycarpon  L. 

1.  I*.  tetraphyllum  L.   Eur.  mer. 

P.  diphyllumCav.  Hisp.Ital.,etc. 
P.  floribundum    Willk.     Hisp. 

med. 
P.  Gmelini  Grisb.  Maced. 

2.  I*.  aleinefolium  DC.  Eur.  med. 

3.  I*.  peploideB    DC.    Sicil.    Hisp. 

med.  P.  latifolium  Bert. 
P.  Bivonae  Gay.  Sicil. 
P.   Cupani  Bub.  Pyren.  or.  Irai. 

mer. 
P.   balearicum  ,        leptocladum 

Gdgr,  e  Balear. 
P.  colomense  Porta    Rigo.    Mi- 

norca. 


3.   Ortegia   L. 

1.  O.  iii~p.-mi.-n  L.   Hisp.  Lusit. 

O.    gypsophiloides,        puberula 
Gdgr.  ex  Hisp 

2.  o.  dicliotoma  L.  Pedem. 


192 


4-   Loeflingia  L 


1.  L.     Iiispanica      L.     L.     prostrala 

Moench.  Eur.  mer.  occ. 
L.  Candollei  Gdgr.  Gall.   mer. 
L.  cinerea,  vafra  Gdgr.  ex  Hisp# 
L.  gaditana  B.  R.  Hisp.  mer. 
L.  pentandra  Cav.  Hisp.  or. 

2.  IL.  baetica  Lag.  Hisp.    mer. 

L.  micrantha  B.  R.  Hisp.  mer. 
Lusit.  mer. 


III.  ILLECEBRE4EOC. 

5.  Paronychia  Juss. 
a.  Euparonychia  Gdgr. 

1.  P.  argentea  Lam.    P.  glomerata 

Mœnch.  P.  hispanica  DC. 
P.  italica  Poir.  P.  narbo- 
nensis  Poir.  P.  nitida 
Gaertn.  P.  vulgaris  Desf. 
Eur.  mer. 

2.  I».  polygonifolia  DC.  Eur.  mer. 

occ. 

3.  I*.     capital»    Lam.      P.  rigida 

Mœnch.   Eur.   mer.   occ. 
P.    nivea     DC.      P.     aragonica 

Schult.  Gall.   Hisp. 
P.  cephalotes  Stev.  P.  hungarica 

Gris.  Eur.  or. 
P.  fruticulosa,    taurica   Gdgr.  e 

Taur. 
P.   macrosepala   Boiss.    Graec. 

Creta,  etc. 
P.     brevistipulata    Lge.      Hisp. 

mer. 
4.1*.   imbricata  Rchb.  P.  Kochiana 

Boiss.  Eur.  mer. 
P.  kurdica  Boiss.  Rhodus. 
5. 1».  ■erpyllifolia  DC.  Gall.  Pedem. 

Hisp. 

6.  P.cblonaea  Boiss.  Graec.  Maced. 

7.  I*.  aretioides  DC .   Hisp.  mer. 

P.  mariolensis,  Segura:,  suba- 
caulis  Gdgr.  ex  Hisp. 
mer. 


PARONYCHIEAE 

b.  Periphyllium  Gdgr. 
8.  1*.  echinata  Lam.   Eur.  austr. 

c.  Chaetonychia    DC. 


9.  I*.  cymosa  Poir.  Gall.  mer.  Hisp. 
Lusit. 


Illecebrum  L. 
L. 


Eur. 


verticillatum 

med.,  etc. 
I.  atrovirens  Thuill.  Gall.   bor. 


7.     Herniaria    L. 

1.  H.  polygonoides  Cav.   Hisp. 

H.     paniculata     Webb.     Hisp. 
or. 

2.  H.  Fnutîcosa  L.  Hisp. 

3.  H.  incana  Lam.  Eur.   mer. 

H.  macrocarpa   S.   S.   Eur.   or. 
H.  Besseri  Fisch.  H.  millegrana 

Pall.  Eur.  or. 
H.  dobrudschensis  Gdgr.  Dobr. 
H.   baetica  B.  R.  Hisp.  mer. 
4    H.  latifolia    Lap.    H.    pyrenaica 

Gay.  Pyren.  Hisp.  plur. 
H.  asturica  Gdgr.  Hisp.  bor. 
H.  Willkommiana  Gdgr.   Hisp. 

5.  H.  alplna  Vill.  H.  alpestris  Lam. 

Eur.  occ. 
H.    frigida   Gay.     H.    Boissieri 
Gay.  Hisp.  mer. 

6.  H-  pei'mixta  Jan.    Sicil. 

H  .parnassicaHeldr.  Sart.  Graec. 
Turc. 

7.  11.  liii-suta  L.  Eur.  mer.  med. 

H.   multicaulis  Kit.  Hung. 
H.  odorata  Andrz.  Ross.  mer. 
H.  oblongata,   wolgensis  Gdgr. 

e  Ross.  mer. 
H.  scabrida  Boiss,  Hisp. 

8.  H.  cinerea  DC.    H.    annua  Lag. 

Eur.  mer. 
g.  II.    glabi-a    L.    H.  vulgaris    Spr. 
Eur. 
H.  arenaria  Ktze.  Saxon. 

[à  suivre). 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  193 

Excursions  botaniques  de  M.  Elisée  Reverchon 

Par  M.  l'Abbé  J.  Hervier  (suite) 

Teucrium  Hervieri   J.  Briq.  et  O.  Deb.   — J.  Herv.  Excurs. 

La  Sagra,  p.  78. 

Ce  rare  Teucrium  a  été  trouvé  pour  la  i,re  fois  sur  un  terrain 
aride,  calcaire,  dans  une  station  découverte  près  du  village  de 
Castril,  entre  1200  et  1400  mètres;  on  le  rencontre  dans  les 
mêmes  conditions  à  la  Sierra  del  Cuarto,  dans  une  localité  où 
il  est  relativement  abondant. 

Autour  du  massif  de  la  Sagra,  on  ne  le  récolte  plus  que  dans 
les  environs  du  hameau  du  Pozo,  dans  les  lieux  arides,  et  en 
petit  nombre  de  pieds,  végétant  en  société  du  nouveau  et  re- 
marquable Verbascum  Hervieri  Deg,  à  1400-  i5oo  mètres 
environ  ;  son  aire  est  donc  encore  fort  restreinte  autour  de  la 
Sagra,  et  semble  en  faire  une  espèce  très  rare  et  spéciale  à  ce 
massif. 

Teucrium  Polium  L  —  Willk.  Lge.  1.  c  II.  p.  478. 

Il  faut  rapporter  à  lavar.  a.  vulgare  Benth.  la  plante  publiée 
sous  le  nom  de  var.  montanum  Boiss.  n°iio8  (1905)  Barrancon 
Valentina,  et  Le  Pozo,  lieux  arides,  à  i5oo  mètres,  mai;  une 
autre  forme  à  feuilles  un  peu  plus  longues,  et  trouvée  en  quel- 
ques échantillons  au  Pozo,  fin  juillet,  neparaitpas  se  distinguer 
du  type  (Herb.  D.  H.). 

Salvia  phlomoides  Asso  .  —  Willk.  Lge.  Prodr.  II.  p.  424. 

Rien  de  plus  variable  que  ce  Salvia,  selon  l'exposition  et  le 
terrain  où  il  végète;  on  rencontre  des  exemplaires  très  grands, 
très  robustes,  à  feuilles  entières  ou  fortement  dentées,  ou  bien 
des  exemplaires  presque  acaules,  à  feuilles  très  variables  de 
formes  laciniées,  lancéolées,  entières  ou  arrondies;  tous  appar- 
tiennent cependant  au  type  et  ne  peuvent  être  considérés 
comme  formes  ou  variétés. 

Lavandula latifolia Vill.  —  Willk.   Lge,  Prod.  II,  p.   392.  — 

13 


194  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

Forma  praecox    Reverch.    in   exsicc.  n°  1 149.  —  Jh.    Herv. 
Excurs.  La  Sagra.  p  78. 

Selon  l'avis  de  Mr  Reverchon,  ce  Lavandula  semble  bien  dif 
férent  du  type  provençal  de  France;  sa  floraison  est  bien  plus 
précoce,  vers  le  i5  juillet  à  i.5oo  mètres  de  hauteur,  tandis  que 
la  plante  de  Provence,  et  de  la  région  des  oliviers  ne  fleurit 
qu'en  septembre.  Les  fleurs  sont  très  petites  et  dépassent  à 
peine  le  calice;  ses  feuilles  sont  aussi  plus  vertes  que  dans  le 
type  de  Provence  dontles  fleurs  sont  plus  grandes,  et  les  feuilles 
d'un  vert  grisâtre  ou  blanchâtre. 

Des  échantillons  de  plusieurs  autres  localités  et  plus  déve- 
loppés permettront  de  mieux  juger  enfin  la  valeur  spécifique  de 
ce  Lavandula  fort  intéressant. 

Galeopsis    carpetana  Willk.  —  Jh.    Herv.   1.   c.    p.  79.  — 
Forma  castrilensis.  Deg.  Herv.  1.  c. 

Nous  donnons  une  description  complète  de  notre  variété 
bien  distincte  de  ses  congénères. 

Annua,  simple r,  vel  parcissime  et  br éviter  ramosa,  digitalisa 
cauleflexuosoinfrafoliorumpar  intimum  nudo,glabro,  rubello, 
superne  circumcirca  crispule piloso,sub  geniculis  vix incrassatis 
glandulis  longe  stipitatis  nigris  obsito  ;  folia  lineari-  lanceolata, 
utrinque  pilosa  et  glandulis  nigris  stipitatis  adspersa,  margine 
ulrinque  1  -  4,  plerumque  2  -  crenata,  nervo  mediano  pur- 
pureo  ;  calycis  tubo  4mm  longo,  adspresse  piloso,  eglanduloso, 
dentibus  inaequalibus,  longioribus,  ad  6mm  longis{incl.  spinam), 
spina  1  1/2  longa  ,  flava  terminatis,  margine  pilosis,  insuper 
peclinatim  glandulis  stipitatis  nigris  obsitis;  corolla  dense  pilo- 
sa, insuper  glandulosa,  rosea,  fructu 

Habit.  In  Hispaniae  méridional,  provincia  Jaën.  In  summitate 
montis  La  Sagra,  solo  cale.  ait.  c.  2000  m.  s.  m.  ubi  primum 
rarissimam,  dein  in  montibus  Sierra  de  Castril,  Sierra  de  la 
Malessa,  Sierra  de  la  Cabrilla,  in  lapidosis  mobilibus  ait.  1600- 
1800  met.  s.  m,  et  semper  rarissimam  detexit  ab  anno  cl.  E, 
Reverchon.  (Herb.  Deg.  H*) 

Differt  a  G.  orophila  Timb.  Lag.  (Briguet,    monog.  p.  248  !) 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  195 

foliis  canescentibus  nec  viridibus,  utrinque  i-2  crenatis  {nec 
serraturis  utrinque  3-4  nis),  calycis  tubo  eglanduloso,  dentibus 
tubo  longioribus  a  var..  calcarea  Briq.  1.  c.  calycis  dentibus  tubo 
longioribus  vel  œquilongis,  nec  dimidio  brevioribus.  etc.  —  a 
var.  carpetana  (Willk.)  Briq.  1.  c.  p.  258  !  foliis  angustioribus 
(tantum  3mm)  nec  icm  latis,  marginis  forma,  calyce  multo  brevi- 
ore  [nec  tje-%mm  longo)  tubo  eglanduloso,  dentibus  brevioribus . 

Stachys  Heraclea  Ail.  fl.   pedem.    I,  p.   3i.t.  8.  —   Willk. 
Lge.  Prodr.  II,  p. 441 .  —  Willk.  Suppl.  p.  i53.  —  Subspecies 
malessana  Degen    et  Hervier. 

A  typo  differt  indumento  breviore,  parciore;  verticillastris 
inferioribus  valde  distantibus;  calyce  longius  pedicellato,  parce 
piloso,inparte  superiore  [supra  mediam  partem)fere  nudo,  viridi, 
glanduloso,  nervis  valde  prominentibus  perspicuis,  nec  villis 
occultis;  corollœ  labiosupra  mediam  partent  nudo,  nec  us  que  ad 
marginem  villoso;îo\\\s>  magis  rotundatis,  ovatis,  margine  minu- 
tius  crenatis;  petio lis  brevius  pilosis  suffultis. 

Habit.  In  Hispaniae  méridional  provincia  Jaën.  In  pinetis, 
solo  calcar.  pagi  Le  Pozo,  ait.  c  1  5oo.  m.  s.  m.raro,  mense  Junio 
1905.  exsicc.  n°  1275.  detexit  c.  Elis.  Reverchon. 

Par  les  caractères  bien  tranchés  et  distincts  du  type,  cette 
plante  mérite  bien  d'être  élevée  au  rang  de  sous-espèce. 

Il  faut  rapportera  notre  sous-espèce  nouvelle  les  exemplaires 
publiés  précédement,  des  Sierras  de  La  Sagra,  del  Cuarto,  de 
Castril,  bois  de  pins  rare,  à  1 500-1700  mètres,  juillet,  sous  le 
même  n°. 

Marrubium  vulgare  L.  var.  apulum  Ten.  —  M.  lanatum  Bth. 
—  Willk.  Lge.  Prodr,  II,   p.  449.  —  Willk.  Suppl.    p.   154. 

J'avais  prié  Mr  Reverchon  d'étudier  sur  place  les  Marrubium 
vulgare  L  et  sericeum  Boiss,  dans  les  localités  où  ils  croissent 
ensemble,  espérant  y  découvrir  la  plante  hybride  M.  Baste- 
tianum  Coincy,  Eclog.  III.  tab.  8,  p.  20;  il  m'a  remis  quelques 
exemplaires  qui  ne  se  rapportent  pas  au  type,  mais  à  la  variété 
apulumTEN.  (Le   Pozo,   lieux  arides  à    1 5oo  mètres,    juin)  où 


106  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

elle  croissait  seule  avec  le  M.  sericeum.  Cette  varie'té  se  dis- 
tingue du  type  par  sa  tige  couverte  d'un  tomentum  blanc  très 
épais,  et  par  ses  feuilles  blanches  tomenteuses  sur  les  2  faces. 

Siberitis  Endressi  Willk.  Bot.  Zeit.  t.  17  (1859)  p.  276  !  forma 
laxespicata    Degen  et    Debeaux 

^4  tvpo  differt  verticillastris  remotis.  nec  approximatis,  foliis 
Jloralibus  calyces  floriferos  œqaantibus,  itno  superantibus, 
fructiferis  paullo  brevioribus,  verticillastris,  8-10  /loris,  nec 
tantwn  ô-f loris. 

Folia  floralia  ampla,  latissima,  amplexicaulia,  marginibus 
sese  tegentibus  fere  cyathum  formantes.  Calycis  dentés  late 
lanceolati  ,  spina  longiuscida  terminait,  tubum  œquantes,  non 
recurvo-patentes  [ut  in  S.  Endressi),  sed  etiam  sub  fructu 
erecti.  Calyx  prœter  pilos  longos,  articulatos  pilis  minoribus 
glaniuliferis  obsitus. 

Planta  elata  habitu  Stachydis  cujusdam  vel  Sideritidis  arbo- 
rescentis. 

Habit.  In  Hispanias  meridion.  provincia  Jaën.  In  aridis  vallis 
Barrancon  Valentina,  rar.  c.  1  700  mètres,  s.  m.  mense  julio  1904 
et  in  pinetis  pagi  Le  Pozo,  c.  i5oo  mètres,  s.  m.  mense  junio 
1905,  exsiccn0  1 3j  1 .  detexit  cl.  El.  Reverchon. 

Le  Sideritis  Endressi  Willk.  type  !  est  classe' par  Willkomm 
et  Lange,  Prodr.  1.  c.  p.  465,  parmi  les  espèces  à  rechercher  en 
Espagne,  et  principalement  en  Catalogne;  c'est  donc  une  nou- 
velle plante  pour  la  flore  d'Espagne. 

Sideritis  leucantha  Cav.    —   var.  paucidentata.    Willk.    — 
Willk.  Lge,  Prodr.  II,  p.   456:  Willk.  Supp.  p.  145. 

Le  Sideritis  de  ce  nom  publié  de  Velez-Rubio,  de  la  Sierra 
de  Castillon,  (in  exs.  n°  1099)  se.  rapporte  au  Sider  Lagascana 
Willk.  in  Willk.  Lge.  1.  c.  IL  p.  458,  car  la  planche  de  Cava- 
nilles  portant  le  n°  804  (et  non  3o-  d'après  Willk  et  Lge)  repré- 
sente une  plante  toute  différente    Degen  in  litt.) 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  497 

Nepeta  reticulata  Auct.  hisp.  non  (Desf.)  :  Willk.  Lge.Prodr. 

II,  p.  480;  Willk.  Suppl.  p.  i5i. 

La  plante  représentée  par  Desfontaines,  (Flor.  Atl  II  p.  12, 
tab.  124)  sous  le  nom  de  Nepeta  reticulata  nous  parait  sensible- 
ment différer  de  la  plante  espagnole  par  ses  feuilles  plus  serrées 
(ainsi  que  les  supérieures)  beaucoup  plus  longues  que  les  entre- 
nœuds, plus  acuminées,  grossement   crénelées-dentées.    «  [folia 

lanceolata intemodiis  longiora»  Desf.  FI.  Atl.  1.  c),  par  les 

bords  des  bractées  entiers,  non  ondulés-érodés,  par  les  bractées 
seulement  aiguës,  non  apiculées,  par  le  tube  du  calice  2  fois 
plus  court,  campanule  et  non  tubuleux,  à  dents  égalant  le  tube, 
et  non  beaucoup  plus  courtes  que  le  tube. 

Nous  proposons  donc  de  nommer  la  plante  d'Espagne  avec 
la  diagnose  suivante  : 

Nepeta  gienensis  degen  et  hervier. 

Caulibus  e  radiée  valdeincrassata  pluribus,  erectis  quadran 
gulis,  inferne  prœcipue  adangulos  pilis  articulatis longis hirsutis, 
superne  glandulosis  ;  foliis  imis  breviter petiolatis  e  basi  cordata 
ovatis,  cœteris  sessilibus,  oblongo-lanceolatis,  crenatis,  pubes- 
centi-viscidis;ven\c\\la.sirissubdistantibussupremisconfluentibus, 
bracteis  ovatis  ,brevi  ter  et  abrupte  acuminatis  muer  onatis  que .  mar- 
gine undulato-erosulis ,  totis pallidis,pellucidis,  viridi-reticulatis, 
marginem  versus  violaceis  ;  calycis  arcuati  pilis  articulatis  lon- 
giuscule  villosi  insuper  glandulosi  lubo  i\ibu\oso  reticulato-ner- 
voso,  dentibus  lanceolatis  menbranaceo-marginatis,  tubo  paullo 
brevioribus,  corollœpallide  cœruleœ  tubo  e  calyce  vix  exserto. 

Habit.  In  Hispania;  meridion.  provinciis  Granada  et  Jaën. 
In  aridis  montium  Sierra  del  Pinar  de  La  Sagra  :  vallis  Barran- 
con  Valentina,  et  circa  pagum  Le  Pozo,  c.  1  500-1700  m.  s.  m. 
mense  junio;  exsicc.  n°  1  ?j6  (1905). 

A  Nepeta  reticulata  desf.  differt/b/ns  imis  exceptis  interno- 
dio  plerumque  brevioribus  vel  paullo  [nec  multo)  longioribus, 
prsecipue  supericribus  valde  distantibus,  magis  oblonço-lanceola- 
tis,  nec  acuminatis.  crenatis,  nec  grosse  crenato-dentatis; 
floribus  breviter  pedicellatis  nec  sessilibus,  bracteis  margine 
undulato-erosulis,  nec  integris,  apice  abrupte  apiculatis  et 
mucronulatis,  tubo  calycis  duplo  longiore,  tubuloso  nec  campa- 


198  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

nalato  («  oblongo»  Des/.  \),  hirsuto,  denlibus  tubo  paullo,  nec 
multo  brevioribus.  Figura  calycis  in  tabula  citata  Desfon- 
taines plane  aliéna  ! 

Il  faut  ajouter  sans  doute  toutes  les  localités  citées  par  les 
auteurs  espagnols  pour  le  Nepeta  reticulata. 

Glinopodium  vulgare    L.   —  var.   pterocephala    Perez-Lara, 
flora  Gadit.   — p.  271*    Willk.  Suppl.  p.   149. 

Cette  plante  à  été  distribuée  sous  le  nom  du  type:  vulgare  et 
mêlée  avec  un  Nepeta  (dans  quelques  parts)  exsicc.  n°  i35o; 

Obscure  virens,  foliis  serratis  subtus  adspresse  villosissimis, 
cymulis  in  capitulum  globosum  dense  plumosum  congestis,  caly- 
cibus  10-12  mm. 7,  profunde  bilabiatis,  hirtissimis,  laciniis 
setaceis,  longissime  ciliatis,  corolla  violacea,  lacin-calyc.  vix 
superante.  (An  potius spec,  distincta  ?  Willk.)  Ter.  Lar .  I.  c. 

C'est  cependant  avec  quelquesdoute  que  nous  rapportons  cette 
plante  à  cette  variété;  des  matériaux  plus  nombreux  nous  fixe- 
ront bientôt  sûrement  sur  notre  opinion. 

Hab.  Barrancon  Valentina,  bois,  rare  à  1700  mètres, 
juillet. 

MrPerez  Larra  indique  sa  variété  dans  la  province  de  Cadiz, 
lieux  boisés  à  Jimenez,  Arcos,  Jerez,  mai-juin. 

Thymus  Mastichina    L.  — Willk.   Lge.  Prodr.  Il,  p.  400.  — 
var.  brachychaetus   Willk.  Lge,l.c. 

Sierra  de  la  Cabrilla/lieux  arides,  rare  à  1700  mètres,  juillet. 
C'est  à  cette  variété  que  Ton  doit  rapporter  les  exemplaires  que 
Mr  Reverchon  a  distribués  sous  le  nom  de  Th.  hirtus  L.  var. 
erianthus  Boiss,  avant  la  révision . 

Thymus  Zygis  L.  —  Willk.  Lge,    Prodr.  II,  p.  402.  —  forma 
longepedicellata  Deg.  Herv.  novemb.  1905. 

A  typo  differt  pedicellis  calycis  dimidiam  partem  supcrantibus 
saepissimè  ipsius  calycis  longitudinis. 

Hab.  Sierra  de  la  Malessa, lieux  arides,  à  1800  mètres,  juillet; 
exsicc.  n°  1  1  17,  publiée  sous  le  nom  de  var.  gracilis  Boiss. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  199 


Thymus  Zygis  L.   — Willk.    Lge,    prodr.   II.  p.  402.  —  var. 
latebracteata  Porta  et  Rigo,  Veget.  p.  60  ;  Willk. —  Supp.  p.  143. 

Découverte  et  crée'e  par  MM.  Porta  et  Rigo  (exsicc  1890,  ad 
rupespr  Balazote),  cette  variété  a  été  publiée  encore sousle  nom 
de  var  gracilis  Boiss.  Sierra  de  la  Cabrilla,  lieux  arides,  à  1700, 
juillet,  exsicc  n°  1 1 17  et  se  rapporte  à  la  var.   latebracteata. 

Thymus  hyemalis Lge.,  Pug.  i73et  Icon.  I,  i5;  —  Willk.  Lge, 
Prodr.  II,  p.  403.  —  Willk.  Suppl.  p.  144.  —  forma,  eciliata 
D  gen  et  Herv. 

A  typo  differt  foliis  basi  vix  vel  parcissime  brevissime{non 
longiuscule)  ciliatis. 

Hab.  Le  Pozo,  lieux  arides,  à  1590  mètres,  mai;  exsicc.  n° 
1 1 1 3 . 

Lange  dit  (1.  c.  et  dans  ses  Icônes)  que  le  type  a  «  foliaciliata, 
cœterum  minute  puberula  vel  glabriuscula.  Notre  forme  nou- 
velle publiée  comme  le  type,  a  ses  feuilles  non  ou  à  peine 
ciliées  à  leur  base.  Serait-ce  encore  une  forme  stationnelle  ou 
intermédiaire?  il  nous  parait  utile  de  la  mentionner. 

Thymus   hyemalis     Lge,     1.  c.  forma  cabrillensis  Degen  et 

Hervier. 

A  typo  differt  ramulis  hornotinis  longius  hirtis,  floribus  lon- 
gins  pedicellatis.  —  Fruticulus  humilis,  habitu  intricato.  et 
odore  terebinthinaceo. 

Hab.  Sierra  de  la  Cabrilla,  lieux  arides,  sur  le  calcaire,  à 
1700  mètres,  rare,  juin;  et  récolté  en  quelques  exemplaires  peu 
nombreux  (Herb.  D.  H.). 

Cette  forme  est  aussi  bien  distincte  du  type  par  son  port,  et 
son  odeur  bien  caractérisée  de  térébenthine. 

Mentha  longifolia  Huds  .  —  forma  ad  var.  pachylod.es  Briq. 

accedens. 

Il  en  diffère  par  ses  feuilles  moins  tomenteuses  en  dessus, 
par  ses  fleurs  très  petites  (  9  ?),  par  ses  bractées  subulées  très 
saillantes  (Degen). 


200  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE    BOTAMQUE 

Le  Pozo,  lieux  herbeux,  rareài5oo  mètres,  Juillet,  exscc. 
n°i39i  ;  n'a  été  récolté  qu'en  un  très  petit  nombre  de  parts. 

Coris  Monspeliensis  L.  —  Willk.  Lge,    Prodr.  II,  p.  644.  — 

Willk.   Suppl.  p.  196. 

Au  premier  aspect  et  en  raison  de  sa  station  élevée,  on 
pourrait  le  prendre  pour  une  forme  nouvelle  ou  australe  de  cette 
élégante  plante,  mais  nous  n'y  voyons  que  le  type,  avec  une 
variété  albi/lora,  plus  rare  au  milieu  du  type.  —  Sierra  de  la 
Cabrilla  à  2000  mètres  et  Barrancon  Valentina  à  1600  mètres, 
dans  les  bois  de  pins,  exsicc.  n°  1387. 

Pinguicula    vallisnerisefolia   Webb.    — .   Jh    Herv.    Exe. 

La  Sagra,  p.  82. 

A  cause  de  l'intérêt  attaché  à  cette  découverte,  il  est  utile  de 
donner  quelques  détails  sur  la  dispersion  de  cette  plante,  et  d'y 
ajouter  nos  opinions  sur  ses  formes,  d'après  les  notes  et  les 
matériaux  fournis  par  Mr  Reverchon. 

La  Cueva  (grotte)  de  la  Madalena  située  à  3  kilomètres  de 
Cazorla,  où  Mr  Gandager  a  trouvé  pour  la  ierefoisle  Pinguicula, 
n'est  qu'un  point  isolé  et  en  dehors  des  riches  stations  où  cette 
plante  abonde.  La  Cueva  de  la  Madalena  (ait.  1200  mètres) 
forme  une  vaste  excavation  sous  les  cascades  du  torrent  qui 
descend  du  Cerro  Jilio  ;  les  parois  en  sont  très  humides,  ruisse- 
lantes, et  même  transformées  parfois  en  petites  cascades,  La 
plante  est  fixée  sur  ces  parois  calcaires  glissantes,  inondées, 
friables  et  fort  élevées  de  la  grotte;  la  récolte  est  donc  fort 
difficile,  exige  de  grands  soins,  et  se  fait  même  au  péril  de  la 
vie;  cette  station  était  unique  avant  les  recherches  ultérieures  de 
Mr  Reverchon. 

La  plante  est  d'un  vert  glauque,  luride  et  visqueuse,  d'une 
très  grande  fragilité,  ce  qui  en  rend  la  récolte  et  la  préparation 
longues  et  difficiles. 

Son  aire  de  dispersion  et  les  meilleures  stations  de  récolle  ne 
sont  pas  à  Cazorla  et  à  la  grotte  de  la  Madalena,  ni  aux  sources 
extrêmes  du  Guadalquivir,  mais  bien  à  l'ouest  de  la  Sierra  de 
la  Malessa,  au  Barrancon  de  la  Victoria  (à    5okil,  de  Cazorla), 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  201 

où  on  le  trouve  en  abondance,  où  il  tapisse  les  parois  humides 
des  rochers  calcaires,  et  verticaux  très  élevés,  qui  dominent  une 
des  sources  du  Guadalquivir,  sur  un  espace  de  5oo  mètres  de 
longueur,  et  à  i  5oo  mètres  environ  de  hauteur. 

En  suivant  aussi  dans  les  massifs  de  la  Malessa,  et  de  la 
Cabrilla  les  diverses  sources  du  Guadalquivir,  on  retrouve 
encore  d'autres  stations  abondantes  :  La  Pina  Negra,  le 
Barrancon  Valentina,  et  enfin  les  grottes  qui  sont  au  dessus  du 
Pozo  sur  les  pentes  de  la  Cabrilla. 

La  plante  a  été  publiée  en  1904  (n°  1 3 1 1)  du  Barrancon  deValen" 
tina,  Sierra  du  Guadalquivir,  1700  mètres,  juin,  et  delà  Sierra 
de  la  Malessa,  Barrancon  de  la  Gloria;  en  1905,  elle  est  distri- 
buée de  la  Sierra  delà  Cabrilla,  comprenant  3  états  distincts  de 
la  même  plante  récoltée  dans  la  même  station,  il  est  important 
de  bien  les  faire  connaître.  On  constate  : 

Ier  état.  Dans  les  grottes  humides,  ruisselantes  où  le  soleil  ne 
pénètre  jamais,  mais  où  la  lumière  du  jour  pénètre    cependant. 

La  plante  atoujoursles  feuilles  très  allongées,  linéaires,  téniœ- 
formes,  plus  ou  moins  ondulées  mais  nettement  ciliées  sur  tous 
les  bords,  amplexicaules  et  scarieuses  sessiles,  à  la  base  longue 
de  10-20  centimètres  ou  même  plus,  et  larges  de  1-2  centimètres 
au  plus;  les  feuilles  égalent  environ  la  hauteur  delà  hampe 
florifère  et  la  dépassant  souvent;  la  tige  porte  2-3  hampes  flori- 
fères uniflores  qui  atteignent  20  à  25  centimètres  de  hauteur; 
les  rieurs  sont  plus  grandes  que  dans  le  type  longifolia  Ram, 
à  lobes  tous  marginés,  non  imbriqués,  bien  ouverts,  non 
gibbeux,  d'un  violet  pâle,  ou  bleuâtre. 

2e  état  :  Sur  les  rochers  humides  et  bien  ombragés. 

Et  3e  état  :  Sur  les  rochers  humides,  mais  exposés  au 
soleil. 

Dans  ces  2  états  la  plante  s'éloigne  du  Ier  état  et  revient  au 
type. 

La  plante  (des  2me  et  3me  états)  se  distingue  par  la  forme  des 
feuilles  bien  plus  courtes  (6-10  centimètres  de  longueur  et  1-2 
en  largeur),  toutes  ±  obovales  ou  oblongues  lancéolées,  large- 
ment obtuses  ou  arrondies  au  sommet,  mais  non  linéaires  ni 
ciliées,  ni  ondulées  sur  les  bords,   ±  atténuées   ou   retrécies  et 


202  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

scarieuses  à  la  base;  calice  à  lobes  non  ciliés;  corolle  plus  petite, 
àlobes  supérieurs  imbriqués,  gibbeux;  àfleurs  plus  nombreuses, 
d'un  bleu  violacé,  plus  ou  moins  intense;  les  hampes  florifères 
dépassent  de  moitié  ou  plus  la  longueur  des  feuilles,  mais  n'éga- 
lant pas  la  hauteur  des  feuilles. 

Dans  ces  3  états  la  plante  a  été  publiée  sous  le  nom  de 
P.  vallisneriœ  folia  Webb,  mais  à  notre  avis  la  plante  des  2e  et 
3e  états  constitue  le  P.  longifolia  Ram,  de  nos  Pyrénées;  les 
exemplaires  que  nous  avons  sous  les  yeux  répondent  très 
bien  à  la  description  de  l'auteur,  et  aux  types  de  nos  herbiers. 

Une  plante  hydrophile  comme  le  Pinguicula  est  essentielle- 
ment variable  selon  les  stations  différentes  ou  elle  vésète.  Nous 
pensons  donc  que  l'on  doit  rapporter  les  états  2  et  3  au  type 
longifolia  créé  par  Ramond  et  décrit  par  les  auteurs.  La  plante 
du  i"  état  est  digne  de  fixer  l'attention  des  botanistes,  car  il  est 
évident,  d'après  ce  qui  précède,  que  dans  ces  3  états  on  ne  doit 
voir  qu'une  seule  et  même  espèce  se  modifiant  dans  des  condi- 
tions de  végétation  toute  spéciale  et  remarquable,  et  croissant 
dans  une  même  station. 

La  plante  du  ier  état  est  assurément  la  forme  que  Webb  a 
décrite,  car  elle  se  rapporte  très  bien  à  la  figure  des  Otia  et  à  sa 
description;  et  elle  mérite  bien  le  nom  de  vallisneriœ  folia; 
et  répond  bien  aussiaux  conditions  de  végétation  qu'il  indique, 
puisque  l'on  peut  suivre  sur  le  vif  dans  les  stations  citées  par 
Mr  Reverchon,  les  transitions  des  3  états  de  ce  Pinguicula. 

Nous  proposons  donc  de  regarder  comme  type  du  Pinguicula 
longifolia  Ram.  la  plante  des  2e  et  3e  états,  et  de  rapporter 
celle  du  ier  état  simplement  à  la  forme  extrême  du  type,  et  de  la 
nommer  : 

Pinguicula  longifolia  Ram.  ap.  DC.  fl,  Fr.  III,  p.  728.Willk. 
Lge.  Prod.  II,  p.  634;  G,  G.  fl.  Fr.  II,  p.  634. 

forma  (velvar.)  vallisneriœfolia  (Webb.  pro  spec.)  Hervier 
et  Degen.  ;  —  P.  vallisneriœfolia  Webb.  Otia  hisp.  p.  48. 
t.  44! 

Citons  la  description  de  Willkomm  et  Lange  (Prodr.  1.  c) 
qu'ils  font  précéder  de  la  courte  diagnose  de  Webb  : 


ACADÉMIE    DE  GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  203 

Pinguicula  vallisneriaefolia  Webb.   Otia  hisp.  p.  48.  t.  44. 

Foliis  elongatis  angustis;  scapis  plurimis  foliis  brevioribus, 
floribus  conspicuis,  corollae  labio  superiore  bifido,  inferiore 
(per  anthesin  superiore)  tripartito,  laciniis  oblongisemarginatis, 
calcare  recto  subinflato  reliqua  corolla  multo  longiore.  (Webb 
Le.) 

Folia  plurima  erecta,  tœniaae  formia  4-7  «  longa  et  2-3  »  lata, 
pellucida,  laete  viridia,  undulata  ciliata,  basi  sessilia  inter  se  am- 
plexa  subscariosa.  Scapi  2-5  «  1.  per  anthesin  scabrelli,  demum 
glabrescentes.  Galycis  lobi  ovato-oblongi,  truncati  vel  retusi, 
brevissime  denticulato-ciliati.  Corolla  1-1  1/2  »1.  (calcare  inclus.) 
lilacina,  per  anthesin  reversa,  lobis  omnibus  emarginatis,  cal- 
care attenuato  recto  obtuso  vel  bigibboso.  Filamenta  geniculato- 
flexa,  antherae  approximatae  gibboso-cyathiformes.  Stylus 
brevissimus,  stigma  bilobum,  lobo  superiore  brevi  trian- 
gulari,  inferiore petaloideo-tîmbriato,  supra  antheras  cucullatim 
reflexo.  Capsula  ovata.  ad  basin  usque  bivalvi-dehiscens.  Semi" 
na  cylindrica  rugosa.  — Species  distinctissima,  quam  maxime 
insignis  (Descript.  ad  icon.  Webbianam  facta). 

Circa  rivulorum  fontes  atque  inrupibus  lapsu  aquarum  madi- 
dis  Espumaredas  dictis  non  longe  ab  opp.  Velez-Rubio  in 
regno  Granat.  orient.  (A.  Blanco  1 85  1).  —  %  Jun.  ,Jul.  (n.  v.) . 
Habit.  —  Environs  de  Cazorla  à  la  Cueva  de  la  Madalena 
(Gandoger  1902  !)  Sources  du  Guadalquivir,  Sierra  de  la  Males- 
sa,  Barrancon  de  la  Victoria,  Sierra  de  la  Cabrilla,  la  Pina 
Negra,  Barrancon  Valentina  (Reverchon). 

Globularia  vulgaris  L.  forma  pumila  Rev.  in  sched. 

M.  Reverchon  nous  a  remis  sous  ce  nom  une  large  et  superbe 
part  unique  d'un  Globularia,  provenant  du  Barrancon  Valen- 
tina, lieux  arides,  très  rare,  à  1900  mètres,  juin,  M.  de  Degen  et 
moi  pensonsjque  c'est  le  G.  vulgaris  L.  (G.  spinosa  Lamk)etnon 
le  G.  vulgaris  des  auteurs  (=  G.  Willkommi  Nym)  ;  il  doit 
porter  exactement  le  nom  de  G.  Cambessedii  Willk,  Suppl., 
p.  140.  —  Subsp.  hispanica  Willk.  1.  c. 

Willkommle  de'crit  ainsi  : 


204  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

Gl.  Çambessedii  Wk.  (Gl.  spinosa  p.  Camb.,  Enum.  pi. 
Baléar.  (1827),  p.  88!  non  L.,  G.  valentinaWk.  monog.  Glo- 
bul.  p.  22,tab.  II).  Planta  speciosa.foliis eximie  coriaceis apice 
acute  grosseque  tridentatis  (interdum  etiam  margine  den- 
tatis),  caulibus  elatis  {ad  35  cm  nsque  I),  capitulis  magnis  (2-3 
cm.  diam.  lat.). 

Hab.  Baléares,  Sierra  de  Mallorcaet  prov.  de  Valence,  Sierra 
de  Chiva. 

Subsp.  (an  potius  var.  ?)  hispanica  Willk.  (G.  spinosa  Camb. 
A.  G.  vulgaris  a  minor  Willk.),  omnibus partibus  tninor,  foliis 
integerrimis  mucronatis  aut  apice  3-5  mucronato-dentatis, 
minus  coriaceis. 

Hab.  Espagne  centrale  et  orientale,  régions  montagneuses. 

Willkomm  dit  encore  que  la  différence  spécifique  entre  le  G. 
vulgaris  et  le  Çambessedii  ne  consiste  pas  dans  la  forme  des 
feuilles  basilaires,  mais  dans  la  structure  tout  à  fait  différente  du 
calice  et  de  la  corolle,  et  il  cite  la  planche  et  les  figures  qu'il  en 
a  faites. 

Malgré  la  question  si  complexe  et  si  controversée  des  Globu- 
laria,  nous  nous  bornons  à  donner  notre  adhésion  à  l'opinion 
basée  sur  le  texte  de  l'auteur  dans  les  travaux  si  remarquables 
sur  la  flore  espagnole  font  autorité.  (Herb.  H.). 

La  plante  publiée  encore  sous  ce  nom  de  la  Sierra  de  Castril 
(iç)o3)  se  rapporte  aussi  au  G.  hispanica  Willk. 

Daphne  oleoides  L.  v.  jasminea  Meiss  — Jh  Herv.  Exe. 

La  Sagra,  p.  85. 

Les  exemplaires  de  la  Malessa  (bois  1800  mètres,  rare  juillet), 
se  rapprochent  un  peu  plus  du  D.  oleoides  oriental  par  leurs 
feuilles  plus  courtes. 

La  plante  d'Espagne,  nommée  D.  hispanica  par  M  C.  Pau, 
n'est  pas  identique  avec  celle  d'Orient,  et  sous  réserve  de  nou- 
veaux matériaux  d'étude,  nous  pensons  cependant  qu'il  faut  ac- 
cepter le  nom  d'hispanica,  pour  éviter  des  dénominations  erro- 
nées à  la  plante  d'Espagne,  jasminea.  S.  S.,  lucida  Lois. 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  205 

Euphorbia  nicœensis  AIL  —  Willk.   Lge,  1.  c.  III,  p.    5o3. 
—  Subsp.  hispanica  Degen  et  Herv.  in  litt.  novemb.    1905. 

Atypo  differtcapsulis  majoribus,  pyramidato-rotundatis,  de- 
pressis  (5mm  longis,  5mm  diam.  ;  in  typo  :  3  1/2  mm  longis, 
3  i/2mm  diam.),seminibus  brevioribus  latioribus  (2  i/2mm longis, 
2  i/2mm  diam  ;  in  typo  :  3mm  longis,  2mmdiam.). 

Les  glandes  de  l'inflorescence  presque  toujours  ovales,  de 
formes  très  irrégulières,  souvent  rutiformes,  pourraient  le 
faire  rapprocher  du  E.  glareosa  M.  B.  de  l'Orient,  mais  quel- 
ques glandes  bicornues  re'pandues  parmi  les  autres,  la  forme  de 
la  capsule  (plus  épaissie  vers  le  sommet)  et  la  forme  et  la  couleur 
des  graines  le  rattachent  au  E.  nicœensis  ;  cette  sous  espèce  en 
diffère  par  la  forme  et  les  dimensions  de  la  capsule  ;  elle  semble 
bien  plus  robuste  et  plus  grande  que  le  type.  Elle  doit  aussi 
varier  en  Espagne,  comme  le  type  et  YE.  glareosa  à  capsules 
poilues  et  glabres. 

La  variété  à  capsules  poilues  a  été  récoltée  par  M.  Reverchon 
en  1889  (exs.  n0434)  et  distribuée  sous  le  nom  de  E.  nicœensis 
Ail .  var  lasiocarpa  Lange  (non  Klotsch,  nec  C .  Koch  pro  specie); 
il  convient  de  la  rapporter  à  la  sous-espèce  hispanica}  à  cause  de 
ses  grandes  capsules. 

M.  Reverchon  a  encore  trouvé  près  de  Velez-Rubio  (exs. 
n°  1 180)  en  1899,  ^a  variété  à  capsules  glabres. 

Hab.  Barrancon  Valentina,  bois  à  1700  mètres,  juillet;  Le 
Pozo,  lieux  aridesà  i5oo  mètres,  juillet,  exsicc.  n°  1162. 

Orchis  incarnata  L.  — var.  Durandii  Willk.  =  Orch.  Du- 
randii  Boiss.  Reut.  Pug.  111.  —  Willk.  Lge,  Prod.  I, 
p.  170. 

Cette  intéressante  Orchidée  récoltée  en  petit  nombre  de  parts, 
au  Barrancou  Valentina,  lieux  humides,  à  1700  mèires  juillet, 
sous  le  nom  de  O.  incarnata  L.  exsicc,  n°  1296,  doit  être  rap- 
portée à  l'O.  Durandii  «  Elata,  spica  longa  laxa,  calcare  crasso 
subsaccato  ovarium  œequante  »  : 

Il  n'est  indiqué  qu'à  la  SierradAlcaraz  et  à  la  Sierra  Nevada. 

C'est  aussi  à  l'O.  Durandii  qu'il  faut  rapporter  l'O.  incar- 
nata L.  de  la  Sierra  del  Cuarto,    prairies  humides. 


206  ACADÉMIE    l)E   GÉOGRAPHIE   BOTAMQUE 


Ornithogalum  bseticum  Boiss. —  Willk.  Lge,  Prod.  I,  p.  216. 

La  plante  distribuée  (exsic.  n°  3o5)  de  la  Sierra  del  Cuarto, 
diffère  de  la  plante  d'Andalousie  par  les  lobes  du  périgone  un 
peu  plus  étroits  et  plus  largement  strie's  de  vert,  et  appartient 
à  la  forme  :  nevadense  Willk.  1.  c.  p.  216. 

Scilla  Reverchonii  Degen  et  et   Hervier  nov.  spec.   —   Deg. 
Diagn.  in  Magyar  botan.  Lapok.  V,  p.  7  (1906). 

E  sectione  Euscilla  Baker.  (On  theScilleae  etc.  p.  229,  1872). 
Bulbo  ovato,  mediocri,  albido,  tunica  intense  brunnea  sat  debili 
tecto  ;  foliis  3-5,  lineari-lanceolatis  vel  linearibus,  apice  obtusis, 
erecto  patentibus,  scapum  subaequantibus  vel  saepius  superan- 
tibus,  racemo  laxo,  pauci-  (3- 10)  floro,  pedicellis  erecto-  (imo 
arcuato)  patentibus,  inferioribus  flore  bis  longioribus,  superio- 
ribus  brevioribus,  sed  perigonio  semper  longioribus,  bibrac- 
teatis,  bractea  altéra  pedicello  longiore,  altéra  breviore,  utrisque 
scariosis,  pellucidis,  albidis  vel  lilacinis,  perigonii  phyllis  lan- 
ceolatis,  acutiusculis,  erectis,  post  anthesim  campanulato  con- 
niventibus;  filamentis  paulluhim  suprabasimphyllorum  insertis, 
uniseriatis,  latiuscule  trigono-subulatis,  glabris,  antheris  coeru- 
leis,  ovario  (juniore)  conico,  in  stylum  eo  sublongiorem  atte- 
nuato,  fructu  et  semine  ignoto. 

Planta  dodrantalis  ;  folia  8 — 20  cm.  longa  1/2 — 1  cm.  lata  ; 
perigonii  phylla  10-11  mm.  longa,  3  mm.  lata. 

Habitat  in  Hispaniae  meridionalis  provincia  Jaën.  In  pinetis 
montis  Sierra  de  la  Cabrilla  ait.  c.  1700  m.  s.  m.  sol.  cale, 
mense  Majo  1905,  detexit  indefessus.  El.  Reverchon,  cui  spe- 
cies  novadicata.  (Exsicc.  1905,  N°  1392). 

Planta  habitu  Scillae  odoratae  H.  L.  a  qua  tamen  bracteis 
longioribus  binis,  nec  solitariis,  foliis  latioribus,  etc.  distat. 
Proxime  affinis  Scillae  italicae  L.,  sed  differt  racemo  laxo,  elon- 
gato.  paucijloro,  nec  conferto,  subcorymboso  ;  perigonii  intense 
coerulei  phyllis  erectis,  nec  expansis,  duplo  fere  majoribus, 
acutiusculis,  foliis  scapum  aequantibus  velsaepiussuperantibus, 
nec  brevioribus. 

Ab  iconibus  Clusii  imo  Besleri  a  Linnaeo  ipso  laudata,  nec 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  207 

non  Reichenbachii  (Icon.  tab.  464  f.  ioi3).  Scillaeitalicae  habitu 
valde  differt. 

Koeleria  crassipes  Lge.  Pug.  p.  42.  Willk.  Lge,    Prodr.  I, 
p.  76.  Willk.  Suppl.  p.  21. 

La  priorité  de  nom  est  :  Koel.  caudata  Steud.  Syn.  Gl.  I, 
p.  293  (  1 85 5)  ;  celui  de  Lange,  1.  c.  est  plus  re'cent  (1860). 

En  1904,  parmi  les  échantillons  publiés  (Sierra  de  la  Malessa 
1900  mètres,  juillet,  n°  1205),  se  trouve  mêlé  le  K.  valesiana 
(Ail)  forma  mollis  Domin  ;  ils  ont  été  révisés  par  M.  le 
Dr  Domin,  de  Prague,  monographe  du  genre,  qui  veut  bien 
nous  permettre  d'en  donner  la  diagnose  encore  inédite  : 

«  Koeleria  valesiana  (Ail.)  forma  mollis.  —  Vaginis  infimis 
dense  retrorsum  pubescentibus,  suprema  glabra.  — An  varietasl 
—  Cœterum  excellit  culmis  longe)  nudis  (nec  plicatis),  foliis 
plurimis  glabris  interdum  ciliatis,  rarissima  hic  inde  folio  bre- 
viter  dense  velutino  intermixto  »  DT  K.  Domin. 

Festuca  Reverchonii  Hack.  —  Jh  Herv.  Exe.  La  Sagrap.  91. 

Déjà  cité  dans  trois  localités  et  retrouvé  encore  dans  les 
lieux  arides  de  la  Sierra  de  la  Malessa,  rare,  1700  mètres,  juin. 

En  1905,  il  est  retrouvé  :  Sierra  de  la  Cabrilla,  pelouses  ro- 
cheuses à  1800-2000  mètres,  juillet.  La  principale  station  de 
cette  rarissime  graminée  est  au  sommet  de  la  Sierra  de  Grimone, 
au  nord  de  La  Sagra. 

Ce  Festuca  paraît  donc  assez  répandu  dans  le  massif  de  La 
Sagra  et  peut-être  lui  est-il  spécial. 

Aspidium  nevadense  Boiss.  —  Willk.  Lge,  Prodr.  I,  p.  9  ; 
Aspidium  rigidum  L.  Var.  pinnatisecta,  forma  :  nevadensis 
Milde,  Filices  Europ.  p.  127. 

Hab.  Barrancon  Valentina,  bois  humides  à  1800  mètres,  très 
rare,  juillet  (Herb.  Deg.  Deb.  et  Herv.). 

Cette  fougère  rarissime,  spéciale  à  la  Sierra  Nevada,  n'a  été 
récoltée  qu'en  quelques  exemplaires  ;  la   localité  du   Barrancon 


20->  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

Valentina  est  donc  fort  remarquable  ;  les  Aoristes  espagnols  la 
signaleront  sans  doute  ailleurs  dans  les  hautes  Sierras. 

Differt  a  specie  limbo  ovato-  lanceolato  pallide  virente.  seg- 
mentis  primariis  distantibus  divaricatis,  soris  basin  segmen- 
torum  ultimorum  occupantibus  (Willk.  Lge.  1.  c). 


MONOGRAPHIE  DU  GENRE  ONOTHERA 


Par    H.     LÉVEILLÉ 


Deux  fascicules  parus.  -Le  3e  à  paraître  fin  1907 
Se  hâter  de  souscrire  avant  l'apparition  du  dernier  fascicule 


PRIX    !    VO    FRANCS 


FRANCHET  :  Flore    de    Loir-et-Cher 

Broché 7  fr.  au  lieu  de  1 5  fr. 

Relié 9fr. 

Remise  de  20  0/0  aux  acheteurs  de  la  Flore  de  poche  de  la  France. 

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIlilllllllllllllfIJlllBlIlllllllllllllll 


Allgemeine  botanische  Zeitschrift  fur  Systematik,   Floristik, 
Tftan^engeographie  (15  e  année). 

Rédacteur-Directeur  :  A   KNEUCKER 

Werderplatz  48,  Karlsruhe  (Bade). 

Abonnement   :    If   fr.   »0    (12    numéros   par  an). 


CEDER 

S  TU  RM  :  Deutschlands   Flora 


Edition  complète  —  Premier  coloris. 


BULLETIN 


DE 


L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE 


de  Géographie  Botanique 


H.e  bon  à  tirer  a  été  donné  le  T  Octobre  ÎOOT 


SOMMAIRE  DES   N°*    215-216 

L'Herbier  et  la  Nomenclature  (Essai  de  philosophie  botanique,  par  M.  J.   Garnier. 
Primulaceœ  Wilsonianae,  par  M.    Petitmengin. 

Primulacéen  chinoises  de  l'herbier  de  1  Académie    internationale  de   géographie   bota- 
nique, par  M.  Petitmengin. 

Deuxième  liste  de  localités   nouvelles  de  plantes   rares  dans  le  Cantal,  par   M.  I.  Ma- 

RANNE. 

Excursions    botaniques  de    M.    E.    Reverchon    dans   le    massif   de  la    Sagra  (1904- 
1905   [fin],  par  M.   l'abbé  J.  Hervier. 
Les   Principaux  parasites  de  nos  Lichens  français  (fin),  par  M.  l'abbé  H.    Olivier. 


PARIS 


RAIRIE3        C  H  AR  L-  E!  :S 

11,        RUE       DE        MEZIÈRES,        il 


A-    IVE    A.   T 


1  907 


i69  Année  (3e  Série)  N0s  215-216      Sept'^-Octobre  1907 


BULLETIN 


DE  L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE 


DE        GÉOGRAPHIE       BOTANIQUE 


Professeur  J.  POIRAULT 


ASSOCIE  LIBRE 


Décédé  à  Poitiers  en   août  1  goj 


sas 


LIBRARV 
NEW  YORK 
BOTANICAL 

QARDEN. 


L'Herbier  et  la  Nomenclature 


;essai    DE    PHILOSOPHIE    BOTANIQUE) 


Par    M.    J.    GARNIER 


Que  devons-nous  collectionner?  —  C'est  là  une  question  que 
bien  peu  de  botanistes  se  posent;  mais  chacun  la  re'soud  à  sa 
façon  et  le  plus  souvent  sans  y  penser,  d'une  manière  presque 
instinctive  :  les  uns  déclarent  péremptoirement  «  Je  n'admets 
que  les  espèces  linnéennes,  les  espèces  telles  que  Grenier  et 
Godron  les  entendaient  ».  —  D'autres,  sans  rien  dire,  entassent 
avec  frénésie  et  pêle-mêle,  les  espèces,  variétés,  formes,  hybri- 
des plus  ou  moins  authentiques,  monstruosités,  etc. 

14 


210  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTAMQUE 

Qui  a  raison?  A  y  regarder  de  près,  il  semble  bien  que  les 
uns  comme  les  autres  manquent  quelque  peu  de  sens  philoso- 
phique :  ici,  comme  dans  beaucoup  d'autres  cas,  on  peut  répéter 
l'adage  :  in  medio  stat  virtus. 

D'une  part,  en  effet,  il  est  bien  certain  que  Linné,  Grenier  et 
Godron,  quelque  vastes  qu'aient  été  leurs  travaux  n'ont  pas  pu 
tout  connaître;  grâce  à  eux,  sans  doute,  le  chaos  dans  lequel  la 
Botanique  était  plongée  a  été  éclairci  ;  des  classifications  ont  été 
établies —  gloire  en  soit  rendue  à  ces  grands  esprits!  —  Mais 
personne  n'est  infaillible  ni  universel  et  ils  ont  pu  commettre 
ça  et  là  quelques  inexactitudes,  confusions,  ou  omissions. 

Il  n'est  donc  nullement  dit  que  l'on  doive  s'arrêter  au  même 
point  qu'eux  et  qu'ils  aient  amené  la  science  des  plantes  à  son 
summum.  Le  devoir  des  botanistes  modernes  est,  au  contraire, 
de  marcher  sur  leurs  traces  et  de  continuer  leur  œuvre  en  con- 
tribuant, suivant  leurs  moyens,  à  préciser  la  connaissance  et  la 
distinction  des  espèces,  sans  craindre  d'en  augmenter  le  nombre 
s'il  y  a  lieu. 

Mais  est-ce  bien  là  ce  que  nous  faisons  aujourd'hui  et  nos 
découvertes,  sources  de  nombreuses  publications  font-elle  vrai- 
ment faire  de  sérieux  et  utiles  progrès  à  notre  science  favorite  } 
La  chose  est,  parfois,  très  contestable  et  les  prétendues  nou- 
veautés dont  on  inonde  nos  herbiers  n'ont  souvent,  hélas!  que 
le  mérite  d'un  nom  abracadabrant.  .  .à  faire  frémir  les  mânes 
de  Linné  ! 

Je  voudrais  démontrer,  aussi  brièvement  que  possible,  com- 
bien est  illogique  cette  manière  d'agir,  combien  elle  est  «  anti- 
scientifique »  oserai-je  dire,  combien  aussi  elle  est  regrettable 
puisque  son  plus  clair  résultat  est  de  rendre  aride  et  confuse 
une  science  qui  devrait  rester  attrayante  et  claire  pour  tous.  — 
Enfin,  je  voudrais  aussi  essayer  de  déterminer  les  causes,  toutes 
morales  j'en  suis  sûr,  de  ce  déplorable  excès. 

Au  premier  plan  se  place  la  délicate  question  de  la  légitimité 
des  espèces,  de  l'espèce  en  général.  Les  définitions  qu'en  ont 
données  les  philosophes  sont  très  variées,  ainsi  que  l'extension 
qu'on  lui  assigne.  Mais,  quelle  que  soit  celle  que  l'on  adopte, 
on  y  retrouve  toujours  le  caractère  de  généralité  (c'est-à-dire 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  211 

que  l'espèce  comprend  un  groupe  d'individus),  et  le   caractère 
de  fixité. 

On  se  trouve  alors  enfermé  entre  trois  hypothèses. 
i°  L'espèce  existe  dans  la  nature  :  nous  devons  alors  nous 
efforcer  d'en  tracer  les  limites  par  l'expérimentation,  tout  au 
moins  par  l'observation  et  non  pas  élever  du  coup  au  rang 
d'espèce  tout  ce  qui,  à  première  vue,  ne  nous  paraît  pas  déjà 
connu. 

2  °  L'espèce  n'existe  pas  dans  la  nature  :  c'est  un  simple 
concept  de  notre  intelligence,  une  sorte  de  cadre  où  nous  fai- 
sons rentrer  des  objets  assez  semblables  entre  eux,  mais  cepen- 
dant pouvant  être,  par  hypothèse,  quelque  peu  instables, 
puisqu'ils  se  modifient  lentement  à  travers  les  siècles.  —  C'est 
en  somme  la  théorie  de  l'évolution  :  alors  ne  détruisons  pas  ce 
que  nous  avons  établi  et  laissons  l'espèce  telle  que  nous  l'avons 
faite  conventionnellement. 

La  généralisation  en  effet,  est  le  but  de  toute  science  :  les 
sciences  d'observation,  parmi  lesquelles  les  sciences  naturelles 
occupent  le  premier  rang,  ont  pour  objet  d'étudier  des  phéno- 
mènes isolés,  de  les  grouper  en  faisceaux  et  d'en  déduire  des  lois 
générales  :  il  n'y  a  pas  de  science  qui  s'attache  seulement  à 
l'individu  pour  lui-même  :  elle  n'aurait  plus  de  science  que  le 
nom. 

Dans  cette  hypothèse  d^,nc,  l'espèce  n'aurait  été  établie  que 
pour  permettre  d'établir  la  science  ^Ile-même  et  il  faudrait  la 
laisser  intacte,  sous  peine  d'anéantir  la  science. 

3°  L'espèce  est  bien  un  concept  de  notre  esprit,  mais  elle 
correspond  en  même  temps  à  une  réalité  objective. 

Cette  hypothèse  parait-être  la  plus  plausible  et  la  plus  géné- 
ralement adoptée. 

L'espèce  peut  alors  être  considérée  comme  une  abstraction, 
un  objet  idéal  servant  de  type,  de  centre,  à  un  groupe  d'indivi- 
dus plus  ou  moins  semblables  entre  eux  et  gravitant  autour  de 
ce  centre  auquel  les  rattachent  un  certain  nombre  de  caractères 
communs. 

Alors  il  ne  reste  plus  qu'à  choisir,  une  fois  pour  toutes,  ces 
caractères.  Certes,  la  question  est  délicate,  le  choix  est  difficile 


212  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

et  jusqu'à  ce  qu'un  congrès  ait  fixé  un  accord,  il  y  aura  litige  sur 
un  grand  nombre  de  points  et  la  synonymie  continuera  à  nous 
encombrer  désagréablement. 

Mais  est-ce  là  une  raison  pour  diversifier  à  l'infini  et  créer 
sans  cesse  de  nouvelles  espèces  tellement  peu  différentes  de  celles 
déjà  connues,  que  leurs  auteurs  ont  la  plupart  du  temps  bien  du 
mal  de  les  en  distinguer  à  l'œil  nu  ?  Certes  non  !  Peu  importe, 
après  tout,  que  nous  appellions  le  pissenlit  :  Taraxacum  dens- 
leonis  Desf.  ou  bien  Leontodon  taraxacum  L.  Ce  n'en  est  pas 
moins  une  espèce,  espèce  à  caractères  un  peu  élastiques,  sans 
doute,  typeidéal,  comme  je  le  disais  plus  haut,  dans  lequel 
pourront  rentrer  un  grand  nombre  d'individus  s'en  éloignant 
plus  ou  moins,  mais  formant  entre  eux  une  chaîne  ascendante 
qui  permet  de  les  ramener  au  type. 

Loin  de  moi  l'idée  de  vouloir  arrêter  à  l'espèce  ainsi  définie, 
toute  l'étude  de  la  botanique  :  s'en  tenir  àFespèce,  dans  sa  con- 
ception la  plus  large,  serait  sans  doute  le  plus  sûr  moyen  de 
n'être  jamais  embarrassé  comme  le  dit  avec  raison  M.  Rouy 
dans  sa  remarquablepréface;  mais  ceserait  aussi  peu  scientifique 
que  possible.  Nul  doute  que  l'examen  approfondi  des  formes  et 
variétés  ne  soit  de  la  plus  haute  importance  dans  l'étude  de 
l'évolution  des  végétaux  et  par  suite  dans  la  délimitation  même 
des  espèces. 

J'admets  tout  aussi  bien,  que  pour  la  clarté  de  la  classification, 
il  devient  né:essaire  de  donner  à  ces  formes  et  variétés  des 
qualificatifs.  Mais  dans  le  même  but,  il  n'est  pas  moins  néces- 
saire de  leur  maintenir  rigoureusement  leur  valeur  de  formes 
ou  de  variétés  (peu  importe  le  nom)  aussi  bien  en  les  créant 
qu'en  les  dénommant . 

Autrement  dit,  et  pour  reprendre  l'exemple  du  Taraxacum, 
s'il  est  parfaitement  admissible  qu'on  puisse  noter  divers  échan- 
tillons de  cette  plante  de  la  façon  suivante  :  T.  Dens-Leonis  L.  — 
Plante  polymorphe  —  il  est  tout  aussi  naturel  d'admettre  qu'on 
les  désigne  de  cette  manière  : 

T.  Dens-Leonis  L.,  var.  :  ...  x 

—  — .,  var.  :  ...  y 

—  —  .,  var.  ;  ...  z 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  213 


le  terme  variété  pouvant  d'ailleurs  être  remplacé  par  tout  autre 
mot,  ou  même  subordonné  à  une  échelle  de  dénominations 
plus  vastes  :  races,  sections,  sous-espèces. 

En  agissant  ainsi  on  laisse  sa  valeur  à  l'espèce,  on  la  renforce 
nv-me  en  montrant  scientifiquement  les  caractères  saillants  qui 
rattachent  entre  eux  des  êtres  en  apparence  très  divers  et  l'ini- 
tiative de  chacun  peut  s'y  donner  libre  cours,  un  mihi  comme 
nom  d'auteur  pouvant  n'être  pas  déplacé  ni  ridicule  dans  ces 
conditions. —  Je  dis  pouvant  n'être  pas  déplacé  car  les  deux 
extrêmes  se  touchent,  et,  encore  une  fois,  il  ne  faut  pas,  sous 
prétexte  de  perfectionner  une  science  de  classification,  la  détruire 
en  la  ramenant  jusqu'à  l'individu  :  c'est-à-dire  que  l'importance, 
la  stabilité,  la  généralité  (plusieurs  individus  semblables)  et 
aussi  la  visibilité  (!)  du  caractère  distinctif  ne  doivent  jamais 
être  perdues  de  vue  lorsqu'il  s'agit  de  créer  un  nom  nouveau.  — 
De  grâce,  qu'on  nous  épargne  toutes  ces  variétés  biflora,  alba, 
viridiflora,  brevistyla,  et  tant  d'autres  qui  ne  dérignent,  la 
plupart  du  temps  que  des  exceptions,  des  monstruosités  de 
formes  ou  de  couleurs  (albinisme,  etc.),  des  caractères  purement 
individuels  en  un  mot.  A-t-on  jamais  eu  l'idée  de  donner  un 
nom  de  variété  ou  de  sous-espèce  ou  même  de  race  à  une  oie  à 
trois  pattes  ou  à  toute  autre  individualité  ou  monstruosité  du 
règne  animal  ?  Non  cette  subdivision  à  l'infini  n'est  plus  de  la 
science  :  c'est  un  mode  de  connaissance  que  je  placerais  volon- 
tiers au  dessous  de  celui  du  vulgaire  :  le  vulgaire  ne  voit  certes 
pas  quel  rapport  il  peut  bien  y  avoir  entre  un  pommier,  un 
rosier,  et  un  fraisier;  mais  il  sait  que  toutes  les  formes  de  trèfles, 
de  pommes  de  terre,  de  rosiers,  qu'il  cultive  ne  sont  que  des 
formes  d'une  même  espèce. 

Nous  au  contraire  dont  le  but  devrait  être  d'unir  entre  eux, 
par  des  liens  idéaux,  des  végétaux  dissemblables  en  apparence, 
nous  paraissons  nous  efforcer  d'établir  des  distinctions  à  perte 
de  vue  et  à  force  de  donner  des  noms  à  tous  nous  en  arrivons  à 
baptiser  de  multiples  façons,  comme  je  le  disais  plus  haut,  le 
Taraxacum  Dens-Leonis,  tandisque  pour  le  paysan,  philosophe 
sans  le  savoir,  il  restera  toujours  le  pissenlit  ! 

J'ai  touché  tout  à  l'heure  à  la  question  du  nom  d'auteur   et  il 


214  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

semble  bien  que  ce  malheureux  mihi  (ou  nobis)  qui  fait  si  bon 
effet  derrière  un  nom  nouveau,  soit  la  principale  cause  de  ce 
déluge  extravagant  et  encombrant.  La  sotte  vanité  d'attacher 
son  nom  à  une  plante  nouvelle  ou  de  se  la  voir  dédier  par  un 
collègue  complaisant,  le  besoin  de  novation,  la  spécialisation 
trop  exclusive  dans  un  seul  genre  ou  une  seule  famille,  ou  même 
dans  la  Flore  d'une  étroite  contrée,  la  rage  de  la  collection  à 
outrance,  enfin  et  surtout  le  manque  d'esprit  vraiment  scienti- 
fique, telles  sont  les  causes  qui  incitent  de  trop  nombreux 
botanistes  à  des  distinctions  tout  aussi  fantaisistes  que  leurs 
dénominations. 

Et  le  malheureux  pour  qui  1  herbier  pourrait  avoir  quelque 
attrait,  recule  effrayé  dès  le  premier  abord  par  la  multiplicité 
des  noms  attribués  à  une  série  de  plantes  qui  pour  Jui  et  pour 
tout  le  monde  sont  exactement  les  mêmes. 

En  résumé,  au  vœu  unanime  demandant  la  suppression  de 
la  synonymie  grâce  à  un  prochain  congrès  international,  je  me 
permettrai  d'ajouter  les  deux  suivants  : 

i°  Le  respect  absolu  de  la  nomenclature  lorsqu'il  s'agit 
d'étiquetter  des  variétés  soit  connues  soit  nouvelles;  au  besoin 
l'établissement  d'une  nomenclature  uniforme  si  la  nôtre  n'est 
pas  suffisamment  stricte; 

2°  un  choix  raisonné  des  caractères  distinctifs  dans  les  variétés  ; 

3°  enfin  un  désintéressement  absolu  en  face  du  but  scientifique 
à  poursuivre  :  on  ne  trouve  pas  partout  des  Linné  ou  des 
Godron,  mais  chacun  dans  sa  modeste  sphère  peut  apporter  sa 
pierre  à  l'édifice  scientifique,  en  travaillant  avec  patience, 
méthode  et  persévérance;  et  à  défaut  de  grandes  découvertes, 
on  peut  se  dire,  après  un  travail  raisonné,  qu'on  a  bien  mérité 
de  la  Botanique,  lorsque  surtout  on  s'est  proposé  d'en  faire 
uniquement  une  science,  mais  une  science  accessible  et  agréable 
à  tous. 


ACADEMIE   DE   GEOGRAPHIE    BOTANIQUE 


215 


PRIMULACΠ  WILSONIAN^ 


Par  M.  PETITMENGIN 


Primula  Dielsii  Petitmengin,  in  Monde  des  Plantes, 

1907,  n°44. 


Section  des  Petiolares  Pax,  Pflanzenreich,  1905,  p.  39  (?). 

Efarinosa,  glaberrima.  Folia  1-2  cm.  diametientia,  membra- 
nacea,  glabra,  subtus  glauca, 
orbicularia  vel  oblongo-or- 
biculariavel  elliptica,  obtusa, 
intacta,  in  petiolum  laminam 
asquantem  vel  superantem, 
basi  dilatatum  et  vaginantem 
coarctata.  Scapus  nullus.  Pe- 
dicellis  cequantibus  folia  vel 
superantibus.  Flores  longius- 
cule  pedicellati;  pedicelli  1, 
5-3  cm.  longi.Calyx  5-6  mm. 
longus,  tubuloso-campanula- 
tus.  Lobi  plus  minusve  rotun- 
dato-obtusi.  Corollas  dilute- 
caeruleae  tubus  calycem  valde 
superans,  i-b  cm.  longus,  in- 
fundibuliformis.  Limbus  2, 
5-3  cm.  diametiens,  lobi  ob- 
cordati,  emarginati.  Capsula 
globosa,  calyce  tubo  inclusa. 

W.  China,  4500  m.  (Wilson  n°  4o3o). 

Plante  glabre,  non  farineuse.  Feuilles  membraneuses,  glabres, 
d'un    vert    glauque,    à    limbe  court   orbiculaire    ou   elliptique, 


Primula  Dielsii  Petitmengin 
(Grandeur    naturelle) 


216  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

oraoi  à  omoi5  de  long  sur  omoi  de  large,  brusquement  atténué 
en  un  pétiole  ailé  égalant  parfois  jusqu'au  double  de  sa  lon- 
gueur, dilaté  et  embrassant  à  la  base. 

Fleurs  2-3,  grandes,  solitaires.  Pédicelles  omoi5  à  omo3  de 
longueur  égalant  ou  dépassant  un  peu  les  feuilles.  Calice  cylin- 
drique puis  dilaté  à  la  gorge,  à  lobes  obtus,  plus  ou  moins 
arrondis,  égalant  à  peine  le  i/3  ou  le  1/4  de  la  corolle.  Celle-ci 
d'un  bleu  pâle,  infundibuliforme,  dépassant  longuement  le 
calice.  Tube  corollin  omoi  à  omoi5de  long.  Limbe  om0  2  5  à 
omo3  de  long,  à  lobes  abcordés  émarginés. 

Capsule  arrondie,  globuleuse,  plus  courte  que  le  calice. 

Espèce  intéressante,  remarquable  par  ses  fleurs  grandes,  soli- 
taires et  ses  feuilles  rappelant  beaucoup  celles  des  Pr.  elliptica 
Royle  et  Pr.  Hemsley  Peitmengin. 

La  forme  de  ses  feuilles  la  ferait  placer  dans  les  Farinosœ 
Pax  loc.  cit.,  p.  70,  mais  ses  fleurs  longues,  solitaires,  l'absence 
de  scape,  semblerait  indiquer  qu'on  doit  la  ranger  dans  les 
Petiolares  Pax  [loc.  cit.).  Nous  ne  lui  avons  assigné  cette  place 
qu'avec  le  plus  grand  doute. 

Primula  Lecomtei  Petitmengin,  in  Monde  des  Plantes,  1907, 

n°  44. 

Sect.  :  Callianth^e  Pax,  in  Pflanzenreich,  1905,  p.  1 14. 

Glabra,  efarinosa.  Folia  firme  papyracea,  coriacea,  6-8  cm. 
longa,  2-3  cm.  lata,  oblonga,  acuta,  basin  versus  angustata,  fere 
sessilia,  serrulata.  Scapus  ad  io-25  cm.  altus,  folia  longe  supe- 
rans,  umbellam  2-5  floram  contractam,  unilateraliter  subnutan- 
tem  gerens,  5-6  bracteae  late  ovatœ  5-8  mm.  latœ,  1  o- 1  5  mm. 
longae,  virides,  flores  subsessiles.  Calycis  8-10  mm.  longi,  late 
campanulati  vix  ad  médium  fissi  lobi  ovati,  obtusi,  integri  vel 
subtiliter  crenulati.  Corollœ  latas,  cylindricas,  tubus  calycem 
valde  superans,  2  cm.  longus,  limbus  erectus,  8-10  mm.  dia- 
metiens,  lobi  integri  rotundati.  Capsula  cylindrica  calycem 
superans,  bracteam  vix  excedens. 

W.  China,  Mt.  Wu,  3ooo-33oo  m.  (Wilson,  n°  4040). 

Plante  glabre,  non  farineuse,  à  feuilles  coriaces,  papyracées 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  217 


omo6  à  omo8  de  longueur  om02  à  omo3  de  large,  ovales,  lancéo- 
lées, insensiblement  décroissantes  en  un  pétiole  largement  ailé, 
limbe  très  fortement  denté,  à  dents  raides. 

Scape  omioà  om25  dépassant  longuementles  feuilles,  2-5  fleurs 
enombelle  contractée,  penchée.  5-6  bractées  larges,  ovales-lan- 
céolées, entières,  égalant  le  calice,  vertes,  se  recouvrant  par 
les  bords.  Fleurs  subsessiles.  Calice  omoo8  à  omoio,  cam- 
panule, égalant  le  i/3  du  tube  corollin,  divisé  jusqu'au  i/3, 
plus  rarement  à  la  1/2,  en  lobes  ovales  plus  ou  moins  arrondis 
au  sommet,  entiers  ou  à  peine  et  très  légèrement  crénelés. 
Corolle  jaune,  cylindrique,  à  portion  libre  du  limbe  relevée, 
om02  de  long.  Lobes  de  la  corolle  arrondis  à  peine.  Capsule 
cylindrique  dépassant  le  calice,  mais  plus  courte  que  les  brac- 
tées involucrales  persistantes. 

Cette  espèce  se  rapproche  par  la  forme  de  son  inflorescence  et 
la  longueur  de  ses  bractées,  la  couleur  de  sa  fleur,  du  Pr.  Fa- 
beri  Oliv.,  mais  d'autre  part,  ses  feuilles  coriaces,  papyracées,  à 
limbe  fortement  et  profondément  denté  en  scie,  ses  fleurs  2-5, 
ses  bractées  étroites,  plus  courtes,  le  rapprochent  davantage  du 
Pr.  amethistina  Franchet,  auprès  duquel  nous  croyons  qu'elle 
doit  être  rangée. 

Primula  Veitchiana  Petitmengin,  in  Monde  des  Plantes, 

1907,  nc,44. 

Sect.  :  Sinenses  Pax,  Pflanzenreich  (1905),  p.  20. 

Folia  longa  petiolata  chartacea,  glabra,  ovato  suborbiculata, 
basi  cordata,  crenato-dentata,  2,5-4  cm-  long^  2"4  cm.  lata, 
subtus  glauca,  pinnatim  sub-7-nervia.  Scapus  ad  11-20  cm. 
altus  ;  bracteae  ovato-lanceolatas;  pedicelli  bracteas  duplo  supe- 
rantes.  Calyx  tubuloso-campanulatus,  lobi  lanceolati,  ovati. 
Corollœ  purpureœ  tubus  calycem  superans,  1  cm.  longus,  lim- 
bus  planus,  1 ,5-2  cm.  diametiens,  lobi  bifidi.  Capsula..  . 

China,  i5oo-2i5o  m.  (Wilson,  n°4026). 

Feuilles  longuement  pétiolées,  de  consistance  chartacée,  va- 
riables de  formes,  généralement  ovales  ou  suborbiculaires,  très 
nettement  cordiformes  a   la  base  (beaucoup   plus  que  dans  les 


218  ACADÉMIE   DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

échantillons  de  P.  chartacea  Fr.  que  j'ai  sous  les  yeux)  forte- 
ment crénele'es  à  cre'nelures  tantôt  arrondies,  tantôt  aiguës  sur- 
tout dans  les  jeunes  feuilles.  Limbe,  omo25  à  om04  de  long,  omo2  i 
à  om04  de  large,  glauque  à  la  face  inférieure,  mais  non  criblé 
de  points  bruns-rougeâtres  sur  cette  face  comme  dans  le  Pr. 
chartacea.  Scape  dépassant  longuement  les  feuilles,  omi  i  à  om20 
de  hauteur,  3-9  fleurs,  longuement  pédicellées  (pédicelles  omoi 
àomoi5  de  long).  Bractées  lancéolées  aiguës  omooi  àomoi5  de 
large  sur  omoo6  à  oraoo8  de  long.  Calice  campanule,  omoo6  de 
long,  divisé  jusqu'en  son  milieu  en  lobes  ovales-lancéolés,  fai- 
blement denticulé  sur  les  bords,  possédant  des  taches  arrondies 
rougeâtres,  mais  non  pourvu  de  stries  rouges  qui  caractérisent  le 
calice  du  Pr.  chartacea.  Corolle  tubulée,  d'un  violet  pourpre, 
dépassant  le  calice  (longueur  du  tube  corollin  omoo6  à  omoo9). 
Limbe  de  la  corolle,  omoi5  à  om02,  à  lobes  bifides,  allongés, 
très  gracieusement  incisés-dentés,  ce  qui  donne  à  la  fleur  un 
aspect  frangé  très  caractéristique. 

Capsule 

Cette  belle  espèce  est  voisine  du  Pr.  chartacea  Fr.,  toutefois 
rien  que  sa  fleur  l'en  distingue  immédiatement.  Les  pétales  plus 
ou  moins  cunéiformes,  bifides,  dentés-frangés,  les  feuilles 
dépourvues  à  leur  face  inférieure  de  macules  brunes,  la  diffé- 
rencient suffisamment  du  Pr.  chartacea. 


ACADEMIE    DE  GEOGRAPHIE   BOTANIQUE 


219 


TJ 
C 


-a 
c 


tX    Ofl 


■^H 

TJ 

3 

A 

«3 

U 

'S 
> 

en 

u 

3 

m 

TJ 

d 

u 

-TJ 

U, 

r! 

a 

en 

Ed 

2 

tf] 

u. 

TJ 

tuc 

TJ 

3 

Oh 

.rj 

'Se 

• — i 

o 

C 

r?« 

o 

(U 

u 

L) 

a. 

l~ 

— 

-: 

cl  u  u 


220  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

PRIMULACÉES  CHINOISES 

DE  L'HERBIER  DE  L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

Par  M.   PETITMENGIN 


Grâce  à  l'aimable  obligeance  de  notre  très  savant  collègue  et 
ami,  Mgr  Léveillé,  j'ai  pu  e'tudier  une  se'rie  de  Primulacées,  la 
plupart  récoltées  par  le  regretté  P.  Bodinier  dans  les  provinces 
du  Céleste-Empire.  L'examen  minutieux  auquel  j'ai  soumis  tous 
ces  matériaux,  m'a  permis  d'y  découvrir  quelques  nouveautés 
qui,  avec  l'énumération  des  autres  espèces  étudiées  composant 
cette  collection,  feront  l'objet  de  la  présente  note. 

Primula  L. 

Primula  denticulata  Smith  :  Environs  de  Gan  Pin  (Kouy- 
Tchéou),  Kouy-yang,  dans  la  montagne;  lévrier-mars  1898; 
R.  P.  L.  Martin,  n°  2 1 1 1  ;  environs  de  My-Tsâo,  bords  des  ruis- 
seaux, 4  mars  1897,  n°  94,  Fr.  Ducloux  ;  très  commune  sur  les 
hautes  montagnes  du  Kouy-Tchéou,  8  avril  1905,  n°  2.3o5, 
J.  Cavalerie. 

Primula Esquirolii  Ptginin  Bull.  Soc.  se. Nancy  (Janv.  1907)  : 
fleurs  d'un  bleu  clair,  grotte  à  Gan-Pin;  R.  P.  Martin, 
19  mars  1906,  sans  numéro  ;  environs  de  Gan-Pin,  parois  du 
Ta-Tong,  1 1  février  1898,  L.  Martin  et  E .  Bodinier. 

Primula  Wilsoni  Dunn:  Yunnan-Fou,  n°  569,  R.P.  Ducloux 
(DrA.  Henry). 

Primula  Forbesii  Franchet  :  Yunnan,  5ooo  pieds,  n°  9853, 
(Dr  Henry). 

Primula  Fargesii  Franchet  :  fleurs  d'un  violet  clair,  grotte  à 
Gan-Pin,  J.  EsquiroL  25  mars  1906;  environs  de  Gan-Pin, 
parois  du  Ta-Tong,  20  mars  1898,  L.  Martin  et  Em.  Bodinier, 
n°  2.070. 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  221 

Primula  Maximowiczii  Regel  :  Pékin  :  sommet  du  Tong-Lin- 
Chan,  du  Sy-Lin-Chan,  du  Pé-Hoa-Chan  où  il  abonde,  fleurs 
rouges,  R.P.  Bodinier,  juin  1888. 

Primula  auriculata  Lam.  :  Environs  de  Yun-Nan-Sen,  bords 
des  torrents  au  pied  de  la  montagne,  rieurs  bleues  à  tube  corol- 
lin  jaune,  décembre-janvier,  R.R.  P.P.  Bodinier  et  Coulmont, 
n°  5o. 

Primula  obconica  Hance  :  environs  de  Kouy-Yang  :  mont  du 
Collège,  sur  les  parois  d'un  rocher  surplombant  une  grotte, 
fleurs  roses,  3i  mars  1898;  RR.  PP.  E.  Bodinier  et  Chaffanjon 
n°  2 1 3o  ;  collège  de  Tang-Kia-Chan,  R.P.J.  Esquirol,  mars  1 906  ; 
route  entre  Pin-Fa  et  Kouy-Yang,  montagnes  humides, 
20  avril  1904,  n°2o85,  et  mai  1905,  n°  2.3o5,  J.  Cavalerie. 

Primula  malacoides  Franchet  :  Environs  de  Té-Tsé-Tsen,  com- 
mune au  bord  des  champs,  10  mars  1897,  {Liétard)  ;  envi- 
rons de  Yunnan-Sen,  montagne  de  Sy-Chan,  au  bord  du 
lac, poussantsurles rochers  abrupts,  fleursroses,  i3  janvier  1897, 
R.  P.  Bodinier,  n°  49  ;  environs  de  Yun-Nan-Sen,  nov.  1896  et 
janvier  1897,  nos  48  6148',  E.  Bodinier. 

Androsace  L. 

Androsace  saxifrag^efolia  Bge  :  herbages,  friches,  cultures, 
route  de  Hin-y-Hien  à  Fou,  17  avril  1897,  n°  1  538  ;  environs  de 
Kouy-Yang,  commune  partout,  n°  1 538  double,  3o  mars  1898  ; 
montagnes  de  Pékin,  très  commune,  partout,  dans  les  plaines  et 
les  montagnes,  mai  1888;  Chang-Hay,  assez  commun  près  de  la 
Concession,  avril  1894,  Em.  Bodinier,  Tchao-Tchao-Ning- 
tsing,    14  avril  1905,  assez  rare,  Chanet. 

Cortusa  L. 

Cortusa  Matthioli  L.  var.  pekinensis  Richt.  :  Pékin,  bords 
des  ruisseaux  sur  les  montagnes  du  Sy-Lin-Chan,  du  Pe-Hoa- 
Chan,  R.  P.  Bodinier,  juin  1888. 


222  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 


Lysimachia  L. 

Lysimachia  remota  Petitmengin  [in  Monde  des  Plantes, 

1907,  p.  3o). 

Caulis'erectus,  dense  puberulus,  20-25  cm.  altus.  Folia  mem- 
branacea,  opposita,  inferiora  minuta,  subsessilia,  ovata,  supe- 
riora  petiolata  (5-8  mm.  longa)  ovato-lanceolata,  acuta,  2  cm.  5 
longa,  1  cm.  5  lata,  omnia  puberula.  Flores  2-6,  in  axillis  folio- 
rum  superiorum.  Pedicellus  tortuosus,  i,5-2  cm.  longus,  foliis 
aequans  vel  subaequans,  pilosus.  Calycis  lobi  usque  ad  basin  par- 
titi,  corollae  subasquilongi,  laciniae  lineari  lanceolatae,  acutag, 
hirsutas.  Corollœ  aureo-lutœ,  1  cm.  diametientis,  fere  usque  ad 
basin  partitae  lobi  oblongo-ovati,  rotundati.  Stamina  corolla 
minora,  filamenta  antheris  asquantia;  antheras  1   mm.  longas. 

Chine  :  Kiang-Sou  (d'Argjy). 

Cette  espèce  de  la  section  des  Hypericoideae  R.  Knuth  in 
Pflanzenreich  p.  264  (1905)  est  voisine  du  Lysimachia  Engleri 
Knuth  et  du  Lysimachia  omoiensis  Hemsl.  Elle  s'en  distingue 
par  ses  feuilles  plus  petites,  plus  nettement  pétiolées,  jamais 
semiamplexicaules,  par  le  nombre  de  ses  fleurs,  la  taille  de  ses 
étamines,  par  ses  poils  blancs,  pourvus  de  distance  en  distance 
d'étranglements  bruns,  qui  leur  donnent  une  teinte  fauve  pâle 
et  un  aspect  ponctué  très  visible  à  la  loupe.  Sa  corolle  n'égale 
pas  le  double  du  calice,  et  les  nervures  des  feuilles  sont  à  peine 
visibles  sur  le  sec  et  non  confluentes  en  une  nervure  marginale 
comme  dans  L.  Engleri   Knuth  in  Pflanzenreich  1905,  p.  265. 

Lysimachia  congestiflora  Hemsley  :  Yunnan,  Mengze,  bois, 
lieux  humides,  fleurs  jaunes,  5ooo  pieds,  n°  10742,  DT  Henry; 
environs  de  Kouy-Yang,  commun  dans  les  haies,  talus,  her- 
bages de  la  plaine  et  de  montagne,  n°  1629,  10  juin  1897,  Em.  Bo- 
dinier  ;  environs  de  Gan-Pin,  commune  partout,  10  juin  1897, 
n°  1629,  L.  Martin  et  Em.  Bodinier. 

Lysimachia  barystachis  Bge  :  Pékin,  bords  des  ruisseaux,  her- 
bages humides  (Trappistes),  juin  1898,  R.  P.  Bodinier  ;  environs 
de  Kouy-Yang-Fou,  très  commune  dans  la  montagne,  partie 
basse,  fleurs  blanches,  10  juin  1897,  n°  1617,  R.  P.  Bodinier; 
n°  496,  mai  1905,  (sans  localité),  J .  Esquirol. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  223 

Lysimachia  involucrata  Hemsley  :  Kouy-Tchéou;  mont  du 
Collège,  berge  humide  à  l'entrée  du  Ke-Ma-Tong,  plante  rare, 
n°  1 7 1 8,  21  juillet  1894,  R.  P.  Bodinier;  Gan-Pin,  lit  d'un  tor- 
rent,   n°237i,    19  juin    1898,    R. P. " L.  Martin. 

Lysimachia  candida  Lindl.  :  sans  numéro,  ni  localité,  n°  53y, 
Chanet (1904);  Chang-Hay,  prairies  au  bord  de  l'eau,  iômaiiSgo  ; 
entre  Hin-Y-Fou  et  le  fleuve  Hoa-Kiang,  assez  commun,  bord 
des  champs,  20  avril  1897,   n°  i558,  E.  Bodinier. 

Lysimachia  fortunei  Maxim.  :  Environs  de  Tou-Chan,  sur  la 
montagne,  28  juin  1897,  ^-  P>  J-  Cavalerie,  n°  2679. 

Lysimachia  capillipes  Hemsley  :  environs  de  Kouy-Yang, 
pagode  de  Kien-Lin-Chan,  sous  bois,  fleurs  jaune-orange, 
20  juillet  1897;  Gan-Pin,  grandes  rocailles,  18  juillet  1899, 
n°  1698;  R.  P.  Bodinier;  n°  395,  juin  1905,  (sans  localité) 
J.  Esquirol. 

Lysimachia  trientaloides  Hemsley  :  beau  spécimen,  environs 
de  Gan-Pin,  dans  la  Grande-Rocaille,  et  montagnes  de  Lou- 
Tsong-Koan,  fleurs  jaunes,  juin  1897,  RR.  PP.  E.  Bodinier 
et  L.  Martin;  Pin-Fa,  échantillon  de  très  petite  taille,  R.  P. 
Cavalerie  ;  ruisseaux,  n°  393,  juin  1905,  R.  P.  Esquirol. 

Lysimachia  stenopetala  Hemsley  :  environs  de  Gan-Pin,  aux 
Grandes-Rocailles,  lieux  humides,  fleurs  blanches,  1  3  juin  1898, 
n°  1 6 1 6  bis,  R.P.  E.  Bodinier  et  L.Martin;  environs  de  Kouy- 
Yang,  montagne  du  Collège,  commune  au  bord  des  eaux, 
16  juin  1898,  n°  1616  bis;  montagne  de  Lou-Tsong-Koan,  en- 
droits humides  ou  marécageux,  10  juin  1897,  n°  1616,  Em.  Bo- 
dinier ;  Pin-Fa,  bord  du  ruisseau  Ouen-Pi,  3o  mai  1902,  n°  9 
bis,  J.  Cavalerie. 

Lysimachia  Bodinieri  Petitmengin,  (in  Monde  des  Plantes, 

1907,  p.  3o). 

Glabra.  Caulis  erectus,  basi    ramosus,   20-25  cm.  altus.    Fo- 
lia  4,  opposita,  late  ovata,    3  cm.   longa,   2  cm.  8-3    cm.   lata 
basi  et  apice  attenuata,  verticillata,  firme  membranacea  vel  car- 
tilaginea,  crebre  virido  punctata,  subtus  crebre    rufo  punctata, 
breviter  in  petiolum  attenuata  (i-3  mm,  longa)  ;  folia  caulina 


224  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

squammiformia.    Flores    2,    axillares;    pedicelli  8  mm.   longi, 

erecti.  Calyx  usque  ad   basin   partitus,  lanceolatus,  acutus.  Co- 
rollas  et  capsulae..,  ? 

Chine;  Kouy-Tchéou  :  Pin-fa,  rochers  en  pente;  {R.  P.  Es- 
quirol);  27  février  1901  ;  n°  2210. 

Espèce  voisine  du  Lysimachia  paridiformis  Franchet  dont 
il  diffère  par  ses  tiges  rameuses  dès  la  base,  ses  feuilles  plus  pe- 
tites, à  limbe  très  court  et  largement  ovale,  très  fortement  et 
régulièrement  ponctué  de  macules  d'un  vert  fonce'  sur  la  face 
supérieure,  plus  pale,  d'un  vert  blanchâtre  et  finement  ponctué 
de  brun  à  la  face  inférieure,  par  ses  nervures  secondaires  peu 
saillantes,  par  ses  fleurs  au  nombre  de  2  seulement,  axillaires 
dans  le  verticille  terminal,  à  la  base  d'un  jeune  rameau  très 
court  à  feuilles  réduites,  squammiformes. 

Lysimachia  Fr^ncheti  Knuih  :  Environs  de  Hoang-Ko-Chou, 
bord  des  ruisseaux,  fleurs  jaunes,  23  juin  1898,  J.  Séguin, 
n°  243  1. 

Lysimachia  pentapetala  Bge.  [Apochoris  pentapetala  Duby). 
Pékin  :  Gorges  de  Lan-Kéou,  route  de  la  Grande-Muraille,  dans 
les  Rocailles,  n°  20  ;  octobre  1887,  R.  P.  Bodinier. 

Lysimachia  alpestris  Champ.  :  Hong-Kong,  lit  sablonneux 
d'un  torrent  dans  le  bois  du  Hoppy-Valley,  fleurs  jaunes,  n° 1 1 1, 
1 9  avril  1 893  ;  Hong-Kong  :  dans  les  anfractuosités  des  rochers, 
rare,  19  avril  1894,  Em-  Bodinier. 

Lysimachia  Leveillei  Petitmengin,  in  Monde  des  Plantes, 

1907,  p.  3o. 

Section  des  Lerouxia  (Mérat)  Endlicher;  R.  Knuth  in  Pflan- 
zenreich,  1905,  p.  261. 

Ccespitosa  humilis.  Caulis  pumilis  erectus,  dense  hirsuto-ci- 
liatus,  i-5  cm.  altus.  Folia  opposita,  ovato-lanceolata,  acuta, 
basi  abrupte  cuneata,  sparsim  pilosa,  pilis  albis,  subtus  griseo- 
virescentibus,  1  c.  longa,6-8  mm.  lata;  petiolata,  petiolo  2-3  mm. 
longo.  Flores  2,  lutei,  7-8  mm.  diametientes.  Pedicellus  axilla- 
ris  5-6  mm.  longus,  foliis  brevioribus  sub  fructu  recurvatis,  ca- 
lycis  lacinias  lanceolato  lineares,  2-3  mm.  longas,  usque  ab  basin 
partitas,  corolla  œquans,  corollas  lobi  ovati,  acuminati.  Stamina 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  225 

corollam  aequantia  ;  stylus  stamina  aequans  ;  capsula  subglobosa, 
glabra,  calyce  brevior. 

Chine  :  Environs  de  Kouy-Yang,  pelouses  à  herbes  courtes  de 
la  colline  du  cimetière  des  Xtiens  (Ta-yn-pô)  «  fleurs  jaunes  », 
R.  P.  Bodinier  14  juin  1899. 

Cette  remarquable  espèce  naine  doit  se  placer  à  côté  du  Ly- 
simachia  deltoidea  Wight,  dont  elle  se  distingue  immédiate- 
ment par  sa  taille  (2-5  cm.  au  lieu  de  10-20  cm.),  l'absence  de 
poils  bruns,  par  ses  étamines  aussi  longues  que  le  tube  de 
la  corolle  et  dont  l'anthère  égale  le  i/3ou  le  1/4  du  filet  et  par 
son  style  égalant  les  étamines  ou  plus  court. 

Lysimachia  Iobelioides  Wall  :  Yunnan,  R.  P.  Ducloux,  n°  49. 

Lysimachia  clethroides  Duby  :  Environs  de  Gan-Pin,  près  de 
la  porte  de  l'Est,  1 1  juin  1899,  R.  P.  L.  Martin,  n°  2659. 

Lysimachia  Christinae  Hance  :  Souosé,  2  juin,  sans  numéro 
[d'Argy). 

Lysimachia  latronum  Léveillé  :  Après  examen  minutieux  de 
l'échantillon  authentique,  le  L.  latronum  n'est,  à  mon  avis, 
qu'une  variété  à  pédoncules  plus  longs  et  plus  grêles  du  L.  Chris- 
tinae que  j'ai  étudié  sur  les  échantillons  du  Muséum  de  Paris, 
revus  par  M.  R.  Knuth  lui-même  ! 


Samolus  L. 

Samolus  Valerandi  L.  var.  p.  floribundus  H.B.K.  R.,  Knuth. 
Rochers  de  Tché-Yang,  R.  P.  J.  Esquirol,  n°  713,  14  juil- 
let 1905. 


i5 


226  ACADÉMIE    UE    GKOGRAPHIE   BOTANIQUE 


"Deuxième  liste  de  localités  nouvelles 

de  Tlantes  rares  dans  le  Cantal.  (l) 

Par  M.  I.   MARANNE 

Ranunculus  acris  L.,  var.  Borœanus  Jord.  —  Environs  de 
Saint-Saturnin  (ait.  990  m.)  (rare). 

Actœa  spicaia  L.  —  Haies  près  du  Col  de  Cabre  (ait.  i3oom.) 
(très  rare);  bois,  en  face  Drils,  près  du  rocher  de  Laqueuille, 
commune  de  Dienne(alt.  1200  m.)  (peu  commun). 

Meconopsis  cambrica  Vig.  —  Rochers  de  Bade-Bec,  près  de 
Lavigerie  (ait.  i3oo  m.)  (très  rare)  :  rochers  à  la  source  de  la 
Rhue  de  Cbeylade  sous  le  Puy-Mary  (ah.  1480  m.)  (rare). 

Arabis  cebennensis  DC.  —  Bois  sous  Peyre-Arse  (abbé  Char- 
bonnel  et  1.  Maranne)  (ait.   1200  m.)  (très  commun). 

Cochlearia  pyrenaica  DC. —  Sous  les  rochers  à  la  source  de 
la  Rhue  de  Cheylade  (ait.  1480  m)  (rare). 

Thlaspi  brachypetalum  Jord.  —  Bord  d'un  chemin  au-dessous 
de  re'glise  de  Lavigerie  (ait.  1  170  m.)  (rare);  près  d'un  pont  en 
bois  en  face  Drils,  commune  de  Dienne  (ait.  1070  m.)  (rare). 

Thlaspi  virens  Jord.  —  Bord  du  chemin  de  la  Gravière  au  Col 
de  Cabre  (ah.  1 180  m.)  (assez  commun). 

Sagina procumbens  L.  —  Sables  de  la  Santoire  près  de  la 
Buge,  commune  de  Lavigerie  (ait.  1090  m.)  (assez  rare);  rochers 
humides  de  Bade-Bec,  près  de  Lavigerie  (ait.  i3oo  m.)  (rare); 
bords  des  ruisseaux  du  Col  de  Cabre  (ait.  i25oà  i35o  m.)  (assez 
rare)  ;  rochers  à  la  source  de  la  Rhue  de  Cheylade  (ait.  1 3oo  m.) 
(rare). 

Alsine  vema  Bartl.  —  Rochers  de  Bade-Bec,  près  de  Lavigerie 
(ait.  i3oo  m.)  (assez rare)  ;  rochers  de  Bataillouze  (ait.  i5oom.) 
(peu  commun). 


(1)  Voir  Bull.  Ac.  Int.  géog.  bot.,  igoô,  p.  23. 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  227 

Géranium  pratense  L.  —  Près  du  viaduc  de  Saint-Saturnin 
(ait.  970  m.)  (très  rare  :  3  à  4  pieds).  Plante  nouvelle  pour  la 
Flore  d'Auvergne,  signalée  déjà  par  l'abbé  J.-B.  Charbonnel,  qui 
l'a  récoltée  en  1899  dans  une  haie  entre  Saint-Saturnin  et  Ségur 
(Frère  Héribaud  Joseph,  la  Flore  a" Auvergne  en  190 1,  p.  6). 

Medicago  polycarpa  Willd.,  var.  denticulata  Willd.  —  Haie 
près  du  jardin  de  l'école  de  St-Saturnin  (ait.  1000  m.)  (rare). 

Trifolium  spadiceum  L.  —  Bords  de  la  route  de  Saint-Satur- 
nin à  Lavergne  (ait.  1 1 00  m .  )  (assez  commun)  ;  bords  de  la  San- 
toire  en  face  de  Lavigerie  (ait.  1093  m.)  (plusieurs  pieds). 

Astragalus  glycyphyllos  L.  — Sous  le  bois  de  La  Gandilhon, 
près  de  Lavigerie  (ait.  i2  5om.)(assez  commun);  bord  delà  route 
de  Murât  à  La  Chevade  (ait.  1 100  m.)  (rare). 

Rosa  pyrenaica  Gouan.  —  Bois  du  Claux,  près  de  Puy-Mary 
(ait.  1  3oo  m.)  (rare). 

Rosa  alpina  L.  —  Haie  près  du  Col  de  Cabre  (ait.  i3oo  m.) 
(rare). 

Rosa  resinosa  Sternb.  —  Bord  du  chemin  de  Lavigerie  à  la 
Courbatière,  près  du  pont  (rare;  un  pied)  (ait.  1  100  m.)  ;  ravins 
du  bois  du  Claux  (ait.  i35o  m.)  (assez  rare). 

Rosa  urbica  Léman.  —  Lavigerie  (assez  commun)  (ait.  1 100 
à    1200  m.). 

Rosa  squarrosa  Rau.  —  Lavigerie  (assez  commun)  (ait.  moy. 
1  iooà  1200  m.). 

Circœa  lutetiana  X  intermedia  (hybride).  —  Pas  de  la  Cère 
(ait.  700  m.)  (peu  commun). 

Epilobium  alpinum  L.  —  Ravins  humides  près  du  Col  de 
Cabre  (ait.  i25oà  i3oo  m.)  (assez  rare). 

Epilobium  alsinœfolium  Vill.  —  Rochers  humides  près  du  col 
de  Cabre  (ait.  i3oo  m.)  (assez  rare);  bois  sous  Peyre-Arse 
(ait.  1200  m.)  (assez  commun). 

Scleranthus  annuus  L.,  var.  uncinatus  Schur.  —  Environs 
de  Neussargues  (ait.  740  m.)  (rare) . 

Sedum  album  L.,  var.  micranthum  DC.  —  Environs  d'Au- 
rillac  ? 

Saxifraga  stellaris  L.  —  Bords  des  ruisseaux  et  endroits 
humides  près  du  Col  de  Cabre  (ait.    i3oo  m.)  (assez  commun)  ; 


228  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

bord  de  la  route  entre  Drils  et  Lavigerie  (ait.  i  ioo  m.)  (assez 
commun);  et  entre  Lavigerie  et  La  Gandilhon  (ait.  i25o  m.) 
(assez  commun). 

Pimpinella  Saxifraga  L.,  var.  dissectifolia  Koch.  —  Plateau 
près  de  Roche,  commune  de  Saint-Saturnin  (ait.  i200m)  (assez 
rare). 

Chœrophyllum  Villarsii  Koch.  — Lavigerie  (ait.  moy.  i  i5om) 
(peu  commun). 

Doronicum  austriacum  Jacq.  —  Ravins  à  la  source  de  la 
Rhue  de  Cheylade  (ait.  i35om)  (assez  commun,  ;  flancs  du 
Bataillouze  (ah.  i6oom)  (assez  rare)  ;  bois  sous  Peyre-Arse  (ait. 
i200m)   (assez  commun). 

Senecio  Fuchsii  Gmel.,  var.  salicetorum  Godr.  —  Bois  au- 
dessus  de  La  Jarrige,  commune  du  Claux  (ait.  i45om)  (peu 
commun). 

Ligularia  sibirica  Cass.  —  Rochers  à  la  source  de  la  Rhue  de 
Cheylade  (abbé  Charbonnel  et  Is.  Maranne)  (ait.  i58om) 
(rare). 

Tanacetum  vulgare  L.  —  Lavigerie,  à  La  Chapelle,  quelques 
pieds  probablement  échappés  de  cultures  (ait.  ii5om). 

Artemisia  Absinthium  L.  —  Bords  de  la  route  à  Lavigerie  (ah. 
i  i5om)  (commun). 

Leucanthemum  Delarbrei  Timb.  —  Pentes  herbeuses  de 
Bataillouze  (ah.  1400  à  i5oom)  (commun),  de  Seycheuse  (ah. 
moy.  i5oom)  (commun),  de  Bade-Bec  (ah.  moy.  1  3oom)  (assez 
commun). 

Anihemis  ?iobilis  L.  —  Lavigerie,  à  La  Chapelle  (quelques 
pieds,  probablement  subspontanés)  (ah.  1  i5om). 

Mulgedium  alpinum  Less.  —  Ravins  des  bois  du  Claux  (ah. 
moy.  i3oom)  (assez  commun);  flancs  du  Bataillouze  (ah.  i5oom) 
(assez  commun). 

Crépis  lampsanoides  Froël.  —  Bois  au-dessus  de  La  Jarrige, 
commune  du  Claux  (ah.  i45om)  (rare). 

Hieracium  vosgesiacum  Mougeot.  —  Ravins  du  bois  du  Claux, 
près  du  Puy  Mary  (ah.  i35om)  (assez  rare). 

Hieracium  piliferum  Hoppe.  —  Puy  Mary  (ah.  moy.  1700111) 
(rare). 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  229 

Hieracium  prenanthoides  Vill.  —  Pentes  de  Bataillouze  (ait. 
i5oom)  assez  rare)  ;  bois  du  Claux,  à  la  source  de  la  Rhue  (ait. 
i38om)  (assez  rare). 

Phyteuma  hemisphœricum  L.  —  Bords  de  la  route  d'Allanche, 
près  de  la  baraque  du  relais  (ait.  I020m)  (rare);  Lavigerie? 

Gentiana  verna  L.  —  Sous  les  rochers  à  la  source  de  la  Rhue 
de  Cheylade  (ait.  1400111)  (assez  commun). 

Gentiana  verna  L.,  var  alata  G. G.  —  Même  localité  que  l'es- 
pèce précédente  (rare). 

Veronicaurticœfolia  L.  —  Ravins  humides  à  la  source  de  la 
Rhue  de  Cheylade  (abbé  Charbonnel  et  Is.  Maranne)  (ait. 
i3oom)  (assez  commun);  rochers  humides  de  Bade-Bec,  près  de 
Lavigerie  (ait.  i3oom)  (rare)  ;  bois  sous  Peyre-Arse  (ait.  i200m) 
(assez  commun). 

Pedicularis  verticillata  L.  -*■  Ravins  humides  à  la  source  de 
la  Rhue  de  Cheylade  (ait.  i  3oo  à  i4.oom)  (assez  commun). 

Mentha palustris  Mcench.  — Communal  delà  Gravière,  près 
de  Lavigerie  (ait.   ioo,3m)  (quelques  pieds). 

Mentha  sylvestris  L.,  var.  mollicomalOpiz.  —  Communal  de 
la  Gravière  (ait.   iog3m)  (plusieurs  pieds). 

Mentha  ocimoides  Hast.  —  Communal  de  la  Gravière  ? 
(rare). 

Rumex  arifolius  AU.  —  Bois  du  Claux,  à  la  source  de  la  Rhue 
(assez  rare)  (ait.  i38om). 

Rumex alpinns  L.  —  Bois  sous  Peyre-Arse  (ait.  i20om)  (rare); 
Pentes  herbeuses  de  Bataillouze  (ait.  i5oom)  (assez  rare). 

Eriophorum  angustifolium  Roth.  —  Prairies  humides  du 
Colde  Cabre  (ait.  moy.  i3oom)  (commun). 


230  ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

Excursions  botaniques  de  M.  Elisée  Reverchon 

Par   M.    l'abbé   J.    Hervier   {fin) 


ADDITIONS  ET  RECTIFICATIONS 

*  Ranunculus  nigrescens.  Freyn.  (Castril)  =  R.  males- 
sanus  Deg.  Herv. 

*  Sisymbrium  pseudo-Boissieri  Deg.  Ajoutez  :  Sierra  de 
La  Sagra,  Cazorla.  Sierra  del  Cuarto  et  de  Castril. 

Helianthemum  glaucum  Cav.  (Voir  la  note). 
Viola  scotophylla  Jord.   (Barrancon  Valentina.    Le  Pozo)  = 
V.  cochleata  de  Coincy. 

Hypericum  tetrapterum    Fries  (Le    Pozzo).=   H.    baeticum 
Boiss. 

Genista    pseudo-pilosa     Coss.    (Barrancon-Valentina    Le 
Pozo).  =  G.  cinerea  DC. 
»        bsetica  Sp.  v.  pumila  Deb»  (Cazorla,  Le  Pozo). 
=  G.  Lobelii  DC.  forma  pumila  Deg.  Herv. 
Ononis  Natrix  L.  v.  média  Willk  (Velez-Rubio).=  V.  ma- 
jor Boiss.  subv.  concolor  Rouy. 

Onobrychis  stenorrhiza  DC.    (Le    Pozo).  =   O.  argentea 
Boiss. 

*  Potentilla  Reuteri  Boiss.  forma  (Sierra  de  la  Cabrilla  n°  960). 

=  P.  hispanica  Zimm  (voir  la  note). 
»  pensilvanica  L.  (Sierra  de  la  Malessa)  n°  960. 

=  P.  pedata  (Willd)  Lehm  ! 

Crataegus  laciniata  Ucria  (Sierra del  Cuarto).  =  C.  hispa- 
nica Porta  Rigo. 

Herniaria  incana  Lamk  (Sierra  de  Castril  de  la  Malessa 
n°  1236).=  //.  baetica  Boiss. 

'  Saxifraga    carpetana    Boiss.   Reut.  (Sierras   del    Pinar,    del 

Cuarto).  =  S.  Aliciana  Ry.  Coincy. 

Athamanta  cretensis  L.  —  Sierra  de  Maïmon,  1899,  est  une 
espèce  nouvelle  que  nous  décrivons  dans  les  Notes  sous  le  nom 
de  Atham.  hispanica  Deg.  Herv.,  p.  41. 

Galium  aciphyllum  Willk.  v.  longicaule  Willk  (La  Puebla  de 
D.  Fadrique  n°  1  174).  =  G.  fruticescens   Cav.  var.  coespitosam 

Willk.  Costa. 

G.  papillosum  Lap.  (Sierra  del  Cuarto  n°  1389).=  G.Lapey- 

rousianum  Jord  ! 

Achillea  compacta  Lamk?  (Le   Pozo).  =  A.   millefolium  L. 

floribus  roseis. 

Matricaria  inodora  L.  (Barrancon  Valentina)  n°  1128.  =  An- 
thémis Cotula  L. 

Chamaepeuce  Casabonae  DC.  (Barrancon  Valentina  n°  1  365). 

=  C.  hispanica  DC  ! 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  234 


*  Carduncellus  araneosus  Boiss.v.  nanus  Reverch.  (Sierra 
de  Castril).  =  C.  Monspeliensium  All.v.  subacaulis  Willk- 

Serratula  albarracineasis  Pau.  (Sierras  del  Pinar,  del 
Guarto,  de  Castril).  =  S.  nudicaulis  D.  C.  v.  subinermis  Coss, 

Centaurea  cinerascens  Bub.  (Sierra  de  Cazorla)  n°  1247. 
=  C.  antennata  Dut.  (voir  la  note). 

»         aspera  L.    v.  macrocephala  Deb.   (Sierra  del 
Cuarto).  =  G.  Hérvieri  Degen  (voir  la  note)%. 

*  Hieracium  ba:ticum  Arv.-T.  Ajoutez  :  Sierras  de  La  Sagra, 
de  Cazorla  n°  io33. 

Hieracium  ElisasanumArv.-T.  —  Ajoutez  :  Sierra  de  La  Sagra 
n°  1 52. 
»  spathulatum  Scheele.  —  Sierra  de  La  Sagra. 

Voir  la  description  de  ces  deux  Hieracium  in  Willk.  Suppl. 
p.  120. 

*  Solenanthus  Reverchoni  Deg.  —  Voir  la  note. 
Teucrium  Polium  L.  V.  montanum  Boiss,  (Barrancon  Va- 

lentina,  Le  Pozo).  =T.  Polium  L.  a.  vulgareBth. 

Stachys  Heraclea  Ail.  (Sierras  del  Cuarto,  de  Castril).  =S. 
Heraclea  Ail.  subsp.  malessana  Deg.  Herv. 

Sideritis  leucantha  Cav.  v.  paucidentata  Willk.  (Velez- 
Rubio).  =  S.  Lagascana  Willk. 

Nepeta  reticulata  Auct.  hisp.  (Barrancon  Valentina,  Le 
Pozo).  =  N.  gienensis  Deg.  Herv. 

Globularia  vulgaris  L.  var  minor  Willk.  (S.  de  Castril). 
=  G.   Cambessedii  Willk.  Subsp.  hispanica  Willk. 

Plantago  Cynops  L.  V.  peduncularis  Deb.  (Sierra  de  la 
Malessa  et  Le  Pozo,  n°  1346).  =  P.  Cynops  L.  type  ! 

*  Daphneoleoides  L.  (3jasminea  Meissn  (Sierra  de  Castril). 
=  D.  hispanica  Pau  (voir  la  note). 

*  Thymelœa  cordifolia  Endl.  (Sierras  de  Castril.  de  la  Ma- 
lessa). =  T.  dioica  Ram.  (T.  empetrifolia  Lap.). 

Euphorbia  nicseensis  Ail.  (Velez-Rubio,  Barr.  Valentina, 
Le  Pozo).  =  Subsp.  hispanica  Deg.  Herv. 

Orchis  incarnataL. —  (Sierra  del  Cuarto,  Barrancon  Valen 
tina).  =  Var  Durandii  Boiss.  Reut. 

Ornithogalum  baeticum  Boiss. (Sierra  del  Cuarto).  =  forma 

nevadense  Willk. 


232  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

LES  PRINCIPAUX  PARASITES  DE  NOS  LICHENS  FRANÇAIS 

Par  M.  l'abbé  OLIVIER  (suite). 


XXVII.  EPIGOGCUM 

Ni   thèques  ni  paraphyses;  spores  très  nombreuses,   pédoncu- 

lées  à  la  base. 
^    Apoth-maculiformes;  spores  brunes.  Usneœ. 

(   Apoth-tuberculeuses;  spores  hyalines.  Parmeliarum. 

(169.)  1.    Ep.  Usneœ.  Anz. 

Syn.  Epicoccum  usneœ  Anz.  Analect.  p.  25. 

Aphotécies  en  taches  bleuâtres  finissant  par  couvrir  tout  le 
disque  des  apothécies  nouricières;  petites,  turbinées  lenti- 
formes,  élevées,  à  nombreuses  spores  brunes  subsphériques 
et  pedicellées  à  la  base  :  6,7  X  4,5. 

Habit.  Sur  les  apothccies  de  Unea  barbata  (L)  Italie  (Anzi). 

(170.)  2.  Ep.  Parmeliarum.  Oliv. 

Apothécies  en  glomérules  de  0,2-0,4,  m-  n°ir  foncé;  scabres 
éparses,  convexes,  proéminentes,  souvent  perforées  ou 
déprimées  au  sommet.  Spores  très  nombreuses,  hyalines, 
terminées  en  pédoncule  à  la  base  6,9  X  5,7. 

Habit.  Sur  le  thalle  des  Parmelia  caperata  (L)  et  sulcata  (Tayl). 
Orne  (Olivier). 


ACADÉMIE   DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  233 


CLEF  GÉNÉRALE  DES  ESPECES 


Thalle  fruticuleux,  dressé,  stérile Dend.  Bolacinum  (161). 

Thalle   crustacé,  ou   le  plus    souvent 

nul  ;  spores  hyalines I« 

Thalle    crustacé,   ou   le  plus   souvent 

nul;  spores  brunes II. 

I 


Spores  simples 2. 

Spores  uniseptées 16. 

Spores  polyseptées 34. 

Apoth.  pulviniformes;  sans  thèques..  3. 

Apoth.  non  pulviniformes;    thécaspo- 

rées 4- 

Spores  rétrécies  en  pédoncule Epic.  parmeliarum  (170). 

Sporesnon  pédonculées;  s.  Opegrapha     Spilom.  Olivaceum  (i63). 
Spores  non  pédonculées;  s.  Ramalina.     Spilom.  ramalinœ  (i68). 

Apoth.  lécanorines;  jaunes Lecan.   superdistans  (3). 

Apoth.  lécanorines;  olives-obscures..     Lecan.  parasitans  (4). 
Apoth.  lécidéines  ou  endocarpées 5. 

!    Thalle  distinct;  brun  cendré Lecid.  intumescens  (17). 
Thalle  distinct;  blanc Lecid.  aldmnula  (16). 
Thalle  propre  nul 6. 

1    Thèques  polyspores Theloc.  epibolum  (160). 

t    Spores  6,  8  par  thèque 7  • 

Apoth.  endocarpées 8. 

Apoth,    lécidéines;    thalamium    K   + 

violet Lecid.  campestricola  (  1 5) . 

Apoth.  lécidéines;  thalamium  K  — ..  9- 

Spores  i,  2  par  thèque Verr.  puncta  (119). 

Spores  8  par  thèque;  longues  de  18, 

3o Verr.  Verrucicola  (117). 

Spores  8   par  thèque;  longues  de   10, 

12 Verr.  Xanthorice  (118). 

Thèques  arthonioides;  spores  longues 

de  i5,  16 Agyr.  vulpinum  (79). 

Thèques  arthonioides;  spores  longues 

de  9,  10 Agyr.  cephalodioides  (78). 

Thèques  non  arthonioides 10. 

Paraph.  plus  longues  que  les  thèques; 

spores  fusiformes-aigues Lecid.  oxispora  (9). 

10    {    Paraph.  plus  longues  que  les  thèques; 

spores  ellipsoïdes-obtuses Lecid.  inquinans  (10). 

Paraph .  ne  dépassant  pas  les  thèques.  1 1 . 


234  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTAMQUE 


S    Spores  unisériées Lecid.  associata  (12). 
Spores  polysériées;  globuleuses Lecid.  leptostigma  (22). 
Spores  polysériées;  non  globuleuses. .  12. 

!   Apoth.  pales  en  dedans,  marginées...     Lecid.  supersparsa  (14). 
Apoth.  pales  en  dedans,  immarginées.     Lecid.  Wallrothii  (24). 
Apoth.  brunes  ou  bleuâtres  en  dedans.  1 3. 

(   Spores  larges  de  9,  11 Lecid.  parasemella  (21). 

I    Spores  larges   de    5,   6   au   plus;  sur 

i3    1       verrucaria Lecid.  verrucariœ  (20). 

Spores    larges  de  5,   6  au    plus;    non 

verrucicole H- 

Sur  Cladonia;  spores  linéaires,  larges 

de  2 Lecid.  punctum  (19). 

14   <J    Sur  Cladonia;  spores  fusiformes,  lar- 
ges de  3  m.   1/2 Lecid.  cladoniaria  (18) 

Non  sur  Cladonia i5. 

'   Sur  Parmelia;  spores  9  X  ^ Lecid.   thallicola  (1  3). 

Sur  thalles   crustacés;  spores    9,    12; 

i5  apoth.  noires  en  dedans Lecid.  vitellinaria  (i  i). 

Sur  thalles  crustacés;  spores   14,   i5; 

apoth.  cendré  bleuâtre  en  dedans...     Lecid.  imponens  (23). 
/  Apoth.      discoides;      thèques    artho- 
l        nioides '7« 


( 


16    <    Apoth.  discoides;  thèques  non  artho- 

/        nioides 2I« 

\    Apoth.  endocarpées 20. 

1    Spores  renflées  à  une  extrémité 18. 

17 
'    t    Spores  non  renflées J9' 

I    Sur  Physcia Arthon.  epiphyscia  (69) . 

18    •     Sur  Nephroma,  Pannaria Arthon.  nephromaria  (73). 

f    Sur  thalles  crustacés Arthon.  subvarians  (68). 

S    Peltigéricole;  spores  longues  de  i5,  21.  Arthon.  peltigerea  (74). 

Peltigéricole;  spores  longues  de  9,  i3.  Arthon.  pelveti  (71). 

Non  Peltigéricole 2°- 

i    Apoth.  en  lignes  circulaires Arthon.  circinata  (72). 

»    Apoth.  sans  ordre Arthon.  subvarians  (68). 

Apoth.  maculiformes;  spores  9,  12  au 

plus Celid.   fuscopurpureum   (81). 

2 1     ' 

")    Apoth.  maculiformes;  spores   12,  18.  22. 

'    Apoth.  non  maculiformes 23. 

Sur  Peltigera Celid.  affine  (82). 

Sur  Parmelia Celid.  tabescens  (87). 

Sur  Leccanora Celid.  agardhianum  (83). 

Peltigéricole;  apoth.  planes   ou    con- 
caves, marginées Cat.  epigena  (28). 

23    /    Peltigéricole;  apoth.  devenant  conve- 
xes, immarginées Cat.  herii  (29). 

Non  Peltigéricole 24» 


( 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  235 


/  Sur  thalles  crustacés;   spores,   9,     18 

L        de  long Cat.  eptsema  (3o). 

24    /  Sur  thalles  crustacés;   spores  G,  8   de 

/       long Cat.  cristata  (3i). 

V  Sur  thalles  foliacés  ou  fruticuleux. . .  25. 
/  Sur  collémés Cat.  leptogica  (27). 

I  Sur  stereocaulon;  paraph.    brunies  et 

25'    <        renflées  au  sommet Cat.  stereocaulorum  (25). 

/  Sur   Cladonia;    paraph.    grêles,    non 

V  renflées Cat.  epicladonia  (26). 

I    Apoth.  à  hymeniums  confluents Melan.  insidiosa  (116). 

26  ■    Apoth.  simples;  spores  unisériées. . . .     Sphœr.  mamillula  (i54). 

f    Apoth.  simples;  spores  polysériées. . .  27. 

/    Spores  2,   4   par   thèque;    45,  5o   de 

l        long Sphœr.  corrugata  (  1 56). 

27  Spores   2,   4    par   thèque;   20,  27    de 

/        long Sphœr.  exiguella  (i 35). 

\    Spores  6,  8  par  thèque .  28. 

/   Spores  épaissies  à  une  extrémité 2g. 

I    Spores  non  épaissies;  paraph.   nulles 

28  1       ou  à  peu  près 3o. 

Spores    non    épaissies;    paraph.    dis- 
tinctes   32. 

!    Spores  10,  i5  de  long Sphœr.   consspurcans  (  1 32). 

29  ■[    Spores  18,  23  X  8,  11 Sphœr.  innatula  (  1  37). 

Spores  18,  21  X  5,  7 Arthop.  calcariœ  (io5). 

Gélat.    hyméniale  1   -f-  rouge;    spores 

atténuées. , Arthop.  hygrophilus  (io3). 

30  ■     Gélat.    hyméniale  I  4-    rouge;  spores 

/        non  atténuées Arthop.  badiœ(io4). 

V  Gélatine  hyméniale'I  — 3i. 

^    Spores  18,  36  de  long Sphœr.  lichenicola  (  1 38). 

(    Spores  12,  14  de  long Sphœr.  epicymatia  (i 3g). 

Gélat.   hyméniale  I  4-  rouge;  sur  Li- 

^       chens  Lecanorés Arthop.  epipolytropa    (n 3). 

32    (    Gélat.  hyméniale  I  4-  rouge;  sur  col- 

/        lémés Arthop.  latitans  (106). 

\   Gélat.  hyméniale  I  — 33. 

Apoth.  proéminentes,  oblongues;  spo- 


! 


33 


res  larges  de  8,  9 Sphœr.  allogena  ( i 3 3) . 


Apoth.  semi-immergées;  spores  larges 

de  5,  7 Sphœr.  epicarphinea  (i  ^4). 

/    Spores  murales Polyb.  peltigericola  (gg(. 

34    <    Spores  aciculaires 35. 

Spores   fusi formes  ou  ellipsoides 36. 

th.  discoides Bacid.  arenicola  (8). 

th.  endoc.irpées. . .  Sphœr.  peltigerarum  (41). 


„      \    Sur  Boeomyces;  apot 
t    Sur  Peltigera;    apoth 


236  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


39 


4' 


42 


44 


47 


Apoth.  lirellines;  spores  11,  i3  X  3.     Opegr.  dirinaria  (64}. 
Apoth.    lirellines;    spores    23,  26    X 

6,    9 OPEGR .    ANOMEA    (63). 

Apoth.  non  lirellines S"]. 

f   Thalle  propre,  distinct Bilimb.  Killiasii  (7). 

37  <    Thalle  nul;  apoth.  discoides 38. 

(    Thalle  nul;  apoth.  endocarpées 43. 

/   Spores  12,  16  de  long;  apoth.  macu- 

L        liformes Celid.  varium  (85) . 

38  <    Spores  10,  i5  de  long;  apoth.  non  ma- 

/       culiformes 39. 

\    Spores  longues  de  i5,  20  et  plus 40. 

\    Thèques  fusiformes;  sur  Lecanora...     Bilimb.  subfuscaria  (85). 
(    Thèques  arthonioides;  sur  Ramalina.     Melasp.  farinaceœ  (77). 
Thèques   arthonioides;    gélat.   hymé- 


^        niale  I  +  rouge Arthon.  varians  (67). 


t 


40    <f    Thèques   arthonioides;    gélat.    hymé- 

niale  I  — Melasp.  peltigereœ  (75). 

Thèques  non  arthonioides 41. 

Spores  unisériées Celid.  furfuraceum  (88). 

\    Spores  polysériées;  espèce  thallicole. .     Bilimb.  plumbina  (6). 
Spores  polysériées;   espèces  hyménii- 

coles 42 . 

^    Sur  sticta Celid.  stictarum  (80). 

t    Sur   Parmelia Epiphor.  encaustica  (62). 

/  Sur  Lichens  foliacés  ou  squameux...  44. 

,    \    Sur  Lichens   crustacés;   paraph.    dis- 

/        tinctes.... Arthop.  tartarina  (108). 

V  Sur  Lichens  crustacés;  paraph.  nulles.  46. 

/    Sur  Collema  ou  Leptogium Sphœr.  corniculata  (144). 

y    Non    Collémoide;  spores    3o,    36   au 

J        plus 45. 

f     Non    Collémoide;    spores  45,    5o Sphœr.  corrugata  (  1 36). 

/    Apoth.  à  hymeniums  confluents Melan.  superveniens  (1 14). 

45    ?    Apoth.  simples;  spores  3  septées 47. 

f    Apoth.  simples,  spores  à  5  cloisons..  Sphœr.  lepidiot^e.  (  1 53). 

!    Spores  18,  23  X  5 Sphqer.  arthonia  (142). 

Spores  1 5,  18  X  ^ Sphœr.  schqereri  (h3). 

Spores  i5,  18  X  6,  7 Arthop.  endococcoidea  (107). 

Sur  Stereocaulon Sphoer.  stereocaulorum(i4o) 

Sur  Squamaria Sphoer.  crozalsiana  (143  bis) 


II 

Spores  simples 7 . 

1  v     Spores  uniseptées 28. 

f    Spores  polyseptées 10. 


^ 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  237 


l    Ni  thêques  ni  paraphyses 7. 

Î    Apoth.  thécasporées;  pulviniformes. .  4. 
Apoth.  thécasporées,   non    pulvinifor- 
mes    3 . 

1    Spores  ellipsoïdes Endoc.  haphlotellus  (121). 

(    Spores  globuleuses Endoc.  atricola  (122). 

/    Spores  globuleuses,  au  moins  en  par- 

)        tie 5. 

J    Spores    toutes    fusiformes    ou    ellip- 

(        soides 6. 

(Stipe  pâle  blanchâtre Sphinc.  kilemoriensis  (95). 
Stipe    foncé    ou   nul;    apoth.    3,  S  de 
diam Sphinc.  turbinât  a  (96). 


/    Stipe  foncé   ou   nul;   spores    8,  i3  de 


/ 


diam Sphinc.  anglica  (97), 

/    Spores  11,16X6,8 Sphinc.  microcephala  (98). 

fi   \    Spores    5,11X2,4;    apoth.   à    pruine 

j        jaune Sphinc.  citrina  (94). 

\    Spores  5,i  1X2, 4;  apoth.  nues Sphinc.  paRoiCA  (g3). 

/   Apoth.  maculiformes;  spores    irrégu- 

l        Hères Spilom.  graphideorum  (162). 

7    <    Apoth.  maculiformes;  spores  très  ré- 

/       gulières Spilom,  Xanthorioe  (164). 

V    Apoth.  globuleuses 8. 

„    C    Spores  terminées  en  pédoncule Epic  usneoe(iÔ9). 

I    Spores  non  pédonculées 9. 

Spores  3,4  de  diam Spilom.  leioplacoe  (166). 

Spores  7,10  de  diam.,  sur  Pertusaria.     Spilom.  sphoerale  (i65). 
j    Spores    7,10  de  diam.;  sur   lecanora 

l       atra Spilom.  silaceum  (167). 

Spores  murales n. 

Spores  non  murales  ;  apoth.  discoïdes 

10  {       ou  lirellines i3. 

Spores  non  murales  ;  apoth.  endocar- 

pées 22 . 

Apoth.  lécidéines  ;  spores   longues  de 

l5,20 Leciog.  nivalis  (61). 

11  <^    Apoth.  lécidéines;  spores  longues   de 
27.40 Leciog.  lusitanica  (60). 

Apoth.  endocarpées 12. 

/    Spores  longues  de  11,14 Polyb.  heterophracta  (ioi). 

\    Spores  22,25Xn,i5;  sur  Buellia Polyb.  lopadioe  (100). 

)    Spores    22,29X9,11    seulement;    sur 

solorina Polyb.  engeliana  (102). 

Apoth.   lirellines,   agrégées;    paraph. 

libres Opegr.  monspeliensis  (65). 

i3    ^   Apoth.  lirellines,  dispersées;  paraph. 

cohérentes Opegr.  parasitica  (66). 

Apoth,  arrondies  ou  oblongues 14* 


12 


238  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 


f   Apoth.  maculiformes,  très  petites....  i5. 

Apoth.    non    maculiformes,    thèques 
arthonioïdes Melasp.  maculans  (76). 


/    Apoth.    non    maculiformes,    thèques 
[       fus 


;.( 


isi  formes 17. 

f    Apoth.  pruineuses Celid.  muscigenoe  (84) . 

i5     '    Apoth.  nues;  spores  3,5  cloisons Celid.  lopadii  (86). 

f    Apoth.  nues;  spores  toutes  3  septées.  16. 

ç.    \    Spores  longues  de  1  2,16 Celid.  varium  (85). 

(    Spores  longues  de  10  seulement Celid.  insitivum  (89). 

/    Apoth.     pâles   en     dedans  ;    spores   : 

l        i2,i6X4)5 Leciog.  cenisioe  (5i). 

17    .    Apoth.    pâles    en    dedans  ;    spores    : 

i5,i8X5,7 Leciog.  parasitaster  (59). 

Apoth.  foncées  en  dedans 18. 

Apoth.  convexes,  pruineuses.. Buel.  lepidophila.  (35). 

Apoth.  convexes,  nues ig. 

(    Apoth.  planes  ou  planiuscules 20. 

f    Spores  longues  de  10, i5 Buel.  parellaria  (49). 

Spores  i6,25 ;  apoth.  noires  en  dedans; 

19  .        paraph.  cohérentes Leciog.  glaucomaria  (54). 

Spores   16,25  ;    apoth.    brun   rouge  en 

dedans  ;  paraph.  libres Leciog.  homoica  (53). 

/    Sur  lichens  foliacés Lecog.  physciaria  (57). 

V    Sur  lichens  crustacés;  spores  longues 

20  de   10,16 Leciog.  parasitica  (5a). 

Sur  lichens  crustacés;  spores  longues 

de   1 5,^5 • 21. 

Spores  3,  5,  7  cloisons Leciog.  sociella  (58). 

Spores  toutes  3  septées;  thèques  clavi- 

21  formes Leciog.  neesii  (55). 

Spores  toutes  3  septées;  thèques  pyri- 

formes Leciog.  lamyi  f 56). 

Spores  4,6  par  thèque 23 . 

Spores  8  par  thèque:  apoth.  à  hyme- 

niums  confluents.. . . . Melan.  homostegia  (i  i5). 

Spores  8  par  thèque;  apoth.  simples.  24. 

Spores  à  3  cloisons Sphœr.  oligospora  (149). 

,    \    Spores    5,7    cloisons,  unisériées   dans 

les  thèques Arthop.  apocalypta  (  1 10). 

Spores  3,7  cloisons;  polysériées Sphœr.  solorinoe  ( i 55). 

Paraph.  distinctes  ;  spores  longues  de 

36,48 Sphœr.  hookeri  (  1 5y) . 

24  1    Paraph.  distinctes;  spores  longues  de 

24,27 Sphœr.  sphyridiana  (  147). 

Paraph.  nulles  ou  à  peine  distinctes..  25. 


25 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  239 


Spores    à   loges    inégales,  longues  de 

14,20 Arthop.  triplicantis  (i  1 1). 

Spores     à   loges    égales,    longues    de 

24,36 SPHŒR.    EPICALLOP1SMA  (148). 

Spores    à    loges    égales,    longues    de 

20,25  au  plus 26. 

^    Spores  longues  de  10,1 1 Arthop.  consocians  (i  12). 

'    Spores  longues  de  1 5, 25 27. 

Gélat.  hyméniale  I+rouge-vineux Arthop.  advenula  (109). 

Gélat.  hyméniale  I —  ;  apoth.  superfi- 
27  ciaires Sphœr.  vesicularia  (145). 

Gélat.    hyméniale   I — ;    apoth.  semi- 

immergées Sphœr.  pycnostigma  (146). 

Apoth.  pulviniformes Trach.  stigonella  (92). 

Apoth.  lécanorines 20,. 

Apoth.  lécidéines 3o. 

Apoth.  endocarpées 42  . 

^    Thalle  jaune Rinod.  hueiana  (2). 

I    Thalle  noir Rinod.  obnascens  (i). 

Apoth.  maculiformes  ;  spores  longues 

de    9,  IO CELID.   PROTOTHALL1NA  (90). 

3o    •'    Apoth.  maculiformes;  spores  longues 

de  16,17 Celid.  pulverulentum  (qi). 

Apoth.  non  maculiformes 3i. 

f    Thalle  distinct  ;  jaune  citrin Buel.  scabrosa  (48). 

3i     <    Thalle  distinct  ;  brun Buel.  epispila  (42). 

(    Thalle  propre  nul 32. 

/    Epithecium  ou    thalamium  K-frose  ; 

^        spores  9,12  de  long Buel.  allothallina  (32). 

32  s    Epithec.  ou  thalamium  K+rose  ;  spo- 

/        res  19,23  de  long Buel.  advenula  (43). 

\    Epithecium  et  thalamium  K — 33. 

/   Apoth.  1  mill.  et  plus  ;  spores  longues 

de  18,27 Buel.  parasema  (47). 

33  J    Apoth.  1  mill.  et  plus  ;  spores  longues 
de  8, 1 3 Buel  .  glomelliferoe  (46). 

Apoth.  moins  de  1  mill ?4. 

1    Spores  à  loges  inégales 35 . 

(    Spores  à  loges  égales 37 . 

/    Apoth.   pruineuses Bdel.  epicrassa  (36). 

35    1    Apoth.  nues;  spores  longues  de  9,11.     Buel.  microsperma  (34). 

Apoth.  nues;  spores  longues  de  10, i5.  36. 

Thèques  cylindriques;  sur  Parmelia.     Buel.  cladonema  (40). 

Thèques  arthonioïdes  ;  sur  Buellia. . .     Arthon.  punctella  (70). 
/  Apoth.  pruineuses,  planiuscules,  mar- 

i        ginées Buel.  parmeliarum  (33). 

37    /    Apoth.  pruineuses,  convexes,  immar- 

I       ginées Buel.  lepidophila  (35). 

\    Apoth.   nues 38. 


34 


36 


! 


240  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 


Paraph.  très  rameuses Buel.  prodiens  (37). 

Paraph.  non  rameuses;  apoth.  subur- 

38  ^       céolées Buel.  saxatilis  (45). 

Paraph.  non  rameuses;  apoth.  planes 

ou  convexes 3g. 

Spores  unisériées  dans  les  thèques....     Buel.  placophylla  (5o). 
Spores  polysériées;  sur  lichens  folia- 

39  ^        ces  ou  squameux 40. 

Spores  polysériées  ;  sur  lichens  crus- 
tacés   41 . 

\    Sur  sticta • Buel.  lobariella  (38). 

4      (    Sur  Parmelia Buel.  badiella  (41). 

Apoth.  planes;  spores  longues  de  7,1 1.     Buel.  homoclinella  (44). 
Apoth.   convexes;   spores   longues    de 

41  /        10,1 5 Buel.  parellaria  (49). 

Apoth.  convexes;    spores   longues    de 

14,20 Buel.  urceolarioe  (3g). 

Spores  très  nombreuses  par  thèque  .. .     Endoc.  erraticus  (120). 
Sporeo  8,12  par  thèque;  paraph.  dis- 

42  ^       tinctes 43 . 

Spores    8,12     par    thèque;    paraph. 

nulles 44. 

(    Paraph.  fortes,  lâchement  cohérentes.     Sphœr.  squamarioïdes  (i5o). 

43  <    Paraph.  capillaires;  spores  1  S, 25X8, 12    Sphœr.  sauteri  (i5i). 

(    Paraph.  capillaires;  spores  10, 16X4.6.     Sphœr.  bryonthoe  (i 52). 

/  Thalle  propre  distinct Endoc.  araneosa  (129). 

\    Thalle  nul  ;  spores  27,30X7,9 Endoc.  psoroe  (128). 

44  i   Thalle  nul  ;  spores  20,25X9)! 2 Endoc.  sfORASTATioE  (i3o). 

V   Thalle  nul  ;  20  au  plus 45. 

.    (    Gélatine  hyméniale  I— 46. 

(    Gélatine  hyméniale  I+rouge 47. 

Sur  lichens  foliacés Mycop.  physchcola  (i 58) . 

Sur    lichens    crustacés;   spores   3   de 

46  large Sphœr.  fumosaria  (  1 56). 

Sur  lichens   crustacés;  spores  6,7  de 

large Mycop.  melacoccum  (i 5g). 

Spores  larges  de  3 . 5 48 . 

,    Spores   larges   de  6,8  ;  resserrées    au 

milieu Endoc.  gemmiferus  (i23). 

Spores  larges  de  6,8;  non  resserrées..  49. 

o    (    Spores  9,3 Endoc  arnoldi  (126). 

(    Spores  i5,i8X4.5 Endoc  complanatoe  (i3i). 

Sur  Heppia Endoc.  pseudocarpus  (127). 

Sur  lecanora  ou  lecidea  ;  spores  subai- 

49   ■        guës Endoc  stigma  (120). 

Sur  lecanora  ou  lecidea  ;   spores  ob- 
tuses       Endoc.  perpusillus  (  1 24) . 

Le  Secrétaire  perpétuel,  Gérant  du  «  Bulletin  »  :  H.  LÉ  VEILLÉ 
Le  Mans.  —  Imprimerie  Monnoyer.  x-1907. 


MONOGRAPHIE  DU  GENRE  ONOTHERA 


Par    H.     LÉVEILLÉ 


Deux  fascicules  parus.  -Le  3e  à  paraître  fin  1907 
Se  hâter  de  souscrire  avant  l'apparition  du  dernier  fascicule 


PRIX   I    '<S*Z>    FRANCS 


FRANCHET  :  Flore    de    Loir-et-Cher 

Broché 7  fr.  au  lieu  de  1 5  fr. 

Relié 9fr. 

Remise  de  20  0/0  aux  acheteurs  de  la  Flore  de  poche  de  la  France. 

Illlllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll 

Allgemeine  botanische  Zeitschrift  fur  Systematik,   Floristik, 
Tflan^engeographie  (13e  année). 

Rédacteur-Directeur  :  A.  KNEUCKER 

Werd.erpla.tz  48,  Karl.sru.fcxe  (Bade). 

Abonnement  :    K  fr.  ^O   (12   numéros   par  an). 


G  E  XD  e: 

S  TU  RM  .-  Deutschlands  Flora 


Edition  complète  —  Premier  coloris. 


6e  Année  '3e  Série! 


N°  217 


Ier  Novembre   :  007 


BULLETIN 


DE 


L'ACADÉMIE 


de  Géographie  Botanique 


Le  bon  à  tirer  i\  ete  donne  le  %S5  novembre  190T 


SOMMAIRE  DU   N°    217 


Icoz   i  _  ir  Mgi 

:  M.  I.  Thêsiot. 


PARIS 


l    1     .        RUE        DE        M  E  Z  I  È  R  E  5.        11 


s      a.  3vr  «a.  t 


1907 


tô*  Année  (3e  Série) 


N°  217 


Novembre  1907 


BULLETIN 

DE  L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE 

DE        GÉOGRAPHIE       BOTANIQUE 


Monographie  Synthétique  et  Iconographique 

DU  GENRE  EPILOBIUM 

Par  H.  LEVEILLÉ 
Dessins    de  GONZALVE  de  CORDOUË 


Depuis  la  publication  de  notre  premier  fascicule  nous  avons 
reçu  en  communication  les  Epilobes  typiques  de  tous  les  grands 
herbiers  :  Paris,  Vienne,  Kew,  Bruxelles,  Saint-Pétersbourg, 
Saint-Louis  et  nous  avons  fait  la  révision  des  Epilobes  des  her- 
biers Barbey-Boissier,  Boissier  et  de  l'Université  de  Zurich, 
faisant  dessiner  les  échantillons  types  ou  ceux  qui  nous  parais- 
saient dignes  d'intérêt.  Nous  devons  à  ce  sujet  nos  meilleurs 
remerciements  à  nos  savants  collègues,  MM.  Lecomte,  Zahl- 
bruckner,  Prain,  Hemsley,  Durand,  Fedtschenko,  Barbey, 
Beauverd,  Schinzet  Trelease  pour  la  bienveillance  et  la  rapidité 
avec  laquelle  ils  nous  ont  envoyé  les  matériaux  d'étude. 

Nous  avons  à  l'heure  actuelle  dans  nos  cartons  les  dessins  de 
presque  tous  les  Epilobes  du  globe.  En  outre,  nous  avons  au 
cours  de  ces  recherches,  trouvé  des  nouveautés  et  enrichi  le 
Japon  notamment  de  nouvelles  espèces.  On  trouvera  toutes 
celles-ci  dans  notre  Iconographie  qui  sera,  par  l'exactitude  et  le 
nombre  des  dessins,  unique  en  son  genre. 

Nous  avicns  dans  le  précédent  fascicule  fait  pressentir  que 
Y Epilobium  Maderense  Haussk  que  nous  rattachions  comme 
variété  à  YE.  montanum  race  lanceotatum  était  l'hybride  du  lan- 
ceolatum  X  Gilloti.  Il  ne  saurait  y  avoir  à  ce  sujet  le  moindre 
doute  aujourd'hui.  WE.  Maderense  n'est  autre  que  X  E.Lamot- 
teanum  Haussk. 

L'iT.  virgatum  de  Fries  Herb.  norm.  correspond  à  YE.  vir- 
gatum  Lamk.  et  ceux  figurés  à  la  page  61  sont  Y E. virgatum  Fr. 
in  Summa  Veget. 

16 


LIBRARY 
NEW  YORK 

BOTAN1CAL 
QARDEN. 


242  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    EOTANIQUE 


Epilobium  palustre  L. 

1 

Espèce  très  caractérisée  et  peu  variable,  bien  reconnaissable  à 
ses  feuilles  entières  et  aux  bulbilles  qui  terminent  les  rejets  fili- 
formes de  sa  souche. 

Tantôt  élancé,  tantôt  trapu,  cet  Epilobe  offre  diverses  formes 
qui  rentrent  les  unes  dans  les  autres. 


Epilobium  palustre  L. 
D'après  l'herbier  de  V Académie. 

(1/2  grandeur). 


244  ACADEMIE  DE  GEOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Epilobium  palustre  L. 

Le  dessin  ci-contre  montre  les  bulbilles  en  forme  de   cône  de 
l'espèce,  très  visibles,  surtout  à  l'automne,  dans  nos  régions. 


Epilobium 

D'après  r herbier 

(Grandeur 


palustre  L. 

de  l'Académie. 
naturelle). 


246  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  palustre  L. 
Race  davuricum  Fischer. 

Se  différencie   du  palustre  par   l'absence    de  stolons  et    par 
ses  feuilles  subdenticulées. 


MONOGRAPHIE    DU    GENRE    EPILOB1UM 


247 


Epilobium  palustre  L. 
Race  davuricum  Fischer. 

D'après  V herbier  de  V Académie 
(Grandeur  naturelle). 


248  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

% 


Epilobium  palustre  L. 

Race  nutaiis  Schm. 

L'iT.  nutans  Schm.  a  été  pour  nous  longtemps  un  problème. 
A  l'heure  actuelle,  nous  espérons  l'avoir  enfin  résolu.  Récem- 
ment, après  avoir  rattaché  V  E.  nutans  comme  race  à  Yalpinum 
nous  le  rattachions  comme  race  au  palustre.  Il  oscille  entre  ces 
deux  espèces  et  est  l'objet  d'une  grande  confusion  dans  les  her- 
biers. 

Il  se  différencie  de  Yalpinum  par  ses  graines  papilleuses  et  ses 
feuilles  plutôt  palustriformes. 

Il  se  sépare  du  palustre  par  ses  stolons  dépourvus  de  bul- 
billcs. 

Il  se  distingue  enfin  du  davuricum  par  la  présence  de  stolons. 

M.  Ch.  Guffroy  vient  de  faire  l'étude  comparative  anatomique 
desiT.  palustre,  nutans  et  anagallidifolium .  Ses  recherches  ont 
confirmé  pleinement  le  bien  fondé  de  nos  nouvelles  conclusions 
concernant  cette  forme  critique  qui  nous  avait  si  longtemps 
tenu  perplexe. 


MONOGRAPHIE    DU    GENRE    EPILOB1UM 


249 


Epilobium  palustre  L. 
Race  nutans  Schm. 

D'après  l  herbier  de  V Académie . 
(Grandeur  naturelle). 


25o  ACADÉMIE  DE  GEOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Epilobium  alpinum  L. 
Race  anagallidifolium    Lamk. 

Forme  naine  des  hauts  sommets,  à  feuilles  peu  ou  pas  dentées; 
à  souche  stolonifère;  stolons  feuilles  non  souterrains. 

Var.  Heribaudi  Lévl.  —  Feuilles  nettement  pétiolées. 


MONOGRAPHIE    DU    GENRE    EPILOBIUM 


25l 


Epilobium  alpinum  L.      |      Race  anagallidifolium  Lamk, 

D'après  V herbier  de  l Académie. 
(Grandeur  naturelle). 


232  ACADÉMIE  DE  GEOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Epilobium  alpinum  L. 
Race  anagallidifolium    Lamk. 

A  côté  de  la  forme  dressée,  rappelant  extrêmement  ÏE.  mi- 
lans, on  trouve,  dans  les  graviers  humides  des  ruisseaux  et  ruis- 
selets    des  hautes   montagnes,    la    forme  couchée  et    rameuse. 


MONOGRAPHIE    DU    GENRE    EPILOBIUM 


253 


Epilobium  ai  pi  nu  m  L. 

Race  anagallidifolium  Lamk. 

D'après  F  herbier  de  V Académie. 
(Grandeur  naturelle). 


2  54  ACADEMIE    DF.    GEOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  alpinum  L. 
Race  anagallidifolium   Lamk. 

Les  feuilles  s'allongent  et  s'agrandissent.  La  nervure  mé- 
diane domine,  mais  d'autres  nervures  commencent  à  devenir 
visibles. 


MONOGRAPHIE    DU    GENRE    EPILOBIUM 


2DD 


Epilobium  alpinum  L. 

Race  anagallidifolium  Lamk. 

D'après  l'herbier  de  V Académie. 

(Grandeur  naturelle). 


2  56  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  alpinum  L. 
Race  alsinifolium  Vill. 

[E.  origanifolium  Lamk.). 

Cette  race  se  distingue  de  Yanagallidifolium  par  les  stolons 
souterrains,  jaunâtres  et  écailleux  de  même  que  le  Duriœi  se 
différencie  du  montanum. 

La  plante  est  flexueuse  et  souvent  décombante. 

Var.  Fieki  Levl.  —  Port  de  Y  alsinifolium  \  stolons  feuilles  de 
Yanagallidifolium.  Forme  de  passage  assez  répandue,  non 
hybride  et  établissant  bien  que  Yanagallidifolium  et  Yalsinifo- 
lium  appartiennent  à  la  même  espèce. 


MONOGRAPHIE    DU    GENRE    EPILOBIUM 


Epilobium  alpinum  L. 
Race    alsinifolium   Vill. 
D'après  l'herbier  de  l'Académie. 
(Grandeur    naturelle). 


*7 


258  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  alpinum  L. 

(E .  origanifolium   Lamk.) 

Au  fur  et  à  mesure  que  VE.  alpinum  descend  vers  la  plaine, 
il  devient  plus  robuste  et  se  di  tiérencie  mieux.  Les  feuilles  de 
viennent  acuminées. 


MONOGRAPHIE    DU    GENRE    EPILOB1UM 


25g 


Epilobium  alpinum  L. 
Race  alsinifolium  Vi  11. 

D'après  l'herbier  de  V Académie 
(Grandeur    naturelle). 


2ÔO  ACADEMIE    DE    GEOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  alpinum  L. 
Race  alsinifolium  Vill, 


Au  bord  des  ruisseaux  et  dans  les  lieux  humides  de  la  mon- 
tagne, on  trouve  une  forme  d'alpinum  rappelant  la  race  Gilioti 
du  tetragonum.  La  tige  s'allonge  ;  les   feuilles  deviennent    plus 


aiguës. 


s  > 


a 

■  — 

ri 


o 


s 

•^* 

a 

g 

•l-l 

»} 
o 


a  <x< 


*& 


-Ci 

55 


"o 


0) 
T3 
C 
« 

-a 


2Ô2  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Epilobum  alpinum  L. 

Race  alsinifolium  Vill. 

Var.    Hornemanni  Reichenb. 

Malgré  la  présence  de  papilles  nous  réunissons  cette  forme  à 
Y E .  alpinum.  Elle  se  différencie  du  lactiflorum  dont  elle  a  le 
port,  par  ses  rieurs  violettes  et  ses  graines  papilleuses.  C'est  aussi 
une  forme  des  régions  froides  qui  par  ses  feuilles  nous  conduit 
kYE.  Villarssii. 


Epilobium  alpiïium  L.  Race  alsinifolium  Vill 

Var  Hûrnemanni  Reich.   —  D'après  l'herbier  de  l'Académie. 

(2/3    de  grandeur). 


264  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  alpinum  L. 
Race  alsinifolium  Vill. 
Var.  lactiflorum  Haussk. 

Variété  des  pays  froids,  à  feuilles  élargies  et  pétiolées,  subden- 
ticulées. 


Epilobium 
Race  alsini 

Var.   LACTIFLO 
D'après  Vherb. 

(3/4  de 


alpinum  L. 
folium  Vill. 

rum  Haussk. 
de  ï Académie. 


grandeur). 


266  ACADEMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Epilobium  alpinum  L. 
Race  Villarsii  Lévl. 

Nous  avons  donne  ce  nom  à  la  forme  d'alpinum  la  plus  robuste 
et  qui  descend  le  plus  bas  en  montagne.  La  tige  est  dressée  ou 
redressée  ;  les  stolons  jaunâtres,  écàilleux  sont    bien  accentués. 


MONOGRAPHIE    DU    GENRE    EPILOBIUM 


267 


Epilobium  alpinum  L. 
Race  Villarsii  Lévl. 
D'après  Vherbier  de  l'Académie. 
(Grandeur  naturelle). 


2Ô8  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


< 


Epilobium  capense  Buchinger. 
Fleurs  d'un  jaune  pâle.  Stigmate  quadrifide. 


Epjlobium  capense  Bùchinger. 
D'après  V herbier  Boissier. 

(2/3  de  grandeur). 


27O  ACADÉMIE    DE    GEOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  biforme  Haussk. 

Plante  extrêmement  rare  dans  les  herbiers. 
Tige  arrondie,  dépourvue  de  lignes;  feuilles  appliquées  contre 
la  tige  ;  fleurs  violettes.  Stigmate  quadrifide. 


<l 


Vs. 


M 


S? 


i 


M 

kN 

</) 

<3J 

C/3 

>- 

3 

c3 

'<^ 

X 

<o 

1) 

1-. 

a 

_pk 

"G 

!h 

S 

C 

c2 

£} 

•  iH 

*^-» 

60 

0) 

-13 

S 

S*. 

•fH 

^J 

<N 

A 

*  *** 

o 

Jn. 

l-H 

<u 

•l-l 

ll£- 

04 

H 

^ 


c^ 


é^ù 


à 


» 


^ 


272  ACADEMIE    DE    GEOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  flavescens  E.  Meyer. 
Fleurs  jaunes;  stigmate  quatrifide  ;  plante  jaunâtre. 


jff 


•I  / 


■/] 


M 


w 


uvL 


<''" 


w 


A' 


y< 


CD 

<u  ,• 

s  -S 

03  k       *"> 

>  <u      <u 

g  -g    «. 

S  Q 

W 


,  t/ 


18 


274  ACADEMIE    DE    GEOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  fiavescens  E.  Meyer. 

Cette  plante  ressemble  beaucoup  à  la  figure  que  donne 
Haussknecht  du  natalense  ;  mais  son  véritable  natalense,  d'après 
la  diagnose  qu'il  en  donne,  est  ce  qu'il  a  appelé  E.  Rehmannia- 
num  in  herbier  du  Muséum  de  l'Université  de  Zurich. 


«s: 

•*» 

w   "s 

tfl       <u 

a 

o 

!» 

>        *> 


3 
1) 
T3 

C 
« 

u 

oc 
<u 


a 


S*.  < 

•  *»*  ' — 
-Ci 

s*. 


w 


<3j 
S*. 

8« 


276  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  Bojeri   Haussk. 
Fleurs  violettes;  stigmate  quatrifîde. 


? 


to 


Pi 


V 


A" 


,\: 


M 


pq    -- 


2 


c 

C3 


a 

O 

1— 1 

•iH 


<K 


»  m 

•  t^»        v — * 
j 


A 


278  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Epilobium  jonanthum  Haussk. 

Fleurs  violettes;  stigmate  quatrifide.  Les  dents  sont  beaucoup 
moins  accentuées  que  chez  les  espèces  précédentes,  notamment 
chez  le  Bojeri. 


MONOGRAPHIE    DU    GENRE    EPILOBIUM 


279 


Epilobiùm  jonan 

D'après  V herbier  de 

(1/2 


thum  Haussk. 
V Université  de  Zurich. 
grandeur). 


280  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Epilobium  Schimperianum  Hochst. 
Tige  dépourvue  de  lignes;  fleurs  roses  ;  stigmate  indivis. 


Epilobium   Schimperianum   Hochst. 
D'après  flierbier  Boissier. 

(3/4  de  grandeur). 


282  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Epilobium  stereophyllum  Fresen. 

Tige  munie  de  lignes;  fleurs  roses;  stigmate  indivis;  feuilles 
brièvement  pétiolées. 


-a 
a 


C 

<u 

(/3 

<u 

I-, 

# 

fc 

s- 

^ 

'  «*«*    . 

B 

05 

1— 

O 

1— t 
>> 

cq 

A 

& 

"  <■* 

o 

<i 

a> 

■^ 

h 

QJ 

0) 

7** 

•*J 

-~^ 

W 

&5 

•rH 

-<5J 

S* 

o 

Q 

F-H 

•ri 

A 

» 

13 


284  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  cordifolium  Richard. 

Tige  munie  de  lignes;  fleurs  roses;  stigmate  indivis;  feuilles 
subsessiles,  cordées  à  la  base. 


^ 


ë 


/;/ 


'Sv>fi 


// ,'/ 


^ 


S  y.i 


VA 


W> 


Si  / 


"><£ 


min, 


Vvrïi 


~a 

s_ 

03 

à 

S 

!U 

s 

"Q 

•FH 

^H 

«2 

•< 

•i-i 

<à 

•a 

*K 

Sh 

<4> 

o 

•■^ 

o 

^ 

o 

^ 

1"^ 

•(H 

Ci 

Pi 

W 

-a 
£ 

-a 


V 


286  ACADÉMIE      DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  Kilimandcharense  Lévl. 
Feuilles  sessiles,  subcordées  ;  capsules  très  longues, 


> 

H-l 

o 

a 

u 
à 

A 
o 

a 

à 

S 


a 


O 


<5J 


«SJ 


a 
<u 

•a 

c 

u 

(U 
T3 


s  CI 

o 


288  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  flssipetalum  Steud. 

Tige  munie  de  lignes  ;  fleurs  grandes,   d'abord  blanches,  puis 
rosées  ;  stigmate  indivis  ;   feuilles  pétiole'es. 


"J 


29O  ACADÉMIE    DE    GKOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  natalense  Haussk. 

(E.  Rehmannianum   Haussk  ex  herb.  Zurich). 

Port  du  flavescens;  plante  d'un  grisvert  ;  tige  munie  delignes; 
stigmate  indivis  jaune  ;  style  pourpre  ;  feuilles  pétiolées  à  dents 
recourbées  en  hameçon. 


o 

•  *** 

k 

*>* 

■«*»» 

-M 

N 

<s> 

en 

5U 

Zj 

^3 

etf 

X 

«0 

• 

<D 

k 

ûT 

«3 

«il 

3 

.^ 

c 

— * 

5 

03 

u 

+j 

Ï^J 

SB 

"^3 

•a 

S 

N 

3 

'  <*■■» 

— 

•  P-4 

-Ci 

,Q 

•*«. 

O 

<i> 

i-H 

---• 

W 

2Ç2  ACADEMIE    DE    GEOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  Mundtii  Haussk. 

Tige  munie    de  lignes;    stigmate  indivis;   feuilles    pétiolées, 
lancéolées. 


N 
S*,      u 

S  ^    2 


y. 


a  -=- 
'S.  ^ 

5s. 


294  ACADEMIE    DE    GEOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium    Schinzii    Lévl. 

Plante  glauque.  Tige  munie  de  lignes;  stigmate  indivis; 
feuilles  pe'tiolées.  Diffère  du  neriophyllum  par  ses  feuilles  glau- 
ques, sa  tige  munie  de  lignes  et  ses  pétales  bilobés  ;  distinct  du 
rnadagascariense par  sa  foliation  dense  et  ses  feuilles  glauques. 


MONOGRAPHIE    DU    GENRE    EPILOBIUM 


295 


Epilobium  Schinzii  Lévl . 
D'après  V herbier  de  V  Université  de  Zurich. 

(1/2  grandeur). 


296  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  salignum  Haussk. 

Tige  dépourvue  de  lignes;  stigmate  indivis;  feuilles  pctiolée*, 
obtuses. 


Jai 

w 

(73 

• 

Zi 

^ 

ca 

X 

Ci 

a 

o 

a 

*»* 

T3 

bD 

.<5j 

C 

C3 

œ 

j,^. 

-a 

S 

te 

^h 

s 

-<v, 

r<"> 

•  |H 

S*. 

^ 

^ 

o 

« 

—H 

Q 

w 


;q8  académie  de  géographie  botanique 


Epilobium  salignum  Haussk. 

Race  neriophyllum  Haussk. 

Tige  dépourvue  de  lignes;  stigmate  indivis  ;  feuilles  pétiole'es, 
lancéolées,  aiguës.  La  plante  est  souvent  rougeâtre  comme  YE. 
salignum  et  YE.  madagascariense. 


MONOGRAPHIE    DU    GENRE    EPILOBIUM 


299 


Epilobium  salignum  Haussk. 
Race  neriophyllum  Haussk. 

D'après  V herbier  de  l'Université  de  Zurich. 

(1/2  grandeur). 


300  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Epilobium  salignum  Haussk. 

Race  madagascariense  Levl. 

Diffère  du  neriophyllum  par  ses  pétales  entiers,  ses  feuilles 
moitié  plus  courtes,  sa  lige  et  ses  rameaux  arqués  et  par  ses  cap- 
sules longuement  pédicellées.  Le  pédicelle  égale  souvent  la 
capsule. 


MONOGRAPHIE    DU    GENRE    EPILOBIUM 


301 


Epilobium  salignum  Haussk. 
Race  madagascariense  Lévl. 
D'après  l'herbier  de  V Académie. 

(1/2  grandeur). 


302  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


EPILOBES    ASIATIQUES 


Epilobium  conspersum  Haussk. 

Fleurs  grandes  et  belles;  stigmate  quadrifide. 
Distinct  du  spicatum  et  du  latifolium  par  ses  feuilles  à  nerva- 
tion très  réticulée. 


<M 

s; 

m 

s 

in 

a 

X 

•§ 

S 

S 
a 

u 

3 

U 
0) 

ce 

G 
0} 

s 

ts 

D 

o 

5^ 

-a 

o 

fi 

s 

«Ci 

Ci 

s 

S 

g 

o 

1— 1 

fi 

•rH 

'?* 

a 

** 

» 

5-V, 

<? 

Q 

>C>4  ACADEMIE    DE    GEOGRAPHIE    BOTANIQEE 


Epilobium  Grifflthianum    Haussk. 

Plante  très  glabre  à  tige    munie  de  lignes  et  à  feuilles  irrégu- 
lièrement dentées. 


MONOGRAPHIE    DU    GENRE    EPILOBIUM 


3o5 


Epilobium  Griffithianum  Haussk. 
D'après  V herbier  du  Muséum  de  Ken1 , 
(1/2  grandeur). 


20 


306  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

TDiagnoses  d  espèces  et  de  variétés  nouvelles 

de  zMuscinées 

Par    M.    I.    THÉRIOT 

M.  F.  Renauld,  réminent  bryologue  français,  a  bien  voulu 
me  confier  l'étude  d'une  collection  de  mousses,  faite  dans  les 
environs  de  Noume'a  Nouvelle-Calédonie,  en  1906,  par  M.  Franc, 
instituteur  dans  cette  ville.  J'ai  eu  le  plaisir  d'y  reconnaître  un 
certain  nombre  de  nouveautés  dont  je  tiens  à  donner  de  suite 
une  diagnose  provisoire,  me  réservant  de  publier  plus  tard  une 
description  plus   complète. 

Holomitrium  brevifolium  Thér.  sp.  nov.  —  Dense  cespi- 
tosum.  Folia  sicca  incurvo-crispula,  madida  erecto-patentia, 
oblonga,  breviter  acuminata,  mucronata,  nervo  basi  90  a. 
lato,  breviter  excurrenre,  cellulis  minutis,  9-10  \k  incrassatis, 
laevibus,   basilaribus  Iaxis,  oblongis.  Pedicellus  6-8  mm.  altus. 

Cette  espèce  se  distingue  de  H.  vaginatum  Brid.  par  ses 
feuilles  non  écartées  -  squarreuses  à  l'étal  humide,  par  ses  cel- 
lules foliaires  presque  2  fois  plus  petites,  à  parois  épaissies,  par 
son  pédicelle  plus  court  et  sa  capsule  plus  petite. 

H.  brevifolium  Th.  H.  densiretis  Thér.  subsp.  nov. 

Ab  H.  brevifolio  differt  foliis  latioribus  abrupte  acuminatis, 
breviter  mucronatis,  r  te  densiore,  cellulis  minoribus  (6  fi.), 
paulum  incrassatis,  foliis  perichastialibus  brevioribus. 

H.  subperichsetiale  Thér.  sp.  nov. 

Ab  H.  perichcvtiale  Brid.  diflert  foliis  valde  squarrosis,  acu- 
tioribus,  margine  non  incrassatis  ;  costaexcurrente  in  mucronem 
denticulatum,  setaque  longiore. 

Fissidens  (Semilimbidium)  geniculatus  Thér.  sp.  nov. 

Dioicus  ;  caulis  erectus,  2  mm.  altus;  folia  subœqualia  3-4 
juga,  erecto-patentia,  ligulata,  breviter  acuminata,  mucronata, 
0,8-1  mm.  longa,  0,20-0,28  mm.  lata,  lamina  dorsali  immar- 
ginata,  lamina  vera  hyalinoTimbata,  sinuato-denticulata,  nervo 
lutescente  in  mucronem  brevem  excurrente;  cellulis  minutissi- 
mis,  6  ;x,  chlorophyllosis,  papillons;  seta  terminalis,  genicu- 
lata,  arcuata,2,5  mm.alta;  capsula  suberecta, minuta,  cylindrico- 
attenuata  ;  operculum  conicum,  rostratum.  Flos  masculus  ter- 
minalis. 

Très  voisin  de  F.  rupicola  B.  P.;  en  diffère  par  les  tiges 
feuillées  depuis  la  base,  à  feuilles  subégales,  par  les  feuilles  à 
lame  vraie  marginée  dans  toute  sa  longueur,  et  à  nervure  dépas- 
sant la  feuille  en  un  court  mucron,  par  le  pédicelle  vivement 
géniculé  au-dessus  de  la  base,  plus  mince,  et  par  la  capsule 
étroite,  atténuée  en  un  col  presque  égal  au  sporange. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  307 


F.  (Heterocaulon    Franci  Thér   sp.  nov. 

Caulis  fertilis  brevis,  imm.altus,  tolia  2  3  juga,  inaequalia, 
late  vaginantia,  toto  ambitu  margirjata;  caulis  sterilis  2-3  mm. 
altus,  folia  8-10  juga,  subaequalia.  linearia,  acuta,  intégra,  mar- 
ginata,  0,8-1  mm.  longa,  o.  1 5  mm.  laia,  nervo  percurrente, 
cellulis  hexagonis,  elongatis,  chlorohyïlosis,  long.  12  u.  lat. 
6  [a.  Seta  6  mm.  alta.  Capsula  horizontalis,  valde  arcuata, 
oblonga,  longicolla,  operculum  breviter  conicum. 

Cette  remarquable  espèce  de  la  sect.  Heterocaulon  se  dis- 
tingue immédiatement  desautres  espèces  du  genrepar  ses  feuilles 
marginées  tout  autour. 

F.  (amblyothallia)  Renauldi  Thér.  sp.  nov. 

Monoicus.  Caulis  4- 5  mm.  altus.  Folia  erecta,  basi  breviora, 
apice  longiore.  6-9  ]uga,  linearia,  subobtusa,  immarginata,  sub- 
serrulata,  cellulis  10-12  [/.,  costa  infra  summum  apicem  evanida, 
lamina  vera  lamine  apicali  subœquilonga.  Fructus  terminalis. 
Seta  flexuosa.  4-5  mm.  longa,  capsula  suberecta,  ovalis,  oper- 
culum conicum  longe  rostratum.    Flos  masculus  axillaris. 

A  de  grandes  affinités  avec  le  F.  pauci/blius  Besch  ;  il  en  dif- 
fère par  sa  plus  grande  taille,  et  surtout  par  son  inflorescence 
monoique. 

Macromitrium  ;  Eumacromitrium  leiostimum)  plicatum 
Thér.  sp.  nov. 

Ramis  elongatis  usque  ad  20mm.  Folia  madida  erecto-patula, 
lanceolata,  longe  acuminata,  4  mm.  longa.  interne  valdeplicata  ; 
cellulis  i5-20  [x.  verrucosis  ;  seta  brevis  3  mm.  alta;  capsula 
cylindrica,  ore  laevis  ;  calyptra  ignota. 

Voisin  de  M.  ptycliomitrioides  Besch.  dont  il  a  la  taille  et  le 
port.  Il  s'en  distingue  par  ses  teuilles  dressées-étalées  à  l'état 
humide  et  non  squarreuses,  beaucoup  plus  larges,  par  le  tissu 
fortement  verruqueux  a  cellules  plus  grandes. 

M.  (Eumacromitrium  goniostomum ,  cucullatum  Thér.  sp. 
nov. 

Ramis  brevissimis;  folia  brevia,  madido  erecta,  lanceolata, 
breviter  apiculata.  incurvant,  apice  cucujlata  ;  costa  infra  sum- 
mum apicem  avanida  ;  cellulis  minimis,  paulum  incrassatis,  vix 
papillosis  vel  epapillosis,  omnibus  chlorophyllosis;  seta  6  mm. 
alta,  capsula  ovata,  microstoma,  ore  plicato;  calyptra  nuda. 

Cette  mousse  diffère  de  M.  brevicaule  dont  elle  a  le  port,  la 
taille,  le  fruit,  par  ses  leuilles  presque  2  fois  moins  larges  api- 
culées  et  incurvées  au  sommet  non  arrondies  ni  échancrées,  par 
la  nervure  non  saillante,  par.  le  tissu  non  ou  peu  papilleux. 

M.  (Eumacromitrium  goniostomum)  Renauldi  Th.  sp.  nov. 

Ramis  brevibus,  3-5  mm.  longis  ;  tolia  madida  patulo-squar- 
rosa,  costa  in  mucronem  longum  excedente,  cellulis  epapillosis, 
prominentibus,  paulum  incrassatis  :  seta  20  mm.  alla,  capsula 
cylindrica,  ore  plicato,  calypta  pilosa. 


308  ACADÉMIE    I)E    P.EOGKAPHIE    BOTAMQIK 


M.  villosum  (Besch.). 

Var.nov.  longisetum  Thér.  —  Pédicelle  2-3  fois  plus  long 
(i  2-  i  3  mm.)  que  dans  le  type. 

Var.  nov.  elongatum  Thér.  —  Pédicelle  long,  12  mm. 
Rameaux  allongés.  5  mm.  Feuilles  à  nervure  excurrente. 

Var.  nov.  intermedium  Thér.  — Pédicelle  long._  12  mm. 
Rameaux  courts  comme  dans  la  var.  longisetum,  mais  feuilles 
de  la  var.  elongatum . 

M.  (Eumacromitrium  goniostimum)  Franci  Th.  sp.  nov. 

Ramis  brevibus  ;  folia  brevia,  sicca  contorta,  madida  erecta 
apice  incurva,  lanceolata,  obtuse  acuminata,  costa  in  mucronem 
brevem  excurrente,  cellulis,  8-10  ;j..,  papillosis  usque  ad  basin  ; 
vaginula  copiose  pilifera,  pilis  hyalinis  capsulam  attingentibus  ; 
seta  brevissima,  1  mm.  alta,  sicca  arcuata;  capsula  inclinata, 
elliptica,  microstoma,  ore  coarctato  plicato,  peristomium  sim- 
plex,  calyptra  pilifera. 

A  le  port  de  M.  Noumeanum  Besch.  dont  il  se  distingue  faci- 
lement par  sa  capsule  plissée  a  l'orifice,  ses  feuilles  plus  courtes, 
à  cellules  près  de  2  fois  plus  petites,  a  nervure  atteignant  ou 
même  dépassant  légèrement  le  sommet . 

M.  pilosum  Thér.  sp.  nov. 

Differt  a  pracedenti  peraffini  foliis  madidis  patulo-squarrosis, 
cellulis  minoribus  (6  [/.),  inferioribus  vix  chlorophyllosis,  lu- 
mine  angustissimo. 

Dans  M.  Franci,  les  cellules  inférieures  restent  carrées  ou 
rectangulaires,  à  lumen  large,  presque  jusqu'à  la    base 

Sematophyllum  laxifolium  Thér. sp.  nov. 

Tenellum,  caulis  repens,  purpureus,  fusco-radiculosus,  ramis 
laxe  foliosis,  simplicibus;  folia  erecto-patentia,  stricta,  valde 
concava,anguste  lanceolatata, acuminata,  1  mm.  longa,  0,2  mm. 
lata,  denticulatis,  enervia  ;  cellulis  elongatis,  angustissimis, 
laevibus,  alaribus  3-4  vesiculosis.  Caetera  ignota. 

Rappelle  par  son  port,  la  forme  et  les  dimensions  des  feuilles, 
le  -S.  Etessei  Br.  P.  Il  en  diffère  par  la  foliation  plus  lâche,  les 
feuilles  très  concaves,  à  tissu  lisse. 

Il  ressemble  beaucoup  aussi  au  S.  gracilicaule  Jœg,  mais 
celui-ci  aies  feuilles  entières,  plus  étroites  et  les  tiges  vertes. 

Havre,  le  3i  octobre  1907. 


Le  Secrétaire  perpétue1,  Gérant  du  «  Bulletin  »  :  H.  LÊVEILLE. 


Le  Mans.  —  Imprimerie    Monnoyer.   XI-IQ07. 


MONOGRAPHIE  DER  GATTUNG  KŒLERIA 

Par  le  D'  K.    DOMIN 

1907,    35^    p>  ,   SS     pi.,  et  C3  cartes 

prix  :   30    FRANCS 
En  vente  chez  Fauteur,  à  1  Université    I.  et  R.  de  Prague 

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiriiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiimmmii 

La  Flore  de  la  Suisse  et  ses  Origines 

Par  le  D    H.    CHRIST 

Edition  française  traduite  par  E.  Tièche,  revue  par   l'auteur. 

Nouvelle  édition   augmentée   d'un  Aperçu  des  récents  travaux  géo-botaniques 

concernant  la  Suisse. 

Un  fort  volume  de  700  pages,  grand  in-8°,  accompagné  de  quatre  illustrations 
hors  texte,  de  quatre  cartes  en  couleurs.  Prix  :  16  francs. 

En  vente  à  la  librairie  Gé'org  et  Cie,  à  Bdle  (Suisse). 


VERGLEICHENDE  MORPHOLOGIE  DER  PFLANZEN 

I*ai*     le     Or     V!iLi;\Ov!sk\ 

Professeur  à  l'Université  de  Prague 

En    deux  parties  (1905-1907)  avec  731   p.,   5oo  fig.,  et  5  cartes, 


i6"   Année  '3e  Série)  N°  218  1e1'  Décembre   1907 


BULLETIN 


DE 


L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE 

de  Géographie  Botanique 


JLj©  bon  à  tiroir  »  ote  doaae  le  30  décembre  ÎOOT 


SOMMAIRE  DU   N«    218 

Session  de  l'Académie  en   Savoie,  par  M.    Petitmengin. 


PARIS 

IBR  AIRIE       d_**  A.  JE*.  JL^  E  S        A.  JVL  A.  T 

•11  RUE       DE       ME  Z  1ÈRE  S,        11 

1  907 


i69  Année  (3*  Série)  N°  218  Décembre  1907 


BULLETIN 

LIBRARY 

DE  L'ACADEMIE  INTERNATIONALE 

BOTANICAL 

DE        GÉOGRAPHIE       BOTANIQUE  QARDEN 


ELECTION  DU  DIRECTEUR  POUR  i908. 

M.  le  Dr  A.  Engler,  de  Berlin,  a  été  élu  Directeur  Je  notre  Académie 
pour  1908. 

Nous  donnerons  ultérieurement  le  résultat  détaillé  du  scrutin. 

Nous  offrons,  dès  à  présent,  au  nom  de  tous  nos  collègues,  nos  meilleurs 
vœux  à  réminent  savant,  ainsi  qu'à  son  éminent  prédécesseur,  M.  le  Dr 
Christ,  Directeur  sortant. 


NOMINATIONS. 

Par  décision,  en  date  du  24  octobre,  sont  nommés  membres  de  l'Acadé- 
mie internationale  de  Géographie  botanique  : 

M.  Imbault,  instituteur  à  Achères  par  Henrichemont  (Cher),  présenté 
par  Mgr.  H.  Léveillé  et  M.  L.  Lambert. 

M.  Marc  (François),  instituteur  libre  à  La  Salvetat  (Hérault),  présenté 
par  M.  le  chanoine  H .  Coste  et  par  Mgr.  H.  Léveillé. 

M.  Maire  (G.),  ingénieur,  boulevard  de  Ramleh,  17,  Alexandrie  (Egypte), 
présenté  par  M.  René  Maire  et  Mgr  //.  Léveillé. 

M.  l'Abbé  Vaniioutte  (J.),  professeur  de  botanique  au  Collège  de  N.-D. 
des  Victoires,  Roubaix  (Nord),  présenté  par  MM.  les  abbés  Godon  et 
Schodduyn. 

M.  Coutagve  (Georges),  Docteur  es  Sciences  naturelles,  Directeur  de  la 
Volta,  à  Moutiers  (Savoie),  présenté  par  M.  Petitmengin  et  Mgr  Léveillé. 

Le  Directeur, 
£~~  Dr  H.  Christ. 

«si 

21 


310  ACADÉMIE   DE   GÉOGKAPHIE   BOTANIQUE 

Session   de  l'Académie   en   Savoie 

EN    AOUT    1907 


PREMIERE  PARTIE 

Aperçu  sur  la  Géographie  botanique  de  la  Maurienne 
et  de  la  Tarentaise  (Savoie) 

Par  M.   PETITMENGIN 


Les  deux  régions  des  Hautes  Alpes  savoyardes  que  nous 
allons  envisager,  sont  constituées  par  les  vallées  de  l'Arc  {Mau- 
rienne) et  de  l'Isère  (Tarentaise).  Ces  deux  vallées,  sont  creusées 
au  cœur  même  du  massif  et  les  crêtes  qui  les  dominent  forment 
pour  la  plupart,  les  plus  hauts  sommets  de  la  ligne  frontière 
franco-italienne.  Aussi  la  flore  en  est-elle  riche.  La  proximité  du 
Piémont,  relié  à  la  Maurienne  comme  à  la  Tarentaise,  par  une 
série  de  cols  dont  quelques  uns  sont  relativement  peu  élevés,  ont 
permis  des  passages  fréquents  d'espèces,  d'un  versant  à  l'autre. 
Ces  mêmes  passages  ont  eu  lieu  d'une  façon  identique  dans  les 
Alpes  valaisannes;  de  là,  beaucoup  de  traits  communs  qui  réunis- 
sent ces  trois  régions  :  le  Piémont,  la  zone  de  la  Savoie  qui  nous 
occupe  et  le  Valais.  Une  foule  d'espèces  très  localisées  ont  élu 
leur  domicile  dans  les  hautes  vallées  de  la  Maurienne  et  delà 
Tarentaise,  certaines  même  ont  affectionné  telle  de  ces  vallées; 
c'est  en  vain  qu'on  les  rechercherait  ailleurs.  La  richesse  de  la 
flore  augmente,  comme  le  faisait  si  justement  observer,  il  y  a 
longtemps  déjà,  le  Dr  Chabert,  de  Chambéry  (i),  dans  un  travail 
paru  dans  le  Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France,  plus 
on  se  rapproche  de  la  ligne  de  crête  :  cette  ligne  est  justement 


(i)  Bull.  Soc.  Bot.  France,  i883. 


ACADEMIE   DE   GEOGRAPHIE    BOTANIQUE 


311 


celle  que  suit  actuellement  la  frontière  franco-italienne.  Aussi, 
ne  nous  étonnerons  nous  pas  de  rencontrer  de  part  et  d'autre  de 
certe  ligne  de  faîte,  un  bon  nombre  d'espèces  communes  aux 
deux  versants.  Malheureusement  l'exploration  des  hautes  vallées 
piémontaises  (Alpe  de  Viù,  de  Lanzo,  etc.)  est  encore  bien  incom- 
plète, beaucoup  des  renseignements  que  nous  en  avons  datent 
encore  d'Allioni  (1785)!  Or,  nous  voyons  à  chaque  instant  la 
nécessité  absolue  de  perquisitions  rigoureuses  même  dans  des 
régions  réputées  classiques  :  cette  année,  un  de  nos  collègues 
ne  découvrait-il  pas  au  Mont  Cenis,  le  rare  Viola  heteropliylla 
Bert.  var.  Cavillieri  W.  Becker,  presque  nouveau  pour  la  flore 
française  !  L'exploration  méthodique  du  Mont  Viso  m'a  réservé 
depuis  tantôt  cinq  ans  les  mêmes  surprises,  et  ce  ne  sont  pas  les 
exemples  qui  manquent. 

Les  belles  recherches  de  MM.  Perrier  et  Songeon,  jointes  à 
celles  de  M.  Chabert,  ont  permis  néanmoins  de  nous  faire  une 
idée  assez  exacte  de  la  répartition  des  espèces  dans  les  hautes 
vallées  de  la  Maurienne  et  de  la  Tarentaise. 

Si,  de  Moutiers  qui  est  à  480  mètr.  d'altitude,  nousremontons 
le  cours  de  l'Isère  jusqu'à  sa  source,  nous  traverserons  dans  leur 
totalité  les  zones  subalpines  et  alpines.  Mais  nous  ne  pouvons, 
dans  un  si  rapide  aperçu,  étudier  en  détail  toutes  leurs  associations 
végétales,  nous  nous  contenterons  d'examiner  la  dispersion  des 
espèces  typiques  de  la  région  qui  nous  intéresse  et  tirerons  au 
fur  et  à  mesure  de  cet  examen  quelques  notions  plus  géné- 
rales. 

C'est  à  la  Maurienne,  qu'appartiennent  en  propre  un  certain 
nombre  d'espèces  dont  la  liste  suivante  peut  donner  l'aperçu  : 


Scrofularia  vernalis. 
Centaurea  vallesiaca. 

»  transalpina. 

Echinospermum  deflexum. 
Draba  nemorosa. 
Senecio  uniflorus. 
Valeriana  celtica. 
Festuca  pilosa. 
Saponaria  lutea. 
Achillea  herba-rota. 
X  Achillea  Graia. 
Garex  clavaeformis. 
u       hispidula. 


Carex  fuliginosa. 

»       ustulata. 

»       melanorhyncha. 
Sempervivum  Gaudini. 
Saxifraga  retusa. 
Onosma  helveticum. 
Poa  concinna. 

Viola  heterophylla  var.  Cavillieri 
X  Artemisia  Woltii. 
X  Artemisia  Burnati. 
X  Androsace  Ebneri. 
X  Oxytropis  Arnaudi. 


312 


ACADEMIE    DE   GEOGKAPHIE   BOTANIQUE 


Par  contre  la  Tarentaise  seule,  nous  offrira  les 


Astragalus  leontinus. 

Cortusa  Mathioli. 

Viola  pinnata. 

Centaurea  Ferdinandi. 

Meum  adonidifolium. 

Pedicularis  recutita. 

Potentilla  multifida. 

Achillea  moschata  var„  Haussknechtii 

Artemisia  nana. 

Horminum  pyrenaicum. 

Linnea  borealis. 


Eryngium  alpinum. 

Phaca  frigMa. 

Et  les  belles  espèces  de  Tulipes  : 

Tulipa  Billetiana. 

»       saracenica. 

t       aximensis. 

»        Marjoleti. 

»        mauriana. 
Gentiana  utriculata. 
Pleurospermum  austriacum. 
Salix  lapponum. 


Les  contacts  s'établissent  pourtant,  par  un  certain  nombre 
de  plantes  qui  bien  que  souvent  très  circonscrites,  se  rencon- 
trent à  la  fois  dans  les  deux  massifs.  Parmi  elles,  je  rappellerai 
les  : 

Saxifraga  diapensoides. 
X  Gentiana  Favrati. 
Achillea  Herba-Rota. 


Carex  microglochin. 
Arabis  Allionii. 
Asperula  Jordani. 
Arenaria  lanceolata. 
Crépis  jubata. 
Potentilla  nivea. 
Calliànthemum  rutaefolium. 


Saussurea  alpina. 
Cirsium  heterophyllum. 
Carex  bicolor. 

»      juncifolia. 

»      lagopina. 

Beaucoup  de  ces  espèces  sont  propres  à  la  Savoie  :  en  France 
on  ne  les  rencontre  nulle  part  ailleurs,  d'autres  au  contraire  se 
retrouvent  dans  d'autres  massifs,  c'est  ainsi  que  le  Carex  ustu- 
lata  Whgb.  se  retrouve  dans  les  Hautes  Alpes  et  dans  l'Ariège  ; 
Y Echinospermum  deflexum,  au  Lautaret  ;  le  Viola  hetero- 
phylla,  dans  les  Alpes-Maritimes  ;  le  Sempervivum  Gaudini  à 
Bardonnèche  et  au  Mont  Viso,  Y  Horminum  pyrenaicum,  dans 
la  chaîne  des  Pyrénées.  Les  Tulipes  savoyardes,  ont  leur  homo- 
logue dans  le  Tulipa  Didieri  du  Briançonnais  ;  le  Salix  lappo- 
num de  l'Iseran,  croît  aussi  en  Auvergne  et  dans  les  Alpes,  le 
Gentiana  utriculosa  se  retrouve  dans  les  plaines  tourbeuses 
dAlsace,  etc. 

Toutes  les  espèces  des  listes  précédentes  se  rencontreront  éga- 
lement dans  le  Valais,  sauf  quelques  exceptions  toutefois.  C'est 
ainsi  que  le  Valais  ne  possède  pas  les  Horminum  pyrenaicum, 
Meum  adonidifolium,  Cortusa  Mathioli,  Eryngium  alpinum, 
Arabis  Allionii,  etc. 

Pour  résumer  ces  diverses  considérations,  nous  allons  les  figu- 
rer, sous  forme  d'un  tableau  d'ensemble  qui  indiquera  : 


z 

X 
0. 
D 
•« 
fi 
W 
J 
03 

z 

•< 
a 
w 
u 
z 
u 

</l 

•LU 
Qj 

a. 


o 
u'.ïï 

.£> 

B      O 

o  S 


D    — 


D* 

i 

> 

c 

*a> 

u 

C 

Cil 

ai 

a 

Fi 

«_> 

o 

c 

U 

o 

S 

<fl 

O 

> 

X) 

t-> 

u 

a 

uo 

_4>      O 


>cy 


o 


H  — '  -<u 


Ol      «    ' 


—    c   5 


Ol  o 
l-  u 
B    b 

3     3 

•*  -a 

O     o 

«.£ 

i/5     ai 

"ô    O 


O    o 


> 


>>_ïï 


S    Ë 


■u 
u 
B 

3 


n  -2 
-J=3 


c/)  -a 

-a  Si 

"2  - 
'g 


c 
o 
S 

u 


-    b  — ■    3 

ce     3     3     ^J-     3     ra 

j  Z  Z  a.  u  Z  -j 


o 
.o 

S 
_o 

"o 

U 

H 

o 
S 

aT 


^   o 

O     "I 


O     o 


g.u  >    >  >     s 

33.2-03003-333 

^[5<szsszjzzz 


■< 

85 

tu 

Z 

O 


et 
< 

a, 

< 


I   S 

—       l-i 

N  N 


T3 

cd 

c 

y 

'3 

Ci 

u 

PQ 

d 

Ui 

a> 

03 

c 

J 

pq 

c 

ed 
C/3 

Ol 

C 
B 

CT3 

F 

a 

cd 

cd   T3 

0 

tj 

3 

O 

s 

u. 

N 

Ed 

1 

-rj 

> 

01      u 

a 

h 

kl 
1) 

0 

C 

C 

c 

■a 
c 
o 

O 


u  03 


■a  -a 

B  « 

C  C 

u.  u 

01  oi 

0Q  CQ 


N 


_o 

C 


NO 


T3    C 


O 


H 


cl,  .5  c  .: 


a 
bu 


m 


s  c/3 


m' 


;w3 

-a  -a 

c   c 

n)     B 


S  CQ 
03 

S    B 


23    „• 


«ni       •    £ 

S  Sir 


CQ 

. 

C 

S 

ed 

dn 

cd 

C/3 

> 

<u 

c 

-a 


CQ 


NU>UNc/)O-^N03OOO       N  CA>  >  NI  N  ti, 


OZZN  > 


b  ra 

S  g 

l_  —*    1-4  l_ 

qj      Cfl      aj  (jj 

N  >  N  N 


>    j 

g    « 
"   S   e 
3  fe  .2 

Z  NI  C7D 


3 


ca 

tfl 

'/) 

C 
0 

•a 

S 

u 

0 

O 

u. 

3 

c 

M 

w 

(h 

cr 

H 
Z 

o 


z 

U 

<u 

œ 
a: 

H 

Z 

O 

o, 


ho 

0 

U 

<D 

T3 

C 

_^ 

bfl 

o 
-a 


>U 


o 

re    ?3 


M— . 
o 


Jr-  c  c  -n  -a 
X  fer-  m—  _ 
o   o 


0 

0 

>> 

CL. 

N 

F 

B 

e 

J3    u 

J 

3 
O 

U 

U  s 

«j 

.  0 

T) 

4J 

4) 

-3 

XI        . 

U   P 

0 

> 

JS   0 

u     , 

<! 

-O 

CQ  < 

c 

■a 

1) 

a>  "O 

■3    br> 

■2 

a 

o 


— 1  « 


D      D      flJ      4,      <U 


w 


J3 
Ci 


L.   J3 
U      O 


B  ;_ 


»u>puu>»o><; 


c   c    c 
bfl  o/j  bc  ùû 
0000 
<!  >  U  U  U  U' 


Cl  u 

CL  Z_t 


>>  >^  > 

'     OJ  U  (U 

.3     i/i  tfl  tn 

■  —m  w  c/: 


ij  -J, 


O     «3     u,    *-; 
N     4J     o     w 

ra,  I?  ^5  *^ 

•         .    ,'"° 
-3'  -3" -3"  — < 

>>>> 


__    B 
O   _ 


u  s 


LJ 

o 

>• 

< 

z 

H 

<w 

a 

"a 

H 

3 

a. 


o 

CQ 


J>        bn 
«5  «  JD 


ai  e 

•-  o 
KCQ 


B 
O 


Ci 
I 


se 


I 


E 


c 


c     a 

H  2 


se  ai    ra 

3-§o, 

0  S  «  — 

-û    J7    „      3 


ES 


J3 

3 


> 

td 


.  U 
E      ■    . 

2  <=' 

u  o 


'    2  a!  U 

ai  ta    r.  u  E 

ai  ^     oe   ai  o 

CQ  H  cl  S 


01      4)    -T3 


E     3 
O     01 

E    J3 

se  o 

•cc3 


-os 


u  u 


o 

13 


1 

S   ■       T3 


01    01    01 


u      ^ 


_  ^    oi    c    n 


.S  -ï    T3 
>  —    — . 


E 

ombarde 
i   Galise. 
eine,  Bon 

01     B 

7  « 

01  C/J 

.-7^ 

-•n 

3     «   — 

ni    e    ra 

O^c 

.U   B 

>h  j: 


03    o 

J  U 


•  01  c 


fi 

o    o 


— ,   ttJ 

3U 

O 


B 
a)    se 

01   ■-  e    " 

B    Ë  «■■« 

Se  ^  u  — 

■  —     01  01    ca 

E-  H  —  >  tA)  co  U 


01  r1  «1  01 

u    -   T3    6 

C!    E 


;£ 


£~     .   g   a"C 


-  —   «    Srj.5 
H  c/) 


E     C    E    B  ^         ^ 

se  hc  se  br,—  —  — < 
.—  .—  .-.-,   «   o   o 

hHhr>UUl 


£■     3 

01    T3    J 

;    B       JJ 

ca  os 


M 

n 

B 

c 

F 

• 

T 

,£3 

u 

Ml 

C/J 

3 

01 

CT 

T3 

<j 

B 

S 

k 

0 

k 

41 

T 

^ 

a 

a 

c 

0 

cd 

w 

w 

u 

-w 
û- 

U 

m 

U 

O 

C 


u 


F. 

3 

0 

y 

3 

u 

u 

s 

3 

u 

s 

EX 

eu 

Cl 

-C 

_ 

«3 


50 


S-5|c8ÏJ||Ë.! 
5   .  -   S  i  x        c   E   3  t 


3    ^ 


«    .ï    _3     B 
D.    g.   „   S 

o    p    bf- 


se 


B    — 


jz  J2J20Er«u.S 

B  000.0)^-7-;- 

w  ......    n    u    x     *    en    o 

û  >>cy)<;oO<!cL 


0)     l-      1 

o-S:   I 


3 

01 

1  t/)i 


û.  t/)  C/5 


CC     B 

^    B 

JE    .2 

o.   « 

0  .2 

oj    n    S 

O     >     B 

1  ST 

3     B  •- 

.3    S    £ 

uuu 


S   E 


« 

SB 

> 

E 

'Ë 
3 

01 
-E 

U9 

0 

B 

E 

O 

F 

O 

u 

01 

C 

<< 

CA) 

O 

S  'm         •  C 

"£  c  —  x: 

3  <u    o     .  u 

1-  a.  s    e  Se  1 

ai  _    «  'n  2    » 


GQ 

B 

J3 

E 
O» 

■a 

C 
01 
CQ 

ra 

> 

3 

B 

o" 

M 

u 

B     3 
3.S 

.H   E 

TJ     t" 


0.3 


O]         tfî 

w     3 


■— .  u^        —        •_<       rj       *\l 


I  I 


CI 

« 

0 

r 

,  3 

r3 

« 

-s 

r. 

n 

0 

1 

1 

c 
0 
-j 

cd 
O 

a. 

C/3    » 


314  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

i°)  les  localités  de  Savoie  ; 

2°)  —         des  Alpes  françaises  (Dauphiné  ou  a  défaut 

Alpes  Maritimes  ; 
3°)  —        des  Alpes  Valaisannes; 

4°)  —        Piémontaises. 

Ce  tableau  permettra  de  se  rendre  compte  de  X étroite  analogie 
qui  s'observe  entre  les  flores  savoyarde,  piémontaise  et  valai- 
sanne  et  combien  a  du  être  grande,  l'influence  de  ce  «  territoire 
de  refuge  »  que  constituait  le  Piémont. 

M.  J.  Briquet  à  propos  de  la  flore  valaisanne  (i)  faisait  obser- 
ver que  «  sa  richesse  est  due  principalement  à  une  immigration 
passive  de  la  flore  austro-occidentale  pendantla  période  xérother- 
mique  par  les  passages  de  la  chaîne  méridionale.  »  Cette  remar- 
que si  exacte  s'applique  également  à  la  Maurienne  et  à  la  Taren- 
taise. 

Draba  nemorosa  L. 

Cette  espèce  autrefois  probablement  très  répandue  dans  la 
vallée  supérieure  de  l'Arc,  y  devient  de  plus  en  plus  rare  et  dis- 
séminée. 

Je  me  permettrai  de  reproduire  ici,  in  extenso,  une  lettre  que 
m'a  écrit,  le  22  août  1907,  M.  le  Dr  Chabert,  l'érudit  botaniste 
de  Chambéry  ; 

«  Lorsque  j'ai  signalé  (2)  le  Draba  nemorosa  à  l'Ecot,  j'en  avais 
trouvé  quelques  échantillons  fructifies  auprès  des  buissons  non 
loin  du  torrent,  au  dessous  du  village  ;  plusieurs  années  plus 
tard,  au  printemps,  j'en  ai  revu  deux  ou  trois  pieds  non  encore 
fleuris  auprès  des  maisons.  M.  Henrion,  m'en  a  présenté  plu- 
sieurs, recueillis  par  lui  en  1884  auprès  de  Bonneval  et  M .  Lar- 
timer  d'autres,  récoltés  au-dessus  de  Lanslebourg  en  1889.  La 
plante  du  reste  a  été  découverte  pour  la  première  fois  dans  cette 
dernière  localité  vers  1828.  parle  Dr  Bellot,  médecin  résidant  à 
Lanslebourg  qui  la  communiqua  à  Bonjean  et  à  Huguenin. 
Ces  deux  marchands  de  plantes  d'herbier,  s'en  faisaient  envoyer 
chaque  année  par  lui,  à  ce  que  Huguenin  me  reconta  il  y  a  plus 
d'un  demi-siècle.  Ce  sont  probablement   ces  récoltes  abusives 


(1)  Recherches  sur  la  flore  du  district  savoisieny  1890,  p.  5i. 

(2)  Chabert  :  Bull.  Soc.  Bot.  France,  i883,  p.  3. 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  315 

qui  ont  rendu  la  plante  si  rare  à  Lanslebourg  comme  à  Bessans 
où  Bellot  la  découvrit  plus  tard. 

Le  Draba  nemorosa  existe  donc  dans  toute  la  partie  supérieure 
de  la  Vallée  de  l'Arc,  de  l'Ecot  à  Lanslebourg.  Elle  constitue 
une  des  raretés  de  la  flore,  comme  le  Senecio  uniflorus,Achillea 
Herba-rota,  Centaurea  transalpina,  Primula  pedemontana, 
Bulbocodhim  vernum,  etc.,  dont  ce  sont  les  seules  localités  en 
Savoie.  »  (Dr  Chabert,  in  litt.). 

Le  Draba  nemorosa  constitue,  lui  aussi,  un  «  Glazialrelikt  » 
on  le  trouve  aussi  en  France  près  de  Mont-Louis,  dans  les  Pyré- 
nées-Orientales. Allioni  (i)  le  signale  en  Italie,  non  loin  de  la 
Savoie,  à  Suse  sopra  Bussoleno  ;  Balmaforte  nella  regione  detta 
di  Fossamagna  (Balbis.,  Bertoloni)  Lanslebourg  (Balbis),  dans 
les  vallées  Vaudoises  du  Piémont  :  «  e  di  récente  e  stata  trovata 
nei  pratia  maniglia  in  val  Germanasco  (Dr  Rostan). 

Viola  heterophylla  Bert.  var.  Cavillieri  Becker  in  Beih. 
Bot.  Centralbl.  Band  XVIII,  Abt.  II,  Heft.  3  (année    1905). 

«  Prairies  du  Nord-Est  du  lac,  vers  le  chemin  du  petit  Mont- 
Cenis,  vers  i85o  m.  d'altitude.»  (M.  Bruneau,  in  litteris) 
17  juillet  1907. 

J'ai  envoyé  la  plante  à  M.  W.  Becker,  le  monographe  dis- 
tingué de  ce  genre,  et  voici  ce  qu'il  me  répondit  : 

«  Die  Viola  ist  V.  heterophylla  Bertol.  var.  Cavillieri  mh. 
Sie  ist  der  Ubergang  V.  calcarata  und  der  V.  heterophylla 
Bert.  (Ital.  merid.)  »  W.  Becker,  in  litt.  Hedersleben  5/ 10, 
1907. 

Il  y  a  10  ans,  en  1897,  MM.  J.  Briquet  et  Cavillier  décou- 
vraient cette  plante  nouvelle,  sur  les  crêtes  du  mont  Stope  entre 
Garessio  et  Pamparato  (W.  Becker,  in  Bull.  Herb.  Boiss.  1903, 
p.  45).  A  cette  époque,  M.  Becker  la  considérait  comme  une 
espèce  voisine  du  V.  Beckiana  Fiala  (de  Bosnie)  tout  en  remar- 
quant  que  les  deux  espèces  dérivaient  du   V.  lutea  Huds.  :  (2). 

«  Au  groupe  du  V.  lutea  s.  1.,  il  faut  rattacher  les  sous  espèces 
à  feuilles  étroites:  V.  Cavillieri  Beck.,  V.  heterophylla  Bert.  et 
V.  Beckiana  Fiala.   Le    V.  heterophylla  habite  le  Tyrol  meri- 


(1)  Parlatore  :  FI.  italiana,  vol.  g,  p.  777. 

(2)  Becker,  l.  e. 


316  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

dional  et  se  rapproche  souvent  du  V.  gracilis  Sibth.  et  Sm.  par 
Tétat  de  division  de  ses  stipules,  mais  le  port  dans  son  ensemble 
est  bien  celui  du  V.  lutea.  »  (Becker,  1.  c.  p'  891). 

Mais  en  1905,  dans  les  Beihefte,  p.  355  à  36i,  il  modifie  sa 
manière  de  voir  et  dit  :  (1  ). 

«  Le  Viola  Cavillieri  Becker  n'appartient  pas,  ainsi  que  j. 
l'avais  estimé  tout  d'abord  au  V.  lutea,  mais  il  est  une  forme  du 
V.  heterophylla,  habitant  le  nord  de  l'aire  de  ce  dernier,  laquelle 
rappelle  beaucoup  le  V.  calcarata  par  les  divisions  de  ses  sti- 
pules (p.  358)  et  montre  de  nombreux  intermédiaires  avec  ce 
dernier  (p.  ?6o). 

Je  crois  bon  de  reproduire  ici,  à  titre  documentaire,  la  dia- 
gnose  donnée  par  M.  Becker  (Bull,  de  VHerb.Boiss.  1903,  p.  45). 

«Viola  perennis.  Caulibus  glabris,  sœpe  a  basi  aphylla  pro- 
cumbente  adscendentibus  vel  suberectis,cum  pedunculis  10-18 
cm.  ahis.  Foliis  caulinis  lineari-lanceolatis,  basim  versus  longe 
cuneatis,  obtusiusculis,  remote  et  plane  crenatis,  snbintegris 
usque  45  mm.  longis  et  5  mm.  latis,  parce  pilosulis,  subgla- 
bris,  inferioribus  ;  inferioribus  rhombeo-lanceolatis,,  brevioribus. 
Stipulis  plerumque  foliis  dimidio  brevioribus,  margine  retror- 
sum  hirtis,  inferioribus  anguste  linearibus,  subintegris,  supe- 
rioribus  pinnatis;  segmentis  linearibus,  utrinque  i-3.  Peduncu- 
lis axillaribus  et  pseudoterminalibus,  longissimis,  folia  multo 
superantibus,  usque  ad  10  cm.  longis,  erectis,  glabris,  supra 
mediam  bracteolas  minimas  membranaceas  serentibus.  Floribus 
nutantibus,  magnis;  limbo  usque  2,  5  cm.  longo  et  2  cm.  lato. 
Sepalis  oblongo-lanceolatis,  obtusiusculis  vel  acuminatis, appen- 
dice quadrato  praeditis,  9-12  mm.  longis,  2-3  mm.  latis,  rarius 
serrulatis,  glabris.  Petalis  superioribus  latissime  obovatis, 
abrupte  unguiculatis.  lateralibus  minoribus,  basim  versus  strio- 
latis  et  barbatis;  infimo  obcordato  faucem  versum  aurantiacn, 
striolato,  calcarato  ;  calcare  cylindrico,  appendicibus  sepalorum 
triplo  longiore,  usque  12  mm.  longo,  non  curvato,  corolla  tota 
lutea.  » 

On  la  trouve  donc  sur  le  mont  Stope,  près  Pamparato(i73om) 
Col  de  la  Madona  délie  Finestre,  crêtes  entre  les  monts  Tour- 
nairet  et  la  Tête  de  Siruol  (2000™)  abondant  mais  très  localisé  (2), 


(1)  In  Burnat  :  FI.  des  Alpes-Maritimes,  vol.  IV,  1906,  p.  269. 

(2)  Burnat:  loc.  cit.  p.  269  et  270. 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  311 

Apennins  de  Gênes,  Ligurie  occidentale  (Bobbioel  San  Stefano 
d'Aveto)  de  Parme,  Lucques  et  Pistoja  (W.  Becker). 

Ce  qui  fait  une  seule  localité  connue  jusqu'à  présent  en 
France  (Mont  Tournairet).  La  station  du  mont  Cenis  vient  s'y 
ajouter  et  elle  présente  ceci  d'intéressant,  c'est  qu'au  point  de 
vue  de  la  dispersion  de  cette  espèce,  elle  étend  considérablement 
son  aire  vers  le  nord. 

Viola  pinnata  L. 

Cette  Violette  a  été  signalée  par  M .  Perrier  (  i  )  à  la  Daille  (pre- 
mières maisons  que  Ton  rencontre  au  sortir  des  gorges,  quand 
on  va  de  Tignes  à  Val  d'Isère).  Elle  y  a  été  découverte  par  M.  le 
chanoine  Brunet. 

Puis  on  la  retrouve  aussi  sur  la  montagne  de  Saint-Charles 
et  avant  d'arriver  aux  gorges  de  Malpassette,  dans  les  pâturages 
semés  de  blocs  de  rochers  (2).  C'est  là  que  nous  en  avons 
recueilli  cette  année,  de  beaux  échantillons  en  fruits. 

Le  Viola  pinnara.  affectionne  les  blocs  de  rochers  éboulés,  au 
milieu  des  pâturages .  Il  croît  autour  de  ces  blocs,  dans  le  gazon. 
Il  se  rencontre  parait-il,  partout  où,  dans  de  semblables-sta- 
tions, croît  la  Sabine  (Juniperus  sabina)  :  ce  qui  constituerait 
un  cas  intéressant  d1 association  biologique  ! 

Toutes   ces    stations  sont  situées  sur  la  rive  droite  de  l'Isère. 

Cette  année  même,  notre  savant  Collègue  et  ami,  M.  G.  Bo- 
nati,  la  découvrait  dans  les  éboulis,  au  pied  de  la  montagne,  qui 
sur  la  rive  gauche,  domine  l'entrée  des  gorges. 

Le  centre  de  dispersion  de  cette  espèce  en  France  paraît  être 
le  Queyras  où  mon  ami  M.  H.  Correvon,  de  Genève,  la  décou- 
vrit en  août  1905  (Château-Queyras)  et  où  je  l'ai  revue  abon- 
dante, dans  toute  la  Combe,  entre  Guillestre,  Rochers  de  Cha- 
velue  et  mont  Cuculet  et  le  rocher  de  l'Ange-Gardien.  On  le 
rencontre  aussi,  non  loin  de  là,  à  Cervières  (le  Bardonnet),  au 
mont  Genèvre  et  au  Col  de  Vars.  Il  se  retrouve  également  dans 
les  hautes  vallées  vaudoises  du  Piémont  (3)  si  voisines  du  Quey- 
ras (Albergian,  Fenestrelle,  etc.)  On  le  rencontre,  aussi,  dansles 
Barses-Alpes  (Lac  de  Praroird,  à  Maurin  et  à  Serennes). 


(i)  Perrier:  Guide  du  Botaniste,  1894,  p.  56. 

(2)  Perrier  :  /.  c.  p.  p.  57. 

(3)  Pons  :  5m//'  habitat  délia  Viola  pinnata  L.  nelle   Valli  Valdesi,  igoo. 


318  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 

En  Maurienne,  Allioni  la  signale  dans  les  éboulis  derrière 
l'hospice  du  Mont-Cenis. 

Le  Viola  pinnata  est  signalé,  aussi,  en  Valais  (monts  Fully, 
Furggen,  Zermatt,  val  de  Binn,  Combe  d'Arbaz)dans  les  Gri- 
sons, dans  le  Pie'mont,  le  Tyrol,  la  Carinthie,  l'Oural,  la 
Sibérie  et  la  Dahurie. 

Mon  ami,  le  Dr  Pampanini,  de  Florence, dans  son  très  remar- 
quable Essai  sur  la  Géographie  Botanique  des  Alpes  (Fri- 
bourg,  iqo3),  p.  146,  classe  très  justement  le  V.  pinnata  au 
nombre  des  espèces  alpines-sibériennes  ;  «  espèces  qui,  bien  que 
se  rencontrant  en  Asie  à  une  latitude  assez  septentrionale,  n'ar- 
rivent cependant  pas  dans  les  régions  nordiques  et  sont  en  Eu- 
rope limitées  aux  grands  massifs  du  système  alpin.  » 

«L'aire  alpine  de  cette  plante  sibérienne-japonaise,  qui  appar- 
tient à  une  série  dont  plusieurs  représentants  sont  américains, 
représente  non  seulement  le  terminus  vers  l'Ouest  de  la  sec- 
tion à  laquelle  l'espèce  appartient,  mais  aussi  celui  de  la  distri- 
bution de  l'espèce  m'me,  »  Pampanini.  Le. 

Astragalus  leontinus  Wulf. 

Cette  Papilionacée  est  l'une  des  plus  rares  de  notre  flore  fran- 
çaise. Elle  fut  découverte,  pour  la  première  fois  en  Dauphiné, 
par  M.  le  professeur  G.  Bonnier,  au  Pic  des  Trois  Evêchés  ; 
depuis  notre  ami  M.  N.  Roux,  de  Lyon,  la  retrouvait  dans  le 
vallon  delà  Rocheur,  non  loin  d'Entre-Deux-Eaux. 

Elle  croît  aussi,  au  pied  du  Mont-Viso,  où  je  l'ai  signalée  en 
1904,  (versant  français).  J.  Bail  (1)  l'indique  également  dans  le 
Val  de  Vraitta,  dans  le  massif  du  Mont-Cenis. 

VA.  leontinus  croît  dans  le  Tyrol,  la  Vénétie,  la  Carniole,  la 
Carinthie,  les  Alpes  de  Styrie. 

La  plante  de  Sieber,  mentionnée  par  Grenier  et  Godron  et 
par  M.  Rouy  dans  sa  Flore  de  France,  comme  Astr.  Leontinus 
n'est  autre,  comme  le  fait  remarquer  Nyman  avec  raison.  (Consp. 
p.  1 89,  —  l'examen  des  échantillons  authentiques  de  Sieber  m'en 
a  convaincu),  que  YOxytropis  Gaudini  ! 

Sieber  a  en  effet  distribué  cette  plante  sous  le  n°  43  :  Astraga- 


(1)  Transact.  0/  the  Linn.  Soc.  of  London,  1896,  p.  i5o. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  319 

lusleontinus  Jacq  (non  Wulfen).  Vallée  de  Cervièresau  Bourget 
(Très  rare).  Août  1829. 

Il  ne  faut  conserver  comme  authentiques  que  les  trois  locali- 
tés des  Trois-Evêchés,  du  vallon  de  la  Rocheur  et  du  Mont- 
Viso. 

Il  est  vrai  qu'Allioni,  dans  son  Auctarium  ad  Floram  Pede- 
montana, l'indique  «in  Monte-Cenisio  et  in  valle  Segusina  secus 
Duriam.  »  En  août .  1904,  mon  ami  P.  Durenne  en  a  trouvé 
quelques  échantillons  dans  ses  récoltes  au  Mont-Cenis,  mais 
sans  indications  exactes  de  localités.  C'est  pourquoi,  nous  ne 
pouvons  être  affirmants  quant  à  cette  station. 

Potentilla  nivea  L. 

On  ne  rencontre  cette  potentille  en  France  que  dans  quelques 
localités  seulement  :  col  de  la  Vanoise,  monticules  herbeux  au- 
dessus  d'Entre-Deux-Eaux,  tout  à  fait  à  l'entrée  du  col  où  je 
l'ai  revue  cette  année  même!  Existait  autrefois  au  col  Iseran 
non  loin  de  la  Cabane,  mais  des  recherches  réitérées  pendant 
trois  années  consécutives,  ne  m'ont  pas  permis  de  la  retrouver. 
Semble  en  être  disparue. 

On  la  trouve  aussi  au  Lautaret  (Prime-Messe)  et  au  Villard- 
d'Arène,  au-dessous  des  Trois-Evéchés. 

Cette  espèce  a  une  aire  de  dispersion  très  étendue.  Elle  se 
rencontre  au  Spitzberg,  en  Laponie,  dans  la  Norvège,  la  Rus- 
sie boréale,  la  Suisse,  l'Italie  septentrionale,  le  Tyrol,  la  Carin- 
thie,  jusque  dans  le  Caucase,  l'Himalaya,  la  Sibérie,  le  Groen- 
land et  l Amérique  boréale  (1). 

C'est  très  probablement  un  «  glazialrelikt  »  car  c'est  une 
espèce  à  aire  disjointe,  dont  les  stations  actuelles  ne  sont  que 
les  derniers  îlots  représentatifs  d'une  végétation  beaucoup  plus 
abondante  à  l'époque  glaciaire. 

Potentilla  multifida  L. 

Cette  espèce  rare,  que  j'ai  rencontrée  dans  les  pelouses  sèches, 
en  dessous  des  dernières  bergeries,  dans  le  vallon  de  la  Rocheur 
non  loin  d'Entre-Deux-Eaux,  lut  découverte  au  col  de  la  Vanoise 
par  Allioni  (FI.  Pedem.  II  p.  54:  «  In  summo  jugo  la  Vanoesa  ») 


(1)  Rouy  :  FI.  France,  vol.  VI,  p.  212. 


320  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTAMQUE 

Depuis  cette  époque  (1785)  cette  Potentille  fut  retrouve'e  dans 
différentes  localités  aux  environs  d'Entre-Deux-Eaux,  par 
MM.  Perrier  et  Songeon  et  par  M.  le  Pr  Wilczek,  de  Lau- 
sanne (1).  Elle  a  été  signalée  au  Mont-Iseran  et  au  Mont-Cenis. 
En  dehors  de  la  Savoie,  on  la  retrouve  en  France,  dans  les 
Alpes-Dauphinoises,  au  Lautaret  (Prime-Messe)  au  Villard 
d'Arène  en  montant  aux  Trois-Evéchés  ;  à  l'Envers  et  au  Char- 
doussier. 

Son  aire  de  dispersion  comprend  aussi  le  Piémont,  la  Suisse, 
la  Russie  centrale  et  orientale,  la  Laponie  russe,  la  Sibérie, 
la  Dahurie,  le  Thibet  et  le  Caucase. 

C'est  encore  une  espèce  boréale,  dont  les  stations  actuelles  ne 
représentent  que  les  vestiges  d'une  aire  jadis   plus  importante. 

Sempervivum  Gaudini  Christ  (2). 

C'est  un  élément  caractéristique  des  Alpes  Graies.  Son  centre 
de  dispersion  est  assurément  le  Val  de  Cogne  en  Piémont.  De  là, 
il  s'irradie  dans  le  Piémont,  en  Suisse  et  en  France.  On  le  trouve 
à  Zwischbergen  (Gondo),  sur  le  versant  méridional  du  Théo- 
dule  et  du  mont  Rose.  Il  se  rencontre  également  à  Champor- 
cher,  non  loin  de  Bourg-Saint-Pierre  et  à  Orsière  dans  le  Val 
d'Entremont. 

L'éminent  doyen  des  botanistes  savoyards,  M.  le  baron  Per- 
rier de  la  Bathie,  l'a  trouvé  au  col  de  Clapier  vers  25oo  m.  dans 
les  éboulis,  surtout  sur  le  versant  italien. 

Le  Pr  Mattirolo,  de  Turin_,  dans  un  très  remarquable  travail, 
qu'il  vient  de  publier  cette  année  même,  l'indique  «  sulle  rupi 
sopra  la  cava  del  Marmo  a  Bussoleno,  19  vu  1891  (MM.  Fer- 
rari, Vallino  et  Berrino!)  »  (3). 

Or  Bussoleno  n'est  pas  très  éloigné  du  mont  Cenis.  Des  re- 
cherches ultérieures  permettront,  sans  doute,  de  retrouver 
ailleurs  encore,  dans  ce  même  massif,  cette  superbe  espèce! 

Meum  adonidifolium  J.   Gay. 

Cette  plante  fut  découverte  par  Jacques  Gay,  le  3  juin  i83o, 


(1)  Wilczek  :  Excursion  botanique  en  Tarentaise  :  in  Journ.  Bot.  de  Mo- 
rot,  n°  24,   1893. 

(2)  Chodat  :  Bull.  Herb.  Boissier,  1896,   p.  720.  —  (Note  sur  le  Semper- 
vivum Gaudini,  voir  L.  Vaccari,  FI.  du  Val  d'Aoste! 

(3)  Mattirolo  :  La  Ftora  Segusina  1907,  p.  264. 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  321 


dans  les  environs  de  Val-d'Isère.  Huguenin  à  qui  Gay  signala 
cette  station,  la  retrouva  aussi  au  mont  Cenis,  où  nous  l'avons 
cueillie  cette  année  encore,  dans  les  prairies  situées  derrière  le 
lac.  Ce  n'est  qu'en  1860  que  M.  le  Dr  Chabert  en  donna  la 
diagnose  différentielle  (1).  Je  crois  bon  de  la  reproduire  ici  : 

Meum  adonidifolium  Gay  ap.  Chabert  (secundum  Huguenin 
in  litt.  et  exsicc.) 

Meo  Mutellinœ  Gaertn.  Affinis  species,  dignoscitur  :  Stylo- 
podio  breviore  et  magis  depresso,  stylo  robusto  et  dimidio  bre- 
viore;  umbellae  radiis  laevigatis  ;  non  margine  interno  sca- 
bris;  caule  altiore  et  robustiore;  foliis  radicalibus  majoribus, 
longiusque  petiolatis,  multo  magis  tenuiter  dissectis  !  et  in  am- 
bhu,  forma  late  ovata  vel  elliptica  praeditis  ! 
■  J .  Gay  qui  la  trouva  le  premier  dit  «  que  cette  plante  le  frappa 
tout  d'abord  par  son  port,  et  quoique  très  voisine  du  Meum  Mu- 
tellina,  je  ne  doutai  pas  qu'elle  ne  constituât  une  espèce  dis- 
tincte. Mais  elle  n'était  qu'en  fleurs,  même  peu  avancées,  c'est- 
à-dire  dans  un  état  où  aucune  ombellifère  ne  peut  être  détermi- 
née avec  quelque  certitude.  Il  me  fallait  des  fruits.  Trois  jours 
après,  en  passant  à  Chambéry,  je  signalai  cette  lacune  à  M.  Hu- 
guenin, à  qui  la  plante  était  tout  à  fait  inconnue.  Il  me  promit 
de  s'en  occuper,  mais  c'est  seulement  vingt-et-un  ans  plus  tard 
que  j'ai  pu  recevoir  des  échantillons  fructifères  qu'il  avait 
recueillis  à  Tignes,  en  juillet  i85o.  » 

«  Alors  seulement,  une  différence  notable  reconnue  dans  la 
longueur  et  l'épaisseur  des  styles,  confirma  pour  moi  la  légiti- 
mité de  l'espèce.  » 

Le  16  octobre  i83o,  Gay,  dans  une  note  conservée  dans  son 
herbier,  décrivit  sa  nouvelle  espèce  et  c'est  cette  nouvelle 
diagnose  qui  fut  publiée  en  note  dans  le  Bull,  de  la  Société 
botanique  de  France,  1860  p.  576  : 

«  Meum  adonidifolium  J.  Gay.  Radicis  collo  fibroso-tunicato; 
caule  ramulum  unum  alterumve  emittente  ;  foliis  glaberrimis, 
radicalibus  erectis,  longe  petiolatis,  circumscriptione  generali 
rhomboideis,  bipinnatis,  pinnis  verticalibus,  petiolatis,  duabus 
inferioribus  longioribus,  pinnulis  pinnatifidis,  laciniis  lineari- 


(1)  Dr  Chabert  :  Esquisse  de  la  végétation  de  la  Savoie,  in  Bull.  Soc.  Bot. 
France,  1860,  p.  574. 


322  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


lanceolatis,  acutis  ;  umbellae  conglobatas  radiis  laevissimis  ;  invo- 
lucellis  5-8  phyllis;  stylis  brevibus  crassiusculis. 

Habitat  in  Tarantasiae  superioris  pratis  subalpinis  circa 
Tignes,  cire.  ii2oms.  m.,  julio  i85o.  fructif.  (Huguenin)  et 
circa  Le  Val  (Val  d'Isère)  cire.  1400™  s.  m.  ann.  i83o,  die  junii 
3a  floriferum  (ipsi  nos!). 

Differt  a  proximo  Meo  Mutellina  :  i°)  caule  altiore  et  cras- 
siore  ;  20)  foliis  radicalibus  erectis  non  divaricatis,  petiolo 
multo  longiore,  caulem  florentem  non  raro  subaequante,  limbo 
latiore  rhomboidali  tenuius  dissecto  et  Adonidis  pyrenaicœ 
folia  nemulante  ;  3°)  foliorum  caulinorum  vagina  petiolari 
ampla  limboque  magis  evoluto,  nunquam  rudimentali  ;  40)  um- 
bellis  ob  radios  breviores  magis  conglobatis  et  pro  plantae  mo- 
dulo  brevioribus;  5°)  umbellae  radiis  laevissimis,  latere  interiore 
non  scabris;  6°)  involucellis  5-8  non  3-5  foliolatis;  70)  fructu 
distincte  minore;  8°)  stylis  crassioribus,  dimidio  brevioribus, 
2/3  mm.  non  1  i/4longis.  Mericarpiorum  valleculae  in  utraque 
specie  3-rarius  4-vittatae,  commissura  6-vittata.  » 

Nous  avons  cru  bon  de  reproduire  in  extenso,  tous  ces  ren- 
seignements pour  permettre  aux  lecteurs  de  se  faire  une  idée  du 
Meum  adonifolium  Gay,  et  de  juger  par  eux-mêmes,  de  Vetroi- 
tesse  des  liaisons  qui  l'unissent  au   M.  Mutellina  Gaertn    ! 

Dans  son  Conspectus,  Nyman  le  considère  (p.  292)  comme 
une  sous  espèce  du  M.  Mutellina  Gaertn.  et  Rouy  (  1  ),  FI.  de  Fr . , 
VII,  p.  287,  comme  une  forme  de  la  même  espèce,  qu'il  carac- 
térise par  les  feuilles  radicales  dressées  (non  étalées-divariquées) 
pourvues  d'un  long-  pétiole,  divisées  en  lanières  ><  relativement 
bien  plus  longues  »,  par  ses  ombelles  à  rayons  lisses,  par  ses 
fruits  plus  petits  et  ses  styles  de  1/2  plus  courts. 

Nous  adoptons  cette  dernière  manière  de  voir.  Il  est  évident 
qu'à  première  vue,  le  M.  adonidifolium  a  un  port  différent  du 
M.  Mutellina.  Il  doit,  selon  nous,  très  probablement,  être  la 
race  subalpine  (1  ioom-i8ooni)  du  M.  Mutellina.  Il  croît  dans 
des  pâturages  herbeux  assez  fertiles,  ce  qui  lui  donne  assuré- 
ment un  aspect  plus  luxuriant  que  le  type  qu'on  ne  rencontre 
généralement  dans  les  Alpes,  que  dans  les  pâturages  alpins  à 
des  altitudes   beaucoup  plus  considérables.  Du  reste,  quand  du 


(1)  G.  Rouy:  A  propos  du  Ligusticum  adonidifolium  Rouy  et  Camus,  in 
Journ.  de  Bot.  de  Morot,  1902,  p.  286. 


ACADÉMIE    DE    GÉ0GKAPH1E   BOTANIQUE  323 

Fornet,  on  s'élève  au  col  de  l'Iseran,  on  peut  observer  des 
termes  de  passages  ! 

La  structure  histologique  de  la  tige  et  des  pétioles,  oifre  la 
même  disposition  et  les  mêmes  éléments  cellulaires  constitutifs, 
dans  les  2  cas.  La  dimension  des  faisceaux  et  le  développement 
un  peu  plus  grand  des  ilôts  de  collenchyme,  étant  dus  unique- 
ment à  la  taille  plus  robuste  de  la  plante  des  prairies  subalpines, 
qui  a  besoin  d'un  stéréome  plus  développé.  Ces  légères  diffé- 
rences sont  purement  quantitatives. 

Son  aire  de  dispersion,  comprend,  en  plus  des  localités  énu- 
mérées  ci-dessus,  celles  des  Mottets  au-dessus  du  Granier  (Saint- 
Lager);  mont  Méry  (Bourgeau),  la  Vogellaz  (Puget);  ces  deux 
dernières  stations  étant  en  Haute-Savoie  (Rouy,  /.  c).  A  recher- 
cher sur  le  versant  piémontais  où  on  la  retrouvera  très  proba- 
blement !  L'abbé  Ravaud,  dans  son  excellent  Guide  du  Bota- 
niste dans  le  Dauphiné,  i3e  excursion,  p.  63,  l'indique  au  Mont 
Viso,  dans  les  prairies  de  la  Traversette.  Je  n'ai  pu  m'assurer 
jusqu'ici,  de  la  certitude  absolue  de  cette  affirmation. 

Linnea  borealis  (Gronov.  ap.  L.,  FI.  Lapp.)  L. 

Cette  gracieuse  Caprifoliacée,  si  rare  dans  notre  flore  fran- 
çaise, alors  qu'elle  tapisse  le  sol  moussu  des  forêts  de  pins  et  de 
mélèzes  du  Valais,  mérite  qu'on  s'y  arrrête  un  instant.  Signalée 
autrefois,  dans  la  Haute-Savoie,  parmi  les  pâturages  d'Argen- 
tières,  près  Chamonix  et  aux  Voirons  (de  Saussure)  nul  ne  l'y 
avait  plus  retrouvée;  pas  plus  que  dans  la  forêt  de  Tête-Noire 
près  Vallorsine  où  Venance  Pavot  l'avait  indiquée  ;  c'est  ce  qui 
explique  qu'elle  figure  comme  espèce  à  exclure,  de  la  Flore  de 
France  de  Grenier  et  Godron,  t.  Il,  p.  12. 

Depuis,  M.  Privât,  la  rencontra,  à  200  mètres  à  peine  de  la 
frontière  française  au  Creux  de  Novel,  près  Saint-Gingolph  et 
prétendit  l'avoir  revue,  sur  le  territoire  français  au-dessus  de 
celte  localité. 

Enfin,  M  .  Lendner  la  trouva  dans  la  forêt  de  sapins  au-dessus 
des  Chalets  de  Pétetoz,  au  fond  de  la  vallée  de  Bellevaux 
(Haute-Savoie)  (cf.  Rouy,  FI.  Fr.  8,  p.  78). 

Les  choses  en  étaient  là,  quand  en  1904  Mme  Titus-Leroux 
la  trouvait  en  abondance,  bien  que  très  localisée,  au  sortir  des 
Gorges  de  Champagny,  un  peu  avant  Champagny-le-Haut,  sur 
la  rive  gauche  du  torrent.  M.  Rimaud,  inspecteur  des  Forêts 


324  ACADÉMIE  DE  GÉOGItAPHIE  BOTANIQUE 

eut  l'amabilité  il  y  a  deux  ans  de  m'en  indiquer  la  localité'.  C'est 
là  que  nos  collègues  et  nous-même,en  avons  recueilli  cette  an- 
née encore. 

Quelque  temps  après,  et  sans  se  douter  de  la  découverte  de 
Mmc  Leroux,  mon  ami  P.  Durenne,  de  Nancy,  me  précédant 
de  quelques  jours  en  Savoie,  trouva  le  Linnea.  dans  la  mousse, 
sous  les  gros  rochers,  à  droite  du  sentier  quand  on  descend  du 
Col  du  Palet  à  Tignes  (i)!  C'est  le  versant  opposé  du  Vallon  de 
Champagny,  ces  deux  découvertes  se  complétaient  donc,  l'une 
l'autre,  le  Linnea  borealis,  devenait  du  même  coup  une  espèce 
bien  française,  et  enrichissait  la  liste,  déjà  longue,  des  endémi- 
ques de  la  Savoie. 

D'aucuns  ont  voulu  y  voir  une  espèce  introduite,  soit  par  les 
troupeaux  transhumants,  soit  par  l'homme.  Pour  ma  part, 
comme  je  le  ferai  remarquer  pour  Y Horminum  pyrenaicum,  j'y 
vois  tout  simplement  une  station  disjointe,  dernier  avant-poste 
de  cette  espèce,  dans  sa  dispersion  vers  le  Sud.  Il  n'y  a  là  rien 
d'étonnant,  et  l'on  n'a  nul  besoin  pour  expliquer  sa  présence  en 
Savoie  de  faire  intervenir  le  transport  par  l'homme  ou  les  trou- 
peaux. 

Achillea  Haussknechtiana  Ascherson! 

Pelouses  et  monticules  herbeux  du  plan  du  Prarion,  près  des 
sources  de  l'Isère. 

Cette  plante  avait  été  considérée  par  Ascherson  (2)  comme 
l'hybride  des  A.  moschata  et  Herba-Rota.  Heimerl,  dans  sa 
Monographia  sectionis  «  Ptarmica  »  Achilleae  generis,  parue 
dans  les  Deukschriften  der  Kaiserl.  Akademie  der  Wissensch., 
Mathem.  natur.  classe,  vol.  XLVIII,  Vienne  1884,  p.  148, 
adopte  cette  hypothèse. 

Il  revient  à  mon  éminent  collègue,  le  Pr  Dr  L.  Vaccari,  si 
justement  renommé  pour  ses  remarquables  travaux  sur  la  flore 
valdôtaine,  d'avoir  établi  que  notre  plante  est  «  non  è  un  ibrido 
fra  la  A.  moschata  e  la  Morisiana,  ma  bensi  una  forma  di  transi- 
zione  fra  le  due  »  (3).  C'est  donc  à  une  forme  de  transition  et 


(1)  Petitmengin  :  in  Monde  des  Plantes,  1904,  p.  47  et  suiv. 

(2)  Ascherson  :  Uebereinige  Achillea  Bastarde  inFeslschr.  der  Gesellsch. 
Naturforsch.  Freurde  %u  Berlin,  p.  243. 

(3)  L.  Vaccari  :  Sur  Valore  sistem.  délie  A.  Morisiana  Rchb.  f.  A.  Hauss- 
knechtiana Asch.  in  Bull.  Soc.  bot.  italiana,  7  août  igo3,  p.  4. 


ACADÉMIE   DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  325 

-  '  — -*— F  '  "  ■ 

non  à  un  hybride  que  nous  devons  rapporter  notre  plante  du 
Prarion. 

Jusqu'ici,  elle  n'avait  été'  signalée,  à  ma  connaissance  du 
moins,  que  dans  la  vallée  de  Cogne,  le  val  d'Aoste,  en  un  mot 
dans  les  Alpes  Graies.  On  la  retrouvera  sans  doute  en  France 
dans  les  autres  localités  où  croît  VA.  moschata  Wulf.  U1  Achil- 
lea Herba-Rota,  récolté  dans  ce  vallon  et  dans  celui  de  la  Lenta, 
correspond  à  la  variété  Morisiana  Rchb.  fil  (i). 

Elle  se  distingue  du  type,  par  ses  dents  nombreuses  et  régu- 
lières sur  tout  le  pourtour  de  la  feuille,  alors  que  dans  le  type,  le 
i/3  inférieur,  parfois  même  les  3/4du  limbe,  en  sont  dépourvus. 

Achillea  Graia  Beyer(2)(A.  nana  X  Morisiana) . 

Nous  eûmes  le  plaisir  de  découvrir  ce  rare  hybride,  cette 
année  même  en  redescendant  du  col  de  l'Iseran  à  Bonneval, 
dans  un  petit  monticule  herbeux,  non  loin  du  sentier,  au-des- 
sous des  premiers  chalets.  Chacun  des  membres  présents  put  en 
récolter  et  comme  toutes  les  souches  furent  respectées  ainsi  que 
les  rosettes  stériles,  on  rencontrera  encore  cette  plante  pendant 
longtemps  encore,  nous  l'espérons  du  moins. 

Elle  fut  découverte,  pour  la  première  fois,  en  1889,  parmi  les 
parents  à  Valsavarenche  (Alpes  graies,  d'où  son  nom),  vers 
3.ooo  mètres  d'altitude,  près  du  chemin  qui  conduit  au  col 
Lauzon. 

En  1895,  Mme  Gysperger,  la  retrouvait  à  Valnontey  (val  de 
Cogne)  en  Piémont  et  M.  Wilczek  la  cueillait  sur  le  versant  du 
col  Lauzon,  dans  cette  même  vallée.  Elle  croît  là  en  abondance. 

En  1898,  M.  V.  Jaccod,  récolte  VA.  Graia,  dans  le  vallon  du 
Grauson  (val  de  Cogne);  en  1902,  MM.  Besse  et  Vaccari  (3),  la 
rencontrent  dans  le  val  de  Saint-Marcel  entre  la  Chaz  et  Colle, 
puis  quelques  jours  plus  tard,  au  val  di  Ponton,  au-dessus  de 
Chambave,  en  allant  au  col  Lantane  (25oom). 

En  1903,  MM.  Wilczek  et  Maillefer,  la  retrouvent  sur  la  mo- 
raine qui  domine  Money  près  de  Valnontey. 


(1)  L.  Vaccari:  Sub  valore  sistematico  délie  Achillea  Morisiana  Rchb.  f.  et 
A.  Haussknechtiana  Asch. 

(2)  Ein  neuer  Achillea  Bastard.  Verhandl.  des  Bot.  ver.  der  Prov.  Branden- 
burg,  XXXI,  Berlin,   1889. 

(3)  L.   Vaccari  :  A.  Graia  Beyer  (A.  nana  X Morisiana)  Nella  valle  d'Aosta, 
1903. 

22 


326  ACADÉMIE  DE  GÉOGKAPHIE  BOTANIQUE 

Enfin  en  août  1906,  MM.  Correvon  et  Vaccari,  la  signalent 
au  col  de  Fenêtre  au-dessus  de  Dondennaz,  en  allant  dans  la 
vallée  de  Cogne.  En  tout,  sept  localités,  les  seules  connues 
jusque-là,  à  ma  connaissance  du  moins. 

La  localité  française  du  vallon  de  la  Lenta,  constitue  donc  la 
8e  station  de  ce  rare  hybride.  Sa  recherche  s'impose  partout  où 
croissent  ensemble,  les  Achillea  Herba-Rota  et  A.  nana,  notam- 
ment dans  les  Hautes-Alpes  (massif  du  mont  Viso)  où  malgré 
mes  recherches  répétées,  je  n'ai  pu  la  découvrir,  ainsi  que  dans 
les  Alpes-Maritimes. 

Pour  en  faciliter  la  découverte,  cédant  à  la  demande  de  plu- 
sieurs de  nos  collègues,  j'en  donnerai  une  courte  diagnose,  dia- 
gnose  faite  sur  des  échantillons  authentiques  que  je  dois  à  l'ai- 
mable bienveillance  de  mes  amis,  MM.  Correvon  et  Vaccari. 
Ces  échantillons  sont  de  tout  point  identiques  à  ceux  de  la 
Lenta,  auxquels  je  les  ai  comparés.  , 

X  Achillea  Graia  Beyer  /.  c.  :  «  Plante  ayant  le  port  de  VA. 
nana,  s'en  distingue  aisément  par  Y  absence  du  tomentum  blanc 
plus  ou  moins  laineux,  remplacé  dans  l'hybride  par  des  poils 
donnant  à  la  plante  un  aspect  grisâtre  caractéristique.  Les 
feuilles  ont  les  lobes  élargis,  entiers  ou  faiblement  dentés  rap- 
pelant ceux  de  Y  Achillea  Herba-Rota.  Les  écailles  de  l'invo- 
lucre  sont  bordées  de  brun  et  non  de  noir  comme  dans  Y  A .  nana. 
Donc,  l'aspect  gris  de  la  plante,  ses  capitules  (rappelant  ceux  de 
Y  A.  Herba-Rota),  ses  teuilles  à  segments  beaucoup  plus  larges 
que  dans  A.  nana,  permettent  de  la  reconnaître  aisément. 

Senecio  uniflorus  Allioni. 

C'est  une  des  hautes  raretés  de  la  flore  de  Savoie.  Elle  y  fut 
primitivement  découverte  par  Allioni  dans  les  Alpes  d'Aoste  : 
«  Habitat  in  editissimis  jugis  alpium,  quœ  a  monte  S.  Bernardi 
ad  montem  Cenisium  protenduntur  et  frequentissima  occurrit 
in  alpibus  Soanae,  Grassoney,  Alpe  Re,  Bonaval,  monte  Galese, 
et  Col  di  Cogne  et  inter  Giaveno  et  Cumiana  »  (1). 

On  le  trouve  aussi  au  Simplon,  à  Zermatt,  à  Saas-en-Valais  ; 
sur  la  montagne  d'Intra(Tessin)  et  à  Betta-Furca  sur  le  versant 
méridional  du  mont  Rose  (2),  mont  Verbano,  col  d'Olen,  ver- 


(1)  Allioni  :  Flora  Pedemontana,  1,  p.  201 . 

(2)  Saint-Lager  :  Notes  sur  quelques  plantes  rares  delà  Haute-Maurienne, 
p.   10. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  327 

sant  sud  (Wilczek).  Des  alpinistes  m'ont  affirmé  sur  la  présen- 
tation d'échantillons  de  TOuille  de  Ré,  l'avoir  vu  abondant, 
près  du  nouveau  refuge  des  Evettes  (commune  de  Bonneval).  Il 
aurait  aussi  été  trouvé  dans  les  Hautes-Alpes,  à  Chazellet  par 
E.  du  Vallon  (i). 

Cette  jolie  espèce  alpine,  comme  ses  congénères,  les  Senecio 
incanus  des  Alpes  occidentales;  Senecio  carniolicus  (Alpes 
orientales  et  Tessin)  ;  Senecio  leucophyllus  (Pyrénées,  mont 
Mézenc)  sont  considérés  par  M.  Chodat,  avec  raison  ce  me 
semble,  comme  des  espèces  vicariantes  d'une  souche  très  voi- 
sine du  S .  Cineraria,  espèce  méditerranéenne  s'étendant  du 
Portugal  jusque  dans  l'Archipel  et  le  Peloponèse  (2).  C'est  un 
argument  en  faveur  de  l'origine  polytopique  des  espèces  de 
M.  J.    Briquet. 

«  Ces  Séneçons  sont  forts  intéressants  en  ce  sens  qu'ils  repré- 
sentent sans  doute  un  des  types  de  l'ancienne  flore  alpine  pré- 
glaciaire. Il  est  pour  moi  hors  de  doute  qu'ils  sont  sortis  d'une 
souche  très  voisine  du  S.  Cineraria,  si  répandu  sur  toutes  les 
côtes  de  la  Méditerranée  à  partir  du  Portugal  jusque  dans  l'Ar- 
chipel et  le  Peloponèse.  On  le  trouve  aussi  dans  le  midi  de  la 
France,  en  Ligurie,  en  Corse,  etc.  Cette  espèce  touche  les  Pyré- 
nées à  Banyuls  et  Port-Vendres,  elle  rejoint  les  Alpes  à  Digne. 
Or  il  est  à  remarquer  que  le  S.  leucophyllus  des  Pyrénées  et  de 
l'Ardèche  n'est  guère  qu'un  type  dérivé  de  cette  espèce.  Le 
S.  Pearsonii  de  Not.,  des  Alpes-Maritimes,  répète  en  petit  le 
S.  leucophyllus  des  Pyrénées,  n 

«  Nos  Senecio  incanus  et  uniflorus  sont  donc  à  notre  avis  des 
plantes  alpines  tertiaires  sans  doute  refoulées  de  nos  régions 
pendant  l'époque  glaciaire  et  qui  auraient  trouvé  refuge  dans  le 
massif  du  Grand-Paradis,  d'où  avec  le  retrait  des  glaciers,  elles 
ont  pénétré  à  la  fois  vers  la  Maurienne  et  vers  le  massif  du  mont 
Rose!  »  (3). 

Nous  avons  cueilli  cette  plante  en  abondance  sur  l'Ouille- 
de-Ré,  l'Ouille  de  Pariote  et  les  sources  de  l'Arc. 


(1)  Rouy  :  FI.  de  France,  8,  p.  333. 

(2)  Chodat  :  Remarques   de   Géographie    Botanique,  T.    XLI,    p.    CCCII 

(i8g4). 

(3)  Chodat:/.  c.  p.  CCCIII. 


328  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

Hybrides  des  S.  incanus  et  uniflorus 

Allioni,  dans  son  Flora  Pedemontana,  I,  p.  201,  avait  remar- 
qué que  le  S.  uniflorus  donnait  par  la  culture  une  hampe  pluri- 
flore.  Or  on  remarquée  l'Ouille  de  Ré  ce  Senecio  uniflorus  var. 
pluriflore,  avec  2-3  capitules. 

Mais  en  dehors  de  cette  variation,  on  trouve  ça  et  là,  pêle- 
mêle  au  milieu  des  parents,  des  formes  intermédiaires  vraisem- 
blablement, observées  depuis  longtemps  déjà  par  le  chanoine 
Favre  et  M.  le  Dr  Ghabert  (in  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.  i883  p.  i3). 
On  peut  ranger  ces  hybrides  en  deux  catégories  suivant  la  pré- 
dominance dans  leur  formation,  tantôt  du  S.  incanus,  tantôt  du 
S.   uniflorus. 

i°)  Le  groupe  du  X  S.  Laggeri  Schuhz  Bip.  (S.  super 
incanus  X  uniflorus).  Ouille  de  Ré  à  Bonneval  (Chabert)  Suisse  : 
Valais  (Zermatt,  Saas  (chanoine  Favre). 

Le  groupe  du  X  S.  Chaberti  Petitmengin,  in  Le  Monde  des 
Plantes  n°  3o  (1904)  p.  46  (S.  super  uniflorus  X  incanus). 

Cet  hybride  ressemble  beaucoup  au  S.  uniflorus  var.  pluri- 
flore,  mais  dans  cette  plante  Ja  presque  totalité  des  achènes  avor- 
tent, alors  qu'ils  sont  normalement  conformés  dans  la  simple 
variété. 

M.  Chodat,  dans  la  consciencieuse  étude  précédemment  citée 
p.  CCCII  ne  paraît  pas  très  affirmatif,  quant  à  la  valeur  de  ces 
hybrides;  pourtant  trois  années  différentes,  nous  avons  eu  l'oc- 
casion d'observer,  vivants  et  in  situ,  de  nombreux  échan- 
tillons des  intermédiaires  précités^  ils  nous  ont  paru  nettement 
caractérisés. 

Armoises  hybrides  de  la  flore  savoyarde 

X  Artemisia  Sylviana  Wolf  (1)  (Art.  mutellinu  X  spicata). 
Rochers  sur  la  rive  droite  du  torrent,  dans  la  vallée  de  la  Lom  - 
barde  près  Bessans,  presque  au  fond  du   vallon  (Petitmengin, 
août  1904). 

X  Artemisia  Seileri  Wolf  (Art.  glacialis  X  mutellina). 
Rochers  dans  le  vallon  de  la  Lombarde  près  Bessans  (Petitmen- 
gin   1904). 


(1)  Pr  O.   Wolf:  Floristicke   Miscellaneen  aus  dem  Wallis,  in  Bull.  Soc. 
Murith.  du  Valais,  1 89^,  pp.  256-264. 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  329 

X  Artemisia  Wolfii  Petitmengin  (Art.  campestris  var. 
argyrea  X  Absinthium). 

Cet  hybride  que  j'ai  de'crit  (Monde  des  Plantes,  ier  nov. 
1904,  p.  46)  sur  des  échantillons  récoltés  inter  parentes 
dans  la  vallée  d'Avérolle  non  loin  de  ce  dernier  hameau,  sur 
les  pentes  schisteuses  bordant  le  chemin,  à  droite  en  venant  de 
Bessans,  se  retrouvera  partout  où  les  parents  croissent  ensemble. 
11  faut  se  garder  de  le  confondre  avec  certaines  formes  de  la 
var.  argyrea  de  l'A.  cavipestris.  L'hybride  se  reconnaîtra  aisé- 
ment à  ses  folioles  plus  larges  couverts  d'un  tomentum  terne, 
non  soyeux. 

X  Artemisia  Perrieri  Petitmengin  (il  (Art.  nana>  mutel- 
lina)  Cet  intéressant  hybride  se  rencontrera  avec  les  parents  çà 
et  la.  Nous  l'avons  retrouvé  cette  année  à  sa  localité  classique  : 
Moraine  frontale  du  glacier  de  la  Galise,  cailloutis  au-dessus  du 
Plan-du-Prarion. 

Il  existe  un  autre  hybride  Art.  Mutellina  >  nana  Wolf, 
découvert  par  ce  botaniste,  sur  les  moraines  du  Findelenglets- 
cher  à  Zermatt  (1899).  J'ai  eu  en  mains,  grâce  à  l'aimable  bien- 
veillance de  M.  le  Pr  Dr  Schinz  de  Zurich,  les  types  de  Wolf 
lui-même,  ce  qui  m'a  permis  de  leur  comparer  mes  spécimens 
de  Savoie,  qui  en  [sont  différents. 

X  (?)  Artemisia  Burnati  Wolf. 

Cette  plante,  qui  ne  me  paraît  être  qu'une  variété  à  capitules 
plus  condensés,  à  feuilles  beaucoup  plus  tomenteuses,  beaucoup 
plus  découpées  que  dans  le  type,  se  rencontre  par  pieds  isolés, 
sur  les  bords  de  l'Arc  à  Lanslebourg.  L'examen  sur  le  vif  que 
MM.  Charbonnel,  Sudre  et  moi,  en  avons  fait,  en  comparant  la 
plante  de  Lanslebourg  avec  les  photographies  du  type  de  Wolf, 
nous  a  laissé  très  perplexe,  quant  à  la  valeur  de  ce  prétendu 
hybride  !  Des  observations  ultérieures  s'imposent  partout  où  les 
parents  croissent  ensemble,  ce  qui  ne  manque  pas  dans  la  Mau- 
rienne  et  la  Tarentaise. 

Gremli  (FI.  de  Suisse,    p.  268),  mentionne  un   X  Artemisia 
Taraspensis  Gremli  inéd.  (=  A.  vestita  Brugg.,    Magnier,    F. 
Selecta,  n°  3289  non  Wall.)  entre  les  A.  Absinthium  et  A.  vul- 


(1)  M.  Petitmengin,  in  Monde  des  Plantes,  n"  3q  (1906),  p.  22. 


330  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 


garis.  N'ayant  pas  vu  la  plante  de  Tarasp,  nous  ne  pouvons  for- 
muler aucune  opinion  à  ce  sujet. 

Centaurea  transalpina  Schl.  (C.  nigrescens  var.  transal- 
pina). 

Indique'  par  M.  le  Dr  Chabert  (i)  dans  les  prairies  alpines 
autour  du  village  de  Bessans  (Savoie). 

C'est  une  sous-espèce  très  curieuse  du  C.  nigrescens,  caracté- 
risée par  ses  «  appendices  petits,  espacés,  triangulaires,  de  sorte 
que  l'involucre  paraît  bigarré  de  vert  et  de  noir  »  (2). 

On  trouve  cette  plante  dans  la  Suisse  méridionale,  Val  Vedro, 
Lago  d'Orta,  Tessin,  Lac  de  Corne,  l'Italie  septentrionale  et 
moyenne  (Toscane,  etc.). 

C'est  encore  une  de  ces  nombreuses  espèces  disjointes  attei- 
gnant en  Savoie,  la  limite  extrême  de  sa  dispersion.. 

Hieracium  pseudo-lanatum  Arvet-Touvet,  Hier.  Alp.  fr., 
p.  60. 

Pâturages  rocailleux  et  rochers  du  Mont-Cenis  (M.  Bruneau) 
«  Nouveau  pour  les  Alpes  de  Savoie  et  le  Mont-Cenis  »,  M.  Ar- 
vet-Touvet, in  litt.  28  oct.  1907. 

Cortusa  Matthioli  L. 

Elégante  Primulacée,  que  l'on  trouve  dans  les  endroits  mous- 
sus et  rocheux:  d'abord  entre  la  Gurra  et  Tignes,  puis  dans  les 
gorges  sur  la  rive  gauche  de  l'Isère  entre  Tignes  et  Laval.  La 
plante  y  est  abondante. 

Molineri  l'aurait,  dit-on,  naturalisée  au  Mont-Cenis  dans  la 
Gorge  de  Savalin  où  notre  ami  M.  Bruneau  l'a  encore  cueillie 
cette  année  (3). 

(1)  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  1884,  p.   .170  et  suiv. 

(2)  Gremli  :  FI.  de  Suisse,  édit.  française,  p.  288. 

(3)  M.  le  Dr  A.  Chabert  à  propos  de  la  spontanéité  du  Cortusa,  à  Savalin, 
s'exprime  ainsi  (in  Pampanini,  Essai  sur  la  Géogr.,  Bot.  des  Alpes,  Fribourg 
iqo3,  p.  1 58-i  5g)  «  Quant  au  Cortusa  Matthioli,  Bonjean  l'a  elFectivementsemé 
non  loin  de  l'Hospicedu  Mont-Cenis,  qu'il  a  habité  de  1804  à  1809,  pour  ne  pas 
être  obligé  d'aller  le  chercher  au  loin  pour  ses  échanges  et  les  ventes  des  plan  tes. 
Mais  M.  Songeon,  me  fait  remarquer  qu'il  existe  en  trop  grande  abondance  à 
à  Savalin  (Mont-Cenis)  pour  ne  pas  y  être  parfaitement  autochtone,  comme 
il  l'est  au  Val  de  Tignes  et  entre  Tignes  et  la  Gura,  comme  il  l'est  d'autre 
part  sur  le  versant  piémontais,  au  mont  Gravera  près  Suse  où  M.  Per- 
rier  de  la  Bâthie  l'a  trouvé  abondant  en  1848-1850.  Le  Cortusa  est  donc 
bien  indigène  au  Mont-Cenis  à  Savalin,  localité  intermédiaire  entre  les  loca- 
lités savoyardes  et  piémontaises.  »  Dr  Chabert  in  litt. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  331 

L'aire  de  dispersion  de  cette  inte'ressante  espèce  est  très  éten- 
due; on  la  trouve  au  col  de  Tende,  dans  les  Alpes  de  Salzbourg, 
le  Tyrol,  les  Alpes  autrichiennes,  les  Carpathes,  l'Oural,  le 
Turkestan,  l'Afghanistan,  le  Sikkim,  l'Himalaya,  l'Ataï,  la 
Tsungarie,  le  lac  Baikal,  la  Dahurie  jusqu'aux  portes  de  Péking 
et  au  Japon. 

C'est  un  élément  boréal  alpin,  affectionnant  les  montagnes 
calcaires.  Le  Dr  Pampanini  la  place  dans  le  grand  groupe  des 
espèces  alpines-arctiques,  parmi  les  espèces  alpines-eurasia- 
tiques,  et  après  en  avoir  indiqué  la  distribution,  il  ajoute  : 
«  L'allure  de  cette  distribution  est  bien  celle  d'une  plante  arri- 
vée du  nord-est  et  dont  l'aire  alpine  a  été  disjointe  par  une 
extension  des  glaces  »  (i). 

Pedicularis  recutita  L. 

Le  P.  recutita  L.  fut  découvert  par  MM.  Perrier  et  Songeon, 
au  Mont-Mirantin,  puis  autour  du  lac  de  la  Girottaz  près  de 
Hauteluce;  on  le  signala  ensuite  dans  la  vallée  des  Allues,  au 
Bas  du  Mottet,  entre  Aime  et  le  Crêt  du  Ré,  au  mont  Cormet 
(Cormet  d'Arêche)  et  au  col  du  Bonhomme.  M.  Perrier  le  trouva 
aussi  dans  le  petit  bois  de  mélèzes  qui  se  trouve  sur  la  rive 
gauche  de  l'Isère  entre  Val  d'Isère  et  l'entrée  des  gorges.  Depuis 
j'ai  eu  l'occasion  de  le  voir  dans  ces  gorges  mêmes,  toujours  sur 
la  rive  gauche,  à  i  kilom.  b  à  peine  de  Tignes.  Il  y  en  a  là,  une 
vingtaine  d'échantillons  très  beaux  et  très  florifères. 

En  dehors  de  la  Savoie,  on  ne  le  retrouve  plus  en  France.  Il 
croît  en  Suisse,  dans  le  Tyrol,  dans  le  Piémont  et  l'Italie  sep- 
tentrionale, Baumgartner  prétend  l'avoir  aussi  rencontré  en 
Transsylvanie. 

C'est  un  élément  franchement  alpin,  dont  le  centre  de  dis- 
persion paraît  être  les  Alpes  orientales  d'où  il  se  serait  répandu 
jusque  dans  les  Alpes  pennines  et  la  Savoie. 

Au  Grand  Saint-Bernard  (Alpe  de  La  Baux),  il  donne  le  rare 
hybride  X  P.  atrorubens  Schleicher  (=  P.pennina  Gaudin  ap. 
Murith).  Ce  Pedicularis  serait  l'hybride  des  P.  recutita  ex  P.  in 
carnata  (?) 

Nyman    l'indique   aussi   dans   le  Tyrol    (2),    Bentham    dans 


(1)  Dr  Pampanini  :  Essai  sur  la  Géographie  bot.  des  Alpes,  jooji.p.  1 5-2  et  ss. 

(2)  Conspectus,  p.  553. 


332  ACADÉMIE   DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

le  Prodromus  de  De  Candolle,  l'indique  au  Mont-Cenis,  c'est 
une  erreur.  Le  Pedicularis  atrornbens  Schl.  ne  s'y  rencontre 
nullement. 

Il  s'agit  tout  simplement  de  la  var.ATRORUBENs(Schl.)  Camus  (1) 
du  Pedicularis  gyrofiexa  Vill. 

Horminum  pyrenaicum  L. 

Curieuse  Labiée,  cantonnée  en  Savoie,  dans  les  clairières  et  les 
pelouses  au  dessus  du  village  de  Saint-Bon  où,  durant  trois 
années,  nous  l'avons  observée  et  où  elle  a  toutes  les  allures  d'une 
plante  parfaitement  spontanée  ! 

M.  le  baron  Perrier  qui  l'y  a  découverte  s'exprime  ainsi 
(Guide  du  Botaniste  en   Tarentaise,  1894,  p.  24)  : 

«  UHorminum  pyrenaicum,  découvert  en  1876,  par  M,  Ber- 
nard Verlot  et  moi,  est  très  répandu  dans  la  vallée  des  Avals,  où 
il  croît  sous  les  sapins,  dans  les  clairières  et  autour  des  blocs  de 
rochers  depuis  le  Plan  de  la  Rosière  jusqu'au  pied  de  la  Petite- 
Val,  soit  dans  une  zone  altitudinaire  comprise  entre  1400  et 
1800  mètres.  Je  l'ai  vainement  cherché  dans  les  vallées  voisines 
des  Allues  et  de  Pralognan.  » 

Cette  belle  espèce  est  tout  à  fait  spontanée  dans  cette  localité, 
comme  dans  les  stations  analogues  des  Alpes-Maritimes,  des 
Pyrénées  et  du  Tyrol.  Si  elle  est  restée  inaperçue  jusqu'en  1 876  ; 
c'est  probablement  à  son  mimétisme  avec  le  Salvia  pratensis, 
abondant  dans  les  mêmes  lieux,  qu'on  le  doit.  M.  le  Dr  Saint- 
Lager  (2),  prétend,  à  tort  ce  me  semble,  que  la  plante  y  ait  été 
naturalisée  par  les  moutons  transhumants  venus  du  Tessin  ou 
de  la  Lombardie.  » 

Or,  je  souscris  entièrement  à  cette  manière  de  voir  formulée 
par  le  vénéré  doyen  de  la  flore  savoyarde,  qui  plus  tard  encore, 
dans  le  Bull.  Herb.  Boissier,  en  1894,  p.  428,  dit  : 

«  L 'Horminum  n'est  pas  plus  naturalisé  que  X Hypericum 
nummularium  dans  le  massif  de  la  Grande-Chartreuse  ou  le 
Teucrium pyrenaicum  dans  celui  du  Vercors.  »  M.  le  Dr  Chabert 
est  également  du  même  avis. 

Il   faudrait  alors  invoquer  cette   même  naturalisation  pour 


(1)  Catalogue  des  plantes  de  France,  Suisse  et  Belgique,  p.  216. 

(2)  Saint-Lager  :  Annales  de  la  Société  Bot.  de  Lyon,  1899  et  Comptes- 
Rendus,  idm.,  1901,  p.  34  (22  octobre). 


ACADÉMIE   DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  333 


YAdonis  pyrenaica  des  Alpes-Maritimes  par  exemple  et  pour 
une  infinité  d'autres  plantes  encore  1 

Je  crois  tout  simplement,  comme  l'exprimait  M.  Perrier  avec 
tant  de  bon  sens,  que  nous  avons  là  une  de  ces  espèces  dis- 
jointes, comme  on  en  rencontresouvent.  La  lecture  dece  compte- 
rendu,  en  montrera  quelques  exemples  suggestifs. 

Ne  retrouve-t-on  pas  le  Gentiana  pyrenaica  dans  les  Car- 
pathes,  le  Viola  Cornuta,  en  Carniplc  et  en  Carinthie,  sans 
qu'il  puisse  être  question  d'introduction  ou  de  subspontanéité. 

L'Horminum,  se  rencontre  dans  les  Pyrénées  et  dans  la  Cas- 
tille  (Encinillas  Lange!)  dans  les  Alpes-Maritimes,  en  Suisse 
(Grisons-Tessin),  en  Lombardie,  en  Carniole,  en  Corinthie, 
dans  le  Tyrol,  dans  les  Alpes  de  Salzbourg  et  dans  les  Alpes 
apuanes. 

Les  localités  des  Alpes-Maritimes  ont  quelque  analogie  avec 
celle  de  Saint-Bon,  car  elles  n'occupent,  l'une  d'entre  elles  du 
moins,  que  quelques  centaines  de  mètres  carrés  : 

«  Sur  le  chemin  qui  mène  de  Pallanfré  à  Entraque  par  le  col 
de  Garbella,  versant  de  Pallanfré,  dans  un  espace  d'une  centaine 
de  mètres  carrés  (11  juillet  1876,  2  août  1882)  puis  sur  les 
sommités  entre  ce  dernier  col  et  le  mont  Colombo  (26  juil- 
let 1 892)  et  encore  sur  les  pentes  dominant  la  Gias  de  Colombo, 
au  S.  W.  de  ce  dernier  (28  juillet  1892).  L'Herbier  Lisa  contient 
encore  H.  pyrenaicum,  provenant  de  Ciappera,  à  l'extrémité 
supérieure  de  la  vallée  Macra,  près  du  col  Saint-Maurice  ;  cette 
localité  est  nouvelle  pour  l'Italie  (1). 

L'Horminum,  ainsi  que  le  fait  très  justement  remarquer 
M.  J.  Briquet,  ne  fleurit  que  la  deuxième  année. 

Il  affectionne,  de  préférence,  les  pelouses  alpines. 

Les  Tulipes  de  Savoie 

On  est  quelque  peu  surpris,  de  rencontrer  dans  les  moissons 
de  la  Maurienne,  dans  une  haute  vallée  alpine,  parmi  les  mois- 
sons, les  superbes  fleurs  de  tulipes.  Il  semble  que  ces  filles  de 
l'Orient,  se  soient  égarées  dans  ces  parages  éloignés. 

L'origine  des  tulipes  de  Savoie,  comme  du  reste  celle  du  Dau- 


(1)  J.  Briquet  :  Labiées  des  Alpes-Maritimes,  III  (1895),  p.  47761478. 


334  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTAMQUE 


phiné,  a  fait  verser  des  flots  d'encre.    De  très  intéressants   mé- 
moiresonte'té  publiéspar  MM.  Chabert(i),  Levier  (2),  Caruel  (3). 

Il  paraît  que  dans  certaines  vallées  savoyardes,  les  maquignons 
et  les  marchands  de  bestiaux,  se  servent  pour  traiter  leur  marché 
d'une  langue  étrange,  mais  dont  beaucoup  de  mots  dénotent 
une  origine  mauresque.  Ce  serait,  dit-on,  la  survivance  d'an- 
ciennes mœurs  aujourd'hui  disparues.  En  effet,  si  l'on  en  croit 
la  tradition,  les  Maures  se  seraient  réfugiés  aux  heures  de  persé- 
cution, dans  ces  vallées  retirées  où  ils  eurent  une  plus  complète 
sécurité.  Ils  auraient  apporté  avec  eux  des  bulbes  de  tulipes  dont 
les  Musulmans  ornent  volontiers  leur  cimetière,  comme  symbole 
délicat  d'immortalité.  Nos  tulipes  de  Savoie,  seraient  les  des- 
cendantes, revenues  à  l'état  sauvage  après  plusieurs  siècles,  des 
bulbes  importés  par  les  Maures  qui  les  cultivaient  ainsi  que  le 
Safran.  Certains  botanistes  sourient  de  ces  considérations 
d'ordre  philogique  et  ethnologique,  néanmoins,  jusqu'à  preuve 
du  contraire,  j'ajouterai  foi  à  ces  renseignements  qui  m'ont  été 
donnés  par  un  botaniste  de  mes  amis,  dont  le  témoignage  est 
digne  de  toute  confiance  (4). 

C'est  assurément  là  un  curieux  problème  de  géographie  bota- 
nique. Le  Titlipa  maleolens  de  Sion  et  du  Piémont,  le  Tulipa 
Didieri  G.  G.  non  Jord  [T.platystigma  JordJ,  de  Guillestre,  les 
quatre  oucinq  espècesde  Savoieque  je  cultiveetquiprésententdes 
caractères  très  nets  que  plusieurs  années  de  culture  ne  modifient 
nullement,  restent  un  point  d'interrogation  qu'il  sera  difficile 
de  lever!  Il  y  a  des  arguments  très  convaincants  de  côté  et 
d'autre,  mais  il  n'y  en  a  pas  suffisamment  pour  qu'on  puisse  se 


(1)  Chabert  :  Origine  des  Tulipes  de  Savoie,  in  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  1860, 
p.  2bo  et  i883,  p.  245. 

(2)  Levier  :  I    Tulipani  di  Firenze   el  il  Darwinisme»  (Rassegna  Settima- 
nale,  II,  n°  17,  1878. 

Levier  :  L'origine  des  Tulipes  de  la  Savoie  el  de  l'Italie,  in  Arch.  de  Biolog 
Turin,  avril  1884. 

(3)  Caruel  :  La  questionedei  Tulipani  di  Firenza  (Atti  délia  Soc.  losc.  di 
Scien^.  natural.  Vol.  IV,  îasc.  1). 

(4)  M.  le  Dr  Chabert,  /.  c.  fait  observer  que  c'est  vers  l'année  732,  après 
la  bataille  de  Poitiers  où  Charles-Martel  les  vainquit,  que  les  Sarrazins  se 
réfugièrent  en  Savoie.  Beaucoup  de  noms  de  localités  actuelles,  attestent  ce 
fait  :  Montagne  des  Sarrasins,  Crête  des  Sarrasins,  Pas  des  Sarrasins!  — 
(idm.  Bull.  Soc.  Bot.  France,  1860L  M.  le  baron  Perrier  de  la  Bàthie  fait 
observer  des  faits  analogues  (in  Bull,  llerb.  Boissier,  igo5,  p.  5o8). 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  335 

prononcer  en  toute  assurance.  Ladispersion  des  espèces  savoyar- 
des est  la  suivante  : 

i°)  Fleurs  jaunes  :  Tulipa  Billetiana  Jord.  in  Descript.  quelques 

nouvelles  Tulipes,  Lyon,  1 858  p.  3.  Mois- 
sons, Vignes    de    Mâcot    en    Tarentaise, 
vers   y3o    mètres  d'altitude  ;    Saint-Jean- 
de-Maurienne  (i). 
—  Tulipa  Marjoletti  Perr.    Songeon.    Mois- 

sons à  Aime. 

2°)  Fleurs  purpurines  :  Tulipa  Mauriana  Jord.   et    Fourreau. 

Moissons,    vignes    à   Saint-Jean-de- 
Maurienne. 

—  Tulipa     aximensis      Perr.      Songeon. 

Champs  cultivés  à  Aime. 

—  Tulipa  DiDiERiJord.    Champs,    mois- 

sons à  Aime  et  Saint-Jean-de-Mau- 
rienne. 
Tulipa  saracenica  Perrier  in  Bull.Herb. 
Boissier  1905,  p.  507.  Moissons  et 
prairies  récentes  à  Mont-André, 
commune  d'Hermillon,  près  Saint- 
Jean-de-Maurienne. 

—  Tulipa  planifolia  Jord.  — Aime. 

Carex  ustulata  Whgb. 

On  se  souvient  que  c'est  le  29  août  1887  que  M.  le  D1'  Saint- 
Lager  fils,  découvrit  le  Carex  ustulata,  dans  la  vallée  de  la  Lom- 
barde, près  de  Bessans,  «  sur  la  rive  gauche  du  torrent,  en  face 
du  glacier  de  la  Valette,  indiqué  sous  le  nom  de  Baoumet  sur  la 
feuille  179  bis  de  l'état  major  français.  »   (2). 

«  La  station  précise  de  ce  Carex  se  trouve  dans  de  petits  ter- 
ritoires marécageux  situés  sur  la  rive  gauche  du  torrent,  juste 
vis-à-vis  de  la  partie  inférieure  duglacierqui,  sur  les  cartes, et  en 
particulier  sur  la  carte  dite  de  la  Frontière  des  Alpes,  porte  le 


(1)  Notes  sur  quelques  plantes  rares  de  Savoie  par  MM.  Perrier  et  Songeon 
in  Bull.  Herb.  Boiss.  1894,  p.  428-435. 

(2)  Dr  Saint-Lager  :  Notes   sur  quelques  plantes  de  la  Haute   Maurienne, 
1889,  p.  4. 


336  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


nom  de  Baoumet.  La  plante  se  trouve  sur  de  petites  pentes  hu- 
mides situées  un  peu  au-dessus  du  torrent,  c'est-à  dire  à  un  ni- 
veau bien  inférieur,  cela  va  sans  dire,  à  celui  de  la  partie  infé- 
rieure du  dit  glacier  de  Baoumet  que  l'on  a  en  face  de  soi,  de 
l'autre  côté  de  la  vallée.  Le  chemin  de  la  vallée  de  la  Lombarde, 
se  trouve  au-dessus  de  la  station  du  Carex.  La  plante  était,  du 
reste,  peu  abondante  et  en  très  bon  état  de  fructification  à  la  date 
indiquée,  le  29  août.  »  Dr  Saint-Lager  in  litt. 

J'ai  cru  devoir  reproduire  ces  indications  manuscrites,  pour 
faciliter  sa  recherche  dans  le  vallon  de  la  Lombarde  où,  faute  de 
renseignements  suffisants,  je  n'ai  pu  le  récolter  moi-même,  il  y 
a  quelques  années. 

Ce  Carex  se  rencontre  encore  au  Mont  Viso  (Bords  du  Guil 
et  vallon  de  la  Taillante)et  dans  les  Pyrénées  ariègeoises:  vallon 
de  Barbouillère,  lac  de  l'Estagne,  Port  de  Paillères.  Il  est  très 
rare  aussi  dans  le  Valais  (Val  de  Bagnes  (Torrembé),  Rawyl.Diez, 
Val  d'Herens,  Fimberpassj,  le  Tyrol  (Fimberpass),  la  Styrie 
Hochschwal  et  Lantsh)  la  Carinthie  (autrefois  à  Margaritzen  où 
la  progression  du  glacier  de  Pasterzen  l'a  détruit).  Enfin,  G.  Don 
l'indique  à  Ben-Lawers,  en  Ecosse  où  nul  autre  botaniste  après 
lui  n'a  pu  le  retrouver(i).  On  le  rencontre  également  dans  l'A- 
mérique arctique  (2).  C'est  un  élément  boréal,  dont  nos  stations 
ne  sont  que  des  restes  d'une  aire  jadis  beaucoup  plus  étendue. 

La  station  du  Vallon  de  la  Lombarde  relie  les  stations  valai- 
sannes  à  celle  du  Mont  Viso. 

Carex  fimbriata  Schk.,  Car.  II  p.  61.  (1806)  =  C.  hispi- 
dula  Gaudin,  FI  Helv.  VI  p.  88(i83o)  =  C.  fuliginosa  Host 
Gram.  IV  p.  52  (1809)  non  Schkuhr,  1.  c. 

Col  de  Chavière  (Maurienne)  vers  25oo  mètres  ;  4  août  1898, 
Leg.  G.  Vidal. 

Les  stations  françaises  de  ce  Carex  sont  les  suivantes:  Hautes- 
Alpes  :  La  Grave  et  Villard  d'Arène,  au  pied  des  glaciers  ;  Lau- 
taret  sur  le  Combeynot,  vers  le  col  Lorichard  ;  Savoie  :  Col  de 
la  Madeleine,  à  la  Roche  Noire;  vallonnet  de  Bonneval.  Toutes 


(1)  Dr  Saint-Lager,  /.  c.  p.  4  et  Husnot,  Cypéracées  de  France,  Suisse, Bel- 
gique. 

(2)  C.  Richter  :  Plantae  euroyeae,  p.   161. 


ACADÉMIE    DE    GEOGRAPHIE   BOTANIQUE  337 

ces  localités,  ainsi  que  celle  du  Col  de  Chabrière,  découverte  par 
feu  notre  regrette' collègue  M.  Vidal,  se  trouvent  en  Maurienne. 
On  le  signale  en  Suisse  dans  le  Valais,  à  Zermatt  (Augstelberg 
et  Riffel)  ;  Vallée  de  Bagnes  (Thomas  in  Rchb.)  (i). 

Enfin,  f.  Bail,  1.  c,  l'indique  dans  les  Alpes  de  Viù  et  de  Lanzo, 
dans  le  Val  del  Lis;  Sieber,  dans  le  Tyrol  (Nym.  Consp. 
p.  772). 

Carex  clavseformis  Hoppe  ap.  Sturm,  D.  FI.  f.  6\  (i  835)  => 
C.  prœtutiana  Pari.,  FI.  It.,   II,  p.  182  (1 852). 

Entre  l'Ecot  etl'Ouillede  Ré;autourde  Bonneval  (MM.  Char- 
bonnel,  Léveillé  et  Madiot). 

Cette  rare  espèce  n'était  pas  encore  connue  en  France.  Elle 
croît  dans  le  Valais  (Alpes  sur  Bex,  Liapey,  Zermatt  (2),  dans  la 
Carinthie,  la  Carniole,  le  Tyrol.  On  le  retrouverait  aussi  dans 
l'Aragon  (?)  (3)  C.  Richter  dans  le  Plantas  europeae  p.  160  l'indi- 
que comme  endémique  des  Alpes  et  des  Abruzzes  ! 

C'est  encore  un  type  d'espèces  à  aires  disjointes  ! 

Carex  melanorhyncha  Lévl.  et  Vant.  in  Monde  des  Plantes 

n°  47,  p.  34. 

Col  de  l'Iseran,  9  août  1907,  (Mgr.  H.  Léveillé). 

Espèce  voisine  des  Carex  fimbriata  (C.  hispidula  Gaud.)  et 
C.  irrigua,  mais  distinct  du  premier  par  ses  utricules  nettement 
glabres  et  du  second  par  ses  utricules  verts,  nettement  nervés; 
des  deux  par  son  bec  noir  très  remarquable. 

Nous  croyons  utile  d'en  reproduire  ici  la  diagnose  princeps  : 

«  Rhizoma  repens;  culmus  gracilis,  10-20  cm.  altus,  glaber 
et  levis,  folia  glabra,  angusta  2  mm.  lata,  culmo  dimidio  bre- 
viora  :  bracteae  vaginantes  inflorescentia  breviores;  spicae  3-4 
superior  tota  mascula,  sat  longe  pedunculatus,  feminene  gracili- 
ter  pedunculatae,  inferior  quando  très  sunt  longe  distans;  squa- 
mae  femineae  rotundatae,  imo  cordato-emarginatae  interdum  mu- 
cronatas  purpureae  margine  aliquando  hyalinœ;  nervo  dorsali 
viridi  vel  lutescente;  utriculus  glaber,  trigonus,  valide  nervatus; 
ore  rotundo  nigro,  bifido,nec  raro  serrulato  ;  3  stigmata.  » 


(0  Chanoine  Rion  :  Guide  du  Botaniste  en  Valais,  Sion,   1872,  p.  220. 

(2)  Rion  :  Guide  du  Botaniste  en  Valais,  p.  219. 

(3)  Nyman  :  Conspectus,  p.  774. 


338  ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

Ce  Carex  est  à  rechercher  en  Maurienne  et  en  Tarentaise, 
ainsi  que  sur  le  versant  italien  dans  les  Alpes  de  Viù  et  de  Lanzo, 
où  on  le  retrouvera  probablement. 

Carex  fuliginosa  Schkuhr.  Car.  I,  p.  91  (1801)  =  C.  frigida 
Whgb.  Act.  Holm.  (i8o3)  p.  154. 

Col  de  Tlseran  (Mgr.  Léveillé,  août  1907). 

C'est  une  haute  nouveauté  à  ajouter  aux  espèces  de  la  flore 
française. 

Le  Carex  fuliginosa  est  signalé  par  M.  J.  Bail  (1)  dans  les 
Alpes  de  Viù  et  de  Lanzo.  Or  ces  montagnes  ne  sont  pas  très 
éloignées  du  col  de  Tlseran.  Le  col  de  PAutaret  qui  termine  la 
vallée  de  la  Lombarde  y  donne  accès. 

On  le  rencontre  aussi  dans  le  Tyrol,  les  Alpes  de  Salzbourg, 
la  Carinthie,  la  Carniole,  en  Hongrie,  dans  le  Banat  en  Croatie, 
en  Transsylvanie  (2). 

Le  C.  fuliginosa  est  une  espèce  à  aire  disjointe  dont  le  centre 
de  dispersion  paraît  se  trouver  dans  les  Alpes  orientales.  La 
station  de  l'Iseran  serait  la  limite  extrême  de  son  aire  vers 
l'Ouest. 

C.  Richter,  dans  le  Plantas  europex,  p.  162,  l'indique  comme 
endémique  des  Alpes  Austro-Hongroises  ! 


(1)  The  distribution  of  plantson  the  south  side  of  the  Alps.  London  1896, 
p.   219. 

(2)  Nyman  :  Conspectus,  p.  771. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  339 


SECONDE  PARTIE 

Compte-rendu  de  la  Session  extraordinaire  en  Savoie 

Dimanche  4  août 

Séance  d'ouverture 

(Hôtel  des  Alpes  à  Bozel,  à  8  heures  du  soir). 

Sous  la  présidence  d'honneur  du  vénérable  doyen  des  bota- 
nistes savoisiens,  M.  le  baron  Perrierde  la  Bathie. 

Etaient  présents  : 

Monseigneur  H.  Léveillé,  notre  cher  secrétaire  perpétuel, 
président  delà  session;  Mme  Arbost,  MM.  Arbost,  Bonati,  Ma- 
diot,  Marret,  Orget,  Petitmengin,  Sudre. 

Mgr.  Léveillé,  souhaite  la  bienvenue  à  Mme  Arbost  qui  a  eu 
la  délicate  attention  de  se  joindre  à  nous,  ainsi  que  M.  Paul- 
son,  représentant,  au  milieu  de  nous,  la  botanique  anglaise. 

M.  Perrier,  si  jeune  encore  de  cœur  et  de  mémoire,  dont  tous 
nous  avons  apprécié  la  bonté  et  l'aménité,  nous  donna  de  pré- 
cieux renseignements  sur  la  Flore  de  la  Maurienne  et  de  la  Ta- 
rentaise.  Il  nous  parla  de  la  présence  au  col  de  Savine  (col  de 
Clapier)  du  très  rare  Sempervivum  Gaudini  Christ,  nouveau  pour 
la  Flore  française;  il  nous  signala  la  présence,  au  sortir  des 
gorges  des  Bossières  dans  le  bassin  de  Tignes  du  Dracocepha- 
lum  Ruyschiana  et  d'une  foule  d'autres  bonnes  espèces.  Nul, 
mieux  que  lui,  n'était  à  même  de  nous  prodiguer  toutes  ces 
indications,  car  voilà  près  d'un  demi  siècle,  que  tantôt  accom- 
pagné de  son  ami,  feu  le  regretté  Songeon,  tantôt  seul,  il  a 
exploré  soigneusement  et  minutieusement,  tous  ces  massifs  dont 
seuls  les  écrits  d'Allioni,  Bellardi,  Ré  et  Colla  ne  nous  don- 
naient que  des  notions  imparfaites.  Nul  n'ignore  non  plus,  le 
retentissement  qu'eut,  non  seulement  en  France,  mais  à  l'étran- 
ger, l'apparition  du  fameux  mémoire  intitulé  :  Aperçu  sur  la 
distribution  des  espèces  végétales  dans  les  Alpes  de  la  Savoie 
{Bull.  Soc.  Bot.  France,  X,  i863). 


340  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

C'est  à  son  sujet  que  l'un  des  maîtres  delà  Ge'ographie  Bota- 
nique actuelle,  M.  le  Dr  J .  Briquet,  de  Genève,  disait  (i)  : 

«  C'est  en  1 863  que  parut  le  Mémoire  classique  de  Perrier  de 
la  Bâthie  et  Songeon,  dans  lequel,  faisant  un  grand  pas  en 
avant,  ces  deux  savants  établirent  d'une  façon  définitive  les  bases 
de  la  classification  phytogéographique  des  Alpes  occidentales.  » 

Aussi  sa  présence  était-elle  pour  nous,  l'heureux  gage  de  l'en- 
tière réussite  de  notre  session. 

L'auteur  de  ces  lignes,  est  heureux  de  lui  adresser,  ici,  publi- 
quement, un  hommage  ému  de  profonde  gratitude...,  car  c'est 
M.  Perrier  qui,  avec  une  tendre  sollicitude  de  tous  les  instants, 
a  guidé  ses  premiers  pas  encore  incertains,  dans  ce  riche  sanc- 
tuaire de  la  flore  savoisienne. 

Mgr.  Léveillé,  avec  sa  haute  compétence  de  monographe 
des  Onotheracées  et  des  Carex,  nous  invite  à  rechercher  au 
cours  de  nos  herborisations  certains  Epilobium  et  Carex  rares. 

C'est  à  cette  séance  d'ouverture  qu'à  lieu  l'admission  de  deux 
nouveaux  membres  pour  l'Académie  : 

M.  le  baron  Perrier  de  la  Bathie,  présenté  par  Mgr.  Lé- 
veillé et  M.  Petitmengin. 

Et  M.  Paulson,  botaniste  anglais,  présenté  par  MM.  Arbost 
et  Léveillé. 

Le  rare  Horminum  pyrenaicum,  de  Saint-Bon,  et  la  curieuse 
variété  laciniata  du  Ribes  petrœum,  que  quelques-uns  de  nos 
collègues  sont  allés  recueillir  ce  matin  même,  sont  distribués 
aux  membres  présents.  M.  Petitmengin,  venu  quelque  jours 
avant  par  Thermignon,  Entre  Deux-Eaux  et  la  Vanoise,  pré- 
sente les  quelques  espèces  rares,  qu'il  y  a  récoltées  : 

Crépis  jubata  (Vanoise),  Astragalus  leontinus  *(la  Rocheur) 
Potentilla  multifida  (la  Rocheur,  la  Vanoise)  Phaca  Gerardi 
(vallon  de  la  Leisse  et  de  la  Rocheur)  Potentilla  nivea  (La  Va- 
noise) Phaca  frigida  (la  Rocheur)  (2)  Géranium  aconitifolium 
(La  Rocheur),  etc. 

M.  le  Président  remercie  au  nom  de  l'Académie,  les  Compa- 


(1)  J.  Briquet  :  Recherches  sur  la  flore  du  district  savoisien,  1890,  p.  5. 

(2)  C'est  Huguenin  qui  découvrit  cette  plante  dans  le  vallon  de  la  Rocheur, 
l'Herbier  E.  Briard,  de  l'Université  de  Nancy,  en  possède  un  échantillon  dé 
cette  provenance. 


ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  341 

gnies  de  chemin  de  1er  qui,  avec  leur  obligeance  coutumière, 
ont  bien  voulu  nous  accorder  les  réductions  habituelles. 

Il  exprime  à  M.  le  baron  de  la  Bâthie  la  reconnaissance  de 
tous  et  lui  remet  au  nom  de  l'Académie  la  médaille  scientifique. 

Nota  :  Pour  le  programme  détaillé  des  excursions,  (hôtels, 
voitures,  etc.)  je  renvoie  les  lecteurs  au  plan  de  la  session  qui 
leur  a  été  remis  avant  l'ouverture. 


Liste  des  principaux  hybrides 

non  mentionnés  encore,    qui  ont  été  trouvés  en  Maurienne  et 
en  Tarentaise  et  qui  sont  à  rechercher  : 

X  Oxytropis  arnaudïï    Ptgin.  in  le  Monde  des  Plantes,  mars 
1905,  p.  16.  =  Phaca  astragalina  X  Oxytropis  cyanea  Gaud. 
Col  du  mont  Iseran  (P.  Durenne). 

X  Saxifraga  Huteri  Ausserd.  ap.  Kerner  =  Saxifraga 
oppositifolia  X  biflora. 

Graviers  de  l'Isère  entre  la  moraine  frontale  du  glacier  de  la 
Galise   et  le  plan  du  Prarion,  parmi  les  parents  (Petitmengin). 

En  étudiant  nos  récoltes  de  cette  année,  j'ai  retrouvé  parmi 
les  plantes  des  éboulis  morainiques  de  la  Galise,  un  exemplaire 
de  ce  remarquable  hybride  ! 

X  Carduus  personata  X  Cirsum  heterophyllum  :  Prairies  à 
Tignes  avant  d'entrer  dans  les  gorges  (Petitmengin). 

X  Centaurea  cirrata  Rchb.  (C.jacea  X  nervosa);  Brévières, 
à  6  kilomètres  de  Tignes  !  (Perrier  et  Songeon,  DrChabert). 

X  Androsace  Ebneri  Kern.=  Andr.  glacialis  X  obtusifo- 
lia  Gremli,  parmi  les  parents  au  col  de  l'Iseran  (P.  Durenne). 

X  Gentiana  Favrati  Rittener  in  Bull.  Soc.  Vaud.  Se.  nat. 
XXII  (1895).  Col  du  mont  Iseran  (Petitmengin),  Col  du  Palet 
(Petitmengin). 


20 


34-2 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Liste  des  principales  espèces  recueillies  (i) 
Dans  le  vallon  d'Entre-Deux-Eaux  et  le  vallon  de  la  Rocheur, 


Phaca  frigida. 
Phaca  Gerardi. 
Hugueninia  tanacetifolia. 
Biscutella  lasvigata . 
Thalictrum  sp. 
Potentilla  grandiflora. 
Potentilla  multifida. 
Car  ex  juncifolius . 

—  nigra. 
Juncus  trifidus. 
Triglochin  palustre. 
Crépis  aurea. 
Petrocallis  pyrenaica. 
Gentiana  punctata. 
Géranium  aconitifolium. 
Veratrum  Lobelianum. 
Astragalus  leontinus. 
Senecio  Doronicum. 
Senecio  incanus. 
Doronicum  hirsutum. 
Saussurea  alpina. 
Phyteuma  Halleri. 

—  globularaefolium. 

Silène  elongata. 

—  acaulis. 


Rhododendron  ferrugineum. 
Anémone  baldensis. 
Dryas  octopetala. 
Gentiana  verna. 

—  acaulis. 
Viola  calcarata. 

—      Zoysii. 
Géranium  sylvaticum. 
Primula  farinosa. 
Plantago  montana. 

—  alpina. 
Rumex  alpinus. 
Chaerophyllum   aureum. 
Achillea  nana. 

—  tanacetifolia. 
Betonica  hirsuta. 
Alchemilla  alpina. 

—  pubescens. 

Campanula  pusilla. 

—  rhomboidalis. 

—  barbata. 
Pedicularis  rosea. 

—  cenisia. 

Gregoria  Vitaliana. 


Lundi  5  août. 
Bozel- Saint -Bon.  —  Le  plan  de  la  Rozière. 


Thalictrum  fœtidum. 
Aquilegia  atrata. 
Polygala  Chamœbuxus. 
Pvrola  minor. 

J 

—  rotundifolia. 

—  secunda, 

—  uniflora 

—  chlorantha. 


Melampyrum  nemorosum. 
Goodyera  repens. 
Herminum  monorchis. 
Astrantia  minor. 
Erigeron  draebachensis. 
Achillea  nobilis. 
—        setacea. 


(i)  Ces  comptes-rendus  d'herborisations  ont  été  faits  d'après  les  listes  que 
m'ont  aimablement  communiquées  Mgr  Léveillé  et  MM.  Arbost,  Charbonnel, 
Coutagne  et  Madiot  ainsi  que  d'après  les  observations  personnelles  que  j'ai  pu 
faire  au  cours  des  trois  saisons  consécutives  d'herborisation  en  Savoie. 


ACADEMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


343 


Gypsophila  repens. 
Trifolium  alpestre. 
Astragalus  cicer. 
Vicia  silvatica. 
Lathyrus  heterophyllus. 
Coronilla  vaginalis. 
Epilobium  Fleischeri. 
Herniaria  incana. 
Ribes  petraeum. 

var.  laciniatum  Gave  (fruct). 
Mulgedium  alpinum. 


Hieracium  florentinum. 
Echinospermum  deflexum. 
Veronica  spicata. 
Horminum  pyrenaicum. 
Betonica  hirsuta. 
Globularia  cordifolia. 
Tofieldia  calyculata. 
Var.racemosaRchb.=T.collinaSchul: 

Œstr.  fl.,  p.  58i  (1794). 
Phragmites  communis  var? 
Cystopteris  fragilis. 


A  Bozel,  M.  le  Dr  Coutagne,   Ingénieur-Directeur  de  la  Volta, 
se  joint  à  nous. 

Champagny-le-Haut. 


Saponaria  ocymoïdes. 
Myricaria  germanica. 
Oxytropis  campestris. 
Potentilla  rupestris. 
Epilobium  collinum. 
Linnea  borealis. 
Primula  viscosa. 
Rhododendron  ferrugineum. 
Vaccinium  Vitis-Idaea. 


Polycnemum  majus. 
Thesium  alpinum. 
Empetrum  nigrum. 
Luzula  flavescens. 
Cynosurus  echinatus. 
Lycopodium  annotinum. 
Goodyera  repens. 
Gentiana  campestris. 


Nota  :  Pour  les  détails  de  station  concernant  les  espèces  rares, 
prière  lu  lecteur  de  se  reporter  aux  notes;  nous  n'avons  pu,  faute 
de  place,  donner  le  cannevas  détaillé  de  chaque  herborisation.  Sur 
l'autre  rive  du  Doron,  au  bois  de  Chevelu,  entre  Bozel  et  la  gorge 
de  Ballendaz,  on  trouvera  entre  autre  le  joli  Erica  carnea  ! 

A  l'Hôtel  des  gorges,  nous  sommes  rejoint  par  notre  collègue, 
M.  l'abbé  Charbonnel. 


Mardi  6  août 
Col  du  Palet 


Senecio  incanus. 

Biscutella  longifolia. 

Helianthcnuim   italicum   v.    villosum 

Rouy. 
Scabiosa    columbaria   var.   pubescens 

Jord. 
Leontopodium  alpinum. 
Aronicum  scorpioides. 


Teucrium  pyrenaicum. 
Myosotis  caespitosa. 
Cardamine  resedifolia. 
Primula  farniosa. 
Taraxacum  alpestre. 
Geum  montanum. 
Oxytropis  Halleri. 
—  montana. 


344 


ACADÉMIE    DE    GEOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Gnaphalium  dioicum. 
Veronica  alpina. 
Euphrasia  minima. 
—  hirtella. 

Polygala  vulgare  v.  alpestre  Rchb. 
Ranunculus  pyrenaeus. 
Hippocrepis  comosa  var.  genuina. 
Leontodon  hispidus. 
Leucanthemum  vulgare    var.    minus 

Gillot. 
Hieracium  villosum  Jacq.  var.   crini- 

tum  Frôhl. 
Carex  fœtida. 
Carex  frigida. 

—  firma. 

—  aterrima. 

—  atrata. 
Bellidiastrum  Michelii. 
Oxytropis  campestris. 
Crépis  aurea. 
Saxifraga  aizoides. 
Betonica  hirsuta. 
Erigeron  alpinus. 
Leucanthenum     vulgare    var.      ma  - 

crocephalum. 
Teucrium  montanum. 
Gypsophila  repens. 
Trifolium  Thalii. 
Plantago  montana. 
Carex  glauca. 

—  alba. 
Helianthemum  hirtum. 
Dianthus  brachyanthus. 
Cirsium  heterophyllum. 
Phyteuma  Halleri. 

Knautia  pratensis  var.  arvalis  Rouy. 

Campanula  pusilla. 

Epilobium  Fleischeri. 

Anthyllis  vulneraria,  f.  alpestris  Heg- 

tch.  var.  pallidiflora  Jord. 
Centaurea  nervosa. 
Thymus  montanus. 
Oxytropis  lapponica. 
Alsine  laricifolia. 
Cynosurus  echinatus. 
Potentilla    grandiflora  var.    genuina. 
Linaria  alpina. 
Cerastium  arvense. 
Alopecurus  Gerardi. 


Saxifraga  androsacea. 

—  oppositifolia. 
Soldanella  alpina. 

Alchemilla   pubescens   var.    flabellata 

Bus. 
Phyteuma  orbiculare. 
Ranunculus  acer. 
Ononis  Natrix. 
Homogy  ne- alpina. 
Leucanthemum  alpinum. 
Salix  reticulata,  var.  villosa  Léveillél 

(forme  à  feuilles  aranéeuses). 
Salix  retusa. 
Carduus  spiniger. 
Cardamine  alpina. 
Sempervivum  montanum. 
Trifolium  badium. 
Nigritella  angustifolia. 
Gentiana  bavarica. 
Alchemilla  pratensis  Schmidt. 
Phleum  Michelii. 
Sempervivum  tectorum. 
Centaurea    scabiosa,      var.     calcarea 

Jord. 
Poa  alpina. 

Sesleria  sphserocephala. 
Alchemilla  alpestris  Schmidt. 
Polygonum  viviparum. 
Campanula  rhomboidalis. 

—  barbata. 
Dryas  octopetala. 

Draba  aizoides  var.  genuina. 

Rhinanthus  lanceolatus  Kov. 

Gagea  Liottardi. 

Gentiana  utriculosa. 

Elyna  spicata. 

Apargia  Taraxaci. 

Geum  reptans. 

Equisetum    hiemale    (vers   1840™    en 

montant  au  col  du  Palet)  (M.  Cou- 

tagne). 
Anémone  baldensis. 

—  vernalis. 
Ranunculus  plantagineus. 
Dracocephalum  Ruyschiana  (Mgr  Lé- 

veillé). 
Hypericum  Richeri. 
Agrostis  alpina  var.  aurata. 
Phaca  astragalina. 


ACADEMIE  DE  GEOGRAPHIE  BOTANIQUE 


:U5 


Oxytropis  cyanea. 
Onobrychis  montana. 
Androsace  obtusifolia. 
Potentilla  aurea  var.  minor. 

—  minima. 
Crépis  blattarioides. 
Alchemilla  glaberrima. 
Saxifraga  moschata. 

—  oppositifolia. 

—  androsacea. 


Sedum  atratum. 

Gaya  simplex. 

Aronicum  scorpioides. 

Centaurea  montana  var.  lanceolata. 

—  alpestris. 
Hieracium  glaciale. 
Gentiana  brachyphylla. 

—  verna. 

—  bavarica. 

—  punctata. 


Versant  de  Tignes 


Hugueninia  tanacetifolia. 
Ranunculus  lutulentus  (Lac  de  Tignes). 
Potamogeton  marinus  (Lacde  Tignes). 
Meum  Mutellina. 
Saxifraga  Aizoon. 

—        muscoides. 
Aster  alpinus. 
Gentiana  excisa. 
Carex  nigra. 
Gregoria  Vitaliana. 
Viscaria  alpina. 
Pedicularis  gyroflexa. 

—  cenisia. 

—  incarnata. 
Betonica  hirsuta. 
Polystichum  rigidum. 
Festuca  violacea. 


Sedum  anglicum. 
Sagina  fasciculata. 
Silène  acaulis. 
Leontodon  autumnalis. 
Potentilla  caulescens. 
Triglochin  palustre. 
Salix  herbacea. 
Globularia  cordifolia. 
Leontopodium  alpinum. 
Callianthemum  rutaefolium. 
Alchemilla  pentaphyllea. 
Sibbaldia  procumbens. 
Viola  calcarata. 
Orchis  odoratissima. 
Trifolium  nivale  Sieb. 
Scabiosa  lucida. 
Anémone  baldensis. 


Mercredi  7  août 
Tignes,  Gorges  de  l'Isère  entre  Tignes  et  Val  d'Isère, 


Rive  droite 


Saxifraga  diapensoides  (Franchet). 

—        caesia  (La  Daille). 
Viola  biflora. 

Phyteuma  betonicasfolium. 
Onobrychis  montana. 
Alsine  Villarsii. 

A.  Villarsii  var.  villosula  Koch. 
Valeriana  tripteris. 
Atragene  alpina. 
Melampyrum  sylvaticum. 


Rumex  scutatus. 
Sisymbrium  austriacum. 
Hieracium  staticaefolium. 
Viola  pinnata  (La  Daille). 
Arabis  Allionii. 
Saxifraga  aspera. 
Erigeron  acris. 

—      alpinus. 
Epilobium  Villarsii  Lévi. 


340 


ACADEMIE    DE    GEOGRAPHIE     BOTANIQUE 


Rive  gauche.  —  Prairies  avant  les  gorges 


Cirsium  heterophyllum. 
Carduus  personatus. 
Avena  pubescens. 

Leucanthemum  vulgare  var.  pratense 
Timb. 


Leucanthemum   vulgare  var.    macro- 

cepbalum  Rouy. 
Campanula  rhomboidalis. 
Asperugo  procumbens. 
Colchicum  alpinum. 


Dans  les  Gorges 


Cortusa  Matthioli. 
Pedicularis  recutita. 
Leontopodium  alpinum. 
Euphrasia  stricta. 
Rosa  alpina. 
Alsine  laricifolia. 
Aspidium  lonchitis. 
Cystopteris  fragilis. 
Bupleurum  ranunculoides. 
Gerastium  triviale. 


Alchemilla  saxatilis  Buser. 
Silène  rupestris. 
Thalictrum  fœtidum. 
Carex  disticha. 
Saxifraga  moschata. 
Aster  alpinus  var.  Wolfii. 
Leucanthemum  atratum. 
Allium  carinatum. 
Elyna  spicata. 


Rochers    et   rocailles   avant 
gauche). 

Viola  arenaria. 
Polygala  alpestris. 
Alsine  Villarsii. 

—  —        var.   villosula. 

Laserpitium    Panax. 
Primula  pedemontana. 
Thymus  montanus. 
Rhamnus  pumila. 


la  Gorge    des  Bossières    (Rive 


Hieracium  glaucum. 

—  mtybaceum. 

—  umbrosum  Jord. 
Bupleurum  ranunculoides. 
Asperula  Jordani. 
Centaurea  Ferdinandi. 

—  nervosa  var.  ambigua 
Allosurus  crispus. 

Teucrium  montanum. 


M.  Perrier  y  signale  le    Dracocephalwn  Ruyschiana,  que    nous 
n'avons  pu  y  retrouver. 

Sur  la  rive  droite,  on  trouve  :  Juniperus  sabina  L. 
Prairies  autour  de  Val  d'Isère  :  (Rive  droite). 


Meum  adonidifolium. 

Pedicularis  Jurana  (teste  Bonati!). 

Scirpus  alpinus. 

Kobresia  scirpina. 

Carex  curvula. 

—  sempervirens. 

—  Davalliana. 


Carex  vulgaris. 

—  microglochin. 

—  leporina. 

—  frigida. 

—  capillaris. 

• —  ferruginea. 

—  bicolor. 


ACADÉMIE    DE   CÉOGRArHIE    BOTANIQUE 


347 


Carex  paniculata. 
—      aterrima  (i) 
Juncus  triglumis. 


Alsine  verna. 
Equisetum  variegatum. 
Geum  rivale. 


Rive  gauche  :  Dans  le  petit  bois  de  mélèze  : 


Saussurea  alpina. 
Gentiana  asclepiadea. 
Selaginella  spinulosa. 


Kernera  saxatilis. 
Pedicularis  rosea. 


M.  Perrier  y  signale  le  Pedicularis  recutita. 
Éboulis  rocheux  de  la  montagne    qui  se  trouve  sur  la  rive  gau- 
che, à  l'entrée  de  la  gorge,  en  face  la  Daille  : 
Viola  pinnata  (G.  Bonati  !). 

Nous    sommes   rejoints  à   l'Hôtel    Moris   par   notre  collègue 
M.  Lagny. 


Jeudi  8  août 
Val  d'Isère,  Saint-Charles,  le  Prarion. 

La  Galise.  entre  Val  d'Isère   et  le  Fornet  : 


Trollius  europeus. 
Arabis  subcoriaceus. 
Erysimum  pumilum. 
Biscutella  longifolia. 
Helianthemum   alpestre. 
Pedicularis   foliosa. 
Centaurea  Ferdinandi. 


Linaria  italica. 
Campanula  rhomboidalis. 
Artemisia  campestris. 

var.  alpicola  Rouy. 
Trisetum  Candollei. 
Solidago  Hartmanniana. 
Thalictrum  aquilegifolium. 


Entre  le  Fornet,  Saint-Charles  et  Malpassette  : 


Viola  pinnata. 
Hieracium    Pelleterianum. 
Salix  myrsinites. 

—  arbuscula. 

—  caesia. 

—  hastata. 

—  refusa. 


Salix  serpyllifolia. 
Betonica  hirsuta. 
Leucanthemum  vulgare. 

—  var.     macrocephalum 

Rouy. 
Achillea  pubescens. 


(i)  Ce  Carex  a  été  récolté,  le  21  juillet  1901,  à  1100  m.  d'altitude,   par  teu 
Samuel  Arnollet. 


348 


ACADÉMIE   DE   GÉOGRAFlllL    BOTANIQUE 


Malpassette,  Le  plan  du  Prarion,  la  Galise 


Erigeron  neglectus. 
Pedicularis  rostrata. 

—  cenisia. 

—  verticillata. 

—  gyroflexa. 

—  incarnata. 
Cerastium  trigynum. 

—  latifolium. 
Linum  alpinum. 
Saxifraga  diapensoides. 

—  caesia. 
Artemisia  spicata. 
Art.  mutellina. 

X  A.  Sylviana  (A.  glacialis  X  mutel- 
lina). 
X  A.  Perrieri  (A.  nana  X  mutellina). 
A.  nana. 
Leontondon  Taraxaci. 

—  hispidus. 

—  var.    crispatus. 
Tofieldia  calyculata. 

Nigritella  angustifolia. 
Triglochin   palustre. 
Juncus  triglumis. 
Luzula  spicata. 
Kceleria  brevifolia. 
Trisetum  distichophyllum. 

—  Candollei. 
Poa  minor. 
Ranunculus    glacialis. 
Senecio  uniflorus. 

—  var.  flosculosus  G. 
Achillea  nana. 

—  Herba-rota. 

—  var.  Morisiana  Rchb.  f. 

—  Haussknechtiana  Asch. 
Herniaria  alpina. 

Meum  mutellina. 
Pedicularis  rosea. 
Scirpus  alpinus. 
Selaginella  spinulosa. 
Epilobium  anagallidifolium. 

—  alsinifolium. 
Oxytropis  campestris. 

—  Gaudini. 

—  lapponica. 

—  fœtida. 


Potentilla   sabauda. 
Alchemilla  pentaphylla. 

—      pubescens   Lam. 
Draba  aizoides  var.    grussensis  R.   et 

F. 
Thymus  montanus  W.  et  K. 
Asperula  Jordani. 
Phyteuma  hemisphaericum. 
Campanula  cenisia. 
Androsace   carnea. 
Gentiana  bavarica. 

—       nivalis. 
Veronica  alpina. 

—  saxatilis. 

Luzula  spadicea  (vers3ooom,  M.  Cou- 

tagne). 
Euphrasia  salisburgensis. 
Bartsia  alpina. 
Salix  herbacea. 
Carex    juncifolia. 

—  sempervirens. 

—  bicolor. 

—  aterrima. 

—  capillaris. 

—  fœtida 
Agrostis  pumila. 
Cirsium  spinosissimum. 
Epilobium  alsinifolium. 
Alchemilla  flabellata  Buser. 

—  asterophylla  Buser. 
Arabis  pumila. 
Epilobium  anagallidifolium. 
Oxyria  digyna. 

Senecio   boronicum. 
Dryas  octopetala. 
Rhododendron   ferrugineum. 
X  Galium  Bailletii  Camus. 
Antennaria  Carpathica. 
Saxifraga   exarata. 
Thymus  lanuginosus. 
Galium  verum. 
Gentiana  tenella. 

—  bavarica. 

—  nivalis 
Geum  montanum. 


ACADÉMIE    DE   GEOGRAPHIE   BOTANIQUE 


349 


Vendredi  g  août 
Col  de  l'Iseran,  Bonneval. 

Versant  de  la  Tarentaise  : 


Rhododendron    ferrugineum. 
Salix   Lapponum. 
—    myrsinites. 
Azalea  procumbens. 
Alopecurus  Gerardi. 
Festuca  pumila. 
Phleum  Michelii. 
Alchemilla  asterophylla   Buser. 

—  alpestris  var.  obtusa   Bu- 

ser. 
silvestris  Schmidt. 

—  flabellata  Buser. 
Arabis  caerulea. 

—  auriculata. 
Myosotis  alpestris. 
Gentiana  tenella. 

—  nivalis. 

—  utriculosa. 
Cardamine  alpina. 

—  resedifolia. 
Androsace  glacialis'. 
Cerastium   glomeratum. 

—  var.    pedunculatum  Gaud. 
Geum  reptans. 


Cerastium  latifolium. 

—  var.  genuinum. 
Meum  adonidifolium. 
Carex  frigida. 

Juncus  trifidus. 

—  triglumis. 

—  Jacquini. 
Luzula  lutea. 

—  spicata. 
Scirpus  alpinus. 
Leucanthemum  alpinum. 

—  var.    pubescens  Duby. 

Alyssum  montanum. 
Oxytropis  campestiis. 
Campanula  spicata. 

—  rhomboidalis. 

Orchis  viridis. 
Vcronica  alpina. 
Scirpus  compressus. 
Carex    lagopina. 
Agrostis   alpina. 
Lychnis  alpina. 
Poa  alpina. 


Sommet  du   Col  :    Rochers  et  pelouses  de  la  Cabane: 


Taraxacum  alpestre  Hoppe  ! 
Ranunculus   glacialis. 
Arabis  caerulea. 
Erysimum   pumilum. 
Draba  aizoides. 

—  carinthiaca. 

—  var.  glabrata  Koch. 
Alyssum  pedemontanum. 
Antennaria  carpathica. 
Gentiana  brachyphylla. 
Lychnis  alpina. 
Artemisia   eriantha  Ten. 
Cerastium  uniflorum. 
Cherleria  sedoides. 
Astragalus  Parvo-Passuae. 


Crépis  jubata. 
Campanula  cenisia. 
Apargia  taraxaci . 
Trifolium  alpinum. 
Phyteuma    hemisphaericum. 

—  pauciflorum. 

Agrostis  alpina. 
Veronica  aphylla. 
Phaca  astragalina. 
Saxifraga  androsacea. 

—        planifolia. 
Draba  pyrenaica. 
Carex  melanoryncha. 

--    curvula. 

—     incurva. 


350 


ACAFtÉMIE    l>E   GÉOGRAPHIE    BOTAMQUE 


Carexfuliginosa. 

—  lagopina. 

—  fœtida. 

—  rupestris. 
Trisetum   susbspicatum. 


Pedicularis  rosea. 
Artemisia  spicata. 
—        glacialis. 
Kobresia    caricina. 
—  scirpina. 


Versant  de  la  Maurienne 


Crépis   jubata. 
Carex  microglochin. 

—  bicolor. 

—  incurva. 

—  aterrima. 

—  nigra. 

—  atrata. 
Scirpus  alpinus. 
Festuca  pumila. 
Luzula  lutea. 
Juncus  Jacquini. 

—  triglumis. 
Meum  adonidifolium. 

—  mutellina. 
Alchemilla  asterophylla  Buser. 

—  alpcstris  var.  obtusa  Buser. 

—  silvestris  Schimdt. 

—  flabellata  Buser. 
Arabis  auriculata. 
Achillea  Herba-Rota. 

—  nana. 
X  A.  Graia. 
Sagina  fasciculata. 
Thymus  pannonicus. 


Saussurea  alpina. 
Alsine  fasciculata. 

—  lanceolata. 

—  Villarsii. 
Epilobium  anagallidifolium. 
Gentiana  alpina. 

—  brachyphylla. 

—  utriculosa. 
Pedicularis  gyroflexa. 

—  verticillata. 
Oxytropis  campestris. 

—  lapponica. 
Saxifraga  exarata. 

—  muscoides. 

—  bryoides. 
Campanula  spicata. 

—  rhomboidalis. 

Festuca  alpina. 
Oxyria  digyna. 
Phaca  astragalina. 
Salix  hastata. 
Aronicum  scorpioides. 
Phyteuma  orbiculare. 


Samedi  10  août 


Bonneval,  Ouille  de  Ré  : 


Alsine  recurvata. 
Phaca    alpina. 
Rhodiola  rosea. 
Bupleurum  stellatum    (l'Écot). 
Achillea  Herba-Rota. 
Primula  latifolia. 
—      viscosa. 
Gentiana  punctata. 
X  Gentiana  purpureo  <  punctata. 


Salix  caesia. 

—  retusa. 

—  arbuscula 
Scirpus   pauciflorus. 
Carex    Davalliana. 

—  fœtida. 

—  clavaeformis. 

—  frigida. 
Stipa  pennata. 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


351 


Festuca  spadicea. 
Antennaria  carpathica. 
Allium  narcissiflorum. 
Alyssum  montanum. 

—        var.  pedemontanum   Rupr. 
Veratrum  album. 
Cuscuta  europasa. 
Actea  spicata. 
Pedicularis  gyroflexa. 

—  incarnata. 

—  verticillata. 
Carex  sempervirens. 

—      microglochin. 
Cardamine  hirsuta. 
Thymus  pannonicus  Ail. 


Dianthus  Carthusianorum. 

—      var.  vaginatus   Chaix. 
Dianthus  silvestris. 
Hypochaeris  uniflora. 
Alchemilla  glaberrima  Schmidt. 
Bartsia  alpina. 
Luzula  Desveauxii. 
Juncus  compressus. 
Galium  corrudaefolium. 
Berberis  vulgaris. 
Deschamps-ia  caespitosa. 
Scabiosa   lucida. 
Phyteuma  hemisphaericum. 
Thesium  humifusum. 
Oxytropis  campestris. 


Vers  le  sommet  de  la  montagne  :    (Ouille  dé  Ré). 


Senecio  uniflorus  Ail. 

—  uniflorus    forme   pluriflore. 

—  incanus. 


X  S.  Laggeri  Schultz  Bip. 
X  S.  Chaberti  Ptgin. 
Valeriana  celtica. 


Dimanche  11  août 


Bonneval-sur-Arc,  Lanslebourg,   Mont-Cenis 


Cerinthe  minor. 
Alnus  viridis. 
Streptopus    amplexifolius. 
Carex  clavœformis . 
Odontites  lanceolata. 
Vicia  tenuifolia  Roth. 
Barbarea   intermedia  Bor. 
Centaurea  uniflora. 
Cystopteris  fragilis. 
Arabis  auriculata. 
Thymus  montanus. 

—  chamaedrys. 

—  polytrichus  Kern. 
Actea  spicata. 

Galium    umbellatum. 

var.  Thuillieri. 
—       s.  v.   laeve. 
Echinospermum  deflexum. 
Saponaria  ocymoides. 
Carduus  personata. 
Myricaria  germanica. 


Epilobium  Fleischeri. 
Carex  Davalliana. 

—  vulgaris. 

—  var.  chlorostachys. 

—  prascox. 

—  capillaris. 

—  ferruginea. 

—  ornithopoda. 
Asperugo  procumbens. 
Carum  Carvi. 
Galium   rubrum. 
Veronica  prœcox. 

Allionii. 
Alchemilla  subsericea  Reut. 
Chenopodium  opulifolium   Schrac 
Sedum  Anacampseros. 

—     Rhodiola. 
Linaria  alpina. 
Astrantia  minor. 
Colchicum  alpinum. 
Hieracium  lanceolatum. 


352 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 


Lundi  12  août 


Mont-Cenis 


Alentours  du  lac 


Alnus  viridis. 
Carex  atrata. 

—  microglochin. 
Alsine   fasciculata. 
Achillea  millefolium. 
Bupleureum  caricinum. 
Levisticum  officinale. 
Scabiosa  pyrenaica. 
Juncus  trifidus. 
Astragalus  aristatus. 
Alyssum  pedemontanum. 
Laserpitium  Panax. 
Ononis  cenisia. 
Gentiana  asclepiadea. 
Swertia  perennis. 
Sisymbrium  strictissimum. 
Hieracium  pseudolanatum  A.  T. 
Rosa  alpina. 

—  pimpinellifolia. 
Carex  lagopina. 

Viola  heterophylla  Bert. 
var.  Cavillieri  Becker. 
Juncus  supinus. 
Euphrasia  alpina. 
Nepeta   lanceolata. 
Hypochaeris   unifiera. 
Aquilegia  alpina. 
Paradisia  Liliastrum. 
Hugueninia  tanacetifolia. 
Leucanthemum  subglaucum. 
Allium  roseum. 
Alchemilla  silvestris  Schmidt. 


J  Astrantia  major. 
Cirsium  heterophyllum. 
Orchis    globosa. 
Linaria  striata. 
Sagina  repens. 
Mulgedium  alpinum. 
Draba  cenisia. 
Carex  incurva. 

—  fœtida. 

—  stellulata   var.   Grypossi  Kûk. 

—  bicolor. 

—  atrata. 

—  capillaris. 

—  nitida. 
Alyssum  pedemontanum. 
Dianthus  neglectus. 
Alsine  mucronata. 
Sagina  repens. 
Potentilla  pedemontana. 
Alchemilla  subsericea. 
Herniaria  alpina. 
Asperugo  procumbens. 
Carex  aterrima. 
Phleum  alpinum. 
Trisetum  distichophyllum. 
Hieracium  Pelleterianum. 

—  lanatum. 

Ranunculus   aconitifolius. 
Herminium  alpinum. 
Galium  asperum  var. Thompsoni  Briq. 
(fl.  roses). 


Sur  le  mamelon  que  couronne  le  fortin  de'mantelé,  sur  la 
crête  rocheuse  du  monticule  qui  le  suit,  quand  on  se  dirige 
vers  le  lac,  enfin  sur  la  rive  oppose'e  de  ce  lac,  parmi  les  pro- 
montoirs  herbeux,   en  abondance^  le  rare  Saponaria  lutea  ! 


Notre    collègue,    M.   Marchand,    fait    une  courte  apparition, 
obligé  de  repartir  le  même  jour.  Nous  ne  pûmes,  à  notre  grand 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE  353 

regret,  cueillir  dans  la  gorge  de  Savalin,  le  Cortusa  Matthioli 
que  Molinieri  y  planta;  ni  taire  les  excursions  classiques  de  la 
montagne  d'Eau-Blanche,  des  graviers  de  Ronche,  du  Petit 
Mont-Cenis,  etc.  qui  nous  auraient  procuré  de  bonnes  plantes. 

Séance  de  clôture 

Hôtel  de  la  Poste,  Mont-Cenis,  i  heure. 

Présidence  de  M.  Jos.  Arbost  —  Etaient  présents  :  Mme  Ar- 
bost,  Mgr.  Léveillë,  MM.  Charbonnel,  Lagny,  Madiot,  Petit- 

MENGINet  SUDRE. 

Mgr.  Léveillé  est  heureux  de  nous  présenter  : 

M.  H.  Stuart  Thompson,  botaniste  anglais  très  distingué, 
bien  connu  pour  ses  travaux  botaniques  sur  les  îles  d'Hyèreset 
l'île  de  Chypre  et  le  proclame  membre  de  l'Académie.  Puis  il 
adresse  à  M.  Petitmengin  de  chaleureux  remerciements. 

Nos  collègues  émettent  le  vœu  que  la  prochaine  session  se 
tienne  dans  les  Vosges. 

M.  Thompson  présente  toute  une  série  de  Carex  qu'il  a  re- 
cueillis. 

La  séance  est  levée  à  2  heures  de  l'après-midi  et  la  dislocation 
de  la  Session  va  s'effectuer. 

Nota.  —  La  Société  botanique  de  France  tiendra,  selon  toute 
vraisemblance,  sa  session  extraordinaire,  en  août  1908,  dans 
les  Vosges.  Nos  collègues  MM.  Maire  et  Petitmengin  sont 
chargés  de  la  préparer.  L'Académie,  dans  ces  conditions,  engage 
ceux  de  ses  membres  qui  doivent  y  prendre  part  à  en  aviser 
notre  secrétaire  perpétuel.  Elle  tiendra  elle-même  sa  session  en 
Corse  en  1909. 


354  ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 

Liste  des  principaux  ouvrages  : 

A  consulter  sur  la  flore  de  la  Maurienne  et  de  la  Tarentaise  : 

C.  Allioni  :  Flora  Pedemontana  (1785). 

Auctarium  ad  FI.  Pedemontana  (1789). 
Bellardi  :  Appendix  ad  Floram  pedemontanam  (1791). 

Stirpes  novae  vel  minus  notas  Pedemontii  (1802). 
Ré  :  Flora  Segusiensis  (1806). 
Zumaglini  :  Flora  Pedemontana. 

Perrier  et  Songeon  :  Aperçu  sur  la  distribution  des  espèces  vé- 
gétales dans  les  Alpes  de  la  Savoie  [Bull.  Soc.  Bot.  France 

i863). 
Notes  sur  des  plantes  nouvelles  ou  peu  connues  de  la  Savoie. 
Indication  de  quelques  plantes  nouvelles,  rares  ou  critiques, 

observées  en  Savoie. 
Perrier  :  Guide  du  Botaniste  en  Tarentaise,  Ducloz,  Moutiers, 

1894. 
DT  Chabert  :  Etude  sur  la  Géographie  botanique  de  la  Savoie 

(i859). 

Recherches  botaniques  dans  les  Alpes  de  la  Maurienne  (188  3). 

Sur  quelques  plantes  rares  de  la  Savoie  (1884). 

Dr  Bouvier  :  Le  Mont-Cenis,  son  histoire  et  sa  végétation  (  1 863). 

Dr Perroud :  Excursions  botaniques  dans  les  Alpes,  1881,  vol.  1. 

R.  P.  Gave  :  Excursions  botaniques  dans  les  Hautes-Vallées  de 

la  Tarentaise. 
Dr  Saint-Lager  :  Flore  du  bassin  moyen  du  Rhône. 
N.  Roux  :  Excursion  au  col  de  la  Leisse  (Tarentaise). 

Herborisation  au  col  de  Chavière  et  au  Mont-Thabor. 
O.  Meyran  :  Excursion  botanique  au  Mont-Cenis. 

Excursion  botanique  au  col  de  la  Vanoise. 
Wilc^ek  :  Excursion  botanique  au  col  de  la  Vanoise  (in  Journ. 

de  bot.  de  Morot,  1893,  p.  44). 
Gandoger  :  Voyage  botanique  au  Mont-Cenis  (1890). 
J.  Maheu  :  Les  lichens  des  hauts  sommets  de  la  Tarentaise. 
A.  Gillet  :  Contribution  à  la  flore  bryologique   des   montagnes 

de  la  Tarentaise. 
O.  Mattirolo  :  La  Flora  Segusina,  Turin  1907. 


ACADÉMIE    DE  GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  355 


ADDITIONS 


Note    sur  quelques  Euphrasia   récoltées 
enTarentaise  du  5  au  9  août  1907 

Par  M.  le  Dr  COUTAGNE. 


5  août.  —  Entre  Bozel  et  Villard-le-Goitreux,  rive  gauche 
du  Doron,  lieu  dit  Chevelu,  de  8j5  à  900  m.,  station  indiquée 
par  M.  Perrier  de  la  Bathie  :  E.  stricta  Host.  Tout  auprès 
sur  les  bords  du  Doron  se  trouve  aussi  E.  Roskoviana 
Hayne. 

6  août.  —  De  Champagny-le-Haut  (1450  m.)  au  col  du  Palet 
(2668  m,)  et  àTignes  (1660  m.).  En  allant  au  coldu  Palet  nous 
notons  que  la  Roskoviana  monte  jusque  vers  1700  m.,  la  Sa- 
lisburgensis  Funck  jusque  vers  23oo  m.,  et  la  minima  Jacq. 
jusque  vers  255o. 

Vers  1900  m.,  nous  rencontrons  une  petite  colonie  très  inté- 
ressante  de  Salisburgensis  à  fleurs  jaunes  comme  celles  de  la 
minima.  C'est  la  var.  aurea  de  Boullu,  dont  la  valeur  taxino- 
mique  a  été,  à  notre  avis,  méconnue  jusqu'à  cejour.  Cette  forme 
est  associée  à  la  forme  ordinaire  à  corolle  blanc  et  lilas,  mais 
sans  intermédiaires  :  c'est  donc  une  taxie. 

En  descendant  du  col  du  Palet  au  lac  de  Tignes  la  minima 
reparaît  vers  256o  m. 

Entre  le  lac  de  Tignes  et  Tignes,  de  1800  à  1700  m.,  nous 
notons  quelques  hirtella  Jord. 

7  août.  —  Alentours  de  Tignes,  et  de  Tignes  à  Val-d'Isère, 
soit  de  i63oà  1840  m.   La  Salisburgensis  est  abondante;    on 


356  ACADÉMIE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

observe  aussi  quelques   Roskoviana   de  la  forme  montana   de 
Jordan,  et  quelques  hirtella. 

8  août.  —  De  Val-d'Isère  (1840  m.)  au  col  de  la  Galise 
(2998  m.)  et  au  Grand-Cocar  (3019  m.).  Vers  1900  m.,  entre 
Val-d'Isère  et  le  Fornet,  sur  le  bord  de  la  route,  quelques stricta. 
Dans  la  gorge  de  Malpasset,  de  2100  à  2200  m.,  la  Salisbur- 
gensis  est  commune.  Dans  le  plan  de  Prariond,  de  2270  à 
23oo  m.,  Salisburgensis  et  minima  sont  très  abondants.  En 
montant  à  la  Galise,  vers  25oo  Salisburgensis  cesse,  tandis  que 
la  minima  persiste  jusque  vers  2Ô5o,  dans  les  pelouses  rases  à 
Alchimilla  pentaphylla  (qui  elle  ne  disparaît  qu'au  delà  de 
2700  m.). 

9  août.  —  Alentoursdu  Val-d'Isère,  vers  1900  m.  Je  retrouve 
la  variété  de  la.  minima  qui  a  la  corolle  blanc  et  lilas,  associée  à 
la  forme  ordinaire  à  fleurs  jaunes,  mais  sans  intermédiaires  : 
cette  variété  est  donc  une  taxie. 


i^Cî 


Le  Secrétaire  perpétuel,  Gérant  du  «  Bulletin  »  :  H.  LÉ  VEILLÉ. 


Le  Mans.  —  Imprimerie  Monnoyer.  xn-1907, 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE  357 


RECTIFICATIONS 
Au  Compte  rendu  de  la  Session  de  Savoie 


.  Par  M.   PÊTITMBNGIN. 


Je  dois  à  l'aimable  bienveillance  de  MM.  Beauverd  et  Thompson,  quel- 
ques modifications  au  compte  rendu  de  la  session  en  Savoie  (août  1907). 

p.  3z3.  La  plante  de  la  Vogealle(et  non  Vogellaz)  appartient  à  la  forme 
elatius  Rouy  et  Camus  du  M.  Mutellina. 

Les  Meum  Mutellina  ex.  adonidifolium  ne  sont  du  reste  pas  desMeum,  mais 
bien  des  Ligusticum  (cf.  Beauverd  in  Bull.  Soc.  Murith.  vol.  XXXII,  p.  58  ; 
Bull.  Herb.  Boissier  III  (1908),  p.  07, . 

Le  L.  adonidifolium  a  été  signalé  par  M.  Beauverd  dans  les  Alpes-Mari- 
times sans  indications  particulières  de  localités,  (cf.  Beauverd  in  Burnat, 
FI.  Alpes-Maritimes,  vol.  4  (1906),  p.  191,  192). 

p.  337  :  Carex  clavœformis  :  au  lieu  de  :  «  cette  rare  espèce  n'était 
pas  encore  connue  en  France  »,  lire  :  cette  rare  espèce  a  déjà  été  signalée  en 
France  par  l'abbé  Coste  (in  FI.  de  France,  p.  5o6)  (Hautes-Alpes  et  Savoie). 

Le  Dr  Christ  in  Briquet,  Annuaire  du  Conservatoire  botanique  de  Genève 
(1902),  p.  154,  en  décrit  une  variété  jusqu'ici  exclusivement  française,  lavar. 
lemaniana  Christ.  M.  Beauverd  avait  même  signalé  cette  plante  dans  les 
Alpes  d'Annecy  dès  igoi    (in  Bull.  Herb.  Boissier  1901,  p.   111). 

p.  358  Ajouter  Veronica  verna  L.  (H.  Léveillé). 

p.  352,  ligne  3i  de  la  liste  des  plantes  du  Mont-Cenis,  colonne  1,  lire 
Allium  scheenoprasum  var.  alpinum  à  la  place  à'A.  roseum  espèce  méditer- 
ranéenne indiquée  là  par  lapsus;  ligne  io,  colonne  2,  lire  Carex  stellulata, 
var.  Grypos  Schkr.  et  non  var.   Grypossi  Kûh.  (erreur  d'impression). 

Je  tiens  à  remercier  nos  deux  collègues  d'avoir  bien  voulu  nous  indiquer 
ces  rectifications  et  nous  en  donner  les  références  bibliographiques. 

Les  Taraxacum  alpestre  —  Taraxacum  alpinum  (Hppe)  Heg,  et  fleer. 

Enfin  p.  354,  on  peut  ajoutera  la  liste  des  ouvrages  à  consulter,  le  Cata- 
logue de  la  Flore  valaisanne  de  H.  Jaccard,  pour  la  comparaison  entre  les 
dores  savoyarde  et  valaisanne. 


ACADÉMIE    DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE 


TABLE  DES  MATIERES 

(Année  1907). 


Académie 1, 1;  i63,  Soq 

Aperçu    sur    la  Flore   de    la    Montagne    Sainte  Victoire,   près 
d'Aix-en-Provence,  MM.  Delmas,  Marnac  et  Reynier 17 

Cinquième  supplément  à  la  Flore  de  la  Mayenne,  Mgr.  H.  Lé- 

VEILLÉ  


Diagnoses  d'espèces  et  de  variétés  nouvelles  de  Muscinées, 
M.   I.   Thériot 3o6 

Deuxième  liste  de  localités  nouvelles  de  plantes  rares  du 
Cantal,  M.  I.  Maranne 226 

Espèce  nouvelle  po-ur  la  flore  dauphinoise  (Une)  M.  Ch.  Guf- 
froy ^X 

Etudes  comparatives  sur  la  flore  andine  et  sur  celle  des  Alpes 
européennes,  M.  Petitmengin. 2 

Excursions  botaniques  de  M.  E.  Reverchon,  dans  le  massif  de 
la   Sagra   (1 904-1905),    {suite    et  fin)    M.    l'abbé  J.    Hervier 

33,  193,     23o 

Exsiccata  de  la  Flore  du  Valais  et  des  Alpes  Lémaniennes. 
Aperçu  de  Géographie  botanique,  M.  L.  Marret 65 

F* 

Filices  Azoricae  a  Dr  Bruno  Carreiro  lectae,  Dr  H.  Christ i52 

Filices  chinenses  Esquirolianse  et  Cavalerienses,  Dr  H.  Christ.  .     140 
Filices  Yunnanenses  Duclouxianse,  Dr  H.  Christ 129 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


G 

Glanes  d'Extrême-Orient,  Mgr.   LéveIllé II 


L'herbier  et  la  nomenclature  (essai  de  philosophie  botanique), 
M.  J.  Garnier 210 

I 
Iconographie  du  genre  Epilobium,  Mgr.  Léveillé 241 

Note  sur  quelques  Euphrasia  récoltés  en  Tarentaise,  Dr  Cou- 

tagne 355 

Novus  conspectus  Floras  Europae,  (suite)  M.   M.  Gandoger 177 


Pedicularis  hispano-portugais,  (Les)  M.   M.  Gandoger 12 

Primulaceae  Wilsoniana;,   Petitmengin 2 1 5 

Primulacées  chinoises  de  l'herbier  de  l'Académie  Int.  de  géogra- 
phie botanique,  M  .  Petitmengin 220 

Principaux  parasites  de  nos  Lichens  français  (Les)  (suite  et  fin), 

M.  l'abbé  H.    Olivier 123,162,  232 


Session  de  l'Académie  en  Savoie  en  août  1907,  M.  Petitmengin.  .     3io 
Session  en  Savoie  (Rectifications  au  Compte  rendu  de  la),  par 
M  .  Petitmengin 357 


ACADÉMIE    DE   GÉOGRAPHIE    BOTANIQUE 


Table  des  Matières  par  noms  d'Auteurs 


Dr  Christ.  —  Filices  Azoricte  a  Dr  Bruno  Carreiro  lectae i  52 

—  —  Filices  Chinenses  Esquirolianae  etCavalerienses. .  140 

—  —  Filices  Yunnanenses  Duclouxiana; 129 

Dr  Goutagne.   —   Notes  sur  quelques  Euphrasia  récoltés    en 

Tarentaise 355 

Delmas,  Marnac  et  Reynier.  — Aperçu  sur  la  Flore  de  la  Mon- 
tagne Sainte-Victoire,  près  d'Aix-en-Provence 17 

Gandoger.  —  Novus  Conspectus  Florae  Europœ 177 

—  —  Les  Pedicularis  hispano-portugais 12 

Garnier.  —  L'herbier  et  la  nomenclature,  Essai  de  philosophie 

botanique 210 

Guffroy.  —  Une  espèce  nouvelle  pour  la  flore  dauphinoise. . . .  XX 
Hervier.  —  Excursions  botaniques  de  M.  E.  Reverchon,  dans 

le  massif  de  la  Sagra,  (suite  et  fin) 33,  193,  23o 

Léveillé.  —  Cinquième  supplément  à  la  Flore  de  la  Mayenne.  . .  1 

—  —  Glanes  d'Extrême-Orient II 

—  —  Iconographie  du  genre  Epilobium 241 

Maranne.  —  Deuxième   liste    de   localités  nouvelles  de  plantes 

rares  du  Cantal 22G 

Marret.  —  Exsiccata  de  la  Flore  du  Valais  et  des  Alpes  Lema- 

niennes.  Aperçu  de  Géographie  botanique 65 

Olivier.  —  Les  principaux   parasites   de   nos  Lichens  français 

(suite  et  fin) 123,  162,  2.32 

Petimengin.  —  Etudes    comparatives  sur  la   flore  andine  et  sur 

celle  des  Alpes  européennes 2 

—  —  PrimulaceEe  Wilsonimae 2i5 

—  Primulacées  chinoises  de  l'herbier  de  l'Académie 

Int.  de  géographie  botanique 220 

—  Session  de  l'Académie  en  Savoie,  en  août  1907. .  .  3 10 
—          —  Rectification  au  compte  rendu  de  la  session  en 

Savoie 357 

Thériot.  —  Diagnoses   d'espèces  et  de  variétés  nouvelles  de 

Muscinées 3o6 


-<*VfO»V»*- 


MONOGRAPHIE  DER  GATTUNG  KŒLERIA 

Par  le  D'  K.    DOMIN 

lOOr^,    C3S<^    p».,    SS     pi.,   et  C3  cartes 
PRIX    I    30     FRANCS 

En  vente  chez  l'auteur,  à  1  Université    I.  et  R.  de  Prague 
iiiiiiBiiBtisiiiiiiiiPiiiiiiiiiiiiiifiiiiSiiiSininssssaaiiaiiBBiii 

La  Flore  de  la  Suisse  el  ses  Origines 

Par  le  D    H     CHRIST 

Edition  française  traduite  par  E.  Tièche,  revue  par   l'auteur. 

Nouvelle   édition    augmentée  d'un   Aperçu  des  récents  travaux  géo-botaniques 

concernant  la  Suisse. 

Un  fort  volume  de  700  pages,  grand  in-8°,  accompagné  de -quatre  illustrations 
fhors  texte,  de  quatre  cartes  en  couleurs.  Pkix  :  1  «  francs. 

En  vente  à  la  librairie  Georg  et  Cie,  à  Baie  (Suisse). 


VERGLEICHENDE  MORPHOLOGIE  OER  PFLANZEN 

Par      le     D1     ¥ELEKO\SIÏY 

Professeur  à  l'Université  de  Prague 

En    deux  parties  (1905-1907)  avec  731   p.,   5oo  fig. ,  et  5  cartes, 


New  York  Botanical  GarÔUi iU"j 


3  5 


85  00257  9314 


jr\. 


^m 


,  1»* 


JS-     'k-  ;  ' 


^^p* 


I 


Pli 


B