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Full text of "Bulletin de la Commission royale d'histoire = Handelingen van de Koninklijke Commissie voor Geschiedenis"

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UNIVERSITY  OF  TORONTO  LIBRARY 

FROM  THE 

CANADA  COUNCIL  SPECIAL  GRANT 

FOR 

MEDIEVAL  STUDIES 


U'il-y^ 


COMPTE  RENDU 


DES   SÉANCES   DE   LA 


COMMISSION  ROYALE  D'HISTOIRE 


OU 


RECUEIL  DE  SES  BULLETINS, 


COMPTE  RE?sDU 

DES  SÉANCES  DE  LA 

COMMISSION  ROYALE  D'HISTOIRE, 

ou 

RECUEIL    DE   SES    BULLETINS 

Cinquième  Série. 


BRUXELLES, 

HAYEZ,  IMI».   DE   LA  COMMISSION   ROY.   d'hISTOIRE,   DE   l'aCAD.  ROY. 
DES  SCIENCES,   DES   LETTRES    ET    DES    REAUX-ARTS   DE    BELGIQUE, 
Rue  de  Louvain,   i42. 

1892 


APR  l^;i97I 
&s/rvoFTO^sâî 


IfOi 
Str.S 


COMPTE  RENDU  DES  SÉANCES 


DE    LA 


COMMISSION  ROYALE  D'HISTOIRE, 


RECUEIL  DE  SES  BULLETLNS. 


CI.HVUlliMi:   «ÉRiR. 


TOJIK  DEUXIÈME.  —  I"  Bll,LETI>. 


fiéance  du   4  avril  i80S. 

Présents  :  MM.  Stanislas  Bormans,  président  ;  Alphonse 
Wauters,    sécrétai re-lrésorier;  Charles   Piot,   Léopold 
Devillers,  Gilliodts-Van  Severen,  Napoléon  de  Pauvv,, 
membres   effectifs;  Pierre  Génard,  Godefroid    KOrtii,. 
L.  Mathot,  h.  Pirenne,  membres  suppléants. 

M.  le   président,  en  ouvrant  la  séance,  donne  lecture 
d'une  lettre  de  M.  Vanderkindere,  qui,  retenu  à  TUniver- 
sité,  ne  pourra  prendre  part  aux  travaux  de  ce  jour. 
Tome  \i\  5'"^  série.  1 


(2  ) 

M.  le  président,  prenant  ensuite  la  parole,  s'adresse 
en  ces  termes  à  ses  collègues  : 

Messieurs, 

En  ouvrant  la  séance,  permettez-moi  d'adresser  quel- 
ques paroles  de  félicitations  au  savant  et  zélé  secrétaire 
de  notre  Commission. 

il  y  a  trois  jours,  le  conseil  communal  de  Bruxelles 
s'est  réuni  extraordinairement  pour  célébrer  le  cinquan- 
tième anniversaire  de  l'entrée  en  fonctions  de  M.  Alphonse 
Wauters  en  qualité  d'archiviste  de  la  ville.  On  a  rappelé, 
dans  cette  cérémonie,  la  brillante  carrière  de  notre 
confrère,  sa  vie  tout  entière  consacrée  au  travail,  ses 
nombreuses,  considérables  et  très  remarquables  publica- 
tions. S'il  est  une  institution  qui  doit  s'associer  aux  éloges 
qui  lui  ont  été  décernés,  c'est  à  coup  sûr  la  Commission 
royale  d'histoire,  aux  travaux  de  laquelle  M.  Wauters 
collabore  depuis  trente-quatre  ans  et  dont,  depuis  1886,  il 
est  en  quelque  sorte  la  cheville  ouvrière.  Comment  ne 
pas  penser,  en  ce  moment,  à  la  Table  chronologique  des 
diplômes  imprimés  concernant  l'histoire  de  la  Belgique, 
oeuvre  colossale  qui  comprend  déjà  sept  volumes,  presque 
huit,  et  pour  la  continuation  de  laquelle  une  énorme 
quantité  de  matériaux  est  dès  maintenant  rassemblée? 
11  fallait,  pour  mettre  en  train  une  aussi  vaste  entreprise, 
pour  la  mener  au  point  où  elle  est  arrivée,  une  science, 
un  courage,  une  ténacité  au  travail  bien  rares.  Je  suis 
l'interprète  de  la  Commission,  en  exprimant  le  vœu  qu'il 
soit  donné  à  M.  Wauters  de  la  terminer,  et,  après  cela, 
d'en  recommencer  d'autres  au  grand  profit  de  notre 
histoire  nationale.  ■ 


(5) 

—  L'assemblée  a|)()Iau(lil  à  ces  éloges,  el  décide  que  le 
discours  de  M.  le  président  sera  inséré  au  Bulletin, 

M.  le  secrétaire,  après  avoir  exprimé  ses  remerciements 
à  la  Commission,  el,  en  particulier,  à  M.  le  Président,  pour 
les  termes  très  bienveillants  dans  lesquels  il  s'est  exprimé 
à  son  égard,  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  dernière 
séance,  qui  est  approuvé. 

OUVRAGES    OFFERTS    A    LA    COMMISSION. 

La  Commission  a  reçu  : 

Du  Gouvernement  royal  de  Prusse  : 

Moiiumenla  Zolleriana.  Urkiindenbuch  des  Hanses 
HohettzoUern.  Berlin,  1890,  petit  in-folio. 

Die  alteren  Siegel  itnd  des  Wappen  des  Grafen  von 
Zollern,  par  le  docteur  Hillefried.  Berlin,  1891,  l'etit 
in-lblio. 

De  la  Société  arcbéologique  du  pays  de  Waes:  Annales, 
t.  XIII,  3^^  livraison.  Sainl-iNicolas,  1892, gr.  in-8^ 

De  la  Société  liislorique  de  la  Slyrie  : 

Beittâge  ziir  Kunde  steicrntàf  kischen  Geschichte.  Gratz, 
1891,  in-8». 

Mitlheilungeii  der  liislorischen  Vereines  fur  Steier^ 
mark,  39^  livraison.  Gralz,  1891,  in-8". 

De  la  Sociélé  historique  de  la  Basse-Saxe  :  Zeitschrift 
von  1891.  Hanovre,  in-S" 

Du  Vogesen  Club  de  Strasbourg  :  Jahrbùck  fur  Geschichte, 
Sprache  und  Literatur  Elsass-Lolhringen,  7*  année.  Stras- 
bouig,  1891,  in  8°. 

De  l'Association  américaine  d'histoire  :  Annual  report 
for  ihe  ijear  1890.  Washington,  1890,  in-8^ 

De  M  M.  Beussens  et  Barbier  :  Analectes  pour  servir  à 


(  ^  ) 

l'histoire  ecclésiastique  de  la  Belgique,  t.  XXI  1,4^  livraison, 
el  t.  XXin,  1"  livraison.  F.ouvain,  1891  el  1892,  in-8°. 

De  M.  Criilzen,  (Je  Louvain:  Le  Moyen  âge,  n°*  1  et  2 
(le  1892. 

De  M.  Franlz  Funck-Brenlano  :  Mémoire  sur  la  bataille 
de  Courtrai  (i302,  41  juillet)  et  les  chroniqueurs  qui  en 
ont  traité,  four  servir  à  l'historiographie  du  règne  de 
Philippe  le  Bel,  Paris,  1891,  in-4^ 

Remerciements  et  dépôt  à  la  bibliothèque  de  l'Aca- 
démie royale  de  Belgique. 

CORRESPONDANI^E. 

M.  Gauchie  ayant  envoyé  à  M.  le  Ministre  de  Tïntérieur 
et  de  rinslruclion  publique  un  rapport  sur  les  résultats  de 
son  voyage  à  Rome  et  à  Naples,  la  Commission,  à  la 
demande  de  M.  le  Ministre,  décide  que  le  rapport  sera 
inséré  dans  le  Bulletin,  en  exprimant  un  avis  favorable 
sur  les  travaux  de  M.  Gauchie  et  des  vœux  pour  leur 
continuation. 

Par  lettre  du  14  janvier,  M.  le  Ministre  de  l'Intérieur 
et  de  l'Instruciion  publique  ayant  demandé  si,  dans  le  cas 
où  le  Gouvernement  ferait  Tacquisition  des  copies 
manuscrites  envoyées  par  M.  Scotl,  la  Commission  se 
montrerait  disposée  à  payer  ces  copies  et  à  en  entreprendre 
la  publication  sur  les  fonds  mis  à  sa  disposition,  la  Gom- 
mi^sion  se  prononce  pour  l'affirmative  et  décide  que  le 
manuscrit  de  M.  Scott  sera  remis,  pour  en  préparer  la 
publication  éventuelle,  à  M.  Gilliodts-Van  Severen. 

Par  dépêche  en  date  (ki  21  janvier,  M.  le  Ministre 
accuse   réception    de    l'étal    des    fonds  des  chroniques, 


(S) 

carlulaires  et  autres  publications  de  la  Commission'  à  la 
date  du  31  décembre  1891. 

La  Commission  émet  un  avis  favorable  sur  les  demandes 
formulées  :  le  25  janvier,  par  M.  Radiguès,  de  Namur,  et, 
au  mois  de  mars  suivant,  par  la  Société  royale  de  littéra- 
ture wallonne,  pour  obtenir  une  partie  des  publications 
de  la  Commission. 

M.  Criilzen,  de  Louvain,  M.  le  professeur  Brabant,  M.  le 
vicaire  Goelscalcx,  M.  Pastor,  d'Inspriick,  remercient  la 
Commission  des  volumes  qui  leur  ont  été  envoyés. 

M.  le  secrétaire  donne  lecture  de  la  correspondance 
qu*il  a  échangée  avec  M.  le  baron  H.  Kervyn  de  Letten- 
hove,  qui  a  réuni  et  lui  a  fait  parvenir  les  copies  dont 
son  père  était  en  possession.  La  Commission  accepte 
l'offre  de  M.  Charles  Piot  de  se  charger  de  la  continuation 
des  Relations  entre  les  Pays-Bas  et  l'Angleterre,  et  décide 
la  remise  entre  ses  mains  de  tout  ce  qui  se  rapporte  à 
celle  publication. 

M.  le  président  communique  à  l'assemblée  la  lettre 
suivante  : 

A  Monsieur  le  Président  de  la  Commission  royale 
d'histoire. 

Monsieur  le  Président, 

L'histoire  de  l'art  et  des  industries  artistiques  à  la  cour 
des  ducs  de  Bourgogne  et  de  leurs  successeurs  présente 
une  importance  capitale,  à  cause  du  développement  des 
arts  et  de  l'industrie  dans  les  Pays-Bas  et  à  cause  des 
goûts  de  ces  ducs  pour  l'art,  le  luxe  et  les  fêtes.  Les 
mentions  que  Ton  trouve  à  ce  sujet  dans  les  comptes  et 
les  pièces  comptables  sont  d'autant  plus  intéressantes,  que 


{  6  ) 
Ton  y  rencontre  souvent  les  particularités  les  plus 
curieuses  concernant  les  mœurs,  les  usages,  la  vie  privée 
et  les  relations  politiques  :  c'est  une  sorte  de  chronique 
qui  éclaire  Thistoire.  Pour  n'en  citer  qu'un  exemple,  nous 
rappellerons  que  les  présents  d'objets  d'art  offerts  par 
Marguerite  d'Autriche  aux  ambassadeurs  et  aux  grands 
officiers  des  rois  de  France  et  d'Angleterre  peuvent  servir 
à  expliquer  en  partie  les  succès  de  cette  princesse  dans 
les  négociations  les  plus  difficiles. 

Les  comptes  des  ducs  de  Bourgogne  où  se  rencontrent 
le  plus  grand  nombre  de  ces  mentions  forment  plusieurs 
séries.  La  principale  est  celle  de  la  recette  générale  des 
finances.  L'ensemble  des  registres  de  cette  série  se  trouve 
à  Lille,  aux  Archives  départementales  du  Nord;  toutefois, 
pour  les  dix-neuf  premières  années  du  XV*  siècle,  il  y  en 
a  quinze  qui  y  font  défaut  et  sont  conservés  aux  archives 
départementales  de  la  Côted'Or,à  Dijon;  quant  aux  lacunes 
assez  rares  qui  se  présentent  encore  à  Lille  de  1420  à 
1530,  elles  peuvent  être  comblées  presque  toutes  par  les 
quelques  comptes  originaux  que  possèdent,  pour  celle 
période,  les  Archives  générales  du  royaume  à  Bruxelles. 
Les  autres  séries  sont  formées  des  comptes  de  l'Hôtel  et 
de  la  Chambre  aux  deniers  qui  ont  malheureusement 
disparu  presque  complètement,  et  des  recettes  générales 
de  la  Flandre  et  du  Hainaut  qui  sont,  au  contraire,  presque 
complètement  conservées  et  se  trouvent  à  Lille. 

Outre  les  comptes,  il  y  a  à  Lille,  à  Bruxelles  et  à  Dijon, 
des  milliers  de  pièces  comptables,  documents  très  intéres- 
sants, où  les  mentions  sont  souvent  plus  complètes  que 
dans  les  comptes. 

L'histoire  des  ducs  de  Bourgogne,  comtes  de  Flandre, 
commence  le  29  janvier  1384,  date  de  l'avènement  de 


(7  ) 
Philippe  le  Harili  au  comlé  de  Flandre.  Nous  avons  publié 
in  extenso,  parmi  les  documents  de  noire  Histoire  de  l'art 
dans  la  Flandre,  r Artois  et  le  Hainaut  avant  le  XV''  siècle, 
toutes  les  mentions  qui  se  trouvent  dans  les  comptes  et 
les  pièces  comptables  conservés  à  Dijon,  à  Lille  et  ailU-urs 
au  sujet  des  dépenses  artistiques  du  duc  et  de  la  duch^'sse 
de  Bourgogne  depuis  1584  jusqu'à  la  fin  de  l'année  1400. 
A  partir  du  commencement  du  XV"  siècle,  les  ducs  de 
Bourgogne  ont  souvent  résidé  dans  les  Pays-Bas  et,  par 
conséquent,  c'est  surtout  après  l'année  1400  que  leur 
comptabilité  offre  un  grand  nombre  de  mentions  intéres- 
santes pour  cette  contrée.  Les  comptes  de  la  recelte 
générale  des  Finances,  pour  la  période  qui  s'étend  de  1401 
à  1530,  sont  conservés  au  nombre  de  cent  vingt-neuf.  M.  de 
La  borde,  dans  son  ouvrage  intitulé  Les  Ducs  de  Bourgogne, 
n'en  a  dépouillé  que  soixante- trois,  et  dans  chacun  de  ces 
soixante-trois  dépouillements  nous  avons  constaté  l'ao- 
sence  d'un  certain  nombre  de  mentions  curieuses  pour 
l'histoire  de  i'arl  ou  des  erreurs  et  des  vices  de  lecture. 
Quant  aux  comptes  des  recettes  générales  de  Flandre  et  de 
Hainaut,  qui  sont  très  nombreux,  M.  de  Laborde  n'a  analysé 
qu'un  certain  nombre  des  comptes  de  la  recette  générale 
de  Flandre.  Et  c'est  à  peine  s'il  a  publié  quelques-unes 
des  innombrables  pièces  comptables  de  Bruxelles,  de  Dijon 
et  de  Lille. 

Kn  cet  état  de  choses,  il  nous  a  semblé  qu'un  service 
imporlaïit  serait  rendu  à  Thistoire  de  l'art  et  même  à 
l'histoire  en  général  dans  les  Pays-Bas  par  l'érudii  qui 
recueillerait,  pour  les  publier,  toutes  les  mentions  relatives 
à  l'art  et  aux  industries  artistiques  qui  se  rencontrent 
dans  les  séries  de  comptes  et  dans  les  pièces  comptables 
dont  nous  venons  de  parler,  en  y  comprenant  la  reproduc- 


(8) 

tion,  complétée  et  corrigée  d'après  les  registres  originaux, 
de  Touvrage  de  M.  de  Laborde.  Ceux-là  seuls  qui  ont 
dépouillé  les  comptes  des  recettes  générales  dans  un  but 
spécial  peuvent  se  faire  une  idée  du  labeur  qu'exige  le 
dépouillement  d'au  moins  trois  cent  cinquante  comptes 
et  de  plusieurs  milliers  de  pièces  com|)lables. 

Longtemps  archiviste  du  département  du  Nord  et 
résidant  à  Lille,  il  nous  a  semblé  que  nous  pouvions,  plus 
•facilement  que  d'autres,  mènera  bonne  tin  cette  immense 
entreprise.  Nous  n'avons  pas  reculé  devant  le  temps,  le 
travail,  les  dépenses  et  les  difficultés  qu'elle  imposait;  il  y  a 
plus  de  trente  ans  que  nous  y  avons  consacré  l'ensemble 
de  notre  vie.  En  1886  nous  avons  publié  dans  nos  deux 
volumes  in-quarto  de  Documents  concernant  l'histoire  de 
l'art  dans  la  Flandre^  l'Artois  et  le  Hainaui  avant  le 
XV^  siècle,  tout  ce  que  nous  avions  recueilli  sur  la  période 
antérieure*  à  1401.  Depuis  lors  nous  avons  travaillé  à 
compléter,  en  ce  qui  concerne  les  arts  à  la  cour  des  ducs 
de  Bourgogne  de  1401  à  1550,  les  documents  déjà  très 
nombreux  que  nous  avions  réunis  auparavant.  A  Lille,  où 
nous  avons  refait,  d'après  les  registres  originaux,  les  deux 
tiers  de  l'ouvrage  de  M.  de  Laborde,  notre  travail  est 
assez  avancé;  à  Bruxelles,  où  nous  avons  vu  les  quelques 
comptes  de  la  recette  générale  faisant  défaut  à  Lille,  nous 
avons  en  outre  dépouillé  les  deux  tiers  des  cartons  remplis 
de  pièces  désignés  sous  le  nom  ô'Acquits  de  Lille;  à  Dijon, 
où  nous  avions  jadis  travaillé  durant  trois  semaines,  il 
nous  faudrait  encore  passer  le  même  temps  aux  archives 
départementales. 

Nous  mettons  sous  les  yeux  de  la  Commission  royale 
d'histoire  les  documents  que  nous  avons  déjà  recueillis  et 
qui  formeront,  à  peu  près,  si  nous  ne  nous  trompons,  les 


(9  ) 
deux  tiers  de    la   publication.  Nous   croyons  que  notre 
travail,  quand  il  sera  complet,  pourra  conuprendre  huit 
cents  pages  format  in-quarto. 

Comme  presque  toutes  les  œuvres  d'art  dont  il  est 
question  dans  ces  documents  ont  été  exécutées  dans  les 
Pays-Bas  ou  par  des  artistes  des  Pays-Bas,  il  nous  a 
semblé  que  notre  recueil  serait  à  sa  place  dans  les  collec- 
tions publiées  par  le  Gouvernement  belge.  L'Académie 
royale  de  Belgique  ayant  bien  voulu  nous  conférer  le  titre 
de  membre  associé,  nous  tenons  à  présenter  à  la  Commis- 
sion royale  d'histoire  le  manuscrit  du  Recueil  de  docu- 
ments dont  nous  venons  de  parler. 

Honoré  du  litre  de  membre  associé  de  l'Académie,  nous 
croyons  que  notre  qualité  de  Français  ne  peut  être  un 
obstacle  à  l'insertion  de  notre  travail  dans  une  collection 
publiée  par  le  Gouvernement  belge.  En  1856,  la  Commis- 
sion royale  d'histoire  a  accueilli,  dans  une  série  de  ses 
publications,  la  Revue  des  opéra  diplomaUca  de  Mirœus, 
ouvrage  de  M.  L.  Glay,  notre  prédécesseur  aux  archives 
départementales  du  Nord. 

Je  vous  prie  de  vouloir  bien  agréer,  Monsieur  le  Prési- 
dent et  honoré  collègue,  l'expression  de  mes  sentiments 
les  plus  respectueux  et  les  plus  dévoués. 

Le  29  mars  4892. 

Dehaisises. 

Membre  associé  de  T Académie  royale  de  Belgique. 

La  Commission  décide  l'impression  de  cette  lettre  dans 
son  Bulletin^  et  émet,  à  l'unanimité,  un  avis  favorable  sur 
l'offre  qui  lui  est  faite. 


HO) 

PUBLICATIONS. 

L'état  (les  impressions  faites  par  ordre  de  la  Commis- 
sion, tel  qu'il  résulte  d'une  lettre  de  M.  Hayez,  en  date  du 
1"  avril,  est  mis  sous  les  veux  de  l'assemblée. 

M.  le  président  remet  à  la  Commission  un  exemplaire 
du  tome  V  du  Cartulaire  des  comtes  de  Hainaut,  par 
M.  Devillers,  membre  effectif  de  la  Commission,  et  dont  le 
dépôt  n'a  pu  être  fait  au  mois  de  janvier  dernier,  à  cause 
de  l'absence  de  l'éditeur  pour  cause  de  maladie;  il  dépose 
ensuite  un  exemplaire  du  n"  4  du  vol.  l"  de  la  5'  série 
des  Comptes  rendus  des  séances. 

RAPPORT. 

M.  le  secrétaire  donne  lecture  du  projet  de  rapport  sui- 
vant sur  les  travaux  de  la  Commission  pendant  l'année  1891. 

Monsieur  le  Ministre, 

La  Commission  royale  d'histoire  a  éprouvé  cette  année 
une  perle  très  sensible.  Le  décès  de  M.  le  baron  Kervyn 
de  Leltenhove,  le  plus  actif  de  ses  membres,  a  été  suivi 
de  l'interruption  de  la  dernière  publication  à  laquelle  il  a 
attaché  son  nom,  li'S  Relations  politiques  entre  les  Pays- 
Bas  et  l'Angleterre  sous  le  règne  de  Philippe  II,  collection 
qui  comprend  déjà  dix  volumes  et  qu'il  espérait  terminer 
sous  peu  en  y  joignant  une  tabh;  générale  des  noms  de 
lieux  et  de  personnes  cités  dans  les  différents  volumes. 
Nous  nous  sommes  depuis  préoccupés  de  la  question 
d'achever  son  œuvre  et  nous  espérons  que  nos  efforts  dans 
ce  but  ne  tarderont  pas  à  aboutir.  La  présidence  de  la 
Commission,  vacante  par  la  mort  de  M.  le  baron  Kervyn  de 
Lettenhove,   a   été,   avec  votre    assentiment,    déférée   à 


(  H   ) 

M.  Stanislas  Bormans  par  ses  collègues,  et  il  a  élé  remplacé 
comme  membre  effectif  par  M.  Napoléon  de  Paiiw,  déjà 
membre  suppléant;  le  nouibre  de  membres  de  celle  caté- 
gorie, qui  n'élait  plus  que  de  deux,  a  élé  porté  à  quatre 
par  la  désignation  que  vous  avez  laite  de  M.  Malhoi, 
membre  de  l'Académie  flamande,  et  de  M.  Pirenne, 
professeur  à  l'Université  de  Gand. 

Trois  volumes  in-quarto  ont  paru  celte  année. 

Le  tome  X  des  Relations  politiques  des  Pays-  Bas  et  de 
l'Angleterre  a  été  livré  au  public,  bien  que  la  préface  n'en 
ait  élé  ni  acbevée,  ni  imprimée,  afin  de  ne  pas  priver 
plus  longtemps  le  public  des  textes  que  M.  le  baron  Kervyn 
avait  recueillis  dans  les  principaux  dépôts  scientifiques  de 
l'Europe  et,  en  particulier,  au  Record  Office  et  au  British 
Muséum  de  Londres.  Ceux  qui  sont  contenus  dans  le 
tome  X  sont  au  nombre  de  six  cent  trois,  et  rem- 
plissent 868  pages.  Ils  embrassent  l'espace  de  temps 
compris  entre  le  10  octobre  1577  et  le  1"'  octobre  1578. 
C'est  l'époque^  troublée  du  gouvernement  de  Don  Juan 
d'Autricbe,  dont  on  peut  y  suivre  les  efl'orts  afin  de  main- 
tenir son  autorité  dans  les  Pays-Bas  et  de  s'y  défendre 
contre  l'iioslililé  presque  générale  qui  s'y  était  mani- 
ftslée  contre  lui.  Les  dépêcbes  des  ambassadeurs  anglais 
en  Belgique,  des  envoyés  belges  auprès  de  la  reine 
Elisabeth  et  des  agents  de  Don  Juan  offrent  un  ensemble 
de  documents  dont  l'élude  sera  fructueuse  pour  l'étude 
de  celle  partie  de  notre  histoire.  En  rendant  hommage  à 
l'acliviié  de  iVL  le  baron  Kervyn  de  Letlenhove,  on  ne 
peut  que  déplorer  la  mort  de  ce  chercheur  infatigable, 
qui  a  ajouté  tant  de  trésors  scienlitiques  à  ceux  que  l'on 
possédait  déjà  sur  l'histoire  du  XVI*  siècle. 


(  12  ) 

iM.  Charles  Piot  a  achevé  la  publication  de  Y  Histoire  des 
troubles  des  Pays-Bas^  de  Renon  de  France.  Le  tome  III 
el  dernier  de  cet  ouvrage,  qui  comprend  xlv  el 
550  pages,  renferme  un  grand  nombre  de  renseigne- 
ments relatifs  au  duc  d'Anjou,  lorsqu'il  fut  appelé  par 
les  États  généraux  à  gouverner  le  pays,  et  qu'il  voulut 
ensuite  s'emparer  de  la  ville  d'Anvers;  il  donne  de  grands 
détails  sur  la  retraite  des  troupes  du  duc  el  sur  l'assassinat 
de  Guillaume  le  Taciturne  par  Balthazar  Gérard.  On  y 
dépeint  ensuite  avec  véhémence  la  situation  déplorable 
des  provinces  méridionales  des  Pays-Bas,  et  Ton  attribue 
hautement  cette  décadence  à  la  conduite  d'Alexandre 
Farnèse  et  aux  intrigues  des  Italiens  qui  entouraient 
ce  prince.  Cent  trente  documents  inédits  ont  été  publiés 
par  l'éditeur;  on  remarquera,  en  particulier,  ceux  qui  sont 
relatifs  aux  négociations  ouvertes  à  Bourbourg  entre 
Farnèse  et  l'Angleterre,  et  qui  n'aboutirent  à  aucun 
résultat. 

M.  Devillers,  membre  effectif  de  la  Commission,  a 
achevé  le  tome  V  du  Cartulaire  des  comtes  de  Hainaut,  de 
Cavènement  de  Guillaume  11  à  la  mort  de  Jacqueline  de 
Bavière.  Ce  nouveau  volume  concerne  la  dernière  partie 
de  la  période  citée  ci-dessus;  il  fait  connaître  les  acies  les 
plus  importants  relatifs  à  l'administration  du  comté  de 
Hainaut  depuis  l'époque  où  le  duc  Philippe  de  Bourgogne 
en  prit  possession, en  1428,  jusqu'à  la  mort  de  Tinfortunée 
Jacqueline.  En  tête,  l'éditeur  a  placé  une  iniroduction  dans 
laquelle  il  a  retracé,  avec  le  plus  grand  soin,  les  dernières 
péripéties  de  l'existence  si  agitée  de  la  duchesse  et  analysé 
les  mesures  que  son  parent  et  compétiteur,  le  duc  Phi- 
lippe, prit  pour  s'affermir  dans  sa  conquête.  La  collection 


(13) 
sera  complétée  par  un  sixième  volume,  dont  les  premières 
feuilles  sont  déjà  sous  presse.  Elle  formera,  lorsqu'il  sera 
achevé,  un  recueil  de  la  plus  haute  importance  et  une 
source  des  plus  abondantes  pour  Thistoire  de  la  Belgique 
pendant  les  deux  derniers  tiers  duKIY^etle  premier  tiers 
du  X\'  siècle. 

La  Commission  a  publié,  dans  le  tome  I"  de  la  5*  série 
des  Comptes  rendus  de  ses  séances,  des  œuvres  de 
MM.  Alphonse  Wauters,  Charles  Piot,  Pierre  Génard, 
Alfred  Cauchie,  Frederichs,  Brabant,  Bâcha,  Verhaegen, 
Buisscret  et  de  Prelle  de  la  Nieppe. 

La  notice  de  M.  Alphonse  Wauters  est  intitulée  :  La 

formation  d'une  armée  brabançonne  du   temps  du  duc 

Jean  lll,  de  1338  à  1339,  Après  quelques  renseignements 

généraux  sur  l'obligation  du  service  militaire  qui  était 

imposé  aux   habitants  du  duché  de  Brabant  au   moyen 

âge,  Tauleur  insiste  sur  la  différence  que  présentaient,  à 

celle  époque,  les  expéditions  guerrières  ayant  pour  but  la 

défense  du  pays  et  celles  résultant  de  la  simple  volonté 

du   prince.  Il  fait  connaître  un  certain  nombre  d'actes 

originaux  scellés    en    1338-1539    par    des    nobles    du 

pays  et  des  contrées  voisines,  et  contenant  tous  Tobliga- 

lion  de  marcher  au  premier  appel  du  duc  et  avec  un 

certain  nombre  d'hommes,  aussi  longtemps  que  durerait 

la    guerre    alors    déclarée    entre    le    roi   d'Angleterre, 

Edouard  111,  et  le  roi  de  France,  Philippe  VL  Ces  actes 

avaient  pour  conséquence  de  mettre  à  la  disposition  du  duc 

de  Brabant  un   millier  d'hommes,  toujours  prêls   à   le 

seconder,  alin  qu'il  pût  remplir  les  obligations  qu'il  avait 

eonlraclées  envers  le  roi  Edouard. 


(  14  ) 

Nous  devons  à  M.  Piot  plusieurs  travaux  concernant 
des  publications  étrangères  renfermant  des  particularités 
intéressantes  sur  l'histoire  de  notre  pays.  C'est  ainsi  qu'il 
a  successivement  analysé  :  la  Conquête  de  Tunis  en  1535 
racontée  par  deux  écrivains  français^  Antoine  Perrenin  et 
Guillaume  de  Monlochey  ûe  M.  Caslan  (Besançon,  1891, 
in-S*);  la  Relacion  de  la  campana  de  Flandres  en  i657y 
par  Juan-Antonio  Vincart,  éditée  par  M.  le  marquis  de  la 
Fuensanta  del  Valle  et  M.  José  Sancho  Rayon  (Madrid, 
189i,  in-8")  ;  Franciscus  Junius  den  Aellere^  professor 
der  Théologie  und  Pastor  (1545-1602),  par  M.  Cuno, 
(Amsterdam,  1891,  in-8'*);  le  tome  II  de  La  diplomatie 
française  et  la  succession  d'Espagne^  de  M.  I.egrelle;  un 
travail  de  M.Gotllieb:  Ueber  mittelalierliche  Bibliolheken 
(Leipzig,  1890,  in-8°);  les  Documentos  inédites  para  la 
iiistoria  de  Espana,  tomes  LXXXVII  à  XCIX;  un  Cartu- 
taire  de  l'abbaye  de  Notre-Dame  de  Bourbourg,  par  Ignace 
de  Coussemaker  (Lille,  1882-1892,  in-8°)  ;  Prins  Willem  I 
en  Frankrijky  par  M.  Muller  (Amsterdam,  1891,  in-8");  les 
Documents  concernant  les  relations  entre  le  duc  d'Anjou  et 
les  Pays-Bas,  par  MM.  Muller  et  Diegerick,  t.  Il  (Utrecht, 
1890,  in-8"). 

Notre  collègue  a  consacré  un  travail  spécial  à  un 
seigneur  luxembourgeois,  Jean-Charles,  baron  de  Schou- 
burg,  qui  fut  chargé  par  le  roi  d'Espagne,  Philippe  IV,  de 
se  rendre  auprès  du  roi  de  Danemark,  Christian  IV,  en 
1625,  alin  de  détacher  ce  prince  de  la  ligue  protestante. 

Un  grand  nombre  de  documents  ont  déjà  été  publiés  sur 
l'élection  du  duc  d'Anjou  et  d'Alençon  à  la  souveraineté 
des  Pays  Bas  en  1582.  M.  Pierre  Génard,  membre  sup- 
pléant de  la  Commission,  à  qui  nous  devons  une  commu- 


(  is  ) 

nicalion  importante  à  ce  sujet,  nous  a  fait  connaître  le 
texte  de  sept  lettres  relatives  aux  mêmes  événements,  et 
attestant  le  rôle  marquant  joué,  à  cette  occasion,  par 
Marnix  de  Sainle-Aldegonde.  Ces  lettres  curieuses  sont 
extraites  des  archives  communales  d'Anvers,  confiées  aux 
soins  de  notre  collègue. 

M.  le  docteur  Alfred  Gauchie  nous  a  communiqué  deux 
travaux.  Dans  le  premier,  après  avoir  exposé  rapidement 
Les  desseins  politiques  de  Léon  X  à  son  avènement  et  la 
Mission  de  Laurentio  Campeggi  en  Flandre,  en  I5i3, 
il  entre  dans  de  plus  amples  détails  sur  les  négociations  de 
ce  dernier,  et  publie  en  entier  le  texte  de  l'instruction 
secrète  que  le  souverain  pontife  lui  adressa  le  14  sep- 
tembre 1515.  Dans  la  notice  intitulée  :  Deux  épisodes  de  la 
lutte  de  François  /"  avec  Charles-Quint,  en  i543,  il  fait 
connaître  un  rapport  de  Jean  Foggio,  écrit  le  9  octobre  1S43, 
au  cardinal  Farnèse,  alin  de  lui  donner  des  détails  sur  les 
négociations  dont  il  était  chargé,  mais  curieux  surtout 
par  les  détails  qu'il  renferme  sur  l'organisation  de  l'armée 
impériale,  et  une  lettre  inédite  de  Jean-Alphonse  de 
Gamiel,  agent  de  Ferdinand  I",  roi  des  Romains,  auprès 
de  l'empereur,  et  dans  laquelle  on  trouve  le  récit  de  la 
brusque  retraite  effectuée  de  Câteau-Cambrésis  par  le  roi 
François  1",  dans  la  nuit  du  A  au  5  novembre  1545. 

Dans  une  suite  a  une  Notice  sur  le  grand  conseil  ambu- 
latoire des  ducs  de  Bourgogne  et  des  archiducs  d'Autriche 
(i446'i514),  M.  Jules  Frederichs,  professeur  à  FAthénée 
royal  d'Osiende,  défend  et  justifie  certaines  allégations  de 
son  premier  travail  sur  le  même  sujet.  On  lira  avec  non 
moins  d'intérêt  VÊtude  sur  les  conseils  des  ducs  de  Bour- 


(  16) 

gogne,  (Je  M.  Brabanl,  professeur  d'histoire  au  collège  de 
la  Paix,  à  Namur.  Sans  entrer  dans  les  détails  du  débat, 
d'ailleurs  fort  courtois,  qui  fut  engagé  entre  ces  deux 
écrivains,  nous  ferons  observer  que  leurs  communications 
ont  jeté  un  grand  jour  sur  la  marche  suivie  par  les  ducs  de 
Bourgogne  afin  de  soustraire  leurs  États  à  l'influence  judi- 
ciaire des  tribunaux  de  la  France  et  de  l'Empire. 

Nous  devons  à  M.  E.  Bâcha,  docteur  en  philosophie  et 
lettres,  une  notice  sur  Vianesius  Albergatis,  protonotaire 
apostolique,  et  nous  faisant  connaître  ses  Commentaires 
inédits  (Vianesii  Albergatis  Bononiensis  commentaria 
rerum  sut  temporis),  qu'il  a  copiés  à  Rome  dans  la 
bibliothèque  Corsini  et  où  cet  écrivain  expose  ce  qu'il  a 
appris  sur  Rome  et  l'Italie  à  l'époque  du  règne  de  Léon  X 
et  d'Adrien  VI.  Cette  relation  inédite,  dont  il  n'existe  que 
deux  copies,  se  termine  avec  le  titre  premier. 

M.  Verhaegen  nous  a  fait  connaître  des  détails  intéres- 
sants sur  l'arrestation  de  Henri  Van  der  Noot,  en  Hollande, 
en  1796,  et  MM.  Joseph  Buisseret  et  Edgar  de  Prelle  de  la 
Nieppe,  le  texte  des  trois  chartes  inédites  découvertes  aux 
archives  de  la  ville  de  Nivelles. 

Veuillez  agréer,  Monsieur  le  Ministre,  l'hommage  de 
notre  haute  considération. 

Le  Secrétaircy  u  Président, 

Alphonse  Wauters.  '    Stanislas  Bormans. 

Ce  rapport  est  approuvé  et  sera  commtmiqué  à  M.  le 
Ministre  de  l'Intérieur  et  de  l'Instruction  publique. 


(  17) 


COMMUNICATIONS    ET    LECTURES. 


M.  Charles  Piol  donne  lecture  d'une  note  sur  (juelques 
ouvrages  publiés  à  Tétranger  et  renfermant  des  notions 
intéressantes  sur  Thistoire  de  la  Belgique. 

iM.  Godefroid  Kûrtli  présente  un  travail  intitulé:  Uocu" 
nients  historiques  de  l'abbai/e  de  Neufmoustier^  près  de 
Huy. 

M.  Mathot  communique  une  notice  portant  pour  titre  : 
Un  journaliste  du  XVUI"  siècle. 

iM.  Pirenne  dépose  une  étude  historique  faisant  suite  à 
un  travail  déjà  paru  antérieurement  :  La  version  flamande 
et  la  version  française  de  la  bataille  de  Courtrai;  notes 
supplémentaires. 

M.  le  secrétaire  communique  à  l'assemblée  les  travaux 
suivants,  présentés 

Par  M.  Frederichs,  professeur  à  TAthénée  royal 
d'Ostende  :  Seconde  suite  à  ma  notice  sur  le  grand  conseil 
de  Malines, 

Par  M.  Kiinlziger,  professeur  à  TAthénée  royal  de 
Liège  :  Note  sur  des  manuscrits  liégeois  conservés  aux 
archives  de  la  cathédrale  de  Trêves. 

Par  M.  Gauchie,  assistant  à  la  conférence  d'histoire  de 
l'Université  de  Louvain  :  Note  sur  les  sources  manuscrites 
de  Chistoire  belge  à  Rome,  et  Missions  étrangères  aux 
archives  vaticanes.  Rapport  à  M.  le  Ministre  de  Clntérieur 
et  de  l'Instruction  publique. 

La  Commission  décide  que  ces  différentes  communica- 
tions seront  insérées  dans  le  Bulletin. 

Tome  ii%  5™^  série.  2 


(  18  ) 


^^oles   sur  des   publications    historiques    qui  intéressent 
la  Belgique. 

(Par  Charles   Piot,  membre  de   la   Commission.) 

Het  oudste  cartularium  van  het  sticht  Utrecht.  {Le  car- 
tulaire  le  plus  ancien  de  l'évêché  d'Ulrechl),  par  S.  Muller. 
La  Haye,  1892,  in-S». 

C'est  une  publication  de  la  Société  historique  d'Ulrecht, 
qui  a  déjà  rendu  des  services  incontestables  à  l'histoire  des 
provinces  septentrionales  des  Pays-Bas.  Ce  cartulaire  est 
précédé  d'une  introduction  dans  laquelle  l'auteur  parle  : 
1"  du  codex  dudit  évêché,  conservé  dans  le  British 
Muséum  à  Londres,  et  publié  par  M.  Van  Asch  van  Wijck, 
avec  un  soin  tout  particulier;  2°  du  premier  cartulaire  du 
Liber  donationum  ;  S**  du  second  cartulaire  du  Liber 
donationum;  4**  du  cartulaire  de  Bondam,  n)entionné  par 
ce  savant  sous  le  titre  de  Liber  privilegiorum  Trajecfen^ 
sitim;  5"  du  Liber  catenatus  du  chapitre  d'Oudmunsler; 
6"  du  cartulaire  conservé  dans  les  archives  d'Hanovre; 
7*  de  celui  de  Leiden,  décrit  dans  VArchiv  der  Gesellschaft 
fur  altère  deutsdie  Gesc/iiditforschungen  (t.  Mil,  p.  570); 
8"  d'autres  copies  du  Liber  donationum.  Ensuite,  M.  Mul- 
ler dresse  un  arbre  généalogique  de  ces  différents  codices 
et  finit  par  déclarer  qu'il  a  préféré,  pour  sa  publication,  le 
texte  du  premier  codice.  Il  commence  par  le  cartulaire  de 


(  19) 

Radbod,  inlilulé  :  Commemoraiio  de  rébus  sancli  Trajec- 
teiisis  ecdesie^  que  olim  a  regibus  et  ab  aliis  Domini 
nostri  Jesii  Christi  fidelihus  eidem  ecctesie  Iradile  sunt.et 
qui  renferme  vingt-six  actes  des  années  722,  726,  753, 
752  à  768,  753,  769,  777,  815,  854,  896,  9U,  858,  846, 
919  à  931,  948,  950,  948,  953,  828,  838,  850,  834,  etc. 
Suivent  les  listes  du  premier  et  du  second  cartulaire  du 
Liber  donalionum  et  de  ceux  que  nous  venons  de  nom- 
mer. Tous  ces  actes  sont  reproduits  avec  une  exactitude 
minutieuse;  toutes  les  variantes  de  ces  documents  sont 
annotées  avec  un  soin  spécial. 

Nous  y  avons  remarqué  (p.  103)  l'acte,  de  1057,  de 
Thcoduin,  évèque  de  Liège,  el  de  Guillaume,  évêque 
d'Ulrecht,  par  lequel  ils  approuvent  les  conventions  de 
leurs  prédécesseurs,  Balderic  et  Adelhold;  un  autre  acte 
de  l'évéque  André,  par  lequel  il  cède  (p.  126)  à  l'abbaye 
de  Saint-Trond  les  novales  de  Babilonienbroek;  une  con- 
vention par  laquelle  le  chapitre  de  Notre-Dame,  à  Bruges, 
est  affranchi,  en  1040,  de  sa  sujétion  à  celui  de  Saint- 
Martin,  à  Ulrecht. 

Nous  nous  permettons  d'exprimer  ici  un  seul  regret, 
celui  de  no  pas  avoir  vu  indiquer  tous  les  ouvrages  dans  les- 
quels les  actes  imprimés  ont  été  publiés.  Des  tables  onomas- 
liqties  et  géographiques  auraient  aussi  rendu  des  services 
incontestables  aux  lecteurs. 

Malgré  ces  lacunes,  nous  devons  savoir  gré  à  M.  Muller 
d'avoir  fait  connaître  en  détail  ces  précieux  monuments 
de  l'histoire  des  Pavs-Bas. 


(20) 

M.  Anlonio-Rodriguez  Villa,  connu  par  diiïérents  Ira- 
vaux  historiques  (1),  vient  encore  de  mettre  au  jour  un  nou- 
veau livre  qui  intéresse  vivement  l'histoire  de  notre  pays; 
c'est  celui  intitulé  :  La  reinn  Doiia  Juanna  la  Loca  (la 
reine  Jeanne  la  Folle),  \  vol.  gr.  in-8°,  Madrid,  1892. 

Ce  travail  concerne  à  la  fois  la  Belgique  et  l'Espagne; 
c'est  un  livre  plein  de  recherches  minutieuses. 

Devenue  l'épouse  de  Philippe  le  Beau,  souverain  de  nos 
provinces,  Jeanne  s'est  rendue  célèbre  par  ses  excentrici- 
tés, nous  dirions  |)resque  ses  folies,  s'il  était  prouvé 
qu'elle  était  atteinte  d'une  maladie  mentale  bien  caracté- 
risée, selon  les  idées  généralement  reçues. 

Méritait-elle  l'épithète  de  loca  en  Espagne  et  de  folle 
dans  notre  pays?  Nous  n'oserions  pas  l'aflirmer,  en  pré- 
sence de  certains  faits  très  décisifs.  Par  exemple,  elle  pou- 
vait «participer  aux  sacrements  de  l'Église  catholique,  qui 
repousse  les  gens  atteints  de  folie. 

Après  avoir  lu  l'ouvrage  de  M.  Rodriguez  Villa,  nous 
sommes  plus  convaincu  que  jamais  de  l'exislence,  chez 
Jeanne,  de  certaines  manies,  qui  ne  dénotent  nullement  la 
folie  ou  une  aliénation  complète  des  facultés  intellec- 
tuelles. Qu'on  la  nomme  Jeanne  la  maniaque  ou  l'hysté- 
rique, soit,  mais  jamais  la  folle.  Elle  n'était  pas  plus  folle 
qu'hérétique,  comme  le  soutient  M.  Bergenrolh  dans  son 
livre  intitulé  :  Calender  of  letters,  despatches  and  slale 
papers  relating  lo  the  negoliations  beelween  England  and 
Spain,  preserved  in  Ihe  archives  al  Sirnancas  and  eisc- 
where.  Si  elle  s'occupait  de  questions  Ihéologiques,  rien  de 


(1)  Voir  nos  articles  dans  les  Bulletins  de  V Académie  royale  de  Bel- 
gique et  de  la  Commission  royale  d'histoire. 


(  21  ) 

plus  naturel.  Qui,  à  celle  époque,  ne  s'en  mêlait  pas? 
Nous  n'oserions  néanmoins  pas  soutenir  qu'elle  fût  capable 
(le  gouverner  un  pays. 

M.  Rodriguez  Villa  a  consulté  un  grand  nombre  de 
documents  précieux,  restés  inconnus  jusqu'à  ce  jour,  à 
propos  de  la  vie  de  la  princesse,  qu'il  décrit  dans  tous  ses 
détails.  La  bibliothèque  de  l'Académie  de  Madrid,  les 
archives  de  Simancas,  les  livres  imprimés,  toutes  les 
sources  les  plus  autorisées  ont  été  examinées,scrutées  avec 
tact.  Rien  n'a  échappé  à  l'auteur  pour  rédiger  la  biographie 
la  plus  complète  et  la  plus  impartiale  de  Jeanne.  Jamais  il 
n'émet  un  avis  sans  l'appuyer  de  preuves  parfaitement 
établies. 

Celles-ci  sont  imprimées  à  la  fin  du  volume.  Ce  sont 
des  lettres  de  Philippe  le  Beau,  de  Jeanne,  de  Boyl  au 
pape,  de  l'évêque  de  Salamanca,  de  Pedro  Martyr,  de 
Tarchevêque  de  Séville,  la  relation  de  la  maladie  et  de  la 
mort  de  Philippe,  des  documents  sur  les  prétentions  du 
roi  d'Angleterre  à  la  main  de  Jeanne,  et  un  grand  nombre 
d'autres  documents  appelés  à  élucider  l'histoire  de  la  fin 
du  XV^  siècle  et  du  commencement  du  suivant.  Nous  en 
avons  remarqué  aussi  de  bien  intéressants  à  propos  des 
mouvements  des  communes  dans  la  Castille,  sur  lesquels 
M.  Hoeffler  nous  a  déjà  fourni  un  livre  bien  remarquable. 

En  tête  du  volume  est  la  photographie  d'un  charmant 
jiortrait  de  la  princesse.  Ce  portrait  pourrait  bien  être 
peint,  au  dire  de  M.  Carderera,  par  un  maître  de  Bruges  : 
a  Sea  obre  de  alguno  de  aquellos  de  Brugas  » .  Néanmoins, 
le  Calalogo  y  descripcion  sumara  de  retratos  anliguos  de 
personnajes  ilustres  espanoles  y  eslranjeros  l'attribue  à 
maître  Michel,  peintre  de  Son  Altesse.  Jeanne  aimait  les 
arts;  elle  était  aussi  musicienne. 


(  22  ) 
Nous  ne  pouvons  assez  recommander  à  nos  historiens 
la  lecture  de  ce  livre,  rempli  de  parlicularilés  sur  le 
mariage  de  Jeanne  et  de  Philippe,  union  qui  fui  pour  notre 
pays  une  source  de  calamités.  Elle  fut  Torigine,  nous 
dirons  même  la  cause  de  la  rivalité  entre  la  France  et 
TEspagne.  Plus  tard,  elle  produisit  la  guerre  intestine  du 
XVP  siècle,  les  envahissements  continuels  en  Belgique  par 
les  armées  françaises,  la  séparation  des  provinces  septen- 
trionales et  de  celles  du  midi  des  Pays-Bas,  la  mutilation 
d'un  grand  et  beau  pays  qui  s'étendant  de  la  mer  du  Nord  • 
jusqu'aux  Alpes,  pouvait  commander  à  la  France  et  à 
TAllemagne  et  empêcher  les  conflits  entre  ces  deux  pays. 

De  kerkhervorming  op  de  Veluwe,  i 523-1578.  —  Bij- 
drage  lot  de  geschiedenis  van  hel  protestantisme  in  Noord- 
Nederland,  door  J.'A.-C.  Oudemans,  (La  réforme  reli- 
gieuse dans  le  pays  de  la  Veluwe,  1525-1578.  —  Essai 
sur  l'histoire  du  protestantisme  dans  les  Pays-Bas  sepfen- 
trionaux,  par  J.-A.-C.  Oudemans).  Barnveld,  in-8",  s.  a. 
Depuis  quelque  temps  l'histoire  de  la  réforme  reli- 
gieuse a  fait,  dans  le  royaume  des  Pays-Bas,  l'objet  de 
publications  remarquables  et  instructives  surtout.  On  le 
comprend  facilement.  Le  protestantisme  n'était-il  pas 
la  base,  nous  dirons  même  le  point  de  départ  de  la  répu- 
blique des  Provinces-Unies? 

Aux  travaux  de  MM.  Hoop  Scheffer,  de  Ki^t  et  Moll, 
Blaupot  ten  Kale,  etc.,  nous  devons  ajouter  le  travail  de 
M.  Oudemans,  indiqué  ci-dessus.  C'est  une  dissertation 
historique  très  bien  étudiée  sur  l'influence  de  la  réforme 
dans  la  partie  de  la  Gueldre  nommée  la  Veluwe,  un  petit 
territoire  longtemps  pauvre  et  peu  cultivé. 

Cette  histoire  commence  au  règne  de  Charles  d'Egmont, 


(23) 

(lue  de  Gueidre,  à  partir  de  1525  jusqu'à  1538.  Catholique 
très  décidé  et  très  dévoué  à  l'Église  romaine,  Charles  com- 
hallit  à  outrance  les  idées  nouvelles  en  fait  de  religion. 
Plusieurs  luthériens,  sur  lesquels  Fauteur  donne  des  rensei- 
gneinenls  très  précis,  très  détaillés,  furent  poursuivis  et 
punis  pendant  le  règne  de  ce  duc.x\u  moment  de  son  décès, 
Guillaume  de  Juliers  lui  succéda  (1538-1543).  A  propos 
de  cette  succession,  l'auteur  parle  des  efforts  fails  par 
Charles-Quint  pour  s'emparer  de  la  Gueidre. 

Le  nouveau  duc  était  plus  ou  moins  bien  disposé  en 
faveur  des  partisans  du  protestantisme.  Sous  son  règne 
les  prêches  commencèrent  à  se  multiplier;  les  doctrines 
nouvelles  se  répandirent  de  plus  en  plus;  la  nouvelle  reli- 
gion fit  des  progrès  marquants. 

A  partir  de  1567  jusqu'en  1578,  ce  qui  se  passait  en 
Belgique  en  fait  de  protestantisme  fut  répété  dans  la 
Gueidre.  La  même  législation  en  matière  de  religion  régnait 
dans  les  deux  pays;  les  mêmes  causes  y  ont  produit  les 
mêmes  effets. 

Un  grand  nombre  de  documents  tirés  d'ouvrages  déjà 
publiés  et  de  dépôts  d'archives  sont  imprimés  à  la  suite 
de  ce  livre  écrit  dans  un  style  agréable,  et  où  les  faits  sont 
exposés  d'une  manière  impartiale  et  très  modérée  par  un 
pasteur  protestant,  ami  surtout  de  la  vérité.  Tous  ces 
documents,  déjà  publiés  ou  inédits,  occupent  276  pages. 
Les  archives  du  royaume  à  Bruxelles  et  la  Correspondance 
de  Granvelle  que  nous  publions  ont  fourni  leur  contingent 
à  ce  livre. 


(  2i  ) 

Un  ligueur.  Le  comte  de  la  Fère,  par  Ed.  Colas  de  la 
Noue.  Paris,  Orléans  et  Angers,  1892,  in-8°. 

Par  son  litre,  ce  volume  ne  semble  pas  se  rapporter  à  la 
Belgique.  11  n'en  est  rien.  Plusieurs  passages  de  celte 
publication  fournissent  des  renseignements  précieux  sur 
l'intervention  de  Philippe  II  et  de  son  lieutenant  aux  Pays- 
Bas,  Alexandre  Farnèse,  dans  les  affaires  de  France  pen- 
dant la  guerre  de  la  Ligue  :  par  exemple,  l'intervention  du 
duc  de  Mayenne,  qui  envoya  à  Bruxelles  le  sénéchal  de 
Montélimar  afin  de  s'y  entendre  avec  le  prince  de  Parme 
sur  les  affaires  politiques.  A  la  môme  époque,  Jacques 
Colas  se  dirigea  vers  les  Pays-Bas  en  suivant  les  côtes  de 
la  Normandie.  Lors  de  son  arrivée  à  Bruxelles,  Alexandre 
lui  promit  de  l'argent  et  des  troupes.  En  échange  de  ces 
promesses,  Colas  offrit  de  mettre  à  la  disposition  de 
l'Espagne  les  ports  de  Bretagne,  tandis  que  le  gouver- 
neur général  exigea  la  cession  de  Cambrai,  qui  était  au 
pouvoir  de  Balagny. 

A  ce  propos,  M.  Colas  de  la  Noue  reproduit  la  traduction 
d'une  lettre  adressée,  le  7  mars  1589,  à  Philippe  II  et 
renfermant  des  renseignements  précis  sur  la  part  d'inter- 
vention du  gouvernemenl  espagnol  dans  les  troubles  de 
France.  Ce  n'est  pas  à  celle  seule  preuve  que  Tauleur  s'en 
lient.  H  en  administre  d'autres  encore  qui  sont  tirées  des 
archives  de  Simancas.  / 

Alexandre  de  Parme  ne  lui  pas  seul  à  intervenir  dans 
les  affaires  de  France.  Son  successeur  au  gouvernemenl 
des  Pays-Bas,  l'archiduc  Ernest  d'Autriche,  et  le  cardinal 
Albert  y  prirent  également  part.  A  propos  de  la  nar- 
ration de  tous  ces  démêlés,  l'auteur  n'a  pas  seulement 
consulté  les  archives  de  Simancas,  mais  celles  du  royaume 
à  Bruxelles. 


(  25) 
Toutes  les  pièces  justificatives  imprimées  à   la  lin  du 
volume  méritent  aussi  l'attention  de  nos  historiens,  spécia- 
lement celles  qui  concernent  La   Fère  et  le  voyage  de 
l'archiduc  Albert  en  Espagne  (1598-1599). 


Le  tome  CI  des  Documentos  inédilos  para  la  lihloria  de 
Espana  (un  vol  in-8%  Madrid,  1891)  forme  le  tome  il  de 
la  Correspondance  de  l'empereur  d'Allemagne  et  des 
princes  d'Autriche  avec  Philippe  il  et  des  ambassadeurs 
de  ce  monarque  accrédités  à  la  cour  de  Vienne. 

Ce  volume  comprend  des  lettres  du  9  novembre  1563 
au  11  octobre  1568.  lilles  appartiennent  à  Frédéric  Per- 
ronot,  s'  de  Chantonay,  frère  du  cardinal  de  Granvelle,  au 
comte  de  Luna,  aux  empereurs  d'Allemagne  Ferdinand  et 
Maximilien,  à  Philippe  II,  roi  d'Espagne,  à  l'archiduc 
Charles,  à  don  Louis  Vanegas  et  à  d'autres  personnages 
importants.  Si,  dans  sa  correspondance,  Philippe  II  s'oc- 
cupe bien  souvent  du  mariage  de  ses  fdles  et  des  intérêts 
de  sa  famille,  les  missives  de  Chantonay  offrent  un  intérêt 
plus  réel  concernant  les  affaires  des  Pays-Bas. 

La  lettre  adressée  par  le  prince  d'Orange  à  Marguerite 
de  Parme  (12  décembre  1563,  p.  51)  est  une  traduction  du 
texte  français  en  langue  espagnole,  et  dont  Gachard  a 
donné  le  résumé  dans  la  Correspondance  du  Taciturne. 
(u  [l,  p.  33). 

Dans  une  de  ses  lettres  au  s""  de  Chantonay,  Philippe 
soutient  qu'en  fait  d'inquisition,  il  n'a  rien  innové,  tt  qu'il 
doit  s'opposer  au  désir  de  la  noblesse  d'y  introduire  un 
changement  quelconque.   Bien  souvent  aussi  le  roi  pro- 


(  ^^6  ) 
pose  de  demander  à  l'empereur  raiilorisalion  de  pouvoir 
lever  dans  l'Empire  des  troupes  destinées  aux  Pays-Bas, 
tandis  que  son  agent  devait  faire  des  efforts  pour  que  les 
insurgés  ne  pussent  pas  en  faire  autant  pour  leur  propre 
compte.  Une  des  lettres  les  plus  intéressantes  de  Philippe 
est  celle  par  laquelle  il  annonce  à  l'empereur  son  voyage 
dans  les  Pays-Bas,  et  son  intention  d'y  envoyer  le  duc  d'Albe 
en  attendant  son  arrivée  dans  ce  pays.  De  son  côté,  l'empe- 
reur lui  déconseille  l'annonce  de  ce  voyage,  afin  que  les 
insurgés  ne  puissent  prendre  leurs  précautions  pour  résister 
à  ses  armes;  mais  il  insiste  sur  la  nécessité  de  cette  visite 
que  Philippe  diffère  toujours  sous  différents  prétextes. Nous 
y  avons  aussi  recueilli  des  renseignements  sur  l'arrivée  en 
Allemagne  de  Louis  de  Nassau  et  de  Nicolas  de  Hames. 

L'empereur  se  montre  très  conciliant  en  ce  qui  concerne 
les  contributions  à  payer  par  les  Pays-Bas  à  l'Empire.  Il 
comprend  que  le  roi  ne  peut  satisfaire  à  cette  obligation 
par  suite  de  l'insurrection  de  ses  sujets. 

Lors  de  l'arrivée  aux  Pays-Bas  du  duc  d'Albe,  Chantonay 
annonce  à  l'empereur  que  l'ordre  y  règne;  Philippe  II  s'en 
félicite.  Cet  agent  engage  aussi  le  roi  à  entretenir  de 
bonnes  relations  avec  le  Danemark,  et  à  tranquilliser  Mar- 
guerite de  Parme  jusqu'à  ce  que  le  monarque  puisse  arri- 
ver lui-même  aux  Pays-Bas. 

Dans  une  de  ses  lettres,  l'enspereur  assure  le  roi  qu'il 
emploiera  tout  son  pouvoir  pour  rétablir  la  paix  dans  ces 
pays.  Il  lui  recommande  la  clémence  à  l'égard  de  ceux  qui 
seraient  disposés  à  se  repentir,  de  ne  jamais  employer  Irop 
de  violence  pour  maintenir  la  religion  catholique,  et  de  se 
montrer,  en  arrivant  au  pays,  très  bien  disposé  à  y  mainte- 
nir l'ordre  et  la  paix. 


(  27  ) 

Lorsque  Cliantonay  entretien l  le  roi  de  la  levée  dos 
troupes  allemandes,  il  lui  l'ait  observer  que  les  fonds  néces- 
saires manquent  à  cet  effet,  et  comme  les  mercenaires  s  of- 
frent à  ceux  qui  les  payent  le  mieux,  ils  prennent  souvent 
service  dans  Tarmée  de  rebelles.  Au  surplus,  la  concur- 
rence fait  augmenter  considérablement  les  prix  des  enga- 
gements. 

Un  jour  Chanlonay  eut  avec  l'empereur  une  longue  con- 
férence au  sujet  des  affaires  des  Pays-Bas.  Pendant  cette 
conférence  le  monarque  l'entretint  de  la  conjuration  de 
Guillaume  de  Grumbach,  qui  avait  des  relations  très  sin- 
gulières avec  les  insurgés.  L'empereur  était  en  possession 
de  lettres  fort  compromettantes  de  seigneurs  flamands 
et  adressées  à  Grumbach.  Ces  lettres  avaient  été  commu- 
niquées par  Jean -Frédéric,  duc  de  Saxe-Weimar.  Ce 
prince  en  possédait  encore  d'autres,  mais  il  voulait  les 
remettre  personnellement  à  l'empereur,  lorsqu'il  pourrait 
le  voir.  Philippe  désirait  beaucoup  la  copie  de  ces  papiers 
pour  en  donner  connaissance  au  duc  d'Albe;  la  cour  de 
Vienne  ne  voulant  pas  envenimer  la  situation ,  refusait 
cette  communication.  Si  le  roi  se  rendait  aux  Pays-Bas, 
tout  s'arrangerait  au  mieux. 

Celui-ci  différait  constamment  ce  voyage  sous  divers 
prétextes.  Tantôt  c'était  l'hiver  qui  le  retenait;  tantôt  le 
duc  d'Albe  devait  agir  au  préalable;  tantôt  il  devait  être 
accompagné  de  forces  suffisantes,  d'une  armée  formidable 
d'Espagnols;  tantôt  c'est  Dieu  qui  ne  voudra  pas  que  son 
absence  fasse  tort  aux  affaires.  Le  duc  d'Albe  écrivait 
aussi  à  l'empereur  et  parfois  aussi  à  Chantonay. 

Cet  agent  entretint  un  jour  l'empereur  de  la  nécessité 
dans  laquelle  se  trouvait  le  roi  de  faire  un  exemple  bien 


(  28  ) 
sévère  ,MOur  aballre  lopposilion.  H  parlait  de  l'arrestalion 
des  comles  d'Egmonl  el  de  Hornes,  arrestation  que  Tem- 
pereur  n'approuvait  pas  volontiers.  Il  préférait  ia  clémence 
à  la  rigueur.  Néanmoins,  à  ses  yeux  le  développement  du 
protestantisme  était  aussi  dangereux   pour  les  Pays  Bas 
que  pour  rAllemagne.  Ce  qui  n'empêchait  pas  les  électeurs 
el  les  princes  de  TEmpire  d'engager  leur  souverain  à  inter- 
venir auprès  du  roi  d'Ejspagne,  afin  d'arranger  les  afl'aires 
des  Pays-Bas  pour  que  le  commerce  n'en  souffrît  pas  plus 
longiemps.  On  disait  à  la  cour  de  Vienne  que  si  le  roi  ne 
voulait  pas  écouler  ces  conseils  de  modération,  l'empereur 
finirait  par  se  désintéresser  de  la  cause  du  fils  de  Charles- 
Quint,  et  se  rapprocherait  de  la  France  pour  suivre  une 
politique  expeclanle  vis-à-vis  de  l'Espagne.  Un  conseiller 
de  l'empereur  désapprouvait,  en  général,  les  procès  poli- 
tiques commencés  aux  Pays-Bas. 

En  réponse  aux  observations  de  l'empereur,  Philippe  11 
recommanda  à  Chantonay  de  continuer  à  faire  comprendre 
et  accepter  par  ce  monarque  le  fait  de  l'arrestation  des 
comtes  d'Egmonl  et  de  Hornes, comme  une  mesure  exigée 
par  la  situation  politique  et  religieuse  des  Pays-Bas. 
Au  surplus,  si  le  prince  d'Orange  n'avait  rien  à  se  repro- 
cher, il  pouvait  revenir  aux  Pays-Bas.  Le  duc  d'Albe  ne  le 
ferait  pas  arrêter. 

Chantonay  annonce    définitivement  au    roi    (|ue   des 
députés  de  l'empereur  et  des  électeurs  seroni    envoyés 
au  duc  d'Albe,  afin  de  régler  la  pacification  des  Pays-Bas 
L'archiduc  Charles  se  rendra  dans  le  même  but  à  Madrid 


(  21»  ) 

Le  tome  Cil  des  Documentos  inéditos  (Madri<l,  1892, 
in-S")  renferme  un   nombre  considérable  de  documenis 
concernant  l'histoire  de  Belgique.  Toutes  ces  correspon- 
dances, tous  ces  actes  restés  inédits  jusqu'à  ce  jour  n'ont 
pas  été  trouvés  à   Simancas,  véritable  catacombe   dans 
laquelle  les  chercheurs  ont  recueilli  tant  de  monuments 
historiques  restés  inconnus.  M.  le  marquis  de  la  Fuensanla 
del  Valle,  don  José  Sancho  Rayon  et  don  Francisco  de 
Zahàlburu,  éditeurs  de  ce  volume,  les  ont  recueillis  dans 
une  collection  particulière,  la  bibliothèque  de  don  Fran- 
cisco de  Zahàlburu.  Aucune  notice  ne  fournil  de  rensei- 
gnements sur  celte  précieuse  collection,  dont  le  sons- titre 
porte  :  Correspondencia  de  l'elipe  11  con  los  hermanos  don 
Luis  de  RequesenSjU  don  Juan  de  Zuniga.  Requesens  nous 
esl  parfaitement  connu  à  titre  de  gouverneur  des  Pays-Bas 
après  la  retraite  du  duc  d'Albe,  et  par  celui    de  grand 
commandeur  de  Caslille.  C'était,  de  l'aveu  de  Granvelle, 
un  personnage  d'une  intelligence  peu  recommandable,  que 
Gayle,  l'ambassadeur  de  l'empereur,  qualifiait  de  stupidum 
hominew,  comme  il  n'en  avait  jamais  vu  de  semblable. 
Son   frère,  don  Juan   de  Zuniga,  était  ambassadeur   de 
Philippe  H  auprès  du  Saint-Siège.  C'est  assez  dire  que 
la  plupart  de  ses  lettres  nous  intéressent  à  plus  d'un  titre 
et  autant  que  l'Espagne.    Elles  appartiennent  toutes  à 
l'année  1573.  Ces  missives  sont  adressées  par  Zuniga  à 
Philippe  II  ou   par  celui-ci   à  son    agent   diplomatique. 
D'autres  missives  ont  pour  auteur  Requesens  lui-même, 
qui  écrivit  bien  souvent  au  roi,  à  son  frère  Zuniga,  au 
cardinal  de  Granvelle,  au  comte   de  Montagudo,  à  don 
Juan  d'Autriche,  à  doîia  Lnisa  de  la  Cerda,  au  duc  de 
Médina  Celi,  au  marquis  de  Dénia,  au  comte  de  Miranda, 
à  Pedro  Manuel,  à  Rodrigo  Manuel,  à  Juan  de  Silva,  à 
Cristobal  de  Mora,  au  duc  de  Begar,  à  Sancho  de  Ordoriez, 


(30) 
à  Antonio  Spinola,  à  Rodigo  de  Silvera,  à  Diego  de  Caslilla, 
à  révêque  de  Ciiença,  à  Bosto  de  Villegas,  au  capitaine 
Pedro  de  Paz,  au  capitaine  Hidro  Pachero,  à  Frédéric 
Perrenot,  s"^  de  Champagny,  à  André  Ponse,  à  don  Pedro 
Manuel,  à  Hopperus,  à  Nofre  Saposa,  à  Gaspard  de  Robles, 
a»  secrétaire  Aguillon,  au  général  de  Tordre  de  Saint- 
Dominique,  au  prieur  Fernando  de  Tolède.  La  plupart  de 
ces  lettres  sont  datées  de  Namur  ou  de  Bruxelles. 

Nous  y  voyons  figurer  aussi  bon  nombre  de  lettres  do 
Zuniga  adressées  à  Granvelle,  à  l'empereur,  au  comte  de 
Monlagudo,  ambassadeur  en  Allemagne,  des  lettres  de 
Granvelle  à  Ztiniga,  du  duc  d'Albe  au  même,  au  roi,  à 
Juan  de  Albecia,  de  Philippe  II  à  Zuniga,  au  duc  d'Albe, 
à   Rpquesens   aux   États   des    Pays-Bas,   de    don   Juan 
d'Autriche  à  Requesens,  une  description  sommaire  des 
Pays-Bas  et  du  gouvernement  de  ce  pays,  une  instruction 
donnée  par  le  duc  d'Albe  à  Juan  de  Albecia,  des  détails 
complets  sur  les  dépenses  des   soldais   au   service    de 
l'Espagne,  en  Hollande,   à  Devenler  et  à  Kanjpen,   un 
autre  renseignement  sur  les  gens  de  guerre  au  service  de 
l'Espagne  en  décembre  1573.  Cet  état  constate  que  le 
tercio  de  Naples,   commandé    par    Rodrigo,  comprenait 
1090  hommes,  le  tercio  de  Lombardie,  commandé  par 
<lon  Fernando  de  Tolède,  en  comptait  1,000,  le  tercio  de 
Sicile,  commandé  par  Julien  Romero,  1,500  hommes,  etc. 
Ce  sont  des  renseignements  complets  sur  l'armée  espa- 
gnole qui  se  composait  pendant  celte  année  de  : 

Infanterie  espagnole   ....     1,900  hommes 

Hauts- Allemands I,î200       — 

Bas -Allemands y,G00       — 

Wallons ^20,080       — 

Tolal     .     .     .  5-i,780  hommes 


(  31   ) 
non  compris  les  hommes  eniplovés  à  lilre  A* accessoires. 

Un  fail  nous  a  frappé  en  consultant  les  labiés  des 
correspondances  de  Zuniga  imprimées  par  M.  deGayangos 
dans  le  tome  III, pages  554  et  sui vantes, du  Ca^a/o^we  ofthe 
Spanish  manuscripfs  in  Ihe  Hrilish  Muséum:  celte  liste, 
insérée  dans  ce  volume,  mentionne  plusieurs  noms  qui  ne 
sont  pas  indiqués  dans  la  correspondance  de  Zuniga. 


Vingt  années  de  république  parlementaire  au  XVllP 
siècle.  —  Jean  de  Wilt.,  pensionnaire  de  Hollande;  par 
Antoine  Lefèvre-Pontalis;  2  volumes  in-S",  Paris,  1884. 

Nous  appelons  peut-être  un  peu  tardivement  Tatlen- 
lion  de  nos  historiens  sur  celte  importante  publication  : 
mieux  vaut  tard  que  jamais. 

M.  Lefèvre-Pontalis  appartient  à  la  nouvelle  école, 
celle  qui  examine  les  questions  à  fond  et  avec  impartia- 
lité, en  s'appuyant  sur  les  bonnes  sources  historiques, 
trop  souvent  négligées  par  les  écrivains  de  parti  pris. 

Malgré  la  séparation  violente  des  provinces  méridionales 
des  Pays-Bas  de  celles  du  Nord  par  les  guerres  du 
XVI*'  siècle,  elles  avaient  toujours  les  mêmes  tendances, 
les  mêmes  intérêts  politiques  à, sauvegarder.  C'était  la 
conséquence  de  leur  position,  du  caractère  et  des  idées 
des  populations  qui  les  habitaient.  Si  les  Pays-Bas  espa- 
gnols ou  catholiques  ne  pouvaient  exister  sans  les 
Provinces-Unies,  celles-ci  étaient  obligées  forcément  de 
maintenir  l'indépendance  de  notre  pays,  a(in  de  pouvoir 
conserver  leur  propre  existence. 


C  32) 

Lorsque  Louis  XIV  voulut  s'emparer,  sous  des  prétextes 
déguisés,  des  Pays-Bas  catholiques,  le  grand  roi  rencontra 
dans  Jean  de  Witt  un  adversaire  redoutable,  tandis  que  le 
gouvernement  espagnol,  par  suirc  d*un  amour-propre  mal 
placé,  voulait  s'isoler  et  comhnllre  seul  un  ennemi  puis- 
sant, auquel  il  ne  pouvait  résister.  Épuisée  par  la  longue 
lutte  qu'elle  avait  soutenue  en  vain  contre  la  République 
batave,  l'Espagne  n'avait  plus  de  ressources.  Ce  magni- 
fique pays,  qui  commandait  naguère  au  nouveau  comme 
à  l'ancien  monde,  était  épuisé.  «  Ses  revenus,  dit 
M.  Lefèvre-Pontalis,  loin  de  suffire  aux  dépenses,  ne 
dépassaient  plus  18  millions  de  réaux,  malgré  les  richesses 
qu'elle  tirait  de  l'Amérique.  »  Elle  n'avait  plus  d'hommes 
pour  la  défendre;  les  frontières  étaient  ouvertes  à 
l'ennemi;  elle  n'avait  plus  de  places  de  guerre  garnies  de 
troupes;  ses  flottes  étaient  anéanties,  son  commerce  avait 
-'.  disparu.  Le  tableau  de  cette  triste  situation  est  tracé  de 
main  de  maître  par  l'auteur.  Il  démontre  que  l'Espagne 
s'épuisait  pour  nous  sauver  des  étreintes  de  la  France. 

Quant  aux  Pays-Bas  catholiques  ou  espagnols,  ils 
étaient  dans  un  état  aussi  précaire.  Ces  provinces  ne 
pouvaient  plus  compter  sur  aucun  secours  de  la  part  de 
la  monarchie  à  laquelle  elles  appartenaient.  Malgré  tous  ses 
efforts,  Castel  Rodrigo,  gouverneur  général  de  notre  pays, 
en  dépit  de  l'appel  qu'il  faisait  à  l'Espagne,  n'obte- 
nait ni  argent,  ni  secours.  A  peine  pouvait-il  disposer  de 
20,000  hommes,  disséminés  sur  tous  les  points  du  pays, 
pour  résister  aux  attaques  de  la  France.  Et  cependant  il 
ne  voulait  pas  des  secours  de  la  Hollande,  si  intéressée  à 
prendre  la  défense  de  nos  provinces.  Ce  qui  a  fait  dire  un 
beau  jour  au  chevalier  Temple  :  l'Espagne  ressemble  à  un 


(33  ) 

malade  qui  n'a  pas  la  volonté,  ni  le  pouvoir  de  s'aidei, 
et  qu'il  i'ajit  sauver  malgré  lui. 

Enfin,  il  fallut  céder.  De  Wilt  parvint  à  amadouer 
Louis  XIV,  mais  nullement  à  faire  disparaître  la  crainte 
encore  éloignée  de  voir  la  France  se  porter  sur  les  Pays- 
Bas. 

Toutes  ces  particularilés,  tous  ces  faits  sont  développés 
dans  le  livre  de  M.  Lefèvre-Pontalis  en  s'appuyant  sur  des 
sources  autorisées.  Les  invasions  des  armées  françaises 
en  Belgique  et  en  Hollande  sont  racontées  par  Fauteur 
avec  un  entrain  et  une  impartialité  remarquables,  en 
appuyant  son  récit  sur  les  meilleurs  sources  tant  de 
France  que  de  Hollande.  C'est  une  histoire  complète  de 
toutes  les  péripéties  de  la  république  des  Provinces-Unies 
pendant  le  XVH''  siècle.  Elle  intéresse  à  la  fois  les  pro- 
vinces méridionales  et  septentrionales  des  Pays-Bas. 
Tandis  que  la  Hollande  s'enrichissait  par  son  commerce 
et  commandait  pour  ainsi  dire  à  l'Europe,  la  Belgique 
souffrait;  elle  était  exploitée  par  ses  amis  et  ses  ennemis 
du  midi.  Nous  devons  savoir  gré  à  M.  Lefèvre-Pontalis 
d'avoir  si  bien  exposé  cette  situation  avec  tant  d'impar- 
tialité dans  son  travail. 


La  diplomalie  française  et  la  succession  d'Espagne, 
t.  ML  Le  troisième  traité  de  partage  (1699-1700),  par 
A.  Legrelle.  Paris,  1891. 

Nous  avons  déjà  rendu  compte  desdeux  premiers  volumes 
de  cette  œuvre  remarquable,  puisée  à  des  sources  des 
plus  autorisées.  M.  Legrelle  a  recueilli  ses  renseignements 
Tome  ii%  5"*  série.  3 


(  3*) 
aux  archives  du  ministère  des  affaires  étrangères  à  Paris, 
à  celles  de  l'État  à  la  Haye,  à  Bruxelles  et  en  Italie. 

Dans  ce  volume,  comme  dans  les  précédents,  la 
Belgique  est  toujours,  malgré  elle,  l'objet  principal  de  la 
convoitise  de  la  France. 

Le  chapitre  premier  traite  de  la  nouvelle  entente  entre 
les  rois  de  France  et  d'Espagne.  Elle  était  en  quelque 
sorte  la  conséquence  nécessaire  de  la  mort  du  jeune 
prince  électoral,  (ils  de  Maximilien-Ëmmanuel  de  Bavière, 
décédé  à  Bruxelles,  le  6  février  1699.  Cette  mort  ino- 
pinée, qui  causa  une  véritable  satisfaction  à  Madrid, 
devait  nécessairement  modifier  l'entente  entre  la  France 
et  l'Espagne.  Il  fallait  un  nouveau  partage,  sur  lequel 
l'auteur  fournil  les  renseignements  les  plus  complets. 

Le  chapitre  H,  intitulé  :  Résistance  à  Vienne  et  en 
Hollande,  initie  le  lecteur  à  l'attitude  de  Heinsius  vis-à- 
vis  de  la  France.  La  conduite  de  cet  homme  d'étal  visait, 
l'auteur  le  dit  très  bien,  à  faire  attribuer  les  Pays-Bas  à 
un  prince  aussi  complaisant  que  peu  puissant,  quitte  à 
vivre  au  jour  le  jour  en  ce  qui  concerne  les  questions 
générales.  C'était  de  la  politique  d'expédients,  très  peu 
franche,  tandis  que  celle  de  Louis  XIV  était  singulière- 
ment tortueuse.  A  propos  des  entreliens  de  l'ambassadeur 
avec  le  pensionnaire,  l'auteur  fait  bien  ressortir  loules  ses 
circonstances. 

Au  chapitre  HI,  M.  Legrelle  rapporte  dans  tous  ces 
détails  l'accession  des  états  généraux  au  partage  convenu 
entre  Louis  XIV  et  le  roi  d'Angleterre. 

Mais  il  fallait  l'assentiment  définitif  de  Tempereur, 
question  qui  fait  l'objet  du  chapitre  IV.  Ce  monarque  s'y 
refusa  complètement.  Il  fallait  négocier  à  ce  propos 
directement  avec  la  cour  de  Vienne.  Là  il  y  avait  chez 


(3§) 

les  conseillers  autant  d*avis  différents  que  de  personnes. 
Toutes  les  négociations  entamées  sur  ce  point,  toutes 
les  roueries  employées  à  ce  propos  de  part  et  d'autre  sont 
bien  et  clairement  exposées  par  l'auteur. 

L'effet  produit  en  Espagne,  par  suite  de  ces  négocia- 
tions, la  conduite  des  trois  puissances  coïntéressées,  puis 
le  désaccord  toujours  croissant  entre  les  alliés,  enlin  les 
derniers  jours  de  Charles  II  sont  présentés  dans  tous  leurs 
détails  par  M.  Legrelle  avec  autant  de  lucidité  que  de 
talent.  Il  se  base  constamment  sur  des  documents  authen- 
tiques, qu'il  s'est  procurés  dans  un  grand  nombre  de 
dépôts  d'archives. 

Finalement,  il  en  arrive  au  testament  de  Charles  II,  qui 
mit  le  feu  aux  poudres  lorsqu'il  s'est  agi  de  l'exécuter,  et 
attira  dans  notre  pays  l'invasion  des  armées  étrangères 
qui  s'en  disputèrent  la  possession. 

En  terminant  ce  compte  rendu  peut-être  par  trop 
superficiel,  nous  pouvons  dire  que  le  travail  de  M.  Legrelle 
est  le  plus  complet  de  ceux  qui  ont  traité  la  diplomatie 
d'une  grande  partie  du  Xyil**  siècle. 


Dans  un  des  Bulletins  précédents  de  la  Commission 
d'histoire,  nous  avons  rendu  compte  de  la  correspondance 
du  comte  Mercy-Argenteau,un  des  hommes  d'État  les  plus 
remarquables  de  la  fin  du  siècle  dernier. 

Aujourd'hui  nous  sommes  à  même  de  pouvoir  annoncer 
que  MM.  le  chevalier  d'Arneth  et  Flammermont  viennent 
de  mettre  au  jour  le  tome  II  de  la  Correspondance  secrète 
du  comte  Mercy-Argenteau  avec  l'empereur  Joseph  II  et  le 


(36) 

prince   de  Kaiinilz,  publiée   à    Paris,    Hachette   et   Q\ 
Une  introduction  de  87  pages  précède  le  volume. 

ïl  est  inutile  d'insister  ici  sur  rinlérét  que  présente  cet(e 
correspondance  au  point  de  vue  de  notre  pays. 


Une  publication  des  plus  recornmandables  pour  Thisloire 
de  Belgique  vers  la  fin  du  siècle  dernier  vient  de  paraître 
dans  les  Bulletins  de  TAcadémie  impériale  à  Vienne,  classe 
de  philosophie  et  d'histoire,  de  1891  (t.  CXXIII).  Elle 
porte  pour  litre  :  Zwei  Jahre  belgischer  Geschichte  (Deux 
années  de  l'histoire  de  Belgique),  1791  à  1792,  Vienne, 
1891,  2  vol.  in-8".  M.  H.-B.  Seissberg,  membre  de  ladite 
Académie,  en  est  l'auteur. 

Ces  deux  volumes  fournissent  les  renseignements  les 
plus  précis,  les  plus  détaillés  sur  les  règnes  de  l'empereur 
Léopold  II  et  de  son  successeur  François  If  en  Belgique,  à 
partir  du  ujoment  où  le  soulèvement  de  nos  provinces 
contre  Joseph  II  fut  terminé  par  la  convention  de  la  Haye 
jusqu'à  la  mort  du  frère  de  ce  monarque,  et  de  la  succes- 
sion de  son  neveu. 

M.  de  Seissberg  fait  bien  ressortir  le  caractère  des  sou- 
verains appelés  à  pacifier  nos  provinces,  leur  désir  de  gou- 
verner le  peuple  belge  en  sauvegardant  ses  libertés 
séculaires.  Léopold,  l'auteur  le  dit  très  bien,  était  un  prince 
aux  principes  constitutionnels  bien  caractérisés,  très  libéral 
et  peu  disposé  à  suivre  les  vues  parfois  exagérées  et 
souvent  despotiques  de  son  frère  Joseph. 

L'auteur  a  consulté  les  écrivains  belges  les  plus  auto- 
risés, les  sources  les  plus  recommandables  imprimées  et 


I 


(  37  ) 

manuscriles.  Il  a  compulsé  un  nombre  considérable  de 
correspondances  inédites,  par  exemple  les  lettres  de 
Mercy  d'Argenleau  adressées  à  de  Kaunilz,  à  Crumpipen, 
à  Tliugut,  à  de  Mellernich  et  à  l'empereur,  celles  de 
Kaunilz  à  Crumpipen,  à  Mercy,  les  mémoires  des  états 
adressés  à  un  ministre,  des  lettres  anonymes,  les  mémoires 
du  duc  Albert,  les  lettres  de  Feitz  à  Philippe  de  Cobenzl, 
de  Crumpipen  aux  gouverneurs  généraux,  de  Nieulant  aux 
mêmes  et  spécialement  les  missives  adressées  par  Marie- 
Chrisline,  gouvernante  des  Pays,  à  son  frère  l'empereur  et 
au  fils  de  celui-ci,  etc.,  etc.  On  voit  par  cette  nomen- 
clature des  sources  manuscriles  consultées  combien  ce 
travail  nous  intéresse. 

Afin  de  bien  en  faire  comprendre  l'importance,  nous 
donnons  ici   la  traduction    des  intitulés  des  chapitres  : 

1.  Du  rétablissement  de  la  souveraineté  de  la  maison 
d'Autriche,  jusqu'à  la  mort  de  l'empereur  Léopold  II.  — 

2.  Mercy  d'Argenleau.  Difficultés  à  propos  de  l'organisa- 
tion du  conseil  de  Hainaut.  —  3.  Le  conseil  de  Brabant. 
Le  décret  du  28  février  1791.  —  4.  Situation  du  gouver- 
nement vis-à-vis  des  'Vonkistes.  —  5.  Délibérations  à 
propos  de  l'inauguration.  —  6.  Reirait  de  Mercy.  Arrivée 
des  gouverneurs  généraux.  —  7.  Mellernich.  Nomination 
aux  emplois  supérieurs.  —  8.  Inauguration  de  Léopold  IL 

—  9.  L'archiduc  Charles.  —  10.  Négociations  à  propos 
des  couvenls  supprimés,  du  conseil  de  Limbourg  et  de  la 
demande  de  la  Flandre  occidentale.  —  11.  Difficultés  à 
propos  du  conseil  de  Brabant.  —  12.  Refus  des  aides. 

—  13.  Béthune-Charosl  et  les  amis  du  bien  public.  — 
14.  La  Valette  et  Baillel.  —  15.  La  princesse  d'Orange. 
L'émigration.  A  la  veille  de  la  guerre. 

Dans    le    tome    II    figurent    les   chapitres  suivants  : 


(  38  ) 
i,  La  mort  de  Léopold  H.  —  2.  François  II.  Le  conseil 
des  Pays-Bas  à  Vienne.  —  3.  Le  voyage  de  l'archiduc 
Charles  à  Vienne.  Les  avis  de  la  cour  de  Vienne.  — 
4.  Démarches  à  Bruxelles.  Conduite  des  Élals.  —  5.  L'émi- 
gration belge.  Belhune-Charost.  La  légion  belge-liégeoise. 

—  6.  La  guerre  avec  la  France.  —  7.  Retour  de  l'archiduc 
Charles  à  Bruxelles.  La  Grisuelle.  —  8.  Lambinet.  Malton 
de  S*-Amand.  —  9.  Courtrai.  L'inauguration  de  François  IL 

—  10.  François  II  et  Marie-Christine.  —  il.  Francfort, 
Mayence.  —  12.  Philippe  de  CobenzI.  Les  demandes  des 
Belges. —  13.  Jemappes.  — 14.  Les  Pays-Bas  sont  évacués. 


(39  ) 


11 


Documents  historiques  sur  l'abbaye  de  Neufmoustier 
près  de  Huy  (1). 

(Par  GoDEFROiD  KuRTH,  membre  suppléant  de  la  Commission.) 

Les  archives  de  Tabbaye  de  Nenfmouslier  reposent  au 
dépôt  de  l'Élat,  à  Liège.  Elles  sont  dans  un  assez  bon  état 
de  conservation.  Il  en  existe  un  inventaire  détaillé  qui  a 
été  dressé  au  XVlll^  siècle,  et  dans  lequel  les  documents 
sont  classés,  comme  c'est  l'habitude  dans  les  répertoires 
de  ce  genre,  d'après  l'ordre  topographique.  La  plupart  des 
pièces  signalées  par  eelinvenlaire  existent  encore,  notam- 
ment deux  fardes  de  chartes  originales  allant  du  XII*  au 
XVII^  siècle.  Il  n'y  a  pas  de  carlulaire  proprement  dit,  et  il 
ne  paraît  pas  qu'il  y  en  ail  jamais  eu;  toutefois,  un  certain 
nombre  de  pièces  particulièrement  importantes  ont  été 
transcrites,  à  plusieurs  reprises,  dans  des  registres  spéciaux , 
et  c'est  de  ceux-ci  que  je  veux  entretenir  le  lecteur. 

(1)  Celle  notice  devait  paraître  avant  mon  élude  sur  Maurice  de 
Neufmoustier,  publiée  dans  les  Bulletins  de  l'académie  royale  de 
Belgique^  3«  série,  t.  XX MI  (1892).  Des  circonstances  indépendantes  de 
ma  volonté  en  a;yant  relardé  la  publication,  il  s'est  fait  que  plusieurs 
affirmations  contenues  dans  le  travail  en  question  étaient  restées 
dépourvues  de  leurs  preuves,  qu'on  irouvera  ici. 

Je  dois  des  remerciements  à  M.  Van  de  Casleele,  conservateur  des 
archives  de  l'Éiat,  à  Liège,  dont  l'obligeance  envers  les  visiteurs  de  son 
dépôt  ne  se  dément  jamais,  et  m'a  été  particulièrement  précieuse  celle 
rois. 


(  40) 

Ces  registres,  ou,  si  l'on  me  permet  de  les  appeler 
ainsi,  ces  petits  cartulaires  sont  au  nombre  de  trois,  tous 
sur  papier.  Le  premier  remonte  au  XV°  siècle,  le  deuxième, 
dont  il  n'existe  plus  qu'un  fragment,  est  du  XVl%  et  le 
troisième,  du  XVII*. 

Le  premier  (A)  est  à  l'heure  qu'il  est  en  assez  mauvais 
état.  Il  ne  porte  ni  couverture  ni  titre,  et  ne  conlient 
aucune  indication  quelconque  sur  sa  provenance.  Il  ren- 
ferme dix  documents. 

Le  deuxième  (B)  est  fragmentaire  au  commencement  et 
à  la  fin.  Il  commence  à  la  page  4  et  s'arrête  à  la  page  W. 

Le  troisième  (C)  est  un  cahier  relié  portant  le  titre 
suivant  : 

Origines  iîidulcientiœ  privilégia  IVeomonasteriensis  ecclesiœ 
necnon  brevis  relatio  de  gestis  et  translatione  Pétri  venerahilis 
eremilœ  fideliter  ad  verbum  ex  anliquo  manuscriplo  collecta 
anno  Domini  1 6  28  ,j  ussu  adinoduni  reverendi  Domini  Erasmii 
ab  Xhencheval  abbatis. 

Il  contient  les  dix  documents  de  A,  mais  en  outre,  après 
le  septième,  il  intercale  en  entier  l'histoire  de  la  transla- 
tion de  Pierre  l'Ermite,  dont  un  fragment  nous  est  con- 
servé par  B;  de  plus,  il  ajoute  encore  deux  pièces  qui 
manquent  dans  A.  Il  n'est  donc  pas  copié  sur  A;  il  ne  l'est 
pas  davantage  sur  B,  et  Vantiquum  manuscriptum  dont  il 
parle  est  par  conséquent  antérieur  à  ces  deux  recueils.  Si 
l'on  considère  que  l'un  de  ceux-ci  est  du  XV"  siècle,  cela 
permet  de  faire  remonter  assez  haut  la  date  de  la  confec- 
tion de  cet  antiquum  manuscriptum. 

Quelques-unes  des  pièces  historiques  dont  je  viens  de 
parler  se  trouvent  reproduites  dans  une  copie  de  l'obiluaire 


(41  ) 

de  Neufmouslier,  qui  a  été  exécutée  au  XVII''  siècle,  et  qui 
est  conservée  également  aux  archives  de  l'État,  à  Liège.  Je 
désigne  cette  copie  par  la  lettre  D. 

Cela  fait,  pour  ces  quatre  registres  réunis,  un  total  de 
seize  documents  dont  voici  la  liste,  avec  Tindication  des 
recueils  qui  contiennent  chacun  d'eux. 

1.  Previlcgium  indulgentiarum  ecclesie  Novi  Monaslerii 
propc  Hoyum.  A,  C. 

2.  De  redemptione  crucesignaloruin  nccnon  de  sepulcro 
Domini    prefate  ecclesie  que   in   ejus   nomine  fabricata   est. 

A,  C. 

3.  In  hac  devota  ecclesia  que  fabricata  est  in  honore  sancti 
Sepulcri  Domini  salvaloris  nostri,  sancti  Johannis  Baptiste 
Chrisli  precursoris,  béate  Marie  virginis  et  omnium  sanctorum 
continentur  hujus  modi  rcliquie. 

a)  Primo  reliquie  domini  nostri  Jhesu  Cristi; 
6)  In    hâc   sancta   cruce   que   est    in    speculo    nostre 
ecclesie  continentur  hujusmodi  reliquie; 

c)  llem  reliquie  do  domina  nostra; 

d)  ïlem  reliquie  prophetarum; 

e)  Item  reliquie  de  sanclis  apostolis; 
/)  Reliquie  de  sanclis  martiribus; 

g)  Reliquie  sanctorum  confessorum; 

h)  Reliquie  sanctarum  virginum  et  viduarum.  A,  C. 

4.  Antiphona  de  sancta  Cruce.  A,  C. 

5.  De  fundalione  ecclesie  Novi  Monasterii.  A,  C,  et  D  en 
partie. 

6«  De  reliquiis  et  previlegio  prefate  ecclesie  Novi  Monas- 
terii. A,  C. 

7.  De  consecratione  et  libertale  eeclesie  predicte  Novi 
Monasterii.  A. 

8.  Histoire  d'une  translation  de  Pierre  l'Ermite,  sans  litre. 

B,  C,  D. 


(42) 

9.  De  mutatione  prioratus  in  abbatiam  per  Hugonem  de 
Pelraponte  cpiscopum  leodiensern.  A,  B,  C  et  D. 

dO.  Sequuntur  alla  previlegia  de  sepulcro  Domini  Jherosoli- 
mitani.  A,  C. 

i\.  Scquilur  suffragium  de  saneto  Jobanne  Baptista.  A,  G. 

12.  De  Iibcrlale  ecclesie  novi  Monasterii  ab  Alexandre 
episcopo  leodicnsi  concessa.  B. 

Dans  C  en  roman  sous  ce  titre  : 

Lettre  dclle  liberté  délie  église  de  Neuf  Moustier  deleis  Huy, 
translatée  de  latin  en  romans. 

13.  De  confirma lione  privilegiorum  Novi  Monasterii  per 
Alexandrum  papam  III  concessa.  B. 

Dans  C  en  roman  sous  ce  titre  : 

Geste  li  privilège  délie  église  de  Nouve  Moslierconcedeit  par 
Alexandre  pape  quatreme  {sic)  translate  de  latin  en  roman. 

14.  De  donalione  colonise  et  terrœ  de  Vierset  per  Wallbe- 
rum  dominuni  de  Barche  et  ipsius  uxorem  facta.  B. 

15.  De  confirmatione  prœdiclœ  coloniae  de  Vierset  facta  per 
episcopiim  leodiensern.  B. 

16.  De  donalione  et  confirmatione  bonorum  hereditario- 
rum  de  Petit-Boin  et  circa  per  cpiscopum  leodiensern.  B. 

Ces  documents,  comme  on  le  voit,  se  partagent  en  trois 
groupes,  l'un  historique,  l'autre  liturgique,  le  troisième 
diplomatique.  Je  réserve  pour  un  autre  travail  l'examen 
des  deux  derniers,  et  je  consacre  au  premier  la  présente 
notice. 

Les  textes  historiques  que  je  publie  ci-dessous  nous 
racontent  l'origine  et  les  développements  de  la  maison  de 
Neufmoustier,  ainsi  que  la  fêle  de  la  translation  des  restes 
de  Pierre  l'Ermite.  Tous,  sauf  le  dernier,  se  trouvent 
insérés,  les  uns  dans  la  chronique  de  Gilles  d'Orval,  les 
autres  dans  celle  d'Albéric  de  Troisfontaines;  ils  y  font 


(43) 
partie  des  inlerpolalions  que  ces  deux  ouvrages,  comme 
Ta  établi  la  critique,  ont  reçues  dès  leur  apparition  d'un 
chanoine  de  Neufmoustier.  On  pourrait  croire,  à  les 
trouver  réunies  dans  un  recueil  spécial  composé  à  l'abbaye, 
qu'ils  sont  ici  dans  leur  forme  primitive,  et  qu'ils  ont  passé 
de  ce  recueil  dans  les  ouvrages  en  question  ;  mais  ce  serait 
une  erreur.  L'étude  que  nous  ferons  de  chacun  d'eux 
montrera  d'une  manière  évidente  qu'ils  ont  été  recopiés 
dans  Gilles  d'Orval  et  dans  Albéric  de  ïroisfonlaines,  et 
leur  rédaction  garde  les  traces  les  plus  manifestes  de 
leur  appartenance  au  corps  de  ces  chroniques.il  en  résulte 
qu'à  l'époque  où  fut  composé  notre  recueil,  c'est-à-dire, 
tout  au  moins,  dès  le  XIV'' siècle  (1),  Gilles  d'Orval  et  Albé- 
ric de  Troisfontaines  étaient  les  deux  seules  sources  dans 
lesquelles  les  moines  de  Neufmoustier  pussent  aller  se 
renseigner  sur  l'histoire  de  leur  maison.  Celle  conclusion 
est  importante,  et  nous  permet  de  ramener  à  sa  juste 
valeur  l'affirmation  de  quelques  érudils,  d'après  laquelle 
il  aurait  existé  une  chronique  de  Neufmoustier.  C'est  du 
moins  ce  que  Villenfagne  rapporte  sur  la  foi  du  P.Stephani, 
qui,  de  son  côté,  invoque  le  témoignagne  de  Daniel 
Raymundi,  érudit  du  XVI°  siècle.  Mais  celle  chronique, 
ignorée  à  l'abbaye  même  dès  le  XIV*-' siècle,  était  introuvable 
dès  avant  l'époque  révolutionnaire,  car,  continue  Villen- 
fagne, a  un  de  mes  amis,  le  P.  Stephani,  a  eu  le  recueil 
de  Raimund  entre  les  mains,  mais  loutes  les  perquisiiions 
qu'il  fil,  avant  les  temps  révolutionnaires,  soit  au  Neuf- 
moustier, soit  dans  les  bibliothèques  de  plusieurs  maisons 
religieuses,   n'ont  pu  lui  faire  déterrer  cette  chronique  ». 


(1)  Y.  ci-dessus  p.  40. 


(44  ) 

Le  P.  Slephani  restait  convaincu  toutefois  de  l'existence  de 
cet  ouvrage,  et  il  croyait  même  pouvoir  i'altribuer  à  Mau- 
rice de  Neufmoustier  (1).  Je  pense  que,  tout  au  contraire, 


(1)  ViLLENFAGNE,  RecJiei'ches  sur  l'histoire  de  la  ci-devant  principauté 
de  Liège.  Liège,  1817,  t.  H,  p.  448. 

Puisque  j'en  ai  ici  l'occasion,  je  dirai  ce  que  je  suis  parvenu  à  savoir 
sur  ce  Daniel  Raynaundi.  11  était  Liégeois  d'origint^,  et  chanoine  de 
Saittl-Malerne  à  la  cathédrale.  H  «lourut  âgé  de  plus  de  70  ans,  le 
24  mars  1654.  Celait  un  homme  instruit  et  un  polygraphe,  qui  s'était 
essayé  dans  la  poésie,  dans  la  musique  et  dans  l'histoire,  tout  spé- 
cialement dans  l'histoire  ecclésiastique  et  dans  celle  du  pays  de 
Liège.  Il  était  fort  estimé  du  cardinal  IJaronius,  avec  lequel  il  entretenait 
une  correspondance,  et  auquel  il  rendait  divers  petits  services  littéraires; 
il  avait  notamment  composé  pour  lui  une  dissertation  sur  saint  Hubert, 
dont  l'illustre  savant,  au  dire  de  Valère  André,  a  fait  passer  une  bonne 
partie  dans  ses  Annales.  Ce  fut  sur  la  recommandation  du  cardinal  que 
Daniel  obtint  son  canonicat  de  Sainl-Materne.  Chapeaville  a  eu  aussi  à  se 
louer  de  son  obligeance,  et  il  le  remercie  dans  la  préfjce  de  son  recueil. 

D'après  ce  qui  vient  d'être  dit,  les  œuvres  de  Daniel  auraient  été  nom- 
breuses. Voici  celles  qui  nous  sont  connues  : 

1  Poésies  latines.  Valère  André  dit  qu'il  y  réussissait  assez  bien  et  qu'il 
a  composé  divers  poèmes.  Des  pièces  de  lui  se  trouvent  en  effet  :  a.  en 
tête  du  recueil  de  Chapeaville,  t.  I,  i6I2;  b.  en  tèti^  de  V Histoire  de 
sainte  Julienne,  traduite  du  latin  en  français  par  Lambert  Leruite.  Liège, 
1598;  c.  en  tête  des  Panegyrici  de  Jean  Polit.  Cologne,  1d88;  d.  en  tête 
de  VHistoire  de  sain'e  Julietine,  traduite  du  latin  en  français  par 
L.  Leruite,  1598. 

2.  Dissertation  sur  saint  Hubert.  C'est  à  ce  travail  sans  doute  qu'il 
est  fait  allusion  par  Valère  André  (v,  ci-dessus),  mais  je  ne  le  connais  pas 
autrement,  et  je  n'en  ai  pas  trouvé  de  mention  dans  Baronius. 

3.  Une  édition  des  œuvres  du  ch  moine  Nicolas,  contenant  la  Vie  de 
saint  Lambert  et  le  Triomphe  d'i  Bouillon.  Svveeriius  écrivait  au  sujet 
de  ce  travail  annoncé.s  v.  A^tVofaus.-Quae  oinnia  e.x  manuscrjplis  coJicibus 
brevi  cum  notis  edenda  a  H.  V.  Dauiele  Uaimundo  avide  e.xpeclamus. 

4  Villenlagne  attribue  aussi  à  Daniel  Raymundi  «  un  recueil  inédit  de 
nos  vieux  annalistes,  dont  Chapeaville  s'est  servi  pour  le  sien  ».  C'est  une 
erreur.Villenfi.gne  a  mal  luCh3peaviIle,qui  se  borne  à  dire:  Méritas  agimus 
grates  pietale  alque  doclrinâ  historiarumque  nostrarum  scientia  commtMi- 


(45) 

personne  n'hésilera,  en  présence  de  ce  qui  vient  d'êlre 
(li(,  à  croire  que  le  P.  Slephani  se  trompe,  et  qu'il  n'a 
jamais  exisié  de  chronique  de  Neufmoustier,  au  moins 
depuis  répoque  reculée  où  fut  composé  le  recueil  que 
j'étudie.  Dira-l-on  qu'il  a  pu  en  exister  une  antérieurement 
à  Maurice,  et  que  c'est  de  là  que  cet  auteur  aura  tiré  les 
renseignements  sur  son  abbaye  qu'il  a  ajoutés  au  texte  de 
Gilles  et  d'Albéric?  Moins  encore,  car  on  verra  plus  loin 
que  la  plupart  des  renseignements  qu'il  nous  communique 
reposent  sur  la  tradilion  orale,  et  que  les  autres  peuvent 
fort  bien  avoir  été  pui.'^és  dans  des  documents  diploma- 
tiques. Il  est  d'ailleurs  certain  qu'à  la  date  où  il  écrivait, 
Neufmoustier  non  seulement  n'avait  pas  de  chronique, 
mais  avait  même  égaré  ses  principales  chartes,  telles  que 
le  diplôme  de  fondation,  celui  de  l'érection  de  la  maison 
en  abbaye  par  Hugues  de  Pierrepont,  et  plusieurs  autres, 
qui  n'ont  jamais  été  retrouvés.  Bien  plus,  la  mémoire 
même  du  fondateur  de  la  maison  semblait  sur  le  point 
d'être  oubliée,  et  il  fallut  l'arrivée  à  Neulmousiier  d'un 
homme  comme  Jacques  de  Vitry,  il  fallut  la  lecture  de  son 
Histoire  de  la  Terre  Sainte  pour  susciter  enfin,  parmi  les 


(lîihili  viro  Domino  Danieli  Raymuncii  S.  Materni  in  ecclesiâ  cathedrali 
I>eo(liensi  canonico,  qui  nobis  fidèle  exemplar  ex  pervetusto  membraneo 
ccclesiae  collegial.'ie  S.  Malerni  Leodieiisis  codice  desumptum  adjecil.  (il 
s'agit  d'un  manuscrit  de  la  chronique  d'Heriger  el  d'Anselme.)  Cha- 
peaville,  tome  I,  praefaf. 

V.  sur  ce  personnage:  Valère  AfiDuÉ, Bibliotheca  belgica.  Louvain  4643. 

SwEERTii  s,  Alhenae  Belyicae.  Anvers,  1628. 

Van  deviMeer. Bibliothèque  des  écrivains  liégeois  (ms.  de  laBibliolhèque 
royale  denruxelles). 

Chapeaville,  Gesta  Pontificum,  elc  ,  t.  I,  praef.  ad  lectorem. 

DE  Theux,  Bibliograpliie  liégeoise,  2*'édilion  (table  des  malières). 


(46  ) 

chanoines,  l'enthousiasme  pour  les  grands  souvenirs 
de  leur  foyer!  Nous  devons  donc  biffer  la  prétendue 
chronique  de  Neufmouslier  de  la  liste  des  ouvrages 
perdus  au  moyen  âge.  Elle  n'a  jamais  existé,  et  l'his- 
toire de  INeufmouslier  n'a  été  écrite  que  sous  forme 
d'inlerpolaiions  à  Gilles  et  à  Albéric,  par  le  chanoine  de 
cette  maison  qui  florissait  dans  la  première  moitié  du 
XUI^  siècle. 

Cet  interpolateur  n'est  autre  que  le  chanoine  Maurice, 
l'ami  de  Gilles  d'Orval,  et  à  qui  ce  dernier  avait  envoyé  le 
manuscrit  de  sa  chronique  en  le  priant  de  la  reviser. 
Voilà  ce  qui,  je  pense,  ressortira  nettement  de  l'élude 
critique  à  laquelle  je  soumets  les  fragments  rejjroduits 
dans  le  recueil  de  Neufmoustier.  Il  a  fallu  bien  du  temps 
avant  qu'une  démonstration  de  ce  genre  devînt  possible, 
et  il  est  curieux  de  voir  les  incertitudes  et  les  tâtonne- 
ments de  la  critique  devant  les  interpolations  hutoises 
des  deux  chroniqueurs.  Fondues  dans  leur  texte  de 
manière  à  être  souvent  confondues  avec  l'œuvre  origi- 
nale, elles  ont  causé  des  difficultés  inextricables  à  plusieurs 
générations  de  savants.  Au  XVll'^  siècle,  Leibnitz,  le 
premier  éditeur  d'Albéric  de  Troisfontaines,  induit  en 
erreur  par  les  interpolations  hutoises,  avait  pris  Albéric 
pour  un  moine  du  diocèse  de  Liège  (1).  Le  P.  Leiong, 
après  avoir  hésité  entre  un  Albéric  de  Troisfontaines 
et  un  Albéric  de  Neufmoustier,  finit  par  se  prononcer 
en  faveur  de  celle  dernière  hypothèse  (2).  Dom  Clément 
crut  devoir  admettre  deux  auteurs  :  un  Albéric  de  Trois- 


(1)  Accessinnes  historicae.  Leipzig,  1698. 

(2)  Le  p.  Lelo.ng,  Bibliothèque  historique  de  la  France^  2«  édiliou, 
l.  If,  p.  151. 


(47  ) 

fontaines  et  un  anonyme  de  Huy  (1).  Petil-Radel,  lui, 
s'en  tint  à  un  auteur  unique,  mais  enrichi  par  un  interpo- 
lateur  (2)  :  il  était  sur  la  voie,  malheureusement  il  se 
laissa  égarer  par  sa  fâcheuse  conjecture  que  l'auteur  était 
un  chanoine  anonyme  de  Neufmoustier,  et  qu'Albéric 
n'était  qu'un  interpolaleur  qui  aurait  été  moine  cistercien 
du  Val-Saint-Lambert.  Ernst  retourna  à  l'hypothèse  de 
la  pluralité  des  auteurs  :  il  en  admit  jusqu'à  trois,  tous 
moines  de  Neufmoustier,  et  dont  le  dernier  pouvait 
être  Maurice,  l'ami  de  Gilles  d'Orval  (5).  C'était  la  première 
fois  que  Maurice  apparaissait  dans  le  problème  :  on 
approchait  de  la  solution.  Villenfagne,  avec  l'hypothèse 
de  deux  auteurs  du  nom  d'Albéric,  et  d'un  continuateur 
nommé  Maurice,  ne  faisait  que  présenter  sous  une  autre 
forme  les  idées  d'Ernst  (4).  Malheureusement^  Wilmans 
ne  sut  pas  rester  sur  la  piste  trouvée  par  l'érudition 
locale  des  deux  savants  liégeois,  et  il  se  remit  à  tour- 
noyer autour  d'un  auteur  unique  qu'il  appela  Albéric  de 
Neufmoustier  (5).En(in,Schefrer-Boichorsl  parvint,  grâce  à 
une  étude  approfondie  du  texte  d'Albéric,  à  fixer  définitive- 
ment nos  idées  :  il  établit  qu'il  y  avait  un  auteur  unique 
doublé  d'un  interpolaleur;  il  prouva  que  l'auteur  était  bien 
le  moirje  cistercien  Albéric,  de  l'abbaye  de  Troisfontaines 
en  Champagne,  et  que  l'interpolateur  était  un  chanoine 


(1)  Recueil  des  historiens  de  la  Gaule  et  de  la  FrancBy  t.  XIII,  préf., 
§XLIV. 
(ri)  Histoire  littéraire  de  la  France,  l.  XVIII,  p.  279. 

(3)  Ernst,  Histoire  du  Limbourg.  Liège,  1858,  t.  Il,  p.  7  de  l'appendice, 
noie  coniplélée  par  l'éditeur  Lavalleye. 

(4)  Villenfagne,  Recherches  sur  C histoire  de  la  ci-devant  principauté 
de  Liège.  Liège,  1817,  t.  H,  pp.  433  el  suivantes. 

(5)  Wilmans,  Ueber  die  Chronik  Alberichs.  (Pertz,  Archiv,  t.  X,  1849.) 


(48) 
de  Neufmouslier  (1).  On  tenait  ainsi  les  éléments  de  la 
solution.  D'autre  part,  J.  Heller,  dans  ses  recherches  sur 
la  chronique  de  Gilles  d'Orval  (2),  parvenait  à  déterminer 
avec  exactitude  la  part  qui  revenait,  dans  l'œuvre  de 
celui-ci,  à  son  interpolateur  hutois,  et  il  émettait  la  suppo- 
sition que  cet  interpolateur  pouvait  bien  être  le  chanoine 
Maurice.  Je  crois  pouvoir  faire  un  pas  de  plus,  et  affirmer 
que  Maurice  est  l'interpolateur  non  seulement  de  Gilles 
d*Orval,  mais  encore  d'Albéric. 

Tout  me  mène  à  cette  conclusion.  Au  XIII*  siècle,  la 
vie  littéraire  était  bien  faible  à  Neufmoustier  :  un  seul 
homme  y  ranima  le  culte  du  passé,  c'est  précisément  le 
chanoine  Maurice.  Maurice  était  lettré;  il  avait  lu  les  chro- 
niqueurs anciens  et  ceux  de  son  temps;  il  avait  le  culte 
du  passé.  Gilles  d'Orval  avait  en  lui  une  si  grande  confiance, 
qu'il  lui  remit  sa  chronique  de  Liège  en  le  priant  de  la 
reviser  :  une  telle  demande  suppose,  chez  le  reviseur,  une 
érudition  égale  à  celle  de  l'auteur.  Si  donc  nous  trouvons 
aujourd'hui,  dans  la  chronique  <le  Gilles,  la  preuve  qu'une 
revision  de  cet  ouvrage  a  eu  lieu  effectivement,  et  qu'elle  a 
pour  auteur  un  moine  de  Neufmoustier,  pouvons-nous 
raisonnablement  nous  dérober  à  la  conclusion  que  ce 
travail  est  dû  à  Maurice?  Quant  aux  interpolations 
d'Albéric,  il  est  à  remarquer,  non  seulement  qu'elles  sont 
de  la  même  date  que  celles  de  Gilles,  et  qu'elles  ont  aussi 
pour  auteur  un  moine  de  Neufmoustier,  mais  encore 
qu'elles  roulent  sur  les  mêmes  sujets,  à  savoir  l'histoire 


(1)  Dans  la  préface  de  son  édition  d'Albéric.  (Pertz,  Scriptor.,  l,  XXIII, 
pp.  631  et  suiv.) 

(2)  Voir  la  préface  de  son  édition  de  Gilles  d'Orval.  (Pertz,  Scriptor., 
t.XXV,  pp.  3  et  suiv.) 


(49) 

(le  Huy  et  celle  de  l'abbaye,  qu'elles  ne  se  contredisent 
pas  entre  elles,  qu'elles  s'emboîtent  parlaitement  les  unes 
dans  les  autres,  et  qu'elles  se  complètent  mutuellement. 
Cette  circonstance  est  remarquable.  Bien  que  consignés 
dans  deux  ouvrages  difl'érenis,  les  deux  groupes  de  notes 
forment  un  seul  tout,  dans  lequel  aucune  ne  fait  double 
emploi,  absolument  comme  si  leur  auteur  avait  considéré 
les  deux  chroniques  de  Gilles  et  d'Albéric  comme  deux 
ouvrages  inséparables  et  constituant  les  deux  tomes  d'un 
même  livre.  Or,  il  en  était  réellement  ainsi  pour  l'inter- 
polateur  hutois,  et  voici  comment. 

Labbaye  cistercienne  d'Orval  était  une  colonie  de  celle 
de  Troisfontaines,  et,  selon  l'usage  dans  la  i'amille  monas- 
tique de  Cîleaux,  elle  était  rattachée  par  les  relations  les 
pins  étroites  à  la  maison  mère,  si  bien  qu'on  peut  dire 
qu'il  ne  se  passait  rien  d'important  dans  l'une  qui  restât 
étranger  à  l'autre.  D'autre  part,  nous  voyons  qu'Orval 
possédait  à  Huy  et  dans  les  environs,  dès  les  premiers 
temps  de  sa  fondation,  un  ensemble  de  biens  assez  consi- 
dérable pour  nécessiter  la  création,  dans  la  ville  même, 
d'un  refuge,  dont  l'existence  nous  est  attestée  à  une  date 
aussi  ancienne  que  1209.  Grâce  à  ce  refuge,  à  la  lêle 
duquel  se  trouvaient  des  moines  de  l'abbaye,  la  ville  de 
Huy  avait  avec  Orval  des  rapports  fréquents.  Dès  H75, 
nous  rencontrons  parmi  les  moines  d'Orval  un  frère 
nommé  Jean  de  Huy,  et  sur  les  cinquante  et  un  abbés  que 
cette  maison  a  eus  au  cours  de  son  existence,  trois  sont 
des  Hutois  (1).  C'est  l'abbé  d'Orval,  Remy  de  Longuyon, 
qui  présida  à  la  réclusion  de  sainte  Ivette  de  Huy,  en  H92, 


(1)  Voir  GoFFiNET,  Carlulaire  d'Orval.  Bruxelles,  pp.  xxxiii-xxxv. 
Tome  ii%  5""'  série.  4 


(80) 

et  plus  lard,  lorsque  les  deux  tils  de  celte  sainte  embras- 
sèrent la  vie  monastique,  ils  entrèrent  Tun  àOrval,  Tautre 
à  Troisfontaines  (1).  Je  pense  même  que  Gilles,  qui  appar- 
tenait par  sa  naissance  au  pays  de  Liège,  n'a  été  mis  en 
relation  avec  l'abbaye  que  par  cet  établissement,  et  j'ai  tout 
lieu  de  croire  qu'il  aura  passé  un  assez  bon  laps  de  temps 
dans  ce  refuge  même.  En  effet,  comment  s'expliquer 
autrement  son  intimité  avec  Maurice,  qui  est  un  Fïutois, 
et  qui  ne  paraît  pas  avoir  voyagé?  Sa  cbronique,  abstrac- 
tion faite  des  interpolations  de  Maurice,  atteste  une 
connaissance  assez  étendue  des  cboses  hutoises,  et  il  faut 
tout  au  moins  admettre  qu'il  aura  passé  par  Huy,  puisqu'il 
cite  un  vers  qui  se  trouvait  dans  un  livre  donné  à  la  collé- 
giale de  Huy  par  l'évêque  Théoduin  (2)! 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  voyons,  par  ce  qui  précède,  que 
les  deux  chroniques  sont  arrivées  à  Neufmoustiep  par  le 
même  canal,  c'est-à-dire  par  le  refuge,  et  que  l'auteur  qui 
les  a  interpolées  avait  conscience  de  leur  connexité,  ce 
qui  explique  qu'il  n'ait  pas  cru  devoir  se  répéter  de  l'une 
à  l'autre.  S'il  y  avait  eu  deux  interpolateurs,  on  ne  com- 
prendrait pas  comment  une  coïncidence  aussi  frappante 
aurait  pu  se  produire  :  tout  au  contraire,  il  est  manifeste 
que,  chacun  des  deux  voulant  inscrire  les  faits  les  plus 
remarquables,  l'histoire  de  la  fondation  de  Neufmouslier 
et  celle  de  la  mort  de  Pierre  l'Ermite,  par  exemple, 
auraient  été  racontées  deux  fois. 

Je  me  bornerai,  pour  le  moment,  à  ces  considérations, 


(1)  Voir  la  Vie  de  sainte  Ivette,  par  Hugues  de  Floreffe,  dans  les  ^cta 
Sanctorum,  13  janv.,  t.  I, 

(2)  Gilles  d'Orval  111, 1  dans  Perlz,  Scriptor.,  t.  XXV,  p.  78. 


(51  ) 

mais  je  me  propose  de  présenter,  à  l'occasion  des  divers 
le:S[les  que  nous  allons  passer  en  revue,  certaines  observa- 
lions  spéciales  qui  achèveront,  je  pense,  la  démonstration 
de  ma  thèse. 

§  1. 

Le  premier  texte  dont  nous  ayons  à  nous  occuper  est 
celui  qui  raconte  l'histoire  de  la  fondation  de  Neufmoustier 
et  de  la  mort  de  Pierre  l'Ermite.  Ce  document,  qui  se 
trouve  dans  A  et  dans  C,  et  qui,  probablement,  figurait 
aussi  sur  une  des  premières  pages  manquantes  de  B,  a 
déjà  été  publiée  par  Polain  (4),  et,  plus  tard,  d'après  lui, 
par  Hagenmeyer  (2). 

Composé  d'éléments  hétérogènes,  qui  sont  faciles  à 
discerner  à  première  vue,  il  a  été  compilé  après  le  milieu 
du  XIII^  siècle  d'après  plusieurs  textes  antérieurs.  Le 
premier  de  ces  textes  est  un  passage  de  la  chronique 
d'Albéric  deTroisfontaines  (3),  racontant  les  circonstances 
d'après  lesquelles  l'abbaye  de  Neufmoustier  aurait  été 
fondée  à  la  suite  d'un  vœu  fîiit  par  les  compagnons  de 
voyage  de  Pierre  l'Ermite,  pendant  la  traversée  du  retour 
en  Europe.  Le  second  est  une  annotation  qui  a  été  écrite 
vers  la  même  époque,  à  Neufmoustier,  en  marge  du 
manuscrit  original  de  Gilles  d'Orval;  elle  racontait 
comment,  après  sa  mort,  Pierre  l'Ermite,  enterré  humble- 
ment en  dehors  de  l'église,  avait  été  à  peu  près  oublié  dans 
son  monastère,  jusqu'à  ce  que  la  chronique  de  Jacques  de 
Vitry,  apportée  à  Neufmoustier,  y  raviva  son  souvenir,  et 


(1)  Bulletin  de  V Académie  royale   de   Belgique,  t.  XXI,  deuxième 
parlie,  p.  391  (1854). 

(2)  HageiNmeyer,  Peter  der  Eremite.  Leipzig,  1879,  pp.  365  et  suivantes. 

(3)  A.  1101  dans  Pertz,  Scriptor.,  XXIll,  p.  815. 


(52) 

commeni,  alors,  on  décida  de  faire  la  translation  de  ses 
restes  en  1242.  Elle  se  terminait  par  Tépitaphe  de  Pierre 
l'Ermite,  suivie  de  quelques  vers  consacrés  à  sa  mémoire 
par  maître  Godin  (1). 

Le  troisième  texte,  enfin,  est  également  une  note 
marginale  du  manuscrit  de  Gilles  d'Orval,  relatant  la 
légende  de  la  vision  que  Pierre  l'Ermite  aurait  eue  à 
Jérusalem,  et  à  la  suite  de  laquelle  il  serait  venu  trouver 
le  pape  Urbain  11  (2). 

Ces  trois  textes,  primitivement  indépendants  l'un  de 
l'autre,  bien  que  tons  les  trois  semblent  dériver  d'un  seul 
et  même  auteur,  le  compilateur  les  a  réunis  et  fondus  de 
^manière  à  donner  l'impression  d'un  récit  historique  continu 
et  original.  La  preuve  qu'avant  celte  opération  ils  avaient 
une  existence  indépendante  nous  est  fournie  par  D. 
L'auteur  qui  a  complété  le  document,  après  avoir  reproduit 
le  premier  texte  et  la  première  moitié  du  second,  laisse  de 
côté  le  reste  de  celui-ci,  ainsi  que  le  troisième,  pour 
faire  suivre  la  liste  des  prieurs  et  des  abbés  de  Neufmous- 
tier,  empruntée  elle  aussi  à  Albéric  de  Troisl'ontaines. 
De  la  sorte,  le  document  A  G  et  le  document  D  sont  deux 
compilations  formées  chacune  par  la  combinaison  diffé- 
rente de  plusieurs  notes  trouvées  dans  Gilles  d'Orval  et 
dans  Albéric  de  Troisfbnlaines.  Ces  noies,  isolées  dans  ces 
deux  chroniqueurs,  font  à  première  vue,  dans  nos  deux 
documents,  l'effet  d'un  texte  unique  :  mais  la  soudure  en 
est  restée  assez  apparente  pour  qu'avec  un  peu  d'attention 
il  soit  impossible  de  s'y  méprendre. 

il  me  reste  à  faire  quelques  observations  au  sujet  de 


(1)  Voir  la  chronique  de  Gilles  d'Orval,  III,  17  dans  Perlz,  Scriptor., 
XXV,  p.  93. 

(2)  Id.  ibid,,  /.  c. 


(S3) 
chacun  de  ces  lexles.  En  ce  qui  concerne  le  premier,  celui 
qui  est  clans  Albéric,  il  trahit  une  étroite  parenté  avec  la 
notice  consacrée  à  Pierre  TErmite  dans  Fobiluaire  de 
NeuCmoustier  (i).  De  part  et  d'autre,  il  est  dit  que  Pierre 
revient  ad  natale  solitm,  et  cette  coïncidence,  (jui  était 
certes  bien  loin  d'être  nécessaire,  a  tout  au  moins  de  quoi 
surprendre.  Une  autre  coïncidence  est  à  noter  :  la  courte 
notice  de  l'obiluaire  nous  apprend  que  Pierre  fonda  Neul- 
moustier,  à  la  prière  de  diverses  personnes,  dont  les  unes 
étaient  nobles  et  les  autres  ne  l'étaient  pas  (ad  petitionem 
quorumdam  virorum  nobilium  et  ignohilium)^ei  ce  passage 
trouve  son  pendant  dans  celui  d'Albéric  disant  qu'il 
revenait  de  Terre  Sainte  cum  aliis  eliam  viris  nobilibus  et 
ignobilibus.  La  relation  entre  les  deux  écrits  est  donc 
manifeste.  Or,  on  ne  peut  pas  soutenir  qu'Albéric  ait 
copié  l'obituaire  de  Huy,  vu  que  sa  notice  est  beaucoup 
plus  détaillée  et  plus  explicite  ;  on  soutiendra  moins  encore 
que  l'obituaire  de,  Huy  ait  dû  copier  le  chroniqueur 
champenois  au  sujet  d'événements  que  celui-ci  ne  pouvait 
apprendre  qu'à  Huy,  qu'à  Neufmouslier,  sans  compter  que 
le  manuscrit  de  l'obituaire  est  lui-même  du.  Xlll"  siècle, 
et  par  conséquent  contemporain  d'Albéric.  Que  conclure  de 
lout  cela,  si  ce  n'est  que  fauteur  qui  a    introduit  dans 


(I)  Voici  celle  notice:  Vllid,  jal.  Obiit  dominus  Pelrus  pie  memorie 
veiierabilis  sacerdos  et  heremita  qui  primus  predicalor  sahcte  crucis  a 
Domino  meruit  declarari.  Hic  post  acquisitionem  sancle  terre  cum  rever- 
sas fuit  ad  natale  solum  ad  pelionem  (sic)  quorumdam  virorum  nobilium 
et  ignobilium  fundavil  ecclesiam  islam  in  honore  sancti  sepulchri  et 
beali  Johannis  Baptiste  in  quà  idoneam  elegil  sibi  sepulluram,  pro  que 
habemus  Ires  solidos  Leodienses  in  die  anniversarii  sui  super  domum 
Pelri  descalciali.  Une  main  postérieure  a  ajouté  en  cursive  noire  :  Aniio 

Dm.MCXVob. 

Obituaire  de  Neufmoustier,  à  l'Institut 
archéologique  de  Liège,  f.  81. 


(S4) 

Albéric  la  notice  sur  Pierre  l'Ermile  est  le  même  moine 
de  Neiifmoustier  qui  a  consacré  au  même  personnage  la 
mention  inscrite  dans  l'obituaire?  Nous  voilà,  encore  une 
fois,  ramenés  devant  le  chanoine  Maurice. 

Pour  ce  qui  est  du  second  texte,  dont  la  plus  grande 
partie  nous  est  conservée  dans  une  note  marginale  de  Gilles 
d'Orval,  sa  provenance  hutoise  n'est  pas  moins  mani- 
feste. 

L'auteur  y  parle  en  moine  de  Neufmonslier,  et  dit 
nous  en  racontant  ce  que  cette  abbaye  a  fait  pour 
honorer  les  restes  de  son  fondateur  en  1^242.  Comme  le 
manuscrit  de  Gilles  d^Orval,  achevé  dès  1247,  a  été 
annoté  à  Huy  peu  après  1251,  et  que  la  note  en  question 
est  de  la  main  du  chanoine  de  Neufmoustier  auquel  il 
avait  communiqué  son  œuvre  avec  prière  de  la  compléter, 
nous  tenons  ici  une  précieuse  indication  sur  la  date  et 
sur  fauteur  de  cette  note. 

Le  troisième  texte  enfin,  qui  nous  est  également  con- 
servé dans  une  note  marginale,  aujourd'hui  mutilée,  de  la 
chronique  de  Gilles  d'Orval,  écrite  de  la  même  main  que 
la  seconde,  émane  incontestablement  du  même  auteur 
hutois,  qui  n'est  autre  que  Maurice. 

De  fundatione  ecdesie  JVovi  Monasterii. 

Aniio  Dornini  millesimo  ccntcsimo  primo  cura  Cono  cornes 
de  Monte  Acuto  et  Lamberlus  ejus  filius  comes  de  Claro 
Monte  leodicnsis  dyocesis  cura  aliis  etiam  viris  nobilibus  et 
ignobilibus  inter  quos  etiam  erat  venerabilis  sacerdos  Pelrus 
Heremitaciim  quibusdam  burgensibus  qui  cum  duce  Godefrido 
de  Bullone  in  subsidiura  sancte  terre  fuerunt  ad  natale  soluni 
reverlerentur  et  cura  essent  in  mari  in  maximo  discriraine 
positi  ita  ut  de  sainte  sua  onines  desperarent  corarauni 
consensu  parique  voto  huraili  prece  voverunt  Deo  et  Domino 


(  55) 

iioslro  Jesu  Christo  construerc  ecclesiam  si  eos  Dorainus 
lil)ei'aret  ab  hiis  emincntibus  periculis,  stalimqiie  voto  com- 
pleto  sequitur  tanta  maris  trariqiiillitas  et  aeris  serenitas  ut 
celiim  posset  comparari  saphyro  purissimo.  Cumque  ad 
Gnliiam  Beigicam  predicti  peregrini  Dei  pervenissent  volenles 
salisfacere  voto  promisse  Petrum  Hercmitam  accesserunt 
exorantesque  ac  pliirima  muiiera  sibi  largienlcs  qualinus  Deo 
adimplcat  quod  promiserunl.  Qui  zelo  Dei  beatus  Heremita 
accinclus  instinctu  prcdicloriini  Huyum  veniens  ad  orientem 
plagam  ejusdem  opidi  in  ioco  ubi  choreas  solili  erant 
burgcnses  ducere  (1)  ecclesiam  fundavit  in  bonore  sepuleri 
Domini  ac  beali  Jobannis  Baptiste  ob  veneralioneni  et  recor- 
dationem  ecclesie  Jberosolimilane  in  quorum  honore  eadem 
ecclesia  dicitur  esse  fundata,  ibi  sub  régula  beali  Augustini 
instituit  canonicos  regulares  quos  confralres  fecit  Jberosolimi- 
lane ecclesie.  In  qiiâ  eliam  ecclesia  diclus  domnus  Pelrus 
apostolicis  actibus  egregiis  et  innumeris  virtutibus  jugiler 
pollens  primus  fuit  prior  et  lutor.  Consummato  autem  vile  sue 
curriculo  in  bona  senectule  quinto  decimo  prioralus  sui  anno 
diem  clausit  extremuiu  octavo  idus  Julii  cujus  corpus  mandalur 
sépulture  a  loto  clero  et  populo  boiensi  in  lalus  prefale 
ecclesie  versus  austriim  extra  ecclesiam  contra  allare  beali 
Stepbani  martiris  post  cujus  obitum  plures  priores  sive  pre- 
positi  siiccesserunt  et  eandem  ecclesiam  rexerunt  per  centum 
et  ocloannos  eandemque  sedem  babebant  in  generali  synodo 
quam  modo  babent  abbates,  exccpto  quod  baculum  pasloralem 
non  tenebant.  Scd  sequenti  tempore  cum  liber  quidam 
edilus  a  magistro  Jacobo  Acconensi  episcopo  deveniret  in 
manus  nostras  in  quo  mulla  et  in  aliis  libris  de  eo  legissemus, 
deliberavimus  communi  assensu  abbatis  et  capiluli  transferre 
solenniter  ipsum  a  Ioco  extra   ecclesiam   ubi  olim  sepultus 


(1)  Cf.  une  autre  note  d'Albéric  en  I  224,qui  est  de  la  même  provenance, 
♦  tdans  laquelle  il  est  queslion  de  ces  divertissemenls  des  bourgeois  de 
Huy. 


(  86  ) 

fuerat  in  cripta  prefate  ecelesie  abbate  Hermanno  et  conventu 
divina  ibidem  eelebrantibus  ibique  eum  reponentes  cum 
cxlremo  gaudio  in  locello  lapideo  habente  deintus  scrinium 
bene  graciarum  (1)  honorifice  recondite  sunt  ejus  reliquie 
lempore  domus  Roberti  leodiensis  episcopi,  Maiirilio  ejusdera 
ecelesie  canonico  omnia  supradicta  procurante.  Acla  sunt 
hec  (2)  anno  millesimo  ducentesimo  quadragesimo  secundo 
deciino  quinto  kalendas  novembris  lapide  marraoreo  desuper 
locato  ante  altare  duodecim  apostolorum  babenle  ymaginem 
ipsius  in  hujusmodi  titulo  : 

Inclila  ppr  mérita  clarus  jacet  hic  Heremila 
Pelrus  qui  vita  verus  fuil  Israeiila 
Hac   modo  Petre  pelra  premeris  quamvis  super  elhra 
Vivere  cum  pelra  Chrislo  credaris  in  ethra. 

Item  de  eodem  magister  Godinus  (3)  : 

Nasceris  Ambianis  Pelre  mundi  spretor  inanis 
Ac  ibi  degis  ila  quod  diceris  hinc  Heremila 
Prcsbiler  eflBceris  mare  transis  flens  revereris 
Templa  Dei,  flentem  recréât  vox  celica  menlem 
Inde  cruels  Christi  dévolus  preco  fuisli 
Tecum  posse  (4)  ducis  Godefridi  irans  mare  ducis 
Te  duce  lerra  dalur  sacra  noslris  gens  que  fugatur 
Victor  Petre  redis  hujus  et  auctor  es  edis. 


(1)  Gompositum  C.  serralum  jEqid.  Aur. 

(2)  Mauritio hec  manque  dans  la  copie  de  Neufmoustier.  J'ai 

fait  diverses  conjectures  sur  la  raison  gui  a  fait  disparaître  de  la  copie 
ces  quelques  lignes  d'Orval,  mais  aucune  ne  me  satisfait,  et  peut-être  la 
chose  s* explique- t-elle  tout  simplement  par  une  distraction  du  copiste. 

(3)  Magister  Godinus.  L'obiluaire  de  Neufmoustier  contienl  sur  ce 
personnage  la  notice  suivante  : 

X  Kal.  jun  Obitus  magistri  Godini  canonici  hoiensis  qui  nobis  extitit 
mullum  familiaris  et  amicus,  pro  quo  habemus  in  die  anuiversarii 
sui  VI  sol.  quos  accepimus. 

(4)  Castra  C. 


(  87  ) 

De  islo  Petro  Hercmita  qualiter  vixcrit  quanlaque  per  cum 
Dominus  operare  dignalus  est  quod  eo  oranle  ad  sepulcrura 
cjus  in  monte  Calvarie  bis  ei  apparuit  diccns  ;  Pctre  quomodo 
patcris  quod  locus  mei  sepulchri  inhabitatur  ab  elhnicis?  Si 
quis  nosse  desiderat  gesla  ejus  preclara  cl  revelatu  digna  in 
historia  Jherosolimitana  relegat,  et  de  hiis  ista  mihi  sufliciant. 

§  2. 

Le  second  document  se  contente  de  reproduire,  en  le 
faisant  précéder  d'une  date,  un  passage  de  Gilles  d'Orval 
sur  l'origine  du  privilège  des  croisés  dont  jouissait 
Neufmouslier.  Qu'on  ne  s'avise  pas  de  croire  que  notre 
document  serait  l'original,  el  Gilles  d'Orval  le  copiste. 
D'abord,  dans  Gilles  d'Orval,  les  deux  éléments  dont  la 
réunion  constitue  notre  texte  sont  très  faciles  à  discerner  : 
le  récit  est  de  lui,  l'analyse  de  la  charte  est  ajoutée  en 
marge,  de  la  main  de  son  interpolateur  hutois.  Jînsuite, 
le  passage  est  à  sa  place  dans  Gilles,  où  il  fait  partie  inté> 
grante  d'un  tout  organique;  ici,  il  se  caractérise  comme 
un  fragment.  Enfin,  notre  copiste  a  commis  une  grosse 
erreur  de  date;  alors  que,  dans  Gilles,  le  his  eliam  diebus 
qui  introduit  Tépisode  se  rapporte  à  l'année  H06,  le 
copiste  hutois  écrit  bravement  :  Anno  Domini  millesimo 
centesimo  decimo  quarto.  D'où  vient  cette  erreur?  Préci- 
sément de  ce  que  le  copiste  a  lu  d'une  manière  distraite 
le  passage  de  Gilles  d'Orval  où  il  a  copié  son  texte. 
Gilles  d'Orval,  en  effet,  après  avoir  rapporté  qu'en  il 06 
(/lis  diebus)  Pierre  l'Ermite  fonda  Neufmoustier,  ajoute 
tout  ce  qui  lui  reste  à  dire  sur  ce  personnage,  y  com- 
pris la  mention  de  sa  mort  arrivée  le  15  juillet  iil5.  La 
note  non  datée,  et  relative  au  privilège  des  croisés,  que 
rinterpolateur  de  Gilles  avait  inscrite  de  sa  main  au  bas 


(  S8  ) 
do  la  page,  et  qui  venait  par  conséquent  immédiatement 
après  le  récit  de  la  mort  de  Pierre,  pouvait  de  la  sorte, 
pour  un  lecteur  distrait,  paraître  datée  de  1115.  Notre 
copiste  a  été  ce  lecteur  distrait,  et,  grâce  à  son  étourderie, 
nous  tenons  une  preuve  décisive  que  son  texte  est  copié 
sur  Gilles  d'Orval. 

De  reliquiis  et  previlegio  pref'ale  ecclesie  Novi  Monasterii. 

Anno  Domini  millesimo  centesimo  decimo  quarto  prediclus 
dompnus  Petrus  Heremila  qui  cum  Godel'rido  duce  Bullone 
Jherosolimam  profeclus  fuerat  acceptis  reliquiis  a  domino 
Arnulpho  Jherosolimitano  patriarcha  de  sepuicro  Domini  et 
de  reliquiis  beati  Johannis  Baptiste  cura  previlegio  crucesi- 
gnatorura  domno  Oberto  Leodiensi  episcopo  transmisso  in  quo 
privilegio  testante  Alexandro  primo  Leodiensi  episcopo  (jui 
ipsum  vidit  et  tenuit  conlinebatur  inter  cetera  (1)  :  «  Si  quis 
aulem  de  vobis  orationis  gralia  sepulcrumDomini  adiré  voverit 
et  penuria  vel  tardilate  sive  alia  qualibet  corporis  moleslia 
prepediti  perfieere  non  potuerit,  ex  concessione  pie  memorie 
Dni  Arnulphi  patriarche  Jherosolimitani  et  eanonicorum 
sancti  sepuleri  Domini,  sicut  eorum  lilteris  domino  Oberto 
Leodyensi    episcopo   predeeessori    noslro    missis    accepimus 


(1)  Le  chanoine  Maurice  commet  lui-même  ici  une  singulière  erreur. 
Il  cite,  sur  la  foi  derévêque  Alexandre,  qui  aurait  eu  le  document  entre 
les  mains,  un  passage  du  prétendu  privilège  envoyé  par  le  patriarche 
Arnuif  à  l'évêque  Olbert.  Or,  le  passage  en  question  n'est  autre  chose 
qu'un  fragment  textuel  d'une  charte  d'Alexandre  lui-même,  conféra  m 
aux  pèlerins  empêchés  d'aller  en  Terre-Sainte  la  faveur  de  s'acquillei- 
de  leur  vœu  à  Neufmouslier,  en  vertu  du  privilège  concédé,  dit-il,  par  le 
patriarche  Arnuif  à  Olberl.  Mais  Alexandre  ne  dit  nullement  qu'il  a  vu  ce 
document,  et  encore  moins  en  reproduit-il  un  fragment  ;  son  texte  hiisse 
bien  plutôt  croire  qu'il  n'a  jamais  vu  la  charte  en  question. 


(  89) 

concedimus  illis  pio  pcnitentia  ut  ad  prediclam  in  honore 
sancli  sepulcri  ecclesiani  volurn  expleant.  Qualinus  omnium 
beneficiorum  que  hic  et  ibi  aguntur  participes  facti  coopérante 
spiritu  sancto  braviuni  vite  elernc  percipiant.  Amen. 

§  3. 

Ce  texte  est  reproduit  dans  A  et  dans  C;  il  en  existe 
une  copie  suivie  de  cette  attestation  : 

Concordat  cum  originali  quod  testor  J.  F.  J.  Frcrier  notarius 
publicus  et  apostolicus  in  fidem c. 

Je  ne  sais  de  quel  original  le  notaire  veut  parler;  au 
surplus,  notre  texte  n*est,  encore  une  fois,  que  la  repro- 
duction littérale  d'un  passage  de  Gilles  d'Orval,  III,  24, 
suivi  d'une  note  marginale  de  l'interpolateur  hutois.  Cette 
note  est  une  citation  de  la  charte  de  Tévêque  Alexandre,  et 
commence  par  ces  mots  :  Et  ut  verbis  ipsiiis  episcopi  utar, 
mais  la  citation  de  Maurice  se  prolonge  au  delà  de  ce  qui 
se  trouve  dans  notre  texte,  et  reproduit  les  souscriptions 
de  tous  les  témoins  avec  l'indication  des  dates. 

Il  est  fort  à  regretter  que  l'original  de  la  charte  ici 
analysée,  et  qui  existait  encore  en  124-2,  ait  disparu  depuis 
lors.  Cet  original  est  rappelé  dans  une  autre  charte,  non 
datée,  du  même  Alexandre,  qui  existe  encore  aux  archives 
de  Liège  dans  une  copie  du  XVP  siècle. 

De  cousecratione  et  libertale  ecclesiœ  Novi  Monasterii. 

Anno  Domini  millesimo  cenlcsimo  trigesimo,  undecimo 
Kalendas  octobris,  Alexander  primus  hujus  nominis  leodiensis 
episcopus  praedictam  ccclesiam  dedicavit  et  consecravit  in 
honorem  sancti  Sepulchri  Domini  et  beali  Johannis  Baplistae 
prœsidente  apostolicœ   sedi   Innocentio  secundo  et  Lothario 


(  60  ) 

Roiuanoruiii  impcratore  et  scinpcr  auguslo  €t  earn  sub  tulela 
suâ  suscepit  et  ad  perfectum  opus  quasi  pater  proprius 
perduxit.  Ubi  idem  Alexandcr  pontifex  in  die  conseeralionis 
super  altarc  oblulit  plurima  videlicel  ulriusque  leslamenti 
biblias  eum  ealice  argenteo  prœscnlibus  Wascelino  sancti 
Laurentii  Asone  (l)de  Publiée  Monte  et  Kicbardo  Floreffiensi 
abbatibus  et  Raàone  decano  Sancti  Lamberli  eum  aliis  pluri- 
rais  tam  clericis  quam  laicis  et  ut  veibis  ipsius  episeopi  utar 
qu8B  continentur  in  privilégie  prœdiclîe  eeclesiœ  :  a  Feci  eara 
liberam  eum  toto  claustro  et  situ  tam  in  deeimatione  quam 
in  ceteris  exactionibus,  remolâ  itaque  omni  oecasione  conln)- 
versiœ,  concordiai  et  mutuae  invicem  dileetionis  gratia 
decrevi  ut  ecelesia  bealœ  Mariœ  mater,  isla  esset  filia,  ita 
videlieet  ut  idem  jus  et  privilegium  sub  ipsà  matre  baberet  in 
suo  ordine,  quod  eeclesiœ  quœ  sunt  Leodii  sub  suâ  maire 
retinent.  Debinc  eiiam  coram  omnibus  qui  aderant  dotavi  eam 
de  quatuor  mansis  Tyhangiensis  fundi  (2)  et  de  cursu  aquœ 
Mosœ  a  prima  parte  superioris  insulœqua;  est  contra  Sanctum 
Georgium  usque  ad  ultimam  parlem  infcrioris  insulœ  quae 
est  contra  Plumbarium  moiitem  et  de  veriscapio  utriusque 
ripœ  Ut  autem  boc  ratum  foret  et  fiiHiium  sigilii  inei  impres- 
sione  signari  feci  in  prœsenliâ  prœfatorum  dominorum  et 
aliorum  pUirimorum  tam  clericorum  quam  laicorum. 

§  4. 

Nous  avons  ici  l'bistoire  de  la  mutation  du  prieuré  de 
Neufmoustier  en  abbaye,  l'an  1208,  sous  le  règne  de 
Hugues  de  Pierreponl,  évêque  de  Liège.  Elle  se  trouve 
tout  entière   dans  la  chronique    d'Albéric    de  TroisCon- 

(1)  Fasone  A. ...  sone  G.  La  copie  de  Frerier  laisse  le  nom  en  blanc. 

(2)  bi  Hangiensi  fando  Aegid.  Aureaev. 

On  voit  que  notre  lexle  n'est  pas  sans  uliliié,  puisque»  sans  lui  nous  ne 
connaîtrions  pas  le  nom  de  la  donation  de  Tihange,  et  que  nous  nous 
trouverions  devant  une  énigme  lopographique  de  plus. 


(61  ) 

laines,  à  Tannée  1208  (1),  à  pari  la  première  phrase  qui  est 
l'aile  pour  servir  d'introduciion.  On  ne  peul  douter  qu'elle 
n'en  soit  tirée.  Mais  le  passage  d'Albéric  lui-même  lui  a 
élé  fourni  par  le  Hulois  que  nous  avons  mainlenant  le 
droit,  je  pense,  d'appeler  le  chanoine  Maurice.  Il  était 
facile,  à  la  date  où  écrivait  Maurice,  de  se  souvenir  de 
tous  ces  faits:  ils  devaient  avoir  élé  mis  par  écrit,  peut-être 
dans  un  acte  diplomatique  aujourd'hui  perdu;  la  précision 
des  détails  dans  lesquels  entre  le  narrateur  ne  permet  pas 
d'en  douter.  Où  aurait-il  appris  la  participation  de  Jean 
de  Nivelle,  de  Pierre  l'Écolâlre,  de  Jean  de  Lierre?  Quant 
à  la  succession  des  prieurs  cl  des  abbés,  il  l'a  évidemment 
trouvée  dans  les  archives  de  Neufmouslier. 

De  miitatione  prioratus  in  abbatiam  per  Hugonem 
de  Petraponte  episcopum  leodiensem  (2). 

Cum  (d)  ccclesia  Novi  Moiiaslerii  fuissel  prioratus  a  Petro 
heremila  usqiic  ad  icmpora  Hugonis  de  Petraponte,  episcopi 
leodiensis,  idem  ponlifex  instituit  in  dicta  ecclesia  primum 
abbatem  anno  Domini  millesimo  dueentesimo  octavo.  Domnus 
Renerus  prior  (4)  Novi  monasterii  praescripli  hortatu  quorum- 
dam  virorum  religiosorum  prioratum  suum  resignavit.  Quod 
cum  pervenisset  ad  aures  vencrabilis  viri  Domni  Hugonis 
episcopi  statim  instinclu  virorum  religiosorum  et  magis- 
trorum  (5)  videlicet  (6)  Joannis  de  Nivella,  Pelri  scolaslici  (7) 


(1)  Pertz,  Scriplor.,  XXIII,  p.  888. 

(2)  Tout  ce  texte,  à  partir  de  la  deuxième  phrase,  est  dans  Albéric  de 
Troisfontaines,  a.  1208,  p.  888. 

(3)  Ergo  D. 

(4)  Ullimus  D. 

(o)  El  magistrorum  manque  B. 

(6)  P.  s.  manque  B. 

(7)  Alexandruni  (iliuni  militis  de  Florion  Z). 


(  62  ) 

sancli  Lamberti,  Joannis  de  Lyro  et  aliorum  multorum,  tum 
propterampliationenivilIaeHoyensis,  tumpropteramœnilatem 
et  siliim  loei  et  ccclcsiae  exallalionem  illum  prioralum  anno 
Domini  prœscriplo  mutavit  in  abbaliam,  ibique  Alexandrum, 
prœfalae  ccclesiœ  concanonicum  (1),  licet  non  mulluin  lillera- 
tura,  corporc  castum  et  décorum  (i2)  de  voluntate  quorumdam 
capituli  sui,  et  consilio  supradiclorum  virorum  instituit  in 
vigilia  divisionis  aposlolorum,  et  in  sequenli  assumptionis 
Bealœ  Mariœ  Virginis,  idem  pins  episcopus  praedictum  Alexan- 
drum benedixit  in  abbatem  in  supradicta  (5)  ecclesia,  praesenti- 
bus  plurimis  personis  ecclesiasticis,  et  sœcularibus,  evolulis  a  die 
fundationis  praefatae  ccclesiœ  centum  et  oclo  annis.  In  qnibus 
isti  subséquentes  post  Pelrum  beremitam  fuerant  priores  sive 
prœposili  secundum  morem  ecclesiap.  sancti  Sepulchri  in  Jbero- 
soliniis  in  cujus  bonore  et  memoria  saepedicla  ecclesia  fuit 
fundata.  Joannes  ergo  primus  prefuit  annis  triginla  qui  obiil 
anno  Domini  millesimo  centcsimo  quadragcsimo  sexto,  cui 
successit  Leolhardus  annis  deccm  et  septem,  post  quem  Arnul- 
pbus  annis  novem,deindeWeseelinus  perannos  viginti  quatuor 
lenuit  prioratum  et  eum  poslmodum  resignavit,  elinCastris  (4) 


(1)  7  Canonicum  D. 

(2)  Voici  en  quels  ternies  il  est  parlé  de  ce  personnage  dans  un 
passage  d'Albéric  de  Troisfontaines,  ad  ann.  1230,  qui  émane  aussi  de 
Maurice  :  Quarto  kaiendas  aprilis,  quod  eodem  anno  in  vigilia  pasche 
accidit,  obiil  domnus  Alexander  primus  abbas  nostre  ecclesie  Novi  Monas- 
lerii  Leodiensis  dyocesis  et  in  medio  choro  tradiius  sépulture  cum  honore 
anno  adminislralionis  sue  28;  fuit  hic  vir  laudabilis  vile,  forma  decorus  el 
magne  pulchriludinis  cujus  lemporibus  floruil  ecclesia  lam  in  personis 
quam  in  rébus  lemporalibus.  Postea  facta  electione  divisa  est  ecclesia, 
sed  tandem  per  honeslos  viros  Hermannus  ejus  consanguineus  abbas 
consliluilur  circa  feslum  sancti  Johannis. 

(3)  Sustensi  A  sustcnsi  corrigé  en  supradicta  C  sua  Albéric  de  TroiS' 
fontaines. 

(4)  Ad  Caslra  D, 


(  63  ) 

se  translulit,  uhi  et  sepultus  jaeel,  post  îiliquot  imervallum 
lemporis  quidam  Rencrus  de  Genelïia  prioralura  ab  Alberto  de 
Kuck  (I)  episcopo  inedianle  pecunia  extorsit  et  très  menses 
leiiuif,  quibus  cxpletis,linguam  suamutdiciliircomedit.  Eodem 
anno  circa  Paselia  factus  est  prior  (2)  vir  venerabilis  concano- 
nicussancli  Egidii  de  Publico  monte,  quondam  canonicus  sancti 
Lambcrti  mensibusscptemdeinde  electus  est  magister  Renerns 
pbisicus  nationeHoiensisquianuis  fere  duodccim  tcnuit  (5)  cui 
successit  Alexauder  primus  abbas,  de  quo  ante  fit  mentio, 
qui  (4)  omnes  supradicti  priores  sive  praepositi  eandcm  sedem 
habebant  in  generali  synodo,  quam  modo  habent  abbales, 
excepto  quod  baeulum  pastoralcm  non  tenebant. 

§s. 

Le  texte  qui  suit  contient  l'histoire  de  la  translation  des 
restes  de  Pierre  l'Ermite,  qui  fut  faite  le  15  octobre  1242 
par  l'abbé  Herinann.  Cette  translation  nous  est  déjà 
connue  par  la  pièce  n"  ï,  et  aussi  par  une  note  marginale 
de  Gilles  d'Orval,  mais  la  narration  que  voici,  outre 
qu'elle  corrobore  la  précédente  sur  tous  les  points  (5),  a 
le  grand  avantage  de  nous  décrire  la  scène  avec  des 
détails  inédits  qui  lui  donnent  de  la  couleur  et  de  la  vie. 

Il  m'a  fallu  bien  du  temps  avant  d'être  fixé  sur  la  pro- 
venance  de  ce   texte,  qui  ne  se   troiive  ni  dans  Gilles 


(1)  Kuch  A  el  C. 

(2)  Prior  Franco  vir  iiobilis,  Alhéric  de  Trois  fontaines. 

(3)  Ici  finit  D. 

(4)  Dominifi. 

(o)  Il  n'y  a  qu'une  légère  dissidence  en  ce  qui  concerne  la  date,  que  I 
fixe  au  13  des  calendes  de  novembre,  tandis  que  V  donne  le  17.  C'est  V  qui 
donne  la  date  exacte,  tandis  que  dans  I  on  aura  gardé  le  chiflfre  de  l'in- 
diclion. 


(64) 

(FOrval,  ni  dans  Albéric  de  Troisfoniaines.  Le  P.  d'Oul- 
ireman  l'avait  connu  et  Tavail  utilisé  dans  sa  vie  de 
Pierre  l'Ermite,  mais  sans  le  citer;  aussi  les  renseigne- 
ments qu'il  lui  a  empruntés  ont-ils  été  frappés  de 
suspicion  par  M.  Hagenmayer.  Le  P.  Slephani,  au 
XVII*  siècle,  l'avait  connu  aussi,  et  l'avait  reproduit 
textuellement  dans  ses  Mémoires  pour  servir  à  Vhistoire 
motiastiqtie,  mais  cet  ouvrage  était  resté  inédit  jusqu'à 
nos  jours,  et  la  publicité  restreinte  qu'il  doit  à  l'édition 
l'aile  par  les  soins  des  lUbliopliiles  liégeois  n'avait 
guère  servi  à  le  faire  connaître  (1).  J'en  ignorais  donc 
entièrement  l'existence,  lorsque  je  mis  d'abord  la  main 
sur  le  fragment  qui  en  est  conservé  dans  B,  et  qui 
m'inspira  un  vif  regret  de  ne  pas  posséder  le  tout. 
Je  le  découvris  ensuite  dans  C,  où  il  est  conservé  en 
entier,  puis  dans  D,  où  il  est  perdu  au  milieu  de  notes 
nécrologiques.  D  n'étant  qu'une  copie  de  l'obituaire 
original,  conservé  à  l'institut  archéologique  liégeois,  je 
cherchai  mon  texte  dans  celui-ci,  et  j'eus  enfin  la  salis- 
faction  de  le  trouver  consigné,  d'une  belle  écriture  du 
XIII*'  siècle,  en  marge  de  la  notice  nécrologique  consa- 
crée à  Pierre  l'Ermite  sous  le  XVII''  kal.  novembr., 
f.  90  r.  J'avais  bien  le  droit,  après  cela,  de  me  croire  en 
possession  d'un  document  inédit,  lorsqu'en  feuillelant 
pour  un  autre  objet  le  tome  l"  du  Bulletin  de  l'Institut 
archéologique  liégeois^  je  le  découvris  caché  dans  les 
notes  d'une  fastidieuse  élucubration  de  M.  Grandgagnage 
intitulée  :  Wallonade  (2).  Le  hasard  me  fit  retrouver  un 
peu  plus  tard  le  même  texte  dans  la  Revue  nationale  de 


(1)  O.  c,  l.  J,  p.  77. 

(2)  O.c,  p.  307  (année  18S2). 


(  «S) 

Belgique,  où  le  même  auteur  lui  avait  donné,  douze  ans 
auparavant,  une  publicité  non  moins  stérile.  Grâce  à  celle 
manie  de  loger  dans  des  travaux  de  vulgarisation  des 
textes  destinés  aux  seuls  ériidits,  les  deux  impressions  de 
notre  document  étaient  restées  inconnues  de  tous  ceux 
qui,  depuis  lors,  ont  traité  l'histoire  de  Pierre  l'Ermite  : 
M.  Hagenniayer  lui-même,  dont  les  recherches  ont  été 
très  consciencieuses,  n'en  a  pas  eu  connaissance.  Il  y  avait 
donc  lieu,  à  ce  qu'il  m'a  semblé,  de  le  tirer  de  l'ombre 
où  il  était  comme  enfoui  pour  le  remettre  ici,  à  sa  vraie 
place,  dans  un  recueil  complet  des  notices  historiques 
rédigées  à  Neulmoustitr. 

Anno  dominicc  incarnalionis  MCCXLII  indictione  xv,  xvii 
kalendas  novcmbris  Hermanniis  abbas  sccundus  tolusquc 
hujiis  ccclcsie  convcnlus  divino  usi  consilio  Iranstulerunt 
reliquias  dofnni  Pctri  venerabilis  saccrdolis  dicli  Iicrmite  a 
loco  extra  ccclcsiam  siliccl  a  stilicidio  ipsiiis  templi  versus 
australcm  plagam  conlia  altarc  bcati  Sle[)bani  prolhornarliris 
ubi  olim  causa  humililalis  in  sarcophago  lapidco  lumba 
marmorca  dcsupcr  conslructa  deccnler  hurnaie  fiieranl,  cl  in 
cripla  cjusdem  ccclcsie  ante  allarc  apostoloium  Pbilippi  et 
Jacobi  cum  missarum  sollcmpniis  pulsantibus  signis  abbate  et 
priorc  cxcquias  pcragcnlibus  cum  calice  plumbco  viai  mcri 
pleno  iii  signum  saccrdotii  ut  mos  est  aposilo  honorifice 
Iraduntur  sépulture.  Evolutis  cnim  a  die  obilus  sui  annis 
ferme  CXXX.  Cumque  ul  prediximus  rite  (i)  venerabilis  Pétri 
a  quodani  sacerdolc  de  lumulo  Icvarenlur  reliquie  abbate  el 


(1)  Le  ms.  porte  rtïe,  fait  intéressant  parce  qu'il  trahit  la  main  d'un 
copiste,  el  écarte  par  conséqueut  la  probabilité  que  la  note  soit  de  la  main 
de  Maurice  lui-même. 

Tome  ii%  5"*  série.  5 


(66  ) 

conventu  circumslantibiis  invcnliim  est  caj)ut  admodura 
monachi  tonsuram  liabens  ckTi'calern  alquc  crincs  canos  et 
crispos  circa  coronam  habiindanlcr  aspcrsos.  Scd  et  cilicium 
lit  crcdimus  de  pdis  caraeloruin  contcxtum  circa  lumbos 
invcnlum  est  ut  ipsccum  esscl  in  carne  lanquam  fidelis  servus 
et  prudensqucm  consliluit  Domînus  super  familiam  suam  non 
immcmor  fuit  illius  preccpli  Doniini  dicenlis  :  sinl  lumbi 
veslri  precincti. 

Ecrit  d'une  main  du  XI ll*^  siècle  en 
marge  de  la  notice  du  XFII  kal. 
novernb.,  dans  le  maniiscril  orii;inal 
de  l'obiluaire  de  Neufmouslier,  f.90. 

§6. 

Conclusion. 

Toutes  b\s  notices  sur  Pierre  TEnnile  elsur  Ncula.ous- 
(ier  qui  se  trouvent  dans  la  chronique  de  Gilles  d'Orval 
et  dans  celle  d*Albéric  de  Troisfonlaines  sont  l'œuvre 
du  chanoine  Maurice.  Nous  savons  qtj'ii  a  inscrit  ou  fait 
inscrire  les  unes  en  marge  du  manuscrit  autographe  de 
Gilles, qui  lui  avait  élé  communiqué  par  l'auteur  lui-même 
civec  prière  de  le  reviser.  Il  est  probable,  bien  que  la  dis|)a- 
rilion  de  l'autographe  d'Albéric  ne  nous  permette  pas  d'être 
aussi  airirmalifen  ce  qui  le  concerne,  qu'il  a  fait  de  môme 
pour  l'œuvre  de  ce  dernier  chroniqueur.  Au  sinj)lus,  il  ne 
paraît  pas  avoir  gardé  copie  des  notes  qu'il  a  ainsi  ajoutées 
à  ces  deux  chroniques.  Ce  sonl  les  moines  de  Nenfmous- 
lier  qui,  plus  tard,  désireux  do  reconstituer  l'histoire  de 
leur  abbaye,  ont  recopié  dans  Gilles  et  dans  Albéric  les 
additions  de  Maurice.  Ces  copies  ont  dû  être  exécutées 
par  eux  d'assez  bonne  heure,  peut-être  dès  le  XIV*'  siècle, 
puisque  le  registre  du  XVU%  qui  les  contient,  les  a  em- 


(67) 

pninlées  lui-même  à  un  manuscrit  antérieur  à  celui  du 
XV"  siècle,  que  nous  possédons.  Dans  tous  les  cas,  au 
moment  où  furent  faites  pour  la  première  fois  ces  copies, 
nul  ne  se  doutait  plus  à  Neufmouslier  de  leur  véritahie 
auteur.  Maurice  n'avait  pas  recherché  la  réputation  d'his- 
toriographe :  elle  ne  lui  fut  pas  départie  non  plus,  et  son 
propre  monastère  a  ouhlié  de  bonne  heure  ce  qu'il  lui 
devait. 


(68) 


m 


\}fi  JOURNALISTE  AU  XYiii"  SIÈCLE,  —  Noticc  géuéalogique  et 
historique  par  et  pour  Jacques  Vander  Sanden  (manu- 
scrit in-folio  de  250  pages). 

(Par  M.  Louis  Mathot,  membre  suppléant  de  la  Commission.) 

Aux  arcfiives  de  la  ville  d'Anvers  se  trouve  un  document 
irès  intéressant  pour  l'histoire  du  journalisme  en  Belgique 
au  siècle  dernier. 

C'est  une  autobiographie  de  Jacques  Vander  Sanden, 
qui,  pendant  près  de  quarante  ans,  fut  rédacteur  de  la 
Gazette  van  Antwerpen  (1762  à  1799). 

Celte  gazelle  éiail  la  plus  ancienne  feuille  périodique 
imprimée  de  noire  pays  et  peut-être  bien  de  toute  l'Eu- 
rope (1).  Fondée  au  commencement  du  XVII"  siècle  par 
l'imprimeur  Abraham  Verhoeven,  elle  vécut  jusqu'en  1827. 


(1)  Je  ne  veux  pas  discuter  ici  cette  question  de  priorité;  il  suflira  de 
renvoyer  à  un  article  que  j'ai  publié,en  1875,  dans  la  Belgisclie  Illustratie, 
aux  notices  historiques  de  MM.  Charles  Ruelens,  Pierre  Cénard,  Augus- 
tin Thys,  ou  plutôt  au  livre  de  M.  Alphonse  Goovaerts  :  Abraham 
Verhoeven^  le  premier  gazeltier  de  VEurope^  Anvers  1880.  Le  savant 
archiviste  revendique  pour  la  Belgique  l'honneur  d'avoir  eu  la  première 
feuille  imprimée  périodique;  mais  ses  assertions  furent  toutefois  contes- 
tées par  VV.  P.  C.  Knutlel  et  P  Santyn  Kluit,  et  aussi  par  Van  der  Meulen  : 
De  Courant;  geschiedicundig  en  vergelijkend  overzicht  der  nieuwsbladen 
van  aile  landen.  Leiden,  18«3. 


(6y  ) 

Fort  répandue,  malgré  son  pelit  format  in-8",  plus  lard 
in-4.%  en  pays  de  langue  flamande,  elle  élail  copiée  en 
Angleterre  (i)  et  réimprimée  dans  le  nord  de  la  Hollande, 
«  après  avoir  été  falsifiée  au  goût  des  protestants  »,  s'il 
faut  en  croire  V^ander  Sandcn. 

La  gazette  paraissait  deux  fois  par  semaine,  se  tirait' à 
environ  1,300  exemplaires  et,  malgré  un  octroi  onéreux 
pour  Icdilcur,  laissait  ur)  bénéfice  net  qui,  évalué  à 
deux  mille  florirjs  par  le  gouvernement,  s'élevait  en  réalité 
à  plus  de  trois  mille  florins  (2). 

En  1762,  Jean-François  Van  Soest,  le  gazeitier  privi- 
légié, appela  à  la  rédaction  de  la  gazette  Jacques  Vander 
Sanden,  homme  érudit,  mais  pédant  et  vaniteux.  Né  à 
Turnhoul  en  1726,  il  fit  de  bonnes  humanités  au  collège 
de  sa  ville  natale,  étudia  pendant  deux  années  la  philoso- 
phie Cl  les  belles-lettres  à  l'Université  de  Louvain  et  en 
sortit  avec  le  diplôme  de  maître  es  arts. 

Dès  lors  il  tâcha  d'utiliser  les  connaissances  acquises 
dans  les  greffes  des  justices  seigneuriales  et  obtint  enfin 
une  commission  au  greffe  de  justice  de  Eeckeren-Capellen- 
Moogboom,  aux  appointements, de  5o0  florins  de  Brabant. 

Bientôt  il  se  fatigua  de  ces  fonctions  et  songea  sérieuse- 


(1)  Probablement  que  Vander  Sanden  fait  allusion  à  la  feuille:  Wefkly 
news  from  Ilcthj,  Germanie,  Hungarie,  Bofiemia,  The  Palntinate^ 
France,  and  tlie  Low  Coiinlrics,  Iranslaled  of  the  Low  Dulch,  London. 
Ce  journal  paraissait  déjà  dès  1622. 

(2 )  War/.ée,  Essai  statistique  sur  les  journaux  beîges^d'il  que  le  conseil 
privé  fixait  le  gain  annuel  de  l'édileur  du  journal  à  2000  florins,  et  renvoie 
aux  Archives  de  l'Élal  :  Actes  du  conseil  privé  relatifs  aux  octrois  et  à  la 
censure  df^s  journaux,  t.  XIII,  520.  Mais,  d'après  un  bilan  de  receltes 
et  dépenses  dressé  par  Vander  Sanden,  le  bénéfice  était  bieu  plus  consi- 
dérable. —  Voir  Annexe  A, 


(70) 

ment  à  entrer  dans  un  ordre  religieux.  Il  se  présenta  donc 
un  beau  jour  à  la  célèbre  abbaye  de  Saint-Bernard,  près 
d'Anvers,  sollicitant  la  faveur  d'être  reçu  comme  novice. 

remit  une  longue  supplique  en  vers  latins  pompeux. 
Mallieureusement  pour  lui,  ses  hexamètres  virgiliens  ne 
purent  émouvoir  le  révérend  abbé  :  «  on  se  rejeta  sur  son 
âge,  quoiqu'il  n'eût  que  23  ans  et  demi,  pour  le  refuser 
poliment  ». 

Quoiqu'il  eût  été  déçu  dans  ses  espérances,  il  persista 
dans  sa  résolution  de  quitter  les  modestes  fonctions  qu'il 
remplissait;  il  entra  d'abord  dans  l'étude  du  noiaireBcltens, 
commis  pour  les  affaires  publiques  aux  quartiers  d'Anvers, 
ensuite  à  l'office  du  secrétaire  de  la  ville,  et  obtint  eniin 
la  charge  de  drossard  à  Eeckeren,  gros  village  près  d'An- 
vers. 

Cependant  le  jeune  homme  s'occupa  beaucoup  de  ce 
qu'il  appelle  «  ses  amusements  littéraires  »,  rédigea  des 
mémoires  pour  le  conseiller  Wynants  et  le  baron  deSotelel, 
sur  les  monnaies  et  les  (inances. 

Ces  travaux  le  firent  avantageusement  connaître  et  le 
mirent  en  rapport  avec  les  notables  de  la  ville  :  aussi 
quand,en1757,il  lut  question  de  réorganiser  l'Ecole  royale 
des  beaux-arts,  Vander  Sanden  fut  appelé  aux  fonctions  de 
secrétaire  honoraire  de  la  nouvelle  administration  de 
l'Académie. 

Il  remplit  cette  charge  avec  un  dévouement  digne 
d'éloges,  et  jusqu'à  sa  mort  il  rendit  à  l'école  des  services 
signalés  et  dont  on  a  conservé  le  souvenir  jusqu'à  ce  jour  ; 
mais  il  n'entre  pas  dans  notre  cadre  de  les  relater  ici  (I). 

(i)  On  peut  consulter  sur  les  services  que  Vander  Sanden  rendit  à 
l'Académie,  J.-B.  Vander  Straelen,  Jaerboek  der  yitde  van  Sinl  Lucas. 
Antwerpen,  1855. 


(  71   ) 

Appelé  à  la  rctiaclion  de  la  Gazette,  comme  nous  l'avons 
ticjà  clil  plus  haut,  il  y  mit  le  même  zèle.  Il  agrandit  le 
formai  de  la  feuille,  y  introduisit  une  orthographe  plus  cor- 
rccie,  ià(  ha  d  cire  mieux  et  plus  rapidement  informé  des 
nouvelles  inléi  icures  et  extérieures,  et  rendit  le  journal 
plus  intéressant  pour  le  gros  des  lecteurs  en  s'allaehanl 
surtout  aux  nouvelles  locales,  «  toujours  plus  utiles  et 
agréables,  et  certainement  préférables  aux  événements 
arrivant  chez  le  Sultan,  le  grand  Mogol  et  les  Américains  » 
(fol.  m). 

Aussi  le  nombre  des  abonnés  s'accrut  tellement,  que 
rédileur  dut  refuser  bientôt  «  d'en  inscrire  de  nouveaux 
D  pour  porter  la  feuille  chez  eux  les  lundis  et  les  jeudis, 
I)  ce  qui  leur  coûte  douze  escalins  par  an,  tandis  que 
0  l'abonnement  pris  au  bureau  du  gazellier  n'est  que  de 
j>  huit  escalins,  et  le  prix  de  chaque  numéro,  pris  séparé- 
»    ment,  de  deux  liards  »  (fol.  124). 

Qui  peut  s'empêcher  de  sourire,  en  voyant  à  quelles 
pauvres  sources  d'informations  puisait  le  rédaeteur  d'une 
feuille  qui  avait  tant  de  vogue  et  qui  fut  longtemps 
l'unique  journal  d'une  grande  ville?  La  gazette  avait  deux 
correspondants,  un  à  Venise  et  un  à  Paris,  qui,  tous  les 
huit  ou  quinze  jours,  envoyaient  un  courrier;  en  outre, 
l'éditeur  avait  un  abonnement  aux  gazettes  françaises 
d'Amsteidanj,  de  Harlem  et  de  Cologne,  à  la  Gazette  des 
Pays/his,  paraissant  à  Bruxelles,  et  enfin  à  la  Gazette  van 
Gent;  avec  ces  éléments  il  fabriquait,  tant  bien  que  mal, 
sa  feuille  de  nouvelles. 

Le  gouvernement  usait  largement  du  droit  de  faire 
insérer  dans  la  feuille  anversoise,  des  faits-divers  et  des 
communications  de  toute  nature,  cl  dont  le  plus  souvent 
on  ïjc  devait  pas  indiquer  l'oi  igine. 


(  72  ) 

Aussi  le  journal  resta  longtemps  à  l'étal  rudimen- 
inlre  dans  notre  pays.  D'articles  de  fond  il  n'y  en  avait  guère; 
de  commentaires  sur  les  événements  du  jour,  rarement; 
(Jc  critiques  sur  les  actes  du  gouvernement  ou  de  la 
municipalité,  jamais. 

C'était  le  bon  temps  pour  les  gouvernants.  La  censure 
biffiiit  impitoyablement  tout  ce  qui  déplaisait  aux  autorités 
publiques.  Cent  yeux  d'Argus  scrutaient  tous  les  plis  et 
replis  de  la  modeste  feuille,  si  soumise  pourtant  dans  ses 
allures,  et  malheur  au  gazellier  si  un  fait,  un  mot  qui 
pouvait  offusquer  soit  le  gouvernement  du  pays,  soit  un 
gouvernement  étranger,  échappât  à  la  vigilance  de  la 
double  et  même  triple  censure. 

En  effet,  avant  de  paraître,  la  feuille  devait  être 
approuvée  par  un  membre  du  Magisiral  et  par  le  censeur 
ecclésiastique;  de  plus,  l'écoulète  de  la  ville  prétendit  plus 
tard  au  droit  de  viser  les  annonces. 

Cela  ne  suffisait  pas  encore  ;  car  il  parait  que  le  fiscal, 
ainsi  que  le  procureur  général  du  conseil  de  Brabant,  vou- 
lurent exercer  plus  tard  le  droit  de  censure  sur  toutes  les 
feuilles  publiques. 

Hélas  !  malgré  tant  de  censeurs,  le  pauvre  gazeitier 
n'échappait  pas  toujours  aux  admonestations  et  avertisse 
ments  des  hauts  fonctionnaires  du  Gouvcrnemenl;  souvent 
le  ministre  plénipotentiaire  près  la  cour  de  Bruxelles,  sur- 
tout le  comie  de  Cobenzl,  intervint  personnellement  pour 
refréner  les  incartades  des  gazettes. 

Il  est  vrai  que  le  journaliste,  harcelé  de  tous  côtés,  pou- 
vait avoir  recours  au  roi  contre  les  vexations  des  censeurs; 
mais,  observe  judicieusement  Vander  Sanden,  «  cette  voie 
»  est  difficile  et  coûteuse,  et  doit  être  de  la  dernière  extré- 
»  mité,  pmxe  quil  est  même  dangereux  d'avoir  raison 
»  vis-à'Vis  de  son  supérieur  »  (fol.  28). 


I 


(  75  ) 

Aussi  esl-il  pénétré  des  maximes  que  lout  gazeltier 
privilégié,  et  par  conséquent  officier  du  roi,  doit  avoir 
devant  les  yeux.  «  Il  est  un  des  devoirs  les  plus  scrupu- 
»  leux,  dil-il,  de  ne  jamais  dire  la  moindre  oiïcnse  au 
»  souverain,  parce  que  le  crime  de  lèse-majcslé  est  moins 
»  pardonnable  à  un  de  ses  officiers  qu'à  un  sujet  parli- 
»  culier  ;  de  là  suit  que  le  gazellier  doit  s'abstenir  de  toute 
»  critique  ou  observation  odieuse  sur  le  Gouvernement, 
»  les  consuls,  les  magistrats  et  sur  l'Klat  écclésinsiiquc,  qui 
»  tous  tiennent  du  prince,  ou  jouissent  de  son  autorité,  de 
»  sa  protection  et  de  sa  sauvegarde,  et  qui  plus  est, 
»  attendu  que  les  potentats  s'appellent  mutuellement 
»  frères  et  cousins  et  rejyréseniants  de  Dieu,  dans  leurs 
»  États  respectifs,  sans  égnrd  à  la  croyance  et  à  la  rell- 
»  gion,  il  ne  faut  pas  écrire  du  mal  des  léies  souve- 
»  raines,  même  s'ils  sont  en  guerre  avec  son  propre  pays  • 
(folio  87). 

Et,  en  effet,  le  gouvernement  tenait  à  ces  maximes  et 
frappait  durement  le  journaliste  qui  ne  s'y  conformait  pas. 

Ainsi,  le  20  février  1742,  la  gazette  inséra  In  nouvelle 
que,  d'après  le  bruit  qui  courait,  le  roi  George  II  avait  été 
mis  en  arrestation  par  le  Parlement  anglais  (1);  de  là 
grand  émoi  à  Bruxelles.  Le  gazetlier  fut  interrogé  par 
l'administration  pour  savoir  de  qui  il  tenait  celle  grave 
nouvelle.  Pour  sa  justification,  il  exhiba  une  lettre  écrite 
par  un  employé  supérieur  du  gouvernement,  lui  commu- 
niquant le  fait.  Rien  n'y  fit.  La  Gazette  fut  suspendue.  Ce 
ne  fut  qu'après  bien  des  suppliques,  des  démarches  et  des 


(1)  a  Men  zegl  dal  het  parlement  den  koninck  soude  hebben  doen 
»  arresleren,  maer  sulckx  is  hier  sonder  posilieve  coufirmatie,  buyleta 
»  aenneminge.  » 


(  74) 
dépenses   que    le    goiivernemeni    leva    rinterdiciion.     Le 
16  mars  !742,  la  Gazette  reçut  raulorisalion  de  reparaître  : 
la  suspension  avait  duré  trois  semaines. 

«  Or,  —  conlinue  Vander  Sanden  en  énuméranl  les 
»  devoirs  de  tout  journaliste,  sujet  fidèle  du  roi,  —  on 
»  ne  doit  pas  parler  légèrement  de  secrets  d'Élat,  dVvé- 
»  nements  fâcheux  pour  l'Kmpire,  de  contributions 
»  extraordinaires,  pas  même  faire  connaître  au  public  le 
•  chinVe  des  importations  ou  d'exportations  de  céréales  : 
»  car  le  public  se  choquera  en  lisant  des  articles  des 
»  charges  extraordinaires,  des  ordonnances  d'exportation 
»  des  comestibles,  ou  de  semblables,  qui  lui  paraîtront 
»  sévères  ou  contraires  aux  intérêts  du  bien  public...  » 
(fol.  103.) 

A  la  On  de  l'an  1772,  le  gouvernement  réprimanda  sévè- 
rement le  gazetlier,  parce  (|u'il  parlait  trop  de  la  Pologne, 
l'invitant  en  même  temps  à  garder  le  silence  sur  tout  ce 
qui  louchait  au  partage  de  ce  royaume. 

Le  journaliste  se  le  tint  pour  dit  et  se  lut.  Toutefois, 
le  13  janvier  1775,  on  lui  lit  comprendre  qu'il  pouvait 
bien  annoncer  les  événements,  mais  qu'il  eût  à  s'abstenir 
«  de  gloser  sur  les  projets  et  vues  de  la  cour  d'Autriche, 
»  et  sans  se  permettre  d(  s  critiques  ou  des  observations 
»   sur  ce  qui  se  passe  »  (fol.  98). 

Cependant,  était-il  bien  vrai  que  le  journaliste  pût  rela- 
ter les  événements  et  les  faits-divers  sans  y  ajouter  des 
commentaires? 

11  est  permis  d'en  douter.  Kn  1768,  le  prix  du  beurre 
étant  monté  à  7  sols  la  livre,  il  y  eut  des  troubles  et  des 
tumultes  aux  marchés  d'Anvers.  La  Gazette  crut  prudent 


1 


(7S) 

e  ne  pas  dire  un  mol  dt.'  ces  désordres  ;  probablement  sur 
îs  conseils  du  magislral. 

En  ociobre  1771,  une  émeute  éclata  à  Bruges,  je  ne 
ais  à  quel  propos.  On  réprima  par  la  violence  le  soulève- 
leni  populnirc,  et  ordre  fut  donné  aux  feuilles  publiques 
e  ne  pas  parler  de  cet  événement. 

Kn  177o,  la  récolte  manqua  ;  le  seigle  se  vendit  de  5  à 

florins  le  vicrlel,  et  le  froment  de  7  à  8  florins.  On 
éfendil  à  la  Gazette  de  faire  corinaître  la  cargaison  des 
avires  soriant  du  port  d'Osiende  pour  Livourne,  et  expor- 
ïnt  des  grains.  Vers  la  même  époque,  la  cherté  des  vivres 
iceasionna  des  émeutes  dans  quelques  villes  de  la  France; 
e  gouvernemeni  défendit  aux  feuilles  publiques  d'en 
larlcr,  et  ainsi  de  suite. 

On  voit  que  le  public  était  fidèlement  renseigné  par  la 
jazctte  sur  tout  ce  qui  se  passait  tant  à  Tinlérieur  qu'à 
'extérieur  du  pays! 

Pour  se  faire  une  idée  exacte  de  l'asservissement  de  la 
>resse  sous  la  dominalion  aulricbienne,  il  faut  consulter,  à 
a  biblioibcque  de  la  ville,  à  Anvers,  un  recueil  de  Gazettes 
ivec  annotations  et  tables  des  matières,  par  Vander  San- 
Ien(1). 

Il  n'y  eut  pas  jusqu'aux  annonces  qui  échappassent  à  la 
îensure  locale.  En  1775,  le  magistrat  fit  bifl'er  une  réclame 
préconisant  une  poudre  unique  pour  guérir  toutes  les  mala 


(1)  Sous  le  numéro  666  du  calalo{?ue  :  Gazelboek  van  Anlwtrpen,  door 
Iacques  Vander  Sx^dej^,  volgens  autlicnltque  brieven,ytucken  en  geloof- 
weerdige  memorien^  Zfjnde  door  den  auteur  dacr  op  beschreven  den  vot~ 
'jenden  Aenwyzer  der  gedenkweerdigste  gcschiedenissen  Ce  recueil  pré- 
cieux commence  au  uuméro  50  de  l'an  1756  pour  finir  à  la  fin  de  1780. 


(  76  ) 

dies  (1),  »  comme  trop  charlaianesque  »  —  aile  qiiackzatf- 
achtig.  —  Un  certain  Matliias  Déversée,  «  offrant  à  mes- 
■  sieurs,  particuliers  et  ncgocians,  d'enseigner  à  leurs 
»  enfans  :  1**  le  grand  art  d'écriture,  tant  hollandoise  que 
»  françoise,qu'angloise;  2Tarilhmélique  et  les  arbitrages  ; 
»  3°  les  maximes  les  plus  solidt^s  pour  tenir  les  livres  en 
»  partie  double  et  simple  »,  vil,  par  ordre  du  censeur, 
supprimer  son  annonce  dans  la  Gazette,  «  car  cet  homme, 
»  prévenu  de  ses  talents,  n'ayant  pas  fait  ses  examens,  ni 
»  obtenu  de  l'administration  l'autorisation  d'enseigner,  le 
»   magistrat  rejette  cet  avertissement  singulier  ». 

Cette  censure  multiple  et  méticuleuse  ne  devait  pas 
rendre  la  vie  facile  au  journaliste  de  ce  temps.  Quelle  pru- 
dence ne  fallait-il  pas  au  gazettier  pour  éviter  les  écueils  et 
conduire  sa  barque  à  bon  port,  et  cela  déjà  sous  le  règne 
paisible  de  Marie-Thérèse  ! 

il  est  à  regretter  que  Vander  Sanden  interrompt  son 
autobiographie  dès  la  fin  de  1778  :  il  aurait  été  intéressant 
d'apprendre  de  lui  comment  il  fit  pour  traverser  sans 
encombre  les  temps  orageux  qui  suivirent  :  le  règne  de 
Joseph  II,  la  révohiiion  brabançonne,  la  restauration  autri- 
chienne et  enfin  la  domination  française. 

Mais,  aussi,  l'habile  homme  qu'il  était,  le  prototype  du 
journaliste  olïicieux!  En  lisant  ses  mémoires  ou  en  feuille- 
tant la  Gazette,  il  serait  difficile  de  deviner  quelles  étaient 
les  opinions  religieuses  et  politiques  de  Vander  Sanden. 


(î)  Cependant  ces  poudres  uniques  de  M.  Berlhons,  demeuraiil  à 
Bruxelles,  figuraient  depuis  longtemps  déjà  dans  la  feuille  privilégiées 
Gazette  des  Pays-Bas,  sans  que  la  censure  y  trouvât  quelque  chose  a 
redire.  Voir,  entre  autres,  la  Gazelle  des  Pays-Bas  du  23  décembre  177ô. 


(  77) 

Avant  loul,  il  cfaii  Thomme  du  gonverncmeni,  changeani 
de  drapeau  avec  une  désinvolture  remarquable. 

Tour  à  tour  il  vante  les  bienfaits  de  la  domination  autri- 
chienne ei  chante  la  gloire  de  Vandcr  Noot,  pour  rempla- 
cer enfin  au  frontispice  de  son  journal  les  armes  impériales 
et  le  lion  brabançon  par  le  bonnet  phrygien,  entouré  de  la 
devise:  Liber  lé,  égalité! 

Il  faut  croire  qu'à  la  fin  de  sa  vie  il  se  montra  moins 
versatile.  Républicain  sincère, attaché  aux  institutions  fran- 
çaises, on  le  voit  figurer,  en  1795,  au  cortège  des  vieil- 
lards, dans  la  fête  républicaine  de  la  vieillesse  (1).  Non  seu- 
lement il  fut  maintenu,  le  20  messidor  an  IV,  à  l'unani- 
milé  des  voix,  comme  secrétaire  de  TAcadémie  des  beaux- 
arts,  transformée  en  école  spéciale  de  peinture  et  de 
sculpture,  mais,  à  la  distribution  des  prix,  en  1797,  il  pro- 
nonça le  discours  d'usage  aux  applaudissements  des  auto- 
rités républicaines. 

Ce  n'est  que  quelques  jours  avant  sa  mort  (2)  qu'il 
déposa  la  plume  de  journaliste.  Dévoué  à  la  prospérité  de 
sa  chère  école  des  beaux-arts,  il  lui  consacra,  jusqu'à  son 
dernier  jour,  tout  son  temps,  toutes  ses  études.  C'est  là 
certes  son  plus  grand  mérite. 

Écrivain  médiocre,  pédant  insupportable,  investigateur 
p.uienl  et  érudit,  mais  s'atlachant  souvent  à  des  bagatelles 
qui  ne  valent  pas  la  peine  d'être  relevées,  il  écrivit  un 
grand  nombre  de  discours,  de  riisserrations  et  de  mémoires  ; 
peu  ont  été  imprimés. 

Il  laissa  également  en  manuscrit,  faute  d'avoir  pu  trou- 


(1)  Voir  Anvers  à  travers  les  âges,  par  P.  Génard,  I,  318, 

(2)  Le23seplembrel799. 


(78) 

ver  un  éditeur,  un  grand  ouvrage  in-folio,  en  3  volumes, 
sur  V Histoire  de  l'École  de  peinture  d'Anvers  (I). 

Rédigé  en  vers  flamands  d'une  facture  barbare,  le  livre 
n'est  qu'un  fatras  inextricable,  un  mélange  indigeste  d'his- 
loirc  et  de  mythologie.  Cependant  le  travail  n'est  pas 
dépourvu  de  valeur.  L'auteur  a  consigné,  en  marge,  de 
nombreuses  notes,  le  fruit  de  recherches  ardues  dans  des 
documents  tant  manuscrits  qu'imprimés.  Ces  notes  seront 
consultées  avantageusement  par  tons  ceux  qui  s'intéressent 
à  l'histoire  des  arts. 

Mais  nous  croyons  en  avoir  dit  assez  pour  attirer  l'atten- 
tion de  la  Commission  sur  la  valeur  des  manuscrits  de 
J.  Vandêr  Sanden  ;  son  autobiographie  surtout  est  un  docu- 
ment précieux  pour  l'histoire  du  journalisme,  et  même 
pour  rhisloire  des  mœurs  de  l'époque. 


(1)  Voici  ce  que  fauteur  en  dil  dans  ses  mémoires:  «  Je  fis  un  ouvrage 
«n  trois  tomes,  gr.  in-S®  :  Sur  le  Théâtre  anversois  des  arts. 

«  En  complanl  environ  600  pages  par  lome,  l'impression  de  ces  trois 
volumes  coûtera  environ  trois  mille  deux  cents  florins,  y  compris  les 
planches  titulaires.  » 

En  1771,  il  fil  paraître  un  prospectus;  le  prix  de  chaque  volume  était 
fixé  à  une  couronne  de  neufescalins.  Mais  il  ne  put  recueillir  que  115  sous- 
cripteurs, tant  en  Belgique  qu'en  Hollande,  donc  trop  peu  pour  couvrir 
les  frais  d'impression.  —  Le  manuscrit  du  Oud-Konsi-looneel,  mis  aux 
enchères  à  la  vente  de  la  Bibliothèque  Vander  Straelen,  fut  acquis  pour 
le  dépôt  des  archives  de  la  ville  d'Anvers. 


(  79  ) 

Annexe  A. 

Kn  efTelj  le  gain  i]u  gazellier  étail,  vers  celle  époque, 
bien  plus  considérable;  Vancler  Sanden  élablil  la  balance 
etilre  les  rccelles  el  les  dépenses  de  la  Gazette,  ainsi  qu'il 
suil  : 

a  A  chaque  ordinaire  il  s'imprime  une  rame  el  demie 
»  de  papier,  sans  les  numéros  à  dislribulion  graluile. 

Recettes, 

1,296  exemplaires  à  2  liards  à  débiter,  fl.  32  08 
par  numéro,  ainsi  deux  ordinaires  par  semaine 
fl.  (ii  Ki,  en  eompliuit  bô  semaines  par  année 
commune,  en  ariçenl  de  Brabant fl.    5,454  08 

Les  annonces  comptées  de  10  simples;  par  nu- 
méro 4  escalins  par  |)icc;e,  ou  14  florins.  Les 
doubles  et  tri|)les  payent  à  l'avenant.  Ou  paie 
chaque  fois  le  même  prix  quoiqu'on  les  réimprime, 
ce  qui  fait  par  semaine  28  florins 

Par  année  commune i,484     • 


Fl.    4,918  08 
Dé/>enses. 

Linlércl  de  la  finance  pour  l'octroi  à  7  "/o  en 
forme  de  rente  viagère  de  1,000  florins  paraît  suf- 
fisant par  année  commune  (I)    .  ....  fl.         70     » 

(1)  Gel  octroi  de  six  aunées  était, en  1775,  de  COO  florins;  en  cuire 
le  gazellier  devait  fournir  j,Matuilemenl  0:2  exemplaires  aux  principaux 
fonclidiuiaires  du  gouvernement. 

«  Au  censeur  du  magistral  de  la  ville,  le  gazellier  payait  50  florins 
d'honoraires;  récouléle-lieulenanl  prétendant  au  droit  de  viser  les 
annonces,  recevait  annu'llemenl  en  présent  une  demi-pièce  de  vin,  d'une 
valeur  de  50  florins,  el  enlin  le  liscal  el  le  procureur  général  du  conseil  de 
Brabani,  exigèrent  éyalemenl  des  présents,  ei\  forme  d'honoraires,  parce 
que  tous  les  imprimés,  sans  exception,  devaient  être  soumis  à  leur 
censure  ». 


(80) 

Au  correspondant  à  Venise fl.  32     » 

Port  de  lettres  à  H  sols  chaque  semaine    ...  29  05 

Au  correspondant  de  Paris  et  frais 72  dO 

Port  de  lettres 31   16 

Port  de  paquets  extraordinaires •    3     » 

Gazette  française  d'Amsterdam  et  celle  des  Pays- 
Bas  ........     .     47  17 

Port  de  Bruxelles  et  les  officiers  de  la  poste  aux 

lettres 10  10 

La  Gazette  flamande  de  Gand  . 8  08 

Aux  employés  de  la  Compagnie  d'assurances  pour 

les  nouvelles  du  port  d'Ostcnde 10  10 

La  Gazette  de  Cologne,  2  sols  par  semaine,  et  à 

celle  de  Harlem,  1  sol  par  semaine 7  19 

:   Port  de  lettres  et  frais  accidentels 10  10 

Aux  appointements  du  rédacteur 350     » 

Au  censeur  de  Sa  Majesté 50     » 

A  100  rames  de  papier  h  5  florins  au  plus     .     .  480     » 

Au  compositeur  et  à  l'imprimeur  à  14  sols     .     .  218     » 
A   Taide-imprimeur,  2  journées  par  semaine  à 

i'4  sols. 74  04 

Au  papier  à  écrire,  encre,  plumes 14     » 

A   renlretien    de    trois    casses    de    caractères, 

presse,  etc .  70     » 

Au  charbon,  bois,  chandelles 56     » 

A    la   servanle,  qui    porte  les  exemplaires  aux 
abonnés  et  garde  la  boutique,  revient  l'entretien  et 
le  gage  de  4  escalins  que  les  abonnés  payent  chaque 

année pour  mémoire. 

Fl.    1,396  15 

Recettes U.    4,918  08 

Dépenses 1,590  15 

Bénéfice.     .     .     .  fl.     3,521   15 


(81  ) 


Annexe  B. 

Comme  spécimen  de  versification  barbare,  on  peut  lire 
le  portrait  de  l'empereur  Joseph  II  :  (Oud  konst-tooneel, 
t.  I,  folio  83). 

Macr  wie  is  't  die  daer  zoo  met  olyftacken  praeld  ? 
Ik  ken  't  Hoogwecrdig  liair,  dat  om  syn  hooft  als  straeld: 
Ik  ken  den  Heerschers-baert  des  konings  der  Romynen 
Dcn  cerslen,  wie  uyl'  zacd  der  Hclden  van  Lorreynen 
De  groote  Maria-Thcresia  voorlbragt 
Tôt  ecn  groot  keyserryk,  tôt  eenc  oppermagl. 
Josephus  Caesar  is  't,  als  vrugt  der  Peysgodinne, 
Mé-heerscher  en  den  zoon  der  groote  Keyserinne; 

Welkerseer  en  lof  en  naem  zoo  lang  vast  blyven  zal, 
Aïs  Phoebus  gulden  Hooft  zal  straelen  op  't  aerds  dal 
Ook  de  anlwerpsche  Maegt,  becroond  naer  d'oude  tyden 
Met  de  Borgt  op  stads  schild,  in  wit  satyn  blouw  syden 
En  roose-rood  omkleed  ;  knield  aen  den  regten  kant 
By  Vulcaen,  en  draegt  tôt  Irouw  en  liefdens  pand 
De  sieutcls  van  de  stad,  sy  smeekt  lot  haer  genoegen  : 
Laet  my  tcn  rainslen  hier  by  dees  dankgeschriflen  voegen  : 
0!  erfprins  hooggeagt;  o,  spruyt  van  cen  Heldin, 
In  schoonheyd,  Deugt  en  Magl,  gclyk  een  Jonstgodin! 
Ik  ben  u,  vrind!  verpligt  dat  n  my  hebt  gegeven 
Een  denkbceld  van  het  geheym  in  dit  verloon  verheven? 

Voici  le  titre  kilométrique  de  cet  ouvrage,  dont  Vander 
Sandcn  (t.  I,  folio  83)  fit  paraître  un  prospectus  détaillé  : 

Oud  konst-tooneel  van  Antwerpen  of  historische  denUschrif- 
ten  op  de  Academische  instellingen,  de  vermaerdsclie  konst- 
Tome  ii%  5™"^  série.  6 


(82; 

minnaeren,  en  oeffeningen  der  tiedcrduytsche  Rhelorycke  in 
de  belgische  pi^ovintiën ,  voornamentlyk  in  het  doorluchtig 
Herlogdom  van  Braband,  en  bezonderlyk  binnen  de  konst- 
voerende  Hoofstad  van  het  Markgraefschap  van  het  Heylig 
Ryk,  verzaemeld  uyt  menigte  Griksche,  Romynsche  en  nieuw- 
tydsche  schyvers,  maer  voornamentlyk  uyt  ordonnantien , 
Registers,  Manuscripten,  oorspronkelyke  gedenkstucken  en 
wettelyke  bewys-schriflenf  opgesteld  en  gedicht  by  wyze  van 
zamenspraek,  en  opgeklaerd  met  Historische^  Chronologische, 
Geographische ,  Topographische  en  Iconographische  Uytleg- 
gingen,  alsook  met  Politische,  Christiche  en  Etische  opmer- 
kingen. 


Annexe  C. 

A  propos  de  censure,  il  arriva  à  Vander  Sanden  une 
mésaventure  assez  désagréable,  et  qui  peint  bien  la  morgue 
des  fonctionnaires  royaux  sous  le  régime  autrichien. 

Pendant  l'hiver  de  1772,  les  élèves  de  l'Académie  des 
beaux-arts  élevèrent,  à  Anvers,  des  statues  colossales  de 
neige.  Vander  Sanden  célébra,  en  un  poème  flamand,  ce 
travail  artistique,  et,  afin  de  ne  pas  retarder  la  publication 
de  sa  brochure,  se  contenta  du  visa  du  censeur  ecclésias- 
tique (i).  Mal  lui  en  prit  de  ne  pas  avoir  soumis  son 
œuvre  à  la  censure  royale.  L'éditeur  fut  cité  devant  le 
fiscal  Cuyien,  afin  de  répondre  du  délit. 

Voici  comment  Vander  Sanden  raconte  son  entrevue 


(1)  Antiverpsche  Faem-Baszuyn  van  Pallas,  dank  en  loftoldenadel 
der  beijdegeslagten  en  hesle  sladsgenoten,  enz.VAnlwerpenbyJ. Grange. 


i  85  j 

avec  le  fiscal  :  «  A  la  demande  de  rimprimeur  je  me  suis 
porté  chez  M.  le  fiscal,  lo  4  mars,  de  bon  malin.  Après 
avoir  à  peine  obtenu  la  satisfaction  de  lui  pouvoir  parler, 
combien  je  fus  étonné  de  voir  un  magistrat  et  justicier 
tout  emporté,  pâlir  de  colère,  menacer  l'imprimeur  de 
l'amende,  avec  des  invectives,  me  demander  quel  profit 
j'en  retirerais,  m*accuser  d'avoir  écrit  une  sottise  de 
l'empereur  Charles  VI,  enfin  me  menacer  de  conclusions  à 
prendre  (1).  Je  lui  répliquai  tout  modérément  en  lui  disant 
que  cette  brochure  était  imprimé  pour  mon  compte,  et 
qu'elle  était  d'ailleurs  une  garantie  sûre  combien  j'étais 
attaché  à  mon  souverain  et  aux  devoirs  d'un  sujet.  En  vain 
j'ai  voulu  calmer  un  esprit  si  emporté  lequel  j'ai  cru  à 
l'instant  d'avoir  été  prévenu  contre  ce  début  littéraire, 
attendu  qu'autrefois,  à  la  campagne  et  à  la  ville,  il  m'avait 
marqué  bien  de  la  considération.  J'ai  vu  que  les  jésuites 
lui  faisaient  leur  cour,  et  il  est  notoire  qu'il  a  fait  con- 
stamment grand  cas  de  ces  pères;  en  me  reiiranl  je  lui 
dis  que  j'allais  écrire  au  procureur  général.  » 

Il  s'adressa,  en  effet,  à  De  Limpens,  procureur  général 
près  du  conseil  de  Brabanl  et  censeur  royal  des  livres, 
s'excusant  de  son  mieux  de  ne  pas  avoir  soumis  sa  bro- 
chure à  la  censure  royale.  Le  procureur  général  lui  répon- 
dit le  6  mars  1772. 


(1)  Ce  qui  parut  offusquer  si  forl  le  gouvernement  fut  une  simple  note 
au  bas  de  la  page  18  de  la  brochure.  Après  avoir  dit  qu'on  offrit  un  ban- 
quel  aux  artistes  dans  la  salle  de  Mercure,  l'auteur  ajouta  :  »  Daer  <le 
comptoiren  nog  zyu  der  Oostendische  Compagnie,  geoclroyeerd  19  decem- 
ber  172:2,  maer  lullel  jaeren  daer  nae  opgeschorl  op  aendringing  van 
Holland  onder  het  Ryk  van  zyn  Keyzerlyke  en  Calholyke  Majesteyl  Caro- 
lus  V7  »  —  On  ne  pardonna  pas  au  poète  d'avoir  dit  que  la  Compagnie 
des  Indes  à  Ostende  avait  été  supprimée  sous  la  pression  de  la  Hollande» 


(  84.  ) 

«  En  réponse  5  voire  lelire  du  4  de  ce  mois,  je  vous 
»  dirai  qu'il  n'est  pas  dans  mon  pouvoir  de  censurer  un 
»  ouvrage  qui  a  déjà  été  distribué  au  public.  M.  le  fiscal 
»  Cuylen,  à  qui  j'ai  eu  l'honneur  d'en  parler,  est  du  même 
»  avis  et  m'a  chargé  d'écrire  au  libraire  Grange  pour  lui 
)>  enjoindre  de  me  remettre  tous  les  exemplaires  qui  lui 
»  restaient  de  cet  ouvrage.  Dorénavant  il  faudra  être  plus 
»  circonspect  et  ne  rien  mettre  sous  la  presse  sans  censure 
»  préalable  de  ceux  à  qui  il  appartient;  l'article  3  du 
»  décret  du  25  juin  J729  est  clair  sur  ce  point.  Je  suis 
»  fâché,  monsieur,  de  ne  pas  pouvoir  vous  rendre  le 
»  service  que  vous  me  demandez.  » 

a  La  résolution  de  M.  le  fiscal,  continue  Vander 
Sanden,  ne  porte  donc  point  une  suppression.  Je  n'ai  pas 
voulu  m'y  opposer,  content  d'ailleurs  d'éviter  un  double 
procès  qui  aurait  pu  résulter  d'une  opposition  :  l'un  contre 
l'ofïîce  fiscal  trop  supérieur  et  toujours  soutenu,  l'autre 
avec  l'imprimeur  en  matière  de  recouvrement  de  son 
amende  (fol.  138-140)  ». 

On  confisqua  donc  les  cent  neuf  exemplaires  de  la  bro- 
chure qui  restaient  encore  chez  l'imprimeur  et  l'affaire 
n'eut  pas  de  suites  plus  fâcheuses  pour  notre  auteur. 


(83  ) 


IV. 


La  version  flamande  et  la  version  française  de  la  bataille 
de  Courtrai.  —  Note  supplémentaire. 

(Par  Henri  Pirenne,  professeur  à  l'Université  de  Gand,  membre 
suppléant  de  la  Commission.) 

Depuis  la  publication,  dans  les  Bulletins  de  la  Commis- 
sion royale  d'histoire (\)f  de  mes  recherches  sur  la  version 
flamande  et  la  version  française  de  la  bataille  de  Courtrai, 
M.  Frantz  Funck-Brentano  a  fait  paraître  dans  les  Mémoires 
présentés  par  divers  savants  à  l'Académie  des  Inscriptions 
et  Belles-lettres  f  une  remarquable  étude  consacrée  en  grande 
partie  au  même  sujet  (2). 

Cette  étude  ne  mérite  pas  seulement  d'être  placée  au 
premier  rang  des  monographies,  si  nombreuses  déjà,  que 
nous  possédons  sur  la  célèbre  bataille  :  elle  apporte  encore 
des  contributions  de  haute  valeur  à  l'historiographie  du 
règne  de  Philippe  le  Bel.  On  y  trouve  des  observations 
critiques  d'un  vif  intérêt  sur  Guillaume  Guiart,  Geoffroi  de 
Paris,  Van  Vellhem  et  Villani.  Le  paragraphe  relatif  à  la 


(1)  -4«  série,  t.  XVII  (1890),  pp.  tl-50. 

(2)  Mémoire  sur  la  bataille  de  Courtrai  et  les  chroniqueurs  qui  en  ont 
traité,  pour  servir  à  l'historiographie  du  règne  de  Philippe  le  Bel,  par 
M.  F.  Funck-Brenlano.  (Extrait  des  Mémoires  présentés  par  divers 
savants  à  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  1"  série,  t.  X 
(1891),  93  pp.  in-4''.  Paris,  C.  Klincksieck.) 


(  86) 

chronique  française,  publiée  par  De  Smet  (1)  sous  le  tilre 
de  Chronique  anonyme  de  la  guerre  de  Philippe  le  Bel 
contre  Guy  de  Dampierre,  est  particulièrement  instructif. 
Il  y  est  prouvé  à  l'évidence  que  cette  chronique  est 
l'œuvre  d'un  artésien  qui  a  dii  vivre  dans  l'entourage  du 
châtelain  de  Lens  et  qui  a  écrit  probablement  à  la  fin  de 
Tannée  1304.  Un  long  appendice  renferme  des  comptes 
inédits  de  l'hôtel  de  Robert  d'Artois,  du  50  juin  au  15  juil- 
let 1302,  et  deux  lettres,  également  inédites,  de  Philippe 
le  Bel,  concernant  les  affaires  de  Flandre  :  l'une,  du 
29  août  1302,  adressée  au  clergé  du  bailliage  de  Bourges; 
l'autre,  du  11  novembre  de  la  même  année,  contenant  des 
instructions  pour  une  levée  d'hommes  et  de  subsides  dans 
la  sénéchaussée  de  Poitou.  EnHn,  un  plan  nouveau  des 
environs  de  Courtrai,  dressé  d'après  l'atlas  de  Jacques  de 
Devenlcr,  est  annexé  à  l'ouvrage.  Kn  voilà  assez,  ce  semble, 
pour  montrer  que  le  mémoire  de  iM.  Funck-Brentano  s'im- 
pose à  l'attention  des  historiens  belges. 

M.  Funek-Brentano  m'a  fait  Thonneur  de  discuter  lon- 
guement, et  avec  la  plus  parfaite  courtoisie,  les  résultats  de 
mon  élude  sur  l'historiographie  de  la  bataille.  Il  croit 
devoir  les  rejeter  complètement.  Il  se  refuse  à  admettre 
l'existence  de  deux  versions  nationales,  l'une  flamande, 
l'autre  française.  A  son  sens,  de  l'examen  minutieux  des 
sources  ressort  clairement  l'accord  de  leurs  données  sur 
l'événement  capital  de  la  journée. 


(1)  Corpus  chronicorum  Flandriœ,  t.  IV,  pp.  447-502.  Celte  édition 
est  des  plus  défectueuses,  comme  le  montre  M.  Funck-Brentauo,  qui  a 
collationné  le  texle  de  De  Smel  au  manuscrit  14361-14564  de  la  Biblio- 
thèque royale. 


(87  ) 

Il  formule  ainsi  ses  conclusions  (1)  :  t  Par  un  mouve- 
ment de  retraite  habilement  dirigé,  l'infanterie  flamande 
attira  la  chevalerie  dans  les  pièges  préparés  contre  elle,  et 
où  celle-ci  s'effondra  dans  une  horrible  confusion...  Des 
chroniques  et  des  pièces  d'archives  que  nous  avons  citées..., 
il  résulte  que  le  stratagème  des  fossés  que  Goeihals- 
Vercruyssen,  H. -G.  Moke,  M.  l'abbé  Duclos  et  M.  le  géné- 
ral Kôhler  sont  unanimes  à  rejeter,  est  précisément  le 
seul  fait  de  la  célèbre  bataille  qu'il  soit  possible  d'établir 
avec  certitude.  Qunnt  au  travail  de  M.  Pirenne:  La  version 
flamande  et  la  version  française  de  la  bataille  de  Courtrai, 
on  voit  que  la  version  flamande  n'a  pas  eu  d'existence  y  — 
puisque  les  trois  chroniqueurs  chez  lesquels  le  professeur 
de  Gand  croit  l'apercevoir  lui  font  l'un  après  l'autre  défaut, 
—  et  que  la  version  française  que  M.  Pirenne  appelle  une 
légende,  n'est  pas  une  légende,  mais  la  vérité  (2)  ». 

Il  est  impossible  de  s'exprimer  plus  clairement. 
M.  Funck-Brentano  adopte,  comme  on  le  voit,  sinon  dans 
tous  ses  détails,  au  moins  dans  ses  traits  essentiels,  le  récit 
de  G.  Guiart  (3).  Les  Flamands  n'ont  triomphé,  d'après 


(1  )  Loc.  cit.,  pp.  75-77. 

(2)  M.  FuDck-BreDlano  semble  croire  que  j'ai  considéré  la  seule  ver- 
sion française  comme  légendaire.  J'ai  reconnu  le  même  caractère  à  la 
version  flamande  (v.  mon  premier  travail,  p.  17).  D'un  côlé  comme  de 
l'autre,  en  France  comme  en  Flandre,  le  sentiment  national  a  dénaturé 
la  vérité  des  faits.  A  part  Guillaume  de  Nangis  et  les  Annales  Gandenses, 
toutes  les  sources  relatives  à  la  bataille  appartiennent  à  l'historiographie 
populaire  ou  en  dérivent  (Villani,  Ottokar,  Jean  de  Winterthur,  etc.). 
On  trouve  aussi  peu  d'objectivité  dans  les  unes  que  dans  les  autres. 

(3)  M.  Funck-Brentano  rejette,  à  vrai  dire,  une  partie  du  récit  de 
Guiart.  Quand  je  dis  qu'il  l'admet  dans  ses  traits  essentiels,  j'entends  par 
là  que.comme  lui,  il  croit  devoir  attribuer  la  victoire  des  Flamands  à  un 
stratagème  déloyal. 


(88) 

lui,  que  pour  avoir  atiiré  par  ruse  les  Français  dans  des  ! 
pièges  dressés  pour  leur  perle. 

Nous  verrons  plus  loin  si  réellement  toutes  les  sources 
qui  parlent  de  la  bataille  sont  d'accord  sur  ce  point.  Mais, 
disons-le  tout  de  suite,  quand  bien  mênfie  il  en  serait  ainsi, 
la  vraisemblance  s'opposerait  à  ce  que  Ton  admît  leur 
récit. 

L'infanterie  flamande  du  XIV*'  siècle,  comme  toutes  les 
infanteries  urbaines  du  moyen  âge,  n'était  certainement 
pas  assez  manœuvrière  pour  exécuter  sous  les  yeux  de 
Tennemi  un  mouvement  de  retraite  habilement  dirigé  (1). 
A  Courtrai,  comme  plus  tard  à  Mons-en  Pévèle  et  à  Koose- 
beke,  sa  force  consistait  dans  sa  masse,  dans  l'étroite 
cobésion  de  ses  rangs.  Elle  ne  coimut  jamais  l'art  de  la 
tactique.  Pendant  tout  le  XIV^  siècle,  sa  manière  de  com- 
battre resta  la  même.  Elle  ne  fut  un  adversaire  redoutable 
qu'en  demeurant  sur  la  défensive.  A  Mons-en-Pévèle  et  à 
Roosebeke,  elle  fut  vaincue  parce  qu'elle  commit  l'impru- 
dence de  marcber  contre  l'ennemi  (2).  Une  fois  rompue, 
elle  n'était  plus  qu'une  foule  en  désordre,  incapable  de  se 
reformer,  de  se  reprendre,  et  qu'il  était  facile  de  massacrer 
en  détail. 


(1)  Voy.  KÔHLKR,  t.  II,  pp.  281,  282. 

(2)  KÔHLER,  Die  Enlwickelung  des  Kriegswesens  und  der  KriegfUhrumj 
in  der  RiUerzeit,  t.  II,  p.  281  :  Die  Flamaiider  machten  bel  Mons-en- 
Pévèle,  dieselbe  Erfahrung  durch,  wie  die  Englander  bei  Senlac  i. 
J.  1066,  dass  ein  Fussvolk  der  Rilterschaft  gegenùber  zwar  seine  Slellung 
behauplen  kano,  aber  keine  Entscheidung  zu  gebeo  im  Slande  isl, 
wenn  der  Gegner  es  versleht,  durch  forlgeselzles  harzelieren  und  durch 
Umschliessung  von  allen  Seilen  dasselbe  mùrbe  zu  machen  und  nicht  in 
aussichtsiosen  Angriffe  wie  bei  Courtray  seine  Kràfle  aufzureiben. 


r  89  ) 

On  comprend  dès  lors  combien  il  était  important,  pour 
de  telles  iroupcs,  de  choisir  le  terrain  sur  lequel  elles 
étaient  décidées  à  offrir  la  bataille.  A  Courirai  et  à  Mons- 
en-Pévèle,  où  elles  eurent  à  leur  tcle  des  hommes  de 
guerre  expérimentés,  rien  ne  fut  négligé  pour  rendre  leur 
position  aussi  forte  que  possible.  Ici,  elles  se  couvrirent 
d'une  triple  r;ingée  de  chariots;  là,  elles  se  placèrent  à  l'abri 
du  ruisseau  de  Groeninghe  et  des  marécages  du  Langea 
Meersdi  (1). 

En  réalité,  la  position  dc^  Flamands  à  Courirai  était 
inallaquable  pour  la  cavalerie.  Si  Robert  d'Artois  avait 
laissé  faire  ses  arbalétriers,  s'il  s'était  borné  à  harceler 
l'ennemi,  à  le  fatiguer,  à  l'exaspérer  et,  enfin,  à  lui  faire 
quitter  le  terrain  qu'il  avait  choisi,  peut-être  eût-il  réussi  à 
le  vaincre.  C'est  le  conseil  que  lui  avaient  donné  ses  géné- 
raux et  qu'il  refusa  de  suivre.  Si  la  bataille  fut  perdue  pour 
les  Français,  c'est  à  cause  de  son  imprudence.  Une  charge 
de  cavalerie  contre  une  infanterie  nombreuse,  formée  en 
niasse  compacte,  solide  et  immobile  comme  un  mur,  dans 


(1)  M.  Funck-Brenlano  atlmel  que  les  défenses  que  présentaient  ces 
obstacles  naturels  furent  encore  renforcées  par  un  système  de  chausse- 
Irapes  habilement  dissimulés.  M  Kôhler  pense  aussi  que  les  Flamands 
avaient  eu  le  temps  nécessaire  pour  étudier  et  préparer  le  terrain,  el 
qu'il  est  très  possible  qu'ils  aient  fait  couvrir  les  fossés  d'herbe  el  de 
verdure,  pour  les  dérober  aux  yeux  de  l'ennemi.  Au  contraire,  M.  le 
général  Henrard,  dont  on  connaît  les  importants  travaux  sur  notre  his- 
toire militaire,  m'écrit  que  si  les  Flamands  avaient  défendu  leur  position 
par  des  fossés  et  des  chausse-trapes  ils  n'auraient  (ail  (|ue  leur  devoir, 
mais  qu'il  n'est  pas  probable  qu'ils  l'aient  essayé,  aucun  des  métiers 
qui  composaient  leurs  troupes  n'étant  assez  habile  pour  établir  des 
défenses  artificielles. 


(90) 
une  plaine  marécageuse  et  coupée  de  fossés,  ne  pouvait 
qu'aboutira  un  désastre  (1). 

Les  Français  se  rendirent  d'ailleurs  fort  bien  compte  des 
causes  de  leur  défaite.  Instruits  par  l'expérience,  ils  eurent 
grand  soin,  pendant  la  troisième  campagne  de  Flandre,  en 
1504, de  ne  pas  recommencer  la  faute  commise  à  Courlrai. 
A  Drumetz,  ils  refusèrent  la  bataille  que  les  Flamands  leur 
offraient. 

Sur  un  mares  serrez... 
En  tel  lieu  que  sans  l'eschever 
Ne  les  pcust  nushoms  grever; 
Parquoi  François  qui  là  tournèrent, 
Sanz  bataille  s'en  retournèrent  (2). 

Quelques  jours  plus  lard,  à  Mons-en-Pévèle,  ils  firent 
preuve  de  la  même  prudence  et  se  gardèrent  bien  de 
cbarger  l'infanierie  flamande  qui,  poussée  à  bout,  finit, dans 
la  soirée,  par  abandonner  ses  positions  et  fut  repoussce 
après  un  rude  combat  (5). 

11    n'est   donc    pas   nécessaire,  me    semble-t-il,    pour 


(1)  Sur  les  difficutés  que  la  plaine  marécageuse  des  Flandres  présente 
aux  opérations  militaires,  voy.  GeofFroi  de  Paris,  v.  1071  et  suiv. 

Plaine  de  fange  et  de  palu 
Est  en  Flandres  toute  la  terre. 
N'aiment  pas  là  François  la  guerre  ; 
Car  François  sont  tost  dissipés 
Si  ne  conibalent  à  sec  pié. 

(2)  G.  GuiART,  V.  10980  et  suiv. 

(3)  Pour  la  bataille  de  MoDS-en-Pévèle,  voir  le  récit  de  M.  Kôhler,  Die 
F.ntwickelung  des  Kriegswesens  undder  KriegfUhruny  in  der  Ritlerzeit, 
t.  Il,  pp.  250-282. 


(91  ) 

expliquer  la  victoire  des  Flamands  à  Courlrai,  d  admettre 
qu'ils  aient  eu  recours  à  une  ruse  de  guerre.  Le  terrain 
marécageux  de  la  plaine  où  fut  livré  le  conibal,  les  nom- 
breux fossés  dont  elle  était  coupée,  les  prairies  humides  et 
les  ruisseaux  s'étendant  devant  le  front  de  Tarmée  commu- 
nale, rendent  compte  parfaitement  de  réchee  des  impé- 
tueuses attaques  de  la  chevalerie.  L'imprudence  de  Robert 
d'Artois  et  son  manque  de  sang-froid  au  moment  de  la 
catastrophe  n'ont  pas  été  non  plus  sans  influence  sur  la 
déroute.  Enfin,  on  peut  se  demander  pourquoi,  dans  les 
batailles  qui  suivirent  celles  de  Courtrai,  les  Flamands 
n'ont  plus  eu  recours  une  seule  fois  au  stratagème  qui 
avait  si  bien  réussi  en  1302  (1). 

Mais  je  n'ai  pas  à  m'occuper  plus  longtemps  de  la 
bataille.  La  seule  question  que  je  désire  traiter  est  une 
simple  question  de  critique  historique.  Mon  but  n'est 
point  de  mettre  en  œuvre  les  renseignements  fournis  par 
les  sources.  Je  me  propose  seulement  de  montrer  que 
celles-ci  doivent  être,  sauf  deux  exceptions,  réparties  en 
deux  groupes  :  l'un  représentant  la  version  flamande, 
l'autre  représentant  la  version  française,  qui  nous  apparaît 
elle-même  sous  deux  formes  diflërenles.  Quand  bien 
même  ce  travail  n'aurait  d'autre  utilité  que  celle  de  contri- 
buer, pour  une  faible  part,  à  la  connaissance  des  sources 
d'une  des  périodes  les  plus  importantes  de  notre  histoire, 
il  mériterait  encore,  semble-t-il,  la  peine  d'être  entrepris. 


(1)  M  Fu.nck-Brentano,  op.  cit.,  p.  56,  voit  dans  la  ruse  doul  les  Fl«- 
mauds  se  seraient,  d'après  lui,  servis  à  Courlrai,  «  un  côlé  caraclérislique 
de  la  lactique  des  armées  flamandes  «.  Il  sérail  impossible,  je  pense,  de 
trouver  dans  aucune  des  batailles  qui  suivirent  celle  de  Courlrai  un 
exemple  de  ceUe  laclique. 


(  92  ) 

«  Tous  les  chroniqueurs  qu'il  est  possible  de  consulter 
au  sujet  d'un  événement  donné,  dit  M.  Funck-Brcntano  (1), 
peuvent  être  rangés  en  quatre  classes  : 

La  première  comprend  les  récits  des  témoins  oculaires  ; 

La  deuxième  se  compose  des  écrivains  qui  ont  écrit  à 
répoque  et  dans  le  pays  où  l'événement  s'e^t  passé  ; 

La  troisième  classe  c  )mprend  les  écrivains  qui,  sans 
avoir  vécu  dans  le  pays  théâtre  de  l'événement,  sont  du 
moins  les  contemporains  de  ce  dernier  ; 

La  quatrième  classe  comprend  les  écrivains  des  époques 
postérieures  » . 

Conformément  à  ce  principe  de  classification,  M.  Funck- 
Brentano  étudie  successivement  1"  les  textes  dus  à  des 
auteurs  contemporains  ayant  vécu  en  Flandre  :  le  chro- 
niqueur artésien,  Guillaume  Guiarl,  les  Annales  Gan- 
denseSf  Van  Vellhem  et  Gilles  le  Muisit;  2°  les  auteurs 
contemporains  ayant  écrit  hors  de  Flandre  :  Gcoffroi  de 
Paris,  Ottokar  de  Styrie  et  Villani;  3"  enfin  les  textes 
postérieurs,  sur  lesquels  il  passe  plus  rapidement.  Cette 
méthode  est  sans  doute  parfaitement  conforme  au  principe 
fondamental  de  la  critique  historique.  Nul  n'ignore  qu'un 
auteur  contemporain  est,  en  général,  plus  exact  et  mieux 
informé  qu'un  écrivain  éloigné  par  un  certain  laps  de  temps 
des  faits  qu'il  raconte,  et  que  plus  un  témoignage  est 
ancien,  plus  son  autorité  est  grande.  Mais  il  ne  suffît  pas  de 
classer  les  sources  suivant  leurs  dates  et  leurs  lieux  d*ori- 
gme.  C'est  trop  peu  de  constater  qu'un  auteur  est  contem- 
porain des  événements  qu'il  raconte,  de  savoir  qu'il  a  écrit 
dans  le  pays  même  où  ces  événements  se  sont  passés, 
d'établir  qu'il  a  consulté  des  témoins  oculaires.  Il  importe 
nn^^i  an  plus  haut  point  de  tenir  compte  de  la  nationalité 


M)  Op.  cit.,  p.  I 


-  ■  (  93  ) 
de  cet  auieur,  des  circonstances  politiques  du  moment,  de 
ses  passions,  de  ses  haines,  de  ses  sympathies.  Et  cela  est 
surtout  indispensable  quand  il  s'agit  d'un  fait  qui  affecte  à 
un  aussi  haut  point  l'amour-propre  national  qu'une  victoire 
ou  qu'une  défaite. 

Toujours,  peut-on  dire,  dans  ce  cas,  on  voit  apparaître 
chez  les  contemporains  deux  versions  contradictoires:  celle 
des  vainqueurs  et  celle  des  vaincus  (1).  Les  mêmes  faits 
sont  racontés  d'une  façon  très  différente  par  les  uns  et  par 
les  autres.  Ils  ne  les  ont  pas  vus  sous  le  même  angle,  et 
l'image  qu'ils  nous  transmettent  d'un  passé  à  jamais  disparu 
s'est  déformée,  en  quelque  sorte,  en  venant  jusqu'à  nous  à 
travers  eux.  Le  principe  de  la  contemporanéité  des  sources 
ne  suffit  pas  à  écarter  ici  toutes  les  chances  d'erreur. Parla 
même  qu'ils  sont  plus  rapprochés  d'une  catastrophe  ou  d'un 
triomphe  national,  les  contemporains  y  sont  plus  sensibles. 
La  réalité  était  devant  leurs  yeux,  mais,  volontairement  ou 
non,  ils  ne  l'ont  pas  vue  comme  elle  était.  Pour  arriver 
à  la  vérité,  il  faut  donc  classer  les  chroniqueurs  suivant 
leur  passion  dominante.  Et  si,  par  exemple,  il  est  essentiel, 
avant  d'aborder  l'élude  de  la  guerre  des  investitures,  de 
distinguer  soigneusement  parmi  les  sources  celles  qui  ont 


(1)  Gilles  leMuisit,  Corp,  Chron.  Fland,  t.  IJ,  p.  243,  écrit,  à  |>ro|H)s 
de  la  bataille  de  Crécy,  ces  lignes  caractéristiques:  Quoniani  evenlus  Ijclii 
est  dubius  et  dum  confliclus  esl  acierum,  unusquisque  bellans  inteudit 
plus  vincere  quam  vinci,  et  non  polest  quispiam  coosiderare  uodique 
confligentes,  neque  bene  de  his  quae  ibidem  eveniuiU  judicare;  sedexilus 
acla  probant  et  idcirco  quia  multi  mulla  dicunl  et  referunl  de  confïictu 
et  pro  parle  régis  Franciae  et  suorum  aliqui  suslinent  ea,  de  quibus  noo 
polest  sciri  certitudo,  et  aliqui  pro  parle  régis  Angliae  et  suorum  susti- 
nent  eliam  illa,  quae  de  vero  nesciunlur,  et  sic  propter  opinloiies  dlver- 
sorum  nolo  posteris  demandare  quod  probare  non  Tal«Tejn,  si'd  ea  quae 
audivi  a  quibusdam  fide  dignis  personis  proposui  hic  intelleclui  futuro- 
rum  salisfacere,  sic  esse  tamen  totaliter  non  atBrmans. 


(  94  )    ■ 

été  écrites  par  des  pariisans  du  pape  de  celles  qui  ont  été 
rédigées  par  des  pariisans  de  l'empereur,  il  ne  l'est  pas 
moins  sans  doute,  à  propos  d'une  bataille,  d'essayer  de 
découvrir,  sous  la  diversité  des  auteurs,  Texislence  et  le 
développement  de  différentes  versions  nationales  (1). 

Qu'il  se  soit  formé,  de  très  bonne  heure,  sur  la  bataille 
de  Courtrai  une  version  flamande  et  une  version  française, 
c'est  une  chose  qui  me  paraît  impossible  à  nier.  Deux 
contemporains,  Guillaume  Guiart  etLodcwijkVan  Velthem, 
raffirment  en  effet  formellement. 

Le  premier  nous  apprend  qu'il  a  écrit  pour  réfuter  : 

Un  roman  que  véu  avoïe 


Que  Flamenz  orent  ordené 

El  où  le  roi,  que  point  n'amoient 

Et  ceus  de  France  diffamoient 

En  manière  de  non  savant, 

Sanz  le  voir  des  faiz  mettre  avant, 

Fors  seul  à  l'eslimacion 

Des  plus  faus  de  leur  nacion. 

Qui  es  granz  trufes  s'emengloient, 

Du  meschief  (le  Courtray  jongloient 

Selon  leur  veuil  et  leur  eommans. 

Mais  en  celui  propre  romans, 

•  .  .  .  toutes  leurs  pertes 
Estoient  aussi  bien  couvertes, 
Que  l'on  pourroit  couvrir  cspiz  (1). 


(1)  C'est  ce  que  Ton  constate  pour  la  bataille  de  Mons-en-Pévèle 
comme  pour  celle  de  Courtrai.  Les  chroniqueurs  flamands  et  les  chroni- 
queurs français,  chacun  de  leur  côté,  y  voient  une  victoire  de  leurs  com- 
patriotes. -  Sur  la  précaution  avec  laquelle  il  faut  se  servir  des  sources 
mslonques  relatives  aux  batailles,  voir  Bernheim,  Lehrbuch  der  hislori- 
schen  Méthode^  p.  376. 

(2)  Guiart,  v.llTeisulv. 


(9§) 

Voilà  des  paroles  qui  ne  peuvent  laisser  subsister  aucun 
doute.  A  répoque  où  Guiart  écrivait,  il  existait  en  Flandre 
une  version  de  la  bataille  que  les  Français  considéraieni 
comme  mensongère.  Il  est  sans  doute  impossible  de  savoir 
à  quel  «  roman  »  Guiart  fait  allusion  dans  ses  vers.  Mais 
ce  que  Ton  peut  toutefois  affirmer,  c'est  que  les  données  de 
ce  texte  ne  devaient  pas  s'écarter  beaucoup  de  celles  que 
nous  trouvons  dans  le  Spiegel  historiael  de  Van  Velthem. 

On  sait  à  quel  point,  en  effet,  le  récit  de  ce  dernier 
porto  la  marque  des  sympathies  de  son  auteur  pour  la 
cause  flamande.  Il  célèbre  avec  enthousiasme  le  triomphe 
de  l'armée  nationale  et  ne  néglige  aucun  détail  pour  en 
rehausser  l'éclat.  Il  décrit  les  prodiges  étranges  ou 
effrayants  qui  précédèrent  le  combat  ;  il  nous  montre  les 
Flamands  dix  fois  moins  nombreux  que  leurs  ennemis, 
mais  soutenus  par  une  piété  ardente  et  animés  par  les 
mâles  discours  de  leurs  chefs.  L'une  après  l'autre,  il  décrit 
les  charges  de  la  chevalerie  venant  se  briser  contre  les 
piques  de  la  lourde  infanterie  des  communes.  Sa  haine 
pour  les  Français  se  trahit  à  chaque  instant  et  le  fait  se 
complaire  en  des  peintures  d'une  atroce  cruauté.  Bref,  il 
est  impossible  de  ne  pas  reconnaître  qu'il  a  écrit  sous 
l'impression  immédiate  de  la  victoire  et  tout  vibrant  encore 
de  l'orgueil  du  triomphe  (1).  Après  l'avoir  lu,  on  se  repré- 
sente la  bataille  de  Courtrai  comme  la  lutte  héroïque  d'un 
petit  groupe  de  pauvres  artisans  contre  une  chevalerie 
superbe  et  innombrable.  C'est,  comme  j'ai  essayé  de  le 
montrer,  la  même  version  de  la  bataille  que  le  moine  de 
Clairmarais  a  introduite  dans  sa  continuation  de  la  Genea- 
logia  Comilum  Flandriae.  On  dirait  qu'il  a  voulu  conden- 
ser en  quelques  lignes,  d'ailleurs  sèches  et  incolores,  la 

(1)  Voyez  mon  premier  travail,  pp.  17  et  suivanlos. 


(96  ) 
longue  et  pittoresque  narration  de  Van  Vcllhcm.  En  tout 
ras,  pour  le  fond  du  récit,  les  deux  auteurs  sont  parfaite- 
ment d'accord.  Ils  représentent  l'un  et  l'aulrc  la  version 
flamande  de  la  bataille  (I). 

M.  Funck-Brenlano  croit  cependant  pouvoir  trouver 
dans  Van  Vehliem  la  confirmation  de  la  version  française. 
11  fait  observer  très  justement  qu'il  existe,  dans  le  Spiegel 
historiael,  un  passage  où  l'auleur  rapporte  que  la  garnison 
du  château  de  Courtrai  attira  par  des  signaux  l'armée  de 
Robert  d'Artois  «  dans  un  terrain  inculte,  plein  de  fossés, 
chose  à  laquelle  ils  ne  s'attendaient  guère  (2)  ».  A  pre- 

(t)  J'avais  placé  aussi,  dans  ma  première  élude,  au  nombre  des  repré- 
sentants de  la  version  flamande,  l'auteur  anonyme  des  Annales  Gandenses. 
Il  y  a  là  une  cerlaine  exagération.  L'auleur  des  Annales  n'appartient  pas 
à  l'historiographie  populaire.  Entre  lui  et  Van  Vellheni,  comme  je  le  faisais 
d'ailleurs  observer  pages  16  et  22,  il  y  a  un  contraste  analogue  à  celui  que 
l'on  remarque,  par  exemple,  entre  Guiarl  et  le  continuateur  de  Guillaume 
de  Nangis.  Tout  ce  que  l'on  peut  dire,  c'est  que  les  sympathies  de  l'auteur 
des  Annales  sont  pour  les  Flamands  et  que  Ton  ne  trouve  pas,  dans  son 
récit  de  la  bataille,  l'épisode  des  fossés  qui  est  la  marque  caractéristique 
de  la  version  française. 

(2)  Funck-Brentano,  loc.  cit.,  p.  39.  M.  Funck-Brentano,  propose  ingé- 
nieusement de  corriger  le  vers  de  Van  Velthem  : 

In  een  nodinge  vol  van  grachten 
en 

In  een  odinge  vol  van  grachten. 

Malheureusement  le  mot  odinge  n'existe  pas  plus  en  néerlandais  que  le 
mot  nodinge.  D'après  une  communication  de  M.  le  D' de  Vreese,  à  Leyde, 
M.  le  professeur  De  Vries  propose  de  lire  :  rodinge.  Celte  correction,  due 
au  savant  le  plus  compétent  en  matière  de  néerlandais  du  moyen  âge,  fait 
disparaître  toutes  les  difficultés.  A  vrai  dire,  on  ne  trouve  pas  dans  les 
textes  d'exemples  de  rodinge,  mais  le  mot  uitrodinghe  prouve  que  cette 
forme  a  existé.  Si  l'on  admet  celte  conjecture,  le  passage  de  Van  Velthem 
s'explique  facilement.  Les  Français  ont  élé  dirigés  par  les  signaux  de  la 
garnison  de  Courlrai  vers  un  terrain  nouvellement  défriché.  Dès  lors,  les 
^rac/j/en  dont  il  est  question  sont  tout  simplement  des  rigoles  d'irrigation 
el  non  des  chausse-lrapes  creusés  par  l'armée  flamande. 


(  a7  ) 

mière  vue,  ces  mois  paraissent,  en  effet,  de  nature  à  corro- 
borer l'asseriion  de  ceux  des  chroniqueurs  français  qui 
attribuent  exclusivement  la  victoire  des  Flamands  à  un 
stralagème  qui  attira  la  chevalerie  vers  des  fossés  dans 
lesquels  elle  vint  s'engloutir  en  chargeant. 

Toutefois,  remarquons-le  bien,  tandis  que  Guiarl  affirme 
que  les  Flamands  attirèrent  par  ruse  l'armée  royale  dans 
ces  fossés,  Van  Velihem  dit  précisément  le  contraire  : 
d'après  lui,  ce  sont  des  signaux  de  leurs  propres  compa- 
triotes qui  dirigèrent  les  Français  vers  ces  obstacles  (i). 
Du  reste,  et  c'est  ici  que  le  chroniqueur  flamand  est  on 
opposition  complète  avec  Guiart  et  Geoffroi  de  Paris, 
Van  Velthcm  fait  culbuter  la  chevalerie  dans  les  fossés, 
non  pendant  l'attaque,  mais  pendant  la  fuile.  M.  Funck- 
Brenlano  cite  deux  passages  du  Spiegel  historiael  où  il  est 
question  de  chevaliers  embourbés  et  massacrés  (2);  mais 
ces  passages  suivent  immédiatement  la  description  d'at- 
taques repoussées  par  les  Flamands.  Les  chevaliers  dont  il 
s'agit  se  sont  donc  jetés  dans  les  fossés  en  battant  en 
retraite.  11  est  d'ailleurs  inutile  d'insister  plus  longtemps  là- 
dessus,  puisque  Van  Velthem  a  eu  soin  de  prolester  for- 
mellement contre  la  version  française  qui  attribuait  aux 
fameux  fossés  toui  l'honneur  de  la  victoire  : 

Nu  doct  u  selc  logen  verslaen 
Ende  segen  van  dcze  gracht  sacn 
Dat  se  die  Fransoyse  en  wistcn  niel 
En  dat  si  daerommc  hadden  't  verdriet  : 
Dat  es  scercn  ende  groct  spel. 
Si  wislen  aile  deso  gracht  wel 


(1)  Van  Velihem,  I.  IV,  § XX 11,  p.  241. 

(2)  Loc.  cit.,  pp.  59  el  40. 

Tome  ji%  5™^  série. 


(98) 

Endc  warcn  se  oec  wcl  Qverleden  ; 
Mner  also  als  si  uchlerwe.rd  treden 
Met  haren  orssen,  dacr  si  deisden 
DatT  hem  van  den  slagen  eysdcn 
Daer  vielcn  si  in  die  grachl  altoe 
Ende  bleven  dacr  vcrsmort  aisoe  (i) 

On  le  vol»,  Flamands  cl  Français  s'accusent  rccipro- 
(juenient  de  mensonge.  Selon  Guiarl,  les  Flamands 
«  jonglent  du  meschief  de  Courirai  selon  leur  veuil  et 
»  leurs  commans  »  ;  selon  Van  Veltliem,  les  Français 
répandent  faussement  le  bruit  qu'ils  n'ont  été  vaincus  que 
parce  que  leurs  troupes  sont  venues  s'engloutir  dans  des 
fossés,  dont  elles  ne  soupçonnaient  pas  l'existence. 

La  version  à  laquelle  Van  Velthem  fait  allusion  est 
évidemment  celle  que  nous  ont  conservée  Geoffroi  de 
Paris,  Gilles  Le  Muisit  et  Villani.  Malgré  des  diiïérences 
parfois  considérables  dans  le  détail,  le  récit  de  ces  sources 
présente  un  caractère  identique. 


(1)  Van  VtUhem,  l  IV,  §  XXXI,  p.  232.  M.  Funck-Drenlanoip.  39)  croit 
devoir  distinguer  le  fossé  (grachl)  dont  Van  Velthem  parie  dans  ce  passage, 
(les  fossés  (grachten)  qui  sillonnaient  le  terrain  dans  lequel  la  garnison  de 
Courtrai  aurait  attiré,  par  des  signaux  mal  compris,  l'armée  française.  Le 
premier  serait,  d'après  lui,  le  ruisseau  de  Groningue  «  que  les  troupes 
royales  tranchirent  en  bon  ordre  au  commencement  de  l'action  et  qui 
fut  plus  lard  un  obstacle  terrible  à  la  fuite  des  débris  de  l'armée.  «  Les 
autres  seraient  des  chausse-trapes  creusés  parles  Flamands.  Je  viens  de 
faire  observer  que  ces  chausse-lrapes  ne  sont  probablement  que  des 
rigoles  d'irrigation.  Quoi  qu'il  en  soit,  d'ailleurs,  de  celte  distinction  faite 
par  M.  F.  lî.,  elle  ne  change  rien  à  la  nature  du  récit  de  Van  Velthem. 
D'après  ce  dmiier,  en  effet,  le  rôle  du  fossé  ou  des  fossés  ne  commence 
(ju'après  l'échec  des  charges  de  la  chevalerie.  L'auteur  du  Spiegel  hislo- 
riael  a  employé,  me  semble-t-il,  le  mot  grachl  tantôt  au  singulier,  tantôt 
au  pluriel,  suivant  les  besoins  de  la  rime  et  du  vers. 


(99) 

Après  avoir  raconté  rengagement  de  l'infanlerie  fran- 
çaise avec  l'armée  flamande,  les  trois  ailleurs  rapporienl 
que  Robert  d'Arlois,  craignant  de  voir  les  gens  de  pied 
niompher  sans  le  secours  de  la  chevalerie,  donna  i 
celle-ci  Tordre  de  charger  cl  que  les  escadrons,  lancés 
dans  un  galop  furieux,  vinrent  se  jeter  dans  les  fossés  ei 
les  marécages,  invisibles  de  loin,  qui  prolégeaienl  le  front 
de  l'armée  flamande.  Il  est  facile  de  se  convaincre  de 
Torigine  française  de  cette  version.  Les  protestations  de 
Van  Vehhem  en  seraient  déjà  une  preuve  suflisanie. 
Mais  pour  peu  que  l'on  examine  de  près  les  texics  qui 
nous  l'ont  transmise,  on  s'aperçoit  facilement  que  leurs 
renseignements  ont  une  source  comnmne  :  les  récils  mis 
en  circulation  par  les  soldats  de  l'armée  vaincue. 

Geofl'roi  de  Paris  n'est  cerlainement  jamais  venu  en 
Flandre.  Sa  description  de  l'expédition  de  1502  n'est 
autre  chose  que  la  reproduction  naïve  des  bruits  qui 
devaient  courir  de  son  temps,  parmi  la  bourgeoisie  pari- 
sienne. Ces  bruits,  répandus  dans  la  foule  par  les  soldats 
revenant  de  Courtrai  (1),  il  les  a  recueillis  et  mis  en 
œuvre  sans  faire  aucun  eff'orl  pour  en  contrôler  la  valeur. 
Patriote  ardent,  haïssant  les  Flamands  de  tout  son  cœur  (2), 
il  s'est  plu  à  exagérer  autant  qu'il  l'a  pu  le  rôle  de  ces 
sinistres  fosses  oh  s'engloutit  la  noblesse  française. 
Comme  je  l'ai  déjà  fait  observer,  il  va  si  loin  dans  cette 
voie,  qu'il  finit  par  ne  plus  considérer  la  bataille  de  Cour- 
trai comme  une  bataille,  mais  plutôt  comme  le  suicide 
en  masse  de  la  chevalerie  (5).  Sa  narration  se  termine 


(1)  Voyez  FuNCK-BRENrANO,  op.  cit.,  p.  56. 

(2)  Voyez,  par  exemple,  v.  654  et  suivants. 

(3)  Voyez  mon  premier  travail,  pp.  29  el  30. 


(  100  ) 
par  une  chaleureuse  apostrophe  adressée  au  roi  pour 
L'engager  à  venger  ses  morts.  Bref,  on  peut  dire  que 
l'inspiration  de  Geoffroi  de  Paris  n'est  pas  moins  patrio- 
tique que  celle  de  Van  Vellhem.  Écrivant  l'un  comme 
l'autre  pour  le  peuple,  ils  se  sont  laissés  entraîner  sans 
résistance  par  le  sentiment  national. 

On  trouve  plus  de  calme  et  plus  de  sang-froid  chez  Le 
Muisit.  Le  bon  abbé  de  Saint-Martin  avait  quatre-vingts 
ans  quand  il  dicta  sa  chronique,  et  il  ne  semble  pas 
d'ailleurs  avoir  jamais  été  un  grand  patriote.  Tournai 
conservait  encore  avec  soin,  au  XIV'  siècle,  son  autonomie 
communale  (1)  ;  elle  était  loin  du  roi  de  France  et  la 
patrie,  pour  ses  bourgeois,  s'arrêtait  aux  frontières  du 
Tournaisis.  Mais  si  Le  Muisit  ne  s'émeut  guère  en  racon- 
tant la  bataille,  il  n'en  est  pas  moins  vrai  cependant  qu'il 
en  a  puisé  son  récit  à  des  sources  françaises.  Il  nous 
raconte  lui-même  avoir  vu  dans  sa  jeunesse  les  fuyards  de 
Courtrai  sous  les  murs  de  sa  ville  natale,  effarés,  mou- 
rant de  faim,  et  cependant  ne  pouvant  manger  tant  était 
grande  encore  leur  terreur  (2).  C'est  une  manière  de 
nous  apprendre  que  c'est  de  ces  fugitifs  qu'il  tient  ses 
renseignements. 

Si  Gilles  Le  Muisit  n'est  pas  un  chaud  patriote,  Villani 
est  un  ennemi  de  Philippe  le  Bel.  On  devrait  donc  s'attendre 
à  trouver  chez  lui  une  description  de  la  bataille  tout  à 
l'honneur  des  Flamands.  Et  pourtant  son  récit  contraste 
aussi  profondément  avec  celui  de  Van  Velthem  que  celui 
de  Geoffroi  de  Paris. 


(1)  Voyez  un  exemple  caraclérislique  dans  le  Corp.  chron.  Flandr. 
I.  II,  p.  465. 

(2)  . .  plures  manducare  non  poleranl  exlerriti   prae   limore.   Corp. 
Chron.  Flandr.,  i.  II ,  p.  196. 


(101  ) 

Cela  seul  suffirait  à  prouver  qu'il  na  pas  en  connais- 
sance de  la  version  flamande.  Connmenl  reiil-il  connue,  du 
reste?  Tout  semble  indiquer  que,  quoi  qu'il  en  dise,  ii  n'a 
jamais  vu  les  rives  de  la  Lys  et  de  l'Escaui  (I).  S'il  en 
avait  parcouru  les  prairies  humides,  il  aurait  eu  bien  soin 
de  ne  pas  parler  des  tourbillons  de  poussière  que  soule- 
vèrent, d'après  lui,  les  sabots  des  chevaux  pendant  la 
charge,  et  de  ne  point  expliquer  par  là  comment  la  caïas- 
irophe  des  premiers  escadrons  échappa  à  la  vue  de  ceux 
qui  les  suivaient  et  qui  vinrent  derrière  eux  s'effondrer 
dans  les  fossés  de  Courtrai.  La  parenté  de  la  narration  de 
Villani  avec  celle  de  Geoff'roi  de  Paris  (2)  est  si  grande  que 
l'on  doit  supposer  que  tous  deux  ont  puisé  à  la  même 
source  :  la  tradition  populaire  française.  Peut-èlre  Tauleur 
do  Vlstoria  fiorentina  a-til  été  aussi  en  rapport  avec 
quelqu'unde  ces  mercenaires  italiens  qui  servaient  sous  les 
ordres  de  Robert  d'Artois.  iMais,  même  dans  ce  cas,  les 
détails  qu'il  nous  rapporte  proviendraient  toujours  d'un 
membre  de  l'armée  vaincue  et,  en  bonne  critique,  on  ne 
pourrait  pas  les  invoquera  l'appui  deGeoffroi  de  Paris  el 
de  Le  Mnisit  (3). 


(I)  Voyez  mon  premier  travail,  page  43. 

(-2)  J'ai  été  eerlainement  irop  loin  dans  mon  premier  Iravail  (p.  41) 
en  disant  que  Geoffroi  de  Paris  avait  été  une  des  sources  de  Villani. 

(3)  M.  Funck-Brentano,  op,  cil ,  p.  46,  pense  que  Villani  a  puise  dans 
des  lettres  envoyées  de  Flandre  en  France  el  en  Italie.  Dans  ce  cas,  se.s 
renseignements  auraient  certainement  une  très  grande  valeur.  Mais 
l'existence  de  ces  lettres  n'est  pas  |)rouvée.  Je  crois  d'ailleurs  que 
M.  Funck-Brenlano  a  raison  d'atlrilmer  au  récit  de  Villani  plus  d'impor- 
tance que  je  ne  l'avais  fait.  Mais  il  n'en  est  pas  moins  vrai  que,  tant  que 
Ton  n'aura  pas  démontré  que  les  renseignements  du  chroniqueur  Oorciilin 
ne  sont  pas  exclusivement  empruntés  aux  relations  des  vaincus,  ou  Ueff» 
le  considérer  comme  se  rattachant  à  la  version  française. 


(  ^02  ) 

De  Texamen  des  sources  que  nous  venons  de  passer 
rapidement  en  revue  se  dégage,  me  semble  l  il,  à  Tévi- 
dence,  lexistcnce  de  deux  versions.  La  première  est 
d'origine  exclusivemenl  flamande,  l'autre  d'origine  exclusi- 
vement française.  Toutes  les  deux  sont  complètement  indé- 
pendantes et  elles  se  contredisent  Tune  Taiitrc.  Toutes 
deux,  enfin,  sont  populaires,  sinon  par  le  ton  et  l'allure, 
au  moins  par  les  matériaux  qu'elles  ont  mis  en  œuvre. 

A  côté  de  Geoffroi  de  Paris,  de  Le  Muisit  et  de  Villani, 
Fauteur  anonyme  de  la  chronique  artésienne  (1)  représente 
aussi  la  version  française  de  la  bataille.  Toutefois,  son  récit 
présente  certains  caractères  particuliers.  M.  Funck-Bren- 
tano  le  considérant  comme  la  source  principale  de  la 
bataille,  il  importe  de  l'examiner  attentivement. 

«  Li  anemi,  écrit  l'auteur  anonyme,  estoient  tout  appa- 
rellié  sur  les  fossés  dehors  Courtray;  lesquels  fossés  il 
avoienl  fait  souiieument  (2)  et  en  plusieurs  lius  cordis 
deseure  les  fossés,  et  en  y  avoit  de  couvers  d'erbres  et  de 
cloies,  si  que  pour  nuire  a  no  gent,  et  ne  pooient  nos 
gens  combalre  a  aus,  s'il  n'entroient  en  ches  fossés  et  en 
ches  maispas.  Et  la  entra  mesire  d'Artois  et  se  bataille,  et 
mesire  Raous  de  Neele,  connestables,  et  li  11  mareschal, 
et  mesire  Jakes  de  Saint-Pol,  et  mesire  Jehans  de  Brûlas, 


(1)  J'appelle  ainsi,  avec  M.  Fnnck-Brentano,  la  chronique  publiée  p;!i- 
De  Smet  sous  le  litre  de  Chronique  anonyme  de  la  guerre  de  Philippe 
le  Bel  contre  Gui  de  Dampierre  {Corp.  Chron.  Flandr.,  l.  IV,  pp.  447- 
502).  Il  faul  lire  sur  ce  texte  les  pages  excellentes  de  M.  Funck-Brentano, 
op.  cit.,  pp.  H  et  suivantes 

(2)  De  Smet  imprime  soutiennent^  qui  n'a  pas  de  sens  M.  Funck- 
Brentano  a  soigneusement  collalionné  le  manuscrit  de  Bruxelles,  Uo61- 
i4564,  qui  a  servi  de  base  à  l'édition  de  De  Smet,  et  y  a  trouvé  la  bonne 
leçon. 


(  ^05  ) 
el  mouli  grnnt  pîenté  de  gent,  qui  estoienl  ordené  h  leurs 
batailles,  et  de  pliiiseurs  autres  chevaliers  el  leurs  gens, 
qui  ne  linrent  mie  conroi  de  leurs  batailles,  pour  le  har- 
demcnl  vi  le  proueche  qu'il  beoieni  h  faire  a  chelui  jour, 
que  tout  y  moururent  et  li  pluiseur  tuoient  li  uns  Paulre, 
car  il  kaoient  es  fossés  et  la  il  noioient  el  esiaignoieni  li 
uns  Fautre.  Et  quant  li  Flamenc  percliurenl  che  meskief, 
qui  se  tournoient  ja  a  desconfiture,  se  luereui  moui  grant 
plerilé  de  no  gent  (2)»  .Tout  en  reconnaissant, avec  M .Funck- 
Breniano,  la  haute  valeur  de  la  Chronique  artésienne^  je  ne 
puis  admettre  toutefois  avec  lui,  qu'en  ce  qui  concerne  lu 
balaille  de  Courtrai  il  faille  mettre  ce  texte  au  premier 
rang.  Il  est  fort  probable,  comme  le  pense  M.  Funck- 
Brentano,  que  l'anonyme  tient  son  récit  de  l'un  des  che- 
valiers (le  la  garnison  du  château  de  Courlrai,  el  vrai- 
semblablement du  châtelain  de  Lens.  Mais  cette  remarque 
fort  juste  ne  suffit  pas  pour  nous  forcer  à  accorder  une 
foi  entière  aux  dires  de  ce  chroniqueur  11  s'agit,  en  effet, 
d'une  bataille  où  les  compagnons  d'armes  du  châtelain  de 
Lens  ont  été  vaincus  et,  dès  lors,  il  est  difficile  de  croire 
que  les  renseignements  provenant  de  ce  dernier  aient  éié 
complètement  impartiaux.  Bien  plus,  le  châtelain  de  Lens 
avait  lui-même  subi  un  échfc  personnel  pendant  le  combat. 
La  sortie  dirigée  par  lui  contre  les  Flamands  avaitété  repous- 
sée par  les  Yprois  (2).  Or,  il  n'est  précisémeni  fait  aucune 
meniion  de  cette  sortie  dans  le  récit  de  l'anonyme.  Le  châ- 
telain (le  Lens  n'a  donc  pas  raconté  à  noire  chroniqueur 


(1)  Corp.  Chron.  Flanir.,  t.  IV,  p.  172. 

(:2)  l|)si  eliam  el  equiles  et  pediles  de  Castro  ul  Flaudrenses  •  U*rgo 
invadeient,  egressi,  ab  Yprensibus  eis  virililer  el  probe  reslslenlibus  ia 
castrum  reversi  turpiter  sunl  coacli.  Annales  Gandenses, 


(  104  ) 
ïous  les  détails  du  combat.  Non  seulement  celui-ci  ne 
souffle  mot  de  la  sortie  de  la  garnison  du  chàleau,  mais  il 
ne  parle  pas  non  plus  de  l'attaque  des  arbalétriers  français 
au  début  de  l'action.  Le  témoin  oculaire  dont  il  tient  ses 
renseignements  ne  lui  a  donc  pas  tout  dit.  Il  a  passé  sous 
silence  plusieurs  épisodes  du  combat  et  il  a,  sans  doute, 
quelque  peu  exagéré  le  rôle,  d'ailleurs  très  important, 
des  fossés  (1)  qui  protégeaient  le  front  des  Flamands.  Je 
ne  vois  donc  aucune  raison  d\ntlribuer  à  la  chronique 
artésienne  une  valeur  supérieure  à  celle  des  sources  que 
nous  avons  étudiées  jusqu'ici.  Elle  reproduit  exclusive- 
ment comme  elles  une  version  d'origine  française,  recueillie 
de  la  bouche  de  l'un  des  combattants.  L'auteur  a  beau,  en 
général,  être  très  exact  et  très  bien  informé,  il  est  prudent 
de  se  défier  de  lui  quand  il  raconte  une  bataille  où  ses 
compatriotes  ont  été  vaincus  et  à  la  suite  de  laquelle  le 
châtelain  de  Lens,  son  patron,  a  été  obligé  de  capituler. 

Nous  venons  de  voir,  dans  quatre  auteurs  contempo- 
rains, trois  Français  et  un  Italien,  une  version  de  la  bataille 
qui  est  la  même  dans  ses  traits  essentiels.  Tous  attribuent 
l'honneur  de  la  journée,  non  aux  Flamands,  mais  aux 
fossés  de  Courlrai.  Cette  version,  comme  nous  l'avons 
remarqué,  a  été  répandue  en  France  par  les  soldats  de 
Robert  d'Artois.  Elle  a  donc  été  connue  de  très  bonne 


(1)  Il  parle  eo  outre  de  chausse-trapes  dissimulés  sous  des  branchages. 
Peul-èlre,  en  effet,  les  Flamands  avaienl-ils  établi  devant  leurs  troupes 
des  défenses  artificielles  (v.  p.  Sn.)  Il  est  possible  aussi  que  le  chroni- 
queur ail  pris  pour  des  chausse-trapes  les  rigoles  d'irrigation  du  rodinge 
dont  il  a  é.é  question  plus  haut  (p.  13  n.  I).  Étant  creusées  dans  un  ter- 
rain nouvellement  défriché,  elles  devaient  être  encombrées  de  branchages 
et  de  broussailles.  Cette  explication  ne  peut  toutefois  être  admise  que  si 
l'on  adopte  la  conjecture  proposée  par  M.  De  Vries. 


(  iOa  ) 
heure,  et  nous  savons  que  Van  Velihem  en  avait  cmendu 
parler.  En  revanche,  il  a  certainement  ignoré  celle  dont  le 
premier  représentant  est  Guillaume  Guiart,  car  il  n'cùl 
certainement  pas  manqué,  si  elle  était  venue  jusqu'à  lui,  de 
la  repousser  énergiquement.  Cest  dans  Guiart,  en  effel, 
que  nous  voyons  pour  la  première  fois  les  Flamands 
ticcusés  de  trahison  :  ils  auraient  lâchement  attaqué  par 
derrière  la  chevalerie  qui  se  retirait  généreusement  à  leur 
demande, afin  de  leur  laisser  du  champ  pour  combattre  el 
l'auraient  poussée  dans  le  fossé  qui  coupait  le  champ  de 
bataille  (1).  Sous  cette  forme,  la  version  française  me 
paraîl  mériter  le  nom  de  légende.  M.  Funck-Brentano 
tout  en  admettant  que  la  victoire  des  Flamands  est  due 
à  la  ruse  n'hésite  pas  d'ailleurs  à  considérer  les  détails 
fournis  par  Guiart  comme  invraisemblables.  Mais  il  croit 
devoir  défendre  la  bonne  foi  de  l'auteur  de  la  Branche 
lies  royaux  lignages. 

«  Guiart,  dil-il  (2),  ne  combattit  pas  à  Courlrai,  puis- 
qu'il ne  vint  en  Flandre  qu'en  1304,  et  s'il  fut  en  rapport, 
ce  qui  paraît  vraisemblable,  avec  l'un  ou  l'autre  témoin  de 
la  bataille,  ce  fut  avec  l'un  des  soldats  qui  se  trouvaient 
dans  l'arrière-garde  de  l'armée.  Cette  arriére-garde  était 
composée,  en  majeure  partie,  de  soldats  d'infanterie  fran- 
çaise, compagnons  d'armes  de  Guiart.  Placée  sous  le 
commandement  des  comtes  de  Saint-Pol  el  de  Boulogne, 
elle  prit  la  fuite  avant  de  s'engager  dans  la  mêlée  et  ne  put 
apercevoir  ce  qui  se  passait  dans  la  plaine,  au  delà,  où  l'on 
se  battait.  Il  faut  songer  que  l'on  ne  voit  que  bien  peu 


(1)  Voyez,  mon  premier  travail,  pp.  ^4  et  suivantes. 

(2)  Op.  cit.,  pp.  26-28. 


(  i06  ) 
devant  soi  quand  on  est  placé  dans  une  foule,  sur  un  terrain 
uni.  Aussi  les  manœuvres  de  rarmce  française  au  début  du 
combat  sont-elles  décrites  par  Guiarl  d'une  manière  qui 
semble  exacte,  car  elle  est  en  harmonie  avec  la  disposition 
du  terrain...  Puis,  le  récit  devient  confus  et  invraisem- 
blable.  » 

Ce  raisonnement  est  sans  doute  1res  ingénieux,  mais  il 
est  bien  conjectural.  On  pourrait  dire,  avec  autant  de 
vraisemblance,  que  Guiart,  si  bien  informé  des  débuts  de 
la  bataille,  a  dû  tenir  ses  renseignements  d'un  soldat  de 
cette  avant-garde  dont  il  décrit  fidèlement  les  mouve- 
ments. 

En  tout  cas,  parmi  les  troupes  qui  furent  envoyées  en 
Flandre  en  1504-  et  dont  Guiart  faisait  partie,  devaient  se 
trouver  plusieurs  des  combattants  de  Courtrai.  Il  e>t 
même  fort  possible  que  notre  auleur  ait  été  en  rappoit 
avec  des  hommes  qui  avaient  servi  dans  l'armée  llamande. 
Ce  qui  est  sûr,  en  tout  cas,  c'est  qu'il  s'est  trouvé  dans 
d'excellentes  conditions  pour  s'instruire  des  diverses 
opérations  de  la  bataille.  Dès  lors,  il  est  permis  de 
croire  qu'il  n'a  introduit  dans  son  récit  l'épisode  de  la 
ruse  déloyale  à  Inquelle  les  Flamands  auraient  eu  recours, 
que  pour  pallier  la  défaite  de  ses  compatriotes.  Cela  est 
d'autant  plus  vraisemblable  que,  comme  il  l'avoue  lui- 
même,  il  écrit  pour  réfuter  les  récits  propagés  par  l'ennemi. 
Et  si  l'on  ne  peut  accorder  une  foi  entière  au  chant  de  vic- 
toire de  Van  Velthem,  il  est  difficile  de  ne  pas  se  défier  du 
plaidoyer  de  Guiart  (1). 


(1)  D'après  M.  Kôhler,  op.  cit.,  p.  250,  Guiart  aurait,  par  amour-propre 
national,  introduit  certains  détails  inexacts  dans  son  récit  de  la  bataille 
de  Mons-en.Pévèle:  «  Die  Abw-ichungen  Guiarls  lassen  sich  zum  Theil 
als  absichlliche  Enstellung  aus  nalioDaler  Eiteikeil  erkennen.  » 


(  107  ) 
On  retrouve  la  version  de  Guiart  quelque  peu  modifié*' 
dans  les  chroniques  du  bourgeois  de  Valenciciines,  de 
Jean  d'Ouiremeuse,  de  Jean  de  Winlerihur  cl  d'Oilokar  de 
Siyrie  (1).  De  ces  auteurs,  les  trois  premiers  n  ont  cvidem- 
ment  aucune  valeur  historique.  Rien  ne  permet  de  supposer 
qu'ils  aient  consulté  des  témoins  oculaires,  ou  qu'ils  aient 
eu  à  leur  disposition  des  renseignements  originaux.  lUont 
tout  simplement  inséré  dans  leurs  écrits  et  sans  chercher  à  en 
contrôler  l'exactitude,  un  récit  venu  jusqu'à  eux.  Il  n'en  est 
pas  de  même  pour  Ottokar.  Celui-ei  affirme  qu'il  tient  sa 
relation  delà  bataille  de  la  bouche  même  de  l'un  descofubai- 
tants.  M.  0.  Lorenz  (2)  et,  après  lui,  M.  Funck-Brentano  (3) 
pensent  que  ce  combattant  a  du  faire  partie  de  l'armée 
flamande.  Si  cela  est  exact,  il  est  évident  que  nous  n'avons 
plus  le  droit  de  considérer  comme  légendaire  l'épisode  de 
la  ruse  employée  par  les  Flamands  qu'Ottokar  rapporte  à 


(1)  Voyez  mon  premier  travail,  pp.  46,  37  et  34. 

(:2)  Deuischlnnds  Gescltkhtsquellen  im  Miltelaller,  l.  i.  p.  i49. 

(3)  Op.  cil.,  |).  60.  D'après  M.  i-'unck-Brenlano,  si  le  hailleiir  de  nou- 
velles d'Oilokar  a  Ml  partie  de  l'armée  française,  ou  bien  il  apparlenail 
à  l'arrière-garde,  qui  a  pris  la  fuite  avant  de  s'èue  ballue,  ou  bleu  II 
marchait  dans  l'un  des  corps  qui  furent  mêlés  à  l'aclion.  La  première 
hypothèse  doit  être  rejelée,puisqu'Ollokar  rapporte  quelelémoin  oculaire 
d'après  les  renseignemenls  de  qui  il  écrit  :  «  fui,  durant  le  combat  en  si 
grande  besogne,qu'il  ne  put  bien  voir  ce  qui  se  passait  ».  Reste  la  seconde 
alternative.  M.  Funck-Brentano  croit  devoir  l'écarter  également  en  allé- 
guant que  presque  tous  ceux  qui  se  mesurèrent  aux  Flamands  furent 
massacrés,  et  que,  d'ailleurs,  si  noire  combattant  avait  réussi  ù  fuir,  «  il 
n'aurait  pu  renseigner  Ottokar  d'une  manière  si  particulière  sur  la  fin  du 
combat  <.  Ce  raisonnement  est,  sans  doute,  très  Ingénieux.  Mais  on 
admettra  cependant  que  ceux  des  soldats  de  l'armée  française  qui  ont  pu 
échapper  à  la  mort  ont  eu  le  temps,  avant  de  rentrer  dans  leurs  foyers,  c'e 
se  renseigner,  auprès  de  leurs  camarades,  sur  les  épisodes  du  combat  dont 
ils  n'avaient  pas  été  les  témoins. 


(  i08  ) 
peu  près  de  la  même  manière  que  Guiarl,  puisque  cet, 
épisode  se  (rouverait  confirmé  par  le  témoignage  formel  de 
l'un  de  ceux  qui  précisément  auraient  eu  tout  intérêt  à  le 
nier  (1).  Mais  tout  semble  indiquer  que  le  témoin  oculaire 
dont  se  réclame  Ottokar  a  servi  sous  les  ordres  de  Robert 
d'Artois.  Il  serait  bien  invraisemblable  que  le  poète 
autrichien  eût  rencontré,au  fond  de  rAllemagne,quelqu'un 
de  ces  artisans  dont  se  composait  l'armée  flamande  en  1 302. 
Au  contraire,  les  habitudes  nomades  des  troupes  féodales 
expliquent  très  bien  qu'il  ait  été  en  rapport  avec  un  homme 
d'armes  aux  gages  de  Philippe  le  Bel.  Nous  pouvons 
d'ailleurs  invoquer  ici  mieux  qu'une  simple  vraisemblance. 
Geoffroi  de  Paris  nous  apprend  que  l'armée  française  à 
Courtrai  comprenait  des  mercenaires  allemands  (2).  Quoi 
de  plus  naturel  que  de  voir  dans  Tun  de  ces  Allemands 
rentrant  dans  ses  foyers,  après  le  licenciement  de  l'armée 
royale,  le  bailleur  de  nouvelles  d'Ottokar?  Ce  n'est  donc 
pas  d'une  source  flamande  que  ce  dernier  tient  ses 
renseignements  sur  la  bataille.  Le  témoin  oculaire  qu'il  a 
interrogé  lui  a  fait  un  récit  analogue  à  celui  de  Guiart  :  il  a 
cru  ou  il  a  voulu  croire  que  la  journée  n'avait  été  perdue 
(|ue  grâce  à  la  déloyauté  de  l'ennemi.  Au  fond  donc,  c'est 


(1)  Cela  est  d'ailleurs  précisémenl  une  présomption  contre  Vorigine 
flamande  des  renseignements  fournis  à  Ottokar.  En  règle  générale,  le 
récil  que  l'ail  d'une  bataille  le  soldat  qui  y  a  assisté  est  à  l'honneur  de  ses 
compagnons  d'armes.  Cela  est  vrai  surtout  quand  ce  soldat  a  fait  partie 
de  l'armée  victorieuse,  il  faudrait  donc  des  preuves  bien  fortes  pour 
devoir  admettre  qu'Ottokar  a  été  en  rapport  avec  un  Flamand. 

(2)  V.  1077.  En  l'osl  avoit  maint  Alement  qui  tuit  estoient  soudoier. 
Les  Annales  Gandenses  parlent  aussi  de  la  présence  de  muKi  Aleman- 

nie  comités  dans  l'armée  française.  Les  mercenaires  allemands  du  moyen 
âge  étaient  surtout  recrutés  dans  l'Allemagne  du  Sud.  Cela  rend  d'autant 
plus  vraisemblable  l'opinion  (jue  l'un  de  ceux  qui  avaient  assisté  à  la 
bataille  de  Courtrai  a  été  en  ra!)po!t  avec  Oltoknr. 


(  109  ) 

bien  la  seconde  version  française  que  nous  trouvons  dans 
le  poète  autrichien. 

Il  est  temps  de  tirer  les  conclusions  de  l'élude  que  nous 
venons  de  faire.  Elles  peuvent,  me  semble-i-il,  se  résumer 
ainsi  :  l'ensemble  des  sources  relatives  à  la  bataille  de 
Couitrai  se  divise  en  deux  groupes  :  le  premier  représente 
la  version  flamande  (Van  Velihem,  Genealogia  Comitum 
Flandriae)(i);  le  second  représente  la  version  française. 
Celle-ci,  à  son  tour,  nous  apparaît  sous  deux  formes  diffé- 
rentes. Avec  Geoffroi  de  Paris,  Le  Muisit,  Villani  et  Pauteur 
de  la  chronique  artésienne,  elle  explique  la  défaite  des 
Français  par  la  chute  de  la  chevalerie  dans  des  fossés 
naturels  ou  artificiels.  Avec  Guiart  et  Oltokar  de  Slyrie, 
elle  cherche  dans  la  trahison  ou  tout  au  moins  dans  la  ruse, 
la  cause  de  la  victoire  des  Flamands. 

Sous  cette  seconde  forme,  la  version  française,  ai  je  dit, 
est  une  légende.  A  part  Guiart  et  Oltokar  de  Slyrie,  aucun 
auteur  ne  parle  de  trahison.  Geoffroy  de  Paris,  dont  la  haine 
pour  les  Flamands  est  si  grande,  ne  leur  reproche  rien  de 
semblable  (2).  Le  chroniqueur  artésien  qui  a  probable- 
ment été  en  rapport  avec  un  homme  de  guerre,  le  châte- 
lain de  Lens,  est  dans  le  même  cas  (3).  Gilles  Le  Muisil, 

t 

(1)  Pour  les  Annales  Gandenses,  v.  p.  22,  u.  2. 

(2)  M  Fuock-Brenlano,  o/î.  cit.,  p.  56,  croil  trouver  dans  GcolTroi  de 
Paris  la  preuve  que  les  Flamands,  à  l'approche  de  la  chevalerie,  baUireiit 
en  relraile  derrière  les  fossés.  Sur  ce  passage,  voir  Koliler,  toc.  cit.,  p.  235. 
Quand  même  d'ailleurs  il  faudrait  prendre  les  vers  de  GeolTroi  dans  le 
sens  que  leur  attribue  M.  Funck-Brenlano,  il  n'en  r«'sulterail  pas  que 
celle  retraite  des  Flamands  fût  une  ruse  de  guerre.  Le  chmniqueur  ne 
dii  pas  un  mol  de  cela. 

(3)  Il  semble,  au  contraire,  approuver  les  Flamands  d'avoir  dissimulé 
lesobsiacles  dont  ils  avaient  parsemé,  d'après  lui,  le  champ  de  bataille.  Il 
dit,  en  elTei,  qu'ils  avaient  creusé  soulieument  des  fossés.  Or,  cet  adverbe 
n'a  pas  le  sens  de  traîtreusement,  mais  celui  de  sublilemeul,  habileiueiil. 


(  iio) 

qui  a  interrogé  sous  les  murs  île  Courtrai  les  fuyards  de 
rarnice  française,  est  égnlement  muet  sur  ce  point.  Ce  der- 
nier fait  est  décisif.  On  sait  combien  une  armée  vaincue  est 
facilement  accessible  au  soupçon  de  trahison.  On  n'ignore 
pas  combien  de  fois  le  cri  sinistre  de  trahis!  trahis!  retentis- 
sant sur  les  champs  de  bataille,  y  a  causé  dëpouvantables 
paniques.  Il  serait  facile  d'accumuler  ici  les  exemples  en 
interrogeant  les  chroniqueurs  de  tous  les  siècles  du  moyen 
âge.  Et  pourtant  ces  soldats,  avec  qui  Le  Muisit  a  causé  le 
soir  même  du  combat,  ne  lui  ont  parlé  ni  de  trahison  ni 
dVmbûches  dressées  par  l'ennemi.  Quelques  jours  plus 
tard,  les  milices  parisiennes,  de  retour  dans  la  grande  ville, 
ont  gardé  la  même  réserve.  Manifestement,  sous  le  coup 
de  la  première  impression  l'armée  française  n'a  pas  cru 
qu'elle  avait  été  vaincue  par  traîtrise.  C'est  un  peu  plus 
lard  seulement  que  ce  bruit  a  commencé  à  se  répandre. 

A  mon  avis,  il  aura  été  mis  en  circulation  par  des  cheva- 
liers cherchant  à  expliquer  leur  défaite  en  l'attribuant  à  la 
perfidie  de  l'ennemi.  Si  la  première  version  française  ne 
laissait  planer  aucun  doute  sur  le  courage  des  troupes 
féodales,  elle  permeitait  au  moins  de  leur  adresser  le 
reproche  d'avoir  tout  compromis  par  leur  imprudence.  Et, 
en  réalité,  la  plupart  des  auteurs  qui  nous  l'ont  conservée 
ne  se  font  pas  faute  de  blâmer  la  valeur  inconsidérée  de  la 
chevalerie.  Dès  lors,  au  contraire,  que  l'on  admet  une 
trahison  de  la  part  des  Flamands,  tout  s'explique,  et 
la  victoire  de  Courtrai,  au  lieu  de  leur  être  un  litre  de 
gloire,  tourne  à  leur  honte  et  à  leur  confusion.  Ce  qui  me 
paraît  confirmer  cette  hypothèse,  c'est  que  la  version  qui 
accuse  de  traîtrise  l'armée  communale  a  été  bien  moins 
répandue  que  celle  de  Geoffroi  de  Paris.  C'est  une  preuve. 


(  in  ) 

me  semblc-t-il,  de  son  caractère  artificiel.  On  peut  consialer 
aussi  que  celte  version  comporte,  chez  les  auteurs  qui  Ponl 
recueillie,  des  détails  très  différents.  Ils  sont  d'accord  sur 
la  perfidie  des  Flamands,  mais  chacun  d'eux  raconte  h  sa 
manière  la  ruse  employée  par  ceux-ci.  Leurs  tendances 
sont  les  mêmes,  mais  leurs  récits  sont  autres  :  c  est  une 
raison  sérieuse  de  s'en  défier. 

Si  nous  comparons  à  celte  version  légendaire,  artificielle 
cl,  suivant  toute  apparence,  inventée  après  coup,  la  version 
|)opulaire  flamande  et  la  version  populaire  française,  nous 
trouverons  de  leur  côlé  beaucoup  plus  de  naïveté  et  dcsin- 
eérité. 

Chacune  d'elles,  sans  doute,  est  une  version  nationale. 
11  ne  faut  pas  demander  à  Van  Vellhem  et  à  Geoffroi  de 
Paris  de  l'impartialité,  du  sang-froid  ou  des  informations 
bien  exactes.  Chacun  d'eux,  comme  on  dit,  n'a  entendu 
qu'une  cloche  et  ne  se  soucie  pas  d'en  entendre  davantage. 
Ils  n'onl  écrit  que  pour  leurs  compatriotes  :  ils  ne  songent 
|)as  à  faire  œuvre  d'historien.  Il  ne  faut  leur  demander 
pour  l'ennemi  ni  justice,  ni  indulgence.  lisent  vu  les  évé- 
nements par  les  yeux  des  combattants  de  leur  nation,  cl 
lont  sait  que  les  combattants  voient  les  choses  différem- 
ment selon  qu'ils  sont  vainqueurs  ou  vaincus.  Rien  d'éton- 
nant donc  à  ce  que  la  version  populaire  flamande,  comme 
la  version  populaire  française,  soient  toutes  deux  fortement 
exagérées,  l/une  n'attribue  l'honneur  de  In  journée  qu'à  la 
vaillance  des  troupes  communales;  l'autre  n'explique  la 
défaite  de  Robert  d'Artois  que  par  les  fossés  dans  lesquels 
s'abima  la  chevalerie.  La  vérité,  sans  doute,  est  entre  les 
deux.  En  réalité,  les  fossés  de  Courtrai  semblent  avoir  joué 
un  rôle  analogue  à  celui  du  fameux  chemin  creux  d*Oiiain 


(  ii2  ) 

pendant  la  bataille  de  Walerloo  (1).  Ils  ont,  sans  doute, 
grandement  coniribiié  à  la  victoire  des  Flamands,  mais  ils 
ne  sulïisent  pas  à  l'expliquer. 

A  Courtrai,  les  Flamands  savaient  qu'il  fallait  vaincre 
ou  mourir.  Après  le  massacre  des  Français  à  Bruges,  ils 
ne  pouvaient  plus  compter  sur  la  clémence  de  Philippe  le 
Bel.  Le  roi  était  bien  décidé  à  tirer  des  révoltes  un  châti- 
ment exemplaire,  et  personne  ne  s'y  trompait  (2).  La 
position  prise  par  l'armée  communale  sous  les  murs  de 
Courtrai  prouve  d'ailleurs  clairement  qu'elle  était  décidée 
à  une  lutte  sans  merci  :  vaincus,  en  effet,  les  Flamands 
eussent  été  dans  l'impossibilité  de  battre  en  retraite.  Dans 
ces  conditions,  on  s'explique  fort  bien  l'opiniàireté  de  leur 
résisiance.  Malgré  l'obstacle  des  fossés,  ils  eussent  été  rom- 
pus par  les  chevaliers  s'ils  ne  se  fussent  tenus  inébranla- 
blement  à  leur  poste. 

Un  grand  nombre  de  chevaliers,  en  effet,  franchirent  les 
fossés  et  vinrent  donner  contre  les  Flamands,  dont  les 
rangs  furent  un  instant  ébranlés  (3). 

Il  est  donc  permis  de  dire  que  la  version  de  Geoffroi  de 
Paris,  qui  fait  s'abimer  l'armée  française  dans  un  marais,  si 
elle  n*est  pas  complètement  inexacte,  est  au  moins  fort  exa- 
gérée. Elle  a  démesurément  grossi  un  des  épisodes  de  la 


(1)  Celle  comparaison  m'est  indiquée  par  M.  le  général  Henrard.  D'après 
lui,  Rol)ert  d'Artois  a  commis  à  Courtrai  la  même  faute  que  Lefrbvre-Des- 
noueltes  à  Waterloo  :  celle  de  charger  sans  avoir  fait  éclairer  sa  cavalerie. 

(2)  Francosque  qui,  sicut  clare  postea  compertum  est,  si  vixissenl 
crudelia  facta  in  Flandria  exercere  proposuerant.  Annales  Gandenses. 

(ù)  KoHLER,  loc.  cit.,  pp.  238  et  suivantes.  Vellhem  et  le  continuateur 
de  Guillaume  de  Nangls  rapportent,  chacun  de  leur  côté,  que  les  chevaliers 
français  parvinrent  au  milieu  des  rangs  de  l'armée  flamande.  C'est  plus 
qu'il  n'en  faut  pour  prouver  qu'ils  ne  s'engloutirent  pas  tous  en  chargeant. 


bataille.  Elle  forme  exactement  la  conlre-parlie  du  récit  de 
Van  Vellhem  qui,  de  son  côlé,  ne  mentionne  pas  les 
obstacles  qui  rompirent  l'élan  des  charges  de  la  cavalerie. 
Nous  avons  conservé  d'ailleurs  deux  témoignages  de 
haute  valeur,  l'un  d'origine  française,  l'autre  d'origine 
flamande,  dont  la  lecture  suiïit  à  prouver  que  les  deux 
versions  nationales  ne  renferment  ni  l'une  ni  l'autre 
la  vérité  tout  entière.  Je  veux  parler  des  Annales  Gan- 
denses  et  de  la  continuation  de  la  chronique  de  Guillaume 
de  Nangis.  Les  auteurs  de  ces  deux  ouvrages  sont  des 
ecclésiastiques,  plus  dégagés  naturellement  des  passions  et 
des  haines  politiques  ou  nationales  que  le  monde  laïc  qui 
les  entourait  (1).  Écrivant  en  latin,  ils  s'adressent  non  pas  au 
peuple,  mais  à  un  public  relativement  instruit  et  éclairé. 
On  pourra  trouver  chez  eux  plus  de  calme  et  d'impartia- 
lité que  dnns  l'historiographie  en  langue  vulgaire.  Tous 
deux  d'ailleurs  ont  été  à  même  d'être  parfaitement  bien 
renseignés.  L'auteur  des  Annales  a  vécu  et  écrit  à  Gand. 
Quant  au  continuateur  de  Guillaume  de  Nangis,  on  sait 
qu'il  a  écrit  à  l'abbaye  de  Saint-Denis,  pendant  le  règne  de 
Philippe  le  Bel  (2).  C'est  au  moine  de  Gand  et  au  moine  de 
Saint-Denis  qu'il  faut  nous  adresser,  en  dernier  recours, 
pour  aboutir  à  un  jugement  sur  la  valeur  des  versions  popu- 
laires répandues  par  leurs  compatriotes.  Échappant  aux 
influences  extérieures,  à  l'abri,  dans  leurs  calmes  cellules, 
des  biuits  de  la  rue  et  des  bruits  des  camps,  ces  paisibles 
religieux  pourront  seuls  parler  de  la  bataille  sans  haine  et 


(1)  Voyez  mou  premier  travail,  p.  25. 

(2)  Géraud,  Chronique  de  Guillaume  de  Nanyis,  t.  I,  p.  x\u.  tîérauil 
dit,  à  propos  du  premier  continua  leur  de  Nangis  :  «  Son  amour  pour  l;i 
vériié  se  révèle  clairemenl  dans  la  prière  qu'il  adresse  à  ses  frért's,  d«* 
corriger  les  endroits  de  ses  écrils  où  ils  trouveraient  quelques  erreurs.  » 

Tome  ji%  ^""^  série.  8 


(  H4  ) 
sans  passion.  A  vrai  dire,  les  événements  militaires  les 
iniéressenl  peu  :  ce  n'est  pas  à  eux  qu'il  faut  demander 
des  détails  précis  sur  les  opérations  des  deux  armées.  A  ce 
point  de  vue,  les  chroniqueurs  qui  ont  recueilli  les  sou- 
venirs des  soldats  sont  des  sources  bien  plus  précieuses. 
Mais  ce  n'est  point  de  cela  qu'il  s'agit  ici.  Nous  ne  consul- 
lerons  les  deux  moines  que  pour  obtenir  d'eux  un  juge- 
ment dY'nsemble,  une  appréciation    donnée  sine  ira   et 

studio. 

M.  Funck-Brenlano  a  déjà  fait  remarquer  excellemment 
que  les  Aimales  Gandenses  ne  permettent  pas  d'adopter 
sans  d'expresses   réserves  le  récit  de  Van  Vellhem  (1). 


(1)  M.  Funck-lirentano  (p.  32)  croit  que  les  Annales  Gandenses 
confirmenl  la  version  française  qui  alli'ibue  aux  fossés  tout  Thonneur 
de  la  journée  de  Courlrai.  Dans  son  récit  de  la  bataille  deMons-en- 
Pévèle,  l'auteur  des  Annales  écùl  :  »  Franci...  lerga  vertenles .. 
fugerunt;  et  insequentibus  eos  Flandrensibus,  ipsorum  valde  multi, 
equis  eorum  fessis  et  lassis,  in  puleis  et  fossalis  quae  plurima  erant  in 
campo  illo  cadentitus  et  muluo  se  opprimentibus  ,  sessores  cum  ois 
suffocali  sunt.  Hoc  eliam  periculoso  infortunio  plures  eliam  in  Curtraco 
nioriui  sunl  quam  occisi.  Hoc  idem  etiam  periculum,  licet  non  ita  grave, 
Flandrensibus  hic  eos  insequentibus  evenit.  »  M.  Funck-lîrontano 
conclut  du  mot  hic  que  Tauteur  des  Annales  avoue  implicitement  qu'à 
Courlrai  la  chevalerie  s'effondra  dans  les  fossés  non  pendant  la  fuite, 
mais  pendant  l'aliaque.  Je  ne  sais  s'il  n'est  pas  nécessaire,  pour 
admettre  cette  interprétation,  d'attribuer  au  latin  des  Annales  une 
précision  à  laquelle  ne  nous  ont  guère  habitués  les  écrivains  du  moyen 
âge.  Si  le  chroniqueur  dit  qu'à  Mons-en-Pévèle  les  Français  sont  tombés 
dans  les  fossés  en  fuyant  devant  les  Flamands  qui  les  poursuivaient, 
il  ne  s'ensuit  pas  qu'à  Courtrai  la  même  mésaventure  leur  soit  arrivée 
pendant  qu'ils  chargeaient.  A  y  regarder  de  près,  je  crois  même  que  le 
texte  en  question  des  Annales  vient  à  l'appui  de  la  version  flamande  de 
la  bataille.  A  Courlrai  comme  à  Mons  en-Pévèle,  les  Français  ont  culbuté 
dans  les  fossés  parce  que  leurs  chevaux  étaient  harassés  (equis  fessis  et 
lassis).  Il  en  résulte  que  cette  catastrophe  s'est  produite  à  la  fin  du 
combat  et,  par  conséquent,  à  Courtrai,  lors  de  la  débandade  des  troupes 
fran!;aises. 


(  H5  ) 
Dans  les  quelques  lignes  qu'elles  consacreni  à  la  balaillc, 
elles  nous  apprennent  que  celle-ci  dura  1res  peu  de  temps 
que  fort  peu  de  Flamands  y  perdirent  la  vie  et  que  le 
nombre  des  Français  noyés  dans  les  fossés  dépassa  de  beau- 
coup le  nombre  de  ceux  qui  furent  tués  en  comballanl.  Nous 
voilà  loin,  comme  on  le  voit,  de  l'épique  narration  du  Spieyel 
hisioriael.  Nous  sommes  forcés  de  conclure  que  Van  Vcl- 
tliem  a  singulièrement  poétisé  les  événements  el,  qu'on  le 
remarque  bien,  celle  conclusion  est  d'aulant  plus  certaine 
que  Tauleur  des  Annales,  loin  d'être  hosiile  à  la  eausr 
flamande,  ne  cache  pas,  au  contraire,  ses  sympathies  pour 
elle. 

Mais  s'il  faut  se  défier  du  récit  de  Van  Vellhcm,  il  i.c 
s'ensuit  pas  que  Ton  doive  adopter  celui  de  Geoffroi  de  Paris, 
de  Lé  Muisil,  de  Villani  el  du  chroniqueur  artésien.  Si  le 
poêle  flamand  a  exagéré  la  longueur  et  racharnemeni  ilu 
combat,  ces  derniers  ont,  en  revanche,  donné  à  Tépisodc 
des  fossés  une  importance  qu'il  n'a  pas  eue.  La  tradition 
populaire  qu'ils  représentent  n'est  pas  plus  exacte  que  celle 
que  lui  opposent  les  vainqueurs.  Le  témoignage  du  continua- 
teur de  Guillaume  de  Nangis  ne  leur  est  pas  plus  favo- 
rable que  celui  du  moine  de  Gand  ne  lest  à  Van  Vellhcm. 

«  Nos  chevaliers,  dit  le  moine  de  Saint-Denis,  ayant 
dans  leurs  forces  une  confiance  orgueilleuse  et  méprisnnl 
leurs  adversaires,  gens  de  petite  condition,  donnèrent  aux 
fantassins  qui  formaient  l'avant-garde  l'ordrede  se  replier, 
ne  voulant  pas  que  la  victoire  qu'ils  se  croyaient  eerlains 
d'obtenir  sur  l'heure,  put  êlrc  allribuée  à  l'infanterie,  <i 
dans  leur  imprudente  vanité,  ils  s'élancèrent  en  désordre 
contre  l'ennemi.  Les  Brugeois  leur  opposèrent  vaillam- 
ment le  fer  de  leurs  lances  excellentes,  qu'on  appelle 
fjolhendar,  el  mirent  à  mort  loijs  ceux  qui,  dans  leur  élan, 


(  H6  ) 
vinrent  heurter  contre  eux  (1).  »  On  voit  que  ee  texte 
ne  mentionne  pas  la  moindre  ruse  employée  par  les 
Flamands  :  il  ne  parle  même  pas  des  fameux  fossés,* 
il  attribue  la  défaite  des  Français  à  l'imprudence  de  la 
chevalerie  et  n'hésite  pas  à  reconnaître  la  vaillance  de  leurs 
adversaires  (virililer  impetentes). 

Si  la  version  populaire  flamande  est  inexacte,  la  version 
populaire  française  ne  l'est  donc  pas  moins,  et,  comme 
je  le  disais  plus  haut,  la  vérité  est  sans  doute  entre  les 
deux. 

Il  me  reste  à  dire  un  mot  des  pièces  justificatives  que 
IM.  Funck-Brentano  a  annexées  à  son  travail.  La  première 
cfontienl  le  relevé  des  dépenses  extraordinaires  faites  dans 
l'hôtel  de  Robert  d'Artois  pendant  la  campagne  de 
Flandre,  avant  et  après  la  bataille  de  Courtrai  :  On  y  lit 
(p.  80)  le  passage  suivant  :  «  Le  sixième  jour  de 
juignet,  à  Marqueté,  lesqiieles  furent  bailliées  à  monsei- 
gneur Pierre  l'Orrible,  pour  paier  à  ceus  qui  remplissoient 
les  fossiés  devant  les  batailles  Monseigneur,  xiii  liv., 
10  s.  10  d.  par.  «  M.  Funck-Brentano  voit  dans  ce 
texte  la  preuve  que  Geoffroi  de  Paris  ne  se  trompe  pas 
quand  il  rapporte  que  les  Flamands  avaient  coupé  de 
fossés  le  pays  que  devait  traverser  l'armée  fiançaise  en 
marchant  sur  Courtrai  (2).  11  me  paraît  difficile  d'admettre 
cette  opinion.  Si  les  Flamands  avaient  étendu  jusqu'à 
Marquette  leurs  travaux  de  défense,  il  est  certain  qu'ils 
ne   les    auraient   pas    abandonnés   sans   combattre.    Or, 


(1)  Chronique  de  Guillaume  de  Nan gis,  édition  Géraud,  l.  I,  p.  551. 
M.  Funck-BreDtano  a  négligé  d'étudier  ce  texte. 

(2)  GeoffroijV.  106-2  et  suivants. 


(  ii7  ) 
ni  les  comptes  de  Thôlel  de  Robert  d'Artois,  ni  aucune 
autre  source,  à  ma  connaissance,  ne  mentionner  d'engage- 
ments avant  la  bataille  de  Courtrai.  Il  est  donc  fort 
probable  que  les  fossés  dont  il  s'agit  sont  tout  simplement 
ces  ruisseaux  et  ces  rigoles  d'irrigation  qui  coupent  en  si 
grand  nombre  la  plaine  des  Flandres  et  qui  présentent 
des  obstacles  sans  cesse  renaissants  à  la  marche  en  avant 
d'une  grande  armée.  Au  commencement  du  XIII»  siècle, 
Guillaume  le  Breton  remarquait  déjà  combien  les  mille 
petits  cours  d'eau  qui  sillonnent  ce  pays  en  rendaient 
l'accès  difficile. 

Flandria 

Innumeris  piscosa  vadis  et  flumine  multo 
Fossatisque  vias  ita  praepedicnlibus  ut  vix 
liUroitus  paleat  venientibus  liostibus  (t). 

Les  soldats  de  Robert  d'Artois  ont  dû  croire,  sans  doute, 
que  CCS  fossés  avaient  été  creusés  dans  le  but  de  ralentir 
leur  marche,  et  Gcoffroi  de  Paris  a  recueilli  les  bruits  qui 
couraient  parmi  eux  à  ce  sujet. 

Les  pièces  jusiiflcalives  II  et  III  ont  un  rapport 
plus  direct  avec  le  sujet  spécial  qui  nous  occupe.  La 
première  est  une  lettre  en  latin  adressée  par  Philippe  le 
Bel  au  clergé  du  bailliage  de  Bourges,  le  29  août  1302. 
Le  roi  exhorte  le  clergé  de  ce  bailliage  à  intervenir  dans 
les  frais  de  la  nouvelle  campagne  qu'il  prépare  contre 
les  Flamands.  Dans  un  long  préambule,  il  rappelle  les 
nombreuses  révoltes  de  ces  derniers  contre  leur  suzerain, 


(1)  liec.hisl.  franc.,  l.XV,  p.  13: 


(118) 
les  accuse  d'avoir  massacré  traiteiiscmenl,  à  Biuges,  ses 
baillis  et  ses  officiers,  et  enfin,  arrivé  à  la  défaile  de 
Courtrai,  il  s'exprime  en  ces  termes  :  «  Nec  latere  vos 
credimus  qualitor  in  conflictu  nupcr  cum  ipsis  per  exer- 
citum  noslrum  iniio,  ncc  ex  coriim  roborc  vel  virlute 
qm'n  pocius  ex  sinislri  casus  et  fortune  novercanlis  eventu, 
mulli  magnâtes  et  nobiles  regni  noslri,  proli  dolor!  ceci- 
derunt.  »  Ces  mots,  conmie  on  le  voit,  ne  contiennent 
aucune  accusation  de  perfidie  contre  les  Flamands. 
Tandis  que  Philippe,  conformément  à  la  version  fran- 
çaise, considère  comme  une  trahison  le  massacre  des 
Français  à  Bruges,  il  attribue  uniquement  le  désastre  de 
Courtrai  à  un  caprice  de  la  fortune.  Ce  n'est  point  leur 
courage  qui  a  donné  la  victoire  aux  ennemis  :  ils  n'ont 
point  vaincu  l'armée  royale,  celle-ci  a  été  victime  d'une 
horrible  fatahté.  Ces  paroles  du  roi  contiennent  en  germe 
la  version  de  Geoffroi  de  Paris.  On  pourrait  considérer 
presque  les  vers  de  ce  dernier  comme  une  paraphrase  de 
la  lettre  de  Philippe  le  Bel.  Pour  Geoffroi,  en  effet, 
comme  je  le  disais  jadis,  les  Français  n'ont  point  com- 
battu :  il  n'y  a  pas  eu  de  bataille  à  Courtrai,  mais  bien 
le  suicide  d'une  armée  entière  : 

Bien  se  mirent  au  col  la  hart 
Quant  il  s'ocirent  sans  hutaille. 

Si  nous  trouvons,  dans  la  première  lettre  de  Philippe  le 
Bel,  la  version  de  Geoffroi  de  Paris,  c'est  au  contraire  celle 
de  Guiarl  que  nous  voyons  poindre  dans  la  seconde.  Cette 
lettre,datée  du  1 1  novembre  1302,contient  des  instructions 
concernant  la   levée  d'hommes  et  de  subsides   pour    la 


(  119  ) 
campagne  de  Flandre  dans  la  sénéchaussée  du  Poiiou.  Le 
texte  latin  de  la  lettre  est  suivi  d'un  long  appendice  en 
français,  exposant  les  arguments  qu'il  faudra  présonier  au 
peuple  pour  l'inviter  à  accueillir  favorablcmenl  les  deman- 
des du  roi.  «  Vous,  seigneurs  chevaliers,  parlerez  à  ceus 
qui  vous  estes  envoiez  de  par  le  Roi  en  la  mnnere  qui  s'en 
suit.  Premièrement  comment  le  Roi  nosire  sire,  après  la 
première  guerre  de  Flandre  recuit  les  Flamens  courloise- 
n)ent  et  debonnerement  et  fist  reccveir  les  seremcns  de 
eus,  de  bien  et  lolaument  eus  tenir  vers  li,  si  comme  estes 
bonnes  villes  accoustumé.  Item,  quant  ceus  de  Bruges  orenl 
contenz  entre  eus,  dont  plusieurs  dou  commun  avoicnt  ocis 
plusieurs  de  grans  genz,  le  Roi  ne  se  voust  pas  vers  eus 
maintenir  cruelment,  ainçois  debonnerement,  comme  bon 
seigneur,  iraitia  et  fist  iraitier,  comme  bonne  pais  fusl  entre 
eus,  et  envoia  la  de  sa  gent,  pour  les  apeisier  et  traitier  de 
crste  chose,  c'est  assavoir  prelaz,  clers  et  chevaliers.  Item 
que  cil  de  Bruges  plusieurs  chevaliers  et  autrez  gens  du 
Roi,  qui  aloient  pour  ceste  pais  faire  firent  entrer  en  la 
ville  de  Bruges,  leur  donnèrent  entendre  qu'il  povoient 
seu rement  entrer,  et  que  les  mauveses  genz  s'en  estoieni 
partiz,  et  quant  il  furent  entrez,  et  l'on  leur  ot  fait  à  l'entrée 
bel  semblant,  à  rajournement,  sanz  ce  que  les  genz  le  Roi 
s'en  preissent  garde,  les  Flamens  leur  coururent  sus  et  en 
ocirent  plusieurs  en  Hz  et  hors  liz,  et  les  autres  s'an  partirent 
pour  paour  de  mort  et  relindrent  tout  ce  que  les  genz  le 
Roi  qui  aloient  la  pour  leur  bien  avoient  porté  en  la  ville 
de  Bruges,  et  ce  fut  grand  trahison  et  grand  desloiauté,  si 
comme  il  appert  clerement  à  chacun.  Item,  comment  le 
Roi  envoia  après  le  conte  d'Artois  en  Flandre,  »  granl 
multitude  de  gent,  pour  les  diz  malfeteurs  faire  venir  a 


(  120  ) 
droit,  prendre  et  recevoir.  Et  cil  ennemi  firent  fossez  et 
fosses  faussement  en  traison.  Ilem,  comment  le  dit  conte 
et  mult  d'autres  gcnz  le  Roi  i  furent  morz  par  leur 
traison,  fausseté  et  mauveslié  ».  On  remarque  tout  de  suite 
la  différonce  qui  existe  entre  ce  passage  et  celui  de  la  lettre 
écrite  deux  mois  plus  tôt  au  clergé  de  Bourges  par  Philippe 
le  Bel.  Dans  la  première  lettre,  la  catastrophe  de  Courlrai 
est  attribuée  à  la  fortune  ;  dans  la  seconde,  elle  est  mise  sur 
le  compte  de  la  perfidie  de  l'ennemi.  Il  est  assez  facile,  je 
pense,  d'expliquer  pourquoi  il  en  est  ainsi. 

Dans  la  première  lettre,  le  roi  s'adresse  directement  au 
clergé.  Il  fait,  dans  un  style  très  élevé,  un  pressant  appel 
à  son  patriotisme  et  à  sa  fidélité  :  il  lui  demande  d'adresser 
des  prières  «  à  celui  de  qui  émane  toute-puissance,  à  celui 
qui  habitue  les  membres  au  combat  et  qui,  à  son  gré, 
humilie  les  uns  et  donne  la  victoire  aux  autres  ».  La  lettre 
tout  entière  est  écrite  dans  ce  ton.  Avec  un  tact  parfait, 
celui  qui  l'a  rédigé  a  approprié  son  style  à  l'humeur  des 
graves  ecclésiastiques  auxquels  il  s'adresse.  Les  instructions 
que  renferme  la  seconde  lettre  sont  au  contraire  destinées 
à  des  émissaires  royaux  envoyés  pour  parler  au  peuple. 
Cette  fois,  il  s'agit  avant  tout  d'exciter  les  passions  des 
auditeurs.  Il  faut  les  soulever  contre  les  ennemis  du  roi  et, 
pour  atteindre  ce  résultat,  il  n'est  pas  besoin  d'être  trop 
scrupuleux  sur  le  choix  des  moyens.  On  sait  quels  procédés 
Philippe  le  Bel  employa  à  diverses  reprises,  dans  sa  lutte 
contre  Boniface  VIII  et  dans  l'affaire  des  Templiers,  pour 
se  concilier  l'opinion  publique  (1  ).  II  n'y  a  donc  rien  d'éton 


(i)  Sur  l'affaire  des  Templiers,  voir  l'excellent  article  de  M.  Ch.  V. 
Langlois,  dans  la  Bévue  des  Deux-Mondes,  13  janvier  1891 


(  i21  ) 

nant  à  le  voir  employer  contre  les  Flamands  des  armes 
qui  lui  avaient  déjà  rendu  de  bons  services. 

Et  quand  on  se  rappelle  les  accusations  portées  par  lui 
contre  le  pape  et  contre  les  Templiers,  on  ne  s'étonne  plus 
de  l'entendre  dire  que  les  Flamands  ont  vaincu  ses  troupes 
par  «  traïson,  fausseté  et  mauvestié  ».  D'ailleurs, à  Tépoquc 
où  il  fit  écrire  la  seconde  lettre  (novembre  1502),  sa  situ^ 
tion  était  bien  plus  critique  qu'au  moment  où  il  expédiait 
la  première.  La  campagne  entreprise  par  lui  au  mois  de 
septembre  contre  les  Flamands  avait  échoué  :  des  sommes 
importantes  avaient  été  dépensées  en  pure  perle,  des 
rumeurs  sinistres  circulaient  en  Europe  sur  la  retraite 
du  roi.  Dans  de  telles  conjonctures,  il  fallait,  on  le  com- 
prend, conserver  à  tout  prix  l'appui  de  l'opinion  publique. 
Il  fallait,  à  la  fois,  rendre  confiance  au  peuple  de  France 
et  aviver  l'ardeur  des  contribuables. 

On  s'explique  dès  lors  facilement  pourquoi  la  seconde 
lettre  de  Philippe  le  Bel  accuse  les  Flamands  de  trahison, 
tandis  que  la  première  ne  contient  rien  de  semblable. 

Le  caractère  bien  connu  du  roi,  les  procédés  employés 
par  lui  à  diverses  reprises,  enfin  et  surtout  les  difficultés 
au  milieu  desquelles  il  se  débattait  au  mois  de  novembre 
1302,  expliquent  comment,  dans  l'intérêt  de  sa  politique, 
il  a  pu  donner  ordre  à  ses  émissaires  de  faire  à  ses  sujets 
un  exposé  inexact  de  la  bataille  de  Courlrai.  Il  ne  serait 
pas  impossible  que  le  récit  de  Guiart  eût  été  provoqué  par 
cette  version  royale  de  la  bataille. 

Quel  que  soii  l'intérêt  des  documents  que  nous  venons 
de  parcourir,  je  ne  pense  donc  point  qu'ils  suffisent, 
comme  le  dit  M.  Funck-Brcnlano,  à  fixer  seuls  la  vérité, 
c'est  à-dire  à  établir  l'exactitude  de  la  version  française, 


(  i22  ) 

qui  explique  par  un  slralagèmc  la  victoire  des  Flamands. 
Les  dociimcnls  d'archives  sont,  sans  doute,  d'un  précieux 
secours  pour  contrôler  les  chroniqueurs.  Mais  les  données 
qu'ils  nous  fournissent  ne  sont  certaines  que  lorsqu'ils  n'ont 
pas  pour  but  de  nous  les  fournir.  Nous  ne  pouvons  accor- 
der une  foi  entière  aux  renseignements  historiques  épars 
dans  les  chartes,  dans  les  comptes,  dans  les  diplômes,  qu'à 
condition  que  ces  renseignements  y  aient  été  introduits 
indépendamment  de  tout  intérêt  historique  ou  politique. 
Nous  devons  croire  à  l'existence  d'un  personnage  men- 
tionné parmi  les  témoins  d'un  acte  de  vente  ou  de  dona- 
tion, à  la  réalité  d'un  événement  signalé  dans  un  état  de 
dépenses  ou  de  recettes,  parce  que  le  scribe  qui  a  men- 
tionné ce  personnage  ou  signalé  cet  événement,  ne  faisant 
point  œuvre  d'historien,  ne  peut  avoir  songé  à  nous  trom- 
per. Il  nous  instruit  sansj'avoir  voulu  et,  si  l'on  peut  ainsi 
dire,  son  inconscience  est  le  garant  de  sa  sincérité.  En 
d'autres  termes,  l'autorité  des  chartes  n'est  absolue  que 
pour  autant  qu'elles  soient  complètement  pures  de  tout 
élément  subjectif.  Il  va  de  soi  que  dans  tous  les  cas  où  leur 
dispositif  contient  des  opinions,  des  appréciations,  des 
jugements  personnels,  elles  relèvent,  comme  les  chroni- 
queurs, de  la  critique  historique  (1).  Un  manifeste  poli- 
tique a  beau  être  encadré  dans  les  formules  d'un  protocole 
diplomatique,  dressé  dans  les  bureaux  d'une  chancellerie 
et  pourvu  d'un  sceau,  sa  valeur  pour  cela  n'en  est  pas  plus 
grande.  Et  c'est  là  précisément  le  cas  des  deux  lettres  de 
Philippe  le  Bel  que  publie  M.  Funck-Brentano.    Elles  ont 


{W  Voyez  Bernheim,  Lehrbuch  der  historischen  Méthode,  p.  5'2(). 


(  123  j 

été  rédigées  pour  le  publie,  en  vue  d'un  certain  effet  à 
produire.  Kien  ne  nous  oblige  à  accepter  leurs  assertions 
sans  contrôle.  Pous  nous  avoir  été  conservées  dans  les 
archives  de  la  couronne,  elles  ne  sont  pas  inaccessibles  à 
Terreur,  et  Ton  avouera,  sans  doute,  (ju'en  parlant  de  la 
bataille  de  Courlrai,  le  roi  de  France  était  juge  dans  sa 
propre  cause. 


\n  ) 


\, 


Seconde  suite  à  ma  notice  sur  le  Grand  Conseil  des  ducs 
de  Bourgogne. 

(Par  Jules  Frederichs,  professeur  à  rAthéoée  royal  d'Oslende.) 

Dans  le  troisième  Bulletin  de  1891,  le  P.  Firmin 
Brabant  me  fait  l'honneur  d'une  réponse  à  ma  notice  sur 
le  Grand  Conseil  des  ducs  de  Bourgogne^  insérée  dans  le 
quatrième  Bulletin  de  1890,  et  dont  une  Suite  a  paru  dans 
le  même  troisième  Bulletin  de  1891,  cité  plus  haut. 

En  publiant  en  1878  sa  Note  sur  le  Grand  Conseil  de 
Philippe  le  Bon,  le  P.  Brabant  avait  jeté  un  jour  tout 
nouveau  sur  cette  importante  institution  :  il  y  renversait 
plusieurs  erreurs  acceptées  comme  monnaie  courante  par 
tous  nos  historiens  jusqu'à  ce  jour.  A  Taidc  de  documents 
nouveaux,  j'ai,  à  mon  tour,  traité  la  question  et  j'en  ai  en 
même  temps  élargi  le  cadre.  En  règle  générale,  j'ai  été 
amené  à  confirmer  les  opinions  émises  par  le  P.  Brabant. 
Sur  quelques  points  de  détail  toutefois,  je  me  suis  écarté, 
ou  du  moins  j'ai  paru  m'écarter,  de  sa  manière  de  voir. 
C'est  dans  le  but  de  relever  mes  critiques  qu'il  a  fait 
paraître  son  Étude  sur  les  Conseils  des  ducs  de  Bourgogne 
dans  le  troisième  Bulletinde  1891.  Je  suis  heureux  d'avoir 
soulevé  cette  petite  controverse.  La  lumière  ne  s'en  fera 
que  mieux  sur  cette  intéressante  question,  pour  autant 
toutefois  qu'il  sera  possible  de  le  faire;  car  l'absence  de 
documents  nous  empêchera  forcément  plus  d'une  fois  de 
conclure  d'une  façon  décisive.  Cette  controverse  nous 
permettra  également  de  mieux  préciser  ce  que  nous  avons 


(  425  ) 
voulu  dire  Tun  et  l'autre  dans  nos  premiers  articles,  de 
manière   à   empêcher   qu'à    l'avenir    on    inierpréle   nos 
assertions  d'une  façon  erronée. 


De  même  que  j'avais  admis  la  plupart  des  idées  nouvelles 
émises  par  le  P.  Brabant,  de  même  celui-ci  a  adopté  le 
bien-fondé  de  mes  observations  relatives  à  la  défectuosité 
de  l'édition  de  Wielant  par  le  chanoine  de  Smet,  qui  l'avait 
induit  en  erreur. 

Le  P.  Brabant  a  ensuite  développé  certains  points  de  sa 
première  Note  doni  le  manque  de  lùdicilé  prélait  le  flanc  à 
diverses  interprétations.  Après  lecture,  je  concède  au 
P.  Brabant  qu'il  n'a  pas  voulu  faire  une  «  étude  approfon- 
die »,  bien  que  son  travail  m'ait  paru  fort  important;  qu'il 
n'a  pas  eu  l'intention  de  nous  faire  connaître  toutes  les 
transformations  successives  du  grand  conseil,  que  cela 
sortait  du  cadre  qu'il  s'était  tracé,  que  je  ne  puis  donc 
l'accuser  d'avoir  été  incomplet  et,  partant,  d'avoir  commis 
une  «  erreur  grave  »  ;  enfin  que  nous  sommes  parfaitement 
d'accord  sur  la  question  du  rôle  de  cour  d'appel  qu'a  pu 
jouer  le  grand  conseil.  Si  j'ai  pu  croire  un  moment  que 
le  P.  Brabant  ait  «  semblé  »,  comme  je  l'ai  dit,  ne  pas 
partager  mon  avis  sur  cette  question,  c'est-à-dire  ait  semblé 
j)rétendre  que  ce  rôle  existait  légalement,  c'est  parce  qu'il 
a  fait  valoir  deux  extraits  de  Wielant  où  il  est  question  de 
fait  de  justice  et  de  sentences  et  condempnavions  (p.  151), 
locutions  que  j'ai  expliquées  parce  qu'elles  pouvaient 
prêter  le  flanc  à  une  double  interprétation  et  que  lui 
n'avait  pas  interprétées.  Je  m'étais  donc  autorisé  à 
««   supposer   »   que  le  P.   Brabant  partageait   à  ce   sujet 


(  i2G  ) 

l'opinion  couranlc.  Je  vois  avec  plaisir  qu'il  est  de  mon 
avis  :  que  le  rôle  de  cour  d'appel  du  grand  conseil  ne  fut 
pas  défini,  et  je  m'empresse  aussi  de  déclarer  avec  lui  que 
Philippe  le  Bon  a  toujours  eu  l'idée  de  soustraire  ses 
sujels  à  la  juridiction  du  Parlement  de  Paris  et  de  les 
atlraire  devant  son  grand  conseil.  J'ai  signalé  ses  efforts 
dans  ce  sens  pages  450-451  et  458,  et  j'ai  montré  que  les 
preuves  des  usurpations  de  pouvoir  du  duc  se  retrouvent 
dans  les  comptes. 

Je  crois  qu'il  y  aura  moyen  de  nous  mettre  également 
d'accord  sur  la  question  suivante,  soulevée  par  le  P.  Brabant 
dans  son  Étude.  J'ai  dit  que  l'ordonnance  de  1454  a 
réorganisé  le  grand  conseil  et  en  a  fait  une  cour  de  justice, 
de  simple  corps  administratif  qu'il  était  auparavant.  Mon 
honorable  conlradiclcur  n'y  voit  qu'  «  une  délimitation  plus 
rigoureuse  des  attributions  judiciaires  du  grand  conseil  et 
une  augmentation  du  personnel  » .  Mais  ceci  ne  repose  que 
surdos  hypothèses.  Il  suppose  qu'au  fond  nos  manières  de 
voir  se  confondent.  Je  ne  le  crois  pas.  Dans  tous  les  cas,  je 
persiste  absolument  dans  mes  premières  déclarations,  et  les 
voici  développées  à  nouveau.  Les  considérants  de  l'ordon- 
nance de  1454  sont  formels  :  Philippe  le  Bon  charge 
explicitement  le  grand  conseil  d'une  certaine  juridiction, 
que  Wielanl  nous  définit  en  long  et  en  large  (1  )  ;  il  délibère 
de  faire  tenir  consistoire  et  il  crée  dans  ce  but  une  place 
de  procureur  général.  Voilà  une  déclaration  formelle, 
comme  nous  n'en  trouvons  pas  dans  l'ordonnance  de  1446. 
Je  persiste  à  croire  que,  de  1446  à  1454,  le  grand  conseil 
ne  trancha  pas  de  procès;  mais  je  suis  aussi  d'avis  que  du 
moment  où  il   commença  à  connaître   de  cerlaines  causes, 


(1)  Voir  le  texte  dans  mes  annexes,  p.  484. 


(  127  ) 
nolaninienl  depuis  1454,  depuis  qu'il  eul  une  organisatiov 
Judiciaire,  il  s'empressa  d'évoquer  devanl  lui  louies  sorlrs 
(le  procès.  Je  liens  donc  au  terme  réorganisation.  Kl 
puisque  le  terme  ne  répugne  pas  au  P.  Brabant,  adnieilons- 
le  tous  les  deux. 


Viennent  les  points  sur  lesquels  le  P.  Brabanl  ne  partage 
pas  mon  opinion. 

El  d'abord  celle  du  conseil  privé.  Elle  est  toute  tranchée 
par  la  reclificaiion  que  j'ai  insérée  dans  la  Suite  à  ma  notice, 
que  le  P.  Brabanl  n'a  pas  connue,  puisqu'elle  a  paru  dans 
le  même  Bulletin  que  son  Étude.  Le  conseil  privé  est 
toujours  resté  ce  qu'il  était,  avec  celte  légère  différence 
que  probablement,  depuis  l'institution  du  grand  conseil, 
il  fut  moins  consulté.  Quant  aux  états  auliques  publiés  par 
V^an  Lokeren  et  d'autres,  nous  avons  démontré  que  le 
quatrième  et  le  sixième  non  datés,  sont  identiques  cl 
renferment  les  noms  des  membres  du  grand  conseil 
de  1446,  tandis  que  les  autres,  datés  de  1426,  1457, 
1441  et  1456,  renferment  les  noms  des  personnes 
attacbées  aux  paiatina  obsequia,  c'est-à-dire  vraisemblable- 
ment des  membres  du  conseil  privé  du  duc. 

Pour  ce  qui  concerne  la  qualité  ambulatoire  du  grand 
conseil,  je  crois  pouvoir  maintenir  mon  assertion,  cl  je  ne 
perds  pas  l'espoir  de  la  faire  partager  au  P.  Brabanl.  J'ai 
dit,  en  me  basant  sur  le  texte  de  Wielant  que  j'ai  public, 
que  Cliarles  le  Téméraire  (1),  changea,  dans  une  certaine 
mesure,  le  caractère  ambulatoire  du  grand  conseil.  Il  ne 
le  traîna   plus  partout  à  sa  suite.  Il  ne  lui  donna  pas  non 


(1)  Dans  ma  notice  j'avais  écrit  par  inégarde  Philippe  le  Bou. 


(  1^8  ; 

plus  une  résidence  permanente;  mais  il  le  fit  «  ung  temps 
arresté  à  Arras  (1)  et  depuis  à  JVIalines  ».  Lo  P.  Brabant 
explique  ce  dernier  membre  de  phrase  par  :  «  et  il  fut 
depuis  ung  temps  arresté  à  Malines  » .  Pourquoi  ne  pourrais- 
je  pas  lire  :  «  et  depuis  ce  moment  il  est  arresté  à 
Malines?  »  On  le  voit,  il  y  a  moyen  d'ergoter  sur  les  textes. 
Le  P.  Prabanl  me  demande  quels  sont  les  historiens  qui 
enseignent  qu'en  1475  les  attributions  financières  du 
grand  conseil  passèrent  à  la  chambre  des  comptes  établie 
à  Malines.  Mais  ce  passage  du  P.  Brabant  ne  ferait-il  pas 
supposer  qu'il  est  quelque  peu  du  même  avis  ;  «  Il  établit 
également  à  Malines  une  chambre  du  trésor  et  une  chambre 
(les  comptes,  ce  qui  doit  faire  supposer  que  le  grand 
conseil  perdit  aussi  ses  attributions  financières  »  ?  (2) 
Qu'imporle  !  C'est  querelle  de  mots.  Nous  sommes  absolu- 
ment d'accord  (le  P.  Brabant  le  prouve  dons  son  Étude) 
pour  déclarer  que  la  chambre  des  comptes  unique  de 
Malines  hérita  uniquement  de  la  compétence  des  trois 
cours  alors  existantes.  Quanta  admettre  qu'une  partie,  fût- 
ce  même  toute  la  compétence  financière,  du  grand  conseil 
passa  à  la  chambre  du  trésor,  je  serais  bien  tenté  d'y 
souscrire;  mais  qu'est-co  qui  me  le  prouve?  Le  P.  Brabant 
a  appelé  mon  attention  sur  cette  chambre.  Elle  est  men- 
tionnée dans  les  manuscrits  modernes  de  Wielant.  A-t-elle 
existé?  C'est  possible.  Quelle  était  son  influence?  Je 
I  ignore.  Je  ne  possède  pas  de  documents  pouvant  m'éclairer 
à  ce  sujet.  Dans  le  doute,  je  m'abstiens. 


(1)  Je  veux  bien  admettre  que  la  date  1462  ne  se  trouve  pas  dans 
le  meilleur  texte  de  Wielant.  Mais  rien  n'en  prouve  l'inexactilude. 
Quant  à  1464,  j'ai  tout  lieu  de  croire  que  Phypothè.se  que  j'ai  émise 
a  ce  sujet  est  fondée.  Je  me  base  moins  sur  l'opinion  de  Van  Lokeren 
que  sur  l'examen  des  comptes.  (Voir  pp.  449-450  et  487). 

(2)  Note,  p.  134. 


(  ^29  ) 


VI. 


Notice  sur  trois  manuscrits  liégeois  conservés  aux  Archivée 
de  la  Cathédrale  de  Trêves, 

(Par  M.  J.  KÙMziGER,  professeur  à  l'Alhénée  royal  de  Liège.) 

Il  existe  aux  Arcliives  de  la  calliédrale  de  Trêves  trois 
manuscrits  relatifs  à  Liège  et  dont  Timporlance  me  paraît 
assez  considérable  pour  pouvoir  les  signaler  à  la  Commis- 
sion royale  d'histoire. 

Ces  documents  sont  renseignés  dans  le  catalogue  manus- 
crit  des  Archives  de  la  cathédrale  sous  la  rubrique 
Lûttichf  de  la  manière  suivante  : 

N°  78.  CodexdocumentoruraMonasteriiS.  Jacobi  Lcodiensis. 
(Actenstiicke  aus  den  Jahren  1461-1545  ) 

Provcnienz  :  Abtei  S.  Jacobi,  in  Lùlticb. 

N"  79.  Liber  jurium  et  documentorum  archidiaconorum. 
Scquuntur  jura  et  documenta  jus  archidiaconalc  Monasterii 
S.  Jacobi  Leodiensis  conccrncnlia.  (Actcnslùcke  aus  den  Jahren 
1615-4761.) 

Provcnienz  :  Abtei  S.  Jacobi,  in  Lûltich. 

N°  80.  Codex  pergamenus  vctere  gallica  lingua  cxaralus 
saecnli  XIV,  complectens  lum  invcstituras,  tam  alia  docu- 
menta Monasterii  S.  Jacobi  Leodiensis. 

Provcnienz  :  Abtei  S.  Jacobi,  in  Liittich. 

C'est  en  1888,  lors  d'un  voyage  que  je  fis  à  Trêves  pour 
faire  des  recherches  sur  Fébronius,  que  j'ai  vu  pour  la 
première  fois  ces  trois  manuscrits.  Je  n'eus  pas  alors  le 
Tome  n\  5""*  série.         *  ® 


(  130) 

temps  de  les  examiner  en  détail,  mais  je  me  promis  bien 
de  le  faire  l'année  suivante,  où  je  pensais  avoir  l'occasion 
de  faire  un  nouveau  voyage  à  Trêves.  Malheureusement 
cette  année-là  je  tombai  malade,  et  je  le  fus  encore  presque 
toute  l'année  suivante,  si  bien  que  je  dus  absolument 
renoncer  à  mon  projet.  Enfin,  cette  année-ci,  à  la  suite  de 
démarches  réitérées,  j'ai  obtenu  qu'on  m'envoyât  ici-même, 
à  Liège,  les  documents  qu'il  m'avait  été  impossible  d'aller 
étudier  sur  place. 

En  voici  maintenant  une  description  aussi  brève  que 
possible. 

Le  premier  —  n"  78  du  catalogue  —  est  un  manuscrit 
du  XVII*'  siècle  et  provient  de  l'ancienne  abbaye  de  Saint- 
Jacques  à  Liège.  Il  est  assez  volumineux  —  398  pages 
in-folio  —  et  contient,  en  copies,  des  actes  de  location  de 
pièces  de  terre,  de  prés,  de  fermes,  appartenant  à  Tabbaye 
de  Saint-Jacques  à  Liège.  C'est  un  Sluit-boeck,  très  utile 
pour  Pélude  des  noms  de  lieux  de  l'ancien  pays  de  Liège. 
H  comprend  environ  350  actes  de  location,  dont  le  plus 
ancien  porte  la  date  de  1459  et  le  plus  récent,  celle 
de  1545.  Ils  sont  pour  la  plupart  rédigés  en  français, 
quelques-uns  le  sont  en  latin.  Plusieurs  sont  incomplets, 
en  ce  sens  que  la  liste  des  pièces  de  terre,  des  prés  ou 
autres  immeubles  doimés  en  location,  est  restée  en  blanc  ; 
dans  quelques-uns  cette  liste  est  rédigée  en  vieux  flamand. 

Comme  spécimen  de  ces  actes,  j'en  citerai  un  du 
22  octobre  1462.  C'est  un  des  plus  courts  du  recueil  : 

«  Lan  XIIII''  et  LXII,  selont  le  stielc  délie  vencrabic  court 
»  de  Licgc,  le  XXIP  jour  de  moys  d'octcmbre»  rendit  et  donnât 
»  Damp  Henry  de  ThyneIymont,moisne  professe  et  compteur 
•   pour  le  temps  dellc  englise  et  monastère  Saint  Jaucques  en 


(m  ) 

Licge  pour  et  en  nom  monseigneur  ly  abbeit  cl  couvent 
dclle  cnglise  devant  dite,  à  tenir  de  luy  et  son  dite  englise, 
a  droit,  Joyaule  et  ferme  acccnse,  aile  loy  dobedicnce  as 
usaiges  et  coustumes  des  secondaires  églises  de  Liège,  k 
honorable  home,  Lymar,  lils  Gerar  Lymar,  de  Bierlouz,  ce 
prendant  à  ung  certain  stuit  ou  terme  de  XII  ans  entiers, 
cntrans  et  commenchans  en  moys  de  marche  lan  LXII, 
daulle  des  présentes,  assavoir,  XXIIII  verges  grandes  de  terre 
herule,gissante  en  lieu  condistEske]lerghe,joindant  dament 
à  Ait  le  bastan,  de  Colbaremc,  daval  et  vers  Waremc,  à 
Wilhemc  jonc,  et  Roben,  de  Bierlonz;  par  condition  tcile 
que  ledit  Lymar  doict  et  dcvrat  chascun  an  ladite  stuit 
durant,  ladite  picche  de  terre  bien  et  loyalment  waingnier 
et  ansineier,  ensi  que  ons  y  ferat  deseur  et  dcsous.  Et  ce 
parmy  payant  chascun  an  ladite  stuit  durant  XXVI  stiers  de 
spelte  bone  et  loyaule  mesure,  à  deux  deniers  près  délie 
melhcur  que  ons  prent  commonement  sour  le  marehiet  de 
Liège,  que  ledit  Lymar  doit  et  deverat  chascun  an  ladite 
stuit  durant,  payer,  furnir  et  dclivereir  ausdils  religieux, 
abbeit  et  couvent  sour  leur  grenier  et  aile  mesure  dudit 
grenier,  dedens  le  jour  délie  fiest  Saint  Andrier  lapostle,  et 
a  plus  tard  dedens  le  jour  notre  Dame  condist  Chandeleur 
ades  après  ensiwant.  Prcsens  a  ec  come  lesmoins  :  Jehan 
Crullez,  de  Bierlonz,  et  Piet  Fabry,  elergue  audit  Damp 
»   Henry.  » 

Le  deuxième  manuscrit  —  n°  79  du  catalogue  —  est  du 
XVlII''siècle,elprovient,commeleprécédenl,dePanciennc 

abbaye  de  Saint-Jacques.  On  y  trouve  d'abord  quelques 
indications  fort  sommaires  sur  les  droits  —-jura  —  que 
possédaient  les  archidiacres  dans  les  paroisses  sur  les- 
quelles s'étendait  leur  juridiction,  tels  que  le  jus  cathedra- 
tid  (le  droit  cathédralique),  le  jus  obsoniiy  eic.VienneiU 


(  132  ) 

ensuite  les  actes  de  nomination  à  une  douzaine  de  cures  et 
bénélices  dont  la  collation  appartenait  à  l'abbaye  de  Saint- 
Jacques.  Le  plus  ancien  de  ces  actes  remonte  à  Tannée 
1618,  et  le  plus  récent  à  1779.  Ils  offrent  peu  d'intérêt  par 
eux-mêmes  et  sont  d'ailleurs  incomplets. 

Je  passe  au  troisième  manuscrit,  le  n"  80  du  catalogue 
de  la  cathédrale  de  Trêves.  C'est  le  plus  important  des 
trois.  11  forme  un  gros  volume  in-folio  sur  parchemin, 
d'environ  600  pages,  et  contient,  en  copies,  des  chartes 
inédites  du  XIV"  et  du  XV"  siècle.  Il  provient,  non  pas, 
comme  dit  l'auteur  du  catalogue,  de  l'abbaye  de  Saint- 
Jacques,  mais  de  l'ancien  monastère  des  charireux,  à 
Liège  (1).  C'est  le  earlulaire  même  de  ce  couvent,  et  il  offre 
d'autant  plus  d'intérêt  que  les  originaux  des  pièces  qu'il 
renferme  n'existent  plus  :  du  moins  les  recherches  que  j'ai 
fîiit  faire  aux  Archives  de  l'État  à  Liège  et  à  Bruxelles  n'ont 
révélé  Texistence  d'aucun  de  ces  originaux.  Les  chartes 
contenues  dans  ce  recueil  sont  assez  nombreuses;  il  y  en  a 
on  tout  278,  dont  la  plupart  sont  rédigées  en  français,  quel- 
ques-unes en  latin  et  une  seule  en  vieux  flamand.  Quant  à 
leur  contenu,  ce  sont  pour  la  plupart  des  chartes  de 
donation,c'cst-à-dire  qu'elles  concernent  les  pièces  de  terre, 


(1)  L'erreur  que  je  signale  ici  provient  de  ce  que,  dans  les  premières 
pièces  du  recueil,  il  est  question  de  plusieurs  donations  faites  à  l'abbaye  de 
Saint-Jacques  par  Jean  de  Brabanl,  échevin  de  Liège  ;  mais  ces  donations, 
comme  l'indique  d'ailleurs  le  texte  même,  furent  ensuite  cédées  et  trans- 
portées par  cette  abbaye  au  couvent  des  chartreux,  lequel  fut  fondé,  à 
Liège,  en  1357.  Le  litre  donné  à  ce  troisième  manuscrit  dans  le  catalogue 
(les  Archives  de  la  cathédrale  de  Trêves  doit  être  rectifié  comme  il  suit  : 
Codex  vetere  gallica  lingua  exaralus,  saeculi  XIV,  complectens  investiluras 
aliaque  documenta  Monasterii  Carlusiemium  Leodiensium 


l 


(  133  ) 

les  maisons,  les  renies  données  aux  chartreux  de  Liège 
par  diverses  personnes.  On  y  trouve  aussi  quelques 
docnmcnis  d'une  auire  nature,  entre  autres  deux  brefs 
d'Urbain  VU  :  Pun  dalé  du  15  avril  1381,  qui  déclare  que 
l'ordre  des  Chartreux  est,  en  général,  dispensé  de  payer 
des  contributions  au  pape;  l'autre,  daté  du  25  avril  1382, 
qui  accorde  cette  faveur  spécialement  aux  chartreux  de 
Liège.  Il  faut  aussi  signaler  quelques  charles  octroyées  par 
des  évéques  de  Liège,  notamment  une  qui  porte  la  date  du 
o  juillet  1368,  et  qui  accorde  une  indulgence  de  quarante 
jours  à  tous  ceux  qui  entendent  la  parole  de  Dieu  à  Téglise 
des  chartreux. 

On  s'attendrait  à  trouver  dans  ce  recueil  l'acte  de  fonda- 
lion  du  couvent  des  chartreux  à  Liège  :  il  n'y  est  pas,  mais 
il  s'y  trouvait  peut-être  primitivement,  car  il  manque 
quelques  feuillets  au  commencement  du  cartulaire,  celui-ci 
ne  commençant  qu'à  la  page  xvi.  Les  feuillets  de  par- 
chemin qui  manquent  ont  été  remplacés  par  quelques 
feuillets  de  papier  sur  lesquels  se  trouve  transcrit  un 
index  ou  table  des  pièces  contenues  dans  le  recueil.  Cette 
table,  qui  est  très  sommaire,  porte  la  date  du  7  mars  16G9. 

L'ordre  chronologique  n'a  pas  été  rigoureusement 
suivi  dans  la  transcription  des  chartes  qui  composent  le 
recueil.  Celui-ci  commence  par  une  charte  de  1364.  Mais 
après  celle-ci  et  quelques  autres  de  la  même  époque,  on 
en  trouve  plusieurs  qui  sont  beaucoup  plus  anciennes,  qui 
remontent  à  1343,  à  1323,  à  1317  et  même  à  1316. 
Ensuite  viennent  des  pièces  de  1368,  1569,  1370,  1380, 
jusqu'à  la  fin  du  XI V^*  siècle.  Les  pièces  qui  datent  des 
premières  années  du  XV°  siècle  sont  également  fort  nom- 
breuses; la  dernière  du  recueil  est  datée  de  1415. 

Onestétonné,  à  première  vue,  de  trouver  des  documenu 


(  134) 
si  anciens  dans  ce  carlulaire,  des  pièces  antérieures  de 
plusieurs  années  à  la  fondation  même  du  couvent  des 
chartreux  à  Liège.  Mais  leur  présence  ici  s  explique  par 
le  fait  qu'elles  se  trouvaient  annexées  aux  titres  de 
propriété  que  les  donateurs  remettaient  ou  faisaient 
remettre  aux  chartreux  le  jour  où  ceux-ci  entraient  en 
possession  des  biens  dont  ils  étaient  constitués  propriétaires. 
Ces  moines  transcrivaient  tout  simplement  ces  vieux  litres 
à  la  suite  de  Tacte  de  donation,  sans  se  soucier  de  la  date 
qu'ils  portaient;  de  là  le  désordre  chronologique  qu'on 
remarque  dans  leur  cartulairc,  surtout  dans  la  transcription 
des  vingt-cinq  ou  trente  premières  chartes. 

Tous  ces  documents  sont  loin  d'avoir  une  égale  valeur 
II  y  en  a  même  qui  ne  présentent  que  fort  peu  d'intéréi, 
les  chartreux  liégeois  ayant  réuni  dans  leur  recueil,  avec 
un  soin  jaloux,  les  moindres  petites  donations  qui  leur 
étaient  faites,  ne  fussent  que  deux  ou  trois  verges  de  terre, 
ou  quelques  seliers  d'épeautre.  Mais  à  côté  de  ces  pièces 
insignifiantes  il  y  en  a  beaucoup  d'autres  qui  présentent 
un  intérêt  réel,  non  seulement  pour  l'archéologue,  mais 
même  pour  l'historien.  Plusieurs  contiennent  des  données 
très  curieuses  sur  l'ancienne  topographie  de  la  ville  de 
Liège  ou  des  localités  voisines.  D'autres  relatent  des  faits 
qu'on  trouverait  difficilement  ailleurs.  C'est  ainsi,  par 
exemple,  que,  folio  l,  on  trouve  une  charte  dans  laquelle 
il  est  dit  qu'en  1347  la  ville  de  J.iège  vendit  à  un  certain 
Ottebon,  bourgeois  de  Liège,  pour  une  certaine  somme  de 
florins,  plusieurs  rentes  qu'elle  possédait  sur  divers 
immeubles,  à  l'efl'et  de  se  libérer  des  dettes  qu'elle  avait 
contractées  pendant  la  guerre  qu'elle  soutint  contre 
Févéque  Englebert  de  la  Marck.  Dans  une  autre,  transcrite 
folio  XLi,  nous  apprenons  qu'en  1343  l'évèque  et  la  ville 


(  ^3S  ) 
de  Liège  eédérent  à  deux  bourgeois  de  la  cilc,  moyennant 
une  redevance  spécifiée  dans  la  charte,  les  six  arches  du 
côté  supérieur  du  Pont  d'Ile,  avec  Paulorisaiion  d'y  bâtir. 
Celle  pièce  étant,  par  son  contenu,  une  des  plus  curieuses 
du  cartulaire,  je  crois  pouvoir  la  transcrire  ici  intégrale- 
ment, y  compris  ren-léle,  qui  est  rédigé  en  latin.  Des  en- 
têtes seuiblables  se  trouvent  d'ailleurs  à  presque  toutes  les 
pièces  du  recueil  : 

«  Dorninus  episcopus  et  civitas  leodiensis  tradiderunt  ad 
»  censura  lieredilariiim  sex  arcus  superioris  lateris  Ponlis 
»  insuie  Joliani  de  Brabant  cl  Jacobo  Lambuchc,  pro  xv  raar- 
»  fis,  VI  solidis  et  x  denariis  boni  census  Lcodinensis,  vide- 
»  licct  diclo  Johani  1res  partes  arcuum  cl  Jacobo  quartam 
»    partem. 

»  Nous,  ii  maîtres,  H  jureis,  li  consaus  cl  toute  li  univer- 
»  siteit  dellc  cileit  de  Liège,  et  Jakemins  de  Buiehe,  cbeleriers 
»  notre  révèrent  peine  en  Dieu,  chier  et  aimeit  saignour  mon- 
»  signeur  Adiiiphe,  par  le  grasce  de  Dieu  eveske  de  Liège,  fai- 
»  sous  savoir  à  tous  que  nous,  par  le  proufit  évident  et  ulilileil 
»  apparent  del  dit  peire  révèrent  et  eiteit  deseur  dis,  avons 
»  (loimeil,  et  par  le  tenure  de  ces  présentes  lettres,  donnons  a 
»  home  honorable  Johan  de  Braibant,  eskevin  de  Liège,  et  a 
»  Jamar  dit  maitre  Lambuchc  le  cherpenlicr,  citain  de  Liège, 
*  en  hirclage  pcrpeluement,  les  vi  arches  del  Ponl  d'ile 
»  séantes  del  eosteit  damont  vers  le  Savcniere,  commenchant 
»  aie  première  arche  delcis  le  pont  de  fust,  en  alant  aval 
»  aie  longuechc  del  dit  pont  vers  les  Prêcheurs,  montant  a 
»  front  jusques  aie  sume  de  traze  vins  et  trois  pies,  c'est 
»  assavoir  al  dit  Jehan  de  Braibant  les  trois  pars  et  al  dit 
»  Jamar  le  quatre  part  des  dites  arches  et  hirclage,  parray 
»  x!v  deniers  liégeois  bone  monnoie  de  cens  hirctablcs  par 
»  an  pour  cascon  piet,  qui  montent  en  sume  a  bone  monnoie 
»   comptant  quinze  mars,  sicz  sous  et  dycs  deniers  de  bone 


(  136  ) 

monnoie,  qiiilli,  Jolians  de  Braibant  et  Jamais,  leurs  hoirs 
elsuccessoiirsapreseaus,  en  renderont  et  payeront  chascun 
an  dan  en  an,  perpetuement,  le  moitié  al  dit  pcire  révèrent 
et  à  ses  successours,  eveskes  de  Liège,  et  l'autre  moitié  aie 
dite  citeit,  et  ensi  en  parsewant,  dan  en  an,  perpetuement, 
assavoir  le  premier  paiement  del  moitié  de  dit  cens  en  le 
fieste  delle  nativiteit  Saint  Jehan  Baptiste  qui  scrat  en  lan 
délie  nativiteit  notre  Seigneur  Jhesu  Christ  milhe  trois  cens 
quarante  et  quatre  venant  prochainement,  et  lautrc  moitié 
en  le  liesle  delle  nativiteit  notre  Saigneur  Jhesucrist  après 
ensicvant,  et  ensi  dan  en  an  perpetuement;  et  a  vingt  chincq 
solz  et  sept  deniers  de  la  dite  monnoie  de  relief  ou  de 
requestion,  doir  a  altre  et  de  saignour  a  allre,  pour  le  moitié 
a  chacun  des  dois  saigneurs  deseur  dis.  Adjosteit  en  ces  con- 
vens  que  les  dis  Jolians  de  Braibant  et  Jamars  puellent  et 
poront  sour  les  fondements  des  dites  arches  masoner,  et 
revenant  a  front  sor  le  dit  pont  aile  espesseche  des  poieres 
del  dit  pont,  cl  puellent  et  poront  faire  salhoites  par  der- 
rière sour  les  dites  arches,  sans  les  vuedenges  a  encombrer. 
Et  parmy  le  cens  relief  et  covenenches  devant  escriptes 
Henris  Harveneaz,  maires  pour  le  temps  delle  court  delle 
dite  citeit,  fist  et  donnât  del  dit  hirctage  as  deseur  dis  Johan 
et  Jamar,  en  le  manyere  devant  dite,  don  et  vesture,  et  en 
les  commandât  ban  et  pais,  adroit  et  aloy,  si  comme  en  leur 
bon  iretage,  en  le  presenche  des  tenans  delle  court  delle 
dite  citeit,  qui  à  ces  oeuvres  furent  presens,  chi  dessous 
nommeiz,  en  le  warde  et  retenanche  des  quils  loles  ces 
oeuvres  furent  mises;  et  bien  en  eurent  leurs  droits  et  li 
dit  maires  les  siens  devant  les  deseur  dis  Johan  et  Jamar 
paiant,  assavoir  sont  :  li  tenans  Hubier  Delpreit,  escuyer, 
Andrier  de  Bumar,  Lambier  dit  Hocet,  del  pont  d'ilhe,  Johan 
de  Rocour  manant  en  ylhe,  et  Johan,  quatre  solz.  Et  ju, 
Jakemins  Debuiche,  cheleriers  devant  dict,  en  nom  del  dit 
peire  révèrent  et  ses  successours  evesquez  de  Liège,  fis  ausi 


(  137) 

et  donnay  del  dit  hirctage  don  et  vesture  as  dcseur  dis  Jolian 
de  Braibant  et  Jamar,  et  ens  les  commandai  ban  et  pais, 
adroit  et  aloy,  ensi  et  tout  en  teil  manière  que  li  maires  délie 
court  dellc  dite  citeit  les  en  at  fait,  en  le  presenche  des 
lenans  deseur  nommeis,  qui  bien  en  eurent  leurs  drois  cl  ju 
ausi  les  miens,  en  le  warde  et  rctenanche  desquils  ju  mis 
totes  ces  œuvres.  Et  par  tant  ((ue  ce  soit  ferme  cbosc  et 
et  eslaule,  nous,  li  maistres,  jureis,  consaus  et  universiteit 
devant  dis,  avons  à  ces  présentes  lettres,  faites  acirogrnphes, 
desqueiles  le  dis  Johans  de  Braibant  at  lune  et  le  dis  Jamars 
at  lautre,  fait  a|)prendre  le  saiaul  as  causes  délie  dite  cileil. 
Et  ju,  li  dis  Jakemins,  cbeleriers  deseur  dis,  ay  ausi,  en  nom 
del  dit  peirc  révèrent,  a  ces  lettres  uppendut  ou  fait 
appendre  mon  propre  sayaul  avec  le  sayaul  délie  dite  cileil, 
en  tesmoignage  de  veriteit,  sor  lan  de  la  nativiteit  notre  Sei- 
gneur Jhesu  Crist  milh  CGC  quarante  et  trois,  le  vintieme 
jour  del  moys  de  marche.  » 

La  concession  dont  il  est  question  dans  celle  charte, 
c'es-à-dire  la  faculté  de  bâtir  sur  les  six  arches  du  ponl 
d'Ile  constitue  l'origine  de  la  rue  du  Pont  d'Ile,  qui  porle 
encore  aujourd'hui  à  Liège  ce  nom,  bien  qu'il  n'y  ail 
plus  de  pont  dans  cet  endroit.  La  majeure  partie  des  mai- 
sons du  côté  droit  de  cette  rue  sont  établies  sur  les  arcades 
de  l'ancien  pont.  Il  existe  aux  archives  de  l'Étal  à  Liège, 
une  gravure  qui  représente  ce  ponl  avec  les  premières 
maisons  qui  y  furent  construites;  cette  gravure,  d'après 
ce  que  m'a  dit  l'honorable  archiviste  de  Liège,  M.  Van 
de  Casteele,  provient  de  l'ancien  couvent  des  Char- 
treux. Au  surplus,  il  y  a  dans  le  recueil  dont  je  parle, 
encore  plusieurs  autres  pièces  qui  donnent  des  déitils 
curieux  sur  l'ancienne  topographie  de  celle  partie  de  la 
ville  de  Liège,  qui  est  une  de  celles  dont  l'aspect  a  le  plus 


(  l-^«  ) 

changé:  folio  CXIII  et  CXLVÏI  se  trouve,  notamment,  une 
charte  qui  nous  apprend  qu'il  y  avait  dans  l'îlot  des  Fébvres 

dont  la  rue  Lulay -des- Fébvres  rappelle  ie  nom  —  un 

moulin  mù  par  les  eaux  de  la  Meuse,  appelé  moulin  de 
Salcy  (Saucy)  ou  moulin  de  Muchey.  Il  était  situé  à  l'ex- 
trémité de  l'îlot  (al  coron  del  Yleal),  du  côté  de  l'église 
Saint-Denis,  et  était  devenue  la  propriété  des  Chartreux. 
Il  n'est  pas  nécessaire,  je  crois,  de  poursuivre  plus  loin 
l'examen  de  ce  cartulaire.  Ce  que  je  viens  d'en  dire  suffit 
pour  en  montrer  l'intérêt.  Il  me  semble  qu'il  serait  utile 
de  le  publier,  sinon  intégralement,  du  moins  en  partie. 
Dans  tous  les  cas,  j'ai  cru  bien  faire  de  signaler  l'exislcnce 
de  ces  documents  à  la  Commission  royale  d'histoire,  qui  a 
précisément  pour  mission  de  rechercher  et  de  mettre  au 
jour  les  chroniques  belges  inédites,  les  cnrtulaires  et  autres 
documents  du  même  genre.  Que  de  peine  ne  s'est-on  par- 
fois donnée  pour  recueillir,  mettre  en  ordre  et  publier  tel 
ou  tel  cartulaire  !  Thimister  a  travaillé  dix  ans  à  rassembler 
les  matériaux  dont  il  a  composé  le  cartulaire  de  l'église 
collégiale  de  Saint-Paul  à  Liège!  En  voici  un  tout  fait, 
authentique  et  à  peu  près  complet.  II  suffirait,  pour  le 
publier,  de  disposer  les  pièces  qu'il  contient  dans  l'ordre 
chronologique  et  d'y  ajouter  quelques  notes  au  bas  des 
pages,  pour  l'intelligence  des  termes  vieillis  ou  devenus 
incompréhensibles  à  la  généralité  des  lecteurs. 


(  <39) 


Ml, 

Notes  sur  quelques  sources  manuscrites  dt  Vhisloire  belge 
à  Rome, 

(Par    Alfred  Gauchie,  docleur   en    sciences    morales  et  historiques, 
assistant  à  la  conférence  d'histoire  de  TUniversilé  de  Louvaln.) 

Longtemps  avant  l'ouverture  des  Archives  et  de  la 
Bibliothèque  vaticanes,  Rome  attirait  déjà  dans  son  sein  de 
nombreux  historiens  de  tous  pays.  Car  dans  ces  vastes 
palais  qui  s'élèvent  majestueusement  de  toutes  parts  en 
face  des  ruines  de  la  cité  des  Césars,  à  l'ombre  de  la  mer- 
veilleuse coupole  de  Saint-Pierre,  les  anciennes  familles 
patriciennes,  les  communautés  religieuses  ont  tenu  à 
honneur,  depuis  des  siècles,  de  réunir  en  foule  les  monu- 
ments artistiques  et  littéraires  du  passé;  l'historien  qui  y 
pénètre  y  trouve  des  bibliothèques  et  des  archives  dont  la 
richesse  rivalise  souvent  avec  celle  des  dépôts  littéraires 
des  premières  capitales  de  l'Europe. 

A  côté  de  leurs  archives  particulières,  presque  toujours 
les  grandes  familles  et  parfois  aussi  les  corporations  ont 
recueilli,  au  grand  dam  des  archives  vaticanes,  il  est  vrai, 
les  correspondances  de  leurs  membres  qui  avaient  été 
appelés  à  prendre  part  à  l'administration  pontificale  ou  à 
jouer  un  rôle  dans  la  diplomatie,  et  Ton  sait  si  ce  rôle  a 
été  considérable.  Bien  plus,  elles  n'ont  omis  aucun  effort, 
reculé  devant  aucune  dépense  pour  se  procurer,  du  moins 
en  copie,  les  correspondances  et  les  récils  manuscrits 
relatifs  aux  principaux  événements  de  Rome  et  du  monde. 


(  i40  ) 

Aussi  ces  archives  ont-elles  toujours  constitué  des 
sources  capitales  de  l'histoire  moderne,  et  aujourd'hui 
encore  bien  des  historiens  les  fouillent  avec  ardeur  et 
succès  pour  y  puiser  des  renseignements  que  parfois  ils  ont 
vainement  recherchés  au  Vatican. 

Pour  qui  désire  des  détails  sur  les  diverses  bibliothèques 
de  Rome,  il  peut  interroger  les  innombrables  ouvrages 
signalés  à  ce  sujet  par  Ottino  et  Fumagalli  dans  leur 
Bibliolheca  Libliographica  Italica,  publiée  à  Rome  en  1889, 
Quant  à  nous,  qui  nous  plaçons  au  point  de  vue  de  notre 
histoire  nationale,  il  nous  suffira  de  rappeler  les  monogra- 
phies de  nos  devanciers  belges,  à  savoir  : 

BoHGNET,  Voyage  littéraire  en  Italie,  publié  dans  les 
Comptes i^endus  delà  Commission  royale  d'histoire,  2"  série, 
t.  X.  Bruxelles,  I808. 

Kervyn  de  Lettenhove,  Les  bibliothèques  de  Rome,  dans 
les  Bulletins  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  2'  série  ; 
l.  IX.  Bruxelles,  1860. 

RuELEiNs,  Noies  sur  les  bibliothèques  de  Milan,  Rome  et 
Florence,  dans  les  Comptes  rendus  de  la  Commission 
royale  d'histoire,  3^  série;  t.  IX.  Bruxelles  1867. 

Gachard,  La  bibliothèque  des  princes  Chigi,  à  Rome, 
dans  le  même  recueil.  3'  série,  t.  X.  Bruxelles  1869. 

Gachard,  La  Bibliothèque  des  princes  Corsini,  à  Rome, 
dans  le  même  recueil,  3"  série;  l  XI.  Bruxelles   1870. 

On  trouve  aussi  quelques  indications  sur  les  diverses 
bibliothèques  de  Rome  dans  Gachard,  Les  Archives  du 
Fa/irrt/t,dansle  même  recueil,  S'série;  t.  ï.  Bruxelles,  1873. 

Nous  n'avons  pas  pour  but  ici  de  revenir  sur  ces  travaux, 
encore  moins  de  faire  l'histoire  et  de  donner  une  descrip- 
tion détaillée  des  diverses  bibliothèques  de  Rome.  Nous 


(  1*1  ) 

voulons  uniquement  relater  les  indications  de  sources 
manuscrites  relatives  à  notre  histoire  que  nous  avons 
recueillies  à  Rome,  en  dehors  des  archives  et  de  la 
bibliothèque  du  Vatican,  et  qui  ne  se  trouvent  point  dans 
les  travaux  précités.  Cet  exposé  sera  donc  un  complément 
des  monographies  de  nos  prédécesseurs.  Encore  sera-ce  un 
complément  forcément  incomplet,  s'il  nous  est  permis  de 
nous  servir  de  ces  termes,  et  ce  pour  diverses  raisons. 

De  même  que  les  archives  et  la  bibliothèque  du 
Vatican,  les  divers  dépôts  littéraires  relevant  aujourd'hui  du 
gouvernement  italien  ou  du  municipe  de  Rome  sont  acces- 
sibles au  public.  Mais  en  ce  qui  concerne  les  bibliothèques 
des  grandes  familles  romaines,  seules  la  bibliothèque  des 
princes  Barberini  et  celle  des  princes  Chigi  ouvrent  leurs 
portes  à  ceux  qui  désirent  y  travailler.  Aussi  M.  Borgnel, 
qui  du  reste  n'est  entré  dans  aucune  autre  bibliothèque 
privée,  élait-il  beaucoup  trop  enthousiaste,  lorsqu'il  écri- 
vait, en  1858,  dans  la  notice  que  nous  avons  indiquée,  ces 
paroles  flatteuses  à  l'adresse  des  familles  patriciennes  : 
«  Si  les  étrangers  visitent  les  palais  des  princes  romains, 
»  pour  y  admirer  surtout  les  collections  de  tableaux  ei 
»  d'objets  d'art,  ils  peuvent  également,  si  leur  goût  les  y 
»  porte,  y  voir  des  livres  et  des  manuscrits...  l'accès  n'est 
»  difficile  nulle  part.  La  générosité  avec  laquelle  les 
»  grands  seigneurs  romains  ouvrent  à  tous  leurs  riches 
»  collections  est  connue  (1).  »  Plût  à  Dieu  qu'il  en  fût 
ainsi!  Mais  si  quelques  princes,  dont  la  libéralité  mérite 
d'autant  plus  d'éloges  qu'elle  est  un  fait  exceptionnel, 
nous  ont  permis  à  nous  et  à  d'autres  de  pénétrer  dans 
leurs  archives,  il  faut  bien  reconnaître  que  malgré  l'exemple 


(i)  Compte  rendu  de  la  Commission  royale  d'histoire^'i,  I.  X,  pp.  67 
ri  suivantes. 


(  142  ) 
admirable  du  souverain  pontife  Léon  XIII,  des  princes 
Barberini  et  des  princes  Chigi,  malgré  les  désirs  du 
gouvernement  italien,  les  trésors  historiques  de  bien  de 
familles  romaines  restent  toujours  soustraits  à  la  curiosité 
des  historiens.  C'est  une  constatation  pénible;  mais  elle 
me  fait  apprécier  plus  hautement  Tinsigne  faveur  que, 
sur  les  bienveillantes  recommandations  de  M.  le  baron 
Whettnal,  ambassadeur  belge  auprès  du  Vatican,  et  de 
M.  Van  Loo,  notre  ambassadeur  auprès  du  Quirinal, 
Monseigneur  le  Prince  Orsini  et  Monseigneur  le  Prince 
Caetano,  duc  de  Sermonetta,  ont  daigné  m'accorder  en 
nous  autorisant  à  faire  des  recherches  dans  leurs  Archives. 
Que  ces-augustes  descendants  des  plus  antiques  familles 
de  Rome  et  avec  eux  les  dignes  représentants  de  notre 
gouvernement  daignent  agréer  les  sentiments  de  profonde 
reconnaissance  que  nous  sommes  heureux  de  pouvoir 
leur  exprimer  ici  publiquement. 

On  voit  qu'il  nous  a  été  impossible  de  fouiller  dans  tous 
les  dépôts  littéraires  de  Rome.  Mais  là  même  où  nous 
avons  trouvé  accès,  il  nous  a  souvent  été  impossible  de 
nous  livrer  à  des  recherches  complètes.  Nous  n'en  avions 
ni  le  dessein  ni  le  moyen. 

Outre  nos  labeurs  au  Vatican,  notre  tâche  était  de 
rechercher  ailleurs  soit  quelques  documents  du  pontificat 
de  Martin  V,  soit  les  fonds  relatifs  à  la  nonciature  de 
Flandre.  Or,  en  dehors  des  heures  où  les  archives  vaticanes 
étaient  ouvertes,  les  autres  dépôts  littéraires  de  la  cité  ne 
nous  étaient  accessibles  que  pour  peu  de  temps;  et  à 
raison  des  nombreuses  coïncidences  des  temps  d'ouverture, 
il  nous  fut  impossible  de  travailler  longtemps  dans  chaque 
bibliothèque.  A  peine  donc  pouvions  nous  réaliser  notre 
dessein  principal. 

Cependant,  tout  en  poursuivant  celui-ci,  nous   avons 


(  ^^3  ) 

rencontré,  chemin  faisant,  diverses  indications  concernant 
notre  histoire  que  Ton  ne  trouve  point  dans  les  noiices  de 
Borgnet,  Ruelens,  Kervyn  de  Letlenhove  et  Gachard.  Il  ne 
nous  paraît  pas  inutile  d'en  donner  connaissance  à  la  Com- 
mission royale  d'histoire. 

A  cet  effet,  nous  passerons  successivement  en  revue  les 
principaux  dépôts  de  Rome.  Mais,  conformément  aux 
réserves  exprimées  plus  haut,  nous  ne  dirons  rien  de  la 
bibliothèque  Corsini  ni  de  la  bibliothèque  Chigi  (1), 
dont  les  manuscrits  intéressant  notre  histoire  ont  été  sufli- 
sammenl  signalés  pnr  nos  prédécesseurs  belges.  Nous  ne 
parlerons  pas  non  plus  ni  de  la  bibliothèque  ^/esianrfrina, 
où  il  n'y  a  rien  de  saillant  à  noter  pour  les  Pays-Bas,  ni  de 
la  bibliothèque  Vittorio  Emmanueley  où  reposent  en 
grande  partie,  les  archives  de  nombreux  couvents  ;  un 
examen  rapide,  il  est  vrai,  du  catalogue  ne  nous  a  conduit 
à  aucun  résultat  appréciable. 

Après  les  indications  de  nos  devanciers,  notamment  de 
M.  Borgnet,  il  nous  reste  aussi  bien  peu  de  chose  à  signaler 
de  la  bibliothèque  Casanalense,  dite  de  la  Minerve,  et  de  la 
bibliothèque  Vallicelliana,  Cela  se  réduit  aux  deux  notes 
suivantes  : 

Vita  di  Margarita  de  Austria,  moglie  d'AIessandro  de  Mcdici, 

figlia  naturalc  di  Carlo  V. 

Bib.  Casau.  XX.  Vit.  59. 

Relatio  notabilis  facla  a  Joanne  Cardinale  Commendone,  qui 
fuit  Nunlius  Apostolicus  apud  Irapcratorem,  temporc  Pauli  III 
et  Julii  II,  de  statu  Rcligionis  in  Germanie,  cum  aliis  monu- 
meiilis  speetantibus  ad  hanc  ipsani  materiam. 

Bib.  Vallic  N.  10.  d.  14. 

(1)  Ici  nous  nous  sommes  cootenlé  d'examiner  le  manuscrit  D.  VU, 
101,  conleuaut  une  partie  des  registres  de  Martin  V. 


(  Ui  ) 

Nous  ne  parlerons  guère  davantage  de  la  bibliothèque 
du  prince  Caetano  ni  de  celle  du  prince  Orsini. 

A  la  bibliothèque  Caetana,  nous  ne  sommes  resté 
que  quelques  heures  :  après  avoir  constaté  qu'il  ne  s'y 
trouvait  rien  concernant  la  nonciature  de  Flandre,  nous 
avons  relevé  les  numéros  de  nombreux  manuscrits  relatifs 
aux  nonciatures  de  France  et  d'Espagne  qui  peuvent  nous 
être  personnellement  utiles  pour  nos  études  sur  les  troubles 
des  Pays-Bas  au  XVI"  siècle,  mais  qu'il  serait  oiseux  de 
citer  ici  (1).  A  part  cela,  nous  n'avons  rencontré  pour 
l'histoire  des  Pays-Bas  que  trois  pièces  d'un  intérêt 
médiocre. 

1.  Diplonii  diversi  dell'  imperator  Carlo  V  in  cui  accorda 

alla  famiglia  Aquaviva. 

Capsa  37,  n"  70. 

2. 1571.  Dcscrizione  délia  cavalleria  leggera  in  Fiandra. 

Capsa  1,  n"  45. 

5.  Landrccies,  19  décembre  1591.  Alexandre  Farnèse  à 
Piclro  Caelano  di  Cisterna,  concernant  les  intérêts  de  celui-ci. 

Capsa  1,  N»  52   —  Original. 


(1)  A  la  hiblioUîèque  de  Campo  Sanlo  dei  Tedeschi  à  Rome,  nous  avons 
vu  un  exemplaire  des  NoliziedeWarchmo  Caetani  scrute da  G  B.Carikci, 
archivista  délia  famiglia  Caetani,  dans  lequel  à  la  suite  de  sept  pages 
d'impression  se  Irouveni  de  nombreuses  indicalions  manuscrites  des  prin- 
cipaux documents.  —  Nous  avons  aussi  vu  renseigné  sous  le  n»  1844  de 
Tinventaire  des  manuscrits  de  la  bibliothèque  Angelica,  que  M.  E. 
Narducci  confectionne,  un  «  opusculum  impressum  cui  titulus  :  Docu- 
menti  scelli  deir  archivio  dell'  eccellentissima  famiglia  Caelani  di  Roma 
publicati  dall*  archivista  G.  B.  Carinci.  Roma  lipografia  Meniconti,  1886, 
in-8»  pp.  1-23,  non  absolulum  •  et  dans  l'analyse  M.  Narducci  signale 
un  journal  des  lettres  originales  de  Paganus  Doria  au  duc  de  Terra  Nova, 
parmi  lesquelles  plusieurs  sont  datées  des  Pavs-Ras  des  années  1568 
à  1599. 


(  *^s  ) 

Les  Archives  Orsini  ne  sont  guère  plus  riches  pour 
noire  hisioire.  Il  est  vrai  que  le  palais  des  princes  Orsini  h 
Rome  ne  possède  qu'une  mince  partie  des  anciens 
papiers  de  cette  illustre  famille.  Une  partie  de  ceux-ci  ont 
péri  à  Naples,  dans  un  incendie,  lors  de  la  révolution 
de  1848;  une  autre  partie  a  été  réunie  aux  archives  de 
rÉtat  à  Naples;  enfin  diverses  autres  épaves  reposent 
aujourd'hui  dans  les  archives  de  l'Éiat  à  Sienne  et  à 
Florence.  Voici  les  résultats  de  nos  recherches  sur  ce  qui 
reste  de  ces  archives  à  Rome  : 

Rome,  14  août  1371.  Bulle  du  pape  Sixte  IV  pour  confirmer 
les  concessions  de  son  prédécesseur  Paul  II,  lequel,  à  la 
demande  de  Charles,  duc  de  Bourgogne,  avait  accordé  à  un 
clerc  de  Cambrai,  Henri  de  Linthont  dit  de  Clerc,  certains 
bénéfices  des  abbayes  du  S.-Sépulcre  et  de  Saint-Pierre  dans 
le  diocèse  de  Cambrai. 

II.  A.  XVIII.  No  34.  —  Origioa!  surpai- 
chemii).  (Le  sceau  a  été  enlevé  ) 

Ordinanza  di    Ludovico    di    Berlaymont,    arcivescovo    di 

Cambrai,  onde  si   dieno   testimonianze  a  forma  di  Concilio 

Tridentino  suUa  vita  e  costumi  di  Matteo,  abbale  del  monas- 

Icro   di    S.  Gislenio    Cameracense   eletto   da  Pilippo,   rc  di 

Spagna,  vescovo  d'Arras. 

I.  C.  VUI.  N»  5.  —  Copie. 

On  trouve  aussi  renseignée  parmi  les  fonds  diplomatiques 
de  ces  archives  une  «  Corrispondenza  diplomatica^  Belgio, 
del  4691  (sic)  al  1879  II  B.  Prot.,  XiV,  n«  6».  Mais  il  ny 
a  rien  de  saillant.  Deux  lettres  seulement  sont  antérieures 
au  XIX"  siècle  : 

I.  Bruxelles,  9  janvier  IGIC.  L'archiduc  Albert  félicite  le 
(  ordinal  Orsini  de  sa  promotion  au  cardinalat.  —  Original. 
Tome  ii%  5'"^  séuie.  iO 


(  146  ) 

2.  Bruxelles,  27  décembre  1697.  L'électeur  Manuel  présente 
ses  souhaits  de  bonne  année  au  duc  de  Bracciano.  —  Original. 

Quant  aux  correspondances  du  XIX*  siècle,  ce  sont 
uniquement  les  souhaits  échangés  à  Toccasion  de  la  Noël 
depuis  1867,  entre  Leurs  Majestés  le  Roi  et  la  Reine  des 
Belges  et  les  Princes  Orsini. 

Nous  entrerons  maintenant  dans  plus  de  détails  sur  les 
dépôts  littéraires  où  nos  recherches  ont  été  moins  ingrates, 
à  savoir  :  les  Archives  de  la  Propagande,  la  Bibliothèque 
Angelica  ou  des  Augusiins,  VArchivio  di  Stato  et  la 
Bibliothèque  des  Princes  Barberini. 

Archives  de  la  Propagande. 

Si  nous  parlons  ici  de  ces  archives,  ce  n'est  pas  que 
nous  y  ayons  fait  de  longues  recherches,  mais  nous  croyons 
utile  d'attirer  rallenlion  de  nos  compatriotes  sur  leur 
importance. 

Fondée  en  i622  par  Grégoire  XIV  dans  le  but  de 
promouvoir  la  foi  catholique,  la  congrégation  dePropaganda 
Fide  possède  d'immenses  archives,  de  la  plus  haute  valeur 
pour  l'histoire  des  pays  hérétiques  ou  infidèles.  Elles  ne 
sont  pas  cependant  sans  intérêt  pour  la  Belgique,  soit  à 
raison  de  ses  relations  avec  la  Hollande,  soit  à  raison  qu'il 
y  eut  chez  nous  dans  les  derniers  siècles  de  nombreux 
collèges  et  de  nombreuses  communautés  dont  les  membres 
se  destinaient  et  travaillaient  au  maintien  et  au  développe- 
ment de  la  foi  catholique  en  pays  hérétique.  11  y  aurait 
aussi  grand  profit  à  fouiller  ces  archives,  si,  aujourd'hui 
que  le  Congo  est  devenu,  en  grande  partie,  une  colonie 
belge,  l'un  ou  l'autre  de  nos  concitoyens  voulait  entre- 
prendre l'histoire  de  l'ancien  Congo. 

Jl  nous  suffit  d'avoir  fait  ces  observations  générales.  Si 


(U7) 

l'on  désire  des  renseigncnienls  détaillés  et  précis,  on  les 
trouvera  dans  l'intéressant  travail  du  Docteur  Pieper, 
intiuilé  :  «  Das  Propaganda-Archiv  (1)  ..  L'auteur  a 
parfaitement  misien  lumière  Timporlance  des  Archives  de 
la  Propagande  et  décrit  les  divers  fonds  doni  elles  se 
composent.  On  y  rencontre  la  mention  de  plusieurs 
manuscrits  intéressant  notre  pays  qu'il  est  inutile  de 
répéter  ici. 

Jl  existe  dans  ces  archives  un  catalogue  général  par  ordre 
de  lieux  et  par  ordre  de  matières.  Nous  en  avons  consulté 
les  deux  premiers  volumes,  dont  l'un  indique  les  docu- 
ments de  1622  à  1659  et  l'autre  ceux  de  1640  à  la  Gn 
d'avril  1657.  Ne  fût-ce  qu'à  titre  d'exemple  de  ce  qu'un 
historien  belge  pourrait  tirer  des  archives  de  la  Propagande, 
nous  donnerons  ici  les  indications  que  nous  avons  recueil- 
lies sous  les  rubriques  Belgium,  Leodiimi,  Lovanium  et 
Fiandra. 

Pro  bibliis  arabicis  imprcssis  in  Belgio  scribatur  Nuntio 
Fiandriae.  —  1622,  fol.  15:  0. 

Regularium  cjeclorum  in  Belgio  seandala.  —  1623, 
fol.  71  :  H. 

Exempli  in  Belgio  coercili.  —  1625,  fol.  71  :  12. 

Eucbarisliae  Sacramenti  ac  Allaris  cultus  restituilur  in  locis 
Nuntiis  Belgii  et  Colonise  subjeclis.  —  1624,  fol.  143:  9. 

Scula  240  raillenda  JNunlio  Bruxellensi  pro  conventu  Scoto- 
rum  edificando  —  1624,  fol.  162  :  5. 

Bcnediciini  Bclgici  sludia  erigcrc  récusantes  admoncntur.  — 
16:24,  fol.  94:9. 

Praires  Galli  in  Belgio  ord.  Minim.  Scotis  frairibus  iniinici. 
16-24,  fol.  67:6. 


(1)  Ce  travail  a  été  publié  dans  la  Hômische  Quartalschrift  fur  chritt- 
lichc.  Altert/uimskunde  und  fur  Kirchenf/eschichte,  l.  I.  Roni«»,  IW7. 


(148  ) 

Reformalio  Gulielmitarum  in  Belgio  ordinala.  —  1625, 
fol.  248:15. 

Flandriae  rcgulares  reformandi.  —  4625,  fol.  225  :  21. 

Fralri  Ferdinando  de  Sancto  Victore  Fiandriensi  Carmeli- 
lano  curam  pastoralem  exercendi  facultas  concessa.  —  1625, 
fol.  228  :  4. 

Nuntio  Flandriae  auctoritas  data  concedcndi  quasdam 
facultatcs  rnissionariis  Capuccinis  in  Hollandiam.  —  1625, 
fol.  225  :  23. 

Relatio  litterarum  Episcoporum  Belgii  et  Germaniae 
Inferioris  circa  eultum  Sanctissimi  Sacramenti  Altaris.  — 
1625,  fol  200:7. 

Bosnenses  et  Ragiisini  habitatores  Belgii  suos  ofificialcs 
separatirn  eligant.  —  1626,  fol.  46  :  14. 

Indulgentia  plenaria  pro  ecclesiis  Belgii.  — 1626, fol.  11 9: 26. 

Novitiatus  pro  Anglis  in  Belgio  ordinis  Carmelitanoruni 
discalceatorum  conficiendus.  —  1626,  fol.  44  :  10. 

Flandriae  Capuccinorum  missio  extensa  ad  loca  ruralia  et 
campestria.  —  1627,  fol.  505  :  7. 

Extensio  missionis  Flandriae  fratris  Juvcnalis  capuccini.  — 
1627,  fol.  506:7. 

Lucae  Treclasii  Belgae  catechismus  hereticus  confutandus. 
—  1629,  fol.  558:20. 

Applicalio  monasterii  monialium  Eychendoc  dioeoesis 
Buscoducensis  ad  collegium  pro  septentrionalibus  nalionibus 
Antverpiae  erigendum.  —  1629,  fol.  271  :  27. 

Provisio  eollegii  Hibernoruin  Lovanii  eidem  reslitui  man- 
datur.  —  1629,  fol.  215:  22. 

Supprcssio  eollegii  Jesuitaruin  Leodii.  —  1650,  fol.  74  :  8. 

Congregalio  Illuminatorum  in  Baspama  Belgii.  —  1650, 
fol.  24  :  25. 

De  collegio  pro  piieris  Buseoducensibus  in  Bruxellis.  — 
1650.  fol.  190:20. 

De  dispcnsationibus  malrimonialibus  in  Belgio.  —1632, 
fol.  22  :  7. 


(  ^^^  ) 

Negatur  subjcclio  missionariorum  quoad  remolioncm  Pro- 
vincial! Capuccinorum  Bcigii.  —  1633,  fol.  238:  10. 

De  missione  Capuccinorum  ad  ducatum  Limborg  et  lora 
vicina.  — 1634,  fol.  70:  166. 

De  cdictis  hacreticorum  Hollandiae  contra  ecclesiasticos 
Buscoducenses,  Anlverpienses  el  Ruremondenscs  in  Belgio  cl 
de  missionibus  ad  dictas  dioeceses.  —  1631,  fol.  72  :  14. 

Formula  juramcnli  quod  exbibent  ordines  Hollandiae 
calholicis  nuper  ab  eis  subaclis  in  Belgio.  —  1634,  fol.  73  :  15. 

De  conventu  Lovanii  Carmelitanorum  discalceatorum  pro 
missionibus.  —  1634,  fol.  158  :  14. 

De  domo  missionis  Carmelitanorum  discalceatorum  in 
Lovanio.  — .  1634,  fol.  53:19. 

De  collegiis  Hibernorum  in  Belgio.  —  1634,  fol.  154  :  25. 

De  collegio  Lovaniensi  Hibernorum  et  illius  reformatione. 

—  1654,  fol.  50  :20. 

De  litteris  a  Rege  Christianissimo  procurandis  pro  cathoiicis 
Buscoducensibus  et  Antverpiensibus  Hollandis  subjeclis.  — 
1034,  fol.  119:  6. 

Missio  Capuccinorum  in  Huyense  oppidum  propc  Lcodium, 
vulgo  Huy,  décréta.  —  1635,  fol.  274  :  7. 

De  missione  Capuccinorum  Huy  el  alia  loca  Leodiensis 
dioecesis.  —  1635,  fol.  250  :  5. 

Relalio  quatuor  coUegiorum  Hibcrnensiura  in  Belgio  cl  con- 
gregalio  particularis  super  eis.  —  1655,  fol.  228:  36. 

De  fratre  Seraphino  de  Bruxellis  capuccino  ad  missionem 
Hollandiae  non  restiluendo.  —  1656,  fol.  82:  23. 

De  subveniendo  collegio  Lovaniensi  Hibernorum  ulliberetur 
ab  acre  alieno.  —  1656,  fol.  145  :  31. 

Provisio  circa  conviclores  collegii  Hibernorum  in  Lovanio. 

—  1656,  fol.  80:15. 

Missio  Capuccinorum  ad  oppidum  Huy  et  pagos  vicino*  cl 
ad  ducatum  Limburgensem.  —  1656,  fol.  38:  10. 

Provisio  pro  missione  Hollandiae  Doroinicanorura  contra 


(  150  ) 

ppovincialem  Flandriaeet  priorem  Antvcrpiaecjusdera  ordinis. 

—  1636,  fol.  79H1. 

De  Eymepico  Magnesio  debitore  collegio  Lovanicnsi  Hiber- 
norum.—  i63C,  fol.  200  :  25. 

Archiepiscopus  Mechliniensis  auget  provisionem  suorum 
alumnonim  Hibernensium  in  collegio  Lovaniensi.  —  1056, 
fol.  170:52. 

Lilteraccomraendatitiae  pro  collegio  Dominicanorum  Hibcr- 
norum  Lovanii.  —  1656,  fol.  0  :  20. 

De  calholicis  villarum  régis  catholici  nuper  ab  haereticis  in 
Bcigiooccupatarum  juvandis  ppo  extensione  missionum  Domi- 
nicanorum et  Capuccinorum  ad  eas.  —  1637,  fol.  333  :  43. 

D.  Caesar  de  Francisco  consul  nalionis  Flandriae  in  Smirna 
fit  eques  Christi.  —  1638,  fol.  20  :  36. 

De  contribulionibus  praelalorum  Hyberniae  pro  collegio 
Lovanii  llybcrnensium.  —  1659,  fol.  287  :  51. 

De  computis  et  ralionibus  collegii  Lovaniensis  Hibernorum. 
--1640,  fol.  77:19. 

De  collegio  Hibernorum  Lovanii:  quae  privilégia  sint  con- 
cessa.  —  1643,  fol.  312:  13. 

De  privilegiis  collegii  ponlifieii  pro  collegio  Hibernorum 
Lovaniensi.  —  1643,  fol.  292:  3i. 

De  ralionibus  et  computis  collegii  Lovaniensis  Hibernorum. 

—  1643,  fol.  259  :  11. 

De  Bcrtboldi  Nichusii  qualitatibus.  —  1645,  fol.  496  :  46. 

De  dispensatione  pro  D.  Agnete  Maria  Comitissa  de  Styrum 
in  Belgio.  —  1645,  fol.  421  :  22. 

Delibris  D.  Berllioldi  Nichusii  Belgae.  —  1645,  fol.  303:32. 

De  Berlholdo  Nicusio  Belga  ejusque  libris.  —  1645, 
fol.  281  :  24. 

De  computis  collegii  Lovaniensis  Hibernorum  pro  annol645. 

—  1647,  fol.  500:  25  et  522:11. 

De  gravaminibus  calholicis  Belgii  illatis  a  Mareschalco 
Gassion.  —  1 646,  fol.  2 1  :  25. 


(  ^^^  ) 

De  Jesuitis  Belgii  qui  non  possunl  in  ca  provincia  siisleR. 
tari.  Permitlendum  sit  ut  se  transférant  in  Hollandiam  cuin 
facullalibus  missionariorum. —  1646,  foi.  36:  22. 

Desiipplication'e  abbalis  S.  Amandi  in  Belgio  pro  confirma- 

tione  congregationis    Benedictorum    Flandrorum.   I64«, 

fol.  194:28. 

De  Bertholdo  Nichusio  et  ejiis  missionc.  —  1646,  fol.  54  : 
51  et  66:  17. 

De  Lovaniensi  collcgio  Hibernorum  et  acdibus  ruinam 
minantibus,  eorumque  venditionc.  —  1647,  fol.  458:  23. 

De  Bertholdo  Nichusio  et  ejus  missione.  —  1647,  fol.  304  : 
23  et  415:  17. 

De  unione  Benedictinorum  Belgii.  —  1647,  fol.  303  :  19  ei 
525:11. 

Frater  Bonaventura  Oldevaliensis  datur  socius  palri  Colum- 
bano  Lovaniensi,  capuccino  missionario  in  Boldue.  —  1647, 
fol.  571  :  24. 

De  sculis  25  solulis  pro  seqnenda  lile  collegii  Hibernorum 
Lovanii  cirea  hereditatem  D.  Schinchclii.  —  1648. 

De  mutatione  missionariorum  minoritarum de  observanlia  ad 
loca  Flandriae  ab  hercticis  occupata.  —  1648,  fol  49  :  6. 

Nihil  transeat  circa  collcgium  Insulense  in  Belgio. —  1648, 
fol.  70:  20. 

De  fratrc  Joannc  Baptisla  et  fratre  Erneslo  de  Bruxelles 
capuceinis  a  missionc  Congi  ad  missionem  regni  Bénin 
translalis.  —  1649,  foi.  201  :  14. 

Frater  Carolus  a  Bruxelles  capuccinus  declaratur  praefectus 
missionis  Flandriae  —  1649,  fol.  296  :  20. 

De  catalogo  alumnorum  et  computis  collegii  Hibernorum  in 
Lovanio.  —  1649.  fol.  216  :  12. 

De  remolionc  a  missionibus  Flandriae  cujusdam  missionarii 
facta  a  quodam  nobili  de  Renesse  et  subrogaJione  Leonardi 
sine  licentia  S.  Congregationis.  —  1651,  fol.  13  :  11. 

De  Walterio  Enos  Dubliniensi,  praeside  collegii  pontificii 


(  ^^2  ) 

Ilybcrnoruni  Lovanii.  —  1653,  fol.  14  :  17;  4o  :  15;  G8  :  14  et 

151  :  30. 

Fraires  Dominicani  Hiberni  commendandi  Magno  magistro 
Rcligionis  Hicrosoiimitanac  ut  eis  ccclesiam  S.  Joannis  Lovanii 
conccdere  volit.  —  1654,  fol.  87  :  15. 

Scuta  120  annua  ad  trieiinium  décréta  pro  manulenendis 
quatuor  juvenibus  Dominieanis  in  Seminario  Hibernorum 
Lovanii.-  1654,  fol.  115:9. 

Dominicani  Hiberni  instant  pro  aliquo  subsidio  ad  erigen- 
dum  noviiialum  et  studium  in  collegio  quod  possident  Lovanii. 
—  1054,  fol.  71  :  17. 

Instantia  pro  prorogatione  missionis  fratrum  Recollectorum 
in  parlibus  Flandriae  Holiandiae  subjectis  et  declaratione 
aliquorum  dicti  ordinis  in  niîssionarios.  —  1654,  foL  64  :  26 
et  72  :  22. 

Fit  praefcctus  missionis  Flandriae  capuccinorum  frater 
Valentinus  a  Lovanio.  —  1655,  fol.  88  :  23. 

In  collegiis  pontificiis  in  Flandria  et  praecipue  Hibernorum 
niliil  momenti  agendum  vel  innovandum  sine  licentia  S.  Con- 
gregationis.  —  1656,  fol.  28  :  18. 

Il  provinciale  dei  Domenicani  in  Ibernia  cbiede  che  si  con- 
linui  c  si  raddopi  la  provisione  di  scudi  120  dalla  Sacra 
Congregazione  a  vantaggio  del  convento  di  Lovanio  per  gl' 
Ibcrncsi  studenti.  —  1657,  62  :  27. 

I  catholici  di  Bolduc  chicdano  che  dal  capitolo  di  Liegi  non 
si  vcnda  la  terra  di  Lilz  ai  ministri  eretici  ove  si  portano  per 
rieevere  i  sagramenli.  —  1657,  540  :  21. 

Bibliothèque  Angelica. 

Apres  les  recherches  de  nos  devanciers  belges,  nous 
aurions  laissé  de  côté  celle  bibliothèque,  dépendant 
aujourd'hui  du  gouvernement  italien,  si  tout  récemment 
elle  ne  s'était  enrichie  de  nombreux  manuscrits  ayant  jadis 


(  1S3  ) 
appartenu  aux  familles  Massimi  et  Novelli.  Cesl  aiijour* 
d'hui  de  toutes  les  bibliothèques  de  TÉtat  à  Rome  la  plus 
riche  en  manuscrits. 

Jusqu'ici  toutefois  les  nouvelles  acquisitions  ne  sont  pas 
encore  à  la  disposition  du  public.  Il  faut  attendre  pour  cela 
que  le  classement  et  l'inventaire  soient  terminés,  et  ce 
travail  est  d'autant  plus  lent  qu'à  cotte  occasion  on  a  entre- 
pris une  cjassification  et  une  ordonnance  nouvelles  des 
anciens  fonds.  L'inventaire  a  été  confié  aux  soins  actifs  et 
intelligents  de  M.  le  Commandeur  Enrico  Narducci, 
membre  correspondant  de  l'Académie  dos  Lincei,  et 
bibliothécaire  de  la  famille  Ludovisi.  On  sait  qu'il  s*esl 
déjà  acquitté  avec  honneur  de  plusieurs  missions  de  ce 
gein-e. 

Nous  avons  eu  l'avantage  de  lier  connaissance  avec  ce 
savant  aussi  distingué  par  la  générosité  de  son  caractère  et 
raffabililé  de  ses  manières  que  par  l'étendue  de  ses 
connaissances  bibliographiques.  Il  a  spontanément  mis  é 
noire  disposition  les  notes  manuscrites  qu'il  a  rédigées 
pour  la  confection  de  Finventaire  en  question.  Nous  lui 
devons  la  satisfaction  de  pouvoir  indiquer  ici  quelques 
pièces  relatives  à  notre  histoire. 

1»  Ms.,  1597. 

1.  Ipren.  Regiae  Dominationis  ad  cpiscopatum  :  Contagio 
heresum...  (f.  60-81). 

2.  De  ereclionc  Metropolitanorum  et  Cathedraliuin  in 
Belgio(f.  80-88). 

5.  Nominalio  ad  metropolitanas  et  cathédrales  in  Bdgio 
pertinet  ad  regcm  Hispaniaruiii  :  Guicciardini  mlla  descri- 
zione..,  (f.  89-91). 

4.  Ereclio  mclropolitanarum  et  calhedraliuni  in  Belgio  : 
Pau  lus  episcopus....  Super  universas....  D.  Romae,  4  id., 
maiil539(f.  92-101). 


(  1S4  ) 

5.  Discorso  di  Monsignorc  Lamberlini  sopra  la  nominatione 
al  vcscovado  d'Ipri  :  Filippo  secondo,  Rè  diSpagna...  (f.  102- 
113). 

6.  Ypren.  jupîs  norainandi  :  Sanctae  meinoriae  Paulus  IV 
provide  agnoscens...  (f.  114-121), 

7.  Memoria  del  Nunzio  di  S.  Sanlità  per  S.  Allezza  Reale 
Monsignore  d'Orléans,  Régente  del  Regno.  Circa  l'arresto  del 
Consiglio  di  stalo  delli  7  marzo  prossimo  passato,  il  quale 
avoca  gli  aiïari  dellc  dignità  della  cliiesa  di  Liila  me'ntre  stavano 
in  procinto  d'  esscr  giudigate  ncl  Parlamenlo  di  Fiandra  :  , 
Monsignore  il  N'untio...  (f.  174-190). 

8.  Augusli  Favoriti  epistolae  : 

«.  Praesidi  Melropolitanae  Mecliliniensis,  apr.  16G8  :  (tau- 
dium  qvod...  (f.  322). 

6.  Archiepiscopo  Mechliniensi,  apr.  1668  :  Gratulor  tibi.., 
(f.  328). 

c.  Nicolao  Dubois.  Lovanium,  5  maii  1668:  Et  si  veren- 
dum.,»  (f.  329). 

d.  Abbati  Parcbensi,  maii  1668  :  Rescripsi  superiorihus 
diebus  ..  (f.  329). 

e.  Thomae  Stapletonio.  Lovanium,  31  maii  166S:/)e6es 
multum...  (f.  333). 

f.  Francisco  Pollet.  Bruxelles,  apr.  1668  :  Recens  amoris... 
(f.  333). 

9  Lutii  Nocosthemii  Antverpicnsis  in  assertionem  cycli 
paschalis  Gregoriani  animadversiones.  Ad  Clarissimura  virum 
Franciscum  Leveram  mathematicarum  profcssorcm.  Anlvcr- 
piac,  kal.  maii  MDCLXVI  :  Exoptata  diu,  assectUa  nunquam... 
(f.  374-593). 

10.  Ad  Franciscum  Leveram  epistolae  quatuor  Thomae 
Nicolulii  Faventini  de  lapsu  et  absoluta  calendarii  instilutione 
(de  ces  quatre  lettres,  la  première  seule  s'y  trouve  :  Faventiae 
pridie  idus  (16)66  :  Ex  humanissimis  luis  litteris,.,  (f.  594- 
600). 


(  1S5  ) 

II.  Discorso  del  signer  Franccsco  Lèvera  sopra  la  eor- 
rcttionc  delP  anno  da  lui  ritrovala  invariabile.  Perche  il  prin- 
cipal fine...  (i  606-610). 

2"  Ms  I8!7. 

Cause  per  le  quali  la  Fiandra  tumulluô  et  si  ribelù  al  Re. 
con  una  brève  descrition  de'  costumi,  richczze,  forze,  quaiilà, 
silo  et  modo  di  governo  d'essi  Paesi  Bassi.  Essendo  stati 
sempre...  (f.  2-5). 

5»  Ms  1753. 

1.  ArticoU  sopra  il  tratlato  del  maritaggio  fra  Madama 
Marghcrita  d'AusIria,  Sèrenissima  Infante  di  Spagna,  et  il 
Signor  Duca  di  Guisa,  et  sopra  l'elettione  et  dechiaralione  loro 
in  Re  et  Regina  di  Francia.  //  signor  Duca  di  Gui8a,..{(.  I5C). 

2.  Homeri  Tortora  epislola  in  fine  mutilala  ad  fratrem 
suuni,  ubi  plura  de  bello  Hispano-belgico  cl  de  morte  Appii 
Conli.  Per  le  letlere  scritle  a  V.  S,.,  (f.  171). 

3.  Memoria  et  instrutlione  di  quello  che  voi  il  Maeslro  di 
carapo  Camillo  Capozuccbi  haverele  da  fare  cl  esseguirc  nel 
viaggio  di  Francia  per  servitio  dclla  Santa  Lega  et  union  callio- 
lica.  D.  Bruxellis  1590.  Signé  :  Alessandro  Farnese  Primiera- 
mente  v'  incaminarele...  (f.  205). 

4"  Ms.  1792.  Discorso  di  Franccsco  M*  Vialardo  inlorno  la 
cessione  de  Paesi  Bassi  fatla  da  Filippo  (II),  re  di  Spagna,  a 
Isabella  Clara  Eugenia,  sua  figliuola,  i'anno  1598.  Quello  t ht- 
cagiona...  (f.  200-220). 

5VMs  1671.  Anonymi  Vilerbiensis  iler  in  Ausliiam,  Bel- 
gium,  Hollandiam,Galliam  et  Britanniam,  anno  1622.  M  />tfr/ii 
da  Vitarbo  alli  4  di  giugnio...  (f.  34-160). 

6"  Ms  1858 

1.  Guallerii  Mich.  arcbiep.  Ullrajcctensis  epistola  ad  Nun- 
tium  Brux.  D.  Ultrajccli,  30  jul.  1786.  Avertis  par  des  amis.. 
(f.  120). 

2.  Mémoire  pour  M.  l'archiprétre  Hulcu.  Pour  répondre  i 
la  lettre...  (f.  121-122'). 

3.  A.  F.  arcbiep.  Alhcnac  cl  nunlii  Bruxellis  epislolac  ad 


(  ^56  ) 

ciindt-m  Hulcii.  D.  Briix.  22  oct.  1786.  Avrà  la  compiacenza... 
(f.  122-124). 

4.  Autre  mémoire  pour  M.  l'arehiprêtrc  Huleu.  En  parcou- 
rant,.. ({  124-126). 

5.  Super  ncgoliis  cleri  Holiandiae.  iVe/Zo  socorrere.,,  (f.  427- 

129'). 

6.  Réponse  au  mémoire  présenté  par  M.  Hulew.  D.  Ultra- 
jecti,  27  oct.  1786.  Les  deux  maximes...  (f  129'-15()'). 

7.  Archiepiscopi  Mechliniensis  epistola  ad  Nuntium  Bruxel- 
lensom.  D.  Mechliniae,  7  nov.  1786.  Ecco  le  informazioni... 
(f.  130'). 

8.  J.  G.  Huleu  epistola  sine  tilulo.  D.  Mechliniae,  5  nov.  1786. 
Monseigneur^  Son  Éminence...  (f.  1 36). 

9.  Relation  de  M.  rarcbiprêtre  (J.-G.  Huleu).  Je  suis  arrivé 
d  Utrecht...  {f.  136'- 137). 

10.  Relatio  missionis  arcliipresbytcri  Huleu  Mechliniensis 
apud  refractarios  Hollandicos  ex  commissione  Nuntii  Bruxel- 
lensis  anno  1786  inchoala  et  non  compléta.  Prima  disputatio... 
(f.  137'-142'). 

11.  F.  Vandermeerscher  relatio  et  documenta  suae  mis- 
sionis apud  Batavos  refractarios  ex  commissione  sui  archi- 
episcopi cardinalisFrankenberg  manu  cjus  propria,  anno  1784. 
D.  Grembergae,  23  dec.  1784.  Instantia  Nativitatis...  (f.  142'- 
144). 

12.  Pétri  Beckers  epistola  sine  titulo.  D.  in  Berlicum, 
28  feb.  1784.  Lilteras  vestras,..  (f.  144'- 146). 

13.  Ejusdem  epistola  sine  titulo.  D.  ibidem,  3  jmi.  178.5. 
Judicio  vestro  subjicior  ..  (f.  146'- 147'). 

14.  F.-G.  Huleu  de  sua  missione  in  Hollandiam.  Occasio 
missionis...  (f.  147'-151'). 

15.  Pétri  Beckers  epistola  ad  F.-G.  Huleu.  D.  Berlicum, 
7  noY.  ilSLJuxta  colloquium...  (f.  15r-152'). 

16.  Ejusdem  epistola  ad  episcopum  Harlemensem.  D.  in  Ber- 
licum. 2  oct.  4784.  A  die  qua  per  Hermanum.,,  (f.  153-154). 

47.  Hadriani  Johannis   episcopi   Harlemensis   epistola   ad 


(iS7  ) 

cundem  P.   Bcckcrs.  D.  Amslcl,  28  ocl.  1784.  Misit  ad  no$... 
(f.  154-15S'). 

i8.  Gualtcrii  Mich.  Archiepiscopi  Ullrajcclensis  epistola 
sine  titulo.  D.  UlJrajecli,  12  aiig.  1785.  Duabus  epistotis. . 
(f.  i^b'-\b(j'). 

19.  Copia  primae  epistolae  ad  ecclesiam  Ullrajccfcnsein 
scriptae  die  27  sept.  1784.  Deo  duce,  cum  pace..,  (f.  15(»'-16()'). 

20.  Copia  secimdae  epistolae  ad  episcopum  Ultrajecteiiscm, 
6  oct.  1784.  Cum  Mechliniani.,.  (f.  160'-162'). 

21.  Responsum  archiepiscopi  cleri  Ultrajecti  moranlis  ad 
duas  priorcs  litleras.  D.  15  oct.  (1784).  Gratum  nobis  fuit,,, 
(f.  162'- 164). 

22.  Epistola  5"  ad  clerum  Ullrajeclcnsem.  Mechliiiiae, 
27  oct.  1784.  Quoatlentius  relego...  (f.  1G4'-167'). 

23.  Responsio  archiepiscopi  (Gualt.  Mich.).  D.  Ultrajecti, 
15  nov.  1784.  Turdius  forte  quam  oportet...  (f.  1C7'-170). 

24.  Epistola  4"  ad  Ultrajeclenscs  23  dcc.  1784.  Cum  absens 
essem...  (f.  170-173'). 

25.  Responsio  arcliiepiscopi  (Giialt.  Mich.).  D.  Ultrajecti,  27 
jan.  178G.  Ultimas  tuas  de  die  23  decembris..,  (f.  173'-i75'). 

26.  Relazione  del  traltato  avuto  colli  Ulrecchini  dal  signer 
Van  Heupen  canonico  penilenziere  di  Anversa  neiranno  1783, 
scritla  di  propria  sua  niano  l'anno  1787.  En  réponse  à  la  très 
honorée...  (f.  175'-176). 

27.  Corrispondenza  di  Antonio  Perrenot  de  Granvelle  con 
Maximiliano,prcposlo  d'Aire,  suo  gran  vicario  e  poi  vescovodi 
Tournai. 

a.  Cardinalis  P.  de  Granvelle  ad  Maximilianum.  D.  Romne, 
1 3  nov.  1 567.  Je  tiens  que  vous...  (f.  246-249). 

b.  Ejusdem  ad  eundem.  Sine  data,  scd  eliam  13  nov.  1567. 
FoMS  verrez...  (f.  249-250). 

f.  Maximilianus  ad  card.  P.  de  Gr.D.  Druxcllis,  20  jan.  15C8. 
/'Jtant  dernièrement..,  (f.  250-255). 

d.  Ejusdem  ad  eundem.  I).  ihidem,  21  jun.  1509.  Comme 
celui...  (f.  255-257'). 


(  i58  ) 

Archives  de  l'Etat. 

Les  archives  de  l'Élat  à  Rome  n'exislenl  que  depuis 
ravènemeni  de  la  maison  de  Savoie.  Elles  comprennent, 
en  partie  du  moins,  les  papiers  de  l'ancienne  administra- 
lion  papale,  les  documents  des  communautés  religieuses 
supprimées  et  un  certain  nombre  de  volumes  de  la 
Chambre  Apostolique.  Jusqu'ici  leur  ordonnance  et  leur 
classement  ne  sont  point  encore  achevés.  C'est  M.  Alessandro 
Corvisieri,  archiviste  en  chef,  qui  s'occupe  avec  autant 
de  zèle  que  d'intelligence  de  ce  travail  d'organisation. 

A  la  suite  d'une  demande  de  renseignements  sur  un 
ancien  peintre  flamand  de  la  part  de  M.  Alph.  Wauters, 
secrétaire  de  la  Commission  royale  d'histoire  de  Belgique, 
nous  nous  rendîmes  à  ce  dépôt  pour  consulter  les  fonds 
relatifs  au  pontificat  de  Martin  V  avec  qui  ce  peintre  a  été 
peut-être  en  relations.  A  notre  grand  regret,  ici  pas  plus 
qu'aux  archives  vaticanes,  nos  recherches  sur  ce  point 
n'ont  abouti  à  aucun  résultat  positif.  Mais  à  cette  occasion, 
nous  nous  informâmes  s'il  n'y  avait  pas  dans  ces  archives 
des  manuscrits  relatifs  aux  Pays-Bas.  Aussitôt,  M.  l'archi- 
viste Corvisieri,  dont  nous  ne  saurions  assez  louer  la 
prévenance  et  la  courtoisie,  mit  à  notre  disposition  cinq 
manuscrits,  dont  nous  allons  nous  occuper. 

1°  Le  premier  est  un  mince  fascicule  in-4"  intitulé  : 
«  BullaeaposloHcae  et  privilégia  Universitatis  Lovaniensis  » . 
Ce  ne  sont  que  des  copies  dont  la  première  donne  le  texte 
de  la  bulle  de  Paul  III  a  Ex  débita  pastoralis  offîcii  nobis 
licet  immeritis.,,  »,  en  date  du  2  mars  1536. 

Pressé  par  le  temps,  nous  avons  préféré  omettre 
I  examen  complet  de  ce  manuscrit,  afin  de  nous  consacrer 
à   l'étude  des  quatre  autres  qui   nous  paraissaient    plus 


(  iS9  ) 
intéressants.  Ils  proviennent  des  anciennes  archives  de  la 
Conjpagnie  de  Jésus  à  Rome,  et  bien  que  plusieurs  des 
documents  qu'ils  renferment,  soit  déjà  connus  d'ail- 
leurs (I),  il  serait  utile  de  consulter  ces  volumes  pour 
qui  voudrait  écrire  Thisioire  des  Jésuites  belges. 

2'  Liasse  volumineuse  de  papiers  détachés,  non  encore 
cotée.  Les  documents  sont  réunis  péle-mèle  sans  aucun 
numéro  et  sans  aucun  respect  des  dates.  Nous  en  signale- 
rons les  principaux  autant  que  possible  d'après  Tordre 
chronologique. 

i.  Sans  date  (1542-1556).  Societalem  Lovanii  nportune 
admodum  promovere  posse  gloriam  Domini,  proximorum 
saiutem  ac  sui  non  médiocre  augmentum.  (Raisons  pour  les 
jésuites  de  s'établir  à  Louvain).  Quod  ingens  illic...  —  Gipic. 

2.  24  janvier  4552.  Édit  du  recteur  de  TUniversilé  de  Lou- 
vain contre  ceux  qui  prêchent  et  confessent  sans  son  approba- 
tion. Qiiid  ad  aures  nostras  pervenit...  —  Copie. 

3.  155G  ?  But  des  jésuites  en  fondant  des  collèges  à  Tocca- 
sion  de  leur  établissement  en  Belgique.  Duo  considérât 
societas...  — Copie.  C'était  un  mémoire  secret,  comme  l'indique 
cette  note  des  jésuites  :  «  Haec  non  oblulimus  senalui,  scd 
solum  collegimus  pro  nostra.  » 

4.  1556.  Lettres  des  jésuites  (en  léte  desquels  se  trouvait  le 
père  Ribadeneyra)  à  Philippe  11.  Ils  font  l'éloge  de  la  Cora- 
pagnie  de  Jésus  et  prient  le  monarque  de  les  autoriser  h  s'élM- 
biir  en  Flandre.  S.  C.  R.  M,  Cum  societatis  quae  Jesu  nomine,.. 
—  Copie. 

5.  1556.  Les  jésuites  prient  Philippe  II  de  les  autoriser  à 
s'établir  dans  les  Pays-Bas.  5.  C.  R,  M.  Injunxit  pater  uoster 
Jgnatius... 


(1)  Cfr  Le  P.  Delvlxce,  L'Établissement  de  ta  Compagnie  de  Jésus 
dans  les  Pays-Bas.  Bruxelles,  1887. 


(  i60  ) 

6.  i556.  Sans  signataire  ni  destinataire.  Un  jésuite  (Ribade- 
neyra)  rapporte  les  raisons  pour  lesquelles,  d'après  ce  que 
Viglius  leur  a  dit  au  nom  de  Philippe  II,  les  Flamands  ne  sont 
pas  favorables  à  l'établissement  de  la  Compagnie  de  Jésus  dans 
les  Pays-Bas.  Despues  que  el  Présidente  Viglius...  —  Copie. 

7.  15  août  4536.  Requête  des  jésuites  à  Philippe  II  et  auto- 
risation du  roi  accordée  aux  jésuites  de  s'établir  cii  Flandre. 
Au  roy  remonstrcnt  en  toute  humilité...  —  Copie. 

8.  1556.  Les  jésuites,  autorisés  par  Philippe  H  à  s'établir  en 
Belgique,  lui  demandent  des  lettres  patentes.  RegiaeMajestati. 
Cum  Majestus  Veslra  Societati  Jesu...  —  Copie. 

9.  Gand,  20  août  1556.  Lettres  patentes  de  Philippe  il  auto- 
risant la  Compagnie  de  Jésus  à  s'établir  en  Belgique.  Philippe 
par  la  grâce  de  Dieu...  A  tous  ceulx  qui  ces  présentes  verront, 
salut.  Receu  avons  Vhumbles  supplication  de  ceulx  de  la 
société...  —  Copie. 

10.  Louvain  19  décembre  1562.  Olivier  Manare  rend 
compte  (au  R.  Père  général  de  la  Compagnie)  de  la  visite  du 
collège  des  Jésuites  à  Louvain.  Hisce  litteris  reddam  breviter... 
—  Original. 

11.  1583.  Les  jésuites  belges  demandent  à  Philippe  II  une 
amplialion  de  privilèges,  notamment  en  matière  de  main-morte. 
Balduinus  ab  Angelo  Praepositus...  —  Original. 

12  Tournai,  2,  15,  19,  22  et  25  décembre  1583.  Lettres 
originales  du  Père  Olivier  Manare  au  Père  Claudio  Aquaviva, 
général  de  la  Compagnie,  concernant  les  intérêts  des  jésuites 
en  Belgique. 

17.  Tournai,  18  décembre  1585.  Lettre  d'Alexandre  Far- 
nèseau  pape  Grégoire  XIII  en  faveur  de  l'établissement  d'un 
collège  de  jésuites  à  Mons.  Il  demande  qu'à  cet  effet  le  prieuré 
de  Saint  Antoine  de  Barbefosse  soit  uni  à  ce  collège.  —  Copie. 

18.  1683.  Lettre  d'Alexandre  Farnèse  à  son  ambassadeur  à 
Rome  concernant  l'établissement  d'un  collège  des  jésuites  à 
Mons.  —  Copie. 


(  Itil  ) 

i9.  1585.  Excmplum  consensus  collatopis  ordinarii  priora- 
tus  Barbefosse  pro  collegio  socielalis  Monlibiis  llannoniac. 
finiversis  et  singitlis  praescntes  litteras  visuris,  praetor  et 
scabini  oppidi  sancti  Audomari...  —  Copie. 

^20.  1583  Formule  de  la  supplique  à  adresser  au  pape 
Grégoire  XIII  concernant  rércclion  d'un  cotlcgc  des  jésuites  à 
Mons.  —  Copie. 

21.  Tournai,  9  mai  1584.  Lettres  patentes  au  nom  de 
Philippe  II,  accordant  de  plus  amples  privilèges  aux  jésuites 
des  Pays-Bas,  notamment  en  matièredemain  morte.  Philippus 
Dei  graiiae...  iVolum  volumus  Nos  venerabilis  uc  dilecti 
Balduini..,  —  Copie. 

22.  Annotationes  in  visitalionc  Lcodiensi  et  Trajeclensi 
missae  ad  P.  Oliverium  Manareum  14  sept.  1585.  — Original. 

23.  1586  Ex  visitatione  P.  Oliverii  Manarei  anno  1586. 
Cum  mulicribus  conversatio,  Sludiosissime  advigilet.  —  Copie. 

24.  1586.  Ordinationes  R.  P.  Visitaloris  P.  Oliverii  Manarei 
toti  Provinciae  Belgicae  communes  a  Pâtre  Noslro  gmerali 
confirmalae  et  SuaeRcverendaePalernilatis  mandatoinlibruin 
ordinationum  ipsius  referendae,  anno  1586. — Ces  ordonnances 
ont  trait  aux  points  suivants;  Profectus  noslrorum  in  spiritu. 
—  Victus.  —  Veslitus  —  Studia  nostrorum.  —  Consullores. 
Formula  scribendi.  —  Temporalia.  —  Confessiones.  —  Cum 
mulicribus  conversatio.  —  Convictus.  —  Proximorum  auxi- 
lium.  —  Oflicia  divina  et  templum.  —  Recreatio  —  Itiné- 
rantes et  peregrini.  —  Disciplina  religiosa.  —  Comœdiae.  — 
Copie. 

25.  1586.  Ordinationes  R.  P.  Visitaloris  Oliverii  Manaraci 
de  domo  probationis  a  Paire  Noslro  generali  conOrmalae  cl 
Suae  Reverendae  Palernitatis  mandato  in  librum  ordinatio- 
num ipsius  referendae.  —  Ces  ordonnances  portent  sur  les 
points  suivants  :  Scholae.  —  Sodalitas.  —  Promoliones.  — 
Miiieriae  quae  possunt  ordinarie  iractari  in  exliortalionibus 
ad  nostros.  —  Ordo  servalus  Magunliae  in  oflicio  divino  nocle 

Tome  ii%  5""*  série.  ^* 


(  16-2  ) 

IValivitalis  Domini  anno  1585  et  probatus.  —  De  dorao  pro- 
bntionis.  —  Convictus.  —  Qui  piaesunt  in  conviclu.  —  Con- 
viclores.  —  Temporalia  convictus.  —  Rogulae  regenlis  con- 
viclorum.  —  Instruclio  pro  vice-rcgente  seminariorum  et 
domorum  conviclorum  a  Paire  Nostro  generali  Claudio  Aqua- 
viva  recognila  et  confirmala  anno  1583.  —  Instructiones 
communes  omnibus  famulis  domus  conviclorum  :  Instruclio 
janitoris.  —  Instruclio  emploris.  —  Instruclio  dispensatoris. 

—  Instruclio  crcdcnliarii.  —  Instruclio  coci.  —  Instruclio 
cuslodis  vcstium.  —  Instruclio  infirniarii.  —  Copie. 

26.  1586.  Ordinalioncs  R.  P.  Oliverii  Manaraei  visitaloris 
loti  Bclgicae  Provinciae  communes  et  a  R.  P.  N.  Generali 
recognitae  et  approbalae  anno  1586.  —  Ces  ordonnances 
comprennent  les  points  suivants  :  Profeclus  nostrorum  in  spi- 
ritu.  —  De  pocnitenliis.  —  De  disciplina  rcligiosa.  —  Pro 
gubernalorc.  —  V^estilus  nostrorum.  —  Sanilalis  cura.  — 
Recreatio.  —  Peregrini  et  bospites.  —  Litterae  seu  epislolae. 

—  Temporalia.  —  Proximorum  auxilium.  —  Ordo  domus.  — 
Refeclorium.  —  Victus  nostrorum.  —  Copie.  La  pièce  s'arrête 
brusquement. 

27.  1586  (?).  Ordonnances  dont  le  début  manque  et  qui  se 
rallachaient  sans  doute  aux  précédentes.  Apres  quelques  pages 
où  il  s'agit  des  offices  sacrés,  mais  où  il  n'y  a  pas  de  titres,  les 
ordonnances  portent  sur  les  points  suivants  :  Templura.  — 
Officia  divina.  —  Communio  sacra.  —  Conciones.  —  Confcs- 
siones.A  la  fin  on  lit  ces  mots,  d'une  écriture  différente  :  Nihil 
deest.  —  Copie. 

28.  1586.  Status  collegii  socielatis  Jesu  Anlverpiae  a 
14  aprilis,  quando  pater  Jacobus  de  Zelandia  praefectus  fuit 
eidem  collegio,  usque  ad  ultimum  decembris  1586  inclusive, 
quando  in  ejus  locum  succcssit  R.  P.  Joannes  Ovanus.  — 
Original. 

29.  Sans  date.  Commendata  in  visilalione  residenliac 
Bruxellensis.  Calechismus  quando  quidetn  hic...  Signé  : 
Olivcrus  Manareus.  —  Original. 


(  i63  ) 

30.  Anvers,  7  février  1605.  Olivier  Manare  rend  eomplei 
Claudio  Aqiiaviva  de  la  visite  du  collège  d'Anvers.  —  Orisinal. 

31.  Tournai,  29  mai  1003.  Le  P.  Olivier  Manare  annonce 
au  Père  général  Claudio  Aquaviva  qu'il  lui  envoie  le  compte- 
rendu  de  sa  visite  du  collège  de  Tournai  et  lui  parle  des  inté- 
rêts du  collège  de  Liège.  —  Original. 

32.  Puncla  collecta  in  visitalione  Collegii  Tornaccnsis 
anno  1605,  21)  raaii.  —  Original. 

55.  Courlrai,  10  juin  JC03.  Ordinala  in  visitalione  collegii 
Cortraccnsis  (a  P.  Oliverio  Manarco).  —  Original. 

54.  Lille  17  juin  1G05.  Le  P.  Olivier  Manare  rend  compte 
au  Père  général  C.  Aquaviva  de  sa  visite  en  Belgique.  —  Ori- 
ginal. 

55.  Lille,  28  juin  1G05.  Puncta  collecla  inter  visitandum 
collegium  Insulcnsc  (a  P.  Oliverio  Manareo).  —  Original. 

56.  Valencicnnes,  15  juillet  1603.  Le  P.  Olivier  Manare 
au  Père  général  C.  Aquaviva.  Puncla  pauca  quae  de  visitalione 
collegii  Yprensis  decerpta  visa  sunt  ejus  momenti,  ut  debeant 
ad  Revercndani  Paternitatcm  Vestram  deferri.  —  Original. 

37.  Sans  date.  Memoriale  relielum  rectori  et  consultoribus 
collegii  Bergensis.  Adressé  par  le  P.  Olivier  Manare  au  Père 
général  Aquaviva.  —  Original. 

58.  Bruxelles,  30  juillet  1005.  Selecta  ex  punclis  mcrao- 
rialis  rclicti  rectori  Vallencenensi  in  visitatione.  Adresses  par 
le  P.  Olivier  Manare  au  Père  général  C.  Aquaviva.  —  Original. 

39.  Louvain,  2i:  août  1603.  Léonard  Lessius  au  Père 
général  C.  Aquaviva,  pour  l'informer  qu'il  lui  adresse  les 
observations  qu'il  a  recueillies  dans  la  «  visitatione  sludiorura  » 
en  Belgique,  cl  les  «  ralioncs  professorum  Duaeensium  ».  — 
Original. 

40.  Observata  in  visilaîione  Provinciae  Belgicae  c.\  quibus 
quaedani  superioribus  ut  obscrventur  eommendanda,quaedam 
non  videnlur  ita  commode  observari  posse,  saitem  co  modo 
quo  in  regulis  pracseribitur. 


(  164  ) 

4i.  Rationes  Duacensium  professorum. 

42.  Ulrecht,  17  septembre  i605.  Piincta  quaedam  vjsila- 
tionis  Leodicnsis.  Adressés  par  le  P.  Manare  au  Père  général 
Aquaviva.  —  Original. 

45.  Louvain,  16  octobre  iG05.  Puncta  visilalionis  collcgii 
ïrajectcnsis  Reverendo  Patri  nostro  repraesentanda.  Recueillis 
par  le  P.  Manare.  —  Original. 

Ai,  Louvain,  21  octobre  1603.  Mandata  quaedam  Rectoribus 
totius  provinciae  Belgicae  data  a  P.  visitatore.  Adressés  par  le 
P.  Manare  au  Père  général  Aquaviva.  —  Original. 

45.  12  mars  1604.  Responsa  P.  Olivcrii  Manarei  visilaloris 
Belgii  ad  quaesita  rectoris  Duacensis  aliquot,  quae  referenda 
ad  Reverendum  Patrem  noslrum  generalem.  —  Original. 

46.  Cambrai,  3  avril  1604.  Puncta  aliqua  notata  in  visita- 
lione  Cameracensi  a  P.  Oliverio  Manareo.  —  Original. 

47.  Louvain,  26  juin  160i.  Discours  du  Père  Olivier 
Manare,  à  l'occasion  de  sa  visite  de  la  province  belge.  —  Ori- 
ginal. 

48.  9  juillet  1604.  Ordinatio  P.  Oliverii  Manarei  visitatoris 
provinciae  Belgicae  pro  noviciis  et  novitiatu  jam  dudum  facta 
et  ab  eodem  ante  annum  recogfiita  1604.  —  Original. 

49.  Douai,  25  juillet  1613.  Lettre  du  nonce  de  Flandre 
concernant  les  controverses  Ihéologiques  à  Douai,  avec  une 
lettre  de  l'évêquc  d'Arras  en  appendice.  —  Copie. 

50.  Douai,  1613.  Trois  professeurs  de  tbéologie  à  Douai  au 
Père  général  C.  Aquaviva,  concernant  les  controverses  tbéolo- 
giques.  Ils  se  plaignent  de  l'altitude  qu'on  leur  impose.  Post 
eam  inhibilionem.  —  Original. 

51.  1615.  Exposé  des  difficultés  qu'éprouvent  les  jésuites 
de  la  part  de  l'Université  de  Louvain  au  sujet  de  l'établisse- 
ment d'un  cours  de  philosophie  à  Liège.  16  maii  rector  Leo- 
dfensis  scribit...  —  Original. 

52.  1615.  Rationes  ob   quas   philosophia  Lcodii   docenda 


(  165  ) 

videatur.  Mémoire  avec  nombreuses  signatures  à  la  fin.  .16 
uliquot  annis...  —  Original. 

33.  161 5.  Leltrc  du  magistrat  de  Liège  h  son  princc-ëvéque 
le  priant  de  veiller  h  ce  que  les  efforts  de  Tuniversité  de  Lou- 
vain  contre  le  cours  de  philosophie  des  jésuites  à  Liège  ne 
réussissent  pas  en  cour  romaine.  Comme  avec  ung  contente' 
ment.  —  Copie. 

54.  1613.  Lettre  du  magistrat  de  Liège  au  pape  Paul  V 
concernant  le  cours  de  philosophie  des  jésuites  à  Liège  et  les 
difficultés  de  ceux-ci  avec  l'université  de  Louvain.  Cum  omni 
dcmissione  exponemium.  —  Copie. 

55.  Liège,  19  septembre  1613.  Témoignage  du  chapitre  de 
Liège  en  faveur  du  cours  de  philosophie  des  jésuites  \  Liège. 
Serenissimiis  princeps  Leodieîisis...  —  Original. 

56.  Bruxelles,  5  octobre  1613.  Lettre  de  Tarchiduc  All)crt 
an  provincial  des  jésuites  belges,  pour  faire  cesser  immédiate- 
ment le  cours  de  philosophie  des  jésuites  à  Liège.  Révérend 
Père  en  Dieu,  cher  et  amé.  Nous  avions  bien  espéré..»  — Copie. 

57.  Sans  date  Lettre  des  missionnaires  dominicains,  fran- 
ciscains  et  jésuites  à  la  Congrégation  de  la  Propagande,  pour 
demander  que,  vu  le  décret  du  1"  mai  1623  portante  quod 
iidcm  missionarii  (regulares  eliam  sociclatis  Jesu)  simul  cum 
sacerdolibus  sœcularibus  sacramenla    pastoralia  sine   aliqua 

restrictione  administrarc   possent, decreto   aliquo  suc 

déclare  dignctur  (Congrcgalio  de  propaganda  fide)  ut  cl  ipsi 
|)atres  supplicantes  sacraraenta  omnia  pastoralia  libère  ac  licite 
administrarc  in  poslerum  valeant.  »  —  Copie. 

58.  Relation  volumineuse  sur  la  situation  religieuse  et  l'ëlal 
des  missions  des  jésuites  dans  les  Provinces-Unies  Elle  porte 
sur  les  localités  et  régions  suivantes  :  Arnhem  (1637)  —  la 
Gueidre  (1 637).  —  Bommcl  (sans  date).  —  Culembourg  (1640). 
—  Gorcum  (sans  date).  — Gouda  (sans  date).—  Groningen  (sans 
date).  —  La  Haye  (sans  date).  —  Harderweyk  (1635).  — 
Ilaarlèm.  —    Hoorn.  —    Leyde.  —    Delfl.    —   Rhona.  — 


(  I6()  ) 

Middelbourg  —  Oudewater.  —  Sclioonhovcn.  —  Bois  le-Duc. 
Zwolle.  —  Transylvania.  —  Vianen.  —  Weesp.  (I6i0).  — 
Utrecht.  —  Wyk.  —  Amersfoort.  —  Zntphen.  —  Copie. 

59.  Rome,  22  février  1648.  Inslruclio  data  P.  Alexandro 
Gollifredo  visitatori  pro  visitanda  provincia  Gillobelgica  et 
anglicana.  Triginta  et  amplius  anni,  —  Minute. 

60.  1648.  Deconsuctudinibus  aliquibus  provinciœ  gallobel- 
gicœ  pccognosccndis.  Cum  consuetudines...  (Instruction  au 
P.-A..Godfricd.)  —  Minute. 

61.  Rome,  23  avril  1625.  Instructio  brevis  de  visitatione 
Bcigii  pro  P.  Florenlio  de  Montmorentii  visitatore  Cum  vîsita- 
tio  Belgii .,  —  Minute 

62.  Bruxelles,  16  janvier  1677.  Le  P.  Ignace  Dierlius 
informe  le  P.  général  qu'il  lui  renvoie  les  principales  ordon- 
nances des  anciens  pères  provinciaux  recueillies  dans  les 
anciens  volumes  d'ordonnances  et  résumées  en  quelques  pages. 

—  Original. 

65.  Nonnullœ  variorum  provincialium  ordinationes,  quarum 
débet  esse  conslans  etcommunis  usus,  coeteris  ordinationibus 
mancnlibus  in  suo  statu  (Cfr.  supra  n"'  24-27).  Ces  ordon- 
nances accompagnent  la  lettre  précédente  et  Irailenl:  De  iis 
quac  spcctant  ad   templum.  Circa   disciplinam    domesticam. 

—  Copie. 

64  Sans  date.  Inconvencntia  ex  (empore  occurcntia  quae 
videntur  scqui  posse  ex  actis  penultimis  et  postrerais  senatus 
Lovaniensis  circa  socictatem  Jesu.  —  Copie. 

65.  Anvers,  14  avril  1734.  Le  P.  Grégoire  Van  Parys 
ënumère  les  conversions  de  Calvinistes,  de  Luthériens,  de 
Jansénistes  cl  de  Juifs  opérées  par  les  Jésuites  en  Belgique  et 
en  Hollande,  l'année  1733. —  Original. 

66.  Long  mémoire  de  prêtres  belges  exposant  les  «  grava- 
mina  quae  nostram  non  parum  commovent  sollicitudincm 
circa  statum  ecclesiarum   in  Belgio  sed  ecclesiae   praecipue 


(  <«7  ) 

gandavensis  ».  Ce  mémoire  compreinl  10  clinpiircs  dont  voici 

les  titres  : 

ï.  De  fine  exorientis  schistnat is  j uratorum  odii. 

II.  De  sumpta  possessione  lUustrisslmi  Domini  De  Bevu- 
mont  episcopi  gnndavensis  designati, 

III.  De  condilione  sine  qua  non  cuUus  publici  deque  ejiix 
causa  fonnali,  sive  de  articulis  organicis. 

IV.  De promvlgalione  concordat i. 

V.  De  principiis  quorum  praxis  sunt  articuU  organici. 

VI.  De  promulgalione  et  conséquente  executione  accessorum 
concordati,  praecipue  clrca  institutionem  episcoporum. 

Vil.  De  adhesione  episcoporum  articulis  organicis. 

VIII.  De  adhesione  articulis  organicis  praestita  a  clero 
secundi  ordinis  ad  id  per  episcopos  plerumque  inducto. 

IX.  Conclusio. 

X.  De  executione  articulorum  organicorum  nonnullorum 
in  individuo  aliisque  afiquihus  atlentatis  gubernii,  ah  épis- 
copis  nonnidlis  executioni  mandatis  et  quidem  polissimede 
episcopo  Gandensi. 

XI.  De  adininistratione  dioecesis  gandavensis  posl  incar- 
ceratlonem  episcopi  de  Broglie. 

XII.  De  antiquo  Belgii  regimine. 

XII!.  De  qualitate  civis  Gallicani  sub  legibus  revoluliona- 
riis  in  Gallia  in  hodiernum  diem  vigentibusa  clero acceptata, 

XIV.  De  pruesenti  regimine,  Gallis  fugatis, 

XV.  De  praesenti  statu  dioecesis  Tornacensis. 

XVI.  De  Germania  pauca  quaedam. 

3"  Manuscrit  in-^"  relié,  non  coté,  intitulé  à  rexlérieur: 
Flandrob.  Indipel.  1614-60,  et  à  Tintérieur  :  Flandro- 
Belgica.  Petiliones  Mission.  1614-1660. 

Ce  manuscrit  contient  les  lettres  originales  de  nombreux 
jésuiies  belges  adressées  au  Père  général  à  Rome,  pour  lui 


(  168  ) 
demander  la  faveur  d'être  envoyés  comme  missionnaires 
aux  Indes.  La  première  demande  est  du  20  novembre  1614 
et  la  dernière  est  de  décembre  1660. 

4"  Manuscrit  in-4''  relié  non  colé,  intitulé  à  Textérieur  : 
Flandrob.  Indipetae  1664 -1150^  et  à  l'intérieur  :  Flandro- 
belgka.  Pétition.  Mission.  i66L  \\  renferme  des  lettres  du 
même  genre  que  celles  du  manuscrit  précédent.  La 
prem  ère  est  du  18  îèwïar  1665  et  la  dernière  du 
5  décembre  1728. 

5°  Manuscrit  in-4"  relié  de  941  feuillets,  intitulé 
à  l'extérieur  :  «  Informationum  75  »  et  à  l'intérieur  : 
«  Informationum  liber  75  pro  provinciis  Flandro-befgica 
et  Pofoniae  compactas  anno  1697  » . 

Les  450  premiers  feuillets  contiennent  des  pièces  de 
genres  divers  concernant  les  jésuites  belges.  Il  y  a  au 
commencement  du  manuscrit  un  index  qui  renseigne 
assez  bien  sur  ces  nombreux  documents.  En  voici  le 
contenu. 

1.  Index  litterarum,  reddituum  et  bonorum  collegii  Bru- 
gensis.  f.  t. 

2.  Philippi  IV  Hispaniarum  régis  indultum  pro  leetionc 
iheologiae  in  scholis  publicis.  f.  9. 

3.  Juramentum  eorum  qui  ad  gradus  tlieologicos  promo- 
ventur.  f.  11. 

4.  démentis  8'  Brève  dircctum  P.  Claudio  Aquavivae,  prac- 
posito  generali,  ut  nostri  a  lectione  philosophiac  in  universi- 
talis  Lovaniensis  praejudieium  se  abslineant  :  16  martii  1596 
f.  12. 

5.  Contraclus  concordiae  inter  abbatem  monaslerii  Bealis- 
smiae  Virginis  Munsteriensis  et  reclorem  collegii  Traicclensis. 
23junii  1622.  f.  14. 

6.  Declaratio  annui  redditus  qui  accessit  abbatiae  Munste- 
riensi  ex  pecunia  accepta  a  collegio  Trajectensi.  f.  25. 


(  i69  ) 

7.  Pnuli  V  facullas  abbali  Munslcricnsi  alicnandi  bon« 
collogio  Trajcctensi,  prima  idus  februarii  1619.  f.  32. 

8.  Varia  documenta  sequuiilur  in  eadcm  causa,  f.  36. 

9.  Informatio  de  conlrovcrsia  inlcr  Paires  capueinos  cl 
collegium  Aldenardcnse.  f.  4:2. 

10.  Status  concordiac  intcr  praeposilum  cl  canonicos 
ccclesiae  Tongronsis,  21  octobris  KIGO.  f.  46. 

11.  Jura   praepositi  ccclesiae   Toiigrensis  impressa,  f.  48. 

12.  Informatio  de  plebanatu  Tougrcnsi  unienda  rcsidenliac 
Tongrensi.  f.  62. 

15.  Applicalio  praebendac  facta  ab  episeopo  Buscoducensi 
collegio  ibidem  erecto,  22  februarii  1612.  f.  67. 

14.  Origo  et  progrcssus  quatuor  monaslcriorum  quac  fuc- 
runt  applicata  collegio  sylvaduccnsi.  f.  69. 

15.  Libelhis  supplex  pro  episcopis  provinciae  Mechlinicnsis 
ut  toto  orbe  propagetur  cullus  septem  dolorum  Bcalissiroae 
Virginis.  f.  85. 

16.  Informatio  de  prioratu  Nicbforchano  unito  collegio 
Yprensi.  f.  95. 

17.  Conditiones  fonda tionis  collegii  Lyrani.  f.  101. 

17.  Concordia  inter  vicarium  apostolicum  liollandiâe  cl 
Paires  societalis,  24  octobris  1628.  f.  105. 

18.  Vota  nonnullorum  episcoporum  et  cardinaliuni  in  con- 
lrovcrsia palrum  socielatis  cum  vicario  aposlolico  Hollnndiae. 
f.  107. 

19.  Informatio  pro  collegio  Yprensi  de  légale  cpiscopi 
Martini  Rythovii.  f.  111. 

20.  Clemenlis  8'  unio  prioratus  Buccrcnsis  collegio  Aiilvcr- 
piensi,  X"  kal.  octobris  1593.  f.  1 10. 

21  Consjiltalio  quomodo  et  quousque  liccal  collegii.^  socie- 
latis Jesu  in  Belgio  acquirere  bona  stabilia.  f.  122. 

22.  Informatio  pro  indulgenliis  domus  professac  Anlwer- 
piensis.  f.  124. 

23.  Aclus  et  nomina  religiosorum  societalis  qui  sacris  ordi- 
nibus  iniliati  sunt  Lovanii.  f.  129,  165  cl  190. 


(  170) 

:24.  Prolestalio  rectoris  Bruxellensis  de  negata  beiiediclioDe 
ab  episcopo  P.  Francisco  Ewin  concionatori,  II  martii  1688. 
f.  1  iO. 

25.  Epistola  archlepiscopi  Mechliniensis  ad  rcgem  Hispa- 
niarum  super  permissione  regularibus  concionandi,  17  marlii 
IC89.  f.  180. 

26.  Documenta  varia  in  controversia  patrum  societatis  cuui 
I).  Alfonso  episcopo  Mechliniensi  super  concionibus  nostro- 
rum.  f.  140. 

27.  Acta  varia,  in  controversia  inter  patres  societatis  et 
dominicanos  super  indulgentia  Bonae  Mortis,  dominica  prima 
cujusbbet  mensis.  f,  197  et  220. 

28.  Rafiones  ob  quas  in  provincia  Flandro-belgica  neoes- 
saria  est  facultas  gravandi  aut  alienandi  bona  aliqua  suorum 
colJegiorum.  f.  209. 

29.  Decretum  congregationis  concilii  pro  bac  facultate, 
2  decembris  1645.  f.  266. 

50.  Raliones  ob  quas  Patres  societatis  in  solemnilate  Prae- 
senfetionis  B.  V.  Bruxellis  exposuerint  in  laudibus  vesperanis 
Sanctissimuni  Sacramentum.  f.  215. 

51.  De  minislratione  Sanctissimi  Eucbaristiae  Sacramenti 
1681  et  1682,  cura  decreto  Sacrae  Congregationis  Concilii,  die 
51  januarii  1682.  f.  230. 

32.  Innocentii  XI  litterae  in  forma  Brevis  super  dubiis  et 
punctis  controversiae  inter  patres  societatis  et  archiepiscopum 
Mechliniensem.  f.  252. 

35.  Mechlinienses    controversiae    episcopi    cum     patribus 

societatis  inceptac1679,pracsertimsuperordinationibus.f.  254- 
438. 

54.  Epistola  gubernatoris  in  Belgio ad  episeopos  etmagisfros 
contra  Jansenistas.  1695,  f.  459. 

55  Libelius  supplex  Liberti  Hinnehelli  sanctissimo  oblatus 
pro  Lovanicnsibus.  f.  440. 

36.  Responsio  archiepiscopi  Mechliniensis  D.  internuntio  ad 
tria  puncta  ab  eodem  proposita.  1696,  f.  446. 


(  i71  ) 


Bibliothèque  des  princes  BAnoERiM. 

Après  les  archives  pontificales  et  la  bibliolhèque  vaticane, 
il  n'est  point  à  Rome  de  dépôt  littéraire  dont  la  richesse 
en  sources  manuscrites  et  surtout  en  correspondances 
diploniari(fues  égale  celle  de  la  bibliothèque  des  princes 
Barberini.  Aussi  nous  avons  profité  avec  grand  soin  des 
moments  que  nous  avons  pu  y  passer  le  jeudi  de  chaque 
semaine,  pour  y  prendre  connaissance  avant  tout  des  fonds 
relatifs  à  la  nonciature  de  Flandre  et  incidemment  des 
aulres  documents  intéressant  notre  histoire,  d'autant  plus 
que  les  renseignements  de  MM.  Borgnet,  Kervyn  de 
Lettenhove  et  Gachard  sont  assez  restreints  et  ne  com- 
prennent point  l'indication  exacte  des  manuscrits. 

Kn  ce  qui  concerne  la  nonciature  de  Flandre,  nous 
avons  utilisé  nos  notes  pour  un  autre  travail,  comme  nous 
l'avons  déjà  dit.  Nous  ne  parlerons  ici  que  des  autres 
sources  de  notre  histoire.  Nous  donnerons  d'abord  quel- 
ques indications  concernant  le  règne  de  Charles-Quini; 
puis  nous  parlerons  de  quelques  correspondances  diploma- 
tiques qui  appartiennent  soit  à  la  fin  du  règne  de  Charles- 
Quint  soit  au  début  du  régne  de  Philippe  II;  nous 
indiquerons  alors  les  lettres  de  ce  monarque,  celles  de  sa 
sœur  Marguerite  de  Parme  et  quelques  aulres  correspon- 
dances qui  se  rattachent  à  celle  de  cette  princesse  ;  vniin 
nous  signalerons  quelques  relations  et  discours  soil  de 
l'époque  de  Philippe  II  soit  de  l'époque  postérieure. 


(  m  ) 


Les  indications  relatives  à  Charles-Quinl  sont  les  moins 
inlércssanles.  Les  pièces  qu'elles  signaleiu  sont  des  copies 
pour  la  plupart  et  beaucoup  sont  déjà  connues  : 

Lettera  sopra  il  ragionamento  clie  fcce  rimperalorc  Carlo  V, 

l'anno  1546,venendo  da  Tunisi,  in  presenlia  del  papa  Paolo  III 

et  cardinali. 

LX.  32.  Cfr.  LVII.  27j  LVII.  78  el  LVUl.  17. 

Près  de  Plaisance,  49  mai  1536.  Charles-Quinl  au  pape. 

LVI.  3o. 

Décembre  1539.  Discorso  de  Carpi  sopra  il  passarc  del 
Imperatore  per  Francia. 

LX.  30,  f.  91. 

1539.  Instruction  au  cardinal  Montepulciano  envoyé  auprès 
de  Charles-Quint  concernant  les  affaires  religieuses.  Sono 
moite  le  cause  per  le  quali  mossa  laSantilà  di  Noslro  Signore.,. 

LVIU.  12,  f.  1-12. 
Caroli  V  epistola  ad  Neapolitanos. 

XXXll.  180.  Cfr.  XXXIII.  lôo. 

Les  manuscrits  XV[.  A%  et  XXX Ml,  58  renferment 
au  sujet  des  négociations  de  la  Cour  romaine  avec 
Charles-Quint  louchant  les  affaires  religieuses  en  1540, 
un  nombre  considérable  de  pièces  qu'il  serait  san  intérêt 
de  relever  ici. 

Lettere  del  cardinale  Nicaslro  al  cardinale  Farnese  intorno 
aile  cose  di  Madama  d'Austria,  che  aveva  sposalo  il  duca  Olta- 
vio.  Sono  quatlro  lettere  scriltc  dell'  Aia  e  da  Brusselles  l'anno 
1540. 

LVII.  6,  f.  11-32.*  Cfr.  LVI.  97,  f.  175-194;  LVIII, 
16,  f.  59-79  et  LXII.  18,  f.  81-100 


(  173) 

Discorso  del  R""  cardinale  di  Carpi  del  1543  a  Carlo  V. 

LVIII.  78etLVIII.39. 

1543.  Inslrucion  (del  Imperadore)  per  vos  Jiiaii  de  Vega  del 
Nuestro  Conseio  de  lo  que  haveis  de  hazcr  en  cl  cargo  de 
nuestro  ambasador  cerca  de  Nuestro  Muy  Santo  Padrc. 

XLIII.  106,  f.  81-96.  -  Copie. 

Bruxelles,  20  mai  1 549.  Lettre  de  Charles-Quint  aux  cardi- 
naux après  la  mort  du  pape  Paul  III. 

XXIII.  142,  f.  171. 

12  juin  4549.  Risposta  data  per  Sua  Maestà  Cesarea  alP 
iiistrutlione  del  vescovo  di  Tano  sopro  lo  slato  di  Piaccnza. 

XVI.  18etLVIll.36. 

(Rome,  20  avril  1549).  Don  Diego  Hurlado  de  Mendoza  i 
Charles  Quint  concernant  la  restitution  de  Plaisance. 

XLllI.  165. 

1550.  Instruction  de  la  part  de  Jules  III  à  Don  Pedro  di 
ïoledo  député  à  l'empereur  Charles- Quint.  Che  la  causa 
principale... 

LVni.l»,f.  13. 

20  juin  1550.  Instruction  à  Monseigneur  Sipontino,  député 

h   Charles-Quint.   Non    havrà   da    maravigliare  la  âtaenlà 

Sua... 

Ibidem,  r.  16-18. 

Instruction  au  cardinal  d'imola,  député  à  Charles-Quint  par 

le  pape  Jules  III.  Per  che  nessuna  cosa  è  più  contraria  alla 

natura  nostra,.. 

Ibidem,  f.  18. 

Instruttioni  diverse  di  papa  Giulio  III  e  particolarmcnte  in 
proposlo  délia  guerra  di  Parma  et  di  Siena. 

LVII.  8.  Cfr.  LVl.  141. 


(  i74  ) 

Instruttione  data  ail'  arcivescovo  di  Consa,  nuntio  al!'  Impe- 

ratore    alli   21   di  gennaro    1554.   ffaverete  da  dire   a  Sua 

Maestà  per  principio,.. 

LVII.  8,  f.  151-153. —Copie. 

il  août  1555.  Lettere  del  cardinale  Caraffa  a  l'arcivescovo 
di  Consa  nuntio  alla  corte  deir  Imperatore. 

LXIl.  13.  Cfr.  LX.  32;LVl.  34. 


Il  est  d'autres  pièces  diplomatiques  où  il  est  fort  souvent 
question  en  même  temps  de  Charles-Quint  et  de  Philippe  H. 
Elles  appartiennent  aux  années  qui  forment  pour  ainsi 
dire  la  transition  de  l'époque  de  Charles-Quint  à  celle  de 
Philippe  II.  Nous  les  signalerons  de  suite,  d'autant  plus 
qu'en  suivant  cet  ordre,  l'unité  dans  l'énumération  des 
correspondances  diplomatiques  ne  sera  pas  brisée. 

Istruzioni  e  lettere  di  Monsignor  délia  Casa  concerncnti  il 
principio  délia  guerra  fra  Paolo  IV  e  Tlraperatore  Carlo  V, 

LVI.29.  Gfr.LIX.  40. 

Inslruclio  pro  lUuslrissimo  Domino  Cardinali  de  Pisis  ad 
Imperalorem  et  Philippum  regem. 

XXXIV.  53,  f.  68. 

Instructiones  pro  Illustrissimo  et  Reverendissimo  Cardinale 
Caraffa  ad  Philippum  Hispaniarum  regem  ituro. 

Ibidem,  f.  72.  Cfr.LVlII.  12. 

Comme  suite  à  ces  instructions,  on  peut  citer  les 
manuscrits  LXII.  65  et  LXIÏ.  66.  Ils  contiennent  des 
avvisi  envoyés  des  Pays-Bas  par  les  agents  de  la  cour 
romaine. 


(  175  ) 

Le  manuscrit  LXII.  65  renferme  des  informations 
recueillies  depuis  le  22  septembre  1555  jusqu*au  10  août 
1557,  sans  que  le  destinataire  ni  le  signataire  soient  indi- 
qués. De  plus  le  manuscrit  est  d'un  mauvais  numérotage, 
et  les  correspondances  y  sont  réunies  sans  ordre.  Néan- 
moins elles  sont  intéressantes. 

On  peut  faire  les  mêmes  renjarques  au  sujet  du 
manuscrit  LXII.  66,  sauf  qu*ici  le  litre  nous  apprend  que 
ce  sont  des  «  lettere  ed  avvisi  mandali  da'  nunzi  délia 
Santa  sede  al  cardinale  Carlo  Caraiïa  ed  al  duca  di  Palliano 
nel  1558.  »  Mais  d'autre  part  nous  apprenons  que  ces 
informations  sont  suivies  «  da  altre  lettere  ed  avvisi,  che 
mancano  di  data.  »  Toutes  les  informations  roulent  en 
grand  partie  sur  la  guerre  avec  la  France.  11  s'y  trouve 
aussi  des  détails  relatifs  à  la  personne  de  l'empereur. 
C'est  ainsi  que  dans  des  a  avvisi  »  de  Bruxelles,  du  22  cl 
28  juin,  sans  indication  d'année,  mais  se  rapportant  à 
l'an  1556,  nous  trouvons  les  renseignements  suivants  : 
«  Hieri  fece  prova  l'imperatore  per  il  barco  se  poteva 
eavalcar  sopra  la  mula.  Il  che  essai  bene  riusei  a  Sua 
Maeslà,  laquai  domani  partira  per  andar  a  un  monasterio 
vicino  a  Laura  per  la  peste...  »  Cette  lettre  se  trouve 
parmi  les  premières  du  manuscrit.  Cela  prouve  que  con- 
trairement au  titre  la  première  série  d'informations  n*esl 
pas  de  1 558. 

Dans  l'une  des  dernières  correspondances,  en  marge 
d'un  passage  où  l'on  annonce  que  le  roi  de  Pologne  s  csl 
fait  protestant,  il  y  a  celte  remarque  :  «  Monsignor  Consa 
non.  ne  scrive  niente  ».  Beaucoup  de  ces  informations, 
sinon  toutes,  émanent  donc  d'un  autre  envoyé  de  la  cour. 
romaine. 


1 

(  i76  ) 
Signalons,  pour  terminer  cette  série  : 

1558.  Istruzioni  del  cardinal  Carlo  Caraffa  per  Monsignor  il 

vcscovo  di  ïcrracina. 

LVI.29.Cfr.LVI.  12S;  LVII.  47;  LVII.  66;      J 
LVII[.  12  el  LVIU.  40  ^ 

1558.  Rispota  (dal  vescovo  di  Terracina)  ail'  istnittione 
deir  Illustrissimo  et  Revercndissimo  signor  cardinal  Caraffa. 

LVII.  47,  f.  13-24. 

A  celle  série  de  correspondances  échangées  entre  la 
cour  romaine  et  ses  agents,  on  peut  rattacher  les  lettres 
adressées  à  Rome  vers  la  même  époque  par  divers  person- 
nages de  l'entourage  de  Charles-Quinl  et  de  Philippe  II. 
Nous  les  avons  rencontrées  dans  les  manuscrits  LVJII.  166 
eiXLIII.  165. 

Dans  ce  dernier  manuscrit,  dont  le  numérotage  est 
absolument  défeclueux,  se  trouvent  d'abord  nombre 
considérable  de  lettres  adressées  par  Ruy  de  Gomez  au 
cardinal  Caraffa  depuis  le  10  juillet  1555  jusqu'au  31  mars 
1559;  ensuite,  quantité  de  missives  d'autres  personnages 
de  la  cour  de  Bruxelles,  adressées  aussi  pour  la  plupart  au 
cardinal  Caraffa  et  parmi  lesquelles  il  faut  surtout  signaler 
une  lettre  de  Gusman  au  dit  cardinal,  à  la  date  du  5  mars 
1558,  et  trois  lettres  de  Don  Diego  de  Mendoça,  la 
première  au  comte  de  Montorio,  datée  de  Bruxelles 
17  juin,  mais  sans  indication  d'année,  la  deuxième  au 
cardinal  Caraffa,  d'Anvers,  2  juin  1558,  et  la  troisième  à 
Charles-Quint.  Celle-ci  n'est  pas  datée,  mais  elle  se  rapporte 
à  l'année  1549.  Nous  Pavons  déjà  signalée,  c'est  la  seule 
copie  qui  se  trouve  dans  le  manuscrit.  Viennent  alors  huit 
lettres  de  Pérez  au  cardinal  Caraffa,,  du  9  juillet  1555  au 
14  mai  1559. 


(  i77  ) 
Quant  au  manuscrit  XLIII.  166,  dont  le  numérotage  est 
également  défectueux,  il  renferme  neuf  lettres  de  Bernardo 
de  FiTsncda,  confesseur  de  Philippe  H,  au  cardinal 
Caraffa.  Elles  vont  du  2  mars  au  16  décembre  1558.  On  y 
lit  quelques  nouvelles  à  la  main,  notamment  sur  les  intérêts 
des  jésuites  et  la  guerre  avec  la  France. 


Abordons  maintenant  les  lettres  de  Philippe  11  et  celles 
de  sa  sœur,  Marguerite  de  Parme. 

Des  lettres  de  Philippe  II  se  rencontrent  dans  les 
manuscrits  LXII.  65;  LIX.  4;  XLIII.  164;  XLIII.  184; 
XLIll.  106;  XLIII.  149  et  XXXI.  35.  Nous  n^avons  pu 
examiner  les  deux  derniers. 

Dans  le  manuscrit  LXIL  65,  dont  nous  avons  déjà 
parlé,  se  trouve  la  copie  d'une  lettre  de  Philippe  II  au 
cardinal  de  Trente,  datée  de  Gand,  8  novembre  1556. 

On  trouve  aussi  dans  le  manuscrit  LIX.  4,  la  copie  de 
plusieurs  missives  de  ce  monarque,  mais  sans  intérêt  pour 
notre  histoire. 

Le  manuscrit  XLIII.  164  renferme  onze  lettres  origi- 
nnles  et  la  copie  de  trois  lettres  de  ce  même  souverain. 
Elles  vont  du  29  décembre  1562  au  9  octobre  1596.  Quatre 
sont  adressées  au  pape  Paul  IV,  huit  au  cardinal  Caraiïa, 
une  au  vice-roi  de  Naples,  une  à  rarchevéque  de  Séville, 
enfin  une  au  pape  Grégoire  XIII.  La  plupart  sont  sans 
grand  intérêt  historique.  Nous  ne  signalerons  que  les 
suivantes  : 

Bruxelles,  27  mars  1558.  Philippe  II  déclare  an  cardinal 
(Caraffa  qu'il  ne  peut  accepter  la  proposition  qu'est  venue  lui 
laire  le  légat  Trivulcio,  à  savoir  de  réunir  des  ministres  des 
Tome  ii%  5""'  série.  *2 


(  178  ) 

deux  parties  belligérantes  pour  négocier  la  paix  avec  la  France; 
car  ce  ne  lui  paraît  pas  un  moyen  d'arriver  à  la  conclusion  de 
la  paix.  —  Original. 

Madrid,  25  janvier.  Philippe  II,  ayant  appris  Télcclion  au 
souverain  pontificat  du  cardinal  Alessandrino,  demande  à 
l'archevêque  de  Séville  de  faire  célébrer  des  actions  de  grâce 
dans  son  église  et  son  diocèse  pour  cette  élection  vraiment 
inspirée  par  l'Espril-Saint.  —  Original. 

San-Lorenzo,  18  septembre  I58i.  Philippe  II  supplie  le 
pape  Grégoire  XIII  de  remédier  aux  maux  de  la  religion  en 
France.  —  Original. 

Quant  au  manuscrit  XLIII.  184,  il  contient  quantité  de 
lettresoriginales  de  Philippe  II,  depuis  Ie29  décembre  1562 
jusqu'au  9  octobre  1596.  Nous  n'en  signalerons  qu'une 
seule  : 

Madrid,  9  mai  1568.  Lettre  autographe  de  Philippe  II  au 
pape  Pie  V  pour  lui  expliquer  plus  amplement  la  raison  des 
mesures  prises  à  l'égard  de  son  fils  Don  Carlos. 

Enfin  dans  le  manuscrit  XLllI.  106,  f.  97-100  se  trouve 
une  «  instrucion  para  la  yda  en  Flandes  de  el  Arciduque 
Hfrnesto  de  Auslria,  anno  1594  ». 

Reste  à  parler  de  la  correspondance  de  Marguerite  de 
Parme, 

La  copie  d'une  lettre,  sans  grand  intérêt  historique, 
adressée  par  Marguerite  au  pape  Jules  llï,  de  Parme,  le 
8  oelobre  1550,  se  trouve  à  la  fois  dans  les  manuscrits 
LVI.  141,  f.  147;  LVII.  8,  f.  79;  LVIII.  12f.27  et  LVIII. 
18,  f.  506. 

En  outre,  nous  avons  rencontré  des  lettres  originales  de 
cette  princesse  dans  les  manuscrits  LXI.  14et XLIII.  181. 


(  179  ) 

Le  manuscrit  LXI.  14  renferme  cent-ei-deux  leilres  de 
la  famille  Farnèse;  les  septanie-qualre  premières  sont 
d'Oclave  Farnèse,  époux  de  Marguerite  de  Parme;  les 
lollrcs  98  et  99  émanent  d'Alexandre  Farnèse;  les  lettres 
94  à  97,  d'Hieronyma  di  Farnèse;  les  lettres  100  et  101,  de 
Ferrante  Farnise;  enfin  la  lettre  102,  de  Vittoria  Farnèse. 
Toutes  ces  lettres  sont  sans  intérêt  pour  nous.  Quant  aux 
lellres  de  Marguerite,  elles  sont  au  nombre  de  dix-neuf 
(n"  75  à  97),  adressées,  les  dix-sept  premières,  au  cardinal 
Carlo  Caraffa,  depuis  le  31  mai  1555  jusqu'au  23  mars  1560, 
et  les  deux  dernières  au  cardinal  Antonio  Caraffa,  en  date 
du  22  septembre  1570  et  du  13  août  1574.  Nous  n'avons 
trouvé  dans  aucune  d'elles  rien  de  saillant  à  relever  pour 
notre  histoire. 

Dans  le  manuscrit  XLIII.  181,  il  n'y  a  que  deux  lellres 
de  Marguerite  de  Parme,  adressées  au  pape  Pie  V  en  date 
du  7  juin  et  du  14  juillet  1566;  mais  elles  offrent  un 
intérêt  spécial  pour  nous. 

Dans  la  première,  Marguerite  remercie  Pie  V  des 
conseils  qu'il  lui  a  transmis  par  l'intermédiaire  de  l'évèque 
de  Sorronto  concernant  Tapaisemcnt  et  les  intérêts  des 
Pays-Bas.  A  l'effet  de  les  exécuter,  elle  désire  vivemcni 
la  présence  de  Philippe  li,  prie  Dieu  sans  cesse  el  ne 
négligera  aucun  effort. 

Dans  la  seconde,  la  gouvernante,  vu  l'étal  des  finances 
du  roi  et  des  Pays-Bas  et  vu  la  nécessité  de  ressources 
extraordinaires  pour  combattre  Pliérésie,  supplie  le  pape  de 
lui  accorder  la  moitié  des  revenus  el  des  fruits  des  biens 
ecclésiastiques  des  Pays-Bas. 

Ce  volume  est  très  riche  en  correspondances  eoncernanl 
les  troubles  des  Pays-Bas,  sans  compter  qu'il  renferme  des 
lettres  originales  de  Charles  IX,  roi  de  France,  de  Calhc- 


(i80) 

rine  de  Médicis  et  de  divers  personnages  de  France.  Nous 
y  avons  retrouvé  les  lettres  originales  du  dominicain  Jean 
Straetmann,  inquisiteur  des  Pays-Bas,  depuis  le  iO  novem- 
bre 1566  jusqu'au  12  décembre  1568,  et  celles  de  son 
frère  en  religion,  Felice,  du  9  août  et  du  10  décembre 

1568. 

Ce  manuscrit  renferme  encore  quelques  autres  lettres 
intéressantes  à  savoir  celles  de  Tévêque  de  JNamur,  du 
25  mai  1566,  de  Laurentius  Metsius,  doyen  de  Bruxelles, 
du  4  juin  1566,  de  Guillaume  de  Nassau,  du  8  juin  1566, 
et  de  Martin  Ryihovius,  évéque  d'Ypres,  du  27  juin  1566. 
Elles  sont  toutes  adressées  au  pape  Pie  V  et  se  rattachent  à 
la  mission  de  Julien  Pavesi,  évéque  de  Sorrento,  à  la  cour 
de  Bruxelles.  Il  y  a  encore  à  l'adresse  du  même  pape  une 
lettre  de  Martin  Rythovius,  portant  la  date  du  29  juillet, 
mais  sans  indication  d'année,  concernant  les  malheurs  de 
la  religion  et  une  missive  du  chapitre  d'Anvers,  sans  date 
aucune,  relative  à  l'impression  du  Bréviaire. 

Nous  avons  recueilli  les  principales  correspondances  de 
ce  volume. 

Pour  terminer  celte  énuméralion  de  correspondances, 
il  nous  reste  à  dire  que  le  manuscrit  LXI.  19  contient 
quatre  lettres  originales  du  cardinal  de  Granvelle  au 
cardinal  Caraffa,  en  date  du  12  janvier,  du  15  février,  du 
15  octobre  et  du  8  novembre  1574-,  mais  elles  n'ont 
aucune  importance.  Jl  en  est  de  même  de  la  copie  de 
plusieurs  autres  lettres  du  même  personnage  qui  se 
trouvent  dans  le  manuscrit  LIX.  4. 

En  somme,  c'est  dans  les  manuscrits  LXII.  65,  LXII.  66, 
XLIll.  164,  XLIII,  165,XLIII.  166,  XLIII.  181  et  XLIII. 
184,  que  nous  avons  retrouvé  le  plus  de  lettres  originales 
de  l'époque  de  Philippe  II.  Ces  manuscrits  font  partie  de 


(  m  ) 

In  riche  collection  des  lellres  originales  réunies  par 
Ladcrchi.  On  y  trouve  la  correspondance  des  souverains 
et  des  personnages  politiques  et  religieux  les  plus  en  vue  de 
celte  époque.  Avec  le  fonds  si  riche  des  nonciatures,  que 
Gachard  a  déjà  signalé  et  auquel  elle  se  rattache  souvent 
par  la  nature  de  ses  documents,  cette  collection  mérite 
d  attirer  l'attention  spéciale  dos  gens  de  lellres  qui  s'occupent 
de  rhisioire  générale  ou  de  l'histoire  spéciale  des  divers 
pays  de  FEurope.  C'est  ce  que  nous  avons  constate  nous 
inènie  on  parcourant  divers  manuscrits  où  nous  n'avons  rien 
trouvé  de  saillant  pour  notre  histoire,  mais  où  nous  avons 
rencontré  d'intéressantes  correspondances  pour  l'Alle- 
magne à  l'époque  de  Ferdinand  J  et  de  Maximilien  II 
(XLIII.  183),  pour  la  France  à  l'époque  de  Henri  II 
(XLÏIl.  162  et  XLIII.  163),  pour  le  Portugal  et  la  Pologne 
(XLIII,  159),  pour  l'Italie  (XLIII.  160),  pour  les  Indes  à 
l'époque  de  Sixte  Vet  Clément  VIII  (XLIII.  1 61  ).  Indépen- 
damment des  manuscrits  que  nous  avons  feuilletés  nous 
avons  aussi  vu  renseignées  au  catalogue  soit  dans  le  fonds 
Ladcrchi,  soit  sous  le  nom  de  personnages  marquants,  les 
correspondances  originales  de  plusieurs  secrétaires  ou 
légats  d'Allemagne,  d'Espagne  et  de  France,  dont  le  rôle 
a  été  grand  dans  les  événements  du  XVP  siècle  dans  ces 
pays  et  par  contre  coup  dans  notre  pays.  Mais  pour  ne  pas 
nous  écarter  de  notre  sujet,  nous  nous  hornerons  à  cette 
indication  générale,  et  nous  passons  aussitôt  à  la  mention 
des  relations,  des  discours  et  autres  pièces  analogues  de 
l'époque  de  Philippe  II  et,  des  temps  postérieurs. 

Compendii  de  tratlenimeiili  istorici  e  geografici  soprn  li  .-taïi 

délia  Fiaudra  e  confini,  con  i  personnagi   più  riguardc%oli 

antichi  e  moderni. 

LIX.176. 


(  i82  ) 

Leltera  discorsiva  sopra  le  presenli  emcrgenzc  di  Fiandra  c 
fra   le  due  coronc.   A  quatlro    capi    si    riducono...    degli 

amici. 

LIX.  173. 

Risposla  al  manifesto  che  fa  facilissima  l'impresa  di  Fiandra. 

LVIl.  83. 

1578.  Rclazione  et  compendio  degli  stati  et  governi  di 
Fiandra  nel  tempo  del  re  Filippo  (par  Michel  Soriano).  Buonis- 
sima  parte  délia  Germania  inferiore.., 

LXI.  1-29,  f.  39-51  et  LVI.  U9,  f.  237-274. 

Relazione  in  forma  di  discorso  de  costumi,  ricliezze,  forze, 

qualità,    silo    et    modo  di  governo  de  Pacsi    Rassi.    Giiilio 

Cesare,  quel  cortese  principe,  quel   sceleralo  et  ambitioso 

cittadino... 

LVIli.  -20,  f.  11-2-151. 

Discorso  sommario  délie  giuste  cause  c  ragioni  cli'  hanno 
astrelto  li  stati  generali  delli  Paesi  Rassi  a  provedere  col 
pigliarl'armi  alla  difesa  loro  contra  il  signor  Don  Giovanni,  di 
cui  seguila  la  risposta  e  la  giustificalione  a  quanto  dicono. 
E^sendo  noto  a  tutti... 

LVII.  67,  f  184--239  et  LVllI.  17,  f.  86-133. 

Sommario  degli  articoli  proposti  al  duca  di  Terranova  dagli 
stati  di  Fiandra  al  primo  di  gennaro. 

LVIII.  17,  f.  136-Ul.Cfr  LVII.  67. 

Instruttione  dal  cardinal  Sermonetla  ail  Illustrissimo  signor 
Don  Pietro  Gaetano,  suo  nipote,  nell'  andala  alla  guerra  di 
Fiandra  sotlo  il  serenissimo  principe  di  Parma.  F.  5.  ///"" 
seguirà  il  sko  viuggio, 

LVI.  114,  f.  137-146.  Cfr.  LVIL  16;  LVII. 
61,  f.  138-146;  LVIII.  41,  f.  146-133. 


(183) 

Discorso  circn  il  modo  col  quale  i  Piiesi  Bnssi  si  posfiiio 
ridurrc  soito  l'obedienza  dcl  rc  callolico  di  Spagna.  Non 
senza  ragione  il  Re  Catlolico... 

LVII.  6,ri09-IIK. 

De  rébus  Belgicis  dialogus  elegiacus  ciii  litulus  :  N  cl  Echo .. 
N.  «  Die  Echo  libi  mine  grassante  tyrannide... 

XXXI    37. 

Capiloii  deir  unione  dcili  stati  di  Fiandra  obedienli  a  Sua 
iMaeslà  con  tutli  gli  aitri  suoi  regni  et  slati  per  opporsi  ail' 
invasione  d'inirnici  nelle  occorrenze.  Havendo  Vesperienza 
f'atto  conoscere.,. 

LX.  30,  f.  75.1HK 

1007.  Sommaire  récit  de  toute  la  négociation  faite  avec 
Messieurs  des  Élat  généraux  des  Provinces-unies  des  Pays-Bas. 
A  u  mesme  temps  que  le  roi  fit  la  paix  avec  le  roi  d'Espagne,.. 

XLIll   UO. 

1608.  Continuation  du   recueil  de  la  négociation  faite   es 

Provinces  Unies  des  Pays-Bas  par  MM.  Jcannin  et  de  Rus«y  La 

place,    embassadeurs   extraordinaires  pour   le   Roy  es   dites 

Provinces-Unies,  pour  la  Trêve  à  longues  années,  contenant  les 

lettres  à  eux  escrites  par  Sa  Majesté,  M.  de  Villeroy  et  autres 

personnes,  leurs  responces  à  icelles  propositions  par  eux  faites 

aux  Etats  généraux  des  dites  Provinces,  et  les  traités  qui  s*en 

sont  suivis,  et  ce  pendant  le  cours  de  l'année  mille  six  cens 

huict. 

XLIII  140. 

Kelazionedel  iraltato  di  pace  falto  nell'  assemblea  tra  lidepu- 
tati  del  Re  Christianissimo  e  del  Re  Cattolico  e  del  Duca  di 
Savoia  in  presenza  del  cardinale  di  Firenze,  légale  de  laterc  di 
Clémente  VIII,  Sommo  Pontefice,  nel  regno  di  Francia,  del  Rc 
Christianissimo  con    l'intervento  di   M.  Gonzaga   vescovo  di 


(  i84  ) 

Mantova.  nunzio  di  Sua  Bealitudine,  e  del  générale  degli  Osser- 
vanli  di  S.  Franeesco.  Dopo  la  parlita  del  S.  Quintino.. 

LîX.52,f.  147. 

1609.    Danielis   eremitae    Belgae    iter    germanicum    sive 

epislola  ad  Camillura  Guidium  equitem,  seripta  de  legatione  ad 

Rudolphum  II  Caesarem. 

'  XXXIV  66. 

De  Provinciis  focderatis  in  Belgio. 

XXXUI.  49. 

1622.  Descriptio  status  in  quo  nunc  est  religio  calliolica  in 
confœderalis  Belgii  Provinciis  anno  1622  (auctore  Josepho 
Maria  Suaresio).  Ex  septemdecim  provinciis  Belgicis... 

XXXII.  222.  Cfr.XXXVlII.  63 

1624.  Regislro  di  varie  ieltere  scrilte  da  fra  Giaeinto  cappuc- 
cino ehc  d'ordinario  stava  a  Brusselles. 

LX  VI  1.55. 

Traltato  delle  guerre  di  Fiandra  diviso  in  sei  libri,  comin- 
ciando  dcU'  assedio  di  Breda  falto  dal  Marchese  Ambrogio 
Spinola  l'anno  1624,  fino  ai  assedio  di  Mastriche  falto  dal  prin- 
cipe d'Orange,  l'anno  1632  —  scrilto  da  Girolamo  Scraglia  da 
Modena. 

LIV.  44. 

1638.  Status  religionis  catholicae  in  conterminis  Belgii 
provinciis  (auctore  Jacobo  de  la  Torre). 

XXXll.  164. 

Rclazionc  de'  Irattati  di  pace  conclusa  in  Nimega  da  Mon- 
signor  Bevilacqua,  nunzio  e  plenipotenziario  apostolico  presen- 
tala  a  Nostro  Signore  Papa  Innocenzo  XI.  Ardeva  più  che 
mai  nella  Germania  e  nelle  provincie  délia  Fiandra  terribile 
laguerra... 


(  ^8^  ) 


VIII. 


Mission  aux  Archives  vaticanes. 

Rapport   à   M.   le   Ministre  de   l'Intérieur 
et  de  l'Instruction  publique. 

(Par  Alfred  Gauchie,  docleur  en  sciences  morales  el  historiques,  assistant 
à  la  Conférence  d'histoire  de  l'Université  de  Louvain) 

Un  événement  qui  restera  à  jamais  mémorable  dans 
les  fastes  de  la  science,  cVst  l'acte  hautement  libéral  du 
souverain  Pontife  Léon  XIII,  lorsqu'en  1880  il  a  ouvert 
au  monde  des  historiens  les  portes  des  archives  vaticancs 
et  mis  à  leur  disposition  les  richesses  de  cet  incomparable 
dépôt  littéraire. 

Dès  lors  de  nombreux  historiens  de  tous  pays  se  sont 
donné  rendez-vous  dans  le  palais  de  la  papauté;  les 
sociétés  savantes  et  plusieurs  gouvernements  do  TEuropc 
ont  fondé  à  Rome  des  instituls  dont  la  mission  consiste  i 
rechercher  et  recueillir  dans  les  archives  de  la  cour 
romaine  les  matériaux  relatifs  aux  points  les  plus  divers  cl 
les  plus  importants  de  l'histoire  :  le  Vatican  est  devenu 
un  foyer  d*activité  où  se  reflète  l'image  des  diverses 
universités  de  l'Europe,  et,  en  même  temps,  un  centre 
de  travail  d'où  la  lumière  rayonne  sur  toutes  les  sphères 
dos  éludes  historiques. 

La  Belgique  n'est  pas  restée  étrangère  à  ce  mouvemcnl 
international.  Après  diverses  entreprises  de  l'inllialive 
privée,   le  Gouvernement  s*est  décidé,  sur  les   conseils 


(  i86  ) 

de  la  Commission  royale  d'hisloire,  à  patronner  les 
recherches  sur  notre  histoire  aux  archives  du  Vatican. 
C'est  avec  une  profonde  reconnaissance  que  je  me 
rappelle  que  j'ai  été  le  premier  à  bénéficier  de  ses  encou- 
ragements. Ensuite  d'une  dépèche  de  votre  honorable 
prédécesseur,  M.  Mélot,  en  date  du  12  décembre  1890, 
vous  avez  en  effet  daigné.  Monsieur  le  Ministre,  m'accorder, 
le  9  mars  1891,  une  mission  littéraire  aux  archives  de 
Rome  et  de  Naples. 

En  conséquence,  je  quittai  la  Belgique  le  10  mars 
suivant.  Le  12,  j'étais  à  Rome  où  je  suis  resté  jusqu'au 
29  juin,  époque  des  vacances  aux  archives  vaticancs.  Le 
lendemain,  j'étais  à  Naples  où  j'ai  travaillé  jusqu'au 
10  août. 

De  retour  au  pays  natal,  il  m'incombe,  Monsieur  le 
Ministre,  de  vous  rendre  compte  de  ma  mission.  C'est  là 
l'objet  du  présent  rapport. 

Dans  mon  projet  de  voyage  en  Italie,  je  me  proposais 
d'étudier  l'histoire  des  Pays-Bas  durant  le  règne  de  Phi- 
lippe II,  et  spécialement  sous  le  gouvernement  d'Alexandre 
Farnèse,  duc  de  Parme.  La  Commission  royale  d'histoire 
avait  antérieurement  approuvé  ce  dessein.  Dans  sa  séance 
du  mois  de  janvier  1891,  elle  réitéra  son  approbation, 
tout  en  signalant  à  mon  attention  non  seulement  diverses 
pièces  relatives  à  ce  sujet,  mais  encore  différentes  autres 
questions  intéressantes  de  notre  histoire.  C'est  ainsi  qu'il 
me  fut  exprimé  le  vœu  de  me  voir  dresser  une  liste  des 
relations  des  nonces  sur  les  affaires  des  Pays-Bas,  recher- 
cher les  documents  concernant  le  mariage  de  Jean  IV, 
duc  de  Brabant,  avec  Jacqueline  de  Bavière,  com- 
tesse de  Hainaut  et  de  Hollande,  étudier  l'intervention 
d'Alexandre  VI  en  faveur  des  immunités  ecclésiastiques 
du  duché  de  Brabant. 


(  187  ) 

Assurément,  c'était  là  un  objet  dcUule  bien  vasic 
et  bien  complexe.  Mais,  nous  aimons  à  le  reconnaître, 
la  bienveillance  du  personnel  des  archives  vaticanes  cl 
des  membres  des  divers  instituts  historiques  avec  qui  nous 
avons  eu  l'honneur  de  nous  trouver  en  rapports,  nous  ont 
considérablement  facilite  ces  recherches;  ils  ont  grande- 
ment contribué  à  Taccomplissement  de  notre  tâche  :  nous 
sommes  heureux  de  leur  exprimer  ici  notre  plus  vive 
gratitude. 

Dans  ce  rapport  sur  le  résultat  de  notre  mission,  nous 
parlerons  des  sujets  que  nous  avons  choisi  ou  que  la 
Commission  royale  nous  avait  signalés,  en  les  rangeant 
par  ordre  chronologique.  Traitant  des  matières  relatives 
au  moyen  âge,  nous  nous  occuperons  d'abord  des  relations 
de  Martin  V  avec  les  Pays-Bas,  ensuite  des  lettres 
d'Alexandre  VI  au  sujet  des  immunités  ecclésiastiques 
dans  les  Pays-Bas.  De  là  nous  passerons  à  l'époque  de 
Philippe  II. 

Quant  aux  résultats  do  notre  étude  sur  la  nonciature 
de  Flandre,  nous  en  ferons  l'objet  d'une  prochaine 
communication  à  la  Commission  royale  d'histoire. 

Nous  nous  réservons  aussi  de  signaler  à  part  les  docu- 
ments relatifs  aux  Pays-Bas  que  nous  avons  vus  à  Home, 
en  d'autres  dépôts  que  les  archives  vaticanes,  alors  que 
nous  cherchions  d'y  compléter  les  lacunes  existant  au 
Vatican  dans  la  série  des  nonciatures  de  Flandre  (1) 


(1)  La  Commission  royale  nous  avail  encore  demandé  le  dépouillemenl 
complet  du  manusciil  latin  3881  de  la  bibliolhèque  du  Vailcan  Nous  eo 
avons  parcouru  en  entier  les  deux  volumes.  Mais  à  raisou  que  la  biblio- 
thèque n'est  ouverte  qu'aux  mêmes  heures  que  les  archives,  la  muln- 
plicilé  de  nos  travaux  dans  celles-ci  nous  ont  empêché  d'achever  l'analyse 
détaillée  de  ce  manuscrit.  Il  en  sera  cependant  question  plus  loin  I 
propos  des  lettres  d'Alexandre  VI. 


(i88) 

De  nos  recherches  aux  archives  fariiésiennes  à  Naples, 
il  n'en  sera  point  non  plus  question  ici.  D'ailleurs, 
comme  nos  recherches  dans  celte  ville  ont  porté  principa- 
lement sur  les  documents  relatifs  à  la  correspondance 
de  Granvelle,  nous  nous  en  remeltons  sur  ce  point  au 
rapport  de  M.  Ch.  Piot,  archiviste  général  du  royaume, 
chargé  de  la  publication  officielle  de  cette  correspondance  : 
dans  une  letttre  du  12  décembre  1891,  il  nous  a,  en  effet, 
déclaré  qu'il  se  chargeait  de  rendre  compte  de  nos 
travaux  à  ce  sujet.  Il  est  vrai  qu'à  Naples  nous  nous 
sommes  aussi  occupé  de  la  correspondance  d'Alexandre 
Farnèse  avec  sa  mère,  Marguerite  de  Parme,  et  de  celle 
de  Francesco  di  Marchi  avec  Daniele  di  Bomalès.  Mais 
en  ce  qui  concerne  les  lettres  échangées  entre  Alexandre 
Farnèse  et  sa  mère,  nous  devons,  faute  de  temps,  remeiire 
à  plus  tard  nos  communications.  Quand  à  la  correspon- 
dance de  di  Bomalès  avec  di  Marchi,  nous  pouvons 
nous  dispenser  d'en  parler,  puisque  nous  la  publions  en  ce 
moment  dans  le  tome  XXIll  des  Analecles  pour  servir  à 
l'histoire  ecclésiastique  de  la  Belgique. 

En  ce  qui  concerne  nos  recherches  à  Home,  nous 
avons  dû,  on  le  voit,  travailler  sur  des  sujets  bion  hétéro- 
gènes. Mais  tous  appartiennent  à  notre  histoire,  et 
d'ailleurs,  nous  l'avons  dit,  nous  les  exposerons  selon 
l'ordre  chronologique.  C'est  ce  qui  mettra  quel(|iie  peu 
d'ordre  et  d'unité  dans  un  rapport  sur  des  points  divers 
et  sur  des  recherches  restées  forcément  incomplètes  à 
divers  égards.  Du  reste,  à  raison  même  de  cette  diversité 
d'objets,  il  y  aura  cet  avantage  que  nous  serons  amenés 
à  faire  entrevoir,  d'une  part  en  parlant  de  IVIartin  V  et 
d'Alexandre  VI,  quelques-unes  des  sources  qu'il  y  aurait 
à  consulter  au  Vatican  pour  l'histoire  de  notre  moyen  âge. 


(  i89  ) 
d'autre  part  en  traitant  de  l'époque  de  Philippe  II,  celles 
qui  ont  trait  à  l'histoire  moderne.  Il  ne  s'agit  pas  cepen- 
dant d'entrer  dans  un  examen  de  ces  sources  :  c'est  là 
l'objet  d'un  travail  spécial,  entrepris  depuis  quelque  lem|>s 
déjà. 

A  la  suite  de  notre  exposé,  nous  donnerons  en  appen- 
dice quelques  doctiments  répondant  aux  desiderata  que  la 
Commission  royale  d'histoire  nous  avait  exprimés. 

Ces  considérations  générales  finies,  nous  entrons  dans 
le  détail.  Et  d'abord  parlons  du  pontificat  de  Martin  V. 

§  I.  —  Martin  Y  et  les  Pajs-Bas. 

Certes,  c'est  une  question  bien  intéressante  que  l'histoire 
des  aventures  matrimoniales  de  Jacqueline  de  Bavière. 
Pour  rechercher  les  actes  de  la  cour  romaine  relatifs  à  ce 
sujet,  il  y  avait  à  compulser  le  buUaire  d'un  pontife  dont 
les  relations  avec  les  Pays-Bas  avaient  été  bien  multiples, 
et  cela  à  une  époque  marquante  de  notre  histoire  et  de 
celle  de  la  papauté.  C'est  une  époque  où,  d'une  part,  au 
milieu  de  ses  préoccupations  d'unification  territoriale,  Phi- 
lippe le  Bon  se  trouve  engagé  dans  les  funestes  dissensions 
de  la  maison  de  France  et  les  luttes  sanglantes  de  la  guerre 
de  Cent  ans;  c'est,  d'autre  part,  une  époque  où  la  papauté, 
reprenant  enfin  conscience  d'elle-même  après  un  doulou- 
reux schisme,  travaille  à  détruire  partout  les  efforts  des 
hérésies  naissantes,  à  pacifier  les  princes  chrétiens  et  h  pro- 
mouvoir une  nouvelle  croisade.  En  étudiant  la  question  de 
Jacqueline  de  Bavière,  nous  pouvions  donc  espérer  de  ren- 
contrer des  pièces  concernant  divers  autres  points  de  notre 
histoire  à  cette  époque. 

Mais   pour  accomplir  les  recherches  nécessaires,  quel 


(  190) 
vaste  travail  nous  était  réclamé!  Car  il  ne  nous  fallut 
pas  longtemps  pour  constater  que  le  manuscrit  D.  101  de 
la  bibliothèque  des  princes  Chigi  que  M.  le  secrétaire  de 
la  Commission  royale  d'histoire  nous  avait  signalé,  ne  pou- 
vait résoudre  la  question  indiquée  au  sujet  de  Jacqueline 
de  Bavière.  11  nous  incombait  donc  dès  lors  de  parcourir 
aux  archives  mêmes  du  Vatican  les  registres  de  Martin  V, 
cVst-à-dire  quinze  manuscrits  volumineux.  Le  temps  dont 
nous  pouvions  disposer  à  Kome  n'eût  pas  suffi  pour  accom- 
plir une  telle  tâche.  Mais  il  nous  est  échu  un  bonheur 
exceptionnel. 

M.  labbé  Vernet,  chapelain  de  Saint-Louis  des  Fran- 
çais, avantageusement  connu  pour  sa  collaboration  au  savant 
Répertoire  des  sources  du  moyen  âge,  publié  par  M.  le  cha- 
noine U.  Chevalier,  s'occupait  précisément  de  Taiialyse  des 
registres  de  Martin  V,  et  après  trois  années  d'mcessants 
labeurs,  il  arrivait  au  terme  de  son  étude.  Si  c'est  un  esprit 
distingué,  un  travailleur  infatigable,  M.  l'abbé  Vernet  est 
aussi  une  âme  vraiment  française,  douée  de  toutes  les 
qualités  du  cœur  qui  font  l'apanage  de  sa  nation.  En  ce 
qui  me  concerne,  il  a  poussé  la  bienveillance  et  la  généro- 
sité jusqu'à  m'admetire  dans  son  cabinet  de  travail  aux 
heures  où  les  archives  vaticancs  étaient  fermées;  il  m'a 
donné  pleine  liberté  de  consulter  ses  notes  personnelles  et 
d'en  extraire  ce  qui  pouvait  intéresser  notre  hisioire. 

J'ai  largement  profilé  de  cette  permission;  car  j'ai 
recueilli  l'analyse  de  plus  de  cent  cinquante  bulles  ou 
brefs  intéressant  nos  pays.  Un  grand  nombre  de  ces  docu- 
ments ont  trait  aux  nominations  ecclésiastiques ,  aux 
nonces  collecteurs, aux  négociations  de  la  paix  entre  le  duc 
de  Bourgogne  et  la  maison  de  France,  aux  pèlerinages  en 
Terre-Sainte  et  à  la   croisade,   aux    hérésies,  enfin  au 


(  19<  ) 

mariage  de  Jacqueline  de  Bavière  avec  Jean  IV  de  Bra- 
bant.  Mais,  preuve  nouvelle  des  lacunes  qu'on  regrette 
ilans  ces  archives  :  nous  n'avons  point  retrouvé  diverses 
bulles  relatives  à  notre  histoire,  connues  d'ailleurs,  nolara- 
nient  la  bulle  d'érection  de  l'Université  de  Louvain. 

En  ce  qui  concerne  les  analyses  dont  M.  l'abbé  Vcrnct 
nous  a  donné  communication, nous  nous  proposons  de  n'en 
donner  le  détail  que  plus  tard.  Nous  ne  signalerons  ici  que 
les  actes  dont  nous  avons  pris,  aux  archives  mêmes,  le  texte 
complet. 

Parlons  d'abord  des  pièces  relatives  au  mariage  de  Jac- 
queline de  Bavière  avec  Jean  IV,  duc  de  Brabant. 

I.  —  Mariage  de  Jacqueline  de  Bavière  avec  Jean  IV, 
duc  de  Brabant, 

Des  actes  pontificaux  analysés  ou  édités  dans  leur  texte 
complet  par  M.  Léopold  Devillers,  le  savant  et  dévoué 
archiviste  de  l'État  à  Mons  (i),  nous  n'avons  rencontré  que 
les  deux  suivants  : 

1.  Constance,  5  janvier  1418.  Martin  V  révoque  la  dis- 
pense qu'il  avait  précédemment  accordée  pour  le  mariage  de 
Jean  IV,  duc  de  Brabant,  avec  Jacqueline  de  Bavière, comtesse 
dt  Hainaul.  Romanus  pontifex  cum  nattiram...  (2) 

Reg  Val.  t.  CCCLII,  f.  22. 

2.  Constance,  30  mars  1418.  Martin  V  révoque  la  dif- 
pensc  qu'il  avait  accordée,  le  22  décembre  précédent,  au  duc 
Jean  IV  de  Brabant  et  à  la  duchesse  Jacqueline  de  Bavière, 


(1)  Collection  des  chroniques  belges  inédiles:  Cartulaire  des  eomtti 
de  ffainaut,  t.  IV.  Bruxelles,  1889. 

(2)  Voyez  le  texte  dans  Devillebs,  ouvrage  cité,  p.  III,  el  daM 
De  Dymer,  Chronique  des  ducs  de  Brabant^  éd  De  Ram,  1. 111,  pp.  360  *t 
suivantes.  Bruxelles,  1857. 


(  19^  ) 

conilesse  de  Hainaut,  de  Hollande  et  de  Zëlande;  il  leur  inter- 
dit, comme  il  l'avait  déjà  fait  le  5  janvier,  de  donner  suite  à 
leur  mariage,  et,  dans  le  cas  où  celui-ci  aurait  eu  lieu,  il  leur 
ordonne  de  s'en  déporter  et  de  tenir  ce  mariage  pour  nul. 
Pridem  videlicet  XI  kalendasjanuarii...  (1) 

Reg.  Vat.  l.CCCLII,f.  61. 

Nous  avons,  d'autre  part,  trouvé  trois  pièces,  inédiles 
croyons-nous,  dont  nous  donnons  le  texte  dans  l'appendice  1 . 

1.  Constance,  5  janvier  U18.  Martin  V  à  l'archevêque  de 

Cologne  Thierry  de  Moers,  à  l'cvêque  d'Utrechl  Frédéric  III 

et  à  celui  de  Liège  Jean  VI  de  Bavière.  Bulle  en  exécution  de 

celle  de  la  même  date  révoquant  la  dispense  accordée  pour  le 

mariage  de  Jean  IV  de  Brabant  avec  Jacqueline  de  Bavière. 

Hodie  siquidem  ex  cèrtis. 

Reg.  Vat  t.CCCLII,  f.23. 

2.  Constance,  5  janvier  1518.  Martin  V  aux  évêques 
d'Utrechl,  de  Cambrai  (Jean  V  de  Gavre)  et  de  Liège.  Même 
teneur  que  la  lettre  précédente.  Hodie  siquidem  ex  cerlis... 

Reg.  Val  t  CCGLII,  f.  23. 

5.  Sans  date.  Martin  V  à  Humfroi,  duc  de  Glocestcr.  Sytton 
lui  ayant  rapporté  que  le  duc  de  Glocestcr  s'était  plaint  de  sa 
lenteur  à  donner  une  décision  au  sujet  de  l'union  du  duc  avec 
Jacqueline  de  Bavière,  alors  qu'un  nonce  du  pape  aurait 
déclaré  que  celui-ci  regardait  comme  évidemment  juste  la 
cause  du  duc,  le  pape  déclare  que  le  nonee  n'a  pu  dire  rien 
de  pareil,  et  que  c'est  par  intérêt  qu'il  a  parlé  ainsi.  Le  pape  a 
seulement  déclaré  qu'il  serait  heureux  si  le  mariage  de  Jacque- 
line avec  Jean  IV  de  Brabant  était  réellement  nul,  comme 
beaucoup  de  personnes  le  croyaient,  à  ce  qu'on  lui  a  rapporté. 
Venxens  ad  nos  ex  parle  Excelleniiœ  suœ... 

Arm.  XXXIX,  l.  V,  pars  2" ,  f.  36'. 

(1)  Voyez  le  lexle  dans  Rymer,  Jeta  publica  Angliœ^  t.  IX,  p.  566. 


COMPTE  RENDO  DES  SÉANCES 


DE    LA 


COMMISSION  ROYALE  D'HISTOIRE, 


RECUEIL  DE  SES  BULLETINS. 


CIMQVIÈMl!:    MÉKIK. 


TOME  DEUXIEME.  —  Il«  BLLLETIN. 


^Séance  du  4  Juillet  ISOf. 

Présents  :  MM.  Stanislas  Bormans,  président;  Alphonse 
Wauters,  sécréta ire-lrésorier;  Charles  Piot,  Léopold 
Devillers,  Gilliodts-Van  Severen,  Napoléon  de.Pauw, 
membres  effectifs;  Pierre  Génard,  Godefroid  Kurth, 
L.  Mathot,  h.  Pirenne,  membres  suppléants. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  4  avril  i892  est  lu  et 
adopté. 

Tome  ii%  5*"^  série.  13 


(  i94  ) 


OUVRAGES   OFFERTS    A    LA    COMMISSION. 

La  Commission  a  reçu  : 

De  la  Société  historique  et  littéraire  de  Tournai  : 
Mémoires,  t.  XXIi.  Tournai,  1891,  in-8". 

Du  Cercle  archéologique  du  pays  de  Waas  :  Annales, 
l.  XIV,  Â'  livraison.  Saint-Nicolas,  1892,  gr.  in-8^ 

De  la  Société  d'histoire  et  d'archéologie  de  Genève  : 
Mémoires  et  documents.  Histoire  monétaire  de  Genève  de 
4192  à  4848,  1"  cahier.  Genève,  1892,  in-4". 

De  l'Académie  royale  des  Lyncées  de  Rome  (section 
des  documents  historiques  et  philologiques)  :  Rendiconti, 
série  V,  fascicules  1  et  2.  Rome,  1892,  in-8°. 

De  MM.  Reussens  et  E^irbkv:  Analectes  pour  servir  à 
rhistoire  ecclésiastique  de  la  Belgique,  t.  XXIll,  2®  livr. 
Louvain,  1892,  in-8^ 

De  M.Criitzen,  à  Louvain  :  le  Moyen  Age,  mars  à  mai  1892, 
in-8*. 

Du  Père  Firmin  Rrahant,  de  la  Compagnie  de  Jésus  : 
Histoire  politique  interne  de  la  Belgique,  Namur,  1892, 
in-12. 

Remerciements  et  dépôt  à  la  bibliothèque  de  l'Académie 
royale  de  Belgique. 


CORRESPONDANCE. 

M.  le  Ministre  de  l'Intérieur  et  de  l'Instruction  publique 
ayant  demandé,  par  dépêche  du  7  mai,  à  connaître  la 
décision  prise  par  la  Commission  au  sujet  des  frais  d'acqui- 
sition et  de  publication  du  manuscrit  envoyé  par  M.  Scott, 


(  195  ) 
conservateur  au  British  Muséum,  il  a  élé  répondu,  le 
il  mai,  que  ces  dépenses  seraient  portées  au  budget  de  la 
Commission  pour  1893  et  payées  par  les  premiers  fonds 
disponibles,  aussitôt  que  Tautorisation  nécessaire  serait 
accordée. 

M.  le  Ministre,  par  dépêche  du  13  mai,  déclare 
approuver  la  publication,  dans  les  conditions  déterminées 
dans  la  lettre  de  la  Commission  du  5  du  même  mois,  du 
Carlulaire  de  Guillaume,  abbé  de  Sainl-Trond. 

Par  dépêche  datée  du  13  juin,  le  même  haut  fonction- 
naire déclare  donner  son  approbation  aux  arrangements 
pris  par  la  Commission  pour  la  continuation  de  la  publi- 
cation du  travail  de  M.  Kervyn  de  Letlenhove  :  les  Rela- 
tions politiques  entre  les  Pays-Bas  et  l'Angleterre  pendant 
le  règne  de  Philippe  II,  avec  la  réserve  (juc  les  dépenses 
à  en  résulter  seront  fixées  dans  le  budget  de  la  Commission 
pour  1893. 

M.  le  Ministre  avait  demandé  que  Ton  envoyât  le 
Bulletin  ou  Compte  rendu  des  séances  pour  1844  à  M.  le 
conservateur  des  archives  de  l'État  à  Arlon;  il  a  été  fail 
droit  à  cette  demande.  La  Commission  examine  ensuite 
plusieurs  demandes  aux  lins  d'obtenir  quelques-unes  de 
ses  publications,  formulées  au  nom  de  sociétés  et  établis- 
sements scientifiques. 

A  la  demande  de  M.  Franlz  Funck-Brentano,  de  Paris, 
elle  décide  de  lui  envoyer  les  volumes  qui  lui  manquent 
de  la  Table  chronologique  des  chartes  et  diplômes  imprimés, 
publiée  par  M.  Waulers. 

Elle  reçoit  communication  de  la  lettre  de  M.  Rudiguès, 
de  Namur,  remerciant  du  don  des  tomes  I"  et  VIII  des 
Manuscrits  pour  servir  à  l'histoire  des  provinces  de 
Namur,  etc. 


(  196  ) 
Elle  entend  ensuite,  avec  un  vif  intérêt,  les  explications 
données  par  MM.  Kùrth  et  Pirenne  sur  un  manuscrit  du 
Muséum  Hunterianum,  de  Glascow,  qui  contient  des 
documents  de  la  plus  haute  importance  pour  l'histoire  du 
célèhre  prédicateur  liégeois  Lambert  le  Bègue,  qui  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  XIP  siècle  et  qui  est  générale- 
ment considéré  comme  le  fondateur  de  l'institut  des 
Béguines.  Elle  décide  d'en  réclamer  la  communication,  en 
fournissant  d'ailleurs  toutes  les  garanties  requises  en 
pareil  cas. 

PUBLICATIONS. 

M.  le  secrétaire  fait  connaître,  d'après  une  lettre  de 
M.  l'imprimeur  Hayez,  du  A  juillet,  l'état  de  l'avancement 
des  travaux  de  la  Commission.  Il  en  résulte  que  le 
tome  IX  de  la  Correspondance  du  cardinal  de  Granvelle  et 
le  tome  VI H  de  la  Table  chronologique  des  chartes  et 
diplômes  sont  sur  le  point  d'être  achevés  et  que  le 
tome  ["  du  Carlulaire  de  l'église  Saint- Lambert,  à  Liège. 
est  fort  avancé. 

COMPTABILITÉ. 

Par  dépêche  en  date  du  50  mai,  M.  le  Ministre  de  l'Inté- 
rieur et  de  l'Instruction  publique  donne  son  approbation 
au  budget  de  la  Commission  pour  1892. 

Une  autre  dépêche,  du  30  avril,  accuse  réception  des 
pièces  attestant  le  versement  au  Trésor  du  montant  du 
produit  des  ventes  des  publications  de  la  Commission  faites 
par  M.  Hayez  pendant  l'année  1891 . 


197  ) 


COMMUNICATIONS    ET   LECTURES. 

M.  Ch.  Piot  communique  une  note  relative  à  des  publi- 
cations étrangères  relatives  à  l'histoire  de  la  Belgique. 

M.  de  Pauw  dépose  un  travail  intitulé  :  Son  Excellence 
Gilles  de  Hase^  généralissime  de  la  république  de  Venise^ 
d'après  des  lettres  autographes  et  des  documents  inédite 
(1596-1650). 

M.  Pierre  Génard,  membre  suppléant  de  la  Commission, 
donne  lecture  d'une  notice  relative  au  château  de  Cleydael, 
près  d'Anvers,  et  à  ses  anciens  possesseurs. 

La  Commission  ordonne  l'insertion  au  Bulletin  de  ces 
différents  travaux. 


(  i98  ) 


De  quelques   ouvrages  publiés  à  Vétranger  et  contenant 
des  indications  utiles  pour  l'histoire  de  la  Belgique. 

(Par  Charles   Piot,  membre  de   la   Commission.) 

Dans  le  tome  XIII  des  Bijdragen  en  mededeelingen  de 
la  Société  historique  d'Ulrecht  (La  Haye,  1892,  in-S") 
sont  imprimées  trois  notices  qui  intéressent  la  Belgique. 

La  première,  due  à  M.  le  professeur  Fruin,  a  pour 
litre  :  Comentario  hecho  por  el  ilustro  y  savio  cavallero 
don  Sancho  de  Londono  (Commentaire  rédigé  par  l'illustre 
et  sage  cavalier  don  Sancho  de  Londono).  C'est  une 
relation  très  circonstanciée,  très  détaillée  des  événements 
qui  se  passèrent  aux  Pays  Bas  en  1568  et  des  faits  d'armes 
auxquels  Londono  prit  une  part  active  sous  le  gouverne- 
ment du  duc  d'Albe.  Tels  sont,  entre  autres,  la  bataille  de 
Heiligerlee,  la  mort  du  comte  d'Aremberg,  les  campagnes 
près  de  Namur,  Liège  et  Maastricht,  el  dans  la  Gueidre,  faits 
connus  par  les  relations  de  de  Thou,  de  Bor  et  de  Men- 
doza,  les  Documentos  inéditos,  et  autres  recueils,  mais  sur 
lesquels  Londono  fournit  des  renseignements  plus  précis 
et  plus  amples. 

Nous  y  avons  remarqué  le  passage  suivant  :  <r  Près  de 
Maastricht,  à  une  lieue  au  nord,  est  un  lieu  nommé  Cas- 
^rwm  Cœsans,  où  Jules  César  aurait  séjourné  pendant  la 
conquête  de  ce  pays  et  oii  se  trouvent  encore  des  vestiges 
des  fortifications  de  celte  époque  >  (p.  60). 


[  m  ) 

M.  Fruin,  après  avoir  donné  des  ronseignemcnU  liio- 
graphiques  sur  Londono,  reproduit  le  lexle  espagnol  «le 
ses  Conimentaires  el  en  donne  une  tradiiclion  en  langue 
néerlandaise. 

La  seconde  notice,  intitulée  :  Een  nog  onuitgegeven 
vervolg  op  het  Recuit  de  Hopperus,  est  encore  due  à 
M.  Fruin.  Hopperus  est  Tauleiir  d'un  Recueil  el  Mémorial 
très  connu  par  la  publication  qu'en  a  laite  Hoynck  van 
Papendrecht,  mémorial  sur  lequel  M.  Fruin  donne  de» 
renseignements  très  détaillés,  puisés  aux  meilleures 
sources.  C'est  un  supplément  inédit  à  ce  recueil  que 
l'auteur  publie.  Il  est  intitulé  :  Recueil  et  mémorial  des 
troubles  des  Pays-Bas  (4"  partie)  ;  de  ce  qui  se  passa  en  ce 
temps  aux  Pays-Bas  (chap.  VIII).  —  La  cinquième  partie. 
De  la  venue  du  duc  d'Albe  aux  pays  d' en-bas  et  de  ce  qui  se 
passa  (chap.  I).  —  Du  mat  et  inconvénients  qui  procéda» 
rent  de  la  rigueur  quusarenl  ceulx  du  Conseil  des  troubles 
(chap.  II).  —  Des  aultres  inconvénients  et  maulx  qu'ai 
apporté  le  Conseil  des  troubles  (chap.  il  h.  —  De  la 
demande  du  x"  denier  et  des  maux  qu'elle  causa  (cliap.  IV). 
—  D'aullres  et  semblables  causes  des  maux  de  ce  temps^là 
(chap.  V). 

M.  De  Raadt  a  publié  dans  le  même  volume  quelques 
documents  concernant  les  guerres  du  XVII'  siècle  dans 
notre  pays,  et  offrant  un  intérêt  local  potir  quelques  com- 
munes des  environs  de  Bruxelles,  Louvain,  Malines,  etc. 


A  propos  du  livre  de  M.  Gottlieb,  intitulé  :  Ueber 
mittelalterliche  Bibliotheken,  dont  nous  avons  parlé  précé- 
demment, le  R.  P.  dom  Berlière,  de  l'abbaye  de  Mared- 
sous,  vient  de  publier  dans  les  Annales  du  Cercle  archéo- 


(  200  ) 

logique  de  Mons,  un  article  sur  «  Tancienne  bibliothèque 
de  Lobbes  ».  Dom  Berlière  y  donne,  sur  cette  collection, 
plusieurs  renseignements  que  les  bibliophiles  consulteront 
avec  fruit,  et  qui  semblaient  inconnus  à  M.  Gottlieb. 


Documents  concernant  les  relations  entre  le  duc  d'Anjou 
et  les  Pays-Bas,  publiés  par  P.-L.  Muller  et  Alph.  Diege- 
rick;t.  IH  (La  Haye,  1891,  in-8°). 

Les  éditeurs  continuent  leurs  recherches  concernant  les 
documents  relatifs  au  duc  d'Anjou.  Il  viennent  de  termi- 
ner le  tome  III,  qui  renferme  les  lettres  et  actes,  à  partir 
de  février  1579  jusqu'en  janvier  1581 . 

Tous  ces  documents  se  rapportent  aux  relations  entre  le 
duc  et  les  Pays-Bas  pendant  ces  années.  Bien  souvent  il  y 
est  question  du  Congrès  de  paix  à  Cologne,  de  l'organisation 
du  nouveau  conseil  du  gouvernement  des  Pays-Bas,  de 
PUnion  d'Utrecht,  des  opérations  de  guerre,  du  projet  de 
mariage  entre  le  duc  et  la  reine  d'Angleterre,  des  lettres 
de  des  Pruneaux,  l'homme  d'affaires  le  plus  actif  de 
d'Anjou;  beaucoup  de  documents  relatifs  aux  États  géné- 
raux. 

^  C'est  une  publication  qui  rend  les  plus  grands  services 
à  l'histoire  des  Pays-Bas  durant  le  XVh  siècle. 


(  201  ) 


11. 


Son  Excellence  Gilles  de  Hase,  Gantois,  GénéraUssime 
de  la  république  de  Venisey  d'après  des  lettres  auto^ 
graphes  et  des  documents  inédits  avec  généalogie  de  sa 
famille  jusqu'à  nos  jours. 

(Par  Napoléon  de  Pauw,  membre  de  la  Commission.) 

Une  des  figures  les  plus  intéressantes  au  point  de  vue 
belge  dans  les  lasles  militaires  de  l'Europe  au  XVII"  siècle, 
est  sans  doute  le  célèbre  général  gantois  Gilles  de  Hase, 
qui,  après  avoir  combattu  pendant  longtemps,  d'abord  au 
service  du  roi  d'Espagne  et  plus  tard  à  celui  de  l'empereur 
d'Allemagne  dans  la  guerre  de  Trente  ans,  consacra  sa 
vaillante  épée  à  la  république  de  Venise  dans  ses  luttes 
incessantes  contre  les  Turcs,  fut  nommé  généralissime  de 
ses  armées  de  terre,  et  (init  sa  glorieuse  carrière  comblé 
de  titres  et  d'honneurs,  dans  son  palais  de  Zara,  ville  de 
la  Dalmalie,  dont  le  sérénissime  Sénat  de  Venise  l'avail 
nommé  gouverneur. 

Il  n'entre  pas  dans  mes  intentions  de  retracer  ces  luîtes 
et  ces  combats,  décrits  par  les  historiens  de  celte  époque 
mémorable,  et  récemment  résumés  à  son  point  de  vue  par 
l'historiographe  belge  de  la  guerre  de  Trente  ans  (1),  dans 


(1)  Rahlenbeck,  Biographie  nationale,  t  V  (t875),  pp.  136-139. 
Bibliophile  belge,  t.  XI,  (1862)  :  La  Noblesse  à  ta  guerre  de  Trente 


{  202  ) 
laquelle  noire  héros  égala  souvent  la  gloire  el  la  valeur  de 
ses  illustres   compatriotes,  les  Tilly,  Jean   de  Weert,  . 
Adrien  Van  Enckevoort,  Huyn  Van  Geleen,  les  comtes 
DE  Mérode  et  DE  Mercy. 

C'est  sa  biographie  privée, qui  depuis  longtemps  intrigue 
ses  compatriotes  (1),  que  je  me  propose  d'élucider  à  Taide 
de  documents  inédits  et  authentiques,  notamment  d'un 
précieux  dossier  de  pièces  de  famille,  formé  aux  XVI P  el 
XV!!!"  siècles  par  son  parent  et  protégé,  Luc  de  Hase, 
échevin  de  Gand,  et  par  le  flis  de  celui-ci,  Jean,  greffier  de 
la  lieutenance  civile,  en  cette  ville,  dossier  conservé  reli- 
gieusement par  leurs  descendants  d'une  ligne  féminine  (la 
descendance  mâle  étant  définitivement  éteinte),  et  qu'une 
heureuse  fortune  a  fait  tomber  entre  mes  mains  (2). 

Ce  précieux  dossier,  dont  je  publie  ci-après  les  pièces 
principales,  con lient  d'abord,  outre  diverses  copies  d'actes 
de  famille,  huit  lettres  authentiques  du  célèbre  général, 
écrites  de  Venise,  de  1650  à  1653  (5),  à  son  susdit  cousin 
Luc,  ainsi  que  plusieurs  missives  de  sa  sœur,  de  sa  fille  et 
de  sa  nièce,  qui  se  trouvaient  avec  lui  en  Italie;  ensuite,  les 
réponses  de  négociants  flamands  en  ce  pays  aux  demandes 
de  renseignements  sur  sa  famille  après  sa  mort. 

Cette  correspondance,  —  qui  nousfait  connaître  les  détails 


{\)  UAULEmECK,  Messager  des  sciciices  historiques,  1852,  p.  509; 
1853,  pp.  422-124;  1854,  pp.  280-514-  —  Piron,  Algemecne 
beschrijving  (1860»,  blz.  150.  —  Oettinger,  Bibliographie  biogra- 
phique universelle  (Bruxelles,  1854),  t.  H,  p.  2129. 

(2)  J'en  dois  Tobligeantc  communication  à  mon  cousin,  M.  Charles 
DE  Seille,  ancien  bourgmestre  de  Meercndré. 

(5)  On  n'en  connaissait  jusqu'ici  qu'une  seule,  citée  par  Rahlen- 
BECK,  Messager,  etc.,  1855,  p.  125,  et  dont  la  signature  se  trouve 
dans  Weigel,  Album  von  Autographen,  p.  106. 


(  205  ) 
les  pins  intéressants  tant  sur  l'illiislre  général,  ilans  sa  \ie 
publique  et  privée,  que  sur  les  divers  membres  de  sa 
famille,  avec  laquelle  il  ne  cessa  d'entretenir  les  relations 
les  plus  cordiales,  même  au  temps  de  sa  plus  grande  puis- 
sance, —  nous  permet  de  refaire  aujourcriiui  sa  biographie, 
ef  de  la  dégager,  en  la  complétant  par  nos  recherches  cou- 
ronnées de  succès  dans  lesarchivesdeGandetdcVeniie(l), 
des  racontages  basés  sur  de  prétendues  traditions  el  des 
fables  ridicules  accumulées  sur  sa  personne  et  sa  famille 
par  des  écrivassiers,  dont  Timaginalion  fantaisiste  n'a 
d'égale  que  la  mauvaise  (oi  la  plus  avérée  el  dont  les 
inventions  ont  tini,  faute  de  mieux,  par  pénétrer  dans  les 
livres  d'histoire  les  plus  sérieux. 

Le  plus  audacieux,  sinon  le  plus  ingénieux  de  ces  racon- 
teurs est  certes  le  fameux  Schellinck  qui,  dans  ses  biogra- 
phies des  Gantois  célèbres,  insérées  dans  le  supplément  de 
la  dernière  édition  de  VHislorie  van  BelgUy  de  Marc  van 
Vaernewyck  en  1829,  a  donné  libre  carrière  à  son  imagi- 
nniion  vagabonde  (2).  Bien  que,  pour  ce  qui  touche  la  vie 
privée  de  l'illusfre  général,  il  n'y  ait  pas  une  date  ou  un 


(I)  Je  liens  à  remercier  ici  publiquement  M.  V.  van  der  Hacghkn* 
archiviste  de  la  Ville  de  Gand,  et  M.  J.  Stefani.  arcliivislc  de  l'Éïal 
à  Venise,  des  renseignements  nombreux  qu'ils  ont  bien  voulu  me 
communiquer. 

(-2)  Il  faut  en  dire  autant  des  autres  biographies;  ainsi  les  dates 
de  la  naissance  et  de  la  mort  de  Liévin  Bauwbns,  sont  erronées. 
Pour  faire  connaître  l'audace  de  Schellinck,  il  me  suffira  de  rapporter 
ce  fait  que,  charge  du  classement  des  archives  de  la  cathédrale  de 
Gand,  il  donna  à  plusieurs  savants  des  copies  de  certaine  pièce 
de  1525  où  figurait  le  célèbre  Jacques  van  Arteveldb;  quand,  plus 
tard,  on  vérifia  l'original,  tout  était  exact,  sauf  le  nom  du  célèbre 
tribun,  qui  avait  pris  la  place  d'un  autre,  bien  moins  connu. 


(  204  ) 
(lélail  qui  soit  exact,  je  crois  qu'il  sera  utile  d'en  donner 
la  traduction,  tant  parce  qu'il  résume  assez  bien  sa  vie 
publique  que  parce  qu'il  sera  facile  de  faire  toucher  du 
doigt  l'insigne  fausseté  des  détails  apocryphes  donnés  sur 
sa  famille. 

a  Gilles  DE  Hase,  et  non  Dhaese  comme  il  est  renseigné 
erronément  par  plusieurs  écrivains,  un  des  plus  vaillants 
guerriers  dont  Gand  peut  s'enorgueillir,  était  fils  de  Jean 
DE  Hase,  faiseur  de  brosses,  demeurant  au  Raem,  et  de 
Barbe  Tietericx;  il  fut  baptisé  dans  l'église  paroissiale 
Saint-Michel,  le  22  avril  1596.  Ayant  perdu  son  père  de 
bonne  heure,  il  fut  obligé  de  s'engager  comme  garçon 
chez  un  boulanger,  pour  suffire  à  ses  besoins,  et  y  resta 
plusieurs  années.  Ayant  essuyé  un  refus  de  la  part  d'une 
repasseuse,  qu'il  aimait  éperdument  et  qu'il  demanda  en 
mariage,  de  dépit,  il  prit  service  en  1624,  d'abord  dans 
les  troupes  espagnoles,  où  il  obtint,  en  1629,  le  grade  de 
porte-drapeau,  et  par  la  suite  dans  l'armée  de  terre  véni- 
tienne,  où  il  se  distingua  dans  maints  combats  par  ses 
excellentes  vertus  militaires,  et  dont  il  devint,  en  1637, 
général  en  chef.  Dans  ce  poste  éclatant,  il  ne  cessa  de 
rendre  à  la  république  de  Venise  les  services  les  plus 
signalés,  gagna  plusieurs  batailles,  entre  autres  celle  de 
Sebenico,  en  Dalmalie,  et  conquit  un  grand  nombre  de 
forteresses  importantes,  de  manière  à  se  faire  craindre, 
avec  raison, des  Autrichiens  et  des  Turcs.  En  l'année  1641, 
DE  Hase  voulut  être  salué,  avec  le  titre  flatteur  d'Excel- 
lence, par  ses  concitoyens,  qui  l'avaient  si  souvent  vu 
porter  du  pain  chez  les  clients  de  son  ancien  maître,  et  il 
Ht  une  entrée  solennelle  dans  sa  ville  natale,  où  lui  fut 
offert  à  l'hôtel  de  ville  un  banquet  somptueux,  auquel 
assista  sa  très  vieille  mère,  encore  en   vie.  Il   retourna 


ensuite  à  Venise,  où  il  fut  élevé  à  la  chevalerie  par  le 
Sénat;  il  mourut  comblé  d'honneurs,  de  gloire  el  de 
richesses,  le  19  août  1647,  à  Zara,  en  Dalmalie,  et  fui 
enterré  dans  la  cathédrale  de  cette  ville,  sous  une  magni- 
fique tombe  de  marbre.  Bien  que  le  père  de  Gilles  de  Hase 
fût  un  homme  de  métier,  il  appartenait  toutefois  à  une 
ancienne  famille  noble,  qui  a  donné  plusieurs  magislraU 
à  la  ville  de  Gand  aux  XIV'  et  XV'  siècles,  niais  ne  des- 
cendait point  de  Louis  de  Hase,  (ils  bâtard  du  comte  Louis 
de  Nevers,  comme  d'aucuns  le  prétendent,  puisque  ta  famille 
DE  Hase  existait  déjà  à  Gand  avant  la  naissance  de  ce 
prince  valeureux  (1).  » 

L'ingénieux  biographe  est  bien  bon  de  ne  point  reven- 
diquer pour  notre  héros  cette  origine  princière;  il  aurait 
eu,  je  pense,  autant  de  peine  à  établir  la  descendance  des 
anciens  échevins  de  Gand,  Jean  de  Hase,  13'  des  ParchoDS 
en  1553  et  7^  en  1545,  au  temps  du  grand  Arlevelde; 
Gautier  de  Hase,  12' de  la  Keure  en  1548;  Pierre  de  Hase, 
ll^desParchonsen  1450,  et  Jacques  de  Hase,  le  jeune, 
poursuivi  par  le  duc  d'Albe  en  1567  (2),  que  celle  du  bâtard 
de  Louis  de  Maie,  tué  à  Nicopoli  en  1596  (3).  En  tout  cas, 
il  fait  preuve  d'un  défaut  de  critique  évident  en  faisant  de 
nos  vieux  communiers,  comme  de  tous  leurs  chefs,  des 
membres  de  l'aristocratie;  leur  place  dans  l'échevinal 
prouve,  du  reste,  qu'ils  appartenaient  aux  métiers.  D'autre 
part,  il  ne  faut  attacher  aucune  importance  aux  diverses 
manières  d'écrire  son  nom  de  famille,  des  orthographes 
différentes  étant  souvent  employées  ù  cette  époque  pour  la 


(i)   Uislorie  van  Beîgis  (1829),  t.  II;  supplément,  p.  45. 

(2)  Memorieboek  der  stad  Geut,  t.  I,  pp.  -42,  54,  63,  iôljt  N. 
p.  359. 

(3)  Ibidem,  t.  I,  p.  151. 


(  20(3  ) 
même  personne  dans  le  même  acte;  ce  qui  est  vrai, cVsl que 
noire  général  a  adopté,  dans  ses  diverses  signatures,  Tor- 
ihographe  de  Hase,  et  qu'il  a  donné  une  couleur  italienne 
à  son  prénom,  en  récrivant  Gilli  au  lieu  de  GilUs  ou  Gilles. 

Cetle  première  erreur  et  ce  défaut  de  critique  remon- 
tent d'ailleurs,  ainsi  que  je  Tai  montré  ici  même  (1),  à  Phi- 
lippe DE  l'Espinôy,  qui,  dans  son  célèbre  ouvrage  de  1631, 
contient  une  note  importante,  dont  une  copie  se  trou- 
vait dans  le  dossier  formé  par  Luc  de  Hase. 

Voici  ce  qu'en  dit  ce  contemporain  et  compatriote 
d'adoption  de  noire  général,  qui  n'était  alors  que  colonel 
dans  l'armée  impériale  : 

«  1348.  Le  douziesme  eschevin  (de  la  Keure  de  Gand) 
esloit  WatiUier  de  Haeze.  On  a  trouvé  des  vaillans 
hommes  de  ce  nom,  et  natifs  de  ladite  ville, et  entre  autres 
un  très  valeureux  capitaine  nommé  Jean  de  Haëze  (sic) 
lequel,  à  ces  dernières  guerres  que  l'Empereur  Ferdinand 
a  eu  en  Allemaigne  contre  le  Roy  de  Denemarckeet  autres, 
eut  la  charge  de  mille  chevaux,  avec  lesquels  il  s'est  si 
valeureusement  comporté  qu'il  a  esté  renommé  entre  les 
plus  valeureux  des  dictes  irouppes  dudit  Empereur  »  (2). 

Ce  qui  est  plus  important  à  signaler  dans  la  biographie 
fantaisiste  de  Schellincr,  c'est  que  toutes  les  dates  indi- 
quées sont  manifestement  erronées;  ce  n'est  pas  le 
^^  avril  (3),maisbienleâ7  oc7o6rel596  qu'il  a  été  baptisé  à 
l'église  Saint-Michel  à  Gand,  et  aucun  acte  de  naissance  de 
ce  nom  ne  se  trouve  même  à  la  première  de  ces  dates  (4). 

(1)  Bulletin  de  la  Commission,  1884,  pp.  123-152. 

(2)  Recherches  sur  la  Noblesse  de  Flandre  (Douai,  1G31),  p.  476. 

(3)  Ni  le  22  avril,  comme  dit  la  Biographie  nationale,  t.  V,  p.  156. 

(4)  Voir  la  teneur  de  l'acte  de  naissance  de  notre  héros  aux  pièces 
justificatives,  C,  I. 


(207) 
Ce  n'est  pas  en  1647  qu'il  est  mort  à  Zara,  capitale  de  ta 
Dalmatie,  mais  le  30  octobre  i659,  ainsi  que  nous  le 
démontrerons  d'après  une  lettre  inédile  et  un  extrait 
d'une  chronique  italienne,  publiés  plus  loin.  Ses  parents 
n'étaient  ni  Jean  de  Hase,  fabricant  de  broi^ses  dans  une 
ruelle  de  la  rue  de  Bruges(l),  ni  fiar6e Tietericx  (2),  nom 
qui  n'a  jamais  existé  à  Gand,  mais  bien  Pierre  de  Hase, 
bourgeois  aisé,  ayant  pignon  sur  rue,  possédant  plusieurs 
niaisonsdu  chef  de  ses  parents,  et  Anne  d'Amman,  d'une 
des  plus  anciennes  familles  de  la  cité,  apparentée  aux 
GoETHALS,  de  Keysere  ct  autrcs  familles  patriciennes. 

Il  ne  semble  pas  non  plus  que  sa  réception  à  Gand  (si 
elle  a  eu  lieu)  doive  être  fixée  en  1641  (ou  en  1643, 
comme  le  pense  M.  Rahlenbeck  (3)  );  les  comptes  et 
registres  échevinaux  de  cette  époque  n'en  portent  aucune 
trace  (4),  mais  sa  présence  est  signalée  à  Gand  en  1631, 
alors  qu'il  n'était  encore  que  colonel,  et  il  tint  alors  sur 
les  fonts  du  baptême  un  de  ses  cousins,  auquel  il  donna 
son  nom  bientôt  illustre  (5). 

Quant  aux  détails  très  circonstanciés  de  son  humble 
origine,  de  ses  amours  malheureuses  et  de  son  triomphe, 
ils  ne  sont  jusqu'ores  établis  par  aucune  pièce  aulhen- 


(i)  Ou  du  marché  du  Vendredi,  d'après  la  Biographie  nationale 
p.  136. 

(2)  Ou  FieteririxH!  (Ibidem,  d'après  une  copie  de  M.Goetcukbue»). 
(5)  Messager,  1854,  p.  506. 

(4)  M.  l'archiviste  V.  van  der  Haeghen  a  bien  voulu  les  dépouiller 
à  noire  intention,  de  1640  à  1650.  D'autre  part,  la  Chronique  contem- 
poraine du  Gantois  Justo  Billet  n'en  parle  pas,  tandis  qu'elle  rcUCc 
l'entrée  du  général  Piccolomini  en  la  môme  année  1644. 

(5)  Pièce  justicalive,  C,  III. 


(  208  ) 

lique,  par  aucune  chronique,  et  il  n'est  pas  impossible  que 
l'auteur  les  ait  trouvés  soit  dans  sa  riche  imagination,  soit 
dans  des  contes  de  nourrice,  ou  qu'ils  aient  été  puisés  dans 
la  biographie  de  son  contemporain  et  compagnon  de  gloire 
Jean  de  Weert  (1). 

Bien  qu'il  puisse  peut-être  y  avoir  plus  de  mérite  pour 
Gilles  DE  Hase  à  être  complètement  l'enfant  de  ses  œuvres 
que  le  fils  de  notables  bourgeois  de  Gand,  les  pièces  iné- 
dites que  uous  publions  semblent  établir  celte  dernière  ori- 
gine. 

Ces  actes,  où  il  intervient  lui-même  par  procuration, 
nous  le  montrent  allié  aux  premières  familles  de  Gand,  les 
d'Amman,  les  Goethals,  les  de  Keysere,  les  Parmentjer, 
vendant  ou  héritant  des  biens  patrimoniaux,  dont  la  pro- 
priété est  incompatible  avec  l'origine  plus  que  modeste  qui 
lui  est  assignée. 

C'est  à  l'aide  de  ces  pièces  de  famille  que  nous  allons 
reconstituer  sa  généalogie  et  sa  biographie  intime,  cette 
fois  authentique,  et  due  à  ce  que,  au  comble  des  gran- 
deurs, il  n'a  point  oublié  les  membres  moins  fortunés  de 
sa  famille  qui  a  conservé  avec  orgueil  les  preuves  de  ses 
bienveillantes  relations.  (2). 

Né  à  Gand,  paroisî^e  Saint-Michel,  le  27  octobre  1596, 
Gilles  de  Hase  était  le  quatrième  enfant  de  Pierre  de 
Hase  et  (VAnne  d'Amman;  il  eut,  au  moins,  huit  frères 
et  sœurs,  nés  de  1590  à  1608  (3),  et  son  père  était  lui- 

(i)  RAiiLENBECK,dans  la  Biographie  nationale,  t.  X  (1889j,  pp. 424- 
445.  —  JoLY,  Jean  de  Weert  (Bruxelles,  184^2.)  Muséum  littéraire. 

(2)  Les  documents  de  famille  (lettres  familières,  extraits  de 
livres  déraison,  clc,  remis  en  honneur  en  ces  derniers  temps  surtout 
par  M.  Ch.  de  Ribbe)  ne  sont  pas  indignes  de  la  plus  sérieuse 
histoire. 

(3)  Pièces  justicatives,  C,  I. 


(  ^209  ) 
même  fils  de  Henri  de  Hase  et  de  Jossine  Goethals 
Nous  ne  sommes  point  parvenu  à  déterminer  la  profes- 
sion des  parents  dé  notre  général  dans  celle  commune  où 
tout  le  monde  travaillait,  mais  il  est  probable  qu'ils  appar- 
tenaient à  la  grande  industrie,  car  nous  voyons,  dès  le 
17  mars  d607,  Pierre  de  Hase  hypothéquer  sa  maison, 
qu'il  avait  acquise  le  H  février  1591,  des  hériliers 
van  Redichove,  d'une  somme  de  96  livres  de  Flandre, 
pour  un  achat  de  toile  {lynivael)  fait  au  nommé  Gérard  van 
Rente RGHEM  (1);  le  8  mai  1609,  il  la  chargea  de  57  li\res 
12  sous  11  deniers  de  gros  au  profil  de  Gabriel  Bau- 
WENS,  et  le  15  décembre  1614  sa  veuve  la  greva  d'une 
nouvelle  somme  de  16  livres  de  gros  au  prolil  de  la  veuve 
de  Jacques  Mingelaere,  sans  doute  pour  éteindre  la  délie 
précédente,  qui  fut  cassée  le  22  du  même  mois  (2). 

Ces  hypothèques  ne  prouvent  point  la  gêne  des  parents 
iïe  Gilles  de  Hase;  celle  relative  h  un  achal  considérable 
de  toile  semble,  au  contraire,  établir  l'exercice  du  grand 
commerce  du  lin,  qui  avait  succédé  en  Flandre  à  la  célèbre 
industrie  du  drap,  et  qui  devait  plus  lard  être  remplacée  ù 
Gand  par  celle  du  coton.  El  l'on  sait  que  le  haut  négoce 
en  ces  divers  tissus  a  toujours  été,  chez  les  Gantois,  enlrr 
les  mains  des  familles  les  plus  importantes  de  la  baul«* 
bourgoisie,  sinon  des  races  patriciennes,  et  n'a  jamais  fail 
obstacle,  même  en  notre  temps,  à  l'agréation  aux  privi- 
lèges ou  aux  honneurs  de  la  noblesse.  Il  y  a  donc  loin  de 
ce  commerce  en  gros  à  l'humble  boutique  d'un  fabricant 
de  brosses. 

(1)  Archives  de  la  ville  de  Gand:  Registre  530«",  Ghedvefe 
{Stalen),  f»  122  v». 

(2)  Ibidem  :  Clmjnsboek,  1582;  f»  648  et  067  V. 

Tome  ii%  5™"=  série.  H 


(  210  ) 

Celle  maison  même,  donl  nous  avons  pu  relrouver  la 
place  par  sa  descriplion  dans  les  regislres  du  cens  foncier 
de  la  Ville,  démontre  la  posilion  sociale  élevée  de  son 
propriétaire.  Elle  subsiste  encore,  et  ne  se  trouve  point 
dans  la  me  des  Rames  {Raem,  idiolement  baptisée  rue  du 
Rélier  par  nos  édiles  du  commencement  de  ce  siècle), 
mais  dans  la  rue  des  Selliers  [Rrejjdelsteg/ic),  rue  plus 
importante,  aboutissant  également  à  la  rue  de  Bruges. 
Cette  rue  présente  encore  à  peu  près  l'aspect  du  XVIP 
siècle;  ses  neuf  maisons  du  côté  de  la  rivière,  la  plupart 
encore  à  pignon,  à  trois  étages  et  à  quatre  ou  cinq 
fenêtres  de  façade,  paraissent  toutes  dater  de  cette  époque. 
Celle  du  milieu  présente,  du  côté  de  Teau,  la  seule  façade 
en  bois  existant  encore  à  Gand;  et  c'est  dans  la  seconde 
de  ces  mai^^ons,  joignant  le  pont  aux  Pommes,  et  où  tst 
établie  depuis  de  longues  années  l'imprimerie  Van  deu 
MEERSCH,que  notre  célèbre  général  a  sans  doute  vu  le 
jour  et  passé  son  enfance  (1). 

L'importance  de  cet  immeuble  semble  prouver  que  les 
parents  du  général  n'étaient  pas  de  petites  gens,  et  que 
lui-même  ne  dut  pas  se  faire  garçon  boulanger  pour 
suffire  à  ses  besoins  à  la  mort  de  son  père,  alors  même 
que  sa  mère,  veuve,  en  eût  conservé  l'usufruit  ou  même 
la  propriété. 

Mais  ce  qui  établit  bien  mieux  la  position  sociale  de 


{i)  Celle  Brcydelstcghe,  ou  rue  de  la  Bride,  s'appelait  encore  la  rue 
au  court  Dos  [curie  Hic).  C'est  la  seconde  rue  de  ce  nom  à  Gand  ; 
Tautre  est  la  rue  courte  des  Chevaliers, /ror/e  Hiddcrslraatjaiddc  Redctj 
curte  Rie  (voir  F.  de  Potter,  Cent,  t.  III,  p.  50G;;  elles  ont  ceci  de 
particulier,  qu'à  cause  d'urie  rue  ou  de  la  rivière  qui  les  pressent 
derrière,  ellcsn'ontpas  de  profondeur;  de  là  probablement  leur  nom. 


(211) 

rjolre  général,  ce  sont  les  actes  des  propriétés  de  son 
îiieui  paternel. 

Henri  de  Hase,  son  grand-père,  était  propriétaire  d'une 
maison  spacieuse,  siluée  sur  le  quai  des  Hécollets  (autre- 
lois  des  Frères-Mineurs),  au  coin  de  l'écluse  de  la  Ville 
(Cuypgat),  à  côté  du  pont  actuel  du  Jugement,  derrière 
le  Palais  de  justice,  et  qui  est  aujourd'hui  habitée  par 
M.  le  juge  de  paix  d'Hoop. 

Cette  maison  à  double  demeure,  Henri  de  Hase  Tavail 
achetée,  le  13  décembre  1566,  du  nommé  Jean  Toebast, 
li,  le  15  juin  1569,  il  avait  obtenu  l'autorisation  d*y  faire, 
moyennant  un  nouveau  cens  de  3  sous  4  deniers  gros  par 
an  au  profit  de  la  Ville,  certains  travaux,  consistant  en 
une  construction  sur  l'angle  du  pont  de  pierre,  avec  mur 
d'appui  en  maçonnerie  jusqu'au  fond  de  sa  maison,  mais 
(le  manière  à  ne  pas  nuire  au  fonctionnement  de 
l'écluse  (1).  Diverses  renies  avaient  été  établies  sur  celle 
ujaison,  notamment  les  21  janvier  1589  et  23  mars  1591, 
une  de  35  sous  de  gros  au  profit  de  maîlre  Henri  Malassys, 
qui  avait  épousé  la  tille  de  la  veuve  van  Vaernewyck, 
et  elle  fut  définitivement  vendue  par  Pierre  de  Hase, 
(ils  de  Henri  et  père  de  Gilles,  le  23-26  février  1593,  à 
Lambert  van  deh  Aeghen,  probablement  pour  acquérir 
la  nouvelle  maison  de  la  Brej/delsteg/ie  (2). 

C'est  à  l'occasion  du  partage  de  celte  maison  paternelle, 
(pli  était  restée  indivise  entre  les  enfants  survivants,  que 
nous  voyons  intervenir  pour  la  première  fois  Gilles  OB 
Hase,  dans  un  acte  public  avec  ses  Irère  el  sœurs. 

(1)  Archives  de  la  ville  de  Gand  :  Registre  152";  Chfftubaeek, 
t563,  il,  f- 500  yû. 

(2)  Ucgistrc  152",  1582,  II-,  >«  541  cl  553  v.  U  veuw  et 
Marc  VAN  Vaernewvck  h.ibilait  la  maison  voisii»». 


(  212  ) 

Elle  appartenait  en  1644  aux  quatre  enfants  survivants 
(le  Pierre  de  Hase  et  d'Anne  d'Amman,  à  savoir  :  Gilles 
(le  général),  portant  dès  lors  le  titre  de  Messire  {Mher)\ 
damoisclle  Jacqueline,  épouse  de  Liévin  van  Ravesteyn; 
damoiselle  Liévine,  veuve  de  don  Francisco  de  Floris,  et 
Abraham  de  Hase.  Elle  était  occupée  par  Jean  Goethals, 
qui  avait  bail  jusqu'à  la  fin  de  l'année.  Le  29  janvier  1644, 
elle  fut  vendue  par  eux  au  nomnié  Jacques  Dossier,  pour 
la  somme  de  2,200  florins,  sans  compter  le  cens  foncier  en 
4  gros  par  an,  sur  laquelle  somme  devaient  être  payées  les 
rentes.  L'acheteur  devait  payer,  en  outre,  à  l'épouse  dudit 
Ravesteyn, qui  avait  comparu  à  la  vente  moyennant  pro- 
curation des  autres,  4  doubles  ducats  et  les  frais  d'écot.  De 
plus,  le  vendeur  avait  déclaré  qu'il  y  avait  sur  ladite  maison 
hypothèque  (clachle  ten  landboccke)  de  20  livres  de  gros, 
qu'il  prétendait  payée  ou  prescrite  et  dont  il  ne  réclamait  que 
l'intérêt  au  denier  16  ;  et  qu'elle  servait  de  garantie  (con- 
tre-pand)  pour  une  rente  de  2  livres  de  gros  par  an  sur  iina 
autredeses  ma/sows.  L'acheteur  acceptait  ces  conditions  e( 
l'acte  de  vente  fut  passé  par-devant  les  témoins  Parmen- 
TiER,  Tombeele  et  Barihélemi  de  Hase,  ce  dernier,  leur 
oncle,  mort  quatre  ans  plus  tard,  le  25  février  1648  (1). 

Ledit  Jacques  Bossier  entra  en  possession  du  quart  de 
Jacqueline  le  6-8  février  suivant, de  ceux  de  messire  Gilles 
et  d'Abraham  le  7  juillet,  par  suite  de  procuration  donnée  à 
la  première  à  Venise,  devant  le  notaire  JulUus  Prolins  ;i't 
du  dernier  quart,  de  Liétine,  remariée  dans  l'année  avec 
le  lieutenant-colonel  Beltyn,  de  Cologne,  par  procuration 
à  laméme,àVenise,du23novembrel644,devant  le  notaire 


(1)  Pièces  justifîcalives,  A,  II. 


(  215  ) 
Jullius   FiGOLiNS  (sic),  au  profil  du  procureur  Pierre  van 
Tombeel;  —  avec  consenlemenl  par  acte  devant  les  nolaires 
Wynèbret  et  LiÉvïNs  van  Damme,  du  5  janvier  1645.  — 
Le  tout  enregistré  devant  parties  le  7  janvier  suivant  (I). 

L'acquéreur,  Jacques  Bossier, avait,  le  5  avril  de  la  môme 
année,  acquitté  aux  héritiers  de  maître  Jean  Van  deh 
Varent,  de  Courtrai,  une  somme  de  32  livres  de  gros, 
pour  capital,  et  de  12  livres  pour  arrérages  de  six  années 
d'une  rente  de  2  livres  de  gros,  sur  une  maison,  rue  du 
Tremble  [Abeclslrale),  que  la  veuve  de  Hase-o'Amman 
avait  donnée  en  garantie  par  acte  du  27  mars  1621. 

Cette  maison  élait  donc  une  seconde  propriété  des 
parents  de  CAUcs  de  Hase. 

Et,  en  effet,  le  16  août  1617,  la  veuve  de  Pierre  de  Hase 
avait  grevé  sa  maison,  rue  des  Selliers,  d'une. somme  de 
26  livres  de  gros,  par  acte  passé  devant  le  notaire  A' ico/ns 
de  Cleucq,  à  Courtrai,  et  ratifié  le  11  avril  1G20;  cl,  le 
5-6  avril  1621,  d'une  nouvelle  somme  de  25  livres  de  gros 
et  d'une  rente  de  5  livres  de  gros  au  profit  de  la  veuve  de 
Hugues  Doyen,  acquise  le  22  juin  suivant  par  Jacques  Van- 
DEN  Beerghe,  et  remboursée  le  4-  août  1646  à  sa  veuve  el  à 
ses  enfants. 

Pierre  de  Hase,  fils  de  Henri  el  de  Jossine  Goethal8, 
avait  eu  au  moins  deux  hères:  Barlltélemi  ci  François; 
lous  deux  se  marièrent  et  furent  pères  de  nombreux 
enfants,  qui  entretinrent  avec  leurs  cousins  germains  de 
fréquentes  relations,  tant  par  les  parrainages  que  comme 
intéressés  dans  des  successions  ou  liquidations  de  famille. 
Barthélemi,  notamment,  avait  épousé,  en  novembre  1603, 

(1)  Archives  de  la  ville  de  Garid  :  Reglslre  I5i'*;  Chrynthoeck, 
i58-i,  \\\  fo067vo. 


(  î214  ) 

dans  la  même  paroisse  Saint-Michel,  Jeanne  Duyssaert,  qui 
y  mourut  sans  postérité,  le  25  décembre  1 627,  et  deux  mois 
après,  en  février  1628,  il  convola  en  secondes  noces  avec 
Marie  Haustraete,  fille  d'Adrien,  qui  le  rendit  père  de  six 
enfants  (i),  dont  le  fils  aîné,  Luc  de  Hase,  eut  avec  son 
cousin  germain,  le  général,  la  correspondance  qui  nous  a 
été  conservée. 

Ce  Luc  DE  Hase,  né  W  1  i  wûl  1630,  et  ainsi  de  55  ans 
plus  jeune  que  son  cousin  germain,  qui,  à  ce  titre,  Tappelle 
une  fois  son  neveu,  avait  eu  pour  marraine  une  certaine 
Catherine  de  Keyskre, parente  éloignée,  morte  avant  1650, 
sans  alliance.  C'est  à  l'occasion  de  sa  succession,  qui  devait 
se  partager,  d'après  le  droit  en  vigueur  à  cette  époque,  par 
fente  et  refenle,  entre  les  diverses  branches  paternelles  et 
maternelles,  que  les  relations  entre  ces  divers  collatéraux, 
séparés  par  le  temps  et  l'espace,  semblent  s'être  de  nouveau 
renouées. 

Un  acte  de  partage  de  cette  succession,  en  date  du 
i"  mars  1650,  passé  sous  seing  privéà  Gand,  et  dont  une 
copie  se  trouve  dans  le  dossier  formé  par  Luc  de  Hase, 
fixe  les  droits  de  la  famille  de  Hase  dans  cet  héritage! 
comme  formant  un  des  trois  rameaux  de  la  troisième 
branche  principale,  du  côté  mater-mater-pater-paternel 
de  la  défunte,  à  une  pièce  de  terre  d'un  bonnier  57  verges, 
kBambrugghe,  au  lieu  dit  Lindecautre,  valant,  avec  une 
rente  et  les  arrérages  de  dix  années,  la  somme  de  187  livres 
19  escalinsSgros,  plus  une  soulte  de  5  escalins  10  gros  à 
charge  du  premier  des  deux  autres  rameaux. 

Ce  troisième  rameau  se  composait  alors  des  enfants 
survivants  des  époux  de  Hase-d'Amman,  à  savoir  :  Jacque- 


/«)  Pièces  justificatives,  C,  IH. 


(  !2iS  ) 
Une  DE  Hase,  autorisée  par  son  mari  le  capilaine  Lièvin 
VAN  Ravesteyn,  et  donataire  de  !a  part  de  Son  Excellence 
le  général  Gilles  de  Hase,  en  ce  moment  an  service  de  la 
seigneurie  de  Venise,  à  Candie  (1),  et  de  Liévine  de  Hasb» 
leur  sœur,  avec  son  mari  le  colonel  Guillaume  Belttn, 
au  service  de  Sa  Majesté  Impériale,  qu'elle  représentai!. 

Les  deux  autres  rameaux  se  composaient  de  Uarie 
Haustraete,  veuve  de  Barlhélemi  de  Hase,  en  sa  qualité 
de  mère  et  tutrice  de  ses  enfants  mineurs,  et  de  Marie 
DE  Hase,  fille  de  François,  frère  dudit  Barlhélemiy  auto- 
risée par  son  mari  Josse  Blondeel,  et  représentant  le 
général  avant  qu'il  eût  cédé  ses  droits  à  sa  sœur  Liévine. 

Les  deux  autres  branches  comprenaient  les  descendants 
de  Jean  et  de  Finançais  Goethals;  la  fille  aînée  du  premier, 
Jossine  Goethals,  était  veuve  de  Pierre  Pahmentier,  pro- 
cureur au  Conseil  de  Flandre,  dont  le  frère,  maître  Gilles 
Parmentfer,  avocat  audit  Conseil,  représentait  Georges 
Goethals,  frère  de  la  précédente. 

Toutes  ces  branches  et  rameaux  se  ratlachaienl  à  la 
défunte  par  les  Goethals  et  les  Bruijs,  familles  anciennes 
et  bien  alliées,  et  c'est  avec  une  véritable  satisfaction  que 
l'échevin  Luc  de  Hase,  alors  fils  mineur  de  la  veuve  de 
Barlhélemi,  en  clôturant  les  copies  qu'il  en  fit  plus  lard, 
inscrit  à  la  fin  de  l'une  de  ces  pièces  «  qu'elle  sert  à  montrer 
comment  il  est  apparenté  aux  Goethals  et  aux  Parmemier: 
Aoe  Goethals  ende  Parmentier  ons  bestaen  »  (2). 


(0  Elle  vendit  plus  tard  sa  part,  de  même  que  sa  cousine  Mario  dk 
Hase,  à  sa  tante  (29  août  1651  et  20  juillet  1663).  Pièces  juslifica- 
lives,  A,  V  et  VI. 

(2)  Voir  tous  ces  actes  aux  pièces  justificatives,  A.  —  Les  plècei 
des  branches  Goethals  dans  cette  succession  importante  se  trouvent 


k 


(  216  ) 

C'est,  probablemeni  à  l'occasion  de  ces  partages  et  liqui- 
dations que  des  relations  anciennes  se  renouèrent  entre  le 
général  et  sa  famille,  alors  en  Italie,  et  la  veuve  et  les 
enfants  de  son  oncle  Barlhélemi,  restés  en  Flandre.  Il 
convient  de  résumer  ici  en  quelques  mots  la  carrière 
militaire  et  l'état  de  la  famille  de  l'illustre  Gantois  à  cette 
époque. 

Engagé  à  27  ans  dans  les  armées  impériales,  lieutenant 
(alferez)  à  52  ans,  il  avait  pris  part  aux  diverses  guerres  en 
Allemagne  et  en  Italie,  et  était  revenu  à  Gand,  en  1631, 
après  la  bataille  de  Leipzig,  où  Tilly  perdit  la  vie  et  à 
laquelle  lui-même  n'avait  pu  assister  (1),  Il  devint  peu 
après,  sous  Wallenslein  et  Piccolomini ,  colonel-proprié- 
taire de  mille  fantassins,  dont  le  régiment  portait  son  nom, 
fut  blessé  en  Italie  et  en  Allemagne,  passa  en  1635  au 
service  de  l'arcbiduchesse  d'Inspruck,  Claudia  de  iVlÉDicrs, 
qui  le  félicita  plus  tard  de  ses  succès  et  lui  écrivit  que  ses 
enfants  n'auraient  pu  rentrer  en  jouissance  de  ses  terres 
iVAcfialm  et  de  Neiiffen,  tant  que  la  forleresse  de  Hohen- 
twiel  n'aurait  pas  été  réduite  (2).  Il  élait,  depuis  1639,  au 
service  de  la  maison  d'AuIriche,  avec  le  titre  de  général- 
major.  Il  passa  ensuite  au  service  de  la  république  de 
Venise,  dont  il  était  généralissime  en  1645  (3).  Ici  s'in- 
tercale, d'après  ses  biograpbes,  son  voyage  à  Gand  et  son 


citées,  avec  un  tableau  généalogique  qui  les  explique,  dans  la 
Notice  sur  quelques  branches  de  l'ancienne  famille  Goethals,  par  F.-H. 
D'Hoop.conservaleur  des  Archives  de  rÉlat,  à  Gand  (1879),  pp.  22-25. 

(i)  Rahlenbeck,  Notice  sur  Gilles  de  Hase,  dans  le  Messager  des 
sciences  historiques  (I854-),  p.  282. 

(2)  Ibidem,  p.  502. 

(3;  Ibidem,  p.  306. 


(  ^217  ) 

triomphe  public  (et  privé  sur  la  repasseuse  qui  Tavail 
dédaigné).  Après  avoir,  en  1645,  refusé  du  service  en 
Bavière,  sons  les  généraux  Jean  de  Weeut  el  le  comle  de 
Mercy,  il  continua  à  faire  la  guerre  pour  la  répulilique 
de  Venise,  et  combattit  les  Turcs  à  Candie  el  à  Zanle,  de 
1646  à  1649(1). 

C'est  à  cette  époque  que  se  placent  les  huit  lettres  de 
Gilles  DE  Hase,  dont  voici  le  résumé  : 

Luc  DE  Hase,  âgé  de  18  ans,  avait  annoncé  au  général  que 
son  père  Barihèlemi  venait  de  mourir  et  que  lui-même 
venait  de  terminer  ses  études  en  rhétorique.  Le  14  janvier 
1630,  Gilles  DE  Hase  répondit  à  son  «  cher  cousin  »  que 
cette  lettre  lui  était  arrivée  en  retard,  parce  qu'il  se  trouvait 
à  cette  époque  à  Candie,  qu'il  regrettait  vivement  la  perle 
de  son  oncle,  et  qu'il  offrait  à  Luc  ses  services,  s'il  était 
d'intention  de  continuer  ses  études,  l'engageant  à  venir  à 
Rome,  où  il  avait  beaucoup  d'amis,  et  pourrait  à  peu  de 
Irais  le  mettre  dans  un  collège  pour  se  perfectionner.  Il 
présentait  à  tous  ses  amis  ses  compliments  el  ceux  de  sa 
«  chère  épouse  el  de  ses  petits  enfants  p.  Luc  de  Hase  lui 
ayant  fait  savoir  qu'il  avait  pris  la  résolution  d'abandonner 
les  études  et  de  se  livrer  au  commerce,  et  qu'il  y  avait 
réussi,  le  général  lui  répondit,  le  A  mars  suivant,  que  loul 
étal  était  sacré  quand  les  intentions  étaient  droites;  il 
l'engageait  à  continuer  sa  correspondance  en  lui  promeltanl 
toujours  réponse,  et  lui  réitérait  l'assurance  qu'il  n'avail 
qu'à  lui  écrire  si  quelqu'un  de  ses  parents  o'.i  amis  avail 


(t)  Ibidem,  pp.  509-311. 

(2)  Ces  lettres,  françaises  et  flamandes,  ne  sont  pas  de  la  main  du 
général,  mais  seulement  signées  par  lui  Voir  pièce»  jusUncatives, 
B,  IVIII. 


(  248  ) 
besoin  de  son  aide,  le  tout  en  mémoire  de  son  oncle 
Barlhélemi. 

Une  nouvelle  lettre  de  Luc  de  Hase,  en  date  du  10  dé- 
cembre de  la  même  année,  l'informant  du  succès  continu 
de  ses  atfaires,  mais  de  la  gêne  de  Jacqueline,  sœur  du 
général,  ne  parvint  à  celui-ci  que  le  6  janvier  1651;  il 
était,  dit-il,  revenu  depuis  quatre  semaines  à  Venise,  mais 
n*avait  pu  rentrer  que  l'avant-veille  danssa  maison,  ayant 
dû  rester  vingt-huit  jours  en  quarantaine,  à  cause  de  la 
contagion  en  Dalmatie.  Il  se  hâtait  d'envoyer,  le  même 
jour,  50  livres  de  gros  de  Flandre  à  sa  sœur,  priait  son 
cousin  de  lui  faire  les  autres  avances  nécessaires,  et  expri- 
mait le  désir  d'avoir  auprès  de  lui  l'un  des  fils  de  sa 
sœur,  dont  il  se  chargerait.  Il  annonçait  en  même  temps 
pour  l'hiver  le  mariage  de  sa  nièce  Antoinetle  (1). 

A  une  lettre  de  Luc  de  Hase  du  21  juin  1651 ,  le  générai 
répondit,  le  14  juillet,  à  son  cousin  ainsi  qu'à  sa  sœur  Jac- 
queline et  à  son  propre  gendre,  Francisco  de  Bertelli, 
«  Monsieur  de  Bertelle  »,  de  lui  amener  son  neveu, 
en  attendant  qu'il  pût  recevoir  la  mère  de  celui-ci.  Il 
annonçait  en  même  temps  l'heureux  mariage  de  son  autre 
fille  et  sa  propre  nomination  au  poste  du  «  généralat  et 
gouvernement  des  armes  de  cette  république  »  à  Candie^ 
où  il  était  sur  le  point  de  se  rendre.  Huit  jours  après,  il  lui 
confirme  son  prochain  départ  et  lui  recommande  de  nou- 
veau sa  sœur. 

Deux  lettres  de  Luc  de  Hase,  du  21  février  et  du 
7  mars  1653,  étaient  restées  sans  réponse;  il  y  invoquait 


(1)  C'était  la  fille  de  sa  sœur  Jacqueline,  Antoinette  van  Ravesteyn, 
qui  épousa  Jean- Baptiste  Rollln,  lieutenant-colonel  au  régiment  de 
Beltyn  à  Milan. 


(  2i9  ) 
la  proteclion  du  général  pour  être  promu  à  quelque  office. 
Dès  qu'il  les  eut  reçues,  ce  dernier  s'empressa,  le  11  avril 
suivant,  de  l'assurer  qu'il  l'aurait  recommandé  à  l'archidoc 
Léopold  et  au  comte  de  Schwartsenbourg;  il  lui  apprenait 
qu'il  avait  communiqué  ces  lettres  à  leur  cousin  commun, 
le  père  Patrice  de  Hase,  qui  avait  passé  par  Venise  en  se 
rendant  à  Rome,  et  il  annonçait  son  intention  de  venir 
personnellement,  dès  qu'il  le  pourrait,  en  Flandre,  <  où 
un  mot  de  sa  part  ferait  plus  que  cent  lettres  ».  Ne  rece- 
vant pas  de  réponse,  il  réitéra  ses  offres  de  services,  le 
29  août  1653,  et  dit  qu'il  avait  écrit  à  «  Monsieur  Edewal  » 
et  se  proposait  d'écrire  à  d'autres  de  ses  amis.  Son  cousin 
Luc  lui  manda,  le  12  septembre,  que,  ne  prospérant  point 
dans  son  commerce,  il  insistait  pour  obtenir  quelque  office  ; 
le  général  lui  répondit,  le  47  octobre  suivant,  que,  ne 
pouvant  arriver  lui-même,  parce  que  la  Seigneurie  de 
Venise  ne  le  laissait  point  partir  et  ne  lui  payait  pas  les 
milliers  qu'elle  lui  devait,  il  le  priait  de  bien  vouloir  lui 
dire  de  qui  dépendait  l'office  qu'il  sollicitait,  du  Conseil 
de  Flandre,  du  Magistrat  de  Gand  ou  du  Gouvernement  à 
Bruxelles;  que  si  c'était  des  magistrats,  il  l'informai  qui 
élait  premier  échevin,  et  qu'en  tout  cas  il  ne  uïanquùl 
point  d'entretenir  M.  Blasehis,  seigneur  d'YoEWAL,  qui 
avait  beaucoup  d'amis. 

C'est  par  cette  dernière  lettre,  toute  empreinte  de  la 
bonté  du  célèbre  général  et  de  ses  offres  de  services,  que  se 
termine  cette  précieuse  correspondance. 

Nos  reclierches  dans  les  archives  de  Gand  nous  ont 
appris  quel  était  cet  office,  et  quand  on  réussit  à  l'obtenir. 
Le  27  février  1655,  Lnc  de  Hase  fut  nommé  par  les 
échevins  de  Gand,  expert-juré  des  vins  de  la  Ville  : 
Gesivoorne  slaelmaeker  van  de  wijnen  lierselver  Stede,  Gel 


(  r/o  ) 

office  consistait  à  «  fréquenter  le  comptoir,  accompagner 
pour  fixer  les  accises,  former  les  étals,  faire  les  liquida- 
lions  (le  chaque  lavernier,  marchand  de  vins  en  gros  et  en 
détail,  et  les  livrer  tous  les  deux  mois  au  fermier  de  cet 
impôt  ».  Ce  ne  fut  pas  sans  peine  que  Luc  de  Hase  par- 
vint à  cet  emploi;  il  dut  soutenir,  à  cet  effet,  un  procès 
avec  le  nommé  Pierre  du  Chastkl,  qui  prétendait  au  même 
office,  et  qui  en  fut  débouté  par  sentence  du  Conseil  de 
Flandre,  du  26  février  1655(1),  Par  requête  du  24  mai 
1660,  Luc  DE  FIase  demanda  à  pouvoir  résigner  cet  office 
en  faveur  de  Michel  Weyns,  fils  de  Jacques,  qui  fut  nommé 
et  prêta  serment  le  même  jour.  Cette  nomination  avait 
également  été  précédée  d'une  instance  devant  le  Conseil  de 
Flandre,  du  30  juillet  au  26  août  1659(2). 

Le  célèbre  général  était  mort  à  cette  époque,  sans  que 
l'on  puisse  savoir  s'il  put  accomplir  son  projet  de  passer 
en  Flandre  et  de  se  retrouver  au  sein  de  cette  famille  qu'il 
chérissait.  C'est  désormais  dans  les  lettres  des  proches 
parents  qui  l'entouraient  que  nous  trouverons  le  récit  do 
ses  voyages,  de  ses  projets,  de  ses  succès  et  de  ses  revers, 
et  enfin  de  sa  mort,  dont  nous  pouvons  ainsi  fixer  la  date 
et  les  circonstances  exactes,  complétées  par  les  renseigne- 
ments des  archives  de  Venise. 

Le  silence  du  général  dans  ces  dernières  années 
s'explique  d'ailleurs  par  sa  vie  aventureuse  el  par  les 
déboires  qui  terminèrent  sa  glorieuse  carrière.  On  sait  les 
démêlés    qu'il   avait  eus  dès  1650  avec    le  gouverneur 


(1)  Archives  de  la  ville  de  Gand:  Offices  (Wijnen),  série  141,0"  5J. 

(2)  Ibidem  :  Stadsprocesscnf  série  350. 


(  2:21  ) 

vénitien  Moncenigo,  à  la  suile  desquels  il  donna  sa  démi«- 
sion  et  fut  remplacé  par  Léonard  FoscoLO,  généralissime 
(je  la  Daîmalie,  dont  lui-même  prit  la  place  à  Zara,  le 
H  juin  de  celte  année  (1).  Vainqueur  à  Sebenico,  pacili- 
caleur  de  la  Dalmatie,  il  était  allé  combattre  les  Turcs 
dans  TArchipel,  près  des  îles  de  Sancliio,  de  Rhodes  el 
de  Candie,  avec  l'amiral  Nicolas  Foscolo,  quand,  sur  de 
prétendus  outrages  adressés  à  ce  dernier,  il  lut  accusé  à 
Venise,  banni  dans  l'île  de  Corfou,  et  même  temporaire- 
ment révoqué  de  ses  fonctions  en  1657  (2).  Il  n'était  pas 
plus  heureux  dans  sa  famille;  la  peste  et  la  guerre  la 
décimaient,  et  lui-même  faillit  bientôt  en  être  victime.  Ce 
sont  ces  aventures  privées  d'un  héros  public  que  nous 
allons  résumer  d'après  les  dernières  lettres  des  membres  de 
sa  famille  et  les  notes  des  chroniqueurs  contem|)orains  (3). 
Dès  le  8  juillet  1655,  sa  nièce,  Antoinette  van  Rave- 
STEYN,  épouse  de  Rollin  van  Nobis,  lille  de  Jacqueline  el 
du  capitaine  Liévin  van  Ravesteyn,  écrivait  de  Torlone,  à 
sa  grand'tante,  la  veuve  de  Barthélemi  de  Hase,  à  Gand, 
que  Son  Excellence  le  général  élait  encore  ù  Veniscengagé 
dans  sa  brouille  (garbulia)  avec  le  généralissime  FoscoLo, 
mais  qu'il  espérait  en  finir,  et,  ne  voulant  plus  servir  le» 
Vénitiens,  passer  en  Allemagne,  et  de  là  en  Flandre,  else 
réengager  au  service  du  roi  d'Espagne.  Elle  espérait 
pouvoir  l'y  suivre,  car  sa  mère  ne  pouvait  supporter  le 
climat  de  l'Italie,  et  son  mari  devait  rejoindre  le  lende- 
main l'armée  destinée  à  combattre  les  Français,  qui  se 
dirigeaient  de  Piémont  vers  Milan,  el  que  devait  venir 


(1)  Raiilenbeck,  Messager,  clc,  185i,  pp.  312-313. 

(-2)  Ibidem,  p.  314. 

(3)  Pièces  justificatives,  B,  IX  à  XVII. 


(  ±1^  ) 

renforcer  le  prince  Thomas,  à  la  lêle  de  huit  mille  hommes 
(farmes. 

Au  mois  d'avril  1657,  la  propre  fille  du  général,  Anne- 
Marie,  épouse  du  colonel  Francisco  de  Beutelli,  écril  de 
Gènes,  où  son  mari  venait  de  prendre  service,  à  cette 
même  tante,  veuve  de  Barlhélenii  de  Hase,  pour  la  prier 
de  mettre  fin  à  la  mauvaise  administration  de  leurs  biens 
en  Flandre,  compromise  par  leur  receveur  P«erre.HEBBE- 
LYNCK,  qui  s'obstine  à  ne  pas  vouloir  rendre  ses  comptes, 
et  de  le  remplacer  par  ses  cousins,  Tavocat  Parmentierou 
le  beau-fils  de  sa  tante  [Pierre  Mesdach?).  Ces  biens  consis- 
taient en  une  brasserie  située  à Gand,  rue  des  Rémouleurs, 
à  l'enseigne  du  Peerdeken  {\),  et  en  biens-fonds  à  Tron- 
chiennes,  la  seigneurie  ôe  Bietshoitke  et  le  bien  ter  Capelle, 
composé  d'un  jardin  potager  et  d'un  verger  plantureux, 
clôturé  de  fossés  remplis  de  poissons  (2).  Ces  biens  étaient 
engagés  pour  des  dettes  contractées  envers  les  sœurs 
de  sou  mari  dans  la  mortuaire;  elle  tenait  absolument  à 
conserver  la  propriété  de  Tronchiennes,  où  elle  aurait 
voulu  se  retirer,  s'il  plaisait  à  Dieu  que  la  Flandre  eût  un 
jour  la  paix,  et  que  leurs  dettes  fussent  payées.  Sa  tante 
lui  répondit,  le  25  mai,  en  lui  offrant  les  services  de  son 
fils,  Luc  de  Hase,  le  protégé  du  général  ;  le  17  juin,  elle 
insista  pour  sauver  de  la  débâcle  le  bien  de  Tronchiennes, 
qui  rapportait  au  moins  500  Irancs  par  an, et  dont  un  gen- 
tilhomme avait  offert  100  patacons.  Et  pour  bien  affirmer 
ses  droits  contre  les  prétentions  de  ses  belles-sœurs,  elle 
signait  Anne- Marie  de  Hase  de  Bertelli  van  Bietshouke. 


(1)  Voir  Messager  des  sciences  historiques,  1883,  p.  152. 

(2)  De  Potter  cl  Brouckaert,  Geschiedenis  der  gemecnten  van 
Oostvlaanderen  (Drongcn,  pp.  56-51),  ne  citent  pas  ces  terres  parmi 
les  17  seigneuries  de  cette  commune. 


(  215  ) 

Dans  la  même  lellre,  elle  donne  des  renseignenieoU 
précieux  sur  son  père,  le  général,  qui  vient  de  lui  écrire, 
sur  ses  Irois  enfanls  :  Frans-Horace,  ùgédelOans,/M^e//e- 
Marguerite,  de  5  ans,  et  Jean-Basile,  de  16  mois;  sur  sa 
lanle  Jacqueline,  qui  paraît  fort  ingrate  de  ce  que  le  géné- 
lal  a  fail  pour  elle  et  pour  ses  deux  enfants,  Auloiuelte, 
cpQuse  RoLLiN,  et  Jean  van  Ravesteyn,  tué  devant  Pavie; 
sur  son  autre  tante,  Liévine  de  Hase,  épouse  du  général 
Beltyn,  njorte  aussi,  de  même  que  sa  lille  Ju«/fue,  mariée 
au  lieuleiiant-colonel  Rolant,  qui,  avec  leur  fils  de  4  ans, 
GiO'Slefano,  el  un  autre  dont  elle  venait  d'accoucher,  sont 
morls  dans  le  voyage  de  Candie,  attaqués  par  les  Turcs, et 
ayant  sauté  en  l'air  sur  le  navire  qui  les  transportait. 
D'autre  part,  la  peste  sévit  autant  que  la  guerre  :  beaucoup 
de  gens  meurent;  la  pauvre  femme  recommande  à  sa 
lante  les  intérêts  de  ses  enfants,  si  elle  et  son  mari  venaienl 
à  mourir. 

Ces  appréhensions  et  ces  horribles  événements  se  cou- 
lirmèrent  par  une  lettre  écrite  de  Venise,  à  la  même,  le 
9  mars  1658,  par  la  susdite  Jacqueline,  épou^n;  va^n  Rave- 
steyn. Son  frère,  le  général,  qui  avait,  y  disait-elle,  repris 
service  pour  les  Vénitiens  avec  une  paye  plus  forte,  avait 
l'ié  lui-même  atteint  de  la  peste  et  laissé  pour  mort  par 
ses  médecins;  heureusement  il  s'était  rétabli,  mais  son  fils 
unique  en  était  mori  deux  mois  auparavant,  de  même  que 
sa  lille  Anne-Marie, son  é\)Oux  Monsieur  de  Bertelli  elses 
enfants.  Sa  sœur  Liévine,  l'épouse  Beltyn,  avait  égaleraeol 
succombé  avec  ses  enfants;  son  fils  à  elle,  Jean  va.x 
Ravesteyn,  avait  été  tué  au  service  de  l'Espagne,  devant 
une  forteresse,  et,  comme  il  avait  survécu  trois  jours  à  ses 
blessurrs,  elle  espérait  qu'il  était  bien  mort;  sa  fille 
Antoinette,  l'épjuse  Rollin,  était  à  Milan  avec  son  mari, 
lieu  tenant- colonel  du  mari  de  Liévine,  el  son  beau-Uls.  le 


(  224  ) 

ca|  ilaine  Claus,  époux  de  sa  fille  Anne-Marie  Rollin; 
quanl  à  l'autre  fille,  Calherine  RoLLiiv,elle  avait  épousé  un 
sergent-major  au  service  de  l'Espagne,  qui  avail  quitté  le 
service  et  était  retourné  dans  son  pays. 

C'est  une  des  dernières  survivantes  de  celte  famille 
décimée  par  la  peste  et  la  guerre,  Antoinette  Rollin  van 
NoBis,  qui  annonce  de  Milan,  le  10  décembre  1659,  à  sa 
famille  de  Flandre,  la  mort  de  l'illustre  général  Gilles  de 
Hase,  son  oncle;  il  était  décédé  un  mois  auparavant,  en 
Dalmatie,  d'où  sa  sœur  Jacqueline,  mère  ai' Antoinette, 
allait  revenir;  elles  espéraient,  maintenant  que  la  paix 
était  signée,  rentrer  ensemble  en  Flandre  et  y  recouvrer 
leurs  biens  Un  de  ses  oncles,  Antoine  Rollin,  chapelain  à 
Oostcamp,  près  de  Rruges,  envoie,  le  29  décembre  suivant, 
ses  compliments  de  condoléance  à  la  veuve  de  Barthélemi 
DE  Hase,  pour  la  mort  de  cet  homme  célèbre  et  de  presque 
tous  ses  parents  d'Italie. 

Cène  fut  que  quelques  années  plus  tard,  le  17  avril 
1665,  qu'un  membre  de  la  famille  de  Flandre,  probable- 
ment Luc  de  Hase,  désirant  savoir  ce  qu'était  devenue  la 
famille  du  général  et  de  sa  sœur  Jacqueline^  écrivit  à 
Madame  la  douairière  de  Son  Excellence  Gilli  de  Hase, 
à  Venise,  pour  lui  en  demander  l'état,  et  lui  recommander 
un  dé  ses  cousins,  Jean  Dervaes,  qui  avait  été  forcé  de 
prendre  du  service  à' Venise,  et  désirait  rentrer  dans  son 
pays.  Cette  lettre  resta  probablement  sans  réponse,  car, 
le  10  février  1670,  le  même  Luc  de  Hase  écrivit  au 
capitaine  de  navire  Jean-Corneille  Poort,  d'Amsterdam, 
qui  se  trouvait  alors  à  Venise,  pour  lui  demander  si  la 
veuve  du  général  vivait  encore,  combien  elle  avait  laissé 
d'enfants,  et  ce  qui  restait  de  cette  famille  en  Italie,  ses 
plus  proches  parents.  Poort,  malheureusement  sur  le 


(  225  ) 
point  de  s'embarquer,  ne  pul  donner  que  quelques  ren- 
MMgnemenls  vagues.  Il  savait  que  la  veuve  vivait  encore 
ainsi  que  deux  de  ses  (illes,  mais  il  aurait  chargé  le 
sieur  Ringenberg,  à  Venise,  d'apprendre  d'autres  détails. 
Coluici  écrivit,  dès  le  14  mars  1670,  que  la  veuve  de 
Gilles  DE  Hase  demeurait  en  Istrie,  à  Caren/ia  Soprior, 
Ccislelà  famià;  qu'elle  était  remariée  avec  le  6«ron  Rosaliw, 
el  qu'elle  avait  encore  trois  filles  en  vie  :  l'une,  Marie  de 
Hase,  religieuse  au  couvent  de  Saint-Daniel,  à  Venise;  la 
seconde,  Liévine,  demeurant  à  Piove,  ville  du  territoire 
continental  de  la  République,  el  récemment  veuve  du 
colonel  Wille  Loopez;  la  troisième,  également  mariée, 
mais  dont  on  avait  perdu  la  trace. 

Ainsi  s'éteignit  dans  les  armées  et  le  cloître  la  descen- 
dance d'un  des  plus  illustres  enfants  de  Gand.  H  n*esl 
toutefois  pas  exact  de  dire  que  «  son  nom  mourut  avec 
lui  »  (1);  ce  nom  célèbre  survécut  quelque  temps  encore 
dans  la  branche  de  ses  parents  de  Flandre,  qui  ont  con- 
servé et  transmis  son  souvenir  aux  lignes  féminines, 
el  auxquels  il  importe  de  consacrer  maintenant  quelques 
mois. 

Barihélemi  de  Hase,  l'oncle  du  général,  apparaît  dès 
1()07,  à  Gand,  comme  maîlro-verrier  de  la  Ville  (Slerteglae»- 
maecker),  dans  la  Gilde  des  arquebusiers  de  Saint-Antoine, 
où  sa  femme  est  inscrite  comme  consœur  (GuUlestister)  en 
1610  (2).  En  1641  et  1645,  il  était  l'un  des  deux  jurés  de 
la   corporation   des   peintres,  qui  comprenait,  en   1646, 


(4)  Messager  des  sciences  historiques^  4854,  p.  3li. 

(2)  Ferd.  van  der  ÎIaegiikn,  Gescfiicdcnis  dcr  Gilde  van  St-Antmt, 
dans  la  collection  drs  Bibliophiles  flamands  (1807),  t.  Il,  |»p^^  *' 
2?)9.  Voir  la  liste  compicle  aux  pièces  juslificalivcs,  C,  X. 

ToMK  11%  5'"*  sr^niiK.  <5 


26  peintres,  i6  sculpteurs,  il  tailleurs  de  pierre,  22  gra- 
veurs et  doreurs  et  22  verriers,  parmi  lesquels  il  figurait 
encore  en  cette  année  (1).  Un  de  ses  parents,  Laurent 
DE  Hase,  en  avait  fait  partie  depuis  1619,  comme  sculp- 
teur (2),  et  avait,  en  1646, reçu  52  escalins  et  8  gros  pour 
verrières  mises  dans  le  bureau  du  pensionnaire  de  la 
ville  (3).  Le  (ils  de  Barlhélemi,  Luc  de  Hase,  le  protégé  du 
général,  fut  doyen  de  cette  corporation  en  1671-72 
et  1676  (4).  Il  y  eut  pour  successeur,  en  1673  messire 
Floreiit'Bonaventure  van  Vaernewyck,  en  1710  maître 
Pierre-Gilles  Parmentier,  avocat  au  Conseil  de  Flandre, 
et  en  1711  maître  François  Parmentier  (5).  A  ces  mêmes 
années  1671-72  et  1676,  Luc  de  Hase  figure  au  livre 
des  Merciers,  comme  doyen  de  cette  corporation,  et  il  a 
comme  successeur,  en  1675,  le  même  messire  Bonaventure 
VAN  Vaernewyck  (6);  il  est  inscrit  en  celte  qualité,  le 
26  juin  1676,  dans  la  Gilde  de  Saint-Antoine,  et  demeu- 
rait alors  au  Quai  au  Blé  (Coorleye)  (7).  Il  est  donc  permis 
de  croire  qu'il  e-xerçail  le  commerce  en  gros  de  la  verrerie 
artistique  (8). 

D'autre  part,  il  était,  en  1671,  gouverneur  de  la  chambre 

(i)  Archives  de  la  ville  de  Gand:  Scildcrsbock,  de  1558  à  1713,  — 
à  ces  années,  f"  75,  77  v»,  et  suiv. 

(2)  Lauwercyns  de  Hase,  beddesnydere.  Ibidem,  f°  40. 
(5)  Comptes  de  la  ville  164C 47,  f»  149  v». 

(4)  Dhcer  Lucas  d'Haese,  hcuverstcn.  ibidem.  Scilderboek. 

(5)  ibidem,  à  ces  années. 

(6)  Archives  de  la  ville,  Meerscniersboek  ,  f"  82-83. 

(7)  Gildcbocks\}?>à\{,  t.  il,  p.  1C6. 

(8)  On  trouve  plusieurs  de  ses  hom.onymcs  inscrits  dès  la  fin  du 
XVJe  siècle  au  Livre  des  Merciers;  Ilans  Daese,  filius  Joorcs,  et 
Lic'vin  Daese  f»  Adriaens,  en  1577;  Anlheunis  D'Haese  f*  Daniels,  en 
1578.  (Il  y  a  une  lacune  de  1578  à  85).  Registre  178  B,  f»  64  v». 


(  2^27  ) 
des  pauvres  (i),  et  il  parvint  trois  fois  aux  honneurs  de 
réchevinage;  il  fut  onzième  échevin  des  Parchons  en  1602 
et  1663,  et  onzième  de  la  Keure  en  1G80  (2).  Son  (ils 
aîné,  Jean-Bernard  j)E  Hase,  greffier  de  Sa  Majesté  Impé- 
riale à  la  Chambre  des  ajournements,  ne  laissa  que  des 
fils  entrés  en  religion,  et  des  filles,  dont  Tune,  Thérèie 
DE  Hase,  épousa /eau  de  Sutter,  procureur  au  Grand 
conseil  de  Malines,  et  Taulre,  Ignace  de  Seille,  greffier 
de  la  seigneurie  de  ^leenhuyse,  dont  sont  issues  les  deux 
lignes  féminines. 

On  a  vu  que  plusieurs  membres  de  la  famille  de  Hase 
figuraient  dans  la  Gilde  des  arquebusiers  de  Saint-Antoine, 
à  Gand.  Chose  étrange  —  tandis  qu'on  y  rencontre,  de  1598 
à  1676,  Barihétemi,  sa  femme  et  son  fils  Luc;  Jean,  (ils 
de  Guillaume,  sa  femme  et  ses  enfants  ;  Jean  et  Jossine; 
Laurent  et  Pierre,  fils  de  Pierre;  François  et  Liévin,  Ûls 
de  François,  et  un  autre  Luc  de  Hase,  fils  de  Pierre, 
receveur  des  contributions  à  Gand  (3),  —  le  grand  général 
qui  devait  s'illustrer  dans  la  carrière  des  armes  n'y  figure 
point!  Il  est  probable  qu'il  a  quitté  tout  jeune  sa  ville 
natale,  avant  d'avoir  pu  se  faire  inscrire  dans  cette  con- 
frérie, comme  ses  frères  et  ses  cousins  et  même,  on  1655, 
son  propre  beau-fils,  Messire  François  de  Bertelli,  fils 
de  Messire  André. 

D'autres  honneurs  attendaient  notre  célèbre  conci- 
toyen. Nous  l'avons  vu  sceller  ses  lettres  de  1650  à  1655. 
d'un  cachet  armorié,  portant  dans  l'écu  un  lièvre  couraiif. 
C'étaient  des  armes  parlantes,  qu'avait  déjà  employées, 
dès  1496,    un  Jacques  de   Hase,  fils  de  Jean,  échcsin  de 

(1)  Archives  de  la  ville  de  Gand  :  Registre  1668-79. 

(2)  Mcmoricboek  der  stad  Gcnl,  t.  III,  pp.  215,  216,  280  cl  881. 

(3)  Voir  le  détail  aux  pièces  juslincativcs,  C,  X. 


(  228  ) 
l'abbaye  de  Sainl-Pierre,  à  Desielbergen  (1).  Celle  simili- 
mde  d'armoiries,  inspirées  par  le  nom  même,  ne  prouve 
nullement  la  parenlé.  Au  surplus,  Gilles  dé  Hase  paraîl 
avoir  ignoré  les  véritables  armes  de  sa  famille.  Un  dessin 
du  XVII'  siècle,  conservé  dans  les  archives  de  la  famille, 
décrit  ces  armoiries  :  De  sable  à  trois  gerbes  d'épis  de  blé 
d'or,  posées  2  et  4,  et  une  noie  contemporaine  donne  celles 
du  général  :  tiercées  en  fasce  :  au  premier^  d*or  au  lion 
îssant  de  gueules;  au  deuxième,  d'argent;  et  au  troisième^ 
de  sable  à  trois  gerbes  d^or,  â  et  I.  La  note  ajoute  que  le 
lion  issant  a  été  mis  dans  ses  armes  par  la  république  de 
Venise  (2).  C'est  encore  le  signe  distinctif  qui,  de  nos 
jours,  est  ajouté  aux  armoiries  primitives  pour  services 
éininents  rendus  à  l'Élat. 

Ce  blason  augmenté  figure  également  sur  un  petit  por- 
Irail  extrêmement  précieux  du  général,  portrait  que  la  Ira- 
dilion  rapporte  avoir  été  expédié  de  Venise  à  la  lamille  en 
Flandre,  et  qui  en  tout  cas  est  contemporain  (5).  Il  porte, 


{{)  Archives  do,  rÉvcclié  à  Gand  (carton  14,  n"  2i0,  fonds  des 
Charlreux).  M.Raiilenbeck  cite  les  mêmes  armoiries  dans  une  famille 
patricienne,  vassale  de  rarchevcchc  de  Cologne.  (Jaune,  Geschidite 
dev  Kodniszhc  Geschlechlei\  t.  I,  p.  127),  ce  qui  lui  avait  fait  penser 
un  moment  à  Torigine  allemande  de  notre  Gantois.  {Messager  des 
sciences  (lSl)ô),  pp.  ti2-3. 

(2)  Waepen  van  de  IIaese  :  Swartcn  gront  en  3  gaudcschoovcri. 
—  fJit  is  de  waepen  van  dcn  gencrael  Gille  de  IJaese  :  Swarlcn  gront 
met  ecne  wilte  baere;  de  Republickc  van  Venelien  heeft  liem  gegeven 
in  sijn  waepen  cencn  alvon  leeuw  (den  Iceuw  roodt  en  dcn  grondl 
boven  de  witte  baere  gandl).  Les  mots  entre  parenthèses  sont  d'une 
écriture  postérieure. 

(5)  Ce  portrait  appartient  à  M.  Van  der  Sticiiele-de  Seille. 
M.  T.  de  Seillk,  notaire  à  Hansbekc,  et  M.  Sciiellekens,  président 
honoraire  du  tribunal  de  Termondc,  en  possèdent  des  copies. 


Signature  et  armoiries  de  Cilles  de  Hau 

(ïoir  pp.  206  et  228). 


(  229  ) 
en  outre,  Tinscriplion  :  Gil  de  Hasius,  Belga,  Gandemi». 
MiLiTi^  Venkt^  Dux  Generalis.  Celle  inscripiion  el  lé 
portrait  lui-même  sont  identiques  à  la  gravure  de  1647 
insérée  dans  l'ouvrage  de  Mérian,  Theatrum  Etiropœum 
(Francfort,  1647),  t.  V,  p.  607,  reproduite  plus  lard  par 
P.  DE  JoDE,  d'Anvers,  et  dont  la  bibliothèque  de  l'Univer- 
sité (le  Gand  possède  deux  exemplaires  séparés  (1).  Ce 
portrait  garantit  la  parfaite  ressemblance  el  raulhenlicilé 
de  son  elïigie  peinte.Ce  n'esl  pas  sans  raison  que  Tun  de  ses 
biographes  fait  remarquer  qu'il  était  a  bon  el  humain  »  (î), 
car  ce  portrait,  de  môme  que  ses  lettres,  respirent  la  bien- 
veillance et  la  bonté,  en  même  temps  que  le  courage  el  la 
résolution. 

L'adjonction  faite  à  ses  armoiries  de  famille  se  rallaclie 
aux  titres  el  honneurs  que  la  république  de  Venise  lui 
accorda  pour  les  services  éminents  qu'il  lui  avait  rendus. 
On  n'est  pas  d'accord  sur  la  portée  de  ces  dignités.  D'après 
M.  Raiilenbeck,  il  fut  anobli  \\ès>  1631  el  inscrit  en  1644 
au  Livre  d'Or,  ce  qui  équivalait  à  la  chevalerie  el,  en  tout 
cas,  à  un  cadeau  de  100,000  ducats,  prix  de  celle  inscrip- 
tion pour  les  citoyens  (3).  Les  recherches  faites  par 
M.  Stefani,  surintendant  des  archives  de  Venise,  n'ont  pu 
éclaircir  ce  point;  mais  il  est  probable  que  notre  général 
aura  fait  partie  de  la  «  noblesse  vénitienne  par  mérite  •, 
ou  de  la  quatrième  classe,  accordée  aux  étrangers  qui 
avaient  bien  servi  l'État.  On  peut  en  voir  les  droits  dans 
l'intéressant  ouvrage  de  son  contemporain,  Alexandr9 
LiMOJON  DE  Saint-Djdier,  attaché,  en  qualité  de  gi-nlil- 


(i)  Collection  (les  Gantois,    au   nom  Iïase    (Gilles   de).    Cctt   le 
portrait  qui  figure  dans  le  Messager  des  sciences  historiques  de  1854. 

(2)  Ibidem,  p.  292. 

(3)  Ibidem,  pp.  284,  310. 


(  230  ) 
homme,  secrélaire  et  conseiller  intime,  au  comte  d'Avaux, 
ambassadeur  de  Louis  XIV  auprès  de  la  république  de 
Venise,  livre  publié  en  1680,  et  qui  donne  un  tableau 
complet  de  la  célèbre  république  à  cette  époque  mémo- 
rable (1). 

Au  surplus,  les  archives  de  Venise  ont  conservé  les 
traces  des  services  rendus  par  Gilles  de  Hase  à  la  répu- 
blique de  1645  à  1658.  Les  voici,  tels  que  M.  Stefani  a 
bien  voulu  m'en  communiquer  la  liste,  qu'il  dit  appuyée 
de  toutes  les  pièces  justificatives (2).  Les  recherches,  qu'il 
a  fait  effectuer  en  Dalmatie  pour  déterminer  l'époque  de 
sa  mort  et  l'existence  de  son  tombeau,  n'ont  abouti  que 
pour   le  premier   de    ces   points.    Dans  une    chronique 


(1)  La  vil  le  cl  la  république  de  Venise  au  XVI  h  siècle  (Histoire, 
institutions,  mœurs  et  coutumes).  Réimprimé,  en  1891,  dans  la 
collection  in-li",  Voyage  dans  tous  les  mondes,  nouvelle  Biblio- 
llicque historique  et  littéraire,  publiée  sous  la  direction  de  M.  Mùller, 
conservateur  à  la  Bibliothèque  de  l'Arsenal.  Paris,  chez  De  la  Grave. 
Voir  surtout  pp.  \\0  et  ilS,  et,  sur  les  fonctions  du  Généralissime 
de  Dalmatie,  le  chapitre  :  Des  forces  de  ta  République  par  terre  et 
par  mer,  pp.  203-208. 

(2)  «  I  documenti  principal!  invenuli  in  talc  argomcnto  sono  : 
lo  iCi5,  ollobre  13  :  Condottadi  Gilhj  de  Hase; 

2"  È  incaricalo  di  arraolare  5000  fanti  (dctlo  giorno); 

3«  i6i5,  marzo  i  :  É  deslinato  a  servirc  solto  il  Provvcditor 
générale  delleTrc  lsole(lonie),con  precedenza  su  tutti  i  capi  di  quelle 
milizie; 

i»  1650,  marzo  31  :  E  mandate  in  Dalmazia  con  carico  di  Govcr- 
natore  générale  deUe  armi  (coniandantc  sopcriorc  dellc  milizie  di 
terra) ; 

b»  1651,  maggio  16  :  Rilorna  aile  Tre  Isole; 

6»  1651,  julio  4  :  Gli  è  confcrito  il  carico  di  Gouernaforc  générale 
délie  armi  in  Candia  ; 

7»  1658,  marzo  30  :E  mandate  con  la  slessa  carica  in  Dalmizia.  » 


(  231  ) 
mamiscrile  du  temps  il  osl  dit  que  c  Gilles  d'As,  gouver- 
j>  neur  générai  des  armes,  et  capitaine  d'un  caractère 
j>  trop  indépendant  et  d'une  valeur  éprouvée,  mourut 
D  en  1659,  à  Spalato,  en  Dalmalie,  non  sans  soupçon  de 
T>  poison  ».  Et  le  30  octobre  1659,  le  provédileur  général 
de  la  république  en  Dalmalie  et  Albanie,  Antonio  Ber- 
ivARbo,  écrivait  au  Sénat  de  Venise  :  «  Le  seigneur  Gilles 
»  d'Has,  après  cinq  jours  de  fièvre  maligne,  est  passé  celle 
»  nuit  de  vi^^  à  trépas;  c'est  avec  douleur  que  j'en  donne 
»  avis  à  Vos  Excellences  »  (1). 

Ainsi  se  trouve  déterminée  la  date  véritable  de  son 
décès;  la  cause  (fièvre,  pi-sle  ou  poison)  ne  |)eul  élre 
exactement  définie. 

Quant  à  son  tombeau,  il  paraît  ne  plus  exister;  il  v^i 
probable  qu'il  a  disparu  par  suite  de  réparation  ou  de 
démolition  de  l'église  où  il  se  trouvait.  En  tout  cas,  il  n'en 


(t)  0  Da  riposta  avuta  dalla  Dalmazia  risulla  chc  in  i|uella  pro- 
vincia  non  si  c  trovata  la  tomba  di  Gilh/  de  IIasb.  —  Nclia  Slorlâ 
nianoscrilla  dclla  Dalmazia  d'i  Francescn  IJikmco,  csistcntc  i  ^ara,  si 
l('gge:o  1659,  mori  parimciitc  à  Spalato  il  Govcrnator  gcncralc  drile 
«  armi  Gillio  d'As,  non  scnza  sospctto  di  vclcno.  capilano  di  troppo 
»>  liberi  sentimcnli  c  di  espcrimcntald  valorc...  ».  Il  provvcdilor 
générale  dclla  Rcpubblica  in  Dalmazia  c  Albania,  .^n/o/tio  BitNâftDO, 
nella  sua  Icttcra  nO  oltobre  1659,  t.  "267,  scrivrva  al  Sciialo  :  •  Il  flg* 
■^  GUi  d'As  doppo  cinquc  giorni  di  febre  maligna  c  passalo  quetU 
>^  nolle  ad  allra  vila.  Et  io  ne  participe  con  dolorc  Tawiso  ail'  Eiecl- 
'^    lenze  vostre  ». 

É  probabilc  clic  il  de  Hask  sia  stalo  scpolto  in  qualclic  chicM  di 
Spala'o,  e  che  la  sua  tomba  sia  slata  distruUa  pcr  dcmoliiionc 
o  ristauro  dclla  chiesa  stcssa.  « 


Lettre  de  M.  J.  Stffa>i,  du  31  mai  IM9i. 


(  -252  ) 
est  fait  menlion  dans  aucun  des  ouvrages  sur  ce  pays  (1). 


(1)  Zara  Crisliana  dcW  Arcidiacono  capitolare  Carlo  Federico 
CAV.  BiANCui  (Zara,  1877).  —  ûalmalien  :  Gcographisch-historisch- 
statistisclie  BcscUrcihung,  von  E.  Schatzmayer  (ïriest,  1877).  — 
A  m  Dalmatien,  von  Ida  von  Dûul^GSF£LD  (Prag,  1857).  —  Je  dois 
ces  communications  à  M.  de  Cueleneer,  professeur  à  l'Universilé  de 
Gand,  et  mon  collègue  à  rAcadcmic  royale  flamande,  lequel  a  visité 
ces  parages.  —  Je  joins  ici  la  liste  de  divers  ouvrages  qu'a  bien 
voulu  me  signaler  M.  Henri  Stkin,  conservateur  des  Archives 
nationales  à  Paris,  et  qui  peuvent  être  consultés  avec  fruit  sur  la 
période  de  Thistoire  de  Venise  contemporaine  de  notre  illustre 
Gantois.  Je  me  fais  un  véritable  devoir  de  leur  en  exprimer  ici  toute 
ma  gratitude. 

1»  RoMANiN  (Sam.),  Storia  dociimenlala  di  Venezia.  V^enczia, 
1855-1  61,  10  vol.  in-8». 

2»  KusMANicri  (Andr,),  Gucrra  di  Veneziani  coi  Turchi  in  Dal- 
mazia{\Qi^-iS),  publié  dans  le  Calendnrio  Illirico.  Zagabria,  1849, 
pp.  69  à  97. 

3"  Rdationi  de'  felici  progressi  dell'  armi  dalla  sercnissima  liepub- 
Itlica  di  Vcnezîanella  Dalmaiia.  Venetia,  1648,  in-4<». 

4»  Della  Spada  (Virg.),  Gitibili  e  acclamazioni  di  Vcnczia  per  la 
vittoria  conlro  Turchi  à  Porto  Fochie  (12  maggio  1649).  V^enezia, 
1649,  in  4«. 

5«  Serpemino  (G.  C.)  Lettera  di  ragguaglio  délia  vittoria  navale 
délia  Rcppublica  di  Venezia  contro  Turchi  nell*  Arcipelago.  Venczia, 
1654,  in-4o. 

6»  MoRo  (Âlcss.),  Oratio  habita  in  illustri  Amstelodamiensium 
Lyceo...  super  insigni  Venetorum  Victoria  y  die  26  junii  a.  1656  de 
Turcis  rcportata.  Amstelodami,  1658,  in-4". 

7o  Brui'N  (Cari),  Cari  Sivertsen  Adelacr,  en  historisk  Undersogclsc 
Kiôbenhavn,  1871,  in-16.  Le  Flamand  Adclaer  était  capitaine  de 
navire  à  la  solde  des  Vénitiens  en  1662. 

Enfin,  d'après  S».  Rafilenbkck,  Gilles' de  Hase  est  cité  dans  les 
Mémoires  du  général  d'Erlach  (Yverdun,  1784),  t.  1,  pp.  113,  141, 
146,  148;  t.  111,  p.  59  ;  —  et  sa  signature  autographe,  identique  à 
celle  de  nos  lettres,  figure  dans  V Album  von  Autographen  de  Weigel 
(p.  106;  taf.  51,  n^»  657),  dont  un  exemplaire  se  trouve  à  la  Biblio- 
thèque royale  de  Bruxelles. 


233  ) 


PIECES  JUSTIFICATIVBS. 
A. 

ACTES    OFFICIELS. 

Versc/ieijde  aude  memorien  rokende  de  familie  de  IIaese. 

I. 

Livraison  d'étoffes  à  Mademoiselle  Anne-Marie  de  Wase,  fiiie 
du  colonel  Gilles  de  Hase,  payée  par  son  onde  Uarthétemi. 
à  Gandj  en  1658. 

Ghclevcrt  doop  Jun  Toebast  len  bcliovp  vnii 
de  dochlcr  van  Mijiihccre  dcn  Cornel  I)ab.sb, 
dose  nacrvoighcndc  paiMijcn. 

Den  6  Junij    10   */*   tristamien    scmpeternum,  bedijnct   toi 

1638.  3S  siuvers  délie £  3-^0-  H 

3  vieiviidcel  argentijn  armos-;.  tôt    ...    !    i  0H()-  0 

6  vicrendoel  iri^tamien  voerz;iy,  lot 0-6-0 

6  vicreiidecl  toolle  cravde,  2  à.  w  jt,  fustien  .    .  0-8-8 
3  vierciideel  trelijst  V4b^>ldamdl,  lot    ....  0- i-H 

3  H.  biau  zyden  straiiiin,  lot i-1H-  4 

Va  en  menimeii  zijde  V^  cû  blau  zijde.    ...  0-4-0 

3  lange  fransche  ballionen,  lot 0-  î-  0 

3  paei' ganiielaiies,  toi  8  stuyvcrs  paer  ,    ...         0-4-0 

7  Va  ^-  t^ollem-  boorlyndl,  I  â  fallyennen  linlgen         0-  i-  0 

4  '/.2  â.  iristaniien  bieedt  voer.saCtol4  st.    .    .  0-48-0 

V^  à.  fijii  quinlyn  4  plansetie 0-5-6 

4  Ti    Va  vierendeel  gaese,  lot  42  sluyvers   ...  «►-  2-  3 

4  d.  bivedt  voerzay,  lot o-  »    i) 

4  doz.  blau  zydeii  tlonencc  cnoppen o-  I  -  ♦ 

5  Jutius.  —  an  liandewijn  de  Vos,  4  Vi«.  breedt  tiistamicu 

voerzay " 0-18-  0 

4  â.  irisiàiiiien  scmpeternum,  l'>t Il- 6- 4 

5  â.  tiji!  selverren  spegullen,  l  t 0-5-0 

Vi  â.  t'yniicn  irelyst  oin  tiissehen  cenen  rock    .  0-1-0 

6  siiynghen  colleurde  zvde  iristamieu  wille  .    .         0-30 
4  i4MgiMs/M.ç.  —  2à.  Vi  vieieudoel  bivedt  tabij  een  bip  .    ...         2- H-  8 

3  vierendeel  IVans  kennt.-vei.s,  toi 0-1-6 

Vo  t.  ballieneii  (î  cleon  navzvde 0-  2-  .1 

45  â.  caiitcn  swarte  inel  dnuslaeh  tol8  stuyvcrs  1-  »•  0 

3  vierendeel  Irelyst  '/a  boldampt 0-  2-  H 

Somma  lopt  X  12-16-  4 
le  segrje  twaelf  ponden  nestien  schelltjnijhen  vter  ijrooteu. 

Ontfaen  by  niv  ondcrsclireven  uutter  handl  tan  5'  RarikoU- 

meeus  Daksk,  betaoleiuio  over  mijn  Iwciv  don  Cornfl  '»*«»« 

de  somme  van  twaelf  ponden  lien  hcheilijnghcn  grooini. o»er d* 

voile  betalynglie  van  dc.se  berckeal.  My  loonoude  Jan  T«»i-»*'»T. 

Au  dos  :      Voor  madamoysolle  {Anna  Miirin)  'i)  dochler  tau 

Mijn  heere  den  Cornel  Daesk,  Ouerschetde. 

(4)  Les  mots  entre  parenthèses  sont  en  surcharge. 


(  254 


II. 


Vente  de  là  maison  des  parents  de  Gilles  de  Hase,  située  à 
Gandy  rue  des  Selliers  (Breydel-  ou  Curteruch-strateJ. 

29  janvier  1644 

D(3n  XXIX*  januarij  xv!*^  vier  en  v«crtich  hccft  Lievin  van 
Ravesteyn,  F« /oos,  ncffens  Jo"  Jaqiiemine  de  Hase,  filia 
Pieters,  zijne  huysvrauwc,  zoo  over  hein  als  iiuyler  name  van 
Mher  Gillis  de  Hase,  ende  /o"  Lievine  de  Haze,  weduwe  don 
Francisco  de  Floris,  melgadcrs  Ahraliani  de  Haze,  filius 
Pieters,  vercoclu,  zoo  bij  doet  bij  descn,  an  S*"  Jacques  Bos- 
siER,  filivs  Jacques,  die  oock  kent  i^hccoclit  t'iiebbene,  cen 
buys  ende  slede,  zoo  tzelvc  glicslaen  ende  gbelegben  is,  van 
achlcr  lot  vorcn  ende  ondcr  lot  boven,  met  aile  zync  ayse- 
rncnten,  appcndenlien  ende  dependenlicn,  in  de  Curleruch- 
s/?afe,  gheseyt  Breydetsteghe,  acbler  uuylcomcnde  oj)  Iwaler, 
an  deen  sydc  gliehuyst  Hombaut  Roos  ende  1er  andere  Jan  de 
Wale,  dat  voor  en  de  midis  de  somme  van  Iwee  en  Iwinlich 
bondert  guldenen  eens,  vry  gbclt,  boven  den  landlclieyns  van 
iiij  groolcn  Isjaers  onbegrcpen;  op  wcicke  coopsomme  den 
cooper  validcren  zullen  de  rcnlcn  oplen  voorscyden  buyse 
gbeaffectecrt,  naor  advcnanle  dat  die  le  lossen  staen;  dies 
zullen  de  vercoopers  die  zuyveren  loi  den  i"*"  der  loccom- 
inrnde  niacnt  februarij,  alswanncer  den  voornoemdc  Raves- 
TEYK  den  cooper  erfven  zal  in  zijn  deel,  ende  voorts  proveren 
behoerliek  beschcet  van  den  ander  proprictarissen  ocni  den 
cooper  te  erfven  in  de  reslcrende  dry  dcclcn,  sonder  scoopers 
cost;  dies  en  sal  bij  Ravesteyn  gben  voorder  garand  nioclcn 
prcsleren  int  regard  van  den  voorseyden  dry  deelen  dan  voor 
zoovcle  den  coop  dicn  angaende  quame  t'onderblijven,  len 
respeele  dezelvc  drij  deelen  mocblcn  mcer  gljcldcn;  welcken 


(  235  ) 

jiiigacndc  lïy  garant  belooft  ten  daglic  van  de  voorsydc  crf\c- 
iiissc  van  ivoorsclircvcn  vicrdc  belooft  dcn  coopcr  an  dcn 
voorscydcn  Ravestevn  op  le  Icgghcn  hcl  vicrdc  dcci  van  de 
<oopsommc,  de  ghcaffoctcerdc  laslcn  nacr  advenant  afslarli 
dociidc.  Bovcndien,  zal  dcn  coopcr  zondcraftrock  promiclyck 
bclaclcn  aen  de  buysvrauwe  van  dcn  voornomdcn  Ravestevu 
vier  dobbcl  ducalcn  ende  Ighclaghc  hcdent  le  vcrlercn; 
liebbcndc  dcn  voorscbrcven  vcrcooper  te  kcnnc  glieghcvcn 
daller  op  iveicocble  liuys  ten  landlboucke  bckcndt  slacl  ccnc 
clacblc  van  Iwinlicb  ponden  groolcn  cens,  die  by  maintenccrl 
bclaell  te  zyne  ende  niet  min  met  dcn  laps  van  lyde  ghcprcs- 
cribecrl  is,  dies  niet  jegbenslaende  consenteert  dal  dcn  coopcr 
oj)  den  generab^n  coop  gbelyeke  somme  zal  mogbcn  inboudcn 
zoo  langbe  alstbem  belieft,  midis  daervorcn  intcrcst  bclalcnde 
van  penninek  xvi^soo  by  ook  le  kenne  gliecfl  dat  tzclvchuys 
il)  conlrcpande  staet  van  ecne  renie  van  Iwcc  ponden  groolcn 
tsjaers,  beset  op  ccn  ander  svercoopers  buys,  dacrmcdc  de 
coopcr  levrcden  is;  synde  iselve  buys  in  buercn  bczelcn  l»y 
Jan  GoETHALS,  wiens  buere  duerl  loi  dcn  i*"  januarij  1045, 
wclkc  buere  den  coopcr  prorTielcren  zal  van  dcn  voorscydcn 
1  '"  fcbruarij  Voorls,  midis  zyn  coop  dan  ingacl  zoo  voorscyl  is, 
ende  indicndor  eenigbe  voordcre  laslcn  op  bel  vcrcociilc  liuys 
bcvonden  wicrden,  sullcn  den  coopcr  validcrcn  toi  bclioor- 
iyken  ontsiacb,  midis  naer  advenant  intcrcst  bclalcnde  loi 
Izcive  onlslach.  Toerconden,  date  aisbovcn. 

Bij  mij  Lieven  van  Rarvestijen. 
Bij  mij  Jaequemijne  de  Haese. 

Jacques  de  Dossier. 

0ns  présent  Paumentier,  Tombeele. 
Berlolomeus  de  Haese. 

An  dos  :  4  kinderen  van  P'  de  Haese. 


^56  ) 


m. 


Liquidation  de  la  succession  de  Catherine  de  Keysere  entre  les 
familles  de  Hase,  Goetiials  et  autres. 

1650  (?) 

Compareerde  in  persoone  Jo*  Marie  Haustraete,  wediiwe 
van  Bertliotomeeus  d'Haese,  als  moeder  endc  vooghde  van 
haere  kindeien,  die  sij  gheprocrecrt  iiceft  bij  densclvcn  hae- 
ren  man;  ende  Marie  de  Haese,  filia  Fransois,  met  ende  bij 
consente  par  aiilhorisaeiie  van  Joos  Blondeel,  bacrcn  man, 
welek  consent  ende  authorisaetic  zij  overdanckelijck  accep- 
teerde,  isaemen  in  descn  vcrvangcnde  Zijne  Excellenlie  den 
Generael  Gillis  de  Haese,  aisnu  in  den  dienst  van  de  Signoi'ie 
van  Veneticn,  ende  te  voorcn  langbe  jaeren  onder  den  dienst 
van  SijneKeijserlijcke  Majesteit;  Jo'' Jaqiielijne  d'Hase,  huys- 
vraii  van  Lieven  Ravestevn,  ende  Jo"  Lievijne  d'IIaesk,  liuys- 

vrau   van BultijiN,  zusters  van  den  voornoemden 

Gî/Z/s  d'Haese,  Pee/ers  kinderen;  weleke  Bartholomeeu's , 
Francfioijs  ende  Pieter  d  Haese,  gebroedcrs,  kindoren  van 
Heynderick  dHaese,  bij  /o*  Joosijne  Goetiials,  filia  Francliois 
by  Jo"  Elisabet  Bruijs,  Gillis  dochlQ.v,filius  Anthonis;  wclcke 
comparanlen,so  over  hemlieden  seiven  als  de  voornoemde  ver- 
vanghere,  quacmen  in  ghedeole  van  aisuicke  goedc  als  daer- 
uulteerfachticb  gheslorvcn  is  Jo"  Cathurijne  de  Ke\Sei\e,  filia 
d'keer  Gillis  bij  Jo"  Anna  Goetals,  daer  moeder  af  vvas 
Jo"  Margriete  Bruys,  fiUa  Lievens,  sone  van  Matlheeus,  filins 
Anthonis  voornoemd,  ende  dat  tôt  eick  ecnen  derden  deele, 
tderde  van  eenen  derden  boeftslaeck,  in  overledene  moedcrs 
moeders,  vaders  vaderlijcke  zijde;  begeeren  tôt  gbelijeken 
deele  de  baele  iheffen  ende  naer  avenant  eomen  le  glielde, 
achtervolghende  de  cosluijme  deser  stede  ende  den  poorler- 


(  257  ) 

lijckcn  sterfliuijsc  van  dicrc;  izclvc  vcrsekcrcndc  met  liaeren 
pcrsoone  cndc  gocdijnglicn,  prcsenl  cnde  loccoincndc;  cnde 
voorts  soo  sijn  voornocindc  ovcr  licniliedcn  cnde  liucrliedfr 
vcrvanghcre  zekçre  cnde  borghcn  hedeghcn. 

Inwoonendc  poortcrs  descr  stcdc  le  dcscn  bcedcn  présent, 
dies  tcrmincercndc  de  voornocmde  vrauwcpcrsoonen  len  res- 
pecte van  ivoornocrndc  vervanghenc  van  dcn  rcoliic  Senatu» 
consulti  Velleiani^  dicterende  dat  vrauwcpcrsoonen  liemlie- 
dcn  over  anderc  niet  en  vcrmoglicn  le  vcrobligeren  ten  sij 
dcnselven  redite  afghegaen  hcbben;  van  IcffecI  van  twelcke 
zij  hemlieden  hierop  over  ghecortrorecrt  (?)... 

rv. 

Partage  de  ladite  succession  dans  la  branche  de  IIask. 
l*''niars  1050. 

Alsoo  tusschen  Jo''  Jonsijne  Goetiials,  ftlia  Jans,  wediiwc 
v;in  Pieter  Parmentier,  in  zijn  levcn  Procureur  in  den  Rnede 
van  Vlucndren,  J/"  Gillis  Parmentier,  Advocact  in  dcnselven 
iiaede,  als  macbticli  cnde  beni  sterckinackcnde  over  Joori» 
GoETHALS,  filius  Juns,  cnde  Gillis  Goethals,  filius  Gillis, 
Juns  zone,  zoo  over  bcmsclvcn  aïs  hem  stcrckinaekendccnde 
vcrvangliende;  Jan,  Michiel  cnde  Jo*  Petronnelle  Golthals, 
zijne  brocdcrs  cnde  sustre,  isamen  kindcrcn  vnn  Jan  Gon- 
THALS,  filius  Frans,  bij  /o"  Elisabeth  Bhuys,  jilia  Gillis;  mac- 
kendc  decrslc  brandie  vnn  drijc  van  ccne  dcrdcn  sinerke  vrto 
sniocders  mocdcrs  vacders  vadcriickc  zijdc  Icn  stcrfhuijse  vnn 
Jo'Cathelij ne  DE  Keysek,  filia  Gillis,  ^Ucprocrccri  bij  Jo'  Anna 
Goethals,  filia  Pieters,  bij  Jo"  Margrielte  Bruijs,  filia  Lie- 
vens,  Matiheus  sone,  broedcr  was  van  Gillis  Uruijs;  voorts, 
Jo"  Marie  Goethals,  wcduwc  Louis  PARiJS,dochler  van  J«w  Goi- 
TiiALs,  filius  Lievens,  Frans  zone  voornocind  bij  de  voorscyde 
Elisabeth  Druijs,  de  Iwecde  branche;  Endc  Jo'  Jacquelijne 


(  ^238  } 

d'Hase,  fUia  Pieters,  Heijndricx  sone  bij  Jo'  Joosijne  Goe- 
THALS,  dochtcr  van  den  voornoenidcn  Frans  bij  de  voorseijde 
Jo"  Eiisabelh  Bruijs,  bij  procuralic  niacbtich  over  den  capi- 
tein  Lieven  van  Ravesteyn,  haeren  man,  ende  trecbt  bij  ghiftc 
hebbende  van  Zijne  Excellcntie  den  Generael  Gillis  d'Hase, 
aisnu  in  dicnst  van  der  Signorie  van  Vcnetien  in  Candia,  met- 
gaders  procuralie  van  /o**  Livijne  d'Hase,  ende  den  lieere 
Colonel  Willem  Beltin,  baeren  man,  in  dienslc  van  Zijne 
Keijserlicke  Majesleit,  haeren  brocder  ende  suslere,  niaekende 
tsamen  de  dcrde  branche  van  den  voornoemden  staeckc  ; 
ghenieene  ende  onverdeelt  waeren  diverssche  gronden  van 
erfven  ende  beselte  renten  mette  croisen  ende  achterstellen 
van  diere,  hemlicdcn  ten  sterfhuijse  van  de  voornocmdc 
Catharine  de  Keijsere  te  cavel  glievallen  deiir  de  iellere  B, 
voighende  de  vriendeiicke  verdeelijnghe  van  daten  ixx*"  fe- 
bruarij  i  GaO,  bij  hemlieden  glievvorpen  jcghens  de  iwee  andere 
branchen  van  den  voornoemden  hooflstaeke,  ende  dat  sij- 
lieden  nict  langher  en  verstonden  in  ghemeensaemhede  (e 
biijfven,  hcbbcn  deselve  up  den  prijs  danof  ghemacckt  bi 
persoonen  hemlieden  dies  verstaende  laeten  stellen  in  drij 
distincte  cavels  van  den  lettren  A,  B  ende  C,  ten  ghelicxsten  dat 
moghcHck  is,  deweleke  in  der  voughen  gheti'ocken  zijnde,  is 
de  cavel  A  ten  dccle  gevallen  de  weduwc  Parmentieh,  met 
consoorten,  te  weten  Jooris  Goethals,  Jan^  Michiel  ende 
/o"  Pelronnelle  Goethals, deweleke  inglievolghc  van  diere  sal 
hebben  ende  ghenietcn  de  naervolghende  partijen  van  lande, 
renten  ende  achterstellen  van  diere. 

Te  weten,  cen  aiidt  blinder  wissel  merseh  gheleghen  op 
d'Ooslackere  binnen  het  Vrije  van  Gcndt,  twelcke  naer  Gent- 
sche  maete  groot  maer  bevonden  en  is  twee  ghemelen  en 
half,  gheleghen  op  den  Ham  in  den  Spijckt,  rentende  an  de 
Burchgravie  van  Ghendt  met  ihien  ponden  parisis  tsjaers 
heerlicke  rente,  ghepresen,  boven  den  selven  last,  de  somme 
^^"* i^ixj  lib.  V  s.  gr. 


(  ^^59  ) 

Item,  icn  lasle  van  de  weduwe  Bernaerdt  Cocquyt  bi 
modcralie  van  dcn  jacren  pacht  van  dcp  zelvc  parlijc  tcn  Iwcc 
pondcn  groolcn  tsjaers,  lleslc  vcrschencn  Kerssavonl  IG48,dc 
somme  van •-    •     •     iiij  lib/gr. 

Item,  cène  rente  van  xx  s.  groolcn  Isjncrs  tcn  lasle 
vaji  Adriaen  Vcrbiugghen,  bcsedt  op  eene  bchuijsde  hof- 
slede  binnen  de  prochie  van  Destelberglte^  comt  ovcr  Ica- 
pi'acl xvj  lib.  groolen 

Item,  over  tcrois  vcrsclicncn  tsedert  den  vj*"  O*"*  IGil 
tôt  glîclickcn  dage  1048,  ende  naer  racle,  de  somme  van 
vij  lib.  xij  s.  viij  d.  gr. 

Somme  dat  den  voorseyden  cavel  bedraecht  is  bondcrl  acblen- 
tachlcnlich  ponden  sevenlliicn  sclicllijnghen  groolcn  arhl 
deniers  parisis,  ende  en  moet  maer  bebbcn  bondcrl  acblen- 
tacblich  ponden  drij  scbellijngcn  zes  groolcn, dus  te  vcclcder- 
tbicn  schcllijngen  zes  grooten  viij  deniers  groolcn,  die  bij  sal 
toeghevenandcn  cavcl  B  lot  negbenschellijngbcn  vijf  groolcn, 
ende  an  dcn  cavcl  C  tôt  drij  scbellijngben  ende  lliien  groolcn 

Ende  den  cavcl  B  is  te  lote  ghevallcn  Jo'  Marie  GoETnALs, 
dewclcke  bij  virtntc  van  dien  sal  volghen  de  voorscbrcvcn. 
partijcn  van  iant,  renten  ende  acbtcrstellen. 

Eerst,  eene  parlijc  Iant  ghelcgben  binnen  Bambnujghe  op 
den  Lindecautre,  groot  zes  dachwan  Iwee  en  vcrlicb  rocdcn, 
ghenaemt  den  Durrcput^  bclast  met  drij  cnppocncn,  Iwce 
hoenderen  en  balf  ende  xxiij  ponden  parisis  Isjacrs,  gbcprcsen, 
bovcn  denselven  iast,  de  somme  van.     .     cl  lib.  xix  s.  iiij  gr. 

Item,  op  tscive  veit,  een  parlijkcn  Iant,  grool  uclit  cndc 
tsevcnlich  roeden,  noort  Igoet  van  Nicuwcnbosscbe,  bclaslan 
dcn  becrcResscglicm,  met  drij  groote  ix  d.  parisis  Isjacrs,  ghc- 
presen,  bovcn  den  selven  lasl, xixbb.  xs.  grs 

Item  ,  eene  rente  van  vijf  scbellijngben  groolcn  Isjacr. 
een  pont  twinticb,  vallende  Iclckcn  Iwccdcn  aiiguslij,  Icn 
lasle  van  Jacques  Hudgebaut  in  capilacls  de  somme  van 
y  lib.  groolen 


(  240  ) 

Ilcm,  over  tcrois  verschcnen   tscdcrt   1055   tôt  gclijcken 

(lacghe  1G48, iij  lib.  ix  s.  iij  gr.  vj  lib. 

Ilem,cenc  rente  van  ihicn  schcllijngbcn  groolcn  tsjacrs  len 
laslc  van  den  Vicr  Lcdcn  sLans  van  Vlaendren,  is  capi- 
taels viij  lib.grolen. 

Item,  over  tcrois,  danof  vcrscbcnen  tscdcrt  den  xxliij 
lO*"""  1647  tôt  gbelijcken  dacgbc  16i8  onde  de  racte, 
XV  s.  vj  gr.  iiij  liv.  liv. 

Somme  dat  de  voorseijde  parlijen  bcdraegbcn  beloopt  tôt 
hondert  zeven  en  taclitcnticb  pondcn  vcerlliicn  scbenijn- 
gben  cène  groole  Iblen  ponden  parisis,  cnde  moet  bebbcn 
ommc  mette  andcrc  cavels  gcbck  te  st.ienc  liondcrt  acblen- 
tachlenlicb  pondcn  dry  scbellijngbcn  ende  vijf  groole,  die  hij 
snl  ontfangben  vanden  voornoeindcn  cavel  A. 

Ende  de  cavel  C  sal  proiictercn  de  volgbcnde  partyen  van 
lande  ende  rcnlcn  melle  acbtcrstcllen,  denwcicken  len  deele 
ghevallcn  is  acn  Jo''  Jacquemijne  d'IIase  met  consortcn  : 

Alvoorcn  binncn  Bambnigglte,  op  den  voorscyden  Linde- 
caulre,  cen  bundcr  zcvcn  en  derlicli  rocdcn  lanls,  oost  Igoet 
van  S'"  (Jaeren  binncn  Gbcndt,  zuijver  ende  onbclast,  gbe- 
prcsen  . cixlib.vs.gr. 

Ilcm,  cène  rente  van  drij  [)onden  grootcn  tsjacrs,  len  iaste 
van  i/a;vy/i  ViscHPOEL,  comt  capilacls.     .     .     .     xlviu  lib.  gr. 

Ilcm,  over  bct  crois  van  ibien  jacren,  llcsle  verscbencn 
balf  macrlc  1049,  mette  racle,  .     .     .     xxx  lib.  xiiij  s.  viij  gr. 

Somme  van  der  voorscijden  parti^e  beloo|)t  bondert  zeven 
en  lacblenlicb  pondcn  ncgbenlbien  scbellijngbcn  acbt  grootcn, 
dus  te  cort  omme  met  dandcrc  cavels  gbclijck  te  slaene  lot 
drij  scbellijngbcn  ende  tbien  groole, die bij  sal  onlfangben  van 
den  vornocmdcn  cavel  A. 

Aldus  inl  vricndclijck  vercavclt  ende  vcrdeclt,  onder  de 
proleslactie  ghedacn  bij  de  gcneraele  vercavelijngbe  van 
daten. 

Toorconden,  descn  ecrsicn  macrlc  xvi<=  vijflicb. 

G.  Parmentier.         g.  Goethals. 


(241  ) 

Au  dos  :  Vercavelijrige  van  een  bunder  37  rocdcn  lant, 
gelci^en  tôt  Bambruggey  geslelt  op  109  lib.  5  s.  gr.  (?) 
Anno  1650,  bij   d'hoyrs   van  mamère   d'Haese  vercocbl 

endc  deselve  gedeelt. 

Hoe  GoETHALs  ende  Parmentier  ons  bestaen. 

2  copies,  XV [[^  siècle,  —  au  dos  de  la  plus  ancienne  : 
«  Tôt  betoogc  hoe  dat  cousijn  GoeJals  ende  Parmentier  ons 
beslact.  » 

An  dos  de  la  plus  récente:  «  Incomen  van  ghedeelc  len 
sterfhuyse  van  Jo"  Keijsere.  » 


Cession  de  la  part  de  Jacqueline  de  Hase  dans  ladite 
succession  à  la  veuve  de  Barthélemi. 

29  août  4651. 

Hedent  op  dcn  neghenenlwintichsten  augusiij  zeslbien  hon- 
dert  eenenvijftich  heeft  Jo"  Jacquemijne  de  Haese,  filia  Pie- 
ters,  weduwe  van  S*^  Lieven  Ravestijn,  bij  descn  wel  ende 
deuchdclyck  opghedreghen ,  ghecideert  ende  ghetranspor- 
teert  by  vorme  van  uuyigrootyngbc  ende  waerachlige  ver- 
hoii'salinghe  tôt  behoiive  ende  proffycte  van  Jo*  Marie 
IIaustrate,  weduwe  van  Berlholomeus  de  Haese,  baer  deel 
ende  rccht  van  suecessie  dat  baer  is  vcrstorven  ende  glicdc- 
volveerl  bij  den  overlijden  van  Jo'  Cathelijne  de  Kbtsebb. 
filia.  .  .  ,  baerenichle,  maeckende  oversulcx  mï]  Jacquemijne 
voornoemd  onmacbticb  ende  de  voorseyde  Jonckvrau  Mûrie 
Haustrate,  weduwe  van  den  voornocmden  Bartholomevê 
DE  Haese,  haereiioirs  ende  nacrcommers,  volconuiielyck  mach- 
ticb,  nu  ende  ten  eeuwigben  daegbe;  dczc  uyrgroolijnghc  i« 
ghcdaen  voor  endc  niidts  de  somme  van  acblenderiith  pon- 
TOME   11%   S'"''   SÉRIE.  JO 


(  44!2  ) 

den  grooteii  vlaems  cens.  Aldus  belooft  de  voorseyde  cedciUe 
garrand  aïs  naer  rechte.  Toorconden  elcx  handteecken,  dalurn 

als  boven. 

Jacquemyne  de  Haese. 
Marie  Haustrate. 
My  présent  Baudewijn  de  Vos. 
D.  Bruylant, 
présent. 

Ick  onderschrevene  kenne  onifaen  te  hebbe  van  de  weduwe 
van  Bertholemeus  de  Haese  de  somme  van  acbtenderlich 
ponden  grooten  vlaems  over  het  inhauden  van  desen  op  dan- 
der  zydeverraelt.  Toorconden  als  boven. 

Jacquemyne  de  Haese 
D.  Bruylant, 
présent. 

By  my  Baudewyn  de  Vos. 

Au  dos  :  Uijtgrootijnghe  van  het  deel  van  Jacquemijne 
DE  Haese,  vander  successie  van  hi/frou  Keysers,  van  ontrent 
elf  bunder  lant,  ligghende  tôt  Bambrugghe,  voor  38  gr., 
den  29  auguslij  165i.  —  Twelck  daernaer  by  ons  vercocht 
ende  tgclt  ontfanghen  is). 

VI. 

Cession  de  la  part  de  Marie  de  Hase  à  la  même. 

20  juillet  1663. 

Kennelick  sij  allen  lieden  dat  Joos  Blondeel,  met  eonsent 
ende  agrealie  van  (/o«  Marie  de  Haese\  sij  ne  buijsvrouwe, 
kende,  lijdde  ende  verclaersde,  soo  hij  doet  mits  desen,  ter 
goeder  trouwen,  sonder  arch  ofte  list,  bij  vomie  van  uutgroo- 
tijnghe  ende  vricndelieke  verhoysaetijnge,  opgedregen,  gece- 
deert  ende  overgelaetcn  heeft  aen  Jo"  Marie  Haustraete, 
weduwe  van  Berlholomeus  de  Haese,  die  van  gelijckcn  bij 
uulgrootijnge  bekende  aenveert  t'bebben,  alsulck  derdc   van 


(243) 

elf  bundcr  lant,  wat  meer  oftc  min,  liggendc  in  de  pro<  liie 
van  Bamhrugghe,  op  dcn  Lindecavtere,  oost  Igoet  van  Sinlc 
Claeren  binnen  Gent,  op  de  voorseyde  Marie  de  Iîaese,  huy»- 
vrou  van  den  voorseyden  Blondebl  vcrsiorven  ende  gedcell 
in  het  sterfhuijs  van  /o*  Catharine  de  Kbusere,  suijver  ende 
onbelast;  dese  uutgroolijnge  is  gedaen  voor  ende  mils  de 
somme  van  hondert  guldens  cens,  welcke  voorseyde  somme 
der  voopnocniden  Blondeel  bckent  mils  desen  onlfangeii 
t'hebben  ,  scheldcnden  de  voornoemde  Blonoeel  de  voor- 
seijde  JofF%  weduwe  van  Berlholomeus  de  IIaese,  daervnn 
absoliilelick  ende  indcr  eeuwicheijt  quijte,  dienendedese  voor 
quitancie,  sonder  van  ander  te  mocten  doceren;  maekeiide 
den  cèdent  hem  (eenemael  onmachiich  ende  de  voornoemde 
Jo\Mar{e  Haustraete,  weduwe  van  Berlholomeus  de  Haesk, 
vol  comelick  ende  absolutelick  macblieh,  met  belofte  van  h.icr 
dese  présente  uutgroolijnge  l'houden  staende,  doen  ende 
lacten  paysibelick  gebruycken  cosleloos  ende  schadeloo:» 
jegcns  elcken,onder  Ivcrbantals  naer rech te. Toi reondc,  desen 
SO-^"  juli  1663. 

De  voorseyde  7o%  wedu>\'e  van  Berlholomeus  de  IIaesb,  sal 
ooc  proficleren  den  pacht  van  den  voorseyden  landcn 
comende  le  vallen  Kerssavont  toecomende.  Toireondc,  dalum 
a!s  boven. 

Dit  is  het  merck  van  > 0 <  Joos  Blondel. 

Dit  is  het  meerek  van  — © —  Marie  de  IIaese. 

My  présent  Jacques  de  Boois,  dit  is  het  merck  van  Jacque* 

o 

de  Boois  o-{-o  . 

Mij  présent  Jan  Blondel,  dit  is  het  merck  van  Jan  Ikoi- 

DEL    I-f-1  . 

Lucas  DE  IIaese 
1663. 

^ M  </os;  Uutgroolijnge  van  het  deel  van  Joos  Btojti.trL 
van  der  successie  van  hiffrou  Keysers  voor  de  jommc  vui 


100  guhlens. 


(  244  ) 


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(  245  ) 


CORRESPONDANCE  PRIVÉE. 

Brieven  van  den  Generael  de  Haese 

Brieven  van  Sijn  /iV"  den  Generael  Gitle  de  Haese. 

Aude  brieven  van  de  f'amilie  de  Haese. 

I. 

Le  général  Gilles  de  Hase  à  son  cousin  germain,  Lue, 
fils  de  feu  Barlhélemi  de  Hase. 

14  janvier  1650. 
Welgheliefde  Cosijn, 
UL.  brief  is  mij  spaet  te  liant  comen,  sijnde  in  dien  lijt  in 
CandÎŒj  niet  teghenstaende  soo  is  het  bêler  spaet  aïs  nimmer- 
meer.  Ick  verslaene  uijt  denselvighe  dat  UL.  sijne  sludic 
heeft  volbracht  tôt  Rethoricam  inclusivo,  dwcicke  mij  lief  om 
hooren  is,  tôt  vreucht  van  de  familie.  Isl  saecke  dat  UL. 
intenlie  hcelï  sijne  studie  voorder  te  volbrenghen  (tghene  ick 
gheraeden  vinde),  suit  wel  doen  op  Room  le  komen,  waer  ick 
wel  sooveel  vrinden  sal  vinden  dat  ick  u  in  cenc  Collegie  sal 
brengben,  ende  sonder  groole  kost  suit  U  in  de  studien 
konnen  perfcctioneren.  Suit  mij  verghelijck  noch  le  Veuetien 
vinden,  waer  mij  suit  vrindelijck  willccom  wczen.  Tis  mij 
leedt  verloren  te  hebben  mijnen  Oom,  UL.  vader;  maer, 
sijnde  allegaer  menschen,  ende  consequentelijck  sterfclijck, 
moeten  ons  patienteren.  Hiermel,  recomanderende  mij  aen 
aile  vfindcn,  ghelijck  oock  doen  mijne  lieve  huijsvrauwe  en 
kinderkens,  verblijve, 

Cousijn,  UL.  gheaffectionerden  als  vricndl  oui 

allijl  le  dien, 
GiLLi  DE  Hase. 

Vcnelia,  den  14  januarij  1650. 
Au  dos  :  Aen  den  eersaemen  ende  seer  discreteu 
jonckman  Lucas  de  Haese, 
Gant.  Ghent. 

Cachet  rouge:  Écu  au  lièvre  courant,  heaume  à  cimier  oo#e 
lambrequins. 


(  24tj  ) 

I 

Le  même  au  même. 
4  mars  1630. 

CosiJN  Lucas, 

IL.  brief  is  mij  gheluckichlijck  te  hant  comcn,  waeruijt  ick 
verstaen  dal  ghij  resolulie  ghenoracn  hebt  ikoopmanschap  te 
drijven  end'  tglieestelijckhijt  oft  studie  te  verlaetcn.  Aile 
staeteii  sijn  salich,  als  sij  met  goede  ghewissen  gh'imploiert 
werden.  Tis  mij  lief  om  hooren  den  gheluckighen  aenvanck 
van  u  iiegotien,  ende  sal  mij  verblijden  als  ick  sal  information 
onlfanghen  dat  u  saecken  wel  conlinueren.  Daerentusschen 
en  onderlaet  niet  gpcde  correspondcntie  te  bauden,  ende  suit 
allijd  van  mij  vriendelijcke  antwoordt  becomen;  ende  wan  ick 
kan  ijmandt  van  den  UL.  huijs  beheulpicb  sijn  oft  ijmandt 
van  den  vrienden,  schrijfl  mij  ende  sal  mijn  devoir  imploieren 
om  mijn  affcclie  te  voldocn,  die  ick  allijt  liebbe  ghedracgben. 
aen  Bartholomeus ,  mijnen  oom,  UL.  vader.  Hiermet,  mijne 
recomandatie  doende  aen  UL.  moeder,  broeders  ende  sustcrs, 
verblijve, 

Cosijn, 

UL.  gheaffectionerden  om  le  dienen, 
GiLLi  DE  Hase. 
Venetia,  den  4  mart  1650. 

Au  dos  :  Aen  den  eersaemen  ende  discreten 

jonckman  Lucas  de  Haese, 

tôt 

Gant.  Ghendt. 

Traces  de  cachet  rouge. 


(  247  ) 

III. 

Le  même  au  même. 

6  janvier  1651. 

MiJNHEER  ENDE  NeVE. 

UL.  acnglicnaemcn  van  dalcn  iO  X*""  is  mij  licdcnt  wcl 
ghewordcn;  ovcr  vicr  wckcn  bcn  nicl  gocdc  giicsonllieyt  le 
Venelien,  Godl  lof,  gljcarrivccri;  doch  marr  ecrgliisicrcn  in 
lîiijn  huys  kommen;  liebbc  28  dagcn  nioelcn  op  conlumacir 
ligghen  ter  oorsacckc  van  't  conlagic  van  Dalmatien  Mel 
grool  contentement  verslacn  ick  UL-  UL.  voorspocl  in  dcn 
coophandcl;  wensclie,  Innck  mach  ducrcn.  De  glicvrorglide 
correspondantie  sal  van  mijn  kanl  niet  ghcbreken,  wensclie 
niet  andei's  als  occasie  om  UL.  endc  de  vrienden  le  konncn 
dicnen.  Met  d'ecrstc  post,  sal  acn  mijn  susler  Jacquemijne 
ovcrmacken  tôt  der  somme  van  50  pondcn  grootcn  vlaems; 
'k  weet,  sal  die  wel  van  noode  liebben;  soo  dacrcntu^sclicn 
ict  van  doene  krijghl,  bidde  liaer  £nde  mij  de  vrieniscliap  le 
doen  met  eenigh  gbelt  liaer  le  seeoureren,  endc  sal  liel  vcr- 
schiet  met  den  eersten  doen  resliliieien.  Ondcrlusschen, 
wcnste  wel,  een  van  baere  soonen  bij  mij  liaddc;  van  sufli- 
eienle  middelen  sal  ick  voorsien.  Anthom'tte  weii,  mcl  Godes 
hulpe,  desen  winler  glietrauwt.  Eijndeghe  mel  mijn  gliebic- 
denisse  aen  UL.  mocder,  susiers,  ende  aile  gocdc  vrienden, 

en  de  segghe  mij, 

Mijnbeer  ende  Nevc 

UL.  glieaffcciioncerdc  Oom, 

GiLLi  DE  Hasi. 

Venetien,  6  januarij  iCol. 

Au  dos  :  A  Monsieur 

Monsieur  Lucas  d'Hase, 
in  de  Brugbslraete  lot 

Ghendt. 

Traces  de  cachet  rouge. 


(  248  ) 

IV. 

Le  même  au  même. 

14  juillet  1651. 

Monsieur  mon  Cousin, 

Je  reçois,  aveeque  la  voslre  du  21  du  passé,  une  très  parti- 
culière consolation,  y  voyant  le  bon  estât  de  vostre  santé  et 
de  vos  affaires,  et  vous  asseure  que  je  seray  tousjours  promt 
d'y  contribuer  ce  qui  dépendra  de  nioy.  Cependant  je  vous 
recommande  ma  sœur,  vous  asseuranl  de  vous  rendre  tout  ce 
que  vous  contribuerez  à  son  soulagement  jusques  à  ce  que  je 
sois  en  estât  de  la  faire  venir  par  deçà,  comme  je  lui  écris,  et 
de  disposer  l'accommodement  de  toute  nostre  maison.  J'escrys 
en  conformité  de  ce  à  Mons'^  de  Bertelle,  mon  beau -fils,  de 
m'amener,  quand  il  retournera  icy,  mon  neveu,  pour  l'avancer 
en  ce  que  je  pourray.  Vous  entendrez  de  ma  sœur  l'heureux 
mariage  de  ma  fille  et  de  la  sienne,  aveeque  tout  le  contente- 
ment que  je  pouvais  désirer.  Au  reste,  je  suis  sur  le  point  de 
partir,  pour  Candie,  avec  la  charge  du  Généralat  et  Gouver- 
nement des  armes  de  cette  République.  Je  pris  Dieu  de  me 
donner  quelque  heureux  succèz,  affin  que  vous  et  toute 
nostre  Maison  y  puissiez  participer,  vous  asseurant  que  je  suis 
<ie  toute  mon  àme. 

Monsieur  mon  Cousin, 

Vostre  très  afTectioné  serviteur 
et  cousin 

GiLLi  DE  Hase. 
Venize,  ce  U  juillet  1651. 

Au  dos  :  A  Monsieur 

Monsieur  Lucas  de  Hase, 

Gand. 

Traces  de  cachet  rouge. 


(  249  ) 


V. 

Le  même  au  même. 

21  juillet  1651. 

Monsieur  mon  Cousin, 

Je  vous  advertis,  par  l'ordinaire  passé,  de  mon  prochain 
départ  pour  Candie,  et  répondis  amplement  à  la  vostre;  main- 
tenant je  vous  vien  confirmer  tout  ce  que  je  vous  écrivis  alors, 
dans  l'estime  que  je  fais  de  vostre  bon  naturel,  vous  priant 
surtout  de  coiicourir  au  besoin  de  ma  sœur,  vous  promedant 
de  vous  rendre  ponctuellement  tout  ce  que  vous  dépenscrex 
pour  elle,  nonostant  mon  éloignement  qui  n'erapeschera  pas 
les  ordres  que  je  laisseray  pour  cet  elTet.  Je  vous  asseure  que 
cette  occasion  me  sera  très  sensible  pour  me  donner  de  vosirc 
part  un  tesmoignage  de  vostre  affection,  et  que  jcdemc^^crr^^ 
tousjours. 

Monsieur  mon  Cousin, 

Vostre  très  affectionné  cousin 
GlLLl  DE  Hase. 

Je  salue  et  me  recommande  à  vostre  mère  et  a  toute  vosin* 
famille. 

Venizc,  ce  21  juillet  1651. 
Au  dos  :  A  Monsieur 

Monsieur  Lucas  de  Hase, 
Gant. 


Traces  de  cachet  rouge. 


(  2S0  ) 


Le  même  au  même, 
11  avril  1653. 


Mon  Cosin, 


lleb  onlfanghen  UL.  sccr  aenghcnamen  van  den  21  februarij 
cndc  7  niacrt  1655,  uijt  deweleke  verstaen  de  groole  affeclie 
die  UL.  endc  de  vrinden  tôt  mij  sijn  draghendc;  wct  voorseker 
de  mij  ne  niet  mindcr  en  is,  daglielijc  ghedachtich  wesende 
allcn  de  vrinden.  Suit  bij  avenlur  verwondert  sijn  terstont 
niet  en  hebbe  gheanlwort;  de  reden  is,  UL.  brivcn  op  sijnen 
tijtniet  en  hebbe  ontfanghe.Dese  wijnige  regulen  sullen  dienen 
voor  anlwort,  dal  UL.  in  ailes  ghernc  sal  behulpsaem  sijn,  met 
recommandalie  ende  brieven  opdat  UL.  mocht  worden  ghe- 
promovert  tôt  eenich  officie,  maer  moet  mij  adviseren  wat 
officie  civil,  ende  wie  bel  te  gheven  heft;  heb  goede  middelen 
om  UL.  te  rccommanderen  bij  den  Arshertocb  Leopoldus  ende 
bij  den  Grave  de  Sw  atsenburch.  Sal  dan  voile  informalie  ver- 
wachlen,  opdat  UL.  wel  can  gbedinen  nacr  zijn  ende  mijne 
begherte.  Heb  die  brieven  ghecommunicert  met  P.  Palricius 
d'Hase,  die  hier  wel  gbearrivert  is  ende  verlroeken  naer 
Roomen.  Hope  oock  baest  over  te  comcn,  wanneer  meerder  sal 
doen  met  een  wort  als  met  hondert  briven.  Hiermedc  naer 
cordiale  groetenisse  eynde,  groetende  allcn  den  vrinden  int 
particulier  ende  gênerai,  segge  mij  te  sijn, 
Mon  cosin, 

UL.  gheaffeclionerden  dinaer 
ende  ncve 

Gii.Li  DE  Hase. 
Venetia,  den  11  april  1C.33. 

Au  dos  :  Al  mag'=°  s'ig' padrone  mio  carissimo 
il  sig"^  Luca  d'Hase, 
Brussella.         Ganta. 
Cachet  sec,  indéchiffrable. 


(  251  ) 

VII. 
Le  même  au  même. 

29  août  16o3. 
CosiJW, 

Alsoo  nauw  gceiie  lijdinge  van  UL.  onlfangen  en  licbbc,»oo 
hoj)c  ick  dat  nochtans  conlinucrcn  sull  ini  corresponderen 
met  iiwc  bricvcn,  in  ons  te  laelen  welen  tgene  aldacrcn  pas- 
si'cit.  Ick  hebbe  aen  Mijnhere  Edewal  gescbreven  UL  iu  allé 
occcrentien  te  willen  byslaen  ende  helpen  inl  gène  in  sijne 
verinogen  sal  sijn,  waeraen  en  twyfele  niet  oflc  sal  alsoo  ges- 
t'hicdcn,  gelyck  ick  oock  aen  andcr  vricnden  scbryvcn  ^1. 
Wacrmedc  sal  enden,  vcrblyvcnde 

UL.  geafTcclioncrden  Cosyn 
GiLLi  DE  Hase. 
Venetien,  den  29  Augusti  1633. 

A  dos  :  A  Monsieur  Lucas  de  Hase, 
à  Gandt. 
Timbre  sec. 

VllI. 

Le  même  au  même. 

17  octobre  1653 

Mynheer  ende  Cosyn, 

UL.  schryven  van  12  sepiembcr  is  my  wel  1er  handl  gcko- 
mcn;  wat  dat  belangt  myne  kompste  aldaer,  dese  heercn  en 
willen  lot  nocb  toe  ray  nict  wel  gacn  laicn;  tcn  andercn,  ick 
veele  duysenden  van  hun  te  hebben  bcbbe,  en  kan  lot  gccne 
bcialinge  komen  ;  inaer,  sydl  vcrsekcrt  aldaer  komendc,  nid 
laelen  en  sal  UL.  behulsamicb  te  wesen,  gelyck  ick  loi  nauw 
toe  gedacn  bebbe,  niaer  oock  met  ander  vrienden  in  ailes  wal 


(  252  ) 

meugelyck  is  met  aile  de  vricnden  te  helpen,  geeren  doen  sal. 
UL.  schryft  my,  synen  begonsten  handel  tôt  noch  toe  niet  aile 
prospej'ileyt  vervolgt;  soo  wildt  my  dan  cens  adviseren  wat 
officie  UL.  pretendeert  ende  van  wie  dat  het  dependeerl,  le 
weten  van  denRaedt  aldaer,  van  de  Magistraet,ofte  te  Brussel, 
om  my  daernaer  te  konnen  regiileren  int  rckomandereii; 
dependerende  van't  Magistraet  aldaer,  wilt  my  adviseren  wie 
dat  nauw  Voorschepen  is,  ende  wildt  niet  lalen  met  Mynlieer 
Blasekis,  heere  van  Ydewal,  te  spreken,  wandt  hy  aldaer  ende 
te  Brtiysselle  veel  vrienden  heeft,  om  UL.  te  konen  helpen. 
Wildt  oock  continueren  met  UL.  correspondentie;  waermede 
sal  verblyven, 

Mynlieer  Cosyn, 

UL.  gheaffectionerden  Oom, 

GiLLi  DE  Hase. 

Venetien,  den  17  octobre  1653. 

Au  dos  :  Monsieur 

Monsieur  Lucas  de  Haese, 
A  Gand  (Fiandras). 

Cachet  sec  :  Ecu  armorié  à  lambrequins,  —  Légende:. ..de  Hase. 

IX. 

La  nièce  du  général  Gilles  de  Hase,  Antoinette  van  Ravestevn, 
épouse  RoLLiN  VAN  NoBis,  d  sa  grand'tante,  veuve  de  Barlhê- 
lemi  de  Hase. 

8jailleH655. 

Gehierde  ende  beminde  Matanta, 

lek  liebbe  die  sloutcglieiji  genomen  van  UL.  iens  te  schrivcn 
ende  UL.  te  laten  welen  dat  wij  noch  aile  gesont  sin,  uit 
genomen  die  frau  moeder,  die  is  allijt  sikelick;  die  lucht  van 


(  253  ) 

Ilalien  en  kan  sij  niet  gewonl  werden;  wal  ambelang  Sijn 
Excelentij  (I)  den  General,  is  noch  te  Venetia  in  sijn  haude 
garbidia  {^2),  d'ic  hij  met  den  Generalissimo  Foschblo  hcft,  mar 
hy  oopt  dat  met  den  hierstcn  gehaguslert  sal  werden,  ende 
soo  vicl  aïs  hij  ons  vor  "2  dagen  geschreven  hcft,  sal  hij  alsdan 
nar  Dutzlant  glian,  en  hij  en  wijlt  die  hieren  Venelianem 
nict  mier  dinen;  soo  viel  als  men  ier  segt,  soo  sal  hij  den 
koiiijnck  van  Spanien  gan  dienen;  Godt  geft!  ick  saudet  gern 
sien.  Wart  sackke  dat  hij  nar  Flanderen  knme,  soo  gban  ick 
met  em.  1er  in  den  krijck  van  Melanen  en  gadt  nict  sier  wcl, 
dan  die  Fransoesen  sijn  sier  sterck  uijt  Piémont  van  det  jar 
kommen,  ende  sij  verwachten  den  prinsse  Tomas  met  noch 
8  duijsent  manen,  soodat  aile  meinsschen  segen  dat  icncn 
bladtsturltegen  somer  sal  sin;  ier  macht  men  groete  geries- 
chepen  cm  te  felt  te  ghane,  ende  ick  miene,  binnen  2  dagen 
ten  iangsten  sal  die  gansse  armé  te  velde  sijn.  Niet  anders  en 
kan  ick  UL.  schrijven  dan  dat  mijnen  man  van  dage  ofle  mer- 
gen  sal  bij  d'armé  gan.  Godt  geve  im  geluck,  ende  hij  dudt 
UL.  ende  har  gans  hujis  sier  gruten;  des  gelick  dut  die  frnu 
moeder,  ende  ick  van  et  gelicke,  ende  verblive, 

Gehierde  Matanla, 

UL.  ootmoedig  dinaresse 
ende  nichle, 
Antonette  Rollin  van  Nous. 

Uit  Tortona,  den  8  julij  1653. 

ick  bidde  UL.  ootmoedich  mij  de  hiere  le  dune  van  dicse 
2  ingeslotene  brieven  han  Jerhom,  den  prister,  le  dun  adres- 
sçren;  war  ick  UL.  sal  konnen  in  gedinen,  ick  bidde  UL.  mij 

nict  tesparen. 

(1)  Ces  deux  mots  sont  ajoutés  en  marge. 

(2)  Querelle  ou  brouille? 


(  254  ) 

X. 

Anne-Marie  de  Haese,  fille  du  général,  épouse  de  Bertelli, 
à  sa  grand'lante,  la  veuve  de  Barlhèlemi  de  Haese. 
15  avril  (1637) 
Mademoiselle  ma  chère  Tante. 

Je  n'ay  voulu  manqué  à  vous  avisé  comme  je  suy  venu  isi  à 
Genova,  et  comme  mon  mary  at  prise  servise  isi;  il  est  vray 
que  se  n'est  pas  grand  schose,  mes  toujour  pour  nous  inter- 
tenir tout  dousement.  Mes,  comme  mon  mary  at  mis  ses  biens 
enter  les  mens  de  Piter  Hebbelens,  et  que  il  n'ét  pas  posible 
de  avoire  le  conte  de  ce  qu'il  at  resu,  il  dira  qu'il  at  le  mens 
serés,  mes  il  y  avoit  plus  de  2500  liver  de  gros  de  bones  dètes, 
il  ont  fait  décréter  la  braserie  vant  Perdeken,  in  de  Slipstratc^ 
et  encore  des  autres  chose,  et  jamès  de  rcn  il  ne  nous  donne 
response.  Ce  pourquoy  je  vous  vien  prier  de  le  recomandcr  à 
l'Avoquale  Parmentirs,  qu'il  le  veullc  prendre  à  cœur,  et,  si 
vostre  beau-fils,  le  mary  de  vostre  fille  Elisahète\  veus  estre 
le  reseveur,  il  pourat  ausi  bien  q'un  autre  en  avoire  le  profit; 
car,  à  Dronge,  le  gardin,  le  fosé  et  bomgarde  il  pourat  avoire 
le  profit  ausi  bien  comme  l'autre;  car  tout  selela  s'èt  pas 
dedans  le  louvage,  comme  se  pourat  voire  in  den  pachlbrif.  Je 
vous  prie  de  faire  voire  si  Piter  at  filé  de  nouveau  le  bien  que 
nous  avons  à  Dronge,  et,  s'il  n'èt  pas,  ne  permette  pas  qu'il  le 
fase,  car  j'ay  peur  qu'il  le  fase  Irops  bon  marché;  il  n'at  pas 
donné  que  26  liver  de  gros,  et  mon  mary  en  veut  36,  si  faire 
se  peut.  Enfin,  je  vous  prie  de  me  faire  ste  service,  vous  m'avez 
tan  aydi,  en  ma  runese  que  j'espère  que  vous  ne  me  lèseray 
pas  aslure.  En  atendant  de  vos  nouvelles,  je  me  dict,  comme 
à  tout  les  amis, 

Ma  chère  Tante, 

Vostre  très  affesionné  nipse 
Anna  Maria  de  Haese  de  Bertelli. 

Au  dos  .'A  Mademoiselle  de  Haese,  vefve  de  Bartolomio  de 
^*^SE.  ^Q  g^  gy^  -^  JS  april.  Ichua. 


i  1255  ) 

XI. 

La  même  à  la  même. 
28  avril  1657. 
Mademoiselle  et  chéke  Tante, 

J'espère  que  vous  aurés  reçu  ma  dernière  de  passé  19  jour, 
où  vous  voierés  la  couGdense  que  je  pris  encore  en  vous;  je 
retorne  encore   à  vous  prier  de  voire  que   M.  Paribmibr 
veulle  prendre  souin  de  ce  que  nous  avons  de  là,  bien  que  le 
tout  est  bien  cmbrollés,  ce  pourquoy  nous  ne  savons  pas  à 
quoy  nous  somme,  pour  ne  avoir  pas  de  lètre  ni  écrite  de  noire 
Hebbelens,  car  si  Parmentirs  Iroveroità  propos  que  l'on  pou- 
roit  rendre  quelque  parti  et  que  l'on  Iroveroit  à  rendre  uï\ 
peux  avèque  manire  pour  se  dcgajé, qu'il  nous  l'avise:  mes,  le 
bien  qui  esta  Dronge  absolut  pas,  car  cela  nous  avons  encore 
pensé,  s'il  pict  au  bon  Dieu  die  venir  y  demurer,  si  la  Flandre 
un  jour  avoit  la  pay  ou  que  nos  dètcs  scricns  pay.  Il  y  ni  dcus 
mois  que  je  fus  arivé  isi  à  Genova,  où  nous  avons  une  com- 
pagnie franque,  que  l'on  donne  à  de  coronelle  pour  les  enlrr* 
tenir  en  pays,  ce  que  nous  peut  asture  valeure  un  300  fran 
(le  moy).  Je  vuderoit  plus  que  pour  3000  fran  qu'il  ne  nous 
auroit  pas  fait  ste  afron  de  n'avoire  pas  pay  ce  240  fran,  car 
avèque  cela  il  nous  at  fait  perdre  le  critir,et  nous  avons  à  fèrc 
plusdecrétitque  jamès;car,  quant  l'on  vien  novèlcment  dedans 
un  lieu  l'on  at  à  faire  de  muble  et  autre  mille  chose  que  Von 
vat  après  payant,  car  toute  les  moy  l'on  nous  pay  environ* 
500  cent  frans;  nous  avons  pris  a  poste   scie  cmploy  pour 
cparnier  ce  que  il  y  at  en  Flandre.  Je  vous  prie  de  noter  loulc 
le  dépen  que  rat,  lan  de  lèlres  que  nous  escrivons  que  colle 
que  vous  escriverés,  comme  ausi  ce  que  coulera  de  faire  inîii- 
nucr  la  proqûre.  Si  tos  que  je  saurc  si  votre  beau-fils  *eol 
oetre  notre  rcseveur,  mon  mary  envoera  ausi  sa  proqûre.  Me 


(  256  ) 

recomandasions  à  vos  enfans,  comme  fait  mon  mary,  mes 
en  fans,  de  toute  nostre  cœur  vous  priant  de  a  voire  bientos 
response,  et  en  attendant  je  me  dict  à  jamès, 

Ma  très  chère  Tante 

Vostre  très  afe*^  nipse  et  servante 

Anna  Maria  de  Haese 
DE  Bertelli. 

De  Genova,  adi  28  de  averille  1657. 

Au  dos  :  Aude  brieven  van  de  famille  de  Hase.  (12  sch.). 

XIÏ. 

La  même  à  la  même. 

17  juin  1657. 

Mademoiselle  et  très  chère  Tante, 

La  vostre  du  25"*  du  pasél  nvat  bien  estié  mis  en  mains,  et 
j'ay  bien  entendu  le  coutunué,  et  je  vous  baise  bien  humble- 
ment les  mains  de  tan  de  bon  afésion.  Je  suy  mari  que  je  n'ay 
pris  l'ardièse  qu'il  y  at  3  années;  je  me  réjouuie  de  toute  mon 
âme  de  voire  que  Dieu  at  donné  un  si  bon  talan  a  Mons' 
vostre  fils,  à  qui  je  seroit  bien  obligé  s'il  prenderoit  tan  de 
pèrie  pour  moy,  mon  mary  et  mes  enfans,  qui  sont  le  nombre 
de  3  :  un  fils  nomé  Fran^'^  Horasio,  âgé  de  10  an,  depuis  le 
28  de  novembre,  et  une  fille  nomé  Isabelle-Margarita,  âgé 
de  5  an  depuis  le  18'°"  de  septembre,  et  un  autre  fils,  âgié 
de  16  mois,  nomé  Jio  IJasilli;  léquelle  serons  touts  obligé  à 
vous  et  à  vostre  fils.  Vous  m'avez  fait  toutjour  comme  une 
mère;  j'espère  asture  que  vous  le  continueré,  car  nos  afères 
sont  en  très  mauvèse  étas  La  semène  qui  vien,  je  vous  en- 
voeray  une  proqûre  de  isi  de  mon  mary  ;  mes,  comme  il  et 
tarde  aujourdhi,  se  sera  pour  la  poste  qui  vien.  Le  prinsepalle 
que  je  prie  à  mon  cousin  Luquas  est  qu'il  se  informe  de  mon 


(  237  ) 

cousin  Parmentirs,  comme  que  nous  pourrions  faire  pour  nous 
dégajc  de  se  que  nous  devons  au  seurs  de  mon  mary,  bien 
nous  ne  pouvons  pas  savoire  se  que  nous  leurs  dc\ons  jusques 
à  se  que  nous  aurons  veus  les  contes  de  Piier  Hebbele^s  « 
l'on  ne  les  saurons  pas  les  forsé  de  prendre  des  biens  comme 
nous  les  avons  resus  en  la  méson  moriuère,  puisque  nous  at 
falu  prendre  les  dètes  à  la  mèson  moriuère,  ou  bien  qu'il 
aiïent  paslense  jusques  à  ce  que  nous  le  pourrons  rendre. 
Aslurc,  encore  une  ani,  nous  avons  bien  à  fère  de  nous  mètre 
en  meuble  et  pay  de  dètes  que  nous  avons  isi,  et  auricns  aslure 
grandement  besongc  d'un  peus  de  asislense;  mais  d'ors  en 
avant  l'on  le  pourat  toujour  pay  de  se  que  vous  reseverés  de 
là,  et  nous  encore  pourons  ëparnier  quelque  scbose.  Mes, 
asture,  la  peste  est  si  fort  isi  que  Dieu  nous  veulle  garder;  le 
louis  et  si  chère  que  Ton  ne  peut  rien  trover  de  viver.  Mes, 
si  l'on  les  pouroit  forscr  de  prendre  de  1ère,  sela  seroil  mieus 
et  niant  dcgajc  les  C,000  frans  que  mon  mnry  at  levés,  au 
moins  avoir  quelque  chose  de  nètes.  Le  bien  de  Dronge/}t*  le 
veus  pour  moy;  il  y  at  encore  5  ou  4  bonne  partie,  la  sig*  de 
Biclshouke  et  un  ferme  (?);  mes,  comme  la  porte  de  la  mèson 
et  auires  chose.  Si  je  scrois  hor  de  dcles,  il  me  semble  que 
je  scrois  en  paradie;  le  peus  que  resteroitau  moins  feul  nèlcs. 
Fêles  vous  donné  les  clés  de  la  mèson  du  bien  de  Dronge, 
nomé  le  bien  ter  Capelle,  et  allé  le  voire  avèquc  les  cnfans,  el 
fêles  vous  donné  les  fruls,  et  mangié  à  ma  sanlié,  comme 
ausi  mon  cousin  Parmentirs,  s'il  lui  plèt,  car  il  y  at  grand 
cantilié  des  arbes  de  frul,  qui  ne  sont  pas  compris  dedans  la 
balle,  ou  fêles;  il  y  at  ausi  les  fosés,  qui  sont  doubles  autour 
de  II  mèson,  où  vous  pourié  mêler  de  poissons,  cl  une  grand 
colonibière  el  autre  chose,  que  je  say  que  Pilera  fait  plus  de 
500  fran  l'anie,  car  un  gentilhomme  a  voulu  pay  cent  patacon, 
ouier  se  que  at  le  sensié;  et  luy  at  escrit  h  Monsieur  que 
s'éloil  une  mavêse  pay,  loujour  cùl-il  faulu  entcrirnir  le  lougi 
el  mêler  de  vère  el  sérure  el  au  Ire  chose  que  il  y  manque, 

Tome  ii%  5™"  série.  <' 


(  ^58  ) 

s'il  y  eût  volu  demurcr;  mes  Plier  pense  que  vallail  mieu 
pour  luy.  Je  vous  prie  de  me  répondre  souvent,  et,  se  que 
serai  du  port,  il  vous  le  ])lèra  noter. 

J'ai  resu  de  novelles  de  mon  père,  et  je  luy  escrit  aujourdlii, 
et  je  luy  ay  escrit  louchant  la  Jaquimine;  elle  et  encore  à 
Venise,  mar  so  hoverdech  als  en  swen  van  siven  yuldens; 
vous  savcs  le  biens  que  nous  avons  fait  à  son  mary,  à  Anlo- 
nette  ende  Jio  Ravensten,  son  fils,  lequel  est  mort  dovan 
Pavie;  et  ma  tante  Livinna,  la  femme  du  général  Belti.x,  et 
morle  ausi;  sa  fille  Juslinne^  qui  csloit  marié  avèque  un 
lulenanl-coronelle  Rolant,  avoit  un  fils  de  4  an,  nomé  Gio 
Stefano,  s'ct  in  allé  pour  aller  en  Candie;  il  ont  eu  le  vent 
conlrère,  cl  elle  éloil  grose,  s'èt  acougé  d'un  autre  fils,  cl  élan 
de  21  jour  ville,  le  Turques  les  ont  attaqué,  et  il  sont  louts  sauté 
en  liayre,  Reqvisquant  in  Pase,  cl  le  mary  ausi. 

Mon  mary  me  dit  ausi  que  le  gardin  des  herbes  cl  le 
bogart  oft  scwingel  ne  sont  pas  ausi  compris  dedan  la  balle; 
vous  luy  pouray  montrer  que  scia  cl  Tordre  de  mon  mary  et 
de  moy,  qu'il  vous  donne  la  dis  de  la  mcson;  le  fèlcs,  et  quant 
il  vous  plèra,  pourés  aller  promenié.  Je  suis  ayse  que  mon 
cousin  at  des  amis,  car  il  penserai  aslure  de  nous  faire  étrillé 
par  ses  autres  sœurs,  comme  de  dire  qu'il  veulte  intérès,  mes 
cela  ne  serai  pas  valide,  car  mon  mary  al  fait  acorde  avèque 
eus  de  ne  pas  pay  intérêt,  ou  bien  qu'il  prente  de  lèrcs  et 
qu'il  se  paytc.  Je  vous  prie  par  la  vertu  du  cslrumenl  e  j)ro- 
qûrc,  que  mon  mary  al  fait  et  envoy  h  mon  cousin  Parmentius, 
et  autorisé  de  faire  faire  les  contes  à  Piter  ITebelins,  ol  de 
faire  en  sorte  que  nous  savons  se  que  et  pay  ou  non.  Si  les 
pasagc  se  overle  cl  qu'il  vien  quelque  balau  en  Flandre,  je 
lâcheray  de  envoy  quelque  galanterie  de  chose  mangetatife  ou 
quelque  bonne  vine  ou  wille  de  isi  pour  vous  autre  et  à 
Sig'  Parmentirs.  Mé  rccomandalions  à  toute  les  bonne  amis 
Cl  parens,  en  partiqûlire  vos  chers  cnfans,  que  je  prie  Dieu  de 


(  259  ) 

les  touls  faire  capable  comme  le  sig'  LuquaSj  h  qui  je  su?, 
comme  à  vous, 

Ma  1res  chère  Tante, 

Vostre  très  humble  servante  et  nipsc 

Anna  M.  de  Hase  de  Bertelli  van  Bietshovkr. 

Mon  mari  et  mes  enfans 
vous  toustc  les  mains. 

De  Geiîova,  le  17*™  de  jun  1657. 

(En  marge  de  la  1"  page)  : 

Comme  il  meure  isi  tant  de  gens,  si  mon  mary  et  moy  iiou'» 
vienderions  à  mourir,  se  que  je  prie  Dieu  ne  soit,  et  (|u'il 
resleroit  de  nos  enfans,  je  vous  prie  de  voirc  que  pcrsouc 
ne  les  fait  pas  tort.  Mon  mari  vous  prie  de  faire  vous  donne 
conte  de  Jacques  de  Bucque,  qui  et  balleu  de  Belme;  mon 
mari  ne  peut  escrire,  parseque  s'èt  le  jour  de  la  montre  de 
nos  soldat,  et  il  faut  qu'il  y  soit  ausi. 

XIII. 

Jacqueline,  sœur  de  Gilles  de  Hase,  à  sa  tante, 
la  veuve  de  Barthélemi  de  Hase. 

9  mars  1658. 
Giieerde  ende  beminde  Matanta. 
Ick  bcn  verhoepcnde  UL.  ghcsonteil;  met  my  endc  niync 
kinderen  ist,  Godt  sy  gheloft,  nu  redelick.  Ick  hcbbc  dcvcrsclie 
brieven  gheschreven,  maer  noil  de  ghenaede  van  ecn  midi- 
wordc;  ick  bcn  hier  gbewecst  lot  nu  loe  met  vcle  di.sgocslcn 
van  veel  deversche  dinghen,  maer  hoepc  nu  dat  slncl  op  Ik-Ic- 
ringhc.  Myncn  brocder  die  is  wcderom  aenghcnocmcn  ondcr 
den  dicnst  van  de  Venclsiacn,  ginderael  als  te  vooren,  mfl 
noch  meer  paghe  als  te  vocren.  Vorder  lactc  ick  UL.  v^cten 
dfxlJohannes  is  dolghcblevcn  ondcr  den  dicnst  van  Spaiiicii 
vor  een  forlcsse,  hcfl  ghelcft  dry  daeghcn  nacr  de  quctsucrc, 


(  260  ) 

soo  dat  ickhoepc  dal  hy  wel  ghestorven  is.  Caelelyne  is  ghe- 
traul  met  eenen  sergant-maejor  onder  dcn  coeninck  van  Spa- 
cinicii,  maer  heft  ghcquictert  ende  is  met  aer  naer  syn  landt. 
Antoenette  is  noch  le  Melaeno,  aeren  man  is  hoevcrstcn  lui- 
tenant  van  den  man  van  Lievine,  sy  is  ook  gheslorvcn  voor  en 
jacr.  Ick  ende  Annae-Maerie  syn  hier  te  Venetyaa;  Claeis  is 
bv  Antoenelte;  mynher  Bertel  met  vrauwe  ende  kinderen, 
aile  dool  van  de  peste  in -G enovat..  Onse  vricnden  die  minderen 
scre.  Dcn  sone  van  Zyne  Exselentie  is  ock  voor  twee  maenden 
ghestorven,  ende  mynen  broeder  is  ock  soo  naer  ghcwest  dat 
de  dochloeren  gheseit  hebben,  hy  was  dot  sonder  ccnige  ken- 
nissen  te  gheven  van  Icven,  is  nu,  Godl  sy  ghclofl,  nu  wcder 
ghesont. 

Beniinde  matante,  ick  bidde  UL.  niy  de  vrienschap  te  doene, 
te  docn  sien  in  de  brieven,  die  ick  in  UL.  anden  ghclaelen 
hcbbc;  dacr  is  in  cen  hocbligaclic  van  scven  ondert  gul- 
dens,  die  mynher  Bertel  my  schuldich  is.  UL.  doet  my  soo 
vel  ghenaede  my  te  schryven  oflie  noch  wei  bcwacrt  is,  ende 
ecnniael  acrh'edcr  daervan  te  scgghen  om  te  hooren  wat  sy 
dacrop  sullen  andtwordcn,  ende  my  dan  daerop  acviscren; 
UL.  suit  my  groote  vrienschap  docn.  Ick  bidde  UL.  my  te 
excucscren  van  de  imporluenicleit;  wacrin  ick  UL.  can  die- 
ncn,  en  sal  niet  mancicren. 

Ick  ende  Annae-Maerie,  die  docn  UL.ende  aile  de  kinderen 
duiscnt  macl  grocten.  Hiermede  blyven, 

Ghcerde  ende  beminde  Maetanta, 

UL.  gheoblegierde  dicnaeresse, 
Jaequelyne  de  Hâese. 
Vcnetsia,  den  9  maerta  i658. 

De  dochler  van  Lievine  ende  aeren  man  ende  kinderen, 
syn  ock  doot,  in  de  lucht  gheschoeten  van  de  Turcken  met 
hel  schip  daer  sy  in  waeren. 

Sans  adresse. 


(261  ) 

XIV. 

La  nièce  de  Gilles  de  Hase,  Antoinette  Rollin  vin  Non», 
à  sa  grand'tantpy  la  veuve  de  Barthélemi  de  Hase. 

10  décembre  1659. 
Gehierde  ende  beminde  .Matanta, 
Ick  hebbe  dickman  gescrevcn,  inar  en  hcbbc  noit  gien  ant- 
wordc  onfangcii,  clwelkc  mcij  sccr  ciruve  mackt;  ick  mochie 
tocb  icns  gcrcn  ien  briefken  van  UL.  hcbbcn,  ofle  log  van 
imant  van  mcijn  kinder,  mocbte  ock  gcrn  boercn  of  l'Lder 
noch  aile  gcsont  seit  ende  bope  ULdcr  met  gesontheijl  noch 
iens  te  sin.  Ende  wil  mein  frau  muder  mede  bringen,  in  bel 
Godt  belieft;  ick  wacbte  bar  van  dag  tôt  dag  dat  scij  beij  meij 
kombt  uijt  Dalmatsien,  dan  mcijn  bom  Gilli  de  Has  is  vor  ien 
mandt  gestorven,  Godt  wilt  sein  sillc  gcnadig  sein!  Mefrau 
Beutel,  met  arcn  nian  ende  kinders,  sein  le  Geniia  in  die  pcsle 
gestorven;  matanla  Livinia  is  oock  dodt,  ar  dochter  ende  man 
ende  kinders  sein  aile  in  die  sie  vcrdronken;  Joannex^  meijn 
bruder,  \fi  \ or  Falenza  doodtgcscoten  worden;ick  bebbc  oo<k 
fier  kinders  beij  den  Hiere!  Also  kan  UL.  peisen  dat  ons  in 
fremdelanden gadt  geleick  bet  Godt  belieft!  Ick  ben  die  frcmde 
lande  sierverdroten,  ende,  nu  et  pais  is,  met  den  kuning  in 
Spanien  en  Franckereick,  ons  ock  met  rustc  le  begeven;d«n 
mcinen  man  beft  lot  nu  toc  den  koning  in  Spanien  gcdint, 
ende  wilt  ook  niet  mier  diencn,in  bet  anders  mrgelick  is.  Al8o 
bidde  ick  UL.  desen  (beijgeslolenen)  brief  an  mcinen  ier  Om  le 
adressercM,  in  bij  nocb  left,  dan  ick  mocble  geren  welcn  ofl 
ick  ienige  ope  kuste  bebben  van  wal  van  mené  gucërs  wede- 
rora  le  krijgen,  dan  ick  saude  genug  gude  frinden  in  Serlanî 
finden,  die  meij  souden  an  die  handt  gaen  on  mcij  dailoc  te 
belpen.  lermede  plijvend, 

Gebierde  Matanla, 

UL.  oolmoedigcdinaresse 

Antonette  van  Nobis  Rou». 


(  262  ) 

Mciiien  raan  ladt  UL.  ende  kindcrs  ende  aile  frinden  sier 
grullcn,  desgeleicks  dan  ick  oock,  ende  late  UL.  welen  dat 
Caieline  met  ienen  sergiant-magior  gelraut  is,  ende  Anna- 
Mari  met  ienen  capitein;  Clans  is  alferes. 

Tatem,  Melanen,  den  10  X''"  1G59. 

In  \]L.  mij  beiieft  te  anworden,  also  geft  den  brief  an  den 
genen  die  UL.  den  brief  bringr,et  is  den  frienl  van  den  ficari- 
general  van  dese  armé;  ick  bidde  den  antwort-brief  van  ier 
Hom  mede  le  slulen,  dan  ick  verlang  sein  anworde. 

Au  dos:  Ais  UL.  sal  believen  te  anworde,  so  mackt  UL  die 

vuerschrift  : 

A  Monsieur 

Monsieur  Jean-Balista  de  Nobis, 
lulenant  coronel  du  régentent 
de  Beltin 

à 

Milan. 

Aole  d'une  autre  main,  probablement  ta  réponse  de  Luc  de  Hase: 
Dat  frau  sijne  moije  doot  is,  ende  dalten  wat  haer  le  deellen  is  voer 
haere  kinders}  ende,  de  brieven  die  UL.  moeder  mij  heeft  te  bewaren 
gegeven,  dat  ick  se  noch  hebbe. 


XV 

Antoine  Rollin,  chapelain  d'Oostcampj  à  la  veuve 
de  Barlhélemi  de  Hase. 

-29  décembre  1659. 

Jouffrauwe,  Ick  ben  noch  blyde  dat  ick  noch  tydinge 
gecregen  hebbe  van  myn  nichte,  maar  ic  ben  droevich  over  de 
doot  van   Gillis   de   Haeze   ende    andere    goede    vrienden; 


(  263  ) 

emmcrs  ick  bid  Godt  fiun  in  genacde  te  hcblicii,  ende  ont 
alleu.  Hiermedc  sijt  dcn  Heer  bevolen  (mcl  mijn  groelenisse 
ende  die  van  mijn  nicblc  aen  UL.  en  acn  u  kindercn)  (I). 

UL.  dienaer, 
Anthonis  Rollin,  capelaen  in  Ooticamp 
29  deeember  1509. 

Au  dos  :  Aen   de  eerbarc  weduwe, 
Weduwe  van  Barlholonieus 
DE  Haeze,  in  de  BurchslraelBy 
rechtover  tGiildenhooft. 

lot 
Cita.  GiiENDT. 


XVI. 

Luc  DE  Hase  (?J  à  la  veuve  du  général  Gilles  de  Hase, 
à  Venise. 

17  avril  1665. 
Madame, 

Il  y  a  quelques  années  passées  qu'avons  entendu  avec  un 
(très)  (1)  grand  ressentiment  la  mort  de  nostrc  cousin  Son 
Excellence  Gilli  de  IIaese,  (jue  Dieu  le  faict  paix!  cl  depuis 
n'avons  jamais  eu  le  bonbeur  d'avoir  quelques  nouvelles 
d'anicuns  de  noslres  amis  par  delà,  non  plus  de  mademoiselle 
Jaquemine^  sa  sœur,  que  de  tous  les  aultres,  ne  sehachanl 
point  si  sont  tous  morts  ou  poind  (et  combien  desenfansque 
Son  Eœc*  en  at  encore  vivants)  (1):  partant  ai  pris  TardibcMe 
de  vous  supplier  très  humblement  de  me  faire  la  faveur  de  me 
faire  escrire  un  petit  mot  de  lettre  pour  nous  informer  de  ce 
qui  en  est,  et  m'o[)ligerès  infiniment  Et,  comme  nous  avons 
entendu  qu'un  certain  Jean  Deiivaers,  noslre  cousin,  vou* 

(1)  Surcharge. 


(  26i  ) 

auroit  escrit,  passé  une  année  ou  deux,  quelques  lettres  (de 
Candia,  au  port  [in  hei  eyland]  de  Corfou)  (1),  pour  avoir 
liberté  du  service  qu'on  lui  auroit  faict  entreprendre  par  force 
au  service  de  Venice,  je  vous  supplie  de  nous  laisser  sçavoir 
ce  qui  en  est,  et  lui  estre  favorable  (pour)  qu'il  puisse  estre  mis 
en  liberté  pour  venir  en  son  pays;  ce  qu'il  coustrat,  nous  le 
ferons  tenir  par  lettre  de  change  (!2).  Et  si  je  vous  puis  rendre 
quelque  service  par  dcsà,  vous  prie  de  m'honnorer  de  vos  com- 
mandements; après  vous  avoir  baisé  très  humblement  les 
mains,  je  me  diray  à  tousjours, 

A  Gand,  le  17«  d'avril  1663. 

A  Madame 

Madame  la  Douarière  de 

Son  AV  GiLLi  DE  Haese,  etc., 

A  Venice.  [Brouillon.) 

XVII. 

Jean  Poout,  à  Venise^  à  son  ami  Luc  de  Hase,  à  Amsterdam. 

28  février  1670. 

Adio,  28  fehrewarij  1670^  à  Venetsia. 

S*""  Lucas  de  Haese, 

Eersaeme  seer  goedlgunslighe  vricndt,  UL.  aenghename 
van  dcn  10  passato  hebbe  gusteren  wel  onlfanghe,  soo  aïs  ick 
stondt  om  aen  boordt  te  gaen  om  in  see  te  gaen  sien.  UL.  ver- 
soeck  is  dat  ick  cens  soude  informcere  of  de  huijsvrau  van  de 
generael  Gîlle  de  Haese  nogh  leeft,  ende  hoeveele  kinderen 
daer  nogh   van  in  leeve  sijn,  en    wat  vrinde  van    tselvde 

(1)  Ces  mots  sont  écrits  sur  rature  de  :  Dallematie. 

(2)  Ici  sont  barrés  les  mots  :  Et  si!  je  vous  pris  servir,  y  ast 
quele... 


(  205  ) 

geslaght  hier  nogh  soude  moglien  sijn,  alsoot  UL.  n.iesle 
vricnde  sijn.  Hct  is  mijn  leet,  ick  UL.  brief  niet  ecrder  lirbbe 
onlfanghc,  soude  daer  wel  te  decghen  nae  vcrmome  hebb^, 
macr  ick  hebbe  sooveci  verslaen  dat  de  vrou  van  de  boovrn 
ghescijde  gcnerael  de  Haese  nogh  in  Icevc  sijn  met  Iwcc 
doghters;  raacr  ick  kan  dacp  niet  veel  rneer  nfschrijvc,  alsoo 
de  tijt  kordt  is;  maer  S"  Ryngenbergh  hccfl  mijn  bcloofl  dat 
daer  te  dcegh  soude  nae  verneeme  ende  soude  UL  van  mIIc« 
brcct  sclirijve  hoet  met  dilto  vricnde  sloct.  Ende  wacr  ick 
UL.  in  diene  kan,  gelicft  mijn  te  komendoerc,  tsal  niet 
raanckeere.  Hicrmeede  de  Heer  in  genacde  bevoolen  en  vin 
hartcn  gcgroet  met  haesl,  UL.  gelieft  mijn  le  vcrccksqusfcpcn. 

UL.  d.  w.  \.  dienarr, 
Jan  Cornelisz  Poort. 

Au  dos  :  Eersaeme  seer  discrcete  S"'  Lucas  de  Haese, 

P.  C.  tôt  Amstbrdam. 

Cachet  illisible. 

XVII 

Baltazar  Ringhnberg,  à  VenisCy  à  son  ami  Luc  db  Hask, 
à  Amsterdam. 

14  mars  1670. 
Mynheer, 
Voor  decsen  noyt  de  cere  gehadt  oni  acn  UE.  le  schnjvrn, 
helwelcke  pcr  manquement  van  occazie  is  gcwccsl,  dal  luij 
nu  is  ofTrccrende,  alsoo  de  voorgaondc  UE.  bricf  voor  Cap. 
PooRT  onder  couvert  van  Mijnhccp  Schouten,  bcbbc  onïfHn- 
ghen,  die  hem  oock  hcbbe  oovergclevcrt  daer  alsoo  in  njn 
verlrcck  stongh,  heeft  van  tgcen  UE.  hem  vcrsochl  wcgbcii* 
de   informalie    van  juffp.     de     Wcd'    van     GiUe  de   INrit 


(  266  ) 

iiict  coonen  informecren;  en  terwiji  dito  Schouten  niijn  het 
selvige  meede  Iieeft  gcrecomandeert,  soo  hebbe  niet  willen 
manqueeren  van  hel  promlelyck  naer  te  coomen,  ghelijck 
hebbe  gedaen  bij  een  perzoon  die  an  deeze  zaeck  bewust 
waer,  die  inijn  zijde,  dito  juff*  nogh  Icefde,  woonachligh  in 
hlria,  te  beschrijven  in  Carentia  soprior  in  Castelàfamia, 
daer  zij  gelrouvvt  is  een  baron,  genaemt  Rosalin;  en  daer  zijn 
nogh  5  dochters  van  haer  int  leeven,  daervan  de  eene 
genaemt  is  Marieta,  die  alhier  tôt  Venezia  int  clooster  van 
S.  Daniel  is;  de  andere  2  zijn  getrouwt,  te  weeten  :  een  in  een 
colonel  generael  Wille  Loopez,  die  voor  eenige  tijt  overleeden 
is,  en  zij  woont  tegenvvoordigh  tôt  Piove,  hierbuylen  opt 
vastelant;  dan,  de  andere  hebbe  niet  coonen  verneeme  waer 
dat  is,  dan  evenwel,  naer  verstaen,  is  nogh  getrouwt.  Eenige 
andere  partieularitijten  verneemende,  sal  DE.  participeeren; 
ondcrtuschen,  int  geen  andere  eapabel  sal  zijn  UE.  te  dienst  te 
rendeeren,  gelieft  liberlyck  te  coraandeeren,  want  professie 
maeke  te  zijn  ende  te  blijve 

UE.  D.  W.  Dinaer, 
Baltazar  Ringenberg. 
Venezia,  die  i4  marzo  dC70. 

Au  dos  :  Mijnheer,  Mijnheer  Lucas  de  Hâeze,  Amsterdam. 
—  Cachet. 

^fOte  d'une  autre  main  :  14  marte  1670,  S'  Baltazar 
Ringenberg  :  dat  de  wed"  van  Gillis  de  Haeze  generael  (nogh) 
leefde  met  5  kinderen. 


(  267  ) 


DOCUMENTS    GÉNÉALOGIQUES. 


Copie  des  actes  de  l'état  civil  des  enfants  de  Pierre  di 
Hase  et  d'Anne  d'Amman,  baptisés  en  l'église  Saint-Michel^  à 
Gand,  de  4590  à  1608. 

Exlraclum  ex  registro  baptismali  ecclesie  parochialis  Sancti- 
Michaëlis  Gandavi,  ubi  inter  alia  habentur  sequentia  ; 

Martius4590  : 

2i    Laurentius,  F'  Pieter  de  Haese  et  Anne Suscep. 

Lauwcrius  van  Kcesbeke,  Calhelyne  Sanghcps. 

Februarius  i592  : 

\  1  Judoca,  P  Pieter  de  Haese  et  Tanneken  d'Amman.  Sus- 
ceplores  Jan  van  Hoorebekc,  Louyse  d'Hancns. 

Jumj  4594  : 

7.  Henricus,  F'  Pieter  de  Haese  et  Tanneken  d'Ammaîi. 
Suscep.  M'  Hendrick  Malasis,  Elisabet  Gaullionl. 

October4596  : 

'27.  EgidiuSyF'  Pieter  de  Haese,  Tanneken  d  Ammam.  Sufcep. 
Gillis  de  Clerck,  Margarile  Van  der  Zijpc. 


(  268  ) 

Concordant  cum  predicto  rcgisiro, 
quod  attestor  hac  9  scptember  1G99. 
Ond*  E.-J.  Van  den  Haute,  pastop 
Sancti-Michaëlis. 

Naer  Egidius  volght  Jacqueline  ende  Livijne  de  Haese. 

i7  febr.  1599.  Barbara,  F"  Pétri,  ut  suprà. 

l6meyei6O5.il/ar5fareia,  —     ut  suprà. 

23  xber  1604.  Livina,  —     ut  suprà. 

10  april  1608.  Judoca,  —     ut  suprà  (1). 

Februarius  1599  : 

17.  Barbara,  F"  Pieter  de  Hase,  Tanneken  d'Amman.  Suscep. 
Claudius  de  Vos,  Judoca  Goethals. 

Mûy  1G03. 

16.  Margareta,  P  Pieler  de  Hase,  Anna  d'Amman.  Suscep. 
Barlholoraeus  van  den  Velde,  Margarila  ... 

December  1604  : 

23.  LivinUf  F"  Pétri  de  Hase,  Anna  d'Amman.  Suscep.  Jaco- 
bus  de  Vos,  Livina  van  Bruwaen. 

April  1608  : 

10.  Judoca,   F"  Pétri  de    Hase,  Anne   d'Amman.   Suscep. 
Bartholomeus  de  Hase,  Livina  Beempst  no*  Jacobe  d*Amman. 


{{)  J'ai  vérifié  ces  copies  sur  les  actes  originaux,  déposés  actuelle- 
ment à  l'état  civil  de  Gand.  Suivent  les  quatre  derniers  actes,  donnés 
seulement  par  extraits. 


(  269; 


li. 


Extrait  d'un  acte  de  partage  entre  les  enfants  des  deux  liu  de 
Guillaume  de  Haese,  époux  de  Passchine  Berrenciers  et  de 
Jossine  Baete,  décédé  le  i2  avril  iô93. 

Allen  den  gheiien  etc.  docn  te  wetene  dal  dit  naervoigheiide 
is  de»  staet  onde  verclaers  van  aile  den  goede  tocbehooreDde 
Guillame,  Joosijnken  ende  Lievintjen  de  Haese,  Guilliaeme 
kinderen,  gcprocreert  by  Jo'  Joosijne  Baete,  filia  Simoem, 
sijne  twccde  huysvrouwe  was,  hemlieden  toecomende,  vcr- 
schenen  ende  verslorven  van  den  voornoeinden  hemlieden 
Taeder,  overleden  op  den  xij'"  april  1595,  van  wicn  sij  hoirs 
ende  de  drij  slaccken  (van)  vijfven  bedcghen  sijn,  welck  god 
Jan  Martins,  als  deelvoght  hier  te  vooren  ghecreerl,  aldus 
opbracht  ende  overgheeft  voor  ons  Scbepcnen  voornoemd,  als 
oppervoghden,  len  aldernaeslen  ende  claersten  hij  al  tselve 
ten  voornocmde  sterfhuyse  ghegaedert  bcvonden  ende  jegcns 
de  voornoemde  hemlieden  moeder  als  hauderigghe,  mid($ga- 
ders  Hans  ende  Grietken  de  Haese,  van  den  voorschrevenen 
Guillaeme  kinderen,  die  hij  hadde  bij  Jo'  Passcliijne  Bbiiri.v 
GiEus,  sijne  eerstc  huysvrouwe,  ende  represenlerendc  d*andcr 
Iwcc  slaecken  van  vijfve,  verscheeden  ende  veerdeell  hecfl,  in 
de  pi  escnlie  van  haerlieder  geraeene  maghen  ende  vriendcii, 
te  wtten  Michel  Beek  ende  Joos  de  Moor,  beselle  lijfrt-nlen, 
geconimen  van's  overledenens  sjjde,  daerinne  de  voornocrade 
5  Nvccsen  compcleren  de  drij  deelen  van  vijfve  melten  lasl 
van  shaudcrs  bijievijnghe,  daeraf  d'andere  Iwee  deelen  van 
vijfve  locbehooren  den  voornoemden  twee  kinderen  van  den 
ecrslcn  bedde,  etc. 

Archives  de  la  f amitié, 
(Copie  du  XVIII*  «ièclc.) 


(  270  ) 
m. 

Extrait  d'une   feuille  manuscrite   de   Barthélemi  de   Hase 
relatant  la  tiaissance  de  ses  six  enfants,  de  4628  à  i641. 

Ter  hecren  Goots  is  geboren  de  dochlere  van  Bertolemeuys 
DE  Haese,  den  22  september  1628,  saevens  ten  ach  (sic) 
huyeren,  ter  heeren  Goots,  genemt  Lyesbeth  de  Haese; 
(Pieler  Mestach,  petere;  ende  min  huijrrauwen  moederc  is 
metere)  (1);  den  petere  heeft  gheven  een  seciveren  schaelken, 
ende  de  metere  eenen  zelvercn  croes  vooer  vondlgecfta 

Ter  heeren  Goots  isgheboren  dene  xj  augusty  iG50,snachls 
xij  buyren,  eenen  sone  ghenaemt  Luykas  de  Haese,  daeracf 
is  den  petere  mester  Luykas  Floket,  woncnde  tôt  Aen- 
werpcn,  ende  de  mêle  [sic]  joenvrauwe  Katelyne  de  Kyesers  ; 
de  metere  heeft  ghegheven  de  soeme  van  28  sch.  voer  vocnt- 
gheclt. 

Ter  heeren  Goots  is  gheboren  den  sone  van  Bertolemys  de 
Haese,  den28  july1633  smorgcns  ten  vyer  hu}eren,  ghenaemt 
Bertolemuys  de  Haese;  den  peelere  Jan  Austrate,  ende  de 
metere  de  wuyedue  van  Pieter  de  Haese,  de  aude. 

Ter  heeren  Gols  is  gheboren  min  vicrde  kint  (Gillis)  savons 
ten  X  hueren,  den  M  november  IG35;  den  pieler,  heer  pacs- 
slooer  [sic]  van  Rousbeke,  Gyels  van  Brakele,  ende  de  metere 
Maelen. 

Ter  heeren  Goots  is  gheboren  Jenneken  min  vyfle  ciendt, 
den  26  apriel  1658;  den  peetere,  Paesschyer  Boessuyt,  ende 
de  metere  Jenneken. 

Ter  heeren  Gools  is  gheboren  min  sestc  kint,  ghenaemt 
Bertholemuis  de  Hase,  den  x*"  mcye  (1641)  acvons  ten 
xj  huyeren  en  aelf;  den  peetere,  Lievinnus  van  Poecke,  /'" 
Marlins;  de  metere,  Gyelinje  Austraete. 

(l)  Les  mots  entre  parenthèses  sont  en  marge. 


(  11 


IV. 


Extrait  du  livre  manuel  de  Jean  de  Hase,  fils  de  GuiUmime, 
relatant  sa  naissance,  son  mariage,  la  mort  de  son  père  el 
la  naissance  de  ses  dix  enfants,  le  tout  de  1574  à  4655, 

Copie  îtijt  een  boecxken  bentslendê 
onder  S\  ...  de  Suttchb, 
appotekaris,  woonende  in  de 
Suijersteke ,  waerin  staet  al» 
volght. 

Dit  boecxken  hehoort  toe  Jan  d'Hase. 

Dcn  eerslcn  van  oclober  i  574  wicrt  glicborcii  Huns  d'Hask, 
fs.  Willems,  op  sent  Lucas  dagh,  tcp  clockc  clfvc,  in  de  naclil  ; 
de  peler  was  Jan  van  Dale,  eiide  mclcr  was  Griete  Moue: 
lereeren  Godlscndc  ter  zielen  salicheyl. 

Myncn  vaedcr  Guillame  de  Haese  es  dese  werell  gepai»sec*rl 
den  iO  april  1595,  ter  saeligher  mcmorie 

Ick,  Jan  d'Hase,  ben  getraul  met  Joanne  van  den  Bundeue, 
de  docblcr  van  Niclaijs  van  den  Bundere  fs.  NiclaijSy  dcn 
10  oclober  1595,  ter  sahgber  mcmorie. 

Joanne  van  den  Bundere,  myne  huysvrau,  es  glielcgticii 
van  een  docbler,  den  2  maert  1598,  omirent  de  alf  hiierc  \nii 
xij,  in  der  nacbt;  den  peter,  Niclays  van  den  Bundere,  ciidc 
de  meter  Joosynten  Bâte,  weduwe  van  Gljllame  d'Hasb,  Icp 
sab'gber  memorie;  den  naeme  van  den  kinde,  Josijne. 

Joanne,  myn  buysvrauwe,  die  es  gbelcgbcn  van  ccn  dodilcr, 
den  8  oclober  1600,  in  den  morgbenstonf,  len  vicr  huerrn; 
haer  peler,  Lievin  Stevaert,  ende  mclcr  Josijne  Dullaert, 
de  buysvrauwe  van  den  Bundere  1er  sab'ghe  njemorij;  *U'^i* 


(  272  ) 

dochter  es  ghepasseert  den  25  december  1618  ter  salighe 
mcmoric;  den  naeine  van  dcn  kinde,  Janneken. 

Hans  d'Hase  es  ghcwordcn  religieus  int  clooslcr  van  de 
Carmclijten  Discalsis  ioi  Dowaij ,  tn^c  es  gheclecl,  dcn  25]ulij 
1620,  op  s' Jacobs  dagh,  ende  es  glieprofest  tôt  Brussel  den 
\  augusty  1621  ;  synen  nacme  es  f rater  Patricius  à  S'*  Anna; 
van  dacr  es  gaen  wooncn  tôt  Ceulen,  van  daer  gaen  woonen 
te  y  Omair,  van  daer  gheconimcn  tôt  Brugghe^  ende  helpen 
fondcren  het  cloosler,  ende  aldaer  hem  bcghevcn  in  de  peste 
den  tijt  van  drij  jaeren  ende  vier  maenden,  uyt  de  peste 
glucommen  sijnde,  is  gbccoren  prior  tôt  Brugghe^  van  daer 
is  gbccoren  prior  tôt  Loven  voor  ses  jaeren;  alsdan  wederghe- 
commen  tôt  Brugghe,  es  daer  aen  hem  ghecommen  van 
Roomen  een  commissie  om  te  trccken  naer  lerlanl,  ende 
ghevisileert  de  cloosters;  van  wacr  is  ghecommen  naer 
Ghemlty  ende  van  dacr  ghetrocken  naer  Ipre^  alwacr  by  beeft 
bcgbinncn  te  maceken  cen  clooslcr  ende  drij  jaeren  geweest 
prior;  int  gencrael  cappittcl  fol  Rîjssel,  is  ghecoscn  le  gaen  met 
dcn  provinciael  naer  Roomen j  ende  aldaer  int  gencrael  cap- 
pitlcl  gecosen  De/ùiitor  van  Bourgoignen,  den  19  mcye  1653 
verlrocken  naer  bct  sclve  landt. 

Jounne  vax  den  Bundere,  myne  buysvrau,  es  gbelegben  den 
5  macrte  1602  ten  Iwee  buercn  naer  noene,  van  cencn  sone; 
syncn  naeme,  Jan;  dcn  peter,  31'  Lieven  Biebaut,  endemeter 
Afaileleene  Beerengiers,  ter  salighe  mcmoric. 

Joannewîi  den  Bundere,  mijn  buysvrau,  es  gelegen  van  een 
jongbe  docbtcr  den  26  april  1605,  naer  den  noen,  voor  den 
5  buercn;  hacr  peler,  Fransois  Boschman,  ende  hacrc  mêler 
Barbet,  de  buysvrauwe  van  M'  Louys  Piersens;  den  naeme 
van  den  kinde,  Babeken. 

Dcse  es  gbelraut  met  Z)omm/cM5  Hebberecht,  den  21  no- 
vcmbcr  1625,  ende  beeft  dacrby  cencn  sone  geliadt,  genacmt 
Jan  IIebberecht;  Dominicus  es  ovcrlcden. 

Barbel  es  gelraut  met  Fransois  Audenroggue,  ende  es  over- 


(  273  ) 

leden    in    december    iC51,   code    Iieefl   achlerghelaclrn    toi 
C  kindercn. 

Piçter  d'Hase  es  gciraui  met  Calelijne  Van  Melle  ,  den 
13  januarij  4050. 

Joanne  van  den  Bundere,  uiyn  huysvrauwc,  es  gelrgeri  van 
cencn  sonc  den  20  novembre  4608,  (en  ccn  liucren  nacr 
noenc;  den  peler,  Pieler  Van  Cothem,  ende  de  mêler  d'kuys- 
vrau  van  Lieven  Leeus;  den  naeme  van  den  kinde  es  Pieler, 

Joanne  van  den  Bundeke,  myn  buysvrauwc,  is  gelegcn  vtn 
eenen  sonc  den  28  december  4  610,  ten  6  huercn  nacr  noene; 
den  peler,  Jacob  Van  Loo,  f*  Lievens,  ende  dé  meter,  de  huy»- 
vrauvve  van  Lucas  Dêynoot;  den  naeme  van  den  kindf, 
Jaecques,  gcslorven  den  9  april  4611. 

Lucas  d'Hase  es  verlrocken  met  den  Cornel  Gilles  d  IIam 
nacr  Duytslanl,  ôcn  4  april  4632. 

In  bel  jacr  4658  is  hy  gcworden  eapileyn  van  ccne  compa- 
gnie curasiers  onder  grave  van  Slycke,  is  geschotcn  voor 
Turin  ende  gheslorven  den  derden  dagh  daernaer  hinnen 
Aslij  in  Jlaiien,  den  25junij  lOiO. 

Janneken  van  den  Bundere,  myn  huysvrau,  is  glicleglicn 
van  eencn  sone  den  44  scj)tembcr  4612,  op  eenen  vrydagh, 
onlrent  len  alf  bucr  ibienen;  den  naeme  van  den  kinde, 
Lucas  d'Hase;  den  peler,  Lucas  Deynoot,  ende  de  mêler 
Mijnfjen,  d'buysvrauwe  van  Gtilis  de  Nayeiie. 

Myn  luiysvrauwe  die  is  gbelegbcn  van  eenen  sone  den  ii 
december  4  614,  ende  is  gcnaemt  Jaecques;  den  peter, 
Jaecques  de  Blieck;  ende  de  mêler,  joncvrau  Dullaert;  en 
qiiaerl  voor  alf  negcn  in  den  avonl  isl  overleden. 

Janneken,  myn  buysvrau,  die  is  geleghen  van  ccnc  dochlf r 
den  4  macrle  4617,  in  den  nacbl,  quaert  nacr  den  H  huercn; 
den  peler,  Franchois  Bosciiman,  f»  Frans\  ende  de  mclrr, 
Claerken  Van  Melle,  d'buysvrauwe  \m  AP  AnthoneWàS  dm 
Kerckiiove,  op  eenen  woensdagb;  den  naerae  van  den  kinde, 
Claerken, 

Tome  ji%  6">*  séhie.  *** 


(  274  ) 

Dese  dochter  is  geworden  religieuse  in  liet  cloostcr  van 
Oost'Ekeloo,  ende  glieprofesl  den  ..meye  1054. 

Au  doSi  d'vne  autre  main  :  Joanne  van  den  Bundere,  huys- 
vrau  van  Jan  d'Hase,  baer  moeder  was  de  dochter  van  Ed'"' 
lieere  Jean  Féron. 


De  waepen  van  Féron  is,  den  gront  blau,  eene  alve  maene 
wit,  drij  gaude  slerren.  y 

Le  seigneur  Jean  Féron  est  le  premier  esquier  de  le  ducq 
Charles  de  Bourgoigne,  sa  compagne,  mademoiselle  Joanne 
d'Aubenton;  ils  ont  eu  trois  enfants,  deux  filles  et  un  fils  qui  a 
esté  allez  à  la  maison  d'UvTENHOVE. 


Fondation  d'anniversaire  et  concession  de  sépulture  en  l'église 
Saint-Michel,  à  Gand,  pour  la  femme  de  Barthélemi  de 

Haese. 

2  octobre  1628. 

Ontfaen  by  my  onderschreven,  ontfangher  van  de  Kercke 
van  Sinte  Michiels,  van  Mynheer  den  pasteur  Breydels,  de 
somme  van  acht  ponden  grooten  over  de  fondalie,  dese  kercke 
ghejont  by  Joosyne  Diiuusaeut,  huisvrauwe  van  Bertholomeus 
d'Haese,  oem  daermede  te  coopen  eene  rente  van  thien  schcl- 
lynghen  grooten  tsjaers  tôt  een  jaergbetyde,  daermede  dat 
hem  gheconsenteert  es  te  legghen  eenen  zaerk.  Toorconden, 
desen  ij«"  octobre  XWV  acht  en  twinticb. 

HOORN. 

Au  dos  :  Quittancie  van  het  besetlen  van  een  jaergetyde 
van  Berth*  de  Haese. 


(  275  ) 


VI 


Dalle  tumulaire,  en  'pierre  bleue,  de  Barihélemi  de  Hase  tt 
de  ses  deux  femmes^  en  l'église  Suint-Michel^  à  Gand, 
{4627-1679). 

Ter  ccrc  Godls 
cnde    gcdynckcnesse    van 
Bertolomeus  de  hase, 
F*   Heyndcricx,  overlcdeii 

den  25  february  I6i8, 

Alsmedc  Joosyne  DussAEnr, 

syne  huysvrauwc,  ovcrledcn 

den  23  deceraber  1627; 

Ende  Marie  HAUSTRATE, 

f°  Adriaens,  syne  Iweede  huysvrauwc, 

overl.  den  43  T**"  1679;  ende  hebbcn 

alhier  gefondeert  Iwce  eeuwighe 

jaergclyden. 

Bidt  voor  de  zielen. 

Inscriptions  funéraires  de  la  Flandre 
orientale  (Église  S»-Michcl,  k  G«nd), 
1869,  |).  200,  n»  175. 


(  276  ) 


VII. 


Concession  de  sépulture  en  Vèglise  Saint- Nicolas  à  Gand, 
à  Luc  DE  Hase,  pour  lui  et  ses  descendants. 

12  mar,  1676. 

Kennelijck  sij  allcn  liedcn  dat  dcn  Hccre  Pasteur  endc 
Kerckmeesters  van  S''  Niclaes  kerke  tôt  Gendt  gcaccordcert 
hebben ,  zoo  sij  doen  by  desen,  aan  d'hecr  Lucas  d'ITaze,  voor 
liem  en  de  sync  nacrkommers,  vry  sépulture  in  der  cboor, 
aan  den  trap  van  bet  presbyterium,  ter  recbter  handl  van  het 
gemels  graf  van  dcn  béer  cerw.  Hecrc  George  Bernaghb, 
wijlcnt  Proost  der  collégiale  kercke  van  S.  Pbaraïldis  lot 
St.  Niclaes.  (Daerin  begrepen  bel  Icggen  van  de  sarck)  (I).  In 
consideralie  van  wclcke  by  toi  proITijlc  van  de  voornocmde 
kercke  belofl  te  betaelen  de  somme  van  ses  en  Iwintich  ponden 
grooten.  ïoorconden,  desen  xij  van  mecrt  1670. 

R.  NoTTiNGHAM,  pastor  5''  Nicolaï. 
P.  Billet.       A.  van  Hoobuouck-Aspere.       Jacques  Coornaert. 
P.  Coene. 

Ontfaen  den  inboudt  deser,  te  wetcn  26  ponden  grooten, 
Date  als  vooren,  R.  Nottingham,  pastor  5*"  Nicolaï. 

Au  dos  :  Coopbrief  ende  quittancie  van  eene  vrije  sépulture 
in  de  kercke  van  S^  Nicolaes, 


(1)  Les  mots  entre  parenthèses  sont  en  marge. 


(  ni  ) 

VIII. 

Dalle  tumiilaire,  en  marbre  blancy  en  l'église  5ai'nl>iV<eo* 
las,  à  Garni j  de  Luc  de  Hase,  échevin  de  Gand,  de  sa  femme 
Marie  Steyns,  de  ses  six  enfants  et  de  sa  belle- fille,  Justine 
WiLLEMS,  morte  en  4723- 

D.     0.     M. 

Vryc  sépulture 

van  d'heer  Lucas  n'HAESE, 

Schcpcnen  van  beyde  de  bancken 

deser  Stede,  arin-  ende  kerckmeester  deser 

Prochie,  overl.  don  I*"  sepleinber  1702; 

Ende  Jo«  Marie -Joanne  SÏEYNS, 

syne  huysvr.,  overl.  den  4*"  deccmber  1680; 

die  tsamen  gheprocr  :  hebben 

ses  sonen  : 

JÀcoBus,  overl.  den  19  oclober  1668; 

Joannes  Bernard*,  overl.  23  jan'^  1748; 

RoBERTus  Joseph',  overl.  12  seplember  1675; 

Jacobus  Aloïsius,  overl.  26  oclober  1730; 

Matiieus  Lucas,  overl.  15  inaerle  1725; 

Lucas  Joannes,  overl.  13  february  1740; 

Ende  Jo«  Justina  Theresia  WILLEMS, 

buysvr.  van  voornoemden  Joannes  Beniardus, 

overl.  den  11  mcye  1723. 

R.     L     P. 

Inscriptions  funéraires  de  ta  Fiatulre 
orientale  (Église  S'-Nicolas,  k  Gaod)» 
1869,  p.  125,  nMI). 


{  278  ) 

IX. 

Gilles  DE  Hase,  régisseur  des  biens  du  seigneur  d'Etichove, 
signe  des  billets  relatifs  à  l'administration  de  ses  pro- 
priétés (i). 

22  janvier  el  25  mars  1672. 

Myn  heere  van  Ethecove.  Ick  beii  U  hccdelhcyt  schryvende 
hoe  dat  op  den  bosch  van  Mynheere,  van  den  bomen  by  U 
heedelheyt  vercocht  jegens  fsack  de  Merlyer  ende  Gillis 
Spelers,  endc  dat  met  bet  vallen  van  den  lesten  boom  heeft 
oraverre  gevallen  een  cleyn  bomke  competerendc  Mynheere 
van  Ethecove,  ende  Jan  Pot  bet  de  adverlentye  gedaen  aen 
Isack,  uwen  kenecbt,  ende  aen  myn,  ende  en  bebbe  niet 
gelaeten  van  U  edelhcyl  over  le  scbryvcn.  Ende  int  Mynbccrc 
is  gelyeven  sal  de  moyte  le  nemen  van  een  rcgeiken  anlworde 
te  sebryven  ofle  Isack,  uwen  kcncclit,  soude  met  den  wagen 
lot  binnen  bet  castel  baelen,  want  by  ongbeluyck  is  gbevallen 
hetselve  bomkc  met  meer  op  dit  pas.  Uut  Ethecove,  desen 
xxij  januarij  i672. 

Au  dos  :  Desen  bryf  sal  men  bestellen  aen  edel  ende  wel- 
dieb  bcere  Mynheere  van  Ethecove,  wesende  tôt  Gent,  lot 
Mynheere  den  Hoochballuy. 

CAto,  cito.  —  Franco, 

Gillis  DE  Haese  kent  onlfaen  ibebben  van  greffier  van 
Ethecove  de  somme  van  xxiiij  ib.  gr.  ter  cause  van  belgoene 
hem  bejont  by  den  heere  van  Ethecove  van  het  stecken  van 
den  len  jaere  1671    Torconden,  desen  xxV"  merle  1072. 

G.  DE  Haese. 
1672. 


(i)  Ces  deux  pièces,  de  la  même  main,  m'ont  été  communiquées 
par  M.  Ferd.  van  dek  Haeghen,  bibliothécaire  de  l'Université  de 
Gand. 


(  279  ) 


X. 

Les  DE  Hase  dans  la  Gilde  Sainl- Antoine,  à  Gand, 
de  i 598  à  1676. 

F.  VAN  DER  Haeghen,  GUde  Sinl-Anlone  (1867),  l.  Il, 

1598  (17  dccember).  Jan  d'Aze,  F*  Gnillamf.,  \  s  gr., 

exempt  van  dry  jaren;  diende  anno  1603,  1604, 

1014,1622 

1607.  Berlkolomeus  d'Hase,  F*  ffeyndrickx,  Stcdeglata- 

maecker,  x  sch.   gr.;  diende  anno    1613,  1622; 

Suivit  1610  an  Claissone,  in  sinen  levene  (1)     .     .      6i 
\Q\0.  Uxor  BiTthelmeeus  d'Hase,  Joossijnken  Dusaert 

(Giildezusler) 259 

1610. /o««He  VAN  UEN  BuNDERE,  huvsvrauwc  van  Jan 

d'Hase,  v  s.  gr.  (id.)    .     .     .  " 258 

1612.  Zfli/re«//is  d'Hase,  F»  P/efe/*s,  iiij  guldcns    .     .     .     160 
\Q\^.  Pieler   d'Hase,    P    Pielcrs.   xx   sch.    Overleden 

insoufTisant .  482 

1614.  7ooss?)'rt/^m  d'Hase,  P/a/îs,  X  s.  gr  .     ...     261 
1 61 7.  Jan  d'Hase,  F'  Jans,  x  sch.  gr.  Is  ghegaen  inl  cloos- 

tcre,  ende  gheprofest,  dus  niel 120 

1628  Franchois  d'Hase,  P  Franchois,  xx  sch.     ...      80 
1629.  Paes.sr/i/er  d'Hase,    F'    Jooris,    Donckersleghc. 

Obiit  1676 «85 

1034  (24  deeember).  yac^wes  d'Hase,  F' Jci/i.s  .     ...     127 
1 634-60  (?)  I/eu m  d'Haese,  F'  Frans,  knechl  van  den 

heerc  van  Maldcgliem,  x  s.  gr.     .         ....     164 

1673  (26  juni).  D'heer  Lucas  dHaese,  F*  Berthelineus, 

Coorleye,  hoofman  van  de  Meercheniers,  x  sch., 

X  jaeren  vrij «W 

1655. /o'  Frans  Bretelli,  F»  Jo'  Andries,  iij  pondcn 
groolen;  solvit  (1)  aen  den  Deken  Van  der  Hagcn 
1070 5* 


(i)  11  s'agit  du  payement  de  la  dette  mortuaire. 


(  280  ) 


XI. 

Diplôme  iV avocat  au  Conseil  de  Flandre  de  Luc- Jean  de  Hase. 

!3  oc  lober  1098. 

Meesler  Lucas  Joannes  (/'Haesr,  Licenliaet  in  beyde  derccli- 
ten  gheproinoveert  in  de  Univcrsiteijt  van  Leuven,  comparc- 
rende  voor  de  Président  ende  Raedtsiieden  'sConijncx  van 
Castillien,  van  Léon,  van  Arragon,  etc.,  Grave  van  Ylaende- 
ren,  etc.,  gheordonncert  in  Vlacnderen,  naerdien  liij  glicpre- 
sentcert  hadde  sijne  Jetleren  van  promotie  (I),  was  bij  den 
Hove  ontfaen  ende  i-lieadmitlcert,  onlfanglicn  ende  adniitle- 
ren  hem  bij  desen  als  Advocaet,  omme  le  posluleren  in  dcn 
voorn.  Raede.  Diesvoighens  heeft  ghedaen  den  behoorlijcken 
eedt  in  handen  van  Mher  Aidhoine  van  dei;  Piet,  Rudder, 
heere  van  Weghewalle,  etc.,  Président  van  desen  Hove,  bclo- 
vendc  de  parlijen,  diet  aen  hem  begheiren  sullen,  wel  ende 
ghetrauwehjck  te  dienen,  l'onderiiauden  ende  observeren,  soo 
wel  d'ordonnantien  's  Conijncx  als  d'instruetie  van  den  voorn. 
Raede,  ende  vooris  al  le  doen  dat  een  goet  ende  ghetrauw 
Advocaet  postniant  van  den  selven  Raede  schuldieh  is  ende 
behoort  te  doen.  Ghedaen  in  de  Camer  van  den  voorseijden 
Raede,  lot  Ghendt,  den  tweeden  oclober  XV!*^  achtentneghen- 
lich. 

J.    VAiV    OVERWAELE, 

Parchemin.  —  Sceau  de  Flandre. 


(I)  Le  diplôme  imprime  et  scellé  de  rUnivcrsitd  de  Louvain,  du 
!23  septembre  1698,  existe  également  dans  les  archives  de  la  famille. 


,  281  ) 

XII. 

Extraits  de  registres  de  baptêmes  et  décès,  diaprés  des  copte* 
anciennes. 

Ex  tracta  ex  Registro  haptizatoruiii 
calhcdralis  cccicsiae  Sancli  Ba- 
voiiis  Gandavi ,  ubi  inter  alin 
habentur  sequcntia  (1)  : 

27  septembris  -1625;  baptisatus  est 

(1)  FranciscuSi  filius  Guiiiehni  de  Habsb  tt  Margareh 
Saleer.  Sus  :  Franciscus  Bosman  et  Margarete  Saler, 

47  inartij  I62C  :  codem  die  baplisala  est 
(a)  JacobUf  filia  Servasti  de  Haese  et  Culharinae  Saxoeh!* 
Sus  :  Joanncs  van  den  Moortele  et  Jacoba  de  Haese. 

29  seplcmbris  162G:  baptisatus  est 
Ludovicus,  filins  Nicolaï  de  Haese  et  Elisahet  Vam  Burh. 
Sus  :  Ludovicus  de  Haese  et  Anna  Bruijneets. 

9  aprilis  1G27  :  baplisala  est 
Anna,  filia  Judoci  de  Haese  et  Catliarinae  Simobîis.  Sus  : 
Jacobus  Simoens  et  d"  Anna  Fransman. 

4  marlij  1628  :  baptisatus  est 

(2)  Joaclnmiis,  filius  Guilielmi  de  Haese  et  Margarele 
de  Saleere.  Sus  :  Joacbimus  de  Zaleere  et  d''  Joaiina  Francise» 
de  Anthonede. 

2G  novembris  1G28  :  eodem  die  baptisafa  est 
(6)  Maria,  filia  Servatus  de  Haesb  et  Catharinae  Sa?ider*. 
Sus  :  Vincenlius  de  Haese  et  Maria  Lainmens. 


(I,  Cette  pièce,  délivrée  en  IG99,  est  de  la  même  main  que  Im 
pièces  C,  I,  II,  IV  et  le  grand  crayon  généalogique. 


(  282  ) 

1630: 

(3)  Michaëlj  fdius  Guilielmi  de  Haese  et  Margarelcç 
DEZALEHjUXoris  cjus,  natus  quai-tâ  aprilis  circa  sextam  vesperi, 
baptisatus  verô  est  quintâ  aprilis;  suscep.  Michel  Bosman, 
Andriana  Van  Corheeck. 

dG52  : 

(c)  AnnUf  filia  Servasii  de  Haese  et  Catharinae  Sanders, 
nata  est  A^  aprilis,  horâ  8*,  et  baptizala  codem  ;  suseeplores  : 
Gulielmus  Vijncke  et  Anna  Cammart. 

1032: 

(4)  Calhurina  Theresia,  filia  Guilielmi  de  Haese  et  Marga- 
retae  de  Sadeleere,  nata  fuit  î20  aprilis,  vesperi  circà  horam 
quinlam,  et  baptisata  est  22  ejusdem;  suscept.  Franciscus 
Bosman,  filius  Francisci,  et  domina  Catharina  de  Sadeleere. 

1634: 

(d)  Joanna,  filia  Servatii  de  Haese  et  Margaretœ  Van 
Lerberghe,  nata  esl  2*  februarij,  horâ  1*,  nocte,  et  baptisata 
eodem;  suseeplores,  Judocus  Colpaert  et  Joanna  Van  Ler- 
berghe. 

1634:         é 

Servatiits,  filius  Joannis  Van  den  Moortel  et  Jacobe 
DE  Haese,  natus  est  10*  februarij,  manê,  horâ  2*,  et  baptisatus 
12"  ejusdem;  susceptores,  Servatius  de  Haese  et  Joanna  de 
Haese. 

1635: 

(5)  Maria,  filia  Guiliellimi  de  Haese  et  Mariae  Stockman, 
nata  fuit  terciâ  oetobris,  vesperi  circà  deciraam  et  baptisata 
quintâ  ejusdem;  susceptores,  Adolfus  Stockman  et  Maria 
Beyhens. 


(  283  ) 

1635  : 

(e)  Martinet,  filia  Servutii  de  Haese  et  Margaretae  Vax 
Leuberghe,  nala  fuit  dccimâ  ociobris,  circa  diei  médium 
duodccimœ,  et  baplisala  undeciiiià  cjusdem;  susceptores,  Ber- 
iramus  Van  Lerberghe  al  Martiiia  Camtnaert. 

1036: 

(6)  Livmuj  filia  Guilielmi  de  Haese  el  Mariae  Stockman, 
conjugum,  nata  24  dccembris  1656,  horà  circiter  6  inatutinâ; 
baplisala  25  cjusdem;  suscipientcs,  Franciscus  Audenrogghf 
et  Livina  Date. 

Ita  est.  V.  BosscuE,  vice  pastor. 
Concordant   cum    suis    rcspeclivc 

Regislris,  de  vcrbo  ad  verhum; 

quod  attcstor  liée  1 1    septembris 

1 699.  Ond'  J.  Farde,  pastor  Sancti 

Ravonis. 


Extraclum  ex  Regislro  baptismaii 
ccclesiae  parochialis  Divi  Michaëlis 
Gandavensis,  in  quo  inter  alin 
habcntur  quœ  sequunlur  : 

Auguslus  1630. 

1 1 .  LucaSy  I*  Bertholomei  d  Hase  ex  Maria  Haustrate.  Susc. 
M'  Jan  de  la  Porte,  nomine  Litcœ  Flocket  et  Catharina 
de  Keijsere;  natus  liodiè,  iiorâ  duodccimû  noctis. 

Concordat  supràscriplo    Rfgisiro  . 
quod  tester  hâc23*fcbruarij  10.^5. 
Gregoritts  Brbydele,  presbyler 
D.  Micb.  Gand.,  paslor. 


(  284  ) 


Jésus- Maria. 


Anno  Domini  1676,  die  15  junij,  obiit  in  conventu  noslro 
Gandcnsi  F.  F.  Carmelitarum  Discaiccatorum,  omnibus  sancta; 
matris  Ecclesiœ  sacramentis  prcmunitus,  inter  fralrum  suo- 
l'um  orationes,  P.  F.  Palricius  à  S.  Anna,  jubilarius,  œlalis 
siise  anno  73,  professionis  55,  saccrdolii  verô  50,  pro  cnjus 
animaî  refrigerio,  orationiim  vestrarum  suffragia  ex  carilate 
postulamus.  Requiescat  in  pace. 


Jesus-Maria-Benedictus. 

Anno  à  partu  Virgineo  1671,  die  26  scptembris,  in  monas- 
terio  Heverlensi  propè  Lovanium,  omnibus  S  R.  E.  sacramentis 
vite  piemunitus,  ex  hâc  mortali  ad  immorlalcm  migravil  vilam 
perdiicclus  nobis  in  Cbrislo  confrater  ac  reverendus  admoduni 
dominus, 

Dominus  Lucas  de  Haese, 

aetalis  65,  prof.  44,  sac.  58,  qui  absoluto  litteralium  stu- 
diorum  cursu,  fallacis  bujus  sœculi  abborrens  dehcias,  cœles- 
linœ  familiae  adscribi  bumililer  postulavit.  Moribus  5  scicnliâ 
malurus,  variis  Ofliciis  applicatus,  quibus  laudabilitcr  funclus 
est;demùm,  perbienniuni  continua  diarrbeâ  paulalim  exbaUs- 
lus,  aniniam  Creatori  reddidit,  quâpropter  spcramus  cum 
dolorum  acerbitale  et  diurnilate  magni  nuplias  prevenisse; 
verùm,  cum  inscrutabilia  sint  (décréta)  Dei,  omnium  fidelium 
precibus  necnon  sacrificiis  commendamus.  Requiescat  in  Paec. 


(  285  ) 

Exlraclum  ex  Rcgisiro  baptismali 
cxcmpiœ  cothcdralis  crclesi» 
Sancli  Bavonis  Gandavi,  ubi 
habenlur  scqucntia  : 

19*  julii  1700,baptisavi  Joannem  Franciscum  JiWum  doniini 
Joannis  Bernardi  de  Haese  et  doniinœ  Justinœ  Thereêiœ 
WiLLEMS,  conjugum,  nalum  codcm  die  quadranic  posl  ocU- 
vnm  malulinam;  susceptorcs  :  Lycas  Joannes  de  IIabsi  et 
Maria  Joanna  Mestdach.  Signalum  eral  J.  Farde,  pastor. 

Goneordanliam  cum  suo  original!  altestor,    ' 
G.  VAN  Leemputte,  paslop  S"  Bavonis. 

Dalum  Gandœ,  12maii  17:23 


Exlraclum  ex  Regislro  niorluorum 
excmplae  cccicsiœ  callicdrtli» 
S"-Bavonis  Gandavi,  in  quo  ha- 
benlur sequcnlia  : 

16  fcb.  1740  ;  Sepullum  est  in  cryplà  caJavcrR*'  D^'^oan- 
nisLucœ  D'IlAESE,juris  utriusqueLiccnliali,œlalis  suœ  anno  64, 
prœviisexequiissolemnioribus.  Signalum  crat  P.  F.  vm  lluuf, 

paslor. 

Concordat  cum  suo  originali,  quod  allcslor 
hâc  15  7»""  1756.  P.  l.  IIebbelihck, 
vice  p.  S"  Bavonis, 


(  !28G  ; 

Exlractum  è  Registio  morluorum 
ecclesiee  collcgiatœ  ac  parochialis 
S"  Pliaraïldis  ad  Divum  Nicolauni, 
Gandavi,  in  quo  habentur  se- 
quentia  : 

4767,  julius    il*:  Sepulta   est  in   Ecclesiâ  \y^^  Catharina 
Teresia,  fîfia  D"'  Joannis  de  Haese. 

Signalum  crat  à  me  infràscripto, 
qui  et  concordanliam  cum  prîB- 
fato  l^egistpo  attester,  hâc  7*  julij 
1770. 

F.  DE  LE  BuLCKE,  past  ct  cap.  S" 
Pharaïldis  ad  Divum  Nicolaum,  Gand». 


Jesijs-Maria-Bernardus. 

Die  dS*  Januarii  1777,  obiit  Gandavi,  in  monaslerio  O.M.  de 
Baudeloo,  Ordinis  Cisterciensis,  omnibus Sanclœ  Matris  Ecclc- 
siae  sacraraentis  munitus, 

Revcrcndus  Dominus 

JosEPHus  DE  Haese, 

quondam  paler  in  Hagâ,  OEconomus  Abbaliœ,  deinde  Prior,  ac 
Conventûs  senior; 

Anno  aetalis  suae  74**,  professionis  49",  sacerdotalis  digni- 
talis  47*»,  pro  cujus  animœ  refrigerio  vestras  precamur  ora- 
tiones  et  sacrificiorum  suffragia  ex  charitale,  et  orabimus  pro 
vcslris.  Requiescat  in  Pace. 

Archives  de  la  famille. 
Carie  imprimée. 


Généalogie  db  la  famille 
DE  HAESE. 


Crayon  généalogique  de  la  fami] 


Nicoij 
Laet  3  kinderen  achter,  v 
de  révolte  int  jaer  156 1 
sijn  ten  tyde  van  Ducq  \ 


Adriaen  de  Haese 
heeft  gewoont  in  Ooslende 
ten  jaere  io80,  hebbende 
naergelaeten  twee  sonen, 
alwaer  aile  de  boeken  ende 
pampieren  verbrant  ende 
verdeslruweert  sijn. 


Frans  DE  Haese 

traut 
Marie  van  Weste  | 
hceft  dese  kinderen 


Hubert 

t 


1.  Jacob  DE  Haese 

traut  met 
Catharine  Veltebs. 

2.  Nicodemus  DE  Haese 

traut  met 
Anna  Velters. 


i.      Anna  de  Haese, 

2.  Nicodemim  de  Haese, 

3.  Catharina  De  Haese, 
traut  met  heer  Kimpe,  dese 

dry  kinderen  : 

Deere  de  vader  van  den  tes- 
tateur in  syn  leven  Raets- 
heer  van  het  Hof  tôt  's  Gra- 
venhaghe 

Item,  nu  geene  voornamen 
can  men  vernemen,  aochte 
niets  van  hunnc  verdere 
descendenlen. 


Guillaume  DE  Haese 

traut 

Passchyne  Herrengiers, 

daernaer 

Joosyne  Baete, 

traut  Fi'a7is  Bosman  4574 

traut  1576. 


Hans  en  Grietken, 
geboren  i574. 


Guillame  de  Haese 

traut 
Margriete  Saeleer 

in  2*  vrauwe 
Marie  Stockman 

Fransis  DE  Haese. 


Joosyniien 

ende 
Lievyntien. 


Maria  DE  Haese 
traut  met 
heer  Ros. 


Livyntien  de  Haese 

traut 

Joos  Hergots, 

laetende  achter 

4  kinders. 


(1)  Ce  fragment  a  vraisemblablement  servi  à  él 
à  La  Haye;  nous  avons  vu  que  le  premier  degré 


Il  ommencement  du  XVIIP  siècle  (1). 


door 
iruweert 


Hendrick  DE  Haese, 
achlergelaeten  3  kinderen,  te  weten  Bartholomeus,  Franchoi»  ende  l»ieler  de 


IDE  Haese 
iryf  kinderen, 


Fransies  de  Haese, 
heeft  achlergelaeten  een  dochter  Marie, 
dewelcke  oock  kinderen  achter  gelae- 
ten  heeft 


Gillis 
priester. 


Bartholomeus 
is  cathuyser 


Isabella  en  Joanna 


PU  ter  DE  Baisi, 

heefl  achlergelaeieo  dry 
te  weten  ; 


den  Generael 
Gillis  DE  Haese 
is  gestorven  in  Dal- 
matien 4658  naer 
de  doot  van  sjne 
dochter. 


Jacquelyne 
beeit  getnnt 

L»RavC8TITI, 

colonel. 


ta.nii. 


famille  à  la  succession  d'un  testateur  (Kimpe?),  fils  d'un  conseiller  de  U  Cow 

N    it    I' 

pu  vérifier  les  autres  de  la  branche  d'Ostende. 


Ci-après  la  généalogie  aulhenlique,  vérifiée  sur  pièces. 


(  287  ; 

Généalogie  de  la  famillb 
DE  HAESE  (i). 

Armes  :  De  sable  à  trois  gerbes  d'épis  d'or,  posées  2  ell. 

Le  général  Gilles  de  Hase  aurait,  d'après  une  Dde 
manuscrite  du  XVII I"  siècle  et  d'après  son  portrait  de  cette 
époque,  obtenu  du  Sénat  de  Venise  augmentation  de  ses 
armoiries  par  l'adjonction  d'un  chef  cousu  d'or  au  lion 
issant  de  gueules  et  d'une  bande  d'argent. 

Son  cachet  portait  un  écu  au  lièvre  conrani,  timbré  d'un 
heaume  et  de  lambrequins. 

Cette  famille  semble  originaire  des  villages  situés  à  l'est 
de  Gand.  Dès  1496,  nous  voyons  un  Jacques  de  Hase, 
fils  de  Jean,  échevin  de  l'abbaye  Saint-Pierre,  à  Destelbef' 
gen,  sceller  un  acte  de  sa  juridiction  d'un  cachet  avec  ses 
armoiries,  soutenues  par  un  ange,  l'écu  portant  un  lièvre 
courant^  ce  qui  est  le  même  blason  que  celui  de  notre 
général  (2).  Le  15  janvier  1575  (v.  s.),  un  Gilles  de  IJasb, 
fils  de  Barlhélemif  et  sa  femme  Marguerite  van  Uesschb, 
cèdent  une  rente  de  50  escalins  de  gros  sur  une  pièce  df 
terre  à  Laerne,  pour  une  fondation  (5). 


I 


(1  )  Je  dois  cgalemciU  la  communication  de  celle  pièce  en  rouleau 
n  l'obligeance  de  mon  parent,  M.  Ciiarles  db  Seille.  Je  l'ai  vérifiée 
et  complélce  sur  les  actes  de  l'clal  civil  cl  les  clals  de  bien»  aai 
Arcbives  de  Gand. 

(2)  Arcbives  de  rÉvêché  à  Gand  (carton  U,  n»  i40,  fond*  dr» 
Chartreux).  La  légende  du  cachet  porte  :  Jacop  de  llazt,  F.Joms. 

(3)  Archives  des  Hospices  civils  de  Gand  {Béguinage,  n-  331»  . 
B«"  BÉTiiL'NE,  Cartnlairc  de  S^'- Elisabeth,  p.  234. 


(  288  ) 
La  similitude  des  armoiries  du  premier  et  des  prénoms 
du  second  paraît  indiquer  une  origine  commune  ou  une 

parenté.  I| 

La  généalogie  authentique  de  celle  famille  remonle  à  : 

\.  Liévin  (1)  de  Hase,  mentionné  comme  père  ûa  Henri 
dans  un  acte  de  1369  aux  archives  de  Gand.  (Registre  159, 
\f\\,Clminsboeklh  f«310v°.) 

Un  Liévin  Daese,  fils  cV Adrien,  figure  en  1577  au 
Registre  des  merciers,  avec  Jea/i  de  Iîaese,  fils  de  Georges, 
el  Antoine  de  Haese,  fils  de  Daniel.  —  II  y  a  une  lacune 
de  1575  à  1584. —  Luc  de  Haese, /«/s  de  Barihélemi^  y 
figure  en  1 671  et  -76  (f"^  U  v"  55  el  82-85). 

Il  fut  père  de  : 

i"  Henri,   auteur  de  la   première  branche  qui   suit: 

2**  Guillaume,  auteur  de  la  seconde  branche,  qui  suit 
après  la  descendance  masculine  de  son  frère  (2). 

Première  branche. 

M.  Henri  de  Hase,  pro[)riétaire,  dès  1566,  d'une  double 
maison  située  à  Gand,  quai  des  Récollets,  au  coin  du  pont 
du  Jugement  {Cnypgalbriigghe),  avec  terrain  ayant  appar- 
tenu à  Jean  Toebast,  payant  5  la  Ville  un  cens  de  o  esca- 
Iins4  gros  par  an;  il  greva  ses  maisons,  de  1573  à  -79,  au 


(1)  Et  non  Nicolas j  comme  le  renseigne  le  fragment  généalogique 
publié  plus  haut.  L'état  civil  de  Gand  mentionne  un  Nicolas,  fils  de 
Nicolas,  né  et  baptisé  à  Téglisc  S'-Nicolas,  le  5  mars  1585:  parrain, 
Nicolas  Arents;  marraine,  Anne  de  Jacgher. 

(2)  Le  point  d'attache  de  cette  branche  n'est  jusqu'ores  pas  prouvé; 
mais  la  parenté  est  établie  par  les  relations  avec  les  membres  de  la 
branche  aînée. 


(  289  , 
profil  de  divers  créanciers  (1).  H  épousa  J ossine  Gozjhms, 
fille  de  François  et  d'Elisabeth  Bruys.  Il  était  ainsi  allié  à 
plusieurs  anciennes  familles  patriciennes  de  Gand  :  les 
DE  Keysere,  Parmentier,  etc. 

ils  eurent  au  moins  trois  lils  : 

1"  Pierre,  qui  suit  ; 

2'  Barlliélemi,  auteur  du  premier  rameau,  qui  suit 
après  la  descendance  de  son  frère; 

3"  François,  auleur  du  second  rameau,  qui  suit. 

m.  Pierre  de  Hase,  propriétaire  des  maisons  de  son 
père,  dont  il  vendit  Tune,  le  23  février  1593,  à  Lambert 
Van  der  Aeghen  (2);  acquéreur,  le  11  lévrier  1591,  d'une 
maison  située  à  Gand,  rue  des  Selliers  (Bre//de/s/c^/ie,)ayanl 
appartenu  à  la  veuve  de  George  van  Redichove  (5);  il 
donna  hypothèque  sur  celle  maison  à  divers,  de  1607  k 
1614(4). 

Il  épousa  Anne  d'Amman,  veuve  en  1614,  qui  continua 
à  la  grever  de  1617  à  1621  (5).  Elle  était  morte  avant  le 
6  lévrier  1644,  laissant  à  ses  enfants  encore  une  autre 
maison,  située  à  Gand,  rue  du  Tremble  (Abeelstrale)  (6). 

Ces  époux  eurent,  au  moins,  huit  entants,  tous  baptisés 
en  l'église  Saint-Michel  à  Gand  : 


(1)  Archives  de  la  ville  de  Gaiid  ;  Cheymbocken  (1503;.  Il, 
f"  ÔIO  V»  (série  t5-2,  n°  H),  1582,  lia,  f»  541  (série  I5i.  ii*  U), 
Hcgistre  Ghedcde  (série  5ô0,  f*»  103-4). 

(2)  Cheynshoek,  ir,  f«  555  V  et  1044. 

(■>)  Staetcn,  1590-91  (série  550,  n»  Ul),  f»  I2!2  V.|i3. 

i'i)  A cten  eu  contracter, Ghedeclr,  I ()07-8  (série  333, n-3).  f*  104  f • 

(5)  Ibidem,  f"  647  V". 

(Oj  Ibidem,  f»  1)48,  col.  '2,  el  607  v». 

Tome  ii%  5*""  série.  '^ 


(  WO  ) 
1»  Laurent,  baptisé  le  22  mars  1595;  parrain,  Laurent 
Van  Keesbeke;  marraine,  Catherine  Sa«(//iers;  inscrit  dans 
la  Gilde  des  arquebusiers  de  Saint-Antoine  en  1612,  et 
dans  la  Corporation  des  sculpteurs  {beelclesnidere)en  1619; 
mort  avant  1644; 

2"  Jossine,   le  11   février  1592;    parrain,   Jean    van 
Hoorebeke;  marraine,  Louise  d'Hanens;  et 

3" Henri,  le  7  juin  1594;  parrain, maître  Henri  Malassis; 
marraine,  Elisabeth  Gautliout; 

Tous  les  deux  décédés  avant  1644; 

4*  Gilles,  le  27  octobre  1596;  parrain,  Gilles  de  Clerck ; 
marraine,  Marguerite  van  der  Zype;  il  suit; 

5°  Barbe,  le  17  lévrier  1599;  parrain,  Claude  de  Vos; 
marraine,  Jossine  Goelhals;  et 

6°  Marguerite,  le  \Q  mai  1603;  parrain,  Barthélemi  van 
den  Velde;  marraine,  Marguerite.     ...     ; 

Toutes  deux  décédées  avant  1644; 

7"  Liévine,  le  23  décembre  1604;  parrain,  Jacques 
de  Vos;  marraine,  Liévine  Van  Rruwaen;  qui  suit  après  la 
descendance  de  son  frère  Gilles; 

8°  Jacqueline,  le  10  avril  1608;  parrain  Barthélemi 
de  Haese;  marraine,  Liévine  Beemst,  au  nom  de  Jacqueline 
d'Amman;  elle  suit  après  la  descendance  de  sa  sœur 
Liévine  ; 

9**  Abraham,  (jui  vivait  encore  en  1644. 

IV.  Gilles  de  Hase,  né  à  Gaiid  le  27  octobre  1596, 
engagé  à  27  ans,  vers  1623,  au  service  de  Tempereur 
d'Allemagne,  Alferez  (lieutenant)  à  32  ans,  en  1628,  colo- 
nel, propriétaire  de  1000  fantassins  en  1631,  revient  à  Gand 
où  il  est  parrain,  le  27  août  1631,  d'un  fils  de  son  cousin 
François  de  Hase  au'il  appelle  Gilles;  amène  avec  lui,  le 


(  29i  ) 
4  avril  1632,  son  aulre  cousin,  Luc  de  Hase,  fils  de  Jean, 
(ils  de  Guillaume.  —  Général  -  major  en  1639;  entre  le 
16  oclobre  1645  au  service  de  la  république  de  Veniîie,  et 
est  chargé  dVnrôIer  3,000  fantassins;  esl  nomroéje 
1"  mars  1645,  généralissime  pour  la  guerre  des  Iles 
d'Ionie,  et,  le  31  mars  1650,  gouverneur  général  de  la 
Dalmalie,  où  il  meurt  à  Spalato,  près  deZara,  le  30  oclo- 
bre 1659,  après  une  maladie  de  cinq  jours  (de  la  peste,  de 
la  fièvre  ou  du  poison). 

Anobli  en  1631,  il  avait  été  élevé  à  la  clieNalerie  \ers 
1643,  avec  le  litre  cï Excellence,  et  inscrit  au  Livre  amortit 
Venise)  en  qualité  de  Procuraleiir  de  Saint-Marc  V.n 
Flandre,  il  élait  apfjelé  Messire  (Mher)  dès  104i.  Il 
signait  ses  lettres  Gilli  de  Hase  et  Taisait  usage  du  blason 
armorié  d'un  lièvre  courant,  avec  beauuie  et  lambrequins. 
dans  le  cachet  de  ses  lettres  adressées  à  son  cousin  Luc 
DE  Hase,  de  1650  à  1653.  Son  portrait  envoyé  de  Venise 
d'après  la  tradition,  porte  les  armoiries  de  sa  famille, a\ec 
un  chef  cousu  d'un  lion,  adjonction  accordée  par  la  Répu- 
blique pour  services  éminents  rendus  à  l'État. 

En  1644,  il  était  intervenu  par  procuration  signée  cln-z 
le  notaire  Figolins  à  Venise,  dans  la  vente  de  la  maison 
paternelle  à  Gand,  e(,  en  1650,  dans  la  succession  de  ^a 
cousine  Catherine  de  Keysere.  En  1651,  il  avait  fait  venir 
à  Venise  son  neveu,  pour  l'avancer,  et  y  avait  reçu,  en 
1653,  son  cousin  le  P.  Palricius,  qui  se  rendait  à  Rome. 

Il  avait  épousé,  vers  1625 ,  une  femme  dont  le  nom  esl 
inconnu,  et  qui  élait  remariée,  en  1670,  en  Islrie.  a 
Carenlia  Soprior,  Cnslelafamia,  avec  le  baron  Rosui.'i. 
Il  en  eut  cinq  enfants  : 

1°  Jean  de  Hase,  son  (ils  unique,  mort  de  la  |)este  en 

janvier  1658; 


(  292  )  H 

2°  Anne-Marie,  qui  denfieurail  à  GanJ,  Overschelde, 
en  1638,  sous  la  garde  de  son  oncle  Barthélemi  de  Hase; 
elle  épousa,  vers  1645,  François  de  Bertelli,  fils  de  Mes- 
sire  André,  inscrit  en  1655  dans  la  confrérie  de  Saint- 
Anloine  à  Gand,  propriétaire,  avec  ses  sœurs,  d'une 
brasserie  en  celte  ville,  rue  des  Rémouleurs,  et  des 
biens- fonds  de  Bietshouke  et  ter  Capellen,  à  Tronchiennes; 
tous  deux  moururent  de  la  peste  à  Gênes,  en  1658,  avec 
leurs  trois  enfants  : 

a)  Francisco-Horatio,  né  le  28  novembre  1646; 

b)  Isabelle-Marguerite,  née  le  18  septembre  165!  ;el 

c)  Jean-Basile,  né  en  janvier  1656; 

o**  Mariette  de  Hase,  religieuse  au  couvent  de  Saint- 
Daniel,  à  Venise,  en  1670; 

4°  Liévine,  épouse  de  Guillaume  Loopez,  colonel  au 
service  de  l'Espagne,  mort  avant  1670;  elle  demeurait 
alors  à  Piove  (Italie); 

5"  Une  autre  fille,  mariée  avant  1670,  dont  le  sort  est 
inconnu; 

L'une  de  ces  deux  filles  s'était  mariée  en  1651. 

IV  Liévine  de  Hase,  née  en  1604,  épousa  :  1"  don 
Francisco  de  Floris,  mort  avant  1644;  2"*  avant  1645, 
Guillaume  Beltyn,  né  à  Cologne,  lieutenant-colonel  au 
service  de  l'empereur  d'Allemagne  en  1650.  Elle  mourut 
avant  1657,  laissant  : 

Justine  Beltyn,  épousa.  .  .  .  Rolant,  lieutenant- 
colonel,  dont  deux  fils,  Jean-Élienney  né  en  1653  et  X..., 
né  en  1657,  tous  morts  en  mer  par  l'explosion  de  leur 
navire  devant  Candie,  dans  la  guerre  contre  les  Turcs, 
en  1657. 


v  295  ) 

IV"  Jacqueline  de  Hase,  née  en  1608,  épouse  avanl  1644 
le  capitaine  Liévin  van  Ravesteyn,  fils  de  Josse;  —  elle 
inlervienl  au  partage  de  la  maison  palernelle.en  1644,  avec 
ses  frères  Gilles  ei  Abraham  et  sa  6œur^iét;in^,el,en  1630, 
dans  la  succession  de  Keysere;  reçoit  des  secours  de  son 
frère  Gilles  en  1650,  le  rejoint  en  Italie  avec  sesenfanU, 
et  annonce  sa  mort  en  1659.  Elle  laisse  deux  enfants  : 

V  Antoinette  van  Ravesteyn  épouse  en  1631  Jean- 
Baptiste  RoLLiN,  lieutenant-colonel  au  régiment  de  son 
oncle  Beltyn,  à  Milan;  mort  après  16o9;  neveu  d'An- 
toine RoUin,  chapelain  d'Oostcamp.  Elle  s'intitule  Rollim 
van  Nobis  en  1653,  et  meurt  après  1659,  laissant  deu» 
enfants  : 

a)  Catherine  Rollin ,  épouse  un  sergent -major  qui 
renonce  au  service  d'Espagne  en  1658,  et  retourne  dans 
son  pays; 

b)  Anne-Marie  Rollin  épouse  le  capitaine  Claus; 
c-f)  Quatre  enfants,  morts  jeunes  avant  1659; 

2°  Jean  van  Ravesteyn,  tué  au  service  d'Espagne, 
devant  Valence,  survit  trois  jours  à  ses  blessures. 


Premier   rameau. 


con- 


nV"\  Barthélemi  de  Hase,  inscrit  en  1607  dans  la 
frérie  de  Saint-Antoine,  comme  maître-verrier  de  la  Ville 
[Stedeglaesmapcker),  fait  partie  de  la  corporation  des  IVr- 
riers,  dont  il  fut  juré  en  1641  et  1645;  il  avait  épousé  en 
l'église  Saint-Michelà  Gand,  1°  en  novembre  1603,  JojjhW 
DussAERT,  décédée  sans  postérité,  le  25  décembre  1627. 
et  2°  en  février  1628,  Marie  Haustraete,  (ille  d'Adrien, 
décédée  à  Gand,  le  13  septembre  1679;  il  était  mort  lui- 


{  294  ) 

môme  le  25  février  1648.  Le  2  octobre  1628,  il  avait 
achelé  un  caveau  dans  l'église  Saint-Michel  à  Gand,  où  il 
est  enterré  avec  ses  deux  femmes  et  ses  six  enfants  du 
2«  lit  : 

1"  Elisabeth  ou  Isabelle,  née  le  22  septembre  1628; 
parrain,  Pierre  Mes/rfac/î;  marraine,  ....  ;  elle 
mourut  le  26  février  1679; 

2'  Luc,  né  le  1 1  août  1630;  parrain,  Luc  Flockef, 
d'Anvers;  marraine,  Catherine  de  Keysere  ;  il  suit; 

3'  Barthélemi,  né  le  28  juiliel  1633;  parrain,  Jean 
Haustraete ;imrrai\ne,  la  veuve  de  Barthélemi  de  Hase,  le 
vieux;  il  décéda  en  bas  âge; 

A"  Gilles,  né  le  17  novembre  1635;  parrain, Gilles  Van 
Brade,  curé  de  Roosbeke;  marraine,  ....  Maelen; 
fut  vicaire  des  chartreux  à  Gand,  sous  le  nom  claustral  de 
frère  Benoît,  et  mourut  le  18  avril  1693; 

5"  Jeanne,  née  le  26  avril  1638;  parrain,  Pasquier  Boes- 

snijt;  marraine,  Jeanne ;  épouse  Jacques 

VAN  HooREBEKE,  mort  le  21  février  1686;  elle  décéda  le 
9  juin  1700,  laissant  trois  enfants; 

6"  Barthélemi,  né  le  15  mai  1641,  baptisé  en  Téglise 
Saint-Michel  à  Gand,  le  18  du  même  mois;  parrain, 
Liévin  Van  Poiicke ;  marraine,  Gilline  Haustraele;  fut 
diacre  et  mourut  le  2  juin  1665. 

\T'\  Luc  DE  Hase,  né  le  11  août  I630,échevin  de  Gand 
en  1662,  -63  et  -80,  doyen  des  corporations  des  peintres 
et  des  merciers  en  1671-72  et  1676;  gouverneur  de  la 
Chambre  des  pauvres  en  1671,  décédé  le  1"  septembre 
1702  (1);  épousa,  le  20  août  1662,  à  Bruges,  en  l'église 


(1)  Son  portrait  se  trouve  chez  M.  Charles  de  Seille,  à  Mcercndrô. 


(  295  ) 
Sainl-Gilles,  Marie-Jeanne  Steyens  (1),  née  le  25  ianf ior 
d653,  décédée  le  4  décembre  1689,  (ille  de  Hichard, 
négociant  à  Bruges,  gouverneur  de  la  Chambre  des 
pauvres,  décédé  en  celle  ville,  le  12  mars  1661,  ei 
enlerré  en  l'église  Sainl-Gilles;  et  de  Marie  Baelde  (2). 

Luc  DE  Hase  el  sa  femme  sonl  enlerrés  ù  Gand,  en 
l'église  Sainl-Nicolas,  avecépilaphe,  dans  un  caveau  qu'ils 
avaient  achelé  le  12  mars  1676;  ils  eurent  : 

1"  Jean-Bernard,  qui  suit; 

2"  Jacques,  né  à  Gand  le  17  juin  1665,  y  décédé  le 
19  oclobre  1668,  enlerré  en  Téglise  Saint-Michel,  dans  le 
caveau  de  son  grand-père,  puis  iransleré  à  Saint-Nicolas, 
dans  celui  de  son  père; 

3°  Robert-Joseph,  né  à  Gand  le  3  octobre  1667,  y 
décédé  le  15  septembre  1675,  enterré  dans  le  caveau  de 
ses  parents  en  l'église  Saint-Nicolas; 

4°  Jacques-Aloïse,  né  à  Gand  le  3  octobre  1669,  carme 
déchaussé,  sous  le  nom  de  Brunon  à  Sanclâ-Theresiot 
reçut  la  vêture  à  Louvain  le  9  septembre  1690,  profèsle 
10  septembre  1690,  décédé  le  26  oclobre  1730; 

5°  Matthieu-Luc,  né  à  Gand  le  30  août  1672,  décédé 
le  15  mars  1725;  épousa  Adrienne-Roberline  Mast, décé- 
dée le  23  juin  1730,  (ille  de  François  cl  de  Jeanne  Saegr- 
man; 

G°  Luc-Jean,  né  à  Gand  le  14  février  1676,  avocat  ei 
prêtre  en  1698,  décc*dé  le  13  février  1740,  enlerré  le  16, 
dans  la  cryple  de  Saint-Bavon,à  Gand. 


(!)  Son  portrait  et  celui  de  son  père  se  trouvent  cliex  M.  Timoo 
DE  Seille,  à  llansbekc. 

(-2)  Gailliard,  Brufjos  cl  le  Franc,  t.  Il,  généalogie  BâRLOf . 


(  296  ) 

V''".  Jean-Bernard  de  Haese,  greffier  de  la  Lieulenance 
civile  de  Gand  (1),néen  cette  ville  le  12  mai  1665,  décédé 
le  23  janvier  1748;  épousa  Justine-Thérèse  Willems  (fille 
de  Jacques  et  de  Catherine  Clarebaut),  décédée  le  11  mai 
1723;  ils  eurent  : 

1°  Thérèse-Caroline,  qui  suit  {Première  ligne  féminine); 

2"  Luc-Jean,  né  en  1696,  religieux  céleslin  à  Hévorlé 
lez-Louvain,  en  1717,  décédé  le  26  septembre  1761  (2); 

3°  Jacques-Bernard,  religieux  chartreux,  mort  à  Gand 
le  17  août  1755; 

P  Marie-Robertine,  morte  célibataire  à  Malines,  le 
11  octobre  1742; 

5**  Jean-François,  prêtre  jubilaire,  né  à  Gand,  baptisé  à 
Saint-Bavon  le  19  juillet  1700;  parrain,  Luc-Jean 
de  Haese;  marraine,  Marie-Jeanne  Mestdacli;  décédé  à  sa 
campagne  à  SIeydingen  le  29  août  1784,  enterré  en  cette 
commune  avec  épilaphe; 

6*^  Catherine-Thérèse,  morte  en  célibat  à  Gand,  le 
9  juillet  1767; 

7°  Louis-Bernard,  décédé  à  Gand  le  13  janvier  1777, 
religieux  à  Tabbaye  de  Baudeloo,  sous  le  non)  claustral 
de  Père  Joseph  ; 

8°  Justine-Thérèse,  béguine  à  Gand,  au  béguinage  de 
Sainte-Elisabeth,  décédée  le  1"  janvier  1771,  à  l'âge  de 
63  ans,  enterrée  au  susdit  béguinage,  avec  épitaphe;  et 

9*"  Anne-Isabelle,  qui  suit  (Seconde  ligne  féminine). 


(!)  Son  portrait  se  trouve  chez  M™"  Charles  Eeman-de  Seille,  à 
Hansbokc. 

(2)  Son  portrait  se  trouve  chez  M.  van  der  Stichelk-de  Seille,  ;i 
Héverlé. 


(  297  ) 


Second  rameau. 

IIP"  François  de  Hase,  épouse  Marguerile  Lambrecmts 
dont  cinq  enfants,  tous  baptisés  en  réglise  Saint-Michel 
à  Gand  : 

1°  Pierre,  le  27  septembre  1598;  parrain,  Pierre 
de  Hase;  nriarraine,  Marie  rfe  Backere; 

2"  Liévine,  le  9  février  1603;  parrain,  Barlhélemi 
de  Hase;  marraine,  Vijnljen  van  Melle; 

Z"  François,  le  17  janvier  1606;  parrain,...  Parmen- 
tier;  marraine,  Anne  d'Amman;  il  est  inscrit,  eo  1628, 
dans  la  confrérie  de  Saint-Antoine  ; 

4°  Jossine,  le  16  avril  1609;  parrain, ; 

marraine, ; 

5"  Marie,  le  13  novembre  1611;  parrain,  Pierre  de 
Hase;  marraine,  Marie  Lybaert  ;  épouse  Josse  Blonoeel, 
dont  deux  filles  :  a)  Pélronille,  décédée  sans  alliance; 
b)  Jeanne,  béguine  à  Sainle-Élisabeth,  à  Gand. 

François  de  Hase  eut  de  Marie  Piers  : 

1°  Etienne,  baptisé  à  Saint-Michel  le  23  janvier  1625; 
parrain,     ...     ;  marraine,     ...     ; 

2"  Pierre,  le  2  juillet  1625;  parrain,  Pierre  Pim; 
marraine,  Adrienne  Mindelaer  ; 

3"  Barlhélemi,  le  16  janvier  1629;  parrain,  Barlhélemi 
de  Hase;  marraine,  Isabelle  Lohberioos; 

4"  Gilles,  le  27  août  1631  ;  parrain ,  Gillfs  m  lU^r: 
marraine,  Marie  Hausiraete. 


(  298  ) 


Seconde  branche. 

Il'"  Guillaume  de  Hase,  décédé  le  10  avril  1593, 
épousa  : 

1"  Passchasie  Berengiers,  .  .  .  ;  2%  en  4576, 
Jossine  Baete,  (ille  de  Simon,  morte  le  2  avril  1645, 
remariée  à  François  Boschman,  fils  de  François,  décédé 
le  30  août  1639. 

Guillaume  de  Hase  eut  du  premier  lit  : 

1"  Jean,  qui  suit; 

2°  Marguerite; 

Du  second  lit  : 

1°  Guillaume,  qui  suit  après  la  descendance  de  son 
frère  ; 

2**  Jossine,  baptisée  à  Saint-Nicolas,  de  Gand,  le 
14  mai  1588;  parrain,  Liévin  Vaenkin  ;  marraine,  Elisa- 
beth Hosle;  épousa,  le  7  février  1612,  Nicolas  Van  der 
Perre,  né  en  1589,  fils  de  N...  et  d'Adrienne  Baulers;  ils 
eurent  huit  enfants  (1)  : 

a.  François,  né  le  9  octobre  1613;  parrain,  François 
Boschman;  marraine,  Adrienne  Baulers; 

b.  Nicolas,  né  le  3  octobre  1614;  parrain,  François 
Bosc/iman;  marraine,  Françoise  Van  der  Perre;  décédé 
le  2  juillet  1615; 

c.  Gilles,  né  le  29  août  1616;  parrain,  Gilles  Baulers, 
curé  de  Saint-Michel;  marraine,  Jossine  Baele,  épouse 
François  Boschman; 

d.  Françoise,  née  le  19  juillet  1618;  parrain,  Jean  de 

(I)   D'après  une  copie  de  son  livre  manuel. 


(  299  ) 

Hase;  marraine,  Françoise  de  Langhe,  veuve  d*AdrîeQ 
Van  der  Perre,  le  jeune; 

e.  Nicolas,  né  le  12  (léc(>mbre  1619;  parrain.  Michel 
Bac/e;  marraine,  Françoise  Van  der  Perre,  sa  lanle; 

f.  Antoine,  né  le  21  mars  1625;  parrain,  Antoioe 
Nijssi-nsj  ncgocianl  ù  Gand;  marraine,  Adrienne  van 
Hoorebeke,  épouse  de  François  Bosclunan,  le  jeune; 

7-  Jeanne,  née  le  2  mai  1624;  parrain,  Michel 
Hoschman;  marraine,  l'épouse  de  Jean  de  Hase;  elle 
épousa,  le  1"  mai  1667,  Josse  d'Hamere; 

//.  Jean,  né  le  1"  juillet  162o;  parrain,  Jean  Uija  ; 
manaine,  l'épouse  de  Jean  Mesfdagh; 

3''  Jean,  baptisé  le  17  juin  1590;  parrain,  Jean  Van  der 
Houslijne;  marraine,  l'épouse  Gatiiont; 

4"  Liévine,  vivant  encore  en  1645,  hérite  de  Jossine 
Baole,  sa  mère. 

lil'*''  Jean  de  Hase,  baptisé  le  1"  octobre  1574,  à  Gand; 
parrain,  Jean  Van  Dae/;  marraine ,  Marguerite  Moyen; 
poiisa,  le  10  octobre  1595,  Jeanne  Van  den  Bunderb,  lillc 
de  Nicolas,  et  de  N.  Féron.  Ils  furent  inscrits  dans  la  Gilde 
d( 'Siiint-Antoine,  lui  en  1605,  elle  en  1610.  Ils  eurenl 
nciiT  (infants  : 

1°  Jossine,  baptisée  le  2  mars  1598;  parrain,  Nicolas 
Van  den  Bundere;  marraine,  Jossine  Baefe,  veuve  de 
Guillaume  de  Hase;  Jossine  est  inscrite  dans  la  Confrérie 
()o  Saint-Antoine  en  1614; 

2''  Jeanne,  baptisée  le  8  octobre  1600;  parrain.  Liévin 
Sfeyaerl;  marraine,  Jossine  DuHaert,  épouse  Van  dtn 
Bundere;  Jeanne  décéda  le  25  décembre  1615; 

3°  Jean,  baptisé  le  5  mars  1002;  parrain.  M*  Liévio 
Biebaui;  marraine,  Madeleine  Berengier  ;  inscril  en  <6I7 


(  300  )  "■  . 
dans  la  Gilde  de  Sainl-Anloine;  carme  déchaussé,  recul  la 
vêlure  à  Douai  le  25  juillet  1620;  profès  à  Bruxelles  le 
i*"'  août  1621,  sous  le  nom  claustral  de  Frater  Palricius 
à  Sanctâ  Anna;  définiteur  de  Bourgogne  le  19  mai  1653; 
visita  le  général  de  Hase  à  Venise,  lors  de  son  voyage  à 
Rome;  décéda  jubilaire,  le  15  juin  1676; 

4°  Barbe,  baptisée  le  26  avril  1605;  parrain,  François 
Bosman  ;  marraine.  Barbe,  épouse  de  M''  Louis  Piersms; 
elle  épousa:  1°  le  21  novembre  1625,  Dominique  Hebbe- 
RECHT,  dont  un  fils,  Jean;  et  2**  François  Aldenrocghe 
dont  six  enfants; 

5°  Pierre,  baptisé  le  20  novembre  1608;  parrain,  Pierre 
van  CoUhem;  marraine,  l'épouse  de  Louis  Loenis;  il 
épousa,  le  15  janvier  1630,  Catherine  Van  Melle; 

6°  Jacques,  baptisé  le  28  décembre  1610;  parrain, 
Jacques  Van  Loo,  (ils  de  Liévin  ;  marraine,  Tépouse  de  Luc 
Deynoot;  il  fut  inscrit,  en  1634,  dans  la  Gilde  de  Saint- 
Antoine; 

7°  Luc,  baptisé  le  14  septembre  1612;  parrain,  Luc 
Deynoot;  marraine,  Jacqueline,  épouse  (\eG\\\e&deNnjjere 
il  partit  avec  le  colonel  Gille  de  Hase  pour  l'Allemagne 
le  4  avril  1635^,  était  en  1638  capitaine  d'une  compagnie 
de  cuirassiers  sous  le  comte  »!e  Stycke,  fut  blessé  devan* 
Turin  d'un  coup  de  feu,  et  mourut  trois  jours  après,  le 
25  juin  1640,  à  Asti  (Italie); 

8°  Jacques,  baplisé  le  24  décembre  1614;  parrain, 
Jacques  de  Blieck  ;  marraine,  mademoiselle  Ihdlaert;  mort 
le  28  août  16.?; 

9°  Claire,  baptisée  le  1"  mars  1617;  parrain,  François 
Bosman,  fils  de  François;  marraine,  Claire  Van  Melle, 
épouse  de  M.Antoine  Vanden  Kerchove;  elle  fut  religieuse 
au  couvent  d'Oost-Eecloo,  professe  en  mai  1634. 


(  301  ) 

lll'"  Guillaume  de  Hase,  épouse  1"  Marguerite  oe  Sadi- 
leere;  2«  Marie  Stockmans,  (ille  d^Adolphe,  remariée  i 
Bauiloin  Herregodts  ;  il  eut  du  premier  lit,  ïous  bapiisés * 
Saiiil-Bavon,  à  Gand  : 

1°  François,  né  le  27  septembre  1623;  parrain,  François 
Bosman  ;  aiarraine,  Marguerite  de  Saedeleere;  il  é|>ousa 
Jeanne  Perse,  et  mourut  à  Tournai,  où  il  est  enterré  en 
l'église  Saint-Jacques;  il  n'eut  qu'une  fille,  Marie,  mariée 
et  dont  postérité; 

2«  Joachim,  né  le  4  mars  1628;  parrain,  Joacliim  </e 
Sadeleere;  marraine,  Jeanne-Françoise  de  Anthonede- 

5"»  Michel,  né  le  4  avril  1650,  baptisé  le  5;  parrain, 
Michel  Bosmnn;  marraine,  Adrienne  Van  Oorbeeck; 

¥  Catherine-Thérèse,  née  le  20  avril  1632,  baptisée  le 
22;  parrain,  François  i^osmaw,  fils  de  François  ;  marraine, 
Calherine  de  Saedeleer. 

Du  second  lit,  baptisés^à  Saint-Bavon  : 

\°  Marie,  née  le  3  octobre  1635,  baptisée  le  5;  parrain, 
Adolphe  Stockmans;  marraine,  Marie  Beyhens;  épousa 
Etienne  Van  Assche; 

2"  Liévine,  née  le  24  décembre  1636,  baptisée  le 
lendemain;  parrain,  Antoine  Oudenrogghe;  marraine, 
Liévine  Baete  ;  épousa  Georges  Heurec(»ts,  fils  de  Jean, 
décédé  le  12  juin  1681  ;  dont  un  fils  :  Jean  Adrien,  major 
de  la  citadelle  de  Gand,  en  1773;  épousa  1*  Suzanne 
Reyniers,  d'Anvers,  le  5  octobre  1723;  2"  Jeanne  Copwe- 
TERs,  fille  de  Jean  et  de  Marie  Pieters,  décédée  le  12  mars 
1725,  âgée  de  59  ans,  dont  six  enfants  (1). 


(1)  Gailliard,  Bruges  et  le  Franc,  l.  IV,  pp.  360-1.  B*«  M  StM« 
d'Altenstein,  Annuaire  de  la  noblesse  de  Belgique  { 1886),  pp.  50-51. 


(  30-2  ) 

Première  ligne  féminine. 

VI.  Thérèse-Caroline  de  Hase,  décédée  le  22  juil- 
let 1767,  épousa  Jean  de  Sutter,  mort  le  25  avril  1751, 
Procureur  général  au  grand  Conseil  de  xMalines,  dont  : 

1°  iMarie-Jeanne-Thérèse-Colelle,  qui  suit; 

2"  Thérèse-Jeanne-Isabelle,  née  à  Malines  en  1741, 
béguine  au  béguinage  de  Sainte-Elisabeth  àGand,  y  décé- 
dée le  6  juin  1776;  et 

S**  Jeanne-Warie-Josèphe,  née  à  Malines  en  1745,  supé- 
rieure du  même  béguinage  à  Gand,  morte  le  28  juin  1817, 
enterrée  à  Sleydingen,  avec  épilaphe. 

VII.  Marie-Jeanne-Thérèse-Coletle  de  Sutter,  décédée 
le  23  juillet  1804,  épouse  Egide  de  Cocq  (1),  substitut  du 
procureur  général  et  conseiller  au  grand  Conseil  de 
Malines,  mort  le  20  juin  1787;  dont  : 

1"  Anne-Marie-Fiançoise,  qui  suit  : 

2"  Ignace-François,  mort  le  2  avril  1798,  époux  de 
Marie-Catherine-Thérèse  Goyvaerts,  de  Lierre,  morte  le 
28  mai  1796,  dont  :  a)  Marie-Jeanne-Colelte,  béguine; 
6)  Caroline-Jeanne-Françoise,  et  c)  Thérèse-Colette; 

3°  Marie-Catherine; 

4°  Jean-François,  jurisconsulte,  né  à  Malines  le  24  no- 
vembre 1797,  mort  à  Gand  le  4  mars  1841  ; 

5*^  Thérèse-Colelte,  épouse  Hubert-Guillaume-Ballhazar 
Cruts,  de  Maestricht,  dont  :  a)  Marie-Colelle;  b)  Godefroid- 
Joseph- François,  né  à  Paderborn   le  28  octobre  1794; 


(4)  Ses  armes  sont  appenducs   en  l'cglisc  Saint-Michel,    à  Gand. 
Inscriptions  funéraires,  etc.,  p.  241.) 


(  303  ) 
6«  Thérèse-Colelle;  7*»  Colelle-Jusline;  8"  Jcan-Fraii- 
çois;  9**  Barbe;  10"  Jean-Anloine,  et  11»  Jean-Henri; 
(ous  morts  en  bas  âge. 

VIII.  Anne-Marie-Françoise  de  Cocq  épouse,  le 
26  septembre  1795,  Philippe-Jacques  Ghislain  Yeraknejia!! 
d'Oxelaere  (1),  né  à  Gand  le  15  juin  1797,  décédé  i 
Bruxelles  le  A  août  1832,  fils  de  Joseph,  seigneur 
d'Oxelaere,  et  de  Jacqueline- J.-A.  Pyl;  ils  eurent  : 

IX.  Jean -François -Ghislain  Vei\anisema.>  d'Oxelaere, 
né  à  Saint-Nicolas,  le  11  septembre  1797;  décéclé  à 
Bruxellesje  10  juin  1825;  y  épousa,  le  19  juin  1822. 
Marie-Calherine  de  Patin,  née  à  Namur  le  12  mai  1787, 
lille  de  Charles-Eugène  et  de  Marie-Thérèse  Henry;  dont  : 

X.  Désirée- Marie -Philippine -Ghislaine  VEnAN?(EiiA?i 
d'Oxelaere,  née  à  Bruxelles  le  14  juillet  1823,  y  épousa, 
le  18  mai  1842,  Charles-Edouard-Marie-Joseph-Ghislai» 
baron  de  Bernard  de  Faiconval  (2),  né  à  Sainl-Paul-lcz- 
Walhain,  le  IG  février  1806,  décédé  à  Laeken  le  31  octo- 
bre 1876,  lils  de  Charles-François-Antoine-Marie  el 
d'OIympe-Isabelle-Françoise-Joséphine-GhislainedeCu\e- 
lier  de  Champion;  ils  eurent  : 

1"  Charles,  qui  suit  : 

2°  Léon-Édouard-Marie-Ghislain,  ingénieur  au  chemin 
de  fer,  né  à  Ixelles  le  12  novembre  1824,  épousa  à 
Jemmapes,  le  2  juillet  1885,  Célesline-Marie-Joséphiuc 
Pécher,  née  à  Mons  le  9  avril  1860; 

3°  Marie,  née  à  Archennes  le  14  juin  1846; 


(1)  AuMKSiEcliiquclé  d'or  el  de  gueules. 

(2)  De  sable  à  la  croix  polencéo  d'or,  accoiiipuguccdcqualrcCfnJ 
selles  potencccs  de  même. 


(  304  ) 

4»  Alfred,  né  à  Archennes  le  13  décembre  1848, 
docteur  en  droit  et  en  sciences,  décédé  à  Bruxelles  le 
14  novembre  1880; 

S*»  Jules,  née  à  Malines  le  28  janvier  18o0,  ingénieur 
civil; 

6"  Camille,  née  à  Malines  le  12  novembre  1852; 

7°  Léopold,  né  à  Malines  le  29  avril  1854,  capitaine 
d'artillerie  de  l'armée  belge,  a  épousé  à  Bruxelles,  le 
12  janvier  1887,  Marie  Washer,  née  à  Bruxelles  le 
2  juin  1852;  dont  :  a)  Emile,  né  à  Bruxelles  le  6  mai  1888, 
et  b)  Louise,  née  à  Anvers  le  6  avril  1889; 

8°  François,  né  à  Malines  le  7  mai  1856,  décédé  le 
24  septembre  1886,  au  Tonkin,  au  service  de  France. 

XI.  Charles-Ghislain-Marie-Oscar  baron  de  Bernard  de 
Fauconval,  né  à  Ixelles  le  4  mai  1843,  épousa  à  Paris,  le 
5  juillet  1873,  Julie  Bardoulat  de  la  Salvanie,  née  le 
19  avril  1852,  dont  une  fille  (1). 


Seconde  ligne  féminine. 

Vl'''\  Anne-Isabelle  de  Haese,  née  le  29  juillet  1709, 
décédée  à  Gand  le  16  mars  1775,  ayant  épousé  Ignace- 
François  de  Seille,  né  le  21  juin  1706,  greffier  de 
Sleenhuyse,  Sainte-Marie-Audenhove,  Micbelbeke,  etc., 
décédé  à  Steenhuyse  le  14  décembre  1765,  dont  : 


(1)  Annuaire  de  la  noblesse  belge  (1889),  seconde  partie,  pp.  123- 
125. 


1 


(  305  ) 

i"  Jean-François-Luc  de  Seule,  qui  suit; 

2"»  Marie-Anne -Jeanne,  épouse  Jean -Jacques-Joseph 
Eeman,  qui  suil  après  la  descendance  de  son  frère  ; 

3"  Catherine -Thérèse,  épouse  Raphaël -Jacques  vah 
OvERWAELE,  dont  poslérité  (1); 

4*  Joséphine-Colette,  épouse  Paul-François  VERBuiciCHM, 
avocat  au  Conseil  de  Flandre,  dont  un  (ils,  Théodore,  mort 
m  1828. 

Vil*"'.  Jean-François-l.uc  de  Seille,  décédé  en  1818, 
épouse  Monique-Josèphe-Bernardine  de  Langhe,  née  le 
9  juillet  1760,  (ille  de  Philippe-Eugène,  hailli  de  la  haronnie 
(le  Bellem,  et  d'Anne-Monique  Bake  (2);  ils  eurent  : 

VIII''".  Charles-François-Joseph  de  Seille,  né  le  9  sep- 
(enibre  179i,  décédé  le  18  août  1858,  successivemeut 
bourgmestre  de  Hansbeke  eld*Aeltre,  épouse  Marie-Jeanne 
DU  Jardin,  décédée  à  Hansbeke,  le  22  septembre  1891, 
fille  d'Égide-Albert  et  de  Marie-JoséphineCaroline  De  Vos; 
dont,  entre  autres  enfants  : 

1°  Clémentine  de  Seille,  épouse  Isidore  Vam  deb  Sti- 
chele,  propriétaire  à  Héverlé  lez-Louvain,  possesseur  du 
portrait  original  ûeGilles  de  Hase; 

2°  Charles  de  Seille,  ancien  bourgmestre  de  Mcereodrê, 
époux  de  Monique  Lambrecht,  possesseur  des  papiers  de  la 
famille  de  Gilles  de  Hase  et  du  portrait  de  Luc  db  Hase; 

5"  Ernestine  de  Seille,  épouse  son  cousin  Charles 
Eeman,   lieutenant   aux   cuirassiers,  décédé;  possède  le 


(1)  GoETHALS,  Miroir  des  notabilités  nobiliaires,  l.  I.  p.  i**- 

(2)  IIellin,  Histoire  chronologique...  de  Saint-Havon  (fitn  I.  I7T7), 
t.  H,  p.  208. 

Tome  ii«.  5'"'  série.  20 


(  506  ) 
portrait  de  Jean-Bernard  de  Hase,  greffier  de  la  Lieute- 
nance  civile,  etc.;  dont  postérité; 

4°  Timon  de  Seille,  notaire  à  Hansbeke. 

VIP".  Marie-Anne  Jeanne  de  Seille,  épouse,  à  Lede, 
en  novembre  1761,  Jacques-Jean-Joseph  Eeman,  greffier 
du  marquisat  de  Lede,  Schellebelle,  etc.,  décédé  à  Lede,  le 
27  août  1793,  fils  de  Michel  et  d'Anne-Pétronille  Van  de 
Maele;  ils  eurent,  tous  nés  à  Lede: 

V  Marie-Anne-lsabelle-Joséphine  Eeman,  née  le  20  dé- 
cembre 1762,  décédée  à  Termonde  le  4  février  1845, 
épousa  François-Augustin  de  Pauw,  né  à  Gand  le  17  sep- 
tembre 1773,  mort  à  Lede  le  18  novembre  1807,  con- 
seiller municipal  de  Gand,  capitaine  -  commandant  de 
hussards,  et  maire  de  Wanzeele,  fils  de  Jean-Augustin  et 
de  Marie-Anne  Naudts,  petit-fils  de  François-Pierre  de 
Pauw,  maïeur  de  Sinay,  descendant  des  maïeurs  hérédi- 
taires de  la  baronnie  d'Exaerde  (1).  Ce  fut  lui  qui  aida  son 
cousin,  le  célèbre  Liévin  Bauwens,  maire  de  Gand  en  1800, 
auquel  celle  ville  a  érigé  une  statue  en  1885,  à  introduire 
sur  le  continent  la  filature  du  coton  à  la  mécanique,  ravie 
à  l'Angleterre  au  prix  de  sa  fortune  et  au  péril  de  sa 
vie  (2). 

Des  époux  de  Pauw-Eeman  sont  issues  : 

a)  Marie-Anne-Bernardine   de   Pauw,  née  à   Gand  le 


(1)  De  Potter  et  Broeckaert,  Geschiedenis  der  Gemeenterif  enz. 
[Exaerde,  p.  26.) 

(2)  RiETSTAP,  Armoriai  général,  2»  édition,  Gouda  (1887),  t.  Il, 
p.  1289,  donne  la  note  suivante  i  de  Pauw  :  Armes  :  d'argent  au 
chevron  de  gueules  accompagné  de  5  cols  et  lêles  de  paon  d'azur. 
Cimier  :  un  paon  rouant  et  issanl.  Devise  :  Impavidum  ferient  ruinœ. 
Conf.  d'ami,  et  nob.,  le  22  avril  1886. 


(  307  ) 

Î29  août  1804,  morte  à  Schaerbeek  lez-Bruxelles  le 
4  février  1872,  ayant  épousé  Léon  van  Laere.  consul  de 
Belgique  à  Tanger,  né  en  1801,  décédé  à  Schaerbeek  le 
17  novembre  1870; 

6)  Pauline-Françoise-Josépbine  de  Palw,  née  à  Gand 
le  4  janvier  1806,  morte  à  Termonde  le  22  janvier  1884, 
ayant  épousé  Frédéric  Périer,  secrétaire  de  la  ville  de 
Termonde,  et  de  la  Commission  des  prisons  de  celle  ville, 
né  à  Termonde  le  24  janvier  1805,  y  décédé  le  19  mai  1873; 
dont  :  Odilon  Périer,  avocat  et  juge  suppléant  au  tribunal 
de  première  instance  en  cette  ville,  époux  de  Willy  Boot, 
fille  du  Conseiller  d'Etat,  ancien  Ministre  de  la  justice,  à 
La  Haye;  dont  postérité  ; 

2"  François-Jean-Joseph  Eeman,  né  le  9  décembre  1762, 
qui  suit; 

5°  Ferdinand-Joseph  Eeman,  né  le  26  septembre  1764, 
président  du  tribunal  de  première  instance  à  Termonde 
en  1803,  décédé  à  Bruxelles  le  13  novembre  1835; 

4*^  Charles-Théodore-Marinus,  né  le  4  novembre  1771, 
décédé  à  Lede  le  l"""  août  1778; 

5"  Henrietle-Marie- Louise,  née  le  26  août  1774,  épouse 
Josse  De  Putter,  conseiller  provincial,  remariée  Horlense 
VAN  Wambeke,  décédés,  dont  postérité. 

\nV",  François-Jean-Joseph  Eeman,  né  en  1762,  maire 
de  Lede,  y  décédé  en  1845,  épousa  Jeanne  de  Loecmr. 
décédée  à  Gand  le  6  avril  18o6,  fille  de  Jean,  docteur  en 
médecine  à  Assche,  décédé  à  Bruxelles,  et  d'Anne  vaw  du 
BoRCHT,  fille  elle-même  de  Corneille  et  de  Jeanne  le  Paics 
de  Bar(1);  ils  eurent  : 


(I)  La  généalogie  de  celle  dernière  famille  a  clé  dressée  en  I7l«, 
par  Antoine  le  Paige  de  Bar,  curé  de  Lacrne  cl  seigneur  de  CneiM 


(  508  ) 

j"  Célesline  Eeman,  épouse  Jean  Schellekens,  qui  suit: 

2°  Charles  Eeman,  lieutenanl  aux  cuirassiers,  décédé, 
ayant  épousé  Ernesiine  de  Seille,  sa  cousine  (voir  ci-des- 
sus); 

3"  Gustave  Eeman,  receveur  des  contributions,  à  Anvers, 
épousa  Marie-Isabelle  Gilissen,  tous  deux  décédés  en  cette 
ville;  ils  eurent  plusieurs  enfants,  dont  Taîné,  Gustave 
Eeman,  est  substitut  du  procureur  du  Roi  à  Anvers,  époux 
de  Gabrielle  Delaha\e,  fdie  du  major  de  ce  nom; 

4*»  Estelle  Eeman,  grande-dame  (Directrice)  du  Bégui- 
nage Notre-Dame  à  Gand. 

IX*'''.  Célestine-Anne-Octavie  Eeman,  épouse,  le  31  août 
i 842,  Jean-Edouard  Schellekens,  président  honoraire  du 
tribunal  de  première  instance  de  Termonde,  président  de 
la  Commission  des  hospices  civils,  et  de  celle  des  Prisons 
en  cette  ville,  officier  de  Tordre  de  Léopold,  décoré  de  la 
croix  civique  de  première  classe,  fils  de  François,  échevin 
de  Termonde,  et  de  Marie  Parmentier,  dont  : 

1"  Oscar  Schellekens,  avocat -avoué  à  Termonde, 
époux  de  Elavie  Verhaeghe,  fille  de  Jean,  échevin  de 
Wervicq,  et  d'Apolinie  van  Elslande; 

(voir  Biographie  nationale,  t.  XI,  p.  860),  dans  son  livre:  Histoire  de 
l'Ordre  héréditaire  du  Cigne,  dit  l'ordre  souverain  de  Clèoes  ou  du 
Cordon  d'or.  (Bâle,  1780-82)  t.  H,  pp.  206-226.  Il  la  fait  remonter  à 
Cliarlemagne  et  aux  comtes  de  Bar;  cette  partie  est  naturellement 
fabuleuse  et  fantaisiste,  mais  la  filiation  est  rigoureusement  établie 
jusqu'au  bisaïeul  de  la  susdite  Jeanne,  fille  de  Corneille  et  de 
Catherine  Toielemans,  ce  dernier  fils  de  Jean  le  Paice  de  Bar, 
intitulé  Jonker  Jan,  fils  de  Jonker  Guillaume  le  Paige,  dans  un  acte 
authentique  du  notaire  J.  Van  Langenhove,  à  Vilvorde,  du  20  avril 
1660  (Ibidem,  p.  213). 


(  309  ) 

2"  Marie  Schellekens,  épouse  Napoléon  de  Pauw,  avocat 
général  près  la  cour  d'appel  île  Gand,  ancien  procureur 
du  Roi  à  Bruges,  membre  et  premier  président  élu  de 
l'Académie  royale  flamande,  etc;  chevalier  de  Tordre  de 
Léopold,  fils  de  Napoléon-Liévin-Bernard,échevinde  Gand, 
professeur  à  TUniversiié  de  celle  ville,  olTicier  de  Tordre 
de  Léopold,  et  de  Gabrielle  van  Huflel  ;  petit-neveu  de 
François  de  Pauw  et  de  Liévin  Bauwens  susdits; 

3°  César  Schellekens,  secrétaire  de  la  Commission  ôe$ 
hospices  civils  de  Termonde,  époux  d'Isabelle  Serweytens, 
fille  de  Charles  et  de  Félicie  de  Mercx  ; 
Dont  postérité  (1). 


(1)  Annuaire  de  la  Noblesse  belge  (1891)  pp.  1 65- 176:  SciiLLt- 
KENS  :  Armes  :  Ecarlelê  :  au  1  et  i,  d'argent  à  3  Irèfles  de  tinopte  j  on 
2  et  Z,  d'argent  à  la  fasce  de  gueules  accompagnée  en  chef  de  3  mut- 
letles  de  sable  et  en  pointe  d'un  rencontre  de  bœuf  de  gueules.  Couionm  : 
de  Chevalier  pour  le  titulaire.  Hbaume  :  non  couronné.  Cimibk  :  un 
trèfle  de  Vécu. 


(  310  ) 


III. 


Note  sur  Corneille  Sanders,  seigneur  dans  Hemixem. 
(Par  Pierre  Génaro,  membre  suppléant.) 

Dans  ces  derniers  lenîps,  à  Toccasion  du  Congrès 
d'archéologie,  on  s'est  beaucoup  occupé  des  châteaux  de 
Hemixem  et  de  Cleydael,  situés  dans  l'ancien  marquisat 
du  Saint  Empire  et  qui,  au  XV^  siècle,  furent,  dit-on,  la 
propriété  d'un  riche  seigneur,  Corneille  Sanders. 

J'ai  entre  les  mains  la  copie  de  plusieurs  documents  se 
rapportant  à  ce  personnage  mystérieux.  Voici  les  faits  : 

Corneille  Sanders,  seigneur  dans  Hemixem  et  proprié- 
taire d'un  autre  château  sous  Aertselaer,  fut  exécuté  pour 
des  faits  ignorés  jusqu'à  présent;  ses  biens,  confisqués  par 
Philippe  le  Bon ,  duc  de  Bourgogne,  furent  donnés  par  ce 
prince  à  Antoine  de  Brabanl,  fils  bâtard  de  Philippe  de 
Saint-Pol,  doc  de  Brabant  et  de  Limbourg  (1).  Ce  sei- 
gneur, dont  l'existence  est  constatée,  entre  autres,  dans  la 
Généalogie  des  comtes  de  Flandre,  par  Vredius  (2),  et  qu'à 
tort  on  a  confondu  avec  Antoine,  le  grand  bâtard  de  Bour- 


(1)  a  Heer  Anthonys  bastart  van  Brabant,  XI  juny  M.CCCC.LIX, 
by  giften  hem  by  mynen  geneden  Heere  gedaen,  endc  by  doode 
wylen  Cornelis  Sanders...  ».  Le  Roy,  Marchionatus,  p.  244. 

(2)  T.I,  p.  il6. 


(  3H  ) 

gogne,  fils  du  duc  de  Bourgogne  Philippe  le  Bon  (i),  fit 
relief  de  ces  terres  le  H  juin  1459,  et  à  sa  mort,  arrivée 
le  1"  novembre  1498,  en  laissa  la  propriété  à  son  fils, 
également  bâtard,  et  nommé  comme  lui  Antoine  de  Bra- 
bant.  Antoine  II  fit  relief  le  12  décembre  1498  (2). 

Ce  qu'il  y  a  de  piquant  dans  celle  histoire,  c'est 
qu'Antoine,  le  deuxième  bâtard,  était  le  Gis  de  Cornélie 
Sanders,  probablement  la  fille  de  Corneille,  qui  fut  déca- 
pité. 

Il  y  a  donc  beaucoup  de  caché  dans  cette  affaire. 
Cependant,  en  1495,  Joncher  Adriaen  Sanders,  peut- 
être  le  frère  de  Cornélie,  s'intitulait  seigneur  de  Blaesvell, 
van^der  Bruggen  et  de  Cleydael  (5). 

Je  trouve  aussi  que  les  créanciers  de  Corneille  Sanders 
ayant,  en  1460,  voulu  mettre  les  mains  sur  les  biens 
confisqués  de  Corneille  Sanders,  furent  déboulés  de  leur 
demande  par  le  souverain  qui  les  menaçait  de  ses  rigueurs 
s'ils  osaient  importuner  le  bâtard  de  Brabanl. 

A  Hemixem  se  trouve  la  tombe  d'Antoine  bâlard  de 
Brabant,  fils  du  duc  de  Brabant,  Philippe  de  Sainl-Pol. 
Elle  porte  l'inscription  suivanlej^ 

«  Hier  rust  Heere  Antoenis  va  Brabanl  Ridderejialuer' 
lyck  zone"^  wyle  Hertoghe  Phis  va  Brabal  en  va  Lim. 
borch,  sterf  A«  XIIII^  XCVIII  op  Aider  Heyiyghen  dach  >. 


(1)  Antoine,  le  grand  bâtard  de  Bourgogne,  mourul  en  1504  el  fui 
enterré  à  Tourncham.  V.  Maurice,  La  Toùon  d'or,  p.  57. 

(2)  «  Anthonis  naluerlyck  sonewylen  hecren  Anlhoni»,  bMUri 
van  Brabant...  »  V.  Le  Rov,  Marchionatus,  p.  2ii. 

(3)  Le  Roy,  Marcliionatus,  p.  243. 


(  312  ) 

Les  armes  de  ce  dernier  seigneur  dans  Hemixem  sont 
écarlelées  :  au  i  et  4  de  Bourgogne  moderne;  au  2  de 
Brabant,  au  3  de  Limbourg,  à  la  barre  de  bâtardise  de 
gueules  brochant  sur  le  tout,  Técu  soutenu  de  deux 
hommes  sauvages. 

Il  serait  assez  intéressant  de  connaître  les  motifs  pour 
lesquels  Corneille  Sanders  fut  condamné  à  mort.  Ne  nous 
trouvons-nous  pas  devant  un  délit  politique?  C'est  un 
point  sur  lequel  je  me  permets  d'appeler  l'attention  de  la 
Commission  royale  d'histoire. 


315 


IV. 

Mission  aux  Archives  vaticanes. 

Rapport  à  M.  le  Ministre  de  l* Intérieur 

et  de  l'Instruction  publique  (suite). 

(Par  Alfred  Gauchie,  docteur  en  sciences  morales  el  historiques, 
à  la  Conférence  d'histoire  de  l'Université  de  Louvain) 

4.  Sans  date.  Martin  V  à  ...  Le  pape  se  plaint  qu'on  ait  rap> 
porté  à  Humfroi,  duc  de  Glorcsler,  qu'il  aurait  dit  e»  pleine 
assemblée  que  le  duc  a  raison  dans  la  controverse  au  sujet  de 
son  union  avec  Jacqueline  de  Bavière  :  ce  pourquoi  le  duc 
serait  contrarié  de  la  lenteur  du  jugeincnl.  Le  Sainl-Pèrc 
déclare  qu'il  n'a  rien  dit  de  pareil,  et  qu'on  n'a  pu  parler  ainsi 
au  duc  que  par  intérêt.  Il  a  simplement  manifeste  sa  joie  de 
ce  qu'un  grand  nombre  de  personnes  attestaient  que  le  duc 
avait  la  justice  pour  lui.  Quotidie  referturnobis. 

Arm.  XXXX,  l.  V,  pars  2«  ,  f  55'. 

Au  rnili(  u  des  luttes  dont  le  mariage  de  Jacqueline  de 
Bavière  avec  Humfroi,  duc  de  Glocesler,  fut  I  occasion, 
celui-ci,  à  la  suite  d'une  lettre  comminatoire  de  Philippe, 
duc  de  Bourgogne  (3  mars  U25)  (1),  lui  adressa  uncarlel 
pour  le  provoquer  en  diiel  (1G  mars  1425)  (2);  Philippe 
accepta  le  déli  (3).  Le  pape  Martin  V  inlcrvinl  alors  pour 
empêcher  ce  combat  singulier.  Raynald  (4)  a  publié  un 
bref  de  ce  pontife,  du  29  avril  1425,  adressé  ou  roi  des 
Romains,  aux  autres  rois,  aux  seigneurs,  etc.,  de  la  chré- 
tienic,  dans  le  but  d'arrêter  le  duel.  Nous  signalerons  un 
bref  analoiîue  à  l'adresse  du  duc  de  Bourgogne  lui-même. 


(1)  Voyez  Devillers,  ouvrage  cité,  p.  418 

(2)  Ibidem,  p  45-2. 

(3)  Ibidem,  p.  454. 

(4)  Jnnales  ecclesiastici,  édition  de  O)logne  ItiJM.i    WIM,  p  75. 


(  314-  ) 

Rome  I"  mai  -1425.  Martin  V  à  Philippe  le  Bon,  duc  de 
Bo.urgogne.  Il  s'étonne  et  s'afflige  que  la  colère  ou  l'ambition 
le  pousse,  lui  et  le  duc  de  Glocester,  à  se  battre  en  duel  ;  ce  qui 
est  défendu  par  la  loi  divine  et  la  loi  humaine.  11  déclare  que 
le  duel  ne  peut  être  ni  une  défense  de  l'honneur,  ni  une  mani- 
festation de  la  justice  et  de  la  vérité;  mais  que  c'est  une  œuvre 
du  démon;  il  rappelle  au  duc  sa  qualité  de  prince  royal  et  de 
prince  chrétien;  il  le  supplie,  au  nom  de  Jésus-Christ,  de  ne  pas 
répandre  son  sang  ni  celui  de  son  prochain;  il  lui  défend,  sous 
peine  d'excommunication,  dont  il  ne  pourra  être  relevé  que 
par  le  souverain  pontife,  in  articulo  mortis,  d'en  venir  à  ce 
combat  singulier,  de  provoquer  le  duc  de  Glocester  ou  d*ac- 
cepter  de  sa  part  une  provocation  en  duel  (i).  Magno  cum 
animi  nostri  dolore... 

Arm.  XXXIX,  t.  V,  f.  171',  et  t.  IV,  f.  UO  (2). 

11. —  Les  hérésies.  —  Nicolle  Serrurier. 

Au  cours  de  nos  recherches  concernant  le  mariage  de 
Jacqueline  de  Bavière,  il  nous  a  été  donné  de  mettre  la 
main  sur  diverses  lettres  pontificales  relatives  à  une  ques- 
tion beaucoup  moins  étudiée,  mais  non  moins  intéressante 
que  la  précédente  :  l'hérésie  de  Nicolle  Serrurier, -profes- 
seur de  Tordre  des  Frères  ermites  de  Saint-Augustin,  qui 
propagea  dans  les  diocèses  de  Tournai  et  de  Cambrai  de 
nombreuses  erreurs  ihéologiques.  Jusqu'ici  il  nous  était 
connu  par  une  bulle  de  Martin  V,  datée  de  Florence, 
6  janvier  1420  (3).  Mais  bien  que  cette  bulle  ait  été  publiée 

(\)  Voyez  le  lexle  dans  l'appendice  I,  n"  4. 

(5)  Lorsque  nous  indiquons  plusieurs  volumes,  nous  citons  d'abord 
celui  dont  le  lexle  nous  paraît  le  meilleur. 

^(3)  Annales  ecclesiastici,  t  XVIll,  p.  28  —  11  est  égalemenl  question 
de  lui  dans  les  Extraits  analytiques  des  anciens  registres  des  consaux^ 
publiés  par  H.  VANDE^BR0ECK  dans  les  Mémoires  de  la  société  historique 
et  littéraire  de  Tournai  (1861),  t.  VII,  p.  127.  D'après  ces  registres  des 


(315  ) 

par  Raynald  et  rééditée  plusieurs  fois  depuis  dans  divers 
recueils,  Nicolle  Serrurier  a  passé  si  inaperçu  de  nos  his- 
toriens, qu'il  n'en  est  pas  même  question  dans  le  Corpus 
documentormn  inquisilionis  haerelicae  pravitatiê  Neerlan» 
dicae,  publié,  en  1889,  par  les  membres  du  cours  pratique 
d'histoire  de  M.  Paul  Fredericq,  professeur  d'Iiisioire  à 
l'Université  de  Gfind.  Ce  recueil  est  d'ailleurs  fort  complet. 
Nous  avons  retrouvé  dans  les  registres  de  Martin  V  ce 
document  dont  nous  avons  collalionné  le  texte.  De  plus, 
nous  avons  constaté  l'existence  et  pris  copie  de  diverses 
autres  lettres  pontificales  sur  ce  sujet.  Nous  nous  propo- 
sons  d'en  faire  l'objet  d'un  article  séparé.  11  nous  suflin 
donc  pour  le  moment  d'en  donner  l'indicalion. 

1 .  Florence,  6  janvier  1 421 .  Martin  V  à  tous  les  patriarches, 
évêques,  etc.,  de  la  chrétienté.  Le  souverain  Pontife  relaie  les 
erreurs  relevées  par  Jean  de  Thoisy,  cvéque  de  Tournai,  « 
charge  de  Nicolle  Serrurier,  qui  troublait  les  diocèses  de 
Tournai  et  de  Cambrai;  l'enquête  faite  au  sujet  de  cet  hérétique 
par  Jean,  patriarche  de  Constanlinof)le,  d'abord  sur  commis* 
sion  du  concile  de  Constance,  ensuite  sur  commission  de 
Martin  V  lui-même  après  son  avènement,  le  résultai  de  celle 
enquête  conforme  à  celui  de  l'enquête  de  Tévéquc  de  Tournai, 
la  condamnation  et  la  soumission  de  Nicolle  Serrurier; 
l'examen  nouveau  de  sa  cause  par  le  cardinal  de  Sainle- 
Suzanne,  sur  l'ordre  du  pape;  la  conlirmalion  et  la  mise  « 
exécution  des  décisions  du  |)atriarche  de  Conslanlinople.  Le 
souverain  Pontife  ordonne  aux  patriarches,  aux  évéqucs,  clc , 
de  publier  dans  les  diocèses  de  Tournai,  de  Cambrai,  dans  les 


consaux,  le  7  mai  1410,  à  la  requête  de  l'évèque  el  du  chapitre  de.Nolw- 
Dame,  les  prévôts  el  jurés  de  Tournai  tirent  opérer  j'arreslalloq,  dâM 
réglise  des  Augustîns  de  Tournai,  de  frère  Nicolle  Serrurier,  rfligiroi  et 
ce  couvent,  accusé  d'hérésie.  Le  prisonnier  fui  ensuite  transfère  Jim  k* 

prisons  de  l'évèque. 


(  316  ) 

régions  voisines  de  ces  diocèses  et  ailleurs,  s'il  est  utile,  les 
sentences  portées  contre  Nicolle  Serrurier;  il  leur  ordonne  do 
le  châtier,  s'il  n'obéit  pas,  de  poursuivre  et  de  punir  également 
tous  ses  sectateurs,  avec  l'aide  du  bras  séculier,  s'il  est  néces- 
saire, et,  à  cet  effet,  il  leur  donne  tous  les  pouvoirs  et  facullés 
requis.  Ad  hoc  prœcipve  disponente  Domino... 

Reg.  Val,  t.  CCCLVIII,f.  72. 

2.  Sans  date.  Martin  V  à  Guillaume  IV  de  Challant,  évéque 
de  Lausanne.  Ayant  appris  que  Nicolle  Serrurier,  contre  lequel 
ont  procédé  jadis  l'évéque  de  Tournai  et  le  patriarche  de 
Constantinople,  et  ensuite  le  cardinal  de  Sainte-Suzanne,  a  élé 
de  nouveau  arrêté  pour  cause  d'hérésie,  et  qu'il  est  détenu  à 
Lausanne  par  l'inquisiteur  Aœreficfeprauî/af /s,  le  pape  ordonne 
à  l'évéque  de  Lausanne,  «à  raison  que  Nicolle  Serrurier  est  con- 
tumace, de  veiller  à  ce  qu'il  ne  soit  pas  relâché  et  à  ce  qu'il  ne 
reste  pas  impuni,  de  procéder  et  de  faire  procéder  contre  lui, 
afin  qu'il  soit  puni  et  que  son  châtiment  serve  d'exemple. 
Intelleximus  quod  ille  Nicolaus... 

Arm.  XXXIX,  l.  VI,  f.  96,  et  t.  V,  f.  122 

3.  Sans  date.  Martin  V  à  l'évéque  de  Lausanne.  Ne  voulant 
pas  que  Nicolle  Serrurier,  qui  est  détenu  par  l'évéque  de 
Lausanne,  reste  impuni,  le  souverain  Pontife  informe  l'évéque 
que  ce  Nicolle  Serrurier  a  jadis  infecté  le  peuple  de  Tournai 
de  fausses  doctrines,  scandalisé  le  clergé  et  répandu  plusieurs 
erreurs  des  wiclefistes  et  des  hussiles,  qu'il  a  été  condamné 
et  s'est  rétracté  au  concile  de  Constance  et  que,  contrairement 
à  la  sentence  portée  contre  lui,  il  sest  rendu  dans  les  villes, 
les  diocèses  et  les  pays  qui  lui  étaient  interdits,  qu'il  y  a 
prêché  publiquement,  qu'il  ne  s'est  p;is  soumis  aux  deux 
années  de  réclusion  qu'on  lui  imposait  dans  le  monastère  de 
son  ordre  à  Metz,  qu'à  Florence  il  a  soulevé  les  ordres 
mendiants  pour  faire  révoquer  le  jugement,  qu'il  est  parvenu 
à  soumettre  sa  cause  au  cardinal  de  Sainte-Suzanne,  mais  que 
celui-ci  a  confirmé  la  sentence.  Quel  que  soit  le  motif  de  son 


(3i7  ) 

irrestation,  le  pape  ordonne  à  l'ëvéque,  pour  les 
susdites,  de  maintenir  Nicolle  Serrurier  en  prison  et  de  le  (aite 
châtier  selon  ses  fautes.  A  cet  effet,  le  pape  enverra  mm 
larder  à  Tévéque  les  actes  originaux  du  procès.  Sicut  pridi§ 
libL., 

Arm  XXXIX.  V.  VI.  f.  W,  Cl  T.  V.  f  l»|. 

4.  Sans  date.  Martin  V  à  Amédëe,  duc  de  Savoie.  Il  rinrorioe 
des  ordres  donnés  à  l'évoque  de  Lausanne  au  sujet  de  Nicolle 
Serrurier,  et  l'invite  à  prêter  son  appui  h  révéquc,  si  les  lalct 
voulaient  empêcher  ou  troubler  le  cours  de  la  jusiice,  et  même 
à  conseiller  à  l'évêque  de  se  montrer  non  seulement  juste, 
mais  rigoureux,  afin  de  faire  un  exemple.  AudUiihus  tpiod 
quidam.., 

Arm.  XXXIX.  v.  V|.  f.  58. 

5.  Rome,  12  novembre,  14"23.  Martin  V  k  Guillaume, 
évéque  de  Lausanne  et  à  Orric  de  ïorrcnte,  inquisiteur  de  la 
ville  et  du  diocèse  de  Lausanne.  Il  a  reçu  leurs  lettrea 
l'informant  de  la  détention  de  Nicolle  Serrurier,  accompagnées 
de  l'acte  de  confession  publique  de  ce  personnage,  et  deman- 
dant ce  qu'il  fallait  faire  de  lui,  attendu  que  Nicolle  Serrurier 
prétendait  être  en  route  pour  le  concile  de  Constance.  Ayant 
vu  par  là  que  vraisemblablement  l'évêque  et  l'inquisiteur  ne 
possédaient  pas  alors  le  texte  du  jugement  antérieur,  il  leur 
ordonne  d'exécuter  ce  jugement  dont  il  leur  envoie  la  teneur. 
Néanmoins,  s'ils  trouvent  que  Nicolle  Serrurier  est  relapa,  ils 
doivent  lui  appliquer  les  peines  du  droit  canon.  H  faut  frapper 
les  contradicteurs  des  censures  ecclésiastiques  et  dcmander,au 
besoin,  l'appui  du  bras  séculier.  Inter  precipuas  soUcitudimiê... 

Reg.  Val.,  I.  CCCLF,  f  «. 

6.  Rome,  16  mars  14t>4.  Martin  V  à  Orric  de  Torrcnle.  de 
l'ordre  de  Saint-Dominique.  Le  pape  rappelle  que  pour 
empêcber  les  erreurs  de  Nicole  Serrurier  de  provo<|uer  dit 
troubles  dans  le  peuple  chrétien,  il  a  écrit  le  li  novembre  è 
Orric  et  à  l'évoque  de  Lausanne  une  lettre  dont  il  rappeik  U 


l  318  ) 

teneur.  Cependant  l'ëvêque,  bien  qu'il  ait  été  plusieurs  fois 
requis  d'exécuter  les  ordres  contenus  dans  cette  lettre,  a  différé 
de  les  accomplir  sous  divers  prétextes.  Le  pape  enjoint  à 
Orric  de  Torrente  de  les  mettre  promptement  à  exécution, 
de  procéder  seul,  s'il  le  faut,  et  de  demander,  s'il  est  néces- 
saire, l'appui  du  duc  Amédée  de  Savoie  ou  de  toute  autre 
personne.  Il  lui  donne  pleins  pouvoirs  à  cet  effet.  Elsi  in 

quibuslibet  causis... 

Reg.  Vat.,  t.  GCGLV,  f.  8. 

7.  Rome,  16  mars  1424.  Martin  V  à  Thiebaud  de  Rouge- 
mont,  archevêque  de  Besançon.  Ayant  appris  que  Nicolle 
Serrurier  n'avait  pas  exécuté  le  jugement  porté  contre  lui  au 
concile  de  Constance  et  qu'il  se  trouvait  dans  les  prisons  de 
l'évêque  de  Lausanne,  le  pape  informe  l'archevêque  de  Besan- 
çon qu'il  a  écrit  à  l'évêque  de  Lausanne  et  à  Orric  de  Torrente, 
inquisiteur  de  ce  diocèse  et  de  plusieurs  autres,  mais  que 
l'évêque  ne  fait  rien.  Il  a  donc  écrit  de  nouveau  à  Orric  de 
Torrente,  mais  il  doute  que  celui-ci  procède  seul.  C'est  pour- 
quoi il  charge  l'archevêque  d'évoquer  la  cause  à  son  tribunal, 
s'il  apprend  qu'Orric  ne  veut  pas  la  traiter,  de  la  reprendre 
au  point  où  elle  aura  été  laissée  et  de  la  terminer  prompte- 
ment. Ad  augmentum  catholice  fidei.., 

Reg.  Vat,  l.  CCCLV,  f.  9. 

Au  moment  où  Martin  V  s'attachait  à  châtier  Nicolle 
Serrurier,  d'autres  hérétiques  étaient  aussi,  à  Tournai 
même,  l'objet  des  sévérités  judiciaires  des  autorités  ecclé- 
siastiques et  civiles,  comme  on  peut  le  constater  dans  le 
travail  de  JVl.  Paul  Fredericq.  L'exécution  de  l'un  d'entre 
eux,  vraisemblablement  celle  de  Gilles  Mersaull,  remplit 
de  joie  le  souverain  pontife.  Nous  signalerons  trois  de  ses 
lettres  à  ce  sujet. 

1.  (1425).  Martin  V  à  Jean  de  Thoisy,  évêquc  de  Tournai. 
A  la  suite  de  sa  lettre  et  de  celle  de  son  chapitre,  le  pape  lui 


¥ 


(  319  ) 

adresse  des  félicitations  pour  son  zèle  k  confirmer  dans  It  foi 
le  peuple  confié  à  ses  soins  et  pour  le  supplice  infligea  un 
hérétique.  Le  souverain  Pontife  engage  l'évéqueà  couper  daoi 
leurs  racines  les  maux  de  ce  genre;  et  pour  cela  celui-ci  doit, 
d'une  part,  amputer  les  membres  gangrenés,  d*aulre  part, 
greffer  de  bons  rameaux.  II  l'invite  donc  à  instruire  el  cor- 
riger son  clergé,  afin  que  celui-ci  ne  prête  pas  prise  à  la 
médisance,  et  l'exhorte  à  donner  lui-même  le  bon  exemple. 
Cognovimus  ex  titis.., 

Reg.  Vat.,  t  CCCLIX,  f.  15'  el  190'; 
XXXIX,  V.  V,  pars  2«,  r.  26. 


2.  (1425).  Martin  V  au  doyen  el  au  chapitre  de  la  cathé- 
drale de  Tournai.  A  la  suite  de  leur  lettre  lui  annonçant  le 
supplice  d'un  certain  hérétique  obstiné,  il  leur  adresse  des  félj> 
citations,  les  prie  d'amputer  les  autres  membres  gangrenés, 
s'il  en  existe,  et  les  exhorte  à  se  corriger  eux-mêmes  el  à 
engager  tout  le  clergé  à  se  réformer.  Intelleximus  ex  iitleris 

vestre  dilectionis... 

Reg.  Val.,  t.  CCCLIX.  f.  17  el  IfT; 
arm.  XXXIX,  V.  V,  par» î*.r.». 

5.  (1425).  Martin  V  aux  (prévôts  el  jurés)  de  Tournai.  Le 
pape  les  félicite  de  l'exécution  d'un  certain  hérétique  ohstioé. 
Il  les  engage  à  agir  de  même,  s'il  y  a  quelque  autre  membre 
putride,  et  les  exhorte  à  ne  pas  se  laisser  entraîner  ptr 
l'exemple  des  mauvais,  mais  à  suivre  celui  des  bons,  à  se 
régler  d'après  la  doctrine  que  leur  enseigne  l'Eglise,  même  par 
l'organe  de  prêtres  indignes,  et  à  prier  pour  la  conversion  de 
ceux-ci.  Ex  Iitleris  quas  nuper... 

Reg.  Val.,  t.  CCCLIX,  f.  16  el  191';  an». 
XXXIX,  V.  V,  pars  2',  f.  27. 

Pour  terminer  ces  indications,  il  nous  reste  à  mentionoef 
deux  lettres  concernant  l'hérésie. 

1.  (Sans  date).  Martin  V  aux  comtes,  aux  barons  et  aux  eh*- 
valiers  du  duché  de  Luxembourg.  Le  souverain   Pontife  IflS 


(  320  ) 

prie  et  les  requiert  de  prendre  les  armes  pour  détruire  les 
hérétiques  qui  infestent  le  royaume  de  Bohême  et  qui  se  sont 
soulevés  à   main    armée   contre    le  ealholicisme.   Si   aliqua 

/iPfBSlS 

Arm.  XXXIX,  v.  V,  f.  29,  et  v.  IV,  f.  1 19. 

2.  (Sans  date).  Martin  V  à  Gérard,  comte  delà  Marek.  Même 
objet  et  même  teneur  que  la  précédente.  Si  aliqua  heresis... 

Arm.  XXXIX,  v.  VI,  f.  56. 

§  II.   —   Lettres  d'Alexandre   VI  pour  défendre   les  immunités 
ccclésiasUques  dans  le  duché  de  Brabant. 

Pour  répondre  au  désir  de  la  Commission  royale,  nous 
passons  immédiatement  de  l'époque  de  Martin  V  à  celle 
d'Alexandre  VI,  époque  bien  différente  de  la  précédente, 
non  seulement  dans  l'histoire  de  la  papauté,  mais  aussi 
dans  l'histoire  même  des  Pays-Bas.  Aux  temps  de  Martin  V 
l'unification  territoriale  de  nos  provinces  ne  faisait  que 
commencer.  Au  moment  où  Alexandre  VI  ceignit  la  tiare 
pontificale,  l'unification  des  Pays-Bas  élait,  peut-on  dire, 
œuvre  achevée;  la  politique  absolutiste  de  nos  princes, 
après  avoir  subi  un  recul  sous  Marie  de  Bourgogne,  venait 
de  triompher  de  la  réaction  particularisle  et  allait  pour- 
suivre sa  marche  avec  une  énergie  nouvelle.  Or,  il  était 
évident  que  les  efforts  de  centralisation  du  pouvoir 
princier,  fortement  appuyés  sinon  parfois  même  dirigés 
par  l'élément  légiste,  ne  pouvaient  manquer  de  se  heurter 
aux  privilèges  et  aux  immunités  du  clergé  national  et  même 
aux  droits  du  Saint-Siège.  Mais  à  raison  de  ce  que  les  prin- 
cipaux dignitaires  ecclésiastiques  du  pays  étaient  lies  à  la 
poliiique  princière,  il  ne  pouvait  y  avoir  de  leur  part  une 
résistance  sérieuse.  11  n'en  fut  pas  de  même  de  la  part 
de  la   papauté.  Au    sein   même   des  plaisirs  que   l'on  a 


(32i  ) 

reprochés  à  sa  cour,  Alexandre  VI  travailla  énergiqucmeiii 
à  défendre  et  à  promouvoir  Taulorité  de  TÉglise,  surtout 
dans  le  domaine  politique.  Nous  en  avons  un  exemple 
frappant  dans  les  lettres  qu'il  adressa  dés  le  début  de  son 
pontifient    à    Philippe  le  Beau,   duc  de  Bourgogn» 
divers   personnages  des   Pays-Bas.  Ces  letires  nou^ 
sent  à  la  fois  et  les  atteintes  portées  aux  immuni !> 
l'Église  et  les  efforts  du  pape  pour  défendre  celles-ci.  Pré- 
cisément, ce  sont  les   pièces  que  la  Commission  royale 
d'histoire  avait  exprimé  le  vœu  de  nous  voir  reclicrcher. 
Nous  en  donnerons  ici  rénumcration,  renvoyant  pour  le 
texte  à  l'appendice  II. 

Ces  divers  documents  sont  tous  contenus  dans  le 
tome  XVII I  de  VAr)nario  LUI  des  archives  rnlicanet. 
Plusieurs  d'entre  eux  se  trouvent  aussi  dans  le  manu- 
scrit 5881  du  fonds  Vatican  latin  de  la  Bibliothèque  du 
V^atican. 

i.  Rome,  vers  le  22  octobre  1492.  Le  pape  Alexandre  VI 
à  Jean  de  Hoiilhem,  chancelier  de  Brabanl.  H  lui  reproche 
d'évoquer  les  ecclésiastiques  à  son  tribunal,  d  iosiruirc  m 
matière  de  biens  et  droits  ecclésiastiques  et  sacrés,  d'enfrein- 
dre, au  mépris  des  concessions  du  S{iinl-Sicge,  les  privilèges 
des  personnes  ecclésiastiques,  même  de  celles  qui  rcsidenl  en 
cour  romaine,  et  ceux  des  élèves  et  des  maîtres  de  IX'nivcr^ilé 
de  Louvain,  d'altnqucr  dans  ses  paroles  le  Saint-Siège  cl  l;i 
cour  romaine,  d'amoindrir  la  juridiction  ecclésiastique  ni 
matière  religieuse,  d'empêcher  l'instruction  des  causes  de  »oii 
ressort  et  l'appel  au  tribunal  du  Saint-Siège;  il  lui  reproche 
aussi  de  soumettre  les  biens  et  les  droits  de  l'Église  cl  de 
ses  ministres  aux  tailles  cl  aux  impôts,  de  confisquer  ce* 
biens  et  de  soutenir  qu'ils  doivent  être  distraits.  Il  lui  ordonur. 
sous  peine  de  damnation,  d'excommunication, /a/or  «fw/cwli*. 
Tome  ii%  5™'^  série.  ** 


(  322  ) 

et  de  perpétuelle  infamie,  d'annuler  ses  actes  antérieurs  et  de 
s'abstenir  désormais  d'en  poser  de  semblables.  Crehris  tam 
fisci  curie  nostre  querelis... 

Archives   vaticanes,  arm.    LUI,    t.    XVIII, 
f.  149'. 

2.  Rome,  vers  le  22  octobre  1492.  Alexandre  VI  aux 
membres  de  la  Chancellerie  du  conseil  de  Brabant.  Après  leur 
avoir  signalé  les  atteintes  portées  avec  l'appui  de  leurs  votes  et 
de  leurs  suffrages  à  Tautorilé  du  Saint-Siège  ainsi  qu'aux 
immunités  judiciaires  et  fiscales  de  TÉglise,  il  leur  ordonne 
de  révoquer  les  actes  antérieurs  et  d'éviter  à  l'avenir  tout 
acte  semblable,  sous  peine  d'excommunication,  latœ  senten- 
tiœ.  Sicut  pro  certo  didicimus... 

Archives    valicanesy  arm.    LUI,    t.  XV III, 
f.  149';  ms  val.  latin  ,3881,  f.  505. 

5.  Rome,  22  octobre  1492.  Alexandre  VI  à  Philippe  le 
lîeau,  duc  de  Bourgogne.  Après  avoir  rappelé  les  atteintes  à 
l'autorité  du  Saint-Siège  et  aux  libertés  de  l'Eglise  qui  se 
commettent  dans  ses  États,  spécialement  dans  le  duché  de 
Brabant,  atteintes  dont  il  ne  rend  pas  le  jeune  duc  responsable, 
bien  qu'il  pourrait  s'émanciper  de  son  précepteur,  le  pape 
l'engage  à  ne  jamais  permettre  que  ses  sujets  battent  en  brèche 
les  droits  du  Saint-Siège  et  à  révoquer  les  actes  qui  les  ont 
blessés.  Auctorilatem  scinde  apostolice  sedis... 

Archives    vaticanes,  arm.   LUI,    l.    XVIII, 
f.  149;  ms  vat.  lalin, 3881,  f  505'. 

4.  Rome,  vers  le  22  octobre  1492.  Alexandre  VI  à  Jean  de 
Borne,  évéque  de  Liège.  Le  pape  énumère  les  atteintes  portées  à 
l'autorité  du  Saint-Siège  et  aux  immunités  de  l'Église  dans  les 
étals  de  Philippe  le  Beau,  spécialement  dans  le  duché  de  Bra* 
liant.  11  reproche  à  l'évèque  de  ne  pas  avoir  défendu  les  droite 


(  3^23  ) 

(lo  l'Église  ou  de  n'avoir  pas  au  moins  informe  le  Sainl-Siège 
(le  la  situation.  Il  lui  ordonne,  sous  peine  de  suspense  el  d'in- 
terdit, de  soutenir  la  bonne  cause.  Si  c'est  nécessaire  le 
pape  lui  prêtera  secours.  Il  l'informe  qu'il  a  ëcril  à  ec  sujet  h 
Jean  de  Houthem.  Si  celui-ci  n'obéit  pas,  l'évéque  doit  faire 
proclamer  dans  toutes  les  églises  et  tous  les  monastères  de  la 
ville  et  du  diocèse  de  Liège  que  le  chancelier  el  ses  adhérents 
sont  sous  le  coup  des  censures  et  des  peines  dont  le  pape  les  a 
menacés, et  qu'il  faut  éviter  toute  relation  avec  eux,  jusqu'à  er 
qu'ils  se  soient  soumis.  Audivimus  el  quidem  iiiviliA  auri- 

bus... 

Archives    valicanes,  arm.    LUI,   i.  XVIII, 
f.  lo8;  ms  val.  lalin  3881,  f.  303'. 

0.  Rome,  vers  le  22  octobre  1492.  Alexandre  VI  aux  abbéf 
des  monastères  de  Parc  et  d'Affliglicm,  Thierry  el  Goswin.  Il 
Jour  reproche  de  ce  qu'ils  ne  s'opposent  pas  aux  atteintes  por- 
tées dans  le  duché  de  Brabanl  à  l'autorité  du  Saint-Siège  el 
aux  immunités  de  l'Église,  et  de  ce  qu'au  moins  ils  n'avertisseni 
pas  le  Saint-Père  de  la  situation,  alors  qu'ils  sont  tous  les  jours 
à  la  chancellerie  du  roi  Maximilien  et  de  l'archiduc  Philippe. 
Il  leur  ordonne,  sous  peine  d'excommunication,  de  défendre  la 
cause  du  Saint-Siège  et  de  l'Église  auprès  de  l'archiduc,  de» 
courtisans,  des  seigneurs,  des  gouverneurs  el  des  conseillers. 
Ils  seront  en  cela  appuyés  par  les  évéqucs  d»  Liège  et  de 
Cambrai,  si  ceux-ci  exécutent  les  ordres  du  pape.  En  eas  eon- 
rairc,  le  Saint-Père  enjoint  aux  abbés  de  faire  procéder  par 
eux-mêmes  dans  les  églises  et  les  monastères  des  villes  et  des 
diocèses  de  Cambrai  et  de  Liège,  aux  publications  indiquer* 
dans  ses  lettres  à  ces  deux  cvêques.  Quid  hoc  audimux. 

Archives  vaticanes,  arm.  LUI,  f.  ••'<•     "»• 
val.  Jalio,  5881,  f  504. 

6.  Home,  vers  le  22  octobre  U92.  Alexandre  VI  h  Frinçoit 
(le  Busleyden,  prévôt  de  la  cathédrale  do  Liège.  Le  pape  lui 


(  324  ) 

reproche,  à  lui  précepteur  de  l'archiduc  Philippe,  de  n'avoir 
pas  combattu  ou  du  moins  de  n'avoir  pas  dénoncé  à  Rome 
les  empiétements  commis  sur  l'autorité  du  Saint-Siège  et 
les  immunités  de  l'Église.  11  lui  rappelle  son  devoir  d'apprendre 
son  élève  à  craindre  Dieu  et  à  l'honorer  dans  ses  ministres. 
Quia  noslra  et  universa... 

Archives  vaticanes^  arm.  LUI,  t.  XVIII, 
f.  ISO';  ms  val.  latin,  3881,  f.  304. 

7.  Rome,  vers  le  22  octobre  1 492.  Alexandre  VI  à  Jean  Caron- 
delet,  chancelier  d'Autriche  et  de  Bourgogne.  Le  pape  s'étonne 
que  lui  qui  a  professé  le  droit  civil  et  ecclésiastique  et  qui  est 
en  position  de  défendre  les  principes,  il  ne  s'oppose  pas  aux 
empiétements  sur  les  immunités  de  l'Église  dans  les  Étals  de 
l'archiduc  Philippe.  11  l'engage  à  user  de  ses  conseils  et  de  son 
autorité  pour  promouvoir  les  droits  de  la  juridiction  ecclésias- 
tique, à  ne  pas  blesser  et  à  ne  point  laisser  blesser  l'autorité 
du  Saint-Siège  par  les  autres  conseillers  du  [)rince  et  par  les 
juges  inférieurs,  à  réparer  et  à  faire  réparer  les  fautes 
commises.  Avdivimus  et  quidem  amaro  animo.. 

ArclnvesvaHcanes,2iVm.L\\\,l.\y\{\,  f.  ISl; 
ms.  vat.  latin,  3881,  f.  304'. 

8.  Rome,vers  le  22  octobre  1492.  Alexandre  VI  à  Albert,  duc 
de  Saxe.  11  l'exhorte  en  sa  qualité  de  membre  du  conseil  de 
régence  de  l'archiduc  Philippe  à  ne  pas  léser  les  droits  de 
l'Église  en  protégeant  ceux  de  l'archiduc,  et  à  faire  de  celui-ci 
un  protecteur  de  V^^^ha.  Inlelligimus  te  per  carissimum,.. 

Archives  Vatican  es,  arm.  LUI,  t.  XVIII,  f.  151'; 
ms.  vat.lalin,  5881,  f.  303. 

9.  Rome,  vers  le  22  octobre  1492.  Alexandre  VI  au  comte 
Adolphe  IV  de  Nassau.  11  lui  relate  les  atteintes  portées  par 
Jean  de  Houthem  aux  droits  de  l'Église  et  du  Saint-Siège,  et 


(  3!2r)  ) 
Tengnge  à  user  de  son  cmlil  auprès  du  roi  Maxiiiiilim  et  de 
l'archiduc  Philippe  pour  rappeler  à  leur  devoir  Jean  «le  Hou- 
iheni  et  ses  adhérents.  Nimium  ut  variis  ad  nos.. 

Archives  valicanes, arro.Llll.t.  XVIH,  f.  |5|'. 

10.  Rome,  vers  le  22  octobre  1492.  Alexandre  VI  h  Jean  dr 
Berghes.  Il  lui  expose  les  empiétements  de  Jean  dr»  llouihrni 
sur  les  droits  de  lÉglise  et  du  Saint-Siège,  et  l'engagcù  eurriger 
les  fautes  commises  et  à  ne  pas  perraellre  que  rarchidur 
Philippe  s'écarte  de  ses  devoirs  vis-à-vis  de  la  papnnié.  /Von 
modicHin  et  mullis  modis... 

Archives  vaticanes^  arm.  LUI.  f.  I5i 

§  m.  —  Les  Pays-Bas  au  temps  de  Philippe  II. 

Après  ces  indications  relatives  h  des  tern|)s  bien  diver» 
de  notre  moyen  âge,  nous  al)orderons  de  suite  répoqiicdc 
Philippe  il,  celle  que  nous  nous  étions  proposé  d  étudier 
spécialement  durant  noire  séjour  à  Rome.  Ceries,  il  ncii 
est  poiiU  dans  toute  l'histoire  des  Pays-Ras  qui,  lanl  au 
point  de  vue  national  quau  point  de  vue  iniernalional , 
lanl  au  point  de  vue  religieux,  qu'au  point  de  vue  poli- 
tique, ait  vu  se  dérouler  des  événements  aussi  mulliple»  et 
aussi  importants  :  après  trois  siècles,  les  agilalions  et  les 
luttes  de  cet  âge  éveillent  encore  la  curiosité  et  remuent 
les  cœurs,  comme  si  elles  s'HCComplissoient  sou»  iiof 
regards. 

A  la  vériié,  d'innombrables  documenls,  exhumét  des 
divers  dépôts  d'archives  de  l'Europe,  d'innombrables  tra- 
vaux d'histoire  ont  été  publiés  sur  ce  sujet.  Mais  jusqu'ici  let 
archives  vaticanes  sont  restées,  peut-on  dire,  ine.\ploréff  è 
ce  point  de  vue.  Or,  si  avant  de  reconstruire  dans  too 
ensemble  l'histoire  de  celte  épocjue,  il  faut  en  avoir  rts- 


(  3:26  ) 

semblé  tous  les  matériaux,  si,  avant  de  porter  un  jugement 
définitif  sur  les  personnages  et  les  événements  de  ce  temps, 
il  faut  avoir  compulsé  toutes  les  pièces  du  procès,  n'est-il 
pas  éminemment  utile  de  fouiller  ces  archives  où  la 
papauté  a  réuni  tant  de  trésors  historiques? 

Voilà  pourquoi,  avec  l'approbation  de  la  Commission 
royale  d'histoire,  nous  avions  choisi  celte  époque  pour  objet 
principal  de  noire  étude.  Kt  comme  les  temps  du  gouver- 
nement d'Alexandre  Farnése  (1578-1592)  ont  été  jusqu'ici 
moins  examinés  que  les  précédents,  nous  nous  y  serions 
appliqué  exclusivement,  n'eùf  été  l'obligation  de  recher- 
cher diverses  pièces  de  la  période  précédente.  Par  là  nous 
avons  été  forcé  d'élCFidre  nos  investigations  à  l'ensemble 
des  temps  de  Philippe  II. 

Certes,  des  recherches  sur  un  terrain  si  vaste,  dans  des 
archives  si  considérables,  ce  n'est  pas  en  trois  mois  et  demi 
qu'il  nous  a  été  possible  de  les  terminer,  alors  que,  si  Ton 
défalque  les  jours  de  congé  et  de  fêtes,  les  archives  ne  sont 
guère  accessibles  en  moyenne  plus  de  quatre  jours  par 
semaine  et  cela  pour  trois  heures  et  demie,  alors  surtout 
qu'une  partie  notable  de  notre  temps  a  été  absorbée  par 
d'autres  travaux. 

Aussi,  force  nous  a  été  de  restreindre  nos  études. 
Par  exemple,  nous  n'avons  pu  examiner  ni  la  collection 
des  registres,  ni  celle  des  brefs,  ni  les  fonds  des  biblio- 
thèques Carpegna,  Piô,  Ottoboni,  Spada,  Albani  et  Bolo- 
gnetli,  réunies  aux  archives  vaticanes,  ni  même  les  non- 
ciatures de  ce  temps,  à  part  quelques  volumes.  Nous 
regrettons  d'autant  plus  de  n'avoir  pu  compulser  celles-ci, 
que  c'est  là  que  se  rencontrent  d'ordinaire  pour  l'histoire 
moderne  les  documents  les  plus  intéressants. 


(  327  ) 

Voici  les  colleciions  auxquelles  nous  avons  dû  nouseoo- 
tenler  de  puiser  : 

1'^  Les  Letlere  di  Principi,  l.  I  ;  i,  XXII  k  LIV  et 
t.  CXLIXà  CLIll; 

2°  Les  Letlere  di  Vescovi,  t.  I,  II,  X  cl  XI  ; 

3"  Les  Leltere  di  Cardinali^  1. 1  à  IV; 

4°  La  Nunzialura  di  Francia^  l.  IV  ei  V; 

5°  La  Nunzialura  di  Fiandra,  l.  I  à  X. 

Ces  derniers  volumes,  on  le  sali,  nous  avons  élé  amené  è 
les  parcourir  à  raison  que  la  Commission  royale  d'histoire 
nous  avait  demandé  un  travail  sur  la  série  des  nonees 
aux  Pays-Bas;  et  il  semblerait  que  c*esl  dans  l'élude  que 
nous  publierons  à  ce  sujet  qu'il  devrait  en  être  question. 
Mais  plusieurs  des  correspondances  renfermées  dans  cc« 
manuscrits  sont  étrangères  à  la  Nonciature  même  de 
Flandre  et  identiques  à  celles  qu'on  rencontre  dans  les 
Leltere  di  principi  et  les  Letlere  di  Vescovi.  Nous  les  signa- 
lerons donc  ici.  Nous  parlerons  des  autres  en  traitant  de  la 
Nonciature  de  Flandre. 

Outre  ces  divers  fonds,  nous  avons  consulté  le  catalogue 
de  VArchivio  di  Castel  San  Angelo^  où  nous  avons  puisé 
divers  renseignements  utiles  pour  retrouver  quelques  piéees 
signalées  par  la  Commission  royale  d'histoire. 

Nous  avons  également  parcouru  le  catalogue  des  Miscd- 
lanées,  composé  par  Garambi,  celui  de  de  Pretis,  enfin  les 
Sdiede  chronologice  di  Vescovi.  Nous  y  avons  trouvé  de 
nombreuses  indications.  Mais  pour  nous  ronformer  au 
règlement  des  archives,  nous  ne  les  livrerons  point  i  la 
publicité  et  nous  les  réserverons  pour  notre  usage  per- 
sonnel. 

Enfin,  sans  avoir  eu  le  temps  de  parcourir  la  collection 


(  528  ) 

(les  Politicorum  mrm,  nous  nous  sommes  cependant  rendu 
compte  des  ressources  qu'ils  offrent  pour  celle  période  de 
de  notre  histoire.  M.  Schlecht,  sccrétnire  de  rinstiiiit  histo> 
rique  de  la  CôrresgeseUschaft,B\a\t  précédemment  dépouillé 
les  cent  seplanie-trois  volumes  de  ce  fonds.  Or,  il  a  mis  ses 
notes  à  notre  disposition  avec  une  extrême  générosité  et 
une  rare  bienveillance  :  nous  en  garderons  toujours  le  plus 
doux  souvenir  ainsi  que  des  heures  pnsséos  dans  son  inti- 
mité à  Campo  santo  dei  Tedeschi  e  Fiamminghi.  Cepen- 
dant, conformément  à  une  décision  uliérieure  du  comité 
directeur  de  rinslilui,  nous  ne  nous  servirons  des  rensei- 
gnements puisés  à  cette  source  que  pour  notre  utilité  par- 
ticulière. 

En  parcourant  les  collections  que  nous  venons  de  men- 
tionner, il  va  de  soi  que  nous  avons  dû  nous  contenter  de 
faire  une  courte  analyse  des  documents  rehuifs  à  notre 
histoire.  Car  non  seulement  il  nous  eût  fallu,  pour  pro- 
céder à  la  transcription  des  pièces  les  plus  importantes, 
disposer  d'un  temps  et  de  ressources  plus  considérables; 
n\>i\s  avant  d'aborder  le  travail  de  copie,  il  est  indispen- 
sable d'avoir  terminé  l'ensemble  des  recherches,  si  l'on 
veut  faire  un  choix  judicieux  parmi  tant  de  matériaux. 
Cependant  nous  n'avons  pas  négligé  de  prendre  le  texte  des 
doeuments  que  la  Commission  royale  d'histoire  nous  avait 
sigfialés.  Nous  les  publions  en  appendice  sous  forme  d'ana- 
lecies. 

Pour  finir  ces  observations  préliminaires,  il  nous  reste  à 
indiquer  la  marche  que  nous  allons  suivre.  L'ordre  stricte- 
ment chronologique  amènerait  le  mélange  de  pièces  bien 
dis|)arates,  d'où  résulterait  une  grande  confusion.  Aussi 
nous  avons  préféré  classer  ces  documents  d'après  leur 
provenance  et  leur  destination. 


(  3-29  ) 
Nous  signalerons  : 

I.  D'une  part,  les  lettres  adressées  à  la  cour  romaine; 

II.  D'^ulre  part,  les  lettres  émanées  de  la  tour  romaim, 

III.  Cependant  nous  ne  donnerons  point  ni  dans  la  pre- 
mière calégorie,  les  lettres  adressées  à  la  cour  romaine  par 
ses  agents  à  l'étranger,  ni  dans  la  seconde,  les  leUres  adres- 
sées par  la  cour  romaine  à  ses  agents.  Mais  nous  feront 
une  mention  spéciale  des  correspondances  échangées  entre 
la  cour  romaine  et  ses  agents. 

En  outre,  nous  introduirons  dans  chacune  de  ces  troif 
classes  diverses  subdivisions  que  nous  indiquerons  en  leur 
temps.  Dans  ces  subdivisions  les  documents  seront  énu- 
mérés  d'après  l'ordre  chronologique. 

I.  —  Lettres  adressées  à  la  cour  romaine. 

Il  y  a,  d'après  les  caractères  des  auteurs,  une  triple  série 
de  lettres  à  signaler  sous  celte  rubrique  : 

1**  Les  lettres  des  autorités  politiques; 

2"  Les  lettres  des  autorités  religieuses  ; 

5"  Les  lettres  de  quelques  personnages  d'un  rang  moins 
élevé,  ou  du  moins  sans  caracttîre  officiel  dans  les  Pa)>-Btf, 
et  celles  de  quelques  personnes  privées. 

1"  Lettres  des  autorités  politiques. 

Sous  ce  titre  nous  donnons  les  lettres  de  i'iimpjic  II 
relatives  aux  Pays-Bas  et  celles  de  ses  gouverneurs  :  Mir- 
guerite  de  Parme,  le  duc  d'Albe,  Alexandre  Fnrnèse. 

A.  —  Lettres  de  Philippe  II. 

1.  10  février  1567.  Philippe  II  au  pnpc  Pic  V.  Dans  le^Ml- 
scripium,  répondant  à  un  bref  du  17  janvier  précédent,  pw 


(  330  ) 

lequel  le  pape  l'engageait  vivement  à  passer  en  Flandre,  le  roi 
déclare  que  rien  ne  l'empêchera  de  travailler  au   service  de 

Dieu. 

Lettere  di  Principi^  t.  XXXI.  —  Autographe. 

2.  Madrid,  10  juillet  4567.  Philippe  II  écrit  au  pape  Pie  V 

concernant  son  voyage  en  Flandre. 

Ibidem.  —  Autographe. 

3.  Madrid, 22  janvier  1568.  Philippe  11  expose  au  pape  Pie  V 

les  raisons  pour  lesquelles  il  a  emprisonné  son  fils  don  Carlos. 

Le  roi  déclare  que  cet  acte  est  si  juste,  que  l'univers  entier 

l'approuvera  (1). 

Ibidem.  —  Original  (2). 

4.  Madrid,  30  juillet  1 568.  Philippe  H  annonce  au  pape  Pie  V 

la  mort  de  son  fils  don  Carlos. 

Ibidem. —  Original. 

5.  Madrid,  9  mai  1509.  Philippe  il  au  pape  Pie  V.  Il  lui 
demande  grâce  et  pardon  pour  les  Flandres,  où  les  égarés 
commencent  à  revenir.  Lui-même  accordera  un  pardon 
général.  La  faveur  du  pape  et  celle  de  Philippe  II  mettront  fin 
aux  troubles. 

Ibidem  —  Original. 

6.  Madrid,  26  mars  1574.  Philippe  II  écrit  au  j)ape  Gré- 
goire XIII  au  sujet  d'un  induit  concernant  les  Pays-Bas. 

Le  lier  e  di  Principi^  l.  XLI,  n°  98.  —  Original, 


(1)  Nous  signalons  celle  lettre  et  la  suivante  à  raison  de  l'importance 
de  cet  événement  et  de  sa  connexion  avec  les  troubles  des  Pays-Bas. 

(2)  Il  en  existe  une  copie  dans  les  Lettere  di  Principi,  i.  I,  f  319. 


(33i  ) 

7.  MacJrid,  30  juillet  d574.  Philippe  il  demande  au  p«,.r 
Grégoire  XIII  de  bien  accueillir  la  requête  qu'il  lui  adrcMc 
par  l'intermédiaire  de  son  ambassadeur  don  Juan  de  Cuoiga, 
à  rcfFet  d'obtenir  l'érection  d'un  évêchc  à  Luxembourg. 

Ibidem,  n*  80.  —  OrigiML 

8  Apres  le  i^'  avril  1586.  Philippe  II  au  i-oi  de  Danemark, 
en  réponse  à  une  lettre  que  celui-ci  lui  avail  adressée  pour 
l'engager   à  concéder    la  liberté  religieuse  k  ses  sujcU  drf 

Pays-Bas  (1). 

Ibidem^  f.  108.  —  Copie  adressée  Ji  la  coor  ronsiae 

9.  50  août  1 589.  Exlraitd'une  lettre  de  Phillippc  II  au  eoroir 
d'Olivarès,  son  ambassadeur  à  Rome,  concernant  son  in»rr^»-..- 
tion  en  France. 

Letlere  di  Principi,  l.  XL VI,  f  .'iT.       •    ; 

i  0.  Rome,  22  février  i  590.  Conventions  d'Olivarès  ou  nom  de 
Philippe  II  avec  la  cour  romaine,  en  vertu  de>qiielles  Ir 
monarque  espagnol  s'engage  à  intervenir  en  France. 

/6i</em,  r.iO.  — Copif. 


(1)  La  Commission  royale  d'histoire  nous  avail  signalé  •  un  nppott  eo 
espagnol  à  Piii lippe  II,  en  date  du  l*^'  avril  1586,  rap|)orl  où  l'on  pro|iO»e 
de  lolérer  aux  Pays-Bas  l'exercice  du  culle  rérormé  —  IMif  XXXYI, 
arm.  V,  cap.  VI,  n"  1.  •  C'esl  évidemment  la  lellredu  roi  de  Danemarii  S 
Philippe  II  signalée  dans  la  réponse  de  celui-ci  el  Indiqaéit  coaUBr  soi! 
dans  le  catalogue  du  fonds  Sainl-Ange.  - 1586,  1  aprill».  Cof4»  wHpiarae 
hispanicac  cum  relatione  eorum  quae  rex  Danimarchaescrip&ll  PbîHp|io  ll« 
Hispaniarum  régi,  de  loleranda  religione  reformala  in  llolbndla,  ul  ad 
eius  obeciienliam  reduci  possit.  —  Arm.  V,  cap.  VI,  n»  5.  •  Malbrurvu- 
sèment  celle  pièce,  par  suite  sans  doute  d'une  dislraelkM  «Tw 
employé,  ne  se  trouvait  plus  à  sa  place,  el  malgré  les  bleafflllaBlff 
recherches  de  M.  l'abbé  Vincenz,  elle  est  demeurée  Inlroufible.  CHIr 
lettre  est  d'ailleurs  résumée  dans  la  réponse  d««  Philippe  II.  -  Votn  Ir 
texte  de  celle-ci  dans  l'appendice  XI. 


(  352  ) 

B.  —  Lettres  de  Marguerite  de  Parme. 

Nous  nenumérons  pas  seulement  les  lettres  que 
Marguerite  écrivit  durant  son  double  gouvernement  aux 
Pays-Bas;  mais  à  raison  de  Tintérét  que  les  écrivains 
belges  aitachent  à  son  Iiistoire  et  aussi,  pour  éviter  à 
d'autres  des  recberches  sans  résultat  appréciable,  nous 
indiquons  l'ensemble  des  lettres  de  ce  personnage,  que 
nous  avons  rencontrées  aux  archives  du  Vatican. 

1.  Bruxelles,  7  juin  1561.  Marguerite  de  Parme  recommande 
Giovanne  Aliprandi  a  Commcndone  pour  un  canonicat  vacant 

dans  les  Pays-Bas 

Letteredi  Principi,  1.  XXVI,  f.  77.  —  Original. 

2  Bruxelles,  9  juin  1566.  Marguerite  de  Parme  remercie  le 
pape  Pie  V  de  ce  ({u'il  lui  a  fait  dire  par  Julien  Pavesi,  arche- 
vêque de  Sorrenle.  Celui-ci  lui  donnera  d'amples  détails  sur 
le  résultat  de  sa  mission.  Quant  à  elle,  elle  dépensera  toutes 
ses  forces  et  donnera  sa  vie,  s'il  le  faut,  pour  la  religion.  Elle 
demande    au     pape  de    lui    accorder    quelques    indulgences 

spéciales. 

Leltere  di  Principi,  t.  XXX,  f.  223.  —  Autographe. 

5.  Bruxelles,  4  février  1567.  Marguerite  de  Parme  demande 
au  pape  Pie  V  la  confirmation  pour  le  comte  Herman, chanoine 
de  Cologne  et  de  Liège,  élu  évéque  de  Minden. 

Ibidem^  f.  225.  —  Origiual. 

4.  Anvers, 4  mai  1 567.  Marguerite  remercie  le  pape  Pie  V  des 
félicitations  qu'il  lui  a  adressées  à  l'occasion  de  la  soumission 
de  Valenciennes.  C'est  un  événement  vraiment  miraculeux. 
Elle  espère  que  c'est  la  fin  des  troubles.  Eu  outre,  elle  demande 
une  faveur  spéciale. 

Ibidem^  f.  227.  -  Autographe. 


(  333  ) 

5.  Bruxelles,  24  août  1567.  Répondant  à  un  bref  du  ISjuilIcl 
précédent,  Marguerite  de  Parme  déclare  au  pope  Pic  V  que  rc 
n'est  pas  sa  faute,  si  les  décrets  du  concile  de  Trente  n'ont  pt« 
été  publiés  à  Besançon  et  dans  le  comté  de  Bourgogne. 

Ibidem,  f.  299.  ~ 


6.  Bruxelles,  15  novembre  1567.  Marguerite  de  Parme 
annonce  au  pape  Pie  V  son  départ  des  Pays-Bas.  Elle  est  heu- 
reuse de  ce  que,  conformément  aux  désirs  de  Sa  Sainteté,  elle 
laisse  ces  pays  tranquilles,  soumis  au  roi  et  ottachës  à  la  reli- 
gion. Elle  fait  des  vœux  pour  que  cette  situation  se  mainlienor 
et  se  fortifie. 

Ibidem,  f.  230.  -  Aalograplw. 

7.  Plaisance,  27  février  4568.  Arrivée  en  Italie,  Marguerite 
présente  par  lettre  ses  hommages  au  pape  Pie  V,  puisqu  elle 
ne  peut  le  faire  en  personne.  Elle  répète  ce  qu'elle  a  dit  de  là 
situation  des  Pays-Bas  dans  sa  lettre  du  15  novembre  précé- 
dent. Elle  remercie  le  Saint-Père  de  ce  qu'il  a  fait  pour  sa 
famille  et  le  prie  de  continuer. 

Ibidem,  f.  334  —  AtttQgrapëe. 

8.  Plaisance,  27  février  1568.  Marguerite  de  Parme  prie  le 
pape  Pie  V  d'accepter  à  son  service  le  fils  du  comte  de  Man^ 
feldt,  qui  a  toujours  si  bien  servi  Dieu  et  le  roi  au  milieu  det 
troubles  des  Pays-Bas.  Cette  faveur  produira  d'ailleurs  d'heu- 
reux effets  en  Allemagne,  où  la  famille  Monsfcldt  t-orople  Uni 

de  membres. 

Ihidem,  f.  532;  —  Aulog rapht. 

9.  Plaisance,  25  avril  1568.  Marguerite  de  Parme  remercie  le 
pape  Pie  V  d'avoir  reçu  à  son  service  le  fils  du  comte  de  Mana- 
feldt  et  de  lui  avoir  accordé  à  elle-mcmc  plusieurs  faveurs  spi- 
rituelles. .  ^^       -  .^^«...k- 

Ibidem,  f.  06w  —  AitOgnH»* 


(  534  ) 

10.  Plaisance,  17  mai  1568.  Marguerite  de  Parme  remercie 
le  pape  Pie  V  d'avoir  daigné  lui  envoyer  la  rose  d'or. 

Ibidem,  f.  258  —  Autographe. 

11.  Plaisance,  22  août  1568.  Marguerite  de  Parme  remercie 

le  pape  Pie  V  de  la  réception  d'un  bref  — dont  elle  n'indique 

pas  l'objet. 

Ibidem,  f.  240.  —  Autographe. 

12.  Loreto,  6  mai  1569.  Marguerite  de  Parme  remercie  le  pape 
de  la  réception  d'un  bref —  dont  elle  n'indique  pas  Tobjcl. 

Ibidem,  f.  242.  —  Autographe. 

13.  Ascoli,  9  mai  1569.  Marguerite  remercie  le  pape  d'une 
faveur  —  qu'elle  ne  spécifie  pas. 

Ibidem,  f.  244.  —  Autographe. 

14.  Civiladucaie,  26  mai  1569.  Marguerite  de  Parme  écrit  au 
pape  Pie  V  qu'elle  profite  de  la  visite  que  son  fils  Alexandre 
va  faire  à  Sa  Sainteté,  pour  lui  offrir,  elle  aussi,  ses  hommages 
et  le  prier  de  continuer  à  proléger  sa  famille. 

Ibidem,  f.  246.  —  Autographe 

15.Civitaducale,  Hjuin  1569.  Marguerite  de  Parme  remercie 
le  pape  des  faveurs  accordées  à  son  fils,  lequel  est  venu  la  voir 
en  se  rendant  en  Lombardie.  Elle  offre  ses  services  au  Saint- 
Père. 

Ibidem,  f.  248.  —  Autographe. 

16  Civiladucaie,  2  septembre  1569.  Marguerite  de  Parme 
remercie  le  pape  Pie  V  de  lui  avoir  adressé  un  bref  —  dont 
elle  n'indique  pas  l'objet  —  et  d'avoir  fcçu  à  son  service  le 
fils  du  comte  de  Mansfeldt. 

Ibidem,  f.  250.  —  Autographe. 


(  35o  ) 

17.  25  septembre  I5(i9.  Margucriie  de  Parme  prie  le  papr 
Pic  V  de  faire  bon  accueil  au  comlc  Philippe  de  Maii^fildr,  iim 
se  rend  au  service  de  Sa  Sainteté. 

Ibidem,  f.  25i.  —  Aolognpkr. 

i8.  Civitaducale,  29  janvier  1570.   Marguerite  de  Parme 

propose  au  pape   Pie  V  de   confier  révéchc  de  Penna,  auquel 

Odescalco    va  renoncer  sous  peu,  à   rarchiprélre   Giovanne 

Francesco  Carli  deli'  Aquila. 

Ibidem^  f.  254.  —  Autographe. 

19.  Civitaducale,  27  mars  1570.  Marguerite  de  Panne 
souhaite  «  la  bona  Pasqua  »  aa  pape  Pie  V.  Elle  lui  offre  «Cf 
condoléances  au  sujet  de  son  indisposition. 

Ibidem,  f.  256.  —  Aotognpbe . 

20.  Civitaducale,  27  septembre  1570.  Marguerite  de  Parme 
annonce  au  pape  Pie  V  que  l'avant-veillc  elle  a  reçu  la  \isile 
de  son  fils  et  que  celui-ci  ira  bienlôt  visiter  Sa  Sainlclc. 

Ibidem,  f.  258.  —  Autographe. 

.21.  Civitaducale,  10  octobre  1570.  Marguerite  de  Parme 
annonce  au  pape  Pic  V  que  son  fils  va  baiser  les  pieds  dc.<ia 
Sainteté.  Elle  prie  le  Saint-Père  de  lui  faire  bon  accueil. 

Ibidem,  f.  2G0.  —  Autographe. 

22.  Civitaducale,  27  mai  1571.  .Marguerite  de  Parme  félirile 
le  pape  Pie  V  d'avoir  réussi  à  conclure  la  sainte  ligue 

Ibidem,  f.  262.  -  Auiogriphe. 

23.  Aquila,  M  février  1580.  Marguerite  de  Parme  anmmee 
nu  pape  Pie  V  qu'ellca  l'intention  de  partir  pour  la  Flandre  to 
première  semaine  de  carême.  Elle  regrette  de  ne  pouvoir  venir 
recevoir  en  personne  la  bénédiction  de  Sa  Sainteté. 

Letlere  iii  Principi,  U  XLII,  f.  «44  -  AolOfiaph*. 


(  536  ) 

24.  Orlona,  48  novembre,  4583.  Marguerite  do  Panne 
annonce  au  pape  Grégoire  XIII  qu'elle  est  de  retour  des  Pays- 
Bas. 

Ibidem,  f.  303.  —  Original. 

25.  Orlona,  8  janvier  4585.  Marguerite  de  Parme  prie  le 

pape     Grégoire  XIII    d'expédier    promptement   l'affaire    de 

l'évêque  d'Aquila. 

Ibidem,  f.  324.  —  Original. 

C.  —  Lettre  du  duc  d'Albe. 

Nous  n'avons  retrouvé  qu'une  seule  lettre  du  duc 
d'Albe,  mais  elle  est  (;aractéristique. 

Bruxelles,  8  juillet  45G9.  Le  duc  d'Albe  annonce  au  pape 

Pie  V  qu'on  s'aperçoit  de  jour   en  jour  des   progrès  de   la 

religion  dans  les  Pays-Bas.  «  Il  pense  que,  lorsque  viendra  le 

)»   pardon  de  la  part  de  Sa  Sainteté,  un  grand  nombre  de 

»   personnes  viendront  à  résipiscence.  Quant  à  ceux  qui  ne  se 

»   soumettront  pas  pour  le  terme  fixé,  quels  que  soient  leur 

»   nombre  et  leur  qualité,  le  feu   et   le  couteau  en  auront 

»   raison.  » 

Lettere  di  Principe  t.  XXX,  f.  300.  —  Original. 

D.  —  Lettres  d' Alexandre  Farnèse. 

Nous  n'avons  à  signaler  aucune  lettre  relative  aux 
Pays-Bas  ni  de  don  Requcsscns,  ni  de  don  Juan  d'Autriche. 
Nous  passons  donc  à  celles  d'Alexandre  Farnèse. 

Il  y  a  dans  les  Lettere  diPrincipi  plusieurs  missives  de  ce 
prince,  antérieures  à  son  gouvernement  en  Flandre.  Elles 
n'ont  aucun  intérêt  pour  notre  hisloire  et  fort  peu  pour 
celle  d'Alexandre  Farnèse.  Nous  les  signalerons  cependant, 
ne  fût-ce  que  pour  éviter  des  recherches  inutiles  aux  bio- 
graphes de  cet  important  personnage. 


(  S37  ) 

1.  Parme,  2  juillet  1566.  Alexandre  Farnès*,  de  rctoor  de 
la  Flandre,  s'excuse  auprès  du  pape  Pic  V  de  ne  pouvoir  lo< 
faire  visite.  11  le  ^ric  de  le  bénir  lui  et  son  dpousc. 

Leltere  di  Principi,  l.  XXX,  f.  178.-  Origiu»L 

2.  Parntïc,  15  janvier  1568.  Alexandre  Farnèsc  remercie  le 
pape  Pie  V  d'avoir  bien  voulu  être  le  parrain  de  m  fille, 
en  déléguant  à  sa  place  Monseigneur  di  .Marni. 

Ibidetriy  f.  IKO  —  OriginL 

3.  Parme,  l*"'  mai  iri68.  Alexandre  Farnèsc  remercie  le  pape 
Pie  V  de  lui  avoir  envoyé  un  rosaire. 

Ibidem,  f  \Hi.  —  Original 

4  Borgonuovo  di  Piacenza,25  août  1568.  Alexandre Farnèic 
remercie  le  pape  Pic  V  d'une  faveur  parliculièrc. 

Ibidem,  1. 181.  -  Oriploal. 

5.  Parme,  29  mars  1509.  Alexandre  Karnèsc  annonce  au 
pape  Pic  V  qu'il  lui  est  né  un  fils. 

Ibidem,  r.  186.  -  OrigiasL 

6.  Loreto,6  mai  1569.  Alexandre  Farnèsc  ccril  au  pa|»e  Pie  Y 
qu'il  profite  du  passage  à  Rome  d'un  messager  de  son  (fpoa»e 
pour  lui  adresser  ses  bo  m  mages. 

/bidem.  f.  188.  -  OrigiMl. 

7.  Ascoli,  10  mai  15G9.  Alexandre  Farnèsc  remercie  le  p«p« 
Pie  V  de  la  faveur  qu'il  lui  a  faite,  à  lui  et  à  son  épouse,  \or% 
de  son  passage  dans  les  Étals  de  Sa  Sainfclé,  cl  lui  entoii» 
Monseigneur  d'Aquaviva  pour  lui  offrir  ses  services. 

Ibidem,  r  lîM)   -  OrigîMi. 

TOAIE    n\   S"*'    SÉRIE.  ^ 


(  338  ) 

8.  Civiladucale,  26  septembre  1570.  Alexandre  Farncse  ccril 
au  pape  Pie  V  qu'étant  venu  visiter  sa  mère,  il  profile  de  sa 
présence  dans  ce  pays,  pour  lui  adresser  ses* hommages  et  lui 
offrir  ses  services,  par  l'intermédiaire  de  son  genlilliomme,  le 

comte  Bernardino  Mandelli. 

Ibidem,  f.  192.  —  Original. 

9.  Parme,  10  décembre  1570.  Alexandre   Farncse  annonce 

au  pape  Pie  V  qu'il  lui  envoie  son  secrétaire  Pictro  Baldini  pour 

solliciter  une  faveur. 

Ibidem,  f.  194.  —  Original. 

10.  Bouges,  "2  octobre  1578.  Alexandre  Farnèsc  annonce  au 
pape  Grégoire  XIII  la  mort  de  don  Juan  d'Aulriche.  Il  a  été 
désigné  par  don  Juan  pour  lui  succéder,  et  il  explique  |)Our 
quels  motifs  il  a  provisoirement  accepté. 

Lellere  di  Principi,  t.  XLIi,  f  103.  —  Original. 

11.  Bouges,  10  novembre  1578.  Alexandre  Farncse  annonce 

au  pape  Grégoire  XIII  que  Philippe  II  l'a  nommé  définilivc- 

ment  au    poste  de  gouverneur  des  Pays-Bas.  Il  expose   les 

dilïicullés  qui  l'empêcheront  peut-être  de  réussir  dans  cette 

mission. 

Ibidem^  f.  110.  —  Original. 

12.  Macstricht,  50  juin  1  579.  Alexandre  Farncse  annonce  au 
pape  Grégoire  XIII  le  triomphe  de  la  veille. 

/6/rfem,  f.  121.  —  Orginal. 

15.  Macstricht,  2  février  1580.  Alexandre  Fiirnèse  écrit  au 
pape  Grégoire  XIII, afin  qu'en  considération  du  dénûnicnl  des 
jésuites,  qu'il  a  rétablis  à  Macstricht,  Sa  Sainteté  daigne  leur 
accorder  les  deux  premiers  canonicats  qui  viendront  à  vaquer 
à  l'église  collégiale  de  Saint-Servais. 

LeUere  di  Principi,  l.  XXXVI,  f.  189.  — 
Original. 


(  339  ) 

14.  Près  de  Valencienries,  28  août  1581.  Alexandre  Parnétt 
ii.sisle  auprès  du  pape  Grégoire  XIII,  afin  qu*il  suit  faitgrk» 
à  révoque  de  Namur  de  la  pari  d'annales  qu'il  Joii  fournir. 

Ibidem,  f.  163  —  OriglniL 

1 5.  Assche,  12  décembre  1582  Alexandre  Parnésc  ëeril  tu 
pape  Grégoire  XIII  au  sujcl  de  rempcclicmcnl  h  la  codsmi- 
inalion  du  mariage  célébré  enlre  le  prince  de  Mantoue  et  m 
fille  Marguerite.  Il  prie  Sa  Saintclé  d'avoir  égard  à  l'Iionneur 
de  sa  famille. 

Ibidem,  f.  188.  —  OrigioaL 

10.  Tournai,  1"  février  1585.  Alexandre  Farncsc  écrit  au 
pape  Grégoire  XIII  pour  lui  recommander  ccrioin  inl<frét 
particulier  de  Borso  Acerbo,  sergent-major,  qui  se  conduit 
avec  beaucoup  de  valeur  dans  les  guerres  de  Flandre 

Ibidem,  f.  165.  —  Original 

17.  Tournai,  6  avril  1583.  Alexandre  Farncse  rfrummaade 

au  pape  Grégoire  XIII  le  dominicain  Jean  de  Varnois  qui  se 

rend  à  Rome  et  qui  demande  le  pouvoir  d'absoudre  dcM  caa 

réservés. 

Ibidem,  f.  164.  —  Orifiaal 

18.  Tournai,  9  mai  1584.  Alexandre  Farncse  onnonccau  pape 
que  Claudio  Midolla,  franciscain  de  l'observance,  ne  |iouvanl 
exercer  avec  fruit  sa  mission  d'aumônier  dans  son  nrin^e,  à 
raison  qu'il  n'a  pas  obtenu  de  Sa  Saintelc  d  assez  amples  pou- 
voirs, retourne  à  Rome.  Alexandre  prie  le  Sninl-Pèrc  de  ne 
pas  prendre  cela  en  mauvaise  pari  el  d'accorder  sa  faveur  k 
ce  religieux  recommandable  par  sa  science  et  ses  vcrlu*. 

Ibidem,  1. 106,  —  OrifUttl. 

10  Tournai,  9  juin  1584.  Alexandre  Farnèsc  expose  au  |»a|H- 
Grégoire  XIII  que  l'évèque  de  Uurcmondc  voit  sou  dioci»r 
accablé  de  maux  cl  de  misères.  Il  prie  Sa  Sainlcië  d'a«t*lrr 


(  340  ) 

et  de  pourvoir  de  secours  ce  prélat,  ou  du  moins  de  faire  con- 
traindre par  i'aulorité  ecclésiastique  les  cvcchés  de  Valence 
et  de  Pampckine  à  lui  desservir  régulièrement  la  pension  de 
quinze  cents  ducats  à  laquelle  ils  sont  astreints. 

Ibidem,  f.  167.  —  Original. 

20.  Maestricht,  12  juin  1591.  Alexandre  Farncse  remercie 
le  j  ape  Grégoire  XIV  de  la  promotion  de  son  fils  don  Duarte. 

Leltere  di  Principi.  t.  LI,  f.  127.  — 
Original. 

21.  15  juin  1591.  Répondant  à  une  lettre  du  duc  de 
Montemarciano,  général  des  troupes  du  Saint-Siège,  au 
moment  où  lui-même  va  partir  en  Frise  combattre  les 
rebelles,  Alexandre  Farnèse  annonce  qu'il  a  donné  l'ordre  de 
dépêcher  un  courrier  à  ce  général,  aussitôt  que  le  due  de 
Mayenne  sera  arrivé  à  Bruxelles,  afin  de  lui  communiquer, 
outre  sa  propre  opinion,  celle  du  duc.  En  ee  qui  concerne 
l'envoi  d'artillerie  et  l'expédition  de  vivres,  le  général  sera 
servi  selon  son  désir. 

Leltere  di  Principi,  t.    XLIX,  f.    153.  — 
Copie. 

22.  30  décembre  1591.  Alexandre  Farnèse  informe  le  pape 
Innocent  IX  de  son  départ  pour  la  France  et  critique  le  licen- 
ciement des  troupes  catholiques. 

Nunziatura  di  Fiandra,  l.  IV,  f.  7.  — 
Original 

23.  Forest-Moiitier,  7  mars  1 592.  Alexandre  Farnèse  félicite 
le  pape  Clément  VIII  de  sa  nomination. 

Leltere  di  Principi,  l    LI,  f.  2.^7.  — 
Original. 


(  *^4i  ) 

24.  Foresl-Moiilier,  2  avril  1592.  Alexandre  FamèM>  etilrr- 
lient  le  pape  Clément  VIII  de  ses  efforts  pour  consrr%rr  Ir 
corps  des  Suisses,  et  des  périls  de  la  siluntion  en  Franic. 

Ibidem,  f.  281.  —  OrlRlatL 

25.  Spa,  8  août  151)2.  Alexandre  Farnèsc  Tait  au  )M|ie  Clr- 
menl  VIII  l'élojçe  du  colonel,  des  capitaines  et  des  soldait  <l«i 
régiment  suisse. 

Nunziatiira  (U  Fianilra,  i,  |V,  f.  J   — 
Original, 

20.  Spa,  4  septembre  1592.  Alexandre  Farnèsc  remercie  le 
pape  Clément  VIII  des  félicitations  qu'il  lui  a  adressées  pour 
la  délivrance  de  Rouen,  l'assure  de  son  dévouement  el  lui 
recommande  sa  famille.  Il  lui  annonce  que  son  bras  eommcocc 
à  se  mouvoir,  et  qu'il  est  en  bonne  voie  de  gucrison,  aprè« 
avoir  souffert  récemment  d'une  extrême  faiblesse. 

Ibidem,  f.  I.  - 


27.  Arras,  18  novembre  1592.;  Alexandre  Farnèsc  prie  le  pape 
Clément  VIII  de  créer  l'évéque  d'Ancône  eardinul.  Alexandre 
fait  remarqi^er  au  Saint-Pcre  qu'il  lui  adresse  celle  demande 
au  moment  où  il  va  entrer  en  France  et  exposer  sa  vie  posrle 
triomphe  de  la  foi,  comme  il  l'a  déjà  fait  lanl  de  fois. 

Ibidem,  f.  3.  -  OrigiBiL 

2"  Lettres  des  autorités  religieuses. 

Dans  ce  numéro,  nous  signalerons  d'abord  le«  IfUrw 
des  évéques  et  de  leurs  aides,  et  à  raison  de  ce  qu'elles  MM 
plus  nombreuses,  nous  énumérerons  k  pari  cellet  an 
évéques  de  Liège  et  celles  des  évéques  de  Cambrai; 
quant  aux  lettres  des  autres  prélats  ou  de  leurs  coopéra- 
leurs,  nous  n'en  ferons  qu'un  seul  groupe,  dislribué 
d'après  l'ordre  chronologique.  Nous  verrons  ensuite  la 
correspondance  des  monastères.  Nous  lermiiieroiis  pM- 
l'Université  de  Louvain. 


^  54î2  } 

A.  —  Lettres  du  clergé  séculier. 
Diocèse  de  Liège. 

\.  Huy,7  avril, 1561.  L'évéque  de  Liège, Robert  de  Berghes, 
écrit  à  Commcndon  pour  lui  exprimer  sa  joie  de  ce  que  le 
nonce  revient  dans  ce  pays. 

Leltere  di  Principi,  t.  XXVIl,  f.  108.  —  Original. 

2.  Huy,  20  mai  15G1.  Robert,  ëvêque  de  Liège  invile  Com- 
mcndon, qui  se  trouvait  à  Louvain,  à  venir  le  voir. 

Ibidem,  f.  109.  —  Original. 

5.  Liège,  10  janvier  1567.  Gérard  de  Groisbeek,  évcque  de 

Liège,  félicite  Commcndon  de  son  arrivée  à  Rome.  Il  se  plaint 

des  malheurs  de  la  religion  à  Liège  et  dans  les  Pays-Bas.  Il  le 

prie  d'écouter  son  agent  Vonchius  qui  lui  exposera  la  situation 

et  Tentretiendra  des  remèdes  à  employer.  Il  le  prie  surtout 

d'appuyer  la  demande  qu'il  adresse  au  Pape  Pic  V  dans  ce 

sens. 

Ibidem,  f.  152.  —  Original. 

4.  Liège,  25   février  1567.   Gérard,  évcque  de    Liège,  à 

Commcndon.  Herraan  de  Schauwcnberg,  ancien  chanoine  de 

Liège,  à  été  demandé  pour  évéque  de  iMinden.  Gérard  prie 

Commcndon  d'intervenir  auprès  du  pape   Pie  VII,  afin  qu'il 

confirme  celte  postulation. 

Ibidem,  f.  154,  —  Original. 

5.  Liège,  31  octobre  1567.  Gérard,  évéque  de  Liège,  recom- 
mande à  Commcndon  Roger  Valerius,  archidiacre  de  Cambrai, 
son  ami,  lequel  se  rend  à  Rome  pour  d'importantes  affaires. 

Ibidem,  f.  165.  —  Original. 


(  343  ) 

6.  Liège,  15   novembre  1570.  Gérard,  ëvéquc  de  Liège,  è 

Commendon,  LacvinusTorrcnlius,  arcliidincrc  de  Brabant.t'en 

va,  à  lilre  d'ainbassadciip  de  l'évéque,  exposer  au  Saint-Père 

les  mnlhcurs  de  l'église  de  Liège  et  prier  Sa  Sainteté  &y 

remède.  Gérard  demande  à  Commendon  de  favoriser  t 

sien. 

Ibidem   f.  1f»i.— 


7.  Liège,  25  décembre  1574. Gérard,  évéque de  Liège,au  pape 
Grégoire  XI IL  II  a  appris  que,  sur  les  instances  de  Philippe  11, 
le  Saint-Père  a  chargé  les  cardinaux  Alcieto  et  Ursino  de 
Sainte  Croix  de  procéder  à  une  enquête  concernant  la  question 
de  rércclion  d'un  évcché  à  Luxembourg.  L'évéque  rappelle 
qu'il  a  fait  valoir  auprès  de  Pie  V  les  motifs  de  ne  pas  créer 
ce  nouvel  évcché.  Il  les  expose  de  nouveau. 


Lettere  di  Vescovi,  l.  X,  f.  ili,  —Original. 


8.  Liège,  20  septembre  1 577.  Gérard,  évoque  de  Liège,  prie  le 
pape  Grégoire  XIII  d'écouter  ce  que  lui  dira  son  envoyé 
touchant  la  contention  de  Josine,  comtesse  de  Mandersebeid,  cl 
de  Josine,  comtesse  de  la  Marck,  au  sujet  de  la  prélature  do 
monastère  de  Thorn  dont  elles  sont  toutes  deux  clianoinesict. 

Ibidem,  f.  i59.  -  Origtatl. 

9.  Liège,  29  avril  1 578.  Gérard,  évéquc  de  Liège,  informé  que 
le  pape  l'appelle  à  la  dignité  cardinalice,  écrit  à  Commendoo 
que  c'est  là  une  marque  d'estime  non  pour  sa  personne,  inatt 
pour  l'église  de  Liège.  11  remercie  néanmoins  Commendon  du 
témoignage  favorable  qu'il  le  soupçonne  d'avoir  donné  en  sa 

fa  V  c  u  r 

Lettere  di  Princijri,  l    XXVII,  f.  tli.  — 

Original. 


(  344  ) 

\0.  Liège,  29  avril  1578.  Gérard,  évéque  de  Liège,  prie  le 
pape  Grégoire  XIII  d'agréer  Josinc  de  Mandersclicid  pour 
abbesse  de  l'église  collégiale  de  cbanoines  et  de  clianoinesses 
de  Notre-Dame  de  Tborn.  Il  prie  le  Saint-Père  de  hâler  sa 
décision,  afin  d'éviter  les  attaques  des  protestants  contre  ce 

monastère. 

Letlere  di  Vcscovi^  t.  X,  f.  187.  —  Original. 

1 1.  Liège,  5  janvier  1571).  Gérard,  cardinal-évcquc  de  Liège, 
remercie  le  pape  Grégoire  XÏII  de  l'avoir  élevé  à  la  dignité 
cardinalice,  et  lui  annonce  qu'il  a  pris  le  dimancbe  précédent 

l'habit  de  cardinal. 

Letlere  di    Prîncipi,   t.  XXXVI,  f.   50.   — 
Origioal. 

12.  Liège,  50  septembre  1579.  Gérard,  évéque  de  Liège, 
recommande  au  pape  Grégoire  XIII,  Melchior  Braun,  curé  de 
l'église  des  Saints-Apôlres,  à  Cologne. 

Ibidem^  f.  5^.  —  OrigiDal. 

15.  Liège,  5  décembre  1580.  Le  prévôt,  le  vice-doyen  et  le 
chapitre  calhédral  de  Liège  demandent  au  pape  Grégoire  XIlï 
qu  Arnold  lïoen,  récemment  nommé  doyen  du  chapitre,  puisse 
conserver  ses  fonctions  antérieurs  de  t  custos  ». 

Lettere  di  Principi,  t.  XXXII,  f.  188. 

14.  Liège,  24  décembre  1580.  Gérard,  évéque  de  Liège, 
demande  au  pape  Grégoire  XIII  que  Winand  Van  dcn  Wyn- 
gncrde,  ex-doyen  de  Liège,  puisse  jouir  des  biens  de  l'église. 

Lellere    di   Principi,    l.   XXXVI,  f.  51.  - 
Original. 

15.  Liège,  3  février  1581.  Ernest  de  Bavière,  évcqucélu  de 
Liège,  informe  le  pape  Grégoire  XIII  qu'il  a  été  nommé,  à 
l'unanimité  des  voix,  évéque  de  Liège  en  remplacement  de 


(  3^5  ) 

Gérard  de  Groisbeek.  II  espère  que  le  Sainl-Siègc  coiiiitiuert 
de  lui  témoigner,  à  lui  et  à  la  maison  de  Bu\icre,  la  mtmp 
bienveillance  que  par  le  passé.  Quant  à  lui,  il  fera  loua  lea 
efforts  pour  proeurer  le  bien  spiriluel  cl  temporel  de  ion 
diocèse.  Il  demande  au  Saint-Père,  par  Tintcrmédiaire  de 
Guillaume  de  Berghes  et  de  François  Slravius,  le  pou%oir 
d'administrer  les  affaires  du  diocèce. 

Letlere  di  Vescovi,  t.  X,  f  i53.  -  Origiaal. 

j  G.  Liège,  21  août  I58i.  Ernest  de  Bavière,  cvéque  de  Liè^, 
recommande  an  pape  Grégoire  XIII  Marguerite  Hcldyo. 

Le  Itère  di  Principi,  l.  XXXVI.  f.  iC«    — 
Original. 

17.  Slavelot,  G  novembre  1581.  Ernest  de  Bavière,  ëvéquê  de 
Liège,  recommande  au  pape  Grégoire  XIII  Jean,  archevêque 
élu  de  Trêves,  au   sujet  de  la  eonfirmalion  de  son  éleclion  el 

du  pallium.  «.  ._.    . 

^  Ibidem,  1. 103.  -  OriftaaL 

18.  Munieb,  1G  novembre  1581.  Ernest  de  Bavière  au  pape 
Grégoire  XIII.  Même  objet  que  la  lettre  précédente. 

Ibidem,  f.  103.  -  Original. 

19.  Liège,  i^'mai  1582.  Ernest  de  Bavière,  cvéque  de  Uége. 
fait  solennellement  la  profession  de  foi  d'après  la  formule  que 
le  pape  lui  avait  adressée  (I). 

Arm.  XI,  caplll,n«34-Acleaolbei-lqi* 
par-devanl  notaire  avec  sceao. 


(1)  Conformément  au  vœu  de  la  Commissio.i  royale  d'blMoir».  mm 
avons  pris  le  lexle  de  cet  acte.  Voyez  l'Appendice  IX. 


(  34()  ) 

20  Slavclol,  15  octobre  1590.  Ernest,  évêqiie  de  Liège, 
envoie  h  Rome  le  baron  de  Grimberg,  doyen  de  la  calbcdrale 
de  Liège,  pour  féliciter  le  pape  qui  sera  nommé,  et  lui  exposer 
la  situation  des  églises  confiées  à  ses  soins. 

Letiere  di  Principe  1. 1,  f.  380.  —  OrigÎDal. 

21.  Liège,  15  février  1595.  Ernest  de  Bavière,  évêque  de 
Liège,  écrit  au  pape  Clément  VIII,  au  sujet  de  son  différend 
avec  les  ministres  de  Philippe  II  sur  les  questions  dejuridiclion. 

Nunziatura  di  Fiandra,   t.  IX,  f.   16.  — 
Copie. 

22    Liège,  17  février  4595.  Ernest  de  Bavière,  évéque  de 

Liège,  électeur  de  Cologne,  etc.,  expose  au  pape  Clément  VIII 

ses'plainles  contre  les  Espagnols. 

/bidenij  f.  1 8.  —  Copie. 

23.  Ralisbonne,  5  juin  1594.  Ernest,  évêque  de  Liège, 
électeur  de  Bavière,  etc.,  remercie  le  cardinal  Aldobrandino  de 
sa  bienveillance  à  son  égard,  proleste  de  son  dévouement  et 
l'assure  qu'il  fera  tout  pour  le  servir,  spécialement  à  la  diète 

actuelle. 

Ibidem,  f.  27,  —  Origioal. 

24.  Freisingen,   10   septembre   1594.  ^Ernest  de    Bavière, 

évéque  de  Liège,  etc.,  recommande  au  cardinal  Aldobrandino 

certaines  affaires  que  le  chanoine  Regini  allait  traiter  pour  lui 

avec  le  Saint-Père. 

Ibidem,  f.  36.  —  Original. 

25.  Aremberg,  12  août  1597.  Ernest  de  Bavière,  évêque  de 
Liège,  etc.,  expose  au  pape  Clément  VIII  l'impossibilité  d'obtenir 
la  paix  entre  l'empereur  Rodolphe  II  et  la  Belgique. 

Ibidem,  f  63.  —  Copie. 


(  347  ) 

Diocèse  de  Cambrai, 

1.  Cambrai,  11  novembre  1575.  Le  prcvAl  cl  le  chapitrtr  ilr 
l'cglisc  mclropolilaine  de  Cambrai  dcmandcnl  au  pape  la 
eonfirmalion  de  iMalbicu  Ruckcbuscb,  élu  dovcn  de  celle 
église. 

Lettere  di  Principi,  t.  XXXII,  f.'l96.  —  Orisioal. 

2.  31  mars  1574.  Lettres  de  créance  données  par  Loui« 
de  Berlaymont,  archevêque  de  Cambrai,  à  l'archidiacre  de 
Hainaut,  qui  se  rend  à  Rome,  pour  prêter  obéissance  au  pi|»r 
Grégoire  XIII,  au  nom  de  i'archcvôque,  et  pour  défendre 
l'union  du  monastère  de  Vaucclles  à  l'église  de  Cambrai. 

Fonds  Sainl'Ange,  arm.  XI,  cap  III,  o-  40. 

—  Original. 

3.  Cambrai,  15  novembre  1373.  Louis  de  Berlaymont.  arche- 
vêque de  Cambrai  au  pape  Grégoire  XIII.  Un  chanoine  de 
Cambrai,  Pierre  Gemelii,  qui  réside  aniuclicmenl  à  Roroc,  a 
toujours  troublé  Cambrai, au  temps  de  Tarchevéque  .Maximilicu 
de  Bcjgbcs,  par  ses  intrigues  et  ses  discours.  Il  a  de  ce  chef 
été  rcpi'is  par  le  duc  de  Médinji,  gouverneur  dci  Pays-Bas,  au 
nom  de  Philippe  II.  L'archevêque  Louis  de  Berlaymont, après 
quelques  mesures  incffîcaces,  lui  a  finalement  interdit  de 
prêcher.  Gemelii  est  allé  en  appel  à  Rome  el  a  même  obtenu 
deu.\  brefs  du  pape,  lui  confirmant  la  jouissance  tic  sa  pré- 
bende, ce  qui  menace  de  détruire  raulorllc  de  rarchcvéquc. 
Celui-ci    prie    le  Saint-Père  (rcxaminer  à   fond  la  cause  de 

Gemelii. 

Lettere  di  Vescovi,  t.  X.  f.  32*  -^  Original. 

4.  LcQuesnoy,4avril  1380.  Louis  de  Berlaymont,  archevêque 

de  Cambrai,  recommande  au  pape  Grégoire  XIII  le  dominicaio 

Pietro  Bochcrio,  docteur  en  théologie,  qui  s'en  va  asfMer  iO 

elïapilre  cénéral  de  son  ordre. 

^        ^  Ibidem,  (  «17.  - 


(  54^8  ) 

5.  Mons,  6  mars  4592.  Lou's  de  Bcrlaymont,  archevêque  de 
Cambrai,  félicile  de  sa  nomination  le  pape  Clément  VIII.  Il 
exprime  l'espoir  que  le  saint  Père  remédiera  au  maux  de 
l'Église  et  lui  annonce  qu'il  délègue  pour  la  visite  ad  limina 
Hugues  Griffon,  prévôt  de  Cambrai. 

Lc'ttere  di  Vescoviy  l.  Il,  f.  139.  —  Original. 

(3.  Mons,  10  mars  1593.  Louis  de  Berlaymont,  archevêque  de 
Cambrai,  écrit  au  pape  Clément  VIII  pour  lui  annoncer  qu'il 
envoie  son  vicaire  général  François  Buisserct,  lui  exposer  se* 
plaintes  au  sujet  des  jésuites,  lesquels  innovent  et  jettent  le 
trouble  dans  son  diocèse. 

Nonziatura  di  Fiandra^  t.  IX,  f.  19.  —  Original. 

7.  Cambrai,  29  octobre  1593.  Louis  de  Berlaymont,  arche- 
vêque de  Cambrai,  remercie  Monseigneur  Malvasia,  commis- 
saire général  du  Sa-nt- Siège  près  l'armée  catholique,  de  ses 
félicitations  au  sujet  de  la  délivrance  de  Cambrai.  11  se  plaint 
que  le  comte  de  Fuentès  lui  ait  interdit  rexercice  de  son 
autorité  temporelle  et  spirituelle,  et  qu'il  ait  renouvelé  le 
magistrat  et  tous  les  fonctionnaires  publics  au  nom  du  roi 
d'Espagne.  II   demande  l'intervention  du  Saint-Siège  contre 

celte  injustice. 

Ibidem,  f.  40.  —  Original. 

8.  Arras,  8  avril  1596.  Jean  Sarrazin,  abbé  de  Saint- Vaast, 
informe  le  pape  Clément  VIII  qu'à  la  mort  de  Louis  de  Berlay- 
mont, le  chapitre  métropolitain  de  Cambrai  l'a  élu  pour 
archevêque,  à  la  demande  de  larchiduc  Albert. 

Ibidem,  t.  IX,  f.  57.  —  Original. 

9.  Cambrai,  A  mai  1596.  François  Buisserct,  doyen  de 
Cambrai,  informe  le  pape  Clément  VIII  (ju'il  a  reçu,  le  2  mai, 
par  l'intermédiaire  de  Thomas  de  Campo,  le  bref  de  Sa  Sainteté, 
du  28  mars  précédent,  concernant  les  diflicullés  existantes  aij 


{  549  ) 

monastère  de  Saint-Auberl.  Dans  ce  bref,  le  Sainl-Pèrr 
ordonne  que  les  fruits  et  les  revenus  de  ce  monastère  Miieni 
consignes  à  Die  de  Campo  et  que  les  détenteurs  actuels  soient 
expulsés.  François  Buisseret  explique  au  pape  pourquoi  il  n'a 
pas  exécuté  cet  ordre. 

Nunziatura  di  Ftandra,  l.  X,  f  33.  —  OrigiMi. 

10.  Cambrai,  !23  décembre  159C.  Le  doyen  et  le  chapitre 

métropolitain  de  Cambrai  déclarent  au  pape  Clément  VIII  qur, 

contrairement  à  ce  que  le  Saint-Père  avait  cru  par  suite  de 

leur  attitude  dans  la  question  du  monastère  de  Snint-Aubcri, 

ils  sont  pleins  de  dévouement  au  Saint-Siège.  Ils  cnumèrealee 

qu'ils  ont  souffert  pour  la  bonne  cause  et  ce  qu'ils  ont  fait 

pour  résister  aux  empiétements  du  pouvoir  civil.  Ils  remercient 

"le  pape  d'avoir  envoyé  au  Pays-Bas  Oltavio  Mirto,  cvéque  de 

Tricarico,  en  qualité  de  nonce,  spécialement  en  vue  d'arranger 

celle  question. 

Ibidem,  f.  32.  — •  Orignal. 

Les  autres  diocèses  des  Pays-Bas. 

1.  Bruxelles,  1*^'  février  1576.  Jean  Sirijen  annonce  au  pape 
Grégoire  Xlll  que  Philippe  II  l'a  nommé  cvéque  de  Middd- 
bourg,  le  plus  éprouvé  de  tous  les  diocèses  des  Pays-Bis. 

Leltere  di  Vescovi,  l.  X,  f.  IW.  -  Original 

2.  Namur,  27  août  1581.  François  de  Wallon  Capelle,  évéqur 
de  Namur,  expose  au  pape  Grégroire  XIII  son  Cïlrémr 
pauvreté  et  le  prie  de  lui  faire  remise,  cette  fois  cneorc,  dn 

residuum  des  annatcs.  ^  ^^      «j^«^ 

JbiJem,  f.  «0  -  Orittaal. 

5.  Ruremondc,  14  mars  1582.  Guillaume  Lindanu8,^réq«e4i 
Ruremonde,  recommande  au  pape  Grégoire  Xlll  Clirislopbow 


(  350  ) 

Flaracken.  L'cvéque  annonce,  en  oulrc,  au  Sainl-Pcre  que, 
pour  remédier  aux  maux  de  la  religion  en  Allemagne,  il  a  lui- 
mérac  eomposc,  l'hiver  dernier,  trois  opuscules  inlilulcs  : 
Concordia  discors  Germanorum  aliquol  proteslanliiim. 

Ibidem,  f.  48.  —  Original. 

4.  Saint-Omer,  22  novembre  1584.  Jean  Six,  cvcquc  de 
Sainl-Omer, demande  au  pape  Grégoire  XIII  de  le  dispenser  du 
serment  qu'il  a  fait  de  se  rendre  à  Rome  tous  les  deux  ans.  Il 
expose  les  malheurs  de  la  religion  dans  la  partie  llamandc  de 
son  diocèse.  Etant  donnée  la  confusion  qui  résulte  du  grand 
nombre  de  censures  et  de  cas  réservés,  il  prie  le  Saint- 
Père  d'en  réduire  le  nombre  et  de  les  faire  mettre  en  ordre; 
car  les  prêtres  instruits  et  les  prêtres  timorés  n'osent  plus 
confesser;  d'autre  part,  les  prêtres  peu  instruits  ou  peu  timo- 
rés, qu'il  est  obligé  de  tolérer,  commettent  de  graves  erreurs. 
Enfin,  l'évoque  demande  au  pape  l'approbation  du  propre  de 

son  diocèse. 

Ibidem,  f.  225.  —  Original. 

5.  Gand,  24  mai  1585.  Clément  Crabbeels,  évéfjue  de  Bois- 
Ic-Duc,  fait  au  pape  Sixte  V  le  récit  de  sa  consécration  épiscopale 
diins  la  chapelle  de  Saint-Michel  de  la  callHjJralc  de  Tournai. 

Ibilem,  f.  219.  —  Original. 

G  Bois-lc-Duc,  28  mai  1505.  Le  doyen  et  le  chapitre  de 
l'église  cathédrale  au  jjape  Clément  VIII.  Le  dernier  évè(iue, 
Clément  Crabecls,  est  mort  le22octobie15U'2.  Leroi  Philippe II 
a  désigné  pour  successeur  Cisbcrt  Masius  Boemclius,  prêtre  du 
diocèse  de  Bois-le-Duc,  licencié  en  théologie  de  l'Université  de 
Louvain,  chanoine  et  pléban  de  leur  église.  iMais  presque  toute 
la  dot  épiscopale  est  au  pouvoir  des  hérétiques.  Ils  demandent 
donc  au  S:iint-Père  de  faire  grâce  à  leur  évéquc  des  annales 
et  des  autres  droits  qu'on  a  coulume  de  payer  lors  de  la  con- 
firmation. 

Nunzialura  di  Fiandra,  t.  IX,  f.  31.  — 
Original. 


(  3SI  ) 

7.  Anvers,  il  décembre  1594.  LaeviQiiisTorrenlius,é«èqae 
d'Anvers,  expose  au  pape  Clément  VIII,  qu*élonl  âgé  de  •ép- 
iante ans  et  en  proie  à  beaucoup  de  soucis  il  ne  pcul  accom- 
plir la  visit€  ad  limina.  Il   délègue,  à  cet  cffcl,  Viuceol 

Zelander. 

Nunziatura  di  Fiandra^  l    IX,  f  38.  - 
Original. 

8.  Sans  dale.  Henri  Cuyck,  évêque  de  Ruremondc,  c&potc 

au  pape  Clément  VIII  qu'en  15G1  la  prévôté  de  Mer>scn  a  clé 

unie  à  son  église  par  l'autorité  du  Saint-Siège,  ct(|uclui-ménie 

l'a    possédée   en    paix   pendant   huit  ans.   Un  chanoine  de 

Macstriclit,  Uemigianorus(?),  a  suj)plié  Tarchiduc  Albert  d'en 

déposséder  Tévéquc,  mais  l'archiduc  a  refusé.  L'cvéquc  prie  le 

pape  de  confirmer  l'union. 

Ibidem,  (.  55.  —  Copie. 


9.  Saint-Omer,  17  avril  1597.  L'èvôquc  de  Sainl-Oracr, 
de  Vcrnois,  expose  au  pape  Clément  VIII  qu'à  raison  de  m 
maladie  et  à  cause  des  guerres  de  Flandre,  il  ne  peut  satisfaire 
à  l'obligation  qui  incombe  aux  évoques  belges  de  faire  tous  lea 
quatre  ans  la  visite  ad  limina.  Il  délègue,  à  ccl  effet,  Henri 
De  Coslcr,  chanoine  de  sa  cathédrale. 

/6»dfro,  f.Cl  -Orifteal. 

10.  Gand,  18  avril  1597.  Pierre  Damant,  dvéquc  de  Cnnd, 
expose  au  pape  Clément  VIII  (ju'il  ne  peut  satisfaire  au  devoir 
de  la  visite  ad  limina.  Il  délègue,  à  cet  effet,  Henri  De  Cosler. 
doyen  de  l'église  collégiale  de  Berg-op-Zoora  cl  écoliirc  de 
l'église  de  Sainle-Gudule,  à  Bru.xelles. 

/W(/fm,  f  61  — OrigtML 

11.  Anvers,  10  mai  1599.  Fulgencc  Zclosus  accuse  Tarthe- 
vcquc  de  Malines,  Mathias  llovius,  d'empêcher  les  nuindnet  * 
l'abbaye  d'Afllighem  II  décrit  ses  intrigues  pour  devenir  arrhe- 

>êque.  -    ,  ,,, 

Nunziatura  di  Fianira,  i.  X.  f  «" 

Original. 


(  352  ) 

12.  Malines,  27  décembre  1599.  L'archevêque  de  Malincs, 
Malliias  Ilovius,  en  réponse  au  bref  du  pape  Clément  VIII 
l'invitant  à  se  rendre  à  Rome  à  l'occasion  du  jubilé,  déclare  que 
le  diocèse  de  Malines,  récemment  créé  et  encore  mal  afîermi, 
à  raison  de  i'absencc  perpétuelle  du  premier  archevêque, 
Granvelle,  et  des  violences  des  hérétiques  au  temps  du  second, 
Jean  Hauchinus,  exige  sa  présence.  Il  donne  encore  divers 
autres  motifs  pour  décliner  l'invitation. 

Nunziatura  di  Fiondra,  t.  IX,  f.  73.  — 
Original. 

B.  —  Lettres  du  clergé  régulier. 

1.  Namur,  27  mai  1575.  Martin  Lejuste,  abbé  du  Jardinet, 
au  pape  Grégoire  XIII.  Il  expose  que  les  religieux  d'Aulne  se 
sont  élu  à  l'unanimité  un  abbé,  qu'ils  ont  repoussé  celui  que 
le  pape  avait  nommé,  que  celui-ci  a  cédé  ses  droits  au  candi- 
dat des  moines  et  que  l'élection  a  été  confirmée  en  assemblée 
générale  à  Clairvaux.  Il  prie  le  pape  de  ratifier  le  choix  des 

moines. 

Lettere  di  Vescovi,  t.  X,  f  5^.  —  Original. 

2.  Lobbcs,  28  mai  1573.  Ermin  François,  abbé  de  Lobbes, 
déclare  au  pape  Grégoire  XIII  que  les  conventuels  d'Aulne  ont 
été  calomniés  auprès  de  Sa  Sainteté,  et  témoigne  en  leur  faveur. 

Ibidem,  f.  5-4.  —  Original. 

5.  Clairvaux,  1"  juin  1575.  L'abbé  de  Clairvaux  informe  le 
pape  Grégoire  XIII  que  les  religieux  d'Aulne  ont  élu  Denis 
pour  abbé  à  l'unanimité  des  voix,  qu'ils  ont  repoussé  Sébastien 
Antoine  que  Sa  Sainteté  avait  nommé,  que  celui-ci  a  cédé  ses 
droits  à  Télu  des  moines  et  que  l'élection  a  été  confirmée  en 
assemblée  générale  à  Clairvaux.  Il  prie  le  pape  de  ratifier  ce 
choix.  Il  expose,  en  outre,  que  le  Saint-Père  a  donné  l'abbaye 


(  353  ) 

d'Aulne  en  commende  à  l'évéque  de  Liège,  parce  quoo  lortit 
caché  à  Sa  Sainteté  la  valeur  des  richesses  du  moiuutéfv. 
Mais  le  monastère,  riche  autrefois,  s'est  appauvri.  Il  prie  donc 
le  pape  de  retirer  la  comnaende. 

Ibidem,  t.  53.  -  Orfglnl 

4.  Paris,  26  janvier  \  574.  L'ahbé  de  Cîleaux  rend  couple  tu 
pape  Grégoire  XIII  de  la  visite  des  monastères  de  son  ordre 
en  Allemagne.  Il  annonce  qu'il  va  bientôt  visiter  ceoi  des 
Pays-Bas. 

Ibidem»  f.  206.  ~  OrigiMl. 

0.  Borcetle,  près  d'Aix-la-Chapelle,  1 2  juillet  1 577.  Ernest  de 
Bavière  écrit  au  pape  Grégoire  XIII  en  faveur  de  Josioe  de 
la  Marck,  récemment  élue  abbesse  du  monastère  de  Thorn. 

Lettere  di  Principi,  t.  XXXVI,  f.  106.—  OrlglMl 

6.  Thorn,  22  juillet  1577.  La  vice-doyenne  el  le  ebapiire 
du  couvent  de  Notre-Dame  au  pape  Grégoire  XIII.  Elle» 
réfutent  les  accusations  portées  contre  Josine,  comtewc  de 
la  Marck,  élue  pour  abbesse,  accusations  portées  par  Josmede 
Manderscheid. 

Lettere  di  Principi,  I.  XXXIl,f.  185.  — 


7.  Louvain,4avriHo78.  Le  provincial  des  Frères  Mineurs  de 
l'observance  dans  les  Pays-Bas  au  procureur  général  de 
Tordre.  Il  déplore  les  persécutions  dont  l'ordre  est  victime  de 
la  part  des  hérétiques  en  Hollande,  en  Zélande  cl  en  FUndre. 
Bécemment  encore  les  religieux  ont  été  expulsés  par  la  forte 
de  là  ville  de  Maestricht. 


Tome  ii",  5""  série 


Armario»   XVIII,  cap.   I,   »•  »• 

Autographe. 

S5 


(  3S4  ) 

8.  Louvain,  1"  mai  1582.  La  prieuresse  et  le  couvent  du 
monastère  de  Sainte-Ursule  de  Tordre  des  réguliers  de  saint 
Augustin  à  Louvain  décrivent  au  pape  Grégoire  XIII  leurs 
misères  à  la  suite  des  troubles.  Ils  sont  d'avis  que  Philippe  H 
devrait  envoyer  plus  de  troupes  aux  Pays-Bas. 

Lettere  di  Principi,  t.  XXXII,  f.  18-2.  — 
Original. 

C.  —  Lettres  de  r Université  de  Louvain. 

i.  Louvain,  15  avril  1575.  Henri  Cuyck  écrit  au  pape  Gré- 
goire XIII  au  sujet  d'un  opuscule  de  l'Université  sur  le  jubilé, 
opuscule  dont  l'Université  fait  hommage  au  Saint-Père. 

Lettere  di  Principi,  t.  XXXII,  f.  173.  — 
Autographe. 

2.  Louvain,  14  avril  1594.  Jean  Clarius  écrit  au  pape 
Clément  VIII  contre  les  élèves  de  l'Université  de  Louvain,  sur- 
tout contre  les  Liégeois,  lesquels,  après  avoir  calomnié  les 
professeurs,  recourent  au  tribunal  de  la  chambre  apostolique, 
même  en  première  instance. 

Nunziatura  di  Fiandra,  l.  X,  f.  15.  — 
Original. 

5.  Louvain,  14  avril  1594.  Le  recteur  et  le  corps  universitaire 
de  Louvain  recommandent  au  pape  Clément  VIII  la  requête 
de  Jean  Clarius  tendant  à  obtenir  que  le  Saint-Père  ne  laisse 
pas  aux  élèves  le  droit  d'appel  à  Rome  ou  à  d'autres  tribunaux. 

Ibidem^  f.  14.  —  Original. 

4.  Louvain,  1"  juillet  1595.  Le  recteur  et  le  corps  univer- 
sitaire de  Louvain  réclament  auprès  du  pape  contre  rétablis- 
sement d'un  cours  de  philosophie  par  les  jésuites  de  cette  ville. 

Ibidem,  f.  7.  —  Original. 


[  355  ) 

5.  Louvain,  28  septembre  1 595.  Le  recteur  et  PUnivenit^  de 
Loiivain  au  R.  P.  Aquaviva,  général  des  jésuites.  Ils  rëdiacat 
contre  l'établissement  d'un  cours  de  philosophie  par  Ict 
jésuites  à  Louvain,  au  mépris  des  privilèges  de  TUnivcriitë. 

Ibidem,  f  3.  —  Copie. 

6.  Louvain,  16  octobre  1595.  Le  recteur  et  l'UniTersité  de 
Louvain  écrivent  à  Clément  VIII  au  sujet  d'un  procès  ptrU- 
culier  avecGrysberl  Daniel  touchant  une  question  de  profWaiu 

/6/ctem,r.  i3.  — OrifiML 

7.  Rome,  4  novembre  \  595.  G.  Vossius  ou  général  de»  jésuitet 
concernant  le  différend  entre  l'Université  et  les  jésuitet  de 
Louvain  au  sujet  du  cours  de  philosophie  établi  ptr  cet 
derniers. 

/6i(/fm,  f.9.— Copte. 

8.  Louvain,  4  avril  1 596.  Arnold  d'Eynthuuls,  abbë  de  Sainle- 
Gertrude,  et  François  van  Vlierden,  abbé  de  Parc,  informent  le 
pape  Clément  VIII  qu'ils  ont  reçu  de  la  part  du  rccicur  de 
l'Université  le  bref  de  Sa  Sainteté  interdisant  aux  jésuilet 
d'enseigner  la  logique  et  la  physique  à  Louvain.  Ils  ciprimeol 
Tavis  qu'il  serait  désirable  de  tâcher  d'arriver  à  une  transaction. 

lbidm,t,\. 


9.  Louvain,  10  avril  1596.  Deux  actes  notariés  constataot,  le 
premier,  que  le  recteur  des  jésuites  de  Louvain»  le  père 
Jacques  Stralius,  a  obtempéré  au  bref  du  pape  et  fait  oeaMT  le 
cours  de  logique  et  de  physique,  le  second,  que  le  directeur  des 
jésuites  a  comparu,  avec  Jean  Sassenus,  appariteur  des  facultés 
de  droit  civil  et  ecclésiastique,  et  Jean  Robionnoy  de  IfaSttr» 
comme  témoins  devant  Wiringus,  recteur  de  lUnitrcrsIM»  ••« 
de  lui  attester  l'exécution  du  bref. 


(  356  ) 

10.  Louvain,  20  août  1596.  Le  doyen  et  les  professeurs  de 
la  Faculté  des  arts  de  l'Université  au  pape  Clément  VIII,  con- 
cernant le  cours  de  philosophie  des  jésuites  à  Louvain. 

Ibidem,  f.  8.  —  Original. 

il.  Sans  date.  Les  membres  de  la  Compagnie  de  Jésus  au 
cardinal  Aldobrandino  concernant  le  même  sujet. 

Ibidem,  f.  9.  —  Copie. 

12.  Sans  date.  Instance  de  la  part  de  quelques  cardinaux 

auprès  du  pape  Clément  VIII,  en  faveur  de  l'Université  de 

Louvain,  dans  le  différend  avec  les  jésuites. 

Ibidem,  f.  11. 

15.  Sans  date.  Thomas  Slapletonius,  Anglais  d'origine, 
docteur  et  professeur  royal  et  primaire  d'écriture  sainte  à 
l'Université  de  Louvain,  prie  le  pape  Clément  de  créer  cardinal 
l'Anglais  Audoenus  Ludovicus,  évéque  de  Cassano. 

Ibidem,  f.  16.  —  Original. 

14.  Louvain,  20  août  1597.  Thomas  Stapletonius  écrit  à 
Aldobrandino  qu'il  n'a  pas  encore  reçu  les  deux  cents  florins 
d'or  promis  et  que  pour  cela  il  soupçonne  un  changement  de 
volonté  de  la  part  de  la  cour  romaine. 

Ibidem,  f.  95.  —  Original. 

15.  Louvain,  23  août  1598.  Le  recteur  et  l'Université  de 
Louvain  au  pape  Clément  VIII  concernant  le  cours  de  philo- 
sophie des  jésuites. 

Ibidem,  f.  12.  —  Original 

16.  Bruxelles,  27  novembre  1598.  D'Assonlevilie  déclare  à 
Aldobrandino  qu'il  peut  assurer  au  Saint-Père  que  l'œuvre  «  De 
admiranda  magniludine  Romance  Ecdesiœ  »,  de  feu  Stapleto- 
nius, rendra  un  grand  service  et  procurera  beaucoup  de  gloire 
au  Saint-Siège. 

Ibidem^  f.  105.  —  Original. 


(  357  ) 

17.  Bruxelles,  mai  1599.  D'Assonleville  à  Aldobrandtoo.  Il 
Finforme  qu'il  envoie  au  Saint-Père  l'œuvre  de  feu  Supleto* 
nius  «  De  admiranda  magnitudine  Romanœ  Eceteiiœ  »,cl  lut 
recommande  le  porteur,  copiste  et  secrétaire  du  défuat,  afio 
qu'il  obtienne  un  bénéfice  aux  Pays-Bas. 

Ibidem,  f.  114.  —  Original.  ' 

5°  Quelques  lettres  particulièreê. 

\.  Bruxelles,  février  i564.  Guillaume  de  Nassau  au  pape 
Pie  IV.  C'est  à  tort  qu'on  l'a  accusé  auprès  du  Saint- Père  de 
négliger  les  devoirs  d'un  prince  catholique  et  orthodoxe.  Il 
explique  comment  il  a  jusqu'ici  veillé  aux  intérêts  du  catholi- 
cisme dans  sa  principauté  d'Orange  (1). 

Varia  Politicorum,  t.  LXXXVI,  f.  1(».  —  Copie. 

2.  Bruxelles,  15  janvier  1573.  Charles-Philippe  de  Croy  au 
pape  Grégoire  XIII.  Il  témoigne  en  faveur  de  Sëbasliea 
Antoine  que  le  pape  a  désigné  pour  abbé  d'Aulne  el  qui  eal  en 
butte  aux  calomnies. 

Lettere  di  Principi,  t.  XXXVI,  f.  il9.  -  ABlqgfaph*. 

3.  Bruxelles,  30  janvier  1574.  PhilippcdeCroy  écrit  au  pape 

Grégoire  XIII  au  sujet  de  la  contention  louchant  la  dignilé 

abbatiale  au  monastère  d'Aulne. 

Ibidem,  t.  *J0.  —  Aalographa. 

4.  Bruxelles,  23  février  1575.  Charles-Philippc  de  Croy  wp- 
plie  le  pape  d'accorder  la  dispense  du  second  degré  decooMii* 
guinité  à  certaines  personnes  de  rang  noble,  pareniea  de  ioo 

épouse,  mais  qui  sont  pauvres. 
^  /6»dem.  f.SlS.-AulofrtP^- 


ll)  Voyez  en  la  teneur  dans  rappendice  IV. 


(  3S8  ) 

5.  Munich,  :28  mars  1575.  Albert,  duc  de  Bavière,  recom- 
mande au  pape  Grégoire  XIII  la  cause  des  chanoines  de  Saint- 
Servais,  à  Maeslricht,  contre  l'évêque  de  Ruremonde. 

Lettere  di  Principi,  t.  XXXVI,  f.  9.  —  Original. 

6.  Briihl,  20  janvier  1580.  Gebhard  II,  archevêque  de 
Cologne,  de'clare  au  pape  Grégoire  XIII  que,  depuis  que  l'arche- 
vêque de  Rossano  est  venu  à  Cologne,  l'année  précédente,  dans 
le  but  de  pacifier  les  Pays-Bas,  il  a  fait  lui-même  tous  ses  efforts 
pour  rétablir  la  paix  entre  ces  pays  et  Philippe  II.  Le  nonce 
aura  dit  au  pape  le  résultat  de  ces  efforts.  Il  assure  le  Saint-Père 
qu'il  continuera  à  travailler  dans  le  même  sens. 

Lettere  di  Vescovi,  t.  X,  f.  228.  —  Original. 

7.  Juin-août  1581.  Lettre  du  seigneur  de  Longueval  à  un 
seigneur  de  la  cour  de  France  auquel  il  expose  les  raisons 
pour  lesquelles  le  duc  d'Alençon,  frère  du  roi  Henri  III,  ne 
doit  pas  se  rendre  aux  Pays-Bas  (1). 

Arm.  XIV,  caps.  I,  n°  55.  —  Traduction 
italienne,  du  texte  français,  faite  au 
XVI«  siècle. 


(1)  Celle  pièce  est  renseignée  dans  le  catalogue  du  fonds  Sa'nt-Ange, 
mais  sans  que  l'auteur  y  soil  autrement  indiqué  que  sous  le  titre 
cujusdam  nobilis  ;  de  plus,  elle  est  rapportée  à  l'année  1572.  Mais  le 
contenu  de  celte  lettre  permet  de  conclure  avec  certitude  qu'elle  est 
postérieure  au  4  juin  1581  et  antérieure  à  la  mi-août  de  la  mênrte  année. 
L'auteur,  à  ce  qu'il  dit,  avait  pour  oncle  le  signore  di  Longavalle  ;  il 
rapporte,  en  outre,  plusieurs  faits  de  sa  propre  vie,  notamment  sa  parti- 
cipation à  la  bataille  de  Saint-Quentin  eu  1557.  Nous  en  concluons  que 
cette  lettre  fut  écrite  par  le  seigneur  de  Longueval  qui,  au  dire  des 
Mémoires  de  Gaspard  de  Saulx^  seigneur  de  Tavanes  (collection 
Petitot,  t.  XXIX.  p.  202),  fut  fait  prisonnière  la  bataille  de  Saint-Quentin 
en  1557.  —  Nous  ne  savons  à  qui  cette  lettre  était  destinée,  mais  son 


(  389  ) 

8.  6  octobre  4583.  Valenlin  Douglas,  évéquc  de  LaoD,  étrti 
au  cardinal  Gommendon  au  sujet  des  soldats  du  duc  de  Piiim 
qui  s'engagent  pour  le  compte  de  rarchevéque  de  Cologne,  etc. 

Arin.XIV,ct|».4,i»M. 

9.  Tournai,  20  janvier  4  584.0tton  Henri, duc  de  BroDswicli, 
au  pape  Grégoire  XIII.  Il  rappelle  au  Saint-Père  la  disgréee 
qu'il  a  encourue  de  la  part  de  son  père,  de  la  plupart  de  Mt 
proches  et  des  princes  de  l'empire  à  cause  de  son  attachement 
à  la  religion  catholique.  C'est  pourquoi  il  a  déjà  imploré  le 
secours  de  Sa  Sainteté  et  s'est  consacré  au  service  de  Philippe  11 
dans  les  Pays-Bas.  Il  décrit  sa  profonde  misère  actuelle^  è 
raison  des  troubles  de  ces  pays,  et  supplie  le  pape  de  lui 
accorder  une  pension,  ce  qui  aura  d'heureux  cffeU  poor  la 
religion  catholique  (1). 

Letlere  di  Principi,  l.  XXXVI,  f.  227.  -  Autographe. 

iO.  Anvers,  1"  juin  1591.  Informations  adressées  4  la  cour 
romaine   concernant  la  demande  de  subsides  aux  Euts  de 
Brabant  et  la  défaite  des  soldats  du  duc  de  Parme  k  Zutphen. 
Lettere  di  Principi,  l.  XLII,  f  »2.  —  Original. 

li.  Bruxelles,  29  juin  i591.  Cosimo  Masi,  secrétaire  du  doe 
de  Parme,  au  duc  de  Montemarciano.  Depuis  que  le  pape  a 
décidé  d'envoyer  des  troupes  et  le  général  de  ses  «f»^  "" 
secours  des  catholiques  français,Alexandre  Farnèse  achercbeà 
pénétrer  les  intentions  du  duc  de  Mayenne.  Celui-ci  a  répondu 
qu'il  envoyait  au  duc  de  Montemarciano  lui-même  un  coumer 


contenu  montre  qu'elle  s'adressait  à  un  personnage  «|'»»*J'f 
d'une  haute  situation  à  la  cour  de  France.  -  Voyei  le  i««- 
lettre  dans  Tappendice,  no  VIII. 
(1)  Voyez  l'appendice  n«  X. 


(  360  ) 

chargé  de  lui  exposer  la  situation  en  France  et  son  avis  sur  la 
naarche  à  suivre.  iMasi  indique  ensuite  le  plan  de  campagne 
qu'Alexandre  Farnèse  conseille  de  suivre. 

Lettere  di  Principi,  t.  XLIX,  f.  155,  —  Original. 

12.  Beauraont,  22  avril  1592.  Philippe  de  Croy  félicite  de  sa 
nomination  le  pape  Clément  VIII,  qu'il  avait  jadis  rencontré 
lorsque  le  pape  se  rendait  de  Lorette  en  Pologne  et  que  lui- 
même  se  rendait  vers  Lorette  et  Rome. 

Lettere  di  Principi,  t.  LF,  f.  295.  —  Original 

13.  Anvers,  23  juin  1593.  Informations  adressées  à  la  cour 
de  Rome  sur  les  opérations  militaires  d'Alexandre  Farnèse 
dans  la  Gueldre. 

Lettere  di  Principi,  t.  XLII,  f.  258.  —  Original. 

14.  Liège,  24  mai  1595.  Le  sénat  de  Liège  annonce  au  pape 
la  récupération  de  Huy. 

Nunziatura  di  Fiandra,  l.  X,  f.  27.  —  Original. 

15.  Liège,  11  septembre  1595.  Les  magistrats  de  Liège 
demandent  de  nouveau  au  pape  Clément  VIII  d'admettre 
les  Liégeois  au  cours  de  philosophie  et  de  théologie  du  collège 
germanique  à  Rome. 

Ibidem,  f.  29,  —  Original. 

16.  Liège,  11  septembre  1595.  Les  consuls  de  Liège  prient  le 
cardinal  Aldobrandino  d'appuyer  la  demande  précédente. 

Ibidem,  f.  30.  —  Original. 

1 7.  Bruxelles,  1 6  octobre  1 597.  Thomas  de  Campo  remercie  le 
cardinal  Aldobrandino  de  ce  qu'il  a  fait  pour  son  frère  Dié  de 
Campo. 

Ibidem,  f.  96.  —  Original. 


(361  ) 
18.  Bruxelles,  13  septembre  1598.  Charles  de  Croy  ëcril  m 
pape  Clément  VIII  qu'il  lui  a  jadis  fait  présenter  ses  honamt 
par  le  légat  de  France  lorsqu'il  servait  d'otage  dans  ce  ptyt,et 
l'informe  qu'il  profite  du  voyage  à  Rome  de  Zcelander  poar 
lui  envoyer  cette  lettre  en  signe  d  affection  cl  de  dëvouemeol. 
II  lui  déclare  que  les  Pays-Bas  ne  sont  pas  encore  tranquiilet' 
Zcelander  lui  exposera  la  situation. 

Nunziatura  di  Fiandra,  i.  X,  f.  103.  —  OrIfinL 

II.  —  Lettres  et  documents  de  la  Cour  romaine. 

1.1"  juillet  1560.  Bulle  en  vertu  de  laquelle  Pie  IV  accorde 
à  Philippe  II  le  privilège  de  nommer  à  un  canonicat  et  è  oo 
bénéfice  ecclésiastique,  même  avec  charge  d'âmes,  des  ëglisefl 
cathédrales  et  collégiales  de  Belgique,  etc.,  et  d'accorder  è 
douze  personnes  nommées  par  lui  la  dispense  de  rinconpali« 
bilité  à  deux  canonicats  ou  bénéfices. 

Fonds  Saint- Ange,  arm.  XIV,  capt.  4,  a*  S6b 

—  Copie. 

2. 17  décembre  1560.  Bulle  dePie  IVpourrévoqucrlcprivi. 
lège  accordé  à  Philippe  II  de  percevoir  la  moitié  des  reveou* 
des  églises  et  des  monastères  et  d'aliéner  les  biens  cccléiii»- 
tiques.  Le  pape  accorde  au  roi  un  subside  annuel  de  trois  cent 
mille  ducats  d'or  sur  les  revenus  ecclésiasliqucs,  pour  armer 
une  flotte  de  cinquante  galères  contre  les  Turcs,  cl  l'cihorle 
à  porter  à  quatre-vingts  le  nombre  de  ces  galères. 

Fonds  Saint-Ange,  arm.  XIV,  cap*.  4,  o«  1 

—  Original. 

5.  1561.  Bulle  de  provision  de  PicIVenfavcurdcMaximiMeii 
de  Berghes,  archevêque  de  Cambrai  ;  le  pape  unil  à  Yé^\\%e  àt 
Cambrai  un  certain  nombre  de  monastères. 

Fonds  Saint-Anges,  Arm.  IX.  caps-  XI.  ■•  «  * 


(  362  ) 

4.  2  mai  1562.  Bulle  de  Pie  IV  pour  porter  le  subside  accordé 
à  Philippe  II  par  la  bulle  du  17  décembre  1560  au  chiffre  de 
quatre  cent  vingt  mille  ducats,  afin  que  le  roi  entretienne  une 
flotte  de  soixante  galères,  mais  à  condition  qu'il  ne  s'en  ser- 
vira que  contre  les  infidèles,  les  hérétiques  et  les  schisma- 
liques  et  pour  la  défense  de  ses  royaumes,  à  condition  aussi 
qu'il   entretiendra  à  ses  frais  une  autre  flotte  de  quarante 

galères. 

Fonds  Saint-Ange,  Arm.  XIV,  caps.  4,  n»  4  —  Copie. 

5.  i2  novembre  1568.  Bulle  de  Pie  V  par  laquelle  il  accorde 
un  jubilé  à  tous  les  fidèles  de  la  chrétienté  en  vue  d'obtenir 
l'apaisement  des  troubles  en  France  et  dans  les  Pays-Bas  (1). 

Fonds  Saint-Ange,  Arm.  VIII,  caps.  4,n»  13.  — 
Original  sur  parchemin  avec  sceau  en  plomb. 

6.  50  juillet  1578.  Bulle  de  Grégoire  XIII  accordant  un  jubilé 
à  tous  les  fidèles  de  la  chrétienté  à  l'effet  d'obtenir  la  pacifica- 
tion des  Pays-Bas  (2). 

Fonds  Saint-Ange,  arm.  VIII,  cap.  V,  n»  11. 
—  Original  avec  sceau  en  plomb. 

7.  Rome,  6  janvier  1588.  Le  cardinal  Montalto  écrit  à 
Alexandre  Farnèse  que  le  pape  Sixte  V  a  favorablement 
accueilli  sa  lettre  de  recommandation  en  faveur  de  Vaudeville, 
nommé  évéque  de  Tournai  par  Philippe  II. 

Lettere  di  Principi^  t.  G^LIX,  reg.  1 ,  f.  26.  — 
Minute. 

8.  Rome, 23  janvier  4 588.  Le  cardinal  Montalto, secrétaire  de 
Sixte  V,  informe  le  magistrat  de  Liège  que    le   Saint-Père 


(i)  Voyez  le  texte  de  cette  bulle  dans  l'appendice  V. 
(2)  Voyez  l'appendice  VII. 


(  363  ) 
consent  bien   volontiers  à   sa   demande   tendant  à  obicair 
que  les  bénéfices  ecclésiastiques  ne  soient  pas  acconlét  an 
bâtards. 

Ibidem,  t.  CXLIX,  f.  17'.  -  Mima. 

9.  Rome,  8  février  1588.  Le  cardinal  MonUlto  aonoocc  ans 
consuls  et  au  magistrat  de  Gand  que  le  Sfriol-Père  fwnn^ 
volontiers  à  leur  demande  du  23  octobre  prëcëdenl,  leodaol  à 
obtenir  que  le  monastère  désert  à  Gand  soit  affecté  à  un  rullege 
de  jésuites. 

Ibidem^  t.Z,  .  —  j^.uéM, 

10.  Rome,  28  février  1588.  Le  cardinal  Montallo  eiprime  è 

Ernest  de  Bavière,  arcbcvéque  de  Cologne,  etc.,  les  rfgreU  do 

pape  Sixte  V  de  ne  pouvoir  agréer  sa  demande  coneemant 

l'archidiaconé  d'Ardenne  du  diocèse  de  Liège,  attendu  qu'à  la 

réception  de  sa  lettre  l'archidiaconé  était  déjà  donne  à  Thierry 

de  Linden. 

Ibidem,  f  43.  -  ! 


it.  Rome,  19  mars  1588.  Le  cardinal  Montalto  promel  à 
Alexandre  Farnèse  de  prendre  soin  de  tous  ses  inléréu. 

Ibidem,  reg.  %  f.  15».  - 


1 2.  Rome,  1"  avril  1 588.  Le  cardinal  Montallo,  répoodaataoi 
lettres  d'Alexandre  Farnèse  des  20  et  3i  janvier  prëcé<leol« 
assure  le  duc  qu'il  se  montrera  toujours  bienveillant  à  Tégard 
de  son  conseiller  le  docteur  Papirio  Picedi  et  qu'il  acconirra 
sa  faveur  à  l'évéque  d'Ancône. 


Ibidem,  f .  i3  — 


13.  Rome,  13  avril  1588.  Le  cardinal  Montalto  aononcc  à 
Alexandre  Farnèse  que,  selon  le  désir  exprime  dans  sa  lellft? 
du  13  juillet  1587,  le  pape  Sixte  Va  bien  reçu  Philippe  A» 
Noircarmes  et  fera  bon  accueil  à  ses  requêtes. 


I 


(  364  ) 

44.  Rome,  25  mai  4588.  Le  cardinal  Monlalto  prie  Alexandrie 
Farnèse,  de  la  part  de  Sixte  V,  d'intervenir  dans  un  sens  favo- 
rable h  l'autorité  pontificale  dans  une  question  de  droit  de 

patronage  en  Bourgogne. 

Ibidem,  reg.  3,  f.  25.  —  Minute. 

45.  Rome,  5  juillet  4588.  Le  cardinal  Montallo  annonce  à 
Alexandre  Farnèse  que  le  pape  Sixle  V,  conformément  à  la 
demande  du  duc,  a  mandé  l'évêque  de  Parme,  Ferrante  Far- 
nèse, à  Rome,  et  lui  a  enjoint  de  respecter  les  intérêts  de  Son 

Altesse. 

Ibidem,  f.  31  '.  —  Minute. 

4 6.  Rome,  6  août  4588.  Le  cardinal  Monlalto  recommande  au 

duc  Alexandre  Farnèse  Théodore  de  Host  à  qui  le  pape  a 

conféré  la  prévôté  de  Lubccq. 

Ibidem,  reg.  4,  f.  5.  —  Minute. 

47.  Rome,   6  octobre  4588.   Le  cardinal  Monlalto  informe 

Alexandre  Farnèse  que  le  chevalier  Tomaso  lui  écrira  au  sujet 

de  la  dispense  que  Son  Altesse  a  demandée   pour   Antonio 

Nunez  de  Cordova. 

Ibidem,  f.  36.  —  Minute. 

4 8. Rome,  40  décembre  4588.  Le  cardinal  Montalto  informe 
Alexandre  Farnèse  qu'on  n'a  pas  encore  vu  le  capitaine  Rugieri 
Veronici,  que  le  duc  avait  recommandé  par  lettre  du  48  sep- 
tembre. 

Ibidem^reg.  5,  f.  15.  —  Minute. 

49.  Rome,  2  janvier  1589.  Le  cardinal  Montalto  répond  à  la 
lettre  d'Alexandre  Farnèse  du  7  décembre  4588  concernant 

les  capucins. 

Ibidem,  f.  29.  —  Minute. 


1^ 


(  368  ) 

20.  Rome,  4  avril  1589.  Le  cardinal  Montallo  inforine 
Alexandre  Farnèseque  sa  recommandation  en  faveur  du  cheva- 
lier anglais,  Thomas  Morgan,  a  été  bien  accueillie. 

/6jrfem,  reg.  6,  f.  3'.  —  Minute. 

2i.  Rome,  5  juillet  1589.  Le  cardinal  Monlalto  recommande 
à  Alexandre  Farnèse,  Jean  Panier,  d'Arras. 

Ibidem,  reg.  7,  f.  i'.  —  Minute. 

22.  Rome,  21  décembre  1589.  Le  cardinal  Montalto  informe 
Alexandre  Farnèse  que  sur  la  recommandation  de  Son  Altesse 
le  pape  a  favorablement  entendu  l'évéque  de  Tournai  (1). 

Ibidem,  reg.  8,  f.  24.  —  Minute. 

23.  Rome,  6  mars,  1591.  Le  cardinal  Sfondralo  écrit  h 
Alexandre  Farnèse  pour  lui  exprimer  sa  joie  au  sujet  de  la 
promotion  de  don  Duarte,  son  fils,  à  la  dignité  cardinalice  (2). 

Letlere  diPrincipi,  l.  CLII,  reg.  1,  f.  70.  — 
Minute. 

24.  Rome,  17  mai  1591.  Le  cardinal  Sfondrato  écrit  au  duc 
Alexandre  Farnèse  que  le  pape  Grégoire  XIV  désire  et  exige 
la  restitution  de  quelques  biens  que  les  agents  de  Son  Altesse 
ont  pris  h  Alessandro  Pallavicino,  fils  de  Sforza. 

Ibidem,  reg.  du  mois  de  mal,  f.  1'.  — 
Minute. 


(1)  Il  y  a  encore  dans  ce  tome  CXLÏX  plusieurs  autres  lettres  adressées 
au  duc  de  Parme,  mais  elles  ont  encore  moins  d'intérêt  que  la  plupart 
des  précédentes. 

(2)  Nous  ne  citons  du  tome  OLII  des  Lettere  di  Principi  que  leslellre» 
les  moins  insignifiantes. 


(  366  ) 

25.  Rome,19aoûH591.  Le  cardinal  Sfondralo,  dont  le  frère, 
le  duc  de  Montemarciano,  est  parti  en  France  à  la  tête  des 
troupes  de  Sa  Sainteté  le  pape  Innocent  IX,  conjure  Alexandre 
Farnèsc,  de  la  part  du  pape,  de  se  porter  aussitôt  au  secours 
des  catholiques  français.  Sinon  il  y  a  «  danger  que  la  religion 
*  catholique  ne  se  perde  en  un  trait  en  France,  en  Flandre, 
»   en  Allemagne,  puis  en  Italie  et  dans  toute  la  chrétienté.  » 

Ibidem,  reg.  du  mois  d'août,  f.  31.  — 
Minute. 

^6.  Rome,  14  octobre  1591.  Le  cardinal  Sfondrato  fait  de 
nouvelles  instances  auprès  d'Alexandre  Farnèse,afin  qu'il  passe 
aussitôt  en  France.  Le  cardinal  exprime  le  désir  que  les  États 
généraux  élisent  le  plus  vile  possible  un  roi  catholique  et 

valeureux. 

Ibidem,  reg.  du  mois  d'octobre,  f.  4.  — 
Minute. 

27.  Rome,  23  décembre  1591.  Le  cardinal  de  Santi  Quattro 
informe  Alexandre  Farnèse  que,  conformément  aux  conven- 
tions passées  entre  Grégoire  XIII  et  le  duc  de  Sessa,  ambas- 
sadeur de  Philippe  II,  au  moment  où  les  troupes  pontificales 
furent  envoyées  en  France,  le  duc  de  Sessa  écrit  à  Son  Altesse 
et  lui-même  la  prie,  de  la  part  du  pape,  afin  qu'il  paye  l'in- 
fanterie ponlificale,  composée  de  deux  mille  hommes,  aux  frais 

du  roi  d'Espagne. 

Lettere  di  Principi,  t.  CLIIl. — 
Minute. 

28.  Rome, 20 février,  1592.  Monseigneur  diBertinoro  répond 
aux  félicitations  que  l'évêque  d'Anvers  avait  adressées  à  Clé- 
ment VIII  à  l'occasion  de  son  élévation  au  trône  pontifical. 

Ibide7n,  f.  250.  —  Minute. 

29.  Rome,  22  février,  1 592.  Monseigneur  de  Bertinoro  informe 
Alexandre  Farnèse  que  le  pape  Innocent  IX  lui  adresse  un 


(367  ) 

bref,  afin  qu'il  maintienne  l'union  parmi  les  calholiqucs  qui 
combattent  en  France,  particulièrement  parmi  les  soldats 
italiens. 

Ibidem^  1 112'.  —  Minute. 

m.  —  Correspondance  de  la  cour  romaine  avec  ses  agenti. 

Comme  nous  Favons  déjà  dit,  nous  n'avons  pu  nous 
occuper  que  très  peu  des  lettres  dos  nonces.  Pour  ce  motif, 
nous  ne  signalerons  ici  que  quelques  fragments  de  la  cor- 
respondance échangée  entre  la  cour  romaine  et  ses  agents. 
Nous  traiterons  de  quatre  objets  différents  : 

1°  La  mission  du  cardinal  de  Pise  à  la  cour  de  Charles- 
Quint  et  de  Philippe  II,  en  lo56; 

2°  Les  lettres  relatives  aux  controverses  de  TUniversiré 
de  Louvain  en  1561  ; 

o"  Les  lettres  de  Fabio  Mirto  et  d'Antonio  Salviali, 
nonces  en  France,  relatives  aux  Pays-Bas,  en  1571  et  1572; 

4°  Quelques  lettres  de  la  Cour  romaine  à  ses  agents,  de 
1 588  à  1 592,  concernant  surtout  l'intervention  d'Alexandre 
Farncse,  duc  de  Parme,  dans  les  guerres  de  religion  en 
France. 

1"  Mission  du  cardinal  de  Pise  à  la  cour  de  Charles -Quint 
et  de  Philippe  II,  en  i556,  et  son  brusque  rappel. 

i.  Discours  que  le  cardinal  ^cipion  Rebiba,  évéquede  Pise, 
doit  tenir  à  l'empereur  Charles-Quint  pour  lui  faire  connaître 
l'objet  de  sa  mission  comme  légat  du  pape  Paul  IV  (1). 

Lettere  di  Principi  t.  XXII,  f.  68. 


(1)  Nous  avons  pris  le  texte  de  ce  discours  et  des  lellres  suivaolff. 
Mais  avant  de  publier  ces  pièces,  nous  aUendrons  d'avoir  complélé  oot 
recherches  sur  cet  incident. 


(  368  ) 

2.  12  juillet  4556.  Le  duc  de  Paliano  informe  le  cardinal  de 
Pise,  envoyé  comme  légat  auprès  de  Charles- Quint  et  de  Phi- 
lippe  II,  que  des  révélations  de  Giovanni  Antonio  TassiSj  maître 
des  postes  de  l'empereur,  prouvent  les  mauvaises  dispositions 
des  impériaux  et  que,  considérant  l'inutilité  de  sa  mission  à  la 
cour  de  Charles-Quint,  le  pape  lui  ordonne  de  revenir  aussitôt. 

Ibidem,  f.  70. —  Déchiffré. 

5.  Bruxelles,  21  juillet  15»^6.  Girolamo  Muzarelli,  archevêque 
de  Conza,  annonce  au  cardinal  de  Pise  que  le  prince  d'Ascoli  et 
le  comte  de  Chinchon  lui  députe  un  courrier  à  l'effet  de  savoir 
à  quelle  partie  des  frontières  des  Pays-Bas  ils  doivent  le  rece- 
voir. Il  lui  déclare  que  l'empereur  et  Philippe  II  ont  l'intention 
de  l'accueillir  avec  beaucoup  d'honneur. 

Ibidem,  f.  67.  —  Original. 

4.  Bruxelles,  25  juillet  1556.  L'archevêque  de  Conza  informe 
le  cardinal  de  Pise  qu'il  lui  envoie  un  courrier  venu  à  son 
adresse  de  la  part  du  maître  des  postes  de  Bologne.  Il  lui  parle 
des  excellentes  dispositions  de  Charles-Quint  et  de  Philippe  H 

à  l'égard  du  Saint- Père. 

Ibidem,  f.  68.  —  Original. 

5.  Eltham,  25  juillet  1556.  Le  cardinal  Pôle  assure  le  car- 
dinal de  Pise  qu'il  trouvera  chez  Charles-Quint  et  Philippe  II 

d'excellentes  dispositions. 

Ibidem,  f.  69.  -  Original. 

6.  Maestricht,  25  juillet  1556.  Certain  Vincenzo  annonce 
au  cardinal  de  Pise  qu'il  vient  d'arriver  a  l'instant  même  un 
gentilhomme  de  Carafa,  envoyé  pour  lui  parler,  et  lui  transmet 
une  lettre  de  l'archevêque  de  Conza  arrivée  peu  auparavant. 

Ibidem,  f.  71.  —  Original. 


(  369  ) 

7.  Bruxelles,  1"  août  1556.  L'archevêque  de  Conzii  au  car- 
diral  de  Pise.  Il  lui  expose  les  raisons  de  ne  pas  cxëculer,  tout 
en  restant  dans  les  devoirs  de  robcissancc,  l'ordre  qu'il  a  reçu 
du  pape  de  se  retirer  en  France.  C'est  «  le  coinmcnceracni  Hun 
vaste  incendie,  le  plus  nuisible  à  la  religion  qui  soit  arrive 
depuis  mille  ans  >. 

Ibiiem,  f.  74.  -  Original. 

8.  Bruxelles,  1"  août  i556.  L'archevêque  de  Conza  au  car- 
dinal de  Pise.  En  réponse  à  sa  lettre  du  29  juillet,  il  lui  transmet, 
par  l'entremise  d'un  envoyé,  les  paroles  de  l'empereur,  l'in- 
forme qu'il  n'a  pas  reçu  ses  au  1res  lettres  et  l'assure  qu'il  aura 
soin  de  sa  famille.  Il  le  supplie  de  lui  obtenir  la  permission  de 
quitter  la  cour  de  Bruxelles  où  il  est  venu  contre  son  gré,  où  il 
a  toujours  été,  pour  ainsi  dire,  dans  les  fers,  et  maintenant  plus 

que  jamais. 

Ibidem,  f.  73.  —  Original. 

9.  Bruxelles,  4  août  1550.  L'archevêque  de  Conza  au  cardinal 
de  Pise.  11  déplore  la  perte  des  avantages  que  sa  présence  à  la 
cour  aurait  procuré  à  la  religion.  Il  le  prie  de  le  faire  relever 
de  ses  fonctions  de  nonce  à  Bruxelles.  «  La  première  annëef 
il  se  croyait  dans  les  limbes,  la  seconde  dans  le  purgatoire, 
maintenant  il  est  entré  en  enfer.  » 

Ibidem^  f.  73.  —  Original. 

10.  Bruxelles,  10  août  1556.  L'archevêque  de  Conza  a 
cardinal  de  Pise.  Il  ne  peut  rejeter  la  faute  des  dissentiments 
actuels  ni  sur  le  pape  ni  sur  l'empereur  et  son  fils,  mais  il  m 
rend  responsables  les  ministres  de  ceux  ci.  Voilà  deux  ans 
qu'il  réclame  à  ce  sujet.  La  question  présente  forcera  peut-être 
à  couper  court  à  leurs  agissements.  Il  a  écrit  sur  cela  une  longue 
lettre  à  Caraffa.  Il  ne  connaissait  pas  la  cause  du  rappel  dy 
légat  lorsqu'il  lui  a  écrit  le  1"  août.  Il  ne  lui  a  parlé  que  dans 

Tome  ii%  5™'  séuie.  24 


(  370  j 

l'intérêt  du  Saint-Père  et  pour  la  gloire  de  Jésus-Christ.  A  sor 
avis,  toute  cette  affaire  est  une  manœuvre  de  Satan  poui 
empêcher  le  Saint- Père  de  relever  les  mœurs  et  la  religion 
II  assure  le  légat  qu'il  jouit  de  toute  l'estime  de  l'empereur 
de  Philippe  II  et  de  ses  ministres. 

Ibidem,  f.  76.  —  Original. 

2°  Lettres  relatives  aux  controverses  de  Michel  de  Bay 
en  156L 

!.  Trente,  50  juin  i561.  H.  Gonzaga,  cardinal  de  Manloue 
et  de  Seripandi,  cardinal  de  Salerne,  au  cardinal  Borromée.  Il 
ont  reçu  les  lettres  de  Commendon  au  sujet  de  la  contro 
verse  des  théologiens  de  Louvain.  Ils  exposent  au  cardina 
Borromée  pourquoi  ils  ne  veulent  pas,  avant  d'avoir  pris  soi 
avis,  appeler  à  Trente  Michel  de  Bay  et  Jean  de  Hessels,  le 
deux  chefs  de  la  controverse,  alors  que  Lindanus,  théologici 
de  l'université  de  Louvain,  a  été  mandé  par  le  pape  à  Romn 
Ils  opinent  que  le  Saint-Père  ferait  bien  d'adresser  un  bre 
à  l'université  de  Louvain  pour  louer  les  services  qu'elle 
rendus  à  la  foi  et  déclarer,  mais  sans  entrer  dans  les  détails 
qu'ayant  eu  bruit  de  certaines  controverses,  il  impose  li 
silence  à  tous,  à  raison  du  besoin  actuel  d'union,  et  qu'i 
engage  l'université  à  envoyer   deux    de  ses    théologiens   ai 

concile. 

Lellere  di  Principi,  t.  XXII,  f.  131.  — 
Copie  adressée  à  Commendone  (1). 

2.  Trente,  1  "juillet  1561.  Lettre  de  H.  Gonzaga,  cardinal  de 
Mantoue,  à  Commendon,  nonce  apostolique.  Il  lui  accuse 
réception  de  ses  lettres  des  i",  1),  14  et  15  juin  précédent  ains 


(1)  Celte  copie  porte  en  note  la  mention  qu'elle  fut  reçue  de  Commen- 
done le  25  juillet.  Voyez  celle  lettre  el  les  trois  suivantes  dans  l'appen- 
dice m. 


(  371  ) 

que  des  pièces  relatives  aux  controverses  de  Michel  de  Bay  et 
de  Jean  de  Hessels  et  lui  transmet  une  copie  de  la  lettre  qu'il 
a  écrite  avec  le  cardinal  de  Trente  au  cardinal  Borroméc. 
Depuis  l'expédition  de  cette  lettre,  il  lui  est  venu  la  pensée 
qu'il  serait  bon  que  le  Saint-Père,  au  lieu  de  s'en  rcniellre  à 
l'université,  appelât  quelques  théologiens  de  cette  université. 
Il  demande  à  Commendon  conseil  à  ce  sujet  et  l'engage  h 
prendre  l'avis  de  Granvelle. 

Ibidem,  f.  132.  —  Original. 

5.  Trente,  31  août  1561.  Le  cardinal  de  Mantoue  informe 
Commendon  que  les  légats  du  concile  n'ont  plus  à  s'occuper 
des  controverses  de  Louvain,  vu  que  le  pape,  secondé  pnr 
Granvelle,  a  imposé  silence  aux  deux  parties.  Les  légats 
laisseront  aussi  au  pape  le  soin  de  mander  au  concile  les 


théologiens  de  cette  université  (I). 


Ibidem,  f.  138.  —  Original 


3''   Correspondance  de  Fabio  Mirlo  et  d'Antonio  Salviati, 
nonces  en  France. 

Nous  Tavons  déjà  dit  plus  haut,  il  nous  a  été  impos- 
sible de  rechercher  dans  les  principales  nonciatures  de 
l'époque  de  Philippe  II  les  diverses  lettres  qui  peuvent 
intéresser  nos  annales.  Cependant,  la  Commission  royale 
d'histoire  ayant  signalé  à  notre  attention  des  lellres  «lu 


(1)  Parmi  ces  lettres  se  trouve  la  suivante,  élrangèie  aux  controferset 
de  Louvain,  mais  inléressanle  pour  rtiisloire  des  Flandres  : 

Trente,  2  juillet  1561.  Le  cardinal  de  Manloue  prie  CoinmendoD  de 
lui  chercher  en  l^landre  un  jeune  homme  catholique,  âgé  de  vingl  à 
vingt-deux  ans,  sachant  causer  l'italien  et  sachant  parler  ei  écrire  If 
français  et  l'allemand.  11  utiliserait  ses  services  dans  les  affaires  du  aw- 
cile  et  se  l'attacherait  en  qualité  d'écuyer.  Ibidem,  f.  133.  —  OrigioaL 


(  37â  ) 

nonce  Salviali  sur  les  événements  de  notre  pays,  en  date 
des  i8  et  23  juillet  et  du  i"'  août  1572,  nous  avons  exa- 
miné les  tomes  IV  et  V  de  la  Nunzialura  di  Francîa.  Nous 
signalerons  ici,  sous  forme  de  registres,. les  pièces  qui  nous 
ont  paru  les  plus  intéressantes  et  dont  nous  avons  pris  le 
texte  ou  fait  l'analyse. 

Le  tome  IV  renferme  les  lettres  de  l'évêque  de  Cajazzo, 
nonce  à  Paris,  écrites  en  1o70  et  io71.  Il  s'y  trouve  quel- 
ques missives  de  l'année  1571  où  le  nonce  s'occupe  des 
Pays-Bas.  Dans  le  tome  V  sont  réimies  quelques  communi- 
cations du  même  personnage  et  celles  de  son  successeur 
Antonio  Maria  Salviati;  de  l'année  1572.  Les  correspon- 
dances de  Salviali  en  1572  ont  une  extrême  importance, 
on  le  sait.  Elles  fournissent  notamment  de  nombreux  ren- 
seignements sur  la  Saint-Barthélémy  qui  ont  déjà  été  par- 
tiellement utilisés  par  divers  auteurs.  Naturellement,  nous 
avons  surtout  porté  notre  attention  sur  les  passages  relatifs 
à  Philippe  II  et  aux  affaires  des  Pays-Bas. 

1.  Melun,  2  août  1571.Fabio  Mirto,  évéque  de  Cajazzo,  nonce 
en  France,  au  cardinal  Rusticucci.  Philippe  II  a  fait  exprimer 
au  roi  de  France,  Charles  IX,  par  l'intermédiaire  de  Jérôme 
de  Gondi,  des  plaintes  an  sujet  des  préparatifs  militaires  du 
monarque  français  sur  les  frontières  de  Flandre.  Charles  IX  a 
répondu  qu'il  réunit  un  peu  de  troupes  contre  les  corsaires. 

Nunzialura  di  Francia^  t.  IV,  f.  lOo.  — 
Original. 

2.  Langeais,  25  novembre  1571.  Fabio  Mirtoau  cardinal  Rus- 
ticucci. L'ambassadeur  d  Espagne,  qui  était  resté  plus  de  deux 
mois  sans  paraître  à  la  cour,  a  obtenu  de  Philippe  II  la 
permission  de  s'en  retourner.  Il  est  parti  sans  rien  dire  à 
Charles  IX  ni  à  sa  mère  Catherine  de  Médicis.Sur  ce,  Charles  IX 


(  373  ) 

a  rappelé  son  ambassadeur  de  la  cour  d'Espagne.  Le  nonce  a 
demandé  à  la  reine-mère  quel  pouvait  bien  élre  le  moiif  de  ce 
départ  subit  de  l'ambassadeur  de  Philippe  II.  La  reine  mère 
assure,  et  le  nonce  le  croir,  que  jamais  de  son  vivant  la  Cour 
de  France  ne  rorapera  avec  celle  d'Espagne. 

Ibidim,  f.  loO.  —  Original. 

3.  Tours,  i  1  décembre  1571.  Fabio  Mirlo  au  cardinal  Rusli- 
cucci.  Parlant  du  départ  de  l'ambassadeur  dEspagnc,  la  reine- 
mère  a  cerlifié  au  nonce  que,  tant  qu'elle  vivrait,  la  Cour  de 
France  ne  s'engagerait  jamais  dans  une  rupture  avec  Phi- 
lippe II.  Après  sa  mort,  sa  fille  tiendra  la  même  ligne  de  con- 
duite. 

Ibidem,!.  158.  -  Origioai. 

4.  Paris,  9  juin  1572  Fabio  Mirlo  au  pape  Grégoire  XIII.  Les 

graves  craintes  conçues  au  sujet  des  soulèvements  en  Flandre 

né  se  sont  pas  réalisées.  Valencicnnes  a  été  repris  par  les 

troupes  du  duc  d'Albe.  Le  nonce  a  l'assurance  que  la  ville  de 

Wons  sera  bientôt  emportée  aussi,  malgré  la    résistance  de 

Louis,  comte  de  Nassau,  et  de  divers  autres  chefs  Huguenots 

français.  (1). 

Nunzialura  di  Francia,  t.  V,  p.  H.  —  Original. 

5.  Paris,  20  juin  1572.  Fabio  Mirto  au  cardinal  di  Como.  Il 
exprime  de  nouveau  l'espoir  de  voir  bientôt  Mons  aux  mains 
du  duc  d'Albe,et  à  celle  occasion,  il  énumère  les  circonstances 
favorables  à  la  cause  royale  dans  les  Pays-Bas,  notamment  la 
mort  de  Jeanne  d'Albrct,  reine  de  Navarre,  elle  qui  était  rame 
des  menées  huguenotes  contre  les  Pays-Bas,  et  dont  la  mort, 
a-t-il  dit  dans  sa  lettre  du  9  juin,  est  l'œuvre  admirable  du 
Tout-Puissant,  diverses  autres  causes  encore,  enfin  la  faiblesse 

(1)  Voyez  rappendice  VI,  n*»  1. 


(  374  ) 

militaire  du  prince  d'Orange,  Gniilaurae  le  Taciturne,  son 
discrédit  actuel  en  Allemagne,  le  grave  danger  où  il  se  trouve 
par  suite  d'une  atteinte  d'apoplexie  (i). 

Ibidem,  p.  21 .  —  Origioal. 

6.  Paris,  29  juin  1572.  Fabio  Mirlo  au  cardinal  di  Como. 
Monseigneur  Salviati,  désigné  pour  le  remplacer  en  qualité  de 
nonce,  est  arrivé  le  24  au  soir;  mais  il  ne  lui  a  pas  fait  l'hon- 
neur de  descendre  à  son  hôtel.  Le  25,  Mirto  a  conduit  son 
successeur  à  l'audience  du  roi  et  de  la  reine-mère,  l/entrelien 
a  roulé  sur  les  troubles  des  Pays-Bas  et  sur  la  bonne  entenic 
avec  la  couronne  d'Espagne.  Charles  IX  et  Catherine  de  Médicis 
ont  protesté  de  leur  amitié  pour  Philippe  II  et  promis  de 
prendre  des  mesures  pour  calmer  les  troubles  de  Flandre  (2). 

Ibidem,  p.  58.  —  Original. 

7.  Paris,  29  juin  1572.  Fabio  Mirto  au  cardinal  Buoncompa- 

gno.  Même  objet  que  la  précédente. 

Ibidem,  p.  40.  —  Original. 

8.  Paris,  4  juillet  1572.  Fabio  Mirlo  au  cardinal  Buoncompa- 
gno.  Le  roi  de  France  a  fait  publier  dans  les  pays  limitrophes 
de  la  Flandre  des  édits  interdisant  le  transit  des  personnes 
et  des  armes  de  France  aux  Pays-Bas.  Cependant  il  y  a  cer- 
taines paroles  du  duc  d'Albe  désagréables  pour  la  cour  de 
France  et  certains  actes  du  parti  des  «  tristes  »  qui  pourraient, 
en  s'aggravant,  amener  une  rupture  entre  Philippe  II  et 
Charles  IX.  Pour  éviter  ce  danger,  Fabio  Mirto  a  recommandé 


(1)  Celle  lellre  n'est  pas  du  28  juin,  comme  le  dit  M.  Philippson, 
mais  du  20  juin.  —  ïheincr  a  donné  le  texte  de  ce  passiige  dans  ses 
Annales  ecclesiaslici,  1. 1,  p.  359. 

(2)  Voyez  l'appendice  VI,  n»  2. 


(  375  ) 

à  l'ambassadeur  d'Espagne  de  prendre  quelque  peu  pn(iencc,de 
ne  parler  d'affaires  qu'avec  Charles  IX  el  Catherine  de  Mcfdicis 
et  de  leur  témoigner  be«iueoup  de  confiance,  quand  même 
leurs  paroles  el  leurs  démonstrations  d'amitié  ne  scraicnl  que 
de  la  simulation,  comme  plusieurs  en  répandent  le  bruil.  Fabio 
Mirto  a  adressé  des  recommandations  analogues  au  roi  et  à  sa 
mère.  De  la  part  de  ceux-ci,  comme  aussi  de  In  part  de 
l'ambassadeur  d'Espagne,  ses  paroles  ont  été  bien  accueillies. 
L'ambassadeur  d'Espagne  étant  allé  entretenir  Leurs  Majestés 
au  sujet  de  Genlis,  un  chef  français  des  Huguenots  qui  s'clait 
rendu  de  iMons  à  Paris  pour  intriguer  contre  les  Pays-Bas,  il  a 
prié  le  roi  cl  sa  mère  de  faire  publier  à  Paris  les  mêmes  ëdils 
qui  ont  été  publiés  sur  les  confins  de  la  Flandre,  et  Leurs 
Majestés  bii  ont  promis  de  le  faire,  de  même  qu'ils  ont  défendu 
d'aller  acheter  les  marchandises  des  navires  captures  en 
Zélandc,  Le  nonce  déclare  que  le  roi  el  la  icine  sont  bien  dis- 
posés à  l'égard  des  Pays-Bas,  mais  qu'il  faut  souvent  les  mettre 
en  garde  contre  les  manœuvres  des  «  tristes  ».  En  eonsril, 
Charles  LX  et  sa  mère  ont  décidé  de  ne  pas  faire  la  guerre, 
mais  de  se  tenir  armés  à  raison  des  forces  que  l'Espagne  enlrc- 
lient  sur  terre  el  sur  mer.  C'est  une  manœuvre  des  t  tristes  », 
pour   arriver   en    deux    étapes   à    réaliser    leur   dessein   de 

guerre  (1). 

Ibidem,  p.  44.  —  Original. 

9.  Paris,  4  juillet  i57"i.  Antonio  iVIaria  Salviali  au  cardinal  di 

Como.  Dans  le  conflit  des  chanoines  d'Avignon  avec  le  prince 

d'Orange,  il  fera  tous  ses  efforts  en  faveur  des  chanoines.  Mais 

le  roi  et  sa  mère  ont  bien  peu  d'autorité  sur  le  prince  d'Orange 

qui  «  fait  profession  d'être  un  seigneur  absolu  et  indépendant 

de  tout  autre  prince  »  (2). 

/6id«m,  p.  42.  —  Original. 


(i)  Voyez  l'appendice  VI,  n»  5 
(2)  Voyez  rappendice  VI,  n»  4. 


(576  ) 

10.  Paris,  0  juillet  1572  Salviali  an  cardinal  Buoncompagno. 
Dans  une  lellrc  du  4  juillet,  il  lui  a  allesté  les  bonnes  dis- 
positions du  roi  et  de  la  reine-mère  à  garder  la  paix  avec 
l'Espagne.  De  part  et  d'aufre  il  y  a  quelques  indices  fâcheux, 
mais  sans  gravité,  de  diîjpositions  à  la  guerre.  Il  n'est  pas 
encore  possible  d'amener  le  roi  à  cl  âlier  les  Huguenots  qui 
s'étaient  rendus  en  Flandre.  L'ambassadeur  d  Espagne  n'a 
même  pu  obtenir  l'emprisonnemenl  de  Genlis  et  s'est  contente 
de  demander  la  publication  à  Paris  des  édils  publiés  dans  le 
reste  de  la  France  contre  les  sujets  du  roi  qui  se  rendent  en 
Flandre;  ce  matin  Catherine  de  Médicis  a  fait  au  nonce  pro- 
messe formelle  à  ce  sujet.  L'ami  assadcur  d'Espagne  voudrait 
aussi  obtenir  le  désarmement  de  la  flotte  de  Strozzi.  Le  nonce 
croit  que  le  roi  et  la  régente  sont  attr.chés  aux  idées  de  paix. 
Seulement  un  conseil  secret  auquel  ont  pris  part  le  roi,  la 
régente,  les  maréchaux  de  France  et  l'amiral  Coligny,  lui  fait 
quelque  peu  craindre  une  subite  décision  de  guerre.  Des 
bandes  huguenottes  marchent  aussi  vers  la  Flandre,  mais  elles 
se  contenteront  vraisemblablement  de  la  mise  en  liberté  du 
gendre  de  Coligny.  A  ce  sujet,  le  nonce  fera  de  nouvelles 
instar.ces  pour  (ju'on  châtie  les  rebelles. 

Le  bruit  couit  que  le  duc  d'Albe  a  demandé  de  l'argent  au 
grand-duc  de  Florence...  On  parle  beaucoup  des  secours 
pécuniaires  envoyés  au  duc  d'Albe  par  Philippe  iï. 

les  partisans  de  la  guerre  contre  l'Espagne  ont  répandu  la 
rumeur  que  Philippe  II  travaille  en  vue  d'empêcher  le  pape 
Grégoire  XIII  d'accorder  la  dispense  pour  le  mariage  du  roi  de 
Navarre,  Henri  de  Bourbon,  avec  iMargucrile  de  Valois,  sœur 
de  Charles  IX,  afin  d'amener  Charles  IX  à  nuire  à  Philippe  II 
aux  Pays-Bas.  Leurs  manœuvres  ont  si  bien  réussi  que  la  cour 
a  décidé  de  ne  pas  adresser  de  félicitations  au  Saint-Père, avant 
d'avoir  des  nouvelles  concernant  la  dispense  (1). 

Ibidem,  pp.  49  et  31 .  —  Original. 
(1)  Voyez  l'appendice  VI,  n"»  5  et  6. 


(  377  ) 

11.  Paris,  8  juillet  1572.  Salviali,  nonce  en  France,  au  car- 
dinal Buoncompagno.  L'édit  contre  ceux  qui  se  rendent  en  Flan- 
dre a  été  publié,  ce  qui  a  provoqué  la  jalousie  de  rambassade ur 
d'Espagne  à  l'égard  du  nonce,  à  raison  de  ce  que  Tambassadeur 
demandait  depuis  cinquante  jours  celte  publication,  sans  l'avoir 
obtenue,  et  que  le  nonce  l'a  obtenue  de  suite.  A  la  nouvelle 
que  des  compagnies  huguenolles  se  rassemblaient  de  nouveau 
pour  marclier  en  Flandre,  l'ambassadeur  d'Espagne  a  dépêché 
un  courrier.  Le  nonce  est  allé  lui  montrer  qu'il  y  va  de  sa 
réputation  de  rie  pas  exagérer  les  cboses.  Le  nonce  a  grand 
espoir  que  la  paix  se  maintiendra,  surtout  que  le  roi  et  la 
régente  l'aftirment  sans  cesse.  Mais  certaines  négociations 
inspirent  quelques  craintes,  et  il  en  sera  ainsi  tout  rélé,  à 
raison  que  les  Huguenots  français  sont  armés  et  que  le  roi  ne 
voudrait  pas  les  pousser  à  bout.  Peut-être  le  roi  pense-t  il 
qu'ils  lui  serviraient  de  rempart,  si  le  duc  d'Albe  venait  à  se 
porter  en  France,  lorsqu'il  aura  réuni  assez  de  troupes.  En 
cela,  le  duc  porte  ombrage  plus  que  ne  le  ferait  un  autre 
gouverneur  de  Flandre,  à  cause  des  propos  ailiers  qu'il  tient, 
même  à  l'agent  du  roi  de  France  (I). 

Ibidem,  p.  58.  —  Original. 

12.  Paris,  16  juillet  157-2.  Salviali  au  cardinal  Buoncompa- 
gno. Le  nonce  ayant  appris  qu'il  avait  été  décidé  en  conseil  royal 
d'envoyer  à  Strozzi  l'ordre  de  lever  l'ancre,  il  est  allé  aussitôt 
trouver  le  roi  et  la  reine  mère  pour  essayer  de  connaître  le 
motif  de  cette  décision.  Leurs  Majestés  ont  voulu  lui  faire 
entendre  que  c'était  de  nature  à  rassurer  le  roi  d'Es|  agne, 
puisqu'on  engageait  dans  une  entreprise  lointaine  six  mille 
fantassins  d'élite  et  deux  cents  cavaliers.  Le  roi  et  la  reine- 
mère  lui  ont  commandé  decerlifierau  Saint-Père  qu'ils  ne  don- 
neront aucun  ennui  ni  aux  états  du  roi  d'Espagne  ni  à  ceux  du 


(1)  Voyez  l'appendiee  VI,  d»  7. 


(  378  ) 

roi  de  Portugal.  Le  nonce  a  fait  remarquer  qu'on  ne  pouvait 
envoyer  à  la  recherche  de  pays  nouveaux,  sans  s'ingérer  dans 
les  affaires  d'Espagne  et  de  Portugal.  La  reine  a  insiste  pour 
qu'on  exposât  au  pape  que  celte  expédition  était  l'unique 
moyen  de  seconder  son  désir  de  la  paix  Le  nonce  a  demandé 
alors  de  lui  parler,  non  comme  nonce,  mais  comme  ami.  Si 
vous  voulez  la  paix,  a-t-il  dit,  il  faut  renoncer  à  ces  procédés 
équivoques.  Si  vous  voulez  la  guerre,  je  ne  puis  écrire  au 
Saint-Père  que  vous  prenez  cette  mesure  en  vue  de  la  paix  : 
ce  serait  le  jeter  résolument  dans  le  parti  de  Philippe  II. 

Salviati  annonce  ensuite  que  la  flotte  de  Strozzi  se  trouve 
déjà  du  côté  de  La  Rochelle  et  de  Bordeaux.  Elle  lèvera  l'ancre 
au  plus  tôt  dans  six  ou  sept  jours,  sous  la  conduite  du  baron 
de  la  Garde  ou, à  son  défaut, de  Philippe  Strozzi.  Le  nonce  parle 
des  négociations  secrètes  avec  la  Turquie,  à  l'effet  d'amener  la 
paix  entre  Venise  et  Constanlinople,  mais  il  ne  peut  obtenir 
de  renseignements.  On  ne  fait  'guère  provision  d'argent, 
ce  qui  est  bon  signe  pour  la  paix.  Mais  ce  qui  inspire  des 
craintes,  ce  sont  les  négociations  actives  entre  les  ambassadeurs 
anglais  et  le  parti  militaire  de  la  cour,  Coligny  en  tête. 

A  Paris,  il  est  difïicilc  actuellement  d'avoir  des  nouvelles  sur 
les  Pays-Bas.  Le  nonce  croit  que  les  belligérants  ont  peu  de 
troupes  et  cherchent  du  renfort.  Le  duc  d'Albe  s'efforce  de 
recruter  des  Wallons  et  des  Allemands.  Les  rebelles  travaillent 
pour  que  le  roi  de  France  se  prononce  en  leur  faveur  et  qu'ils 
aient  ainsi  l'appui  des  Huguenots  de  France.  Ils  cherchent 
aussi  du  renfort  en  Allemagne  et  surtout  auprès  d'Elisabeth. 

Le  nonce  relate  quelques  faits  témoignant  des  excellents 
rapports  entre  Elisabeth  d'Angleterre  et  la  cour  de  France. 
11  parle  également  de  l'entente  entre  le  duc  de  Savoie  et 
Charles  IX. 

Au  dernier  conseil, les  membres  ont  dû  donner  leur  avis  par 
écrit  sur  la  question  de  la  paix  et  de  la  guerre  avec  l'Espagne. 
La  majorité  s'est  prononcée  pour  le  maintien  de  la  paix. 


(  379  ) 

Il  est  alors  question  de  Marie  Sluarl,  puis  «les  fopiiOcalioni 
(W  Marseille  en  vue  d'une  attaque  évcnluelic  des  Espagnols. 

Tes  villes  de  Flandre  ont  été  se  plaindre  à  Philippe  II  de  la 
iii;ucur  du  duc  d'Albe  et  des  lourds  impôts  qui  les  accablent. 
Le  roi  a  laissé  entendre  que  ces  actes  du  duc  d'AIbc  cloienl 
contraires  à  ses  ordres,  quil  voulait  y  porter  remède  et  a 
déclaré  «  que  les  séditions  des  peuples  doivent  se  calmer  par 
In  douceur  et  non  parle  glaive  (1)  ». 

Ibidem^  p.  60  —  OrigiDal. 

15.  Paris,  21  juillet  i  8.72.  Salviali  au  cardinal  Buoncompagno. 
On  croit  que  la  flotte  de  Slrozzi  n'a  pas  encore  mis  à  la  voile. 
On  dit  qu'elle  a  pour  mission  de  tenir  le  roi  d'Espagne  en 
respect.  Depuis  la  naissance  des  mouvements  séditieux  eu 
Flandre,  on  a  même  commencé  à  persuader  au  roi  qu'avec 
celte  flotte  il  pourrait  bien  se  rendre  maître  des  Pays-Bas. 
On  a  tout  fait  pour  donner  à  entendre  aux  Huguenots  partis 
en  Flandre  que  le  roi  s'est  déclaré  en  leur  faveur.  Le  nonce  a 
parlé  au  roi  des  dangers  auxquels  il  s'exposait,  s'il  écoulait 
des  personnages  si  astucieux;  il  a  reçu  les  meilleures  assu- 
rances de  paix.  Les  manœuvres,  les  intrigues,  les  négocia- 
lions  (le  la  COUP  avec  l'AngUlerre  continuent  activement. 
Coligny  est  l'âme  de  ces  machinations.  Charles  IX  et  (.'alherinc 
de  Médicis  démentent  toujours  par  leurs  actes  les  décl()rations 
qu'ils  font  aux  ambassadeuis,  ce  dont  l'ambassadeur  d'Espagne 
s'est  plaint. 

Il  est  question  d'envoyer  Biron  en  ambassade  à  Constant!- 
nople. 

Le  nonce  ne  sait  pas  encore  s'il  assistera  aux  noces  de 
Henri  de  Bourbon  avec  Margucrile  de  Valois.  La  cour  de  France 
est  mécontente  de  ce  que  le  grand-duc  de  Florence  ail  aide 
le  duc  d'Albe  à  trouver  de  l'argent;  mais  on  en  reviendra  à  de 


(1)  Voyez  l'appendice  VI,  n"  8. 


(  380  ) 

bons  rapports  pour  porter  ombrage  aux  Espagnols.  Embarras 
financiers  de  Charles  IX.  Mesures  qu'il  prendra  probablement 
pour  se  créer  des  ressources.  Rivalité  entre  la  duchesse  de 
Nemours  et  la  duchesse  de  Longucville  au  sujet  de  la  pré- 
séance aux  noces  de  Marguerite  de  Valois.  Le  nonce  n'est 
pas  encore  allé  en  Flandre,  parce  que  les  dispositions  de  la 
cour  de  France  ne  permettent  pas  d'espérer  un  bon  résultat 
de  ce  voyage. —  Genlis,  parti  au  secours  de  Mons  avec  4,000 
fantassins  cl  800  cavaliers,  a  été  défait. 

Le  roi  est  tiré  en  sens  contraires.  Pour  l'cntraîiier 
a  la  guerre,  les  Huguenots  font  valoir  leurs  avantages  en 
Flandre.  La  flotte,  à  ce  que  croit  Salviali,  se  portera  au  secours 
de  Louis  de  Nassau,  si  celui-ci  prend  le  dessus;  sinon,  elle 
prendra  le  large  et  reviendra.  Dans  l'intérêt  de  la  paix,  il  est 
donc  nécessaire  que  le  duc  d'AIbe  ait  des  succès;  mais  pas  des 
succès  tels,  que  sa  puissance  cause  des  alarmes  à  la  cour 
de  France  ou  rende  le  duc  trop  allier  (I). 

Ididem,  p.  6P.  —  Original. 

14.  Paris,  2:?  juillet  1571.  Salviati  au  cardinal  Buoncompagno. 
Les  Huguenots  ont  perdu  près  de  Mons  beaucoup  de  prison- 
niers, et  l'on  parle  de  centaines  de  morts.  11  lui  envoie  copie  de 
la  lettre  du  maître  des  postes  de  Cambrai  au  secrétaire  de 
l'ambassade  espagnole  Câ). 

La  défaite  des  Huguenots  près  de  Mons  contribuera 
grandement  au  maintien  de  la  paix.  Si  le  duc  d'Albe  faisait 
exécuter  tous  les  prisonniers  Huguenots,  ce  serait  amoindrir 
considérablement  la  situation  de  ce  parti,  rendre  le  re[)Os  à  la 
France  et  faciliter  le  maintien  de  la  paix  (5). 

Ibidem,  p.  75.  —  Original. 

(1)  Voyez  l'appendice  VI,  d"»  9  ri  10. 

^2)  Voyez  l'appendice  VL  n»  13. 

(3)  Voyez  rap|)endice  VI,  n'»  11  el  1-2. 


(  ^»i  ) 

i  5.  Paris,  23  juillet  1 572.  Salviali  au  cardinal  Buoncompagno. 
Il  lui  donne  des  détails  sur  la  défaite  des  Huguenots  à  Saiot- 
Gliislain,  d'après  «ne  lettre  de  don  Federico,  fils  du  duc  d'Albc. 
II  a  de  plus  appris  que  le  duc  d'Albe  a  fait  exécutcp,  le  19,  k 
Bruxelles,  quarante  prisonniers.  Six  mille  fantassins  allemands 
sont  arrivés  au  camp  de  don  Federico. 

Malgré  l'absence  du  roi  et  de  la  reine-mère,  le  nonce 
a  fait  la  veille  des  démarches  pour  empêcher  que  Charles  IX  ne 
prenne  sous  sa  protection  les  prisonniers  français.  Il  se  croit 
assuré  que  le  roi  ne  le  fera  pas.  Celui-ci  a  témoigné  beaucoup 
de  joie  de  la  défaite  de  Genlis  (I). 

Ibidem,  p.  78.  —  Origioal. 

K».  Paris,  i*"  août  1572.  Salviati  au  cardinal  Buoncompagno. 
Gonlis  aurait  déclaré  qu'il  était  allé  aux  Pays -Bas  comme  soldat 
du  roi  de  France,  que  celui-ci  lui  avait  donné  des  lettres 
patentes  pour  lever  des  troupes  et  avait  dépensé  depuis  trois 
mois  sept  cent  mille  ducats.  Le  nonce  est  parfaitement  certain 
que  ces  déclarations  sont  fausses. 

On  entend  dire  que  des  troupes  arrivent  de  plusieurs  côtés 
au  duc  d'Albc,  et  que  le  prince  dOrange  est  bien  fourni  de 
cavalerie  et  d'infanterie.  Ce  sera  un  malheur  pour  la  Flandre 
de  devoir  nourrir  tant  de  monde. 

L'ordre  de  partir  donné  à  la  flotte  de  Strozzi  n'a  pas  ëlé 
exécuté.  Montgomery  lève,  dit-on,  des  troupes  en  Normandie 
pour  marcher  au  secours  des  Huguenots  en  Flandre.  L'an- 
cien nonce  Fabio  Mirto  est  parti  le  23  juillet.  Salviali  a 
adressé  une  lettre  de  félicitations  au  duc  d'Albe  et  l'a  informé 
de  la  mission  qu'il  a  reçue  du  pape  de  traiter  dç  la  paii. 
Quand  l'occasion  sera  favorable,  le  nonce  se  rendra  en 
Flandre. 


(1)  Voyez  Tappendice  IX,  n"s  14  el  15. 


(  382  ) 

L'amiral  Coligny  a  déclamé  contre  loule  la  nation  espa- 
«niole,  dans  la  pensée  de  rendre  ainsi  service  aux  prisonniers 
jjijguenols  de  Flandre,  mais  tout  s'est  apaisé  comme  de  soi- 
même. 

Giovanni  Michèle,  ambassadeur  de  Venise,  est  arrivé  à  la 
cour,  apparemment  pour  traiter  de  la  paix  avec  le  Turc  et 
pousser  à  la  guerre  contre  l'Espagne,  ce  qui  plairait  aux 
princes  de  France.  La  défaite  de  Genlis,  moins  pour  le  nombre 
d'hommes  perdus  que  pour  le  coup  porté  à  la  réputation  des 
Huguenots,  nuit  beaucoup  à  leur  cause  et  a  ruiné  leur  plan 
contre  la  Flandre.  Sans  cette  défaite,  le  roi  aurait  été  entraîné 
à  la  guerre.  La  régente,  le  comte  de  Retz  et  ses  amis  veulent  à 
tout  prix  la  paix  avec  l'Espagne  (l). 

Ibidem,  p.  85.  —  Original. 


4"  Lettres  de  la  cour  romaine  à  ses  agents» 

Nous  arrivons  aux  correspondances  de  la  cour  de  Rome 
à  ses  agents,  correspondances  que  nous  avons  relevées, 
ainsi  que  nous  Tavons  déjà  dit,  non  pas  dans  le  fonds  des 
nonciatures,  mais  dans  les  Lettere  di  Principi  (2).  Elles 
portent  spécialement  sur  rinlerveniion  d'Alexandre  Farnèse 
dans  les  guerres  religieuses  en  France. 


(1)  Voyez  l'appeudice  VI,  n"«  16  et  17. 

(2)  Dans  le  tome  XLVII  de  ces  Lettere  di  Principi  se  trouvent  les  dépê- 
ches que  le  cardinal  Morosini,iJonce  en  France,  adressa, en  1588  et  1589,  au 
cardinal  Montallo.  Nous  n'y  avons  rien  relevé  d'intéressant  sur  Alexandre 
Farnèse.  Nous  signalerons  cependant  la  leUre  du  23  octobre  1588  (f.  22), 
au  sujet  du  désastre  de  la  flotte  espagnole,  celles  des  1,  7  el  10  octobre 
concernant  l'arrivée  de  l'ambassadeur  de  Danemark  en  France  et  le  but 
de  sa  mission  (f,  24  el  30). 


(  383  ) 

1.  Rome,  2  janvier  1588.  Le  secrétaire  du  pnpc  Sixte  V 
informe  Ollavio  Miito,  ëvêque  de  Cajazzo  et  nonce  de  Cologne, 
que  lorsque  Ernest  de  Bavière,  électeur  de  Cologne,  aura 
envoyé  au  Sainl-Père  l'induli  concernant  réglise  de  Liège,  le 
pape  prendra  la  décision  qui  lui  paraîtra  la  plus  convenable, 
car  il  désire  que  tous  les  princes  et  prélats  soient  soumis  el 
dévoués  au  Saint-Siège  non  par  intérêt,  mais  spontanément. 

Leltere  di  Principi,  l.  CLI,  f .  I .  — 
Minute. 

t>.  Rome,  5  mars  1588.  Le  cardinal  iMontalto  à  Ottavio  Mirlo, 

évéque  de  Cajazzo  et  nonce  de  Cologne.  11  avertit  le  nonce  que, 

si  le  duc  de  Parme  l'appelle  aux  négociations  en  vue  de  la 

paix  avec  l'Anglerre,  il  peut  accepter  l'invitation,  à  condition 

qu'il  soit  traité  avec  égards.  Mais  le  pape  est  d'avis  qu'il  est 

préférable  de  ne  pas  accepter.  Car  ces  sortes  de  négociations 

portent  préjudice  au  Saint-Siège. 

Ibidem,  f .  7'  —  Miiiule. 

3.  Rome,4  janvier  1589.  Le  cardinal  Sfondrato  à  Monseigneur 
di  Grassi,  nonce  d'Espagne.  Après  lui  avoir  dit  d'intervenir 
auprès  de  Philippe  II  afin  que  le  roi  accorde  l'ordre  de  la 
Toison  d'or  au  nouveau  duc  de  Clèves,  lequel  peut  rendre  de 
grands  services  à  la  cause  catholique  en  Flandre,  ainsi  que  le 
duc  de  Parme  l'a  écrit  au  roi,  Sfondrato  avertit  le  nonce  de 
demander  à  Philippe  II  qu'il  fasse  payer  les  renies  ordi- 
naires, assignées  sur  les  entrées  du  roi  et  les  biens  du  (Uc, 
à  l'Université  de  Louvain  ,  qui ,  «  au  sein  des  troubles  si 
grands  des  temps  présents,  a  toujours  été  fidèle  au  roi  cl  con- 
stante dans  la  défense  de  la  foi  catholique afin  qu'elle  ne 

vienne  pas  à  s'anéantir,  à  la  honte  et  pour  le  malheur  »  de 
l'Église.  —  A  la  fin  de  sa  lettre,  le  secrétaire  du  pape  donne 
aussi  à  di  Grassi  la  mission  de  solliciter  du  roi  qu'il  veuille 
pourvoir  de  ])asteurs  les  églises  de  Flandre  qui  n'en  ont  |»as. 

Ibidem,  f.  5l>5.  —  llluulc. 


(  584  ) 

4.  Rome,  4  février  4589.  Le  cardinal  Monlalto  à  Caetano, 
nonce  de  France.  On  a  appris  le  départ  d'une  partie  des  troupes 
du  duc  de  Parme  pour  la  France.  Le  cardinal  prie  le  nonce  de 
tenir  le  pape  au  courant  des  événements  (1). 

Ibidem,  f.  21.  —  Minute. 


5.  Rome,  49  août  1589.  Le  cardinal  Montalto  au  nonce  de 
France.  11  lui  manifeste  U  douleur  et  les  angoisses  du  pape  à 
la  nouvelle  de  la  maladie  du  duc  de  Parme  (2). 

Ibidem,  f.  55.  —  Minute 


à 

1 


0.  Rome,  18  septembre  1 589.  Le  cardinal  Montalto  à  Millino, 
nonce  d'Espagne.  II  lui  mande  dintervenir  auprès  du  roi  Phi- 
lippe II  afin  que  les  soldats  espagnols  envoyés  au  secours  du 
duc  de  Clèves  ne  commettent  plus  tant  de  ravages. 

Ibidemy  f.  425.  —  Minute. 

7.  Rome,  21  octobre  1589.  Le  cardinal  Monlalto  au  nonce  de 
France,  Caetano.  11  lui  exprime  la  joie  de  la  cour  romaine 
d'apprendre  h  guérison  du  duc  de  Parme. 

Ibidem,  f.  38'.  —  Minute. 

8.  Rome,  28  octobre  1589.  Le  cardinal  Monlalto  au  nonce  de 
France, Caelano.  Il  lui  exprime  le  déplaisir  extrême  qu'éprouve 
la'cour  romaine  en  apprenant,  de  divers  côtés,  qu'il  y  a  peu 
d'espoir  de  sauver  les  jours  du  duc  de  Parme. 

Ibidem,  f.  39.  —  Minute. 


(1)  La  même  demande  est  réitérée  dans  les  lettres  des  18  el  23  février. 
Ibidem,  f  22'  et  23 

(2)  Les  mêmes  sentiments  sont  exprimés  dans  les  lettres  du  26  août, 
du  2  el  du  9  septembre,  du  7  el  du  U  octobre.  Ibidem,  f.  3o  el  suiv. 


(  585  ) 

9.  Rome,  16  février  4590.  Le  cardinal  Monlalio  à  C^eUno, 
nonce  de  France.  H  lui  déclare  t  que  la  visilc  du  duc  de  Parme 
au  nonce  a  été  très  agréable  à  Sa  Sainlclé,  mais  que  le  pape 
ne  voit  pas  quel  profil  on  peut  faire  sans  les  ordres  exprés  du 
roi  catholique  ». 

Ibidem,  t.  3^.  —  Minuie. 

10.  Rome,  4  avril  1591.  Instructions  rédigées  par  le  cardinal 

Caetano  pour  Monseigneur  Landriano,  nonce  en  France.  Le 

nonce  a  pour  mission  de  rétablir  la  religion  en  France.  A  cel 

effet,  il  doit  travailler  à  détacher  la  noblesse  du  parti  de  Henri 

de  Navarre.  Il  faut  donc  déclarer  que  le  pape  est  décidé  à  ne 

jamais  acce{)ter  celui-ci  pour  roi.  Cependant  le  papç  est  loin 

de  poursuivre  une  politique  espagnole  :  il  n'a  d'autre  but  que 

de  sauvegarder  la  religion  et  l'unité  du  royaume  de  France. 

S'il  avait  à  sa  disposition  des  forces  suflisanlcs,  il  défendrait 

au  roi  d'Espagne  et  au  duc  de  Parme  d'intervenir  dans  la  lutte. 

Le  nonce    doit  aussi  travailler    à   établir  l'union    entre    la 

noblesse  et  la  ligue. 

Letlere  di  Principi,  l.  CL,  f.  17.  -  Minuie. 

il.  Rome,  10  août  1591.  Sfondralo  à  Monseigneur  de  Sega, 
légat  en  France.  H  l'entretient  des  efforts  déployés  pour  oble- 
nir  en  Flandre  des  secours  contre  Henri  de  Navarre  (I). 

Ibidem,  f.  40.  —  Minute. 

i'2  Rome,  i4  octobre  1591.  Sfondrato  A  Monseigneur  Un- 
driano.  Il  lui  déclare  qu'à  la  cour  romaine  on  est  d'avis  qu'il 
faudrait  unir  les  forces  des  catholiques  français,  celles  de 
Flandre  et  d'Italie  qui  sont  en  France,  assembler  les  Étais 
généraux  et  y  élire  un  roi  catholique  (2). 

Ibidem,  f.  33  —  Minuie. 


(l  )  Cf.  la  lettre  du  5  août  1595  de  Sfondrato  au  duc  de  Mayenne.  -  Lfh 
tere  di  Principi,  t.  CL  H,  f.  1. 

(-2)  Cf  la  lettre  du  même  jour  de  Sfondrato  au  duc  de  Maveune  —  Ul- 
tere  di  Principi,  l.  CLil,  f.  4'.  Daus  une  lettre  du  7  juin  suivant,  Pm^Iw» 
ToîtfE   11%   5™^   SÉRIE.  25 


V  38G   1 

15  Rome,  13  novembre  1591.  Monseigneur  di  Bertinoro, 
scerélaire  d'Innocent  IX,  au  duc  de  Monlemurciano,  lieutenant 
général  des  troupes  pontificales  en  France.  Le  pape  est  affligé 
du  triste  état  des  troupes  en  France,  du  peu  de  fruit  qu'il 
relire  de  ses  dépenses,  et  surtout  de  la  lenteur  du  duc  de 
Parme  à  passer  dans  ce  pays.  Si  celui-ci  s'y  rend  avant  le 
il)  décembre,  il  faut  joindre  à  ses  troupes  toutes  les  forces 
pontificales.  S'il  n'arrive  pas  pour  ce  terme,  le  duc  de  iMonle- 
marciano  devra  ne  conserver  que  mille  cavaliers  et  licencier  les 
autres  avec  toute  linfanteric. 

Letlere  di  Principe,  t.  CLIIl.  —  Minute 
Don  cotée,  insérée  entre  les  feuillets  21 
et  25. 

14.  Rome,   13  novembre  1591.  Bertinoro  à  Monseigneur 

Malteucci,   commissaire   de  l'armée   pontificale    en    France. 

Le  pape   Innocent   IX  lui  recommande  de  veiller  à  ce  que 

l'argent  de  Sa  Sainteté  ne  soit  j)as  inutilement  dépensé  en 

France  (1). 

Ibidem^  f.  2.  —  Minute. 

Millino  relate  à  Bertinoro  qu'il  a  eu  une  audience  avec  Philippe  II,  le 
dimanche  24  mai,  et  qu'il  lui  a  causé  des  aflFaires  de  France.  11  rend  compte 
de  cet  entretien  au  secrétaire  du  pape  dans  une  autre  lettre  de  la  même 
date.  Le  nonce  a  déclaré  à  Philippe  II,  de  la  part  du  pape,  qu'il  faut  en 
Fiance  un  roi  catholique  et  que,  pour  cela,  il  faut  une  élection.  Le  roi  s'est 
montré  du  même  avis.  D'après  un  entrelien  que  Millino  a  eu  avec  Gio- 
vanni de  Idiaquez,  lequel  lui  a  confié  la  pensée  du  roi,  il  est  faux  que 
Philippe  II  ne  veuille  pas  de  roi  en  France.  —  Lellere  di  Principi,  t.  CLIi, 
f.  55.  —  Original. 

(1)  A  la  même  date,  Bertinoro  écrivit  dans  le  même  sens  à  Monseigneur 
de  Sega,  évêque  de  Parme  et  de  Plaisance,  légat  du  pape  en  France,  ainsi 
qu'à  Monseigneur  Landriano,  nonce  en  France.  Ibidem,  f.  10  et  19.  — 
Dans  une  autre  lettre  du  même  jour  Bertinoro  informe  Monseigneur  de 
Sega  que  le  pape  le  conlirmail  dans  ses  fondions.  Ib:dein,  f.  9.  —  Di-.ns 
une  lettre  du  7  décembre  suivant,  Bertinoro  adresse  à  Matleucci  de 
nouvelles  recommandations  financières.  —  Dans  une  lettre  du  19  du  même 
mois,  il  déclare  au  duc  de  Lorraine  qu'il  est  impossible  au  pape  d'accorder 
des  secours  pécuniaires. 


(  387  ) 

15.  Rome,  25  novembre  1591.  Berlinoro  déclare  dans  une 
lettre  à  Monseigneur  Landriano,  nonce  en  France,  quelalenleur 
du  duc  de  Parme  à  passer  en  France  ruine  tout. 

Ibidem,  f.  20.  —  Mioate. 

d6.  Rome,  22  décembre  1591.  Berlinoro  informe  Landriano 
que  le  pape  Innocent  IX  le  rappelle  en  Italie  et  confie  à  Monsei- 
gneur de  Sega  tout  le  soin  de  la  nonciature. 

Ibidem,  f.  21.  -  Minute. 

17.  Rome,  28  décembre  1591.  Berlinoro  informe  Blonsei* 
gueur  de  Sega  que  Monseigneur  Landriano  est  rappelé  cl  que  lui 
seul  désormais  aura  toute  la  charge  de  la  nonciature  en  France. 

Ibidem,  f.  15.  —  MiDute. 


i 


18.  Rome,  5  janvier  1592.  Berlinoro  informe  Mutlcucci 
qu'avant  de  tomber  malade  le  pape  Innocent  IX  a  exprimé  la 
volonté  qu'à  l'arrivée  du  duc  de  Parme  en  France,  le  duc  de 
Monlemarciano  lui  obéisse  «  in  omnibus  et  per  omnia  ».  Le 
collège  des  cardinaux  a  réduit  à  mille  écus  par  mois  la  provi- 
sion du  duc  de  Montemarciano. 

Ibidem,  f.  6.  —  Minute. 

1 9.  Rome,  22  janvier  1 592.  Berlinoro  informe  Malleucci  qu'il 
a  communiqué  au  cardinal  Sfondrato,  frère  du  duc  de  .Monle- 
marciano, l'ordre  du  feu  pape  Innocent  IX  concernanl  la 
préséance  du  duc  de  Parme.  A  la  fin  de  sa  lettre  il  renlrelieûl 
du  plan  de  campagne  d'Alexandre  Farnèsc,  et  lui  dit  qu'au 
printemps  prochain  Philippe  II  pourra  envoyer  en  France 
14,000  fantassins  et  3,000  cavaliers  d'Aragon. 

Ibidem,  f  7.  —  Minute. 

20.  Rome,  6  février  1N92.  Berlinoro  transmet  nu  duc  de 
Montemarciano  un  bref  du  pape  Clément  VIII  pour  lui 
enjoindre  de  se  subordonner  au  duc  de  Parme. 

Ibidem,  f.  103.  -  M  nuie. 


(  388  ) 

2i.  Rome,  12  février  1592.  Berliiioro  au  cardinal  de  Sega, 
légal  en  France.  Le  pape  Clément  VIII  ordonne  qu'on  retienne 
tous  les  Suisses  qui  se  trouvent  dans  Tarmée  pontificale  ainsi 
que  tous  les  cavaliers  italiens.  11  faut  en  outre  leur  adjoindre 
des  lanciers  français,  en  tel  nombre  que  l'armée  comprenne 
mille  bons  cavaliers.  Le  pape  se  cbarge  des  frais.  En  ce  qui 
concerne  le  recrutement,  il  faut  prendre  conseil  du  duc  de 

Parme  et  du  duc  de  Mayenne. 

Ibidem,  f.  31.  —  Minute. 

22.  Rome,  1 2  février  \  592.  Bertinoro  à  Matteucci.  Même  objet 
que  la  lettre  précédente  à  de  Sega,  cardinal  de  Plaisance  (1). 

Ibidem,  f  73   —  Minute. 

23.  Rome,  18  février  1592.  Bertinoro  au  cardinal  de  Sega.  Il 
faut  tâcher  de  donner  des  charges  dans  Tarmée  de  la  ligue  aux 
catholiques  du  parti  de  Henri  de  Navarre,  surtout  au  due  de 
Longueville.  Si  l'on  savait  y  arriver  sans  risque  d'être  trahi, 
«  ce  serait  l'un  des  plus  grands  coups  que  l'on  pourrait  portera 
Navarre  sans  répandre  de  sang  ». 

Ibidem,  f.  37.  —  Minute  d'une  dépêche 
chiffrée. 

24  Rome,  1 8  février  1 892.  Bertinoro  ordonne  à  Matteucci  de 
prendre  à  la  solde,  pour  remplacer  les  Suisses  licenciés,  mille 
cavaliers  en  plus  des  mille  cavaliers  dont  le  recrutement  a  été 
commandé  par  la  lettre  du  12  de  ce  mois.  Le  pape  veut  que 
tout  se  fasse  d'après  les  conseils  du  due  de  Parme  et  du  duc 
de  Mayenne. 

Ibidem,  f.  74.  —  Minute 


(1)  Cfr.  la  lellre  du  même  jour  de  Bertinoro  à  Mg'  Pielro  Grosso. 
Ibidem,  f.  112. 


(3^9) 

-25.  Rome,  25  février  1 592.  Berlinoro  exprime  à  Maltcucci  la 
douleur  du  pape  Clément  VIII  de  voir  l'armëe  ponlificalc 
réduite  à  rien.  Il  lui  annonce  que  Sa  Sainlelë  a  accordé  au  duc 
de  Montemarciano  la  permission  de  retourner  en  llalic,  et 
qu'Appio  Conli  est  nommé  lieutenant  des  troupes  pontifi- 
cales, etc.  (Voyez  la  lettre  suivante.) 

Ibidem^  f.  74'.  —  Minate. 

26.  Rome,  25  février  1592.  Bertinoro  annonce  au  cardinal 

de  Sega  que  le  pape  Clément  VIII  permet  au  duc  di  Monte- 

marciano  de  rentrer  en  Italie.  Les  débris  de  l'armée  pontiGcale 

sont  confiés  à  Appio  Conli,  nommé  lieutenant  général.  Si  les 

Suisses  ne  sont  pas  partis,  il  faut  les  retenir  de  même  que  la 

cavalerie  italienne  et  la  cavalerie  française;  et  cela  «  parce  qu'il 

n'y  a  pas  manqué  d'hommes  sages  et  expérimentés  qui  ont 

aflirmé  que,  si  l'on  prend  à  la  solde  des  Bourguignons  ou  des 

Wallons,  on  ne  les  verra  jamais  qu'au  moment  de  la  revue,  cl 

l'argent  sera  easpillé  ». 

^  /fctrfeiw,  f.  35'.  —  Minute. 

27.  Rome,  25  février  1 592,  Bertinoro  informe  le  duc  de  Mon- 
temarciano que  le  pape  lui  permet  de  retourner  en  llalic. 

Ibidem,  f.  106.  —  Minute. 

28.  Rome,  25  février  1592.  Berlinoro  informe  Appio  Conli 

que  le  pape  Clément  VIII  le  nomme  lieutenant  général  de 

l'armée  pontificale  en  France,  et  qu'il  doit  suivre  les  ordres  du 

cardinal  de  Sciça  (I). 

^    ^  ^  Ibidem,  f.  108.  —  Miouie. 


(1)  Par  lettre  du  4  juillet  suivant,  «  Berlinoro  informe  Appio  Cooil 
que  la  Congrégalion  pour  les  affaires  de  France  lui  accorde  comme  lr.|. 
emenl  400  écus  de  monnaie  par  mois  ».  —  Ibidem,  f.  iOl\ 


(  390  ) 

29.  Rome,  25  mars  4592.  Berlinoro  informe  de  nouveau  le 
duc  de  Monlemarciano  que  le  pape  Clément  VIII  lui  permet  de 

rentrer  en  Italie. 

Ibidem,  f.  107.  —  Minute. 

50.  Rome,  4  avril  1592.  Bertinoro  exprime  à  Malteucci  la 
joie  ressentie  a  Rome  par  suite  des  succès  d'Alexandre  Farncse. 
Malteucci  doit  savoir  qu'il  ne  peut  jamais  considérer  Henri  de 
Navarre  comme  roi.  Le  secrétaire  du  pape  lui  indique  les  per- 
sonnages qui  peuvent  être  acceptés  comme  candidats  au  trône. 

Ibidem,  f.  78'.  —  Minute. 

51.  Rome,  18  avril  1592.  Berlinoro  informe  le  cardinal  de 
Sega  que  Clément  VIII  l'a  nommé  légat  a  latere,  dans  le 
consistoire.  Il  lui  transmet  les  instructions  du  pape  au  sujet 
de  l'élection  d'un  roi  en  France.  Il  lui  indique  que,  pour  éviter 
les  dépenses,  il  faut  licencier  les  Suisses.  On  remplacera  ceux- 
ci,  mais  seulement  quand  les  alliés  entreront  en  campagne 

avec  leurs  forces. 

Ibidem,  f.  44.  —  Minute  d'une  dépêche  en 
partie  chiffrée. 

52.  Rome,  18  avril  1592.  Bertinoro  à  Malteucci.  Même  objet 
que  la  lettre  précédente.  En  passant,  le  secrétaire  de 
Clément  VIII  déclare  à  Malteucci  que  le  pape  reçoit  avec 
beaucoup  de  plaisir  ses  informations,  qui  sont  «  claires,  nettes 

et  fidèles  ». 

Ibidem,  f.  80.  —  Minute  d'une  dépêche  en 
partie  chiffrée. 

55.  Rome,  19  avril  1592.  Bertinoro  informe  le  cardinal  de 
Sega  que,  selon  le  désir  du  duc  de  Sessa,  ambassadeur  de 
Philippe  II,  à  Rome,  le  pape  ordonne  que  les  troupes  ponti- 
ficales soient  placées  sous  le  commandement  suprême  du  duc 
de  Parme,  etc.  (Voyez  la  lettre  suivante.) 

Ibidem,  f.  46'.  —  Minute. 


(  5i>l  ) 

54.  Rome,  19  avril  1o92.  Bertinoro  mande  à  Maiiciirri  Hc 
licencier  de  suile  les  Suisses,  à  moins  que  le  duc  de  Parme  ne 
les  garde  aux  frais  de  Philippe  11.  Il  lui  indique  comment  il 
faudra  s'y  prendre,  si  l'on  reconstitue  une  nouvelle  arm(^c  aux 
gages  du  pape. 

Ibidem,  f  82.  —  Minute. 

55.  Rome,  28  avril  1 592.  Bertinoro  déclare  dans  une  Icllre  au 
cardinal  de  Sega  que  le  pape  n'a  rien  tant  à  cœur  que  In  convo- 
cation des  États  généraux  et  l'élection  d'un  roi  en  France. 

Ibidem^  f.  48  —  Minute. 

ô6.  Rome,  14  mai  1592.  Bertinoro  transmet  à  Malteueei  les 

instructions  du  pape  Clément  VIII  concernant  le  licenciement, 

les  dépenses  et  le  commandement  des  troupes  ponlifieales  en 

France. 

Ibidem,  f.  84.  —  Minute. 

57.  Rome,  4  juin  1592.  Bertinoro  au  cardinal  de  Sega.  Dans 
un  post-scriptum,  il  l'informe  que  Sa  Sainteté  a  écrit  une  lettre 
de  sa  propre  main  au  duc  de  Parme  pour  lui  offrir  ses  condo- 
léances au  sujet  de  la  blessure  qu'il  a  reçue  au  bras  droit 
sous  Caudebec,  le  prier  et  lui  ordonner  de  ne  plus  s'exposer 

à  de  tels  périls. 

Ibidem,  f.  SI'.  —  Mioule. 

58.  Rome,  20  juin  1592.  Bertinoro  raconte  nu  cardinal  de 
Sega  les  éloges  qu'on  décerne,  à  Rome,  au  duc  de  Pnrmc  pour 
la  valeur  dont  il  a  fait  preuve  dans  la  retraite  de  Rouen  à  Paris. 
Dans  un  post-scriptum  chiffré,  il  rapporte  qu'à  Rome  on  n*a 
plus  de  nouvelles  de  Mateucci  depuis  qu'il  a  clé  arrête  par  le 
duc  de  Mayenne  et  qu'il  s'est  enfui  de  sa  prison.  On  estime 
parfaitement  bien  à  Rome  que  t  toute  la  guerre  faite  .'i  mon- 
seigneur Matteueci  n'avait  d'autre  raison  que  de  lui  enlever 
l'argent  ».  On  parle  aussi  que  le  duc  de  Moyenne  cl  celui  de 


(  592  )  ™ 

Lorraine  se  sont  accordes  ou  qu'ils  négocient  pour  s'accorder 

avec  Henri  de  Navarre,  que  la  discorde  règne  entre  le  duc  de 

Parme  et  le  duc  de  Mayenne,  et  que  les  Français  ont  Irahi  le 

duc  de  Parme. 

Ibidem,  f.  55'.  —  Minute. 

59.  Rome,  27  juin  1592.  Bcrlinoro  au  cardinal  de  Sega.  Dans 

un  post-scriptum  chiffré,  il  lui  expose  que  le  pape  ne  peut 

fournir  pour  les  affaires  de  France  plus  de  quinze  mille  écus 

par  mois  et  se  plaint  de  ce  que,  depuis  moins  de  deux  ans,  le 

Saint-Siège  a  dépensé  plus  d'un  million  sans  qu'on  soit  arrivé  à 

aucun  résultat  et  sans  que  les  Français  aient  répondu  à  ces 

sacrifices. 

Ibidem,  f.  57'.  —  Minute. 

40.  Rome,  27  juin  1592.  Berlinoro  donne  des  instructions  à 
Malteucci  concernant  les  dépenses  et  le  recrutement  des 
troupes  pontificales.  II  lui  annonce  Iheureuse  nouvelle  que  le 
pape  a  décidé  de  le  rappeler  en  Italie. 

Ibidem,  f.  90'.  —  Minute. 

4!.  Rome,  4  juillet  1592.  Bertinoro  annonce  à  iMalteucci  que 

parmi  quatre  candidats  le  pape  a  désigné  pour  le  remplacer 

Monseigneur  Malvasia. 

Ibidem,  f.  f  2.  —  Minute. 

42.  Rome,  7  juillet  1592.  Bertinoro  informe  le  cardinal  do. 
Sega  que,  suivant  le  conseil  du  duc  de  Parme,  le  pape  ordonne 
qu'on  engage  trois  mille  fantassins  et  deux  cents  cavaliers  et 
qu'on  dépense  pour  eux  quinze  mille  écus  par  mois,  mais  pas 

plus. 

Ibidem,  f.  59.  —  Minute. 

43.  Rome,  15  juillet  1592/  Bertinoro  avertit  le  cardinal  de 
Sega  que  le papeordonnede  presser  le  recrutement  de  trois  mille 


(,  393  ) 

fantassins  et  de  deux  cents  cavaliers,  pour  les  mettre  k  Is 
disposition  du  duc  de  Parme  lorsqu'il  aura  ses  forces  rt^unirt 
en  ordre  de  campagne. 

Ibidem,  f.  61.  —  Miaule. 

44.  Rome,  18  juillet  1592.  Berlinoro  rapporte  au  cardinal 
de  Sega  qu  on  a  arrêté  à  Bologne  un  nomme  Pierre  Alexandre, 
lequel  se  rendait  au  service  de  Henri  de  Navarre,  el  qu'on 
lui  a  surpris  certains  secrets. 

Ibidem,  f.  61  —  Minute. 

45.  Rome,  21  juillet  1592.  Bertinoro  informe  le  cardinal 
de  Sega,  dans  un  post-scriptum  chiffré,  qu'en  réponse  k  sa 
proposition  du  17  juin,  de  prendre  à  la  solde  de  nouvelles 
troupes  à  l'aide  des  15,000  écus  mensuellement  fournis  par 
le  pape,  à  l'effet  d'appuyer  les  Etats  des  provinces  et  de  pro- 
mouvoir la  réunion  des  États  généraux  appelés  à  élire  un  roi, 
le  Saint- Père  a  répondu  qu'il  fallait  demander  l'avis  du  duc  de 

Parme  et  du  duc  de  Mayenne. 

Ibidem,  f.  62'.  -  Nioute. 

46.  Rome,  22  juillet  1592.  Bertinoro  informe  Mnlleucci  que 
Malvasia  n'accepte  pas  de  le  remplacer. 

Ibidem,  f.  93.  —  Mioute. 

47.  Rome,  25  juillet  1502.  Bertinoro  au  cardinal  de  Sega.  A  ce 
qu'écrit  Mallcucci,  de  Bruxelles  en  date  du  22  juin,  Henri  de 
Navarre  «  avoue  que  le  duc  de  Parme  n'a  jamais  montré  plus 
de  valeur  et  de  prudence  que  dans  la  retraite  de  Rouen  ». 
Dans  un  post-scriptum  chiffré,  Berlinoro  expose  au  cardinal 
le  vif  désir  du  pape  de  voir  élire  un  roi  en  France.  Les  négo- 
ciations de  la  ligue  avec  Henri  de  xNavarre  déplaisent  souve- 
rainement au  Saint-Père  et  il  les  interdit.  Toutes  les  écritures 
et  tous  les  registies  du  légat  étaient  tombés  aux  mains  de 
Biron;  Bertinoro  lui  dit  que  le  pape  en  est  affligé,  mais  qu'il 

engage  le  légat  à  ne  pas  s'en  désoler. 

Ibidem,  f.  67.  —  Mlouie. 


(  594) 

48.  Rome,  25  juillet  159'2.  Berlinoro  corit  de  nouveau    h 

Matteucci  au  sujet  des  troupes  pontificales  et  des  dépenses  qui 

les  concernent. 

Ibidem,  f.  94'.  —  Minute. 

49.  Rome,  50  juillet  1592.  Bertinoro  expose  au  cardinal  de 

Sega  que  la  cour  romaine  a  entendu  dire  que  Henri  de  Navarre 

voulait  se  faire  catholique.  A  Rome,  on  estime  que  c'est  une 

manœuvre.  Le  pape  veut  qu'on  s'en  tienne  à  ce  que  Bertinoro 

a  écrit,  en    son  nom,   au    cardinal   de   Sega   dans  sa   lettre 

du   25  juillet. 

Ibidem^  f.  65.  —  Minute. 

50.  Rome,  8  août  1592.  Bertinoro  rapporte  au  cardinal  de 

Sega  qu'on  a  reçu  à  Rome  de  bonnes  nouvelles  de  France.  On 

parle  beaucoup  moins  à  Rome  du   projet  de  conversion  de 

Henri  de  Navarre. 

Ibidem,  f.  66.  —  Minute. 

51.  Rome,  15  août  1592.  Bertinoro  au  cardinal  de  Sega.  l\ 
estime  que  la  mort  de  Biron  doit  consoler  le  cardinal  de  Sega 
delà  perte  de  ses  lettres.  Vu  la  lenteur  de  l'armée  de  Farnèse 
à  se  former,  on  augure  à  Rome  qu'on  est  loin  d'une  réunion 
des  Etats  généraux  pour  élire  un  roi  en  France. 

Ibidem,  f.  67.  —  Minute. 

52.  Rome,  15  août  1592.  Bertinoro  h  Matteucci.  Le  duc  de 
Parme  ne  veut  pas  retourner  en  France,  s'il  n'a  pas  une 
armée  supérieure  à  celle  des  ennemis  et  des  amis.  On  conçoit 
à  Rome  peu  d'espoir  de  voir  élire  un  roi. 

Ibidem,  f.  98'.  —  Minute. 

55.  Rome,  22  août  1592.  Bertinoro  fait  au  cardinal  de  Sega 
un  petit  et  joli  tableau  de  l'allégresse  qui  règne  à  Rome  au 
sujet  de  la  détresse  de  Henri  de  Navarre. 

Ibidem,  f.  67'.  —  Minute. 


(  39.^  ) 

54.  Rome,  29  août  i  592.  Berlinopo  inlormc  Mallcucci  que  le 
plan  de  campagne  qu'il  a  proposé  est  approuvé. 

ILndem,  W.  —  Minoie. 

55.  Rome,  29  août  1592.  Berlinoro  avertit  le  cardinal  de 
Sega  qu'il  doit  déclarer  à  tous  et  au  cardinal  de  Gondi  lui- 
même  que  celui-ci  ne  peut  venir  à  Rome  dans  le  but  «le 
négocier  au  profit  de  Henri  de  Navarre. 

Ibidem,  t.  68'.  —  Minate. 

■l;  50.  Rome, 5  septembre  i 592.  Dans  un  post-scriptum  chiiïré, 
Bertinoro  déclare  au  cardinal  de  Sega  qu'il  est  absolument  faux 
que  le  pape  ait  loué  le  cardinal  de  Bourbon  de  ce  qu'il  prèle 
aide  à  Henri  de  Navarre.  H  rappelle  l'ordre  à  transmettre  au 
cardinal  de  Gondi  selon  ce  qu'il  a  écrit  au  légat  le  29  août. 

Ibidem,  f  69'.  —  Mioute. 

57.  Rome,  5  septembre  1592.  Dans  un  posl-scriptum  chiiïrc. 
Berlinoro  expose  à  Matleucci  le  but  de  l'intervention  du  pape 
dans  les  affaires  de  France.  H  ne  faut  pas  favoriser  les  visées 
espagnoles,  si  elles  ne  sont  pas  droites. 

Ibidem,  f.  lOi.  —  Minute 

58.  Rome,  42  septembre  1592.  Dans  un  pOst-scripUim 
chiffré,  Bertinoro  avertit  Malteueci  de  ne  plus  payer  les 
troupes  jusqu'au  temps  où  le  duc  de  Parme  n'aura  pas  réuni 
une  armée  en  vue  d'amener  la  réunion  des  Etats  géncraui. 

Ibidem,  f.  103'.—  .^Iiiule. 


En  terminant  ce  rapport,  nous  ne  saunons  exprimer 
assez  vivement  nos  regrets  de  n'avoir  pu  décrire  ici  ni 
les  immenses  richesses  des  archives  vatijancs  ni  le  raer- 


(  596  ) 
veilleux  mouvement  historique  dont  Rome  est  aujourd'hui 
le  centre.  Nous  ne  pouvons  cependant  pas  laire  une  idée 
qui  s'est  souvent  présentée  à  noire  esprit^  lorsqu'aux 
archives  et  à  la  bibliothèque  du  Vatican,  dans  les  mul- 
liples  palais  de  Rome,  nous  contemplions  ces  centaines 
d'historiens  religieusement  penchés  sur  les  écrits  d'un 
autre  âge,  pour  y  recueillir  des  trésors  littéraires  destinés 
à  accroître  le  patrimoine  intellectuel  de  notre  époque. 

Avec  leurs  innombrables  registres  de  bulles  et  de  brefs, 
leurs  volumineux  papiers  de  la  chambre  apostolique,  leurs 
montagneuses  correspondances  de  la  secrétairerie  d'Etat  et 
leurs  milliers  de  documents  de  tous  genres,  les  archives 
vaticanes  offrent  à  l'aclivilc  des  historiens  une  mine 
incomparable  de  matériaux;  il  y  a  là,  pour  notre  histoire 
comme  pour  l'histoire  générale,  d'intarissables  sources.  El 
à  côté  se  trouse  la  bibliothèque  des  papes,  ailleurs,  dans 
la  même  cité,  les  bibliothèques  Barberini,  Corsiin",  Chigi 
et  tant  d'autres  renfermant  d'incalculables  richesses  ; 
partout  aussi  le  regard  rencontre  les  grandioses  monu- 
ments ou  les  imposantes  ruines  de  l'antiquité  elassi(|ue  et 
chrétienne;  enfin,  dans  toutes  les  grandes  villes  de  l'Italie, 
à  [Milan,  à  Venise,  à  Florence,  à  INaples,  partout  on  se 
trouve  en  présence  de  vastes  archives  où  l'on  peut  mois- 
sonner à  foison  pour  l'histoire  de  tous  les  pays;  et  il 
faut  dire  que  le  nôtre  a  une  part  bien  large  dans  cet  héri- 
tage des  siècles  passés. 

Pourrions-nous  donc  le  négliger? 

x\Iais  il  n'y  a  pas  que  des  sources  à  consulter  :  il  y  a  les 
idées,  les  exemples,  les  conseils  de  la  science  à  recevoir. 
Chaque  fois  que  dans  Tune  ou  l'autre  des  anli(jues  cités 
de  la  péninsule  l'historien  franchit  le  seuil  des  archives,  il 
y  rencontre  toujours  quelques  savants  d'autres  pays  occu- 
pés à  interroger  les  souvenirs  d'im  autre  àu:e. 


(  397  ) 

Cesl  à  Rome  que  ce  speciaclc  est  frappant.  Dans 
la  somptueuse  salle  de  la  biblioihèquc  ou  dans  le  modeste 
laboratoire  des  archives  du  Vatican,  nous  le  disions  tantôt, 
on  aperçoit  chaque  malin  des  centaines  de  cherchcurg  de 
tous  pays;  dans  les  temps  de  fermeture  au  Vatican,  on 
les  retrouve  dans  les  diverses  bibliothèques  de  la  ville, 
aux  réunions  de  quelque  société  savante;  on  les  rencontre 
sur  toutes  les  routes  qui  mènent  à  un  monument  du  passé, 
à  un  dépôt  liiiéraire,  à  une  joute  historique.  Les  uns  ont 
blanchi  dans  les  travaux  et  jouissent  d\me  réputation 
mondiale.  C'est  leur  exemple,  ce  sont  leurs  conseils  qui 
animent  le  mouvement  intellectuel.  D'autres  sont  à  leurs 
débuis  et  viennent  au  contact  d'illustres  devanciers  accroître 
la  vie  scienlilique  qu'ils  ont  reçue  dans  les  diverses  univer- 
sités de  l'Europe. 

On  peut  le  dire  sans  exagération,  Ilomc  est  devenue  la 
métropole,  la  capitale  des  études  historiques. 

Quelle  utilité  donc  n'y  aurait-il  pas  pour  notre  pays 
à  y  députer  quelques-uns  des  siens?  Jl  y  a  là  non  seule- 
ment matière  à  des  travaux  considérables;  il  y  a  là 
un  milieu  scientifique  éminemment  salutaire  au  jeune 
historien  qui,  tout  en  s'adonnanl  au  travail  personnel, 
désire  se  préparer  soit  aux  fondions  d'archiviste  soit 
à  la  carrière  professorale  dans  l'enseignement  supérieur. 

La  Belgique  ne  peut  donc  rester  étrangère  à  ce  mouve- 
ment international.  Il  y  va  de  ses  intérêts  les  plus  chers. 

A  toutes  les  époques  de  son  histoire,  clic  s'est  distinguée 
dans  le  domaine  des  études  historiques.  Au  sortir  de  l'âge 
barbare,  c'est  l'école  de  Liège  qui  prend  une  importance 
capitale  en  Europe;  plus  lard,  c'est  l'Université  de 
Louvain.  Depuis  le  rétablissement  de  notre  indépen- 
dance, de  nombreux  efforts,  encouragés  par  le  Go  iverne- 
ment,  ont  attesté  notre  désir  de  maintenir  cl  de  développer 


(  398  ) 

ces  glorieuses  traditions.  C'est  avec  une  admiration 
sincère  que  l'étranger  parle  de  nos  illustrations  nationales, 
telles  que  Gachard  et  Kervyn  de  Lettenhove,  pour  ne  citer 
que  des  défunts. 

Cependant,  en  ce  qui  regarde  l'éducation  historique  de 
la  jeunesse,  la  Belgique  a-t-elle  marché  dans  les  voies  du 
progrès  à  l'égal  de  la  France  et  de  l'Allemagne? 

Longtemps,  se  sont  élevées  des  plaintes  énergiques  sur 
l'organisation  de  notre  enseignement  (1). 

A  cet  égard  de  sérieux  progrès  ont  été  récemment  réalisés. 
Dans  nos  quatre  universités,  à  Liège  en  1874,  à  Bruxelles 
en  1877,  à  Gand  en  1882,  à  Louvain  en  1885,  sur  l'initia- 
tive de  professeurs  dévoués  ou  à  la  demande  même  des 
élèves,  des  cours  pratiques  d'histoire  ont  été  créés  à  l'instar 
dt'S  séminaires  historiques  d'Allemagne  et  des  conférences 
d'histoire  de  France.  Depuis,  la  loi  de  1890  sur  l'enseigne- 
mentsupérieur,en  établissantle doctorat  spécial  en  histoire, 
a  officiellement  consacré  l'existence  de  ces  cours  et  même 
en  a  provoqué  l'augmentation.  C'est  là  un  bien  immense. 


(1)  En  1883,  M.  P.  Fredericq,  professeur  à  l'Uni versilé  de  Gand, 
disait  :  «  Nous  n'avons,  à  nos  cours  d'histoire  que  des  auditeurs  passifs. 
Aucun  d'entre  eux  ne  peut  se  dire  l'élève  d'un  professeur  d'élite,  parce 
qu'il  a  suivi  son  cours,  pas  plus  qu'on  ne  se  dit  l'élève  de  Rubinstein  ou 
deListz  pour  les  avoir  entendus  dans  des  concerts. 

Nous  nous  bornons  un  peu  trop  à  donner  des  concerts  aux  étudiants 
de  notre  faculté.  La  musique  que  nous  leur  faisons  n'est  pas  même 
toujours  très  savante,  [)uisque,  grâce  à  notre  détestable  loi  sur  l'ensei- 
gnement super iear,  la  plupart  de  nos  cours  ne  sont  que  des  résumés 
élémentaires;  de  sorte  qu'il  est  arrivé  queUiuefois  que  tel  manuel 
imprimé,  que  tout  le  monde  pouvait  se  procurer  en  librairie,  valait 
mieux  que  tel  cours,  laborieusement  professé.  »  —  Uhisloire  aux  uni- 
versités belges,  Introduclion  aux  travaux  du  cours  pratique  d'histoire 
naiioitale,  à  l'Université  de  Liège,  p.  xliv. 


(  399  ) 
Celle?,  la  nouvelle  loi  prêle  flanc  à  la  critique.  On  pcui  lui 
reprocher  d'avoir  laissé  en  candidature  d'interminablet 
cours  théoriques  dont  la  place  serait  beaucoup  mieux  dans 
les  classes  supérieures  dhunianilés  fortement  réorganisées. 
On  pourrait  peut-être  lui  reprocher  aussi  de  n'avoir  pas 
admis  le  principe  de  la  concurrence  scientifique  (I).  Mais 
il  faut  le  dire  avec  le  jury  pour  le  dernier  concours  quin- 
quennal d'histoire  nationale,  l'organisation  des  cours  prati- 
ques est  une  «  lieureuse  innovation...  Il  n'est  peut-être  pas 
exagéré  de  dire  qu'il  s'accomplit  en  celte  matière  une  véri- 
table renaissance  (2)  ».  Les  savants  de  l'éiranger  d'ailleurs 
se  sont  plu  également  à  constater  ces  heureux  résultats  (3). 
C'est  un  progrès.  Ce  n'est  pas  tout.  Aux  jeunes  docteurs 
qui  ont  révélé  des  aptitudes  marquées  pour  les  travaux  his- 
toriques, il  faut  leur  permettre  de  les  développer;  il  faut 
leur  fournir  le  moyen  d'agrandir  leur  fonds  de  connais- 


(1)  Voici  ce  qu'écrivait,  en  1883,  M.  Fredericq,  pp.  ilii  el  suivantes 
de  l'ouvrage  eilé  :  «  Chez  nous,  chaque  chaire  coosiilue  pour  le  pro- 
Irsseur  un  monopole  à  vie.  En  dehors  de  cas  exceptionnels  el  extrê- 
mement rares,  toute  concurrence  scientifique  est  impossible.  C'est  ce 
qui  tait  que  lorsqu'un  professeur  belge  est  incapable,  la  matière  qu'il 
enseigne  reste  en  souffrance  pendant  une  vingtaine  d'années,  vu  moyeooe; 
et  l'on  voit  les  générations  d'étudiants  se  succéder  au  pied  de  sa  cbaiir. 
rebutées,  énervées,  obligées  qu'elles  sont  non  seulement  de  suivre  uu 
cours  insuffisant,  mais  encore  de  l'apprendre  par  cœur  pour  l'exauien.  • 

(2)  Concours  quinquei.nal  d'histoire  nationale.  (Neuvième  période: 
1886-1890.)  —  Rapport  du  jury  à  M.  le  Ministre  de  l'interifur  et  de  l'Ii»- 
slruction  publique,  dans  le  Moniteur  belge  du  25  août  I8V)I. 

(ô)  M.  Prou,  ancien  membre  de  l'École  française  de  Rome,  écrirait 
naguère  dans  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes  :  •  Si  l'histoire  a 
toujours  été  cultivée  en  Belgique,  jamais  elle  ne  l'a  été  arec  uue  méthode 
aussi  scientifique  que  depuis  la  création  des  cours  pratiques  dans  les  uni- 
versités. » 


(  400  ) 

sances,  de  se  perfectionner  le  sens  critique,  si  l  on  veut  que 
leur  talent  porte  tous  ses  fruits  et  pour  eux-mêmes  et  pour 
la  patrie,  si  l'on  veut  former  avec  eux  des  historiens  parmi 
lesquels  il  soit  facile  de  recruter  pour  nos  archives  et  pour 
le  haut  enseignement  un  personnel  d  élite. 

Or,  nous  n'avons  aucune  école  où  Ton  puisse  dire  qu'il 
se  donne  une  éducation  complète  aux  futurs  archivistes; 
l'organisation  des  études  universitaires  ne  suffît  pas  non 
plus  à  la  parfaite  formation  des  professeurs  d'iiistoire  du 
degré  supérieur.  Voilà  pourquoi  une  excursion  scientifique 
à  l'étranger  demeure  toujours  le  complément  indispensable 
des  études  universitaires.  Le  législateur  lui-même  l'a  com- 
pris ,  puisque  des  bourses  de  voyage  sont  affectées  au 
doctorat  en  sciences  historiques. 

A  ce  point  de  vue,  un  voyage  en  Allemagne,  un  séjour 
à  Paris  est  éminemment  utile.  11  y  a  cependant  un 
incontestable  avantage  à  se  rendre  en  Italie.  Outre  qu'il 
est  aisé  de  s'arrêter  à  l'aller  et  au  retour  à  Paris  et  en 
Allemagne,  Rome  fournit  une  matière  inépuisable  aux 
travaux  d'histoire  les  plus  variés,  elle  offre  au  débutant 
une  société  où  il  rencontre  les  maîtres  les  plus  auto- 
risés d'Allemagne,  d'Autriche,  de  France  et  de  Rome 
même  :  il  peut  profiter  de  leurs  lumières,  de  leurs  con- 
seils et  de  leurs  exemples,  s'initier  à  leurs  diverses 
méthodes,  compléter  à  leur  contact  son  éducation  scienli- 
lique,  se  préparer  aux  fonctions  d'archiviste,  à  la  carrière 
professorale. 

Voilà  un  vaste  champ  ouvert  à  l'activité  de  nos  jeunes  his- 
toriens. Il  ne  faut  cependant  pas  se  fiera  l'initiative  privée. 
Sans  doute,  les  amis  de  l'histoire  auxquels  sourit  la  for- 
tune, les  nouveaux  docteurs  auxquels  échoit  l'honneur  de 
conquérir   une  bourse  de  voyage,  peuvent  facilement  se 


(  401  ) 

rendre  à  Rome.  Ces  tentatives  seront  sans  doute  utiles  è 
leurs  auteurs  ;  mais  faute  de  ressources,  faute  d'organisation, 
elles  resteront  isolées,  elles  ne  sauront  pas  exercer  une 
influence  progressive  et  constante  sur  l'ensemble  des  études 
historiques  de  notre  pays.  Si  l'on  veut  qu'il  y  ail  de  l'unité 
dans  le  choix  des  travaux,  de  la  suite  dans  leur  exécution, 
si  Ton  veut  que  le  débutant  puisse  s'orienter  aisément  dans 
la  multiplicité  des  dépôts  littéraires,  lier  connaissance  avec 
des  savants  dont  les  lumières  lui  seront  précieuses,  suivre 
avec  fruit  l'ensemble  du  mouvement  historique,  il  faut 
qu'à  son  arrivée  il  trouve  un  milieu  national, des  aînés  pour 
guider  et  faciliter  sa  marche,  il  faut  qu'il  y  ait  à  Kome  une 
station  belge. 

A  cet  égard,  on. peut  proposer  à  la  Belgique  l'exemple 
de  la  France,  de  l'Allemagne  et  de  l'Autriche.  Ces  pays,  on 
le  sait,  ont  une  autre  richesse  d'enseignement  que  nous, 
et  cependant  leurs  gouvernements  ont  tenu  h  hoimeur  de 
fonder  à  Rome  des  écoles  et  des  instituts  historiques.  C'esl 
là  que,  sous  la  direction  de  savants  dévoues,  iM.  Geffroy 
pour  la  France,  M.  Quidde  pour  l'Allemagne,  M.  Sickel 
pour  l'Autriche,  les  lauréats  de  l'enseignemenl  supérieur 
viennent  parfaire  leur  éducation  scientifique;  c'esl  là  que 
se  préparent  d'importantes  publications,  dont  plusieurs  ont 
fondé  la  réputation  de  leurs  auteurs  et  accru  la  renommée 
scientifique  de  leurs  patries  ;  c'esl  là  que  se  forment  des 
savants  qui,  de  retour  chez  eux,  donnent  une  impulsion 
puissante  et  continue  soit  à  renseignement  des  unixcrsilés, 
soit  aux  travaux  des  archives,  soit  aux  produilions  des 
sociétés. 

Nous  avons  le  ferme  espoir  que  notre  pays  ne  restera 
pas  à  l'arrière  de  ces  nations.  Une  institution  analogue 
pour  les  Belges  produirait  les   mêmes  fruits  :  le   pairi- 

ÏOME    11%    5'"''    SÉRIE.  ^ 


(  402  ) 

moine  de  nos  archives  sVnrieliirait  noiahlemeni  ;  Rome 
deviendrait  une  pépinière  d'historiens  de  choix,  où  se 
recruterait  le  personnel  de  notre  enseignement  supérieur, 
de  nos  archives  et  de  nos  bibholhèques;  il  y  aurait  un 
puissant  accroissement  de  notre  vitalité  et  de  notre  renom 
scientifiques. 

Qu'il  nous  soit  donc  permis,  Monsieur  le  Ministre,  de 
proposer  ici  la  création  d'une  École  belge  à  Rome. 

Et  si  l'on  nous  demande  l'économie  de  ce  projet,  voici 
quelle  pourrait  être, dans  ses  grandes  lignes,  l'organisation 
de  cette  école  : 

Elle  se  composerait  de  quatre  membres  recrutés  dans 
les  quatre  universités  du  pays;  à  cet  effet,  tous  les  deux  ans, 
chacune  de  ces  institutions  désignerait  l'un  de  ses  docteurs 
en  sciences  historiques.  Ou  bien  chaque  année,  un  jury 
composé  des  membres  de  la  Commission  royale  d'histoire 
et  de  quatre  professeurs  choisis  respectivement  dans 
nos  quatre  universités,  proposerait,  d'après  le  mérite  de 
leur  dissertation  finale,  deux  docteurs  en  sciences  histo- 
riques. 

Il  y  aurait  à  la  tète  de  cette  école  un  secrétaire  désigné 
par  le  Gouvernement. 

Les  membres  devraient  séjourner  deux  années  au  moins 
en  Italie,  pour  y  traiter  un  sujet  de  leur  choix,  mais 
approuvé  par  le  secrétaire  de  l'école  et  par  la  Commission 
royale  d'histoire. 

A  la  fin  de  chaque  année,  le  secrétaire  adresserait  un 
rapport  général  à  la  Commission  royale  d'histoire. 

Le  travail  d'un  membre  achevé,  il  serait  soumis  à  la 
Commission  royale  et,  en  cas  d'approbation,  imprimé  soit 
dans  les  Mémoires  in-4%  soit  dans  les  publications  in-S" 
de  ce  corps  savant. 


(  403  ) 
Ce  ne  sont  que  des  indications  générales,  susceptlMes 
de  bien  des  modifications,  car  peu  imporlenl  les  détails. 
Mais  que  Tidée  triomphe,  que  la  Belgique  ait  son  école 
à  Rome,  et  bientôt  d'importantes  publications  viendront 
accroître  considérablement  son  patrimoine  intellectuel, 
une  vie  nouvelle  circulera  dans  notre  enseignement  et  se 
répandra  dans  toutes  les  sphères  de  notre  activité  histo- 
rique, notre  pays  pourra  s'honorer  de  posséder  une  insti- 
tution qui,  tout  en  développant  à  l'intérieur  sa  vitalité 
scientifique,  lui  méritera  au  dehors  les  éloges  du  monde 
savant  :  le  Gouvernement  aura  bien  mérité  de  la  science 
^t  de  la  patrie. 


(  ^'0^1  ) 
APPENDICES. 


1. 

LeUres  de  Martin  V  concernant  Je  mariage  de  Jacqueline  de  Bavière 
avec  Jean  IV,  duc  de  BraJiantJ  l'union  de  cette  princesse  avec 
dumf'roi,  duc  de  Glocester,  et  le  duel  de  celui-ci  avec  Philippe 
le  Bon,  duc  de  Bourgogne. 


Constance,  5  janvier  1418. 

Martin  V  a  l'aiichevéque  de  Cologne  et  aux  évèques  d'Utrecht 
ET  de  Liège. 

Marlinus,  etc.  Venerabilibus  fratribus  archicpiscopo  Colo- 
nicnsi  et  episcopo  Traiectensi  ac  dilecto  filio  eleclo  Lcodiensi 
saiutcm,  etc.  Hodie  siquidcm  ex  ccrtis  bonis  rcspeclibus  ac 
rationabilibus  causis  ad  id  aniinum  nostrum  moventibus, 
qiiaiidam  dispensationem  dilecto  filio  nobili  viro  Johanni, 
Brabancie  et  Leinburgc  duci,  et  dilecto  in  Cbristo  filic  nobili 
mulieri  Jacobe,  in  Bavaria  ducisse  necnon  Ilannonie,  Hollandie 
et  Zcllandie  comilisse,  secundo  consanguinitatis  et  tercio  afiî- 
nitalis  gradibus  se actingenlibus,  de  matrimonio  inter  cos  libère 
conlrahcndo  per  nos  ad  ipsorum  imporlunam  instanciani,  sub 
data  XI  kalendas  iannarii  concessam  revocavimus  et  anuliavi- 
mus,  proul  in  aliis  nostris  ]illeris,quariim  ténor  sequilur  et  est 
talis,  plenius  continetur  : 

Marlinus  episcopus  servus  servopum  Dei.  Ad  fuluram  rci 
nnemoriam.  Romanus  pontifcx  cum  naturam  sorciatur  huma- 
nam  variis  plerumquc  supplicantium  preserlim  illuslrium,ctc. 

Nos  igitur  cupientcs  lilteras  ipsas  et  omnia  in  cis  contenta 


(  405  ) 

debilum  sortir!  effectum,  iuxta  ipsarum  scriem  cl  teDorfin 
Discrelioni  Vestre  per  aposlolica  scripla  mandamus,  quatinut 
vos,  vel  duo,  aut  unus  vestrum,  per  vos,  vel  alium,  scu  alios, 
huiusmodi  dispensacionis  Johanni  et  Jacobe  prcfalis  per  dm 
dudum,  m  prefcrtur,  concesse  revocalionem,  irriiationem, 
annuUalioncm  et  decrelum  predicta,  tam  in  civitaiibus  et 
dioccsibus  vestris  quam  aliis  locis  circumvicinis  el  congruis, 
de  quibus  vobis  videbitur  et  ad  ducem  et  ducissam  prefalos 
possit  ipsorum  notitia  verisimilitcr  pervenire,  auctorilate 
nostra  publicelis  et  nuneiari  publiée  faeiatis,  quantum  in  vobis 
est,  iuxta  ipsarum  litterarum  seriem  ac  tenorem,  ac  faeiatis, 
quantum  in  vobis  est,  huiusmodi  revocatarias  litteras  ioTiola- 
bililer  observari;  non  obstantibus  omnibus  supradictis,  seu  si 
cisdem  duci  et  dueisse  vel  quibusvis  aliis  comuniter  vel  divi- 
sim  ab  apostolica  sit  sede  indultum,  quod  interdici,  suspendi 
vel  excomunicari  non  possit  per  litteras  apostolicas  non 
facientes  plenam  et  expressam  ac  de  verbo  ad  verbum  de 
indullo  huiusmodi  menlionem,  contradictores  per  ccnsurtm 
ccclesiasticam  appellatione  postposila  compescendo.  Datum 
Conslantie  nonis  ianuarii,  pontificalus  nostri  anno  primo. 
Collata  per  me  Cordureru. 

Beg.  Vat,,  t.  CCCLII,  f.  23  —  Bulle  cxéculolre 
de  celle  du  même  jour  qui  révoquait  la 
dispense  de  mariage  accordée,  le  33  dé- 
cembre  précédenl,  à  Jean  IV,  duc  de  Br»- 
bant,  el  à  Jacqueline  de  Bavière,  coatene 
de  Haiiiaut  el  de  Hollande. 

9. 

Bref  de  Martin  V  a  Humfroi,  doc  de  Glocbstes. 

Martinus,  ete.  Dilecto  filio  Humfrido,  duci  Glouccsirie 
salutem,  etc.  Veniens  ad  nos  ex  parte  Exeellenlic  Tue  dilcclu» 
filius  Joanncs  Sytton,  cubicularius  noster  el  fidelis  luus  servi- 
tor,  dixit  inter  cetera  te  paulum  conqucri  de  nobi*  pro  causa 


r  406  ) 

illa  matrimoniali  que  versatiir  in  curia,  velut  qui  non  darcnnis 
iili  malerie  celerem  expedilionem,  et  ejus  protclalionis  culpa 
in  nos  esset;  huius  opinionis  tue  causam  dixit  fuisse  quendam 
ex  noslris  nunliis,  qui  libi  relulit  nos  dixissc  sibi  quod  satis 
liquide  cognosceremus  le  iuslitie  partes  favere  et  ius  pro  le 
esse,  de  quibus  quidem  verbis  salis  adniirali  sumus  alque 
etiam  pro  rei  indignitate  paulum  commoti. 

Licet  enim  bec  alias  audierimus  ac  tibi  exinde  paucis  verbis 
rcsponderimus,  taraen  nunc  magis  ea  prépondérantes,  dolui- 
mus  lemerilatem  illius  tantam  fuisse,  ut  conlra  nos  audcret 
obloqui  tanj  manifeste.  Nam  quomodo  poleramus  ita  aperle  de 
tanta  lamque  implicala  re  tam  subito  iudicare,  cum  ea  parum 
discussa  esset,  et  altéra  pars  multis  rationibus  ius  pro  se  esse 
asscveraret?  Difficile  tune  fuisset  in  tam  gravi  niateria,  tani 
dubia,  non  solum  ita  clare  diudicare  rei  veritalem  ,  sed  vcl 
cognoscere  parlium  opiniones;  neque  sumus  ila  repenlini  ut, 
partibus  inauditis,  causa  incognita,  raatcria  indigesta,  tam 
celeriler,  tam  apcrte,  ut  ille  refert,  senlenliam  dicamus  indu- 
biam.  Sed  radix  omnium  malorum  cupidilas  est  :  ea  virum 
hune  induxit,  ut  tibi  blandirelur  ad  commoditatem  suam.  Et- 
enim,  more  asscntatoris,  quod  pessimum  gcnus  est  hominum^ 
non  cogitavit  quid  diceretur,  dummuodo  ea  que  diceret, 
placendo  tibi  essent  sibi  profutura;  nam,  studio  ulililalis 
consequende  tibi  querens  adulari,  quod  auribus  tuis  placere 
credidit,enarravil.  Quidam  secularium  pbilosophorum  pauper, 
cum  hortaretur  a  quodam,  ut  régi  adulari  vellct,  et  ex  hoc  mul- 
tas  divitias  eum  diceret  habiturum  :  «  malo,inquit  philosophice 
et  sapienler,  vesci  olcribus  quam  principi  adulari  ».  Hic  autera 
nosler,  ne  olera  manducet,  artcm  suscepit  adulandi,  quam 
tamen  sentiet  parum  sibi  profuturam.  Tu  autem,  fili,  purga 
menlcni  luam  hac  qua  te  ille  imbuit  opinione,  neque  credas 
nos  unquam  talibus  verbis  usos,  qualia  ille  mendacitcr  finxit. 
Mcminimus,  cum  collector  nobis  referret  se  habere  consilia 
mullorum  qui  tenercnt  primum  malrimonium  fuisse  hullum, 


C  407  ) 

ac  pro  tua  parte  sentirent,  nos  valde  gavisos  fuisse  ac  diii^^H.- 
summe  placere  nobis,  cupicnles  ila  esse  ul  dicebal  ob  respcc 
tum  tnum.  Si  collector  ca  que  opiabamus,  prouloplamus,  nos 
(lixisse  afïirmat,  oninino  abest  a  veriiate;  in  isla  nulcm  causa, 
prout  lestes  sunt  nobis  omnes  lui,  seniper  adbibuimus  favorcs 
quos  potuimus,  pcrsonam  quoquc  luam,  quein  acceplissiini 
filii  loco  habemus,  proplcr  luam  in  nos  devolioncm,  complec- 
timur  caritale  precipua  alque  in  omnibus  rébus  ad  le 
spectantibus  taies  nos  prebuimus,  ul  tua  dileclio  habeat  de 
nobis  merito  conlcntari.  Ceterum  prefalum  Joanncm  Sylion 
et  négociai  eius,  quem  propler  virlutcm  suam  merilo  diligi- 
mus  quemque  cognovimus  verbo  et  opère  dedinim  el  rid(el)cm 
libi,  Magnificentie  Tue  plurimum  recommendamus.  Datum 
Romae,  etc. 

Archives  vaticanes,  armario  XXXIX,  v.  V, 
pars  2,  f.  36'. 


Bref  de  Martin  V  a 


Marlinus,  ele.  Venerabilis  fratcr  et  dilecle  fili,  saiutem  fie. 
Quolidie  referlur  nobis  ab  iis  qui  ex  Anglia  veniunl  ad  curiaro, 
dilcclum  fiiium  nobilem  virum  llumfridum,  ducem  Glouccs- 
trie,  niirari  et  queri  de  nobis.  quod  causa  isla  malrimonialis 
non  perducâtur  ad  fincm  optalum,  cuius  rei  culpam  Iribuit 
nobis.  Nani  eu  m  aller  vcstruin  dixerit  ci,  neque  ci  solum,  scJ 
in  publico  consiiio,  nos  dixisse  sibi,  quod  bene  cogno^ccbarous, 
ut  lerminissuisulamur,  ipsum  ducem  babcre  iusliliam,conquc- 
ritur,cum  ila  dixerimus,  causam  banc  landiu  peiidcrc  iudcct- 
sam;  neque  iniuria  videlur  queri,  si  nos,  scicnlcs  cogiiosccii- 
tesquc  iusliliam,  non  minislramus  eam;cl  quideni  vcllcmas 
ius  suum  ila  in  liquido  esse,  ut  po.ssemus,pro»l  eupimu8,itli*- 
facere  voluntali  sue  :  hoc  oplavimus  alquc  in  diem  opianius, 
ut  sit  pro  ea  iustitia.  Sed  qui  relulit  id  nos  udiriuassc,  faiso 


(  408  )  1 

locutus  est  :  hoc  alias  scripsinius  vobis,  dolentes  de  illo,  quod 
lam  impudcnlcr  mentiebalur.  Nunc  aulem  magis  angimup, 
quo  magis  aurcs  noslre  liuiusinodi  sermonibus  ptilsanlur. 
Vidcrit  qui  id  dixit,  an  fideliler  el  ex  oiïicio  suo  fccerit  uti 
talibus  verbis,  qnalia  nunquam  audivit  a  nobis;  cerle  mngis 
ad  commodum  suum  respexil  adulando  principi,  quam  ad 
fidem  suam  aut  honorcni  noslrum.  Si  qiiis  alius  talia  dixisset, 
debuissel  ca  rcfellere  pro  dcbilo  honoris  nostri.  At  ipse  caput 
est  ad  illiim  oppugnandum  per  mendaciorum  conficlioncs, 
quod  tanicn  sentiet  sibi  parum  proficere.  Retulit  nobis  aller 
veslrum,  hic  prcsens  dum  erat,  se  habere  eonsilia  mullorum 
sub  sigillis,qui  omncs  fissercrenl  iustiliam  pro  parle  ducis  esse, 
et  id  liquido  conslare  ex  coruni  verbis  et  ralionibus  :rcspon- 
dimus  id  summe  nobis  placere  si  essel  ila,  sed  an  ila  sil  ut  illc 
retulit,  interrogct  aliam  partcm  que  asscril  totum  conlrnrium. 
Est  proverbium  anliquuni  :  qui  compulal  sine  hospite  bis 
eompulat,  et  ullinio  peius.  Nos  vero,  quantum  potuimus,  favi- 
mus  cause  ducis  alque  ila  faciemus  in  fulurum;  ille  autem 
qui  talia  confinxit,  facicl  rectc,  si  illa  conficla  a  se  dicat,  prout 
sunl,  cl  non  dicta  a  nobis.  Dalum  Romac,  etc. 

Ibidem,  f.  33'. 


Rome,  1"  mai  1425. 
Bref  de  Martin  V  a  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne. 

Martinus,  etc.  Dilecto  filio  nobili  Philippo  duci  Burgundiae 
salutem,  etc.  Magno  cum  animi  noslri  dolore  nuper  audivimus, 
quod  inter  te  cl  nobilem  virum  Hunfridum,  ducem  Glocestrie, 
exorta  dissensione,  et  sathana  insliganle,  qui  post  slragem 
populorum  etiam  ipsorum  principum  sanguinem  silit  et  ani- 
mas, ad  sceleratam  couventioneni  depugnando  invicem  singu- 
lari  cerlaminc  devcnlum  est,  quod  deleslabile  genus  pugnc 


(  i09  ) 

onini  divino  et  humano  iure  damnaturn  csl  el  fidelibus  inler- 
dictum  ;  ex  quo  rairari  cogimur  el  dolere,  quod  ira,  vcl  ainbilio, 
vel  cupidilas  honoris  humani  te  et  ipsum  fccerit  immemores 
Icgis  Doinini  et  salutis  anime,  qua  privalus  essel  quicumque 
in  lali  pugna  decederet,  et  quid  prodesl  liomini,  si  (otum 
mundum  lucrelur,  anime  vero  sue  deirimcntum  paiialur? 
Acecdit  eliam  ad  iacluram  anime,  qua  nulla  polcsl  es^emaior, 
voluntaria  quedara  corporis  et  vile  proicctio,  qnaiii  (ciiemur 
ad  mnndaliim  Dei  omni  studio  conservarc.  Ncc  in  duello 
spcrari  débet  honcsla  defensio  honoris  et  fainc,  el  certa 
dcclaralio  iuslilie  et  veritalis,  pro  quibus  rébus  excecali 
homines  aliquando  temerarie  huic  periculo  se  obicccrunl; 
nam  sepe  comperlum  est  supeiatum  fovere  iustitiam,  el  quo- 
modo  exislimare  potest  rectum  haberi  possc  iudiciuni  ex 
duello,  in  quo  inimicus  veritalis  diabolus  dôminalur?  Coiiside- 
randum  preterea,  fili  dileete,  quam  horribile  el  infâme  spcc- 
lacuhim  esset  videie  duos  calholicos  principes  de  rcgio  san- 
guine procrcatos  ex  levi  forsitan  conlentione  verborum,  vehili 
gladiatorcs  gcntililalisquae  ignoravil  veram  rehgioneui  clleget 
Dci,  in  arena  certare. 

Nos  igilur,  qui  ex  ofïicio  summi  aposlolalus  nobis  iniuncto 
teiiemur,  quantum  possumus,  saluli  animarum  providcrc  el 
pacem  fidelium  procurare,  tantam  el  tam  pubUcam  Iransgrcs- 
sionem,  nobis  et  ecclesie  pudcndam,  lolerare  non  voluinus 
nec  debcmus.  Quocirca  Nobilitalem  Tuam  palcnio  afTcctu  et 
ardcnli  charitate  rogamus  per  misericordiam  Jcsu  Chrisli, 
qui  sanguinem  suum  dcdil  ut  animam  luam  salvarci,  non  uC 
sanguincm  luuin  aut  alienum  cum  iniuria  eius  effundcrcs; 
tibi  niliilominus  in  virtule  sancle  obedicnlie  stricte  prtci- 
piendo  mandamus  sub  pena  malediclionis  clernc  el  ciiam 
excommunicalionis  a  qua  nemo  nisi  Ronianus  Pontifex  pre- 
terquam  in  mortis  articuh)  et  (.sic)  possitabsolvcrc,  qualcnusa 
predicto  cerlamine  te  abstineas  ncc  ad  pugnam  liuiuiniodi 
seu  duellum  prefatum  ducem  provoces,  nec  ab  co,  oui  similea 


(  410  ) 

literas  destinamus,  provocalus  accédas.  Alioquin  te  vel  ipsum 
qui  nobis  in  hoc  casii  parère  neglexerit  excommunicaluni 
denuntiari  mandabirnus  in  universo  populo  Christiano.  Dalum 
Romae  apud  Sanctos  Apostolos.  \  calend.  rnaii  anno  8". 

Arm.  XXXIX,  v.  IV,  f.  140,  et  v.  V,  f.  171'. 


II. 

Lettres  d'Alexandre  V),  concernant  les  immunités  ecclésiastiques 
dans  le  duché  de  Brahant. 

I. 

Rome,  vers  le  2i2  octobre  1492. 

Lettre  de  Martin  V  a  Jea.n  de  Hontheim,  chancelier 
DE  Bradant. 

Cancellario  Brabancie. 

Dilecte  fili  etc.  Crebris  tarn  fisci  curie  nosire  qucrelis  quam 
aliorum  ad  nos  pcrvcnit  teslimoniis,  quod  tu  qui  iuris  et 
militie  gloriaris  litulis,  tue  professioiiis  olïicio  ac  anime  sainte 
negleclis,  scienliam  quam  tibi  arrogas  nimis  a  te  repellens,  Uei 
ministros  viros  ecclesiasticos  ad  tuum  tribunal  evocare,  de 
rébus  et  iuribus  quantumvis  ecclesiaslicis  et  sacris  cognos- 
cere,  privilégia  pcrsonis  ecclesiaslicis  etiam  in  romana  curia 
residentibus,  ncc  non  scholaribus  et  magistris  studii  Lova- 
niensis  ab  apostolica  sede  concessa  infringere  presumis,  ut 
ponas  os  in  celum,  nos  et  romanam  curiam  in  dies  mordoré 
ac  lacessere  non  vereris,  ac  in  divina  temere  ac  procaciter 
superbire,  ecclesiaslicam  quoque  iurisdiclionem  enervare,  et 
causarum  illius  cognitionem  ad  nosque  devolutionem  im[)e- 
dire  et  perturbare,  variisque  in  catholicorum  principum  luo- 
rum  ignominiam  temeritatibus  ecclesiam  Dei  et  apostolicam 
sedem  scandalose  prosequi  non  erubescis,  dum  etiam  ipsius 


(  ^il  ) 

cccicsic  et  minislrorum  eius  bona  el  iura  talliis  cl  collectU 
sccularibus  gravanda  et  confisconda  et  veliii  propliaiia  dittni- 
hciida  esse  suslines  alque  discernis  in  maximum  lue  ac  tibi  in 
ca  re  adbercnlium  animarum  perieulum.  Quod  et  si  divina 
iuslitia  solito  gravius  ac  celeriter  pleclcre  solel,  in  huiusoiodi 
nos  lamcn  bumano  more  mansueludinem  riguri  premiUenlfS 
liioqueciTori  bac  vice  palerne  misei-ali,  tibi  in  virtule  sancte 
obcdienlie  et  sub  inlerminatione  divini  iudicii  alquc  excom- 
iiuinifalionis  laie  senlentie  ac  perpétue  infamie  pcnis  dii- 
tricle  precipiendo  mandamus,  quatinus,  visis  prescniibus, 
processus,  senlentias  et  mandata  queeunque  advcrsus  ecclesiam 
ccclcsiasticasque  personas  quasHbel  ac  super  illarum  rebus  ri 
bonis  pcr  te  facta,  lata  et  concessa  ac  corani  luo  tribuoaii 
iiislituta  prorsus  casses,  annulles  et  revoces,  ac,  proul  sunl, 
milla  el  invalida  déclares,  et  ea  omnia  in  prislinam  liberUlcm 
restituas  cl  aniraodo  te  ab  omnibus  buisumodi  continea»,  de 
sic  commissis  el  perpetralis  delictis  pcnitentiam  agcndo. 

Alioquin  postposila  mansueludine  inielliges  propediem  libi 
durum    esse  contra  stimulum  calcilrare.   Dalum    Rome    ul 

''•'*''''  '^^*  Arm.Llll.l.XVm.f.Uy. 

». 

Rome,  vers  le  22  octobre  1492. 

Lettre  d'Alexandre  VI  aux  membres  de  la  chancellmii 

DE  Bradant. 
Dileclis  filiis    genlibus  Caneellarie  consilii  ducalus    Brt- 

bancie.  .         .         , 

Dilecli  filii,  salutem  etc.  Sicut  pro  certo  didicimus,  m  miro 
auditorio  apostolice  sedis  aucloritas  in  dies  vihpcodilur,  fcdc 
siaslica  iurisdiclio  leditur,  divina  quoque  el  bumana  lur.  con- 

(1)  Celle  lettre  vient  dans  le  manuscrit  après  celle  adre^^ee  à^l»h.l.|>pr 
le  Beau,   que    nous   donnons    sous  le  n-  3.  CHIe-ci  e,l  d..*. 
22  octobre  1492. 


(  412  ) 

lunduntur,  cum  inibi  super  ecclesiasticis  rébus  et  personis 
active  passiveque  passini  usurpetur  cognitio,inhibeanlur  ordi- 
narii  ecclesie  iudices  et  delegati  causarum,  dévolu liones  impe- 
diantur  ac  privilégia  ecelesiasticis  personis  ctiam  in  curia 
nostra  residentibus  necnon  generali  studio  Lovanicnsi  con- 
cessa  et  a  plcrisque  ex  vobis  iurala  cassantnr  et  cnervanlur, 
iura,  res  et  bona  ininislrorum  Dei  piorumque  looorum  pro- 
phanantur  et  fisco  applicantur,  veslris  ad  bec  omnia  accedcnti- 
bus  votis  atque  suffragiis  in  iniuriam  procul  dubio  Dei  aliissimi 
et  ecclesie  sue  sacrosanclc  :  que  nos  non  licet  sub  dissimula- 
lione  pertransire.  Quarnobrem  vos  et  vestrum  quemiibcl  bor- 
lamur,  requirimus  et  monemus,  vobisquc  et  cuilibct  vestrum 
in  virlule  sancte  obedientie  et  sub  excommunicalionis  laie 
senlentie  pena  mandamus,  ut,  Deo  reddenles  que  Dei  sunt,  a 
similibus  prorsus  abstineatis  et  que  hactenus  temere  atlcnip- 
tala  sunt,  niox  retraclelis  et  in  irritum  revocelis  vosquc  illos 
esse  comprobetis  qui  divinam  in  se  nolint  j)rovoeare  ullio- 
neni  et  ab  aposlolica  sede  non  niercantnr  cohcrceri.   Datum 

ut  supra. 

archives  vaticanes,  arm.  LUI,   l.  XVIII, 
f.  149';  Ms.  Vatican  latin,  3881,  f.  30o. 

3. 

Rome,  22  octobre  1492. 

Lettre  d'Alexandre  VI  a  Philippe  le  Beau,  archiduc 
d'Autriche  et  duc  de  Bourgogne. 

Dilecto  filio  nobili  viro  Philippo  arcbiducbi  Austrie,  Bur- 
gundie  etc.,  duci  Alexander  papa  VI. 

Dilecle  fili  etc.  Auclorilatem  sancte  apostolice  sedis  in  tuis 
dominiis  et  preserlim  in  ducatu  Brabancie  conlemni,  liberla- 
tcm  ecclesiasticam  tolli,  inultorum  fide  dignorum  teslimonio 
intelligentes,  niirali  sunius  paritcr  et  doluimus.  Nec  sane  id 
Nobilitati  Tue  ascribimus  qui  pcr  etatem  ferlasse  prospicere 


(413) 

non  pôles  quantum  isia  conscienlie  honoriquc  lui  obsinl.  Cum 
lamcn  (encra  elnte,  oplima  indole  cl  ingcnio,  ut  audivimus,prc- 
ditus  sis,  prcccploris  viccm  te  subslilucrc  possc  facile  crtà'i- 
mus.  Quare  te  horlamur  in  Domino,  ut,  quo  mngis  rex  irgum 
tuum  prineipatum  stabiliat,  inter  cetera  lue  instilulionis  pre- 
cepta  id  primum  esse  non  ncgiigas,  quod  Dcura  colas,  Dfiim 
timeas  cl  illum  in  suis  minislris  venereris,  ccclesiastira  iura 
nullo  unquam  tcmporc  violare  pcrmiltas,  aposlolice  qiioqur 
sedis  auctoritatcm  et  Chrisli  vicarii  iupisdiclioncm  a  tuis  siib- 
ditis  dilaniari  non  sinas.  Et  si  quid  in  biis  sub  Tue  iNobiliUlif 
umbra  temcre  commissum  fuerit,  id  mox  emendarcacin  irri- 
lum  rcvocare  facias,  ne  ad  eulpam  libi  imputalurquod,  (e  pcr- 
millcnle,  in  delestabilem  Irabcrctur  abusum;  nam  qui  secus 
egerint,  non  facile  rcperies  quemque  ex  bis  prospère  régnasse. 
Sunt  tam  sacri  quam  gentilium  codices  pleni  excmplis.  Inlcl- 
ligc  ex  tuis  aulicis  quam  felicibus  lui  progenilorcs,  donec  hec 
observavcrunt,  elaruerinl  successibus  Tu  igiiur  disce  iuvenis 
sic  prineipatum  tenere,  ut  Cbristo,principi  regum  (erre,  qui  te 
focit  principem,  quod  optamus,  placeas,  ne  tandem  cadas  sicul 
unus  ex  principibus  priusquam  conscncscas.  Datum  Rome, 
i>2  octobris  1497,  anno  primo. 

archives   vaticanes,  arm   LUI,  L  XVIII, 
f.  149;  Ms  valican  lalin,  388i,  f,  303'. 


4. 

Rome,  vers  le  22  octobre  1492. 
Lettre  d'Alexandre  VI  a  Jean  de  Hornb,  ÉvêQUi  oi  LiÉci. 

Episcopo  Leodiensi. 
Venerabiiis  frater,  Salutem  etc.  Audivimus  el  quidero  in%i- 
tis   auribus,    nedum    noslram   et  aposlolice  sedis  iurisdir- 
lionem,  causarumque  cognilionem  cl  ad  nos  debium  étsù- 


(  AU  ) 

Inlioncin,  verura  eliam  universa  ccclesiaslica  iura  lam  circ£ 
ncrsonas  etDei  ministros  quam  illorum  res  et  bona  in  terris  cl 
dominiis  carissimorum  inChristoac  dilectorumfiliorum  nostro- 
rum  Maximiliani,  Romanorum  régis,  et  Philippi  archiducis,  eius 
nati,  variis  modis  impediri  et  violari,  facientibus  id  maxime  in 
ducatu  Brabanlie  et  procuranlibus  qiiibusdam  Johanne  de  Hon- 
lem  cancellario  Brabanlie  et  Ludovico  viilico  Lovaniensi.  Quod 
cum  apud  nos  pervcniat  in  longi(n)co  conslilutos,  te  in  terris 
Iniiusmodi  residentem  latere  non  potest.  Unde  non  immerito 
vehementer  miramur,  cur  vel  partes  ccclesie  non  luearis, 
vel,  si  non  valeas,  id  iamdudum  nobis  non  indicaveris;  videris 
enim  tacendo  hiiius  contagionis  ac  pestifcri  môrbi  fomenta 
equo  animotollerare  illisque  assensum  prebcre,  quibus  merito, 
pro  tua  erga  ecclesiam  et  sedeni  predictaui  obligatione  proque 
principis  tui  et  subditorum  eius  animarum  salule,  assiduis 
exbortationibusobviare  deberes.Quocirea  Tuam  Fraternitalem 
horlamur  et  monemus  in  Domino,  tibi  nichilominus  in  virtute 
sancte  obedientie  ac  sub  suspensionis  a  divinis  et  ingressus 
ecclesie  pénis  districle  precipiendo  mandantes,  quatinus  in 
ecclesie  defensionem  ammodo  sic  invigilcs  et  debitum  offîcii 
tui  deprehendarisfideliterexplevisse,  utapud  nos  exinde  valeas 
commendari.  Nos  enim,siopus  sit,oporluno  auxilio  tibiassisle- 
mus,  ncc  patiemur  ut  adversus  Chrisli  ecclesiam  porte  inferi 
videantur  prevalere.  Scribimus  de  hac  re  ipsi  cancellario  Bra- 
banlie, mandantes  sibi  sub  gravibus  pénis  et  censuris,  prout  in 
accluso  hiis  exemplo  videbitur,  quatinus  atlenlata  baclenus 
per  eum  contra  ecclesiam  membraque  illius  ac  nostram  et  apo- 
stolice  sedis  auclorilatem  mox  revocet  et  annullet,  et  ab 
huiusmodi  tcmerariis  ausibus  omnimodo  abstineat.  Quod  si 
forlc  non  fccerit,  tibi  sub  pénis  et  censuris  antcdictis  manda- 
mus,  ut  ipsum  ac  sibi  adhérentes  quoscumque  in  singulis 
luarum  civitalis  et  diocesisecclesiiset  monasleriis  penas  et  cen- 
suras huiusmodi  incidisse  denuncies,  et  ab  omnibus  christifi- 


(  415  ) 

delibus  vilandos  fore  publiées,  et  landiu  publieari  ac  abaliis 
tanquam  membre  pulrida  rcsecari  facias,  donec  et  quousque 
mandaiis  et  iussionibus  noslris  huiusmodi  parueriiit  cum 
elTcclii.  Dalum  ut  supra. 

archives  vaticanes,   arm.  LUI,  i.  XVIII, 
f.  130;  Ms  Vatican  latiu,  3881,  f.  303, 


5. 

Rome,  vers  le  22  octobre  1492. 
Lettre  d'Alexandre  VI  aux  abbés  de  Parc  et  d'Afflighem. 

Dilecli  filii  etc.  Quid  hoc  audiraus  de  vobis,  ut,  qui  circa  iri- 
bunalia  dilectorum  filiorum  Maximiliani  Romanoruni  régis  et 
Phijippi  arcliiducis  Austric  in  ducalu  Brabantie  quolidie  con- 
versamini  et  intelligitis  inibi  noslram  et  univcrsam  ecclesie 
sancle  iurisdiclionem  atque  liberlalem  prorsus  contempni  et 
exlingui  et  certe  etiam  nonnullos  in  nos  et  noslram  curiani 
scandalosc  latrare  et  conviciari,  ex  adverse  minime  slatis,  sed  nec 
nobis  que  contra  nos  fiunt  curatis  revelare?  Longe  quidcm  hec  est 
ab  ea  quam  iamdudum  de  vobis  conccpimus  opiiiione.Volumus 
igilur  et  vestrum  cuilibel  in  virtute  obedieniie  et  sub  excom- 
muuicationis  pcna  mandamus,  ut,  negligentiam  veslram  accu- 
raliori  diligentia  castigantes,  partes  nostras,  ymo  et  vestras  et 
ecclesie  universalis  studeatis  ammodotam  apud  dilectum  filium 
nobilem  virum  Philippum,  archiducem  Austrie,  quam  sucs 
aulicos  principes,  satrapas  et  consiliarios  pro  vesira  industrie 
constanlius  suslincre,et  illos  et  rcliquos  omnes  de  qiiibus  vobis 
vidcbitur,  de  nostra  pro  ccclesia  intcntione  facere  commonitos. 
Qua  in  re  auxilio  vobis  erunt  venerabiles  fratres  Leodicnsis  et 
Cameracensis  episcopi,  si,  que  illis  scribimus,  fecerint.  Et  si  ea 
(quod  absit)  adimplcre  neglexerint,  vos  ipsi   omnia  et  singula 


(  4-16  ) 

in  ecclesiis  et  monasteriis  civilatiim  et  diocesum  corum,  iuxla 
brevis  nostri,  cuius  exemplum  hiis  videbitis  acclusum,  teno- 
rem,  exequi  curelis,  ipsorum  cpiscoporum  aut  alioriim  qiio- 
rumcunque  lieentia  minime  desuper  rcquisita.  Datum  Rome 

ut  supra. 

Jrchims  vaticnnes,  arni.  LUI,  f.  150';  Ms 
Vatican  laliii,  5881,  f.  304. 


Rome,  vers  le  22  octobre  1492. 
Lettre  d'alexandre  VI  a  François  de  Busleyden. 

Dilecto  filio  Francisco  de  Buysleyden  preposito  Leodiensi. 

Dilecte  fili,  Saliilem,  etc.  Quia  noslra  et  universa  ccclesie 
Deiauctoritas  in  terris  et  dominiis  dilecli  filii  nobilis  viri  Phi- 
lippi,  arcliiducis  Austrie,  vilescat  et  contempnatur,  impcdia- 
turque  magis  in  dies  et  perturbetur  ecclesiasiica  iiirisdiclio,  id, 
prout  credimus,  magna  in  parte  filii  minor  etas  et  palris  facit 
absenlia.  Sed  miramur  cur  tu,  qui  erudilioni  tanti  principis 
deslinaris,  et  consiliis  suorum  procerum  et  sapienlium  con- 
tinue interes,  et  honoribus  gauderis,  (vel  parles  ccclesie  non 
tuearis),  aut  si  non  valeas,  cur  iamdudum  nos  dcsiipcr,  ut 
tenebaris, non  fecisti  certiores.  nostrum  in ca  re auxiiiura  implo- 
rando.  Videris  enim  tacendo  huius  contagionis  ac  pestifcri 
morbi  fomenta  equo  animo  tolerare  illisque  assensum  preberc, 
quibus  merito,  pro  tua  erga  eeclesiam  et  sedem  predictas  obli- 
gatione  (  etc.  ut  in  superiori  episcopo  Leodiensi  usque  ) 
deberes.  Tuum  igitur  erit  ammodo  diligcnlius  curare  ut,  cum 
tuus  princeps  pubertati  proximus  sit  ac  ingenio  bono  ac  capaci, 
ut audimus, cumin  primis  Deum  timeredoceas  et  illum  in  suis 
ministris  honorare,  quodque  consultum   illi   sit,  si  féliciter 


(417) 

piincipari  desiderat,  gratiamet  communioncm  aposlolicc  sedb 
haberc  illiusquc  iura  (ucri  et  ecclesiam  Dei  dcbifo  prosequi 
lionorc.  Et  si  verilatem  ccclesiastici  iuris  studiose  promoveris 
facics  ut  dcbes,  et  nostra  (e  cliam  gralia  comprobabil  rebusquc 
(iiis  meliiis  consuluissc  videbis.  Daium  Rome  ut  supra. 

Jrchives  vaticanes,  arm,  LUI,  i.  XVIII, 
f.  150';  Ms  Vatican  ladn  3881,  f.  304. 


Rome,  22  octobre  1492. 

Lettre  d'Alexandre  VI  a  Jean  Carondelbt,  chakcblibr 
d'Autriche  et  de  Bourgogne. 

Cancellario  Auslrie  et  lîurgundic. 

Dilecte  fili,  saliitem  etc.  Audivimus  et  quidcm  amaro  anime, 
in  terris  dilecli  filii  nobilis  viri  Philippi,  arcbidjicis  Ausiric, 
€cclesie  sancte  iurisdictionem  vebemenlcr  conlurbari  et  con- 
fundi,  ita  ut  negligatur  apostolici  sedis  revercnlia,  viri  cccle- 
siastici ad  laica  trabantur  tribunalia,  et  super  illorum  cl 
ecclcsie  bonis  et  rébus  passim  illic  usurpclup  cognilio  Qiiod 
quantum  onini  iuri  obviet,  te  qui  ecclesiaslicum  et  civilin  iura 
professus  es,  non  credimus  ignorare.  Unde  et  cum  eliani 
milicie  cingulo  glorieris,  et  in  eo  loco  sub  quo  ccclesic  pailcs 
sustincre  posses,  miramur  cur  id  non  facias,  ad  scnium  iam 
vergens  et  apostolicos  favores  pro  luis  expcrlus.  Te  ifçilur 
hortaraur  in  Domino,  requirimus  alquc  monemus,  ul,  ccclesic 
partes  consilio  et  auxilio  promovens,  illius  iunsdiclionem  et 
a|)Ostolicc  sedis  auclorilatem  non  offcndas,  ncquc  pcr  niios 
principis  lui  consules  et  inferiores  iudiccs  offcndi  aul,  ppoul 
facerc  cepcrunt,  dilaniari  pcrmiltas;  sed  <|ue  linclcnus  Icmcpc 
sunt  atlemplata,  mature  rétractes  et  cmcndcs  ac  pcr  alias  iU 
Tome  ii%  5'"*  série.  27 


(  4i8   ) 

ipsum  ficri  sollicite  cures.  Si  cnim  alienum  servum  iudicare 

vetitum  sit,  nec  te  aut  ilios  convenit  omnipolcntis  Dei  chrislos 

langere,  in  quos  libi  ac  ipsis  oninis  est  interdicta  potestas. 

Cave  igilur  ne  Dei  in  te  iram  provoces  et  apostolice  scdis 

indignationem  incurras,  sed  pro    tua    prudentia  hos  abusns 

exlcrminando,  utriusquc  gratiam  cumulate  mercaris.  Dalum 

Rome  ut  supra. 

archives  vaticanes,  arm.  LUI,  t.  XVIII, 

f.  loi  ;  Ms  Vatican  lalin  5881,  f  304'. 


8. 

Rome,  22  octobre  1492. 
Lettre  d'Alexandre  VI  a  Albert,  duc  de  Saxe. 

Duci  Saxonie. 

Dilecte  fili,  salutem  etc.  Intelligimus  te  per  carissimum  in 
Christo  filium  nostrum  Maximilianum,  Romanorum  Rcgcm 
illustrera,  ad  filii  sui  tutclam  suffcctum  et  ad  terrarum  illius 
gubernacula  commissum.  Cum  i(aquc  iamdudum  deprelicn- 
daraus  nostrara  et  univcrsalis  ecclesie  iurisdictionem,  adversus 
morem  retro-principum,  illic  multipliciter  vilipendi  ac  inde- 
bite  turbari,alque  impediri  imperialia  quoque  iura,  ymo  divina 
pariter  et  humana  per  nonnullos  seculares  indices  temerari, 
te  qui  ex  Saxonum  ducibus  es,  quibus  augustialis  in  signum 
iustitie  deferendus  competit,  liortamur  in  Domino  atque  requi- 
rimus,  ut,quemadmodum  confidimus,  sic  impuberis  ducis  iura 
tuearis,  ut  quod  Dei  est  Deo  servelur  illcsum,  et  omnium 
mater  ecclesia  catholica  instructum  bonis  moribus  tuis  mnni- 
bus  hune  duccm  pugilem  suscipiat  protectorem.  Ejus  quoque 
principatum  corroboret  et  confirmet  Dcus.  Datum  etc. 

archives  vaticanes,  arm. LUI,  l.XVlUyf.  151  ; 
Ms  Vatican  lalin  3881,  f.  303'. 


(  4<9  ) 


Rome,  22  octobre  1492. 
Lettre  d'Alexandre  VI  au  comte  de  Nassau. 

Comîti  de  Nassonis. 

Dilecte  fili,  salutera  etc.  Nimium,  ut  variis  ad  nos  perfertur 
querelis,  ecclesiam  Dei  et  eeclesiasticara  sedem  persequilur 
dileclus  filius  Joannes  de  Honlhem,  in  ducalu  Brabantie 
cancellariiis,  ita  ut  pêne  nullani  apud  illam  contcndat  esse 
iurisdiclionem,  quando  vires  eeclesiasticos  Christi  servos  in 
dies  ad  suum  evocat  auditorium,  illis  tallias,  collectas  et  onera 
secuiaria  imponeuda  esse,  illorum  rcs  et  bona  fisco  temporali 
applicari  posse  et  debere  decernens,  causas  eccicsiasticas  ad 
nosdevolvi  prohibens,  ac  nos  curianique  noslram  et  universum 
clerum  apcrte  et  in  occulto  mordere  et  caiumniari  non 
erubescat  :  que  cuni  plerisque  aliis  huius  hominis  petulanciis 
sub  dissimulatione,nisimox  resipiscat,  pcrtransirenecdcbcmus 
nec  inlendimus.  ïe  igitur  borlamur  in  Domino  atque  rcquiri- 
mus,ut,cum  apud  charissimum  inChristo  fîiiumMaximilianum 
regem  illuslrem  eiusque  natum  archiducem  inlcr  majores 
habearis  ac  plurimura  possis,  illorum  honori  et  saluti  consu- 
lens  dictumque  cancellariura  et  sui  similes  retundcns,  tuonmi 
progenitorum  more  ecclesiam  Dei  vencreris  nec  sinns  quoqiio 
pacto,  te  conscio,  ab  illa  tolli  quod  suum  esse  dinoscilur,  ant 
circa  id  quomodolibet  pcrturbari.  Quod  facicns  rem  le  dignnm 
effîcies  tuisque  principibus  et  tibi  procul  dubio  in  augmcnlnm 
proficies  prosperitalis  maioremquc  noslram  et  aposloiicc 
sedis  gratiam  promercberis.  Dalum  Rome  ut  supra 

^rcA»ue«va^cane«,arm.Lni,l.XVIII,f.l5r. 


(  420  ) 


fO. 

Rome,  22  octobre  1492. 
Lettre  d'Alexandre  VI  a  Jean  de  Berghes. 

Johnnni  do  Bergis. 

Dilectc  fili,  salulem  etc.  Non  modicum  et  raultimodis  doce- 
mur  querelis  :  in  terris  et  dominiis  dilecti  filii  nobilis  viri 
Philippi,  archiducis  Auslrie,  sancla  ecclcsia  in  suis  iuribus 
patitur  detrimenluni,  adiutante  ad  hoc  plurimum  dilecto  filio 
Johanne  de  Honlcm,  cancellario  Brabanlie,  ac  sustinenle 
pertinaciter  Dei  niinistros  cum  suis  rébus  a  se  iudicari  alque 
fisco  seculari  ex  delicto  obligari  posse  et  debere.  Id  in  dies 
decernere  atque  exequi  non  veretur,  causarum  ad  nos  devolu- 
tiones  légitimas  impediens  ctuniversam  ecclesieiurisdictionem 
perturbans,  sed  nec  linguam  advcrsus  nos,  curiani  nostram  et 
oninemclerum  temperans.  Hortamur  te  igitur  qui  inter  primos 
dicli  archiducis  aulicos  haberis  illiusque  bona  magna  in  parte 
disj)ensas,memor  bonorum  que  domus  patris  tui  ab  apostolica 
scdc  dinoscitur  accepisse,  maiora  si  promeruerit  acceplura,  ut 
que  maie  hactenus  acla  sunt,  in  bac  parte  corrigas,  nec  sinas 
nobilem  principem  sub  tua  devotione  ab  apostolice  sedis 
devotione  contra  avitos  mores  aberrare.  Datum  Rome  ut 
supra. 

archives  vaticanes,  arm.  LUI,  f.  XVill,  f.  152. 


(  4^^i   ) 


III. 


Lettres  relatives  aux  controverses  tiiéologiqiies  de  Michel  De  Bat 
et  de  Jean  de  Hessels  en  1561. 


Trente,  50  juin  1561. 
Le  cardinal  H.  Gonzaga,  évèque  de  Mantoue,  et  le  cardl^al 

SCRIPANDA,  ARCHEVÊQUE  DE  SaLERNE,  AU  CARDINAL  BORROHéE. 

Reverendissimo  et  Illuslrissimo  Signore, 

Le  Icttere  del  vescovo  Commendonc  et  le  scritturc  pcr  lui 
mandatcci  per  lo  précédente  spaecio,  le  quali  loccano  a  Voslra 
Signoria  Illustrissima  et  Reverendissima  et  clic  saranno  luUc 
con  questa  nostra,  sono  slate  da  noi  Iclle  et  consideratc,  et, 
lasciando  di  ragionar  délia  dilTerenza  della  opinionc  nala  fra 
quei  dotlqri  di  Lovanio  et  delli  loro  arlicoli  et  del  danno  clic 
puo  apporlar  alla  religione  quesla  loro  controversia,  csscndo 
aiiUata  et  fomentala  cosi  dnlT  una  parte  comc  dall'  allra  da 
tlieologi  tenuti  dotti  et  buoni  et  da  Université,  poichc  dwllc 
délie  scritture  et  letlere  si  comprende  a  baslanza  il  luuo, 
discorrendone  sopra  esso  Commendonc  assai,  diremo  sola- 
mente  a  Voslra  Signoria  Reverendissima  et  Illustrissima  chc  a 
noi  non  c'è  parso  sensa  prima  consultarla  con  Ici  di  venir  ail* 
alto  di  chiamar  qua  come  da  noi  quclli  duc  autlori  dclle  con- 
troversie,  Michèle  Baio  et  Giovanni  di  Hessels,  havendo  dul*i- 
lato  di  dover  far  errore  et  dar  loro  per  aventura  rnalcria  di 
sospetlardiqualcheinganno,  essendogiàstaloil  Lindano,  thco- 
logo  della  medesima  Universilà  di  Lovanio,  cliiamato  da  No>iro 


(  422  ) 

Signore,  et  non  da  noi;  et  lanlo  maggiormenle  potrebbono 
entrare  in  suspilionc,  serivendo  il  Commcndonc  che  già  da 
loro  avversari  sono  slali  minacciali  di  volcrli  accusare  a  Roma 
per  herelici.  Ne  a  noi  pare  che  osti  a  qiicsto  nostro  dubbio  il 
saper  che  l'iino  et  Tallro  di  loro  desideri  grandemenle  di  venir 
et  farsi  veder  in  Concilio,  polendo  mollo  ben  essere  che  ci 
venissero  volontieri  et  senza  liniore  alcuno,  quando  dall'  Uni- 
versilà  loro  ci  fossero  niandali  et  non  chianiati  o  da  Sua  Beati- 
tudine  o  da  noi.  Queslo  è  punto  d'iniportanza  per  la  conside- 
ralione  che  si  dcvc  baver  alla  nalura  loro  dura  per  se  et  facile 
a  scappar  via,  ed  aliri  rispelti  che  insienie  ne  concorrono;  et 
forse,  se  non  si  fosse  chianiato  ne  il  Lindano  ne  alcun  di  loro 
noniinatamente.  ma  si  fosse  seriKo  solo  aU'Universilà  che  man- 
dasse al  Concilio  quci  Ihcologi  che  le  paresse  più  a  proposito, 
il  rimcdio  sarebbe  hora  più  facile.  ïutlavolta  dopoi  che  il  Lin- 
dano è  slato  chiainato,  dircmo,  rimetlcndosi  sempre  al  pru- 
dente parère  di  Vostra  Signoria  Illuslrissima  clReverendissima 
et  alla  dcliberatione  di  Sua  Santità,  che  noi  saressirao  di  opi- 
nione  che  Nostro  Signore  scrivesse  un  brève  tutto  amorevole 
et  pieno  di  lodi  alla  Università  di  Lovanio,  ove,  mostrando  poi 
di  baver  presenlilo  di  alcuni  lor  dispareri  senza  dirne  quali 
ne  per  cagione  di  cui,  imponcsse  loro  colla  suprema  autlorilà 
sua  silentio,  con  dire  che  non  sono  leinpi  qucsti  di  contrastare, 
ma  di  essere  uniti  alla  diffentione  et  soslenimento  della  vera 
catholica  religione,  della  quale  quella  Università  è  sempre  slata 
una  colonna,  et  finalmcnle  li  esshortasse  et  le  commondasse  a 
mander  uno  o  due  delli  loro  al  Concilio  ad  informar  dclla 
verità  di  quelle  controversie,  quando  s'incomincerà  a  far  délie 
facende,  con  soggiunger  anco  che,  se  alcuno  delli  interessati 
volesse  venir  con  esso  loro,  fosse  il  bcn  venuto,  che  gli  si  pro- 
mette che  sarà  udito  volentieri  et  con  ogni  carità  ricevuto. 
Questomodo  a  noi  pare  più  sicuro  et  più  lontano  da  ogni  sos- 
pitioneetda  sperarscne  più  frutto.  Pero  Vostra  Signoria  Illus- 
trissime et  Reverendissima  lo   potrà  communicare  con  Sua 


(  425  ) 

^  Ucatiludine  et  poi  darci  avviso  del  suo  volcre,  che  tanto  faremo 
j  quanto  da  lei  si  sarà  commaridalo.  Alla  cui  gralia  humilmente 
I  baciando  i  piedi  ci  raccomandiamo. 

Au  dos  :  Al  Cardinale  Borromeo,  ullimo  di  giugno.dci  car- 
dinali  Manlova  et  Seripando  da  Trcnto. 

Leltere  di  Principi,  i.  XXII,  f.  131.  —  Copie 
adressée  à  Commendon.  Elle  porte  eo  noie  : 
Ricevula  in  Lubeca  a  li  25  dl  logllo,  dal 

cardinale  di  Mantova. 


Trenle,  1"  juillet  1561. 
Lettre  du  cardinal  H.  Gonzaga  a  CoMMENoOi^E, 

NONCE    APOSTOLIQUE. 

Molto  Reverendo  Monsignor  raio  corne  fratello  bonorato. 

Si  sono  havute  in   un  istesso  giorno  le  quattro  letlere  di 
Vostra  Signoria  scritte  d'Aquisgrana  et  d'Anversa  del  1*,  9,  U 
et  13  del  passato  et  insieme  con  esse  tutte  le  scritlurc  che  ha 
mandate  spettanti  a  quella  controversia  nata  fra  li  theologi 
deir  Università  di  Lovagna;  et  havendo  Monsignor  Illiistrissimo 
Seripando  et  io  letto  et  diligentemente  considerato  il  tutto,  né 
parendoei  che  sia  da  correre  a  furia  a  chiamare  alcuno  qua, 
massiniamente  non  ci  si  facendo  ancora  nulla  pcr  non  ci  essere 
se  non  pochi  vescovi  et  niuno  ainbasciatore  di  principe,  havemo 
di  compagnia  preso  per  risolutione  di  scrivere  a  Monsignor 
Illustrissimo  Borromeo  quel  tanto  che  Vostra  Signoria  vederâ 
per  la  copia  délia  letlera  nostra  che  sara  qui  inclusa,  la  quair 
ho  voluto  mandarli  perche  sappia  coinc  havemo  inlesn  la  cosa, 
et   corne   presi  i   belli   et    prudenti   discorsi   suoi.   Appresso 
m'crano  venuti  in  mente  alcuni  partiti  sopra  qucllo  che  Vosin 
Signoria  haveva  discorso  di  quel  theologi,  quando  pure  se  lie 


(  424  ) 

havesse  da  chiamare  alcuno  dalla  Sanlità  di  Nostro  Signore^ 
corne  s'c  fallo  il  Lindano,  senza  rimettersi  alla  Universilà, 
seconde  clie  nclla  lellera  nostra  si  dice  a  Monsignor  Illuslris- 
sinio  Borromco;  et  benche  per  la  poca  pralica  mia  non  mi  sia 
assiciiralo  di  metlerli  in  considcralionc  a  Sua  Signoria  Illus- 
(rissima,  nondimcno,  perché  vorrci  pure  in  quel  poeo  chio 
polessi,  fare  anche  io  la  parle  mia,  li  mando  a  Voslra  Signoria, 
con  prcgarla  che  mi  voglia  scrivere  il  parer  suo,  acciocchc^ 
havendosi  a  far  chiamata  alcuna  di  cssi  theologi,  possa  propo- 
nere  cosa  buona  et  conforme  al  giudicio  di  Lei,  il  quale  in  ogni 
cosa  slimo  assai  et  mollo  più  in  questa  nella  quale  versa 
lultavia.  Et  fralanto  di  cuore  me  le  offero  et  raccomraando. 

Di  Trente,  il  1°  di  luglio  del  LXI. 

Mi  piaceria  assai,  se  a  Voslra  Signoria  venisse  commodo 
ch'ella  intendesse  Topinionc  di  Monsignor  Illustrissimo  et 
Reverendissimo  di  Granvella  cosi  intorno  alla  conlroversia 
nata  in  Lovagna  corne  alla  chiamata  d'alcuni  di  loro,  et  me  ne 
avvertisse,  acciocchè  tanto  meglio  Nostro  Signore  si  potesse 
risolycre  quanto  havesse  il  parer  di  cosi  prudente  et  pratico 
signore. 

Qui  non  habbiamo  nova  alcuna,  salvo  che  queslo  poco  che 
s'intende  dell'armata  Turchesca.  Mi  dole  grandemenle  di  non 
havere  con  che  compensare  la  fatica  di  Vostra  Signoria;  ma  di 
gratia  ella  mi  dia  occasione  di  compensarla  con  qualche  servi- 
gio  che  mi  sarà  anco  piu  caro  etc. 

Di  Vostra  Reverendissima  Signoria 

Amorevolissimo  fratello 
Her.  card.  di  Mantova. 

Au  dos  :  Al  raolto  Reverendo  Monsignore  mio  corne  fratella 
honorato,  il  Vescovo  Commendone,  Nuntio  Apostolico. 

Ibidem^  f.  132.  —  Original. 


(  42d  ) 


Trente,  2  juillet  lo61. 
Lettre  de  H.  Gonzaga,  cardinal  de  iMANTouB,  a  Commendone, 

NONCE    APOSTOLIQUE  (I). 

Molio  Revcrendo  Monsignor  mio  come  fralcllo  honorato 

Et  menlrc  chc  Voslra  Signoria  slarà  in  Fiandra  o  in  quei 
paesi  di  15,  (se)  le  venisse  fatlo  di  potermi  trovarc  un  giovane 
che  sapessc  non  solamente  parlare,  ma  scrivere  francesc  cl 
ledesco,  et  parlare  aneo  italiano  pcr  le  cose  che  durante  il 
Concilio  mi  possono  occorrere,  haverei  molto  a  caro  che  me  lo 
mandasse  o  conducesse  solo  al  suo  ritorno.  Et  acciocchc  sappia, 
lo  vorrci  giovane,  corne  sarebbe  a  dire  di  vinli  in  vintidiie 
anni,  et  manco  sgarbalo  che  si  potesse,  perché  vorrci  che  mi 
servesse  per  scudiere,  ma  havesse  poi  quelle  lingue  da  poler- 
mene  secondo  i  bisogni,  che  saranno  pcrô  rari,  prevalcre. 
Sopra  lullo  vorrci  che  fosse  di  buona  rcligione  et  non  havesse 
punto  di  luterancsimo.  Se  Voslra  Signoria  adunque  me  ne  pu6 
trovare  uno  di  qucste  qualità,  io  lo  piglierô  volcntieri  di  man 
sua,  sapendo  quanto  è  discreta  et  giudiciosa,  et  lo  tratterô  corne 
gii  altri,  dandogli  due  o  tre  scudi  al  mese  et  ogni  anno  aicuni 
drappi  da  vestire,  cl  appresso  ne  haverô  obligalione  a  Vostra 
Signoria,  laquale  priego  che  mi  perdoni  queslo  impaccio,  chc 
di  più  li  do.  Confidentemente   le  mando  copia  di  quei  pochi 


(1)  Nous  donnons  un  extrait  de  celle  lellre,  qui  n'a  cependant  pas 
irait  aux  conlroverses  de  Louvaiii,  pour  la  raison  indiquée  ci-dessus, 
page  370,  n"  1. 


(  426  ) 

avisi  che  mi  truovo,  in  ricomperisa  delli  suoi,  el  con   tutlo 
l'animo  me  le  offero  et  raccommando. 

Di  Trento,  il  2  di  luglio  del  LXÏ. 

Di  Vostra  Reverendissima  Signoria 

Amorevolissimo  Frattello 
Her.  Card.  di  Mantova 

Au  dos  :  AI  molto  Reverendo  Monsignor  mio  corne  fratello 

honorato,  Monsignor  il  Vescovo  Commendone,  Nuntio  Apos- 

tolico. 

Ibidem,  f.  135.  —  Original. 

4. 

Trente,  31  août  1561. 
Lettre  de  H.  Gonzaga,  cardinal  de  Mantoue,  a  Commendone, 

NONCE    APOSTOLIQUE. 

Molio  Reverendo  Monsignor  mio  corne  fratello  honoraio. 

Di  quella  controversia  di  Kovagna  non  aceade  che  ci  piglia- 
mo  più  fastidio,  perche,  havendone  io  dato  conto  a  Nostro 
Signore  come  feci,  Sua  Bealitudine  con  un  brève  suo  per 
mczzo  di  Monsignor  Illustrissimo  il  Cardinale  di  Granvela 
n'impuose  silcntio,  et  a  Sua  Ceatitudine  lasciercmo  similmenle 
il  carico  di  chiamare,  quando  ne  sarà  il  tempo,  quei  dottori  di 
là  che  piacerà  allei,  la  qualc  usa  una  grandissima  diiigenza  in 
parlare  et  ordinare  che  i  prelati  d'Italia  vengano  al  Concilio, 
si  che  tosto  spero  che  ne  havcrcrao  qui  gran  numéro,  piacendo 
a  Dio... 

Di  Trento,  il  di  ultimo  di  agoslo  del  LXI. 


Di  Vostra  Reverendissima  Signoria 


Amorevolissimo  fratello 
Her.  Card.  di  Mantova. 

Ibideniff.  138.  —  Original. 


(  427  ) 

IV. 
Lcitre  de  Guillaume  de  Nassau,  prince  d'Orange,  au  pape  Pie  h. 

Bruxelles,  février  1564. 
Sanctissimo  Domino  Nostro  Pio  Quarto  Ponlifici  I^lnximo. 

Bealissime  Paler. 

Cum  literas  Sanctilatis  Vestrae  datas  Romae  xxix  deccmbris 
Icgcrem,  Sancle  Paler,  mullum  dolui  quod  Sanclilas  Ycslra 
nondum  reccpissct  literas  qiiibus  xvii  deccmbris  ex  Bruxella 
ad  priores  Sanclitalis  Vestrae  literas  de  mense  oclobri  rcspon- 
dcram  (I),  Sperare  enim  (poteram)  quod  ex  iis  Sanclilas  Vcslra 
picne  inleliigerct  me  falso  deferri  apud  Sanclilalcm  Vestrain, 
quasi  omittcrem  ea  quae  sunt  catholici  et  orlliodoxi  principis, 
cum  illa  quœ  per  me  acla  sunt  in  principalu  mco  Auraico  in 
conservanda  calholica  religione  et  puce  cum  vicinis  mois  (que 
illis  lileris  indicavi  polius  quam  picne  descripsi)  clnrissiiue 
conlrarium  demonslrnrent  et  évinçant.  Vcrum,  cum  nil  dubl- 
lem  quin  Sanclilas  V^estra  eas  literas  nunc  receperil,  dcsinam 
eorundem  re|)elilione  Sanclilali  Vcslrœ  molcstus  esse;  solum 
ad  contcnla  in  poslremis  Sanclitalis  Vestrae  litcris  respondebo, 
idqueordine  quo  a  Sanclilate  Veslra  proponunlur. 

Et  primo  quod  ad  dominum  de  Sanclo  Urbano  atlincl,  hic, 
me  inscio,  primo  Auraicum  occupavit,  et  malui  cundcio  ad 


(1)  Nous  n'avoDS  point  retrouvé  celle  letlre.  Il  eu  exisle  une  aulre,  de 
l'année  1566, de  Guillaume  de  Nassau  au  pape  Pie  V.  ù  la  biblioUit^que  de» 
princes  Baiberini,  Ms.  XLIII,  181.  Voyez  nos  Noies  sur  quelques  sourctê 
manuscntes  de  Vhisloire  belye  à  Rome,  dans  les  Comptes  rendus  dt  in 
Commission  royale  d' histoire,  5*  sér.,  t.  II. 


(  428  ) 

aliquot  mcnscs  ibi  dimillere,  quam  cum  periciilo  novorum 
moluum  illinc  deturbare.  Veriim  hoc  mense  februario  ex 
inferiore  Gcrmania  in  Auraicani  misi  nobilem  virum  Petriim 
de  Varich,  dominum  a  Grippcuslcn,  et  in  gubernalorein  civi- 
tatis  et  principatus  mei  Auraici  conslitui,  et  eideni  in  consu- 
lem  adiunxi  virum  illustrem,  doelorem  dominum  Paulum  ab 
Hcust  :  in  quibus,  ut  spero,  née  Sanctilas  Vestra  verae  rcli- 
gionis  zelum,  nec  subditi  mei  cuiuscunque  status  iusticiam  et 
integrilatem  desiderabunt.  Nisi  enim  me  mea  fallit  opinio  et 
expectatio  quain  ex  praecedenti  eorum  vila  de  ipsis  conccpi, 
ea  est  ulerque  virlute  praedilus  et  eo  ardorc  erga  orlhodoxam 
et  calholieam  reb'gionem,  ut  nihii  praetermissuri  sint  eorum 
quae  temporum  malitia  palielur  constitui  et  fieri  ad  calho- 
Jicam  religionem  et  veteres  ecclesiae  rilus  revocandos  et  rcsli- 
tuendos.  Simul  etiam  novo  edicto  cavi  et  iussi  omnes  estcros 
et  vagabundos,  qui  aliunde  in  Auraicam  confugerant.  egredi,  et 
in  posterum  eis  inlroitum  praeclusi. 

Quod  altinct  ad  consilium  Auraicum,  quod  Sanctitas  Veslra 
in  suis  literis  totum  hereticum  esse  affirmât  cum  advocato  et 
procuratore  meo,  sane  miror  plurimum  quis  haec  Sanclitati 
Vestrae  suggesserit.  Nam  post  diligentissimam  inquisitionem 
de  fide  et  moribus  singulorum  consulum  concordi  omnium  tes- 
tiraonio  inveni  Emar  Bisson  et  Petrum  Psaulnier  semper  in 
catholica  religione  perstitisse  et  hodie  perstare,  et  quamvis 
quidam  non  sintverili  maleloqui  de  DionisioBeMufen, advocato 
et  procuratore  meo,  lamen  illc  in  Brabanlia  existens  professus 
est  catholicam  et  orthodoxam  religionem.  Alii  qui  prius  mihi 
a  consiiiis  fuerant  et  delapsi  sunl  in  errores  Hugonoltorum, 
alio  commigrarunt;  solus  loannes  lulianus  se  profitens  rcli- 
gionis  Hugonotorum  Auraicae  adliuc  hcrel.  Dcdi  autem  nego- 
cium  supradicto  domino  de  Varych  et  eius  collegae  inspiciendi 
viros  probatae  fidei  et  vitae,  quos  consules  et  magistratus 
constiluam;  lantispcr  autem,  dum  illorum  responsum  expeclo, 
non  video  quo  modo  quicquam  innovare  possim  aut  debeam. 


(  429  ) 

Scribit  Sanclilas  Vesli-a  cpiscopum  cl  eccicsiasiicos  indf 
(iigalos  esse  aut  ccrlc  nielu  abcssc.  Ccrle  ego  cpiscopum,  in 
mcnse  decenibri  anno  1561  et  inlerca  saepius,  ciim  oiniiia'ad- 
hiic  salis  intégra  essent  in  principalu  meo  Auraico,  saepius  pcr 
lilcras  et  eliam  j)er  meos  ofïjciales  monui  et  oravi  ut  in 
(juadragesima  et  maiore  anni  parte  principalem  suam  residen- 
linm  ha  béret  in  ci  vitale  Anraica  e(  ageret  ea  quac  episcopi 
siinl;  vcrum  hactenus  ne  tantum  ab  eo  inipelrarc  polui,  ut 
seinel  ci  vital  em  Auraieam  ingrcderclur,  imilaïus  In  hoc  prac- 
(leeessorcs  siios. 

Ecelesiaslicos  reliques  abesse  et  divina  cessare  officia  me 
riuciat  plurimiim.  Verum  etiam  hos  per  lileras  ad  rcdilum 
monui,  et  quaecunque  ad  eoriim  securilalem  necessaria  pulavi, 
conslifui;  vcrum  illi  hactenus,  sive  ex  melu  quem  praelcxunt, 
<\\c  ex  exiguo  affcetu  et  amore  erga  divinum  culture,  scsc 
absenlarunt. 

In  mense  aprili  anno  loG2  post  Pascha, ecclesiasticis  similem 
metiim  praelexenlibus,  gubernalor  Auraicus,  dominus  de 
Causans,  cl  praefeclus  nostri  slabuli,  Alexander  de  La  Tour,  ut 
eis  hiinc  melum  adimerent,  comilali  ah'quol  mihlibus  calho* 
licorum;  et  vix  tamen  ullum  ecclesiasticum  vcl  minis  co 
adigere  poluerunt,  ut  sacrificiura  perageret.  Spero  tamen 
quod  gratia  Spirilus  Sancli  Icpenlia  illorum  corda  cxcitabit,  et 
qiiod  praesens  gubernalor  de  Varych  curabit  aufcrrc  oronrm 
causam  et  oecasionera  metus,  si  quae  antea  fucre,  et  ncdum 
securilalem  eis  praestabit  iuxta  veteres  ecclesiac  Homanae 
riius  divina  officia  celebrandi,  verum  etiam  ad  id  faciendum 
eos  incilabil  et  impellct. 

Quod  autcm  ad  ecciesiasticorum  bona  altinet,  ca  in  manum 
et  proteclionem  meam  sumpsi,  ut  magis  salva  essent  ipiis 
ecclesiasticis.  El  cum  advertissem  quosdara  ex  ccclcsiaslim 
Ihigonotorum  errores  palam  profitcri,  quosdam  vero  nuroinc 
tenus  eccicsiasiicos  recusare  explere  orticium  propler  quod 
t'ructus  sunt  relicli,  conslitui,  ut  per  raeura  advocalum  ceelesw- 


(  430  ) 

slicis  officia  explentibus  distribtierentur  congruae  et  solilae 
porliones,  qiio  ulrisque  praecideretur  ansa  aliquam  parlem  ex 
eeclesiasticis  bonis  sibi  vendicandi;  veriim,  novato  etiam  ea  in 
parte  priori  edicto,  constilui  inter  alia,  ut  dêcimse  et  omnes 
redditus  solvantur  eisdem  et  ad  eandem  formam  et  rationem, 
qua  solvebantur  ante  exortos  hos  motus  et  tumultus. 

Sanctissirae  Pater,  quamvis  arbitrer  me  docere  posse  quod 
plurima  falsa  suggesta  sint  Sanctitati  Vestrœ,  et  jus  et  ralio 
dictent  in  omnibus  audiendam  esse  alteram  parteni  antequam 
quicquam  statuatur  aut  decernatur,  tamen,  quia  probe  agno- 
sco  quod  Sanctitas  Vestra,  quicquid  in  hac  causa  agit,  solum 
spectat  ad  Christi  honorera  et  gloriam  et  ad  ulilitatem  ani- 
marum  gregis  sibi  commissi  et  ad  honorera  raci  nominis,  solum 
orabo  Sanctitatem  Vestam,  ut  tantisper  différât  omne  judicium 
et  conatus  suos,  donec  hii  quos  ex  inferiori  Germania  in  Aurai- 
cam  misi,  illuc  advenerint  et  cœperint  explerc  quœ  illis  man- 
davi.  Hoc  si  irapetro,  ni!  dubito  quin  Santitas  Vestra  sese  erga 
me  huraillimum  suum  ministrura  œquiorera  prœbebit  et  ullro 
agaoscet  multa  faiso  dclala  esse,  et  ex  ipsis  operibus  in  me 
agnoscet  Sanctitas  Vestra  syncerum  erga  reh'gionera  catholicam 
animum  et  suramara  erga  Sanctitatera  Vestram  et  sedem  apo- 
stolicara  observanliam.  Atquc  hic  Dcum  optimum  maximum 
oro,  ut  Sanctitatem  Veslram  suas  ecciesiœ  diu  velit  esse  incohi- 
mcn.  Datum  Bruxeliœ, ...  februarii  anno  a  Christo  nato  1564. 

E.  Sanctitalis  Vestral. 

Humillimus  et  obedicntissimus  fiiius 
G.  A  Nassau. 

Archives    vaticanes ,     Varia    Polilicorum, 
l.  LXXXVI,  f.  J05.— Copie. 


(  ^^31   ) 


Rome,  17  novembre  1568. 
Bulle  de  Pie  V  décrétant   un  jubilé  pour  obibuii  la  n» 

DES    TROUBLES    EN    FRANCE    ET    B?l   PLANDBB. 

Jubileum  pro  rébus  Flandriae,  anno  1568. 

Pius  episcopus  servus  servorum  Dei  ad  futupam  rei  mémo- 
riam. 

Gravissima  maxiniaque  pericula,  in  quibus  nunc  chrisiiana 
rcspublica  ob  cxcitatos  ab  hoininibus  a  fîdc  catliolica  abcr 
rantibus  in  universa  Gallia  eliam  Belgica  armorum  lumullut. 
versalur,  iam  polius,  peccatis  popiili  exigentibii$,deflereeo0H 
mur  quam  referre;  siquidcm  in  nobiiissimis  et  olim  ipsa  catho- 
lica  fîde  insignibus  provinciis  amplissimisque  regnis pcrroulioi, 
hiimani  generis  hoste  instigante,  detestabiles  perniriofafqve 
opiniones  secutos,  a  Romana  eccicsia,  que  Christinddiuoi  OM- 
nium  mater  est  et  magislra,  temere  déficientes,  ad  lanl«scaU> 
mitâtes  et  miserias  illa  redegisse  animadvertimiis(quod  rcrie 
magnopere  dolentes  dicimus),  ut  modo,  illis  coiilraclis  in  uoum 
viribus  conspirantes  elatis  ac  ferocibus  anirois,  non  tolun 
adversus  eum  per  quera  regcs  régnant  et  principcf  dominan- 
tur,  ejusque  sacra  atque  templa  impie  insurgcrc^verumeUa» 
contra  eoruni  reges  aperte  summa  vi  rcbcllarc  cl  nefaria  «• 
bella  inferre  simulque,concitalis  ad  arma  nalionibus  acdc»pe- 
ratis  Iiominibus,  numerosas  quoque  cxlernorum  raililum 
copias  audacler  comparare  et  validissirais  cxcrcilibo»  iliot 
invadere  atquc  in  magnum  discriinen  corum  res  adJucrre, 
euncta  deniqiie  ferro,  flamma,  sacrilegiis  cedibuj  fedarr  »f 
dcvaslare  in  presenlia  nitanlur  et  raolianlur. 

Quibus  quidem  tôt  tantisque  modis  et  pcriculii  P««'"^^'^ 
qui  in  navicula  Pétri  illius  successores  clDomini  Noilri 


(  432  ) 

Cljrisli  in  terris  vicarii,  volcnte  Domino,  gubcrnacula  icnciiius 
et  modcramur,  ad  ofïicium  noslrum  pastorale  impriinis  perti- 
nere  existimavimus,  ad  averlendam  iraiii  Dei,  qui  culpa  olTcn- 
ditur  et  penitentia  placatur,  conciliandamque  eius  super  nos 
niisericordiam,  tuba  cxhortationis  nostre  sepc  sonum  dare, 
sicut  nobis  ab  eodem  Domino  per  propbelam  dictum  est  : 
clama,  ne  cesses  et  quasi  tuba  exulta  vocem  tiiam  valde,  cum 
consenlaneum  et  opporlunum  esse  censuimus,  licet  particu- 
lares  ad  Deum  preces  in  ecelesiis  aime  urbis  nostre  iam  antea 
ad  id  fieri  mandaverimus,  etiam  ad  universales  efFundendas 
fidèles  quoslibet  spirilualibus  niuneiibus  inducere,  ut,  multi- 
plicatis  intercessoribus,  christiani  populi,  spc  divine  miseri- 
cordie  adiuti,  faeilius  a  presentibus  periculis  libcrentur.  Nos 
namque  tum  bortando  tum  monendo  grcgem  dominicum  cum 
qua  possumus  cura  ac  solicitudine,  ad  oraliones  recilandas, 
ieiunia  cclebranda,  elemosinas  erogandas  quibus  prccipue 
opcribus  Dei  Opiimi  Maximi  ira  mitigari  placariquc  consuevil, 
libenter  invitare  solcmus  atquc  debcmus. 

Quare  ex  parte  omnipotcntis  Dei  omnes  et  singulos  utri- 
usque  scxus  cbrisli  fidèles,  Iam  in  aima  Urbe  nostra  quam 
in  quibuscunque  regnis,  dominiis,  provinciis,  civitatibus, 
oppidis,  terris  et  locis  per  universum  cbristianum  orbem 
constitutos,  auctorilate  apostolica  paterne  cnixeque  requi- 
rimus,  monemus  et  bortamur  in  Domino,  ut  ea  cbdomade, 
cum  présentes  ad  eorum  nolitiam  pcrvenerint,  ad  Dominum 
humili  et  conlrilo  corde  converlantur  et  ad  pcccalorum  suo- 
rum  confessioncm  se  praeparare  studeant  et,  quacunque  die 
cbdomade  buiusmodi  quem  maluerint,  peccala  sua  confcssori 
ut  infra  confitcantur,  ac  quarta  et  sexta  fcriis  nccnon  die 
sabbati  eiusdem  vcl  alterius  immédiate  sequcnlis  ebdomade, 
qui  impediti  non  fuerint,  ieiuncnt,  oraliones  dévote  recilando, 
et  elemosinas,  qui  illas  dare  potuerint,  Christi  pauperibus  iuxla 
unius  cuiusquc  devolionem  erogando,  qui  vero  cas  dare 
ncquivcrint,  in  tôt  orationibus  pro  dcfunclorum  animabus 
compensando,   demum    die    dominico    sabbalum    buiusmodi 


(  433  ) 

immédiate  sequente  confessi  et  contriii  sacraiissimaro  Eocha- 
risliam  reverenter  et  dévoie  suscipianl,  piasquc  ad  AliUsimum 
preccs  fundant,  ut  Dominiis  Deus  Sabaoi  salutarc  auxilium  de 
Sanc'to  suo  raittere  ac  provincias  et  régna  predicla  propugna. 
toi'csque  nostros  ab  ipsis  hostibus  lucri  atque  defcnderv 
nosque  omnes  ab  imminenlibus  pcriculis  liberare  ae  fidcA 
callioiicam  illic  et  ubique  protegere  et  conservarc  pro  tua 
ineffabili  pietatc  dignetur. 

Et  nihilominus,  ut  Deum  magis  propilium  reddere  valea- 
mus,  nos  ipsi  solcmnes  indicere  supplicaliones  procettio- 
nesque,  una  cum  vcnerabilibus  fralribus  noslris  sancle  Romanr 
ecclesie  cardinalibus  chrislianorumque  rcgum  et  principom 
oraloribus  apud  nos  existentibus,  omnibusque  prelalis  et 
Romane  curie  magistralibus,  die  dominico  qui  cril  vigcsiniut 
primus  presenlis  mensis  novembris,  a  basilica  Sancii  Fclri 
usque  ad  ecclesiam  Sancti  Spiritus  in  Saxia,  cl  deindc  die 
mercurii  subséquente,  ab  eadem  basilica  Sancii  Pclri  usque 
ad  ecclesiam  bealc  Marie  supra  Minervam,  die  vcro  \cnerii 
exlunc  proxime  futuro,  ab  ipsa  basilica  Sancii  Peiri  utque 
ad  ecclesiam  Sancti  Laurenlii  in  Damaso  faccrc,  in  risque, 
concedenle  Domino,  inccdere  dccrevimus. 

Ut  aulem  premissa  purius  et  commodius  ab  ipsis  fidelibu* 
fieri  possint,  de  Iradita  nobis  divinilus  poleslnlis  plenitudine 
ccclesiae  tbesauros,  quorum  nos  in  domo  Domini,  mcriii»  licri 
insulTicientilibus,  Dei  benignilatc  et  clemcnlia  dispensalore* 
cffccti  sumus,  copiose  ne  bénigne  aperienles  omnibus  el  siii^u- 
lis  Cbristifidelibus  supradictis,  ut  bac  vice  lanlum  confessoir» 
presb}  teros  idoneos,  seculares  vcl  cuiusquc  ordinis  re|;uUrr* 
ab  ordinariis  approbatos,  eligere,  qui,  corum  coiifcttioiiibu» 
diligenter  audilis,  eos  et  eorum  qucmlibel  a  quibusvlt  pecnlii. 
criminibus,  exccssibus  et  deliclis  quanlumcunqoe  gra«ilNH  el 
cnormibus,  eliam  sedi  aposlolicc  reservalis,  eliaro  in  bulb 
quam  in  die  cène  Domini  quotannis  legi  solcl  conlenlis,  neewon 
il  scntcnliis  ac  censuris  cecicsiasiicis  cl  pénis  quas  qu< 
ÏOME  11%  5"'  SÉRIE. 


(  'i34  ) 

bet  inciirrerint,  iniuncla  indc  eis  pro  modo  culpe  penitoniia 
salulari,  absolvere,  diclis  aberranlibus  et  deficienlibus  ab 
eadein  fidc  catbolica  ac  eaium  fautoribiis,  receplaloribus  et 
illis  credeiilibus  eoruinqiie  iibros  sine  aiiclorilate  nostra  et 
sedis  apostolice  scienter,  quomodolibet  legenlibus,  aul  in  donii- 
bus  suis  tenenlibus  vel  iniprimenlibiis,  seu  quovis  modo  illos 
defendenlibus  anlc  Ofïicitim  sanclae  inquisitionis  sub  quo- 
cunque  pretexlu  vel  colore  impedientibus,  vel  Iibros  damnalos 
porlantibiis  aut  deseminanlibus  diimtaxat  exceplis,  ac  vola 
quaecunqiie  per  eos  emissa,  ultramarino,  castitalis  et  religion is 
volis  dumlaxat  exceplis,  in  alia  pielalis  opéra  commutare 
valeant,  dicta  auctorilale  aposlolica  per  praesentes  concedimus 
pariler  et  iiidulgemus.  Preterea  nos  eisdem  Cbrislifidelibus  qui 
predicla  omnia  adimpleverint  aut,  si  qui  morbo  vel  aliquo 
impedimento  delenli  premissa  seu  eorum  aliqua  facere  nequi- 
verint,  illa  in  alia  pia  opéra  arbitrio  suorum  confessoruni 
comniulari  possint,  quibus  super  boc  facultateni  imparlimur, 
necnon  iis  qui  in  ilinere  fuerint,  si,  cum  primum  iler  per- 
fecerint,  similitcr  ut  prefertur  praemissa  adimpleverint,  de 
eiusdem  omiiipolenlis  Dei  misericordia  ac  beatorum  Pelri  et 
Pauli  aposloloruin  eius  aucloritate  confisi,  plenissimam  et 
eam  quae  cbrislifidelibus  ccclesias  eiusdem  Urbis  et  extra  eam 
ad  id  statutas  snno  Jubilei  visilanlibus  concessa  est,  indujgen- 
(iam  et  omnium  peccatorum  suorum  rcmissionem,  dicta  auclo- 
ritate, lenore  presentium.,  supradiclis  omnibus  misericorditer 
in  Domino  concedimus  et  elargimur; 

Districtius  precipienles  universis  venerabilibus  fratribus 
noslris  palriarcbis,  arcbiepiscopis,  episcopis  et  quibusvis  aliis 
ecclesiarum  prelalis  et  locorum  ordinariis,  ut  statim,  cum 
présentes  litleras  seu  earum  transumptum  etiam  impressum 
ad  eos  referri  conligerit,  diebus  supra  nominatis  ab  ipsis  sta- 
luendis,  solemnes  supplicationes  ac  processiones  juxla  locorum 
opporlunitalem  respective  ad  effectum  premlssorum  indicant 
et  célèbrent,   ipsasquc   présentes   seu  earum  transumptum 


(43o) 

liiiiusmodi  per  suas  provincias,  civitalcs  el  diocèse»  sine  olU 
fraude  aut  lucro  publicent  et  per  ccclesiarum  parochos  »eu 
redores  publicari  faciant;  déclarantes  insupcp  lam  prrtenirs 
quam  alias  quascunque  super  eoncessione  siinilium  veldÎMimi- 
liuin  indulgentiarum  a  nobis  et  predccessoribus  nosiris  hscie- 
iius  emanalas  et  in  fulurum  quomodolibel  emanandas  liiirra^ 
chrislifidelibus  ipsis  iuxla  huius  noslre  declaraiionis  forniani 
€l  lenorem  tanlum  et  non  aliter  nec  alio  modo  uti  aut  eis  te 
luvare  quoquo  modo  potuisse  aut  posse,  quinimo  ces  in  illn4 
postmodum  reincidissc  et  in  fulurum  reineidere  debere,  sirqur 
ab  omnibus  quavis  auctoritale  fungenlibus  censcri  cl  iudicari 
debere  irritumquc  et  inane  quicquid  secus  a  (|uoquani  qiiovi* 
prelexlu  aut  colore  scienler  vel  iguoranler  allcmplalum  forsoii 
est  bactenus  vel  inipostcrum  conligerit  alleinptari;  non  oli*- 
tantibus  quibusvis  conslitutionibus  et  ordinalioiiibus  aposlo- 
licis  ceterisque  conlrariis  quibuscunquc. 

Volumus  eiiam,  ut,  repelilis  sepe  ac  sepius  devolii  oraiio- 
nibus,  miscricors  et  miseralor  Dominas  ad  respicieiidam 
plebem  suam  eamque  exaudiendam  propensior  reddaïur,  quod 
in  quibuslibet  ecclesiis  palriarcbalibus,  melropoiilanis,  calbe- 
dralibus  et  collegialis,  secularibus  et  rcgularibus  ac  clau«ira- 
libus,  singulis  diebus,  ante  allare  maius  quarumlibel  ccclesia- 
rum buiusmodi,  antc  vel  post  missarum  soleiunio,  lelanie  cuni 
prccibus  illis  adiunclis  ab  earundem  ecclesiarum  pcrsoni^  a»l 
iniplorandam  facilius  Dci  pro  premissis  misericordiam  dt-vule 
decantentur;  diebus  vero  dominicis  vel  aliis  de  prcccplo  ccrlc- 
sic  ferialis,  ultra  ipsarum  letaniarum  dccanlalioncm,  cliaiii 
proccssioncs  circa  casdem  ccclesias  vel  carum  ambilum  cl 
claustra,  duranlibus  periculis  prediclis,  fieri  omnino  dcbcaol; 
quodque  omncs  et  singule  aile  persone  ccclesioslicc  tara  wcu- 
lares  quam  regulares  dictas  Iclanias  cum  cisdcm  prccibi» 
(juolibct  die,  ad  cvertcnda  pericula  huiusmodi,  si  i|ua«  ccclr- 
sias  habeant  et  in  eis  resideanl,  in  earum  ccclcsii*  »cl  alii» 
scu  suis  domibus  pariler  recilarc  leneanlur;  cl  quod  prt*rn- 


(  4>3(>  ) 

lium  transiimptis,  ctiam  impressis,  manu  notarii  pubJici 
subscriptis  et  sigillo  aliciiius  prelali  aut  pcrsone  in  dignilate 
ccclcsiaslica  constilute  nuinitis,  cadem  prorsus  fides  adhibca- 
tur  que  eisdem  originalibus  lilteris  adhibcretur,  si  forent 
cxhibite  vel  ostense.  Nulli  crgo  omnino  hominum  liceat  hanc 
paginam  nostre  concessionis,  indulli,  elargilionis,  preccpli, 
declaralionis  et  voluntalis  infringere  vel  ei  ausu  temerario 
contraire.  Si  quis  aulem  hoc  atlemplarc  presumpserit,  indi- 
gnalioncm  oninipotenlis  Dci  ac  beatorum  Pctri  et  Pauli  apos- 
loiorum  eius  se  noveril  incursurum. 

Data  Rome  apud  Sanclum  Pelrum,  anno  incarnalionis  domi- 
nice  millesimo  quingentesimo  sexagesimo  oclavo,  quinlodc- 
cimo  kalcndas  decembris,  pontificatus  nostri  anno  tertio. 

V.  Cae.  Gloiuerius. 

Au  dos  :  Jubiieum  pro  rébus  Flandriae  anno  1508.  .jH 

Jrchives  vaticanes,  arm.  VIII,  caps  4,  ii"  13. 
—  Original  sur  parchemin  avec  sceau  en 
plomb. 

VI. 
Lellres  de  Fal)io  Mirlo  et  d'Antonio  Maria  Salviati,  nonces  en  FraiM 

i. 

Paris,  9  juin    1572. 

Lettre  de  Fabio  Muito,  i?véque  de  Cajazzo,  nonce 
EN  France,  au  pape  Grégoire  XIII. 

Bealissimo  Padre. 

Quei  sollevamenti  di  Fiandra  non  sono  riusciti  cosi  gran^ 
corne  si  erano  ordinali  et  corne  si  temè  nel  principio.  Si  reci 
perô  Valenliana  con  fuga  et  occisione  di  molti  forastieri  che 
erano  dcntro,  tutti  mal  menati  da  soldati  de!  duca  di  Alva 
da  villani  del  paese. 


C  437  ) 

Resta  a  ricuperarsi  Monts,  dove  deniro  dicono  essere  il  conte 
Ludovico  con  altri  capi  ugonotli  di  Francia,  che,  sendoli  impe- 
dito  il  potere  uscire  et  il  ricever  dentro  H  viveri  dalle  genti 
del  duea  di  Alva  che  li  sono  attorno  bastanti  a  far  qiiesto 
effetto,  insinchè  arrivi  maggior  sforzo  di  potere  espugnare  i 
loco,  forse  che  Dio  bencdctto  harà  volulo  ridurli  a  quella 
preggione  pcr  darli  il  condegno  castigo  et  andar  cosi  estin 
guendo  questo  mal  semé  (I)... 

Di  Parigi,  li  9  giugno  157:2. 
Di  Vostra  Sanlità 

humilissimo  servo 
Il  Vescovo  di  Caja(zzo). 

Nunziatura  di  Francia,  t.  V,  p.  11.  —  Original. 

9. 

Paris,  29  juin   1572. 
Lettre  de  Fabio  Mirto  au  cardinal  di  Como. 

Illustrissimo  et  Reverendissimo  Signor  Padrone 
mio  colendissimo. 

Dopoi  di  haver  scritto  a  20  in  risposta  délie  letlere  di 
Vostra  Signoria  Illiistrissima  dell'  ullimo  dell'  altro  et  primo 
di  questo,  è  comparso  la  sera  di  24  Monsignor  Salviati,  il  quale 
non  mi  ha  voluto  far  questo  favorc  di  smontare  a  casa  mia,  che 
è  casa  di  Nostro  Signore,  et  da  lui  ho  ricevuto  con  due  brcvi 
di  Nostro  Signore  la  lettera  di  Vostra  Signoria  Illustrissima 
di  \\. 

Il  di  seguente,  si  mandô  a  Lor  Maestà  per  l'audienza,  che  si 
hebbe  pcr  l'allro,  et  condussi  detlo  Monsignore,  Il  quale  pre- 

(1)  Theiner  a  donné  un  autre  fragment  de  cette  lettre  dans  ses 
Annales  ecdesiastki,  l.  I,  p.  338.  Mais  il  regarde  à  tort  le  «  cardinal  di 
Como  «  comme  le  destinataire  de  cette  lettre.  En  outre,  il  indique  des 
feuillets  alors  que  ce  manuscrit  est  numéroté  par  pages. 


(  438  ) 

scnlo  i  brevi,  et  insieme  parlammo  in  niatcria  dci  tumiilti  di 
Fiandra,  nelli  quali  et  in  liillc  le  cose  perlinenti  a  slali  di  re 
ciïlhoiico  et  amicitia  con  queila  corona  qiicsle  Maeslà,  conforme 
a  quel  elie  me  ne  havevan  già  delto  et  promesso  per  prima,  ci 
Iian  confirmalo  hora  di  novo  a  dovereassieurareNoslroSignorc 
della  bona  mente  loro  in  voler  conservare  la  loro  amicitia  et 
alliganza  clie  banno  con  Sua  Maeslà  Catholica,  et  cbe  nel 
j)articolare  di  presenti  tumuli  elle  ban  falto  cosi,  come  faranno 
scmpre,  lutte  quelle  provisioni  che  sia  in  poter  loro  di  fare, 
percbè  quelli  stati  si  possan  render  sicuri  dal  canio  di  questo 
rcgno,  et  molle  altrc  parole  cbe  dissero  amorevoli  con  quel 
re  et  di  riverenza  con  Nostro  Signore. 

Di  Parigi,  li  29  di  giligno  1572. 
Di  Voslra  Signoria  lUustrissima  et  Reverendissima 

humilissimo  sevvitore 
Il  Vescovo  di  Cajazzo. 

Ibidenif  t.  V,  p.  58.  —  Original. 


3. 

Paris,  4  juillet  1572. 
Lettre  de  Fabio  Mirto  au  cardinal  Buoncompagno. 

Illuslrissimo  et  Reverendissimo  Signore  Padrone 
mio  colcndissimo. 

Scrissi  a  Voslra  Signoria  ïllustrissima  con  lellere  di  29  dell' 
altro,  et  già  per  prima  con  lellere  di  20  bavevo  seritto  a  Mon- 
signor  Illuslrissimo  di  Como  circa  il  bono  animo  di  queslc 
Maeslà  di  voler  perseverare  in  bona  amicitia  et  unione  con  re 
catholico,  et  qualmente  nel  parlieolare  di  novità  di  Fiandra 
bavevan  fatto  publicare  in  quei  luogbi  di  confini  banni  pcnali 
di  béni  et  di  vita  probibendo  il  iransito  de  genli  et  arme  di 


(  459  ) 

(juesli  st.ali  a  quclli,  promcUcndo  nnclio  di  voler  farc  lullc  allie 
dimoslrationi  di  bona  amicilia  et  assiciiramcnto  di  qiiei  paesi 
per  la  parte  di  questo  pegnr). 

Appresso  mi  c  parso  ncccssario,  per  loglicr  via  ogni  occasion 
di  malc,  dovcr  fare  un  altro  ofïicio  cosi  da  qiiella  corne  da 
qiiesla  parle,  cioc  che,  vcdendosi  qui  alcune  liccnzc  di  Irisli, 
clie  non  luUi  si  possono  in  questi  lempi  tener  a  segno,  et  inten- 
dendosi  anche  dal  canto  dcl  signor  dnca  di  Alva  alcune  parole 
et  altre  coscUe  di  alleratione  riferte  a  queste  Mncslà,clic  forsc 
0  clïc  non  son  vere,  o  cjje  il  sdcgno  et  forsc  anche  la  natura  de) 
negolio  lo  possa  causarc,  le  quali  picciole  alleralioni  proce- 
dendo  ollrc  poUrebbcno  |)iaii  piano  andarne  apporlando  délie 
maggiori,  ho  prcgato  qui  il  signor  aînbnsciatorc  di  Spagna  a 
volerlc  considcrare  et  avertir  clie  dal  canlo  de  mirn'stri  di 
Sua  Maeslà  Calholica  con  prudenza  si  usi  anclio  dclla  pacienza, 
insino  a  quclla  misura  che  la  (jualilà  delle  cose  et  de  tempi 
comporta,  facendo  maggior  stima  dcl  bono  animo  di  qucslc 
Maeslà  che  non  dcl  malc  de  parlicolari  trisli,  et  baver  bona 
cura  di  non  iassarsi  provocarc  dalle  liccnzc  di  alcuni  Irislarelli 
a  qualcbe  disordiue  di  rolfura  con  qucsle  Maeslà,  clie  sarcbhe 
fare  a  ponto  quel  che  questi  tristi  procurano  di  métier  l'arme 
in  mani  a  queste  due  corone,  anzi  che  per  mio  parère  di  tutli 
accidcnli  si  dovcrcbhe  dar  conlo  a  queste  Maeslà  non  allri- 
menle  che  alla  madré  et  fralcllo  di  Sua  Mestà  Calholica, 
mostrando  di  baver  molla  fede  aile  lor  parole  et  dimostralioni 
che  fanno  di  bona  amicitia,  perché  se  l'amicilia  c  vera,  corne 
si  deve  credere,  si  deve  baver  per  laie,  cl  se  pur  fusse  simulata, 
come  alcuni  van  discorrcndo,  molle  ancho  conlo  di  simularla, 
fincbè  sicuramente  si  puo,  et  con  tener  qucsle  Meslà  in  qualcbe 
Icrmine  di  verecundia  piii  loslo  che  ftirle  sfaecialc  a  una 
scovcrla  inimicitia  et  aperla  guerra  da  apportare  infinili  mali; 
et  veramente  ho  ritrovato  questo  signor  ambascialore  sentir 
quesla  sorte  di  perieoloso  negotio  nel  mcdcsmo  senso  che  io 
ho  detto. 


(  440  ) 

Un  simile  ofïïcio  ho  fatto  con  queste  Macstà,  iiiostrnndoli  i 
disordini  clie  potrebbeno  succedere  dalle  licenze  di  quesli 
trisli  et  dal  voler  prestare  orecchic  aile  novelle  che  van  ripor- 
larïdo  lalhor  csageratc  et  talhor  false  di  eose  che  habbian  dette 
0  fatto  i  ministi'i  di  Sua  Maestà  Catholica,  le  quali  cose  lutte, 
prima  di  farne  impressione,  si  doverebbeno  eonfcrir  con 
l'ambascialore  qui  corne  con  ministre  di  un  figlio  di  cssa  regina 
et  fratello  del  re,  et  con  quesli  amorevoli  corrispondenli  modi 
andar  obviando  aile  malignità  di  trisli  et  di  lor  ribelli  che 
cercano  di  perlurbare  l'amicilia  et  unione  di  questi  duo  re. 

Quesl'ofïicio  è  slalo  similmenle  senlito  in  bonissimo  senso 
da  queste  Macstà  et  havendo  cominciato  il  signor  ambasciatore 
di  Spagna  a  dar  conlo  di  alcune  cose  et  parlicolarmente  di  un 
certo  Monsignor  di  Gianlis,  francese,  capo  de  ugonotli,  venuto 
da  Moniz  in  Parigi  per  tenir  vive  alcune  maie  pratichc,  et  pre- 
gando  esse  Maestà  ancho  a  far  publicarc  in  Parigi  quci  medc- 
simi  banni  che  si  son  publicali  nei  confini,  prohibendo  il  tran- 
sito  de  genti  et  arme  nei  Paesi  Bassi,  Lor  Macslà  li  ban  fatto 
assai  amorcvol  parlamento  con  promissionc  di  far  publicare 
delti  banni  ancho  in  Parigi,  corne  han  gia  fatto  publicar  altri, 
prohibendo  a  mercanti  et  gcnli  del  regno  di  andar  a  far  com- 
père di  mercantie  et  robbe  di  navilii  presi  in  Zelanda;  cl  spcro 
che  con  quesli  modi  si  possa  andar  conservando  bona  unione 
Ira  questi  due  re  et  obviare  che  i  trisli  non  habbino  adito  di 
andarvi  scminando  discordie. 

Questa  madré  et  figli,  per  quel  che  si  lasciano  intendere, 
mostrano  assai  bona  volunlà,  in  la  qualc  bisogna  spesso  andarli 
agiutando  et  confirmando,  per  impedire  che  i  mali  consegli  et 
false  riniostranze  di  trisli,  che  in  queslo  sono  diligcnlissimi, 
non  li  facciano  impressione. 

Queste  Maestà  in  lor  conseglio  et  contra  il  parère  di  alcuni 
han  risoluto  di  non  voler  far  guerra;  si  èperô  lenuto  proposilo 
di  dover  star  armale,  vedendosi  l'arrne  de  vicini  in  essere  per 
mare  et  per  terra,  cosa  che  ha  assai  apparenza  di  conseglio 


(  441  ) 

prudente,  ma  io  l'ho  per  conseglio  molto  pernilioso  et  che  sia 
un  artificio  di  lirar  queslo  re  a  farc  in  due  voile  quel  ehe  non 
possono  indurlo  a  far  in  una,  cioè  di  farlo  prima  armare  per 
nutrire  in  questo  modo  il  sospello  a  esso  slesso  e  ad  allri,  ei 
peter  poi  con  ogni  minima  occasione  di  un  piccioio  disordine 
di  duo  tristarelli  che  voranno  farlo,  venire  a  un  disordine 
grande  di  una  roltura  aperta,  et  qui  bisogna  da  ambe  le  parti 
haversi  molta  prudenza,  sopra  di  che  io  ho  ricordato  qualchc 
bono  avertimento  et  non  mancarô  ricordarne  ancho  di  novo 
prima  di  partire... 

Di  Parigi,  li  4  di  luglio  1572. 

humilissimo  sevvitore 
Il  Vesovo  di  Caja[zzo]. 

Au  dos  :  Airilluslrissimo  etReverendissImo  SignorPadrone 
mio  Colendissimo,  11  Signor  Cardinale  Boncompagno,  Roma. 

Ibidem^  p.  44.  —  Original. 

4. 

Paris,  4  juillet  1572. 
Lettre  de  Salviati  au  cardinal  di  Como. 

Illustrissimo  et  Reverendissimo  Monsignor  Padronc  mio 
osservandissimo. 

Con  questa  occasione  del  gentilhuomo  dell'  Illustrissimo 
Borboneche  ne  viene,  do  aviso  ail'  Illustrissimo  Buoncompagno 
di  quanto  mi  pare  esscre  a  proposito  sccondo  che  ella  polrà 
vedere,  et  alla  giornala  io  undrô  di  mano  in  mano  continuando 
semprc  ccrcando  di  gundnjjjnaro  alcuna  cosa  a  benefizio  publico 
et  sodisfatione  di  Nostro  Signore,  quando  essendoci  il  rc  si 
terra  il  conseglio  delli  affari  et  allenderassi  qualchc  poco  aile 
faccende,  et  per  quello  polro,  procurero  di  giovar  n  eanonici 
di  Avignone,  conforme  a  quello  cb'  ella  commanda  nella  sua 
amorevolissima   di   16  del  passato,   benchè   cou    il   principe 


(  442  ) 

d'Oranges  in  alcune  cose  pochissima  sia  l'aultorità  di  qucste 
Maeslà,  facendo  egli  professione  di  signore  assoliito  et  non 
dipendente  da  altro  principe,  oitre  che  si  ritra  da  Monsignor 
di  Gajazzo  che  in  qiiattro  anni  debbe  havere  havulo  poca 
félicita  in  simili  negolii  che  nuoce  assai  per  la  piega  già  presa. 

Furno  le  sue  ricevule  et  leltc  con  sodisfatlione,  et  saranno 
di  giovamenlo  non  poco  aile  cause  che  si  trattaranno  per  il 
padrone,  nella  cui  buona  gralia  supplice  la  Signoria  Vostra 
Illuslrissinfïa  che  gli  piaccia  di  conservarmi  commandandomi 
corne  a  sua  creatura. 

Di  Parigijli  iiij  di  luglio  MDLXXII. 

Di  Vostra  Signoria  Illustrissima  et  Reverendissima 

Affettionatissimo  et  humilissimo  servitore 
Il  Vescovo  Salviati. 

Au  dos  :  Air  Illuslrissimo  et  Rcverendissimo  Signore 
Padrone  niio  osservandissimo,  monsignor  il  Cardinal  di  Como. 

Ibidem,  p.  42.  —  Original. 

5. 

Paris,  6  juillet  1S72. 
Lettre  de  Salviati  au  cardinal  Buoncompagno. 

Illustrissimo  et  Rcverendissimo  Monsignor  Padrone  mio 
osservandissimo. 

Parlendo  di  qui  Monsignor  Pontar,  huomo  del  cardinal  Bor- 
bone,  a  4  scrissi  alla  Signoria  Vostra  Illustrissima  et  Reveren- 
dissima, facendogli  ampla  fide  délia  buona  dispositione  che 
trovo  in  queste  Maestà  alla  conservationc  délia  pace  con  il  re 
catholico,  ved<3ndo  esser  fatle  alcune  provisioni  in  luoghi  di 
frontiera  non  bastanti  ad  olTendere,  ma  solo  per  la  difFcnsione, 


(  443  ) 

et  intendcndosi  clic  i  minislri  dcl  rc  di  Spagna  facevano  il 
mcdcsinjo  più  gagliardamcnle,  et  per  conio  deile  piazze  del 
Piajnbnte,  dovc  ando  Monsignop  di  Belgard,  et  del  rnarcliesalo 
di  Saliizzo,  govcrnato  dal  signor  Ludovico  Biraga,  non  hanno 
niandalo  chc  provisionc  di  90'^  o  100  mila  franchi,  havcndosi 
anco  nova  di  spcdilionc  di  colonnclli  falli  dal  commandatop 
niaggior  per  12  mila  fanti  et  grosso  numéro  di  cavalli.  Ma  non 
gli  davo  alcuna  inlenlione  di  sperare  che  havessino  a  dover 
castigarc  i  Franchi  che  in  Fiandra  crano  calali,  non  essendo 
ancora  le  cosc  laimente  stabilité,  che  fusse  possibile  disporrc 
il  rc  al  casligo  dclli  ugonotti,  corne  qucllo  che  non  sarebhe  in 
tnl  caso  senza  timoré  di  novi  lumulti,  chc  non  li  vogiiono  più 
scntire,  il  che  si  conosce  tanlo  chiaramenlc  si  no  dalli  minislri 
dcl  re  di  Spagna,  chc  Tambasciatorc  qui  résidente  se  la  passa 
intorno  a  ciô  assai  quiclamenle,  se  ben  l'ailro  giorno  et  invano 
fcce  instanza  che  si  mettesse  prigione  Monsignor  di  Gianlis, 
clic  si  era  trovalo  aile  rcvolulioni  di  Fiandra  et  poi  rilornalo 
in  corle  ncgotiava  pcrgli  ugonotli,  et  perô  consideralo  il 
tutlo,  gli  parrebbe  assai  se  gli  succedessc  di  far  publicar  qui 
in  Parigi  li  medcsimi  edilli  che  sono  sfati  publicati  péril  resto 
del  regno  conlro  ai  suddili  del  re  che  calano  in  Fiandra,  del 
che  stamane  ho  havulo  promessa  certa  dalla  regina,  et  in  ollre 
vorrcbbe  che  lo  Strozzi  disarmasse  i  navili  che  si  Irova  baver 
in  ordine  con  buon  numéro  di  gente  clella,  et  di  qucslo 
havendo  parlato  sono  stato  ascoltalo,  essendosi  appiceata  la 
pratica  di  sorte  che  non  c  da  disperarne,  et  massime  conside- 
rando  che  gli  animi  sono  volii  alla  pace  per  qucllo  che  dicono 
I.ocp  Maestà,  si  ritra  da  tulle  le  parli  et  si  debbe  credere, 
essendo  impossibile  che  non  si  laccssino,  sccondo  chc  non 
si  fa,  gagliardc  provisioni  di  danari,  se  si  havesse  delibe- 
ralo  di  far  guerra;  et  solo  mi  da  ombra  sapendo  che  hoîçaji  s'c 
falto  un  conscglio  con  iniervento  solo  del  rc,  regina,  mares- 
cialli  di  Francia  et  armiraglio,  dovc  non  si  puo  csser  Iratlata 


(  U2  ) 

d'Oranges  in  alcune  cose  pochissima  sia  raultorità  di  qucste 
Maeslà,  facendo  egli  professionc  di  signore  assoliito  et  non 
dipendente  da  altro  principe,  oitre  che  si  rilra  da  Monsignor 
di  Gajazzo  che  in  qiiatlro  anni  debbe  havere  havulo  poca 
félicita  in  simili  negolii  che  nuoce  assai  per  la  piega  già  presa. 

Furno  le  sue  ricevute  et  lettc  con  sodisfattione,  et  saranno 
di  giovamenlo  non  poco  aile  cause  che  si  trattaranno  per  il 
padrone,  nella  cui  buona  gralia  supplice  la  Signoria  Vostra 
Illustrissima  che  gli  piaccia  di  conservarmi  cominandandomi 
corne  a  sua  crealura. 

Di  Parigijli  iiij  di  luglio  iMDLXXII. 

Di  Voslra  Signoria  Illustrissima  et  Reverendissima 

AfFETTIONATISSIMO  et  IIUMILISSIMO  SERVITORE 

Il  Vescovo  Salviati. 

Au  dos  :  Air  Illuslrissimo  et  Rcverendissimo  Signore 
Padrone  mio  osservandissimo,  monsignor  il  Cardinal  di  Como. 

Ibidem,  p.  42.  —  Original. 

5. 

Paris,  6  juillet  1372. 
Lettre  de  Salviati  au  cardinal  Buoncompagno. 

Illustrissimo  et  Rcverendissimo  Monsignor  Padrone  mio 
osservandissimo. 

Partendo  di  qui  Monsignor  Pontnr,  huomo  del  cardinal  Bor- 
bone,  a  4  scrissi  alla  Signoria  Vostra  Illustrissima  et  Reveren- 
dissima, facendogli  ampla  fide  délia  buona  dispositione  che 
trovo  in  queste  Maestà  alla  conservationc  délia  pace  con  il  re 
cathohco,  ved^îndo  esser  fatte  alcune  provisioni  in  luoghi  di 
frontiera  non  bastanti  ad  offendere,  ma  solo  per  la  diffensione, 


(  443  ) 

et  intendcndosi  clic  i  minislri  dcl  rc  di  Spagna  faccvano  il 
mcdcsinio  più  gnglicirdamcnle,  et  per  conio  dclle  piazze  del 
PiajTibnlc,  dovc  ando  Monsignop  di  Bclgard,  et  del  marchesalo 
di  Saluzzo,  govcrnato  dal  signor  Ludovico  Biraga,  non  lianno 
ninndalo  chc  provisione  di  90"  o  100  inila  franchi,  havcndosi 
anco  nova  di  spcdiiionc  di  colonnclli  falli  dal  commandator 
niaggior  pcr  12  mila  fanti  et  grosso  numéro  di  cavalli.  Ma  non 
gli  davo  alcuna  inlentione  di  sperare  chc  havessino  a  dover 
castigarc  i  Franchi  chc  in  Fiandra  crano  calali,  non  esscndo 
ancora  le  cosc  lalmcnte  stabilité,  che  fusse  possibile  disporrc 
il  re  al  casligo  dclli  ugonotti,  corne  qucllo  che  non  sarebhe  in 
■tal  caso  senza  timoré  di  novi  lumulli,  che  non  li  vogliono  più 
scntirc,  il  chc  si  conosce  tanlo  chiaramenlc  si  no  dalli  minislri 
dcl  re  di  Spagna,  chc  ramhascialorc  qui  résidente  se  la  passa 
inlorno  a  ciô  assai  quictamenle,  se  ben  l'allro  giorno  et  invano 
fcce  instanza  chc  si  mctlesse  prigionc  Monsignor  di  Gianlis, 
chc  si  era  Irovalo  aile  rcvolulioni  di  Fiandra  cl  poi  rilornalo 
in  corlc  ncgoliava  pcrgli  ugonotti,  et  perô  consideralo  il 
tutto,  gli  parrcbbc  assai  se  gli  suecedessc  di  far  publicar  qui 
in  Parigi  li  mcdcsimi  editli  chc  sono  slati  publicati  péril  resto 
del  regno  contro  ai  suddili  del  re  che  calano  in  Fiandra,  del 
chc  stamanc  ho  havulo  promcssa  certa  dalla  regina,  et  in  ollrc 
vorrcbbc  che  lo  Strozzi  disainiassc  i  navili  chc  si  Irova  haver 
in  ordinc  con  buon  numéro  di  gente  clelta,  et  di  queslo 
havendo  parlato  sono  stato  ascoltalo,  essendosi  appiccala  la 
pratica  di  sorte  che  non  c  da  dispcrarne,  et  massime  conside- 
rando  chc  gli  animi  sono  volli  alla  pace  per  qucllo  che  dicono 
Lor.o  Macstà,  si  ritra  da  tulle  le  parti  et  si  debbe  credere, 
cssendo  impossibile  che  non  si  lacessino,  sccondo  che  non 
si  fa,  gagliardc  provision!  di  danari,  se  si  havessc  delibc- 
rato  di  far  guerra;  et  solo  mi  da  ombra  sapendo  che  ho}ça;i  se 
falto  un  conscglio  con  inlervento  solo  del  rc,  regina,  marcs- 
cialli  di  Francia  et  armiraglio,  dovc  non  si  put)  esser  trntniln 


(  446  ) 

7. 

Paris,  8  juillet   1372. 
Lettre  de  Salviati  au  cardinal  Buoncompagno. 

Illujtrissimo  et  Reverendissimo  Monsignore  Padrone  mio 
osservandissiino. 

Acciochc  queslo  ordinario  di  Lione  che  debbe  essere  cspe- 
dito  non  venga  senza  mie  Icllcro,  non  lasciarô  di  scriver  la 
présente  ehe  servira  almanco  per  dargli  eonto  délie  scritlc 
sino  a  questo  giorno,  havendo  cominciato  subito  cbe  arrivai,  et 
scritto  a  26  del  passalo  per  via  di  Lione,  a  4  di  questo,  dando 
la  letlera  ad  un  genlilhuomo  del  cardinal  di  Borbone  clic 
veniva  costà,  et  a  6  con  occasione  di  un  correro  espedito  a 
Firenze  dall'  ambasciatore;  et  dipoi  è  slalo  publicalo  qui  lo 
editto  contro  a  Franzesi  cbe  calano  in  Fiandra,  conforme  ail' 
intenlione  datami  dalla  Regina,  et  contro  ail'  opinione  dell' 
ambasciatore  di  Spagna,  che  si  lamenlava  de  baverne  fatlo 
inslanza  per  spalio  di  cinquanla  giorni,  non  volendo  cbe  io  ci 
dovessi  baver  miglior  mano  di  lui.  Cosi  il  griffucio  del  rc,  nellc 
cui  mani  è,  fusse  slato  diligente  a  portarlo  alla  stampa,  ne 
mandarei  copia  alla  Signoria  Vostra  Illuslrissima  et  Reveren- 
dissima,  havendo  in  pensiero  di  raandarla  ai  nunlio  di  Spagna 
quanto  prima  si  possa  bavere. 

Su  l'aviso  cbe  se  fussino  di  novo  messe  insieme  alcune 
compagnie  di  ugonotli  per  calarc  in  Fiandra,  l'ambasciatorc 
di  Spagna  ha  spedilo  un  corriero,  et  essendo  andato  da  lui  et 
entralo  in  dimostrargli  quanto  sia  grande  la  gloria  de  ministri 
cbe  lengano  i  principi  in  pace,  l'ho  pregato  di  non  esagerare 
le  cose  con  lo  scriverc  et  di  contentarsi  di  referir  semplicemenlc 
quelio  che  gli  viene  in  nolitia  che  possa  essere  di  servilio  del 
suo  padrone. 


(447  ) 

Era  una  letlera  a  Nostro  Signore  nel  plico  mandalo  per  il 
corricro  di  Firenze  soUo  coperta  ail'  ambascialore  di  Francia, 
di  mano  délia  i  egina,  che  lo  ragiiagliava  délia  disposilione  e' 
rcsolulione  sua  et  del  rc  verso  la  conservationc  dclla  pace; 
et  havcndo  con  altre  rnie  scritlo  alla  Signoria  Vosira  Illuslris- 
sima  tutto  quello  ehe  mi  è  stalo  possibiledi  pcnetrarc,  dandoli 
speranza  di  pace,  se  ben  sempre  accompagnandola  con  un  poco 
di  limore,  adesso  non  ardirei  dire  diversainente,  molle  essendo 
le  cose  che  dimostrano  doversi  baver  pace,  oitre  chc  sempre 
s'intende  dalle  bocchc  di  loro  Maeslà,  et  in  contrario  vedendosi 
cerle  praticbe  et  negoliationi  che  danno  suspetto  di  una  resso- 
lutione  subita  alla  gucrra,  et  in  queste  angnstie  entro  in  pen- 
sicro  che  sarà  forse  forza  di  stare  per  tutta  la  présente  estatc 
per  rispetto  dell'  armi  che  sono  nelle  mani  delli  ugonotti 
Franzesi,  quali  i)  re  a  mio  giuditio  non  vuole  meltere  in  dispe- 
ratione,  acciochc  non  se  voltassino  contro  di  lui,  et  forse  pensa 
che  gli  servino  per  guardia  delle  cose  sue,  se  al  duca  d'Alva 
vcnisse  in  animo  a  transferirsi  a  danni  del  regno,  quando  si 
Irovera  havere  messe  insieme  tante  forze,  del  che  da  più  ombra 
lui  chc  non  farebbe  un  allro  proposlo  al  medesimo  governo 
délia  Fiandra,  per  le  parole  molto  alliere  che  si  rifcriscono 
uscirgli  di  bocca  et  sino  con  l'agente  del  rc  che  vi  siede 
appresso  di  lui. 

DiParigi,  li  8  luglio  1572. 

Di  Vostra  Signoria  lUustrissima  et  Reverendissinm 

AfFETTIONATISSIMO  et  HUMILLISSIMO  SEKVITOBE 

Il  Vescovo  Salviati. 

Au  dos  :  AiriUustrissimo  et  Reverendissimo  Monsignor 
Padrone  mio  osservandissimo,  il  Signor  Cardinale  Buoncom- 
pagno,  per  Servitio  di  Nostra  Signore, 

Romo. 

Ibidem,  p.  58. 


(  us  ) 


8. 

Paris,  16  juillet  1372, 

Lettre  de  Salviati  au  cardinal  Buoncompagno. 

Illustrissimo  et  Reverendissimo  Monsignor  Padrone  mio 
osservandissimo. 

Scrivendogli  assai  lungamentc  a  6,  glie  dicevo  di  baver  trat- 
tato  che  si  disarinassero  i  navili  che  haveva  in  ordine  lo  Strozzi 
per  sodisfattione  dell'ambasciatore  catholico  qui  résidente,  et 
per  esser  cosa  da  quietar  assai  l'aniino  del  re  di  Spagna  et  de 
siioi  ministri  che  dubitano  dover  baver  guerra  da  questo  re; 
et  dipoi  per  il  ritorno  di  Sua  Maeslà  da  passatempi  ai  negolii, 
intendendo  essersi  in  conseglio  dciiberato  di  mandar  Mon- 
signor di  Numorin  con  ressolulione  allô  Strozzi  cbe  dovesse 
{)arlir,  subito  me  n'andai  da  loro  Maeslà  per  veder  di  sapere 
donde  nacesse  una  ressolutione  si  contraria  airinlenlione 
datami,et  dopo  lungbi  discorsi  et  raggionamenti  clie  Icndevano 
a  volermi  darc  ad  intendere  che  il  lutto  si  faceva  per  sicuvezza 
del  re  di  Spagna  et  per  niostrargli  che,  impicgandosi  sei  mila 
fanli  di  gente  buonissima  et  200  cavalli  in  imprese  lonlane  da 
suoi  stali,  non  doveva  dubitare  délia  mente  dei  re,  mi  comman- 
darano  di  assicurar  Sua  Beatitudine  che  in  modo  nessuno  si 
sarebbe  dalo  noia  ne  alli  slali  del  Re  di  Spagna  ne  al  re  di 
Portugallo,  piutosto  lasciandosi  chiaramenle  intendere  che 
accennando  cbe  l'armata  andarebbe  all'acquisto  de  novi  pacsi, 
al  che  non  mancai  di  soggiungere  che,  quando  il  re  di  Francia 
volessc  anche  cgli  allendere  a  cercar  paesi  novi,  non  lo  poteva 
fare  scnza  ingerirsi  nelle  cose  del  re  di  Spagna  et  del  re  di 
Portugallo  che  erano  stali  i  primi  a  penetrare  nelle  Indie  con 
Iiaver  diviso  le  navigalioni  et  non  fu  possibile  di  acquistar  cosa 
aicuna  :  il  che  vedendo  et  essendo  con  la  regina,che  con  grande 
instanza  in  luUi  i  modi  voleva  cbe  si  porgesse  questo  fatto  al 


(  449  ) 

papa  corne  iinico  remcdio  pcr  secondarc  i  suoi  sanli  desiderii 
vol:i  alla  pace,  mi  parse  a  proposito  di  domandargli  liccnza  di 
parlarc  seco,  non  corne  nunlio  di  Nostro  Signore,  ma  corne  siio 
divotissimo  scrvilore,  et  glie  dissi  :  «  Madame,  neccssariamenle 
dehbo  credere  che  a  qucsl'hora  la  Maestà  Voslra  habbia  ncl 
suo  consrglio  deliberato  o  di  far  gucrra  al  re  di  Spagna  o  di 
vivere  in  pace  seco.  Se  di  vivcre  in  pace,  in  ogni  modo  mi  par- 
rcbhc  cbe,  per  obligarselo  e  mostrare  al  monde  la  voslra  bontà, 
bavrsle  a  far  lutte  qnelle  cose  che  possano  dar  sodisfatione  a 
lui  et  levare  al  mondo  il  suspclto  già  concepulo  pcp  il  modo  di 
proccdere  diibbio  che  havete  tcnulo,  consolando  il  papa,  che 
non  dcsidcra  allro  che  la  pace  et  la  grandezza  del  vostro  rcgno, 
che  sarebbe  uno  rendervelo  tanto  amorevole  et  gralo,  che  dclla 
sua  autorilà  polreste  inleramenle  disporre.  Et  quando  fusse 
pcr  il  contrario,  in  modo  alcuno  vorrei  ch'Ella  Irovassc  buono 
che  da  me  glie  se  scrivessi  nel  modo  gia  impostomi,  perché  in 
tal  caso,  vcdcndo  egli  non  esser  da  voi  Irallato  conformemrnlc 
con  quella  confidenza  che  gli  si  deve,  non  so  chi  si  polessc 
assicurare  che  non  fusse  un  violeniarlo  a  gellarsi  dalla  parle 
coniraria  con  grandissime  danno  di  lutli  i  voslri  pensieri, 
essendo  alla  fine  tanla  l'autorità  de  papi  et  tali  le  forze  loro, 
che,  accostandosi  con  uno  de  duo  principi,  gli  danno  il  gioco 
corne  che  vinlo  nelle  mani.  »  Et  con  tutlo  ciô  sempre  persévéra 
nel  piimo  proposito,  volendo  che  il  papa  et  suoi  minisirj 
habbino  per  cerlo  che  qui  non  si  miri  ad  allro  che  alla  conscr- 
valione  délia  pace,  trovando  lutli  i  raie!  ragionamcnli  buoni, 
fedeli  et  amorevoli. 

ïrovasi  Tarmata  già  delta  et  che  si  chiama  dello  Slrozzi, 
verso  la  Ruccella  et  Burdeos  che  farà  vêla  quanio  prima,  ma 
al  più  presto  Ira  sei  o  selle  giorni,  et  sarà  commandala  dal 
barone  délia  Guardia,  huomo  di  anni  poco  nicno  di  80,  calho- 
lico  et  famosissimo  per  l'imprese  faite  in  allri  tcmpi,  cl 
quando  per  vecchiaia,  o  pcr  allro  accidente  mancassc  al  suo 
carico,  restarà  il  signor  Filippo  Slrozzi. 

Tome  ii%  5""'  série.  29 


(  4S0  ) 

Di  Levante  venne  a  13  un  gentilhuomo  dcl  prelcnso  vescovo 
d'Axe,  ambascialore  del  re  al  Turco,  et  subito  si  sparse  voce 
che  egli  havcsse  havuto  licenza  di  parlare  in  Constantinopoli 
con  il  Bailo  ad  ogni  sua  requisitione,  havendo  ridullo  in  buo- 
nissimo  termine  la  pratica  della  pace  tra  Vcneliani  et  il  ïurco. 
Et  in  corte,  dissimulando  di  havcre  sin  a  quest'hora  Iclte  le 
lelfere  et  parlato  con  l'huonio,  non  si  puô  haver  lumc  di  cosa 
alcuna.  Con  tutto  ciô  ritraggo  di  luogo  assai  autentico  Mon- 
signor  d'Axe  esser  stalo  mandato  al  Turco.  per  essere  tra  i 
ministri  dcl  re  huomo  confidentissimo  a  Vcneliani,  in  Constan- 
tinopoli di  consenlimcnto  del  Turco  haver  parlato  tre  volte 
per  negotii  con  il  Bailo  et  essersi  mossi  ragionamcnti  délie 
conditioni  che  si  haverebbono  a  osservare  da  Venetiani,  se  il 
Turco  restiluisse  Cipri,  parendo  ragionevole  per  l'una  et  altra 
parte  che  si  havessino  a  smantellare  le  fortczze,  obligando  i 
Venetiani  a  tenerle  in  quel  modo  et  a  pagarc  un  grossissimo 
tributo.  El  parendomi  si  la  risolutione  di  moverc  Tarmata  corne 
queslo  poco  che  si  é  penctrato  per  la  venu  ta  dell'  huomo  di 
Monsignor  d*Axe  di  dover  far  saper  a  Noslro  Signorc  quanto 
prima,  mi  son  resoluto  di  spedir  un  corriero  espresso,  vedcndo 
delto  inditio  per  la  pacc,  che  non  si  fanno  provision!  di  danari, 
di  alcuna  consideratione,  et  che  Loro  Maeslà  la  promeltnno 
largamente,  ma  di  quella  dubilando  per  le  praticlie  strelle  che 
si  hanno  tulto  il  giorno  con  gli  ambascialori  d'Inghilterra,con 
i  desiderosi  della  guerra  et  con  l'armiraglio,  a  che  mando  il  rc 
le  lettere  di  Constantinopoli  subito  dopo  haverle  lette. 

Come  passino  particolarmente  le  cose  Fiandra  qui  s'intende 
con  dilïicultà,  cavandosi  ogni  giorno  dalli  ugonolli  nuovc  a 
loro  profitlo,  i  catholici  poco  abadandoci  et  dcl  luogo  medcsi- 
mo  havendosi  letlere  con  dilTicultà  per  le  prohibilioni  fatte  dal 
duca  di  Alva,che  usa  estrema  diligenza  acciochè  le  persone  non 
scrivino.  Et  perô  conviene  far  giudicio  (la  molti  scgnî 
exirinseci  che  dimostrano  hoggi  in  Fiandra  guerreggiarsi  da 
l'un  canlo  et  da  l'allro  con  pochissime  forzo,  conoscendo  l'un 


(  451   ) 

et  l'altra  parte  haver  bisogno  di  maggiori  aiiili,  affaligan- 
(losi  il  diica  d'Alva  per  haverc  i  Valloni  et  Tedeschi  che  lia 
niandati  a  levar,  et  i  ribelli  per  far  dichiarar,  quando  gli  fia 
possibile,  il  re  di  Francia  per  loro,  sollevar  lulU  gli  ugonoUi 
et  qiialchi  Alamanni  et  havere  de  commodi  dalla  regina  d'In- 
ghilterra,  lirandola  a  prestar  danari  et  suministrar  gentc  con 
pegni  et  con  darlc  inlentione  di  qualche  isola  che  le  sia  vieina, 
et  giô  s'intendc  per  parola  uscila  di  bocca  dcll'  ambascialorc 
Ini^lese  qui  résidente  che  habbia  accomodalo  il  conte  Ludovieo 
di  500  mila  scudi,  pigliando  in  pegno  délie  gioic  predate  alla 
flotta  di  Portugallo,  et  in  Flessing  essere  un  capiiano  Ingicse 
con  200  fanti. 

Quando  qui  venne  l'armiraglio  d'Inghillerra  a  giurar  la 
pace  per  parte  della  r^egina,  Ella  dovelle  sapere  che  le  ccri- 
monie  furono  faite  in  cbicsa,  et  secondo  lo  stile  de  calholici.  El 
essendo  Monsignor  de  Momoransi  et  Fois  andati  in  Inghillerra 
a  far  il  mcdesimo  a  nome  del  re,  si  è  delto  che  furno  cantate 
delle  prece  et  fatte  per  celcbrationi  dell'  atto  dclle  cérémonie 
alla  ugonotta;  et  quanto  al  resto,  sono  stati  accarezzati  exlrc- 
mamcnle,  spesati  con  400  cavalli  che  havevano  per  tutio  il 
rcgno,  et  presenlati  Momoransi  di  una  coppa  doro  di  v.duta 
di  2000  scudi,  di  un  buffello  di  vahita  di  0  mila,  di  sei  chinée 
et  dell'ordine  della  Giarettiera,  et  Jois  ha  havuto  un  buffello  di 
J500  scudi. 

Mentrc  che  si  seguilano  li  rumori  et  le  suspilioni  di  guerra, 
aeciochè  loro  Maestà  mai  dubitassino  della  mente  del  duca  di 
Savoia,  ha  Sua  Altezza  falto  offerire  di  mandaigli  il  principe,  et 
corne  cosa  ne  prcsenti  tempi  superfliia,  gli  c  stalo  risposlo 
corlcsemente  non  acccltando  Tofferta.  Ma  quando  si  fusse  pro- 
ceduto  allrimenti,  non  so  se  cosi  presto  si  fusse  venulo  ail'  alto 
del  mandarlo,  amandosi  quel  principe  lanlo  dalla  madrc,  che, 
stando  di  continuo  nella  sua  caméra,  non  gli  pare  di  vederlo  a 
bastanza,  et  stando  le  cose  del  loro  slato  in  mainera  che  per  la 
conscrvalione  è  di  mestiero  di  mantencrsi  scnzn  rcndersi 
suspctlo  air  uno  et  l'allro  re. 


(  452  ) 

L'altro  giorno  fu  dclibcralo  ne!  conseglio  del  re  che  tutti  i 
personnaggi  cbiamati  a  consultare  se  era  da  far  guerra  o  no, 
dovessino  dare  il  suo  parère  in  scritli,  tanto  i  marescialli  quanlo  \ 
Morviglicro  et  Limoges,  il  conte  di  Rcs,  i  prineipi  che  sono 
presenti  et  Tarmiraglio.  Et  per  lo  più  coneludevano  per  la 
pace. 

Sempre  «on  oslante  tulle  le  calamilati  délia  regina  di 
Scofja,  qui  è  riscduto  un  suo  ambasciatore,  |)ersona  molto  dili- 
gente et  che  si  è  servito  del  favore  delli  antccessori  di  Nostro 
Signore,  trovandeselo  proficuo;  et  il  medesimo  desiderando  et 
sperando  da  Sua  Bcatiludine,  mi  ha  pregalo  di  scriverne 
acciochè  mi  habbia  a  comraarïdare  di  esser  scco  et  sempre 
che  occorra  di  parlare  al  re,  alla  regina  et  a  qualunque  altro 
sarà  espedienle  a  suo  favore,  inlorno  a  che  mi  govcrnaro 
conformé  ai  commandamenli  che  cîa  lei  verranno. 

Dubilandosi  che  Marsiglia  sia  mal  fortificala  et  de  progrcssi 
che  polrebbe  far  l'armata  del  re  di  Spagna,  quando  si  voilasse 
a  danni  di  queslo  re,  per  vivere  cautamcnle,  vi  mandano  il 
marescial  di  Savoia  a  forlificarla,  providendolo  di  38  mila 
franchi.  A  do  passô  un  corriero  di  Spagna  che  andava  in 
Fiandra,  et  essi  inteso  di  buon  luogo  alli  huomini,  mandati  in 
Spagna  dalle  ciltadi  délia  Fiandra  a  qucrelarsi  dclla  rigidezza 
del  duca  di  Alva  et  délie  gravezze  imposte,  il  re  baver  dalo 
subita  et  grata  audienza,  mostrando  d'inlendere  cose  che  gli 
dispiacevano,  non  conforme  alli  suoi  ordini,  et  di  volersi  rime- 
diarc  con  gran  guslo  delli  autori  deli'accordo  con  li  ugonotli, 
parendogli  haverla  intesa  bene,  et  che  le  sedilioni  de  populi  si 
debbono  quietare  con  le  piacevolezze  et  non  col  ferro. 

Délia  spesa  del  corriero  piacendoglie  potrà  far  rimboizare 
messer  Pier  Antonio  Bandini,  che  ne  darà  il  conto,  et  per  quelle 
che  a  me  spetla,  sia  certa  che  Nostro  Signore  doverrà  rimaner 
consolata,  non  essendo  per  lasciar  indielro  cosa  che  mi  paia 
essere  a  proposito  per  repriraere  gli  affetli  di  quesli  spirili 
sediliosi  che  ci  danno  noia. 


i  455  ) 

1     Monsignore  di  Gajazzo  si  licenliarà  hoggi  dal  re,  prcscn- 

jtandonie  corne  suo  siicccssore,  c  Ira  poclii  giorni  si  mctterà  in 

jviaggio.  Et  glie  bascio  le  mani. 

I     Di  Parigi,  Il  ICdiluglio  157^. 

I      Di  Vostra  Signoria  llliislrissima  cl  Revercndissima 

Affettionatissimo  et  hcimillisimo  servitore 
Il  Vescovo  Salviati. 

Au  dos  :  Airilijslrissimo  et  Rcverendissimo  Monsignore 
Padrone  mio  osservaiidissimo,  il  cardinal  Buoncompagno, 
per  servilio  di  Nostro  Signore, 

Roma. 

Ibidem,  p  60  —Original. 


9. 

Paris,  21   juillet  1572. 
Lettre  de  Salviati  au  cardinal  Buoncompagno. 

llluslrissimo  et  Rcverendissimo  Monsignore  Padronc  njio 
osservandissimo. 

Clic  l'armala  dello  Strozzo  sia  parlila,  sin'a  quesl'hora  non 
si  sa,  con  tullo  clie  l'ordinc  andasse  espresso,  secondo  scrissi 
a  10  mandando  eorriero  a  posta,  bcnchè  si  giudica  più  loslo 
elle  per  ancora  non  Iiabbia  fatto  vela,  non  cssendo  possibilc 
d'imbarcar  genti  et  che  un'armata  di  G  niila  fanti  et  200 
cavalli  cominci  a  navigarc  senza  consumare  qualclie  giorno 
dopo  Iiavere  ricevulo  il  commandamenlo  dclla  partila.  Et  dclln 
qualilà  de  vascelli,  si  ba  più  toslo  cattiva  relalione  ehe  buona, 
corne  ebe  fusse  inessa  in  ordine  per  doversi  servire  dcllc 
genli  cbe  baveva  d'bavere,  et  non  per  farla  combalter  in  mare, 
0  fusse  per  dur  suspetto  al  rc  di  Spagna  et  divertire  la  sua 
di  andare  si  francamente  a  danni  del  ïurco,  o  |)er  assicurarsi 
il  re  ebe  il  rc  di  Spagna  non  venisse  contre  delli  suoi  stati, 
menlre  prepurava   armala  gagliarda   sotlo  preleito  di  andar 


(  454  ) 

conlroi  Turco,  et  in  tempo  che  il  Turco  per  impossibilità  non 
armava  da  polergli  resistcre;  ma  dipoi  essendo  nali  i  tumulli 
di  Fiandra,  è  stato  comincialo  a  dimoslrare  al  re  che  sii 
polrcbbe  con  essa  impatronire  délia  Fiandra,  et  alli  ugonolli 
clie  sono  andati  in  aiiilo  del  Conte  Ludouico  per  sollevargli, 
sono  avisato  che  hanno  fatto  ogni  opéra  perdar  loro  ad  inten- 
dcre  che  il  re  si  sarebbe  diebiarato  in  favore  loro;  et  di  tali 
avvisi  con  lutto  clie  Ihiiomo  si  serva  per  diniostrare,  quanto 
sia  cosa  pericolosa  per  il  re  di  ascoltare  biiomini  lanlo  arlifi- 
tiosi,  et  che  rompendosi  la  gucrra,  gran  parle  del  governo 
nccessariamenle  cadrcbbe  nclle  lor  mani,  nondiracno  sin  qui 
vive  la  medesima  negolialionc,  se  bene  anco  a  me  son  sempre 
date  le  niedesimc  buone  parole,  assicurandomi  che  Nostro 
Signore  non  dcbbe  dubitnre  che  il  re  sia  per  essei'e  il  primo  a 
roMiper  la  guerra 

Dipoi  che  tornô  Moinoransi  d'Inghillcrra,  vi  si  sono 
espedili  Ire  corrieri,  et  vorrcbbe  l'armiraglio  tirar  la  regina  a 
dichiararsi  con  il  fargli  venir  voglia  di  alcune  délie  isole  poste 
Ira  la  Fiandra  et  Inghiltcrra,  tratlando  piutloslo  corne  da  se 
che  mosirando  csser  lotalmcnte  conscio  délia  mente  del  re, 
non  mancando  di  aiutarsi  et  intrinsecarsi  ne  negolii  quanto  sia 
possibile  :  et  l'altra  sera  dicendo  al  re  di  volersi  ritirare  a 
rij)Osare  et  spogliandosi  per  enlrare  in  lelto,  subito  pariite 
le  genti,  entrô  in  caméra  detto  armiraglio  slando  seco  a  solo  a 
solo  per  lunghissimo  spatio  di  tempo. 

Che  aile  volte  queste  Maeslà  dicono  a  noi  allri  ambasciatori 
intentione  di  una  cosa,  facendone  poi  un'altra,  non  è  da  ram- 
maricarsene,essendosi  il  re  l'altro  giorno  riso  dellambasciatore 
di  Spagna,  che  ne  vole  fare  un  poco  di  risentimcnto,  mostrando 
che  proeedendosi  in  lai  modo  in  vano  era  qui  lenuto  dal  suo  re; 
et  Dio  voglia  che  non  habbia  procacciato  il  suo  maie  et  che  per 
l'avenire  non  gli  avvenga  peggio. 

Ecci  pensiero  di  mandar  di  novo  un  personaggio  al  Turco, 
essendo  in  molta  considcralione,  Monsignor  di  Birone,  riputato 
buon  soldato,  di  valore  grande  ne  negolii  et  confidente  quasi 


(  43b  ) 

d'oginino,  havcndo  per  il  rc  con  sodisfalione  Irallale  lutte  le 
paci  cl  accordi  seguili  con  gli  ugonoUi.  Et  qiiando  fuss«  di  mente 
(ii  Nostro  Sigiiore  che  intorno  a  ciô  si  facesse  un  oflicio  più  che 
unallro,  desiderarei  di  esserne  avverlilo,  conoscendo  la  cosa 
iinportanlissiina  cl  gelosissima  et  da  non  cominunicarsi  con 
persona. 

Mi  lianno  lenlalo  per  saper  se  andrô  aile  nozze  di  Madama, 
proponendomi  che  in  tal  caso  si  debbc  havcre  in  considcralione 
la  persona  di  Ici,  sorella  del  re,  et  non  del  re  di  Navarra;  circa 
a  che  mi  governarô  secondo  che  di  costà  verranno  le  rissolu- 
tioni  délia  dispensa,  senza  lasciarmi  inlendersinche  se  ne  possa 
fare  di  manco,benchè  per  l'ullimo  ordinario  s'è  in  loro  raffred- 
du(a  la  speranza  di  doverla  havere,  non  confidandosi  di  peter 
condurre  alla  slessa  il  re  di  Navarra  che  in  spatio  di  qualche 
mese,  le  nozze  volendo  fare  di  présente  et  rambasciatore 
scrivendo  havergli  delto  Nostro  Signore  che,  adesso  che  è 
morla  la  rcgina  di  Navarra,  sa  che  queslo  re  divenlerà  calho- 
lico  ;  perô  per  liberarsi  da  ogni  difficulté,  esser  bene  di  sopra- 
scdcre  un  poco  iiel  dare  delta  dispensa,  et  la  regina  essendossi 
lamcnlata  meco  ho  preso  le  parti  di  Sua  Bcalitudine,  mostrando 
anch'io  di  esserc  délia  mcdesima  openione  et  animandola  a 
impresa  si  gloriosa  et  buona,  che  a  lei  è  a  cuore  et  che  da  allri 
non  si  polrebbe  condurre  a  fine,  quale  già  più  d'una  volta  ha 
lenlalo  il  guado,  sperando  doverne  con  il  tempo  haver  honore, 
se  ben  dubilando  del  quando. 

Serissi  a  giorni  passali  essere  dispiaciato  che  il  gran  duca 
havesse  aiulalo  il  duca  d'Alva  a  trovar  danari.  Con  tulto  ciô  se 
la  vanno  passando  camminandosi  per  via  che  facilmenle  si 
tornerà  a  traltarc  con  la  medesima  confidenza  di  prima,  se  non 
per  allro  al  meno  per  tenerne  i  Spagnuoli  in  geiosia. 

Non  si  dubila  punlo  che  il  Signor  Chiappino  Vilelli  sia  stato 
air  intorno  di  Monza  ferito  di  un  archibugiala  in  un  piede. 

Il  cavalière  Gianello,  huomo  del  duca  di  Ferrara,  che  venne 
poco  dopo  me,  montre  che  si  dubitava  in  Italia  che  la  guerra  si 
hnvesse  a  rompcr  subito,  ancora  ci  si  Iraltiene,  trattando  di 


(  456  ) 

riscuotcre  aleimi  danari  che  si  dcbbono  al  signor  duca  di  paglie 
decorsc,  cosa  diiïicile  da  oltcncre  ne  tcmpi  prcsenli  che  il  rc 
è  lanlo  aggi'avato  di  spesa,  volendo  gli  huoraini  prallichi  dellc 
cosc  dcl  rcgiio  che,  dovendosi  far  danari  seconde  clie  si  comin- 
cia  a  molteggiare,  non  ci  sia  altro  modo  che  di  voltarsi  aile 
chiese,  posscndosi  sperare  di  cavar  da  esse  dua  milioni  di 
franchi,  sempre  che  imponghino  di  novo  certe  décime  seconde 
il  loro  stile,  et  forse  polrebbc  il  re  accommodarsi  di  maggior 
summa,  se  uno  edillo  publicalo  nnovamenle  [)ar{orirà  lo 
effello  che  si  pensa.  È  costume  in  Francia  di  pagarsi  de 
danari  che  se  lengano  da  altri  olto  et  un  terzo  d'intéressé, 
tenendosene  buona  ragione  nelle  corte  de  parlamento,  cl  il  re 
per  il  novo  editlo  commanda  che  per  ravvenire  non  si  debba 
pagare  da  parlicolari  più  di  sei,  il  che  dislurbando  il  traffico 
passato,  i  danari  facilmente  saranno  prestati  a  lui,  facendo 
obligar  le  citladi  secondo  che  si  c  comincialo  accostumare 
da  un  tempo  in  quà  et  pogando  d'intéressé  olto  cl  un  terzo, 
che  è  quasi  il  medesimo  come  se  a  Roma  si  prohibisse  il  farc 
de  censi  a  più  di  sei  per  cento,  et  Nostro  Signore  créasse  un 
monte  a  otlo  et  un  terzo. 

ïra  la  duchessa  di  Nemors  et  Lu nga villa  si  contrasta  délia 
precedenza,  volendo  ciascuna  di  loro  trovarsi  aile  nozze  che  si 
debbono  fare,  et  con  grandissimo  Iravaglio  di  loro  Macstà  che 
non  vorrebbono  dispiacere  ne  all'una  ne  alTallra. 

Forsi  si  maravigliera  la  Signoria  Voslra  Illustrissima  et 
Reverendissima  che  io  habbi  indugialo  tanto  a  dargli  conlo 
del  viaggio  che  dovevo  fare  in  Fiandra  :  et  harei  fatlo  sin  a 
quesl'hora  se  havessi  visto  qui  le  cose  in  termine  da  poterc 
fondarsi  sopra  la  rcsolutione  che  davano,  ma  vedendo  tuflo  il 
contrario,  ho  pensato  esser  meglio  di  sospendere,  per  non  mi 
muovere  senza  fondamenlo  et  con  manifcslo  pcricolo  d'intra- 
prendcre  cosa  che  potesse  essere  di  poca  reputalione  alla  Sedia 
Apostolica,  par  le  varietà  che  qui  nascono  da  un'hora  all'allra. 
In  queslo  menlre  slarô  avvertilo  et  mi  sforzerô,  nascendo 
qualchebuonaoccasione,di  non  mêla  lasciare  scappare  di  mano. 


(457) 

S'inlendc  che,  csscndo  andalo  Gianlis  con  sei  mila  failli 
ugonolli  et  800  cavalli  cavali  uliimamenle  di  Francia  pcr  vii- 
lovagliare  Monza,  sono  i  fanli  luUi  slali  dissipai!  et  i  cavallisi 
sono  salvali  fuggcndo;  et  l'ultima  cerlezza  si  doverà  havcrc 
assai  presto  et  saper  clii  sarà  stato  il  primo,  o  il  duea  d'Alva  o 
il  conte  Ludovico  a  riecvcrc  aiuti  d'Alemagna.  Con  che  fo  fine, 
rcstandosemprc  suo  divotissinio  scrvitore. 

Di  Parigi,  li  xxi  di  luglio  MDLXXII. 

Di  Vostra  Signoria  lUuslrissima  et  Reverendissima 

Affettionatissiho  et  HUMILISSmO 
Il  Vescovo  Salviati. 

Au  dos  :  AlI'Illuslrissinio  et  Revcrcndissimo  Monsignor 
Padrone  mio  colendissimo  II  Cardinale  Buoncompagno, 
per  servilio  di  Noslro  Sigoore, 

Roma. 

Ibidem,  p.  69.  —  Originiil. 


to. 

Addition  chiffrée  a  la  lettre  de  Salviati  du  2i  juillet  1572 

AU  CARDINAL  BuOiNCOMPAGNO. 

Qui  tuttavia  il  re  è  corabatluto  et  per  la   pace  cl  per  la 

guerra,  mognifîcando  li  ugonotli  infinitamcntc  le  loro  cose  in 

Fiandra,  et  perô  credo  essere  slalo  fatto  parlire  lo  Slrozzi  con 

animo  di  aiulare  il  conte  Ludovico,  se  si  vederà  il  giuoco  vinto, 

et  quando  sia  il  contrario,  penso  chcdarà  una  voila  slargandosi 

un  poco  in  mare  et  lornarsene:  dal  che  giudico  esser  neccssario, 

dovendosi  manlencre  la  pace,  che  le  cose  del  duca  di  Alva 

vadino  benc,  ma  non  vorrei  già  lanto,  che  luetcsse  in  susi»i- 

tione  costoro  per  essere  troppo  polente,  o  divenlasse  alliero 

più  del  dovere,  perche  allora  dubitarci  del  medesimo  per  ollro 

rispcllo. 

Ibidem,  p.  74. 


(  Am  ) 


1 


11. 

Paris,  22  juillet  1572. 
Lettre  de  Salviati  au  cardinal  Buoncompagno. 

Illustrissimo  et  Rcverendissimo  Monsignor  Pndron  mio 
osservandissimo. 

Sperando  che  questa  possa  esser  a  Lioiie  prima  délia  partila 
dell'ordinario,  havendogli  hieri  scrilto  csserci  avviso  délia  rotta 
degl'ugonolti  elie  andavano  per  vettovagliare  et  soccorrere 
Monza,  hoggi  gli  dirô  della  cerlezza  dove  aicuni  sono  rimasti 
prigioni,  parlandosi  a  centinai  del  numéro  di  fanti  et  cavaiii 
mortisinodali'huomini  deila  medesima  fatlione,  clie  ne  sentono 
estremo  dolore.  Copia  deli'avviso  ricevuto  dal  segretariodi  Spa- 
gna  gli  manderô  inclusa  per  ogni  biion  rispetto,  con  lulto 
clic  non  dia  intera  notitia  dell  fallo,  confidando  neila  bontà  di 
Nostro  Signorc  Dio  più  ciic  in  altra  cosa. 

Di  Parigi,  li  21  di  luglio  MDLXXII. 

Di  Voslra  Signoria  lllustrissima  Revercndissiraa 

Affettionatissimo  et  humilissimo  Servitore 
Il  Vescovo  Salviati. 

Au  dos  :   Airillustrissimo   et   Reverendissirao   Monsignor 

Padron  osservandissimo,  il  Signor  Cardinale  Buoncompagno, 

per  servilio  di  Nostro  Signore, 

Roma. 

Ibidem,  p.  75  —  Original. 

Addition  chiffrée  a  la  lettre  de  Salviati  du  22  juillet  1572 
AU  cardinal  Buoncompagno. 

Cifra  di  Monsignor  Salviati,  22  julii  1572. 
Vcdo  che  la  rotta  delli  ugonotti  che  andavano  a  Mons  gio- 
verà  infinitamente  alla  conservatione  della  pace.  Et  quando 
siano  tornali  il  re  et  madama  la  régente,  che  vanno  girando 


(  4S9  ) 

per  questi  contorni,  sarô  con  essi  lopo  per  non  perderc  si 
huona  occasione,  el  di  mano  in  mano  darô  aviso.  Et  se  il  duca 
d'Alva  facessc  raorire  li  prigioneri  tutti  ugonolti  che  ha  in 
mano,  secondo  me  si  avvilircbbono  infinitamenle  le  cose  dclli 
ugonolti,  recarebbe  quielc  ol  regno  et  ci  potremrao  più  pro- 
mellere  che  ci  riuscissc  di  mantenere  la  pace  :  al  che  innani- 
marlo  et  riscaldarlo,  ogniuno  è  buono,  dira  che  naluralraenle 
è  per  incliuarci. 

Ibidem,  p.  76. 


13. 

Annexe  a  la  lettre  de  Salviati  du  22  juillet   1572. 

Copie  de    la   lettre    du    maistre    des    postes   de   Cambray 
envoyées  a  monsieur  le  secrétaire  Aquillcn. 

Monseigneur  Aquillon,  je  nay  voulu  faillir  d'avertir  Mon- 
seigneur l'ambassadeup  des  bonnes  nouvelles.  Ce  jourdhuy,  les 
Huguenotz  de  France  ont  estes  tous  desfaictz  auprès  de  Sainct 
Vuillain,  et  sont  tous  njortz,  sinon  cent  chevaulz  qui  sont 
sauves  dedans  le  bois  de  Baidon.  Mais  l'on  poursuit  après. 
Nostre  cannp  est  remis  devant  nous.  Les  Huguenolz  sont  tous 
bien  mis  au  bois.  Autre  chose  monsieur,  (1)  moy  recomman- 
dant tousiours  a  vostre  bonne  grâce,  priant  que  Dieu  vous 
garde  de  mal. 

De  Cambray,  ce  18  de  juillet  1572. 

Ibidem^  p.  77. 


(1)  Il  y  a  une  omission  dans  le  volume,  probablement:  *  je  ne  voum 
escris  ».  Dans  la  Iraduclion  italienne  on  Ml,  en  effet  :  «  ^Itro  non 
vi  scrivo  ». 


(  460  ) 

f  A. 

Paris,   23  j  lillel    1572. 
Lettre  de  Salviati  au  caudinal  Buoncompagno. 

Illustrissimo  et  Revcrcndissimo  Monsignor 
Padron  mio  colcndissimo. 

Oltrc  a  qiiello  che  mi  trovo  baver  scritto  a  21  et  22,  le  diro 
quel  di  più  che  io  so,  havendo  visto  una  Jettera  del  signore 
Don  Federico,  figlio  del  duca  d'Alva,  di  20  del  présente,  quale 
avvisa  che  a  1 7  essendosi  appressalo  Gianlis  a  Monsa  per  dargli 
soccorso  con  sei  mila  fanti  et  500  cavalli,  risolse  di  combatterlo, 
con  tutto  che  si  avvicinasse  la  nolte,  dubitando  di  non  dover 
haver  più  commodità  d'impedirgli  l'entrarin  Monsa,  se  perdcva 
queir  occasione,  per  esserc  vicino  a  certi  boschi  che  l'havereb- 
bono  condulto  sicuramente  alla  città.  Nel  primo  incontro  mostra 
che  Gianlis  dovesse  con  i  suoi  combatlere  assai  valorosamenle, 
ma  duré  poco,  et  cssendo  rollo,  furono  quasi  tutti  i  suoi  tagliati 
a  pczzi  da  soldati  di  Don  Federico,  et  le  rcliquie  da  vilani.  Da 
Gianlis  et  alcuni  pochi  in  poi  che  rimasero  pregioni  et  de  capi 
morli  non  «omina  altro  che  Monsignor  Romanlin  et  il  fralello, 
gentilhnomini,  per  quanto  ho  inleso  se  bene  da  pcrsona  non 
mollo  informata,  Piccardi,  et  che  da  poco  in  qua  hanno 
corainciato  n  seguitarc  le  parti  degli  ugonotli. 

De  Spagnuoli  dice  Don  Federico  csscr  morti  solamcnle  tre, 
et  fcriti  circa  sette,  lodandosi  del  valorc  de  Vailoni,  e  in  tullo 
doveva  haverc  intorno  a  cinque  mila  fanti  et  1500  cavalli 
buoni.  Il  conte  Ludovico  s'intende  per  ancor  esser  in  Monsa 
et  non  potere  comraodamente  fuggire,quando  dubitando  délie 
forze  di  Don  Federico  si  risolvesse  di  uscirsene.  Del  signor 
Chiappino  Vitelli  non  si  dubita  che  vi  si  sia  Irovato  in  persona, 
non  ostante  Tarcbibugiala  ricevula  l'allro  giorno  nella  gamba, 
chegli  dovelte  più  toslo  far  un  fregio  che  fcrita. 


(  Ui  ) 

Credcrô  che  con  più  coinmodila  mandarà  il  duca  d*AIva  a 
dar  conte  al  re  di  (ulta  la  fallionne,  et  da  me  con  (aie  occn- 
sione  si  faianno  tutti  gii  ofïilii  dcbili  et  opportuni  Per  via  di 
un  corriero  del  duca  d'Alva  spedito  in  Spagna  s'è  inoltre 
intcso  che  sabato,  che  fu  a  li  19,  fuiono  impiccali  et  giusli- 
tiali  in  Bruscelles  circa  a  40  di  quegli  che  sono  slati  fadi 
prigioni  nella  rolta,  et  Gianlis  solo  è  slato  ritenuto  vivo,  il 
qnale  disperato  et  confuso  non  fa  che  pelarsi  la  barba;  che  il 
signer  Chiappino  non  solo  si  è  trovalo  in  persona,  ma  che  porlô 
la  nova  al  dclto  signor  duca  d'Alva;  et  (he  erano  arrivait  al 
campo  di  Don  Federico  solto  Monza  sci  milia  fanti  Alemanni. 
Et  se  ailro  mi  capilarà,  di  niano  in  mano  ne  darô  aviso  alla 
Signoria  Vostra  Illu>trissima  et  Reverendissima,  facendoglie 
huinilissimamente  riverenza. 

Di  Parigi,  li  xxiii  di  luglio  1572. 

Di  Vostra  Signoria  Illustrissima  et  Reverendissima 

AfFETTIONÂTISSIMO  et  UUMILiSSiMO  SEnVlTORE 

Il  Véscovo  Salviati. 

Au  dos  :  Air  Illuslrissinio  et  Rcvcrcndissimo  Monsignor 
Padron  mio  osservandissimo,  il  signor  Cardinale  Buoncora- 
pagno, 

Per  scrvitio  di  Noslro  Sigisorb, 
Roma. 
Ibidem,  p.  78.  —  Original. 

15. 

Addition  chiffrée  a  la  lettre  de  Salviati  do  23  juillet  1572 
au  cardinal  buoncompagno. 

Cifra  di  Monsignor  Salviati  23  julii  1572. 

Con  tutto  che  non  habbiamo  qui  il  re  né  mndania  rcgcnle, 
nondimeno  da  hierscra  in  qua  ci  è  stato  che  fare  assai,  cl  più 
per  me  che  per  altri.  Esscndo  traltalo  che  Sua  Maeslà  Chrislia- 


(  462  ) 

nissima  devesse  abbracciare  la  proteltione  de  Francesi  che 
sono  prigioni  nelle  mani  del  duca  di  Alva,  facendo  ogni  forza 
per  rihavergli,  nondimeno  si  è  fatto  tanto,  che  mi  pare  essore 
in  sicuro  et  certo  che  la  rotla  di  Giallis  il  re  dimoslrava  con 
parole  et  atti  estrinsechi  rallegrarse,  et  questi  seditiosi  conve- 
nirà  haver  palienza  et  ramaricarsi  tra  loro,  se  Dio  gli  castiga. 

Ibidem,  p.  80. 

te. 

Paris,  1"  août  1S72. 
Lettre  de  Salviati  au  cardinal  Buoncompagno. 

Illustrissimo  et  Reverendissimo  Monsignor  Padron  mio 
osservandissimo. 

Per  avisi  di  mercanti  di  Fiandra  havulisi  da  un  corricro 
che  a  î^5  passô  per  Spagna,  ci  fu  riimore  che  Gianlis,  essendo 
stato  interrogato  et  forse  tormcntato  da  minislri  del  duca  di 
Alva,  per  far  buona  la  causa  sua,  diceva  di  essere  andato  in 
Fiandra  corne  soldato  del  re  di  Francia,  per  guerreggiarc  a 
buona  guerra,  havendo  havuto  patenta  per  levar  de  genti,  et 
havendo  il  re  sborsalo  per  la  présente  impresa  da  Ire  mcsi  in 
qua  700  mila  ducati  :  il  che  so  certissimo  non  csser  vcro,  assi- 
curandomcnc  tanto, che,  quando gli  Spagnuoli  puntonedubilas- 
sero,  ardirei  di  essortar  Noslro  Signore  a  parlarne  si  libera- 
menle  corne  di  cosa  che,  quando  havessi  havuta  ad  essere, 
fusse  dovula  passare  par  le  sue  mani;  con  tutto  che, se  Monsa  si 
fusse  soccorsa  et  che  le  co^e  di  cosloro  fussero  passate  con 
qualche  prosperita  et  riuscita,  seconde  che  singcgnavano  di 
diraostrare  che  fusse  in  ogni  modo  per  seguire,  all'hora  forse 
gli  Spagnuoli  havcssino  havulo  qualche  più  giusta  causa  di 
sospellare. 

Al  duca  d'AIva  s'intende  che  per  più  bande  sopragiungevano 


(463) 

novi  soccorsi  di  gente,  et  anco  che  *1  principe  d'Oranges  si  era 
accostalo  assai  bene  con  buon  numéro  di  cavalli  et  fanli,  che 
sara  una  mala  cosa  per  la  Fiandra,  dovendo  nulrire  taiito 
numéro  di  soldati  forastieri. 

L'ordine  che  lo  Strozzi  con  l'armala  preparata  verso  fiurdeos 
dovesse  parlire  non  fu  esseguilo,  et  io  vengo  ad  haver  espe- 
dito  malamente  un  corriero  fondato  sopra  le  commessioni  del 
rc  cl  II  raggionamcnli  havuti  con  loro  Maesla  et  il  timoré  clic 
havevo  in  me  medesimo  clie  Nostro  Signore  non  havesse  date 
speranza  alli  Spagnuoli  che  l'armala  fusse  per  disfarsi  per 
quello  che  prima  n'  havevo  scritlo 

Mongoraeri,  che  giostrando  ammazzô  il  re  Henrico,  vogliano 
che  sia  andalo  in  Normandia  a  far  genlc  per  condurre  in 
Fiandra  a  favore  degl'  ugonotli,  che  saranno  cosc  lunghe  et 
di  poco  o  nessun  momento,  essendo  tanto  inanzi  con  la 
stagione,  quando  non  intervenissi  l'auttorità  del  re. 

Monsignor  di  Gajazzo  parti  a  25  et  se  ne  viene  comodamente 
a  giornatc. 

Seguita  la  rotta  di  Gianlis,  scrissi  una  leltera  al  duca  d'Alva, 
rallegrandomi  seco  dclla  viltoria,  ragguagliandolo  délie  com- 
messioni havute  da  Nostro  Signore  nel  particolar  délia  pace, 
et  délia  buona  dispositione  che  trovo  in  queste  Maestà.  El 
quando  sia  tempo  di  andar  in  pcrsona,  non  mi  lasciarô 
scappar  l'occasione  di  mano. 

Potrcbbe  esser  detto  alla  Signoria  Vostra  Illuslrissima  cl 
Revercndissima,  di  alcunc  novelluzze  che  son  corse  per  csserc 
stato  riferto  aU'ambasciatore  di  Spagna  chel'armiraglioparlava 
resentitamcnle  contra  tutla  la  nalione,  et  ciô  facendo,  pen- 
sando  di  recare  aiuto  a  suoi  fatli  prcgioni  in  Fiandra;  ma  alla 
fine  il  tulto  si  è  quasi  sopito  da  se  stesso,et  si  dovcrà  atleiulcr 
ad  allro. 

/6ideffi,  p.85.  — Orlgioal. 


(  464  ) 


17 

Addition  chiffrée  a  la  lettre  de  Salviati  du  4"  août  IST'â 
AU  cardinal  Buoncompagno. 

Cifra  di  Monsignor  Salviati,  prima  augusli  1572. 

Pensando  che  qnesla  debba  esser  portata  da  un  corriero  che 
spedisce  il  re,  metlorô  assai  cose  in  cifra,  assicurandomi 
poi  che  saro  da  loi  tenulo  scgrelo  secondo  che  ricerca  il 
doverc.  È  qui  arrivalo  lo  imbasciator  de  signori  Veneliani, 
Giovanni  iMichele,  et  dubito  assai  pcr  segni  molto  evidenti, 
ragionamcnli  et  modi  di  l'are  che  si  sono  visli,  che  lui  non 
vcnga  per  traltare  con  il  re  cose  appartenenti  alla  pacc  loro  con 
il  Turco,  et  consrguenlemcnle  non  procuri,  per  quanlo  polrà, 
rotlura  con  Spagna,  cosa  che  anderia,  secondo  me,  a  guslo  de 
principi  di  Francia.  La  rolla  de  Gianlis  nuoce  loro,  non  perche 
alla  fine  sia  cosa  di  rnomenlo,  considerale  le  forze  di  queslo 
regno,  la  pcrdila  di  quallro  milia  fanti  et  otto  cenlo  cavalli,  ma 
perché  le  cose  de  ugonolti,  che  in  ogni  modo  vorriano  indurre 
lire  alla  gucrra,  hanno  perso  assai  di  ripulalione,  et  li  loro  con- 
tradittori,  haveranno  preso  assai  anirao.  et  piii  elïicaccmente 
dimostreranno  le  difficultà  che  ci  sono,  a  chi  si  vorrà  impalro- 
nire  délia  Fiandra;  et  se  Gianis  non  cra  rotlo,  il  disegno  era, 
stando  queslo,  meltcre  il  re  a  cavallo  del  fosso,  che,  soccorso 
Monsa,  si  affrettasse  il  viaggio  del  principe  di  Orange,  che  è 
assai  vicino,  et  lo  Slrozzi  dali'  altra  parte  smonlasse  in  terra 
con  le  sue  genli,  havendo  armala  malissimo  in  ordine,  senza 
munitioni,  non  alla  a  fare  allro  che  a  Iragettare  gente,  quale 
adesso  non  s'intende  che  debba  più  partire.  Lo  ambasciator  del 
re  costi,  scrivendo  qua  mille  pazzie,  si  lamenta  del  cardinale  di 
Loreno,  ma  se  Dio  vorrà  che  io  possa  risconlrare  et  trovare 
cosloro  fuora  dclle  furie  per  conto  délia  dispensa,  non  dubilo 
di    non    havere   a  fare  revocare,  cssendomi   fino  alla    hora 


(  465  ) 

prcscnle  slalo  dimandato  se  Forcari  fusse  al  proposito,  liuomo 
cir  è  stalo  ambasciator  in  Spagna,  a  tutte  le  guerre  di  Sicna,  cl 
confidente  di  madama  la  regenle,  quale  si  Irallienc  fuori,  for- 
se  principalinente  moslrando  nel  segrelo  di  non  si  voler 
Irovare  dove  si  ragioni  più  di  guerra,  giudicandosi  da  lei  la 
ruina  del  re;  ma  è  stalo  chiamato  per  corricro  a  posta  cl 
verra,  et  subito  sarô  seco;  et  hoggi  ho  ragionato  lungamenie 
con  il  conte  di  Res,  che  in  ogni  modo  vuol  pace,  et  non  si  è 
durato  fatica  ad  accenderlo  d'avvanlaggio,  con  il  quale  vengono 
tutti  quelli  che  hanno  nella  guerra  civile,  conoscendosi  che, 
rompendo  adcsso  con  Spagoa,  non  sariano  tutti  loro  li  carichi, 
ciascuno  movcndosi  per  suo  intcrrcsse. 

Ibidem^  p.  91. 

Vil. 

Uome,  50  juillet   1578. 
Bulle  du  pape  Grécoiue  XIII  accordant  un  jubilé  pour 

OBTENIR    LA    FIN    DES    TROUBLES    EN    FlANDRE. 

Gregorius  cpiscopus  servus  servorum  Dci  universis  Chrisli- 
fidelibus  présentes  lilleras  inspecturis  salutcm  et  apostolicain 
bencdictionem. 

Pro  pastorali  munere  nobis  divinitus  iniuncto  animo  revol- 
ventes  quam  gravia  christiane  religioni  immineant  pericula 
(|uantoque  in  discrimine  inter  alias  chrisliani  orbis  parles 
coniitatus  Flaiidric  aliaque  ci  regioni  adiacentia  loca  charis- 
simo  in  Christo  (ilio  Pbilippo,  Ilispaniarum  régi  calholico, 
subiecta  versentur,  et  rebellium  hominum  et  nefarioruni 
hcieticorum  irapietalem,  qui  multos  ibi  annos  pcrniciosuiii 
bellum  aluerunt  et  continenter  gerunt,  ad  placandam  Dci  iram 
que  in  nos,  nostris  pcccatis  ita  cxigcntibus,  quotidic  magis 
excilatur,  ad  eum  imprimis  qui  patcr  est  miscricordiarum, 
tolain  menteni  noslram  convcrliinus  cadcmque  opéra  lidciciii 
Tome  ii%  S*""  série.  30 


(  466  ) 

populiim  celeslis  gralie  donis  invitamus  ut,  orationibus, ieiuniis 
et  eleemosinis  una  nobiscuni  incurabentcs,  Deum  ipsum  nohis 
propilium  reddamus,  cuius  misericordia  instantium  maloriim 
pericula  a  prediclis  reipublicechrisliane  que  vexantur  partibus 
averlaiilur. 

Quare  ex  parle  oinnipolentis  Dei  omnes  ulriusque  sexus 
Christifideles  tam  in  Aima  Urbe  nostra  quam  in  céleris  dicli 
chrisliani  orbis  partibus  quo  maiore  possunius  charitalis 
afTectu  requirimus,  ut  in  Urbe  videlicet,  prima  vel  secunda 
hebdomada  post  primam  dominicam  proximi  mensis  augusli, 
extra  Urbem  vero,  ea  bebdomada  que  posl  presentium  noti- 
tiam  prolinus  consequelur  vel  altéra  statim  subsequenti,  ad 
Dominum,qui,  cum  iratus  est,misericordiam  facitelin  tempore 
tribulalionis  peccata  dimiitit  invocanlibus  eum,  humili  et  con- 
trite cordo  sese  convenant,  et  in  utravis  predictarum  hebdo- 
madarum  confessori  idoneo,  ab  ordinario  approbato,  pecciita 
sua  confiteantur  ac  quarla  et  scxta  feriis  necnon  die  sabali 
ieiunent,  orationes  dévote  babeant  et  elecmosinas,  qui  illas  dare 
potuerint,  Chrisli  pauperibus  iuxla  uniuscuiusque  dcvolionem 
erogent,  démuni  proximo  die  dominico  vcrc  pénitentes  et 
eonfessi  sanclissimum  Eucharistie  Sacramentum  omni  reve- 
rentia  suscipiant  precesque  pro  lidei  calbolice  defensione 
illiusquc  propugnatorum  in  dicto  maxime  bello  prosperitaie, 
impiorum  atque  hereticorum  depressione,  principum  chris- 
tianorum  pace  et  populorum  Iranquillitale  fundant.  Et  ut 
populi  devotio  ad  bec  pia  opéra  amplius  incitetur,  in  dicla 
Urbe  publicas  supplicationes  dictis  duabus  feriis  et  sabato  ac 
modo  a  vicario  nostro  prescribcndo,  extra  Urbem  vero  duabus 
ilidcm  feriis  et  sabato  modo  ab  ordinariis  locorum  statuendo 
volumus  celebrari,  ad  quas  piis  orationibus  prosequendas 
fidèles  invitentur 

Ceterum  ut  fidèles  ipsi  ad  bec  omnia  peragenda  magis 
idonei  efficiantur,  de  tradila  nobis  a  Domino  potestalis  pleni- 
ludine  Ecclesie  thesauros,  quorum  divina  favenle  clementia 


(  467  ) 

dispensatores  effectif  sumus,  copiose  ac  bénigne  aperientcs 

omnibus  chrislifîdelibus  siipradiclis  ut  bac  vice  (anlum  con- 

fessores  idoneos   presbyteros,  secularcs  vel  cuiusvis  ordinis 

rcgulares,  ut  prefcrlur,  approbalos  eligere,  qui,  eoruin  confes- 

sionibus  diligenler  audilis,  eos  a  quibusvis  peccalis,  criroi- 

nibus,   excessibus    et    deiictis   quantumcunque    gravibus   et 

enormibus  et  in  casibus  sedi  apostolice  reservalis  ac  in  litleris 

die  Cène   Domini  quotannis   Icgi    solitis   conlenlis,  in   foro 

conscientie  dunlaxat  ac  etiam  a  sentenliis,  censuris  et  pénis 

ccclesiasticis  per  eos  quomodolibet  incursis,  iniuncla  inde  cis 

pro  culpe  modo  penilentia  salutari,  absolvere  ac  quecunque 

per  eos  emissa  vota,  prelerquam  castilatis  et  reb'gionis,  in  alia 

pictatis  opéra  coramutare  valeant,  per  présentes  concedimus. 

Nos  enim  omnibus  qui   premissa   dévote  adimpleveriut,  de 

cinsdem  omnipotenlis  Dei  misericordia  ac  bealorum  Pétri  et 

Pauli  apostolorum  eius  aulorilale  confisi,  plenissimam  omnium 

pcccatorum  remissionem  ac  eandem  que  Chrislifidclibus  anno 

Jubilei  huius  Aime  Urbis  ecclesias  et  extra   eam  depulalas 

statulis  diebus  dévote  visitantibus  concessa  est  miscricorditer 

in  Domino  clargimur.  Eos  quoque  qui  morbo  velahquo  impe- 

dimento  dctenti  premissa  adimplere  nequiverint,  si  alia  pia 

opéra  fecerint  in  que  arbilrio  suorum  confessorum,  quibus 

super  boc  facultatem  impartimur,  commutata  fuerint,  ac  eliam 

illos  qui  in  iiincre  fuerint,  si,  cum  primum  iler  perfecerint, 

premissa  exequi  sluduerint,   ipsius   indulgenlie   et   doni   ne 

aiiorum  prcdiclorum  participes  fieri   volumus;  Prccipicntcs 

universis  et  singulis  patriarchis,  archicpiscopis,  episcopis  et 

quibusvis  aliis  ecclesiarum  prelatis  et  locorum  ordinariis,  ut 

statim  cum  présentes  lilteras  seu  carum  transumplum  aulen- 

licum  et  impressum  ad  eos  deferri  conligerit,  solemnes  procès- 

siones  tribus  diebus,  scilicet  quarla  et  sexia  feriis  «c  sabalo 

prcdictis,  iuxta  locorum  oportunilatem,  ad  effeclum  preniis- 

sorum  indicant  et  célèbrent  ac  easdem  présentes  scu  carum 

transumptum  per  suas  quisque  provincias,  civilalcs  cl  diocèses 


I 


(  468  ) 

sine  ulla  fraude  aul  liicro  publiccnl  et  pcr  ecclesiamm  rcc- 
tores  publicari  facianl;  non  obslantibus  conslilutionibus  et 
ordinationibus  aposlolicis  celerisque  conlrariis  quibuscunque. 

Sacra  vcro  docente  scriptura  admonili  quantum  apud  Deum 
valcat  assiduitas  orationis,  volumus  ut  in  omnibus  palriarcba- 
libiis,  metropoh'tanis,  cathedralibus  et  collegiatis  secularibus  et 
rcgularibus  ae  rlauslralibus  ecclesiis,  donec  aliter  per  nos 
fuerit  ordinatum,  singulis  diebus,  ad  altare  maius,  ante  vel  post 
missarum  soleninia,  litanie  cum  iilis  adiunctis  seu  aliis  precibus 
iuxta  formam  a  nobis  prcscriptam  ab  earundem  ecclesiarura 
personis  dévote  decanlentur;  diebus  vero  dominieis  vel  aliis 
de  precepto  ecclesie  feriatis,  ultra  ipsarum  litaniarum  deean- 
talionem  et  processiones  circa  easdem  ecclesias  vel  earum 
ambilum  et  elaustra  fieri  omnino  debeant;  Quodque  singulc 
alic  persone  ecclesiasticc  tam  seculares  quam  regulares  in  suas, 
si  quas  habent  et  in  eis  résident  ecclesiis,  vel  si  nullas  habcnl 
aul  in  eis  quas  babent  non  résident,  in  aliis  ecclesiis  vel  in  suis 
domibus  ipsas  litanias  et  preces  recitent,  ut  Deus  populo  suo 
omni  qua  fieri  potest  ratione  placalus  et  propilius  reddatur. 

Quia  vero  présentes  ad  omnia  loca  quibus  illis  opus  csset 
perferri  nequeunt,  decernimus  ut  illarum  transumptis,  etiam 
impressis,  manu  notarii  publici  subscriptis  et  sigillo  alicuius 
persone  in  dignitate  ecclesiastica  constitute  munitis,  eadem 
prorsus  fides  adhibeatur  que  eisdem  originalibus  litteris 
adbiberelur,  si  forent  exbibite  vel  ostcnse.  Dale  Rome  apud 
Sanctum  Petrum,  anno  Incarnationis  dominice  niillesimo 
quingentcsimo  septuagesimo  octavo,  tercio  kalendas  augusli, 
pontificalus  nostri  anno  seplimo. 

Visa,  Caesar  Glorierius. 
M.  Datarius. 

archives  vaticanes,  arm.  VIll,  caps.  V,  n"  11. 
—  Original  sur  parchemin  avec  sceau  en 
plomb. 


[  469  ) 

VIII. 

Juin-août  1381 . 

Lettre  nu  seigneur  de  Longueval  coNCERNAiM  le  projet 
d'intervention  du  duc  d'Anjou  en  Flandre. 

Monsignore. 

Ho  riccviito  la  voslra  lettera  delli  4  di  giugnio.  Dio  vogli  rhc 
queslo  ultimo  viaggio  délia  rcgina  aprcsso  il  dura  d'AJensoiie 
hahbia  il  frutto  ch'ella  dcsidera  et  mérita  per  essergli  cosi  bona 
et  affeltionalissima  iiiadre  !  Mi  pare  ch'cgii  non  potcva  hnvnc 
venlo  più  prospcro  nel  marc  di  qiiello  chc  ce  lo  rinicnô,  non 
csscndo  alcuno  più  felice  et  sicuro  poilo  per  lui  ch'  el  rcgno 
di  Francia.  Saria  bcn  slalo  contra  la  dignità  et  grandczza  del 
rc  et  la  sua  che  fusse  arrivato  a  questo  modo  in  Inghillcrra. 
Egli  vcde  che  sin  alli  démenti  più  barbari  lo  vogliono  consi- 
gliare.  lo  so  cb'egli  ha  il  oorc  pieno  di  lanlo  valore,  che  ncsstina 
cosa  gli  pare  impossibilo,  ma  bisogna  misuraisi.  Ilavele  bcn 
raggione  di  dire  che  lo  dobbiamo  conservare,  poichè  non  sono 
più  che  duo  di  qucsla  casa,  et  doppo  il  re  non  è  cosa  chc 
dol)biano  tencrc  più  cara.  Dio  lo  conservi  sano  in  ogni  modo! 
Cerlissimo  è  che  la  bona  intelligentia  di  qneslo  principe  co'l 
re  polrebbe  adesso  rimeiler  in  queslo  rcgno  la  religione  cl 
obcdienlia  più  cbe  mai,  el  accrcscere  lo  slalo  cl  la  riputalionc 
nosira.  Piaei  a  Dio  che  non  perda  questa  occasione  délia  quale 
poi  si  potesse  pcntire! 

Due  cose  habbiamo  da  combalter  in  Francia  :  i  rihelli  del  re 
el  i  vilii  o  mali  coslumi,  el  quando  non  vi  fusscro  se  non 
qucsti  ullimi,  è  necessaria  la  pace,  poichè  con  la  gucrra  unda- 
raiino  scmpre  crescendo.  Pero  saria  più  bisogno  d'un  Calone 
per  la  censura  de  catlivi  coslumi  del  rcgno  chc  d'un  Scipionc 
per  lare  nuovo  acquisito  de  provinlie,  et  n  mio  giudicio  la 


(470) 

virlù  et  prudentia  di  Monsignore  si  mostrarebbe  maggiore  nel 
diferider  l'acquistato,  il  quai  è  sicuro,  clie  Ira  lanta  corrottione, 
che  si  vedc  ncl  regno,  voler  acquistare  di  nuovo. 

\o  vorrei  che  sapcsse  quelio  che  mosse  il  re  Francesco  a  non 
accettare  Gand  ne  molli  allri  luoghi  di  quel  paese,  benchè  di 
quel  tempo  non  vi  fiissero  le  duc  parti  délie  forlezze  che  poi 
sono  State  faite  là  et  nella  frontiera.  lo  so  qiiesto  dal  già  signore 
amiraglio  d'Annebau  et  dal  signore  de  Longavallc,  mio  zio,  i 
quali  s'intendevano  molto  délie  cose  di  Fiandra,  si  come  ancora 
dal  secretario  Bayart,  personnaggio  molto  pratlico;  et  benchè 
tutti  tre  non  seguitassero  il  partito  del  signore  conestabile,  gli 
ho  nondimeno  sentili  confessare  ch'el  re  Francesco  era  stato 
molto  bcn  consigliato  a  non  riccver  i  Gantcsi  et  allri  quali 
sotto  mano  mostravano  volere  far  il  mcdesimo.  Kt  ciô,  Ira  l'altre 
raggioni,  perche  questo  vcniva  délia  ribellione  de  suddiii,  il  che 
é  di  mala  consequentia  per  li  re  et  monarchi,  et  ha  questo  ordi- 
nariamentc  un  catlivo  successo.  Voi  sapele  quante  fusse  allhora 
l'obedientia  nel  regno  et  al  contrario  la  licentia  che  vi  è 
hoggi,  et  quelio  che  ne  potria  seguire.  Non  l'isogna  rimetler 
in  duhio  le  co?e  certe  et  sicure.  Et  si  vcde  quanio  sia  hoggi 
fuor  di  propo«ilo  intrar  in  una  guerra  fuorastiera,  et  cou  si 
potenle  vieino. 

Lasciamo  da  banda  la  giustitia  délia  causa,  che  pur  si  deve 
ben  pesare  et  considerare  che  Dio  si  chiama  Dio  délie  bataglie  : 
si  vedc  per  il  Iratlalo  falto  col  signore  duca,  se  pur  è  quelio 
che  qui  si  vcde  nelle  mani  d'ogniuno,  che,  quando  quelli  che 
con  lui  hanno  contrattato,  potessino  eseguire  la  lor  promessa, 
egli  non  solo  restarebbe  lor  compagno,  ma  servitor  et  solfo- 
posto  alla  discrétion  d'un  popolo  pieno  di  rivolte.  È  gran 
tempo  ch'io  li  conosco,  et  l'hisloria  di  Francia  ne  parla  assai. 

Noi  sapiamo  l'un  et  l'altro  quanto  importi  la  spesa  délia 
guerra  et  ch'ella  non  si  puô  fare  senza  gran  numéro  de  fuo- 
rastieri.  Si  sa  poi  che  vuol  dir  un  grand  escrcilo  mal  pagato,  et 
l'insolentie  che  si  commeltono,  s'egli  c  viitorioso.  Quanio  al 


(  471  ) 

fidarsi  de!  aiiilo  de  vicini,  in  malcria  di  slalo  ogniuno  vuole  per 
se,  ne  si  Iruova  aiuto  se  non  con  pegno,  essendo  hoggi  la 
maggior  parle  del  moiido  più  fondalainapparcntia  chc  in  falti. 
È  anchor  iina  nuova  maledillione  clie  siamo  sforzali  a  servirci 
de  reistri  a  quali  il  popolo  c  abandonalo  :  et  in  effelto  hoggi, 
coine  maneggiamo  la  giierra,  si  fa  più  spesa  in  tralencre  sola- 
mente  i  rcislri  et  l'artiglicra  che  del  passalo  in  pagare  luUo 
l'ordinarioet  slraordinario  d'una  guerra;  et  mi  parc  un  mirn- 
colo  che  habbiamo  potulo  sopporlare  la  spesa  chc  s'  è  falla 
da  XXV  anni.  Voi  sapelc  a  che  termine  ne  siamo  ridulti. 

lo  non  vcggo  che  costoro  presenlino  a  Monsignor  il  duca  un 
luogo  solo  dove  egli  possa  liberamenle  commandarc.  Et  quanto 
a  Cambray,  voi  sapete  ch'  è  terra  d'un  principe  ecclesiaslico 
deir  linperio,  benchè  la  citadclla  fu  infcudala  del  tempo  dcll' 
inipcralore  Carlo  qninlo  alla  casa  sua,  et  il  vescovo  ha  scmpre 
liberamenle  goduto  la  cita  et  le  sue  regaglie,  di  maniera  chc 
saria  di  nuovo  eccitare  la  Germania,  al  meno  argomento 
basiante  a  chi  già  ci  porta  poca  affctlione. 

Di  più  vi  è  grand  apparcnlia  che  non  si  possa  aviltagliare 
scnza  una  bataglia.  Ma  presupponghiamo  che  Monsignorc 
liabbia  uguali  o  maggiori  forzc,  et  voi  sapete  s'egli  è  cosa  chc 
si  (lebbia  spcrare,  havendo  essi  gli  fuoraslieri  corne  aile  lor 
porte,  et  chi  ha  dinari  puô  baver  de  reistri  et  lanscheiiedi 
quanto  ne  vnole:  et  è  anchora  pericolo,  se  non  provediamo 
a  nostri  Svizzeri,  che  non  piglino  altro  parlilo  et  chc  li  scudi 
pistoleli  li  facino  caminarc.  Voi  sapete  quantc  voltc  ho  scrillo 
(jueslo  massime  alla  bona  mcnioria  di  iMonsignor  de  Morvillcr, 
il  (|uale  rispose  ch'era  vero  et  era  necessarin  cosa  da  provc- 
(lerc. 

Et  quando  vinccssimo  la  bataglia,  il  che  è  lutte  il  mcgiio  che 
si  pu6  sperare,  vi  si  mette  Monsignorc  a  pericolo,  oltrn  che 
vi  polressimo  pcrdcr  molla  nobiltà  la  cui  pcrdila  sciitire^siuio 
gran  tempo,  et  se  qualche  disgralia  venisse  a  Monsignorc,  $i 
polrebbe   dir   il    proverbio  :    Vichis  fiet  et  viclor   iHleriiL 


(  472  ) 

Parrcbbc  anchor  a  quelli  clie  non  conoscono  la  bon  là  et  genc- 
rosità  del  rc,  che  Sua  Maestà  havesse  consenlilo  alla  pcrdita  di 
suo  fratello  et  havesse  presso  di  se  un  cattivo  consiglio. 

Che  s'el  rc  di  Spagna  perdcsse  qucsta  bataglia,  la  polrebbe 
pin  faeilmenle  ridrizzarc  per  marc  et  per  terra,  dove  se  noi  la 
perdessimo,  voi  vedete  a  quai  risico  ci  melliamo.  Mi  ricordo 
di  quello  che  ho  visto  délia  bataglia  di  San  Quintino,  la  cui 
memoria  è  anchora  récente,  et  pure  non  vi  efa  ancor  maie  in 
alcuna  parte  del  regno.  lo  vi  dirô  liberamcnte  ch'  el  re  è  nioito 
lodato  deir  opposilione  che  ha  fatia  al  fratello,  non  volendo 
romper  la  quiele  délia  clirislianilà.  È  da  considerare  clie 
siamo  nelle  guerre  civili,  et  che  tal  hoggi  non  fa  dimoslra- 
tione  di  cosa  nessima  che  dichiarandosi  poi  impedirebbe  il 
rcdidare  la  leggea  i  sudditi  suoi  a  modo  suo,  ne  mi  pare  sicuro 
di  venir  in  questi  lermini.  Uno  delli  argomenti  che  indusscro 
il  rc  Henrico  a  farc  la  pace,  fu  che  vedeva  che'l  regno  com- 
minciava  ad  alterarsi  per  la  religione  et  altre  simullà.  Et  horo 
voi  vedete  in  quai  punto  ce  ne  rilruoviamo. 

Quanto  alla  promcssa  che  Monsignore  ha  fatta,  benchè  non 
si  dica  espressamenle,  pur  c  conditionata  di  quello  che  si  puo. 
Hora  l'obi igatione  sua  non  ha  forza  senza  Taulorità  del  re,  cl 
gli  deve  csscr  scusa  baslantc  appresso  a  Dio  et  gli  huomiui, 
oltra  che  ogniuno  vede  che  da  parte  sua  egli  ha  falto  il  suo 
sforzo,  ne  puô  esser  accusato  in  luogodcl  mondo  di  pocaggine, 
ne  che  habbia  mancato  di  fede,  con  cio  sia  che  costoro  non  si 
sono  ridutli  a  questa  nécessita  per  patto  o  conventione  che 
habbia  fatto  con  loro,  ma  ritruovandosi  essi  ail'  estrcmità 
sono  ricorsi  a  lui,  et  egli  gli  ha  promcsso  quanto  in  se  fusse. 
A  parlare  secondo  il  mondo,  questa  imj)resa  haveva  ben  più 
apparenlia  di  potersi  condur  a  fine  sono  alcuni  mesi  passaii, 
che  non  havevano  tauli  dinari  ne  lanti  huomini  quanti  adcsso. 
Questa  guerra  è  publicata  da  tanto  tempo,  che  hanno  poiuto 
fare  tutte  le  provision!  nccessarie.  Et  quanto  alli  negolii  di 
Spagna  sono  al  coimo  délia  lor  félicita,  et  voi  sapetc  ch'eJ 


(  475  ) 

mondo  ha  le  suc  mulalioiii  et  vicissiludini,  et  non  biso^na 
affiTlarsi  ne  prccipilar  inanzi  il  tempo.  Voi  siatc  al  tlicniro 
per  conoscer  ogni  cosa  meglio  di  ncssuno. 

lo  so  elle  si  puô  dire  clie  dipoi  la  morte  di  Kcniico  si  &ono 
date  moite  balaglie,  délie  qiiali  il  re  ha  otteniilo  la  vitlorin. 
3Ia  vi  c  gran  difl'erenlia  Ira  una  difesa  ncccsaria  perla  rcli- 
gione,  ordinala  da  Dio,  giurata  dal  rc  al  suo  sacro  et  aiutaln 
dalle  preghiere  della  Chiesa  iii)ivcr?ale,  et  Ira  la  guerra  délia 
qiialc  hoggi  si  Iraita  per  protellione  di  ribelli  cl  hcrclici.  lo 
scrivo  queslo  Ira  voi  et  me,  ne  me  fidcrci  dirlo  ad  allro;  nu 
per  la  confidenlia  che  ho  in  voi,  vedendo  cosa  chc  parllicnglii 
a  serviiio  del  rc  et  bene  di  Monsignore,  non  posso  fare  di 
manco  ch'io  non  ve  ne  scriva  alla  libéra.  Dio  sa  s'io  desiderci 
la  restitulione  de  tulli  li  rcgni  et  provincie  clic  liavcmo  alire 
voile  posseduti. 

lo  vi  ridurio  anchor  a  memoria  due  cosc  le  quali  lie  visle. 
Il  l'c  Francesco  non  vuolse  mai  dare  la  bataglia  ncl  campe  di 
dallons,  quando  Timperatore  passo  in  Francia,  bencliè  fusse 
il  pareie  de  motti  gran  capilani  et  che  rimperalore  fusse 
a  grand  estremilà  de  villuaglie;  anzi  rispose  il  re  che,  se  heu 
vincesse  la  balaglia,  non  poleva  esser  senza  indebolirsi  di  lai 
modo  chc  sarebbc  poi  costretto  a  fare  bon  mcrcalo  di  se  a 
gl'Inglesi,  quali  erano  suoi  nemici,  et  queslo  non  volcva  fare. 
Mi  ricordo  anchora  dciravittuagliarc  Landresy  dove,*pcr  dire 
vero,  si  mosse  poca  roba  deniro,  cl  si  rilirô  il  rc  giudicando 
di  polerlo  fare  honestamenle  senza  aspettare  roccasionc  della 
balaglia.  Sono  infinili  essenij)i  di  queslo;  ma  non  v'ho  voluio 
parlare  se  non  di  quello  che  ho  vislo,  corne  dcU'avilluagliarc 
Theroana  :  quanto  iravaglio  diede  queslo  al  re  cliam  in  Icnipo 
di  pacc  !  Et  quello  che  si  feec  per  Maricmbourg  !  liera  la 
guerra  si  fa  di  lai  maniera,  ch'cl  più  forte  in  campagna  in 
tre  mcsi  puo  pianlar  una  terra  dove  gli  piacc,  si  corne  Fliab- 
biamo  vislo  per  San  Disiero  et  Landresy. 

lo  so  chc  Cauibray  non  si  puô  sforzare,  ne  la  eilà  ne  la  ciln- 


(  474  ) 

délia;  nondimeno  sono  ridutti  alla  famc  el,  comc  si  dice>  non 
possono  più  resistcre  due  o  trc  mesi.  Voi  sapcle  se  in  quel 
tempo  potressimo  esser  in  ordine,  et  quai  staggiorie  seguita, 
poi  che  vienne  il  seltembrc  con  le  pioggie  et  nolte  fredde, 
dove  si  conosce  che  li  soldali  vohintarii  desiderano  ritornar  a 
casa  loro,  massime  i  nostri  essendo  tanto  vicini.  Et  si  vedc, 
quando  gli  esserciti  nostri  vanno  lemporeggiando,  quanto 
niancano  del  primo  vigore.  Di  più  se  gli  aversarii  conosceranno 
che  vogliamo  dare  la  bataglia,  corne  la  lor  intention  è  d'impe- 
dirci  d'avittuagliare  Cambray,  tireranno  le  cose  alla  lunga  et 
faranno  quello  che  gli  parrà  più  a  proposilo.  Haverei  ben  più 
caro  che  Monsignore  se  n'impaciasse  solamente  corne  arbitro, 
lasciando  Cambray  nella  sua  liberlà,  corne  cita  impériale,  al  suo 
vescovo.  Sono  moite  altre  belle  et  sicure  occasioni  nella  chris- 
tianilà  per  la  grandezza  di  Monsignore,  che  gli  reiccarebbono 
gloria  aprcsso  Iddio  el  gli  huomini  et  nclle  quali  verrcbbe 
esser  aiulalo  da  lulti  senza  mellersi  a  risico  di  qucsta  tanto 
pericolosa.  Colui  che  gindica  con  la  vera  raggione  ha  sempre 
l'cffetto  délia  gucrra.  Et  è  necessario  considerare  che  li  vicini 
vcdendo  arrivare  qualchc  disgratia,  si  rilirano  et  comminciano 
a  scugirc  l'amicitia,  se  pur  non  la  rompeno;  di  modo  che 
dentro  el  di  fuori  sono  molli  pcricoli.  L'ambitione  con  l'occa- 
sione  ha  gran  forza  ne  cuori  degl'  huomini. 

Adurrô\i  un  altra  raggione  :  che  non  bisôgna  tenlare  Dio. 
Non  parlo  per  i  nostri  catholici,  i  quali  mi  prometto  che  rendc- 
ranno  sempre  mai  fedel  servilio  al  re;  ma  melliamo  che  li 
callivi  fussero  sotto  mano  fomentati  de  quatro  o  cinque  cento 
milla  scudi  :  qucsto  saria  una  diversione  molfo  faslidiosa  et  per 
métier  il  regno  in  grandissimi  Iravagli,  con  ciô  sia  che  di  tulle 
le  provincie  non  si  polrebbe  cavare  un  scudo  solo  per  gucrreg- 
giare  con  i  fuoraslieri.  Et  quanti  mali  et  inconvenienli  che  ne 
possono  arrivare,  da  i  savii  debbono  esser  anliveduti  :  che  per 
una  sola  commodità  vi  sono  infinili  pcricoli. 


(  ^^75  ) 

Hor,  Monsignopc,  questo  raggionanicnlo  è  troppo  lungo, 
massime  che  vi  polrebbe  esser  cosa  ch'io  non  inlendo  Ma 
parlando  in  générale  qiiesta  giierra  mi  da  paiira,  et  desidererei 
la  contentezza  del  re  et  la  conservalione  di  Monsignorc,  con 
ciô  che  potessimo  vcdere  Sua  Maeslà  obedita  pcp  lullo  il  siio 
regno  corne  si  soleva. 

Archives  valicanes,  arin.  XIV, 
caps.  1,  n«  53.  —  Tradiiclion 
du  XVIe  siècle. 


IX. 

Liège,  !«'  mai  1582. 
Profession  de  foi  d'Ernest  de  Bavière,  évéque  de  Liège. 

In  nomine  Dominiamen.  Per  hoc  prcscns  publicum  instni- 
mcntuni  cunclis  pateat  evidenter  et  sit  nolmn,  (piod  anno 
a  Nativitate  Domini  inillesimo  quingenlesimo  ocluagesimo 
secundo,  indictione  décima,  incnsis  vero  maii  die  prima,  sub 
horani  decimain  anle  meridiem,  pontilicalus  sanclissimi  in 
Christo  palris  et  domini  noslri  domini  Grrgorii,  diviiin  provi- 
dcnlia  pape  eius  nominis  decimi  terlii  anno  dccimo,  in  mea 
notarii  publici  ac  feslium  infrascriplorum,  prescnlia  pcrsona- 
liter  conslifulus  serenissimus  princcps  et  rcvercndissimus 
dominus  dominus  Ernestus,  Dei  et  Aposlolice  Scdis  graliti  elcc- 
lus  et  confirmatus  Leodiensis,  adminislrator  Ilcldislicmrnsi», 
Frosingensis  et  Slabniensis,  cornes  palatinus  Rlieni,  dux 
ulriusque  Bavarie  et  Bullonensis,  marcbio  Francimonlnniis  cl 
cornes  Losscnsis,  Tongrensis,  Iloinensis,  etc.,  rcvercndo  cl 
gencroso  domino  domino  Winando  Vanden  Wyngaerdc,  insi- 
gnis  ecclesie  catiiedralis  Leodiensis  preposito,  in  eadom  prcscn- 
tia  personaliler  item  consljlulo,  porrexit  cl  e.xhibuil  lilleras 
patentes   originales  dicti  sanclissimi  «lomini  noslri  pope  in 


V  470  ; 

mcmbrana  descriptas  confirmalionis  posliilationis  ad  cpisco- 
patuin  Leodiensem  de  persona  dicli  serenissimi  principis  el 
reverendissimi  domini  facte,  bulla  Sanctitatis  Sue  plumbea 
a  cordulis  canabeis  more  Romane  curie  dependente  munitas, 
necnon  et  altéras  litteras  clausas  membraneas  simili  Sancti- 
tatis Sue  bulla  plumbea  a  cordulis  canabeis  item  dependente 
munitas,  quibus  litteris  superscriptum  erat  sic  :  forma pro /'es- 
sionis  fidei,  quarum  quidem  binarum  litterarum  copie  auclen- 
tice  una  cum  clausis  ipsius  serenissimi  principis  et  reveren- 
dissimi domini  ad  Sanclitatem  Suam  litteris  ac  présente  publico 
instrumento  Sanctitati  Suc  transmiltuntur,  ab  eodemque 
domino  preposito  instanter  peiiit,  ut  quoniam  reverendus  et 
gencrosus  dominus  Arnoldus  Hoen  ab  Honlsbroeck,  dicte 
ecclesie  cathedralis  decanus,  cui  una  cum  eodem  domino  pre- 
posito vcl  sine  eo  (receptio)  professionis  fidei  in  dictis  litteris 
patentibus  memorate  queque  in  dictis  litteris  membranaccis 
clausis  conlineri  crederetur,  ab  ipso  serenissimo  principe  cl 
rcvercndissimo  domino,  reccptis  dictis  litteris  patentibus, 
eommissa  erat,  excusando  se  dcclaraverat  se  ad  eidem  profes- 
sionis fidei  rcceptioni  intendendum  propter  misse  maioris 
celebrationem,  per  ipsum  dominum  decanum  tune  temporis 
faciendam,  persoualitcr  comparere  non  [)osse,  ipse  dominus 
prepositus,  iuxla  commissionem  desuper  dictis  litteris  paten- 
tibus sibi  datam,  candem  fidei  professionem  ab  ipso  serciiis- 
simo  principe  et  rcvercndissimo  domino  recipere  vellei.  Ad 
quod  quidem  faeicndum  nbi  dictus  dominus  prepositus  se 
paratum  ac  promtum  esse  declarasset,  idem  serenissimus  et 
reverendissimus  dominus,  apcrtis  sua  manu  dictis  litteris 
clausis,  ex  iisdem  dictam  fidei  professionem  fecit,  et  ad  sancta 
Dei  evangelia  corporaliter  inibi  a  se  tacta  et  osculata  spopon- 
dit,  vovit  ac  iuravitsul  hac  verborum  forma  : 

«  Ego  Ernestus,   Dei  et  Apostolice  Scdis  gralia  eleetus  et 
confirmatusLeodiensis,administrator  Heldishemcnsis,  Frcisiri- 


(  'i??  ) 

gensis,    Stabiilensis,  cornes  palalinus   Rheiii,  dux  utriusqiii» 
Bavarie    et    Bnllonensis,    marchio    Francimonlanus,   coines 
Lossensis,  ïongrcnsis,  Hoinensis,  elc.,   firma   fide  credo  cl 
profileor  omnia  et  singula  que  conlincnlur  in  Symbolo  fidci 
qiio   sancla    romana    Ecclesia    utilur,    videlicct   :    Credo   in 
unum    dominura    Deum    Patrcm    omnipotenlem   etc.   ut   in 
symbolo   missœ   usque   vitam   venturi  seculi.  Amen.   Apos- 
tolicas    et    ecclcsiaslicas    tradiliones,    reliquasquc    eiusdeni 
ecclesie  observationes   et   eonslituliones   firmissime  admilto 
et  complcctor.   Item  sacram  scripluram  iuxla   eum  sensiim 
qiicm  teniiit  et  lenet  sancta  maler  Ecclesia,  cuius  csl  iudi- 
care  de  vero  sensu  et  interpretalione  sacrarura  seriptura- 
rum,-  admitto,  nec  eam  unquam  nisi  iuxla  hunanimem  con- 
scr»sum  patiura  accipiam  et  inlerpretabor.  Profileor  quoque 
scplem  esse  vere  et  proprie  Sacramenla  nove  Icgis   a  Jesu 
Chiisto  Domino  Nostro  inslituta,  atque  ad  sululera  humani 
generis,  licet  non  omnia  singulis,  nccessaria,  scilicel  baplis- 
mum,   confirmalionem,    eucharistiam,   poenilcnliam,   exlre- 
mam  unctionem,  ordinem  et  malrimonium,  illaque  grutiam 
confcrre,  et  ex  bis  baplismum,  confirmalionem  et   ordinem 
sine  sacrilegio  refardari  non  posse.  Receptos  quoque  cl  appnv 
balos  Ecclesie  calholice  ritus  in  supradiclorum  omnium  siicra- 
nientorum  solemni  adminislrationc  recipio  et  admitlo.  Omnia 
et  singula  que  de  peccato  originali  et  de  iuslificalionc  in  sacro- 
sanctaTridentina  synodo  definila  et  declarala  fuerunl,  amplec- 
tor  et  recipio.  Profileor  pariler  in  missa  olîerri  Deo  verum, 
proprium  et  propiliatorium  sacrificium  pro  vivisel  defunclis, 
atque  in   sanclissimo  Eucbnrislie  sacramcnlo  esse  \ere  rca- 
liter  et  substanlialiter  corpus  cl  sanguincm  una  cum  anim;i  cl 
divinitate  Domini  Nostri  Jesu  Cbristi,  fierique  conversionrm 
lolius  substanlie  panis  in  corpus  et  lolius  subslanlie  vini  in 
sanguincm,  quam  conversionem  calbolica  ecclesia   lrnns!»nl>- 
stnntiationem  appellat;  faleor  eliam  sub  altéra  lantum  sprrir 


I 


(  478  ) 

totum  atque  inlcgrum  Chrislum  verumque  sacramentum  suiFi^ 
constanlcr  teneo.  Purgalorium  esse  animasquc  ibi  detenias 
fidelium  suffragiis  iuvari,  similiter  sanctos  una  cum  Chrislo' 
régnantes,  vcnerandos  alque  invocandos  esse,  eosqiie  oralioncs 
Deo  pro  nobis  offerre,  atque  eoruni  reliquias  esse  venerandas 
firmissime  assero.  Imagines  Christi  ac  Dcipare  scmper  Virgi- 
nis,  necnon  ab'orum  sancloruni  habendas  et  retinendas  esse, 
atque  eis  debitum  honorera  ac  venerationem  imperliendam, 
indulgenliarum  etiam  potestalem  a  Christo  in  ecclesia  relic- 
tam  fuisse,  illarunKjue  usum  ehristiano  populo  maxime 
salutarem  esse  afïirmo.  Sanctam,  calholicam  et  aposlolicam 
Romanam  Ecclesiam  omnium  ecelesiarum  nialrem  et  magis- 
tram  agnosco  Romanoquc  Ponlifici,  beati  Pétri  aposlolorum 
principis  successori  ac  Jesu  Christi  vicario,  veram  obedientiam 
spondeo  ac  iuro.  Cetera  item  omnia  a  sacris  canonibus  et 
oecumenicis  eonciliis  ac  precipue  a  sacra  Tridenlina  synodo 
tradita,  delînita  et  declarala  indubitanter  recipio  atque  profi- 
teor,  simulque  contraria  omnia  atque  hereses  quascunque  ah 
Ecclesia  damnatas,  reiectas  et  analhemalizalas  ego  pariter 
damno,  reiicio  et  anathemizo.  Hanc  veram  calholicam  fidem 
extra  quam  nemo  salvus  esse  potest,  quam  in  presenti  sponle 
profileor  et  veracilcr  tenco,  eandem  integram  et  inviolalam 
usque  ad  exlremum  vite  spiritum  conslantissime,  Deo  adju- 
vante, retinebo  et  confitebor,  atque  a  meis  subdilis  vel  illis  quo- 
rtim  cura  ad  me  in  raunerc  meo  spectabit,  teneri,  doceri  et 
predicari,  quantum  in  me  erit,  curaturum  ego  idem  Ernestus 
spondeo  voveo  ac  iuro.  Sic  me  Dcus  adiuvet  et  hec  Sancla  Dci 
Evangclia.  » 

Porro  iisdem  htleris  sic  erat  subscriptus  A.  de  Alcxiis. 

Super  quibus  omnibus  et  singulis  premissis  dictus  serenissi- 
mus  princeps  et  reverendissimus  dominus  a  me  nolario  infras- 
cripto  unum  vel  phira  publicum  seu  publica  ficri  sihi  peliit 
atque  confici  instrumentum  et  instrumenta.  Acta  fuerunt  hec 
in    caméra    ordinaria    consilii   secreti   in    palatin   residenlie 


(  479  ) 
eiusdem  serenissimi  et  revercndissimi  principis  ac  domini,  in 
sua  civilale  Leodiensi  propc  ecclesiam  suam  calhedralem 
prediclam  silo,  anno,  indictione,  mense,  die,  Iiora  ri  ponlifi- 
I  calu  quibus  supra,  presenlibus  ibidem  reverendis  el  clarissiinis 
viris,  dominis  Laevino  Torrenlio,  archidiaeono  Brabantie,  in 
dicta  ecclesia  Leodiensi  ipsius  serenissimi  principis  et  reve- 
rcndissimi domini  vicario  in  spiritualibus  generali,  Joanne 
Witleni,  archidiaeono  Ardenne,  in  eadem  ecclesia  eiusdem 
serenissimi  et  revercndissimi  domini  cancellario,  et  Nicolao  a 
Woeslenraedt,  eiusden  ecclesie  Leodiensis  canonico  et  colle- 
giate  sancli  Pauli  dicte  civitatis  Leodiensis  preposito,  et  com 
pluribus  aliis,  omnibus  ipsius  serenissimi  el  reverendissimi 
domini  consillariis  secretis  et  secretariis  teslibus  ad  preraissa 
vocatis  specialiter  et  rogatis. 

Larab.  Coupey,  notarius,  approbo. 

Ego  Lambertus  Coupey,  clericus  civitatis  Leodiensis,  sacris 
aposlolica  et  imperiali  auctoritatibus  publicus  necnon  rêve- 
rendorura  illustrium  generosorum  et  speclabilium  dominorum 
capituli  Leodiensis  ac  curie  spiritualis  dicte  civitalis  notarius 
iuratus,  quia  litterarum  exhibilioni,  apertioni,  petitioni,  fidei, 
professioni,  sponsioni,  volo  ac  iuramenlo,  aliisquc  premissis, 
dum,  sicut  premiltitur,  fièrent  et  agcrenlur,  una  cura  preno- 
minatis  lestibus  interfui  eaque  sic  fieri  vidi  el  audivi,  el  in 
nolam  su  m  psi,  idcirco  hoc  presens  publicum  insirumentum, 
iis  tamen  auditis  quibus  me  approbando  subscripsi  sive 
adscripsi,  ex.inde  confeci,  signavi  et  in  banc  publicara  el  aulen- 
ticam  formam  redegi,  nieisque  nomine,  cognomine  et  signo 
maiorum  solitis  et  consuetis  signavi  in  fidem  et  Icslimoniuro 
premissorum  vocatus  et  requisitus. 

archives  vaticaneSy  arm.  XI,  caps.  111. 
n»  3-4.  —  Original  avec  dessin  d'ar- 
moiries  en  guise  de  sceau  el  itorUnt 
r inscription  :  Spes  mea  in  Deoiaiva- 
tore  meo. 


I 


i  480  ) 

X. 

Tournai,  20  janvier  1584. 

Lettre    d'Othon    Henri,    duc    de    Brunswick, 

AU  PAPE  Grégoire  XIII. 

Beatissime  Pater. 
Non  est  quod  Sanclilali  Vestrae  de  novo  recenseam  diffî-' 
cillimam  status  mei  ralionem  et  vehementer  enilar  exlremam 
paoïiuriaiTi  meam  et  miseriam,  in  qua  adhuc  versor,  exagerare, 
ciim  Sanctitati  Vestrae  iam  ab  aliquol  annis  exilium  meum, 
causa  religionis  catholicae  voluntarium,  et  quam  inierim 
malam  gratiam  non  solum  apud  datrcm  meum  duccm  Otto- 
nem  Brunswicensem,  sed  et  alios  plerosque  meos  consan- 
guincos,  principes  Imperii,  affatim  innotuerit.  Qua  ex  causa 
faclum  est,  ut  non  solum  ego  maxima,  qua  debui  reverenlia, 
ad  Sanctitatis  Vestrae  pedes  devolutus,  omni  alieno  deslitutus, 
suum  proprium  iraploraverira  auxilium,  sed  et  serenissimi  et 
polentissimi  christianae  religionis  monarchae  Philippi,  régis 
Hispaniarium  (ila  tamen  Sanctitate  Vcstra  auctore)  servitio, 
quam  primum  me  consecraverim,  et  hue  usque  in  hasce  Bel- 
giae  partes,  ut  idem  serenissiraus  rex  clementer  mihi  iniunxe- 
rat  proccsserim.  Sed  cuin  iam  per  aliquot  menses  non  solum 
des(ruclionem  et  depopulationem  harum  provinciarum  magno 
meo  dolore  perspcxerim,  sed  et  inde  resullans  omnium  rerum 
immcnsum  pretium,  egeslatem  et  deffectum,  eliam  maximo 
meo  damno,  ut  puta  cui  ultra  alioquin  necessarii  sumptus 
non  suppcditant,  didicerim  et  bene  expcrtus  fuerim,  ita  ut 
quau)  magnopere  etiam  reslringere  res  meas  coner  omnemque 
apparalum  et  faustum  longe  a  me  profligcm  et  dciiciam,  non 
tamen  mihi  sit  possibile,  licet  et  liberalitate  regia  annui  quidam 
in  his  regionibus  dépendant  et  mihi  proveniant  nummi,  bac 
lenuitalc  mea  hic  demorari  aut  diu  in  his  regionibus  persis- 
tere,  nisi  ampliori  quadam  et  a  Sanctitate  Vestra  et  a  multotics 
iam  dicto  serenissimo  Hispaniarum  rege  pecunia  ad  mei  sus- 
tenlalionern  prospiciatur. 


(  48i  ) 

Quapropter  pura  egestate  impellor,  ul,  qui  omnino  ex  pro- 
prio  neque  aîiunde  nihil  habeam  quo  raihi  consulem,  et  quem- 
admodum  Sanctitas  Vestra  ab  illustrissimo  principe  Parmensi, 
harum  provinciarum  gubematore  rcgio,  credo,  iam  erit  cdocla 
et  informata  quod  idera  ego  serenissinum  regera  humiiiiroe 
rogaverim  et  requisierim,  benignam  Sanctilatis  Veslrac  gra- 
tiam  reverenter  et  omni  qua  possum  maiori  siibiectione  etiam 
invocem,  annua  mihi  velit  subvenire  et  succurrere  pensionc, 
et  ea  quidem  tali  qua  et  hosce  graves  in  his  parlibus  suroplus 
melius  queara  sustinere,  et  (quod  semper  mihi  prae  oculis 
atque  mente  magis  obversatur)  per  me  eatholica  noslra  reiigio 
subsidium  et  incrementum  suscipere  possit.  Liberalitas  hacc 
Sanctilatis  Vestrae,  quam  (um  omnibus  ob  fidem  Chrisli  exa- 
lantibus  subvenicndo  sibi  propriam  addicere  débet,  tum  in  rae 
erit  clarissima  et  longe  perspectissima,  magnumque  et  evidens 
exemplum  statuet  omnibus  simili  errore  quo  ego  a  teneris,  ul 
aiunt,  unguiculis  involutis  ad  resipiscendum  et  ad  Ecclesiae 
catholicac  gremium  allacriter  convolandum,  cum  non  se  omni 
ope  neque  auxilio  destitulos  aul  neglectos  vidcani,  et  inde 
melius  vilac  et  salnti  omnium  consulalur.  Hacc  modo  omnia 
ut  meipsum  singulari  et  perspicacissimo  Sanctilatis  Veslrac, 
cuius  pedes  reverenter  deosculor,  iudicio  iibentissimc  sub- 
milto  et,  ut  me  dignum  bac  sua  annua  pensionc  cl  gralia, 
mihi  valde  necessaria,  facial,  humilline  atleslor  cl  prceor. 
Deus  Oplimus  Maximus  in  tolius  ehrislianilalis  suac  cmolu- 
menlum  et  conservationem  quam  diutissime  Sanclitalem  Vcs- 
tram  incolumen  servet. 

Datae  Tornay,  20  ianuarii  anno  1584. 
Sanctilatis  Vestrae 

humillimus  et  obedientissimus  piuvs 
Otto  Henricus  Dux  Brwwswicbhsis. 

Au  dos  :  Beatissimo  Palri  Gregorio  XIII. 

archives  vaticanetj  Lêttere  di  PHneipi, 
t.  XXXVI.  f.  227.  —  Aulograpbc. 

Tome  ii%  S"»  série.  31 


(  482  ) 


XI. 

Réponse  de  Philippe  II  a  la  lettre  du  roi  de  Danemark 

DU    l'^''   AVRIL    1586. 


I 


A  la  buena  voluntad  que  V.  me  muestra  por  su  caria  de 
primero  de  abril,  correspondere  de  mi  parte  con  el  mismo 
amor  y  amistad,  y  holgaré,  que  en  lo  que  se  ofreciere  adelanle 
la  prosigamos.  El  sentir  los  grandes  travajosque  ha  avido  y  toda 
via  duran  en  mis  Estados  Baxos,  y  aquelia  larga  guerra  y  rebe- 
lidn,  cosa  es  digna  de  V.  y  propria  de  todos  los  reyes  y  prin- 
cipes, por  ser  de  vasalJos  contra  su  scnor  causa  tan  aborrecible, 
y  que  es  de  tan  mai  exemplo  y  consequencia  para  todos.  El  no 
les  haver  yo  dado  ocasion  para  tal  molivo,  es  tan  claro,  que  no 
cae  debaxo  de  disputa;  y  si  al  principio  fueron  parte  algunos 
ruines  spirilus  para  cnganar  al  pobre  pueblo,  y  debaxo  de 
aparencias  que  le  davan  â  entcnder,  inquielarle  para  sus 
intentos,  ya  el  tiempo  ha  podido  desenganar  bastantemente  â 
todos  de  aquel  artificio,  y  la  clemencia  de  padre  con  que  yo 
he  rescivido  a  los  que  se  han  bucito  al  buen  camino  de  la 
dévida  obedicncia,  es  bastante  testimonio  del  amor  con  que  los 
trato,  y  prenda  para  los  olros  que  vinieren  a  hazer  lo  mismo, 
sin  que  iengan  mas  que  pedir;  por  que  la  libertad  de  concien- 
cias  que  V.  apunta  que  séria  parte  para  sosegar  lo  todo,  no 
se  me  deve  proponer  :  pues  si  es  llano  entre  olros  principes  no 
consentir  a  sus  sùbditos  otra  religion  que  la  suya,  lanto  por 
via  de  religion  como  por  respeclo  de  estado,  ^  como  no  me  sera 
a  mi  licito?  Mas  ^;  côrao  podra  dexar  de  serme  obligatorio  hazer 
|)or  la  fee  vcrdadera  en  mis  tierras  lo  que  hazen  otros  en  las 
suyasporerradas  opiniones?Quc,  fuera  de  permitir  cosa  contra 
la  santa  fee  catholica  y  obediencia  que  yo  y  mis  sùbditos 
devemos  y  tenemos  dada  y  havemos  perpétuamente  de  tener 
a  la  sancta  Yglciia  Romana  y  a  nuestro  muy  Sancto  Padre  que 
en  ella  préside  como  a  Vicario  que  es  de  Christo  Nuestro  Senor, 


(  483  ) 

en  la  tierra  ninguna  cosa  podrân  ellos  querer  y  desear  de  mi 
en  su  beneffîcio  que  no  hallen.  Atento  lo  quai,  no  queriéndome 
medir  con  diferente  medida  de  la  que  cada  uno  halla  que  le 
conviene  usar  en  su  casa,  no  dudo  que  V.,  confesândome  la 
lazôn,  que  nadie  puede  negar  eslar  de  mi  parle,  verâ  que  no 
son  a  mi  cuenla  los  maies  que  de  aquellas  guerras  proecden 
ni  queda  por  mi  cl  atajarlos,  puoe  si  mis  enganados  sùbdilos 
buelven  a  la  dévida  obcdiencia,  hallaran  perdôn  y  picdad  como 
le  ban  hallado  los  demâs. 

Quanto  a  la  niala  vezindad  que  se  me  haze  de  Inglaterra, 
todos  saben  si  alla  havia  causas  y  aun  obligacion  para  iralar 
comigo  de  otra  manera;  y  V.  puede  juzgar  de  cùan  poco  pew» 
son  los  colores  con  que  quieren  disculparse  de  lo  que  hazen  y 
darle  alguna  apariencia,  pues  las  concordias  antiguas  de  aquel 
regno  y  los  Paises  Baxos,  claro  esta  que  no  se  entienden,  tom^n- 
dolo  sanamente,  sino  entre  los  senores  de  ambas  parles,  y  no 
para  que  sea  pretexto  de  rebolverse  los  sùbdilos.  Toda  via  por 
cl  buen  ânimo  con  que  creo  que  V.  se  mucve  â  desearnos  con- 
cordia,  no  he  querido  cerrar  la  puerta  â  cosa  eh  que  pone  la 
mano  tan  buen  medianero  y  hcrmano.  Y  assi  rcmito  y  cometo 
lo  que  toca  a  cosa  a  estos  puntos  al  Principe  de  Parma,  mi 
sobrino  y  governador  gênerai  en  los  diclios  mis  Estados 
Baxos,  diziéndole,  como  lo  hago  por  respeclo  de  V.,  y  ordenào- 
dole  que  si  de  la  otra  parte  llcgaren  a  la  razôn,  él  no  se  aparle 
délia.  V.  entenderâ  quanta  ay  para  que  précéda  la  cnmienda  y 
satisfaciôn  donde  han  precedido  las  ofensas;  y  si  alla  reusarcn 
esto,  podrd  ver  cômo  no  respeclan  à  V.  lanlo  como  yo  le  eslimo 
y  amo,  que  es  de  manera  que  siempre  me  hallard  en  todas 
ocasiones  muy  buen  amigo  y  hermano. 

archives  vaticanes^  Lettere  di  Prineipi, 
t.  XL I,f -108.  — Copie. 


COMPTE  RENDU  DES  SÉANCES 


DE    LA 


COMMISSION  ROYALE  D'HISTOIRE, 


00 


RECUEIL  DE  SES  BULLETINS. 


CIM^^IJIÈME    MÉRIE. 


TOME  DEUXIÈME.  —  III*  BULLETIN. 


séance  du   9  novembre  flS9t. 

Présents  :  MM.  Stanislas  Bormans,  présidenl  ;  Alphonse 
Wauters,  secrétaire-trésorier;  Charles  Piot,  Léopold 
Devillers,  Gilliodts-Van  Severen,  Léon  Vanderkinderr, 
Napoléon  de  Pauw,  membres  effectifs;  Godefroid  Kurth, 
Louis  Mathot,  Henri  Pirenne,  membres  suppléants. 

M.  Pierre  Génard,  retenu  à  Anvers  par  rinslallalion  du 
nouveau  bourgmestre  de  cette  ville,  se  fait  excuser. 

Le  procès- verbal  de  la  séance  du  mois  de  juillet  est  lu 
et  adopté. 

Tome  ii",  5"""  série.  3t 


(  486  ) 

OUVRAGES    ENVOYÉS   A    LA    COMMISSION. 

La  Commission  a  reçu  : 

De  M.  le  Minisire  de  rinslruclion  publique  en  France 

Lettres  de  Peiresc  aux  frères  Dupuy^  publiées  pa 
Philippe  Tamizey  de  Larroque,  l.  III  (1654-1637).  Paris 
1892,  in-8^ 

Lettres  de  Catherine  de  Médicis^  publiées  par  le  coml 
Heclor  de  la  Perrière,  l.  IV  (1570-1574).  Paris,  1891 
in-4°. 

Élatée,  la  ville,  le  temple  d'Alhéné  Cranaïa,  par  Pierr 
Paris  (Bibliothèque  des  écoles  françaises  d'Athènes  et  d 
Rome,  n°  60).  Paris,  1892,  in-8\ 

Du  Cercle  archéologique  de  Mons  :  Annales,  t.  XXIII 
Mons,  1892,  in  8". 

De  la  Société  archéologique  de  Namur  :  Annales,  t.  XIX 
3'  et  4*  livraisons,  Namur,  1892,  in-8",  et  Rapport  sur  / 
situation  de  la  Société  en  i89l. 

De    rinstilut    royal    grand-ducal    de    Luxembourg 
Publications  de  la  section  historique,  l.  XLI.  Luxembourg 
1890,  in.8°. 

De  la  Société  des  Antiquaires  de  la  Morinie  :  Les  charte 
de  Saint-Bertin,  par  l'abbé  Daniel  Haigner-é,  t.  Il,  3'  fasci 
cule.  Saint-Omer,  1891,  in-4'',  et 

Bulletin  historique,  nouvelle  série,  t.  VIII,  fasciculei 
n°»  159  et  160,  et  L  IX,  1"  fascicule.  Saint-Omer,  1891  e 
1892,  in-8^ 

De  la  Société  littéraire  et  scientifique  de  Tarrondisse 
ment  de  Valenciennes:  la  Revue  agricole,  t.  XLIÏ,  fasci 
culcs  1  à  3.  Valenciennes,  1892,  in-8°. 

Du  Comité  historique  du  pays  de  Bade  :  Zeitschrift  fin 
die  Geschichte  des  Oberrheins,  nouvelle  série,  t.  Vil,  n°  3 
Fribourg-en-Brisgau,  1892,  in-8''. 


(  487  ) 

Du  Vogesen-Club  de  Strasbourg  :  Jahrbuch  fur 
Geschichte,  Spraclie  und  Lilteratur  EUass-Lolhringhent, 
huitième  année.  Strasbourg,  1892,  in-8'. 

De  la  Société  d'archéologie  de  Genève  :  Mémoires  et 
documents  publiés  par  la  Société,  nouvelle  série,  l.  III, 
S'^  livraison.  Genève,  1892,  in-8". 

Bulletins,  nouvelle  série,  t.  1,  1"  livraison.  Genève, 
1892,  in-8". 

De  FAcadémie  royale  des  Lincées  de  Roin*î  :  Atii.  Heii' 
diconto  dell  adunanza  solenne  del  5  junio  189^.  Rome, 
1892,  in-8«; 

Rendiconti.  Classe  di  scenze  morali,  storiche  e  phiio- 
iogiche.  Série  V,  Fascicules  1  à  9.  Rome,  1892,  in-8*. 

De  la  Société  romaine  pour  l'histoire  de  la  pairie  : 
Archivio,  t.  X,  fascicules  1-2.  Rome,  1892,  in-S*. 

De  M.  Crutzen,  à  Louvain  :  Le  Moyen  Age,  bulletin 
mensuel  d'histoire  et  de  philologie,  juin  à  octobre  1802. 
Paris,  in-8°. 

De  M.  Tandel  :  Les  Communes  luxembourgeoises,  l.  V. 

Arlon,  1892,  in.8». 

De  M.  Cardon  :  La  fondation  de  l'Université  de  Douai. 

Paris,  1892,  in.8°. 

De  M.  Devillers,  membre  de  la  Commission  royale 
d'histoire  :  Uancien  sceau  de  Flobecq.  Mons,  1891,  in-8*. 

De  M.  Van  Spilbeke  :  Het  Herenthalsche  ktooster  Onze 
Lieve  Vrouwen  beslolenhof,  Ueden  Sin(  Josephs  daeL 
Averboden,  1892,  in.8^ 

De  M.  Marichal,  à  Metz  :  Le  traité  conclu  en  UJlentrt 
Ferry  II,  drc  de  Lorraine,  et  Robert  II  de  la  Marck, 
seigneur  de  Sedan.  Sans  lieu  ni  date  d'impression,  m-îT. 

Remerciements  et  envoi  à  la  bibliothèque  de  rAcadé- 
mie  royale  de  Belgique. 


(  4-88  ) 

CORRESPONDANCE. 

Par  lellre  en  date  du  13  juillet,  M.  le  Ministre  de 
rintérieur  et  de  rinslruclion  publique  annonce  à  la  Com- 
mission qu'il  a  donné  connaissance  à  son  collègue,  M.  le 
Ministre  des  Affaires  Étrangères,  des  délibérations  de  la 
Commission  relatives  à  l'achat  de  la  copie  faite  par 
M.  Scott,  conservateur  au  Brilish  Muséum,  d'un  manuscrit 
de  ce  dépôt,  en  demandant  des  indications  sur  la  manière 
dont  M.  Scoll  pourrait  être  payé  de  son  travail.  M.  le  secré- 
taire donne  lecture  de  la  réponse  qui  a  été  adressée  à 
M.  le  Ministre  et  qui  reçoit  l'approbation  de  la  Commis- 
sion. 

M.  le  Ministre  avait  également  demandé  l'avis  de  la 
Commission  sur  une  demande  de  M.  l'abbé  Cauchie,  rela- 
tive à  la  continuation  de  ses  recherches  dans  les  archives 
du  Vatican  et  celles  de  Naples.  Par  réponse  en  date  du 
16  juillet,  on  a  appelé  l'atlenlion  de  M.  le  Ministre  sur  les 
résultats  déjà  obtenus  par  M.  Cauchie,  et  qui  sont  con- 
signés dans  ceux  de  ses  travaux  qui  ont  été  insérés  dans 
les  Bulletins^  et  on  a  conclu  en  insistant  pour  qu'un  nou- 
veau et  plus  important  subside  soit  accordé  à  M.  Cauchie. 

Il  est  ensuite  donné  connaissance  à  la  Commission  de  la 
correspondance  échangée  entre  M.  le  Ministre  de  l'Inté- 
rieur et  de  l'Instruction  publique  et  le  comité,  relative  à  la 
décision  du  Département  de  la  Justice  de  ne  plus  insérer 
au  Monileur  belge  les  rapports  annuels. 

La  Commission  émet  un  avis  favorable  sur  la  demande 
de  M.  le  conservateur  de  la  bibliothèque  publique  de 
Nancy,  aux  fins  d'obtenir,  pour  cette  institution,  la  collec- 
lion  des  chroniques  belges,  et  principalement  ta  Table 


f  C  489  ) 

t  chronologique  des  Chartes  et  Diplômes  imprimés  concer^ 
\nant  Vhisloire  de  la  Belgique.  Elle  décide  d'appuyer 
légalemenl,  auprès  de  M.  le  Minisire,  la  demande  de  M.  le 
conservateur,  relative  à  d'autres  publications  du  Gouver- 
nement. 

Le  chef  du  Département  de  l'Intérieur  informe  la  Com- 
mission, par  dépêche  en  date  du  24  septembre,  qu'il  a 
demandé  à  M.  le  Ministre  de  Affaires  Étrangères  de  bien 
vouloir  provoquer  les  démarches  nécessaires  pour  obtenir 
communication  du  manuscrit  du  Muséum  Hunterianum, 
de  Glascovv,  qui  lui  a  été  signalé. 

Le  secrétaire  général  du  Congrès  archéologique  d'Anvers 
avait  demandé  à  la  Commission  de  se  faire  représenter  à  ce 
congrès;  par  lettre  du  3  août,  il  lui  a  été  donné  connais- 
sance que  M.  le  président  de  la  Commission  avait  bien 
voulu  accepter  cette  mission. 

L'assemblée  accepte  les  offres  de  service  que  lui  fait 
obligeamment  M.  Jules  Gauthier,  archiviste  du  Doubs,  par 
l'intermédiaire  de  M.  le  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie, 
et  décide  d'entrer  en  relations  avec  lui. 

Elle  reçoit  ensuite  communication  des  lettres  par  les- 
quelles M.Crutzen,  d(i  Louvain  (par  lettre  du  29  octobre), 
Eugène  Hubert  (par  lettre  du  51  du  même  mois),  Franlz 
Funck-Brenlano  (par  lettre  du  5  novembre),  et  Mathieu, 
avocat  à  Enghien  (également  par  lettre  du  5  novembre), 
accusent  réception  de  l'envoi  des  publications  de  la  Com- 
mission. 

PUBLICATIONS. 

M.  le  secrétaire  donne  connaissance  à  la  Commission  de 
l'état  des  impressions  de  la  Compagnie,  d'après  une  lettre 
de  M.  Hayez,  en  date  du  3  novembre. 


(  490  ) 

M.  le  président  dépose  sur  le  bureau  un  exemplaire  du 
n"  2  du  deuxième  volume  de  la  cinquième  série  des  Bulle- 
tins, contenant  le  compte  rendu  de  la  séance  du  mois  de 
juillet  dernier;  il  présente  ensuite  un  exemplaire  du 
tome  VIll  de  la  Table  chronologique  des  Chartes  et 
Diplômes  imprimés  concernant  l'histoire  de  la  Belgique, 
publiée  par  M.  Wauters. 

M.  Gilliodts-Van  Severen  donne  lecture  de  la  noie  sui- 
vante relative  à  la  copie  envoyée  par  M.  Scott,  dont  il  a  été 
question  plus  baut  : 

4  La  Commission  royale  d'bistoire  nous  a  cbargé  de 
la  publication  du  manuscrit  de  M.  Edward  Scott,  conser- 
vateur au  British  Muséum-^  conformément  aux  précédents, 
nous  avons  l'honneur  de  lui  communiquer  le  présent 
rapport  sur  cette  publication. 

D  Les  pièces  se  trouvent  au  nombre  de  cent  et  douze;  la 
plus  ancienne  date  de  1339;  la  plus  récente  de  1414. 

p  Trente-cinq  sont  datées  d'une  manière  complète;  dix- 
huit  ne  portent  point  de  date  ;  les  cinquante-neuf  restantes 
n'ont  d'autre  indication  que  celle  du  jour  et  du  mois; 
mais  toutes  se  rattachent  aux  relations  politiques  de  la 
Flandre  et  de  TAngleterre. 

»  On  pourrait  les  classer  en  deux  groupes  distincts  :  Tun 
se  rapportant  aux  négociations  du  mariage  projeté  entre 
Edmond,  fils  du  roi  d'Angleterre,  et  Marguerite  de  Maie, 
fille  du  comte  de  Flandre  (1360-1369);  l'autre  servant  de 
préliminaires  à  la  conclusion  et  à  la  prorogation  du  traité 
de  commerce  ou  A"* entrecours  entre  l'Angleterre  et  la 
Flandre  (1400-1412). 

»  Le  premier  groupe  ne  se  compose  que  d'une  douzaine 
d'actes;  le  second  en  contient  près  de  cent. 


(  491  ) 

I     D  Ce  dernier  présente  un  ensemble  des  plus  complets,  et 

I  permet  de  suivre,  pour  ainsi  dire  pas  à  pas,  la  marche 

des   négociations    diplomatiques   qui   eurent    leur   siège 

principal  à  Calais. 

j      D  Ce  simple  énoncé  suffît  déjà  pour  faire  apprécier  la 

I  grande  valeur  de  ces  documents;  ajoutons  que  presque 

!  tous  ces  actes  sont  inédits  et  qu'ils   offrent,   par   leur 

caractère  officiel,  un  intérêt  considérable,  non  seulement 

pour  l'histoire  de  Flandre  dont  ils  éclairent  deux  points 

obscurs,  mais  encore  pour  l'histoire  générale  de  cette 

époque  de  rivalité  entre  les  deux  puissantes  nations  de 

l'Europe  occidentale,  se  disputant  si  vivement  l'alliance 

de  notre  pays. 

D  M.  Scott  a  bien  voulu  s'engager  à  collationner  sur  le 
manuscrit  original  les  épreuves  à  mesure  qu'elles  seraient 
tirées  ;  nous  avons  ainsi  la  précieuse  garantie  d'une  lecture 
aussi  correcte  que  possible. 

»  La  copie  embrasse  410  pages;  nous  proposons  de  la 
faire  imprimer  dans  le  format  in-S",  la  matière  n'étant  pas 
suffisante  pour  le  format  in-4".  » 

Ces  propositions  sont  approuvées  par  la  Commission. 

M.  Pirenne,  membre  suppléant,  annonce  que  son  manus- 
crit du  Polyptyque  de  Guillaumef  abbé  de  Saint-Trond,  est 
prêt  à  être  livré  à  l'impression. 

COMPTABILITÉ. 

La  Commission  décide  ensuite  les  publications  qu'elle 
entreprendra  l'année  prochaine,  sauf  l'approbation  du 
Gouvernement,  prépare  son  projet  de  budget  et  règle 
différentes  affaires  de  comptabilité. 


(  492  ) 


LECTURE    ET   COMMUNICATIONS. 

M.  Alphonse  Waulers  communique  à  la  Commission  un 
travail  sur  un  manuscrit  concernant  la  ville  de  Léau,  dû 
à  un  nomme  Opsladl.  Ce  manuscrit,  qui  contient  un 
grand  nombre  de  pièces  intéressantes  concernant  la  ville 
de  Léau,  commence  par  une  description  remplie  de  faits 
précis  et  de  dates  curieuses.  Celle  partie  de  l'ouvrage  con- 
slilue  un  véritable  document  plein  d'intérêt.  M.  Waulers 
en  a  reproduit  les  passages  importants  en  les  accompa- 
gnant d'une  traduction  en  français  et  de  notes. 

M.  Piot,  au  nom  de  dom  Ursmer  Berlicre,  religieux  de 
]*abbaye  de  Maredsous,  communique  nn  travail  concernant 
l'ancienne  abbaye  d'Aywières,  à  Couture-Saint-Germain, 
et  les  débris  de  ses  archives. 

La  Commission  reçoit  communication  d'une  notice  de 
M.  Herbomez,  de  Tournai,  intitulée  :  Philippe  le  Bel  el  les 
Tournaisiens,  accompagnée  de  101  chartes,  la  plupart 
inédites. 

Elle  décide  que  ces  trois  travaux  seront  insérés  dans 
le  Bulletin. 


(  ^93  ) 


Une  ancienne  description  de  la  ville  de  Léaii. 
(Par  M.  Alphonse  Wauters,  secrétaire-lrésorier  de  la  Commission. j 

Le  manuscrit  dont  j'ai  à  entretenir  la  Commission, 
forme  un  gros  volume,  du  format  in-quarto,  écrit  sur 
papier  et  intitulé  au  dos  :  Opstadt.  Die  antiquiteyt  van 
SouTLEEUw'E.  Il  est  solidement  relié  en  bois  recouvert  de 
cuir,  et  appartient  à  M.  Torsin,  de  Tirlemont,  membre  de 
la  Dcputation  permanente  de  la  province  de  Brabant,  qui 
a  l'ion  voulu  le  mettre  à  ma  disposition.  Il  constitue  un 
véritable  recueil  de  tout  ce  qui  peut  intéresser  l'bistoirede 
celle  petite  ville  de  Léau,  autrefois  si  prospère,  aujourd'hui 
déchue  et  presque  réduite  au  rang  de  commune  rurale, 
quoique  toujours  intéressante  à  cause  de  ses  monuments 
et  des  nombreux  et  beaux  objets  d'art  que  renferme  son 
église  paroissiale. 

L'auteur  a  eu  soin  d'y  copier  d'abord  deux  actes  qui 
nous  font  connaître  son  nom  et  ses  titres  :  le  diplôme  par 
lequel  Jean-Joseph  Opstadt  est  admis,  le  12  juin  1725,  à 
figurer  parmi  les  noiaires  ou  tabellions  du  pays  de  Brabant, 
de  Limbourg  et  autres  d'Outre-Meuse,  et  l'acte  par  lequel 
le  Collège  des  éciivains  de  l'archive  de  la  Cour  de  Rome 
(Collegium  archivii  Romanœ  curiœ  scriplorum),  à  la  date 
du  7  octobre  1726,  lui  confère  l'office  de  notaire  aposto- 
lique. Ces  actes  sont  authentiqués  par  lui-même  et  suivis 
d'un  titre  portant,  en  caractères  mi-rouges,  mi-noirs,  ces 


(  494  ) 

mots  :  Àd  Majorent  Dei  Glorianij  veterisque  Leoniœ  landes^ 
Leonia  sive  Leeuwe,  Soutleeuwe,  et  Ij  signature  Opstadt, 
1732.  Vient  ensuite  une  description  de  la  ville,  écrite  par 
ce  dernier,  car  récriture  y  offre  de  grands  points  de  ressem- 
blance avec  sa  signature,  et  qui  est  composée  d*alinéas 
généralement  assez  courts  et  signés  alternativement  : 
Gramaye,  Keers  ou  Reers  et  Byvoegsel  (ou  Annexe),  c'est- 
à-dire  qu'aux  indications  primitives  de  Gramaye,  emprun- 
tées à  sa  description  de  Léau,  publiée  en  1606  à  la  suite 
(le  celle  de  Tirlemont  {Thenœ  et  Brabantia  ultra  Velpam 
quœ  olim  Ha&baniœpars),  l'auteur  en  a  joint  d'autres,  dues 
à  un  prêtre  nommé  Jean  Keers,  nom  qui  est  changé  en 
celui  de  Reers  par  de  nombreuses  surcharges,  et  entin  des* 
renseignements  supplémentaires  (byvoegselen),  datant  de 
l'époque  même  où  il  vivait.  Ajoutons  enfln  que  des  correc- 
tions ou  additions  notables  ont  été  ajoutées  par  un  qua- 
trième auteur.  Celui-ci,  comme  nous  l'apprend  une  anno- 
tation se  trouvant  au  P  5  v",  n'est  autre  que  le  pléban  Godts. 
Ce  qui  lui  appartient,  reconnaissable  à  une  écriture  plus 
grêle  que  le  restant,  a  été  placé  par  moi  entre  parenthèses. 
Cette  notice  sur  Léau,  qui  forme  la  partie  du  manuscrit 
la  plus  intéressante  de  toutes,  est  intitulée  :  Corte  beschry- 
vinghe  der  sladt  Zout  Leeuwe^  haere  autheyt  ende  haeren 
tegenwoordigen  tydl,  getrocken  vuyt  différente  autheuren, 
rcgisters  van  Tongeren,  Gramaye,  Reers  end  andere  histo- 
rieschryvers,  privilegien,  geslac/iten,  soo  int  geestelyck  als 
int  werelyck,  i739,  c'est-à-dire  :  Courte  description  de  la 
ville  de  Zout  Leeuwe,  son  ancienneté  et  son  état  présent,  tiré 
de  différents  auteurs,  registres  de  Tongres,  Gramaye,  Reers 
et  autres  historiens,  privilèges,  lignages,  tant  dans  l'ecclé- 
siastique que  dans  le  civil.  i739.  Elle  comprend  35  folios, 
numérotés  de  2  à  36.  Il  m'a  paru  intéressant  de  la  repro- 
duire, car  elle  constitue,  on  peut  le  dire,  un  véritable 


(  495  ) 

(Jocumenl,eiron  y  trouve  des  renseignements  sur  Thisloire, 
l(s  institutions,  les  monuments  de  Léau  que  Ton  cherche- 
wùl  vainement  ailleurs.  Il  y  a  là  une  tentative  dont  les 
exemples  ne  sont  malheureusement  pas  nombreux.  Aux 
détails  donnés  par  Gramaye  et  qui  sont,  en  général,  puisés 
à  de  bonnes  sources,  comme  le  prouve  une  attestation 
signée  Van  Meensel,  datée  du  16  juin  1606,  et  placée  en 
tête  du  travail  de  Gramaye  sur  Tirlemont  et  sa  mairie, 
viennent  s'ajouter  des  renseignements  précieux  complétant 
l'histoire  et  la  description  de  la  locatité  pendant  le  XVII' 
et  le  XVII P  siècle,  de  manière  à  en  rendre  possible  une 
monographie  complète  jusqu'au  temps  du  dernier  anno- 
tateur. On  ne  peut  attacher  le  même  prix  à  ce  qui  suit,  et 
dont  je  dirai  cependant  quelque  chose,  avant  de  reproduire 
le  texte  dont  j'ai  parlé. 

Vient  d'abord  un  croquis,  avec  armoiries,  intitulé  : 
Afcompste  ende  généalogie  van  WUlelmus  Speecken  ende 
Joanna  Van  Ryckel  (P  42  à  49).  Une  annotation  ajoutée 
au  f"  46  nous  renseigne  sur  la  vie  de  l'auteur  du  manu- 
scrit, qui  mourut  le  30  juillet  1766,  sans  laisser  d'enfant 
de  sa  femme  Anne-Marie  Van  Roost,  décédée  le  12  sep- 
tembre 1764.  Il  avait  été  plusieurs  fois  échevin  et  bourg- 
mestre de  sa  ville  natale,  notamment  premier  bourgmestre 
en  1753,  1734  et  1739,  et  second  bourgmestre  de  1736 
à  4739.  On  retrouve,  à  la  suite  de  quelques  extraits  des 
registres  de  baptême  de  Léau,  servant  de  preuves  à  sa 
filiation,  la  signature  du  pléban  Godts,  datée  du  23  sep- 
tembre 1739.  Suit  une  liste  des  noms  des  bourgmestres  et 
des  échevins,  à  partir  de  1700  jusqu'en  1750  (f  52  à  57). 
Puis,  enfin,  une  copie  des  principales  chartes  de  la  ville 
de  Léau  (cotées  pp.  1  à  460),  dont  la  table  se  trouve  à  la 
fin  du  volume.  Je  ne  parlerai  pas  de  ces  chartes;  la  plupart 


(  496  ) 

d'enlre  elles  se  trouvent,  en  original,  dans  les  archives 
locales,  actuellement  transférées  aux  Archives  du  royaume. 
La  description  débute  parce  litre:  Sont  Leeiiwe,  Leonia 
sive  Lceuwe,  Ce  qui  suit  est  consacré  à  élucider  l'élymo- 
logie  de  ce  nom,  qui  vient  du  nom  de  Lion,  en  flamand 
Leeuwe,  d'après  Gramaye,  puis  le  manuscrit  ajoute  : 

Den  eerw.  heere  Joanncs  Reers  schryft  hier  op  dat  van  het 
beginscl  d'oveieencompste  des  naem  van  den  palroon  voor- 
seght  is  en  van  de  stadt  beteeckent  heeft  S.  L.  S.  L.,  Sanetus 
Leonardus,  Sont  Leeuwe.  Hinc  eollcctor 

Rite  tuum  sequilur,  Leonarde,  Leonia  noinen. 

Vêle  plaetsen  wordcn  genoeinpt  Leeuwe,  die  aile  hunnen 
naemen  becoraen  hebben  der  stadt  Leeuwe,  alwaer,  volgens 
Ischryven  van  Gramaye,  d'alderoulslc  familicn  syn,  ondcr  de 
Brusselaers,  d'eerste  vermaersle  van  Brabant,  en  hebben  met 
de  vermaersle  van  Brabant  ecn  oude  gemeync  voise  in  de 
provinlie,  railsgaedcrs  vêle  aude  autheuren  (en  marge  l'auleur 
eile  Marc  Varneweyck,  cap.  27,  p.  27:2)  schryvcn  van  dese 
stadt,  dat  Julius  Cacsar  aldacr  garnisoen  geleyt  heeft  (!}. 

(1)  Traduction. 

a  L'iionorable  sieur  Jean  Reers  écrit  ici  au  sujet  de  ce  qui  est  dit 
de  Toriginc  du  patron  précité  et  de  celui  de  la  villC;  à  savoir  : 
S.  L.  S.  L.,  saint  Léonard,  Sont  Leeuwe.  De  là  le  dicton  : 

»  Ton  nom,  ô  Léonard,  imite  précisément  celui  de  Léau. 

»  Beaucoup  de  localités  portent  le  nom  de  Lecuw  (Lion),  qui  ont 
toutes  pris  leur  nom  de  la  ville  de  Leeuwe  ;  là,  selon  Gramaye,  les 
plus  anciennes  familles  sont,  parmi  celles  de  Bruxelles,  les  princi- 
pales du  Brahant,  et  possèdent  une  voix  commune  dans  la  primauté 
avec  les  plus  célèbres  de  cette  province;  même  que  beaucoup  de 
vieux  auteurs  (Marc  Vaernewijck,  chap.  XXVII,  p.  272),  écrivent  au 
sujet  de  cette  ville,  que  Jules  Gisar  y  a  placé  une  garnison.  » 


(  497  ) 
Passons  sur  ces  rêveries  el  continuons  : 

Reers. 

Den  auderdom  dcser  plaetse  getuyghen  de  stadts  binne 
mueren,  gcbaut  met  d'aldeiliaersle  arduynen. 

Byvoegsel. 

Desc  mueren  sijn  nu  ter  mecste  paert  afgebroken,  niet  we- 
gens  de  sladt,  aen  wie  de  mueren  toebchoorden,  maer  der 
gène  daer  de  mueren  legens  hun  huys  oflc  hoff  quamcn  en 
slonden. 

Daer  stael  noch  te  sien  eene  binne  poorte  (1739;  de  stadt 
heeft  dese  poorte  afgebrocken.  1778),  tusschen  de  huysen  van 
Joannes  Stiers  ende  Francis  Emerie,  met  stercke  mueren,  bij 
forme  van  steenelhorens  heel  dick,maerbeginnen  levervallen. 

Op  de  voors.  mueren  oft  stadts  vestens  slaen  nu  de  huysen 
van  Carolus  De  Bic,  genocmt  den  Hontstal;  van  de  wedue 
De  Boosere,  van  Guilliam  Conincx,  van  Franeis  Van  der 
Eycken,  Francis  De  Coster,  Coenradus  De  NeefT,  waerinne  een 
ouden  thoren  ;  't  VIceschuys,  Franeis  Emerie,  Maria  Stiers, 
Joannes  Stiers,  Henrieus  Scliuddeputle,  Jan  Van  de  Poel  en 
Bartholomeeus  Claes,  en  daer  staet  noch  eene  aude  veslen 
van  ardnyn  (afgebrocken  1778),  achler  de  huysen  van  Joannes 
Baptista  Pluymerls,  d'erffgenacmen  Van  den  Putle,  Henrieus 
de  Rees  en  achtert  Bcggeynhoff.  Nota  dal  die  van  't  Beggeyn- 
hoff  de  vesten  hebben  meynen  te  vercoopen  (a.  1753),  maer 
niet  gederft. 

Ick  hebbe  diiîerenle  segele  brieven  gelesen,  hoe  die  van  de 
stadt  gcpermiiteert  hebben  op  en  tegens  dese  veslen  le  bau- 
wen,  met  verboth  van  die  te  verminderen  oft  aff  te  brecken(l). 

(I)  Traduction. 
('  Reers. 
»  L'antiquité  de  celle  localité  est  alleslce  par  ses  murs  intérieurs, 
bâtis  avec  des  pierres  de  taille  extrêmement  dures. 


(  498  ) 

Tout  ce  paragraphe  est  imporlanl  :  il  prouve  que  la 
première  enceinte  de  Léau  constituait  une  propriété  com- 
munale et  que,  par  conséquent,  elle  a  dû  être  bâtie  par  les 
bourgeois.  On  doit  remarquer  qu'elle  ne  coujprenait  pas 
l'église  Saint-Sulpice,  qui  était  alors  la  paroisse.  Ce  qui 
vient  ensuite  appartient  à  la  légende. 

Reers. 

Men  Icest  in  de  historié  van  Tongcren  dat  Flavius  Cdstillia- 
nus,  met  permissien  der  princen  van  Tongeren,  hecftgebaui 


»    Annexe. 

»  Ces  murs  sont  actuellement  abattus  en  majeure  partie,  non  par 
le  fait  de  la  ville,  à  qui  ils  appartenaient,  mais  de  ceux  dont  les  mai- 
sons ou  les  jardins  y  étaient  joignants. 

»  Il  y  a  encore  une  porte  intérieure  (1737,  que  la  ville  a  abattue  en 
4778),  entre  les  maisons  de  Jean  Stiers  et  de  François  Emeric,  avec 
des  murs  solides  et  ayant  la  forme  d'une  tour  très  grosse,  mais  com- 
mençant à  tomber. 

»  Contre  ces  murs  et  remparts  de  la  ville  se  trouvent  les  maisons 
de  Charles  De  Bie,  dite  le  Iloiilsval;  de  !a  veuve  de  Boosere,  de  Guil- 
laume Coninckx,  de  François  Vander  Eycken,  de  François  de  Coster, 
de  Conrad  De  Neeff,  où  se  trouve  une  ancienne  tour;  la  Boucherie,  les 
maisons  de  François  Emerie,  de  Marie  Stiers,  de  Jean  Stiers,  de 
Henri  Schuddeputle,  de  Jean  Van  de  Poel  et  de  Barthélémy  Claes. 
11  y  a  encore  un  vieux  rempart  en  pierre  de  taille  abattu  en  1778), 
derrière  les  maisons  de  Jean-Baptiste  Pluymerts,  des  héritiers  Van 
de  Putte,  de  Henri  De  Recs,  et  derrière  le  Béguinage.  II  est  à  noter 
que  ceux  du  Béguinage  ont  songé  à  vendre  les  remparts  (en  1733), 
mais  n'ont  pas  osé  le  faire. 

»  J'ai  lu  plusieurs  lettres  scellées  par  lesquelles  la  ville  a  permis  de 
bâtir  sur  et  contre  ces  remparts,  mais  avec  défense  de  les  amoindrir 
ou  de  les  démolir. 


(  499  ) 

op  ccn  liooghde  ccn  sicrck  caslccl,  daer  by  synde  ecii  grool 
slaendc  walcr,  'l  Virine,  cnde  nacr  hem  gcnoempl  Curia 
Caslillnna,  oniringclt  met  marassclien  naer  den  suydcn  cnde 
weslen,  cnde  nacr  dcn  noorden  met  velc  bossclicn;  ijaer  is 
niel  Icesbaer. 

A"  418C  (jiixla  computum  graecum),  de  Sassenaers,  de 
Swavcn  en  de  Alanen  bebben  ivoors.  casteel  gewonnen  ende 
gcdcslrucert,  waer  naer  Herisbrandus,  den  koninck  van  Belgis, 
'l  voors.  caslcel  Curia  Caslillana  lieeft  doen  reslaiireren  en  de 
Sassenaers  verdreven  [4246  jtixla  Graecos). 

Byvoegsel. 

Dit  easteel  is  boven  mensehen  memorie  verdestruecrt,  en 
hoe  lanck  Iselvc  geslaen  heeft,  ist  onlbekent;  maer  de  plaelse 
wirt  ahioch  genoempt  den  Castelbergh,  waer  op  slont  een 
capelleken  t'  welek  de  Scholieren  hebben  doen  alFbreken 
(4712,  met  consent  van  den  aerlsbisseho[)),  en  de  daermede 
gemacckt  len  deele  bel  huys  tegens  de  capelle  van  Onsc  L.  V. 
van  den  Osscnwegb. 

Men  seyl  dat  onder  den  (Castelbergh  schone  kelders  syn  van 
blauw  ende  andere  sleenen. 

(IVola  :  den  vader  van  desen  schri/ver  heefl  de  kelders  doen 
vtiUen,  om  de  vagabonden  die  daer  in  huisden.  D.  Godls 
plebaen). 

Léo,  ''20''  prince  van  Tongeren,  sone  van  Menapius,  heeft  om- 
irent het  voors.  easteel  cène  schoone  plaetse  gevonden,  die 
by  sterkelyck  bcmuert  heeft  ende  ronlomme  met  maras- 
schen,  vindende  daer  brackwater,  gevcnde  daeromme  de 
sladt  syncn  nacme  ende  naer  het  braekwatcr,  le  wcten  Sout 
Léo,  nu  Sout  Leeuw  (^x  registr.  Tongr.). 

Ten  tyde  van  Léo  den  vierden,  hebben  de  Sassenaers  Sout 
Léo  bevochlen  ende  niet  ingenomen,  syndc  dcn  voors.  Léo 
in  den  slagh  gebleven. 

Julius  César  heeft  het  casteel  Curia  Caslillana  ingenomen 


(  500  ) 

mette   sladt    Sout    Léo    endc    dacr    eene    garnisoen   geleyt  \ 
(a"  5i43juxta  Graecornm  computum)  (I). 

(1)  Traduction. 
«  Reers. 
»  On  lit  dans  les  Histoires  de  Tongres  que  Flavius  Caslillianus,  avec 
la  permission  des  princes  de  celle  ville,  a  bâti  sur  une  hauteur  un 
fort  château,  près  duquel  se  trouvait  une  grande  eau  stagnante,  ou 
Vinne;  d'après  lui,  ce  château  a  été  nommé  Curia  Gastillana;  il  était 
entouré  de  marais  du  côté  du  sud  et  de  l'ouest,  et  de  grands  bois  vers 
le  nord.  L'ani.ée  n'est  pas  lisible. 

»  En  4186  (selon  le  comput  des  Grecs),  les  Saxons,  les  Sucvcs 
et  les  Alains  ont  pris  et  détruit  ce  château;  puis  Hérisbrand,  le  roi 
des  Belges,  a  fait  restaurer  cette  Curia  Gastillana  et  chassé  les  Saxons 
(4246,  selon  les  Grecs). 

«    Annexe. 

»  Ce  château  est  détruit  de  temps  immémorial  et  on  ne  sait  com- 
bien de  temps  il  a  subsisté;  l'emplacement  s'appelle  encore  le 
Gastclbergh,  où  il  se  trouvait  une  chapelle,  que  les  Écoliers  ont 
fait  abattre  (en  1712,  avec  le  consentement  de  l'archevêque), 
chapelle  qui  a  servi  à  bâtir  une  partie  de  la  maison  contiguë  à  la 
chapelle  de  Notre-Dame  de  l'Osscnwegh. 

»  On  dit  qu'il  y  a  sous  ce  Gastclbergh  beaucoup  de  caves  de 
pierres  blanches  et  autres. 

»  (Le  père  de  celui  qui  écrit  ceci  a  fait  remplir  ces  caves,  pour  que 
les  vagabonds  ne  s'y  logent  pas.  D.  Godts,  pleban.) 

»  Léon,  vinglième  prince  des  Tongrois,  fils  de  Ménapiu",  trouva, 
près  du  château,  un  bel  emplacement  qu'il  fit  solidement  entourer  de 
murs,  bordés  de  marais,  et  où  l'on  trouva  de  l'eau  saumâtre,  d'après 
laquelle  il  donna  son  nom  à  la  ville,  et  cela  d'après  l'eau  saumâlre» 
à  savoir:  Sout-Leo,  actuellement  Sout-Leeuw  (hors  des  registres  de 
Tongres). 

»  Du  temps  de  Léon  IV,  les  Saxons  attaquèrent  Sout  Léo  et  ne 
l'ont  pas  emportée,  mais  le  prédit  Léon  perdit  la  vie  dans  le  combat. 

»  Jules  César  prit  le  châleau  Curia  Gastillana  et  la  ville  de  Sout- 
Lco  et  y  mit  garnison  (en  5153,  scion  le  comput  des  Grecs).  » 


(SOI  ) 

Au  passage  de  Gramaye  rappelant  l'agrandissement  de 
la  ville,  en  1330,  on  ajoute  : 

Reers. 

Zout  Leeuwe  is  een  van  de  dry  cleyn  hooftsteden  van  Bra- 
bant,  waerorame  dese  frontier  stadt  eenen  eeuwige  gouver- 
neur heeft. 

Byvobgsel. 

Van  tjaer  ITiS  tôt  1740  is  binnen  Zout  Leeuwe  geenen  gou- 
verneur geweesl  {den  9  augusli  4745  ishet  garnisoen  ver  troc- 
ken  ende  is  de  stadt  Leeuwe  sonder  soldaten  gebleven.)  (1) 

A  la  phrase  où  Gramaye  dit  que  les  soldats  mutinés  du 
temps  d'Albert  et  d'Isabelle  ont  longtemps  occupé  Léau, 
ce  que  Opstadt  traduit  ainsi  : 

De  vesten  syn  by  naer  altemael  gemaeckt  van  een  tierende 
volck  aen  desc  plaatse  gevonden. 

Le  dernier  annotateur  ajoute  : 
Dat  is  oproerigh  (2). 

(i)  Traduction. 

u  Reers. 

«  Zout-Leeuw  est  une  des  trois  petites  chefs-villes  du  Brabant; 
c'est  pourquoi  cette  ville  frontière  a  toujours  un  gouverneur. 

»  Annexe. 

»  De  l'année  1713  à  1740,  il  n'y  a  pas  eu  de  gouverneur  à  Lecuw 
(le  9  août  174S,  la  garnison  est  partie  et  la  ville  de  Leeuwe  est  restée 
sans  soldats).  «» 

(:2)  Traduction. 

«  Les  remparts  ont  été  presque  entièrement  construits  par  un 
peuple  mécontent.  —  Ceci  est  séditieux.  • 

Tome  ii%  5"*  série.  33 


(  50^2  ) 


Reers. 


Dacr  syn  gcmaeckt  vêle  andere  vesten  tôt  groote  excessive 
coslen  van  het  land  (1552). 

Van  dese  provintie  is  gouverneur  den  wel  gcborensten  heer 
Franciscus  de  Melo,  gelyk  by  en  buyten  de  rauercn  gesien 
w  ort,  naer  den  landt  van  Luyck  oft  S.-Truysche  poortc. 

Welke  wercken  bestaen  in  half  macnen,  horcnwerken  en 
andere. 

Wanneer  dese  wercken  gemaeckt  syn,  bewysl  dat  chronicon: 

Forll  et  Insignl  gVbernanle  De  MeLo 
VelVs  Leonla  noVIs  operlbVs  tVtalVr. 

(d642). 

Welcke  wercken  bynae  voltrocken  synde,  soo  hebbcn  de 
Hollanders  lot  Maestricht  by  een  geracckt,  hebbende  een 
cloeck  ende  wel  bereyt  léger,  ende  willende  dese  plaetsc, 
alsnu  aldernieest  bequaem  synde,  naer  de  welcke  van  vêle 
dickwils  verlangt  is  ende  grootelycx  begeert  geweest,  daer  en 
lusschen  nemen,  om  soo  te  segghen,  naer  aile  ncerstigheyt 
ende  arghlisticheyt,  ongehoorde  moeyte  ende  arbeyt,  soo 
hcbben  sy  outrent  den  avont  (22  october  1642)  hun  cloeck- 
nioedelyck  op  de  rcyse  gestelt,  mede  brengende  aile  instru- 
menten  die  men  ten  lyde  van  den  oorlogh  in  diergelyckc 
cryghstochten  gewoon  is  te  gebruycken,  ende  snachts  een 
ider  in  ruste  wesende,  niet  soo  geluckigh  als  haeslelyck 
voortsgaende,  bebben  sy  smorgens  niet  verre  van  de  stadt 
blyven  staen,ende  den  dagh  nu  by  naer  verschynende,  gelyck 
sy  met  vêle  argelist  becommert  waeren,  ende  van  de  reyse 
ganscb  vermoeyt,syn  genootsaeckt  geweest  wederom  tekeeren 
lancxst  den  selven  wegh  (alsoe  wel  met  geenen  geleycken 
moet)  soo  sy  gecomen  waeren,  sonder  iet  vuyttc  wercken, 
maer  bebben  versekert  dat  de  inwoonders  door  de  voor- 
spraeckc  van    hunnen    patroen    syn    bewaert    geweest,   toi 


(  503  ) 

gedachtenisse  van  weleke  hemeische  beschermenisse  soo  heeft 
hct  belieft  aan  den  gcne  dit  by  een  vergaedert  hebbende, 
hier  by  te  voegen  dit  dobbel  versken,  bchcisende  bel  jaer  en 
dach  opwclcke  dit  geschict  is  ; 

InsIDIIs  bataVVs  tentât  tVrbare  LeoncM  : 
Non  SeVerlne  faVes,  soLVs  at  Ipse  fVglt. 

Byvoegsel. 

Ronlomme  dcse  sladt  sijn  noch  aerde  vestens  onde  anderc 
poorten,  inaer  sijn  secr  vergaen  (1). 

(1)  Traduction. 
«  Reers. 

o  On  a  fait  beaucoup  d'autres  remparts,  aux  frais  excessifs  pour  le 
pays  (1552). 

»  De  cette  province  est  gouverneur  le  très  bien  né  seigneur  Fran- 
çois de  Melo,  comme  cela  se  voit  au  dehors  des  murs,  du  côte  du  pays 
de  Liège,  ou  à  la  porte  de  Saint-Trond. 

»  Ces  travaux  consistent  en  demi-lunes,  ouvrages  à  corne  et  autres. 

»  L'époque  de  la  construction  de  ces  ouvrages  est  indiquée  par  ce 
chronogramme  : 

»  Au  fort  et  célèbre  gouverneur  De  Melo. 
»  Le  vieux  Léau  est  protégé  par  de  nouveaux  ouvrages. 

(1Ô42). 

•  Ces  derniers  étaient  achevés,  lorsque  les  troupes  hollandaises 
rassemblées  à  Maestricht  cl  formant  une  armée  courageuse  et  bien 
préparée,  voulurent  enlever  celte  place,  comme  étant  très  convenable, 
et  qu'ils  avaient  désirée  depuis  longtemps,  et,  pour  le  dire,  s*j- 
préparèrent  avec  activité  cl  subtilité,  avec  une  peine  et  un  travail 
incroyables.  Un  soir  (le  22  octobre  1642),  ils  se  mirent  en  route 
bravement,  portant  avec  eux  tous  les  instruments  dont  on  se  sert  n 
la  guerre  en  de  semblables  circonstances;  ils  s'avancèrent  la  nuit  que 
chacun  était  dans  le  repos,  mais  pas  avec  autant  de  bonheur  que  de 


(  504  ) 
Au  passage  où  Gramaye  parle  des  portes,  on  ajoute  : 

Reers. 

De  poorten  sijn  de  Diestersche  ende  de  Thiensche  (steyn 
gemaeckt  a"  i453),  deweicke  twee  optreckende  bruggen  heeft 
De  S*-Truysche  poorte  heeft  dry  optreckende  bruggen,  die  in 
tyde  van  noot,  geslolen  worden.  De  Koyepoorte,alsoo  genaempt 
om  dat  de  koyen  ende  andere  beesten  lancx  daer  naer  de 
bempden  gaen.  De  vyffde  is  een  cleyn  optreckende  brugghe 
ende  wort  toi  securitcyt  der  plaetse  met  wachte  bcwaert.  De 
naem  deser  poorte  is  onbekent.  Neffens  deser  poorte  compt 
de  rivière  genoempt  de  Gete,  waer  op  slaet  de  groote  sluyse, 
met  de  welke  de  goederen  daer  ontrent  geinondert  worden, 
alsoo  dat  den  vyant  lancx  dcsen  canl  de  stadt  niet  can  winnen. 

Byvoeghsel. 

De  stadt  was  ten  tyde  van  de  oorlogh  (1712)  rontomme 
seer  schoon  gepalisadcert  {ab  anno  4672), 
Buy  ten  de  Diestersche  poorte  waeren  noch  twee  barieren. 

bâte.  Le  matin  ils  s'arrêtèrent  pas  loin  de  la  ville,  au  moment  où  le 
jour  allait  paraître,  parce  qu'ils  étaient  encombrés  de  bagages  et  se 
trouvaient  absolument  fatigués;  ils  se  virent  obligés  de  retourner 
par  le  même  chemin  (mais  avec  moins  d'ardeur)  comme  ils  élalent 
venus,  sans  avoir  rien  tenté,  mais  assurés  que  les  habitants,  par 
l'intercession  de  leur  patron,  avaient  été  protégés.  En  mémoire  de 
cette  sollicitude  céleste,  il  a  plu,  à  celui  qui  a  réuni  ces  détails, 
d'ajouter  ce  double  vers,  indiquant  l'année  et  le  jour  de  cet  événe- 
ment. 

0  Le  Hollandais  tente  de  troubler  par  ses  intrigues  le  lion; 
»  Séverin  ne  le  favorise  pas  et  il  s'enfuit  de  lui-même. 

«   Annexe. 

»  A  l'entrée  de  la  ville,  il  y  a  encore  des  remparts  en  terre  et 
d'autres  portes,  mais  ils  sont  fort  en  ruines.  » 


I 


V  SOS  ) 

Op  de  slincke  seyde  der  Gete  was  een  sluyse,  de  Boltersche 
sluyse  staende  op  de  Gete,  en  by  Budingen  noch  een  sluyse. 

By  de  Boltersche  sluyse  stact  eene  redoute  ten  tyde  van 
oorlogh  met  wacht  besel,  maer  is  nu  (1739)  by  naer  vergaen. 
{Dese  sluyse  is  vercoght  /74P,  i9  july,  etc.). 

De  voops.  leste  twee  sluysen  hecft  de  stadt  vuytten  gront 
nieuw  doen  maecken  heel  schoon  voor  de  schepen  oft  vaert, 
lot  grooten  exccssiven  cost  van  de  stadl. 

Buyten  de  S'-Truyssche  poorle  waeren  noch  twee  poorten 
onde  dry  barieren 

Ten  tyde  van  den  oorlogh  was  in  't  vleeschuys  de  hooft- 
wachte,  aen  ider  poorte  ende  op  het  casteel  een  wacht. 

Dese  poorten  syn  nu  by  naer  altemael  vergaen,  gelyck  ook 
de  lange  brugghe,  buyten  de  S'-ïruyssche  poorte,  die  nu 
gevult  is  met  aerde,  waer  onder  (a*  1737)  verborgen  liggen 
schoone  niueren  van  blauwsteenen,  daer  eertyts  de  brugge 
opgemaeckt  was.  {Dese  steene  syn  anno  4760  door  demagi- 
straet  vytgehaelt). 

De  soldaeten  casernen  oft  baracken  vallen  oock  altemael  in, 
soo  die  op  het  casteel  als  binnen  de  stadt  {syn  aile  vercoght 
door  de  souveryne,  1749  i9  jtilii)  {\). 

(1)  Traduction. 

«  Reers. 

»  Les  portes  sont  celles  de  Diest  et  de  Tirlcmont  (construites  en 
pierre  en  i455),  qui  ont  deux  ponls-levisj  la  porte  de  Sainl-Trond 
a  trois  ponts-levis,  qui  sont  fermes  en  temps  de  nécessité;  le  Koye- 
poorte  {porte  des  vaches),  est  ainsi  appelée  parce  que  c'est  par  là  que 
les  vaches  et  les  autres  animaux  vont  dans  les  prairies.  Une  cin- 
quième porte  consiste  en  un  petit  pont-lcvis  et  est  gardée  pour  assurer 
la  sécurité  de  la  ville.  Son  nom  est  inconnu.  Près  de  celle  rivière, 
entre  en  ville  la  rivière  appelée  la  Celle,  sur  laquelle  est  bâlie  la 
grande  écluse,  au  moyen  de  laquelle  on  inonde  les  terres  voisines, 
en  sorte  que  renncmi  ne  peut  emporter  la  ville  de  ce  côlé. 


(  506  ) 

Reers. 

Zout  Lecuwe  heefl  binnen  de  raueren  geen  fonteynen,  inaer 
buyten  de  niueren  ende  by  de  stadt  heeft  sy  vermaerde  fon- 
teynen, te  welen  den  Heyborne,  S'  Leonacrts  bon,  S'  Odiil- 
phus  bon,  die  hier  voortyts  in  de  vesten  geloopen  heeft;  den 
Wolfkensborne(1724). 


»   Annexe. 

»  La  ville  a  été  au  temps  de  la  guerre  (1C72)  entourée  d'une  très 
belle  palissade. 

o  Hors  de  la  porte  de  Diest  se  trouvaient  encore  deux  barrières.  A 
gauche  de  la  Cette  se  trouvait  une  écluse  (de  DoUersche  sluyse)-,  située 
sur  la  Cette,  et  encore  une  écluse  à  Budingen. 

•  Près  de  la  BoUersche  sluyse  existe  une  redoute,  qu'une  garde 
occupe  en  temps  de  guerre,  mais  elle  est  actuellement  (1759)  fort  en 
ruines  (cette  écluse  a  élé  vendue  le  19  juillet  1749). 

»  Ces  deux  écluses  ont  été  reconstruites  de  fond  en  comble  et  très 
belles  pour  les  bateaux  et  la  navigation,  à  grands  et  excessifs  frais 
pour  elle. 

»  Hors  de  la  porte  de  Saint-Trond  il  y  avait  encore  deux  portes 
et  trois  barrières. 

»  Au  temps  de  la  guerre  il  y  avait  à  la  Boucherie  la  grand'garde 
et  à  chaque  porte  et  au  château  une  garde. 

»  Ces  portes  sont  presque  entièrement  réduites  à  rien,  comme 
aussi  le  long  pont  hors  de  la  porte  de  Saint-Trond,  qui  est  à  présent 
rempli  de  terre,  sous  laquelle  (en  1737)  sont  cachées  de  belles 
murailles  de  pierres  bleues;  sur  ces  dernières  était  bâti  autrefois  le 
pont  (dont  les  pierres  ont  été,  en  1760,  extraites  par  ordre  du 
magistrat). 

0  Les  casernes  des  soldats  ou  baraques  tombent  de  toutes  parts  en 
ruines,  tant  au  château  que  dans  la  ville  (elles  ont  toutes  élé  vendues 
par  ordre  du  souverain,  le  19  juillet  1749).  » 


(307) 

Daer  syn  iwalff  groole  straelen,  waar  van  de  naemeii  syn 
ingcdrongen,  macr  d'anderc  die  nefTens  de  Gelc  ende  bcken 
loopcn  oft  soo  de  plaelse  gelegen  is,  worden  gcnoempt  in 
t'  Opiiem,  int  Daelhem,  int  Duulhein,  in  't  Heykensgat,  in  den 
Aensloot,  op  't  Nieuwerci«,  enz. 

Byvoegsel. 

De  straete  comende  van  't  Casteel  aan  den  Beggeynho(T 
heeft  geenen  naein  ende  daerinne  slaen  vyff  liuysen. 

De  straete  van  Beggeynhoff  tôt  aen  de  merckl  wort  som- 
teyts  in  aude  schriften  genocrapt  de  Ridder  oft  Coninckx- 
straet  ende  oock  deNieuwstraet.  In  dese  straet  syn  affgebrant 
(1727)  vyf  huysen  ende  daer  staen  tcgenwoordich  (1759)  noch 
van  beyde  de  seyden  negenthien  huysen. 

De  straete  van  't  Beggeynhoff  tôt  aen  de  Peertsbrugge  heeft 
geenen  naem  {de  Laerbeke  slraete),  ende  daer  inné  slaen  sesse 
huysen. 

De  straete  van  de  voorseide  Ridderslraet  tôt  aen  de  Exler- 
nest  wort  genoempt  de  Metsoelstraet  ende  daer  inné  staen 
dry  Iiuysen,  ende  de  Gaeremerekt  is  daer  desc  straete  begonst 
heeft. 

De  straete  comende  van  't  Gouvernement  naer  het  Kercken- 
huys  ofte  Schole  wort  genoempt  de  Predickheeren  slraele 
(de  Speek  straete)  ;  daer  inné  slaen  vier  huysen,  mette  schole 
(en  in  t'  Molestraelje  slaen  geen  huysen  dan  de  molen,  gelyck 
oock  niet  van  daer  tôt  aen  't  Beggeynhoff). 

De  straete  van  aen  de  Peertsbrugghe  lot  aen  de  groote 
kercke  is  genoempt  de  Vleeschstraet,  waerinne  affgebrant  syn 
vyf  huysen  (1731),  ende  nu  staet  daerinne  maer  een  cleyn 
huys  (nu  unno  4760  negen  huysen). 

In  de  straete  van  de  Peertsbrugghe  op  d'ander  seyde  der 
Gete  lot  aen  0.  L.  V.  Bruggen  syn  affgebrant  twee  huysen 
(1731),  ende  nu  staet  daer  inné  maer  twee  huysen  ende  Iwee 
brauweryen  (5  huysen,  1760). 


(  508  ) 

De  slraete  tegen  over  het  gasthuys,  van  de  Gete  naer  de 
Merckt,  wort  genoempt  het  Buytestraetje,  waerinne  affgebrant 
syn  seven  huysen  (1751),  ende  nu  staen  dacr  inné  geene 
huysen. 

De  straete  van  de  Thiensche  poorle  tôt  aen  Onse  L.  V.  Brugge 
is  genoempt  de  Thiensche  straete  ende  daer  inné  staen 
twintigh  huysen,  soo  cleyn  als  groot  (1759).  In  dese  straet 
syn  affgebrant  dry  a  vier  huysen  met  dcn  heelen  bascourt 
van  'tSchoHeren  cloosler  (1724). 

De  straete  van  Onse  L.  V.  Brugge  voor  by  de  Clercque- 
capelle  tôt  aen  de  Merckt  wort  genoempt  de  Ridder  straete 
ende  nu  de  Capelstraet.  In  dese  straet  staen  vyff  a  sesse 
huysen  ende  de  voors.  capellc  {nu  anno  1160  tweljf  huysen). 

In  de  slractcn  van  wederseyts  de  Gete  tôt  aen  de  Diestersche 
poorle  staen  vyflhien  huysen,  inbegrepen  den  Hantbogen 
raem;  daerinne  stact  oock  het  Scholieren  cloosler. 

De  straete  legen  over  het  Scholieren  cloosler,  voor  by  bel 
Beggaerde  cloosler  tôt  aen  de  Merckt  ofte  het  huys  genaempt 
den  Spiegcl,  is  genoempt  de  Beggaerde  straet,  ende  daer  inné 
staen  't  voors.  cloosler  ende  vyfif  huysen,  inbegrepen  hel 
Capelhuys,  waer  neffens  is  de  Pcerdemcrckl  (daer  inné  syn 
dry  huysen  alTgebrant,  1713). 

In  de  straete  van  aen  den  Cleuveniers  raem  lot  aen  de 
Veickens  merckt  staen  vier  huysen,  inbegrepen  den  Cruys- 
bogen  raem.  In  dese  straete  syn  (1713)  affgebrant  sesse  à 
seven  huysen  en  een  dochtcr  verbrant. 

De  straete  van  de  vcsten  van  achler  den  Cruysboge  raem 
voor  by  hel  Aut  Kerckhoff  lot  aen  de  Caltcpoel  is  genoempt 
de  Leirstraete;  staetnu  een  huys  igene  was  affgebrant  (171 3). 

De  straete  van  aen  de  Catlepoel  tôt  aen  de  Binnen  poorle  is 
genoempt  t*  Aude  S*  Truyssche  straet.  In  dese  straet  syn  (1713) 
affgebrant  acht  huysen  en  in  desen  brant  syn  gebleven  een 
oude  vrouwe  ende  jonckens.  Daer  inné  slaen  nu  noch  twee 
huysen. 


(  509  ) 

In  de  straet  van  den  Cattepoel,  lancxst  de  vesten  tôt  aen 
S' Truyssche  poort,  staet  een  huys  genoempt  het  Aut  Gaslbuys. 

In  de  straele  van  S*  Truyssche  poorte,  lancxst  de  aerde 
vesten,  staen  geen  huysen,  dan  het  Bethanie  clooster. 

De  straete  van  de  S*  Truyssche  poorte  tôt  op  de  Mcrekt, 
inbegrepen  de  straele  achter  het  stadhuys,  is  gcnaempt  de 
Nieuwe  S'  Truyssche  straet,  ende  daer  inné  staen  dry  huysen 
seer  slecht. 

Op  de  Groote  merckt,  van  aen  den  Spiegel  oft  Beggarde 
straet  tôt  aen  de  Nieuwe  oft  Ridder  straet,  rontomme  staen 
vicrthien  huysen,  sonder  het  stadhuys,  vleeschuys  ende  de 
Hellekens.  Op  de  merckt  syn  seven  huysen  affgebrant  (1713). 

De  straete  van  de  Merckt  lancxst  de  kercke  tôt  aen  de 
Vleeschstraete  en  de  Kerckenhuys  is  genoempt  de  Keesmerckt, 
daer  inné  staen  noch  vier  huysen,  inbegrepen  de  Pastorye  (1). 


(!)  Traduction. 
«  Reers. 

»  Zout-Leeuw  n'a  pas  dans  ses  murs  de  fontaines,  mois  bien  au 
dehors,  près  de  la  ville,  il  y  en  a  de  célèbres,  à  savoir  :  de  Ueybome, 
la  fontaine  de  Saint-Léonard,  la  fontaine  de  Saint-Odulphc,  qui  jadis 
se  jetait  dans  les  fossés;  la  Wolfkensborne,  etc. 

»  Il  y  a  douze  rues  principales  dont  les  noms  sont  tombés  dans 
l'oubli;  mais  celles  qui  longent  la  Cette  et  les  ruisseaux  ou  qui  se 
trouvent  près  de  la  Place  s'appellent  in  't  Ophem,  in  *t  Daelhem, 
in  '<  Duuthemj  in  't  Heykensgat,  in  den  Aenstoot,  op  't  Niciiwerck^  etc. 

•   Annexe. 

»  La  rue  venant  du  Château  au  Béguinage  n'a  pas  de  nom  ;  il  s'y 
[trouve  cinq  maisons. 

»  La  rue  du  Béguinage  jusqu'au  marché  est  quelquefois  nommée 
dans  les  anciens  écrits  la  rue  du  Chevalier  ou  du  Roi  cl  aussi  la 
rue  Neuve.  Dans  celte  rue  brûlèrent  (1727)  cinq  maisons  et  il  y  en 
a  actuellement  (1739)  des  deux  côtés  dix-neuf. 


(  510  ) 

Suit  un  passage  de  Gramayesur  les  ponls  et  les  marchés. 

Reers.  m 

Doen  Leeuwe  floreerde  waeren  daer  différente  mercktcn, 
waer  van  de  plaetsen  vuyt  traditie  en  overleveringlie  van 
icmant,  oni  redenen,syn  achtergebleven,maer  nu  de  mercklen, 

»  La  rue  du  Béguinage  ou  Pont  du  Cheval  n'a  pas  de  nom  {de 
Laerbeke  straete);  il  s'y  trouve  six  maisons. 

«  La  rue  allant  de  la  prédite  rue  du  Chevalier  jusqu'à  l'Externest, 
s'appelle  de  Metsoelstraete  ;  il  s'y  trouve  trois  maisons,  le  marché  au 
lin  se  tient  au  commencement  de  celte  rue. 

»  La  rue  venant  du  Gouvernement  vers  la  maison  de  l'église  ou 
Ecole  s'appelle  rue  des  Dominicains  (de  Speckstrate),  où  il  se  trouve 
quatre  maisons,  y  compris  l'Ëcole  (et  dans  la  rue  du  Moulin,  il  n'y  a 
pas  d'habitation,  si  ce  n'est  le  moulin,  comme  aussi  do  là  vers  le 
Béguinage). 

»  La  rue  du  Pont  du  Cheval  jusqu'à  la  grande  église  porte  le 
nom  de  rue  de  la  Viande  ;  il  y  brûla  cinq  maisons  (1731),  et  il  n'y 
existe  plus  qu'une  petite  maison  (actuellement,  en  1760,  il  y  a  neuf 
maisons). 

•  La  rue  en  face  de  l'hôpital,  allant  de  la  Cette  au  Marché, 
s'appelait  la  Buyte  stractje;  il  y  brûla  sept  maisons  (en  1731),  dont 
il  ne  reste  plus  rien. 

»  La  rue  allant  de  la  porte  de  Tirlemont  au  pont  de  Notre-Dame, 
s'appelle  la  rue  de  Tirlemont  et  il  s'y  trouve  vingt  maisons  tant 
grandes  que  petites  (1759).  Il  y  brûla  trois  ou  quatre  maisons;  alors 
aussi  brûla  la  basse-cour  du  couvent  des  Écoliers  (1724). 

«  La  rue  allant  du  pont  de  Notre-Dame,  le  long  de  la  Chapelle  des 
Clercs  jusqu'au  Marché,  s'appelle  la  rue  du  Chevalier  et  actuelle- 
ment la  rue  de  la  Chapelle.  Dans  cette  rue  existent  cinq  à  six 
maisons  outre  la  prédite  chapelle  (actuellement  en  1760,  douze 
maisons). 

•  Dans  la  rue  de  l'autre  côté  de  la  Gette  jusqu'à  la  porte  de 
Diest,  il  y  a  quinze  maisons,  non  compris  le  jardin  de  l'Arc;  là  se 
trouve  aussi  le  couvent  des  Écoliers. 

•  La  rue  en  allant  du  couvent  des  Écoliers,  près  du  couvent  des 


(  5ii  ) 

vcranderl  in  de  Groole  merckt,  aldaer  gedislingueert  ende 
vcideyltsynde  in  diversche  plaelsen  door  de  lange  gewoonte 
bekent. 


Bégards,  jusqu'au  Marché  et  à  la  maison  dite  le  Miroir,  se  nomme  la 
rue  des  Bégards  et  il  s'y  trouve,  outre  le  couvent  précité,  cinq 
maisons  non  compris  la  maison  de  la  Chapelle,  près  de  laquelle 
existe  le  Marché  aux  chevaux  (trois  maisons  y  ont  été  brûlées,  en 
1713). 

•  Dans  la  rue  allant  des  Couleuvriniers  jusqu'au  Marché  aux 
porcs  existent  quatre  maisons,  non  compris  le  jardin  des  Arbalétriers. 
Là  ont  brûlé  (en  4713)  six  ou  sept  maisons  et  une  jeune  fille  périt 
dans  l'iniendie. 

»  La  rue  des  remparts  derrière  le  jardin  de  l'Arbalète,  près  de 
l'Ancien  cimetière  jusqu'au  Catlepoet,  s'appelle  de  Leirstrate.  11  y  a 
une  maison,  qui  brûla  (en  1713). 

»  La  rue  depuis  le  Ca//f/}oe/ jusqu'à  la  porte  intérieure  s'appelle 
l'ancienne  rue  de  Saint-Trond.  Dans  cette  rue  brûlèrent  huit  maisons 
(1713)  et  il  périt  alors  une  vieille  femme  et  des  enfants.  31  n'y  reste 
plus  que  deux  maisons. 

»  Dans  la  rue  du  Cattepod,  le  long  des  remparts,  jusqu'à  la 
porte  de  Saint-Trond,  s'élève  une  maison  appelée  l'Ancien 
hôpital. 

»  Dans  la  rue  de  la  porte  de  Saint-Trond,  le  long  des  remparts 
de  terre,  il  n'y  a  pas  de  maison,  mais  seulement  le  couvent  de 
Béthanie. 

»  La  rue  allant  de  la  porte  de  Saint-Trond  jusqu'au  Marché,  y 
compris  la  rue  derrière  l'Hôtel-de-Villc,  porte  le  nom  de  la  Nouvelle 
rue  de  Saint-Trond,  et  il  s'y  trouve  trois  maisons  en  très 
mauvais  état. 

»  Sur  le  Grand  marché,  depuis  le  Miroir  à  la  rue  des  Bégards, 
jusqu'à  la  rue  Neuve  ou  rue  du  Chevalier,  existent  quatorze 
maisons,  non  compris  THôtel-de-Ville,  la  Boucherie  et  les  llellekent. 
il  brûla  sur  le  Grand  marché  sept  maisons  (en  1713). 

»  La  rue  allant  du  Marché  le  long  de  l'Église  jusqu'à  la  rue  de 
la  Viande  ou  à  la  Maison  de  l'Église,  porte  le  nom  de  Marché  au 
fromage,  où  se  trouvent  quatre  maisons,  non  compris  la  cure.  • 


^  512  ) 

Byvoegsel. 

Binnen  dese  stadt  syn  (1738)  dry  groote  steenebruggen 
over  de  Getc  ;  d'eerste,  genoempt  de  Peertsbrugge  (steyn 
gemaekt  anno  i538);  de  tweede,  Onse  L.  Vrouwe  brugge, 
ende  de  derde  de  Schipbrugge  (steyn  gemaeckt  4451). 

Op  de  beke  loopcndt  vuyt  de  Gete  door  Bethanie  clooster, 
van  by  S»  Truyssehe  poorte  tôt  aen  de  Leirstraet  oft  Aut 
kcrkhoff,  syn  dry  steenebruggen. 

Over  de  beke  loopende  vuyt  de  voors.  beke  toi  onder  de 
Binnepoorte  syn  twee  steenebruggen. 

Over  de  beke  vuyt  de  selve  beke  comende  voor  by  den 
Externest.  toi  in  de  Gete  aen  de  Peertsbrugge  syn  twee  steene- 
bruggen. 

Buylen  de  Diesterschepoorte  syn  twee  haute  ende  eene 
steencbrugge. 

Buyten  de  S*-Truysschepoorte  syn  twee  sleene  ende  een 
houtebruggc. 

Buyten  de  Koyepoorte  syn  twee  steenebruggen. 

Buyten  de  Thienschepoortc  syn  vier  haute  ende  een  steene- 
brugge. 

De  merckten  syn  heel  te  niet  ende  weynich  persoonen 
en  weten  de  selve  daeronjme  op  de  groole  merckt  niet  te 
(h'stingucren  (1). 


(i)  Traduction. 

«  Reers. 

»  Lorsque  f.éau  florissait,  il  s'y  trouvait  différents  marchés, 
dont  l'emplacement  n'est  plus  connu  par  la  tradition  ou  s'est  perdu, 
et  pour  cause,  faute  d'indications;  mais  les  marchés  se  tiennent 
actuellement  sur  la  Grand'  place,  distingués  et  séparés  en  différents 
endroits,  connus  par  une  longue  habitude. 


(513) 

Gramaye  parle  ensuite  des  monuments  de  la  ville;  on 
ajoute  : 

Reers. 

Het  nieuw  Raelhuys  of  stadthuys  is  van  een  vuylnemcnde 
melselrye  gebaut  (1530). 

Het  Vleesbuys  nefFens  'tvoors.  stadthuys  is  cm  te  ontfangcn 
de  dry  gilden  ende  is  aan  hun  eygen. 

Het  Kcrckenhuys  alsoo  genoempl  is  voor  (het)  cleynsle  dee! 
gebaul  int  jaar  4543  ende  voor  het  grootste  deel  int  jaar1544 
(Het  Patershuys  1539). 

Het  huys  oft  réfugie  van  'tclooster  van  Oplinther. 

Het  huys  genaempt  het  Palleys. 

»   Annexe. 

»  Dans  cette  ville  il  existe  (en  4738)  trois  grands  ponts  en  pierre 
sur  la  Gelle.  Le  premier,  nommé  le  Pont  du  cheval  (construit  en 
pierre  en  4538);  le  deuxième,  le  Pont  de  Notre-Dame,  et  le  troisième, 
le  Pont  des  bateaux  (fait  en  pierre  en  1454). 

»  Sur  le  ruisseau  courant  près  de  la  Cette  par  le  couvent  de 
Bélhanie,  devant  la  porte  de  Saint-Trond  jusqu'à  la  Leirstraat  ou 
Ancien  cimetière,  il  y  a  trois  ponts  de  pierre. 

»  Sur  le  ruisseau  allant  du  précédent  jusqu'à  la  Porte  intérieure 
on  trouve  deux  ponts  de  pierre. 

»  Sur  le  ruisseau  partant  du  même,  près  de  VExtemest  et  se 
jetant  dans  la  Celle,  près  du  Pont  des  bateaux,  sont  deux  ponts  de 
pierre. 

•  Hors  de  la  porte  de  Diest  on  voit  deux  ponts  en  bois  et  un  en 
pierre. 

»  Hors  de  la  porte  de  Saint-Trond  sont  deux  ponts  en  pierre  et 
un  en  bois. 

*  Hors  de  la  porte  aux  Vaches  il  y  a  deux  ponts  en  pierre. 

)  Hors  de  la  porte  de  Tirlemonl  il  y  a  quatre  ponts  en  bois  et  un 
en  pierre. 

0  Les  marches  sont  tous  allés  à  rien  et  peu  de  personnes  pour- 
raient indiquer  l'emplacement  où  ils  doivent  se  tenir,  sur  la  Grand' 
place.  » 


I 


(  5li 


Byvoegsel. 


4- 

I 


Het  stadhuys  heeft  een  schoonen  thorcn,  waer  inné  iwce 
plaetscn  daer  d'archieven  van  dcn  H.  Geest  bewaert  worden  î 
cnde    onder   den  llioren   is   bel   gevangencot   gcnieynelyok 
gcnoempt  het  Fandoyscncot  (a*  i755). 

De  puye  van  het  sladlliuys  is  heel  hermaeckt  ende  gere- 
slaureert  oft  het  nieuw  waer  (1733). 

Het  stadlhuys  heeft  van  bianea  eenen  grooten  sael,  een 
camer  genaempt  de  Schepenen  camer,  endc  dacr  neffens  de 
Sladls  comptoir,  mitsgadcrs  twee  bovencamers,  seer  groot, 
waer  van  d'ecn  Rhetorica  camer. 

Het  vieeschuys  wort  noch  soo  geheclen,  waer  inné  dcn 
conchcrge  woonl  ende  de  stadtswaege  staet. 

De  dry  guldens  gebruyeken  de  camcrs  ende  den  H.  Geest 
den  solder  die  meer  als  halff  gcplavcyt  is  (1734). 

Het  cleynsle  dcel  van  t'  Kerckenhuys  is  seer  vervallen 
(gerestaureert  anno  1744-1745),  ende  in  t'  groolste  deel  is  de 
scbole  cnde  wort  voorts  bewoont  daer  de  biddende  ordens 
logercn  aise  hunne  slatie  is. 

De  réfugie  van  Opiinther  is  nu  veranderl  in  een  clooster 
oft  gasthuis,  alwaer  graususlers  woonen  (IGfiO). 

Het  paleys  is  van  overlancx  alTgebranl  ende  soo  men  segt 
het  soude  bestaen  hebbcn  in  de  Capelslraet  (1). 

(1)  Traduction. 
u  Reers. 

»  La  nouvelle  maison  du  Conseil,  ou  Maison  de  ville,  est  bâtie 
d'une  architecture  (litléralcracnt  d'une  maçonnerie)  remarquable  en 
1530. 

"  La  Boucherie,  située  à  côté,  sert  de  local  aux  trois  serments  et 
leur  appartient  en  particulier. 

»  La  Maison  de  l'église,  comme  on  la  nomme,  a  clé  pour  la  plus 
petite  partie  élevée  en  4548,  et  pour  la  plus  grande  en  4  544  (la  mai- 
son des  pères  en  1539). 


1 

(  SIS  ) 

Gramaye  dit  ensuite  quelques  mois  des 
dé^^oié  l.éan 

pestes  qui 

ont 

Reers. 

Omirent  de  jacrcn  1624  en  i63i  in  desc  sladt  alnocb 
vole  burgcrs  beroofl. 

van 

r   La  Maison  ou  refuge  du  couvent  d'Op-Linter. 
'^    La  maison  dite  le  Palais. 

«    Annexe. 

»  A  la  Maison  de  ville  on  voit  une  belle  tour  dans  laquelle  existent 
deux  chambres  contenant  les  archives  de  la  maison  du  Saint-Esjirit. 
Sous  la  tour  est  la  prison  appelée  vulgairement  het  Fandoysen  col 
{173b). 

>^  La  bretèque  de  la  Maison  de  ville  a  été  entièrement  reconstruite 
à  neuf  (1753). 

»  A  rinlcrieur,  la  Maison  de  ville  comprend  une  grande  salle,  une 
chambre  dite  des  cchevins,  et  h  côte  le  bureau  de  la  ville,  ainsi  que 
deux  chambres  d'en  haut,  dont  une  s'appelle  la  Chambre  de  rhéto- 
rique. 

«>  La  Boucherie  s'appelle  encore  ainsi.  Le  concierge  y  demeure  et 
il  s'y  trouve  le  Poids  de  la  ville. 

»  Les  trois  serments  en  emploient  les  chambres  et  la  maison  de 
Saint-Esprit  le  grenier,  qui  a  été,  pour  plus  d'une  moitié,  pavé  en 
l7oi. 

"  La  plus  petite  partie  delà  Maison  de  l'église  est  tombée  (Elle  a  été 
restaurée  en  17-44-1745).  Dans  la  plus  grande  partie  se  tient  l'école 
et  elle  est  encore  habitée  lorsque  des  religieux  des  ordres  mendiants 
viennent  y  loger,  quand  ils  ont  leurs  stations. 

»  Le  refuge  de  Linter  est  changé  en  un  couvent  ou  hôpital, 
occupé  par  les  sœurs  grises  (ICCO). 

»  Le  palais  est  depuis  longtemps  brûlé  ;  on  prétend  quMl  a  existé 
dans  la  rue  de  la  Chapelle.  » 


(  316  ) 

Byvoegsel. 

Vuytweicken  oorsaeke  heeft  dese  stadt  ingestelt  aile  jaereii 
cène  processie  op  Onse  L.-Vrouwe  Hemelvaert  dagh  s'  avonls 
naer  het  loff,  ter  eere  van  O.-L.-Vrouwe  en  S*  Rochus,  welc- 
kcrs  beelden  in  dese  processie  worden  omgedraegen  ;  in  dese 
processie  comen  de  Scholieren,  ende  de  Beggeerden  plachlen 
oock  in  dese  processie  te  comen,  gelyck  te  Sinxen,maer  blyven 
tsedert  weynige  jaeren  l'  huys  om  een  cleyn  dispuet. 

Aile  jaeren  op  S'-Rochus  dagh  wort  er  eenen  sollemnelen 
dienst  gedaen,  die  de  stadt  betaclt;  item  aile  vrydaghen  smoi- 
gens  ten  acht  uren  geschiet  er  een  singende  misse  ter  eere 
S'  Rochus;  daer  is  oock  eene  afflacth  ende  broederschap 
ingestelt  ter  eere  S*  Rochus  (6  aug.  4666.)  [\) 


(1)  Traduction. 

X  Reers. 

»  Vers  les  années  i626  et  1634  la  ville  perdit  ainsi  un  grand 
nombre  de  ses  bourgeois. 

»   Annexe. 

»  C'est  ce  qui  a  donné  Toccasion  à  la  ville  d'instituer  tous  les  ans 
une  procession  le  jour  de  TAssomplion,  le  soir,  après  le  salut,  en 
rhonneur  de  Notre-Dame  et  de  saint  Roch.  Leurs  statues  sont 
portées  dans  cette  procession,  à  laquelle  assistent  les  Écoliers.  Les 
Bégards  avaient  aussi  Thabitude  de  s'y  rendre,  ainsi  qu'à  celle  de  la 
Pentecôte,  mais  depuis  quelques  années  ils  restent  chez  eux,  à  cause 
d'un  léger  différend. 

•  Tous  les  ans,  le  jour  de  Saint-Roch,  il  y  a  un  service  solennel, 
payé  par  la  villej  de  même,  le  vendredi,  à  huit  heures  du  matin,  on 
chante  une  messe  en  l'honneur  de  ce  saint  ;  il  y  a  aussi  des  indul- 
gences et  une  confrérie  instituée  sous  le  vocable  de  saint  Roch  (6  mai 
1666).  « 


I'  (517) 

Après  quelques  détails  historiques  sans  valeur,  vient  ce 
qui  concerne  la  composition  du  magistrat,  d*aprèsGramaye. 

Rebrs. 

Dweick  op  dat  liet  clacrlycker  sal  blycken  aile  jaeren  van 
eenen  commissaris  van  dcn  Soiivereyncn  Raedc  van  BrabanI 
daertoe  gedeputeert  geslelt  wordcn  seven  schepenen,  de 
welcke  seven  den  gewoonelyck  eedt  gepresteert  liebbende, 
kiesen  inslantelyck  eenen  oft  den  eersten  borgemeesler. 

Daernaer  de  dekens  ende  gesworen  der  ambachlcn, 
gevoeght  mette  Cruysboghe  guide,  den  tweeden  borgemeesler 
kiesen  en  byvoeghen,  volgens  hunne  privilcgien. 

Van  geleycken  worden  gecosen  de  twee  keurmeesters  van 
de  stadt. 

Daernaer  kiesen  de  wetboudcren  vyff  andere  schepenen, 
die  Guldeschepenen  genoempt  worden,  den  eersten  daer  van 
guldeken,  ende  hebben  eenen  particulière  rechldagh  over 
saecken  van  maeten  ende  gewichlen. 

Ten  lesten  worden  alnoch  by  de  vier  giildens  gecosen  ende 
gedeputeert,  vuyt  elckc  guide,  twee  deugdelyke  borgers, 
welcke  beneffensaJle  de  voorseyde  optstadlhuys  degemeynte 
hclpen  regeren  ;  dese  worden  genoempt  Binnenraedt. 

Byvoegsel. 

Denautslenraetsheercn  de  secretaris  van  den  Souvereyncn 
Raede  van  Brabant  stellen  aile  jaeren  (by  oclroye  van  den 
Hertogh,  22  mey  1694)  seven  schepenen  te  S'  Jan  Baptist  oft 
wat  daernaer;  waer  onder  t'  sedert  weynighe  jaeren  (1701, 
voor  deersle  reyse)  maer  vier  vuylte  geslachlen  en  dry  vuyilc 
gemeynle.  Dit  was  maer  geconsenteert  voor  eenen  terniyn  van 
twinligh  jaeren  ende  sal  allyt  blyven  duren. 

Dese  seven  schepenen  den  eedt  gedaen  hcbbende,  kiesen 
instantelyck  den  eersten  borgmeester  vuytle  geslachte. 
Tome  ii%  S'»'  série.  34 


(  518  ) 

De  Cruysboghc  guide,  bencffens  de  dekcns  en  de  gesworen 
der  acht  ambachten,  kiesen  den  Iweeden  borgracestcr  vuytte 
geslacbtcn  (volgens  privilégie  van  Maria,  1477). 

Immedialelyck  naer  dcsen  kcus  kiesen  de  Cruysboghe 
guide  voor  raet  twee  borgers  der  Relhoriea  guide. 

De  dekens  ende  gesworen  der  ambacblen  kiesen  voor  raet 
twee  borgers  van  de  Cruysboghe  guide,  twee  van  deHantboghe 
guide  ende  twee  van  de  Cleuvenicrs  guide,  die  nu  Binnenraet 
genoempt  worden. 

Den  ecrslen  macndagh  naerdesen  keuse,  soo  kiesen  de  borg- 
meeslers  en  de  schcpenen  vyff  guldschepcnen  vuytte  geslach- 
len;  den  eersten  van  hem  wort  nu  genoempt  (iuldmeyer. 

De  burgcmeeslers  ende  schepenen  kiesen  alsdan  ook  ihien 
gedepuleerden  van  de  vyff  gehuchten,  te  wetcn  twee  van 
Ter-Weyden,  twee  van  Heelen,  twee  van  Bosch,  twee  van 
Orsmael  en  twee  van  Weser,  die  Buy  tenraet  genoempt  worden, 
ende  comen  over  aile  swaere  saecken  ende  rekeninghen,  enz  , 
gelyck  den  Binnenraet,  behoudelyck  de  rekeninghe  van  den 
H.  Geest  ende  kercke. 

Allen  jaeren,  op  den  lesten  niey,  kiesen  de  burgemeesters 
end  schepenen  den  eersten  rcntmeester  vuytte  geslachten, 
twee  fabrykmeeslers  ende  twee  H  Gcestmeeslers  (volgens 
privilégie  Wenceslas  15  mcy  1482  [Usez  1382],  1718).  Daer 
en  syn,  t'  sedert  dat  de  ihiendehefîers  de  kcrke  goederen 
besitlen  (1721),  gecn  fabryckmeeslcrs  meer. 

Op  den  eersten  juny  aile  jaeren  kiesen  de  voorscyde  Cruys- 
boge  guide,  bencffens  de  dekens  ende  gesworen  der  Ambachten, 
den  tweede  rcntmeester  (privilégie  Marie  1477)  (1). 

(1)  Tradiiclioii. 
«  Reers. 

»  Afin  que  cela  s^cxpiiquc  plus  clairement,  disons  que  tous  les 
ans  un  commissaire  du  souverain  conseil  du  Brabant,  députe  à  celte 
fin,  élablit  sept  cchevins,  lesquels  sept,  après  avoir  prelé  le  serment 
habituel,  choisissent  immédiatement  le  premier  bourgmestre. 


(  319) 
Aux    quelques   détails   donnés  par   Gramaye   sur  les 
familles  faisant  partie  des  lignagesou  familles  patriciennes 
et  sur  les  privilèges  accordés  aux   bourgeois  de  Léau,  le 
manuscrit  ajoute  le  suivant  : 

Reers. 

Dcn  werff  van  Halen  is  aan  de  stadt  Lecuw  vergunt  by  den 
herlogh  op  sekereii  cheyns  in  recognilie  (ex  privilégie  dui-is 
Wenceslai,  1382). 

»  Puis  les  doyens  et  jurés  des  métiers,  réunis  à  la  gilde  de  Parba- 
lète,  désignent  de  plus  un  second  bourgmestre,  selon  leurs  privi- 
lèges. 

>)   De  même  on  établit  les  deux  syndics  (ou  receveurs)  de  la  ville. 

"  Ensuite  les  magistrats  nomment  cinq  autres  échevins,  appelés 
les  échevins  de  la  gilde,  dont  le  premier  porte  le  titre  de  doyen  de 
la  gilde;  ils  ont  un  jour  de  séance  particulier  pour  juger  des  affaires 
des  mesures  et  des  poids. 

»  Enfin  les  quatre  gildes  font  encore  choix,  hors  de  chaque  gilde, 
de  deux  hommes  honorables;  ceux-ci  contribuent  à  administrer  les 
affaires  de  la  commune,  à  la  maison  de  ville,  et  forment  le  Conseil 

intérieur. 

»   Annexe. 

»  Le  plus  ancien  conseiller  et  le  secrétaire  du  Conseil  souverain 
du  Brabant  établissent  tous  les  ans  (en  vertu  d'un  octroi  du  duc,  du 
22  mai  1694)  sept  échevins,  la  veille  de  la  Saint-Jean-Baptiste  ou 
peu  après;  parmi  ceux-ci,  depuis  quelques  années  (en  1701  pour  la 
première  fois),  quatre  seulement  sont  choisis  parmi  les  lignages  et 
trois  dans  la  commune.  Cela  fut  accordé  pour  un  terme  de  vingt  ans 
et  continuera  à  exister. 

.  Ces  sept  échevins,  ayant  prêté  serment,  choisissent  ensuite  le 
premier  bourgmestre  dans  le  sein  des  lignages. 

»  La  gilde  de  Tarbalète,  ainsi  que  les  doyens  et  les  jurés  des  huit 
métiers,  choisissent  le  second  bourgmestre  dans  le  sein  des  lign;igrs 
(suivant  le  privilège  de  Marie,  de  1477). 

»   Immédiatement  après  ce  choix,  la  gilde  de  rarbalcle  désigne 


(  5^20  ) 

Lceuwe  heeft  Iwee  jaernierckten,  ider  van  vierthien  daegcn, 
d'een  te  Sinxen  endcd'anderteCapeIkermis,  ter  oorsaecke  van 
die  van  Anlwerpen  (ex  privilégie  ejusdem  ducis). 

Te  weke  heeft  Leeuwe  Iwee  vry  mercktdagen,  d'een  smaen- 
daghs  reeht  dach  en  d'ander  donderdachs  (ex  privilégie  ducis 
Joannis  1342). 

Lceuwe  heeft  noch  vêle  andere  schoone  privilegien  te  lanck 
om  le  verhaelen. 


pour  conseillers  deux  bourgeois  faisant  partie  de  la  chambre  de  rhé- 
torique. 

»  Les  doyens  et  les  jurés  des  métiers  prennent  pour  conseillers 
deux  bourgeois  de  la  gilde  de  l'arbalète,  deux  de  la  gilde  de  l'arc  et 
deux  de  la  gilde  des  arquebusiers,  qui  sont  appelés  maintenant  le 
Conseil  intérieur. 

•  Le  premier  lundi  après  cette  nomination,  les  bourgmestres  et 
les  échevins  nomment  cinq  échevins  de  la  gilde,  pris  dans  les  lignages, 
et  dont  le  premier  est  appelé  actuellement  le  maire  de  la  gilde. 

•>  Les  bourgmestres  et  les  échevins  désignent  ensuite  dix  députés 
des  cinq  hameaux,  à  savoir  :  deux  de  Ïer-Weydcn,  deux  de  Heelen, 
deux  de  Bosch,  deux  d'Orsmael  et  deux  de  Weser,  qui  forment  le 
Conseil  intérieur  et  prennent  part  à  toutes  les  affaires  importantes 
et  à  toutes  les  redditions  de  comptes,  etc.,  comme  les  membres  du 
Conseil  intérieur,  sauf  aux  redditions  de  comptes  de  la  Table  du 
Saint-Esprit  et  de  l'église. 

»  Tous  les  ans,  le  dernier  jour  du  mois  de  mai,  les  bourgmestres 
et  les  échevins  nomment  le  premier  receveur,  hors  des  lignages  ; 
deux  maîtres  de  la  fabrique  et  deux  maîtres  de  la  table  du  Saint- 
Esprit  (suivant  la  charte  de  VVencesIas,  du  \Z  mai  1482  [1382]) 
(en  1718).  Mais,  depuis  que  les  décimateurs  sont  en  possession  des 
biens  de  l'Égiisc  (1721),  il  n'y  a  plus  de  maîtres  de  la  fabrique. 

»  Le  1"  juin,  la  prédite  gilde  de  l'arbalète,  de  concert  avec  les 
doyens  et  jurés  des  métiers,  nomme  le  second  receveur  (charte  de 
Marie,  de  1477).  » 


(  S21   ) 

Byvoegsel. 

Nicmanl  niach  loi  Lceuwe  borgemecsler  wescn  als  van  de 
geslachte. 

liera  van  de  vier  eersle  schepenen,  't  sedert  weynigiie 
jacren  (1701),  mils  de  sevcn  schepenen  moeslen  van  de 
geslachlen  wesen  (ex  privilégie  Joannis). 

llem  guldschcpenen  ofte  eersle  renlmeesler  dan  die  van  de 
geslachlen  syn. 

De  secrelaris  is  van  boven  menschen  meraorie  oeck  allyd 
geweesl  endc  geeosen  vnylte  geslachlen. 

Borgemeestrrs  ende  schepenen  kicsen  den  secrelaris;  dil 
is  gebieken  in  het  procès  en  dispuel  van  Guiliiam  Joseph 
s'Heeren  legens  Lanrenlius  De  Prince  (1728),  waerinne  ende 
in  den  keus  van  secrelaris  slonden  de  voisen,  le  welcn  den 
voors.  Prince  hadde  vier  voisen,  dry  schepenen  ende  eenen 
borgemecsler.  Den  voors.  S'Heeren  hadde  oock  vier  voisen 
van  vier  schepenen,  ende  alsdoen  borgemecsler  synde.  hceft 
sync  voise  als  borgemecsler  gevorght  loi  de  voisen  van  de 
vier  schepenen,  die  hem  secrelaris  geeosen  hadden  (volgens 
aclc  gepasseert  voor  den  nolaris  Opsladl,  1728)  ende  is  alsoo 
secrelaris  gebievcn  (by  vonnisse  van  den  Raede,  1729). 

Den  secrelaris  Pluymcrls  borgemcesler  wcsende  is  van  v\ff 
schepenen  secrelaris  geeosen  ende  syne  voise  als  borgemecsler 
was  sesse  voisen  (1 757). 

Die  schepenen  volgens  hunne  privilcgien  mogen  eenen 
secrelaris  insliluercn  om  bel  gène  voor  hun  passeerl  le 
schryven  (ex  privilegio  Joannis  1290). 

Maer  docn  1er  tyl  waeren  daer  Iwee  a  dry  secrelarissen. 

Daer  naer  by  aceoorl  tiisschcn  het  magistrael  ende  borgers 
is  geordonncerl  ende  geslalueert  maer  eenen  secrelaris  van 
dese  sladl  te  hebben,  geconfirmccrt  van  de  herloginne  Maria 
(ex  privilegio  Marie,  1477). 

Nu  ter  tydl  en  worden  geen  gevonden  der  voors.  geslachlen 
mcllen  naem,  maer  zyn  allemael  van  moeders  seyden  van  de 


(  522  ) 

geslachlen,  l'gene  alsoo  in   possessie  is  gebleven  omirent  âi\ 
vier  hondert  jaeren  (volgens  de  regislers  van  Leeuwe). 

Byvoegsel. 

Smaendaghs  ist  merckldagh  ende  ten  negen  uren  voor 
noen  rolle  van  Scliepenen  ofte  recht  dagh. 

Donderdaeghs  mercldagh  ende  ten  thien  uren  rolle  van 
Guldschepcnen. 

Svrydaghs  het  quaert  naer  thicn  uren  rolle  van  borge- 
nieesters. 

Satcrdags  ist  cleyn  merctdagh,  macr  niet  vry.  Dese  merckt- 
daeghen  syn  nu  aile  le  niet. 

De  jaermerclcn  syn  ook  te  niet. 

Den  wcrff  van  Halen,  mils  daer  geen  schepen  en  comen,  is 
ooek  te  niet,  ende  den  cheyns  wort  noch  betaell  (1). 

(1)  Traduction. 
0  Ueers. 

»  Le  quai  de  Haelen  a  été  cédé  à  la  ville  de  Léau  par  le  duc,  à 
condition  de  payer  un  cens  annuellement  (charte  du  duc  VVencesias, 
de  158:2). 

»  Léau  a  deux  marchés  annuels,  chacun  de  quatorze  jours;  le 
premier  à  la  Penlecôlc  et  l'autre  à  la  fcle  de  la  Chapelle,  et  cela  pour 
ceux  d'Anvers  (par  privilège  du  même  duc).  ^ 

»  Par  semaine  il  y  a  à  Léau  deux  jours  de  marché  franc;  le 
premier  le  jour  de  justice,  le  second  le  jeudi  (par  privilège  du  duc 
Jean,  de  i342). 

»  Léau  a  encore  beaucoup  d'autres  privilèges,  trop  longs  à 
détailler. 

»    AniNEXE. 

»  Personne  ne  peut  être  bourgmestre  à  Léau  s'il  n'apparlierit  aux 
lignages. 

»  De  même  les  quatre  premiers  échevins,  depuis  peu  d'années 
(1701),  tandis  qu'autrefois  les  sept  échevins  devaient  être  pris  dans 
les  lignages  (par  privilège  du  duc  Jean). 

»  De  même  les  échevins  de  la  gilde  et  le  premier  receveur  doivent 
-être  des  lignages. 


(  523  ) 

Hier  volgen  de  përsoonen  wesende  van  de  geslachten  allb 


•  Le  secrétaire,  de  temps  immémorial,  doit  toujours  être  pris  et 
choisi  hors  des  lignages. 

»  Les  bourgmestres  et  les  échevins  nomment  le  secrétaire.  Cela 
est  constaté  dans  le  procès  ou  la  querelle  de  Guillaume-Joseph 
s'Heeren  contre  Laurent  De  Prince  (1728);  à  ce  propos  et  dans  le 
choix  du  secrétaire,  les  voix  étaient  ainsi  partagées.  Ce  De  Prince 
avait  quatre  voix,  trois  échevins  et  un  bourgmestre.  Le  prénomme 
s'Heeren  avait  aussi  quatre  voix;  celles  de  quatre  échevins  et, 
comme  il  était  alors  bourgmestre,  il  joignit  sa  voix  à  celle  de  ces 
quatre  échevins,  qui  Pavaient  désigné  (suivant  acte  passé  devant  le 
notaire  Opstadt,  en  1728),  et  il  resta  de  la  sorte  secrétaire  (par 
sentence  du  Conseil,  de  1729). 

»  Le  secrétaire  Pluy  mcerls,  étant  bourgmestre,  fut  élu  secrétaire  par 
cinq  échevins  et  sa  voix  de  bourgmestre  lui  assura  six  suffrages 
(1737). 

»  Les  échevins,  conformément  à  leurs  privilèges,  peuvent  établir 
un  secrétaire  pour  mettre  par  écrit  ce  qui  passe  devant  eux  (par 
charte  du  duc  Jean,  1290). 

»   Mais,  depuis,  il  y  eut  deux  ou  trois  secrétaires. 

»  Plus  tard,  en  vertu  d'un  accord  passé  entre  le  magistrat  et  les 
bourgeois,  il  fut  ordonné  et  statué  que  la  ville  n'en  aurait  plus  qu'un, 
ce  qui  a  été  confirmé  par  la  charte  de  la  duchesse  Marie  (1477). 

»  Maintenant,  il  n'y  a  plus  personne  de  ces  lignages,  portant  leur 
nom,  mais  tous  en  proviennent  du  côté  maternel,  ce  qui  est  accepté 
depuis  environ  quatre  cents  ans  (d'après  les  registres  de  Léau). 

»   Annexe. 

»  Le  lundi  est  jour  de  marché  et  à  neuf  heures  se  tient  le  rôle  des 
échevins  ou  jour  de  droit. 

•  Le  jeudi  il  y  a  marché  et  à  dix  heures  rôle  des  échevins  de  la 
gllde. 

•>  Le  vendredi,  un  quart  d'heure  après  dix,  se  tient  le  rôle  des 
bourgmestres. 

»  Le  samedi  est  petit  jour  de  marché,  mais  non  franc.  Tous  les 
marchés  sont  allés  à  rien  actuellement. 

«    Les  foires  sont  aussi  réduites  à  rien. 

«  Le  quai  de  Haelen,  où  ne  vient  plus  de  bateaux,  ne  sert  plus; 
cependant  on  paie  toujours  le  cens.  » 


(  324  ) 

VUYT  DE  MOEDERS  HaMME,  SOO  HIER  AENGEWESEN  WORT  ANNO  iTOG 
INT  LEVEN  WESENDE,  BINNEN   LeEUWE. 

DESCENDENTEN  VAN  [i). 


Bartholomeus  Hollanders. 

Meys. 

Joannes  Bellen. 

Joannes  Van  Halle. 

(is  van  de  rechte  familie)  (2). 

Joannes  Janssens. 

Francis  Van  Herck. 

. . .  Molenbeeck. 

Joannes  Gilis. 

Van  Mael,  alias  Bollen. 

Joannes  Pluymcaerts. 

Van  Peeters. 

Godigaflf  Peeters. 

Cuilliam  Vanderstuck. 

ileis. 

Georgius  Van  den  Putle. 

Van  Halle. 

Jaques  Van  Leeuwe. 

Bleliem. 

Bartholomeus  Stiers. 

Meys. 

Matteys  d'Ojenbruggen. 
Francis  Vander  Eycken. 

Baecx,  Croy. 

Joannes  Baptista  Opstadt. 

Willem  Speecken. 

Joannes  Van  Ejele. 

Van  Eertryck. 

Francis  De  Rees. 

Stiers,  alias  Meys. 

Adriaen  Collen. 

Pelrus  De  Neeflf. 

Vreven. 

Cuilliam  De  Boosere. 

Bartholeyns. 

Jaques  Van  Overstraeteu. 

Van  Eyele,  Van  Ertryck. 

Kinderen  A.  De  Greeff. 

Stiers,  Meys. 

N.  de  Hert. 

Van  Halle. 

Joannes  Reyns. 

Hollanders. 

BUYTEN  DE  STADT. 

DESCENDENTEN  VAN  (3). 

De  kinderen  van  den  lieere  Collonel 

van  Plotho. 

Van  Leeuwe,  Blehen. 

De  kinderen  van  den  heere  capilyn 

De  Waha. 

Hollanders. 

Het  kint  van  Sprockeels. 

Van  Herck. 

Ville.  De  kinderen  van  Radar. 

Van  Nivel. 

Thienen.  De  kinderen  van  Henricus 

Loyaerts. 

Hollanders. 

De  kinderen  van  Van  Winde. 

Croy. 

De  kinderen  van  Gillis. 

Bollen. 

De  kinderen  van  Joannes  Baptista 

Van  den  Bergh. 

Muel,  Bollen. 

De  kinderen  van  Van  Cauthem. 

Hollanders. 

Vertreyck  De  kinderen  van  Francis 

Hennebel. 

Vreven. 

Tongeren.  De  kinderen  van  J*""  Men- 

ten. 

(1)  Ici     SUIVENT    LES    PE&SONNES    FAISANT    PARTIR    DBS    LIGNAGES    TOUTES    PROVENANT   i>K 
MÈRES    DU    NOM    DE    HaMME,    COMME    ON    A    CONSTAT^' Qu'tLLES  EXISTAIENT   ENCORE    EN    l^OO 

DESCENDANTS  DE   ... 

(2)  «  Est  (l'une  famille  directe,  d 

(3)  HOKB  DE  LA  TILLE.  DESCENDANTE  DE 


I(  S25  ) 
f  A  une  simple  phrase  où  Gramaye  dit  que  les  bourgeois 
sont  divisés  en  quatre  Chambres,  succède  un  commentaire 
très  long. 

Reers. 

D'ecrslc  camcr  is  Retliorica,  boven  het  sladlhuys,  d« 
weicke  met  spelen  cnde  refercyncn  hun  excrccren,  wiens 
voopsaeten  door  hcci  Brabant  vcrnacml  syn  gewcesl  endc 
hebben  lot  Anlwerpcn  gewonnen  hct  landjuweel  (3  augusti 
i560).  Sy  vieren  voor  patroonersse  de  heilige  Anna,  grool- 
moeder  Christi. 

Oe  selve  vuylte  den  daele  genoempt  Pepckbloeme  voercn  sy, 
ende  gaudcrcn  van  die  dévies:  Jonst  voor  consl. 

De  tweede  is  de  Cruysboghe  onder  den  lilel  van  Sinte 
Georgius:  dese  kicsen  den  Iweeden  borgemeeslerendelweeden 
rentmeester,  hebbende  voop  vcrmaert  de  sonne  met  dese 
inscriplie,  Die  doet  grocycn  en  blocyen. 

De  derde  de  CIcuveniers,  onder  den  lilel  van  SinteLeonaerls, 
conf.,  palroon  deser  sladt,  en  mogen  niet  slercker  wcsen  dan 
vierligh  (privilegium  Maxiniiliani  1514);  hebben  voor  bloeme 
d'AelpIompe. 

De  vierde  is  de  Hanlbogc,  onder  den  lilel  van  Sinlc 
Sebastiaen,  endc  hebben  voor  bloeme  de  dislelbloem,  met  dese 
annolalie  :  Edel  en  soet. 

Byvoegsel. 

Dese  vicr  camers  worden  nu  genoempl  gulden.  Ider  guide, 
in  cas  van  dispuel,  doet  bel  recht  cnde  van  daer  appelleert 
men  naer  schepenen  van  Leeuwe  sy  hebben  ider  hunnc 
caerlhe  van  l'  magislraet  deser  sladt,  ende  slacn  altyl  ton 
diensle  van  de  sladt,  waer  voor  ider  guide  s'  jaers  van  dese 
stadl-treckt  een  en  twintigh  guldens  acht  sluyvcrs. 

Dese  vier  gulden  syn  oock  van  't  magistrael  opgerecht,  vol- 
gens  hunne  chaerten  ende  privilegien. 


(  826  ) 

Binnen  Leeuwe  syn  noch  acht  ambachten  geprivilegieer^l 
vuyt  de  welcke  gecosen  mocten  worden  (privilegium  Wen- 
ceslai  a'  1382,  Joannis  1507)  de  kerck  ende  armmeesters,  ende 
de  dekens  mette  geswooren  kiesen  den  tweeden  borgmeester 
en  den  tweeden  rentmeester  :  ierst  hct  smeden  ambacht  waer 
onder  begrepen  syn  de  cbirurgeyns,  raemaekcrs,  metsers, 
schalliedeckers,  enz.  ;  tcn  tweeden  de  eremers,  len  derde  de 
wevers,  ten  vierden  de  timmerlieden,  waer  onder  begrepen 
syn  de  schreynwerkers,  stoeldraeyers,  cuypers,  enz;  ten  vyffde 
de  cleermaeckers  ;  ten  sesde  de  beenhouwers;  ten  sevende 
de  baekers,  waer  onder  de  moldcrs,  enz.;  ten  achtsten  de 
schoenmaeekers,  waer  onder  de  gareclmaeekers,  leertouwers, 
enz(l). 


(1)  Traduction. 
«  Reers. 

*  La  première  chambre  est  la  Rhétorique,  qui  siège  en  haut,  à  la 
Maison  de  ville  et  dont  les  membres  s'exercent  à  des  pièces  et  à  des 
refrains.  Leurs  prédécesseurs  ont  élé  1res  renommés  dans  le  Brabant, 
et  ont  ga^né  à  Anvers  le  joyau  du  pays  (3  août  J560).  Ils  fêtent 
comme  patronne  sainte  Anne,  l'aïeule  du  Christ. 

»  Ils  ont  pour  emblème  le  lis  nommé  vulgairement  Perckbioeme 
et  se  servent  de  cette  devise  :  La  grâce  dans  l'art. 

»  La  deuxième  chambre  est  celle  de  l'arbalète,  sous  le  vocable  de 
Saint-George;  elle  choisit  le  second  bourgmestre  et  le  second  rece- 
veur, et  a  pour  emblème  le  soleil,  avec  cette  inscription  :  Il  fait 
croître  et  fleurir. 

•  La  troisième,  celle  des  couleuvriniers,  sous  le  vocable  de  Saint- 
Léonard  confesseur,  patron  de  la  villej  les  membres  ne  peuvent 
excéder  le  nombre  de  quarante  (charte  de  Maximilien,  en  1514)  et 
ont  pour  emblème  le  nénuphar. 

»  La  quatrième  chambre  est  celle  de  l'arc,  sous  le  vocable  de  Saint- 
Sébastien,  et  a  pour  fleur  emblématique  le  chardon,  avec  cette 
devise  :  Noble  et  doux. 


(  527  ) 

A  robservalion  de  Gramaye  que  les  habitants  de  Léau 
étaient  dans  l'habitude  de  frapper  de  la  petite  monnaie, 
appelée  Leefkens  (c'est-à-dire  les  lionceaux),  observation 
qui,  soit  dit  en  passant,  me  parait  très  contestable,  car  le 
droit  de  monnayage  n'était  exercé  en  Brabant  que  par  le 
duc  seul,  on  ajoute  (sous  le  titre  Byvoegsel)  : 

Dit  gcil  hebbe  ick  gesien,  op  d'een  seyde  stont  eenen  borclil 
ofi  casteel,  ende  op  d'ander  seyderi  eenen  leeuwe  (i). 

•   Annexe. 

»  Ces  quatre  chambres  s'appellent  aclucllement  les  guides;  chaque 
gilde,  en  cas  de  dispute,  décide  la  question  et  de  sa  décision  en 
appelle  aux  échevins  de  Léau.  Chacune  a  sa  charte  du  magistrat  de 
la  ville  et  elles  sont  toujours  au  service  de  celle-ci  j  c'est  pourquoi  la 
ville  paie  à  chaque  gilde,  par  an,  21  florins  8  sous. 

»  Ces  quatre  gildes  ont  également  été  érigées  par  le  magistrat 
d'après  leurs  chartes  et  privilèges. 

•>  A  Léau  il  y  a,  en  outre,  huit  métiers  privilégiés,  hors  desquels 
doivent  être  choisis  les  maîtres  dVglises  et  les  maîtres  des  pauvres 
(privilèges  de  Wenceslas  en  1382,  et  de  Jean  en  1507).  Les  doyens  et 
les  jurés  choisissent  le  second  bourgmestre  et  le  second  receveur.  Ce 
sont,  en  premier  lieu,  le  métier  des  forgerons,  sous  lesquels  sont 
compris  les  chirurgiens,  les  charrons,  les  maçons,  les  tailleurs  de 
pierres,  etc.;  en  deuxième  lieu,  les  merciers;  en  troisième  lieu,  les 
tisserands:  en  quatrième  lieu,  les  charpentiers,  avec  lesquels  on 
range  les  ébénistes,  les  tourneurs  de  chaises,  les  tonneliers,  etc.;  en 
cinquième  lieu,  les  tailleurs;  en  sixième  lieu,  les  bouchers;  en 
septième  lieu,  les  boulangers,  avec  lequels  on  comprend  les  meu- 
niers, et,  en  huitième  lieu,  les  cordonniers,  et  avec  eux,  les  bourre- 
liers, les  corroycurs,  etc.  •> 

(1)  Traduction. 

•  J'ai  vu  de  cette  monnaie  (1758)  ;  d'un  côté  on  y  voit  une  forte- 
resse ou  un  château  et  de  l'autre  côté  un  lion.  • 


(  528  ) 

Ces  pièces  de  monnaies  ont  donc  existé,  mais  qui  les  a 
fait  frapper?  Là  est  la  question. 

Gramaye  parle  ensuite  de  ce  qui  concerne  le  clergé  el, 
en  prenîier  lieu,  de  Téglise  collégiale  ou  de  Sainl-Léonard. 

Reers. 

Dese  treffelycke  kerckc  is  gcweyt  (9Ci)  op  den  Iwceden 
zoiidagh  iiatT  Pacschen  en  desen  kermisdagb  is  gcslclt  op  den 
tweeden  Sinxcndagh,  alswannerr  dacr  is  comendc  eenen 
grooten  tocluop  van  voick  cndc  pcllegrims  lot  den  H.  Leonar- 
dus;  alsdan  isserecne  solemncle  processic. 

In  de  choor  van  Sint  Lenaert  ruslen  en  worden  bewacrl 
syne  H.  reliquicn,  aen  dese  kcrcke  gegeven  endc  soleninclycke 
gehrocht  (den  dagh  wort  gcviert  6  novembris  met  vol I en 
afflnet)  door  den  eerw.  heere  Godefridus  Lenimens,  prclaet 
van  Vlierbceck,  den  11  decembris  161  G,  op  den  dagh  van  den 
paus  Damasus,  ter  welckers  gedacbtenisse  aen  de  H.  reliquien 
hangt  dit  chronicon  : 

En  tibl,  rcLLIqVIas  DaMasVs  fert  rlle  patroni  (1C1C). 

In  dese  reliquicn  is  le  sien  bel  principaelstc  deel  van 
t'  booft  oft  craneuin  van  den  H.  Leonardus. 

Dese  H.  reliquien  worden  van  Iwee  priesters  solemnelyck  in 
de  processie  gedraegen  met  groole  devotie. 

Byvoegsel. 

Deze  H.  reliquien  en  worden  nu  niel  meer  in  de  solemnele 
procession  gedraegen,  dan  aliecnclyck  bel  bclt  van  S'  Leo- 
naerl,  door  de  Cruysboge  guide;  tôt  cicract  van  dit  scboon 
beit  beefl  jouff*  de  wedue  Pangacrden  gelaeten  in  d'ecre  van 
den  H.  Leonardus  een  baiff  boindcr  lanls  gclegen  onder  Hcelen, 
regenoten  bel  cappitel,  die  Moerboubekc,  enz.,  bel  welck  den 
eerw.  béer  Daniel  Godts,  plebaen  deser  kerke,  bencifens  den 
notaris  Opsladt,  borgemeester  der  selve  stadt,  als  loesienders., 


i  (  529  ) 

hebben  len  erffvc  vuytgfgevcn  aen  Carolus  Ceulens  lot  Heeleii 
op  den  last  van  eenen  erffelycken  cheyns,  bovcn  een 
sommelot  ecne  slalT,  ende  op  swaerc  conditien,  gepasseerl 
ende  gegicht  voor  schepenen  van  Leeuwe  a"  1737. 

De  voors.  H.  reliquien  ofle  craneum  van  den  H.  Leonardiis 
syn  beslolen  in  eenen  silveren  S'  Lenaert,  groot  eenen  cubitus 
oft  wat  langer  (1). 


(1)  Traduction. 
«  Reers. 

>>  Celte  église  remarquable  fut  consacrée  (en  961)  le  deuxième 
dimanche  après  Pâques  et  le  jour  de  cette  dédicace  a  été  fixé  au 
second  jour  de  Pentecôte,  jour  auquel  il  arrive  un  grand  concours  de 
peuple  et  de  pèlerins  à  Saint- Léonard;  il  y  a  ce  jour-là  une  procession 
solennelle. 

»  Dans  le  chœur  de  Saint-Léonard  reposent  les  reliques  de  ce 
saint  données  à  cette  église  et  y  apportées  (le  jour  est  fêté  le 
6  novembre  avec  indulgence  plénière)  par  l'honorable  seigneur 
Godefroid  Lemmens,  abbé  de  Vlierbeek,  le  W  décembre  1616,  le 
jour  de  la  fête  du  pape  Damase,  en  l'honneur  duquel  on  a  placé  sur 
les  reliques  celte  inscription  : 

»  Voilà  que  Damase,  ô  Léau,  t'apporte  solennellement 
[les  reliques  du  patron  (1616). 

»  Parmi  ces  reliques  on  voit  la  principale  partie  de  la  tête  ou  du 
crâne  de  saint  Léonard. 

»  Ces  saintes  reliques  sont  solennellement  portées  dans  la  proces- 
sion par  des  prêtres,  avec  une  grande  dévotion. 

«    Annexe. 

»  Ces  saintes  reliques  ne  sont  plus  actuellement  portées  en  proces- 
sion, seulement  on  promène  la  statue  de  saint  Léonard,  portée  par  la 
gilde  de  rarbalèlc.  Pour  orner  celle  belle  statue,  la  veuve  PangaerdcH 
a  légué  à  Saint-Léonard  un  dcmi-bonnicr,  situé  à  Hcelen,  près  des 
biens  du  chapitre,  de  la  Moerboubeke,  elc.  Ce  terrain  a  été  donne  en 


(  530  ) 

Reers. 

Dese  kercke  heeft  cen  schoon  tabernakel  oft  bewaerplaetsc 
van  t'  Alderheyligsle  sacrameiit,  een  magnifieck  werck  van 
een  groote  hoogde  ende  wonder  gesneden  in  wiccke  ofte 
saghte  steenen  (ex  dono  Martini  de  Wilre),  beginnende  van  de 
scheppinge  des  werelts,  van  de  sacrificien  der  aude  weth, 
allencxkens  opclimraende  lot  de  nieuwe  weth,  ende  dit  taber- 
nakel is  oraringelt  met  copere  columnen  van  groote  weerde. 

Dese  kercke  heeft  eene  silvere  remonslrance  seer  coslelyck 
ende  splendidelyck  vergult,  weghende  omirent  de  derlhien 
ponU  een  besonderlyck,  schoon  ende  wonderlyck  werck,  met 
vêle  figuren  ende  costelyckheden,  waer  over  de  gautsmeden 
hun  verwonderen  (ex  dono  cjusdem  Martini,  i8  may  1548) 

Byyoegsbl. 

Dit  venerabel  oft  remonstrance  wort  genoempt  het  gaude 
venerabel,  ende  wort  s' jaers  gebruyckt  van  Sinxen  tôt  het 
octacff  van  d'  Alderheyligsle  Sacrament  inclues,  wordende 
t'selve  alsdan  gesloten  int  fabryck  (1). 


arrenteraent  par  le  sieur  Daniel  Gods,  pléban  de  réglise,  et  par  le 
notaire  Opsladl,  bourgmestre  de  la  ville,  à  Charles  Ceulens,  de  Heelen, 
moyennant  un  cens,  outre  une  somme  pour  une  crosse,  à  des  condi- 
tions très  sévères,  passées  devant  les  échevins  de  Léau  en  1737. 

»  Ces  reliques  et  le  crâne  de  saint  Léonard  sont  enfermés  dans 
un  Saint-Léonard  d'argent,  grand  d'une  coudée  ou  un  peu  plus.  » 

(i)  Traduction. 

«  Reers. 

0  Cette  église  a  un  beau  tabernacle  ou  refuge  pour  le  très  Saint 
Sacrement  de  miracle,  ouvrage  magnifique,  d'une  grande  hauteur  et 
admirable  (par  don  de  Martin  de  Wilre),  travaillé  en  pierres  tendres 


{  351  ) 

Reers. 

Dese  kerckc  is  wel  versien  van  schoone  cappen  van  divcr- 
sche  coleuren  (ex  dono  dicli  Martini  de  Wilre,  1555),  welcke 
in  soleranele  processien  gedraeghcn  worden;  ondcr  de  welcke 
eene  coslelyck  is,  genaempt  de  gaude  cappe,  van  een  wonder 
end  costelyck  werck;  wordende  de  selve  twee  a  dry  niael 
int  jaer  gebruyckl  ende  wel  versien  van  cassuyfels  ende  dien 
rocken  voor  groote  feestdaeghen. 

ByVOEGSEL. 

Dese  gaude  cappe  wort  drymael  sjaers  gebruyckt,  te  weten 
den  eerstcn  Paesclidagh  naer  noen  om  hct  Chrisma  op  het 
Bcggynhoff  mette  processie  te  haelen  ;  den  tweeden  Sinxen- 
dagh  en  de  H.  Sacra inenlsdagh  in  de  processien.  Dese  cappe 
bcgint  seer  le  verslegten,  de  peerlen  ende  andere  coste- 
lyckheden  vallen  aflF,  gclyck  oock  seer  versieten  syn  d*andere 
cappen  ende  cassuyffels  en  de  prieslerlyck  ornamenten,  faute 
van    reparatien,  ende    datler  geene    nieuwe   gemaeckt  en 


ou  douces.  On  y  voit  la  création  du  monde,  le  sacrifice  de  l'ancienne 
Loi,  et  cela  continue,  en  montant,  jusqu'à  la  nouvelle  Loi.  Ce  taber- 
nacle est  entouré  de  colonnes  de  cuivre  de  grande  valeur. 

n  L'église  a  une  monstrance  d'argent,  dorée  à  grand  frais  et 
splendidement,  pesant  environ  treize  livres,  travail  particulier,  beau 
et  étonnant,  orné  de  beaucoup  de  figures  et  d'ornements  de  prix,  qui 
font  l'étonncment  des  orfèvres  (par  don  du  même  Martin,  48  mai 
1548). 

»   Annexe. 

»  Ce  vénérable  ou  monstrance  s'appelle  le  vénérable  d'or,  et  sert 
tous  les  ans  depuis  la  Pentecôte  jusqu'à  l'octave  du  très  Saint  Sacre- 
ment incluse,  après  quoi  on  l'enferme  dans  la  fabrique.  » 


(  532  ) 

worden,  waer  van  d'oorsacke  syn  de  Ihicndeheffeps,  die  aile 
de  revenuen  ende  offers  van  dese  kercke  ontfanghen  ende  die 
employcren  naer  hun  goetduncken;  t' is  le  beclaghen  :  allés 
vervalt  in  de  kercke,  soo  authaeren,  ornamenten,  enz.,  legens 
bel  respect  van  't  huys  Godts,  soo  daller  ailes  manqueert  ende 
de  goddelycke  dienslen  gaen  te  niet.  Godl  gave  dat  de  kercke 
ende  de  goddelycke  dienslen  melle  ornamenlcn  nu  soo 
waeren  als  len  tyde  van  den  eerw.  heere  Reers  (I). 


(1)  Traduction, 
a  Reers. 

0  Cette  église  est  très  bien  fournie  de  belles  chapes  de  couleurs 
diflFcrentes  (par  don  du  même  Martin  de  Wilre,  1555),  dont  on  se 
sert  dans  les  processions  solennelles.  Entre  autres,  il  en  est  une 
très  coûteuse,  appelée  la  Chape  d'or,  ouvrage  étonnant  et  de  grand 
prix,  que  l'on  emploie  deux  ou  trois  fois  par  an,  et  avec  laquelle  il  y 
a  des  chasubles  et  des  robes  pour  les  grands  jours  de  fête. 

0  Annexe. 

»  Celte  chape  d'or  est  en  usage  à  trois  reprises,  à  savoir  :  le 
premier  jour  des  Pâques  après  midi,  lorsqu'on  va  chercher  le 
Chrême  au  Béguinage,  en  procession  ;  le  second  jour  de  Pentecôte  et 
le  jour  du  Saint-Sacrement,  aux  processions. 

»  Cette  chape  commence  fort  à  se  détériorer;  les  perles  et  aulres 
ornements  tombent;  de  même,  les  autres  chapes,  les  chasubles  et 
autres  ornements  de  prêtres  se  détériorent  aussi  faute  de  réparations, 
et  on  n'en  fait  pas  de  nouveaux.  La  faute  en  est  aux  décimateurs, 
qui  perçoivent  tous  les  revenus  et  les  offrandes  de  l'église  et  les 
utilisent  à  leur  gré.  C'est  une  chose  déplorable;  tout  vieillit  dans 
l'église  :  autels,  ornements,  etc.,  contrairement  au  respect  dû  à  la 
maison  de  Dieu,  en  sorte  que  tout  fait  défaut  et  que  les  services 
religieux  vont  à  rien.  Dieu  fasse  que  l'église  et  les  services 
religieux,  ainsi  que  les  ornements,  se  trouvent  encore  comme  ils 
l'étaient  du  temps  de  Thonorable  sieur  Reers.  » 


(  533  ) 

Reers. 

Dese  kercke  hecft  vuytneraende  schildcreyen  van  dcn 
faraeustcn  schilder  Franciscus  Floris  geschildert,  gelyck  deii 
hooghen  auihaer,  S*  Jacobs  aulhacr  en  den  Rooscn  Crans, 
van  de  H  H.  Huherfus  eti  Barbara,  nu  van  de  Apostelen. 

Eximias  pinxil  Franciscus  in  aede 
Figuras,  non  Floris  similcs,  ut 
Léonard  us  habet. 

Dacrenboven  de  magnifique  beltsncyderye  in  haut,  gelyck 
S'  Anna  authaer,  den  predickstoel,  de  achtersle  kerckdore 
van  binnen,  cnde  hct  beit  van  den  Salighmaker  op  het  cselken. 
O.  L.  V.  autaer. 

BVVOEGSEL. 

Dese  beginnen  altcmacl  te  vergacn,  faute  van  reparaetie(l). 

(!)  Traduclion. 

«  Reers. 

0  L'église  a  de  très  remarquables  peintures,  exécutées  par  le  très 
célèbre  peintre  François  Floris,  comme  celles  du  mnître-autel,  de 
l'autel  de  Saint-Jacques,  du  Rosaire,  de  Saint-Hubert  et  Sainte-Barbe, 
■actuellement  des  Apôtres. 

»   Pas  un  temple  n'a  des  figures  semblables 
»   à  celles  que  François  Floris  a  peintes  pour 
»   Léonard. 

»  En  outre,  de  splendidcs  sculptures  en  bois,  comme  celles  de 
l'autel  Sainte-Anne,  la  chaire,  la  porte  postérieure  de  l'église,  vers 
l'intérieur,  et  la  statue  du  Sauveur  sur  l'ànon  ;  autel  de  Molrc- 
Daine. 

»    Annexe. 

•  Tout  cela  commence  à  s'abimer,  faute  de  réparations.  • 

Tome  ii%  5"*  série.  .  3d 


(  534  ) 

Reers. 

Voor  den  hooghen  aulhaer  stact  cencn  schoonen  copercn 
luminaris;  van  boven  een  schoon  copere  crucifix,  met  de 
belden  van  de  H.  Maria,  S'  Jan  evangelist  ende  Maria  Mag- 
dalena;  seven  kandelaars  wesende  een  werck  van  swner 
gewicht,  soo  dat  desen  luminaris  te  boven  gaet  aile  lumina- 
rissen  van  andere  kerckcn. 

In  de  choor  der  Canonickcn  staet  een  grooten  coperen 
arent  waar  op  de  lessen  worden  gesongen. 

De  doopvonte  is  van  coper,  soo  groot  ende  swaer  van 
gcwiclit,  staende  neffens  Sinte  Barbara  choor. 

Byvoegsel. 

De  doopvont  staat  nu  nclTcns  de  H.  Cruys  choor,  mits  Sinfe 
Barbara  choor  is  verandcrt  en  getransporteert  in  de  choor 
van  den  Soelen  naem  Jésus  (1661),  die  nu  genoempt  vvort 
Sinte  Barbara  choor  (I). 

(I)  TraducHon. 
«  Reers. 

»  Devant  le  maître-autel  s'élève  un  beau  luminaire  de  cuivro, 
ayant  au  sommet  un  beau  crucifix  en  cuivre,avec  les  statues  de  Sainte- 
Marie,  de  Saint-Jean  cvangclisle  et  de  Marie-Madeleine;  et  sept 
luminaires  formant  un  travail  très  pesant;  ce  luminaire  surpasse 
de  beaucoup  tous  ceux  des  autres  églises. 

»  Dans  le  chœur  des  chanoines  se  trouve  un  grand  aigle  de 
cuivre,  où  Ton  chante  les  leçons. 

»  Le  fonts  baptismal  est  en  cuivre,  très  grand  et  très  pesant  et  placé 
près  du  chœur  de  Sainte-Barbe. 

«   Annexe. 
«   Le  fonts  baptismal  est  situe  près  du  chœur  de  la  Sainte  Croix, 
le  chœur  de  Sainte-Barbe  ayant  été  changé  et  transporté  dans  celui 
du  Doux-Nom  de  Jésus  (1661),  qui  porte  actuellement  le  nom  de 
chœur  de  Sainte-Barbe.  » 


(  53S  ) 

Reers. 

ïnt  midden  van  de  kercke  slaet  een  groot  coperc  weywatcr 
vat  gegoten. 

Het  wclfsels  van  den  grooten  bueck  der  kercke  is  schoon 
geschildert,  met  vele  figuren  van  diversche  coleuren. 

Byvoegsel. 

Tsedert  het  jaer  1716,  als  wanneer  de  kercke  gewit  is,  en 
siet  men  int  welfsel  geen  geschilderde  figuren,  maer  syn  met 
het  witten  vuytgedaen  (1). 

Reers. 

De  gelaese  vensters  syn  oock  secr  schoon  geschildert,  soo 
le  sien  is  in  de  choor  van  den  Soeten  naem  Jésus.  Apocalypsis 
Joannis  :  Et  ecce  sedes  posita  erat  in  coelo,  c.  4. 

In  de  choor  van  Sinte  Barbara  :  factum  est  praeHum  magnum 
in  coelo.  Apoc.  c.  1 2. 

In  den  Roosen  crans  :  Coena  Domini. 

In  de  venster  boven  de  achterste  kerckdore  :  Invenit  Jésus 
in  templo  vendentes  oves  et  boves,  etc.  Joan.,  c.  2. 

De  venster  in  Sinte  Anna  choor  is  oock  schoon  geschildert. 


(1)  Traduction. 

«  Reers. 

«   Au  milieu  de  l'église  on  voit  un  grand  bénitier  de  cuivre  fondu. 
»   La  voûte  de  la  grande  nef  de  l'église  est  même  peinte,  avec 
beaucoup  de  figures  de  différentes  grandeurs. 

»   Annexe. 

»>  Depuis  l'année  1716  que  l'église  a  été  blanchie,  on  ne  voit  plus 
de  figures  peintes  dans  la  voûte;  elles  ont  été  effacées  par  le  blan- 
chiment. » 


(  536  ) 

Byvoegsel.  - 

f 

De  voorseyde  geschildercle  gclaese  vensters  syn  oock  scei* 
vergacn,  soo  dat  nii  nauwelycx  can  gesien  worden  wat  hct 
beteeckent  (1759). 

Rackcnde  de  juwcelen  van  de  kercken  heeft  jo*"  Mcrten  Van 
Wilre  en  andere  de  borgemeslers  die  alsdoen  waercn  ende 
naermacis  wescn  sullen  gestelt  toesicnders,  volgens  syn  testa- 
ment en  C!wc?er.s  (i  555)  (1). 


(1)  Traduction. 
«  Reers. 

•  Les  vitraux  des  fenêtres  sont  aussi  très  bien  peints;  on  peut  le 
voir  dans  le  chœur  du  Doux-Nom  de  Jésus,  d'après  V Apocalypse  de 
Jean  :  «  Et  voilà,  un  siège  était  posé  dans  le  ciel  »  (c.  4). 

•  Dans  le  chœur  de  Sainte-Barbe:  «  Il  se  livra  un  grand  combat 
dans  le  ciel  »  {Apocalypse^  ch.  12). 

»   Dans  le  chœur  du  Rosaire,  la  Cène  du  Seigneur. 

»  Dans  la  fenêtre  au-dessus  de  la  porte  de  derrière,  à  l'extrémité 
de  réglise,  Jésus  trouve  dans  le  temple  des  marchands  de  brebis  et 
de  bœufs  (Jean,  e.  2). 

•  La  fenêtre  du  chœur  de  Sainte-Anne  est  également  bien 
peinte. 

«   Annexe. 

»>  Les  vitraux  des  fenêtres  dont  on  vient  de  parler  sont  aussi  très 
abîmés,  en  sorte  que  l'on  sait  à  peine  deviner  ce  qu'ils  représen- 
tent (1759). 

»  Au  sujet  des  joyaux  de  l'église,  Marlin  De  Wilde  et  d'autres  en 
ont  confié  la  surveillance  aux  bourgmestres  qui  étaient  alors  en 
fonction,  et  à  leurs  successeurs,  d'après  son  testament  et  d'autres 
(1555).» 


(  S57  ) 

Reers 

Den  ihoren,  waer  inné  den  beyacrt  hanglit,  is  een  schoon 
wcTck  van  ieder  gepresen  {gemaeckt  1553). 

Byvoegsel. 

Desen  thoren  is  opgcbaul  (volgcns  rekeningen  anno  1521) 
lot  1530,  onderl^  Meldert),  ecn  dcci  vuyl  de  kercke  revenucn 
ende  anderdeels  vuyl  d'aelmoesscn  cnde  in  ailes  gecost,  inbe- 
grepen  den  beyacrt  ende  ureclocke,  ontrent  achlien  honderl 
dry  en  seslieh  guldens  achlien  sluivers  xiii  ^j  penningc. 

Volgens  de  rekeninglie  des  fabrycke,  desen  schoonen  thoren 
is  getimraert  op  den  midden  van  dry  buecken,  1555. 

Daer  syn  noch  twee  andere  schoone  thorens  van  ardiiynncn 
gebaut,  op  en  in  dese  kercke  ;  in  den  cenen  liangen  de  cloc- 
kcn  on)  te  luyden  ende  den  anderen  wort  geheetcn  S"  Bar- 
bara thoren,  slaende  bovcn  de  vonle;  daer  en  hangen  geen 
clockcn  in  {maar  voor  'tjaer  1533  was  den  beyaert  aldaer)  (1). 

(1)  Traduction. 

«  Reers. 

»  La  tour,  dans  laquelle  pend  le  carillon,  est  un  beau  travail, 
estimé  d'un  chacun  (exécute  en  1553). 

»   Annexe. 

»  Cette  tour  a  été  bâtie  (selon  les  comptes  de  1529  à  1550,  signés 
Meldert)  en  partie  au  moyen  des  revenus  de  Téglise,  et  l'autre  partie 
à  l'aide  des  aumônes,  et  a  coûté  en  tout,  y  compris  le  carillon  et 
rhorioge,  environ  1,863  florins  18  sous  13  '/t  deniers. 

»  D'après  les  comptes  de  la  fabrique,  cette  belle  tour  a  été  élevée, 
sur  le  milieu  des  trois  nefs,  en  1555. 

»  Il  y  a  encore  deux  belles  tours  construites  en  pierres  de  taille; 
dans  l'une  pendent  les  cloches,  et  l'autre  porte  le  nom  de  tour  Sainte- 
Barbe,  étant  au-dessus  du  baptistère;  là  ne  se  trouve  aucune  cloche, 
mais,  avant  l'année  1533,  on  y  voyait  le  carillon.  » 


(  538  ) 

Reers. 

Den  weldoender  deser  kercke  is  den  doorluchtigsten  hee 
Martinus  de  Wilre,  heere  van  Opiinther,  inwoonder  dcser 
stadt  (Obiit  4  3  decembris  1558),  die  de  selve  kercke  seer 
beneficieerl  heeft,  ende  leyt  begraven  in  den  Roosenkrans 
voor  bel  tabernakel,  Igene  by  doen  maecken  beeft,  bet  welek 
by  syn  graffscbrift  genocb  (sic)  gedeclareert  wort  (1). 

Graniaye  dit  ici  deux  mois  de  l'inslilulion  du  chapitre. 
Byvoegsel. 

Nu  (1700)  syn  daer  maer  clfîcanonicken,  volgens  de  taeffel, 
dut  een  gevnicert  is  met  de  plebanie  {sedert  i6o2f  iO  decem- 
bris) (2). 

Gramaye  parle  ensuite  des  cinq  chapelains. 

Byvoegsel. 

Daer  syn  noch  dry  bcncficianlen  (3). 

{\)  TradiHlion. 

«   Reers. 

»  Le  bienfaiteur  de  Téglise  a  été  le  célèbre  seigneur  Martin  de 
Wilder,  seigneur  d'OpIinler,  habitant  de  cette  ville  (mort  le  13  dé- 
cembre 1558),  qui  a  fait  beaucoup  de  <lons  à  l'église  et  est  enterré 
dans  le  chœur  du  Rosaire,  devant  le  tabernacle  qu'il  a  fait  exécuter, 
ce  qui  est  suffisamment  explique  par  son  inscription  mortuaire.  » 

(2)  Traduction. 

«  Annexe. 

»  Actuellement  (en  1706),  il  n'y  a  plus  que  onze  chanoines,  sui- 
vant la  liste;  un  a  été  uni  à  la  plébanie  (le  10  décembre  1052).  » 

())  Traduction. 
«  Annexe. 
»   11  y  a  encore  trois  bénéficiers.  » 


(  559  ) 
Gramaye  Jit  quelques  mots  des  doyens  du  chœur. 

Reers. 

In  dese  kercke  syn  opgericht  twee  broederschappen,  d'een 
in  d'eere  van  Onse  Lieve  Vrouwe  van  den  Roosenkrans,  onder 
den  paus  Urbanus  den  VIII,  d'eerste  jaer  syns  pausdorn  (10 
l'ebruarii  a"  1651),  d'ander  in  d'eere  van  Sinte  Huybrccht  ende 
Sint  Barbara,  onder  Innocentius  den  X,  met  vollen  aflaeth 
(a"  1045),  ende  syn  gepriviligeerde  aulhaeren. 

De  collatien  der  canonicxdyen  ofle  prebenden  ende  der 
parochiale  kercken  van  Belz  ende  Budinghen  mede  der  bcne- 
(icien  onder  de  selve  begrepen,  heeft  veele  jaeren  in  de  macht 
van  den  persoon  geweest,  ende  is  onlancx  (1052)  verandert 
door  den  eerw"^"  ende  doorluehtichslen  heer  Jacobus,  aerts- 
l)iscop  van  Mechelen,  d'eerw.  heeren  van  Vlierbeecq,  ende 
door  bel  capittel  van  Sinte  Dionys,  als  thiendeheffers  dèr 
kercke  van  Lecuwe,  waer  van  het  grootste  paert  is  gebleven 
in  de  macht  van  het  capittel  van  Sinte  Leonaerts,  en  bel 
minste  deel  in  de  macht  der  voors.  thiendeheffers,  te  weien 
vier,  de  reste  aen  het  cappittel. 

Byvoegsel. 

Daer  enis  nu  geenen  persoon  meer,  ende  de  groote  thiende 
is  nu  verdeylt  in  sesse  deelen,  te  weten  aen  t'  capittel  van 
Sint  Dionys  tôt  Luyck  dry  deelen,  de  heeren  Scholieren  alhier 
twee  deelen  ende  Vlierbeeck  cen  deel. 

De  choordekens  van  het  capittel  (1)  : 

Suit  une  liste  des  doyens  déjà  publiée. 

(I)  Traduction. 

«  Reers. 

»   Dans  celte  église  on  a  érige  deux  confréries  :  Tune  en  l'honneur 

de  Notre-Dame  du  Rosaire,  sous  le  pape   Urbain  VIII,  la  première 

année  de  son  pontificat  (le  16  février  1631);  l'autre  en  rhonncur  de 


(  540  ) 


Byvoegsel. 


1 


A*»  420  is  die  Capcllc,  nu  de  hooghc  cboor  van  Sint  Leonaerls 
kerck,  geweydt  van  den  biscop  van  Maestricht,  Ursiginus,  sonc 
des  dochlcr  van  den  coninck  van  Burgundien,  in  d'eere  van  dcn 
II.  Maternus  (ex  chronica  Tongrensi,  a"  420;. 

Dese  capellc  was  le  voren  eenen  hc}  denschen  tempel. 

A"  961  is  de  voors.  kercke  volmaeckt.  met  arduyn  ende 
andere  sleenen,  ende  is  geweydt  van  Eraclius,  biscop  van 
Luyck,  sone  van  den  berlogb  van  Polen,  en  van  de  docbler 
van  den  berlogb  van  Saxen,  in  d  cerc  van  dcn  H.  Léonard  us. 

In  de  voors.  kercke  slaen  derlbien  aulbaercn,  mel  een  seei' 
scboon  orgel,  len  coste  dcr  fabrycke  gcmacckt  (5  mcy  1662- 
a"  1665  21  seplcmber),  door  M"  Cbrisliaen  ende  Renus  (sic) 


Saint-Hubert  cl  de  Sainte-Barbe,  du  temps  d'Innocent  X,  avec  indul- 
gence plcnicrc  (en  1645),  et  leurs  autels  sont  privilégies. 

»  La  collation  des  canonicats  ou  prébendes  des  églises  parois- 
siales de  Geet-Betz  et  de  Budinghcm,  et  des  bénéfices  en  dépendant, 
a  été  pendant  plusieurs  années  en  puissance  de  la  personne;  cela 
a  été  récemment  (1652)  modifié  par  le  très  glorieux  seigneur  Jacques, 
archevêque  de  Malines,  les  vénérables  seigneurs  de  Vlierbeck  et  par 
le  chapitre  de  Saint-Denis,  en  qualité  de  décimaleurs  de  Téglise  de 
Léauj  la  majeure  partie  est  restée  dans  la  dépendance  du  chapitre 
de  Saint-Léonard,  et  la  moindre  est  restée  à  la  disposition  des  prédits 
décimaleurs,  à  savoir  quatre,  le  surplus  au  chapitre. 

»   Annexe. 

»  11  n'y  a  plus  actuellement  de  personne,  et  la  grande  dime  est 
actuellement  divisée  en  six  parties,  à  savoir  :  trois  au  chapitre  de 
Saint-Denis  à  Liège,  deux  aux  seigneurs  Écoliers,  de  Léau,  et  à  Vlier- 
beck un. 

»   Les  doyens  du  chapitre  :  ...  » 


(  541  ) 

Ancion,  macr  s}  n   nu   sccr  vervallcn  en  desolael.  Herstelt 

a/iwo  (1738)  (I). 

Reers. 

De  visilalion  der  naenolgende  kcrcke  stacn  onder  bet 
archliprcsbylcnicl  van  Leeuwe,  le  wctcn  de  kercke  van 
S'*  Lconaerls,  die  van  Beggeynhoff  aldaer,  de  kercke  der  stadl 
Landen  en  de  hacre  dorpen,  de  kercke  van  Hcelcn,  ondcr 
de  wclcke  de  capclle  van  Bosch,  de  kercke  van  Orsmael,  de 
cnpclle  van  Weser,de  kercken  van  Goessenhoven,Neerhespen, 
Overhespen,  iNcer  ende  Op  Dormael,  Neerlanden,  Wacsraonl, 
Raelshovcn,  Over  en  Necrwinde,  Lysmecl,  Wangli,  Laer. 
Wommcrson,  Necrlinthcr,  Ilolcde,  Miscom,  Budinghen  cnde 
kercke  van  Betz, 

Vccl  groolcr  was  hier  vorcns  bel  voors.  district,  bel  welck 
geaccrcsseerl  is  d'archipresbilers  van  Tbienen  ende  Diesl. 

Dese  kercken  hcbben  kerckmeesters  ende  armmecslers 
over  wclckcrs  rckcningen  den  arcbiprcsbiter  geroepen  worl 
aile  jaeren. 

(I)  Traduclion. 
a  Annexe. 

»  En  -420,  la  chapelle  et  le  grand  chœur  de  l'église  Saint-Léonard 
furent  consacrés  par  Tévéquc  de  Maastricht,  Ursiginus,  fils  de  la  fille 
du  roi  de  Bourgogne,  en  Thonneur  de  saint  Materne  (d'après  la 
chronique  de  Tongres,  en  420). 

»   Celte  chapelle  était  auparavant  un  temple  paycn. 

i  En  960,  la  prédite  église  fut  achevée  en  pierres  de  taille  et 
autres  pierres,  et  elle  fut  dédiée  par  Éracle,  évcque  de  Liège,  fils  du 
duc  de  Pologne,  et  de  la  fille  du  duc  de  Saxe,  en  l'honneur  de 
saint  Léonard. 

»  Dans  la  prédite  église  se  trouvent  treize  autels  (5  mai  1662)  et 
un  très  bel  orgue,  exécute  aux  frais  de  la  fabrique  (le  21  septem- 
bre 1662)  par  maître  Chrétien  et,  l\enus  (?;  Ancion;  mais  ils  sont 
fort  en  ruines  et  abandonnes.  (On  a  rétabli  l'horloge  en  17?8.)  « 


(  542  ) 

Byvoegsel 

Desen  archipresbiter  wort  nu  genoerapt  landtdeken  ende 
ticeft  onder  syn  district  de  naervolgcnde  kercken  :  de  kercke 
van  Sinte-Leonacrts,  het  Beggeynhoff  alhier,  die  van  Landen, 
Ncerlanden,  Op  Dormael,  Heelcn,  Bosch,  Orsmael,  Wescr, 
Goossenhoven,  Necrhcspen,  Overhespen,  Womersom,  Neerlin- 
ther,  Budinghen,  Betz,  Neerdormael,  Waesmoni,  liaelshoven, 
Overwinde,  Neerwinde,  Lysmecl,  Wange,  Laer,  Holede  ende 
Miscom  (1  ). 

(i)  Traduction. 
«  Reers. 

■  Les  visites  des  églises  ci-après  dépendent  de  Parchiprétré  de 
Léau,  à  savoir  Pcglise  de  Saint-Léonard,  celle  du  Béguinage,  l'église 
de  la  ville  de  Landen  et  des  villages  dépendants,  l'église  de  Heelen, 
de  laquelle  dépend  la  chapelle  de  Bosch  ;  Téglise  d'Orsmael,  la  chapelle 
de  VVcser,  les  églises  de  Gussenhoven,  Neerhespen,  Overhespen,  Neer 
et  Op-Dormael,  Ncerlanden,  Wacsmont,  Ractshoven  Over  et  Neer- 
winden,  Linsmeau,  Wanghe,  Laer,  Wommersom,  Necrlinlcr,  IIoc- 
leden,  Miscom,  Budinghem  et  l'église  de  Betz. 

»  Ce  district  était  autrefois  beaucoup  plus  étendu  j  il  a  servi  à 
former  les  archiprétrés  de  Tirleraont  et  de  Dicsl. 

»  Les  églises  prédites  ont  des  maîtres  d'église  et  des  maîtres  des 
pauvres;  l'archiprêtrc  est  appelé  à  assister,  tous  les  ans,  à  leurs  red- 
ditions de  comptes. 

»   Annexe. 

•  Cet  archiprélre  est  actuellement  nommé  doyen  rural  et  a  dans 
son  district  les  églises  suivantes  :  l'église  de  Saint-Léonard,  le 
Béguinage  de  Léau,  les  églises  de  Landen,  Ncerlanden,  Op-Dormael, 
Heelen,  Bosch,  Orsmael,  Wcser,  Gussenhoven,  Necrhcspen,  Overhes- 
pen, Wommersom,  Neerlintcr,  Budinghem,  Betz,  Neer- Dormael, 
Wacsmont,  Ractshoven,  Ovrrwinden,  Nccrwindeii,  Linsmeau,  Wan- 
ghe, Laer,  Hoelcden  et  iMiscoin.  «> 


(  543  ) 
Le  prieuré  des  écoliers,  d'après  Gramaye. 

Byvoegsel. 

Dese  kercke  is  geweydt  in  d'eere  van  Sinte  Sulpilius,  door 
(len  biscop  van  Tongeren  Severinus,  sone  van  Messerius,  grave 
van  Loven,  andere  seggen  grave  van  Loon  (463-i24G)  (!). 

Reers. 

Den  patroon  deser  kercke  is  Sinte  Sulpilius,  op  welckcn 
(ecstdagh  vollen  afflaeth  ende  in  synder  eere  is  opgericht  cène 
i^ilde,  die  in  den  dienst  moeten  coraen,  soo  in  d'eerste  ais 
tvveede  vcspers,doendeden  prioor  alsenden  solemnelen  dienst. 

Onder  dit  prioraet  is  ondcrworpen  de  congregalic  van  't 
order  van  Hansvvyeck  tôt  Mechelen,  van  welck  order  den  voors. 
prior  de  visitatie  is  hebbende,  en  heeft  oock  de  collatie  dcr 
kercke  van  Boyenhoven,  diocèse  van  Luyck. 

Dit  clooster  staet  op  een  liooghte  in  d'uylterste  deel  van  de 
stadt,  soo  dal  hel  van  verre  scheynt  ineer  te  syn  een  casteci 
dan  een  clooster. 

Byvoegsel 

Tegens  dese  kercke  van  Sinte  Sulpilius  hebben  de  heeren 
Scholieren  hier  voorleyls  een  clooster  gehadt,  waer  van  den 
coninck  heeft  (a°  167â)  een  schoon  casteel  ende  forteresse 
gemaeckt;  separaet  van  de  stadt,  lontomme  hooge  aerde  ves- 
tcn  ende  diepe  water  vestens.  Ter  dyer  oorsaecke  hebben  de 
Scholieren  comen  woonen  binnen  de  stadt,  in  de  réfugie  van 


(1)  Traduction. 

«  Annexe. 

»  Cette  église  fut  dédiée  en  Thonneur  de  saint  Sulpicc  par  révéquc 
de  Tongres  Séverin,  fils  de  Messerius,  comte  de  Louvain,  d'autres 
disent  comte  de  Looz  (463-246).   » 


(  544  ) 

Heyiessin,  welcke  réfugie  nu  begint  eene  schoon  cloostcr  le 
worden.  De  nieuwe  kercke  is  geweyt  25  november  1760. 

De  voors.  kercke  ende  clooster  opt  casleel  is  nu  seer 
desolaet;  daer  binnen  is  nu  de  magasyn  ende  den  llioren  is 
affgevallen  (1759),  gelyek  oock  t'heel  casleel  seer  desolaet  leyt, 
faute  van  reparalie  {vercoght  a"  1749,  19  july). 

De  iieeren  Scholiers  syn  voorls  gccomcn  van  de  Scholiercn 
van  Luyck,  gelyek  die  van  Hanswyck  van  die  van  I.eeuwe, 
ende  den  prior  en  heeft  binnen  Hansweyck  geene  visitaiie 
meer. 

Hunnen  prior  was  ccrleyls  genoempl  groolen  prior  van 
Brabant  ende  quampt  alsdoen  in  de  Slaelen  vergacderinge  van 
t'iant  ende  nu  niet  (1). 


(1)  Tradiiclion. 
«  IIeers. 

»  Le  patron  de  l'cglisc  est  saint  Sulpicc,  dont  le  jour  de  fêle  est 
célébré  par  une  indulgence  plénicrc.  En  son  honneur  on  a  fondé 
une  confrérie,  dont  les  membres  devaient  assister,  tant  aux  pre- 
mières qu'aux  secondes  vêpres,  le  prieur  célébrant  alors  un  service 
solennel. 

«>  De  ce  prieuré  dépend  la  congrégation  du  même  ordre  à 
Hanswyck,  de  Malincs,  dont  le  prieur  de  Tordre  est  visiteur,  et  a 
également  la  collation  de  Téglise  de  Boyenhovcn,  dans  le  diocèse  de 
Liège. 

»  Ce  couvent  est  située  sur  une  hauteur,  dans  la  partie  la  plus 
élevée  de  la  ville,  en  sorte  qu'il  paraît  de  loin  plutôt  comme  un 
château  que  comme  un  cloître. 

»   Annexe. 

»  Contre  l'église  de  Sainl-Sulpice,  les  Écoliers  ont  eu  autrefois  un 
couvent,  que  le  roi  a  transformé  (en  4672)  en  un  beau  château  et 
forteresse,  séparé  de  la  ville,  entouré  de  hauts  remparts  de  terre  cl 
de  profonds  fossés  remplis  d'eau.  A  cette  occasion,  les  Ecoliers  sont 


(  545  ) 
Le  couvent  des  Bogards,  d'après  Gramaye. 

Reers. 

Dcn  H.  Laurenlius  is  patroon  der  kercke  van  dit  cloostcr, 
wiens  H.  rcliquien  onlancx  van  Roomen  hier  gcleyt  syn  acn 
den  prior,  van  den  eerw.  hcere  Pelrus  van  Couleren,  canlor 
der  metropolitane  kercke  van  Mechelen,  voor  ecn  deel  gegc- 
ven,  ende  worden  met  devotie  van  de  Christene  geloovige 
scer  dickwils  besocht;  oorsaceke  dat  den  cerW»""  ende  door- 
luchlighsten  liecr  Jacobus,  aertsbiscop  van  Mechelen,  hccft  ver- 
leent  40  daegen  afflaclh  ider  reyse  aldaer  biddende  l'  synder 
intenlie. 

Dese  H.  reliquien  syn  herkent  voor  waerachlige  ende  légale 
reliquien  door  syne  Eminentie  Martinus,  diaken  cardinacl  van 
Ginetti,  van  den  eerw"*"  heer  Filicis  Record,  van  den  paus 
Urbanus  den  achlsten,  van  den  vicaris  generael  ende  oock 
van  den  ccrw"*°  ende  doorhichtichsten  heer  biscop  van  Gral, 
mcde  van  den  eerw"®°  ende  doorlnghtichsten  heer,  den 
aertsbiscop  van  Mechelen,  volgens  de  brieven  daer  van  synde 
de  dathc  lOmey  1648. 


allés  habiter  dans  la  ville,  au  refuge  d'Hcylissem,  lequel  refuge 
commence  actuellement  à  devenir  un  beau  cloître.  La  nouvelle 
église  a  été  consacrée  le  25  septembre  1760. 

»  La  prédite  église  et  le  couvent  du  château  sont  également  fort  en 
ruines  ;  Tintérieur  est  converti  en  magasin  et  la  tour  est  tombée 
(1739).  Le  château  tout  entier  est  fort  abandonné,  faute  de  répara- 
tions (il  a  été  vendu  le  19  juillet  1749). 

»  Les  seigneurs  Écoliers  sont  venus  des  Écoliers  de  Liège,  comme 
ceux  d'Hanswyck  de  ceux  de  Léau;  le  prieur  de  Léau  n'exerce  plus 
le  droit  de  visite  à  Hanswyck. 

»  Le  prieur  portait  autrefois  le  nom  de  grand  prieur  de  Brabant 
et  assistait  aux  réunions  des  États  du  pays,  ce  qui  ne  se  pratique 
plus  actuellement.  » 


(  §46  ) 

Dese  kerkc  heeft  ook  de  H.  reliquien  van  den  H.  Blasiiis, 
wclcke  aldaer  t'  heel  octaef  met  dcvotie  gcert  worden. 

Byvoegsel. 

Den  edelen  heer  Patisco,  gouverneur  deser  stadt,  heeft  lot 
de  Beggaerden  eene  nieuwe  kerke  doen  bauwen  (1690),  endc 
aldaer  gefondeert  eene  daegelycxsche  misse  ende  leyt  in  de 
selve  kercke  begraeven. 

Dese  kercke  is  gebenediceert  per  médium  cœmiterii  den 
lOaugusli  1690  van  den  eerw.  pater  Laur.  Neeffs,  vuyt  com- 
missie  van  den  seer  eerw'""  heere  Van  der  Noot,  vicarius 
generalis,  sede  vacante,  ende  op  den  selven  dagh  heeft  hy  de 
eerste  misse  gedaen. 

7  y*""'"  1688  heeft  den  eerw.  heer  plebaen  Van  Haur,  als 
landtdeken,  den  eersten  steen  geweyt  by  commissie  van  den 
aertsbiscop  van  Mechelen,  Alphonsus  de  Berges,  ende  daeghs 
daer  nacr  heeft  den  eerw.  Laur.  Neeffs  provinciacl  den  eersten 
steen  geleyt  in  den  (naem)  van  mevrauwe  de  Mares,  douariere 
van  den  voors.  heere  Patrizio,  fondateur  des  selver  kercke,  als 
daer  toegcgeven  hebbende  6000-0-0. 

Dese  kerke  is  geconsacreert  7  augitsti  1778,  door  Joannes 
ffenricus,  cardinael  en  aertsbischop  van  Mechelen  (i). 


(1)  Traduction. 

«  Reers. 

•  Saint-Laurent  est  le  patron  de  réglise  de  ce  couvent  et  ses 
saintes  reliques  y  ont  été  apportées  récemment  de  Rome  au  prieur, 
en  partie  par  Thonorable  seigneur  Pierre  Van  Couteren,  chantre 
de  réglise  métropolitaine  de  Malines.  Elles  sont  très-souvent  visitées 
avec  dévotion  par  les  fidèles.  C'est  pourquoi  le  très-honorable  et 
très-célèbre  seigneur  Jacques,  archevêque  de  Malines,  a  accorde 
quarante  jours  d'indulgence  à  chaque  voyage  fait  en  priant,  à  son 
intention. 


(  Ul  ) 
La  chapelle  des  clercs,  d'après  Gramaye. 

Reers. 

De  weydinge  deser  capelle  wiert  geviert  sondacghs  naer  liel 
octaeff  des  geborten  dagli  van  d'alderheyligsle  magct  Maria 
in  septeniber,  ende  l'is  alsdan  de  tweede  kermisse  genaernpi 
Capelkcrmis. 


»  Ces  saintes  reliques  ont  été  reconnues  comme  véritables  et 
légales  par  son  éminence  Martin,  cardinal-diacre  de  Ginetti;  par  le 
très  honorable  seigneur  Filicis  Record  (?),  du  pape  Urbain  VIII,  par  le 
vicaire  général  et  aussi  par  le  très  honorable  et  très  illustre  seigneur 
Pévêque  de  Gral,  et  du  très  honorable  et  très  illustre  seigneur, 
l'archevêque  de  Malines,  suivant  lettres  en  date  du  \0  mai  1618. 

'^  L'église  a  aussi  de  saintes  reliques  de  saint  Biaise,  lesquelles 
y  sont  honorées  avec  dévotion,  pendant  tout  l'octave. 

0   Annexe. 

»  Le  noble  seigneur  Patisco,  gouverneur  de  la  ville,  a  fait 
construire  une  nouvelle  église  pour  les  Regards  (1690),  et  y  a  fondé 
une  messe  par  jour;  il  est  enterré  dans  cette  église. 

«  Celle  église  a  été  bénite  comme  cimetière,  le  10  août  1690, 
par  l'honorable  père  Laurent  NeeflFs,  par  commission  du  très  hono- 
rable seigneur  Van  der  Noot,  vicaire  général  pendant  la  vacance 
du  siège  archiépiscopal,  qui  y  a  chanté  la  première  messe  le  même 
jour. 

f>  Le  7  septembre  1688  le  très  honorable  seigneur,  le  pléban 
Van  Haur,  en  qualité  de  doyen  rural,  a  consacré  la  première  pierre, 
par  commission  de  l'archevêque  de  Malines  Alphonse  de  Berghes, 
et  le  jour  suivant  le  très  honorable  seigneur  Neeffs  provincial,  a 
posé  la  première  pierre,  au  nom  de  madame  de  Mares,  douairière  du 
seigneur  Patrizio,  fondateur  de  la  même  église,  comme  ayant  donné 
à  cet  effet  6,000  florins. 

T»  L'église  a  été  consacrée  le  7  août  1778  par  Jean  Henri,  cardinal 
archevêque  de  Malines.  » 


(  5i8  ) 

BVVOEGSEL. 

Ov«r  eltelycke  jaercn  was  dese  capclle  secr  schoon  van 
baiiw  ende  thoren,  mccr  een  kcrcke  dan  cen  capclle,  gclyck 
soo  te  sien  is  op  de  schaele  geschildcrt.  De  werci)  cke  worden 
nu  genoempt  Capelbroedcrs,  die  mits  de  Hollanders  hunne 
capelle  hebben  ingenomen  (1705),  hunncn  dicnst  hebben 
moetcn  doen  in  S'*  Leonaerts  kcrcke  ende  eenigbe  jaeren  dacr 
naer  is  den  Ihorcn,  met  de  hellicht  van  dese  capelle,  inge- 
vallen,  volgens  dit  cronicon  : 

TVrrIs  Marie  CeCIDIt  (1709). 

Hebben  de  capelbroedcrs  dese  capclle  gereparecrt  ende 
gereslaurcert  (1717),  niet  soo  groot  dan  le  voren,  macr  met 
de  mueren  ende  choor  die  noch  waercn  blyven  staen  ende 
sonder  thoren,  begint  nu  secr  wel  in  staat  le  comen  (1759), 
is  geplaveyt  1737 j  gestoelten  gemaeckt  anno  1160' 

Dacpsyn  er  maef  acht  gcestelycke  prebcndcn,  wacr  ondcr 
den  primarius,  nu  genoempt  bcncficien,  ende  acht  werelycke 
prebenden,  die  aile  gelonsnrecrt  moeten  syn,  mitsgaedcrs 
jonghmans  moclcn  wesen  aïs  sy  ontfangcn  worden,  ende  die 
met  cen  wedue  Irouwt  oftc  den  tweeden  hauwclyck  aengact, 
corapt  syne  prébende  te  ccsscren  ende  valt  dese  plaelse  opcn 
voor  ecn  ander. 

De  geestelyckcn  prebendcns,  ofte  de  bcneficianlcn  nu  soo 
genoempt,  en  hebben  in  d'administratie  off  regeringhe  descr 
capelle  geen  voise,  maer  de  acht  werelycke  hebben  allcen 
d'administratie  ende  regeringhe  deser  capclle  ende  gocdcrcn, 
mede  hebben  de  collatie  der  bcncficien  ende  ontfangcn  van 
ecnen  capelbroedcr  (1). 

(1)  Traduclion. 
«  Reers. 
»    La  dédicace  de  celle  chapelle  est  fêtée  le  dimanche  après  l'oc- 
tave du  jour  de  naissance  de  la  très  sainte  Vierge  Marie  en  septembre, 
et  c'est  alors  la  deuxième  kermesse  dite  kermesse  de  la  Chapelle. 


(  549  ) 

Le  Béguinage,  d'après  Gramaye. 

Reers. 

Den  patroon  van  dit  hoff  is  S.  Jan  Fvangelist. 

Byvoegsel. 

Dil  hoff  heeft  eertyts  gestaan  buyten  de  Dieslersclic  poorlc 
cnde  is  heel  gedestrueert  door  de  Slaeten  riiylers  {167 S 
24  februar.),  het  welck  alsdoen  en  noch  genoempt  wirt  hel 
hoff  van  Grieeken. 

»  Annexe. 

»  Depuis  de  très  longues  années  cette  chapelle  était  très  belle  par 
sa  construction  et  sa  tour;  c'était  plutôt  une  église  qu'une  chapelle, 
comme  on  peut  le  voir  sur  la  peinture  qui  en  existe.  Les  clers  sécu- 
liers portent  le  nom  de  Frères  de  la  chapelle.  Les  Hollandais  leur 
ayant  pris  leur  chapelle  (i705),  ils  ont  dû  faire  leurs  services  dans 
réglise  Saint-Léonard.  Quelques  années  après  la  tour,  avec  la  moitié 
de  la  chapelle,  s'écroula,  d'après  ce  chronogramme  : 
»   La  tour  de  Marie  est  tombée  (1709). 

»  Les  frères  de  la  chapelle  ont  réparé  et  restauré  l'édifice  (1717), 
pas  si  grand  qu'auparavant,  avec  les  murs  et  le  chœur  qui  étaient 
encore  restés  debout,  mais  sans  tour.  La  chapelle  commence  à  être 
très  bien  en  état  (1759),  a  été  pavée  en  1757,  des  slallcs  y  ont  été 
placées  en  1760. 

»  Il  n'existe  là  que  huit  prébendes  ecclésiastiques  et,  entre  autres, 
celle  du  primarius.  Ces  prébendes  s'appellent  actuellement  bénéfices, 
il  y  a,  en  outre,  huit  prébendes  laïcalcs,  dont  les  possesseurs  doivent 
tous  être  tonsurés;  ils  doivent  de  plus  être  célibataires  lorsqu'ils  sont 
pourvus  d'une  prébende  :  et  s'il  arrive  au  prébende  d'épouser  une 
veuve  ou  de  se  marier  en  secondes  noces,  il  perd  sa  prébende,  qui 
échoit  à  un  autre. 

»  Les  prébendes  ecclésiastiques,  ou  les  bénéficicrs,  comme  on  les 
appelle,  n'ont  aucune  part  dans  l'administration  des  biens  de  la  cha- 
pelle; elle  appartient  uniquement  aux  huit  laïques,  qui  ont  eux  seuls 
à  conférer  les  bénéfices  et  à  admcllrc  des  frères  de  la  chapelle.  • 

Tome  ii%  5"'  série.  36 


(  550  ) 

Hier  voorleyts  waercn  de  Beggeynen  voor  het  meeste  paert 
van  adel;  den  5  november  i588  hebben  sy  gecoght  het  Grau- 
susters  clooster,  alwaer  sy  nu  woonen. 

De  Iwinligh  autsle  Beggeynen  weten  s'jaers  wat  sy  van  het 
hoff  nioeten  hebben,  soo  coren,  gell,  aïs  andersints.  Hunne 
kercke  ende  huysen  syn  heel  sleeht. 

Het  voors.  Beggeynhoff  moet  s'jaers  aen  dese  stadt  geven 
iweiff  guldens,  voor  het  werelyck  gebriiyck.  De  kercke  is 
gebaut  1604,  en  den  4  sepiember  dominice  prima  geweyt 
4606  door  Matthias  Hovius,  artsbisscop  (1). 

Le  couvent  de  Bélhanie,  d'après  Gramaye. 

Rekks. 
Onder  den  lilel  van  de  H.  Maria  Magdalena  van  Bélhanie. 

(1)  Traduction. 
«  Reers. 
»   Le  patron  de  ce  couvent  est  saint  Jean  évangéliste. 
»   Annexe. 

•  Ce  couvent  a  existe  d'abord  hors  de  la  porte  de  Dicst  et  fut 
entièrement  détruit  par  les  cavaliers  au  service  des  Etats  (le  iC  fé- 
vrier 1378).  On  le  nommait  et  on  appelle  encore  cet  endroit  hei  hoff 
van  GrUcken. 

■  Jadis,  le  plus  grand  nombre  des  béguines  étaient  nobles;  le 
5  novembre  i588,  elles  ont  acheté  le  couvent  des  Sœurs  grises,  où 
elles  habitent  actuellement. 

»  Les  vingt  plus  anciennes  savent  ce  qu'elles  reçoivent  du 
couvent  tous  les  ans,  en  blé,  argent  ou  autre  chose;  leur  église  et 
leurs  habitations  sont  très  mauvaises. 

»  Ce  béguinage  doit  payer  tous  les  ans  à  la  ville  12  florins  pour 
le  service  temporel.  L'église  a  été  bâtie  en  460i  et  consacrée  le 
4  septembre  1C06,  premier  dimanche  du  mois,  par  l'archevêque 
Matthias  Van  Hove.  » 


(  551  ) 

Byvoegsel. 

Sy  worden  nu  genoempl  het  Bethanie  clooster,  hebben  cenc 
cleyne  kercke,  maer  eenen  groot  refter  ende  dormitorium. 

In  dese  kercke  is  geinslelt  hef  broederschap  van  den 
H.  Joseph,  met  vollen  afflaelh. 

Een  deel  van  hun  erfve  is  anno  1671  geincorpooreert  in  de 
fortificatien.  Dese  kercke  willende  vallen,  is  1769  a/fgebroc- 
ken,  en  1770  een  nieuwe  gebaut,  en  op  den  8  augusti  177 H 
geweyt  door  Joannes  Henricus,  cardinal  en  aertsbisscliop  van 
Mechelen  (I). 

Gramaye  ne  dit  rien  de  rhôpital,etse  borne  à  mentionner 
Texislence,  à  Léau,  de  refuges  pour  les  pauvres  et  les 
pèlerins,  médiocrement  dotés.  Son  silence  est  à  remplacer 
par  un  long  passage  des 


(I)  Traduction. 
«   Reers. 
o   Sous  le  titre  de  Sainle-Marie-Madcleine  de  Bethanie. 

•   Annexe. 

»  Elles  s'appellent  actuellement  le  couvent  de  Béthanie,et  ont  une 
petite  église,  mais  un  grand  réfectoire  et  dortoir. 

•  Dans  cette  église  est  établie  la  confrérie  de  Saint-Joseph  avec 
indulgence  plénière. 

•  Une  partie  de  leur  bien  a  été  incorporée,  en  1671,  dans  les  for- 
tifications. L'église  étant  sur  le  point  de  s'écrouler,  on  l'abattit  en 
1769;  en  1770,  elle  fut  rebâtie  et,  le  8  août  1778,  consacrée  par 
Jean-Henri,  cardinal  et  archevêque  de  Malines.  » 


(  552  ) 


Byvoegselen. 

In  dese  stadl  Leeiiwc  is  noch  den  clooster  vaii  S**  Fran- 
ciscus  order  oft  regel,  wesende  grauwsusters ,  die  dacrinne 
woonen,  gesprolen  van  die  van  Thienen,  gelyck  die  van  Ant- 
werpen  van  die  van  Leeuwe  gesproten  syn,  ende  houden  hel 
gaslhuis  der  stadt.  Dit  cloestcr  wort  genoempt  S**  Elisabethen- 
dael  ende  hunne  patroonerssc  is  de  H.  Elisabelha. 

De  magislraat  van  Leeuwe  heeftaan  hunne  gegeven  (1660, 
20  april)  de  sieckeren,  leproosen  ende  de  gaslhuys  goederen, 
met  eenighe  arm  goederen,  op  den  last  van  aile  siecken 
borgercn  ingeselenen  ende  die  van  Ter-Weyden  int  gaslhuis 
te  nemen,  soo  cleyn  als  grool. 

Op  d'ordonnanlien  van  den  eenen  oft  den  andcren  borghe- 
meester,  waeraen  de  raoeder  ende  religieuscn  van  't  gasthuys 
tôt  nu  toc  hebben  voldaen  sonder  eenighe  conlradiclie,  de 
siecke  borgers  moeten  volgens  fondatie  ecne  particulière  plaet- 
sen  hebben.  Van  dese  fondatie  ende  inneniinge  op  de  voors. 
ordonnantie  der  siecken  is  dese  stadt  in  possessie  van  over 
de  sestigh  jaeren  gerekent  tôt  nu  toe  (1759). 

Sy  hebben  gebaul (171 ô)  ecne  schoone  kerke  heel  proper 
ende  wel  versien  van  ornementen. 

Onlancx  is  van  Roomen  aen  dese  kercke  toegesonden  ende 
gegeven  met  vollen  aflaet,  een  stuxken  van  't  H  Cruys  0ns 
Heer  Jésus  Christi,  volgens  de  brieven. 

Dese  grauw  susters  moeten  de  siecken  borgers  dienen  in 
hunne  huysen  voor  eenen  blaumser  (?)  daeghs,  ende  buylcn 
dobbel. 

Op  de  5  9^"  45S8  hebben  de  Beggynen  gecoght  het  Grau- 
siisters  cloosler  ;  de  graususters  syn  gaen  woonen  in  het  A  ut 
gasthuys;  anno  1606,  20  mey^  is  S*"  Catharina  Goilants,  leste 


(  553  ) 

grausiister  heel  impotent,  geincorporeert^met  aile  hel  goet,  in 
Bethanie  dooster  (1). 


(1)  Traduction. 
«  Annexe. 

»  Dans  celte  ville  de  Léau,  il  y  a  encore  le  couvent  de  l'ordre  ou 
règle  de  Saint-François,  composé  de  sœurs  grises,  qui  y  habitent, 
venant  de  la  communauté  de  Tirîcmont,  comme  celle  d'Anvers  pro- 
vient de  celle  de  Léau  ;  elles  tiennent  l'hôpital  de  la  ville.  Ce  couvent 
porte  le  nom  de  Val-Sainte-Élisabcth,  et  leur  patronne  est  celle 
sainte. 

•  Le  magistrat  de  Léau  leur  a  cédé  (le  20  avril  \6Q{)  les  biens  des 
malades,  des  lépreux  et  de  l'hôpital,  avec  quelques  biens  des  pauvres 
à  charge  de  recevoir  tous  les  bourgeois  inhabilants  malades  et  ceux 
de  Ter-Wcyd<Mi,  petits  ou  grands. 

»  Sur  l'ordre  de  l'un  des  bourgmestres,  ordre  auquel  la  mère  et 
les  religieuses  de  l'hôpital  ont  toujours  jusqu'à  présent  obéi  sans  la 
moindre  contradiction,  les  bourgeois  malades  doivent  avoir,  de  fonda- 
tion, une  place  particulière.  De  cettq^  fondation  ou  admission,  d'après 
un  pareil  ordre,  les  malades  de  celle  ville  sont  en  possession  depuis 
plus  de  soixante  années  (1759). 

»  Les  sœurs  ont  bâti  (en  i7i3)  une  belle  église,  très  propre  et 
bien  fournie  d'ornements. 

»  Depuis  peu  de  temps,  on  a  envoyé  et  donné,  de  Rome,  à  celle 
église,  avec  indulgence  plénière,  une  parcelle  de  la  Sainte-Croix  de 
Noire  Seigneur  Jésus-Christ,  d'après  les  lettres  y  jointes. 

«  Ces  sœurs  grises  doivent  servir  chez  eux  tous  les  bourgeois 
malades^  moyennant  un  blaumscr  par  jour,  et  le  double  lorsque  le 
malade  habite  hors  de  la  ville. 

»  Le  5  novembre  J  588,  les  Béguines  achetèrent  le  couvent  des 
Sœurs  grises,  qui  sont  allées  demeurer  à  l'Ancien  hôpital.  Le 
20  mai  ICOO,  sœur  Catherine  Goilants,  la  dernière  sœur  grise,  qui 
était  entièrement  impotente,  fut  admise,  avec  tout  ce  qu'elle  possé- 
dait, dans  le  couvent  de  Bélhanie.  • 


(  5d4  ) 

Sur  le  lac  appelé  Het  Bewin,  desséché  il  y  a  quaranle 
ans  environ,  la  mention  faite  par  Gramaye  est  suivie  de 
longs  commentaires. 

Reers. 

De  visschen  van  dit  lac  syn  seer  groot  en  menigvuldigh, 
naementlyck  de  snoecken  aen  de  Brussclacrs  seer  aenge- 
naem. 

Byvoegsel. 

Dit  lac  wordt  nu  genoempt  t'  Vinne,  gelaeten  van  liertogh 
Jan  (obiit  i294  3  maii)  aen  de  Scholieren  voor  een  jaerge- 
tyden. 

Het  Vinne  is  een  seer  groot  waler  oft  lac,  d'een  hellight 
compeleert  den  prins  van  Liiyck  ende  d'ander  hellicht  com- 
peteert  aen  de  Scholieren,  die  het  hcel  Vinne  door  mogen 
visschen  ende  die  van  den  Prins  voermelt  op  de  hellicht. 

In  dit  waler  worden  groote  snoecken,  karpers,  palingen 
ende  anderc  visschen  gevangen  van  seer  aengenaemen 
smaeck. 

Door  en  door  het  Vinne,rêcht  op  den  Ossenwegh  ende  van 
daer  recht  op  den  thoren  van  Halle  plagh  ecrtyts  ecnen  wegh 
te  syn,  maer  nu  wort  daer  geenen  wegh  nieer  gesien  dan 
waler,  l'gene  seer  diep  is  (  I). 


(1)  Traduction. 

«   Reers. 

0   La  pêche  de  ce  lac  est  grande  et  abondante,  surtout  en  brochets, 
très  agréables  aux  Bruxellois. 

•   Annexe. 

»   Ce  lac  s'appelle  actuellement /'  Vmnc  et  fut  laissé  par  le  duc 

Jean  (mort  le  5  mai  1294)  aux  Écoliers,  à  charge  d'un  anniversaire. 

»   La  Vinne  est  une  très  grande  eau  ou  lac,  dont  la  moitié  appar- 


(  555  ) 
Chapelle  de  TOssenwegh,  d'après  Gramaye. 

Reers. 

T'  (Onse  Lievc  Vrouw)  is  ecn  besondere  hulperssc  voor  de 
genc  die  gcscheurt  oftc  geslclcn  syn. 

Byvoegsel. 

Dese  capelie  is  genoeinpt  Onsc  Lieve  Vrouwc  van  dm 
Ossenwcgh.  Vuyt  traditic,  wort  geseght,  dat  de  ossen  hier 
voortyts  het  landt  ackerende,  is  in  t'ackcren  gevonden  ecn 
cleyn  belt  van  Onse  Lieve  Vrouwc,  tcgenwoordigh  noch  het 
eygen  ende  daer  geschieden  vêle  miraculen. 

Dit  is,  soo  men  seyt,  de  reden  dat  dese  plaetse  den  Osscn- 
wegh  genoempt  wort. 

Ontrent  dese  capellc  heeft  eerlyts  cen  cluysenaer  gewoont, 
die  in  dese  capelie  ecn  bénéficie  gefondeert  hecft. 

De  Scholieren  hebben  van  t'magistraet  dese  capelie  aenge- 
nomcn  (1689),  op  dcn  last  van  aldacr  eenen  bichtvader  le 
stellcn,  om  aile  sondaegen  ende  H.  daeghen  dcn  dicnst  Godts 
te  doen  ende  te  catechiseren. 

In  wcick  contract  de  borgmccsters  dcscr  stadt  altyt  en  bly- 
ven  niomboirs  ende  locsicndcrs  der  voors.  capelie,  allyt 
mogende  de  selve,  de  goedeieii,  enz.,  visiteren.  De  aertsbiscop 
van  Mechelen  ende  den  hcere  plebaen  hebben  daer  toe  oock 
hun  recht  gereserveerl. 

tient  au  prince  de  Liège  et  l'autre  moitié  aux  Écoliers,  qui  peuvent  y 
pêcher  dans  toute  son  étendue,  tandis  que  Pon  ne  peut  pécher  au  nom 
du  prince  prédit  que  dans  la  moitié  qui  lui  appartient. 

»  Dans  celte  eau  on  prend  de  grands  brochets,  des  carpes,  des 
anguilles  et  d'autres  poissons  d'un  goût  très  agréable. 

•  Il  y  avait  jadis  un  chemin  qui  traversait  la  Vinne,  en  allant 
directement  d'un  côlé  vers  l'Ossenwegh  et,  de  l'autre  côté,  vers  la 
tour  de  l'église  de  Halle,  mais  actuellement  on  n'y  aperçoit  plus  que 
de  l'eau,  qui  est  très  profonde.  • 


(  5oG  ) 

De  Scliolieren  hebben  tegcns  dese  Capelie  gebaut  (a"  1714) 
ecn  huys,  alwaer  t'sedert  altoos  eenen  van  hunne  reh'gieusen 
gewoont  heeft,  bichtvader  wescnde,  tôt  nu  toe,  maer  hebben 
daer  nu  (1756)  gestelt  eenen  cluysenaer  in  plaetse  van  eenen 
bichtvader,  direct  tegen  het  voors.  contract. 

Op  den  wegh  van  dcn  Ossenwegh  naer  Leeuwe  staet  den 
voornoemdcn  Castelbergh  (1), 

(I)  Trîidiictioii. 

«  Rerrs. 

o  Notre-Dame  est  paiiiculicrcincnt  secourable,  à  ceux  qui  sont 
meurtris  ou  affaiblis. 

o   Annexe. 

»  Cette  chapelle  s'appelle  Notre-Dame  du  Chemin  des  Bœufs. 
D'après  la  tradition,  on  dit  que  des  bœufs  y  labouraient  autrefois  le 
champ;  en  cultivant,  on  y  a  trouvé  une  petite  statue  de  Notre-Dame, 
qui  est  encore  la  même  et  où  s'accomplissent  encore  beaucoup  de 
miracles. 

«)  C'est  pour  cela,  dit-on,  (jue  cet  endroit  s'appelle  le  Chemin  des 
Uœufs. 

«  Près  de  cette  chapelle  a  jadis  habité  un  ermite,  qui  y  a  fondé  un 
bénéfice. 

«  Les  Écoliers  ont  reçu  celle  chapelle  du  magistrat  (1689),  à  la 
condition  d'y  placer  un  confesseur,  pour  y  célébrer  le  service  divin 
cl  y  faire  le  catécliismo  les  dimanches  et  les  jours  de  fêle. 

»>  Dans  ce  contrat  les  bourgmestres  de  la  ville  sont  reconnus 
comme  les  mambours  et  surveillants  perpétuels  de  la  chapelle,  pour 
ce  qui  en  concerne  les  biens,  etc.;  rarchevêque  de  Malines  et  le  sei- 
gneur pléban  en  font  la  visite  et  y  ont  leurs  droits  réservés. 

»  Les  Écoliers  ont  bâti  contre  la  chapelle  une  maison  (en  1714), 
où  depuis  séjournait  constammenl  un  de  leurs  religieux,  qui  \  enten- 
dait les  confessions  :  mais  il  y  ont  actuellement  (1736)  placé  un 
ermite,  au  lieu  d'un  confesseur,  directement  contre  les  termes  du 
contrat  précité. 

»  Sur  le  chemin  de  rOssenwcgh  à  Léau  se  trouve  le  prédit  Castel 
bergh.  » 


(S57) 

Reers. 

Niet  verre  buyten  de  Sinte-Truysche  poorte,  neffens  den 
Sleenwegh,  staet  de  eapclle  van  t'  H.  Cruys,  waerinne  alie 
vrydacghen  ecn  misse  wirt  gedaen,tot  de  welcke  hetvoick  met 
iiroole  devolie  quampt. 

Byvoegsel. 

Dese  capelle  is  ten  tyde  van  den  oorlogh  gcdeslrueert 
(1705)  (1). 

Reers. 

Niel  verre  van  dese  capelle  slael  de  capelle  van  l'  H.  Graf. 

Byvoegsel. 
Is  oock  gcdeslrueert  (1705)  (2). 


(1)  Traduction. 

a  Reers. 

»  Non  loin,  hors  de  la  porte  de  Saint-Trond,  près  de  la  chaussée, 
s'élève  la  chapelle  de  la  Sainte-Croix,  où  toutes  les  semaines  on 
célèbre  la  messe  le  vendredi,  messe  à  laquelle  le  peuple  assiste  avec 
grande  dévotion. 

»     AN^EXE. 

»   Cette  chapelle  a  été  détruite  pendant  la  guerre  (1705).  • 

(-2)  Traduction. 
«  Reers. 
«   Non  loin  de  cette  chapelle  s'élève  la  chapelle  du  Saint-Sépulcre. 

»   Annexe. 
•  Elle  a  été  également  détruite  (1705).  » 


(  558  ) 


Reers. 


Int  uyllerste  van  Leeuwe,  naer  den  lent  van  Luyck,  op 
steenwegb,  staet  de  capelle  van  de  leprosen. 

Byvoegsel. 

Dese  capelle  is  ooek  gedeslrueert  ende  de  plaetsen  daer 
dese,  by  de  capelle  van  t'  H.  Graeff  gestaen  heeft,  syn  nu 
niet  meer  le  sien.  De  goederen  syn  gegeven  acn  het  gasthiiys, 
2i  aug.  1660{\). 

Reers. 

Buyten  de  Tliienscheporte  is  de  capelle  van  S*-Jean-Bapiist 
in  Duylhem  gebaul,  met  permissie  van  den  paus  Clemens  den 
vierden  (circa  annura  1270),  om  dese  oorsaecke,  soo  de  brieven 
melden,  dat  de  parocbiekercke  van  Leeuwe  soo  seer  breyt  was, 
dat  het  groel  deel  von  den  rnenschen  hunder  parocliiaenen 
van  de  selve  kcrcke  niet  en  coude  gemackelyck  iu  de  selve  de 
goddelycke  dicnstcn  hooren.  Oock  isser  een  broederschap  oft 
gilde  van  dese  capelle  gcnacmpt  de  gilde  van  S'-Jean-Baplist, 
vuyt  welckers  geselschap  oft  coUegic  sjaers  cens  by  malcan- 
deren  comendc,  liet  vrouwe  geslacht  gcdreveu  wort  om  dat 
den  prys  van  eene  dansersse  de  doot  van  den  rechtveerdigen 
man  is  geweest. 


(I)  Traduction. 
«  Reers. 
»   A  rcxlrérnilé  du  territoire  de  Léau,  du  côte  du  pays  de  Liège, 
sur  la  prédite  chaussée,  ou  voit  la  chapelle  des  Lépreux. 

»  Annexe. 
»  Cette  chapelle  a  été  également  détruite,  l'emplacement  où  elle 
se  trouvait,  à  proximité  de  celle  de  Saint  Sépulcre,  n'est  plus  à  recon- 
naître. Quant  aux  biens  des  lépreux,  ils  ont  été  donnés  à  l'hôpital,  le 
21  août  1660.  •> 


(  559  ) 

BVVOEGSEL. 

>'ii  ter  lydt  en  van  overlanck  eompt  hct  vrouw  geslaclii 
inlgcselschap  van  desc  gilde  ende  en  vvordcn  niel  verdreven. 

De  voors.  capelle  is  van  boven  menscben  memorie  verdes- 
Iriieert  (1670);  daer  leyl  nu  eenen  hoop  steenen,  ende  de 
gildc  bcsit  het  goet  met  nocb  andere  goederen. 

Den  cboordeken  van  bel  CapiUel  is  alloos  bunnen  proosl 
geweesl  :  Synde  Sinte  Jans  bénéficie  geunieert  met  de  decanie 
anno  i5S6  den  29  october  (1). 


(I)  Traduction. 
«   Reers. 

>■>  Hors  la  porle  de  Tiriemont  existe  la  chapelle  de  Saint-Jean- 
Bapliste,  à  Duylhcm,  érigée  avec  Tautorisation  du  pape  Clément  IV 
(veris  l'année  1270),  par  le  motif,  indiqué  dans  la  bulle,  que  l'église 
paroissiale  était  si  éloignée  qu'une  grande  partie  des  habitants  ne 
pouvaient  facilement  s'y  rendre  pour  assister  aux  services  religieux. 
Il  y  a  une  confrérie  ou  gilde,  dite  la  gildc  de  Saint-Jean-Baptiste,  de 
laquelle  confrérie,  aux  réunions  annuelles,  est  expulsé  le  sexe  fémi- 
nin, la  récompense  d'une  danseuse  ayant  été  la  mort  de  l'homme 
juste. 

ï>   Annexe. 

•  Actuellement,  et  depuis  longtemps,  les  femmes  ne  sont  plus 
exclues  de  la  gilde. 

•  Cette  chapelle  est  détruite  de  temps  immémorial  (1670);  là  se 
voit,  de  nos  jours,  un  monceau  de  pierre,  qui  appartient  à  la  gilde, 
ainsi  que  beaucoup  de  biens. 

«  Le  doyen  du  chœur  du  chapitre  est  toujours  le  prévôt  de  la  con- 
frérie, le  bénéfice  de  Saint-Jean  ayant  été  annexé  au  doyenné  en 
{ 586,  le  29  octobre.  » 


(  5(30  ) 
Gramaye  parle  des  six  hameaux  dépendant  de  la  ville. 


Byvoegsel. 

Orsmael,  te  wcten  het  huys  te  Steen,  is  nu  in  de  macht  van 
den  heere  Hendrik  Wolffs. 

T'  is  te  noteren  dat  de  heeren  van  Orsmael  geenen  anderen 
titel  mogen  voeren  als  heere  van  Steen  in  Orsmael.  Den  hecr 
van  Steen  in  Orsmael  en  hecft  in  Orsmael  geene  jiiridiciio, 
noeh  hooghe,  noch  leeghe,  doer  dyen  dat  die  van  Orsmael 
staen  onder  de  jurisdictie  en  de  meyerye  van  Leeuwe, soo  pei- 
soneel  en  réel,  ten  schote  endc  te  lothe  onder  Leeuwe  gelyck 
de  bergers.  Int  crimineel  onder  den  meyer  van  Leeuwe,  soo 
dat  den  heer  ten  Steen  in  Orsmael  geen  gesagli  ofle  authori- 
theyt  en  heeft  over  die  van  Orsmael,  dan  laelhen  le  slellen 
in  syne  cheynsbeeeken  die  by  schepenen  van  Leeuwe  moeten 
hoeflleeringe  laeten  ende  appeleren  naer  schepenen  (I). 


(1)  Traduction. 

«  Annexe. 

•  Orsmael,  à  savoir  la  Maison  te  Stccn,  est  la  propriété  du  seigneur 
Henri  WoIfTs. 

«  Il  est  à  noter  que  les  seigneurs  d'Orsmael  ne  peuvent  prendre 
d'autre  titre  que  celui  de  seigneur  de  Steen  à  Orsmael.  Ce  seigneur 
de  Steen  n'a  dans  le  village  aucune  juridiction,  ni  haute,  ni  basse, 
parce  que  les  habitants  d'Orsmael  sont  sous  la  juridiction  de  la 
mairie  de  Léau,  au  personnel  et  au  réel,  len  schote  eu  te  lothe  (c'est- 
à-dire  qu'ils  paient  les  impôts  à  Lcau  comme  les  bourgeois).  Au  cri- 
minel, ils  dépendent  du  maire  de  Léau,  en  sorte  que  le  seigneur  de 
Steen  à  Orsmael  n'a  aucune  autorité  sur  les  habitants  de  ce  village, 
et  n'y  a  aucun  droit  que  d'instituer  des  tenanciers  pour  sa  cour 
censale,  qui  sont  tenus  de  chercher  leur  décision  aux  échevins  de 
Léau  et  d'aller  à  eux  en  appel. 


(  561  ) 

F**  55,  v^  A  quelques  notes  de  Gramaye  à  propos  de  la 
chapelle  de  Bosch,  Reers  ajoute  que  les  religieuses  qui 
riiabilaient  ont  été  geincorporeert  in  V  clooster  van  Betha- 
nien  (1). 

Puis,  à  propos  d'Orsmael  : 

Den  patroon  deser  kcrcke  is  onlancx  verandert,  als  doen 
Pclrus  nu  Hubertus. 

Byvoegsel. 

In  dese  kercke  worden  bewaert  ende  gethoent  de  H.  reli- 
quien  van  den  H.  Hubertus,  volgcns  de  brieven  daer  van 
synde. 

Reers. 

Dese  kercke  lieeft  eenen  moinboir,den  eerweerdigste  heerc 
prelaet  van  het  vormaert  abdye  van  Sinte-Geertruydt  lot 
Loven  (2) 

Wezer  :  van  dese  kercke  is  patroon  den  H.  Pancralius  en  de 
kerckweydinge  wort  geviert  den  selven  dagh  van  de  Alder- 
heylighste  Dryvuldigheyt. 

(1)   »  Elles  ont  été  incorporées  au  couvent  de  Bélhanie. 
('2)  Traduction. 

»  Le  patron  de  l'église  est  changé  depuis  peu.  C'était  saint  Pierre  j 
actuellement  Saint-Hubert. 

»  Annexe. 

«  Dans  cette  église  sont  conservées  et  exhibées  les  saintes  reliques 
de  saint  Hubert,  d'après  les  lettres  que  Ton  y  trouve. 

•  Reers. 

»  Celte  église  a  un  mambour,  l'honorable  seigneur  prélat  de  la 
célèbre  abbaye  de  Sainte- Gerlrude  de  Louvain.  » 


(  .^62  ) 

Byvoegsel. 

Desestaet  onderde  pastoryevan  Guesscnboven  ((j. 

Reers. 

Heclcn  heeft  den  11.  Laurcnlius  voor  patroon,  op  welcken 
daegh  het  aldaer  kerrais  is. 

Byvoegsel. 

Den  toren  deser  kercke  is  afgevallen  ofte  gedestruecrt 
(1701),  in  welck  dorp  slacn  onlrcnt  7  huysen,  en  soo  ick  hoorc 
't  is  eerleyls  een  schoon  dorp  en  pastorye  geweest,  mede  de 
heercn  van  Sinte-Lambrechls  en  Sinle-Cruys  stellen  daer 
laethen,  die  hooftleeringe  haelen  ende  appelleren  naer  sche- 
penen  van  Leeuwe.  Anno  1762  is  begonst  een  nieuwe  kerck  le 
hauwen  (2). 


(1)  «  Annexe. 

o  Wezer.  Cette  église  a  pour  patron  saint  Pancrace,  et  la  fête  de 
la  dédicace  est  célébrée  le  jour  de  la  Très-Sainte  Trinité. 

»  Annexe. 
»  Elle  dépend  de  la  cure  de  Gussenhoven.   • 

(2)  Traduction. 

tt  Reers. 

»  Heelen  a  saint  Laurent  pour  patron,  et  le  jour  de  la  fête  de  ce 
saint  est  celui  de  la  kermesse. 

»   Annexe. 

»  La  tour  de  l'église  est  tombée  ou  a  été  détruite  (en  1701).  Dans 
ce  village  se  trouvent  sept  maisons;  comme  je  l'ai  appris,  il  y  a  eu  là 
un  beau  village  avec  une  cure;  les  seigneurs  de  Saint-Lambert  et  de 


(  563  ) 

Reers. 

Bosch.  De  Bedruckte  Moeder  is  palronersse  van  dese  capelle, 
welckens  beldtsneyderye  van  een  vermacrde  consl  is,  en  wori 
cens  int  jaer  gedracgen  in  de  processie,  den  i  sondag  van  july, 
als  het  is  de  kerckwydinge,  Passie  sondagh  ist  aldaer  vollen 
aflaedt,  en  die  cens  in  de  weke  présent  syn  in  de  lilhanie  van 
Onse  Liewe  Vrouwe  van  Loreltcn  verdienen  hondert  daeghen 
aflaelh. 

Op  den  wcgh  van  Lecuwe  naer  Bosch  staen  capellekens, 
represenlerende  de  mislericn  des  droeffheden. 

Daer  is  oock  opgericht  in  d'cere  van  de  H.  bedruckte  Moeder 
ï'enbroederschap  (1653). 

Byvoegsel. 

Dese  capellekens  syn  van  ovcrlanghe  gedestrucert,  met  de 
fortificatie  van  Leeuwe  en  gedraeyen  oorlof  ab  a'  1672  (1). 


Sainte-Croix,  à  Liège,  y  ont  des  tenanciers,  qui  demandent  une  déci- 
sion et  vont  en  appel  aux  cchevins  de  Léau.  En  1762,  on  a  com- 
mencé à  y  bâtir  une  église  nouvelle.  » 

(I)  Traduction. 
«  Reers. 

»  Bosch.  La  Mère  des  Douleurs  est  la  patronne  de  la  chapelle.  La 
statue  sculptée  en  bois  est  d'un  art  consommé  et  est  portée  en  pro- 
cession, le  premier  dimanche  de  juillet,  lorsqu'on  célèbre  la  dédicace 
(lu  temple.  Il  y  a  indulgence  plénièrc  le  jour  de  la  Passion,  et  ceux 
qui  s'y  trouvent  une  fois  dans  la  semaine  et  récitent  les  litanies  de 
Notre-Dame  de  Lorette  gagnent  cent  jours  d'indulgence. 

»  Sur  le  chemin  de  Léau  vers  Bosch  existent  de  petites  chapelles 
où  sont  représentés  les  mystères  douloureux  de  la  Vierge. 

»  On  y  a  érigé  aussi  une  confrérie  de  Sainte-Marie  des  Douleurs 
(1C53). 


(  564  ) 

Reers. 

Ter  Weyden  heeft  geen  parochie  kcrcke,  maer  staet  onder 
de  parochie  van  S*®-Leonaerls  tôt  Soutleeiiwe. 

Te  Royc  is  een  pachthofF  van  d'abdye  van  Perck  (1) 

Byvoegsel. 

Ten  tydt  van  Pippyn  Herstal  (a°  72i),  is  S'«  Ida  tôt  Leeuwc 
geboren  en  is  nonne  geworden  int  clooster  van  Ramaye  van 
den  regel  der  Cisterciens. 

Dese  S^«  Ida  is  genoempt  Ida  van  Leeuwe;  in  haer  leven 
vierighlyck  brandende  tôt  het  alderheyligste  Sacraments  des 
autaers,  en  is  int  voors.  clooster  heylighlyck  in  den  Heerc 
gerust  (2). 

»   Annexe. 

»  Ces  petites  chapelles  sont  depuis  longtemps  détruites  (lorsqu'on 
érigea  les  fortifications  de  Léau,  et  après  en  avoir  obtenu  l'autori- 
sation, en  1C72).  » 

(!)  Traduction. 

»  Reers. 

•  Ter-Weyden  n'a  pas  d'église  paroissiale,  mais  dépend  de  la 
paroisse  de  Saint-Léonard,  à  Sout-Leeuw. 

»  Te  Roye  est  une  ferme  de  l'abbaye  du  Parc.  » 

(2)  Traduction. 
<x  Annexe. 

n  Du  temps  de  Pépin  de  Herstal  (en  721),  naquit,  à  Léau, 
sainte  Ide,  qui  devint  religieuse  au  couvent  de  la  Ramée,  de  l'ordre 
de  Citeaux. 

•  Cette  sainte  Ide  s'appelait  Idc  de  Léau;  elle  avait  une  dévotion 
particulière  au  Très-Saint-Sacrcment  de  l'Autel,  et  repose  sainte- 
ment en  Dieu  dans  le  couvent  précité. 


(  56S  ) 


Byvoegsel. 

Godefroye  herlogh  hceft  syn  hofF  binnen  Leeuwe  gehouden 
(;»"  1140),  endc  aen  Leeuwe  gegeven  diversche  privilcgien. 

Dcn  Iiertogh  Hcnricus  hceft  ooek  syn  hoff  tôt  Leeuwe 
l^chouden,  gelyck  hertogh  Jan  ooek  gcdaen  heeft. 

Jan  Van  Lolhereyck  heeft  aile  de  privilegien  van  Leeuwe 
gecoufirmeert  ende  verleent  den  vrydom  van  allen  ihollen  te 
wnler  ende  le  lant  (ex  chron.  Tongp.). 

IFcrtogh  Wenceslaus  (ex  Chron.  ïongrensi)  heeft  aen  de 
stadl  Leeuwe  voor  wapen  gegeven  :  eenen  gouden  clira- 
mendcn  leeuwe  in  een  swert  velt  met  een  roode  vlamme,  ter 
orsaccke  dat  de  Leeuwenaers,  niet  vechtende  hant  innemen 
ende  in  brantstaeckcn  Braine  le  Comte,  tôt  dienst  van  hunnen 
hertogh,  ende  heeft  geconfirmeert  aile  privilegien. 

Buylen  de  Dicsterschepoorle,  daer  het  Aut  Beghynhoff 
gestaen  hceft,  wirl  cerfyts  gehecten  het  lant  van  Gricekcn; 
volgcns  d'audc  documentcn  wort  bevondcn  dat  daer  Joden  en 
Grieckcn  gewoont  hebben.  Milsgaders  wort  gcscght  dat  den 
Joden  Aaron  daer  syn  huys  ende  hoff  vercocht  hceft;  hier  van 
soude  eenen  scgclen  briclf  wesen;  walter  van  is  ofle  niet, 
t'  is  eventwel  seker  dat  het  noch  hedendacghs  gehecten  wort 
hcl  hoff  van  Grieckcn 

lîuyicn  de  Thienschepoorte,  dat  die  Verbrandt  brugge,  die 
d'uyllerstcpoortc  plach  te  syn,  tusschen  de  stadt  ende  daer 
vclo  huysen  plachlcn  te  slacn,  die  met  die  voors.  poorte 
gracffven  om  Baccx  bogaert,  ende  lancxht  den  Vloetgracht 
h)opl  Ijcvrydt  waeren  in  aude  tydcn,  ende  dese  porte  is  afge- 
brant  in  den  Luycxschcn  creygh  (a"  1470),  volgcns  den 
Tome  ii%  5™"  sékie.  37 


(  566  ) 

thiendeboeck  van  Jan  Van  Melderl  Floris  sone  (1595)  ende 
volgens  den  auden  thiendeboeck  (1430)  (I). 

Nous  ne  présentons  pas  cet  extrait  du  manuscrit  comme 


(I)  Traduction. 
0  Annexe. 

»  Le  duc  Godefroid  a  tenu  sa  cour  à  Léau  et  a  accordé  à  la  ville 
divers  privilèges. 

«  Le  duc  Henri  a  aussi  séjourné  à  Léau,  comme  aussi  le  duc 
Jean. 

•  Jean  de  Lotharingie  a  confirmé  tous  les  privilèges  de  Léau  et  a 
accordé  une  exemption  de  payer  le  tonlieu,  soit  par  eau,  soit  par 
terre  (hors  des  chroniques  deTongres). 

o  Le  duc  Wenceslas  a  concédé  (d'après  les  chroniques  de  ïongres) 
à  la  ville,  pour  armoiries,  un  lion  rampant  d'or  dans  un  champ  noir 
(ou  de  sable),  avec  une  flamme  rouge;  cela  parce  que  les  habitants 
de  Léau,  étant  au  service  de  leur  duc,  avaient  pris  par  force  et 
incendié  Braine-lc-Comte;  il  confirma  alors  tous  leurs  privilèges. 

»  Hors  la  porte  de  Diest,  là  où  a  existé  l'ancien  béguinage,  on 
trouvait  le  pays  de  Griccken  (ou  de  Grèce).  D'après  d'anciens  docu- 
ments, on  trouve  que  des  juifs  et  des  Grecs  y  ont  habité.  On  dit 
que  le  juif  Aaron  y  a  vendu  sa  maison  et  son  jardin  j  de  cela  existe- 
rait un  acte  scellé  Que  cela  soit  vrai  ou  non, toujours  est-il  que  le 
lieu  s'appelle  encore  aujourd'hui  hel  ho (f  van  Griccken. 

»  Hors  de  la  porte  de  Tirlemont,  au  Pont- Brûlé,  qui  était  la  porte 
extrême,  entre  cet  endroit  et  la  ville,  il  y  avait  beaucoup  de  maisons 
qui  étaient  protégées,  ainsi  que  cette  porte,  par  les  fossés  à  l'enlour 
du  verger  de  Baecx  et  le  long  du  Vlootgracht.  Cette  porte  a  été 
brûlée  pendant  les  guerres  contre  Liège  (en  i470),  d'après  ce  qui 
se  trouve  au  livre  de  dîmes  de  Jean  van  Meldcrt,fils  de  Florent  (iîiî)^), 
et  suivant  l'ancien  livre  de  dîmes  (1430).  » 


(  567  ) 
l'idéal  d'une  monographie;  il  n'y  en  a  là  que  les  maté- 
riaux, à  peine  dégrossis;  mais  nous  aurions  regretté  de  ne 
pas  les  publier,  car  ils  offrent  de  précieux  renseignements 
sur  l'état  d'une  des  villes  du  Brabant  aux  XVII'^  et 
WIIl*  siècles.  Non  seulement  ils  complètent  amplement 
ce  qu'avait  dit  Gramaye,  mais  on  y  trouve  des  détails  pré- 
cieux sur  l'état  de  Léau  il  y  a  150  ans  environ,  sur  ses 
rues,  ponts  et  monuments,  sur  la  composition  de  magis- 
trats, des  gikies  ou  serments  et  des  métiers,  sur  les  insti- 
tutions ecclésiastiques,  sur  le  territoire  extérieur  qui  avait 
été  soumis  à  l'autorité  municipale.  Sans  doute,  on  y  parle 
peu  de  l'industrie,  du  commerce  par  eau,  qui  a  été  la 
grande  source  de  la  prospérité  de  la  ville  au  moyen  âge; 
des  Chartres,  des  libertés  ou  des  privilèges,  mais  les  temps 
étaient  changés.  Si  l'on  n'y  mentionne  pas  Corneille 
Floris,Pauteur  du  magnifique  tabernacle  dont  Léau  s'enor- 
gueillit encore;  ni  René  Van  Thienen,  l'habile  fondeur 
auquel  la  même  ville  doit  son  beau  chandelier  et  sa  cou- 
ronne de  lumière,  malheureusement  aliénée;  si,  en  appre- 
nant la  date  de  la  construction  de  Thôlel  de  ville,  ou  n'en 
rappelle  pas  l'architecte;  on  y  voit  du  moins  cité  le  peintre 
Floris  comme  ayant  exécuté  des  peintures  pour  la  collé- 
giale de  Saint-Léonard,  on  y  parle  des  sculptures  en  bois, 
des  vitraux,  de  la  voûte  peinte  de  la  nef,  qui  ajoutaient 
encore,  jadis,  à  la  splendide  décoration  de  ce  temple,  l'un 
des  plus  curieux,  sans  contredit,  que  renferme  la  prov.nce 
de  Brabant. 


(  568  } 


ANNOTATIONS. 

P.  496,  ligne  dernière.  En  rapportant  quoique  absolument  dénué 
d'intérêt  et  de  valeur,  ce  que  le  manuscrit  enseigne  sur  l'étymologie 
du  mot  Léau  ou  Leeuwe,  je  ferai  remarquer,  comme  je  l'ai  déjà  fait, 
que  ce  dernier,  sous  sa  forme  ancienne  Lewis,  doit  avoir  appartenu 
à  l'un  des  idiomes  les  plus  anciens  de  l'Europe.  Voir  La  Belgique 
ancienne  et  moderne,  canton  de  Léau,  p.  2. 

P.  500.  Ce  que  Opsiadt  rapporte  du  Castclbergh  est  fort  curicuxj 
combiné  avec  d'autres  détails,  ce  passage  met  liors  de  doute 
l'exislcnce,  en  cet  endroit,  de  constructions  antiques.  Les  déserta 
vesfigia  d'un  prnpugnaculum  (ou  débris  déserts  d'un  fort),  de 
l'ancien  annotateur  de  Guiceiardin,  correspondant  très  bien  aux 
schoone  keldercn  de  notre  manuscrit.  Ont-ils  existé  ou  est-ce  un 
produit  de  l'imagination  de  notre  auteur  et  du  pléban  Godts,  qui 
affirme  en  ^760,  que  ces  caves  ont  été  comblées  parce  qu'elles 
servaient  de  retraite  à  des  vagabonds?  Le  doute  à  cet  égard  n'est  pas 
permis,  puisque,  lorsque  le  Castclbergh  fut  vendu  par  l'administra- 
tion communale  de  Léau  à  M.  de  Piltcurs,  il  s*y  trouvait  des 
constructions  que  l'acquéreur  s'engagea  à  démolir  et  aplanir  (arrêté 
royal  autorisant  la  vente,  du  ^9  septembre  dSlO).  De  toutes  ces 
circonstances  diverses  il  résulte  évidemment  qu'il  y  a  eu  en  cet 
endroit  une  position  fortifiée  et  occupée^  quoique  des  fouilles,  récem- 
ment faites  à  mon  insu,  n'aient  pas  produit  de  résultats  (Annuaire 
de  la  Société  d'archéologie  de  Bruxelles  pour  1892,  p.  87). 

P.  503.  11  est  à  remarquer  que  si  Reers  a  mentionné  les  travaux 
effectués  à  Léau  en  1612,  et  la  tentative  faite  sur  cette  ville,  la 
même  année,  par  la  garnison  hollandaise  de  Maastricht,  son  continua- 
teur Opstadt  n'a  pas  ose,  tant  nous  arrivions  rapidement  à  une 
époque  de  décadence  et  de  mutisme  presque  complet  sur  les  événe- 
ments politiques,  insister  sur  les  grands  travaux  entrepris  en  1671 
ou  1672,  afin  d'élever  à  Léau  une  citadelle,  ni  raconter  la  prise  de 
Léau  par  les  Français  en  1678  et  le  siège  mis  devant  les  murs  de 
cette  ville  par  l'armée  alliée  en  1705. 


(  569  ) 

p.  507.  Par  contre  les  détails  de  topographie  et  de  statistique 
transcrits  en  cet  endroit  sont  importants.  On  y  apprend  à  connaître 
Tancien  réseau  des  rues  et  l'on  y  voit  que  la  ville  contenait,  vers 
1740,  118  maisons,  ce  qui  suppose  une  population  d'un  peu  plus 
de  700  habitants,  les  couvents  et  les  hameaux  non  compris.  Actuel- 
lement, elle  dépasse  2,000  habitants,  tandis  que,  dans  les  cominen- 
cents  du  XYIIh  siècle,  en  1619,  il  y  en  avait  environ  1,300.  Ajoutons 
ici  un  détail  qui  a  sa  valeur.  D'après  un  mesurage  effectue,  du  19  au 
31  octobre  1636,  par  le  géomètre  Guillaume  Roy,  la  jurldiclion  de 
Léau  comprenait  un  total  de  1,935  bonnicrs  10  grandes  verges  et 
40  petites  verges  (à  20  pieds),  savoir  :  Léau,  Heelen,  Bosch  et 
Ter-Weyden,  1257  bonnicrs  28  petites  verges,  et  Orsmael»  avec 
Weser,  678  bonnicrs  10  grandes  verges  et  12  petites.  La  ville 
même  de  Léau,  avec  ses  fortifications  et  ses  fossés,  ne  comprenait 
que  38   bonnicrs  15  grandes  verges  et  1  petite  (Opstadt,  p.  295). 

P.  513.  On  ignore  encore  le  nom  de  l'architecte  de  l'hôtel  de  ville 
de  Léau. 

P.  522.  La  cession  du  quai  du  Démer,  à  Haelen,  faite  h 
Léau  par  le  duc  Wenceslas,  nous  apprend  combien  le  commerce 
par  eau  cette  ville  était  actif.  On  peut  s'en  faire  une  idée  par  les 
détails  du  procès  que  Léau  soutint  contre  Tirlemont,  lorsque  celte 
dernière  localité  entreprit,  au  XVI*  siècle,  de  canaliser  la  Grandc- 
Gette  jusqu'à  Budingcn,  où  cette  rivière  rencontre  la  PetileGctle, 
venant  de  Léau.  Cette  dernière  localité  s'était  enrichie  en  devenant 
l'entrepôt  des  marchandises  envoyées  du  Brabant  vers  le  pays  de 
Liège,  et  vice  versa.  (Voir  la  Belgique  ancienne  et  modemey  ville  de 
Tirlemont,  pp.  50  et  suivantes.)  Mais  cette  prospérité  ne  put  se 
maintenir  par  suite  de  l'insuffisance  des  eaux  du  Démer  et  de  ses 
affluents. 

P.  528.  Il  est  inutile  de  faire  remarquer  que  l'église  de  Saint- 
Léonard  ne  date  pas  du  X"  siècle  ;  il  n'en  est  question  qu'au  XIII*. 

P.  550.  Le  tabernacle  dont  il  est  ici  question  est  le  chef-d'œuvre 
du  genre.  Il  a  été  exécuté  par  l'éminenl  maître  anversois.  Corneille 
Floris,  en  1550-1552.  Voir  mon  travail  intitulé  :  Le  tabernacle  de 
Véglise  de  Léau,  œuvre  de  Corneille  De    Vriendl  dit  Floris,  dans  les 


(  S70  ) 

Bulh'tins  de  l'Académie  royale  de  Belgique^  2«  série,  t.  XXVI 
(1868). 

P.  53i.  C'est  à  René  Van  Thienen,  habile  fondeur  en  cuivre,  de 
Bruxelles,  que  l'on  doit  le  chandelier  pascal  que  Léau  a  conservé. 

P.  535.  Il  n'y  a  plus,  à  Léau,  ni  anciens  vitraux  coloriés,  ni  trace 
de  peintures  sur  la  voûte  de  la  nef;  on  a  mis  au  jour,  il  est  vrai,  des 
peintures  murales  dans  une  partie  du  transept,  mais  elles  sont  fort 
abîmées. 

P.  545,  ligne  \i.  Les  mots  Felicis  Record,  que  je  reproduis  textuel- 
lement, sont  une  mauvaise  interprétation,  sans  doute,  de  l'épithète 
felicis  recordationis  (d'heureuse  mémoire),  qui  était  ajoutée  au  nom 
du  pape  Urbain  VIII,  dans  un  document  mal  copié  ou  mal  compris. 

P.  553.  Pour  comprendre  ce  passage,  il  faut  se  rappeler  que  l'ancien 
béguinage,  dit  Ter-Griecken,  et  dont  il  a  été  question  plus  haut 
comme  se  trouvant  à  la  porte  de  Diest,  fut  transféré  en  ville,  dans 
l'ancien  couvent  des  sœurs  grises  qui,  à  cette  époque,  ne  tenaient  pas 
l'hôpital,  et  dont  le  local  a  été  transformé  de  nos  jours  en  école 
communale.  Les  sœurs  grises  se  transportèrent  plus  tard  à  l'ancien 
hôpital,  près  de  la  porte  de  Saint-Trond  et,  en  1662,  en  prirent 
la  direction.  Cet  hôpital  fut  depuis  déplacé  et  existe  encore  avec 
son  église  bâtie  en  1713. 


(§71  ) 


TABLE  DES  MATIERES. 


Pages. 

Jur  Opstadt  et  le  manuscrit  dont 

il  est  l'auteur 493 

/étymologie  du  nom  de  Léau .    .  496 

jCS  anciens  murs  de  la  ville    .    .  497 
ndes  sur  son  origine  et  sur  le 

Cnstelbergh 498 

Les  agrandissements  de  la  ville  .  501 
Travaux  de  fortification  en  d552, 

d6i;2,  etc 502 

Les  portes  de  la  ville 50t 

Les  fontaines 506 

l.e-.  rues 507 

Les  ponts  et  marchés 510 

Les  monuments 513 

Les  pestes  qui  ont  sévi  à  Léau.    .  515 
(Composition  du  magistrat,  les  li- 
gnages, les  jours  de  marché.    .  517 
Les  chambres  de  rhétorique    .    .  525 

Les  métiers 526 

Monnaies  forg(^es  à  Léau.    .    .    .  527 

L'éjiUse  Saint-Léonard   ....  528 

Le  tabernacle,  la  monstrance,  les 

ciiapes,  etc.    .......  530 

Les  peintui'cs,  les  vitraux,  les  ob- 

j<'ts  en  cuivre,  etc 533 

Les  tours  de  l'église 537 


Pages. 

Les  prébendes  du  chapitre,  les 

confréries,  les  dîmes  ....  538 

L'édifice  et  ses  autels 540 

L'étendue  du  doyenné 541 

Le  prieuré  des  Écoliers  ....  543 

Le  couvent  des  Béggards    .    .    .  545 

La  chapelle  des  clercs    ....  547 

Le  Béguinage *  49 

Le  couvent  de  Béihanie  ....  550 

L'hôpital,  etc 551 

Le  lac  de  Léau 554 

La  chapelle  de  Notre-Dame  à  l'Os- 

senwegh 555 

Autres  chapelles 557 

Hameaux   divers   dépendant   de 

Léau ib. 

Orsmael 560 

Bosch 561,563 

Weser  :ou  Melck-Weser).    ...  562 

Heelen ib. 

Ter-Weyden  et  Te  Roye  ....  564 

Annexes 565 

Coup  d'oeil  général  sur  le  manu- 
scrit    566 

Annotations 568 


(  ^72  ) 

II. 

Notice  sur  d'anciennes  archives  de  l'abbaye  d*Aywières. 
(Par  DoM  Ursuer  Berliere,  0.  S.  B.,  de  l'abbaye  de  Maredsous.) 

Lors  de  la  suppression  du  monastère  d'Aywièrcs,  les 
archives  de  celte  communauté  furent  emporlécs  par  une 
religieuse  au  sein  de  sa  famille.  Elles  y  étaient  restées 
intactes  pendant  près  d'un  siècle,  quand,  l'hiver  dernier, 
on  songea  à  les  utiliser  pour  chauffer  le  four.  Déjà  une 
bonn«  partie  des  documents  avaient  disparu,  et  le  reste 
allait  prendre  le  même  chemin,  si  le  respectable  curé  de  la 
paroisse  n'avait  arrêté  la  destruction  de  ces  archives  et 
négocié  leur  remise  à  l'abbaye  de  Maredsous.  Certes,  ce  que 
nous  avons  sauvé  de  l'incendie  n'est  qu'une  faibie  partie 
des  archives  de  l'ancienne  abbaye  brabançonne,  mais  néan- 
moins ces  débris  ont  leur  valeur.  Grâce  à  eux,  il  sera  plus 
facile  d'écrire  l'histoire  de  ce  monastère  sur  lequel  on  ne 
possède  jusqu'ici  que  des  notices  pour  la  plupart  incom- 
plètes, ainsi  que  de  jeter  un  nouveau  jour  sur  cellci  des 
localités  où  il  a  possédé  des  biens  (1).  Nous  avons  donc 
cru  faire  œuvre  utile  en  livrant  au  public  un  inventaire  des 
documents  conservés  dans  la  bibliothèque  de  Maredsous, 
assez  complet  pour  permettre  aux  travailleurs  de  se  rendre 
compte  de  leur  valeur  ou  de  l'utilité  qu'ils  pourraient 
présenter  pour  leurs  études.  Nous  divisons  cet  inventaire 
en  trois  parties  :  chartes,  registres,  liasses. 

(1  )  Nous  faisons  naturellement  ici  exception  pour  la  notice  publiée 
par  M.  VVautcrs.  [Belgique  ancienne  et  moderne.  Canton  de  Wavre, 
pp.  1 00-109.)  L'auteur  y  a  largement  mis  à  profit  les  documents 
originaux. 


373  ) 


I    —  Chartes. 

Le  charlricr  d'Aywièrcs,  à  en  juger  par  VInvenlairc,  dcvaii 
êlre  très  riclie.  On  n'en  connaît  cependant  (|uc  fort  peu  de 
chartes.  Nous  avons  pu  sauver  trenlc-huit  documents  origi- 
naux du  Xllh  siècle,  douze  du  XIV%  neuf  du  XV%  soixante 
du  XVI"  au  XVII*.  Nous  donnons  ici  une  analyse  succincte  des 
Charles  du  Xllh  et  du  XIV*  siècle,  dont  nous  espérons  pouvoir 
puhlicr  prochainement  le  texte  : 

1210.  —  Godefroid,  châtelain  de  Bruxelles,  ratifie  la  dona- 
tion faite  par  Hugues  de  Nivelles,  dit  d'Orliens,  de  ce  qu'il 
possédait  dans  le  fief  de  Rognon,  près  de  la  chapelle  de  Saint- 
Jean-Baptiste.  (Fragment  de  sceau.) 

i2M.  —  Bcrlhe,  abbessc  de  Nivelles,  cède  à  Aywièrcs 
quatre  bonnicrsde  terre  à  Baulcrs,  moyennant  un  cens  annuel 
de  quatre  deniers.  (Sceau.) 

1217.  —  Olhon  de  Trazcgnies  sollicite  de  l'évéquc  H..  ,  de 
Liège,  la  confirmation  de  la  donation  qu'il  a  faite  à  Aywièrcs 
de  la  dîme  de  Court-Saint-Etienne  (I). 

1218.  —  H...,  évéque  de  Liège,  ratifie  la  donation  de  la  dîme 
de  Court-Sainl-Étienne.  (Fragment  de  sceau.) 

1219.  juin.  —  Charte  de  Godefroid  de  Bruxelles,  chevalier, 
au  siijet  de  la  donation  d'un  fief  à  Pelit-Baulers,  faite  par 
Henri  Pusias,  fils  d'Étienne  Pusias,  bourgeois  de  Nivelles. 

1225,  février. —  J.  de  Nivelles,  religieux  d'Oignies;  A...,  cha- 
noine de  Nivelles;  G...,  chapelain  du  Saint  Sépulcre,  arbitres, 
tranchent  le  différend  survenu  entre  les  maisons  d'Aywières 
et  d'Orival,  au  sujet  de  biens  à  Monstreux,  laissés  par  (rèrc 
Walter  de  Saint-C}r,  religieux  d'Orival.  (Cinq  sceaux.) 


(I)  La  donation  de  celle  dîme  étant  de  4217  et  la  confirmation 
de  1218,  nous  avons  cru  pouvoir  placer  cet  acte  à  1217. 


(  574  ) 

1231,  septembre. —  Lettre  de  J...,  évèque  de  Liège,  sur  la 
donation  faite  par  Hugues  d'Orliens,  clerc  de  Nivelles,  d'une 
terre  située  «  ad  capel'am  prope  Nivellam  ».  (Sceau  ) 

ii34,  niars  —  Lettres  d'Oda,  abbessc  de  Nivelles,  sur  une 
donation  faite  à  Aywières,  par  Waltcr  de  Saint-Cyr,  avant  son 
entrée  à  Orival,  et  sur  une  autre  de  Siger  Pokeltc,  à  Broktiel. 
(Fragment  de  sceau.) 

1234,  10  août.  —  Henri,  due.de  Lolhier,  confirme  la  dona- 
tion de  l'usufruit  des  biens  qu'Fvan  de  Rêves,  prévôt  de 
Nivelles,  avait  donnés  à  Aywières.  (Sceau.) 

1235,  mai.—  H.  de  Beaumont,  archidiacre  de  Liège,  promet 
de  donner  au  monastère  de  Saint-Hubert  tous  les  profits  qu'il 
retirera  des  biens  qui  lui  ont  été  accensés  h  Baisy.  (Fragment 
de  sceau  ) 

1235,  27  mai-2  juin.  —  Henri,  duc  de  Lothier,  confirme  la 
donation  d'un  bois  dit  Bourdeal,  faite  par  le  seigneur  de  Limai. 
(Sceau.) 

1240,  3  mai.  —  Compromis  entre  H...,  abbesse  d'Aywicres, 
et  Philippe  de  Saint-Cyr,  sur  la  donation  faite  par  son  frère 
Walter. 

1242,  juin.  —  Accord  entre  Arnoul,  abbé  de  Villers,  et 
Hawide,  abbessc  d'Aywières,  pour  les  dîmes  de  Court-Saint - 
Etienne  (Deux  sceaux.) 

1247,  octobre.  —  G.  de  Limai,  s'  de  Rixensart,  ratifie  la 
donation  faite  par  Alide,  fille  de  Gérard  de  Court-Saint- 
Étienne,  du  fief  qu'elle  tenait  à  Bourdeau.  (Fragment  de 
sceau.) 

1249,2  août. — Jean  Cupins,  bourgeois  de  Nivelles,  déclare 
que,  des  seize  bonniers  situés  entre  Baulers  et  le  bois  de 
Nivelles,  qu'il  avait  acquis  d'Aywières,  il  en  avait  rendu  six, 
situés  entre  le  chemin  qui  va  de  Nivelles  au  Bois  Seigneur  Isaac 
et  le  bois  de  Nivelles.  (H  manque  le  sceau  de  Pierre,  chanoine 
de  Nivelles,  de  l'abbesse  0...  et  du  doyen  de  Fleurus.) 

1251,23  mars.  —  Lettre  de  IL..,  évèque  élu  de  Liège,  rela 


(  575) 

live  au  différend  survenu  entre  Tofficial  de  Liège  et  le  châte- 
lain de  Genappe,  sur  les  fruits  de  terres  à  Baisy. 

1^254,  22  janvier.  —  N.  de  Maceriis,  chanoine  de  Saint-Jean 
et  olïîcial  de  Liège,  quitte  tous  les  droits  qu'il  prétendait  sur 
des  terres  à  Baisy,  échangées  entre  les  abbayes  de  Saint- 
Hubert  et  d'Aywières.  (Sceau  ) 

1:254,  22  janvier.  —  Albert,  abbé  de  Saint-Hubert,  déclare 
avoir  échangé  avec  Aywières  des  terres  à  Baisy,  contre  d'autres 
à  A  bée  et  Haneffe,  et  reconnaît  que  l'abbaye  d'Aywières  doit 
désormais  recevoir  les  six  marcs  qui  étaient  dus  à  Saint- 
Hubert  par  Daniel  quondam  chevalier  de  Genappe.  (Fragments 
de  deux  sceaux.) 

I2o4,  \"  février.  —  A..,  abbé,  et  le  couvent  de  Saint- 
Hubert  font  connaître  au  curé  et  aux  paroissiens  de  Baisy 
l'échange  de  terres,  à  Baisy,  fait  avec  l'abbaye  d'Aywières 
contre  d'autres  à  Abée,  etc.  (Fragments  de  deux  sceaux.) 

1234,  1"  février.  —  A...,  abbé,  et  le  couvent  de  Saint- 
Hubert  font  savoir  à  l'abbé  de  Villers  l'échange  de  terres  fait 
entre  leur  abbaye  et  celle  d'Aywières,  et  déclarent  que  le  marc 
que  Villers  devait  à  Saint-Hubert  sur  des  terres  à  Baisy  devait 
être  désormais  payé  à  Aywières.  (Fragments  de  deux  sceaux.) 
1256,  6-13  janvier.  —  Henri,  évéque  élu  de  Liège,  autorise 
le  convent  d'Aywières  à  appliquer  les  fruits  des  églises  de 
Baisy  et  de  Rêves,  lors  de  leur  vacance,  à  l'infirmerie  de  leur 
maison,  sauf  à  y  nommer  des  vicaires  et  à  leur  assigner  une 
portion  congrue  de  20  livres  de  Louvain.  (Sceau.) 

1258. —  B...,  abbesse  d'Aywières,  déclare  que  Robert  du 
Bois-Saint-Jean,  et  Hawide  son  épouse,  ont  fait  don  à  Aywières 
de  tous  leurs  biens;  elle  leur  accorde  de  rester,  leur  vie  durant, 
h  la  ferme  de  Baisy.  (Sceau.) 

1258,  Il  mars.  —  Lettre  de  B...,  doyen  de  Nivelles,  et  de 
J...,  curé  de  Baulers,  sur  les  dilTicultés  survenues  entre  Jean  et 
Gossuin  et  l'abbaye  d'Aywières  au  sujet  de  terres  h  Labrie.  (Un 
sceau.) 


(576) 

1239,  avril.  —  Béatrice,  abbesse  d'Aywières,  consent  h 
i'arrentenient  de  cinq  journels  de  terre  fait  par  Jean  Cupins  de 
Nivelles,  à  Malbias  Pieeours  le  tanneur,  bourgeois  de  Nivelles, 
terres  que  le  premier  tenait  de  l'abbaye  moyennant  un  cens 
annuel  d'un  denier  par  bonnier  et  d'une  obole  par  journel. 

120:2,  10  novembre.  — Echange  de  terres  situées  au  Pctit- 
Baulers,  fait  par  Béatrice,  abbesse  d'Aywières,  contre  d'autres 
situées  à  Buzet  et  appartenant  à  Renier  Bouchial,  bourgeois 
de  Nivelles 

1267,  24  janvier.  —  Lettres  de  maître  Jean  de  Diriant, 
délégué  de  Th...,  archidiacre  de  Liège,  réglant  de  commun 
accord  avec  le  doyen  L...,  de  Fleurus,  J...,  curé  de  Houtain-lc- 
Val,  J...,  curé  de  Loupcigne,etMarguerite,  abbesse  d'Aywières, 
la  portion  congrue  du  curé  de  Baisy.  (Fragments  de  deux 
sceaux.) 

1267,  12  septembre  —  Document  de  la  même  nature,  de 
Maître  J...,  de  Diiiant,  L...,  doyen  de  Fleurus,  et  de  J...,  curé  de 
Houtain-lc-Val.  (Un  sceau.) 

1208. —  Léonins,  châtelain  de  Bruxelles,  fait5avoir  que  Henri 
des  Moulins  a  reconnu  devant  lui  et  devant  Bernard  de  Mous- 
tiers,  bailli  du  roman  pays,  qu'il  n'a  aucun  droit  sur  la  dîme 
de  Bloiquerie  et  qu'il  regrette  d'avoir  à  ce  sujet  molesté  l'ab- 
baye d'Aywières.  (Deux  sceaux.) 

1201),  2  janvier.  —Sentence  des  abbés  J...  de  Val-Dieu  et 
Ar...  de  Val-Saint-Lambert,  déterminant  la  part  de  dîmes  que 
les  abbayes  de  Villers  et  d'Aywières  peuvent  lever  respeclive- 
raent  h  Baisy.  (Un  sceau  ) 

1275,  juin.  —  Jean,  abbé  d'Aulne,  et  Marguerite,  abbesse 
d'Aywières,  font  accord  pour  les  dîmes  de  Cockeruel  et  de 
Bloequerie.  (Fragments  de  deux  sceaux.) 

1275,  20  août.  —  Lemaïeur  et  les  échevinsdcGenappe  décla- 
rent que  Renier  de  Bordial  s'est  engagé  devant  eux  à  ne  rien 
entreprendre  contre  les  religieuses  d'Aywières. 

1 275,  7  mai.  —  Copie  de  la  sentence  du  1 2  septembre  1 267  ,, 
délivrée  par  l'ollicial. 


(  577  ) 

1278,'  février.  —  Ermengarde,  femme  de  Jean  de  Roignons, 
lègue  ses  biens  a  Aywières,  à  charge  d'un  anniversaire.  (Deux 
sceaux.) 

li>79,  8  mai.  —  Privilège  de  Nicolas  III  en  faveur  d'Ay- 
wières.  (Sceau.) 

1282,  16  août.  —  Arnoul  de  Lire  et  Wautier  Volekars,  che- 
valiers, attestent  que  Gossuin  de  Bordial  dit  de  le  Motte,  a 

obtenu  de  la  dame  de  l'autorisation  de  vendre  21  bomiers 

de  terres.  (Sceau  d'Arnoul  de  Lire.) 

1294,  î29  avril. — Marie  du  Bois  et  son  mambour,  Renars 
de  le  Haye,  bailli  de  Nivelles,  vendent  des  biens  à  Bourdeau  et 
en  arrentenl  frère  Guillaume,  maître  d'Aywières.  (Sceau  sca- 
binal.) 

XIII"  siècle  (après  1284).  —  Rentes  dues  à  Tabbaye  d'Ay- 
wières à  Courl-Saint-Étienne. 

XliP  siècle.— Walter  di  Rêves  fait  donation  à  Aywières  d'un 
vivier  à  Baulers.  (Sceau.) 

1551,  21  mars.  —  Échange  de  terres  entre  l'abbaye 
d'Aywières  et  Gérard  de  Bourdeau,  écuyer. 

1551,  8  mai.  —  Lettre  des  échevins  de  Louvain  adjugeant 
divers  biens  à  Raoul  Corsebout.  (Un  sceau.) 

1551,  11  mai.  —  Gérard  de  Bordial,  bailli  de  Nivelles  et  du 
roman  pays,  constitue  le  maïeur  de  Bordial,  Jean  de  Charme, 
pour  faire  aborner  et  mesurer  partout  contre  les  religieuses 
d'Aywières  et  autres. 

1351,  14  septembre.  —  Lettre  des  échevins  de  Louvain 
sur  des  renies  appartenant  à  Raoul  Corsebout. 

1559,  f)  novembre.  —  Acte  des  échevins  de  Maransarl 
constatant  la  vente  faite  par  Robert  de  Blocqucrie,  S*"  de 
Maransarl,  de  la  tenure  d'Aweis. 

1547,  50  mai. —  Lettre  des  échevins  de  Bruxelles  contenant 
la  donation  de  diverses  rentes  faites  à  Aywières  par  Margue- 
rite, fille  de  Raoul  Corseboudt. 

1550,  juillet.  —  Lettres  des  proviseurs  de    la  confrérie 


(  S78  ) 

Saint-Louis  à  Bruxelles,  déclarant  quel'abbaye  d'Aywièrcs  doit 
toucher  une  rente  annuelle  d'un  florin  sur  une  maison  siiuée 
près  de  l'église  Saint-Jean  à  Bruxelles,  pour  une  pitance  con- 
ventuelle le  jour  où  Ton  célébrera  l'anniversnire  de  François 
Back  et  de  sa  fille  Elisabeth.  (Sceau  de  la  confrérie.) 

4551,  20  janvier.  —  Jean,  abbé  de  Villcrs,  et  Extranea, 
abbesse  d'Aywières,  font  un  accord  au  sujet  d'une  terre  à 
Baisy  que  Villcrs  lenait  de  frère  Henri  de  Baisy,  religieux  de 
cette  abbaye.  (Fragments  de  quatre  sceaux.) 

1552,  4 """mai.  —  Jean,  curé,  les  quatre  principales  maîtresses 
et  demoiselle  Catherine  dite  Tays,  maîtresse  du  béguinage  de 
Bruxelles,  se  reconnaissenl  débiteurs  d'une  rente  annuelle  de 
20  patars  à  payer  au  jour  de  Noël.  (Sceaux  du  curé  et  de 
l'infirmière.) 

1375,  septembre.  —  Arrentement  de  terres  à  Baisy 
donné  par  Gérard  de  le  IVueveruwe  à  Colcbon  cl  Chenrimont. 

1595,  15  septembre.  —  Les  échevins  de  Bruxelles  déclarent 
que  Marguerite  d'Oudenborch ,  veuve  de  Jean  Balloy,  de 
Bruxelles,  fait  abandon  à  Ayw  ières  de  tout  ce  qu'elle  pourrait 
réclamer  à  cause  de  sa  fille  Ide,  sur  les  biens  meubles,  péti- 
tions, bijoux,  elc.  (Fragment  de  sceau.) 

II.  —  Registres. 

1°  Inventaire  et  répertoire  des  lettriages  et  documents  du 
Monastère  d'Aywiers  escript  en  l'an  mil  six  cent  quarante  pur 
un  Religieux  du  Monastère  d'Aine.  Priez  pour  luy.  Dump 
Anlhoine  Cornez,  vol.  de  2()0  ff.  petit  in-folio  sur  papier. 

Le  premier  feuillet  nous  fait  connaître  par  l'inscriplion 
suivante  l'origine  de  ce  volume  : 

«  Le  soubsignant  Notaire  de  la  Ven'''''  Court  du  Sieur  R'* 
Officiai  de  Liège  at  a  la  requestc  de  Dame  Jeune  Bourlarl  pour 
le  temps  Abbesse  du  Monastère  N'"''  Dame  d'Aywiers,  visité 
tous  les  Lcllriages,  Tiltres,  documents  et  papiers  de  son  dicl 


(  S79) 

Monastère  et  Convent  dudict  Aywiers,  es  mois  de  Juillet,  Aoust, 
No^embre  et  Décembre  seize  cent  trente  sept.  Et  liorsd'ieeulx 
dressé  le  présent  Inventaire  et  Répertoire,  que  j'ay  tiré  hors 
leurs  originaulx,  que  laditte  Dame  pour  les  périls  imminents 
des  guerres  enlendoil  et  desiroit  faire  transporter  en  lieux 
asseuré.  Ayant  au  présent  Inventaire  annoté  l'entière  substance 
d  iceulx,  au  mieulx  que  mat  esté  possible,  et  le  plus  fidelle- 
ment  et  sincèrement  que  je  l'ay  sceu  faire.  Ce  que  j'atteste  par 
ma  signature  icy  mise.  »  La  signature  manque.  Ce  volume  est 
précédé  d'une  table  alphabétique  des  localités  où  l'abbaye 
possédait  des  biens  ou  revenus.  INous  suivrons  plutôt  l'ordre 
de  rinventaire  eu  indiquant  le  nombre  d'actes  analysés  : 


LOCALITÉS 

PAGINATION. 

xl-w 

u 

Aywieis,  Maransart,  Couture   .    .    . 

f.  1-37 

35 

46 

29 

95 

2i 

Baisieu 

88-48 

49 

6 

4 

4G 

3 

Budeuges  

49v-i;0 

4 

— 

— 

— 

— 

Baulers,  Rapoy 

S0v-o2v 

44 

— 

— 

3 

4 

Ophain,  Broux 

58V-56 

40 

3 

_ 

5 

4 

Lcloz  et  Noeuve  Court 

o7v-63 

43 

o 

4 

7 

Braine  Laloeiid 

6S-G7V 

40 

4 

3 

5 

2 

Grainbais           .         .         .... 

t)8y-69Y 
70V-71 

4 

3 
4 

4 

4 

4 

Watliier-Braine 

Wyterzees 

7iv-7:>v 

4 

2 





Bois  -  Saint -Isaac,  Orliens   fiefs  de 
Roignons,  Nivelles 

74-84 

44 

4 

9 

8 

7 

Bruxelles,  Groderode,  Louvain,  Ne- 
derihche  et  Vossem 

85v-S9v 

44 

S 

7 

Court-Saiut-Étienne 

90-95 

42 

4 

— 

7 

4 

Chapellc-S'-Lambert,  Genval,  Rixen- 
sart  ....         

96v-10lv 
4015-105 

7 
3 

2 
4 

4 
1 

6 
3 

7 

Gouy-sur-le-Pieton 

Hemptine,  Wasscige.  Hanut,  Bonneffe, 
Geneflc,    Huy,    Val -Notre- Dame, 
Hedenge    

i07-420v 

23 

9 

9 

47 

3 

(  580  } 


LOCALITÉS. 


PAGINATION. 


Houtain-le-Val,  Lyberchies  et  Lou- 
poigne 

Huppaye,  Jehan-Geest,  Dormael  .    . 

Lanne  

Lymelelte,  Lymalle 

Liguy,  Darion,  Geest-Gerompont .    . 

Liège,  Othet,  Flemal,  Moumal,  Mons 
proche,  Croteux,  Horion,  Holloi- 
gne,  etc.,  vers  Liège,  Braine.    .    , 

Moustiers-sur-le-Thile,  Mouriansart, 
Seroulx 

Marbais 

Ohain 

Ottigny,  Blocquerie,  Niel-S'-Martin, 
Pinchart 

Plancenoy 

Petit-Uieulx,  Petit-Enghien,  Berge, 
Slre'py  et  Gaiges 

Resves 

Ways,  Genappe,  Glabais,  Hargnisart. 

Thier 

Hutte 

Ruwart 

Genappe   

Glabais 

Bourdeau  

Bouseval 

Weez 

Viliers-le-Parwin,  Villers-la- Ville .    . 

Bie^chée  proche  Thuyn,  Raigny, 
Biesme  soubs  Thuyn,  Gosée,  Ja- 
mioul,  Loverval,  Pontdeloup,  Fali- 
soul,  Florinnes,  Le  Roulx  soubs 
Jumet  et  Thuyn 

Total  dls  actes.    .    . 


422-130 
431V-136 
137v-i47v 
149-153 
'i54v-156 

lo7-166v 

168-173 
174-176V 
177V-180 

181v-190v 
191V-192 

193v-199v 
200V-206 
207v-212v 
214V-215 

216 
217-21 7v 

218v 
219-219V 
221-221V 
222v-223v 
224V-225 
225V-226 


227-237V 


22 

8 
1 
4 

12 

2 

12 

29 

14 

1 

1 

1 

5 


m      79 


90 


(  5-81  )     - 

Folios  243-247  :  Inventaire  des  bulles  et  privilèges  donnez 
par  diverses  papes,  roys  et  ducs  à  la  maison  d'Aywiers  : 

Innocent  III  (5),  Honorius  III  (2),  Grégoire  IX  (i),  Inno- 
cent IV  (6),  Alexandre  IV  (2),  Clément  IV  (2),  Jean  XXI  (1)^ 
Nicolas  ni  (1),  Boniface  VIII  (2),  Sixte  IV  ,(i),  Sixte  V  (i), 
Grégoire  XIII  (1).  I.e  privilège  de  Philippe  II,  roi  d'Espagne, 
du  27  janvier  1537,  ratifie  les  privilèges  accordés  par  les 
princes  de  la  maison  de  Bourgogne.  Celte  série  se  termine  par 
l'acte  d'association  entre  Aywières  et  l'ordre  de  Prémontré 
(lors  du  chapitre  général  de  1224). 

Folios  251-209  :  Inventaire  des  procès  remis  aux  coffres  de 
l'abbaye  d'Aywiers,  en  l'an  mil  six  cent  trente-sept.  (Trente- 
neuf  pièces.) 

Cet  inventaire  analytique  est  précieux  et  peut,  au  besoin, 
suppléer  au  défaut  d'actes  originaux  ou  de  cartulaire,  car 
l'analyse  des  actes  en  est  substantielle.  On  regrettera  seule- 
ment de  n'y  point  trouver  tous  les  noms  des  personnes  qui 
figurent  dans  les  actes  originaux,  omission  qui  ne  permet  pas 
de  compléter  défini vement  la  liste  des  abbesses  d' Aywières. 

2"  Registre  ou  stock  as  letres  des  menuees  rentes  per tenantes 
a  leglise  et  monastère  d'Aywiers.  Volume  de  220  lî.  in-folio 
sur  papier. 

Ce  volume,  appelé  généralement  stock  in-folio,  contient  la 
copie  de  deux  cent  soixante- seize  actes  des  XIV%  XV%  XVI*  et 
XVII"  siècles,  pour  la  plupart  d'échcvinages  ou  dabbesses 
d'Aywières,  relatifs  aux  propriétés  de  l'abbaye. 

3*  Registre  des  biens  et  revenus,  tant  en  argent  come  en 
grains,  appartenant  à  Véglise  notre  Dame  d'Aywiers  pour 
l'an  de  grâce  XVI"^  et  XIII,  començant  au  iour  S.  Piere 
/"  d'aoust,  et  finant  au  mesme  iour  l'an  révolu,  qui  serat  l'an 
XVI*^  et  XlII.  Volume  sur  papier,  grand  in-folio,  avec  pagina- 
tion pour  chaque  année,  de  1615  à  1620. 

4*  Recueille  hors  des  anchiens  registres,  stock,  lettres  et 
Tome  ii%  S"*  série.  38 


'     (  582  ) 

manuelles,  tant  des  terres,  preits,  dismes  par  accensemcnt  que 
des  rentes  héritaubles,  le  tout  remis  selon  ralphahet  comme 
sensuit.  Cahier  de  revenus  et  charges,  disposé  par  localités; 
petit  in-folio  sur  papier  de  133  ff.,  XVII*  siècle. 

5°  Registre  des  rentes,  trescens  et  autres  revenus,  tant  en 
grains  qu'en  argent,  appartenons  au  monastère  Notre-Dame 
d'Aywiers  en  Brabant  commençant  l'an  i730  jvsques  1744, 
par  sœur  Placide  Buisseret,  boursière.  Volume  in-folio  avec 
pagination  pour  chaque  année. 

6"  Registre  concernant  les  biens  des  dames  d'Aywiers, 
dans  le  pays  de  Liège  commençant  en  l'an  1779.  Volume  de 
78  pages  grand  in-S". 

7°  Mesurage  des  terres  de  l'abbaye  d'Aywières  :  Coulure, 
Maransart  et  Lanne,  fait  en  1729,  sur  l'ordre  de  dame  Thècle 
de  Colins,  abbesse,  par  D.  Hamart,  géomètre-arpenteur;  censé 
d'Olhet,  au  pays  de  Liège,  1725;  censé  d'Hempline,  au  comté 
de  Namur,  17:27;  censé  de  Couviel,  au  Sart,  à  Resves,  1776; 
censé  de  la  Neuve-Cour,  à  Lillois,  1726;  censé  de  Springal,  à 
Lillois,  1728;  censé  de  Broux,  à  Ophain,  1728;  censé  de  la 
cour  d'Aywières,  à  Baisy,  1726;  censé  et  moulin  de  Clarice, 
près  Nivelles.  1726;  censé  d'Agnisart,  1728;  terres  à  Gouy, 
1727;  à  Baulers,  1728;  terres  de  Spilvent,  proche  la  maison 
du  Roy,  1728;  terres  dites  de  Boilducq,  près  Braine-l'Alleu, 
1728;  Nil-Saint-Martin,  1728:  Geesl-Geronpont,  1728;  terres 
de  Hans,  à  BonefFe,  1728;  terres  de  Court-Saint-Élienne,  Sart- 
Messire,  Guillaume  et  Rucheaux,  1729;  Promelle  et  Glabais, 
1729;  Limai  et  Limelette,  1729;  Seroux,  1729;  Chapelle-Saint- 
Lambert,  Lanne  et  Ohain,  1729;  terres  de  Smohain,  1727; 
mesurage  de  la  dîme  de  Libcrchies  :  terres  de  la  cure  et  (erres 
d'Aiwières,  1728;  dîmes  de  Rêves  et  Odomont,  1729;  Tangi- 
sart,  1750;  dîme  de  Blocqucrie-sous-Ottignies,  1730;  Doncel, 
175'!-,  sous  l'abbesse  Placide  de  Buisseret.  Volume  in-8"  de 
640  pages. 


(  583  ) 

m.  —  Liasses. 

I.  Manuels  des  biens  de  l'abbaye  de  1596,  1597,  1600. 

II.  Fragments  d'un  inventaire  des  actes  relatifs  aux  proprié- 
tés et  revenus  de  l'abbaye.  Cet  inventaire,  composé  dans  la 
seconde  moitié  du  XVIIl*  siècle,  devait  être  divisé  en  deux  par- 
ties, car  les  cahiers  sont  tantôt  numérotés  par  chiffres,  tantôt 
par  lettres.  Il  reste  vingt-cinq  de  ces  cahiers. 

III.  Copies  de  documents  faites  du  XVI'  au  XVIII"  siècle. 
Plusieurs  cahiers  contiennent  la  transcription  de  chartes 
anciennes.  Nous  mentionnerons  un  cahier  relatif  à  Hemptines 
où  sont  transcrits  intégralement  des  actes  de  1317, 1307,1542, 
1326,  1565,  1285,  1690,  1244,  1246,  1208,  1246,  1266, 1608, 
1570, 1393, 1452,  1367,  1452,  1504, 1246,  1261,  1542,  1385, 
1385,1220,  1577;  des  copies  d'actes  scabinaux  des  XV*  et 
XVP  siècles  (extraits  du  stock  in-folio),  du  privilège  de  Phi- 
lippe II,  de  la  bulle  d'Alexandre  IV  du  9  janvier  1258;  un 
cahier  intitulé  :  Copie  des  privilèges  d'Aines,  renfermant  les 
chartes  de  Henri,  comte  de  Namur,  de  1 1 85,  de  Baudouin,  comte 
de  Flandre  de  1198,  de  Philippe,  marquis  de  Namur,  de  1219, 
de  Guillaume,  roi  des  Romains  (1"  mai  1255),  etc.;  une  copie 
des  privilèges  généraux  accordés  aux  prélats  de  Brabant  par 
Jean  II,  Jean  III,  Wenccslas  de  Bohême,  Jeanne,  son  épouse, 
Antoine  et  Jean  IV;  un  cahier  de  donations  à  Bruxelles,  ren- 
fermant copie  d'actes  de  1407,  1401, 1336,  1531,  1342,  1395, 
1441,  et  d'autres  relatifs  à  l'acquisition  d'un  refuge  à  Bruxelles; 
en  outre,  un  certain  nombre  de  copies  de  Tacte  d'échange  de 
terres  fait  entre  les  abbayes  d'A)  wières  et  de  Saint-Hubert. 

IV.  Actes  d'administration  du  XVI'  et  du  XVII'  siècle  : 
requêtes,  comptes,  baux,  procès,  travaux,  etc. 

V.  Item  du  XVII I«  siècle. 

VI.  Documents  concernant  la  dépense  ou  la  recette  du  XVI* 
au  XVIII*  siècle;  état  des  biens  dressé  au  siècle  dernier;  liste 
des  dons  en  nature  reçus  de  1797  à  1820  pour  l'entretien  de  la 
communauté. 


TABLE  DES  MATIERES  DU  TOME  DEUXIÈME. 


Séance  du  4  avril  i89i. 

Ouvrages  offerts  a  la  Commission 5 

Correspondance.     .....     4 

I»UBLICATIONS 10 

Rapport  annuel ib. 

Communications  et  lectures.  —  Notes  sur  des  puhlicalioDS  hislu- 
liques  qui  intéressent  la  Belgique  (par  Charles  Piot,  membre  de 
la  Commission) 18-38 

Documenls  historiques  sur  l'abbaye  de  Neufmoustier  près  de  Huy 
(par  Gouefroid  Kurth,  membre  suppléant  de  la  Commission) .    39-67 

Ln  Journaliste  au  xviiie  siècle.  —  Notice  généalogique  el  histo- 
rique par  el  pour  Jacques  Vander  Sanden  (manuscrit  in-folio  de 
ioO  pages)  (par  Louis  Mathot,  membre  suppléant  de  la  Com- 
missioiij 68-84 

La  version  flamande  et  la  version  française  de  la  bataille  deCoartrai. 
—  Note  supplémentaire  (par  Henri  Pirenne,  professeur  à  TUni- 
versité  de  Gand,  membre  suppléant  de  la  Commission)    .     .    .  8o-125 

Seconde  suite  à  ma  notice  sur  le  Grand  Conseil  des  ducs  de 
Bourgogne  (par  Jules  Fredericrs,  professeur  à  l'Athénée  royal 
d'Ostende) i-24-128 

Notice  sur  trois  manuscrits  liégeois  conserves  aux  Archives  de  la 
Cathédrale  de  Trêves  (par  J.  KOntziger,  professeur  à  l'Athénée 
royal  de  Liège) 129-158 

Notes  sur  quelques  sources  manuscrites  de  l'iiisloire  belge  à  Rome 
(par  Alfred  Gauchie,  docteur  en  sciences  morales  et  histo- 
riques, assistant  à  la  Conférence  d'histoire  de  l'Université  de 
Louvain) 139-184 

Mission  aux  Archives  vaticanes. —  Rapport  à  M.  le  Ministre  de 
l'intérieur  el  de  l'inslruction  publique  (pir  Alfred  Gauchie, 
docteur  en  sciences  morales  et  hisloriques,  assistant  à  la  confé- 
rence d'histoire  à  l'Université  de  Louvain).  La  suite  paraîtra  dans 
un  numéro  ultérieur 185-192 


(  586  ) 

Séance  du  4  juillet  1892. 

Pages 

Ouvrages  offerts  a  la  Commission 194 

€0RRESP0NDANCF tb. 

PURUCATIONS 196 

€OMPTARILITÉ ib. 

Communications  et  lectures.  —  De  quelques  ouvrages  publiés  à 
l'étranger  el  contenant  des  indications  utiles  pour  Thistoirede  la 
Belgique  (par  Charles  Piot,  membre  de  la  Commission)  .    .    198-^200 

Son  Excellence  Gilles  de  Hase,  Gantois,  Généralissime  de  la  répu- 
blique de  Venise,  d'après  des  lettres  autographes  et  des  documents 
inédits  avec  généalogie  de  sa  famille  jusqu'à  nos  jours  (par  Napo- 
léon de  Pauw,  membre  de  la  Commission) 201-300 

Mole  sur  Corneille  Sanders,  seigneur  dans  Heniixem  (par  Pierre 
(ÎÉNARD,  membre  suppléant) 310-31-2 

Mission  aux  Archives  vaticanes  —  Rapport  à  M  le  Ministre  de 
l'Intérieur  et  de  rinslruction  publique  (suite) (par  Alfred  Gauchie, 
docteur  en  sciences  morales  el  historiques,  assistant  à  la  confé- 
rence d'histoire  à  l'Université  de  Louvain) 313-48.> 

Séance  du  7  novembre  1892. 

Ouvrages  offerts  a  la  Commission    . 486 

Correspondance.    .     .         4^8 

Publications 489 

Comptabilité 491 

Communications  et  lectures.  -  Une  ancienne  description  de  la 
Ville  de  Léau  (par  Alphonsk  Wauters,  secrétaire-trésorier  de  la 

Commission) 494-571 

Notice  sur  d'anciennes  archives  de  l'abbaye  d'Aywières  (par  Dom 
Ursmer  Bkrlière,  0.  S.  H.,  de  l'abbayede  Maredsous).    .     .    572-583 

KRRATA  ET  ADDENDA. 

Page  209,  ligne  24  :  au  lieu  de  bourgolsie,  lisez  bourgeoisie. 

—  307,    —    \i  ein  :  au  lieu  de  il6^,  lisez  116H. 

—  309,    —      A  :  au  lieu  de  chevalier,  lisez  ofticier  (depuis  le  3  sep- 

tembre 1892). 

FIN  DE  LA  TABLE  DES  MATIÈRES  DU  TOME   DEUXIÈME. 


DH  Académie  royale  des  sciences, 

401  des  lettres  et  des  beaux-arts 

A3  de  Belgique.      Comraission 

sér.5  royale  d'histoire 
t. 3  Bulletin 


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