Skip to main content

Full text of "Bulletin de la Commission royale d'histoire = Handelingen van de Koninklijke Commissie voor Geschiedenis"

See other formats


DH 

401 

A3 

sér.4 

t.l 


PURCHASED  FOR  THE 

UNIVERSITY  OF  TORONTO  LIBRARY 

FROM  THE 

CANADA  COUNCIL  SPECIAL  GRANT 

FOR 

MEDIEVAL  STUDIES 


COMPTE  RENDU 


DES  SEANCES  DE  LA 


COMMISSION  ROYALE  D'HISTOIRE, 


OL' 


HECUEIL   DE    SES    BULLETINS. 


^uatriènic  Série. 


roMi<:    PRKmKK. 


^^  ê:  z^  A^Mc^ 


BRUXELLES, 


875 


m 


COMPTE  RENDU 

DES  SÉANCES  DE  LA 

COMMISSION  ROYALE  D'HISTOIRE, 


OL' 


RECUEIL   DE    SES    BULLETINS. 


Qiiali'ièine  Série. 


-rOMK     PRKMIKK. 


BRUXELLES, 


1875 


fiOl 

Str.k 
t.\ 


COMPTE  RENDU  DES  SÉANCES 


DE    LA 


COMMISSION  ROYALE  D'HISTOIRE, 


RECUEIL  DE  SES  BULLETINS. 


QIIAXRIi:illR   «ÉRIB. 


TOME  PREMIER.  —  I"  BULLETIN. 


Séance  du  e  Janvier  tS9S. 

Présents:  MM.  le  baron  Kervynde  Lettenhove,  président; 
GACHArn,  secrétaire;  Borgnet  et  Alph.  Wauters. 


Le  procès-verbal  de  la  séance  du  4  novembre  est  lu 
par  le  secrétaire. 

La  rédaction  en  est  adoptée. 

CORRESPONDANCE. 

M.  le  Ministre  de  l'intérieur  écrit  que  M.  le  professeur 
Tome  i",  4™^  série.  i 


(2) 
Barack,  chef  de  la  Bibliothèque  impériale  de  Strasbourg, 
s'est  adressé  à  lui  afin  d'obtenir,  pour  ce  dépôt  littéraire, 
les  publications  faites  sous  les  auspices  de  son  départe- 
ment, et  en  particulier  celles  de  la  Commission  royale 
d'histoire.  «  Par  leur  importance  scientifique  reconnue  et 
appréciée,  dit  M.  Barack  dans  sa  lettre,  elles  combleraient 
une  lacune  regrettable  de  nos  collections,  en  même  temps 
qu'elles  seraient  un  témoignage  bien  précieux  du  haut 
intérêt  que  la  Belgique,  elle  aussi,  porte  à  la  reconstruc- 
tion des  trésors  littéraires  de  Strasbourg.  »  M.  le  Ministre 
prie  la  Commission,  dans  le  cas  que  rien  ne  s'oppose  à  ce 
qu'il  soit  donné  suite  à  cette  demande,  d'adresser  directe- 
ment, de  la  part  du  gouvernement,  à  la  Bibliothèque 
impériale  de  Strasbourg,  une  collection,  aussi  complète 
que  possible,  des  ouvrages  qui  ont  été  publiés  par  ses 
soins. 

La  Commission,  s'associant  avec  empressement  aux 
vues  libérales  de  M.  le  Ministre,  charge  le  secrétaire- 
trésorier  de  rassembler  tous  les  volumes  de  ses  publica- 
tions dont  elle  peut  disposer  encore  et  d'en  préparer  l'ex- 
pédition. 

—  Deux  dépêches  de  M.  le  Ministre  de  l'intérieur,  con- 
cernant le  manuscrit  du  Journal  des  voyages  de  Charles- 
Quint,  par  Vandenesse,  qui  existe  à  la  Bibliothèque  de 
Reims,  sont  parvenues  à  la  Commission. 

Dans  la  première,  M.  le  Ministre,  répondant  à  la  lettre 
que  la  Commission  lui  a  écrite  le  17  juillet,  annonce  que 
le  conseil  municipal  de  Reims  n'a  pas  cru  pouvoir  se  des- 
saisir d'un  document  aussi  précieux  que  le  Journal  de  Van- 
denesse ,  mais  qu'il  a  décidé  d'en  faire  faire  une  copie,  aux 


(3) 
frais  (le  la  ville,  pour  la  lueltre  à  la  disposition  de  la  Com- 
mission. 

Par  la  seconde,  qui  porte  la  date  du  51  décembre, 
M.  le  .Ministre  envoie  celte  copie  et  fait  connaître  le  désir, 
qu'a  exprimé  le  conseil  municipal  de  Reims,  de  recevoir, 
par  forme  d'échange,  les  publications  dont  ia  Commission 
pourrait  disposer  en  laveur  de  la  Bibliothèque  de  cette 
ville. 

La  Commission  décide  de  prier  M.  le  Ministre  de  l'inté- 
rieur de  vouloir  être  l'interprète  de  sa  gratitude  auprès  du 
corps  municipal  de  Reims,  pour  la  communication  qu'il 
vient  d'avoir  la  complaisance  de  lui  faire. 

Lorsqu'elle  renverra  le  manuscrit,  elle  se  fera  un  plaisir 
d'y  joindre,  si  M.  le  Ministre  lui  en  donne  l'autorisation, 
les  principaux  ouvrages  publiés  par  elle. 

La  copie  du  manuscrit  de  Reims  est  remiseà  M.Gachard, 
éditeur  du  Journal  de  Vandenesse. 

—  Une  autre  dépêche  de  M.  le  Ministre  de  l'intérieur  est 
relative  à  une  lettre  que  lui  a  adressée  M.  le  docteur 
?seyen,de  Wiltz  (grand-duché  de  Luxembourg),  et  dont 
il  est  donné  lecture. 

—  M.  Van  Sclioor,  questeur  du  Sénat,  envoie,  pour  les 
membres  de  la  Commission,  des  cartes  permanentes  d'en- 
trée à  la  tribune  réservée  de  cette  chambre  pendant  la 
session  de  1872-1875. 

Les  remercîments  de  la  Commission  seront  adressés  à 
M.  Van  Schoor. 


(4) 

RAPPORT   ANNUEL. 

Le  secrétaire  donne  lecture  d*un  projet  du  rapport  à 
adresser  à  M.  le  Miuislre  de  l'intérieur  en  exécution  de 
l'arrêté  organique  du  28  avril  1869 

Il  est  adopté  en  ces  termes  : 

c  Monsieur  le  Ministre, 

»  La  Commission  a  l'honneur  de  vous  adresser  son 
rapport  sur  les  travaux  accomplis  par  elle  pendant  l'année 
1872. 

»  M.  le  baron  Kervyn  de  Lettenhove ,  que  des  devoirs 
publics  avaient  empêché,  pendant  quelque  temps,  de  lui 
prêter  son  concours,  a  repris  la  publication  des  Chroniques 
relatives  à  l'histoire  des  ducs  de  Bourgogne,  dont  le 
1"  volume  parut  en  1870.  Il  s'est  occupé  à  la  fois  des 
monuments  de  cette  période  de  nos  annales  qui  sont  écrits 
en  français  et  en  latin ,  de  manière  à  mettre  simultanément 
sous  presse  le  tome  II  et  le  tome  III  du  recueil  dont  l'édi- 
tion lui  a  été  confiée. 

>  M.  Borgnet  a  donné  ses  soins  à  l'impression  du 
tome  III  de  la  Chronique  liégeoise  de  Jean  d'Outremeuse 
et  de  la  Geste  de  Liège  y  correspondante. 

»  M.  Alphonse  Wauters  a  poursuivi  avec  activité  la 
publication  du  tome  IV  de  la  Table  chronologique  des 
chartes  et  diplômes  imprimés  concernant  l'histoire  de  la 
Belgique. 

»  M.  Gachard,  quoiqu'il  n'ait  pas  achevé  encore  le 
tome  I"  du  Recueil  des  voyages  des  souverains  des  Pays- 
Bas,  lequel  tome  doit  se  composer  des  deux  voyages  de 


(S  ) 

l'archiduc  Philippe  le  Beau  en  Espagne,  a  livré  à  la  presse, 
sur  l'invitation  de  la  Commission,  le  Journal  des  voyages 
de  Charles-Quint  par  Vandenesse,  destiné  à  former  le 
2™*'  volume  du  Recueil.  Le  manuscrit  qui  sert  principale- 
ment à  l'édition  de  ce  Journal  appartient  à  laBibliothèqr^ 
de  l'Arsenal,  à  Paris,  et  l'administration  de  cet  établisse- 
ment l'a  prêté  au  gouvernement  belge  pour  un  temps 
limité  :  c'est  le  motif  de  la  détermination  que  la  Commis- 
sion a  prise. 

»  M.  Ch.  Piot  a  continué  la  publication  du  tome  H  du 
Carlulaire  de  Saint-Trond. 

»  M.  Léopold  Devillers  a  presque  terminé  celle  des 
chartes  de  ïlainaut  qui  formeront  le  tome  111  des  Monu- 
ments pour  servir  à  l'histoire  des  provinces  de  Namur,  de 
Hainaut  et  de  Luxembourg.  Le  prochain  achèvement  de 
ce  tome  complétera  la  collection  dont  il  fait  partie  et  qui 
comprendra  ainsi  huit  volumes. 

»  Quatre  livraisons  du  Bulletin  ont  paru  dans  le  cours 
de  l'année  qui  vient  de  finir. 

»  Outre  les  procès-verbaux  des  séances  des  8  novem- 
bre 1871,  8  janvier,  8  avril  et  8  juillet  1872,  elles  con- 
tiennent : 

»  a.  Des  extraits  des  comptes  de  l'expédition  d'Edouard  I", 
roi  d'Angleterre,  en  Flandre,  à  la  fin  du  treizième  siècle, 
tirés  des  manuscrits  du  British  Muséum  et  communiqués 
par  M.  le  baron  Kervyn  de  Lettenhove; 

»  6.  L'inventaire  des  joyaux,  ornements  d'église,  vais- 
selles, tapisseries,  livres,  tableaux,  etc. ,  de  Charles-Quint, 
dressé  à  Bruxelles  au  mois  de  mai  1536.  M.  Michelant, 
conservateur  sous-directeur  adjoint  du  département  des 
manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationale ,  à  Paris,  à  qui  en 
est  due  la  communication,  l'a  fait  précéder  de  considéra- 
tions et  de  faits  historiques  intéressants; 


(6) 

»  c.  Une  notice  de  M.  Gachard  sur  les  seigneuries  et  les 
seigneurs  en  Brabant  au  dix-huilième  siècle.  Cette  notice, 
où  les  seigneuries  sont  rangées  alphabétiquement,  et  les  per- 
sonnes auxquelles  elles  ont  successivement  appartenu  dans 
Tordre  chronologique,  a  été  rédigée  au  moyen  de  cinq  regis- 
tres, des  années  1750  à  1799,  conservés  dans  les  archives  du 
conseil  de  Brabant,  registres  qui  furent  tenus  au  greffe  de 
ce  conseil  en  exécution  de  l'ordonnance  de  Marie-Thérèse 
du  12  janvier  1746  (1); 

»  d.  Des  lettres  de  Joseph  II  sur  les  troubles  des  Pays- 
Bas  et  la  révolution  de  1789,  extraites  d'une  publication 
récente  de  M.  le  chevalier  d'Arneth,  directeur  des  Archives 
impériales  à  Vienne,  par  M.  Gachard,  qui  les  a  accompa- 
gnées d'observations  et  de  notes; 

>  e.  Une  notice  de  M.  Stanislas  Bormans,  conservateur 
adjoint  des  archives  de  l'État,  à  Liège,  sur  les  cartulaires 
de  la  collégiale  de  Saint-Denis.  M.  Bormans  y  donne  la 
description  de  ces  cartulaires,  au  nombre  de  quatre;  il  la 
fait  suivre  des  listes  :  1°  des  anciens  autels  de  Saint-Denis; 
2°  des  églises  paroissiales  à  la  collation  du  chapitre  ;  o"  des 
doyens  de  Saint-Denis;  4°  des  prévôts.  Après  cela  il  ana- 
lyse, dans  l'ordre  chronologique ,  les  actes  que  contiennent 
les  quatre  cartulaires,  et  il  joint  à  cette  analyse  le  texte 
des  plus  importants  d'entre  eux; 

»  f.  L'inventaire  des  bagues, ornements  d'église,  pierres, 
vaisselles,  tapisseries,  livres,  joyaux,  etc.,  appartenants 
à  Philippe  II,  fait  à  Bruxelles  au  mois  de  mars  1569.  Cet 


(1)  Cette  ordonnance,  qui  est  aux  Placards  de  Brabant,  t.  X,  p.  303, 
entre  autres  dispositions,  prescrivait  l'enregistrement  de  toutes  les  provi- 
sions et  collations  d'ofiSces  données  par  les  seigneurs. 


(7) 
inventaire,  communiqué  à  la  Commission  par  M.  Michelant, 
comme  celui  de  1536 ,  diflère  peu  de  celui-ci. 

»  Le  Bulletin  contenant  le  compte  rendu  de  la  séance 
du  4  novembre  et  les  communications  qui  y  ont  été  faites, 
est  sous  presse. 

»  L'impression  du  Livre  des  fiefs  du  comté  de  Looz 
sous  Jean  d'Arckel,  évéque  de  Liège,  dont  il  a  été  ques- 
tion dans  notre  précédent  rapport,  est  achevée  quant  au 
texte.  Des  raisons  de  santé  et  d'autres  circonstances  indé- 
pendantes de  la  volonté  de  l'éditeur,  M.  le  chevalier  Camille 
de  Borman,  ont  retardé  la  rédaction  de  l'introduction  et 
des  tables  qui  doivent  compléter  le  volume;  mais  ce  double 
travail  ne  se  fera  plus  guère  attendre. 

»  Dans  sa  séance  du  8  juillet,  la  Commission  a  résolu 
de  faire  dresser  une  table  générale,  chronologique  et  ana- 
lytique, des  chartes,  lettres  patentes  et  missives,  ordon- 
nances et  autres  documents  insérés  dans  les  seize  volumes 
dont  est  composée  la  première  série  des  Bulletins,  dans  les 
douze  volumes  qui  en  forment  la  deuxième  série,  et  dans 
les  volumes  de  la  troisième  série  parus  jusqu'alors.  Ce 
travail,  confié  à  M.  Proost,  sous-chef  de  section  aux 
Archives  du  royaume,  est  à  la  veille  d'être  terminé;  il  verra 
le  jour  en  1873.  Il  serait  superflu  de  vous  montrer,  monsieur 
le  Ministre,  l'utilité  qu'il  aura  pour  les  personnes  qui  s'oc- 
cupent de  recherches  historiques. 

»  La  Commission,  n'ayant  pas  reçu  encore  plusieurs  des 
comptes  de  dépenses  qui  se  rapportent  à  l'exercice  de  1872, 
se  voit  hors  d'état  de  mettre  sous  vos  yeux  le  chiffre  total 
de  celles-ci;  elle  aura  l'honneur  de  vous  l'adresser  prochai- 
nement. Mais  elle  peut  dès  aujourd'hui  vous  donner  l'assu- 
rance que  l'allocation  spéciale  inscrite  au  budget  pour  les 


(8  ) 
publications  dont  elle  est  chargée,  suffira  à  celte  destina- 
tion. 

»  La  Commission  vous  prie,  monsieur  le  Ministre,  de 
vouloir  agréer  l'hommage  de  sa  haute  considération.  » 

FONDS   DES   CHRONIQUES,   ETC. 

L'état  de  situation  du  fonds  des  chroniques  et  des  autres 
publications  de  la  Commission  à  la  date  du  51  décem- 
bre 1872  est  vu  et  arrêté. 

Il  sera  transmis  à  M.  le  Ministre  de  l'intérieur. 

TABLE    DES    MATIÈRES    DE    LA    TROISIÈME   SÉRIE 
DES  BULLETINS. 

Le  secrétaire  propose  que  M.  Proost,  qui  va  bientôt 
achever  la  rédaction  de  la  Table  générale,  chronologique 
et  analytique,  des  documents  insérés  dans  les  trois  séries 
des  Bulletins,  soit  également  chargé  de  dresser  la  table 
des  matières  que  contiennent  les  quatorze  volumes  de 
la  5™*  série,  de  façon  que  les  deux  tables  soient  publiées 
ensemble. 

Cette  proposition  est  adoptée. 

En  conséquence  une  nouvelle  série  des  Bulletins  com- 
mencera avec  l'année  ]  873. 

PROGRAMME   DES   TRA.VAUX   POUR    1875. 

La  Commission  décide  que,  pendant  l'année  1875,  les 
différents  éditeurs  continueront  les  publications  dont  ils 
sont  respectivement  occupés,  savoir  : 


(9) 

M.  Kervyn  de  Lettenhove,  celle  des  Chroniques  rela- 
tives à  l'histoire  des  ducs  de  Bourgogne; 

M.  Borgnet,  celle  de  la  Chronique  de  Jean  d'Outre- 
meuse; 

M.  Alph.  Wauters,  celle  de  la  Table  chronologique  des 
chartes  et  diplômes  imprimés  concernant  l'histoire  de  la 
Belgique  ; 

M.  Gachard ,  celle  du  Journal  des  voyages  de  Charles- 
Quinl,  par  X'andenesse>. 

M.  Ch.  Piot,  celle  du  Cartulaire  de  Saint-Trond; 

M.  Léopold  Devillers,  celle  du  tome  lîl  des  Monuments 
pour  servir  à  l'histoire  des  provinces  de  JNamur,  de  Hainaut 
et  de  Luxembourg; 

M.  le  chevalier  Camille  de  Borman ,  celle  du  Livre  des 
fiefs  du  comté  de  Looz  sous  l'évéque  de  Liège,  Jean 
d'Arckel. 

BUDGET    POUR    1873. 

La  Commission,  en  conformité  de  l'arrêté  organique, 
procède  à  la  formation  de  son  budget  pour  1875,  lequel 
sera  soumis  à  M.  le  Ministre  de  l'intérieur. 

C03IMCNICATI01NS. 

M.  Gachard  donne  lecture  d'une  notice  des  manuscrits 
concernant  l'histoire  de  la  Belgique  qui  existent  à  la  Biblio- 
thèque royale ,  à  Berlin. 

M.  Kervyn  de  Lettenhove  communique  une  note  con- 
cernant un  recueil  de  lettres  de  Yiglius  qui  embrasse  les 
derniers  temps  de  la  vie  de  l'illustre  chef  et  président  du 


(  10  ) 

conseil  privé.  Ce  recueil,  qui  est  conservé  au  British 
Muséum  (fonds  Harlay,  n°  3421),  porte  pour  titre  :  Lit- 
terœ  domini  Viglii  Zuichemi  ad  amicos. 

Les  communications  de  MM.  Gachard  et  Kervyn  de 
Lettenhove  seront  insérées  au  Bulletin. 


(  11  ) 


COMMUNICATIONS. 


I. 


Notice  des  manuscrits  concernant  l'histoire  de  la  Belgique 
qui  existent  à  la  Bibliothèque  royale j  à  Berlin. 

(Par  M.  Gachard,  membre  de  la  Ck)mmission.) 


I. 


Fondée  par  l'électeur  Frédéric-Guillaume  1",  négligée 
sous  les  règnes  de  ses  deux  successeurs,  la  Bibliothèque 
royale  de  Berlin  fut  l'objet  des  soins  tout  particuliers  du 
grand  Frédéric.  Ce  monarque  fit  construire,  pour  l'y  instal- 
ler, de  nouvelles  salles  dans  son  palais;  il  l'enrichit  de 
plusieurs  collections  importantes. 

Il  ne  dédaignait  pas  de  s'occuper  des  détails  de  son 
administration  intérieure,  comme  le  prouvent  les  extraits, 
qu'on  a  publiés  (1),  de  sa  correspondance  avec  le  conseil- 
ler de  cour  et  bibliothécaire  Stosch. 


(1)  Wilken ,  Geschichte  der  kOniglichen  Bibliothek  zu  Berlin,  in-8»,  1828, 
pp.  190  et  suiv. 


(  1^^  ) 

Ainsi  il  lui  écrivait  le  5  février  1782  :  «  Voici  le  cala- 
»  logue  pour  le  nouvel  achat  de  livres  pour  la  Bibliothè- 
»  quG,  auquel  je  ferai  assigner,  dans  peu  ,  8,000  écus  au 
»  libraire  Pilra.  Vous  l'examinerez  et  choisirez  ce  qu'il  y  a 
»  de  mieux  et  ce  qui  convient  le  plus  à  la  Bibliothèque, 
»  car  vous  savés  que  mes  intentions  ne  sont  pas  de  la  meu- 
»  hier  d'extraits,  de  brochures,  mais  de  grands  diction- 
»  naires,  d'ouvrages  rares  et  précieux,  que  des  particu- 
»  liers  ne  sont  pas  à  même  de  se  procurer  ni  de  payer.  ». 

Le  11  octobre  1784  il  lui  mandait  :  «  Je  m'apperçois 
»  que  vous  continuez  encore  à  chicaner  Pitra.  Vous  ferez 
»  mieux  de  laisser  cela ,  en  ne  mettant  aucune  difficulté 
»  inutile  en  son  chemin.  Payez-lui  plutôt  les  livres  qu'il 
»  livrera  :  sans  quoi  nous  nous  brouillerons  et  ne  serons 
»  plus  amis.  » 

Et  le  o  mars  1783  :  «  J'ai  vu  à  la  vérité  ce  que  vous 
»  m'écrives  par  votre  lettre  du  1"  de  ce  mois  :  mais  je 
»  vous  prie  de  ne  pas  me  rebattre  la  tête  sur  un  objet  qui 
»  me  fatigue,  sans  quoi  je  vous  ferai  remplacer.  Les 
»  difficultés  que  vous  faites  à  Pitra  n'étant  que  des  chi- 
»  canes,  je  vous  décharge  du  payement  des  livres,  et  je 
»  remets  au  professeur  Merian  le  soin  d'assigner  à  l'avenir 
»  le  payement  des  livres  qui  vous  auront  été  livrés  pour 
»  ma  bibliothèque.  » 

Depuis  Frédéric  II,  les  souverains  de  la  Prusse  n'ont 
pas  cessé  de  faire  ressentir  à  la  Bibliothèque  de  Berlin  les 
effets  de  leur  sollicitude  pour  la  propagation  des  sciences 
et  des  lettres  :  aussi  cet  établissement  a-t-il  reçu  dos 
accroissements  successifs  qui  en  ont  fait  l'un  des  premiers 
dépôts  littéraires  de  l'Europe. 

La  Bibliothèque  royale  de  Berlin  compte  aujourd'hui 
sept  ceiil  mille  volumes  imprimés  et  plus  de  douze  mille 


(  13  ) 
manuscrits,  parmi  lesquels  il  n'y  en  a  pas  moins  de  trois 
mille  en  langue  arabe. 

Elle  s'accroît  chaque  année  de  douze  à  quinze  mille 
volumes,  sans  qu'il  en  coûte  pour  cela  beaucoup  au  trésor 
public.  En  vertu  des  lois  sur  l'imprimerie,  tous  les  impri- 
meurs du  royaume  sont  tenus  de  délivrer  à  l'administra- 
tion deux  exemplaires  de  chacun  des  ouvrages  qui  sortent 
de  leurs  presses;  un  de  ces  exemplaires  est  destiné  à  la 
bibliothèque  de  l'université  ou  au  principal  dépôt  littéraire 
de  la  province;  l'autre  est  envoyé  à  la  Bibliothèque  royale. 

Celle-ci  reçoit,  de  plus,  toutes  les  publications  qui 
s'adressent  à  l'Académie  royale  des  sciences  et  des  belles- 
lettres. 


II. 


En  1864,  revenant  de  Hambourg,  où  j'avais  eu  le  bon- 
heur de  négocier  avantageusement  l'acquisition  d'archives 
importantes  de  l'ancienne  principauté  de  Liège  qui  y  avaient 
été  transportées  à  l'époque  de  l'entrée  des  Français  dans 
la  Belgique,  je  m'arrêtai  à  Berlin.  Je  visitai  la  Bibliolhèque 
royale  sous  les  auspices  de  son  illustre  directeur,  M.  Pertz. 
Elle  était  dans  ce  moment-là  en  vacances  :  M.  Pertz  voulut 
bien  néanmoins,  et  il  le  fit  de  la  meilleure  grâce  du  monde, 
me  permettre  de  compulser  les  catalogues,  et  même  d'exa- 
miner les  manuscrits  qui  m'intéresseraient. 

Il  existe,  pour  la  rédaction  des  catalogues  des  dépôts 
littéraires,  presque  autant  de  systèmes,  je  ne  dirai  pas  que 
de  dépôts,  mais  que  de  pays.  Dans  les  bibliothèques  d'Uaiie 
l'ordre  suivi  est  celui  des  auteurs  rangés  alphabétique- 
ment, de  quelque  matière  que  traitent  leurs  livres.  En 


(  ii  ) 

France,  en  Belgique,  en  Hollande,  c'est  l'ordre  dos  ma- 
tières qui  est  généralement  adopté.  A  la  Bibliothèque 
royale  de  Berlin  les  catalogues  sont  distribués  par  langue, 
avec  distinction  des  formats,  in-folio,  in-ijuarto,  in-octavo. 
Il  y  a  une  série  de  numéros  particulière,  non-seulement 
pour  les  dilTércntes  langues,  mais  encore  pour  chaque 
format.  .Je  dois  ajouter  qu'il  a  été  rédigé  des  catalogues 
méthodiques  des  ouvrages  concernant  la  théologie  et  l'his- 
toire de  Prusse. 

Si,  en  iiapriinés  concernant  l'histoire  de  la  Belgique, 
la  Bibliothèque  de  Berlin  est  si  riche  que  sous  ce  rapport 
elle  ne  le  cède  peut-être  point  à  la  Bibliothèque  royale  de 
Bruxelles,  il  n'en  est  pas  de  même,  à  beaucoup  près,  en 
fait  de  manuscrils.  De  ces  derniers  j'en  ai  à  peine  trouvé, 
dans  les  quatre  fonds,  latin,  français,  italien,  espagnol,  une 
vingtaine  qui  eussent  rapport  à  nos  annales;  et  voici  le  ré- 
sultat de  l'examen  que  j'en  ai  fait. 

MANUSCRITS  LATINS. 

In-folio  n"  579. 

Cliartularium  Echternacense.  a  Pippino  usque  ad 
Caroium. 

Vélin,  16  feuillets,  écriture  du  xvi«  siècle. 

Ce  carlulaire  cof^'^iste  uniquement  dans  des  lettres  en 
copie  de  l'empereur  Charles-Quint,  du  51  mars  lo2i,  don- 
nées à  Nuremberg,  par  lesquelles, à  la  demande  de  Robert 
de  Monreall,  abbé  du  monastère  de  Saint-Clément-Willi- 
brod,  «  in  imperiali  opidulo  nostro  Echternach,  »  il  con- 
firme tous  les  privilèges,  libertés,  donations,  immunités, 


(  13  ) 

droits,  fiefs,  villes,  terres ,  seigneuries,  etc.,  de  ce  monas- 
tère, tels  qu'ils  sont  transcrits  et  incorporés  dans  un  di- 
plôme de  l'empereur  Maximilien ,  son  aïeul,  daté  du 
25  mars  1517,  à  Anvers,  et  qu'ils  le  sont  de  nouveau  ici. 

Le  premier  privilège  inséré  dans  le  diplôme  de  Max 
milien  est  de  Pépin,  du  5  des  nones  de  mai  752;  le  deuxième 
de  l'empereur  Louis,  de  l'an  3'  de  son  règne;  le  troisième, 
du  roi  Wendiboldus,  de  895;  le  quatrième,  du  roi  Olhon, 
de  94-8.  îi  y  en  a  deux  de  974,  un  de  980,  un  de  992,  un 
de  995,  un  de  1005,  etc. . 

Cette  copie  est  authentiquée  par  un  notaire. 

In-i"  n°  

Notae  hisloricae  in  historiam  Limburgensem. 

Pap.,  broch.,  15  feuillets,  écriture  du  xix»  siècle. 

Ces  notes  consistent  dans  un  inventaire  de  diplômes ,  au 
nombre  de  cent  vingt-six,  concernant  le  duché  de  Lim- 
bourg,  dont  le  premier  est  de  l'année  1168  et  le  dernier 
de  1294. 

C'est  la  copie  d'un  travail  qui  paraît  avoir  été  fait,  au 
siècle  dernier,  sur  les  archives  de  Bruxelles,  car  on  y 
renvoie  aux  chartes  de  Brabant,  à  des  registres  de  la 
chambre  des  comptes  et  aux  registres  des  chartes  de 
Luxembourg  conservés  dans  ce  dépôt. 

In-4°  n° 

Cronica  pontificum  Leodiensium  brevis. 

Elle  remplit  les  fol.  49-64  d'un  manuscrit  en  papier 
qui  en  a  229  et  contient  huit  chroniques  diverses  du 
XIV'  siècle. 


(  16) 

Elle  commence  à  saint  Materne  et  va  jusqu'en  1251. 

Ce  n'est  guère  qu'une  liste  des  évêques,  avec  quelques 
notes  historiques  très-sommaires. 

On  y  a,  à  une  époque  postérieure,  fait  des  additions 
jusqu'à  Jean  de  Homes,  mais  en  donnant  seulement  les 
noms  des  évêques. 

MANUSCRITS  FRANÇAIS. 

In-fol.  n'M. 

Traictez ,  Contractz  de  mariages  et  Testamens  des 
ducs  de  Bourgogne,  et  autres  titres  concernant 
ledict  duché  de  Bourgogne,  depuis  l'an  586 
jusques  en  l'an  1521. 

Papier,  doré  sur  ir.,  relié  en  maroquin ,  non  coté,  écrilure  du  xvn«  siècle. 

Ce  recueil  m'a  paru  être  une  copie  d'un  manuscrit  que 
j'ai  vu  à  la  Bibliothèque  nationale,  à  Paris. 

On  y  trouve,  entre  autres  documents,  la  lettre  que  le 
duc  de  Bourgogne  Charles  le  Hardi  écrivit  à  Louis  XI,  le 
19  juin  1467,  pour  lui  annoncer  la  mort  de  son  père,  et 
l'ordre  que  le  chancelier  Guillaume-Juvén^l  des  Ursins 
donna  au  trésorier  des  chartes  de  France  de  garder  soi- 
gneusement ladite  lettre ,  «  parce  qu'elle  n'était  pas  en 
»  forme,  le  duc  n'appelant  pas  le  roi  «  souverain  », 
>  comme  il  le  devait,  et  d'autres  fautes  encore  étant  dans 
»  la  même  lettre.  » 

La  lettre  du  duc  et  l'ordre  du  chancelier  ont  été  publiés 
dans  VHistoire  de  Bourgogne  de  dora  Plancher,  t.  IV, 
Preuves,  p.  ccliii. 


(  17  ) 

In-fol.  n»  52. 

Continuation  des  mémoires  et  traictez  concernans 
Bourgongne  et  Cambray.  Volume  second. 

In-fol.,  pap.,  doré  sur  ir.,  rel.  en  niaroq.,  non  colé,  écriture  du  xvii<  siècle. 

La  première  pièce  transcrite  dans  ce  volume  est  le  traité 
de  neutralité  conclu,  le  29  juillet  1555,  entre  les  duché 
et  comté  de  Bourgogne,  d'une  part,  et  les  ligues  suisses, 
de  l'autre. 

La  dernière  est  un  «  Discours  de  Testai  ancien  et  mo- 
»  derne  de  la  ville  et  cité  de  Cambray  et  duché  de  Cani- 
»  brésis  »,  qui  paraît  avoir  été  écrit  vers  1585. 

La   première  moitié  environ  du  volume  concerne  les 

duché  et  comté  de  Bourgogne,  et  l'autre  moitié  Cambrai. 

•Dans  celle-ci  sont  les  traités  faits  par  le  S""  de  Balagny 

avec  Henri  III;  les  articles  de  la  réduction  de  Cambrai  en 

l'obéissance  de  Philippe  II,  du  16  octobre  1595,  eic,  etc. 

In-fol.  n"*  G4,  65,  60. 

Négociations  du  président  Jeannin  pour  la  conclu- 
sion de  la  trêve  de  douze  ans  entre  les  Archiducs 
et  les  états  généraux. 

Cinq  vol.,  pap.,  dor.  sur  ir.,  reliés  en  maroquin    rouge,  écriture  du 
xvu«  siècle,  non~colés. 

La  première  pièce  est  l'instruction  de  Jeannin  en  date 
du  '^1  avril  1607;  la  dernière  est  du  28  décembre  1608. 

Comme  nous  en  avons  fait  déjà  l'observation  ailleurs  (1), 
les  négociations  du  président  Jeannin  ont  depuis  long- 

(1)  Notice  des  manuscrits  concei-nant  l'histoire  de  la  Belgique  qui 
existent  à  la  Bibliothèque  impériale,  à  Vienne,  p.  120. 

Tome  i",  /r*  série.  2 


(18) 
temps  été  imprimées;  la  dernière  édition  en  a  paru  en 
1819,  à  Paris,  en  trois  volumes  in-S". 

In-fol.  n»  69. 
Ambassade  en  Hollande  de  M.  d'Espesses. 

Trois  gros  vol ,  non  cotés ,  dorés  sur  tr.,  rel.  en  maroquin. 

Ce  recueil  formait  quatre  volumes; 

Le  premier  va  du  15  mars  1624  au  26  août  1625. 

Le  deuxième  manque. 

Le  troisième  s'étend  du  oseptembre  1626  au  17  août  1627; 

Le  quatrième  et  dernier  du  26  août  1627  au  21  octo- 
bre 1628. 

Le  2  août  1624  le  roi  écrit  aux  étals  généraux  qu'ayant 
retiré  le  S"^  du  Maurier,  qui  a  rempli  la  charge  d'ambassa- 
deur auprès  d'eux  depuis  plusieurs  années,  il  a  choisi  le 
S""  d'Espesses,  conseiller  en  son  conseil  d'État,  pour  lui 
succéder  :  mais  déjà,  le  15  mars,  les  états  écrivaient  à 
d'Espesses  qu'ils  avaient  appris  sa  nomination,  et  ils  l'en 
félicitaient. 

D'Espesses  partit  de  Calais  le  22  août  et  arriva  à  la  Briele 
le  25.  Le  même  jour  il  fut  à  Amsterdam  et  le  25  à  la 
Haye,  où  le  prince  d'Orange  vint  le  recevoir  jusqu'au 
pont  de  Ryswick.  C'est  ce  qu'il  écrit  au  secrétaire  d'État 
d'Ocquerre  le  26  août.  Il  eut  audience  le  quatrième  jour 
de  son  arrivée  (29  août). 

Le  9  septembre  il  mande  à  d'Ocquerre  : 

J'ai  fait  inquisition  de  la  damoiselle  de  Cerclas  (i),  de  la  mai- 


(1)  Dans  los  Lettres  inédites  de  'Pierre-Paul  Rubcns,  Introduclion, 
pp.  XXVII  et  suiv.,  Emile  Cachet  donne  des  détails  curieux  sur  les  négo- 


(  19  ) 

son  de  Quishen  (?).  Son  frère,  naguères  décédé  ,  estoît  bailli f 
de  Rinland,  qui  est  le  pays  de  Leiden,  et  elle  a  pension  sur 
l'abbaye  de  Rinsbourg,  affectée  à  l'enlretènement  des  pauvres 
nobles.  Elle  est  catholique  depuis  environ  quatre  ans ,  et  est 
retournée  icy  depuis  cinq  jours,  pour  retirer  le  père  Hupri- 
nus,  dominiquain,  confesseur  de  l'Infante,  et  le  père  Maillard, 
jésuite,  qui  sont  prestz  à  sortir  (4).  C'est  une  femme  d'entre- 
prise    Quant  au  peintre  Rubens,  dont  monsieur   de 

Baugy  m'avoit  escril,  je  n'y  ai  rien  descouvert. 

Le  16  septembre  : 

La  damoiselle  Cerclas  étoit  preste  à  s'en  retourner  en  Bra- 
bant.   J'ai  sceu  certainement  que  le   prince  d'Orange  avoit 

exclu  les  S"  de  Grosbec  et  de  Petresen, et  a  déclaré  à 

la  sudicte  damoiselle  que,  s'il  y  avoit  quelque  chose  à  achever, 
il  vouloit  qu'elle  en  eût  l'advantage,  comme  en  avoit  eu  la  prin- 

cipalle  peine (Le  jour  du  départ  du  prince,  elle  avoit 

apporté  encore  un  billet  de  l'Infante) J'apperceu  aussy  que 

le  peintre  Rubens  estoit  émissaire  du  cardinal  de  la  Cueva  (2), 
plustot  afin  de  ruiner,  par  la  chaleur  ordinaire  à  ces  cervelles 
plus  Imaginatives  que  judicieuses,  qu'en  intention  de  baslir 
la  trêve  :  à  quoy  l'on  observe  que  ledict  seigneur  a  toujours 
paru  contraire 

Le  19  septembre  : 

Voici  ce  qu'il  y  a  de  nouveau.  Le  même  jour  (16)  partit  la 
damoiselle  de  Cerclas,  faisant  les  excuses  assez  publiquement 
de  ce  que  le  prince  d'Orange  ne  luy  avoit  pointfaict  de  responcc 
sur  le  sujet  de  ses  cxploictz 

cialions  secrèles  dont  la  dame  de  T'Serclaes  fut  chargée  par  les  Archiducs 
auprès  du  prince  d'Orange. 

11  est  assez  singulier  que  d'Espesses  appelle  damoiselle  celle  dame  qui 
avait  deux  filles  mariées  dans  les  Pays-Bas  espagnols. 

(1)  \'oy.  plus  bas  la  lettre  du  secrétaire  d'Ocquerre  du  30  septembre. 

(2)  Alonso  de  la  Cueva,  ministre  de  Philippe  IV  auprès  de  l'infante 
Isabelle.  Il  avait  été  créé  cardinal  par  Grégoire  XV  en  1622. 


(20) 

Le  30  septembre  d'Ocquerre  écrit  à  d'Espesses  : 

Je  suis  par  vostre  soing  à  présent  satisfait  de  la  négociation 
de  Ja  damoiselle  Cerclas.  J'ay  sceu  d'ailleurs  son  humeur  et  ses 
menées.  Pourveu  qu'elle  ne  s'occupe  qu'à  retirer  les  prison- 
niers, l'action  n'est  que  bonne.  Observés,  si  vous   pouvez,  sa 

négociation,  car  il  y  a  quelque  chose  de  plus Pour  le 

peintre  Rubens,  dont  M.  de  Baugy  vous  a  escrit,  nous  sçavons 
ce  que  c'est,  et  à  quel  poinct  tourne  l'afTaire. 

D'Espesses,  continuant  sa  correspondance  avec  le  secré- 
taire d'État,  lui  mande  le  12  décembre  : 

Le  vieil  prince  de  Portugal  (1)  ra'estant  venu  voir  dimanche 
après  disner,  en  parlant  il  me  dict  qu'il  alloit  visiter  une  gal- 
lante  dame  :  sur  quoy  l'ayant  enquis,  il  me  nomma  la  damoi- 
selle de  Cerclas. 

Le  16  décembre  : 

La  damoiselle  de  Cerclas  arriva  il  y  eut  mardi  huit  jours,  et 
ne  se  lasse  point  de  faire  de  nouvelles  propositions  de  trêve,  et 
va  toujours  en  modérant  et  diminuant  ses  demandes. 

D'Ocquerre  répond  à  d'Espesses  le  27  décembre  : 
Il  ne  vous  faut  pas  estonner  des  allées  et  venues  de  la  damoi- 
selle Cerclas,  car  c'est  un  espion  que  Ton  commet  à  toutes 
rencontres  :  ce  qui  n'est  pas  à  négliger,  car,  sous  l'habit  de 
femme  et  de  moyne,  il  se  traite  des  affaires  très-importantes. 

Le  23  avril  1625  d'Espesses  annonce  au  roi,  en  ces 
termes,  la  mort  du  prince  d'Orange,  Maurice  de  Nassau, 
arrivée  la  veille  à  la  Haye  ; 

Sire,  bien  que  la  longue  maladie  du  prince  d'Orange  ait 
donné  tout  loisir  de  prévoir  aux  inconvéniens  dont  l'on  avoit 
jugé  cet  Estât  pouvoir  eslre  menacé  par  son  décès,  et  que  l'on 


(1)  Il  s'agit  vraisemblablement  d'Emmanuel,  fils  naturel  d'Antoine  de 
Portugal ,  prieur  de  Grato. 


(  21  ) 

en  aperçoive  jusques  à  cette  heure  les  causes  proches  et  évi- 
dentes, sy  est-ce  que,  cet  accident  estant  de  telle  conséquence, 
j'aurois  creu  faire  faulte  sy  j'avois  différé  à  dépescher  pour 
en  advertir  Vostre  Majesté  :  à  quoy  j'ay  choisy  le  sieur  Tolly, 
l'un  des  prestres  qui  est  en  ma  maison,  lequel,  pour  les  commu- 
nications que  luy  donne  sa  profession,  peut  informer  V.  M. 
de  beaucoup  de  particularités  de  ce  pays;  et  je  n'ay  pu  me 
dessaisir  de  secrétaire  en  une  saison  où  il  y  aura  à  agir  peut- 
estre  plus  que  je  ne  puis  prévoir,  et  où  les  occasions  m'obli- 
geront à  faire  un  second  envoy.  Quant  à  la  fin  du  prince 
d'Orange,  la  fiebvre  qui,  pour  estre  lente,  avoit  esté  longtemps 
sans  estre  recognue,  s'estanl  eschauffée  avec  la  saison,  l'avoit 
réduit,  dès  la  fin  du  caresme,  en  tel  estât,  que  plus  vraysem- 
blablcment  l'on  en  prévoioit  ce  qui  en  est  arrivé  qu'un  meil- 
leur succès,  sinon  que,  ces  derniers  jours,  un  médecin  juif, 
qui  avoit  trouvé  moien  de  le  faire  dormir,  et  mesme  luy  avoit 
donné  quelque  vigueur  avec  de  l'or  potable  et  autres  distilations, 
promettoit,  à  la  faveur  du  mois  de  may,  de  le  pouvoir  remet- 
tre. Mais  il  s'est  tellement  mesconté  que  l'heure  présente, 
entre  cinq  et  six  du  soir,  le  25*  d'avril,  a  esté  la  dernière  de  ce 
grand  personnage,  lequel  jusques  au  dernier  soupir  a  paru 
tousjours  avoir  l'esprit  fort  clair  et  libre  des  terreurs  de  la 
mort.  11  y  a  quelques  sepmaines  qu'il  ne  se  laissoit  plus  visiter, 
fors  à  ses  médecins,  ministres,  et  quelquefois  à  sesprocbes, 
hormis  lorsque  les  nécessités  du  public,  ou  la  curiosité  des 
nouvelles ,  qui  ne  l'a  point  habandonné,  luy  faisoit  admettre  ou 
envoler  quérir  quelqu'un.  Il  avoit  esté,  dès  le  mois  de  mars 
et  depuis  trois  jours,  à  faire  un  codicile  avec  grand  soing  et 
ordre  ;  a  dict  quelques  paroles  fort  moralles  à  tous  les  siens ,  et 
a  depuis  peu  après  avoir  dit  adieu,  avec  beaucoup  de  tendresse 
à  la  princesse  de  Portugal  (1),  sa  sœur  de  père  et  mère.  Je  n'ay 


(1)  Emilie  de  Nassau,  fille  de  Guillaume  le  Taciturne  et  d'Anne  de 
Saxe,  qui  avait  épousé,  en  1597,  Emmanuel  de  Portugal. 


(  22  ) 

pas  pu  cncores  apprendre  quelles  ont  esté  ses  dernières 
exhortations,  tant  au  prince  son  frère  qu'à  messieurs  les  estais, 
pour  le  gouvernement  de  la  police  et  des  armées,  mais  je  ne 
doubtc  point  qu'elles  n'ayent  esté  dignes  d'un  tel  homme,  cl 
que  l'observation  n'en  soit  utile.  Duquel,  oultre  les  bonnes 
qualités  qui  ont  este  assez  congnues,  j'ay  lousjours  remarqué 
celle  d'estre  parfaictement  bon  francois,  et  singalièrement 
afTectionné  à  la  personne  de  Vostre  Majesté,  que  ^  prie  Dieu 
tenir,  etc. 

Le  même  jour  d'Espesses  écrit  au  secrétaire  d'Ocquerre: 

Le  prince' d'Orange  est  mort  d'un  mal  de  foye,  quasi  de  U 
même  façon  que  son  premier  et  digne  adversaire  le  duc  de 
Parme,  hormis  que,  pour  ce  qui  est  dudict  prince,  il  n'y  a  poiat 
d'apparence  de  poison,  quelque  bruit  que  l'on  en  ait  vodu 
semer. 

Tout  ce  qui  précède  est  tiré  du  tome  I  de  la  Correspon- 
dance. Voici  quelques  extraits  du  tome  III, 

Le  secrétaire  d'État  d'Herbault  écrit  à  d'Espesses  le 
28  mars  1627  : 

J'apprends  que  l'ambassadeur  Carlelon  doit  être -envoyé 

de' là,  et  que  l'abbé  Scaglia,  qui  a  pris  congé  du  roy  pour  s'en 
aller  en  Flandres,  y  doibt  aussy  passer 

Et  le  26  avril  : 

L'abbé  Scaglia  est  encore  en  cette  -ville,  dont  il  fait  estai  de 
partir  aujourd'hui  ou  demain,  pour  s'en  aller  en  Flandres.  Il 
est  vray  que  je  vous  avois  cy-devant  escrit  que  de  là  il  pour- 
roit  bien  aller  en  Hollande;  mais  nous  apprenons  maintenant 
qu'il  n'y  passera  pas,  et  que  de  Flandres  il  retournera  ailleurs. 


(  25) 
D'Espesses  écrit,  de  son  côté,  le  28  juin,  à  M.d'HerbauIt  : 

L'abbé  Scaglia,  qui  passa  dernièrement  icy  au  soir  et  s'ache- 
mina la  nuict  mesme  vers  Amsterdam,  mande  que,  bien  qu'il 
ayt  receu  un  paquet  de  France  par  l'ambassadeur  de  Venise, 
il  a  à  en  attendre  un  de  Piedmont  avant  que  se  laisser  enten- 
dre  

Le  24  juillet  il  lui  mande  : 

L'abbé  Scaglia  ma  dit  adieu  il  y  a  quelques  jours, 

pour  soy  en  aller,  en  mesme  temps  que  le  peintre  Rubens 
est  arrivé,  lequel  a  de  grandes  conférences  avec  Gerbier  sur 
les  statues  et  peintures  antiques.  Je  tascheray  à  dcscouyrir  ce 
qu'il  apporte  touchant  les  affaires  modernes  :  car  sans  doute 
Icsdicts  sieurs  Rubens  et  Gerbier  sont  icy  pour  autre  sujet  que 
pour  rechercher  des  ornemens  pcir  le  cabinet  du  duc  de 
Bûukinghara,  bien  que  soit  l'apparunce  de  leur  commerce  :  ce 
qui  m'est  d'aultant  plus  suspect  que  M.  Carleton  me  l'a  voulu 
faire  passer  pour  unicque 

Je  n'ai  rien  trouvé  à  extraire, du  tome  IV,  que  ces  deux 
passages,  empruntés,  le  premier  à  une  dépêche  de  d'Espes- 
ses  du  18  août  1627,  le  second  à  une  dépèche  du  même 
du  2o  septembre  suivant;  les  deux  dépêches  sont  adres- 
sées au  secrétaire  d'HerbauIt  : 

Je  n'ay  pas  grande  congnoissance,  pour  l'heure  présente,  de 
ce  que  font  Gerbier  et  Rubens.  Le  dernier  n'est  pas  homme  à 
conclure  une  sy  grande  affaire,  bien  qu'il  soit  assez  prudent 
pour  un  homme  de  sa  condition 

Enfin  l'abbé  Seaglia  passera  en  Angleterre,  après  avoir 
tesmoigné  grande  satisfaction  de  ce  qui  a  esté  respondu  au 
comte  de  Morette 

Le  51  mars  1628d'Espesses  fut  rappelé  à  la  cour. 


(24) 

In-fol.  n»  72. 

Ambassade  extraordinaire  de  monsieur  le  maré- 
chal de  Bassompierre  en  Espagne. 

Pap.,  doré  sur  Ir.,  relié  en  maroquin,  non  coté,  écriture  du  xvji""  siècle. 

Copie,  plus  moderne,  des  mêmes  documents  que  contient 
le  n"  73. 

In-fol.  n°  75. 

Ambassade  extraordinaire  de  monsieur  le  maré- 
chal de  Bassompierre  en  Espagne. 

Pap,,  relié  en  veau,  non  coté,  écriture  du  xvii"«  siècle. 

Dans  l'été  de  1620,1e  duc  de  Feria,  gouverneur  de  l'État 
de  Milan,  fit  entrer  des  troupes  dans  la  Valleline,  sous  pré- 
texte d'y  maintenir  la  religion  catholique.  Les  Grisons,  à 
qui  la  Valteline  appartenait,  réclamèrent  l'intervention  de 
la  France.  Louis  XIII  envoya  en  Espagne,  pour  obtenir  la 
restitution  de  cette  province,  le  sieur  de  Bassompierre, 
chevalier  de  ses  ordres,  conseiller  d'État  et  colonel  général 
des  Suisses. 

C'est  de  cette  mission  que  traite  le  manuscrit  dont  il  est 
question  ici. 

11  commence  par  une  pièce  intitulée  :  «  Motif  et  sujet  de 
■^  ladite  ambassade.  » 

Viennent  ensuite  : 

L'instruction  donnée  à  Bassompierre  par  Louis  XIII,  à 
Paris,  le  2i  janvier  1621  ; 

Un  mémoire  du  S'  de  Borstel,  agent  de  l'électeur  pa- 
latin, pour  être  joint  à  ladite  instruction; 

Différentes  pièces  concernant  les  affaires  de  la  Valteline, 
des  derniers  mois  de  1620  et  du  commencement  de  1621, 


(2S) 

Et  enfin  la  correspondance  de  Bassompierre  avec  le 
roi ,  le  secrétaire  d'État  de  Puisieux  et  le  connétable  de 
Luynes  :  correspondance  dont  nous  donnerons  plusieurs 
extraits,  quoique,  dans  ses  Mémoires  (1),  le  colonel  géné- 
ral des  Suisses  parie  assez  longuement  de  son  ambassade 
en  Espagne. 

Bassompierre  quitta  Paris  le  iO  février  1621.  Lorsqu'il 
arriva  à  Madrid  le  mois  suivant,  Philippe  III  ne  put  le  rece- 
voir; ce  monarque  était  souffrant.  A  la  cour  on  ne  voulait 
pas  croire  qu'il  fût  réellement  malade,  et  l'on  prétendait 
qu'il  feignait  de  l'être,  pour  différer  de  recevoir  l'ambas- 
sadeur de  France  jusqu'à  l'arrivée  d'un  courrier  d'Italie 
qu'il  attendait  (2).  Le  pauvre  roi  ne  l'était  pourtant  que 
trop,  car  il  expira  peu  de  jours  après,  le  31  mars.  Voici 
comment  Bassompierre,  dans  une  lettre  du  même  jour, 
annonce  cet  événement  à  son  maître  : 

Sire,  je  suis  forcé,  nvec  un  extrême  desplaisir,  d'annoncer 
à  Voslrc  ÎMnjcslé  l'effect  du  mal  dont  je  luy  avois  mandé  la 
crainte  et  l'appréhension  par  la  précédente  du  27  de  ce  nioys, 
et  de  luy  dire  comme  il  a  pieu  à  Dieu  appeller  à  une  meilleure 
vie  le  roy  catholique,  son  beau-père  (5),  qui  est  décédé  aujour- 
d'iiuy,  à  neuf  heures  du  matin,  ayant  laissé  (avec  regret  gé- 
néral d'un  si  bon  et  si  pieux  prince)  celte  consolation,  que  sa 
saiiicte  vie  a  esté  suivie  d'une  pareille  mort,  vrayemcnt  digne 

de  la  qualité  de  roy  calholicque Le  nouveau  roy  (i)  est  en 

une  très-grande  opinion  de  tout  le  monde;  sa  personne  est 


(I)  Mémoires  du  mareschal  de  Dassomplerre,  contenant  thisloire  dt 
sa  vie,  e»c.  Cologne,  MDCLXV. Trois  vol.  ia-18. 

(-2)  Lettre  de  Bassompierre  à  Louis  XIII,  du  10  mars  1621. 

(ô)  Louis  XIII  avait  épousé,  le  23  oclol)re  161S,  à  Cordeaux,  Anne 
d'Autriche,  fille  de  Philippe  III. 

(A)  Philippe  IV. 


(26) 

très-bien  faicle ,  son  esprit  agréable  en  discours  et  fort  porté 
aux  afifuires,  desquelles  il  a  donné  la  pcincipalle  administration 
à  don  Bîiltazard  de  Zùniga,  qui  est  le  plus  capable  de  les  bien 
conduire  de  tout  cet  Estât,  et  ce  choix  a  esté  grandement  ap- 
prouvé de  tout  le  monde.  Celluy  qui  a  l'éminente  faveur  est 
don  Gaspard  de  Gosman,  comte  d'Olivarez,  nepveu  dudict  don 
Baltazard ,  estimé  homme  de  courage  et  d'honneur,  qui  por- 
tera le  roy  aux  choses  bonnes.  L'on  a  envoyé  deffendre  au  duc 
de  Lerme  de  venir  à  Madrid  jusqu'à  un  nouveau  commande- 
ment du  roy,  et  la  hayne  des  grands  et  du  peuple  se  monstre 
très-grande  contre  le  duc  d'Ucède  et  l'inquisiteur  général,  con- 
fesseur du  feu  roy  (1),  qui  durant  le  règne  passé  avoit  tout  pou- 
voir; et  ne  croy  pas  qu'ils  retardent  guères  sans  cstrc  pour  le 

moins  chassez  de  la  cour La  reyne  vostre  sœur  (2)  a  tes- 

raoigné  un  violent  desplaisir  de  la  perte  du  roy,  et  certes  avec 
raison,  car  elle  en  estoit  particulièrement  aymée  et  honorée. 
La  qualité  de  reyne,  qu'elle  vient  d'acquérir  par  cet  accident, 
luy  fera  passer  ce  deuil,  ou  pour  le  moins  aydera  le  faire  souf- 
frir avec  patience 

Bassompierre  en  écrit  aussi  au  secrétaire  de  Puisieux» 
et  là  il  s'exprime  plus  librement  sur  le  compte  du  feu  roi  : 

Monsieur,  —  lui  dit-il  —  le  roy  catholique  est  mort  ce  matin, 
à  neuf  heures,  d'une  fîebvre  de  pourpre,  qui,  après  son  érési- 
pelle,  ne  l'a  fait  languir  que  cinq  jours,  quil  a  passez  avec  si 
peu  de  confiance  de  la  miséricorde  de  Dieu  et  de  tant  de  re- 
grets de  n'avoir  si  bien  gouverné  ses  Estatz  pendant  son  règne, 
que  l'on  a  eu  toutes  les  peyoes  du  monde  de  le  rasscurei*.  Ce 
pauvre  prince  avoit  une  conscience  si  tendre  que  les  moindres 
péchez  véniclz  le  perçoient  à  jour.  Il  a  laissé  peu  de  regret  de 


(1)  Fray  Luis  (le  Aliaga. 

(2)  Elisabeth  de  Bourbon,  sœur  de  Louis  XIII,  qui  avait  épousé  Piii- 
lippe  IV  le  25  uoveuibre  1615. 


(27) 

luy,  bien  que  ce  fût  un  très-bon  et  saint  prince,  parce  que  le 
gouvernement  du  duc  dUccde  et  du  confesseur  esloit  en  telle 
horreur  que  le  changement  a  esté  désiré  d'un  chascun.  On  es- 
père beaucoup  de  ce  nouveau  roy,  que  le  comte  d'Olivarez  et 
don  Raltazard  de  Zûiliga  possèdent  absolument.  Je  crains  que 
la  reyne  sa  femme,  qui  aujourd'huy  a  senty  bouger  son  enfant, 
ne  sera  pas  si  heureuse  qu'elle  estoit  du  vivant  du  roy  son  beau- 
père,  lequel  elle  a  grandement  regrette Je  puis  vous  as- 

seurer  que  la  trefve  de  Hollande  (1)  ne  sera  pas  continuée, 
parce  que  don  Baltazard  de  Zùniga,  qui  maintenant  a  tout 
pouvoir,  y  est  tout  contraire  (2) 

Le  duc  de  Luynes  n'est  pas  oublié  par  l'envoyé  de 
Louis  XIH.  La  lettre  que  Bassompierie  lui  adresse  com- 
mence ainsi  : 

Monsieur,  il  me  semble  que  la  comctte  dont  nous  nous  moc- 
quions  à  Saint-Germain  ne  s'est  pas  mocquée,  d'avoir  mis  par 
terre ,  en  deux  raoys ,  un  pape ,  un  grand-duc  et  un  roy  d'Es- 
pagne (5). 

Bassompierre[envoya ,  de  plus,  au  roi  une  relation  de  la 
maladie  et  des  derniers  moments  de  Philippe  III  à  laquelle 
nous  croyons  devoir  donner  place  ici  : 

Le  roy  fut  en  cappelle  le  dimanche,  dernier  jour  de  feb- 
vrier,  et,  après  avoir  ouy  la  messe  et  le  sermon,  il  s'en  revint  avec 
la  fiebvre,  que  luy  ayant  duré  huict  jours,  avec  une  érésipelle 


(1)  La  irêve  conclue,  pour  douze  ans,  le  9  avril  1609,  entre  Philippe  III, 
les  archiducs  Albert  et  Isabelle  et  les  états  généraux  des  Provinces-Unies. 

(2)  Elle  ne  le  fut  pas  en  effet.  Don  Baltasar  de  Zûâiga  avait  été,  pendant 
plusieurs  années,  ambassadeur  de  Philippe  III  auprès  des  archiducs  Albert  ' 
et  Isabelle. 

(5)  Le  pape  Paul  V  était  mort  le  28  janvfer  1621,  el  le  grand«duc  de 
Toscane, Cûme  II  de  Slédicis,  le  28  février  suivant. 


(28) 

qui  luy  parut  principalement  au  visage,  sembla  luy  diminuer; 
mais  ayant  arrivé  un  vomissement  et  une  fîebvre  lente,  il  con- 
tinua jusques  au  21.  Les  médecins  furent  d'advis  de  le  faire 
lever  du  lict,  ce  qu'il  fil  ce  jour-là  :  mais,  sur  l'heure  du  disner. 
il  luy  prit  un  évanouissement  qui  Festonna,  et  la  nuict  du  22 
la  fîebvre  luy  redoubla  avec  vomissement,  flux  de  ventre  et 
une  grande  mélancholie  et  opinion^e  mourir,  laquelle  fîebvre 
luy  continua  avec  redoublement,  sans  que  les  médecins  en 
ayent  eu  mauvaise  opinion  jusques  au  samedy,  au  jour  27, 
que  le  redoublement  fut  plus  violent,  les  urines  mauvaises,  et 
que  le  roy  continua  de  dire  qu'il  voyoit  bien  qu'il  se  mouroit. 

Il  commanda  que  l'on  transportât  l'image  de  Nostre-Dame 
de  Atocha  aux  Dcscalces  :  ce  qu'on  fit  le  dimanche,  28,  avec 
une  grande  procession,  où  assistèrent  les  conseils  d'Espagne. 
On  fit  le  soir  commandement  aux  églises  que  l'on  mît  sur  les 
autels  le  sainl-sacrcment,  et  que  l'on  portât  le  corps  de  saint 
Isidore  dans  le  pallays. 

Le  lundy  29,  sur  les  4  heures  du  soir,  son  mal  fut  violent, 
et  quelques  ulcères  parurent  au  ventre,  aux  rains  et  aux 
cuisses;  et  le  roy  asseurant  qu'il  se  mouroit,  les  médecins 
alors,  luy  ayant  taslé  le  poux,  dirent  que  véritablement  ils 
estoient  conformes  à  l'opinion  que  le  roy  avoit  de  son  mal. 
On  envoya  à  l'heure  mesme  quérir  le  président  de  Castille  cl 
le  confesseur,  qui,  ayans  parlé  quelque  temps  avec  le  roy  cl 
le  duc  d'Ucède,  envoyèrent  quérir  les  conseillers  d'Estat  et 
présidents  des  autres  conseils,  devant  lesquels  et  les  grands 
d'Espagne,  avec  quelques  gentilshommes  de  la  chambre  qui  se 
trouvèrent  là,  le  roy  signa  son  testament,  que  Jouan  de 
Ceriea  (1),  secrétaire  d'Estat,  escrivit  en  sa  présence. 

Il  déclara  exécuteurs  de  sondict  testament,  en  ce  mesme 
ordre,  le  cardinal  de  Lcrme,  le  duc  de  Ucède,  le  confesseur 
Aliaga,  les  présidents  de  Castille  et  d'Aragon,  elle  duc  de 

(1)  Juan  deCirizea. 


(29) 

l'Infantado.  Après  on  le  lit  un  peu  manger  ;  et  luy  ayant  esté 
dit  qu'il  feroit  bien  de  dormir,  que  en  jornada  tan  larga  y 
timpo  tan  brève  era  menester  reposât,  il  envoya  quérir  le 
prince  et  l'infant  don  Charles ,  ausquels  ayant  parlé  assez  lon- 
guement en  particulier,  il  dit  tout  haut  au  prince  qu'il  luy 
recommandoit  l'infant  et  quil  luy  servît  de  père,  et  à  l'infant 
que  le  pesava  mucho  de  dexarle  solo,  pero  que  le  dexava  en 
manos  de  un  buon  hermano.  Après  il  dit  au  prince  qu'il  le 
prioit  de  ne  pas  faire  comme  il  avoit  fait  à  son  advènement, 
d'avoir  esloigné  les  vieils  ministres  et  serviteurs  de  son  père, 
et  qu'il  se  servit  des  siens,  quy  esloient  expérimentez  aux 
afTaires;  puis  luy  recommanda  particulièrement  don  Barnabe 
de  Vivanco,  secrétaire  des  mémoriaux,  et  son  confesseur, 
puis  le  duc  d'Ucède.  On  fit  entrer  incontinent  après  l'infante 
Marie  et  l'infant-cardinal.  Il  s'escria  quand  il  vit  l'infante,  et  luy 
dict  :  c  Marie,  que  j'ay  regret  de  mourir  sans  t'a  voir  mariée! 
»  mais  ton  frère  en  aura  le  soin.  »  Puis  se  tournant  vers  son 
frère,  luy  dict  :  «  Prince,  ne  la  laissez  que  vous  ne  l'ayez  faicte 
»  impératrice.  »  Puis  dicta  l'infant-cardinal  qu'il  luy  ordonnoit 
de  se  faire  preslre  aussytost  qu'il  seroit  en  aage,  et  qu'il  auroit 
grand  regret  s'il  croyoit  quil  ne  deût  prendre  cette  profession. 
Il  avoit  envoyé  quérir  madame  la  princesse;  mais  elle  s'esva- 
nouit  entrant  à  la  porte  de  ladicte  chambre  :  que  fut  cause 
qu'on  la  remporta  en  la  sienne,  craignant  que  cela  ne  fit  mal 
à  sa  grossesse  :  ce  quy  ayant  esté  remonstré  au  roy,  il  en 
monstra  grand  ressentiment,  et  dict  qu'il  avoit  tousjours  eu 
ferme  créance  que  madame  la  princesse  l'^ymoit  autant  qu'au- 
cun de  ses  enfans.  De  là  il  se  mit  à  parler  de  la  reyne  (1), 
disant  qu'elle  perdoit  un  bon  père  quy  l'avoit  tousjours  unie- 
quement  aymée,  puis  partagea  au  prince  et  à  l'infante  des 
reliques  et  autres  bardes  particulières  qu'il  avoit,  hormis  un 
crucifix  qu'il  avoit  pendu  au  chevet  de  son  lict,  qu'il  dict  au 
prince  ne  luy  pouvoir  maintenant  donner,  pour  ce  que  c'estoit 

(i;  De  France. 


(30) 

celluy  avec  lequel  son  ayeul  et  son  père  estoient  morts ,  et  qu'il 
raourroit  avec  luy,  luy  recommandant  de  le  serrer  en  révérence 
après  sa  mort,  et  que  les  papes  luy  avoient  concédé  de  grandes 
indulgences.  Puis,  leur  ayant  à  tous  donné  sa  bénédiction,  il 
les  fit  sortir,  et  ayant  receu  la  communion  qui  luy  fut  donnée 
sur  la  minuict,  le  mardy  30  il  récent  l'extréme-onction  sur 
les  dix  heures  du  matin,  puis  fit  récommander  son  âme.  Il  ne 
laissa  pour  cela  dé  signer  grande  quantité  de  papiers,  et  se 
plaignant  fort  et  refusant  les  viandes  et  remèdes  qu'on  luy  vou- 
loit  donner.  Sur  le  midy  on  mit  le  corps  de  saint  Isidore  au- 
près de  son  lict,  et  le  père  Florencia  (1)  luy  dict  vœu  de  bastir 
une  chapelle  audict  sainct,  ce  qu'il  fît  en  disant  :  Pero  ya 
esià  tarde.  Il  demanda  aussy  que  son  corps  ne  fût  ouvert  après 
sa  mort.  Il  continua  tout  le  reste  du  jour,  parlant  au  père  con- 
fesseur, Florencia,  au  doctor  Villegas,  gouverneur  de  l'arche- 
vesché  de  Tolède  et  Rivas.  On  fit  force  processions  de  péni- 
tens  par  la  ville,  et  le  conseil  dEstat  fut  deux  fois  assemblé. 
Sur  le  soir  son  mal  redoubla  avec  violence;  et  ayant  langui 
toute  la  nuict,  dès  le  matin  on  publia  son  décèz,  lequel  néant- 
moins  n'a  esté  qu'environ  les  9  heures  avant  midy,  dernier  de 
mars,  ce  mesme  jour  de  nos  dépeschcs,  lesquelles  informe- 
ront Voslre  Majesté  des  choses  qui  se  sont  passées  depuis,  du 
moins  de  celles  qui  sont  arrivées  à  nostre  cognoissance. 

La  reyne  n'a  bougé  de  tout  le  jour  du  lict,  de  crainte  que  le 
travail  et  la  peyne  de  son  esprit,  dont  par  beaucoup  de  larmes 
elle  a  rendu  tesmoignage,  ne  portât  dommage  à  sa  santé  et  à 
son  fruict,  lequel  elle  a  senty,  grâces  à  Dieu.  Ce  que  nous  man- 
dons à  Vostre  Majesté,  pour  finir  par  cette  bonne  nouvelle  le 
discours  d'yn  accident  si  triste  et  si  inopiné. 

D'après  l'ordre  qu'il  en  reçut  de  Louis  XIII,  Bassom- 
pierre  complimenta  le  nouveau  roi  sur  la  mort  de  son  père 
et  sur  son  avènement.  Telle  était  l'étiquette  de  la  cour  de 


(1)  Religieux  de  la  compagnie  de  Jésus. 


(  3i  ) 
Madrid  que,  pour  faire  le  compliment  de  félicitalion,  il  lui 
fallut  s'absenter  pendant  quatre  jours  et  puis  revenir  en 
cérémonie. 

Le  25  avril  1621  il  signa,  avec  les  ministres  de  Phi- 
lippe IV,  un  traité  aux  termes  duquel  les  troupes  espa- 
gnoles devaient  évacuer  la  Valteline ,  et  toutes  nouveautés 
préjudiciables  à  la  religion  catholique  qui  y  avaient  été  in- 
troduites depuis  l'année  1617  devaient  être  ôtées.  Il  en 
informa,  le  27,  le  connétable  de  Luynes  par  la  lettre  sui- 
vante : 

Monsieur,  j'ay  signé  deux  papiers  d'importance  depuis  quel- 
ques années  :  l'un  pour  le  roy  et  l'autre  pour  moy,  tous  deux 
sans  en  avoir  demandé  permission  ny  advis  à  ceux  à  qui  je  le 
devois  faire  ;  C'est  cette  promesse  de  mariage  dont  vous  et  tout 
le  monde  avez  tant  ouy  parler,  et  ce  présent  traiclé  duquel 
pcut-cstre  l'on  parlera  à  l'advenir,  lequel  j'ay  signé  hardiment 
sans  en  demander  congé  au  roy,  ny  en  avoir  vostre  ordre, 
comme  je  ne  l'avois  aussy  demandé  à  mes  parents,  quand  je 
fis  la  promesse  :  ce  qu'ils  m'ont  enfin  pardonné,  après  niavoir 
fort  grondé,  et  j'attends  du  roy  et  de  vous  la  mesme  chose.  II 
y  a  cette  différence  :  c'est  qu'en  cette  dernière  action  j'ay  creu 
bien  faire,  et  en  l'autre  je  sçavois  bien  que  je  faisois  mal.  Au 
pis-aller, monsigneur,  si  ces  deux  papiers  ont  un  mesme  succèz, 
vous  playdcrez  six  ans  pour  le  vostre,  comme  j'ay  faict,  et  puis 
il  sera  déclaré  de  nul  effect  et  valeur  comme  le  mien 

Les  dernières  lettres  de  Bassompierre  sont  du  10  mai 
1621  :  il  n'eut  toutefois  son  audience  de  congé  du  roi  que 
le  12  et  ne  quitta  Madrid  que  le  15. 

A  sa  correspondance  sont  jointes  deux  pièces  qui  four- 
nissent des  renseignements  curieux  sur  les  commence- 
ments du  règne  de  Philippe  IV;  on  nous  saura  gré  de  les 
insérer  dans  cette  notice.  Philippe  IV  venait  à  peine  de 


(32) 
monter  sur  le  trône  que,  par  la  mort  de  l'archiduc  Albert 
(13  juillet  1621),  les  Pays-Bas  firent  retour  à  la  monar- 
chie espagnole;  il  régna  sur  nos  provinces  pendant  qua- 
rante quatre  ans. 

Relation  de  ce  qui  s^ est  passé,  depuis  le  dernier  marsjusques 
au  17  avril  1621,  à  Madrid  (1). 

Le  roy  Philippes  lil'  décéda  au  pallais  royal  de  Madrid  le 
mercredy,  dernier  jour  de  mars  1621,  sur  les  neuf  heures  du 
matin.  Incontinent  après  le  duc  d'Ucède,  qui  estoit  son  sunii- 
lier  de  corps,  vint  en  la  chambre  du  prince,  mit  un  genouil  en 
terre,  et  luy  baisa  la  main  comme  à  son  roy,  et  ensuille  tous 
les  grands  et  principaux  seigneurs  qui  se  trouvèrent  là  pré- 
sens. Puis  le  duc  présenta  au  roy  les  clefs  des  cabinets  et  es- 
criptoires  du  feu  roy  son  père,  ensemble  la  cassette  et  les  sacs 
de  ses  papiers,  auquel  il  recommanda  qu'il  les  mît  entre  les 
mains  de  don  BaUazard  de  Zùiiiga  :  qui  fut  le  premier  acte  de 
la  faveur  dudict  don  Baltazard  et  la  ruyne  du  duc  d'Ucède, 
lequel  voulut  en  mesme  temps  sortir  du  pallais,  oi'i  il  est  logé, 
mais  le  roy  luy  commanda  qu'il  y  demeurât  jusques  à  un 
nouvel  ordre,  qu'il  receut  incontinent  après,  et  quitta  son  ap- 
partement audict  don  Baltazard  de  Zùniga  et  au  comte  d'Oli- 
varez,  son  nepveu,  qui  est  celluy  qui  a  le  plus  de  pouvoir  sur 
l'esprit  du  roy. 

Sur  les  deux  heures  après  midy  du  mesme  jour  le  roy  envoya 
casser  du  conseil  royal  les  oidores  (2)  Pedro  de  Tapia  et  Bciial. 

Le  lendemain  on  mit  le  corps  du  roy  en  la  salle,  où  le  jeune 

(1)  Dans  une  notice  sur  les  bibliothèques  de  Gênes  insérée  aux  Bulle- 
tins de  l'Académie,  2'  série,  t.  XXVII,  p.  719  et  suiv.,  nous  avons  donné 
une  relation  sur  Philippe  IV  et  la  cour  de  Madrid  faite,  en  16-22,  par  l'am- 
bassadeur génois  Giulio  de  la  Torre,  que  la  république  avait  chargé  d'aller 
complimenter  le  nouveau  monarque.  Il  n'est  pas  sans  intérêt  de  la  com])a- 
rer  avec  celle  de  Bassompierre. 

(2)  Auditeurs. 


(55) 

roy  et  le  prince  don  Charles,  son  frère,  luy  furent  donner  de 
l'eau  béniste,  puis  les  ambassadeurs,  les  grands  et  principaux 
de  la  cour  et  des  conseils.  El  sur  l'advis  que  le  roy  eut  que  l'on 
avoit  envoyé  quérir  le  duc  cardinal  de  Lerme  pour  venir  à 
Madrid,  il  demanda  au  duc  d'Ucède  s'il  luy  avoit  escrit  de  ve- 
nir, lequel  respondit  que  son  filz  le  duc  de  Sea  luy  avoit  fai  t 
sçavoir  que  le  feu  roy,  son  père,  avoit  fort  désiré  de  le  voir 
avant  mourir,  et  que,  sur  l'incertitude  de  sa  mort,  il  s'estoit 
mis  en  chemin  pour  venir  à  la  cour.  Sur  quoy  le  roy  dépescha  à 
l'heure  mesme  don  Alonse  de  Cabrera  (1),  du  conseil  royal,  pour 
luy  commander  de  s'en  retourner  à  Valladolid  et  n'en  bouger 
qu'il  n'eust  ordre  particulier  de  Sa  Majesté.  On  envoya  quant 
et  (2)  ledict  Alonse  de  Cabrera  l'alcade  don  Louis  de  Paredes 
avec  trente  alguasils,  pour  mener  ledict  duc  de  Lerme  prison- 
nier à  un  chasteau,  s'il  faisoit  refus  d'obéyr. 

On  chassa  le  mesme  jour  Thomas  d'Angulo,  secrétaire  de 
caméra  (5),  et  on  mit  en  sa  place  le  secrétaire  Contreras.  Les 
papiers  des  consultes  furent  ostez  au  secrétaire  Serissa  (4)  et 
donnez  à  Antonio  de  Arostichi(5).  La  duchesse  de  Candie  ren- 
tra au  palays  avec  la  qualité  de  camerera  mayor  de  la  reyne; 
elle  en  avoit  esté  chassée,  quelques  années  auparavant,  par  le 
duc  de  Lerme. 

Le  soir  du  vendredy,  5,  l'on  transporta  le  corps  du  feu  roy  à 
l'Escurial  en  fort  petite  cérémonie.  Aussytost  qu'il  fut  sorty  du 
palays,  le  roy  en  sortit  aussy  pour  aller  loger  en  l'abbaye  de 
S'-Hiérosme,  et  l'on  prit  à  bonne  augure  de  ce  qu'il  rencontra 
en  chemin  le  saint  sacrement  que  l'on  portoit  à  un  malade  :  il 


(i)  M.  Lafuente  {Historia  gênerai  de  Espanà,  XVI,  7),  le  nomme  Anto- 
nio de  Cabrera. 

(2)  Quant  et,  avec. 

(3)  C'est-à-dire  du  conseil  de  la  cdmara  ou  de  la  chambre. 

(4)  Juan  de  Cirizea,  comme  il  est  dit  page  28,  note  1. 
(.5)  Aiistcgui. 

Tome  i",  4""  série.  5 


(34) 

le  fut  accompagner  et  ramener  à  l'église  de  S"-Croix,  puio  con- 
tinua son  chemin  audict  couvent  de  S'-Ilicrosme,  d'où  il  ne  par- 
tira que  pour  faire  son  entrée  soleranellc  à  Madrid.  La  reyne, 
l'infante  Marie  et  l'infant-cardinal  s'en  allèrent  loger  aux  Des- 
calces. 

Le  dimanche,  4%  le  roy  se  laissa  voir  en  la  première  au- 
dience qu'il  me  donna  en  cérémonie  audict  couvent  de 
S'-Hiérosme. 

On  a  pris,  le  mercredy,  7  de  ce  moys,  le  duc  d'Ossone  (1) 
prisonnier,  que  l'on  a  envoyé  avec  bonne  garde  à  l'Alameda, 
proche  de  Madrid. 

On  a  arreslé  en  mesrae  temps  ses  secrétaires  et  son  trésorier. 

Ce  mesme  jour  on  a  chassé  un  régent  du  conseil  d'Italie, 
nommé  Quinlana  Donia  (2),  marquis  de  la  Florcsla. 

Le  lendemain  de  Pasqucs,  12  avril,  le  roi  envoya  offrir  au 
duc  de  rinfantado  la  charge  de  grand  escuyer  (que  l'on  avoil 
oslée  au  comte  de  Saldaigne,  gendre  dudict  duc),  lequel  ne  la 
voulut  recevoir;  mais  il  l'accepta  deux  jours  après,  ayant  sceu 
que  ledict  comte  avoit  demandé  d'espouser  une  daraoisclle  du 
palays  nommée  donia  Mariana  de  Cordova,  à  qui  il  avoit  donné 
une  promesse  de  mariage.  Ils  doibvent  estrc  mariez  le  21  de  ce 
mois,  et  puis  bannis  de  la  cour. 

Le  comte  d'Olivarez  fut  faict  grand  d'Espagne  le  mesme  jour, 
et  eut  pour  son  filz  aisné,  s'il  en  avoit,  le  tiltre  de  comte  de 
Castellejo. 

Le  marquis  de  Renty,  de  la  maison  de  Crouy,  a  eu  la  charge 
de  capitaine  de  la  garde  allemande,  auparavant  possédée  par 
don  Rodrigo  Calderon-  à  qui  on  l'a  ostée  avant  sa  condamna- 
tion, que  doibt  estre  dans  peu  de  jours. 

Avant-hyer,  45  de  ce  moys,  le  roy  déclara  que,  suivantjle 
contenu  du  testament  du  feu  roy,  son  père,  par  lequel  il  dé- 


(!)  D.  Pedro Tellez  Giron,  duc  d'Ossuna,  qui  avait  été  vice-roi  de  Sicile 
et  de  Naples. 
(2)  DuennadOitis  les  Mémoires  de  Uassompierre,  t.  II,  p.  131. 


(  33  ) 

claroit  qu'il  révocquoil  les  dons  immenses  qu'il  avoit  autrefois 
faicts,  il  ostuit  au  duc  de  Lerme  les  1,400,000  escus  que  ledict 
feu  roy  avoit  donnez  audict  duc  de  Lerme  sur  les  traictes  de 
Sicile,  et  que  pour  cet  effect  il  ordonnoit  que  les  biens  du  duc 
de  Lerme  fussent  saisis  et  arrestez  jusques  à  ce  qu'il  eust  res- 
titué cette  somme. 

On  a  faict  aujourd'huy  majordome  de  la  reyne  le  comte  de 
Benavente,  à  la  place  du  duc  d'Ucède,  à  qui  on  a  osté  celte 
charge  :  qui  est  un  très-digne  choix,  estant  ledict  comte  un  des 
premiers  et  plus  entendus  personnages  de  ce  royaume. 

Le  comte  de  Gondommard,  qui  est  ambassadeur  vers  le  roy 
d'Angleterre,  a  esté  déclaré  du  conseil  de  guerre. 

Don  Augustin  Messia  a  esté  faict  gentilhomme  de  la  chambre; 
et  comme  j'achevois  cette  dépesche,  le  comte  d'Olivarez  a  esté 
déclaré  sommelier  de  corps ,  qui  est  une  charge  pareille  à  celle 
de  grand  chambellan. 

Voylà  ce  que  s'est  passé  depuis  la  mort  du  feu  roy  jusques 
à  ce  jour,  que  j'ay  creu  devoir  mander  à  V.  M.  séparément, 
pour  ne  la  point  divertir  en  lisant  ma  lettre,  et  y  mesler  des 
nouvelles  qui  ressemblent  plustot  à  celles  de  la  gazette  qu'à  la 
dépesche  d'un  ambassadeur.  J'ay  creu  néantmoins  que  V.  M. 
seroit  bien  aise  de  scavoir  le  menu  de  ce  qui  s'est  passé  icy,  et 
de  voir  combien  de  changemens  sont  arrivez  en  cette  cour,  si 
dcsréglée  en  peu  de  jours.  Dieu  conserve  les  vostres  aussy 
longtemps  et  heureux  que  le  désire  vostre  très-humble  créa- 
ture. 

B.\SS0MPIERRE. 

HehUion  de  ce  qui  s'est  passé  à  Madrid  depuis  le  17  avril 
jusques  au  10  may  1621. 

Il  fut  résoulu  ,  au  conseil  d'Estat,  le  17  du  moys  d'avril ,  que 
l'on  establiroit  une  congrégation  de  six  personnages,  à  scavoir 
le  docteur  Vilegas ,  gouverneur  de  l'archeveschié  de  Tolède,  le 
prieur  de  l'Escurial,  le  marquis  de  Malpica,  le  comte  de  iMe- 


(36  ) 

delin,  don  Alonso  de  Cabrera  et  le  confesseur  du  roy.  les- 
quels s'assembleront  tous  les  jours,  pour  adviser  de  corriger  les 
vices  et  désordres  qui  estoient  depuis  quelques  années  intro- 
duicts  Ik  la  cour  et  à  Madrid.  Mais,  comme  l'inclinatioa  de  ce 
jeune  roy  est  un  peu  portée  à  la  desbauche ,  on  croit  que  les 
ministres  de  cet  Estât  ont  plustost  désiré  monstrer,  à  ce  com- 
mencement, leur  bon  dessein  à  la  réformation,  qu'ils  n'ont 
espéré  y  réussir  à  l'advenir. 

Le  20  dudict  moys  le  roy  déclara  ne  vouloir  avoir  aucune 
paix  ny  trefvc  arec  les  hérétiques,  et  qu'il  rompoit  celle  que 
son  père  avuit  eue  avec  les  Hollandois. 

Le  21  le  comte  de  Saldaigne  fut  marié  avec  dorîa  Mariana 
de  Cordova,  et  puis  ils  furent  tous  deux  bannis  de  la  cour. 

Le  mesme  jour  l'on  retira  des  moynes  de  l'Escurial  une  terre 
nommée  Campillo,  qui  vaut  xvni"  escus  de  rente,  que  le  feu 
roy  leur  avoit  donnée,  et  ce  en  vertu  de  la  clause  de  son  tes- 
tament par  laquelle  il  révocquoit  les  dons  immenses  qu'il  avoit 
faicts. 

On  renvoya  le  lendemain  l'inquisiteur  major,  confesseur 
du  feu  roy,  nommé  Aliaga,  au  monastère  de  Gouette  (1),  d'où 
il  estoit  venu. 

Le  24  on  relégua  le  duc  d'Ucède  en  une  sienne  maison,  à  dix 
lieues  de  Madrid,  avec  deffense  d'en  sortir  sans  ordre  parti- 
culier de  la  cour. 

On  prit  prisonnier  en  mesme  temps  l'intendant  de  sa  mai- 
son ,  nommé  Jouan  de  Salazard. 

Le  25  le  traicté  de  la  restitution  de  la  Valteline  fut  signé. 

Ce  mesme  jour  on  prit  prisonnier  don  Garcia  de  Paresia, 
favory  du  duc  de  Lerme. 

Le  28  l'on  osta  Toffice  de  grand  escuyer  de  la  reine  au  comte 
d'Altamira. 

La  charge  de  lieutenant  général  de  la  mer  soubz  le  prince 

(t)  Hueie. 


(57) 

Philibert  de  Savoye  fut  donnée  au  marquis  de  Sainte-Croix, 
celle  dégénérai  des  galères  d'Espagne  à  don  Pedro  de  Leyva,  et 
celle  des  galères  de  Naples  au  duc  de  Fernandine,  filz  de  don 
Pedro  de  Tolède. 

Le  2'  may  on  leva  la  bannière  pour  proclamer  roy  Phi- 
lippes  IV%  qui  est  une  façon  usitée  en  Espagne. 

Les  5*  et  4*  se  firent  les  funérailles  du  feu  roy. 

Le  psince  Philibert  arriva  le  soir  à  Alcala,  auquel  on  manda 
qu'il  allast  à  Baraxas  et  n'en  partît  jusques  à  un  autre  ordre. 

Le  samedy,  8%  le  roy  donna  la  clef  de  gentilhomme  de  sa 
chambre  à  l'admirante  de  Castille  et  au  marquis  de  Portalegre, 
et  fit  couvrir,  comme  grand ,  le  marquis  de  Castel  Rodrigo. 

Le  dimanche,  9*  de  ce  raoys,  le  roy  fit  son  entrée,  partant 
de  S'-Hiérosme ,  où  tous  les  ordres  et  conseils  l'estoient  venu 
saluer;  marcha  soubz  son  dais  le  long  de  la  grand'  rue  jusques 
dans  son  palays. 

Voylà,  Sire,  les  diverses  choses  arrivées  depuis  un  moys  en 
cette  cour,  laquelle  je  quitte  dans  deux  jours  pour  aller  trouver 
V.  M.  en  son  armée,  et  mériter,  par  mes  bonnes  actions,  en  la 

servant,  la  qualité  de  son  très-humble, 

Bassohpierre. 

In-fol.  n-  7L 

Ambassade  extraordinaire  de  monsieur  le  maré- 
chal de  Bassompierre  en  Espagne,  envoie  par 
le  Roy  sur  le  sujet  de  la  restitution  de  la  Valte- 
line,1621. 

Très-gros  vol.,  papier,  doré  sur  tr.,  relié  en  maroquin  ,  non  coté,  écriture 
du  xvii«  siècle. 

La  première  partie  de  ce  manuscrit  est  remplie  par  les 
pièces  qui ,  dans  le  manuscrit  n"  73,  précèdent  la  corres- 
pondance de  Bassompierre. 


(  S8  ) 

L'autre,  et  la  plus  considérable,  contient  : 
Négociation    de   monsieur   de   Bassompierre ,    envoie 

ambassadeur  eoçtraordinaire  en  Angleterre,  de  la  part  du 

Roy,  l'an  i626. 

In-fol.  n»  80. 

Négociation  de  la  paix  traictée  à  Vervins,  entre 
Henry  IV,  roy  de  France  et  de  Navarre,  par 
messieurs  de  Bellièvre  et  de  Sillery,  et  Phi- 
lippes  II,  roy  d'Espagne,  par  les  sieurs  Rîchar- 
dot,  Taxis  et  Verreiken,  et  Charles-Emmanuel, 
duc  de  Savoye ,  par  le  sieur  marquis  de  Lullin, 
en  l'année  i  598. 

Très-gros  vol ,  papier,  doré  sur  tranche ,  relié  en  maroquin  rouge ,  non 
coté,  écriture  du  xvii»  siècle. 

Ce  recueil  commence  par  les  instructions  que  le  roi  de 
France  donna  à  MM.  de  Bellièvre  et  de  Siljery,  le  28  jan- 
vier 1598,  et  leurs  pouvoirs  de  la  même  date.  Il  coniient  : 

1°  La  correspondance  dés  ambassadeurs  avec  le  roi  et  le 
secrétaire  d'ÉtatdeYilleroi  surleurs  négociationsà  Vervins; 

2°  Une  suite  d'actes  relatifs  à  l'exécution  du  traité  de 
paix,  notamment  un  «  Discours  des  cérémonies  faites 
j>  lorsque  le  roy  presta  le  serment  pour  l'observation  du 
j>  traité  de  paix  »  (le  dimanche  21  juin  1598),  et  les 
lettres  écrites  à  Henri  IV  et  à  Villeroi  par  le  duc  de  Biron, 
Bellièvre  et  Sillery,  qui  furent  envoyés  à  Bruxelles  afin  de 
recevoir  le  serment  de  l'archiduc  Albert. 

Ces  lettres  renferment,  sur  la  personne  et  sur  la  cour 
de  l'archiduc  Albert,  des  renseignements  assez  curieux 
pour  que  nous  croyions  leur  devoir  donner  place  ici  : 


(39  ) 

Le  duc  de  Biron  au  Roi  :  SI 4  juillet  1598. 

Sire,  j'envoyeà  Vostre  Majesté  ce  courrier,  pour  l'informer 
de  nostre  voyage.  Nous  arrivasmes  hier  en  ce  lieu,  où  l'on 
nous  a  receu  le  plus  honnorablement  qu'il  se  peut.  Cejour- 
d'huy,  sur  les  quatre  heures ,  nous  sommes  allez  baiser  les 
mains  à  Son  Altesse  (1),  qui  nous  a  tcsmoigné,  en  tout  ce  qu'il 
a  peu,  le  contentement  qu'il  avoit  de  nos  venues,  et  nous  a 
parlé  avec  très-grand  respect  de  Yostre  Majesté;  et  sur  ce 
suject  il  nous  a  entretenus  assez  longtemps,  et  puis  a  salué 
tous  ces  gentilshommes  qui  me  font  l'honneur  de  m'accom- 
pagner,  et  désiré  scavoir  leurs  noms.  Demain  le  matin  nous 
irons  à  la  grande  église  (2)  parachever  la  cérémonie,  et  il 
nous  donnera  à  disner  en  son  logis,  et  nous  en  reviendrons  à 
cheval  avec  luy.  Nous  n'avons  veu  les  dames  encore  ;  mais 
dimanche,  à  un  souper,  on  les  verra  toutes,  car  Son  Altesse 
a  commandé  aux  seigneurs  qui  sont  ici  de  nous  traicter,  et 
croy  qu'il  y  viendra  sans  cérémonie.  Le  comte  de  Solre  (3) 
nous  a  receus  sur  la  frontière,  et,  par  les  villes  où  nous  avons 
passé,  on  nous  a  fait  fort  honnorable  recueil.  Ledict  comte 
de  Solre  est  un  des  galands  hommes  qui  soient  en  cette  cour, 
laquelle  est  grande,  et  y  a  force  gens  de  qualité.  Nous  aurons 
permission  de  passer  par  Anvers  et  Gand ,  et  viendrons  droict 
à  Saint-Omer.  Si  Vostre  Maiesté  est  à  Calais,  nous  Tirons 
trouver;  sinon  nous  viendrons  par  Arras  et  Amiens.  J'escris  à 
monsieur  de  Villeroy  plus  particulièrement  de  toutes  choses, 
craignant  vous  ennuyer.  Je  remets  donc  à  luy  à  les  vous  faire 
entendre.  Sur  quoy  je  prie  Dieu,  etc. 


(1)  L'archiduc  Albert.  ' 

(2)  SaiDte-GuduIe. 

(3)  Philippe  de  Croy,  comte  de  Solre ,  chevalier  de  la  Toison  d'or,  con- 
seiller d'État ,  gouverneur  de  Tournai  et  Tournaisis. 


(40) 

Le  duc  de  Biron  à  M.  de  Villeroi  :  2o  juillet  1598. 

,  Monsieur,  j'cQvoye  ce  courrier  au  roy,  afin  de  l'informer 
de  nostre  voyage;  et  d'autant  que  je  crains  de  l'ennuyer,  je 
remets  à  vous  de  luy  dire  toutes  novelles.  Le  jour  que  nous 
partisnies  de  Péronnc,  nous  vinsmes  à  Cambray,  et  trou- 
vasmes  le  comte  de  Solre,  qui  nous  receuisur  la  frontière  de 
la  part  de  Son  Altesse.  Audit  Cambray  les  cschevins  me  vien- 
drent  voir  et  me  saluer,  monstrans  un  grand  contentement  de 
la  paix,  et  nous  prièrent  aller  souper  à  la  maison  de  ville  :  ce 
que  nous  fismes.  Ils  nous  ont  tous  deffrayez,  bien  que  nous 
en  ayons  faict  instance  du  contraire.  A  Valentienncs  tout  de 
mesmcs ,  et,  à  l'entrée  du  pays,  le  comte  de  Reux(I)  nous 
vint  recevoir  par  le  Hainaut.  De  ià  nous  vinsmes  à  Mons.  On 
nous  fist  pareillement  soupper  à  la  maison  de  ville,  nous  bailler 
les  meilleurs  logis  et  deffrayer  les  chevaux.  De  là  nous  vinsmes 
à  Nostre-Dame  de  Haut  (2),  à  trois  lieues  de  Bruxelles,  accom- 
pagnés desdits  deux  comtes  de  Solre  et  de  Reux,  où  nous 
avons  trouvé  les  officiers  de  Son  Altesse  pour  nous  servir,  et 
un  très-beau  et  très-grand  ordinaire,  qui  nous  vint  à  propos, 
car  par  ces  villes  nous  n'estions  bien  :  car  leurs  viandes, 
accoustrées  comme  elles  sont,  ne  revcnoyent  à  nostre  goust,  et 
eussions  volontiers  faict  trefves  de  nous  deffrayer  et  estre 
quittes  d'autres  libéralités  qu'il  faut  faire.  A  l'arrivée  de 
Nostre-Dame  de  Haut  Son  Altesse  envoya  le  comted'Egmont(3) 
M'avoir  de  mes  nouvelles  et  se  resjouir  de  ma  venue.  Le  len- 
demain nous  partismes  à  une  heure  après  mldy,  et,  à  une 


(1)  Euslache  de  Croy,  comte  du  Rœulx. 

(2)  Hal. 

3)  Charles ,  prince  de  Gavre ,  comle  d'Egmonl ,  chevalier  de  la  Toison 
d'or.gentiihommede  la  chambre  de  l'Archiduc.  II  succéda,  à  la  lin  de  lo99, 
<tu  comle  de  Berlajmont,  dans  le  gouvernement  de  la  province  de  Namur. 


(41  ) 

lieue  de  Bruxelles ,  nous  trouvasmes  don  Roderic  (?) ,  le  plus 
ancien  gentilhomme  de  la  chambre  et  capitaine  de  deux  cens 
chevaux  de  sa  garde,  qui  nous  vint  recevoir.  Les  carabins 
marchoyent  devant  nous  et  les  lances  derrière.  A  une  demie- 
lieue  de  Bruxelles  nous  trouvasmes  le  comte  de  Mansfelt  (1) 
avec  toute  la  cour,  qui  attendoit  à  pied,  et  estoient  bien  de 
trois  à  quatre  cens.  Ledict  comte,  m'ayant  parlé  de  la  part  de 
Son  .Altesse,  sexcusa  de  quoy  il  ne  m'accompagnoit,  et  qu'il 
m'alloit  attendre  à  mon  logis,  ne  pouvant  aller  à  cheval.  Arri- 
vant à  la  ville,  j'estois  au  milieu  de  monsieur  d'Aumale (2)  et  du 
prince  d'Orange  (3)  :  monsieur  d'.4umale  à  la  droicte,  car  tous 
icy  luy  cèdent.  Monsieur  de  Bellièvre  cstoitau  milieu  du  comte 
de  Barlemont  (4)  et  du  comte  de  Reux,  et  toute  la  cour  devant, 
avec  tous  les  seigneurs  et  gentilshommes  qui  sont  avec  moy. 
Leur  cour  estoit  assez  bien  vestue  de  clinquant  d'argent  et  or 
en  quantité  ,  mais  leurs  chevaux  mal  harnachez,  et  tous  che- 
vaux d'Allemagne.  Arrivant  à  Bruxelles,  tout  le  peuple  estoit 
par  la  rue  où  nous  passasmes,  et  toutes  les  dames  aux  fenes- 
tres.  Il  ne  nous  manquoit  que  des  chevaux  frais  pour  faire  feu 
sur  le  pavé;  nous  les  payasraes  d'humilité,  car  elles  n'avoyent 
point  de  masques.  En  mon  logis,  qui  est  tout  vis-à-vis  du 
palais,  je  trouvay  le  comte  de  Mansfelt,  qui  me  conduict  à  ma 


(1)  Pierre-Ernest,  comte  de  Mansfelt,  gouverneur  et  capitaine  général 
des  pays  et  duché  de  Luxembourg. 

(2)  Charles  de  Lorraine,  duc  d'Aumale,  pair  et  grand  veneur  de  France, 
lieutenant  et  capitaine  général  de  Picardie,  etc.  Il  s'était  jeté  dans  le  parti 
de  l'Espagne.  En  lo95,  le  parlement  de  Paris  l'avait  condamné,  comme 
traître  à  la  patrie,  perturbateur  et  ennemi  de  la  sûreté  publique,  à  être 
traîné  sur  une  claie  jusqu'à  la  place  de  Grève,  là  tiré  par  quatre  chevaux, 
ses  membres  dépecés,  attachés  aux  quatre  principales  portes  de  la  ville,  et 
sa  tète  mise  au  bout  d'une  pique  au  haut  de  la  porte  Saint-Denis;  cet  arrêt 
avait  été  exécuté  en  effigie  le  6  juillet. 

(5)  Philippe-Guillaume  de  Nassau,  flls  de  Guillaume  le  Taciturne. 
(4)  Florent,  comte  de  Berlaymont,  baron  de  Hierges,  etc.,  gouverneur  et 
souverain  bailli  du  comté  de  Namur. 


(  *2  ) 

chambre,  qui  est  bien  meublée  et  garnie,  et  n'a-t-on  voulu 
que  je  me  servisse  de  rien  du  mien,  car  jusques  aux  moin- 
dres choses  ils  nous  ont  fourny,  et  nous  traictent  fort  somp- 
tueusement et  avec  cérémonie  très-grande,  car  il  y  a  vingt 
gardes  de  Son  Altesse  tousjours  à  la  porte  du  logis,  et  de  ses 
hommes  aux  portes  de  ma  salle,  antichambre  et  arrière-cham- 
bre. Nous  sommes  servis  par  tous  ses  officiers;  les  nostres  ne 
nous  servent  qu'à  nous  habiller  et  déshabiller; toute  la  noblesse 
logée  aux  principaux  logis  privilégiez.  Enfin  rien  n'y  est  oublié 
de  la  bienséance  et  d'estre  traictés  tout  ce  qui  se  peut. 

Cejourd'huy  nous  luy  sommes  allés  baiser  les  mains  à  quatre 
heures,  conduicts  par  les  mesmes  de  l'entrée.  Il  nous  a  atten- 
dus à  son  antichambre ,  où  il  n'est  entré  que  les  François,  ceux 
de  son  conseil  d'Estat  et  les  gentilshommes  de  sa  chambre, et 
tous  les  colonels,  capitaines,  gouverneurs  des  places  sont  de- 
meurés dehors  aux  autres  chambres,  sans  entrer  en  celle-là 
Il  est  venu  quatre  ou  cinq  pas  au-devant  de  nous,  nous  a  faict 
mettre  soubs  le  daiz,  et  ne  s'est  voulu  couvrir  que  nous  ne 
nous  couvrissions.  Monsieur  de  Bellièvre  a  parlé  assez  long- 
temps et  fort  bien;  et  luy  a  respondu  assez  longuement  et  fort 
à  propos  sur  tous  les  poincts  dicts,  et  surtout  un  de  qucy  en  ne 
luy  avoit  parle ,  et  n'estoit  nostre  intention ,  mais  je  crois  que 
celuy-là  luy-a  agréé  le  plus;  après  il  nous  a  demandé  des  nou- 
velles du  roy.  Et  après  avoir  parlé  assez  familièrement  avec 
luy  environ  demie-heure,  a  pris  congé.  Il  nous  a  conduict  sept 
ou  huiçt  pas.  Il  estoit  assez  bien  vestu  A'un  bonnet  de  velours 

i  avec  les  pierreries  non  trop,  belles,  des  plumes  grises  et, 
autour  dé  l'enseigne  du  bonnet,  des  frisons  incarnats  et  bleus, 
qui  sont  les  couleurs  de  l'infante,  un  collet  de  senteurs  et 
un  pourpoint  de  toille  d'argent   et  d'or,  des  bas  attachez 

[,, noirs,  une  cape  et  une  espée,  et  une  chaisne  d'or  au  col  où 
estoit  le  portraict  de  l'infante.  De  là  nous  sommes  venus  à 
nostre  logis. 

Demain  nous  allons  à  la  grande  église  recevoir  le  serment, 
et  puis  reviendrons  à  cheval  avec  luy  en  housse  disaer  à  son 


(43) 

logis.  Il  a  commandé  à  tons  ses  seigneurs  nous  faire  festin, 
où  l'on  dict  qu'il  viendra  familièrement,  s'il  peut  eschapper 
aux  Espagnols.  Monsieur  d'Aumale  commence  dimanche  au 
soir,  où  seront  toutes  les  dames  :  nous  n'y  voulions  aller,  sans 
ce  que  Son  Altesse  y  pourra  venir,  et  observer  exactement  ce 
que  le  roy  nous  a. commandé  pour  les  François.- Je  fis  rougir 
le  séneschal  de  Montélimart  à  l'arrivée  en  bonne  compagnie. 
Monsieur  d'Aumale  nous  porte  grand  honneur,  et  a  fort 
grande  envie  de  faire  sa  paix,  et  parle  fort  doux.  Le  comte  de 
Solre  est  tousjours  avec  nous,  qui  nous  a  faict  voir  l'escnrie 
de  Son  Altesse,  la  mieux  fournie  qui  se  peut,  et  la  chose  la 
mieux  ténue  qui  se  puisse  voir. 

Voilà  ce  qui  est  de  nostre  voyage.  Quant  aux  affaires  de 
deçà,  leur  armée  s'assemble  et  marche  vers  Namur.  Ils  font 
courre  le  bruict  que  c'est  pour  aller  a  Reinbergues  (1);  mais 
d'autres  m'ont  assuré  que  ce  n'est  leur  dessein,  et  qu'ils  veu- 
lent tenter  de  surprendre  et  gaigner  un  passage  sur  la  rivière 
d'Yssel,  et  entrer  dans  le  pays  des  estais  et  leur  apporter  de 
l'incommodité  au  dedans,  afin  de  faire  appréhender  au  peuple 
la  ruine ,  et  leur  faire  ressentir  l'incommodité  de  la  guerre , 
et  font  estât  de  faire  deux  forts  sur  ladicte  rivière,  afin 
d'avoir  un  passage  libre  et  court  dans  leur  pays.  Ils  croyent 
icy  avoir  bientost  la  fin  d'eux ,  ou  par  paix  ou  par  ruine.  Ils 
ont  cassé  presque  toute  leur  cavalerie,  et  ne  gardent  que  dix 
tertios  d'Espagnols,  trois  de  lansquenets,  trois  de  Walons  et 
un  de  Milanois.  Aucuns  dient  que  Son  Altesse  pourra  aller,  à 
la  fin  de  septembre,  en  Espagne  chercher  sa  femme,  et  ne 
mènera,  ce  dit-on  ,  que  le  comte  de  Fuentes  :  car,  par  sa  pré- 
sence, il  pense  mieux  faire  ses  affaires. 

Voilà,  monsieur,  ce  que  je  vous  puis  mander,  et  remets  à 
messieurs  de  Bellièvre  et  de  Sillery  vous  mander  le  surplus 
des  affaires  plus  sérieuses ,  t»r  je  remets  tout  à  »eux.  Nous 


(1)  Rbrabergh. 


(44) 

irons  à  Anvers,  et  de  là  à  Gand  et  Sainl-Omer.  Si  le  roy  est  à 
Calais,  nous  y  passerons;  sinon  nous  viendrons  par  Arras  et 
Amiens.  Vous  nous  manderez,  s'il  vous  plaist,  des  nouvelles, 
et  me  conserverez  vos  bonnes  grâces,  comme  celuy  qui  est  du 
tout  à  vostre  humble  service.  Je  vous  baise  les  mains  et 
suis  etc. 

MM.  de  Bellièvre  et  de  Sillery  au  roi  :  25  juillet  1U'98. 

Sire,  nous  ayant  dit  monsieur  de  Biron  qu'il  donnoit  advis 
à  Vostre  Majesté  de  ce  qui  a  passé  au  faict  de  la  réception 
qui  luy  a  esté  faicte  et  à  nous,  depuis  que  sommes  entrés  èz 
pays  qui  obéissent  au  roy  catholique,  nous  remettans  à  sa 
lettre,  dirons  seulement  qu'il  semble  que  monsieur  l'Archiduc, 
la  noblesse  et  les  villes  de  ces  provinces  où  nous  avons  esté 
n'eussent  peu  faire  une  plus  ample  déclaration  du  respect 
qu'ils  veulent  porter  à  Vostre  Majesté,  de  vivre  et  conserver 
la  paix  avec  elle  et  ses  Estais.  Cet  après-disné,  ledict  sieur 
Archiduc  nous  a  donné  audience.  Luy  ont  esté  proposées  les 
causes  qui  ont  meu  Vostre  Majesté  à  se  résoudre  à  cette  paix, 
la  ferme  résolution  qu'elle  a  de  l'observer  de  bonne  foy  et  faire 
observer  inviolablement,  les  grands  biens,  et  commodités  qui 
en  adviendront  aux  deux  Estats  et  à  l'universel  de  la  chres- 
tienté,  le  contentement  que  Vostre  Majesté  a  receu  de  ce  qu'il 
s'est  monstre  si  affectionné  au  bien  de  la  paix,  la  louange  qu'il 
en  mérite,  le  désir  qu'a  Vostre  Majesté  de  voir  finir  par  un  bon 
et  amiable  accord  la  guerre  qui  est  entre  Sa  Majesté  Catholique, 
la  royne  d'Angleterre  et  les  Provinces-Unies.  Pour  le  regard 
de  son  particulier,  luy  a  esté  donné  asseurance  de  l'affection  et 
bonne  volonté  de  Vostre  Majesté  envers  luy  :  ce  qui  a  esté 
suivy  d'autres  propos  sur  ce  sujet.  A  quoy  ce  prince  a  respondu, 
poinct  pour  poinct,  en  langue  castillane,  monstrant  en  cela 
beaucoup  de  grâce  et  de  jugement.  11  a  dit  que  ce  qu'il  a  faict 
touchant  cette  paix  a  esté  par  l'ordre  et  volonté  du  roy  catho- 
lique; qu'il  a  esté  seulement  exécuteur  de  ses  volontés,  mais 


(45) 

avec  beaucoup  de  désir  de  voir  fiair  la  guerre  entre  ces  deux 
rois,  qu'il  juge  estre  le  plus  grand  bien  qui  puisse  advenir  à' 
la  chrestienté";"qîtil  s'employera  tousjours  à  nourrir  et  con- 
server la  paix  entre  les  deux  Majestés.  Il  a  dit  que  Vostre 
Majesté  ne  doit  aucunement  douter  de  l'observation  des 
choses  promises  par  le  traicté  de  paix;  qu'on  se  peut  asseurer 
qu'en  cela  il  n'obmettra  rien  de  tout  ce  que  porte  le  devoir; 
qu'il  a  donné  tel  ordre  pour  la  restitution  des  places  qui  doi- 
vent estre  rendues,  que  Vostre  Majesté  en  aura  contentement, 
ayant  donné  l'ordre  et  envoyé  pour  cet  efifect  les  provisions 
nécessaires  :  sur  quoy  il  s'est  assez  longuement  estendu.  Il  a 
parlé  du  respect  qu'il  veut  porter  à  Vostre  Majesté,  du  conten- 
tement qu'il  reçoit  de  l'asseurance  que  nous  luy  donnons  de 
vostre  amitié,  et  sur  ce  il  est  entré  au  propos  de  la  gratifica- 
tion que  Sa  Majesté  Catholique  faict  à  madame  l'infante  du  don 
des  provinces  de  ces  Pays-Bas,  et  que  ce  luy  estoit  un  bonheur 
que  Vostre  Majesté  l'eust  agréable,  avec  beaucoup  de  déclara- 
tions de  son  affection  envers  elle.  A  ce  que  nous  avons  proposé 
a  esté  seulement  parlé  que  le  roy  catholique  ne  pouvoit  donner 
le  commandement,  en  ses  provinces  des  Pays-Bas,  à  prince  au- 
quel Vostre  Majesté  désirât  plus  de  bien  el;  de  prospérité,  et  il 
a  parlé  du  don  qui  en  a  esté  faict  à  madicte  dame  l'infante. 
Quant  à  la  royne  d'Angleterre,  il  a  dit  que  le  roy  catholique 
se  disposera  tousjours  à  toutes  choses  raisonnables  pour  mettre 
fin  à  la  guerre  qu'il  a  avec  elle  ;  que,  de  sa  part,  il  y  fera  très- 
volontiers  tout  ce  qui  dépend  de  luy,  suivant  le  bon  advis  de 
Vostre  Majesté,  comme  aussy  il  fera  connoistre  aux  provinces 
de  ces  Pays-Bas  qui  se  sont  départies  de  l'obéissance  de  leur 
roy,  qu'il  ne  tiendra  qu'à  elles,  si  elles  ne  jouissent  d'un  bon 
et  asseuré  repos. 

Nous  n'ennuyerons  Vostre  Majesté  d'un  plus  long  récit  de 
sa  rcsponce,  estant  le  surplus,  pour  la  pluspart,  propos  d'hon- 
nesteté  de  l'obligation  qu'il  a  à  Vostre  Majesté  du  favorable 
accueil  et  réception  qu'elle  a  voulu  faire  à  ses  députés  ;  qu'il 
estime  d'avoir  receu  luy-mcsme  celte  faveur,  et  mettra  peine 


(46) 

de  le  reconnoîstre  en  ce  qu'il  pourra  la  servir,  estant  bien 
raarry  que  la  pauvreté  de  ce  pays  ne  permet  qu'il  en  use  de 
mesme  en  noslre  endroict. 

Sire,  nous  jugeons,  par  les  propos  qu'il  nous  a  tenus  et  par 
ce  que  nous  apprenons  de  ceux  avec  lesquels  nous  conférons, 
qu'ils  sont  fort  désireux  de  la  paix;  mais  comment  elle  se 
pourra  faire,  nous  ne  pénétrons  pas  encores.  Ils  ont  advis  que 
les  Hollandois  ont  esté  assemblés  sur  cette  délibération;  quïl 
V  a  eu  diversité  d'opinions;  que  jusques  à  présent  la  neutra- 
lité, ou  plutost  la  pluralité,  pousse  à  continuer  la  guerre,  et  tou- 
lesfois  que  l'on  déférera  beaucoup  aux  opinions  de  la  roync 
d'Angleterre ,  laquelle,  à  ce  qu'ils  entendent,  doit  envoyer  à 
Voslre  Majesté  un  ambassadeur,  pour  avoir  sur  le  tout  son 
bon  advis.  Nous  louons  Dieu ,  de  tout  le  cœur,  de  la  grâce  qu'il 
faict  à  Vostre  Majesté,  après  avoir  souffert  tant  de  travaux  et 
couru  tant  de  fortunes  de  guerre,  que  maintenant  tous  les 
princes  et  potentats,  ses  voisins,  qui  sont  en  guerre,  la  pren- 
nent pour  arbitre  de  leurs  différends.  C'est  beaucoup  de  gran- 
deur à  un  prince  de  pouvoir  abaisser  ses  ennemis;  mais  c'est 
une  grandeur  trop  plus  excellente  et  soubaittable  de  pouvoir 
faire  bien  et  faveur  à  ses  amis  et  ennemis. 

Ce  que  nous  entendons  des  affaires  de  ce  païs  est  que  leur 
armée  est  preste  à  estre  mise  en  campagne  :  où  ils  doivent  don- 
ner, ils  ne  le  doivent  pas  dire,  ne  nous  aussy  le  demander. 
Nous  estimons  qu'ils  feront  deux  armées  :  l'une  pour  exploic- 
ter  quelque  entreprise;  l'autre,  qui  sera  moindre,  pour  jetter 
dans  les  places  que  l'armée  des  Provinces-Unies  voudroit  assié- 
ger pour  faire  une  diversion.  L'Arcbiduc  doit  aller  en  cette 
armée,  où  toutesfois  il  ne  pourra  arrester  longuement,  pour  ce 
qu'il  doit  icy  retourner  pour  se  trouver  à  l'assemblée  des  estais 
des  provinces  qui  se  fera  à  la  my-aoust.  Nous  n'avons  sceu 
quel  sera  son  lieutenant  général;  on  nous  a  dit  qu'il  ne  l'a  pas 
encores  résolu  :  peut-être  qu'il  attend  le  retour  des  ostages 
qui  sont  en  vostre  royaume,  ou  que  ce  prince  ne  le  veut  pas 
déclarer.  Par  ce  que  nous  avons  peu  apprendre,  et  de  bonne 


(47  ) 

part,  nous  avons  opinion  que  ce  prince  fera  le  voyage  d'Es- 
pagne pour  son  mariage  avec  madame  l'Infante,  qui  désire, 
à  ce  qu'on  dit,  quu  luy  face  cet  honneur  de  l'aller  trouver,  en 
ayant  esté  usé  de  mesrae  par  monsieur  de  Savoye  envers  sa 
sœur  puisnée  (1).  Ils  sont  marris  en  ce  pays  de  cette  résolu- 
tion des  Espagnols;  mais  ils  disent  que  ce  prince  est  taiu 
obéissant  aux  volontés  du  roy  d'Espagne,  qu'il  ne  sçauroit  dire 
non  à  chose  qu'il  luy  commande.  Nous  jugeons,  comme  aussy 
l'on  faict  en  ce  pays,  que  l'esloignement  de  ce  prince  n'advan- 
cera  pas  la  négociation  de  la  paix  :  mais,  puisque  c'est  leur 
faict,  c'est  à  eux  à  y  penser.  Pour  en  dire  ce  qui  en  est,  il 
semble  que  madame  l'Infanle  eust  plus  faict  pour  elle  de  venir 
espouser  en  ces  beaux  pays,  que  d'en  faire  partir  cet  archiduc 
pour  l'aller  espouser  en  Espagne.  Monsieur  le  président  Richar- 
dot  nous  a  dit  que,  pour  l'absence  dudict  Archiduc,  ils  ne 
laisseront  pas  de  négocier  la  paix,  si  leurs  ennemis  s'y  dis- 
posent. 

Continuant  ce  prince  en  cette  résolution  de  faire  le  voyage 
d'Espagne,  il  faict  estât  de  se  rendre  à  Gennes  pour  tout  un 
mois,  sçavoir  est  de  septembre,  où  il  trouvera  la  fille  du  feu 
archiduc  Charles  (2) ,  pour  la  conduire  en  Espagne ,  oîi  elle  doit 
espouser  le  prince.  En  l'assemblée  des  estats  des  provinces  de 
ce  pays  qui  se  doit  tenir  avant  le  partemei;t  dudict  Archiduc, 
se  proposera  la  cession  des  provinces  des  Pays-Bas  faicte  en 
faveur  de  madame  Tlnfante ,  en  contemplation  du  inariiige 
avec  l'Archiduc;  la  promesse  du  roy  d'Espagne  d'envoyer  le 
mesme  secours  d'hommes  et  d'argent,  pour  le  recouvrement 
des  provinces  qui  se  sont  soubstraictes  de  son  obéissance,  qu'a 


(1)  Catherine,  qui  avait  épousé,  en  1383,  le  prince  Charles-Emmanuel, 
fils  d'Emmanuel-Philibertjduc  de  Savoie. 

(2)  Marguerite  d'Autriche,  fille  de  l'archiduc  Charles  de  Gratz.  Le  prince 
Philippe  était  devenu  roi.  «="•"•  ^  nom  de  Philippe  111 ,  lorsqu'il  l'épousa 
le  18  avril  1599. 


(48  ) 

esté  faict  cy-devant,  jusques  à  la  fin  de  celte  guerre;  l'accep- 
tation du  don  et  cession  faicte  par  ladicte  dame  Infante,  avec 
sa  procuration  audict  archiduc  Albert  pour  en  prendre  pos- 
session-en  son  nom. 

C'est,  Sire,  ce  que  nous  pouvons  escrire  à  Vostre  Majesté 
touchant  cette  affaire ,  n'ayans  encores  eu  le  moyen  d'entrer 
au  faict  des  particuliers,  et  mcsmeracnt  des  Espagnols,  suivant 
le  commandement  qu'il  a  pieu  à  Vostre  Majesté  de  nous  en 
l'aire  :  en  quoy  nous  nous  employerons  fort  fidellement  et 
avec  toute  affection ,  et  donnerons  advis  à  Vostre  Majesté  de  ce 
que  nous  y  aurons  peu  advancer.  Aussy  nous  luy  escrirons  du 
faict  de  monsieur  d'Aumale,  dont  monsieur  l'Archiduc  nous  a 
faict  fort  grande  instance  par  monsieur  le  président  Richardot, 
et  Icdict  sieur  d'Aumale  nous  a  dit  qu'il  nous  veut  venir  voir, 
et  faire  connoistre  le  désir  qu'il  a  de  demeurer  toute  sa  vie 
très-humble  serviteur  et  suject  de  Vostre  Majesté.  Il  y  a  aussy 
plusieurs  François  qui  nous  ont  parlé  de  leurs  affaires;  mais 
jusques  à  présent  nous  n'avons  peu  vacquer  à  autre  qu'à  ce 
qui  est  du  service  de  Vostre  Majesté. 

Nous  estans  enquis  de  l'ordre  qui  a  esté  donné  pour  satis- 
faire à  ce  qui  a  esté  promis  touchant  Ardres  et  Dourlens,  le 
président  Richardot  nous  a  dit  et  asseuré,  comme  aussy  a  faiet 
monsieur  Verreiken,  qu'il  y  a  huict  jours  que  l'argent  partit 
de  cette  ville  pour  estre  porté  à  Ardres  et  satisfaire  au  paye- 
ment de  leurs  gens  de  guerre  y  estans,  et  qu'il  y  a  quatre 
jours  que  l'argent  qui  a  esté  promis  à  leurs  gens  de  guerre 
qui  sont  à  Dourlens,  est  party  de  cette  ville  pour  leur  estre 
porté;  qu'ils  ne  voyent  point  qu'il  puisse  intervenir  aucune 
difficulté  que  lesdictes  villes  ne  soyenl  restituées  à  Vostre 
Majesté,  ainsi  qu'il  est  porté  par  le  traicté.  Ils  nous  ont  promis 
d'escrire  de  bonnes  lettres  aux  gouverneurs  desdictes  places, 
avec  bien  exprès  commandement  de  n'y  desmolir  aucune 
chose,  désirans  que  Vostre  Majesté  connoisse  le  respect  qu'en 
toutes  choses  ils  luy  veulent  porter. 


(49) 

Sire,  nous  avions  écrit  cette  lettre  le  jour  d'hier,  pour  ce 
que  monsieuT-dû^  Biron  nous  avoit  dit  qu'il  feroil  partir  ce 
matin  le  courrier  qu'il  dépesche  à  Vostre  Majesté.  Il  a  esté  de- 
puis advisé  de  différer  son  parlement  pour  tout  ce  jour. 
Nous  avons  esté  ce  matin  à  l'église  collégiale  de  cette  ville,  où 
peu  après  est  arrivé  monsieur  l'Archiduc.  Le  nonce  du  pape  a 
dit  la  messe  fort  solemnellement,  l'église  fort  parée;  la  plupart 
de  tous  les  seigneurs  de  ce  pays  s'y  sont  trouvés.  Ledict  Ar- 
chiduc a  faict  le  serment  de  l'observation  du  traicté  de  paix 
entre  les  mains  dudict  sieur  nonce,  a  signé  de  sa  main  à  ladicte 
église  ledict  serment  :  le  tout  en  présence  dudict  sieur  de  Biron 
et  de  nous.  Nous  en  rapporterons  l'acte  à  Vostre  Majesté ,  qui 
a  esté  receu  par  le  secrétaire  d'Estat,  présent  monsieur  le  pré- 
sident Richardot,  qui  a  la  garde  du  scel. 

Nous  ne  debvons  obmettre  d'escrire  à  Vostre  Majesté  que 
ledict  sieur  de  Biron  a  donné  une  bien  grande  satisfaction 
audict  sieur  Archiduc,  aux  seigneurs  et  villes  de  ce  païs,  et 
que  vostre  noblesse  qui  l'a  accompagné  en  ce  voyage  s'est 
comportée  en  toutes  choses  clignement  et  au  contentement  de 
ces  peuples.  Ledict  sieur  Archiduc  a  voulu  que  nous  soyons 
retournés  de  l'église  à  cheval  avec  luy,  nous  a  faict  disner  à  sa 
table,  en  laquelle  aussy  estoyent  ledict  nonce,  messieurs  les 
comtes  de  Mansfelt ,  duc  d'Aumale  et  prince  d'Orange. 

Sire,  nous  hasterons  noslre  retour  par-devers  Vostre  Majesté 
le  plus  qu'il  nous  sera  possible,  ne  nous  restant  à  traicter  au- 
cune chose  pour  le  faict  de  Vostre  Majesté.  Pour  les  particu- 
liers, nous  ferons  au  mieux  que  nous  pourrons.  Nous  supplions 
le  Créateur,  etc. 

3fM.  de  Bellièvre  et  de  Sillery  à  M.  de  Villeroi  : 
25  juillet  1598. 

Monsieur,  nous  sçavons  que  monsieur  de  Biron  vous  escrit 
si  particulièrement  ce  qui  s'est  passé  en  ce  voyage,  que  ne  vous 
Tome  i",  4"^^  série.  4 


(  fiO  ) 
cnnuyerons  de  double  lecture;  aussy  que  la  lettre  que  nous 
escrivons  au  roy  est  assez  ample.  Nous  avons  trouvé  monsieur 
l'Archiduc  avec  l'espée  au  coslé.  Son  visage  est  assez  agréable. 
Il  est  de  la  stature  de  feu  monsieur  le  prince  de  Condé.  On 
nous  dit  icy  beaucoup  de  ses  louanges.  11  parle  du  roy  avec 
beaucoup  de  respect.  Il  y  en  a  qui  disent  que,  s'il  va  en  Es- 
pagne, que  le  comte  de  Fuentes  viendra  icy,  pour  estre  son 
lieutenant  général  :  le  président  Richardot  nous  a  dit  que  la 
résolution  n'est  pas  encore  prise  qui  sera  son  lieutenant.  Il  y  a 
plustost opinion  que  le  voyage  se  fera  qu'autrement,  et  néant- 
moins  ce  n'est  pas  chose  du  tout  résolue.  Nous  finissons,  etc. 

M.  de  Bellièvre  à  M.  de  Villeroi  :  25  juillet  i598. 

Monsieur,  ayant  cserit  mon  autre  lettre  commune,  j'ay 
advisé  de  mettre  par  escrit  ce  qui  a  esté  proposé  à  monsieur 
l'Archiduc  et  le  vous  envoyer,  afin  que,  si  la  royne  d'Angle- 
terre ou  ceux  des  Provinces-Unies  vouloient  faire  entendre 
au  roy  que  l'on  eust  icy  parlé  à  leur  désadvantage ,  vous  eus- 
siez en  main  de  quoy  leur  respondre.  Au  pouvoir  que  nous 
avez  donné  pour  assigner  le  temps  d'assister  au  serment  de 
monsieur  l'Archiduc,  il  y  a  nostre  cousin  r Archiduc  :  lorsqu'il 
fut  faict,  le  roy  n'a  voit  pas  encores  résolu  de  l'honorer  du 
nom  de  frère.  S'il  vous  plaisl  d'envoyer  un  autre  où  le  mot  de 
frère  soit  mis,  je  m'asseure  que  vous  leur  ferez  plaisir.  Cela  ne 
nous  a  pas  empesché  de  faire  ce  qui  nous  a  esté  commandé. 
Je  n'estime  pas  que  pour  cette  année  l'Archiduc  face  grands 
progrès  contre  les  Hollandois,  qui  ne  sont  pas  despourveus, 
et  la  saison  est  desjà  bien  advancée.  Je  suis,  etc. 

Harangue  des  députés  du  roi  à  l'Archiduc. 

Ayant  pieu  à  Dieu  de  toucher  de  sa  main  toute  puissante  et 
miséricordieuse  le  cœur  des  deux  rois  qui  tiennent  en  puis- 


(  M  ) 

sance  et  dignité  ce  graad  rang  entre  les  potentats  chrosliens, 
ce  beau  soleit-deJa  paix  commence  à  reluire  sur  leurs  Estais, 
d'où,  comme  nous  espérons,  ii  ne  tardera  d'en  chasser  ce  qui 
reste  de  mauvaises  vapeurs ,  que  le  malheur  de  la  guerre  y  a 
cy-devant  amassées.  Nous  le  connoissons,ce  grand  bien  advenu 
à  la  chrestienté  lorsque  moins  on  l'attendoit,  provenir  de  la 
grâce  et  miséricorde  de  Dieu,  qui  a  donné  la  grâce  et  la  force 
à  nostre  très-sainct  père  le  pape  Clément  huictiesme  de  récon- 
cilier les  volontés  desdits  seigneurs  rois,  que  nous  voyons 
maintenant  joints  et  unis  ensemble  par  le  lien  d'une  heureuse 
paix  et  perpétuelle  amitié  :  en  quoy  Sa  Majesté  Ïrès-Chres- 
tienne  recognoist  que  Vostre  Altesse  a  sa  bonne  part  et  mérite 
une  très-grande  louange ,  pour  s'estre  sy  vertueusement  em- 
ployée à  la  perfection  d'un  si  bon  œuvre  :  qui  luy  est  une 
couronne  de  gloire  immortelle  qu'elle  s'est  mise  sur  son  chef, 
et  dont  la  mémoire  florira  perpétuellement  aux  siècles  adve- 
nir, dépendant,  après  Dieu,  de  cette  paix  le  repos  et  la  seu- 
relé  de  toutes  les  provinces  chrestiennes.  Le  royaume  de 
France  se  voit  aujourd'huy  sans  ennemy.  Le  mesme  est  des 
pays  de  monsieur  de  Savoye.  Ceux  qui  habitent  es  provinces 
appartenantes  à  Sa  Majesté  Catholique,  qui  confinent  la  France 
en  tant  d'endroicts,  jouiront  doresnavant  d'une  heureuse  paix 
et  amitié  avec  leurs  voisins.  Vostre  Altesse,  par  le  soing  qu'elle 
a  eu  de  promouvoir  et  advancer  cette  paix,  a  non-seulement 
acquis ,  avec  l'obligation ,  l'amour  des  provinces  sujectes  aus- 
dicts  seigneurs  rois,  mais  aussy  de  tous  les  peuples  qui  invo- 
quent le  nom  de  nostre  seigneur  Jésus-Christ,  qui  loueront  et 
célébreront  perpétuellement  vos  mérites,  à  la  mémoire  de 
vostre  piété,  du  zèle,  de  l'afiFection  qu'avez  monstre  à  la  con- 
servation de  la  chrestienté.  Voicy  le  jour  que  ce  très-grand , 
très-magnanime  et  irès-vertueux  Maximilian  second,  empe- 
reur, vostre  père,  a  tant  désiré  de  voir.  Les  saincts  désirs  de 
ce  bon  prince  sont  maintenant  accomplis,  que  nous  voyons 
toutes  occasions  de  guerre  et  dissentions  finies  et  esleinlcs 


(52) 

entre  ces  deux  grands  rois,  qui  peuvent  de  commun  accord 
librement  convertir  la  pointe  de  leurs  armes  à  réprimer  l'au- 
dace et  repousser  la  rage  des  Turcs,  nos  ennemis  communs. 
C'est  un  grand  bonheur  à  Vostre  Altesse ,  ayant  moyenne  ce 
repos  aux  provinces  du  roy  catholique,  son  oncle,  qu'elle  ayt 
par  mesme  moyen  asseuré  l'Hongrie,  la  Bohême,  l'Auslriche, 
Moldavie,  Croatie  et  autres  provinces  de  sa  très-illustre  maison. 
Sa  Majesté  Très-Chrestiennc  participe  avec  Vostre  Altesse  à  ce 
contentement,  et  nous  a  donné  charge  de  luy  dire  qu'elle  s'en 
conjouit  avec  elle,  comme  elle  fera  tousjours  de  tout  le  bien 
et  prospérité  quy  luy  adviendra.  Comme  il  n'y  a  mal  dont  on 
n'eust  craincte  qui  ne  peut  advenir,  et  qui  ne  se  fît  à  l'occasion 
de  la  guerre  qui  a  si  longuement  duré  entre  nous,  aussy  de  la 
paix  il  n'y  a  bien  qui  ne  s'en  puisse  et  doive  espérer.  Outre  la 
cessation  de  tous  actes  d'hostilité  qui  sera  parmy  nous,  il  s'y 
verra  un  libre  commerce  et  toute  amiable  communication.  Au 
lieu  (comme  a  esté  dit  cy-devant)  d'entreprendre  au  dommage 
l'un  de  l'autre,  il  se  verra  que  nous  nous  employerons  de  nos 
loyaux  pouvoirs  à  empescher  le  mal  et  procurer  le  bien  des 
uns  et  des  autres;  il  se  verra  que  le  seul  nom  de  cette  saincte 
réconciliation  arrestera  le  cours  des  entreprises  des  Turcs,  et 
ne  leur  donnera  pas  moins  de  terreur  que  d'asseuranee  et  de 
consolation  à  un  nombre  infiny  de  nos  frères  chrestiens,  dont 
les  uns  soufifrent  continuellement  la  cruauté  des  courses  et  ra- 
vages de  ces  infidèles,  les  autres  gémissent  soubs  le  faix  d'une 
insupportable  et  abominable  domination,  implorans  l'ayde 
et  le  secours  de  ces  deux  grands  princes,  entre  les  mains 
desquels  Dieu  a  voulu  mettre  une  si  grande  partie  des  forces 
de  la  chrestienté.  Sa  Majesté  Très-Chrestienne  faict  jugement, 
conforme  à  son  sainct  désir,  que  cette  paix  qu'elle  a  maintenant 
avec  Sa  Majesté  Catholique  sera  suivie  d'une  paix  générale 
entre  tous  les  potentats  de  la  chrestienté,  à  l'honneur  de  Dieu, 
exaltation  de  son  sainct  nom,  asseurance,  transquillité  de 
toutes  les  provinces  chrestiennes.  Pour  cet  effect ,  outre  l'obli- 


(33) 

galion  qu'elle  a  d'affectionner  ce  qui  esl  du  bien  et  contente- 
ment de  ses  bons  voisins  et  amis,  elle  désire  singulièrement 
de  voir  finir  par  un  bon  et  amiable  accord  la  guerre  qui  est 
entre  Sadicle  Majesté  Catholique,  la  royne  d'Angleterre  et  les 
Provinces-Unies.  Vostre  Altesse  a  sceu  quelle  a  esté  en  cela  sa 
résolution,  auparavant  que  de  vouloir  entrer  en  aucun  traicté 
de  paix,  et  depuis  en  la  négociation  et  conclusion  d'iceluy.  Elle 
convie,  prie  et  conjure  Vostre  Altesse,  avec  toute  affection, 
d'entrer  et  vouloir  continuer  en  ce  pensement  avec  elle,  y 
interposer  son  auctorité,  et  considérer,  par  sa  prudence,  que 
la  longueur  de  la  guerre  est  sujecte  à  de  grandes  variétés  de 
fortune.  Ces  considérations  ont  meu  Sadicte  Majesté  à  se  résou- 
dre à  la  paix ,  amitié  et  bonne  intelligence  qu'elle  a  voulu  jurer 
et  promettre  à  Sa  Majesté  Catholique  en  présence  de  messieurs 
les  ambassadeurs  députés  de  Vostre  Altesse  :  ce  que  de  sa  part 
elle  observera  et  fera  observer  inviolablement,  ayant  aussi 
voulu  Sadicte  Majesté  députer  par-devers  Vostre  Altesse  mon- 
sieur le  duc  de  Biron  ,  pair  et  marescbal  de  France ,  monsieur 
de  Sillery,  conseiller  en  son  conseil  d'Estat,  président  en  sa 
cour  de  parlement  de  Paris,  et  moy,  pour  luy  donner  toute 
assenrance  de  celle  sienne  ferme  et  constante  résolution,  nous 
trouver  présents  et  assistants  à  la  promesse  qu'il  luy  plaira 
faire  touchant  l'observation  dudict  traicté  :  se  promettant,  de 
la  part  de  Sadicte  Majesté  Catholique  et  de  ses  Estais,  toute 
correspondance,  bonne  voisinance  et  amitié,  avec  espérance 
que  de  cette  paix  il  adviendra  tant  de  bien,  de  bonheur  et  de 
coniniodités  aux  uns  et  aux  autres,  qu'il  ne  sera  au  pouvoir  de 
qui  que  ce  soit  d'y  apporter  altération.  En  particulier  Sadicle 
Majesté  Très-Chrestienne  nous  a  commandé  d'asseurer  Vostre 
Altesse  de  son  affection  et  perpétuelle  amitié,  et  luy  dire  que 
Sa  Majesté  Catholique  ne  pouvoit  commettre  la  charge  et  com- 
mandement, en  ses  provinces  des  Pays-Bas,  à  prince  ou  autre, 
quel  qu'il  fût,  auquel  elle  désire  plus  de  prospérité,  de  gran- 
deur et  de  contentement,  tant  pour  la  Irès-noble  et  très-illus- 


(34) 

tre  maison  dont  Vostre  Altesse  est  issue ,  que  pour  les  rares 
et  excellentes  vertus  qui  reluisent  en  elle  et  correspondent  à 
la  dignité  du  grand  lieu  de  sa  naissance  :  se  sentant,  outre  ce, 
Sadicte  Majesté  obligée  d'ayraer  et  chérir  Vostre  Altesse, 
comme  son  bon  frère  et  parent,  pourl'asseurance  que  lesdicts 
sieurs  ses  députés  luy  ont  porté  et  donné  de  son  afTection 
envers  elle,  à  laquelle  elle  correspondra  tousjours  partons 
bons  effects  et  oflîces  de  vraye  amitié.  J'adjoustcray  à  ce  que 
dessus  une  bien  humble  prière,  que  lesdicts  sieurs  duc  de 
Biron,  président  de  Sillery  et  moy  luy  faisons,  de  vouloir 
accepter  l'ofiFre  de  nostre  très-humble  service,  et  l'asseurer 
qu'en  toutes  les  occasions  qui  se  présenteront  où  son  bon 
plaisir  sera  de  nous  honnorer  de  ses  comniandemens,  nous  la 
servirons  tousjours  fors  diligemment  et  avec  toute  affection: 
ne  voulant  obmetlre  de  luy  tesmoigner,  avec  très-humbles 
remercîmens,  la  bonne  et  favorable  réception  qui  nous  a  esté 
faicte  de  sa  part  par  monsieur  le  comte  de  Soire,  et  depuis  par 
monsieur  le  comte  de  Reux,  avec  un  si  gracieux  accueil  et 
honnorable  traictement  par  toutes  les  villes  de  Sa  Majesté 
Catholique,  qu'il  nous  en  demeurera  tousjours  beaucoup  d'obli- 
gation et  de  désir  de  le  reconnoistre  par  service. 

Le  duc  de  Biron  à  M.  de  Villeroi  :  30  juillet  'JS98. 

Monsieur,  depuis  ma  première  lettre,  nous  avons  esté  à 
l'église  et  receu  le  serment.  La  messe  a  esté  dicte  en  grande 
cérémonie.  Nous  estions  les  premiers  à  l'église.  Son  Altesse  y 
est  venue  fort  accompagnée.  Le  serment  faict,  j'avons  monté 
à  cheval.  11  estoit  sur  L-n  cheval  d'Espagne  allezan ,  une  housse 
de  velours  bandée  de  passements  d'or,  et  moy  sur  un  cheval 
d'Espagne  blanc,  une  mesme  housse  que  la  sienne  et  un  mesme 
harnois;  messieurs  de  Bellièvre  et  de  Sillery  sur  de  belles 
haqucnées  et  bousscs  de  velours.  Je  marchois  à  son  costé  jus- 
ques  à  son  logis,  où  j'avons  disné  à  sa  table,  et  la  première  fois 


(88) 

qu'il  a  bcu  a  esté  à  la  santé  du  roy.  Nous,  sur  la  fin  du  disner, 
avons  beu  àJa^anté  du  roy  catholique.  Le  disné  a  duré  trois 
heures,  fort  bien  traictés  à  sa  table  tous  trois  :  y  estiont  le 
nonce,  le  comte  de  Mansfelt,  le  duc  d'Aumale  et  prince 
d'Orange;  à  une  autre  table  tous  les  François.  Après  disner  il 
nous  mena  en  son  cabinet,  où  j'avons  discouru  une  heure; 
puis  il  nous  a  mené  en  une  belle  gallerie,  où  esloyent  tous  les 
François,  où  il  y  a  des  billarts,  des  jeux  de  galets,  et  il  m'a 
entretenu  moy  seul,  plus  d'une  heure,  de  discours  que  je 
remets  à  vous  dire,  vous  voyant.  Demain  monsieur  d'Aumale 
faict  son  festin,  où  seront  les  dames.  Son  Altesse  s'y  doit  trou- 
ver; je  ne  m'en  suis  peu  desdire  d'y  aller  à  cause  de  cela,  et  à 
cause  aussi  que  ledict  sieur  d'Aumale  nous  a  édifiez  par  ses 
déportemens;  et  en  cela  je  ne  fais  rien  que  par  conseil.  L'Ar- 
chiduc par  la  rue  est  le  plus  courtois  aux  dames  qu'il  se  peut. 
Il  nous  a  monstre  le  portraict  de  l'Infante.  Enfin  toutes  sortes 
d'accomplissemcns  avons-nous  receus  de  luy.  Sur  quoy  je  fini- 
ray  priant  Dieu ,  etc. 

MM.  de  Bellièvre  et  de  Sillery  au  roi  :  30  juillet  1398. 

Sire,  nous  n'avons  beaucoup  à  adjouster  à  la  dépesche  que 
luy  fismes  à  noslre  arrivée  en  ce  lieu  de  Bruxelles.  Monsieur 
l'Archiduc  a  faict  le  serment  pour  l'observation  du  traicté  de 
paix,  dont  l'acte  nous  a  esté  délivré;  et  depuis  ce  temps,  ledict 
sieur  Archiduc  nous  a  faict  faire  beaucoup  de  déclarations  de 
l'affection  qu'il  a  au  service  de  Vostre  Majesté.  Nous  luy  avons 
proposé,  et  fort  amplement,  les  demandes  des  particuliers , 
tant  vos  sujects  qu'estrangers,  suivant  le  commandement  qu'il 
a  |)l<'u  à  Vostre  Majesté  de  nous  en  faire.  Ce  sont  des  choses 
qu'il  ne  peut  résoudre  qu'avec  l'advis  de  son  conseil  ;  il  a  désiré 
que  les  missions  par  escrit,  nous  asseurant  qu'il  n'obmettra 
rien  de  tout  ce  qui  est  en  sa  puissance  pour  servir  et  com- 
plaire aux  désirs  de  Vostre  Majesté.  Nous  avons  conféré ,  toute 


(86) 

cette  matinée,  avec  messieurs  les  président  Richardot  et  com- 
mandeur Taxis  sur  les  demandes  desdicts  particuliers  :  à  quoy 
ils  ont  promis  que  nous  aurons  responce  avant  que  de  sortir  de 
ce  pays.  Monsieur  de  Biron  a  esté  d'advis  de  passer  par  Anvers, 
et  ferons  le  mesme  chemin  pour  ne  nous  séparer  d'avec  luy  : 
ce  qui  ne  rendra  pas  nostre  voyage  de  beaucoup  plus  long,  si 
tant  est  qu'il  aye  pieu  à  Voslre  Majesté  de  s'acheminer  vers  sa 
ville  de  Calais  :  à  quoy,  comme  nous  estimons,  elle  se  sera 
peu  résoudre,  d'autant  que  ledict  sieur  Archiduc  et  ses  minis- 
tres nous  ont  asseuré  que  les  soldats  qu'ils  avoient  en  garnison 
à  Ârdres  ont  compté  et  receu  leur  argent,  et  que  le  mesme  se 
faisoit  à  Dourlens.  Prenans  congé  dudict  sieur  archiduc,  il 
nous  a  déclaré  bien  expressément  et  donné  charge  d'asseurer 
Vostre  Majesté,  de  sa  part,  que  ce  que  présentement  il  s'ache- 
minoit  en  son  armée,  pour  faire  la  guerre  aux  HoUandois, 
n'estoit  pour  se  départir  des  bons  advis  et  conseils  qu'il  a  pieu 
à  Vostre  Majesté  luy  donner  de  se  résoudre  à  la  paix,  tant  avec 
lesdicts  Hojlandois  qu'aussy  avec  la  royne  d'Angleterre,  à  quoy 
il  se  trouveroit  bien  disposé  toutes  les  fois  qu'ils  se  déclareront 
d'en  vouloir  traicter  avec  luy  sincèrement  et  de  bonne  foy,  et 
que  les  faicts  tesmoigncront  la  vérité  de  la  parole  qu'il  nous  a 
dit;  qu'il  prie  Vostre  Majesté  de  vouloir  tousjours  continuer 
en  cette  bonne  résolution ,  dont  il  luy  a  pieu  de  l'asseurer,  que 
son  désir  est  de  mettre  paix  parmy  tous  ses  voisins.  Il  nous  a 
dit  qu'il  y  a  maintenant  en  Flandres  de  sept  à  huict  cens  mari- 
niers qui  sont  venus  avec  les  vaisseaux  qui  ont  porté  les 
Espagnols  qui  arrivèrent  à  Calais,  il  y  a  environ  quatre  mois  : 
ledict  sieur  Archiduc  prie  Vostre  Majesté  de  leur  vouloir 
accorder  de  passer  par  son  empire  pour  retourner  en  Espagne, 
estans  en  nombre  de  deux  cens  cinquante,  ou  tel  autre  qu'il 
plaira  à  Vostre  Majesté  d'adviser.  A  ce  que  nous  entendons  de 
ses  principaux  ministres,  le  voyage  d'Espagne  est  du  tout 
résolu.  11  désire  satisfaire  à  ce  que  luy  en  a  mandé  le  roy 
d'Espagne,  qui  ayme   tendrement  sa  fille.   Les  estats  des 


(  §7  ) 

provinces  de  ce  pays  doivent  estre  assemblés  la  sepmaine  pro- 
chaine en  chacune  province,  pour  résoudre  d'approuver  1;^ 
cession  dudict  pays  que  le  roy  d'Espagne  a  faicte  en  faveur  de 
madame  l'Infante.  On  a  opinion  que  le  tout  passera  sans  diffi- 
culté. Le  sieur  de  Villemor  arriva  hier  au  soir;  il  n'a  pas 
trouvé  icy  monsieur  l'admirai  (1)  ny  don  Louis  de  Velasco, 
qui  seront  demain  en  cette  ville,  et  aura  moyen  de  s'acquitter 
de  sa  charge  que  Vostre  Majesté  luy  a  donnée.  Nous  supplions 
le  Créateur,  etc. 

M^f.  de  Bellièvre  et  de  Sillery  à  M.  de  Villeroi  : 
30  juillet  4598. 

Monsieur,  nous  n'avons  le  loisir  de  vous  faire  plus  longue 
lettre,  estant  icy  monsieur  de  Vignolles,  qui  nous  presse  de 
luy  donner  nostre  dépesche.  Ce  voyage  passe  fort  doucement. 
On  ne  sçauroit  rien  adjouster  à  la  bonne  volonté  que  monsieur 
l'Archiduc  monstre  de  servir  aux  affaires  du  roy.  Il  est  certain 
qu'il  désire  la  paix  avec  les  Anglois  et  Hollandois,  qui  ont 
maintenant  toutes  leurs  forces,  qui  peuvent  estre  de  neuf  mil 
hommes,  départies  en  trente  lieues  de  pays,  où  ils  attendent 
la  venue  de  l'armée  de  l'Archiduc.  Nous  nous  remettons  à  la  let- 
tre du  roy.  Se  présentant  chose  digne  de  vous  estre  escrite,  nous 
ferons  une  dépesche  d'Anvers.  Nous  nous  recommandons,  etc. 

Le  manuscrit  dont  nous  venons  de  donner  des  extraits 
existe  aussi  à  la  Bibliothèque  impériale,  à  Vienne  (2). 
Aux  Archives  du  royaume  nous  possédons  les  instruc- 


(1)  Francisco  de  Mendoza,  marquis  de  Guadaleste,  amirauté  d'Aragon, 
premier  maître  d'hôtel  de  l'Archiduc. 

(2)  Voir  iwlre  Notice  des  manuscrits  concernant  l'histoire  delà  Belgique 
qui  existent  à  la  Hibliothèque  impériale,  à  Vienne,  in-8",  1864,  p.  118. 


(58) 

lions  el  les  lettres  des  ambassadeurs  de  l'archiduc  Albert 
à  Vervins,  ainsi  que  les  actes  relatifs  à  l'envoi  en  France 
des  députés  chargés  de  recevoir  le  serment  de  Henri  IV  (1). 

In-fol.  Il"  85. 

Procès-verbal  de  la  conférence  tenue  à  Marc,  près 
Ardres,  entre  les  députez' du  roy  Henry  II  et  de 
l'empereur  Charles  V,  en  la  présence  du  cardi- 
nal Pol ,  légat  du  pape,  et  des  députez  de  la 
reine  d'Angleterre,  pour  terminer  les  différens 
d'entre  lesdits  princes ,  pour  raison  de  plusieurs 
terres  et  seigneuries,  et  particuliement  pour 
les  duchez  de  Milan,  Bourgogne  et  Savoye;  ré- 
digé par  escrit  par  messire  Jean  de  xMorviller, 
évesque  d'Orléans,  l'un  desdits  députez,  depuis 
le  cinquième  may  1555  jusques  au  septième 
juin  audit  an. 

Pap  ,  doré  sur  tr.,  rel.  en  maroquin,  non  colé,  écriture  du  xvir  siècle. 

A  cette  conférence,  qui  n'aboutit  à  rien,  parce  que  ni 
l'une  ni  l'autre  des  deux  parties  ne  voulurent  faire  de 
concessions  (2),  la  France  était  représentée  par  le  cardinal 
de  Lorraine,  le  connétable  de  Montmorency,  Charles  de 
Marillac,  évêque  de  Vannes,  Jean  de  JVIorvillicrs,  évoque 
d'Orléans,  et  Sébastien  de  l'Aubespine,  conseiller  au  con- 
seil privé. 

Et  l'Empereur   par  le  duc  de  Medinaceli,  l'évèque 


(1)  Voy.  Inventaire  des  archives  des  chambres  des  comptes,  l.  I", 
.228. 

(2)  Voir  notre  notice  sur  Cliaries-Quinl  dans  la  Bio<jraphic  nationale. 


(  s»  ) 

d'Arras  (Antoine  Perrenot),  le  seigneur  de  Lalaing,  le  sei- 
gneur de  Bugnicourt  (Ponlhus  de  Lalaing),  le  président 
Viglius  et  le  secrétaire  Bave. 

Les  députés  de  la  reine  d'Angleterre  étaient  le  chance- 
lier, évêque  de  Winchester  (Gardiner),  le  comte  d'Arundel 
et  milord  Paget. 

Le  procès-verbal  ne  va  pas  jusqu'au  7  juin;  il  s'arrête 
au  29  mai,  jour  où  les  députés  d'Angleterre  proposèrent 
que  les  conférences  eussent  lieu  en  commun  :  jusque-là 
ils  avaient  traité  séparément  avec  les  députés  du  roi  de 
France  et  avec  ceux  de  l'Empereur. 

A  la  suite  de  ce  document,  dont  nous  avons  vu  aussi 
une  copie  à  la  Bibliothèque  impériale,  à  Vieune  (i),  on 
trouve  : 

Procès-verbal  des  commissaires  députez  par  les  roijs  Irès- 
chrestien  et  catholique  sur  le  différend  louchant  l'abbaye 
de  Sainct-Jean-au-Mont  lez~Térouene,  1560. 

Ces  commissaires  étaient,  pour  la  France,  Jean  de 
Colomby,  lieutenant  général  au  siège  de  Montreuil,  et 
Antoine  de  Heghes,  conseiller  audit  siège,  et,  pour  l'Es- 
pagne, Pierre  Grenet,  conseiller  nu  conseil  d'Artois.  Les 
conférences  entre  eux  s'ouvrirent  le  25  juin  1560,  et  durè- 
rent jusqu'à  la  fin  de  juillet. 

In-fol.  n»  154. 
Généalogie  de  la  maison  de  Croy. 

Pap.,  cartonné,  14  feuillets  non  cotés. 

Cette  généalogie  fut  faite  pour  Charles-Philippe  de  Croy, 
marquis  d'Havre,  fils  de  Philippe,  sire  de  Croy ,  premi.er 

(I)  Notice  des  manuscrits  concernant  l'histoire  de  la  Belgique  qui 
existent  à  la  Bibliothèque  impériale,  à  Vienne,  p.  H 4. 


(  60) 
duc  d'Arschot,  et  d'Anne  de  Lorraine,  veuve  de  René  de 
Clialon,  prince  d'Orange. 

L'auteur  n'y  a  pas  mis  son  nom.  ïl  lait  remonter  la  filia- 
tion des  Croy  jusqu'à  Bêla,  treizième  roi  de  Hongrie,  qui 
commença  à  régner  en  1 175. 

Il  donne  la  généalogie  de  la  ligne  directe  et  des  lignes 
collatérales,  avec  blasons  enluminés. 

J'en  ai  extrait  celte  particularité  sur  le  duc  d'Arschot 
qui  fut  mêlé  aux  événements  de  la  révolution  du  XVI'  siè- 
cle :  «  Il  fut  prisonnier,  l'espace  de  m  ans,  au  Bois  de 
»  Vincennes,  près  Paris,  du  temps  des  guerres  entre  Phi- 
»  lippe,  roi  calholicque,  et  Henry,  roy  de  France;  mais, 
i>  par  l'industrie  d'aulcuns  adventuriers,  fut  tiré  de  prison, 
»  et  vint  ce  mesme  jour  coucher  à  Cambray,  par  ainsy  ne 
>  payant  ranson » 

In-fol.  n°  1 0 1 . 

Mémoire  sur  un  fait  historique  concernant  le 
fameux  projet  d'échange  de  la  Bavière  contre 
les  Pays-Bas  autrichiens,  ou  Déduction  histo- 
rique et  diplomatique  des  droits  de  la  sérénis- 
sine  maison  des  landgraves  de  Hesse  sur  le 
duché  de  Brabant;  par  le  chevalier  de  Verdy- 
Duvernois,  conseiller  privé  des  légations  de 
S.  A.  S.  monseigneur  le  landgrave  régnant  de 
Hesse-Cassel.  Cassel,  1785. 

Ce  mémoire,  qui  a  590  pages,  est  divisé  en  trois  parties, 
chacune  composée  de  plusieurs  chapitres. 

Il  est  suivi  de  Réflexions  sur  les  droits  de  la  sérénissime 
maison  de  Hesse  aux  duchés  de  Brabant  et  de  Limbourg, 
et  sur  les  moyens  de  les  faire  valoir  dans  le  cas  d'un 


(61  ) 
échange  de  la  Bavière  contre  les  Pays-Bas  autrichiens, 
lesquelles  réflexions  sont  datées  du  4  janvier  i  786,  à  Casse!. 

Je  ne  saurais  dire  si  le  Mémoire  et  les  Réflexions  du 
chevalier  de  Verdy-Duvernois  ont  été  imprimés,  mais  je  ne 
les  ai  encore  rencontrés  nulle  part. 

Il  existe  de  cet  auteur  un  livre  à  notre  Bibliothèque 
royale  :  ce  sont  des  Recherches  sur  les  carroussels  anciens 
et  modernes,  Cassel,  1784,  in-8°. 

MANUSCRITS  ITALIENS. 

In-fol.  n"  2. 

Compendio  degli  Stati  et  governi  di  Fiandra,  del 
tempo  del  re  Filippo.  1578. 

Celte  description  abrégée  des  États  des  Pays-Bas  rem- 
plit les  feuillets  79-97  du  manuscrit,  qui  en  a  549.  Elle 
ne  contient  rien  qu'on  ne  trouve  dans  Guichardin  avec 
plus  de  détails.  La  date  de  1578,  qu'elle  porte,  pourrait  être 
aussi  bien  celle  de  1568  ou  de  1560 ,  car  l'auteur,  en  par- 
lant des  conseils  de  gouvernement  et  de  justice,  ne  nomme 
aucune  des  personnes  qui  les  composaient.  Il  ne  donne  pas 
davantage  les  noms  des  gouverneurs  et  des  seigneurs  du 
pays. 

In-folio  n"  iô. 

Relatione  del  successo  della  morte  di  Gulielmo  di 
Nassou,  principe  d'Orange,  et  delli  tormenti 
patiti  dal  generosissimo  Baldassare  Gerardi , 
borgognone ,  nella  città  di  Delft  d'Olanda ,  per 
la  morte  di  esso  principe. 

Le  manuscrit  où  se  trouve  cette  relation  (fol.  280-287) 


(  62  ■} 
est  du  XVII*  siècle;  il  a  480  feuillets,  et  contient  quantité 
d'instructions,  d'écrits  politiques,  de  rapports,  etc. 

Le  litre  fait  assez  voir  dans  quel  sens  elle  est  écriic. 

Elle  *ne  contient  pas  de  détails  sur  les  circonstances 
qui  précédèrent  l'assassinat  du  prince  d'Orange,  iii  rien  de 
nouveau  sur  ce  fait;  mais  elle  est  irès-circonslanciée  quant 
aux  tortures  infligées  à  Balthazar  Gérard  et  à  son  supplice. 

Elle  paraît  être  une  traduction  d'un  écrit  fait  aux  Pays- 
Bas,  car,  en  plusieurs  endroits,  l'auteur  emploie  les  expres- 
■sions  la  nostra  patria. 

Voici  comment  se  termine  le  récit  du  supplice  de  l'as- 
sassin : 

Comme  s'il  n'avait  eu  ni  bouche  ni  voix,  excepté  pour  h 
vertu ,  jamais  il  ne  laissa  échapper  un  soupir,  mais ,  ne  chan- 
geant ni  de  couleur  ni  de  visage,  avec  un  courage  immobile  et 
immortel,  il  est  parti  pour  le  glorieux  et  céleste  triomphe,  le 
14  juillet,  une  demi-heure  après  midi.  Sa  tête,  mise  sur  la 
muraille,  a  été  vue  par  plusieurs,  plus  belle  (Jue  jamais,  etc.  (I  ). 

In-fol.  n°  20. 
Documents  concernant  le  règne  de  Charles-Quint. 

js  sont  aux  feuillets  du  manuscrit  que  nous  allons  indi- 
quer. 

Fol.   195-212.  Lettere  del  cardenal  Farnese  scritle  al 
vescovo  Fano,  nuntio  alVimperalore  Carlo  Y,  sopra  le 
di  Parrna  et  Piacenza. 


(i)  Coiue  se  nou  havesse  havulo  ne  bocca  ne  voce,  senon  per  la  virlii, 
mai  dette  sospiro  alcuno;  ma  non  matando  colore  ni  faccia,  con  animo 
immobile  et  immorlale,è  partito  al  glorioso  et  céleste  Irionfo  a  di  xmi  di 
luglio,  meza  hora  dopo  mezodi.  La  sua  testa  in  oltre,  lagliataii,  posta  uelle 
muraglie,  si  vedde  da  parecchi  più  l)ella  che  mai,  etc. 


(  63  ) 

Elles  sont  de  l'année  1548  et  au  nombre  de  cinq.  Il  y 
en  a  une  du  2o  avril,  deux  du  26  du  même  mois,  une  du 
27  juillet  et  une  du  6  août. 

Fol.  139-191.  Lettere  di  monsignor  Pighino,  arcives- 
covo  Sipontino,  nuntio  aW  imperalore  Carlo  F,  de  negotiali 
fatti,  a  nome  di  papa  Giiiliô  III,  con  Sua  Macs  là  Cesarea 
et  con  mons^  di  Granvelia,  l'anno  looO  ,  scritte  a  monsi- 
gnor vescovo  d'Imola,  secretario  primiero  di  Sua  Santita. 

Ces  lettres  sont  au  nombre  de  sept;  elles  sont  datées 
des  12,  15,  21  août,  5,  10,  18  et  19  septembre,  à  Augs- 
bourg,  où  Charles-Quint  tenait  la  diète  de  l'Empire. 

Dans  la  première  (fol.  139),  le  nonce  Peghin  rend 
compte  d'une  audience  qu'il  a  eue  de  l'Empereur.  Il 
raconte  avec  détail  ce  qu'il  lui  a  exposé  et  les  réponses  de 
ce  monarque. 

Dans  la  deuxième  (fol.  149),  il  rapporte  un  entr'etien 
qu'il  a  eu  avec  monsieur  de  Granvelle,  envoie  différentes 
nouvelles,  et  fait  quelques  réflexions  :  «  Quant  à  l'état 
»  des  choses  d'ici,  —  dit-il  entre  autres  —  Sa  Majesté  et 
»  les  ministres  s'aperçoivent  de  plus  en  plus  chaque  jour 
»  que  l'indulgence  qu'ils  ont  montrée  pour  ces  prédica- 
»  teurs  luthériens  tourne  à  leur  dommage  :  car  la  faculté 
»  laissée  à  ceux-ci  de  prêcher  a  diminué  incroyablement 
»  l'autorité  et  la  réputation  de  Sa  Majesté  auprès  des 
»  peuples  de  la  Germanie,  et  malgré  toutes  les  instances 
»  qu'elle  fait  pour  que  les  princes  viennent  en  personne 
»  à  la  diète,  il  ne  s'y  trouve,  des  séculiers,  que  le  duc  de 
»  Bavière  (1).  »  Et  plus  loin  :  «  Il  est  certain  que  les  états 


(1)  « ...  Quanlo  allostato  délie  cosedi  qua,  Sua  Maeslà  et  ii  ministri  ogiii 
gioruo  si  accorgono  piîi  che  l'indulgenza  che  hanno  coiicessa  a  questi 
predicalopi  liitherani  ritonia  sopn  di  loro  a  suo  danno,  perché  por  il  pre- 


(64) 
»  aujourd'hui  sont  beaucoup  plus  jaloux  de  leur  réputation 
»  qu'à  la  diète  passée  (1)  » 

Dans  la  troisième  (fol.  159),  le  nonce  rend  compte  de 
l'assemblée  générale  de  la  diète  convoquée  le  16  août 
pour  la  réponse  à  faire  à  l'Empereur.  Les  procureurs  de 
l'électeur  Maurice  demandèrent  la  parole  avant  qu'on  con- 
clût sur  le  premier  article  concernant  le  concile;  ils  dirent 
que  l'intention  de  leur  maître  était  de  ne  consentir  au 
concile  que  sous  les  cinq  conditions  mises  en  avant  à  la 
précédente  diète.  Les  procureurs  de  l'électeur  de  Bran- 
debourg parlèrent  dans  le  même  sens.  On  croit  que  les 
villes  libres  ont  exprimé  une  opinion  semblable.  Là- 
dessus  il  y  eut  de  grands  débats.  —  La  réponse  a  été 
donnée  le  20  au  roi  des  Romains,  à  cause  de  l'indisposi- 
tion de  l'Empereur.  —  L'opinion  des  catholiques  l'a  em- 
porte, après  de  grandes  discussions.  ; —  Cette  déclaration 
de  l'électeur  Maurice  n'en  fait  pas  moins  parler  et  penser 
toute  la  cour,  parce  que  personne  ne  s'y  attendait,  et  l'on 
soupçonne  qu'il  y  a  quelque  autre  chose  cachée  là-des- 
sous (2).  —  On  attend  la  reine  Marie  de  Hongrie;  le  nonce 
ignore  l'objet  de  son  voyage.  —  Les  religieux  sont  en 
Allemagne  en  butte  à  beaucoup  de  persécutions.  —  Do- 


dicar  di  cosloro  è  mancata  incredibilmente  la  riputalione  et  auttorità  di 
Sua  ?flaeslà  appresso  quesli  popoli;  et  con  tutla  l'insianza  che  faccia  Sua 
Maeslà  che  li  principi  vengano  personalmente  alla  dieta,  delli  secolari  non 
vi  ù  ailro  che  il  duca  di  Baviera...  « 

(1)  »  ...  Cosa  cerla  è  che  li  stali  slanno  hoggidi  su  la  riputationo  mollo 
più  di  quelle  che  fecero  nella  dieta  passata...  » 

(2)  « ...  Non  resta  perb  che  questa  dichiaralione  fatta  da  Mauritio  non 
habbia  daio  da  dire  et  da  peusare  a  lutta  la  corte,  perché  è  stala  fuor 
d'opinione  di  tutti,  et  si  dubila  che  non  si  sia  qualcbe  altra  cosa  ascosa 
sot  10  ..» 


(65  ) 
menico  Morosint,  ambassadeur  de  Venise  (1),  demande 
que  le  pape  lui  confirme  la  permission  de  lire  des  livres 
luthériens. 

Dans  îa  lettre  du  5  septembre  (fol.  165),  le  nonce  parle 
d'abord  de  la  communication,  que  M.  d'Arras  lui  a  donnée 
le  4,  du  projet  de  réplique  de  l'Empereur  à  la  réponse  de 
la  diète  sur  le  concile,  et  de  l'observation  qu'il  a  faite  à  ce 
ministre  sur  ce  qu'on  y  disait  qu'il  s'agissait  de  continuer 
le  concile.  —  Il  rend  compte  ensuite  d'une  audience  de 
deux  heures  que,  le  même  jour,  il  a  eue  de  l'Empereur, 
lequel  il  a  trouvé  véritablement  très-faible  et  très-abattu 
des  suites  de  sa  longue  indisposition  (2).  C'est  sur  l'affaire 
de  Plaisance  qu'elle  a  roulé  :  après  beaucoup  de  discours 
de  part  et  d'autre,  l'Empereur  l'a  chargé  d'en  conférer 
avec  M.  d'Arras.  —  L'Empereur  parla  ensuite  du  concile, 
disant  qu'il  désirait  qu'il  y  fût  donné  exécution  le  plus  tôt 
possible  :  car  il  était  convaincu  que,  s'il  demeurait  en  ces 
pays,  il  y  laisserait  bientôt  la  vie.  Par  ce  motif,  il  désirait 
en  partir  et  aller  en  Espagne,  afin  d'y  donner  ordre  à 
beaucoup  de  choses  nécessaires,  et  il  ne  se  sentait  pas 
assez  de  force  pour  pouvoir  espérer  que,  s'il  y  allait  avant 
de  régler  les  affaires  d'Allemagne,  il  pût  revenir  ici  pour 
le  faire.  Il  importait  donc  qu'avant  son  départ  il  fît  tout 
ce  qui  était  possible  (5).  —  L'Empereur  lui  dit  encore  qu'il 

(1)  Auprès  du  roi  Ferdinand. 

(2)  «  ...  Ritrovai  Sua  Maestà  in  vero  assai  debole  et  molto  afflilta 
per  la  sua  lunga  indispositione...  » 

(3)  «  ...  Perché  conosceva  che  slando  in  questi  paesi,  ci  lascieria  la  vila 
in  brève:  perô  desiderava  partirsene  et  andare  in  Spagna,  per  dare  ordine 
ancora  a  quel  regno  a  moite  cose  necessarie,  ne  si  senliva  tanta  vita  che 
potasse  sperare  che  andando  prima  che  ordinasse  queste  cose  di  qua, 
potesse  poi  ritornare  a  darle  esseculione;  perô  era  necessario  far  quelle 
che  si  poteva  avanti  che  se  ne  partisse...  » 

Tome  1"%  4""  série.  o 


(  66  ) 
savait  que  tous  ces  peuples  étaient  travaillés  par  le  roi  de 
France,  et  qu'il  y  ayait  quelque  entreprise  qui  se  projetait 
sous  main,  mais  qu'il  ne  voulait  pas  rompre  avec  les 
princes  allemands  avant  d'en  savoir  davantage.  —  Le 
nonce  croit  que  le  roi  de  France  s'oppose,  autant  qu'il  le 
peut,  au  dessein  de  l'Empereur  de  transférer  l'empire  à 
son  fils,  et  que  l'Empereur,  jusqu'à  ce  qu'il  voie  où  abou- 
tira ce  dessein,  évitera  de  se  déclarer.  —  Le  comte  pala- 
tin (i)  a  feint  d'être  malade,  pour  ne  pas  venir  à  la  diète. 
Il  est  évident  que  les  Allemands  ne  veulent  pas  du  prince 
d'Espagne  pour  leur  chef  (2). 

Lettre  du  10  septembre  (fol.  487).  Le  nonce  a  fait  de- 
mander une  entrevue  à  M.  d'Arras,  qui  n'a  pu  la  lui  accor- 
der tout  de  suite  :  car  ses  occupations  sont  nombreuses, 
l'Empereur  ayant  ordonné  que  toutes  les  affaires  passent  par 
ses  mains,  comme  elles  passaient  par  celles  de  son  père  : 
de  sorte  qu'il  est  le  maître  de  tout  (3).  —  Il  rend  compte 
de  cette  entrevue,  où  il  a  été  question  principalement  de 
Plaisance.  —  Il  parle  ensuite  d'un  entretien  qu'il  a  eu, 
sur  le  concile,  avec  l'ambassadeur  de  France ,  qui  lui 
paraît  «  homme  de  bien ,  de  beaucoup  d'intelligence  et 
«  très-loyal  (4).  »  —  L'Empereur  a,  samedi  soir,  donné  sa 
réplique  à  la  réponse  de  la  diète.  —  Aujourd'hui  est 
attendue  la  reine  Marie;  le  roi  des  Romains,  le  prince 


(1)  Frédéric. 

(â)  u  ...  11  coDte  paialino  si  fingl  amraaiato  per  non  venire.  In  efTetlo  si 
conosce  che  cosloro  non  vogliono  il  principe  di  Spagna  per  superiore...  » 

(5)  «  . .  Grimpedimenti  suoi  son  molli,  perché  Sua  Maestà  ha  ordinato 
che  tutti  li  negotii  passino  per  sua  mano,  come  facevano  del  padre,  si  che 
è  padrone  de  tutti  i  negotii...  » 

(4)  «  ...  Che  me  par'  persona  da  bene  et  di  buono  inielletto  et  molto 
leale...  » 


(67) 

d'Espagne  et  tous  les  seigneurs  de  la  cour  sont  allés  au- 
devant  d'elle. 

Lettre  du  18  septembre  (fol.  180).  Tous  ces  jours  l'Em- 
pereur, le  roi  des  Romains  et  la  reine  de  Hongrie  ont  été 
occupés  de  l'affaire  de  la  succession  à  l'Empire.  Malgré  le 
secret  qu'ils  observent,  on  en  parle  à  la  cour.  On  dit  que 
jusqu'ici  la  venue  de  la  reine  a  produit  peu  de  fruit,  parce 
que  le  roi  est  plus  résolu  que  jamais  à  ne  consentir  à  rien, 
à  moins  qu'on  ne  parvienne  à  contenter  le  roi  de  Bohême, 
lequel  a  écrit  à  son  père  que,  s'il  agit  autrement,  il  l'en 
fera  repentir  (1).  Le  nonce  pense  que  l'affaire  réussirait, 
si  elle  dépendait  du  roi  seul,  mais  qu'elle  rencontrera 
de  grandes  difficultés  dans  l'opposition  des  électeurs.  — ■ 
Jusqu'à  présent  il  ne  se  trouve,  à  A.ugsbourg.  que  ceux  de 
Mayence  et  de  Trêves. 

Lettre  du  19  septembre  (fol.  184).  Elle  sert  de  réponse 
à  une  dépêche  du  9  sur  le  concile. 

Fol.  ^45-256.  Lettere  del  vescovo  di  Fano,  nuntio 
appresso  l' Imperatore ,  ni  vescovo  d'imola,  di  Augusta,  li 
14-  di  maggio  4551. 

La  première  de  ces  lettres  roule  sur  une  audience  que 
l'Empereur  a  accordée  à  l'ambassadeur  de  France  et  les 
discours  qui  ont  été  échangés  entre  eux;  la  deuxième  sur 
une  audience  que  l'évéque  de  Fano  lui-même  a  eue  de 
l'Empereur  et  dans  laquelle  il  l'a  entretenu  de  Parme  et 
Plaisîance,  d'un  subside  à  accorder  au  pape,  etc. 

Cet  évèque  était  le  nonce  ordinaire  de  Jules  III  auprès 
de  l'Empereur. 


(1)  t  ...  Perché  il  re  stà  più  fermo  che  mai  di  non  voler  consentire  a 
cosa  alcuna  ,  se  non  fanno  reslare  contenlo  il  re  di  Boemia ,  il  quaie  ha 
scrilto  al  padre  di  farlo  pentire,  se  vi  consente  altrimente...  » 


(  68  ) 

Fol.  3S6-3S3.  Lettere  di  papa  Giulio  terzo  scritte  al 
vescovo  d'Imola  Vanno  1551 ,  quando  fù  mandata  da  Sua 
Santità  aW  imperatore  Carlo  V  per  le  cose  di  Piacenza 
et  di  Parma  et  per  diversi  altri  negotii. 

Ces  lettres  sont  au  nombre  de  cinq,  dont  quatre  en  date 
du  10  avril,  et  la  dernière  du  11. 

In-folio  n°  29. 

Relatione  compendiosa  délia  negotiatione  di  mon- 
signor  Sega,  vescovo  délia  Ripa  et  poi  di  Pia- 
cenza, nella  corte  del  re  cattolico. 

Relatione  delli  negotii  trattati  in  Spagna  da  mon- 
signor  di  Piacenza,  quando  fù  rimandato  al  Re 
da  Gregorio  XIII,  di  santa  memoria,  l'annolSSS. 

La  première  de  ces  relations  remplit  les  feuillets  309- 
369,  et  la  seconde  les  feuillets  370-377  du  manuscrit,  qui 
en  a  595. 

J'ai  donné  un  précis  de  l'une  et  de  l'autre  dans  ma  no- 
tice des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  royale  de  Mu- 
nich (1). 

In-fol.  n°  49. 

Cause  per  le  quali  la  Fiandra  tumultuo  et  si  ri- 
bellô  al  re  cattolico ,  con  una  brève  descrittione 
di  costumi,  ricchezze,  forze,  qualità,  sito  et 
modo  di  governo  di  essi  Paesi  Bassi,  1586. 

Ce  discours  remplit  la  dernière  partie  (fol.  64'2-684)  du 
manuscrit,  qui  est  du  xvn^  siècle. 


(1)  Une  Visite  aux  Archives  et  à  la  Bibliothèque  royales  de  Munich, 
1864,  ia-8»,  pp.  157  et  165.     •         •       , 


(69) 

Je  n'y  ai  rien  remarqué  de  nouveau  ni  de  particulier. 

MANUSCRITS  ESPAGNOLS. 

Ces  manuscrits  sont  au  nombre  d'une  vingtaine  in-folio 
et  d'une  soixantaine  in-quarto;  la  plupart  concernent  des 
événements  du  siècle  actuel. 

Parmi  les  autres  je  remarquai  : 

Le  n"  15  in-folio,  Processo  y  causa  de  Antonio  Ferez  : 
on  sait  le  retentissement  qu'ont  donné  au  nom  et  aux 
aventures  de  ce  personnage  les  écrits  de  don  Salvador  Ber- 
mudez  de  Castro  et  de  feu  le  marquis  de  Pidal  en  Espagne, 
ainsi  que  de  M.  Mignet  en  France; 

Le  n°  7,  in-4°,  Antonio  Perez,  Discurso  al  Rey  del 
estado  que  tienen  sus  rey  nos  y  senorios  y  los  de  amigos  y 
enemigos; 

Le  n"  43,  aussi  in-4*',  intitulé  Varios  manuscritos  espa- 
noles^  où  se  trouve  la  sentence  de  mort  rendue,  le  25  mars 
1526,  par  l'alcade  Ronquiilo  contre  l'évêque  de  Zamora, 
don  Antonio  de  Acuna,  qui  s'était  rendu  fameux  lors  des 
soulèvements  des  comunidades  de  Castille  contre  Charles- 
Quint,  et  qui,  étant  enfermé  au  château  de  Simancas,  as- 
sassina le  concierge  {alcaide)  de  ce  château,  iMendo  de 
Noguerol. 

Dans  une  lettre  que  j'écrivis,  de  Simancas,  en  1844,  à 
la  Commission  royale  d'histoire,  je  racontais  de  la  manière 
suivante  le  meurtre  commis  par  l'évêque,  d'après  une  re- 
lation inédite  contemporaine  et  la  correspondance  de 
Charles-Quint  avec  son  ambassadeur  à  Rome,  le  duc  de 
Sessa  : 

t  L*alcaïde  de  la  forteresse  avait  l'habitude  de  venir  le 
voir  dans  la  chambre  où  il  était  enfermé  et  de  causer  avec 
lui;  l'évêque  avait  dans  cette  chambre  une  table  sur  la- 


(70) 
quelle  était  ordinairement  son  bréviaire,  recouvert  d'un 
fourreau.  Le  jour  qu'il  choisit  pour  exécuter  son  projet,  il 
plaça,  au  lieu  du  bréviaire,  une  pierre  de  la  même  dimen- 
sion. L'alcaïde  venu,  il  l'entretint  comme  de  coutume,  lui 
contant  des  choses  qu'il  savait  propres  à  exciter  vivement 
son  intérêt.  Au  moment  où  celui-ci  était  le  plus  attentif, 
révéque  prit  un  petit  brasier  qu'il  avait  auprès  de  lui,  en 
jeta  les  cendres  au  visage  de  l'alcalde,  et,  après  avoir  ainsi 
aveuglé  ce  malheureux,  il  le  renversa  et  lui  fracassa  la 
tète  au  moyen  de  la  pierre  qu'il  avait  cachée  (i).  » 
La  sentence  rapporte  autrement  ce  fait  :  «  L'évêque,  y 

>  est-il  dit,  faisant  semblant  de  lire  son  bréviaire,  le  laissa 
»  tomber  :  le  conciei^e  s'étant  baissé  pour  le  ramasser, 
»  révéque  le  frappa  à  la  nuque  avec  une  brique  qu'il  avait 

>  cachée  dans  sa  poitrine  (2).  » 


(1)  Bulletins  de  la  Commission  royale  d'histoire,  !•■•  série,  L  IX, 
pp.  516-518. 

(2)  a  El  obispo,  haziendo  que  rezava  pot*  el  breviario,  le  dejù  caer  al 
suelo;  y  yendo  à  levaiilarlo  con  toda  sumision  el  alcayde  que  esiava  pré- 
sente, el  ol>i«]H)  ledio  en  la  nuca  coo  un  ladrilloque  ténia  escoudidoen 
çl  )>echo.  » 


(7i  ) 


II. 


Recueil  de  lettres  de  Viglius  à  ses  amis.  [Janvier  ISIB" 
Avril  IS77.) 

(Par  M.  le  baron  Kervyk  de  Lxtteishove,  président  de  la  GMBtuission./ 


Le  British  Muséum  (fonds  Harley,  n"  542i)  renferme 
un  recueil  de  lettres  de  Viglius  qui  embrasse  les  derniers 
temps  de  sa  vie.  Il  porte  pour  titre  :  Litterœ  domini  Viglii 
Zuichemi  ad  amicos.  Peut-être  n'est-il  pas  sans  intérêt  de 
donner  ici  Findication  complète  de  ces  documents  en  les 
classant  dans  Tordre  alphabétique  des  noms  de  ceux  à  qui 
ils  sont  adressés. 


AccLELEN  (Folcardo  ab), 
A(CLELEN  (Ipgrammo  ab), 


6  février  1577. 

5  janvier  1376. 

7  —  — 
25  *ip'"*ipr  — 
i  3  mars  — 
1"  avril  — 
20    —  — 

6  mai  — 
12  —  — 


(72) 

1376. 


ÀccLELEx  (Ipgraramo 

ab).    22  mai 

— 

25    — 

— 

23     — 

— 

28    — 

— 

Il  juin 

— 

21     — 

— 

G  juillet 

— 

6  août 

— 

13    — 

— 

21  octobre 

— 

21  novembre 

— 

16  décembre 

— 

22    — 

-r- 

28    — 

w- 

15  janvier 

■''        •'              — 

21  février 

— 

7  mars 

— 

29    — 

— 

4  avril 

— 

21      -r- 

Albad.ï  (Aggaeo), 

3  juin 

— 

16  décembre 

— 

•         21     — 

AYTTA(Folcardo  Foleardi  ab), 18  juin 

Aytta  (Hectori  ab),  ^ 

5  janvier 

— 

,^  24  février 

— 

1*='  avril 

— 

,    19     — 

1377. 


1576. 


12  mai 


(73) 


Aytta  (Hectori  ab), 


Aytta  (Vibrando  ab), 


Bi.iouL  (Laurentio  dou), 
BuGiHio  (Petro), 


BuRHANNiA  (Dominico  a), 
BuRMANNiA  (Sibrando  a), 
Carolo  (Joanni), 

Carrio  (Joanni), 


25  mai 

28  — 
1 1  juin 

26  — 

21  juillet 
7  août 

27  — 

22  septembre 
18  octobre 

29  décembre 
1 5  janvier 
22  février 

6  mars 

21  octobre 

7  avril 
26  juin 

i  5  novembre 

7  mars 
5  avril 

20  juillet 
1"  avril 
11  mai 

22  — 
15  mars 

8  mai 

9  juillet 

5  octobre 

10  — 

11  novembre 


1576. 


1577. 


1576. 


1577. 
1576. 


(74) 


CARRio(Joanni), 

10  janvier 

1577. 

CoTEREAU  (Joanni), 

25  mai 

1576. 

Derama  (Dukoiii  a), 

23  août 

— 

— 

21  mars 

1577. 

Derama  (Sixto  a), 

1  "  février 

— 

EuGALENo(Severino)m.doct.,  15  — 
Eysingha  (Francisco  ab),  5  avril 
FoNcuio  (Joanni), 
Foppio  (Martino), 
Hanva  (G.  ab). 
Hanta  (Serapioni  ab), 
Harlemensi  (cpiscopo). 


17  janvier 

7  août 
20  février 

8  janvier 
27  mars 
13  juin 
22  septembre 
25  mai 

(sans  date. 


1576. 
1577. 

1576. 


HoLDiiVGA  (Viglio  ab). 
Jeetlom  (Gerardo  a), 
LoFio  (Adriano), 
MANGOLio(Adriano)  Goudnno,25  mai 
Matio  (Philippo)  consil.insen.  Holl.,!  l  juin 
Mepschio  (Joanni),  27  août 

—  i\  septembre 

—  19. mars 
MoNTZiMA  (Foscardo  a),  5  février 

—  23  mars 

—  16  mai 

—  2  octobre 
— -                            5  avril 
_                          20    — 

.MosEYMBROOCK(Godofridoa),H  juin 

—  2  octobre 


) 
1576. 


1577. 
1576. 


( 

75  ) 

NicoLAO  (Garolo), 

29  décembre 

4576. 

Pétri  (Cunero)  ep.  Leovard.,  13  janvier 

— 

— 

20  avril 

4577. 

Pétri  (letzoni)  presb., 

8  août 

4^76. 

Omio  vel  Oem  (Cornelio), 

6  février 

— 

— 

d6  mars 

— 

— 

23     — 

— 

— 

i9  mai 

— 

— 

14  juin 

— 

— 

22    — 

— 

— 

25  août 

— 

— 

2  octobre 

— 

— 

28  novembre 

— 

— 

i  6  décembre 

— 

— 

46  janvier 

4577. 

— 

7  mars 

— 

— 

5  avril 

— 

— 

20    — 

— 

RouRDi£  vel  RiouRD.£  (Joanni)  assessori ,  23  mars  157G. 

— 

3  juin 

— 

— 

22  septembre 

— 

— 

4  0  février 

4577. 

Sancti-Bavonis  Gandensis 

(Capitulô),  44 
24  octobre 

avril  4376. 

ScHETo  (Gaspari) , 

3  janvier 

4  577. 

TiLMANNO  (Tlie'od.), 

7  avril 

— 

Tritema  (Petro  a), 

4    — 

— 

Urdio  (Joanni), 

4  juin 

4576. 

VoMELio  (Cypriano) , 

40  février 

4577. 

(  76  ) 

Westendorpio  (Georgio),     23  mai  1576. 

—  iOjuin  — 

—  i\  juillet  — 

—  25  août  — 

Ce  manuscrit  porte  la   note  suivante  :  Obiit  magnificus 
dominas  prœses  vni  maii  1577. 


COMPTE  RENDU  DES  SÉANCES 


DE    LA 


COMMISSION  ROYALE  D'HISTOIRE, 


RECUEIL  DE  SES  BULLETINS. 


QUATRIÈME    .«^ÉUIc 


TOME  PREMIER.  —  Ih'  BULLETIN. 


iiéaace  du  3   avril   tS93. 

Présents:  MM.  le  baron  Kervynde  Lettenhove,  président; 
Gachard,  secrétaire,  et  Alph.  Wauteks. 


Le  procès-verbal  de  la  séance  du  6  janvier  est  lu  et 
adopté. 

ouvrages  offerts  a  la  commission. 

La  Commission  a  reçu  : 

De  M.  le  Ministre  de  l'intérieur,  le  Bulletin  de  la  Com- 
mission centrale  de  statistique,  tome  XII,  1872,  in-4°; 
Tome  i",  4""^  série.  6 


(  78  ) 

Du  Comité  flamand  de  France,  les  n""  3  et  4  du  tome 
\I  de  son  Bulletin  ; 

De  la  Société  des  sciences,  des  arts  et  des  lettres  du 
Hainaut,  Mémoires  et  publications ,  5^  série,  t.  VII,  années 
1871-1872; 

De  la  Société  archéologique  de  Namur,  la  1"  livraison 
du  tomeXH  de  ses  Annales,  in-8",  1872; 

Du  Cercle  archéologique  du  pays  de  Waes  :  1"  Livre 
des  feudataires  des  comtes  de  Flandre  au  pays  de  Waes 
aux  xiv%  xv^  et  xvi*  siècles,  d'après  les  manuscrits  de  la 
chambre  des  comptes  à  Bruxelles,  avec  table  onomastique 
et  introduction,  par  le  chevalier  de  Schoutheete  deVarenl, 
in-8°; —  2°  Notice  historique  des  établissements  de  bien- 
faisance de  la  ville  de  Saint-Nicolas.  Deuxième  partie.Les 
hospices  des  orphelins  et  des  orphelines,  par  le  docteur 
J.  Van  Raemdonck,  1873,  in-8"; 

De  M.  Caffiaux,  archiviste  de  la  ville  de  Valenciennes, 
Essai  sur  le  régime  économique,  financier  et  industriel  du 
Hainatit,  après  son  incorporation  àlaFrance;  1873, in-8°; 

De  M.  A.  Bonvarlet ,  consul  de  Danemark,  à  Dunkerque , 
Journal  de  Henri  Messer,  juin  1712,  publié  par  MiM.  Bon- 
varlet et  J.  Thilloy,  1870,  in-8°. 

Remercîments  et  dépôt  dans  la  Bibliothèque  de  l'Aca- 
démie. 

CORRESPONDANCE. 

Par  deux  dépêches  en  date  du  18  janvier,  M.  le  Ministre 
de  l'intérieur  accuse  la  réception  du  rapport  que  la  Com- 
mission lui  a  adressé  sur  ses  travaux  pendant  l'année  1872, 
et  de  Tétat  de  situation  du  fonds  des  Chroniques,  Cartu- 
laires,  etc.,  au  31  décembre  de  cette  année  :  «  Je  constate 
avec  intérêt  »  —  dit  M.  le  Ministre  dans  la  première  de 


(  79  ) 
ces  dépêches  —  «  que  la  Commission  cootinue  à  remplir, 
avec  UD  zèle  très-louable,  la  haute  mission  qui  lui  a  été 
confiée.  » 

—  Dans  d'autres  dépèciies,  le  même  Ministre  consulte 
la  Commission  sur  le  désir,  exprimé  par  M.  le  directeur 
de  l'École  normale  supérieure  de  Paris  et  appuyé  par 
M.  le  Ministre  de  l'instruction  publique,  de  recevoir,  pour 
la  bibliothèque  de  cet  établissement,  les  publications  de  la 
Commission,  ainsi  que  sur  une  demande  semblable  faite, 
pour  les  archives  du  duché  de  Limbourg,  par  M.  Franqui- 
net,  conservateur  de  ce  dépôt. 

—  M.  Quetelet,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  royale 
de  Belgique,  écrit  que  M.  le  Ministre  de  l'intérieur  désire 
voir  gratifier  la  Commission  royale  des  monuments  des 
Bulletins  ou  Comptes  rendus  des  séances  de  la  Commission. 

Dans  une  seconde  lettre,  où  il  est  aussi  l'organe  de 
M.  le  Ministre  de  l'intérieur,  il  prie  la  Commission  d'exa- 
miner s'il  y  aurait  lieu  et  s'il  serait  possible  de  comprendre 
l'Institut  égyptien  d'Alexandrie  parmi  les  établissements 
qui  reçoivent  ses  publications. 

—  M.  le  professeur  docteur  Barack,  conservateur  en  chef 
de  la  Bibliothèque  impériale  de  Strasbourg,  accuse  la  récep- 
tion des  publications  de  la  Commission  qui  lui  ont  été 
envoyées  en  conformité  de  la  résolution  prise  à  la  dernière 
séance.  «  Je  vous  remercie  de  tout  mon  cœur  »,  —  écrit 
M. Barack  —  «tant  en  mon  nom  qu'au  nom  de  notre  Biblio- 
thèque, du  haut  intérêt  que  vous  avez  bien  voulu  montrer 
à  notre  établissement  scientifique  et  littéraire.  Soyez  Con- 
vaincus, je  vous  prie,  que  nous  vous  en  conserverons  un 
souvenir  reconnaissant,  d 


(80) 

TABLE   CHRONOLOGIQUE   DES  CHARTES  ET   AUTRES  DOCUMENTS 
COÎS'TE.NUS    DANS   LES    BULLETINS. 

Le  secrétaire  fait  connaître  que  M.  Proost  a  terminé  la 
table  générale,  chronologique  et  analytique,  des  chartes, 
lettres  et  autres  documents  insérés  dans  les  quarante-deux 
volumes  formant  les  trois  premières  séries  des  Bulletins, 
et  que  la  table  des  matières  de  la  troisième  série,  dont  la 
rédaction  lui  a  été  également  confiée,  est  assez  avancée 
déjà. 

Il  est  résolu  que  les  deux  tables  seront  réunies  dans  un 
même  volume.  L'impression  de  la  première  se  fera  immé- 
diatement, d'après  un  spécimen  qui  est  mis  sous  les  yeux 
de  la  Commisiou  et  approuvé  par  elle. 

LE   LIVRE    DES   FIEFS    DU   COMTÉ   DE    BORNES 
SOUS   JEAN    d'aRCKEL. 

M.  le  chevalier  Camille  de  Borman  écrit  que,  tout  travail 
sérieux  lui  ayant  été  interdit  pendant  une  grande  partie  de 
l'hiver,  il  n'a  pu  terminer  l'introduction  et  les  tables  du 
Livre  des  fiefs  du  comté  de  Hornes  sous  l'évêque  de  Liège 
Jean  d'Arckel,  mais  qu'il  espère  y  mettre  la  dernière  main 
d'ici  à  peu  de  temps. 

COLLECTION    DES   CHRONIQUES,   DES   CARTULA1RES,   ETC. 

Le  secrétaire  rend  compte  de  l'état  des  différents  ou- 
vrages en  cours  d'impression ,  savoir  : 

Chroniques  relatives  aux  ducs  de  Bourgogne  :  tome  II, 
Chroniques  françaises;  tome  III,  Chroniques  latines  (édi- 
teur, M.  Kervyn  de  Lettenhove); 


(81  ) 

Chronique  liégeoise  de  Jean  d'Outremeuse ,  tome  III 
(éditeur,  M.  Borgnet); 

Table  chronologique  des  chartes  et  diplômes  imprimés 
concernant  l'histoire  de  la  Belgique,  tome  IV  (éditeur, 
M.  Alph.  Wauters); 

Journal  des  voyages  de  Charles-Quint,  par  Vandenesse 
(éditeur,  M.  Gachard); 

Cartulaire  deSaint-Trond,  tome  II  (éditeur,  M.  Ch.  Piot); 

Monuments  pour  servir  à  l'histoire  des  provinces  de 
Hainaul,  deNamuretde  Luxembourg,  tome  III  (éditeur, 
M.  Léopold  Devillers). 

—  M,  Kervyn  de  Lettenhove  appelle  l'attention  de  ses 
collègues  sur  le  haut  intérêt  que  présenterait  la  publica- 
tion d'un  grand  nombre  de  pièces  du  xiii*  et  du  xiv'  siècle 
qui  sont  contenues  dans  un  recueil  épistolaire  du  monas- 
tère des  Dunes  conservé  aujourd'hui  à  la  Bibliothèque  de 
Bruges. 

Il  est  résolu  d'écrire  à  MM.  les  bourgmestre  et  échevins 
de  la  ville  de  Bruges,  afin  de  les  prier  de  vouloir  mettre  à 
la  disposition  de  la  Commission,  pendant  quelque  temps, 
le  manuscrit  signalé  par  M.  Kervyn. 

COMMUNICATIONS. 

MM.  Stanislas  Bormans,  conservateur  des  archives  de 
l'État,  à  Namur,  et  Schoolmeesters,  vicaire  de  l'église 
Saint-Martin  à  Liège,  adressent  à  la  Commission  une  notice 
d'un  petit  cartulaire  de  l'église  paroissiale  et  archidiaco- 
nale  de  Notre-Dame,  à  Huy  :  cartulaire  découvert  récem- 
ment dans  une  liasse  de  papiers  insignifiants,  aux  Archives 
de  l'État,  à  Liège,  et  qui  comprend  quatre  chartes  du 


(82) 

XI*  siècle,  dix  du  xii%  dix-sept  du  xiii%  toutes  inédites,  saut' 
une. 

La  notice  de  MM.  Bormans  et  Schoolmeesters  sera 
insérée  au  Bulletin. 

—  M.  le  docteur  Friedlaender,  archiviste  royal ,  à  Aurich 
(Oost-Frise),  a  envoyé  à  la  Commission  copie  d'un  Nécro- 
loge du  couvent  des  Frères  Mineurs,  à  Gand,  formé  dans 
la  deuxième  moitié  du  xvi*  siècle,  et  qui  fait  partie  d'un 
manuscrit  conservé  à  la  Bibliothèque  publique  d'Aurich. 

La  Commission,  ayant  examiné  ce  document,  décide  de 
l'insérer  au  Bulletin, 

Il  sera  accompagné  d'une  traduction  française  des  obser- 
vations dont  M.  Friedlaender  l'a  fait  précéder  et  des  notes 
qu'il  y  a  jointes. 


(85) 


COMMUNICATIONS. 


I. 


Notice  d'un  Cartulaire  de  l'ancienne  église  collégiale  et 
archidiaconale  de  Notre-Dame,  à  Huy. 

(Par  MM.  E.  Scuoolheesters  et  S.  Bormans.) 


On  attribue  à  saint  Materne,  évêque  de  Trêves,  la  fon- 
dation de  l'église  Notre-Dame,  à  Huy;  l'évéque  de  Liège 
Théoduin ,  dans  la  charte  de  libertés  qu'il  octroya,  le  27 
août  4066,  aux  bourgeois  de  Huy,  se  fait  officiel leraent 
l'écho  de  cette  tradition  (1). 

Le  temple  primitif,  bâti  au  pied  de  la  montagne  (2),  fut 
détruit  par  les  Huns  (5);  mais  les  habitants  de  la  localité 
le  rebâtirent  au  temps  de  l'évéque  Agricola,  successeur 
de  saint  Servais  (4). 


(1)  u  Quant  (ecclesiam  Hoyensem)  domious  MaterDus,  béate  memorie 
episcopus,  consecrando  primitiavil.  »  (Chapeaville,  Gesta  pontificum  Leo- 
diensium,  t.  II,  p.  3.)  Gilles  d'Orval  se  réfère  expressément  à  ce  témoi- 
gnage. {Ibid.,  t.  I,  p.  18.) 

(2)  «  Ad  radicem  monlis.  »  [Auctor  chronici  belgici,  cité  par  FisEjf, 
Uistoria  ecclesiae  leodiensis,  pars  I,  p.  20.) 

(ô)  Gilles  d'Orval,  apud  Chapeaville,  t.  I,  p.  5ô. 

(4)  Mélaet  ,  Hi$loire  de  la  ville  et  chasteau  de  Huy,  p.  4. 


(84) 

Domitien ,  évèque  de  Tongres,  puis  de  Maestricht  (vers 
534-06O),  ayant  évangélisé  le  Condroz,  choisit  sa  sépulture 
dans  l'église  Notre-Dame  qu'il  illustra  par  des  miracles. 
Son  corps  fut  solennellement  levé  de  terre  et  déposé  dans 
une  chasse  richement  ornée,  le  Jo  juin  799,  par  Hildebald, 
archevêque  de  Cologne ,  en  présence  de  Gerbald ,  évéque 
de  Liège.  Vers  le  môme  temps,  Charlemagne  dota  la 
fabrique  de  revenus  suffisants  pour  l'entretien  de  quinze 
clercs  (I). 

A  la  fin  du  siècle  suivant,  l'église  de  Huy  appartenait 
aux  évêques  de. Cambrai;  c'est  ce  qui  résulte  à  l'évidence 
d'une  charte  du  13  avril  SI  A  par  laquelle  Machaire  et  sa 
femme  Gondrade  déclarent  donner  à  l'église  Notre-Dame 
de  Cambrai  des  biens  que  Jean,  évéque  de  ce  diocèse,  leur 
avait  transportés  à  cet  effet,  après  les  avoir  reçus  Ini-raème 
en  propriété  de  l'empereur  Lolhaire;  parmi  ces  biens, 
tous  situés  dans  le  Condroz ,  figure  l'église  Notre-Dame 
de  Huy,  sur  le  Hoyoux,  avec  une  grande  exploitation 
rurale,  des  bâtiments,  des  terres,  deux  cents  bonniers  de 
bois  et  des  moulins  (2). 


(1)  FisEîf,  t.  I,  p.  109.  —Cet  auteur  fixe  à  338  l'année  de  la  mort  de 
Domitien. 

(2)  «  Aliquas  res  nostras  quas  ipse  ad  hoc  faciendum  nobis  donare 
dignatus  est  et  quas  illi  domous  imperalor  Lotharius  in  jus  proprium  dcdit, 
quae  habentur  in  pago  Condrostinse,  donamus  ....  Hoc  est  :  in  vico  Hoio 
super  fluvium  ejusdem  nominis  Hoio,  ecclesiam  in  honore  sancte  Dei 
genitricis  .Varie,  mansum  dominicatum  cum  castitiis,  ad  quem  aspiciunt  de 
terra  arabili  bonuaria. .,  de  siiva  boouaria  200;  sunt  ibi  molendini;  in  loco 
Haidis  ....  super  fluvium  Sclevum;  in  villa  Bacilla  super  Gorbia;  in  villa 
Halogis  super  fluvium  Pauleia;  in  !oco  Falmana;  in  villa  Grandi  campo;  in 
loco  luncupato  Glevo;  in  villa  Harsamum  super  fluvium  Wenna;  in  loco 
Carcinio;  in  loco  Wadingo  super  jam  dictum  fluvium.  »  (Pebtz,  Monum. 
scripi.,  t.  VII,  p.  1419.)  Plusieurs  de  ces  localités  sont  diflîcJles  à  déterminer. 


(  85  ) 

La  geste  des  évèques  de  Cambrai ,  dans  laquelle  le  texte 
de  cette  charte  se  trouve  inséré,  nous  apprend  aussi 
comment  et  vers  quelle  époque  l'église  de  Huy,  distraite 
de  ce  diocèse,  fut  définitivement  soumise  à  la  juridiction 
des  princes-évéques  de  Liège.  Les  seigneurs  de  la  Hesbaie 
retenaient  à  titre  de  fief  la  ville  de  Peronne{l)  qui  appar- 
tenait à  l'évêque  de  Cambrai;  celui-ci  se  rendit  vers  Tan 
9o9  à  une  assemblée  convoquée  par  Brunon,  duc  ou  arche- 
vêque ,  pour  revendiquer  celle  possession;  mais  son  clerc 
ayant,  au  grand  mécontentement  du  prélat,  oublié  de  se 
munir  de  la  charte  qui  établissait  ses  droits,  rien  ne  fut 
fait  pour  cette  fois.  Ce  ne  fut  que  quelques  années  plus  tard 
(entre  996  et  1001)  qu'Erluin,  archidiacre  de  l'église  de 
Liège  promu  au  siège  de  Cambrai ,  récupéra  la  ville  de 
Peronne  en  échange  des  biens  que  son  prédécesseur  Jean 
avait  acquis  dans  le  Condroz  et  dans  la  Hesbaie  (2). 

Cependant,  le  3  juin  985,  l'empereur  Otton  \U,  après 
avoir  confirmé  à  l'évêque  Notger  la  donation  du  comté 
de  Huy  faite  par  le  comte  Ansfrid ,  avait  déclaré,  à  la  de- 
mande de  l'impératrice  Théophanie,sa  mère,  ratifier  toutes 
les  donations  faites  par  ses  prédécesseurs  aux  églises  de 
Liège  et  de  Huy  (3). 


(1;  <  Villam  Perronam  (super  Savum  fluvium)  quam  Hasbanienses  more 
beneficiali  tenebant.  »  {Gesta  episcoporum  cameracensium,  lib.  I,  cap  85.) 
Peronne,  près  de  Binche,  entre  Mons  et  Charleroi,  suivant  Pertz;  suivant 
Le  Glay,  c'est  Le  Cnteau.  sur  la  Selle. 

('2)  I»  Muluatis  rébus  quas  Jobannes  episcopus  in  pago  Condrensi  ei  Has- 
bauiensi  adquisivit.  »  {Ibid.,  lib.  ],cap.  1  î-2.)  —  Sur  Erluin,  évêque  de  Cam- 
brai de  Wo  à  1012,  voy.  de  Thecx,  Le  chapitre  de  Saint- Lambert'^  à 
Liéfje  ,  t   1,  p.  44. 

(ô)  .  MuniScenlia  regum  vel  imperalorum  ecclesiae  S.  Mariae  Leodio  vel 
^oyo  posilse.  «  (Ghapeaviilk,  1. 1,  p.  215;  Mibjecs,  1. 1,  p.  al.) 


(86) 

La  basilique  ne  subit  aucune  modification  jusqu'en  1012, 
époque  à  laquelle  elle  fut  presque  entièrement  détruite  par 
la  foudre.  Baldric,  évèque  de  Liège  (f  1018),  la  restaura,  et 
Boson,  archidiacre  de  Saint-Lambert  {-|-vers  1044),  y  insti- 
tua quinze  canonicats.  Ces  derniers  faits,  rapportés  par 
Gilles  d'Orval,  sont  racontés  diversement  par  les  chroni- 
queurs (1). 

Ce  qui  est  certain,  c'est  que  l'évêque  de  Lrà%e  Théoduin 
de  Bavière  rééditia  de  fond  en  comble  l'église  de  Huy ,  avec 
le  concours  des  habitants  qui  y  consacrèrent  le  tiers  de 
leurs  biens  meubles,  qu'il  l'enrichit  de  vases  et  d'autres 
objets  précieux,  lui  assigna  des  églises  et  des  propriétés 
foncières  d'une  importance  considérable,  et  l'affranchit 
de  la  juridiction  de  l'archidiacre  du  Condroz  (2).  Le 
24  août  1066  il  en  fit  la  consécration  çolennelle,  la  dédia 
à  Notre-Dame  et  à  Saint-Domitien ,  et  y  établit  un  cha- 
pitre de  trente  chanoines  sous  la  direction  temporelle  d'un 
prévôt  et  spirituelle  d'un  doyen.  Théoduin,  on  le  voit, 
peut  être  considéré  comme  le  fondateur  de  l'église  de 
Huy;  il  y  choisit  sa  sépulture  et  y  fut  enterré  devant 
l'autel  de  la  S'*-Vierge,  sous  un  riche  mausolée  (3). 

Le  temple  élevé  par  ce  prélat  fut  remplacé,  au  quator- 


(1)  Église  Notre-Dameyà  Z^wy,par  Éd.  L^VALLETE.Liége,  1854,  in-folio. 
Mélart,  p.  3. 

('2)  u  Prœfalam  ecclesiam  a  fundamentis  ad  iaquearia ,  a  laquearibus  et 
ullra  reedificavi ..  la  auro  ei  argento  et  geniaiis  ditavi...  (Charte  du 
27  août  1066  par  laquelle  Théoduin  donne  des  privilèges  à  la  ville  de  Huy.) 
Voy.  aussi  la  charte  n»  I  ci-après. 

(3)  Lors  de  la  reconstruction  de  l'église,  au  quatorzième  siècle,  les  restes 
mortels  de  Théoduin  furent  transportés  dans  le  sanctuaire.  Son  tombeau, 
visité  en  1632,  laissa  voir  des  ossements  d'une  grandeur  étonnante  «  mirae 
magnitudinis,  ■>  et  une  croix  en  plomb  avec  inscription.  On  avait  perdu 
les  traces  de  ces  précieuses  reliques  lorsqu'on  les  retrouva  dernièrement 


(  87) 
zièrae  siècle,  par  le  splendide  édifice  que  nous  admirons 
aujourd'hui;  le  chœur  et  le  grand  autel  furent  bénis  par 
l'évêque  Jean  d'Arckel  le  24  août  1577;  mais  la  bâtisse 
des  autres  parties  de  l'église  traîna  en  longueur  :  malgré 
l'impulsion  nouvelle  donnée  aux  travaux  par  Jean  de  Ba- 
vière en  1413,  la  maçonnerie  n'était  pas  encore  entiè- 
rement achevée  au  commencement  du  seizième  siècle; 
nous  trouvons,  en  effet,  qu'en  1521  le  chapitre  fait  un 
accord  avec  maître  Cornelis,  bourgeois  de  Saint-Trond, 
pour  la  construction  de  la  voûte  du  chœur  (1). 

Le  chapitre  collégial  de  Huy  subsista  jusqu'à  la  révolu- 
tion française;  mais  son  histoire  a,  pour  ainsi  dire,  disparu 
avec  lui  par  suite  de  la  destruction  presque  complète  du 
chartrier  de  cette  antique  institution  (2).  Le  cartulaire  lui- 


(12  mars  1873).  En  démolissant  le  mur  des  bas  côtés  de  la  nef  de  gauche, 
on  mit  à  découvert,  outre  les  ossements  de  Théoduin,  quelques  fragments 
d'élofièjdes  sandales  en  cuir,  dont  une  dans  un  assez  bon  état  de  conser- 
vation, et  la  croix  en  plomb  mentionnée  dans  Tinvenlaire  de  1652.  Elle 
porte  en  lettres  romanes  l'inscription  suivante  :  Ego  Dietwinus  episcopus 
Leodicensis  obii  viiii  k.  julii  et  credo  in  Deum  patrem,  etc.  (Suivent  le 
Credo  et  le  Pater  en  entier.)  SepuUus  sum  in  ecclesia  S.  Marie  quam  Deo 
adjuvante  conslruxi  Hoii. 

(1)  Ce  détail  est  tiré  d'un  registre  des  Archives  de  Liège  intitulé  Notœ 

informatoriœ  de  bonis et  chartis  eccl.  Huensis,  fol.  36.  On  y  trouve 

encore  d'autres  notes  curieuses,  notamment  :  »  Â"  1526,frater  Joannes 
cellita  depinxit  et  deauravit  elBgiem  b.  Marise  suspensam  in  navi ,  pro  28 
fl.,  14  st.  —  Joannes  Oliverii ,  scrinifex ,  fecil  et  aplavit  ligna  organorum, 
pro  55  fl.  Brab.,  a*  1538.  —  A»  1565  pactum  initum  per  execiitores  d.  Lozé, 
decani  et  comilis  cantoris  (?)  pro  confectione  sedilium  et  stailorum  chori  cum 
Gerardo  de  Froidmont,  cive  Huense,  pro  1000  fl.  Brab.  —  Porta  chori 
cuprea  donata  per  Laur.  de  ftleffia,  canonicum ,  qui  etiam  fundavit  altare 
SS.  Laurentii  et  Quintini.  » 

(2)  Après  l'invasion  française,  les  archives  de  l'église  furent  vendues  au 
poids  à  un  relieur  de  la  ville  qui,  ignorant  la  valeur  de  ce  dépôt  et  efirayé  à 


(  88  ) 
même,  formé  de  quatre  volumes  in-folio,  a  disparu  :  on 
n'en  possède  plus  qu'un  répertoire  sommaire  des  titres, 
qui  fait  regretter  davantage  la  perte  de  ces  livres  précieux. 
Que  l'on  juge  de  notre  émotion  lorsque  le  hasard  nous 
fit  découvrir,  dans  une  liasse  de  papiers  insignifiants,  au 
dépôt  des  archives  de  l'État,  à  Liège,  un  autre  cartulaire 
de  l'église  de  Huy,  incomplet  sans  doute,  mais  probable- 
ment plus  ancien  que  celui  qui  est  perdu.  Notre  premier 
soin  fut  d'y  chercher  la  fameuse  charte  communale,  la 
plus  ancienne  de  la  Belgique,   que  l'évéque  Théoduin 
accorda  à  la  ville  de  Huy  le  27  août  1066,  et  dont  le  texte 
intégral,  par  on  ne  sait  quel  fatal  concours  de  circonstances, 
n'est  pas  parvenu  jusqu'à  nous;  mais  ce  fut  en  vain  (I). 
Toutefois,  un  examen  attentif  nous  fit  reconnaître  que 
notre  trouvaille  n'en  était  pas  moins" importante.  En  effet, 
des  trente  et  un  documents  qui  composent  le  cartulaire, 
un  seul  est  connu  :  c'est  la  charte  de  Théoduin  du  24  août 
1066,  publiée  en  fragments  par  Mirseus  et  en  entier  par 
Martène  et  Durand  et  Galliot;  mais  notre  version  diffère 
si  notablement  des  textes  imprimés,  qu'une  nouvelle  édi- 
tion est  indispensable.  Les  autres  actes  se  répartissent 
comme  suitiquatredu  onzième  siècle,  dix  du  douzième  et 
dix-sept  du  treizième.  A  l'exception  de  six,  que  nous  nous 
sommes  contentés  d'analyser,  ils  présentent  tous  assez 
d'intérêt  pour  être  publiés  in  extenso. 


la  vue  de  cette  masse  de  vieux  parchemins,  s'empressa  d'en  céder  la  moitié 
à  un  de  ses  confrères.  Ce  qui  resta  lui  suffit  pendant  vingt -cinq  ans  à  satis- 
faire ses  chalands.  (GoaaissErt,  Hisloire  de  la  ville  de  Huy,  p.  63.) 

(1)  Voy.  Chapeaville,  t  I,  p.  4;  Mireps,  t.  I ,  p.  68.  Nous  devons  décla- 
rer que  la  mention  do  cette  charte  ne  se  trouve  pas  non  plus  dans  le  réper- 
toire du  grand  carlulairç. 


(89) 

Notre  petit  cartulaire  est  formé  de  quatorze  feuillets  de 
parchemin  in-folio.  Le  cahier  se  composait  d'abord  de  vingt 
feuillets;  mais  les  six  premiers  ont  été  coupés;  il  faisait 
lui-même  partie  d'un  recueil  plus  considérable,  car,  malgré 
le  soin  avec  lequel  on  a  voulu,  nous  ignorons  pourquoi, 
faire  disparaître  la  pagination,  les  traces  qui  en  restent 
permettent  de  constater  que  la  première  page  portait  le 
chiffre  65  (1).  Le  tout,  sauf  peut-être  la  dernière  pièce,  a 
été  écrit  avec  beaucoup  de  soin  par  le  même  homme,  à  la 
tin  du  treizième  siècle. 

Nous  avons  tâché  de  reproduire  notre  manuscrit  avec  la 
plus  scrupuleuse  fidélité;  notre  exactitude  est  telle  qu'on 
retrouvera  ici  non-seulement  les  erreurs  du  copiste ,  mais 
aussi  sa  ponctuation  (2)  et  les  lettres  majusc'Mes  là  où  il 
s'en  est  servi,  quelque  défectueuse  que  paraisse  avoir  été 
la  règle  suivie  à  cet  égard.  Nous  avons  même  cru  devoir 
respecter  l'emploi,  arbitraire  selon  nous,  des  u  et  des  v, 
des  i  des  j\  etc.,  mais  qui,  dans  l'opinion  de  quelques 
savants,  indique  la  prononciation  ancienne  des  mots.  Il 
n'y  a  que  les  abréviations  dont  nous  n'ayons  pu  tenir 
compte  à  cause  des  difficultés  que  présentait  leur  repro- 
duction au  point  de  vue  typographique. 


(1)  Notre  cahier  ne  peut  être  un  fragment  du  grand  cartulaire  de  H117 
dans  lequel  la  charte  du  24  août  1066  se  trouvait  au  folio  39. 

(!2)  Le  point,  placé  au  milieu  de  ia  ligne,  dans  son  épaisseur,  est  presque 
le  seul  signe  de  ponctuation;  il  servait  pour  tous  les  autres,  employés  aujour- 
d'hui ;  cependant  notre  manuscrit  a  quelquefois  des  espèces  de  virgules  qui 
sont  indiquées  dans  notre  texte  par  de  petites  lignes  obliques. 


(90) 


I. 


1066  {24  août?)  (1).  —  Théoduîn,  évèque  de  Liège,  donne 
plusieurs  biens  à  l'église  Notre-Dame  de  Huy ,  dans  laquelh 
il  veut  être  enseveli;  il  la  soustrait  à  l'autorité  d'un  archi- 
diacre et  d'un  sous-avoué. 

In  norainc  sanctc  et  indiuidue  trinitatis  •  Bona  uile  prc- 
sentis  omnibus  qui  ea  diligunt  auare  •  nullam  salutem/  sed 
inortem  pariunt  sempiternam  •  Qui  autein  per  eadem  bona  ope- 
ribus  misericordie  florere  studucrint  serunt  quideni  tempo- 
ralia  •  raclent  vero  centuplo  fructu  sine  fine  mansura  •  Proinde 
igitur  ego  dietwinus  leodiensis  gratia  dei  Episcopus  (2)  exera- 
plo  domini  Riebarii  euracri  •  notgeri  (ô)  •  aliorum  que  deccs- 
sonim  hujus  sedis  •  qui  non  solum  exlrinsecus  acquisitis  sed 
multa  eliara  et  sibi  et  successoribus  subtrahentes  laborantiI»us 
inopia  congrcgationibus  pie  et  misericorditer  subuenerunt  in 
salutem  anime  mce  et  redemptionem  (4)  ecclesie  in  hoyo 
sancte  dei  genitricis  Marie  •  sancti  que  Domitiani  (5)  contuli  ad 
usus  fratrum  hec  subter  adnotata-  Ecclesiam  de  housie  (6)-  Ec- 


(1)  Voy.  ci-après  une  note  relative  à  cette  date. 

(2)  Théoduin,  issu  delà  maison  royale  de  Bavière,  fut  nommé  évèque  de 
Liège  en  1048  et  mourut  le  23  mars  1075. 

(5)  Richaire,  sacré  évèque  de  Liégé  en  922,  mourut  le  25  juillet  943; 
Éracle  occupa  le  même  siège  de  959  au  27  octobre  971  j  Notger  lui  succéda 
en  971  et  mourut  le  25  mars  ou  le  10  avril  1008.  Ces  trois  prélats  se  sont 
distingués  par  des  fondations  et  de  riches  dotations  d'églises. 

(4)  Une  main  du  seizième  siècle  a  modifié  cette  phrase  comme  suit  :  «  In 
salutem  et  redemptionem  anime  mee.  » 

(5)  Saint  Domitien  siégea  au  concile  de  Clermont  en  553  et  mourut  le 
7  mai  vers  l'an  360.  Il  est  le  patron  de  la  ville  de  Huy. 

(fi)  ^oesje/f,  province  de  Limbourg,  arrondissement  de  Tongres,  canton 
deBilsen.  (Voy  GR*!iDGAGifA6e,  Focabulnire  des' anciens  noms  de  lieux. 


(91  ) 

clesiani  de  fredon  uilla  (i)  •  Capellam  de  saocti  pétri  monte  (2)- 
theloneum  de  hauelanges  (5)  •  predium  que  ibidem  et  terram 
quam  in  haristallio  (4)  acquisiui  •  £t  octauam  parlera  totius  allo- 
dij  in  villa  hismale  (5)  •  predium  quod  acquisiui  in  loco 
ungrauj  (6)  •  partem  comitis  godefridi  (7)  quam  habuit  in 
villis  langene  (8)  •  Jitta  (9)  sumbre  •  engelrode  (10)  -et  in  eccle- 
sia  que  est  in  villa  reimost(ll)-  in  villa  thelieres  (12)'mansos 


.niix  mots  ffourle  et  Huolse,  pp.  136  et  137.)  Ce  village,  de  même  que  Alken, 
ci-dessous,  et  Ulbeeck,  dans  la  charte  n"  II,  suivaient  ta  coutume  de  Liège. 
(De  ConswAREM,  Mémoire  sur  les  ancienne i  limites  du  Limbourg, 
pp.  238,  559.) 

(1)  Fronville,  province  de  Namur,  arrondissement  de  Dinant,  canton  de 
Rochefott.  (Voy.  la  charte  a*  XIV.) 

(2)  La  chapelle  de  Saint-Pierre-en-Mont  se  trouvait  dans  rancienne 
paroisse  d'.\ve-et-AufiFe,  canton  de  Rochefort. 

(3)  ffavelange,  commune  de  la  province  de  Namur,  arrondissement  de 
Dinant,  canton  de  Ciney.  Celait  autrefois  une  seigneurie  féodale  qui,  à  la 
fin  du  dix-huitième  siècle,  appartenait  à  la  famille  d'Aspremont  de  Lynden. 

(4)  Herstal,  aux  portes  de  Liège.  Ici  encore  notre  texte  a  été  corrigé  :  il 
portait  Haristallo. 

io)  Esemael .  province  de  Brabant,  arrondissement  de  Louvain  ,  canton 
de  TirlemoQt. 

(fi)  Cette  localité  nous  est  inconnue. 

(7)  Godefroid  de  Bouillon?  OuGodefroid  I»"",  dit  le  Barbu, duc  de  la  Basse- 
Lorraine  [^\s  de  Henri  II,  comte  de  Louvain,  mort  en  1068),  qui  épousa  Ida 
de  ^amur,  et  mourut  en  1 1 40;  mais  était-il  comte  en  1066? 

(M)  Neerlangel ,  village  de  Hollande  dans  l'ancien  doyenné  de  Kuik.  (Les 
diocèses  de  la  Belgique  avant  1559,  p.  73.) 

(9j  Util ,  idem.  Ce  nom,  réuni  au  suivant  par  le  copiste,  en  a  été  ensuite 
séparé  par  une  barre;  V Jmplissima  collectio  donne  Lettafambre.  Nous 
ignorons  quelle  est  la  localité  désignée  par  le  mot  Sumbre. 

(10)  Cfr.  Engranrode,  £ngramrode,  dans  Gra^togagxace,  Focabu~ 
laire,  etc.,  p.  211. 

(11)  Riempst,  province  de  Limbourg,  arrondissement  deTongres.  (V03'. 
Ibidem,  au  mot  Rimoust,  p.  174.) 

(  1 2)  Tillie  r,  province  et  arrondissement  de  Namur,  canton  d'Eghezée. 


^92) 

duos  •  cortcm  lusliu  (1)  cum  Ecclcsia  •  et  omnibus  appen- 
dijs  (2)  suis  •  aliodium  quod  habuit  heimo  in  villa  har- 
gers  (5)  •  dimidiam  Ecclesiam  de  wenterluce  (4)/  cum  omni 
familia  et  Iota  dote  ipsius  •  Quia  vero  ipsa  domus  (o)sancte 
marie  multis  impendijs  opus  babet  •  Ecclesiam  de  alcba  (6) 
ad  custodiam  delegauimus/  et  ad  bas  nécessitâtes  a  prcbenda 
fratrum  dislinximus  •  itaque  distinctam  perpeluo  manereuolu- 
mus  (7)  ab  Ecclesia  saneti  stcpbani  (8)  vsque  ad  ponteni 
mose  (9)  in  atrium  dedicauimus  in  quo  nisi  domos  fratrum  et 
hospitale  (10)  fîeri  sub  anathemate  interdiximus  •  vbi  etiam 
quia  locus  erat  aplus  aque  cursum  adicientes  molendinum  fra- 


(1)  Lustin ,  province  et  canton  de  Namur.  —  Cortem  pour  curtem. 

(2)  Sic.  Plus  loin  le  texte  portait  appendiciis  .on  a  corrigé appendicibus. 

(3)  Hirgers  dans  VJmplissima  collectio  ;  serait-ce  Hierges  ? 

(4)  Cette  localité  est  évidemment  la  même  que  l'on  trouve,  au  milieu  de 
riilages  allemands,  dans  un  diplôme  de  l'an  965  (Amplissima  collectio , 
l.  VII,  col.  54) ,  et  dans  le  diplôme  de  l'an  1153  par  lequel  l'empereur  Fré- 
déric confirme  les  possessions  de  l'église  de  Liège,  sous  la  forme  TFenlresuke 
(variante  fFentreluke  dans  la  bnlle  du  pape  Adrien  confirmant  ces  mêmes 
biens)  que  Lacomblet  traduit  par  Witterschlick.  (Voy.  Grandgagnage,  Mé- 
moire sur  les  anciens  noms  de  lieux,  etc.,  suppl.,  p.  9.) 

(5)  Domus  est  mis  ici  dans  le  sens  de  fabrica;  après  avoir  fait  un  legs 
ad  usus  fratrum,  l'évéque  dote  la  fabrique  même. 

(6)  Alken,  province  de  Limbourg,  arrondissement  de  Tongres,  canton 
de  Looz. 

(7)  La  ponctuation  moderne  exigerait  ici  un  point  et  virgule. 

(8)  u  Ecclesia  S.  Stepiiani  ab  ipso  Leone  papa,  anno  804,  consecrata 
memoratur,  »  lit-on  dans  les  Incunabula  ecclesia  Hoyensis  (par  J.-D.  Go- 
ronne,  chanoine  de  Huy),  p.  4.  Cette  église,  qui  n'existe  plus,  était  située 
à  l'entrée  de  la  rue  Sous-le-Chdteau  ;  elle  fut  placée  sous  le  patronage  de 
l'abbé  de  Neufmouslier  qui  y  déléguait  un  de  ses  chanoines. 

(9)  Ce  pont,  probablement  en  bois,  était  situé  en  amont  de  celui  qtie 
l'on  voit  aujourd'hui,  entre  l'église  de  Saint-Uilaire,  sur  la  rive  gauche, 
et  celle  de  Saint-Pierre-aux-Cloîtres,  sur  la  rive  droite;  il  était  appuyé 
sur  des  piles  en  pierre  dont  on  voit  encore  les  traces.  (GoRBissEN,p.  164, 
note.)  Il  fut  reconstruit  vers  l'an  1299.  (Voy.  la  charte  n°XXX.) 

(10)  Cet  hôpital  .s'est  appelé  plus  lard  hôpital  Notre-Dame,  dit  Sur- 


(93) 

trum  fîcri  (1)  dccreuimus  •  Quoniam  uero  in  eadem  ecclesia 
requiem  elegi  in  seculum  secuii  eara  cum  appendicibus  eccle- 
sijs  et  omni  elcro  ab  omnj  subiectione  arcbidiaconi  ipso  an- 
nuente  (2)  et  tota  leodiensi  ecclesia  absoluimus  (3)  et  eorum 
omnium  curam  •  Decano  eiusdem  delegauimus  •  Decreuimus 
ctiam  ut  neque  familia  ad  altare  pertinens  neque  possessio  ali- 
qua  libère  tradita  sccundarium  uel  substitutum  haberet  aduo- 
catum  •  sed  legitimus  aduocatus  (4)  eis  preesset  ad  defensio- 
nem  non  ad  exactionem  •  Hec  omnia  rite  pcracla  ipso  die  quo 
ecclesiam  dedicauj  (5)  adiuuante  lieberto  cameracensi  Epis- 
copo  (G)  •  Golberlus  archidiaconus  (7)  alta  voce  recitauit  sine 


Meuse.  Le  concile  provincial  d'Aix-la-Chapelle,  de  816,  can.  141 ,  ordonnait 
aux  évêques  d'ériger,  près  de  leur  monastère,  un  hôpital  pour  les  pauvres  et 
les  étrangers.  Un  grand  hôpital ,  situé  Sous-le-Château ,  fut  fondé  par  les 
bourgeois  de  Euy  vers  1265.  (GoRKissE!!i,p.346.) 

(1)  On  ne  connaît  plus  l'emplacement  de  ce  moulin. 

(2)  Golbert,  archidiacre  du  ConJroz,  qui  aurait  dû  avoir  l'église  de  Huj' 
sous  sa  juridiction.  (Voy.  la  dernière  note  de  cette  page.) 

(ô)  C'est  pour  ce  motif  que  l'église  de  Huy,  outre  le  titre  de  collégiale , 
portait  aussi  celui  d'archidiaconale.  Le  pape  Grégoire  IX  confirma  ce  privi- 
lège en  1238,  l'évêque  Thibaut  de  Bar  en  1309,  etc.  {fncunabula  eccl. 
ffoyensis,  pp.  1 6  et  22,  où  l'acte  de  1309  se  trouve  in  extenso.) 

(4)  Cet  avoué  était  Walter  qui  figure  parmi  les  témoins  de  cette  charte. 
Suivant  de  S.*iiST-GEsois,  ffist.  des  avoueries  en  Belgique,  p.  114,  les 
avoués  et  les  comtes  de  Huy  ne  faisaient  qu'un. 

(5)  D'après  Mélart,  cité  par  Gorrissen,  p.  63,  Théoduin  dédia  l'églLse  le 
24  août,  jour  de  Saint-Barthélémy;  Gilles  d'Orval  (dans  Chapeaville,  t.  Il, 
p  3)  semble  dire  que  ce  fut  le  25  :  u  Ecclesiam  consummavit  octavo  kalen- 
das  seplembris  (25  août)...  Idem  presul  eandem  ecclesiam  dedicavit.  »  Ce  fut 
aussi  le  jour  de  Saint-Barlbélemi  1377  que  l'évêque  Jean  d'Arckel  bénit  le 
grand  chœur  de  l'église  de  Huy.  {Fncunabula ,  etc.,  p.  12.)  Une  main  du 
seizième  siècle  a  placé  en  têle  de  notre  charte  ces  mots  :  sabbato  post 
Martini  (18  novembre);  cette  date  ne  parait  pas  se  rapporter  au  fait  dont 
nous  nous  occupons. 

(6)  Liberl,  évêque  de  Cambrai  de  1051  à  1076.  (Voy.  Michadd,  ffist.de 
l'église  de  Cambrai.) 

(7)  Golbert,  que  l'on  trouve  cité  de  1036  à  1072  sous  les  noms  de  Gobeft, 

Tome  i",  4°'*  série.  7 


(94) 

conlradictione  •  Ego  autem  et  prediclus  Epîscopus  perpetuo 
anathemate  obligauiraus  quisquis  aliquid  eorum  uiolare  pre- 
sumpserit  ut  eternos  cruciatus  cum  dyabolo  et  angelis  eius 
pcrferat  nisi  de  iniuria  satisfaciat  -Visura  est  autem  et  aduoca- 
lum  et  testes  subter  adnotare  archidiacones  (l)  •  Hermannus 
prepositus  (2)  ■  Godescalcus  •  Godescalcus  •  Godescalcus  ter- 
cius  (3)  •  Boso  (4)  •  Dietwinus  (5)  •  preterea  wolbertus  Deca- 
nus  (6)- Asculfus  cantor  (7)- Franco  scolasticus  (8)  •  Layci  vero 
cornes  Aldcbertus  •  Cornes  henricus  •  Cornes  cono  (9)  •  Walte- 


Gosbert,  Goishtrt,  étail  probablement  archidiacre  du  Condroz;  c'est  en  celle 
qualité  qu'il  approuve  le  présent  acte  en  en  donnant  lecture.  (De  Theoz  , 
1. 1,  p.  70.) 

(1)  Sic. 

(2)  Herman  de  Looz,  frère  ou  fils  du  comte  Gislebert,  fonda  en  1047, 
alors  qu'il  n'était  qu'archidiacre,  sept  canonicats  dans  la  collégiale  de  Looz; 
il  figure  encore  comme  prévôt  dans  l'acle  suivant  de  1067.  On  croit  qu'il 
devint  évêque  de  Metz  en  1071  ou  107i2  et  qu'il  mourut  dans  sa  métropole 
le  4  mai  1090. 

(3)  Il  règne  une  certaine  confusion  parmi  les  Godescalc,  chanoines  de 
Saint-Lambert;  trois  étaient,  au  même  moment,  archidiacres  dans  cette 
cathédrale. 

(4)  On  trouve  Boson  cité  comme  archidiacre  de  Liège  de  1060  à  1086, 
et  comme  prévôt  de  Huy  à  celte  dernière  date. 

(5)  Théoduin,  mentionné  comme  archidiacre  de  Saint-Lambert  de  lOCG 
à  1092,  porte  aussi  le  titre  de  prévôt  de  la  cathédrale  à  cette  dernière  date. 

(6)  Woibert,  prévôt  de  Sainte-Croix  en  1063,  figure  comme  doyen  de 
Saint-Lambert  en  10G6  et  1068. 

(7)  Asculphe  est  cité  comme  simple  chanoine  de  Liège  en  lOôl  et  1046. 

(8)  Francon  est  le  célèbre  écoiâlre  qui  illustra  l'église  de  Liège  par  sa 
science  et  par  ses  écrits.  (Voy.  de  Theux,  t.  I,  p.  80.) 

(9)  Ces  trois  comtes  sont  :  1»  Albert  II,  comte  de  Namur,  fils  d'Albert  I, 
mort  en  1064;  il  vivait  encore  en  1  lOo.  (Voy.  annales  de  la  Société  archéol. 
de  Namur,  t.  X,  p.  59.)  2°  Henri,  comte  de  Luxembourg,  second  fils  de  Gis- 
lebert, comle  de  Luxembourg  et  de  Salm,  en  Ardennes;  son  frère  aîné 
Conrard,  comte  de  Luxembourg,  cilé  en  1065,  mourut  le  20  août  1086. 
3»  Conon ,  comte  de  Montaigu ,  qui  prit  part  à  la  croisade  contre  Ilenri 


(93) 

rus  aduocatus  ccelcsie  (i)  •  Godescalcus  de  ceunaco  (2)  •  Gode- 
fridus  et  Arnulphus  de  florines  (3)  •  Theodricus  de  floreftîa  • 
et  fratep  eius  cristinris  (4)  •  Hermannus  de  heis  (o)  •  Stephanus 
de  fais  (6)  •  Facta  sunt  hec  •  anno  ab  incarnatione  domini  • 
M"  •  Ix°  •  vj  •  Indictione  •  iiij  •  Anno  Episcopatus  dompni  (7) 


de Limbourg  (1080-1 119). Lambert,  (son  6!s?),  figure  dans  les  chartes  n"*  VI 
et  VII.  Le  château  de  Montaigu  s'élevait  sur  une  montagne  où  existe  aujour- 
d'hui la  chapelle  dite  hermitage  de  Saint-Thibaut^  au  dessus  du  village  de 
Rendeux ,  non  loin  de  La  Roche. 

(1)  Waller  de  Beaufort,  avoué  héréditaire  de  Huy,  père  de  Boson.  (Voy. 
les  chartes  n<"  IV  et  V).  La  charte  de  libertés  octroyée  aux  bourgeois  de  Huy 
jmrle  »  advocatus  ejusdem  viîlae  (Hoyensis).  »  Voy.  Goethals,  ffist.  de  la 
maison  de  Beaufort,  et  la  charte  n»  XXIV.) 

(2)  Godescaic  de  Ciney;  son  gendre  Libert  figure  dans  la  charte  n»  IV; 
Guillaume,  cité  dans  la  charte  n»  Vil,  était  peut-être  son  fils.  (Voy.  J.  Bor- 
c»ET,  Cartulaire  de  la  commune  de  Ciney,  p.  xiv,  note  2.) 

(3)  Florennes,  province  de  Namur,  arrondissement  de  Philippevilie.  Gode- 
froid  et  Arnould  de  Florennes  étaient,  dit  Mir.i;us,  Opéra  diplom.,  t.  I, 
p.  352,  frères  de  Gérard  ,  évêque  de  Cambrai  (et  d'Arras),  de  1012  à  1051. 
Mais  ceci  ne  peut  élre  e.xact.  En  effet,  les  trois  frères  Godefroid  II,  Gérard 
et  Arnoul,  fiisd'Amouid  de  Florennes  et  d'Ermentrude  (fille  du  comte  d'Ar- 
denne  et  de  Verdun),  vivaient  en  1011  ,  époque  à  laquelle  ils  fondèrent,  à 
Florennes,  une  abbaye  de  Saint-Jean-Baptiste,  et  Ton  sait  qu'Arnould 
mourut  jeune.  Nos  témoins  sont  probablement  Godefroid  III  et  Arnoul, 
fils  inconnu  de  Godefroid  II.  (Voy.  Chalo.x,  Les  seigneurs  de  Florennes, 
Bruxelles,  1868,  p.  6.) 

(4)  Floreffe,  province  de  Namur,  canton  de  Fosses.  La  charte  de  libertés 
octroyée  aux  bourgeois  de  Huy  porte  »  Godefridus  de  Floreffia.  > 

(5j  »  Un  diplôme  de  ,1178  mentionne  au  nombre  des  possessions  de 
l'église  Saint -Jean,  à  Huy,  Vallodium  de  Heis.  La  quantité  d'endroits 
dénommés  Heid,  ffeyd,  liez,  etc.,  empêche  de  reconnaître  celui  qui  est 
désigné  ici.  »  (Grajidgagnage  ,  Vocabulaire ,  etc  ,  p.  35.) 

(G)  Faulx,  dépendance  de  Mozet  dans  la  province  de  Namur.  (Voy. 
Gbanogagnage  ,  Mémoire,  etc.,  p.  39.) 

(7)  Le  mot  dompni  a  été  ajouté  au  seizième  siècle. 


(96) 

Dietwini  •  xviij"  •  Régis  vero  Henrici  anno  •  xi  •  Ego  franco 
scolasticus  recognoui  (i). 

N«  1. 

Cette  charte  a  été  publiée  en  fragment  par  Galliot,  Histoire  de 
Namur,  t.  V,  p.  304,  par  Lavalleïe,  l'Eglise  Noire-Dame,  à 
Buy,  Liège,  1854,  et  par  Mir£us  et  Foppens,  Opéra  diplo- 
matica,l.  I ,  p.  553 ;  en  entier,  mais  avec  variantes,  par  Mar- 
TÈrcE  et  Durand,  Amplissima  collectio,  t.  I,  col.  468,  et  par 
Nahèche,  Cours  d'histoire  nationale,  t.  IV,  p.  866.  Elle  se 
trouve  en  manuscrit  dans  une  chronique  de  Van  den  Berch  con- 
servée aux  archives  de  l'État,  à  Liège,  f°  27,  et  dans  Langius, 
Collectio  diplomatum,  {"'  79  v»  et  85  v°.  Les  mots  coUatio 
facta  et  Mich.  de  Sarto  per  cop.  visis  origin.,  ont  été  placés 
au  seizième  siècle,  ceux-là  en  tête,  ceux-ci  à  la  fin  de  notre  texte. 

II. 

4067.  —  Thèoduin,  cvêquede  Liège,  ayant  acheté  l'alleu 
de  Ulbeeckj  en  fait  don  à  V église  Notre-Dame  de  Huy ,  et 
spécifie  les  droits  que  le  prévôt  et  l'avoué  de  cette  église  pour- 
ront y  exercer. 

In  nomine  sancte  •  et  •  cèlera  •  Ego  dietwinus  gralia  dei  leo- 
diensis  Episcopus  allodium  ville  que  obecca  (2)  uocatur  a 
liberis  hominibus  francone  et  hislino  iusta  precii  extimatione 
comparauj  •  et  liberum  a  comitatu  et  omni  iure  alterius  potes- 
tatis  •  legittime  et  sollempniter  traditunoi  suscepi  •  Quod  ali- 


(1)  La  plupart  de  ces  témoins  figurent  aussi  au  bas  de  la  charte  de  libertés 
octroyée  par  Thèoduin,  trois  jours  après  celle-ci,  à  la  ville  de  Huy.  (Chapea- 
VILLE,  t.  II ,  p.  4.) 

(2)  Il  existe  un  village  du  nom  d'Obbeke  dans  la  province  de  Brabant,  dé- 
pendant de  la  commune  de  VIesenbeke.  Mais  il  doit  s'agir  ici  de  Ulbeek,  com- 
mune de  la  province  de  Limbourg ,  arrondissement  de  Tongres ,  canton  de 
Looz.  Voy.  la  charte  n"  XXII. 


(97) 

quamdiu  a  me  pacifiée  possessum  diuina  inspiratione  ecelesie 
béate  dei  genitricis  marie  que  est  in  ho}  o  •  per  manus  Walleri 
aduocati  (I)  ad  vsus  refectionis  fratrum  (2)  iuxla  consuetu- 
dinem  prouincie  (5)  legittime  donauj  •  Vsus  fruclum  vero 
illius  unanimi  fralrum  asensu  nepoli  meo  sefrido  (4)  concessi  • 
hoc  lenore  ut  •  xxx  •  solidos  inde  fratribus  singulis  annis  sol- 
uat  •  Post  obitum  vero  illius  fratres  arbitratu  suo  preposito 
nulle  priuilegio  donationis  ibi  retento  •  locum  disponant  •  et 
pro  loci  et  teraporibus  (5)ratione  e  numéro  suo  quem  ydoneura 
adiudicauerint  ei  prefîciant  •  et  iuris  eorum  sit  quotiens  uolue- 
rint  alium  substituere  •  Âduocatiam  vero  eius  loci  hoyensis 
ecelesie  preposito  concessimus-  eo  quod  hoyensis  ecelesie  aduo- 
catus  remotione  sua  minus  videbatur  ydoneus  •  Ad  quem  hoc 
solum  pertinere  ordinauj  •  inbannitos  quos  villicus  loci  et  mi- 
nisler  cius  cohercere  non  possent  ad  satisfactionem  compes- 
cere-  et  hujus  satisfactionis  terciam  habere  •  Celerum  nec  lici- 
tura  sit  precariam  facere  (6)  •  nec  quemquara  ex  aclione  (7) 
grauare  •  nec  âduocatiam  benefîciare  •  quibus  rébus  plus  ec- 
clesia  posset  premi  •  quam  eius  auxilio  subleuari-  Volo  aulem 


(1)  Voy.  les  chartes  n"»  I,  XXIV,  etc. 

(2)  La  vie  de  communauté  existait  encore,  à  cette  énoque,  dans  les 
chapitres;  l'éntrelien  des  frères  exigeait  des  revenus. 

(3)  En  observant  Ie^»  formalités  légales  usitées  au  comté  de  Looz. 

(4)  Fisen  rapporte,  d'après  les  historiens  de  la  Hollande,  que  Théoduin 
avait  un  neveu,  margrave  de  Brandebourg  (?),  qui  lui  amena  du  secours  et 
commanda  l'armée  liégeoise  dans  une  guerre  contre  TLierri ,  comte  de  Hol- 
lande, en  1049.  (Historia  Leod.,  p.  187.) 

(5)  Sic,  pour  femporum. 

(6)  Le  précaire  du  moyen  âge  était  un  acte  par  lequel  l'usufruit  d'un 
immeuble  était  donné  à  quelqu'un  sur  sa  demande,  pour  un  temps  limité, 
en  retour  d'un  service  ou  d'une  redevance.  (Corpus  Jurh  canonici;  De 
Precariis,  III,  14;  Mabculfe,  FormuL,  lib.  Il,  n"  5,  40.)  Precaria,  en 
roman  proière,  peut  aussi  signifier  tribut  volontaire,  subside,  corvée,  etc. 

(7)  Sic,  pour  exactione. 


(98) 

el  noxia  submouere  et  salutaria  prouidere»  Si  autem  hec  vio- 
Inuerit  vsque  ad  satisfactionem  excomunicalioni  suhiaceat  •  et 
qua  abusus  est  polestate  cadat-  Actum  est  hoc  ab  iiicarna- 
tione  dorainjca  •  31  •  Ix  •  vij  •  anno  •  Indiclione  •  v  •  Henrico 
rege  régnante  (I)  •  Testes  hujus  rei  sunt  •  Hermannus  prcposi- 
lus  et  archidiaconus  •  Boso  archidiaconus  •  Godescalcus  arcbi- 
diaeonus  •  Cornes  namurcensis  albertus  •  Cornes  cono  •  Cornes 
adelbertus  et  frater  eius  •  Cornes  hermannus  •  Godefridus  de 
ilorincs  •  Godescalcus  de  ceunaco  •  Hermannus  de  hcis  (2). 

N"  10. 
III. 

1068.  —  Uévêque  Théoduin  autorise  les  brassettrs  de  Huij 
à  se  procurer  où  bon  leur  semble  le  pigmentum  nécessaire  à  la 
fabrication  de  la  cervoise,  l'eau  de  celte  ville  n'étant  pas 
propre  à  cet  usage  (5). 

In  noraine  sancte  •  et  cetera  •  Ego  Tietuuinus  dei  gratia  leo- 
diensis  episcopus-  prauam  consuetudinem  •  sed  inueteralam- 

(1)  Henri  IV  succéda  à  son  père  Henri  III  comme  roi  des  Romains  le 
5  octobre  1056,  fut  sacré  empereur  le  51  mars  1084  par  l'aniipape  Guiberl 
de  Ravenne,  et  mourut  à  Liège  le  7  août  11  OC;  son  fils  aine  Conrad,  cou- 
ronné roi  des  Romains  en  1093,  fut  sacré  roi  de  Germanie  en  1087  et  lutta 
contre  son  père  jusqu'au  mois  de  juillet  1 101,  date  de  sa  mort.  (De  Waillt, 
Éléments  de  paléographie,  i.  I,  p.  23.) 

(2)  Tous  ces  témoins  figurent  dans  la  charte  n»  I ,  sauf  les  comtes  Adel- 
berl  el  Herman.  Le  premier  était  probablement  Albert  1"  de  Moha  que  l'on 
trouve  dans  les  chartes  de  1022  à  1059.  (Voy.  Bulletin  de  l'Institut 
archéol.  liégeois ,  t.  XI ,  p.  259.)  Nous  ferons  cependant  remarquer  qu'on 
ne  lui  connaissait  pas  de  frère.  (Voy.  la  charte  n"  III.)  Quant  à  Herman, 
c'était  peut-être  Herman  de  Luxembourg  (fils  de  Gilbert,  comte  de  Luxem- 
bourg, mort  en  1057),  comte  de  Salm,  élu  roi  des  Romains  en  1081. 

(3)  Une  copie  de  cette  charte  se  trouve  dans  un  manuscrit  appartenant  à 
M.  de  Theux,  intitulé  :  HinifisoACL,  Chronologia  perillustris  ecclesiœ  leo- 
dtewu,  1. 1,  fol.70v". 


(99) 

et  antiquitate  pro  lege  sanccitam  •  pielatis  intuitu  sic  terape- 
raui-  ut  et  iuri  nostro  omnino  non  derogarera  •  et  comrauni 
omnium  vtilitati  consulercm  •  Moris  fuit  hactenus  lioyi  pig- 
menta (1)  fieri  •  et  a  ceruisiarijs  per  singulas  ceruisias  (2)  tri- 
bus denarijs  comparari  •  Sed  quia  hoyensibu»  aquis  qualia 
vsus  eorum  expostulat  fieri  non  possunt  raultis  modis  •  cer- 
uisiarij  grauabantur  •  quia  et  que  eis  non  proderant  pigmenta 
emere  cogebantur  superfluo  •  et  ne  res  eorum  et  labor  simul 
perlclitarentur  •  aliunde  comparare  necessario  •  Cujus  rei  veri- 
tate  cognita  •  omnium  pulsatus  prccibus  constitui  per  singulas 
ceruisias  quatuor  coppatas  (3)  uel  duas  ceruisie  nummatas 
dari  •  et  pigmenta  vbicumque  uellent  pro  arbitrio  suo  et  co- 
modo  a  singulis  comparari  •  E  quibus  pro  sainte  anime  mee 
vuam  coppatam  sancte  marie  •  sancto  que  doniitiano  affec- 
taui  •  et  ne  minister  ecclesie  fatigaretur  post  primum  fascem 
sine  cunctatione  si  paratus  fuerit  solui  •  quod  si  in  alijs 
fuerit  occupatus  ecclesie  debitum  quamdiu  ceruisia  uen- 
ditur  a  ceruisiario  reseruari  •  Quod  ut  inconuulsum  ratum- 
que  permaneret  testamento  (4)  non  solum  tradilionem  banc  • 


(1)  Pigmentum,  propr.  matière  colorante.  N'est-ce  pas  ici  la  materia 
cervisie  d'un  diplôme  de  974,  la  polenta  cervisie  d'un  acte  d'environ  lOGO, 
les  mayres  [maiere,  mayeres)  des  cervoises,  de  1294  et  1555,  que  cile 
J.  BoRGJtET,  Cartul.  de  Namur,  t.  1 ,  p.  122?  Ducange  traduit  maeria,  4, 
par  levure  et  le  droit  pajé  au  seigneur  qui  la  fournissait,  ce  qui  ne  paraît  pas 
être  le  sens  ici. 

(2)  Cervisia  doit  signifier  ici  une  mesure,  une  certaine  quantité  de  bierre; 
on  pourrait  peut-être  traduire  ce  mot  par  brassin. 

(5)  Coppa,  «  mensura  liquidorum  »  (Dccasge).  Les  mots  flam.  kuip  et 
franc,  cuve  appartiennent  à  la  même  racine.  —  Au  témoignage  de  l'auteur 
des  Incunabula,  la  redevance  dont  il  est  question  ici  existait  encore  en 
1685:  a  Debitum,  copela  nuncupatum,  in  quo  ecclesise  noslrae  tenetur  quo- 
tannis,  in  festo  pnrificationis  b.  Mariae,  quiiibet  oppidi  et  suburbiorum 
braxator  sive  cerevisiarius,  quod  oiim  importabat,  de  qualibcl  braxalura, 
quatuor  quartas  aut  pocula,  hodie  dimidiam  tonnam  cerevisiae.  *  Page  6. 

(4)  Tesiamentum,  ^  donalio  seu  potius  cbarta  quse  in  donalionis  argu- 
menlum  conscribitur.  »  (Docaxge.) 


(  100) 

sedetiam  ordinem  rei  confirmaui  -et  ne  ab  aiiquo  immutaretur 
uel  rescinderetur  talis  institutio  •  sub  anathcmale  interdixi  • 
Testes  hujus  rei  sunt  archidiaconi  •  Godescalcus  •  Boso  •  Diet- 
winus  •  Wolbertus  decaniis-  Franco  scolaslicus-  Laici  •  Cornes 
albertus  •  frater  que  eius  benricus  •  Cornes  cono  •  Godescalcus 
de  ceunaco  (!)•  Facla  sunt  bec  anno  ab  incarnatione  dorai- 
njca  •  M  •  Ixviij  •  Indictione  •  vj 

N»  7. 

IV. 

1091,  3  mai.  —  Acte  duquel  il  consle  que  le  comte  Bauduin 
vend  à  l'église  Noire-Dame,  à  Hiiy,  l'alleu  de  Gesve  que 
Vévêque  de  Liège  lui  avait  précédemment  donné  en  engagère 
du  consentement  de  la  comtesse  Richilde  de  Hainaut;  l'évéque 
y  ajoute  la  terre  de  Saint-Remacle  et  spécifie  les  droits  de 
l'avoué  de  l'église  dans  ces  deux  localités  (2). 

In  Domine  •  et  cetera 'Nouerintomnes  fidèles  tara  futur!  quaqi 
présentes -quod Cornes  balduinus(5)aIlodium  degengctauia(4) 
quod  matre  sua  Ricbelde  comitissa  de  monte  supcrstite  et  eoor 


(1)  Tous  ces  témoins,  sauf  Henri,  figurent  dans  les  deux  chartes  qui  pré- 
cèdent Albert,  comte  «le  Namur,  avait  pour  frère  Henri,  comte  de  Durbui  et 
de  la  Roche  (De  MAR^E,  ffist.  du  comté  de  Namur^  1781 ,  t.  I,  p.  102)  ; 
remarquons,  toutefois,  qu'un  autre  comte  Albert,  accompagné  de  son  frère, 
non  nommé,  scelle  avec  celui  de  Namur  la  charte  n»  H. 

(2)  Cet  acte  n'émane  pas  de  l'évéque  ;  c'est  plutôt  un  procès-verbal  de  ce 
qui  s'est  passé ,  fait  par  son  ordre. 

(3)  Bauduin  II,  dit  de  Jérusalem,  comte  de  Hainaut,  fils  de  la  comtesse 
Richilde,  morte  le  20  mars  1086;  il  épousa  Ide,  sœur  de  Godefroid,  duc  de 
Brabant,  et  mourut  en  Terre-Sainte  en  Pan  101)8. 

(4)  Gestes,  commune  de  la  province  de  Namur,  canton  d'Andenne.  Phi- 
lippe IV  érigea  cette  terre  en  baronnie  en  1 0 1 6  en  faveur  de  L.-F.  Verre^cken^ 
chevalier,  baron  de  Bonlez.  (Inventaire  des  archives  du  nord  de  la  France, 
t' II,  p.  414.)  . 


(  101  ) 

peratrice  fratribus  ecclesie  sancte  marie  in  hoyo  pro  uadimo- 
nio  dcderat-  anouente  domino  henrico  uiro  pacifico  (1)  prefate 
ecclesie  estiraatione  precij  quod  vtrimque  corapetens  videbalur 
uendidit-  atque  perpétua  possessione  habendum  in  manu  wal- 
teri  aduocali  (2)  legittime  ac  libère  tradidit  cura  omnjbus  ap- 
penditijs  suis  et  usuarijs  •  videlicet  terris  cultis  et  incultis  •  uijs 
atque  inuijs  •  pratis  •  pascuis  •  siluis  •  siluarum  que  redditioni- 
bus  •  aquis  aquarum  que  decursibus  piscationibus-  molendinis 
et  carabis  (3)  mancipijs  (4)  procinctu  spalioso  (5)  et  omnibus 
que  ad  comitatum  pertinent  •  Preterea  terram  sancti  rema- 
cli  (6)  que  sibi  hereditario  iure  obuenerat  •  eidem  aduocato 
affectauit  •  que  eiusmodi  est  •  vt  possessores  predicti  allodij 
quatuor  solidos  •  duos  scilicet  in  natiuitate  sancti  iohannis  • 
et  totidem  in  festiuitate  sancti  Remigij  •  tenenti  scallim  (7) 
pro  ea  soluant  •  donum  vero  nullius  de  manu  requirant  uel 
accipiant  •  Sanccitum  est  eliam  vt  aduocatus  qui  eidem  ioco 
consensu  fratrura  prefîceretur  aduocatiam  nulli  beneficiaret 
scd  eam  sibi  retinens  id  tantummodo  ibi  exigeret  quod  in 
presentia  dominj  Episcopi  tota  congregatio  ei  determinaret  • 
Quam  rem  placuit  domino  Episcopo  ad  noliciam  posterorum 
statim  litteris  comendari  •  et  eorum  qui  affuerunt  nomina 
subnotari  •  Actum  est  hoc  hoyi  publiée  quinto  nonas  maij  •  in 
presentia  corporis  sanclissirai  confessons  Christi  et  Episcopi 
domitiani  •  Anno  millesimo  •  et  nonagesimo  •  i°  •  dominjce 
incarnationis  •  Indictione  •  xiiij  •  Imperante  Henrico  •  iiij  • 


(1)  Henri  de  Verdun,  surnommé  le  Pacifique,  élu  évéque  de  Liège  en 
1075,  mort  le  2  novembre  1092. 

(2)  Cet  avoué,  Walter  de  Beaufort,  figure  dans  la  charte  n°  I. 
(ô)  Les  brasseries. 

\4)  Les  serfs. 

(5)  Procinctus,  «  ambilus  seu  limites  aiicujus  ioci.  »  (Duc&kce.) 

(6)  Nous  ignorons  quelle  est  celle  terre  de  SainC-Remacle. 

(7)  Ce  mot  ne  se  trouve  pas  dans  Ducange.  Cfr    le  Qamand  schaaly 
coquille  avec  laquelle  on  fait  la  quête. 


(  102  ) 

régnante  •  Cuenrado  ipsius  filio  {{)  •  Episcopatum  (2)  pre- 
dicto  Henrico  •  ducatum  ararainistrante  •  Godefrido  (5)  •  No- 
mina  eorum  qui  interfuerunt  viderunt  et  audicrunt  sunt 
hec  •  Cornes  cono  •  Henricus  cornes  (4)  •  Godescalcus  de 
cevnaco  •  Liebertus  gêner  eius  •  Boso  filius  aduocati  wal- 
teri  •  Mainerus  de  curtereces  (5)  •  Reinbaldus  de  gcssa  (G)  . 
Herraannus  de  heis  (7)  •  Robertus  de  maues  (8)  •  Onulfns  et 
tietfridus  de  strata  (9)  •  Albertus  de  gehen  (10)  •  Franco  de 
braz  (H)  •  et  boso  filius  eius  •  Hugo  de  daues  (12)  •  et  arnul- 


(1)  Henri  IT  et  son  fils  Conrad.  (Voy.  la  charte  n"  II.) 

(3)  La  construction  est  bonne;  cependant  l'usage  constant  noos  fait  sup- 
poser que  Toriginai  portait  episeopante. 

^     (ô)  Godefroid  II,  duc  de  la  Basse-Lorraine  en  1076,  épousa  Lutgarde, 
fille  d'Albert ,  comle  de  Moha  et  de  Dasbourg,  et  mourut  en  1 1 44. 

(4)  Ce  comte  Henri  est  sans  doute  le  frère  du  comte  Albert  (de  Namur?) 
que  nous  avons  vu  en  1068  dans  la  charte  n<>  Ili,  bu  bien  Henri  III,  comte 
de  Brabant  et  de  Louvain  de  1078  à  1095,  ou  encore  Henri  de  Limbourg, 
1080. 

(5)  Cortessem  (voy.  Piot,  Cartulaire  de  l'abbaye  de  Saint-Trond,  t.  I, 
p.  3,  note).  Ce  Mainerus  figure  dans  plusieurs  chartes  jusqu'en  1145. 

(6)  Jessererij  commune  de  la  province  de  Limbourg ,  canton  de  Looz  ; 
«  Reimbaldus  de  Jesseram  «  est  déjà  cité  en  1079  {Charte  de  la  collégiale 
S'-Martin,  n'  1),  et  dans  la  charte  n"  VII. 

(7)  Pour  le  comte  Conon,  Godescalc  de  Ciney,  Boson  et  Uerman  de  Heis, 
voyez  les  notes  de  la  charte  n"  I. 

(8;  Maffe,  province  de  Namur,  arrondissement  de  Dinant,  canton  de  Ciney. 

(9)  Slrée-lez-fJuy.  Arnulfe  de  Strata,  qui  est  sans  doute  noire  Ooulphe, 
paraît  dans  une  charte  de  l'an  1116.  [Charte  de  la  cathédrale  Saint-Lam- 
bert, n."  6.) 

(10)  Jehay- Bodegnée ,  canton  de  la  province  de  Liège,  arrondissement 
de  Huy. 

(11)  BraSf  proche  de  Lierneux,  province  de  Liège,  arrondissement  de 
Verviers,  canton  de  Stavelot.  «  Franco  de  Braz  »  se  retrouve  en  1116. 
(Charte  de  Saint- Lambert,  n»  6.) 

(12)  Dave,  commune  de  la  province  de  Namur,  arrondissement  et  canton 
de  Namur.  Henri  de  Daules  (Dave),  qui  paraît  dans  la  charte  n"  VIII, 
était  peut-être  le  fils  de  notre  Hugues.  (Voy.  de  Reiffehberg,  !Hon.  pour 
servir  à  l'hist.  des  provinces,  1. 1 ,  p.  629.) 


(  i03  ) 

fus  •  Euerardus  de  flereis  (1)  •  lambertus  de  landinis  (2) 
Waltcrus  de  halois  (ô)  •  Gerai'dus  torraaia  (4)  •  stepelinus  de 
malisuel  (5)  •  Eustasius  de  olfulz  (6)  •  Wallerus  de  lens  (7) 
Wilelmus  de  spineto  •  Airicus  de  versaih  (8)     Liebertus  de 
grani  (9)  •  Lambertus  de  maisereit  (10)  •  guallerus  orphanus. 

N"  4. 
V. 

1106  (après  le  7  août)  (11).  —  Otbert,  évéque  de  Liège, 
fait  savoir  que  Willebert  et  sa  femme  Gifeldis  ont  donné  à 
V église  Notre-Dame ,  à  Hvy,  leurs  alleux  de  Marchin,  près 
de  Huy,  et  de  Marsinne,  près  de  Couthuin;  il  règle  les  droits 
quy  exercera  l'avoué. 

In  nomine  sancte  et  cetera -Que  tradita  sunta  fîdelibus  Ec- 
clesie  dei  ad  memoriam  posteritalis  competenter  et  ordine  les- 


(1)  Fkurus?  commune  de  la  province  de  Hainaut,  arrondissement  de 
Charleroi,  canton  de  Gosselies. 

(2)  Landen-lez-Couthuin ,  province  de  Liég^e,  arrondissement  de  Huy, 
canton  de  Héron. 

(T>)  Halleux?  dépendance  de  Charneux;  ou  plutôt  Halloy,  dép.  de  Brai- 
bant,  province  de  Namur,  canton  de  Ciney,  et  où  l'évéque  de  Liège  possédait 
une  maison.  (Voy.  Raike'h  et  Polain,  Coutumes  de  Liège,  t.  I ,  p.  320.) 

(4)  Z^ormaet,  province  deBrabant,  arrondissement  de  Louvain,  canton 
de  Léau. 

(5)  Malihoux?  dépendance  de  Havelange,  province  de  Namur,  arrondis- 
sement de  Dinant,  canton  de  Ciney. 

(6)  Ouffet?  commune  de  la  province  de  Liège,  arrondissement  de  Huy, 
canton  de  Nandrin. 

(7)  Lens-S'-Remy,  appelé  aussi  Lens-les-Béyuines,  province  de  Liège, 
arrondissement  de  Waremme,  canton  de  Huy. 

(8)  Fierset,  commune  de  la  province  de  Liège,  arrondissement  et  canton 
deHuy.(Voy.  Grardgagnage,  Vocabulaire,  p.  71.) 

(9)  Un  u  Gillebertus  de  Grani  «  figure  dans  une  donation  faite  à  Tabbaye 
de  S'-Jacques  sous  l'évéque  Otbert. 

(10)  Maizeret,  commune  de  la  province  de  Namur,  canton  d'Andenne. 

(11)  Voy.  la  note  relative  à  l'empereur  Henri  V,  ci-après. 


(  104  ) 

tainento  ioserenda  sunt  •  vt  benoficij  memoria  non  deleatur/  et 
preterita  tanquara  pre  oculis  posita  conspiciantur-  Proindeego/ 
Olbertus  gratia  dei  leodiensis  Episcopus(l)  petitione  hoyensis 
eccicsie  lestamento  coramisi  •  qualiler  ei  etallodium  de  mar- 
chins  (2)  Iraditum  sit-  et  in  quos  vsus  quid  aduocato  sit  con- 
cessum  quid  inlerdictum  •  Willebertus  (5)  et  vxor  eius  Gifeldis 
allodium  de  marchins  cura  omnibus  suis  appenditijs  sicut 
emptum  fuerat  a  Comité  balduino  (4)  et  possederant  Ecclesie 
sancte  marie  que  est  in  hoyo  ad  vsus  refectionis  fratrum 
legittime  et  pacifiée  tradiderunt  •  et  statira  tempore  quadra- 
gesimali  et  aduentus  dorainj  refectioni  applicuerunt  •  et  vsu- 
fruclum  raolendini  quod  est  ante  monasterium  in  vita  sua 
ab  ecclesia  susceperunt  •  Prouiderunt  etiam/  ad  maiorcm 
cautelam  •  ne  alicuj  de  génère  suo  in  procurationem  députa - 
relur/  vt  eis  omnis  occasio  nocendi  tolleretur  •  Sed  assensu 
Capituli  per  raanura  Decani  fideli  fratri  committerelur  •  qui 
redditus  loci  et  iura  conseruaret  •  et  oportune  fratribus 
ministraret  •  Hac  traditione  legittime  compléta  •  quia  aduo- 
catus  ibi  nichil  habebat  •  et  tamen  necessarius  erat  eccle- 
sie propter  defensionem  loci/  ordinauit  precibus  ecclesie 
aduocato  in  ipsura  conscentiente*  vt  non  nisi  euocatus  a  pre- 
posito  loci  manum  apponeret  et  tune  nichilo  plus  quam  ter- 
ciam  (o)  haberet  et  id  ipsum  nemini  beneficiaret-  Interdictum 
est  ei  ne  quid  ab  aliquo  rustico  ibi  violenter  exigcret  •  Sed  sibi 
concessis  contcntus  esset  •  quod  si  amplius  presumeret  eo  ipso 
carcret-  etvsque  ad  salisfactionem  excomunicationi  subiaceret- 


(1)  Olberl,  élu  évêque  de  Liège  en  1092,  mourul  le  31  janvier  1119. 

(2)  Marchin,  commune  de  la  province  de  Liège,  arrondissement  et  can- 
toQ  de  Uuy. 

(3)  Williberl  de  Marchin  était  fils  de  Gosuin  de  Marcbin.  (Lefort,  /fla- 
nuscrits  généalogiques,  2«  partie,  t.  VII,  p.  C5.) 

(4)  Bauduin  IL  (Voy.  la  charte  n°  IV.) 

(5)  Sous-entendu  partem.  (Voy.  la  charte  n"  X.) 


(  i05  ) 

Constitueruntetiammissarainaltariosancli  serualij  in  cripta  (I) 
pro  animabus  suis  •  et  predecessorum  suorum  •  vbi  etiam  sepe- 
liri  decreuerunt  •  Et  in  hos  vsus  adiodium  de  marchinis  iuxta 
cultuen  (2)  cum  taralla  (3)  que  est  post  sanctum  seuerinum  (4) 
omnino  tradiderunt  •  Donum  autem  eius  de  manu  decani  et 
assensu  capituii  expedito  ab  alijs  nemini  infra  ordines  s(  d 
fideli  sacerdoti  tradi  constituerunt  •  In  hoc  autem  allodio  aduo- 
catum  neminem  esse  voluerunt  •  sed  rebelles  excomunicationi 
subdendos  decreuerunt  •  Hijs  itaque  completis  omnes  hujus 
instituti  violatores  diuine  maledictioni  una  cum  omnibus  pres- 
biteris  qui  affuerunt  addixi  •  Actum  est  hoc  hoyi  anno  ab  incar- 
natione  dominica  •  M"  •  c  •  vj  •  Indictione  •  xiiij  •  Régnante 
lienrico  (5)  •  Otberto  Episcopatum  amministrante  •  Lieberto 
preposito  (6)  •  Bosone  aduocato  (7)  •  Testes  hujus  rei  •  Henri- 
cus  archidiaconus  (8)  •  et  decanus  andreas  (9)  •  et  alexander 

(1)  Il  ne  reste  plus  aucune  trace  de  celle  crypte  qui  a  sans  doute  disparu 
avec  l'église  romane  de  Théoduin. 

(2)  Marsinne,  dép.  de  Couthuin,  com.  de  la  prov.  de  Liège,  arr.  de 
Huy,  cant.  de  Héron. 

(3)  Nous  n'avons  pas  trouvé  ce  mol  dans  Ducange.  Peut-être  est-il  mis 
pour  terruîa  qui  se  rencontre  dans  le  Corpus  juris  civilis,  nov.  LXII, 
lit.  XX  :  «  Ut  terrulae,  aut  domus,  aut  vineae  ....  possint  aiienari.  « 

(4)  Saint-Séverin ,  commune  de  la  province  de  Liège,  arr.  de  Huy,  can- 
ton de  Nandrin,  localité  toutefois  assez  éloignée  de  Marsinne. 

(5)  Henri  V,  fils  de  Henri  IV,  fut  proclamé  roi  de  Germanie  en  1105. 
Comme  l'évéque  Otbert  resta  jusqu'à  la  fin  fidèle  à  l'empereur  Henri  IV, 
mort  à  Liège  le  7  août  1106,  et  ne  reconnut  Henri  V  qu'après  la  mort  de 
son  père,  nous  devons  conclure  que  cette  charte  est  postérieure  au  7  août 
de  l'année  1106. 

(6)  Ce  Libert,  prévôt  de  Huy,  était  mort  en  1129.  (Voy.  la  charte  n°  VII.) 

(7)  L'avoué  Boson  est  le  fils  de  l'avoué  Walter  de  Beauforl.  (Voy,  les  char- 
tes n"»  I,  IV,  XXIV.) 

(M)  Henri,  fils  d'un  comte  de  Montaigu,  figure  aussi  en  qualité  de  doyen 
de  S'-Lambert,  dans  un  diplôme  de  l'empereur  Henri  V,  de  1 107. 

(9)  André  de  Cuyck,  d'abord  archidiacre,  ensuite  prévôt  de  Saint- 
Lambert  en  1119,  enfin  éréque  d'Utrecht  en  1 124,  mourut  le  23  juin  1139. 


(  106  ) 

archidiaconi  (1)  •  Reinenis  et  Wilelraus  aduocati  (2)  •  De 
familia  episcopi  (3)  •  Lambertus  (4)  •  Warncrus  (3)  •  Theode- 
ricus  (6)  •  De  burgensibus    dodo  villicas  (7) .  Bernardus  •  Bos- 

selmus  •  Warnenis. 

N"  8. 

VI. 

1111,  22  octobre.  —  Henri,  empereur  des  Romains,  con- 
firme à  l'église  Notre-Dame,  de  Huij,  la  possession  de  la  ville 
de  Senenne  que  lui  avait  donnée  Willebert,  et  que  le  comte 
Lambert  avait  injustement  occupée  au  profit  d' Armdphe. 

In  nominc  sancte- et  cetera  Henricas  diuina  fauenteclemen- 


(1)  Alexandre,  fils  d'Otton,  comte  de  Juliers,  devint  évêque  de  Liège  le 
18  mars  1129  ,  fut  déposé  au  concile  provincial  de  Pise  en  1134,  et  mourut 
le  6  juillet  1135. 

(2)  Renier  était  avoué  de  S'-Lambert;  il  apparait  pour  la  première  fois 
en  1095  dans  une  charte  de  la  collégiale  S'«-Croix,  et  mourut  en  1121. 
(Erjist,  Hisl.  du  Limbourg,  t.  III,  p.  8.)  —  Guillaume,  avoué  de  Liège, 
flgure  encore  dans  la  charte  n»  VIII.  (Note  de  notre  ami  M.  le  chevalier 
Cax.  de  BoRaAif.) 

(3)  Une  charte  de  la  cathédrale  de  Liège  (n*  6),  de  l'an  1116,  porte  de 
familia  ecclesiastica  «  Wericus,  dapifer,  »  qui  figure  dans  celte  dernière, 
se  trouve  aussi  parmi  les  ministeriales  de  l'an  1 159  (voy.  charte  n"  VII) ,  ce 
qui  semble  prouver  que  la /amtVî'a  et  les  ministeriales  sont  une  seule  elmême 
chose.  On  rencontre  ailleurs  l'expression  de  familia  Sancti  Lamberti.  Sui- 
vant M.  Daris,  les  membres  de  celte  familia  étaient  des  nobles  qui  relevaient 
de  l'église  de  Liège  à  l'un  ou  l'autre  litre ,  par  exemple,  parce  qu'ils  tenaient 
d'elle  de  grands  fiefs,  ou  qu'ils  étaient  ses  baillis,  ses  mayeurs  ou  ses  avoués 
dans  ses  seigneuries. 

(4)  «  Lambertus,  dapifer,  n  figure  dans  des  chartes  de  1096,  1099,  1 129. 

(5)  C'est  probablement  le  «  Warnerus,  pincerna  • ,  qui  figure  en  1 1 1 C  dans 
charte  n°  6  de  la  cathédrale  S'-Lambert.  Un  autre  «  Warnerus,  pincerna,  -, 

peut-être  le  fils  de  celui-ci,  apparaît  en  1 197,  dans  la  cha:'le  n"  XIV. 

(6)  Sans  doute  «  Theodericus  de  Thienes  »  {Thynes-lez- Binant ^  province 
de  Namur),  que  nous  trouvons  dans  des  chartes  de  1099  et  11 50;  il  était 
probablement  mayeur  de  Huy  à  celte  dernière  date.  (Voy.  les  chartes 
n»»  VIII  et  XIV.) 

(7)  Dodon  est  le  plus  ancien  mayeur  de  Huy  que  l'on  connaisse. 


(107) 

lia  Romanorum  iraperator  augustus  {\)  •Omnibus  Christi  nos- 
tri  (2)  que  fidelibus  tara  futuris  quara  presenlibus  noluin  fieri 
uolumus  •  quoniara  partem  ville  que  vocatur  sennin  (3)  quara 
Willebertus  (4)  hoyensis  ecclesie  contulerat  et  coraes  lam- 
bertus  (ojad  vsus  arnulphi  (6)  iniuste  inuaserat-liberam  feci- 
raus/  eam  que  perpetuo  iure  habendam  fralribus  eiusdem 
ecclesie  concedimus/  et  id  ratura  firmum  que  augusta  aucto- 
ritate  precipiraus  •  Siquis  autera  Episcopus  •  aut  cornes  •  aut 
alia  quelibet  regni  nostri  raagna  uel  paruà  persona  hoc  pre- 
ceptum  violare  presumpserit/  banno  (7)  nostro  subiaceat  •  et 
noster  iniraicus  inrecuperabiliter  existât  •  vtautem  hoc  ab  om- 
nibus credatur  et  omni  euo  inuiolabile  permaneat  hanc  cartara 
inde  conscriptam  et  manu  propria  corroboratam  •  impres- 
sione  nostri  sigilli  •  vt  apparet  inferius  iussimus  insigniri  •  Da- 
tum  •  XI  •  kl  •  novembris  •  Indictione  •  iiij  •  anno  dominice  in- 
carnationis  •  Millesirao  •  c  •  xi  •  Régnante  henrico  quinto  rege 
Romanorum  anno  •  vj  •  Imperanle  primo  •  Actum  est  ma- 


guntie  in  Christo  féliciter  •  Amen 


N»  16. 


(1)  Henri  V,  proclamé  roi  des  Romains  en  1105,  couronné  le  6  janvier 
1106,  reçoit  la  couronne  impériale  le  13  avril  H 11,  et  meurt  le  23  mai  1125. 
(Voy.  la  charte  n^V.) 

(2)  Sic,  pour  nostris. 

(ô)  Senenne,  dépendance  d'Anhée,  commune  de  la  province  de  Namur, 
arrondissement  et  canton  de  Dinaot. 

(4)  Wiilebert  de  Marchin.  (Voy.  la  charte  n"  V.) 

(5)  Peut-être  Lambert^  comte  de  Monlaigu,  qui  fut  fait  prisonnier  en  1118 
sous  les  murs  de  Huy  (Chapeaville,  Gesta  pont,  leod.,  l.  II,  p.  49),  et  qui 
figure  dans  la  charte  n"  VIL 

(6)  Arnulphe  de  StrataPcité  en  1091  et  lllG  dans  des  documents  rela- 
tifs à  l'église  de  Huy.  (Voy.  la  charte  n»  IV.) 

(7)  Bannum ,  «  pœna  seu  muleta  pecuniaria  qua  quis  banni  seu  legis 
infractor  punitur.  «  (DlJCA^GE.) 


(108) 
vil. 

H29, 25  mai.  —  Alexandre ,  évêque  de  LiégL,  fuit  connaître 
un  accord  conclu  entre  l'église  Notre-Dame,  à  Huy,  et  les 
habitants  d'Ulbeek,  au  sujet  d'une  redevance  de  six  deniei'S 
par  bonnier  de  terre  tenu  à  bail  de  ladite  église. 

In  nomine  sancle  •  et  cetera  •  Gratia  deo  qui  mirabili  ordi- 
nalione  ex  malis  quoque  bonum  elicit  effcctum  •  disceplatio 
uiporum  obecce  (1)  aduersus  hoyensem  ccclesiam  •  magna  dci 
misericordia  ad  bonum  reuocata  est  exitum  •  Obeccenses  enira 
qui  debitum  censum  hoyensis  ecclesie  animo  obslinato  diu 
abnegauerant  •  et  bonuarium  solucntcm  sex  dcnarios  non 
debere  nisi  quatuor  pertinaciter  asseruerant -tandem  diuina 
inspiratione  resipiscentes  apud  obeccam  assensu  villici  et  sca- 
binorum  vlbeeensium  •  coram  Robcrto  ciusdem  ecclesie  in- 
uestito  •  et  Theoderico  hoyensis  ecclesie  preposito  (2)  el  fra- 
tribus  sibi  commissis  •  necnon  balduino  episcopi  legato  (3)  •  iure 
bonuarium  sex  denarios  debere  •  publiée  et  propria  asscrlione 
confessi  sunt-  Vl  uero  radiées  doli  penilus  euulse  •  nulla  impos- 
terura  nocendi  toxica  producercnt  •  singuli  quod  in  prefato 
tenebant  allodio  de  manu  villici  suscipienles  bonuarium  sub 
determinatione  census  sex  dcnariorura  receperunt  •  et  quod 
fidèles  essent  hoyensis  Ecclesie  in  soluendo  prediiTinitum  cen- 
sum •  et  in  alijs  prout  iuslicia  exigit  super  fcretrum  ciusdem 


(1)  Ulbeek  (Voy.  ia  charte  n»  II).  Ce  village  est  nommé  Oilbeke  et  Oel- 
beke  dans  les  documents  du  xit*  el  du  xv*  siècle. 

(2)  Thierry  de  Duras  se  rencontre  dans  les  chartes  comme  prévôt  de 
Notre-Dame,  à  Huy,  de  11 29  à  1 160;  c'est  le  successeur  de  Libert.  (Voy.  les 
chartes  n"  V  et  XI.) 

(3)  Il  est  probable  que  ce  Bauduin  était  tréfoncier  de  S'-Lambert  ;  cepen- 
dant nous  ne  Tavons  pas  trouvé  dans  Pouvrage  de  M.  de  Tbeux. 


(  109  ) 

ecclesie  (1)  communiler  et  deuote  iurauerunt  •  Hujus  vero  rei 
ordine  a  fratribus  qui  interfuerant  et  scabinis  pretaxate  ville 
omnium  aliorum  functis  legatione  in  presentia  mea  relato-  Ego 
alexander  gratia  dei  leodiensis  Episcopus  (2)  paslorali  cura  vli- 
litati  ecclesie  prouidi  •  et  rem  gestam  testameotali  scedula  con- 
firmauj  •  Sed  quoiiiara  legali  testium  assertione  accepi  dom- 
num  leoduujnum  precessorem  meum  (3)  prenominatam  villam 
ecclesie  hoyensis  libère  tradidisse  (4)  •  ita  vt  in  ea  prepositus 
nullum  ius  haberet-  sed  proprio  arbitrio  fratrum  in  vsus  com- 
munes haberetur  prout  facultas  loci  expeteret  •  Et  postea  in 
presentia  dorani  Otberti  (3)  renouatum  fuisse  ipsius  auctoritate 
sanccita  mea  roboraui  prerogatiua  •  ut  inconwlsis  maneant 
radicibus  quasi  muro  duplici  undique  munita  •  Facta  est  hec 
dcterminalio  leodij  in  ecclesia  sancte  marie  (6)  •  octauo  kalen- 
das  iunij  •  Anno  ab  incarnatione  dominj  •  M  •  c  •  xxviiij  •  Indic- 
tione  •  vij  •  Régnante  lolhario  tertio  (7)  -  Alexandro  ammiiiis- 
trante  pontiGcatum  féliciter-  Hujus  rei  testes  suntarchidiaconi  • 


(1)  ProbablemeDl  la  châsse  qui  contenait  les  reliques  de  saint  Domilien  : 
«  In  presentia  corporis  Domitiani  »,  dit  la  charte  n»  IV.  L'auteur  des  Incuna- 
bula  ecclesicB  Hoyensis  interprèle  ce  passage  comme  suit  :  «  Pro  firmiori 
istius  actus  soiemnitate  ea  recogoitio  fieri  debuit  publiée  in  ecclesia  Hoyensis 
super  feretro  S.  Mariée  virginis  »  (p.  13). 

(2)  Alexandre  de  Juliers.  (Voy.  la  charte  n»  V.) 

(3)  L'évêque  Théoduin  (Voy.  l'Introduction  et  la  charte  n»  I.)  Precesso- 
rem pour  predecessorem. 

(4)  Voyez  la  charte  n»  II. 

(5)  Voyez  la  charte  n'  V. 

(6)  L'église  paroissiale  de  Notre-Dame-aux-Fonts ,  adossée  à  la  cathédrale 
S'-Lambert ,  et  bâtie  par  Nolger  en  l'an  982. 

(7)  Lotbaire  III  (1125-1137)  fut  couronné  à  Liège  le  29  mars  1151  par  le 
pa|ie  Innocent  II.  On  le  désigne  aussi  Lotbaire  II  lorsqu'on  ne  compte 4)as, 
dans  la  série  des  souverains  d'Allemagne,  Lotbaire,  second  fils  de  Lotbaire  I*', 
roi  de  Lotharingie  de  856  à  86'J. 

Tome  i",  4™'  série.  8 


(  140  ) 

Steppo  prepositus(l)  •  Johannes  (2)  •  Hermannus  (3)  •  Canonici 
sancti  lamberti  •Rcinzo(4)decanus  •  Henricus(5)  -arnulfus  (6)- 
flenricus  (7)  •  Anselmus  (8)  hoyensis  ecclesie  •  Theodericus 
prepositus  (9)  •  Franco  decanus  (10)  •  Wilelmus  •  Rogerus  • 
Lambertus  •  Bouo  •  Gilleberlus  -Bernardus  •  Comités  •  arnulfus 
losensis  (14)  •  Lambertus  de  monte  acuto  (12)  •  Liberi  •  Wiger 
aduocatus  (13)  •  Wilelmus  de  ceunaco  (14)  •  Walterus  de 

(1)  Steppon  de  Maules,  chanoine  de  Liège  en  1095,  archidiacre  en  1116, 
grand  prévôt  en  1127,  mourut  le  4  juillet  1 138.  (Voy.  de  Theux,  Le  cha- 
pitre de  Saint-Lambert,  t.  !«■■,  p.  99.) 

(2)  Jean  de  Loverval,  chanoine  de  la  cathédrale  de  1116  à  1125,  archi- 
diacre de  1 126  à  1144.  (Voy.  ibid.,  p.  121.) 

(3)  Herman ,  fils  de  Thierry,  sire  de  Bornes,  figure  comme  archidiacre  de 
1078  à  1139;  prévôt  de  Nivelles  en  1126,  il  devint  doyen  de  S'-Géréon  à 
Cologne,  puisévêque  d'Utrecht  en  1150;  il  mourut  le  27  mars  1156. 

(4)  Reinzo  ou  Razo  est  cité  comme  chanoine  de  S'-Lambert  de  1095à  1127, 
et  comme  grand  doyen  de  1 128  à  1 140. 

(5)  Henri  de  Latio,  chanoine  de  la  cathédrale  de  1116  à  1159.  (De 
Thedx,  t.  I",  p.  119.) 

(6)  Arnulphe  de  Grimberghe,  cité  comme  chanoine  depuis  1107,  figure 
dans  les  chartes  comme  prévôt  (d'Aix?)  en  1126  et  1127,  comme  costre  de 
S'-Lamberl  en  1131,  et  comme  grand  doyen  en  1140. 

(7)  Henri  de  Beaufort?,  chanoine  de  11 16  à  1136,  puis  archidiacre  et  pré- 
vôt de  Maestricht  vers  1140.  (De  Theux,  t.  1",  p.  119.) 

(8)  Anselme  est  mentionné  comme  prévôt  de en  1126  et  1127.  Il  faut 

suppléer  un  point  après  anselmus,  les  personnages  qui  suivent  apparte- 
nant à  réglise  de  Huy. 

(9)  Thierry  de  Duras ,  cité  au  commencement  de  celte  charte. 

(10)  Francon  figure  en  1130  sur  la  liste  des  doyens  de  Huy  donnée  dans 
L^église  Notre-Dame  de  Huy,  par  Éd.  Lavalleye. 

(11)  Arnould  II,  comte  de  Looz,qui  régna  de  1127  à  114.5.  (Voy.  DàRis, 
Histoire  de  la  bonne  ville  de  Looz,  t.  I",  p.  406.) 

(12)  Voy.  la  charte  n»  VI. 

(13)  Wiger  de  Waremme,  avoué  de  S'-Lamberl,  succéda,  vers  1121,  à 
son  père  Renier.  (Voir  la  charte  n"  V.)  Tous  deux  :  «  Reynerus  advocalus  et 
Clius  ejus  Wigerus  »  paraissent  dans  une  charte  de  l'an  1112  (//mpZ/ss.  coll., 
t.  IV,  p.  1183).  Wiger  est  cité  pour  la  dernière  fois  en  1136.  (Erkst,  t.  VI, 
pp.  125,  131.) 

(14)  Ciney.  (Voy,  la  charte  n»  I.) 


(  1^1  ) 

barz  (1  )  •  Godescalcus  de  iacia  (!2)  '  Rcinbaldus  de  iusserin  (3)  • 
Wenricus  de  caluo  monte  (4)  •  Renerus  de  herencienes  (5)  • 
Ministeriales  Episcopi  (6)  •  Wedericus  dapifer  (7)  •  Cunrardus 
custos  -Lambertus  (8)- Arnulfus  •  Mengoldus  (9)  •  Bernardus  • 
Engclrannus 

N»  9. 


(1)  Barse,  dép.  de  Vîersel-Barse,  prov.  de  Liège,  cant.  de  Huy.  Sui- 
vant Le  Fort  et  Goethals,  \V aller  de  Barse  était  le  second  61s  de  Hugues  ou 
Herman  de  BeauFort,  et  de  Julfe,  fille  du  châtelain  de  Cambrai.  C^est  lui  sans 
doute  qui  figure  comme  avoué  de  Huy  dans  les  chartes  n<"  YIII  et  IX.  (Voy. 
la  charte  n»  XXIV.)  Sous  l'évêque  Olberl  vivait  un  «  Bovo  de  Barz.  »  (EnssT, 
t.  VI,  p.  126.) 

(2)  Jauche,  prov.  de  Brabant,  arr.  de  Nivelles,  cant.  de  Jodoigne.  Godes- 
cale  est  encore  cité  vers  1092  dans  la  charte  n"  2  de  S'-Martin,  et  en  1096 
dans  une  lettre  d'Ide  de  Boulogne  relative  à  Tabbaye  d'Âffligbem.  (Le  Fort, 
t.  XII.) 

(3)  Jesseren.  (Voy.  la  charte  n°IV.) 

(4)  Wiric  de  Colmonl.  (Voy.  Cab.  de  Borhar,  Histoire  du  château  de 
Colmont,  p.  ôi.)  M.  Wautees  (ffist.  et  géographie  des  communes  belges, 
canton  de  Wavre,  p.  205),  le  considère  comme  un  seigneur  de  Cbaumont, 
en  Brabant,  qui  était  un  fief  liégeois. 

(5)  ffeylissem,  dépendance  de  Neer-Heylissem ,  province  de  Brabant, 
arrondissement  de  Louvain,  canton  de  Tirlemont.  <  Reynerus  de  Helen- 
chienes  »  figure  aussi  dans  la  charte  n"  6  de  la  cathédrale  S'-Lambert. 

(6)  •  Ministeriales  dominici,  qui  alias  mm w/rt,  famuli  bonorarii  •, 
dit  DocANCE.  (Voy.  la  charte  n»  V.) 

(7)  Wery,  sénéchal,  faisait  déjà  partie  de  la  fam.ilia  en  1116  (voy.  charte 
n"  C  de  S^-Lambert)  ;  il  s'appelait  des  Prez  ;  Le  Fort,  Manuscrits  généalog., 
t.  XVIII,  p.  189,  lui  donne  les  titres  de  chevalier  et  d'avoué  de  la  cilé  de 
Lié(;e,  mais  pas  celui  de  sénéchal  qu'il  attribue  au  chevalier  Weri  des  Prez 
(1169),  second  fils  de  celui-ci,  et  mentionné  en  1197  dans  la  charte  n"  XiV. 

(8)  Lambert  figure  aussi  dans  la  familia  de  la  charte  de  1 106,  n"  V. 

(9)  Mengold,  nom  autrefois  très-commun  à  Huy,  où  il  y  a  encore  une 
église  dédiée  à  saint  Mengold ,  derrière  l'hôtel  de  ville.  S.  Mengold  élrfit 
comte  de  Huy,  d'après  le  P.  Ahbroise,  Eburonum  Huensium  sacrariutn 
eorumque  diva  Sartensis^  p.  44. 


(il2) 


VIII. 


H30  (après  le  21  septembre). — Alexandre,  évêqite  île  Liège, 
accorde  à  l'abbaye  de  Neufinoiistier ,  près  de  ffiiy,  certaines 
immunités,  fixe  les  droits  et  prérogatives  de  la  collégiale 
Notre-Dame  à  son  égard,  et  statue  que  l'église  de  Neuf- 
moustier  devra  lui  être  soumise  comme  les  monastères  de 
Liège  le  sont  à  la  cathédrale  Saint-Lambert  (I). 

In  nomioe  sancte  •  et  cetera  •  Ego  alcxander  gratia  dci  leo- 
diensis  Episcopus  antiqua  sequens  patrum  vestigia  •  Sic  infan- 
tiam  noue  ecclesic  que  est  in  suburbio  hoyensi  (2)  educandam 
tuendam  que  suseepi  •  ut  vencrabilem  senectam  ecclcsie  sancte 
marie  sancti  que  dorailiani  non  opprimam-  Idcirco  quia  vcre 
religionis  est  potius  iniuriam  pati  quam  facere  •  orania  inua- 
sionis  fomenta  discretionis  falce  iudicauj  precidere  •  Quaprop- 
ter  quia  prefata  Ecclesia  pcnitus  sita  est  infra  terrainos  et 
decimam  ecclesie  sancte  dei  genitricis  locura  in  quo  fundata 
est  liberum  et  immunem  feci  •  Preterea  duo  bonuaria  in 
atrium  et  edifîcia  templi  designata  •  quorum  vnum  erat  pre- 
dium  sancte  marie/ ambo  vero  infra  decimam  ipsius  contenta 
de  manu  prepositi  et  aduocali  omnium  fratrum  assensu  •  aJj 
omni  eorum  iure  absoluta  suseepi    Terram  vero  solucntem 


(1)  Crapeat(lle,  dap.  .>;$  Gesta  pontificum  Leodiensium,  t.  II,  p.  72  , 
donne  un  extrait  de  l'acte  de  dotation  de  l'église  de  Neufmoustier,  avec  une 
date  identique  et  en  présence  des  mêmes  témoins  à  peu  près;  on  peut  sup- 
poser que  ces  deux  chartes  ont  été  rédigées  le  même  jour,  lors  de  la  consé- 
cration de  l'église,  21  septembre,  par  l'évêque  Alexandre,  ou  plutôt  quel- 
ques jours  après,  puisqu'il  est  dit  dans  celle-ci:  «  Fuit  ilerata  in  consecratione 
novi  monasterii...  postremo  Leodii  recitata,  in  domo  episcopi.  » 

(2)  Il  s'agit  du  monastère  de  Neufmoustier,  près  de  Huy. 


(IdS) 

quinque  solidos  que  a  Waltero  {\)  et  participibus  eius  iuxta 
quercetum  et  uaccariam  tenetur  pro  recumpensalione  et  com- 
mutatione  supradictorum  ecclesie  sancte  marie  legitlime  libère 
que  affectauj  •  Sed  quia  plebs  rerura  gaudens  mutatione  •  vê- 
lera odit  •  noua  desiderat/  conlrouersiam  quam  facile  possel 
oriri  •  lestamentali  subscriptione  remouj  •  Difliniujmus  itaque 
iura  •  Ecclesie  béate  virgiuis  marie  ad  nouum  oratorium  nullo 
modo  posse  transferri/  et  ab  ea  soia  ius  baptisandi  •  visitationis  • 
luminarium  •  vnctionis  •  sponsalium  •  purifîcationis  •  rogalionum* 
cimeterij  totius  ville  •  et  eorum  omnium  que  ad  malricera  ec- 
olcsiam  pertinent  •  inuiolabili  iure  relineri  •  Siquis  vero  contra 
prediffinitara  sanctionem  aliquid  facere  presumpserit  inuasio- 
nis  reus  teneatur  •  et  sicut  anathema  a  communione  Cdelium 
alienus  habeatur  •  Eandem  vero  subiectionem  quam  ecclesie 
sancti  lamberli  que  est  leodij  (2)  reliqua  in  eadem  ciujtate  exi- 
bent  monasteria  •  nouum  oratorium  ecclesie  sancte  marie  pe- 
nitus  déférât  •  et  tanquam  pia  matri  filia  honorem  et  reucren- 
tiam  exibeat  •  Facta  est  bec  determinatio  hoij  in  capitolio  ec- 
clesie sancte  marie  •  Anno  ab  incarnatione  dominjca  •  M°  •  C°- 
xxx"-  Indictione  •  viij  •  Régnante  lolbario  tercio  (5)-  Alexandro 
administrante  pontificatum  féliciter  •  Huic  autem  diflinitioni 
interfuerunt  canonici  ecclesie  sancti  lamberti  •  Reinzo  deca- 
nus  •  Henricus  hoyensis  ecclesie  (4)  •  thcodricus  preposilus  • 
franco  decanus  •  Hubertus  •  lambertus  (5)  •  Preterea  Walterus 
aduocatus  (C)  •  Henricus  de  daules  (7)  •  de  familia  Episcopi/ 


(1)  C'esl  sans  doule  le  fralterus,  advocatus,  qui  figure  parmi  les 
témoins.  Dans  l'acte  de  dotation  de  l'église  de  Neufmoustier  (CHAPEAvittE, 
t.  II ,  p.  73)  il  est  désigné  Walterus  ejusdem  ecclesiee  'Hoyensis)  advocatus. 
(Voy.  les  chartes  n»'  I,  IX  et  XXIV.) 

(3)  La  cathédrale  Saint-Lambert,  à  Liège,  démolie  en  1794. 

(3)  Voy.  la  charte  qui  précède. 

(4)  Henri  de  Beaufort  ou  Henri  de  Latio?(Voy.DETHEDx,  t.  I,pp.ll8, 1 19.) 

(5)  Rason ,  Thierry ,  Francon  et  Lambert  flgurent  dans  la.«barte  n"  VJI. 

(6)  Walter,  cité  dans  le  corps  de  la  charte. 

(7)  Dave.  (Voy.  la  charte  n»  IV.) 


(  il4  ) 

Lambertus  hoyensis-  Arnulphus  (1)  •  theodericus  de  tienes  (2)- 
Wescelinus  (5)  •  Fuit  aiitem  iterala  in  consecralione  noui  ora- 
lorij  presenlibus  dominjs  abbatibus  •  Wescclino  de  sancto  Lau- 
rentio- Azone  de  publicomonlc  •  Richardo  de  floreffia  (4)-pos- 
Ircmo  autcm  ut  fîriiiis  hcrens  radicibus  inconcussa  mancrct 
Icodij  rccitata  in  dorao  Episcopi  (5)-  Arcbidiaconorum  roborata 
tcstimonio  Episcopali  auctoritate  fuit  sigillata  •  Huic  vero 
recitationi  testes  interfucrunt  •  Archidiaconi  •  Stcppo  (0)  •  Jo- 
banncs  (7)  •  dodo  (8)  •  Alexander  (9) •  Rieinzo  decanus  (  1 0)  •  Ar- 
nulfus(l  I)  •  Hcnricus  hoyensis  (12)  •  Bruno  •  Gcrardus  •  Ilen- 

(1)  D'après  la  charte  de  dotation  de  l'église  de  Neufmoustier,  Arnulphe  et 
Lambert  le  Hutois  sont  frères. 

(2)  \oy.  la  charte  n"  V.  La  charte  de  dotation  porte  :  a  Theodoricus  tune 
lemporis  villicus  Ho^-ensis  »  (Voy.  Cu^peaville,  t.  II,  p.  73)  j  c'est  proba- 
blement le  même  personnage. 

(3)  Au  lieu  de  fVescelinus,  la  charte  de  dotation  donne  Avelinus  (qui  est 
certainement  fautif),  dapifer.  Notons  toutefois  que,  parmi  les  membres  de  la 
familia,  à  la  Gn  de  notre  charte,  figure  un  TFedericus  qui,  dans  les  chartes 
n"  VII  et  XIV,  porte  la  même  qualification  de  dapifer. 

(4)  Wescelin,  abbé  de  S'-Laurent,  de  1128  à  1149;  Azon,  premier  abbé 
de  S'-Gilles,  en  Publemont,  de  1122  à  1140;  Richard,  premier  abbé  de 
Florefre,de  1121  à  1132. 

(5)  C'est  le  palais  de  justice  actuel  qui ,  vers  l'an  971 ,  devint  la  résidence 
olHcielledes  évêques,  fut  presque  complètement  brûlé  en  1505,  et  rebâti  en 
1526  par  Érard  de  la  Marck.  (Voy.  Ferd.  Hekaux,  Le  palais  carolingien 
de  Liège) 

(6)  Steppon  de  Maules?  Il  est  à  remarquer  qu'il  ne  porte  pas  ici  son  titre 
de  prévôt  de  Saint-Lambert.  (Voy.  la  charte  n»  VII.) 

(7)  Jean  de  Loverval.  (Voy.  ibid.) 

(8)  Dodon,  archidiacre  de  Liège  de  1127  a  1151. 

(9)  Alexandre,  fils  du  seigneur  d'Ouren,  dans  le  Luxembourg,  archi- 
diacre de  1130  à  1143,  grand  prévôt  en  1145,  évêque  de  Liège  en  1165;  il 
mourut  en  Italie  le  9  août  1 1 67. 

(10)  Reinso  ou  Rason  figure  dans  la  charte  n»  VH. 

(11)  Peut-être  Arnulphe  de  Grimberghe  (voy.  iftid.),  chanoine  de  S'-Lam- 
bert;  mais  il  est  possible  aussi  que  cet  Arnulphe  soit  un  témoin  laïc. 

(12)  Si  Henri  le  Hutois  est  un  chanoine  de  S'-Lambert,  on  peut  croire 


(  1^^  ) 

ricus  de  resmalia  (1)  •  Wilelmus  aduocatus  (2)  •   de  familia 
Episcopi .  Wedericus  (3)  «hellinus  (4)  • 

N»  6. 

UL 

1  i  58.  —  Henri,  évêque  de  Liège,  fait  savoir  que  Gode  froid 
de  Héron  et  sa  femme  ont  donné  un  moulin,  situé  à  Hère- 
diat,  au  doyen  de  l'église  Notre-Dame,  à  Huy,  qui  possédait 
déjà  le  domaine  de  celte  localité,  pour  être  ensuite  dévolu  à 
ladite  église. 

In  nomine  saocle  •  et  cetera  •  Ego  Henri  eus  gratia  dei  leo- 
diensis  Episcopus  •  notum  facio  omnibus  Godefridum  de 
herant(o)  et  uxorem  suam  gertrudem  sedile  molendini  cujus- 
dara  et  pratum  cura  quadam  curte  que  tria  inte"  se  contigua 
heredilario  iure  in  villa  herendel(6)  pro  duobus  solidis  annua- 
tim  soluendis  tenebantin  manu  liescelini  hoyensis  decani  (7)« 


que  c'est  Tabbé  d'Amay  qui  figure  dans  la  charte  de  dotation.  (Voy.  Chapea- 
TiLLE,  loc.  cit.) 

(1)  Aemauo;,  dépendance  de  Freux,  province  de  Luxembourg,  arrondis- 
sement de  Neufcbâteau,  canton  de  S^-Hubert. 

(2)  Guillaume,  avoué  de  Liège.  (Voy.  la  charte  n"  V.) 

(3)  Weri  des  Prez,  sénéchal,  dapifer?  (Voy.  la  charte  n"  VIL) 

(4)  Les  mots  collatio  facta  se  lisent  en  tête  de  cette  charte. 

(5)  Héron .1  commune  de  la  province  de  Liège,  arrondissement  de  Huy. 

(6)  Nous  pensions  que  celte  localité  était  Barlange  ou  Harlingen,  dép. 
de  Hern-S'-Çubert,  prov.  de  Limbourg,  qu'un  pouillé  de  l'an  1558  écrit 
fferdelenghe.  (Voy.  Les  diocèses  de  Belgique  avant  1559^  p.  211.)  Mais 
M.  de  Borman  nous  fait  remarquer  que  Harlange,  situé  sur  une  hauteur,  ne 
possède  pas  de  cours  d'eau,  et  que  Herendel  doit  être  Hérédiat,  dép.  de  la 
commune  de  Héron,  qui  touche  à  Couthuin.(Voy.  Deltaux,  Diction,  géogr. 
de  la  prov.  de  Liége^  1. 1 1 ,  p.  111.)  Le  moulin  de  Hérédiat  se  trouve  sur  ie 
ruisseau  de  Forceilles  ou  Fosseroulle. 

(7)  Ce  doyen  ne  figure  pas  sur  la  liste  publiée  dans  L'église  Notre- 
Dame  de  Huy. 


(  416  ) 

ad  quem  domiDium  loci  illius  pertinet  resignasse    ipse  vero 
decanus  usufructum  prati  et  curtis  in  vita  eorum  absque  vlla 
reddidone  census  uelreiciijuslibet  eis  concessit-  Molendinum 
vero  expensa  sua  et  sumptu  proprio  exintegro  reparaujt .  et  eis 
redditus  ipsius  medietateni  quamdiu  aliquis  eorum  supcrstes 
fuerit  habere  concessit  •  Construxit  etiam  uiuarium  vtile  tara 
molendino  quam  nutriendis  piscibus  quod  sicut  et  molendi- 
num cura  eis  communicauit-Post  obilum  vero  vlriusque  •  pre- 
dicta  tanquam  propria  hoyensis  ecclesia  possidebit  •  In  lignis 
vero  vehendis  que  molendino  fuerint  necessaria  plaustra  et 
cetera  déportation!  necessaria  prebebunt  •  Nichilominus  etiam 
ipsa  ligna  bona  fide  adquirent-que  gratis  vel  precario  potue- 
runt  obtinere  •  Ad  confirmationem  vero  istius  rei  hoyensis 
ecclesia  eos  in  societatem  suscepit  •  et  orationum  psalmorura  • 
missarum  •  et  omnium  beneficiorum  ecclesie  in  vita  et  in  morte 
participes  fecit-ct  sepulturam  in  ecclesia  ds  concessit  •  Actum 
est  hoc  anno  ab  incarnatione  dominjca  •  M"  •  c"  •  1  •  viij  •  Indic- 
tione-  vj  -Imperante  frederico  (!)•  Henrico  pontificatum  admi- 
nistrante •  Testes  hujus  rei  primum  geste  in  ecclesia  hoyensi- 
Lambertus  cantor  •  Gilleberlus  scolasticus-  Rogerus*  Goszelo- 
Ribertus(2)  •  liberi  homines  •  Godescalcus  •  harduinus  •  Ansel- 
mus  de  forceille(3)  •  De  familia  ecclesie  •  Mauricius  •  Bernardus  • 
Heszelo-Boso*  Testes  hujus  rei  iterate  hoyi  coram  episcopo  in 
presentia  vtriusque  partis  •  Walterus  aduocatus  (4)  •  Lamber- 
tus hoyensis  •  et  aruuldus  frater  eius  •  Harduinus  villlcus  (5)  • 

N.  14. 


(1)  Frédéric  I",  empereur  de  11 52  à  1190. 

(2)  Ces  cinq  premiers  témoins  étaient  chanoines  de  Notre-Dame,  à  Huy. 

(3)  Forseille,  dépendance  de  Héron  désipjné  ci-dessus. 

(4)  Walter,  avoué ,  et  Lambert  de  Huy  figurent  dans  la  charte  n»  VllI. 

(5)  On  ne  connaît  de  mayeur  de  Huy,  entre  Dodon  (voy.  la  charte  n"  V) 
et  Hardouin,  que  Thierry  de  Thienes.  (Voy.  ibid.) 


(  H7  ) 

X. 

H59.  —  Henri j  évêque  de  Liège,  fait  savoir  que  Goscelin 
a  racheté,  au  profit  de  l'église  Notre-Dame,  à  Huy,  le  tiers  de 
la  dime  de  Bas-Oha  que,  quarante  ans  auparavant,  Libert, 
prévôt  de  cette  église,  avait  illégalement  donné  en  fief  au  che- 
valier Anselin. 

In  nomine  sancte  et  indiuidue  trinitalis  •  Ad  propagandam 
rei  cujusiibet  memoriam  plurimura  ualet  sériera  rei  continens 
scriptura  •  que  pretcrita  tanquara  presentia  représentât  •  et 
veritatis  seruans  ymaginem  calurapniantium  •  excludit  versu- 
tias  •  Proinde  ego  Henricus  gratia  dei  leodiensis  Episcopus  (1) 
notum  facio  •  Liebertum  quondam  Hoyensem  prepositum  (2)' 
terciam  décime  de  ohaise  (5)  cuidam  militi  anselino  (4)  uide- 
licet-  in  feodum  more  feodi  tradidisse  Quod  licet  contra  cano- 
nes  fucrit  presumptum  •  tamen  legibus  non  est  dissolutum  • 
Quod  enim  a  multis  et  maxime  potentioribus  delinquitur/  non 
facile  legibus  coercetur  •  Tandem  transactis  •  xl  ■  annis  et  eo 
amplius  •  Goscelinus  diuina  aspirante  clementia  pro  sainte 
anime  sue  ad  vsus  canonicorum  eam  rcdemit  -Theodrico  pre- 
posito  (5)  asscntiente  et  quantum  in  ipso  erat  uerbo  et  manu 
confirmante  •  Visum  est  quidem  preposito  a  religione  alienum 
pietatis  opus  impedire  •  et  que  de  naufragio  reuocabantur  a 
portu  repellere  •  Itaque  in  manu  sua  resignp.tam  ab  alelino  in 
manu  nostra  ad  vsus  canonicorum  deposuit  •  Ego  vero  cano- 


(1  )  Heari  de  Limboùrg,  dit  de  Leyen,  évéque  de  Liège  de  1 145  au  6  octo- 
bre 1165. 
(2)  Libert,  prévôt  de  Huy  en  1106.  (Voy.  la  charte  a»  Y.) 
(ô)  Bas-Oha,  commuDe  de  la  province  de  Liège,  arrondissement  de  Huy, 
canlon  de  Héron.  (Voy.  la  charte  n»  XIV.) 

(4)  Peul-élre  Anselme  de  Forseille,  qui  figure  dans  la  charte  suivante. 

(5)  Thierry  de  Duras.  (Voy.  la  charte  n»  VII.) 


(H8) 

nicorum  prébende  adiunxi  multo  honestius  reputansque  abec- 
clesia  inconsulte  decisa  fuerant  canonicorum  prébende  ascribi- 
quam  a  laico  enormiter  possideri  •  Canonici  vero  usum  fruc- 
tum  rei  eius  Goscelino  (I)  in  vita  sua  concesserunt  •  Obti- 
nuit  etiam  precibus  vt  iuniori  Thome/  post  obitum  suum 
pro-X'Solidis  in  aniuersario  suo  concederctur  •  Quo  defuncto 
in  vsus  fratrum  pro  arbitrio  eorura  oranino  redigeretur  •  Quo- 
niam  bec  honcsta  et  utili  dispensatione  gesta  sunt  •  Episcopali 
auctoritate  roboraui  et  roborata  inconuulsa  manere  preeepi  • 
Gesta  vero  sunt  bec/  anno  ab  incarnatione  dominjca  M"  •  c"  • 
1  •  viiij  •  IndictioQc  •  vij. 

XI. 

1 160.  —  ffenri,  évêque  de  Liège,  fait  savoir  que  Bauduin 
de  Couthuin  a  donné  à  Liescelin,  dot/en  de  l'église  Notre- 
Dame,  à  ffuy,  l'investiture  d'une  terre  située  à  Hérèdiat 
■pour  en  affecter  les  revenus  à  la  célébration  d'une  messe  dans 
wie  chapelle  souterraine  qu'il  avait  fait  construire  pour  y 
ensevelir  les  morts. 

In  nomine  sancte  •  et  cetera  •  Ego  Henricus  gratia  dei  leo- 
diensis  Episcopus  •  notum  facio  omnibus  •  quod  balduinus  de 
cultuen  (2)  terram  quam  hereditario  iure  Icnebat  in  villa  he- 
rendel  (3)  ab  ecclesia  béate  Marie  que  est  in  boyo  •  vnanimi  pro 
heredum  suorum  assensu  in  manu  nostra  deposuit-  Liescelinus 
decanus  (4)  •  vero  cujus  labore  et  expensa  plurima  hoc  factura 


(1)  Goscelin  figure  dans  la  charte  de  dotation  de  l'église  de  Neufmousiier, 
en  1130,  comme  chanoine  écolàtre  de  Huy.  (CHVEikTiLLE  ,  Gesta  pontif. 
leod.,t  II,  p.  73.) 

(2)  Couthuin.  (Voy.  la  charte  n»  V.) 

(3)  Hérèdiat.  (Voy.  la  charte  n»  IX.) 

(4)  Voy.  ibid. 


(  119  ) 

fucral  inucslilura  de  manu  prepositisuscepit-Et  quoniamcrip- 
tam  fcccrat  in  qua  ossa  defunctoruin  reconduntur/  instituitvt 
de  terra  illa  et  hereditate  quam  acquisierat  •  in  prenominala 
cripla-  missa  pro  defunctis  cotidie  celebraretur  •  in  diebus  illis 
in  qiiibus  fieri  hoc  fîeri  [i)  non  licet-  Sacerdos  vero  qui  ei  suc- 
cederet  de  prenominata  hereditate  inuestiretur  •  et  annuatim 
iiij  •  solidos  •  ad  prebendam  fratrum  pertinentes  solueret  •  de 
reliquo  missam  celebraret  •  et  candelara  ministraret  •  Sed  quo- 
niam  decania  hoyensis  paucos  redditus  habebat  •  et  multum 
laboris  •  post  obitum  eius  •  ei  altare  predictuni/  et  pcrtinentia 
eius  ascripta  sunt  •  ita  scilicet  •  vt  decanus  de  moiendino  ibi 
sito  pro  respectu  anime  sue  •  suorum  que  predecessorum  duos 
modios  de  grano  quales  de  moiendino  prouenire  poterint  •  et 
successores  eius  •  annuatim  domui  beati  lazari  (ii)  persoluant- 
vnum  •  videlicet  •  in  nocte  natiuitatis  dominjce  •  Âlterum  vero 
dominica  in  ramis  palmarum  •  Actum  est  ab  incarnatione  do- 
minjca  •  M»  •  c"  •  Ix"  •  anno  •  Indictione  •  viij  •  Testes  hujus  rei 
geste  inter  decanum  thomam  (3)  et  burgcnscs  •  Theodericus 
prepositus  (4)  •  Rcinerus  •  Lambcrtus  cantor  •  Gilbertus  scolas- 
ticus  (5)  •  Burgenses  vero  •  Liebuinus  •  Petrus  reguns  •  Simon 
Thomas  •  Qui  autem  hec  instituta  violauerjt  perpetuo  anathe- 
mati  subiaceat  • 

N»  15. 


(1)  Sic  ;  effacez  le  premier /îen*. 

(2)  II  s'agil  probablement  ici  de  la  grande  Ladrerie  ou  hospice  des  Grands- 
Malades  dunl  Fisen  parle  sous  la  date  1180;  il  dit  que  cet  établissement  était 
situé  en  aval  de  la  ville,  au  pied  de  la  montagne,  sur  la  rive  gauche  de  la 
Meuse.  (Voy.  aussi  GoanissEN  ,  p.  543.) 

(5)  Le  doyen  Thomas,  que  Ton  retrouve  plus  loin,  en  1206,  dans  la  charte 
n<>  XV,  ne  figure  pas  dans  la  liste  publiée  par  Lavallete,  L'église  Notrç- 
Dame  de  ffuy. 

(4)  Thierry  de  Duras.  (Voy.  la  charte  n»  VIL) 

(5)  Le  chantre  Lambert  et  l'écolâlre  Gilbert  figurent  dans  la  charte  n»  IX. 


(  i20  ) 
XII. 

1188, 17  septembre.  —  Le  pape  Clément  confirme  au  cha- 
pitre de  l'église  Notre-Dame ,  à  Huy,  les  privilèges  el  immu- 
nités qui  lui  avaient  été  octroyés  par  ses  prédécesseurs,  notam- 
ment l'exemption  du  pouvoir  séculier. 

Clemens  Episcopus  seruus  seruorum  dei  (1)  •  Dilectis  filijs  • 
Decano  et  capilulo  ecclesie  béate  marie  hoyensis  leodiensis 
dyocesis  •  Salutem  et  apostolicam  benedictionem-  Cum  a  nobis 
pelitur  quod  iuslum  est  et  honestum  tam  uigor  equilalis-quam 
oi'do  exigit  rationis  •  ut  id  per  sollicitudinem  olFicij  nostrl  ad 
debitum  perducatur  effcclum-Ea  propter  dilecli  in  domino  filij 
vcstris  iustis  postula  tionibus  grato  concurrentes  assensu  •  omnes 
libertates  et  inmunitates  a  predecessoribus  nostris  Romanis 
pontificibus  siue  per  priuilegia  seu  alias  indulgentias  uobis 
indultas/  necnon  libertates  et  exemptiones  secularium  cxaclio- 
num  a  regibus  et  principibus  uel  alijs  Christi  fidelibus  rationa- 
bilitcr  nobis  (2)  concessas-  sicut  ea  omnia  iuste  ac  pacifice  pos- 
«idetis  uobis  et  per  vos  eidem  ecclesie  auctoritate  apostolica 
confirmamus  •  et  presentis  scripti  patrocinio  communimus  • 
ÎVuUi  ergo  omnino  hominum  liceat  banc  paginam  nostre  con- 
firmaticnis  infringere  uel  ei  ausu  temerario  contraire  •  Siquis 
autem  hoc  attemptare  prcsurapserit  indignationem  omnipo- 
icntis  dei  •  et  beatorum  pétri  et  pauli  apostolorum  eius  se  no- 
uent incursurum-  Datum  perusij  •  xv-  kl  •  octobri  pontificatus 
nostri  •  anno  primo  • 


(1)  Clément  111 ,  sacré  le  20  décembre  1 187 ,  mort  au  mois  de  mars  1191 

(2)  Sic,  pour  vobis. 


(  12-1  ) 
xi\t. 

1189.  —  Conon  d'Ocquier  fonde  un  luminaire  devant  le 
Christ  de  l'église  Noire-Dame,  à  Huy  ;  la  lampe  devra  d'abord 
brûler  la  nuit  seulement,  et  ensuite,  après  sa  mort  et  celle 
de  sa  femme,  le  jour  et  la  nuit. 

In  nomine  sanctc  et  indiuidue  trinitatis  •  Celestis  altitudo 
consilij  qui  cuncta  ordinal-  cuncta  prouidet  ac  disponit  •  suo  in 
tempore  mentis  chononis  de  okieres  (I)  inspirauil  •  ut  ante 
yraaginem  dominjee  passionis  crucifîxuni  dico  •  lumen  conli- 
nuum  perpetuaret-  et  perpetuatum  in  communi  omnium  me- 
moria  reponcret  •  Ad  vsum  igitur  dicti  luminaris  censum  qui 
in  altéra  parte  hujus  pagine  conlinetur  (2)  pro  solo  denario 
census  ac  requisitionis  affeclavii  •  Hac  conditione  quod  eo  et 
vxore  sua  uiuente  lumen  tantummodo  noclurnum  erit  -Post- 
quam  autem  vterque  nature  satisfcccrit  •  nocturnum  ac  diur- 
num  permanebit  •  Nec  in  obliuionem  uenire  débet  •  quod  de 
parentibus  ad  (ilios  fîlias  ue  secundum  dictam  conditionem 


(1)  Ocquier,  commune  de  la  province  de  Liège .  arrondissement  et  canton 
de  Huy. 

(2)  Spécification  de  rentes  dues  à  l'église  Notre-Dame,  à  Huy,  par 
différentes  personnes,  notamment  Walter  Halereaz,  Alard  H  Herus,  Baulfus 
Deleos  (de  Lens?),  Walter  «  celerarius  novi  templi  »,  Thierry  Scardias, 
Gérard  Berars,  Marie  «  uxor  Evrardi  presbiteri  »,  Pierre  Kokon,  Symon  de 
Ândenna  «  pro  monacis  de  sancto  Venno  »,  Lambert  fils  Serors,  Verinus  de 
Porta,  Hodredus  et  Etienne  le  Charpentier,  Henri  Bufes,  Liescelinus  «  pro 
ecclesia  sancti  Vicloris  «,  Bozo  Antiochte  »  pro  hospitali  de  Passu  »,  Henri 
Vacoz,  Bauduin  Troneaz  ,  Henri  Colencol ,  etc.  pour  des  terres  ,  des  maisons, 
des  emplacements  (stadia)  situés  •  juxta  fossetum,  in  cammo  monte,  in 
pario,  in  canina  platea,  in  agrimonte,  juxta  sanctum  Maingoldum,  .sub 
castello,  juxta  portam,  en  Gonhierrue,  juxta  portam  en  riul,  juxta  sanctum 
Remigium,  in  ponte,  in  foro  pecudum ,  juxta  portam  Altilluet,  sub  castro, 
en  Riul, etc. p  (N" 21  et 22.)  / 


(  122  ) 

ultra  adnotatus  ccnsus  non  veniet  •  nec  de  hiis  ad  gcneris  sui 
propinquiores  •  Campanarius  autem  pro  labore  acccnsionis  sin- 
gulis  annis  sex  denarios  habebit  •  Huius  rei  teste  est  •  loluiu 
hoiense  capitulura •  Testes  villicus  -et  scabini- et  alij  mulli •  Acla 
sunt  hec  anno  incarnatlonis  dominjce  •  M"  •  C  •  Ixxx"  •  viiij"  • 
inuicto  cesare  Frederico  contra  saladinum/  et  satellites  suos 
uirililer  dimicante  (1)  •  etRodulfo  peruice  (2)  dominos  ponti- 

fleatum  amininistrante  • 

N«  20. 

XIV. 

\  197  (entre  le  6  avril  et  le  l*""  juillet)  (3).  —  AlSert,  évêque 
de  Liège,  sur  la  décision  d'arbitres,  restitue  à  l'église  Notre- 
Dame,  à  Huy,  la  partie  de  la  dotation  de  l'église  de  Bas-Olia 
que  Jean ,  chevalier  de  Fluvion,  avait  injustement  usurpée,  et 
dont  il  n'avait  pas  voulu  se  dessaisir  malgré  la  sentence  du 
concile  d'Andenne. 

In  noraine  sancte  •  et  cetera  •  Albertus  leodiensis  Episco- 
pus(4)  •  tara  futuris  quam  presentibus  in  perpetuum-  De  dote 

(1)  L'empereur  Frédéric  Barberousse  se  décida,  le  27  mars  1188,  à  entre- 
prendre une  croisade  contre  Saladin  qui  venait  de  sVmparer  de  Jérusalem. 
Les  croisés  allemands  se  mirent  en  route  au  printemps  de  Tannée  1 189. 

(2)  Lisez  per  vice.  Radulphe  ou  Raoul  de  Zaeringen,  fils  du  duc  Conrad 
et  de  Clémence,  fille  de  Godefroid,  comte  de  Namur,  fut  élu  évêque  de  Liège 
en  1168,  et  prit  possession  de  son  évêcbé  sans  avoir  reçu  sa  confirmation  du 
S'-Siége.  A  la  demande  des  chanoines  de  Huy,  il  procéda  à  l'élévation  des 
corps  de  S.  Domitien  et  de  S.  Mengold.  Étant  parti  pour  la  croisade  en  1 189, 
il  mourut  à  Herderen,  près  de  Fribourg.  le  5  août  1191.  Les  historiens  ne 
nous  ont  pas  transmis  le  nom  du  lieutenant  ou  mambour  qui  administra 
révêché  en  son  absence.  Henri  de  Castres  remplit  probablement  les  fonctions 
épiscopales.  (Voy.  Ersst,  Tableau  des  suffragants  de  Liège,  p.  48.) 

(3)  Voy  .  plus  loin  ,  la  note  relative  à  Gosuin  ,  abbé  de  S'-Jacques.  Notre 
cLarte  ne  peut  être  antérieure  au  6  avril  puisque,  suivant  le  style  de  Liège, 
elle  daterait  de  l'an  1198. 

(4)  Albert  de  Cuyck,  sacré  évêque  de  Liège  le  G  janvier  1196,  mort  le 
1«*  février  1200. 


(  i23  ) 

ecclesie  de  ohaise(l)  cujus  fundt  domina  estecclesia  hoyensis 
questio  lacta  est  ad  iusticiam  nostram  •  Partem  eius  tara  frau- 
dulenter  quam  uiolenter  inuentus  est  inuasisse  iohannes  miles 
de  flauion  (2)  cum  quibusdam  predecessoribus  eius-  duodecim 
videlicet  bonuarios  terre  arabilis  •  etstallumvnura  in  atrio  quod 
sibi  vsurpabat  cura  parte  oblalionum  (5)  altaris  «De  hac  violen- 
tia  lis  contestata  in  concilio  andanensi  (4)  présidente  karissimo 
nostro  alberto  maiori  preposito  nostro  •  et  archidiacono  (5)  in 
iure  fine  debito  fuerat  decisa  per  sententiam  ipsius  concilij  ad 
quod  spectat  predicta  ecclesia  •  Milite  illo  obstinato  et  in  malitia 
sua  indurato  •  minus  que  timente  detriraentum  anime  sue  quam 
rerura  temporalium  ideoque  vsurpata  prius  sed  iam  abiudicata 
ei  adhuc  vsurpante  •  questio  super  hoc  ad  nos  est  delata  •  Nos 
errata  reuocare- dispersa  recoligere-  negiectacorrigere- minus 
facta  supplere  •  violentiam  arcere  •  oppressa  subleuare  •  debilo- 
res-  teslimonio  concilij  audito  ad  exquirendam  adhuc  veritatem 
et  ad  nos  referendam  de  consensu  et  propria  voluntate  et  peti- 
tione  vtriusque  partis  quatuor  fidèles  viros  et  discretos  milites 
nostros  elegimus  et  constituimus  fide  interposita  et  sacramento 
super  hoc  eos  obligantes  •  Bodonem  de  hozenmont  (6)  •  Lamber- 


(1)  Bas-Oha.  (Voy.  la  charte  n»  X.) 

{i)  Flavion,  province  de  Namur,  arrondissement  de  Pbiiipperille,  canlon 
de  Florennes. 

(3)  Oblationes,  offrandes  en  pain,  vin  et  cire  qui  se  faisaient  à  Tautel 
pour  les  besoins  du  culte  et  l'entretien  de  ses  ministres. 

(4)  Le  concile  ou  doyenné  d'Andenne  était  le  premier  de  Parcbidiaconé 
du  Hainaut.  (Voy.  Les  diocèses  de  la  Belgique  avant  1559,  p.  155.) 

(5)  Albert  de  Relhel,  fils-de  Guntlier,  comte  de  Rethel,  fut  grand  prévôt 
de  Saint-Lambert  de  1183  à  1192;  poussé  par  Bauduin  V,  comte  de  Hainaut, 
à  postuler  Tévêché  de  Liège  en  1 191 ,  il  échoua,  et  mourut  à  Rome  en  1 195. 
Il  était  aussi  prévôt  des  collégiales  S'-Martin  et  S'-Barlbélemi,  à  Liège. 

(6)  ffozémont,  dép.  de  Horion-Hozémont,  comm.  de  la  prov.  de  Liège, 
canton  de  Hollogne-aux-Piorres.  On  trouve  Bodon  et  Gérard  de  Hozémont 
en  1203(Ke!bpejieers,  De  otide  vryheit  Montenaken,  t.  II,  p.  353),  et  Gérard, 
avec  son  frère  Godin,  en  1176.  (Dabis,  Uabbaye  de  Beaurepart,  p.  42.) 


(  124  ) 

tum  de  flemale  (1)  •  Baldricum  de  tienes  (2)  •  El  gerardum  de 
vile  (D)-Per  quos  exquisita  diligenterucritate  instnicti  accepi- 
mus  dotem  fuisse  ecclesie  •  quicquid  in  questione  super  prc- 
dicta  violentia  ad  nos  perlatum  fuerat  et  concilium  andanensc 
iolianni  abiudicaucrat  •  Per  iuris  tramitem  incedcntes  dcscen- 
dentia  (4)  preposili  •  Decani  maioris  •  archidiaconorura  •  abbatura  • 
nobilium  uirorum  •  et  hominum  fainilie  nostre  miiitum  et 
ciuium  dotcm  ecclesie  sic  mutilatam  reintegrauimus  •  Pacem 
cidem  dccetero  super  hoc  indixinms  auctoritate  dei  et  nostra  • 
fruclus  medio  tempore  perceptos  restituj  per  scntentiam  pre- 
cepimus  et  oranes  qui  super  dote  ista  decetero  in  detrimen- 
tum  ecclesie  laborarent  excomunicalionis  vinculo  cum  sede- 
remus  in  iusticia  pacis  (5)  sollempniter  et  publiée  innodaui- 
mus  in  ■ecclesia  béate  virginis  leodij  sabbato  ante  dominjcam 
inuocauit  me  (6)  •  in  presentia  predicti  iohannis  •  Hoc  ut 
noticie  tara  fulurorura  quam  presentium  tradatur  et  memoric 
auctorilatis  nostre  sigillo  rauniuimus  •  subscriptis  testibus 
quorum  bec  sunt  nomina  •  Hugo  prepositus  maior  •  et  hoyen- 
sis  prepositus  (7)  •  Cunradus  decanus  (8)  •  Walterus  magister 


(1)  Fié  malle-Grande,  commune  <ie  la  province  de  Liège,  canton  de  Hol- 
logne-aux-Pierres. 

(2)  Thynes.  (Voy.  la  charte  n"  V.) 

(3)  Vyle,  dép.  de  Vyie-et-Tharoule,  prov.  de  Liège ,  arr.  et  cant   de  Huy 

(4)  Sic,  pour  in  presentia  ou  de  sententia  ? 

(5)  Il  s^agil  ici  du  tribunal  de  la  paix  institué  le  27  mars  1082;  il  tenait 
ses  audiences  tous  les  samedis  dans  l'église  Notre-Dame-aux-Fonls,  (IIem- 
RicoHHT,  le  Patron  del  temporaliteit,  dans  les  Coutumes  de  Liège,  1. 1, 
pp.  273,  342.) 

(6)  C'est-à-dire  le  22  février. 

(7)  Hugues  de  Pierrepont,  fils  de  Hugues,  seigneur  de  Vasnad  et  de  Pier- 
repont,  archidiacre  de  Liège  de  1192  à  1196,  prévôt  de  la  collégiale  Notre- 
Dame,  à  Tongres.  La  présente  charte  est  la  seule,  à  notre  connaissance,  où 
Hugues  soil  qualifié  prévôt  de  S'-Lambert,  à  Liège,  et  de  Notre-Dame,  à 
Huy.  Élu  évêque  de  Liège  le  5  mars  1200,  il  mourut  à  Huy  le  11  ou  12  avril 
1229.  (De  TheuXj.I.  1",  p.  194.) 

(8)  Conrard  de  Furstemberg,  fils  d'Eginon,  comte  d'Urach  ou  de  Furstem- 


(  i2S  ) 

scolarum  (1)-  et  ardâiiMOoas  *  et  ceteri  archidiaconi  Theo- 
dricus  preposituslTMeïteWHS  -  ctl«dolphus  (2)  •  Wedericus  ab- 
baslobiensis(5)-  Wibertiis  abbas  gemblacensis  (4)  •  Petrusabbas 
florinensis  (5)  •  Gerardus  abbas  sancti  laurenlîj  in  leodio  (6)  • 
(Gossuinus  abbas  saociti  iacobi  (7)  •  Gossuinus  abbas  apostolo- 


Hwrg,  était  prévôt  de  Bonn  en  1192,  ter9(|tf^iine  partâe  du  chapitre  de  S'-Lam- 
Ibertjporta  sur  lui  ses  suffrages fosr  Tévêdbé  de  Liège;  toutefois  il  ne  fut  pas 
n))»rafBé.  Élu  grand  dojeaen  1 195,  U  «e  reùka,  vers  Pan  1^3,  dans  Tabbaye 
(ile>YtUers  dont  il  devint  jbbé  en  1314,  fat  élu  général  de  l'ordre  de  Citeaux 
tfin  J2l7,iCréé  cardinal-évêque  de  Porto  en  1219,  et  appelé  en  1227  à  la  pa- 
lpante; osais  il  refusa.  Il  mourut  en  Palestine  le  30  septembre  1227. 

Çl)  L'»rcbidiacre  Gautbîesr  ou  Walter  était  inconnu  dans  la  série  des  éco- 
tfâtees  de  S'-f^ambert;  on  le  trouve  cité  «magister  VValterus  n  dans  une  charte 
<&  r^n  11M,  (S.  BoBXAfis,  Notice  d'un  earlulaire  du  Fal-S'-Latnbert, 
«"ifX;)  C'est[^eut-être  Walter  de  Ravenstein,  chanoine  de  Liège  en  1158, 
frëxôt  de  Fosaes  en  1 185,  archidiacre  en  1 192,  grand  do_yen  en  1200,  mort 
le  22  [novembre  1207,  fondateur  de  rbôpital  dit  de  S'-Mathieu-à-la-Chaîne. 

(fj  JMalgré  la  singularité  de  cette  forme,  les  mots  ceteri  archidiaconi  se 
rapportent  aux  flsnx  témoins  qui  suivent.  Thierry,  prévôt  de  Notre-Dame,  à 
Maestridht,  n'est  fas  cité  dans  Fbai*qo/»et,  Inventaris  der  oorkonden  van 
het  kapitiel  van  O.  L.  F'rouwekerk  te  Maastricht,  p.  377.  C'est  peut-être 
Thierry  4e  Vrihen, doyen  de  S'-Lamberl  de  1208  à  1229. (Voy.  db  Theuï, 
1. 1 ,  p.  308,)  Ludolphe,  archidiacre  de  Hesbaye,  cité  dans  les  chartes  de  1 1 96  à 
1218,  était  coslre  ou  trésorier  de  S'-Lambert  en  1 2 1 4. 

(5)  Wéry,  abbé  de  Lobbes  de  1181  à  1204,  mort  vers  1209.  (Vos,  Lobbes, 
son  abbaye,  etc.,  t.  II,  p.  206  à  220.) 

(4)  «  Guibertus  Martini,  »  pendant  quinze  ans  abbé  de  Florennes,  fut  élu 
abbé  de  Gembloux  en  1194  ;  il  résigna  cette  dignité  en  1206  et  mourut  en 
1208.  (FiSEiT,  Flores  ecclesiœ  Leodiensis,  p.  253.) 

(5)  Pierre,  abbé  de  Florennes  (entre  Sambre-et-Meuse),  ne  figure  pas  dans 
la  liste  de  ces  dignitaires  donnée  par  Fisen  ;  il  remplaça  Guibert  Martini,  qui 
précède,  mais  ne  régna  pas  longtemps;  son  successeur  Robert  mourut  en 
1198.  (Voy.  Gallia  Christiana,  t.  III.) 

(6)  Gérard  de  Canges,  abbé  de  S»-Laurent,  près  de  Liège,  de  1 193  à  11 97. 

(7)  Gosuin,  abbé  de  S'-Jacques,  résigna  au  commencement  de  l'année 
1197;  Gérard,  abbé  de  S'-Laurent,  lui  succéda,  gouverna  les  deux  monas- 
tères pendant  six  mois,  et  mourut  encore  la  même  année. 

Tome  i",  4'""  série.  9 


(  126  ) 

mm  cornelijraonlis  (I)  •  Bruno  abbas  publicimontis  (2)  •  De 
nobilibus  viris  •  Ludouicus  aduocalus  hasbaniensis  (3)  •  Nicbo- 
laus  de  roraenhi  •  et  frater  suus  •  Hugo  de  florines  (4)  •  Ansel- 
mus  de  falemange  (3)  •  VVinandus  de  Oisen  (6) -De  familia  nos- 
tra  -Wedericus  dapifer  (7)  •  Warnerus  pincerua  ■  et  alij  quara 
plures  •  Anno  incarnationis  dominjce  •  M»  •  C  •  xcvij  •  Indic- 
lione  prima  •  pontificatus  nostri  anno  secundo  • 

XV. 

1206.  —  Le  chapitre  de  V église  Notre-Dame,  à  Huy,  fait 
savoir  que  Jean,  fils  du  pêcheur  Valinus,  ayant  aliéné  une 
terre  qu'il  possédait  à  Andenne  en  faveur  de  Thibaut  de 
Namur , celui-ci  en  a  reçu  l'investiture  de  ladite  église,  à 
laquelle  il  payera  un  cens  annuel. 

In  noraine  sancte  et  indiuidue  trinitalis  •  Ego  thomas  dei 

(1)  Gosuin,  abbé  de  Cornillon  del  190  à  1204.  (Voy.  DiRis,  l^oUce  histor. 
sur  Vabbaye  de  Beaurepart,  à  Liège ,  p.  5.) 

(2)  Brunon,  abbé  de  S'-Gilles;  celte  mention  rectifie  la  chronologie  donnée 
par  ÂBRY  dans  son  Recueil  hisl.  et  généal.  des  abbés  de  S'-Gilles,  publié 
par  E.  Poswick. 

(3)  Louis,  avoué  de  Hesbaye,  très-probablement  fils  et  successeur  de 
l'avoué  Euslache,  exerçait  les  fonctions  d'avoué  dès  1171.  Il  épousa  YolenJe 
de  Ruroigny,  veuve  de  Henri  de  Hierges,  et  mourut  en  1207.  (Note  de 
M.  Cam.  de  Borma.i.) 

(4)  Nicolas,  seigneur  de  Rumigny  {Rumeignies  ou  Rumillies,  com.  de 
la  prov.  de  Usinant ,  arr.  et  cant.  de  Tournai),  et  Hugues  II,  seigneur  de 
Florennes,  étaient  fils  de  Nicolas  II  de  Rumigny  et  d'Adélaïde  de  Pierreponl  ; 
Hugues  fut  à  la  Terre-Sainte  en  1 188  et  mourut  sans  enfants.  (Chalos,  Les 
seigneurs  de  Florennes,  p.  6.  —  Voy.  la  charte  n»  I.) 

(5)  Falmagne,  commune  de  la  province  de  Namur,  arrondissement  de 
Dinanl,  canton  de  Beauraing.  Anselme  de  Falmagne  figure  encore,  en 
1204  et  1209,  dans  les  chartes  n"*  24  et  28  de  la  cathédrale  de  Liège. 

(6)  Ochain,  dép.  de  Clavier, comm.  de  la  prov.  de  Liège,  arr.  de  Huy,  cant. 
deNandrin.  Winand  d'Oscem,  déjà  cité  en  1184  (Charte  de  Saint-Lambert, 
n»  15),  était  fils  d'Ebroïn.  (Le  Fort,  Mss.  généal. ^  t.  xvu,  p.  II.) 

(7)  Voy.  la  charte  n"  VII. 


(  i27  ) 

gratia  hoiensis  ecclesie  prepositus-  vna  cum  thoma  decano(l) 

et  loto  eiusdera  ecclesie  capitule  •  notum  facimus  omnibus  lam 

futurisquampresentibus-quod  fîlius  valini  piscatoris  iohannes- 

de  illa  terra  quam  apud  landines  (2)  ab  ecclesia  hoiensi  tene- 

bat/  suum  lanzagium  (3)  Theobaldum  de  nam  (uco?)  fecit  •  qui 

theobaldus  exinde  iauestituram  ab  ecclesia  recepit  •  antiquo 

censuj  vnum  incrementi  dcnarium  addens-  quem  ipsa  ecclesia 

annuatira  habebit  •  Predictus  vero  iohannes  de  eadem  terra 

consuetum censura  annuatim  ecclesie  sicut  prius  fecerat  soliiet- 

quod  si  non  fecerit/  sepe  dictas  theobaldus  eundem  censura 

soluet  ecclesie  -  et  inde  ad  totara  ipsius  iohannis  tenentiam  (4) 

se  tenebit  •  Actum  anno  dominjce  incarnationis  •  M°  •  cc°  •  vi°  • 

Indiclione  •  ix*  •  Huius  rei  testes  de  hoiensi  ecclesia  sunt  •  Ro- 

bertus  sancli  iohannis  in  leodio  decanus  •  Stephanus  •  Grego- 

rius  scolasticus  •  Johannes  •  Ewstatius  •  Henricus  •  Johannes  • 

Dionisius  •  VVallerus  •  Fredericus  •  VValterus  •  Doraitianus  • 

Wazelinus  canton  •  Interfucrunt  etiam  huic  nogotio  Nicholaus 

et  Raulphus  de  seilh  (5)  milites  •  valinus  piscator  •  et  fîlius 

eius  •  Wastenocez  • 

No  23. 


(1)  Thomas,  prévôt  de  Noire-Dame,  à  Huy,  vivait  encore  en  l'an  1231. 
(De  Thedx,  1. 1,  p.  226);  il  perle  le  lilre  d'archidiacre  en  1219.  (Voy.  la  charte 
n"  XVII.)  Pour  le  doyen  Thomas,  voy.  la  charte  n"  XI. 

(2)  Landenne-lez-Couthuin.  (Voy.  la  charte  n»  IV.) 

(3)  «  Le  lansager  est  celui  qui  a  acquis  par  aliénation  le  domaine  d'un 
héritage.  •  (R*ikem,  Discours,  1867  )  «  Le  lansage  est  la  possession  dont 
jouit  le  vendeur  ou  constituant  d'une  rente,  aussi  longtemps  qu'il  en  paye 
les  canons.  »  (Grajcdgac^age,  coutumes  de  IVamur,  I,  259.) 

(4)  Tenentia  peut  se  traduire  ici  par  obligations. 

(5)  Seilles,  province  de  Liège,  arrondissement  de  Huy,  canlon  de  Héron. 


(  128  ) 

XVI. 

1212. —  Pierre,  marquis  de  JYamur,  et  Yolende,  sa  femme, 
font  un  accord  avec  le  chapitre  de  l'église  Notre-Dame,  à  Huy, 
au  sujet  du  bois  de  Profondeville  dont  la  propi'iété  est  attri- 
buée au  marquis  en  échange  de  la  moitié  de  la  grosse  dime  de 
Senenne  et  d'Anhée. 

Ego  petrus  dei  gratia  •  Namucensis  •  Marchio  et  altisiodorensis 
Cornes  •  et  ego  yolendis  namucensis  Marchionissa  et  altisiodo- 
rensis Comitissima  (1)  notura  faciraus  tam  futuris  quam  pre- 
sentibus  hoc  scriptum  audituris  •  quod  inter  predecessorem 
nostrum  -virum  illustrera  philippum  bone  memorie  Namu- 
censem  Marchionem  (2)  et  hoiensem  Ecclesiam  super  silua  pro- 
funde  ville(3)  quam  ipsa  suara  esse  dicebat/et  contra  predictum 
Marchionem  reclaraabat  in  iure  talis  coihpositio  mediantibus  • 
Gonrardo  villariensi  •  Balduino  camberonensi  •  Nicbolao  mar- 
chencensi .  et  Renero  valencensi  •  dei  gratia  abbatibus  (4)  quos 
ipse  marchio  testamenti  sui  procuralores  constituerai  facta  est 
et  soUempniter  celebrala  Siquidem  iam  dicti  abbates  partira 
pro  meraorata  silua/  partira  pro  anima  supradicti  Marchionis» 
medietatem  totius  grosse  décime  de  senine  et  de  anhee  (o)  •  et  de 

(1)  Pierre  de  Courtenai ,  comte  d'Auxerre,  était  devenu  marquis  de  Namur 
par  son  mariage  avec  Yolende  de  Hainaut,  sœur  de  Philippe  P',  dit  !e  Noble , 
qui  mourut  sans  postérité  en  1212.  Pierre  fut  élu  empereur  de  Conslantinople 
en  1216. 

(2)  Philippe  le  Noble.  (Voy.  la  note  ci-dessus.) 

(3)  Profondeville,  province  et  arrondissement  de  Namur,  canton  de 
Fosses. 

(4)  Conrard  de  Furslemberg.  (Voy.  la  charte  n"  XIV.)  Bauduin,  sixième 
abbé  de  Cambron  de  1193  à  1221.  Nicolas  était  abbé  de  Marchienne  en 
1206.  Rainier,  abhé  du  cœnobium  de  Saint-Jean-Baptiste  de  Valenciennes , 
de  1201  à  1215.{Ga«ia  chrisliana.) 

(5)  Senenne  et  Anhée.  (Voy.  la  charte  n»  VI.) 


(  129  ) 

omnibus  locorum  illorum  appenditijs  hoyensi  Ecclesiein  elemo- 
sinam  perpetuam  assignauerunt  et  libère  conlulerunt  •  Rema- 
net  autem  domino  Namucensi  •  et  heredibus  suis  Nemus  totum 
quod  dicitur  profunde  ville  cum  omni  iure  et  proprielate  ac 
dominatione  saluo  tamen  eiusdem  loci  mansionarijs  et  usuario 
suo  in  ipso  nemore  scilicct  •  foci  •  palorum  •  virgarum  •  et  edifi- 
ciorum  tam  in  molendinis  quam  in  domibus  eo  addito  quod 
de  predicto  nemore  extra  territorium  nichil  possunt  dedu- 
cere- Rémanent  etiam  eis  in  eodem  nemore  pascua  propriorum 
porcorum  ibidem  nutritorum  secundum  vsum  et  consuetudi- 
nem  pasnagij(1]  quemadmodum  esse  solebat  quod  pasnagium 
domino  Namucensi  •  et  heredibus  suis  cedit  in  proprietatem  • 
Preterea  si  quid  de  predicta  décima  supra  septuaginta  modios 
Namuceosis  mensure  annuatim  excreuerit  illud  vsque  ad 
Quinque  modios  et  non  vitra  reddetur  Capelle  heremj  in  mas- 
nalia  (2)  •  residuum  vero  incrementum  ad  hoyensem  Ecclesiam 
pertinebit  •  De  sepe  dicta  quoque  décima  decem  modij  quo- 
libet anno  conuertendi  sunt  in  aniuersarium  pro  anima  ipsius 
Marchionis  perpetuo  recolendum  •  distribuendi  quidem  uei 
tantummodo  Canonicis  •  quos  célébra tioni  aniuersarij  contigerit 
interesse  •  Nos  igitur  pretaxate  composition!  et  pie  ordinationi 
nostrum  prebentes  fauorem  et  assensum/  eam  omnino  ratam 
habemus  •  et  presentem  inde  kartulam  sigillorum  nostrorum 
munimine  contra  omnem  calumpniam  inposterum  duximus 
roborandam  •  Âctum  anno  uerbi  incarnati  •  Millesimo  -oc  • 
Duodecimo  • 

N»  5. 


(1)  Pasnagium,  en  roman  pasnage^painage,  etc.,  était  uo  droit  que  les 
masuiers  payaient  pour  la  paisson  de  leurs  porcs  dans  les  bois  du  seigneur. 

(2)  Marlagne,  dépendance  de  Wépion,  province,  arrondissement  et 
canton  de  Namur.  (Voy,  Ch.  GHAnDCAGHAGE,  Vocabulaire,  eic,  v°  Maslania, 
p.  46.  Jos.  GRAnDGAG.xAfiE ,  La  forêt  de  Marlagne.  La  sainte  solitude, 
description  poétique  du  désert  de  Marlagne,  Bruxelles,  1ft44.) 


(  i30  ) 

XVII. 

121 9,  décembre.  —  Le  prévôt  de  l'église  Notre-Dame ,  à 
Hiiy,  affecte  plusieurs  revenus  de  sa  prévôté  à  Vaugmenta- 
tion  des  prébendes  canoniales  de  ladite  église. 

Notum  sit  omnibus  tam  futuris  quam  presentibus  quod 
ego  Thomas  dei  gratia  leodiensis  archidiaconus  •  et  hoyensis 
prepositus(t)longo  teiDporepost  meam  de  ipsaprepositurain- 
stitutionem  hoyensis  ecclesie  canonicis  ad  meliorationem  pre- 
bendarum  suarura  que  salis  erant  tenues  •  obedientias  ad  pre- 
pdsituram  spectantes  •  videlicet  •  foroa  (i2)  •  hurle  (5)  •  Re- 
most  (4)  •  Gocincurt  (5)  •  verme  (6)  •  lustin  •  bohange  (7y 
fronuille  •  neenon  et  perpétuas  scilieet  landines  (8)  •  ver- 
lennes  (9)  •  Terciam  partem  décime  dp  ohaise  (10)/  cum 


(1)  Voy.  la  charte  n»  XV. 

(2)  Fouron-le-Comte,  Pouron-Saint- iVartin,  ou  Fouron-Saint-Pierre, 
tous  trois  dans  la  province  de  Liège,  le  premier  canton  de  Oalhem,  les  autres 
cantons  d'Aubel. 

(3)  Probablement  Heure,  dans  le  Luxembourg,  dont  Péglise  avait  été 
donnée  par  Tévêque  Baidric  II  à  la  collégiale  de  Huy  et  dont  le  chapitre  de 
Notre-Dame  était  collateur. 

(4)  Pour  Riempst,  Lustin  et  Fronville^voj.  la  charte  n»  I. 

(5)  Gossoncourt,  province  de  Limbourg,  canton  de  Looz.  Cette  église 
avait  été  donnée  en  1021,  par  l'évéque  Wolbodon,  à  la  collégiale  de  Huy. 
(Voy.  Jnalectes  pour  servir  à  l'hist.  ecclés.,  t.  X,  p.  12.) 

(6)  Vtemme.'prov.  de  Liège,  arr.  et  cant.  de  Waremme,  localité  ortho- 
graphiée Ferme  au  iiv»  siècle.  Ou  plutôt  Tf-^erm,  prov.de  Limbourg,  cant. 
Je  Looz,  dont  l'église  avait  aussi  été  donnée  par  Wolbodon  à  la  collégiale 
N.-D.  de  Huy. 

(7)  Behogne.  (Voy.  Gkàkdgagiage,  Vocabulaire  etc  ,  p.  7.) 

(8)  Landenne.  (Voy.  la  charte  n»  IV.) 

(9)  Verlaine,  prov.  de  Liège ,  arr.  de  Huy,  cant.  de  Jehay-Codegnée. 

(10)  5as-0/ja,  église  donnée  par  l'évéque  Baidric.  (Voy.  la  charte  n»  X.) 


(131  ) 

ecclesia  (1).  paruum  molendiDum  de  poutpalais  •  minutam 
decimam  de  hoyo  •  et  altare  sancti  iohannis  baptiste  diuine 
retributionis  intuitu  absolute  donauj  •  hoc  saluo  quod  ego  et 
successores  raei  eis  quos  capitulum  ad  eas  tenendas  nobis  pre- 
sentauerit  post  oblatura  inde  canonem  qui  capitulo  placuerit 
manum  sine  contradictione  aliqua  extendemus  •  Datum  leodii 
anno  Incarnationis  dominice  •  M  •  ce"  •  xviiij"  •  Mense  •  De- 

cembri  • 

N»  11. 

XVIII. 

1220,  9  mai. —  Datum  hoyi-  Anno  dominjce  incarnationis  • 
31°  •  ce"  •  xx°  •  Mense  maio  •  proximo  •  sabbato  post  ascentionem 
dominj  • 

Hugues,  évêque  de  Liège,  approuve  la  donation  faite  au 
mois  de  décembre  1219,  par  Thomas,  prévôt  de  Téglise 
Notre-Dame  de  Huy,  aux  chanoines  de  cette  collégiale. 

No  13. 

XIX. 

1220,  2  juillet.  —  Datum  leodij  anno  incarnationis  domi- 
njce •  M"-  ce'  •  xx°  •  Mense  julio  •  in  die  processi  et  Marti- 
nianj. 

i.y  prévôt  (2),  Th.,  doyen  (5)  et  tout  le  chapitre  de  la  cathé- 

(1)  Le  Pontpalais,  dit  plus  tard  pont  du  palais^  est  un  pont  sur  le 
Hoyoux,  à  proximité  duquel  la  tradition  place  le  palais  des  anciens  comtes 
de  Huy;  les  maisons  de  la  rue  des  Brasseurs  portant  les  n»'  133-155  occu- 
pent une  partie  de  l'emplacement  de  ce  palais.  (Gokrissew,  p  51.) 

(2)  Jean  d'Aps,  fils  du  seigneur  de  Florennes  et  de  Rumigni,  fut  nommé 
jtrévôt  de  Saint-Lambert  par  l'évêque  Hugues  de  Pierrepont,  son  oncle;  i! 
est  cité  comme  tel  de  1202  à  1226.  Élu  évêque  de  Liège  le  24  mai  1229,  il 
mourut  à  Dînant  le  1"  ou  2  mai  1238. 

(ô)  Thierry  de  Vrihein,  archidiacre  de  Saint-Lambert  en  1196,  figure 
comme  grand  doyen  de  1208  à  1229.  (Voy.  la  charte  n»  XIV.) 


(  132  ) 

drale  Saint-Lambert,  à  Liège,  approuvent  la  donation  faite  au 
mois  de  décembre  1:219,  |)ar  Thomas,  prévôt  de  Téglise  Notre- 
Dame  de  Huy,  aux  chanoines  de  cette  collégiale. 

N»  12. 

XX. 

1237,  23  mars.  —  Le  pape  Grégoire  confirme  à  l'église 
Notre-Dame ,  à  Huy,  les  biens  que  lui  avait  donnés  l'évéqiie 
de  Liège  Théoduin  en  l'an  1066  (1). 

Gregorius  Episcopus  seruus  seruorum  dei  (2)  •  Dileclis  fîlijs- 
Decano  et  capitulo  ecdesie  sancte  marie  hoyensis  leodiensis  dio- 
cesis  •  Salutem  et  apostolicam  bencdictioncm- Justis  petenlium 
desiderijs  dignum  est  nos  facilem  prebere  consensum  •  et  uota 
que  a  rationis  tramite  non  discordant  effectu/  prosequente  com- 
plere  •  Eapropler  dilecti  in  domino  filij/  lustis  uestris  postula- 
lionibus  grato  concurrentes  assensu  de  housse  et  de  fredon 
villarum/  ac  alias  ecclesias  necnon  capellam  sancti  pétri  de 
monte/  Teloneum  de  haulanges  (3)  •  que  de  concessione  bone 
memorie  •  D-  leodiensis  Episcopi  (4)  loci  diocesanj  capituli  leo- 
diensis accedente  consensu  proponitis  vos  adeptos  •  ac  alia  bona 
uestra  sicut  ea  omnia  iuste  ac  pacifiée  possidetis  •  et  in  litteris 
inde  confectis  dicitur  plenius  contineri  vobis  et  per  vos  ec- 
clesie  vestre  auctoritate  apostolica  confirmamus  et  presentis 
scripti  patrocinio  communiraus  •  Nulli  ergo  omnino  hominum 
liceat  hanc  paginam  nostre  confirma tionis  infringere/  vel  ei 
ausu  teraerario  contra  ire  •  Siquis  autera  hoc  attemptare  pre- 
sumpserit  indignationem  omnipotentis  dei  et  beatorum  pétri 


(1)  Voy.  la  charte  n"!. 

(2)  Grégoire  IX,  sacré  le  19  mars  1227,  mort  le  21  août  1241. 

(5)  ffoesselt,  Fronville,  Saint-Pierre-en-Mont ,  Bavelange.  (Voy.  la 
charte  n»  1.) 
(4)  L'évêque  Théoduin  {Dietwinus).  \oy.  ibid. 


(  133  ) 

et  pauli  aposloiorum  eius  se  iioueril  incursurum  •  Dalum  vi- 
icrbij  •  X  •  kl  •  aprilis  •  pontificatus  nostri  •  anno  vndecimo  > 

N»  18. 


XXI. 


1257,  5  août.  —  Le  maieiir  et  les  échevins  de  Huy  déclarent 
par  record  que  les  deux  paris  de  la  maison  de  Baceilhes  et 
l'usine  qui  y  est  annexée,  en  Bolcngier  rue,  doivent  continuer 
à  jouir  du  privilège  qu'elles  possèdent  actuellement. 

Villicus  et  scabini  hoyenses  omnibus  quibus  presentem  car- 
tularn  videre  conligerit  salutem  et  cognoscere  verilatem  •  Vni- 
uersitati  omnium  nolum  esse  volumus/  quod  partes  domus  de 
baceilhes  (1)/ et  illius  fabrice  que  iuncta  est  dicte  domuj  de  ba- 
ceilhes en  bolengier  rue  •  in  eodem  statu/  et  in  eadem  iibertale 
in  qua  modo  sunt/  debent  in  perpeluum  permanere-  et  hoc  ve- 
ritate  dihgenter  inquisita  diximus  per  iudicium  •  In  cujus  rei 
lestimonium  presentem  cartulam  nostro  sigillo  sigillavirau. 
Aclum  publiée/  anno  dominj  •  M'  •  ce"  •  xxx"  •  Septimo-  In  die 
inuenlionis  sancti  stephani/ raense  augusto  •  et  hec  sunt  nomina 
nostra  qui  tunceraraus  scabinj-  Gillebinus  fiertons  ■■  Godefridus 
mailhars  (2)  •  Lambinus  dohai  (5)  •  Robinus  de  seilh  (4)  •  Hubi- 
nus  •  Johannes  equus  •  et  Reinerus  juuenis  • 

N»  25. 


(1)  Le  souvenir  de  la  maison  de  Baceilhes ,  dans  la  rue  des  Boulangers,  est 
entièrement  perdu. 

(2)  Sans  doute  un  descendant  de  Jean  Colley  de  Maillart,  qui,  suivant  la 
légende ,  étant  devenu  aveugle ,  et  frappant  ses  ennemis  à  droite  et  à  gau(;he, 
aurait  donné  naissance  au  jeu  de  Collin-Maillart  (Gorrisser,  p.  57.) 

(ô)  Bas-Oha.  (Voy.  la  charte  n»  X.) 
(4)  Svilles.  (Voy.  la  charte  no  XV.) 


(  134  ) 

XXÏI. 

1243,  4  août.  —  Robert,  évêque  de  Liège,  choisi  pour  ar- 
bitre par  le  chapitre  de  l'église  Notre-Dame ,  à  Huy,  et  les 
habitants  de  cette  ville,  stipule  les  clauses  de  l'accord  à  con- 
clure etitre  les  deux  parties  (1). 

Roberlus  dei  gratia  leodiensisEpiscopus(2)vniuersis  présen- 
ta visuris  salutem-Noveritis  quodDecanus  etcapilulurn  hoien- 
ses-  et  commune  (?)  ville  hoyensis  in  nos  conuenerunt  sub  hac 
forma  •  Compromiserunt  partes  in  vencrabilem  patrem  leodien- 
sem  Episcopum  qui  pronunciabit  quos  inuenict  culpabiles  iniu- 
rie  illate  ecclesie  vel  personis  béate  marie  boiensis  satisfacere 
debere  ad  arbitrium  dicli  Episcopi  pecuniariaemenda  excepta  • 
et  hoc  saluo  quod  villam  non  exhibunt  •  Item  eos  honorifice 
esse  récipiendos  in  redeundo  in  villam  hoiensem- Ad  arbitrium 
ipsius  Episcopi-  Item  ne  quis  eisdem  personis/  vel  alicui  de  fa- 
milia  eorum  conlumeliam  vel  blasfemiam  inférât  •  et  quod  hoc 
publiée  inhibealur  in  villa  boiensi  •  Item  quod  stalla  mercen- 
nariorum  in  suo primo  statu  reponantur  •  et  infra  natale  domini 
ab  eodem  loco  remoueanlur/  et  ponantur  alibi  infra  claustrum 
vbi  ecclesie  placuerit  de  consilio  episcopi  extra  viam  commu- 
nera-  Item  villa  boiensis  de  vigintiquatuor  raarcis  leodiensibus 


(1)  Les  historiens  ne  parlent  pas  du  différend  auquel  il  est  fait  allusion 
dans  cette  charte  et  qui  paraît  avoir  été  assez  sérieux.  11  avait  surgi  à  l'oc- 
casion :  1 0  des  boutiques  que  les  marchands  avaient  probablement  établies  sur 
les  immunités  de  l'église;  le  chapitre  aura  voulu  les  faire  disparaître  ou  obli- 
ger les  marchands  à  lui  payer  une  rente  de  ce  chef;  2»  du  mesurage  des 
grains  du  chapitre. 

(2)  Robert  de  Torole,  lils  de  Jean,  châtelain  de  Noyon,  et  d'Ode  de  Dam- 
pierre,  d'abord  évêque  de  Langres,  fut  élu  évêque  de  Liège  le  50  octobre 
1240;  il  mourut  à  Fosses  le  12  octobre  1246. 


(  135  ) 

eidem  ecclesie  satisfaciet  pro  hoc  •  Item  ecclesia  vel  caoonici 

eiusdem/  bladum  suum  seu  annonam  quantum  ad  fîrmas  (i) 

suas  recipiendas/distributiones  faciendas  inter  se/  ad  furnum/ 

molendinum/pistorem/braxinas/seu  alias  ofiBcinas  suo  sextario 

mensurabunl/  pro  sue  libito  uoluatatis/  absque  venditionc  et 

emptione/  Si  vero  eos  uel  aliquem  eorum  eraere  bladum  seu 

annonam  vel  vendere  contigerit  in  villa  hoiensi  mensura  ville 

hoiensismensurabunt/etmensuragiumsoluentpersuumvendi- 

torem/prout  ab  alijs  in  villa  hoiensi  solui  consueuit  et  vsilatum 

est/  Si  vero  aliquis  burgensis  noster  vel  laicus  quicumque  de 

foro  laicali/  inde  aliquid  forefecerit/  secundum  consuetudinem 

et  iudicium/  et  usum  ville  hoyensis  satisfaciet  eidem  ville/ et  de 

antedictis  que  faciunt  ad  perpetuiL^tem  conficientur  carlule 

bine  et  inde  sigillis  partium  et  nostro  sigillande/  Datum  hoiy 

Anno  domini  •  M"  •  ce  •  xl"  tercio  •  feria  tercia  post  festum 

beati  pétri  ad  vincula  • 

N»  24. 

XXllI. 

1247,  26  décembre.  —  Pierre,  cardinal  légat,  autorise  le 
chapitre  de  l'église  Notre-Dame  de  Huy  à  affecter  à  l'aug- 
mentation des  prébendes  canoniales  de  cette  collégiale,  les 
revenus  de  l'église  de  Ulbeek,  à  la  condition  qu'il  n'en  résul- 
tera aucun  dommage  spirituelpour  les  habitants  de  la  localité. 

Petrus  miseratione  diuina  sancti  Georgij  ad  uelum  aureum 
dyocesis  cardinalis  apostolice  sedis  Icgatus  (2)  •  Dilectis  in 


(1  )  Firma,  ferme,  exploitation  agricole,  signifie  aussi  «  census  sive  reditus 
(le  tirma  debitus.  »  (Dcc^nge.) 

(2)  Pierre  Capuce,  légal  envoyé  parle  pape  Innocent IV pour  les  affairés 
d^Aliemagne^  il  présida  à  Télection  de  Henri  de  Gueidre  le  jour  même  de  la 
date  de  notre  charte,  et  revint  encore  à  Liège  en  1254.  (0£nTBoi.ET,  //t-t^de 
r/nttit.  de  In  Fête-Dieu ,  pièces  just.) 


(  ^^36  ) 

Christo  •  Oecano  et  capitule  ecclesie  sancte  marie  hoyensis  leo- 
diensis  dyocesis  •  salutem  in  domino  •  Discreti  viri  Magistri  pétri 
de  supino  dilecti  capellani  et  camerarij  noslri  ecclesie  uestre 
scolastici  deuotis  supplicationibus  inclinati  presentibus  uobis 
auctoritatem  concedimus  ut  cedente  uel  decedente  rectore  ec- 
clesie de  Vlebeke  (1)  leodiensis  dyocesis-  in  qua  ius  patronatus 
proponitis  vos  habere  ad  augmentationera  prebendarum  ves- 
trarum/  ipsam  vobis  liceat  retinere  •  Ita  tamen  quod  eadem 
debitis  obsequiis  non  fraudetur  •  et  animarum-  cura  in  ea  nulla- 
tenus  negligatur  •  Nulli  ergo  oranino  hominum  liceat  banc 
paginam  nostre  concessionis  infringere  uel  ei  ausu  temerario 
contraire- Siquis  autem  boc  altemptare  presumpserit  indigna- 
tiooem  omnipotentis  dei  et  bealorum  pétri  et  pauli  apostolo- 
rum  eius  se  nouerit  incursurum  -  Datum  leod  •  vij  -  kl  - 
januarij  •  anno  dominj  •  M»  -  cc°  -  xl»    Septimo  • 

No  19. 

XXIV. 

1279,  17  mai.  —  JeaUj  évéque  de  Liège,  fait  savoir  qite 
Walter  d'Ochain  et  ses  cohéritiers  ont  reconnu  n'avoir  aucun 
droit  à  la  justice,  à  l'avouerie  ni  aux  tailles  dans  les  villages 
de  Marchin,  de  Lize,  de  Jamagne  et  d'Ereffe,  et  que  ces  droits 
appartiennent  aux  églises  collégiales  Saint -Martin,  de  Liège, 
et  Notre-Dame,  de  Huy,  auxquelles  ils  ont  vendu  tout  ce  que 
leur  famille  possédait  à  Marchin  et  à  Triffoy. 

Johannes  dei  gratia  leodiensis  Episcopus  (2)  •  Vniuersis  pré- 
sentes litteras  inspecturis/  salutem  et  sinceram  in  domino 
caritatem  -  Quoniam  temporalium  rerum  dispositio  vetustate 


(1)  tr?6eeil.  (Voy.  la  charte  no  II.) 

(3)  Jean  d'Enghien,  évêque  de  Liège  de  1375  à  1281. 


(  137  ) 

dierum  aggrauata  sub  obliuionis  fauilla  solet  sepius  sepeliri  • 
Tenore  presentium  notum  facimus  vniuersis  •  quod  cum  a 
relroactis  temporibus  et  longiuquis  inter  ecclesias  sancti  mar- 
tini  leodiensis  (1)  et  béate  marie  hoyensis  ex  vna  parte  •  et 
walterum  de  ossen  (2)  armigerem  et  suos  coheredes  liberos 
quondam  Gerardi  de  ossen  militis  •  et  eundem  Gerardum  patrem 
dictorura  coheredura  •  necnon  et  walterum  (3)  quondam  auoea- 
tum  hoiensem  ex  altéra  controuersia  verleretur/  super  iusticia 
alla  et  bassa  •  auocatia  •  tallijs  •  exactionibus-  precarijs  •  mortuis 
manibus  •  tercia  parte  siluarum  •  que  dicuntur  sancti  martini/ 
et  sancte  marie  hoiensis  predictorum  •  sitarum  inter  villam  de 
trifore  (4)  •  et  hoyum/  et  super  aquis  etiam  intra  limites  par- 
rochie  de  marchins  consistentibus-  In  quibus  omnibus  vtraque 
partium  ipsarum  se  ius  habere  contendebat  •  et  dicebat  •  Quo- 
rum occasione  dictus  Walterus  de  ossen  auctorite  reuerendi 
patris  dominj  Coloniensis  arcbiepiscopi  virtule  cuiusdam  ap- 
pellationis  ad  eumabaudientia  capituli  leodiensis  interposile  (5) 


(1)  La  collégiale  Saint-Martin,  à  Liège,  avait  reçu  le  domaine  de  Mar- 
chin  de  Tévêque  Éracle,  son  fondateur.  (Charte  impériale  de  Tan  965,  apud 
Mabtè.ke  et  DcRAKD  :  Amplissima  collectio ,  t.  VII,  col.  54;  Bertholet, 
ffist.de  l'instit.  de  la  Fête-Dieu;  pièces  just.,  p.  xxii,  etc.)  Les  chapitres 
de  S'-Marlin  et  de  Huy  possédaient  d'une  manière  indirise  cette  seigneurie 
franc-aiiudiale.  (Voy.  Schoolmeesters,  Notice  sur  la  seigneurie  de  Mar- 
chin,  p.  2.) 

(3)  Walter  d'Ochain,  fils  de  Gérard,  mourut  en  1311  et  fut  enterré  à 
Clavier.  (Hemricourt,  Miroir  des  nobles  de  Hesbaie.) 

(3)  Walter  de  Beaufort.  (Voy.  une  note  ci-après.) 

(4)  Triffoy  est  une  partie  du  territoire  de  Marchin  confinant  aux  seigneu- 
ries de  Barse  et  de  Vierset.  Dans  un  cerclemenage  de  la  seigneurie  de  Mai»- 
chin,  de  1461 ,  il  est  fait  mention  «  du  cherau,  du  vieux  moulin  et  de  la 
maison  de  TrifiToirt.  • 

(5)  Le  chapitre  de  S'-Lambert  exerçait  un  poux'oir  judiciaire;  il  décidait 
en  appel  des  sentences  des  archidiacres  lorsque  raffaire  était  déférée  à  son 
tribunal  du  consentement  des  deux  parties  ;  de  sa  décision  on  pouvait  encore 
en  appeler  au  métropolitain. 


(  138  ) 

longo  tempore  extiterat  excommunicatus/  et  sentenlia  cxcom- 
municntionis  in  eundera  •  VV  •  aggrauata  •  Tandem  predictis  eccle- 
sijs/  et  ipso  waltero  et  suis  coheredibus  in  noslra  proptcr  hoc 
presentia/  et  in  iure  constitulis/  predicti  VValterus  et  sui  cohe- 
rcdes  recognouerunt  se  in  predicta  iusticia  alla  etbassa-  auo- 
catia  -tallijs-  exactionibuS'  uel  precarijs  exactis/  uel  inposterum 
exigendis  ab  hominibus  villarum  de  marchins/  de  lieres/  de 
iamang  •  de  areue  •  (4)  et  earum  appenditijs/  aquis  •  nemori- 
bus  •  predijs  •  et  quibuscumque  alijs  iuribiis  •  in  loco  prenomi- 
nato-  videlicet  inter  villas  de  trifore/  et  de  hoyo  consislenlibus  • 
se  et  suos  antecessores/  vel  eorum  alterum  hactenus  nullum 
lus  habuisse  uel  habere/  et  quod  omnia  premissa  vsurpauerant 
in  ipsarum  ecclesiarum  preiudicium  minus  iuste  •  et  asporta- 
uerant  •  et  propter  causam  rationabilem  •  et  eisdem  ecclesijs 
reclamantibus  et  inuitis-  Quittantes  eisdem  ecclesijs  pure  sim- 
pliciter  libère  et  absolute/  et  sine  spe  reuocandi  •  uel  recla- 
mandi/  coram  nobis  et  nostris  hominibus  infra  scriptis  •  sub 
quorum  memoria  judicio  et  recordatione  hec  agebanlur/  quic- 
quid  juris  uel  calumpnie  dicli  walterus  et  eius  coheredes  habe- 
bant  uel  habere  poterant  in  premissis  omnibus  et  singulis/ 
aut  altero  premissorum  •  Promittentes  se  nichil  inposterum 
ab  eisdem  ecclesijs/  et  hominibus  dictorura  locorum  uel  eorum 
altero  occasione  predicte  justicie  alte  et  basse  •  Auocatie  •  tallia- 
rum  •  precarie/  exactionura/  mortuarura  manuum  •  nemorum- 
aut  aquarura/  prediorum/  et  jurium  aut  eorum  alterius/  seu 
quacumque  occasione  alia/  uel  causa/  per  se  uel  per  alium  •  uel 
alios/  seu  suos  coheredes/  omnj  fraude  et  dolo  semotis/  ali- 
quatenus  exacturos  •  Et  ne  super  hijs  inposterum  recidiue 
confentionis  scrupulus  relabatur/  vt  lucidior  geste  rei  verilas 
appareat/  de  premissis  distinctum  est  sic  •  uidelicet  quod  pre- 
dicte ecclesie  tam  occasione  quorumdam  de  predictis  bonis/ 


(1)  Lize,  Jamagne  et  Ereffe  sont  trois  dépendances  de  Marchin. 


(  i39  ) 

hominura  scilicet  allodialium/ et  feodalium/qui  dicunlur  serui/ 
duodecim  caponum/  septem  et  dimidij  solidorura  in  denarijs  • 
necnon  predicte  ville  de  trifore/  In  qua  dictus  •  W-  habebat 
duos  solidos  leodienses  annuj  census  •  al  tara  etbassam  iusticiam 
in  quibus  dicti  duo  solidi  et  duo  capones  consistunt-  et  molcn- 
dinum  situm  intra  limites  parrochie  de  marchins  (1)/  et  eius 
appenditia  que  erant  dicti  Walleri-  Que  omnia  premissa  horai- 
nes  scilicet  allodiales  •  féodales/  qui  wlgaliter  dicuntur  seruj  • 
duodecim  capones  •  septem  et  dimidij  solidos  •  villam  de  trifore  • 
et  eius  altam  et  bassam  iusticiam  in  quibus  sunt  dicti  duo 
solidi  •  et  duo  capones  siti  •  et  molendinum  predictum  cum  eius 
appenditiis/  eedem  ecclesie  ab  eodem  waltero  litulo  eraptionis 
acquisierant/  qua  occasione  residuorum  omnium  bonorum  pre- 
dictorum  jn  quibus  dicti  Wallerus  et  sui  coheredes  nichil  iuris 
habebant/  licet  ipsi  walterus  et  eius  coheredes  dictas  ecclesias 
calumpniarentur  de  eisdem-  centum  et  triginta  marchas  (2) leo- 
diensis  monete  predicto  waltero  de  ossen  in  pecunia  numerala 
de  qua  se  propagato  tenuit  causa  pacis  habendeetvexationis  fu- 
giende  persoluerunt-vt  autem  predictis  ecclesijs  cautum  sit  de 
premissis  •  ex  eo  videlicet  quod  predictus  walterus  de  ossen 
bonapredictaabauocato  hoyensi  pro  terapore  existente  in  feo- 
dum  tenebat/  vt  dicebat/  et  Walterus  nune  auocatus  hoyensis 
filius  et  hères  henrici  quondam  auocati  hoyensis  ad  annos  nun- 
dumperuenit  legittimos/ predictus  walterus  de  ossen  tenetur  et 
promisit  obligans  se  ad  id  per  stipulationem  sollerapnem  cu- 
rare et  facere  seu  procurare/  quod  quamcito  predictus  walterus 
nunc  auocatus  hoyensis  annos  attigerit  legittimos (5)-  Idem-  W- 


(1)  C'est  le  moulin  de  Siatte,  sur  le  ruisseau  de  Triffoy. 

(2)  Au  quatorzième  siècle,  le  marc  valait 20  sous,  et  le  sou  12  deniers. 

(3)  Les  renseignements  que  donnent  nos  chartes  sur  les  membres  de  la 
famille  de  Beaufort  qui  ont  été  avoués  de  Huy,  ne  concordent  pas  snec  les 
généalogies  de  Le  Fort  et  de  GoETHii,s,qui,  du  reste,  ne  concordent  pas  entre 
elles.  Sans  nous  arrêter  à  signaler  les  points  de  contact  ou  de  divergence, 


(  140)) 

auocatus  infra  annuni'âaiiHosdiseFekionis  sue  immédiate  sub- 
sequentem/  premissa  nmaia  et  siogtila  corara  nobis  ratifîcabit 
in  iudicio/et  quittabit  dhtûs,  ecolesjjS:>nomine/  et  ad  opns  earum 
quicquid  iuris  ât  domrriij  -in;premi$»s  omnibus  et  «ingulis/ 
tam  feodo  quam  alijs  hàhertit/  uel  hëbere  posset  qimcuraque 
occasione  uel  causa/  et  âitttum  •\W'de  ossen  ab  homagio  feodi 
predîcti  si  quod  sit/  peiâlus^absoluet  et(  quittabit  •  Nijchil  sibi 
iuris  in  premîssis  retinando  •  .^lio  quin  predictus  -  w  •  de 
Dssen  penam  oentum  libranumturonensiusi  monete/  ail  quam 
se  obligaujt/  si  dictus  •  w  ••  auncâtus  secustageret  incitrperet/ 
Insuper  promisit  idictus  •  w  ■•  de  ossen  se  fcturus  et  curatu- 
rus  quod  quamcho  sui  cohereiBes  qiiinundun.annos  le^fltiimos 
attigerunt  ad  eos  |)eruenerinl^«t!hij  ex  eis  qUiiiam  annosttegit- 
timos  attigerunt  «d  requisitM»i»em  dictarum  ea^Icsiarura  tâicli 
ccoheredes/  fratrescius  scilicetcl  sorores  fratrinii  predictiwjll- 
léeri  corum  fratris  ratificabunt  et  qsuittabunt-  garpient  eteffiOB- 
itucabunt  ad  opus  dictarum  eccltKÎarxmi  quicquidÉuris  babercatt 
oièl  habere  possent  îa  premissis  -  coraxD  nobis  et  Afoicumquco©- 
ocesse  essel  nichii  iuris  in  premissis  «Ibi  retinendo  •  Alioquia 
ipredictus  •  w  •  penam  centum  marcfaanzm  leodiensium  ad  quam 
«ejdbligauit  si  sui  coheredes  secus  agerent  incurret-£o  tamen 
sàïno  quod  si  dictus  walterus  nunc  auocatus    dicti  vero  cohe- 
redes,dicti  •  w    de  ossen/  in  predictis  agendis  modo  prediclo 
dèfiaerent  •  predictus  •  w-  de  ossen  penas  predictas  vtjpremitti- 


noDS  résumons  ici  les  données  éparses  dans  nos  docaiaents  : 

Waller,  woué  en  1066.  (Voy.  la  ebarle  n»  I.) 

Boson,soofils(voy.la  charte  no  IV),  était  avoué  en  1106.(yoy.  la  charte  noV.) 

WalterdeBarse,  avoué  en  1 130  et  1158  {voy.  les  cbarlein°'VII,  Vlllel  IX). 

Walter,  avoué  vers  1240  (contemporain  de  Gérard  d'Ochain),  épousa 
Aleide  (Voj.  la  présente  charte.) 

Henri,  son  fils,  avoué  de  Huy,  était  mort  avant  1379;  il  avait  pour  frère 
Arnold  de  Barse,  chanoine  de  Huy.  (Voy.  ibid.) 

Walter,  son  fils,  était  avoué  de  Huy  et  mineur  en  1379.  (Voj.  ibid.) 


(141  ) 

tur  incurperet  Quarum  medietas  nobis  cederet  et  alia  medietas 
ecclesijs  predictis/etnichilomiaus  predictas  centum  et  trigiota 
marchas  leodienses  eisdem  ecclesijs  infra  quindenam  post 
lapsum  dictorum  terrainorum/  et  requisitionem  dictarum 
ecclesiarum  redderet  et  restitueret/  et  de  eis  satisfaceret  coin- 
petenter  •  Et  ne  processu  temporis  successio  proxiraorum 
dieti  •  w  •  auocati  hoyensis  conuenliones  predictas  viderelur 
perturbare/  Nobilis  matrona  Aelidis  aua  dieti  walteri  auocatf 
hoyensis/  et  arnuldus  de  bar  canonicus  hoyensis  filius  dicte 
aelidis/  et  awonculus  dicli  auocati  •  W  •  coram  nobis  et  nostris 
hominibus  infra  scriptis  constituli  personaliter  quicquid  iuris 
habebant/  uel  habere  possent/  uel  crederentur  habere/  uc 
debere  habere  in  predictis  bonis  omnibus  et  singulis  aivi 
eorum  altero  tam  ratione  uel  ex  causa  feodali  quam  quacumque 
alia  tam  possessionis  future  uel  presentis/  uel  proprietatis 
causa/  seu  quocumque  alio  jure/uel  titulo  per  iudicium  homj- 
num  nostrorum  infra  scriptorum/  si  quid  iuris  in  premissis 
habebant/  ad  habundantem  cautelam  a  nobis  rcleuauerunt  •  et 
hoc  facto  instantcr  ad  opus  predictarum  ecclesiarum/  predicta 
mater  et  arnuldus  eius  filius/  quicquid  juris  habebant  vel  ha- 
bere poterant  in  premissis  omnibus  et  singulis  per  iudicium 
hominum  nostrorum  in  manus  nostras  reportauerunt/  gerpie- 
runt  et  elTestucauerunt/  Quittando  eis  quicquid  juris  in  pre- 
dictis bonis  habebant/  uel  habere  poterant/  et  haberent/  uel 
habere  possent  in  futurum/  Nichil  iuris  in  premissis  sibi  reti- 
nentes  -Quo  facto  sepedictus  •  w  •  de  ossen/  et  eius  coheredes 
coram  nobis  confessi  sunt  cartas  dictarum  ecclesiarum  confec- 
tas  super  jure  quod  habebant  dicte  ecclesie  et  habent/  et  hac- 
tenus  habueruut  in  predictis  villis  et  bonis/ et  eorum  appendi- 
tijs  que  vsurpauerant  dieti  •  w  •  et  sui  coheredes  veras  esse  et 
intégras  •  volentes  et  conscentientes  vt  robur  obtineant  firmi- 
tatis  in  futurum/  De  pena  autem  predicta  centum  libraruQi 
turonensium  si  predictum  •  W  •  de  ossen  eam  conlingeret 
incurrere  se  conslituerunt  fideiussores  •  et  quilibet  in  solidum 

Tome  i",  4°"=  série.  10 


(  142) 

erga  dictas  ecclesias/  precibus  et  mandato  dicti  •  w  •  de  ossen  • 
scilicet  Walterus  de  warfeseis  •  Henricus  de  fclic  milites  -Wal- 
terus  de  tihanges  •  Ammirandus  de  ramei-  et  Johannes  dictus 
loupins  de  streis  (1)  •  De  alia  vero  pena  Centum  raareharurn  leo- 
diensiura/  si  dictum-  W  •  de  ossen  eam  conligeret  incurrore  se 
constituerunt  fideiussores  et  quolibet  insolidum  erga  dictas 
ecclesias  precibus  et  mandato  dicti  •  w  •  de  ossen  •  Walterus 
de  warfeseis  •  et  rasso  li  massercis  de  fehe  milites  •  Ludouicus 
et  henricus  fratres  fllij  quondam  Gerardi  délie  wege  militis  • 
et  renardus  de  dampont  armigeri  •  De  predictis  vero  Centum 
et  triginla  marchis  leodiensibus  modo  prcdicto  reddendis  et 
restituendis  dictis  ecclesijs  a  dicto  waltero  de  ossen  •  se  con- 
stituerunt debitores  et  redditores  principales  precibus  et 
mandato  dicti  •  w  •  de  ossen  erga  dictas  ecclesias/  et  quilibet 
per  se  insolidum/  walterus  scilicet  de  warfeseis  miles  •  Arnul- 
dus  de  bar  canonicus  hoyensis  •  Renerus  de  viseto  castellanus 
de  longne(2)/Badettus  de  forieres-et  arnuldus  auocatus  ama- 
niensis  •  Ita  quod  si  pendente  predicta  principali  uel  fideius- 
soria  obligalione  alterum  dictorum  redditorum  uel  fideiussorum 
decedere  contingeret  •  prcdictus  •  w  •  de  ossen/  aut  eius  hercs 
uel  successor  alium  eque  ydoneum  loco  defuncti  tenerelur 
subrogare  •  hoc  adiecto  quod  si  premissa  predictis  ecclesijs  vt 
premittilur  minime  contingeret  adimpleri/  vel  obseruari  • 
predicti  omnes  et  singuli  debitores  -redditores/  et  fideiussores 
ad  requisitionem  dictarum  ccclesiarum/uel  carum  allerius/aut 
earum  vel  alterius  earum  cerli  nuntij  vel  procuratoris  •  rao- 
nitionem  iuxta  predictarum  penarum  species  et  obligalionum 
vnam  domum  in  hoyo  a  dielis  ecclesijs  vel  earum  altéra/  aut 


(1)  Loupio  deStrée  est  mentionné  dans  Le  Fort,  t.  XXII,  p.  30. 

(2)  Renier  de  Fraipont  de  Visé,  chevalier,  châtelain  de  Dalem  et  de  Logne, 
maréchal  de  Tévêché  de  Liège,  était  fils  de  Renier  de  Waroux,  dii.  de  Visé  ;  il 
assista  à  la  bataille  de  Woeringen  et  fut  tué  par  Ameil  de  Hognoule.  (Le 
Fort,  t.  VIII,  p  511.) 


(  i43  ) 

earum  ucl  altcrius  carum  certo  nuntio  uel  procuralore  assig- 
nandam  intrare  lenerentur  •  in  ea  suis  sumptibus  et  expensis 
moraturi  ad  comestionem  nec  ab  ea  prêter  dictarum  eccle- 
siarum  voluntatera  recessuri  •  donec  de  prediclis  peni?  a  dicto  • 
w  •  de  ossen  •  necnon  de  dictis  Centum  et  triginta  marchis  leo- 
diensibus  prediclis  ecclesijs  ad  dicto  waltero  de  ossen  •  uel  a 
dictis  debiloribus  et  redditoribus  pro  dicto  •  w  •  de  dictis  Cen- 
tum et  triginta  marchis  constitutis  ad  plénum  esset  salisfactum  • 
Et  nichilorainus  tenetur  idem  •  w  •  de  ossen  dictis  ecclesijs  red- 
dere  et  soluere  dictas  Centum  et  triginta  marchas  pro  princi- 
pali  •  et  Centum  libras  turonenses  pêne  nomine  infra  mensem 
post  lapsum  defectus  premissorum  ad  requisilioaem  dictarum 
ecclesiarum  uel  earum  procuratoris  •  Ita  quod  si  infra  ipsum 
mensem  dicte  Centum  et  triginta  marche  •  et  centum  libre 
turonenses  ipsis  ecclesijs  non  essent  restilute  •  predictus  • 
w  •  de  ossen/  et  •  w  •  de  warfeseis  miles  predictus/  se  ad  hoc 
obligauerunt  coram  nobis/  quod  nos  bona  eorum  vbicumque 
existentia  saisire  possimus  et  ea  deliberare  dictis  ecclesijs 
donec  dictas  pecuniarum  summas/  ad  plénum  essent  assequte- 
El  insuper  predictus  •  w  •  de  ossen  se  nostre  quantum  ad  hoc 
juridictioni  submisit  in  bac  parte  •  Quod  si  premissis  defîceret/ 
nos  eum  ad  premissorum  obseruationem  per  censuram  eccle- 
siasticam  compellamus  •  Predictus  vero  arnuidus  auocatus 
amaniensis  loco  fîdeiussionis  sue  equm  suum  meliorem  •  alijs 
confidciussoribus  suis  deliberare  et  ponere  ad  comestus  tene- 
tur •  et  per  hoc  a  dicta  fideiussione  liberari  •  Ad  premissa 
autem  omnia  et  singula/  dicli  Walterus  de  ossen  et  dicli  debi- 
tores/  reddilores/  et  fideiussores/  se  prediclis  ecclesijs  per  sti- 
pulalionem  rite  conceptam  et  fidem  interpositam  vt  premittitur 
obligarunt/  Renunciato  ex  parte  dicti  walleri  de  ossen -excep- 
lionj  •  fori  (1)  •  doli  •  mali  (2)  •  non  numérale  et  non  soluté 


(l)Lib.  VIIICod,til.36,  §  13. 

(2)  Lib.  XLIV  Digesl ,  tit.  4,  De  doli,  mali  et  metus  exceptione.  Lib.  IV 
Instit,  til.  13,  ^  1. 


(  144-  ) 

pecunje  (I)  •  conditioni  indebiti  (2)  et  sine  causa  (3)  •  et  ne 
dicat  se  in  premissis  circonuentum  uel  deceptum  •  et  quitta- 
tionem  predictam  factam  sine  causa  •  Item  consuetudinibus 
locorum  quorumcumque  •  Ex  parte  vero  dictorum  debitorura  • 
redditorum  •  et  ôdeiussorura  pro  dicto  •  w  •  de  ossen  consti- 
tutorum  renunciato  iuxta  species  obligalionum  ipsaruta/  epys- 
tole  diui  adrianj  et  de  principali  debitore  prius  conueniendo 
uel  conuincendo  •  uel  debito  diuidendo  •  et  ne  dicant  se  possc 
velle  jacere  ad  comestus  vicissim  vel  specialiter  •  cum  com- 
muniter  et  pariter  jacere  debeant  ad  comestus  •  Item  consue- 
tudinibus-Constitutionibus-Exceptionibus  •  epistolis  •  edictis  • 
divorum  principum  •  canonum  •  ordinariorum  •  priuilegijs 
impetratis  •  uel  impetrandis  •  comrauniter  vel  diuisim  •  voto 
cruels  '  et  ne  dicant  se  pactum  tenere  non  debere  •  ex  eo  quod 
dicerent  dictum  •  w  •  de  ossen  in  premissis  aut  altero  premis- 
somm  aut  contractu  predicto  circunuentam  uel  deceptum  • 
aut  omnibus  alijs  juribus  communibus  et  specialibus  •  et 
exceptionibus  quibuscumque  .  tam  canonici  juris  quara  ciuilis  • 
per  quas  predicte  conuenliones  irapediri  possent  uel  differri  • 
quantum  etiam  ad  bunc  contractum  mutandum  •  minuendum  • 
rescindendum  •  uel  etiam  reformandum  •  Ad  premissa  autem 
omnia  et  singula  obseruanda/  predictus  •  w  •  de  ossen  vt  pre- 
mittitur  se/  suos  que  successores  dictis  ecclesijs  per  stipulatio- 
nem  obligauit  •  Promittens  quod  contra  premissa  per  se  uel 
per  alterum  nullatenus  veniet  in  futurum  •  In  cujus  rci  tcsli- 
monium  sigillum  nostrum  ad  instanciam  prediclarum  parlium 
littcris  presentibus  est  appensura  •  Dalum  anno  dominj  • 
M"  •  ce"  •  Ixx  •  nono  •  Feria  quarta  post  ascentionem  dominj  • 

N»  29. 


(1)  Lib.  IV  Inslil.,  tit.  13,  §  2. 

(2)  Lib.  XII  Dig.,  tit.  6.  Lib.  IV  Cod.,  tit.  5. 
(5)  Lib.  XII  Dig,  tit.  6.  Lib.  IV  Cod  ,  tit.  8. 


(  145  ) 

XXV. 

4284  (n.  si.),  51  janvier.  —  Datum  hoyi  •  Anno  •  dominj  • 
31°  •  ce"-  Ixxx"-  tercio-  die  lune  ante purificalionem  béate  vir- 
ginis  • 

Jean,  évêqiie  de  Liège,  ayant  des  difficultés  avecle  chapitre 
de  réglise  Notre-Dame,  à  Huy,  au  sujet  des  revenus  des  pa- 
roisses de  cette  ville  en  cas  de  vacance  des  cures,  se  trouvant 
empêché  par  les  soins  que  réclame  son  Église,  et  ne  voulant 
pas,  du  teste,  être  juge  dans  sa  propre  cause,  désigne  les 
doyens  des  collégiales  Saint-Pierre,  Saint-Denis  et  Sainte- 
Croix,  à  Liège,  pour  juger  le  différend. 

N»  54. 

XXVL 

1284,  20  juin.  —  Dalum  •  anno  •  domini  ■  M"  •  cc°  ■  lxxx°  • 
quarto  -  feria  ■  tercia  •  post  cet.  trinitatis  • 

Les  doyens  des  collégiales  Saint-Pierre,  Sainte-Croix  et 
Saint-Denis,  en  vertu  de  la  délégation  contenue  dans  le  docu- 
ment qui  précède,  examinent  les  allégations  des  parties,  expri- 
mées comme  suit  de  la  part  du  chapitre  de  Huy  : 

4°  Primus  est  quod  dietuinus  quondara  leodiensis-Episcopus 
dictam  ecclesiara  hoyensera/  et  ceteras  ecclesias  hoyenses  ncc- 
non  totum  clerum  ipsius  ville  a  subiectione-  Episcopali  etarchi- 
diaconali  consensu  et  auctoritate  omnium  quorum  intererat 
interuenientibus  absoluit/  et  curam  dictarum  ecclesiarum  et 
totius  cleri  predicti  Decano  dicte  ecclesie  hoyensis  delegauit  et 
conmisit  (1)  •  2°  Quod  mediantibus  premissis  in  primo  artlculo 
contentis  •  Decani  qui  fuerunt  pro  terapore  curas  gesserunt 
dictorum   clericorum   ipsos   corrigendo  cura   delinquébant 

(î)  Voy.  la  charte  de  Théoduin,  n»  I. 


(  146  ) 

3°  Quod  •  Decanus  et  capitulum  dicte  ecclesie  post  concessio- 
nem  predictam  a  tempore  a  quo  non  extat  memoria  vsi  sunt 
subiectione  omnimoda  in  dictis  ecclesijs  hoyensibus  et  earum 
personis  et  vsque  ad  hec  lempora  fuenint  in  possessione  vel 
quasi  ylendi  dicto  jure  in  dictis  ecclesijs  et  personis  earumdcm/ 
et  adhuc  sunt  in  dicta  possessione  uel  quasi  jta  quod  dicte 
ecclesie  et  persone  eisdem  •  Dccano  et  capitulo  subiacebant  in 
premissis  •  4°  Quod  dicti  •  Decanus  et  Capitulum  cura  vaccaue- 
runt  dicte  ecclesie  fuerunt  in  possessione  vel  quasi  jnslituendi 
personas  prcsentatas  eisdem  a  patronis  in  dictis  ecclesijs  et 
conferendi  curas  eisdem  et  ipsas  in  possessionem^ipsarum 
ecclesiarum  mittendi  a  tempore  a  quo  non  extat  memoria  et 
adhuc  sunt  in  dicta  possessione  vel  quasi  •  S°  Quod  dicti  •  De- 
canus et  capitulum  post  concessioneni  predictam  a  tempore  a 
quo  non  extat  memoria  fuerunt  in  possessione  vel  quasi  perci- 
piendi  et  leuandi  fructus  dictarum  ecclesiarum  cum  vaccaiie- 
runt  vel  cum  rectorcs  ipsarura  in  ipsis  personalitcr  non  de- 
seruiebant  porlione  dumlaxat  vicarijs  reseruata  prout  eis 
videbatur  expedire  ^  6°  Quod  dicti  •  Decanus  et  capitulum 
hoyenses  fuerunt  in  possessione  pacifica  vel  quasi  omnium 
supradictorum  scienlibus  reuerendis  patribus  •  Episcopis  leo- 
diensibus  qui  pro  tempore  fuerunt  et  non  contradicentibus 
vsque  ad  hec  tempora  post  concessionem  predictam  loco  peti- 
lionis  contra  procuratores  dicti  dominj  Episcopi  j)roposuit. 

Les  délégués,  après  avoir  mûrement  examiné  la  question, 
ayant  reconnu  que  le  chapitre  de  Huy  avait  toujours  perçu  : 
1"  les  revenus  des  églises  de  la  ville  en  cas  de  vacance  des 
cures  ou  de  procès  suscité  à  leur  sujet;  2"  la  moitié  des 
revenus  de  ces  mêmes  églises  lorsqu'elles  n'étaient  pas  des- 
servies personnellement  par  leurs  curés:  déclarent  que  ledit 
chapitre  doit  continuer  à  jouir  de  ces  privilèges  (i). 

N»  33. 


(1)  Après  celle  charle,  qui  termine  le  manuscrit,  on  lit  ces  mois  :  «  Mich. 
(le  Sarto,  visis  Hll.  origin,  $igilIat.,percopiam.  » 


(  ^^7  ) 


XXVII. 


d293  (u.  st.),  50  janvier.—  Datum-  anno-  dominj  ■  M'-cc'- 
tionagesimo  •  secundo  •  feria  sexta  post  conversionem  beati 
Pauli  apostoli. 

L'officialde  Liège  intime  au  chapitre  de  l'église  Notre-Dame, 
à  Huy ,  l'ordre  de  désigner  un  prêtre  pour  desservir  la  cure 
de  Saint-Maur  (1),  dans  cette  ville,  en  remplacement  du  curé 
Jean  excommunié  de  l'autorité  du  prieur  de  Saint-Laurent  in 
vineis,  près  de  Milly  {juxta  Miliacum),  dans  le  Sénonais,  à  l'in- 
stance d'Ade  dit  Navial.  Si  le  chapitre  néglige  de  se  conformer 
à  cette  injonction  dans  les  trois  jours,  ledit  officiai  mandera  à 
Guillaume  de  Villers,  son  officiai  f'oraneus  dans  la  ville  de 

Huy,  de  pourvoir  à  cette  cure. 

N»  27. 


XXVIIL 

4295  (n.  st.),  50  janvier.  —  Même  date  que  la  charte  qui 
•écède  immédiatement. 


précède  immédiatement. 


L'offîcial  de  Liège  ordonne  au  conseil  et  aux  échevins  de  la 
ville  de  Huy  de  prêter  main-forte  au  prêtre  qui  sera  nommé 
curé  de  Saint-Maur  par  l'official  Guillaume  de  Villers,  contre 
le  recteur  Jean  (2). 


N»  28, 


(1)  L'église  S'-Maur  existe  encore  à  Huy. 

(2)  Voy.  la  charte  n"  XXVII, 


(  148  ) 


XXIX. 

1296,  23  juin.  —  L'abbé  de  Grandpré  et  le  chapitre  de 
l'église  Notre-Dame,  à  ffuy,  font  un  échange  de  renies  hypo- 
théquées sur  des  terres  à  Libois  et  à  Gesve. 

Universis  présentes  litteras  inspecluris  •  fraler  •  L  •  dictus 
abbas  de  grandipralo  (1)  totus  que  eiusdem  loci  conuentus 
salutem  cura  noticia  veritatis  •  Noverint  vniuersi  quod  nos 
quittamus  capitulo  ecclesie  béate  marie  boyensis  duos  modios 
spelte  in  quibus  nobis  tenebatur  dictum  capitulum  in  terri- 
torio  de  libaing  (2)/  propter  duos  modios  in  quibus  dicto  capi- 
tulo tenebamur  in  lerrilorio  de  geve  (5)/quos  duos  modios  dic- 
tum capitulum  nobis  quittât  sine  fraude  propter  duos  pre- 
dictos  modios  in  quibus  dictum  capitulum  nobis  in  territorio 
de  libaing  tenebatur  •  Et  boc  vniuersis  per  présentes  litteras 
sigilli  nostri  munimjne  roboratas  volumus  esse  notum  •  Datum 
anno  domini  •  M°  •  ce**  •  nonagesimo  •  sexto  •  in  vigilia  beati 

iohannis  Baptiste. 

N»  26. 

XXX. 

1299,  2  juillet.  —  Anno  domini  •  M"  •  ce"  ■  nonagesimo 
nono  '  Crastino  Oclauarum  beati  johannis  baptiste. 

Le  chapitre  de  l'église  Notre-Dame,  à  Huy,  assemblé  en 
séance  générale,  décrète  les  points  suivants  :  l'ordinaire  de 

(1)  L'abbaye  de  Grandpré,  de  l'ordre  de  Cîteaux,  fondée  en  1251,  à  deux 
lieues  de  Namur;  on  en  voit  encore  les  ruines  au  hameau  des  Tombes,  dans 
la  commune  de  Mozet.  (Miejeus,  t.  I,  p.  308.)  L'abbé  Laurent  est  signalé 
comme  huitième  abbé,  incerti  œui,  après  1271. 

(2)  Libois,  commune  d'Éveletle,  prov.  de  Namur,  canl.  d'Andenne.  Cette 
église  fut  démembrée  de  celle  de  f  illée  en  1374.  D'après  le  liber  Pretiosa, 
fol.  17,  celle-ci  avait  été  donnée  à  la  collégiale  de  Huy  par  un  comte  Herman. 

(3)  Gesves.  (Voy.  la  charte  no  IV.) 


(  149  ) 

l'église  sera  observé  tel  qu'il  est  écrit;  s'il  y  a  des  changements 
à  y  apporter,  elles  devront  être  faites  par  Gérard  de  Rochefort 
et  Gilles  de  Horpale;  Renard,  Gossuin  et  le  chantre  veilleront 
à  l'exacte  observation  des  anniversaires;  à  la  Noël,  à  Pâques 
et  à  la  Pentecôte,  on  distribuera  aux  chanoines  présents  aux 
vêpres  et  à  la  messe,  six  marcs  •  recipiende  ad  sancti  Pelri- 
montem  (i)  »  ;  ils  recevront  un  muid  d'épeautre  aux  autres  dix 
solennités  de  l'année;  ceux  qui  font  leurs  études  à  Paris  de- 
vront fournir  la  preuve  quils  y  résident  six  mois  entiers  par 
an;  le  chapitre  désignera  chaque  année  un  proviseur  de  l'hô- 
pital; aucun  clerc,  sauf  le  maître  des  écoles,  ne  pourra  se 
placer  dans  les  formes  s'il  n'est  revêtu  de  ses  habits  sacer- 
dotaux; aucun  chapelain  ne  pourra  quitter  la  ville  sans  l'auto- 
risation du  dovcn;  etc. 

N°  30. 

XXXI. 

4299,  19  juillet.  —  Hugues,  évêque  de  Liège,  exempte  le 
clergé  de  Htiy  de  l'impôt  ou  fermeté  qu'il  avait  permis  aux 
habitants  de  cette  ville  de  lever  sur  les  choses  vénales  pour  les 
aider  à  construire  un  pont  sur  la  Meuse. 

Uniuersis  présentes  litteras  inspecturis  •  Hugo  dei  gratia  leo- 
diensis  EpiscopQs  (2)  veritatis  noliciam  cum  salute  •  Cum  nos 
oppidanis  nostris  •  Hoyensibus  ad  constructionem  seu  edifîca- 


(1)  S'-Pierre-en-Mont.  (Voy.  la  charte  n»  I.) 

(2)  Hugues  de  Chàlons,  fils  de  Jean  de  Châlons,  comte  de  Bourgogne, 
fut  élu  évêque  de  Liège  en  1296;  ayant  nommé  son  frère  mambour-  de 
révéchéj  il  se  retira  à  Huy,  où ,  au  rapport  de  Chapeaville  (t.  II,  pp.  353  à 
336),  il  eut  en  1299  de  grandes  difficultés  avec  les  échevins;  il  donna  sa 
démission  pour  devenir  archevêque  de  Besançon  le  98  décembre  lôOl. 


(  ioO  ) 

tionem  noui  pontis  super  mosam  (l)in  villa  nostra  hoyensi  auc- 

toritatem  seu  polestatem  dederimus  ac  con cesser! mus  leuandi 

seu  accipiendi  Grmitatem-  videlicet  quod  de  omnibus  que  ven- 

duntur  et  emuntur  in  dicta  villa  hoyensi  leuent  et  accipiant  cer- 

tam  pecunie  portionem  prout  alias  extitit  vsitatum  •  Nos  omnes 

canonicos  ecclesie  nostre  béate  marie  hoyensis/  ac  etiam  omnes 

personas  ecclesîaslicas  eiusdem  ville  (2)  a  dicta  firmitate  et  ab 

omni  exactione  propter  eam  facienda  volumus  et  precipimus 

imniunes  fieri  et  exeraptos  •  Inhibenles  sub  pena  excommuni- 

cationis  ne  quis  ab  eis  occasione  dicte  firmitatis  aliquid  exigat  • 

vel  eis  mensuras  ville  in  emendo  vel  vendendo  irapediat/  nec 

ab  eis  quibus  blada  sua  vendunt  duplum  exigat  fraudulenter  • 

Nos  enim  eos  qui  contra  fecerint  acriter  puniemus  secundum 

noue  constilutionis  formam  •  et  sicut  dictauerit  ordo  juris  •  In 

cuius  rei  testimonium  sigillum  nostrura  presentibus  litteris 

duximus  apponendum  •  Datum  in  Castro  nostro  de  muhaut  • 

dominjca  ante  festum  béate  marie  magdalene  •  Anno  domini  • 

M°  •  cC  •  nonagcsimo  nono  • 

N«  31  et  32. 


(1)  0  InsigDi  ponte  lapideo,  ab  anno  1303,  sex  basibus  superbiente 
et  arcubus  distincto  septem,  desiit  novissimis  bellorum  tempesiatibus  exor- 
nari...  »  {Incunabula  ecclesiœ  Hoyensis,  Leodii,  1685.) 

(2)  Les  n"'  51  et  32  de  noire  manuscrit  sont  parfaitement  identiques  sauf 
que  le  premier  n'a  pas  ce  membre  de  phrase  :  a  ac  etiam  omnes  personas 
ecclesrasticas  eiusdem  ville.  » 


(  ^^1  ) 


II. 


Nécrologe  du  couvent  des  Frères  Mineurs,  à  Gand. 

(Gommuaiqué  par  M.  le  docteur  Friedlaendbr  ,  archiviste 
royal  à  Àuricb.  ) 


Die  landschaftliche  Bibliotliek  zu  Aurich  besitzt  unler 
ihren  Handschriflen  als  Nummer  90  der  Foliobânde  ein 
seines  Inhalts  wegen  reiches  und  merkwiirdiges  Werk.  — 
Urspriingliclî  Nekrolog  des  Minoritenkloslers  zu  Gent  in 
Flandern,  kam  es  gegen  Ausgang  des  XVI  Jahrhunderts  in 
den  Besilz  des  gelehrten  Predigers  David  Fabricius  zu 
Resterhave,  spaeler  zu  Osteel,  in  Ostfriesland  (f  7  Mai 
1617),  welcher  aïs  hervorragender  Astronom  weit  ùber 
die  Grenzen  seines  Vaterlands  hinaus  beriihmt  geworden 
ist  (vgl.  das  gelehrte  Ostfriesland  (v.  Tjaden),  Aurich, 
1785, 1.  p.  207),  Dieser  benutzle  das  Necrolog  spâter  fiir 
astronomische  Notizen.  Doch  beschâfligt  uns  an  dieser 
Stelle  nur  der  erslerwàhnte  Inhalt  des  Manuscripts,  das 
Necrolog  der  Genter  Minoriten. 

Das  Buch  in  starkem,  lederiiberzogenem  Holzdec- 
kel  enthàlt  fiir  jeden  Tag  des  Jahres  eine  Seite  Papier 
in  grossem  Quartformat  und  einige  vorgebundene ,  ur- 
spriinglich  leere  Blâtter.  Sauber  liniirl  zâhlt  jede  Seite 
32  Zeilen,  an  deren  Anfang  je  der  betrefifende  Sonnlags- 


(  182  ) 

biichstabe  in  der  ersten  Zeile  grôsser  und  mit  rolher 
Farbe  ausgemalt,  eingetragen  ist.  Das  Buch  beginnt  mit 
dem  Buchslaben  A  als  1  Januar,  enthâlt  mithin  das 
Schéma  des  sog.  immerwàhrenden  Julianischen  Kalen- 
ders  (1).  Besondere  Heiligenfeste  und  die  Monatsiiber- 
schriften  sind  roth  geschrieben,  die  Eintragungen  zu 
jedem  Tage  mil  schwartzer  Farbe  in  deutlicher,  grosser, 
schôner  Mônchsschrift  sind  bis  auf  2  oder  3  von  einer 
und  derselben  Hand  ausgefiihrt. —  Das  Nekrolog  ist  voll- 
stândig  bis  auf  die  Tage  vora  6-13  Februar,  12-15  Mârz 
und  19-31  Dezember.  Die  dièse  Tage  enlhaltenden  Blâtter 
fehlen.  —  Der  Schriflcharakter  und  namenthch  auch  die 
hie  und  da,  mehrfach  gleichzeitig,  manchmal  von  einer 
etwas  spâteren  Hand,  hinzugefiigten  Jahreszahlen  deuten 
auf  die  zweile  Hâlfle  des  XVI  Jahi-hunderls,  als  Zeitraum 
der  Abfassung,  oder,  wenn  man  ins  Auge  fasst,  dass 
derselbe  Schreiber  das  Buch  geschrieben  bat,  der  Ab- 
schrift  des  Nekrologs. 

Im  Jahre  1584  beginnen  schon  die  Eintragungen  des 
Fabricius,  welcher  jede  Seite  des  Bûches  fiir  einen  Monat 
in  Anspruch  nahm,  um  seine  astronomischen  Betrach- 
tungen  und  einige  cbronikalische  Nolizen  darin  oieder- 
zulegen,  von  1577  ist  die  letzte  Einlragung  des  Kloslers, 
zv^fischen  diesem  Jahre  und  1584  ist  das  Buch  also  dem 
Minoriten-Kloster  entfremdet  worden. 

Eine  nâhere  Wiirdigung  des  Nekrologs  muss  dem 
Lokalforscher  iiberlassen  bleiben,  da  hier  die  Hiilfsmittei 
fehlen,  die  einzelnen  Aufzeichnungen,  namentlich  hin- 
sichtlich  ihrer  Datirung  zu  priifen  ;  die  Constatirung  der 
Ortsnamen  bat,  so  viel  ich  sebe,  keine  Scbwierigkeit.  — 

(1)  Grotefend,  Handbuch  der  histor.  Chronologie,  187-2,  p.  8. 


(153) 

Hervorgehoben  mag  schliesslich  werden,  dass  dieÂnberau- 
mung  mehrerer  Heiligentage  in  diesem  Nekrolog  durchaus 
eigeuthiimlich  ist,  uod  von  den  sonst  bekannten  und 
festgesetzten  Daten  fur  einen  beslimmten  Heiligenlag 
abvveicht.  Das  Nekrolog  nennt  z.  B.  zum  i  Màrz  Angeli 
custodes.  Zinkernagel,  Handbuch  fur  Archivare  und 
Pollhast  bibl.  hist.  med.  aevi.  suppl.  kennen  dièses  Fest 
nur  am  2  Oktober;  ferner  Nekr.  zum  8  Mârz  Desponsatio 
Marie,  Grotefend  a.a.O.  kennt  dieselbe  fur  den22Januar, 
oder  fiir  die  Dominikaner  am  41  Februar,  sodann  Nekr. 
zum  18  Màrz  Gabriel  archang.,  Grotefend  nennt  den  25, 
Zinkernagel  den  24,  Potthast  den  26  Mârz;  endlich  be- 
zeichnet  das  Nekr.  den  10  Juli  als  Tag  der  Amaiberga , 
hier  stiramen  Zinkernagel  und  Potthast  damit  ûberein, 
wàhrend  Grotefend  den  26  September  angiebl. 

TRADUCTION    (*). 

La  bibliothèque  des  états  de  la  Frise  orientale,  à  Aurich, 
possède,  parmi  ses  manuscrits,  un  ouvrage  portant  le  numéro 
90,  in-folio,  et  qui  forme  un  ouvrage  riche  et  remarquable 
à  cause  de  son  contenu. 

A  lorigine  c'était  le  Nécrologe  du  couvent  des  Frères  Mi- 
neurs, à  Gand.  A  la  fin  du  seizième  siècle  cet  ouvrage  devint  la 
propriélé  du  savant  prédicateur  David  Fabricius,  à  Rester- 
have  et  plus  tard  à  Osteel,  dans  la  Frise  orientale  (f  7  mai 
1617).  La  réputation  de  cet  homme,  comme  savant  astro- 
nome, a  dépassé  de  loin  les  bornes  de  sa  patrie  (voir  la  docte 
Frise  orientale  (par  Tjaden),  Aurich,  1783, 1,  p.  207).  Il  a 


(I)  Celte  traduction  et  celle  des  notes  du  Nécrologe  sont  l'ouvrage  de 
H.  le  docteur  Felsenbart,  employé  de  première  classe  aux  Archives  du 
royaume. 


(  184  ) 

plus  tard  mis  à  profil  le  Nécrologe,  pour  faire  des  notices 
astronomiques.  Toutefois  ce  n'est  que  le  premier  fonds  du 
manuscrit  qui  nous  occupe  à  cette  place,  savoir  :  le  Nccrologe 
des  Frères  Mineurs  de  Gand. 

Le  livre  a  une  forte  couverture  en  bois  couvert  de  cuir,  l'our 
chaque  jour  de  l'année,  il  renferme  une  page  de  papier  de 
grand  format  et  quelques  feuilles  reliées  en  avant  et  vides  à 
l'origine.  Chaque  page  a  52  lignes  proprement  tracées.  A  leur 
commencement  se  trouve  chaque  fois  la  lettre  dominicale, 
grande  et  peinte  en  rcuge  dans  la  première  ligne. 

Le  livre  débute  par  la  lettre  A  ,  au  premier  janvier ,  et  en 
conséquence  se  tient  au  schème  du  calendrier  julien  ou  per- 
pétuel. 

Les  fêtes  particulières  des  saints  et  les  suscriptions  des 
mois  sont  écrites  en  rouge.  Les  annotations  de  chaque  jour 
sont  en  couleur  noire  et  en  caractère  gothique  clair,  grand, 
beau  et  de  la  même  main. 

Le  Nécrologe  est  complet  jusqu'aux  G-J3  février,  12-15  mars 
et  19-51  décembre.  Les  feuilles  qui  contiennent  ces  jours 
manquent. 

Le  caractère  d'écriture  et  aussi  les  dates  ajoutées  çà  et  là 
par  une  main  étrangère  portent  la  composition  du  manuscrit 
à  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle,  ou  bien  la  copie,  si  le 
même  auteur  a  écrit  et  copié  le  livre. 

En  1584  commencent  déjà  les  insertions  de  Fabricius,  qui  a 
utilisé  chaque  page  pour  un  mois,  à  l'effet  d'y  noter  ses  ob- 
servations astronomiques  et  d'y  fixer  quelques  notices  chrono- 
logiques. 

La  dernière  annotation  du  couvent  est  de  1577.  Depuis 
celte  année  jusqu'à  l'année  1584,  le  livre  échappe  au  couvent 
des  Frères  Mineurs. 

On  doit  laisser  à  ceux  qui  s'occupent  d'histoire  locale  le  soin 
de  noter  d'autres  particularités  { attendu  qu'il  nous  manque 
ici  de  sources),  et  notamment  de  soumettre  les  dates  à 
l'examen. 


(  ISS  ) 

Pour  autant  que  je  m'en  aperçois,  la  constatation  des  noms 
de  lieux  n'offre  aucune  difficulté. 

Enfin  il  convient  de  remarquer  que  la  date  assignée  dans  ce 
Nécrologe  à  plusieurs  jours  de  saints  s'écarte  des  dates  fixées 
ailleurs  et  connues  de  ces  jours  de  saints.  Par  exemple  le 
Nécrologe  met  Angeli  custodes  au  d"  mars  :  Zinkernagel 
{.Manuel  pour  les  Archives),  et  Potthast,  Bibl.  hist.  tned. 
aevi  suppl.,  ne  connaissent  pas  cette  fêle,  si  ce  n'est  au  2  oc- 
tobre. En  outre  le  Nécrologe  assigne  le  8  mars  pour  la  Despon- 
salio  Marie  :  Grotefend,  a.  a.  0.  {i  ),  indique  le  22  janvier  ou  le 
i  1  février  pour  les  dominicains.  Le  Nécrologe  indique  Gabriel 
Archang.  pour  le  18  mars  :  Grotefend  indique  le  23,  Zinker- 
nagel le  24,  Potthast  le  26  mars.  Enfin  le  Nécrologe  donc 
le  10  juillet  pour  le  jour  d'Amalberga  :  en  cela  Zinkernagel 
et  Potthast  soni  d'accord ,  tandis  que  Grotefend  indique  le 
26  septembre. 


Memoria  consecralionis  abbatis  divi  Pétri  anno  1370  (2). 

Anno  Domini  1570  mensis  Augusti  die  sexta,  que  erat  dies 
dedicalionis  ecclesie  fratrum  minorum  civitatis  Gandensis, 
reverendus  dominus,  dominus  Ghislenus  Temmerman  abbas 
divi  Pétri  in  monte  Blandino  juxta  Gandavum  consecratus  fuit 
in  suo  Castro  de  Zwynaerde  a  reverendissimo  d.  domino  Cor- 
nelio  Jansenio,  primo  episcopo  Gandensi.  El  post  consecratio- 
nem  venit  cuni  honcsto  comilatu,  tam  equitum  quam  pedi- 
tum,  ad  hospitale  sancli  Pétri  juxta  porlam  Pctrocillinara.  Et 
nos  minores  civitatis  Gandensis,  vocali,  illi  obviam  ivimus 


(1)  Am  angefûbrten  Orte  <>  loco  citato»,  dans  son  livre  mentionné  plus 
haut. 

(2)  Dièse  Eintragung  auf  einem  der  dem  Kalender  vorgebundenen 
Blàtler,  isl  von  etwas  jiingerer  Hand  wie  das  eigenlliche  Nekrolog. 


(  1S6  ) 

cum  aliis  pasloribus  ecclcsiarum  sui  patronatus,  processiona- 
literque  deducentes  eum  usque  ad  coemiterium  ecclesie  dive 
Virginis,  ubi  exspectabatur  a  monachis  coenobii  divi  Pétri. 
Intrantes  autem  ecclesiam  coenobii  nos  chorum  ingressi 
sumus,  ceteris  sacerdotibus  extra  chorum  stantibus,  et  can- 
tato  t  te  Deum  laudamus  »,  postquam  monachi  omnes  abbati 
obedientiam  prestitissent,  accepta  ab  eo  benediclione  reversi 
sumus  ad  conventum.  Adorant  tune  temporis  in  choro  reve- 
rendus  dominus,  dominus  Viglius  (5)  collégiale  ecclesie  divi 
Bavonis  prepositus  et  consilii  regii  présidons.  Item  présidons 
consilii  Flandrie  cum  omnibus  consiliariis.  Item  senatores  civi- 
tatis  Gandensis.  et  generosus  dominus,  dominus  Jacobus  de 
Pamella  etalii  multi;  duo  abbatcs  aderant,  abbas  Tronciniensis 
et  abbas  de  Ename  juxta  Aldenardum  cum  episcopo  Gandensi 
qui  eum  consecraverat. 

Januarius. 

i.  Circumcisio  Domini  (4).  Obiit  frater  Arnulphus,  quon- 
dam  generosus  dominus  de  Scornaco  et  Materne  et  miles 
valenlissimus,  qui  distributis  pro  amore  Dei  omnibus  suis 
bonis  tandem  et  ipse  minor  effectus,  locum  fratribus,  quem 
modo  inhabitant  minores  Gandenses,  donavit.  Jacet  in  choro 
ante  venerabile  sacramentum. 

2.  Obiit  Gandavi  in  nova  porta  dilectus  pater,  frater  Robcr- 
lus  Levet,  sepultus  in  ecclesia  Sancti  Jacobi. 

3.  Obiit  Joannes  Coppin,  filius  Joannis  benefactor  fratrum. 
Eodem  die  obiit  dilectus   pater,  frater  Joannes  Vcyster, 

sacerdos,  predicator  et  confessor. 

4.  Obitus  dilecti  patris,  fratris  Joannis  Merhout,  sacerdolis, 
predicatoris  et  confessons,  venerande  canitiei  viri. 

5.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  de  Tecto ,  quon- 
dam  hujus  loci  gardianus. 


(3)  Viglius  ab  Ayta  (Zuicbemus)  slirbt  am  8  Mai  1377. 

(4)  Das  hier  unlerstricheue  isl  im  Nekrolog  roth  geschrieben. 


(  137  ) 

C.  Epiphania  Doniini.  Obiit  venerandus  paler,  frater  Joan- 
nes  de  Mol ,  custos  Flandrie. 

7.  Obiit  dilectus  frater  Egidius  de  Porta ,  subdiaconus. 

8.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Robertus  de  Gislellis, 
gardianus  et  custos  Flandrie. 

10.  Anno  Domini  millesimo  quingentesirao  secundo  vene- 
randus paler,  frater  Vincentius  Alaert,  gardianus,  fratribus  de 
observanlia  nuncupatis  conventum  cum  suorura  fratrum 
assensu  voluntarie  tradidit,  qui  post  Urbanistarum  sororum 
dive  Clare  juxta  Gandavum  confessor  existens,  ibidem  spiri- 
tumDeo,aquo  accepit,  benivole  reddidit.  Sepultus  ibidem. 

1 1.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Cherubinus  de  Valkenare. 
\±  Obiit   dilectus  pater,  frater  Joannes  de  Ghulenare, 

sacerdos,  predicator  et  confessor. 

1 5.  Obiit  dilectus  frater  Judocus  Bier,  fîdeli«siraus  latomus 
et  in  ordine  nostro  jubilarius. 

14.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  de  Assenede. 

15.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Christophorus  Bonne,  sacer- 
dos, predicator  et  confessor. 

16.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Pelrus  Seat. 

19.  Obiit  domicella  Anna  de  Ligne,  filia  Francisci  de  Ligne, 
domini  de  Ilan,  sepulta  in  cancellis. 

20.  Obilus  venerandi  patris,  fratris  Michaelis  de  Meyere, 
predicatoris  et  confessons,  hujus  conventus  quondam  lecloris. 
Eodom  die  obiit  Joannes  Heyman ,  pater  fratris  Gerardi  Hey- 
man,  benefactor  precipuus  bujus  conventus,  cum  Joanne  et 
domino  Jacobo  Heyman  filiis  ejus.  Jacent  sepulti  ante  altare 
sancti  Egidii. 

2i.  Obiit  Joannes  de  Grutere  senior,  et  Barbara  Bennyns 
filia  Martini  Bennyns,  uxor  predicti  Joannis,  sepulti  ante 
altare  dive  Anne. 

22.  Obiit  venerandus  paler,  frater  Joannes  de  sancto  Ba- 
vone ,  custos  Flandrie. 

23.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  de  Maldegbem. 

Tome  i",  4'"'  série.  11 


(  m) 

24.  Obiit  dilectus  f rater  noster,  fratcr  Egidius  van  Winc- 
kele  laycus. 

25.  Conversio  Paidi.  Obiit  frater  Hubertus  de  Heldinghem, 
saccrdos,  predicator  et  confessor  conventus  Dixmudcnsis. 

26.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Willelmus  de  Ameda. 

27.  Obiit  magister  et  dorainus  icgum  Arnulphus  de  sanclo 
Bavone,  canonicus  Tornacensis. 

28.  Obiit  dilectus  paler,  frater  Gilbertus  de  Grutere. 

29.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Joannes  de  Heect, 
sacerdos,  predicator  et  confessor  et  jubilarius  in  ordine,  qui 
libris  propria  manu  scriptis  cborum  nostrum  decoravit.  Eodein 
die  obiit  Hugo,  castellanus  Gandensis.  Eodem  die  obiit  frater 
Galterus  de  Landa ,  episcopus  Pictaviensis,  magisler  et  doctor 
in  theologia ,  quondam  minister  Francie. 

50.  Obiit  dilectus  frater  Cornélius  de  Amsterdamme,  fami- 
Itaris  et  braxator. 

Februarius. 

i.  Obiit  Basilia  de  Biloca;  eodem  die  obiit  dilectus  patcr, 
frater  Andréas  de  Alusto,  sacerdos  et  confessor  (1556).  Eodem 
die  obiit  frater  Arnoldus  Boe,  laycus. 

2.  Purificatio  Marie  virginis.  Obiit  gcnerosa  domina  Maria 
van  Moerkerke,  uxor  quondam  domini  Joannis  van  den 
Moere,  jacet  in  choro.  Eodem  die  obiit  venerandus  paler,  fra- 
ter Franciscus  Knijf,  gardianus  et  custos  Flandrie.  Eodem  die 
obiit  dilectus  frater,  frater  Petrus  de  Rade  laycus. 

5.  Obiit  dilectus  paler,  frater  Petrus  Eggberic,  sacerdos, 
predicator  et  confessor.  Eodem  die  obiit  dilectus  frater  noster, 
frater  Paschasius  van  Hiest,  laycus  et  dispensator  fidelis- 
simus. 

4.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Arnoldus  Deelinc. 

5.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Balduinus  de  Wasia,  gar- 
dianus et  leclor.  Eodem  (5)  die  obiit  venerandus  dominus  ma- 

(5)  Vou  hier  an  bis  1571  spâterer  Zusatz  einer  etwas  flûcbtigeren  Hand. 


C  i59  ) 

gister  Guilclinus  Symonis,  qui,  pro  singulari  quo  movebalur 
erga  nosaffectu,  eratenim  fratrum  Minorum  specialis  fautor, 
decopavit  nostram  bibliothecam  innumeris  libris.  Jacet  sepul- 
tus  in  saceilo  venerabilis  sacrameoti ,  1571. 

14.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  Pueri,  custos  ac 
gardianus.  Eodem  die  obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Ro- 
landus  de  Baenst,  diaconus,  filius  quondam  venerabilis  et  inter 
cives  Gandenses  primarii  Rolandi  de  Baenst. 

Eodem  die  obiit  dilectus  pater,  frater  Lanibertus  Langbe- 
nackere  sacerdos,  predicator  et  confessor,  1373  (6). 

15.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Godefridus,  d ictus  piscator. 

16.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Fulco  familiaris. 

1 7.  Obiit  domina  Sophia  de  Biaufort,  domina  de  Gramine,  etc., 
soror  fratrum  minorum  in  extremis;  jacet  in  choro. 

17.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Pelrus  Marcscalt. 

18.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Philippus  Clerici,  gar- 
dianus Gandensis. 

19.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Paulus  VVauters  sacerdos, 
predicator  et  confessor  (1338)  (7). 

20.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Militis. 

21.  Cathedra  Pelri.  Obiit  Guido  de  Nivella,  filius  quondam 
domini  Guillelmi  de  Nivella;  jacet  in  choro. 

22.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Christianus  Lotijn. 

23.  Mathie  apostoli.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Adrianus  de 
Groote,  sacerdos,  predicator  et  confessor. 

24.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Livinus  Stoop,  sacerdos, 
predicator  et  confessor  et  in  ordine  jubilarius  (1360)  (7). 

23.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Gilbertus  Haeck ,  gar- 
dianus. 

26.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Marlinus  Bauwens, 
laycus  (1561)  (7). 


(6)  Die  75  in  dieser  Jabreszabi  ist  vod  einer  anderen  Hand  nacbgetragen. 

(7)  Das  Datum  ist  vod  einer  anderen  Hand  binzugefùgt. 


(  160  ) 

Martius. 

i.  Angelorum  custodum.  Obiit  dileclus  pater,  frater  An- 
dréas de  Barmackere,  sacerdos,  prcdicator  et  confessor. 

2.  Obiit  dilcctus  frater  noster,  fraler  Laurentius  de  Sract, 
laycus. 

Eodem  die  obiit  dilectus  pater,  frater  Egidius  Yzeus,  sacer- 
dos, predicalor  et  confessor  et  in  ordine  jubilarius. 

3.  Obiit  generosus  dominas  Nicolaus  van  der  3Ioure,  miles, 
dominus  de  Laerne,  jacet  in  cancellis. 

4.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Paulus  Goethals ,  sacerdos  et 
L'onfessor. 

5.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Petrus  Courtoys,  gardia- 
nus  hujus  conventus. 

6.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Nicolaus  Aurifaber, 
diaconus. 

7.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Joanncs  Bomael,  lay- 
cus, jubilarius  (1556)  (8). 

8.  Desponsatio  Marie.  Obiit  dilectus  palcr,  frater  Guilelmus 
Pistoris,  sacerdos,  predicator  et  confessor. 

9.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Jacobus  van  Zaffelc,  sacerdos 
et  confessor. 

dO.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Simon  Pauli  de  sanclo  Audo- 
maro. 

\\.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Nicalius  a  Blancbergbc, 
sacerdos ,  predicator  et  confessor,  qui  pluribus  nostrc  provin- 
cie  Flandrie  conventibus  juvenum  et  noviliorum  dircclor  exti- 
tit,  necnon  et  conventui  Hulstensi  in  gardianatus  officium  pre- 
fuit 

16.  Obiit  dilectus  pater,  fraler  Judocus  de  Burgo,  sacerdos 
et  confessor,  et  in  ordine  jubilarius. 

47.  Obiit  dileclus  pater,  frater  Jacobus  de  Ardenburcb. 


(8)  Spàterer  Zusaiz. 


(  161  ) 

18.  Gahrielis  archangeli.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Judo- 
cusvanEecke  sacerdos.  Eodem  die  obiit  dilectus  frater  noster, 
fratep  Vincentius  de  Munck,  laycus,  braxator  et  ad  omnia 
promptissimus.  1572  (9). 

19.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  de  Scurbrouc, 
gardianiis  et  custos  Flandrie. 

21.  Obiit  dilectus  pater,  frater  M icbael  Robertsoen.  Eodem 
die  obiit  Adriana  van  Leeuwc,  uxor  quondam  Judoci  van  Hau- 
waert,  mater  fratris  Joannis  van  Hauwaert,  sepulta  in  navi 
ecclesie ,  1 550. 

17.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Vos. 

18.  Obiit  dilectus  frater  Willelraus  Noetbaeck,  laycus. 

18.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Egidius  de  Vilvordia. 

19.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Herborn,  sacerdos. 

20.  il  nmmcmfzo  J/ane.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Egidius 
Buucb. 

21.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Bartholomeus  Letsaert, 
gardianus,  custos  et  lector  hujus  conventus. 

22.  Obiit  generosus  dominas  Petrus  de  Villa,  quondam  no- 
bilis  Odonini  filius  de  Cherio,  sacri  imperii  comes  et  miles, 
Rivalde  dominus  et  Curtisvetule  condominus,  qui  raullis  elce- 
mosinis  et  clenodiis  conventum  dotavit,  cujus  etiam  beneficio 
constructa  est  dormitorii  nostri  precipua  pars;  jacet  in  ca- 
pitulo. 

28.  Obiit  dilectus  frater  noslcr,  frater  Joannes  Poêle,  laycus. 

29.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Jacobus  de  Beclielare. 

ÔO.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Henricus  Fortis,  sacerdos, 
predicator  et  confessor. 

ôJ.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Balduinus  van  don 
Bossche,  familiaris. 

Âprilis. 

1.  Obiit  Johanna  Vilcyn,  filia  Joannis  Vileyn,  domini  van 
(9)  Die  72  ist  spiiter  hinzugefûgt. 


(  i62  ) 

Husen,  etc.,  vidua  Gcorgii  Braric  cura  Rogero  Braric  filio  pre- 
dicli  Georgii.  Jacet  in  choro. 

2.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Jacobus  Stacs,  gardianus. 

5.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Nicolaus  de  Lovanio , 
dyaconus. 

4.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Livinus  Thorae,  saccrdos,  pre- 
dicator  et  confesser  ac  jubilarius  in  ordine. 

6.  Obiit  Joannes  Kacaert  et  Catherina  Ketels,  pater  et  mater 
fratris  Francisci  Kacaert  sepulti  ante  altare  sancti  Francisci. 

Eodem  die  obiit  frater  Gérard  us  laycus;  codera  die  obiit 
dilectus  pater,  frater  Nicolaus  Raseghera,  sacerdos,  predicator 
et  confesser,  anno  Domini  1573  (10). 

7.  Obiit  generosus  dominus  Arnoldus  van  den  Mote ,  filius 
Guilelrai,  benefactor  precipuus  fratrura. 

8.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Guilelmus  Gilliszoen,  sacerdos, 
predicator  et  confesser,  et  in  ordine  jubilarius. 

9.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  Vulpis  gardianus 
et  castes  Flandrie.  Eedera  die  obiit  dilectus  pater,  frater  Mat- 
theus  Craeyvelt,  sacerdos,  predicator  et  confesser. 

10.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Petrus  Caesman. 

1 1.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Henricus  de  Steercke,  sacer- 
dos, predicator  et  confesser. 

12.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Lee  de  Croec. 

1 4.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Bernardus  de  Zomerghem. 
Eedcm  die  obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Âdrianus  Over- 
daet,  laycus  inSrmarius,  anno  1370  (11). 

lo.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Nicolaus  Longi,  sacerdos, 
predicator  et  confesser,  jubilarius  in  ordine,  rcquiescit  in  navi 
ecclesie. 

16.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Petrus  Buxellare,  gar- 
dianus. 


(10)  73  ist  spâterer  Zusalz. 

(11)  Von  eodem  die  vou  einer  anderen  Hand. 


(  163  ) 

17.  Obiit  Robertus  de  Brauwer,  benefactor  fratrum. 

18.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Surijc. 

19.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Petrus  van  Hasselt, 
laycus. 

20.  Obiit  domicella  Cathcrina,  filia  domini  de  Axella,  quon- 
dam  uxor  Roberti  de  Steelant,  jacet  in  choro. 

21.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Guillelmus  Panckoucke. 

22.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Cornélius  Berssins,  sacer- 
dos,  predicator  et  confesser  et  in  ordine  jubilarius,  primus 
post  reformationem  bujus  conventus  gardianus,  qui  et  in  aliis 
etiam  convenlibus  prefuit. 

23.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  Wiclkin,  gar- 
dianus et  lector.  Eodera  die  obiit  dilectus  pater,  frater  Fran- 
ciscus  Régis,  sacerdos,  predicator  et  confcssor. 

24.  Obiit  Judocus  de  Kemele,  benefactor  fratrum,  sepultus 
ante  altare  sancte  Anne.  Eodem  die  obiit  frater  Nicolaus  van 
der  Heye ,  sacerdos ,  predicator  et  confessor. 

25.  Marci  evangeliste.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Nicolaus 
de  Laecke. 

26.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  Lennoot,  gar- 
dianus. 

27.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Petrus  Haegman,  sacerdos, 
predicator  et  confessor. 

28.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  de  Anglia. 

29.  Obiit  venerandus  pater, frater  Franciscus  de  Tollenare, 
jubilarius. 

50.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  Militis,  gardia- 
nus. Eodem  die  obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Jacobus  de 
Caestrc,  familiaris  et  fratrum  servitor  fidelissimus. 

j ,  Majus. 

1.  Philippi  et  Jacobi.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Philippus 
de  Gavere. 

Eodera  die  obiit  in  conyentu  Hulstensi  dilectus  frater  noster. 


(  164  ) 

frater  Joannes  Screywatere,  sacerdos,  predicator  et  confessor, 
1368. 

2.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Paschasius  de  Mota, 
laycus. 

3.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Wasselenus  Briiusch. 

4.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Petrus  a  Maldeghem,hujus 
loci  vicarius,  ecclesiastes  egrcgius,  qui  in  multis  conventibus, 
gardiani,  vicarii,  magistri  juvenura  et  novitiorum  muniis  lau- 
dabiliter  functus  est,  tandem  profectus  Amsterdamum,  rerum 
necessariarum  ad  fabricam  nostri  templi  eraptionis  gratia, 
diem  ibidem  clausit  extremum. 

5.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Guilelraus  Dulcls,  sacerdos, 
predicator  et  confessor. 

6.  Joannis  ante  portam  lalinam.  Obiit  dilectus  pater,  frater 
Joannes  de  Slota. 

7.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  Fabe,gardianus, 
sepultus  ante  sacristiam.  Eodem  die  obiit  venerandus  pater, 
frater  Joannes  Holant,  sacerdos,  predicator  et  confessor 
sororum  Sancle  Clare  oppidi  Middelburgensis. 

8.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Segerus  Lupi,  dia- 
conus. 

9.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Daniel  de  Baefforden  . 

10.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Gregorius  Faenjaert, 
laycus. 

\\.  Obiit  venerandus  patej,  frater  Livinus  de  Hoya,  quon- 
dam  lector. 

12.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Simon  de  Troncinio. 

13.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Petrus  Dorpraan, 
laycus. 

14.  Obiit  Livina  van  der  Eccken,  mater  fratris  Gerardi 
Heyman,et  Anna  filia  ejus;  sepulta  (12)  ante  altare  sancti 
Egidii. 


(12)  Von  einer  spâteren  Haud  corrigirt  aus  sepulte. 


(  165  ) 

15.  Oblit  venerandus  pater ,  frater  Vincentius  Rutaert, 
gardianus. 

16.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Livinus  Yvendale,  sacerdos, 
predicator  et  confesser,  1365  (13). 

17.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Jacobus  de  Heecke. 

18.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  de  Angia,  sacerdos, 
predicator  et  confessor. 

19.  Obiit  Judocus  van  Hauwaert,  pater  fratris  Joannis  van 
Hauwaert,  benefactor  fralrum,  1559. 

20.  Bernardini  confessoris.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Ber- 
nardinus  Looman,  sacerdos,  predicator  et  confessor. 

21.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  Lukeboeschs, 
custos  Flandrie. 

22.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Egidius  Baey. 

25.  Obiit  domina  Cathcrina  de  Puteo,  uxor  quondam  do- 
mini  de  Axella ,  jacet  in  choro. 

24.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Livinus  Silveslris,  sacer- 
dos, predicator  et  confessor,  hujus  conventus  custos,  qui  sua 
cura  et  diligenlia  procuravit  sedilia  chori  cum  doxali. 

25.  Translatio  S.  Francisa.  Obiit  dilectus  pater,  frater 
Franciscus  Springhere. 

26.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Robertus  Widenarde. 

27.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Remigius  Coraldi ,  sacerdos , 
predicator  et  confessor. 

28.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Walterus  Braaem,  gar- 
dianus. 

29.  Obiit  dilectus"  frater  noster,  frater  Joannes  dictus  Wale. 
50.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Egidius  Tinclor. 

31.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Daniel  dictus  de  Gandavo, 
sacerdos  et  predicator. 

J  uni  us. 

1.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Guillelmus  Pin,  sacerdos,  pre- 
dicator et  confessor,  1553  (13). 

(13)  Das  Dalam  ist  spâterer  Zusalz. 


(  166  ) 

2.  Obiil  dileclus  frater  nosler,  frater  Judocus  Tyrin,  fami 
liaris. 

Eodem  die  obiit  venerandus  pater,  frater  Joanncs  van  Ilau- 
waert,  sacerdos,  predicator  et  confessor,  quondam  gardianus 
liiijus  convcntus,  1572  (14). 

i.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Walterus  Bruninc  gar- 
dianus. 

5.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Livinus  de  Oerscamp. 

6.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Arnoldus  de  Fine,  sacerdos, 
predicator  et  confessor.  Eodem  die  obiit  raagistra  Jacoba  van 
Lee,  vulgo  dicta  Meester  Myntgin,  arnica  et  benefactrix  fra- 
trura.  Eodem  die  obiit  magister  Ântbonius  van  Lee,  ejusdem 
ex  sorore  nepos,  amicus  et  chyrurgus  fratrum,  sepultus  in 
navi  ecclesie  nostre. 

7.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Pbilippus  de  Locvelde. 

8.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Quintinus  Coci,  sacerdos, 
predicator  et  confessor  ac  jubilarius  in  ordine. 

9.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Nicolaus  de  Curlraco, 
dyaconus. 

10.  Obiit  dilectus  frater  Judocus  Everaert,  familiaris. 

H.  Barnabe  apostoli.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joan- 
nes  de  Brune,  gardianus  et  lector. 

13.  Anthonii  de  Padua  confessons.  Oh'nl  dileclus  pater, 
frater  Antbonius  Scure,  sacerdos. 

14.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Christianus  Tristrandi. 

15.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joanncs  Verlysen,  sacerdos, 
predicator  et  confessor  1563  (15). 

16.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Huctenzele. 

17.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Egidius,  familiaris. 

18.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  de  Rutchelare, 
gardianus. 


(U)  72  spàlerer  Zusatz.  lîV'i'fj 

(15)  Spàter  hinzugefùgt. 


(  167  ) 

19.  Obiit  dilcctus  patcr  tioster  spiritualis  Joannes  Mas. 

20.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Henricus  de  Walsche, 
laycus,  jubilarius  in  ordiiie,  qui  multis  annis  fuit  sacrista  hujus 
conventus  ante  reformationem  et  post,  et  proraotor  reforma- 
tionis  hujus  conventus  specialis  ac  precipuus. 

22.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Egidius  Jacobi,  sacerdos, 
predicator  et  confesser. 

23.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Wallerus  de  Assenede. 

24.  Nativitas  S.  Joannis  Baptiste.  Obiit  Judocus  de  Ce- 
nynck,  filius  Joannis,  amicus  omnium  fratruni. 

2o.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Balduinus  Rijm ,  quon-v 
dam  leclor. 

26.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  van  dcn  Scure, 
sacerdos,  predicator  et  confesser. 

27.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Ârnulphus  de  BiervlleL 

28.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Guilelmus  Geldolf. 

29.  Pétri  et  Pauli.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Livinus  Mar- 
tini, sacerdos,  predicator  et  confesser.  Eodem  die  obiit 
generosus  dominus  Rolandus  de  Baenst,  filius  doraini  Rolandi, 
pater  fratris  Rolandi  de  Baenst  diaconi,  precipuus  benefactor 
fratrura. 

Julius. 

1.  Obiit  dilectus  pa'ler,  frater  Nicolaus  Rende. 

2.  \isitatio  Marie.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Nicolaus 
Harbonius,  commissarius  impugnatorque  heresum  valenlis- 
simus.  Eodem  die  obiit  dilectus  frater  Joannes  Francisci,  dya- 
conus. 

3.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Theodoricus  Scaeck,  gar- 
dianus  hujus  conventus,  requiescit  in  navi  ecclesie. 

Eodem  die  obiit  venerandus  pater,  frater  Philippus  van  der 
Vaedt,  sacerdos,  predicator  et  confesser,  quendam  guardianus 
et  vicarius  hujus  conventus,  anno  1571. 

4.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Wieric. 

5.  Obiit  venerandus  pater,  frater  M ichael  Canis,  sacerdos, 


(  168  ) 

predicator  et  confesser,  vir  sapicntissimus,  Deoque  ethomini- 
bus  predilectus,  qui  tribus  annis  hune  conventum  laudabilitcr 
rexit,  primusque  in  gardianatus  officio  post  hujus  conventus 
reformationem  obiit. 

6.  Obiit  dilectus  pater,  fraler  Oliverius  van  den  Capellen. 

8.  Obiit  dilectus  frater  Leonardus  de  Lannoy,  laycus, 
1969(16). 

9.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Balduinus  Alaert,  gar- 
dianus. 

10.  Amalberge  virginis.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes 
de  Campo. 

11.  Obiit  dilectus  fraler  noster,  frater  Joannes  Comitis, 
subdyaconus. 

12.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Christianus  Cleyman. 

13.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Livinus  Scaeck,  saccrdos, 
predicator  et  confessor. 

1 4.  Bonaventttre  episcopi  et  confessons.  Obiit  dilectus  pater, 
frater  Joannes  de  Brugis.  Eodemdie  obiit  dilectus  pater,  frater 
Joannes  Brau,  sacerdos,  predicator  et  confessor,  anno  1571. 

15.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Walterus  Vos. 

16.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Gossuinus  Fabri ,  gardia- 
nus  et  lector. 

17.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Eustachius  Vincentii. 

18.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Franciscus  de  Aggreda, 
sacerdos,  predicator  et  confessor  ac  jubilarius. 

19.  Obiit  dilectus  pater,  fraler  Willelmus  de  Velsekc. 

20.  Obiit  generosus  dominus  Jacobus  de  Luxemburghc, 
alias  de  Fiennes  (17),  qui  contulit  nobis  testamentum,  Iriginla 
libras  grossorum,  ornamenla  ecclesie,  et  lapides  pavimenii 
nostri  ambitus. 

21.  Obiit  dilectus  frater  noster,  fraterJacobnsVincke,  laycus. 


(16).  Spâterer  Zusalz. 
(17)  =  Viennes. 


(169) 

22.  Marie  Magdelene.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Guilelraus 
Blieck. 

23.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Jacobus  Blanckaert ,  gar- 
diaous. 

24.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Ludovicus  Renyers,  sacer- 
dos  et  predicator. 

23.  Jacobi  apostoli.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Jacobus  de 
Crine. 

26.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Judocus  Pauli ,  sacerdos. 

27.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Simon  Saramelins. 

28.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Jacobus  Eggheric,  sacerdos, 
predicator  et  confessor. 

29.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Guilelmus  Bleeck. 

30.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  Sammur,  custos 
Flandrie. 

31.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Multoris. 

Âugustus. 

1 .  Pelrt  ad  viîicula.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Pelrus 
Fortis,  quondam  gardianus  liujus  loci  etleclor. 

2.  Obiit  Gilbertus  van  Hee,  qui  dédit  nobis  caliccm  argen- 
leum  deauratum,  et  raulta  bona  nobis  fecit  singulis  annis. 

5.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  de  Baenst,  sacerdos» 

4.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Fulco  Borluut. 

G.  Tratisfiguratio  Domini.  Obiit  venerandus  paler,  frater 
Pelrus  Estatis,  quondam  hujus  loci  vicarius  et  diversis  in  lociiS 
gardianus. 

7.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Henricus  de  Meyere. 

9.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Gosswinus  de  Hautem. 

\0.  Laurentii  martyris.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Lau- 
rentius  Militis,  sacerdos,  predicator  et  confessor,  ac  jubilarius 
in  ordine,  4550  (18). 

(18)  Die  0  ist  spâter  hinzugefûgt. 


{  170  ) 

a.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Hugo  de  Hulst. 

12.  Clare  virgînis.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Ju- 
docus  de  Baenst,  dyaconus ,  filius  Rolandi  de  Baenst,  sepullus 
Rothomagi. 

13.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  Procuratoris, 
sacerdos,  predicator  et  confessor,  conventus  Âthensis  vica- 
rius. 

14.  Obiit  dominus  Joannes  dictus  de  Rodcn,  dominus  de 
Yngelmonstre,  qui  fuit  frater  noster  in  morte. 

15.  Assumptio  Marie.  Obiit  venerandus  pater,  frater 
Franciscus  de  nova  curia ,  hujus  conventus  et  Dunkerkensis 
gardianus,  nccnon  et  Brugensis  et  Gandensis  lector,  qui  sua 
diligentia  et  doctrina  noslram  librariam  decoravit  serraonibus 
super  evangeliis  de  tempore  et  sanctis  per  totum  anni  circu- 
lum^necnon  et  aliis  diversis  tractatibus  et  opusculis,  1562(19). 

16.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Robertus  de  Spina. 

17.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  var  (sic)  Houve, 
sacerdos,  predicator  et  confessor. 

18.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Gilbertus  de  Man. 

20.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  Braxatoris, 
quondam  gardianus  Hulstensis. 

21.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Franciscus  Michaelis.  Eodem 
die  obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Rersraakere,  sacerdos, 
predicator  et  confessor,  anno  1577  (20). 

22.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Judocus  Magni ,  sacerdos , 
predicator  et  confessor. 

23.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Cornélius  Stichlere. 

24.  Bartholomei  apostoli.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Bar- 
tbolomcus  de  Hoya. 

25.  Obiit  Balduinus  dictus  Marescalt,  pater  fratris  Pétri 
Marescalt, precipuus  benefactor  fratrum. 


(19)  Die  Zabi  ist  spàterer  Zusatz. 

(20)  77  ist  spâter  hiuzugeffegt. 


(171  ) 

20.  Obiit  dileclus  frater  noster,  frater  Marlinus  Moraeney, 
laycus. 

27.  Obiit  dileclus  pater,  frater  Joannes  Beuue  (sic)  (21). 

28.  Obiit  venerandus  pater, fraler  Nicolaus  Castricon,  quon- 
dam  gardianus  Slusensis  et  in  ordine  jubilarius. 

29.  Decollatio  Joannis  Baptiste.  Obiit  generosus  dominus 
Gosswinus  van  den  Moere ,  sepultus  in  choro. 

50.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  de  .\nguIo. 

51.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Guilelmus  Pauli , 
laycus. 

Seplember. 

1.  Obiit  Hugo  de  Buef,  balivus  de  Looveghcm ,  hospcs 
omnium  fratrum  et  specialis  hujus  conventus.  —  Eodem  die 
obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Egidius  van  der  Venne, 
laycus. 

2.  Obitus  venerandi  domini  Laurentii  de  Schyldere,  consi- 
liarii  oppidi  Gandensis.  —  Eodem  die  obiit  frater  Christoforus 
Blomaert,  laycus.  Eodem  die  obiit  dilectus  frater  Jacobus 
Froeye,  subdyaconus. 

3.  Obiit  venerabilis,  zelosus  et  devotus  pater,  frater  Egi- 
dius Aclgoet,  quondam  nostri  convenlus  Gandensis  magister 
juvenum,  qui  in  vicariatus  et  gardianatus  officio  laudabililer 
sedecira  annis  fra tribus  prefuit,  jacet  in  capitulo. 

Eodem  die,  obiit  dilecta  mater  nostra  Calherina  Militis, 
hospita  omnium  fratrum  undecunque  venientiura,  sepulta  in 
conventu  Alhensi,  speciali  recommendatione  digna. 

Eodem  die  obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Leenoot. 

4.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  de  Windeke, 
quondam  lector  et  gardianus  hujus  conventus. 

5.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Willelmus  Callant, 
novicius  sed  professus  in  morte. 

(21)  Mehrmahl,  aiso  =  Beuve  oder  Bewe. 


(  172  ) 

6.  Obiit  dilectus  fraler  noster,  fraler  Adrianus  Spruut, 
laycus,4563  (22). 

7.  Obiit  dileclus  pater,  frater  VVillelmus  Splenlere. 

8.  Nativitas  Marie.  Obiit  Hildegardis  de  Scalda,  que  dédit 
primo  locum  fratribus  in  Gandavo. 

Eodem  die  obiit  frater  Gregorius  de  Dadizella,  sacerdos, 
predicator  et  confessor. 

9.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  Noelant,  sacerdos , 
predicator  et  confessor,  vicarius  hujus  convcnlus. 

10.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Waltcrus  Gonlier,  sacerdos. 
Eodem  die  obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Petrus  van 
Campen,  laycus,  Deo  dévolus  et  nostre  domui  fidus  pariter  et 
ofEciosus,  1556. 

H.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Jaspar  de  Papeghem, 
lector  hujus  eonventus.  Obiit  eodem  die  dilectus  pater,  frater 
Carolus  Bulke,  sacerdos,  1567  (22). 

12.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Gerardus  de  Artvelde. 
Eodem  die  obiit  dilectus  pater,  frater  Petrus  Langore.  Eodem 
die  obiit  domina  Judoca  de  Witle,  uxor  Rolandi  de  Baeiist. 
Eodem  die  obiit  Livinus  van  der  Vaedt,  pater  fralris  Philippi 
van  der  Vaedt. 

13.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  Ghuus,  sacre 
théologie  professor,  necnon  custodie  Flandrie  cnslos.  Eodem 
die  obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Martini,  sacerdos, 
predicator  et  confessor,  ac  visilator  sororum  hospitalarium. 

Eodem  die  obiit  dilectus  frater  Joannes  de  Appelfordc, 
laycus.  Eodem  die  obiit  dilectus  frater  Joannes  dictus  Dor- 
pere,  clericus. 

14.  Exaltatio  S.  Crucis.  Obiit  venerandus  pater,  frater 
Joannes  de  Agro,  quondam  lector  hujus  eonventus. 

15.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Henricus  Lieve. 

Eodem  die  obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Nicolaus  de 
Backere,  clericus  et  novitius,  anno  1573. 

(22)  Spâler  hinzugefûgt. 


(  173  ) 

16.  Obiit  dilcctus  fraler  noster,  f'*aler  Jacobus  de  Curia, 
Jaycus. 

17.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Pelnis  de  Buschere, 
quondara  gardianus  hujus  loci,  sepuUus  in  conventu  Slusensi. 

Eodein  die  obiit  dilectus  pater,  fraler  Henricus  Iloct. 

18.  Obiit  Joannes  van  Exaerde,  araicus  fralrum  cura  uxore 
Margareta  Grisperre.  Eodem  die  obiit  Joanna  van  Hauwaert, 
bencfactrix  hujiis  conventus,  scpulta  in  navi  ecclesie,  1o08. 

Eodem  die  obiit  venerandus  pater,  frater  Franciscus  Pen- 
neman,  gardianus  Slusensis,  qui  dura  ob  salutaris  obedicntic 
meritura  Gandavum  foret  profeclurus  in  via  a  dirissirais  latro- 
nibus  in  silvam  pertrahitur,  ibidem  deccra  inflictis  vulneribus 
enecatur,  sepultusin  sancto  Laurentio,  1573. 

19.  Obiit  Tbeodoricus  van  den  Houcke,  fîlius  Joannis,  pre- 
cipuus  benefactor  fralrum. 

Eodem  die  obiit  venerandus  pater,  frater  Franciscus  Galle, 
bujus  conventus  leclor  et  quondam  gardianus  Dunkerkensis, 
anno  1377. 

20.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Judocus  Demme. 

21.  Mathei  apostoli  et  evangeliste.  Obiit  dilectus  pater, 
fraler  Alexius  Coenraert. 

22.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Joannes  Tute ,  dya- 
conus. 

25.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Raso  de  Belleghem, 
quondam  gardianus  hujus  conventus.  Eodem  die  obiit  dilectus 
pater  frater  Guillelmus  Oliis,  sacerdos,  quem  latrones  hine 
inde  velud  rabidissimi  lupicircuientes  crudelissima  morte  occi- 
derunt  prope  Gandavum,  sepultus  in  conventu  nostro,  157a. 

24.  Obiit  venerandus  pater,  fraler  Leodegarus  de  Vere, 
baccalarius  sacre  théologie.  —  Eodem  die  obiit  dilectus  fraler 
Pelrus  Haenkijn,  laycus. 

25.  Obiit  dilectus  pater,  fraler  Tbeodoricus  Monachi,  sacerdos. 

26.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Brunine. 

27.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Bullins,  sacerdos, 

Tome  i",  4'°'  série.  12 


(  174  ) 

predicator  et  confesser.  Eodem  die  obiit  dilectus  ac  zelosus 
paler,frater  Livinus  de  Groôle,sacerdos,  predicator  et  confes- 
ser, qui  moriens  multis  sui  desiderium  dereliquit,  anno  1569. 

28.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Livinus  démentis. 

29.  Dedicatio  Michaelis.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Segerus 
Minneman. 

30.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Joannes  Landeghem, 
laycus,  1566. 

Oclober. 

i.  Obiit  venerandus  frater  Nicolaus  Arnoldi,  quondam 
vicarius  hujus  conventus  et  gardianus  Dixmudensis.  Eodcm 
die  obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Laurentius  VVijchuse, 
laycus,  sutor.  1571. 

2.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Balduinus  Cobbaert, 
familiaris. 

Eodem  die  obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Ârnoldus 
Régis,  laycus,  1570. 

3.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Damme. 

4.  Francisci  confessons.  Obiit  dilectus  pater ,  frater  Fran- 
ciscus  Wiltebrote,  sacerdos,  predicator  et  confessor. 

5.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  Buxhoren ,  quon- 
dam gardianus  et  lector  istius  conventus,  qui  multis  donariis 
ipsura  conventum  decoravit,  sepultus  est  in  choro  ante  sa- 
cristiam.  Eodem  die  obiit  dilectus  pater,  frater  Nicolaus  Moer. 

6.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Nicolaus  de  Ghistellis, 
quondam  dominus  legum,  postea  minister  Francie  et  primus 
penitenciarius  domini  pape.  Eodem  die  obiit  frater  Gossuinus 
de  Havelte,  sacerdos,  predicator  et  confessor. 

7.  Obiit  Egidius  Volckaert,  filius  Martini,  benefaclor  fra- 
trum. 

8.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Gossuinus,  dictus  Monachus. 

9.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Joannes  de  Meyer, 
novicius. 


(17S) 

10.  Obiit  dilcclus  pater,  frater  Michael  Villici,  sacerdos, 
predicator  et  confesser. 

1 1 .  Obiit  venerandus  pater, frater  Gilbertus  de  Curia,  quon- 
dani  gardianus  et  lector  istius  conventus.  Eodem  die  obitus 
venerandi  patris  fratris  Joannis  Anseni,  quondara  gardiani 
istius  conveotus. 

12.  Obiit  domina  Maria,  castellana  Gandensis,  uxor  quon- 
dara doraini  de  Zoltenghem. 

13.  Septem  fratrum  ordinis  minorum.  Obiit  Baldus  Paris 
et  jacet  in  claustro  fratrum. 

14.  Obiit  Gela  Serssimoens,  abbatissa  in  Biloca,  soror  nostra. 
Eodem  die  obiit  frater  Joannes  de  Lovanio.  Eodem  die  obiit 

frater  Joannes  Blanckaert,  laycus. 

15.  Obiit  dominus  Baldus,  abbas  Sancti  Bavonis,  precipuus 
bcnefactor  fratrum.  Eodem  die  obitus  fratris  Joannis  de 
Huerne,  de  Aldenardis. 

16.  Obiit  diieclus  pater,  frater  Joannes  de  Gonda,  sacerdos 
<°t  confessor. 

17.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Joannes  Scuersac, 
laycus. 

18.  Luce  evangeliste.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Petrus  Bloc, 
sacerdos. 

19.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Merlebecke. 

20.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Guilelmus  Riemaecker, 
sacerdos,  predicator  et  confessor  ac  lector. 

21.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Everardus  Donc. 

22.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Petrus  Winnebeke,  lector. 
Eodem  die  obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Pratere,  sa- 
cerdos, predicator  et  confessor.  1570. 

23.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Guilelmus  de  Rijcke,  sacer- 
dos, predicator  et  confessor. 

24.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  de  Donze.  —  Eodem 
die  obiit  domina  Helena  de  Croy,  quondam  uxor  domini  Jacobi 
de  Luxemburgbe,  alias  de  Fiennes,  que  contulit  nobis  bonum 


(  176  ) 

tcslaûientum,  scilicet  tunicam,  undc  facta  sunt  optima  orna- 
menta  ecclesie  nostre. 

25.  Obiit  dilectus  fraler  noster,  fratcr  Johanes  Loes,  laycus. 

26.  Obiit  Andreonus  Garctus,  filius  Thisseli  Gareti,  bene- 
factor  fratrura. 

27.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Guido  Tutoris,  sacerdos,  pre- 
dicator  et  confessor. 

28.  SimonîsetJiide.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Simon  Sam- 
melins,  sacerdos ,  predicator  et  confessor. 

29.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Guilclmus  Block,  doctor 
théologie. 

50.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Livinus  Zoetemondl. 

51.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Quintinus  Piri,  sacerdos,  pre- 
dicator et  confessor. 

NoTcmber. 

1 .  Omnium  Sanctorum.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joan- 
nes  Zoctart,  gardianus. 

2.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Rijm. 

5.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Estatis,  sacerdos,  pre- 
dicator et  confessor. 

A.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Martinus  Georgii,  laycus. 

5.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  de  Bochoute,  qui 
mgrtuus  est  Rome  in  negotiis  hujus  custodie. 

6.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Pctrus  Lijuxoens. 

7.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Balduinus  de  Vico ,  sacerdos, 
predicator  et  confessor. 

8.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Michael  Biscop,  laycus. 

9.  Obiit  dilectus  pater,  fraler  Joannes  Hicssche,  sacerdos  ac 
jubilarius. 

10.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Nicolaus  Moer. 

11.  Martini,  episcôpi  et  confessoris.  Obiit  gencrosus  domi- 
nus  Joannes  van  den  Moere,  benefactor  precipuus  fratrum  ; 
jacel in  choro. 


(  177) 

l'2.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Gervasius  Futselare,  ma- 
gister  sacre  théologie. 

15.  Obiit  dileclus  pater,  frater  Simon  Custodis. 

14.  Obiit  dilecius  pater,  frater  Egidius  Hustijns,  sacerdos, 
predicator  et  confessor. 

15.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Daniel  de  Camere. 

16.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Lauren tins  Stuerbout, 
dyaconus. 

17.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Theodericus  de  Nido,  sacer- 
dos, predicator  et  confessor  ac  jubilarius. 

18.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Knijfs. 

19.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  Tectoris,  quon- 
dam  gardianus  Dixmudensis  et  Slusensis. 

Eodcra  die,  hoc  in  nostro  conventu  Gandensi,  sepultus  est 
venerandus  pater,  frater  Petrus  Prus,  vicarius  conventus  nostri 
Alhensis,  qui  ab  Atho  veniens  Gandavum,  in  via  publica  misère 
sauciatus  et  trucidatus  est  a  latronibus  et  hereticis,  non  longe 
a  Gandavo,  1571. 

20.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Anglicus. 

21.  Presentalio  Marie.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Julianus 
Widoghe,  sacerdos,  predicator  et  confessor. 

22.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Petrus  de  Biervliet. 

25.  Obiit  dilectus  fraler  noster,  frater  Jacobus  Puut,  laycus. 

24.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Daniel  de  Loo. 

25.  Catherine ,  virginis  et  marlyris.  Obiit  dilectus  pater, 
fraler  Jacobus  Scurlewagen,  sacerdos,  predicator  et  confessor. 

26.  Obiit  venerandus  pater,  frater  Joannes  de  Lovanio,quon- 
dani  leclor  hujus  conventus. 

27.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Egidius  Rouck. 

28.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Melchior  Vriendt, 
laycus. 

29.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Henricus  Bâte,  sacerdos,  pre- 
dicator et  confessor. 

30.  Andrée  apostoli.  Obiit  reverendus  admodum  pater, fra- 


(  178  ) 

ter  Michael  Brongnart,  qui  propter  singula'rem  tum  doctrine, 
tum  sancte  vite  excellentiam,  in  primum  ministrum  provincia- 
lem  post  erectionem  hujus  provincie  electus  est.  Jacet  in  choro. 

December. 

1.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Nicolaus  Fabri,  sacerdos,  pre- 
dicator  et  confesser. 

2.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Egidius  Albi,  sacerdos. 

3.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Judocus  Vos. 

4.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  de  Keystere, sacerdos, 
predicalor  et  confessor,  vir  mansuetus  et  Deo  devotus,  qui 
sacristie  offîcio  in  hoc  et  in  aliis  conventibus  diligentissirae 
inservivit,  juvenum  etiam  ac  novitiorum  director  ac  raagister 
sollicitas  extilit.  Eodem  die  obiit  dilectus  frater  noster,  frater 
Petrus  van  der  Gracht,  laycus,  braxator,  4554  (1). 

5.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Fulco  Gast. 

6.  Nicolai,  episcopi  et  confessons.  Obiit  dilectus  pater,  fra- 
ter Nicolaus  de  Merica,  sacerdos,  predicator  et  confessor. 

7.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Guilelmus  Doorselare ,  sacer- 
dos, 1561  (23). 

8.  Conceptio  Marie.  Obiit  reverendus  pater,  frater  Joannes 
Frederici,  divini  verbi  predicator  precipuus,  expugnatorque 
heresum  acerrimus.  Qui  in  diversis  nostre  provincie  Flandrie 
Icctor  existens,  etiam  gardianatus  officio  in  conventibus  Gan- 
densi  et  Yprensi  laudabiliter  prefuit.  Quique  ubi  secundo  ean- 
dem  provinciam  pastorali  regimine  gubernassct,  cum  summa 
subditorum  benevolentia  tandem  apud  sororcs  Annunciationis 
Dive  Virginis  Marie  Brugis  extra  portam  Asinariam  patris  offi- 
cio fungens,  e  vivis  sublatus  est.  Sepultus  in  nostro  convenlu 
Brugensi. 

9.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Franciscus  Beek. 


(23)  Spaterer  ZTusatz. 


(179) 

40.  Obiit  dilcctus  pater,  frater  Guilelmus  Pipe,  sacerdos, 
predicator  et  conf essor. 

i  i .  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  de  Wallo. 

12.  Obiit  nobilissima  domina  Margareta  de  Hornes,  vidua 
quondam  nobilissimi  ac  potentissimi  domini  Joannis  de  Mont- 
morency (24),  precipua  benefactrix  fratrum ,  jacet  in  choro. 
Eodem  die  obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Adrianus  de  Dumo, 
clericus. 

13.  Lucie,  virginis  et  martyris.  Obiit  venerandus  pater,  fra- 
ter Franciscus  Cakaert,  sacerdos  devotus,  predicator  stren- 
nuus,  confessor  doctissimus,  gardianus  Dixmudensis  temporc 
mortis. 

14.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Joannes  Perre,  sacerdos. 

15.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Petrus  Carpentarii,  sacerdos, 
predicator  et  confessor. 

16.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Victor  Belle. 

17.  Obiit  dilectus  pater,  frater  Egidius  Wittebroot,  sacerdos, 
predicator  et  confessor. 

18.  Obiit  dilectus  frater  noster,  frater  Joannes  Lutijn ,  dya- 
conus. 


TRADUCTKW  DES  NOTES. 


(1)  Am  angefuhrten  Orte  «  loco  citalo  »,  dans  son  livre  mratioané  plus 
baul. 

(3)  Dicse  Eintragung  auf  einein  der  deoi  Kalender  vorgebundenen  Blàlter, 
ist  voa  elwas  jùngerer  Hand  wie  das  eigentliche  Necrolog.  (  Celle 
insertion  poriée  sur  l'une  des  feuilles  qui  précèdent  le  calendrier, 


(24)  Nacb  Hùbner,  genealogische  Tabellen,  n°  1 143,  stirbt  sie  am  15  De- 
zemherlDlS. 


(  ^80  ) 

provient  d'une  main  postérieure  à  celle  qui  a  écrit  le  Xécrologe  pro- 
prement dit.) 

(5)  Viglius  ab  Ayta  (Zuichemus)  slirbt  am  8  Mai  1577.  (Viglius  ab  A  via 

(de  Zuichem)  mourut  le  8  mai  1377.) 
(4)  Das  hier  unterstrichene  ist  im  Nekrolog  rolh  geschrieben.  (Ces  termes 

soulignés  sont  écrits  dans  le  Nécrologe  à  l'encre  rouge.) 
(o)  Von  hier  an  bis  1571  spaterer  Zusaiz  einer  etwas  fliichligeren  Hand. 

(De  ce  passage  à  1571,  il  y  a  une  addition  qui  provient  d'une  main 

plus  récente  et  plus  agile.) 

(6)  Die  73  in  dieser  Jabreszabl  ist  von  einer  anderer  Hand  nachgetra- 

gen.  (Ce  73  de  l'année  a  été  ajouté  par  une  autre  main.) 

(7)  Das  Datum  ist  von  einer  anderen  Hand  hinzugefiigl.  (La  date  a  été 

ajoutée  par  une  autre  main.) 

(8)  Spaterer  Zusatz.  (.\ddition  postérieure.) 

(9)  Die  72  ist  spiiler  hinzugefiigt.  (Ce  72  a  été  ajouté  postérieurement.^ 

(10)  73  ist  spaterer  Zusatz.  (73  est  une  addition  postérieure.) 

(11)  Von  eodem  die  von  einer  anderer  Hand.  (Depuis  eodem  die ,  c'est 

d'une  autre  main.) 

(12)  Von  einer  spaterer  Hand  corrigirt  aus  sepulte.  (Correction  de  sepulte 

faite  par  une  main  postérieure.) 

(13)  Das  Datum  ist  spaterer  Zusatz.  (La  date  y  a  été  ajoutée  plus  tard.) 

(14)  72  spaterer  Zusatz.  (72  est  une  addition  postérieure.) 

(15)  Spàter  hinzugefiigt.  (Ajouté  plus  tard.) 

(16)  Spaterer  Zusatz.  (Addition  postérieure.) 

(17)  =:  Viennes.  (Correspond  à  Viennes.) 

(18)  Die  0  ist  spàter  hinzugefiigt.  (Le  zéro  a  été  ajouté  postérieurement.) 

(19)  Die  Zabi  ist  spaterer  Zusatz.  (Addition  postérieure.) 

(20)  77  ist  spàter  hinzugefiigt.  (77  est  d'une  addition  postérieure.) 

(21)  Mehrmahl,  also=  Beuve  oder  Bewe.  (Plusieurs  fois  sous  cette  ortho- 

graphe, donc  =:  Beuve  ou  Bewe.)| 

(22)  Spàter  hinzugefiigt.  (Ajouté  plus  tard.) 

(23)  Spaterer  Zusatz.  (Addition  postérieure.) 

(24)  Nach  Hiibner  genealogische  Tabellen  ,  n»  1 143,  slirbt  sie  am  13  Dc- 

zember  1318.  (D'après  les  Tables  généalogiques  de  Hiibner,  n»  1 143, 
elle  mourut  le  13  décembre  1318.) 


DH  Académie  royale  des  sciences, 

4-01  des  lettres  et  des  beaux-arts 

A3  de  Belgique,     Commission 

sér.4.  royale  d'histoire 
t.l  Bulletin 


PLEASE  DO  NOT  REMOVE 
CARDS  OR  SLIPS  FROM  THIS  POCKET. 

UNIVERSITY  OF  TORONTO  LIBRARY