PURCHASED FOR THE
UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY
FROM THE
CANADA COUNCIL SPECIAL GRANT
FOR
MEDIEVAL STUDIES
U'il-y^
COMPTE RENDU
DES SÉANCES DE LA
COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE
OU
RECUEIL DE SES BULLETINS,
COMPTE RE?sDU
DES SÉANCES DE LA
COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE,
ou
RECUEIL DE SES BULLETINS
Cinquième Série.
BRUXELLES,
HAYEZ, IMI». DE LA COMMISSION ROY. d'hISTOIRE, DE l'aCAD. ROY.
DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES REAUX-ARTS DE BELGIQUE,
Rue de Louvain, i42.
1892
APR l^;i97I
&s/rvoFTO^sâî
IfOi
Str.S
COMPTE RENDU DES SÉANCES
DE LA
COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE,
RECUEIL DE SES BULLETLNS.
CI.HVUlliMi: «ÉRiR.
TOJIK DEUXIÈME. — I" Bll,LETI>.
fiéance du 4 avril i80S.
Présents : MM. Stanislas Bormans, président ; Alphonse
Wauters, sécrétai re-lrésorier; Charles Piot, Léopold
Devillers, Gilliodts-Van Severen, Napoléon de Pauvv,,
membres effectifs; Pierre Génard, Godefroid KOrtii,.
L. Mathot, h. Pirenne, membres suppléants.
M. le président, en ouvrant la séance, donne lecture
d'une lettre de M. Vanderkindere, qui, retenu à TUniver-
sité, ne pourra prendre part aux travaux de ce jour.
Tome \i\ 5'"^ série. 1
(2 )
M. le président, prenant ensuite la parole, s'adresse
en ces termes à ses collègues :
Messieurs,
En ouvrant la séance, permettez-moi d'adresser quel-
ques paroles de félicitations au savant et zélé secrétaire
de notre Commission.
il y a trois jours, le conseil communal de Bruxelles
s'est réuni extraordinairement pour célébrer le cinquan-
tième anniversaire de l'entrée en fonctions de M. Alphonse
Wauters en qualité d'archiviste de la ville. On a rappelé,
dans cette cérémonie, la brillante carrière de notre
confrère, sa vie tout entière consacrée au travail, ses
nombreuses, considérables et très remarquables publica-
tions. S'il est une institution qui doit s'associer aux éloges
qui lui ont été décernés, c'est à coup sûr la Commission
royale d'histoire, aux travaux de laquelle M. Wauters
collabore depuis trente-quatre ans et dont, depuis 1886, il
est en quelque sorte la cheville ouvrière. Comment ne
pas penser, en ce moment, à la Table chronologique des
diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique,
oeuvre colossale qui comprend déjà sept volumes, presque
huit, et pour la continuation de laquelle une énorme
quantité de matériaux est dès maintenant rassemblée?
11 fallait, pour mettre en train une aussi vaste entreprise,
pour la mener au point où elle est arrivée, une science,
un courage, une ténacité au travail bien rares. Je suis
l'interprète de la Commission, en exprimant le vœu qu'il
soit donné à M. Wauters de la terminer, et, après cela,
d'en recommencer d'autres au grand profit de notre
histoire nationale. ■
(5)
— L'assemblée a|)()Iau(lil à ces éloges, el décide que le
discours de M. le président sera inséré au Bulletin,
M. le secrétaire, après avoir exprimé ses remerciements
à la Commission, el, en particulier, à M. le Président, pour
les termes très bienveillants dans lesquels il s'est exprimé
à son égard, donne lecture du procès-verbal de la dernière
séance, qui est approuvé.
OUVRAGES OFFERTS A LA COMMISSION.
La Commission a reçu :
Du Gouvernement royal de Prusse :
Moiiumenla Zolleriana. Urkiindenbuch des Hanses
HohettzoUern. Berlin, 1890, petit in-folio.
Die alteren Siegel itnd des Wappen des Grafen von
Zollern, par le docteur Hillefried. Berlin, 1891, l'etit
in-lblio.
De la Société arcbéologique du pays de Waes: Annales,
t. XIII, 3^^ livraison. Sainl-iNicolas, 1892, gr. in-8^
De la Société liislorique de la Slyrie :
Beittâge ziir Kunde steicrntàf kischen Geschichte. Gratz,
1891, in-8».
Mitlheilungeii der liislorischen Vereines fur Steier^
mark, 39^ livraison. Gralz, 1891, in-8".
De la Sociélé historique de la Basse-Saxe : Zeitschrift
von 1891. Hanovre, in-S"
Du Vogesen Club de Strasbourg : Jahrbùck fur Geschichte,
Sprache und Literatur Elsass-Lolhringen, 7* année. Stras-
bouig, 1891, in 8°.
De l'Association américaine d'histoire : Annual report
for ihe ijear 1890. Washington, 1890, in-8^
De M M. Beussens et Barbier : Analectes pour servir à
( ^ )
l'histoire ecclésiastique de la Belgique, t. XXI 1,4^ livraison,
el t. XXin, 1" livraison. F.ouvain, 1891 el 1892, in-8°.
De M. Criilzen, (Je Louvain: Le Moyen âge, n°* 1 et 2
(le 1892.
De M. Franlz Funck-Brenlano : Mémoire sur la bataille
de Courtrai (i302, 41 juillet) et les chroniqueurs qui en
ont traité, four servir à l'historiographie du règne de
Philippe le Bel, Paris, 1891, in-4^
Remerciements et dépôt à la bibliothèque de l'Aca-
démie royale de Belgique.
CORRESPONDANI^E.
M. Gauchie ayant envoyé à M. le Ministre de Tïntérieur
et de rinslruclion publique un rapport sur les résultats de
son voyage à Rome et à Naples, la Commission, à la
demande de M. le Ministre, décide que le rapport sera
inséré dans le Bulletin, en exprimant un avis favorable
sur les travaux de M. Gauchie et des vœux pour leur
continuation.
Par lettre du 14 janvier, M. le Ministre de l'Intérieur
et de l'Instruciion publique ayant demandé si, dans le cas
où le Gouvernement ferait Tacquisition des copies
manuscrites envoyées par M. Scotl, la Commission se
montrerait disposée à payer ces copies et à en entreprendre
la publication sur les fonds mis à sa disposition, la Gom-
mi^sion se prononce pour l'affirmative et décide que le
manuscrit de M. Scott sera remis, pour en préparer la
publication éventuelle, à M. Gilliodts-Van Severen.
Par dépêche en date (ki 21 janvier, M. le Ministre
accuse réception de l'étal des fonds des chroniques,
(S)
carlulaires et autres publications de la Commission' à la
date du 31 décembre 1891.
La Commission émet un avis favorable sur les demandes
formulées : le 25 janvier, par M. Radiguès, de Namur, et,
au mois de mars suivant, par la Société royale de littéra-
ture wallonne, pour obtenir une partie des publications
de la Commission.
M. Criilzen, de Louvain, M. le professeur Brabant, M. le
vicaire Goelscalcx, M. Pastor, d'Inspriick, remercient la
Commission des volumes qui leur ont été envoyés.
M. le secrétaire donne lecture de la correspondance
qu*il a échangée avec M. le baron H. Kervyn de Letten-
hove, qui a réuni et lui a fait parvenir les copies dont
son père était en possession. La Commission accepte
l'offre de M. Charles Piot de se charger de la continuation
des Relations entre les Pays-Bas et l'Angleterre, et décide
la remise entre ses mains de tout ce qui se rapporte à
celle publication.
M. le président communique à l'assemblée la lettre
suivante :
A Monsieur le Président de la Commission royale
d'histoire.
Monsieur le Président,
L'histoire de l'art et des industries artistiques à la cour
des ducs de Bourgogne et de leurs successeurs présente
une importance capitale, à cause du développement des
arts et de l'industrie dans les Pays-Bas et à cause des
goûts de ces ducs pour l'art, le luxe et les fêtes. Les
mentions que Ton trouve à ce sujet dans les comptes et
les pièces comptables sont d'autant plus intéressantes, que
{ 6 )
Ton y rencontre souvent les particularités les plus
curieuses concernant les mœurs, les usages, la vie privée
et les relations politiques : c'est une sorte de chronique
qui éclaire Thistoire. Pour n'en citer qu'un exemple, nous
rappellerons que les présents d'objets d'art offerts par
Marguerite d'Autriche aux ambassadeurs et aux grands
officiers des rois de France et d'Angleterre peuvent servir
à expliquer en partie les succès de cette princesse dans
les négociations les plus difficiles.
Les comptes des ducs de Bourgogne où se rencontrent
le plus grand nombre de ces mentions forment plusieurs
séries. La principale est celle de la recette générale des
finances. L'ensemble des registres de cette série se trouve
à Lille, aux Archives départementales du Nord; toutefois,
pour les dix-neuf premières années du XV* siècle, il y en
a quinze qui y font défaut et sont conservés aux archives
départementales de la Côted'Or,à Dijon; quant aux lacunes
assez rares qui se présentent encore à Lille de 1420 à
1530, elles peuvent être comblées presque toutes par les
quelques comptes originaux que possèdent, pour celle
période, les Archives générales du royaume à Bruxelles.
Les autres séries sont formées des comptes de l'Hôtel et
de la Chambre aux deniers qui ont malheureusement
disparu presque complètement, et des recettes générales
de la Flandre et du Hainaut qui sont, au contraire, presque
complètement conservées et se trouvent à Lille.
Outre les comptes, il y a à Lille, à Bruxelles et à Dijon,
des milliers de pièces comptables, documents très intéres-
sants, où les mentions sont souvent plus complètes que
dans les comptes.
L'histoire des ducs de Bourgogne, comtes de Flandre,
commence le 29 janvier 1384, date de l'avènement de
(7 )
Philippe le Harili au comlé de Flandre. Nous avons publié
in extenso, parmi les documents de noire Histoire de l'art
dans la Flandre, r Artois et le Hainaut avant le XV'' siècle,
toutes les mentions qui se trouvent dans les comptes et
les pièces comptables conservés à Dijon, à Lille et ailU-urs
au sujet des dépenses artistiques du duc et de la duch^'sse
de Bourgogne depuis 1584 jusqu'à la fin de l'année 1400.
A partir du commencement du XV" siècle, les ducs de
Bourgogne ont souvent résidé dans les Pays-Bas et, par
conséquent, c'est surtout après l'année 1400 que leur
comptabilité offre un grand nombre de mentions intéres-
santes pour cette contrée. Les comptes de la recelte
générale des Finances, pour la période qui s'étend de 1401
à 1530, sont conservés au nombre de cent vingt-neuf. M. de
La borde, dans son ouvrage intitulé Les Ducs de Bourgogne,
n'en a dépouillé que soixante- trois, et dans chacun de ces
soixante-trois dépouillements nous avons constaté l'ao-
sence d'un certain nombre de mentions curieuses pour
l'histoire de i'arl ou des erreurs et des vices de lecture.
Quant aux comptes des recettes générales de Flandre et de
Hainaut, qui sont très nombreux, M. de Laborde n'a analysé
qu'un certain nombre des comptes de la recette générale
de Flandre. Et c'est à peine s'il a publié quelques-unes
des innombrables pièces comptables de Bruxelles, de Dijon
et de Lille.
Kn cet état de choses, il nous a semblé qu'un service
imporlaïit serait rendu à Thistoire de l'art et même à
l'histoire en général dans les Pays-Bas par l'érudii qui
recueillerait, pour les publier, toutes les mentions relatives
à l'art et aux industries artistiques qui se rencontrent
dans les séries de comptes et dans les pièces comptables
dont nous venons de parler, en y comprenant la reproduc-
(8)
tion, complétée et corrigée d'après les registres originaux,
de Touvrage de M. de Laborde. Ceux-là seuls qui ont
dépouillé les comptes des recettes générales dans un but
spécial peuvent se faire une idée du labeur qu'exige le
dépouillement d'au moins trois cent cinquante comptes
et de plusieurs milliers de pièces com|)lables.
Longtemps archiviste du département du Nord et
résidant à Lille, il nous a semblé que nous pouvions, plus
•facilement que d'autres, mènera bonne tin cette immense
entreprise. Nous n'avons pas reculé devant le temps, le
travail, les dépenses et les difficultés qu'elle imposait; il y a
plus de trente ans que nous y avons consacré l'ensemble
de notre vie. En 1886 nous avons publié dans nos deux
volumes in-quarto de Documents concernant l'histoire de
l'art dans la Flandre^ l'Artois et le Hainaui avant le
XV^ siècle, tout ce que nous avions recueilli sur la période
antérieure* à 1401. Depuis lors nous avons travaillé à
compléter, en ce qui concerne les arts à la cour des ducs
de Bourgogne de 1401 à 1550, les documents déjà très
nombreux que nous avions réunis auparavant. A Lille, où
nous avons refait, d'après les registres originaux, les deux
tiers de l'ouvrage de M. de Laborde, notre travail est
assez avancé; à Bruxelles, où nous avons vu les quelques
comptes de la recette générale faisant défaut à Lille, nous
avons en outre dépouillé les deux tiers des cartons remplis
de pièces désignés sous le nom ô'Acquits de Lille; à Dijon,
où nous avions jadis travaillé durant trois semaines, il
nous faudrait encore passer le même temps aux archives
départementales.
Nous mettons sous les yeux de la Commission royale
d'histoire les documents que nous avons déjà recueillis et
qui formeront, à peu près, si nous ne nous trompons, les
(9 )
deux tiers de la publication. Nous croyons que notre
travail, quand il sera complet, pourra conuprendre huit
cents pages format in-quarto.
Comme presque toutes les œuvres d'art dont il est
question dans ces documents ont été exécutées dans les
Pays-Bas ou par des artistes des Pays-Bas, il nous a
semblé que notre recueil serait à sa place dans les collec-
tions publiées par le Gouvernement belge. L'Académie
royale de Belgique ayant bien voulu nous conférer le titre
de membre associé, nous tenons à présenter à la Commis-
sion royale d'histoire le manuscrit du Recueil de docu-
ments dont nous venons de parler.
Honoré du litre de membre associé de l'Académie, nous
croyons que notre qualité de Français ne peut être un
obstacle à l'insertion de notre travail dans une collection
publiée par le Gouvernement belge. En 1856, la Commis-
sion royale d'histoire a accueilli, dans une série de ses
publications, la Revue des opéra diplomaUca de Mirœus,
ouvrage de M. L. Glay, notre prédécesseur aux archives
départementales du Nord.
Je vous prie de vouloir bien agréer, Monsieur le Prési-
dent et honoré collègue, l'expression de mes sentiments
les plus respectueux et les plus dévoués.
Le 29 mars 4892.
Dehaisises.
Membre associé de T Académie royale de Belgique.
La Commission décide l'impression de cette lettre dans
son Bulletin^ et émet, à l'unanimité, un avis favorable sur
l'offre qui lui est faite.
HO)
PUBLICATIONS.
L'état (les impressions faites par ordre de la Commis-
sion, tel qu'il résulte d'une lettre de M. Hayez, en date du
1" avril, est mis sous les veux de l'assemblée.
M. le président remet à la Commission un exemplaire
du tome V du Cartulaire des comtes de Hainaut, par
M. Devillers, membre effectif de la Commission, et dont le
dépôt n'a pu être fait au mois de janvier dernier, à cause
de l'absence de l'éditeur pour cause de maladie; il dépose
ensuite un exemplaire du n" 4 du vol. l" de la 5' série
des Comptes rendus des séances.
RAPPORT.
M. le secrétaire donne lecture du projet de rapport sui-
vant sur les travaux de la Commission pendant l'année 1891.
Monsieur le Ministre,
La Commission royale d'histoire a éprouvé cette année
une perle très sensible. Le décès de M. le baron Kervyn
de Leltenhove, le plus actif de ses membres, a été suivi
de l'interruption de la dernière publication à laquelle il a
attaché son nom, li'S Relations politiques entre les Pays-
Bas et l'Angleterre sous le règne de Philippe II, collection
qui comprend déjà dix volumes et qu'il espérait terminer
sous peu en y joignant une tabh; générale des noms de
lieux et de personnes cités dans les différents volumes.
Nous nous sommes depuis préoccupés de la question
d'achever son œuvre et nous espérons que nos efforts dans
ce but ne tarderont pas à aboutir. La présidence de la
Commission, vacante par la mort de M. le baron Kervyn de
Lettenhove, a été, avec votre assentiment, déférée à
( H )
M. Stanislas Bormans par ses collègues, et il a élé remplacé
comme membre effectif par M. Napoléon de Paiiw, déjà
membre suppléant; le nouibre de membres de celle caté-
gorie, qui n'élait plus que de deux, a élé porté à quatre
par la désignation que vous avez laite de M. Malhoi,
membre de l'Académie flamande, et de M. Pirenne,
professeur à l'Université de Gand.
Trois volumes in-quarto ont paru celte année.
Le tome X des Relations politiques des Pays- Bas et de
l'Angleterre a été livré au public, bien que la préface n'en
ait élé ni acbevée, ni imprimée, afin de ne pas priver
plus longtemps le public des textes que M. le baron Kervyn
avait recueillis dans les principaux dépôts scientifiques de
l'Europe et, en particulier, au Record Office et au British
Muséum de Londres. Ceux qui sont contenus dans le
tome X sont au nombre de six cent trois, et rem-
plissent 868 pages. Ils embrassent l'espace de temps
compris entre le 10 octobre 1577 et le 1"' octobre 1578.
C'est l'époque^ troublée du gouvernement de Don Juan
d'Autricbe, dont on peut y suivre les efl'orts afin de main-
tenir son autorité dans les Pays-Bas et de s'y défendre
contre l'iioslililé presque générale qui s'y était mani-
ftslée contre lui. Les dépêcbes des ambassadeurs anglais
en Belgique, des envoyés belges auprès de la reine
Elisabeth et des agents de Don Juan offrent un ensemble
de documents dont l'élude sera fructueuse pour l'étude
de celle partie de notre histoire. En rendant hommage à
l'acliviié de iVL le baron Kervyn de Letlenhove, on ne
peut que déplorer la mort de ce chercheur infatigable,
qui a ajouté tant de trésors scienlitiques à ceux que l'on
possédait déjà sur l'histoire du XVI* siècle.
( 12 )
iM. Charles Piot a achevé la publication de Y Histoire des
troubles des Pays-Bas^ de Renon de France. Le tome III
el dernier de cet ouvrage, qui comprend xlv el
550 pages, renferme un grand nombre de renseigne-
ments relatifs au duc d'Anjou, lorsqu'il fut appelé par
les États généraux à gouverner le pays, et qu'il voulut
ensuite s'emparer de la ville d'Anvers; il donne de grands
détails sur la retraite des troupes du duc el sur l'assassinat
de Guillaume le Taciturne par Balthazar Gérard. On y
dépeint ensuite avec véhémence la situation déplorable
des provinces méridionales des Pays-Bas, et Ton attribue
hautement cette décadence à la conduite d'Alexandre
Farnèse et aux intrigues des Italiens qui entouraient
ce prince. Cent trente documents inédits ont été publiés
par l'éditeur; on remarquera, en particulier, ceux qui sont
relatifs aux négociations ouvertes à Bourbourg entre
Farnèse et l'Angleterre, et qui n'aboutirent à aucun
résultat.
M. Devillers, membre effectif de la Commission, a
achevé le tome V du Cartulaire des comtes de Hainaut, de
Cavènement de Guillaume 11 à la mort de Jacqueline de
Bavière. Ce nouveau volume concerne la dernière partie
de la période citée ci-dessus; il fait connaître les acies les
plus importants relatifs à l'administration du comté de
Hainaut depuis l'époque où le duc Philippe de Bourgogne
en prit possession, en 1428, jusqu'à la mort de Tinfortunée
Jacqueline. En tête, l'éditeur a placé une iniroduction dans
laquelle il a retracé, avec le plus grand soin, les dernières
péripéties de l'existence si agitée de la duchesse et analysé
les mesures que son parent et compétiteur, le duc Phi-
lippe, prit pour s'affermir dans sa conquête. La collection
(13)
sera complétée par un sixième volume, dont les premières
feuilles sont déjà sous presse. Elle formera, lorsqu'il sera
achevé, un recueil de la plus haute importance et une
source des plus abondantes pour Thistoire de la Belgique
pendant les deux derniers tiers duKIY^etle premier tiers
du X\' siècle.
La Commission a publié, dans le tome I" de la 5* série
des Comptes rendus de ses séances, des œuvres de
MM. Alphonse Wauters, Charles Piot, Pierre Génard,
Alfred Cauchie, Frederichs, Brabant, Bâcha, Verhaegen,
Buisscret et de Prelle de la Nieppe.
La notice de M. Alphonse Wauters est intitulée : La
formation d'une armée brabançonne du temps du duc
Jean lll, de 1338 à 1339, Après quelques renseignements
généraux sur l'obligation du service militaire qui était
imposé aux habitants du duché de Brabant au moyen
âge, Tauleur insiste sur la différence que présentaient, à
celle époque, les expéditions guerrières ayant pour but la
défense du pays et celles résultant de la simple volonté
du prince. Il fait connaître un certain nombre d'actes
originaux scellés en 1338-1539 par des nobles du
pays et des contrées voisines, et contenant tous Tobliga-
lion de marcher au premier appel du duc et avec un
certain nombre d'hommes, aussi longtemps que durerait
la guerre alors déclarée entre le roi d'Angleterre,
Edouard 111, et le roi de France, Philippe VL Ces actes
avaient pour conséquence de mettre à la disposition du duc
de Brabant un millier d'hommes, toujours prêls à le
seconder, alin qu'il pût remplir les obligations qu'il avait
eonlraclées envers le roi Edouard.
( 14 )
Nous devons à M. Piot plusieurs travaux concernant
des publications étrangères renfermant des particularités
intéressantes sur l'histoire de notre pays. C'est ainsi qu'il
a successivement analysé : la Conquête de Tunis en 1535
racontée par deux écrivains français^ Antoine Perrenin et
Guillaume de Monlochey ûe M. Caslan (Besançon, 1891,
in-S*); la Relacion de la campana de Flandres en i657y
par Juan-Antonio Vincart, éditée par M. le marquis de la
Fuensanta del Valle et M. José Sancho Rayon (Madrid,
189i, in-8") ; Franciscus Junius den Aellere^ professor
der Théologie und Pastor (1545-1602), par M. Cuno,
(Amsterdam, 1891, in-8'*); le tome II de La diplomatie
française et la succession d'Espagne^ de M. I.egrelle; un
travail de M.Gotllieb: Ueber mittelalierliche Bibliolheken
(Leipzig, 1890, in-8°); les Documentos inédites para la
iiistoria de Espana, tomes LXXXVII à XCIX; un Cartu-
taire de l'abbaye de Notre-Dame de Bourbourg, par Ignace
de Coussemaker (Lille, 1882-1892, in-8°) ; Prins Willem I
en Frankrijky par M. Muller (Amsterdam, 1891, in-8"); les
Documents concernant les relations entre le duc d'Anjou et
les Pays-Bas, par MM. Muller et Diegerick, t. Il (Utrecht,
1890, in-8").
Notre collègue a consacré un travail spécial à un
seigneur luxembourgeois, Jean-Charles, baron de Schou-
burg, qui fut chargé par le roi d'Espagne, Philippe IV, de
se rendre auprès du roi de Danemark, Christian IV, en
1625, alin de détacher ce prince de la ligue protestante.
Un grand nombre de documents ont déjà été publiés sur
l'élection du duc d'Anjou et d'Alençon à la souveraineté
des Pays Bas en 1582. M. Pierre Génard, membre sup-
pléant de la Commission, à qui nous devons une commu-
( is )
nicalion importante à ce sujet, nous a fait connaître le
texte de sept lettres relatives aux mêmes événements, et
attestant le rôle marquant joué, à cette occasion, par
Marnix de Sainle-Aldegonde. Ces lettres curieuses sont
extraites des archives communales d'Anvers, confiées aux
soins de notre collègue.
M. le docteur Alfred Gauchie nous a communiqué deux
travaux. Dans le premier, après avoir exposé rapidement
Les desseins politiques de Léon X à son avènement et la
Mission de Laurentio Campeggi en Flandre, en I5i3,
il entre dans de plus amples détails sur les négociations de
ce dernier, et publie en entier le texte de l'instruction
secrète que le souverain pontife lui adressa le 14 sep-
tembre 1515. Dans la notice intitulée : Deux épisodes de la
lutte de François /" avec Charles-Quint, en i543, il fait
connaître un rapport de Jean Foggio, écrit le 9 octobre 1S43,
au cardinal Farnèse, alin de lui donner des détails sur les
négociations dont il était chargé, mais curieux surtout
par les détails qu'il renferme sur l'organisation de l'armée
impériale, et une lettre inédite de Jean-Alphonse de
Gamiel, agent de Ferdinand I", roi des Romains, auprès
de l'empereur, et dans laquelle on trouve le récit de la
brusque retraite effectuée de Câteau-Cambrésis par le roi
François 1", dans la nuit du A au 5 novembre 1545.
Dans une suite a une Notice sur le grand conseil ambu-
latoire des ducs de Bourgogne et des archiducs d'Autriche
(i446'i514), M. Jules Frederichs, professeur à FAthénée
royal d'Osiende, défend et justifie certaines allégations de
son premier travail sur le même sujet. On lira avec non
moins d'intérêt VÊtude sur les conseils des ducs de Bour-
( 16)
gogne, (Je M. Brabanl, professeur d'histoire au collège de
la Paix, à Namur. Sans entrer dans les détails du débat,
d'ailleurs fort courtois, qui fut engagé entre ces deux
écrivains, nous ferons observer que leurs communications
ont jeté un grand jour sur la marche suivie par les ducs de
Bourgogne afin de soustraire leurs États à l'influence judi-
ciaire des tribunaux de la France et de l'Empire.
Nous devons à M. E. Bâcha, docteur en philosophie et
lettres, une notice sur Vianesius Albergatis, protonotaire
apostolique, et nous faisant connaître ses Commentaires
inédits (Vianesii Albergatis Bononiensis commentaria
rerum sut temporis), qu'il a copiés à Rome dans la
bibliothèque Corsini et où cet écrivain expose ce qu'il a
appris sur Rome et l'Italie à l'époque du règne de Léon X
et d'Adrien VI. Cette relation inédite, dont il n'existe que
deux copies, se termine avec le titre premier.
M. Verhaegen nous a fait connaître des détails intéres-
sants sur l'arrestation de Henri Van der Noot, en Hollande,
en 1796, et MM. Joseph Buisseret et Edgar de Prelle de la
Nieppe, le texte des trois chartes inédites découvertes aux
archives de la ville de Nivelles.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'hommage de
notre haute considération.
Le Secrétaircy u Président,
Alphonse Wauters. ' Stanislas Bormans.
Ce rapport est approuvé et sera commtmiqué à M. le
Ministre de l'Intérieur et de l'Instruction publique.
( 17)
COMMUNICATIONS ET LECTURES.
M. Charles Piol donne lecture d'une note sur (juelques
ouvrages publiés à Tétranger et renfermant des notions
intéressantes sur Thistoire de la Belgique.
iM. Godefroid Kûrtli présente un travail intitulé: Uocu"
nients historiques de l'abbai/e de Neufmoustier^ près de
Huy.
M. Mathot communique une notice portant pour titre :
Un journaliste du XVUI" siècle.
iM. Pirenne dépose une étude historique faisant suite à
un travail déjà paru antérieurement : La version flamande
et la version française de la bataille de Courtrai; notes
supplémentaires.
M. le secrétaire communique à l'assemblée les travaux
suivants, présentés
Par M. Frederichs, professeur à TAthénée royal
d'Ostende : Seconde suite à ma notice sur le grand conseil
de Malines,
Par M. Kiinlziger, professeur à TAthénée royal de
Liège : Note sur des manuscrits liégeois conservés aux
archives de la cathédrale de Trêves.
Par M. Gauchie, assistant à la conférence d'histoire de
l'Université de Louvain : Note sur les sources manuscrites
de Chistoire belge à Rome, et Missions étrangères aux
archives vaticanes. Rapport à M. le Ministre de Clntérieur
et de l'Instruction publique.
La Commission décide que ces différentes communica-
tions seront insérées dans le Bulletin.
Tome ii% 5™^ série. 2
( 18 )
^^oles sur des publications historiques qui intéressent
la Belgique.
(Par Charles Piot, membre de la Commission.)
Het oudste cartularium van het sticht Utrecht. {Le car-
tulaire le plus ancien de l'évêché d'Ulrechl), par S. Muller.
La Haye, 1892, in-S».
C'est une publication de la Société historique d'Ulrecht,
qui a déjà rendu des services incontestables à l'histoire des
provinces septentrionales des Pays-Bas. Ce cartulaire est
précédé d'une introduction dans laquelle l'auteur parle :
1" du codex dudit évêché, conservé dans le British
Muséum à Londres, et publié par M. Van Asch van Wijck,
avec un soin tout particulier; 2° du premier cartulaire du
Liber donationum ; S** du second cartulaire du Liber
donationum; 4** du cartulaire de Bondam, n)entionné par
ce savant sous le titre de Liber privilegiorum Trajecfen^
sitim; 5" du Liber catenatus du chapitre d'Oudmunsler;
6" du cartulaire conservé dans les archives d'Hanovre;
7* de celui de Leiden, décrit dans VArchiv der Gesellschaft
fur altère deutsdie Gesc/iiditforschungen (t. Mil, p. 570);
8" d'autres copies du Liber donationum. Ensuite, M. Mul-
ler dresse un arbre généalogique de ces différents codices
et finit par déclarer qu'il a préféré, pour sa publication, le
texte du premier codice. Il commence par le cartulaire de
( 19)
Radbod, inlilulé : Commemoraiio de rébus sancli Trajec-
teiisis ecdesie^ que olim a regibus et ab aliis Domini
nostri Jesii Christi fidelihus eidem ecctesie Iradile sunt.et
qui renferme vingt-six actes des années 722, 726, 753,
752 à 768, 753, 769, 777, 815, 854, 896, 9U, 858, 846,
919 à 931, 948, 950, 948, 953, 828, 838, 850, 834, etc.
Suivent les listes du premier et du second cartulaire du
Liber donalionum et de ceux que nous venons de nom-
mer. Tous ces actes sont reproduits avec une exactitude
minutieuse; toutes les variantes de ces documents sont
annotées avec un soin spécial.
Nous y avons remarqué (p. 103) l'acte, de 1057, de
Thcoduin, évèque de Liège, el de Guillaume, évêque
d'Ulrecht, par lequel ils approuvent les conventions de
leurs prédécesseurs, Balderic et Adelhold; un autre acte
de l'évéque André, par lequel il cède (p. 126) à l'abbaye
de Saint-Trond les novales de Babilonienbroek; une con-
vention par laquelle le chapitre de Notre-Dame, à Bruges,
est affranchi, en 1040, de sa sujétion à celui de Saint-
Martin, à Ulrecht.
Nous nous permettons d'exprimer ici un seul regret,
celui de no pas avoir vu indiquer tous les ouvrages dans les-
quels les actes imprimés ont été publiés. Des tables onomas-
liqties et géographiques auraient aussi rendu des services
incontestables aux lecteurs.
Malgré ces lacunes, nous devons savoir gré à M. Muller
d'avoir fait connaître en détail ces précieux monuments
de l'histoire des Pavs-Bas.
(20)
M. Anlonio-Rodriguez Villa, connu par diiïérents Ira-
vaux historiques (1), vient encore de mettre au jour un nou-
veau livre qui intéresse vivement l'histoire de notre pays;
c'est celui intitulé : La reinn Doiia Juanna la Loca (la
reine Jeanne la Folle), \ vol. gr. in-8°, Madrid, 1892.
Ce travail concerne à la fois la Belgique et l'Espagne;
c'est un livre plein de recherches minutieuses.
Devenue l'épouse de Philippe le Beau, souverain de nos
provinces, Jeanne s'est rendue célèbre par ses excentrici-
tés, nous dirions |)resque ses folies, s'il était prouvé
qu'elle était atteinte d'une maladie mentale bien caracté-
risée, selon les idées généralement reçues.
Méritait-elle l'épithète de loca en Espagne et de folle
dans notre pays? Nous n'oserions pas l'aflirmer, en pré-
sence de certains faits très décisifs. Par exemple, elle pou-
vait «participer aux sacrements de l'Église catholique, qui
repousse les gens atteints de folie.
Après avoir lu l'ouvrage de M. Rodriguez Villa, nous
sommes plus convaincu que jamais de l'exislence, chez
Jeanne, de certaines manies, qui ne dénotent nullement la
folie ou une aliénation complète des facultés intellec-
tuelles. Qu'on la nomme Jeanne la maniaque ou l'hysté-
rique, soit, mais jamais la folle. Elle n'était pas plus folle
qu'hérétique, comme le soutient M. Bergenrolh dans son
livre intitulé : Calender of letters, despatches and slale
papers relating lo the negoliations beelween England and
Spain, preserved in Ihe archives al Sirnancas and eisc-
where. Si elle s'occupait de questions Ihéologiques, rien de
(1) Voir nos articles dans les Bulletins de V Académie royale de Bel-
gique et de la Commission royale d'histoire.
( 21 )
plus naturel. Qui, à celle époque, ne s'en mêlait pas?
Nous n'oserions néanmoins pas soutenir qu'elle fût capable
(le gouverner un pays.
M. Rodriguez Villa a consulté un grand nombre de
documents précieux, restés inconnus jusqu'à ce jour, à
propos de la vie de la princesse, qu'il décrit dans tous ses
détails. La bibliothèque de l'Académie de Madrid, les
archives de Simancas, les livres imprimés, toutes les
sources les plus autorisées ont été examinées,scrutées avec
tact. Rien n'a échappé à l'auteur pour rédiger la biographie
la plus complète et la plus impartiale de Jeanne. Jamais il
n'émet un avis sans l'appuyer de preuves parfaitement
établies.
Celles-ci sont imprimées à la fin du volume. Ce sont
des lettres de Philippe le Beau, de Jeanne, de Boyl au
pape, de l'évêque de Salamanca, de Pedro Martyr, de
Tarchevêque de Séville, la relation de la maladie et de la
mort de Philippe, des documents sur les prétentions du
roi d'Angleterre à la main de Jeanne, et un grand nombre
d'autres documents appelés à élucider l'histoire de la fin
du XV^ siècle et du commencement du suivant. Nous en
avons remarqué aussi de bien intéressants à propos des
mouvements des communes dans la Castille, sur lesquels
M. Hoeffler nous a déjà fourni un livre bien remarquable.
En tête du volume est la photographie d'un charmant
jiortrait de la princesse. Ce portrait pourrait bien être
peint, au dire de M. Carderera, par un maître de Bruges :
a Sea obre de alguno de aquellos de Brugas » . Néanmoins,
le Calalogo y descripcion sumara de retratos anliguos de
personnajes ilustres espanoles y eslranjeros l'attribue à
maître Michel, peintre de Son Altesse. Jeanne aimait les
arts; elle était aussi musicienne.
( 22 )
Nous ne pouvons assez recommander à nos historiens
la lecture de ce livre, rempli de parlicularilés sur le
mariage de Jeanne et de Philippe, union qui fui pour notre
pays une source de calamités. Elle fut Torigine, nous
dirons même la cause de la rivalité entre la France et
TEspagne. Plus tard, elle produisit la guerre intestine du
XVP siècle, les envahissements continuels en Belgique par
les armées françaises, la séparation des provinces septen-
trionales et de celles du midi des Pays-Bas, la mutilation
d'un grand et beau pays qui s'étendant de la mer du Nord •
jusqu'aux Alpes, pouvait commander à la France et à
TAllemagne et empêcher les conflits entre ces deux pays.
De kerkhervorming op de Veluwe, i 523-1578. — Bij-
drage lot de geschiedenis van hel protestantisme in Noord-
Nederland, door J.'A.-C. Oudemans, (La réforme reli-
gieuse dans le pays de la Veluwe, 1525-1578. — Essai
sur l'histoire du protestantisme dans les Pays-Bas sepfen-
trionaux, par J.-A.-C. Oudemans). Barnveld, in-8", s. a.
Depuis quelque temps l'histoire de la réforme reli-
gieuse a fait, dans le royaume des Pays-Bas, l'objet de
publications remarquables et instructives surtout. On le
comprend facilement. Le protestantisme n'était-il pas
la base, nous dirons même le point de départ de la répu-
blique des Provinces-Unies?
Aux travaux de MM. Hoop Scheffer, de Ki^t et Moll,
Blaupot ten Kale, etc., nous devons ajouter le travail de
M. Oudemans, indiqué ci-dessus. C'est une dissertation
historique très bien étudiée sur l'influence de la réforme
dans la partie de la Gueldre nommée la Veluwe, un petit
territoire longtemps pauvre et peu cultivé.
Cette histoire commence au règne de Charles d'Egmont,
(23)
(lue de Gueidre, à partir de 1525 jusqu'à 1538. Catholique
très décidé et très dévoué à l'Église romaine, Charles com-
hallit à outrance les idées nouvelles en fait de religion.
Plusieurs luthériens, sur lesquels Fauteur donne des rensei-
gneinenls très précis, très détaillés, furent poursuivis et
punis pendant le règne de ce duc.x\u moment de son décès,
Guillaume de Juliers lui succéda (1538-1543). A propos
de cette succession, l'auteur parle des efforts fails par
Charles-Quint pour s'emparer de la Gueidre.
Le nouveau duc était plus ou moins bien disposé en
faveur des partisans du protestantisme. Sous son règne
les prêches commencèrent à se multiplier; les doctrines
nouvelles se répandirent de plus en plus; la nouvelle reli-
gion fit des progrès marquants.
A partir de 1567 jusqu'en 1578, ce qui se passait en
Belgique en fait de protestantisme fut répété dans la
Gueidre. La même législation en matière de religion régnait
dans les deux pays; les mêmes causes y ont produit les
mêmes effets.
Un grand nombre de documents tirés d'ouvrages déjà
publiés et de dépôts d'archives sont imprimés à la suite
de ce livre écrit dans un style agréable, et où les faits sont
exposés d'une manière impartiale et très modérée par un
pasteur protestant, ami surtout de la vérité. Tous ces
documents, déjà publiés ou inédits, occupent 276 pages.
Les archives du royaume à Bruxelles et la Correspondance
de Granvelle que nous publions ont fourni leur contingent
à ce livre.
( 2i )
Un ligueur. Le comte de la Fère, par Ed. Colas de la
Noue. Paris, Orléans et Angers, 1892, in-8°.
Par son litre, ce volume ne semble pas se rapporter à la
Belgique. 11 n'en est rien. Plusieurs passages de celte
publication fournissent des renseignements précieux sur
l'intervention de Philippe II et de son lieutenant aux Pays-
Bas, Alexandre Farnèse, dans les affaires de France pen-
dant la guerre de la Ligue : par exemple, l'intervention du
duc de Mayenne, qui envoya à Bruxelles le sénéchal de
Montélimar afin de s'y entendre avec le prince de Parme
sur les affaires politiques. A la môme époque, Jacques
Colas se dirigea vers les Pays-Bas en suivant les côtes de
la Normandie. Lors de son arrivée à Bruxelles, Alexandre
lui promit de l'argent et des troupes. En échange de ces
promesses, Colas offrit de mettre à la disposition de
l'Espagne les ports de Bretagne, tandis que le gouver-
neur général exigea la cession de Cambrai, qui était au
pouvoir de Balagny.
A ce propos, M. Colas de la Noue reproduit la traduction
d'une lettre adressée, le 7 mars 1589, à Philippe II et
renfermant des renseignements précis sur la part d'inter-
vention du gouvernemenl espagnol dans les troubles de
France. Ce n'est pas à celle seule preuve que Tauleur s'en
lient. H en administre d'autres encore qui sont tirées des
archives de Simancas. /
Alexandre de Parme ne lui pas seul à intervenir dans
les affaires de France. Son successeur au gouvernemenl
des Pays-Bas, l'archiduc Ernest d'Autriche, et le cardinal
Albert y prirent également part. A propos de la nar-
ration de tous ces démêlés, l'auteur n'a pas seulement
consulté les archives de Simancas, mais celles du royaume
à Bruxelles.
( 25)
Toutes les pièces justificatives imprimées à la lin du
volume méritent aussi l'attention de nos historiens, spécia-
lement celles qui concernent La Fère et le voyage de
l'archiduc Albert en Espagne (1598-1599).
Le tome CI des Documentos inédilos para la lihloria de
Espana (un vol in-8% Madrid, 1891) forme le tome il de
la Correspondance de l'empereur d'Allemagne et des
princes d'Autriche avec Philippe il et des ambassadeurs
de ce monarque accrédités à la cour de Vienne.
Ce volume comprend des lettres du 9 novembre 1563
au 11 octobre 1568. lilles appartiennent à Frédéric Per-
ronot, s' de Chantonay, frère du cardinal de Granvelle, au
comte de Luna, aux empereurs d'Allemagne Ferdinand et
Maximilien, à Philippe II, roi d'Espagne, à l'archiduc
Charles, à don Louis Vanegas et à d'autres personnages
importants. Si, dans sa correspondance, Philippe II s'oc-
cupe bien souvent du mariage de ses fdles et des intérêts
de sa famille, les missives de Chantonay offrent un intérêt
plus réel concernant les affaires des Pays-Bas.
La lettre adressée par le prince d'Orange à Marguerite
de Parme (12 décembre 1563, p. 51) est une traduction du
texte français en langue espagnole, et dont Gachard a
donné le résumé dans la Correspondance du Taciturne.
(u [l, p. 33).
Dans une de ses lettres au s"" de Chantonay, Philippe
soutient qu'en fait d'inquisition, il n'a rien innové, tt qu'il
doit s'opposer au désir de la noblesse d'y introduire un
changement quelconque. Bien souvent aussi le roi pro-
( ^^6 )
pose de demander à l'empereur raiilorisalion de pouvoir
lever dans l'Empire des troupes destinées aux Pays-Bas,
tandis que son agent devait faire des efforts pour que les
insurgés ne pussent pas en faire autant pour leur propre
compte. Une des lettres les plus intéressantes de Philippe
est celle par laquelle il annonce à l'empereur son voyage
dans les Pays-Bas, et son intention d'y envoyer le duc d'Albe
en attendant son arrivée dans ce pays. De son côté, l'empe-
reur lui déconseille l'annonce de ce voyage, afin que les
insurgés ne puissent prendre leurs précautions pour résister
à ses armes; mais il insiste sur la nécessité de cette visite
que Philippe diffère toujours sous différents prétextes. Nous
y avons aussi recueilli des renseignements sur l'arrivée en
Allemagne de Louis de Nassau et de Nicolas de Hames.
L'empereur se montre très conciliant en ce qui concerne
les contributions à payer par les Pays-Bas à l'Empire. Il
comprend que le roi ne peut satisfaire à cette obligation
par suite de l'insurrection de ses sujets.
Lors de l'arrivée aux Pays-Bas du duc d'Albe, Chantonay
annonce à l'empereur que l'ordre y règne; Philippe II s'en
félicite. Cet agent engage aussi le roi à entretenir de
bonnes relations avec le Danemark, et à tranquilliser Mar-
guerite de Parme jusqu'à ce que le monarque puisse arri-
ver lui-même aux Pays-Bas.
Dans une de ses lettres, l'enspereur assure le roi qu'il
emploiera tout son pouvoir pour rétablir la paix dans ces
pays. Il lui recommande la clémence à l'égard de ceux qui
seraient disposés à se repentir, de ne jamais employer Irop
de violence pour maintenir la religion catholique, et de se
montrer, en arrivant au pays, très bien disposé à y mainte-
nir l'ordre et la paix.
( 27 )
Lorsque Cliantonay entretien l le roi de la levée dos
troupes allemandes, il lui l'ait observer que les fonds néces-
saires manquent à cet effet, et comme les mercenaires s of-
frent à ceux qui les payent le mieux, ils prennent souvent
service dans Tarmée de rebelles. Au surplus, la concur-
rence fait augmenter considérablement les prix des enga-
gements.
Un jour Chanlonay eut avec l'empereur une longue con-
férence au sujet des affaires des Pays-Bas. Pendant cette
conférence le monarque l'entretint de la conjuration de
Guillaume de Grumbach, qui avait des relations très sin-
gulières avec les insurgés. L'empereur était en possession
de lettres fort compromettantes de seigneurs flamands
et adressées à Grumbach. Ces lettres avaient été commu-
niquées par Jean -Frédéric, duc de Saxe-Weimar. Ce
prince en possédait encore d'autres, mais il voulait les
remettre personnellement à l'empereur, lorsqu'il pourrait
le voir. Philippe désirait beaucoup la copie de ces papiers
pour en donner connaissance au duc d'Albe; la cour de
Vienne ne voulant pas envenimer la situation , refusait
cette communication. Si le roi se rendait aux Pays-Bas,
tout s'arrangerait au mieux.
Celui-ci différait constamment ce voyage sous divers
prétextes. Tantôt c'était l'hiver qui le retenait; tantôt le
duc d'Albe devait agir au préalable; tantôt il devait être
accompagné de forces suffisantes, d'une armée formidable
d'Espagnols; tantôt c'est Dieu qui ne voudra pas que son
absence fasse tort aux affaires. Le duc d'Albe écrivait
aussi à l'empereur et parfois aussi à Chantonay.
Cet agent entretint un jour l'empereur de la nécessité
dans laquelle se trouvait le roi de faire un exemple bien
( 28 )
sévère ,MOur aballre lopposilion. H parlait de l'arrestalion
des comles d'Egmonl el de Hornes, arrestation que Tem-
pereur n'approuvait pas volontiers. Il préférait ia clémence
à la rigueur. Néanmoins, à ses yeux le développement du
protestantisme était aussi dangereux pour les Pays Bas
que pour rAllemagne. Ce qui n'empêchait pas les électeurs
el les princes de TEmpire d'engager leur souverain à inter-
venir auprès du roi d'Ejspagne, afin d'arranger les afl'aires
des Pays-Bas pour que le commerce n'en souffrît pas plus
longiemps. On disait à la cour de Vienne que si le roi ne
voulait pas écouler ces conseils de modération, l'empereur
finirait par se désintéresser de la cause du fils de Charles-
Quint, et se rapprocherait de la France pour suivre une
politique expeclanle vis-à-vis de l'Espagne. Un conseiller
de l'empereur désapprouvait, en général, les procès poli-
tiques commencés aux Pays-Bas.
En réponse aux observations de l'empereur, Philippe 11
recommanda à Chantonay de continuer à faire comprendre
et accepter par ce monarque le fait de l'arrestation des
comtes d'Egmonl et de Hornes, comme une mesure exigée
par la situation politique et religieuse des Pays-Bas.
Au surplus, si le prince d'Orange n'avait rien à se repro-
cher, il pouvait revenir aux Pays-Bas. Le duc d'Albe ne le
ferait pas arrêter.
Chantonay annonce définitivement au roi (|ue des
députés de l'empereur et des électeurs seroni envoyés
au duc d'Albe, afin de régler la pacification des Pays-Bas
L'archiduc Charles se rendra dans le même but à Madrid
( 21» )
Le tome Cil des Documentos inéditos (Madri<l, 1892,
in-S") renferme un nombre considérable de documenis
concernant l'histoire de Belgique. Toutes ces correspon-
dances, tous ces actes restés inédits jusqu'à ce jour n'ont
pas été trouvés à Simancas, véritable catacombe dans
laquelle les chercheurs ont recueilli tant de monuments
historiques restés inconnus. M. le marquis de la Fuensanla
del Valle, don José Sancho Rayon et don Francisco de
Zahàlburu, éditeurs de ce volume, les ont recueillis dans
une collection particulière, la bibliothèque de don Fran-
cisco de Zahàlburu. Aucune notice ne fournil de rensei-
gnements sur celte précieuse collection, dont le sons- titre
porte : Correspondencia de l'elipe 11 con los hermanos don
Luis de RequesenSjU don Juan de Zuniga. Requesens nous
esl parfaitement connu à titre de gouverneur des Pays-Bas
après la retraite du duc d'Albe, et par celui de grand
commandeur de Caslille. C'était, de l'aveu de Granvelle,
un personnage d'une intelligence peu recommandable, que
Gayle, l'ambassadeur de l'empereur, qualifiait de stupidum
hominew, comme il n'en avait jamais vu de semblable.
Son frère, don Juan de Zuniga, était ambassadeur de
Philippe H auprès du Saint-Siège. C'est assez dire que
la plupart de ses lettres nous intéressent à plus d'un titre
et autant que l'Espagne. Elles appartiennent toutes à
l'année 1573. Ces missives sont adressées par Zuniga à
Philippe II ou par celui-ci à son agent diplomatique.
D'autres missives ont pour auteur Requesens lui-même,
qui écrivit bien souvent au roi, à son frère Zuniga, au
cardinal de Granvelle, au comte de Montagudo, à don
Juan d'Autriche, à doîia Lnisa de la Cerda, au duc de
Médina Celi, au marquis de Dénia, au comte de Miranda,
à Pedro Manuel, à Rodrigo Manuel, à Juan de Silva, à
Cristobal de Mora, au duc de Begar, à Sancho de Ordoriez,
(30)
à Antonio Spinola, à Rodigo de Silvera, à Diego de Caslilla,
à révêque de Ciiença, à Bosto de Villegas, au capitaine
Pedro de Paz, au capitaine Hidro Pachero, à Frédéric
Perrenot, s"^ de Champagny, à André Ponse, à don Pedro
Manuel, à Hopperus, à Nofre Saposa, à Gaspard de Robles,
a» secrétaire Aguillon, au général de Tordre de Saint-
Dominique, au prieur Fernando de Tolède. La plupart de
ces lettres sont datées de Namur ou de Bruxelles.
Nous y voyons figurer aussi bon nombre de lettres do
Zuniga adressées à Granvelle, à l'empereur, au comte de
Monlagudo, ambassadeur en Allemagne, des lettres de
Granvelle à Ztiniga, du duc d'Albe au même, au roi, à
Juan de Albecia, de Philippe II à Zuniga, au duc d'Albe,
à Rpquesens aux États des Pays-Bas, de don Juan
d'Autriche à Requesens, une description sommaire des
Pays-Bas et du gouvernement de ce pays, une instruction
donnée par le duc d'Albe à Juan de Albecia, des détails
complets sur les dépenses des soldais au service de
l'Espagne, en Hollande, à Devenler et à Kanjpen, un
autre renseignement sur les gens de guerre au service de
l'Espagne en décembre 1573. Cet état constate que le
tercio de Naples, commandé par Rodrigo, comprenait
1090 hommes, le tercio de Lombardie, commandé par
<lon Fernando de Tolède, en comptait 1,000, le tercio de
Sicile, commandé par Julien Romero, 1,500 hommes, etc.
Ce sont des renseignements complets sur l'armée espa-
gnole qui se composait pendant celte année de :
Infanterie espagnole .... 1,900 hommes
Hauts- Allemands I,î200 —
Bas -Allemands y,G00 —
Wallons ^20,080 —
Tolal . . . 5-i,780 hommes
( 31 )
non compris les hommes eniplovés à lilre A* accessoires.
Un fail nous a frappé en consultant les labiés des
correspondances de Zuniga imprimées par M. deGayangos
dans le tome III, pages 554 et sui vantes, du Ca^a/o^we ofthe
Spanish manuscripfs in Ihe Hrilish Muséum: celte liste,
insérée dans ce volume, mentionne plusieurs noms qui ne
sont pas indiqués dans la correspondance de Zuniga.
Vingt années de république parlementaire au XVllP
siècle. — Jean de Wilt., pensionnaire de Hollande; par
Antoine Lefèvre-Pontalis; 2 volumes in-S", Paris, 1884.
Nous appelons peut-être un peu tardivement Tatlen-
lion de nos historiens sur celte importante publication :
mieux vaut tard que jamais.
M. Lefèvre-Pontalis appartient à la nouvelle école,
celle qui examine les questions à fond et avec impartia-
lité, en s'appuyant sur les bonnes sources historiques,
trop souvent négligées par les écrivains de parti pris.
Malgré la séparation violente des provinces méridionales
des Pays-Bas de celles du Nord par les guerres du
XVI*' siècle, elles avaient toujours les mêmes tendances,
les mêmes intérêts politiques à, sauvegarder. C'était la
conséquence de leur position, du caractère et des idées
des populations qui les habitaient. Si les Pays-Bas espa-
gnols ou catholiques ne pouvaient exister sans les
Provinces-Unies, celles-ci étaient obligées forcément de
maintenir l'indépendance de notre pays, a(in de pouvoir
conserver leur propre existence.
C 32)
Lorsque Louis XIV voulut s'emparer, sous des prétextes
déguisés, des Pays-Bas catholiques, le grand roi rencontra
dans Jean de Witt un adversaire redoutable, tandis que le
gouvernement espagnol, par suirc d*un amour-propre mal
placé, voulait s'isoler et comhnllre seul un ennemi puis-
sant, auquel il ne pouvait résister. Épuisée par la longue
lutte qu'elle avait soutenue en vain contre la République
batave, l'Espagne n'avait plus de ressources. Ce magni-
fique pays, qui commandait naguère au nouveau comme
à l'ancien monde, était épuisé. « Ses revenus, dit
M. Lefèvre-Pontalis, loin de suffire aux dépenses, ne
dépassaient plus 18 millions de réaux, malgré les richesses
qu'elle tirait de l'Amérique. » Elle n'avait plus d'hommes
pour la défendre; les frontières étaient ouvertes à
l'ennemi; elle n'avait plus de places de guerre garnies de
troupes; ses flottes étaient anéanties, son commerce avait
-'. disparu. Le tableau de cette triste situation est tracé de
main de maître par l'auteur. Il démontre que l'Espagne
s'épuisait pour nous sauver des étreintes de la France.
Quant aux Pays-Bas catholiques ou espagnols, ils
étaient dans un état aussi précaire. Ces provinces ne
pouvaient plus compter sur aucun secours de la part de
la monarchie à laquelle elles appartenaient. Malgré tous ses
efforts, Castel Rodrigo, gouverneur général de notre pays,
en dépit de l'appel qu'il faisait à l'Espagne, n'obte-
nait ni argent, ni secours. A peine pouvait-il disposer de
20,000 hommes, disséminés sur tous les points du pays,
pour résister aux attaques de la France. Et cependant il
ne voulait pas des secours de la Hollande, si intéressée à
prendre la défense de nos provinces. Ce qui a fait dire un
beau jour au chevalier Temple : l'Espagne ressemble à un
(33 )
malade qui n'a pas la volonté, ni le pouvoir de s'aidei,
et qu'il i'ajit sauver malgré lui.
Enfin, il fallut céder. De Wilt parvint à amadouer
Louis XIV, mais nullement à faire disparaître la crainte
encore éloignée de voir la France se porter sur les Pays-
Bas.
Toutes ces particularilés, tous ces faits sont développés
dans le livre de M. Lefèvre-Pontalis en s'appuyant sur des
sources autorisées. Les invasions des armées françaises
en Belgique et en Hollande sont racontées par Fauteur
avec un entrain et une impartialité remarquables, en
appuyant son récit sur les meilleurs sources tant de
France que de Hollande. C'est une histoire complète de
toutes les péripéties de la république des Provinces-Unies
pendant le XVH'' siècle. Elle intéresse à la fois les pro-
vinces méridionales et septentrionales des Pays-Bas.
Tandis que la Hollande s'enrichissait par son commerce
et commandait pour ainsi dire à l'Europe, la Belgique
souffrait; elle était exploitée par ses amis et ses ennemis
du midi. Nous devons savoir gré à M. Lefèvre-Pontalis
d'avoir si bien exposé cette situation avec tant d'impar-
tialité dans son travail.
La diplomalie française et la succession d'Espagne,
t. ML Le troisième traité de partage (1699-1700), par
A. Legrelle. Paris, 1891.
Nous avons déjà rendu compte desdeux premiers volumes
de cette œuvre remarquable, puisée à des sources des
plus autorisées. M. Legrelle a recueilli ses renseignements
Tome ii% 5"* série. 3
( 3*)
aux archives du ministère des affaires étrangères à Paris,
à celles de l'État à la Haye, à Bruxelles et en Italie.
Dans ce volume, comme dans les précédents, la
Belgique est toujours, malgré elle, l'objet principal de la
convoitise de la France.
Le chapitre premier traite de la nouvelle entente entre
les rois de France et d'Espagne. Elle était en quelque
sorte la conséquence nécessaire de la mort du jeune
prince électoral, (ils de Maximilien-Ëmmanuel de Bavière,
décédé à Bruxelles, le 6 février 1699. Cette mort ino-
pinée, qui causa une véritable satisfaction à Madrid,
devait nécessairement modifier l'entente entre la France
et l'Espagne. Il fallait un nouveau partage, sur lequel
l'auteur fournil les renseignements les plus complets.
Le chapitre H, intitulé : Résistance à Vienne et en
Hollande, initie le lecteur à l'attitude de Heinsius vis-à-
vis de la France. La conduite de cet homme d'étal visait,
l'auteur le dit très bien, à faire attribuer les Pays-Bas à
un prince aussi complaisant que peu puissant, quitte à
vivre au jour le jour en ce qui concerne les questions
générales. C'était de la politique d'expédients, très peu
franche, tandis que celle de Louis XIV était singulière-
ment tortueuse. A propos des entreliens de l'ambassadeur
avec le pensionnaire, l'auteur fait bien ressortir loules ses
circonstances.
Au chapitre HI, M. Legrelle rapporte dans tous ces
détails l'accession des états généraux au partage convenu
entre Louis XIV et le roi d'Angleterre.
Mais il fallait l'assentiment définitif de Tempereur,
question qui fait l'objet du chapitre IV. Ce monarque s'y
refusa complètement. Il fallait négocier à ce propos
directement avec la cour de Vienne. Là il y avait chez
(3§)
les conseillers autant d*avis différents que de personnes.
Toutes les négociations entamées sur ce point, toutes
les roueries employées à ce propos de part et d'autre sont
bien et clairement exposées par l'auteur.
L'effet produit en Espagne, par suite de ces négocia-
tions, la conduite des trois puissances coïntéressées, puis
le désaccord toujours croissant entre les alliés, enlin les
derniers jours de Charles II sont présentés dans tous leurs
détails par M. Legrelle avec autant de lucidité que de
talent. Il se base constamment sur des documents authen-
tiques, qu'il s'est procurés dans un grand nombre de
dépôts d'archives.
Finalement, il en arrive au testament de Charles II, qui
mit le feu aux poudres lorsqu'il s'est agi de l'exécuter, et
attira dans notre pays l'invasion des armées étrangères
qui s'en disputèrent la possession.
En terminant ce compte rendu peut-être par trop
superficiel, nous pouvons dire que le travail de M. Legrelle
est le plus complet de ceux qui ont traité la diplomatie
d'une grande partie du Xyil** siècle.
Dans un des Bulletins précédents de la Commission
d'histoire, nous avons rendu compte de la correspondance
du comte Mercy-Argenteau,un des hommes d'État les plus
remarquables de la fin du siècle dernier.
Aujourd'hui nous sommes à même de pouvoir annoncer
que MM. le chevalier d'Arneth et Flammermont viennent
de mettre au jour le tome II de la Correspondance secrète
du comte Mercy-Argenteau avec l'empereur Joseph II et le
(36)
prince de Kaiinilz, publiée à Paris, Hachette et Q\
Une introduction de 87 pages précède le volume.
ïl est inutile d'insister ici sur rinlérét que présente cet(e
correspondance au point de vue de notre pays.
Une publication des plus recornmandables pour Thisloire
de Belgique vers la fin du siècle dernier vient de paraître
dans les Bulletins de TAcadémie impériale à Vienne, classe
de philosophie et d'histoire, de 1891 (t. CXXIII). Elle
porte pour litre : Zwei Jahre belgischer Geschichte (Deux
années de l'histoire de Belgique), 1791 à 1792, Vienne,
1891, 2 vol. in-8". M. H.-B. Seissberg, membre de ladite
Académie, en est l'auteur.
Ces deux volumes fournissent les renseignements les
plus précis, les plus détaillés sur les règnes de l'empereur
Léopold II et de son successeur François If en Belgique, à
partir du ujoment où le soulèvement de nos provinces
contre Joseph II fut terminé par la convention de la Haye
jusqu'à la mort du frère de ce monarque, et de la succes-
sion de son neveu.
M. de Seissberg fait bien ressortir le caractère des sou-
verains appelés à pacifier nos provinces, leur désir de gou-
verner le peuple belge en sauvegardant ses libertés
séculaires. Léopold, l'auteur le dit très bien, était un prince
aux principes constitutionnels bien caractérisés, très libéral
et peu disposé à suivre les vues parfois exagérées et
souvent despotiques de son frère Joseph.
L'auteur a consulté les écrivains belges les plus auto-
risés, les sources les plus recommandables imprimées et
I
( 37 )
manuscriles. Il a compulsé un nombre considérable de
correspondances inédites, par exemple les lettres de
Mercy d'Argenleau adressées à de Kaunilz, à Crumpipen,
à Tliugut, à de Mellernich et à l'empereur, celles de
Kaunilz à Crumpipen, à Mercy, les mémoires des états
adressés à un ministre, des lettres anonymes, les mémoires
du duc Albert, les lettres de Feitz à Philippe de Cobenzl,
de Crumpipen aux gouverneurs généraux, de Nieulant aux
mêmes et spécialement les missives adressées par Marie-
Chrisline, gouvernante des Pays, à son frère l'empereur et
au fils de celui-ci, etc., etc. On voit par cette nomen-
clature des sources manuscriles consultées combien ce
travail nous intéresse.
Afin de bien en faire comprendre l'importance, nous
donnons ici la traduction des intitulés des chapitres :
1. Du rétablissement de la souveraineté de la maison
d'Autriche, jusqu'à la mort de l'empereur Léopold II. —
2. Mercy d'Argenleau. Difficultés à propos de l'organisa-
tion du conseil de Hainaut. — 3. Le conseil de Brabant.
Le décret du 28 février 1791. — 4. Situation du gouver-
nement vis-à-vis des 'Vonkistes. — 5. Délibérations à
propos de l'inauguration. — 6. Reirait de Mercy. Arrivée
des gouverneurs généraux. — 7. Mellernich. Nomination
aux emplois supérieurs. — 8. Inauguration de Léopold IL
— 9. L'archiduc Charles. — 10. Négociations à propos
des couvenls supprimés, du conseil de Limbourg et de la
demande de la Flandre occidentale. — 11. Difficultés à
propos du conseil de Brabant. — 12. Refus des aides.
— 13. Béthune-Charosl et les amis du bien public. —
14. La Valette et Baillel. — 15. La princesse d'Orange.
L'émigration. A la veille de la guerre.
Dans le tome II figurent les chapitres suivants :
( 38 )
i, La mort de Léopold H. — 2. François II. Le conseil
des Pays-Bas à Vienne. — 3. Le voyage de l'archiduc
Charles à Vienne. Les avis de la cour de Vienne. —
4. Démarches à Bruxelles. Conduite des Élals. — 5. L'émi-
gration belge. Belhune-Charost. La légion belge-liégeoise.
— 6. La guerre avec la France. — 7. Retour de l'archiduc
Charles à Bruxelles. La Grisuelle. — 8. Lambinet. Malton
de S*-Amand. — 9. Courtrai. L'inauguration de François IL
— 10. François II et Marie-Christine. — il. Francfort,
Mayence. — 12. Philippe de CobenzI. Les demandes des
Belges. — 13. Jemappes. — 14. Les Pays-Bas sont évacués.
(39 )
11
Documents historiques sur l'abbaye de Neufmoustier
près de Huy (1).
(Par GoDEFROiD KuRTH, membre suppléant de la Commission.)
Les archives de Tabbaye de Nenfmouslier reposent au
dépôt de l'Élat, à Liège. Elles sont dans un assez bon état
de conservation. Il en existe un inventaire détaillé qui a
été dressé au XVlll^ siècle, et dans lequel les documents
sont classés, comme c'est l'habitude dans les répertoires
de ce genre, d'après l'ordre topographique. La plupart des
pièces signalées par eelinvenlaire existent encore, notam-
ment deux fardes de chartes originales allant du XII* au
XVII^ siècle. Il n'y a pas de carlulaire proprement dit, et il
ne paraît pas qu'il y en ail jamais eu; toutefois, un certain
nombre de pièces particulièrement importantes ont été
transcrites, à plusieurs reprises, dans des registres spéciaux ,
et c'est de ceux-ci que je veux entretenir le lecteur.
(1) Celle notice devait paraître avant mon élude sur Maurice de
Neufmoustier, publiée dans les Bulletins de l'académie royale de
Belgique^ 3« série, t. XX MI (1892). Des circonstances indépendantes de
ma volonté en a;yant relardé la publication, il s'est fait que plusieurs
affirmations contenues dans le travail en question étaient restées
dépourvues de leurs preuves, qu'on irouvera ici.
Je dois des remerciements à M. Van de Casleele, conservateur des
archives de l'Éiat, à Liège, dont l'obligeance envers les visiteurs de son
dépôt ne se dément jamais, et m'a été particulièrement précieuse celle
rois.
( 40)
Ces registres, ou, si l'on me permet de les appeler
ainsi, ces petits cartulaires sont au nombre de trois, tous
sur papier. Le premier remonte au XV° siècle, le deuxième,
dont il n'existe plus qu'un fragment, est du XVl% et le
troisième, du XVII*.
Le premier (A) est à l'heure qu'il est en assez mauvais
état. Il ne porte ni couverture ni titre, et ne conlient
aucune indication quelconque sur sa provenance. Il ren-
ferme dix documents.
Le deuxième (B) est fragmentaire au commencement et
à la fin. Il commence à la page 4 et s'arrête à la page W.
Le troisième (C) est un cahier relié portant le titre
suivant :
Origines iîidulcientiœ privilégia IVeomonasteriensis ecclesiœ
necnon brevis relatio de gestis et translatione Pétri venerahilis
eremilœ fideliter ad verbum ex anliquo manuscriplo collecta
anno Domini 1 6 28 ,j ussu adinoduni reverendi Domini Erasmii
ab Xhencheval abbatis.
Il contient les dix documents de A, mais en outre, après
le septième, il intercale en entier l'histoire de la transla-
tion de Pierre l'Ermite, dont un fragment nous est con-
servé par B; de plus, il ajoute encore deux pièces qui
manquent dans A. Il n'est donc pas copié sur A; il ne l'est
pas davantage sur B, et Vantiquum manuscriptum dont il
parle est par conséquent antérieur à ces deux recueils. Si
l'on considère que l'un de ceux-ci est du XV" siècle, cela
permet de faire remonter assez haut la date de la confec-
tion de cet antiquum manuscriptum.
Quelques-unes des pièces historiques dont je viens de
parler se trouvent reproduites dans une copie de l'obiluaire
(41 )
de Neufmouslier, qui a été exécutée au XVII'' siècle, et qui
est conservée également aux archives de l'État, à Liège. Je
désigne cette copie par la lettre D.
Cela fait, pour ces quatre registres réunis, un total de
seize documents dont voici la liste, avec Tindication des
recueils qui contiennent chacun d'eux.
1. Previlcgium indulgentiarum ecclesie Novi Monaslerii
propc Hoyum. A, C.
2. De redemptione crucesignaloruin nccnon de sepulcro
Domini prefate ecclesie que in ejus nomine fabricata est.
A, C.
3. In hac devota ecclesia que fabricata est in honore sancti
Sepulcri Domini salvaloris nostri, sancti Johannis Baptiste
Chrisli precursoris, béate Marie virginis et omnium sanctorum
continentur hujus modi rcliquie.
a) Primo reliquie domini nostri Jhesu Cristi;
6) In hâc sancta cruce que est in speculo nostre
ecclesie continentur hujusmodi reliquie;
c) llem reliquie do domina nostra;
d) ïlem reliquie prophetarum;
e) Item reliquie de sanclis apostolis;
/) Reliquie de sanclis martiribus;
g) Reliquie sanctorum confessorum;
h) Reliquie sanctarum virginum et viduarum. A, C.
4. Antiphona de sancta Cruce. A, C.
5. De fundalione ecclesie Novi Monasterii. A, C, et D en
partie.
6« De reliquiis et previlegio prefate ecclesie Novi Monas-
terii. A, C.
7. De consecratione et libertale eeclesie predicte Novi
Monasterii. A.
8. Histoire d'une translation de Pierre l'Ermite, sans litre.
B, C, D.
(42)
9. De mutatione prioratus in abbatiam per Hugonem de
Pelraponte cpiscopum leodiensern. A, B, C et D.
dO. Sequuntur alla previlegia de sepulcro Domini Jherosoli-
mitani. A, C.
i\. Scquilur suffragium de saneto Jobanne Baptista. A, G.
12. De Iibcrlale ecclesie novi Monasterii ab Alexandre
episcopo leodicnsi concessa. B.
Dans C en roman sous ce titre :
Lettre dclle liberté délie église de Neuf Moustier deleis Huy,
translatée de latin en romans.
13. De confirma lione privilegiorum Novi Monasterii per
Alexandrum papam III concessa. B.
Dans C en roman sous ce titre :
Geste li privilège délie église de Nouve Moslierconcedeit par
Alexandre pape quatreme {sic) translate de latin en roman.
14. De donalione colonise et terrœ de Vierset per Wallbe-
rum dominuni de Barche et ipsius uxorem facta. B.
15. De confirmatione prœdiclœ coloniae de Vierset facta per
episcopiim leodiensern. B.
16. De donalione et confirmatione bonorum hereditario-
rum de Petit-Boin et circa per cpiscopum leodiensern. B.
Ces documents, comme on le voit, se partagent en trois
groupes, l'un historique, l'autre liturgique, le troisième
diplomatique. Je réserve pour un autre travail l'examen
des deux derniers, et je consacre au premier la présente
notice.
Les textes historiques que je publie ci-dessous nous
racontent l'origine et les développements de la maison de
Neufmoustier, ainsi que la fêle de la translation des restes
de Pierre l'Ermite. Tous, sauf le dernier, se trouvent
insérés, les uns dans la chronique de Gilles d'Orval, les
autres dans celle d'Albéric de Troisfontaines; ils y font
(43)
partie des inlerpolalions que ces deux ouvrages, comme
Ta établi la critique, ont reçues dès leur apparition d'un
chanoine de Neufmoustier. On pourrait croire, à les
trouver réunies dans un recueil spécial composé à l'abbaye,
qu'ils sont ici dans leur forme primitive, et qu'ils ont passé
de ce recueil dans les ouvrages en question ; mais ce serait
une erreur. L'étude que nous ferons de chacun d'eux
montrera d'une manière évidente qu'ils ont été recopiés
dans Gilles d'Orval et dans Albéric de ïroisfonlaines, et
leur rédaction garde les traces les plus manifestes de
leur appartenance au corps de ces chroniques.il en résulte
qu'à l'époque où fut composé notre recueil, c'est-à-dire,
tout au moins, dès le XIV'' siècle (1), Gilles d'Orval et Albé-
ric de Troisfontaines étaient les deux seules sources dans
lesquelles les moines de Neufmoustier pussent aller se
renseigner sur l'histoire de leur maison. Celle conclusion
est importante, et nous permet de ramener à sa juste
valeur l'affirmation de quelques érudils, d'après laquelle
il aurait existé une chronique de Neufmoustier. C'est du
moins ce que Villenfagne rapporte sur la foi du P.Stephani,
qui, de son côté, invoque le témoignagne de Daniel
Raymundi, érudit du XVI° siècle. Mais celle chronique,
ignorée à l'abbaye même dès le XIV*-' siècle, était introuvable
dès avant l'époque révolutionnaire, car, continue Villen-
fagne, a un de mes amis, le P. Stephani, a eu le recueil
de Raimund entre les mains, mais loutes les perquisiiions
qu'il fil, avant les temps révolutionnaires, soit au Neuf-
moustier, soit dans les bibliothèques de plusieurs maisons
religieuses, n'ont pu lui faire déterrer cette chronique ».
(1) Y. ci-dessus p. 40.
(44 )
Le P. Slephani restait convaincu toutefois de l'existence de
cet ouvrage, et il croyait même pouvoir i'altribuer à Mau-
rice de Neufmoustier (1). Je pense que, tout au contraire,
(1) ViLLENFAGNE, RecJiei'ches sur l'histoire de la ci-devant principauté
de Liège. Liège, 1817, t. H, p. 448.
Puisque j'en ai ici l'occasion, je dirai ce que je suis parvenu à savoir
sur ce Daniel Raynaundi. 11 était Liégeois d'origint^, et chanoine de
Saittl-Malerne à la cathédrale. H «lourut âgé de plus de 70 ans, le
24 mars 1654. Celait un homme instruit et un polygraphe, qui s'était
essayé dans la poésie, dans la musique et dans l'histoire, tout spé-
cialement dans l'histoire ecclésiastique et dans celle du pays de
Liège. Il était fort estimé du cardinal IJaronius, avec lequel il entretenait
une correspondance, et auquel il rendait divers petits services littéraires;
il avait notamment composé pour lui une dissertation sur saint Hubert,
dont l'illustre savant, au dire de Valère André, a fait passer une bonne
partie dans ses Annales. Ce fut sur la recommandation du cardinal que
Daniel obtint son canonicat de Sainl-Materne. Chapeaville a eu aussi à se
louer de son obligeance, et il le remercie dans la préfjce de son recueil.
D'après ce qui vient d'être dit, les œuvres de Daniel auraient été nom-
breuses. Voici celles qui nous sont connues :
1 Poésies latines. Valère André dit qu'il y réussissait assez bien et qu'il
a composé divers poèmes. Des pièces de lui se trouvent en effet : a. en
tête du recueil de Chapeaville, t. I, i6I2; b. en tèti^ de V Histoire de
sainte Julienne, traduite du latin en français par Lambert Leruite. Liège,
1598; c. en tête des Panegyrici de Jean Polit. Cologne, 1d88; d. en tête
de VHistoire de sain'e Julietine, traduite du latin en français par
L. Leruite, 1598.
2. Dissertation sur saint Hubert. C'est à ce travail sans doute qu'il
est fait allusion par Valère André (v, ci-dessus), mais je ne le connais pas
autrement, et je n'en ai pas trouvé de mention dans Baronius.
3. Une édition des œuvres du ch moine Nicolas, contenant la Vie de
saint Lambert et le Triomphe d'i Bouillon. Svveeriius écrivait au sujet
de ce travail annoncé.s v. A^tVofaus.-Quae oinnia e.x manuscrjplis coJicibus
brevi cum notis edenda a H. V. Dauiele Uaimundo avide e.xpeclamus.
4 Villenlagne attribue aussi à Daniel Raymundi « un recueil inédit de
nos vieux annalistes, dont Chapeaville s'est servi pour le sien ». C'est une
erreur.Villenfi.gne a mal luCh3peaviIle,qui se borne à dire: Méritas agimus
grates pietale alque doclrinâ historiarumque nostrarum scientia commtMi-
(45)
personne n'hésilera, en présence de ce qui vient d'êlre
(li(, à croire que le P. Slephani se trompe, et qu'il n'a
jamais exisié de chronique de Neufmoustier, au moins
depuis répoque reculée où fut composé le recueil que
j'étudie. Dira-l-on qu'il a pu en exister une antérieurement
à Maurice, et que c'est de là que cet auteur aura tiré les
renseignements sur son abbaye qu'il a ajoutés au texte de
Gilles et d'Albéric? Moins encore, car on verra plus loin
que la plupart des renseignements qu'il nous communique
reposent sur la tradilion orale, et que les autres peuvent
fort bien avoir été pui.'^és dans des documents diploma-
tiques. Il est d'ailleurs certain qu'à la date où il écrivait,
Neufmoustier non seulement n'avait pas de chronique,
mais avait même égaré ses principales chartes, telles que
le diplôme de fondation, celui de l'érection de la maison
en abbaye par Hugues de Pierrepont, et plusieurs autres,
qui n'ont jamais été retrouvés. Bien plus, la mémoire
même du fondateur de la maison semblait sur le point
d'être oubliée, et il fallut l'arrivée à Neulmousiier d'un
homme comme Jacques de Vitry, il fallut la lecture de son
Histoire de la Terre Sainte pour susciter enfin, parmi les
(lîihili viro Domino Danieli Raymuncii S. Materni in ecclesiâ cathedrali
I>eo(liensi canonico, qui nobis fidèle exemplar ex pervetusto membraneo
ccclesiae collegial.'ie S. Malerni Leodieiisis codice desumptum adjecil. (il
s'agit d'un manuscrit de la chronique d'Heriger el d'Anselme.) Cha-
peaville, tome I, praefaf.
V. sur ce personnage: Valère AfiDuÉ, Bibliotheca belgica. Louvain 4643.
SwEERTii s, Alhenae Belyicae. Anvers, 1628.
Van deviMeer. Bibliothèque des écrivains liégeois (ms. de laBibliolhèque
royale denruxelles).
Chapeaville, Gesta Pontificum, elc , t. I, praef. ad lectorem.
DE Theux, Bibliograpliie liégeoise, 2*'édilion (table des malières).
(46 )
chanoines, l'enthousiasme pour les grands souvenirs
de leur foyer! Nous devons donc biffer la prétendue
chronique de Neufmouslier de la liste des ouvrages
perdus au moyen âge. Elle n'a jamais existé, et l'his-
toire de INeufmouslier n'a été écrite que sous forme
d'inlerpolaiions à Gilles et à Albéric, par le chanoine de
cette maison qui florissait dans la première moitié du
XUI^ siècle.
Cet interpolateur n'est autre que le chanoine Maurice,
l'ami de Gilles d'Orval, et à qui ce dernier avait envoyé le
manuscrit de sa chronique en le priant de la reviser.
Voilà ce qui, je pense, ressortira nettement de l'élude
critique à laquelle je soumets les fragments rejjroduits
dans le recueil de Neufmoustier. Il a fallu bien du temps
avant qu'une démonstration de ce genre devînt possible,
et il est curieux de voir les incertitudes et les tâtonne-
ments de la critique devant les interpolations hutoises
des deux chroniqueurs. Fondues dans leur texte de
manière à être souvent confondues avec l'œuvre origi-
nale, elles ont causé des difficultés inextricables à plusieurs
générations de savants. Au XVll'^ siècle, Leibnitz, le
premier éditeur d'Albéric de Troisfontaines, induit en
erreur par les interpolations hutoises, avait pris Albéric
pour un moine du diocèse de Liège (1). Le P. Leiong,
après avoir hésité entre un Albéric de Troisfontaines
et un Albéric de Neufmoustier, finit par se prononcer
en faveur de celle dernière hypothèse (2). Dom Clément
crut devoir admettre deux auteurs : un Albéric de Trois-
(1) Accessinnes historicae. Leipzig, 1698.
(2) Le p. Lelo.ng, Bibliothèque historique de la France^ 2« édiliou,
l. If, p. 151.
(47 )
fontaines et un anonyme de Huy (1). Petil-Radel, lui,
s'en tint à un auteur unique, mais enrichi par un interpo-
lateur (2) : il était sur la voie, malheureusement il se
laissa égarer par sa fâcheuse conjecture que l'auteur était
un chanoine anonyme de Neufmoustier, et qu'Albéric
n'était qu'un interpolaleur qui aurait été moine cistercien
du Val-Saint-Lambert. Ernst retourna à l'hypothèse de
la pluralité des auteurs : il en admit jusqu'à trois, tous
moines de Neufmoustier, et dont le dernier pouvait
être Maurice, l'ami de Gilles d'Orval (5). C'était la première
fois que Maurice apparaissait dans le problème : on
approchait de la solution. Villenfagne, avec l'hypothèse
de deux auteurs du nom d'Albéric, et d'un continuateur
nommé Maurice, ne faisait que présenter sous une autre
forme les idées d'Ernst (4). Malheureusement^ Wilmans
ne sut pas rester sur la piste trouvée par l'érudition
locale des deux savants liégeois, et il se remit à tour-
noyer autour d'un auteur unique qu'il appela Albéric de
Neufmoustier (5).En(in,Schefrer-Boichorsl parvint, grâce à
une étude approfondie du texte d'Albéric, à fixer définitive-
ment nos idées : il établit qu'il y avait un auteur unique
doublé d'un interpolaleur; il prouva que l'auteur était bien
le moirje cistercien Albéric, de l'abbaye de Troisfontaines
en Champagne, et que l'interpolateur était un chanoine
(1) Recueil des historiens de la Gaule et de la FrancBy t. XIII, préf.,
§XLIV.
(ri) Histoire littéraire de la France, l. XVIII, p. 279.
(3) Ernst, Histoire du Limbourg. Liège, 1858, t. Il, p. 7 de l'appendice,
noie coniplélée par l'éditeur Lavalleye.
(4) Villenfagne, Recherches sur C histoire de la ci-devant principauté
de Liège. Liège, 1817, t. H, pp. 433 el suivantes.
(5) Wilmans, Ueber die Chronik Alberichs. (Pertz, Archiv, t. X, 1849.)
(48)
de Neufmouslier (1). On tenait ainsi les éléments de la
solution. D'autre part, J. Heller, dans ses recherches sur
la chronique de Gilles d'Orval (2), parvenait à déterminer
avec exactitude la part qui revenait, dans l'œuvre de
celui-ci, à son interpolateur hutois, et il émettait la suppo-
sition que cet interpolateur pouvait bien être le chanoine
Maurice. Je crois pouvoir faire un pas de plus, et affirmer
que Maurice est l'interpolateur non seulement de Gilles
d*Orval, mais encore d'Albéric.
Tout me mène à cette conclusion. Au XIII* siècle, la
vie littéraire était bien faible à Neufmoustier : un seul
homme y ranima le culte du passé, c'est précisément le
chanoine Maurice. Maurice était lettré; il avait lu les chro-
niqueurs anciens et ceux de son temps; il avait le culte
du passé. Gilles d'Orval avait en lui une si grande confiance,
qu'il lui remit sa chronique de Liège en le priant de la
reviser : une telle demande suppose, chez le reviseur, une
érudition égale à celle de l'auteur. Si donc nous trouvons
aujourd'hui, dans la chronique <le Gilles, la preuve qu'une
revision de cet ouvrage a eu lieu effectivement, et qu'elle a
pour auteur un moine de Neufmoustier, pouvons-nous
raisonnablement nous dérober à la conclusion que ce
travail est dû à Maurice? Quant aux interpolations
d'Albéric, il est à remarquer, non seulement qu'elles sont
de la même date que celles de Gilles, et qu'elles ont aussi
pour auteur un moine de Neufmoustier, mais encore
qu'elles roulent sur les mêmes sujets, à savoir l'histoire
(1) Dans la préface de son édition d'Albéric. (Pertz, Scriptor., l, XXIII,
pp. 631 et suiv.)
(2) Voir la préface de son édition de Gilles d'Orval. (Pertz, Scriptor.,
t.XXV, pp. 3 et suiv.)
(49)
(le Huy et celle de l'abbaye, qu'elles ne se contredisent
pas entre elles, qu'elles s'emboîtent parlaitement les unes
dans les autres, et qu'elles se complètent mutuellement.
Cette circonstance est remarquable. Bien que consignés
dans deux ouvrages difl'érenis, les deux groupes de notes
forment un seul tout, dans lequel aucune ne fait double
emploi, absolument comme si leur auteur avait considéré
les deux chroniques de Gilles et d'Albéric comme deux
ouvrages inséparables et constituant les deux tomes d'un
même livre. Or, il en était réellement ainsi pour l'inter-
polateur hutois, et voici comment.
Labbaye cistercienne d'Orval était une colonie de celle
de Troisfontaines, et, selon l'usage dans la i'amille monas-
tique de Cîleaux, elle était rattachée par les relations les
pins étroites à la maison mère, si bien qu'on peut dire
qu'il ne se passait rien d'important dans l'une qui restât
étranger à l'autre. D'autre part, nous voyons qu'Orval
possédait à Huy et dans les environs, dès les premiers
temps de sa fondation, un ensemble de biens assez consi-
dérable pour nécessiter la création, dans la ville même,
d'un refuge, dont l'existence nous est attestée à une date
aussi ancienne que 1209. Grâce à ce refuge, à la lêle
duquel se trouvaient des moines de l'abbaye, la ville de
Huy avait avec Orval des rapports fréquents. Dès H75,
nous rencontrons parmi les moines d'Orval un frère
nommé Jean de Huy, et sur les cinquante et un abbés que
cette maison a eus au cours de son existence, trois sont
des Hutois (1). C'est l'abbé d'Orval, Remy de Longuyon,
qui présida à la réclusion de sainte Ivette de Huy, en H92,
(1) Voir GoFFiNET, Carlulaire d'Orval. Bruxelles, pp. xxxiii-xxxv.
Tome ii% 5""' série. 4
(80)
et plus lard, lorsque les deux tils de celte sainte embras-
sèrent la vie monastique, ils entrèrent Tun àOrval, Tautre
à Troisfontaines (1). Je pense même que Gilles, qui appar-
tenait par sa naissance au pays de Liège, n'a été mis en
relation avec l'abbaye que par cet établissement, et j'ai tout
lieu de croire qu'il aura passé un assez bon laps de temps
dans ce refuge même. En effet, comment s'expliquer
autrement son intimité avec Maurice, qui est un Fïutois,
et qui ne paraît pas avoir voyagé? Sa cbronique, abstrac-
tion faite des interpolations de Maurice, atteste une
connaissance assez étendue des cboses hutoises, et il faut
tout au moins admettre qu'il aura passé par Huy, puisqu'il
cite un vers qui se trouvait dans un livre donné à la collé-
giale de Huy par l'évêque Théoduin (2)!
Quoi qu'il en soit, nous voyons, par ce qui précède, que
les deux chroniques sont arrivées à Neufmoustiep par le
même canal, c'est-à-dire par le refuge, et que l'auteur qui
les a interpolées avait conscience de leur connexité, ce
qui explique qu'il n'ait pas cru devoir se répéter de l'une
à l'autre. S'il y avait eu deux interpolateurs, on ne com-
prendrait pas comment une coïncidence aussi frappante
aurait pu se produire : tout au contraire, il est manifeste
que, chacun des deux voulant inscrire les faits les plus
remarquables, l'histoire de la fondation de Neufmouslier
et celle de la mort de Pierre l'Ermite, par exemple,
auraient été racontées deux fois.
Je me bornerai, pour le moment, à ces considérations,
(1) Voir la Vie de sainte Ivette, par Hugues de Floreffe, dans les ^cta
Sanctorum, 13 janv., t. I,
(2) Gilles d'Orval 111, 1 dans Perlz, Scriptor., t. XXV, p. 78.
(51 )
mais je me propose de présenter, à l'occasion des divers
le:S[les que nous allons passer en revue, certaines observa-
lions spéciales qui achèveront, je pense, la démonstration
de ma thèse.
§ 1.
Le premier texte dont nous ayons à nous occuper est
celui qui raconte l'histoire de la fondation de Neufmoustier
et de la mort de Pierre l'Ermite. Ce document, qui se
trouve dans A et dans C, et qui, probablement, figurait
aussi sur une des premières pages manquantes de B, a
déjà été publiée par Polain (4), et, plus tard, d'après lui,
par Hagenmeyer (2).
Composé d'éléments hétérogènes, qui sont faciles à
discerner à première vue, il a été compilé après le milieu
du XIII^ siècle d'après plusieurs textes antérieurs. Le
premier de ces textes est un passage de la chronique
d'Albéric deTroisfontaines (3), racontant les circonstances
d'après lesquelles l'abbaye de Neufmoustier aurait été
fondée à la suite d'un vœu fîiit par les compagnons de
voyage de Pierre l'Ermite, pendant la traversée du retour
en Europe. Le second est une annotation qui a été écrite
vers la même époque, à Neufmoustier, en marge du
manuscrit original de Gilles d'Orval; elle racontait
comment, après sa mort, Pierre l'Ermite, enterré humble-
ment en dehors de l'église, avait été à peu près oublié dans
son monastère, jusqu'à ce que la chronique de Jacques de
Vitry, apportée à Neufmoustier, y raviva son souvenir, et
(1) Bulletin de V Académie royale de Belgique, t. XXI, deuxième
parlie, p. 391 (1854).
(2) HageiNmeyer, Peter der Eremite. Leipzig, 1879, pp. 365 et suivantes.
(3) A. 1101 dans Pertz, Scriptor., XXIll, p. 815.
(52)
commeni, alors, on décida de faire la translation de ses
restes en 1242. Elle se terminait par Tépitaphe de Pierre
l'Ermite, suivie de quelques vers consacrés à sa mémoire
par maître Godin (1).
Le troisième texte, enfin, est également une note
marginale du manuscrit de Gilles d'Orval, relatant la
légende de la vision que Pierre l'Ermite aurait eue à
Jérusalem, et à la suite de laquelle il serait venu trouver
le pape Urbain 11 (2).
Ces trois textes, primitivement indépendants l'un de
l'autre, bien que tons les trois semblent dériver d'un seul
et même auteur, le compilateur les a réunis et fondus de
^manière à donner l'impression d'un récit historique continu
et original. La preuve qu'avant celte opération ils avaient
une existence indépendante nous est fournie par D.
L'auteur qui a complété le document, après avoir reproduit
le premier texte et la première moitié du second, laisse de
côté le reste de celui-ci, ainsi que le troisième, pour
faire suivre la liste des prieurs et des abbés de Neufmous-
tier, empruntée elle aussi à Albéric de Troisl'ontaines.
De la sorte, le document A G et le document D sont deux
compilations formées chacune par la combinaison diffé-
rente de plusieurs notes trouvées dans Gilles d'Orval et
dans Albéric de Troisfbnlaines. Ces noies, isolées dans ces
deux chroniqueurs, font à première vue, dans nos deux
documents, l'effet d'un texte unique : mais la soudure en
est restée assez apparente pour qu'avec un peu d'attention
il soit impossible de s'y méprendre.
il me reste à faire quelques observations au sujet de
(1) Voir la chronique de Gilles d'Orval, III, 17 dans Perlz, Scriptor.,
XXV, p. 93.
(2) Id. ibid,, /. c.
(S3)
chacun de ces lexles. En ce qui concerne le premier, celui
qui est clans Albéric, il trahit une étroite parenté avec la
notice consacrée à Pierre TErmite dans Fobiluaire de
NeuCmoustier (i). De part et d'autre, il est dit que Pierre
revient ad natale solitm, et cette coïncidence, (jui était
certes bien loin d'être nécessaire, a tout au moins de quoi
surprendre. Une autre coïncidence est à noter : la courte
notice de l'obiluaire nous apprend que Pierre fonda Neul-
moustier, à la prière de diverses personnes, dont les unes
étaient nobles et les autres ne l'étaient pas (ad petitionem
quorumdam virorum nobilium et ignohilium)^ei ce passage
trouve son pendant dans celui d'Albéric disant qu'il
revenait de Terre Sainte cum aliis eliam viris nobilibus et
ignobilibus. La relation entre les deux écrits est donc
manifeste. Or, on ne peut pas soutenir qu'Albéric ait
copié l'obituaire de Huy, vu que sa notice est beaucoup
plus détaillée et plus explicite ; on soutiendra moins encore
que l'obituaire de, Huy ait dû copier le chroniqueur
champenois au sujet d'événements que celui-ci ne pouvait
apprendre qu'à Huy, qu'à Neufmouslier, sans compter que
le manuscrit de l'obituaire est lui-même du. Xlll" siècle,
et par conséquent contemporain d'Albéric. Que conclure de
lout cela, si ce n'est que fauteur qui a introduit dans
(I) Voici celle notice: Vllid, jal. Obiit dominus Pelrus pie memorie
veiierabilis sacerdos et heremita qui primus predicalor sahcte crucis a
Domino meruit declarari. Hic post acquisitionem sancle terre cum rever-
sas fuit ad natale solum ad pelionem (sic) quorumdam virorum nobilium
et ignobilium fundavil ecclesiam islam in honore sancti sepulchri et
beali Johannis Baptiste in quà idoneam elegil sibi sepulluram, pro que
habemus Ires solidos Leodienses in die anniversarii sui super domum
Pelri descalciali. Une main postérieure a ajouté en cursive noire : Aniio
Dm.MCXVob.
Obituaire de Neufmoustier, à l'Institut
archéologique de Liège, f. 81.
(S4)
Albéric la notice sur Pierre l'Ermile est le même moine
de Neiifmoustier qui a consacré au même personnage la
mention inscrite dans l'obituaire? Nous voilà, encore une
fois, ramenés devant le chanoine Maurice.
Pour ce qui est du second texte, dont la plus grande
partie nous est conservée dans une note marginale de Gilles
d'Orval, sa provenance hutoise n'est pas moins mani-
feste.
L'auteur y parle en moine de Neufmonslier, et dit
nous en racontant ce que cette abbaye a fait pour
honorer les restes de son fondateur en 1^242. Comme le
manuscrit de Gilles d^Orval, achevé dès 1247, a été
annoté à Huy peu après 1251, et que la note en question
est de la main du chanoine de Neufmoustier auquel il
avait communiqué son œuvre avec prière de la compléter,
nous tenons ici une précieuse indication sur la date et
sur fauteur de cette note.
Le troisième texte enfin, qui nous est également con-
servé dans une note marginale, aujourd'hui mutilée, de la
chronique de Gilles d'Orval, écrite de la même main que
la seconde, émane incontestablement du même auteur
hutois, qui n'est autre que Maurice.
De fundatione ecdesie JVovi Monasterii.
Aniio Dornini millesimo ccntcsimo primo cura Cono cornes
de Monte Acuto et Lamberlus ejus filius comes de Claro
Monte leodicnsis dyocesis cura aliis etiam viris nobilibus et
ignobilibus inter quos etiam erat venerabilis sacerdos Pelrus
Heremitaciim quibusdam burgensibus qui cum duce Godefrido
de Bullone in subsidiura sancte terre fuerunt ad natale soluni
reverlerentur et cura essent in mari in maximo discriraine
positi ita ut de sainte sua onines desperarent corarauni
consensu parique voto huraili prece voverunt Deo et Domino
( 55)
iioslro Jesu Christo construerc ecclesiam si eos Dorainus
lil)ei'aret ab hiis emincntibus periculis, stalimqiie voto com-
pleto sequitur tanta maris trariqiiillitas et aeris serenitas ut
celiim posset comparari saphyro purissimo. Cumque ad
Gnliiam Beigicam predicti peregrini Dei pervenissent volenles
salisfacere voto promisse Petrum Hercmitam accesserunt
exorantesque ac pliirima muiiera sibi largienlcs qualinus Deo
adimplcat quod promiserunl. Qui zelo Dei beatus Heremita
accinclus instinctu prcdicloriini Huyum veniens ad orientem
plagam ejusdem opidi in ioco ubi choreas solili erant
burgcnses ducere (1) ecclesiam fundavit in bonore sepuleri
Domini ac beali Jobannis Baptiste ob veneralioneni et recor-
dationem ecclesie Jberosolimilane in quorum honore eadem
ecclesia dicitur esse fundata, ibi sub régula beali Augustini
instituit canonicos regulares quos confralres fecit Jberosolimi-
lane ecclesie. In qiiâ eliam ecclesia diclus domnus Pelrus
apostolicis actibus egregiis et innumeris virtutibus jugiler
pollens primus fuit prior et lutor. Consummato autem vile sue
curriculo in bona senectule quinto decimo prioralus sui anno
diem clausit extremuiu octavo idus Julii cujus corpus mandalur
sépulture a loto clero et populo boiensi in lalus prefale
ecclesie versus austriim extra ecclesiam contra allare beali
Stepbani martiris post cujus obitum plures priores sive pre-
positi siiccesserunt et eandem ecclesiam rexerunt per centum
et ocloannos eandemque sedem babebant in generali synodo
quam modo babent abbates, exccpto quod baculum pasloralem
non tenebant. Scd sequenti tempore cum liber quidam
edilus a magistro Jacobo Acconensi episcopo deveniret in
manus nostras in quo mulla et in aliis libris de eo legissemus,
deliberavimus communi assensu abbatis et capiluli transferre
solenniter ipsum a Ioco extra ecclesiam ubi olim sepultus
(1) Cf. une autre note d'Albéric en I 224,qui est de la même provenance,
♦ tdans laquelle il est queslion de ces divertissemenls des bourgeois de
Huy.
( 86 )
fuerat in cripta prefate ecelesie abbate Hermanno et conventu
divina ibidem eelebrantibus ibique eum reponentes cum
cxlremo gaudio in locello lapideo habente deintus scrinium
bene graciarum (1) honorifice recondite sunt ejus reliquie
lempore domus Roberti leodiensis episcopi, Maiirilio ejusdera
ecelesie canonico omnia supradicta procurante. Acla sunt
hec (2) anno millesimo ducentesimo quadragesimo secundo
deciino quinto kalendas novembris lapide marraoreo desuper
locato ante altare duodecim apostolorum babenle ymaginem
ipsius in hujusmodi titulo :
Inclila ppr mérita clarus jacet hic Heremila
Pelrus qui vita verus fuil Israeiila
Hac modo Petre pelra premeris quamvis super elhra
Vivere cum pelra Chrislo credaris in ethra.
Item de eodem magister Godinus (3) :
Nasceris Ambianis Pelre mundi spretor inanis
Ac ibi degis ila quod diceris hinc Heremila
Prcsbiler eflBceris mare transis flens revereris
Templa Dei, flentem recréât vox celica menlem
Inde cruels Christi dévolus preco fuisli
Tecum posse (4) ducis Godefridi irans mare ducis
Te duce lerra dalur sacra noslris gens que fugatur
Victor Petre redis hujus et auctor es edis.
(1) Gompositum C. serralum jEqid. Aur.
(2) Mauritio hec manque dans la copie de Neufmoustier. J'ai
fait diverses conjectures sur la raison gui a fait disparaître de la copie
ces quelques lignes d'Orval, mais aucune ne me satisfait, et peut-être la
chose s* explique- t-elle tout simplement par une distraction du copiste.
(3) Magister Godinus. L'obiluaire de Neufmoustier contienl sur ce
personnage la notice suivante :
X Kal. jun Obitus magistri Godini canonici hoiensis qui nobis extitit
mullum familiaris et amicus, pro quo habemus in die anuiversarii
sui VI sol. quos accepimus.
(4) Castra C.
( 87 )
De islo Petro Hercmita qualiter vixcrit quanlaque per cum
Dominus operare dignalus est quod eo oranle ad sepulcrura
cjus in monte Calvarie bis ei apparuit diccns ; Pctre quomodo
patcris quod locus mei sepulchri inhabitatur ab elhnicis? Si
quis nosse desiderat gesla ejus preclara cl revelatu digna in
historia Jherosolimitana relegat, et de hiis ista mihi sufliciant.
§ 2.
Le second document se contente de reproduire, en le
faisant précéder d'une date, un passage de Gilles d'Orval
sur l'origine du privilège des croisés dont jouissait
Neufmouslier. Qu'on ne s'avise pas de croire que notre
document serait l'original, el Gilles d'Orval le copiste.
D'abord, dans Gilles d'Orval, les deux éléments dont la
réunion constitue notre texte sont très faciles à discerner :
le récit est de lui, l'analyse de la charte est ajoutée en
marge, de la main de son interpolateur hutois. Jînsuite,
le passage est à sa place dans Gilles, où il fait partie inté>
grante d'un tout organique; ici, il se caractérise comme
un fragment. Enfin, notre copiste a commis une grosse
erreur de date; alors que, dans Gilles, le his eliam diebus
qui introduit Tépisode se rapporte à l'année H06, le
copiste hutois écrit bravement : Anno Domini millesimo
centesimo decimo quarto. D'où vient cette erreur? Préci-
sément de ce que le copiste a lu d'une manière distraite
le passage de Gilles d'Orval où il a copié son texte.
Gilles d'Orval, en effet, après avoir rapporté qu'en il 06
(/lis diebus) Pierre l'Ermite fonda Neufmoustier, ajoute
tout ce qui lui reste à dire sur ce personnage, y com-
pris la mention de sa mort arrivée le 15 juillet iil5. La
note non datée, et relative au privilège des croisés, que
rinterpolateur de Gilles avait inscrite de sa main au bas
( S8 )
do la page, et qui venait par conséquent immédiatement
après le récit de la mort de Pierre, pouvait de la sorte,
pour un lecteur distrait, paraître datée de 1115. Notre
copiste a été ce lecteur distrait, et, grâce à son étourderie,
nous tenons une preuve décisive que son texte est copié
sur Gilles d'Orval.
De reliquiis et previlegio pref'ale ecclesie Novi Monasterii.
Anno Domini millesimo centesimo decimo quarto prediclus
dompnus Petrus Heremila qui cum Godel'rido duce Bullone
Jherosolimam profeclus fuerat acceptis reliquiis a domino
Arnulpho Jherosolimitano patriarcha de sepuicro Domini et
de reliquiis beati Johannis Baptiste cura previlegio crucesi-
gnatorura domno Oberto Leodiensi episcopo transmisso in quo
privilegio testante Alexandro primo Leodiensi episcopo (jui
ipsum vidit et tenuit conlinebatur inter cetera (1) : « Si quis
aulem de vobis orationis gralia sepulcrumDomini adiré voverit
et penuria vel tardilate sive alia qualibet corporis moleslia
prepediti perfieere non potuerit, ex concessione pie memorie
Dni Arnulphi patriarche Jherosolimitani et eanonicorum
sancti sepuleri Domini, sicut eorum lilteris domino Oberto
Leodyensi episcopo predeeessori noslro missis accepimus
(1) Le chanoine Maurice commet lui-même ici une singulière erreur.
Il cite, sur la foi derévêque Alexandre, qui aurait eu le document entre
les mains, un passage du prétendu privilège envoyé par le patriarche
Arnuif à l'évêque Olbert. Or, le passage en question n'est autre chose
qu'un fragment textuel d'une charte d'Alexandre lui-même, conféra m
aux pèlerins empêchés d'aller en Terre-Sainte la faveur de s'acquillei-
de leur vœu à Neufmouslier, en vertu du privilège concédé, dit-il, par le
patriarche Arnuif à Olberl. Mais Alexandre ne dit nullement qu'il a vu ce
document, et encore moins en reproduit-il un fragment ; son texte hiisse
bien plutôt croire qu'il n'a jamais vu la charte en question.
( 89)
concedimus illis pio pcnitentia ut ad prediclam in honore
sancli sepulcri ecclesiani volurn expleant. Qualinus omnium
beneficiorum que hic et ibi aguntur participes facti coopérante
spiritu sancto braviuni vite elernc percipiant. Amen.
§ 3.
Ce texte est reproduit dans A et dans C; il en existe
une copie suivie de cette attestation :
Concordat cum originali quod testor J. F. J. Frcrier notarius
publicus et apostolicus in fidem c.
Je ne sais de quel original le notaire veut parler; au
surplus, notre texte n*est, encore une fois, que la repro-
duction littérale d'un passage de Gilles d'Orval, III, 24,
suivi d'une note marginale de l'interpolateur hutois. Cette
note est une citation de la charte de Tévêque Alexandre, et
commence par ces mots : Et ut verbis ipsiiis episcopi utar,
mais la citation de Maurice se prolonge au delà de ce qui
se trouve dans notre texte, et reproduit les souscriptions
de tous les témoins avec l'indication des dates.
Il est fort à regretter que l'original de la charte ici
analysée, et qui existait encore en 124-2, ait disparu depuis
lors. Cet original est rappelé dans une autre charte, non
datée, du même Alexandre, qui existe encore aux archives
de Liège dans une copie du XVP siècle.
De cousecratione et libertale ecclesiœ Novi Monasterii.
Anno Domini millesimo cenlcsimo trigesimo, undecimo
Kalendas octobris, Alexander primus hujus nominis leodiensis
episcopus praedictam ccclesiam dedicavit et consecravit in
honorem sancti Sepulchri Domini et beali Johannis Baplistae
prœsidente apostolicœ sedi Innocentio secundo et Lothario
( 60 )
Roiuanoruiii impcratore et scinpcr auguslo €t earn sub tulela
suâ suscepit et ad perfectum opus quasi pater proprius
perduxit. Ubi idem Alexandcr pontifex in die conseeralionis
super altarc oblulit plurima videlicel ulriusque leslamenti
biblias eum ealice argenteo prœscnlibus Wascelino sancti
Laurentii Asone (l)de Publiée Monte et Kicbardo Floreffiensi
abbatibus et Raàone decano Sancti Lamberli eum aliis pluri-
rais tam clericis quam laicis et ut veibis ipsius episeopi utar
qu8B continentur in privilégie prœdiclîe eeclesiœ : a Feci eara
liberam eum toto claustro et situ tam in deeimatione quam
in ceteris exactionibus, remolâ itaque omni oecasione conln)-
versiœ, concordiai et mutuae invicem dileetionis gratia
decrevi ut ecelesia bealœ Mariœ mater, isla esset filia, ita
videlieet ut idem jus et privilegium sub ipsà matre baberet in
suo ordine, quod eeclesiœ quœ sunt Leodii sub suâ maire
retinent. Debinc eiiam coram omnibus qui aderant dotavi eam
de quatuor mansis Tyhangiensis fundi (2) et de cursu aquœ
Mosœ a prima parte superioris insulœqua; est contra Sanctum
Georgium usque ad ultimam parlem infcrioris insulœ quae
est contra Plumbarium moiitem et de veriscapio utriusque
ripœ Ut autem boc ratum foret et fiiHiium sigilii inei impres-
sione signari feci in prœsenliâ prœfatorum dominorum et
aliorum pUirimorum tam clericorum quam laicorum.
§ 4.
Nous avons ici l'bistoire de la mutation du prieuré de
Neufmoustier en abbaye, l'an 1208, sous le règne de
Hugues de Pierreponl, évêque de Liège. Elle se trouve
tout entière dans la chronique d'Albéric de TroisCon-
(1) Fasone A. ... sone G. La copie de Frerier laisse le nom en blanc.
(2) bi Hangiensi fando Aegid. Aureaev.
On voit que notre lexle n'est pas sans uliliié, puisque» sans lui nous ne
connaîtrions pas le nom de la donation de Tihange, et que nous nous
trouverions devant une énigme lopographique de plus.
(61 )
laines, à Tannée 1208 (1), à pari la première phrase qui est
l'aile pour servir d'introduciion. On ne peul douter qu'elle
n'en soit tirée. Mais le passage d'Albéric lui-même lui a
élé fourni par le Hulois que nous avons mainlenant le
droit, je pense, d'appeler le chanoine Maurice. Il était
facile, à la date où écrivait Maurice, de se souvenir de
tous ces faits: ils devaient avoir élé mis par écrit, peut-être
dans un acte diplomatique aujourd'hui perdu; la précision
des détails dans lesquels entre le narrateur ne permet pas
d'en douter. Où aurait-il appris la participation de Jean
de Nivelle, de Pierre l'Écolâlre, de Jean de Lierre? Quant
à la succession des prieurs cl des abbés, il l'a évidemment
trouvée dans les archives de Neufmouslier.
De miitatione prioratus in abbatiam per Hugonem
de Petraponte episcopum leodiensem (2).
Cum (d) ccclesia Novi Moiiaslerii fuissel prioratus a Petro
heremila usqiic ad icmpora Hugonis de Petraponte, episcopi
leodiensis, idem ponlifex instituit in dicta ecclesia primum
abbatem anno Domini millesimo dueentesimo octavo. Domnus
Renerus prior (4) Novi monasterii praescripli hortatu quorum-
dam virorum religiosorum prioratum suum resignavit. Quod
cum pervenisset ad aures vencrabilis viri Domni Hugonis
episcopi statim instinclu virorum religiosorum et magis-
trorum (5) videlicet (6) Joannis de Nivella, Pelri scolaslici (7)
(1) Pertz, Scriplor., XXIII, p. 888.
(2) Tout ce texte, à partir de la deuxième phrase, est dans Albéric de
Troisfontaines, a. 1208, p. 888.
(3) Ergo D.
(4) Ullimus D.
(o) El magistrorum manque B.
(6) P. s. manque B.
(7) Alexandruni (iliuni militis de Florion Z).
( 62 )
sancli Lamberti, Joannis de Lyro et aliorum multorum, tum
propterampliationenivilIaeHoyensis, tumpropteramœnilatem
et siliim loei et ccclcsiae exallalionem illum prioralum anno
Domini prœscriplo mutavit in abbaliam, ibique Alexandrum,
prœfalae ccclesiœ concanonicum (1), licet non mulluin lillera-
tura, corporc castum et décorum (i2) de voluntate quorumdam
capituli sui, et consilio supradiclorum virorum instituit in
vigilia divisionis aposlolorum, et in sequenli assumptionis
Bealœ Mariœ Virginis, idem pins episcopus praedictum Alexan-
drum benedixit in abbatem in supradicta (5) ecclesia, praesenti-
bus plurimis personis ecclesiasticis, et sœcularibus, evolulis a die
fundationis praefatae ccclesiœ centum et oclo annis. In qnibus
isti subséquentes post Pelrum beremitam fuerant priores sive
prœposili secundum morem ecclesiap. sancti Sepulchri in Jbero-
soliniis in cujus bonore et memoria saepedicla ecclesia fuit
fundata. Joannes ergo primus prefuit annis triginla qui obiil
anno Domini millesimo centcsimo quadragcsimo sexto, cui
successit Leolhardus annis deccm et septem, post quem Arnul-
pbus annis novem,deindeWeseelinus perannos viginti quatuor
lenuit prioratum et eum poslmodum resignavit, elinCastris (4)
(1) 7 Canonicum D.
(2) Voici en quels ternies il est parlé de ce personnage dans un
passage d'Albéric de Troisfontaines, ad ann. 1230, qui émane aussi de
Maurice : Quarto kaiendas aprilis, quod eodem anno in vigilia pasche
accidit, obiil domnus Alexander primus abbas nostre ecclesie Novi Monas-
lerii Leodiensis dyocesis et in medio choro tradiius sépulture cum honore
anno adminislralionis sue 28; fuit hic vir laudabilis vile, forma decorus el
magne pulchriludinis cujus lemporibus floruil ecclesia lam in personis
quam in rébus lemporalibus. Postea facta electione divisa est ecclesia,
sed tandem per honeslos viros Hermannus ejus consanguineus abbas
consliluilur circa feslum sancti Johannis.
(3) Sustensi A sustcnsi corrigé en supradicta C sua Albéric de TroiS'
fontaines.
(4) Ad Caslra D,
( 63 )
se translulit, uhi et sepultus jaeel, post îiliquot imervallum
lemporis quidam Rencrus de Genelïia prioralura ab Alberto de
Kuck (I) episcopo inedianle pecunia extorsit et très menses
leiiuif, quibus cxpletis,linguam suamutdiciliircomedit. Eodem
anno circa Paselia factus est prior (2) vir venerabilis concano-
nicussancli Egidii de Publico monte, quondam canonicus sancti
Lambcrti mensibusscptemdeinde electus est magister Renerns
pbisicus nationeHoiensisquianuis fere duodccim tcnuit (5) cui
successit Alexauder primus abbas, de quo ante fit mentio,
qui (4) omnes supradicti priores sive praepositi eandcm sedem
habebant in generali synodo, quam modo habent abbales,
excepto quod baeulum pastoralcm non tenebant.
§s.
Le texte qui suit contient l'histoire de la translation des
restes de Pierre l'Ermite, qui fut faite le 15 octobre 1242
par l'abbé Herinann. Cette translation nous est déjà
connue par la pièce n" ï, et aussi par une note marginale
de Gilles d'Orval, mais la narration que voici, outre
qu'elle corrobore la précédente sur tous les points (5), a
le grand avantage de nous décrire la scène avec des
détails inédits qui lui donnent de la couleur et de la vie.
Il m'a fallu bien du temps avant d'être fixé sur la pro-
venance de ce texte, qui ne se troiive ni dans Gilles
(1) Kuch A el C.
(2) Prior Franco vir iiobilis, Alhéric de Trois fontaines.
(3) Ici finit D.
(4) Dominifi.
(o) Il n'y a qu'une légère dissidence en ce qui concerne la date, que I
fixe au 13 des calendes de novembre, tandis que V donne le 17. C'est V qui
donne la date exacte, tandis que dans I on aura gardé le chiflfre de l'in-
diclion.
(64)
(FOrval, ni dans Albéric de Troisfoniaines. Le P. d'Oul-
ireman l'avait connu et Tavail utilisé dans sa vie de
Pierre l'Ermite, mais sans le citer; aussi les renseigne-
ments qu'il lui a empruntés ont-ils été frappés de
suspicion par M. Hagenmayer. Le P. Slephani, au
XVII* siècle, l'avait connu aussi, et l'avait reproduit
textuellement dans ses Mémoires pour servir à Vhistoire
motiastiqtie, mais cet ouvrage était resté inédit jusqu'à
nos jours, et la publicité restreinte qu'il doit à l'édition
l'aile par les soins des lUbliopliiles liégeois n'avait
guère servi à le faire connaître (1). J'en ignorais donc
entièrement l'existence, lorsque je mis d'abord la main
sur le fragment qui en est conservé dans B, et qui
m'inspira un vif regret de ne pas posséder le tout.
Je le découvris ensuite dans C, où il est conservé en
entier, puis dans D, où il est perdu au milieu de notes
nécrologiques. D n'étant qu'une copie de l'obituaire
original, conservé à l'institut archéologique liégeois, je
cherchai mon texte dans celui-ci, et j'eus enfin la salis-
faction de le trouver consigné, d'une belle écriture du
XIII*' siècle, en marge de la notice nécrologique consa-
crée à Pierre l'Ermite sous le XVII'' kal. novembr.,
f. 90 r. J'avais bien le droit, après cela, de me croire en
possession d'un document inédit, lorsqu'en feuillelant
pour un autre objet le tome l" du Bulletin de l'Institut
archéologique liégeois^ je le découvris caché dans les
notes d'une fastidieuse élucubration de M. Grandgagnage
intitulée : Wallonade (2). Le hasard me fit retrouver un
peu plus tard le même texte dans la Revue nationale de
(1) O. c, l. J, p. 77.
(2) O.c, p. 307 (année 18S2).
( «S)
Belgique, où le même auteur lui avait donné, douze ans
auparavant, une publicité non moins stérile. Grâce à celle
manie de loger dans des travaux de vulgarisation des
textes destinés aux seuls ériidits, les deux impressions de
notre document étaient restées inconnues de tous ceux
qui, depuis lors, ont traité l'histoire de Pierre l'Ermite :
M. Hagenniayer lui-même, dont les recherches ont été
très consciencieuses, n'en a pas eu connaissance. Il y avait
donc lieu, à ce qu'il m'a semblé, de le tirer de l'ombre
où il était comme enfoui pour le remettre ici, à sa vraie
place, dans un recueil complet des notices historiques
rédigées à Neulmoustitr.
Anno dominicc incarnalionis MCCXLII indictione xv, xvii
kalendas novcmbris Hermanniis abbas sccundus tolusquc
hujiis ccclcsie convcnlus divino usi consilio Iranstulerunt
reliquias dofnni Pctri venerabilis saccrdolis dicli Iicrmite a
loco extra ccclcsiam siliccl a stilicidio ipsiiis templi versus
australcm plagam conlia altarc bcati Sle[)bani prolhornarliris
ubi olim causa humililalis in sarcophago lapidco lumba
marmorca dcsupcr conslructa deccnler hurnaie fiieranl, cl in
cripla cjusdem ccclcsie ante allarc apostoloium Pbilippi et
Jacobi cum missarum sollcmpniis pulsantibus signis abbate et
priorc cxcquias pcragcnlibus cum calice plumbco viai mcri
pleno iii signum saccrdotii ut mos est aposilo honorifice
Iraduntur sépulture. Evolutis cnim a die obilus sui annis
ferme CXXX. Cumque ul prediximus rite (i) venerabilis Pétri
a quodani sacerdolc de lumulo Icvarenlur reliquie abbate el
(1) Le ms. porte rtïe, fait intéressant parce qu'il trahit la main d'un
copiste, el écarte par conséqueut la probabilité que la note soit de la main
de Maurice lui-même.
Tome ii% 5"* série. 5
(66 )
conventu circumslantibiis invcnliim est caj)ut admodura
monachi tonsuram liabens ckTi'calern alquc crincs canos et
crispos circa coronam habiindanlcr aspcrsos. Scd et cilicium
lit crcdimus de pdis caraeloruin contcxtum circa lumbos
invcnlum est ut ipsccum esscl in carne lanquam fidelis servus
et prudensqucm consliluit Domînus super familiam suam non
immcmor fuit illius preccpli Doniini dicenlis : sinl lumbi
veslri precincti.
Ecrit d'une main du XI ll*^ siècle en
marge de la notice du XFII kal.
novernb., dans le maniiscril orii;inal
de l'obiluaire de Neufmouslier, f.90.
§6.
Conclusion.
Toutes b\s notices sur Pierre TEnnile elsur Ncula.ous-
(ier qui se trouvent dans la chronique de Gilles d'Orval
et dans celle d*Albéric de Troisfonlaines sont l'œuvre
du chanoine Maurice. Nous savons qtj'ii a inscrit ou fait
inscrire les unes en marge du manuscrit autographe de
Gilles, qui lui avait élé communiqué par l'auteur lui-même
civec prière de le reviser. Il est probable, bien que la dis|)a-
rilion de l'autographe d'Albéric ne nous permette pas d'être
aussi airirmalifen ce qui le concerne, qu'il a fait de môme
pour l'œuvre de ce dernier chroniqueur. Au sinj)lus, il ne
paraît pas avoir gardé copie des notes qu'il a ainsi ajoutées
à ces deux chroniques. Ce sonl les moines de Nenfmous-
lier qui, plus tard, désireux do reconstituer l'histoire de
leur abbaye, ont recopié dans Gilles et dans Albéric les
additions de Maurice. Ces copies ont dû être exécutées
par eux d'assez bonne heure, peut-être dès le XIV*' siècle,
puisque le registre du XVU% qui les contient, les a em-
(67)
pninlées lui-même à un manuscrit antérieur à celui du
XV" siècle, que nous possédons. Dans tous les cas, au
moment où furent faites pour la première fois ces copies,
nul ne se doutait plus à Neufmouslier de leur véritahie
auteur. Maurice n'avait pas recherché la réputation d'his-
toriographe : elle ne lui fut pas départie non plus, et son
propre monastère a ouhlié de bonne heure ce qu'il lui
devait.
(68)
m
\}fi JOURNALISTE AU XYiii" SIÈCLE, — Noticc géuéalogique et
historique par et pour Jacques Vander Sanden (manu-
scrit in-folio de 250 pages).
(Par M. Louis Mathot, membre suppléant de la Commission.)
Aux arcfiives de la ville d'Anvers se trouve un document
irès intéressant pour l'histoire du journalisme en Belgique
au siècle dernier.
C'est une autobiographie de Jacques Vander Sanden,
qui, pendant près de quarante ans, fut rédacteur de la
Gazette van Antwerpen (1762 à 1799).
Celte gazelle éiail la plus ancienne feuille périodique
imprimée de noire pays et peut-être bien de toute l'Eu-
rope (1). Fondée au commencement du XVII" siècle par
l'imprimeur Abraham Verhoeven, elle vécut jusqu'en 1827.
(1) Je ne veux pas discuter ici cette question de priorité; il suflira de
renvoyer à un article que j'ai publié,en 1875, dans la Belgisclie Illustratie,
aux notices historiques de MM. Charles Ruelens, Pierre Cénard, Augus-
tin Thys, ou plutôt au livre de M. Alphonse Goovaerts : Abraham
Verhoeven^ le premier gazeltier de VEurope^ Anvers 1880. Le savant
archiviste revendique pour la Belgique l'honneur d'avoir eu la première
feuille imprimée périodique; mais ses assertions furent toutefois contes-
tées par VV. P. C. Knutlel et P Santyn Kluit, et aussi par Van der Meulen :
De Courant; geschiedicundig en vergelijkend overzicht der nieuwsbladen
van aile landen. Leiden, 18«3.
(6y )
Fort répandue, malgré son pelit format in-8", plus lard
in-4.% en pays de langue flamande, elle élail copiée en
Angleterre (i) et réimprimée dans le nord de la Hollande,
« après avoir été falsifiée au goût des protestants », s'il
faut en croire V^ander Sandcn.
La gazette paraissait deux fois par semaine, se tirait' à
environ 1,300 exemplaires et, malgré un octroi onéreux
pour Icdilcur, laissait ur) bénéfice net qui, évalué à
deux mille florirjs par le gouvernement, s'élevait en réalité
à plus de trois mille florins (2).
En 1762, Jean-François Van Soest, le gazeitier privi-
légié, appela à la rédaction de la gazette Jacques Vander
Sanden, homme érudit, mais pédant et vaniteux. Né à
Turnhoul en 1726, il fit de bonnes humanités au collège
de sa ville natale, étudia pendant deux années la philoso-
phie Cl les belles-lettres à l'Université de Louvain et en
sortit avec le diplôme de maître es arts.
Dès lors il tâcha d'utiliser les connaissances acquises
dans les greffes des justices seigneuriales et obtint enfin
une commission au greffe de justice de Eeckeren-Capellen-
Moogboom, aux appointements, de 5o0 florins de Brabant.
Bientôt il se fatigua de ces fonctions et songea sérieuse-
(1) Probablement que Vander Sanden fait allusion à la feuille: Wefkly
news from Ilcthj, Germanie, Hungarie, Bofiemia, The Palntinate^
France, and tlie Low Coiinlrics, Iranslaled of the Low Dulch, London.
Ce journal paraissait déjà dès 1622.
(2 ) War/.ée, Essai statistique sur les journaux beîges^d'il que le conseil
privé fixait le gain annuel de l'édileur du journal à 2000 florins, et renvoie
aux Archives de l'Élal : Actes du conseil privé relatifs aux octrois et à la
censure df^s journaux, t. XIII, 520. Mais, d'après un bilan de receltes
et dépenses dressé par Vander Sanden, le bénéfice était bieu plus consi-
dérable. — Voir Annexe A,
(70)
ment à entrer dans un ordre religieux. Il se présenta donc
un beau jour à la célèbre abbaye de Saint-Bernard, près
d'Anvers, sollicitant la faveur d'être reçu comme novice.
remit une longue supplique en vers latins pompeux.
Mallieureusement pour lui, ses hexamètres virgiliens ne
purent émouvoir le révérend abbé : « on se rejeta sur son
âge, quoiqu'il n'eût que 23 ans et demi, pour le refuser
poliment ».
Quoiqu'il eût été déçu dans ses espérances, il persista
dans sa résolution de quitter les modestes fonctions qu'il
remplissait; il entra d'abord dans l'étude du noiaireBcltens,
commis pour les affaires publiques aux quartiers d'Anvers,
ensuite à l'office du secrétaire de la ville, et obtint eniin
la charge de drossard à Eeckeren, gros village près d'An-
vers.
Cependant le jeune homme s'occupa beaucoup de ce
qu'il appelle « ses amusements littéraires », rédigea des
mémoires pour le conseiller Wynants et le baron deSotelel,
sur les monnaies et les (inances.
Ces travaux le firent avantageusement connaître et le
mirent en rapport avec les notables de la ville : aussi
quand,en1757,il lut question de réorganiser l'Ecole royale
des beaux-arts, Vander Sanden fut appelé aux fonctions de
secrétaire honoraire de la nouvelle administration de
l'Académie.
Il remplit cette charge avec un dévouement digne
d'éloges, et jusqu'à sa mort il rendit à l'école des services
signalés et dont on a conservé le souvenir jusqu'à ce jour ;
mais il n'entre pas dans notre cadre de les relater ici (I).
(i) On peut consulter sur les services que Vander Sanden rendit à
l'Académie, J.-B. Vander Straelen, Jaerboek der yitde van Sinl Lucas.
Antwerpen, 1855.
( 71 )
Appelé à la rctiaclion de la Gazette, comme nous l'avons
ticjà clil plus haut, il y mit le même zèle. Il agrandit le
formai de la feuille, y introduisit une orthographe plus cor-
rccie, ià( ha d cire mieux et plus rapidement informé des
nouvelles inléi icures et extérieures, et rendit le journal
plus intéressant pour le gros des lecteurs en s'allaehanl
surtout aux nouvelles locales, « toujours plus utiles et
agréables, et certainement préférables aux événements
arrivant chez le Sultan, le grand Mogol et les Américains »
(fol. m).
Aussi le nombre des abonnés s'accrut tellement, que
rédileur dut refuser bientôt « d'en inscrire de nouveaux
D pour porter la feuille chez eux les lundis et les jeudis,
I) ce qui leur coûte douze escalins par an, tandis que
0 l'abonnement pris au bureau du gazellier n'est que de
j> huit escalins, et le prix de chaque numéro, pris séparé-
» ment, de deux liards » (fol. 124).
Qui peut s'empêcher de sourire, en voyant à quelles
pauvres sources d'informations puisait le rédaeteur d'une
feuille qui avait tant de vogue et qui fut longtemps
l'unique journal d'une grande ville? La gazette avait deux
correspondants, un à Venise et un à Paris, qui, tous les
huit ou quinze jours, envoyaient un courrier; en outre,
l'éditeur avait un abonnement aux gazettes françaises
d'Amsteidanj, de Harlem et de Cologne, à la Gazette des
Pays/his, paraissant à Bruxelles, et enfin à la Gazette van
Gent; avec ces éléments il fabriquait, tant bien que mal,
sa feuille de nouvelles.
Le gouvernement usait largement du droit de faire
insérer dans la feuille anversoise, des faits-divers et des
communications de toute nature, cl dont le plus souvent
on ïjc devait pas indiquer l'oi igine.
( 72 )
Aussi le journal resta longtemps à l'étal rudimen-
inlre dans notre pays. D'articles de fond il n'y en avait guère;
de commentaires sur les événements du jour, rarement;
(Jc critiques sur les actes du gouvernement ou de la
municipalité, jamais.
C'était le bon temps pour les gouvernants. La censure
biffiiit impitoyablement tout ce qui déplaisait aux autorités
publiques. Cent yeux d'Argus scrutaient tous les plis et
replis de la modeste feuille, si soumise pourtant dans ses
allures, et malheur au gazellier si un fait, un mot qui
pouvait offusquer soit le gouvernement du pays, soit un
gouvernement étranger, échappât à la vigilance de la
double et même triple censure.
En effet, avant de paraître, la feuille devait être
approuvée par un membre du Magisiral et par le censeur
ecclésiastique; de plus, l'écoulète de la ville prétendit plus
tard au droit de viser les annonces.
Cela ne suffisait pas encore ; car il parait que le fiscal,
ainsi que le procureur général du conseil de Brabant, vou-
lurent exercer plus tard le droit de censure sur toutes les
feuilles publiques.
Hélas ! malgré tant de censeurs, le pauvre gazeitier
n'échappait pas toujours aux admonestations et avertisse
ments des hauts fonctionnaires du Gouvcrnemenl; souvent
le ministre plénipotentiaire près la cour de Bruxelles, sur-
tout le comie de Cobenzl, intervint personnellement pour
refréner les incartades des gazettes.
Il est vrai que le journaliste, harcelé de tous côtés, pou-
vait avoir recours au roi contre les vexations des censeurs;
mais, observe judicieusement Vander Sanden, « cette voie
» est difficile et coûteuse, et doit être de la dernière extré-
» mité, pmxe quil est même dangereux d'avoir raison
» vis-à'Vis de son supérieur » (fol. 28).
I
( 75 )
Aussi esl-il pénétré des maximes que lout gazeltier
privilégié, et par conséquent officier du roi, doit avoir
devant les yeux. « Il est un des devoirs les plus scrupu-
» leux, dil-il, de ne jamais dire la moindre oiïcnse au
» souverain, parce que le crime de lèse-majcslé est moins
» pardonnable à un de ses officiers qu'à un sujet parli-
» culier ; de là suit que le gazellier doit s'abstenir de toute
» critique ou observation odieuse sur le Gouvernement,
» les consuls, les magistrats et sur l'Klat écclésinsiiquc, qui
» tous tiennent du prince, ou jouissent de son autorité, de
» sa protection et de sa sauvegarde, et qui plus est,
» attendu que les potentats s'appellent mutuellement
» frères et cousins et rejyréseniants de Dieu, dans leurs
» États respectifs, sans égnrd à la croyance et à la rell-
» gion, il ne faut pas écrire du mal des léies souve-
» raines, même s'ils sont en guerre avec son propre pays •
(folio 87).
Et, en effet, le gouvernement tenait à ces maximes et
frappait durement le journaliste qui ne s'y conformait pas.
Ainsi, le 20 février 1742, la gazette inséra In nouvelle
que, d'après le bruit qui courait, le roi George II avait été
mis en arrestation par le Parlement anglais (1); de là
grand émoi à Bruxelles. Le gazetlier fut interrogé par
l'administration pour savoir de qui il tenait celle grave
nouvelle. Pour sa justification, il exhiba une lettre écrite
par un employé supérieur du gouvernement, lui commu-
niquant le fait. Rien n'y fit. La Gazette fut suspendue. Ce
ne fut qu'après bien des suppliques, des démarches et des
(1) a Men zegl dal het parlement den koninck soude hebben doen
» arresleren, maer sulckx is hier sonder posilieve coufirmatie, buyleta
» aenneminge. »
( 74)
dépenses que le goiivernemeni leva rinterdiciion. Le
16 mars !742, la Gazette reçut raulorisalion de reparaître :
la suspension avait duré trois semaines.
« Or, — conlinue Vander Sanden en énuméranl les
» devoirs de tout journaliste, sujet fidèle du roi, — on
» ne doit pas parler légèrement de secrets d'Élat, dVvé-
» nements fâcheux pour l'Kmpire, de contributions
» extraordinaires, pas même faire connaître au public le
• chinVe des importations ou d'exportations de céréales :
» car le public se choquera en lisant des articles des
» charges extraordinaires, des ordonnances d'exportation
» des comestibles, ou de semblables, qui lui paraîtront
» sévères ou contraires aux intérêts du bien public... »
(fol. 103.)
A la On de l'an 1772, le gouvernement réprimanda sévè-
rement le gazetlier, parce (|u'il parlait trop de la Pologne,
l'invitant en même temps à garder le silence sur tout ce
qui louchait au partage de ce royaume.
Le journaliste se le tint pour dit et se lut. Toutefois,
le 13 janvier 1775, on lui lit comprendre qu'il pouvait
bien annoncer les événements, mais qu'il eût à s'abstenir
« de gloser sur les projets et vues de la cour d'Autriche,
» et sans se permettre d( s critiques ou des observations
» sur ce qui se passe » (fol. 98).
Cependant, était-il bien vrai que le journaliste pût rela-
ter les événements et les faits-divers sans y ajouter des
commentaires?
11 est permis d'en douter. Kn 1768, le prix du beurre
étant monté à 7 sols la livre, il y eut des troubles et des
tumultes aux marchés d'Anvers. La Gazette crut prudent
1
(7S)
e ne pas dire un mol dt.' ces désordres ; probablement sur
îs conseils du magislral.
En ociobre 1771, une émeute éclata à Bruges, je ne
ais à quel propos. On réprima par la violence le soulève-
leni populnirc, et ordre fut donné aux feuilles publiques
e ne pas parler de cet événement.
Kn 177o, la récolte manqua ; le seigle se vendit de 5 à
florins le vicrlel, et le froment de 7 à 8 florins. On
éfendil à la Gazette de faire corinaître la cargaison des
avires soriant du port d'Osiende pour Livourne, et expor-
ïnt des grains. Vers la même époque, la cherté des vivres
iceasionna des émeutes dans quelques villes de la France;
e gouvernemeni défendit aux feuilles publiques d'en
larlcr, et ainsi de suite.
On voit que le public était fidèlement renseigné par la
jazctte sur tout ce qui se passait tant à Tinlérieur qu'à
'extérieur du pays!
Pour se faire une idée exacte de l'asservissement de la
>resse sous la dominalion aulricbienne, il faut consulter, à
a biblioibcque de la ville, à Anvers, un recueil de Gazettes
ivec annotations et tables des matières, par Vander San-
Ien(1).
Il n'y eut pas jusqu'aux annonces qui échappassent à la
îensure locale. En 1775, le magistrat fit bifl'er une réclame
préconisant une poudre unique pour guérir toutes les mala
(1) Sous le numéro 666 du calalo{?ue : Gazelboek van Anlwtrpen, door
Iacques Vander Sx^dej^, volgens autlicnltque brieven,ytucken en geloof-
weerdige memorien^ Zfjnde door den auteur dacr op beschreven den vot~
'jenden Aenwyzer der gedenkweerdigste gcschiedenissen Ce recueil pré-
cieux commence au uuméro 50 de l'an 1756 pour finir à la fin de 1780.
( 76 )
dies (1), » comme trop charlaianesque » — aile qiiackzatf-
achtig. — Un certain Matliias Déversée, « offrant à mes-
■ sieurs, particuliers et ncgocians, d'enseigner à leurs
» enfans : 1** le grand art d'écriture, tant hollandoise que
» françoise,qu'angloise; 2Tarilhmélique et les arbitrages ;
» 3° les maximes les plus solidt^s pour tenir les livres en
» partie double et simple », vil, par ordre du censeur,
supprimer son annonce dans la Gazette, « car cet homme,
» prévenu de ses talents, n'ayant pas fait ses examens, ni
» obtenu de l'administration l'autorisation d'enseigner, le
» magistrat rejette cet avertissement singulier ».
Cette censure multiple et méticuleuse ne devait pas
rendre la vie facile au journaliste de ce temps. Quelle pru-
dence ne fallait-il pas au gazettier pour éviter les écueils et
conduire sa barque à bon port, et cela déjà sous le règne
paisible de Marie-Thérèse !
il est à regretter que Vander Sanden interrompt son
autobiographie dès la fin de 1778 : il aurait été intéressant
d'apprendre de lui comment il fit pour traverser sans
encombre les temps orageux qui suivirent : le règne de
Joseph II, la révohiiion brabançonne, la restauration autri-
chienne et enfin la domination française.
Mais, aussi, l'habile homme qu'il était, le prototype du
journaliste olïicieux! En lisant ses mémoires ou en feuille-
tant la Gazette, il serait difficile de deviner quelles étaient
les opinions religieuses et politiques de Vander Sanden.
(î) Cependant ces poudres uniques de M. Berlhons, demeuraiil à
Bruxelles, figuraient depuis longtemps déjà dans la feuille privilégiées
Gazette des Pays-Bas, sans que la censure y trouvât quelque chose a
redire. Voir, entre autres, la Gazelle des Pays-Bas du 23 décembre 177ô.
( 77)
Avant loul, il cfaii Thomme du gonverncmeni, changeani
de drapeau avec une désinvolture remarquable.
Tour à tour il vante les bienfaits de la domination autri-
chienne ei chante la gloire de Vandcr Noot, pour rempla-
cer enfin au frontispice de son journal les armes impériales
et le lion brabançon par le bonnet phrygien, entouré de la
devise: Liber lé, égalité!
Il faut croire qu'à la fin de sa vie il se montra moins
versatile. Républicain sincère, attaché aux institutions fran-
çaises, on le voit figurer, en 1795, au cortège des vieil-
lards, dans la fête républicaine de la vieillesse (1). Non seu-
lement il fut maintenu, le 20 messidor an IV, à l'unani-
milé des voix, comme secrétaire de TAcadémie des beaux-
arts, transformée en école spéciale de peinture et de
sculpture, mais, à la distribution des prix, en 1797, il pro-
nonça le discours d'usage aux applaudissements des auto-
rités républicaines.
Ce n'est que quelques jours avant sa mort (2) qu'il
déposa la plume de journaliste. Dévoué à la prospérité de
sa chère école des beaux-arts, il lui consacra, jusqu'à son
dernier jour, tout son temps, toutes ses études. C'est là
certes son plus grand mérite.
Écrivain médiocre, pédant insupportable, investigateur
p.uienl et érudit, mais s'atlachant souvent à des bagatelles
qui ne valent pas la peine d'être relevées, il écrivit un
grand nombre de discours, de riisserrations et de mémoires ;
peu ont été imprimés.
Il laissa également en manuscrit, faute d'avoir pu trou-
(1) Voir Anvers à travers les âges, par P. Génard, I, 318,
(2) Le23seplembrel799.
(78)
ver un éditeur, un grand ouvrage in-folio, en 3 volumes,
sur V Histoire de l'École de peinture d'Anvers (I).
Rédigé en vers flamands d'une facture barbare, le livre
n'est qu'un fatras inextricable, un mélange indigeste d'his-
loirc et de mythologie. Cependant le travail n'est pas
dépourvu de valeur. L'auteur a consigné, en marge, de
nombreuses notes, le fruit de recherches ardues dans des
documents tant manuscrits qu'imprimés. Ces notes seront
consultées avantageusement par tons ceux qui s'intéressent
à l'histoire des arts.
Mais nous croyons en avoir dit assez pour attirer l'atten-
tion de la Commission sur la valeur des manuscrits de
J. Vandêr Sanden ; son autobiographie surtout est un docu-
ment précieux pour l'histoire du journalisme, et même
pour rhisloire des mœurs de l'époque.
(1) Voici ce que fauteur en dil dans ses mémoires: « Je fis un ouvrage
«n trois tomes, gr. in-S® : Sur le Théâtre anversois des arts.
« En complanl environ 600 pages par lome, l'impression de ces trois
volumes coûtera environ trois mille deux cents florins, y compris les
planches titulaires. »
En 1771, il fil paraître un prospectus; le prix de chaque volume était
fixé à une couronne de neufescalins. Mais il ne put recueillir que 115 sous-
cripteurs, tant en Belgique qu'en Hollande, donc trop peu pour couvrir
les frais d'impression. — Le manuscrit du Oud-Konsi-looneel, mis aux
enchères à la vente de la Bibliothèque Vander Straelen, fut acquis pour
le dépôt des archives de la ville d'Anvers.
( 79 )
Annexe A.
Kn efTelj le gain i]u gazellier étail, vers celle époque,
bien plus considérable; Vancler Sanden élablil la balance
etilre les rccelles el les dépenses de la Gazette, ainsi qu'il
suil :
a A chaque ordinaire il s'imprime une rame el demie
» de papier, sans les numéros à dislribulion graluile.
Recettes,
1,296 exemplaires à 2 liards à débiter, fl. 32 08
par numéro, ainsi deux ordinaires par semaine
fl. (ii Ki, en eompliuit bô semaines par année
commune, en ariçenl de Brabant fl. 5,454 08
Les annonces comptées de 10 simples; par nu-
méro 4 escalins par |)icc;e, ou 14 florins. Les
doubles et tri|)les payent à l'avenant. Ou paie
chaque fois le même prix quoiqu'on les réimprime,
ce qui fait par semaine 28 florins
Par année commune i,484 •
Fl. 4,918 08
Dé/>enses.
Linlércl de la finance pour l'octroi à 7 "/o en
forme de rente viagère de 1,000 florins paraît suf-
fisant par année commune (I) . .... fl. 70 »
(1) Gel octroi de six aunées était, en 1775, de COO florins; en cuire
le gazellier devait fournir j,Matuilemenl 0:2 exemplaires aux principaux
fonclidiuiaires du gouvernement.
« Au censeur du magistral de la ville, le gazellier payait 50 florins
d'honoraires; récouléle-lieulenanl prétendant au droit de viser les
annonces, recevait annu'llemenl en présent une demi-pièce de vin, d'une
valeur de 50 florins, el enlin le liscal el le procureur général du conseil de
Brabani, exigèrent éyalemenl des présents, ei\ forme d'honoraires, parce
que tous les imprimés, sans exception, devaient être soumis à leur
censure ».
(80)
Au correspondant à Venise fl. 32 »
Port de lettres à H sols chaque semaine ... 29 05
Au correspondant de Paris et frais 72 dO
Port de lettres 31 16
Port de paquets extraordinaires • 3 »
Gazette française d'Amsterdam et celle des Pays-
Bas ........ . 47 17
Port de Bruxelles et les officiers de la poste aux
lettres 10 10
La Gazette flamande de Gand . 8 08
Aux employés de la Compagnie d'assurances pour
les nouvelles du port d'Ostcnde 10 10
La Gazette de Cologne, 2 sols par semaine, et à
celle de Harlem, 1 sol par semaine 7 19
: Port de lettres et frais accidentels 10 10
Aux appointements du rédacteur 350 »
Au censeur de Sa Majesté 50 »
A 100 rames de papier h 5 florins au plus . . 480 »
Au compositeur et à l'imprimeur à 14 sols . . 218 »
A Taide-imprimeur, 2 journées par semaine à
i'4 sols. 74 04
Au papier à écrire, encre, plumes 14 »
A renlretien de trois casses de caractères,
presse, etc . 70 »
Au charbon, bois, chandelles 56 »
A la servanle, qui porte les exemplaires aux
abonnés et garde la boutique, revient l'entretien et
le gage de 4 escalins que les abonnés payent chaque
année pour mémoire.
Fl. 1,396 15
Recettes U. 4,918 08
Dépenses 1,590 15
Bénéfice. . . . fl. 3,521 15
(81 )
Annexe B.
Comme spécimen de versification barbare, on peut lire
le portrait de l'empereur Joseph II : (Oud konst-tooneel,
t. I, folio 83).
Macr wie is 't die daer zoo met olyftacken praeld ?
Ik ken 't Hoogwecrdig liair, dat om syn hooft als straeld:
Ik ken den Heerschers-baert des konings der Romynen
Dcn cerslen, wie uyl' zacd der Hclden van Lorreynen
De groote Maria-Thcresia voorlbragt
Tôt ecn groot keyserryk, tôt eenc oppermagl.
Josephus Caesar is 't, als vrugt der Peysgodinne,
Mé-heerscher en den zoon der groote Keyserinne;
Welkerseer en lof en naem zoo lang vast blyven zal,
Aïs Phoebus gulden Hooft zal straelen op 't aerds dal
Ook de anlwerpsche Maegt, becroond naer d'oude tyden
Met de Borgt op stads schild, in wit satyn blouw syden
En roose-rood omkleed ; knield aen den regten kant
By Vulcaen, en draegt tôt Irouw en liefdens pand
De sieutcls van de stad, sy smeekt lot haer genoegen :
Laet my tcn rainslen hier by dees dankgeschriflen voegen :
0! erfprins hooggeagt; o, spruyt van cen Heldin,
In schoonheyd, Deugt en Magl, gclyk een Jonstgodin!
Ik ben u, vrind! verpligt dat n my hebt gegeven
Een denkbceld van het geheym in dit verloon verheven?
Voici le titre kilométrique de cet ouvrage, dont Vander
Sandcn (t. I, folio 83) fit paraître un prospectus détaillé :
Oud konst-tooneel van Antwerpen of historische denUschrif-
ten op de Academische instellingen, de vermaerdsclie konst-
Tome ii% 5™"^ série. 6
(82;
minnaeren, en oeffeningen der tiedcrduytsche Rhelorycke in
de belgische pi^ovintiën , voornamentlyk in het doorluchtig
Herlogdom van Braband, en bezonderlyk binnen de konst-
voerende Hoofstad van het Markgraefschap van het Heylig
Ryk, verzaemeld uyt menigte Griksche, Romynsche en nieuw-
tydsche schyvers, maer voornamentlyk uyt ordonnantien ,
Registers, Manuscripten, oorspronkelyke gedenkstucken en
wettelyke bewys-schriflenf opgesteld en gedicht by wyze van
zamenspraek, en opgeklaerd met Historische^ Chronologische,
Geographische , Topographische en Iconographische Uytleg-
gingen, alsook met Politische, Christiche en Etische opmer-
kingen.
Annexe C.
A propos de censure, il arriva à Vander Sanden une
mésaventure assez désagréable, et qui peint bien la morgue
des fonctionnaires royaux sous le régime autrichien.
Pendant l'hiver de 1772, les élèves de l'Académie des
beaux-arts élevèrent, à Anvers, des statues colossales de
neige. Vander Sanden célébra, en un poème flamand, ce
travail artistique, et, afin de ne pas retarder la publication
de sa brochure, se contenta du visa du censeur ecclésias-
tique (i). Mal lui en prit de ne pas avoir soumis son
œuvre à la censure royale. L'éditeur fut cité devant le
fiscal Cuyien, afin de répondre du délit.
Voici comment Vander Sanden raconte son entrevue
(1) Antiverpsche Faem-Baszuyn van Pallas, dank en loftoldenadel
der beijdegeslagten en hesle sladsgenoten, enz.VAnlwerpenbyJ. Grange.
i 85 j
avec le fiscal : « A la demande de rimprimeur je me suis
porté chez M. le fiscal, lo 4 mars, de bon malin. Après
avoir à peine obtenu la satisfaction de lui pouvoir parler,
combien je fus étonné de voir un magistrat et justicier
tout emporté, pâlir de colère, menacer l'imprimeur de
l'amende, avec des invectives, me demander quel profit
j'en retirerais, m*accuser d'avoir écrit une sottise de
l'empereur Charles VI, enfin me menacer de conclusions à
prendre (1). Je lui répliquai tout modérément en lui disant
que cette brochure était imprimé pour mon compte, et
qu'elle était d'ailleurs une garantie sûre combien j'étais
attaché à mon souverain et aux devoirs d'un sujet. En vain
j'ai voulu calmer un esprit si emporté lequel j'ai cru à
l'instant d'avoir été prévenu contre ce début littéraire,
attendu qu'autrefois, à la campagne et à la ville, il m'avait
marqué bien de la considération. J'ai vu que les jésuites
lui faisaient leur cour, et il est notoire qu'il a fait con-
stamment grand cas de ces pères; en me reiiranl je lui
dis que j'allais écrire au procureur général. »
Il s'adressa, en effet, à De Limpens, procureur général
près du conseil de Brabanl et censeur royal des livres,
s'excusant de son mieux de ne pas avoir soumis sa bro-
chure à la censure royale. Le procureur général lui répon-
dit le 6 mars 1772.
(1) Ce qui parut offusquer si forl le gouvernement fut une simple note
au bas de la page 18 de la brochure. Après avoir dit qu'on offrit un ban-
quel aux artistes dans la salle de Mercure, l'auteur ajouta : » Daer <le
comptoiren nog zyu der Oostendische Compagnie, geoclroyeerd 19 decem-
ber 172:2, maer lullel jaeren daer nae opgeschorl op aendringing van
Holland onder het Ryk van zyn Keyzerlyke en Calholyke Majesteyl Caro-
lus V7 » — On ne pardonna pas au poète d'avoir dit que la Compagnie
des Indes à Ostende avait été supprimée sous la pression de la Hollande»
( 84. )
« En réponse 5 voire lelire du 4 de ce mois, je vous
» dirai qu'il n'est pas dans mon pouvoir de censurer un
» ouvrage qui a déjà été distribué au public. M. le fiscal
» Cuylen, à qui j'ai eu l'honneur d'en parler, est du même
» avis et m'a chargé d'écrire au libraire Grange pour lui
)> enjoindre de me remettre tous les exemplaires qui lui
» restaient de cet ouvrage. Dorénavant il faudra être plus
» circonspect et ne rien mettre sous la presse sans censure
» préalable de ceux à qui il appartient; l'article 3 du
» décret du 25 juin J729 est clair sur ce point. Je suis
» fâché, monsieur, de ne pas pouvoir vous rendre le
» service que vous me demandez. »
a La résolution de M. le fiscal, continue Vander
Sanden, ne porte donc point une suppression. Je n'ai pas
voulu m'y opposer, content d'ailleurs d'éviter un double
procès qui aurait pu résulter d'une opposition : l'un contre
l'ofïîce fiscal trop supérieur et toujours soutenu, l'autre
avec l'imprimeur en matière de recouvrement de son
amende (fol. 138-140) ».
On confisqua donc les cent neuf exemplaires de la bro-
chure qui restaient encore chez l'imprimeur et l'affaire
n'eut pas de suites plus fâcheuses pour notre auteur.
(83 )
IV.
La version flamande et la version française de la bataille
de Courtrai. — Note supplémentaire.
(Par Henri Pirenne, professeur à l'Université de Gand, membre
suppléant de la Commission.)
Depuis la publication, dans les Bulletins de la Commis-
sion royale d'histoire (\)f de mes recherches sur la version
flamande et la version française de la bataille de Courtrai,
M. Frantz Funck-Brentano a fait paraître dans les Mémoires
présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions
et Belles-lettres f une remarquable étude consacrée en grande
partie au même sujet (2).
Cette étude ne mérite pas seulement d'être placée au
premier rang des monographies, si nombreuses déjà, que
nous possédons sur la célèbre bataille : elle apporte encore
des contributions de haute valeur à l'historiographie du
règne de Philippe le Bel. On y trouve des observations
critiques d'un vif intérêt sur Guillaume Guiart, Geoffroi de
Paris, Van Vellhem et Villani. Le paragraphe relatif à la
(1) -4« série, t. XVII (1890), pp. tl-50.
(2) Mémoire sur la bataille de Courtrai et les chroniqueurs qui en ont
traité, pour servir à l'historiographie du règne de Philippe le Bel, par
M. F. Funck-Brenlano. (Extrait des Mémoires présentés par divers
savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1" série, t. X
(1891), 93 pp. in-4''. Paris, C. Klincksieck.)
( 86)
chronique française, publiée par De Smet (1) sous le tilre
de Chronique anonyme de la guerre de Philippe le Bel
contre Guy de Dampierre, est particulièrement instructif.
Il y est prouvé à l'évidence que cette chronique est
l'œuvre d'un artésien qui a dii vivre dans l'entourage du
châtelain de Lens et qui a écrit probablement à la fin de
Tannée 1304. Un long appendice renferme des comptes
inédits de l'hôtel de Robert d'Artois, du 50 juin au 15 juil-
let 1302, et deux lettres, également inédites, de Philippe
le Bel, concernant les affaires de Flandre : l'une, du
29 août 1302, adressée au clergé du bailliage de Bourges;
l'autre, du 11 novembre de la même année, contenant des
instructions pour une levée d'hommes et de subsides dans
la sénéchaussée de Poitou. EnHn, un plan nouveau des
environs de Courtrai, dressé d'après l'atlas de Jacques de
Devenlcr, est annexé à l'ouvrage. Kn voilà assez, ce semble,
pour montrer que le mémoire de iM. Funck-Brentano s'im-
pose à l'attention des historiens belges.
M. Funek-Brentano m'a fait Thonneur de discuter lon-
guement, et avec la plus parfaite courtoisie, les résultats de
mon élude sur l'historiographie de la bataille. Il croit
devoir les rejeter complètement. Il se refuse à admettre
l'existence de deux versions nationales, l'une flamande,
l'autre française. A son sens, de l'examen minutieux des
sources ressort clairement l'accord de leurs données sur
l'événement capital de la journée.
(1) Corpus chronicorum Flandriœ, t. IV, pp. 447-502. Celte édition
est des plus défectueuses, comme le montre M. Funck-Brentauo, qui a
collationné le texle de De Smel au manuscrit 14361-14564 de la Biblio-
thèque royale.
(87 )
Il formule ainsi ses conclusions (1) : t Par un mouve-
ment de retraite habilement dirigé, l'infanterie flamande
attira la chevalerie dans les pièges préparés contre elle, et
où celle-ci s'effondra dans une horrible confusion... Des
chroniques et des pièces d'archives que nous avons citées...,
il résulte que le stratagème des fossés que Goeihals-
Vercruyssen, H. -G. Moke, M. l'abbé Duclos et M. le géné-
ral Kôhler sont unanimes à rejeter, est précisément le
seul fait de la célèbre bataille qu'il soit possible d'établir
avec certitude. Qunnt au travail de M. Pirenne: La version
flamande et la version française de la bataille de Courtrai,
on voit que la version flamande n'a pas eu d'existence y —
puisque les trois chroniqueurs chez lesquels le professeur
de Gand croit l'apercevoir lui font l'un après l'autre défaut,
— et que la version française que M. Pirenne appelle une
légende, n'est pas une légende, mais la vérité (2) ».
Il est impossible de s'exprimer plus clairement.
M. Funck-Brentano adopte, comme on le voit, sinon dans
tous ses détails, au moins dans ses traits essentiels, le récit
de G. Guiart (3). Les Flamands n'ont triomphé, d'après
(1 ) Loc. cit., pp. 75-77.
(2) M. FuDck-BreDlano semble croire que j'ai considéré la seule ver-
sion française comme légendaire. J'ai reconnu le même caractère à la
version flamande (v. mon premier travail, p. 17). D'un côlé comme de
l'autre, en France comme en Flandre, le sentiment national a dénaturé
la vérité des faits. A part Guillaume de Nangis et les Annales Gandenses,
toutes les sources relatives à la bataille appartiennent à l'historiographie
populaire ou en dérivent (Villani, Ottokar, Jean de Winterthur, etc.).
On trouve aussi peu d'objectivité dans les unes que dans les autres.
(3) M. Funck-Brentano rejette, à vrai dire, une partie du récit de
Guiart. Quand je dis qu'il l'admet dans ses traits essentiels, j'entends par
là que.comme lui, il croit devoir attribuer la victoire des Flamands à un
stratagème déloyal.
(88)
lui, que pour avoir atiiré par ruse les Français dans des !
pièges dressés pour leur perle.
Nous verrons plus loin si réellement toutes les sources
qui parlent de la bataille sont d'accord sur ce point. Mais,
disons-le tout de suite, quand bien mênfie il en serait ainsi,
la vraisemblance s'opposerait à ce que Ton admît leur
récit.
L'infanterie flamande du XIV*' siècle, comme toutes les
infanteries urbaines du moyen âge, n'était certainement
pas assez manœuvrière pour exécuter sous les yeux de
Tennemi un mouvement de retraite habilement dirigé (1).
A Courtrai, comme plus tard à Mons-en Pévèle et à Koose-
beke, sa force consistait dans sa masse, dans l'étroite
cobésion de ses rangs. Elle ne coimut jamais l'art de la
tactique. Pendant tout le XIV^ siècle, sa manière de com-
battre resta la même. Elle ne fut un adversaire redoutable
qu'en demeurant sur la défensive. A Mons-en-Pévèle et à
Roosebeke, elle fut vaincue parce qu'elle commit l'impru-
dence de marcber contre l'ennemi (2). Une fois rompue,
elle n'était plus qu'une foule en désordre, incapable de se
reformer, de se reprendre, et qu'il était facile de massacrer
en détail.
(1) Voy. KÔHLKR, t. II, pp. 281, 282.
(2) KÔHLER, Die Enlwickelung des Kriegswesens und der KriegfUhrumj
in der RiUerzeit, t. II, p. 281 : Die Flamaiider machten bel Mons-en-
Pévèle, dieselbe Erfahrung durch, wie die Englander bei Senlac i.
J. 1066, dass ein Fussvolk der Rilterschaft gegenùber zwar seine Slellung
behauplen kano, aber keine Entscheidung zu gebeo im Slande isl,
wenn der Gegner es versleht, durch forlgeselzles harzelieren und durch
Umschliessung von allen Seilen dasselbe mùrbe zu machen und nicht in
aussichtsiosen Angriffe wie bei Courtray seine Kràfle aufzureiben.
r 89 )
On comprend dès lors combien il était important, pour
de telles iroupcs, de choisir le terrain sur lequel elles
étaient décidées à offrir la bataille. A Courirai et à Mons-
en-Pévèle, où elles eurent à leur tcle des hommes de
guerre expérimentés, rien ne fut négligé pour rendre leur
position aussi forte que possible. Ici, elles se couvrirent
d'une triple r;ingée de chariots; là, elles se placèrent à l'abri
du ruisseau de Groeninghe et des marécages du Langea
Meersdi (1).
En réalité, la position dc^ Flamands à Courirai était
inallaquable pour la cavalerie. Si Robert d'Artois avait
laissé faire ses arbalétriers, s'il s'était borné à harceler
l'ennemi, à le fatiguer, à l'exaspérer et, enfin, à lui faire
quitter le terrain qu'il avait choisi, peut-être eût-il réussi à
le vaincre. C'est le conseil que lui avaient donné ses géné-
raux et qu'il refusa de suivre. Si la bataille fut perdue pour
les Français, c'est à cause de son imprudence. Une charge
de cavalerie contre une infanterie nombreuse, formée en
niasse compacte, solide et immobile comme un mur, dans
(1) M. Funck-Brenlano atlmel que les défenses que présentaient ces
obstacles naturels furent encore renforcées par un système de chausse-
Irapes habilement dissimulés. M Kôhler pense aussi que les Flamands
avaient eu le temps nécessaire pour étudier et préparer le terrain, el
qu'il est très possible qu'ils aient fait couvrir les fossés d'herbe el de
verdure, pour les dérober aux yeux de l'ennemi. Au contraire, M. le
général Henrard, dont on connaît les importants travaux sur notre his-
toire militaire, m'écrit que si les Flamands avaient défendu leur position
par des fossés et des chausse-trapes ils n'auraient (ail (|ue leur devoir,
mais qu'il n'est pas probable qu'ils l'aient essayé, aucun des métiers
qui composaient leurs troupes n'étant assez habile pour établir des
défenses artificielles.
(90)
une plaine marécageuse et coupée de fossés, ne pouvait
qu'aboutira un désastre (1).
Les Français se rendirent d'ailleurs fort bien compte des
causes de leur défaite. Instruits par l'expérience, ils eurent
grand soin, pendant la troisième campagne de Flandre, en
1504, de ne pas recommencer la faute commise à Courlrai.
A Drumetz, ils refusèrent la bataille que les Flamands leur
offraient.
Sur un mares serrez...
En tel lieu que sans l'eschever
Ne les pcust nushoms grever;
Parquoi François qui là tournèrent,
Sanz bataille s'en retournèrent (2).
Quelques jours plus lard, à Mons-en-Pévèle, ils firent
preuve de la même prudence et se gardèrent bien de
cbarger l'infanierie flamande qui, poussée à bout, finit, dans
la soirée, par abandonner ses positions et fut repoussce
après un rude combat (5).
11 n'est donc pas nécessaire, me semble-t-il, pour
(1) Sur les difficutés que la plaine marécageuse des Flandres présente
aux opérations militaires, voy. GeofFroi de Paris, v. 1071 et suiv.
Plaine de fange et de palu
Est en Flandres toute la terre.
N'aiment pas là François la guerre ;
Car François sont tost dissipés
Si ne conibalent à sec pié.
(2) G. GuiART, V. 10980 et suiv.
(3) Pour la bataille de MoDS-en-Pévèle, voir le récit de M. Kôhler, Die
F.ntwickelung des Kriegswesens undder KriegfUhruny in der Ritlerzeit,
t. Il, pp. 250-282.
(91 )
expliquer la victoire des Flamands à Courlrai, d admettre
qu'ils aient eu recours à une ruse de guerre. Le terrain
marécageux de la plaine où fut livré le conibal, les nom-
breux fossés dont elle était coupée, les prairies humides et
les ruisseaux s'étendant devant le front de Tarmée commu-
nale, rendent compte parfaitement de réchee des impé-
tueuses attaques de la chevalerie. L'imprudence de Robert
d'Artois et son manque de sang-froid au moment de la
catastrophe n'ont pas été non plus sans influence sur la
déroute. Enfin, on peut se demander pourquoi, dans les
batailles qui suivirent celles de Courtrai, les Flamands
n'ont plus eu recours une seule fois au stratagème qui
avait si bien réussi en 1302 (1).
Mais je n'ai pas à m'occuper plus longtemps de la
bataille. La seule question que je désire traiter est une
simple question de critique historique. Mon but n'est
point de mettre en œuvre les renseignements fournis par
les sources. Je me propose seulement de montrer que
celles-ci doivent être, sauf deux exceptions, réparties en
deux groupes : l'un représentant la version flamande,
l'autre représentant la version française, qui nous apparaît
elle-même sous deux formes diflërenles. Quand bien
même ce travail n'aurait d'autre utilité que celle de contri-
buer, pour une faible part, à la connaissance des sources
d'une des périodes les plus importantes de notre histoire,
il mériterait encore, semble-t-il, la peine d'être entrepris.
(1) M Fu.nck-Brentano, op. cit., p. 56, voit dans la ruse doul les Fl«-
mauds se seraient, d'après lui, servis à Courlrai, « un côlé caraclérislique
de la lactique des armées flamandes «. Il sérail impossible, je pense, de
trouver dans aucune des batailles qui suivirent celle de Courlrai un
exemple de ceUe laclique.
( 92 )
« Tous les chroniqueurs qu'il est possible de consulter
au sujet d'un événement donné, dit M. Funck-Brcntano (1),
peuvent être rangés en quatre classes :
La première comprend les récits des témoins oculaires ;
La deuxième se compose des écrivains qui ont écrit à
répoque et dans le pays où l'événement s'e^t passé ;
La troisième classe c )mprend les écrivains qui, sans
avoir vécu dans le pays théâtre de l'événement, sont du
moins les contemporains de ce dernier ;
La quatrième classe comprend les écrivains des époques
postérieures » .
Conformément à ce principe de classification, M. Funck-
Brentano étudie successivement 1" les textes dus à des
auteurs contemporains ayant vécu en Flandre : le chro-
niqueur artésien, Guillaume Guiarl, les Annales Gan-
denseSf Van Vellhem et Gilles le Muisit; 2° les auteurs
contemporains ayant écrit hors de Flandre : Gcoffroi de
Paris, Ottokar de Styrie et Villani; 3" enfin les textes
postérieurs, sur lesquels il passe plus rapidement. Cette
méthode est sans doute parfaitement conforme au principe
fondamental de la critique historique. Nul n'ignore qu'un
auteur contemporain est, en général, plus exact et mieux
informé qu'un écrivain éloigné par un certain laps de temps
des faits qu'il raconte, et que plus un témoignage est
ancien, plus son autorité est grande. Mais il ne suffît pas de
classer les sources suivant leurs dates et leurs lieux d*ori-
gme. C'est trop peu de constater qu'un auteur est contem-
porain des événements qu'il raconte, de savoir qu'il a écrit
dans le pays même où ces événements se sont passés,
d'établir qu'il a consulté des témoins oculaires. Il importe
nn^^i an plus haut point de tenir compte de la nationalité
M) Op. cit., p. I
- ■ ( 93 )
de cet auieur, des circonstances politiques du moment, de
ses passions, de ses haines, de ses sympathies. Et cela est
surtout indispensable quand il s'agit d'un fait qui affecte à
un aussi haut point l'amour-propre national qu'une victoire
ou qu'une défaite.
Toujours, peut-on dire, dans ce cas, on voit apparaître
chez les contemporains deux versions contradictoires: celle
des vainqueurs et celle des vaincus (1). Les mêmes faits
sont racontés d'une façon très différente par les uns et par
les autres. Ils ne les ont pas vus sous le même angle, et
l'image qu'ils nous transmettent d'un passé à jamais disparu
s'est déformée, en quelque sorte, en venant jusqu'à nous à
travers eux. Le principe de la contemporanéité des sources
ne suffit pas à écarter ici toutes les chances d'erreur. Parla
même qu'ils sont plus rapprochés d'une catastrophe ou d'un
triomphe national, les contemporains y sont plus sensibles.
La réalité était devant leurs yeux, mais, volontairement ou
non, ils ne l'ont pas vue comme elle était. Pour arriver
à la vérité, il faut donc classer les chroniqueurs suivant
leur passion dominante. Et si, par exemple, il est essentiel,
avant d'aborder l'élude de la guerre des investitures, de
distinguer soigneusement parmi les sources celles qui ont
(1) Gilles leMuisit, Corp, Chron. Fland, t. IJ, p. 243, écrit, à |>ro|H)s
de la bataille de Crécy, ces lignes caractéristiques: Quoniani evenlus Ijclii
est dubius et dum confliclus esl acierum, unusquisque bellans inteudit
plus vincere quam vinci, et non polest quispiam coosiderare uodique
confligentes, neque bene de his quae ibidem eveniuiU judicare; sedexilus
acla probant et idcirco quia multi mulla dicunl et referunl de confïictu
et pro parle régis Franciae et suorum aliqui suslinent ea, de quibus noo
polest sciri certitudo, et aliqui pro parle régis Angliae et suorum susti-
nent eliam illa, quae de vero nesciunlur, et sic propter opinloiies dlver-
sorum nolo posteris demandare quod probare non Tal«Tejn, si'd ea quae
audivi a quibusdam fide dignis personis proposui hic intelleclui futuro-
rum salisfacere, sic esse tamen totaliter non atBrmans.
( 94 ) ■
été écrites par des pariisans du pape de celles qui ont été
rédigées par des pariisans de l'empereur, il ne l'est pas
moins sans doute, à propos d'une bataille, d'essayer de
découvrir, sous la diversité des auteurs, Texislence et le
développement de différentes versions nationales (1).
Qu'il se soit formé, de très bonne heure, sur la bataille
de Courtrai une version flamande et une version française,
c'est une chose qui me paraît impossible à nier. Deux
contemporains, Guillaume Guiart etLodcwijkVan Velthem,
raffirment en effet formellement.
Le premier nous apprend qu'il a écrit pour réfuter :
Un roman que véu avoïe
Que Flamenz orent ordené
El où le roi, que point n'amoient
Et ceus de France diffamoient
En manière de non savant,
Sanz le voir des faiz mettre avant,
Fors seul à l'eslimacion
Des plus faus de leur nacion.
Qui es granz trufes s'emengloient,
Du meschief (le Courtray jongloient
Selon leur veuil et leur eommans.
Mais en celui propre romans,
• . . . toutes leurs pertes
Estoient aussi bien couvertes,
Que l'on pourroit couvrir cspiz (1).
(1) C'est ce que Ton constate pour la bataille de Mons-en-Pévèle
comme pour celle de Courtrai. Les chroniqueurs flamands et les chroni-
queurs français, chacun de leur côté, y voient une victoire de leurs com-
patriotes. - Sur la précaution avec laquelle il faut se servir des sources
mslonques relatives aux batailles, voir Bernheim, Lehrbuch der hislori-
schen Méthode^ p. 376.
(2) Guiart, v.llTeisulv.
(9§)
Voilà des paroles qui ne peuvent laisser subsister aucun
doute. A répoque où Guiart écrivait, il existait en Flandre
une version de la bataille que les Français considéraieni
comme mensongère. Il est sans doute impossible de savoir
à quel « roman » Guiart fait allusion dans ses vers. Mais
ce que Ton peut toutefois affirmer, c'est que les données de
ce texte ne devaient pas s'écarter beaucoup de celles que
nous trouvons dans le Spiegel historiael de Van Velthem.
On sait à quel point, en effet, le récit de ce dernier
porto la marque des sympathies de son auteur pour la
cause flamande. Il célèbre avec enthousiasme le triomphe
de l'armée nationale et ne néglige aucun détail pour en
rehausser l'éclat. Il décrit les prodiges étranges ou
effrayants qui précédèrent le combat ; il nous montre les
Flamands dix fois moins nombreux que leurs ennemis,
mais soutenus par une piété ardente et animés par les
mâles discours de leurs chefs. L'une après l'autre, il décrit
les charges de la chevalerie venant se briser contre les
piques de la lourde infanterie des communes. Sa haine
pour les Français se trahit à chaque instant et le fait se
complaire en des peintures d'une atroce cruauté. Bref, il
est impossible de ne pas reconnaître qu'il a écrit sous
l'impression immédiate de la victoire et tout vibrant encore
de l'orgueil du triomphe (1). Après l'avoir lu, on se repré-
sente la bataille de Courtrai comme la lutte héroïque d'un
petit groupe de pauvres artisans contre une chevalerie
superbe et innombrable. C'est, comme j'ai essayé de le
montrer, la même version de la bataille que le moine de
Clairmarais a introduite dans sa continuation de la Genea-
logia Comilum Flandriae. On dirait qu'il a voulu conden-
ser en quelques lignes, d'ailleurs sèches et incolores, la
(1) Voyez mon premier travail, pp. 17 et suivanlos.
(96 )
longue et pittoresque narration de Van Vcllhcm. En tout
ras, pour le fond du récit, les deux auteurs sont parfaite-
ment d'accord. Ils représentent l'un et l'aulrc la version
flamande de la bataille (I).
M. Funck-Brenlano croit cependant pouvoir trouver
dans Van Vehliem la confirmation de la version française.
11 fait observer très justement qu'il existe, dans le Spiegel
historiael, un passage où l'auleur rapporte que la garnison
du château de Courtrai attira par des signaux l'armée de
Robert d'Artois « dans un terrain inculte, plein de fossés,
chose à laquelle ils ne s'attendaient guère (2) ». A pre-
(t) J'avais placé aussi, dans ma première élude, au nombre des repré-
sentants de la version flamande, l'auteur anonyme des Annales Gandenses.
Il y a là une cerlaine exagération. L'auleur des Annales n'appartient pas
à l'historiographie populaire. Entre lui et Van Vellheni, comme je le faisais
d'ailleurs observer pages 16 et 22, il y a un contraste analogue à celui que
l'on remarque, par exemple, entre Guiarl et le continuateur de Guillaume
de Nangis. Tout ce que l'on peut dire, c'est que les sympathies de l'auteur
des Annales sont pour les Flamands et que Ton ne trouve pas, dans son
récit de la bataille, l'épisode des fossés qui est la marque caractéristique
de la version française.
(2) Funck-Brentano, loc. cit., p. 39. M. Funck-Brentano, propose ingé-
nieusement de corriger le vers de Van Velthem :
In een nodinge vol van grachten
en
In een odinge vol van grachten.
Malheureusement le mot odinge n'existe pas plus en néerlandais que le
mot nodinge. D'après une communication de M. le D' de Vreese, à Leyde,
M. le professeur De Vries propose de lire : rodinge. Celte correction, due
au savant le plus compétent en matière de néerlandais du moyen âge, fait
disparaître toutes les difficultés. A vrai dire, on ne trouve pas dans les
textes d'exemples de rodinge, mais le mot uitrodinghe prouve que cette
forme a existé. Si l'on admet celte conjecture, le passage de Van Velthem
s'explique facilement. Les Français ont élé dirigés par les signaux de la
garnison de Courlrai vers un terrain nouvellement défriché. Dès lors, les
^rac/j/en dont il est question sont tout simplement des rigoles d'irrigation
el non des chausse-lrapes creusés par l'armée flamande.
( a7 )
mière vue, ces mois paraissent, en effet, de nature à corro-
borer l'asseriion de ceux des chroniqueurs français qui
attribuent exclusivement la victoire des Flamands à un
stralagème qui attira la chevalerie vers des fossés dans
lesquels elle vint s'engloutir en chargeant.
Toutefois, remarquons-le bien, tandis que Guiarl affirme
que les Flamands attirèrent par ruse l'armée royale dans
ces fossés, Van Velihem dit précisément le contraire :
d'après lui, ce sont des signaux de leurs propres compa-
triotes qui dirigèrent les Français vers ces obstacles (i).
Du reste, et c'est ici que le chroniqueur flamand est on
opposition complète avec Guiart et Geoffroi de Paris,
Van Velthcm fait culbuter la chevalerie dans les fossés,
non pendant l'attaque, mais pendant la fuile. M. Funck-
Brenlano cite deux passages du Spiegel historiael où il est
question de chevaliers embourbés et massacrés (2); mais
ces passages suivent immédiatement la description d'at-
taques repoussées par les Flamands. Les chevaliers dont il
s'agit se sont donc jetés dans les fossés en battant en
retraite. 11 est d'ailleurs inutile d'insister plus longtemps là-
dessus, puisque Van Velthem a eu soin de prolester for-
mellement contre la version française qui attribuait aux
fameux fossés toui l'honneur de la victoire :
Nu doct u selc logen verslaen
Ende segen van dcze gracht sacn
Dat se die Fransoyse en wistcn niel
En dat si daerommc hadden 't verdriet :
Dat es scercn ende groct spel.
Si wislen aile deso gracht wel
(1) Van Velihem, I. IV, § XX 11, p. 241.
(2) Loc. cit., pp. 59 el 40.
Tome ji% 5™^ série.
(98)
Endc warcn se oec wcl Qverleden ;
Mner also als si uchlerwe.rd treden
Met haren orssen, dacr si deisden
DatT hem van den slagen eysdcn
Daer vielcn si in die grachl altoe
Ende bleven dacr vcrsmort aisoe (i)
On le vol», Flamands cl Français s'accusent rccipro-
(juenient de mensonge. Selon Guiarl, les Flamands
« jonglent du meschief de Courirai selon leur veuil et
» leurs commans » ; selon Van Veltliem, les Français
répandent faussement le bruit qu'ils n'ont été vaincus que
parce que leurs troupes sont venues s'engloutir dans des
fossés, dont elles ne soupçonnaient pas l'existence.
La version à laquelle Van Velthem fait allusion est
évidemment celle que nous ont conservée Geoffroi de
Paris, Gilles Le Muisit et Villani. Malgré des diiïérences
parfois considérables dans le détail, le récit de ces sources
présente un caractère identique.
(1) Van VtUhem, l IV, § XXXI, p. 232. M. Funck-Drenlanoip. 39) croit
devoir distinguer le fossé (grachl) dont Van Velthem parie dans ce passage,
(les fossés (grachten) qui sillonnaient le terrain dans lequel la garnison de
Courtrai aurait attiré, par des signaux mal compris, l'armée française. Le
premier serait, d'après lui, le ruisseau de Groningue « que les troupes
royales tranchirent en bon ordre au commencement de l'action et qui
fut plus lard un obstacle terrible à la fuite des débris de l'armée. « Les
autres seraient des chausse-trapes creusés parles Flamands. Je viens de
faire observer que ces chausse-lrapes ne sont probablement que des
rigoles d'irrigation. Quoi qu'il en soit, d'ailleurs, de celte distinction faite
par M. F. lî., elle ne change rien à la nature du récit de Van Velthem.
D'après ce dmiier, en effet, le rôle du fossé ou des fossés ne commence
(ju'après l'échec des charges de la chevalerie. L'auteur du Spiegel hislo-
riael a employé, me semble-t-il, le mot grachl tantôt au singulier, tantôt
au pluriel, suivant les besoins de la rime et du vers.
(99)
Après avoir raconté rengagement de l'infanlerie fran-
çaise avec l'armée flamande, les trois ailleurs rapporienl
que Robert d'Arlois, craignant de voir les gens de pied
niompher sans le secours de la chevalerie, donna i
celle-ci Tordre de charger cl que les escadrons, lancés
dans un galop furieux, vinrent se jeter dans les fossés ei
les marécages, invisibles de loin, qui prolégeaienl le front
de l'armée flamande. Il est facile de se convaincre de
Torigine française de cette version. Les protestations de
Van Vehhem en seraient déjà une preuve suflisanie.
Mais pour peu que l'on examine de près les texics qui
nous l'ont transmise, on s'aperçoit facilement que leurs
renseignements ont une source comnmne : les récils mis
en circulation par les soldats de l'armée vaincue.
Geofl'roi de Paris n'est cerlainement jamais venu en
Flandre. Sa description de l'expédition de 1502 n'est
autre chose que la reproduction naïve des bruits qui
devaient courir de son temps, parmi la bourgeoisie pari-
sienne. Ces bruits, répandus dans la foule par les soldats
revenant de Courtrai (1), il les a recueillis et mis en
œuvre sans faire aucun eff'orl pour en contrôler la valeur.
Patriote ardent, haïssant les Flamands de tout son cœur (2),
il s'est plu à exagérer autant qu'il l'a pu le rôle de ces
sinistres fosses oh s'engloutit la noblesse française.
Comme je l'ai déjà fait observer, il va si loin dans cette
voie, qu'il finit par ne plus considérer la bataille de Cour-
trai comme une bataille, mais plutôt comme le suicide
en masse de la chevalerie (5). Sa narration se termine
(1) Voyez FuNCK-BRENrANO, op. cit., p. 56.
(2) Voyez, par exemple, v. 654 et suivants.
(3) Voyez mon premier travail, pp. 29 el 30.
( 100 )
par une chaleureuse apostrophe adressée au roi pour
L'engager à venger ses morts. Bref, on peut dire que
l'inspiration de Geoffroi de Paris n'est pas moins patrio-
tique que celle de Van Vellhem. Écrivant l'un comme
l'autre pour le peuple, ils se sont laissés entraîner sans
résistance par le sentiment national.
On trouve plus de calme et plus de sang-froid chez Le
Muisit. Le bon abbé de Saint-Martin avait quatre-vingts
ans quand il dicta sa chronique, et il ne semble pas
d'ailleurs avoir jamais été un grand patriote. Tournai
conservait encore avec soin, au XIV' siècle, son autonomie
communale (1) ; elle était loin du roi de France et la
patrie, pour ses bourgeois, s'arrêtait aux frontières du
Tournaisis. Mais si Le Muisit ne s'émeut guère en racon-
tant la bataille, il n'en est pas moins vrai cependant qu'il
en a puisé son récit à des sources françaises. Il nous
raconte lui-même avoir vu dans sa jeunesse les fuyards de
Courtrai sous les murs de sa ville natale, effarés, mou-
rant de faim, et cependant ne pouvant manger tant était
grande encore leur terreur (2). C'est une manière de
nous apprendre que c'est de ces fugitifs qu'il tient ses
renseignements.
Si Gilles Le Muisit n'est pas un chaud patriote, Villani
est un ennemi de Philippe le Bel. On devrait donc s'attendre
à trouver chez lui une description de la bataille tout à
l'honneur des Flamands. Et pourtant son récit contraste
aussi profondément avec celui de Van Velthem que celui
de Geoffroi de Paris.
(1) Voyez un exemple caraclérislique dans le Corp. chron. Flandr.
I. II, p. 465.
(2) . . plures manducare non poleranl exlerriti prae limore. Corp.
Chron. Flandr., i. II , p. 196.
(101 )
Cela seul suffirait à prouver qu'il na pas en connais-
sance de la version flamande. Connmenl reiil-il connue, du
reste? Tout semble indiquer que, quoi qu'il en dise, ii n'a
jamais vu les rives de la Lys et de l'Escaui (I). S'il en
avait parcouru les prairies humides, il aurait eu bien soin
de ne pas parler des tourbillons de poussière que soule-
vèrent, d'après lui, les sabots des chevaux pendant la
charge, et de ne point expliquer par là comment la caïas-
irophe des premiers escadrons échappa à la vue de ceux
qui les suivaient et qui vinrent derrière eux s'effondrer
dans les fossés de Courtrai. La parenté de la narration de
Villani avec celle de Geoff'roi de Paris (2) est si grande que
l'on doit supposer que tous deux ont puisé à la même
source : la tradition populaire française. Peut-èlre Tauleur
do Vlstoria fiorentina a-til été aussi en rapport avec
quelqu'unde ces mercenaires italiens qui servaient sous les
ordres de Robert d'Artois. iMais, même dans ce cas, les
détails qu'il nous rapporte proviendraient toujours d'un
membre de l'armée vaincue et, en bonne critique, on ne
pourrait pas les invoquera l'appui deGeoffroi de Paris el
de Le Mnisit (3).
(I) Voyez mon premier travail, page 43.
(-2) J'ai été eerlainement irop loin dans mon premier Iravail (p. 41)
en disant que Geoffroi de Paris avait été une des sources de Villani.
(3) M. Funck-Brentano, op, cil , p. 46, pense que Villani a puise dans
des lettres envoyées de Flandre en France el en Italie. Dans ce cas, se.s
renseignements auraient certainement une très grande valeur. Mais
l'existence de ces lettres n'est pas |)rouvée. Je crois d'ailleurs que
M. Funck-Brenlano a raison d'atlrilmer au récit de Villani plus d'impor-
tance que je ne l'avais fait. Mais il n'en est pas moins vrai que, tant que
Ton n'aura pas démontré que les renseignements du chroniqueur Oorciilin
ne sont pas exclusivement empruntés aux relations des vaincus, ou Ueff»
le considérer comme se rattachant à la version française.
( ^02 )
De Texamen des sources que nous venons de passer
rapidement en revue se dégage, me semble l il, à Tévi-
dence, lexistcnce de deux versions. La première est
d'origine exclusivemenl flamande, l'autre d'origine exclusi-
vement française. Toutes les deux sont complètement indé-
pendantes et elles se contredisent Tune Taiitrc. Toutes
deux, enfin, sont populaires, sinon par le ton et l'allure,
au moins par les matériaux qu'elles ont mis en œuvre.
A côté de Geoffroi de Paris, de Le Muisit et de Villani,
Fauteur anonyme de la chronique artésienne (1) représente
aussi la version française de la bataille. Toutefois, son récit
présente certains caractères particuliers. M. Funck-Bren-
tano le considérant comme la source principale de la
bataille, il importe de l'examiner attentivement.
« Li anemi, écrit l'auteur anonyme, estoient tout appa-
rellié sur les fossés dehors Courtray; lesquels fossés il
avoienl fait souiieument (2) et en plusieurs lius cordis
deseure les fossés, et en y avoit de couvers d'erbres et de
cloies, si que pour nuire a no gent, et ne pooient nos
gens combalre a aus, s'il n'entroient en ches fossés et en
ches maispas. Et la entra mesire d'Artois et se bataille, et
mesire Raous de Neele, connestables, et li 11 mareschal,
et mesire Jakes de Saint-Pol, et mesire Jehans de Brûlas,
(1) J'appelle ainsi, avec M. Fnnck-Brentano, la chronique publiée p;!i-
De Smet sous le litre de Chronique anonyme de la guerre de Philippe
le Bel contre Gui de Dampierre {Corp. Chron. Flandr., l. IV, pp. 447-
502). Il faul lire sur ce texte les pages excellentes de M. Funck-Brentano,
op. cit., pp. H et suivantes
(2) De Smet imprime soutiennent^ qui n'a pas de sens M. Funck-
Brentano a soigneusement collalionné le manuscrit de Bruxelles, Uo61-
i4564, qui a servi de base à l'édition de De Smet, et y a trouvé la bonne
leçon.
( ^05 )
el mouli grnnt pîenté de gent, qui estoienl ordené h leurs
batailles, et de pliiiseurs autres chevaliers el leurs gens,
qui ne linrent mie conroi de leurs batailles, pour le har-
demcnl vi le proueche qu'il beoieni h faire a chelui jour,
que tout y moururent et li pluiseur tuoient li uns Paulre,
car il kaoient es fossés et la il noioient el esiaignoieni li
uns Fautre. Et quant li Flamenc percliurenl che meskief,
qui se tournoient ja a desconfiture, se luereui moui grant
plerilé de no gent (2)» .Tout en reconnaissant, avec M .Funck-
Breniano, la haute valeur de la Chronique artésienne^ je ne
puis admettre toutefois avec lui, qu'en ce qui concerne lu
balaille de Courtrai il faille mettre ce texte au premier
rang. Il est fort probable, comme le pense M. Funck-
Brentano, que l'anonyme tient son récit de l'un des che-
valiers (le la garnison du château de Courlrai, el vrai-
semblablement du châtelain de Lens. Mais cette remarque
fort juste ne suffit pas pour nous forcer à accorder une
foi entière aux dires de ce chroniqueur 11 s'agit, en effet,
d'une bataille où les compagnons d'armes du châtelain de
Lens ont été vaincus et, dès lors, il est difficile de croire
que les renseignements provenant de ce dernier aient éié
complètement impartiaux. Bien plus, le châtelain de Lens
avait lui-même subi un échfc personnel pendant le combat.
La sortie dirigée par lui contre les Flamands avaitété repous-
sée par les Yprois (2). Or, il n'est précisémeni fait aucune
meniion de cette sortie dans le récit de l'anonyme. Le châ-
telain (le Lens n'a donc pas raconté à noire chroniqueur
(1) Corp. Chron. Flanir., t. IV, p. 172.
(:2) l|)si eliam el equiles et pediles de Castro ul Flaudrenses • U*rgo
invadeient, egressi, ab Yprensibus eis virililer el probe reslslenlibus ia
castrum reversi turpiter sunl coacli. Annales Gandenses,
( 104 )
ïous les détails du combat. Non seulement celui-ci ne
souffle mot de la sortie de la garnison du chàleau, mais il
ne parle pas non plus de l'attaque des arbalétriers français
au début de l'action. Le témoin oculaire dont il tient ses
renseignements ne lui a donc pas tout dit. Il a passé sous
silence plusieurs épisodes du combat et il a, sans doute,
quelque peu exagéré le rôle, d'ailleurs très important,
des fossés (1) qui protégeaient le front des Flamands. Je
ne vois donc aucune raison d\ntlribuer à la chronique
artésienne une valeur supérieure à celle des sources que
nous avons étudiées jusqu'ici. Elle reproduit exclusive-
ment comme elles une version d'origine française, recueillie
de la bouche de l'un des combattants. L'auteur a beau, en
général, être très exact et très bien informé, il est prudent
de se défier de lui quand il raconte une bataille où ses
compatriotes ont été vaincus et à la suite de laquelle le
châtelain de Lens, son patron, a été obligé de capituler.
Nous venons de voir, dans quatre auteurs contempo-
rains, trois Français et un Italien, une version de la bataille
qui est la même dans ses traits essentiels. Tous attribuent
l'honneur de la journée, non aux Flamands, mais aux
fossés de Courlrai. Cette version, comme nous l'avons
remarqué, a été répandue en France par les soldats de
Robert d'Artois. Elle a donc été connue de très bonne
(1) Il parle eo outre de chausse-trapes dissimulés sous des branchages.
Peul-èlre, en effet, les Flamands avaienl-ils établi devant leurs troupes
des défenses artificielles (v. p. Sn.) Il est possible aussi que le chroni-
queur ail pris pour des chausse-trapes les rigoles d'irrigation du rodinge
dont il a é.é question plus haut (p. 13 n. I). Étant creusées dans un ter-
rain nouvellement défriché, elles devaient être encombrées de branchages
et de broussailles. Cette explication ne peut toutefois être admise que si
l'on adopte la conjecture proposée par M. De Vries.
( iOa )
heure, et nous savons que Van Velihem en avait cmendu
parler. En revanche, il a certainement ignoré celle dont le
premier représentant est Guillaume Guiart, car il n'cùl
certainement pas manqué, si elle était venue jusqu'à lui, de
la repousser énergiquement. Cest dans Guiart, en effel,
que nous voyons pour la première fois les Flamands
ticcusés de trahison : ils auraient lâchement attaqué par
derrière la chevalerie qui se retirait généreusement à leur
demande, afin de leur laisser du champ pour combattre el
l'auraient poussée dans le fossé qui coupait le champ de
bataille (1). Sous cette forme, la version française me
paraîl mériter le nom de légende. M. Funck-Brentano
tout en admettant que la victoire des Flamands est due
à la ruse n'hésite pas d'ailleurs à considérer les détails
fournis par Guiart comme invraisemblables. Mais il croit
devoir défendre la bonne foi de l'auteur de la Branche
lies royaux lignages.
« Guiart, dil-il (2), ne combattit pas à Courlrai, puis-
qu'il ne vint en Flandre qu'en 1304, et s'il fut en rapport,
ce qui paraît vraisemblable, avec l'un ou l'autre témoin de
la bataille, ce fut avec l'un des soldats qui se trouvaient
dans l'arrière-garde de l'armée. Cette arriére-garde était
composée, en majeure partie, de soldats d'infanterie fran-
çaise, compagnons d'armes de Guiart. Placée sous le
commandement des comtes de Saint-Pol el de Boulogne,
elle prit la fuite avant de s'engager dans la mêlée et ne put
apercevoir ce qui se passait dans la plaine, au delà, où l'on
se battait. Il faut songer que l'on ne voit que bien peu
(1) Voyez, mon premier travail, pp. ^4 et suivantes.
(2) Op. cit., pp. 26-28.
( i06 )
devant soi quand on est placé dans une foule, sur un terrain
uni. Aussi les manœuvres de rarmce française au début du
combat sont-elles décrites par Guiarl d'une manière qui
semble exacte, car elle est en harmonie avec la disposition
du terrain... Puis, le récit devient confus et invraisem-
blable. »
Ce raisonnement est sans doute 1res ingénieux, mais il
est bien conjectural. On pourrait dire, avec autant de
vraisemblance, que Guiart, si bien informé des débuts de
la bataille, a dû tenir ses renseignements d'un soldat de
cette avant-garde dont il décrit fidèlement les mouve-
ments.
En tout cas, parmi les troupes qui furent envoyées en
Flandre en 1504- et dont Guiart faisait partie, devaient se
trouver plusieurs des combattants de Courtrai. Il e>t
même fort possible que notre auleur ait été en rappoit
avec des hommes qui avaient servi dans l'armée llamande.
Ce qui est sûr, en tout cas, c'est qu'il s'est trouvé dans
d'excellentes conditions pour s'instruire des diverses
opérations de la bataille. Dès lors, il est permis de
croire qu'il n'a introduit dans son récit l'épisode de la
ruse déloyale à Inquelle les Flamands auraient eu recours,
que pour pallier la défaite de ses compatriotes. Cela est
d'autant plus vraisemblable que, comme il l'avoue lui-
même, il écrit pour réfuter les récits propagés par l'ennemi.
Et si l'on ne peut accorder une foi entière au chant de vic-
toire de Van Velthem, il est difficile de ne pas se défier du
plaidoyer de Guiart (1).
(1) D'après M. Kôhler, op. cit., p. 250, Guiart aurait, par amour-propre
national, introduit certains détails inexacts dans son récit de la bataille
de Mons-en.Pévèle: « Die Abw-ichungen Guiarls lassen sich zum Theil
als absichlliche Enstellung aus nalioDaler Eiteikeil erkennen. »
( 107 )
On retrouve la version de Guiart quelque peu modifié*'
dans les chroniques du bourgeois de Valenciciines, de
Jean d'Ouiremeuse, de Jean de Winlerihur cl d'Oilokar de
Siyrie (1). De ces auteurs, les trois premiers n ont cvidem-
ment aucune valeur historique. Rien ne permet de supposer
qu'ils aient consulté des témoins oculaires, ou qu'ils aient
eu à leur disposition des renseignements originaux. lUont
tout simplement inséré dans leurs écrits et sans chercher à en
contrôler l'exactitude, un récit venu jusqu'à eux. Il n'en est
pas de même pour Ottokar. Celui-ei affirme qu'il tient sa
relation delà bataille de la bouche même de l'un descofubai-
tants. M. 0. Lorenz (2) et, après lui, M. Funck-Brentano (3)
pensent que ce combattant a du faire partie de l'armée
flamande. Si cela est exact, il est évident que nous n'avons
plus le droit de considérer comme légendaire l'épisode de
la ruse employée par les Flamands qu'Ottokar rapporte à
(1) Voyez mon premier travail, pp. 46, 37 et 34.
(:2) Deuischlnnds Gescltkhtsquellen im Miltelaller, l. i. p. i49.
(3) Op. cil., |). 60. D'après M. i-'unck-Brenlano, si le hailleiir de nou-
velles d'Oilokar a Ml partie de l'armée française, ou bien il apparlenail
à l'arrière-garde, qui a pris la fuite avant de s'èue ballue, ou bleu II
marchait dans l'un des corps qui furent mêlés à l'aclion. La première
hypothèse doit être rejelée,puisqu'Ollokar rapporte quelelémoin oculaire
d'après les renseignemenls de qui il écrit : « fui, durant le combat en si
grande besogne,qu'il ne put bien voir ce qui se passait ». Reste la seconde
alternative. M. Funck-Brentano croit devoir l'écarter également en allé-
guant que presque tous ceux qui se mesurèrent aux Flamands furent
massacrés, et que, d'ailleurs, si noire combattant avait réussi ù fuir, « il
n'aurait pu renseigner Ottokar d'une manière si particulière sur la fin du
combat <. Ce raisonnement est, sans doute, très Ingénieux. Mais on
admettra cependant que ceux des soldats de l'armée française qui ont pu
échapper à la mort ont eu le temps, avant de rentrer dans leurs foyers, c'e
se renseigner, auprès de leurs camarades, sur les épisodes du combat dont
ils n'avaient pas été les témoins.
( i08 )
peu près de la même manière que Guiarl, puisque cet,
épisode se (rouverait confirmé par le témoignage formel de
l'un de ceux qui précisément auraient eu tout intérêt à le
nier (1). Mais tout semble indiquer que le témoin oculaire
dont se réclame Ottokar a servi sous les ordres de Robert
d'Artois. Il serait bien invraisemblable que le poète
autrichien eût rencontré,au fond de rAllemagne,quelqu'un
de ces artisans dont se composait l'armée flamande en 1 302.
Au contraire, les habitudes nomades des troupes féodales
expliquent très bien qu'il ait été en rapport avec un homme
d'armes aux gages de Philippe le Bel. Nous pouvons
d'ailleurs invoquer ici mieux qu'une simple vraisemblance.
Geoffroi de Paris nous apprend que l'armée française à
Courtrai comprenait des mercenaires allemands (2). Quoi
de plus naturel que de voir dans Tun de ces Allemands
rentrant dans ses foyers, après le licenciement de l'armée
royale, le bailleur de nouvelles d'Ottokar? Ce n'est donc
pas d'une source flamande que ce dernier tient ses
renseignements sur la bataille. Le témoin oculaire qu'il a
interrogé lui a fait un récit analogue à celui de Guiart : il a
cru ou il a voulu croire que la journée n'avait été perdue
(|ue grâce à la déloyauté de l'ennemi. Au fond donc, c'est
(1) Cela est d'ailleurs précisémenl une présomption contre Vorigine
flamande des renseignements fournis à Ottokar. En règle générale, le
récil que l'ail d'une bataille le soldat qui y a assisté est à l'honneur de ses
compagnons d'armes. Cela est vrai surtout quand ce soldat a fait partie
de l'armée victorieuse, il faudrait donc des preuves bien fortes pour
devoir admettre qu'Ottokar a été en rapport avec un Flamand.
(2) V. 1077. En l'osl avoit maint Alement qui tuit estoient soudoier.
Les Annales Gandenses parlent aussi de la présence de muKi Aleman-
nie comités dans l'armée française. Les mercenaires allemands du moyen
âge étaient surtout recrutés dans l'Allemagne du Sud. Cela rend d'autant
plus vraisemblable l'opinion (jue l'un de ceux qui avaient assisté à la
bataille de Courtrai a été en ra!)po!t avec Oltoknr.
( 109 )
bien la seconde version française que nous trouvons dans
le poète autrichien.
Il est temps de tirer les conclusions de l'élude que nous
venons de faire. Elles peuvent, me semble-i-il, se résumer
ainsi : l'ensemble des sources relatives à la bataille de
Couitrai se divise en deux groupes : le premier représente
la version flamande (Van Velihem, Genealogia Comitum
Flandriae)(i); le second représente la version française.
Celle-ci, à son tour, nous apparaît sous deux formes diffé-
rentes. Avec Geoffroi de Paris, Le Muisit, Villani et Pauteur
de la chronique artésienne, elle explique la défaite des
Français par la chute de la chevalerie dans des fossés
naturels ou artificiels. Avec Guiart et Oltokar de Slyrie,
elle cherche dans la trahison ou tout au moins dans la ruse,
la cause de la victoire des Flamands.
Sous cette seconde forme, la version française, ai je dit,
est une légende. A part Guiart et Oltokar de Slyrie, aucun
auteur ne parle de trahison. Geoffroy de Paris, dont la haine
pour les Flamands est si grande, ne leur reproche rien de
semblable (2). Le chroniqueur artésien qui a probable-
ment été en rapport avec un homme de guerre, le châte-
lain de Lens, est dans le même cas (3). Gilles Le Muisil,
t
(1) Pour les Annales Gandenses, v. p. 22, u. 2.
(2) M Fuock-Brenlano, o/î. cit., p. 56, croil trouver dans GcolTroi de
Paris la preuve que les Flamands, à l'approche de la chevalerie, baUireiit
en relraile derrière les fossés. Sur ce passage, voir Koliler, toc. cit., p. 235.
Quand même d'ailleurs il faudrait prendre les vers de GeolTroi dans le
sens que leur attribue M. Funck-Brenlano, il n'en r«'sulterail pas que
celle retraite des Flamands fût une ruse de guerre. Le chmniqueur ne
dii pas un mol de cela.
(3) Il semble, au contraire, approuver les Flamands d'avoir dissimulé
lesobsiacles dont ils avaient parsemé, d'après lui, le champ de bataille. Il
dit, en elTei, qu'ils avaient creusé soulieument des fossés. Or, cet adverbe
n'a pas le sens de traîtreusement, mais celui de sublilemeul, habileiueiil.
( iio)
qui a interrogé sous les murs île Courtrai les fuyards de
rarnice française, est égnlement muet sur ce point. Ce der-
nier fait est décisif. On sait combien une armée vaincue est
facilement accessible au soupçon de trahison. On n'ignore
pas combien de fois le cri sinistre de trahis! trahis! retentis-
sant sur les champs de bataille, y a causé dëpouvantables
paniques. Il serait facile d'accumuler ici les exemples en
interrogeant les chroniqueurs de tous les siècles du moyen
âge. Et pourtant ces soldats, avec qui Le Muisit a causé le
soir même du combat, ne lui ont parlé ni de trahison ni
dVmbûches dressées par l'ennemi. Quelques jours plus
tard, les milices parisiennes, de retour dans la grande ville,
ont gardé la même réserve. Manifestement, sous le coup
de la première impression l'armée française n'a pas cru
qu'elle avait été vaincue par traîtrise. C'est un peu plus
lard seulement que ce bruit a commencé à se répandre.
A mon avis, il aura été mis en circulation par des cheva-
liers cherchant à expliquer leur défaite en l'attribuant à la
perfidie de l'ennemi. Si la première version française ne
laissait planer aucun doute sur le courage des troupes
féodales, elle permeitait au moins de leur adresser le
reproche d'avoir tout compromis par leur imprudence. Et,
en réalité, la plupart des auteurs qui nous l'ont conservée
ne se font pas faute de blâmer la valeur inconsidérée de la
chevalerie. Dès lors, au contraire, que l'on admet une
trahison de la part des Flamands, tout s'explique, et
la victoire de Courtrai, au lieu de leur être un litre de
gloire, tourne à leur honte et à leur confusion. Ce qui me
paraît confirmer cette hypothèse, c'est que la version qui
accuse de traîtrise l'armée communale a été bien moins
répandue que celle de Geoffroi de Paris. C'est une preuve.
( in )
me semblc-t-il, de son caractère artificiel. On peut consialer
aussi que celte version comporte, chez les auteurs qui Ponl
recueillie, des détails très différents. Ils sont d'accord sur
la perfidie des Flamands, mais chacun d'eux raconte h sa
manière la ruse employée par ceux-ci. Leurs tendances
sont les mêmes, mais leurs récits sont autres : c est une
raison sérieuse de s'en défier.
Si nous comparons à celte version légendaire, artificielle
cl, suivant toute apparence, inventée après coup, la version
|)opulaire flamande et la version populaire française, nous
trouverons de leur côlé beaucoup plus de naïveté et dcsin-
eérité.
Chacune d'elles, sans doute, est une version nationale.
11 ne faut pas demander à Van Vellhem et à Geoffroi de
Paris de l'impartialité, du sang-froid ou des informations
bien exactes. Chacun d'eux, comme on dit, n'a entendu
qu'une cloche et ne se soucie pas d'en entendre davantage.
Ils n'onl écrit que pour leurs compatriotes : ils ne songent
|)as à faire œuvre d'historien. Il ne faut leur demander
pour l'ennemi ni justice, ni indulgence. lisent vu les évé-
nements par les yeux des combattants de leur nation, cl
lont sait que les combattants voient les choses différem-
ment selon qu'ils sont vainqueurs ou vaincus. Rien d'éton-
nant donc à ce que la version populaire flamande, comme
la version populaire française, soient toutes deux fortement
exagérées, l/une n'attribue l'honneur de In journée qu'à la
vaillance des troupes communales; l'autre n'explique la
défaite de Robert d'Artois que par les fossés dans lesquels
s'abima la chevalerie. La vérité, sans doute, est entre les
deux. En réalité, les fossés de Courtrai semblent avoir joué
un rôle analogue à celui du fameux chemin creux d*Oiiain
( ii2 )
pendant la bataille de Walerloo (1). Ils ont, sans doute,
grandement coniribiié à la victoire des Flamands, mais ils
ne sulïisent pas à l'expliquer.
A Courtrai, les Flamands savaient qu'il fallait vaincre
ou mourir. Après le massacre des Français à Bruges, ils
ne pouvaient plus compter sur la clémence de Philippe le
Bel. Le roi était bien décidé à tirer des révoltes un châti-
ment exemplaire, et personne ne s'y trompait (2). La
position prise par l'armée communale sous les murs de
Courtrai prouve d'ailleurs clairement qu'elle était décidée
à une lutte sans merci : vaincus, en effet, les Flamands
eussent été dans l'impossibilité de battre en retraite. Dans
ces conditions, on s'explique fort bien l'opiniàireté de leur
résisiance. Malgré l'obstacle des fossés, ils eussent été rom-
pus par les chevaliers s'ils ne se fussent tenus inébranla-
blement à leur poste.
Un grand nombre de chevaliers, en effet, franchirent les
fossés et vinrent donner contre les Flamands, dont les
rangs furent un instant ébranlés (3).
Il est donc permis de dire que la version de Geoffroi de
Paris, qui fait s'abimer l'armée française dans un marais, si
elle n*est pas complètement inexacte, est au moins fort exa-
gérée. Elle a démesurément grossi un des épisodes de la
(1) Celle comparaison m'est indiquée par M. le général Henrard. D'après
lui, Rol)ert d'Artois a commis à Courtrai la même faute que Lefrbvre-Des-
noueltes à Waterloo : celle de charger sans avoir fait éclairer sa cavalerie.
(2) Francosque qui, sicut clare postea compertum est, si vixissenl
crudelia facta in Flandria exercere proposuerant. Annales Gandenses.
(ù) KoHLER, loc. cit., pp. 238 et suivantes. Vellhem et le continuateur
de Guillaume de Nangls rapportent, chacun de leur côté, que les chevaliers
français parvinrent au milieu des rangs de l'armée flamande. C'est plus
qu'il n'en faut pour prouver qu'ils ne s'engloutirent pas tous en chargeant.
bataille. Elle forme exactement la conlre-parlie du récit de
Van Vellhem qui, de son côlé, ne mentionne pas les
obstacles qui rompirent l'élan des charges de la cavalerie.
Nous avons conservé d'ailleurs deux témoignages de
haute valeur, l'un d'origine française, l'autre d'origine
flamande, dont la lecture suiïit à prouver que les deux
versions nationales ne renferment ni l'une ni l'autre
la vérité tout entière. Je veux parler des Annales Gan-
denses et de la continuation de la chronique de Guillaume
de Nangis. Les auteurs de ces deux ouvrages sont des
ecclésiastiques, plus dégagés naturellement des passions et
des haines politiques ou nationales que le monde laïc qui
les entourait (1). Écrivant en latin, ils s'adressent non pas au
peuple, mais à un public relativement instruit et éclairé.
On pourra trouver chez eux plus de calme et d'impartia-
lité que dnns l'historiographie en langue vulgaire. Tous
deux d'ailleurs ont été à même d'être parfaitement bien
renseignés. L'auteur des Annales a vécu et écrit à Gand.
Quant au continuateur de Guillaume de Nangis, on sait
qu'il a écrit à l'abbaye de Saint-Denis, pendant le règne de
Philippe le Bel (2). C'est au moine de Gand et au moine de
Saint-Denis qu'il faut nous adresser, en dernier recours,
pour aboutir à un jugement sur la valeur des versions popu-
laires répandues par leurs compatriotes. Échappant aux
influences extérieures, à l'abri, dans leurs calmes cellules,
des biuits de la rue et des bruits des camps, ces paisibles
religieux pourront seuls parler de la bataille sans haine et
(1) Voyez mou premier travail, p. 25.
(2) Géraud, Chronique de Guillaume de Nanyis, t. I, p. x\u. tîérauil
dit, à propos du premier continua leur de Nangis : « Son amour pour l;i
vériié se révèle clairemenl dans la prière qu'il adresse à ses frért's, d«*
corriger les endroits de ses écrils où ils trouveraient quelques erreurs. »
Tome ji% ^""^ série. 8
( H4 )
sans passion. A vrai dire, les événements militaires les
iniéressenl peu : ce n'est pas à eux qu'il faut demander
des détails précis sur les opérations des deux armées. A ce
point de vue, les chroniqueurs qui ont recueilli les sou-
venirs des soldats sont des sources bien plus précieuses.
Mais ce n'est point de cela qu'il s'agit ici. Nous ne consul-
lerons les deux moines que pour obtenir d'eux un juge-
ment dY'nsemble, une appréciation donnée sine ira et
studio.
M. Funck-Brenlano a déjà fait remarquer excellemment
que les Aimales Gandenses ne permettent pas d'adopter
sans d'expresses réserves le récit de Van Vellhem (1).
(1) M. Funck-lirentano (p. 32) croit que les Annales Gandenses
confirmenl la version française qui alli'ibue aux fossés tout Thonneur
de la journée de Courlrai. Dans son récit de la bataille deMons-en-
Pévèle, l'auteur des Annales écùl : » Franci... lerga vertenles ..
fugerunt; et insequentibus eos Flandrensibus, ipsorum valde multi,
equis eorum fessis et lassis, in puleis et fossalis quae plurima erant in
campo illo cadentitus et muluo se opprimentibus , sessores cum ois
suffocali sunt. Hoc eliam periculoso infortunio plures eliam in Curtraco
nioriui sunl quam occisi. Hoc idem etiam periculum, licet non ita grave,
Flandrensibus hic eos insequentibus evenit. » M. Funck-lîrontano
conclut du mot hic que Tauteur des Annales avoue implicitement qu'à
Courlrai la chevalerie s'effondra dans les fossés non pendant la fuite,
mais pendant l'aliaque. Je ne sais s'il n'est pas nécessaire, pour
admettre cette interprétation, d'attribuer au latin des Annales une
précision à laquelle ne nous ont guère habitués les écrivains du moyen
âge. Si le chroniqueur dit qu'à Mons-en-Pévèle les Français sont tombés
dans les fossés en fuyant devant les Flamands qui les poursuivaient,
il ne s'ensuit pas qu'à Courtrai la même mésaventure leur soit arrivée
pendant qu'ils chargeaient. A y regarder de près, je crois même que le
texte en question des Annales vient à l'appui de la version flamande de
la bataille. A Courlrai comme à Mons en-Pévèle, les Français ont culbuté
dans les fossés parce que leurs chevaux étaient harassés (equis fessis et
lassis). Il en résulte que cette catastrophe s'est produite à la fin du
combat et, par conséquent, à Courtrai, lors de la débandade des troupes
fran!;aises.
( H5 )
Dans les quelques lignes qu'elles consacreni à la balaillc,
elles nous apprennent que celle-ci dura 1res peu de temps
que fort peu de Flamands y perdirent la vie et que le
nombre des Français noyés dans les fossés dépassa de beau-
coup le nombre de ceux qui furent tués en comballanl. Nous
voilà loin, comme on le voit, de l'épique narration du Spieyel
hisioriael. Nous sommes forcés de conclure que Van Vcl-
tliem a singulièrement poétisé les événements el, qu'on le
remarque bien, celle conclusion est d'aulant plus certaine
que Tauleur des Annales, loin d'être hosiile à la eausr
flamande, ne cache pas, au contraire, ses sympathies pour
elle.
Mais s'il faut se défier du récit de Van Vellhcm, il i.c
s'ensuit pas que Ton doive adopter celui de Geoffroi de Paris,
de Lé Muisil, de Villani el du chroniqueur artésien. Si le
poêle flamand a exagéré la longueur et racharnemeni ilu
combat, ces derniers ont, en revanche, donné à Tépisodc
des fossés une importance qu'il n'a pas eue. La tradition
populaire qu'ils représentent n'est pas plus exacte que celle
que lui opposent les vainqueurs. Le témoignage du continua-
teur de Guillaume de Nangis ne leur est pas plus favo-
rable que celui du moine de Gand ne lest à Van Vellhcm.
« Nos chevaliers, dit le moine de Saint-Denis, ayant
dans leurs forces une confiance orgueilleuse et méprisnnl
leurs adversaires, gens de petite condition, donnèrent aux
fantassins qui formaient l'avant-garde l'ordrede se replier,
ne voulant pas que la victoire qu'ils se croyaient eerlains
d'obtenir sur l'heure, put êlrc allribuée à l'infanterie, <i
dans leur imprudente vanité, ils s'élancèrent en désordre
contre l'ennemi. Les Brugeois leur opposèrent vaillam-
ment le fer de leurs lances excellentes, qu'on appelle
fjolhendar, el mirent à mort loijs ceux qui, dans leur élan,
( H6 )
vinrent heurter contre eux (1). » On voit que ee texte
ne mentionne pas la moindre ruse employée par les
Flamands : il ne parle même pas des fameux fossés,*
il attribue la défaite des Français à l'imprudence de la
chevalerie et n'hésite pas à reconnaître la vaillance de leurs
adversaires (virililer impetentes).
Si la version populaire flamande est inexacte, la version
populaire française ne l'est donc pas moins, et, comme
je le disais plus haut, la vérité est sans doute entre les
deux.
Il me reste à dire un mot des pièces justificatives que
IM. Funck-Brentano a annexées à son travail. La première
cfontienl le relevé des dépenses extraordinaires faites dans
l'hôtel de Robert d'Artois pendant la campagne de
Flandre, avant et après la bataille de Courtrai : On y lit
(p. 80) le passage suivant : « Le sixième jour de
juignet, à Marqueté, lesqiieles furent bailliées à monsei-
gneur Pierre l'Orrible, pour paier à ceus qui remplissoient
les fossiés devant les batailles Monseigneur, xiii liv.,
10 s. 10 d. par. « M. Funck-Brentano voit dans ce
texte la preuve que Geoffroi de Paris ne se trompe pas
quand il rapporte que les Flamands avaient coupé de
fossés le pays que devait traverser l'armée fiançaise en
marchant sur Courtrai (2). 11 me paraît difficile d'admettre
cette opinion. Si les Flamands avaient étendu jusqu'à
Marquette leurs travaux de défense, il est certain qu'ils
ne les auraient pas abandonnés sans combattre. Or,
(1) Chronique de Guillaume de Nan gis, édition Géraud, l. I, p. 551.
M. Funck-BreDtano a négligé d'étudier ce texte.
(2) GeoffroijV. 106-2 et suivants.
( ii7 )
ni les comptes de Thôlel de Robert d'Artois, ni aucune
autre source, à ma connaissance, ne mentionner d'engage-
ments avant la bataille de Courtrai. Il est donc fort
probable que les fossés dont il s'agit sont tout simplement
ces ruisseaux et ces rigoles d'irrigation qui coupent en si
grand nombre la plaine des Flandres et qui présentent
des obstacles sans cesse renaissants à la marche en avant
d'une grande armée. Au commencement du XIII» siècle,
Guillaume le Breton remarquait déjà combien les mille
petits cours d'eau qui sillonnent ce pays en rendaient
l'accès difficile.
Flandria
Innumeris piscosa vadis et flumine multo
Fossatisque vias ita praepedicnlibus ut vix
liUroitus paleat venientibus liostibus (t).
Les soldats de Robert d'Artois ont dû croire, sans doute,
que CCS fossés avaient été creusés dans le but de ralentir
leur marche, et Gcoffroi de Paris a recueilli les bruits qui
couraient parmi eux à ce sujet.
Les pièces jusiiflcalives II et III ont un rapport
plus direct avec le sujet spécial qui nous occupe. La
première est une lettre en latin adressée par Philippe le
Bel au clergé du bailliage de Bourges, le 29 août 1302.
Le roi exhorte le clergé de ce bailliage à intervenir dans
les frais de la nouvelle campagne qu'il prépare contre
les Flamands. Dans un long préambule, il rappelle les
nombreuses révoltes de ces derniers contre leur suzerain,
(1) liec.hisl. franc., l.XV, p. 13:
(118)
les accuse d'avoir massacré traiteiiscmenl, à Biuges, ses
baillis et ses officiers, et enfin, arrivé à la défaile de
Courtrai, il s'exprime en ces termes : « Nec latere vos
credimus qualitor in conflictu nupcr cum ipsis per exer-
citum noslrum iniio, ncc ex coriim roborc vel virlute
qm'n pocius ex sinislri casus et fortune novercanlis eventu,
mulli magnâtes et nobiles regni noslri, proli dolor! ceci-
derunt. » Ces mots, conmie on le voit, ne contiennent
aucune accusation de perfidie contre les Flamands.
Tandis que Philippe, conformément à la version fran-
çaise, considère comme une trahison le massacre des
Français à Bruges, il attribue uniquement le désastre de
Courtrai à un caprice de la fortune. Ce n'est point leur
courage qui a donné la victoire aux ennemis : ils n'ont
point vaincu l'armée royale, celle-ci a été victime d'une
horrible fatahté. Ces paroles du roi contiennent en germe
la version de Geoffroi de Paris. On pourrait considérer
presque les vers de ce dernier comme une paraphrase de
la lettre de Philippe le Bel. Pour Geoffroi, en effet,
comme je le disais jadis, les Français n'ont point com-
battu : il n'y a pas eu de bataille à Courtrai, mais bien
le suicide d'une armée entière :
Bien se mirent au col la hart
Quant il s'ocirent sans hutaille.
Si nous trouvons, dans la première lettre de Philippe le
Bel, la version de Geoffroi de Paris, c'est au contraire celle
de Guiarl que nous voyons poindre dans la seconde. Cette
lettre,datée du 1 1 novembre 1302,contient des instructions
concernant la levée d'hommes et de subsides pour la
( 119 )
campagne de Flandre dans la sénéchaussée du Poiiou. Le
texte latin de la lettre est suivi d'un long appendice en
français, exposant les arguments qu'il faudra présonier au
peuple pour l'inviter à accueillir favorablcmenl les deman-
des du roi. « Vous, seigneurs chevaliers, parlerez à ceus
qui vous estes envoiez de par le Roi en la mnnere qui s'en
suit. Premièrement comment le Roi nosire sire, après la
première guerre de Flandre recuit les Flamens courloise-
n)ent et debonnerement et fist reccveir les seremcns de
eus, de bien et lolaument eus tenir vers li, si comme estes
bonnes villes accoustumé. Item, quant ceus de Bruges orenl
contenz entre eus, dont plusieurs dou commun avoicnt ocis
plusieurs de grans genz, le Roi ne se voust pas vers eus
maintenir cruelment, ainçois debonnerement, comme bon
seigneur, iraitia et fist iraitier, comme bonne pais fusl entre
eus, et envoia la de sa gent, pour les apeisier et traitier de
crste chose, c'est assavoir prelaz, clers et chevaliers. Item
que cil de Bruges plusieurs chevaliers et autrez gens du
Roi, qui aloient pour ceste pais faire firent entrer en la
ville de Bruges, leur donnèrent entendre qu'il povoient
seu rement entrer, et que les mauveses genz s'en estoieni
partiz, et quant il furent entrez, et l'on leur ot fait à l'entrée
bel semblant, à rajournement, sanz ce que les genz le Roi
s'en preissent garde, les Flamens leur coururent sus et en
ocirent plusieurs en Hz et hors liz, et les autres s'an partirent
pour paour de mort et relindrent tout ce que les genz le
Roi qui aloient la pour leur bien avoient porté en la ville
de Bruges, et ce fut grand trahison et grand desloiauté, si
comme il appert clerement à chacun. Item, comment le
Roi envoia après le conte d'Artois en Flandre, » granl
multitude de gent, pour les diz malfeteurs faire venir a
( 120 )
droit, prendre et recevoir. Et cil ennemi firent fossez et
fosses faussement en traison. Ilem, comment le dit conte
et mult d'autres gcnz le Roi i furent morz par leur
traison, fausseté et mauveslié ». On remarque tout de suite
la différonce qui existe entre ce passage et celui de la lettre
écrite deux mois plus tôt au clergé de Bourges par Philippe
le Bel. Dans la première lettre, la catastrophe de Courlrai
est attribuée à la fortune ; dans la seconde, elle est mise sur
le compte de la perfidie de l'ennemi. Il est assez facile, je
pense, d'expliquer pourquoi il en est ainsi.
Dans la première lettre, le roi s'adresse directement au
clergé. Il fait, dans un style très élevé, un pressant appel
à son patriotisme et à sa fidélité : il lui demande d'adresser
des prières « à celui de qui émane toute-puissance, à celui
qui habitue les membres au combat et qui, à son gré,
humilie les uns et donne la victoire aux autres ». La lettre
tout entière est écrite dans ce ton. Avec un tact parfait,
celui qui l'a rédigé a approprié son style à l'humeur des
graves ecclésiastiques auxquels il s'adresse. Les instructions
que renferme la seconde lettre sont au contraire destinées
à des émissaires royaux envoyés pour parler au peuple.
Cette fois, il s'agit avant tout d'exciter les passions des
auditeurs. Il faut les soulever contre les ennemis du roi et,
pour atteindre ce résultat, il n'est pas besoin d'être trop
scrupuleux sur le choix des moyens. On sait quels procédés
Philippe le Bel employa à diverses reprises, dans sa lutte
contre Boniface VIII et dans l'affaire des Templiers, pour
se concilier l'opinion publique (1 ). II n'y a donc rien d'éton
(i) Sur l'affaire des Templiers, voir l'excellent article de M. Ch. V.
Langlois, dans la Bévue des Deux-Mondes, 13 janvier 1891
( i21 )
nant à le voir employer contre les Flamands des armes
qui lui avaient déjà rendu de bons services.
Et quand on se rappelle les accusations portées par lui
contre le pape et contre les Templiers, on ne s'étonne plus
de l'entendre dire que les Flamands ont vaincu ses troupes
par « traïson, fausseté et mauvestié ». D'ailleurs, à Tépoquc
où il fit écrire la seconde lettre (novembre 1502), sa situ^
tion était bien plus critique qu'au moment où il expédiait
la première. La campagne entreprise par lui au mois de
septembre contre les Flamands avait échoué : des sommes
importantes avaient été dépensées en pure perle, des
rumeurs sinistres circulaient en Europe sur la retraite
du roi. Dans de telles conjonctures, il fallait, on le com-
prend, conserver à tout prix l'appui de l'opinion publique.
Il fallait, à la fois, rendre confiance au peuple de France
et aviver l'ardeur des contribuables.
On s'explique dès lors facilement pourquoi la seconde
lettre de Philippe le Bel accuse les Flamands de trahison,
tandis que la première ne contient rien de semblable.
Le caractère bien connu du roi, les procédés employés
par lui à diverses reprises, enfin et surtout les difficultés
au milieu desquelles il se débattait au mois de novembre
1302, expliquent comment, dans l'intérêt de sa politique,
il a pu donner ordre à ses émissaires de faire à ses sujets
un exposé inexact de la bataille de Courlrai. Il ne serait
pas impossible que le récit de Guiart eût été provoqué par
cette version royale de la bataille.
Quel que soii l'intérêt des documents que nous venons
de parcourir, je ne pense donc point qu'ils suffisent,
comme le dit M. Funck-Brcnlano, à fixer seuls la vérité,
c'est à-dire à établir l'exactitude de la version française,
( i22 )
qui explique par un slralagèmc la victoire des Flamands.
Les dociimcnls d'archives sont, sans doute, d'un précieux
secours pour contrôler les chroniqueurs. Mais les données
qu'ils nous fournissent ne sont certaines que lorsqu'ils n'ont
pas pour but de nous les fournir. Nous ne pouvons accor-
der une foi entière aux renseignements historiques épars
dans les chartes, dans les comptes, dans les diplômes, qu'à
condition que ces renseignements y aient été introduits
indépendamment de tout intérêt historique ou politique.
Nous devons croire à l'existence d'un personnage men-
tionné parmi les témoins d'un acte de vente ou de dona-
tion, à la réalité d'un événement signalé dans un état de
dépenses ou de recettes, parce que le scribe qui a men-
tionné ce personnage ou signalé cet événement, ne faisant
point œuvre d'historien, ne peut avoir songé à nous trom-
per. Il nous instruit sansj'avoir voulu et, si l'on peut ainsi
dire, son inconscience est le garant de sa sincérité. En
d'autres termes, l'autorité des chartes n'est absolue que
pour autant qu'elles soient complètement pures de tout
élément subjectif. Il va de soi que dans tous les cas où leur
dispositif contient des opinions, des appréciations, des
jugements personnels, elles relèvent, comme les chroni-
queurs, de la critique historique (1). Un manifeste poli-
tique a beau être encadré dans les formules d'un protocole
diplomatique, dressé dans les bureaux d'une chancellerie
et pourvu d'un sceau, sa valeur pour cela n'en est pas plus
grande. Et c'est là précisément le cas des deux lettres de
Philippe le Bel que publie M. Funck-Brentano. Elles ont
{W Voyez Bernheim, Lehrbuch der historischen Méthode, p. 5'2().
( 123 j
été rédigées pour le publie, en vue d'un certain effet à
produire. Kien ne nous oblige à accepter leurs assertions
sans contrôle. Pous nous avoir été conservées dans les
archives de la couronne, elles ne sont pas inaccessibles à
Terreur, et Ton avouera, sans doute, (ju'en parlant de la
bataille de Courlrai, le roi de France était juge dans sa
propre cause.
\n )
\,
Seconde suite à ma notice sur le Grand Conseil des ducs
de Bourgogne.
(Par Jules Frederichs, professeur à rAthéoée royal d'Oslende.)
Dans le troisième Bulletin de 1891, le P. Firmin
Brabant me fait l'honneur d'une réponse à ma notice sur
le Grand Conseil des ducs de Bourgogne^ insérée dans le
quatrième Bulletin de 1890, et dont une Suite a paru dans
le même troisième Bulletin de 1891, cité plus haut.
En publiant en 1878 sa Note sur le Grand Conseil de
Philippe le Bon, le P. Brabant avait jeté un jour tout
nouveau sur cette importante institution : il y renversait
plusieurs erreurs acceptées comme monnaie courante par
tous nos historiens jusqu'à ce jour. A Taidc de documents
nouveaux, j'ai, à mon tour, traité la question et j'en ai en
même temps élargi le cadre. En règle générale, j'ai été
amené à confirmer les opinions émises par le P. Brabant.
Sur quelques points de détail toutefois, je me suis écarté,
ou du moins j'ai paru m'écarter, de sa manière de voir.
C'est dans le but de relever mes critiques qu'il a fait
paraître son Étude sur les Conseils des ducs de Bourgogne
dans le troisième Bulletinde 1891. Je suis heureux d'avoir
soulevé cette petite controverse. La lumière ne s'en fera
que mieux sur cette intéressante question, pour autant
toutefois qu'il sera possible de le faire; car l'absence de
documents nous empêchera forcément plus d'une fois de
conclure d'une façon décisive. Cette controverse nous
permettra également de mieux préciser ce que nous avons
( 425 )
voulu dire Tun et l'autre dans nos premiers articles, de
manière à empêcher qu'à l'avenir on inierpréle nos
assertions d'une façon erronée.
De même que j'avais admis la plupart des idées nouvelles
émises par le P. Brabant, de même celui-ci a adopté le
bien-fondé de mes observations relatives à la défectuosité
de l'édition de Wielant par le chanoine de Smet, qui l'avait
induit en erreur.
Le P. Brabant a ensuite développé certains points de sa
première Note doni le manque de lùdicilé prélait le flanc à
diverses interprétations. Après lecture, je concède au
P. Brabant qu'il n'a pas voulu faire une « étude approfon-
die », bien que son travail m'ait paru fort important; qu'il
n'a pas eu l'intention de nous faire connaître toutes les
transformations successives du grand conseil, que cela
sortait du cadre qu'il s'était tracé, que je ne puis donc
l'accuser d'avoir été incomplet et, partant, d'avoir commis
une « erreur grave » ; enfin que nous sommes parfaitement
d'accord sur la question du rôle de cour d'appel qu'a pu
jouer le grand conseil. Si j'ai pu croire un moment que
le P. Brabant ait « semblé », comme je l'ai dit, ne pas
partager mon avis sur cette question, c'est-à-dire ait semblé
j)rétendre que ce rôle existait légalement, c'est parce qu'il
a fait valoir deux extraits de Wielant où il est question de
fait de justice et de sentences et condempnavions (p. 151),
locutions que j'ai expliquées parce qu'elles pouvaient
prêter le flanc à une double interprétation et que lui
n'avait pas interprétées. Je m'étais donc autorisé à
«« supposer » que le P. Brabant partageait à ce sujet
( i2G )
l'opinion couranlc. Je vois avec plaisir qu'il est de mon
avis : que le rôle de cour d'appel du grand conseil ne fut
pas défini, et je m'empresse aussi de déclarer avec lui que
Philippe le Bon a toujours eu l'idée de soustraire ses
sujels à la juridiction du Parlement de Paris et de les
atlraire devant son grand conseil. J'ai signalé ses efforts
dans ce sens pages 450-451 et 458, et j'ai montré que les
preuves des usurpations de pouvoir du duc se retrouvent
dans les comptes.
Je crois qu'il y aura moyen de nous mettre également
d'accord sur la question suivante, soulevée par le P. Brabant
dans son Étude. J'ai dit que l'ordonnance de 1454 a
réorganisé le grand conseil et en a fait une cour de justice,
de simple corps administratif qu'il était auparavant. Mon
honorable conlradiclcur n'y voit qu' « une délimitation plus
rigoureuse des attributions judiciaires du grand conseil et
une augmentation du personnel » . Mais ceci ne repose que
surdos hypothèses. Il suppose qu'au fond nos manières de
voir se confondent. Je ne le crois pas. Dans tous les cas, je
persiste absolument dans mes premières déclarations, et les
voici développées à nouveau. Les considérants de l'ordon-
nance de 1454 sont formels : Philippe le Bon charge
explicitement le grand conseil d'une certaine juridiction,
que Wielanl nous définit en long et en large (1 ) ; il délibère
de faire tenir consistoire et il crée dans ce but une place
de procureur général. Voilà une déclaration formelle,
comme nous n'en trouvons pas dans l'ordonnance de 1446.
Je persiste à croire que, de 1446 à 1454, le grand conseil
ne trancha pas de procès; mais je suis aussi d'avis que du
moment où il commença à connaître de cerlaines causes,
(1) Voir le texte dans mes annexes, p. 484.
( 127 )
nolaninienl depuis 1454, depuis qu'il eul une organisatiov
Judiciaire, il s'empressa d'évoquer devanl lui louies sorlrs
(le procès. Je liens donc au terme réorganisation. Kl
puisque le terme ne répugne pas au P. Brabant, adnieilons-
le tous les deux.
Viennent les points sur lesquels le P. Brabanl ne partage
pas mon opinion.
El d'abord celle du conseil privé. Elle est toute tranchée
par la reclificaiion que j'ai insérée dans la Suite à ma notice,
que le P. Brabanl n'a pas connue, puisqu'elle a paru dans
le même Bulletin que son Étude. Le conseil privé est
toujours resté ce qu'il était, avec celte légère différence
que probablement, depuis l'institution du grand conseil,
il fut moins consulté. Quant aux états auliques publiés par
V^an Lokeren et d'autres, nous avons démontré que le
quatrième et le sixième non datés, sont identiques cl
renferment les noms des membres du grand conseil
de 1446, tandis que les autres, datés de 1426, 1457,
1441 et 1456, renferment les noms des personnes
attacbées aux paiatina obsequia, c'est-à-dire vraisemblable-
ment des membres du conseil privé du duc.
Pour ce qui concerne la qualité ambulatoire du grand
conseil, je crois pouvoir maintenir mon assertion, cl je ne
perds pas l'espoir de la faire partager au P. Brabanl. J'ai
dit, en me basant sur le texte de Wielant que j'ai public,
que Cliarles le Téméraire (1), changea, dans une certaine
mesure, le caractère ambulatoire du grand conseil. Il ne
le traîna plus partout à sa suite. Il ne lui donna pas non
(1) Dans ma notice j'avais écrit par inégarde Philippe le Bou.
( 1^8 ;
plus une résidence permanente; mais il le fit « ung temps
arresté à Arras (1) et depuis à JVIalines ». Lo P. Brabant
explique ce dernier membre de phrase par : « et il fut
depuis ung temps arresté à Malines » . Pourquoi ne pourrais-
je pas lire : « et depuis ce moment il est arresté à
Malines? » On le voit, il y a moyen d'ergoter sur les textes.
Le P. Prabanl me demande quels sont les historiens qui
enseignent qu'en 1475 les attributions financières du
grand conseil passèrent à la chambre des comptes établie
à Malines. Mais ce passage du P. Brabant ne ferait-il pas
supposer qu'il est quelque peu du même avis ; « Il établit
également à Malines une chambre du trésor et une chambre
(les comptes, ce qui doit faire supposer que le grand
conseil perdit aussi ses attributions financières » ? (2)
Qu'imporle ! C'est querelle de mots. Nous sommes absolu-
ment d'accord (le P. Brabant le prouve dons son Étude)
pour déclarer que la chambre des comptes unique de
Malines hérita uniquement de la compétence des trois
cours alors existantes. Quanta admettre qu'une partie, fût-
ce même toute la compétence financière, du grand conseil
passa à la chambre du trésor, je serais bien tenté d'y
souscrire; mais qu'est-co qui me le prouve? Le P. Brabant
a appelé mon attention sur cette chambre. Elle est men-
tionnée dans les manuscrits modernes de Wielant. A-t-elle
existé? C'est possible. Quelle était son influence? Je
I ignore. Je ne possède pas de documents pouvant m'éclairer
à ce sujet. Dans le doute, je m'abstiens.
(1) Je veux bien admettre que la date 1462 ne se trouve pas dans
le meilleur texte de Wielant. Mais rien n'en prouve l'inexactilude.
Quant à 1464, j'ai tout lieu de croire que Phypothè.se que j'ai émise
a ce sujet est fondée. Je me base moins sur l'opinion de Van Lokeren
que sur l'examen des comptes. (Voir pp. 449-450 et 487).
(2) Note, p. 134.
( ^29 )
VI.
Notice sur trois manuscrits liégeois conservés aux Archivée
de la Cathédrale de Trêves,
(Par M. J. KÙMziGER, professeur à l'Alhénée royal de Liège.)
Il existe aux Arcliives de la calliédrale de Trêves trois
manuscrits relatifs à Liège et dont Timporlance me paraît
assez considérable pour pouvoir les signaler à la Commis-
sion royale d'histoire.
Ces documents sont renseignés dans le catalogue manus-
crit des Archives de la cathédrale sous la rubrique
Lûttichf de la manière suivante :
N° 78. CodexdocumentoruraMonasteriiS. Jacobi Lcodiensis.
(Actenstiicke aus den Jahren 1461-1545 )
Provcnienz : Abtei S. Jacobi, in Lùlticb.
N" 79. Liber jurium et documentorum archidiaconorum.
Scquuntur jura et documenta jus archidiaconalc Monasterii
S. Jacobi Leodiensis conccrncnlia. (Actcnslùcke aus den Jahren
1615-4761.)
Provcnienz : Abtei S. Jacobi, in Lûltich.
N° 80. Codex pergamenus vctere gallica lingua cxaralus
saecnli XIV, complectens lum invcstituras, tam alia docu-
menta Monasterii S. Jacobi Leodiensis.
Provcnienz : Abtei S. Jacobi, in Liittich.
C'est en 1888, lors d'un voyage que je fis à Trêves pour
faire des recherches sur Fébronius, que j'ai vu pour la
première fois ces trois manuscrits. Je n'eus pas alors le
Tome n\ 5""* série. * ®
( 130)
temps de les examiner en détail, mais je me promis bien
de le faire l'année suivante, où je pensais avoir l'occasion
de faire un nouveau voyage à Trêves. Malheureusement
cette année-là je tombai malade, et je le fus encore presque
toute l'année suivante, si bien que je dus absolument
renoncer à mon projet. Enfin, cette année-ci, à la suite de
démarches réitérées, j'ai obtenu qu'on m'envoyât ici-même,
à Liège, les documents qu'il m'avait été impossible d'aller
étudier sur place.
En voici maintenant une description aussi brève que
possible.
Le premier — n" 78 du catalogue — est un manuscrit
du XVII*' siècle et provient de l'ancienne abbaye de Saint-
Jacques à Liège. Il est assez volumineux — 398 pages
in-folio — et contient, en copies, des actes de location de
pièces de terre, de prés, de fermes, appartenant à Tabbaye
de Saint-Jacques à Liège. C'est un Sluit-boeck, très utile
pour Pélude des noms de lieux de l'ancien pays de Liège.
H comprend environ 350 actes de location, dont le plus
ancien porte la date de 1459 et le plus récent, celle
de 1545. Ils sont pour la plupart rédigés en français,
quelques-uns le sont en latin. Plusieurs sont incomplets,
en ce sens que la liste des pièces de terre, des prés ou
autres immeubles doimés en location, est restée en blanc ;
dans quelques-uns cette liste est rédigée en vieux flamand.
Comme spécimen de ces actes, j'en citerai un du
22 octobre 1462. C'est un des plus courts du recueil :
« Lan XIIII'' et LXII, selont le stielc délie vencrabic court
» de Licgc, le XXIP jour de moys d'octcmbre» rendit et donnât
» Damp Henry de ThyneIymont,moisne professe et compteur
• pour le temps dellc englise et monastère Saint Jaucques en
(m )
Licge pour et en nom monseigneur ly abbeit cl couvent
dclle cnglise devant dite, à tenir de luy et son dite englise,
a droit, Joyaule et ferme acccnse, aile loy dobedicnce as
usaiges et coustumes des secondaires églises de Liège, k
honorable home, Lymar, lils Gerar Lymar, de Bierlouz, ce
prendant à ung certain stuit ou terme de XII ans entiers,
cntrans et commenchans en moys de marche lan LXII,
daulle des présentes, assavoir, XXIIII verges grandes de terre
herule,gissante en lieu condistEske]lerghe,joindant dament
à Ait le bastan, de Colbaremc, daval et vers Waremc, à
Wilhemc jonc, et Roben, de Bierlonz; par condition tcile
que ledit Lymar doict et dcvrat chascun an ladite stuit
durant, ladite picche de terre bien et loyalment waingnier
et ansineier, ensi que ons y ferat deseur et dcsous. Et ce
parmy payant chascun an ladite stuit durant XXVI stiers de
spelte bone et loyaule mesure, à deux deniers près délie
melhcur que ons prent commonement sour le marehiet de
Liège, que ledit Lymar doit et deverat chascun an ladite
stuit durant, payer, furnir et dclivereir ausdils religieux,
abbeit et couvent sour leur grenier et aile mesure dudit
grenier, dedens le jour délie fiest Saint Andrier lapostle, et
a plus tard dedens le jour notre Dame condist Chandeleur
ades après ensiwant. Prcsens a ec come lesmoins : Jehan
Crullez, de Bierlonz, et Piet Fabry, elergue audit Damp
» Henry. »
Le deuxième manuscrit — n° 79 du catalogue — est du
XVlII''siècle,elprovient,commeleprécédenl,dePanciennc
abbaye de Saint-Jacques. On y trouve d'abord quelques
indications fort sommaires sur les droits —-jura — que
possédaient les archidiacres dans les paroisses sur les-
quelles s'étendait leur juridiction, tels que le jus cathedra-
tid (le droit cathédralique), le jus obsoniiy eic.VienneiU
( 132 )
ensuite les actes de nomination à une douzaine de cures et
bénélices dont la collation appartenait à l'abbaye de Saint-
Jacques. Le plus ancien de ces actes remonte à Tannée
1618, et le plus récent à 1779. Ils offrent peu d'intérêt par
eux-mêmes et sont d'ailleurs incomplets.
Je passe au troisième manuscrit, le n" 80 du catalogue
de la cathédrale de Trêves. C'est le plus important des
trois. 11 forme un gros volume in-folio sur parchemin,
d'environ 600 pages, et contient, en copies, des chartes
inédites du XIV" et du XV" siècle. Il provient, non pas,
comme dit l'auteur du catalogue, de l'abbaye de Saint-
Jacques, mais de l'ancien monastère des charireux, à
Liège (1). C'est le earlulaire même de ce couvent, et il offre
d'autant plus d'intérêt que les originaux des pièces qu'il
renferme n'existent plus : du moins les recherches que j'ai
fîiit faire aux Archives de l'État à Liège et à Bruxelles n'ont
révélé Texistence d'aucun de ces originaux. Les chartes
contenues dans ce recueil sont assez nombreuses; il y en a
on tout 278, dont la plupart sont rédigées en français, quel-
ques-unes en latin et une seule en vieux flamand. Quant à
leur contenu, ce sont pour la plupart des chartes de
donation,c'cst-à-dire qu'elles concernent les pièces de terre,
(1) L'erreur que je signale ici provient de ce que, dans les premières
pièces du recueil, il est question de plusieurs donations faites à l'abbaye de
Saint-Jacques par Jean de Brabanl, échevin de Liège ; mais ces donations,
comme l'indique d'ailleurs le texte même, furent ensuite cédées et trans-
portées par cette abbaye au couvent des chartreux, lequel fut fondé, à
Liège, en 1357. Le litre donné à ce troisième manuscrit dans le catalogue
(les Archives de la cathédrale de Trêves doit être rectifié comme il suit :
Codex vetere gallica lingua exaralus, saeculi XIV, complectens investiluras
aliaque documenta Monasterii Carlusiemium Leodiensium
l
( 133 )
les maisons, les renies données aux chartreux de Liège
par diverses personnes. On y trouve aussi quelques
docnmcnis d'une auire nature, entre autres deux brefs
d'Urbain VU : Pun dalé du 15 avril 1381, qui déclare que
l'ordre des Chartreux est, en général, dispensé de payer
des contributions au pape; l'autre, daté du 25 avril 1382,
qui accorde cette faveur spécialement aux chartreux de
Liège. Il faut aussi signaler quelques charles octroyées par
des évéques de Liège, notamment une qui porte la date du
o juillet 1368, et qui accorde une indulgence de quarante
jours à tous ceux qui entendent la parole de Dieu à Téglise
des chartreux.
On s'attendrait à trouver dans ce recueil l'acte de fonda-
lion du couvent des chartreux à Liège : il n'y est pas, mais
il s'y trouvait peut-être primitivement, car il manque
quelques feuillets au commencement du cartulaire, celui-ci
ne commençant qu'à la page xvi. Les feuillets de par-
chemin qui manquent ont été remplacés par quelques
feuillets de papier sur lesquels se trouve transcrit un
index ou table des pièces contenues dans le recueil. Cette
table, qui est très sommaire, porte la date du 7 mars 16G9.
L'ordre chronologique n'a pas été rigoureusement
suivi dans la transcription des chartes qui composent le
recueil. Celui-ci commence par une charte de 1364. Mais
après celle-ci et quelques autres de la même époque, on
en trouve plusieurs qui sont beaucoup plus anciennes, qui
remontent à 1343, à 1323, à 1317 et même à 1316.
Ensuite viennent des pièces de 1368, 1569, 1370, 1380,
jusqu'à la fin du XI V^* siècle. Les pièces qui datent des
premières années du XV° siècle sont également fort nom-
breuses; la dernière du recueil est datée de 1415.
Onestétonné, à première vue, de trouver des documenu
( 134)
si anciens dans ce carlulaire, des pièces antérieures de
plusieurs années à la fondation même du couvent des
chartreux à Liège. Mais leur présence ici s explique par
le fait qu'elles se trouvaient annexées aux titres de
propriété que les donateurs remettaient ou faisaient
remettre aux chartreux le jour où ceux-ci entraient en
possession des biens dont ils étaient constitués propriétaires.
Ces moines transcrivaient tout simplement ces vieux litres
à la suite de Tacte de donation, sans se soucier de la date
qu'ils portaient; de là le désordre chronologique qu'on
remarque dans leur cartulairc, surtout dans la transcription
des vingt-cinq ou trente premières chartes.
Tous ces documents sont loin d'avoir une égale valeur
II y en a même qui ne présentent que fort peu d'intéréi,
les chartreux liégeois ayant réuni dans leur recueil, avec
un soin jaloux, les moindres petites donations qui leur
étaient faites, ne fussent que deux ou trois verges de terre,
ou quelques seliers d'épeautre. Mais à côté de ces pièces
insignifiantes il y en a beaucoup d'autres qui présentent
un intérêt réel, non seulement pour l'archéologue, mais
même pour l'historien. Plusieurs contiennent des données
très curieuses sur l'ancienne topographie de la ville de
Liège ou des localités voisines. D'autres relatent des faits
qu'on trouverait difficilement ailleurs. C'est ainsi, par
exemple, que, folio l, on trouve une charte dans laquelle
il est dit qu'en 1347 la ville de J.iège vendit à un certain
Ottebon, bourgeois de Liège, pour une certaine somme de
florins, plusieurs rentes qu'elle possédait sur divers
immeubles, à l'efl'et de se libérer des dettes qu'elle avait
contractées pendant la guerre qu'elle soutint contre
Févéque Englebert de la Marck. Dans une autre, transcrite
folio XLi, nous apprenons qu'en 1343 l'évèque et la ville
( ^3S )
de Liège eédérent à deux bourgeois de la cilc, moyennant
une redevance spécifiée dans la charte, les six arches du
côté supérieur du Pont d'Ile, avec Paulorisaiion d'y bâtir.
Celle pièce étant, par son contenu, une des plus curieuses
du cartulaire, je crois pouvoir la transcrire ici intégrale-
ment, y compris ren-léle, qui est rédigé en latin. Des en-
têtes seuiblables se trouvent d'ailleurs à presque toutes les
pièces du recueil :
« Dorninus episcopus et civitas leodiensis tradiderunt ad
» censura lieredilariiim sex arcus superioris lateris Ponlis
» insuie Joliani de Brabant cl Jacobo Lambuchc, pro xv raar-
» fis, VI solidis et x denariis boni census Lcodinensis, vide-
» licct diclo Johani 1res partes arcuum cl Jacobo quartam
» partem.
» Nous, ii maîtres, H jureis, li consaus cl toute li univer-
» siteit dellc cileit de Liège, et Jakemins de Buiehe, cbeleriers
» notre révèrent peine en Dieu, chier et aimeit saignour mon-
» signeur Adiiiphe, par le grasce de Dieu eveske de Liège, fai-
» sous savoir à tous que nous, par le proufit évident et ulilileil
» apparent del dit peire révèrent et eiteit deseur dis, avons
» (loimeil, et par le tenure de ces présentes lettres, donnons a
» home honorable Johan de Braibant, eskevin de Liège, et a
» Jamar dit maitre Lambuchc le cherpenlicr, citain de Liège,
* en hirclage pcrpeluement, les vi arches del Ponl d'ile
» séantes del eosteit damont vers le Savcniere, commenchant
» aie première arche delcis le pont de fust, en alant aval
» aie longuechc del dit pont vers les Prêcheurs, montant a
» front jusques aie sume de traze vins et trois pies, c'est
» assavoir al dit Jehan de Braibant les trois pars et al dit
» Jamar le quatre part des dites arches et hirclage, parray
» x!v deniers liégeois bone monnoie de cens hirctablcs par
» an pour cascon piet, qui montent en sume a bone monnoie
» comptant quinze mars, sicz sous et dycs deniers de bone
( 136 )
monnoie, qiiilli, Jolians de Braibant et Jamais, leurs hoirs
elsuccessoiirsapreseaus, en renderont et payeront chascun
an dan en an, perpetuement, le moitié al dit pcire révèrent
et à ses successours, eveskes de Liège, et l'autre moitié aie
dite citeit, et ensi en parsewant, dan en an, perpetuement,
assavoir le premier paiement del moitié de dit cens en le
fieste delle nativiteit Saint Jehan Baptiste qui scrat en lan
délie nativiteit notre Seigneur Jhesu Christ milhe trois cens
quarante et quatre venant prochainement, et lautrc moitié
en le liesle delle nativiteit notre Saigneur Jhesucrist après
ensicvant, et ensi dan en an perpetuement; et a vingt chincq
solz et sept deniers de la dite monnoie de relief ou de
requestion, doir a altre et de saignour a allre, pour le moitié
a chacun des dois saigneurs deseur dis. Adjosteit en ces con-
vens que les dis Jolians de Braibant et Jamars puellent et
poront sour les fondements des dites arches masoner, et
revenant a front sor le dit pont aile espesseche des poieres
del dit pont, cl puellent et poront faire salhoites par der-
rière sour les dites arches, sans les vuedenges a encombrer.
Et parmy le cens relief et covenenches devant escriptes
Henris Harveneaz, maires pour le temps delle court delle
dite citeit, fist et donnât del dit hirctage as deseur dis Johan
et Jamar, en le manyere devant dite, don et vesture, et en
les commandât ban et pais, adroit et aloy, si comme en leur
bon iretage, en le presenche des tenans delle court delle
dite citeit, qui à ces oeuvres furent presens, chi dessous
nommeiz, en le warde et retenanche des quils loles ces
oeuvres furent mises; et bien en eurent leurs droits et li
dit maires les siens devant les deseur dis Johan et Jamar
paiant, assavoir sont : li tenans Hubier Delpreit, escuyer,
Andrier de Bumar, Lambier dit Hocet, del pont d'ilhe, Johan
de Rocour manant en ylhe, et Johan, quatre solz. Et ju,
Jakemins Debuiche, cheleriers devant dict, en nom del dit
peire révèrent et ses successours evesquez de Liège, fis ausi
( 137)
et donnay del dit hirctage don et vesture as dcseur dis Jolian
de Braibant et Jamar, et ens les commandai ban et pais,
adroit et aloy, ensi et tout en teil manière que li maires délie
court dellc dite citeit les en at fait, en le presenche des
lenans deseur nommeis, qui bien en eurent leurs drois cl ju
ausi les miens, en le warde et rctenanche desquils ju mis
totes ces œuvres. Et par tant ((ue ce soit ferme cbosc et
et eslaule, nous, li maistres, jureis, consaus et universiteit
devant dis, avons à ces présentes lettres, faites acirogrnphes,
desqueiles le dis Johans de Braibant at lune et le dis Jamars
at lautre, fait a|)prendre le saiaul as causes délie dite cileil.
Et ju, li dis Jakemins, cbeleriers deseur dis, ay ausi, en nom
del dit peirc révèrent, a ces lettres uppendut ou fait
appendre mon propre sayaul avec le sayaul délie dite cileil,
en tesmoignage de veriteit, sor lan de la nativiteit notre Sei-
gneur Jhesu Crist milh CGC quarante et trois, le vintieme
jour del moys de marche. »
La concession dont il est question dans celle charte,
c'es-à-dire la faculté de bâtir sur les six arches du ponl
d'Ile constitue l'origine de la rue du Pont d'Ile, qui porle
encore aujourd'hui à Liège ce nom, bien qu'il n'y ail
plus de pont dans cet endroit. La majeure partie des mai-
sons du côté droit de cette rue sont établies sur les arcades
de l'ancien pont. Il existe aux archives de l'Étal à Liège,
une gravure qui représente ce ponl avec les premières
maisons qui y furent construites; cette gravure, d'après
ce que m'a dit l'honorable archiviste de Liège, M. Van
de Casteele, provient de l'ancien couvent des Char-
treux. Au surplus, il y a dans le recueil dont je parle,
encore plusieurs autres pièces qui donnent des déitils
curieux sur l'ancienne topographie de celle partie de la
ville de Liège, qui est une de celles dont l'aspect a le plus
( l-^« )
changé: folio CXIII et CXLVÏI se trouve, notamment, une
charte qui nous apprend qu'il y avait dans l'îlot des Fébvres
dont la rue Lulay -des- Fébvres rappelle ie nom — un
moulin mù par les eaux de la Meuse, appelé moulin de
Salcy (Saucy) ou moulin de Muchey. Il était situé à l'ex-
trémité de l'îlot (al coron del Yleal), du côté de l'église
Saint-Denis, et était devenue la propriété des Chartreux.
Il n'est pas nécessaire, je crois, de poursuivre plus loin
l'examen de ce cartulaire. Ce que je viens d'en dire suffit
pour en montrer l'intérêt. Il me semble qu'il serait utile
de le publier, sinon intégralement, du moins en partie.
Dans tous les cas, j'ai cru bien faire de signaler l'exislcnce
de ces documents à la Commission royale d'histoire, qui a
précisément pour mission de rechercher et de mettre au
jour les chroniques belges inédites, les cnrtulaires et autres
documents du même genre. Que de peine ne s'est-on par-
fois donnée pour recueillir, mettre en ordre et publier tel
ou tel cartulaire ! Thimister a travaillé dix ans à rassembler
les matériaux dont il a composé le cartulaire de l'église
collégiale de Saint-Paul à Liège! En voici un tout fait,
authentique et à peu près complet. II suffirait, pour le
publier, de disposer les pièces qu'il contient dans l'ordre
chronologique et d'y ajouter quelques notes au bas des
pages, pour l'intelligence des termes vieillis ou devenus
incompréhensibles à la généralité des lecteurs.
( <39)
Ml,
Notes sur quelques sources manuscrites dt Vhisloire belge
à Rome,
(Par Alfred Gauchie, docleur en sciences morales et historiques,
assistant à la conférence d'histoire de TUniversilé de Louvaln.)
Longtemps avant l'ouverture des Archives et de la
Bibliothèque vaticanes, Rome attirait déjà dans son sein de
nombreux historiens de tous pays. Car dans ces vastes
palais qui s'élèvent majestueusement de toutes parts en
face des ruines de la cité des Césars, à l'ombre de la mer-
veilleuse coupole de Saint-Pierre, les anciennes familles
patriciennes, les communautés religieuses ont tenu à
honneur, depuis des siècles, de réunir en foule les monu-
ments artistiques et littéraires du passé; l'historien qui y
pénètre y trouve des bibliothèques et des archives dont la
richesse rivalise souvent avec celle des dépôts littéraires
des premières capitales de l'Europe.
A côté de leurs archives particulières, presque toujours
les grandes familles et parfois aussi les corporations ont
recueilli, au grand dam des archives vaticanes, il est vrai,
les correspondances de leurs membres qui avaient été
appelés à prendre part à l'administration pontificale ou à
jouer un rôle dans la diplomatie, et Ton sait si ce rôle a
été considérable. Bien plus, elles n'ont omis aucun effort,
reculé devant aucune dépense pour se procurer, du moins
en copie, les correspondances et les récils manuscrits
relatifs aux principaux événements de Rome et du monde.
( i40 )
Aussi ces archives ont-elles toujours constitué des
sources capitales de l'histoire moderne, et aujourd'hui
encore bien des historiens les fouillent avec ardeur et
succès pour y puiser des renseignements que parfois ils ont
vainement recherchés au Vatican.
Pour qui désire des détails sur les diverses bibliothèques
de Rome, il peut interroger les innombrables ouvrages
signalés à ce sujet par Ottino et Fumagalli dans leur
Bibliolheca Libliographica Italica, publiée à Rome en 1889,
Quant à nous, qui nous plaçons au point de vue de notre
histoire nationale, il nous suffira de rappeler les monogra-
phies de nos devanciers belges, à savoir :
BoHGNET, Voyage littéraire en Italie, publié dans les
Comptes i^endus delà Commission royale d'histoire, 2" série,
t. X. Bruxelles, I808.
Kervyn de Lettenhove, Les bibliothèques de Rome, dans
les Bulletins de l'Académie royale de Belgique, 2' série ;
l. IX. Bruxelles, 1860.
RuELEiNs, Noies sur les bibliothèques de Milan, Rome et
Florence, dans les Comptes rendus de la Commission
royale d'histoire, 3^ série; t. IX. Bruxelles 1867.
Gachard, La bibliothèque des princes Chigi, à Rome,
dans le même recueil. 3' série, t. X. Bruxelles 1869.
Gachard, La Bibliothèque des princes Corsini, à Rome,
dans le même recueil, 3" série; l XI. Bruxelles 1870.
On trouve aussi quelques indications sur les diverses
bibliothèques de Rome dans Gachard, Les Archives du
Fa/irrt/t,dansle même recueil, S'série; t. ï. Bruxelles, 1873.
Nous n'avons pas pour but ici de revenir sur ces travaux,
encore moins de faire l'histoire et de donner une descrip-
tion détaillée des diverses bibliothèques de Rome. Nous
( 1*1 )
voulons uniquement relater les indications de sources
manuscrites relatives à notre histoire que nous avons
recueillies à Rome, en dehors des archives et de la
bibliothèque du Vatican, et qui ne se trouvent point dans
les travaux précités. Cet exposé sera donc un complément
des monographies de nos prédécesseurs. Encore sera-ce un
complément forcément incomplet, s'il nous est permis de
nous servir de ces termes, et ce pour diverses raisons.
De même que les archives et la bibliothèque du
Vatican, les divers dépôts littéraires relevant aujourd'hui du
gouvernement italien ou du municipe de Rome sont acces-
sibles au public. Mais en ce qui concerne les bibliothèques
des grandes familles romaines, seules la bibliothèque des
princes Barberini et celle des princes Chigi ouvrent leurs
portes à ceux qui désirent y travailler. Aussi M. Borgnel,
qui du reste n'est entré dans aucune autre bibliothèque
privée, élait-il beaucoup trop enthousiaste, lorsqu'il écri-
vait, en 1858, dans la notice que nous avons indiquée, ces
paroles flatteuses à l'adresse des familles patriciennes :
« Si les étrangers visitent les palais des princes romains,
» pour y admirer surtout les collections de tableaux ei
» d'objets d'art, ils peuvent également, si leur goût les y
» porte, y voir des livres et des manuscrits... l'accès n'est
» difficile nulle part. La générosité avec laquelle les
» grands seigneurs romains ouvrent à tous leurs riches
» collections est connue (1). » Plût à Dieu qu'il en fût
ainsi! Mais si quelques princes, dont la libéralité mérite
d'autant plus d'éloges qu'elle est un fait exceptionnel,
nous ont permis à nous et à d'autres de pénétrer dans
leurs archives, il faut bien reconnaître que malgré l'exemple
(i) Compte rendu de la Commission royale d'histoire^'i, I. X, pp. 67
ri suivantes.
( 142 )
admirable du souverain pontife Léon XIII, des princes
Barberini et des princes Chigi, malgré les désirs du
gouvernement italien, les trésors historiques de bien de
familles romaines restent toujours soustraits à la curiosité
des historiens. C'est une constatation pénible; mais elle
me fait apprécier plus hautement Tinsigne faveur que,
sur les bienveillantes recommandations de M. le baron
Whettnal, ambassadeur belge auprès du Vatican, et de
M. Van Loo, notre ambassadeur auprès du Quirinal,
Monseigneur le Prince Orsini et Monseigneur le Prince
Caetano, duc de Sermonetta, ont daigné m'accorder en
nous autorisant à faire des recherches dans leurs Archives.
Que ces-augustes descendants des plus antiques familles
de Rome et avec eux les dignes représentants de notre
gouvernement daignent agréer les sentiments de profonde
reconnaissance que nous sommes heureux de pouvoir
leur exprimer ici publiquement.
On voit qu'il nous a été impossible de fouiller dans tous
les dépôts littéraires de Rome. Mais là même où nous
avons trouvé accès, il nous a souvent été impossible de
nous livrer à des recherches complètes. Nous n'en avions
ni le dessein ni le moyen.
Outre nos labeurs au Vatican, notre tâche était de
rechercher ailleurs soit quelques documents du pontificat
de Martin V, soit les fonds relatifs à la nonciature de
Flandre. Or, en dehors des heures où les archives vaticanes
étaient ouvertes, les autres dépôts littéraires de la cité ne
nous étaient accessibles que pour peu de temps; et à
raison des nombreuses coïncidences des temps d'ouverture,
il nous fut impossible de travailler longtemps dans chaque
bibliothèque. A peine donc pouvions nous réaliser notre
dessein principal.
Cependant, tout en poursuivant celui-ci, nous avons
( ^^3 )
rencontré, chemin faisant, diverses indications concernant
notre histoire que Ton ne trouve point dans les noiices de
Borgnet, Ruelens, Kervyn de Letlenhove et Gachard. Il ne
nous paraît pas inutile d'en donner connaissance à la Com-
mission royale d'histoire.
A cet effet, nous passerons successivement en revue les
principaux dépôts de Rome. Mais, conformément aux
réserves exprimées plus haut, nous ne dirons rien de la
bibliothèque Corsini ni de la bibliothèque Chigi (1),
dont les manuscrits intéressant notre histoire ont été sufli-
sammenl signalés pnr nos prédécesseurs belges. Nous ne
parlerons pas non plus ni de la bibliothèque ^/esianrfrina,
où il n'y a rien de saillant à noter pour les Pays-Bas, ni de
la bibliothèque Vittorio Emmanueley où reposent en
grande partie, les archives de nombreux couvents ; un
examen rapide, il est vrai, du catalogue ne nous a conduit
à aucun résultat appréciable.
Après les indications de nos devanciers, notamment de
M. Borgnet, il nous reste aussi bien peu de chose à signaler
de la bibliothèque Casanalense, dite de la Minerve, et de la
bibliothèque Vallicelliana, Cela se réduit aux deux notes
suivantes :
Vita di Margarita de Austria, moglie d'AIessandro de Mcdici,
figlia naturalc di Carlo V.
Bib. Casau. XX. Vit. 59.
Relatio notabilis facla a Joanne Cardinale Commendone, qui
fuit Nunlius Apostolicus apud Irapcratorem, temporc Pauli III
et Julii II, de statu Rcligionis in Germanie, cum aliis monu-
meiilis speetantibus ad hanc ipsani materiam.
Bib. Vallic N. 10. d. 14.
(1) Ici nous nous sommes cootenlé d'examiner le manuscrit D. VU,
101, conleuaut une partie des registres de Martin V.
( Ui )
Nous ne parlerons guère davantage de la bibliothèque
du prince Caetano ni de celle du prince Orsini.
A la bibliothèque Caetana, nous ne sommes resté
que quelques heures : après avoir constaté qu'il ne s'y
trouvait rien concernant la nonciature de Flandre, nous
avons relevé les numéros de nombreux manuscrits relatifs
aux nonciatures de France et d'Espagne qui peuvent nous
être personnellement utiles pour nos études sur les troubles
des Pays-Bas au XVI" siècle, mais qu'il serait oiseux de
citer ici (1). A part cela, nous n'avons rencontré pour
l'histoire des Pays-Bas que trois pièces d'un intérêt
médiocre.
1. Diplonii diversi dell' imperator Carlo V in cui accorda
alla famiglia Aquaviva.
Capsa 37, n" 70.
2. 1571. Dcscrizione délia cavalleria leggera in Fiandra.
Capsa 1, n" 45.
5. Landrccies, 19 décembre 1591. Alexandre Farnèse à
Piclro Caelano di Cisterna, concernant les intérêts de celui-ci.
Capsa 1, N» 52 — Original.
(1) A la hiblioUîèque de Campo Sanlo dei Tedeschi à Rome, nous avons
vu un exemplaire des NoliziedeWarchmo Caetani scrute da G B.Carikci,
archivista délia famiglia Caetani, dans lequel à la suite de sept pages
d'impression se Irouveni de nombreuses indicalions manuscrites des prin-
cipaux documents. — Nous avons aussi vu renseigné sous le n» 1844 de
Tinventaire des manuscrits de la bibliothèque Angelica, que M. E.
Narducci confectionne, un « opusculum impressum cui titulus : Docu-
menti scelli deir archivio dell' eccellentissima famiglia Caelani di Roma
publicati dall* archivista G. B. Carinci. Roma lipografia Meniconti, 1886,
in-8» pp. 1-23, non absolulum • et dans l'analyse M. Narducci signale
un journal des lettres originales de Paganus Doria au duc de Terra Nova,
parmi lesquelles plusieurs sont datées des Pavs-Ras des années 1568
à 1599.
( *^s )
Les Archives Orsini ne sont guère plus riches pour
noire hisioire. Il est vrai que le palais des princes Orsini h
Rome ne possède qu'une mince partie des anciens
papiers de cette illustre famille. Une partie de ceux-ci ont
péri à Naples, dans un incendie, lors de la révolution
de 1848; une autre partie a été réunie aux archives de
rÉtat à Naples; enfin diverses autres épaves reposent
aujourd'hui dans les archives de l'Éiat à Sienne et à
Florence. Voici les résultats de nos recherches sur ce qui
reste de ces archives à Rome :
Rome, 14 août 1371. Bulle du pape Sixte IV pour confirmer
les concessions de son prédécesseur Paul II, lequel, à la
demande de Charles, duc de Bourgogne, avait accordé à un
clerc de Cambrai, Henri de Linthont dit de Clerc, certains
bénéfices des abbayes du S.-Sépulcre et de Saint-Pierre dans
le diocèse de Cambrai.
II. A. XVIII. No 34. — Origioa! surpai-
chemii). (Le sceau a été enlevé )
Ordinanza di Ludovico di Berlaymont, arcivescovo di
Cambrai, onde si dieno testimonianze a forma di Concilio
Tridentino suUa vita e costumi di Matteo, abbale del monas-
Icro di S. Gislenio Cameracense eletto da Pilippo, rc di
Spagna, vescovo d'Arras.
I. C. VUI. N» 5. — Copie.
On trouve aussi renseignée parmi les fonds diplomatiques
de ces archives une « Corrispondenza diplomatica^ Belgio,
del 4691 (sic) al 1879 II B. Prot., XiV, n« 6». Mais il ny
a rien de saillant. Deux lettres seulement sont antérieures
au XIX" siècle :
I. Bruxelles, 9 janvier IGIC. L'archiduc Albert félicite le
( ordinal Orsini de sa promotion au cardinalat. — Original.
Tome ii% 5'"^ séuie. iO
( 146 )
2. Bruxelles, 27 décembre 1697. L'électeur Manuel présente
ses souhaits de bonne année au duc de Bracciano. — Original.
Quant aux correspondances du XIX* siècle, ce sont
uniquement les souhaits échangés à Toccasion de la Noël
depuis 1867, entre Leurs Majestés le Roi et la Reine des
Belges et les Princes Orsini.
Nous entrerons maintenant dans plus de détails sur les
dépôts littéraires où nos recherches ont été moins ingrates,
à savoir : les Archives de la Propagande, la Bibliothèque
Angelica ou des Augusiins, VArchivio di Stato et la
Bibliothèque des Princes Barberini.
Archives de la Propagande.
Si nous parlons ici de ces archives, ce n'est pas que
nous y ayons fait de longues recherches, mais nous croyons
utile d'attirer rallenlion de nos compatriotes sur leur
importance.
Fondée en i622 par Grégoire XIV dans le but de
promouvoir la foi catholique, la congrégation dePropaganda
Fide possède d'immenses archives, de la plus haute valeur
pour l'histoire des pays hérétiques ou infidèles. Elles ne
sont pas cependant sans intérêt pour la Belgique, soit à
raison de ses relations avec la Hollande, soit à raison qu'il
y eut chez nous dans les derniers siècles de nombreux
collèges et de nombreuses communautés dont les membres
se destinaient et travaillaient au maintien et au développe-
ment de la foi catholique en pays hérétique. 11 y aurait
aussi grand profit à fouiller ces archives, si, aujourd'hui
que le Congo est devenu, en grande partie, une colonie
belge, l'un ou l'autre de nos concitoyens voulait entre-
prendre l'histoire de l'ancien Congo.
Jl nous suffit d'avoir fait ces observations générales. Si
(U7)
l'on désire des renseigncnienls détaillés et précis, on les
trouvera dans l'intéressant travail du Docteur Pieper,
intiuilé : « Das Propaganda-Archiv (1) .. L'auteur a
parfaitement misien lumière Timporlance des Archives de
la Propagande et décrit les divers fonds doni elles se
composent. On y rencontre la mention de plusieurs
manuscrits intéressant notre pays qu'il est inutile de
répéter ici.
Jl existe dans ces archives un catalogue général par ordre
de lieux et par ordre de matières. Nous en avons consulté
les deux premiers volumes, dont l'un indique les docu-
ments de 1622 à 1659 et l'autre ceux de 1640 à la Gn
d'avril 1657. Ne fût-ce qu'à titre d'exemple de ce qu'un
historien belge pourrait tirer des archives de la Propagande,
nous donnerons ici les indications que nous avons recueil-
lies sous les rubriques Belgium, Leodiimi, Lovanium et
Fiandra.
Pro bibliis arabicis imprcssis in Belgio scribatur Nuntio
Fiandriae. — 1622, fol. 15: 0.
Regularium cjeclorum in Belgio seandala. — 1623,
fol. 71 : H.
Exempli in Belgio coercili. — 1625, fol. 71 : 12.
Eucbarisliae Sacramenti ac Allaris cultus restituilur in locis
Nuntiis Belgii et Colonise subjeclis. — 1624, fol. 143: 9.
Scula 240 raillenda JNunlio Bruxellensi pro conventu Scoto-
rum edificando — 1624, fol. 162 : 5.
Bcnediciini Bclgici sludia erigcrc récusantes admoncntur. —
16:24, fol. 94:9.
Praires Galli in Belgio ord. Minim. Scotis frairibus iniinici.
16-24, fol. 67:6.
(1) Ce travail a été publié dans la Hômische Quartalschrift fur chritt-
lichc. Altert/uimskunde und fur Kirchenf/eschichte, l. I. Roni«», IW7.
(148 )
Reformalio Gulielmitarum in Belgio ordinala. — 1625,
fol. 248:15.
Flandriae rcgulares reformandi. — 4625, fol. 225 : 21.
Fralri Ferdinando de Sancto Victore Fiandriensi Carmeli-
lano curam pastoralem exercendi facultas concessa. — 1625,
fol. 228 : 4.
Nuntio Flandriae auctoritas data concedcndi quasdam
facultatcs rnissionariis Capuccinis in Hollandiam. — 1625,
fol. 225 : 23.
Relatio litterarum Episcoporum Belgii et Germaniae
Inferioris circa eultum Sanctissimi Sacramenti Altaris. —
1625, fol 200:7.
Bosnenses et Ragiisini habitatores Belgii suos ofificialcs
separatirn eligant. — 1626, fol. 46 : 14.
Indulgentia plenaria pro ecclesiis Belgii. — 1626, fol. 11 9: 26.
Novitiatus pro Anglis in Belgio ordinis Carmelitanoruni
discalceatorum conficiendus. — 1626, fol. 44 : 10.
Flandriae Capuccinorum missio extensa ad loca ruralia et
campestria. — 1627, fol. 505 : 7.
Extensio missionis Flandriae fratris Juvcnalis capuccini. —
1627, fol. 506:7.
Lucae Treclasii Belgae catechismus hereticus confutandus.
— 1629, fol. 558:20.
Applicalio monasterii monialium Eychendoc dioeoesis
Buscoducensis ad collegium pro septentrionalibus nalionibus
Antverpiae erigendum. — 1629, fol. 271 : 27.
Provisio eollegii Hibernoruin Lovanii eidem reslitui man-
datur. — 1629, fol. 215: 22.
Supprcssio eollegii Jesuitaruin Leodii. — 1650, fol. 74 : 8.
Congregalio Illuminatorum in Baspama Belgii. — 1650,
fol. 24 : 25.
De collegio pro piieris Buseoducensibus in Bruxellis. —
1650. fol. 190:20.
De dispcnsationibus malrimonialibus in Belgio. —1632,
fol. 22 : 7.
( ^^^ )
Negatur subjcclio missionariorum quoad remolioncm Pro-
vincial! Capuccinorum Bcigii. — 1633, fol. 238: 10.
De missione Capuccinorum ad ducatum Limborg et lora
vicina. — 1634, fol. 70: 166.
De cdictis hacreticorum Hollandiae contra ecclesiasticos
Buscoducenses, Anlverpienses el Ruremondenscs in Belgio cl
de missionibus ad dictas dioeceses. — 1631, fol. 72 : 14.
Formula juramcnli quod exbibent ordines Hollandiae
calholicis nuper ab eis subaclis in Belgio. — 1634, fol. 73 : 15.
De conventu Lovanii Carmelitanorum discalceatorum pro
missionibus. — 1634, fol. 158 : 14.
De domo missionis Carmelitanorum discalceatorum in
Lovanio. — . 1634, fol. 53:19.
De collegiis Hibernorum in Belgio. — 1634, fol. 154 : 25.
De collegio Lovaniensi Hibernorum et illius reformatione.
— 1654, fol. 50 :20.
De litteris a Rege Christianissimo procurandis pro cathoiicis
Buscoducensibus et Antverpiensibus Hollandis subjeclis. —
1034, fol. 119: 6.
Missio Capuccinorum in Huyense oppidum propc Lcodium,
vulgo Huy, décréta. — 1635, fol. 274 : 7.
De missione Capuccinorum Huy el alia loca Leodiensis
dioecesis. — 1635, fol. 250 : 5.
Relalio quatuor coUegiorum Hibcrnensiura in Belgio cl con-
gregalio particularis super eis. — 1655, fol. 228: 36.
De fratre Seraphino de Bruxellis capuccino ad missionem
Hollandiae non restiluendo. — 1656, fol. 82: 23.
De subveniendo collegio Lovaniensi Hibernorum ulliberetur
ab acre alieno. — 1656, fol. 145 : 31.
Provisio circa conviclores collegii Hibernorum in Lovanio.
— 1656, fol. 80:15.
Missio Capuccinorum ad oppidum Huy et pagos vicino* cl
ad ducatum Limburgensem. — 1656, fol. 38: 10.
Provisio pro missione Hollandiae Doroinicanorura contra
( 150 )
ppovincialem Flandriaeet priorem Antvcrpiaecjusdera ordinis.
— 1636, fol. 79H1.
De Eymepico Magnesio debitore collegio Lovanicnsi Hiber-
norum.— i63C, fol. 200 : 25.
Archiepiscopus Mechliniensis auget provisionem suorum
alumnonim Hibernensium in collegio Lovaniensi. — 1056,
fol. 170:52.
Lilteraccomraendatitiae pro collegio Dominicanorum Hibcr-
norum Lovanii. — 1656, fol. 0 : 20.
De calholicis villarum régis catholici nuper ab haereticis in
Bcigiooccupatarum juvandis ppo extensione missionum Domi-
nicanorum et Capuccinorum ad eas. — 1637, fol. 333 : 43.
D. Caesar de Francisco consul nalionis Flandriae in Smirna
fit eques Christi. — 1638, fol. 20 : 36.
De contribulionibus praelalorum Hyberniae pro collegio
Lovanii llybcrnensium. — 1659, fol. 287 : 51.
De computis et ralionibus collegii Lovaniensis Hibernorum.
--1640, fol. 77:19.
De collegio Hibernorum Lovanii: quae privilégia sint con-
cessa. — 1643, fol. 312: 13.
De privilegiis collegii ponlifieii pro collegio Hibernorum
Lovaniensi. — 1643, fol. 292: 3i.
De ralionibus et computis collegii Lovaniensis Hibernorum.
— 1643, fol. 259 : 11.
De Bcrtboldi Nichusii qualitatibus. — 1645, fol. 496 : 46.
De dispensatione pro D. Agnete Maria Comitissa de Styrum
in Belgio. — 1645, fol. 421 : 22.
Delibris D. Berllioldi Nichusii Belgae. — 1645, fol. 303:32.
De Berlholdo Nicusio Belga ejusque libris. — 1645,
fol. 281 : 24.
De computis collegii Lovaniensis Hibernorum pro annol645.
— 1647, fol. 500: 25 et 522:11.
De gravaminibus calholicis Belgii illatis a Mareschalco
Gassion. — 1 646, fol. 2 1 : 25.
( ^^^ )
De Jesuitis Belgii qui non possunl in ca provincia siisleR.
tari. Permitlendum sit ut se transférant in Hollandiam cuin
facullalibus missionariorum. — 1646, foi. 36: 22.
Desiipplication'e abbalis S. Amandi in Belgio pro confirma-
tione congregationis Benedictorum Flandrorum. I64«,
fol. 194:28.
De Bertholdo Nichusio et ejiis missionc. — 1646, fol. 54 :
51 et 66: 17.
De Lovaniensi collcgio Hibernorum et acdibus ruinam
minantibus, eorumque venditionc. — 1647, fol. 458: 23.
De Bertholdo Nichusio et ejus missione. — 1647, fol. 304 :
23 et 415: 17.
De unione Benedictinorum Belgii. — 1647, fol. 303 : 19 ei
525:11.
Frater Bonaventura Oldevaliensis datur socius palri Colum-
bano Lovaniensi, capuccino missionario in Boldue. — 1647,
fol. 571 : 24.
De sculis 25 solulis pro seqnenda lile collegii Hibernorum
Lovanii cirea hereditatem D. Schinchclii. — 1648.
De mutatione missionariorum minoritarum de observanlia ad
loca Flandriae ab hercticis occupata. — 1648, fol 49 : 6.
Nihil transeat circa collcgium Insulense in Belgio. — 1648,
fol. 70: 20.
De fratrc Joannc Baptisla et fratre Erneslo de Bruxelles
capuceinis a missionc Congi ad missionem regni Bénin
translalis. — 1649, foi. 201 : 14.
Frater Carolus a Bruxelles capuccinus declaratur praefectus
missionis Flandriae — 1649, fol. 296 : 20.
De catalogo alumnorum et computis collegii Hibernorum in
Lovanio. — 1649. fol. 216 : 12.
De remolionc a missionibus Flandriae cujusdam missionarii
facta a quodam nobili de Renesse et subrogaJione Leonardi
sine licentia S. Congregationis. — 1651, fol. 13 : 11.
De Walterio Enos Dubliniensi, praeside collegii pontificii
( ^^2 )
Ilybcrnoruni Lovanii. — 1653, fol. 14 : 17; 4o : 15; G8 : 14 et
151 : 30.
Fraires Dominicani Hiberni commendandi Magno magistro
Rcligionis Hicrosoiimitanac ut eis ccclesiam S. Joannis Lovanii
conccdere volit. — 1654, fol. 87 : 15.
Scuta 120 annua ad trieiinium décréta pro manulenendis
quatuor juvenibus Dominieanis in Seminario Hibernorum
Lovanii.- 1654, fol. 115:9.
Dominicani Hiberni instant pro aliquo subsidio ad erigen-
dum noviiialum et studium in collegio quod possident Lovanii.
— 1054, fol. 71 : 17.
Instantia pro prorogatione missionis fratrum Recollectorum
in parlibus Flandriae Holiandiae subjectis et declaratione
aliquorum dicti ordinis in niîssionarios. — 1654, foL 64 : 26
et 72 : 22.
Fit praefcctus missionis Flandriae capuccinorum frater
Valentinus a Lovanio. — 1655, fol. 88 : 23.
In collegiis pontificiis in Flandria et praecipue Hibernorum
niliil momenti agendum vel innovandum sine licentia S. Con-
gregationis. — 1656, fol. 28 : 18.
Il provinciale dei Domenicani in Ibernia cbiede che si con-
linui c si raddopi la provisione di scudi 120 dalla Sacra
Congregazione a vantaggio del convento di Lovanio per gl'
Ibcrncsi studenti. — 1657, 62 : 27.
I catholici di Bolduc chicdano che dal capitolo di Liegi non
si vcnda la terra di Lilz ai ministri eretici ove si portano per
rieevere i sagramenli. — 1657, 540 : 21.
Bibliothèque Angelica.
Apres les recherches de nos devanciers belges, nous
aurions laissé de côté celle bibliothèque, dépendant
aujourd'hui du gouvernement italien, si tout récemment
elle ne s'était enrichie de nombreux manuscrits ayant jadis
( 1S3 )
appartenu aux familles Massimi et Novelli. Cesl aiijour*
d'hui de toutes les bibliothèques de TÉtat à Rome la plus
riche en manuscrits.
Jusqu'ici toutefois les nouvelles acquisitions ne sont pas
encore à la disposition du public. Il faut attendre pour cela
que le classement et l'inventaire soient terminés, et ce
travail est d'autant plus lent qu'à cotte occasion on a entre-
pris une cjassification et une ordonnance nouvelles des
anciens fonds. L'inventaire a été confié aux soins actifs et
intelligents de M. le Commandeur Enrico Narducci,
membre correspondant de l'Académie dos Lincei, et
bibliothécaire de la famille Ludovisi. On sait qu'il s*esl
déjà acquitté avec honneur de plusieurs missions de ce
gein-e.
Nous avons eu l'avantage de lier connaissance avec ce
savant aussi distingué par la générosité de son caractère et
raffabililé de ses manières que par l'étendue de ses
connaissances bibliographiques. Il a spontanément mis é
noire disposition les notes manuscrites qu'il a rédigées
pour la confection de Finventaire en question. Nous lui
devons la satisfaction de pouvoir indiquer ici quelques
pièces relatives à notre histoire.
1» Ms., 1597.
1. Ipren. Regiae Dominationis ad cpiscopatum : Contagio
heresum... (f. 60-81).
2. De ereclionc Metropolitanorum et Cathedraliuin in
Belgio(f. 80-88).
5. Nominalio ad metropolitanas et cathédrales in Bdgio
pertinet ad regcm Hispaniaruiii : Guicciardini mlla descri-
zione.., (f. 89-91).
4. Ereclio mclropolitanarum et calhedraliuni in Belgio :
Pau lus episcopus.... Super universas.... D. Romae, 4 id.,
maiil539(f. 92-101).
( 1S4 )
5. Discorso di Monsignorc Lamberlini sopra la nominatione
al vcscovado d'Ipri : Filippo secondo, Rè diSpagna... (f. 102-
113).
6. Ypren. jupîs norainandi : Sanctae meinoriae Paulus IV
provide agnoscens... (f. 114-121),
7. Memoria del Nunzio di S. Sanlità per S. Allezza Reale
Monsignore d'Orléans, Régente del Regno. Circa l'arresto del
Consiglio di stalo delli 7 marzo prossimo passato, il quale
avoca gli aiïari dellc dignità della cliiesa di Liila me'ntre stavano
in procinto d' esscr giudigate ncl Parlamenlo di Fiandra : ,
Monsignore il N'untio... (f. 174-190).
8. Augusli Favoriti epistolae :
«. Praesidi Melropolitanae Mecliliniensis, apr. 16G8 : (tau-
dium qvod... (f. 322).
6. Archiepiscopo Mechliniensi, apr. 1668 : Gratulor tibi..,
(f. 328).
c. Nicolao Dubois. Lovanium, 5 maii 1668: Et si veren-
dum.,» (f. 329).
d. Abbati Parcbensi, maii 1668 : Rescripsi superiorihus
diebus .. (f. 329).
e. Thomae Stapletonio. Lovanium, 31 maii 166S:/)e6es
multum... (f. 333).
f. Francisco Pollet. Bruxelles, apr. 1668 : Recens amoris...
(f. 333).
9 Lutii Nocosthemii Antverpicnsis in assertionem cycli
paschalis Gregoriani animadversiones. Ad Clarissimura virum
Franciscum Leveram mathematicarum profcssorcm. Anlvcr-
piac, kal. maii MDCLXVI : Exoptata diu, assectUa nunquam...
(f. 374-593).
10. Ad Franciscum Leveram epistolae quatuor Thomae
Nicolulii Faventini de lapsu et absoluta calendarii instilutione
(de ces quatre lettres, la première seule s'y trouve : Faventiae
pridie idus (16)66 : Ex humanissimis luis litteris,., (f. 594-
600).
( 1S5 )
II. Discorso del signer Franccsco Lèvera sopra la eor-
rcttionc delP anno da lui ritrovala invariabile. Perche il prin-
cipal fine... (i 606-610).
2" Ms I8!7.
Cause per le quali la Fiandra tumulluô et si ribelù al Re.
con una brève descrition de' costumi, richczze, forze, quaiilà,
silo et modo di governo d'essi Paesi Bassi. Essendo stati
sempre... (f. 2-5).
5» Ms 1753.
1. ArticoU sopra il tratlato del maritaggio fra Madama
Marghcrita d'AusIria, Sèrenissima Infante di Spagna, et il
Signor Duca di Guisa, et sopra l'elettione et dechiaralione loro
in Re et Regina di Francia. // signor Duca di Gui8a,..{(. I5C).
2. Homeri Tortora epislola in fine mutilala ad fratrem
suuni, ubi plura de bello Hispano-belgico cl de morte Appii
Conli. Per le letlere scritle a V. S,., (f. 171).
3. Memoria et instrutlione di quello che voi il Maeslro di
carapo Camillo Capozuccbi haverele da fare cl esseguirc nel
viaggio di Francia per servitio dclla Santa Lega et union callio-
lica. D. Bruxellis 1590. Signé : Alessandro Farnese Primiera-
mente v' incaminarele... (f. 205).
4" Ms. 1792. Discorso di Franccsco M* Vialardo inlorno la
cessione de Paesi Bassi fatla da Filippo (II), re di Spagna, a
Isabella Clara Eugenia, sua figliuola, i'anno 1598. Quello t ht-
cagiona... (f. 200-220).
5VMs 1671. Anonymi Vilerbiensis iler in Ausliiam, Bel-
gium, Hollandiam,Galliam et Britanniam, anno 1622. M />tfr/ii
da Vitarbo alli 4 di giugnio... (f. 34-160).
6" Ms 1858
1. Guallerii Mich. arcbiep. Ullrajcctensis epistola ad Nun-
tium Brux. D. Ultrajccli, 30 jul. 1786. Avertis par des amis..
(f. 120).
2. Mémoire pour M. l'archiprétre Hulcu. Pour répondre i
la lettre... (f. 121-122').
3. A. F. arcbiep. Alhcnac cl nunlii Bruxellis epislolac ad
( ^56 )
ciindt-m Hulcii. D. Briix. 22 oct. 1786. Avrà la compiacenza...
(f. 122-124).
4. Autre mémoire pour M. l'arehiprêtrc Huleu. En parcou-
rant,.. ({ 124-126).
5. Super ncgoliis cleri Holiandiae. iVe/Zo socorrere.,, (f. 427-
129').
6. Réponse au mémoire présenté par M. Hulew. D. Ultra-
jecti, 27 oct. 1786. Les deux maximes... (f 129'-15()').
7. Archiepiscopi Mechliniensis epistola ad Nuntium Bruxel-
lensom. D. Mechliniae, 7 nov. 1786. Ecco le informazioni...
(f. 130').
8. J. G. Huleu epistola sine tilulo. D. Mechliniae, 5 nov. 1786.
Monseigneur^ Son Éminence... (f. 1 36).
9. Relation de M. rarcbiprêtre (J.-G. Huleu). Je suis arrivé
d Utrecht... {f. 136'- 137).
10. Relatio missionis arcliipresbytcri Huleu Mechliniensis
apud refractarios Hollandicos ex commissione Nuntii Bruxel-
lensis anno 1786 inchoala et non compléta. Prima disputatio...
(f. 137'-142').
11. F. Vandermeerscher relatio et documenta suae mis-
sionis apud Batavos refractarios ex commissione sui archi-
episcopi cardinalisFrankenberg manu cjus propria, anno 1784.
D. Grembergae, 23 dec. 1784. Instantia Nativitatis... (f. 142'-
144).
12. Pétri Beckers epistola sine titulo. D. in Berlicum,
28 feb. 1784. Lilteras vestras,.. (f. 144'- 146).
13. Ejusdem epistola sine titulo. D. ibidem, 3 jmi. 178.5.
Judicio vestro subjicior .. (f. 146'- 147').
14. F.-G. Huleu de sua missione in Hollandiam. Occasio
missionis... (f. 147'-151').
15. Pétri Beckers epistola ad F.-G. Huleu. D. Berlicum,
7 noY. ilSLJuxta colloquium... (f. 15r-152').
16. Ejusdem epistola ad episcopum Harlemensem. D. in Ber-
licum. 2 oct. 4784. A die qua per Hermanum.,, (f. 153-154).
47. Hadriani Johannis episcopi Harlemensis epistola ad
(iS7 )
cundem P. Bcckcrs. D. Amslcl, 28 ocl. 1784. Misit ad no$...
(f. 154-15S').
i8. Gualtcrii Mich. Archiepiscopi Ullrajcclensis epistola
sine titulo. D. UlJrajecli, 12 aiig. 1785. Duabus epistotis. .
(f. i^b'-\b(j').
19. Copia primae epistolae ad ecclesiam Ullrajccfcnsein
scriptae die 27 sept. 1784. Deo duce, cum pace.., (f. 15(»'-16()').
20. Copia secimdae epistolae ad episcopum Ultrajecteiiscm,
6 oct. 1784. Cum Mechliniani.,. (f. 160'-162').
21. Responsum archiepiscopi cleri Ultrajecti moranlis ad
duas priorcs litleras. D. 15 oct. (1784). Gratum nobis fuit,,,
(f. 162'- 164).
22. Epistola 5" ad clerum Ullrajeclcnsem. Mechliiiiae,
27 oct. 1784. Quoatlentius relego... (f. 1G4'-167').
23. Responsio archiepiscopi (Gualt. Mich.). D. Ultrajecti,
15 nov. 1784. Turdius forte quam oportet... (f. 1C7'-170).
24. Epistola 4" ad Ultrajeclenscs 23 dcc. 1784. Cum absens
essem... (f. 170-173').
25. Responsio arcliiepiscopi (Giialt. Mich.). D. Ultrajecti, 27
jan. 178G. Ultimas tuas de die 23 decembris.., (f. 173'-i75').
26. Relazione del traltato avuto colli Ulrecchini dal signer
Van Heupen canonico penilenziere di Anversa neiranno 1783,
scritla di propria sua niano l'anno 1787. En réponse à la très
honorée... (f. 175'-176).
27. Corrispondenza di Antonio Perrenot de Granvelle con
Maximiliano,prcposlo d'Aire, suo gran vicario e poi vescovodi
Tournai.
a. Cardinalis P. de Granvelle ad Maximilianum. D. Romne,
1 3 nov. 1 567. Je tiens que vous... (f. 246-249).
b. Ejusdem ad eundem. Sine data, scd eliam 13 nov. 1567.
FoMS verrez... (f. 249-250).
f. Maximilianus ad card. P. de Gr.D. Druxcllis, 20 jan. 15C8.
/'Jtant dernièrement.., (f. 250-255).
d. Ejusdem ad eundem. I). ihidem, 21 jun. 1509. Comme
celui... (f. 255-257').
( i58 )
Archives de l'Etat.
Les archives de l'Élat à Rome n'exislenl que depuis
ravènemeni de la maison de Savoie. Elles comprennent,
en partie du moins, les papiers de l'ancienne administra-
lion papale, les documents des communautés religieuses
supprimées et un certain nombre de volumes de la
Chambre Apostolique. Jusqu'ici leur ordonnance et leur
classement ne sont point encore achevés. C'est M. Alessandro
Corvisieri, archiviste en chef, qui s'occupe avec autant
de zèle que d'intelligence de ce travail d'organisation.
A la suite d'une demande de renseignements sur un
ancien peintre flamand de la part de M. Alph. Wauters,
secrétaire de la Commission royale d'histoire de Belgique,
nous nous rendîmes à ce dépôt pour consulter les fonds
relatifs au pontificat de Martin V avec qui ce peintre a été
peut-être en relations. A notre grand regret, ici pas plus
qu'aux archives vaticanes, nos recherches sur ce point
n'ont abouti à aucun résultat positif. Mais à cette occasion,
nous nous informâmes s'il n'y avait pas dans ces archives
des manuscrits relatifs aux Pays-Bas. Aussitôt, M. l'archi-
viste Corvisieri, dont nous ne saurions assez louer la
prévenance et la courtoisie, mit à notre disposition cinq
manuscrits, dont nous allons nous occuper.
1° Le premier est un mince fascicule in-4" intitulé :
« BullaeaposloHcae et privilégia Universitatis Lovaniensis » .
Ce ne sont que des copies dont la première donne le texte
de la bulle de Paul III a Ex débita pastoralis offîcii nobis
licet immeritis.,, », en date du 2 mars 1536.
Pressé par le temps, nous avons préféré omettre
I examen complet de ce manuscrit, afin de nous consacrer
à l'étude des quatre autres qui nous paraissaient plus
( iS9 )
intéressants. Ils proviennent des anciennes archives de la
Conjpagnie de Jésus à Rome, et bien que plusieurs des
documents qu'ils renferment, soit déjà connus d'ail-
leurs (I), il serait utile de consulter ces volumes pour
qui voudrait écrire Thisioire des Jésuites belges.
2' Liasse volumineuse de papiers détachés, non encore
cotée. Les documents sont réunis péle-mèle sans aucun
numéro et sans aucun respect des dates. Nous en signale-
rons les principaux autant que possible d'après Tordre
chronologique.
i. Sans date (1542-1556). Societalem Lovanii nportune
admodum promovere posse gloriam Domini, proximorum
saiutem ac sui non médiocre augmentum. (Raisons pour les
jésuites de s'établir à Louvain). Quod ingens illic... — Gipic.
2. 24 janvier 4552. Édit du recteur de TUniversilé de Lou-
vain contre ceux qui prêchent et confessent sans son approba-
tion. Qiiid ad aures nostras pervenit... — Copie.
3. 155G ? But des jésuites en fondant des collèges à Tocca-
sion de leur établissement en Belgique. Duo considérât
societas... — Copie. C'était un mémoire secret, comme l'indique
cette note des jésuites : « Haec non oblulimus senalui, scd
solum collegimus pro nostra. »
4. 1556. Lettres des jésuites (en léte desquels se trouvait le
père Ribadeneyra) à Philippe 11. Ils font l'éloge de la Cora-
pagnie de Jésus et prient le monarque de les autoriser h s'élM-
biir en Flandre. S. C. R. M, Cum societatis quae Jesu nomine,..
— Copie.
5. 1556. Les jésuites prient Philippe II de les autoriser à
s'établir dans les Pays-Bas. 5. C. R, M. Injunxit pater uoster
Jgnatius...
(1) Cfr Le P. Delvlxce, L'Établissement de ta Compagnie de Jésus
dans les Pays-Bas. Bruxelles, 1887.
( i60 )
6. i556. Sans signataire ni destinataire. Un jésuite (Ribade-
neyra) rapporte les raisons pour lesquelles, d'après ce que
Viglius leur a dit au nom de Philippe II, les Flamands ne sont
pas favorables à l'établissement de la Compagnie de Jésus dans
les Pays-Bas. Despues que el Présidente Viglius... — Copie.
7. 15 août 4536. Requête des jésuites à Philippe II et auto-
risation du roi accordée aux jésuites de s'établir cii Flandre.
Au roy remonstrcnt en toute humilité... — Copie.
8. 1556. Les jésuites, autorisés par Philippe H à s'établir en
Belgique, lui demandent des lettres patentes. RegiaeMajestati.
Cum Majestus Veslra Societati Jesu... — Copie.
9. Gand, 20 août 1556. Lettres patentes de Philippe il auto-
risant la Compagnie de Jésus à s'établir en Belgique. Philippe
par la grâce de Dieu... A tous ceulx qui ces présentes verront,
salut. Receu avons Vhumbles supplication de ceulx de la
société... — Copie.
10. Louvain 19 décembre 1562. Olivier Manare rend
compte (au R. Père général de la Compagnie) de la visite du
collège des Jésuites à Louvain. Hisce litteris reddam breviter...
— Original.
11. 1583. Les jésuites belges demandent à Philippe II une
amplialion de privilèges, notamment en matière de main-morte.
Balduinus ab Angelo Praepositus... — Original.
12 Tournai, 2, 15, 19, 22 et 25 décembre 1583. Lettres
originales du Père Olivier Manare au Père Claudio Aquaviva,
général de la Compagnie, concernant les intérêts des jésuites
en Belgique.
17. Tournai, 18 décembre 1585. Lettre d'Alexandre Far-
nèseau pape Grégoire XIII en faveur de l'établissement d'un
collège de jésuites à Mons. Il demande qu'à cet effet le prieuré
de Saint Antoine de Barbefosse soit uni à ce collège. — Copie.
18. 1683. Lettre d'Alexandre Farnèse à son ambassadeur à
Rome concernant l'établissement d'un collège des jésuites à
Mons. — Copie.
( Itil )
i9. 1585. Excmplum consensus collatopis ordinarii priora-
tus Barbefosse pro collegio socielalis Monlibiis llannoniac.
finiversis et singitlis praescntes litteras visuris, praetor et
scabini oppidi sancti Audomari... — Copie.
^20. 1583 Formule de la supplique à adresser au pape
Grégoire XIII concernant rércclion d'un cotlcgc des jésuites à
Mons. — Copie.
21. Tournai, 9 mai 1584. Lettres patentes au nom de
Philippe II, accordant de plus amples privilèges aux jésuites
des Pays-Bas, notamment en matièredemain morte. Philippus
Dei graiiae... iVolum volumus Nos venerabilis uc dilecti
Balduini.., — Copie.
22. Annotationes in visitalionc Lcodiensi et Trajeclensi
missae ad P. Oliverium Manareum 14 sept. 1585. — Original.
23. 1586 Ex visitatione P. Oliverii Manarei anno 1586.
Cum mulicribus conversatio, Sludiosissime advigilet. — Copie.
24. 1586. Ordinationes R. P. Visitaloris P. Oliverii Manarei
toti Provinciae Belgicae communes a Pâtre Noslro gmerali
confirmalae et SuaeRcverendaePalernilatis mandatoinlibruin
ordinationum ipsius referendae, anno 1586. — Ces ordonnances
ont trait aux points suivants; Profectus noslrorum in spiritu.
— Victus. — Veslitus — Studia nostrorum. — Consullores.
Formula scribendi. — Temporalia. — Confessiones. — Cum
mulicribus conversatio. — Convictus. — Proximorum auxi-
lium. — Oflicia divina et templum. — Recreatio — Itiné-
rantes et peregrini. — Disciplina religiosa. — Comœdiae. —
Copie.
25. 1586. Ordinationes R. P. Visitaloris Oliverii Manaraci
de domo probationis a Paire Noslro generali conOrmalae cl
Suae Reverendae Palernitatis mandato in librum ordinatio-
num ipsius referendae. — Ces ordonnances portent sur les
points suivants : Scholae. — Sodalitas. — Promoliones. —
Miiieriae quae possunt ordinarie iractari in exliortalionibus
ad nostros. — Ordo servalus Magunliae in oflicio divino nocle
Tome ii% 5""* série. ^*
( 16-2 )
IValivitalis Domini anno 1585 et probatus. — De dorao pro-
bntionis. — Convictus. — Qui piaesunt in conviclu. — Con-
viclores. — Temporalia convictus. — Rogulae regenlis con-
viclorum. — Instruclio pro vice-rcgente seminariorum et
domorum conviclorum a Paire Nostro generali Claudio Aqua-
viva recognila et confirmala anno 1583. — Instructiones
communes omnibus famulis domus conviclorum : Instruclio
janitoris. — Instruclio emploris. — Instruclio dispensatoris.
— Instruclio crcdcnliarii. — Instruclio coci. — Instruclio
cuslodis vcstium. — Instruclio infirniarii. — Copie.
26. 1586. Ordinalioncs R. P. Oliverii Manaraei visitaloris
loti Bclgicae Provinciae communes et a R. P. N. Generali
recognitae et approbalae anno 1586. — Ces ordonnances
comprennent les points suivants : Profeclus nostrorum in spi-
ritu. — De pocnitenliis. — De disciplina rcligiosa. — Pro
gubernalorc. — V^estilus nostrorum. — Sanilalis cura. —
Recreatio. — Peregrini et bospites. — Litterae seu epislolae.
— Temporalia. — Proximorum auxilium. — Ordo domus. —
Refeclorium. — Victus nostrorum. — Copie. La pièce s'arrête
brusquement.
27. 1586 (?). Ordonnances dont le début manque et qui se
rallachaient sans doute aux précédentes. Apres quelques pages
où il s'agit des offices sacrés, mais où il n'y a pas de titres, les
ordonnances portent sur les points suivants : Templura. —
Officia divina. — Communio sacra. — Conciones. — Confcs-
siones.A la fin on lit ces mots, d'une écriture différente : Nihil
deest. — Copie.
28. 1586. Status collegii socielatis Jesu Anlverpiae a
14 aprilis, quando pater Jacobus de Zelandia praefectus fuit
eidem collegio, usque ad ultimum decembris 1586 inclusive,
quando in ejus locum succcssit R. P. Joannes Ovanus. —
Original.
29. Sans date. Commendata in visilalione residenliac
Bruxellensis. Calechismus quando quidetn hic... Signé :
Olivcrus Manareus. — Original.
( i63 )
30. Anvers, 7 février 1605. Olivier Manare rend eomplei
Claudio Aqiiaviva de la visite du collège d'Anvers. — Orisinal.
31. Tournai, 29 mai 1003. Le P. Olivier Manare annonce
au Père général Claudio Aquaviva qu'il lui envoie le compte-
rendu de sa visite du collège de Tournai et lui parle des inté-
rêts du collège de Liège. — Original.
32. Puncla collecta in visitalione Collegii Tornaccnsis
anno 1605, 21) raaii. — Original.
55. Courlrai, 10 juin JC03. Ordinala in visitalione collegii
Cortraccnsis (a P. Oliverio Manarco). — Original.
54. Lille 17 juin 1G05. Le P. Olivier Manare rend compte
au Père général C. Aquaviva de sa visite en Belgique. — Ori-
ginal.
55. Lille, 28 juin 1G05. Puncta collecla inter visitandum
collegium Insulcnsc (a P. Oliverio Manareo). — Original.
56. Valencicnnes, 15 juillet 1603. Le P. Olivier Manare
au Père général C. Aquaviva. Puncla pauca quae de visitalione
collegii Yprensis decerpta visa sunt ejus momenti, ut debeant
ad Revercndani Paternitatcm Vestram deferri. — Original.
37. Sans date. Memoriale relielum rectori et consultoribus
collegii Bergensis. Adressé par le P. Olivier Manare au Père
général Aquaviva. — Original.
58. Bruxelles, 30 juillet 1005. Selecta ex punclis mcrao-
rialis rclicti rectori Vallencenensi in visitatione. Adresses par
le P. Olivier Manare au Père général C. Aquaviva. — Original.
39. Louvain, 2i: août 1603. Léonard Lessius au Père
général C. Aquaviva, pour l'informer qu'il lui adresse les
observations qu'il a recueillies dans la « visitatione sludiorura »
en Belgique, cl les « ralioncs professorum Duaeensium ». —
Original.
40. Observata in visilaîione Provinciae Belgicae c.\ quibus
quaedani superioribus ut obscrventur eommendanda,quaedam
non videnlur ita commode observari posse, saitem co modo
quo in regulis pracseribitur.
( 164 )
4i. Rationes Duacensium professorum.
42. Ulrecht, 17 septembre i605. Piincta quaedam vjsila-
tionis Leodicnsis. Adressés par le P. Manare au Père général
Aquaviva. — Original.
45. Louvain, 16 octobre iG05. Puncta visilalionis collcgii
ïrajectcnsis Reverendo Patri nostro repraesentanda. Recueillis
par le P. Manare. — Original.
Ai, Louvain, 21 octobre 1603. Mandata quaedam Rectoribus
totius provinciae Belgicae data a P. visitatore. Adressés par le
P. Manare au Père général Aquaviva. — Original.
45. 12 mars 1604. Responsa P. Olivcrii Manarei visilaloris
Belgii ad quaesita rectoris Duacensis aliquot, quae referenda
ad Reverendum Patrem noslrum generalem. — Original.
46. Cambrai, 3 avril 1604. Puncta aliqua notata in visita-
lione Cameracensi a P. Oliverio Manareo. — Original.
47. Louvain, 26 juin 160i. Discours du Père Olivier
Manare, à l'occasion de sa visite de la province belge. — Ori-
ginal.
48. 9 juillet 1604. Ordinatio P. Oliverii Manarei visitatoris
provinciae Belgicae pro noviciis et novitiatu jam dudum facta
et ab eodem ante annum recogfiita 1604. — Original.
49. Douai, 25 juillet 1613. Lettre du nonce de Flandre
concernant les controverses Ihéologiques à Douai, avec une
lettre de l'évêquc d'Arras en appendice. — Copie.
50. Douai, 1613. Trois professeurs de tbéologie à Douai au
Père général C. Aquaviva, concernant les controverses tbéolo-
giques. Ils se plaignent de l'altitude qu'on leur impose. Post
eam inhibilionem. — Original.
51. 1615. Exposé des difficultés qu'éprouvent les jésuites
de la part de l'Université de Louvain au sujet de l'établisse-
ment d'un cours de philosophie à Liège. 16 maii rector Leo-
dfensis scribit... — Original.
52. 1615. Rationes ob quas philosophia Lcodii docenda
( 165 )
videatur. Mémoire avec nombreuses signatures à la fin. .16
uliquot annis... — Original.
33. 161 5. Leltrc du magistrat de Liège h son princc-ëvéque
le priant de veiller h ce que les efforts de Tuniversité de Lou-
vain contre le cours de philosophie des jésuites à Liège ne
réussissent pas en cour romaine. Comme avec ung contente'
ment. — Copie.
54. 1613. Lettre du magistrat de Liège au pape Paul V
concernant le cours de philosophie des jésuites à Liège et les
difficultés de ceux-ci avec l'université de Louvain. Cum omni
dcmissione exponemium. — Copie.
55. Liège, 19 septembre 1613. Témoignage du chapitre de
Liège en faveur du cours de philosophie des jésuites \ Liège.
Serenissimiis princeps Leodieîisis... — Original.
56. Bruxelles, 5 octobre 1613. Lettre de Tarchiduc All)crt
an provincial des jésuites belges, pour faire cesser immédiate-
ment le cours de philosophie des jésuites à Liège. Révérend
Père en Dieu, cher et amé. Nous avions bien espéré..» — Copie.
57. Sans date Lettre des missionnaires dominicains, fran-
ciscains et jésuites à la Congrégation de la Propagande, pour
demander que, vu le décret du 1" mai 1623 portante quod
iidcm missionarii (regulares eliam sociclatis Jesu) simul cum
sacerdolibus sœcularibus sacramenla pastoralia sine aliqua
restrictione administrarc possent, decreto aliquo suc
déclare dignctur (Congrcgalio de propaganda fide) ut cl ipsi
|)atres supplicantes sacraraenta omnia pastoralia libère ac licite
administrarc in poslerum valeant. » — Copie.
58. Relation volumineuse sur la situation religieuse et l'ëlal
des missions des jésuites dans les Provinces-Unies Elle porte
sur les localités et régions suivantes : Arnhem (1637) — la
Gueidre (1 637). — Bommcl (sans date). — Culembourg (1640).
— Gorcum (sans date). — Gouda (sans date).— Groningen (sans
date). — La Haye (sans date). — Harderweyk (1635). —
Ilaarlèm. — Hoorn. — Leyde. — Delfl. — Rhona. —
( I6() )
Middelbourg — Oudewater. — Sclioonhovcn. — Bois le-Duc.
Zwolle. — Transylvania. — Vianen. — Weesp. (I6i0). —
Utrecht. — Wyk. — Amersfoort. — Zntphen. — Copie.
59. Rome, 22 février 1648. Inslruclio data P. Alexandro
Gollifredo visitatori pro visitanda provincia Gillobelgica et
anglicana. Triginta et amplius anni, — Minute.
60. 1648. Deconsuctudinibus aliquibus provinciœ gallobel-
gicœ pccognosccndis. Cum consuetudines... (Instruction au
P.-A..Godfricd.) — Minute.
61. Rome, 23 avril 1625. Instructio brevis de visitatione
Bcigii pro P. Florenlio de Montmorentii visitatore Cum vîsita-
tio Belgii ., — Minute
62. Bruxelles, 16 janvier 1677. Le P. Ignace Dierlius
informe le P. général qu'il lui renvoie les principales ordon-
nances des anciens pères provinciaux recueillies dans les
anciens volumes d'ordonnances et résumées en quelques pages.
— Original.
65. Nonnullœ variorum provincialium ordinationes, quarum
débet esse conslans etcommunis usus, coeteris ordinationibus
mancnlibus in suo statu (Cfr. supra n"' 24-27). Ces ordon-
nances accompagnent la lettre précédente et Irailenl: De iis
quac spcctant ad templum. Circa disciplinam domesticam.
— Copie.
64 Sans date. Inconvencntia ex (empore occurcntia quae
videntur scqui posse ex actis penultimis et postrerais senatus
Lovaniensis circa socictatem Jesu. — Copie.
65. Anvers, 14 avril 1734. Le P. Grégoire Van Parys
ënumère les conversions de Calvinistes, de Luthériens, de
Jansénistes cl de Juifs opérées par les Jésuites en Belgique et
en Hollande, l'année 1733. — Original.
66. Long mémoire de prêtres belges exposant les « grava-
mina quae nostram non parum commovent sollicitudincm
circa statum ecclesiarum in Belgio sed ecclesiae praecipue
( <«7 )
gandavensis ». Ce mémoire compreinl 10 clinpiircs dont voici
les titres :
ï. De fine exorientis schistnat is j uratorum odii.
II. De sumpta possessione lUustrisslmi Domini De Bevu-
mont episcopi gnndavensis designati,
III. De condilione sine qua non cuUus publici deque ejiix
causa fonnali, sive de articulis organicis.
IV. De promvlgalione concordat i.
V. De principiis quorum praxis sunt articuU organici.
VI. De promulgalione et conséquente executione accessorum
concordati, praecipue clrca institutionem episcoporum.
Vil. De adhesione episcoporum articulis organicis.
VIII. De adhesione articulis organicis praestita a clero
secundi ordinis ad id per episcopos plerumque inducto.
IX. Conclusio.
X. De executione articulorum organicorum nonnullorum
in individuo aliisque afiquihus atlentatis gubernii, ah épis-
copis nonnidlis executioni mandatis et quidem polissimede
episcopo Gandensi.
XI. De adininistratione dioecesis gandavensis posl incar-
ceratlonem episcopi de Broglie.
XII. De antiquo Belgii regimine.
XII!. De qualitate civis Gallicani sub legibus revoluliona-
riis in Gallia in hodiernum diem vigentibusa clero acceptata,
XIV. De pruesenti regimine, Gallis fugatis,
XV. De praesenti statu dioecesis Tornacensis.
XVI. De Germania pauca quaedam.
3" Manuscrit in-^" relié, non coté, intitulé à rexlérieur:
Flandrob. Indipel. 1614-60, et à Tintérieur : Flandro-
Belgica. Petiliones Mission. 1614-1660.
Ce manuscrit contient les lettres originales de nombreux
jésuiies belges adressées au Père général à Rome, pour lui
( 168 )
demander la faveur d'être envoyés comme missionnaires
aux Indes. La première demande est du 20 novembre 1614
et la dernière est de décembre 1660.
4" Manuscrit in-4'' relié non colé, intitulé à Textérieur :
Flandrob. Indipetae 1664 -1150^ et à l'intérieur : Flandro-
belgka. Pétition. Mission. i66L \\ renferme des lettres du
même genre que celles du manuscrit précédent. La
prem ère est du 18 îèwïar 1665 et la dernière du
5 décembre 1728.
5° Manuscrit in-4" relié de 941 feuillets, intitulé
à l'extérieur : « Informationum 75 » et à l'intérieur :
« Informationum liber 75 pro provinciis Flandro-befgica
et Pofoniae compactas anno 1697 » .
Les 450 premiers feuillets contiennent des pièces de
genres divers concernant les jésuites belges. Il y a au
commencement du manuscrit un index qui renseigne
assez bien sur ces nombreux documents. En voici le
contenu.
1. Index litterarum, reddituum et bonorum collegii Bru-
gensis. f. t.
2. Philippi IV Hispaniarum régis indultum pro leetionc
iheologiae in scholis publicis. f. 9.
3. Juramentum eorum qui ad gradus tlieologicos promo-
ventur. f. 11.
4. démentis 8' Brève dircctum P. Claudio Aquavivae, prac-
posito generali, ut nostri a lectione philosophiac in universi-
talis Lovaniensis praejudieium se abslineant : 16 martii 1596
f. 12.
5. Contraclus concordiae inter abbatem monaslerii Bealis-
smiae Virginis Munsteriensis et reclorem collegii Traicclensis.
23junii 1622. f. 14.
6. Declaratio annui redditus qui accessit abbatiae Munste-
riensi ex pecunia accepta a collegio Trajectensi. f. 25.
( i69 )
7. Pnuli V facullas abbali Munslcricnsi alicnandi bon«
collogio Trajcctensi, prima idus februarii 1619. f. 32.
8. Varia documenta sequuiilur in eadcm causa, f. 36.
9. Informatio de conlrovcrsia inlcr Paires capueinos cl
collegium Aldenardcnse. f. 4:2.
10. Status concordiac intcr praeposilum cl canonicos
ccclesiae Tongronsis, 21 octobris KIGO. f. 46.
11. Jura praepositi ccclesiae Toiigrensis impressa, f. 48.
12. Informatio de plebanatu Tougrcnsi unienda rcsidenliac
Tongrensi. f. 62.
15. Applicalio praebendac facta ab episeopo Buscoducensi
collegio ibidem erecto, 22 februarii 1612. f. 67.
14. Origo et progrcssus quatuor monaslcriorum quac fuc-
runt applicata collegio sylvaduccnsi. f. 69.
15. Libelhis supplex pro episcopis provinciae Mechlinicnsis
ut toto orbe propagetur cullus septem dolorum Bcalissiroae
Virginis. f. 85.
16. Informatio de prioratu Nicbforchano unito collegio
Yprensi. f. 95.
17. Conditiones fonda tionis collegii Lyrani. f. 101.
17. Concordia inter vicarium apostolicum liollandiâe cl
Paires societalis, 24 octobris 1628. f. 105.
18. Vota nonnullorum episcoporum et cardinaliuni in con-
lrovcrsia palrum socielatis cum vicario aposlolico Hollnndiae.
f. 107.
19. Informatio pro collegio Yprensi de légale cpiscopi
Martini Rythovii. f. 111.
20. Clemenlis 8' unio prioratus Buccrcnsis collegio Aiilvcr-
piensi, X" kal. octobris 1593. f. 1 10.
21 Consjiltalio quomodo et quousque liccal collegii.^ socie-
latis Jesu in Belgio acquirere bona stabilia. f. 122.
22. Informatio pro indulgenliis domus professac Anlwer-
piensis. f. 124.
23. Aclus et nomina religiosorum societalis qui sacris ordi-
nibus iniliati sunt Lovanii. f. 129, 165 cl 190.
( 170)
:24. Prolestalio rectoris Bruxellensis de negata beiiediclioDe
ab episcopo P. Francisco Ewin concionatori, II martii 1688.
f. 1 iO.
25. Epistola archlepiscopi Mechliniensis ad rcgem Hispa-
niarum super permissione regularibus concionandi, 17 marlii
IC89. f. 180.
26. Documenta varia in controversia patrum societatis cuui
I). Alfonso episcopo Mechliniensi super concionibus nostro-
rum. f. 140.
27. Acta varia, in controversia inter patres societatis et
dominicanos super indulgentia Bonae Mortis, dominica prima
cujusbbet mensis. f, 197 et 220.
28. Rafiones ob quas in provincia Flandro-belgica neoes-
saria est facultas gravandi aut alienandi bona aliqua suorum
colJegiorum. f. 209.
29. Decretum congregationis concilii pro bac facultate,
2 decembris 1645. f. 266.
50. Raliones ob quas Patres societatis in solemnilate Prae-
senfetionis B. V. Bruxellis exposuerint in laudibus vesperanis
Sanctissimuni Sacramentum. f. 215.
51. De minislratione Sanctissimi Eucbaristiae Sacramenti
1681 et 1682, cura decreto Sacrae Congregationis Concilii, die
51 januarii 1682. f. 230.
32. Innocentii XI litterae in forma Brevis super dubiis et
punctis controversiae inter patres societatis et archiepiscopum
Mechliniensem. f. 252.
35. Mechlinienses controversiae episcopi cum patribus
societatis inceptac1679,pracsertimsuperordinationibus.f. 254-
438.
54. Epistola gubernatoris in Belgio ad episeopos etmagisfros
contra Jansenistas. 1695, f. 459.
55 Libelius supplex Liberti Hinnehelli sanctissimo oblatus
pro Lovanicnsibus. f. 440.
36. Responsio archiepiscopi Mechliniensis D. internuntio ad
tria puncta ab eodem proposita. 1696, f. 446.
( i71 )
Bibliothèque des princes BAnoERiM.
Après les archives pontificales et la bibliolhèque vaticane,
il n'est point à Rome de dépôt littéraire dont la richesse
en sources manuscrites et surtout en correspondances
diploniari(fues égale celle de la bibliothèque des princes
Barberini. Aussi nous avons profité avec grand soin des
moments que nous avons pu y passer le jeudi de chaque
semaine, pour y prendre connaissance avant tout des fonds
relatifs à la nonciature de Flandre et incidemment des
aulres documents intéressant notre histoire, d'autant plus
que les renseignements de MM. Borgnet, Kervyn de
Lettenhove et Gachard sont assez restreints et ne com-
prennent point l'indication exacte des manuscrits.
Kn ce qui concerne la nonciature de Flandre, nous
avons utilisé nos notes pour un autre travail, comme nous
l'avons déjà dit. Nous ne parlerons ici que des autres
sources de notre histoire. Nous donnerons d'abord quel-
ques indications concernant le règne de Charles-Quini;
puis nous parlerons de quelques correspondances diploma-
tiques qui appartiennent soit à la fin du règne de Charles-
Quint soit au début du régne de Philippe II; nous
indiquerons alors les lettres de ce monarque, celles de sa
sœur Marguerite de Parme et quelques aulres correspon-
dances qui se rattachent à celle de cette princesse ; vniin
nous signalerons quelques relations et discours soil de
l'époque de Philippe II soit de l'époque postérieure.
( m )
Les indications relatives à Charles-Quinl sont les moins
inlércssanles. Les pièces qu'elles signaleiu sont des copies
pour la plupart et beaucoup sont déjà connues :
Lettera sopra il ragionamento clie fcce rimperalorc Carlo V,
l'anno 1546,venendo da Tunisi, in presenlia del papa Paolo III
et cardinali.
LX. 32. Cfr. LVII. 27j LVII. 78 el LVUl. 17.
Près de Plaisance, 49 mai 1536. Charles-Quinl au pape.
LVI. 3o.
Décembre 1539. Discorso de Carpi sopra il passarc del
Imperatore per Francia.
LX. 30, f. 91.
1539. Instruction au cardinal Montepulciano envoyé auprès
de Charles-Quint concernant les affaires religieuses. Sono
moite le cause per le quali mossa laSantilà di Noslro Signore.,.
LVIU. 12, f. 1-12.
Caroli V epistola ad Neapolitanos.
XXXll. 180. Cfr. XXXIII. lôo.
Les manuscrits XV[. A% et XXX Ml, 58 renferment
au sujet des négociations de la Cour romaine avec
Charles-Quint louchant les affaires religieuses en 1540,
un nombre considérable de pièces qu'il serait san intérêt
de relever ici.
Lettere del cardinale Nicaslro al cardinale Farnese intorno
aile cose di Madama d'Austria, che aveva sposalo il duca Olta-
vio. Sono quatlro lettere scriltc dell' Aia e da Brusselles l'anno
1540.
LVII. 6, f. 11-32.* Cfr. LVI. 97, f. 175-194; LVIII,
16, f. 59-79 et LXII. 18, f. 81-100
( 173)
Discorso del R"" cardinale di Carpi del 1543 a Carlo V.
LVIII. 78etLVIII.39.
1543. Inslrucion (del Imperadore) per vos Jiiaii de Vega del
Nuestro Conseio de lo que haveis de hazcr en cl cargo de
nuestro ambasador cerca de Nuestro Muy Santo Padrc.
XLIII. 106, f. 81-96. - Copie.
Bruxelles, 20 mai 1 549. Lettre de Charles-Quint aux cardi-
naux après la mort du pape Paul III.
XXIII. 142, f. 171.
12 juin 4549. Risposta data per Sua Maestà Cesarea alP
iiistrutlione del vescovo di Tano sopro lo slato di Piaccnza.
XVI. 18etLVIll.36.
(Rome, 20 avril 1549). Don Diego Hurlado de Mendoza i
Charles Quint concernant la restitution de Plaisance.
XLllI. 165.
1550. Instruction de la part de Jules III à Don Pedro di
ïoledo député à l'empereur Charles- Quint. Che la causa
principale...
LVni.l»,f. 13.
20 juin 1550. Instruction à Monseigneur Sipontino, député
h Charles-Quint. Non havrà da maravigliare la âtaenlà
Sua...
Ibidem, r. 16-18.
Instruction au cardinal d'imola, député à Charles-Quint par
le pape Jules III. Per che nessuna cosa è più contraria alla
natura nostra,..
Ibidem, f. 18.
Instruttioni diverse di papa Giulio III e particolarmcnte in
proposlo délia guerra di Parma et di Siena.
LVII. 8. Cfr. LVl. 141.
( i74 )
Instruttione data ail' arcivescovo di Consa, nuntio al!' Impe-
ratore alli 21 di gennaro 1554. ffaverete da dire a Sua
Maestà per principio,..
LVII. 8, f. 151-153. —Copie.
il août 1555. Lettere del cardinale Caraffa a l'arcivescovo
di Consa nuntio alla corte deir Imperatore.
LXIl. 13. Cfr. LX. 32;LVl. 34.
Il est d'autres pièces diplomatiques où il est fort souvent
question en même temps de Charles-Quint et de Philippe H.
Elles appartiennent aux années qui forment pour ainsi
dire la transition de l'époque de Charles-Quint à celle de
Philippe II. Nous les signalerons de suite, d'autant plus
qu'en suivant cet ordre, l'unité dans l'énumération des
correspondances diplomatiques ne sera pas brisée.
Istruzioni e lettere di Monsignor délia Casa concerncnti il
principio délia guerra fra Paolo IV e Tlraperatore Carlo V,
LVI.29. Gfr.LIX. 40.
Inslruclio pro lUuslrissimo Domino Cardinali de Pisis ad
Imperalorem et Philippum regem.
XXXIV. 53, f. 68.
Instructiones pro Illustrissimo et Reverendissimo Cardinale
Caraffa ad Philippum Hispaniarum regem ituro.
Ibidem, f. 72. Cfr.LVlII. 12.
Comme suite à ces instructions, on peut citer les
manuscrits LXII. 65 et LXIÏ. 66. Ils contiennent des
avvisi envoyés des Pays-Bas par les agents de la cour
romaine.
( 175 )
Le manuscrit LXII. 65 renferme des informations
recueillies depuis le 22 septembre 1555 jusqu*au 10 août
1557, sans que le destinataire ni le signataire soient indi-
qués. De plus le manuscrit est d'un mauvais numérotage,
et les correspondances y sont réunies sans ordre. Néan-
moins elles sont intéressantes.
On peut faire les mêmes renjarques au sujet du
manuscrit LXII. 66, sauf qu*ici le litre nous apprend que
ce sont des « lettere ed avvisi mandali da' nunzi délia
Santa sede al cardinale Carlo Caraiïa ed al duca di Palliano
nel 1558. » Mais d'autre part nous apprenons que ces
informations sont suivies « da altre lettere ed avvisi, che
mancano di data. » Toutes les informations roulent en
grand partie sur la guerre avec la France. 11 s'y trouve
aussi des détails relatifs à la personne de l'empereur.
C'est ainsi que dans des a avvisi » de Bruxelles, du 22 cl
28 juin, sans indication d'année, mais se rapportant à
l'an 1556, nous trouvons les renseignements suivants :
« Hieri fece prova l'imperatore per il barco se poteva
eavalcar sopra la mula. Il che essai bene riusei a Sua
Maeslà, laquai domani partira per andar a un monasterio
vicino a Laura per la peste... » Cette lettre se trouve
parmi les premières du manuscrit. Cela prouve que con-
trairement au titre la première série d'informations n*esl
pas de 1 558.
Dans l'une des dernières correspondances, en marge
d'un passage où l'on annonce que le roi de Pologne s csl
fait protestant, il y a celte remarque : « Monsignor Consa
non. ne scrive niente ». Beaucoup de ces informations,
sinon toutes, émanent donc d'un autre envoyé de la cour.
romaine.
1
( i76 )
Signalons, pour terminer cette série :
1558. Istruzioni del cardinal Carlo Caraffa per Monsignor il
vcscovo di ïcrracina.
LVI.29.Cfr.LVI. 12S; LVII. 47; LVII. 66; J
LVII[. 12 el LVIU. 40 ^
1558. Rispota (dal vescovo di Terracina) ail' istnittione
deir Illustrissimo et Revercndissimo signor cardinal Caraffa.
LVII. 47, f. 13-24.
A celle série de correspondances échangées entre la
cour romaine et ses agents, on peut rattacher les lettres
adressées à Rome vers la même époque par divers person-
nages de l'entourage de Charles-Quinl et de Philippe II.
Nous les avons rencontrées dans les manuscrits LVJII. 166
eiXLIII. 165.
Dans ce dernier manuscrit, dont le numérotage est
absolument défeclueux, se trouvent d'abord nombre
considérable de lettres adressées par Ruy de Gomez au
cardinal Caraffa depuis le 10 juillet 1555 jusqu'au 31 mars
1559; ensuite, quantité de missives d'autres personnages
de la cour de Bruxelles, adressées aussi pour la plupart au
cardinal Caraffa et parmi lesquelles il faut surtout signaler
une lettre de Gusman au dit cardinal, à la date du 5 mars
1558, et trois lettres de Don Diego de Mendoça, la
première au comte de Montorio, datée de Bruxelles
17 juin, mais sans indication d'année, la deuxième au
cardinal Caraffa, d'Anvers, 2 juin 1558, et la troisième à
Charles-Quint. Celle-ci n'est pas datée, mais elle se rapporte
à l'année 1549. Nous Pavons déjà signalée, c'est la seule
copie qui se trouve dans le manuscrit. Viennent alors huit
lettres de Pérez au cardinal Caraffa,, du 9 juillet 1555 au
14 mai 1559.
( i77 )
Quant au manuscrit XLIII. 166, dont le numérotage est
également défectueux, il renferme neuf lettres de Bernardo
de FiTsncda, confesseur de Philippe H, au cardinal
Caraffa. Elles vont du 2 mars au 16 décembre 1558. On y
lit quelques nouvelles à la main, notamment sur les intérêts
des jésuites et la guerre avec la France.
Abordons maintenant les lettres de Philippe 11 et celles
de sa sœur, Marguerite de Parme.
Des lettres de Philippe II se rencontrent dans les
manuscrits LXII. 65; LIX. 4; XLIII. 164; XLIII. 184;
XLIll. 106; XLIII. 149 et XXXI. 35. Nous n^avons pu
examiner les deux derniers.
Dans le manuscrit LXIL 65, dont nous avons déjà
parlé, se trouve la copie d'une lettre de Philippe II au
cardinal de Trente, datée de Gand, 8 novembre 1556.
On trouve aussi dans le manuscrit LIX. 4, la copie de
plusieurs missives de ce monarque, mais sans intérêt pour
notre histoire.
Le manuscrit XLIII. 164 renferme onze lettres origi-
nnles et la copie de trois lettres de ce même souverain.
Elles vont du 29 décembre 1562 au 9 octobre 1596. Quatre
sont adressées au pape Paul IV, huit au cardinal Caraiïa,
une au vice-roi de Naples, une à rarchevéque de Séville,
enfin une au pape Grégoire XIII. La plupart sont sans
grand intérêt historique. Nous ne signalerons que les
suivantes :
Bruxelles, 27 mars 1558. Philippe II déclare an cardinal
(Caraffa qu'il ne peut accepter la proposition qu'est venue lui
laire le légat Trivulcio, à savoir de réunir des ministres des
Tome ii% 5""' série. *2
( 178 )
deux parties belligérantes pour négocier la paix avec la France;
car ce ne lui paraît pas un moyen d'arriver à la conclusion de
la paix. — Original.
Madrid, 25 janvier. Philippe II, ayant appris Télcclion au
souverain pontificat du cardinal Alessandrino, demande à
l'archevêque de Séville de faire célébrer des actions de grâce
dans son église et son diocèse pour cette élection vraiment
inspirée par l'Espril-Saint. — Original.
San-Lorenzo, 18 septembre I58i. Philippe II supplie le
pape Grégoire XIII de remédier aux maux de la religion en
France. — Original.
Quant au manuscrit XLIII. 184, il contient quantité de
lettresoriginales de Philippe II, depuis Ie29 décembre 1562
jusqu'au 9 octobre 1596. Nous n'en signalerons qu'une
seule :
Madrid, 9 mai 1568. Lettre autographe de Philippe II au
pape Pie V pour lui expliquer plus amplement la raison des
mesures prises à l'égard de son fils Don Carlos.
Enfin dans le manuscrit XLllI. 106, f. 97-100 se trouve
une « instrucion para la yda en Flandes de el Arciduque
Hfrnesto de Auslria, anno 1594 ».
Reste à parler de la correspondance de Marguerite de
Parme,
La copie d'une lettre, sans grand intérêt historique,
adressée par Marguerite au pape Jules llï, de Parme, le
8 oelobre 1550, se trouve à la fois dans les manuscrits
LVI. 141, f. 147; LVII. 8, f. 79; LVIII. 12f.27 et LVIII.
18, f. 506.
En outre, nous avons rencontré des lettres originales de
cette princesse dans les manuscrits LXI. 14et XLIII. 181.
( 179 )
Le manuscrit LXI. 14 renferme cent-ei-deux leilres de
la famille Farnèse; les septanie-qualre premières sont
d'Oclave Farnèse, époux de Marguerite de Parme; les
lollrcs 98 et 99 émanent d'Alexandre Farnèse; les lettres
94 à 97, d'Hieronyma di Farnèse; les lettres 100 et 101, de
Ferrante Farnise; enfin la lettre 102, de Vittoria Farnèse.
Toutes ces lettres sont sans intérêt pour nous. Quant aux
lellres de Marguerite, elles sont au nombre de dix-neuf
(n" 75 à 97), adressées, les dix-sept premières, au cardinal
Carlo Caraffa, depuis le 31 mai 1555 jusqu'au 23 mars 1560,
et les deux dernières au cardinal Antonio Caraffa, en date
du 22 septembre 1570 et du 13 août 1574. Nous n'avons
trouvé dans aucune d'elles rien de saillant à relever pour
notre histoire.
Dans le manuscrit XLIII. 181, il n'y a que deux lellres
de Marguerite de Parme, adressées au pape Pie V en date
du 7 juin et du 14 juillet 1566; mais elles offrent un
intérêt spécial pour nous.
Dans la première, Marguerite remercie Pie V des
conseils qu'il lui a transmis par l'intermédiaire de l'évèque
de Sorronto concernant Tapaisemcnt et les intérêts des
Pays-Bas. A l'effet de les exécuter, elle désire vivemcni
la présence de Philippe li, prie Dieu sans cesse el ne
négligera aucun effort.
Dans la seconde, la gouvernante, vu l'étal des finances
du roi et des Pays-Bas et vu la nécessité de ressources
extraordinaires pour combattre Pliérésie, supplie le pape de
lui accorder la moitié des revenus el des fruits des biens
ecclésiastiques des Pays-Bas.
Ce volume est très riche en correspondances eoncernanl
les troubles des Pays-Bas, sans compter qu'il renferme des
lettres originales de Charles IX, roi de France, de Calhc-
(i80)
rine de Médicis et de divers personnages de France. Nous
y avons retrouvé les lettres originales du dominicain Jean
Straetmann, inquisiteur des Pays-Bas, depuis le iO novem-
bre 1566 jusqu'au 12 décembre 1568, et celles de son
frère en religion, Felice, du 9 août et du 10 décembre
1568.
Ce manuscrit renferme encore quelques autres lettres
intéressantes à savoir celles de Tévêque de JNamur, du
25 mai 1566, de Laurentius Metsius, doyen de Bruxelles,
du 4 juin 1566, de Guillaume de Nassau, du 8 juin 1566,
et de Martin Ryihovius, évéque d'Ypres, du 27 juin 1566.
Elles sont toutes adressées au pape Pie V et se rattachent à
la mission de Julien Pavesi, évéque de Sorrento, à la cour
de Bruxelles. Il y a encore à l'adresse du même pape une
lettre de Martin Rythovius, portant la date du 29 juillet,
mais sans indication d'année, concernant les malheurs de
la religion et une missive du chapitre d'Anvers, sans date
aucune, relative à l'impression du Bréviaire.
Nous avons recueilli les principales correspondances de
ce volume.
Pour terminer celte énuméralion de correspondances,
il nous reste à dire que le manuscrit LXI. 19 contient
quatre lettres originales du cardinal de Granvelle au
cardinal Caraffa, en date du 12 janvier, du 15 février, du
15 octobre et du 8 novembre 1574-, mais elles n'ont
aucune importance. Jl en est de même de la copie de
plusieurs autres lettres du même personnage qui se
trouvent dans le manuscrit LIX. 4.
En somme, c'est dans les manuscrits LXII. 65, LXII. 66,
XLIll. 164, XLIII, 165,XLIII. 166, XLIII. 181 et XLIII.
184, que nous avons retrouvé le plus de lettres originales
de l'époque de Philippe II. Ces manuscrits font partie de
( m )
In riche collection des lellres originales réunies par
Ladcrchi. On y trouve la correspondance des souverains
et des personnages politiques et religieux les plus en vue de
celte époque. Avec le fonds si riche des nonciatures, que
Gachard a déjà signalé et auquel elle se rattache souvent
par la nature de ses documents, cette collection mérite
d attirer l'attention spéciale dos gens de lellres qui s'occupent
de rhisioire générale ou de l'histoire spéciale des divers
pays de FEurope. C'est ce que nous avons constate nous
inènie on parcourant divers manuscrits où nous n'avons rien
trouvé de saillant pour notre histoire, mais où nous avons
rencontré d'intéressantes correspondances pour l'Alle-
magne à l'époque de Ferdinand J et de Maximilien II
(XLIII. 183), pour la France à l'époque de Henri II
(XLÏIl. 162 et XLIII. 163), pour le Portugal et la Pologne
(XLIII, 159), pour l'Italie (XLIII. 160), pour les Indes à
l'époque de Sixte Vet Clément VIII (XLIII. 1 61 ). Indépen-
damment des manuscrits que nous avons feuilletés nous
avons aussi vu renseignées au catalogue soit dans le fonds
Ladcrchi, soit sous le nom de personnages marquants, les
correspondances originales de plusieurs secrétaires ou
légats d'Allemagne, d'Espagne et de France, dont le rôle
a été grand dans les événements du XVP siècle dans ces
pays et par contre coup dans notre pays. Mais pour ne pas
nous écarter de notre sujet, nous nous hornerons à cette
indication générale, et nous passons aussitôt à la mention
des relations, des discours et autres pièces analogues de
l'époque de Philippe II et, des temps postérieurs.
Compendii de tratlenimeiili istorici e geografici soprn li .-taïi
délia Fiaudra e confini, con i personnagi più riguardc%oli
antichi e moderni.
LIX.176.
( i82 )
Leltera discorsiva sopra le presenli emcrgenzc di Fiandra c
fra le due coronc. A quatlro capi si riducono... degli
amici.
LIX. 173.
Risposla al manifesto che fa facilissima l'impresa di Fiandra.
LVIl. 83.
1578. Rclazione et compendio degli stati et governi di
Fiandra nel tempo del re Filippo (par Michel Soriano). Buonis-
sima parte délia Germania inferiore..,
LXI. 1-29, f. 39-51 et LVI. U9, f. 237-274.
Relazione in forma di discorso de costumi, ricliezze, forze,
qualità, silo et modo di governo de Pacsi Rassi. Giiilio
Cesare, quel cortese principe, quel sceleralo et ambitioso
cittadino...
LVIli. -20, f. 11-2-151.
Discorso sommario délie giuste cause c ragioni cli' hanno
astrelto li stati generali delli Paesi Rassi a provedere col
pigliarl'armi alla difesa loro contra il signor Don Giovanni, di
cui seguila la risposta e la giustificalione a quanto dicono.
E^sendo noto a tutti...
LVII. 67, f 184--239 et LVllI. 17, f. 86-133.
Sommario degli articoli proposti al duca di Terranova dagli
stati di Fiandra al primo di gennaro.
LVIII. 17, f. 136-Ul.Cfr LVII. 67.
Instruttione dal cardinal Sermonetla ail Illustrissimo signor
Don Pietro Gaetano, suo nipote, nell' andala alla guerra di
Fiandra sotlo il serenissimo principe di Parma. F. 5. ///""
seguirà il sko viuggio,
LVI. 114, f. 137-146. Cfr. LVIL 16; LVII.
61, f. 138-146; LVIII. 41, f. 146-133.
(183)
Discorso circn il modo col quale i Piiesi Bnssi si posfiiio
ridurrc soito l'obedienza dcl rc callolico di Spagna. Non
senza ragione il Re Catlolico...
LVII. 6,ri09-IIK.
De rébus Belgicis dialogus elegiacus ciii litulus : N cl Echo ..
N. « Die Echo libi mine grassante tyrannide...
XXXI 37.
Capiloii deir unione dcili stati di Fiandra obedienli a Sua
iMaeslà con tutli gli aitri suoi regni et slati per opporsi ail'
invasione d'inirnici nelle occorrenze. Havendo Vesperienza
f'atto conoscere.,.
LX. 30, f. 75.1HK
1007. Sommaire récit de toute la négociation faite avec
Messieurs des Élat généraux des Provinces-unies des Pays-Bas.
A u mesme temps que le roi fit la paix avec le roi d'Espagne,..
XLIll UO.
1608. Continuation du recueil de la négociation faite es
Provinces Unies des Pays-Bas par MM. Jcannin et de Rus«y La
place, embassadeurs extraordinaires pour le Roy es dites
Provinces-Unies, pour la Trêve à longues années, contenant les
lettres à eux escrites par Sa Majesté, M. de Villeroy et autres
personnes, leurs responces à icelles propositions par eux faites
aux Etats généraux des dites Provinces, et les traités qui s*en
sont suivis, et ce pendant le cours de l'année mille six cens
huict.
XLIII 140.
Kelazionedel iraltato di pace falto nell' assemblea tra lidepu-
tati del Re Christianissimo e del Re Cattolico e del Duca di
Savoia in presenza del cardinale di Firenze, légale de laterc di
Clémente VIII, Sommo Pontefice, nel regno di Francia, del Rc
Christianissimo con l'intervento di M. Gonzaga vescovo di
( i84 )
Mantova. nunzio di Sua Bealitudine, e del générale degli Osser-
vanli di S. Franeesco. Dopo la parlita del S. Quintino..
LîX.52,f. 147.
1609. Danielis eremitae Belgae iter germanicum sive
epislola ad Camillura Guidium equitem, seripta de legatione ad
Rudolphum II Caesarem.
' XXXIV 66.
De Provinciis focderatis in Belgio.
XXXUI. 49.
1622. Descriptio status in quo nunc est religio calliolica in
confœderalis Belgii Provinciis anno 1622 (auctore Josepho
Maria Suaresio). Ex septemdecim provinciis Belgicis...
XXXII. 222. Cfr.XXXVlII. 63
1624. Regislro di varie ieltere scrilte da fra Giaeinto cappuc-
cino ehc d'ordinario stava a Brusselles.
LX VI 1.55.
Traltato delle guerre di Fiandra diviso in sei libri, comin-
ciando dcU' assedio di Breda falto dal Marchese Ambrogio
Spinola l'anno 1624, fino ai assedio di Mastriche falto dal prin-
cipe d'Orange, l'anno 1632 — scrilto da Girolamo Scraglia da
Modena.
LIV. 44.
1638. Status religionis catholicae in conterminis Belgii
provinciis (auctore Jacobo de la Torre).
XXXll. 164.
Rclazionc de' Irattati di pace conclusa in Nimega da Mon-
signor Bevilacqua, nunzio e plenipotenziario apostolico presen-
tala a Nostro Signore Papa Innocenzo XI. Ardeva più che
mai nella Germania e nelle provincie délia Fiandra terribile
laguerra...
( ^8^ )
VIII.
Mission aux Archives vaticanes.
Rapport à M. le Ministre de l'Intérieur
et de l'Instruction publique.
(Par Alfred Gauchie, docleur en sciences morales el historiques, assistant
à la Conférence d'histoire de l'Université de Louvain)
Un événement qui restera à jamais mémorable dans
les fastes de la science, cVst l'acte hautement libéral du
souverain Pontife Léon XIII, lorsqu'en 1880 il a ouvert
au monde des historiens les portes des archives vaticancs
et mis à leur disposition les richesses de cet incomparable
dépôt littéraire.
Dès lors de nombreux historiens de tous pays se sont
donné rendez-vous dans le palais de la papauté; les
sociétés savantes et plusieurs gouvernements do TEuropc
ont fondé à Rome des instituls dont la mission consiste i
rechercher et recueillir dans les archives de la cour
romaine les matériaux relatifs aux points les plus divers cl
les plus importants de l'histoire : le Vatican est devenu
un foyer d*activité où se reflète l'image des diverses
universités de l'Europe, et, en même temps, un centre
de travail d'où la lumière rayonne sur toutes les sphères
dos éludes historiques.
La Belgique n'est pas restée étrangère à ce mouvemcnl
international. Après diverses entreprises de l'inllialive
privée, le Gouvernement s*est décidé, sur les conseils
( i86 )
de la Commission royale d'hisloire, à patronner les
recherches sur notre histoire aux archives du Vatican.
C'est avec une profonde reconnaissance que je me
rappelle que j'ai été le premier à bénéficier de ses encou-
ragements. Ensuite d'une dépèche de votre honorable
prédécesseur, M. Mélot, en date du 12 décembre 1890,
vous avez en effet daigné. Monsieur le Ministre, m'accorder,
le 9 mars 1891, une mission littéraire aux archives de
Rome et de Naples.
En conséquence, je quittai la Belgique le 10 mars
suivant. Le 12, j'étais à Rome où je suis resté jusqu'au
29 juin, époque des vacances aux archives vaticancs. Le
lendemain, j'étais à Naples où j'ai travaillé jusqu'au
10 août.
De retour au pays natal, il m'incombe, Monsieur le
Ministre, de vous rendre compte de ma mission. C'est là
l'objet du présent rapport.
Dans mon projet de voyage en Italie, je me proposais
d'étudier l'histoire des Pays-Bas durant le règne de Phi-
lippe II, et spécialement sous le gouvernement d'Alexandre
Farnèse, duc de Parme. La Commission royale d'histoire
avait antérieurement approuvé ce dessein. Dans sa séance
du mois de janvier 1891, elle réitéra son approbation,
tout en signalant à mon attention non seulement diverses
pièces relatives à ce sujet, mais encore différentes autres
questions intéressantes de notre histoire. C'est ainsi qu'il
me fut exprimé le vœu de me voir dresser une liste des
relations des nonces sur les affaires des Pays-Bas, recher-
cher les documents concernant le mariage de Jean IV,
duc de Brabant, avec Jacqueline de Bavière, com-
tesse de Hainaut et de Hollande, étudier l'intervention
d'Alexandre VI en faveur des immunités ecclésiastiques
du duché de Brabant.
( 187 )
Assurément, c'était là un objet dcUule bien vasic
et bien complexe. Mais, nous aimons à le reconnaître,
la bienveillance du personnel des archives vaticanes cl
des membres des divers instituts historiques avec qui nous
avons eu l'honneur de nous trouver en rapports, nous ont
considérablement facilite ces recherches; ils ont grande-
ment contribué à Taccomplissement de notre tâche : nous
sommes heureux de leur exprimer ici notre plus vive
gratitude.
Dans ce rapport sur le résultat de notre mission, nous
parlerons des sujets que nous avons choisi ou que la
Commission royale nous avait signalés, en les rangeant
par ordre chronologique. Traitant des matières relatives
au moyen âge, nous nous occuperons d'abord des relations
de Martin V avec les Pays-Bas, ensuite des lettres
d'Alexandre VI au sujet des immunités ecclésiastiques
dans les Pays-Bas. De là nous passerons à l'époque de
Philippe II.
Quant aux résultats do notre étude sur la nonciature
de Flandre, nous en ferons l'objet d'une prochaine
communication à la Commission royale d'histoire.
Nous nous réservons aussi de signaler à part les docu-
ments relatifs aux Pays-Bas que nous avons vus à Home,
en d'autres dépôts que les archives vaticanes, alors que
nous cherchions d'y compléter les lacunes existant au
Vatican dans la série des nonciatures de Flandre (1)
(1) La Commission royale nous avail encore demandé le dépouillemenl
complet du manusciil latin 3881 de la bibliolhèque du Vailcan Nous eo
avons parcouru en entier les deux volumes. Mais à raisou que la biblio-
thèque n'est ouverte qu'aux mêmes heures que les archives, la muln-
plicilé de nos travaux dans celles-ci nous ont empêché d'achever l'analyse
détaillée de ce manuscrit. Il en sera cependant question plus loin I
propos des lettres d'Alexandre VI.
(i88)
De nos recherches aux archives fariiésiennes à Naples,
il n'en sera point non plus question ici. D'ailleurs,
comme nos recherches dans celte ville ont porté principa-
lement sur les documents relatifs à la correspondance
de Granvelle, nous nous en remeltons sur ce point au
rapport de M. Ch. Piot, archiviste général du royaume,
chargé de la publication officielle de cette correspondance :
dans une letttre du 12 décembre 1891, il nous a, en effet,
déclaré qu'il se chargeait de rendre compte de nos
travaux à ce sujet. Il est vrai qu'à Naples nous nous
sommes aussi occupé de la correspondance d'Alexandre
Farnèse avec sa mère, Marguerite de Parme, et de celle
de Francesco di Marchi avec Daniele di Bomalès. Mais
en ce qui concerne les lettres échangées entre Alexandre
Farnèse et sa mère, nous devons, faute de temps, remeiire
à plus tard nos communications. Quand à la correspon-
dance de di Bomalès avec di Marchi, nous pouvons
nous dispenser d'en parler, puisque nous la publions en ce
moment dans le tome XXIll des Analecles pour servir à
l'histoire ecclésiastique de la Belgique.
En ce qui concerne nos recherches à Home, nous
avons dû, on le voit, travailler sur des sujets bion hétéro-
gènes. Mais tous appartiennent à notre histoire, et
d'ailleurs, nous l'avons dit, nous les exposerons selon
l'ordre chronologique. C'est ce qui mettra quel(|iie peu
d'ordre et d'unité dans un rapport sur des points divers
et sur des recherches restées forcément incomplètes à
divers égards. Du reste, à raison même de cette diversité
d'objets, il y aura cet avantage que nous serons amenés
à faire entrevoir, d'une part en parlant de IVIartin V et
d'Alexandre VI, quelques-unes des sources qu'il y aurait
à consulter au Vatican pour l'histoire de notre moyen âge.
( i89 )
d'autre part en traitant de l'époque de Philippe II, celles
qui ont trait à l'histoire moderne. Il ne s'agit pas cepen-
dant d'entrer dans un examen de ces sources : c'est là
l'objet d'un travail spécial, entrepris depuis quelque lem|>s
déjà.
A la suite de notre exposé, nous donnerons en appen-
dice quelques doctiments répondant aux desiderata que la
Commission royale d'histoire nous avait exprimés.
Ces considérations générales finies, nous entrons dans
le détail. Et d'abord parlons du pontificat de Martin V.
§ I. — Martin Y et les Pajs-Bas.
Certes, c'est une question bien intéressante que l'histoire
des aventures matrimoniales de Jacqueline de Bavière.
Pour rechercher les actes de la cour romaine relatifs à ce
sujet, il y avait à compulser le buUaire d'un pontife dont
les relations avec les Pays-Bas avaient été bien multiples,
et cela à une époque marquante de notre histoire et de
celle de la papauté. C'est une époque où, d'une part, au
milieu de ses préoccupations d'unification territoriale, Phi-
lippe le Bon se trouve engagé dans les funestes dissensions
de la maison de France et les luttes sanglantes de la guerre
de Cent ans; c'est, d'autre part, une époque où la papauté,
reprenant enfin conscience d'elle-même après un doulou-
reux schisme, travaille à détruire partout les efforts des
hérésies naissantes, à pacifier les princes chrétiens et h pro-
mouvoir une nouvelle croisade. En étudiant la question de
Jacqueline de Bavière, nous pouvions donc espérer de ren-
contrer des pièces concernant divers autres points de notre
histoire à cette époque.
Mais pour accomplir les recherches nécessaires, quel
( 190)
vaste travail nous était réclamé! Car il ne nous fallut
pas longtemps pour constater que le manuscrit D. 101 de
la bibliothèque des princes Chigi que M. le secrétaire de
la Commission royale d'histoire nous avait signalé, ne pou-
vait résoudre la question indiquée au sujet de Jacqueline
de Bavière. 11 nous incombait donc dès lors de parcourir
aux archives mêmes du Vatican les registres de Martin V,
cVst-à-dire quinze manuscrits volumineux. Le temps dont
nous pouvions disposer à Kome n'eût pas suffi pour accom-
plir une telle tâche. Mais il nous est échu un bonheur
exceptionnel.
M. labbé Vernet, chapelain de Saint-Louis des Fran-
çais, avantageusement connu pour sa collaboration au savant
Répertoire des sources du moyen âge, publié par M. le cha-
noine U. Chevalier, s'occupait précisément de Taiialyse des
registres de Martin V, et après trois années d'mcessants
labeurs, il arrivait au terme de son étude. Si c'est un esprit
distingué, un travailleur infatigable, M. l'abbé Vernet est
aussi une âme vraiment française, douée de toutes les
qualités du cœur qui font l'apanage de sa nation. En ce
qui me concerne, il a poussé la bienveillance et la généro-
sité jusqu'à m'admetire dans son cabinet de travail aux
heures où les archives vaticancs étaient fermées; il m'a
donné pleine liberté de consulter ses notes personnelles et
d'en extraire ce qui pouvait intéresser notre hisioire.
J'ai largement profilé de cette permission; car j'ai
recueilli l'analyse de plus de cent cinquante bulles ou
brefs intéressant nos pays. Un grand nombre de ces docu-
ments ont trait aux nominations ecclésiastiques , aux
nonces collecteurs, aux négociations de la paix entre le duc
de Bourgogne et la maison de France, aux pèlerinages en
Terre-Sainte et à la croisade, aux hérésies, enfin au
( 19< )
mariage de Jacqueline de Bavière avec Jean IV de Bra-
bant. Mais, preuve nouvelle des lacunes qu'on regrette
ilans ces archives : nous n'avons point retrouvé diverses
bulles relatives à notre histoire, connues d'ailleurs, nolara-
nient la bulle d'érection de l'Université de Louvain.
En ce qui concerne les analyses dont M. l'abbé Vcrnct
nous a donné communication, nous nous proposons de n'en
donner le détail que plus tard. Nous ne signalerons ici que
les actes dont nous avons pris, aux archives mêmes, le texte
complet.
Parlons d'abord des pièces relatives au mariage de Jac-
queline de Bavière avec Jean IV, duc de Brabant.
I. — Mariage de Jacqueline de Bavière avec Jean IV,
duc de Brabant,
Des actes pontificaux analysés ou édités dans leur texte
complet par M. Léopold Devillers, le savant et dévoué
archiviste de l'État à Mons (i), nous n'avons rencontré que
les deux suivants :
1. Constance, 5 janvier 1418. Martin V révoque la dis-
pense qu'il avait précédemment accordée pour le mariage de
Jean IV, duc de Brabant, avec Jacqueline de Bavière, comtesse
dt Hainaul. Romanus pontifex cum nattiram... (2)
Reg Val. t. CCCLII, f. 22.
2. Constance, 30 mars 1418. Martin V révoque la dif-
pensc qu'il avait accordée, le 22 décembre précédent, au duc
Jean IV de Brabant et à la duchesse Jacqueline de Bavière,
(1) Collection des chroniques belges inédiles: Cartulaire des eomtti
de ffainaut, t. IV. Bruxelles, 1889.
(2) Voyez le texte dans Devillebs, ouvrage cité, p. III, el daM
De Dymer, Chronique des ducs de Brabant^ éd De Ram, 1. 111, pp. 360 *t
suivantes. Bruxelles, 1857.
( 19^ )
conilesse de Hainaut, de Hollande et de Zëlande; il leur inter-
dit, comme il l'avait déjà fait le 5 janvier, de donner suite à
leur mariage, et, dans le cas où celui-ci aurait eu lieu, il leur
ordonne de s'en déporter et de tenir ce mariage pour nul.
Pridem videlicet XI kalendasjanuarii... (1)
Reg. Vat. l.CCCLII,f. 61.
Nous avons, d'autre part, trouvé trois pièces, inédiles
croyons-nous, dont nous donnons le texte dans l'appendice 1 .
1. Constance, 5 janvier U18. Martin V à l'archevêque de
Cologne Thierry de Moers, à l'cvêque d'Utrechl Frédéric III
et à celui de Liège Jean VI de Bavière. Bulle en exécution de
celle de la même date révoquant la dispense accordée pour le
mariage de Jean IV de Brabant avec Jacqueline de Bavière.
Hodie siquidem ex cèrtis.
Reg. Vat t.CCCLII, f.23.
2. Constance, 5 janvier 1518. Martin V aux évêques
d'Utrechl, de Cambrai (Jean V de Gavre) et de Liège. Même
teneur que la lettre précédente. Hodie siquidem ex cerlis...
Reg. Val t CCGLII, f. 23.
5. Sans date. Martin V à Humfroi, duc de Glocestcr. Sytton
lui ayant rapporté que le duc de Glocestcr s'était plaint de sa
lenteur à donner une décision au sujet de l'union du duc avec
Jacqueline de Bavière, alors qu'un nonce du pape aurait
déclaré que celui-ci regardait comme évidemment juste la
cause du duc, le pape déclare que le nonee n'a pu dire rien
de pareil, et que c'est par intérêt qu'il a parlé ainsi. Le pape a
seulement déclaré qu'il serait heureux si le mariage de Jacque-
line avec Jean IV de Brabant était réellement nul, comme
beaucoup de personnes le croyaient, à ce qu'on lui a rapporté.
Venxens ad nos ex parle Excelleniiœ suœ...
Arm. XXXIX, l. V, pars 2" , f. 36'.
(1) Voyez le lexle dans Rymer, Jeta publica Angliœ^ t. IX, p. 566.
COMPTE RENDO DES SÉANCES
DE LA
COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE,
RECUEIL DE SES BULLETINS.
CIMQVIÈMl!: MÉKIK.
TOME DEUXIEME. — Il« BLLLETIN.
^Séance du 4 Juillet ISOf.
Présents : MM. Stanislas Bormans, président; Alphonse
Wauters, sécréta ire-lrésorier; Charles Piot, Léopold
Devillers, Gilliodts-Van Severen, Napoléon de.Pauw,
membres effectifs; Pierre Génard, Godefroid Kurth,
L. Mathot, h. Pirenne, membres suppléants.
Le procès-verbal de la séance du 4 avril i892 est lu et
adopté.
Tome ii% 5*"^ série. 13
( i94 )
OUVRAGES OFFERTS A LA COMMISSION.
La Commission a reçu :
De la Société historique et littéraire de Tournai :
Mémoires, t. XXIi. Tournai, 1891, in-8".
Du Cercle archéologique du pays de Waas : Annales,
l. XIV, Â' livraison. Saint-Nicolas, 1892, gr. in-8^
De la Société d'histoire et d'archéologie de Genève :
Mémoires et documents. Histoire monétaire de Genève de
4192 à 4848, 1" cahier. Genève, 1892, in-4".
De l'Académie royale des Lyncées de Rome (section
des documents historiques et philologiques) : Rendiconti,
série V, fascicules 1 et 2. Rome, 1892, in-8°.
De MM. Reussens et E^irbkv: Analectes pour servir à
rhistoire ecclésiastique de la Belgique, t. XXIll, 2® livr.
Louvain, 1892, in-8^
De M.Criitzen, à Louvain : le Moyen Age, mars à mai 1892,
in-8*.
Du Père Firmin Rrahant, de la Compagnie de Jésus :
Histoire politique interne de la Belgique, Namur, 1892,
in-12.
Remerciements et dépôt à la bibliothèque de l'Académie
royale de Belgique.
CORRESPONDANCE.
M. le Ministre de l'Intérieur et de l'Instruction publique
ayant demandé, par dépêche du 7 mai, à connaître la
décision prise par la Commission au sujet des frais d'acqui-
sition et de publication du manuscrit envoyé par M. Scott,
( 195 )
conservateur au British Muséum, il a élé répondu, le
il mai, que ces dépenses seraient portées au budget de la
Commission pour 1893 et payées par les premiers fonds
disponibles, aussitôt que Tautorisation nécessaire serait
accordée.
M. le Ministre, par dépêche du 13 mai, déclare
approuver la publication, dans les conditions déterminées
dans la lettre de la Commission du 5 du même mois, du
Carlulaire de Guillaume, abbé de Sainl-Trond.
Par dépêche datée du 13 juin, le même haut fonction-
naire déclare donner son approbation aux arrangements
pris par la Commission pour la continuation de la publi-
cation du travail de M. Kervyn de Letlenhove : les Rela-
tions politiques entre les Pays-Bas et l'Angleterre pendant
le règne de Philippe II, avec la réserve (juc les dépenses
à en résulter seront fixées dans le budget de la Commission
pour 1893.
M. le Ministre avait demandé que Ton envoyât le
Bulletin ou Compte rendu des séances pour 1844 à M. le
conservateur des archives de l'État à Arlon; il a été fail
droit à cette demande. La Commission examine ensuite
plusieurs demandes aux lins d'obtenir quelques-unes de
ses publications, formulées au nom de sociétés et établis-
sements scientifiques.
A la demande de M. Franlz Funck-Brentano, de Paris,
elle décide de lui envoyer les volumes qui lui manquent
de la Table chronologique des chartes et diplômes imprimés,
publiée par M. Waulers.
Elle reçoit communication de la lettre de M. Rudiguès,
de Namur, remerciant du don des tomes I" et VIII des
Manuscrits pour servir à l'histoire des provinces de
Namur, etc.
( 196 )
Elle entend ensuite, avec un vif intérêt, les explications
données par MM. Kùrth et Pirenne sur un manuscrit du
Muséum Hunterianum, de Glascow, qui contient des
documents de la plus haute importance pour l'histoire du
célèhre prédicateur liégeois Lambert le Bègue, qui vivait
dans la seconde moitié du XIP siècle et qui est générale-
ment considéré comme le fondateur de l'institut des
Béguines. Elle décide d'en réclamer la communication, en
fournissant d'ailleurs toutes les garanties requises en
pareil cas.
PUBLICATIONS.
M. le secrétaire fait connaître, d'après une lettre de
M. l'imprimeur Hayez, du A juillet, l'état de l'avancement
des travaux de la Commission. Il en résulte que le
tome IX de la Correspondance du cardinal de Granvelle et
le tome VI H de la Table chronologique des chartes et
diplômes sont sur le point d'être achevés et que le
tome [" du Carlulaire de l'église Saint- Lambert, à Liège.
est fort avancé.
COMPTABILITÉ.
Par dépêche en date du 50 mai, M. le Ministre de l'Inté-
rieur et de l'Instruction publique donne son approbation
au budget de la Commission pour 1892.
Une autre dépêche, du 30 avril, accuse réception des
pièces attestant le versement au Trésor du montant du
produit des ventes des publications de la Commission faites
par M. Hayez pendant l'année 1891 .
197 )
COMMUNICATIONS ET LECTURES.
M. Ch. Piot communique une note relative à des publi-
cations étrangères relatives à l'histoire de la Belgique.
M. de Pauw dépose un travail intitulé : Son Excellence
Gilles de Hase^ généralissime de la république de Venise^
d'après des lettres autographes et des documents inédite
(1596-1650).
M. Pierre Génard, membre suppléant de la Commission,
donne lecture d'une notice relative au château de Cleydael,
près d'Anvers, et à ses anciens possesseurs.
La Commission ordonne l'insertion au Bulletin de ces
différents travaux.
( i98 )
De quelques ouvrages publiés à Vétranger et contenant
des indications utiles pour l'histoire de la Belgique.
(Par Charles Piot, membre de la Commission.)
Dans le tome XIII des Bijdragen en mededeelingen de
la Société historique d'Ulrecht (La Haye, 1892, in-S")
sont imprimées trois notices qui intéressent la Belgique.
La première, due à M. le professeur Fruin, a pour
litre : Comentario hecho por el ilustro y savio cavallero
don Sancho de Londono (Commentaire rédigé par l'illustre
et sage cavalier don Sancho de Londono). C'est une
relation très circonstanciée, très détaillée des événements
qui se passèrent aux Pays Bas en 1568 et des faits d'armes
auxquels Londono prit une part active sous le gouverne-
ment du duc d'Albe. Tels sont, entre autres, la bataille de
Heiligerlee, la mort du comte d'Aremberg, les campagnes
près de Namur, Liège et Maastricht, el dans la Gueidre, faits
connus par les relations de de Thou, de Bor et de Men-
doza, les Documentos inéditos, et autres recueils, mais sur
lesquels Londono fournit des renseignements plus précis
et plus amples.
Nous y avons remarqué le passage suivant : <r Près de
Maastricht, à une lieue au nord, est un lieu nommé Cas-
^rwm Cœsans, où Jules César aurait séjourné pendant la
conquête de ce pays et oii se trouvent encore des vestiges
des fortifications de celte époque > (p. 60).
[ m )
M. Fruin, après avoir donné des ronseignemcnU liio-
graphiques sur Londono, reproduit le lexle espagnol «le
ses Conimentaires el en donne une tradiiclion en langue
néerlandaise.
La seconde notice, intitulée : Een nog onuitgegeven
vervolg op het Recuit de Hopperus, est encore due à
M. Fruin. Hopperus est Tauleiir d'un Recueil el Mémorial
très connu par la publication qu'en a laite Hoynck van
Papendrecht, mémorial sur lequel M. Fruin donne de»
renseignements très détaillés, puisés aux meilleures
sources. C'est un supplément inédit à ce recueil que
l'auteur publie. Il est intitulé : Recueil et mémorial des
troubles des Pays-Bas (4" partie) ; de ce qui se passa en ce
temps aux Pays-Bas (chap. VIII). — La cinquième partie.
De la venue du duc d'Albe aux pays d' en-bas et de ce qui se
passa (chap. I). — Du mat et inconvénients qui procéda»
rent de la rigueur quusarenl ceulx du Conseil des troubles
(chap. II). — Des aultres inconvénients et maulx qu'ai
apporté le Conseil des troubles (chap. il h. — De la
demande du x" denier et des maux qu'elle causa (cliap. IV).
— D'aullres et semblables causes des maux de ce temps^là
(chap. V).
M. De Raadt a publié dans le même volume quelques
documents concernant les guerres du XVII' siècle dans
notre pays, et offrant un intérêt local potir quelques com-
munes des environs de Bruxelles, Louvain, Malines, etc.
A propos du livre de M. Gottlieb, intitulé : Ueber
mittelalterliche Bibliotheken, dont nous avons parlé précé-
demment, le R. P. dom Berlière, de l'abbaye de Mared-
sous, vient de publier dans les Annales du Cercle archéo-
( 200 )
logique de Mons, un article sur « Tancienne bibliothèque
de Lobbes ». Dom Berlière y donne, sur cette collection,
plusieurs renseignements que les bibliophiles consulteront
avec fruit, et qui semblaient inconnus à M. Gottlieb.
Documents concernant les relations entre le duc d'Anjou
et les Pays-Bas, publiés par P.-L. Muller et Alph. Diege-
rick;t. IH (La Haye, 1891, in-8°).
Les éditeurs continuent leurs recherches concernant les
documents relatifs au duc d'Anjou. Il viennent de termi-
ner le tome III, qui renferme les lettres et actes, à partir
de février 1579 jusqu'en janvier 1581 .
Tous ces documents se rapportent aux relations entre le
duc et les Pays-Bas pendant ces années. Bien souvent il y
est question du Congrès de paix à Cologne, de l'organisation
du nouveau conseil du gouvernement des Pays-Bas, de
PUnion d'Utrecht, des opérations de guerre, du projet de
mariage entre le duc et la reine d'Angleterre, des lettres
de des Pruneaux, l'homme d'affaires le plus actif de
d'Anjou; beaucoup de documents relatifs aux États géné-
raux.
^ C'est une publication qui rend les plus grands services
à l'histoire des Pays-Bas durant le XVh siècle.
( 201 )
11.
Son Excellence Gilles de Hase, Gantois, GénéraUssime
de la république de Venisey d'après des lettres auto^
graphes et des documents inédits avec généalogie de sa
famille jusqu'à nos jours.
(Par Napoléon de Pauw, membre de la Commission.)
Une des figures les plus intéressantes au point de vue
belge dans les lasles militaires de l'Europe au XVII" siècle,
est sans doute le célèbre général gantois Gilles de Hase,
qui, après avoir combattu pendant longtemps, d'abord au
service du roi d'Espagne et plus tard à celui de l'empereur
d'Allemagne dans la guerre de Trente ans, consacra sa
vaillante épée à la république de Venise dans ses luttes
incessantes contre les Turcs, fut nommé généralissime de
ses armées de terre, et (init sa glorieuse carrière comblé
de titres et d'honneurs, dans son palais de Zara, ville de
la Dalmalie, dont le sérénissime Sénat de Venise l'avail
nommé gouverneur.
Il n'entre pas dans mes intentions de retracer ces luîtes
et ces combats, décrits par les historiens de celte époque
mémorable, et récemment résumés à son point de vue par
l'historiographe belge de la guerre de Trente ans (1), dans
(1) Rahlenbeck, Biographie nationale, t V (t875), pp. 136-139.
Bibliophile belge, t. XI, (1862) : La Noblesse à ta guerre de Trente
{ 202 )
laquelle noire héros égala souvent la gloire el la valeur de
ses illustres compatriotes, les Tilly, Jean de Weert, .
Adrien Van Enckevoort, Huyn Van Geleen, les comtes
DE Mérode et DE Mercy.
C'est sa biographie privée, qui depuis longtemps intrigue
ses compatriotes (1), que je me propose d'élucider à Taide
de documents inédits et authentiques, notamment d'un
précieux dossier de pièces de famille, formé aux XVI P el
XV!!!" siècles par son parent et protégé, Luc de Hase,
échevin de Gand, et par le flis de celui-ci, Jean, greffier de
la lieutenance civile, en cette ville, dossier conservé reli-
gieusement par leurs descendants d'une ligne féminine (la
descendance mâle étant définitivement éteinte), et qu'une
heureuse fortune a fait tomber entre mes mains (2).
Ce précieux dossier, dont je publie ci-après les pièces
principales, con lient d'abord, outre diverses copies d'actes
de famille, huit lettres authentiques du célèbre général,
écrites de Venise, de 1650 à 1653 (5), à son susdit cousin
Luc, ainsi que plusieurs missives de sa sœur, de sa fille et
de sa nièce, qui se trouvaient avec lui en Italie; ensuite, les
réponses de négociants flamands en ce pays aux demandes
de renseignements sur sa famille après sa mort.
Cette correspondance, — qui nousfait connaître les détails
{\) UAULEmECK, Messager des sciciices historiques, 1852, p. 509;
1853, pp. 422-124; 1854, pp. 280-514- — Piron, Algemecne
beschrijving (1860», blz. 150. — Oettinger, Bibliographie biogra-
phique universelle (Bruxelles, 1854), t. H, p. 2129.
(2) J'en dois Tobligeantc communication à mon cousin, M. Charles
DE Seille, ancien bourgmestre de Meercndré.
(5) On n'en connaissait jusqu'ici qu'une seule, citée par Rahlen-
BECK, Messager, etc., 1855, p. 125, et dont la signature se trouve
dans Weigel, Album von Autographen, p. 106.
( 205 )
les pins intéressants tant sur l'illiislre général, ilans sa \ie
publique et privée, que sur les divers membres de sa
famille, avec laquelle il ne cessa d'entretenir les relations
les plus cordiales, même au temps de sa plus grande puis-
sance, — nous permet de refaire aujourcriiui sa biographie,
ef de la dégager, en la complétant par nos recherches cou-
ronnées de succès dans lesarchivesdeGandetdcVeniie(l),
des racontages basés sur de prétendues traditions el des
fables ridicules accumulées sur sa personne et sa famille
par des écrivassiers, dont Timaginalion fantaisiste n'a
d'égale que la mauvaise (oi la plus avérée el dont les
inventions ont tini, faute de mieux, par pénétrer dans les
livres d'histoire les plus sérieux.
Le plus audacieux, sinon le plus ingénieux de ces racon-
teurs est certes le fameux Schellinck qui, dans ses biogra-
phies des Gantois célèbres, insérées dans le supplément de
la dernière édition de VHislorie van BelgUy de Marc van
Vaernewyck en 1829, a donné libre carrière à son imagi-
nniion vagabonde (2). Bien que, pour ce qui touche la vie
privée de l'illusfre général, il n'y ait pas une date ou un
(I) Je liens à remercier ici publiquement M. V. van der Hacghkn*
archiviste de la Ville de Gand, et M. J. Stefani. arcliivislc de l'Éïal
à Venise, des renseignements nombreux qu'ils ont bien voulu me
communiquer.
(-2) Il faut en dire autant des autres biographies; ainsi les dates
de la naissance et de la mort de Liévin Bauwbns, sont erronées.
Pour faire connaître l'audace de Schellinck, il me suffira de rapporter
ce fait que, charge du classement des archives de la cathédrale de
Gand, il donna à plusieurs savants des copies de certaine pièce
de 1525 où figurait le célèbre Jacques van Arteveldb; quand, plus
tard, on vérifia l'original, tout était exact, sauf le nom du célèbre
tribun, qui avait pris la place d'un autre, bien moins connu.
( 204 )
(lélail qui soit exact, je crois qu'il sera utile d'en donner
la traduction, tant parce qu'il résume assez bien sa vie
publique que parce qu'il sera facile de faire toucher du
doigt l'insigne fausseté des détails apocryphes donnés sur
sa famille.
a Gilles DE Hase, et non Dhaese comme il est renseigné
erronément par plusieurs écrivains, un des plus vaillants
guerriers dont Gand peut s'enorgueillir, était fils de Jean
DE Hase, faiseur de brosses, demeurant au Raem, et de
Barbe Tietericx; il fut baptisé dans l'église paroissiale
Saint-Michel, le 22 avril 1596. Ayant perdu son père de
bonne heure, il fut obligé de s'engager comme garçon
chez un boulanger, pour suffire à ses besoins, et y resta
plusieurs années. Ayant essuyé un refus de la part d'une
repasseuse, qu'il aimait éperdument et qu'il demanda en
mariage, de dépit, il prit service en 1624, d'abord dans
les troupes espagnoles, où il obtint, en 1629, le grade de
porte-drapeau, et par la suite dans l'armée de terre véni-
tienne, où il se distingua dans maints combats par ses
excellentes vertus militaires, et dont il devint, en 1637,
général en chef. Dans ce poste éclatant, il ne cessa de
rendre à la république de Venise les services les plus
signalés, gagna plusieurs batailles, entre autres celle de
Sebenico, en Dalmalie, et conquit un grand nombre de
forteresses importantes, de manière à se faire craindre,
avec raison, des Autrichiens et des Turcs. En l'année 1641,
DE Hase voulut être salué, avec le titre flatteur d'Excel-
lence, par ses concitoyens, qui l'avaient si souvent vu
porter du pain chez les clients de son ancien maître, et il
Ht une entrée solennelle dans sa ville natale, où lui fut
offert à l'hôtel de ville un banquet somptueux, auquel
assista sa très vieille mère, encore en vie. Il retourna
ensuite à Venise, où il fut élevé à la chevalerie par le
Sénat; il mourut comblé d'honneurs, de gloire el de
richesses, le 19 août 1647, à Zara, en Dalmalie, et fui
enterré dans la cathédrale de cette ville, sous une magni-
fique tombe de marbre. Bien que le père de Gilles de Hase
fût un homme de métier, il appartenait toutefois à une
ancienne famille noble, qui a donné plusieurs magislraU
à la ville de Gand aux XIV' et XV' siècles, niais ne des-
cendait point de Louis de Hase, (ils bâtard du comte Louis
de Nevers, comme d'aucuns le prétendent, puisque ta famille
DE Hase existait déjà à Gand avant la naissance de ce
prince valeureux (1). »
L'ingénieux biographe est bien bon de ne point reven-
diquer pour notre héros cette origine princière; il aurait
eu, je pense, autant de peine à établir la descendance des
anciens échevins de Gand, Jean de Hase, 13' des ParchoDS
en 1553 et 7^ en 1545, au temps du grand Arlevelde;
Gautier de Hase, 12' de la Keure en 1548; Pierre de Hase,
ll^desParchonsen 1450, et Jacques de Hase, le jeune,
poursuivi par le duc d'Albe en 1567 (2), que celle du bâtard
de Louis de Maie, tué à Nicopoli en 1596 (3). En tout cas,
il fait preuve d'un défaut de critique évident en faisant de
nos vieux communiers, comme de tous leurs chefs, des
membres de l'aristocratie; leur place dans l'échevinal
prouve, du reste, qu'ils appartenaient aux métiers. D'autre
part, il ne faut attacher aucune importance aux diverses
manières d'écrire son nom de famille, des orthographes
différentes étant souvent employées ù cette époque pour la
(i) Uislorie van Beîgis (1829), t. II; supplément, p. 45.
(2) Memorieboek der stad Geut, t. I, pp. -42, 54, 63, iôljt N.
p. 359.
(3) Ibidem, t. I, p. 151.
( 20(3 )
même personne dans le même acte; ce qui est vrai, cVsl que
noire général a adopté, dans ses diverses signatures, Tor-
ihographe de Hase, et qu'il a donné une couleur italienne
à son prénom, en récrivant Gilli au lieu de GilUs ou Gilles.
Cetle première erreur et ce défaut de critique remon-
tent d'ailleurs, ainsi que je Tai montré ici même (1), à Phi-
lippe DE l'Espinôy, qui, dans son célèbre ouvrage de 1631,
contient une note importante, dont une copie se trou-
vait dans le dossier formé par Luc de Hase.
Voici ce qu'en dit ce contemporain et compatriote
d'adoption de noire général, qui n'était alors que colonel
dans l'armée impériale :
« 1348. Le douziesme eschevin (de la Keure de Gand)
esloit WatiUier de Haeze. On a trouvé des vaillans
hommes de ce nom, et natifs de ladite ville, et entre autres
un très valeureux capitaine nommé Jean de Haëze (sic)
lequel, à ces dernières guerres que l'Empereur Ferdinand
a eu en Allemaigne contre le Roy de Denemarckeet autres,
eut la charge de mille chevaux, avec lesquels il s'est si
valeureusement comporté qu'il a esté renommé entre les
plus valeureux des dictes irouppes dudit Empereur » (2).
Ce qui est plus important à signaler dans la biographie
fantaisiste de Schellincr, c'est que toutes les dates indi-
quées sont manifestement erronées; ce n'est pas le
^^ avril (3),maisbienleâ7 oc7o6rel596 qu'il a été baptisé à
l'église Saint-Michel à Gand, et aucun acte de naissance de
ce nom ne se trouve même à la première de ces dates (4).
(1) Bulletin de la Commission, 1884, pp. 123-152.
(2) Recherches sur la Noblesse de Flandre (Douai, 1G31), p. 476.
(3) Ni le 22 avril, comme dit la Biographie nationale, t. V, p. 156.
(4) Voir la teneur de l'acte de naissance de notre héros aux pièces
justificatives, C, I.
(207)
Ce n'est pas en 1647 qu'il est mort à Zara, capitale de ta
Dalmatie, mais le 30 octobre i659, ainsi que nous le
démontrerons d'après une lettre inédile et un extrait
d'une chronique italienne, publiés plus loin. Ses parents
n'étaient ni Jean de Hase, fabricant de broi^ses dans une
ruelle de la rue de Bruges(l), ni fiar6e Tietericx (2), nom
qui n'a jamais existé à Gand, mais bien Pierre de Hase,
bourgeois aisé, ayant pignon sur rue, possédant plusieurs
niaisonsdu chef de ses parents, et Anne d'Amman, d'une
des plus anciennes familles de la cité, apparentée aux
GoETHALS, de Keysere ct autrcs familles patriciennes.
Il ne semble pas non plus que sa réception à Gand (si
elle a eu lieu) doive être fixée en 1641 (ou en 1643,
comme le pense M. Rahlenbeck (3) ); les comptes et
registres échevinaux de cette époque n'en portent aucune
trace (4), mais sa présence est signalée à Gand en 1631,
alors qu'il n'était encore que colonel, et il tint alors sur
les fonts du baptême un de ses cousins, auquel il donna
son nom bientôt illustre (5).
Quant aux détails très circonstanciés de son humble
origine, de ses amours malheureuses et de son triomphe,
ils ne sont jusqu'ores établis par aucune pièce aulhen-
(i) Ou du marché du Vendredi, d'après la Biographie nationale
p. 136.
(2) Ou FieteririxH! (Ibidem, d'après une copie de M.Goetcukbue»).
(5) Messager, 1854, p. 506.
(4) M. l'archiviste V. van der Haeghen a bien voulu les dépouiller
à noire intention, de 1640 à 1650. D'autre part, la Chronique contem-
poraine du Gantois Justo Billet n'en parle pas, tandis qu'elle rcUCc
l'entrée du général Piccolomini en la môme année 1644.
(5) Pièce justicalive, C, III.
( 208 )
lique, par aucune chronique, et il n'est pas impossible que
l'auteur les ait trouvés soit dans sa riche imagination, soit
dans des contes de nourrice, ou qu'ils aient été puisés dans
la biographie de son contemporain et compagnon de gloire
Jean de Weert (1).
Bien qu'il puisse peut-être y avoir plus de mérite pour
Gilles DE Hase à être complètement l'enfant de ses œuvres
que le fils de notables bourgeois de Gand, les pièces iné-
dites que uous publions semblent établir celte dernière ori-
gine.
Ces actes, où il intervient lui-même par procuration,
nous le montrent allié aux premières familles de Gand, les
d'Amman, les Goethals, les de Keysere, les Parmentjer,
vendant ou héritant des biens patrimoniaux, dont la pro-
priété est incompatible avec l'origine plus que modeste qui
lui est assignée.
C'est à l'aide de ces pièces de famille que nous allons
reconstituer sa généalogie et sa biographie intime, cette
fois authentique, et due à ce que, au comble des gran-
deurs, il n'a point oublié les membres moins fortunés de
sa famille qui a conservé avec orgueil les preuves de ses
bienveillantes relations. (2).
Né à Gand, paroisî^e Saint-Michel, le 27 octobre 1596,
Gilles de Hase était le quatrième enfant de Pierre de
Hase et (VAnne d'Amman; il eut, au moins, huit frères
et sœurs, nés de 1590 à 1608 (3), et son père était lui-
(i) RAiiLENBECK,dans la Biographie nationale, t. X (1889j, pp. 424-
445. — JoLY, Jean de Weert (Bruxelles, 184^2.) Muséum littéraire.
(2) Les documents de famille (lettres familières, extraits de
livres déraison, clc, remis en honneur en ces derniers temps surtout
par M. Ch. de Ribbe) ne sont pas indignes de la plus sérieuse
histoire.
(3) Pièces justicatives, C, I.
( ^209 )
même fils de Henri de Hase et de Jossine Goethals
Nous ne sommes point parvenu à déterminer la profes-
sion des parents dé notre général dans celle commune où
tout le monde travaillait, mais il est probable qu'ils appar-
tenaient à la grande industrie, car nous voyons, dès le
17 mars d607, Pierre de Hase hypothéquer sa maison,
qu'il avait acquise le H février 1591, des hériliers
van Redichove, d'une somme de 96 livres de Flandre,
pour un achat de toile {lynivael) fait au nommé Gérard van
Rente RGHEM (1); le 8 mai 1609, il la chargea de 57 li\res
12 sous 11 deniers de gros au profil de Gabriel Bau-
WENS, et le 15 décembre 1614 sa veuve la greva d'une
nouvelle somme de 16 livres de gros au prolil de la veuve
de Jacques Mingelaere, sans doute pour éteindre la délie
précédente, qui fut cassée le 22 du même mois (2).
Ces hypothèques ne prouvent point la gêne des parents
iïe Gilles de Hase; celle relative h un achal considérable
de toile semble, au contraire, établir l'exercice du grand
commerce du lin, qui avait succédé en Flandre à la célèbre
industrie du drap, et qui devait plus lard être remplacée ù
Gand par celle du coton. El l'on sait que le haut négoce
en ces divers tissus a toujours été, chez les Gantois, enlrr
les mains des familles les plus importantes de la baul«*
bourgoisie, sinon des races patriciennes, et n'a jamais fail
obstacle, même en notre temps, à l'agréation aux privi-
lèges ou aux honneurs de la noblesse. Il y a donc loin de
ce commerce en gros à l'humble boutique d'un fabricant
de brosses.
(1) Archives de la ville de Gand: Registre 530«", Ghedvefe
{Stalen), f» 122 v».
(2) Ibidem : Clmjnsboek, 1582; f» 648 et 067 V.
Tome ii% 5™"= série. H
( 210 )
Celle maison même, donl nous avons pu relrouver la
place par sa descriplion dans les regislres du cens foncier
de la Ville, démontre la posilion sociale élevée de son
propriétaire. Elle subsiste encore, et ne se trouve point
dans la me des Rames {Raem, idiolement baptisée rue du
Rélier par nos édiles du commencement de ce siècle),
mais dans la rue des Selliers [Rrejjdelsteg/ic), rue plus
importante, aboutissant également à la rue de Bruges.
Cette rue présente encore à peu près l'aspect du XVIP
siècle; ses neuf maisons du côté de la rivière, la plupart
encore à pignon, à trois étages et à quatre ou cinq
fenêtres de façade, paraissent toutes dater de cette époque.
Celle du milieu présente, du côté de Teau, la seule façade
en bois existant encore à Gand; et c'est dans la seconde
de ces mai^^ons, joignant le pont aux Pommes, et où tst
établie depuis de longues années l'imprimerie Van deu
MEERSCH,que notre célèbre général a sans doute vu le
jour et passé son enfance (1).
L'importance de cet immeuble semble prouver que les
parents du général n'étaient pas de petites gens, et que
lui-même ne dut pas se faire garçon boulanger pour
suffire à ses besoins à la mort de son père, alors même
que sa mère, veuve, en eût conservé l'usufruit ou même
la propriété.
Mais ce qui établit bien mieux la position sociale de
{i) Celle Brcydelstcghe, ou rue de la Bride, s'appelait encore la rue
au court Dos [curie Hic). C'est la seconde rue de ce nom à Gand ;
Tautre est la rue courte des Chevaliers, /ror/e Hiddcrslraatjaiddc Redctj
curte Rie (voir F. de Potter, Cent, t. III, p. 50G;; elles ont ceci de
particulier, qu'à cause d'urie rue ou de la rivière qui les pressent
derrière, ellcsn'ontpas de profondeur; de là probablement leur nom.
(211)
rjolre général, ce sont les actes des propriétés de son
îiieui paternel.
Henri de Hase, son grand-père, était propriétaire d'une
maison spacieuse, siluée sur le quai des Hécollets (autre-
lois des Frères-Mineurs), au coin de l'écluse de la Ville
(Cuypgat), à côté du pont actuel du Jugement, derrière
le Palais de justice, et qui est aujourd'hui habitée par
M. le juge de paix d'Hoop.
Cette maison à double demeure, Henri de Hase Tavail
achetée, le 13 décembre 1566, du nommé Jean Toebast,
li, le 15 juin 1569, il avait obtenu l'autorisation d*y faire,
moyennant un nouveau cens de 3 sous 4 deniers gros par
an au profit de la Ville, certains travaux, consistant en
une construction sur l'angle du pont de pierre, avec mur
d'appui en maçonnerie jusqu'au fond de sa maison, mais
(le manière à ne pas nuire au fonctionnement de
l'écluse (1). Diverses renies avaient été établies sur celle
ujaison, notamment les 21 janvier 1589 et 23 mars 1591,
une de 35 sous de gros au profit de maîlre Henri Malassys,
qui avait épousé la tille de la veuve van Vaernewyck,
et elle fut définitivement vendue par Pierre de Hase,
(ils de Henri et père de Gilles, le 23-26 février 1593, à
Lambert van deh Aeghen, probablement pour acquérir
la nouvelle maison de la Brej/delsteg/ie (2).
C'est à l'occasion du partage de celte maison paternelle,
(pli était restée indivise entre les enfants survivants, que
nous voyons intervenir pour la première fois Gilles OB
Hase, dans un acte public avec ses Irère el sœurs.
(1) Archives de la ville de Gand : Registre 152"; Chfftubaeek,
t563, il, f- 500 yû.
(2) Ucgistrc 152", 1582, II-, >« 541 cl 553 v. U veuw et
Marc VAN Vaernewvck h.ibilait la maison voisii»».
( 212 )
Elle appartenait en 1644 aux quatre enfants survivants
(le Pierre de Hase et d'Anne d'Amman, à savoir : Gilles
(le général), portant dès lors le titre de Messire {Mher)\
damoisclle Jacqueline, épouse de Liévin van Ravesteyn;
damoiselle Liévine, veuve de don Francisco de Floris, et
Abraham de Hase. Elle était occupée par Jean Goethals,
qui avait bail jusqu'à la fin de l'année. Le 29 janvier 1644,
elle fut vendue par eux au nomnié Jacques Dossier, pour
la somme de 2,200 florins, sans compter le cens foncier en
4 gros par an, sur laquelle somme devaient être payées les
rentes. L'acheteur devait payer, en outre, à l'épouse dudit
Ravesteyn, qui avait comparu à la vente moyennant pro-
curation des autres, 4 doubles ducats et les frais d'écot. De
plus, le vendeur avait déclaré qu'il y avait sur ladite maison
hypothèque (clachle ten landboccke) de 20 livres de gros,
qu'il prétendait payée ou prescrite et dont il ne réclamait que
l'intérêt au denier 16 ; et qu'elle servait de garantie (con-
tre-pand) pour une rente de 2 livres de gros par an sur iina
autredeses ma/sows. L'acheteur acceptait ces conditions e(
l'acte de vente fut passé par-devant les témoins Parmen-
TiER, Tombeele et Barihélemi de Hase, ce dernier, leur
oncle, mort quatre ans plus tard, le 25 février 1648 (1).
Ledit Jacques Bossier entra en possession du quart de
Jacqueline le 6-8 février suivant, de ceux de messire Gilles
et d'Abraham le 7 juillet, par suite de procuration donnée à
la première à Venise, devant le notaire JulUus Prolins ;i't
du dernier quart, de Liétine, remariée dans l'année avec
le lieutenant-colonel Beltyn, de Cologne, par procuration
à laméme,àVenise,du23novembrel644,devant le notaire
(1) Pièces justifîcalives, A, II.
( 215 )
Jullius FiGOLiNS (sic), au profil du procureur Pierre van
Tombeel; — avec consenlemenl par acte devant les nolaires
Wynèbret et LiÉvïNs van Damme, du 5 janvier 1645. —
Le tout enregistré devant parties le 7 janvier suivant (I).
L'acquéreur, Jacques Bossier, avait, le 5 avril de la môme
année, acquitté aux héritiers de maître Jean Van deh
Varent, de Courtrai, une somme de 32 livres de gros,
pour capital, et de 12 livres pour arrérages de six années
d'une rente de 2 livres de gros, sur une maison, rue du
Tremble [Abeclslrale), que la veuve de Hase-o'Amman
avait donnée en garantie par acte du 27 mars 1621.
Cette maison élait donc une seconde propriété des
parents de CAUcs de Hase.
Et, en effet, le 16 août 1617, la veuve de Pierre de Hase
avait grevé sa maison, rue des Selliers, d'une. somme de
26 livres de gros, par acte passé devant le notaire A' ico/ns
de Cleucq, à Courtrai, et ratifié le 11 avril 1G20; cl, le
5-6 avril 1621, d'une nouvelle somme de 25 livres de gros
et d'une rente de 5 livres de gros au profit de la veuve de
Hugues Doyen, acquise le 22 juin suivant par Jacques Van-
DEN Beerghe, et remboursée le 4- août 1646 à sa veuve el à
ses enfants.
Pierre de Hase, fils de Henri el de Jossine Goethal8,
avait eu au moins deux hères: Barlltélemi ci François;
lous deux se marièrent et furent pères de nombreux
enfants, qui entretinrent avec leurs cousins germains de
fréquentes relations, tant par les parrainages que comme
intéressés dans des successions ou liquidations de famille.
Barthélemi, notamment, avait épousé, en novembre 1603,
(1) Archives de la ville de Garid : Reglslre I5i'*; Chrynthoeck,
i58-i, \\\ fo067vo.
( î214 )
dans la même paroisse Saint-Michel, Jeanne Duyssaert, qui
y mourut sans postérité, le 25 décembre 1 627, et deux mois
après, en février 1628, il convola en secondes noces avec
Marie Haustraete, fille d'Adrien, qui le rendit père de six
enfants (i), dont le fils aîné, Luc de Hase, eut avec son
cousin germain, le général, la correspondance qui nous a
été conservée.
Ce Luc DE Hase, né W 1 i wûl 1630, et ainsi de 55 ans
plus jeune que son cousin germain, qui, à ce titre, Tappelle
une fois son neveu, avait eu pour marraine une certaine
Catherine de Keyskre, parente éloignée, morte avant 1650,
sans alliance. C'est à l'occasion de sa succession, qui devait
se partager, d'après le droit en vigueur à cette époque, par
fente et refenle, entre les diverses branches paternelles et
maternelles, que les relations entre ces divers collatéraux,
séparés par le temps et l'espace, semblent s'être de nouveau
renouées.
Un acte de partage de cette succession, en date du
i" mars 1650, passé sous seing privéà Gand, et dont une
copie se trouve dans le dossier formé par Luc de Hase,
fixe les droits de la famille de Hase dans cet héritage!
comme formant un des trois rameaux de la troisième
branche principale, du côté mater-mater-pater-paternel
de la défunte, à une pièce de terre d'un bonnier 57 verges,
kBambrugghe, au lieu dit Lindecautre, valant, avec une
rente et les arrérages de dix années, la somme de 187 livres
19 escalinsSgros, plus une soulte de 5 escalins 10 gros à
charge du premier des deux autres rameaux.
Ce troisième rameau se composait alors des enfants
survivants des époux de Hase-d'Amman, à savoir : Jacque-
/«) Pièces justificatives, C, IH.
( !2iS )
Une DE Hase, autorisée par son mari le capilaine Lièvin
VAN Ravesteyn, et donataire de !a part de Son Excellence
le général Gilles de Hase, en ce moment an service de la
seigneurie de Venise, à Candie (1), et de Liévine de Hasb»
leur sœur, avec son mari le colonel Guillaume Belttn,
au service de Sa Majesté Impériale, qu'elle représentai!.
Les deux autres rameaux se composaient de Uarie
Haustraete, veuve de Barlhélemi de Hase, en sa qualité
de mère et tutrice de ses enfants mineurs, et de Marie
DE Hase, fille de François, frère dudit Barlhélemiy auto-
risée par son mari Josse Blondeel, et représentant le
général avant qu'il eût cédé ses droits à sa sœur Liévine.
Les deux autres branches comprenaient les descendants
de Jean et de Finançais Goethals; la fille aînée du premier,
Jossine Goethals, était veuve de Pierre Pahmentier, pro-
cureur au Conseil de Flandre, dont le frère, maître Gilles
Parmentfer, avocat audit Conseil, représentait Georges
Goethals, frère de la précédente.
Toutes ces branches et rameaux se ratlachaienl à la
défunte par les Goethals et les Bruijs, familles anciennes
et bien alliées, et c'est avec une véritable satisfaction que
l'échevin Luc de Hase, alors fils mineur de la veuve de
Barlhélemi, en clôturant les copies qu'il en fit plus lard,
inscrit à la fin de l'une de ces pièces « qu'elle sert à montrer
comment il est apparenté aux Goethals et aux Parmemier:
Aoe Goethals ende Parmentier ons bestaen » (2).
(0 Elle vendit plus tard sa part, de même que sa cousine Mario dk
Hase, à sa tante (29 août 1651 et 20 juillet 1663). Pièces juslifica-
lives, A, V et VI.
(2) Voir tous ces actes aux pièces justificatives, A. — Les plècei
des branches Goethals dans cette succession importante se trouvent
k
( 216 )
C'est, probablemeni à l'occasion de ces partages et liqui-
dations que des relations anciennes se renouèrent entre le
général et sa famille, alors en Italie, et la veuve et les
enfants de son oncle Barlhélemi, restés en Flandre. Il
convient de résumer ici en quelques mots la carrière
militaire et l'état de la famille de l'illustre Gantois à cette
époque.
Engagé à 27 ans dans les armées impériales, lieutenant
(alferez) à 52 ans, il avait pris part aux diverses guerres en
Allemagne et en Italie, et était revenu à Gand, en 1631,
après la bataille de Leipzig, où Tilly perdit la vie et à
laquelle lui-même n'avait pu assister (1), Il devint peu
après, sous Wallenslein et Piccolomini , colonel-proprié-
taire de mille fantassins, dont le régiment portait son nom,
fut blessé en Italie et en Allemagne, passa en 1635 au
service de l'arcbiduchesse d'Inspruck, Claudia de iVlÉDicrs,
qui le félicita plus tard de ses succès et lui écrivit que ses
enfants n'auraient pu rentrer en jouissance de ses terres
iVAcfialm et de Neiiffen, tant que la forleresse de Hohen-
twiel n'aurait pas été réduite (2). Il élait, depuis 1639, au
service de la maison d'AuIriche, avec le titre de général-
major. Il passa ensuite au service de la république de
Venise, dont il était généralissime en 1645 (3). Ici s'in-
tercale, d'après ses biograpbes, son voyage à Gand et son
citées, avec un tableau généalogique qui les explique, dans la
Notice sur quelques branches de l'ancienne famille Goethals, par F.-H.
D'Hoop.conservaleur des Archives de rÉlat, à Gand (1879), pp. 22-25.
(i) Rahlenbeck, Notice sur Gilles de Hase, dans le Messager des
sciences historiques (I854-), p. 282.
(2) Ibidem, p. 502.
(3; Ibidem, p. 306.
( ^217 )
triomphe public (et privé sur la repasseuse qui Tavail
dédaigné). Après avoir, en 1645, refusé du service en
Bavière, sons les généraux Jean de Weeut el le comle de
Mercy, il continua à faire la guerre pour la répulilique
de Venise, et combattit les Turcs à Candie el à Zanle, de
1646 à 1649(1).
C'est à cette époque que se placent les huit lettres de
Gilles DE Hase, dont voici le résumé :
Luc DE Hase, âgé de 18 ans, avait annoncé au général que
son père Barihèlemi venait de mourir et que lui-même
venait de terminer ses études en rhétorique. Le 14 janvier
1630, Gilles DE Hase répondit à son « cher cousin » que
cette lettre lui était arrivée en retard, parce qu'il se trouvait
à cette époque à Candie, qu'il regrettait vivement la perle
de son oncle, et qu'il offrait à Luc ses services, s'il était
d'intention de continuer ses études, l'engageant à venir à
Rome, où il avait beaucoup d'amis, et pourrait à peu de
Irais le mettre dans un collège pour se perfectionner. Il
présentait à tous ses amis ses compliments el ceux de sa
« chère épouse el de ses petits enfants p. Luc de Hase lui
ayant fait savoir qu'il avait pris la résolution d'abandonner
les études et de se livrer au commerce, et qu'il y avait
réussi, le général lui répondit, le A mars suivant, que loul
étal était sacré quand les intentions étaient droites; il
l'engageait à continuer sa correspondance en lui promeltanl
toujours réponse, et lui réitérait l'assurance qu'il n'avail
qu'à lui écrire si quelqu'un de ses parents o'.i amis avail
(t) Ibidem, pp. 509-311.
(2) Ces lettres, françaises et flamandes, ne sont pas de la main du
général, mais seulement signées par lui Voir pièce» jusUncatives,
B, IVIII.
( 248 )
besoin de son aide, le tout en mémoire de son oncle
Barlhélemi.
Une nouvelle lettre de Luc de Hase, en date du 10 dé-
cembre de la même année, l'informant du succès continu
de ses atfaires, mais de la gêne de Jacqueline, sœur du
général, ne parvint à celui-ci que le 6 janvier 1651; il
était, dit-il, revenu depuis quatre semaines à Venise, mais
n*avait pu rentrer que l'avant-veille danssa maison, ayant
dû rester vingt-huit jours en quarantaine, à cause de la
contagion en Dalmatie. Il se hâtait d'envoyer, le même
jour, 50 livres de gros de Flandre à sa sœur, priait son
cousin de lui faire les autres avances nécessaires, et expri-
mait le désir d'avoir auprès de lui l'un des fils de sa
sœur, dont il se chargerait. Il annonçait en même temps
pour l'hiver le mariage de sa nièce Antoinetle (1).
A une lettre de Luc de Hase du 21 juin 1651 , le générai
répondit, le 14 juillet, à son cousin ainsi qu'à sa sœur Jac-
queline et à son propre gendre, Francisco de Bertelli,
« Monsieur de Bertelle », de lui amener son neveu,
en attendant qu'il pût recevoir la mère de celui-ci. Il
annonçait en même temps l'heureux mariage de son autre
fille et sa propre nomination au poste du « généralat et
gouvernement des armes de cette république » à Candie^
où il était sur le point de se rendre. Huit jours après, il lui
confirme son prochain départ et lui recommande de nou-
veau sa sœur.
Deux lettres de Luc de Hase, du 21 février et du
7 mars 1653, étaient restées sans réponse; il y invoquait
(1) C'était la fille de sa sœur Jacqueline, Antoinette van Ravesteyn,
qui épousa Jean- Baptiste Rollln, lieutenant-colonel au régiment de
Beltyn à Milan.
( 2i9 )
la proteclion du général pour être promu à quelque office.
Dès qu'il les eut reçues, ce dernier s'empressa, le 11 avril
suivant, de l'assurer qu'il l'aurait recommandé à l'archidoc
Léopold et au comte de Schwartsenbourg; il lui apprenait
qu'il avait communiqué ces lettres à leur cousin commun,
le père Patrice de Hase, qui avait passé par Venise en se
rendant à Rome, et il annonçait son intention de venir
personnellement, dès qu'il le pourrait, en Flandre, < où
un mot de sa part ferait plus que cent lettres ». Ne rece-
vant pas de réponse, il réitéra ses offres de services, le
29 août 1653, et dit qu'il avait écrit à « Monsieur Edewal »
et se proposait d'écrire à d'autres de ses amis. Son cousin
Luc lui manda, le 12 septembre, que, ne prospérant point
dans son commerce, il insistait pour obtenir quelque office ;
le général lui répondit, le 47 octobre suivant, que, ne
pouvant arriver lui-même, parce que la Seigneurie de
Venise ne le laissait point partir et ne lui payait pas les
milliers qu'elle lui devait, il le priait de bien vouloir lui
dire de qui dépendait l'office qu'il sollicitait, du Conseil
de Flandre, du Magistrat de Gand ou du Gouvernement à
Bruxelles; que si c'était des magistrats, il l'informai qui
élait premier échevin, et qu'en tout cas il ne uïanquùl
point d'entretenir M. Blasehis, seigneur d'YoEWAL, qui
avait beaucoup d'amis.
C'est par cette dernière lettre, toute empreinte de la
bonté du célèbre général et de ses offres de services, que se
termine cette précieuse correspondance.
Nos reclierches dans les archives de Gand nous ont
appris quel était cet office, et quand on réussit à l'obtenir.
Le 27 février 1655, Lnc de Hase fut nommé par les
échevins de Gand, expert-juré des vins de la Ville :
Gesivoorne slaelmaeker van de wijnen lierselver Stede, Gel
( r/o )
office consistait à « fréquenter le comptoir, accompagner
pour fixer les accises, former les étals, faire les liquida-
lions (le chaque lavernier, marchand de vins en gros et en
détail, et les livrer tous les deux mois au fermier de cet
impôt ». Ce ne fut pas sans peine que Luc de Hase par-
vint à cet emploi; il dut soutenir, à cet effet, un procès
avec le nommé Pierre du Chastkl, qui prétendait au même
office, et qui en fut débouté par sentence du Conseil de
Flandre, du 26 février 1655(1), Par requête du 24 mai
1660, Luc DE FIase demanda à pouvoir résigner cet office
en faveur de Michel Weyns, fils de Jacques, qui fut nommé
et prêta serment le même jour. Cette nomination avait
également été précédée d'une instance devant le Conseil de
Flandre, du 30 juillet au 26 août 1659(2).
Le célèbre général était mort à cette époque, sans que
l'on puisse savoir s'il put accomplir son projet de passer
en Flandre et de se retrouver au sein de cette famille qu'il
chérissait. C'est désormais dans les lettres des proches
parents qui l'entouraient que nous trouverons le récit do
ses voyages, de ses projets, de ses succès et de ses revers,
et enfin de sa mort, dont nous pouvons ainsi fixer la date
et les circonstances exactes, complétées par les renseigne-
ments des archives de Venise.
Le silence du général dans ces dernières années
s'explique d'ailleurs par sa vie aventureuse el par les
déboires qui terminèrent sa glorieuse carrière. On sait les
démêlés qu'il avait eus dès 1650 avec le gouverneur
(1) Archives de la ville de Gand: Offices (Wijnen), série 141,0" 5J.
(2) Ibidem : Stadsprocesscnf série 350.
( 2:21 )
vénitien Moncenigo, à la suile desquels il donna sa démi«-
sion et fut remplacé par Léonard FoscoLO, généralissime
(je la Daîmalie, dont lui-même prit la place à Zara, le
H juin de celte année (1). Vainqueur à Sebenico, pacili-
caleur de la Dalmatie, il était allé combattre les Turcs
dans TArchipel, près des îles de Sancliio, de Rhodes el
de Candie, avec l'amiral Nicolas Foscolo, quand, sur de
prétendus outrages adressés à ce dernier, il lut accusé à
Venise, banni dans l'île de Corfou, et même temporaire-
ment révoqué de ses fonctions en 1657 (2). Il n'était pas
plus heureux dans sa famille; la peste et la guerre la
décimaient, et lui-même faillit bientôt en être victime. Ce
sont ces aventures privées d'un héros public que nous
allons résumer d'après les dernières lettres des membres de
sa famille et les notes des chroniqueurs contem|)orains (3).
Dès le 8 juillet 1655, sa nièce, Antoinette van Rave-
STEYN, épouse de Rollin van Nobis, lille de Jacqueline el
du capitaine Liévin van Ravesteyn, écrivait de Torlone, à
sa grand'tante, la veuve de Barthélemi de Hase, à Gand,
que Son Excellence le général élait encore ù Veniscengagé
dans sa brouille (garbulia) avec le généralissime FoscoLo,
mais qu'il espérait en finir, et, ne voulant plus servir le»
Vénitiens, passer en Allemagne, et de là en Flandre, else
réengager au service du roi d'Espagne. Elle espérait
pouvoir l'y suivre, car sa mère ne pouvait supporter le
climat de l'Italie, et son mari devait rejoindre le lende-
main l'armée destinée à combattre les Français, qui se
dirigeaient de Piémont vers Milan, el que devait venir
(1) Raiilenbeck, Messager, clc, 185i, pp. 312-313.
(-2) Ibidem, p. 314.
(3) Pièces justificatives, B, IX à XVII.
( ±1^ )
renforcer le prince Thomas, à la lêle de huit mille hommes
(farmes.
Au mois d'avril 1657, la propre fille du général, Anne-
Marie, épouse du colonel Francisco de Beutelli, écril de
Gènes, où son mari venait de prendre service, à cette
même tante, veuve de Barlhélenii de Hase, pour la prier
de mettre fin à la mauvaise administration de leurs biens
en Flandre, compromise par leur receveur P«erre.HEBBE-
LYNCK, qui s'obstine à ne pas vouloir rendre ses comptes,
et de le remplacer par ses cousins, Tavocat Parmentierou
le beau-fils de sa tante [Pierre Mesdach?). Ces biens consis-
taient en une brasserie située à Gand, rue des Rémouleurs,
à l'enseigne du Peerdeken {\), et en biens-fonds à Tron-
chiennes, la seigneurie ôe Bietshoitke et le bien ter Capelle,
composé d'un jardin potager et d'un verger plantureux,
clôturé de fossés remplis de poissons (2). Ces biens étaient
engagés pour des dettes contractées envers les sœurs
de sou mari dans la mortuaire; elle tenait absolument à
conserver la propriété de Tronchiennes, où elle aurait
voulu se retirer, s'il plaisait à Dieu que la Flandre eût un
jour la paix, et que leurs dettes fussent payées. Sa tante
lui répondit, le 25 mai, en lui offrant les services de son
fils, Luc de Hase, le protégé du général ; le 17 juin, elle
insista pour sauver de la débâcle le bien de Tronchiennes,
qui rapportait au moins 500 Irancs par an, et dont un gen-
tilhomme avait offert 100 patacons. Et pour bien affirmer
ses droits contre les prétentions de ses belles-sœurs, elle
signait Anne- Marie de Hase de Bertelli van Bietshouke.
(1) Voir Messager des sciences historiques, 1883, p. 152.
(2) De Potter cl Brouckaert, Geschiedenis der gemecnten van
Oostvlaanderen (Drongcn, pp. 56-51), ne citent pas ces terres parmi
les 17 seigneuries de cette commune.
( 215 )
Dans la même lellre, elle donne des renseignenieoU
précieux sur son père, le général, qui vient de lui écrire,
sur ses Irois enfanls : Frans-Horace, ùgédelOans,/M^e//e-
Marguerite, de 5 ans, et Jean-Basile, de 16 mois; sur sa
lanle Jacqueline, qui paraît fort ingrate de ce que le géné-
lal a fail pour elle et pour ses deux enfants, Auloiuelte,
cpQuse RoLLiN, et Jean van Ravesteyn, tué devant Pavie;
sur son autre tante, Liévine de Hase, épouse du général
Beltyn, njorte aussi, de même que sa lille Ju«/fue, mariée
au lieuleiiant-colonel Rolant, qui, avec leur fils de 4 ans,
GiO'Slefano, el un autre dont elle venait d'accoucher, sont
morls dans le voyage de Candie, attaqués par les Turcs, et
ayant sauté en l'air sur le navire qui les transportait.
D'autre part, la peste sévit autant que la guerre : beaucoup
de gens meurent; la pauvre femme recommande à sa
lante les intérêts de ses enfants, si elle et son mari venaienl
à mourir.
Ces appréhensions et ces horribles événements se cou-
lirmèrent par une lettre écrite de Venise, à la même, le
9 mars 1658, par la susdite Jacqueline, épou^n; va^n Rave-
steyn. Son frère, le général, qui avait, y disait-elle, repris
service pour les Vénitiens avec une paye plus forte, avait
l'ié lui-même atteint de la peste et laissé pour mort par
ses médecins; heureusement il s'était rétabli, mais son fils
unique en était mori deux mois auparavant, de même que
sa lille Anne-Marie, son é\)Oux Monsieur de Bertelli elses
enfants. Sa sœur Liévine, l'épouse Beltyn, avait égaleraeol
succombé avec ses enfants; son fils à elle, Jean va.x
Ravesteyn, avait été tué au service de l'Espagne, devant
une forteresse, et, comme il avait survécu trois jours à ses
blessurrs, elle espérait qu'il était bien mort; sa fille
Antoinette, l'épjuse Rollin, était à Milan avec son mari,
lieu tenant- colonel du mari de Liévine, el son beau-Uls. le
( 224 )
ca| ilaine Claus, époux de sa fille Anne-Marie Rollin;
quanl à l'autre fille, Calherine RoLLiiv,elle avait épousé un
sergent-major au service de l'Espagne, qui avail quitté le
service et était retourné dans son pays.
C'est une des dernières survivantes de celte famille
décimée par la peste et la guerre, Antoinette Rollin van
NoBis, qui annonce de Milan, le 10 décembre 1659, à sa
famille de Flandre, la mort de l'illustre général Gilles de
Hase, son oncle; il était décédé un mois auparavant, en
Dalmatie, d'où sa sœur Jacqueline, mère ai' Antoinette,
allait revenir; elles espéraient, maintenant que la paix
était signée, rentrer ensemble en Flandre et y recouvrer
leurs biens Un de ses oncles, Antoine Rollin, chapelain à
Oostcamp, près de Rruges, envoie, le 29 décembre suivant,
ses compliments de condoléance à la veuve de Barthélemi
DE Hase, pour la mort de cet homme célèbre et de presque
tous ses parents d'Italie.
Cène fut que quelques années plus tard, le 17 avril
1665, qu'un membre de la famille de Flandre, probable-
ment Luc de Hase, désirant savoir ce qu'était devenue la
famille du général et de sa sœur Jacqueline^ écrivit à
Madame la douairière de Son Excellence Gilli de Hase,
à Venise, pour lui en demander l'état, et lui recommander
un dé ses cousins, Jean Dervaes, qui avait été forcé de
prendre du service à' Venise, et désirait rentrer dans son
pays. Cette lettre resta probablement sans réponse, car,
le 10 février 1670, le même Luc de Hase écrivit au
capitaine de navire Jean-Corneille Poort, d'Amsterdam,
qui se trouvait alors à Venise, pour lui demander si la
veuve du général vivait encore, combien elle avait laissé
d'enfants, et ce qui restait de cette famille en Italie, ses
plus proches parents. Poort, malheureusement sur le
( 225 )
point de s'embarquer, ne pul donner que quelques ren-
MMgnemenls vagues. Il savait que la veuve vivait encore
ainsi que deux de ses (illes, mais il aurait chargé le
sieur Ringenberg, à Venise, d'apprendre d'autres détails.
Coluici écrivit, dès le 14 mars 1670, que la veuve de
Gilles DE Hase demeurait en Istrie, à Caren/ia Soprior,
Ccislelà famià; qu'elle était remariée avec le 6«ron Rosaliw,
el qu'elle avait encore trois filles en vie : l'une, Marie de
Hase, religieuse au couvent de Saint-Daniel, à Venise; la
seconde, Liévine, demeurant à Piove, ville du territoire
continental de la République, el récemment veuve du
colonel Wille Loopez; la troisième, également mariée,
mais dont on avait perdu la trace.
Ainsi s'éteignit dans les armées et le cloître la descen-
dance d'un des plus illustres enfants de Gand. H n*esl
toutefois pas exact de dire que « son nom mourut avec
lui » (1); ce nom célèbre survécut quelque temps encore
dans la branche de ses parents de Flandre, qui ont con-
servé et transmis son souvenir aux lignes féminines,
el auxquels il importe de consacrer maintenant quelques
mois.
Barihélemi de Hase, l'oncle du général, apparaît dès
1()07, à Gand, comme maîlro-verrier de la Ville (Slerteglae»-
maecker), dans la Gilde des arquebusiers de Saint-Antoine,
où sa femme est inscrite comme consœur (GuUlestister) en
1610 (2). En 1641 et 1645, il était l'un des deux jurés de
la corporation des peintres, qui comprenait, en 1646,
(4) Messager des sciences historiques^ 4854, p. 3li.
(2) Ferd. van der ÎIaegiikn, Gescfiicdcnis dcr Gilde van St-Antmt,
dans la collection drs Bibliophiles flamands (1807), t. Il, |»p^^ *'
2?)9. Voir la liste compicle aux pièces juslificalivcs, C, X.
ToMK 11% 5'"* sr^niiK. <5
26 peintres, i6 sculpteurs, il tailleurs de pierre, 22 gra-
veurs et doreurs et 22 verriers, parmi lesquels il figurait
encore en cette année (1). Un de ses parents, Laurent
DE Hase, en avait fait partie depuis 1619, comme sculp-
teur (2), et avait, en 1646, reçu 52 escalins et 8 gros pour
verrières mises dans le bureau du pensionnaire de la
ville (3). Le (ils de Barlhélemi, Luc de Hase, le protégé du
général, fut doyen de cette corporation en 1671-72
et 1676 (4). Il y eut pour successeur, en 1673 messire
Floreiit'Bonaventure van Vaernewyck, en 1710 maître
Pierre-Gilles Parmentier, avocat au Conseil de Flandre,
et en 1711 maître François Parmentier (5). A ces mêmes
années 1671-72 et 1676, Luc de Hase figure au livre
des Merciers, comme doyen de cette corporation, et il a
comme successeur, en 1675, le même messire Bonaventure
VAN Vaernewyck (6); il est inscrit en celte qualité, le
26 juin 1676, dans la Gilde de Saint-Antoine, et demeu-
rait alors au Quai au Blé (Coorleye) (7). Il est donc permis
de croire qu'il e-xerçail le commerce en gros de la verrerie
artistique (8).
D'autre part, il était, en 1671, gouverneur de la chambre
(i) Archives de la ville de Gand: Scildcrsbock, de 1558 à 1713, —
à ces années, f" 75, 77 v», et suiv.
(2) Lauwercyns de Hase, beddesnydere. Ibidem, f° 40.
(5) Comptes de la ville 164C 47, f» 149 v».
(4) Dhcer Lucas d'Haese, hcuverstcn. ibidem. Scilderboek.
(5) ibidem, à ces années.
(6) Archives de la ville, Meerscniersboek , f" 82-83.
(7) Gildcbocks\}?>à\{, t. il, p. 1C6.
(8) On trouve plusieurs de ses hom.onymcs inscrits dès la fin du
XVJe siècle au Livre des Merciers; Ilans Daese, filius Joorcs, et
Lic'vin Daese f» Adriaens, en 1577; Anlheunis D'Haese f* Daniels, en
1578. (Il y a une lacune de 1578 à 85). Registre 178 B, f» 64 v».
( 2^27 )
des pauvres (i), et il parvint trois fois aux honneurs de
réchevinage; il fut onzième échevin des Parchons en 1602
et 1663, et onzième de la Keure en 1G80 (2). Son (ils
aîné, Jean-Bernard j)E Hase, greffier de Sa Majesté Impé-
riale à la Chambre des ajournements, ne laissa que des
fils entrés en religion, et des filles, dont Tune, Thérèie
DE Hase, épousa /eau de Sutter, procureur au Grand
conseil de Malines, et Taulre, Ignace de Seille, greffier
de la seigneurie de ^leenhuyse, dont sont issues les deux
lignes féminines.
On a vu que plusieurs membres de la famille de Hase
figuraient dans la Gilde des arquebusiers de Saint-Antoine,
à Gand. Chose étrange — tandis qu'on y rencontre, de 1598
à 1676, Barihétemi, sa femme et son fils Luc; Jean, (ils
de Guillaume, sa femme et ses enfants ; Jean et Jossine;
Laurent et Pierre, fils de Pierre; François et Liévin, Ûls
de François, et un autre Luc de Hase, fils de Pierre,
receveur des contributions à Gand (3), — le grand général
qui devait s'illustrer dans la carrière des armes n'y figure
point! Il est probable qu'il a quitté tout jeune sa ville
natale, avant d'avoir pu se faire inscrire dans cette con-
frérie, comme ses frères et ses cousins et même, on 1655,
son propre beau-fils, Messire François de Bertelli, fils
de Messire André.
D'autres honneurs attendaient notre célèbre conci-
toyen. Nous l'avons vu sceller ses lettres de 1650 à 1655.
d'un cachet armorié, portant dans l'écu un lièvre couraiif.
C'étaient des armes parlantes, qu'avait déjà employées,
dès 1496, un Jacques de Hase, fils de Jean, échcsin de
(1) Archives de la ville de Gand : Registre 1668-79.
(2) Mcmoricboek der stad Gcnl, t. III, pp. 215, 216, 280 cl 881.
(3) Voir le détail aux pièces juslincativcs, C, X.
( 228 )
l'abbaye de Sainl-Pierre, à Desielbergen (1). Celle simili-
mde d'armoiries, inspirées par le nom même, ne prouve
nullement la parenlé. Au surplus, Gilles dé Hase paraîl
avoir ignoré les véritables armes de sa famille. Un dessin
du XVII' siècle, conservé dans les archives de la famille,
décrit ces armoiries : De sable à trois gerbes d'épis de blé
d'or, posées 2 et 4, et une noie contemporaine donne celles
du général : tiercées en fasce : au premier^ d*or au lion
îssant de gueules; au deuxième, d'argent; et au troisième^
de sable à trois gerbes d^or, â et I. La note ajoute que le
lion issant a été mis dans ses armes par la république de
Venise (2). C'est encore le signe distinctif qui, de nos
jours, est ajouté aux armoiries primitives pour services
éininents rendus à l'Élat.
Ce blason augmenté figure également sur un petit por-
Irail extrêmement précieux du général, portrait que la Ira-
dilion rapporte avoir été expédié de Venise à la lamille en
Flandre, et qui en tout cas est contemporain (5). Il porte,
{{) Archives do, rÉvcclié à Gand (carton 14, n" 2i0, fonds des
Charlreux). M.Raiilenbeck cite les mêmes armoiries dans une famille
patricienne, vassale de rarchevcchc de Cologne. (Jaune, Geschidite
dev Kodniszhc Geschlechlei\ t. I, p. 127), ce qui lui avait fait penser
un moment à Torigine allemande de notre Gantois. {Messager des
sciences (lSl)ô), pp. ti2-3.
(2) Waepen van de IIaese : Swartcn gront en 3 gaudcschoovcri.
— fJit is de waepen van dcn gencrael Gille de IJaese : Swarlcn gront
met ecne wilte baere; de Republickc van Venelien heeft liem gegeven
in sijn waepen cencn alvon leeuw (den Iceuw roodt en dcn grondl
boven de witte baere gandl). Les mots entre parenthèses sont d'une
écriture postérieure.
(5) Ce portrait appartient à M. Van der Sticiiele-de Seille.
M. T. de Seillk, notaire à Hansbekc, et M. Sciiellekens, président
honoraire du tribunal de Termondc, en possèdent des copies.
Signature et armoiries de Cilles de Hau
(ïoir pp. 206 et 228).
( 229 )
en outre, Tinscriplion : Gil de Hasius, Belga, Gandemi».
MiLiTi^ Venkt^ Dux Generalis. Celle inscripiion el lé
portrait lui-même sont identiques à la gravure de 1647
insérée dans l'ouvrage de Mérian, Theatrum Etiropœum
(Francfort, 1647), t. V, p. 607, reproduite plus lard par
P. DE JoDE, d'Anvers, et dont la bibliothèque de l'Univer-
sité (le Gand possède deux exemplaires séparés (1). Ce
portrait garantit la parfaite ressemblance el raulhenlicilé
de son elïigie peinte.Ce n'esl pas sans raison que Tun de ses
biographes fait remarquer qu'il était a bon el humain » (î),
car ce portrait, de môme que ses lettres, respirent la bien-
veillance et la bonté, en même temps que le courage el la
résolution.
L'adjonction faite à ses armoiries de famille se rallaclie
aux titres el honneurs que la république de Venise lui
accorda pour les services éminents qu'il lui avait rendus.
On n'est pas d'accord sur la portée de ces dignités. D'après
M. Raiilenbeck, il fut anobli \\ès> 1631 el inscrit en 1644
au Livre d'Or, ce qui équivalait à la chevalerie el, en tout
cas, à un cadeau de 100,000 ducats, prix de celle inscrip-
tion pour les citoyens (3). Les recherches faites par
M. Stefani, surintendant des archives de Venise, n'ont pu
éclaircir ce point; mais il est probable que notre général
aura fait partie de la « noblesse vénitienne par mérite •,
ou de la quatrième classe, accordée aux étrangers qui
avaient bien servi l'État. On peut en voir les droits dans
l'intéressant ouvrage de son contemporain, Alexandr9
LiMOJON DE Saint-Djdier, attaché, en qualité de gi-nlil-
(i) Collection (les Gantois, au nom Iïase (Gilles de). Cctt le
portrait qui figure dans le Messager des sciences historiques de 1854.
(2) Ibidem, p. 292.
(3) Ibidem, pp. 284, 310.
( 230 )
homme, secrélaire et conseiller intime, au comte d'Avaux,
ambassadeur de Louis XIV auprès de la république de
Venise, livre publié en 1680, et qui donne un tableau
complet de la célèbre république à cette époque mémo-
rable (1).
Au surplus, les archives de Venise ont conservé les
traces des services rendus par Gilles de Hase à la répu-
blique de 1645 à 1658. Les voici, tels que M. Stefani a
bien voulu m'en communiquer la liste, qu'il dit appuyée
de toutes les pièces justificatives (2). Les recherches, qu'il
a fait effectuer en Dalmatie pour déterminer l'époque de
sa mort et l'existence de son tombeau, n'ont abouti que
pour le premier de ces points. Dans une chronique
(1) La vil le cl la république de Venise au XVI h siècle (Histoire,
institutions, mœurs et coutumes). Réimprimé, en 1891, dans la
collection in-li", Voyage dans tous les mondes, nouvelle Biblio-
llicque historique et littéraire, publiée sous la direction de M. Mùller,
conservateur à la Bibliothèque de l'Arsenal. Paris, chez De la Grave.
Voir surtout pp. \\0 et ilS, et, sur les fonctions du Généralissime
de Dalmatie, le chapitre : Des forces de ta République par terre et
par mer, pp. 203-208.
(2) « I documenti principal! invenuli in talc argomcnto sono :
lo iCi5, ollobre 13 : Condottadi Gilhj de Hase;
2" È incaricalo di arraolare 5000 fanti (dctlo giorno);
3« i6i5, marzo i : É deslinato a servirc solto il Provvcditor
générale delleTrc lsole(lonie),con precedenza su tutti i capi di quelle
milizie;
i» 1650, marzo 31 : E mandate in Dalmazia con carico di Govcr-
natore générale deUe armi (coniandantc sopcriorc dellc milizie di
terra) ;
b» 1651, maggio 16 : Rilorna aile Tre Isole;
6» 1651, julio 4 : Gli è confcrito il carico di Gouernaforc générale
délie armi in Candia ;
7» 1658, marzo 30 :E mandate con la slessa carica in Dalmizia. »
( 231 )
mamiscrile du temps il osl dit que c Gilles d'As, gouver-
j> neur générai des armes, et capitaine d'un caractère
j> trop indépendant et d'une valeur éprouvée, mourut
D en 1659, à Spalato, en Dalmalie, non sans soupçon de
T> poison ». Et le 30 octobre 1659, le provédileur général
de la république en Dalmalie et Albanie, Antonio Ber-
ivARbo, écrivait au Sénat de Venise : « Le seigneur Gilles
» d'Has, après cinq jours de fièvre maligne, est passé celle
» nuit de vi^^ à trépas; c'est avec douleur que j'en donne
» avis à Vos Excellences » (1).
Ainsi se trouve déterminée la date véritable de son
décès; la cause (fièvre, pi-sle ou poison) ne |)eul élre
exactement définie.
Quant à son tombeau, il paraît ne plus exister; il v^i
probable qu'il a disparu par suite de réparation ou de
démolition de l'église où il se trouvait. En tout cas, il n'en
(t) 0 Da riposta avuta dalla Dalmazia risulla chc in i|uella pro-
vincia non si c trovata la tomba di Gilh/ de IIasb. — Nclia Slorlâ
nianoscrilla dclla Dalmazia d'i Francescn IJikmco, csistcntc i ^ara, si
l('gge:o 1659, mori parimciitc à Spalato il Govcrnator gcncralc drile
« armi Gillio d'As, non scnza sospctto di vclcno. capilano di troppo
»> liberi sentimcnli c di espcrimcntald valorc... ». Il provvcdilor
générale dclla Rcpubblica in Dalmazia c Albania, .^n/o/tio BitNâftDO,
nella sua Icttcra nO oltobre 1659, t. "267, scrivrva al Sciialo : • Il flg*
■^ GUi d'As doppo cinquc giorni di febre maligna c passalo quetU
>^ nolle ad allra vila. Et io ne participe con dolorc Tawiso ail' Eiecl-
'^ lenze vostre ».
É probabilc clic il de Hask sia stalo scpolto in qualclic chicM di
Spala'o, e che la sua tomba sia slata distruUa pcr dcmoliiionc
o ristauro dclla chiesa stcssa. «
Lettre de M. J. Stffa>i, du 31 mai IM9i.
( -252 )
est fait menlion dans aucun des ouvrages sur ce pays (1).
(1) Zara Crisliana dcW Arcidiacono capitolare Carlo Federico
CAV. BiANCui (Zara, 1877). — ûalmalien : Gcographisch-historisch-
statistisclie BcscUrcihung, von E. Schatzmayer (ïriest, 1877). —
A m Dalmatien, von Ida von Dûul^GSF£LD (Prag, 1857). — Je dois
ces communications à M. de Cueleneer, professeur à l'Universilé de
Gand, et mon collègue à rAcadcmic royale flamande, lequel a visité
ces parages. — Je joins ici la liste de divers ouvrages qu'a bien
voulu me signaler M. Henri Stkin, conservateur des Archives
nationales à Paris, et qui peuvent être consultés avec fruit sur la
période de Thistoire de Venise contemporaine de notre illustre
Gantois. Je me fais un véritable devoir de leur en exprimer ici toute
ma gratitude.
1» RoMANiN (Sam.), Storia dociimenlala di Venezia. V^enczia,
1855-1 61, 10 vol. in-8».
2» KusMANicri (Andr,), Gucrra di Veneziani coi Turchi in Dal-
mazia{\Qi^-iS), publié dans le Calendnrio Illirico. Zagabria, 1849,
pp. 69 à 97.
3" Rdationi de' felici progressi dell' armi dalla sercnissima liepub-
Itlica di Vcnezîanella Dalmaiia. Venetia, 1648, in-4<».
4» Della Spada (Virg.), Gitibili e acclamazioni di Vcnczia per la
vittoria conlro Turchi à Porto Fochie (12 maggio 1649). V^enezia,
1649, in 4«.
5« Serpemino (G. C.) Lettera di ragguaglio délia vittoria navale
délia Rcppublica di Venezia contro Turchi nell* Arcipelago. Venczia,
1654, in-4o.
6» MoRo (Âlcss.), Oratio habita in illustri Amstelodamiensium
Lyceo... super insigni Venetorum Victoria y die 26 junii a. 1656 de
Turcis rcportata. Amstelodami, 1658, in-4".
7o Brui'N (Cari), Cari Sivertsen Adelacr, en historisk Undersogclsc
Kiôbenhavn, 1871, in-16. Le Flamand Adclaer était capitaine de
navire à la solde des Vénitiens en 1662.
Enfin, d'après S». Rafilenbkck, Gilles' de Hase est cité dans les
Mémoires du général d'Erlach (Yverdun, 1784), t. 1, pp. 113, 141,
146, 148; t. 111, p. 59 ; — et sa signature autographe, identique à
celle de nos lettres, figure dans V Album von Autographen de Weigel
(p. 106; taf. 51, n^» 657), dont un exemplaire se trouve à la Biblio-
thèque royale de Bruxelles.
233 )
PIECES JUSTIFICATIVBS.
A.
ACTES OFFICIELS.
Versc/ieijde aude memorien rokende de familie de IIaese.
I.
Livraison d'étoffes à Mademoiselle Anne-Marie de Wase, fiiie
du colonel Gilles de Hase, payée par son onde Uarthétemi.
à Gandj en 1658.
Ghclevcrt doop Jun Toebast len bcliovp vnii
de dochlcr van Mijiihccre dcn Cornel I)ab.sb,
dose nacrvoighcndc paiMijcn.
Den 6 Junij 10 */* tristamien scmpeternum, bedijnct toi
1638. 3S siuvers délie £ 3-^0- H
3 vieiviidcel argentijn armos-;. tôt ... ! i 0H()- 0
6 vicrendoel iri^tamien voerz;iy, lot 0-6-0
6 vicreiidecl toolle cravde, 2 à. w jt, fustien . . 0-8-8
3 vierciideel trelijst V4b^>ldamdl, lot .... 0- i-H
3 H. biau zyden straiiiin, lot i-1H- 4
Va en menimeii zijde V^ cû blau zijde. ... 0-4-0
3 lange fransche ballionen, lot 0- î- 0
3 paei' ganiielaiies, toi 8 stuyvcrs paer , ... 0-4-0
7 Va ^- t^ollem- boorlyndl, I â fallyennen linlgen 0- i- 0
4 '/.2 â. iristaniien bieedt voer.saCtol4 st. . . 0-48-0
V^ à. fijii quinlyn 4 plansetie 0-5-6
4 Ti Va vierendeel gaese, lot 42 sluyvers ... «►- 2- 3
4 d. bivedt voerzay, lot o- » i)
4 doz. blau zydeii tlonencc cnoppen o- I - ♦
5 Jutius. — an liandewijn de Vos, 4 Vi«. breedt tiistamicu
voerzay " 0-18- 0
4 â. irisiàiiiien scmpeternum, l'>t Il- 6- 4
5 â. tiji! selverren spegullen, l t 0-5-0
Vi â. t'yniicn irelyst oin tiissehen cenen rock . 0-1-0
6 siiynghen colleurde zvde iristamieu wille . . 0-30
4 i4MgiMs/M.ç. — 2à. Vi vieieudoel bivedt tabij een bip . ... 2- H- 8
3 vierendeel IVans kennt.-vei.s, toi 0-1-6
Vo t. ballieneii (î cleon navzvde 0- 2- .1
45 â. caiitcn swarte inel dnuslaeh tol8 stuyvcrs 1- »• 0
3 vierendeel Irelyst '/a boldampt 0- 2- H
Somma lopt X 12-16- 4
le segrje twaelf ponden nestien schelltjnijhen vter ijrooteu.
Ontfaen by niv ondcrsclireven uutter handl tan 5' RarikoU-
meeus Daksk, betaoleiuio over mijn Iwciv don Cornfl '»*«»«
de somme van twaelf ponden lien hcheilijnghcn grooini. o»er d*
voile betalynglie van dc.se berckeal. My loonoude Jan T«»i-»*'»T.
Au dos : Voor madamoysolle {Anna Miirin) 'i) dochler tau
Mijn heere den Cornel Daesk, Ouerschetde.
(4) Les mots entre parenthèses sont en surcharge.
( 254
II.
Vente de là maison des parents de Gilles de Hase, située à
Gandy rue des Selliers (Breydel- ou Curteruch-strateJ.
29 janvier 1644
D(3n XXIX* januarij xv!*^ vier en v«crtich hccft Lievin van
Ravesteyn, F« /oos, ncffens Jo" Jaqiiemine de Hase, filia
Pieters, zijne huysvrauwc, zoo over hein als iiuyler name van
Mher Gillis de Hase, ende /o" Lievine de Haze, weduwe don
Francisco de Floris, melgadcrs Ahraliani de Haze, filius
Pieters, vercoclu, zoo bij doet bij descn, an S*" Jacques Bos-
siER, filivs Jacques, die oock kent i^hccoclit t'iiebbene, cen
buys ende slede, zoo tzelvc glicslaen ende gbelegben is, van
achlcr lot vorcn ende ondcr lot boven, met aile zync ayse-
rncnten, appcndenlien ende dependenlicn, in de Curleruch-
s/?afe, gheseyt Breydetsteghe, acbler uuylcomcnde oj) Iwaler,
an deen sydc gliehuyst Hombaut Roos ende 1er andere Jan de
Wale, dat voor en de midis de somme van Iwee en Iwinlich
bondert guldenen eens, vry gbclt, boven den landlclieyns van
iiij groolcn Isjaers onbegrcpen; op wcicke coopsomme den
cooper validcren zullen de rcnlcn oplen voorscyden buyse
gbeaffectecrt, naor advcnanle dat die le lossen staen; dies
zullen de vercoopers die zuyveren loi den i"*" der loccom-
inrnde niacnt februarij, alswanncer den voornoemdc Raves-
TEYK den cooper erfven zal in zijn deel, ende voorts proveren
behoerliek beschcet van den ander proprictarissen ocni den
cooper te erfven in de reslcrende dry dcclcn, sonder scoopers
cost; dies en sal bij Ravesteyn gben voorder garand nioclcn
prcsleren int regard van den voorseyden dry deelen dan voor
zoovcle den coop dicn angaende quame t'onderblijven, len
respeele dezelvc drij deelen mocblcn mcer gljcldcn; welcken
( 235 )
jiiigacndc lïy garant belooft ten daglic van de voorsydc crf\c-
iiissc van ivoorsclircvcn vicrdc belooft dcn coopcr an dcn
voorscydcn Ravestevn op le Icgghcn hcl vicrdc dcci van de
<oopsommc, de ghcaffoctcerdc laslcn nacr advenant afslarli
dociidc. Bovcndien, zal dcn coopcr zondcraftrock promiclyck
bclaclcn aen de buysvrauwe van dcn voornomdcn Ravestevu
vier dobbcl ducalcn ende Ighclaghc hcdent le vcrlercn;
liebbcndc dcn voorscbrcven vcrcooper te kcnnc glieghcvcn
daller op iveicocble liuys ten landlboucke bckcndt slacl ccnc
clacblc van Iwinlicb ponden groolcn cens, die by maintenccrl
bclaell te zyne ende niet min met dcn laps van lyde ghcprcs-
cribecrl is, dies niet jegbenslaende consenteert dal dcn coopcr
oj) den generab^n coop gbelyeke somme zal mogbcn inboudcn
zoo langbe alstbem belieft, midis daervorcn intcrcst bclalcnde
van penninek xvi^soo by ook le kenne gliecfl dat tzclvchuys
il) conlrcpande staet van ecne renie van Iwcc ponden groolcn
tsjaers, beset op ccn ander svercoopers buys, dacrmcdc de
coopcr levrcden is; synde iselve buys in buercn bczelcn l»y
Jan GoETHALS, wiens buere duerl loi dcn i*" januarij 1045,
wclkc buere den coopcr prorTielcren zal van dcn voorscydcn
1 '" fcbruarij Voorls, midis zyn coop dan ingacl zoo voorscyl is,
ende indicndor eenigbe voordcre laslcn op bel vcrcociilc liuys
bcvonden wicrden, sullcn den coopcr validcrcn toi bclioor-
iyken ontsiacb, midis naer advenant intcrcst bclalcnde loi
Izcive onlslach. Toerconden, date aisbovcn.
Bij mij Lieven van Rarvestijen.
Bij mij Jaequemijne de Haese.
Jacques de Dossier.
0ns présent Paumentier, Tombeele.
Berlolomeus de Haese.
An dos : 4 kinderen van P' de Haese.
^56 )
m.
Liquidation de la succession de Catherine de Keysere entre les
familles de Hase, Goetiials et autres.
1650 (?)
Compareerde in persoone Jo* Marie Haustraete, wediiwe
van Bertliotomeeus d'Haese, als moeder endc vooghde van
haere kindeien, die sij gheprocrecrt iiceft bij densclvcn hae-
ren man; ende Marie de Haese, filia Fransois, met ende bij
consente par aiilhorisaeiie van Joos Blondeel, bacrcn man,
welek consent ende authorisaetic zij overdanckelijck accep-
teerde, isaemen in descn vcrvangcnde Zijne Excellenlie den
Generael Gillis de Haese, aisnu in den dienst van de Signoi'ie
van Veneticn, ende te voorcn langbe jaeren onder den dienst
van SijneKeijserlijcke Majesteit; Jo'' Jaqiielijne d'Hase, huys-
vraii van Lieven Ravestevn, ende Jo" Lievijne d'IIaesk, liuys-
vrau van BultijiN, zusters van den voornoemden
Gî/Z/s d'Haese, Pee/ers kinderen; weleke Bartholomeeu's ,
Francfioijs ende Pieter d Haese, gebroedcrs, kindoren van
Heynderick dHaese, bij /o* Joosijne Goetiials, filia Francliois
by Jo" Elisabet Bruijs, Gillis dochlQ.v,filius Anthonis; wclcke
comparanlen,so over hemlieden seiven als de voornoemde ver-
vanghere, quacmen in ghedeole van aisuicke goedc als daer-
uulteerfachticb gheslorvcn is Jo" Cathurijne de Ke\Sei\e, filia
d'keer Gillis bij Jo" Anna Goetals, daer moeder af vvas
Jo" Margriete Bruys, fiUa Lievens, sone van Matlheeus, filins
Anthonis voornoemd, ende dat tôt eick ecnen derden deele,
tderde van eenen derden boeftslaeck, in overledene moedcrs
moeders, vaders vaderlijcke zijde; begeeren tôt gbelijeken
deele de baele iheffen ende naer avenant eomen le glielde,
achtervolghende de cosluijme deser stede ende den poorler-
( 257 )
lijckcn sterfliuijsc van dicrc; izclvc vcrsekcrcndc met liaeren
pcrsoone cndc gocdijnglicn, prcsenl cnde loccoincndc; cnde
voorts soo sijn voornocindc ovcr licniliedcn cnde liucrliedfr
vcrvanghcre zekçre cnde borghcn hedeghcn.
Inwoonendc poortcrs descr stcdc le dcscn bcedcn présent,
dies tcrmincercndc de voornocmde vrauwcpcrsoonen len res-
pecte van ivoornocrndc vervanghenc van dcn rcoliic Senatu»
consulti Velleiani^ dicterende dat vrauwcpcrsoonen liemlie-
dcn over anderc niet en vcrmoglicn le vcrobligeren ten sij
dcnselven redite afghegaen hcbben; van IcffecI van twelcke
zij hemlieden hierop over ghecortrorecrt (?)...
rv.
Partage de ladite succession dans la branche de IIask.
l*''niars 1050.
Alsoo tusschen Jo'' Jonsijne Goetiials, ftlia Jans, wediiwc
v;in Pieter Parmentier, in zijn levcn Procureur in den Rnede
van Vlucndren, J/" Gillis Parmentier, Advocact in dcnselven
iiaede, als macbticli cnde beni sterckinackcnde over Joori»
GoETHALS, filius Juns, cnde Gillis Goethals, filius Gillis,
Juns zone, zoo over bcmsclvcn aïs hem stcrckinaekendccnde
vcrvangliende; Jan, Michiel cnde Jo* Petronnelle Golthals,
zijne brocdcrs cnde sustre, isamen kindcrcn vnn Jan Gon-
THALS, filius Frans, bij /o" Elisabeth Bhuys, jilia Gillis; mac-
kendc decrslc brandie vnn drijc van ccne dcrdcn sinerke vrto
sniocders mocdcrs vacders vadcriickc zijdc Icn stcrfhuijse vnn
Jo'Cathelij ne DE Keysek, filia Gillis, ^Ucprocrccri bij Jo' Anna
Goethals, filia Pieters, bij Jo" Margrielte Bruijs, filia Lie-
vens, Matiheus sone, broedcr was van Gillis Uruijs; voorts,
Jo" Marie Goethals, wcduwc Louis PARiJS,dochler van J«w Goi-
TiiALs, filius Lievens, Frans zone voornocind bij de voorscyde
Elisabeth Druijs, de Iwecde branche; Endc Jo' Jacquelijne
( ^238 }
d'Hase, fUia Pieters, Heijndricx sone bij Jo' Joosijne Goe-
THALS, dochtcr van den voornoenidcn Frans bij de voorseijde
Jo" Eiisabelh Bruijs, bij procuralic niacbtich over den capi-
tein Lieven van Ravesteyn, haeren man, ende trecbt bij ghiftc
hebbende van Zijne Excellcntie den Generael Gillis d'Hase,
aisnu in dicnst van der Signorie van Vcnetien in Candia, met-
gaders procuralie van /o** Livijne d'Hase, ende den lieere
Colonel Willem Beltin, baeren man, in dienslc van Zijne
Keijserlicke Majesleit, haeren brocder ende suslere, niaekende
tsamen de dcrde branche van den voornoemden staeckc ;
ghenieene ende onverdeelt waeren diverssche gronden van
erfven ende beselte renten mette croisen ende achterstellen
van diere, hemlicdcn ten sterfhuijse van de voornocmdc
Catharine de Keijsere te cavel glievallen deiir de iellere B,
voighende de vriendeiicke verdeelijnghe van daten ixx*" fe-
bruarij i GaO, bij hemlieden glievvorpen jcghens de iwee andere
branchen van den voornoemden hooflstaeke, ende dat sij-
lieden nict langher en verstonden in ghemeensaemhede (e
biijfven, hcbbcn deselve up den prijs danof ghemacckt bi
persoonen hemlieden dies verstaende laeten stellen in drij
distincte cavels van den lettren A, B ende C, ten ghelicxsten dat
moghcHck is, deweleke in der voughen gheti'ocken zijnde, is
de cavel A ten dccle gevallen de weduwc Parmentieh, met
consoorten, te weten Jooris Goethals, Jan^ Michiel ende
/o" Pelronnelle Goethals, deweleke inglievolghc van diere sal
hebben ende ghenietcn de naervolghende partijen van lande,
renten ende achterstellen van diere.
Te weten, cen aiidt blinder wissel merseh gheleghen op
d'Ooslackere binnen het Vrije van Gcndt, twelcke naer Gent-
sche maete groot maer bevonden en is twee ghemelen en
half, gheleghen op den Ham in den Spijckt, rentende an de
Burchgravie van Ghendt met ihien ponden parisis tsjaers
heerlicke rente, ghepresen, boven den selven last, de somme
^^"* i^ixj lib. V s. gr.
( ^^59 )
Item, icn lasle van de weduwe Bernaerdt Cocquyt bi
modcralie van dcn jacren pacht van dcp zelvc parlijc tcn Iwcc
pondcn groolcn tsjaers, lleslc vcrschencn Kerssavonl IG48,dc
somme van •- • • iiij lib/gr.
Item, cène rente van xx s. groolcn Isjncrs tcn lasle
vaji Adriaen Vcrbiugghen, bcsedt op eene bchuijsde hof-
slede binnen de prochie van Destelberglte^ comt ovcr Ica-
pi'acl xvj lib. groolen
Item, over tcrois vcrsclicncn tsedert den vj*" O*"* IGil
tôt glîclickcn dage 1048, ende naer racle, de somme van
vij lib. xij s. viij d. gr.
Somme dat den voorseyden cavel bedraecht is bondcrl acblen-
tachlcnlich ponden sevenlliicn sclicllijnghen groolcn arhl
deniers parisis, ende en moet maer bebbcn bondcrl acblen-
tacblich ponden drij scbellijngcn zes groolcn, dus te vcclcder-
tbicn schcllijngen zes grooten viij deniers groolcn, die bij sal
toeghevenandcn cavcl B lot negbenschellijngbcn vijf groolcn,
ende an dcn cavcl C tôt drij scbellijngben ende lliien groolcn
Ende den cavcl B is te lote ghevallcn Jo' Marie GoETnALs,
dewclcke bij virtntc van dien sal volghen de voorscbrcvcn.
partijcn van iant, renten ende acbtcrstellen.
Eerst, eene parlijc Iant ghelcgben binnen Bambnujghe op
den Lindecautre, groot zes dachwan Iwee en vcrlicb rocdcn,
ghenaemt den Durrcput^ bclast met drij cnppocncn, Iwce
hoenderen en balf ende xxiij ponden parisis Isjacrs, gbcprcsen,
bovcn denselven iast, de somme van. . cl lib. xix s. iiij gr.
Item, op tscive veit, een parlijkcn Iant, grool uclit cndc
tsevcnlich roeden, noort Igoet van Nicuwcnbosscbe, bclaslan
dcn becrcResscglicm, met drij groote ix d. parisis Isjacrs, ghc-
presen, bovcn den selven lasl, xixbb. xs. grs
Item , eene rente van vijf scbellijngben groolcn Isjacr.
een pont twinticb, vallende Iclckcn Iwccdcn aiiguslij, Icn
lasle van Jacques Hudgebaut in capilacls de somme van
y lib. groolen
( 240 )
Ilcm, over tcrois verschcnen tscdcrt 1055 tôt gclijcken
(lacghe 1G48, iij lib. ix s. iij gr. vj lib.
Ilem,cenc rente van ihicn schcllijngbcn groolcn tsjacrs len
laslc van den Vicr Lcdcn sLans van Vlaendren, is capi-
taels viij lib.grolen.
Item, over tcrois, danof vcrscbcnen tscdcrt den xxliij
lO*""" 1647 tôt gbelijcken dacgbc 16i8 onde de racte,
XV s. vj gr. iiij liv. liv.
Somme dat de voorseijde parlijen bcdraegbcn beloopt tôt
hondert zeven en taclitcnticb pondcn vcerlliicn scbenijn-
gben cène groole Iblen ponden parisis, cnde moet bebbcn
ommc mette andcrc cavels gcbck te st.ienc liondcrt acblen-
tachlenlicb pondcn dry scbellijngbcn ende vijf groole, die hij
snl ontfangben vanden voornoeindcn cavel A.
Ende de cavel C sal proiictercn de volgbcnde partyen van
lande ende rcnlcn melle acbtcrstcllen, denwcicken len deele
ghevallcn is acn Jo'' Jacquemijne d'IIase met consortcn :
Alvoorcn binncn Bambnigglte, op den voorscyden Linde-
caulre, cen bundcr zcvcn en derlicli rocdcn lanls, oost Igoet
van S'" (Jaeren binncn Gbcndt, zuijver ende onbclast, gbe-
prcsen . cixlib.vs.gr.
Ilcm, cène rente van drij [)onden grootcn tsjacrs, len iaste
van i/a;vy/i ViscHPOEL, comt capilacls. . . . xlviu lib. gr.
Ilcm, over bct crois van ibien jacren, llcsle verscbencn
balf macrlc 1049, mette racle, . . . xxx lib. xiiij s. viij gr.
Somme van der voorscijden parti^e beloo|)t bondert zeven
en lacblenlicb pondcn ncgbenlbien scbellijngbcn acbt grootcn,
dus te cort omme met dandcrc cavels gbclijck te slaene lot
drij scbellijngbcn ende tbien groole, die bij sal onlfangben van
den vornocmdcn cavel A.
Aldus inl vricndclijck vercavclt ende vcrdeclt, onder de
proleslactie ghedacn bij de gcneraele vercavelijngbe van
daten.
Toorconden, descn ecrsicn macrlc xvi<= vijflicb.
G. Parmentier. g. Goethals.
(241 )
Au dos : Vercavelijrige van een bunder 37 rocdcn lant,
gelci^en tôt Bambruggey geslelt op 109 lib. 5 s. gr. (?)
Anno 1650, bij d'hoyrs van mamère d'Haese vercocbl
endc deselve gedeelt.
Hoe GoETHALs ende Parmentier ons bestaen.
2 copies, XV [[^ siècle, — au dos de la plus ancienne :
« Tôt betoogc hoe dat cousijn GoeJals ende Parmentier ons
beslact. »
An dos de la plus récente: « Incomen van ghedeelc len
sterfhuyse van Jo" Keijsere. »
Cession de la part de Jacqueline de Hase dans ladite
succession à la veuve de Barthélemi.
29 août 4651.
Hedent op dcn neghenenlwintichsten augusiij zeslbien hon-
dert eenenvijftich heeft Jo" Jacquemijne de Haese, filia Pie-
ters, weduwe van S*^ Lieven Ravestijn, bij descn wel ende
deuchdclyck opghedreghen , ghecideert ende ghetranspor-
teert by vorme van uuyigrootyngbc ende waerachlige ver-
hoii'salinghe tôt behoiive ende proffycte van Jo* Marie
IIaustrate, weduwe van Berlholomeus de Haese, baer deel
ende rccht van suecessie dat baer is vcrstorven ende glicdc-
volveerl bij den overlijden van Jo' Cathelijne de Kbtsebb.
filia. . . , baerenichle, maeckende oversulcx mï] Jacquemijne
voornoemd onmacbticb ende de voorseyde Jonckvrau Mûrie
Haustrate, weduwe van den voornocmden Bartholomevê
DE Haese, haereiioirs ende nacrcommers, volconuiielyck mach-
ticb, nu ende ten eeuwigben daegbe; dczc uyrgroolijnghc i«
ghcdaen voor endc niidts de somme van acblenderiith pon-
TOME 11% S'"'' SÉRIE. JO
( 44!2 )
den grooteii vlaems cens. Aldus belooft de voorseyde cedciUe
garrand aïs naer rechte. Toorconden elcx handteecken, dalurn
als boven.
Jacquemyne de Haese.
Marie Haustrate.
My présent Baudewijn de Vos.
D. Bruylant,
présent.
Ick onderschrevene kenne onifaen te hebbe van de weduwe
van Bertholemeus de Haese de somme van acbtenderlich
ponden grooten vlaems over het inhauden van desen op dan-
der zydeverraelt. Toorconden als boven.
Jacquemyne de Haese
D. Bruylant,
présent.
By my Baudewyn de Vos.
Au dos : Uijtgrootijnghe van het deel van Jacquemijne
DE Haese, vander successie van hi/frou Keysers, van ontrent
elf bunder lant, ligghende tôt Bambrugghe, voor 38 gr.,
den 29 auguslij 165i. — Twelck daernaer by ons vercocht
ende tgclt ontfanghen is).
VI.
Cession de la part de Marie de Hase à la même.
20 juillet 1663.
Kennelick sij allen lieden dat Joos Blondeel, met eonsent
ende agrealie van (/o« Marie de Haese\ sij ne buijsvrouwe,
kende, lijdde ende verclaersde, soo hij doet mits desen, ter
goeder trouwen, sonder arch ofte list, bij vomie van uutgroo-
tijnghe ende vricndelieke verhoysaetijnge, opgedregen, gece-
deert ende overgelaetcn heeft aen Jo" Marie Haustraete,
weduwe van Berlholomeus de Haese, die van gelijckcn bij
uulgrootijnge bekende aenveert t'bebben, alsulck derdc van
(243)
elf bundcr lant, wat meer oftc min, liggendc in de pro< liie
van Bamhrugghe, op dcn Lindecavtere, oost Igoet van Sinlc
Claeren binnen Gent, op de voorseyde Marie de Iîaese, huy»-
vrou van den voorseyden Blondebl vcrsiorven ende gedcell
in het sterfhuijs van /o* Catharine de Kbusere, suijver ende
onbelast; dese uutgroolijnge is gedaen voor ende mils de
somme van hondert guldens cens, welcke voorseyde somme
der voopnocniden Blondeel bckent mils desen onlfangeii
t'hebben , scheldcnden de voornoemde Blonoeel de voor-
seijde JofF% weduwe van Berlholomeus de IIaese, daervnn
absoliilelick ende indcr eeuwicheijt quijte, dienendedese voor
quitancie, sonder van ander te mocten doceren; maekeiide
den cèdent hem (eenemael onmachiich ende de voornoemde
Jo\Mar{e Haustraete, weduwe van Berlholomeus de Haesk,
vol comelick ende absolutelick macblieh, met belofte van h.icr
dese présente uutgroolijnge l'houden staende, doen ende
lacten paysibelick gebruycken cosleloos ende schadeloo:»
jegcns elcken,onder Ivcrbantals naer rech te. Toi reondc, desen
SO-^" juli 1663.
De voorseyde 7o% wedu>\'e van Berlholomeus de IIaesb, sal
ooc proficleren den pacht van den voorseyden landcn
comende le vallen Kerssavont toecomende. Toireondc, dalum
a!s boven.
Dit is het merck van > 0 < Joos Blondel.
Dit is het meerek van — © — Marie de IIaese.
My présent Jacques de Boois, dit is het merck van Jacque*
o
de Boois o-{-o .
Mij présent Jan Blondel, dit is het merck van Jan Ikoi-
DEL I-f-1 .
Lucas DE IIaese
1663.
^ M </os; Uutgroolijnge van het deel van Joos Btojti.trL
van der successie van hiffrou Keysers voor de jommc vui
100 guhlens.
( 244 )
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( 245 )
CORRESPONDANCE PRIVÉE.
Brieven van den Generael de Haese
Brieven van Sijn /iV" den Generael Gitle de Haese.
Aude brieven van de f'amilie de Haese.
I.
Le général Gilles de Hase à son cousin germain, Lue,
fils de feu Barlhélemi de Hase.
14 janvier 1650.
Welgheliefde Cosijn,
UL. brief is mij spaet te liant comen, sijnde in dien lijt in
CandÎŒj niet teghenstaende soo is het bêler spaet aïs nimmer-
meer. Ick verslaene uijt denselvighe dat UL. sijne sludic
heeft volbracht tôt Rethoricam inclusivo, dwcicke mij lief om
hooren is, tôt vreucht van de familie. Isl saecke dat UL.
intenlie hcelï sijne studie voorder te volbrenghen (tghene ick
gheraeden vinde), suit wel doen op Room le komen, waer ick
wel sooveel vrinden sal vinden dat ick u in cenc Collegie sal
brengben, ende sonder groole kost suit U in de studien
konnen perfcctioneren. Suit mij verghelijck noch le Veuetien
vinden, waer mij suit vrindelijck willccom wczen. Tis mij
leedt verloren te hebben mijnen Oom, UL. vader; maer,
sijnde allegaer menschen, ende consequentelijck sterfclijck,
moeten ons patienteren. Hiermel, recomanderende mij aen
aile vfindcn, ghelijck oock doen mijne lieve huijsvrauwe en
kinderkens, verblijve,
Cousijn, UL. gheaffectionerden als vricndl oui
allijl le dien,
GiLLi DE Hase.
Vcnelia, den 14 januarij 1650.
Au dos : Aen den eersaemen ende seer discreteu
jonckman Lucas de Haese,
Gant. Ghent.
Cachet rouge: Écu au lièvre courant, heaume à cimier oo#e
lambrequins.
( 24tj )
I
Le même au même.
4 mars 1630.
CosiJN Lucas,
IL. brief is mij gheluckichlijck te hant comcn, waeruijt ick
verstaen dal ghij resolulie ghenoracn hebt ikoopmanschap te
drijven end' tglieestelijckhijt oft studie te verlaetcn. Aile
staeteii sijn salich, als sij met goede ghewissen gh'imploiert
werden. Tis mij lief om hooren den gheluckighen aenvanck
van u iiegotien, ende sal mij verblijden als ick sal information
onlfanghen dat u saecken wel conlinueren. Daerentusschen
en onderlaet niet gpcde correspondcntie te bauden, ende suit
allijd van mij vriendelijcke antwoordt becomen; ende wan ick
kan ijmandt van den UL. huijs beheulpicb sijn oft ijmandt
van den vrienden, schrijfl mij ende sal mijn devoir imploieren
om mijn affcclie te voldocn, die ick allijt liebbe ghedracgben.
aen Bartholomeus , mijnen oom, UL. vader. Hiermet, mijne
recomandatie doende aen UL. moeder, broeders ende sustcrs,
verblijve,
Cosijn,
UL. gheaffectionerden om le dienen,
GiLLi DE Hase.
Venetia, den 4 mart 1650.
Au dos : Aen den eersaemen ende discreten
jonckman Lucas de Haese,
tôt
Gant. Ghendt.
Traces de cachet rouge.
( 247 )
III.
Le même au même.
6 janvier 1651.
MiJNHEER ENDE NeVE.
UL. acnglicnaemcn van dalcn iO X*"" is mij licdcnt wcl
ghewordcn; ovcr vicr wckcn bcn nicl gocdc giicsonllieyt le
Venelien, Godl lof, gljcarrivccri; doch marr ecrgliisicrcn in
lîiijn huys kommen; liebbc 28 dagcn nioelcn op conlumacir
ligghen ter oorsacckc van 't conlagic van Dalmatien Mel
grool contentement verslacn ick UL- UL. voorspocl in dcn
coophandcl; wensclie, Innck mach ducrcn. De glicvrorglide
correspondantie sal van mijn kanl niet ghcbreken, wensclie
niet andei's als occasie om UL. endc de vrienden le konncn
dicnen. Met d'ecrstc post, sal acn mijn susler Jacquemijne
ovcrmacken tôt der somme van 50 pondcn grootcn vlaems;
'k weet, sal die wel van noode liebben; soo dacrcntu^sclicn
ict van doene krijghl, bidde liaer £nde mij de vrieniscliap le
doen met eenigh gbelt liaer le seeoureren, endc sal liel vcr-
schiet met den eersten doen resliliieien. Ondcrlusschen,
wcnste wel, een van baere soonen bij mij liaddc; van sufli-
eienle middelen sal ick voorsien. Anthom'tte weii, mcl Godes
hulpe, desen winler glietrauwt. Eijndeghe mel mijn gliebic-
denisse aen UL. mocder, susiers, ende aile gocdc vrienden,
en de segghe mij,
Mijnbeer ende Nevc
UL. glieaffcciioncerdc Oom,
GiLLi DE Hasi.
Venetien, 6 januarij iCol.
Au dos : A Monsieur
Monsieur Lucas d'Hase,
in de Brugbslraete lot
Ghendt.
Traces de cachet rouge.
( 248 )
IV.
Le même au même.
14 juillet 1651.
Monsieur mon Cousin,
Je reçois, aveeque la voslre du 21 du passé, une très parti-
culière consolation, y voyant le bon estât de vostre santé et
de vos affaires, et vous asseure que je seray tousjours promt
d'y contribuer ce qui dépendra de nioy. Cependant je vous
recommande ma sœur, vous asseuranl de vous rendre tout ce
que vous contribuerez à son soulagement jusques à ce que je
sois en estât de la faire venir par deçà, comme je lui écris, et
de disposer l'accommodement de toute nostre maison. J'escrys
en conformité de ce à Mons'^ de Bertelle, mon beau -fils, de
m'amener, quand il retournera icy, mon neveu, pour l'avancer
en ce que je pourray. Vous entendrez de ma sœur l'heureux
mariage de ma fille et de la sienne, aveeque tout le contente-
ment que je pouvais désirer. Au reste, je suis sur le point de
partir, pour Candie, avec la charge du Généralat et Gouver-
nement des armes de cette République. Je pris Dieu de me
donner quelque heureux succèz, affin que vous et toute
nostre Maison y puissiez participer, vous asseurant que je suis
<ie toute mon àme.
Monsieur mon Cousin,
Vostre très afTectioné serviteur
et cousin
GiLLi DE Hase.
Venize, ce U juillet 1651.
Au dos : A Monsieur
Monsieur Lucas de Hase,
Gand.
Traces de cachet rouge.
( 249 )
V.
Le même au même.
21 juillet 1651.
Monsieur mon Cousin,
Je vous advertis, par l'ordinaire passé, de mon prochain
départ pour Candie, et répondis amplement à la vostre; main-
tenant je vous vien confirmer tout ce que je vous écrivis alors,
dans l'estime que je fais de vostre bon naturel, vous priant
surtout de coiicourir au besoin de ma sœur, vous promedant
de vous rendre ponctuellement tout ce que vous dépenscrex
pour elle, nonostant mon éloignement qui n'erapeschera pas
les ordres que je laisseray pour cet elTet. Je vous asseure que
cette occasion me sera très sensible pour me donner de vosirc
part un tesmoignage de vostre affection, et que jcdemc^^crr^^
tousjours.
Monsieur mon Cousin,
Vostre très affectionné cousin
GlLLl DE Hase.
Je salue et me recommande à vostre mère et a toute vosin*
famille.
Venizc, ce 21 juillet 1651.
Au dos : A Monsieur
Monsieur Lucas de Hase,
Gant.
Traces de cachet rouge.
( 2S0 )
Le même au même,
11 avril 1653.
Mon Cosin,
lleb onlfanghen UL. sccr aenghcnamen van den 21 februarij
cndc 7 niacrt 1655, uijt deweleke verstaen de groole affeclie
die UL. endc de vrinden tôt mij sijn draghendc; wct voorseker
de mij ne niet mindcr en is, daglielijc ghedachtich wesende
allcn de vrinden. Suit bij avenlur verwondert sijn terstont
niet en hebbe gheanlwort; de reden is, UL. brivcn op sijnen
tijtniet en hebbe ontfanghe.Dese wijnige regulen sullen dienen
voor anlwort, dal UL. in ailes ghernc sal behulpsaem sijn, met
recommandalie ende brieven opdat UL. mocht worden ghe-
promovert tôt eenich officie, maer moet mij adviseren wat
officie civil, ende wie bel te gheven heft; heb goede middelen
om UL. te rccommanderen bij den Arshertocb Leopoldus ende
bij den Grave de Sw atsenburch. Sal dan voile informalie ver-
wachlen, opdat UL. wel can gbedinen nacr zijn ende mijne
begherte. Heb die brieven ghecommunicert met P. Palricius
d'Hase, die hier wel gbearrivert is ende verlroeken naer
Roomen. Hope oock baest over te comcn, wanneer meerder sal
doen met een wort als met hondert briven. Hiermedc naer
cordiale groetenisse eynde, groetende allcn den vrinden int
particulier ende gênerai, segge mij te sijn,
Mon cosin,
UL. gheaffeclionerden dinaer
ende ncve
Gii.Li DE Hase.
Venetia, den 11 april 1C.33.
Au dos : Al mag'=° s'ig' padrone mio carissimo
il sig"^ Luca d'Hase,
Brussella. Ganta.
Cachet sec, indéchiffrable.
( 251 )
VII.
Le même au même.
29 août 16o3.
CosiJW,
Alsoo nauw gceiie lijdinge van UL. onlfangen en licbbc,»oo
hoj)c ick dat nochtans conlinucrcn sull ini corresponderen
met iiwc bricvcn, in ons te laelen welen tgene aldacrcn pas-
si'cit. Ick hebbe aen Mijnhere Edewal gescbreven UL iu allé
occcrentien te willen byslaen ende helpen inl gène in sijne
verinogen sal sijn, waeraen en twyfele niet oflc sal alsoo ges-
t'hicdcn, gelyck ick oock aen andcr vricnden scbryvcn ^1.
Wacrmedc sal enden, vcrblyvcnde
UL. geafTcclioncrden Cosyn
GiLLi DE Hase.
Venetien, den 29 Augusti 1633.
A dos : A Monsieur Lucas de Hase,
à Gandt.
Timbre sec.
VllI.
Le même au même.
17 octobre 1653
Mynheer ende Cosyn,
UL. schryven van 12 sepiembcr is my wel 1er handl gcko-
mcn; wat dat belangt myne kompste aldaer, dese heercn en
willen lot nocb toe ray nict wel gacn laicn; tcn andercn, ick
veele duysenden van hun te hebben bcbbe, en kan lot gccne
bcialinge komen ; inaer, sydl vcrsekcrt aldaer komendc, nid
laelen en sal UL. behulsamicb te wesen, gelyck ick loi nauw
toe gedacn bebbe, niaer oock met ander vrienden in ailes wal
( 252 )
meugelyck is met aile de vricnden te helpen, geeren doen sal.
UL. schryft my, synen begonsten handel tôt noch toe niet aile
prospej'ileyt vervolgt; soo wildt my dan cens adviseren wat
officie UL. pretendeert ende van wie dat het dependeerl, le
weten van denRaedt aldaer, van de Magistraet,ofte te Brussel,
om my daernaer te konnen regiileren int rckomandereii;
dependerende van't Magistraet aldaer, wilt my adviseren wie
dat nauw Voorschepen is, ende wildt niet lalen met Mynlieer
Blasekis, heere van Ydewal, te spreken, wandt hy aldaer ende
te Brtiysselle veel vrienden heeft, om UL. te konen helpen.
Wildt oock continueren met UL. correspondentie; waermede
sal verblyven,
Mynlieer Cosyn,
UL. gheaffectionerden Oom,
GiLLi DE Hase.
Venetien, den 17 octobre 1653.
Au dos : Monsieur
Monsieur Lucas de Haese,
A Gand (Fiandras).
Cachet sec : Ecu armorié à lambrequins, — Légende:. ..de Hase.
IX.
La nièce du général Gilles de Hase, Antoinette van Ravestevn,
épouse RoLLiN VAN NoBis, d sa grand'tante, veuve de Barlhê-
lemi de Hase.
8jailleH655.
Gehierde ende beminde Matanta,
lek liebbe die sloutcglieiji genomen van UL. iens te schrivcn
ende UL. te laten welen dat wij noch aile gesont sin, uit
genomen die frau moeder, die is allijt sikelick; die lucht van
( 253 )
Ilalien en kan sij niet gewonl werden; wal ambelang Sijn
Excelentij (I) den General, is noch te Venetia in sijn haude
garbidia {^2), d'ic hij met den Generalissimo Foschblo hcft, mar
hy oopt dat met den hierstcn gehaguslert sal werden, ende
soo vicl aïs hij ons vor "2 dagen geschreven hcft, sal hij alsdan
nar Dutzlant glian, en hij en wijlt die hieren Venelianem
nict mier dinen; soo viel als men ier segt, soo sal hij den
koiiijnck van Spanien gan dienen; Godt geft! ick saudet gern
sien. Wart sackke dat hij nar Flanderen knme, soo gban ick
met em. 1er in den krijck van Melanen en gadt nict sier wcl,
dan die Fransoesen sijn sier sterck uijt Piémont van det jar
kommen, ende sij verwachten den prinsse Tomas met noch
8 duijsent manen, soodat aile meinsschen segen dat icncn
bladtsturltegen somer sal sin; ier macht men groete geries-
chepen cm te felt te ghane, ende ick miene, binnen 2 dagen
ten iangsten sal die gansse armé te velde sijn. Niet anders en
kan ick UL. schrijven dan dat mijnen man van dage ofle mer-
gen sal bij d'armé gan. Godt geve im geluck, ende hij dudt
UL. ende har gans hujis sier gruten; des gelick dut die frnu
moeder, ende ick van et gelicke, ende verblive,
Gehierde Matanla,
UL. ootmoedig dinaresse
ende nichle,
Antonette Rollin van Nous.
Uit Tortona, den 8 julij 1653.
ick bidde UL. ootmoedich mij de hiere le dune van dicse
2 ingeslotene brieven han Jerhom, den prister, le dun adres-
sçren; war ick UL. sal konnen in gedinen, ick bidde UL. mij
nict tesparen.
(1) Ces deux mots sont ajoutés en marge.
(2) Querelle ou brouille?
( 254 )
X.
Anne-Marie de Haese, fille du général, épouse de Bertelli,
à sa grand'lante, la veuve de Barlhèlemi de Haese.
15 avril (1637)
Mademoiselle ma chère Tante.
Je n'ay voulu manqué à vous avisé comme je suy venu isi à
Genova, et comme mon mary at prise servise isi; il est vray
que se n'est pas grand schose, mes toujour pour nous inter-
tenir tout dousement. Mes, comme mon mary at mis ses biens
enter les mens de Piter Hebbelens, et que il n'ét pas posible
de avoire le conte de ce qu'il at resu, il dira qu'il at le mens
serés, mes il y avoit plus de 2500 liver de gros de bones dètes,
il ont fait décréter la braserie vant Perdeken, in de Slipstratc^
et encore des autres chose, et jamès de rcn il ne nous donne
response. Ce pourquoy je vous vien prier de le recomandcr à
l'Avoquale Parmentirs, qu'il le veullc prendre à cœur, et, si
vostre beau-fils, le mary de vostre fille Elisahète\ veus estre
le reseveur, il pourat ausi bien q'un autre en avoire le profit;
car, à Dronge, le gardin, le fosé et bomgarde il pourat avoire
le profit ausi bien comme l'autre; car tout selela s'èt pas
dedans le louvage, comme se pourat voire in den pachlbrif. Je
vous prie de faire voire si Piter at filé de nouveau le bien que
nous avons à Dronge, et, s'il n'èt pas, ne permette pas qu'il le
fase, car j'ay peur qu'il le fase Irops bon marché; il n'at pas
donné que 26 liver de gros, et mon mary en veut 36, si faire
se peut. Enfin, je vous prie de me faire ste service, vous m'avez
tan aydi, en ma runese que j'espère que vous ne me lèseray
pas aslure. En atendant de vos nouvelles, je me dict, comme
à tout les amis,
Ma chère Tante,
Vostre très affesionné nipse
Anna Maria de Haese de Bertelli.
Au dos .'A Mademoiselle de Haese, vefve de Bartolomio de
^*^SE. ^Q g^ gy^ -^ JS april. Ichua.
i 1255 )
XI.
La même à la même.
28 avril 1657.
Mademoiselle et chéke Tante,
J'espère que vous aurés reçu ma dernière de passé 19 jour,
où vous voierés la couGdense que je pris encore en vous; je
retorne encore à vous prier de voire que M. Paribmibr
veulle prendre souin de ce que nous avons de là, bien que le
tout est bien cmbrollés, ce pourquoy nous ne savons pas à
quoy nous somme, pour ne avoir pas de lètre ni écrite de noire
Hebbelens, car si Parmentirs Iroveroità propos que l'on pou-
roit rendre quelque parti et que l'on Iroveroit à rendre uï\
peux avèque manire pour se dcgajé, qu'il nous l'avise: mes, le
bien qui esta Dronge absolut pas, car cela nous avons encore
pensé, s'il pict au bon Dieu die venir y demurer, si la Flandre
un jour avoit la pay ou que nos dètcs scricns pay. Il y ni dcus
mois que je fus arivé isi à Genova, où nous avons une com-
pagnie franque, que l'on donne à de coronelle pour les enlrr*
tenir en pays, ce que nous peut asture valeure un 300 fran
(le moy). Je vuderoit plus que pour 3000 fran qu'il ne nous
auroit pas fait ste afron de n'avoire pas pay ce 240 fran, car
avèque cela il nous at fait perdre le critir,et nous avons à fèrc
plusdecrétitque jamès;car, quant l'on vien novèlcment dedans
un lieu l'on at à faire de muble et autre mille chose que Von
vat après payant, car toute les moy l'on nous pay environ*
500 cent frans; nous avons pris a poste scie cmploy pour
cparnier ce que il y at en Flandre. Je vous prie de noter loulc
le dépen que rat, lan de lèlres que nous escrivons que colle
que vous escriverés, comme ausi ce que coulera de faire inîii-
nucr la proqûre. Si tos que je saurc si votre beau-fils *eol
oetre notre rcseveur, mon mary envoera ausi sa proqûre. Me
( 256 )
recomandasions à vos enfans, comme fait mon mary, mes
en fans, de toute nostre cœur vous priant de a voire bientos
response, et en attendant je me dict à jamès,
Ma très chère Tante
Vostre très afe*^ nipse et servante
Anna Maria de Haese
DE Bertelli.
De Genova, adi 28 de averille 1657.
Au dos : Aude brieven van de famille de Hase. (12 sch.).
XIÏ.
La même à la même.
17 juin 1657.
Mademoiselle et très chère Tante,
La vostre du 25"* du pasél nvat bien estié mis en mains, et
j'ay bien entendu le coutunué, et je vous baise bien humble-
ment les mains de tan de bon afésion. Je suy mari que je n'ay
pris l'ardièse qu'il y at 3 années; je me réjouuie de toute mon
âme de voire que Dieu at donné un si bon talan a Mons'
vostre fils, à qui je seroit bien obligé s'il prenderoit tan de
pèrie pour moy, mon mary et mes enfans, qui sont le nombre
de 3 : un fils nomé Fran^'^ Horasio, âgé de 10 an, depuis le
28 de novembre, et une fille nomé Isabelle-Margarita, âgé
de 5 an depuis le 18'°" de septembre, et un autre fils, âgié
de 16 mois, nomé Jio IJasilli; léquelle serons touts obligé à
vous et à vostre fils. Vous m'avez fait toutjour comme une
mère; j'espère asture que vous le continueré, car nos afères
sont en très mauvèse étas La semène qui vien, je vous en-
voeray une proqûre de isi de mon mary ; mes, comme il et
tarde aujourdhi, se sera pour la poste qui vien. Le prinsepalle
que je prie à mon cousin Luquas est qu'il se informe de mon
( 237 )
cousin Parmentirs, comme que nous pourrions faire pour nous
dégajc de se que nous devons au seurs de mon mary, bien
nous ne pouvons pas savoire se que nous leurs dc\ons jusques
à se que nous aurons veus les contes de Piier Hebbele^s «
l'on ne les saurons pas les forsé de prendre des biens comme
nous les avons resus en la méson moriuère, puisque nous at
falu prendre les dètes à la mèson moriuère, ou bien qu'il
aiïent paslense jusques à ce que nous le pourrons rendre.
Aslurc, encore une ani, nous avons bien à fère de nous mètre
en meuble et pay de dètes que nous avons isi, et auricns aslure
grandement besongc d'un peus de asislense; mais d'ors en
avant l'on le pourat toujour pay de se que vous reseverés de
là, et nous encore pourons ëparnier quelque scbose. Mes,
asture, la peste est si fort isi que Dieu nous veulle garder; le
louis et si chère que Ton ne peut rien trover de viver. Mes,
si l'on les pouroit forscr de prendre de 1ère, sela seroil mieus
et niant dcgajc les C,000 frans que mon mnry at levés, au
moins avoir quelque chose de nètes. Le bien de Dronge/}t* le
veus pour moy; il y at encore 5 ou 4 bonne partie, la sig* de
Biclshouke et un ferme (?); mes, comme la porte de la mèson
et auires chose. Si je scrois hor de dcles, il me semble que
je scrois en paradie; le peus que resteroitau moins feul nèlcs.
Fêles vous donné les clés de la mèson du bien de Dronge,
nomé le bien ter Capelle, et allé le voire avèquc les cnfans, el
fêles vous donné les fruls, et mangié à ma sanlié, comme
ausi mon cousin Parmentirs, s'il lui plèt, car il y at grand
cantilié des arbes de frul, qui ne sont pas compris dedans la
balle, ou fêles; il y at ausi les fosés, qui sont doubles autour
de II mèson, où vous pourié mêler de poissons, cl une grand
colonibière el autre chose, que je say que Pilera fait plus de
500 fran l'anie, car un gentilhomme a voulu pay cent patacon,
ouier se que at le sensié; et luy at escrit h Monsieur que
s'éloil une mavêse pay, loujour cùl-il faulu entcrirnir le lougi
el mêler de vère el sérure el au Ire chose que il y manque,
Tome ii% 5™" série. <'
( ^58 )
s'il y eût volu demurcr; mes Plier pense que vallail mieu
pour luy. Je vous prie de me répondre souvent, et, se que
serai du port, il vous le ])lèra noter.
J'ai resu de novelles de mon père, et je luy escrit aujourdlii,
et je luy ay escrit louchant la Jaquimine; elle et encore à
Venise, mar so hoverdech als en swen van siven yuldens;
vous savcs le biens que nous avons fait à son mary, à Anlo-
nette ende Jio Ravensten, son fils, lequel est mort dovan
Pavie; et ma tante Livinna, la femme du général Belti.x, et
morle ausi; sa fille Juslinne^ qui csloit marié avèque un
lulenanl-coronelle Rolant, avoit un fils de 4 an, nomé Gio
Stefano, s'ct in allé pour aller en Candie; il ont eu le vent
conlrère, cl elle éloil grose, s'èt acougé d'un autre fils, cl élan
de 21 jour ville, le Turques les ont attaqué, et il sont louts sauté
en liayre, Reqvisquant in Pase, cl le mary ausi.
Mon mary me dit ausi que le gardin des herbes cl le
bogart oft scwingel ne sont pas ausi compris dedan la balle;
vous luy pouray montrer que scia cl Tordre de mon mary et
de moy, qu'il vous donne la dis de la mcson; le fèlcs, et quant
il vous plèra, pourés aller promenié. Je suis ayse que mon
cousin at des amis, car il penserai aslure de nous faire étrillé
par ses autres sœurs, comme de dire qu'il veulte intérès, mes
cela ne serai pas valide, car mon mary al fait acorde avèque
eus de ne pas pay intérêt, ou bien qu'il prente de lèrcs et
qu'il se paytc. Je vous prie par la vertu du cslrumenl e j)ro-
qûrc, que mon mary al fait et envoy h mon cousin Parmentius,
et autorisé de faire faire les contes à Piter ITebelins, ol de
faire en sorte que nous savons se que et pay ou non. Si les
pasagc se overle cl qu'il vien quelque balau en Flandre, je
lâcheray de envoy quelque galanterie de chose mangetatife ou
quelque bonne vine ou wille de isi pour vous autre et à
Sig' Parmentirs. Mé rccomandalions à toute les bonne amis
Cl parens, en partiqûlire vos chers cnfans, que je prie Dieu de
( 259 )
les touls faire capable comme le sig' LuquaSj h qui je su?,
comme à vous,
Ma 1res chère Tante,
Vostre très humble servante et nipsc
Anna M. de Hase de Bertelli van Bietshovkr.
Mon mari et mes enfans
vous toustc les mains.
De Geiîova, le 17*™ de jun 1657.
(En marge de la 1" page) :
Comme il meure isi tant de gens, si mon mary et moy iiou'»
vienderions à mourir, se que je prie Dieu ne soit, et (|u'il
resleroit de nos enfans, je vous prie de voirc que pcrsouc
ne les fait pas tort. Mon mari vous prie de faire vous donne
conte de Jacques de Bucque, qui et balleu de Belme; mon
mari ne peut escrire, parseque s'èt le jour de la montre de
nos soldat, et il faut qu'il y soit ausi.
XIII.
Jacqueline, sœur de Gilles de Hase, à sa tante,
la veuve de Barthélemi de Hase.
9 mars 1658.
Giieerde ende beminde Matanta.
Ick bcn verhoepcnde UL. ghcsonteil; met my endc niync
kinderen ist, Godt sy gheloft, nu redelick. Ick hcbbc dcvcrsclie
brieven gheschreven, maer noil de ghenaede van ecn midi-
wordc; ick bcn hier gbewecst lot nu loe met vcle di.sgocslcn
van veel deversche dinghen, maer hoepc nu dat slncl op Ik-Ic-
ringhc. Myncn brocder die is wcderom aenghcnocmcn ondcr
den dicnst van de Venclsiacn, ginderael als te vooren, mfl
noch meer paghe als te vocren. Vorder lactc ick UL. v^cten
dfxlJohannes is dolghcblevcn ondcr den dicnst van Spaiiicii
vor een forlcsse, hcfl ghelcft dry daeghcn nacr de quctsucrc,
( 260 )
soo dat ickhoepc dal hy wel ghestorven is. Caelelyne is ghe-
traul met eenen sergant-maejor onder dcn coeninck van Spa-
cinicii, maer heft ghcquictert ende is met aer naer syn landt.
Antoenette is noch le Melaeno, aeren man is hoevcrstcn lui-
tenant van den man van Lievine, sy is ook gheslorvcn voor en
jacr. Ick ende Annae-Maerie syn hier te Venetyaa; Claeis is
bv Antoenelte; mynher Bertel met vrauwe ende kinderen,
aile dool van de peste in -G enovat.. Onse vricnden die minderen
scre. Dcn sone van Zyne Exselentie is ock voor twee maenden
ghestorven, ende mynen broeder is ock soo naer ghcwest dat
de dochloeren gheseit hebben, hy was dot sonder ccnige ken-
nissen te gheven van Icven, is nu, Godl sy ghclofl, nu wcder
ghesont.
Beniinde matante, ick bidde UL. niy de vrienschap te doene,
te docn sien in de brieven, die ick in UL. anden ghclaelen
hcbbc; dacr is in cen hocbligaclic van scven ondert gul-
dens, die mynher Bertel my schuldich is. UL. doet my soo
vel ghenaede my te schryven oflie noch wei bcwacrt is, ende
ecnniael acrh'edcr daervan te scgghen om te hooren wat sy
dacrop sullen andtwordcn, ende my dan daerop acviscren;
UL. suit my groote vrienschap docn. Ick bidde UL. my te
excucscren van de imporluenicleit; wacrin ick UL. can die-
ncn, en sal niet mancicren.
Ick ende Annae-Maerie, die docn UL.ende aile de kinderen
duiscnt macl grocten. Hiermede blyven,
Ghcerde ende beminde Maetanta,
UL. gheoblegierde dicnaeresse,
Jaequelyne de Hâese.
Vcnetsia, den 9 maerta i658.
De dochler van Lievine ende aeren man ende kinderen,
syn ock doot, in de lucht gheschoeten van de Turcken met
hel schip daer sy in waeren.
Sans adresse.
(261 )
XIV.
La nièce de Gilles de Hase, Antoinette Rollin vin Non»,
à sa grand'tantpy la veuve de Barthélemi de Hase.
10 décembre 1659.
Gehierde ende beminde .Matanta,
Ick hebbe dickman gescrevcn, inar en hcbbc noit gien ant-
wordc onfangcii, clwelkc mcij sccr ciruve mackt; ick mochie
tocb icns gcrcn ien briefken van UL. hcbbcn, ofle log van
imant van mcijn kinder, mocbte ock gcrn boercn of l'Lder
noch aile gcsont seit ende bope ULdcr met gesontheijl noch
iens te sin. Ende wil mein frau muder mede bringen, in bel
Godt belieft; ick wacbte bar van dag tôt dag dat scij beij meij
kombt uijt Dalmatsien, dan mcijn bom Gilli de Has is vor ien
mandt gestorven, Godt wilt sein sillc gcnadig sein! Mefrau
Beutel, met arcn nian ende kinders, sein le Geniia in die pcsle
gestorven; matanla Livinia is oock dodt, ar dochter ende man
ende kinders sein aile in die sie vcrdronken; Joannex^ meijn
bruder, \fi \ or Falenza doodtgcscoten worden;ick bebbc oo<k
fier kinders beij den Hiere! Also kan UL. peisen dat ons in
fremdelanden gadt geleick bet Godt belieft! Ick ben die frcmde
lande sierverdroten, ende, nu et pais is, met den kuning in
Spanien en Franckereick, ons ock met rustc le begeven;d«n
mcinen man beft lot nu toc den koning in Spanien gcdint,
ende wilt ook niet mier diencn,in bet anders mrgelick is. Al8o
bidde ick UL. desen (beijgeslolenen) brief an mcinen ier Om le
adressercM, in bij nocb left, dan ick mocble geren welcn ofl
ick ienige ope kuste bebben van wal van mené gucërs wede-
rora le krijgen, dan ick saude genug gude frinden in Serlanî
finden, die meij souden an die handt gaen on mcij dailoc te
belpen. lermede plijvend,
Gebierde Matanla,
UL. oolmoedigcdinaresse
Antonette van Nobis Rou».
( 262 )
Mciiien raan ladt UL. ende kindcrs ende aile frinden sier
grullcn, desgeleicks dan ick oock, ende late UL. welen dat
Caieline met ienen sergiant-magior gelraut is, ende Anna-
Mari met ienen capitein; Clans is alferes.
Tatem, Melanen, den 10 X''" 1G59.
In \]L. mij beiieft te anworden, also geft den brief an den
genen die UL. den brief bringr,et is den frienl van den ficari-
general van dese armé; ick bidde den antwort-brief van ier
Hom mede le slulen, dan ick verlang sein anworde.
Au dos: Ais UL. sal believen te anworde, so mackt UL die
vuerschrift :
A Monsieur
Monsieur Jean-Balista de Nobis,
lulenant coronel du régentent
de Beltin
à
Milan.
Aole d'une autre main, probablement ta réponse de Luc de Hase:
Dat frau sijne moije doot is, ende dalten wat haer le deellen is voer
haere kinders} ende, de brieven die UL. moeder mij heeft te bewaren
gegeven, dat ick se noch hebbe.
XV
Antoine Rollin, chapelain d'Oostcampj à la veuve
de Barlhélemi de Hase.
-29 décembre 1659.
Jouffrauwe, Ick ben noch blyde dat ick noch tydinge
gecregen hebbe van myn nichte, maar ic ben droevich over de
doot van Gillis de Haeze ende andere goede vrienden;
( 263 )
emmcrs ick bid Godt fiun in genacde te hcblicii, ende ont
alleu. Hiermedc sijt dcn Heer bevolen (mcl mijn groelenisse
ende die van mijn nicblc aen UL. en acn u kindercn) (I).
UL. dienaer,
Anthonis Rollin, capelaen in Ooticamp
29 deeember 1509.
Au dos : Aen de eerbarc weduwe,
Weduwe van Barlholonieus
DE Haeze, in de BurchslraelBy
rechtover tGiildenhooft.
lot
Cita. GiiENDT.
XVI.
Luc DE Hase (?J à la veuve du général Gilles de Hase,
à Venise.
17 avril 1665.
Madame,
Il y a quelques années passées qu'avons entendu avec un
(très) (1) grand ressentiment la mort de nostrc cousin Son
Excellence Gilli de IIaese, (jue Dieu le faict paix! cl depuis
n'avons jamais eu le bonbeur d'avoir quelques nouvelles
d'anicuns de noslres amis par delà, non plus de mademoiselle
Jaquemine^ sa sœur, que de tous les aultres, ne sehachanl
point si sont tous morts ou poind (et combien desenfansque
Son Eœc* en at encore vivants) (1): partant ai pris TardibcMe
de vous supplier très humblement de me faire la faveur de me
faire escrire un petit mot de lettre pour nous informer de ce
qui en est, et m'o[)ligerès infiniment Et, comme nous avons
entendu qu'un certain Jean Deiivaers, noslre cousin, vou*
(1) Surcharge.
( 26i )
auroit escrit, passé une année ou deux, quelques lettres (de
Candia, au port [in hei eyland] de Corfou) (1), pour avoir
liberté du service qu'on lui auroit faict entreprendre par force
au service de Venice, je vous supplie de nous laisser sçavoir
ce qui en est, et lui estre favorable (pour) qu'il puisse estre mis
en liberté pour venir en son pays; ce qu'il coustrat, nous le
ferons tenir par lettre de change (!2). Et si je vous puis rendre
quelque service par dcsà, vous prie de m'honnorer de vos com-
mandements; après vous avoir baisé très humblement les
mains, je me diray à tousjours,
A Gand, le 17« d'avril 1663.
A Madame
Madame la Douarière de
Son AV GiLLi DE Haese, etc.,
A Venice. [Brouillon.)
XVII.
Jean Poout, à Venise^ à son ami Luc de Hase, à Amsterdam.
28 février 1670.
Adio, 28 fehrewarij 1670^ à Venetsia.
S*"" Lucas de Haese,
Eersaeme seer goedlgunslighe vricndt, UL. aenghename
van dcn 10 passato hebbe gusteren wel onlfanghe, soo aïs ick
stondt om aen boordt te gaen om in see te gaen sien. UL. ver-
soeck is dat ick cens soude informcere of de huijsvrau van de
generael Gîlle de Haese nogh leeft, ende hoeveele kinderen
daer nogh van in leeve sijn, en wat vrinde van tselvde
(1) Ces mots sont écrits sur rature de : Dallematie.
(2) Ici sont barrés les mots : Et si! je vous pris servir, y ast
quele...
( 205 )
geslaght hier nogh soude moglien sijn, alsoot UL. n.iesle
vricnde sijn. Hct is mijn leet, ick UL. brief niet ecrder lirbbe
onlfanghc, soude daer wel te decghen nae vcrmome hebb^,
macr ick hebbe sooveci verslaen dat de vrou van de boovrn
ghescijde gcnerael de Haese nogh in Icevc sijn met Iwcc
doghters; raacr ick kan dacp niet veel rneer nfschrijvc, alsoo
de tijt kordt is; maer S" Ryngenbergh hccfl mijn bcloofl dat
daer te dcegh soude nae verneeme ende soude UL van mIIc«
brcct sclirijve hoet met dilto vricnde sloct. Ende wacr ick
UL. in diene kan, gelicft mijn te komendoerc, tsal niet
raanckeere. Hicrmeede de Heer in genacde bevoolen en vin
hartcn gcgroet met haesl, UL. gelieft mijn le vcrccksqusfcpcn.
UL. d. w. \. dienarr,
Jan Cornelisz Poort.
Au dos : Eersaeme seer discrcete S"' Lucas de Haese,
P. C. tôt Amstbrdam.
Cachet illisible.
XVII
Baltazar Ringhnberg, à VenisCy à son ami Luc db Hask,
à Amsterdam.
14 mars 1670.
Mynheer,
Voor decsen noyt de cere gehadt oni acn UE. le schnjvrn,
helwelcke pcr manquement van occazie is gcwccsl, dal luij
nu is ofTrccrende, alsoo de voorgaondc UE. bricf voor Cap.
PooRT onder couvert van Mijnhccp Schouten, bcbbc onïfHn-
ghen, die hem oock hcbbe oovergclevcrt daer alsoo in njn
verlrcck stongh, heeft van tgcen UE. hem vcrsochl wcgbcii*
de informalie van juffp. de Wcd' van GiUe de INrit
( 266 )
iiict coonen informecren; en terwiji dito Schouten niijn het
selvige meede Iieeft gcrecomandeert, soo hebbe niet willen
manqueeren van hel promlelyck naer te coomen, ghelijck
hebbe gedaen bij een perzoon die an deeze zaeck bewust
waer, die inijn zijde, dito juff* nogh Icefde, woonachligh in
hlria, te beschrijven in Carentia soprior in Castelàfamia,
daer zij gelrouvvt is een baron, genaemt Rosalin; en daer zijn
nogh 5 dochters van haer int leeven, daervan de eene
genaemt is Marieta, die alhier tôt Venezia int clooster van
S. Daniel is; de andere 2 zijn getrouwt, te weeten : een in een
colonel generael Wille Loopez, die voor eenige tijt overleeden
is, en zij woont tegenvvoordigh tôt Piove, hierbuylen opt
vastelant; dan, de andere hebbe niet coonen verneeme waer
dat is, dan evenwel, naer verstaen, is nogh getrouwt. Eenige
andere partieularitijten verneemende, sal DE. participeeren;
ondcrtuschen, int geen andere eapabel sal zijn UE. te dienst te
rendeeren, gelieft liberlyck te coraandeeren, want professie
maeke te zijn ende te blijve
UE. D. W. Dinaer,
Baltazar Ringenberg.
Venezia, die i4 marzo dC70.
Au dos : Mijnheer, Mijnheer Lucas de Hâeze, Amsterdam.
— Cachet.
^fOte d'une autre main : 14 marte 1670, S' Baltazar
Ringenberg : dat de wed" van Gillis de Haeze generael (nogh)
leefde met 5 kinderen.
( 267 )
DOCUMENTS GÉNÉALOGIQUES.
Copie des actes de l'état civil des enfants de Pierre di
Hase et d'Anne d'Amman, baptisés en l'église Saint-Michel^ à
Gand, de 4590 à 1608.
Exlraclum ex registro baptismali ecclesie parochialis Sancti-
Michaëlis Gandavi, ubi inter alia habentur sequentia ;
Martius4590 :
2i Laurentius, F' Pieter de Haese et Anne Suscep.
Lauwcrius van Kcesbeke, Calhelyne Sanghcps.
Februarius i592 :
\ 1 Judoca, P Pieter de Haese et Tanneken d'Amman. Sus-
ceplores Jan van Hoorebekc, Louyse d'Hancns.
Jumj 4594 :
7. Henricus, F' Pieter de Haese et Tanneken d'Ammaîi.
Suscep. M' Hendrick Malasis, Elisabet Gaullionl.
October4596 :
'27. EgidiuSyF' Pieter de Haese, Tanneken d Ammam. Sufcep.
Gillis de Clerck, Margarile Van der Zijpc.
( 268 )
Concordant cum predicto rcgisiro,
quod attestor hac 9 scptember 1G99.
Ond* E.-J. Van den Haute, pastop
Sancti-Michaëlis.
Naer Egidius volght Jacqueline ende Livijne de Haese.
i7 febr. 1599. Barbara, F" Pétri, ut suprà.
l6meyei6O5.il/ar5fareia, — ut suprà.
23 xber 1604. Livina, — ut suprà.
10 april 1608. Judoca, — ut suprà (1).
Februarius 1599 :
17. Barbara, F" Pieter de Hase, Tanneken d'Amman. Suscep.
Claudius de Vos, Judoca Goethals.
Mûy 1G03.
16. Margareta, P Pieler de Hase, Anna d'Amman. Suscep.
Barlholoraeus van den Velde, Margarila ...
December 1604 :
23. LivinUf F" Pétri de Hase, Anna d'Amman. Suscep. Jaco-
bus de Vos, Livina van Bruwaen.
April 1608 :
10. Judoca, F" Pétri de Hase, Anne d'Amman. Suscep.
Bartholomeus de Hase, Livina Beempst no* Jacobe d*Amman.
{{) J'ai vérifié ces copies sur les actes originaux, déposés actuelle-
ment à l'état civil de Gand. Suivent les quatre derniers actes, donnés
seulement par extraits.
( 269;
li.
Extrait d'un acte de partage entre les enfants des deux liu de
Guillaume de Haese, époux de Passchine Berrenciers et de
Jossine Baete, décédé le i2 avril iô93.
Allen den gheiien etc. docn te wetene dal dit naervoigheiide
is de» staet onde verclaers van aile den goede tocbehooreDde
Guillame, Joosijnken ende Lievintjen de Haese, Guilliaeme
kinderen, gcprocreert by Jo' Joosijne Baete, filia Simoem,
sijne twccde huysvrouwe was, hemlieden toecomende, vcr-
schenen ende verslorven van den voornoeinden hemlieden
Taeder, overleden op den xij'" april 1595, van wicn sij hoirs
ende de drij slaccken (van) vijfven bedcghen sijn, welck god
Jan Martins, als deelvoght hier te vooren ghecreerl, aldus
opbracht ende overgheeft voor ons Scbepcnen voornoemd, als
oppervoghden, len aldernaeslen ende claersten hij al tselve
ten voornocmde sterfhuyse ghegaedert bcvonden ende jegcns
de voornoemde hemlieden moeder als hauderigghe, mid($ga-
ders Hans ende Grietken de Haese, van den voorschrevenen
Guillaeme kinderen, die hij hadde bij Jo' Passcliijne Bbiiri.v
GiEus, sijne eerstc huysvrouwe, ende represenlerendc d*andcr
Iwcc slaecken van vijfve, verscheeden ende veerdeell hecfl, in
de pi escnlie van haerlieder geraeene maghen ende vriendcii,
te wtten Michel Beek ende Joos de Moor, beselle lijfrt-nlen,
geconimen van's overledenens sjjde, daerinne de voornocrade
5 Nvccsen compcleren de drij deelen van vijfve melten lasl
van shaudcrs bijievijnghe, daeraf d'andere Iwee deelen van
vijfve locbehooren den voornoemden twee kinderen van den
ecrslcn bedde, etc.
Archives de la f amitié,
(Copie du XVIII* «ièclc.)
( 270 )
m.
Extrait d'une feuille manuscrite de Barthélemi de Hase
relatant la tiaissance de ses six enfants, de 4628 à i641.
Ter hecren Goots is geboren de dochlere van Bertolemeuys
DE Haese, den 22 september 1628, saevens ten ach (sic)
huyeren, ter heeren Goots, genemt Lyesbeth de Haese;
(Pieler Mestach, petere; ende min huijrrauwen moederc is
metere) (1); den petere heeft gheven een seciveren schaelken,
ende de metere eenen zelvercn croes vooer vondlgecfta
Ter heeren Goots isgheboren dene xj augusty iG50,snachls
xij buyren, eenen sone ghenaemt Luykas de Haese, daeracf
is den petere mester Luykas Floket, woncnde tôt Aen-
werpcn, ende de mêle [sic] joenvrauwe Katelyne de Kyesers ;
de metere heeft ghegheven de soeme van 28 sch. voer vocnt-
gheclt.
Ter heeren Goots is gheboren den sone van Bertolemys de
Haese, den28 july1633 smorgcns ten vyer hu}eren, ghenaemt
Bertolemuys de Haese; den peelere Jan Austrate, ende de
metere de wuyedue van Pieter de Haese, de aude.
Ter heeren Gols is gheboren min vicrde kint (Gillis) savons
ten X hueren, den M november IG35; den pieler, heer pacs-
slooer [sic] van Rousbeke, Gyels van Brakele, ende de metere
Maelen.
Ter heeren Goots is gheboren Jenneken min vyfle ciendt,
den 26 apriel 1658; den peetere, Paesschyer Boessuyt, ende
de metere Jenneken.
Ter heeren Gools is gheboren min sestc kint, ghenaemt
Bertholemuis de Hase, den x*" mcye (1641) acvons ten
xj huyeren en aelf; den peetere, Lievinnus van Poecke, /'"
Marlins; de metere, Gyelinje Austraete.
(l) Les mots entre parenthèses sont en marge.
( 11
IV.
Extrait du livre manuel de Jean de Hase, fils de GuiUmime,
relatant sa naissance, son mariage, la mort de son père el
la naissance de ses dix enfants, le tout de 1574 à 4655,
Copie îtijt een boecxken bentslendê
onder S\ ... de Suttchb,
appotekaris, woonende in de
Suijersteke , waerin staet al»
volght.
Dit boecxken hehoort toe Jan d'Hase.
Dcn eerslcn van oclober i 574 wicrt glicborcii Huns d'Hask,
fs. Willems, op sent Lucas dagh, tcp clockc clfvc, in de naclil ;
de peler was Jan van Dale, eiide mclcr was Griete Moue:
lereeren Godlscndc ter zielen salicheyl.
Myncn vaedcr Guillame de Haese es dese werell gepai»sec*rl
den iO april 1595, ter saeligher mcmorie
Ick, Jan d'Hase, ben getraul met Joanne van den Bundeue,
de docblcr van Niclaijs van den Bundere fs. NiclaijSy dcn
10 oclober 1595, ter sahgber mcmorie.
Joanne van den Bundere, myne huysvrau, es glielcgticii
van een docbler, den 2 maert 1598, omirent de alf hiierc \nii
xij, in der nacbt; den peter, Niclays van den Bundere, ciidc
de meter Joosynten Bâte, weduwe van Gljllame d'Hasb, Icp
sab'gber memorie; den naeme van den kinde, Josijne.
Joanne, myn buysvrauwe, die es gbelcgbcn van ccn dodilcr,
den 8 oclober 1600, in den morgbenstonf, len vicr huerrn;
haer peler, Lievin Stevaert, ende mclcr Josijne Dullaert,
de buysvrauwe van den Bundere 1er sab'ghe njemorij; *U'^i*
( 272 )
dochter es ghepasseert den 25 december 1618 ter salighe
mcmoric; den naeine van dcn kinde, Janneken.
Hans d'Hase es ghcwordcn religieus int clooslcr van de
Carmclijten Discalsis ioi Dowaij , tn^c es gheclecl, dcn 25]ulij
1620, op s' Jacobs dagh, ende es glieprofest tôt Brussel den
\ augusty 1621 ; synen nacme es f rater Patricius à S'* Anna;
van dacr es gaen wooncn tôt Ceulen, van daer gaen woonen
te y Omair, van daer gheconimcn tôt Brugghe^ ende helpen
fondcren het cloosler, ende aldaer hem bcghevcn in de peste
den tijt van drij jaeren ende vier maenden, uyt de peste
glucommen sijnde, is gbccoren prior tôt Brugghe^ van daer
is gbccoren prior tôt Loven voor ses jaeren; alsdan wederghe-
commen tôt Brugghe, es daer aen hem ghecommen van
Roomen een commissie om te trccken naer lerlanl, ende
ghevisileert de cloosters; van wacr is ghecommen naer
Ghemlty ende van dacr ghetrocken naer Ipre^ alwacr by beeft
bcgbinncn te maceken cen clooslcr ende drij jaeren geweest
prior; int gencrael cappittcl fol Rîjssel, is ghecoscn le gaen met
dcn provinciael naer Roomen j ende aldaer int gencrael cap-
pitlcl gecosen De/ùiitor van Bourgoignen, den 19 mcye 1653
verlrocken naer bct sclve landt.
Jounne vax den Bundere, myne buysvrau, es gbelegben den
5 macrte 1602 ten Iwee buercn naer noene, van cencn sone;
syncn naeme, Jan; dcn peter, 31' Lieven Biebaut, endemeter
Afaileleene Beerengiers, ter salighe mcmoric.
Joannewîi den Bundere, mijn buysvrau, es gelegen van een
jongbe docbtcr den 26 april 1605, naer den noen, voor den
5 buercn; hacr peler, Fransois Boschman, ende hacrc mêler
Barbet, de buysvrauwe van M' Louys Piersens; den naeme
van den kinde, Babeken.
Dcse es gbelraut met Z)omm/cM5 Hebberecht, den 21 no-
vcmbcr 1625, ende beeft dacrby cencn sone geliadt, genacmt
Jan IIebberecht; Dominicus es ovcrlcden.
Barbel es gelraut met Fransois Audenroggue, ende es over-
( 273 )
leden in december iC51, code Iieefl achlerghelaclrn toi
C kindercn.
Piçter d'Hase es gciraui met Calelijne Van Melle , den
13 januarij 4050.
Joanne van den Bundere, uiyn huysvrauwc, es gelrgeri van
cencn sonc den 20 novembre 4608, (en ccn liucren nacr
noenc; den peler, Pieler Van Cothem, ende de mêler d'kuys-
vrau van Lieven Leeus; den naeme van den kinde es Pieler,
Joanne van den Bundeke, myn buysvrauwc, is gelegcn vtn
eenen sonc den 28 december 4 610, ten 6 huercn nacr noene;
den peler, Jacob Van Loo, f* Lievens, ende dé meter, de huy»-
vrauvve van Lucas Dêynoot; den naeme van den kindf,
Jaecques, gcslorven den 9 april 4611.
Lucas d'Hase es verlrocken met den Cornel Gilles d IIam
nacr Duytslanl, ôcn 4 april 4632.
In bel jacr 4658 is hy gcworden eapileyn van ccne compa-
gnie curasiers onder grave van Slycke, is geschotcn voor
Turin ende gheslorven den derden dagh daernaer hinnen
Aslij in Jlaiien, den 25junij lOiO.
Janneken van den Bundere, myn huysvrau, is glicleglicn
van eencn sone den 44 scj)tembcr 4612, op eenen vrydagh,
onlrent len alf bucr ibienen; den naeme van den kinde,
Lucas d'Hase; den peler, Lucas Deynoot, ende de mêler
Mijnfjen, d'buysvrauwe van Gtilis de Nayeiie.
Myn luiysvrauwe die is gbelegbcn van eenen sone den ii
december 4 614, ende is gcnaemt Jaecques; den peter,
Jaecques de Blieck; ende de mêler, joncvrau Dullaert; en
qiiaerl voor alf negcn in den avonl isl overleden.
Janneken, myn buysvrau, die is geleghen van ccnc dochlf r
den 4 macrle 4617, in den nacbl, quaert nacr den H huercn;
den peler, Franchois Bosciiman, f» Frans\ ende de mclrr,
Claerken Van Melle, d'buysvrauwe \m AP AnthoneWàS dm
Kerckiiove, op eenen woensdagb; den naerae van den kinde,
Claerken,
Tome ji% 6">* séhie. ***
( 274 )
Dese dochter is geworden religieuse in liet cloostcr van
Oost'Ekeloo, ende glieprofesl den ..meye 1054.
Au doSi d'vne autre main : Joanne van den Bundere, huys-
vrau van Jan d'Hase, baer moeder was de dochter van Ed'"'
lieere Jean Féron.
De waepen van Féron is, den gront blau, eene alve maene
wit, drij gaude slerren. y
Le seigneur Jean Féron est le premier esquier de le ducq
Charles de Bourgoigne, sa compagne, mademoiselle Joanne
d'Aubenton; ils ont eu trois enfants, deux filles et un fils qui a
esté allez à la maison d'UvTENHOVE.
Fondation d'anniversaire et concession de sépulture en l'église
Saint-Michel, à Gand, pour la femme de Barthélemi de
Haese.
2 octobre 1628.
Ontfaen by my onderschreven, ontfangher van de Kercke
van Sinte Michiels, van Mynheer den pasteur Breydels, de
somme van acht ponden grooten over de fondalie, dese kercke
ghejont by Joosyne Diiuusaeut, huisvrauwe van Bertholomeus
d'Haese, oem daermede te coopen eene rente van thien schcl-
lynghen grooten tsjaers tôt een jaergbetyde, daermede dat
hem gheconsenteert es te legghen eenen zaerk. Toorconden,
desen ij«" octobre XWV acht en twinticb.
HOORN.
Au dos : Quittancie van het besetlen van een jaergetyde
van Berth* de Haese.
( 275 )
VI
Dalle tumulaire, en 'pierre bleue, de Barihélemi de Hase tt
de ses deux femmes^ en l'église Suint-Michel^ à Gand,
{4627-1679).
Ter ccrc Godls
cnde gcdynckcnesse van
Bertolomeus de hase,
F* Heyndcricx, overlcdeii
den 25 february I6i8,
Alsmedc Joosyne DussAEnr,
syne huysvrauwc, ovcrledcn
den 23 deceraber 1627;
Ende Marie HAUSTRATE,
f° Adriaens, syne Iweede huysvrauwc,
overl. den 43 T**" 1679; ende hebbcn
alhier gefondeert Iwce eeuwighe
jaergclyden.
Bidt voor de zielen.
Inscriptions funéraires de la Flandre
orientale (Église S»-Michcl, k G«nd),
1869, |). 200, n» 175.
( 276 )
VII.
Concession de sépulture en Vèglise Saint- Nicolas à Gand,
à Luc DE Hase, pour lui et ses descendants.
12 mar, 1676.
Kennelijck sij allcn liedcn dat dcn Hccre Pasteur endc
Kerckmeesters van S'' Niclaes kerke tôt Gendt gcaccordcert
hebben , zoo sij doen by desen, aan d'hecr Lucas d'ITaze, voor
liem en de sync nacrkommers, vry sépulture in der cboor,
aan den trap van bet presbyterium, ter recbter handl van het
gemels graf van dcn béer cerw. Hecrc George Bernaghb,
wijlcnt Proost der collégiale kercke van S. Pbaraïldis lot
St. Niclaes. (Daerin begrepen bel Icggen van de sarck) (I). In
consideralie van wclcke by toi proITijlc van de voornocmde
kercke belofl te betaelen de somme van ses en Iwintich ponden
grooten. ïoorconden, desen xij van mecrt 1670.
R. NoTTiNGHAM, pastor 5'' Nicolaï.
P. Billet. A. van Hoobuouck-Aspere. Jacques Coornaert.
P. Coene.
Ontfaen den inboudt deser, te wetcn 26 ponden grooten,
Date als vooren, R. Nottingham, pastor 5*" Nicolaï.
Au dos : Coopbrief ende quittancie van eene vrije sépulture
in de kercke van S^ Nicolaes,
(1) Les mots entre parenthèses sont en marge.
( ni )
VIII.
Dalle tumiilaire, en marbre blancy en l'église 5ai'nl>iV<eo*
las, à Garni j de Luc de Hase, échevin de Gand, de sa femme
Marie Steyns, de ses six enfants et de sa belle- fille, Justine
WiLLEMS, morte en 4723-
D. 0. M.
Vryc sépulture
van d'heer Lucas n'HAESE,
Schcpcnen van beyde de bancken
deser Stede, arin- ende kerckmeester deser
Prochie, overl. don I*" sepleinber 1702;
Ende Jo« Marie -Joanne SÏEYNS,
syne huysvr., overl. den 4*" deccmber 1680;
die tsamen gheprocr : hebben
ses sonen :
JÀcoBus, overl. den 19 oclober 1668;
Joannes Bernard*, overl. 23 jan'^ 1748;
RoBERTus Joseph', overl. 12 seplember 1675;
Jacobus Aloïsius, overl. 26 oclober 1730;
Matiieus Lucas, overl. 15 inaerle 1725;
Lucas Joannes, overl. 13 february 1740;
Ende Jo« Justina Theresia WILLEMS,
buysvr. van voornoemden Joannes Beniardus,
overl. den 11 mcye 1723.
R. L P.
Inscriptions funéraires de ta Fiatulre
orientale (Église S'-Nicolas, k Gaod)»
1869, p. 125, nMI).
{ 278 )
IX.
Gilles DE Hase, régisseur des biens du seigneur d'Etichove,
signe des billets relatifs à l'administration de ses pro-
priétés (i).
22 janvier el 25 mars 1672.
Myn heere van Ethecove. Ick beii U hccdelhcyt schryvende
hoe dat op den bosch van Mynheere, van den bomen by U
heedelheyt vercocht jegens fsack de Merlyer ende Gillis
Spelers, endc dat met bet vallen van den lesten boom heeft
oraverre gevallen een cleyn bomke competerendc Mynheere
van Ethecove, ende Jan Pot bet de adverlentye gedaen aen
Isack, uwen kenecbt, ende aen myn, ende en bebbe niet
gelaeten van U edelhcyl over le scbryvcn. Ende int Mynbccrc
is gelyeven sal de moyte le nemen van een rcgeiken anlworde
te sebryven ofle Isack, uwen kcncclit, soude met den wagen
lot binnen bet castel baelen, want by ongbeluyck is gbevallen
hetselve bomkc met meer op dit pas. Uut Ethecove, desen
xxij januarij i672.
Au dos : Desen bryf sal men bestellen aen edel ende wel-
dieb bcere Mynheere van Ethecove, wesende tôt Gent, lot
Mynheere den Hoochballuy.
CAto, cito. — Franco,
Gillis DE Haese kent onlfaen ibebben van greffier van
Ethecove de somme van xxiiij ib. gr. ter cause van belgoene
hem bejont by den heere van Ethecove van het stecken van
den len jaere 1671 Torconden, desen xxV" merle 1072.
G. DE Haese.
1672.
(i) Ces deux pièces, de la même main, m'ont été communiquées
par M. Ferd. van dek Haeghen, bibliothécaire de l'Université de
Gand.
( 279 )
X.
Les DE Hase dans la Gilde Sainl- Antoine, à Gand,
de i 598 à 1676.
F. VAN DER Haeghen, GUde Sinl-Anlone (1867), l. Il,
1598 (17 dccember). Jan d'Aze, F* Gnillamf., \ s gr.,
exempt van dry jaren; diende anno 1603, 1604,
1014,1622
1607. Berlkolomeus d'Hase, F* ffeyndrickx, Stcdeglata-
maecker, x sch. gr.; diende anno 1613, 1622;
Suivit 1610 an Claissone, in sinen levene (1) . . 6i
\Q\0. Uxor BiTthelmeeus d'Hase, Joossijnken Dusaert
(Giildezusler) 259
1610. /o««He VAN UEN BuNDERE, huvsvrauwc van Jan
d'Hase, v s. gr. (id.) . . . " 258
1612. Zfli/re«//is d'Hase, F» P/efe/*s, iiij guldcns . . . 160
\Q\^. Pieler d'Hase, P Pielcrs. xx sch. Overleden
insoufTisant . 482
1614. 7ooss?)'rt/^m d'Hase, P/a/îs, X s. gr . ... 261
1 61 7. Jan d'Hase, F' Jans, x sch. gr. Is ghegaen inl cloos-
tcre, ende gheprofest, dus niel 120
1628 Franchois d'Hase, P Franchois, xx sch. ... 80
1629. Paes.sr/i/er d'Hase, F' Jooris, Donckersleghc.
Obiit 1676 «85
1034 (24 deeember). yac^wes d'Hase, F' Jci/i.s . ... 127
1 634-60 (?) I/eu m d'Haese, F' Frans, knechl van den
heerc van Maldcgliem, x s. gr. . .... 164
1673 (26 juni). D'heer Lucas dHaese, F* Berthelineus,
Coorleye, hoofman van de Meercheniers, x sch.,
X jaeren vrij «W
1655. /o' Frans Bretelli, F» Jo' Andries, iij pondcn
groolen; solvit (1) aen den Deken Van der Hagcn
1070 5*
(i) 11 s'agit du payement de la dette mortuaire.
( 280 )
XI.
Diplôme iV avocat au Conseil de Flandre de Luc- Jean de Hase.
!3 oc lober 1098.
Meesler Lucas Joannes (/'Haesr, Licenliaet in beyde derccli-
ten gheproinoveert in de Univcrsiteijt van Leuven, comparc-
rende voor de Président ende Raedtsiieden 'sConijncx van
Castillien, van Léon, van Arragon, etc., Grave van Ylaende-
ren, etc., gheordonncert in Vlacnderen, naerdien liij glicpre-
sentcert hadde sijne Jetleren van promotie (I), was bij den
Hove ontfaen ende i-lieadmitlcert, onlfanglicn ende adniitle-
ren hem bij desen als Advocaet, omme le posluleren in dcn
voorn. Raede. Diesvoighens heeft ghedaen den behoorlijcken
eedt in handen van Mher Aidhoine van dei; Piet, Rudder,
heere van Weghewalle, etc., Président van desen Hove, bclo-
vendc de parlijen, diet aen hem begheiren sullen, wel ende
ghetrauwehjck te dienen, l'onderiiauden ende observeren, soo
wel d'ordonnantien 's Conijncx als d'instruetie van den voorn.
Raede, ende vooris al le doen dat een goet ende ghetrauw
Advocaet postniant van den selven Raede schuldieh is ende
behoort te doen. Ghedaen in de Camer van den voorseijden
Raede, lot Ghendt, den tweeden oclober XV!*^ achtentneghen-
lich.
J. VAiV OVERWAELE,
Parchemin. — Sceau de Flandre.
(I) Le diplôme imprime et scellé de rUnivcrsitd de Louvain, du
!23 septembre 1698, existe également dans les archives de la famille.
, 281 )
XII.
Extraits de registres de baptêmes et décès, diaprés des copte*
anciennes.
Ex tracta ex Registro haptizatoruiii
calhcdralis cccicsiae Sancli Ba-
voiiis Gandavi , ubi inter alin
habentur sequcntia (1) :
27 septembris -1625; baptisatus est
(1) FranciscuSi filius Guiiiehni de Habsb tt Margareh
Saleer. Sus : Franciscus Bosman et Margarete Saler,
47 inartij I62C : codem die baplisala est
(a) JacobUf filia Servasti de Haese et Culharinae Saxoeh!*
Sus : Joanncs van den Moortele et Jacoba de Haese.
29 seplcmbris 162G: baptisatus est
Ludovicus, filins Nicolaï de Haese et Elisahet Vam Burh.
Sus : Ludovicus de Haese et Anna Bruijneets.
9 aprilis 1G27 : baplisala est
Anna, filia Judoci de Haese et Catliarinae Simobîis. Sus :
Jacobus Simoens et d" Anna Fransman.
4 marlij 1628 : baptisatus est
(2) Joaclnmiis, filius Guilielmi de Haese et Margarele
de Saleere. Sus : Joacbimus de Zaleere et d'' Joaiina Francise»
de Anthonede.
2G novembris 1G28 : eodem die baptisafa est
(6) Maria, filia Servatus de Haesb et Catharinae Sa?ider*.
Sus : Vincenlius de Haese et Maria Lainmens.
(I, Cette pièce, délivrée en IG99, est de la même main que Im
pièces C, I, II, IV et le grand crayon généalogique.
( 282 )
1630:
(3) Michaëlj fdius Guilielmi de Haese et Margarelcç
DEZALEHjUXoris cjus, natus quai-tâ aprilis circa sextam vesperi,
baptisatus verô est quintâ aprilis; suscep. Michel Bosman,
Andriana Van Corheeck.
dG52 :
(c) AnnUf filia Servasii de Haese et Catharinae Sanders,
nata est A^ aprilis, horâ 8*, et baptizala codem ; suseeplores :
Gulielmus Vijncke et Anna Cammart.
1032:
(4) Calhurina Theresia, filia Guilielmi de Haese et Marga-
retae de Sadeleere, nata fuit î20 aprilis, vesperi circà horam
quinlam, et baptisata est 22 ejusdem; suscept. Franciscus
Bosman, filius Francisci, et domina Catharina de Sadeleere.
1634:
(d) Joanna, filia Servatii de Haese et Margaretœ Van
Lerberghe, nata esl 2* februarij, horâ 1*, nocte, et baptisata
eodem; suseeplores, Judocus Colpaert et Joanna Van Ler-
berghe.
1634: é
Servatiits, filius Joannis Van den Moortel et Jacobe
DE Haese, natus est 10* februarij, manê, horâ 2*, et baptisatus
12" ejusdem; susceptores, Servatius de Haese et Joanna de
Haese.
1635:
(5) Maria, filia Guiliellimi de Haese et Mariae Stockman,
nata fuit terciâ oetobris, vesperi circà deciraam et baptisata
quintâ ejusdem; susceptores, Adolfus Stockman et Maria
Beyhens.
( 283 )
1635 :
(e) Martinet, filia Servutii de Haese et Margaretae Vax
Leuberghe, nala fuit dccimâ ociobris, circa diei médium
duodccimœ, et baplisala undeciiiià cjusdem; susceptores, Ber-
iramus Van Lerberghe al Martiiia Camtnaert.
1036:
(6) Livmuj filia Guilielmi de Haese el Mariae Stockman,
conjugum, nata 24 dccembris 1656, horà circiter 6 inatutinâ;
baplisala 25 cjusdem; suscipientcs, Franciscus Audenrogghf
et Livina Date.
Ita est. V. BosscuE, vice pastor.
Concordant cum suis rcspeclivc
Regislris, de vcrbo ad verhum;
quod attcstor liée 1 1 septembris
1 699. Ond' J. Farde, pastor Sancti
Ravonis.
Extraclum ex Regislro baptismaii
ccclesiae parochialis Divi Michaëlis
Gandavensis, in quo inter alin
habcntur quœ sequunlur :
Auguslus 1630.
1 1 . LucaSy I* Bertholomei d Hase ex Maria Haustrate. Susc.
M' Jan de la Porte, nomine Litcœ Flocket et Catharina
de Keijsere; natus liodiè, iiorâ duodccimû noctis.
Concordat supràscriplo Rfgisiro .
quod tester hâc23*fcbruarij 10.^5.
Gregoritts Brbydele, presbyler
D. Micb. Gand., paslor.
( 284 )
Jésus- Maria.
Anno Domini 1676, die 15 junij, obiit in conventu noslro
Gandcnsi F. F. Carmelitarum Discaiccatorum, omnibus sancta;
matris Ecclesiœ sacramentis prcmunitus, inter fralrum suo-
l'um orationes, P. F. Palricius à S. Anna, jubilarius, œlalis
siise anno 73, professionis 55, saccrdolii verô 50, pro cnjus
animaî refrigerio, orationiim vestrarum suffragia ex carilate
postulamus. Requiescat in pace.
Jesus-Maria-Benedictus.
Anno à partu Virgineo 1671, die 26 scptembris, in monas-
terio Heverlensi propè Lovanium, omnibus S R. E. sacramentis
vite piemunitus, ex hâc mortali ad immorlalcm migravil vilam
perdiicclus nobis in Cbrislo confrater ac reverendus admoduni
dominus,
Dominus Lucas de Haese,
aetalis 65, prof. 44, sac. 58, qui absoluto litteralium stu-
diorum cursu, fallacis bujus sœculi abborrens dehcias, cœles-
linœ familiae adscribi bumililer postulavit. Moribus 5 scicnliâ
malurus, variis Ofliciis applicatus, quibus laudabilitcr funclus
est;demùm, perbienniuni continua diarrbeâ paulalim exbaUs-
lus, aniniam Creatori reddidit, quâpropter spcramus cum
dolorum acerbitale et diurnilate magni nuplias prevenisse;
verùm, cum inscrutabilia sint (décréta) Dei, omnium fidelium
precibus necnon sacrificiis commendamus. Requiescat in Paec.
( 285 )
Exlraclum ex Rcgisiro baptismali
cxcmpiœ cothcdralis crclesi»
Sancli Bavonis Gandavi, ubi
habenlur scqucntia :
19* julii 1700,baptisavi Joannem Franciscum JiWum doniini
Joannis Bernardi de Haese et doniinœ Justinœ Thereêiœ
WiLLEMS, conjugum, nalum codcm die quadranic posl ocU-
vnm malulinam; susceptorcs : Lycas Joannes de IIabsi et
Maria Joanna Mestdach. Signalum eral J. Farde, pastor.
Goneordanliam cum suo original! altestor, '
G. VAN Leemputte, paslop S" Bavonis.
Dalum Gandœ, 12maii 17:23
Exlraclum ex Regislro niorluorum
excmplae cccicsiœ callicdrtli»
S"-Bavonis Gandavi, in quo ha-
benlur sequcnlia :
16 fcb. 1740 ; Sepullum est in cryplà caJavcrR*' D^'^oan-
nisLucœ D'IlAESE,juris utriusqueLiccnliali,œlalis suœ anno 64,
prœviisexequiissolemnioribus. Signalum crat P. F. vm lluuf,
paslor.
Concordat cum suo originali, quod allcslor
hâc 15 7»"" 1756. P. l. IIebbelihck,
vice p. S" Bavonis,
( !28G ;
Exlractum è Registio morluorum
ecclesiee collcgiatœ ac parochialis
S" Pliaraïldis ad Divum Nicolauni,
Gandavi, in quo habentur se-
quentia :
4767, julius il*: Sepulta est in Ecclesiâ \y^^ Catharina
Teresia, fîfia D"' Joannis de Haese.
Signalum crat à me infràscripto,
qui et concordanliam cum prîB-
fato l^egistpo attester, hâc 7* julij
1770.
F. DE LE BuLCKE, past ct cap. S"
Pharaïldis ad Divum Nicolaum, Gand».
Jesijs-Maria-Bernardus.
Die dS* Januarii 1777, obiit Gandavi, in monaslerio O.M. de
Baudeloo, Ordinis Cisterciensis, omnibus Sanclœ Matris Ecclc-
siae sacraraentis munitus,
Revcrcndus Dominus
JosEPHus DE Haese,
quondam paler in Hagâ, OEconomus Abbaliœ, deinde Prior, ac
Conventûs senior;
Anno aetalis suae 74**, professionis 49", sacerdotalis digni-
talis 47*», pro cujus animœ refrigerio vestras precamur ora-
tiones et sacrificiorum suffragia ex charitale, et orabimus pro
vcslris. Requiescat in Pace.
Archives de la famille.
Carie imprimée.
Généalogie db la famille
DE HAESE.
Crayon généalogique de la fami]
Nicoij
Laet 3 kinderen achter, v
de révolte int jaer 156 1
sijn ten tyde van Ducq \
Adriaen de Haese
heeft gewoont in Ooslende
ten jaere io80, hebbende
naergelaeten twee sonen,
alwaer aile de boeken ende
pampieren verbrant ende
verdeslruweert sijn.
Frans DE Haese
traut
Marie van Weste |
hceft dese kinderen
Hubert
t
1. Jacob DE Haese
traut met
Catharine Veltebs.
2. Nicodemus DE Haese
traut met
Anna Velters.
i. Anna de Haese,
2. Nicodemim de Haese,
3. Catharina De Haese,
traut met heer Kimpe, dese
dry kinderen :
Deere de vader van den tes-
tateur in syn leven Raets-
heer van het Hof tôt 's Gra-
venhaghe
Item, nu geene voornamen
can men vernemen, aochte
niets van hunnc verdere
descendenlen.
Guillaume DE Haese
traut
Passchyne Herrengiers,
daernaer
Joosyne Baete,
traut Fi'a7is Bosman 4574
traut 1576.
Hans en Grietken,
geboren i574.
Guillame de Haese
traut
Margriete Saeleer
in 2* vrauwe
Marie Stockman
Fransis DE Haese.
Joosyniien
ende
Lievyntien.
Maria DE Haese
traut met
heer Ros.
Livyntien de Haese
traut
Joos Hergots,
laetende achter
4 kinders.
(1) Ce fragment a vraisemblablement servi à él
à La Haye; nous avons vu que le premier degré
Il ommencement du XVIIP siècle (1).
door
iruweert
Hendrick DE Haese,
achlergelaeten 3 kinderen, te weten Bartholomeus, Franchoi» ende l»ieler de
IDE Haese
iryf kinderen,
Fransies de Haese,
heeft achlergelaeten een dochter Marie,
dewelcke oock kinderen achter gelae-
ten heeft
Gillis
priester.
Bartholomeus
is cathuyser
Isabella en Joanna
PU ter DE Baisi,
heefl achlergelaeieo dry
te weten ;
den Generael
Gillis DE Haese
is gestorven in Dal-
matien 4658 naer
de doot van sjne
dochter.
Jacquelyne
beeit getnnt
L»RavC8TITI,
colonel.
ta.nii.
famille à la succession d'un testateur (Kimpe?), fils d'un conseiller de U Cow
N it I'
pu vérifier les autres de la branche d'Ostende.
Ci-après la généalogie aulhenlique, vérifiée sur pièces.
( 287 ;
Généalogie de la famillb
DE HAESE (i).
Armes : De sable à trois gerbes d'épis d'or, posées 2 ell.
Le général Gilles de Hase aurait, d'après une Dde
manuscrite du XVII I" siècle et d'après son portrait de cette
époque, obtenu du Sénat de Venise augmentation de ses
armoiries par l'adjonction d'un chef cousu d'or au lion
issant de gueules et d'une bande d'argent.
Son cachet portait un écu au lièvre conrani, timbré d'un
heaume et de lambrequins.
Cette famille semble originaire des villages situés à l'est
de Gand. Dès 1496, nous voyons un Jacques de Hase,
fils de Jean, échevin de l'abbaye Saint-Pierre, à Destelbef'
gen, sceller un acte de sa juridiction d'un cachet avec ses
armoiries, soutenues par un ange, l'écu portant un lièvre
courant^ ce qui est le même blason que celui de notre
général (2). Le 15 janvier 1575 (v. s.), un Gilles de IJasb,
fils de Barlhélemif et sa femme Marguerite van Uesschb,
cèdent une rente de 50 escalins de gros sur une pièce df
terre à Laerne, pour une fondation (5).
I
(1 ) Je dois cgalemciU la communication de celle pièce en rouleau
n l'obligeance de mon parent, M. Ciiarles db Seille. Je l'ai vérifiée
et complélce sur les actes de l'clal civil cl les clals de bien» aai
Arcbives de Gand.
(2) Arcbives de rÉvêché à Gand (carton U, n» i40, fond* dr»
Chartreux). La légende du cachet porte : Jacop de llazt, F.Joms.
(3) Archives des Hospices civils de Gand {Béguinage, n- 331» .
B«" BÉTiiL'NE, Cartnlairc de S^'- Elisabeth, p. 234.
( 288 )
La similitude des armoiries du premier et des prénoms
du second paraît indiquer une origine commune ou une
parenté. I|
La généalogie authentique de celle famille remonle à :
\. Liévin (1) de Hase, mentionné comme père ûa Henri
dans un acte de 1369 aux archives de Gand. (Registre 159,
\f\\,Clminsboeklh f«310v°.)
Un Liévin Daese, fils cV Adrien, figure en 1577 au
Registre des merciers, avec Jea/i de Iîaese, fils de Georges,
el Antoine de Haese, fils de Daniel. — II y a une lacune
de 1575 à 1584. — Luc de Haese, /«/s de Barihélemi^ y
figure en 1 671 et -76 (f"^ U v" 55 el 82-85).
Il fut père de :
i" Henri, auteur de la première branche qui suit:
2** Guillaume, auteur de la seconde branche, qui suit
après la descendance masculine de son frère (2).
Première branche.
M. Henri de Hase, pro[)riétaire, dès 1566, d'une double
maison située à Gand, quai des Récollets, au coin du pont
du Jugement {Cnypgalbriigghe), avec terrain ayant appar-
tenu à Jean Toebast, payant 5 la Ville un cens de o esca-
Iins4 gros par an; il greva ses maisons, de 1573 à -79, au
(1) Et non Nicolas j comme le renseigne le fragment généalogique
publié plus haut. L'état civil de Gand mentionne un Nicolas, fils de
Nicolas, né et baptisé à Téglisc S'-Nicolas, le 5 mars 1585: parrain,
Nicolas Arents; marraine, Anne de Jacgher.
(2) Le point d'attache de cette branche n'est jusqu'ores pas prouvé;
mais la parenté est établie par les relations avec les membres de la
branche aînée.
( 289 ,
profil de divers créanciers (1). H épousa J ossine Gozjhms,
fille de François et d'Elisabeth Bruys. Il était ainsi allié à
plusieurs anciennes familles patriciennes de Gand : les
DE Keysere, Parmentier, etc.
ils eurent au moins trois lils :
1" Pierre, qui suit ;
2' Barlliélemi, auteur du premier rameau, qui suit
après la descendance de son frère;
3" François, auleur du second rameau, qui suit.
m. Pierre de Hase, propriétaire des maisons de son
père, dont il vendit Tune, le 23 février 1593, à Lambert
Van der Aeghen (2); acquéreur, le 11 lévrier 1591, d'une
maison située à Gand, rue des Selliers (Bre//de/s/c^/ie,)ayanl
appartenu à la veuve de George van Redichove (5); il
donna hypothèque sur celle maison à divers, de 1607 k
1614(4).
Il épousa Anne d'Amman, veuve en 1614, qui continua
à la grever de 1617 à 1621 (5). Elle était morte avant le
6 lévrier 1644, laissant à ses enfants encore une autre
maison, située à Gand, rue du Tremble (Abeelstrale) (6).
Ces époux eurent, au moins, huit entants, tous baptisés
en l'église Saint-Michel à Gand :
(1) Archives de la ville de Gaiid ; Cheymbocken (1503;. Il,
f" ÔIO V» (série t5-2, n° H), 1582, lia, f» 541 (série I5i. ii* U),
Hcgistre Ghedcde (série 5ô0, f*» 103-4).
(2) Cheynshoek, ir, f« 555 V et 1044.
(■>) Staetcn, 1590-91 (série 550, n» Ul), f» I2!2 V.|i3.
i'i) A cten eu contracter, Ghedeclr, I ()07-8 (série 333, n-3). f* 104 f •
(5) Ibidem, f" 647 V".
(Oj Ibidem, f» 1)48, col. '2, el 607 v».
Tome ii% 5*"" série. '^
( WO )
1» Laurent, baptisé le 22 mars 1595; parrain, Laurent
Van Keesbeke; marraine, Catherine Sa«(//iers; inscrit dans
la Gilde des arquebusiers de Saint-Antoine en 1612, et
dans la Corporation des sculpteurs {beelclesnidere)en 1619;
mort avant 1644;
2" Jossine, le 11 février 1592; parrain, Jean van
Hoorebeke; marraine, Louise d'Hanens; et
3" Henri, le 7 juin 1594; parrain, maître Henri Malassis;
marraine, Elisabeth Gautliout;
Tous les deux décédés avant 1644;
4* Gilles, le 27 octobre 1596; parrain, Gilles de Clerck ;
marraine, Marguerite van der Zype; il suit;
5° Barbe, le 17 lévrier 1599; parrain, Claude de Vos;
marraine, Jossine Goelhals; et
6° Marguerite, le \Q mai 1603; parrain, Barthélemi van
den Velde; marraine, Marguerite. ... ;
Toutes deux décédées avant 1644;
7" Liévine, le 23 décembre 1604; parrain, Jacques
de Vos; marraine, Liévine Van Rruwaen; qui suit après la
descendance de son frère Gilles;
8° Jacqueline, le 10 avril 1608; parrain Barthélemi
de Haese; marraine, Liévine Beemst, au nom de Jacqueline
d'Amman; elle suit après la descendance de sa sœur
Liévine ;
9** Abraham, (jui vivait encore en 1644.
IV. Gilles de Hase, né à Gaiid le 27 octobre 1596,
engagé à 27 ans, vers 1623, au service de Tempereur
d'Allemagne, Alferez (lieutenant) à 32 ans, en 1628, colo-
nel, propriétaire de 1000 fantassins en 1631, revient à Gand
où il est parrain, le 27 août 1631, d'un fils de son cousin
François de Hase au'il appelle Gilles; amène avec lui, le
( 29i )
4 avril 1632, son aulre cousin, Luc de Hase, fils de Jean,
(ils de Guillaume. — Général - major en 1639; entre le
16 oclobre 1645 au service de la république de Veniîie, et
est chargé dVnrôIer 3,000 fantassins; esl nomroéje
1" mars 1645, généralissime pour la guerre des Iles
d'Ionie, et, le 31 mars 1650, gouverneur général de la
Dalmalie, où il meurt à Spalato, près deZara, le 30 oclo-
bre 1659, après une maladie de cinq jours (de la peste, de
la fièvre ou du poison).
Anobli en 1631, il avait été élevé à la clieNalerie \ers
1643, avec le litre cï Excellence, et inscrit au Livre amortit
Venise) en qualité de Procuraleiir de Saint-Marc V.n
Flandre, il élait apfjelé Messire (Mher) dès 104i. Il
signait ses lettres Gilli de Hase et Taisait usage du blason
armorié d'un lièvre courant, avec beauuie et lambrequins.
dans le cachet de ses lettres adressées à son cousin Luc
DE Hase, de 1650 à 1653. Son portrait envoyé de Venise
d'après la tradition, porte les armoiries de sa famille, a\ec
un chef cousu d'un lion, adjonction accordée par la Répu-
blique pour services éminents rendus à l'État.
En 1644, il était intervenu par procuration signée cln-z
le notaire Figolins à Venise, dans la vente de la maison
paternelle à Gand, e(, en 1650, dans la succession de ^a
cousine Catherine de Keysere. En 1651, il avait fait venir
à Venise son neveu, pour l'avancer, et y avait reçu, en
1653, son cousin le P. Palricius, qui se rendait à Rome.
Il avait épousé, vers 1625 , une femme dont le nom esl
inconnu, et qui élait remariée, en 1670, en Islrie. a
Carenlia Soprior, Cnslelafamia, avec le baron Rosui.'i.
Il en eut cinq enfants :
1° Jean de Hase, son (ils unique, mort de la |)este en
janvier 1658;
( 292 ) H
2° Anne-Marie, qui denfieurail à GanJ, Overschelde,
en 1638, sous la garde de son oncle Barthélemi de Hase;
elle épousa, vers 1645, François de Bertelli, fils de Mes-
sire André, inscrit en 1655 dans la confrérie de Saint-
Anloine à Gand, propriétaire, avec ses sœurs, d'une
brasserie en celte ville, rue des Rémouleurs, et des
biens- fonds de Bietshouke et ter Capellen, à Tronchiennes;
tous deux moururent de la peste à Gênes, en 1658, avec
leurs trois enfants :
a) Francisco-Horatio, né le 28 novembre 1646;
b) Isabelle-Marguerite, née le 18 septembre 165! ;el
c) Jean-Basile, né en janvier 1656;
o** Mariette de Hase, religieuse au couvent de Saint-
Daniel, à Venise, en 1670;
4° Liévine, épouse de Guillaume Loopez, colonel au
service de l'Espagne, mort avant 1670; elle demeurait
alors à Piove (Italie);
5" Une autre fille, mariée avant 1670, dont le sort est
inconnu;
L'une de ces deux filles s'était mariée en 1651.
IV Liévine de Hase, née en 1604, épousa : 1" don
Francisco de Floris, mort avant 1644; 2"* avant 1645,
Guillaume Beltyn, né à Cologne, lieutenant-colonel au
service de l'empereur d'Allemagne en 1650. Elle mourut
avant 1657, laissant :
Justine Beltyn, épousa. . . . Rolant, lieutenant-
colonel, dont deux fils, Jean-Élienney né en 1653 et X...,
né en 1657, tous morts en mer par l'explosion de leur
navire devant Candie, dans la guerre contre les Turcs,
en 1657.
v 295 )
IV" Jacqueline de Hase, née en 1608, épouse avanl 1644
le capitaine Liévin van Ravesteyn, fils de Josse; — elle
inlervienl au partage de la maison palernelle.en 1644, avec
ses frères Gilles ei Abraham et sa 6œur^iét;in^,el,en 1630,
dans la succession de Keysere; reçoit des secours de son
frère Gilles en 1650, le rejoint en Italie avec sesenfanU,
et annonce sa mort en 1659. Elle laisse deux enfants :
V Antoinette van Ravesteyn épouse en 1631 Jean-
Baptiste RoLLiN, lieutenant-colonel au régiment de son
oncle Beltyn, à Milan; mort après 16o9; neveu d'An-
toine RoUin, chapelain d'Oostcamp. Elle s'intitule Rollim
van Nobis en 1653, et meurt après 1659, laissant deu»
enfants :
a) Catherine Rollin , épouse un sergent -major qui
renonce au service d'Espagne en 1658, et retourne dans
son pays;
b) Anne-Marie Rollin épouse le capitaine Claus;
c-f) Quatre enfants, morts jeunes avant 1659;
2° Jean van Ravesteyn, tué au service d'Espagne,
devant Valence, survit trois jours à ses blessures.
Premier rameau.
con-
nV"\ Barthélemi de Hase, inscrit en 1607 dans la
frérie de Saint-Antoine, comme maître-verrier de la Ville
[Stedeglaesmapcker), fait partie de la corporation des IVr-
riers, dont il fut juré en 1641 et 1645; il avait épousé en
l'église Saint-Michelà Gand, 1° en novembre 1603, JojjhW
DussAERT, décédée sans postérité, le 25 décembre 1627.
et 2° en février 1628, Marie Haustraete, (ille d'Adrien,
décédée à Gand, le 13 septembre 1679; il était mort lui-
{ 294 )
môme le 25 février 1648. Le 2 octobre 1628, il avait
achelé un caveau dans l'église Saint-Michel à Gand, où il
est enterré avec ses deux femmes et ses six enfants du
2« lit :
1" Elisabeth ou Isabelle, née le 22 septembre 1628;
parrain, Pierre Mes/rfac/î; marraine, .... ; elle
mourut le 26 février 1679;
2' Luc, né le 1 1 août 1630; parrain, Luc Flockef,
d'Anvers; marraine, Catherine de Keysere ; il suit;
3' Barthélemi, né le 28 juiliel 1633; parrain, Jean
Haustraete ;imrrai\ne, la veuve de Barthélemi de Hase, le
vieux; il décéda en bas âge;
A" Gilles, né le 17 novembre 1635; parrain, Gilles Van
Brade, curé de Roosbeke; marraine, .... Maelen;
fut vicaire des chartreux à Gand, sous le nom claustral de
frère Benoît, et mourut le 18 avril 1693;
5" Jeanne, née le 26 avril 1638; parrain, Pasquier Boes-
snijt; marraine, Jeanne ; épouse Jacques
VAN HooREBEKE, mort le 21 février 1686; elle décéda le
9 juin 1700, laissant trois enfants;
6" Barthélemi, né le 15 mai 1641, baptisé en Téglise
Saint-Michel à Gand, le 18 du même mois; parrain,
Liévin Van Poiicke ; marraine, Gilline Haustraele; fut
diacre et mourut le 2 juin 1665.
\T'\ Luc DE Hase, né le 11 août I630,échevin de Gand
en 1662, -63 et -80, doyen des corporations des peintres
et des merciers en 1671-72 et 1676; gouverneur de la
Chambre des pauvres en 1671, décédé le 1" septembre
1702 (1); épousa, le 20 août 1662, à Bruges, en l'église
(1) Son portrait se trouve chez M. Charles de Seille, à Mcercndrô.
( 295 )
Sainl-Gilles, Marie-Jeanne Steyens (1), née le 25 ianf ior
d653, décédée le 4 décembre 1689, (ille de Hichard,
négociant à Bruges, gouverneur de la Chambre des
pauvres, décédé en celle ville, le 12 mars 1661, ei
enlerré en l'église Sainl-Gilles; et de Marie Baelde (2).
Luc DE Hase el sa femme sonl enlerrés ù Gand, en
l'église Sainl-Nicolas, avecépilaphe, dans un caveau qu'ils
avaient achelé le 12 mars 1676; ils eurent :
1" Jean-Bernard, qui suit;
2" Jacques, né à Gand le 17 juin 1665, y décédé le
19 oclobre 1668, enlerré en Téglise Saint-Michel, dans le
caveau de son grand-père, puis iransleré à Saint-Nicolas,
dans celui de son père;
3° Robert-Joseph, né à Gand le 3 octobre 1667, y
décédé le 15 septembre 1675, enterré dans le caveau de
ses parents en l'église Saint-Nicolas;
4° Jacques-Aloïse, né à Gand le 3 octobre 1669, carme
déchaussé, sous le nom de Brunon à Sanclâ-Theresiot
reçut la vêture à Louvain le 9 septembre 1690, profèsle
10 septembre 1690, décédé le 26 oclobre 1730;
5° Matthieu-Luc, né à Gand le 30 août 1672, décédé
le 15 mars 1725; épousa Adrienne-Roberline Mast, décé-
dée le 23 juin 1730, (ille de François cl de Jeanne Saegr-
man;
G° Luc-Jean, né à Gand le 14 février 1676, avocat ei
prêtre en 1698, décc*dé le 13 février 1740, enlerré le 16,
dans la cryple de Saint-Bavon,à Gand.
(!) Son portrait et celui de son père se trouvent cliex M. Timoo
DE Seille, à llansbekc.
(-2) Gailliard, Brufjos cl le Franc, t. Il, généalogie BâRLOf .
( 296 )
V''". Jean-Bernard de Haese, greffier de la Lieulenance
civile de Gand (1),néen cette ville le 12 mai 1665, décédé
le 23 janvier 1748; épousa Justine-Thérèse Willems (fille
de Jacques et de Catherine Clarebaut), décédée le 11 mai
1723; ils eurent :
1° Thérèse-Caroline, qui suit {Première ligne féminine);
2" Luc-Jean, né en 1696, religieux céleslin à Hévorlé
lez-Louvain, en 1717, décédé le 26 septembre 1761 (2);
3° Jacques-Bernard, religieux chartreux, mort à Gand
le 17 août 1755;
P Marie-Robertine, morte célibataire à Malines, le
11 octobre 1742;
5** Jean-François, prêtre jubilaire, né à Gand, baptisé à
Saint-Bavon le 19 juillet 1700; parrain, Luc-Jean
de Haese; marraine, Marie-Jeanne Mestdacli; décédé à sa
campagne à SIeydingen le 29 août 1784, enterré en cette
commune avec épilaphe;
6*^ Catherine-Thérèse, morte en célibat à Gand, le
9 juillet 1767;
7° Louis-Bernard, décédé à Gand le 13 janvier 1777,
religieux à Tabbaye de Baudeloo, sous le non) claustral
de Père Joseph ;
8° Justine-Thérèse, béguine à Gand, au béguinage de
Sainte-Elisabeth, décédée le 1" janvier 1771, à l'âge de
63 ans, enterrée au susdit béguinage, avec épitaphe; et
9*" Anne-Isabelle, qui suit (Seconde ligne féminine).
(!) Son portrait se trouve chez M™" Charles Eeman-de Seille, à
Hansbokc.
(2) Son portrait se trouve chez M. van der Stichelk-de Seille, ;i
Héverlé.
( 297 )
Second rameau.
IIP" François de Hase, épouse Marguerile Lambrecmts
dont cinq enfants, tous baptisés en réglise Saint-Michel
à Gand :
1° Pierre, le 27 septembre 1598; parrain, Pierre
de Hase; nriarraine, Marie rfe Backere;
2" Liévine, le 9 février 1603; parrain, Barlhélemi
de Hase; marraine, Vijnljen van Melle;
Z" François, le 17 janvier 1606; parrain,... Parmen-
tier; marraine, Anne d'Amman; il est inscrit, eo 1628,
dans la confrérie de Saint-Antoine ;
4° Jossine, le 16 avril 1609; parrain, ;
marraine, ;
5" Marie, le 13 novembre 1611; parrain, Pierre de
Hase; marraine, Marie Lybaert ; épouse Josse Blonoeel,
dont deux filles : a) Pélronille, décédée sans alliance;
b) Jeanne, béguine à Sainle-Élisabeth, à Gand.
François de Hase eut de Marie Piers :
1° Etienne, baptisé à Saint-Michel le 23 janvier 1625;
parrain, ... ; marraine, ... ;
2" Pierre, le 2 juillet 1625; parrain, Pierre Pim;
marraine, Adrienne Mindelaer ;
3" Barlhélemi, le 16 janvier 1629; parrain, Barlhélemi
de Hase; marraine, Isabelle Lohberioos;
4" Gilles, le 27 août 1631 ; parrain , Gillfs m lU^r:
marraine, Marie Hausiraete.
( 298 )
Seconde branche.
Il'" Guillaume de Hase, décédé le 10 avril 1593,
épousa :
1" Passchasie Berengiers, . . . ; 2% en 4576,
Jossine Baete, (ille de Simon, morte le 2 avril 1645,
remariée à François Boschman, fils de François, décédé
le 30 août 1639.
Guillaume de Hase eut du premier lit :
1" Jean, qui suit;
2° Marguerite;
Du second lit :
1° Guillaume, qui suit après la descendance de son
frère ;
2** Jossine, baptisée à Saint-Nicolas, de Gand, le
14 mai 1588; parrain, Liévin Vaenkin ; marraine, Elisa-
beth Hosle; épousa, le 7 février 1612, Nicolas Van der
Perre, né en 1589, fils de N... et d'Adrienne Baulers; ils
eurent huit enfants (1) :
a. François, né le 9 octobre 1613; parrain, François
Boschman; marraine, Adrienne Baulers;
b. Nicolas, né le 3 octobre 1614; parrain, François
Bosc/iman; marraine, Françoise Van der Perre; décédé
le 2 juillet 1615;
c. Gilles, né le 29 août 1616; parrain, Gilles Baulers,
curé de Saint-Michel; marraine, Jossine Baele, épouse
François Boschman;
d. Françoise, née le 19 juillet 1618; parrain, Jean de
(I) D'après une copie de son livre manuel.
( 299 )
Hase; marraine, Françoise de Langhe, veuve d*AdrîeQ
Van der Perre, le jeune;
e. Nicolas, né le 12 (léc(>mbre 1619; parrain. Michel
Bac/e; marraine, Françoise Van der Perre, sa lanle;
f. Antoine, né le 21 mars 1625; parrain, Antoioe
Nijssi-nsj ncgocianl ù Gand; marraine, Adrienne van
Hoorebeke, épouse de François Bosclunan, le jeune;
7- Jeanne, née le 2 mai 1624; parrain, Michel
Hoschman; marraine, l'épouse de Jean de Hase; elle
épousa, le 1" mai 1667, Josse d'Hamere;
//. Jean, né le 1" juillet 162o; parrain, Jean Uija ;
manaine, l'épouse de Jean Mesfdagh;
3'' Jean, baptisé le 17 juin 1590; parrain, Jean Van der
Houslijne; marraine, l'épouse Gatiiont;
4" Liévine, vivant encore en 1645, hérite de Jossine
Baole, sa mère.
lil'*'' Jean de Hase, baptisé le 1" octobre 1574, à Gand;
parrain, Jean Van Dae/; marraine , Marguerite Moyen;
poiisa, le 10 octobre 1595, Jeanne Van den Bunderb, lillc
de Nicolas, et de N. Féron. Ils furent inscrits dans la Gilde
d( 'Siiint-Antoine, lui en 1605, elle en 1610. Ils eurenl
nciiT (infants :
1° Jossine, baptisée le 2 mars 1598; parrain, Nicolas
Van den Bundere; marraine, Jossine Baefe, veuve de
Guillaume de Hase; Jossine est inscrite dans la Confrérie
()o Saint-Antoine en 1614;
2'' Jeanne, baptisée le 8 octobre 1600; parrain. Liévin
Sfeyaerl; marraine, Jossine DuHaert, épouse Van dtn
Bundere; Jeanne décéda le 25 décembre 1615;
3° Jean, baptisé le 5 mars 1002; parrain. M* Liévio
Biebaui; marraine, Madeleine Berengier ; inscril en <6I7
( 300 ) "■ .
dans la Gilde de Sainl-Anloine; carme déchaussé, recul la
vêlure à Douai le 25 juillet 1620; profès à Bruxelles le
i*"' août 1621, sous le nom claustral de Frater Palricius
à Sanctâ Anna; définiteur de Bourgogne le 19 mai 1653;
visita le général de Hase à Venise, lors de son voyage à
Rome; décéda jubilaire, le 15 juin 1676;
4° Barbe, baptisée le 26 avril 1605; parrain, François
Bosman ; marraine. Barbe, épouse de M'' Louis Piersms;
elle épousa: 1° le 21 novembre 1625, Dominique Hebbe-
RECHT, dont un fils, Jean; et 2** François Aldenrocghe
dont six enfants;
5° Pierre, baptisé le 20 novembre 1608; parrain, Pierre
van CoUhem; marraine, l'épouse de Louis Loenis; il
épousa, le 15 janvier 1630, Catherine Van Melle;
6° Jacques, baptisé le 28 décembre 1610; parrain,
Jacques Van Loo, (ils de Liévin ; marraine, Tépouse de Luc
Deynoot; il fut inscrit, en 1634, dans la Gilde de Saint-
Antoine;
7° Luc, baptisé le 14 septembre 1612; parrain, Luc
Deynoot; marraine, Jacqueline, épouse (\eG\\\e&deNnjjere
il partit avec le colonel Gille de Hase pour l'Allemagne
le 4 avril 1635^, était en 1638 capitaine d'une compagnie
de cuirassiers sous le comte »!e Stycke, fut blessé devan*
Turin d'un coup de feu, et mourut trois jours après, le
25 juin 1640, à Asti (Italie);
8° Jacques, baplisé le 24 décembre 1614; parrain,
Jacques de Blieck ; marraine, mademoiselle Ihdlaert; mort
le 28 août 16.?;
9° Claire, baptisée le 1" mars 1617; parrain, François
Bosman, fils de François; marraine, Claire Van Melle,
épouse de M.Antoine Vanden Kerchove; elle fut religieuse
au couvent d'Oost-Eecloo, professe en mai 1634.
( 301 )
lll'" Guillaume de Hase, épouse 1" Marguerite oe Sadi-
leere; 2« Marie Stockmans, (ille d^Adolphe, remariée i
Bauiloin Herregodts ; il eut du premier lit, ïous bapiisés *
Saiiil-Bavon, à Gand :
1° François, né le 27 septembre 1623; parrain, François
Bosman ; aiarraine, Marguerite de Saedeleere; il é|>ousa
Jeanne Perse, et mourut à Tournai, où il est enterré en
l'église Saint-Jacques; il n'eut qu'une fille, Marie, mariée
et dont postérité;
2« Joachim, né le 4 mars 1628; parrain, Joacliim </e
Sadeleere; marraine, Jeanne-Françoise de Anthonede-
5"» Michel, né le 4 avril 1650, baptisé le 5; parrain,
Michel Bosmnn; marraine, Adrienne Van Oorbeeck;
¥ Catherine-Thérèse, née le 20 avril 1632, baptisée le
22; parrain, François i^osmaw, fils de François ; marraine,
Calherine de Saedeleer.
Du second lit, baptisés^à Saint-Bavon :
\° Marie, née le 3 octobre 1635, baptisée le 5; parrain,
Adolphe Stockmans; marraine, Marie Beyhens; épousa
Etienne Van Assche;
2" Liévine, née le 24 décembre 1636, baptisée le
lendemain; parrain, Antoine Oudenrogghe; marraine,
Liévine Baete ; épousa Georges Heurec(»ts, fils de Jean,
décédé le 12 juin 1681 ; dont un fils : Jean Adrien, major
de la citadelle de Gand, en 1773; épousa 1* Suzanne
Reyniers, d'Anvers, le 5 octobre 1723; 2" Jeanne Copwe-
TERs, fille de Jean et de Marie Pieters, décédée le 12 mars
1725, âgée de 59 ans, dont six enfants (1).
(1) Gailliard, Bruges et le Franc, l. IV, pp. 360-1. B*« M StM«
d'Altenstein, Annuaire de la noblesse de Belgique { 1886), pp. 50-51.
( 30-2 )
Première ligne féminine.
VI. Thérèse-Caroline de Hase, décédée le 22 juil-
let 1767, épousa Jean de Sutter, mort le 25 avril 1751,
Procureur général au grand Conseil de xMalines, dont :
1° iMarie-Jeanne-Thérèse-Colelle, qui suit;
2" Thérèse-Jeanne-Isabelle, née à Malines en 1741,
béguine au béguinage de Sainte-Elisabeth àGand, y décé-
dée le 6 juin 1776; et
S** Jeanne-Warie-Josèphe, née à Malines en 1745, supé-
rieure du même béguinage à Gand, morte le 28 juin 1817,
enterrée à Sleydingen, avec épilaphe.
VII. Marie-Jeanne-Thérèse-Coletle de Sutter, décédée
le 23 juillet 1804, épouse Egide de Cocq (1), substitut du
procureur général et conseiller au grand Conseil de
Malines, mort le 20 juin 1787; dont :
1" Anne-Marie-Fiançoise, qui suit :
2" Ignace-François, mort le 2 avril 1798, époux de
Marie-Catherine-Thérèse Goyvaerts, de Lierre, morte le
28 mai 1796, dont : a) Marie-Jeanne-Colelte, béguine;
6) Caroline-Jeanne-Françoise, et c) Thérèse-Colette;
3° Marie-Catherine;
4° Jean-François, jurisconsulte, né à Malines le 24 no-
vembre 1797, mort à Gand le 4 mars 1841 ;
5*^ Thérèse-Colelte, épouse Hubert-Guillaume-Ballhazar
Cruts, de Maestricht, dont : a) Marie-Colelle; b) Godefroid-
Joseph- François, né à Paderborn le 28 octobre 1794;
(4) Ses armes sont appenducs en l'cglisc Saint-Michel, à Gand.
Inscriptions funéraires, etc., p. 241.)
( 303 )
6« Thérèse-Colelle; 7*» Colelle-Jusline; 8" Jcan-Fraii-
çois; 9** Barbe; 10" Jean-Anloine, et 11» Jean-Henri;
(ous morts en bas âge.
VIII. Anne-Marie-Françoise de Cocq épouse, le
26 septembre 1795, Philippe-Jacques Ghislain Yeraknejia!!
d'Oxelaere (1), né à Gand le 15 juin 1797, décédé i
Bruxelles le A août 1832, fils de Joseph, seigneur
d'Oxelaere, et de Jacqueline- J.-A. Pyl; ils eurent :
IX. Jean -François -Ghislain Vei\anisema.> d'Oxelaere,
né à Saint-Nicolas, le 11 septembre 1797; décéclé à
Bruxellesje 10 juin 1825; y épousa, le 19 juin 1822.
Marie-Calherine de Patin, née à Namur le 12 mai 1787,
lille de Charles-Eugène et de Marie-Thérèse Henry; dont :
X. Désirée- Marie -Philippine -Ghislaine VEnAN?(EiiA?i
d'Oxelaere, née à Bruxelles le 14 juillet 1823, y épousa,
le 18 mai 1842, Charles-Edouard-Marie-Joseph-Ghislai»
baron de Bernard de Faiconval (2), né à Sainl-Paul-lcz-
Walhain, le IG février 1806, décédé à Laeken le 31 octo-
bre 1876, lils de Charles-François-Antoine-Marie el
d'OIympe-Isabelle-Françoise-Joséphine-GhislainedeCu\e-
lier de Champion; ils eurent :
1" Charles, qui suit :
2° Léon-Édouard-Marie-Ghislain, ingénieur au chemin
de fer, né à Ixelles le 12 novembre 1824, épousa à
Jemmapes, le 2 juillet 1885, Célesline-Marie-Joséphiuc
Pécher, née à Mons le 9 avril 1860;
3° Marie, née à Archennes le 14 juin 1846;
(1) AuMKSiEcliiquclé d'or el de gueules.
(2) De sable à la croix polencéo d'or, accoiiipuguccdcqualrcCfnJ
selles potencccs de même.
( 304 )
4» Alfred, né à Archennes le 13 décembre 1848,
docteur en droit et en sciences, décédé à Bruxelles le
14 novembre 1880;
S*» Jules, née à Malines le 28 janvier 18o0, ingénieur
civil;
6" Camille, née à Malines le 12 novembre 1852;
7° Léopold, né à Malines le 29 avril 1854, capitaine
d'artillerie de l'armée belge, a épousé à Bruxelles, le
12 janvier 1887, Marie Washer, née à Bruxelles le
2 juin 1852; dont : a) Emile, né à Bruxelles le 6 mai 1888,
et b) Louise, née à Anvers le 6 avril 1889;
8° François, né à Malines le 7 mai 1856, décédé le
24 septembre 1886, au Tonkin, au service de France.
XI. Charles-Ghislain-Marie-Oscar baron de Bernard de
Fauconval, né à Ixelles le 4 mai 1843, épousa à Paris, le
5 juillet 1873, Julie Bardoulat de la Salvanie, née le
19 avril 1852, dont une fille (1).
Seconde ligne féminine.
Vl'''\ Anne-Isabelle de Haese, née le 29 juillet 1709,
décédée à Gand le 16 mars 1775, ayant épousé Ignace-
François de Seille, né le 21 juin 1706, greffier de
Sleenhuyse, Sainte-Marie-Audenhove, Micbelbeke, etc.,
décédé à Steenhuyse le 14 décembre 1765, dont :
(1) Annuaire de la noblesse belge (1889), seconde partie, pp. 123-
125.
1
( 305 )
i" Jean-François-Luc de Seule, qui suit;
2"» Marie-Anne -Jeanne, épouse Jean -Jacques-Joseph
Eeman, qui suil après la descendance de son frère ;
3" Catherine -Thérèse, épouse Raphaël -Jacques vah
OvERWAELE, dont poslérité (1);
4* Joséphine-Colette, épouse Paul-François VERBuiciCHM,
avocat au Conseil de Flandre, dont un (ils, Théodore, mort
m 1828.
Vil*"'. Jean-François-l.uc de Seille, décédé en 1818,
épouse Monique-Josèphe-Bernardine de Langhe, née le
9 juillet 1760, (ille de Philippe-Eugène, hailli de la haronnie
(le Bellem, et d'Anne-Monique Bake (2); ils eurent :
VIII''". Charles-François-Joseph de Seille, né le 9 sep-
(enibre 179i, décédé le 18 août 1858, successivemeut
bourgmestre de Hansbeke eld*Aeltre, épouse Marie-Jeanne
DU Jardin, décédée à Hansbeke, le 22 septembre 1891,
fille d'Égide-Albert et de Marie-JoséphineCaroline De Vos;
dont, entre autres enfants :
1° Clémentine de Seille, épouse Isidore Vam deb Sti-
chele, propriétaire à Héverlé lez-Louvain, possesseur du
portrait original ûeGilles de Hase;
2° Charles de Seille, ancien bourgmestre de Mcereodrê,
époux de Monique Lambrecht, possesseur des papiers de la
famille de Gilles de Hase et du portrait de Luc db Hase;
5" Ernestine de Seille, épouse son cousin Charles
Eeman, lieutenant aux cuirassiers, décédé; possède le
(1) GoETHALS, Miroir des notabilités nobiliaires, l. I. p. i**-
(2) IIellin, Histoire chronologique... de Saint-Havon (fitn I. I7T7),
t. H, p. 208.
Tome ii«. 5'"' série. 20
( 506 )
portrait de Jean-Bernard de Hase, greffier de la Lieute-
nance civile, etc.; dont postérité;
4° Timon de Seille, notaire à Hansbeke.
VIP". Marie-Anne Jeanne de Seille, épouse, à Lede,
en novembre 1761, Jacques-Jean-Joseph Eeman, greffier
du marquisat de Lede, Schellebelle, etc., décédé à Lede, le
27 août 1793, fils de Michel et d'Anne-Pétronille Van de
Maele; ils eurent, tous nés à Lede:
V Marie-Anne-lsabelle-Joséphine Eeman, née le 20 dé-
cembre 1762, décédée à Termonde le 4 février 1845,
épousa François-Augustin de Pauw, né à Gand le 17 sep-
tembre 1773, mort à Lede le 18 novembre 1807, con-
seiller municipal de Gand, capitaine - commandant de
hussards, et maire de Wanzeele, fils de Jean-Augustin et
de Marie-Anne Naudts, petit-fils de François-Pierre de
Pauw, maïeur de Sinay, descendant des maïeurs hérédi-
taires de la baronnie d'Exaerde (1). Ce fut lui qui aida son
cousin, le célèbre Liévin Bauwens, maire de Gand en 1800,
auquel celle ville a érigé une statue en 1885, à introduire
sur le continent la filature du coton à la mécanique, ravie
à l'Angleterre au prix de sa fortune et au péril de sa
vie (2).
Des époux de Pauw-Eeman sont issues :
a) Marie-Anne-Bernardine de Pauw, née à Gand le
(1) De Potter et Broeckaert, Geschiedenis der Gemeenterif enz.
[Exaerde, p. 26.)
(2) RiETSTAP, Armoriai général, 2» édition, Gouda (1887), t. Il,
p. 1289, donne la note suivante i de Pauw : Armes : d'argent au
chevron de gueules accompagné de 5 cols et lêles de paon d'azur.
Cimier : un paon rouant et issanl. Devise : Impavidum ferient ruinœ.
Conf. d'ami, et nob., le 22 avril 1886.
( 307 )
Î29 août 1804, morte à Schaerbeek lez-Bruxelles le
4 février 1872, ayant épousé Léon van Laere. consul de
Belgique à Tanger, né en 1801, décédé à Schaerbeek le
17 novembre 1870;
6) Pauline-Françoise-Josépbine de Palw, née à Gand
le 4 janvier 1806, morte à Termonde le 22 janvier 1884,
ayant épousé Frédéric Périer, secrétaire de la ville de
Termonde, et de la Commission des prisons de celle ville,
né à Termonde le 24 janvier 1805, y décédé le 19 mai 1873;
dont : Odilon Périer, avocat et juge suppléant au tribunal
de première instance en cette ville, époux de Willy Boot,
fille du Conseiller d'Etat, ancien Ministre de la justice, à
La Haye; dont postérité ;
2" François-Jean-Joseph Eeman, né le 9 décembre 1762,
qui suit;
5° Ferdinand-Joseph Eeman, né le 26 septembre 1764,
président du tribunal de première instance à Termonde
en 1803, décédé à Bruxelles le 13 novembre 1835;
4*^ Charles-Théodore-Marinus, né le 4 novembre 1771,
décédé à Lede le l""" août 1778;
5" Henrietle-Marie- Louise, née le 26 août 1774, épouse
Josse De Putter, conseiller provincial, remariée Horlense
VAN Wambeke, décédés, dont postérité.
\nV", François-Jean-Joseph Eeman, né en 1762, maire
de Lede, y décédé en 1845, épousa Jeanne de Loecmr.
décédée à Gand le 6 avril 18o6, fille de Jean, docteur en
médecine à Assche, décédé à Bruxelles, et d'Anne vaw du
BoRCHT, fille elle-même de Corneille et de Jeanne le Paics
de Bar(1); ils eurent :
(I) La généalogie de celle dernière famille a clé dressée en I7l«,
par Antoine le Paige de Bar, curé de Lacrne cl seigneur de CneiM
( 508 )
j" Célesline Eeman, épouse Jean Schellekens, qui suit:
2° Charles Eeman, lieutenanl aux cuirassiers, décédé,
ayant épousé Ernesiine de Seille, sa cousine (voir ci-des-
sus);
3" Gustave Eeman, receveur des contributions, à Anvers,
épousa Marie-Isabelle Gilissen, tous deux décédés en cette
ville; ils eurent plusieurs enfants, dont Taîné, Gustave
Eeman, est substitut du procureur du Roi à Anvers, époux
de Gabrielle Delaha\e, fdie du major de ce nom;
4*» Estelle Eeman, grande-dame (Directrice) du Bégui-
nage Notre-Dame à Gand.
IX*'''. Célestine-Anne-Octavie Eeman, épouse, le 31 août
i 842, Jean-Edouard Schellekens, président honoraire du
tribunal de première instance de Termonde, président de
la Commission des hospices civils, et de celle des Prisons
en cette ville, officier de Tordre de Léopold, décoré de la
croix civique de première classe, fils de François, échevin
de Termonde, et de Marie Parmentier, dont :
1" Oscar Schellekens, avocat -avoué à Termonde,
époux de Elavie Verhaeghe, fille de Jean, échevin de
Wervicq, et d'Apolinie van Elslande;
(voir Biographie nationale, t. XI, p. 860), dans son livre: Histoire de
l'Ordre héréditaire du Cigne, dit l'ordre souverain de Clèoes ou du
Cordon d'or. (Bâle, 1780-82) t. H, pp. 206-226. Il la fait remonter à
Cliarlemagne et aux comtes de Bar; cette partie est naturellement
fabuleuse et fantaisiste, mais la filiation est rigoureusement établie
jusqu'au bisaïeul de la susdite Jeanne, fille de Corneille et de
Catherine Toielemans, ce dernier fils de Jean le Paice de Bar,
intitulé Jonker Jan, fils de Jonker Guillaume le Paige, dans un acte
authentique du notaire J. Van Langenhove, à Vilvorde, du 20 avril
1660 (Ibidem, p. 213).
( 309 )
2" Marie Schellekens, épouse Napoléon de Pauw, avocat
général près la cour d'appel île Gand, ancien procureur
du Roi à Bruges, membre et premier président élu de
l'Académie royale flamande, etc; chevalier de Tordre de
Léopold, fils de Napoléon-Liévin-Bernard,échevinde Gand,
professeur à TUniversiié de celle ville, olTicier de Tordre
de Léopold, et de Gabrielle van Huflel ; petit-neveu de
François de Pauw et de Liévin Bauwens susdits;
3° César Schellekens, secrétaire de la Commission ôe$
hospices civils de Termonde, époux d'Isabelle Serweytens,
fille de Charles et de Félicie de Mercx ;
Dont postérité (1).
(1) Annuaire de la Noblesse belge (1891) pp. 1 65- 176: SciiLLt-
KENS : Armes : Ecarlelê : au 1 et i, d'argent à 3 Irèfles de tinopte j on
2 et Z, d'argent à la fasce de gueules accompagnée en chef de 3 mut-
letles de sable et en pointe d'un rencontre de bœuf de gueules. Couionm :
de Chevalier pour le titulaire. Hbaume : non couronné. Cimibk : un
trèfle de Vécu.
( 310 )
III.
Note sur Corneille Sanders, seigneur dans Hemixem.
(Par Pierre Génaro, membre suppléant.)
Dans ces derniers lenîps, à Toccasion du Congrès
d'archéologie, on s'est beaucoup occupé des châteaux de
Hemixem et de Cleydael, situés dans l'ancien marquisat
du Saint Empire et qui, au XV^ siècle, furent, dit-on, la
propriété d'un riche seigneur, Corneille Sanders.
J'ai entre les mains la copie de plusieurs documents se
rapportant à ce personnage mystérieux. Voici les faits :
Corneille Sanders, seigneur dans Hemixem et proprié-
taire d'un autre château sous Aertselaer, fut exécuté pour
des faits ignorés jusqu'à présent; ses biens, confisqués par
Philippe le Bon , duc de Bourgogne, furent donnés par ce
prince à Antoine de Brabanl, fils bâtard de Philippe de
Saint-Pol, doc de Brabant et de Limbourg (1). Ce sei-
gneur, dont l'existence est constatée, entre autres, dans la
Généalogie des comtes de Flandre, par Vredius (2), et qu'à
tort on a confondu avec Antoine, le grand bâtard de Bour-
(1) a Heer Anthonys bastart van Brabant, XI juny M.CCCC.LIX,
by giften hem by mynen geneden Heere gedaen, endc by doode
wylen Cornelis Sanders... ». Le Roy, Marchionatus, p. 244.
(2) T.I, p. il6.
( 3H )
gogne, fils du duc de Bourgogne Philippe le Bon (i), fit
relief de ces terres le H juin 1459, et à sa mort, arrivée
le 1" novembre 1498, en laissa la propriété à son fils,
également bâtard, et nommé comme lui Antoine de Bra-
bant. Antoine II fit relief le 12 décembre 1498 (2).
Ce qu'il y a de piquant dans celle histoire, c'est
qu'Antoine, le deuxième bâtard, était le Gis de Cornélie
Sanders, probablement la fille de Corneille, qui fut déca-
pité.
Il y a donc beaucoup de caché dans cette affaire.
Cependant, en 1495, Joncher Adriaen Sanders, peut-
être le frère de Cornélie, s'intitulait seigneur de Blaesvell,
van^der Bruggen et de Cleydael (5).
Je trouve aussi que les créanciers de Corneille Sanders
ayant, en 1460, voulu mettre les mains sur les biens
confisqués de Corneille Sanders, furent déboulés de leur
demande par le souverain qui les menaçait de ses rigueurs
s'ils osaient importuner le bâtard de Brabanl.
A Hemixem se trouve la tombe d'Antoine bâlard de
Brabant, fils du duc de Brabant, Philippe de Sainl-Pol.
Elle porte l'inscription suivanlej^
« Hier rust Heere Antoenis va Brabanl Ridderejialuer'
lyck zone"^ wyle Hertoghe Phis va Brabal en va Lim.
borch, sterf A« XIIII^ XCVIII op Aider Heyiyghen dach >.
(1) Antoine, le grand bâtard de Bourgogne, mourul en 1504 el fui
enterré à Tourncham. V. Maurice, La Toùon d'or, p. 57.
(2) « Anthonis naluerlyck sonewylen hecren Anlhoni», bMUri
van Brabant... » V. Le Rov, Marchionatus, p. 2ii.
(3) Le Roy, Marcliionatus, p. 243.
( 312 )
Les armes de ce dernier seigneur dans Hemixem sont
écarlelées : au i et 4 de Bourgogne moderne; au 2 de
Brabant, au 3 de Limbourg, à la barre de bâtardise de
gueules brochant sur le tout, Técu soutenu de deux
hommes sauvages.
Il serait assez intéressant de connaître les motifs pour
lesquels Corneille Sanders fut condamné à mort. Ne nous
trouvons-nous pas devant un délit politique? C'est un
point sur lequel je me permets d'appeler l'attention de la
Commission royale d'histoire.
315
IV.
Mission aux Archives vaticanes.
Rapport à M. le Ministre de l* Intérieur
et de l'Instruction publique (suite).
(Par Alfred Gauchie, docteur en sciences morales el historiques,
à la Conférence d'histoire de l'Université de Louvain)
4. Sans date. Martin V à ... Le pape se plaint qu'on ait rap>
porté à Humfroi, duc de Glorcsler, qu'il aurait dit e» pleine
assemblée que le duc a raison dans la controverse au sujet de
son union avec Jacqueline de Bavière : ce pourquoi le duc
serait contrarié de la lenteur du jugeincnl. Le Sainl-Pèrc
déclare qu'il n'a rien dit de pareil, et qu'on n'a pu parler ainsi
au duc que par intérêt. Il a simplement manifeste sa joie de
ce qu'un grand nombre de personnes attestaient que le duc
avait la justice pour lui. Quotidie referturnobis.
Arm. XXXX, l. V, pars 2« , f 55'.
Au rnili( u des luttes dont le mariage de Jacqueline de
Bavière avec Humfroi, duc de Glocesler, fut I occasion,
celui-ci, à la suite d'une lettre comminatoire de Philippe,
duc de Bourgogne (3 mars U25) (1), lui adressa uncarlel
pour le provoquer en diiel (1G mars 1425) (2); Philippe
accepta le déli (3). Le pape Martin V inlcrvinl alors pour
empêcher ce combat singulier. Raynald (4) a publié un
bref de ce pontife, du 29 avril 1425, adressé ou roi des
Romains, aux autres rois, aux seigneurs, etc., de la chré-
tienic, dans le but d'arrêter le duel. Nous signalerons un
bref analoiîue à l'adresse du duc de Bourgogne lui-même.
(1) Voyez Devillers, ouvrage cité, p. 418
(2) Ibidem, p 45-2.
(3) Ibidem, p. 454.
(4) Jnnales ecclesiastici, édition de O)logne ItiJM.i WIM, p 75.
( 314- )
Rome I" mai -1425. Martin V à Philippe le Bon, duc de
Bo.urgogne. Il s'étonne et s'afflige que la colère ou l'ambition
le pousse, lui et le duc de Glocester, à se battre en duel ; ce qui
est défendu par la loi divine et la loi humaine. 11 déclare que
le duel ne peut être ni une défense de l'honneur, ni une mani-
festation de la justice et de la vérité; mais que c'est une œuvre
du démon; il rappelle au duc sa qualité de prince royal et de
prince chrétien; il le supplie, au nom de Jésus-Christ, de ne pas
répandre son sang ni celui de son prochain; il lui défend, sous
peine d'excommunication, dont il ne pourra être relevé que
par le souverain pontife, in articulo mortis, d'en venir à ce
combat singulier, de provoquer le duc de Glocester ou d*ac-
cepter de sa part une provocation en duel (i). Magno cum
animi nostri dolore...
Arm. XXXIX, t. V, f. 171', et t. IV, f. UO (2).
11. — Les hérésies. — Nicolle Serrurier.
Au cours de nos recherches concernant le mariage de
Jacqueline de Bavière, il nous a été donné de mettre la
main sur diverses lettres pontificales relatives à une ques-
tion beaucoup moins étudiée, mais non moins intéressante
que la précédente : l'hérésie de Nicolle Serrurier, -profes-
seur de Tordre des Frères ermites de Saint-Augustin, qui
propagea dans les diocèses de Tournai et de Cambrai de
nombreuses erreurs ihéologiques. Jusqu'ici il nous était
connu par une bulle de Martin V, datée de Florence,
6 janvier 1420 (3). Mais bien que cette bulle ait été publiée
(\) Voyez le lexle dans l'appendice I, n" 4.
(5) Lorsque nous indiquons plusieurs volumes, nous citons d'abord
celui dont le lexle nous paraît le meilleur.
^(3) Annales ecclesiastici, t XVIll, p. 28 — 11 est égalemenl question
de lui dans les Extraits analytiques des anciens registres des consaux^
publiés par H. VANDE^BR0ECK dans les Mémoires de la société historique
et littéraire de Tournai (1861), t. VII, p. 127. D'après ces registres des
(315 )
par Raynald et rééditée plusieurs fois depuis dans divers
recueils, Nicolle Serrurier a passé si inaperçu de nos his-
toriens, qu'il n'en est pas même question dans le Corpus
documentormn inquisilionis haerelicae pravitatiê Neerlan»
dicae, publié, en 1889, par les membres du cours pratique
d'histoire de M. Paul Fredericq, professeur d'Iiisioire à
l'Université de Gfind. Ce recueil est d'ailleurs fort complet.
Nous avons retrouvé dans les registres de Martin V ce
document dont nous avons collalionné le texte. De plus,
nous avons constaté l'existence et pris copie de diverses
autres lettres pontificales sur ce sujet. Nous nous propo-
sons d'en faire l'objet d'un article séparé. 11 nous suflin
donc pour le moment d'en donner l'indicalion.
1 . Florence, 6 janvier 1 421 . Martin V à tous les patriarches,
évêques, etc., de la chrétienté. Le souverain Pontife relaie les
erreurs relevées par Jean de Thoisy, cvéque de Tournai, «
charge de Nicolle Serrurier, qui troublait les diocèses de
Tournai et de Cambrai; l'enquête faite au sujet de cet hérétique
par Jean, patriarche de Constanlinof)le, d'abord sur commis*
sion du concile de Constance, ensuite sur commission de
Martin V lui-même après son avènement, le résultai de celle
enquête conforme à celui de l'enquête de Tévéquc de Tournai,
la condamnation et la soumission de Nicolle Serrurier;
l'examen nouveau de sa cause par le cardinal de Sainle-
Suzanne, sur l'ordre du pape; la conlirmalion et la mise «
exécution des décisions du |)atriarche de Conslanlinople. Le
souverain Pontife ordonne aux patriarches, aux évéqucs, clc ,
de publier dans les diocèses de Tournai, de Cambrai, dans les
consaux, le 7 mai 1410, à la requête de l'évèque el du chapitre de.Nolw-
Dame, les prévôts el jurés de Tournai tirent opérer j'arreslalloq, dâM
réglise des Augustîns de Tournai, de frère Nicolle Serrurier, rfligiroi et
ce couvent, accusé d'hérésie. Le prisonnier fui ensuite transfère Jim k*
prisons de l'évèque.
( 316 )
régions voisines de ces diocèses et ailleurs, s'il est utile, les
sentences portées contre Nicolle Serrurier; il leur ordonne do
le châtier, s'il n'obéit pas, de poursuivre et de punir également
tous ses sectateurs, avec l'aide du bras séculier, s'il est néces-
saire, et, à cet effet, il leur donne tous les pouvoirs et facullés
requis. Ad hoc prœcipve disponente Domino...
Reg. Val, t. CCCLVIII,f. 72.
2. Sans date. Martin V à Guillaume IV de Challant, évéque
de Lausanne. Ayant appris que Nicolle Serrurier, contre lequel
ont procédé jadis l'évéque de Tournai et le patriarche de
Constantinople, et ensuite le cardinal de Sainte-Suzanne, a élé
de nouveau arrêté pour cause d'hérésie, et qu'il est détenu à
Lausanne par l'inquisiteur Aœreficfeprauî/af /s, le pape ordonne
à l'évéque de Lausanne, «à raison que Nicolle Serrurier est con-
tumace, de veiller à ce qu'il ne soit pas relâché et à ce qu'il ne
reste pas impuni, de procéder et de faire procéder contre lui,
afin qu'il soit puni et que son châtiment serve d'exemple.
Intelleximus quod ille Nicolaus...
Arm. XXXIX, l. VI, f. 96, et t. V, f. 122
3. Sans date. Martin V à l'évéque de Lausanne. Ne voulant
pas que Nicolle Serrurier, qui est détenu par l'évéque de
Lausanne, reste impuni, le souverain Pontife informe l'évéque
que ce Nicolle Serrurier a jadis infecté le peuple de Tournai
de fausses doctrines, scandalisé le clergé et répandu plusieurs
erreurs des wiclefistes et des hussiles, qu'il a été condamné
et s'est rétracté au concile de Constance et que, contrairement
à la sentence portée contre lui, il sest rendu dans les villes,
les diocèses et les pays qui lui étaient interdits, qu'il y a
prêché publiquement, qu'il ne s'est p;is soumis aux deux
années de réclusion qu'on lui imposait dans le monastère de
son ordre à Metz, qu'à Florence il a soulevé les ordres
mendiants pour faire révoquer le jugement, qu'il est parvenu
à soumettre sa cause au cardinal de Sainte-Suzanne, mais que
celui-ci a confirmé la sentence. Quel que soit le motif de son
(3i7 )
irrestation, le pape ordonne à l'ëvéque, pour les
susdites, de maintenir Nicolle Serrurier en prison et de le (aite
châtier selon ses fautes. A cet effet, le pape enverra mm
larder à Tévéque les actes originaux du procès. Sicut pridi§
libL.,
Arm XXXIX. V. VI. f. W, Cl T. V. f l»|.
4. Sans date. Martin V à Amédëe, duc de Savoie. Il rinrorioe
des ordres donnés à l'évoque de Lausanne au sujet de Nicolle
Serrurier, et l'invite à prêter son appui h révéquc, si les lalct
voulaient empêcher ou troubler le cours de la jusiice, et même
à conseiller à l'évêque de se montrer non seulement juste,
mais rigoureux, afin de faire un exemple. AudUiihus tpiod
quidam..,
Arm. XXXIX. v. V|. f. 58.
5. Rome, 12 novembre, 14"23. Martin V k Guillaume,
évéque de Lausanne et à Orric de ïorrcnte, inquisiteur de la
ville et du diocèse de Lausanne. Il a reçu leurs lettrea
l'informant de la détention de Nicolle Serrurier, accompagnées
de l'acte de confession publique de ce personnage, et deman-
dant ce qu'il fallait faire de lui, attendu que Nicolle Serrurier
prétendait être en route pour le concile de Constance. Ayant
vu par là que vraisemblablement l'évêque et l'inquisiteur ne
possédaient pas alors le texte du jugement antérieur, il leur
ordonne d'exécuter ce jugement dont il leur envoie la teneur.
Néanmoins, s'ils trouvent que Nicolle Serrurier est relapa, ils
doivent lui appliquer les peines du droit canon. H faut frapper
les contradicteurs des censures ecclésiastiques et dcmander,au
besoin, l'appui du bras séculier. Inter precipuas soUcitudimiê...
Reg. Val., I. CCCLF, f «.
6. Rome, 16 mars 14t>4. Martin V à Orric de Torrcnle. de
l'ordre de Saint-Dominique. Le pape rappelle que pour
empêcber les erreurs de Nicole Serrurier de provo<|uer dit
troubles dans le peuple chrétien, il a écrit le li novembre è
Orric et à l'évoque de Lausanne une lettre dont il rappeik U
l 318 )
teneur. Cependant l'ëvêque, bien qu'il ait été plusieurs fois
requis d'exécuter les ordres contenus dans cette lettre, a différé
de les accomplir sous divers prétextes. Le pape enjoint à
Orric de Torrente de les mettre promptement à exécution,
de procéder seul, s'il le faut, et de demander, s'il est néces-
saire, l'appui du duc Amédée de Savoie ou de toute autre
personne. Il lui donne pleins pouvoirs à cet effet. Elsi in
quibuslibet causis...
Reg. Vat., t. GCGLV, f. 8.
7. Rome, 16 mars 1424. Martin V à Thiebaud de Rouge-
mont, archevêque de Besançon. Ayant appris que Nicolle
Serrurier n'avait pas exécuté le jugement porté contre lui au
concile de Constance et qu'il se trouvait dans les prisons de
l'évêque de Lausanne, le pape informe l'archevêque de Besan-
çon qu'il a écrit à l'évêque de Lausanne et à Orric de Torrente,
inquisiteur de ce diocèse et de plusieurs autres, mais que
l'évêque ne fait rien. Il a donc écrit de nouveau à Orric de
Torrente, mais il doute que celui-ci procède seul. C'est pour-
quoi il charge l'archevêque d'évoquer la cause à son tribunal,
s'il apprend qu'Orric ne veut pas la traiter, de la reprendre
au point où elle aura été laissée et de la terminer prompte-
ment. Ad augmentum catholice fidei..,
Reg. Vat, l. CCCLV, f. 9.
Au moment où Martin V s'attachait à châtier Nicolle
Serrurier, d'autres hérétiques étaient aussi, à Tournai
même, l'objet des sévérités judiciaires des autorités ecclé-
siastiques et civiles, comme on peut le constater dans le
travail de JVl. Paul Fredericq. L'exécution de l'un d'entre
eux, vraisemblablement celle de Gilles Mersaull, remplit
de joie le souverain pontife. Nous signalerons trois de ses
lettres à ce sujet.
1. (1425). Martin V à Jean de Thoisy, évêquc de Tournai.
A la suite de sa lettre et de celle de son chapitre, le pape lui
¥
( 319 )
adresse des félicitations pour son zèle k confirmer dans It foi
le peuple confié à ses soins et pour le supplice infligea un
hérétique. Le souverain Pontife engage l'évéqueà couper daoi
leurs racines les maux de ce genre; et pour cela celui-ci doit,
d'une part, amputer les membres gangrenés, d*aulre part,
greffer de bons rameaux. II l'invite donc à instruire el cor-
riger son clergé, afin que celui-ci ne prête pas prise à la
médisance, et l'exhorte à donner lui-même le bon exemple.
Cognovimus ex titis..,
Reg. Vat., t CCCLIX, f. 15' el 190';
XXXIX, V. V, pars 2«, r. 26.
2. (1425). Martin V au doyen el au chapitre de la cathé-
drale de Tournai. A la suite de leur lettre lui annonçant le
supplice d'un certain hérétique obstiné, il leur adresse des félj>
citations, les prie d'amputer les autres membres gangrenés,
s'il en existe, et les exhorte à se corriger eux-mêmes el à
engager tout le clergé à se réformer. Intelleximus ex iitleris
vestre dilectionis...
Reg. Val., t. CCCLIX. f. 17 el IfT;
arm. XXXIX, V. V, par» î*.r.».
5. (1425). Martin V aux (prévôts el jurés) de Tournai. Le
pape les félicite de l'exécution d'un certain hérétique ohstioé.
Il les engage à agir de même, s'il y a quelque autre membre
putride, et les exhorte à ne pas se laisser entraîner ptr
l'exemple des mauvais, mais à suivre celui des bons, à se
régler d'après la doctrine que leur enseigne l'Eglise, même par
l'organe de prêtres indignes, et à prier pour la conversion de
ceux-ci. Ex Iitleris quas nuper...
Reg. Val., t. CCCLIX, f. 16 el 191'; an».
XXXIX, V. V, pars 2', f. 27.
Pour terminer ces indications, il nous reste à mentionoef
deux lettres concernant l'hérésie.
1. (Sans date). Martin V aux comtes, aux barons et aux eh*-
valiers du duché de Luxembourg. Le souverain Pontife IflS
( 320 )
prie et les requiert de prendre les armes pour détruire les
hérétiques qui infestent le royaume de Bohême et qui se sont
soulevés à main armée contre le ealholicisme. Si aliqua
/iPfBSlS
Arm. XXXIX, v. V, f. 29, et v. IV, f. 1 19.
2. (Sans date). Martin V à Gérard, comte delà Marek. Même
objet et même teneur que la précédente. Si aliqua heresis...
Arm. XXXIX, v. VI, f. 56.
§ II. — Lettres d'Alexandre VI pour défendre les immunités
ccclésiasUques dans le duché de Brabant.
Pour répondre au désir de la Commission royale, nous
passons immédiatement de l'époque de Martin V à celle
d'Alexandre VI, époque bien différente de la précédente,
non seulement dans l'histoire de la papauté, mais aussi
dans l'histoire même des Pays-Bas. Aux temps de Martin V
l'unification territoriale de nos provinces ne faisait que
commencer. Au moment où Alexandre VI ceignit la tiare
pontificale, l'unification des Pays-Bas élait, peut-on dire,
œuvre achevée; la politique absolutiste de nos princes,
après avoir subi un recul sous Marie de Bourgogne, venait
de triompher de la réaction particularisle et allait pour-
suivre sa marche avec une énergie nouvelle. Or, il était
évident que les efforts de centralisation du pouvoir
princier, fortement appuyés sinon parfois même dirigés
par l'élément légiste, ne pouvaient manquer de se heurter
aux privilèges et aux immunités du clergé national et même
aux droits du Saint-Siège. Mais à raison de ce que les prin-
cipaux dignitaires ecclésiastiques du pays étaient lies à la
poliiique princière, il ne pouvait y avoir de leur part une
résistance sérieuse. 11 n'en fut pas de même de la part
de la papauté. Au sein même des plaisirs que l'on a
(32i )
reprochés à sa cour, Alexandre VI travailla énergiqucmeiii
à défendre et à promouvoir Taulorité de TÉglise, surtout
dans le domaine politique. Nous en avons un exemple
frappant dans les lettres qu'il adressa dés le début de son
pontifient à Philippe le Beau, duc de Bourgogn»
divers personnages des Pays-Bas. Ces letires nou^
sent à la fois et les atteintes portées aux immuni !>
l'Église et les efforts du pape pour défendre celles-ci. Pré-
cisément, ce sont les pièces que la Commission royale
d'histoire avait exprimé le vœu de nous voir reclicrcher.
Nous en donnerons ici rénumcration, renvoyant pour le
texte à l'appendice II.
Ces divers documents sont tous contenus dans le
tome XVII I de VAr)nario LUI des archives rnlicanet.
Plusieurs d'entre eux se trouvent aussi dans le manu-
scrit 5881 du fonds Vatican latin de la Bibliothèque du
V^atican.
i. Rome, vers le 22 octobre 1492. Le pape Alexandre VI
à Jean de Hoiilhem, chancelier de Brabanl. H lui reproche
d'évoquer les ecclésiastiques à son tribunal, d iosiruirc m
matière de biens et droits ecclésiastiques et sacrés, d'enfrein-
dre, au mépris des concessions du S{iinl-Sicge, les privilèges
des personnes ecclésiastiques, même de celles qui rcsidenl en
cour romaine, et ceux des élèves et des maîtres de IX'nivcr^ilé
de Louvain, d'altnqucr dans ses paroles le Saint-Siège cl l;i
cour romaine, d'amoindrir la juridiction ecclésiastique ni
matière religieuse, d'empêcher l'instruction des causes de »oii
ressort et l'appel au tribunal du Saint-Siège; il lui reproche
aussi de soumettre les biens et les droits de l'Église cl de
ses ministres aux tailles cl aux impôts, de confisquer ce*
biens et de soutenir qu'ils doivent être distraits. Il lui ordonur.
sous peine de damnation, d'excommunication, /a/or «fw/cwli*.
Tome ii% 5™'^ série. **
( 322 )
et de perpétuelle infamie, d'annuler ses actes antérieurs et de
s'abstenir désormais d'en poser de semblables. Crehris tam
fisci curie nostre querelis...
Archives vaticanes, arm. LUI, t. XVIII,
f. 149'.
2. Rome, vers le 22 octobre 1492. Alexandre VI aux
membres de la Chancellerie du conseil de Brabant. Après leur
avoir signalé les atteintes portées avec l'appui de leurs votes et
de leurs suffrages à Tautorilé du Saint-Siège ainsi qu'aux
immunités judiciaires et fiscales de TÉglise, il leur ordonne
de révoquer les actes antérieurs et d'éviter à l'avenir tout
acte semblable, sous peine d'excommunication, latœ senten-
tiœ. Sicut pro certo didicimus...
Archives valicanesy arm. LUI, t. XV III,
f. 149'; ms val. latin ,3881, f. 505.
5. Rome, 22 octobre 1492. Alexandre VI à Philippe le
lîeau, duc de Bourgogne. Après avoir rappelé les atteintes à
l'autorité du Saint-Siège et aux libertés de l'Eglise qui se
commettent dans ses États, spécialement dans le duché de
Brabant, atteintes dont il ne rend pas le jeune duc responsable,
bien qu'il pourrait s'émanciper de son précepteur, le pape
l'engage à ne jamais permettre que ses sujets battent en brèche
les droits du Saint-Siège et à révoquer les actes qui les ont
blessés. Auctorilatem scinde apostolice sedis...
Archives vaticanes, arm. LUI, l. XVIII,
f. 149; ms vat. lalin, 3881, f 505'.
4. Rome, vers le 22 octobre 1492. Alexandre VI à Jean de
Borne, évéque de Liège. Le pape énumère les atteintes portées à
l'autorité du Saint-Siège et aux immunités de l'Église dans les
étals de Philippe le Beau, spécialement dans le duché de Bra*
liant. 11 reproche à l'évèque de ne pas avoir défendu les droite
( 3^23 )
(lo l'Église ou de n'avoir pas au moins informe le Sainl-Siège
(le la situation. Il lui ordonne, sous peine de suspense el d'in-
terdit, de soutenir la bonne cause. Si c'est nécessaire le
pape lui prêtera secours. Il l'informe qu'il a ëcril à ec sujet h
Jean de Houthem. Si celui-ci n'obéit pas, l'évéque doit faire
proclamer dans toutes les églises et tous les monastères de la
ville et du diocèse de Liège que le chancelier el ses adhérents
sont sous le coup des censures et des peines dont le pape les a
menacés, et qu'il faut éviter toute relation avec eux, jusqu'à er
qu'ils se soient soumis. Audivimus el quidem iiiviliA auri-
bus...
Archives valicanes, arm. LUI, i. XVIII,
f. lo8; ms val. lalin 3881, f. 303'.
0. Rome, vers le 22 octobre 1492. Alexandre VI aux abbéf
des monastères de Parc et d'Affliglicm, Thierry el Goswin. Il
Jour reproche de ce qu'ils ne s'opposent pas aux atteintes por-
tées dans le duché de Brabanl à l'autorité du Saint-Siège el
aux immunités de l'Église, et de ce qu'au moins ils n'avertisseni
pas le Saint-Père de la situation, alors qu'ils sont tous les jours
à la chancellerie du roi Maximilien et de l'archiduc Philippe.
Il leur ordonne, sous peine d'excommunication, de défendre la
cause du Saint-Siège et de l'Église auprès de l'archiduc, de»
courtisans, des seigneurs, des gouverneurs el des conseillers.
Ils seront en cela appuyés par les évéqucs d» Liège et de
Cambrai, si ceux-ci exécutent les ordres du pape. En eas eon-
rairc, le Saint-Père enjoint aux abbés de faire procéder par
eux-mêmes dans les églises et les monastères des villes et des
diocèses de Cambrai et de Liège, aux publications indiquer*
dans ses lettres à ces deux cvêques. Quid hoc audimux.
Archives vaticanes, arm. LUI, f. ••'<• "»•
val. Jalio, 5881, f 504.
6. Home, vers le 22 octobre U92. Alexandre VI h Frinçoit
(le Busleyden, prévôt de la cathédrale do Liège. Le pape lui
( 324 )
reproche, à lui précepteur de l'archiduc Philippe, de n'avoir
pas combattu ou du moins de n'avoir pas dénoncé à Rome
les empiétements commis sur l'autorité du Saint-Siège et
les immunités de l'Église. 11 lui rappelle son devoir d'apprendre
son élève à craindre Dieu et à l'honorer dans ses ministres.
Quia noslra et universa...
Archives vaticanes^ arm. LUI, t. XVIII,
f. ISO'; ms val. latin, 3881, f. 304.
7. Rome, vers le 22 octobre 1 492. Alexandre VI à Jean Caron-
delet, chancelier d'Autriche et de Bourgogne. Le pape s'étonne
que lui qui a professé le droit civil et ecclésiastique et qui est
en position de défendre les principes, il ne s'oppose pas aux
empiétements sur les immunités de l'Église dans les Étals de
l'archiduc Philippe. 11 l'engage à user de ses conseils et de son
autorité pour promouvoir les droits de la juridiction ecclésias-
tique, à ne pas blesser et à ne point laisser blesser l'autorité
du Saint-Siège par les autres conseillers du [)rince et par les
juges inférieurs, à réparer et à faire réparer les fautes
commises. Avdivimus et quidem amaro animo..
ArclnvesvaHcanes,2iVm.L\\\,l.\y\{\, f. ISl;
ms. vat. latin, 3881, f. 304'.
8. Rome,vers le 22 octobre 1492. Alexandre VI à Albert, duc
de Saxe. 11 l'exhorte en sa qualité de membre du conseil de
régence de l'archiduc Philippe à ne pas léser les droits de
l'Église en protégeant ceux de l'archiduc, et à faire de celui-ci
un protecteur de V^^^ha. Inlelligimus te per carissimum,..
Archives Vatican es, arm. LUI, t. XVIII, f. 151';
ms. vat.lalin, 5881, f. 303.
9. Rome, vers le 22 octobre 1492. Alexandre VI au comte
Adolphe IV de Nassau. 11 lui relate les atteintes portées par
Jean de Houthem aux droits de l'Église et du Saint-Siège, et
( 3!2r) )
Tengnge à user de son cmlil auprès du roi Maxiiiiilim et de
l'archiduc Philippe pour rappeler à leur devoir Jean «le Hou-
iheni et ses adhérents. Nimium ut variis ad nos..
Archives valicanes, arro.Llll.t. XVIH, f. |5|'.
10. Rome, vers le 22 octobre 1492. Alexandre VI h Jean dr
Berghes. Il lui expose les empiétements de Jean dr» llouihrni
sur les droits de lÉglise et du Saint-Siège, et l'engagcù eurriger
les fautes commises et à ne pas perraellre que rarchidur
Philippe s'écarte de ses devoirs vis-à-vis de la papnnié. /Von
modicHin et mullis modis...
Archives vaticanes^ arm. LUI. f. I5i
§ m. — Les Pays-Bas au temps de Philippe II.
Après ces indications relatives h des tern|)s bien diver»
de notre moyen âge, nous al)orderons de suite répoqiicdc
Philippe il, celle que nous nous étions proposé d étudier
spécialement durant noire séjour à Rome. Ceries, il ncii
est poiiU dans toute l'histoire des Pays-Ras qui, lanl au
point de vue national quau point de vue iniernalional ,
lanl au point de vue religieux, qu'au point de vue poli-
tique, ait vu se dérouler des événements aussi mulliple» et
aussi importants : après trois siècles, les agilalions et les
luttes de cet âge éveillent encore la curiosité et remuent
les cœurs, comme si elles s'HCComplissoient sou» iiof
regards.
A la vériié, d'innombrables documenls, exhumét des
divers dépôts d'archives de l'Europe, d'innombrables tra-
vaux d'histoire ont été publiés sur ce sujet. Mais jusqu'ici let
archives vaticanes sont restées, peut-on dire, ine.\ploréff è
ce point de vue. Or, si avant de reconstruire dans too
ensemble l'histoire de celte épocjue, il faut en avoir rts-
( 3:26 )
semblé tous les matériaux, si, avant de porter un jugement
définitif sur les personnages et les événements de ce temps,
il faut avoir compulsé toutes les pièces du procès, n'est-il
pas éminemment utile de fouiller ces archives où la
papauté a réuni tant de trésors historiques?
Voilà pourquoi, avec l'approbation de la Commission
royale d'histoire, nous avions choisi celte époque pour objet
principal de noire étude. Kt comme les temps du gouver-
nement d'Alexandre Farnése (1578-1592) ont été jusqu'ici
moins examinés que les précédents, nous nous y serions
appliqué exclusivement, n'eùf été l'obligation de recher-
cher diverses pièces de la période précédente. Par là nous
avons été forcé d'élCFidre nos investigations à l'ensemble
des temps de Philippe II.
Certes, des recherches sur un terrain si vaste, dans des
archives si considérables, ce n'est pas en trois mois et demi
qu'il nous a été possible de les terminer, alors que, si Ton
défalque les jours de congé et de fêtes, les archives ne sont
guère accessibles en moyenne plus de quatre jours par
semaine et cela pour trois heures et demie, alors surtout
qu'une partie notable de notre temps a été absorbée par
d'autres travaux.
Aussi, force nous a été de restreindre nos études.
Par exemple, nous n'avons pu examiner ni la collection
des registres, ni celle des brefs, ni les fonds des biblio-
thèques Carpegna, Piô, Ottoboni, Spada, Albani et Bolo-
gnetli, réunies aux archives vaticanes, ni même les non-
ciatures de ce temps, à part quelques volumes. Nous
regrettons d'autant plus de n'avoir pu compulser celles-ci,
que c'est là que se rencontrent d'ordinaire pour l'histoire
moderne les documents les plus intéressants.
( 327 )
Voici les colleciions auxquelles nous avons dû nouseoo-
tenler de puiser :
1'^ Les Letlere di Principi, l. I ; i, XXII k LIV et
t. CXLIXà CLIll;
2° Les Letlere di Vescovi, t. I, II, X cl XI ;
3" Les Leltere di Cardinali^ 1. 1 à IV;
4° La Nunzialura di Francia^ l. IV ei V;
5° La Nunzialura di Fiandra, l. I à X.
Ces derniers volumes, on le sali, nous avons élé amené è
les parcourir à raison que la Commission royale d'histoire
nous avait demandé un travail sur la série des nonees
aux Pays-Bas; et il semblerait que c*esl dans l'élude que
nous publierons à ce sujet qu'il devrait en être question.
Mais plusieurs des correspondances renfermées dans cc«
manuscrits sont étrangères à la Nonciature même de
Flandre et identiques à celles qu'on rencontre dans les
Leltere di principi et les Letlere di Vescovi. Nous les signa-
lerons donc ici. Nous parlerons des autres en traitant de la
Nonciature de Flandre.
Outre ces divers fonds, nous avons consulté le catalogue
de VArchivio di Castel San Angelo^ où nous avons puisé
divers renseignements utiles pour retrouver quelques piéees
signalées par la Commission royale d'histoire.
Nous avons également parcouru le catalogue des Miscd-
lanées, composé par Garambi, celui de de Pretis, enfin les
Sdiede chronologice di Vescovi. Nous y avons trouvé de
nombreuses indications. Mais pour nous ronformer au
règlement des archives, nous ne les livrerons point i la
publicité et nous les réserverons pour notre usage per-
sonnel.
Enfin, sans avoir eu le temps de parcourir la collection
( 528 )
(les Politicorum mrm, nous nous sommes cependant rendu
compte des ressources qu'ils offrent pour celle période de
de notre histoire. M. Schlecht, sccrétnire de rinstiiiit histo>
rique de la CôrresgeseUschaft,B\a\t précédemment dépouillé
les cent seplanie-trois volumes de ce fonds. Or, il a mis ses
notes à notre disposition avec une extrême générosité et
une rare bienveillance : nous en garderons toujours le plus
doux souvenir ainsi que des heures pnsséos dans son inti-
mité à Campo santo dei Tedeschi e Fiamminghi. Cepen-
dant, conformément à une décision uliérieure du comité
directeur de rinslilui, nous ne nous servirons des rensei-
gnements puisés à cette source que pour notre utilité par-
ticulière.
En parcourant les collections que nous venons de men-
tionner, il va de soi que nous avons dû nous contenter de
faire une courte analyse des documents rehuifs à notre
histoire. Car non seulement il nous eût fallu, pour pro-
céder à la transcription des pièces les plus importantes,
disposer d'un temps et de ressources plus considérables;
n\>i\s avant d'aborder le travail de copie, il est indispen-
sable d'avoir terminé l'ensemble des recherches, si l'on
veut faire un choix judicieux parmi tant de matériaux.
Cependant nous n'avons pas négligé de prendre le texte des
doeuments que la Commission royale d'histoire nous avait
sigfialés. Nous les publions en appendice sous forme d'ana-
lecies.
Pour finir ces observations préliminaires, il nous reste à
indiquer la marche que nous allons suivre. L'ordre stricte-
ment chronologique amènerait le mélange de pièces bien
dis|)arates, d'où résulterait une grande confusion. Aussi
nous avons préféré classer ces documents d'après leur
provenance et leur destination.
( 3-29 )
Nous signalerons :
I. D'une part, les lettres adressées à la cour romaine;
II. D'^ulre part, les lettres émanées de la tour romaim,
III. Cependant nous ne donnerons point ni dans la pre-
mière calégorie, les lettres adressées à la cour romaine par
ses agents à l'étranger, ni dans la seconde, les leUres adres-
sées par la cour romaine à ses agents. Mais nous feront
une mention spéciale des correspondances échangées entre
la cour romaine et ses agents.
En outre, nous introduirons dans chacune de ces troif
classes diverses subdivisions que nous indiquerons en leur
temps. Dans ces subdivisions les documents seront énu-
mérés d'après l'ordre chronologique.
I. — Lettres adressées à la cour romaine.
Il y a, d'après les caractères des auteurs, une triple série
de lettres à signaler sous celte rubrique :
1** Les lettres des autorités politiques;
2" Les lettres des autorités religieuses ;
5" Les lettres de quelques personnages d'un rang moins
élevé, ou du moins sans caracttîre officiel dans les Pa)>-Btf,
et celles de quelques personnes privées.
1" Lettres des autorités politiques.
Sous ce titre nous donnons les lettres de i'iimpjic II
relatives aux Pays-Bas et celles de ses gouverneurs : Mir-
guerite de Parme, le duc d'Albe, Alexandre Fnrnèse.
A. — Lettres de Philippe II.
1. 10 février 1567. Philippe II au pnpc Pic V. Dans le^Ml-
scripium, répondant à un bref du 17 janvier précédent, pw
( 330 )
lequel le pape l'engageait vivement à passer en Flandre, le roi
déclare que rien ne l'empêchera de travailler au service de
Dieu.
Lettere di Principi^ t. XXXI. — Autographe.
2. Madrid, 10 juillet 4567. Philippe II écrit au pape Pie V
concernant son voyage en Flandre.
Ibidem. — Autographe.
3. Madrid, 22 janvier 1568. Philippe 11 expose au pape Pie V
les raisons pour lesquelles il a emprisonné son fils don Carlos.
Le roi déclare que cet acte est si juste, que l'univers entier
l'approuvera (1).
Ibidem. — Original (2).
4. Madrid, 30 juillet 1 568. Philippe H annonce au pape Pie V
la mort de son fils don Carlos.
Ibidem. — Original.
5. Madrid, 9 mai 1509. Philippe il au pape Pie V. Il lui
demande grâce et pardon pour les Flandres, où les égarés
commencent à revenir. Lui-même accordera un pardon
général. La faveur du pape et celle de Philippe II mettront fin
aux troubles.
Ibidem — Original.
6. Madrid, 26 mars 1574. Philippe II écrit au j)ape Gré-
goire XIII au sujet d'un induit concernant les Pays-Bas.
Le lier e di Principi^ l. XLI, n° 98. — Original,
(1) Nous signalons celle lettre et la suivante à raison de l'importance
de cet événement et de sa connexion avec les troubles des Pays-Bas.
(2) Il en existe une copie dans les Lettere di Principi, i. I, f 319.
(33i )
7. MacJrid, 30 juillet d574. Philippe il demande au p«,.r
Grégoire XIII de bien accueillir la requête qu'il lui adrcMc
par l'intermédiaire de son ambassadeur don Juan de Cuoiga,
à rcfFet d'obtenir l'érection d'un évêchc à Luxembourg.
Ibidem, n* 80. — OrigiML
8 Apres le i^' avril 1586. Philippe II au i-oi de Danemark,
en réponse à une lettre que celui-ci lui avail adressée pour
l'engager à concéder la liberté religieuse k ses sujcU drf
Pays-Bas (1).
Ibidem^ f. 108. — Copie adressée Ji la coor ronsiae
9. 50 août 1 589. Exlraitd'une lettre de Phillippc II au eoroir
d'Olivarès, son ambassadeur à Rome, concernant son in»rr^»-..-
tion en France.
Letlere di Principi, l. XL VI, f .'iT. • ;
i 0. Rome, 22 février i 590. Conventions d'Olivarès ou nom de
Philippe II avec la cour romaine, en vertu de>qiielles Ir
monarque espagnol s'engage à intervenir en France.
/6i</em, r.iO. — Copif.
(1) La Commission royale d'histoire nous avail signalé • un nppott eo
espagnol à Piii lippe II, en date du l*^' avril 1586, rap|)orl où l'on pro|iO»e
de lolérer aux Pays-Bas l'exercice du culle rérormé — IMif XXXYI,
arm. V, cap. VI, n" 1. • C'esl évidemment la lellredu roi de Danemarii S
Philippe II signalée dans la réponse de celui-ci el Indiqaéit coaUBr soi!
dans le catalogue du fonds Sainl-Ange. - 1586, 1 aprill». Cof4» wHpiarae
hispanicac cum relatione eorum quae rex Danimarchaescrip&ll PbîHp|io ll«
Hispaniarum régi, de loleranda religione reformala in llolbndla, ul ad
eius obeciienliam reduci possit. — Arm. V, cap. VI, n» 5. • Malbrurvu-
sèment celle pièce, par suite sans doute d'une dislraelkM «Tw
employé, ne se trouvait plus à sa place, el malgré les bleafflllaBlff
recherches de M. l'abbé Vincenz, elle est demeurée Inlroufible. CHIr
lettre est d'ailleurs résumée dans la réponse d«« Philippe II. - Votn Ir
texte de celle-ci dans l'appendice XI.
( 352 )
B. — Lettres de Marguerite de Parme.
Nous nenumérons pas seulement les lettres que
Marguerite écrivit durant son double gouvernement aux
Pays-Bas; mais à raison de Tintérét que les écrivains
belges aitachent à son Iiistoire et aussi, pour éviter à
d'autres des recberches sans résultat appréciable, nous
indiquons l'ensemble des lettres de ce personnage, que
nous avons rencontrées aux archives du Vatican.
1. Bruxelles, 7 juin 1561. Marguerite de Parme recommande
Giovanne Aliprandi a Commcndone pour un canonicat vacant
dans les Pays-Bas
Letteredi Principi, 1. XXVI, f. 77. — Original.
2 Bruxelles, 9 juin 1566. Marguerite de Parme remercie le
pape Pie V de ce ({u'il lui a fait dire par Julien Pavesi, arche-
vêque de Sorrenle. Celui-ci lui donnera d'amples détails sur
le résultat de sa mission. Quant à elle, elle dépensera toutes
ses forces et donnera sa vie, s'il le faut, pour la religion. Elle
demande au pape de lui accorder quelques indulgences
spéciales.
Leltere di Principi, t. XXX, f. 223. — Autographe.
5. Bruxelles, 4 février 1567. Marguerite de Parme demande
au pape Pie V la confirmation pour le comte Herman, chanoine
de Cologne et de Liège, élu évéque de Minden.
Ibidem^ f. 225. — Origiual.
4. Anvers, 4 mai 1 567. Marguerite remercie le pape Pie V des
félicitations qu'il lui a adressées à l'occasion de la soumission
de Valenciennes. C'est un événement vraiment miraculeux.
Elle espère que c'est la fin des troubles. Eu outre, elle demande
une faveur spéciale.
Ibidem^ f. 227. - Autographe.
( 333 )
5. Bruxelles, 24 août 1567. Répondant à un bref du ISjuilIcl
précédent, Marguerite de Parme déclare au pope Pic V que rc
n'est pas sa faute, si les décrets du concile de Trente n'ont pt«
été publiés à Besançon et dans le comté de Bourgogne.
Ibidem, f. 299. ~
6. Bruxelles, 15 novembre 1567. Marguerite de Parme
annonce au pape Pie V son départ des Pays-Bas. Elle est heu-
reuse de ce que, conformément aux désirs de Sa Sainteté, elle
laisse ces pays tranquilles, soumis au roi et ottachës à la reli-
gion. Elle fait des vœux pour que cette situation se mainlienor
et se fortifie.
Ibidem, f. 230. - Aalograplw.
7. Plaisance, 27 février 4568. Arrivée en Italie, Marguerite
présente par lettre ses hommages au pape Pie V, puisqu elle
ne peut le faire en personne. Elle répète ce qu'elle a dit de là
situation des Pays-Bas dans sa lettre du 15 novembre précé-
dent. Elle remercie le Saint-Père de ce qu'il a fait pour sa
famille et le prie de continuer.
Ibidem, f. 334 — AtttQgrapëe.
8. Plaisance, 27 février 1568. Marguerite de Parme prie le
pape Pie V d'accepter à son service le fils du comte de Man^
feldt, qui a toujours si bien servi Dieu et le roi au milieu det
troubles des Pays-Bas. Cette faveur produira d'ailleurs d'heu-
reux effets en Allemagne, où la famille Monsfcldt t-orople Uni
de membres.
Ihidem, f. 532; — Aulog rapht.
9. Plaisance, 25 avril 1568. Marguerite de Parme remercie le
pape Pie V d'avoir reçu à son service le fils du comte de Mana-
feldt et de lui avoir accordé à elle-mcmc plusieurs faveurs spi-
rituelles. . ^^ - .^^«...k-
Ibidem, f. 06w — AitOgnH»*
( 534 )
10. Plaisance, 17 mai 1568. Marguerite de Parme remercie
le pape Pie V d'avoir daigné lui envoyer la rose d'or.
Ibidem, f. 258 — Autographe.
11. Plaisance, 22 août 1568. Marguerite de Parme remercie
le pape Pie V de la réception d'un bref — dont elle n'indique
pas l'objet.
Ibidem, f. 240. — Autographe.
12. Loreto, 6 mai 1569. Marguerite de Parme remercie le pape
de la réception d'un bref — dont elle n'indique pas Tobjcl.
Ibidem, f. 242. — Autographe.
13. Ascoli, 9 mai 1569. Marguerite remercie le pape d'une
faveur — qu'elle ne spécifie pas.
Ibidem, f. 244. — Autographe.
14. Civiladucaie, 26 mai 1569. Marguerite de Parme écrit au
pape Pie V qu'elle profite de la visite que son fils Alexandre
va faire à Sa Sainteté, pour lui offrir, elle aussi, ses hommages
et le prier de continuer à proléger sa famille.
Ibidem, f. 246. — Autographe
15.Civitaducale, Hjuin 1569. Marguerite de Parme remercie
le pape des faveurs accordées à son fils, lequel est venu la voir
en se rendant en Lombardie. Elle offre ses services au Saint-
Père.
Ibidem, f. 248. — Autographe.
16 Civiladucaie, 2 septembre 1569. Marguerite de Parme
remercie le pape Pie V de lui avoir adressé un bref — dont
elle n'indique pas l'objet — et d'avoir fcçu à son service le
fils du comte de Mansfeldt.
Ibidem, f. 250. — Autographe.
( 35o )
17. 25 septembre I5(i9. Margucriie de Parme prie le papr
Pic V de faire bon accueil au comlc Philippe de Maii^fildr, iim
se rend au service de Sa Sainteté.
Ibidem, f. 25i. — Aolognpkr.
i8. Civitaducale, 29 janvier 1570. Marguerite de Parme
propose au pape Pie V de confier révéchc de Penna, auquel
Odescalco va renoncer sous peu, à rarchiprélre Giovanne
Francesco Carli deli' Aquila.
Ibidem^ f. 254. — Autographe.
19. Civitaducale, 27 mars 1570. Marguerite de Panne
souhaite « la bona Pasqua » aa pape Pie V. Elle lui offre «Cf
condoléances au sujet de son indisposition.
Ibidem, f. 256. — Aotognpbe .
20. Civitaducale, 27 septembre 1570. Marguerite de Parme
annonce au pape Pie V que l'avant-veillc elle a reçu la \isile
de son fils et que celui-ci ira bienlôt visiter Sa Sainlclc.
Ibidem, f. 258. — Autographe.
.21. Civitaducale, 10 octobre 1570. Marguerite de Parme
annonce au pape Pic V que son fils va baiser les pieds dc.<ia
Sainteté. Elle prie le Saint-Père de lui faire bon accueil.
Ibidem, f. 2G0. — Autographe.
22. Civitaducale, 27 mai 1571. .Marguerite de Parme félirile
le pape Pie V d'avoir réussi à conclure la sainte ligue
Ibidem, f. 262. - Auiogriphe.
23. Aquila, M février 1580. Marguerite de Parme anmmee
nu pape Pie V qu'ellca l'intention de partir pour la Flandre to
première semaine de carême. Elle regrette de ne pouvoir venir
recevoir en personne la bénédiction de Sa Sainteté.
Letlere iii Principi, U XLII, f. «44 - AolOfiaph*.
( 536 )
24. Orlona, 48 novembre, 4583. Marguerite do Panne
annonce au pape Grégoire XIII qu'elle est de retour des Pays-
Bas.
Ibidem, f. 303. — Original.
25. Orlona, 8 janvier 4585. Marguerite de Parme prie le
pape Grégoire XIII d'expédier promptement l'affaire de
l'évêque d'Aquila.
Ibidem, f. 324. — Original.
C. — Lettre du duc d'Albe.
Nous n'avons retrouvé qu'une seule lettre du duc
d'Albe, mais elle est (;aractéristique.
Bruxelles, 8 juillet 45G9. Le duc d'Albe annonce au pape
Pie V qu'on s'aperçoit de jour en jour des progrès de la
religion dans les Pays-Bas. « Il pense que, lorsque viendra le
)» pardon de la part de Sa Sainteté, un grand nombre de
» personnes viendront à résipiscence. Quant à ceux qui ne se
» soumettront pas pour le terme fixé, quels que soient leur
» nombre et leur qualité, le feu et le couteau en auront
» raison. »
Lettere di Principe t. XXX, f. 300. — Original.
D. — Lettres d' Alexandre Farnèse.
Nous n'avons à signaler aucune lettre relative aux
Pays-Bas ni de don Requcsscns, ni de don Juan d'Autriche.
Nous passons donc à celles d'Alexandre Farnèse.
Il y a dans les Lettere diPrincipi plusieurs missives de ce
prince, antérieures à son gouvernement en Flandre. Elles
n'ont aucun intérêt pour notre hisloire et fort peu pour
celle d'Alexandre Farnèse. Nous les signalerons cependant,
ne fût-ce que pour éviter des recherches inutiles aux bio-
graphes de cet important personnage.
( S37 )
1. Parme, 2 juillet 1566. Alexandre Farnès*, de rctoor de
la Flandre, s'excuse auprès du pape Pic V de ne pouvoir lo<
faire visite. 11 le ^ric de le bénir lui et son dpousc.
Leltere di Principi, l. XXX, f. 178.- Origiu»L
2. Parntïc, 15 janvier 1568. Alexandre Farnèsc remercie le
pape Pie V d'avoir bien voulu être le parrain de m fille,
en déléguant à sa place Monseigneur di .Marni.
Ibidetriy f. IKO — OriginL
3. Parme, l*"' mai iri68. Alexandre Farnèsc remercie le pape
Pie V de lui avoir envoyé un rosaire.
Ibidem, f \Hi. — Original
4 Borgonuovo di Piacenza,25 août 1568. Alexandre Farnèic
remercie le pape Pic V d'une faveur parliculièrc.
Ibidem, 1. 181. - Oriploal.
5. Parme, 29 mars 1509. Alexandre Karnèsc annonce au
pape Pic V qu'il lui est né un fils.
Ibidem, r. 186. - OrigiasL
6. Loreto,6 mai 1569. Alexandre Farnèsc ccril au pa|»e Pie Y
qu'il profite du passage à Rome d'un messager de son (fpoa»e
pour lui adresser ses bo m mages.
/bidem. f. 188. - OrigiMl.
7. Ascoli, 10 mai 15G9. Alexandre Farnèsc remercie le p«p«
Pie V de la faveur qu'il lui a faite, à lui et à son épouse, \or%
de son passage dans les Étals de Sa Sainfclé, cl lui entoii»
Monseigneur d'Aquaviva pour lui offrir ses services.
Ibidem, r lîM) - OrigîMi.
TOAIE n\ S"*' SÉRIE. ^
( 338 )
8. Civiladucale, 26 septembre 1570. Alexandre Farncse ccril
au pape Pie V qu'étant venu visiter sa mère, il profile de sa
présence dans ce pays, pour lui adresser ses* hommages et lui
offrir ses services, par l'intermédiaire de son genlilliomme, le
comte Bernardino Mandelli.
Ibidem, f. 192. — Original.
9. Parme, 10 décembre 1570. Alexandre Farncse annonce
au pape Pie V qu'il lui envoie son secrétaire Pictro Baldini pour
solliciter une faveur.
Ibidem, f. 194. — Original.
10. Bouges, "2 octobre 1578. Alexandre Farnèsc annonce au
pape Grégoire XIII la mort de don Juan d'Aulriche. Il a été
désigné par don Juan pour lui succéder, et il explique |)Our
quels motifs il a provisoirement accepté.
Lellere di Principi, t. XLIi, f 103. — Original.
11. Bouges, 10 novembre 1578. Alexandre Farncse annonce
au pape Grégoire XIII que Philippe II l'a nommé définilivc-
ment au poste de gouverneur des Pays-Bas. Il expose les
dilïicullés qui l'empêcheront peut-être de réussir dans cette
mission.
Ibidem^ f. 110. — Original.
12. Macstricht, 50 juin 1 579. Alexandre Farncse annonce au
pape Grégoire XIII le triomphe de la veille.
/6/rfem, f. 121. — Orginal.
15. Macstricht, 2 février 1580. Alexandre Fiirnèse écrit au
pape Grégoire XIII, afin qu'en considération du dénûnicnl des
jésuites, qu'il a rétablis à Macstricht, Sa Sainteté daigne leur
accorder les deux premiers canonicats qui viendront à vaquer
à l'église collégiale de Saint-Servais.
LeUere di Principi, l. XXXVI, f. 189. —
Original.
( 339 )
14. Près de Valencienries, 28 août 1581. Alexandre Parnétt
ii.sisle auprès du pape Grégoire XIII, afin qu*il suit faitgrk»
à révoque de Namur de la pari d'annales qu'il Joii fournir.
Ibidem, f. 163 — OriglniL
1 5. Assche, 12 décembre 1582 Alexandre Parnésc ëeril tu
pape Grégoire XIII au sujcl de rempcclicmcnl h la codsmi-
inalion du mariage célébré enlre le prince de Mantoue et m
fille Marguerite. Il prie Sa Saintclé d'avoir égard à l'Iionneur
de sa famille.
Ibidem, f. 188. — OrigioaL
10. Tournai, 1" février 1585. Alexandre Farncsc écrit au
pape Grégoire XIII pour lui recommander ccrioin inl<frét
particulier de Borso Acerbo, sergent-major, qui se conduit
avec beaucoup de valeur dans les guerres de Flandre
Ibidem, f. 165. — Original
17. Tournai, 6 avril 1583. Alexandre Farncse rfrummaade
au pape Grégoire XIII le dominicain Jean de Varnois qui se
rend à Rome et qui demande le pouvoir d'absoudre dcM caa
réservés.
Ibidem, f. 164. — Orifiaal
18. Tournai, 9 mai 1584. Alexandre Farncse onnonccau pape
que Claudio Midolla, franciscain de l'observance, ne |iouvanl
exercer avec fruit sa mission d'aumônier dans son nrin^e, à
raison qu'il n'a pas obtenu de Sa Saintelc d assez amples pou-
voirs, retourne à Rome. Alexandre prie le Sninl-Pèrc de ne
pas prendre cela en mauvaise pari el d'accorder sa faveur k
ce religieux recommandable par sa science et ses vcrlu*.
Ibidem, 1. 106, — OrifUttl.
10 Tournai, 9 juin 1584. Alexandre Farnèsc expose au |»a|H-
Grégoire XIII que l'évèque de Uurcmondc voit sou dioci»r
accablé de maux cl de misères. Il prie Sa Sainlcië d'a«t*lrr
( 340 )
et de pourvoir de secours ce prélat, ou du moins de faire con-
traindre par i'aulorité ecclésiastique les cvcchés de Valence
et de Pampckine à lui desservir régulièrement la pension de
quinze cents ducats à laquelle ils sont astreints.
Ibidem, f. 167. — Original.
20. Maestricht, 12 juin 1591. Alexandre Farncse remercie
le j ape Grégoire XIV de la promotion de son fils don Duarte.
Leltere di Principi. t. LI, f. 127. —
Original.
21. 15 juin 1591. Répondant à une lettre du duc de
Montemarciano, général des troupes du Saint-Siège, au
moment où lui-même va partir en Frise combattre les
rebelles, Alexandre Farnèse annonce qu'il a donné l'ordre de
dépêcher un courrier à ce général, aussitôt que le due de
Mayenne sera arrivé à Bruxelles, afin de lui communiquer,
outre sa propre opinion, celle du duc. En ee qui concerne
l'envoi d'artillerie et l'expédition de vivres, le général sera
servi selon son désir.
Leltere di Principi, t. XLIX, f. 153. —
Copie.
22. 30 décembre 1591. Alexandre Farnèse informe le pape
Innocent IX de son départ pour la France et critique le licen-
ciement des troupes catholiques.
Nunziatura di Fiandra, l. IV, f. 7. —
Original
23. Forest-Moiitier, 7 mars 1 592. Alexandre Farnèse félicite
le pape Clément VIII de sa nomination.
Leltere di Principi, l LI, f. 2.^7. —
Original.
( *^4i )
24. Foresl-Moiilier, 2 avril 1592. Alexandre FamèM> etilrr-
lient le pape Clément VIII de ses efforts pour consrr%rr Ir
corps des Suisses, et des périls de la siluntion en Franic.
Ibidem, f. 281. — OrlRlatL
25. Spa, 8 août 151)2. Alexandre Farnèsc Tait au )M|ie Clr-
menl VIII l'élojçe du colonel, des capitaines et des soldait <l«i
régiment suisse.
Nunziatiira (U Fianilra, i, |V, f. J —
Original,
20. Spa, 4 septembre 1592. Alexandre Farnèsc remercie le
pape Clément VIII des félicitations qu'il lui a adressées pour
la délivrance de Rouen, l'assure de son dévouement el lui
recommande sa famille. Il lui annonce que son bras eommcocc
à se mouvoir, et qu'il est en bonne voie de gucrison, aprè«
avoir souffert récemment d'une extrême faiblesse.
Ibidem, f. I. -
27. Arras, 18 novembre 1592.; Alexandre Farnèsc prie le pape
Clément VIII de créer l'évéque d'Ancône eardinul. Alexandre
fait remarqi^er au Saint-Pcre qu'il lui adresse celle demande
au moment où il va entrer en France et exposer sa vie posrle
triomphe de la foi, comme il l'a déjà fait lanl de fois.
Ibidem, f. 3. - OrigiBiL
2" Lettres des autorités religieuses.
Dans ce numéro, nous signalerons d'abord le« IfUrw
des évéques et de leurs aides, et à raison de ce qu'elles MM
plus nombreuses, nous énumérerons k pari cellet an
évéques de Liège et celles des évéques de Cambrai;
quant aux lettres des autres prélats ou de leurs coopéra-
leurs, nous n'en ferons qu'un seul groupe, dislribué
d'après l'ordre chronologique. Nous verrons ensuite la
correspondance des monastères. Nous lermiiieroiis pM-
l'Université de Louvain.
^ 54î2 }
A. — Lettres du clergé séculier.
Diocèse de Liège.
\. Huy,7 avril, 1561. L'évéque de Liège, Robert de Berghes,
écrit à Commcndon pour lui exprimer sa joie de ce que le
nonce revient dans ce pays.
Leltere di Principi, t. XXVIl, f. 108. — Original.
2. Huy, 20 mai 15G1. Robert, ëvêque de Liège invile Com-
mcndon, qui se trouvait à Louvain, à venir le voir.
Ibidem, f. 109. — Original.
5. Liège, 10 janvier 1567. Gérard de Groisbeek, évcque de
Liège, félicite Commcndon de son arrivée à Rome. Il se plaint
des malheurs de la religion à Liège et dans les Pays-Bas. Il le
prie d'écouter son agent Vonchius qui lui exposera la situation
et Tentretiendra des remèdes à employer. Il le prie surtout
d'appuyer la demande qu'il adresse au Pape Pic V dans ce
sens.
Ibidem, f. 152. — Original.
4. Liège, 25 février 1567. Gérard, évcque de Liège, à
Commcndon. Herraan de Schauwcnberg, ancien chanoine de
Liège, à été demandé pour évéque de iMinden. Gérard prie
Commcndon d'intervenir auprès du pape Pie VII, afin qu'il
confirme celte postulation.
Ibidem, f. 154, — Original.
5. Liège, 31 octobre 1567. Gérard, évéque de Liège, recom-
mande à Commcndon Roger Valerius, archidiacre de Cambrai,
son ami, lequel se rend à Rome pour d'importantes affaires.
Ibidem, f. 165. — Original.
( 343 )
6. Liège, 15 novembre 1570. Gérard, ëvéquc de Liège, è
Commendon, LacvinusTorrcnlius, arcliidincrc de Brabant.t'en
va, à lilre d'ainbassadciip de l'évéque, exposer au Saint-Père
les mnlhcurs de l'église de Liège et prier Sa Sainteté &y
remède. Gérard demande à Commendon de favoriser t
sien.
Ibidem f. 1f»i.—
7. Liège, 25 décembre 1574. Gérard, évéque de Liège,au pape
Grégoire XI IL II a appris que, sur les instances de Philippe 11,
le Saint-Père a chargé les cardinaux Alcieto et Ursino de
Sainte Croix de procéder à une enquête concernant la question
de rércclion d'un évcché à Luxembourg. L'évéque rappelle
qu'il a fait valoir auprès de Pie V les motifs de ne pas créer
ce nouvel évcché. Il les expose de nouveau.
Lettere di Vescovi, l. X, f. ili, —Original.
8. Liège, 20 septembre 1 577. Gérard, évoque de Liège, prie le
pape Grégoire XIII d'écouter ce que lui dira son envoyé
touchant la contention de Josine, comtesse de Mandersebeid, cl
de Josine, comtesse de la Marck, au sujet de la prélature do
monastère de Thorn dont elles sont toutes deux clianoinesict.
Ibidem, f. i59. - Origtatl.
9. Liège, 29 avril 1 578. Gérard, évéquc de Liège, informé que
le pape l'appelle à la dignité cardinalice, écrit à Commendoo
que c'est là une marque d'estime non pour sa personne, inatt
pour l'église de Liège. 11 remercie néanmoins Commendon du
témoignage favorable qu'il le soupçonne d'avoir donné en sa
fa V c u r
Lettere di Princijri, l XXVII, f. tli. —
Original.
( 344 )
\0. Liège, 29 avril 1578. Gérard, évéque de Liège, prie le
pape Grégoire XIII d'agréer Josinc de Mandersclicid pour
abbesse de l'église collégiale de cbanoines et de clianoinesses
de Notre-Dame de Tborn. Il prie le Saint-Père de hâler sa
décision, afin d'éviter les attaques des protestants contre ce
monastère.
Letlere di Vcscovi^ t. X, f. 187. — Original.
1 1. Liège, 5 janvier 1571). Gérard, cardinal-évcquc de Liège,
remercie le pape Grégoire XÏII de l'avoir élevé à la dignité
cardinalice, et lui annonce qu'il a pris le dimancbe précédent
l'habit de cardinal.
Letlere di Prîncipi, t. XXXVI, f. 50. —
Origioal.
12. Liège, 50 septembre 1579. Gérard, évéque de Liège,
recommande au pape Grégoire XIII, Melchior Braun, curé de
l'église des Saints-Apôlres, à Cologne.
Ibidem^ f. 5^. — OrigiDal.
15. Liège, 5 décembre 1580. Le prévôt, le vice-doyen et le
chapitre calhédral de Liège demandent au pape Grégoire XIlï
qu Arnold lïoen, récemment nommé doyen du chapitre, puisse
conserver ses fonctions antérieurs de t custos ».
Lettere di Principi, t. XXXII, f. 188.
14. Liège, 24 décembre 1580. Gérard, évéque de Liège,
demande au pape Grégoire XIII que Winand Van dcn Wyn-
gncrde, ex-doyen de Liège, puisse jouir des biens de l'église.
Lellere di Principi, l. XXXVI, f. 51. -
Original.
15. Liège, 3 février 1581. Ernest de Bavière, évcqucélu de
Liège, informe le pape Grégoire XIII qu'il a été nommé, à
l'unanimité des voix, évéque de Liège en remplacement de
( 3^5 )
Gérard de Groisbeek. II espère que le Sainl-Siègc coiiiitiuert
de lui témoigner, à lui et à la maison de Bu\icre, la mtmp
bienveillance que par le passé. Quant à lui, il fera loua lea
efforts pour proeurer le bien spiriluel cl temporel de ion
diocèse. Il demande au Saint-Père, par Tintcrmédiaire de
Guillaume de Berghes et de François Slravius, le pou%oir
d'administrer les affaires du diocèce.
Letlere di Vescovi, t. X, f i53. - Origiaal.
j G. Liège, 21 août I58i. Ernest de Bavière, cvéque de Liè^,
recommande an pape Grégoire XIII Marguerite Hcldyo.
Le Itère di Principi, l. XXXVI. f. iC« —
Original.
17. Slavelot, G novembre 1581. Ernest de Bavière, ëvéquê de
Liège, recommande au pape Grégoire XIII Jean, archevêque
élu de Trêves, au sujet de la eonfirmalion de son éleclion el
du pallium. «. ._. .
^ Ibidem, 1. 103. - OriftaaL
18. Munieb, 1G novembre 1581. Ernest de Bavière au pape
Grégoire XIII. Même objet que la lettre précédente.
Ibidem, f. 103. - Original.
19. Liège, i^'mai 1582. Ernest de Bavière, cvéque de Uége.
fait solennellement la profession de foi d'après la formule que
le pape lui avait adressée (I).
Arm. XI, caplll,n«34-Acleaolbei-lqi*
par-devanl notaire avec sceao.
(1) Conformément au vœu de la Commissio.i royale d'blMoir». mm
avons pris le lexle de cet acte. Voyez l'Appendice IX.
( 34() )
20 Slavclol, 15 octobre 1590. Ernest, évêqiie de Liège,
envoie h Rome le baron de Grimberg, doyen de la calbcdrale
de Liège, pour féliciter le pape qui sera nommé, et lui exposer
la situation des églises confiées à ses soins.
Letiere di Principe 1. 1, f. 380. — OrigÎDal.
21. Liège, 15 février 1595. Ernest de Bavière, évêque de
Liège, écrit au pape Clément VIII, au sujet de son différend
avec les ministres de Philippe II sur les questions dejuridiclion.
Nunziatura di Fiandra, t. IX, f. 16. —
Copie.
22 Liège, 17 février 4595. Ernest de Bavière, évéque de
Liège, électeur de Cologne, etc., expose au pape Clément VIII
ses'plainles contre les Espagnols.
/bidenij f. 1 8. — Copie.
23. Ralisbonne, 5 juin 1594. Ernest, évêque de Liège,
électeur de Bavière, etc., remercie le cardinal Aldobrandino de
sa bienveillance à son égard, proleste de son dévouement et
l'assure qu'il fera tout pour le servir, spécialement à la diète
actuelle.
Ibidem, f. 27, — Origioal.
24. Freisingen, 10 septembre 1594. ^Ernest de Bavière,
évéque de Liège, etc., recommande au cardinal Aldobrandino
certaines affaires que le chanoine Regini allait traiter pour lui
avec le Saint-Père.
Ibidem, f. 36. — Original.
25. Aremberg, 12 août 1597. Ernest de Bavière, évêque de
Liège, etc., expose au pape Clément VIII l'impossibilité d'obtenir
la paix entre l'empereur Rodolphe II et la Belgique.
Ibidem, f 63. — Copie.
( 347 )
Diocèse de Cambrai,
1. Cambrai, 11 novembre 1575. Le prcvAl cl le chapitrtr ilr
l'cglisc mclropolilaine de Cambrai dcmandcnl au pape la
eonfirmalion de iMalbicu Ruckcbuscb, élu dovcn de celle
église.
Lettere di Principi, t. XXXII, f.'l96. — Orisioal.
2. 31 mars 1574. Lettres de créance données par Loui«
de Berlaymont, archevêque de Cambrai, à l'archidiacre de
Hainaut, qui se rend à Rome, pour prêter obéissance au pi|»r
Grégoire XIII, au nom de i'archcvôque, et pour défendre
l'union du monastère de Vaucclles à l'église de Cambrai.
Fonds Sainl'Ange, arm. XI, cap III, o- 40.
— Original.
3. Cambrai, 15 novembre 1373. Louis de Berlaymont. arche-
vêque de Cambrai au pape Grégoire XIII. Un chanoine de
Cambrai, Pierre Gemelii, qui réside aniuclicmenl à Roroc, a
toujours troublé Cambrai, au temps de Tarchevéque .Maximilicu
de Bcjgbcs, par ses intrigues et ses discours. Il a de ce chef
été rcpi'is par le duc de Médinji, gouverneur dci Pays-Bas, au
nom de Philippe II. L'archevêque Louis de Berlaymont, après
quelques mesures incffîcaces, lui a finalement interdit de
prêcher. Gemelii est allé en appel à Rome el a même obtenu
deu.\ brefs du pape, lui confirmant la jouissance tic sa pré-
bende, ce qui menace de détruire raulorllc de rarchcvéquc.
Celui-ci prie le Saint-Père (rcxaminer à fond la cause de
Gemelii.
Lettere di Vescovi, t. X. f. 32* -^ Original.
4. LcQuesnoy,4avril 1380. Louis de Berlaymont, archevêque
de Cambrai, recommande au pape Grégoire XIII le dominicaio
Pietro Bochcrio, docteur en théologie, qui s'en va asfMer iO
elïapilre cénéral de son ordre.
^ ^ Ibidem, ( «17. -
( 54^8 )
5. Mons, 6 mars 4592. Lou's de Bcrlaymont, archevêque de
Cambrai, félicile de sa nomination le pape Clément VIII. Il
exprime l'espoir que le saint Père remédiera au maux de
l'Église et lui annonce qu'il délègue pour la visite ad limina
Hugues Griffon, prévôt de Cambrai.
Lc'ttere di Vescoviy l. Il, f. 139. — Original.
(3. Mons, 10 mars 1593. Louis de Berlaymont, archevêque de
Cambrai, écrit au pape Clément VIII pour lui annoncer qu'il
envoie son vicaire général François Buisserct, lui exposer se*
plaintes au sujet des jésuites, lesquels innovent et jettent le
trouble dans son diocèse.
Nonziatura di Fiandra^ t. IX, f. 19. — Original.
7. Cambrai, 29 octobre 1593. Louis de Berlaymont, arche-
vêque de Cambrai, remercie Monseigneur Malvasia, commis-
saire général du Sa-nt- Siège près l'armée catholique, de ses
félicitations au sujet de la délivrance de Cambrai. 11 se plaint
que le comte de Fuentès lui ait interdit rexercice de son
autorité temporelle et spirituelle, et qu'il ait renouvelé le
magistrat et tous les fonctionnaires publics au nom du roi
d'Espagne. II demande l'intervention du Saint-Siège contre
celte injustice.
Ibidem, f. 40. — Original.
8. Arras, 8 avril 1596. Jean Sarrazin, abbé de Saint- Vaast,
informe le pape Clément VIII qu'à la mort de Louis de Berlay-
mont, le chapitre métropolitain de Cambrai l'a élu pour
archevêque, à la demande de larchiduc Albert.
Ibidem, t. IX, f. 57. — Original.
9. Cambrai, A mai 1596. François Buisserct, doyen de
Cambrai, informe le pape Clément VIII (ju'il a reçu, le 2 mai,
par l'intermédiaire de Thomas de Campo, le bref de Sa Sainteté,
du 28 mars précédent, concernant les diflicullés existantes aij
{ 549 )
monastère de Saint-Auberl. Dans ce bref, le Sainl-Pèrr
ordonne que les fruits et les revenus de ce monastère Miieni
consignes à Die de Campo et que les détenteurs actuels soient
expulsés. François Buisseret explique au pape pourquoi il n'a
pas exécuté cet ordre.
Nunziatura di Ftandra, l. X, f 33. — OrigiMi.
10. Cambrai, !23 décembre 159C. Le doyen et le chapitre
métropolitain de Cambrai déclarent au pape Clément VIII qur,
contrairement à ce que le Saint-Père avait cru par suite de
leur attitude dans la question du monastère de Snint-Aubcri,
ils sont pleins de dévouement au Saint-Siège. Ils cnumèrealee
qu'ils ont souffert pour la bonne cause et ce qu'ils ont fait
pour résister aux empiétements du pouvoir civil. Ils remercient
"le pape d'avoir envoyé au Pays-Bas Oltavio Mirto, cvéque de
Tricarico, en qualité de nonce, spécialement en vue d'arranger
celle question.
Ibidem, f. 32. — • Orignal.
Les autres diocèses des Pays-Bas.
1. Bruxelles, 1*^' février 1576. Jean Sirijen annonce au pape
Grégoire Xlll que Philippe II l'a nommé cvéque de Middd-
bourg, le plus éprouvé de tous les diocèses des Pays-Bis.
Leltere di Vescovi, l. X, f. IW. - Original
2. Namur, 27 août 1581. François de Wallon Capelle, évéqur
de Namur, expose au pape Grégroire XIII son Cïlrémr
pauvreté et le prie de lui faire remise, cette fois cneorc, dn
residuum des annatcs. ^ ^^ «j^«^
JbiJem, f. «0 - Orittaal.
5. Ruremondc, 14 mars 1582. Guillaume Lindanu8,^réq«e4i
Ruremonde, recommande au pape Grégoire Xlll Clirislopbow
( 350 )
Flaracken. L'cvéque annonce, en oulrc, au Sainl-Pcre que,
pour remédier aux maux de la religion en Allemagne, il a lui-
mérac eomposc, l'hiver dernier, trois opuscules inlilulcs :
Concordia discors Germanorum aliquol proteslanliiim.
Ibidem, f. 48. — Original.
4. Saint-Omer, 22 novembre 1584. Jean Six, cvcquc de
Sainl-Omer, demande au pape Grégoire XIII de le dispenser du
serment qu'il a fait de se rendre à Rome tous les deux ans. Il
expose les malheurs de la religion dans la partie llamandc de
son diocèse. Etant donnée la confusion qui résulte du grand
nombre de censures et de cas réservés, il prie le Saint-
Père d'en réduire le nombre et de les faire mettre en ordre;
car les prêtres instruits et les prêtres timorés n'osent plus
confesser; d'autre part, les prêtres peu instruits ou peu timo-
rés, qu'il est obligé de tolérer, commettent de graves erreurs.
Enfin, l'évoque demande au pape l'approbation du propre de
son diocèse.
Ibidem, f. 225. — Original.
5. Gand, 24 mai 1585. Clément Crabbeels, évéfjue de Bois-
Ic-Duc, fait au pape Sixte V le récit de sa consécration épiscopale
diins la chapelle de Saint-Michel de la callHjJralc de Tournai.
Ibilem, f. 219. — Original.
G Bois-lc-Duc, 28 mai 1505. Le doyen et le chapitre de
l'église cathédrale au jjape Clément VIII. Le dernier évè(iue,
Clément Crabecls, est mort le22octobie15U'2. Leroi Philippe II
a désigné pour successeur Cisbcrt Masius Boemclius, prêtre du
diocèse de Bois-le-Duc, licencié en théologie de l'Université de
Louvain, chanoine et pléban de leur église. iMais presque toute
la dot épiscopale est au pouvoir des hérétiques. Ils demandent
donc au S:iint-Père de faire grâce à leur évéquc des annales
et des autres droits qu'on a coulume de payer lors de la con-
firmation.
Nunzialura di Fiandra, t. IX, f. 31. —
Original.
( 3SI )
7. Anvers, il décembre 1594. LaeviQiiisTorrenlius,é«èqae
d'Anvers, expose au pape Clément VIII, qu*élonl âgé de •ép-
iante ans et en proie à beaucoup de soucis il ne pcul accom-
plir la visit€ ad limina. Il délègue, à cet cffcl, Viuceol
Zelander.
Nunziatura di Fiandra^ l IX, f 38. -
Original.
8. Sans dale. Henri Cuyck, évêque de Ruremondc, c&potc
au pape Clément VIII qu'en 15G1 la prévôté de Mer>scn a clé
unie à son église par l'autorité du Saint-Siège, ct(|uclui-ménie
l'a possédée en paix pendant huit ans. Un chanoine de
Macstriclit, Uemigianorus(?), a suj)plié Tarchiduc Albert d'en
déposséder Tévéquc, mais l'archiduc a refusé. L'cvéquc prie le
pape de confirmer l'union.
Ibidem, (. 55. — Copie.
9. Saint-Omer, 17 avril 1597. L'èvôquc de Sainl-Oracr,
de Vcrnois, expose au pape Clément VIII qu'à raison de m
maladie et à cause des guerres de Flandre, il ne peut satisfaire
à l'obligation qui incombe aux évoques belges de faire tous lea
quatre ans la visite ad limina. Il délègue, à ccl effet, Henri
De Coslcr, chanoine de sa cathédrale.
/6»dfro, f.Cl -Orifteal.
10. Gand, 18 avril 1597. Pierre Damant, dvéquc de Cnnd,
expose au pape Clément VIII (ju'il ne peut satisfaire au devoir
de la visite ad limina. Il délègue, à cet effet, Henri De Cosler.
doyen de l'église collégiale de Berg-op-Zoora cl écoliirc de
l'église de Sainle-Gudule, à Bru.xelles.
/W(/fm, f 61 — OrigtML
11. Anvers, 10 mai 1599. Fulgencc Zclosus accuse Tarthe-
vcquc de Malines, Mathias llovius, d'empêcher les nuindnet *
l'abbaye d'Afllighem II décrit ses intrigues pour devenir arrhe-
>êque. - , ,,,
Nunziatura di Fianira, i. X. f «"
Original.
( 352 )
12. Malines, 27 décembre 1599. L'archevêque de Malincs,
Malliias Ilovius, en réponse au bref du pape Clément VIII
l'invitant à se rendre à Rome à l'occasion du jubilé, déclare que
le diocèse de Malines, récemment créé et encore mal afîermi,
à raison de i'absencc perpétuelle du premier archevêque,
Granvelle, et des violences des hérétiques au temps du second,
Jean Hauchinus, exige sa présence. Il donne encore divers
autres motifs pour décliner l'invitation.
Nunziatura di Fiondra, t. IX, f. 73. —
Original.
B. — Lettres du clergé régulier.
1. Namur, 27 mai 1575. Martin Lejuste, abbé du Jardinet,
au pape Grégoire XIII. Il expose que les religieux d'Aulne se
sont élu à l'unanimité un abbé, qu'ils ont repoussé celui que
le pape avait nommé, que celui-ci a cédé ses droits au candi-
dat des moines et que l'élection a été confirmée en assemblée
générale à Clairvaux. Il prie le pape de ratifier le choix des
moines.
Lettere di Vescovi, t. X, f 5^. — Original.
2. Lobbcs, 28 mai 1573. Ermin François, abbé de Lobbes,
déclare au pape Grégoire XIII que les conventuels d'Aulne ont
été calomniés auprès de Sa Sainteté, et témoigne en leur faveur.
Ibidem, f. 5-4. — Original.
5. Clairvaux, 1" juin 1575. L'abbé de Clairvaux informe le
pape Grégoire XIII que les religieux d'Aulne ont élu Denis
pour abbé à l'unanimité des voix, qu'ils ont repoussé Sébastien
Antoine que Sa Sainteté avait nommé, que celui-ci a cédé ses
droits à Télu des moines et que l'élection a été confirmée en
assemblée générale à Clairvaux. Il prie le pape de ratifier ce
choix. Il expose, en outre, que le Saint-Père a donné l'abbaye
( 353 )
d'Aulne en commende à l'évéque de Liège, parce quoo lortit
caché à Sa Sainteté la valeur des richesses du moiuutéfv.
Mais le monastère, riche autrefois, s'est appauvri. Il prie donc
le pape de retirer la comnaende.
Ibidem, t. 53. - Orfglnl
4. Paris, 26 janvier \ 574. L'ahbé de Cîleaux rend couple tu
pape Grégoire XIII de la visite des monastères de son ordre
en Allemagne. Il annonce qu'il va bientôt visiter ceoi des
Pays-Bas.
Ibidem» f. 206. ~ OrigiMl.
0. Borcetle, près d'Aix-la-Chapelle, 1 2 juillet 1 577. Ernest de
Bavière écrit au pape Grégoire XIII en faveur de Josioe de
la Marck, récemment élue abbesse du monastère de Thorn.
Lettere di Principi, t. XXXVI, f. 106.— OrlglMl
6. Thorn, 22 juillet 1577. La vice-doyenne el le ebapiire
du couvent de Notre-Dame au pape Grégoire XIII. Elle»
réfutent les accusations portées contre Josine, comtewc de
la Marck, élue pour abbesse, accusations portées par Josmede
Manderscheid.
Lettere di Principi, I. XXXIl,f. 185. —
7. Louvain,4avriHo78. Le provincial des Frères Mineurs de
l'observance dans les Pays-Bas au procureur général de
Tordre. Il déplore les persécutions dont l'ordre est victime de
la part des hérétiques en Hollande, en Zélande cl en FUndre.
Bécemment encore les religieux ont été expulsés par la forte
de là ville de Maestricht.
Tome ii", 5"" série
Armario» XVIII, cap. I, »• »•
Autographe.
S5
( 3S4 )
8. Louvain, 1" mai 1582. La prieuresse et le couvent du
monastère de Sainte-Ursule de Tordre des réguliers de saint
Augustin à Louvain décrivent au pape Grégoire XIII leurs
misères à la suite des troubles. Ils sont d'avis que Philippe H
devrait envoyer plus de troupes aux Pays-Bas.
Lettere di Principi, t. XXXII, f. 18-2. —
Original.
C. — Lettres de r Université de Louvain.
i. Louvain, 15 avril 1575. Henri Cuyck écrit au pape Gré-
goire XIII au sujet d'un opuscule de l'Université sur le jubilé,
opuscule dont l'Université fait hommage au Saint-Père.
Lettere di Principi, t. XXXII, f. 173. —
Autographe.
2. Louvain, 14 avril 1594. Jean Clarius écrit au pape
Clément VIII contre les élèves de l'Université de Louvain, sur-
tout contre les Liégeois, lesquels, après avoir calomnié les
professeurs, recourent au tribunal de la chambre apostolique,
même en première instance.
Nunziatura di Fiandra, l. X, f. 15. —
Original.
5. Louvain, 14 avril 1594. Le recteur et le corps universitaire
de Louvain recommandent au pape Clément VIII la requête
de Jean Clarius tendant à obtenir que le Saint-Père ne laisse
pas aux élèves le droit d'appel à Rome ou à d'autres tribunaux.
Ibidem^ f. 14. — Original.
4. Louvain, 1" juillet 1595. Le recteur et le corps univer-
sitaire de Louvain réclament auprès du pape contre rétablis-
sement d'un cours de philosophie par les jésuites de cette ville.
Ibidem, f. 7. — Original.
[ 355 )
5. Louvain, 28 septembre 1 595. Le recteur et PUnivenit^ de
Loiivain au R. P. Aquaviva, général des jésuites. Ils rëdiacat
contre l'établissement d'un cours de philosophie par Ict
jésuites à Louvain, au mépris des privilèges de TUnivcriitë.
Ibidem, f 3. — Copie.
6. Louvain, 16 octobre 1595. Le recteur et l'UniTersité de
Louvain écrivent à Clément VIII au sujet d'un procès ptrU-
culier avecGrysberl Daniel touchant une question de profWaiu
/6/ctem,r. i3. — OrifiML
7. Rome, 4 novembre \ 595. G. Vossius ou général de» jésuitet
concernant le différend entre l'Université et les jésuitet de
Louvain au sujet du cours de philosophie établi ptr cet
derniers.
/6i(/fm, f.9.— Copte.
8. Louvain, 4 avril 1 596. Arnold d'Eynthuuls, abbë de Sainle-
Gertrude, et François van Vlierden, abbé de Parc, informent le
pape Clément VIII qu'ils ont reçu de la part du rccicur de
l'Université le bref de Sa Sainteté interdisant aux jésuilet
d'enseigner la logique et la physique à Louvain. Ils ciprimeol
Tavis qu'il serait désirable de tâcher d'arriver à une transaction.
lbidm,t,\.
9. Louvain, 10 avril 1596. Deux actes notariés constataot, le
premier, que le recteur des jésuites de Louvain» le père
Jacques Stralius, a obtempéré au bref du pape et fait oeaMT le
cours de logique et de physique, le second, que le directeur des
jésuites a comparu, avec Jean Sassenus, appariteur des facultés
de droit civil et ecclésiastique, et Jean Robionnoy de IfaSttr»
comme témoins devant Wiringus, recteur de lUnitrcrsIM» ••«
de lui attester l'exécution du bref.
( 356 )
10. Louvain, 20 août 1596. Le doyen et les professeurs de
la Faculté des arts de l'Université au pape Clément VIII, con-
cernant le cours de philosophie des jésuites à Louvain.
Ibidem, f. 8. — Original.
il. Sans date. Les membres de la Compagnie de Jésus au
cardinal Aldobrandino concernant le même sujet.
Ibidem, f. 9. — Copie.
12. Sans date. Instance de la part de quelques cardinaux
auprès du pape Clément VIII, en faveur de l'Université de
Louvain, dans le différend avec les jésuites.
Ibidem, f. 11.
15. Sans date. Thomas Slapletonius, Anglais d'origine,
docteur et professeur royal et primaire d'écriture sainte à
l'Université de Louvain, prie le pape Clément de créer cardinal
l'Anglais Audoenus Ludovicus, évéque de Cassano.
Ibidem, f. 16. — Original.
14. Louvain, 20 août 1597. Thomas Stapletonius écrit à
Aldobrandino qu'il n'a pas encore reçu les deux cents florins
d'or promis et que pour cela il soupçonne un changement de
volonté de la part de la cour romaine.
Ibidem, f. 95. — Original.
15. Louvain, 23 août 1598. Le recteur et l'Université de
Louvain au pape Clément VIII concernant le cours de philo-
sophie des jésuites.
Ibidem, f. 12. — Original
16. Bruxelles, 27 novembre 1598. D'Assonlevilie déclare à
Aldobrandino qu'il peut assurer au Saint-Père que l'œuvre « De
admiranda magniludine Romance Ecdesiœ », de feu Stapleto-
nius, rendra un grand service et procurera beaucoup de gloire
au Saint-Siège.
Ibidem^ f. 105. — Original.
( 357 )
17. Bruxelles, mai 1599. D'Assonleville à Aldobrandtoo. Il
Finforme qu'il envoie au Saint-Père l'œuvre de feu Supleto*
nius « De admiranda magnitudine Romanœ Eceteiiœ »,cl lut
recommande le porteur, copiste et secrétaire du défuat, afio
qu'il obtienne un bénéfice aux Pays-Bas.
Ibidem, f. 114. — Original. '
5° Quelques lettres particulièreê.
\. Bruxelles, février i564. Guillaume de Nassau au pape
Pie IV. C'est à tort qu'on l'a accusé auprès du Saint- Père de
négliger les devoirs d'un prince catholique et orthodoxe. Il
explique comment il a jusqu'ici veillé aux intérêts du catholi-
cisme dans sa principauté d'Orange (1).
Varia Politicorum, t. LXXXVI, f. 1(». — Copie.
2. Bruxelles, 15 janvier 1573. Charles-Philippe de Croy au
pape Grégoire XIII. Il témoigne en faveur de Sëbasliea
Antoine que le pape a désigné pour abbé d'Aulne el qui eal en
butte aux calomnies.
Lettere di Principi, t. XXXVI, f. il9. - ABlqgfaph*.
3. Bruxelles, 30 janvier 1574. PhilippcdeCroy écrit au pape
Grégoire XIII au sujet de la contention louchant la dignilé
abbatiale au monastère d'Aulne.
Ibidem, t. *J0. — Aalographa.
4. Bruxelles, 23 février 1575. Charles-Philippc de Croy wp-
plie le pape d'accorder la dispense du second degré decooMii*
guinité à certaines personnes de rang noble, pareniea de ioo
épouse, mais qui sont pauvres.
^ /6»dem. f.SlS.-AulofrtP^-
ll) Voyez en la teneur dans rappendice IV.
( 3S8 )
5. Munich, :28 mars 1575. Albert, duc de Bavière, recom-
mande au pape Grégoire XIII la cause des chanoines de Saint-
Servais, à Maeslricht, contre l'évêque de Ruremonde.
Lettere di Principi, t. XXXVI, f. 9. — Original.
6. Briihl, 20 janvier 1580. Gebhard II, archevêque de
Cologne, de'clare au pape Grégoire XIII que, depuis que l'arche-
vêque de Rossano est venu à Cologne, l'année précédente, dans
le but de pacifier les Pays-Bas, il a fait lui-même tous ses efforts
pour rétablir la paix entre ces pays et Philippe II. Le nonce
aura dit au pape le résultat de ces efforts. Il assure le Saint-Père
qu'il continuera à travailler dans le même sens.
Lettere di Vescovi, t. X, f. 228. — Original.
7. Juin-août 1581. Lettre du seigneur de Longueval à un
seigneur de la cour de France auquel il expose les raisons
pour lesquelles le duc d'Alençon, frère du roi Henri III, ne
doit pas se rendre aux Pays-Bas (1).
Arm. XIV, caps. I, n° 55. — Traduction
italienne, du texte français, faite au
XVI« siècle.
(1) Celle pièce est renseignée dans le catalogue du fonds Sa'nt-Ange,
mais sans que l'auteur y soil autrement indiqué que sous le titre
cujusdam nobilis ; de plus, elle est rapportée à l'année 1572. Mais le
contenu de celte lettre permet de conclure avec certitude qu'elle est
postérieure au 4 juin 1581 et antérieure à la mi-août de la mênrte année.
L'auteur, à ce qu'il dit, avait pour oncle le signore di Longavalle ; il
rapporte, en outre, plusieurs faits de sa propre vie, notamment sa parti-
cipation à la bataille de Saint-Quentin eu 1557. Nous en concluons que
cette lettre fut écrite par le seigneur de Longueval qui, au dire des
Mémoires de Gaspard de Saulx^ seigneur de Tavanes (collection
Petitot, t. XXIX. p. 202), fut fait prisonnière la bataille de Saint-Quentin
en 1557. — Nous ne savons à qui cette lettre était destinée, mais son
( 389 )
8. 6 octobre 4583. Valenlin Douglas, évéquc de LaoD, étrti
au cardinal Gommendon au sujet des soldats du duc de Piiim
qui s'engagent pour le compte de rarchevéque de Cologne, etc.
Arin.XIV,ct|».4,i»M.
9. Tournai, 20 janvier 4 584.0tton Henri, duc de BroDswicli,
au pape Grégoire XIII. Il rappelle au Saint-Père la disgréee
qu'il a encourue de la part de son père, de la plupart de Mt
proches et des princes de l'empire à cause de son attachement
à la religion catholique. C'est pourquoi il a déjà imploré le
secours de Sa Sainteté et s'est consacré au service de Philippe 11
dans les Pays-Bas. Il décrit sa profonde misère actuelle^ è
raison des troubles de ces pays, et supplie le pape de lui
accorder une pension, ce qui aura d'heureux cffeU poor la
religion catholique (1).
Letlere di Principi, l. XXXVI, f. 227. - Autographe.
iO. Anvers, 1" juin 1591. Informations adressées 4 la cour
romaine concernant la demande de subsides aux Euts de
Brabant et la défaite des soldats du duc de Parme k Zutphen.
Lettere di Principi, l. XLII, f »2. — Original.
li. Bruxelles, 29 juin i591. Cosimo Masi, secrétaire du doe
de Parme, au duc de Montemarciano. Depuis que le pape a
décidé d'envoyer des troupes et le général de ses «f»^ ""
secours des catholiques français,Alexandre Farnèse achercbeà
pénétrer les intentions du duc de Mayenne. Celui-ci a répondu
qu'il envoyait au duc de Montemarciano lui-même un coumer
contenu montre qu'elle s'adressait à un personnage «|'»»*J'f
d'une haute situation à la cour de France. - Voyei le i««-
lettre dans Tappendice, no VIII.
(1) Voyez l'appendice n« X.
( 360 )
chargé de lui exposer la situation en France et son avis sur la
naarche à suivre. iMasi indique ensuite le plan de campagne
qu'Alexandre Farnèse conseille de suivre.
Lettere di Principi, t. XLIX, f. 155, — Original.
12. Beauraont, 22 avril 1592. Philippe de Croy félicite de sa
nomination le pape Clément VIII, qu'il avait jadis rencontré
lorsque le pape se rendait de Lorette en Pologne et que lui-
même se rendait vers Lorette et Rome.
Lettere di Principi, t. LF, f. 295. — Original
13. Anvers, 23 juin 1593. Informations adressées à la cour
de Rome sur les opérations militaires d'Alexandre Farnèse
dans la Gueldre.
Lettere di Principi, t. XLII, f. 258. — Original.
14. Liège, 24 mai 1595. Le sénat de Liège annonce au pape
la récupération de Huy.
Nunziatura di Fiandra, l. X, f. 27. — Original.
15. Liège, 11 septembre 1595. Les magistrats de Liège
demandent de nouveau au pape Clément VIII d'admettre
les Liégeois au cours de philosophie et de théologie du collège
germanique à Rome.
Ibidem, f. 29, — Original.
16. Liège, 11 septembre 1595. Les consuls de Liège prient le
cardinal Aldobrandino d'appuyer la demande précédente.
Ibidem, f. 30. — Original.
1 7. Bruxelles, 1 6 octobre 1 597. Thomas de Campo remercie le
cardinal Aldobrandino de ce qu'il a fait pour son frère Dié de
Campo.
Ibidem, f. 96. — Original.
(361 )
18. Bruxelles, 13 septembre 1598. Charles de Croy ëcril m
pape Clément VIII qu'il lui a jadis fait présenter ses honamt
par le légat de France lorsqu'il servait d'otage dans ce ptyt,et
l'informe qu'il profite du voyage à Rome de Zcelander poar
lui envoyer cette lettre en signe d affection cl de dëvouemeol.
II lui déclare que les Pays-Bas ne sont pas encore tranquiilet'
Zcelander lui exposera la situation.
Nunziatura di Fiandra, i. X, f. 103. — OrIfinL
II. — Lettres et documents de la Cour romaine.
1.1" juillet 1560. Bulle en vertu de laquelle Pie IV accorde
à Philippe II le privilège de nommer à un canonicat et è oo
bénéfice ecclésiastique, même avec charge d'âmes, des ëglisefl
cathédrales et collégiales de Belgique, etc., et d'accorder è
douze personnes nommées par lui la dispense de rinconpali«
bilité à deux canonicats ou bénéfices.
Fonds Saint- Ange, arm. XIV, capt. 4, a* S6b
— Copie.
2. 17 décembre 1560. Bulle dePie IVpourrévoqucrlcprivi.
lège accordé à Philippe II de percevoir la moitié des reveou*
des églises et des monastères et d'aliéner les biens cccléiii»-
tiques. Le pape accorde au roi un subside annuel de trois cent
mille ducats d'or sur les revenus ecclésiasliqucs, pour armer
une flotte de cinquante galères contre les Turcs, cl l'cihorle
à porter à quatre-vingts le nombre de ces galères.
Fonds Saint-Ange, arm. XIV, cap*. 4, o« 1
— Original.
5. 1561. Bulle de provision de PicIVenfavcurdcMaximiMeii
de Berghes, archevêque de Cambrai ; le pape unil à Yé^\\%e àt
Cambrai un certain nombre de monastères.
Fonds Saint-Anges, Arm. IX. caps- XI. ■• « *
( 362 )
4. 2 mai 1562. Bulle de Pie IV pour porter le subside accordé
à Philippe II par la bulle du 17 décembre 1560 au chiffre de
quatre cent vingt mille ducats, afin que le roi entretienne une
flotte de soixante galères, mais à condition qu'il ne s'en ser-
vira que contre les infidèles, les hérétiques et les schisma-
liques et pour la défense de ses royaumes, à condition aussi
qu'il entretiendra à ses frais une autre flotte de quarante
galères.
Fonds Saint-Ange, Arm. XIV, caps. 4, n» 4 — Copie.
5. i2 novembre 1568. Bulle de Pie V par laquelle il accorde
un jubilé à tous les fidèles de la chrétienté en vue d'obtenir
l'apaisement des troubles en France et dans les Pays-Bas (1).
Fonds Saint-Ange, Arm. VIII, caps. 4,n» 13. —
Original sur parchemin avec sceau en plomb.
6. 50 juillet 1578. Bulle de Grégoire XIII accordant un jubilé
à tous les fidèles de la chrétienté à l'effet d'obtenir la pacifica-
tion des Pays-Bas (2).
Fonds Saint-Ange, arm. VIII, cap. V, n» 11.
— Original avec sceau en plomb.
7. Rome, 6 janvier 1588. Le cardinal Montalto écrit à
Alexandre Farnèse que le pape Sixte V a favorablement
accueilli sa lettre de recommandation en faveur de Vaudeville,
nommé évéque de Tournai par Philippe II.
Lettere di Principi^ t. G^LIX, reg. 1 , f. 26. —
Minute.
8. Rome, 23 janvier 4 588. Le cardinal Montalto, secrétaire de
Sixte V, informe le magistrat de Liège que le Saint-Père
(i) Voyez le texte de cette bulle dans l'appendice V.
(2) Voyez l'appendice VII.
( 363 )
consent bien volontiers à sa demande tendant à obicair
que les bénéfices ecclésiastiques ne soient pas acconlét an
bâtards.
Ibidem, t. CXLIX, f. 17'. - Mima.
9. Rome, 8 février 1588. Le cardinal MonUlto aonoocc ans
consuls et au magistrat de Gand que le Sfriol-Père fwnn^
volontiers à leur demande du 23 octobre prëcëdenl, leodaol à
obtenir que le monastère désert à Gand soit affecté à un rullege
de jésuites.
Ibidem^ t.Z, . — j^.uéM,
10. Rome, 28 février 1588. Le cardinal Montallo eiprime è
Ernest de Bavière, arcbcvéque de Cologne, etc., les rfgreU do
pape Sixte V de ne pouvoir agréer sa demande coneemant
l'archidiaconé d'Ardenne du diocèse de Liège, attendu qu'à la
réception de sa lettre l'archidiaconé était déjà donne à Thierry
de Linden.
Ibidem, f 43. - !
it. Rome, 19 mars 1588. Le cardinal Montalto promel à
Alexandre Farnèse de prendre soin de tous ses inléréu.
Ibidem, reg. % f. 15». -
1 2. Rome, 1" avril 1 588. Le cardinal Montallo, répoodaataoi
lettres d'Alexandre Farnèse des 20 et 3i janvier prëcé<leol«
assure le duc qu'il se montrera toujours bienveillant à Tégard
de son conseiller le docteur Papirio Picedi et qu'il acconirra
sa faveur à l'évéque d'Ancône.
Ibidem, f . i3 —
13. Rome, 13 avril 1588. Le cardinal Montalto aononcc à
Alexandre Farnèse que, selon le désir exprime dans sa lellft?
du 13 juillet 1587, le pape Sixte Va bien reçu Philippe A»
Noircarmes et fera bon accueil à ses requêtes.
I
( 364 )
44. Rome, 25 mai 4588. Le cardinal Monlalto prie Alexandrie
Farnèse, de la part de Sixte V, d'intervenir dans un sens favo-
rable h l'autorité pontificale dans une question de droit de
patronage en Bourgogne.
Ibidem, reg. 3, f. 25. — Minute.
45. Rome, 5 juillet 4588. Le cardinal Montallo annonce à
Alexandre Farnèse que le pape Sixle V, conformément à la
demande du duc, a mandé l'évêque de Parme, Ferrante Far-
nèse, à Rome, et lui a enjoint de respecter les intérêts de Son
Altesse.
Ibidem, f. 31 '. — Minute.
4 6. Rome, 6 août 4588. Le cardinal Monlalto recommande au
duc Alexandre Farnèse Théodore de Host à qui le pape a
conféré la prévôté de Lubccq.
Ibidem, reg. 4, f. 5. — Minute.
47. Rome, 6 octobre 4588. Le cardinal Monlalto informe
Alexandre Farnèse que le chevalier Tomaso lui écrira au sujet
de la dispense que Son Altesse a demandée pour Antonio
Nunez de Cordova.
Ibidem, f. 36. — Minute.
4 8. Rome, 40 décembre 4588. Le cardinal Montalto informe
Alexandre Farnèse qu'on n'a pas encore vu le capitaine Rugieri
Veronici, que le duc avait recommandé par lettre du 48 sep-
tembre.
Ibidem^reg. 5, f. 15. — Minute.
49. Rome, 2 janvier 1589. Le cardinal Montalto répond à la
lettre d'Alexandre Farnèse du 7 décembre 4588 concernant
les capucins.
Ibidem, f. 29. — Minute.
1^
( 368 )
20. Rome, 4 avril 1589. Le cardinal Montallo inforine
Alexandre Farnèseque sa recommandation en faveur du cheva-
lier anglais, Thomas Morgan, a été bien accueillie.
/6jrfem, reg. 6, f. 3'. — Minute.
2i. Rome, 5 juillet 1589. Le cardinal Monlalto recommande
à Alexandre Farnèse, Jean Panier, d'Arras.
Ibidem, reg. 7, f. i'. — Minute.
22. Rome, 21 décembre 1589. Le cardinal Montalto informe
Alexandre Farnèse que sur la recommandation de Son Altesse
le pape a favorablement entendu l'évéque de Tournai (1).
Ibidem, reg. 8, f. 24. — Minute.
23. Rome, 6 mars, 1591. Le cardinal Sfondralo écrit h
Alexandre Farnèse pour lui exprimer sa joie au sujet de la
promotion de don Duarte, son fils, à la dignité cardinalice (2).
Letlere diPrincipi, l. CLII, reg. 1, f. 70. —
Minute.
24. Rome, 17 mai 1591. Le cardinal Sfondrato écrit au duc
Alexandre Farnèse que le pape Grégoire XIV désire et exige
la restitution de quelques biens que les agents de Son Altesse
ont pris h Alessandro Pallavicino, fils de Sforza.
Ibidem, reg. du mois de mal, f. 1'. —
Minute.
(1) Il y a encore dans ce tome CXLÏX plusieurs autres lettres adressées
au duc de Parme, mais elles ont encore moins d'intérêt que la plupart
des précédentes.
(2) Nous ne citons du tome OLII des Lettere di Principi que leslellre»
les moins insignifiantes.
( 366 )
25. Rome,19aoûH591. Le cardinal Sfondralo, dont le frère,
le duc de Montemarciano, est parti en France à la tête des
troupes de Sa Sainteté le pape Innocent IX, conjure Alexandre
Farnèsc, de la part du pape, de se porter aussitôt au secours
des catholiques français. Sinon il y a « danger que la religion
* catholique ne se perde en un trait en France, en Flandre,
» en Allemagne, puis en Italie et dans toute la chrétienté. »
Ibidem, reg. du mois d'août, f. 31. —
Minute.
^6. Rome, 14 octobre 1591. Le cardinal Sfondrato fait de
nouvelles instances auprès d'Alexandre Farnèse,afin qu'il passe
aussitôt en France. Le cardinal exprime le désir que les États
généraux élisent le plus vile possible un roi catholique et
valeureux.
Ibidem, reg. du mois d'octobre, f. 4. —
Minute.
27. Rome, 23 décembre 1591. Le cardinal de Santi Quattro
informe Alexandre Farnèse que, conformément aux conven-
tions passées entre Grégoire XIII et le duc de Sessa, ambas-
sadeur de Philippe II, au moment où les troupes pontificales
furent envoyées en France, le duc de Sessa écrit à Son Altesse
et lui-même la prie, de la part du pape, afin qu'il paye l'in-
fanterie ponlificale, composée de deux mille hommes, aux frais
du roi d'Espagne.
Lettere di Principi, t. CLIIl. —
Minute.
28. Rome, 20 février, 1592. Monseigneur diBertinoro répond
aux félicitations que l'évêque d'Anvers avait adressées à Clé-
ment VIII à l'occasion de son élévation au trône pontifical.
Ibide7n, f. 250. — Minute.
29. Rome, 22 février, 1 592. Monseigneur de Bertinoro informe
Alexandre Farnèse que le pape Innocent IX lui adresse un
(367 )
bref, afin qu'il maintienne l'union parmi les calholiqucs qui
combattent en France, particulièrement parmi les soldats
italiens.
Ibidem^ 1 112'. — Minute.
m. — Correspondance de la cour romaine avec ses agenti.
Comme nous Favons déjà dit, nous n'avons pu nous
occuper que très peu des lettres dos nonces. Pour ce motif,
nous ne signalerons ici que quelques fragments de la cor-
respondance échangée entre la cour romaine et ses agents.
Nous traiterons de quatre objets différents :
1° La mission du cardinal de Pise à la cour de Charles-
Quint et de Philippe II, en lo56;
2° Les lettres relatives aux controverses de TUniversiré
de Louvain en 1561 ;
o" Les lettres de Fabio Mirto et d'Antonio Salviali,
nonces en France, relatives aux Pays-Bas, en 1571 et 1572;
4° Quelques lettres de la Cour romaine à ses agents, de
1 588 à 1 592, concernant surtout l'intervention d'Alexandre
Farncse, duc de Parme, dans les guerres de religion en
France.
1" Mission du cardinal de Pise à la cour de Charles -Quint
et de Philippe II, en i556, et son brusque rappel.
i. Discours que le cardinal ^cipion Rebiba, évéquede Pise,
doit tenir à l'empereur Charles-Quint pour lui faire connaître
l'objet de sa mission comme légat du pape Paul IV (1).
Lettere di Principi t. XXII, f. 68.
(1) Nous avons pris le texte de ce discours et des lellres suivaolff.
Mais avant de publier ces pièces, nous aUendrons d'avoir complélé oot
recherches sur cet incident.
( 368 )
2. 12 juillet 4556. Le duc de Paliano informe le cardinal de
Pise, envoyé comme légat auprès de Charles- Quint et de Phi-
lippe II, que des révélations de Giovanni Antonio TassiSj maître
des postes de l'empereur, prouvent les mauvaises dispositions
des impériaux et que, considérant l'inutilité de sa mission à la
cour de Charles-Quint, le pape lui ordonne de revenir aussitôt.
Ibidem, f. 70. — Déchiffré.
5. Bruxelles, 21 juillet 15»^6. Girolamo Muzarelli, archevêque
de Conza, annonce au cardinal de Pise que le prince d'Ascoli et
le comte de Chinchon lui députe un courrier à l'effet de savoir
à quelle partie des frontières des Pays-Bas ils doivent le rece-
voir. Il lui déclare que l'empereur et Philippe II ont l'intention
de l'accueillir avec beaucoup d'honneur.
Ibidem, f. 67. — Original.
4. Bruxelles, 25 juillet 1556. L'archevêque de Conza informe
le cardinal de Pise qu'il lui envoie un courrier venu à son
adresse de la part du maître des postes de Bologne. Il lui parle
des excellentes dispositions de Charles-Quint et de Philippe H
à l'égard du Saint- Père.
Ibidem, f. 68. — Original.
5. Eltham, 25 juillet 1556. Le cardinal Pôle assure le car-
dinal de Pise qu'il trouvera chez Charles-Quint et Philippe II
d'excellentes dispositions.
Ibidem, f. 69. - Original.
6. Maestricht, 25 juillet 1556. Certain Vincenzo annonce
au cardinal de Pise qu'il vient d'arriver a l'instant même un
gentilhomme de Carafa, envoyé pour lui parler, et lui transmet
une lettre de l'archevêque de Conza arrivée peu auparavant.
Ibidem, f. 71. — Original.
( 369 )
7. Bruxelles, 1" août 1556. L'archevêque de Conzii au car-
diral de Pise. Il lui expose les raisons de ne pas cxëculer, tout
en restant dans les devoirs de robcissancc, l'ordre qu'il a reçu
du pape de se retirer en France. C'est « le coinmcnceracni Hun
vaste incendie, le plus nuisible à la religion qui soit arrive
depuis mille ans >.
Ibiiem, f. 74. - Original.
8. Bruxelles, 1" août i556. L'archevêque de Conza au car-
dinal de Pise. En réponse à sa lettre du 29 juillet, il lui transmet,
par l'entremise d'un envoyé, les paroles de l'empereur, l'in-
forme qu'il n'a pas reçu ses au 1res lettres et l'assure qu'il aura
soin de sa famille. Il le supplie de lui obtenir la permission de
quitter la cour de Bruxelles où il est venu contre son gré, où il
a toujours été, pour ainsi dire, dans les fers, et maintenant plus
que jamais.
Ibidem, f. 73. — Original.
9. Bruxelles, 4 août 1550. L'archevêque de Conza au cardinal
de Pise. 11 déplore la perte des avantages que sa présence à la
cour aurait procuré à la religion. Il le prie de le faire relever
de ses fonctions de nonce à Bruxelles. « La première annëef
il se croyait dans les limbes, la seconde dans le purgatoire,
maintenant il est entré en enfer. »
Ibidem^ f. 73. — Original.
10. Bruxelles, 10 août 1556. L'archevêque de Conza a
cardinal de Pise. Il ne peut rejeter la faute des dissentiments
actuels ni sur le pape ni sur l'empereur et son fils, mais il m
rend responsables les ministres de ceux ci. Voilà deux ans
qu'il réclame à ce sujet. La question présente forcera peut-être
à couper court à leurs agissements. Il a écrit sur cela une longue
lettre à Caraffa. Il ne connaissait pas la cause du rappel dy
légat lorsqu'il lui a écrit le 1" août. Il ne lui a parlé que dans
Tome ii% 5™' séuie. 24
( 370 j
l'intérêt du Saint-Père et pour la gloire de Jésus-Christ. A sor
avis, toute cette affaire est une manœuvre de Satan poui
empêcher le Saint- Père de relever les mœurs et la religion
II assure le légat qu'il jouit de toute l'estime de l'empereur
de Philippe II et de ses ministres.
Ibidem, f. 76. — Original.
2° Lettres relatives aux controverses de Michel de Bay
en 156L
!. Trente, 50 juin i561. H. Gonzaga, cardinal de Manloue
et de Seripandi, cardinal de Salerne, au cardinal Borromée. Il
ont reçu les lettres de Commendon au sujet de la contro
verse des théologiens de Louvain. Ils exposent au cardina
Borromée pourquoi ils ne veulent pas, avant d'avoir pris soi
avis, appeler à Trente Michel de Bay et Jean de Hessels, le
deux chefs de la controverse, alors que Lindanus, théologici
de l'université de Louvain, a été mandé par le pape à Romn
Ils opinent que le Saint-Père ferait bien d'adresser un bre
à l'université de Louvain pour louer les services qu'elle
rendus à la foi et déclarer, mais sans entrer dans les détails
qu'ayant eu bruit de certaines controverses, il impose li
silence à tous, à raison du besoin actuel d'union, et qu'i
engage l'université à envoyer deux de ses théologiens ai
concile.
Lellere di Principi, t. XXII, f. 131. —
Copie adressée à Commendone (1).
2. Trente, 1 "juillet 1561. Lettre de H. Gonzaga, cardinal de
Mantoue, à Commendon, nonce apostolique. Il lui accuse
réception de ses lettres des i", 1), 14 et 15 juin précédent ains
(1) Celte copie porte en note la mention qu'elle fut reçue de Commen-
done le 25 juillet. Voyez celle lettre el les trois suivantes dans l'appen-
dice m.
( 371 )
que des pièces relatives aux controverses de Michel de Bay et
de Jean de Hessels et lui transmet une copie de la lettre qu'il
a écrite avec le cardinal de Trente au cardinal Borroméc.
Depuis l'expédition de cette lettre, il lui est venu la pensée
qu'il serait bon que le Saint-Père, au lieu de s'en rcniellre à
l'université, appelât quelques théologiens de cette université.
Il demande à Commendon conseil à ce sujet et l'engage h
prendre l'avis de Granvelle.
Ibidem, f. 132. — Original.
5. Trente, 31 août 1561. Le cardinal de Mantoue informe
Commendon que les légats du concile n'ont plus à s'occuper
des controverses de Louvain, vu que le pape, secondé pnr
Granvelle, a imposé silence aux deux parties. Les légats
laisseront aussi au pape le soin de mander au concile les
théologiens de cette université (I).
Ibidem, f. 138. — Original
3'' Correspondance de Fabio Mirlo et d'Antonio Salviati,
nonces en France.
Nous Tavons déjà dit plus haut, il nous a été impos-
sible de rechercher dans les principales nonciatures de
l'époque de Philippe II les diverses lettres qui peuvent
intéresser nos annales. Cependant, la Commission royale
d'histoire ayant signalé à notre attention des lellres «lu
(1) Parmi ces lettres se trouve la suivante, élrangèie aux controferset
de Louvain, mais inléressanle pour rtiisloire des Flandres :
Trente, 2 juillet 1561. Le cardinal de Manloue prie CoinmendoD de
lui chercher en l^landre un jeune homme catholique, âgé de vingl à
vingt-deux ans, sachant causer l'italien et sachant parler ei écrire If
français et l'allemand. 11 utiliserait ses services dans les affaires du aw-
cile et se l'attacherait en qualité d'écuyer. Ibidem, f. 133. — OrigioaL
( 37â )
nonce Salviali sur les événements de notre pays, en date
des i8 et 23 juillet et du i"' août 1572, nous avons exa-
miné les tomes IV et V de la Nunzialura di Francîa. Nous
signalerons ici, sous forme de registres,. les pièces qui nous
ont paru les plus intéressantes et dont nous avons pris le
texte ou fait l'analyse.
Le tome IV renferme les lettres de l'évêque de Cajazzo,
nonce à Paris, écrites en 1o70 et io71. Il s'y trouve quel-
ques missives de l'année 1571 où le nonce s'occupe des
Pays-Bas. Dans le tome V sont réimies quelques communi-
cations du même personnage et celles de son successeur
Antonio Maria Salviati; de l'année 1572. Les correspon-
dances de Salviali en 1572 ont une extrême importance,
on le sait. Elles fournissent notamment de nombreux ren-
seignements sur la Saint-Barthélémy qui ont déjà été par-
tiellement utilisés par divers auteurs. Naturellement, nous
avons surtout porté notre attention sur les passages relatifs
à Philippe II et aux affaires des Pays-Bas.
1. Melun, 2 août 1571.Fabio Mirto, évéque de Cajazzo, nonce
en France, au cardinal Rusticucci. Philippe II a fait exprimer
au roi de France, Charles IX, par l'intermédiaire de Jérôme
de Gondi, des plaintes an sujet des préparatifs militaires du
monarque français sur les frontières de Flandre. Charles IX a
répondu qu'il réunit un peu de troupes contre les corsaires.
Nunzialura di Francia^ t. IV, f. lOo. —
Original.
2. Langeais, 25 novembre 1571. Fabio Mirtoau cardinal Rus-
ticucci. L'ambassadeur d Espagne, qui était resté plus de deux
mois sans paraître à la cour, a obtenu de Philippe II la
permission de s'en retourner. Il est parti sans rien dire à
Charles IX ni à sa mère Catherine de Médicis.Sur ce, Charles IX
( 373 )
a rappelé son ambassadeur de la cour d'Espagne. Le nonce a
demandé à la reine-mère quel pouvait bien élre le moiif de ce
départ subit de l'ambassadeur de Philippe II. La reine mère
assure, et le nonce le croir, que jamais de son vivant la Cour
de France ne rorapera avec celle d'Espagne.
Ibidim, f. loO. — Original.
3. Tours, i 1 décembre 1571. Fabio Mirlo au cardinal Rusli-
cucci. Parlant du départ de l'ambassadeur dEspagnc, la reine-
mère a cerlifié au nonce que, tant qu'elle vivrait, la Cour de
France ne s'engagerait jamais dans une rupture avec Phi-
lippe II. Après sa mort, sa fille tiendra la même ligne de con-
duite.
Ibidem,!. 158. - Origioai.
4. Paris, 9 juin 1572 Fabio Mirlo au pape Grégoire XIII. Les
graves craintes conçues au sujet des soulèvements en Flandre
né se sont pas réalisées. Valencicnnes a été repris par les
troupes du duc d'Albe. Le nonce a l'assurance que la ville de
Wons sera bientôt emportée aussi, malgré la résistance de
Louis, comte de Nassau, et de divers autres chefs Huguenots
français. (1).
Nunzialura di Francia, t. V, p. H. — Original.
5. Paris, 20 juin 1572. Fabio Mirto au cardinal di Como. Il
exprime de nouveau l'espoir de voir bientôt Mons aux mains
du duc d'Albe,et à celle occasion, il énumère les circonstances
favorables à la cause royale dans les Pays-Bas, notamment la
mort de Jeanne d'Albrct, reine de Navarre, elle qui était rame
des menées huguenotes contre les Pays-Bas, et dont la mort,
a-t-il dit dans sa lettre du 9 juin, est l'œuvre admirable du
Tout-Puissant, diverses autres causes encore, enfin la faiblesse
(1) Voyez rappendice VI, n*» 1.
( 374 )
militaire du prince d'Orange, Gniilaurae le Taciturne, son
discrédit actuel en Allemagne, le grave danger où il se trouve
par suite d'une atteinte d'apoplexie (i).
Ibidem, p. 21 . — Origioal.
6. Paris, 29 juin 1572. Fabio Mirlo au cardinal di Como.
Monseigneur Salviati, désigné pour le remplacer en qualité de
nonce, est arrivé le 24 au soir; mais il ne lui a pas fait l'hon-
neur de descendre à son hôtel. Le 25, Mirto a conduit son
successeur à l'audience du roi et de la reine-mère, l/entrelien
a roulé sur les troubles des Pays-Bas et sur la bonne entenic
avec la couronne d'Espagne. Charles IX et Catherine de Médicis
ont protesté de leur amitié pour Philippe II et promis de
prendre des mesures pour calmer les troubles de Flandre (2).
Ibidem, p. 58. — Original.
7. Paris, 29 juin 1572. Fabio Mirto au cardinal Buoncompa-
gno. Même objet que la précédente.
Ibidem, p. 40. — Original.
8. Paris, 4 juillet 1572. Fabio Mirlo au cardinal Buoncompa-
gno. Le roi de France a fait publier dans les pays limitrophes
de la Flandre des édits interdisant le transit des personnes
et des armes de France aux Pays-Bas. Cependant il y a cer-
taines paroles du duc d'Albe désagréables pour la cour de
France et certains actes du parti des « tristes » qui pourraient,
en s'aggravant, amener une rupture entre Philippe II et
Charles IX. Pour éviter ce danger, Fabio Mirto a recommandé
(1) Celle lellre n'est pas du 28 juin, comme le dit M. Philippson,
mais du 20 juin. — ïheincr a donné le texte de ce passiige dans ses
Annales ecclesiaslici, 1. 1, p. 359.
(2) Voyez l'appendice VI, n» 2.
( 375 )
à l'ambassadeur d'Espagne de prendre quelque peu pn(iencc,de
ne parler d'affaires qu'avec Charles IX el Catherine de Mcfdicis
et de leur témoigner be«iueoup de confiance, quand même
leurs paroles el leurs démonstrations d'amitié ne scraicnl que
de la simulation, comme plusieurs en répandent le bruil. Fabio
Mirto a adressé des recommandations analogues au roi et à sa
mère. De la part de ceux-ci, comme aussi de In part de
l'ambassadeur d'Espagne, ses paroles ont été bien accueillies.
L'ambassadeur d'Espagne étant allé entretenir Leurs Majestés
au sujet de Genlis, un chef français des Huguenots qui s'clait
rendu de iMons à Paris pour intriguer contre les Pays-Bas, il a
prié le roi cl sa mère de faire publier à Paris les mêmes ëdils
qui ont été publiés sur les confins de la Flandre, et Leurs
Majestés bii ont promis de le faire, de même qu'ils ont défendu
d'aller acheter les marchandises des navires captures en
Zélandc, Le nonce déclare que le roi el la icine sont bien dis-
posés à l'égard des Pays-Bas, mais qu'il faut souvent les mettre
en garde contre les manœuvres des « tristes ». En eonsril,
Charles LX et sa mère ont décidé de ne pas faire la guerre,
mais de se tenir armés à raison des forces que l'Espagne enlrc-
lient sur terre el sur mer. C'est une manœuvre des t tristes »,
pour arriver en deux étapes à réaliser leur dessein de
guerre (1).
Ibidem, p. 44. — Original.
9. Paris, 4 juillet i57"i. Antonio iVIaria Salviali au cardinal di
Como. Dans le conflit des chanoines d'Avignon avec le prince
d'Orange, il fera tous ses efforts en faveur des chanoines. Mais
le roi et sa mère ont bien peu d'autorité sur le prince d'Orange
qui « fait profession d'être un seigneur absolu et indépendant
de tout autre prince » (2).
/6id«m, p. 42. — Original.
(i) Voyez l'appendice VI, n» 5
(2) Voyez rappendice VI, n» 4.
(576 )
10. Paris, 0 juillet 1572 Salviali an cardinal Buoncompagno.
Dans une lellrc du 4 juillet, il lui a allesté les bonnes dis-
positions du roi et de la reine-mère à garder la paix avec
l'Espagne. De part et d'aufre il y a quelques indices fâcheux,
mais sans gravité, de diîjpositions à la guerre. Il n'est pas
encore possible d'amener le roi à cl âlier les Huguenots qui
s'étaient rendus en Flandre. L'ambassadeur d Espagne n'a
même pu obtenir l'emprisonnemenl de Genlis et s'est contente
de demander la publication à Paris des édils publiés dans le
reste de la France contre les sujets du roi qui se rendent en
Flandre; ce matin Catherine de Médicis a fait au nonce pro-
messe formelle à ce sujet. L'ami assadcur d'Espagne voudrait
aussi obtenir le désarmement de la flotte de Strozzi. Le nonce
croit que le roi et la régente sont attr.chés aux idées de paix.
Seulement un conseil secret auquel ont pris part le roi, la
régente, les maréchaux de France et l'amiral Coligny, lui fait
quelque peu craindre une subite décision de guerre. Des
bandes huguenottes marchent aussi vers la Flandre, mais elles
se contenteront vraisemblablement de la mise en liberté du
gendre de Coligny. A ce sujet, le nonce fera de nouvelles
instar.ces pour (ju'on châtie les rebelles.
Le bruit couit que le duc d'Albe a demandé de l'argent au
grand-duc de Florence... On parle beaucoup des secours
pécuniaires envoyés au duc d'Albe par Philippe iï.
les partisans de la guerre contre l'Espagne ont répandu la
rumeur que Philippe II travaille en vue d'empêcher le pape
Grégoire XIII d'accorder la dispense pour le mariage du roi de
Navarre, Henri de Bourbon, avec iMargucrile de Valois, sœur
de Charles IX, afin d'amener Charles IX à nuire à Philippe II
aux Pays-Bas. Leurs manœuvres ont si bien réussi que la cour
a décidé de ne pas adresser de félicitations au Saint-Père, avant
d'avoir des nouvelles concernant la dispense (1).
Ibidem, pp. 49 et 31 . — Original.
(1) Voyez l'appendice VI, n"» 5 et 6.
( 377 )
11. Paris, 8 juillet 1572. Salviali, nonce en France, au car-
dinal Buoncompagno. L'édit contre ceux qui se rendent en Flan-
dre a été publié, ce qui a provoqué la jalousie de rambassade ur
d'Espagne à l'égard du nonce, à raison de ce que Tambassadeur
demandait depuis cinquante jours celte publication, sans l'avoir
obtenue, et que le nonce l'a obtenue de suite. A la nouvelle
que des compagnies huguenolles se rassemblaient de nouveau
pour marclier en Flandre, l'ambassadeur d'Espagne a dépêché
un courrier. Le nonce est allé lui montrer qu'il y va de sa
réputation de rie pas exagérer les cboses. Le nonce a grand
espoir que la paix se maintiendra, surtout que le roi et la
régente l'aftirment sans cesse. Mais certaines négociations
inspirent quelques craintes, et il en sera ainsi tout rélé, à
raison que les Huguenots français sont armés et que le roi ne
voudrait pas les pousser à bout. Peut-être le roi pense-t il
qu'ils lui serviraient de rempart, si le duc d'Albe venait à se
porter en France, lorsqu'il aura réuni assez de troupes. En
cela, le duc porte ombrage plus que ne le ferait un autre
gouverneur de Flandre, à cause des propos ailiers qu'il tient,
même à l'agent du roi de France (I).
Ibidem, p. 58. — Original.
12. Paris, 16 juillet 157-2. Salviali au cardinal Buoncompa-
gno. Le nonce ayant appris qu'il avait été décidé en conseil royal
d'envoyer à Strozzi l'ordre de lever l'ancre, il est allé aussitôt
trouver le roi et la reine mère pour essayer de connaître le
motif de cette décision. Leurs Majestés ont voulu lui faire
entendre que c'était de nature à rassurer le roi d'Es| agne,
puisqu'on engageait dans une entreprise lointaine six mille
fantassins d'élite et deux cents cavaliers. Le roi et la reine-
mère lui ont commandé decerlifierau Saint-Père qu'ils ne don-
neront aucun ennui ni aux états du roi d'Espagne ni à ceux du
(1) Voyez l'appendiee VI, d» 7.
( 378 )
roi de Portugal. Le nonce a fait remarquer qu'on ne pouvait
envoyer à la recherche de pays nouveaux, sans s'ingérer dans
les affaires d'Espagne et de Portugal. La reine a insiste pour
qu'on exposât au pape que celte expédition était l'unique
moyen de seconder son désir de la paix Le nonce a demandé
alors de lui parler, non comme nonce, mais comme ami. Si
vous voulez la paix, a-t-il dit, il faut renoncer à ces procédés
équivoques. Si vous voulez la guerre, je ne puis écrire au
Saint-Père que vous prenez cette mesure en vue de la paix :
ce serait le jeter résolument dans le parti de Philippe II.
Salviati annonce ensuite que la flotte de Strozzi se trouve
déjà du côté de La Rochelle et de Bordeaux. Elle lèvera l'ancre
au plus tôt dans six ou sept jours, sous la conduite du baron
de la Garde ou, à son défaut, de Philippe Strozzi. Le nonce parle
des négociations secrètes avec la Turquie, à l'effet d'amener la
paix entre Venise et Constanlinople, mais il ne peut obtenir
de renseignements. On ne fait 'guère provision d'argent,
ce qui est bon signe pour la paix. Mais ce qui inspire des
craintes, ce sont les négociations actives entre les ambassadeurs
anglais et le parti militaire de la cour, Coligny en tête.
A Paris, il est difïicilc actuellement d'avoir des nouvelles sur
les Pays-Bas. Le nonce croit que les belligérants ont peu de
troupes et cherchent du renfort. Le duc d'Albe s'efforce de
recruter des Wallons et des Allemands. Les rebelles travaillent
pour que le roi de France se prononce en leur faveur et qu'ils
aient ainsi l'appui des Huguenots de France. Ils cherchent
aussi du renfort en Allemagne et surtout auprès d'Elisabeth.
Le nonce relate quelques faits témoignant des excellents
rapports entre Elisabeth d'Angleterre et la cour de France.
11 parle également de l'entente entre le duc de Savoie et
Charles IX.
Au dernier conseil, les membres ont dû donner leur avis par
écrit sur la question de la paix et de la guerre avec l'Espagne.
La majorité s'est prononcée pour le maintien de la paix.
( 379 )
Il est alors question de Marie Sluarl, puis «les fopiiOcalioni
(W Marseille en vue d'une attaque évcnluelic des Espagnols.
Tes villes de Flandre ont été se plaindre à Philippe II de la
iii;ucur du duc d'Albe et des lourds impôts qui les accablent.
Le roi a laissé entendre que ces actes du duc d'AIbc cloienl
contraires à ses ordres, quil voulait y porter remède et a
déclaré « que les séditions des peuples doivent se calmer par
In douceur et non parle glaive (1) ».
Ibidem^ p. 60 — OrigiDal.
15. Paris, 21 juillet i 8.72. Salviali au cardinal Buoncompagno.
On croit que la flotte de Slrozzi n'a pas encore mis à la voile.
On dit qu'elle a pour mission de tenir le roi d'Espagne en
respect. Depuis la naissance des mouvements séditieux eu
Flandre, on a même commencé à persuader au roi qu'avec
celte flotte il pourrait bien se rendre maître des Pays-Bas.
On a tout fait pour donner à entendre aux Huguenots partis
en Flandre que le roi s'est déclaré en leur faveur. Le nonce a
parlé au roi des dangers auxquels il s'exposait, s'il écoulait
des personnages si astucieux; il a reçu les meilleures assu-
rances de paix. Les manœuvres, les intrigues, les négocia-
lions (le la COUP avec l'AngUlerre continuent activement.
Coligny est l'âme de ces machinations. Charles IX et (.'alherinc
de Médicis démentent toujours par leurs actes les décl()rations
qu'ils font aux ambassadeuis, ce dont l'ambassadeur d'Espagne
s'est plaint.
Il est question d'envoyer Biron en ambassade à Constant!-
nople.
Le nonce ne sait pas encore s'il assistera aux noces de
Henri de Bourbon avec Margucrile de Valois. La cour de France
est mécontente de ce que le grand-duc de Florence ail aide
le duc d'Albe à trouver de l'argent; mais on en reviendra à de
(1) Voyez l'appendice VI, n" 8.
( 380 )
bons rapports pour porter ombrage aux Espagnols. Embarras
financiers de Charles IX. Mesures qu'il prendra probablement
pour se créer des ressources. Rivalité entre la duchesse de
Nemours et la duchesse de Longucville au sujet de la pré-
séance aux noces de Marguerite de Valois. Le nonce n'est
pas encore allé en Flandre, parce que les dispositions de la
cour de France ne permettent pas d'espérer un bon résultat
de ce voyage. — Genlis, parti au secours de Mons avec 4,000
fantassins cl 800 cavaliers, a été défait.
Le roi est tiré en sens contraires. Pour l'cntraîiier
a la guerre, les Huguenots font valoir leurs avantages en
Flandre. La flotte, à ce que croit Salviali, se portera au secours
de Louis de Nassau, si celui-ci prend le dessus; sinon, elle
prendra le large et reviendra. Dans l'intérêt de la paix, il est
donc nécessaire que le duc d'AIbe ait des succès; mais pas des
succès tels, que sa puissance cause des alarmes à la cour
de France ou rende le duc trop allier (I).
Ididem, p. 6P. — Original.
14. Paris, 2:? juillet 1571. Salviati au cardinal Buoncompagno.
Les Huguenots ont perdu près de Mons beaucoup de prison-
niers, et l'on parle de centaines de morts. 11 lui envoie copie de
la lettre du maître des postes de Cambrai au secrétaire de
l'ambassade espagnole Câ).
La défaite des Huguenots près de Mons contribuera
grandement au maintien de la paix. Si le duc d'Albe faisait
exécuter tous les prisonniers Huguenots, ce serait amoindrir
considérablement la situation de ce parti, rendre le re[)Os à la
France et faciliter le maintien de la paix (5).
Ibidem, p. 75. — Original.
(1) Voyez l'appendice VI, d"» 9 ri 10.
^2) Voyez l'appendice VL n» 13.
(3) Voyez rap|)endice VI, n'» 11 el 1-2.
( ^»i )
i 5. Paris, 23 juillet 1 572. Salviali au cardinal Buoncompagno.
Il lui donne des détails sur la défaite des Huguenots à Saiot-
Gliislain, d'après «ne lettre de don Federico, fils du duc d'Albc.
II a de plus appris que le duc d'Albe a fait exécutcp, le 19, k
Bruxelles, quarante prisonniers. Six mille fantassins allemands
sont arrivés au camp de don Federico.
Malgré l'absence du roi et de la reine-mère, le nonce
a fait la veille des démarches pour empêcher que Charles IX ne
prenne sous sa protection les prisonniers français. Il se croit
assuré que le roi ne le fera pas. Celui-ci a témoigné beaucoup
de joie de la défaite de Genlis (I).
Ibidem, p. 78. — Origioal.
K». Paris, i*" août 1572. Salviati au cardinal Buoncompagno.
Gonlis aurait déclaré qu'il était allé aux Pays -Bas comme soldat
du roi de France, que celui-ci lui avait donné des lettres
patentes pour lever des troupes et avait dépensé depuis trois
mois sept cent mille ducats. Le nonce est parfaitement certain
que ces déclarations sont fausses.
On entend dire que des troupes arrivent de plusieurs côtés
au duc d'Albc, et que le prince dOrange est bien fourni de
cavalerie et d'infanterie. Ce sera un malheur pour la Flandre
de devoir nourrir tant de monde.
L'ordre de partir donné à la flotte de Strozzi n'a pas ëlé
exécuté. Montgomery lève, dit-on, des troupes en Normandie
pour marcher au secours des Huguenots en Flandre. L'an-
cien nonce Fabio Mirto est parti le 23 juillet. Salviali a
adressé une lettre de félicitations au duc d'Albe et l'a informé
de la mission qu'il a reçue du pape de traiter dç la paii.
Quand l'occasion sera favorable, le nonce se rendra en
Flandre.
(1) Voyez Tappendice IX, n"s 14 el 15.
( 382 )
L'amiral Coligny a déclamé contre loule la nation espa-
«niole, dans la pensée de rendre ainsi service aux prisonniers
jjijguenols de Flandre, mais tout s'est apaisé comme de soi-
même.
Giovanni Michèle, ambassadeur de Venise, est arrivé à la
cour, apparemment pour traiter de la paix avec le Turc et
pousser à la guerre contre l'Espagne, ce qui plairait aux
princes de France. La défaite de Genlis, moins pour le nombre
d'hommes perdus que pour le coup porté à la réputation des
Huguenots, nuit beaucoup à leur cause et a ruiné leur plan
contre la Flandre. Sans cette défaite, le roi aurait été entraîné
à la guerre. La régente, le comte de Retz et ses amis veulent à
tout prix la paix avec l'Espagne (l).
Ibidem, p. 85. — Original.
4" Lettres de la cour romaine à ses agents»
Nous arrivons aux correspondances de la cour de Rome
à ses agents, correspondances que nous avons relevées,
ainsi que nous Tavons déjà dit, non pas dans le fonds des
nonciatures, mais dans les Lettere di Principi (2). Elles
portent spécialement sur rinlerveniion d'Alexandre Farnèse
dans les guerres religieuses en France.
(1) Voyez l'appeudice VI, n"« 16 et 17.
(2) Dans le tome XLVII de ces Lettere di Principi se trouvent les dépê-
ches que le cardinal Morosini,iJonce en France, adressa, en 1588 et 1589, au
cardinal Montallo. Nous n'y avons rien relevé d'intéressant sur Alexandre
Farnèse. Nous signalerons cependant la leUre du 23 octobre 1588 (f. 22),
au sujet du désastre de la flotte espagnole, celles des 1, 7 el 10 octobre
concernant l'arrivée de l'ambassadeur de Danemark en France et le but
de sa mission (f, 24 el 30).
( 383 )
1. Rome, 2 janvier 1588. Le secrétaire du pnpc Sixte V
informe Ollavio Miito, ëvêque de Cajazzo et nonce de Cologne,
que lorsque Ernest de Bavière, électeur de Cologne, aura
envoyé au Sainl-Père l'induli concernant réglise de Liège, le
pape prendra la décision qui lui paraîtra la plus convenable,
car il désire que tous les princes et prélats soient soumis el
dévoués au Saint-Siège non par intérêt, mais spontanément.
Leltere di Principi, l. CLI, f . I . —
Minute.
t>. Rome, 5 mars 1588. Le cardinal iMontalto à Ottavio Mirlo,
évéque de Cajazzo et nonce de Cologne. 11 avertit le nonce que,
si le duc de Parme l'appelle aux négociations en vue de la
paix avec l'Anglerre, il peut accepter l'invitation, à condition
qu'il soit traité avec égards. Mais le pape est d'avis qu'il est
préférable de ne pas accepter. Car ces sortes de négociations
portent préjudice au Saint-Siège.
Ibidem, f . 7' — Miiiule.
3. Rome,4 janvier 1589. Le cardinal Sfondrato à Monseigneur
di Grassi, nonce d'Espagne. Après lui avoir dit d'intervenir
auprès de Philippe II afin que le roi accorde l'ordre de la
Toison d'or au nouveau duc de Clèves, lequel peut rendre de
grands services à la cause catholique en Flandre, ainsi que le
duc de Parme l'a écrit au roi, Sfondrato avertit le nonce de
demander à Philippe II qu'il fasse payer les renies ordi-
naires, assignées sur les entrées du roi et les biens du (Uc,
à l'Université de Louvain , qui , « au sein des troubles si
grands des temps présents, a toujours été fidèle au roi cl con-
stante dans la défense de la foi catholique afin qu'elle ne
vienne pas à s'anéantir, à la honte et pour le malheur » de
l'Église. — A la fin de sa lettre, le secrétaire du pape donne
aussi à di Grassi la mission de solliciter du roi qu'il veuille
pourvoir de ])asteurs les églises de Flandre qui n'en ont |»as.
Ibidem, f. 5l>5. — llluulc.
( 584 )
4. Rome, 4 février 4589. Le cardinal Monlalto à Caetano,
nonce de France. On a appris le départ d'une partie des troupes
du duc de Parme pour la France. Le cardinal prie le nonce de
tenir le pape au courant des événements (1).
Ibidem, f. 21. — Minute.
5. Rome, 49 août 1589. Le cardinal Montalto au nonce de
France. 11 lui manifeste U douleur et les angoisses du pape à
la nouvelle de la maladie du duc de Parme (2).
Ibidem, f. 55. — Minute
à
1
0. Rome, 18 septembre 1 589. Le cardinal Montalto à Millino,
nonce d'Espagne. II lui mande dintervenir auprès du roi Phi-
lippe II afin que les soldats espagnols envoyés au secours du
duc de Clèves ne commettent plus tant de ravages.
Ibidemy f. 425. — Minute.
7. Rome, 21 octobre 1589. Le cardinal Monlalto au nonce de
France, Caetano. 11 lui exprime la joie de la cour romaine
d'apprendre h guérison du duc de Parme.
Ibidem, f. 38'. — Minute.
8. Rome, 28 octobre 1589. Le cardinal Monlalto au nonce de
France, Caelano. Il lui exprime le déplaisir extrême qu'éprouve
la'cour romaine en apprenant, de divers côtés, qu'il y a peu
d'espoir de sauver les jours du duc de Parme.
Ibidem, f. 39. — Minute.
(1) La même demande est réitérée dans les lettres des 18 el 23 février.
Ibidem, f 22' et 23
(2) Les mêmes sentiments sont exprimés dans les lettres du 26 août,
du 2 el du 9 septembre, du 7 el du U octobre. Ibidem, f. 3o el suiv.
( 585 )
9. Rome, 16 février 4590. Le cardinal Monlalio à C^eUno,
nonce de France. H lui déclare t que la visilc du duc de Parme
au nonce a été très agréable à Sa Sainlclé, mais que le pape
ne voit pas quel profil on peut faire sans les ordres exprés du
roi catholique ».
Ibidem, t. 3^. — Minuie.
10. Rome, 4 avril 1591. Instructions rédigées par le cardinal
Caetano pour Monseigneur Landriano, nonce en France. Le
nonce a pour mission de rétablir la religion en France. A cel
effet, il doit travailler à détacher la noblesse du parti de Henri
de Navarre. Il faut donc déclarer que le pape est décidé à ne
jamais acce{)ter celui-ci pour roi. Cependant le papç est loin
de poursuivre une politique espagnole : il n'a d'autre but que
de sauvegarder la religion et l'unité du royaume de France.
S'il avait à sa disposition des forces suflisanlcs, il défendrait
au roi d'Espagne et au duc de Parme d'intervenir dans la lutte.
Le nonce doit aussi travailler à établir l'union entre la
noblesse et la ligue.
Letlere di Principi, l. CL, f. 17. - Minuie.
il. Rome, 10 août 1591. Sfondralo à Monseigneur de Sega,
légat en France. H l'entretient des efforts déployés pour oble-
nir en Flandre des secours contre Henri de Navarre (I).
Ibidem, f. 40. — Minute.
i'2 Rome, i4 octobre 1591. Sfondrato A Monseigneur Un-
driano. Il lui déclare qu'à la cour romaine on est d'avis qu'il
faudrait unir les forces des catholiques français, celles de
Flandre et d'Italie qui sont en France, assembler les Étais
généraux et y élire un roi catholique (2).
Ibidem, f. 33 — Minuie.
(l ) Cf. la lettre du 5 août 1595 de Sfondrato au duc de Mayenne. - Lfh
tere di Principi, t. CL H, f. 1.
(-2) Cf la lettre du même jour de Sfondrato au duc de Maveune — Ul-
tere di Principi, l. CLil, f. 4'. Daus une lettre du 7 juin suivant, Pm^Iw»
ToîtfE 11% 5™^ SÉRIE. 25
V 38G 1
15 Rome, 13 novembre 1591. Monseigneur di Bertinoro,
scerélaire d'Innocent IX, au duc de Monlemurciano, lieutenant
général des troupes pontificales en France. Le pape est affligé
du triste état des troupes en France, du peu de fruit qu'il
relire de ses dépenses, et surtout de la lenteur du duc de
Parme à passer dans ce pays. Si celui-ci s'y rend avant le
il) décembre, il faut joindre à ses troupes toutes les forces
pontificales. S'il n'arrive pas pour ce terme, le duc de iMonle-
marciano devra ne conserver que mille cavaliers et licencier les
autres avec toute linfanteric.
Letlere di Principe, t. CLIIl. — Minute
Don cotée, insérée entre les feuillets 21
et 25.
14. Rome, 13 novembre 1591. Bertinoro à Monseigneur
Malteucci, commissaire de l'armée pontificale en France.
Le pape Innocent IX lui recommande de veiller à ce que
l'argent de Sa Sainteté ne soit j)as inutilement dépensé en
France (1).
Ibidem^ f. 2. — Minute.
Millino relate à Bertinoro qu'il a eu une audience avec Philippe II, le
dimanche 24 mai, et qu'il lui a causé des aflFaires de France. 11 rend compte
de cet entretien au secrétaire du pape dans une autre lettre de la même
date. Le nonce a déclaré à Philippe II, de la part du pape, qu'il faut en
Fiance un roi catholique et que, pour cela, il faut une élection. Le roi s'est
montré du même avis. D'après un entrelien que Millino a eu avec Gio-
vanni de Idiaquez, lequel lui a confié la pensée du roi, il est faux que
Philippe II ne veuille pas de roi en France. — Lellere di Principi, t. CLIi,
f. 55. — Original.
(1) A la même date, Bertinoro écrivit dans le même sens à Monseigneur
de Sega, évêque de Parme et de Plaisance, légat du pape en France, ainsi
qu'à Monseigneur Landriano, nonce en France. Ibidem, f. 10 et 19. —
Dans une autre lettre du même jour Bertinoro informe Monseigneur de
Sega que le pape le conlirmail dans ses fondions. Ib:dein, f. 9. — Di-.ns
une lettre du 7 décembre suivant, Bertinoro adresse à Matleucci de
nouvelles recommandations financières. — Dans une lettre du 19 du même
mois, il déclare au duc de Lorraine qu'il est impossible au pape d'accorder
des secours pécuniaires.
( 387 )
15. Rome, 25 novembre 1591. Berlinoro déclare dans une
lettre à Monseigneur Landriano, nonce en France, quelalenleur
du duc de Parme à passer en France ruine tout.
Ibidem, f. 20. — Mioate.
d6. Rome, 22 décembre 1591. Berlinoro informe Landriano
que le pape Innocent IX le rappelle en Italie et confie à Monsei-
gneur de Sega tout le soin de la nonciature.
Ibidem, f. 21. - Minute.
17. Rome, 28 décembre 1591. Berlinoro informe Blonsei*
gueur de Sega que Monseigneur Landriano est rappelé cl que lui
seul désormais aura toute la charge de la nonciature en France.
Ibidem, f. 15. — MiDute.
i
18. Rome, 5 janvier 1592. Berlinoro informe Mutlcucci
qu'avant de tomber malade le pape Innocent IX a exprimé la
volonté qu'à l'arrivée du duc de Parme en France, le duc de
Monlemarciano lui obéisse « in omnibus et per omnia ». Le
collège des cardinaux a réduit à mille écus par mois la provi-
sion du duc de Montemarciano.
Ibidem, f. 6. — Minute.
1 9. Rome, 22 janvier 1 592. Berlinoro informe Malleucci qu'il
a communiqué au cardinal Sfondrato, frère du duc de .Monle-
marciano, l'ordre du feu pape Innocent IX concernanl la
préséance du duc de Parme. A la fin de sa lettre il renlrelieûl
du plan de campagne d'Alexandre Farnèsc, et lui dit qu'au
printemps prochain Philippe II pourra envoyer en France
14,000 fantassins et 3,000 cavaliers d'Aragon.
Ibidem, f 7. — Minute.
20. Rome, 6 février 1N92. Berlinoro transmet nu duc de
Montemarciano un bref du pape Clément VIII pour lui
enjoindre de se subordonner au duc de Parme.
Ibidem, f. 103. - M nuie.
( 388 )
2i. Rome, 12 février 1592. Berliiioro au cardinal de Sega,
légal en France. Le pape Clément VIII ordonne qu'on retienne
tous les Suisses qui se trouvent dans Tarmée pontificale ainsi
que tous les cavaliers italiens. 11 faut en outre leur adjoindre
des lanciers français, en tel nombre que l'armée comprenne
mille bons cavaliers. Le pape se cbarge des frais. En ce qui
concerne le recrutement, il faut prendre conseil du duc de
Parme et du duc de Mayenne.
Ibidem, f. 31. — Minute.
22. Rome, 1 2 février \ 592. Bertinoro à Matteucci. Même objet
que la lettre précédente à de Sega, cardinal de Plaisance (1).
Ibidem, f 73 — Minute.
23. Rome, 18 février 1592. Bertinoro au cardinal de Sega. Il
faut tâcher de donner des charges dans Tarmée de la ligue aux
catholiques du parti de Henri de Navarre, surtout au due de
Longueville. Si l'on savait y arriver sans risque d'être trahi,
« ce serait l'un des plus grands coups que l'on pourrait portera
Navarre sans répandre de sang ».
Ibidem, f. 37. — Minute d'une dépêche
chiffrée.
24 Rome, 1 8 février 1 892. Bertinoro ordonne à Matteucci de
prendre à la solde, pour remplacer les Suisses licenciés, mille
cavaliers en plus des mille cavaliers dont le recrutement a été
commandé par la lettre du 12 de ce mois. Le pape veut que
tout se fasse d'après les conseils du due de Parme et du duc
de Mayenne.
Ibidem, f. 74. — Minute
(1) Cfr. la lellre du même jour de Bertinoro à Mg' Pielro Grosso.
Ibidem, f. 112.
(3^9)
-25. Rome, 25 février 1 592. Berlinoro exprime à Maltcucci la
douleur du pape Clément VIII de voir l'armëe ponlificalc
réduite à rien. Il lui annonce que Sa Sainlelë a accordé au duc
de Montemarciano la permission de retourner en llalic, et
qu'Appio Conli est nommé lieutenant des troupes pontifi-
cales, etc. (Voyez la lettre suivante.)
Ibidem^ f. 74'. — Minate.
26. Rome, 25 février 1592. Bertinoro annonce au cardinal
de Sega que le pape Clément VIII permet au duc di Monte-
marciano de rentrer en Italie. Les débris de l'armée pontiGcale
sont confiés à Appio Conli, nommé lieutenant général. Si les
Suisses ne sont pas partis, il faut les retenir de même que la
cavalerie italienne et la cavalerie française; et cela « parce qu'il
n'y a pas manqué d'hommes sages et expérimentés qui ont
aflirmé que, si l'on prend à la solde des Bourguignons ou des
Wallons, on ne les verra jamais qu'au moment de la revue, cl
l'argent sera easpillé ».
^ /fctrfeiw, f. 35'. — Minute.
27. Rome, 25 février 1 592, Bertinoro informe le duc de Mon-
temarciano que le pape lui permet de retourner en llalic.
Ibidem, f. 106. — Minute.
28. Rome, 25 février 1592. Berlinoro informe Appio Conli
que le pape Clément VIII le nomme lieutenant général de
l'armée pontificale en France, et qu'il doit suivre les ordres du
cardinal de Sciça (I).
^ ^ ^ Ibidem, f. 108. — Miouie.
(1) Par lettre du 4 juillet suivant, « Berlinoro informe Appio Cooil
que la Congrégalion pour les affaires de France lui accorde comme lr.|.
emenl 400 écus de monnaie par mois ». — Ibidem, f. iOl\
( 390 )
29. Rome, 25 mars 4592. Berlinoro informe de nouveau le
duc de Monlemarciano que le pape Clément VIII lui permet de
rentrer en Italie.
Ibidem, f. 107. — Minute.
50. Rome, 4 avril 1592. Bertinoro exprime à Malteucci la
joie ressentie a Rome par suite des succès d'Alexandre Farncse.
Malteucci doit savoir qu'il ne peut jamais considérer Henri de
Navarre comme roi. Le secrétaire du pape lui indique les per-
sonnages qui peuvent être acceptés comme candidats au trône.
Ibidem, f. 78'. — Minute.
51. Rome, 18 avril 1592. Berlinoro informe le cardinal de
Sega que Clément VIII l'a nommé légat a latere, dans le
consistoire. Il lui transmet les instructions du pape au sujet
de l'élection d'un roi en France. Il lui indique que, pour éviter
les dépenses, il faut licencier les Suisses. On remplacera ceux-
ci, mais seulement quand les alliés entreront en campagne
avec leurs forces.
Ibidem, f. 44. — Minute d'une dépêche en
partie chiffrée.
52. Rome, 18 avril 1592. Bertinoro à Malteucci. Même objet
que la lettre précédente. En passant, le secrétaire de
Clément VIII déclare à Malteucci que le pape reçoit avec
beaucoup de plaisir ses informations, qui sont « claires, nettes
et fidèles ».
Ibidem, f. 80. — Minute d'une dépêche en
partie chiffrée.
55. Rome, 19 avril 1592. Bertinoro informe le cardinal de
Sega que, selon le désir du duc de Sessa, ambassadeur de
Philippe II, à Rome, le pape ordonne que les troupes ponti-
ficales soient placées sous le commandement suprême du duc
de Parme, etc. (Voyez la lettre suivante.)
Ibidem, f. 46'. — Minute.
( 5i>l )
54. Rome, 19 avril 1o92. Bertinoro mande à Maiiciirri Hc
licencier de suile les Suisses, à moins que le duc de Parme ne
les garde aux frais de Philippe 11. Il lui indique comment il
faudra s'y prendre, si l'on reconstitue une nouvelle arm(^c aux
gages du pape.
Ibidem, f 82. — Minute.
55. Rome, 28 avril 1 592. Bertinoro déclare dans une Icllre au
cardinal de Sega que le pape n'a rien tant à cœur que In convo-
cation des États généraux et l'élection d'un roi en France.
Ibidem^ f. 48 — Minute.
ô6. Rome, 14 mai 1592. Bertinoro transmet à Malteueei les
instructions du pape Clément VIII concernant le licenciement,
les dépenses et le commandement des troupes ponlifieales en
France.
Ibidem, f. 84. — Minute.
57. Rome, 4 juin 1592. Bertinoro au cardinal de Sega. Dans
un post-scriptum, il l'informe que Sa Sainteté a écrit une lettre
de sa propre main au duc de Parme pour lui offrir ses condo-
léances au sujet de la blessure qu'il a reçue au bras droit
sous Caudebec, le prier et lui ordonner de ne plus s'exposer
à de tels périls.
Ibidem, f. SI'. — Mioule.
58. Rome, 20 juin 1592. Bertinoro raconte nu cardinal de
Sega les éloges qu'on décerne, à Rome, au duc de Pnrmc pour
la valeur dont il a fait preuve dans la retraite de Rouen à Paris.
Dans un post-scriptum chiffré, il rapporte qu'à Rome on n*a
plus de nouvelles de Mateucci depuis qu'il a clé arrête par le
duc de Mayenne et qu'il s'est enfui de sa prison. On estime
parfaitement bien à Rome que t toute la guerre faite .'i mon-
seigneur Matteueci n'avait d'autre raison que de lui enlever
l'argent ». On parle aussi que le duc de Moyenne cl celui de
( 592 ) ™
Lorraine se sont accordes ou qu'ils négocient pour s'accorder
avec Henri de Navarre, que la discorde règne entre le duc de
Parme et le duc de Mayenne, et que les Français ont Irahi le
duc de Parme.
Ibidem, f. 55'. — Minute.
59. Rome, 27 juin 1592. Bcrlinoro au cardinal de Sega. Dans
un post-scriptum chiffré, il lui expose que le pape ne peut
fournir pour les affaires de France plus de quinze mille écus
par mois et se plaint de ce que, depuis moins de deux ans, le
Saint-Siège a dépensé plus d'un million sans qu'on soit arrivé à
aucun résultat et sans que les Français aient répondu à ces
sacrifices.
Ibidem, f. 57'. — Minute.
40. Rome, 27 juin 1592. Berlinoro donne des instructions à
Malteucci concernant les dépenses et le recrutement des
troupes pontificales. II lui annonce Iheureuse nouvelle que le
pape a décidé de le rappeler en Italie.
Ibidem, f. 90'. — Minute.
4!. Rome, 4 juillet 1592. Bertinoro annonce à iMalteucci que
parmi quatre candidats le pape a désigné pour le remplacer
Monseigneur Malvasia.
Ibidem, f. f 2. — Minute.
42. Rome, 7 juillet 1592. Bertinoro informe le cardinal do.
Sega que, suivant le conseil du duc de Parme, le pape ordonne
qu'on engage trois mille fantassins et deux cents cavaliers et
qu'on dépense pour eux quinze mille écus par mois, mais pas
plus.
Ibidem, f. 59. — Minute.
43. Rome, 15 juillet 1592/ Bertinoro avertit le cardinal de
Sega que le papeordonnede presser le recrutement de trois mille
(, 393 )
fantassins et de deux cents cavaliers, pour les mettre k Is
disposition du duc de Parme lorsqu'il aura ses forces rt^unirt
en ordre de campagne.
Ibidem, f. 61. — Miaule.
44. Rome, 18 juillet 1592. Berlinoro rapporte au cardinal
de Sega qu on a arrêté à Bologne un nomme Pierre Alexandre,
lequel se rendait au service de Henri de Navarre, el qu'on
lui a surpris certains secrets.
Ibidem, f. 61 — Minute.
45. Rome, 21 juillet 1592. Bertinoro informe le cardinal
de Sega, dans un post-scriptum chiffré, qu'en réponse k sa
proposition du 17 juin, de prendre à la solde de nouvelles
troupes à l'aide des 15,000 écus mensuellement fournis par
le pape, à l'effet d'appuyer les Etats des provinces et de pro-
mouvoir la réunion des États généraux appelés à élire un roi,
le Saint- Père a répondu qu'il fallait demander l'avis du duc de
Parme et du duc de Mayenne.
Ibidem, f. 62'. - Nioute.
46. Rome, 22 juillet 1592. Bertinoro informe Mnlleucci que
Malvasia n'accepte pas de le remplacer.
Ibidem, f. 93. — Mioute.
47. Rome, 25 juillet 1502. Bertinoro au cardinal de Sega. A ce
qu'écrit Mallcucci, de Bruxelles en date du 22 juin, Henri de
Navarre « avoue que le duc de Parme n'a jamais montré plus
de valeur et de prudence que dans la retraite de Rouen ».
Dans un post-scriptum chiffré, Berlinoro expose au cardinal
le vif désir du pape de voir élire un roi en France. Les négo-
ciations de la ligue avec Henri de xNavarre déplaisent souve-
rainement au Saint-Père et il les interdit. Toutes les écritures
et tous les registies du légat étaient tombés aux mains de
Biron; Bertinoro lui dit que le pape en est affligé, mais qu'il
engage le légat à ne pas s'en désoler.
Ibidem, f. 67. — Mlouie.
( 594)
48. Rome, 25 juillet 159'2. Berlinoro corit de nouveau h
Matteucci au sujet des troupes pontificales et des dépenses qui
les concernent.
Ibidem, f. 94'. — Minute.
49. Rome, 50 juillet 1592. Bertinoro expose au cardinal de
Sega que la cour romaine a entendu dire que Henri de Navarre
voulait se faire catholique. A Rome, on estime que c'est une
manœuvre. Le pape veut qu'on s'en tienne à ce que Bertinoro
a écrit, en son nom, au cardinal de Sega dans sa lettre
du 25 juillet.
Ibidem^ f. 65. — Minute.
50. Rome, 8 août 1592. Bertinoro rapporte au cardinal de
Sega qu'on a reçu à Rome de bonnes nouvelles de France. On
parle beaucoup moins à Rome du projet de conversion de
Henri de Navarre.
Ibidem, f. 66. — Minute.
51. Rome, 15 août 1592. Bertinoro au cardinal de Sega. l\
estime que la mort de Biron doit consoler le cardinal de Sega
delà perte de ses lettres. Vu la lenteur de l'armée de Farnèse
à se former, on augure à Rome qu'on est loin d'une réunion
des Etats généraux pour élire un roi en France.
Ibidem, f. 67. — Minute.
52. Rome, 15 août 1592. Bertinoro h Matteucci. Le duc de
Parme ne veut pas retourner en France, s'il n'a pas une
armée supérieure à celle des ennemis et des amis. On conçoit
à Rome peu d'espoir de voir élire un roi.
Ibidem, f. 98'. — Minute.
55. Rome, 22 août 1592. Bertinoro fait au cardinal de Sega
un petit et joli tableau de l'allégresse qui règne à Rome au
sujet de la détresse de Henri de Navarre.
Ibidem, f. 67'. — Minute.
( 39.^ )
54. Rome, 29 août i 592. Berlinopo inlormc Mallcucci que le
plan de campagne qu'il a proposé est approuvé.
ILndem, W. — Minoie.
55. Rome, 29 août 1592. Berlinoro avertit le cardinal de
Sega qu'il doit déclarer à tous et au cardinal de Gondi lui-
même que celui-ci ne peut venir à Rome dans le but «le
négocier au profit de Henri de Navarre.
Ibidem, t. 68'. — Minate.
■l; 50. Rome, 5 septembre i 592. Dans un post-scriptum chiiïré,
Bertinoro déclare au cardinal de Sega qu'il est absolument faux
que le pape ait loué le cardinal de Bourbon de ce qu'il prèle
aide à Henri de Navarre. H rappelle l'ordre à transmettre au
cardinal de Gondi selon ce qu'il a écrit au légat le 29 août.
Ibidem, f 69'. — Mioute.
57. Rome, 5 septembre 1592. Dans un posl-scriptum chiiïrc.
Berlinoro expose à Matleucci le but de l'intervention du pape
dans les affaires de France. H ne faut pas favoriser les visées
espagnoles, si elles ne sont pas droites.
Ibidem, f. lOi. — Minute
58. Rome, 42 septembre 1592. Dans un pOst-scripUim
chiffré, Bertinoro avertit Malteueci de ne plus payer les
troupes jusqu'au temps où le duc de Parme n'aura pas réuni
une armée en vue d'amener la réunion des Etats géncraui.
Ibidem, f. 103'.— .^Iiiule.
En terminant ce rapport, nous ne saunons exprimer
assez vivement nos regrets de n'avoir pu décrire ici ni
les immenses richesses des archives vatijancs ni le raer-
( 596 )
veilleux mouvement historique dont Rome est aujourd'hui
le centre. Nous ne pouvons cependant pas laire une idée
qui s'est souvent présentée à noire esprit^ lorsqu'aux
archives et à la bibliothèque du Vatican, dans les mul-
liples palais de Rome, nous contemplions ces centaines
d'historiens religieusement penchés sur les écrits d'un
autre âge, pour y recueillir des trésors littéraires destinés
à accroître le patrimoine intellectuel de notre époque.
Avec leurs innombrables registres de bulles et de brefs,
leurs volumineux papiers de la chambre apostolique, leurs
montagneuses correspondances de la secrétairerie d'Etat et
leurs milliers de documents de tous genres, les archives
vaticanes offrent à l'aclivilc des historiens une mine
incomparable de matériaux; il y a là, pour notre histoire
comme pour l'histoire générale, d'intarissables sources. El
à côté se trouse la bibliothèque des papes, ailleurs, dans
la même cité, les bibliothèques Barberini, Corsiin", Chigi
et tant d'autres renfermant d'incalculables richesses ;
partout aussi le regard rencontre les grandioses monu-
ments ou les imposantes ruines de l'antiquité elassi(|ue et
chrétienne; enfin, dans toutes les grandes villes de l'Italie,
à [Milan, à Venise, à Florence, à INaples, partout on se
trouve en présence de vastes archives où l'on peut mois-
sonner à foison pour l'histoire de tous les pays; et il
faut dire que le nôtre a une part bien large dans cet héri-
tage des siècles passés.
Pourrions-nous donc le négliger?
x\Iais il n'y a pas que des sources à consulter : il y a les
idées, les exemples, les conseils de la science à recevoir.
Chaque fois que dans Tune ou l'autre des anli(jues cités
de la péninsule l'historien franchit le seuil des archives, il
y rencontre toujours quelques savants d'autres pays occu-
pés à interroger les souvenirs d'im autre àu:e.
( 397 )
Cesl à Rome que ce speciaclc est frappant. Dans
la somptueuse salle de la biblioihèquc ou dans le modeste
laboratoire des archives du Vatican, nous le disions tantôt,
on aperçoit chaque malin des centaines de cherchcurg de
tous pays; dans les temps de fermeture au Vatican, on
les retrouve dans les diverses bibliothèques de la ville,
aux réunions de quelque société savante; on les rencontre
sur toutes les routes qui mènent à un monument du passé,
à un dépôt liiiéraire, à une joute historique. Les uns ont
blanchi dans les travaux et jouissent d\me réputation
mondiale. C'est leur exemple, ce sont leurs conseils qui
animent le mouvement intellectuel. D'autres sont à leurs
débuis et viennent au contact d'illustres devanciers accroître
la vie scienlilique qu'ils ont reçue dans les diverses univer-
sités de l'Europe.
On peut le dire sans exagération, Ilomc est devenue la
métropole, la capitale des études historiques.
Quelle utilité donc n'y aurait-il pas pour notre pays
à y députer quelques-uns des siens? Jl y a là non seule-
ment matière à des travaux considérables; il y a là
un milieu scientifique éminemment salutaire au jeune
historien qui, tout en s'adonnanl au travail personnel,
désire se préparer soit aux fondions d'archiviste soit
à la carrière professorale dans l'enseignement supérieur.
La Belgique ne peut donc rester étrangère à ce mouve-
ment international. Il y va de ses intérêts les plus chers.
A toutes les époques de son histoire, clic s'est distinguée
dans le domaine des études historiques. Au sortir de l'âge
barbare, c'est l'école de Liège qui prend une importance
capitale en Europe; plus lard, c'est l'Université de
Louvain. Depuis le rétablissement de notre indépen-
dance, de nombreux efforts, encouragés par le Go iverne-
ment, ont attesté notre désir de maintenir cl de développer
( 398 )
ces glorieuses traditions. C'est avec une admiration
sincère que l'étranger parle de nos illustrations nationales,
telles que Gachard et Kervyn de Lettenhove, pour ne citer
que des défunts.
Cependant, en ce qui regarde l'éducation historique de
la jeunesse, la Belgique a-t-elle marché dans les voies du
progrès à l'égal de la France et de l'Allemagne?
Longtemps, se sont élevées des plaintes énergiques sur
l'organisation de notre enseignement (1).
A cet égard de sérieux progrès ont été récemment réalisés.
Dans nos quatre universités, à Liège en 1874, à Bruxelles
en 1877, à Gand en 1882, à Louvain en 1885, sur l'initia-
tive de professeurs dévoués ou à la demande même des
élèves, des cours pratiques d'histoire ont été créés à l'instar
dt'S séminaires historiques d'Allemagne et des conférences
d'histoire de France. Depuis, la loi de 1890 sur l'enseigne-
mentsupérieur,en établissantle doctorat spécial en histoire,
a officiellement consacré l'existence de ces cours et même
en a provoqué l'augmentation. C'est là un bien immense.
(1) En 1883, M. P. Fredericq, professeur à l'Uni versilé de Gand,
disait : « Nous n'avons, à nos cours d'histoire que des auditeurs passifs.
Aucun d'entre eux ne peut se dire l'élève d'un professeur d'élite, parce
qu'il a suivi son cours, pas plus qu'on ne se dit l'élève de Rubinstein ou
deListz pour les avoir entendus dans des concerts.
Nous nous bornons un peu trop à donner des concerts aux étudiants
de notre faculté. La musique que nous leur faisons n'est pas même
toujours très savante, [)uisque, grâce à notre détestable loi sur l'ensei-
gnement super iear, la plupart de nos cours ne sont que des résumés
élémentaires; de sorte qu'il est arrivé queUiuefois que tel manuel
imprimé, que tout le monde pouvait se procurer en librairie, valait
mieux que tel cours, laborieusement professé. » — Uhisloire aux uni-
versités belges, Introduclion aux travaux du cours pratique d'histoire
naiioitale, à l'Université de Liège, p. xliv.
( 399 )
Celle?, la nouvelle loi prêle flanc à la critique. On pcui lui
reprocher d'avoir laissé en candidature d'interminablet
cours théoriques dont la place serait beaucoup mieux dans
les classes supérieures dhunianilés fortement réorganisées.
On pourrait peut-être lui reprocher aussi de n'avoir pas
admis le principe de la concurrence scientifique (I). Mais
il faut le dire avec le jury pour le dernier concours quin-
quennal d'histoire nationale, l'organisation des cours prati-
ques est une « lieureuse innovation... Il n'est peut-être pas
exagéré de dire qu'il s'accomplit en celte matière une véri-
table renaissance (2) ». Les savants de l'éiranger d'ailleurs
se sont plu également à constater ces heureux résultats (3).
C'est un progrès. Ce n'est pas tout. Aux jeunes docteurs
qui ont révélé des aptitudes marquées pour les travaux his-
toriques, il faut leur permettre de les développer; il faut
leur fournir le moyen d'agrandir leur fonds de connais-
(1) Voici ce qu'écrivait, en 1883, M. Fredericq, pp. ilii el suivantes
de l'ouvrage eilé : « Chez nous, chaque chaire coosiilue pour le pro-
Irsseur un monopole à vie. En dehors de cas exceptionnels el extrê-
mement rares, toute concurrence scientifique est impossible. C'est ce
qui tait que lorsqu'un professeur belge est incapable, la matière qu'il
enseigne reste en souffrance pendant une vingtaine d'années, vu moyeooe;
et l'on voit les générations d'étudiants se succéder au pied de sa cbaiir.
rebutées, énervées, obligées qu'elles sont non seulement de suivre uu
cours insuffisant, mais encore de l'apprendre par cœur pour l'exauien. •
(2) Concours quinquei.nal d'histoire nationale. (Neuvième période:
1886-1890.) — Rapport du jury à M. le Ministre de l'interifur et de l'Ii»-
slruction publique, dans le Moniteur belge du 25 août I8V)I.
(ô) M. Prou, ancien membre de l'École française de Rome, écrirait
naguère dans la Bibliothèque de l'École des chartes : • Si l'histoire a
toujours été cultivée en Belgique, jamais elle ne l'a été arec uue méthode
aussi scientifique que depuis la création des cours pratiques dans les uni-
versités. »
( 400 )
sances, de se perfectionner le sens critique, si l on veut que
leur talent porte tous ses fruits et pour eux-mêmes et pour
la patrie, si l'on veut former avec eux des historiens parmi
lesquels il soit facile de recruter pour nos archives et pour
le haut enseignement un personnel d élite.
Or, nous n'avons aucune école où Ton puisse dire qu'il
se donne une éducation complète aux futurs archivistes;
l'organisation des études universitaires ne suffît pas non
plus à la parfaite formation des professeurs d'iiistoire du
degré supérieur. Voilà pourquoi une excursion scientifique
à l'étranger demeure toujours le complément indispensable
des études universitaires. Le législateur lui-même l'a com-
pris , puisque des bourses de voyage sont affectées au
doctorat en sciences historiques.
A ce point de vue, un voyage en Allemagne, un séjour
à Paris est éminemment utile. 11 y a cependant un
incontestable avantage à se rendre en Italie. Outre qu'il
est aisé de s'arrêter à l'aller et au retour à Paris et en
Allemagne, Rome fournit une matière inépuisable aux
travaux d'histoire les plus variés, elle offre au débutant
une société où il rencontre les maîtres les plus auto-
risés d'Allemagne, d'Autriche, de France et de Rome
même : il peut profiter de leurs lumières, de leurs con-
seils et de leurs exemples, s'initier à leurs diverses
méthodes, compléter à leur contact son éducation scienli-
lique, se préparer aux fonctions d'archiviste, à la carrière
professorale.
Voilà un vaste champ ouvert à l'activité de nos jeunes his-
toriens. Il ne faut cependant pas se fiera l'initiative privée.
Sans doute, les amis de l'histoire auxquels sourit la for-
tune, les nouveaux docteurs auxquels échoit l'honneur de
conquérir une bourse de voyage, peuvent facilement se
( 401 )
rendre à Rome. Ces tentatives seront sans doute utiles è
leurs auteurs ; mais faute de ressources, faute d'organisation,
elles resteront isolées, elles ne sauront pas exercer une
influence progressive et constante sur l'ensemble des études
historiques de notre pays. Si l'on veut qu'il y ail de l'unité
dans le choix des travaux, de la suite dans leur exécution,
si Ton veut que le débutant puisse s'orienter aisément dans
la multiplicité des dépôts littéraires, lier connaissance avec
des savants dont les lumières lui seront précieuses, suivre
avec fruit l'ensemble du mouvement historique, il faut
qu'à son arrivée il trouve un milieu national, des aînés pour
guider et faciliter sa marche, il faut qu'il y ait à Kome une
station belge.
A cet égard, on. peut proposer à la Belgique l'exemple
de la France, de l'Allemagne et de l'Autriche. Ces pays, on
le sait, ont une autre richesse d'enseignement que nous,
et cependant leurs gouvernements ont tenu h hoimeur de
fonder à Rome des écoles et des instituts historiques. C'esl
là que, sous la direction de savants dévoues, iM. Geffroy
pour la France, M. Quidde pour l'Allemagne, M. Sickel
pour l'Autriche, les lauréats de l'enseignemenl supérieur
viennent parfaire leur éducation scientifique; c'esl là que
se préparent d'importantes publications, dont plusieurs ont
fondé la réputation de leurs auteurs et accru la renommée
scientifique de leurs patries ; c'esl là que se forment des
savants qui, de retour chez eux, donnent une impulsion
puissante et continue soit à renseignement des unixcrsilés,
soit aux travaux des archives, soit aux produilions des
sociétés.
Nous avons le ferme espoir que notre pays ne restera
pas à l'arrière de ces nations. Une institution analogue
pour les Belges produirait les mêmes fruits : le pairi-
ÏOME 11% 5'"'' SÉRIE. ^
( 402 )
moine de nos archives sVnrieliirait noiahlemeni ; Rome
deviendrait une pépinière d'historiens de choix, où se
recruterait le personnel de notre enseignement supérieur,
de nos archives et de nos bibholhèques; il y aurait un
puissant accroissement de notre vitalité et de notre renom
scientifiques.
Qu'il nous soit donc permis, Monsieur le Ministre, de
proposer ici la création d'une École belge à Rome.
Et si l'on nous demande l'économie de ce projet, voici
quelle pourrait être, dans ses grandes lignes, l'organisation
de cette école :
Elle se composerait de quatre membres recrutés dans
les quatre universités du pays; à cet effet, tous les deux ans,
chacune de ces institutions désignerait l'un de ses docteurs
en sciences historiques. Ou bien chaque année, un jury
composé des membres de la Commission royale d'histoire
et de quatre professeurs choisis respectivement dans
nos quatre universités, proposerait, d'après le mérite de
leur dissertation finale, deux docteurs en sciences histo-
riques.
Il y aurait à la tète de cette école un secrétaire désigné
par le Gouvernement.
Les membres devraient séjourner deux années au moins
en Italie, pour y traiter un sujet de leur choix, mais
approuvé par le secrétaire de l'école et par la Commission
royale d'histoire.
A la fin de chaque année, le secrétaire adresserait un
rapport général à la Commission royale d'histoire.
Le travail d'un membre achevé, il serait soumis à la
Commission royale et, en cas d'approbation, imprimé soit
dans les Mémoires in-4% soit dans les publications in-S"
de ce corps savant.
( 403 )
Ce ne sont que des indications générales, susceptlMes
de bien des modifications, car peu imporlenl les détails.
Mais que Tidée triomphe, que la Belgique ait son école
à Rome, et bientôt d'importantes publications viendront
accroître considérablement son patrimoine intellectuel,
une vie nouvelle circulera dans notre enseignement et se
répandra dans toutes les sphères de notre activité histo-
rique, notre pays pourra s'honorer de posséder une insti-
tution qui, tout en développant à l'intérieur sa vitalité
scientifique, lui méritera au dehors les éloges du monde
savant : le Gouvernement aura bien mérité de la science
^t de la patrie.
( ^'0^1 )
APPENDICES.
1.
LeUres de Martin V concernant Je mariage de Jacqueline de Bavière
avec Jean IV, duc de BraJiantJ l'union de cette princesse avec
dumf'roi, duc de Glocester, et le duel de celui-ci avec Philippe
le Bon, duc de Bourgogne.
Constance, 5 janvier 1418.
Martin V a l'aiichevéque de Cologne et aux évèques d'Utrecht
ET de Liège.
Marlinus, etc. Venerabilibus fratribus archicpiscopo Colo-
nicnsi et episcopo Traiectensi ac dilecto filio eleclo Lcodiensi
saiutcm, etc. Hodie siquidcm ex ccrtis bonis rcspeclibus ac
rationabilibus causis ad id aniinum nostrum moventibus,
qiiaiidam dispensationem dilecto filio nobili viro Johanni,
Brabancie et Leinburgc duci, et dilecto in Cbristo filic nobili
mulieri Jacobe, in Bavaria ducisse necnon Ilannonie, Hollandie
et Zcllandie comilisse, secundo consanguinitatis et tercio afiî-
nitalis gradibus se actingenlibus, de matrimonio inter cos libère
conlrahcndo per nos ad ipsorum imporlunam instanciani, sub
data XI kalendas iannarii concessam revocavimus et anuliavi-
mus, proul in aliis nostris ]illeris,quariim ténor sequilur et est
talis, plenius continetur :
Marlinus episcopus servus servopum Dei. Ad fuluram rci
nnemoriam. Romanus pontifcx cum naturam sorciatur huma-
nam variis plerumquc supplicantium preserlim illuslrium,ctc.
Nos igitur cupientcs lilteras ipsas et omnia in cis contenta
( 405 )
debilum sortir! effectum, iuxta ipsarum scriem cl teDorfin
Discrelioni Vestre per aposlolica scripla mandamus, quatinut
vos, vel duo, aut unus vestrum, per vos, vel alium, scu alios,
huiusmodi dispensacionis Johanni et Jacobe prcfalis per dm
dudum, m prefcrtur, concesse revocalionem, irriiationem,
annuUalioncm et decrelum predicta, tam in civitaiibus et
dioccsibus vestris quam aliis locis circumvicinis el congruis,
de quibus vobis videbitur et ad ducem et ducissam prefalos
possit ipsorum notitia verisimilitcr pervenire, auctorilate
nostra publicelis et nuneiari publiée faeiatis, quantum in vobis
est, iuxta ipsarum litterarum seriem ac tenorem, ac faeiatis,
quantum in vobis est, huiusmodi revocatarias litteras ioTiola-
bililer observari; non obstantibus omnibus supradictis, seu si
cisdem duci et dueisse vel quibusvis aliis comuniter vel divi-
sim ab apostolica sit sede indultum, quod interdici, suspendi
vel excomunicari non possit per litteras apostolicas non
facientes plenam et expressam ac de verbo ad verbum de
indullo huiusmodi menlionem, contradictores per ccnsurtm
ccclesiasticam appellatione postposila compescendo. Datum
Conslantie nonis ianuarii, pontificalus nostri anno primo.
Collata per me Cordureru.
Beg. Vat,, t. CCCLII, f. 23 — Bulle cxéculolre
de celle du même jour qui révoquait la
dispense de mariage accordée, le 33 dé-
cembre précédenl, à Jean IV, duc de Br»-
bant, el à Jacqueline de Bavière, coatene
de Haiiiaut el de Hollande.
9.
Bref de Martin V a Humfroi, doc de Glocbstes.
Martinus, ete. Dilecto filio Humfrido, duci Glouccsirie
salutem, etc. Veniens ad nos ex parte Exeellenlic Tue dilcclu»
filius Joanncs Sytton, cubicularius noster el fidelis luus servi-
tor, dixit inter cetera te paulum conqucri de nobi* pro causa
r 406 )
illa matrimoniali que versatiir in curia, velut qui non darcnnis
iili malerie celerem expedilionem, et ejus protclalionis culpa
in nos esset; huius opinionis tue causam dixit fuisse quendam
ex noslris nunliis, qui libi relulit nos dixissc sibi quod satis
liquide cognosceremus le iuslitie partes favere et ius pro le
esse, de quibus quidem verbis salis adniirali sumus alque
etiam pro rei indignitate paulum commoti.
Licet enim bec alias audierimus ac tibi exinde paucis verbis
rcsponderimus, taraen nunc magis ea prépondérantes, dolui-
mus lemerilatem illius tantam fuisse, ut conlra nos audcret
obloqui tanj manifeste. Nam quomodo poleramus ita aperle de
tanta lamque implicala re tam subito iudicare, cum ea parum
discussa esset, et altéra pars multis rationibus ius pro se esse
asscveraret? Difficile tune fuisset in tam gravi niateria, tani
dubia, non solum ita clare diudicare rei veritalem , sed vcl
cognoscere parlium opiniones; neque sumus ila repenlini ut,
partibus inauditis, causa incognita, raatcria indigesta, tam
celeriler, tam apcrte, ut ille refert, senlenliam dicamus indu-
biam. Sed radix omnium malorum cupidilas est : ea virum
hune induxit, ut tibi blandirelur ad commoditatem suam. Et-
enim, more asscntatoris, quod pessimum gcnus est hominum^
non cogitavit quid diceretur, dummuodo ea que diceret,
placendo tibi essent sibi profutura; nam, studio ulililalis
consequende tibi querens adulari, quod auribus tuis placere
credidit,enarravil. Quidam secularium pbilosophorum pauper,
cum hortaretur a quodam, ut régi adulari vellct, et ex hoc mul-
tas divitias eum diceret habiturum : « malo,inquit philosophice
et sapienler, vesci olcribus quam principi adulari ». Hic autera
nosler, ne olera manducet, artcm suscepit adulandi, quam
tamen sentiet parum sibi profuturam. Tu autem, fili, purga
menlcni luam hac qua te ille imbuit opinione, neque credas
nos unquam talibus verbis usos, qualia ille mendacitcr finxit.
Mcminimus, cum collector nobis referret se habere consilia
mullorum qui tenercnt primum malrimonium fuisse hullum,
C 407 )
ac pro tua parte sentirent, nos valde gavisos fuisse ac diii^^H.-
summe placere nobis, cupicnles ila esse ul dicebal ob respcc
tum tnum. Si collector ca que opiabamus, prouloplamus, nos
(lixisse afïirmat, oninino abest a veriiate; in isla nulcm causa,
prout lestes sunt nobis omnes lui, seniper adbibuimus favorcs
quos potuimus, pcrsonam quoquc luam, quein acceplissiini
filii loco habemus, proplcr luam in nos devolioncm, complec-
timur caritale precipua alque in omnibus rébus ad le
spectantibus taies nos prebuimus, ul tua dileclio habeat de
nobis merito conlcntari. Ceterum prefalum Joanncm Sylion
et négociai eius, quem propler virlutcm suam merilo diligi-
mus quemque cognovimus verbo et opère dedinim el rid(el)cm
libi, Magnificentie Tue plurimum recommendamus. Datum
Romae, etc.
Archives vaticanes, armario XXXIX, v. V,
pars 2, f. 36'.
Bref de Martin V a
Marlinus, ele. Venerabilis fratcr et dilecle fili, saiutem fie.
Quolidie referlur nobis ab iis qui ex Anglia veniunl ad curiaro,
dilcclum fiiium nobilem virum llumfridum, ducem Glouccs-
trie, niirari et queri de nobis. quod causa isla malrimonialis
non perducâtur ad fincm optalum, cuius rei culpam Iribuit
nobis. Nani eu m aller vcstruin dixerit ci, neque ci solum, scJ
in publico consiiio, nos dixisse sibi, quod bene cogno^ccbarous,
ut lerminissuisulamur, ipsum ducem babcre iusliliam,conquc-
ritur,cum ila dixerimus, causam banc landiu peiidcrc iudcct-
sam; neque iniuria videlur queri, si nos, scicnlcs cogiiosccii-
tesquc iusliliam, non minislramus eam;cl quideni vcllcmas
ius suum ila in liquido esse, ut po.ssemus,pro»l eupimu8,itli*-
facere voluntali sue : hoc oplavimus alquc in diem opianius,
ut sit pro ea iustitia. Sed qui relulit id nos udiriuassc, faiso
( 408 ) 1
locutus est : hoc alias scripsinius vobis, dolentes de illo, quod
lam impudcnlcr mentiebalur. Nunc aulem magis angimup,
quo magis aurcs noslre liuiusinodi sermonibus ptilsanlur.
Vidcrit qui id dixit, an fideliler el ex oiïicio suo fccerit uti
talibus verbis, qnalia nunquam audivit a nobis; cerle mngis
ad commodum suum respexil adulando principi, quam ad
fidem suam aut honorcni noslrum. Si qiiis alius talia dixisset,
debuissel ca rcfellere pro dcbilo honoris nostri. At ipse caput
est ad illiim oppugnandum per mendaciorum conficlioncs,
quod tanicn sentiet sibi parum proficere. Retulit nobis aller
veslrum, hic prcsens dum erat, se habere eonsilia mullorum
sub sigillis,qui omncs fissercrenl iustiliam pro parle ducis esse,
et id liquido conslare ex coruni verbis et ralionibus :rcspon-
dimus id summe nobis placere si essel ila, sed an ila sil ut illc
retulit, interrogct aliam partcm que asscril totum conlrnrium.
Est proverbium anliquuni : qui compulal sine hospite bis
eompulat, et ullinio peius. Nos vero, quantum potuimus, favi-
mus cause ducis alque ila faciemus in fulurum; ille autem
qui talia confinxit, facicl rectc, si illa conficla a se dicat, prout
sunl, cl non dicta a nobis. Dalum Romac, etc.
Ibidem, f. 33'.
Rome, 1" mai 1425.
Bref de Martin V a Philippe le Bon, duc de Bourgogne.
Martinus, etc. Dilecto filio nobili Philippo duci Burgundiae
salutem, etc. Magno cum animi noslri dolore nuper audivimus,
quod inter te cl nobilem virum Hunfridum, ducem Glocestrie,
exorta dissensione, et sathana insliganle, qui post slragem
populorum etiam ipsorum principum sanguinem silit et ani-
mas, ad sceleratam couventioneni depugnando invicem singu-
lari cerlaminc devcnlum est, quod deleslabile genus pugnc
( i09 )
onini divino et humano iure damnaturn csl el fidelibus inler-
dictum ; ex quo rairari cogimur el dolere, quod ira, vcl ainbilio,
vel cupidilas honoris humani te et ipsum fccerit immemores
Icgis Doinini et salutis anime, qua privalus essel quicumque
in lali pugna decederet, et quid prodesl liomini, si (otum
mundum lucrelur, anime vero sue deirimcntum paiialur?
Acecdit eliam ad iacluram anime, qua nulla polcsl es^emaior,
voluntaria quedara corporis et vile proicctio, qnaiii (ciiemur
ad mnndaliim Dei omni studio conservarc. Ncc in duello
spcrari débet honcsla defensio honoris et fainc, el certa
dcclaralio iuslilie et veritalis, pro quibus rébus excecali
homines aliquando temerarie huic periculo se obicccrunl;
nam sepe comperlum est supeiatum fovere iustitiam, el quo-
modo exislimare potest rectum haberi possc iudiciuni ex
duello, in quo inimicus veritalis diabolus dôminalur? Coiiside-
randum preterea, fili dileete, quam horribile el infâme spcc-
lacuhim esset videie duos calholicos principes de rcgio san-
guine procrcatos ex levi forsitan conlentione verborum, vehili
gladiatorcs gcntililalisquae ignoravil veram rehgioneui clleget
Dci, in arena certare.
Nos igilur, qui ex ofïicio summi aposlolalus nobis iniuncto
teiiemur, quantum possumus, saluli animarum providcrc el
pacem fidelium procurare, tantam el tam pubUcam Iransgrcs-
sionem, nobis et ecclesie pudcndam, lolerare non voluinus
nec debcmus. Quocirca Nobilitalem Tuam palcnio afTcctu et
ardcnli charitate rogamus per misericordiam Jcsu Chrisli,
qui sanguinem suum dcdil ut animam luam salvarci, non uC
sanguincm luuin aut alienum cum iniuria eius effundcrcs;
tibi niliilominus in virtule sancle obedicnlie stricte prtci-
piendo mandamus sub pena malediclionis clernc el ciiam
excommunicalionis a qua nemo nisi Ronianus Pontifex pre-
terquam in mortis articuh) et (.sic) possitabsolvcrc, qualcnusa
predicto cerlamine te abstineas ncc ad pugnam liuiuiniodi
seu duellum prefatum ducem provoces, nec ab co, oui similea
( 410 )
literas destinamus, provocalus accédas. Alioquin te vel ipsum
qui nobis in hoc casii parère neglexerit excommunicaluni
denuntiari mandabirnus in universo populo Christiano. Dalum
Romae apud Sanctos Apostolos. \ calend. rnaii anno 8".
Arm. XXXIX, v. IV, f. 140, et v. V, f. 171'.
II.
Lettres d'Alexandre V), concernant les immunités ecclésiastiques
dans le duché de Brahant.
I.
Rome, vers le 2i2 octobre 1492.
Lettre de Martin V a Jea.n de Hontheim, chancelier
DE Bradant.
Cancellario Brabancie.
Dilecte fili etc. Crebris tarn fisci curie nosire qucrelis quam
aliorum ad nos pcrvcnit teslimoniis, quod tu qui iuris et
militie gloriaris litulis, tue professioiiis olïicio ac anime sainte
negleclis, scienliam quam tibi arrogas nimis a te repellens, Uei
ministros viros ecclesiasticos ad tuum tribunal evocare, de
rébus et iuribus quantumvis ecclesiaslicis et sacris cognos-
cere, privilégia pcrsonis ecclesiaslicis etiam in romana curia
residentibus, ncc non scholaribus et magistris studii Lova-
niensis ab apostolica sede concessa infringere presumis, ut
ponas os in celum, nos et romanam curiam in dies mordoré
ac lacessere non vereris, ac in divina temere ac procaciter
superbire, ecclesiaslicam quoque iurisdiclionem enervare, et
causarum illius cognitionem ad nosque devolutionem im[)e-
dire et perturbare, variisque in catholicorum principum luo-
rum ignominiam temeritatibus ecclesiam Dei et apostolicam
sedem scandalose prosequi non erubescis, dum etiam ipsius
( ^il )
cccicsic et minislrorum eius bona el iura talliis cl collectU
sccularibus gravanda et confisconda et veliii propliaiia dittni-
hciida esse suslines alque discernis in maximum lue ac tibi in
ca re adbercnlium animarum perieulum. Quod et si divina
iuslitia solito gravius ac celeriter pleclcre solel, in huiusoiodi
nos lamcn bumano more mansueludinem riguri premiUenlfS
liioqueciTori bac vice palerne misei-ali, tibi in virtule sancte
obcdienlie et sub inlerminatione divini iudicii alquc excom-
iiuinifalionis laie senlentie ac perpétue infamie pcnis dii-
tricle precipiendo mandamus, quatinus, visis prescniibus,
processus, senlentias et mandata queeunque advcrsus ecclesiam
ccclcsiasticasque personas quasHbel ac super illarum rebus ri
bonis pcr te facta, lata et concessa ac corani luo tribuoaii
iiislituta prorsus casses, annulles et revoces, ac, proul sunl,
milla el invalida déclares, et ea omnia in prislinam liberUlcm
restituas cl aniraodo te ab omnibus buisumodi continea», de
sic commissis el perpetralis delictis pcnitentiam agcndo.
Alioquin postposila mansueludine inielliges propediem libi
durum esse contra stimulum calcilrare. Dalum Rome ul
''•'*'''' '^^* Arm.Llll.l.XVm.f.Uy.
».
Rome, vers le 22 octobre 1492.
Lettre d'Alexandre VI aux membres de la chancellmii
DE Bradant.
Dileclis filiis genlibus Caneellarie consilii ducalus Brt-
bancie. . . ,
Dilecli filii, salutem etc. Sicut pro certo didicimus, m miro
auditorio apostolice sedis aucloritas in dies vihpcodilur, fcdc
siaslica iurisdiclio leditur, divina quoque el bumana lur. con-
(1) Celle lettre vient dans le manuscrit après celle adre^^ee à^l»h.l.|>pr
le Beau, que nous donnons sous le n- 3. CHIe-ci e,l d..*.
22 octobre 1492.
( 412 )
lunduntur, cum inibi super ecclesiasticis rébus et personis
active passiveque passini usurpetur cognitio,inhibeanlur ordi-
narii ecclesie iudices et delegati causarum, dévolu liones impe-
diantur ac privilégia ecelesiasticis personis ctiam in curia
nostra residentibus necnon generali studio Lovanicnsi con-
cessa et a plcrisque ex vobis iurala cassantnr et cnervanlur,
iura, res et bona ininislrorum Dei piorumque looorum pro-
phanantur et fisco applicantur, veslris ad bec omnia accedcnti-
bus votis atque suffragiis in iniuriam procul dubio Dei aliissimi
et ecclesie sue sacrosanclc : que nos non licet sub dissimula-
lione pertransire. Quarnobrem vos et vestrum quemiibcl bor-
lamur, requirimus et monemus, vobisquc et cuilibct vestrum
in virlule sancte obedientie et sub excommunicalionis laie
senlentie pena mandamus, ut, Deo reddenles que Dei sunt, a
similibus prorsus abstineatis et que hactenus temere atlcnip-
tala sunt, niox retraclelis et in irritum revocelis vosquc illos
esse comprobetis qui divinam in se nolint j)rovoeare ullio-
neni et ab aposlolica sede non niercantnr cohcrceri. Datum
ut supra.
archives vaticanes, arm. LUI, l. XVIII,
f. 149'; Ms. Vatican latin, 3881, f. 30o.
3.
Rome, 22 octobre 1492.
Lettre d'Alexandre VI a Philippe le Beau, archiduc
d'Autriche et duc de Bourgogne.
Dilecto filio nobili viro Philippo arcbiducbi Austrie, Bur-
gundie etc., duci Alexander papa VI.
Dilecle fili etc. Auclorilatem sancte apostolice sedis in tuis
dominiis et preserlim in ducatu Brabancie conlemni, liberla-
tcm ecclesiasticam tolli, inultorum fide dignorum teslimonio
intelligentes, niirali sunius paritcr et doluimus. Nec sane id
Nobilitati Tue ascribimus qui pcr etatem ferlasse prospicere
(413)
non pôles quantum isia conscienlie honoriquc lui obsinl. Cum
lamcn (encra elnte, oplima indole cl ingcnio, ut audivimus,prc-
ditus sis, prcccploris viccm te subslilucrc possc facile crtà'i-
mus. Quare te horlamur in Domino, ut, quo mngis rex irgum
tuum prineipatum stabiliat, inter cetera lue instilulionis pre-
cepta id primum esse non ncgiigas, quod Dcura colas, Dfiim
timeas cl illum in suis minislris venereris, ccclesiastira iura
nullo unquam tcmporc violare pcrmiltas, aposlolice qiioqur
sedis auctoritatcm et Chrisli vicarii iupisdiclioncm a tuis siib-
ditis dilaniari non sinas. Et si quid in biis sub Tue iNobiliUlif
umbra temcre commissum fuerit, id mox emendarcacin irri-
lum rcvocare facias, ne ad eulpam libi imputalurquod, (e pcr-
millcnle, in delestabilem Irabcrctur abusum; nam qui secus
egerint, non facile rcperies quemque ex bis prospère régnasse.
Sunt tam sacri quam gentilium codices pleni excmplis. Inlcl-
ligc ex tuis aulicis quam felicibus lui progenilorcs, donec hec
observavcrunt, elaruerinl successibus Tu igiiur disce iuvenis
sic prineipatum tenere, ut Cbristo,principi regum (erre, qui te
focit principem, quod optamus, placeas, ne tandem cadas sicul
unus ex principibus priusquam conscncscas. Datum Rome,
i>2 octobris 1497, anno primo.
archives vaticanes, arm LUI, L XVIII,
f. 149; Ms valican lalin, 388i, f, 303'.
4.
Rome, vers le 22 octobre 1492.
Lettre d'Alexandre VI a Jean de Hornb, ÉvêQUi oi LiÉci.
Episcopo Leodiensi.
Venerabiiis frater, Salutem etc. Audivimus el quidero in%i-
tis auribus, nedum noslram et aposlolice sedis iurisdir-
lionem, causarumque cognilionem cl ad nos debium étsù-
( AU )
Inlioncin, verura eliam universa ccclesiaslica iura lam circ£
ncrsonas etDei ministros quam illorum res et bona in terris cl
dominiis carissimorum inChristoac dilectorumfiliorum nostro-
rum Maximiliani, Romanorum régis, et Philippi archiducis, eius
nati, variis modis impediri et violari, facientibus id maxime in
ducatu Brabanlie et procuranlibus qiiibusdam Johanne de Hon-
lem cancellario Brabanlie et Ludovico viilico Lovaniensi. Quod
cum apud nos pervcniat in longi(n)co conslilutos, te in terris
Iniiusmodi residentem latere non potest. Unde non immerito
vehementer miramur, cur vel partes ccclesie non luearis,
vel, si non valeas, id iamdudum nobis non indicaveris; videris
enim tacendo hiiius contagionis ac pestifcri môrbi fomenta
equo animotollerare illisque assensum prebcre, quibus merito,
pro tua erga ecclesiam et sedeni predictaui obligatione proque
principis tui et subditorum eius animarum salule, assiduis
exbortationibusobviare deberes.Quocirea Tuam Fraternitalem
horlamur et monemus in Domino, tibi nichilominus in virtute
sancte obedientie ac sub suspensionis a divinis et ingressus
ecclesie pénis districle precipiendo mandantes, quatinus in
ecclesie defensionem ammodo sic invigilcs et debitum offîcii
tui deprehendarisfideliterexplevisse, utapud nos exinde valeas
commendari. Nos enim,siopus sit,oporluno auxilio tibiassisle-
mus, ncc patiemur ut adversus Chrisli ecclesiam porte inferi
videantur prevalere. Scribimus de hac re ipsi cancellario Bra-
banlie, mandantes sibi sub gravibus pénis et censuris, prout in
accluso hiis exemplo videbitur, quatinus atlenlata baclenus
per eum contra ecclesiam membraque illius ac nostram et apo-
stolice sedis auclorilatem mox revocet et annullet, et ab
huiusmodi tcmerariis ausibus omnimodo abstineat. Quod si
forlc non fccerit, tibi sub pénis et censuris antcdictis manda-
mus, ut ipsum ac sibi adhérentes quoscumque in singulis
luarum civitalis et diocesisecclesiiset monasleriis penas et cen-
suras huiusmodi incidisse denuncies, et ab omnibus christifi-
( 415 )
delibus vilandos fore publiées, et landiu publieari ac abaliis
tanquam membre pulrida rcsecari facias, donec et quousque
mandaiis et iussionibus noslris huiusmodi parueriiit cum
elTcclii. Dalum ut supra.
archives vaticanes, arm. LUI, i. XVIII,
f. 130; Ms Vatican latiu, 3881, f. 303,
5.
Rome, vers le 22 octobre 1492.
Lettre d'Alexandre VI aux abbés de Parc et d'Afflighem.
Dilecli filii etc. Quid hoc audiraus de vobis, ut, qui circa iri-
bunalia dilectorum filiorum Maximiliani Romanoruni régis et
Phijippi arcliiducis Austric in ducalu Brabantie quolidie con-
versamini et intelligitis inibi noslram et univcrsam ecclesie
sancle iurisdiclionem atque liberlalem prorsus contempni et
exlingui et certe etiam nonnullos in nos et noslram curiani
scandalosc latrare et conviciari, ex adverse minime slatis, sed nec
nobis que contra nos fiunt curatis revelare? Longe quidcm hec est
ab ea quam iamdudum de vobis conccpimus opiiiione.Volumus
igilur et vestrum cuilibel in virtute obedieniie et sub excom-
muuicationis pcna mandamus, ut, negligentiam veslram accu-
raliori diligentia castigantes, partes nostras, ymo et vestras et
ecclesie universalis studeatis ammodotam apud dilectum filium
nobilem virum Philippum, archiducem Austrie, quam sucs
aulicos principes, satrapas et consiliarios pro vesira industrie
constanlius suslincre,et illos et rcliquos omnes de qiiibus vobis
vidcbitur, de nostra pro ccclesia intcntione facere commonitos.
Qua in re auxilio vobis erunt venerabiles fratres Leodicnsis et
Cameracensis episcopi, si, que illis scribimus, fecerint. Et si ea
(quod absit) adimplcre neglexerint, vos ipsi omnia et singula
( 4-16 )
in ecclesiis et monasteriis civilatiim et diocesum corum, iuxla
brevis nostri, cuius exemplum hiis videbitis acclusum, teno-
rem, exequi curelis, ipsorum cpiscoporum aut alioriim qiio-
rumcunque lieentia minime desuper rcquisita. Datum Rome
ut supra.
Jrchims vaticnnes, arni. LUI, f. 150'; Ms
Vatican laliii, 5881, f. 304.
Rome, vers le 22 octobre 1492.
Lettre d'alexandre VI a François de Busleyden.
Dilecto filio Francisco de Buysleyden preposito Leodiensi.
Dilecte fili, Saliilem, etc. Quia noslra et universa ccclesie
Deiauctoritas in terris et dominiis dilecli filii nobilis viri Phi-
lippi, arcliiducis Austrie, vilescat et contempnatur, impcdia-
turque magis in dies et perturbetur ecclesiasiica iiirisdiclio, id,
prout credimus, magna in parte filii minor etas et palris facit
absenlia. Sed miramur cur tu, qui erudilioni tanti principis
deslinaris, et consiliis suorum procerum et sapienlium con-
tinue interes, et honoribus gauderis, (vel parles ccclesie non
tuearis), aut si non valeas, cur iamdudum nos dcsiipcr, ut
tenebaris, non fecisti certiores. nostrum in ca re auxiiiura implo-
rando. Videris enim tacendo huius contagionis ac pestifcri
morbi fomenta equo animo tolerare illisque assensum preberc,
quibus merito, pro tua erga eeclesiam et sedem predictas obli-
gatione ( etc. ut in superiori episcopo Leodiensi usque )
deberes. Tuum igitur erit ammodo diligcnlius curare ut, cum
tuus princeps pubertati proximus sit ac ingenio bono ac capaci,
ut audimus, cumin primis Deum timeredoceas et illum in suis
ministris honorare, quodque consultum illi sit, si féliciter
(417)
piincipari desiderat, gratiamet communioncm aposlolicc sedb
haberc illiusquc iura (ucri et ecclesiam Dei dcbifo prosequi
lionorc. Et si verilatem ccclesiastici iuris studiose promoveris
facics ut dcbes, et nostra (e cliam gralia comprobabil rebusquc
(iiis meliiis consuluissc videbis. Daium Rome ut supra.
Jrchives vaticanes, arm, LUI, i. XVIII,
f. 150'; Ms Vatican ladn 3881, f. 304.
Rome, 22 octobre 1492.
Lettre d'Alexandre VI a Jean Carondelbt, chakcblibr
d'Autriche et de Bourgogne.
Cancellario Auslrie et lîurgundic.
Dilecte fili, saliitem etc. Audivimus et quidcm amaro anime,
in terris dilecli filii nobilis viri Philippi, arcbidjicis Ausiric,
€cclesie sancte iurisdictionem vebemenlcr conlurbari et con-
fundi, ita ut negligatur apostolici sedis revercnlia, viri cccle-
siastici ad laica trabantur tribunalia, et super illorum cl
ecclcsie bonis et rébus passim illic usurpclup cognilio Qiiod
quantum onini iuri obviet, te qui ecclesiaslicum et civilin iura
professus es, non credimus ignorare. Unde et cum eliani
milicie cingulo glorieris, et in eo loco sub quo ccclesic pailcs
sustincre posses, miramur cur id non facias, ad scnium iam
vergens et apostolicos favores pro luis expcrlus. Te ifçilur
hortaraur in Domino, requirimus alquc monemus, ul, ccclesic
partes consilio et auxilio promovens, illius iunsdiclionem et
a|)Ostolicc sedis auclorilatem non offcndas, ncquc pcr niios
principis lui consules et inferiores iudiccs offcndi aul, ppoul
facerc cepcrunt, dilaniari pcrmiltas; sed <|ue linclcnus Icmcpc
sunt atlemplata, mature rétractes et cmcndcs ac pcr alias iU
Tome ii% 5'"* série. 27
( 4i8 )
ipsum ficri sollicite cures. Si cnim alienum servum iudicare
vetitum sit, nec te aut ilios convenit omnipolcntis Dei chrislos
langere, in quos libi ac ipsis oninis est interdicta potestas.
Cave igilur ne Dei in te iram provoces et apostolice scdis
indignationem incurras, sed pro tua prudentia hos abusns
exlcrminando, utriusquc gratiam cumulate mercaris. Dalum
Rome ut supra.
archives vaticanes, arm. LUI, t. XVIII,
f. loi ; Ms Vatican lalin 5881, f 304'.
8.
Rome, 22 octobre 1492.
Lettre d'Alexandre VI a Albert, duc de Saxe.
Duci Saxonie.
Dilecte fili, salutem etc. Intelligimus te per carissimum in
Christo filium nostrum Maximilianum, Romanorum Rcgcm
illustrera, ad filii sui tutclam suffcctum et ad terrarum illius
gubernacula commissum. Cum i(aquc iamdudum deprelicn-
daraus nostrara et univcrsalis ecclesie iurisdictionem, adversus
morem retro-principum, illic multipliciter vilipendi ac inde-
bite turbari,alque impediri imperialia quoque iura, ymo divina
pariter et humana per nonnullos seculares indices temerari,
te qui ex Saxonum ducibus es, quibus augustialis in signum
iustitie deferendus competit, liortamur in Domino atque requi-
rimus, ut,quemadmodum confidimus, sic impuberis ducis iura
tuearis, ut quod Dei est Deo servelur illcsum, et omnium
mater ecclesia catholica instructum bonis moribus tuis mnni-
bus hune duccm pugilem suscipiat protectorem. Ejus quoque
principatum corroboret et confirmet Dcus. Datum etc.
archives vaticanes, arm. LUI, l.XVlUyf. 151 ;
Ms Vatican lalin 3881, f. 303'.
( 4<9 )
Rome, 22 octobre 1492.
Lettre d'Alexandre VI au comte de Nassau.
Comîti de Nassonis.
Dilecte fili, salutera etc. Nimium, ut variis ad nos perfertur
querelis, ecclesiam Dei et eeclesiasticara sedem persequilur
dileclus filius Joannes de Honlhem, in ducalu Brabantie
cancellariiis, ita ut pêne nullani apud illam contcndat esse
iurisdiclionem, quando vires eeclesiasticos Christi servos in
dies ad suum evocat auditorium, illis tallias, collectas et onera
secuiaria imponeuda esse, illorum rcs et bona fisco temporali
applicari posse et debere decernens, causas eccicsiasticas ad
nosdevolvi prohibens, ac nos curianique noslram et universum
clerum apcrte et in occulto mordere et caiumniari non
erubescat : que cuni plerisque aliis huius hominis petulanciis
sub dissimulatione,nisimox resipiscat, pcrtransirenecdcbcmus
nec inlendimus. ïe igitur borlamur in Domino atque rcquiri-
mus,ut,cum apud charissimum inChristo fîiiumMaximilianum
regem illuslrem eiusque natum archiducem inlcr majores
habearis ac plurimura possis, illorum honori et saluti consu-
lens dictumque cancellariura et sui similes retundcns, tuonmi
progenitorum more ecclesiam Dei vencreris nec sinns quoqiio
pacto, te conscio, ab illa tolli quod suum esse dinoscilur, ant
circa id quomodolibet pcrturbari. Quod facicns rem le dignnm
effîcies tuisque principibus et tibi procul dubio in augmcnlnm
proficies prosperitalis maioremquc noslram et aposloiicc
sedis gratiam promercberis. Dalum Rome ut supra
^rcA»ue«va^cane«,arm.Lni,l.XVIII,f.l5r.
( 420 )
fO.
Rome, 22 octobre 1492.
Lettre d'Alexandre VI a Jean de Berghes.
Johnnni do Bergis.
Dilectc fili, salulem etc. Non modicum et raultimodis doce-
mur querelis : in terris et dominiis dilecti filii nobilis viri
Philippi, archiducis Auslrie, sancla ecclcsia in suis iuribus
patitur detrimenluni, adiutante ad hoc plurimum dilecto filio
Johanne de Honlcm, cancellario Brabanlie, ac sustinenle
pertinaciter Dei niinistros cum suis rébus a se iudicari alque
fisco seculari ex delicto obligari posse et debere. Id in dies
decernere atque exequi non veretur, causarum ad nos devolu-
tiones légitimas impediens ctuniversam ecclesieiurisdictionem
perturbans, sed nec linguam advcrsus nos, curiani nostram et
oninemclerum temperans. Hortamur te igitur qui inter primos
dicli archiducis aulicos haberis illiusque bona magna in parte
disj)ensas,memor bonorum que domus patris tui ab apostolica
scdc dinoscitur accepisse, maiora si promeruerit acceplura, ut
que maie hactenus acla sunt, in bac parte corrigas, nec sinas
nobilem principem sub tua devotione ab apostolice sedis
devotione contra avitos mores aberrare. Datum Rome ut
supra.
archives vaticanes, arm. LUI, f. XVill, f. 152.
( 4^^i )
III.
Lettres relatives aux controverses tiiéologiqiies de Michel De Bat
et de Jean de Hessels en 1561.
Trente, 50 juin 1561.
Le cardinal H. Gonzaga, évèque de Mantoue, et le cardl^al
SCRIPANDA, ARCHEVÊQUE DE SaLERNE, AU CARDINAL BORROHéE.
Reverendissimo et Illuslrissimo Signore,
Le Icttere del vescovo Commendonc et le scritturc pcr lui
mandatcci per lo précédente spaecio, le quali loccano a Voslra
Signoria Illustrissima et Reverendissima et clic saranno luUc
con questa nostra, sono slate da noi Iclle et consideratc, et,
lasciando di ragionar délia dilTerenza della opinionc nala fra
quei dotlqri di Lovanio et delli loro arlicoli et del danno clic
puo apporlar alla religione quesla loro controversia, csscndo
aiiUata et fomentala cosi dnlT una parte comc dall' allra da
tlieologi tenuti dotti et buoni et da Université, poichc dwllc
délie scritture et letlere si comprende a baslanza il luuo,
discorrendone sopra esso Commendonc assai, diremo sola-
mente a Voslra Signoria Reverendissima et Illustrissima chc a
noi non c'è parso sensa prima consultarla con Ici di venir ail*
alto di chiamar qua come da noi quclli duc autlori dclle con-
troversie, Michèle Baio et Giovanni di Hessels, havendo dul*i-
lato di dover far errore et dar loro per aventura rnalcria di
sospetlardiqualcheinganno, essendogiàstaloil Lindano, thco-
logo della medesima Universilà di Lovanio, cliiamato da No>iro
( 422 )
Signore, et non da noi; et lanlo maggiormenle potrebbono
entrare in suspilionc, serivendo il Commcndonc che già da
loro avversari sono slali minacciali di volcrli accusare a Roma
per herelici. Ne a noi pare che osti a qiicsto nostro dubbio il
saper che l'iino et Tallro di loro desideri grandemenle di venir
et farsi veder in Concilio, polendo mollo ben essere che ci
venissero volontieri et senza liniore alcuno, quando dall' Uni-
versilà loro ci fossero niandali et non chianiati o da Sua Beati-
tudine o da noi. Queslo è punto d'iniportanza per la conside-
ralione che si dcvc baver alla nalura loro dura per se et facile
a scappar via, ed aliri rispelti che insienie ne concorrono; et
forse, se non si fosse chianiato ne il Lindano ne alcun di loro
noniinatamente. ma si fosse seriKo solo aU'Universilà che man-
dasse al Concilio quci Ihcologi che le paresse più a proposito,
il rimcdio sarebbe hora più facile. ïutlavolta dopoi che il Lin-
dano è slato chiainato, dircmo, rimetlcndosi sempre al pru-
dente parère di Vostra Signoria Illuslrissima clReverendissima
et alla dcliberatione di Sua Santità, che noi saressirao di opi-
nione che Nostro Signore scrivesse un brève tutto amorevole
et pieno di lodi alla Università di Lovanio, ove, mostrando poi
di baver presenlilo di alcuni lor dispareri senza dirne quali
ne per cagione di cui, imponcsse loro colla suprema autlorilà
sua silentio, con dire che non sono leinpi qucsti di contrastare,
ma di essere uniti alla diffentione et soslenimento della vera
catholica religione, della quale quella Università è sempre slata
una colonna, et finalmcnle li esshortasse et le commondasse a
mander uno o due delli loro al Concilio ad informar dclla
verità di quelle controversie, quando s'incomincerà a far délie
facende, con soggiunger anco che, se alcuno delli interessati
volesse venir con esso loro, fosse il bcn venuto, che gli si pro-
mette che sarà udito volentieri et con ogni carità ricevuto.
Questomodo a noi pare più sicuro et più lontano da ogni sos-
pitioneetda sperarscne più frutto. Pero Vostra Signoria Illus-
trissime et Reverendissima lo potrà communicare con Sua
( 425 )
^ Ucatiludine et poi darci avviso del suo volcre, che tanto faremo
j quanto da lei si sarà commaridalo. Alla cui gralia humilmente
I baciando i piedi ci raccomandiamo.
Au dos : Al Cardinale Borromeo, ullimo di giugno.dci car-
dinali Manlova et Seripando da Trcnto.
Leltere di Principi, i. XXII, f. 131. — Copie
adressée à Commendon. Elle porte eo noie :
Ricevula in Lubeca a li 25 dl logllo, dal
cardinale di Mantova.
Trenle, 1" juillet 1561.
Lettre du cardinal H. Gonzaga a CoMMENoOi^E,
NONCE APOSTOLIQUE.
Molto Reverendo Monsignor raio corne fratello bonorato.
Si sono havute in un istesso giorno le quattro letlere di
Vostra Signoria scritte d'Aquisgrana et d'Anversa del 1*, 9, U
et 13 del passato et insieme con esse tutte le scritlurc che ha
mandate spettanti a quella controversia nata fra li theologi
deir Università di Lovagna; et havendo Monsignor Illiistrissimo
Seripando et io letto et diligentemente considerato il tutto, né
parendoei che sia da correre a furia a chiamare alcuno qua,
massiniamente non ci si facendo ancora nulla pcr non ci essere
se non pochi vescovi et niuno ainbasciatore di principe, havemo
di compagnia preso per risolutione di scrivere a Monsignor
Illustrissimo Borromeo quel tanto che Vostra Signoria vederâ
per la copia délia letlera nostra che sara qui inclusa, la quair
ho voluto mandarli perche sappia coinc havemo inlesn la cosa,
et corne presi i belli et prudenti discorsi suoi. Appresso
m'crano venuti in mente alcuni partiti sopra qucllo che Vosin
Signoria haveva discorso di quel theologi, quando pure se lie
( 424 )
havesse da chiamare alcuno dalla Sanlità di Nostro Signore^
corne s'c fallo il Lindano, senza rimettersi alla Universilà,
seconde clie nclla lellera nostra si dice a Monsignor Illuslris-
sinio Borromco; et benche per la poca pralica mia non mi sia
assiciiralo di metlerli in considcralionc a Sua Signoria Illus-
(rissima, nondimcno, perché vorrci pure in quel poeo chio
polessi, fare anche io la parle mia, li mando a Voslra Signoria,
con prcgarla che mi voglia scrivere il parer suo, acciocchc^
havendosi a far chiamata alcuna di cssi theologi, possa propo-
nere cosa buona et conforme al giudicio di Lei, il quale in ogni
cosa slimo assai et mollo più in questa nella quale versa
lultavia. Et fralanto di cuore me le offero et raccomraando.
Di Trente, il 1° di luglio del LXI.
Mi piaceria assai, se a Voslra Signoria venisse commodo
ch'ella intendesse Topinionc di Monsignor Illustrissimo et
Reverendissimo di Granvella cosi intorno alla conlroversia
nata in Lovagna corne alla chiamata d'alcuni di loro, et me ne
avvertisse, acciocchè tanto meglio Nostro Signore si potesse
risolycre quanto havesse il parer di cosi prudente et pratico
signore.
Qui non habbiamo nova alcuna, salvo che queslo poco che
s'intende dell'armata Turchesca. Mi dole grandemenle di non
havere con che compensare la fatica di Vostra Signoria; ma di
gratia ella mi dia occasione di compensarla con qualche servi-
gio che mi sarà anco piu caro etc.
Di Vostra Reverendissima Signoria
Amorevolissimo fratello
Her. card. di Mantova.
Au dos : Al raolto Reverendo Monsignore mio corne fratella
honorato, il Vescovo Commendone, Nuntio Apostolico.
Ibidem^ f. 132. — Original.
( 42d )
Trente, 2 juillet lo61.
Lettre de H. Gonzaga, cardinal de iMANTouB, a Commendone,
NONCE APOSTOLIQUE (I).
Molio Revcrendo Monsignor mio come fralcllo honorato
Et menlrc chc Voslra Signoria slarà in Fiandra o in quei
paesi di 15, (se) le venisse fatlo di potermi trovarc un giovane
che sapessc non solamente parlare, ma scrivere francesc cl
ledesco, et parlare aneo italiano pcr le cose che durante il
Concilio mi possono occorrere, haverei molto a caro che me lo
mandasse o conducesse solo al suo ritorno. Et acciocchc sappia,
lo vorrci giovane, corne sarebbe a dire di vinli in vintidiie
anni, et manco sgarbalo che si potesse, perché vorrci che mi
servesse per scudiere, ma havesse poi quelle lingue da poler-
mene secondo i bisogni, che saranno pcrô rari, prevalcre.
Sopra lullo vorrci che fosse di buona rcligione et non havesse
punto di luterancsimo. Se Voslra Signoria adunque me ne pu6
trovare uno di qucste qualità, io lo piglierô volcntieri di man
sua, sapendo quanto è discreta et giudiciosa, et lo tratterô corne
gii altri, dandogli due o tre scudi al mese et ogni anno aicuni
drappi da vestire, cl appresso ne haverô obligalione a Vostra
Signoria, laquale priego che mi perdoni queslo impaccio, chc
di più li do. Confidentemente le mando copia di quei pochi
(1) Nous donnons un extrait de celle lellre, qui n'a cependant pas
irait aux conlroverses de Louvaiii, pour la raison indiquée ci-dessus,
page 370, n" 1.
( 426 )
avisi che mi truovo, in ricomperisa delli suoi, el con tutlo
l'animo me le offero et raccommando.
Di Trento, il 2 di luglio del LXÏ.
Di Vostra Reverendissima Signoria
Amorevolissimo Frattello
Her. Card. di Mantova
Au dos : AI molto Reverendo Monsignor mio corne fratello
honorato, Monsignor il Vescovo Commendone, Nuntio Apos-
tolico.
Ibidem, f. 135. — Original.
4.
Trente, 31 août 1561.
Lettre de H. Gonzaga, cardinal de Mantoue, a Commendone,
NONCE APOSTOLIQUE.
Molio Reverendo Monsignor mio corne fratello honoraio.
Di quella controversia di Kovagna non aceade che ci piglia-
mo più fastidio, perche, havendone io dato conto a Nostro
Signore come feci, Sua Bealitudine con un brève suo per
mczzo di Monsignor Illustrissimo il Cardinale di Granvela
n'impuose silcntio, et a Sua Ceatitudine lasciercmo similmenle
il carico di chiamare, quando ne sarà il tempo, quei dottori di
là che piacerà allei, la qualc usa una grandissima diiigenza in
parlare et ordinare che i prelati d'Italia vengano al Concilio,
si che tosto spero che ne havcrcrao qui gran numéro, piacendo
a Dio...
Di Trento, il di ultimo di agoslo del LXI.
Di Vostra Reverendissima Signoria
Amorevolissimo fratello
Her. Card. di Mantova.
Ibideniff. 138. — Original.
( 427 )
IV.
Lcitre de Guillaume de Nassau, prince d'Orange, au pape Pie h.
Bruxelles, février 1564.
Sanctissimo Domino Nostro Pio Quarto Ponlifici I^lnximo.
Bealissime Paler.
Cum literas Sanctilatis Vestrae datas Romae xxix deccmbris
Icgcrem, Sancle Paler, mullum dolui quod Sanclilas Ycslra
nondum reccpissct literas qiiibus xvii deccmbris ex Bruxella
ad priores Sanclitalis Vestrae literas de mense oclobri rcspon-
dcram (I), Sperare enim (poteram) quod ex iis Sanclilas Vcslra
picne inleliigerct me falso deferri apud Sanclilalcm Vestrain,
quasi omittcrem ea quae sunt catholici et orlliodoxi principis,
cum illa quœ per me acla sunt in principalu mco Auraico in
conservanda calholica religione et puce cum vicinis mois (que
illis lileris indicavi polius quam picne descripsi) clnrissiiue
conlrarium demonslrnrent et évinçant. Vcrum, cum nil dubl-
lem quin Sanclilas V^estra eas literas nunc receperil, dcsinam
eorundem re|)elilione Sanclilali Vcslrœ molcstus esse; solum
ad contcnla in poslremis Sanclitalis Vestrae litcris respondebo,
idqueordine quo a Sanclilate Veslra proponunlur.
Et primo quod ad dominum de Sanclo Urbano atlincl, hic,
me inscio, primo Auraicum occupavit, et malui cundcio ad
(1) Nous n'avoDS point retrouvé celle letlre. Il eu exisle une aulre, de
l'année 1566, de Guillaume de Nassau au pape Pie V. ù la biblioUit^que de»
princes Baiberini, Ms. XLIII, 181. Voyez nos Noies sur quelques sourctê
manuscntes de Vhisloire belye à Rome, dans les Comptes rendus dt in
Commission royale d' histoire, 5* sér., t. II.
( 428 )
aliquot mcnscs ibi dimillere, quam cum periciilo novorum
moluum illinc deturbare. Veriim hoc mense februario ex
inferiore Gcrmania in Auraicani misi nobilem virum Petriim
de Varich, dominum a Grippcuslcn, et in gubernalorein civi-
tatis et principatus mei Auraici conslitui, et eideni in consu-
lem adiunxi virum illustrem, doelorem dominum Paulum ab
Hcust : in quibus, ut spero, née Sanctilas Vestra verae rcli-
gionis zelum, nec subditi mei cuiuscunque status iusticiam et
integrilatem desiderabunt. Nisi enim me mea fallit opinio et
expectatio quain ex praecedenti eorum vila de ipsis conccpi,
ea est ulerque virlute praedilus et eo ardorc erga orlhodoxam
et calholieam reb'gionem, ut nihii praetermissuri sint eorum
quae temporum malitia palielur constitui et fieri ad calho-
Jicam religionem et veteres ecclesiae rilus revocandos et rcsli-
tuendos. Simul etiam novo edicto cavi et iussi omnes estcros
et vagabundos, qui aliunde in Auraicam confugerant. egredi, et
in posterum eis inlroitum praeclusi.
Quod altinct ad consilium Auraicum, quod Sanctitas Veslra
in suis literis totum hereticum esse affirmât cum advocato et
procuratore meo, sane miror plurimum quis haec Sanclitati
Vestrae suggesserit. Nam post diligentissimam inquisitionem
de fide et moribus singulorum consulum concordi omnium tes-
tiraonio inveni Emar Bisson et Petrum Psaulnier semper in
catholica religione perstitisse et hodie perstare, et quamvis
quidam non sintverili maleloqui de DionisioBeMufen, advocato
et procuratore meo, lamen illc in Brabanlia existens professus
est catholicam et orthodoxam religionem. Alii qui prius mihi
a consiiiis fuerant et delapsi sunl in errores Hugonoltorum,
alio commigrarunt; solus loannes lulianus se profitens rcli-
gionis Hugonotorum Auraicae adliuc hcrel. Dcdi autem nego-
cium supradicto domino de Varych et eius collegae inspiciendi
viros probatae fidei et vitae, quos consules et magistratus
constiluam; lantispcr autem, dum illorum responsum expeclo,
non video quo modo quicquam innovare possim aut debeam.
( 429 )
Scribit Sanclilas Vesli-a cpiscopum cl eccicsiasiicos indf
(iigalos esse aut ccrlc nielu abcssc. Ccrle ego cpiscopum, in
mcnse decenibri anno 1561 et inlerca saepius, ciim oiniiia'ad-
hiic salis intégra essent in principalu meo Auraico, saepius pcr
lilcras et eliam j)er meos ofïjciales monui et oravi ut in
(juadragesima et maiore anni parte principalem suam residen-
linm ha béret in ci vitale Anraica e( ageret ea quac episcopi
siinl; vcrum hactenus ne tantum ab eo inipelrarc polui, ut
seinel ci vital em Auraieam ingrcderclur, imilaïus In hoc prac-
(leeessorcs siios.
Ecelesiaslicos reliques abesse et divina cessare officia me
riuciat plurimiim. Verum etiam hos per lileras ad rcdilum
monui, et quaecunque ad eoriim securilalem necessaria pulavi,
conslifui; vcrum illi hactenus, sive ex melu quem praelcxunt,
<\\c ex exiguo affcetu et amore erga divinum culture, scsc
absenlarunt.
In mense aprili anno loG2 post Pascha, ecclesiasticis similem
metiim praelexenlibus, gubernalor Auraicus, dominus de
Causans, cl praefeclus nostri slabuli, Alexander de La Tour, ut
eis hiinc melum adimerent, comilali ah'quol mihlibus calho*
licorum; et vix tamen ullum ecclesiasticum vcl minis co
adigere poluerunt, ut sacrificiura perageret. Spero tamen
quod gratia Spirilus Sancli Icpenlia illorum corda cxcitabit, et
qiiod praesens gubernalor de Varych curabit aufcrrc oronrm
causam et oecasionera metus, si quae antea fucre, et ncdum
securilalem eis praestabit iuxta veteres ecclesiac Homanae
riius divina officia celebrandi, verum etiam ad id faciendum
eos incilabil et impellct.
Quod autcm ad ecciesiasticorum bona altinet, ca in manum
et proteclionem meam sumpsi, ut magis salva essent ipiis
ecclesiasticis. El cum advertissem quosdara ex ccclcsiaslim
Ihigonotorum errores palam profitcri, quosdam vero nuroinc
tenus eccicsiasiicos recusare explere orticium propler quod
t'ructus sunt relicli, conslitui, ut per raeura advocalum ceelesw-
( 430 )
slicis officia explentibus distribtierentur congruae et solilae
porliones, qiio ulrisque praecideretur ansa aliquam parlem ex
eeclesiasticis bonis sibi vendicandi; veriim, novato etiam ea in
parte priori edicto, constilui inter alia, ut dêcimse et omnes
redditus solvantur eisdem et ad eandem formam et rationem,
qua solvebantur ante exortos hos motus et tumultus.
Sanctissirae Pater, quamvis arbitrer me docere posse quod
plurima falsa suggesta sint Sanctitati Vestrœ, et jus et ralio
dictent in omnibus audiendam esse alteram parteni antequam
quicquam statuatur aut decernatur, tamen, quia probe agno-
sco quod Sanctitas Vestra, quicquid in hac causa agit, solum
spectat ad Christi honorera et gloriam et ad ulilitatem ani-
marum gregis sibi commissi et ad honorera raci nominis, solum
orabo Sanctitatem Vestam, ut tantisper différât omne judicium
et conatus suos, donec hii quos ex inferiori Germania in Aurai-
cam misi, illuc advenerint et cœperint explerc quœ illis man-
davi. Hoc si irapetro, ni! dubito quin Santitas Vestra sese erga
me huraillimum suum ministrura œquiorera prœbebit et ullro
agaoscet multa faiso dclala esse, et ex ipsis operibus in me
agnoscet Sanctitas Vestra syncerum erga reh'gionera catholicam
animum et suramara erga Sanctitatera Vestram et sedem apo-
stolicara observanliam. Atquc hic Dcum optimum maximum
oro, ut Sanctitatem Veslram suas ecciesiœ diu velit esse incohi-
mcn. Datum Bruxeliœ, ... februarii anno a Christo nato 1564.
E. Sanctitalis Vestral.
Humillimus et obedicntissimus fiiius
G. A Nassau.
Archives vaticanes , Varia Polilicorum,
l. LXXXVI, f. J05.— Copie.
( ^^31 )
Rome, 17 novembre 1568.
Bulle de Pie V décrétant un jubilé pour obibuii la n»
DES TROUBLES EN FRANCE ET B?l PLANDBB.
Jubileum pro rébus Flandriae, anno 1568.
Pius episcopus servus servorum Dei ad futupam rei mémo-
riam.
Gravissima maxiniaque pericula, in quibus nunc chrisiiana
rcspublica ob cxcitatos ab hoininibus a fîdc catliolica abcr
rantibus in universa Gallia eliam Belgica armorum lumullut.
versalur, iam polius, peccatis popiili exigentibii$,deflereeo0H
mur quam referre; siquidcm in nobiiissimis et olim ipsa catho-
lica fîde insignibus provinciis amplissimisque regnis pcrroulioi,
hiimani generis hoste instigante, detestabiles perniriofafqve
opiniones secutos, a Romana eccicsia, que Christinddiuoi OM-
nium mater est et magislra, temere déficientes, ad lanl«scaU>
mitâtes et miserias illa redegisse animadvertimiis(quod rcrie
magnopere dolentes dicimus), ut modo, illis coiilraclis in uoum
viribus conspirantes elatis ac ferocibus anirois, non tolun
adversus eum per quera regcs régnant et principcf dominan-
tur, ejusque sacra atque templa impie insurgcrc^verumeUa»
contra eoruni reges aperte summa vi rcbcllarc cl nefaria «•
bella inferre simulque,concitalis ad arma nalionibus acdc»pe-
ratis Iiominibus, numerosas quoque cxlernorum raililum
copias audacler comparare et validissirais cxcrcilibo» iliot
invadere atquc in magnum discriinen corum res adJucrre,
euncta deniqiie ferro, flamma, sacrilegiis cedibuj fedarr »f
dcvaslare in presenlia nitanlur et raolianlur.
Quibus quidem tôt tantisque modis et pcriculii P««'"^^'^
qui in navicula Pétri illius successores clDomini Noilri
( 432 )
Cljrisli in terris vicarii, volcnte Domino, gubcrnacula icnciiius
et modcramur, ad ofïicium noslrum pastorale impriinis perti-
nere existimavimus, ad averlendam iraiii Dei, qui culpa olTcn-
ditur et penitentia placatur, conciliandamque eius super nos
niisericordiam, tuba cxhortationis nostre sepc sonum dare,
sicut nobis ab eodem Domino per propbelam dictum est :
clama, ne cesses et quasi tuba exulta vocem tiiam valde, cum
consenlaneum et opporlunum esse censuimus, licet particu-
lares ad Deum preces in ecelesiis aime urbis nostre iam antea
ad id fieri mandaverimus, etiam ad universales efFundendas
fidèles quoslibet spirilualibus niuneiibus inducere, ut, multi-
plicatis intercessoribus, christiani populi, spc divine miseri-
cordie adiuti, faeilius a presentibus periculis libcrentur. Nos
namque tum bortando tum monendo grcgem dominicum cum
qua possumus cura ac solicitudine, ad oraliones recilandas,
ieiunia cclebranda, elemosinas erogandas quibus prccipue
opcribus Dei Opiimi Maximi ira mitigari placariquc consuevil,
libenter invitare solcmus atquc debcmus.
Quare ex parte omnipotcntis Dei omnes et singulos utri-
usque scxus cbrisli fidèles, Iam in aima Urbe nostra quam
in quibuscunque regnis, dominiis, provinciis, civitatibus,
oppidis, terris et locis per universum cbristianum orbem
constitutos, auctorilate apostolica paterne cnixeque requi-
rimus, monemus et bortamur in Domino, ut ea cbdomade,
cum présentes ad eorum nolitiam pcrvenerint, ad Dominum
humili et conlrilo corde converlantur et ad pcccalorum suo-
rum confessioncm se praeparare studeant et, quacunque die
cbdomade buiusmodi quem maluerint, peccala sua confcssori
ut infra confitcantur, ac quarta et sexta fcriis nccnon die
sabbati eiusdem vcl alterius immédiate sequcnlis ebdomade,
qui impediti non fuerint, ieiuncnt, oraliones dévote recilando,
et elemosinas, qui illas dare potuerint, Christi pauperibus iuxla
unius cuiusquc devolionem erogando, qui vero cas dare
ncquivcrint, in tôt orationibus pro dcfunclorum animabus
compensando, demum die dominico sabbalum buiusmodi
( 433 )
immédiate sequente confessi et contriii sacraiissimaro Eocha-
risliam reverenter et dévoie suscipianl, piasquc ad AliUsimum
preccs fundant, ut Dominiis Deus Sabaoi salutarc auxilium de
Sanc'to suo raittere ac provincias et régna predicla propugna.
toi'csque nostros ab ipsis hostibus lucri atque defcnderv
nosque omnes ab imminenlibus pcriculis liberare ae fidcA
callioiicam illic et ubique protegere et conservarc pro tua
ineffabili pietatc dignetur.
Et nihilominus, ut Deum magis propilium reddere valea-
mus, nos ipsi solcmnes indicere supplicaliones procettio-
nesque, una cum vcnerabilibus fralribus noslris sancle Romanr
ecclesie cardinalibus chrislianorumque rcgum et principom
oraloribus apud nos existentibus, omnibusque prelalis et
Romane curie magistralibus, die dominico qui cril vigcsiniut
primus presenlis mensis novembris, a basilica Sancii Fclri
usque ad ecclesiam Sancti Spiritus in Saxia, cl deindc die
mercurii subséquente, ab eadem basilica Sancii Pclri usque
ad ecclesiam bealc Marie supra Minervam, die vcro \cnerii
exlunc proxime futuro, ab ipsa basilica Sancii Peiri utque
ad ecclesiam Sancti Laurenlii in Damaso faccrc, in risque,
concedenle Domino, inccdere dccrevimus.
Ut aulem premissa purius et commodius ab ipsis fidelibu*
fieri possint, de Iradita nobis divinilus poleslnlis plenitudine
ccclesiae tbesauros, quorum nos in domo Domini, mcriii» licri
insulTicientilibus, Dei benignilatc et clemcnlia dispensalore*
cffccti sumus, copiose ne bénigne aperienles omnibus el siii^u-
lis Cbristifidelibus supradictis, ut bac vice lanlum confessoir»
presb} teros idoneos, seculares vcl cuiusquc ordinis re|;uUrr*
ab ordinariis approbatos, eligere, qui, corum coiifcttioiiibu»
diligenter audilis, eos et eorum qucmlibel a quibusvlt pecnlii.
criminibus, exccssibus et deliclis quanlumcunqoe gra«ilNH el
cnormibus, eliam sedi aposlolicc reservalis, eliaro in bulb
quam in die cène Domini quotannis legi solcl conlenlis, neewon
il scntcnliis ac censuris cecicsiasiicis cl pénis quas qu<
ÏOME 11% 5"' SÉRIE.
( 'i34 )
bet inciirrerint, iniuncla indc eis pro modo culpe penitoniia
salulari, absolvere, diclis aberranlibus et deficienlibus ab
eadein fidc catbolica ac eaium fautoribiis, receplaloribus et
illis credeiilibus eoruinqiie iibros sine aiiclorilate nostra et
sedis apostolice scienter, quomodolibet legenlibus, aul in donii-
bus suis tenenlibus vel iniprimenlibiis, seu quovis modo illos
defendenlibus anlc Ofïicitim sanclae inquisitionis sub quo-
cunque pretexlu vel colore impedientibus, vel Iibros damnalos
porlantibiis aut deseminanlibus diimtaxat exceplis, ac vola
quaecunqiie per eos emissa, ultramarino, castitalis et religion is
volis dumlaxat exceplis, in alia pielalis opéra commutare
valeant, dicta auctorilale aposlolica per praesentes concedimus
pariler et iiidulgemus. Preterea nos eisdem Cbrislifidelibus qui
predicla omnia adimpleverint aut, si qui morbo vel aliquo
impedimento delenli premissa seu eorum aliqua facere nequi-
verint, illa in alia pia opéra arbitrio suorum confessoruni
comniulari possint, quibus super boc facultateni imparlimur,
necnon iis qui in ilinere fuerint, si, cum primum iler per-
fecerint, similitcr ut prefertur praemissa adimpleverint, de
eiusdem omiiipolenlis Dei misericordia ac beatorum Pelri et
Pauli aposloloruin eius aucloritate confisi, plenissimam et
eam quae cbrislifidelibus ccclesias eiusdem Urbis et extra eam
ad id statutas snno Jubilei visilanlibus concessa est, indujgen-
(iam et omnium peccatorum suorum rcmissionem, dicta auclo-
ritate, lenore presentium., supradiclis omnibus misericorditer
in Domino concedimus et elargimur;
Districtius precipienles universis venerabilibus fratribus
noslris palriarcbis, arcbiepiscopis, episcopis et quibusvis aliis
ecclesiarum prelalis et locorum ordinariis, ut statim, cum
présentes litleras seu earum transumptum etiam impressum
ad eos referri conligerit, diebus supra nominatis ab ipsis sta-
luendis, solemnes supplicationes ac processiones juxla locorum
opporlunitalem respective ad effectum premlssorum indicant
et célèbrent, ipsasquc présentes seu earum transumptum
(43o)
liiiiusmodi per suas provincias, civitalcs el diocèse» sine olU
fraude aut lucro publicent et per ccclesiarum parochos »eu
redores publicari faciant; déclarantes insupcp lam prrtenirs
quam alias quascunque super eoncessione siinilium veldÎMimi-
liuin indulgentiarum a nobis et predccessoribus nosiris hscie-
iius emanalas et in fulurum quomodolibel emanandas liiirra^
chrislifidelibus ipsis iuxla huius noslre declaraiionis forniani
€l lenorem tanlum et non aliter nec alio modo uti aut eis te
luvare quoquo modo potuisse aut posse, quinimo ces in illn4
postmodum reincidissc et in fulurum reineidere debere, sirqur
ab omnibus quavis auctoritale fungenlibus censcri cl iudicari
debere irritumquc et inane quicquid secus a (|uoquani qiiovi*
prelexlu aut colore scienler vel iguoranler allcmplalum forsoii
est bactenus vel inipostcrum conligerit alleinptari; non oli*-
tantibus quibusvis conslitutionibus et ordinalioiiibus aposlo-
licis ceterisque conlrariis quibuscunquc.
Volumus eiiam, ut, repelilis sepe ac sepius devolii oraiio-
nibus, miscricors et miseralor Dominas ad respicieiidam
plebem suam eamque exaudiendam propensior reddaïur, quod
in quibuslibet ecclesiis palriarcbalibus, melropoiilanis, calbe-
dralibus et collegialis, secularibus et rcgularibus ac clau«ira-
libus, singulis diebus, ante allare maius quarumlibel ccclesia-
rum buiusmodi, antc vel post missarum soleiunio, lelanie cuni
prccibus illis adiunclis ab earundem ecclesiarum pcrsoni^ a»l
iniplorandam facilius Dci pro premissis misericordiam dt-vule
decantentur; diebus vero dominicis vel aliis de prcccplo ccrlc-
sic ferialis, ultra ipsarum letaniarum dccanlalioncm, cliaiii
proccssioncs circa casdem ccclesias vel carum ambilum cl
claustra, duranlibus periculis prediclis, fieri omnino dcbcaol;
quodque omncs et singule aile persone ccclesioslicc tara wcu-
lares quam regulares dictas Iclanias cum cisdcm prccibi»
(juolibct die, ad cvertcnda pericula huiusmodi, si i|ua« ccclr-
sias habeant et in eis resideanl, in earum ccclcsii* »cl alii»
scu suis domibus pariler recilarc leneanlur; cl quod prt*rn-
( 4>3(> )
lium transiimptis, ctiam impressis, manu notarii pubJici
subscriptis et sigillo aliciiius prelali aut pcrsone in dignilate
ccclcsiaslica constilute nuinitis, cadem prorsus fides adhibca-
tur que eisdem originalibus lilteris adhibcretur, si forent
cxhibite vel ostense. Nulli crgo omnino hominum liceat hanc
paginam nostre concessionis, indulli, elargilionis, preccpli,
declaralionis et voluntalis infringere vel ei ausu temerario
contraire. Si quis aulem hoc atlemplarc presumpserit, indi-
gnalioncm oninipotenlis Dci ac beatorum Pctri et Pauli apos-
loiorum eius se noveril incursurum.
Data Rome apud Sanclum Pelrum, anno incarnalionis domi-
nice millesimo quingentesimo sexagesimo oclavo, quinlodc-
cimo kalcndas decembris, pontificatus nostri anno tertio.
V. Cae. Gloiuerius.
Au dos : Jubiieum pro rébus Flandriae anno 1508. .jH
Jrchives vaticanes, arm. VIII, caps 4, ii" 13.
— Original sur parchemin avec sceau en
plomb.
VI.
Lellres de Fal)io Mirlo et d'Antonio Maria Salviati, nonces en FraiM
i.
Paris, 9 juin 1572.
Lettre de Fabio Muito, i?véque de Cajazzo, nonce
EN France, au pape Grégoire XIII.
Bealissimo Padre.
Quei sollevamenti di Fiandra non sono riusciti cosi gran^
corne si erano ordinali et corne si temè nel principio. Si reci
perô Valenliana con fuga et occisione di molti forastieri che
erano dcntro, tutti mal menati da soldati de! duca di Alva
da villani del paese.
C 437 )
Resta a ricuperarsi Monts, dove deniro dicono essere il conte
Ludovico con altri capi ugonotli di Francia, che, sendoli impe-
dito il potere uscire et il ricever dentro H viveri dalle genti
del duea di Alva che li sono attorno bastanti a far qiiesto
effetto, insinchè arrivi maggior sforzo di potere espugnare i
loco, forse che Dio bencdctto harà volulo ridurli a quella
preggione pcr darli il condegno castigo et andar cosi estin
guendo questo mal semé (I)...
Di Parigi, li 9 giugno 157:2.
Di Vostra Sanlità
humilissimo servo
Il Vescovo di Caja(zzo).
Nunziatura di Francia, t. V, p. 11. — Original.
9.
Paris, 29 juin 1572.
Lettre de Fabio Mirto au cardinal di Como.
Illustrissimo et Reverendissimo Signor Padrone
mio colendissimo.
Dopoi di haver scritto a 20 in risposta délie letlere di
Vostra Signoria Illiistrissima dell' ullimo dell' altro et primo
di questo, è comparso la sera di 24 Monsignor Salviati, il quale
non mi ha voluto far questo favorc di smontare a casa mia, che
è casa di Nostro Signore, et da lui ho ricevuto con due brcvi
di Nostro Signore la lettera di Vostra Signoria Illustrissima
di \\.
Il di seguente, si mandô a Lor Maestà per l'audienza, che si
hebbe pcr l'allro, et condussi detlo Monsignore, Il quale pre-
(1) Theiner a donné un autre fragment de cette lettre dans ses
Annales ecdesiastki, l. I, p. 338. Mais il regarde à tort le « cardinal di
Como « comme le destinataire de cette lettre. En outre, il indique des
feuillets alors que ce manuscrit est numéroté par pages.
( 438 )
scnlo i brevi, et insieme parlammo in niatcria dci tumiilti di
Fiandra, nelli quali et in liillc le cose perlinenti a slali di re
ciïlhoiico et amicitia con queila corona qiicsle Maeslà, conforme
a quel elie me ne havevan già delto et promesso per prima, ci
Iian confirmalo hora di novo a dovereassieurareNoslroSignorc
della bona mente loro in voler conservare la loro amicitia et
alliganza clie banno con Sua Maeslà Catholica, et cbe nel
j)articolare di presenti tumuli elle ban falto cosi, come faranno
scmpre, lutte quelle provisioni che sia in poter loro di fare,
percbè quelli stati si possan render sicuri dal canio di questo
rcgno, et molle altrc parole cbe dissero amorevoli con quel
re et di riverenza con Nostro Signore.
Di Parigi, li 29 di giligno 1572.
Di Voslra Signoria lUustrissima et Reverendissima
humilissimo sevvitore
Il Vescovo di Cajazzo.
Ibidenif t. V, p. 58. — Original.
3.
Paris, 4 juillet 1572.
Lettre de Fabio Mirto au cardinal Buoncompagno.
Illuslrissimo et Reverendissimo Signore Padrone
mio colcndissimo.
Scrissi a Voslra Signoria ïllustrissima con lellere di 29 dell'
altro, et già per prima con lellere di 20 bavevo seritto a Mon-
signor Illuslrissimo di Como circa il bono animo di queslc
Maeslà di voler perseverare in bona amicitia et unione con re
catholico, et qualmente nel parlieolare di novità di Fiandra
bavevan fatto publicare in quei luogbi di confini banni pcnali
di béni et di vita probibendo il iransito de genli et arme di
( 459 )
(juesli st.ali a quclli, promcUcndo nnclio di voler farc lullc allie
dimoslrationi di bona amicilia et assiciiramcnto di qiiei paesi
per la parte di questo pegnr).
Appresso mi c parso ncccssario, per loglicr via ogni occasion
di malc, dovcr fare un altro ofïicio cosi da qiiella corne da
qiiesla parle, cioc che, vcdendosi qui alcune liccnzc di Irisli,
clie non luUi si possono in questi lempi tener a segno, et inten-
dendosi anche dal canto dcl signor dnca di Alva alcune parole
et altre coscUe di alleratione riferte a queste Mncslà,clic forsc
0 clïc non son vere, o cjje il sdcgno et forsc anche la natura de)
negolio lo possa causarc, le quali picciole alleralioni proce-
dendo ollrc poUrebbcno |)iaii piano andarne apporlando délie
maggiori, ho prcgato qui il signor aînbnsciatorc di Spagna a
volerlc considcrare et avertir clie dal canlo de mirn'stri di
Sua Maeslà Calholica con prudenza si usi anclio dclla pacienza,
insino a quclla misura che la (jualilà delle cose et de tempi
comporta, facendo maggior stima dcl bono animo di qucslc
Maeslà che non dcl malc de parlicolari trisli, et baver bona
cura di non iassarsi provocarc dalle liccnzc di alcuni Irislarelli
a qualcbe disordiue di rolfura con qucsle Maeslà, clie sarcbhe
fare a ponto quel che questi tristi procurano di métier l'arme
in mani a queste due corone, anzi che per mio parère di tutli
accidcnli si dovcrcbhe dar conlo a queste Maeslà non allri-
menle che alla madré et fralcllo di Sua Mestà Calholica,
mostrando di baver molla fede aile lor parole et dimostralioni
che fanno di bona amicitia, perché se l'amicilia c vera, corne
si deve credere, si deve baver per laie, cl se pur fusse simulata,
come alcuni van discorrcndo, molle ancho conlo di simularla,
fincbè sicuramente si puo, et con tener qucsle Meslà in qualcbe
Icrmine di verecundia piii loslo che ftirle sfaecialc a una
scovcrla inimicitia et aperla guerra da apportare infinili mali;
et veramente ho ritrovato questo signor ambascialore sentir
quesla sorte di perieoloso negotio nel mcdcsmo senso che io
ho detto.
( 440 )
Un simile ofïïcio ho fatto con queste Macstà, iiiostrnndoli i
disordini clie potrebbeno succedere dalle licenze di quesli
trisli et dal voler prestare orecchic aile novelle che van ripor-
larïdo lalhor csageratc et talhor false di eose che habbian dette
0 fatto i ministi'i di Sua Maestà Catholica, le quali cose lutte,
prima di farne impressione, si doverebbeno eonfcrir con
l'ambascialore qui corne con ministre di un figlio di cssa regina
et fratello del re, et con quesli amorevoli corrispondenli modi
andar obviando aile malignità di trisli et di lor ribelli che
cercano di perlurbare l'amicilia et unione di questi duo re.
Quesl'ofïicio è slalo similmenle senlito in bonissimo senso
da queste Macstà et havendo cominciato il signor ambasciatore
di Spagna a dar conlo di alcune cose et parlicolarmente di un
certo Monsignor di Gianlis, francese, capo de ugonotli, venuto
da Moniz in Parigi per tenir vive alcune maie pratichc, et pre-
gando esse Maestà ancho a far publicarc in Parigi quci medc-
simi banni che si son publicali nei confini, prohibendo il tran-
sito de genti et arme nei Paesi Bassi, Lor Macslà li ban fatto
assai amorcvol parlamento con promissionc di far publicare
delti banni ancho in Parigi, corne han gia fatto publicar altri,
prohibendo a mercanti et gcnli del regno di andar a far com-
père di mercantie et robbe di navilii presi in Zelanda; cl spcro
che con quesli modi si possa andar conservando bona unione
Ira questi due re et obviare che i trisli non habbino adito di
andarvi scminando discordie.
Questa madré et figli, per quel che si lasciano intendere,
mostrano assai bona volunlà, in la qualc bisogna spesso andarli
agiutando et confirmando, per impedire che i mali consegli et
false riniostranze di trisli, che in queslo sono diligcnlissimi,
non li facciano impressione.
Queste Maestà in lor conseglio et contra il parère di alcuni
han risoluto di non voler far guerra; si èperô lenuto proposilo
di dover star armale, vedendosi l'arrne de vicini in essere per
mare et per terra, cosa che ha assai apparenza di conseglio
( 441 )
prudente, ma io l'ho per conseglio molto pernilioso et che sia
un artificio di lirar queslo re a farc in due voile quel ehe non
possono indurlo a far in una, cioè di farlo prima armare per
nutrire in questo modo il sospello a esso slesso e ad allri, ei
peter poi con ogni minima occasione di un piccioio disordine
di duo tristarelli che voranno farlo, venire a un disordine
grande di una roltura aperta, et qui bisogna da ambe le parti
haversi molta prudenza, sopra di che io ho ricordato qualchc
bono avertimento et non mancarô ricordarne ancho di novo
prima di partire...
Di Parigi, li 4 di luglio 1572.
humilissimo sevvitore
Il Vesovo di Caja[zzo].
Au dos : Airilluslrissimo etReverendissImo SignorPadrone
mio Colendissimo, 11 Signor Cardinale Boncompagno, Roma.
Ibidem^ p. 44. — Original.
4.
Paris, 4 juillet 1572.
Lettre de Salviati au cardinal di Como.
Illustrissimo et Reverendissimo Monsignor Padronc mio
osservandissimo.
Con questa occasione del gentilhuomo dell' Illustrissimo
Borboneche ne viene, do aviso ail' Illustrissimo Buoncompagno
di quanto mi pare esscre a proposito sccondo che ella polrà
vedere, et alla giornala io undrô di mano in mano continuando
semprc ccrcando di gundnjjjnaro alcuna cosa a benefizio publico
et sodisfatione di Nostro Signore, quando essendoci il rc si
terra il conseglio delli affari et allenderassi qualchc poco aile
faccende, et per quello polro, procurero di giovar n eanonici
di Avignone, conforme a quello cb' ella commanda nella sua
amorevolissima di 16 del passato, benchè cou il principe
( 442 )
d'Oranges in alcune cose pochissima sia l'aultorità di qucste
Maeslà, facendo egli professione di signore assoliito et non
dipendente da altro principe, oitre che si ritra da Monsignor
di Gajazzo che in qiiattro anni debbe havere havulo poca
félicita in simili negolii che nuoce assai per la piega già presa.
Furno le sue ricevule et leltc con sodisfatlione, et saranno
di giovamenlo non poco aile cause che si trattaranno per il
padrone, nella cui buona gralia supplice la Signoria Vostra
Illuslrissinfïa che gli piaccia di conservarmi commandandomi
corne a sua creatura.
Di Parigijli iiij di luglio MDLXXII.
Di Vostra Signoria Illustrissima et Reverendissima
Affettionatissimo et humilissimo servitore
Il Vescovo Salviati.
Au dos : Air Illuslrissimo et Rcverendissimo Signore
Padrone niio osservandissimo, monsignor il Cardinal di Como.
Ibidem, p. 42. — Original.
5.
Paris, 6 juillet 1S72.
Lettre de Salviati au cardinal Buoncompagno.
Illustrissimo et Rcverendissimo Monsignor Padrone mio
osservandissimo.
Parlendo di qui Monsignor Pontar, huomo del cardinal Bor-
bone, a 4 scrissi alla Signoria Vostra Illustrissima et Reveren-
dissima, facendogli ampla fide délia buona dispositione che
trovo in queste Maestà alla conservationc délia pace con il re
catholico, ved<3ndo esser fatle alcune provisioni in luoghi di
frontiera non bastanti ad olTendere, ma solo per la difFcnsione,
( 443 )
et intendcndosi clic i minislri dcl rc di Spagna facevano il
mcdcsinjo più gagliardamcnle, et per conio deile piazze del
Piajnbnte, dovc ando Monsignop di Belgard, et del rnarcliesalo
di Saliizzo, govcrnato dal signor Ludovico Biraga, non hanno
niandalo chc provisionc di 90'^ o 100 mila franchi, havcndosi
anco nova di spcdilionc di colonnclli falli dal commandatop
niaggior per 12 mila fanti et grosso numéro di cavalli. Ma non
gli davo alcuna inlenlione di sperare che havessino a dover
castigarc i Franchi che in Fiandra crano calali, non essendo
ancora le cosc laimente stabilité, che fusse possibile disporrc
il rc al casligo dclli ugonotti, corne qucllo che non sarebhe in
tnl caso senza timoré di novi lumulti, chc non li vogiiono più
scntire, il che si conosce tanlo chiaramenlc si no dalli minislri
dcl re di Spagna, chc Tambasciatorc qui résidente se la passa
intorno a ciô assai quiclamenle, se ben l'ailro giorno et invano
fcce instanza che si mettesse prigione Monsignor di Gianlis,
clic si era trovalo aile rcvolulioni di Fiandra et poi rilornalo
in corle ncgotiava pcrgli ugonotli, et perô consideralo il
tutlo, gli parrebbe assai se gli succedessc di far publicar qui
in Parigi li medcsimi edilli che sono sfati publicati péril resto
del regno conlro ai suddili del re che calano in Fiandra, del
che stamane ho havulo promessa certa dalla regina, et in ollre
vorrcbbe che lo Strozzi disarmasse i navili che si Irova baver
in ordine con buon numéro di gente clella, et di qucslo
havendo parlato sono stato ascoltalo, essendosi appiceata la
pratica di sorte che non c da disperarne, et massime conside-
rando che gli animi sono volii alla pace per qucllo che dicono
I.ocp Maestà, si ritra da tulle le parli et si debbe credere,
essendo impossibile che non si laccssino, sccondo chc non
si fa, gagliardc provisioni di danari, se si havesse delibe-
ralo di far guerra; et solo mi da ombra sapendo che hoîçaji s'c
falto un conscglio con iniervento solo del rc, regina, mares-
cialli di Francia et armiraglio, dovc non si puo csser Iratlata
( U2 )
d'Oranges in alcune cose pochissima sia raultorità di qucste
Maeslà, facendo egli professionc di signore assoliito et non
dipendente da altro principe, oitre che si rilra da Monsignor
di Gajazzo che in qiiatlro anni debbe havere havulo poca
félicita in simili negolii che nuoce assai per la piega già presa.
Furno le sue ricevute et lettc con sodisfattione, et saranno
di giovamenlo non poco aile cause che si trattaranno per il
padrone, nella cui buona gralia supplice la Signoria Vostra
Illustrissima che gli piaccia di conservarmi cominandandomi
corne a sua crealura.
Di Parigijli iiij di luglio iMDLXXII.
Di Voslra Signoria Illustrissima et Reverendissima
AfFETTIONATISSIMO et IIUMILISSIMO SERVITORE
Il Vescovo Salviati.
Au dos : Air Illuslrissimo et Rcverendissimo Signore
Padrone mio osservandissimo, monsignor il Cardinal di Como.
Ibidem, p. 42. — Original.
5.
Paris, 6 juillet 1372.
Lettre de Salviati au cardinal Buoncompagno.
Illustrissimo et Rcverendissimo Monsignor Padrone mio
osservandissimo.
Partendo di qui Monsignor Pontnr, huomo del cardinal Bor-
bone, a 4 scrissi alla Signoria Vostra Illustrissima et Reveren-
dissima, facendogli ampla fide délia buona dispositione che
trovo in queste Maestà alla conservationc délia pace con il re
cathohco, ved^îndo esser fatte alcune provisioni in luoghi di
frontiera non bastanti ad offendere, ma solo per la diffensione,
( 443 )
et intendcndosi clic i minislri dcl rc di Spagna faccvano il
mcdcsinio più gnglicirdamcnle, et per conio dclle piazze del
PiajTibnlc, dovc ando Monsignop di Bclgard, et del marchesalo
di Saluzzo, govcrnato dal signor Ludovico Biraga, non lianno
ninndalo chc provisione di 90" o 100 inila franchi, havcndosi
anco nova di spcdiiionc di colonnclli falli dal commandator
niaggior pcr 12 mila fanti et grosso numéro di cavalli. Ma non
gli davo alcuna inlentione di sperare chc havessino a dover
castigarc i Franchi chc in Fiandra crano calali, non esscndo
ancora le cosc lalmcnte stabilité, che fusse possibile disporrc
il re al casligo dclli ugonotti, corne qucllo che non sarebhe in
■tal caso senza timoré di novi lumulli, che non li vogliono più
scntirc, il chc si conosce tanlo chiaramenlc si no dalli minislri
dcl re di Spagna, chc ramhascialorc qui résidente se la passa
inlorno a ciô assai quictamenle, se ben l'allro giorno et invano
fcce instanza chc si mctlesse prigionc Monsignor di Gianlis,
chc si era Irovalo aile rcvolulioni di Fiandra cl poi rilornalo
in corlc ncgoliava pcrgli ugonotti, et perô consideralo il
tutto, gli parrcbbc assai se gli suecedessc di far publicar qui
in Parigi li mcdcsimi editli chc sono slati publicati péril resto
del regno contro ai suddili del re che calano in Fiandra, del
chc stamanc ho havulo promcssa certa dalla regina, et in ollrc
vorrcbbc che lo Strozzi disainiassc i navili chc si Irova haver
in ordinc con buon numéro di gente clelta, et di queslo
havendo parlato sono stato ascoltalo, essendosi appiccala la
pratica di sorte che non c da dispcrarne, et massime conside-
rando chc gli animi sono volli alla pace per qucllo che dicono
Lor.o Macstà, si ritra da tulle le parti et si debbe credere,
cssendo impossibile che non si lacessino, sccondo che non
si fa, gagliardc provision! di danari, se si havessc delibc-
rato di far guerra; et solo mi da ombra sapendo che ho}ça;i se
falto un conscglio con inlervento solo del rc, regina, marcs-
cialli di Francia et armiraglio, dovc non si put) esser trntniln
( 446 )
7.
Paris, 8 juillet 1372.
Lettre de Salviati au cardinal Buoncompagno.
Illujtrissimo et Reverendissimo Monsignore Padrone mio
osservandissiino.
Acciochc queslo ordinario di Lione che debbe essere cspe-
dito non venga senza mie Icllcro, non lasciarô di scriver la
présente ehe servira almanco per dargli eonto délie scritlc
sino a questo giorno, havendo cominciato subito cbe arrivai, et
scritto a 26 del passalo per via di Lione, a 4 di questo, dando
la letlera ad un genlilhuomo del cardinal di Borbone clic
veniva costà, et a 6 con occasione di un correro espedito a
Firenze dall' ambasciatore; et dipoi è slalo publicalo qui lo
editto contro a Franzesi cbe calano in Fiandra, conforme ail'
intenlione datami dalla Regina, et contro ail' opinione dell'
ambasciatore di Spagna, che si lamenlava de baverne fatlo
inslanza per spalio di cinquanla giorni, non volendo cbe io ci
dovessi baver miglior mano di lui. Cosi il griffucio del rc, nellc
cui mani è, fusse slato diligente a portarlo alla stampa, ne
mandarei copia alla Signoria Vostra Illuslrissima et Reveren-
dissima, havendo in pensiero di raandarla ai nunlio di Spagna
quanto prima si possa bavere.
Su l'aviso cbe se fussino di novo messe insieme alcune
compagnie di ugonotli per calarc in Fiandra, l'ambasciatorc
di Spagna ha spedilo un corriero, et essendo andato da lui et
entralo in dimostrargli quanto sia grande la gloria de ministri
cbe lengano i principi in pace, l'ho pregato di non esagerare
le cose con lo scriverc et di contentarsi di referir semplicemenlc
quelio che gli viene in nolitia che possa essere di servilio del
suo padrone.
(447 )
Era una letlera a Nostro Signore nel plico mandalo per il
corricro di Firenze soUo coperta ail' ambascialore di Francia,
di mano délia i egina, che lo ragiiagliava délia disposilione e'
rcsolulione sua et del rc verso la conservationc dclla pace;
et havcndo con altre rnie scritlo alla Signoria Vosira Illuslris-
sima tutto quello ehe mi è stalo possibiledi pcnetrarc, dandoli
speranza di pace, se ben sempre accompagnandola con un poco
di limore, adesso non ardirei dire diversainente, molle essendo
le cose che dimostrano doversi baver pace, oitre chc sempre
s'intende dalle bocchc di loro Maeslà, et in contrario vedendosi
cerle praticbe et negoliationi che danno suspetto di una resso-
lutione subita alla gucrra, et in queste angnstie entro in pen-
sicro che sarà forse forza di stare per tutta la présente estatc
per rispetto dell' armi che sono nelle mani delli ugonotti
Franzesi, quali i) re a mio giuditio non vuole meltere in dispe-
ratione, acciochc non se voltassino contro di lui, et forse pensa
che gli servino per guardia delle cose sue, se al duca d'Alva
vcnisse in animo a transferirsi a danni del regno, quando si
Irovera havere messe insieme tante forze, del che da più ombra
lui chc non farebbe un allro proposlo al medesimo governo
délia Fiandra, per le parole molto alliere che si rifcriscono
uscirgli di bocca et sino con l'agente del rc che vi siede
appresso di lui.
DiParigi, li 8 luglio 1572.
Di Vostra Signoria lUustrissima et Reverendissinm
AfFETTIONATISSIMO et HUMILLISSIMO SEKVITOBE
Il Vescovo Salviati.
Au dos : AiriUustrissimo et Reverendissimo Monsignor
Padrone mio osservandissimo, il Signor Cardinale Buoncom-
pagno, per Servitio di Nostra Signore,
Romo.
Ibidem, p. 58.
( us )
8.
Paris, 16 juillet 1372,
Lettre de Salviati au cardinal Buoncompagno.
Illustrissimo et Reverendissimo Monsignor Padrone mio
osservandissimo.
Scrivendogli assai lungamentc a 6, glie dicevo di baver trat-
tato che si disarinassero i navili che haveva in ordine lo Strozzi
per sodisfattione dell'ambasciatore catholico qui résidente, et
per esser cosa da quietar assai l'aniino del re di Spagna et de
siioi ministri che dubitano dover baver guerra da questo re;
et dipoi per il ritorno di Sua Maeslà da passatempi ai negolii,
intendendo essersi in conseglio dciiberato di mandar Mon-
signor di Numorin con ressolulione allô Strozzi cbe dovesse
{)arlir, subito me n'andai da loro Maeslà per veder di sapere
donde nacesse una ressolutione si contraria airinlenlione
datami,et dopo lungbi discorsi et raggionamenti clie Icndevano
a volermi darc ad intendere che il lutto si faceva per sicuvezza
del re di Spagna et per niostrargli che, impicgandosi sei mila
fanli di gente buonissima et 200 cavalli in imprese lonlane da
suoi stali, non doveva dubitare délia mente dei re, mi comman-
darano di assicurar Sua Beatitudine che in modo nessuno si
sarebbe dalo noia ne alli slali del Re di Spagna ne al re di
Portugallo, piutosto lasciandosi chiaramenle intendere che
accennando cbe l'armata andarebbe all'acquisto de novi pacsi,
al che non mancai di soggiungere che, quando il re di Francia
volessc anche cgli allendere a cercar paesi novi, non lo poteva
fare scnza ingerirsi nelle cose del re di Spagna et del re di
Portugallo che erano stali i primi a penetrare nelle Indie con
Iiaver diviso le navigalioni et non fu possibile di acquistar cosa
aicuna : il che vedendo et essendo con la regina,che con grande
instanza in luUi i modi voleva cbe si porgesse questo fatto al
( 449 )
papa corne iinico remcdio pcr secondarc i suoi sanli desiderii
vol:i alla pace, mi parse a proposito di domandargli liccnza di
parlarc seco, non corne nunlio di Nostro Signore, ma corne siio
divotissimo scrvilore, et glie dissi : « Madame, neccssariamenle
dehbo credere che a qucsl'hora la Maestà Voslra habbia ncl
suo consrglio deliberato o di far gucrra al re di Spagna o di
vivere in pace seco. Se di vivcre in pace, in ogni modo mi par-
rcbhc cbe, per obligarselo e mostrare al monde la voslra bontà,
bavrsle a far lutte qnelle cose che possano dar sodisfatione a
lui et levare al mondo il suspclto già concepulo pcp il modo di
proccdere diibbio che havete tcnulo, consolando il papa, che
non dcsidcra allro che la pace et la grandezza del vostro rcgno,
che sarebbe uno rendervelo tanto amorevole et gralo, che dclla
sua autorilà polreste inleramenle disporre. Et quando fusse
pcr il contrario, in modo alcuno vorrei ch'Ella Irovassc buono
che da me glie se scrivessi nel modo gia impostomi, perché in
tal caso, vcdcndo egli non esser da voi Irallato conformemrnlc
con quella confidenza che gli si deve, non so chi si polessc
assicurare che non fusse un violeniarlo a gellarsi dalla parle
coniraria con grandissime danno di lutli i voslri pensieri,
essendo alla fine tanla l'autorità de papi et tali le forze loro,
che, accostandosi con uno de duo principi, gli danno il gioco
corne che vinlo nelle mani. » Et con tutlo ciô sempre persévéra
nel piimo proposito, volendo che il papa et suoi minisirj
habbino per cerlo che qui non si miri ad allro che alla conscr-
valione délia pace, trovando lutli i raie! ragionamcnli buoni,
fedeli et amorevoli.
ïrovasi Tarmata già delta et che si chiama dello Slrozzi,
verso la Ruccella et Burdeos che farà vêla quanio prima, ma
al più presto Ira sei o selle giorni, et sarà commandala dal
barone délia Guardia, huomo di anni poco nicno di 80, calho-
lico et famosissimo per l'imprese faite in allri tcmpi, cl
quando per vecchiaia, o pcr allro accidente mancassc al suo
carico, restarà il signor Filippo Slrozzi.
Tome ii% 5""' série. 29
( 4S0 )
Di Levante venne a 13 un gentilhuomo dcl prelcnso vescovo
d'Axe, ambascialore del re al Turco, et subito si sparse voce
che egli havcsse havuto licenza di parlare in Constantinopoli
con il Bailo ad ogni sua requisitione, havendo ridullo in buo-
nissimo termine la pratica della pace tra Vcneliani et il ïurco.
Et in corte, dissimulando di havcre sin a quest'hora Iclte le
lelfere et parlato con l'huonio, non si puô haver lumc di cosa
alcuna. Con tutto ciô ritraggo di luogo assai autentico Mon-
signor d'Axe esser stalo mandato al Turco. per essere tra i
ministri dcl re huomo confidentissimo a Vcneliani, in Constan-
tinopoli di consenlimcnto del Turco haver parlato tre volte
per negotii con il Bailo et essersi mossi ragionamcnti délie
conditioni che si haverebbono a osservare da Venetiani, se il
Turco restiluisse Cipri, parendo ragionevole per l'una et altra
parte che si havessino a smantellare le fortczze, obligando i
Venetiani a tenerle in quel modo et a pagarc un grossissimo
tributo. El parendomi si la risolutione di moverc Tarmata corne
queslo poco che si é penctrato per la venu ta dell' huomo di
Monsignor d*Axe di dover far saper a Noslro Signorc quanto
prima, mi son resoluto di spedir un corriero espresso, vedcndo
delto inditio per la pacc, che non si fanno provision! di danari,
di alcuna consideratione, et che Loro Maeslà la promeltnno
largamente, ma di quella dubilando per le praticlie strelle che
si hanno tulto il giorno con gli ambascialori d'Inghilterra,con
i desiderosi della guerra et con l'armiraglio, a che mando il rc
le lettere di Constantinopoli subito dopo haverle lette.
Come passino particolarmente le cose Fiandra qui s'intende
con dilïicultà, cavandosi ogni giorno dalli ugonolli nuovc a
loro profitlo, i catholici poco abadandoci et dcl luogo medcsi-
mo havendosi letlere con dilTicultà per le prohibilioni fatte dal
duca di Alva,che usa estrema diligenza acciochè le persone non
scrivino. Et perô conviene far giudicio (la molti scgnî
exirinseci che dimostrano hoggi in Fiandra guerreggiarsi da
l'un canlo et da l'allro con pochissime forzo, conoscendo l'un
( 451 )
et l'altra parte haver bisogno di maggiori aiiili, affaligan-
(losi il diica d'Alva per haverc i Valloni et Tedeschi che lia
niandati a levar, et i ribelli per far dichiarar, quando gli fia
possibile, il re di Francia per loro, sollevar lulU gli ugonoUi
et qiialchi Alamanni et havere de commodi dalla regina d'In-
ghilterra, lirandola a prestar danari et suministrar gentc con
pegni et con darlc inlentione di qualche isola che le sia vieina,
et giô s'intendc per parola uscila di bocca dcll' ambascialorc
Ini^lese qui résidente che habbia accomodalo il conte Ludovieo
di 500 mila scudi, pigliando in pegno délie gioic predate alla
flotta di Portugallo, et in Flessing essere un capiiano Ingicse
con 200 fanti.
Quando qui venne l'armiraglio d'Inghillerra a giurar la
pace per parte della r^egina, Ella dovelle sapere che le ccri-
monie furono faite in cbicsa, et secondo lo stile de calholici. El
essendo Monsignor de Momoransi et Fois andati in Inghillerra
a far il mcdesimo a nome del re, si è delto che furno cantate
delle prece et fatte per celcbrationi dell' atto dclle cérémonie
alla ugonotta; et quanto al resto, sono stati accarezzati exlrc-
mamcnle, spesati con 400 cavalli che havevano per tutio il
rcgno, et presenlati Momoransi di una coppa doro di v.duta
di 2000 scudi, di un buffello di vahita di 0 mila, di sei chinée
et dell'ordine della Giarettiera, et Jois ha havuto un buffello di
J500 scudi.
Mentrc che si seguilano li rumori et le suspilioni di guerra,
aeciochè loro Maestà mai dubitassino della mente del duca di
Savoia, ha Sua Altezza falto offerire di mandaigli il principe, et
corne cosa ne prcsenti tempi superfliia, gli c stalo risposlo
corlcsemente non acccltando Tofferta. Ma quando si fusse pro-
ceduto allrimenti, non so se cosi presto si fusse venulo ail' alto
del mandarlo, amandosi quel principe lanlo dalla madrc, che,
stando di continuo nella sua caméra, non gli pare di vederlo a
bastanza, et stando le cose del loro slato in mainera che per la
conscrvalione è di mestiero di mantencrsi scnzn rcndersi
suspctlo air uno et l'allro re.
( 452 )
L'altro giorno fu dclibcralo ne! conseglio del re che tutti i
personnaggi cbiamati a consultare se era da far guerra o no,
dovessino dare il suo parère in scritli, tanto i marescialli quanlo \
Morviglicro et Limoges, il conte di Rcs, i prineipi che sono
presenti et Tarmiraglio. Et per lo più coneludevano per la
pace.
Sempre «on oslante tulle le calamilati délia regina di
Scofja, qui è riscduto un suo ambasciatore, |)ersona molto dili-
gente et che si è servito del favore delli antccessori di Nostro
Signore, trovandeselo proficuo; et il medesimo desiderando et
sperando da Sua Bcatiludine, mi ha pregalo di scriverne
acciochè mi habbia a comraarïdare di esser scco et sempre
che occorra di parlare al re, alla regina et a qualunque altro
sarà espedienle a suo favore, inlorno a che mi govcrnaro
conformé ai commandamenli che cîa lei verranno.
Dubilandosi che Marsiglia sia mal fortificala et de progrcssi
che polrebbe far l'armata del re di Spagna, quando si voilasse
a danni di queslo re, per vivere cautamcnle, vi mandano il
marescial di Savoia a forlificarla, providendolo di 38 mila
franchi. A do passô un corriero di Spagna che andava in
Fiandra, et essi inteso di buon luogo alli huomini, mandati in
Spagna dalle ciltadi délia Fiandra a qucrelarsi dclla rigidezza
del duca di Alva et délie gravezze imposte, il re baver dalo
subita et grata audienza, mostrando d'inlendere cose che gli
dispiacevano, non conforme alli suoi ordini, et di volersi rime-
diarc con gran guslo delli autori deli'accordo con li ugonotli,
parendogli haverla intesa bene, et che le sedilioni de populi si
debbono quietare con le piacevolezze et non col ferro.
Délia spesa del corriero piacendoglie potrà far rimboizare
messer Pier Antonio Bandini, che ne darà il conto, et per quelle
che a me spetla, sia certa che Nostro Signore doverrà rimaner
consolata, non essendo per lasciar indielro cosa che mi paia
essere a proposito per repriraere gli affetli di quesli spirili
sediliosi che ci danno noia.
i 455 )
1 Monsignore di Gajazzo si licenliarà hoggi dal re, prcscn-
jtandonie corne suo siicccssore, c Ira poclii giorni si mctterà in
jviaggio. Et glie bascio le mani.
I Di Parigi, Il ICdiluglio 157^.
I Di Vostra Signoria llliislrissima cl Revercndissima
Affettionatissimo et hcimillisimo servitore
Il Vescovo Salviati.
Au dos : Airilijslrissimo et Rcverendissimo Monsignore
Padrone mio osservaiidissimo, il cardinal Buoncompagno,
per servilio di Nostro Signore,
Roma.
Ibidem, p 60 —Original.
9.
Paris, 21 juillet 1572.
Lettre de Salviati au cardinal Buoncompagno.
llluslrissimo et Rcverendissimo Monsignore Padronc njio
osservandissimo.
Clic l'armala dello Strozzo sia parlila, sin'a quesl'hora non
si sa, con tullo clie l'ordinc andasse espresso, secondo scrissi
a 10 mandando eorriero a posta, bcnchè si giudica più loslo
elle per ancora non Iiabbia fatto vela, non cssendo possibilc
d'imbarcar genti et che un'armata di G niila fanti et 200
cavalli cominci a navigarc senza consumare qualclie giorno
dopo Iiavere ricevulo il commandamenlo dclla partila. Et dclln
qualilà de vascelli, si ba più toslo cattiva relalione ehe buona,
corne ebe fusse inessa in ordine per doversi servire dcllc
genli cbe baveva d'bavere, et non per farla combalter in mare,
0 fusse per dur suspetto al rc di Spagna et divertire la sua
di andare si francamente a danni del ïurco, o |)er assicurarsi
il re ebe il rc di Spagna non venisse contre delli suoi stati,
menlre prepurava armala gagliarda sotlo preleito di andar
( 454 )
conlroi Turco, et in tempo che il Turco per impossibilità non
armava da polergli resistcre; ma dipoi essendo nali i tumulli
di Fiandra, è stato comincialo a dimoslrare al re che sii
polrcbbe con essa impatronire délia Fiandra, et alli ugonolli
clie sono andati in aiiilo del Conte Ludouico per sollevargli,
sono avisato che hanno fatto ogni opéra perdar loro ad inten-
dcre che il re si sarebbe diebiarato in favore loro; et di tali
avvisi con lutto clie Ihiiomo si serva per diniostrare, quanto
sia cosa pericolosa per il re di ascoltare biiomini lanlo arlifi-
tiosi, et che rompendosi la gucrra, gran parle del governo
nccessariamenle cadrcbbe nclle lor mani, nondiracno sin qui
vive la medesima negolialionc, se bene anco a me son sempre
date le niedesimc buone parole, assicurandomi che Nostro
Signore non dcbbe dubitnre che il re sia per essei'e il primo a
roMiper la guerra
Dipoi che tornô Moinoransi d'Inghillcrra, vi si sono
espedili Ire corrieri, et vorrcbbe l'armiraglio tirar la regina a
dichiararsi con il fargli venir voglia di alcune délie isole poste
Ira la Fiandra et Inghiltcrra, tratlando piutloslo corne da se
che mosirando csser lotalmcnte conscio délia mente del re,
non mancando di aiutarsi et intrinsecarsi ne negolii quanto sia
possibile : et l'altra sera dicendo al re di volersi ritirare a
rij)Osare et spogliandosi per enlrare in lelto, subito pariite
le genti, entrô in caméra detto armiraglio slando seco a solo a
solo per lunghissimo spatio di tempo.
Che aile volte queste Maeslà dicono a noi allri ambasciatori
intentione di una cosa, facendone poi un'altra, non è da ram-
maricarsene,essendosi il re l'altro giorno riso dellambasciatore
di Spagna, che ne vole fare un poco di risentimcnto, mostrando
che proeedendosi in lai modo in vano era qui lenuto dal suo re;
et Dio voglia che non habbia procacciato il suo maie et che per
l'avenire non gli avvenga peggio.
Ecci pensiero di mandar di novo un personaggio al Turco,
essendo in molta considcralione, Monsignor di Birone, riputato
buon soldato, di valore grande ne negolii et confidente quasi
( 43b )
d'oginino, havcndo per il rc con sodisfalione Irallale lutte le
paci cl accordi seguili con gli ugonoUi. Et qiiando fuss« di mente
(ii Nostro Sigiiore che intorno a ciô si facesse un oflicio più che
unallro, desiderarei di esserne avverlilo, conoscendo la cosa
iinportanlissiina cl gelosissima et da non cominunicarsi con
persona.
Mi lianno lenlalo per saper se andrô aile nozze di Madama,
proponendomi che in tal caso si debbc havcre in considcralione
la persona di Ici, sorella del re, et non del re di Navarra; circa
a che mi governarô secondo che di costà verranno le rissolu-
tioni délia dispensa, senza lasciarmi inlendersinche se ne possa
fare di manco,benchè per l'ullimo ordinario s'è in loro raffred-
du(a la speranza di doverla havere, non confidandosi di peter
condurre alla slessa il re di Navarra che in spatio di qualche
mese, le nozze volendo fare di présente et rambasciatore
scrivendo havergli delto Nostro Signore che, adesso che è
morla la rcgina di Navarra, sa che queslo re divenlerà calho-
lico ; perô per liberarsi da ogni difficulté, esser bene di sopra-
scdcre un poco iiel dare delta dispensa, et la regina essendossi
lamcnlata meco ho preso le parti di Sua Bcalitudine, mostrando
anch'io di esserc délia mcdesima openione et animandola a
impresa si gloriosa et buona, che a lei è a cuore et che da allri
non si polrebbe condurre a fine, quale già più d'una volta ha
lenlalo il guado, sperando doverne con il tempo haver honore,
se ben dubilando del quando.
Serissi a giorni passali essere dispiaciato che il gran duca
havesse aiulalo il duca d'Alva a trovar danari. Con tulto ciô se
la vanno passando camminandosi per via che facilmenle si
tornerà a traltarc con la medesima confidenza di prima, se non
per allro al meno per tenerne i Spagnuoli in geiosia.
Non si dubila punlo che il Signor Chiappino Vilelli sia stato
air intorno di Monza ferito di un archibugiala in un piede.
Il cavalière Gianello, huomo del duca di Ferrara, che venne
poco dopo me, montre che si dubitava in Italia che la guerra si
hnvesse a rompcr subito, ancora ci si Iraltiene, trattando di
( 456 )
riscuotcre aleimi danari che si dcbbono al signor duca di paglie
decorsc, cosa diiïicile da oltcncre ne tcmpi prcsenli che il rc
è lanlo aggi'avato di spesa, volendo gli huoraini prallichi dellc
cosc dcl rcgiio che, dovendosi far danari seconde clie si comin-
cia a molteggiare, non ci sia altro modo che di voltarsi aile
chiese, posscndosi sperare di cavar da esse dua milioni di
franchi, sempre che imponghino di novo certe décime seconde
il loro stile, et forse polrebbc il re accommodarsi di maggior
summa, se uno edillo publicalo nnovamenle [)ar{orirà lo
effello che si pensa. È costume in Francia di pagarsi de
danari che se lengano da altri olto et un terzo d'intéressé,
tenendosene buona ragione nelle corte de parlamento, cl il re
per il novo editlo commanda che per ravvenire non si debba
pagare da parlicolari più di sei, il che dislurbando il traffico
passato, i danari facilmente saranno prestati a lui, facendo
obligar le citladi secondo che si c comincialo accostumare
da un tempo in quà et pogando d'intéressé olto cl un terzo,
che è quasi il medesimo come se a Roma si prohibisse il farc
de censi a più di sei per cento, et Nostro Signore créasse un
monte a otlo et un terzo.
ïra la duchessa di Nemors et Lu nga villa si contrasta délia
precedenza, volendo ciascuna di loro trovarsi aile nozze che si
debbono fare, et con grandissimo Iravaglio di loro Macstà che
non vorrebbono dispiacere ne all'una ne alTallra.
Forsi si maravigliera la Signoria Voslra Illustrissima et
Reverendissima che io habbi indugialo tanto a dargli conlo
del viaggio che dovevo fare in Fiandra : et harei fatlo sin a
quesl'hora se havessi visto qui le cose in termine da poterc
fondarsi sopra la rcsolutione che davano, ma vedendo tuflo il
contrario, ho pensato esser meglio di sospendere, per non mi
muovere senza fondamenlo et con manifcslo pcricolo d'intra-
prendcre cosa che potesse essere di poca reputalione alla Sedia
Apostolica, par le varietà che qui nascono da un'hora all'allra.
In queslo menlre slarô avvertilo et mi sforzerô, nascendo
qualchebuonaoccasione,di non mêla lasciare scappare di mano.
(457)
S'inlendc che, csscndo andalo Gianlis con sei mila failli
ugonolli et 800 cavalli cavali uliimamenle di Francia pcr vii-
lovagliare Monza, sono i fanli luUi slali dissipai! et i cavallisi
sono salvali fuggcndo; et l'ultima cerlezza si doverà havcrc
assai presto et saper clii sarà stato il primo, o il duea d'Alva o
il conte Ludovico a riecvcrc aiuti d'Alemagna. Con che fo fine,
rcstandosemprc suo divotissinio scrvitore.
Di Parigi, li xxi di luglio MDLXXII.
Di Vostra Signoria lUuslrissima et Reverendissima
Affettionatissiho et HUMILISSmO
Il Vescovo Salviati.
Au dos : AlI'Illuslrissinio et Revcrcndissimo Monsignor
Padrone mio colendissimo II Cardinale Buoncompagno,
per servilio di Noslro Sigoore,
Roma.
Ibidem, p. 69. — Originiil.
to.
Addition chiffrée a la lettre de Salviati du 2i juillet 1572
AU CARDINAL BuOiNCOMPAGNO.
Qui tuttavia il re è corabatluto et per la pace cl per la
guerra, mognifîcando li ugonotli infinitamcntc le loro cose in
Fiandra, et perô credo essere slalo fatto parlire lo Slrozzi con
animo di aiulare il conte Ludovico, se si vederà il giuoco vinto,
et quando sia il contrario, penso chcdarà una voila slargandosi
un poco in mare et lornarsene: dal che giudico esser neccssario,
dovendosi manlencre la pace, che le cose del duca di Alva
vadino benc, ma non vorrei già lanto, che luetcsse in susi»i-
tione costoro per essere troppo polente, o divenlasse alliero
più del dovere, perche allora dubitarci del medesimo per ollro
rispcllo.
Ibidem, p. 74.
( Am )
1
11.
Paris, 22 juillet 1572.
Lettre de Salviati au cardinal Buoncompagno.
Illustrissimo et Rcverendissimo Monsignor Pndron mio
osservandissimo.
Sperando che questa possa esser a Lioiie prima délia partila
dell'ordinario, havendogli hieri scrilto csserci avviso délia rotta
degl'ugonolti elie andavano per vettovagliare et soccorrere
Monza, hoggi gli dirô della cerlezza dove aicuni sono rimasti
prigioni, parlandosi a centinai del numéro di fanti et cavaiii
mortisinodali'huomini deila medesima fatlione, clie ne sentono
estremo dolore. Copia deli'avviso ricevuto dal segretariodi Spa-
gna gli manderô inclusa per ogni biion rispetto, con lulto
clic non dia intera notitia dell fallo, confidando neila bontà di
Nostro Signorc Dio più ciic in altra cosa.
Di Parigi, li 21 di luglio MDLXXII.
Di Voslra Signoria lllustrissima Revercndissiraa
Affettionatissimo et humilissimo Servitore
Il Vescovo Salviati.
Au dos : Airillustrissimo et Reverendissirao Monsignor
Padron osservandissimo, il Signor Cardinale Buoncompagno,
per servilio di Nostro Signore,
Roma.
Ibidem, p. 75 — Original.
Addition chiffrée a la lettre de Salviati du 22 juillet 1572
AU cardinal Buoncompagno.
Cifra di Monsignor Salviati, 22 julii 1572.
Vcdo che la rotta delli ugonotti che andavano a Mons gio-
verà infinitamente alla conservatione della pace. Et quando
siano tornali il re et madama la régente, che vanno girando
( 4S9 )
per questi contorni, sarô con essi lopo per non perderc si
huona occasione, el di mano in mano darô aviso. Et se il duca
d'Alva facessc raorire li prigioneri tutti ugonolti che ha in
mano, secondo me si avvilircbbono infinitamenle le cose dclli
ugonolti, recarebbe quielc ol regno et ci potremrao più pro-
mellere che ci riuscissc di mantenere la pace : al che innani-
marlo et riscaldarlo, ogniuno è buono, dira che naluralraenle
è per incliuarci.
Ibidem, p. 76.
13.
Annexe a la lettre de Salviati du 22 juillet 1572.
Copie de la lettre du maistre des postes de Cambray
envoyées a monsieur le secrétaire Aquillcn.
Monseigneur Aquillon, je nay voulu faillir d'avertir Mon-
seigneur l'ambassadeup des bonnes nouvelles. Ce jourdhuy, les
Huguenotz de France ont estes tous desfaictz auprès de Sainct
Vuillain, et sont tous njortz, sinon cent chevaulz qui sont
sauves dedans le bois de Baidon. Mais l'on poursuit après.
Nostre cannp est remis devant nous. Les Huguenolz sont tous
bien mis au bois. Autre chose monsieur, (1) moy recomman-
dant tousiours a vostre bonne grâce, priant que Dieu vous
garde de mal.
De Cambray, ce 18 de juillet 1572.
Ibidem^ p. 77.
(1) Il y a une omission dans le volume, probablement: * je ne voum
escris ». Dans la Iraduclion italienne on Ml, en effet : « ^Itro non
vi scrivo ».
( 460 )
f A.
Paris, 23 j lillel 1572.
Lettre de Salviati au caudinal Buoncompagno.
Illustrissimo et Revcrcndissimo Monsignor
Padron mio colcndissimo.
Oltrc a qiiello che mi trovo baver scritto a 21 et 22, le diro
quel di più che io so, havendo visto una Jettera del signore
Don Federico, figlio del duca d'Alva, di 20 del présente, quale
avvisa che a 1 7 essendosi appressalo Gianlis a Monsa per dargli
soccorso con sei mila fanti et 500 cavalli, risolse di combatterlo,
con tutto che si avvicinasse la nolte, dubitando di non dover
haver più commodità d'impedirgli l'entrarin Monsa, se perdcva
queir occasione, per esserc vicino a certi boschi che l'havereb-
bono condulto sicuramente alla città. Nel primo incontro mostra
che Gianlis dovesse con i suoi combatlere assai valorosamenle,
ma duré poco, et cssendo rollo, furono quasi tutti i suoi tagliati
a pczzi da soldati di Don Federico, et le rcliquie da vilani. Da
Gianlis et alcuni pochi in poi che rimasero pregioni et de capi
morli non «omina altro che Monsignor Romanlin et il fralello,
gentilhnomini, per quanto ho inleso se bene da pcrsona non
mollo informata, Piccardi, et che da poco in qua hanno
corainciato n seguitarc le parti degli ugonotli.
De Spagnuoli dice Don Federico csscr morti solamcnle tre,
et fcriti circa sette, lodandosi del valorc de Vailoni, e in tullo
doveva haverc intorno a cinque mila fanti et 1500 cavalli
buoni. Il conte Ludovico s'intende per ancor esser in Monsa
et non potere comraodamente fuggire,quando dubitando délie
forze di Don Federico si risolvesse di uscirsene. Del signor
Chiappino Vitelli non si dubita che vi si sia Irovato in persona,
non ostante Tarcbibugiala ricevula l'allro giorno nella gamba,
chegli dovelte più toslo far un fregio che fcrita.
( Ui )
Credcrô che con più coinmodila mandarà il duca d*AIva a
dar conte al re di (ulta la fallionne, et da me con (aie occn-
sione si faianno tutti gii ofïilii dcbili et opportuni Per via di
un corriero del duca d'Alva spedito in Spagna s'è inoltre
intcso che sabato, che fu a li 19, fuiono impiccali et giusli-
tiali in Bruscelles circa a 40 di quegli che sono slati fadi
prigioni nella rolta, et Gianlis solo è slato ritenuto vivo, il
qnale disperato et confuso non fa che pelarsi la barba; che il
signer Chiappino non solo si è trovalo in persona, ma che porlô
la nova al dclto signor duca d'Alva; et (he erano arrivait al
campo di Don Federico solto Monza sci milia fanti Alemanni.
Et se ailro mi capilarà, di niano in mano ne darô aviso alla
Signoria Vostra Illu>trissima et Reverendissima, facendoglie
huinilissimamente riverenza.
Di Parigi, li xxiii di luglio 1572.
Di Vostra Signoria Illustrissima et Reverendissima
AfFETTIONÂTISSIMO et UUMILiSSiMO SEnVlTORE
Il Véscovo Salviati.
Au dos : Air Illuslrissinio et Rcvcrcndissimo Monsignor
Padron mio osservandissimo, il signor Cardinale Buoncora-
pagno,
Per scrvitio di Noslro Sigisorb,
Roma.
Ibidem, p. 78. — Original.
15.
Addition chiffrée a la lettre de Salviati do 23 juillet 1572
au cardinal buoncompagno.
Cifra di Monsignor Salviati 23 julii 1572.
Con tutto che non habbiamo qui il re né mndania rcgcnle,
nondimeno da hierscra in qua ci è stato che fare assai, cl più
per me che per altri. Esscndo traltalo che Sua Maeslà Chrislia-
( 462 )
nissima devesse abbracciare la proteltione de Francesi che
sono prigioni nelle mani del duca di Alva, facendo ogni forza
per rihavergli, nondimeno si è fatto tanto, che mi pare essore
in sicuro et certo che la rotla di Giallis il re dimoslrava con
parole et atti estrinsechi rallegrarse, et questi seditiosi conve-
nirà haver palienza et ramaricarsi tra loro, se Dio gli castiga.
Ibidem, p. 80.
te.
Paris, 1" août 1S72.
Lettre de Salviati au cardinal Buoncompagno.
Illustrissimo et Reverendissimo Monsignor Padron mio
osservandissimo.
Per avisi di mercanti di Fiandra havulisi da un corricro
che a î^5 passô per Spagna, ci fu riimore che Gianlis, essendo
stato interrogato et forse tormcntato da minislri del duca di
Alva, per far buona la causa sua, diceva di essere andato in
Fiandra corne soldato del re di Francia, per guerreggiarc a
buona guerra, havendo havuto patenta per levar de genti, et
havendo il re sborsalo per la présente impresa da Ire mcsi in
qua 700 mila ducati : il che so certissimo non csser vcro, assi-
curandomcnc tanto, che, quando gli Spagnuoli puntonedubilas-
sero, ardirei di essortar Noslro Signore a parlarne si libera-
menle corne di cosa che, quando havessi havuta ad essere,
fusse dovula passare par le sue mani; con tutto che, se Monsa si
fusse soccorsa et che le co^e di cosloro fussero passate con
qualche prosperita et riuscita, seconde che singcgnavano di
diraostrare che fusse in ogni modo per seguire, all'hora forse
gli Spagnuoli havcssino havulo qualche più giusta causa di
sospellare.
Al duca d'AIva s'intende che per più bande sopragiungevano
(463)
novi soccorsi di gente, et anco che *1 principe d'Oranges si era
accostalo assai bene con buon numéro di cavalli et fanli, che
sara una mala cosa per la Fiandra, dovendo nulrire taiito
numéro di soldati forastieri.
L'ordine che lo Strozzi con l'armala preparata verso fiurdeos
dovesse parlire non fu esseguilo, et io vengo ad haver espe-
dito malamente un corriero fondato sopra le commessioni del
rc cl II raggionamcnli havuti con loro Maesla et il timoré clic
havevo in me medesimo clie Nostro Signore non havesse date
speranza alli Spagnuoli che l'armala fusse per disfarsi per
quello che prima n' havevo scritlo
Mongoraeri, che giostrando ammazzô il re Henrico, vogliano
che sia andalo in Normandia a far genlc per condurre in
Fiandra a favore degl' ugonotli, che saranno cosc lunghe et
di poco o nessun momento, essendo tanto inanzi con la
stagione, quando non intervenissi l'auttorità del re.
Monsignor di Gajazzo parti a 25 et se ne viene comodamente
a giornatc.
Seguita la rotta di Gianlis, scrissi una leltera al duca d'Alva,
rallegrandomi seco dclla viltoria, ragguagliandolo délie com-
messioni havute da Nostro Signore nel particolar délia pace,
et délia buona dispositione che trovo in queste Maestà. El
quando sia tempo di andar in pcrsona, non mi lasciarô
scappar l'occasione di mano.
Potrcbbe esser detto alla Signoria Vostra Illuslrissima cl
Revercndissima, di alcunc novelluzze che son corse per csserc
stato riferto aU'ambasciatore di Spagna chel'armiraglioparlava
resentitamcnle contra tutla la nalione, et ciô facendo, pen-
sando di recare aiuto a suoi fatli prcgioni in Fiandra; ma alla
fine il tulto si è quasi sopito da se stesso,et si dovcrà atleiulcr
ad allro.
/6ideffi, p.85. — Orlgioal.
( 464 )
17
Addition chiffrée a la lettre de Salviati du 4" août IST'â
AU cardinal Buoncompagno.
Cifra di Monsignor Salviati, prima augusli 1572.
Pensando che qnesla debba esser portata da un corriero che
spedisce il re, metlorô assai cose in cifra, assicurandomi
poi che saro da loi tenulo scgrelo secondo che ricerca il
doverc. È qui arrivalo lo imbasciator de signori Veneliani,
Giovanni iMichele, et dubito assai pcr segni molto evidenti,
ragionamcnli et modi di l'are che si sono visli, che lui non
vcnga per traltare con il re cose appartenenti alla pacc loro con
il Turco, et consrguenlemcnle non procuri, per quanlo polrà,
rotlura con Spagna, cosa che anderia, secondo me, a guslo de
principi di Francia. La rolla de Gianlis nuoce loro, non perche
alla fine sia cosa di rnomenlo, considerale le forze di queslo
regno, la pcrdila di quallro milia fanti et otto cenlo cavalli, ma
perché le cose de ugonolti, che in ogni modo vorriano indurre
lire alla gucrra, hanno perso assai di ripulalione, et li loro con-
tradittori, haveranno preso assai anirao. et piii elïicaccmente
dimostreranno le difficultà che ci sono, a chi si vorrà impalro-
nire délia Fiandra; et se Gianis non cra rotlo, il disegno era,
stando queslo, meltcre il re a cavallo del fosso, che, soccorso
Monsa, si affrettasse il viaggio del principe di Orange, che è
assai vicino, et lo Slrozzi dali' altra parte smonlasse in terra
con le sue genli, havendo armala malissimo in ordine, senza
munitioni, non alla a fare allro che a Iragettare gente, quale
adesso non s'intende che debba più partire. Lo ambasciator del
re costi, scrivendo qua mille pazzie, si lamenta del cardinale di
Loreno, ma se Dio vorrà che io possa risconlrare et trovare
cosloro fuora dclle furie per conto délia dispensa, non dubilo
di non havere a fare revocare, cssendomi fino alla hora
( 465 )
prcscnle slalo dimandato se Forcari fusse al proposito, liuomo
cir è stalo ambasciator in Spagna, a tutte le guerre di Sicna, cl
confidente di madama la regenle, quale si Irallienc fuori, for-
se principalinente moslrando nel segrelo di non si voler
Irovare dove si ragioni più di guerra, giudicandosi da lei la
ruina del re; ma è stalo chiamato per corricro a posta cl
verra, et subito sarô seco; et hoggi ho ragionato lungamenie
con il conte di Res, che in ogni modo vuol pace, et non si è
durato fatica ad accenderlo d'avvanlaggio, con il quale vengono
tutti quelli che hanno nella guerra civile, conoscendosi che,
rompendo adcsso con Spagoa, non sariano tutti loro li carichi,
ciascuno movcndosi per suo intcrrcsse.
Ibidem^ p. 91.
Vil.
Uome, 50 juillet 1578.
Bulle du pape Grécoiue XIII accordant un jubilé pour
OBTENIR LA FIN DES TROUBLES EN FlANDRE.
Gregorius cpiscopus servus servorum Dci universis Chrisli-
fidelibus présentes lilleras inspecturis salutcm et apostolicain
bencdictionem.
Pro pastorali munere nobis divinitus iniuncto animo revol-
ventes quam gravia christiane religioni immineant pericula
(|uantoque in discrimine inter alias chrisliani orbis parles
coniitatus Flaiidric aliaque ci regioni adiacentia loca charis-
simo in Christo (ilio Pbilippo, Ilispaniarum régi calholico,
subiecta versentur, et rebellium hominum et nefarioruni
hcieticorum irapietalem, qui multos ibi annos pcrniciosuiii
bellum aluerunt et continenter gerunt, ad placandam Dci iram
que in nos, nostris pcccatis ita cxigcntibus, quotidic magis
excilatur, ad eum imprimis qui patcr est miscricordiarum,
tolain menteni noslram convcrliinus cadcmque opéra lidciciii
Tome ii% S*"" série. 30
( 466 )
populiim celeslis gralie donis invitamus ut, orationibus, ieiuniis
et eleemosinis una nobiscuni incurabentcs, Deum ipsum nohis
propilium reddamus, cuius misericordia instantium maloriim
pericula a prediclis reipublicechrisliane que vexantur partibus
averlaiilur.
Quare ex parle oinnipolentis Dei omnes ulriusque sexus
Christifideles tam in Aima Urbe nostra quam in céleris dicli
chrisliani orbis partibus quo maiore possunius charitalis
afTectu requirimus, ut in Urbe videlicet, prima vel secunda
hebdomada post primam dominicam proximi mensis augusli,
extra Urbem vero, ea bebdomada que posl presentium noti-
tiam prolinus consequelur vel altéra statim subsequenti, ad
Dominum,qui, cum iratus est,misericordiam facitelin tempore
tribulalionis peccata dimiitit invocanlibus eum, humili et con-
trite cordo sese convenant, et in utravis predictarum hebdo-
madarum confessori idoneo, ab ordinario approbato, pecciita
sua confiteantur ac quarla et scxta feriis necnon die sabali
ieiunent, orationes dévote babeant et elecmosinas, qui illas dare
potuerint, Chrisli pauperibus iuxla uniuscuiusque dcvolionem
erogent, démuni proximo die dominico vcrc pénitentes et
eonfessi sanclissimum Eucharistie Sacramentum omni reve-
rentia suscipiant precesque pro lidei calbolice defensione
illiusquc propugnatorum in dicto maxime bello prosperitaie,
impiorum atque hereticorum depressione, principum chris-
tianorum pace et populorum Iranquillitale fundant. Et ut
populi devotio ad bec pia opéra amplius incitetur, in dicla
Urbe publicas supplicationes dictis duabus feriis et sabato ac
modo a vicario nostro prescribcndo, extra Urbem vero duabus
ilidcm feriis et sabato modo ab ordinariis locorum statuendo
volumus celebrari, ad quas piis orationibus prosequendas
fidèles invitentur
Ceterum ut fidèles ipsi ad bec omnia peragenda magis
idonei efficiantur, de tradila nobis a Domino potestalis pleni-
ludine Ecclesie thesauros, quorum divina favenle clementia
( 467 )
dispensatores effectif sumus, copiose ac bénigne aperientcs
omnibus chrislifîdelibus siipradiclis ut bac vice (anlum con-
fessores idoneos presbyteros, secularcs vel cuiusvis ordinis
rcgulares, ut prefcrlur, approbalos eligere, qui, eoruin confes-
sionibus diligenler audilis, eos a quibusvis peccalis, criroi-
nibus, excessibus et deiictis quantumcunque gravibus et
enormibus et in casibus sedi apostolice reservalis ac in litleris
die Cène Domini quotannis Icgi solitis conlenlis, in foro
conscientie dunlaxat ac etiam a sentenliis, censuris et pénis
ccclesiasticis per eos quomodolibet incursis, iniuncla inde cis
pro culpe modo penilentia salutari, absolvere ac quecunque
per eos emissa vota, prelerquam castilatis et reb'gionis, in alia
pictatis opéra coramutare valeant, per présentes concedimus.
Nos enim omnibus qui premissa dévote adimpleveriut, de
cinsdem omnipotenlis Dei misericordia ac bealorum Pétri et
Pauli apostolorum eius aulorilale confisi, plenissimam omnium
pcccatorum remissionem ac eandem que Chrislifidclibus anno
Jubilei huius Aime Urbis ecclesias et extra eam depulalas
statulis diebus dévote visitantibus concessa est miscricorditer
in Domino clargimur. Eos quoque qui morbo velahquo impe-
dimento dctenti premissa adimplere nequiverint, si alia pia
opéra fecerint in que arbilrio suorum confessorum, quibus
super boc facultatem impartimur, commutata fuerint, ac eliam
illos qui in iiincre fuerint, si, cum primum iler perfecerint,
premissa exequi sluduerint, ipsius indulgenlie et doni ne
aiiorum prcdiclorum participes fieri volumus; Prccipicntcs
universis et singulis patriarchis, archicpiscopis, episcopis et
quibusvis aliis ecclesiarum prelatis et locorum ordinariis, ut
statim cum présentes lilteras seu carum transumplum aulen-
licum et impressum ad eos deferri conligerit, solemnes procès-
siones tribus diebus, scilicet quarla et sexia feriis «c sabalo
prcdictis, iuxta locorum oportunilatem, ad effeclum preniis-
sorum indicant et célèbrent ac easdem présentes scu carum
transumptum per suas quisque provincias, civilalcs cl diocèses
I
( 468 )
sine ulla fraude aul liicro publiccnl et pcr ecclesiamm rcc-
tores publicari facianl; non obslantibus conslilutionibus et
ordinationibus aposlolicis celerisque conlrariis quibuscunque.
Sacra vcro docente scriptura admonili quantum apud Deum
valcat assiduitas orationis, volumus ut in omnibus palriarcba-
libiis, metropoh'tanis, cathedralibus et collegiatis secularibus et
rcgularibus ae rlauslralibus ecclesiis, donec aliter per nos
fuerit ordinatum, singulis diebus, ad altare maius, ante vel post
missarum soleninia, litanie cum iilis adiunctis seu aliis precibus
iuxta formam a nobis prcscriptam ab earundem ecclesiarura
personis dévote decanlentur; diebus vero dominieis vel aliis
de precepto ecclesie feriatis, ultra ipsarum litaniarum deean-
talionem et processiones circa easdem ecclesias vel earum
ambilum et elaustra fieri omnino debeant; Quodque singulc
alic persone ecclesiasticc tam seculares quam regulares in suas,
si quas habent et in eis résident ecclesiis, vel si nullas habcnl
aul in eis quas babent non résident, in aliis ecclesiis vel in suis
domibus ipsas litanias et preces recitent, ut Deus populo suo
omni qua fieri potest ratione placalus et propilius reddatur.
Quia vero présentes ad omnia loca quibus illis opus csset
perferri nequeunt, decernimus ut illarum transumptis, etiam
impressis, manu notarii publici subscriptis et sigillo alicuius
persone in dignitate ecclesiastica constitute munitis, eadem
prorsus fides adhibeatur que eisdem originalibus litteris
adbiberelur, si forent exbibite vel ostcnse. Dale Rome apud
Sanctum Petrum, anno Incarnationis dominice niillesimo
quingentcsimo septuagesimo octavo, tercio kalendas augusli,
pontificalus nostri anno seplimo.
Visa, Caesar Glorierius.
M. Datarius.
archives vaticanes, arm. VIll, caps. V, n" 11.
— Original sur parchemin avec sceau en
plomb.
[ 469 )
VIII.
Juin-août 1381 .
Lettre nu seigneur de Longueval coNCERNAiM le projet
d'intervention du duc d'Anjou en Flandre.
Monsignore.
Ho riccviito la voslra lettera delli 4 di giugnio. Dio vogli rhc
queslo ultimo viaggio délia rcgina aprcsso il dura d'AJensoiie
hahbia il frutto ch'ella dcsidera et mérita per essergli cosi bona
et affeltionalissima iiiadre ! Mi pare ch'cgii non potcva hnvnc
venlo più prospcro nel marc di qiiello chc ce lo rinicnô, non
csscndo alcuno più felice et sicuro poilo per lui ch' el rcgno
di Francia. Saria bcn slalo contra la dignità et grandczza del
rc et la sua che fusse arrivato a questo modo in Inghillcrra.
Egli vcde che sin alli démenti più barbari lo vogliono consi-
gliare. lo so cb'egli ha il oorc pieno di lanlo valore, che ncsstina
cosa gli pare impossibilo, ma bisogna misuraisi. Ilavele bcn
raggione di dire che lo dobbiamo conservare, poichè non sono
più che duo di qucsla casa, et doppo il re non è cosa chc
dol)biano tencrc più cara. Dio lo conservi sano in ogni modo!
Cerlissimo è che la bona intelligentia di qneslo principe co'l
re polrebbe adesso rimeiler in queslo rcgno la religione cl
obcdienlia più cbe mai, el accrcscere lo slalo cl la riputalionc
nosira. Piaei a Dio che non perda questa occasione délia quale
poi si potesse pcntire!
Due cose habbiamo da combalter in Francia : i rihelli del re
el i vilii o mali coslumi, el quando non vi fusscro se non
qucsti ullimi, è necessaria la pace, poichè con la gucrra unda-
raiino scmpre crescendo. Pero saria più bisogno d'un Calone
per la censura de catlivi coslumi del rcgno chc d'un Scipionc
per lare nuovo acquisito de provinlie, et n mio giudicio la
(470)
virlù et prudentia di Monsignore si mostrarebbe maggiore nel
diferider l'acquistato, il quai è sicuro, clie Ira lanta corrottione,
che si vedc ncl regno, voler acquistare di nuovo.
\o vorrei che sapcsse quelio che mosse il re Francesco a non
accettare Gand ne molli allri luoghi di quel paese, benchè di
quel tempo non vi fiissero le duc parti délie forlezze che poi
sono State faite là et nella frontiera. lo so qiiesto dal già signore
amiraglio d'Annebau et dal signore de Longavallc, mio zio, i
quali s'intendevano molto délie cose di Fiandra, si come ancora
dal secretario Bayart, personnaggio molto pratlico; et benchè
tutti tre non seguitassero il partito del signore conestabile, gli
ho nondimeno sentili confessare ch'el re Francesco era stato
molto bcn consigliato a non riccver i Gantcsi et allri quali
sotto mano mostravano volere far il mcdesimo. Kt ciô, Ira l'altre
raggioni, perche questo vcniva délia ribellione de suddiii, il che
é di mala consequentia per li re et monarchi, et ha questo ordi-
nariamentc un catlivo successo. Voi sapele quante fusse allhora
l'obedientia nel regno et al contrario la licentia che vi è
hoggi, et quelio che ne potria seguire. Non l'isogna rimetler
in duhio le co?e certe et sicure. Et si vcde quanio sia hoggi
fuor di propo«ilo intrar in una guerra fuorastiera, et cou si
potenle vieino.
Lasciamo da banda la giustitia délia causa, che pur si deve
ben pesare et considerare che Dio si chiama Dio délie bataglie :
si vedc per il Iratlalo falto col signore duca, se pur è quelio
che qui si vcde nelle mani d'ogniuno, che, quando quelli che
con lui hanno contrattato, potessino eseguire la lor promessa,
egli non solo restarebbe lor compagno, ma servitor et solfo-
posto alla discrétion d'un popolo pieno di rivolte. È gran
tempo ch'io li conosco, et l'hisloria di Francia ne parla assai.
Noi sapiamo l'un et l'altro quanto importi la spesa délia
guerra et ch'ella non si puô fare senza gran numéro de fuo-
rastieri. Si sa poi che vuol dir un grand escrcilo mal pagato, et
l'insolentie che si commeltono, s'egli c viitorioso. Quanio al
( 471 )
fidarsi de! aiiilo de vicini, in malcria di slalo ogniuno vuole per
se, ne si Iruova aiuto se non con pegno, essendo hoggi la
maggior parle del moiido più fondalainapparcntia chc in falti.
È anchor iina nuova maledillione clie siamo sforzali a servirci
de reistri a quali il popolo c abandonalo : et in effelto hoggi,
coine maneggiamo la giierra, si fa più spesa in tralencre sola-
mente i rcislri et l'artiglicra che del passalo in pagare luUo
l'ordinarioet slraordinario d'una guerra; et mi parc un mirn-
colo che habbiamo potulo sopporlare la spesa chc s' è falla
da XXV anni. Voi sapelc a che termine ne siamo ridulti.
lo non vcggo che costoro presenlino a Monsignor il duca un
luogo solo dove egli possa liberamenle commandarc. Et quanto
a Cambray, voi sapete ch' è terra d'un principe ecclesiaslico
deir linperio, benchè la citadclla fu infcudala del tempo dcll'
inipcralore Carlo qninlo alla casa sua, et il vescovo ha scmpre
liberamenle goduto la cita et le sue regaglie, di maniera chc
saria di nuovo eccitare la Germania, al meno argomento
basiante a chi già ci porta poca affctlione.
Di più vi è grand apparcnlia che non si possa aviltagliare
scnza una bataglia. Ma presupponghiamo che Monsignorc
liabbia uguali o maggiori forzc, et voi sapete s'egli è cosa chc
si (lebbia spcrare, havendo essi gli fuoraslieri corne aile lor
porte, et chi ha dinari puô baver de reistri et lanscheiiedi
quanto ne vnole: et è anchora pericolo, se non provediamo
a nostri Svizzeri, che non piglino altro parlilo et chc li scudi
pistoleli li facino caminarc. Voi sapete quantc voltc ho scrillo
(jueslo massime alla bona mcnioria di iMonsignor de Morvillcr,
il (|uale rispose ch'era vero et era necessarin cosa da provc-
(lerc.
Et quando vinccssimo la bataglia, il che è lutte il mcgiio che
si pu6 sperare, vi si mette Monsignorc a pericolo, oltrn che
vi polressimo pcrdcr molla nobiltà la cui pcrdila sciitire^siuio
gran tempo, et se qualche disgralia venisse a Monsignorc, $i
polrebbe dir il proverbio : Vichis fiet et viclor iHleriiL
( 472 )
Parrcbbc anchor a quelli clie non conoscono la bon là et genc-
rosità del rc, che Sua Maestà havesse consenlilo alla pcrdita di
suo fratello et havesse presso di se un cattivo consiglio.
Che s'el rc di Spagna perdcsse qucsta bataglia, la polrebbe
pin faeilmenle ridrizzarc per marc et per terra, dove se noi la
perdessimo, voi vedete a quai risico ci melliamo. Mi ricordo
di quello che ho visto délia bataglia di San Quintino, la cui
memoria è anchora récente, et pure non vi efa ancor maie in
alcuna parte del regno. lo vi dirô liberamcnte ch' el re è nioito
lodato deir opposilione che ha fatia al fratello, non volendo
romper la quiele délia clirislianilà. È da considerare clie
siamo nelle guerre civili, et che tal hoggi non fa dimoslra-
tione di cosa nessima che dichiarandosi poi impedirebbe il
rcdidare la leggea i sudditi suoi a modo suo, ne mi pare sicuro
di venir in questi lermini. Uno delli argomenti che indusscro
il rc Henrico a farc la pace, fu che vedeva che'l regno com-
minciava ad alterarsi per la religione et altre simullà. Et horo
voi vedete in quai punto ce ne rilruoviamo.
Quanto alla promcssa che Monsignore ha fatta, benchè non
si dica espressamenle, pur c conditionata di quello che si puo.
Hora l'obi igatione sua non ha forza senza Taulorità del re, cl
gli deve csscr scusa baslantc appresso a Dio et gli huomiui,
oltra che ogniuno vede che da parte sua egli ha falto il suo
sforzo, ne puô esser accusato in luogodcl mondo di pocaggine,
ne che habbia mancato di fede, con cio sia che costoro non si
sono ridutli a questa nécessita per patto o conventione che
habbia fatto con loro, ma ritruovandosi essi ail' estrcmità
sono ricorsi a lui, et egli gli ha promcsso quanto in se fusse.
A parlare secondo il mondo, questa imj)resa haveva ben più
apparenlia di potersi condur a fine sono alcuni mesi passaii,
che non havevano tauli dinari ne lanti huomini quanti adcsso.
Questa guerra è publicata da tanto tempo, che hanno poiuto
fare tutte le provision! nccessarie. Et quanto alli negolii di
Spagna sono al coimo délia lor félicita, et voi sapetc ch'eJ
( 475 )
mondo ha le suc mulalioiii et vicissiludini, et non biso^na
affiTlarsi ne prccipilar inanzi il tempo. Voi siatc al tlicniro
per conoscer ogni cosa meglio di ncssuno.
lo so elle si puô dire clie dipoi la morte di Kcniico si &ono
date moite balaglie, délie qiiali il re ha otteniilo la vitlorin.
3Ia vi c gran difl'erenlia Ira una difesa ncccsaria perla rcli-
gione, ordinala da Dio, giurata dal rc al suo sacro et aiutaln
dalle preghiere della Chiesa iii)ivcr?ale, et Ira la guerra délia
qiialc hoggi si Iraita per protellione di ribelli cl hcrclici. lo
scrivo queslo Ira voi et me, ne me fidcrci dirlo ad allro; nu
per la confidenlia che ho in voi, vedendo cosa chc parllicnglii
a serviiio del rc et bene di Monsignore, non posso fare di
manco ch'io non ve ne scriva alla libéra. Dio sa s'io desiderci
la restitulione de tulli li rcgni et provincie clic liavcmo alire
voile posseduti.
lo vi ridurio anchor a memoria due cosc le quali lie visle.
Il l'c Francesco non vuolse mai dare la bataglia ncl campe di
dallons, quando Timperatore passo in Francia, bencliè fusse
il pareie de motti gran capilani et che rimperalore fusse
a grand estremilà de villuaglie; anzi rispose il re che, se heu
vincesse la balaglia, non poleva esser senza indebolirsi di lai
modo chc sarebbc poi costretto a fare bon mcrcalo di se a
gl'Inglesi, quali erano suoi nemici, et queslo non volcva fare.
Mi ricordo anchora dciravittuagliarc Landresy dove,*pcr dire
vero, si mosse poca roba deniro, cl si rilirô il rc giudicando
di polerlo fare honestamenle senza aspettare roccasionc della
balaglia. Sono infinili essenij)i di queslo; ma non v'ho voluio
parlare se non di quello che ho vislo, corne dcU'avilluagliarc
Theroana : quanto iravaglio diede queslo al re cliam in Icnipo
di pacc ! Et quello che si feec per Maricmbourg ! liera la
guerra si fa di lai maniera, ch'cl più forte in campagna in
tre mcsi puo pianlar una terra dove gli piacc, si corne Fliab-
biamo vislo per San Disiero et Landresy.
lo so chc Cauibray non si puô sforzare, ne la eilà ne la ciln-
( 474 )
délia; nondimeno sono ridutti alla famc el, comc si dice> non
possono più resistcre due o trc mesi. Voi sapcle se in quel
tempo potressimo esser in ordine, et quai staggiorie seguita,
poi che vienne il seltembrc con le pioggie et nolte fredde,
dove si conosce che li soldali vohintarii desiderano ritornar a
casa loro, massime i nostri essendo tanto vicini. Et si vedc,
quando gli esserciti nostri vanno lemporeggiando, quanto
niancano del primo vigore. Di più se gli aversarii conosceranno
che vogliamo dare la bataglia, corne la lor intention è d'impe-
dirci d'avittuagliare Cambray, tireranno le cose alla lunga et
faranno quello che gli parrà più a proposilo. Haverei ben più
caro che Monsignore se n'impaciasse solamente corne arbitro,
lasciando Cambray nella sua liberlà, corne cita impériale, al suo
vescovo. Sono moite altre belle et sicure occasioni nella chris-
tianilà per la grandezza di Monsignore, che gli reiccarebbono
gloria aprcsso Iddio el gli huomini et nclle quali verrcbbe
esser aiulalo da lulti senza mellersi a risico di qucsta tanto
pericolosa. Colui che gindica con la vera raggione ha sempre
l'cffetto délia gucrra. Et è necessario considerare che li vicini
vcdendo arrivare qualchc disgratia, si rilirano et comminciano
a scugirc l'amicitia, se pur non la rompeno; di modo che
dentro el di fuori sono molli pcricoli. L'ambitione con l'occa-
sione ha gran forza ne cuori degl' huomini.
Adurrô\i un altra raggione : che non bisôgna tenlare Dio.
Non parlo per i nostri catholici, i quali mi prometto che rendc-
ranno sempre mai fedel servilio al re; ma melliamo che li
callivi fussero sotto mano fomentati de quatro o cinque cento
milla scudi : qucsto saria una diversione molfo faslidiosa et per
métier il regno in grandissimi Iravagli, con ciô sia che di tulle
le provincie non si polrebbe cavare un scudo solo per gucrreg-
giare con i fuoraslieri. Et quanti mali et inconvenienli che ne
possono arrivare, da i savii debbono esser anliveduti : che per
una sola commodità vi sono infinili pcricoli.
( ^^75 )
Hor, Monsignopc, questo raggionanicnlo è troppo lungo,
massime che vi polrebbe esser cosa ch'io non inlendo Ma
parlando in générale qiiesta giierra mi da paiira, et desidererei
la contentezza del re et la conservalione di Monsignorc, con
ciô che potessimo vcdere Sua Maeslà obedita pcp lullo il siio
regno corne si soleva.
Archives valicanes, arin. XIV,
caps. 1, n« 53. — Tradiiclion
du XVIe siècle.
IX.
Liège, !«' mai 1582.
Profession de foi d'Ernest de Bavière, évéque de Liège.
In nomine Dominiamen. Per hoc prcscns publicum instni-
mcntuni cunclis pateat evidenter et sit nolmn, (piod anno
a Nativitate Domini inillesimo quingenlesimo ocluagesimo
secundo, indictione décima, incnsis vero maii die prima, sub
horani decimain anle meridiem, pontilicalus sanclissimi in
Christo palris et domini noslri domini Grrgorii, diviiin provi-
dcnlia pape eius nominis decimi terlii anno dccimo, in mea
notarii publici ac feslium infrascriplorum, prescnlia pcrsona-
liter conslifulus serenissimus princcps et rcvercndissimus
dominus dominus Ernestus, Dei et Aposlolice Scdis graliti elcc-
lus et confirmatus Leodiensis, adminislrator Ilcldislicmrnsi»,
Frosingensis et Slabniensis, cornes palatinus Rlieni, dux
ulriusque Bavarie et Bullonensis, marcbio Francimonlnniis cl
cornes Losscnsis, Tongrensis, Iloinensis, etc., rcvercndo cl
gencroso domino domino Winando Vanden Wyngaerdc, insi-
gnis ecclesie catiiedralis Leodiensis preposito, in eadom prcscn-
tia personaliler item consljlulo, porrexit cl e.xhibuil lilleras
patentes originales dicti sanclissimi «lomini noslri pope in
V 470 ;
mcmbrana descriptas confirmalionis posliilationis ad cpisco-
patuin Leodiensem de persona dicli serenissimi principis el
reverendissimi domini facte, bulla Sanctitatis Sue plumbea
a cordulis canabeis more Romane curie dependente munitas,
necnon et altéras litteras clausas membraneas simili Sancti-
tatis Sue bulla plumbea a cordulis canabeis item dependente
munitas, quibus litteris superscriptum erat sic : forma pro /'es-
sionis fidei, quarum quidem binarum litterarum copie auclen-
tice una cum clausis ipsius serenissimi principis et reveren-
dissimi domini ad Sanclitatem Suam litteris ac présente publico
instrumento Sanctitati Suc transmiltuntur, ab eodemque
domino preposito instanter peiiit, ut quoniam reverendus et
gencrosus dominus Arnoldus Hoen ab Honlsbroeck, dicte
ecclesie cathedralis decanus, cui una cum eodem domino pre-
posito vcl sine eo (receptio) professionis fidei in dictis litteris
patentibus memorate queque in dictis litteris membranaccis
clausis conlineri crederetur, ab ipso serenissimo principe cl
rcvercndissimo domino, reccptis dictis litteris patentibus,
eommissa erat, excusando se dcclaraverat se ad eidem profes-
sionis fidei rcceptioni intendendum propter misse maioris
celebrationem, per ipsum dominum decanum tune temporis
faciendam, persoualitcr comparere non [)osse, ipse dominus
prepositus, iuxla commissionem desuper dictis litteris paten-
tibus sibi datam, candem fidei professionem ab ipso serciiis-
simo principe et rcvercndissimo domino recipere vellei. Ad
quod quidem faeicndum nbi dictus dominus prepositus se
paratum ac promtum esse declarasset, idem serenissimus et
reverendissimus dominus, apcrtis sua manu dictis litteris
clausis, ex iisdem dictam fidei professionem fecit, et ad sancta
Dei evangelia corporaliter inibi a se tacta et osculata spopon-
dit, vovit ac iuravitsul hac verborum forma :
« Ego Ernestus, Dei et Apostolice Scdis gralia eleetus et
confirmatusLeodiensis,administrator Heldishemcnsis, Frcisiri-
( 'i?? )
gensis, Stabiilensis, cornes palalinus Rheiii, dux utriusqiii»
Bavarie et Bnllonensis, marchio Francimonlanus, coines
Lossensis, ïongrcnsis, Hoinensis, elc., firma fide credo cl
profileor omnia et singula que conlincnlur in Symbolo fidci
qiio sancla romana Ecclesia utilur, videlicct : Credo in
unum dominura Deum Patrcm omnipotenlem etc. ut in
symbolo missœ usque vitam venturi seculi. Amen. Apos-
tolicas et ecclcsiaslicas tradiliones, reliquasquc eiusdeni
ecclesie observationes et eonslituliones firmissime admilto
et complcctor. Item sacram scripluram iuxla eum sensiim
qiicm teniiit et lenet sancta maler Ecclesia, cuius csl iudi-
care de vero sensu et interpretalione sacrarura seriptura-
rum,- admitto, nec eam unquam nisi iuxla hunanimem con-
scr»sum patiura accipiam et inlerpretabor. Profileor quoque
scplem esse vere et proprie Sacramenla nove Icgis a Jesu
Chiisto Domino Nostro inslituta, atque ad sululera humani
generis, licet non omnia singulis, nccessaria, scilicel baplis-
mum, confirmalionem, eucharistiam, poenilcnliam, exlre-
mam unctionem, ordinem et malrimonium, illaque grutiam
confcrre, et ex bis baplismum, confirmalionem et ordinem
sine sacrilegio refardari non posse. Receptos quoque cl appnv
balos Ecclesie calholice ritus in supradiclorum omnium siicra-
nientorum solemni adminislrationc recipio et admitlo. Omnia
et singula que de peccato originali et de iuslificalionc in sacro-
sanctaTridentina synodo definila et declarala fuerunl, amplec-
tor et recipio. Profileor pariler in missa olîerri Deo verum,
proprium et propiliatorium sacrificium pro vivisel defunclis,
atque in sanclissimo Eucbnrislie sacramcnlo esse \ere rca-
liter et substanlialiter corpus cl sanguincm una cum anim;i cl
divinitate Domini Nostri Jesu Cbristi, fierique conversionrm
lolius substanlie panis in corpus et lolius subslanlie vini in
sanguincm, quam conversionem calbolica ecclesia lrnns!»nl>-
stnntiationem appellat; faleor eliam sub altéra lantum sprrir
I
( 478 )
totum atque inlcgrum Chrislum verumque sacramentum suiFi^
constanlcr teneo. Purgalorium esse animasquc ibi detenias
fidelium suffragiis iuvari, similiter sanctos una cum Chrislo'
régnantes, vcnerandos alque invocandos esse, eosqiie oralioncs
Deo pro nobis offerre, atque eoruni reliquias esse venerandas
firmissime assero. Imagines Christi ac Dcipare scmper Virgi-
nis, necnon ab'orum sancloruni habendas et retinendas esse,
atque eis debitum honorera ac venerationem imperliendam,
indulgenliarum etiam potestalem a Christo in ecclesia relic-
tam fuisse, illarunKjue usum ehristiano populo maxime
salutarem esse afïirmo. Sanctam, calholicam et aposlolicam
Romanam Ecclesiam omnium ecelesiarum nialrem et magis-
tram agnosco Romanoquc Ponlifici, beati Pétri aposlolorum
principis successori ac Jesu Christi vicario, veram obedientiam
spondeo ac iuro. Cetera item omnia a sacris canonibus et
oecumenicis eonciliis ac precipue a sacra Tridenlina synodo
tradita, delînita et declarala indubitanter recipio atque profi-
teor, simulque contraria omnia atque hereses quascunque ah
Ecclesia damnatas, reiectas et analhemalizalas ego pariter
damno, reiicio et anathemizo. Hanc veram calholicam fidem
extra quam nemo salvus esse potest, quam in presenti sponle
profileor et veracilcr tenco, eandem integram et inviolalam
usque ad exlremum vite spiritum conslantissime, Deo adju-
vante, retinebo et confitebor, atque a meis subdilis vel illis quo-
rtim cura ad me in raunerc meo spectabit, teneri, doceri et
predicari, quantum in me erit, curaturum ego idem Ernestus
spondeo voveo ac iuro. Sic me Dcus adiuvet et hec Sancla Dci
Evangclia. »
Porro iisdem htleris sic erat subscriptus A. de Alcxiis.
Super quibus omnibus et singulis premissis dictus serenissi-
mus princeps et reverendissimus dominus a me nolario infras-
cripto unum vel phira publicum seu publica ficri sihi peliit
atque confici instrumentum et instrumenta. Acta fuerunt hec
in caméra ordinaria consilii secreti in palatin residenlie
( 479 )
eiusdem serenissimi et revercndissimi principis ac domini, in
sua civilale Leodiensi propc ecclesiam suam calhedralem
prediclam silo, anno, indictione, mense, die, Iiora ri ponlifi-
I calu quibus supra, presenlibus ibidem reverendis el clarissiinis
viris, dominis Laevino Torrenlio, archidiaeono Brabantie, in
dicta ecclesia Leodiensi ipsius serenissimi principis et reve-
rcndissimi domini vicario in spiritualibus generali, Joanne
Witleni, archidiaeono Ardenne, in eadem ecclesia eiusdem
serenissimi et revercndissimi domini cancellario, et Nicolao a
Woeslenraedt, eiusden ecclesie Leodiensis canonico et colle-
giate sancli Pauli dicte civitatis Leodiensis preposito, et com
pluribus aliis, omnibus ipsius serenissimi el reverendissimi
domini consillariis secretis et secretariis teslibus ad preraissa
vocatis specialiter et rogatis.
Larab. Coupey, notarius, approbo.
Ego Lambertus Coupey, clericus civitatis Leodiensis, sacris
aposlolica et imperiali auctoritatibus publicus necnon rêve-
rendorura illustrium generosorum et speclabilium dominorum
capituli Leodiensis ac curie spiritualis dicte civitalis notarius
iuratus, quia litterarum exhibilioni, apertioni, petitioni, fidei,
professioni, sponsioni, volo ac iuramenlo, aliisquc premissis,
dum, sicut premiltitur, fièrent et agcrenlur, una cura preno-
minatis lestibus interfui eaque sic fieri vidi el audivi, el in
nolam su m psi, idcirco hoc presens publicum insirumentum,
iis tamen auditis quibus me approbando subscripsi sive
adscripsi, ex.inde confeci, signavi et in banc publicara el aulen-
ticam formam redegi, nieisque nomine, cognomine et signo
maiorum solitis et consuetis signavi in fidem et Icslimoniuro
premissorum vocatus et requisitus.
archives vaticaneSy arm. XI, caps. 111.
n» 3-4. — Original avec dessin d'ar-
moiries en guise de sceau el itorUnt
r inscription : Spes mea in Deoiaiva-
tore meo.
I
i 480 )
X.
Tournai, 20 janvier 1584.
Lettre d'Othon Henri, duc de Brunswick,
AU PAPE Grégoire XIII.
Beatissime Pater.
Non est quod Sanclilali Vestrae de novo recenseam diffî-'
cillimam status mei ralionem et vehementer enilar exlremam
paoïiuriaiTi meam et miseriam, in qua adhuc versor, exagerare,
ciim Sanctitati Vestrae iam ab aliquol annis exilium meum,
causa religionis catholicae voluntarium, et quam inierim
malam gratiam non solum apud datrcm meum duccm Otto-
nem Brunswicensem, sed et alios plerosque meos consan-
guincos, principes Imperii, affatim innotuerit. Qua ex causa
faclum est, ut non solum ego maxima, qua debui reverenlia,
ad Sanctitatis Vestrae pedes devolutus, omni alieno deslitutus,
suum proprium iraploraverira auxilium, sed et serenissimi et
polentissimi christianae religionis monarchae Philippi, régis
Hispaniarium (ila tamen Sanctitate Vcstra auctore) servitio,
quam primum me consecraverim, et hue usque in hasce Bel-
giae partes, ut idem serenissiraus rex clementer mihi iniunxe-
rat proccsserim. Sed cuin iam per aliquot menses non solum
des(ruclionem et depopulationem harum provinciarum magno
meo dolore perspcxerim, sed et inde resullans omnium rerum
immcnsum pretium, egeslatem et deffectum, eliam maximo
meo damno, ut puta cui ultra alioquin necessarii sumptus
non suppcditant, didicerim et bene expcrtus fuerim, ita ut
quau) magnopere etiam reslringere res meas coner omnemque
apparalum et faustum longe a me profligcm et dciiciam, non
tamen mihi sit possibile, licet et liberalitate regia annui quidam
in his regionibus dépendant et mihi proveniant nummi, bac
lenuitalc mea hic demorari aut diu in his regionibus persis-
tere, nisi ampliori quadam et a Sanctitate Vestra et a multotics
iam dicto serenissimo Hispaniarum rege pecunia ad mei sus-
tenlalionern prospiciatur.
( 48i )
Quapropter pura egestate impellor, ul, qui omnino ex pro-
prio neque aîiunde nihil habeam quo raihi consulem, et quem-
admodum Sanctitas Vestra ab illustrissimo principe Parmensi,
harum provinciarum gubematore rcgio, credo, iam erit cdocla
et informata quod idera ego serenissinum regera humiiiiroe
rogaverim et requisierim, benignam Sanctilatis Veslrac gra-
tiam reverenter et omni qua possum maiori siibiectione etiam
invocem, annua mihi velit subvenire et succurrere pensionc,
et ea quidem tali qua et hosce graves in his parlibus suroplus
melius queara sustinere, et (quod semper mihi prae oculis
atque mente magis obversatur) per me eatholica noslra reiigio
subsidium et incrementum suscipere possit. Liberalitas hacc
Sanctilatis Vestrae, quam (um omnibus ob fidem Chrisli exa-
lantibus subvenicndo sibi propriam addicere débet, tum in rae
erit clarissima et longe perspectissima, magnumque et evidens
exemplum statuet omnibus simili errore quo ego a teneris, ul
aiunt, unguiculis involutis ad resipiscendum et ad Ecclesiae
catholicac gremium allacriter convolandum, cum non se omni
ope neque auxilio destitulos aul neglectos vidcani, et inde
melius vilac et salnti omnium consulalur. Hacc modo omnia
ut meipsum singulari et perspicacissimo Sanctilatis Veslrac,
cuius pedes reverenter deosculor, iudicio iibentissimc sub-
milto et, ut me dignum bac sua annua pensionc cl gralia,
mihi valde necessaria, facial, humilline atleslor cl prceor.
Deus Oplimus Maximus in tolius ehrislianilalis suac cmolu-
menlum et conservationem quam diutissime Sanclitalem Vcs-
tram incolumen servet.
Datae Tornay, 20 ianuarii anno 1584.
Sanctilatis Vestrae
humillimus et obedientissimus piuvs
Otto Henricus Dux Brwwswicbhsis.
Au dos : Beatissimo Palri Gregorio XIII.
archives vaticanetj Lêttere di PHneipi,
t. XXXVI. f. 227. — Aulograpbc.
Tome ii% S"» série. 31
( 482 )
XI.
Réponse de Philippe II a la lettre du roi de Danemark
DU l'^'' AVRIL 1586.
I
A la buena voluntad que V. me muestra por su caria de
primero de abril, correspondere de mi parte con el mismo
amor y amistad, y holgaré, que en lo que se ofreciere adelanle
la prosigamos. El sentir los grandes travajosque ha avido y toda
via duran en mis Estados Baxos, y aquelia larga guerra y rebe-
lidn, cosa es digna de V. y propria de todos los reyes y prin-
cipes, por ser de vasalJos contra su scnor causa tan aborrecible,
y que es de tan mai exemplo y consequencia para todos. El no
les haver yo dado ocasion para tal molivo, es tan claro, que no
cae debaxo de disputa; y si al principio fueron parte algunos
ruines spirilus para cnganar al pobre pueblo, y debaxo de
aparencias que le davan â entcnder, inquielarle para sus
intentos, ya el tiempo ha podido desenganar bastantemente â
todos de aquel artificio, y la clemencia de padre con que yo
he rescivido a los que se han bucito al buen camino de la
dévida obedicncia, es bastante testimonio del amor con que los
trato, y prenda para los olros que vinieren a hazer lo mismo,
sin que iengan mas que pedir; por que la libertad de concien-
cias que V. apunta que séria parte para sosegar lo todo, no
se me deve proponer : pues si es llano entre olros principes no
consentir a sus sùbditos otra religion que la suya, lanto por
via de religion como por respeclo de estado, ^ como no me sera
a mi licito? Mas ^; côrao podra dexar de serme obligatorio hazer
|)or la fee vcrdadera en mis tierras lo que hazen otros en las
suyasporerradas opiniones?Quc, fuera de permitir cosa contra
la santa fee catholica y obediencia que yo y mis sùbditos
devemos y tenemos dada y havemos perpétuamente de tener
a la sancta Yglciia Romana y a nuestro muy Sancto Padre que
en ella préside como a Vicario que es de Christo Nuestro Senor,
( 483 )
en la tierra ninguna cosa podrân ellos querer y desear de mi
en su beneffîcio que no hallen. Atento lo quai, no queriéndome
medir con diferente medida de la que cada uno halla que le
conviene usar en su casa, no dudo que V., confesândome la
lazôn, que nadie puede negar eslar de mi parle, verâ que no
son a mi cuenla los maies que de aquellas guerras proecden
ni queda por mi cl atajarlos, puoe si mis enganados sùbdilos
buelven a la dévida obcdiencia, hallaran perdôn y picdad como
le ban hallado los demâs.
Quanto a la niala vezindad que se me haze de Inglaterra,
todos saben si alla havia causas y aun obligacion para iralar
comigo de otra manera; y V. puede juzgar de cùan poco pew»
son los colores con que quieren disculparse de lo que hazen y
darle alguna apariencia, pues las concordias antiguas de aquel
regno y los Paises Baxos, claro esta que no se entienden, tom^n-
dolo sanamente, sino entre los senores de ambas parles, y no
para que sea pretexto de rebolverse los sùbdilos. Toda via por
cl buen ânimo con que creo que V. se mucve â desearnos con-
cordia, no he querido cerrar la puerta â cosa eh que pone la
mano tan buen medianero y hcrmano. Y assi rcmito y cometo
lo que toca a cosa a estos puntos al Principe de Parma, mi
sobrino y governador gênerai en los diclios mis Estados
Baxos, diziéndole, como lo hago por respeclo de V., y ordenào-
dole que si de la otra parte llcgaren a la razôn, él no se aparle
délia. V. entenderâ quanta ay para que précéda la cnmienda y
satisfaciôn donde han precedido las ofensas; y si alla reusarcn
esto, podrd ver cômo no respeclan à V. lanlo como yo le eslimo
y amo, que es de manera que siempre me hallard en todas
ocasiones muy buen amigo y hermano.
archives vaticanes^ Lettere di Prineipi,
t. XL I,f -108. — Copie.
COMPTE RENDU DES SÉANCES
DE LA
COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE,
00
RECUEIL DE SES BULLETINS.
CIM^^IJIÈME MÉRIE.
TOME DEUXIÈME. — III* BULLETIN.
séance du 9 novembre flS9t.
Présents : MM. Stanislas Bormans, présidenl ; Alphonse
Wauters, secrétaire-trésorier; Charles Piot, Léopold
Devillers, Gilliodts-Van Severen, Léon Vanderkinderr,
Napoléon de Pauw, membres effectifs; Godefroid Kurth,
Louis Mathot, Henri Pirenne, membres suppléants.
M. Pierre Génard, retenu à Anvers par rinslallalion du
nouveau bourgmestre de cette ville, se fait excuser.
Le procès- verbal de la séance du mois de juillet est lu
et adopté.
Tome ii", 5""" série. 3t
( 486 )
OUVRAGES ENVOYÉS A LA COMMISSION.
La Commission a reçu :
De M. le Minisire de rinslruclion publique en France
Lettres de Peiresc aux frères Dupuy^ publiées pa
Philippe Tamizey de Larroque, l. III (1654-1637). Paris
1892, in-8^
Lettres de Catherine de Médicis^ publiées par le coml
Heclor de la Perrière, l. IV (1570-1574). Paris, 1891
in-4°.
Élatée, la ville, le temple d'Alhéné Cranaïa, par Pierr
Paris (Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et d
Rome, n° 60). Paris, 1892, in-8\
Du Cercle archéologique de Mons : Annales, t. XXIII
Mons, 1892, in 8".
De la Société archéologique de Namur : Annales, t. XIX
3' et 4* livraisons, Namur, 1892, in-8", et Rapport sur /
situation de la Société en i89l.
De rinstilut royal grand-ducal de Luxembourg
Publications de la section historique, l. XLI. Luxembourg
1890, in.8°.
De la Société des Antiquaires de la Morinie : Les charte
de Saint-Bertin, par l'abbé Daniel Haigner-é, t. Il, 3' fasci
cule. Saint-Omer, 1891, in-4'', et
Bulletin historique, nouvelle série, t. VIII, fasciculei
n°» 159 et 160, et L IX, 1" fascicule. Saint-Omer, 1891 e
1892, in-8^
De la Société littéraire et scientifique de Tarrondisse
ment de Valenciennes: la Revue agricole, t. XLIÏ, fasci
culcs 1 à 3. Valenciennes, 1892, in-8°.
Du Comité historique du pays de Bade : Zeitschrift fin
die Geschichte des Oberrheins, nouvelle série, t. Vil, n° 3
Fribourg-en-Brisgau, 1892, in-8''.
( 487 )
Du Vogesen-Club de Strasbourg : Jahrbuch fur
Geschichte, Spraclie und Lilteratur EUass-Lolhringhent,
huitième année. Strasbourg, 1892, in-8'.
De la Société d'archéologie de Genève : Mémoires et
documents publiés par la Société, nouvelle série, l. III,
S'^ livraison. Genève, 1892, in-8".
Bulletins, nouvelle série, t. 1, 1" livraison. Genève,
1892, in-8".
De FAcadémie royale des Lincées de Roin*î : Atii. Heii'
diconto dell adunanza solenne del 5 junio 189^. Rome,
1892, in-8«;
Rendiconti. Classe di scenze morali, storiche e phiio-
iogiche. Série V, Fascicules 1 à 9. Rome, 1892, in-8*.
De la Société romaine pour l'histoire de la pairie :
Archivio, t. X, fascicules 1-2. Rome, 1892, in-S*.
De M. Crutzen, à Louvain : Le Moyen Age, bulletin
mensuel d'histoire et de philologie, juin à octobre 1802.
Paris, in-8°.
De M. Tandel : Les Communes luxembourgeoises, l. V.
Arlon, 1892, in.8».
De M. Cardon : La fondation de l'Université de Douai.
Paris, 1892, in.8°.
De M. Devillers, membre de la Commission royale
d'histoire : Uancien sceau de Flobecq. Mons, 1891, in-8*.
De M. Van Spilbeke : Het Herenthalsche ktooster Onze
Lieve Vrouwen beslolenhof, Ueden Sin( Josephs daeL
Averboden, 1892, in.8^
De M. Marichal, à Metz : Le traité conclu en UJlentrt
Ferry II, drc de Lorraine, et Robert II de la Marck,
seigneur de Sedan. Sans lieu ni date d'impression, m-îT.
Remerciements et envoi à la bibliothèque de rAcadé-
mie royale de Belgique.
( 4-88 )
CORRESPONDANCE.
Par lellre en date du 13 juillet, M. le Ministre de
rintérieur et de rinslruclion publique annonce à la Com-
mission qu'il a donné connaissance à son collègue, M. le
Ministre des Affaires Étrangères, des délibérations de la
Commission relatives à l'achat de la copie faite par
M. Scott, conservateur au Brilish Muséum, d'un manuscrit
de ce dépôt, en demandant des indications sur la manière
dont M. Scoll pourrait être payé de son travail. M. le secré-
taire donne lecture de la réponse qui a été adressée à
M. le Ministre et qui reçoit l'approbation de la Commis-
sion.
M. le Ministre avait également demandé l'avis de la
Commission sur une demande de M. l'abbé Cauchie, rela-
tive à la continuation de ses recherches dans les archives
du Vatican et celles de Naples. Par réponse en date du
16 juillet, on a appelé l'atlenlion de M. le Ministre sur les
résultats déjà obtenus par M. Cauchie, et qui sont con-
signés dans ceux de ses travaux qui ont été insérés dans
les Bulletins^ et on a conclu en insistant pour qu'un nou-
veau et plus important subside soit accordé à M. Cauchie.
Il est ensuite donné connaissance à la Commission de la
correspondance échangée entre M. le Ministre de l'Inté-
rieur et de l'Instruction publique et le comité, relative à la
décision du Département de la Justice de ne plus insérer
au Monileur belge les rapports annuels.
La Commission émet un avis favorable sur la demande
de M. le conservateur de la bibliothèque publique de
Nancy, aux fins d'obtenir, pour cette institution, la collec-
lion des chroniques belges, et principalement ta Table
f C 489 )
t chronologique des Chartes et Diplômes imprimés concer^
\nant Vhisloire de la Belgique. Elle décide d'appuyer
légalemenl, auprès de M. le Minisire, la demande de M. le
conservateur, relative à d'autres publications du Gouver-
nement.
Le chef du Département de l'Intérieur informe la Com-
mission, par dépêche en date du 24 septembre, qu'il a
demandé à M. le Ministre de Affaires Étrangères de bien
vouloir provoquer les démarches nécessaires pour obtenir
communication du manuscrit du Muséum Hunterianum,
de Glascovv, qui lui a été signalé.
Le secrétaire général du Congrès archéologique d'Anvers
avait demandé à la Commission de se faire représenter à ce
congrès; par lettre du 3 août, il lui a été donné connais-
sance que M. le président de la Commission avait bien
voulu accepter cette mission.
L'assemblée accepte les offres de service que lui fait
obligeamment M. Jules Gauthier, archiviste du Doubs, par
l'intermédiaire de M. le secrétaire perpétuel de l'Académie,
et décide d'entrer en relations avec lui.
Elle reçoit ensuite communication des lettres par les-
quelles M.Crutzen, d(i Louvain (par lettre du 29 octobre),
Eugène Hubert (par lettre du 51 du même mois), Franlz
Funck-Brenlano (par lettre du 5 novembre), et Mathieu,
avocat à Enghien (également par lettre du 5 novembre),
accusent réception de l'envoi des publications de la Com-
mission.
PUBLICATIONS.
M. le secrétaire donne connaissance à la Commission de
l'état des impressions de la Compagnie, d'après une lettre
de M. Hayez, en date du 3 novembre.
( 490 )
M. le président dépose sur le bureau un exemplaire du
n" 2 du deuxième volume de la cinquième série des Bulle-
tins, contenant le compte rendu de la séance du mois de
juillet dernier; il présente ensuite un exemplaire du
tome VIll de la Table chronologique des Chartes et
Diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique,
publiée par M. Wauters.
M. Gilliodts-Van Severen donne lecture de la noie sui-
vante relative à la copie envoyée par M. Scott, dont il a été
question plus baut :
4 La Commission royale d'bistoire nous a cbargé de
la publication du manuscrit de M. Edward Scott, conser-
vateur au British Muséum-^ conformément aux précédents,
nous avons l'honneur de lui communiquer le présent
rapport sur cette publication.
D Les pièces se trouvent au nombre de cent et douze; la
plus ancienne date de 1339; la plus récente de 1414.
p Trente-cinq sont datées d'une manière complète; dix-
huit ne portent point de date ; les cinquante-neuf restantes
n'ont d'autre indication que celle du jour et du mois;
mais toutes se rattachent aux relations politiques de la
Flandre et de TAngleterre.
» On pourrait les classer en deux groupes distincts : Tun
se rapportant aux négociations du mariage projeté entre
Edmond, fils du roi d'Angleterre, et Marguerite de Maie,
fille du comte de Flandre (1360-1369); l'autre servant de
préliminaires à la conclusion et à la prorogation du traité
de commerce ou A"* entrecours entre l'Angleterre et la
Flandre (1400-1412).
» Le premier groupe ne se compose que d'une douzaine
d'actes; le second en contient près de cent.
( 491 )
I D Ce dernier présente un ensemble des plus complets, et
I permet de suivre, pour ainsi dire pas à pas, la marche
des négociations diplomatiques qui eurent leur siège
principal à Calais.
j D Ce simple énoncé suffît déjà pour faire apprécier la
I grande valeur de ces documents; ajoutons que presque
! tous ces actes sont inédits et qu'ils offrent, par leur
caractère officiel, un intérêt considérable, non seulement
pour l'histoire de Flandre dont ils éclairent deux points
obscurs, mais encore pour l'histoire générale de cette
époque de rivalité entre les deux puissantes nations de
l'Europe occidentale, se disputant si vivement l'alliance
de notre pays.
D M. Scott a bien voulu s'engager à collationner sur le
manuscrit original les épreuves à mesure qu'elles seraient
tirées ; nous avons ainsi la précieuse garantie d'une lecture
aussi correcte que possible.
» La copie embrasse 410 pages; nous proposons de la
faire imprimer dans le format in-S", la matière n'étant pas
suffisante pour le format in-4". »
Ces propositions sont approuvées par la Commission.
M. Pirenne, membre suppléant, annonce que son manus-
crit du Polyptyque de Guillaumef abbé de Saint-Trond, est
prêt à être livré à l'impression.
COMPTABILITÉ.
La Commission décide ensuite les publications qu'elle
entreprendra l'année prochaine, sauf l'approbation du
Gouvernement, prépare son projet de budget et règle
différentes affaires de comptabilité.
( 492 )
LECTURE ET COMMUNICATIONS.
M. Alphonse Waulers communique à la Commission un
travail sur un manuscrit concernant la ville de Léau, dû
à un nomme Opsladl. Ce manuscrit, qui contient un
grand nombre de pièces intéressantes concernant la ville
de Léau, commence par une description remplie de faits
précis et de dates curieuses. Celle partie de l'ouvrage con-
slilue un véritable document plein d'intérêt. M. Waulers
en a reproduit les passages importants en les accompa-
gnant d'une traduction en français et de notes.
M. Piot, au nom de dom Ursmer Berlicre, religieux de
]*abbaye de Maredsous, communique nn travail concernant
l'ancienne abbaye d'Aywières, à Couture-Saint-Germain,
et les débris de ses archives.
La Commission reçoit communication d'une notice de
M. Herbomez, de Tournai, intitulée : Philippe le Bel el les
Tournaisiens, accompagnée de 101 chartes, la plupart
inédites.
Elle décide que ces trois travaux seront insérés dans
le Bulletin.
( ^93 )
Une ancienne description de la ville de Léaii.
(Par M. Alphonse Wauters, secrétaire-lrésorier de la Commission. j
Le manuscrit dont j'ai à entretenir la Commission,
forme un gros volume, du format in-quarto, écrit sur
papier et intitulé au dos : Opstadt. Die antiquiteyt van
SouTLEEUw'E. Il est solidement relié en bois recouvert de
cuir, et appartient à M. Torsin, de Tirlemont, membre de
la Dcputation permanente de la province de Brabant, qui
a l'ion voulu le mettre à ma disposition. Il constitue un
véritable recueil de tout ce qui peut intéresser l'bistoirede
celle petite ville de Léau, autrefois si prospère, aujourd'hui
déchue et presque réduite au rang de commune rurale,
quoique toujours intéressante à cause de ses monuments
et des nombreux et beaux objets d'art que renferme son
église paroissiale.
L'auteur a eu soin d'y copier d'abord deux actes qui
nous font connaître son nom et ses titres : le diplôme par
lequel Jean-Joseph Opstadt est admis, le 12 juin 1725, à
figurer parmi les noiaires ou tabellions du pays de Brabant,
de Limbourg et autres d'Outre-Meuse, et l'acte par lequel
le Collège des éciivains de l'archive de la Cour de Rome
(Collegium archivii Romanœ curiœ scriplorum), à la date
du 7 octobre 1726, lui confère l'office de notaire aposto-
lique. Ces actes sont authentiqués par lui-même et suivis
d'un titre portant, en caractères mi-rouges, mi-noirs, ces
( 494 )
mots : Àd Majorent Dei Glorianij veterisque Leoniœ landes^
Leonia sive Leeuwe, Soutleeuwe, et Ij signature Opstadt,
1732. Vient ensuite une description de la ville, écrite par
ce dernier, car récriture y offre de grands points de ressem-
blance avec sa signature, et qui est composée d*alinéas
généralement assez courts et signés alternativement :
Gramaye, Keers ou Reers et Byvoegsel (ou Annexe), c'est-
à-dire qu'aux indications primitives de Gramaye, emprun-
tées à sa description de Léau, publiée en 1606 à la suite
(le celle de Tirlemont {Thenœ et Brabantia ultra Velpam
quœ olim Ha&baniœpars), l'auteur en a joint d'autres, dues
à un prêtre nommé Jean Keers, nom qui est changé en
celui de Reers par de nombreuses surcharges, et entin des*
renseignements supplémentaires (byvoegselen), datant de
l'époque même où il vivait. Ajoutons enfln que des correc-
tions ou additions notables ont été ajoutées par un qua-
trième auteur. Celui-ci, comme nous l'apprend une anno-
tation se trouvant au P 5 v", n'est autre que le pléban Godts.
Ce qui lui appartient, reconnaissable à une écriture plus
grêle que le restant, a été placé par moi entre parenthèses.
Cette notice sur Léau, qui forme la partie du manuscrit
la plus intéressante de toutes, est intitulée : Corte beschry-
vinghe der sladt Zout Leeuwe^ haere autheyt ende haeren
tegenwoordigen tydl, getrocken vuyt différente autheuren,
rcgisters van Tongeren, Gramaye, Reers end andere histo-
rieschryvers, privilegien, geslac/iten, soo int geestelyck als
int werelyck, i739, c'est-à-dire : Courte description de la
ville de Zout Leeuwe, son ancienneté et son état présent, tiré
de différents auteurs, registres de Tongres, Gramaye, Reers
et autres historiens, privilèges, lignages, tant dans l'ecclé-
siastique que dans le civil. i739. Elle comprend 35 folios,
numérotés de 2 à 36. Il m'a paru intéressant de la repro-
duire, car elle constitue, on peut le dire, un véritable
( 495 )
(Jocumenl,eiron y trouve des renseignements sur Thisloire,
l(s institutions, les monuments de Léau que Ton cherche-
wùl vainement ailleurs. Il y a là une tentative dont les
exemples ne sont malheureusement pas nombreux. Aux
détails donnés par Gramaye et qui sont, en général, puisés
à de bonnes sources, comme le prouve une attestation
signée Van Meensel, datée du 16 juin 1606, et placée en
tête du travail de Gramaye sur Tirlemont et sa mairie,
viennent s'ajouter des renseignements précieux complétant
l'histoire et la description de la locatité pendant le XVII'
et le XVII P siècle, de manière à en rendre possible une
monographie complète jusqu'au temps du dernier anno-
tateur. On ne peut attacher le même prix à ce qui suit, et
dont je dirai cependant quelque chose, avant de reproduire
le texte dont j'ai parlé.
Vient d'abord un croquis, avec armoiries, intitulé :
Afcompste ende généalogie van WUlelmus Speecken ende
Joanna Van Ryckel (P 42 à 49). Une annotation ajoutée
au f" 46 nous renseigne sur la vie de l'auteur du manu-
scrit, qui mourut le 30 juillet 1766, sans laisser d'enfant
de sa femme Anne-Marie Van Roost, décédée le 12 sep-
tembre 1764. Il avait été plusieurs fois échevin et bourg-
mestre de sa ville natale, notamment premier bourgmestre
en 1753, 1734 et 1739, et second bourgmestre de 1736
à 4739. On retrouve, à la suite de quelques extraits des
registres de baptême de Léau, servant de preuves à sa
filiation, la signature du pléban Godts, datée du 23 sep-
tembre 1739. Suit une liste des noms des bourgmestres et
des échevins, à partir de 1700 jusqu'en 1750 (f 52 à 57).
Puis, enfin, une copie des principales chartes de la ville
de Léau (cotées pp. 1 à 460), dont la table se trouve à la
fin du volume. Je ne parlerai pas de ces chartes; la plupart
( 496 )
d'enlre elles se trouvent, en original, dans les archives
locales, actuellement transférées aux Archives du royaume.
La description débute parce litre: Sont Leeiiwe, Leonia
sive Lceuwe, Ce qui suit est consacré à élucider l'élymo-
logie de ce nom, qui vient du nom de Lion, en flamand
Leeuwe, d'après Gramaye, puis le manuscrit ajoute :
Den eerw. heere Joanncs Reers schryft hier op dat van het
beginscl d'oveieencompste des naem van den palroon voor-
seght is en van de stadt beteeckent heeft S. L. S. L., Sanetus
Leonardus, Sont Leeuwe. Hinc eollcctor
Rite tuum sequilur, Leonarde, Leonia noinen.
Vêle plaetsen wordcn genoeinpt Leeuwe, die aile hunnen
naemen becoraen hebben der stadt Leeuwe, alwaer, volgens
Ischryven van Gramaye, d'alderoulslc familicn syn, ondcr de
Brusselaers, d'eerste vermaersle van Brabant, en hebben met
de vermaersle van Brabant ecn oude gemeync voise in de
provinlie, railsgaedcrs vêle aude autheuren (en marge l'auleur
eile Marc Varneweyck, cap. 27, p. 27:2) schryvcn van dese
stadt, dat Julius Cacsar aldacr garnisoen geleyt heeft (!}.
(1) Traduction.
a L'iionorable sieur Jean Reers écrit ici au sujet de ce qui est dit
de Toriginc du patron précité et de celui de la villC; à savoir :
S. L. S. L., saint Léonard, Sont Leeuwe. De là le dicton :
» Ton nom, ô Léonard, imite précisément celui de Léau.
» Beaucoup de localités portent le nom de Lecuw (Lion), qui ont
toutes pris leur nom de la ville de Leeuwe ; là, selon Gramaye, les
plus anciennes familles sont, parmi celles de Bruxelles, les princi-
pales du Brahant, et possèdent une voix commune dans la primauté
avec les plus célèbres de cette province; même que beaucoup de
vieux auteurs (Marc Vaernewijck, chap. XXVII, p. 272), écrivent au
sujet de cette ville, que Jules Gisar y a placé une garnison. »
( 497 )
Passons sur ces rêveries el continuons :
Reers.
Den auderdom dcser plaetse getuyghen de stadts binne
mueren, gcbaut met d'aldeiliaersle arduynen.
Byvoegsel.
Desc mueren sijn nu ter mecste paert afgebroken, niet we-
gens de sladt, aen wie de mueren toebchoorden, maer der
gène daer de mueren legens hun huys oflc hoff quamcn en
slonden.
Daer stael noch te sien eene binne poorte (1739; de stadt
heeft dese poorte afgebrocken. 1778), tusschen de huysen van
Joannes Stiers ende Francis Emerie, met stercke mueren, bij
forme van steenelhorens heel dick,maerbeginnen levervallen.
Op de voors. mueren oft stadts vestens slaen nu de huysen
van Carolus De Bic, genocmt den Hontstal; van de wedue
De Boosere, van Guilliam Conincx, van Franeis Van der
Eycken, Francis De Coster, Coenradus De NeefT, waerinne een
ouden thoren ; 't VIceschuys, Franeis Emerie, Maria Stiers,
Joannes Stiers, Henrieus Scliuddeputle, Jan Van de Poel en
Bartholomeeus Claes, en daer staet noch eene aude veslen
van ardnyn (afgebrocken 1778), achler de huysen van Joannes
Baptista Pluymerls, d'erffgenacmen Van den Putle, Henrieus
de Rees en achtert Bcggeynhoff. Nota dal die van 't Beggeyn-
hoff de vesten hebben meynen te vercoopen (a. 1753), maer
niet gederft.
Ick hebbe diiîerenle segele brieven gelesen, hoe die van de
stadt gcpermiiteert hebben op en tegens dese veslen le bau-
wen, met verboth van die te verminderen oft aff te brecken(l).
(I) Traduction.
(' Reers.
» L'antiquité de celle localité est alleslce par ses murs intérieurs,
bâtis avec des pierres de taille extrêmement dures.
( 498 )
Tout ce paragraphe est imporlanl : il prouve que la
première enceinte de Léau constituait une propriété com-
munale et que, par conséquent, elle a dû être bâtie par les
bourgeois. On doit remarquer qu'elle ne coujprenait pas
l'église Saint-Sulpice, qui était alors la paroisse. Ce qui
vient ensuite appartient à la légende.
Reers.
Men Icest in de historié van Tongcren dat Flavius Cdstillia-
nus, met permissien der princen van Tongeren, hecftgebaui
» Annexe.
» Ces murs sont actuellement abattus en majeure partie, non par
le fait de la ville, à qui ils appartenaient, mais de ceux dont les mai-
sons ou les jardins y étaient joignants.
» Il y a encore une porte intérieure (1737, que la ville a abattue en
4778), entre les maisons de Jean Stiers et de François Emeric, avec
des murs solides et ayant la forme d'une tour très grosse, mais com-
mençant à tomber.
» Contre ces murs et remparts de la ville se trouvent les maisons
de Charles De Bie, dite le Iloiilsval; de !a veuve de Boosere, de Guil-
laume Coninckx, de François Vander Eycken, de François de Coster,
de Conrad De Neeff, où se trouve une ancienne tour; la Boucherie, les
maisons de François Emerie, de Marie Stiers, de Jean Stiers, de
Henri Schuddeputle, de Jean Van de Poel et de Barthélémy Claes.
11 y a encore un vieux rempart en pierre de taille abattu en 1778),
derrière les maisons de Jean-Baptiste Pluymerts, des héritiers Van
de Putte, de Henri De Recs, et derrière le Béguinage. II est à noter
que ceux du Béguinage ont songé à vendre les remparts (en 1733),
mais n'ont pas osé le faire.
» J'ai lu plusieurs lettres scellées par lesquelles la ville a permis de
bâtir sur et contre ces remparts, mais avec défense de les amoindrir
ou de les démolir.
( 499 )
op ccn liooghde ccn sicrck caslccl, daer by synde ecii grool
slaendc walcr, 'l Virine, cnde nacr hem gcnoempl Curia
Caslillnna, oniringclt met marassclien naer den suydcn cnde
weslen, cnde nacr dcn noorden met velc bossclicn; ijaer is
niel Icesbaer.
A" 418C (jiixla computum graecum), de Sassenaers, de
Swavcn en de Alanen bebben ivoors. casteel gewonnen ende
gcdcslrucert, waer naer Herisbrandus, den koninck van Belgis,
'l voors. caslcel Curia Caslillana lieeft doen reslaiireren en de
Sassenaers verdreven [4246 jtixla Graecos).
Byvoegsel.
Dit easteel is boven mensehen memorie verdestruecrt, en
hoe lanck Iselvc geslaen heeft, ist onlbekent; maer de plaelse
wirt ahioch genoempt den Castelbergh, waer op slont een
capelleken t' welek de Scholieren hebben doen alFbreken
(4712, met consent van den aerlsbisseho[)), en de daermede
gemacckt len deele bel huys tegens de capelle van Onsc L. V.
van den Osscnwegb.
Men seyl dat onder den (Castelbergh schone kelders syn van
blauw ende andere sleenen.
(IVola : den vader van desen schri/ver heefl de kelders doen
vtiUen, om de vagabonden die daer in huisden. D. Godls
plebaen).
Léo, ''20'' prince van Tongeren, sone van Menapius, heeft om-
irent het voors. easteel cène schoone plaetse gevonden, die
by sterkelyck bcmuert heeft ende ronlomme met maras-
schen, vindende daer brackwater, gevcnde daeromme de
sladt syncn nacme ende naer het braekwatcr, le wcten Sout
Léo, nu Sout Leeuw (^x registr. Tongr.).
Ten tyde van Léo den vierden, hebben de Sassenaers Sout
Léo bevochlen ende niet ingenomen, syndc dcn voors. Léo
in den slagh gebleven.
Julius César heeft het casteel Curia Caslillana ingenomen
( 500 )
mette sladt Sout Léo endc dacr eene garnisoen geleyt \
(a" 5i43juxta Graecornm computum) (I).
(1) Traduction.
« Reers.
» On lit dans les Histoires de Tongres que Flavius Caslillianus, avec
la permission des princes de celle ville, a bâti sur une hauteur un
fort château, près duquel se trouvait une grande eau stagnante, ou
Vinne; d'après lui, ce château a été nommé Curia Gastillana; il était
entouré de marais du côté du sud et de l'ouest, et de grands bois vers
le nord. L'ani.ée n'est pas lisible.
» En 4186 (selon le comput des Grecs), les Saxons, les Sucvcs
et les Alains ont pris et détruit ce château; puis Hérisbrand, le roi
des Belges, a fait restaurer cette Curia Gastillana et chassé les Saxons
(4246, selon les Grecs).
« Annexe.
» Ce château est détruit de temps immémorial et on ne sait com-
bien de temps il a subsisté; l'emplacement s'appelle encore le
Gastclbergh, où il se trouvait une chapelle, que les Écoliers ont
fait abattre (en 1712, avec le consentement de l'archevêque),
chapelle qui a servi à bâtir une partie de la maison contiguë à la
chapelle de Notre-Dame de l'Osscnwegh.
» On dit qu'il y a sous ce Gastclbergh beaucoup de caves de
pierres blanches et autres.
» (Le père de celui qui écrit ceci a fait remplir ces caves, pour que
les vagabonds ne s'y logent pas. D. Godts, pleban.)
» Léon, vinglième prince des Tongrois, fils de Ménapiu", trouva,
près du château, un bel emplacement qu'il fit solidement entourer de
murs, bordés de marais, et où l'on trouva de l'eau saumâtre, d'après
laquelle il donna son nom à la ville, et cela d'après l'eau saumâlre»
à savoir: Sout-Leo, actuellement Sout-Leeuw (hors des registres de
Tongres).
» Du temps de Léon IV, les Saxons attaquèrent Sout Léo et ne
l'ont pas emportée, mais le prédit Léon perdit la vie dans le combat.
» Jules César prit le châleau Curia Gastillana et la ville de Sout-
Lco et y mit garnison (en 5153, scion le comput des Grecs). »
(SOI )
Au passage de Gramaye rappelant l'agrandissement de
la ville, en 1330, on ajoute :
Reers.
Zout Leeuwe is een van de dry cleyn hooftsteden van Bra-
bant, waerorame dese frontier stadt eenen eeuwige gouver-
neur heeft.
Byvobgsel.
Van tjaer ITiS tôt 1740 is binnen Zout Leeuwe geenen gou-
verneur geweesl {den 9 augusli 4745 ishet garnisoen ver troc-
ken ende is de stadt Leeuwe sonder soldaten gebleven.) (1)
A la phrase où Gramaye dit que les soldats mutinés du
temps d'Albert et d'Isabelle ont longtemps occupé Léau,
ce que Opstadt traduit ainsi :
De vesten syn by naer altemael gemaeckt van een tierende
volck aen desc plaatse gevonden.
Le dernier annotateur ajoute :
Dat is oproerigh (2).
(i) Traduction.
u Reers.
« Zout-Leeuw est une des trois petites chefs-villes du Brabant;
c'est pourquoi cette ville frontière a toujours un gouverneur.
» Annexe.
» De l'année 1713 à 1740, il n'y a pas eu de gouverneur à Lecuw
(le 9 août 174S, la garnison est partie et la ville de Leeuwe est restée
sans soldats). «»
(:2) Traduction.
« Les remparts ont été presque entièrement construits par un
peuple mécontent. — Ceci est séditieux. •
Tome ii% 5"* série. 33
( 50^2 )
Reers.
Dacr syn gcmaeckt vêle andere vesten tôt groote excessive
coslen van het land (1552).
Van dese provintie is gouverneur den wel gcborensten heer
Franciscus de Melo, gelyk by en buyten de rauercn gesien
w ort, naer den landt van Luyck oft S.-Truysche poortc.
Welke wercken bestaen in half macnen, horcnwerken en
andere.
Wanneer dese wercken gemaeckt syn, bewysl dat chronicon:
Forll et Insignl gVbernanle De MeLo
VelVs Leonla noVIs operlbVs tVtalVr.
(d642).
Welcke wercken bynae voltrocken synde, soo hebbcn de
Hollanders lot Maestricht by een geracckt, hebbende een
cloeck ende wel bereyt léger, ende willende dese plaetsc,
alsnu aldernieest bequaem synde, naer de welcke van vêle
dickwils verlangt is ende grootelycx begeert geweest, daer en
lusschen nemen, om soo te segghen, naer aile ncerstigheyt
ende arghlisticheyt, ongehoorde moeyte ende arbeyt, soo
hcbben sy outrent den avont (22 october 1642) hun cloeck-
nioedelyck op de rcyse gestelt, mede brengende aile instru-
menten die men ten lyde van den oorlogh in diergelyckc
cryghstochten gewoon is te gebruycken, ende snachts een
ider in ruste wesende, niet soo geluckigh als haeslelyck
voortsgaende, bebben sy smorgens niet verre van de stadt
blyven staen,ende den dagh nu by naer verschynende, gelyck
sy met vêle argelist becommert waeren, ende van de reyse
ganscb vermoeyt,syn genootsaeckt geweest wederom tekeeren
lancxst den selven wegh (alsoe wel met geenen geleycken
moet) soo sy gecomen waeren, sonder iet vuyttc wercken,
maer bebben versekert dat de inwoonders door de voor-
spraeckc van hunnen patroen syn bewaert geweest, toi
( 503 )
gedachtenisse van weleke hemeische beschermenisse soo heeft
hct belieft aan den gcne dit by een vergaedert hebbende,
hier by te voegen dit dobbel versken, bchcisende bel jaer en
dach opwclcke dit geschict is ;
InsIDIIs bataVVs tentât tVrbare LeoncM :
Non SeVerlne faVes, soLVs at Ipse fVglt.
Byvoegsel.
Ronlomme dcse sladt sijn noch aerde vestens onde anderc
poorten, inaer sijn secr vergaen (1).
(1) Traduction.
« Reers.
o On a fait beaucoup d'autres remparts, aux frais excessifs pour le
pays (1552).
» De cette province est gouverneur le très bien né seigneur Fran-
çois de Melo, comme cela se voit au dehors des murs, du côte du pays
de Liège, ou à la porte de Saint-Trond.
» Ces travaux consistent en demi-lunes, ouvrages à corne et autres.
» L'époque de la construction de ces ouvrages est indiquée par ce
chronogramme :
» Au fort et célèbre gouverneur De Melo.
» Le vieux Léau est protégé par de nouveaux ouvrages.
(1Ô42).
• Ces derniers étaient achevés, lorsque les troupes hollandaises
rassemblées à Maestricht cl formant une armée courageuse et bien
préparée, voulurent enlever celte place, comme étant très convenable,
et qu'ils avaient désirée depuis longtemps, et, pour le dire, s*j-
préparèrent avec activité cl subtilité, avec une peine et un travail
incroyables. Un soir (le 22 octobre 1642), ils se mirent en route
bravement, portant avec eux tous les instruments dont on se sert n
la guerre en de semblables circonstances; ils s'avancèrent la nuit que
chacun était dans le repos, mais pas avec autant de bonheur que de
( 504 )
Au passage où Gramaye parle des portes, on ajoute :
Reers.
De poorten sijn de Diestersche ende de Thiensche (steyn
gemaeckt a" i453), deweicke twee optreckende bruggen heeft
De S*-Truysche poorte heeft dry optreckende bruggen, die in
tyde van noot, geslolen worden. De Koyepoorte,alsoo genaempt
om dat de koyen ende andere beesten lancx daer naer de
bempden gaen. De vyffde is een cleyn optreckende brugghe
ende wort toi securitcyt der plaetse met wachte bcwaert. De
naem deser poorte is onbekent. Neffens deser poorte compt
de rivière genoempt de Gete, waer op slaet de groote sluyse,
met de welke de goederen daer ontrent geinondert worden,
alsoo dat den vyant lancx dcsen canl de stadt niet can winnen.
Byvoeghsel.
De stadt was ten tyde van de oorlogh (1712) rontomme
seer schoon gepalisadcert {ab anno 4672),
Buy ten de Diestersche poorte waeren noch twee barieren.
bâte. Le matin ils s'arrêtèrent pas loin de la ville, au moment où le
jour allait paraître, parce qu'ils étaient encombrés de bagages et se
trouvaient absolument fatigués; ils se virent obligés de retourner
par le même chemin (mais avec moins d'ardeur) comme ils élalent
venus, sans avoir rien tenté, mais assurés que les habitants, par
l'intercession de leur patron, avaient été protégés. En mémoire de
cette sollicitude céleste, il a plu, à celui qui a réuni ces détails,
d'ajouter ce double vers, indiquant l'année et le jour de cet événe-
ment.
0 Le Hollandais tente de troubler par ses intrigues le lion;
» Séverin ne le favorise pas et il s'enfuit de lui-même.
« Annexe.
» A l'entrée de la ville, il y a encore des remparts en terre et
d'autres portes, mais ils sont fort en ruines. »
I
V SOS )
Op de slincke seyde der Gete was een sluyse, de Boltersche
sluyse staende op de Gete, en by Budingen noch een sluyse.
By de Boltersche sluyse stact eene redoute ten tyde van
oorlogh met wacht besel, maer is nu (1739) by naer vergaen.
{Dese sluyse is vercoght /74P, i9 july, etc.).
De voops. leste twee sluysen hecft de stadt vuytten gront
nieuw doen maecken heel schoon voor de schepen oft vaert,
lot grooten exccssiven cost van de stadl.
Buyten de S'-Truyssche poorle waeren noch twee poorten
onde dry barieren
Ten tyde van den oorlogh was in 't vleeschuys de hooft-
wachte, aen ider poorte ende op het casteel een wacht.
Dese poorten syn nu by naer altemael vergaen, gelyck ook
de lange brugghe, buyten de S'-ïruyssche poorte, die nu
gevult is met aerde, waer onder (a* 1737) verborgen liggen
schoone niueren van blauwsteenen, daer eertyts de brugge
opgemaeckt was. {Dese steene syn anno 4760 door demagi-
straet vytgehaelt).
De soldaeten casernen oft baracken vallen oock altemael in,
soo die op het casteel als binnen de stadt {syn aile vercoght
door de souveryne, 1749 i9 jtilii) {\).
(1) Traduction.
« Reers.
» Les portes sont celles de Diest et de Tirlcmont (construites en
pierre en i455), qui ont deux ponls-levisj la porte de Sainl-Trond
a trois ponts-levis, qui sont fermes en temps de nécessité; le Koye-
poorte {porte des vaches), est ainsi appelée parce que c'est par là que
les vaches et les autres animaux vont dans les prairies. Une cin-
quième porte consiste en un petit pont-lcvis et est gardée pour assurer
la sécurité de la ville. Son nom est inconnu. Près de celle rivière,
entre en ville la rivière appelée la Celle, sur laquelle est bâlie la
grande écluse, au moyen de laquelle on inonde les terres voisines,
en sorte que renncmi ne peut emporter la ville de ce côlé.
( 506 )
Reers.
Zout Lecuwe heefl binnen de raueren geen fonteynen, inaer
buyten de niueren ende by de stadt heeft sy vermaerde fon-
teynen, te welen den Heyborne, S' Leonacrts bon, S' Odiil-
phus bon, die hier voortyts in de vesten geloopen heeft; den
Wolfkensborne(1724).
» Annexe.
» La ville a été au temps de la guerre (1C72) entourée d'une très
belle palissade.
o Hors de la porte de Diest se trouvaient encore deux barrières. A
gauche de la Cette se trouvait une écluse (de DoUersche sluyse)-, située
sur la Cette, et encore une écluse à Budingen.
• Près de la BoUersche sluyse existe une redoute, qu'une garde
occupe en temps de guerre, mais elle est actuellement (1759) fort en
ruines (cette écluse a élé vendue le 19 juillet 1749).
» Ces deux écluses ont été reconstruites de fond en comble et très
belles pour les bateaux et la navigation, à grands et excessifs frais
pour elle.
» Hors de la porte de Saint-Trond il y avait encore deux portes
et trois barrières.
» Au temps de la guerre il y avait à la Boucherie la grand'garde
et à chaque porte et au château une garde.
» Ces portes sont presque entièrement réduites à rien, comme
aussi le long pont hors de la porte de Saint-Trond, qui est à présent
rempli de terre, sous laquelle (en 1737) sont cachées de belles
murailles de pierres bleues; sur ces dernières était bâti autrefois le
pont (dont les pierres ont été, en 1760, extraites par ordre du
magistrat).
0 Les casernes des soldats ou baraques tombent de toutes parts en
ruines, tant au château que dans la ville (elles ont toutes élé vendues
par ordre du souverain, le 19 juillet 1749). »
(307)
Daer syn iwalff groole straelen, waar van de naemeii syn
ingcdrongen, macr d'anderc die nefTens de Gelc ende bcken
loopcn oft soo de plaelse gelegen is, worden gcnoempt in
t' Opiiem, int Daelhem, int Duulhein, in 't Heykensgat, in den
Aensloot, op 't Nieuwerci«, enz.
Byvoegsel.
De straete comende van 't Casteel aan den Beggeynho(T
heeft geenen naein ende daerinne slaen vyff liuysen.
De straete van Beggeynhoff tôt aen de merckl wort som-
teyts in aude schriften genocrapt de Ridder oft Coninckx-
straet ende oock deNieuwstraet. In dese straet syn affgebrant
(1727) vyf huysen ende daer staen tcgenwoordich (1759) noch
van beyde de seyden negenthien huysen.
De straete van 't Beggeynhoff tôt aen de Peertsbrugge heeft
geenen naem {de Laerbeke slraete), ende daer inné slaen sesse
huysen.
De straete van de voorseide Ridderslraet tôt aen de Exler-
nest wort genoempt de Metsoelstraet ende daer inné staen
dry Iiuysen, ende de Gaeremerekt is daer desc straete begonst
heeft.
De straete comende van 't Gouvernement naer het Kercken-
huys ofte Schole wort genoempt de Predickheeren slraele
(de Speek straete) ; daer inné slaen vier huysen, mette schole
(en in t' Molestraelje slaen geen huysen dan de molen, gelyck
oock niet van daer tôt aen 't Beggeynhoff).
De straete van aen de Peertsbrugghe lot aen de groote
kercke is genoempt de Vleeschstraet, waerinne affgebrant syn
vyf huysen (1731), ende nu staet daerinne maer een cleyn
huys (nu unno 4760 negen huysen).
In de straete van de Peertsbrugghe op d'ander seyde der
Gete lot aen 0. L. V. Bruggen syn affgebrant twee huysen
(1731), ende nu staet daer inné maer twee huysen ende Iwee
brauweryen (5 huysen, 1760).
( 508 )
De slraete tegen over het gasthuys, van de Gete naer de
Merckt, wort genoempt het Buytestraetje, waerinne affgebrant
syn seven huysen (1751), ende nu staen dacr inné geene
huysen.
De straete van de Thiensche poorle tôt aen Onse L. V. Brugge
is genoempt de Thiensche straete ende daer inné staen
twintigh huysen, soo cleyn als groot (1759). In dese straet
syn affgebrant dry a vier huysen met dcn heelen bascourt
van 'tSchoHeren cloosler (1724).
De straete van Onse L. V. Brugge voor by de Clercque-
capelle tôt aen de Merckt wort genoempt de Ridder straete
ende nu de Capelstraet. In dese straet staen vyff a sesse
huysen ende de voors. capellc {nu anno 1160 tweljf huysen).
In de slractcn van wederseyts de Gete tôt aen de Diestersche
poorle staen vyflhien huysen, inbegrepen den Hantbogen
raem; daerinne stact oock het Scholieren cloosler.
De straete legen over het Scholieren cloosler, voor by bel
Beggaerde cloosler tôt aen de Merckt ofte het huys genaempt
den Spiegcl, is genoempt de Beggaerde straet, ende daer inné
staen 't voors. cloosler ende vyfif huysen, inbegrepen hel
Capelhuys, waer neffens is de Pcerdemcrckl (daer inné syn
dry huysen alTgebrant, 1713).
In de straete van aen den Cleuveniers raem lot aen de
Veickens merckt staen vier huysen, inbegrepen den Cruys-
bogen raem. In dese straete syn (1713) affgebrant sesse à
seven huysen en een dochtcr verbrant.
De straete van de vcsten van achler den Cruysboge raem
voor by hel Aut Kerckhoff lot aen de Caltcpoel is genoempt
de Leirstraete; staetnu een huys igene was affgebrant (171 3).
De straete van aen de Catlepoel tôt aen de Binnen poorle is
genoempt t* Aude S* Truyssche straet. In dese straet syn (1713)
affgebrant acht huysen en in desen brant syn gebleven een
oude vrouwe ende jonckens. Daer inné slaen nu noch twee
huysen.
( 509 )
In de straet van den Cattepoel, lancxst de vesten tôt aen
S' Truyssche poort, staet een huys genoempt het Aut Gaslbuys.
In de straele van S* Truyssche poorte, lancxst de aerde
vesten, staen geen huysen, dan het Bethanie clooster.
De straete van de S* Truyssche poorte tôt op de Mcrekt,
inbegrepen de straele achter het stadhuys, is gcnaempt de
Nieuwe S' Truyssche straet, ende daer inné staen dry huysen
seer slecht.
Op de Groote merckt, van aen den Spiegel oft Beggarde
straet tôt aen de Nieuwe oft Ridder straet, rontomme staen
vicrthien huysen, sonder het stadhuys, vleeschuys ende de
Hellekens. Op de merckt syn seven huysen affgebrant (1713).
De straete van de Merckt lancxst de kercke tôt aen de
Vleeschstraete en de Kerckenhuys is genoempt de Keesmerckt,
daer inné staen noch vier huysen, inbegrepen de Pastorye (1).
(!) Traduction.
« Reers.
» Zout-Leeuw n'a pas dans ses murs de fontaines, mois bien au
dehors, près de la ville, il y en a de célèbres, à savoir : de Ueybome,
la fontaine de Saint-Léonard, la fontaine de Saint-Odulphc, qui jadis
se jetait dans les fossés; la Wolfkensborne, etc.
» Il y a douze rues principales dont les noms sont tombés dans
l'oubli; mais celles qui longent la Cette et les ruisseaux ou qui se
trouvent près de la Place s'appellent in 't Ophem, in *t Daelhem,
in '< Duuthemj in 't Heykensgat, in den Aenstoot, op 't Niciiwerck^ etc.
• Annexe.
» La rue venant du Château au Béguinage n'a pas de nom ; il s'y
[trouve cinq maisons.
» La rue du Béguinage jusqu'au marché est quelquefois nommée
dans les anciens écrits la rue du Chevalier ou du Roi cl aussi la
rue Neuve. Dans celte rue brûlèrent (1727) cinq maisons et il y en
a actuellement (1739) des deux côtés dix-neuf.
( 510 )
Suit un passage de Gramayesur les ponls et les marchés.
Reers. m
Doen Leeuwe floreerde waeren daer différente mercktcn,
waer van de plaetsen vuyt traditie en overleveringlie van
icmant, oni redenen,syn achtergebleven,maer nu de mercklen,
» La rue du Béguinage ou Pont du Cheval n'a pas de nom {de
Laerbeke straete); il s'y trouve six maisons.
« La rue allant de la prédite rue du Chevalier jusqu'à l'Externest,
s'appelle de Metsoelstraete ; il s'y trouve trois maisons, le marché au
lin se tient au commencement de celte rue.
» La rue venant du Gouvernement vers la maison de l'église ou
Ecole s'appelle rue des Dominicains (de Speckstrate), où il se trouve
quatre maisons, y compris l'Ëcole (et dans la rue du Moulin, il n'y a
pas d'habitation, si ce n'est le moulin, comme aussi do là vers le
Béguinage).
» La rue du Pont du Cheval jusqu'à la grande église porte le
nom de rue de la Viande ; il y brûla cinq maisons (1731), et il n'y
existe plus qu'une petite maison (actuellement, en 1760, il y a neuf
maisons).
• La rue en face de l'hôpital, allant de la Cette au Marché,
s'appelait la Buyte stractje; il y brûla sept maisons (en 1731), dont
il ne reste plus rien.
» La rue allant de la porte de Tirlemont au pont de Notre-Dame,
s'appelle la rue de Tirlemont et il s'y trouve vingt maisons tant
grandes que petites (1759). Il y brûla trois ou quatre maisons; alors
aussi brûla la basse-cour du couvent des Écoliers (1724).
« La rue allant du pont de Notre-Dame, le long de la Chapelle des
Clercs jusqu'au Marché, s'appelle la rue du Chevalier et actuelle-
ment la rue de la Chapelle. Dans cette rue existent cinq à six
maisons outre la prédite chapelle (actuellement en 1760, douze
maisons).
• Dans la rue de l'autre côté de la Gette jusqu'à la porte de
Diest, il y a quinze maisons, non compris le jardin de l'Arc; là se
trouve aussi le couvent des Écoliers.
• La rue en allant du couvent des Écoliers, près du couvent des
( 5ii )
vcranderl in de Groole merckt, aldaer gedislingueert ende
vcideyltsynde in diversche plaelsen door de lange gewoonte
bekent.
Bégards, jusqu'au Marché et à la maison dite le Miroir, se nomme la
rue des Bégards et il s'y trouve, outre le couvent précité, cinq
maisons non compris la maison de la Chapelle, près de laquelle
existe le Marché aux chevaux (trois maisons y ont été brûlées, en
1713).
• Dans la rue allant des Couleuvriniers jusqu'au Marché aux
porcs existent quatre maisons, non compris le jardin des Arbalétriers.
Là ont brûlé (en 4713) six ou sept maisons et une jeune fille périt
dans l'iniendie.
» La rue des remparts derrière le jardin de l'Arbalète, près de
l'Ancien cimetière jusqu'au Catlepoet, s'appelle de Leirstrate. 11 y a
une maison, qui brûla (en 1713).
» La rue depuis le Ca//f/}oe/ jusqu'à la porte intérieure s'appelle
l'ancienne rue de Saint-Trond. Dans cette rue brûlèrent huit maisons
(1713) et il périt alors une vieille femme et des enfants. 31 n'y reste
plus que deux maisons.
» Dans la rue du Cattepod, le long des remparts, jusqu'à la
porte de Saint-Trond, s'élève une maison appelée l'Ancien
hôpital.
» Dans la rue de la porte de Saint-Trond, le long des remparts
de terre, il n'y a pas de maison, mais seulement le couvent de
Béthanie.
» La rue allant de la porte de Saint-Trond jusqu'au Marché, y
compris la rue derrière l'Hôtel-de-Villc, porte le nom de la Nouvelle
rue de Saint-Trond, et il s'y trouve trois maisons en très
mauvais état.
» Sur le Grand marché, depuis le Miroir à la rue des Bégards,
jusqu'à la rue Neuve ou rue du Chevalier, existent quatorze
maisons, non compris THôtel-de-Ville, la Boucherie et les llellekent.
il brûla sur le Grand marché sept maisons (en 1713).
» La rue allant du Marché le long de l'Église jusqu'à la rue de
la Viande ou à la Maison de l'Église, porte le nom de Marché au
fromage, où se trouvent quatre maisons, non compris la cure. •
^ 512 )
Byvoegsel.
Binnen dese stadt syn (1738) dry groote steenebruggen
over de Getc ; d'eerste, genoempt de Peertsbrugge (steyn
gemaekt anno i538); de tweede, Onse L. Vrouwe brugge,
ende de derde de Schipbrugge (steyn gemaeckt 4451).
Op de beke loopcndt vuyt de Gete door Bethanie clooster,
van by S» Truyssehe poorte tôt aen de Leirstraet oft Aut
kcrkhoff, syn dry steenebruggen.
Over de beke loopende vuyt de voors. beke toi onder de
Binnepoorte syn twee steenebruggen.
Over de beke vuyt de selve beke comende voor by den
Externest. toi in de Gete aen de Peertsbrugge syn twee steene-
bruggen.
Buylen de Diesterschepoorte syn twee haute ende eene
steencbrugge.
Buyten de S*-Truysschepoorte syn twee sleene ende een
houtebruggc.
Buyten de Koyepoorte syn twee steenebruggen.
Buyten de Thienschepoortc syn vier haute ende een steene-
brugge.
De merckten syn heel te niet ende weynich persoonen
en weten de selve daeronjme op de groole merckt niet te
(h'stingucren (1).
(i) Traduction.
« Reers.
» Lorsque f.éau florissait, il s'y trouvait différents marchés,
dont l'emplacement n'est plus connu par la tradition ou s'est perdu,
et pour cause, faute d'indications; mais les marchés se tiennent
actuellement sur la Grand' place, distingués et séparés en différents
endroits, connus par une longue habitude.
(513)
Gramaye parle ensuite des monuments de la ville; on
ajoute :
Reers.
Het nieuw Raelhuys of stadthuys is van een vuylnemcnde
melselrye gebaut (1530).
Het Vleesbuys nefFens 'tvoors. stadthuys is cm te ontfangcn
de dry gilden ende is aan hun eygen.
Het Kcrckenhuys alsoo genoempl is voor (het) cleynsle dee!
gebaul int jaar 4543 ende voor het grootste deel int jaar1544
(Het Patershuys 1539).
Het huys oft réfugie van 'tclooster van Oplinther.
Het huys genaempt het Palleys.
» Annexe.
» Dans cette ville il existe (en 4738) trois grands ponts en pierre
sur la Gelle. Le premier, nommé le Pont du cheval (construit en
pierre en 4538); le deuxième, le Pont de Notre-Dame, et le troisième,
le Pont des bateaux (fait en pierre en 1454).
» Sur le ruisseau courant près de la Cette par le couvent de
Bélhanie, devant la porte de Saint-Trond jusqu'à la Leirstraat ou
Ancien cimetière, il y a trois ponts de pierre.
» Sur le ruisseau allant du précédent jusqu'à la Porte intérieure
on trouve deux ponts de pierre.
» Sur le ruisseau partant du même, près de VExtemest et se
jetant dans la Celle, près du Pont des bateaux, sont deux ponts de
pierre.
• Hors de la porte de Diest on voit deux ponts en bois et un en
pierre.
» Hors de la porte de Saint-Trond sont deux ponts en pierre et
un en bois.
* Hors de la porte aux Vaches il y a deux ponts en pierre.
) Hors de la porte de Tirlemonl il y a quatre ponts en bois et un
en pierre.
0 Les marches sont tous allés à rien et peu de personnes pour-
raient indiquer l'emplacement où ils doivent se tenir, sur la Grand'
place. »
I
( 5li
Byvoegsel.
4-
I
Het stadhuys heeft een schoonen thorcn, waer inné iwce
plaetscn daer d'archieven van dcn H. Geest bewaert worden î
cnde onder den llioren is bel gevangencot gcnieynelyok
gcnoempt het Fandoyscncot (a* i755).
De puye van het sladlliuys is heel hermaeckt ende gere-
slaureert oft het nieuw waer (1733).
Het stadlhuys heeft van bianea eenen grooten sael, een
camer genaempt de Schepenen camer, endc dacr neffens de
Sladls comptoir, mitsgadcrs twee bovencamers, seer groot,
waer van d'ecn Rhetorica camer.
Het vieeschuys wort noch soo geheclen, waer inné dcn
conchcrge woonl ende de stadtswaege staet.
De dry guldens gebruyeken de camcrs ende den H. Geest
den solder die meer als halff gcplavcyt is (1734).
Het cleynsle dcel van t' Kerckenhuys is seer vervallen
(gerestaureert anno 1744-1745), ende in t' groolste deel is de
scbole cnde wort voorts bewoont daer de biddende ordens
logercn aise hunne slatie is.
De réfugie van Opiinther is nu veranderl in een clooster
oft gasthuis, alwaer graususlers woonen (IGfiO).
Het paleys is van overlancx alTgebranl ende soo men segt
het soude bestaen hebbcn in de Capelslraet (1).
(1) Traduction.
u Reers.
» La nouvelle maison du Conseil, ou Maison de ville, est bâtie
d'une architecture (litléralcracnt d'une maçonnerie) remarquable en
1530.
" La Boucherie, située à côté, sert de local aux trois serments et
leur appartient en particulier.
» La Maison de l'église, comme on la nomme, a clé pour la plus
petite partie élevée en 4548, et pour la plus grande en 4 544 (la mai-
son des pères en 1539).
1
( SIS )
Gramaye dit ensuite quelques mois des
dé^^oié l.éan
pestes qui
ont
Reers.
Omirent de jacrcn 1624 en i63i in desc sladt alnocb
vole burgcrs beroofl.
van
r La Maison ou refuge du couvent d'Op-Linter.
'^ La maison dite le Palais.
« Annexe.
» A la Maison de ville on voit une belle tour dans laquelle existent
deux chambres contenant les archives de la maison du Saint-Esjirit.
Sous la tour est la prison appelée vulgairement het Fandoysen col
{173b).
>^ La bretèque de la Maison de ville a été entièrement reconstruite
à neuf (1753).
» A rinlcrieur, la Maison de ville comprend une grande salle, une
chambre dite des cchevins, et h côte le bureau de la ville, ainsi que
deux chambres d'en haut, dont une s'appelle la Chambre de rhéto-
rique.
«> La Boucherie s'appelle encore ainsi. Le concierge y demeure et
il s'y trouve le Poids de la ville.
» Les trois serments en emploient les chambres et la maison de
Saint-Esprit le grenier, qui a été, pour plus d'une moitié, pavé en
l7oi.
" La plus petite partie delà Maison de l'église est tombée (Elle a été
restaurée en 17-44-1745). Dans la plus grande partie se tient l'école
et elle est encore habitée lorsque des religieux des ordres mendiants
viennent y loger, quand ils ont leurs stations.
» Le refuge de Linter est changé en un couvent ou hôpital,
occupé par les sœurs grises (ICCO).
» Le palais est depuis longtemps brûlé ; on prétend quMl a existé
dans la rue de la Chapelle. »
( 316 )
Byvoegsel.
Vuytweicken oorsaeke heeft dese stadt ingestelt aile jaereii
cène processie op Onse L.-Vrouwe Hemelvaert dagh s' avonls
naer het loff, ter eere van O.-L.-Vrouwe en S* Rochus, welc-
kcrs beelden in dese processie worden omgedraegen ; in dese
processie comen de Scholieren, ende de Beggeerden plachlen
oock in dese processie te comen, gelyck te Sinxen,maer blyven
tsedert weynige jaeren l' huys om een cleyn dispuet.
Aile jaeren op S'-Rochus dagh wort er eenen sollemnelen
dienst gedaen, die de stadt betaclt; item aile vrydaghen smoi-
gens ten acht uren geschiet er een singende misse ter eere
S' Rochus; daer is oock eene afflacth ende broederschap
ingestelt ter eere S* Rochus (6 aug. 4666.) [\)
(1) Traduction.
X Reers.
» Vers les années i626 et 1634 la ville perdit ainsi un grand
nombre de ses bourgeois.
» Annexe.
» C'est ce qui a donné Toccasion à la ville d'instituer tous les ans
une procession le jour de TAssomplion, le soir, après le salut, en
rhonneur de Notre-Dame et de saint Roch. Leurs statues sont
portées dans cette procession, à laquelle assistent les Écoliers. Les
Bégards avaient aussi Thabitude de s'y rendre, ainsi qu'à celle de la
Pentecôte, mais depuis quelques années ils restent chez eux, à cause
d'un léger différend.
• Tous les ans, le jour de Saint-Roch, il y a un service solennel,
payé par la villej de même, le vendredi, à huit heures du matin, on
chante une messe en l'honneur de ce saint ; il y a aussi des indul-
gences et une confrérie instituée sous le vocable de saint Roch (6 mai
1666). «
I' (517)
Après quelques détails historiques sans valeur, vient ce
qui concerne la composition du magistrat, d*aprèsGramaye.
Rebrs.
Dweick op dat liet clacrlycker sal blycken aile jaeren van
eenen commissaris van dcn Soiivereyncn Raedc van BrabanI
daertoe gedeputeert geslelt wordcn seven schepenen, de
welcke seven den gewoonelyck eedt gepresteert liebbende,
kiesen inslantelyck eenen oft den eersten borgemeesler.
Daernaer de dekens ende gesworen der ambachlcn,
gevoeght mette Cruysboghe guide, den tweeden borgemeesler
kiesen en byvoeghen, volgens hunne privilcgien.
Van geleycken worden gecosen de twee keurmeesters van
de stadt.
Daernaer kiesen de wetboudcren vyff andere schepenen,
die Guldeschepenen genoempt worden, den eersten daer van
guldeken, ende hebben eenen particulière rechldagh over
saecken van maeten ende gewichlen.
Ten lesten worden alnoch by de vier giildens gecosen ende
gedeputeert, vuyt elckc guide, twee deugdelyke borgers,
welcke beneffensaJle de voorseyde optstadlhuys degemeynte
hclpen regeren ; dese worden genoempt Binnenraedt.
Byvoegsel.
Denautslenraetsheercn de secretaris van den Souvereyncn
Raede van Brabant stellen aile jaeren (by oclroye van den
Hertogh, 22 mey 1694) seven schepenen te S' Jan Baptist oft
wat daernaer; waer onder t' sedert weynighe jaeren (1701,
voor deersle reyse) maer vier vuylte geslachlen en dry vuyilc
gemeynle. Dit was maer geconsenteert voor eenen terniyn van
twinligh jaeren ende sal allyt blyven duren.
Dese seven schepenen den eedt gedaen hcbbende, kiesen
instantelyck den eersten borgmeester vuytle geslachte.
Tome ii% S'»' série. 34
( 518 )
De Cruysboghc guide, bencffens de dekcns en de gesworen
der acht ambachten, kiesen den Iweeden borgracestcr vuytte
geslacbtcn (volgens privilégie van Maria, 1477).
Immedialelyck naer dcsen kcus kiesen de Cruysboghe
guide voor raet twee borgers der Relhoriea guide.
De dekens ende gesworen der ambacblen kiesen voor raet
twee borgers van de Cruysboghe guide, twee van deHantboghe
guide ende twee van de Cleuvenicrs guide, die nu Binnenraet
genoempt worden.
Den ecrslen macndagh naerdesen keuse, soo kiesen de borg-
meeslers en de schcpenen vyff guldschepcnen vuytte geslach-
len; den eersten van hem wort nu genoempt (iuldmeyer.
De burgcmeeslers ende schepenen kiesen alsdan ook ihien
gedepuleerden van de vyff gehuchten, te wetcn twee van
Ter-Weyden, twee van Heelen, twee van Bosch, twee van
Orsmael en twee van Weser, die Buy tenraet genoempt worden,
ende comen over aile swaere saecken ende rekeninghen, enz ,
gelyck den Binnenraet, behoudelyck de rekeninghe van den
H. Geest ende kercke.
Allen jaeren, op den lesten niey, kiesen de burgemeesters
end schepenen den eersten rcntmeester vuytte geslachten,
twee fabrykmeeslers ende twee H Gcestmeeslers (volgens
privilégie Wenceslas 15 mcy 1482 [Usez 1382], 1718). Daer
en syn, t' sedert dat de ihiendehefîers de kcrke goederen
besitlen (1721), gecn fabryckmeeslcrs meer.
Op den eersten juny aile jaeren kiesen de voorscyde Cruys-
boge guide, bencffens de dekens ende gesworen der Ambachten,
den tweede rcntmeester (privilégie Marie 1477) (1).
(1) Tradiiclioii.
« Reers.
» Afin que cela s^cxpiiquc plus clairement, disons que tous les
ans un commissaire du souverain conseil du Brabant, députe à celte
fin, élablit sept cchevins, lesquels sept, après avoir prelé le serment
habituel, choisissent immédiatement le premier bourgmestre.
( 319)
Aux quelques détails donnés par Gramaye sur les
familles faisant partie des lignagesou familles patriciennes
et sur les privilèges accordés aux bourgeois de Léau, le
manuscrit ajoute le suivant :
Reers.
Dcn werff van Halen is aan de stadt Lecuw vergunt by den
herlogh op sekereii cheyns in recognilie (ex privilégie dui-is
Wenceslai, 1382).
» Puis les doyens et jurés des métiers, réunis à la gilde de Parba-
lète, désignent de plus un second bourgmestre, selon leurs privi-
lèges.
>) De même on établit les deux syndics (ou receveurs) de la ville.
" Ensuite les magistrats nomment cinq autres échevins, appelés
les échevins de la gilde, dont le premier porte le titre de doyen de
la gilde; ils ont un jour de séance particulier pour juger des affaires
des mesures et des poids.
» Enfin les quatre gildes font encore choix, hors de chaque gilde,
de deux hommes honorables; ceux-ci contribuent à administrer les
affaires de la commune, à la maison de ville, et forment le Conseil
intérieur.
» Annexe.
» Le plus ancien conseiller et le secrétaire du Conseil souverain
du Brabant établissent tous les ans (en vertu d'un octroi du duc, du
22 mai 1694) sept échevins, la veille de la Saint-Jean-Baptiste ou
peu après; parmi ceux-ci, depuis quelques années (en 1701 pour la
première fois), quatre seulement sont choisis parmi les lignages et
trois dans la commune. Cela fut accordé pour un terme de vingt ans
et continuera à exister.
. Ces sept échevins, ayant prêté serment, choisissent ensuite le
premier bourgmestre dans le sein des lignages.
» La gilde de Tarbalète, ainsi que les doyens et les jurés des huit
métiers, choisissent le second bourgmestre dans le sein des lign;igrs
(suivant le privilège de Marie, de 1477).
» Immédiatement après ce choix, la gilde de rarbalcle désigne
( 5^20 )
Lceuwe heeft Iwee jaernierckten, ider van vierthien daegcn,
d'een te Sinxen endcd'anderteCapeIkermis, ter oorsaecke van
die van Anlwerpen (ex privilégie ejusdem ducis).
Te weke heeft Leeuwe Iwee vry mercktdagen, d'een smaen-
daghs reeht dach en d'ander donderdachs (ex privilégie ducis
Joannis 1342).
Lceuwe heeft noch vêle andere schoone privilegien te lanck
om le verhaelen.
pour conseillers deux bourgeois faisant partie de la chambre de rhé-
torique.
» Les doyens et les jurés des métiers prennent pour conseillers
deux bourgeois de la gilde de l'arbalète, deux de la gilde de l'arc et
deux de la gilde des arquebusiers, qui sont appelés maintenant le
Conseil intérieur.
• Le premier lundi après cette nomination, les bourgmestres et
les échevins nomment cinq échevins de la gilde, pris dans les lignages,
et dont le premier est appelé actuellement le maire de la gilde.
•> Les bourgmestres et les échevins désignent ensuite dix députés
des cinq hameaux, à savoir : deux de Ïer-Weydcn, deux de Heelen,
deux de Bosch, deux d'Orsmael et deux de Weser, qui forment le
Conseil intérieur et prennent part à toutes les affaires importantes
et à toutes les redditions de comptes, etc., comme les membres du
Conseil intérieur, sauf aux redditions de comptes de la Table du
Saint-Esprit et de l'église.
» Tous les ans, le dernier jour du mois de mai, les bourgmestres
et les échevins nomment le premier receveur, hors des lignages ;
deux maîtres de la fabrique et deux maîtres de la table du Saint-
Esprit (suivant la charte de VVencesIas, du \Z mai 1482 [1382])
(en 1718). Mais, depuis que les décimateurs sont en possession des
biens de l'Égiisc (1721), il n'y a plus de maîtres de la fabrique.
» Le 1" juin, la prédite gilde de l'arbalète, de concert avec les
doyens et jurés des métiers, nomme le second receveur (charte de
Marie, de 1477). »
( S21 )
Byvoegsel.
Nicmanl niach loi Lceuwe borgemecsler wescn als van de
geslachte.
liera van de vier eersle schepenen, 't sedert weynigiie
jacren (1701), mils de sevcn schepenen moeslen van de
geslachlen wesen (ex privilégie Joannis).
llem guldschcpenen ofte eersle renlmeesler dan die van de
geslachlen syn.
De secrelaris is van boven menschen meraorie oeck allyd
geweesl endc geeosen vnylte geslachlen.
Borgemeestrrs ende schepenen kicsen den secrelaris; dil
is gebieken in het procès en dispuel van Guiliiam Joseph
s'Heeren legens Lanrenlius De Prince (1728), waerinne ende
in den keus van secrelaris slonden de voisen, le welcn den
voors. Prince hadde vier voisen, dry schepenen ende eenen
borgemecsler. Den voors. S'Heeren hadde oock vier voisen
van vier schepenen, ende alsdoen borgemecsler synde. hceft
sync voise als borgemecsler gevorght loi de voisen van de
vier schepenen, die hem secrelaris geeosen hadden (volgens
aclc gepasseert voor den nolaris Opsladl, 1728) ende is alsoo
secrelaris gebievcn (by vonnisse van den Raede, 1729).
Den secrelaris Pluymcrls borgemcesler wcsende is van v\ff
schepenen secrelaris geeosen ende syne voise als borgemecsler
was sesse voisen (1 757).
Die schepenen volgens hunne privilcgien mogen eenen
secrelaris insliluercn om bel gène voor hun passeerl le
schryven (ex privilegio Joannis 1290).
Maer docn 1er tyl waeren daer Iwee a dry secrelarissen.
Daer naer by aceoorl tiisschcn het magistrael ende borgers
is geordonncerl ende geslalueert maer eenen secrelaris van
dese sladl te hebben, geconfirmccrt van de herloginne Maria
(ex privilegio Marie, 1477).
Nu ter tydl en worden geen gevonden der voors. geslachlen
mcllen naem, maer zyn allemael van moeders seyden van de
( 522 )
geslachlen, l'gene alsoo in possessie is gebleven omirent âi\
vier hondert jaeren (volgens de regislers van Leeuwe).
Byvoegsel.
Smaendaghs ist merckldagh ende ten negen uren voor
noen rolle van Scliepenen ofte recht dagh.
Donderdaeghs mercldagh ende ten thien uren rolle van
Guldschepcnen.
Svrydaghs het quaert naer thicn uren rolle van borge-
nieesters.
Satcrdags ist cleyn merctdagh, macr niet vry. Dese merckt-
daeghen syn nu aile le niet.
De jaermerclcn syn ook te niet.
Den wcrff van Halen, mils daer geen schepen en comen, is
ooek te niet, ende den cheyns wort noch betaell (1).
(1) Traduction.
0 Ueers.
» Le quai de Haelen a été cédé à la ville de Léau par le duc, à
condition de payer un cens annuellement (charte du duc VVencesias,
de 158:2).
» Léau a deux marchés annuels, chacun de quatorze jours; le
premier à la Penlecôlc et l'autre à la fcle de la Chapelle, et cela pour
ceux d'Anvers (par privilège du même duc). ^
» Par semaine il y a à Léau deux jours de marché franc; le
premier le jour de justice, le second le jeudi (par privilège du duc
Jean, de i342).
» Léau a encore beaucoup d'autres privilèges, trop longs à
détailler.
» AniNEXE.
» Personne ne peut être bourgmestre à Léau s'il n'apparlierit aux
lignages.
» De même les quatre premiers échevins, depuis peu d'années
(1701), tandis qu'autrefois les sept échevins devaient être pris dans
les lignages (par privilège du duc Jean).
» De même les échevins de la gilde et le premier receveur doivent
-être des lignages.
( 523 )
Hier volgen de përsoonen wesende van de geslachten allb
• Le secrétaire, de temps immémorial, doit toujours être pris et
choisi hors des lignages.
» Les bourgmestres et les échevins nomment le secrétaire. Cela
est constaté dans le procès ou la querelle de Guillaume-Joseph
s'Heeren contre Laurent De Prince (1728); à ce propos et dans le
choix du secrétaire, les voix étaient ainsi partagées. Ce De Prince
avait quatre voix, trois échevins et un bourgmestre. Le prénomme
s'Heeren avait aussi quatre voix; celles de quatre échevins et,
comme il était alors bourgmestre, il joignit sa voix à celle de ces
quatre échevins, qui Pavaient désigné (suivant acte passé devant le
notaire Opstadt, en 1728), et il resta de la sorte secrétaire (par
sentence du Conseil, de 1729).
» Le secrétaire Pluy mcerls, étant bourgmestre, fut élu secrétaire par
cinq échevins et sa voix de bourgmestre lui assura six suffrages
(1737).
» Les échevins, conformément à leurs privilèges, peuvent établir
un secrétaire pour mettre par écrit ce qui passe devant eux (par
charte du duc Jean, 1290).
» Mais, depuis, il y eut deux ou trois secrétaires.
» Plus tard, en vertu d'un accord passé entre le magistrat et les
bourgeois, il fut ordonné et statué que la ville n'en aurait plus qu'un,
ce qui a été confirmé par la charte de la duchesse Marie (1477).
» Maintenant, il n'y a plus personne de ces lignages, portant leur
nom, mais tous en proviennent du côté maternel, ce qui est accepté
depuis environ quatre cents ans (d'après les registres de Léau).
» Annexe.
» Le lundi est jour de marché et à neuf heures se tient le rôle des
échevins ou jour de droit.
• Le jeudi il y a marché et à dix heures rôle des échevins de la
gllde.
•> Le vendredi, un quart d'heure après dix, se tient le rôle des
bourgmestres.
» Le samedi est petit jour de marché, mais non franc. Tous les
marchés sont allés à rien actuellement.
« Les foires sont aussi réduites à rien.
« Le quai de Haelen, où ne vient plus de bateaux, ne sert plus;
cependant on paie toujours le cens. »
( 324 )
VUYT DE MOEDERS HaMME, SOO HIER AENGEWESEN WORT ANNO iTOG
INT LEVEN WESENDE, BINNEN LeEUWE.
DESCENDENTEN VAN [i).
Bartholomeus Hollanders.
Meys.
Joannes Bellen.
Joannes Van Halle.
(is van de rechte familie) (2).
Joannes Janssens.
Francis Van Herck.
. . . Molenbeeck.
Joannes Gilis.
Van Mael, alias Bollen.
Joannes Pluymcaerts.
Van Peeters.
Godigaflf Peeters.
Cuilliam Vanderstuck.
ileis.
Georgius Van den Putle.
Van Halle.
Jaques Van Leeuwe.
Bleliem.
Bartholomeus Stiers.
Meys.
Matteys d'Ojenbruggen.
Francis Vander Eycken.
Baecx, Croy.
Joannes Baptista Opstadt.
Willem Speecken.
Joannes Van Ejele.
Van Eertryck.
Francis De Rees.
Stiers, alias Meys.
Adriaen Collen.
Pelrus De Neeflf.
Vreven.
Cuilliam De Boosere.
Bartholeyns.
Jaques Van Overstraeteu.
Van Eyele, Van Ertryck.
Kinderen A. De Greeff.
Stiers, Meys.
N. de Hert.
Van Halle.
Joannes Reyns.
Hollanders.
BUYTEN DE STADT.
DESCENDENTEN VAN (3).
De kinderen van den lieere Collonel
van Plotho.
Van Leeuwe, Blehen.
De kinderen van den heere capilyn
De Waha.
Hollanders.
Het kint van Sprockeels.
Van Herck.
Ville. De kinderen van Radar.
Van Nivel.
Thienen. De kinderen van Henricus
Loyaerts.
Hollanders.
De kinderen van Van Winde.
Croy.
De kinderen van Gillis.
Bollen.
De kinderen van Joannes Baptista
Van den Bergh.
Muel, Bollen.
De kinderen van Van Cauthem.
Hollanders.
Vertreyck De kinderen van Francis
Hennebel.
Vreven.
Tongeren. De kinderen van J*"" Men-
ten.
(1) Ici SUIVENT LES PE&SONNES FAISANT PARTIR DBS LIGNAGES TOUTES PROVENANT i>K
MÈRES DU NOM DE HaMME, COMME ON A CONSTAT^' Qu'tLLES EXISTAIENT ENCORE EN l^OO
DESCENDANTS DE ...
(2) « Est (l'une famille directe, d
(3) HOKB DE LA TILLE. DESCENDANTE DE
I( S25 )
f A une simple phrase où Gramaye dit que les bourgeois
sont divisés en quatre Chambres, succède un commentaire
très long.
Reers.
D'ecrslc camcr is Retliorica, boven het sladlhuys, d«
weicke met spelen cnde refercyncn hun excrccren, wiens
voopsaeten door hcci Brabant vcrnacml syn gewcesl endc
hebben lot Anlwerpcn gewonnen hct landjuweel (3 augusti
i560). Sy vieren voor patroonersse de heilige Anna, grool-
moeder Christi.
Oe selve vuylte den daele genoempt Pepckbloeme voercn sy,
ende gaudcrcn van die dévies: Jonst voor consl.
De tweede is de Cruysboghe onder den lilel van Sinte
Georgius: dese kicsen den Iweeden borgemeeslerendelweeden
rentmeester, hebbende voop vcrmaert de sonne met dese
inscriplie, Die doet grocycn en blocyen.
De derde de CIcuveniers, onder den lilel van SinteLeonaerls,
conf., palroon deser sladt, en mogen niet slercker wcsen dan
vierligh (privilegium Maxiniiliani 1514); hebben voor bloeme
d'AelpIompe.
De vierde is de Hanlbogc, onder den lilel van Sinlc
Sebastiaen, endc hebben voor bloeme de dislelbloem, met dese
annolalie : Edel en soet.
Byvoegsel.
Dese vicr camers worden nu genoempl gulden. Ider guide,
in cas van dispuel, doet bel recht cnde van daer appelleert
men naer schepenen van Leeuwe sy hebben ider hunnc
caerlhe van l' magislraet deser sladt, ende slacn altyl ton
diensle van de sladt, waer voor ider guide s' jaers van dese
stadl-treckt een en twintigh guldens acht sluyvcrs.
Dese vier gulden syn oock van 't magistrael opgerecht, vol-
gens hunne chaerten ende privilegien.
( 826 )
Binnen Leeuwe syn noch acht ambachten geprivilegieer^l
vuyt de welcke gecosen mocten worden (privilegium Wen-
ceslai a' 1382, Joannis 1507) de kerck ende armmeesters, ende
de dekens mette geswooren kiesen den tweeden borgmeester
en den tweeden rentmeester : ierst hct smeden ambacht waer
onder begrepen syn de cbirurgeyns, raemaekcrs, metsers,
schalliedeckers, enz. ; tcn tweeden de eremers, len derde de
wevers, ten vierden de timmerlieden, waer onder begrepen
syn de schreynwerkers, stoeldraeyers, cuypers, enz; ten vyffde
de cleermaeckers ; ten sesde de beenhouwers; ten sevende
de baekers, waer onder de moldcrs, enz.; ten achtsten de
schoenmaeekers, waer onder de gareclmaeekers, leertouwers,
enz(l).
(1) Traduction.
« Reers.
* La première chambre est la Rhétorique, qui siège en haut, à la
Maison de ville et dont les membres s'exercent à des pièces et à des
refrains. Leurs prédécesseurs ont élé 1res renommés dans le Brabant,
et ont ga^né à Anvers le joyau du pays (3 août J560). Ils fêtent
comme patronne sainte Anne, l'aïeule du Christ.
» Ils ont pour emblème le lis nommé vulgairement Perckbioeme
et se servent de cette devise : La grâce dans l'art.
» La deuxième chambre est celle de l'arbalète, sous le vocable de
Saint-George; elle choisit le second bourgmestre et le second rece-
veur, et a pour emblème le soleil, avec cette inscription : Il fait
croître et fleurir.
• La troisième, celle des couleuvriniers, sous le vocable de Saint-
Léonard confesseur, patron de la villej les membres ne peuvent
excéder le nombre de quarante (charte de Maximilien, en 1514) et
ont pour emblème le nénuphar.
» La quatrième chambre est celle de l'arc, sous le vocable de Saint-
Sébastien, et a pour fleur emblématique le chardon, avec cette
devise : Noble et doux.
( 527 )
A robservalion de Gramaye que les habitants de Léau
étaient dans l'habitude de frapper de la petite monnaie,
appelée Leefkens (c'est-à-dire les lionceaux), observation
qui, soit dit en passant, me parait très contestable, car le
droit de monnayage n'était exercé en Brabant que par le
duc seul, on ajoute (sous le titre Byvoegsel) :
Dit gcil hebbe ick gesien, op d'een seyde stont eenen borclil
ofi casteel, ende op d'ander seyderi eenen leeuwe (i).
• Annexe.
» Ces quatre chambres s'appellent aclucllement les guides; chaque
gilde, en cas de dispute, décide la question et de sa décision en
appelle aux échevins de Léau. Chacune a sa charte du magistrat de
la ville et elles sont toujours au service de celle-ci j c'est pourquoi la
ville paie à chaque gilde, par an, 21 florins 8 sous.
» Ces quatre gildes ont également été érigées par le magistrat
d'après leurs chartes et privilèges.
•> A Léau il y a, en outre, huit métiers privilégiés, hors desquels
doivent être choisis les maîtres dVglises et les maîtres des pauvres
(privilèges de Wenceslas en 1382, et de Jean en 1507). Les doyens et
les jurés choisissent le second bourgmestre et le second receveur. Ce
sont, en premier lieu, le métier des forgerons, sous lesquels sont
compris les chirurgiens, les charrons, les maçons, les tailleurs de
pierres, etc.; en deuxième lieu, les merciers; en troisième lieu, les
tisserands: en quatrième lieu, les charpentiers, avec lesquels on
range les ébénistes, les tourneurs de chaises, les tonneliers, etc.; en
cinquième lieu, les tailleurs; en sixième lieu, les bouchers; en
septième lieu, les boulangers, avec lequels on comprend les meu-
niers, et, en huitième lieu, les cordonniers, et avec eux, les bourre-
liers, les corroycurs, etc. •>
(1) Traduction.
• J'ai vu de cette monnaie (1758) ; d'un côté on y voit une forte-
resse ou un château et de l'autre côté un lion. •
( 528 )
Ces pièces de monnaies ont donc existé, mais qui les a
fait frapper? Là est la question.
Gramaye parle ensuite de ce qui concerne le clergé el,
en prenîier lieu, de Téglise collégiale ou de Sainl-Léonard.
Reers.
Dese treffelycke kerckc is gcweyt (9Ci) op den Iwceden
zoiidagh iiatT Pacschen en desen kermisdagb is gcslclt op den
tweeden Sinxcndagh, alswannerr dacr is comendc eenen
grooten tocluop van voick cndc pcllegrims lot den H. Leonar-
dus; alsdan isserecne solemncle processic.
In de choor van Sint Lenaert ruslen en worden bewacrl
syne H. reliquicn, aen dese kcrcke gegeven endc soleninclycke
gehrocht (den dagh wort gcviert 6 novembris met vol I en
afflnet) door den eerw. heere Godefridus Lenimens, prclaet
van Vlierbceck, den 11 decembris 161 G, op den dagh van den
paus Damasus, ter welckers gedacbtenisse aen de H. reliquien
hangt dit chronicon :
En tibl, rcLLIqVIas DaMasVs fert rlle patroni (1C1C).
In dese reliquicn is le sien bel principaelstc deel van
t' booft oft craneuin van den H. Leonardus.
Dese H. reliquien worden van Iwee priesters solemnelyck in
de processie gedraegen met groole devotie.
Byvoegsel.
Deze H. reliquien en worden nu niel meer in de solemnele
procession gedraegen, dan aliecnclyck bel bclt van S' Leo-
naerl, door de Cruysboge guide; tôt cicract van dit scboon
beit beefl jouff* de wedue Pangacrden gelaeten in d'ecre van
den H. Leonardus een baiff boindcr lanls gclegen onder Hcelen,
regenoten bel cappitel, die Moerboubekc, enz., bel welck den
eerw. béer Daniel Godts, plebaen deser kerke, bencifens den
notaris Opsladt, borgemeester der selve stadt, als loesienders.,
i ( 529 )
hebben len erffvc vuytgfgevcn aen Carolus Ceulens lot Heeleii
op den last van eenen erffelycken cheyns, bovcn een
sommelot ecne slalT, ende op swaerc conditien, gepasseerl
ende gegicht voor schepenen van Leeuwe a" 1737.
De voors. H. reliquien ofle craneum van den H. Leonardiis
syn beslolen in eenen silveren S' Lenaert, groot eenen cubitus
oft wat langer (1).
(1) Traduction.
« Reers.
>> Celte église remarquable fut consacrée (en 961) le deuxième
dimanche après Pâques et le jour de cette dédicace a été fixé au
second jour de Pentecôte, jour auquel il arrive un grand concours de
peuple et de pèlerins à Saint- Léonard; il y a ce jour-là une procession
solennelle.
» Dans le chœur de Saint-Léonard reposent les reliques de ce
saint données à cette église et y apportées (le jour est fêté le
6 novembre avec indulgence plénière) par l'honorable seigneur
Godefroid Lemmens, abbé de Vlierbeek, le W décembre 1616, le
jour de la fête du pape Damase, en l'honneur duquel on a placé sur
les reliques celte inscription :
» Voilà que Damase, ô Léau, t'apporte solennellement
[les reliques du patron (1616).
» Parmi ces reliques on voit la principale partie de la tête ou du
crâne de saint Léonard.
» Ces saintes reliques sont solennellement portées dans la proces-
sion par des prêtres, avec une grande dévotion.
« Annexe.
» Ces saintes reliques ne sont plus actuellement portées en proces-
sion, seulement on promène la statue de saint Léonard, portée par la
gilde de rarbalèlc. Pour orner celle belle statue, la veuve PangaerdcH
a légué à Saint-Léonard un dcmi-bonnicr, situé à Hcelen, près des
biens du chapitre, de la Moerboubeke, elc. Ce terrain a été donne en
( 530 )
Reers.
Dese kercke heeft cen schoon tabernakel oft bewaerplaetsc
van t' Alderheyligsle sacrameiit, een magnifieck werck van
een groote hoogde ende wonder gesneden in wiccke ofte
saghte steenen (ex dono Martini de Wilre), beginnende van de
scheppinge des werelts, van de sacrificien der aude weth,
allencxkens opclimraende lot de nieuwe weth, ende dit taber-
nakel is oraringelt met copere columnen van groote weerde.
Dese kercke heeft eene silvere remonslrance seer coslelyck
ende splendidelyck vergult, weghende omirent de derlhien
ponU een besonderlyck, schoon ende wonderlyck werck, met
vêle figuren ende costelyckheden, waer over de gautsmeden
hun verwonderen (ex dono cjusdem Martini, i8 may 1548)
Byyoegsbl.
Dit venerabel oft remonstrance wort genoempt het gaude
venerabel, ende wort s' jaers gebruyckt van Sinxen tôt het
octacff van d' Alderheyligsle Sacrament inclues, wordende
t'selve alsdan gesloten int fabryck (1).
arrenteraent par le sieur Daniel Gods, pléban de réglise, et par le
notaire Opsladl, bourgmestre de la ville, à Charles Ceulens, de Heelen,
moyennant un cens, outre une somme pour une crosse, à des condi-
tions très sévères, passées devant les échevins de Léau en 1737.
» Ces reliques et le crâne de saint Léonard sont enfermés dans
un Saint-Léonard d'argent, grand d'une coudée ou un peu plus. »
(i) Traduction.
« Reers.
0 Cette église a un beau tabernacle ou refuge pour le très Saint
Sacrement de miracle, ouvrage magnifique, d'une grande hauteur et
admirable (par don de Martin de Wilre), travaillé en pierres tendres
{ 351 )
Reers.
Dese kerckc is wel versien van schoone cappen van divcr-
sche coleuren (ex dono dicli Martini de Wilre, 1555), welcke
in soleranele processien gedraeghcn worden; ondcr de welcke
eene coslelyck is, genaempt de gaude cappe, van een wonder
end costelyck werck; wordende de selve twee a dry niael
int jaer gebruyckl ende wel versien van cassuyfels ende dien
rocken voor groote feestdaeghen.
ByVOEGSEL.
Dese gaude cappe wort drymael sjaers gebruyckt, te weten
den eerstcn Paesclidagh naer noen om hct Chrisma op het
Bcggynhoff mette processie te haelen ; den tweeden Sinxen-
dagh en de H. Sacra inenlsdagh in de processien. Dese cappe
bcgint seer le verslegten, de peerlen ende andere coste-
lyckheden vallen aflF, gclyck oock seer versieten syn d*andere
cappen ende cassuyffels en de prieslerlyck ornamenten, faute
van reparatien, ende datler geene nieuwe gemaeckt en
ou douces. On y voit la création du monde, le sacrifice de l'ancienne
Loi, et cela continue, en montant, jusqu'à la nouvelle Loi. Ce taber-
nacle est entouré de colonnes de cuivre de grande valeur.
n L'église a une monstrance d'argent, dorée à grand frais et
splendidement, pesant environ treize livres, travail particulier, beau
et étonnant, orné de beaucoup de figures et d'ornements de prix, qui
font l'étonncment des orfèvres (par don du même Martin, 48 mai
1548).
» Annexe.
» Ce vénérable ou monstrance s'appelle le vénérable d'or, et sert
tous les ans depuis la Pentecôte jusqu'à l'octave du très Saint Sacre-
ment incluse, après quoi on l'enferme dans la fabrique. »
( 532 )
worden, waer van d'oorsacke syn de Ihicndeheffeps, die aile
de revenuen ende offers van dese kercke ontfanghen ende die
employcren naer hun goetduncken; t' is le beclaghen : allés
vervalt in de kercke, soo authaeren, ornamenten, enz., legens
bel respect van 't huys Godts, soo daller ailes manqueert ende
de goddelycke dienslen gaen te niet. Godl gave dat de kercke
ende de goddelycke dienslen melle ornamenlcn nu soo
waeren als len tyde van den eerw. heere Reers (I).
(1) Traduction,
a Reers.
0 Cette église est très bien fournie de belles chapes de couleurs
diflFcrentes (par don du même Martin de Wilre, 1555), dont on se
sert dans les processions solennelles. Entre autres, il en est une
très coûteuse, appelée la Chape d'or, ouvrage étonnant et de grand
prix, que l'on emploie deux ou trois fois par an, et avec laquelle il y
a des chasubles et des robes pour les grands jours de fête.
0 Annexe.
» Celte chape d'or est en usage à trois reprises, à savoir : le
premier jour des Pâques après midi, lorsqu'on va chercher le
Chrême au Béguinage, en procession ; le second jour de Pentecôte et
le jour du Saint-Sacrement, aux processions.
» Cette chape commence fort à se détériorer; les perles et aulres
ornements tombent; de même, les autres chapes, les chasubles et
autres ornements de prêtres se détériorent aussi faute de réparations,
et on n'en fait pas de nouveaux. La faute en est aux décimateurs,
qui perçoivent tous les revenus et les offrandes de l'église et les
utilisent à leur gré. C'est une chose déplorable; tout vieillit dans
l'église : autels, ornements, etc., contrairement au respect dû à la
maison de Dieu, en sorte que tout fait défaut et que les services
religieux vont à rien. Dieu fasse que l'église et les services
religieux, ainsi que les ornements, se trouvent encore comme ils
l'étaient du temps de Thonorable sieur Reers. »
( 533 )
Reers.
Dese kercke hecft vuytneraende schildcreyen van dcn
faraeustcn schilder Franciscus Floris geschildert, gelyck deii
hooghen auihaer, S* Jacobs aulhacr en den Rooscn Crans,
van de H H. Huherfus eti Barbara, nu van de Apostelen.
Eximias pinxil Franciscus in aede
Figuras, non Floris similcs, ut
Léonard us habet.
Dacrenboven de magnifique beltsncyderye in haut, gelyck
S' Anna authaer, den predickstoel, de achtersle kerckdore
van binnen, cnde hct beit van den Salighmaker op het cselken.
O. L. V. autaer.
BVVOEGSEL.
Dese beginnen altcmacl te vergacn, faute van reparaetie(l).
(!) Traduclion.
« Reers.
0 L'église a de très remarquables peintures, exécutées par le très
célèbre peintre François Floris, comme celles du mnître-autel, de
l'autel de Saint-Jacques, du Rosaire, de Saint-Hubert et Sainte-Barbe,
■actuellement des Apôtres.
» Pas un temple n'a des figures semblables
» à celles que François Floris a peintes pour
» Léonard.
» En outre, de splendidcs sculptures en bois, comme celles de
l'autel Sainte-Anne, la chaire, la porte postérieure de l'église, vers
l'intérieur, et la statue du Sauveur sur l'ànon ; autel de Molrc-
Daine.
» Annexe.
• Tout cela commence à s'abimer, faute de réparations. •
Tome ii% 5"* série. . 3d
( 534 )
Reers.
Voor den hooghen aulhaer stact cencn schoonen copercn
luminaris; van boven een schoon copere crucifix, met de
belden van de H. Maria, S' Jan evangelist ende Maria Mag-
dalena; seven kandelaars wesende een werck van swner
gewicht, soo dat desen luminaris te boven gaet aile lumina-
rissen van andere kerckcn.
In de choor der Canonickcn staet een grooten coperen
arent waar op de lessen worden gesongen.
De doopvonte is van coper, soo groot ende swaer van
gcwiclit, staende neffens Sinte Barbara choor.
Byvoegsel.
De doopvont staat nu nclTcns de H. Cruys choor, mits Sinfe
Barbara choor is verandcrt en getransporteert in de choor
van den Soelen naem Jésus (1661), die nu genoempt vvort
Sinte Barbara choor (I).
(I) TraducHon.
« Reers.
» Devant le maître-autel s'élève un beau luminaire de cuivro,
ayant au sommet un beau crucifix en cuivre,avec les statues de Sainte-
Marie, de Saint-Jean cvangclisle et de Marie-Madeleine; et sept
luminaires formant un travail très pesant; ce luminaire surpasse
de beaucoup tous ceux des autres églises.
» Dans le chœur des chanoines se trouve un grand aigle de
cuivre, où Ton chante les leçons.
» Le fonts baptismal est en cuivre, très grand et très pesant et placé
près du chœur de Sainte-Barbe.
« Annexe.
« Le fonts baptismal est situe près du chœur de la Sainte Croix,
le chœur de Sainte-Barbe ayant été changé et transporté dans celui
du Doux-Nom de Jésus (1661), qui porte actuellement le nom de
chœur de Sainte-Barbe. »
( 53S )
Reers.
ïnt midden van de kercke slaet een groot coperc weywatcr
vat gegoten.
Het wclfsels van den grooten bueck der kercke is schoon
geschildert, met vele figuren van diversche coleuren.
Byvoegsel.
Tsedert het jaer 1716, als wanneer de kercke gewit is, en
siet men int welfsel geen geschilderde figuren, maer syn met
het witten vuytgedaen (1).
Reers.
De gelaese vensters syn oock secr schoon geschildert, soo
le sien is in de choor van den Soeten naem Jésus. Apocalypsis
Joannis : Et ecce sedes posita erat in coelo, c. 4.
In de choor van Sinte Barbara : factum est praeHum magnum
in coelo. Apoc. c. 1 2.
In den Roosen crans : Coena Domini.
In de venster boven de achterste kerckdore : Invenit Jésus
in templo vendentes oves et boves, etc. Joan., c. 2.
De venster in Sinte Anna choor is oock schoon geschildert.
(1) Traduction.
« Reers.
« Au milieu de l'église on voit un grand bénitier de cuivre fondu.
» La voûte de la grande nef de l'église est même peinte, avec
beaucoup de figures de différentes grandeurs.
» Annexe.
»> Depuis l'année 1716 que l'église a été blanchie, on ne voit plus
de figures peintes dans la voûte; elles ont été effacées par le blan-
chiment. »
( 536 )
Byvoegsel. -
f
De voorseyde geschildercle gclaese vensters syn oock scei*
vergacn, soo dat nii nauwelycx can gesien worden wat hct
beteeckent (1759).
Rackcnde de juwcelen van de kercken heeft jo*" Mcrten Van
Wilre en andere de borgemeslers die alsdoen waercn ende
naermacis wescn sullen gestelt toesicnders, volgens syn testa-
ment en C!wc?er.s (i 555) (1).
(1) Traduction.
« Reers.
• Les vitraux des fenêtres sont aussi très bien peints; on peut le
voir dans le chœur du Doux-Nom de Jésus, d'après V Apocalypse de
Jean : « Et voilà, un siège était posé dans le ciel » (c. 4).
• Dans le chœur de Sainte-Barbe: « Il se livra un grand combat
dans le ciel » {Apocalypse^ ch. 12).
» Dans le chœur du Rosaire, la Cène du Seigneur.
» Dans la fenêtre au-dessus de la porte de derrière, à l'extrémité
de réglise, Jésus trouve dans le temple des marchands de brebis et
de bœufs (Jean, e. 2).
• La fenêtre du chœur de Sainte-Anne est également bien
peinte.
« Annexe.
»> Les vitraux des fenêtres dont on vient de parler sont aussi très
abîmés, en sorte que l'on sait à peine deviner ce qu'ils représen-
tent (1759).
» Au sujet des joyaux de l'église, Marlin De Wilde et d'autres en
ont confié la surveillance aux bourgmestres qui étaient alors en
fonction, et à leurs successeurs, d'après son testament et d'autres
(1555).»
( S57 )
Reers
Den ihoren, waer inné den beyacrt hanglit, is een schoon
wcTck van ieder gepresen {gemaeckt 1553).
Byvoegsel.
Desen thoren is opgcbaul (volgcns rekeningen anno 1521)
lot 1530, onderl^ Meldert), ecn dcci vuyl de kercke revenucn
ende anderdeels vuyl d'aelmoesscn cnde in ailes gecost, inbe-
grepen den beyacrt ende ureclocke, ontrent achlien honderl
dry en seslieh guldens achlien sluivers xiii ^j penningc.
Volgens de rekeninglie des fabrycke, desen schoonen thoren
is getimraert op den midden van dry buecken, 1555.
Daer syn noch twee andere schoone thorens van ardiiynncn
gebaut, op en in dese kercke ; in den cenen liangen de cloc-
kcn on) te luyden ende den anderen wort geheetcn S" Bar-
bara thoren, slaende bovcn de vonle; daer en hangen geen
clockcn in {maar voor 'tjaer 1533 was den beyaert aldaer) (1).
(1) Traduction.
« Reers.
» La tour, dans laquelle pend le carillon, est un beau travail,
estimé d'un chacun (exécute en 1553).
» Annexe.
» Cette tour a été bâtie (selon les comptes de 1529 à 1550, signés
Meldert) en partie au moyen des revenus de Téglise, et l'autre partie
à l'aide des aumônes, et a coûté en tout, y compris le carillon et
rhorioge, environ 1,863 florins 18 sous 13 '/t deniers.
» D'après les comptes de la fabrique, cette belle tour a été élevée,
sur le milieu des trois nefs, en 1555.
» Il y a encore deux belles tours construites en pierres de taille;
dans l'une pendent les cloches, et l'autre porte le nom de tour Sainte-
Barbe, étant au-dessus du baptistère; là ne se trouve aucune cloche,
mais, avant l'année 1533, on y voyait le carillon. »
( 538 )
Reers.
Den weldoender deser kercke is den doorluchtigsten hee
Martinus de Wilre, heere van Opiinther, inwoonder dcser
stadt (Obiit 4 3 decembris 1558), die de selve kercke seer
beneficieerl heeft, ende leyt begraven in den Roosenkrans
voor bel tabernakel, Igene by doen maecken beeft, bet welek
by syn graffscbrift genocb (sic) gedeclareert wort (1).
Graniaye dit ici deux mois de l'inslilulion du chapitre.
Byvoegsel.
Nu (1700) syn daer maer clfîcanonicken, volgens de taeffel,
dut een gevnicert is met de plebanie {sedert i6o2f iO decem-
bris) (2).
Gramaye parle ensuite des cinq chapelains.
Byvoegsel.
Daer syn noch dry bcncficianlen (3).
{\) TradiHlion.
« Reers.
» Le bienfaiteur de Téglise a été le célèbre seigneur Martin de
Wilder, seigneur d'OpIinler, habitant de cette ville (mort le 13 dé-
cembre 1558), qui a fait beaucoup de <lons à l'église et est enterré
dans le chœur du Rosaire, devant le tabernacle qu'il a fait exécuter,
ce qui est suffisamment explique par son inscription mortuaire. »
(2) Traduction.
« Annexe.
» Actuellement (en 1706), il n'y a plus que onze chanoines, sui-
vant la liste; un a été uni à la plébanie (le 10 décembre 1052). »
()) Traduction.
« Annexe.
» 11 y a encore trois bénéficiers. »
( 559 )
Gramaye Jit quelques mots des doyens du chœur.
Reers.
In dese kercke syn opgericht twee broederschappen, d'een
in d'eere van Onse Lieve Vrouwe van den Roosenkrans, onder
den paus Urbanus den VIII, d'eerste jaer syns pausdorn (10
l'ebruarii a" 1651), d'ander in d'eere van Sinte Huybrccht ende
Sint Barbara, onder Innocentius den X, met vollen aflaeth
(a" 1045), ende syn gepriviligeerde aulhaeren.
De collatien der canonicxdyen ofle prebenden ende der
parochiale kercken van Belz ende Budinghen mede der bcne-
(icien onder de selve begrepen, heeft veele jaeren in de macht
van den persoon geweest, ende is onlancx (1052) verandert
door den eerw"^" ende doorluehtichslen heer Jacobus, aerts-
l)iscop van Mechelen, d'eerw. heeren van Vlierbeecq, ende
door bel capittel van Sinte Dionys, als thiendeheffers dèr
kercke van Lecuwe, waer van het grootste paert is gebleven
in de macht van het capittel van Sinte Leonaerts, en bel
minste deel in de macht der voors. thiendeheffers, te weien
vier, de reste aen het cappittel.
Byvoegsel.
Daer enis nu geenen persoon meer, ende de groote thiende
is nu verdeylt in sesse deelen, te weten aen t' capittel van
Sint Dionys tôt Luyck dry deelen, de heeren Scholieren alhier
twee deelen ende Vlierbeeck cen deel.
De choordekens van het capittel (1) :
Suit une liste des doyens déjà publiée.
(I) Traduction.
« Reers.
» Dans celte église on a érige deux confréries : Tune en l'honneur
de Notre-Dame du Rosaire, sous le pape Urbain VIII, la première
année de son pontificat (le 16 février 1631); l'autre en rhonncur de
( 540 )
Byvoegsel.
1
A*» 420 is die Capcllc, nu de hooghc cboor van Sint Leonaerls
kerck, geweydt van den biscop van Maestricht, Ursiginus, sonc
des dochlcr van den coninck van Burgundien, in d'eere van dcn
II. Maternus (ex chronica Tongrensi, a" 420;.
Dese capellc was le voren eenen hc} denschen tempel.
A" 961 is de voors. kercke volmaeckt. met arduyn ende
andere sleenen, ende is geweydt van Eraclius, biscop van
Luyck, sone van den berlogb van Polen, en van de docbler
van den berlogb van Saxen, in d cerc van dcn H. Léonard us.
In de voors. kercke slaen derlbien aulbaercn, mel een seei'
scboon orgel, len coste dcr fabrycke gcmacckt (5 mcy 1662-
a" 1665 21 seplcmber), door M" Cbrisliaen ende Renus (sic)
Saint-Hubert cl de Sainte-Barbe, du temps d'Innocent X, avec indul-
gence plcnicrc (en 1645), et leurs autels sont privilégies.
» La collation des canonicats ou prébendes des églises parois-
siales de Geet-Betz et de Budinghcm, et des bénéfices en dépendant,
a été pendant plusieurs années en puissance de la personne; cela
a été récemment (1652) modifié par le très glorieux seigneur Jacques,
archevêque de Malines, les vénérables seigneurs de Vlierbeck et par
le chapitre de Saint-Denis, en qualité de décimaleurs de Téglise de
Léauj la majeure partie est restée dans la dépendance du chapitre
de Saint-Léonard, et la moindre est restée à la disposition des prédits
décimaleurs, à savoir quatre, le surplus au chapitre.
» Annexe.
» 11 n'y a plus actuellement de personne, et la grande dime est
actuellement divisée en six parties, à savoir : trois au chapitre de
Saint-Denis à Liège, deux aux seigneurs Écoliers, de Léau, et à Vlier-
beck un.
» Les doyens du chapitre : ... »
( 541 )
Ancion, macr s} n nu sccr vervallcn en desolael. Herstelt
a/iwo (1738) (I).
Reers.
De visilalion der naenolgende kcrcke stacn onder bet
archliprcsbylcnicl van Leeuwe, le wctcn de kercke van
S'* Lconaerls, die van Beggeynhoff aldaer, de kercke der stadl
Landen en de hacre dorpen, de kercke van Hcelcn, ondcr
de wclcke de capclle van Bosch, de kercke van Orsmael, de
cnpclle van Weser,de kercken van Goessenhoven,Neerhespen,
Overhespen, iNcer ende Op Dormael, Neerlanden, Wacsraonl,
Raelshovcn, Over en Necrwinde, Lysmecl, Wangli, Laer.
Wommcrson, Necrlinthcr, Ilolcde, Miscom, Budinghen cnde
kercke van Betz,
Vccl groolcr was hier vorcns bel voors. district, bel welck
geaccrcsseerl is d'archipresbilers van Tbienen ende Diesl.
Dese kercken hcbben kerckmeesters ende armmecslers
over wclckcrs rckcningen den arcbiprcsbiter geroepen worl
aile jaeren.
(I) Traduclion.
a Annexe.
» En -420, la chapelle et le grand chœur de l'église Saint-Léonard
furent consacrés par Tévéquc de Maastricht, Ursiginus, fils de la fille
du roi de Bourgogne, en Thonneur de saint Materne (d'après la
chronique de Tongres, en 420).
» Celte chapelle était auparavant un temple paycn.
i En 960, la prédite église fut achevée en pierres de taille et
autres pierres, et elle fut dédiée par Éracle, évcque de Liège, fils du
duc de Pologne, et de la fille du duc de Saxe, en l'honneur de
saint Léonard.
» Dans la prédite église se trouvent treize autels (5 mai 1662) et
un très bel orgue, exécute aux frais de la fabrique (le 21 septem-
bre 1662) par maître Chrétien et, l\enus (?; Ancion; mais ils sont
fort en ruines et abandonnes. (On a rétabli l'horloge en 17?8.) «
( 542 )
Byvoegsel
Desen archipresbiter wort nu genoerapt landtdeken ende
ticeft onder syn district de naervolgcnde kercken : de kercke
van Sinte-Leonacrts, het Beggeynhoff alhier, die van Landen,
Ncerlanden, Op Dormael, Heelcn, Bosch, Orsmael, Wescr,
Goossenhoven, Necrhcspen, Overhespen, Womersom, Neerlin-
ther, Budinghen, Betz, Neerdormael, Waesmoni, liaelshoven,
Overwinde, Neerwinde, Lysmecl, Wange, Laer, Holede ende
Miscom (1 ).
(i) Traduction.
« Reers.
■ Les visites des églises ci-après dépendent de Parchiprétré de
Léau, à savoir Pcglise de Saint-Léonard, celle du Béguinage, l'église
de la ville de Landen et des villages dépendants, l'église de Heelen,
de laquelle dépend la chapelle de Bosch ; Téglise d'Orsmael, la chapelle
de VVcser, les églises de Gussenhoven, Neerhespen, Overhespen, Neer
et Op-Dormael, Ncerlanden, Wacsmont, Ractshoven Over et Neer-
winden, Linsmeau, Wanghe, Laer, Wommersom, Necrlinlcr, IIoc-
leden, Miscom, Budinghem et l'église de Betz.
» Ce district était autrefois beaucoup plus étendu j il a servi à
former les archiprétrés de Tirleraont et de Dicsl.
» Les églises prédites ont des maîtres d'église et des maîtres des
pauvres; l'archiprêtrc est appelé à assister, tous les ans, à leurs red-
ditions de comptes.
» Annexe.
• Cet archiprélre est actuellement nommé doyen rural et a dans
son district les églises suivantes : l'église de Saint-Léonard, le
Béguinage de Léau, les églises de Landen, Ncerlanden, Op-Dormael,
Heelen, Bosch, Orsmael, Wcser, Gussenhoven, Necrhcspen, Overhes-
pen, Wommersom, Neerlintcr, Budinghem, Betz, Neer- Dormael,
Wacsmont, Ractshoven, Ovrrwinden, Nccrwindeii, Linsmeau, Wan-
ghe, Laer, Hoelcden et iMiscoin. «>
( 543 )
Le prieuré des écoliers, d'après Gramaye.
Byvoegsel.
Dese kercke is geweydt in d'eere van Sinte Sulpilius, door
(len biscop van Tongeren Severinus, sone van Messerius, grave
van Loven, andere seggen grave van Loon (463-i24G) (!).
Reers.
Den patroon deser kercke is Sinte Sulpilius, op welckcn
(ecstdagh vollen afflaeth ende in synder eere is opgericht cène
i^ilde, die in den dienst moeten coraen, soo in d'eerste ais
tvveede vcspers,doendeden prioor alsenden solemnelen dienst.
Onder dit prioraet is ondcrworpen de congregalic van 't
order van Hansvvyeck tôt Mechelen, van welck order den voors.
prior de visitatie is hebbende, en heeft oock de collatie dcr
kercke van Boyenhoven, diocèse van Luyck.
Dit clooster staet op een liooghte in d'uylterste deel van de
stadt, soo dal hel van verre scheynt ineer te syn een casteci
dan een clooster.
Byvoegsel
Tegens dese kercke van Sinte Sulpilius hebben de heeren
Scholieren hier voorleyls een clooster gehadt, waer van den
coninck heeft (a° 167â) een schoon casteel ende forteresse
gemaeckt; separaet van de stadt, lontomme hooge aerde ves-
tcn ende diepe water vestens. Ter dyer oorsaecke hebben de
Scholieren comen woonen binnen de stadt, in de réfugie van
(1) Traduction.
« Annexe.
» Cette église fut dédiée en Thonneur de saint Sulpicc par révéquc
de Tongres Séverin, fils de Messerius, comte de Louvain, d'autres
disent comte de Looz (463-246). »
( 544 )
Heyiessin, welcke réfugie nu begint eene schoon cloostcr le
worden. De nieuwe kercke is geweyt 25 november 1760.
De voors. kercke ende clooster opt casleel is nu seer
desolaet; daer binnen is nu de magasyn ende den llioren is
affgevallen (1759), gelyek oock t'heel casleel seer desolaet leyt,
faute van reparalie {vercoght a" 1749, 19 july).
De iieeren Scholiers syn voorls gccomcn van de Scholiercn
van Luyck, gelyek die van Hanswyck van die van I.eeuwe,
ende den prior en heeft binnen Hansweyck geene visitaiie
meer.
Hunnen prior was ccrleyls genoempl groolen prior van
Brabant ende quampt alsdoen in de Slaelen vergacderinge van
t'iant ende nu niet (1).
(1) Tradiiclion.
« IIeers.
» Le patron de l'cglisc est saint Sulpicc, dont le jour de fêle est
célébré par une indulgence plénicrc. En son honneur on a fondé
une confrérie, dont les membres devaient assister, tant aux pre-
mières qu'aux secondes vêpres, le prieur célébrant alors un service
solennel.
«> De ce prieuré dépend la congrégation du même ordre à
Hanswyck, de Malincs, dont le prieur de Tordre est visiteur, et a
également la collation de Téglise de Boyenhovcn, dans le diocèse de
Liège.
» Ce couvent est située sur une hauteur, dans la partie la plus
élevée de la ville, en sorte qu'il paraît de loin plutôt comme un
château que comme un cloître.
» Annexe.
» Contre l'église de Sainl-Sulpice, les Écoliers ont eu autrefois un
couvent, que le roi a transformé (en 4672) en un beau château et
forteresse, séparé de la ville, entouré de hauts remparts de terre cl
de profonds fossés remplis d'eau. A cette occasion, les Ecoliers sont
( 545 )
Le couvent des Bogards, d'après Gramaye.
Reers.
Dcn H. Laurenlius is patroon der kercke van dit cloostcr,
wiens H. rcliquien onlancx van Roomen hier gcleyt syn acn
den prior, van den eerw. hcere Pelrus van Couleren, canlor
der metropolitane kercke van Mechelen, voor ecn deel gegc-
ven, ende worden met devotie van de Christene geloovige
scer dickwils besocht; oorsaceke dat den cerW»"" ende door-
luchlighsten liecr Jacobus, aertsbiscop van Mechelen, hccft ver-
leent 40 daegen afflaclh ider reyse aldaer biddende l' synder
intenlie.
Dese H. reliquien syn herkent voor waerachlige ende légale
reliquien door syne Eminentie Martinus, diaken cardinacl van
Ginetti, van den eerw"*" heer Filicis Record, van den paus
Urbanus den achlsten, van den vicaris generael ende oock
van den ccrw"*° ende doorhichtichsten heer biscop van Gral,
mcde van den eerw"®° ende doorlnghtichsten heer, den
aertsbiscop van Mechelen, volgens de brieven daer van synde
de dathc lOmey 1648.
allés habiter dans la ville, au refuge d'Hcylissem, lequel refuge
commence actuellement à devenir un beau cloître. La nouvelle
église a été consacrée le 25 septembre 1760.
» La prédite église et le couvent du château sont également fort en
ruines ; Tintérieur est converti en magasin et la tour est tombée
(1739). Le château tout entier est fort abandonné, faute de répara-
tions (il a été vendu le 19 juillet 1749).
» Les seigneurs Écoliers sont venus des Écoliers de Liège, comme
ceux d'Hanswyck de ceux de Léau; le prieur de Léau n'exerce plus
le droit de visite à Hanswyck.
» Le prieur portait autrefois le nom de grand prieur de Brabant
et assistait aux réunions des États du pays, ce qui ne se pratique
plus actuellement. »
( §46 )
Dese kerkc heeft ook de H. reliquien van den H. Blasiiis,
wclcke aldaer t' heel octaef met dcvotie gcert worden.
Byvoegsel.
Den edelen heer Patisco, gouverneur deser stadt, heeft lot
de Beggaerden eene nieuwe kerke doen bauwen (1690), endc
aldaer gefondeert eene daegelycxsche misse ende leyt in de
selve kercke begraeven.
Dese kercke is gebenediceert per médium cœmiterii den
lOaugusli 1690 van den eerw. pater Laur. Neeffs, vuyt com-
missie van den seer eerw'"" heere Van der Noot, vicarius
generalis, sede vacante, ende op den selven dagh heeft hy de
eerste misse gedaen.
7 y*""'" 1688 heeft den eerw. heer plebaen Van Haur, als
landtdeken, den eersten steen geweyt by commissie van den
aertsbiscop van Mechelen, Alphonsus de Berges, ende daeghs
daer nacr heeft den eerw. Laur. Neeffs provinciacl den eersten
steen geleyt in den (naem) van mevrauwe de Mares, douariere
van den voors. heere Patrizio, fondateur des selver kercke, als
daer toegcgeven hebbende 6000-0-0.
Dese kerke is geconsacreert 7 augitsti 1778, door Joannes
ffenricus, cardinael en aertsbischop van Mechelen (i).
(1) Traduction.
« Reers.
• Saint-Laurent est le patron de réglise de ce couvent et ses
saintes reliques y ont été apportées récemment de Rome au prieur,
en partie par Thonorable seigneur Pierre Van Couteren, chantre
de réglise métropolitaine de Malines. Elles sont très-souvent visitées
avec dévotion par les fidèles. C'est pourquoi le très-honorable et
très-célèbre seigneur Jacques, archevêque de Malines, a accorde
quarante jours d'indulgence à chaque voyage fait en priant, à son
intention.
( Ul )
La chapelle des clercs, d'après Gramaye.
Reers.
De weydinge deser capelle wiert geviert sondacghs naer liel
octaeff des geborten dagli van d'alderheyligsle magct Maria
in septeniber, ende l'is alsdan de tweede kermisse genaernpi
Capelkcrmis.
» Ces saintes reliques ont été reconnues comme véritables et
légales par son éminence Martin, cardinal-diacre de Ginetti; par le
très honorable seigneur Filicis Record (?), du pape Urbain VIII, par le
vicaire général et aussi par le très honorable et très illustre seigneur
Pévêque de Gral, et du très honorable et très illustre seigneur,
l'archevêque de Malines, suivant lettres en date du \0 mai 1618.
'^ L'église a aussi de saintes reliques de saint Biaise, lesquelles
y sont honorées avec dévotion, pendant tout l'octave.
0 Annexe.
» Le noble seigneur Patisco, gouverneur de la ville, a fait
construire une nouvelle église pour les Regards (1690), et y a fondé
une messe par jour; il est enterré dans cette église.
« Celle église a été bénite comme cimetière, le 10 août 1690,
par l'honorable père Laurent NeeflFs, par commission du très hono-
rable seigneur Van der Noot, vicaire général pendant la vacance
du siège archiépiscopal, qui y a chanté la première messe le même
jour.
f> Le 7 septembre 1688 le très honorable seigneur, le pléban
Van Haur, en qualité de doyen rural, a consacré la première pierre,
par commission de l'archevêque de Malines Alphonse de Berghes,
et le jour suivant le très honorable seigneur Neeffs provincial, a
posé la première pierre, au nom de madame de Mares, douairière du
seigneur Patrizio, fondateur de la même église, comme ayant donné
à cet effet 6,000 florins.
T» L'église a été consacrée le 7 août 1778 par Jean Henri, cardinal
archevêque de Malines. »
( 5i8 )
BVVOEGSEL.
Ov«r eltelycke jaercn was dese capclle secr schoon van
baiiw ende thoren, mccr een kcrcke dan cen capclle, gclyck
soo te sien is op de schaele geschildcrt. De werci) cke worden
nu genoempt Capelbroedcrs, die mits de Hollanders hunne
capelle hebben ingenomen (1705), hunncn dicnst hebben
moetcn doen in S'* Leonaerts kcrcke ende eenigbe jaeren dacr
naer is den Ihorcn, met de hellicht van dese capelle, inge-
vallen, volgens dit cronicon :
TVrrIs Marie CeCIDIt (1709).
Hebben de capelbroedcrs dese capclle gereparecrt ende
gereslaurcert (1717), niet soo groot dan le voren, macr met
de mueren ende choor die noch waercn blyven staen ende
sonder thoren, begint nu secr wel in staat le comen (1759),
is geplaveyt 1737 j gestoelten gemaeckt anno 1160'
Dacpsyn er maef acht gcestelycke prebcndcn, wacr ondcr
den primarius, nu genoempt bcncficien, ende acht werelycke
prebenden, die aile gelonsnrecrt moeten syn, mitsgaedcrs
jonghmans moclcn wesen aïs sy ontfangcn worden, ende die
met cen wedue Irouwt oftc den tweeden hauwclyck aengact,
corapt syne prébende te ccsscren ende valt dese plaelse opcn
voor ecn ander.
De geestelyckcn prebendcns, ofte de bcneficianlcn nu soo
genoempt, en hebben in d'administratie off regeringhe descr
capelle geen voise, maer de acht werelycke hebben allcen
d'administratie ende regeringhe deser capclle ende gocdcrcn,
mede hebben de collatie der bcncficien ende ontfangcn van
ecnen capelbroedcr (1).
(1) Traduclion.
« Reers.
» La dédicace de celle chapelle est fêtée le dimanche après l'oc-
tave du jour de naissance de la très sainte Vierge Marie en septembre,
et c'est alors la deuxième kermesse dite kermesse de la Chapelle.
( 549 )
Le Béguinage, d'après Gramaye.
Reers.
Den patroon van dit hoff is S. Jan Fvangelist.
Byvoegsel.
Dil hoff heeft eertyts gestaan buyten de Dieslersclic poorlc
cnde is heel gedestrueert door de Slaeten riiylers {167 S
24 februar.), het welck alsdoen en noch genoempt wirt hel
hoff van Grieeken.
» Annexe.
» Depuis de très longues années cette chapelle était très belle par
sa construction et sa tour; c'était plutôt une église qu'une chapelle,
comme on peut le voir sur la peinture qui en existe. Les clers sécu-
liers portent le nom de Frères de la chapelle. Les Hollandais leur
ayant pris leur chapelle (i705), ils ont dû faire leurs services dans
réglise Saint-Léonard. Quelques années après la tour, avec la moitié
de la chapelle, s'écroula, d'après ce chronogramme :
» La tour de Marie est tombée (1709).
» Les frères de la chapelle ont réparé et restauré l'édifice (1717),
pas si grand qu'auparavant, avec les murs et le chœur qui étaient
encore restés debout, mais sans tour. La chapelle commence à être
très bien en état (1759), a été pavée en 1757, des slallcs y ont été
placées en 1760.
» Il n'existe là que huit prébendes ecclésiastiques et, entre autres,
celle du primarius. Ces prébendes s'appellent actuellement bénéfices,
il y a, en outre, huit prébendes laïcalcs, dont les possesseurs doivent
tous être tonsurés; ils doivent de plus être célibataires lorsqu'ils sont
pourvus d'une prébende : et s'il arrive au prébende d'épouser une
veuve ou de se marier en secondes noces, il perd sa prébende, qui
échoit à un autre.
» Les prébendes ecclésiastiques, ou les bénéficicrs, comme on les
appelle, n'ont aucune part dans l'administration des biens de la cha-
pelle; elle appartient uniquement aux huit laïques, qui ont eux seuls
à conférer les bénéfices et à admcllrc des frères de la chapelle. •
Tome ii% 5"' série. 36
( 550 )
Hier voorleyts waercn de Beggeynen voor het meeste paert
van adel; den 5 november i588 hebben sy gecoght het Grau-
susters clooster, alwaer sy nu woonen.
De Iwinligh autsle Beggeynen weten s'jaers wat sy van het
hoff nioeten hebben, soo coren, gell, aïs andersints. Hunne
kercke ende huysen syn heel sleeht.
Het voors. Beggeynhoff moet s'jaers aen dese stadt geven
iweiff guldens, voor het werelyck gebriiyck. De kercke is
gebaut 1604, en den 4 sepiember dominice prima geweyt
4606 door Matthias Hovius, artsbisscop (1).
Le couvent de Bélhanie, d'après Gramaye.
Rekks.
Onder den lilel van de H. Maria Magdalena van Bélhanie.
(1) Traduction.
« Reers.
» Le patron de ce couvent est saint Jean évangéliste.
» Annexe.
• Ce couvent a existe d'abord hors de la porte de Dicst et fut
entièrement détruit par les cavaliers au service des Etats (le iC fé-
vrier 1378). On le nommait et on appelle encore cet endroit hei hoff
van GrUcken.
■ Jadis, le plus grand nombre des béguines étaient nobles; le
5 novembre i588, elles ont acheté le couvent des Sœurs grises, où
elles habitent actuellement.
» Les vingt plus anciennes savent ce qu'elles reçoivent du
couvent tous les ans, en blé, argent ou autre chose; leur église et
leurs habitations sont très mauvaises.
» Ce béguinage doit payer tous les ans à la ville 12 florins pour
le service temporel. L'église a été bâtie en 460i et consacrée le
4 septembre 1C06, premier dimanche du mois, par l'archevêque
Matthias Van Hove. »
( 551 )
Byvoegsel.
Sy worden nu genoempl het Bethanie clooster, hebben cenc
cleyne kercke, maer eenen groot refter ende dormitorium.
In dese kercke is geinslelt hef broederschap van den
H. Joseph, met vollen afflaelh.
Een deel van hun erfve is anno 1671 geincorpooreert in de
fortificatien. Dese kercke willende vallen, is 1769 a/fgebroc-
ken, en 1770 een nieuwe gebaut, en op den 8 augusti 177 H
geweyt door Joannes Henricus, cardinal en aertsbisscliop van
Mechelen (I).
Gramaye ne dit rien de rhôpital,etse borne à mentionner
Texislence, à Léau, de refuges pour les pauvres et les
pèlerins, médiocrement dotés. Son silence est à remplacer
par un long passage des
(I) Traduction.
« Reers.
o Sous le titre de Sainle-Marie-Madcleine de Bethanie.
• Annexe.
» Elles s'appellent actuellement le couvent de Béthanie,et ont une
petite église, mais un grand réfectoire et dortoir.
• Dans cette église est établie la confrérie de Saint-Joseph avec
indulgence plénière.
• Une partie de leur bien a été incorporée, en 1671, dans les for-
tifications. L'église étant sur le point de s'écrouler, on l'abattit en
1769; en 1770, elle fut rebâtie et, le 8 août 1778, consacrée par
Jean-Henri, cardinal et archevêque de Malines. »
( 552 )
Byvoegselen.
In dese stadl Leeiiwc is noch den clooster vaii S** Fran-
ciscus order oft regel, wesende grauwsusters , die dacrinne
woonen, gesprolen van die van Thienen, gelyck die van Ant-
werpen van die van Leeuwe gesproten syn, ende houden hel
gaslhuis der stadt. Dit cloestcr wort genoempt S** Elisabethen-
dael ende hunne patroonerssc is de H. Elisabelha.
De magislraat van Leeuwe heeftaan hunne gegeven (1660,
20 april) de sieckeren, leproosen ende de gaslhuys goederen,
met eenighe arm goederen, op den last van aile siecken
borgercn ingeselenen ende die van Ter-Weyden int gaslhuis
te nemen, soo cleyn als grool.
Op d'ordonnanlien van den eenen oft den andcren borghe-
meester, waeraen de raoeder ende religieuscn van 't gasthuys
tôt nu toc hebben voldaen sonder eenighe conlradiclie, de
siecke borgers moeten volgens fondatie ecne particulière plaet-
sen hebben. Van dese fondatie ende inneniinge op de voors.
ordonnantie der siecken is dese stadt in possessie van over
de sestigh jaeren gerekent tôt nu toe (1759).
Sy hebben gebaul (171 ô) ecne schoone kerke heel proper
ende wel versien van ornementen.
Onlancx is van Roomen aen dese kercke toegesonden ende
gegeven met vollen aflaet, een stuxken van 't H Cruys 0ns
Heer Jésus Christi, volgens de brieven.
Dese grauw susters moeten de siecken borgers dienen in
hunne huysen voor eenen blaumser (?) daeghs, ende buylcn
dobbel.
Op de 5 9^" 45S8 hebben de Beggynen gecoght het Grau-
siisters cloosler ; de graususters syn gaen woonen in het A ut
gasthuys; anno 1606, 20 mey^ is S*" Catharina Goilants, leste
( 553 )
grausiister heel impotent, geincorporeert^met aile hel goet, in
Bethanie dooster (1).
(1) Traduction.
« Annexe.
» Dans celte ville de Léau, il y a encore le couvent de l'ordre ou
règle de Saint-François, composé de sœurs grises, qui y habitent,
venant de la communauté de Tirîcmont, comme celle d'Anvers pro-
vient de celle de Léau ; elles tiennent l'hôpital de la ville. Ce couvent
porte le nom de Val-Sainte-Élisabcth, et leur patronne est celle
sainte.
• Le magistrat de Léau leur a cédé (le 20 avril \6Q{) les biens des
malades, des lépreux et de l'hôpital, avec quelques biens des pauvres
à charge de recevoir tous les bourgeois inhabilants malades et ceux
de Ter-Wcyd<Mi, petits ou grands.
» Sur l'ordre de l'un des bourgmestres, ordre auquel la mère et
les religieuses de l'hôpital ont toujours jusqu'à présent obéi sans la
moindre contradiction, les bourgeois malades doivent avoir, de fonda-
tion, une place particulière. De cettq^ fondation ou admission, d'après
un pareil ordre, les malades de celle ville sont en possession depuis
plus de soixante années (1759).
» Les sœurs ont bâti (en i7i3) une belle église, très propre et
bien fournie d'ornements.
» Depuis peu de temps, on a envoyé et donné, de Rome, à celle
église, avec indulgence plénière, une parcelle de la Sainte-Croix de
Noire Seigneur Jésus-Christ, d'après les lettres y jointes.
« Ces sœurs grises doivent servir chez eux tous les bourgeois
malades^ moyennant un blaumscr par jour, et le double lorsque le
malade habite hors de la ville.
» Le 5 novembre J 588, les Béguines achetèrent le couvent des
Sœurs grises, qui sont allées demeurer à l'Ancien hôpital. Le
20 mai ICOO, sœur Catherine Goilants, la dernière sœur grise, qui
était entièrement impotente, fut admise, avec tout ce qu'elle possé-
dait, dans le couvent de Bélhanie. •
( 5d4 )
Sur le lac appelé Het Bewin, desséché il y a quaranle
ans environ, la mention faite par Gramaye est suivie de
longs commentaires.
Reers.
De visschen van dit lac syn seer groot en menigvuldigh,
naementlyck de snoecken aen de Brussclacrs seer aenge-
naem.
Byvoegsel.
Dit lac wordt nu genoempt t' Vinne, gelaeten van liertogh
Jan (obiit i294 3 maii) aen de Scholieren voor een jaerge-
tyden.
Het Vinne is een seer groot waler oft lac, d'een hellight
compeleert den prins van Liiyck ende d'ander hellicht com-
peteert aen de Scholieren, die het hcel Vinne door mogen
visschen ende die van den Prins voermelt op de hellicht.
In dit waler worden groote snoecken, karpers, palingen
ende anderc visschen gevangen van seer aengenaemen
smaeck.
Door en door het Vinne,rêcht op den Ossenwegh ende van
daer recht op den thoren van Halle plagh ecrtyts ecnen wegh
te syn, maer nu wort daer geenen wegh nieer gesien dan
waler, l'gene seer diep is ( I).
(1) Traduction.
« Reers.
0 La pêche de ce lac est grande et abondante, surtout en brochets,
très agréables aux Bruxellois.
• Annexe.
» Ce lac s'appelle actuellement /' Vmnc et fut laissé par le duc
Jean (mort le 5 mai 1294) aux Écoliers, à charge d'un anniversaire.
» La Vinne est une très grande eau ou lac, dont la moitié appar-
( 555 )
Chapelle de TOssenwegh, d'après Gramaye.
Reers.
T' (Onse Lievc Vrouw) is ecn besondere hulperssc voor de
genc die gcscheurt oftc geslclcn syn.
Byvoegsel.
Dese capelie is genoeinpt Onsc Lieve Vrouwc van dm
Ossenwcgh. Vuyt traditic, wort geseght, dat de ossen hier
voortyts het landt ackerende, is in t'ackcren gevonden ecn
cleyn belt van Onse Lieve Vrouwc, tcgenwoordigh noch het
eygen ende daer geschieden vêle miraculen.
Dit is, soo men seyt, de reden dat dese plaetse den Osscn-
wegh genoempt wort.
Ontrent dese capellc heeft eerlyts cen cluysenaer gewoont,
die in dese capelie ecn bénéficie gefondeert hecft.
De Scholieren hebben van t'magistraet dese capelie aenge-
nomcn (1689), op dcn last van aldacr eenen bichtvader le
stellcn, om aile sondaegen ende H. daeghen dcn dicnst Godts
te doen ende te catechiseren.
In wcick contract de borgmccsters dcscr stadt altyt en bly-
ven niomboirs ende locsicndcrs der voors. capelie, allyt
mogende de selve, de goedeieii, enz., visiteren. De aertsbiscop
van Mechelen ende den hcere plebaen hebben daer toe oock
hun recht gereserveerl.
tient au prince de Liège et l'autre moitié aux Écoliers, qui peuvent y
pêcher dans toute son étendue, tandis que Pon ne peut pécher au nom
du prince prédit que dans la moitié qui lui appartient.
» Dans celte eau on prend de grands brochets, des carpes, des
anguilles et d'autres poissons d'un goût très agréable.
• Il y avait jadis un chemin qui traversait la Vinne, en allant
directement d'un côlé vers l'Ossenwegh et, de l'autre côté, vers la
tour de l'église de Halle, mais actuellement on n'y aperçoit plus que
de l'eau, qui est très profonde. •
( 5oG )
De Scliolieren hebben tegcns dese Capelie gebaut (a" 1714)
ecn huys, alwaer t'sedert altoos eenen van hunne reh'gieusen
gewoont heeft, bichtvader wescnde, tôt nu toe, maer hebben
daer nu (1756) gestelt eenen cluysenaer in plaetse van eenen
bichtvader, direct tegen het voors. contract.
Op den wegh van dcn Ossenwegh naer Leeuwe staet den
voornoemdcn Castelbergh (1),
(I) Trîidiictioii.
« Rerrs.
o Notre-Dame est paiiiculicrcincnt secourable, à ceux qui sont
meurtris ou affaiblis.
o Annexe.
» Cette chapelle s'appelle Notre-Dame du Chemin des Bœufs.
D'après la tradition, on dit que des bœufs y labouraient autrefois le
champ; en cultivant, on y a trouvé une petite statue de Notre-Dame,
qui est encore la même et où s'accomplissent encore beaucoup de
miracles.
«) C'est pour cela, dit-on, (jue cet endroit s'appelle le Chemin des
Uœufs.
« Près de cette chapelle a jadis habité un ermite, qui y a fondé un
bénéfice.
« Les Écoliers ont reçu celle chapelle du magistrat (1689), à la
condition d'y placer un confesseur, pour y célébrer le service divin
cl y faire le catécliismo les dimanches et les jours de fêle.
»> Dans ce contrat les bourgmestres de la ville sont reconnus
comme les mambours et surveillants perpétuels de la chapelle, pour
ce qui en concerne les biens, etc.; rarchevêque de Malines et le sei-
gneur pléban en font la visite et y ont leurs droits réservés.
» Les Écoliers ont bâti contre la chapelle une maison (en 1714),
où depuis séjournait constammenl un de leurs religieux, qui \ enten-
dait les confessions : mais il y ont actuellement (1736) placé un
ermite, au lieu d'un confesseur, directement contre les termes du
contrat précité.
» Sur le chemin de rOssenwcgh à Léau se trouve le prédit Castel
bergh. »
(S57)
Reers.
Niet verre buyten de Sinte-Truysche poorte, neffens den
Sleenwegh, staet de eapclle van t' H. Cruys, waerinne alie
vrydacghen ecn misse wirt gedaen,tot de welcke hetvoick met
iiroole devolie quampt.
Byvoegsel.
Dese capelle is ten tyde van den oorlogh gcdeslrueert
(1705) (1).
Reers.
Niel verre van dese capelle slael de capelle van l' H. Graf.
Byvoegsel.
Is oock gcdeslrueert (1705) (2).
(1) Traduction.
a Reers.
» Non loin, hors de la porte de Saint-Trond, près de la chaussée,
s'élève la chapelle de la Sainte-Croix, où toutes les semaines on
célèbre la messe le vendredi, messe à laquelle le peuple assiste avec
grande dévotion.
» AN^EXE.
» Cette chapelle a été détruite pendant la guerre (1705). •
(-2) Traduction.
« Reers.
« Non loin de cette chapelle s'élève la chapelle du Saint-Sépulcre.
» Annexe.
• Elle a été également détruite (1705). »
( 558 )
Reers.
Int uyllerste van Leeuwe, naer den lent van Luyck, op
steenwegb, staet de capelle van de leprosen.
Byvoegsel.
Dese capelle is ooek gedeslrueert ende de plaetsen daer
dese, by de capelle van t' H. Graeff gestaen heeft, syn nu
niet meer le sien. De goederen syn gegeven acn het gasthiiys,
2i aug. 1660{\).
Reers.
Buyten de Tliienscheporte is de capelle van S*-Jean-Bapiist
in Duylhem gebaul, met permissie van den paus Clemens den
vierden (circa annura 1270), om dese oorsaecke, soo de brieven
melden, dat de parocbiekercke van Leeuwe soo seer breyt was,
dat het groel deel von den rnenschen hunder parocliiaenen
van de selve kcrcke niet en coude gemackelyck iu de selve de
goddelycke dicnstcn hooren. Oock isser een broederschap oft
gilde van dese capelle gcnacmpt de gilde van S'-Jean-Baplist,
vuyt welckers geselschap oft coUegic sjaers cens by malcan-
deren comendc, liet vrouwe geslacht gcdreveu wort om dat
den prys van eene dansersse de doot van den rechtveerdigen
man is geweest.
(I) Traduction.
« Reers.
» A rcxlrérnilé du territoire de Léau, du côte du pays de Liège,
sur la prédite chaussée, ou voit la chapelle des Lépreux.
» Annexe.
» Cette chapelle a été également détruite, l'emplacement où elle
se trouvait, à proximité de celle de Saint Sépulcre, n'est plus à recon-
naître. Quant aux biens des lépreux, ils ont été donnés à l'hôpital, le
21 août 1660. •>
( 559 )
BVVOEGSEL.
>'ii ter lydt en van overlanck eompt hct vrouw geslaclii
inlgcselschap van desc gilde ende en vvordcn niel verdreven.
De voors. capelle is van boven menscben memorie verdes-
Iriieert (1670); daer leyl nu eenen hoop steenen, ende de
gildc bcsit het goet met nocb andere goederen.
Den cboordeken van bel CapiUel is alloos bunnen proosl
geweesl : Synde Sinte Jans bénéficie geunieert met de decanie
anno i5S6 den 29 october (1).
(I) Traduction.
« Reers.
>■> Hors la porle de Tiriemont existe la chapelle de Saint-Jean-
Bapliste, à Duylhcm, érigée avec Tautorisation du pape Clément IV
(veris l'année 1270), par le motif, indiqué dans la bulle, que l'église
paroissiale était si éloignée qu'une grande partie des habitants ne
pouvaient facilement s'y rendre pour assister aux services religieux.
Il y a une confrérie ou gilde, dite la gildc de Saint-Jean-Baptiste, de
laquelle confrérie, aux réunions annuelles, est expulsé le sexe fémi-
nin, la récompense d'une danseuse ayant été la mort de l'homme
juste.
ï> Annexe.
• Actuellement, et depuis longtemps, les femmes ne sont plus
exclues de la gilde.
• Cette chapelle est détruite de temps immémorial (1670); là se
voit, de nos jours, un monceau de pierre, qui appartient à la gilde,
ainsi que beaucoup de biens.
« Le doyen du chœur du chapitre est toujours le prévôt de la con-
frérie, le bénéfice de Saint-Jean ayant été annexé au doyenné en
{ 586, le 29 octobre. »
( 5(30 )
Gramaye parle des six hameaux dépendant de la ville.
Byvoegsel.
Orsmael, te wcten het huys te Steen, is nu in de macht van
den heere Hendrik Wolffs.
T' is te noteren dat de heeren van Orsmael geenen anderen
titel mogen voeren als heere van Steen in Orsmael. Den hecr
van Steen in Orsmael en hecft in Orsmael geene jiiridiciio,
noeh hooghe, noch leeghe, doer dyen dat die van Orsmael
staen onder de jurisdictie en de meyerye van Leeuwe, soo pei-
soneel en réel, ten schote endc te lothe onder Leeuwe gelyck
de bergers. Int crimineel onder den meyer van Leeuwe, soo
dat den heer ten Steen in Orsmael geen gesagli ofle authori-
theyt en heeft over die van Orsmael, dan laelhen le slellen
in syne cheynsbeeeken die by schepenen van Leeuwe moeten
hoeflleeringe laeten ende appeleren naer schepenen (I).
(1) Traduction.
« Annexe.
• Orsmael, à savoir la Maison te Stccn, est la propriété du seigneur
Henri WoIfTs.
« Il est à noter que les seigneurs d'Orsmael ne peuvent prendre
d'autre titre que celui de seigneur de Steen à Orsmael. Ce seigneur
de Steen n'a dans le village aucune juridiction, ni haute, ni basse,
parce que les habitants d'Orsmael sont sous la juridiction de la
mairie de Léau, au personnel et au réel, len schote eu te lothe (c'est-
à-dire qu'ils paient les impôts à Lcau comme les bourgeois). Au cri-
minel, ils dépendent du maire de Léau, en sorte que le seigneur de
Steen à Orsmael n'a aucune autorité sur les habitants de ce village,
et n'y a aucun droit que d'instituer des tenanciers pour sa cour
censale, qui sont tenus de chercher leur décision aux échevins de
Léau et d'aller à eux en appel.
( 561 )
F** 55, v^ A quelques notes de Gramaye à propos de la
chapelle de Bosch, Reers ajoute que les religieuses qui
riiabilaient ont été geincorporeert in V clooster van Betha-
nien (1).
Puis, à propos d'Orsmael :
Den patroon deser kcrcke is onlancx verandert, als doen
Pclrus nu Hubertus.
Byvoegsel.
In dese kercke worden bewaert ende gethoent de H. reli-
quien van den H. Hubertus, volgcns de brieven daer van
synde.
Reers.
Dese kercke lieeft eenen moinboir,den eerweerdigste heerc
prelaet van het vormaert abdye van Sinte-Geertruydt lot
Loven (2)
Wezer : van dese kercke is patroon den H. Pancralius en de
kerckweydinge wort geviert den selven dagh van de Alder-
heylighste Dryvuldigheyt.
(1) » Elles ont été incorporées au couvent de Bélhanie.
('2) Traduction.
» Le patron de l'église est changé depuis peu. C'était saint Pierre j
actuellement Saint-Hubert.
» Annexe.
« Dans cette église sont conservées et exhibées les saintes reliques
de saint Hubert, d'après les lettres que Ton y trouve.
• Reers.
» Celte église a un mambour, l'honorable seigneur prélat de la
célèbre abbaye de Sainte- Gerlrude de Louvain. »
( .^62 )
Byvoegsel.
Desestaet onderde pastoryevan Guesscnboven ((j.
Reers.
Heclcn heeft den 11. Laurcnlius voor patroon, op welcken
daegh het aldaer kerrais is.
Byvoegsel.
Den toren deser kercke is afgevallen ofte gedestruecrt
(1701), in welck dorp slacn onlrcnt 7 huysen, en soo ick hoorc
't is eerleyls een schoon dorp en pastorye geweest, mede de
heercn van Sinte-Lambrechls en Sinle-Cruys stellen daer
laethen, die hooftleeringe haelen ende appelleren naer sche-
penen van Leeuwe. Anno 1762 is begonst een nieuwe kerck le
hauwen (2).
(1) « Annexe.
o Wezer. Cette église a pour patron saint Pancrace, et la fête de
la dédicace est célébrée le jour de la Très-Sainte Trinité.
» Annexe.
» Elle dépend de la cure de Gussenhoven. •
(2) Traduction.
tt Reers.
» Heelen a saint Laurent pour patron, et le jour de la fête de ce
saint est celui de la kermesse.
» Annexe.
» La tour de l'église est tombée ou a été détruite (en 1701). Dans
ce village se trouvent sept maisons; comme je l'ai appris, il y a eu là
un beau village avec une cure; les seigneurs de Saint-Lambert et de
( 563 )
Reers.
Bosch. De Bedruckte Moeder is palronersse van dese capelle,
welckens beldtsneyderye van een vermacrde consl is, en wori
cens int jaer gedracgen in de processie, den i sondag van july,
als het is de kerckwydinge, Passie sondagh ist aldaer vollen
aflaedt, en die cens in de weke présent syn in de lilhanie van
Onse Liewe Vrouwe van Loreltcn verdienen hondert daeghen
aflaelh.
Op den wcgh van Lecuwe naer Bosch staen capellekens,
represenlerende de mislericn des droeffheden.
Daer is oock opgericht in d'cere van de H. bedruckte Moeder
ï'enbroederschap (1653).
Byvoegsel.
Dese capellekens syn van ovcrlanghe gedestrucert, met de
fortificatie van Leeuwe en gedraeyen oorlof ab a' 1672 (1).
Sainte-Croix, à Liège, y ont des tenanciers, qui demandent une déci-
sion et vont en appel aux cchevins de Léau. En 1762, on a com-
mencé à y bâtir une église nouvelle. »
(I) Traduction.
« Reers.
» Bosch. La Mère des Douleurs est la patronne de la chapelle. La
statue sculptée en bois est d'un art consommé et est portée en pro-
cession, le premier dimanche de juillet, lorsqu'on célèbre la dédicace
(lu temple. Il y a indulgence plénièrc le jour de la Passion, et ceux
qui s'y trouvent une fois dans la semaine et récitent les litanies de
Notre-Dame de Lorette gagnent cent jours d'indulgence.
» Sur le chemin de Léau vers Bosch existent de petites chapelles
où sont représentés les mystères douloureux de la Vierge.
» On y a érigé aussi une confrérie de Sainte-Marie des Douleurs
(1C53).
( 564 )
Reers.
Ter Weyden heeft geen parochie kcrcke, maer staet onder
de parochie van S*®-Leonaerls tôt Soutleeiiwe.
Te Royc is een pachthofF van d'abdye van Perck (1)
Byvoegsel.
Ten tydt van Pippyn Herstal (a° 72i), is S'« Ida tôt Leeuwc
geboren en is nonne geworden int clooster van Ramaye van
den regel der Cisterciens.
Dese S^« Ida is genoempt Ida van Leeuwe; in haer leven
vierighlyck brandende tôt het alderheyligste Sacraments des
autaers, en is int voors. clooster heylighlyck in den Heerc
gerust (2).
» Annexe.
» Ces petites chapelles sont depuis longtemps détruites (lorsqu'on
érigea les fortifications de Léau, et après en avoir obtenu l'autori-
sation, en 1C72). »
(!) Traduction.
» Reers.
• Ter-Weyden n'a pas d'église paroissiale, mais dépend de la
paroisse de Saint-Léonard, à Sout-Leeuw.
» Te Roye est une ferme de l'abbaye du Parc. »
(2) Traduction.
<x Annexe.
n Du temps de Pépin de Herstal (en 721), naquit, à Léau,
sainte Ide, qui devint religieuse au couvent de la Ramée, de l'ordre
de Citeaux.
• Cette sainte Ide s'appelait Idc de Léau; elle avait une dévotion
particulière au Très-Saint-Sacrcment de l'Autel, et repose sainte-
ment en Dieu dans le couvent précité.
( 56S )
Byvoegsel.
Godefroye herlogh hceft syn hofF binnen Leeuwe gehouden
(;»" 1140), endc aen Leeuwe gegeven diversche privilcgien.
Dcn Iiertogh Hcnricus hceft ooek syn hoff tôt Leeuwe
l^chouden, gelyck hertogh Jan ooek gcdaen heeft.
Jan Van Lolhereyck heeft aile de privilegien van Leeuwe
gecoufirmeert ende verleent den vrydom van allen ihollen te
wnler ende le lant (ex chron. Tongp.).
IFcrtogh Wenceslaus (ex Chron. ïongrensi) heeft aen de
stadl Leeuwe voor wapen gegeven : eenen gouden clira-
mendcn leeuwe in een swert velt met een roode vlamme, ter
orsaccke dat de Leeuwenaers, niet vechtende hant innemen
ende in brantstaeckcn Braine le Comte, tôt dienst van hunnen
hertogh, ende heeft geconfirmeert aile privilegien.
Buylen de Dicsterschepoorle, daer het Aut Beghynhoff
gestaen hceft, wirl cerfyts gehecten het lant van Gricekcn;
volgcns d'audc documentcn wort bevondcn dat daer Joden en
Grieckcn gewoont hebben. Milsgaders wort gcscght dat den
Joden Aaron daer syn huys ende hoff vercocht hceft; hier van
soude eenen scgclen briclf wesen; walter van is ofle niet,
t' is eventwel seker dat het noch hedendacghs gehecten wort
hcl hoff van Grieckcn
lîuyicn de Thienschepoorte, dat die Verbrandt brugge, die
d'uyllerstcpoortc plach te syn, tusschen de stadt ende daer
vclo huysen plachlcn te slacn, die met die voors. poorte
gracffven om Baccx bogaert, ende lancxht den Vloetgracht
h)opl Ijcvrydt waeren in aude tydcn, ende dese porte is afge-
brant in den Luycxschcn creygh (a" 1470), volgcns den
Tome ii% 5™" sékie. 37
( 566 )
thiendeboeck van Jan Van Melderl Floris sone (1595) ende
volgens den auden thiendeboeck (1430) (I).
Nous ne présentons pas cet extrait du manuscrit comme
(I) Traduction.
0 Annexe.
» Le duc Godefroid a tenu sa cour à Léau et a accordé à la ville
divers privilèges.
« Le duc Henri a aussi séjourné à Léau, comme aussi le duc
Jean.
• Jean de Lotharingie a confirmé tous les privilèges de Léau et a
accordé une exemption de payer le tonlieu, soit par eau, soit par
terre (hors des chroniques deTongres).
o Le duc Wenceslas a concédé (d'après les chroniques de ïongres)
à la ville, pour armoiries, un lion rampant d'or dans un champ noir
(ou de sable), avec une flamme rouge; cela parce que les habitants
de Léau, étant au service de leur duc, avaient pris par force et
incendié Braine-lc-Comte; il confirma alors tous leurs privilèges.
» Hors la porte de Diest, là où a existé l'ancien béguinage, on
trouvait le pays de Griccken (ou de Grèce). D'après d'anciens docu-
ments, on trouve que des juifs et des Grecs y ont habité. On dit
que le juif Aaron y a vendu sa maison et son jardin j de cela existe-
rait un acte scellé Que cela soit vrai ou non, toujours est-il que le
lieu s'appelle encore aujourd'hui hel ho (f van Griccken.
» Hors de la porte de Tirlemont, au Pont- Brûlé, qui était la porte
extrême, entre cet endroit et la ville, il y avait beaucoup de maisons
qui étaient protégées, ainsi que cette porte, par les fossés à l'enlour
du verger de Baecx et le long du Vlootgracht. Cette porte a été
brûlée pendant les guerres contre Liège (en i470), d'après ce qui
se trouve au livre de dîmes de Jean van Meldcrt,fils de Florent (iîiî)^),
et suivant l'ancien livre de dîmes (1430). »
( 567 )
l'idéal d'une monographie; il n'y en a là que les maté-
riaux, à peine dégrossis; mais nous aurions regretté de ne
pas les publier, car ils offrent de précieux renseignements
sur l'état d'une des villes du Brabant aux XVII'^ et
WIIl* siècles. Non seulement ils complètent amplement
ce qu'avait dit Gramaye, mais on y trouve des détails pré-
cieux sur l'état de Léau il y a 150 ans environ, sur ses
rues, ponts et monuments, sur la composition de magis-
trats, des gikies ou serments et des métiers, sur les insti-
tutions ecclésiastiques, sur le territoire extérieur qui avait
été soumis à l'autorité municipale. Sans doute, on y parle
peu de l'industrie, du commerce par eau, qui a été la
grande source de la prospérité de la ville au moyen âge;
des Chartres, des libertés ou des privilèges, mais les temps
étaient changés. Si l'on n'y mentionne pas Corneille
Floris,Pauteur du magnifique tabernacle dont Léau s'enor-
gueillit encore; ni René Van Thienen, l'habile fondeur
auquel la même ville doit son beau chandelier et sa cou-
ronne de lumière, malheureusement aliénée; si, en appre-
nant la date de la construction de Thôlel de ville, ou n'en
rappelle pas l'architecte; on y voit du moins cité le peintre
Floris comme ayant exécuté des peintures pour la collé-
giale de Saint-Léonard, on y parle des sculptures en bois,
des vitraux, de la voûte peinte de la nef, qui ajoutaient
encore, jadis, à la splendide décoration de ce temple, l'un
des plus curieux, sans contredit, que renferme la prov.nce
de Brabant.
( 568 }
ANNOTATIONS.
P. 496, ligne dernière. En rapportant quoique absolument dénué
d'intérêt et de valeur, ce que le manuscrit enseigne sur l'étymologie
du mot Léau ou Leeuwe, je ferai remarquer, comme je l'ai déjà fait,
que ce dernier, sous sa forme ancienne Lewis, doit avoir appartenu
à l'un des idiomes les plus anciens de l'Europe. Voir La Belgique
ancienne et moderne, canton de Léau, p. 2.
P. 500. Ce que Opsiadt rapporte du Castclbergh est fort curicuxj
combiné avec d'autres détails, ce passage met liors de doute
l'exislcnce, en cet endroit, de constructions antiques. Les déserta
vesfigia d'un prnpugnaculum (ou débris déserts d'un fort), de
l'ancien annotateur de Guiceiardin, correspondant très bien aux
schoone keldercn de notre manuscrit. Ont-ils existé ou est-ce un
produit de l'imagination de notre auteur et du pléban Godts, qui
affirme en ^760, que ces caves ont été comblées parce qu'elles
servaient de retraite à des vagabonds? Le doute à cet égard n'est pas
permis, puisque, lorsque le Castclbergh fut vendu par l'administra-
tion communale de Léau à M. de Piltcurs, il s*y trouvait des
constructions que l'acquéreur s'engagea à démolir et aplanir (arrêté
royal autorisant la vente, du ^9 septembre dSlO). De toutes ces
circonstances diverses il résulte évidemment qu'il y a eu en cet
endroit une position fortifiée et occupée^ quoique des fouilles, récem-
ment faites à mon insu, n'aient pas produit de résultats (Annuaire
de la Société d'archéologie de Bruxelles pour 1892, p. 87).
P. 503. 11 est à remarquer que si Reers a mentionné les travaux
effectués à Léau en 1612, et la tentative faite sur cette ville, la
même année, par la garnison hollandaise de Maastricht, son continua-
teur Opstadt n'a pas ose, tant nous arrivions rapidement à une
époque de décadence et de mutisme presque complet sur les événe-
ments politiques, insister sur les grands travaux entrepris en 1671
ou 1672, afin d'élever à Léau une citadelle, ni raconter la prise de
Léau par les Français en 1678 et le siège mis devant les murs de
cette ville par l'armée alliée en 1705.
( 569 )
p. 507. Par contre les détails de topographie et de statistique
transcrits en cet endroit sont importants. On y apprend à connaître
Tancien réseau des rues et l'on y voit que la ville contenait, vers
1740, 118 maisons, ce qui suppose une population d'un peu plus
de 700 habitants, les couvents et les hameaux non compris. Actuel-
lement, elle dépasse 2,000 habitants, tandis que, dans les cominen-
cents du XYIIh siècle, en 1619, il y en avait environ 1,300. Ajoutons
ici un détail qui a sa valeur. D'après un mesurage effectue, du 19 au
31 octobre 1636, par le géomètre Guillaume Roy, la jurldiclion de
Léau comprenait un total de 1,935 bonnicrs 10 grandes verges et
40 petites verges (à 20 pieds), savoir : Léau, Heelen, Bosch et
Ter-Weyden, 1257 bonnicrs 28 petites verges, et Orsmael» avec
Weser, 678 bonnicrs 10 grandes verges et 12 petites. La ville
même de Léau, avec ses fortifications et ses fossés, ne comprenait
que 38 bonnicrs 15 grandes verges et 1 petite (Opstadt, p. 295).
P. 513. On ignore encore le nom de l'architecte de l'hôtel de ville
de Léau.
P. 522. La cession du quai du Démer, à Haelen, faite h
Léau par le duc Wenceslas, nous apprend combien le commerce
par eau cette ville était actif. On peut s'en faire une idée par les
détails du procès que Léau soutint contre Tirlemont, lorsque celte
dernière localité entreprit, au XVI* siècle, de canaliser la Grandc-
Gette jusqu'à Budingcn, où cette rivière rencontre la PetileGctle,
venant de Léau. Cette dernière localité s'était enrichie en devenant
l'entrepôt des marchandises envoyées du Brabant vers le pays de
Liège, et vice versa. (Voir la Belgique ancienne et modemey ville de
Tirlemont, pp. 50 et suivantes.) Mais cette prospérité ne put se
maintenir par suite de l'insuffisance des eaux du Démer et de ses
affluents.
P. 528. Il est inutile de faire remarquer que l'église de Saint-
Léonard ne date pas du X" siècle ; il n'en est question qu'au XIII*.
P. 550. Le tabernacle dont il est ici question est le chef-d'œuvre
du genre. Il a été exécuté par l'éminenl maître anversois. Corneille
Floris, en 1550-1552. Voir mon travail intitulé : Le tabernacle de
Véglise de Léau, œuvre de Corneille De Vriendl dit Floris, dans les
( S70 )
Bulh'tins de l'Académie royale de Belgique^ 2« série, t. XXVI
(1868).
P. 53i. C'est à René Van Thienen, habile fondeur en cuivre, de
Bruxelles, que l'on doit le chandelier pascal que Léau a conservé.
P. 535. Il n'y a plus, à Léau, ni anciens vitraux coloriés, ni trace
de peintures sur la voûte de la nef; on a mis au jour, il est vrai, des
peintures murales dans une partie du transept, mais elles sont fort
abîmées.
P. 545, ligne \i. Les mots Felicis Record, que je reproduis textuel-
lement, sont une mauvaise interprétation, sans doute, de l'épithète
felicis recordationis (d'heureuse mémoire), qui était ajoutée au nom
du pape Urbain VIII, dans un document mal copié ou mal compris.
P. 553. Pour comprendre ce passage, il faut se rappeler que l'ancien
béguinage, dit Ter-Griecken, et dont il a été question plus haut
comme se trouvant à la porte de Diest, fut transféré en ville, dans
l'ancien couvent des sœurs grises qui, à cette époque, ne tenaient pas
l'hôpital, et dont le local a été transformé de nos jours en école
communale. Les sœurs grises se transportèrent plus tard à l'ancien
hôpital, près de la porte de Saint-Trond et, en 1662, en prirent
la direction. Cet hôpital fut depuis déplacé et existe encore avec
son église bâtie en 1713.
(§71 )
TABLE DES MATIERES.
Pages.
Jur Opstadt et le manuscrit dont
il est l'auteur 493
/étymologie du nom de Léau . . 496
jCS anciens murs de la ville . . 497
ndes sur son origine et sur le
Cnstelbergh 498
Les agrandissements de la ville . 501
Travaux de fortification en d552,
d6i;2, etc 502
Les portes de la ville 50t
Les fontaines 506
l.e-. rues 507
Les ponts et marchés 510
Les monuments 513
Les pestes qui ont sévi à Léau. . 515
(Composition du magistrat, les li-
gnages, les jours de marché. . 517
Les chambres de rhétorique . . 525
Les métiers 526
Monnaies forg(^es à Léau. . . . 527
L'éjiUse Saint-Léonard .... 528
Le tabernacle, la monstrance, les
ciiapes, etc. ....... 530
Les peintui'cs, les vitraux, les ob-
j<'ts en cuivre, etc 533
Les tours de l'église 537
Pages.
Les prébendes du chapitre, les
confréries, les dîmes .... 538
L'édifice et ses autels 540
L'étendue du doyenné 541
Le prieuré des Écoliers .... 543
Le couvent des Béggards . . . 545
La chapelle des clercs .... 547
Le Béguinage * 49
Le couvent de Béihanie .... 550
L'hôpital, etc 551
Le lac de Léau 554
La chapelle de Notre-Dame à l'Os-
senwegh 555
Autres chapelles 557
Hameaux divers dépendant de
Léau ib.
Orsmael 560
Bosch 561,563
Weser :ou Melck-Weser). ... 562
Heelen ib.
Ter-Weyden et Te Roye .... 564
Annexes 565
Coup d'oeil général sur le manu-
scrit 566
Annotations 568
( ^72 )
II.
Notice sur d'anciennes archives de l'abbaye d*Aywières.
(Par DoM Ursuer Berliere, 0. S. B., de l'abbaye de Maredsous.)
Lors de la suppression du monastère d'Aywièrcs, les
archives de celte communauté furent emporlécs par une
religieuse au sein de sa famille. Elles y étaient restées
intactes pendant près d'un siècle, quand, l'hiver dernier,
on songea à les utiliser pour chauffer le four. Déjà une
bonn« partie des documents avaient disparu, et le reste
allait prendre le même chemin, si le respectable curé de la
paroisse n'avait arrêté la destruction de ces archives et
négocié leur remise à l'abbaye de Maredsous. Certes, ce que
nous avons sauvé de l'incendie n'est qu'une faibie partie
des archives de l'ancienne abbaye brabançonne, mais néan-
moins ces débris ont leur valeur. Grâce à eux, il sera plus
facile d'écrire l'histoire de ce monastère sur lequel on ne
possède jusqu'ici que des notices pour la plupart incom-
plètes, ainsi que de jeter un nouveau jour sur cellci des
localités où il a possédé des biens (1). Nous avons donc
cru faire œuvre utile en livrant au public un inventaire des
documents conservés dans la bibliothèque de Maredsous,
assez complet pour permettre aux travailleurs de se rendre
compte de leur valeur ou de l'utilité qu'ils pourraient
présenter pour leurs études. Nous divisons cet inventaire
en trois parties : chartes, registres, liasses.
(1 ) Nous faisons naturellement ici exception pour la notice publiée
par M. VVautcrs. [Belgique ancienne et moderne. Canton de Wavre,
pp. 1 00-109.) L'auteur y a largement mis à profit les documents
originaux.
373 )
I — Chartes.
Le charlricr d'Aywièrcs, à en juger par VInvenlairc, dcvaii
êlre très riclie. On n'en connaît cependant (|uc fort peu de
chartes. Nous avons pu sauver trenlc-huit documents origi-
naux du Xllh siècle, douze du XIV% neuf du XV% soixante
du XVI" au XVII*. Nous donnons ici une analyse succincte des
Charles du Xllh et du XIV* siècle, dont nous espérons pouvoir
puhlicr prochainement le texte :
1210. — Godefroid, châtelain de Bruxelles, ratifie la dona-
tion faite par Hugues de Nivelles, dit d'Orliens, de ce qu'il
possédait dans le fief de Rognon, près de la chapelle de Saint-
Jean-Baptiste. (Fragment de sceau.)
i2M. — Bcrlhe, abbessc de Nivelles, cède à Aywièrcs
quatre bonnicrsde terre à Baulcrs, moyennant un cens annuel
de quatre deniers. (Sceau.)
1217. — Olhon de Trazcgnies sollicite de l'évéquc H.. , de
Liège, la confirmation de la donation qu'il a faite à Aywièrcs
de la dîme de Court-Saint-Etienne (I).
1218. — H..., évéque de Liège, ratifie la donation de la dîme
de Court-Sainl-Étienne. (Fragment de sceau.)
1219. juin. — Charte de Godefroid de Bruxelles, chevalier,
au siijet de la donation d'un fief à Pelit-Baulers, faite par
Henri Pusias, fils d'Étienne Pusias, bourgeois de Nivelles.
1225, février. — J. de Nivelles, religieux d'Oignies; A..., cha-
noine de Nivelles; G..., chapelain du Saint Sépulcre, arbitres,
tranchent le différend survenu entre les maisons d'Aywières
et d'Orival, au sujet de biens à Monstreux, laissés par (rèrc
Walter de Saint-C}r, religieux d'Orival. (Cinq sceaux.)
(I) La donation de celle dîme étant de 4217 et la confirmation
de 1218, nous avons cru pouvoir placer cet acte à 1217.
( 574 )
1231, septembre. — Lettre de J..., évèque de Liège, sur la
donation faite par Hugues d'Orliens, clerc de Nivelles, d'une
terre située « ad capel'am prope Nivellam ». (Sceau )
ii34, niars — Lettres d'Oda, abbessc de Nivelles, sur une
donation faite à Aywières, par Waltcr de Saint-Cyr, avant son
entrée à Orival, et sur une autre de Siger Pokeltc, à Broktiel.
(Fragment de sceau.)
1234, 10 août. — Henri, due.de Lolhier, confirme la dona-
tion de l'usufruit des biens qu'Fvan de Rêves, prévôt de
Nivelles, avait donnés à Aywières. (Sceau.)
1235, mai.— H. de Beaumont, archidiacre de Liège, promet
de donner au monastère de Saint-Hubert tous les profits qu'il
retirera des biens qui lui ont été accensés h Baisy. (Fragment
de sceau )
1235, 27 mai-2 juin. — Henri, duc de Lothier, confirme la
donation d'un bois dit Bourdeal, faite par le seigneur de Limai.
(Sceau.)
1240, 3 mai. — Compromis entre H..., abbesse d'Aywicres,
et Philippe de Saint-Cyr, sur la donation faite par son frère
Walter.
1242, juin. — Accord entre Arnoul, abbé de Villers, et
Hawide, abbessc d'Aywières, pour les dîmes de Court-Saint -
Etienne (Deux sceaux.)
1247, octobre. — G. de Limai, s' de Rixensart, ratifie la
donation faite par Alide, fille de Gérard de Court-Saint-
Étienne, du fief qu'elle tenait à Bourdeau. (Fragment de
sceau.)
1249,2 août. — Jean Cupins, bourgeois de Nivelles, déclare
que, des seize bonniers situés entre Baulers et le bois de
Nivelles, qu'il avait acquis d'Aywières, il en avait rendu six,
situés entre le chemin qui va de Nivelles au Bois Seigneur Isaac
et le bois de Nivelles. (H manque le sceau de Pierre, chanoine
de Nivelles, de l'abbesse 0... et du doyen de Fleurus.)
1251,23 mars. — Lettre de IL.., évèque élu de Liège, rela
( 575)
live au différend survenu entre Tofficial de Liège et le châte-
lain de Genappe, sur les fruits de terres à Baisy.
1^254, 22 janvier. — N. de Maceriis, chanoine de Saint-Jean
et olïîcial de Liège, quitte tous les droits qu'il prétendait sur
des terres à Baisy, échangées entre les abbayes de Saint-
Hubert et d'Aywières. (Sceau )
1:254, 22 janvier. — Albert, abbé de Saint-Hubert, déclare
avoir échangé avec Aywières des terres à Baisy, contre d'autres
à A bée et Haneffe, et reconnaît que l'abbaye d'Aywières doit
désormais recevoir les six marcs qui étaient dus à Saint-
Hubert par Daniel quondam chevalier de Genappe. (Fragments
de deux sceaux.)
I2o4, \" février. — A.., abbé, et le couvent de Saint-
Hubert font connaître au curé et aux paroissiens de Baisy
l'échange de terres, à Baisy, fait avec l'abbaye d'Aywières
contre d'autres à Abée, etc. (Fragments de deux sceaux.)
1234, 1" février. — A..., abbé, et le couvent de Saint-
Hubert font savoir à l'abbé de Villers l'échange de terres fait
entre leur abbaye et celle d'Aywières, et déclarent que le marc
que Villers devait à Saint-Hubert sur des terres à Baisy devait
être désormais payé à Aywières. (Fragments de deux sceaux.)
1256, 6-13 janvier. — Henri, évéque élu de Liège, autorise
le convent d'Aywières à appliquer les fruits des églises de
Baisy et de Rêves, lors de leur vacance, à l'infirmerie de leur
maison, sauf à y nommer des vicaires et à leur assigner une
portion congrue de 20 livres de Louvain. (Sceau.)
1258. — B..., abbesse d'Aywières, déclare que Robert du
Bois-Saint-Jean, et Hawide son épouse, ont fait don à Aywières
de tous leurs biens; elle leur accorde de rester, leur vie durant,
h la ferme de Baisy. (Sceau.)
1258, Il mars. — Lettre de B..., doyen de Nivelles, et de
J..., curé de Baulers, sur les dilTicultés survenues entre Jean et
Gossuin et l'abbaye d'Aywières au sujet de terres h Labrie. (Un
sceau.)
(576)
1239, avril. — Béatrice, abbesse d'Aywières, consent h
i'arrentenient de cinq journels de terre fait par Jean Cupins de
Nivelles, à Malbias Pieeours le tanneur, bourgeois de Nivelles,
terres que le premier tenait de l'abbaye moyennant un cens
annuel d'un denier par bonnier et d'une obole par journel.
120:2, 10 novembre. — Echange de terres situées au Pctit-
Baulers, fait par Béatrice, abbesse d'Aywières, contre d'autres
situées à Buzet et appartenant à Renier Bouchial, bourgeois
de Nivelles
1267, 24 janvier. — Lettres de maître Jean de Diriant,
délégué de Th..., archidiacre de Liège, réglant de commun
accord avec le doyen L..., de Fleurus, J..., curé de Houtain-lc-
Val, J..., curé de Loupcigne,etMarguerite, abbesse d'Aywières,
la portion congrue du curé de Baisy. (Fragments de deux
sceaux.)
1267, 12 septembre — Document de la même nature, de
Maître J..., de Diiiant, L..., doyen de Fleurus, et de J..., curé de
Houtain-lc-Val. (Un sceau.)
1208. — Léonins, châtelain de Bruxelles, fait5avoir que Henri
des Moulins a reconnu devant lui et devant Bernard de Mous-
tiers, bailli du roman pays, qu'il n'a aucun droit sur la dîme
de Bloiquerie et qu'il regrette d'avoir à ce sujet molesté l'ab-
baye d'Aywières. (Deux sceaux.)
1201), 2 janvier. —Sentence des abbés J... de Val-Dieu et
Ar... de Val-Saint-Lambert, déterminant la part de dîmes que
les abbayes de Villers et d'Aywières peuvent lever respeclive-
raent h Baisy. (Un sceau )
1275, juin. — Jean, abbé d'Aulne, et Marguerite, abbesse
d'Aywières, font accord pour les dîmes de Cockeruel et de
Bloequerie. (Fragments de deux sceaux.)
1275, 20 août. — Lemaïeur et les échevinsdcGenappe décla-
rent que Renier de Bordial s'est engagé devant eux à ne rien
entreprendre contre les religieuses d'Aywières.
1 275, 7 mai. — Copie de la sentence du 1 2 septembre 1 267 ,,
délivrée par l'ollicial.
( 577 )
1278,' février. — Ermengarde, femme de Jean de Roignons,
lègue ses biens a Aywières, à charge d'un anniversaire. (Deux
sceaux.)
li>79, 8 mai. — Privilège de Nicolas III en faveur d'Ay-
wières. (Sceau.)
1282, 16 août. — Arnoul de Lire et Wautier Volekars, che-
valiers, attestent que Gossuin de Bordial dit de le Motte, a
obtenu de la dame de l'autorisation de vendre 21 bomiers
de terres. (Sceau d'Arnoul de Lire.)
1294, î29 avril. — Marie du Bois et son mambour, Renars
de le Haye, bailli de Nivelles, vendent des biens à Bourdeau et
en arrentenl frère Guillaume, maître d'Aywières. (Sceau sca-
binal.)
XIII" siècle (après 1284). — Rentes dues à Tabbaye d'Ay-
wières à Courl-Saint-Étienne.
XliP siècle.— Walter di Rêves fait donation à Aywières d'un
vivier à Baulers. (Sceau.)
1551, 21 mars. — Échange de terres entre l'abbaye
d'Aywières et Gérard de Bourdeau, écuyer.
1551, 8 mai. — Lettre des échevins de Louvain adjugeant
divers biens à Raoul Corsebout. (Un sceau.)
1551, 11 mai. — Gérard de Bordial, bailli de Nivelles et du
roman pays, constitue le maïeur de Bordial, Jean de Charme,
pour faire aborner et mesurer partout contre les religieuses
d'Aywières et autres.
1351, 14 septembre. — Lettre des échevins de Louvain
sur des renies appartenant à Raoul Corsebout.
1559, f) novembre. — Acte des échevins de Maransarl
constatant la vente faite par Robert de Blocqucrie, S*" de
Maransarl, de la tenure d'Aweis.
1547, 50 mai. — Lettre des échevins de Bruxelles contenant
la donation de diverses rentes faites à Aywières par Margue-
rite, fille de Raoul Corseboudt.
1550, juillet. — Lettres des proviseurs de la confrérie
( S78 )
Saint-Louis à Bruxelles, déclarant quel'abbaye d'Aywièrcs doit
toucher une rente annuelle d'un florin sur une maison siiuée
près de l'église Saint-Jean à Bruxelles, pour une pitance con-
ventuelle le jour où Ton célébrera l'anniversnire de François
Back et de sa fille Elisabeth. (Sceau de la confrérie.)
4551, 20 janvier. — Jean, abbé de Villcrs, et Extranea,
abbesse d'Aywières, font un accord au sujet d'une terre à
Baisy que Villcrs lenait de frère Henri de Baisy, religieux de
cette abbaye. (Fragments de quatre sceaux.)
1552, 4 """mai. — Jean, curé, les quatre principales maîtresses
et demoiselle Catherine dite Tays, maîtresse du béguinage de
Bruxelles, se reconnaissenl débiteurs d'une rente annuelle de
20 patars à payer au jour de Noël. (Sceaux du curé et de
l'infirmière.)
1375, septembre. — Arrentement de terres à Baisy
donné par Gérard de le IVueveruwe à Colcbon cl Chenrimont.
1595, 15 septembre. — Les échevins de Bruxelles déclarent
que Marguerite d'Oudenborch , veuve de Jean Balloy, de
Bruxelles, fait abandon à Ayw ières de tout ce qu'elle pourrait
réclamer à cause de sa fille Ide, sur les biens meubles, péti-
tions, bijoux, elc. (Fragment de sceau.)
II. — Registres.
1° Inventaire et répertoire des lettriages et documents du
Monastère d'Aywiers escript en l'an mil six cent quarante pur
un Religieux du Monastère d'Aine. Priez pour luy. Dump
Anlhoine Cornez, vol. de 2()0 ff. petit in-folio sur papier.
Le premier feuillet nous fait connaître par l'inscriplion
suivante l'origine de ce volume :
« Le soubsignant Notaire de la Ven''''' Court du Sieur R'*
Officiai de Liège at a la requestc de Dame Jeune Bourlarl pour
le temps Abbesse du Monastère N'"'' Dame d'Aywiers, visité
tous les Lcllriages, Tiltres, documents et papiers de son dicl
( S79)
Monastère et Convent dudict Aywiers, es mois de Juillet, Aoust,
No^embre et Décembre seize cent trente sept. Et liorsd'ieeulx
dressé le présent Inventaire et Répertoire, que j'ay tiré hors
leurs originaulx, que laditte Dame pour les périls imminents
des guerres enlendoil et desiroit faire transporter en lieux
asseuré. Ayant au présent Inventaire annoté l'entière substance
d iceulx, au mieulx que mat esté possible, et le plus fidelle-
ment et sincèrement que je l'ay sceu faire. Ce que j'atteste par
ma signature icy mise. » La signature manque. Ce volume est
précédé d'une table alphabétique des localités où l'abbaye
possédait des biens ou revenus. INous suivrons plutôt l'ordre
de rinventaire eu indiquant le nombre d'actes analysés :
LOCALITÉS
PAGINATION.
xl-w
u
Aywieis, Maransart, Couture . . .
f. 1-37
35
46
29
95
2i
Baisieu
88-48
49
6
4
4G
3
Budeuges
49v-i;0
4
—
—
—
—
Baulers, Rapoy
S0v-o2v
44
—
—
3
4
Ophain, Broux
58V-56
40
3
_
5
4
Lcloz et Noeuve Court
o7v-63
43
o
4
7
Braine Laloeiid
6S-G7V
40
4
3
5
2
Grainbais . . ....
t)8y-69Y
70V-71
4
3
4
4
4
4
Watliier-Braine
Wyterzees
7iv-7:>v
4
2
Bois - Saint -Isaac, Orliens fiefs de
Roignons, Nivelles
74-84
44
4
9
8
7
Bruxelles, Groderode, Louvain, Ne-
derihche et Vossem
85v-S9v
44
S
7
Court-Saiut-Étienne
90-95
42
4
—
7
4
Chapellc-S'-Lambert, Genval, Rixen-
sart ....
96v-10lv
4015-105
7
3
2
4
4
1
6
3
7
Gouy-sur-le-Pieton
Hemptine, Wasscige. Hanut, Bonneffe,
Geneflc, Huy, Val -Notre- Dame,
Hedenge
i07-420v
23
9
9
47
3
( 580 }
LOCALITÉS.
PAGINATION.
Houtain-le-Val, Lyberchies et Lou-
poigne
Huppaye, Jehan-Geest, Dormael . .
Lanne
Lymelelte, Lymalle
Liguy, Darion, Geest-Gerompont . .
Liège, Othet, Flemal, Moumal, Mons
proche, Croteux, Horion, Holloi-
gne, etc., vers Liège, Braine. . ,
Moustiers-sur-le-Thile, Mouriansart,
Seroulx
Marbais
Ohain
Ottigny, Blocquerie, Niel-S'-Martin,
Pinchart
Plancenoy
Petit-Uieulx, Petit-Enghien, Berge,
Slre'py et Gaiges
Resves
Ways, Genappe, Glabais, Hargnisart.
Thier
Hutte
Ruwart
Genappe
Glabais
Bourdeau
Bouseval
Weez
Viliers-le-Parwin, Villers-la- Ville . .
Bie^chée proche Thuyn, Raigny,
Biesme soubs Thuyn, Gosée, Ja-
mioul, Loverval, Pontdeloup, Fali-
soul, Florinnes, Le Roulx soubs
Jumet et Thuyn
Total dls actes. . .
422-130
431V-136
137v-i47v
149-153
'i54v-156
lo7-166v
168-173
174-176V
177V-180
181v-190v
191V-192
193v-199v
200V-206
207v-212v
214V-215
216
217-21 7v
218v
219-219V
221-221V
222v-223v
224V-225
225V-226
227-237V
22
8
1
4
12
2
12
29
14
1
1
1
5
m 79
90
( 5-81 ) -
Folios 243-247 : Inventaire des bulles et privilèges donnez
par diverses papes, roys et ducs à la maison d'Aywiers :
Innocent III (5), Honorius III (2), Grégoire IX (i), Inno-
cent IV (6), Alexandre IV (2), Clément IV (2), Jean XXI (1)^
Nicolas ni (1), Boniface VIII (2), Sixte IV ,(i), Sixte V (i),
Grégoire XIII (1). I.e privilège de Philippe II, roi d'Espagne,
du 27 janvier 1537, ratifie les privilèges accordés par les
princes de la maison de Bourgogne. Celte série se termine par
l'acte d'association entre Aywières et l'ordre de Prémontré
(lors du chapitre général de 1224).
Folios 251-209 : Inventaire des procès remis aux coffres de
l'abbaye d'Aywiers, en l'an mil six cent trente-sept. (Trente-
neuf pièces.)
Cet inventaire analytique est précieux et peut, au besoin,
suppléer au défaut d'actes originaux ou de cartulaire, car
l'analyse des actes en est substantielle. On regrettera seule-
ment de n'y point trouver tous les noms des personnes qui
figurent dans les actes originaux, omission qui ne permet pas
de compléter défini vement la liste des abbesses d' Aywières.
2" Registre ou stock as letres des menuees rentes per tenantes
a leglise et monastère d'Aywiers. Volume de 220 lî. in-folio
sur papier.
Ce volume, appelé généralement stock in-folio, contient la
copie de deux cent soixante- seize actes des XIV% XV% XVI* et
XVII" siècles, pour la plupart d'échcvinages ou dabbesses
d'Aywières, relatifs aux propriétés de l'abbaye.
3* Registre des biens et revenus, tant en argent come en
grains, appartenant à Véglise notre Dame d'Aywiers pour
l'an de grâce XVI"^ et XIII, començant au iour S. Piere
/" d'aoust, et finant au mesme iour l'an révolu, qui serat l'an
XVI*^ et XlII. Volume sur papier, grand in-folio, avec pagina-
tion pour chaque année, de 1615 à 1620.
4* Recueille hors des anchiens registres, stock, lettres et
Tome ii% S"* série. 38
' ( 582 )
manuelles, tant des terres, preits, dismes par accensemcnt que
des rentes héritaubles, le tout remis selon ralphahet comme
sensuit. Cahier de revenus et charges, disposé par localités;
petit in-folio sur papier de 133 ff., XVII* siècle.
5° Registre des rentes, trescens et autres revenus, tant en
grains qu'en argent, appartenons au monastère Notre-Dame
d'Aywiers en Brabant commençant l'an i730 jvsques 1744,
par sœur Placide Buisseret, boursière. Volume in-folio avec
pagination pour chaque année.
6" Registre concernant les biens des dames d'Aywiers,
dans le pays de Liège commençant en l'an 1779. Volume de
78 pages grand in-S".
7° Mesurage des terres de l'abbaye d'Aywières : Coulure,
Maransart et Lanne, fait en 1729, sur l'ordre de dame Thècle
de Colins, abbesse, par D. Hamart, géomètre-arpenteur; censé
d'Olhet, au pays de Liège, 1725; censé d'Hempline, au comté
de Namur, 17:27; censé de Couviel, au Sart, à Resves, 1776;
censé de la Neuve-Cour, à Lillois, 1726; censé de Springal, à
Lillois, 1728; censé de Broux, à Ophain, 1728; censé de la
cour d'Aywières, à Baisy, 1726; censé et moulin de Clarice,
près Nivelles. 1726; censé d'Agnisart, 1728; terres à Gouy,
1727; à Baulers, 1728; terres de Spilvent, proche la maison
du Roy, 1728; terres dites de Boilducq, près Braine-l'Alleu,
1728; Nil-Saint-Martin, 1728: Geesl-Geronpont, 1728; terres
de Hans, à BonefFe, 1728; terres de Court-Saint-Élienne, Sart-
Messire, Guillaume et Rucheaux, 1729; Promelle et Glabais,
1729; Limai et Limelette, 1729; Seroux, 1729; Chapelle-Saint-
Lambert, Lanne et Ohain, 1729; terres de Smohain, 1727;
mesurage de la dîme de Libcrchies : terres de la cure et (erres
d'Aiwières, 1728; dîmes de Rêves et Odomont, 1729; Tangi-
sart, 1750; dîme de Blocqucrie-sous-Ottignies, 1730; Doncel,
175'!-, sous l'abbesse Placide de Buisseret. Volume in-8" de
640 pages.
( 583 )
m. — Liasses.
I. Manuels des biens de l'abbaye de 1596, 1597, 1600.
II. Fragments d'un inventaire des actes relatifs aux proprié-
tés et revenus de l'abbaye. Cet inventaire, composé dans la
seconde moitié du XVIIl* siècle, devait être divisé en deux par-
ties, car les cahiers sont tantôt numérotés par chiffres, tantôt
par lettres. Il reste vingt-cinq de ces cahiers.
III. Copies de documents faites du XVI' au XVIII" siècle.
Plusieurs cahiers contiennent la transcription de chartes
anciennes. Nous mentionnerons un cahier relatif à Hemptines
où sont transcrits intégralement des actes de 1317, 1307,1542,
1326, 1565, 1285, 1690, 1244, 1246, 1208, 1246, 1266, 1608,
1570, 1393, 1452, 1367, 1452, 1504, 1246, 1261, 1542, 1385,
1385,1220, 1577; des copies d'actes scabinaux des XV* et
XVP siècles (extraits du stock in-folio), du privilège de Phi-
lippe II, de la bulle d'Alexandre IV du 9 janvier 1258; un
cahier intitulé : Copie des privilèges d'Aines, renfermant les
chartes de Henri, comte de Namur, de 1 1 85, de Baudouin, comte
de Flandre de 1198, de Philippe, marquis de Namur, de 1219,
de Guillaume, roi des Romains (1" mai 1255), etc.; une copie
des privilèges généraux accordés aux prélats de Brabant par
Jean II, Jean III, Wenccslas de Bohême, Jeanne, son épouse,
Antoine et Jean IV; un cahier de donations à Bruxelles, ren-
fermant copie d'actes de 1407, 1401, 1336, 1531, 1342, 1395,
1441, et d'autres relatifs à l'acquisition d'un refuge à Bruxelles;
en outre, un certain nombre de copies de Tacte d'échange de
terres fait entre les abbayes d'A) wières et de Saint-Hubert.
IV. Actes d'administration du XVI' et du XVII' siècle :
requêtes, comptes, baux, procès, travaux, etc.
V. Item du XVII I« siècle.
VI. Documents concernant la dépense ou la recette du XVI*
au XVIII* siècle; état des biens dressé au siècle dernier; liste
des dons en nature reçus de 1797 à 1820 pour l'entretien de la
communauté.
TABLE DES MATIERES DU TOME DEUXIÈME.
Séance du 4 avril i89i.
Ouvrages offerts a la Commission 5
Correspondance. ..... 4
I»UBLICATIONS 10
Rapport annuel ib.
Communications et lectures. — Notes sur des puhlicalioDS hislu-
liques qui intéressent la Belgique (par Charles Piot, membre de
la Commission) 18-38
Documenls historiques sur l'abbaye de Neufmoustier près de Huy
(par Gouefroid Kurth, membre suppléant de la Commission) . 39-67
Ln Journaliste au xviiie siècle. — Notice généalogique el histo-
rique par el pour Jacques Vander Sanden (manuscrit in-folio de
ioO pages) (par Louis Mathot, membre suppléant de la Com-
missioiij 68-84
La version flamande et la version française de la bataille deCoartrai.
— Note supplémentaire (par Henri Pirenne, professeur à TUni-
versité de Gand, membre suppléant de la Commission) . . . 8o-125
Seconde suite à ma notice sur le Grand Conseil des ducs de
Bourgogne (par Jules Fredericrs, professeur à l'Athénée royal
d'Ostende) i-24-128
Notice sur trois manuscrits liégeois conserves aux Archives de la
Cathédrale de Trêves (par J. KOntziger, professeur à l'Athénée
royal de Liège) 129-158
Notes sur quelques sources manuscrites de l'iiisloire belge à Rome
(par Alfred Gauchie, docteur en sciences morales et histo-
riques, assistant à la Conférence d'histoire de l'Université de
Louvain) 139-184
Mission aux Archives vaticanes. — Rapport à M. le Ministre de
l'intérieur el de l'inslruction publique (pir Alfred Gauchie,
docteur en sciences morales et hisloriques, assistant à la confé-
rence d'histoire à l'Université de Louvain). La suite paraîtra dans
un numéro ultérieur 185-192
( 586 )
Séance du 4 juillet 1892.
Pages
Ouvrages offerts a la Commission 194
€0RRESP0NDANCF tb.
PURUCATIONS 196
€OMPTARILITÉ ib.
Communications et lectures. — De quelques ouvrages publiés à
l'étranger el contenant des indications utiles pour Thistoirede la
Belgique (par Charles Piot, membre de la Commission) . . 198-^200
Son Excellence Gilles de Hase, Gantois, Généralissime de la répu-
blique de Venise, d'après des lettres autographes et des documents
inédits avec généalogie de sa famille jusqu'à nos jours (par Napo-
léon de Pauw, membre de la Commission) 201-300
Mole sur Corneille Sanders, seigneur dans Heniixem (par Pierre
(ÎÉNARD, membre suppléant) 310-31-2
Mission aux Archives vaticanes — Rapport à M le Ministre de
l'Intérieur et de rinslruction publique (suite) (par Alfred Gauchie,
docteur en sciences morales el historiques, assistant à la confé-
rence d'histoire à l'Université de Louvain) 313-48.>
Séance du 7 novembre 1892.
Ouvrages offerts a la Commission . 486
Correspondance. . . 4^8
Publications 489
Comptabilité 491
Communications et lectures. - Une ancienne description de la
Ville de Léau (par Alphonsk Wauters, secrétaire-trésorier de la
Commission) 494-571
Notice sur d'anciennes archives de l'abbaye d'Aywières (par Dom
Ursmer Bkrlière, 0. S. H., de l'abbayede Maredsous). . . 572-583
KRRATA ET ADDENDA.
Page 209, ligne 24 : au lieu de bourgolsie, lisez bourgeoisie.
— 307, — \i ein : au lieu de il6^, lisez 116H.
— 309, — A : au lieu de chevalier, lisez ofticier (depuis le 3 sep-
tembre 1892).
FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES DU TOME DEUXIÈME.
DH Académie royale des sciences,
401 des lettres et des beaux-arts
A3 de Belgique. Comraission
sér.5 royale d'histoire
t. 3 Bulletin
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