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Full text of "Bulletin de la Diana"

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%% Ali*^ 



BULLETIN DE LA DIANA, 



1^ 



BULLETIN 



DE 



LA DIANA 



TOME HUITIÈME 



1895 




IMPRIMERIE ÉLEUTHÈRE BRASSART 

RUE DES LEGOUVÉ, 20 

MONTBRISON 

1895 







r.cijowEU.Fu;cD 



f 




JANVIER — MARS iSgS. 



BULLETIN DE LA DIANA 



h 

PROCÈS-VERBAL DE LA RÉUNION 
DU 18 MARS 189s, 

PRÉSinENCE DE M. LE COMTE HE PONCINS^ PRÉSIDENT, 

La séance est ouverte à une heure et demie. 

Sont présents; MM* Tabbé Bartholin, E. Brassart^ 
abbé Brosse, Coudour, J, Desjoyaux, L. Dupîn, 

A, Durand, V. Durand, Ga3'et, H* Gonnard, Jacquet, 
O. Lafay, E. Le Conte, Maillon^ vicomte de Meaux, 
Monery, E. Morel, de Paszkowicz, docteur Perdu, 
baron des Penchons, comte L, de Poncins, vicomte 

B. de Poncins, Rochigneux, J. Rony, L* Rony, 
Rousse, Rousselon, Ruffier, abbé Sachet, Alph. de 
Saint-Pulgent, Théolier, B, Theveneî, docteur Va- 
chez, VidaL 

Se sont fait excuser; MM. Boulin, le comte de 

i 



Charpin-Feugerolles, Chassain de la Plasse, J. Dé- 
chelette, Dumoulin, de Fréminville, G. Morel, Poi- 
debard, abbé Relave, abbé Reure, Testenoire-Lafayette 
père, de Viry. 

M. le Président a le plaisir d'annoncer qu'une 
subvention de mille francs a été accordée à la Diana 
par M. le Ministre de l'Instruction publique. Il s'est 
déjà fait auprès de celui-ci l'interprète de la recon- 
naissance de la Société. 

D'autre part, un don important vient d'être fait 
aux archives de la Diana, celui de quatre terriers 
du prieuré de Saint-Rambert (1449- 1697) gracieuse- 
ment offerts par M. Crozet-Barban. Les documents 
de ce genre sont extrêmement précieux pour l'histoire 
et la topographie, et ceux dus à la libéralité de M. 
Crozet tiendront une place distinguée dans les col- 
lections de la Société. 

L'assemblée s'associe aux sentiments exprimés par 
M. le Président et vote des remerciements à M. 
Crozet-Barban. 

Note sur un missel Lyonnais du XV^ siècle et sur le 
calendrier de l'église de Lyon au moyen âge. — 
Communication de M. le chanoine Sachet. 

Ce n'est pas une communication savante que J'ai à 
vous faire. Messieurs, j'ai pensé seulement vous être 
agréable en mettant sous vos yeux un vieux missel 
dont je suis l'heureux possesseur, et qui se rattache 
à l'histoire de cette petite ville de Saint-Germain- 
Laval, sur laquelle votre attention est attirée depuis 
quelque temps par les efforts que fait la Diana pour 
restaurer le sanctuaire de Notre-Dame de Laval. 



— 3 — 

Ce missel date de 1401 et il a été écrit pour la 
chapelle de Saint-Pierre à Saint-Germain ; en voici 
du reste la suscription; 

®ïpUcrt mbjîalf Hffua&um mxm ttdmc tu^&u- 
afïiôiô 4uaîr fetit firri M^crftu^ mx maqwttv ^tttm 
urrntat, lirrrinatuiî in Ugibus rt c^mmitûtuô \uhn 
formata, pto capclla sna quam fiinïïaïjrt m ifonove 
santti pftrr opoistaU in oilla aanctt grrmani he uûllf , 
et fuit ram|)tttum pet manu^ qetalhx lambarirt Me 
arrima arïta mrtiistâ iunit atitia iïomint miUraimo 
rrrc^ prima. Otttis prrcor pro precrptore ^imulqur 
raîttfoaitarf. Diu Brripistt, urribat, ôcm^etqne cnm 
Domino tîioat. ^mcn. 

!< Ici finît le missel selon l'usage de Téglise de Lyon 
que fit faire noble seigneur Pierre Vernin, licencié en 
droit et juge du comté de Fort^z, pour la chapelle 
qu'il a fondée en Thonneur de Tapôtre saint Pierre 
dans la ville de Saint-Germain-Laval, Il a été achevé 
par la main de Gérard Lombard, le i fi du mois de 
juin de Tannée 140 [, Priez s'il vous plaît pour celui 
qui Ta commandé et pour celui qui Ta composé; 
voilà bien longtemps qu'il écrit; puisse-t-i! écrire 
encore et qa'enfin il vive à jamais avec le Seigneur, 
Ainsi-soit-ïl ». 

Comme vous le voyez, Messieurs, cette suscription 
éclaire un point et fixe une date de notre histoire 
locale* C'est Pierre Vernin, jugede Forez, qui a fondé, 
en rhonneur de son patron, la chapelle de Saint- 
Pierre à Saint-Germain, et il Ta fondée avant 1401. 

Ce qu'était cette chapelle de Saint-Pierre, il m*est 
bien difficile de vous le dire: le nom seul en reste, 



— 4 — 

donné à la rue où se trouve encore la maison des 
Vernin, sur la porte de laquelle se détache un très 
bel écusson de leurs armes. 

Mais peut-être accueillerez-vous avec plaisir quel- 
ques détails sur ce livre liturgique tout Lyonnais: 
secundum usum ecdesice Lugdunensis. 

Et d'abord au point de vue bibliographique. 

Ce missel est un volume in-4^ de x — 252 feuillets. 
Il n*est pas fort riche d'enluminures et celles-ci sont 
médiocres, mais il est très nettement écrit, sur vélin, 
bien entendu, et en caractères gothiques. 

Il ne se présente pas non plus dans son vêtement 
primitif. La reliure est celle du XVIP siècle, en basane, 
et la façon en est médiocre : le vélin est mal rogné, 
il l'est trop et, en plus d'un endroit, l'enluminure et 
le folio sont emportés. 

Les armes de Pierre Vernin s'y rencontrent deux 
fois : à Vlncipity au bas de la page en manière de cul 
de lampe, et dans le V initial de la Préface. Ces ar- 
mes, vous le savez, sont celles de Cremeaux : de 
gueules à trois croix tréfiées au pied fiché d'or y au 
chef d'argent chargé d'une onde d'azur. 

L'image du Canon manque: elle n'a jamais été 
dessinée ; le scribe qui n'était pas fort habile, comme 
les enluminures le prouvent, l'avait sans doute réser- 
vée pour un autre plus adroit. Celle que l'on a 
collée plus tard, probablement sur la réclamation de 
quelque archevêque en tournée pastorale, est une 
gravure de la fin du XVP siècle ou du commence- 
ment du XVIP. Elle est signée du peintre flamand 
Martin de Vos et du graveur Wierix qui l'un et l'autre 
vivaient à cette époque. 



V 



„ 5 — 

M, Stcycrt, dans son Armoriai, dit à propos des 
armes de Cremeaux peintes sur ce missel qu'il a 
appartenu au cardinal de Bonald. Peut-être le cardi- 
nal, fort amateur des choses anciennes, Tavait-il rap- 
porte d'une de ses tournées pastorales en Forez* 

Le missel s'ouvre par un calendrier qui occupe six 
des dix feuillets préliminaires; c'est la partie la plus 
curieuse de ce livre, 

A côté des éléments hagiographiques et liturgiques, 
ce calendrier contient des renseignements d'un ordre 
tout profane, . 

Et d'abord, tous les détails astronomiques. 

Le nombre d'or» la lettre dominicale et le calendrier 
romain avec ses calendes^ ses nones et ses ides. 

Le nombre des jours du mois solaire et du mois 
lunaire; Januarius habet dies XXXI ^ luna XXX. 

La durée du jour et de la nuit: nox habeé haras X^ 
dies rero XIV, 

Les signes du zodiaque: sol tn aquario^ sol m pis- 
cibuSf etc. 

Le changement des saisons: le printemps au 22 
février, Tété au 23 mai, l'automne au 23 août et 
l'hiver au 23 novembre. Le tout suivant saint Isidore 
de Sévi lie, secuftdum Ysidorum (1). Il y avait aussi 
la manière de compter des grecs et des latins; se- 
cundum Romanos (ou Latinos) et Grœcos ; le 7 février, 
le 10 mai, le 8 août et le 9 novembre- Certains ca- 
lendriers notent les deux manières. 



(I) Dans son traité De Natura rerum. 



— 6 — 

L'équinoxe de printemps, 21 mars, et Féquinoxe 
d'automne, 20 septembre, suivant les Grecs et les 
Égyptiens : secundum Grœcos et Egyptios. 

Le solstice d'été, 20 juin, et le solstice d'hiver, 21 
décembre, selon les grecs secundum Grœcos. C'était 
aussi celui des Hébreux et des Égyptiens ; celui des 
Latins était quatre Jours plus tard. 

Les jours caniculaires ne sont pas indiqués. 

Puis un peu d'astrologie. 

Le calendrier, en effet, offre deux fois chaque mois 
ces mots étranges, Dies eger, qui ont 4ongtemps in- 
trigué les savants et que Ton croit être la corruption 
des sigles dies œg,, c'est-à-dire dies JEgyptiacus. Ce 
serait donc la désignation des jours égyptiens, ou 
quantièmes du mois que la croyance superstitieuse, 
du moyen âge regardait comme très redoutables et 
très funestes. 

En tête de chaque mois, du reste, se lit un vers 
léonin dont les pronostics terrifiants expliquent et 
justifient cette interprétation. En janvier, par exemple : 

Prima dies mensis et septima truncat ut ensis, 

« Le premier et le septième jour du mois tranchent 
la vie comme une épée ». 

Il faut noter que le premier des deux jours se 
compte en commençant par en haut, et le second en 
commençant par en bas; ainsi le septième jour ici 
est le 25 janvier. 

Ces pronostics sont tous plus sinistres les uns que 
les autres; le plus bénin, celui de septembre, promet 
des douleurs dans tous les membres: 

Tertia septembris et décima fert mala membris. 



— 7 — 

La plupart donnent la mort sans pitié; les uns 
sont tranchants comme le glaive, les autres venimeux 
comme le serpent. Tous les synonymes du verbe 
tuer y passent ; secat^ truncat, maciatj necat, s ternit, 
occidit, disrumpU, etc. En août, le premier jour tue 
les robustes et le second couche par terre la foule des 
autres : 

Prima necat fortem sterniîque secunda cokoriem- 
On comprend avec cela que tous les hommes du 
XV*^ siècle soient morts! 

Au point de vue hagiographique, ce qui frappe 
tout dVbord c'est le peu de saints que renferme le 
calendrier : les principales fêtes de N, S, et de la 
Sainte Vierge^ celles des apôtres, des premiers mar- 
tyrs, des grands docteurs, en un mot le fonds com- 
mun emprunté au calendrier de Téglise romaine» 
œuvre de saint Grégoire, et c'est tout. En revanche» 
la liste de nos saints Lyonnais, évêques et martyrs, 
sauf cinq (i), est complète; elle était arrêtée dès 
cette époque, 

Notons comme digne de remarque: 

Au 2 janvier, jour de sa mort^ notre saint Aubrin, 
le patron de Montbrison, inscrit sous le nom de 
Sancii Albrini (2). 

Au 2 février, la fête de la Purificatioti, sous le nom 



ii] Saint Lamben, saint Julien, saînie Blandîne, qui n'avaient 
pas encore de fête spéciale, saint Éthère et saint Rémi, 

\%) Après avoir disparu du calendrier sous Camille de Neu- 
villc^ en i6y3, ceue fête reparaît sous Rochebonne» en 1757, 
mais au i> juillet; Aibrici Episcopi (e dt'e 2 januarj. Trans- 
îatio apud Moniembrisonem in foresio VJ s. Elle est restée de- 
puis à cette date. 



— 8 — 

d'Hypapante, c'est-à-dire fête de la rencontre de 
Siméon avec Marie et Joseph qui amenaient Jésus au 
Temple. C'est le nom sous lequel les Grecs désignent 
encore cette fête. 

Au 25 mars, l'Annonciation, sous le nom d'Annon- 
ciation de N. S., Annunciatio Dominical ce qui prouve 
que si les jansénistes ont préféré ce titre à celui 
d'Annonciation de la Sainte Vierge, ils ne l'ont pas 
inventé. C'est le plus exact d'ailleurs : annonce de 
N. S. à Marie. 

Ce même jour, est marquée la mort de Notre Sei- 
gneur: Passas fuit Christus; et deux jours après, sa 
résurrection : Resurrectio Domini. 

Au 2 juin, saint Pothin, sous le nom de Photin (i). 

Au 28 du même mois, saint Irénée (2). 

Au 4 août, la première fête de saint Just. Je dis la 
première, car notre église avait pour ce Saint évêque 
une telle dévotion qu'elle célébrait trois fêtes en son 
honneur : au 2 septembre, jour de sa mort, la fête 
principale comme aujourd'hui ; puis, au 4 août, la 
fête de son avènement du désert : adventus sancti 
Justi de eremoy c'est-à-dire de l'arrivée de son corps 
à Lyon après la translation qui en fut faite du désert 
d'Egypte ; enfin, le 14 octobre, la commémoration 



(i) Après avoir été célébrée le premier dimanche de juin 
sous Montazet et les archevêques suivants, cette fête a été 
fixée au quatrième dimanche après Pâques par Monseigneur 
de Bonald, en 1844. 

(2) Camille de Neuville transporta cette fête au 23 novembre, 
Montazet la fit passer au premier dimanche après la fête de 
saint Pierre et de saint Paul ; elle y est restée depuis. 



— 9 — 

de son passage en la solitude d'Egypte : transi tus 
sancii Jusii (i). 

Au i5 août, la fête de l'Assomption, sous le titre 
de sommeil de la Sainte Vierge ; Dormitio Sancte Dei 

Genitricis Marie, 

Au i5 septembre, la dédicace de Saînt-Etîentie 

première église cathédrale. Cette fcte qui figure 
encore au bréviaire de Montazet, en lyyS, a disparu 
depuis. 

Au 8 décembre, la fête delà Conception, le dogme 
de rimmaculée Conception n'étant point encore pro- 
clamé. 

Au 28 décembre, les saints Innocents, au nombre de 
i44pOoo, suivant Topinion qui s'appuie, sans raison 
suffisante pour fixer ce chiffre, sur le nombre des 
innocents que saint Jean vit à la suite de TAgneau. 

Voici, du reste, ce calendrier de l'église de Lyon au 
moyen âge; je ne crois pas qu'il ait été jamais pu- 
blic, 

La première colonne contient le nombre d'or, la 

seconde la lettre dominicale, la troisième le calendrier 
romain. Nous avons, pour la commodité du lecteur, 
ajouté, en chiffres arabes, les quantièmes du mois ; 
c'est la seule modification que nous ayons fait subir 
à ce calendrier dont la disposition et l'orthographe 
ont été rigoureusement respectées. Les noms des 
saints Lyonnais au lieu d'être en rouge, comme sur 
le manuscrit, sont en italique. 



(i) Les fêtes du 4 août et du 2 septembre existent eacore ; 
celle du 14 octobre ne figure déjà plus au missel de Roche- 
bonne en 1737. 



KL 



JANVIER. 
T^xma iits mtnsis d septima truiuat ut enat^* 

Januarius habet dies XXXI, luna XXX. 



Circumcisio Domini. Eugendi, ab. et conf. DIES EGER. 
Albrini, episcopi et confessons. 



III 


A 


Januarii 






b 


IV 




XI 


c 


III 






d 


II 




XIX 


e 


Nonas 




VIII 


f 


VIII 






g 


VII 




XVI 


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V 


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c 


IV 


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XIII 


d 


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II 


II 


e 


II 


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X 


f 
g 


Idus 

Fcbruarii. 

XIX 


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A 


XVIII 


i3 


XVIII 


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VII 


c 


XVI 


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XV 


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XII 


A 


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A 


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b 


m 


3o 


III 


c 


II 


3i 



Epyphania Domini. 



Pauli» primi hercmitc. 



Oct. Epyphanie. Hylarii episcopi et conf. 
Felicis, presbyteri et confessons. 

Marcelli, pape et martyris. 

Speosippi, Eleosippi, Meleosippi, m. Anthonini, conf. 

Prisce, virginis. Rome, cath. sci Petri. SOL IN AQUARIO. 

Fabiani et Sebastiani, raartyrum. 
Agnetis, virginis et martyris. 
Vincencii, martyris. 



Tymothei, apostoli. 

Conversio sci Pauli. Projccti, martyris. 

Policarpi et sociorum ejus, martyrum. 

Agnctis secundo. 

Valerii, episcopi et confessoris. 



DIES EGER. 



KL 



FÉVRIER. 
Quarta ôubittttortfm,priîBternittctrtû fortem, 

Februarius habet dies XXVI II, ïuna XXIX. 
Nox habet horas XI V^ dies vcro X. 



XI 
XIX 
VIIJ 

XVI 
V 

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II 



XVI n 
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XV 

IV 

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I 

IX 

XVII 
VI 

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II 

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XVI 
XV 
XIV 
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XU 

XI 

X 

IX 
VIII 
VII 

VI 

V 

IV 

III 
II 



Ypapanti Dontim. 

Luffd. Lupicini, tp. et conf^ fllwii* ep, et m. 

Agith€, V- et m. 



DIES EGER. 



INICIUM XL', 



Lugd. Dtsiderii^ tp. et conf. 

Lu^d. Sttpkani^ tp. et conf. 
VflJcQlim alque ValenHnli m. 



SOL IN PLSCIBUS* 



FINIS LXX*. 

Aathiochie. cathedra VER INCIPIT SEC YSJDORUM. 
s. Pctri, 



Uathie, ipo^t^ 



DEES EGER. 



Lugd. Baldomeri, coti 



KL 



MARS. 
l^rtmii^ ma^rntnit iisxiÊmfit, i|uarta bU^entnn. 

Marcius habet dies XXXI, luna XXX. 
Nox habet horas XII, dies vero XII. 



III 

XI 

XIX 
VIII 

XVI 
V 

XIII 

II 



XVIII 
VII 

XV 
IV 

XII 

I 

IX 

XVII 
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V 


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IV 


39 




III 


3o 




II 


3i 



DIES EGER. 



Gregorii, pape et conf. 



PRIMUS DIES SCLI. SOL IN ARIETE. 



Benedicti, ab. EQUINOCTIUM SECUNDUM GRŒCOS. 

PRIMUM PASCHA. 



Annunciatio Dominica. Passus fîiit Christus. 



R«8UiTectio Domini. 



DIES EGER. 



KL 



AVRIL 
Df ïiiw rt unifîiua fât morti^ ouliurt ijlriiuô, 

Aprilis habel dies XXX, luna XXX, 
Nûx habet horas X, dies vero XIV, 





B 


Aprilis 


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XI 


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3 


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Lv^if, Niceciit ep. et car^f. 



DIES EGER. 



TybuTcii» Vakpiarti et Maxlmf, m. 



sot ÎN TAURO. 



OIES EGER. 

Lu^d. Yppifodiûm. 

Georgïi, ra, Feltcis, Fortunsti et Achilld, m* 

IrttgJ. Aîexandri et iociorum tfjus, m. 

Marci, L^v. Utgd. Ritttkù ep. et cûnf. ULTIMUM PASCHA« 



VitaHH» m. 
Pétri, m. 



KL 



MAI. 
^nrnu0 omiït et stftmns ova relt2^tt« 

Maius habet dies XXXI, luna XXX. 
Nox habet horas VIII, dies vero XVI. 



XI 


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VI 


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V 


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XIII 


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XII 


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IX 


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IX 


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VIII 


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VI 


f 


VII 


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VI 


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XIV 


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V 


28 


III 


b 


IV 


29 




c 


III 


3o 


XI 


d 


II 


3i 



Philippi et Jacobi. ap. 



Alexandri. Eventi, et Theodoli, m. DIES EGER. 
Inventio s. Cnicis. 



Johannis ante Portam Latinam. 



Gordiani et Epymachi, m. PRIMUM PENTECOSTES. 



Nerci et Achille! atque Pancratii, m. 



SOL IN GEMINIS. 



ESTAS INCIPIT SECUNDUM YSIDORUM. 



Urbani, pape et m. 



DIES EGER. 



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Junii 


I 


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IV 


2 


VIII 




III 


3 


XVI 




II 


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VIII 


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VII 


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II 




VI 


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IV 


10 






III 


11 


XVIII 




II 


13 


VII 




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Julii 
XVIII 


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IV 




XVI 


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XV 


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XII 


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XIV 


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I 




XIII 


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XII 


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IX 




XI 


21 






X 


32 


XVII 




IX 


33 


VI 




VIII 


24 






VII 


25 


XIV 




VI 


26 


III 




V 


27 






IV 


38 


XI 




III 


39 






II 


3o 



JUIN. 
DtnuB palUscity qutnienuB Mtta ntmt 

Junius habet dies XXX, luna XXIX. 
Nox habet horas VI, dies vero XVIIL 



Lugd. Photini et soc. ejns. Marcellini et Petri, m. 



Primi et Feliciani, m. 
Basilidis et soc. ejus, m. 
Barnabe, apost. 

Regneberti, m. 



DIES EGËR. 



ULTIMUM PENTECOSTES, 



Cirici et soc. ejus, m. DIES EGER. 

SOL IN CANCRO. 
Marci et Marcel liani, m. 
Gervasii et Prothasii, m. 
Vitalis, m. SOLSTICIUM ESTIVALE SEC. GRŒCOS. 

Albani et soc. ejus, m. Consorcie, v. 
Vigilia sancti Johannis Baptiste. 
Nativitas Prœcursoris Domini. 

Johannis et Pauli, m. 

Vig. apos. Lugd. Hyreneiet soc. ejus, m. Leonis, pape et conf. 
Nativitas apost. Petri et Pauli. 
Celebritas sci. Pauli. Marcialis, conf. 



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XIX 

XIII 

XVI 
V 

XIII 

II 



XVIII 
VII 

XV 
IV 

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I 

IX 

XVII 
VI 

XIV 

III 

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A 

b 



JUILLET. 
^tvitciwâB martat JuUi, hecimus Inbefartat. 

Julius habet dies XXXI, luna XXX. 
Nox habet horas VIII, dies vero XVI. 



Julii 


I 


VI 


2 


V 


3 


IV 


4 


III 


5 


II 


6 


Nonas 


7 


VIII 


8 


VII 


9 


VI 


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V 


11 


IV 


12 


III 


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II 


14 


Idus 

Augusti 

XVII 


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XVI 


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XV 


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XIV 


19 


XIII 


20 


XII 


21 


XI 


22 


X 


23 


IX 


24 


VÏIl 


25 


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26 


VI 


27 


V 


28 


IV 


29 


III 


3o 


II 


3i 



Oomiciani, ab. et conf. 
Proccssi et Martiniani, m. 

Translatio sci Martini et ordinatio ecclesie ejusdem. 

Oct. apost. 



Rome, septem fratrum, m. 
Translatio sci Benedicti, ab. 
Lugd. Viventioli, ep. et conf. 



DIES EGER. 



Lugd. Sperati et soc. ejus, m. 
Symphorose, m. cum vu filiis. 
Margarite, v. et m. 



SOL IN LEONE. 



Praxedis, v. et m. 

Marie Magdalene. 

ApoUinaris, ep. et m. 

Christine, v. et m. 

Jacobi, apost. Christophori, m. Cucufati, m. 



Panteleonis, m. Peregrini, ep. et cor\f. 
Felicis, Simplicii, Faustini et Beatricis, m. 
Abdon et Sennen, m. 
Germani, ep. et conf. 



DIES EGER. 



KL 



AOUT. 
SriîHtt ne rnt fortm, sUxnitqnt stcunia raijortf m. 

Augustus habet dies XXXI, luna XXIX- 
Nox habet horas X, dies vero XIV. 



VIII 

XVI 

V 

XIII 
II 



XVIII 
VII 

XV 
IV 

XII 

I 

IX 

XVII 
VI 

XIII 

III 

XI 

XIX 

VIII 



Augusti 

IV 

III 

II 

Nonas 

VIII 

VII 

VI 

V 

IV 

III 

II 

Idus 

Scptembris 

XIX 

XVIII 

XVII 

XVI 

XV 

XIV 

XIII 

XII 

XI 

X 

IX 
VIII 
VII 

VI 
V 

IV 

III 
II 



Pétri ad vincla. Sanct. Machabœorum, m. 

Stephani, pape et m. 

Revelatio sci Stephani prothom. 

Lugd, Adventus sci Justi de heremo. 

Dominici, conf. 

Sixti, pape et m. Felicissimi et Agapiti, m. 

Donatî, ep et m. 

Ciriaci, m. cum soc. suis. Severi, conf. 

Vigilia sci Laurencii, m. 

Nataiis ejusdem. Lugd. Arigii, ep. et conf. 

Tyburcîi, m. 

Ypolitif m. cum soc. suis. 

Vigilia sancte Marie. Eusebii, conf. 

Dormicio sce Dei Genitricis Marie. 



DIES EGER. 



Mammetis, m. 

Agapiti, m. 

SOL IN VIRGINK. 

Filiberli, ab. et conf. 

Tymothei et Symphoriani, m. 

Minervii et AUTUMPNUS INCIPIT SEC. YStDORUM. 

Eleazari, m. cum filiis viii. 
Bartholomei, apost. Genesii, m. 

Eusebii. Vinccntii, Pontianiet Percgrini,m. Item Gentsii, m. 



Hermetis et Juliani, m. Augustini, ep. et conf. 
Decollatio sci Johannis Baptiste. Sabine, v. 
Felicis et Audacti, m. DIES EGER. 

Paulini, ep. et conf. 



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XVI 


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Scptembris 


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XVII 


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XIV 


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IX 


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III 


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VII 


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XI 


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VI 


26 


XIX 


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V 


27 




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IV 


28 


VIII 


f 


III 


29 




g 


II 


3o 



SEPTEMBRE. 
Sfrtta Bfptmbrfe rt itcma (txt mûiammhm. 

September habet dies XXX, luna XXX. 
Nox habet horas XIT, dies vero XII. 



Prisci, m. Egidii, ab. et conf. Lupi, conf. 

Lugd. Justi, ep. et conf. Lttgd. Elpidii. ep. et conf, 

DIES EGER. 
Marcelli, m. 



Nativitas sce Marie. Adriani, m. 



Prothi et lacinthi, m. Lugd. Pacientis, ep. et conf. 
LugJ. SacerJotis, ep. et coï\f. 

Cornclii et Cypriani, m. Exaltatio sce Crucis. 

Nichomcdis et Valeriani, m. Lugd. Alpini, ep. et conf. Oedi- 

catio ecclesie S. Stephani. 
Eufemie, Lucie et Geminiani. m. 



SOL IN LIBRA. 



Ferreoli, m. 



EQUÏNOCTIUM SEC. GRŒCOS ET EG. 
Mathei. apost. et evangeliste. DIES EGER. 

Mauricii et soc. ejus, m. 

Andochii, Tyrsi et Felicis, m. 
Lugd. Lupi, ep. et conf. 

Cosme et Damiani, m. 
Lugd. Annemundi, ep. et m. 
Dedicatio ecclesie sci Micbaelis. 
Hieronimi, prcsbyteri et conf. 



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OCTOBRE. 
^txtiuB (titnm est Bkut in0r0 altfttuô, 

October habet dies XXXI, luna XX ÏX. 
Nox habet horas XIV, dies vero X* 



XVI 

V 

XIII 

II 



XVIII 

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IV 

XII 

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VI 

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VIII 

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Octobris 

VI 

V 

IV 

III 

II 

Nonas 

VIII 

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VI 

V 

IV 

III 

II 

Idus 

Novembris 

XVII 

XVI 

XV 

XIV 

XIII 

XII 

XI 
X 

ÏX 
VIII 

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VI 
V 
IV 

m 
II 



DIES EGER. 



Germani et Remigii, ep. et conf. 
Leodegarii, ep. et m. 
Francisci, conf. 
Apollinaris, ep. et conf. 
Fidis, V. et m. 
Marci, pape et conf. 
Demetrii, m. 
Dyonisii et soc. ejus, m. 



Geraldi, conf. 

Calixti, pape et m. Transitus sci Justi, ep. ei conf. 

Lugd. Anthiochiiy ep. et conf. 



Florencii, ep. et conf. 
Luce, evangeliste. 



SOL IN SCORPIONE- 



Viatoris, conf. Undecim millium Virg. 



Crispini et Crispiniani, m. 



Natal, apost. Simonis et Jude. 



Vigilia omnium Sanctorum. 



DIES ËG£R. 



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Novembris 


I 


XIII 


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IV 


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II 


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III 


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VIII 


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V 


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XV 


f 


IV 


10 


IV 


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III 


II 




A 


II 


13 


XII 


b 

c 


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Decembris 

XVIII 


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XVII 


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IX 


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XVI 


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f 


XV 


17 


XVII 


g 


XIV 


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VI 


A 


XIII 


19 




b 


XII 


30 


XIV 


c 


XI 


31 


III 


d 


X 


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c 


IX 


33 


XI 


f 


VIII 


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XIX 


g 


VII 


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VI 


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VIII 


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V 


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IV 


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XVI 


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III 


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V 


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II 


3o 



NOVEMBRE. 
j3(0qiht5 tst qmntns et tntius tst rua dtutm. 

November habet dies XXX, luna XXX. 
Nox habet horas XVI, dies vero VIII. 



Festivitas Omn. Sanct. Celarii, m. Beoigoi, m. Lug^d. Ge- 

nesii, ep. et conf, 
Eustachii et soc. e|U8, m. 



DIES EGER. 
Leonardi, conf. 

Quatuor coronatorum, m. 
Theodori. m. 

Martini, ep. et conf. Mené, m. Lugd. Verami, ep.et conf. 

Bricii, ep. et conf. 



Lugd, Enchérit, ep. et conf. 

Aymonis, ep. et conf. SOL IN SAGITTARIO. 

Romani et soc. ejus, m. Theofridi, m. 



Columbani, ab. et conf. 

Cœcilie, v. et m. 

démentis, pape HYEMPS INCIPIT SEC. YSIDORUM. 

et m. Fehcitatit, m. 
Gritogoni. m. 

Katherine, v. et m. 

Uni, pape, et m. 

Agricole et Vitalis, m. PRIMUS ADVENTUS DOMINI. 

Sylee, apost. DIES EGER. 

Vigilia sci Andrée. Satumini atque Saturnini, m. 

Andrée apost. 



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DÉCEMBRE. 



jSrfitimud earangutâf i^mêm itnm lit itngtiti. 

December habet dies XXXI, luna XXIX. 
Nox habet horas XVIIK dies vero VL 



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NichoUi, ep. «t .:onf. 


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DÏES EGER. 






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Concept fo bute Marie. 


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V 


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IV 




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Eulaîîe, V, et m. 






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SOL m CAPRICORNO. 






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Thoinc, npo»t SOLSTÎCIUM fïYEMALE. 






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DIES EGER, 


XI 




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VigiliH nativïiatti DomlnL 


XIX 




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Jésus Christ us Bethléem ludc naficitar. Anwtwie, v, et ro* 


VIII 




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Steptiani prothomartiris. 






VI 


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Johannis, apoit, et eVAngeliste, 


XVI 




V 


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IniîDceûïiuTTi mnriyrum cxLiv miUmm, 


V 




IV 

III 


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3o 


Thome, ep. et m. Trophiml, ep, et conf. 


XIII 


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11 


SilvcstTJt pape Cl coiir. Gdumbe, v. cl m. 



— 22 — 



Je ne veux pas abuser, Messieurs, et n'entrerai pas 
dans la discussion de la partie liturgique, qui n'aurait 
peut-être pas pour vous tous un intérêt suffisant. Là 
encore cependant quelques détails peuvent vous être 
agréables ; je les cueille à la hâte. 

Et d'abord, l'ordre dans lequel on prenait les vête- 
ments sacerdotaux: l'amict par-dessus l'aube et le 
cordon, comme nous le pratiquons encore les derniers 
jours de la semaine sainte ; le manipule après la 
chasuble, ainsi que le font les évêques. 

Puis, à l'ordinaire de la messe, nous voyons par 
une des oraisons préparatoires que la cathédrale était 
consacrée, non pas seulement à saint Jean et à saint 
Etienne, mais encore à la Sainte Vierge : locutn in 
honore B. S. V. M, et Precursoris Domini ac beati 
protomartyris Stephani consecratum. 

L'oraison Conscientias nostras, que nous disons à 
l'autel, se trouve parmi les oraisons préparatoires à 
dire de la sacristie à l'église. 

La postcommunion est appelée compléta ou com^ 
plenda. 

A toutes les fêtes, après vêpres, il y a des proces- 
sions, avec oraisons spéciales, à faire à différentes 
chapelles, surtout aux Fonts. Les processions sont le 
rit le plus caractéristique de notre liturgie et c'est 
pourquoi l'on avait rétabli celles des trois jours de 
Pâques au propre de Lyon, en 1866. 

Aux grandes fêtes, il y a une antienne à chanter 
pendant la communion des fidèles : Ad Eucharistiam. 

Le Canon porte l'indication des différentes addi- 
tions faites par les papes : Sixtus, Sergius, Alexander 
papa constituit. 



— 23 — 

Enfin, dans les messes et oraisons qui terminent 
le missel, on trouve une plus grande variété en même 
temps qu'une simplicité plus naïve. Il y a des prières 
pour toutes les personnes et pour toutes les circons- 
tances; il y en a même une contre les mauvais juges: 
contra judices maie agenteSy on était fort processif à 
cette époque. 

Les messes pour les morts sont aussi plus nom- 
breuses; il y en a pour toutes les catégories de dé- 
funts, une entre autres très touchante pour un ami, 
pro amico. 

Mais tout cela, Messieurs, n'a pour vous qia'un 
intérêt secondaire. Retenez seulement, avec la publi* 
cation du calendrier Lyonnais au moyen âge, pour 
vous en servir au besoin, le détail historique que 
nous a fourni ce missel, à savoir: la fondation par 
Pierre Vernin de la chapelle de Saint-Pierre à 
Saint-Germain-Laval, dans les dernières années du 
XIV« siècle. 

Des découvertes archéologiques et géologiques dues 
aux travaux de construction de la ligne de Roanne 
à Paray-le-Monial, — Communication de M, le 
docteur Léon Perdu. 

Le voyageur, qui va de Roanne à Paray-le-Monial, 
en longeant la vallée de la Loire, suit une voie na- 
turelle parcourue par tous les peuples qui ont oc- 
cupé la Gaule. 

Il côtoie dans sa route des stations géologiques 
importantes. 

Aussi, les fouilles faites dans cette région ont-elles 
donné d'abondants résultats, et les travaux nécessités 



— 24 — 

par la construction du chemin de fer qui unit ces 
deux villes ont-ils mis sous les yeux des débris re- 
marquables des civilisations anciennes, des fossiles 
et des minéraux intéressants. 

Toutes ces découvertes ont été notées avec soin 
par mon père, ingénieur de la ligne de Roanne à 
Paray-le-Monial. Je publie ici le résultat de ses ob- 
servations, joint à la relation des recherches que j'ai 
faites moi-même et de quelques remarques person- 
nelles. 

Je suivrai pas à pas la voie ferrée, et, en chemin, 
j'indiquerai toutes les études entreprises par nous, 
toutes les stations géologiques ou archéologiques que 
Ton rencontre. 

L'authenticité de nos découvertes est, je crois, hors 
de doute, puisqu'elles ont été faites par mon père ou 
sous ses yeux, parfois par moi, mais toujours con- 
trôlées avec soin. L'amateur qui tiendrait à se ren- 
seigner par lui-même peut examiner nos trouvailles 
soit aux musées de Roanne et de Paray-le-Monial, 
soit à la Diana où je les ai présentées et où quelques- 
unes resteront, soit chez moi, où je serai heureux 
de les lui montrer. 

Nos points de repère sont faciles à reconnaître, 
puisque nos explorations ont été faites là-même où 
passe la ligne (i). 

J'offre donc au voyageur un guide d'un nouveau 
genre et, au lieu de lui indiquer les sites et les mo- 



(i) Dans une carte qui accompagne mon mémoire, j'ai in- 
diqué avec soin, par des numéros, le lieu où chaque décou- 
verte a été faite. 



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— 26 — 

numents qui s'échelonnent sur sa route, je ne lui 
parlerai que de ce qui est dérobé à ses yeux et des 
richesses que renferme le sol sur lequel il circule. 

Au sortir de la première station, celle du Coteau, 
nous notons une première découverte : en jetant les 
fondations du pont sur le Rhins (i), on a trouvé sur 
la rive droite, à une profondeur de plus d'un mètre 
une pointe de pique et un mors de cheval. Ces objets 
étaient bien conservés. 

Deux cents mètres au-delà, en suivant la ligne, 
et à la même profondeur, on a exhumé un crâne 
d'homme. 

Il avait subi peu d'altération, bien qu'il faille, à 
mon avis, le faire remonter à plusieurs siècles. Il 
devait appartenir à un adulte vigoureux; les dents 
étaient solidement implantées. 

Nos explorations, en cet endroit, ont été fort som- 
maires, nous leur devons néanmoins un crâne hu- 
main, un mors de cheval et une pointe de pique. 
Sans aucun doute, des fouilles méthodiques donne- 
raient d'heureux résultats. 

M. Éleuthère Brassart a bien voulu m'indiquer, à 
ce sujet, un passage de la Mure (2) où le vieil histo- 
rien signale, en l'année iSyy, pendant la guerre de 
Cent-Ans, une sanglante rencontre entre Anglais et 
Français, près de ce pont du Rhins. Les Anglais 
périrent en grand nombre et ce lieu fut nommé le 
Cimetière des Anglais. Dans une note, M. Steyert 



II) N» I de la carte. 

(2) La Mure, Histoire des ducs de Bourbon, tome II, page 



60. 



l 



— 26 — 

fait judicieusement observer que ce fait d'armes a dû 
se passer en 1374. 

Quelques pas plus loin ()), j'ai recueilli de nom- 
breux vestiges d'habitations gallo-romaines : briques, 
amphores, plaques de marbre, etc. Ces débris sont 
dispersés sur une étendue de plus d'un kilomètre 
carré. Très nombreux en certains centres, ils dispa- 
raissent totalement en d'autres points, attestant ainsi 
l'emplacement de plusieurs villas romaines. 

Au même endroit, ont été trouvés par mon père et 
par moi des objets que l'on qualifie de celtiques : 
un pilon en silex devant servir à écraser les grains, 
une hache polie en grès vert. 

Ceci nous permet de supposer qu'il existait, dans 
la vaste plaine traversée par la route de Roanne à 
Perreux, une colonie celtique, qui, renversée par les 
envahisseurs romains, se releva plus importante. 

Une colline (2), se dresse à l'est de cette plaine ; 
elle a été fortement échancrée par les travaux du 
chemin de fer, ce qui permet d'embrasser d'un coup 
d'œil les couches géologiques qui la composent. 

Au sommet, sous la terre végétale, se place le 
terrain diluvien (3) qui a là une puissance de 2 mètres 
environ ; au-dessous, l'étage moyen du tertiaire. Cette 



(i) N" 2 de la carte, au lieu connu sous le nom de Moulin- 
Tampon. 

(2) No 3 de la carte, la butte des Franchises. 

(3) Ce terrain diluvien ou diluvium a été nommé ainsi 
parce qu'il a été caractérisé par des phénomènes météorolo- 
giques remarquables : une grande fréquence des pluies qui a 
déterminé l'extension des cours d'eau et des glaciers. 



— 27 — 

assise est formée de couches argileuses, aux nuances 
variées, à stratification horizontale. Je n'y ai vu que 
de rares fossiles, tous énormes et appartenant au 
genre Ammonite, de gros morceaux de quartz amé- 
thyste d'une superbe cristallisation et d'une fon belle 
couleur. 

De cette colline, la voie s'infléchit du côté de la 
Loire, et sur ses rives, on a remarqué des pierres 
percées qui servaient aux pêcheurs primitifs de plomb 
de filet. 

Peu avant la station de Vougy, la ligne franchit 
un long coteau en pente douce, caché sous une 
épaisse couche de tourbe noire (i). Dans cette tourbe, 
à moins d'un mètre de profondeur, j'ai ramassé des 
poteries gauloises, pétries à la main, faites d'une ar- 
gile noirâtre, ornées de coups d'ongle régulièrement 
disposés, dessins tout primitifs. 

Près de là, d'autres fouilles nous ont mis en 
possession d'un bracelet en bronze, ciselé de rainures 
obliques. Il a subi, en deux points, l'action d'un feu 
violent qui l'a fondu en partie, et on peut se plaire 
à supposer qu'il servait de parure à un guerrier qui 
fut, suivant l'antique coutume, mis sur le bûcher 
après sa mort, revêtu de ses ornements. 

Les fondations de la gare de Vougy (2) ont mis sous 
nos yeux des objets intéressants : 

Des briques romaines de grandes dimensions ados- 
sées les unes contre les autres en forme de V renversé 
et formant une conduite d'eau, puis une douzaine de 



(i) Aux Ditières, n« 4 de la carte. 
(2) N® 5 de la carte. 



W:-f 



— 28 — 

boules, en terre cuite, aplaties, percées d'un trou cir- 
culaire ; une autre pièce est de forme pyramidale. 

Ces objets servaient de contrepoids de métier à tisser 
à l'époque gallo-romaine; ils montrent l'ancienneté de 
la fabrication des tissus dans la région et sont des 
pièces de noblesse pour l'industrie roannaise. 

La voie nous amène ensuite à la station de Pouilly- 
sous-Charlieu (i). Ce village est bâti sur des couches 
géologiques à signaler. Nous observons une des as- 
sises inférieures du lias, qui se compose de bancs de 
pierre grisâtre, abondants en fossiles [ostrea arcuatUy 
ostrea cymbiurrij turboj ammonites, bélemnites, etc). 
La carrière située entre Pouilly et Charlieu en donne 
une excellente idée. Au-dessus est le lias supérieur, 
formé de marnes rougeâtres. 

M. Coste, ancien conservateur du musée de Roanne, 
dit, d'après Gruner, que le lias commence à Vougy 
et il ajoute : C'est le commencement de cette longue 
bande qui, par la Bourgogne, atteint, d'une part, la 
ceinture que le terrain jurassique développe autour 
des terrains primitifs du centre de la France, et, de 
l'autre, les montagnes du Jura. 

L'étage qui surmonte le lias, l'oolithe, s'y remar- 
que aussi. Il affleure à Saint-Nizier, où on a cons- 
taté, de plus, du fer oxydé en roches (2). 



(i) N» 6 de la carte. 

(2} Le territoire de la commune de Saint-Nizier-sous-Char- 
lieu a livré de nombreuses antiquités romaines (Emile Petit, 
Antiquités gallo-romaines de Saint'Niper-sous-CharlieUy dans 
le Roannais illustré, t. I, p. 104 et io5, pi. ; — Fore^ç pitto- 
resque et monumental, p. 182). 

Nous signalerons tout particulièrement l'urne en bronze 



^^-J-^^ 



— 29 — 

La station suivante, celle d'Iguerande (i), présente 
un grand attrait pour le géologue. Le village est 
construit sur une épaisse couche de terrain diluvien, 
la première assise du terrainquaternaire. Cette assise, 
d'une puissance de plus de 10 mètres, est un mélan- 
ge de gros sable et de galets aplatis. 

Les travaux du chemin de fer l'ont profondément 
labourée. 

Un excavateur en a extrait, au milieu des déblais, 
deux défenses de Mammouth (Elephas Primigenius)^ 
plusieurs dents énormes de ce même mammifère, 
dont une seule pèse plus de 7 kilogr. ; deux d'entre 
elles présentent des boursouflures, des érosions pa- 
thologiques. 

Seraient-ce des traces de carie dentaire ? 

Les défenses ont été brisées par l'excavateur ; 
reconstituées, elles auraient une longueur de plus 
de 3 mètres. 

J'ai découvert, dans le même terrain, des ossements 
et des bois de cervidés. Un d'eux est fort curieux, 
il a été taillé de main d'homme et montre que nos 
premiers ancêtres étaient contemporains de ces ani- 
maux antédiluviens. 

J'ai été frappé de la quantité d'ossements trouvés 
dans le diluvium d'Iguerande, mes recherches n'ayant 



argenté conservée'par M, Vadon et qui a été trouvée en 1S8S 
au lieu de Varennes. Cette pièce remarquable a figuré à 
TExposition rétrospective de Roanne en 1890 (E. Jcannez^ 
Inventaire des principaux objets ayant figuré à VExpùsiîion 
rétrospective Foré^iennCy etc., p. 25, et planche de M. P- Ro as- 
tan, no 37). 
(i) No 7 de la carte. ' 



— 3o — 

jamais été infructueuses. Ces fossiles n'ont pas été 
accumulés en cet endroit par le courant du fleuve ; 
ils n'ont pas été roulés par les eaux, leur état de 
conservation est parfait. A Vougy, où se voit une 
épaisse couche de diluvium de même nature, on n'a 
pu découvrir aucun fossile, malgré les grands travaux 
du chemin de fer. 

Ces ossements appartenaient donc à des animaux 
ayant vécu dans la contrée. 

Iguerande n'est aujourd'hui qu'un village, quel- 
ques maisons groupées entre la Loire et la colline; le 
fleuve n'est encore qu'une rivière, le terrain y est 
d'une fertilité médiocre. 

Si on reconstitue par la pensée cette région telle 
qu'elle devait être aux temps antédiluviens, on se la 
représente baignée par un fleuve ftiajestueux(i), cou- 
verte d'une végétation luxuriante et animée par des 
troupeaux de bêtes aux formes gigantesques. 

J'ai dit que nos premiers ancêtres y ont laissé une 
trace, en taillant de leurs mains un bois de cerf; un 
peu plus loin {2), j'ai trouvé d'eux un autre vestige, 
une hache en porphyre vert, admirablement taillée 
et polie. Cette roche ne s'observe pas dans la région ; 
la hache a donc été taillée au loin et apportée à 
Iguerande. 

Les Romains ont fondé de nombreuses villas dans 
les environs. 

A quelques centaines de mètres de la gare d'Igue- 



(i) Les alluvions de la Loire s'étendent sur une largeur de 
plusieurs kilomètres. 

(2) No 10 de la carte. A Pesselle, dans un terrain d*allu- 
vion. J'ai trouvé cette hache à un mètre de profondeur. 



— 3i — 

rande (i), dans la grande tranchée, on a retiré des 
déblais une cassette en bronze renfermant une cen- 
taine de monnaies romaines. Les ouvriers, auteurs 
de cette trouvaille, s'en sont emparés et l'ont vendue 
avec son contenu. 

Mon père n'a pu retrouver que la clef du coftVet, 
une élégante clef dont l'anneau peut se mettre au 
doigt comme une bague, et quelques médailles en 
argent et en bronze : Vespasien : moyen bronze 
(Cohen. 2*^ édit.,n° 167), argent(n° Syi); — Antonin- 
le-Pieux : argent (n° 284), moyen bronze très fruste ; 
— Faustine mère, argent (n°^ 26 et 1 28) ; — Faus- 
tine jeune, grand bronze (n° 25) ; — Élagabale, ar- 
gent (n° 184) ; — Philippe père, moyen bronze {u? 
184) ; — Trébonien Galle, argent (n° 84). 

A quelques pas de là (2), mon père a relevé les 
restes d'une villa romaine. 

Ses fondations sont encore apparentes ; on a ra- 
massé en cet endroit des briques romaines, des meu- 
les dont une en lave, des vases, des poteries sigillées. 
J'y ai recueilli un fragment de vase sur lequel étaient 
gravées des feuilles et un hippogriffe fort bien des- 
sinés. 

Les paysans, propriétaires du lieu, m'ont affirmé 
avoir découvert un petit vase rempli de monnaies. 

D'ailleurs, sur une surface de près d'un kilomùtre 
carré, abondent les vestiges d'habitations romaines. 

On voit quel vaste champ d'exploration offre cette 



(i) No 8 de la carte. 

(2) N» 9 de la carte. A quelques mètres à droite de la 
route, près de la ferme, à 5oo mètres d'Iguerande environ. 



I 



— 32 — 

région, que l*on recherche les ossements des animaux 
disparus ou les traces du séjour de nos premiers an- 
cêtres, D'Iguerande à la gare de Marcigny, rien d'in- 
téressant à relater, pas de tranchée qui, creusant pro 
fondement le sol, nous ait révélé quelque objet cu- 
rieux. 

Rien n'a été observé à Marcigny même, mais plus 
loin, a 4 kilomètres, à Baugy, affleure le terrain jurassi- 
que riche en fossiles et en minéraux et qui forme le 
coteau de Chenoux{i). 

La partie supérieure de la colline est en oolithe mo- 
yenne ou grande oolithe; ce sont des marnes argileu- 
ses jaunâtres et des bancs de calcaire entroque, 
contenant des ammonites et des pecten. 

A la partie inférieure de Toolithe, les marnes de- 
viennent rougeâtres, le lias supérieur commence (2), 
Toolithe inférieur manquant en cet endroit. 

Les fossiles y sont d'une abondance extraordinaire, 
le liane du coteau en est parsemé. Une heure de 
recherche suffit pour se rendre possesseur de toute 
une collection, et je signale ce point à tous les jeunes 
géologues avides de découvertes. 

Une exploration attentive m'a permis de faire une 
trouvaille intéressante : d'énormes vertèbres, de gi- 
gantesques ossements ayant appartenu aux grands 
sauriens de l'époque secondaire, et qui par leurs 
dimensions colossales rappellent les débris des grands 
mammifères d'Iguerande. Les seules roches à signa- 

(j) No n de la carte. 

i^) Cette assise correspond au Toarcien de d*Orbigny. 



— 33 — 

1er sont l'oxyde de manganèse, le sulfure et Toxyde 
de fer (i). 

La ligne nous conduit ensuite à Montceau-Vra- 
decy (2), puis à une vaste plaine entre la Loire 
et TArconce. La couche qui s'étend sous la terre 
végétale est Tétage moyen du tertiaire (3). 

En traversant cette plaine, le voyageur aperçoit de 
la ponière du wagon un clocher élancé dominant 
les bois ; c'est celui de Téglise d'Anzy-le-Duc» su- 
perbe monument roman, fondé, dit-on, par saint 
Hugues de Poitiers, abbé de Cluny (4)- 

Puis Saint-Yan, et la voie descend avec rapidité 
dans la vallée de la Bourbince, où s*élève Paray-le- 
Monial, dernière station de la ligne. 

Ma tache est donc tinîe et je n*ai plus qu'à me ré- 
sumer en quelques mots. Les tranchées de la ligne 
de Roanne à Paray-le-Monîal ont profondément en- 
tamé les étages supérieurs du tertiaire et deux couches 
géologiques fort remarquables par le nombre et la 
beauté de leurs fossiles: le terrain jurassique à Mar- 
cigny, le terrain diluvien ù Iguerande. 

De la plaine de Roanne jusqu'au delà dUguerande, 



(t) Les fossiles les plus abondants soni les suivants : Am- 
man (tes serpen tin us, m a rga r Ha tus , commun îs ; Be lem n ites di- 
giiaiis , l r ipa ri it us . e longa t us ; Feu ta c rin ites ; Tu rbo ; L i ma gi- 
gantea ; Unio ; Nucuîa lacryma; Pecten. Le musée de Lyon 
renferme une petite colîection de fossiles trouvés en cet 
endroit. 

(1) No LÀ de la carte. 

(3) Voir la carte géologique de M. Manès, 

(4) V. Félix ThîùUier, VArt roman à Charlieu et un Brion* 
nais^ planches 2t, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 54, 75, 76 ; et 
étude archéologique et descriptive par E. Jeannez, p. j3 ei 
suiv. 

3 



— 34 — 

sur une étendue déplus de 3o kilomètres, les travaux 
de la ligne ont mis sous nos yeux de nombreux ves- 
tiges des civilisations anciennes. 

La conclusion de mon étude est que cette région 
de notre Forez a été, aux âges géologiques, recouverte 
d'une flore magnifique et animée d'êtres nombreux, 
dont quelques-uns avaient des formes si gigantesques 
que leurs débris atteignent et même dépassent ceux 
que Ton admire dans nos grands musées. 

Dans cette contrée, se sont installées les peuplades 
de Tancienne Gaule. 

Apres la conquête de César, les romains et les 
gallo-romains y ont bâti de nombreuses villas; c'était, 
pour notre pays, l'aurore d'une prospérité qui n'a 
fait que s'accroître. 

Documents relatifs à l'histoire du Forei^ contenus dans 
k V"" volume des Chartes de Cluny. — Communi- 
cation de M. Vincent Durand. 

M» Vincent Durand s'exprime ainsi : 

C'est toujours un événement pour la science que 
rapparition d'un nouveau volume des Chartes de 
Cluny. Outre son immense intérêt pour l'histoire 
générale, celte publication a pour nous comme un 
inlcrct de famille. C'est un Forézien en effet qui en 
a conçu la pensée, qui en a réuni les matériaux et 
qui en a commencé l'exécution. La mort ne lui a 
pas permis d'en voir l'achèvement; mais il a trouvé 
dans M. Alexandre Bruel un successeur digne de 
lui et de Timportance de l'œuvre à laquelle il avait 
consacré les dernières années de sa vie. 



I' 



- 35 - 

Le tome V a paru depuis quelques mois. Il va des 
années 1091 à 1210. C'est Tépoque où la prospérité 
de Cluny arrivée à son apogée n'avait plus qu'à dé- 
croître. Je n'entreprendrai pas d'énumérer tous les 
documents de haute valeur que ce volume renfermer 
actes des papes et des cvéques, chartes des rois de 
France, d'Angleterre, d'Espagne, etc<, et me bornerai 
à vous signaler ceux qui ont avec l'histoire du Forez 
un rapport immédiat. Quelques-uns n'étaient pas 
inédits, mais ils étaient épars dans divers ouvrages, 
la plupart rares et difficiles à trouver, et ils sont 
publiés à nouveau sur les originaux mêmes, ou sur 
les meilleures copiés, avec le soin et la compétence 
que l'érudit éditeur apporte à tous ses travaux* 

AMBIERLE. 

tioo. — Hugues, abbé de Cluny, cède Tobédience 
d'Iguerande, îgaranda, au monastère de Marcigny et 
par compensation il lui enlève, pour les réunir à la 
chambre de Cluny, divers biens et revenus, dont 20 
sous, monnaie de Lyon, sur l'obédience d'Ambierle, 
< l'obédience de Saltu, qui est probablement Sail-les- 

Bains, et plusieurs autres lieux dont quelques-uns 
peut-être situés en Forez, sans cependant qu'on 
puisse l'affirmer (n^* 3742). 

II 19, — Lettres de Louis-le-Jeune prenant sous 
sa protection spéciale l'abbaye de Cluny et ses dé* 
pendances, parmi lesquelles Ambîerle et Charlieu, 
charte capitale dans laquelle le roi stipule la faculté 
de construire et de tenir en sa main des fortifications 
pour l'utilité de la couronne de France, sur tes ter- 
ritoires appanenam à l'abbaye (n^ 3943). 

ii3k — Une charte auvergnate fait connaître 



— 36 — 

Pierre^ prieur d'Ambîerle (n° 4023). 

1166, 3 novembre. — Une des pièces les plus im- 
portantes au point de vue forézien et particulière- 
ment au point de vue roannais est une charte 
de Louis-le-Jeune, sous cette date, confirmant à 
Cluny la possession du prieuré d'Ambierle, alors 
gouverné par le prieur Artaud, et des dépendances 
de cette maison qui sont ainsi énumérées : 1° et 2° à 
Ambierle même, l'église de Saint-Martin et la cha- 
pelle de Saint-Nizier, qui est l'ancienne église pa- 
roissiale aujourd'hui convertie en halle aux grains; 3** 
et4®àTourzy, l'église de Saint-Hippolyte, aujourd'hui 
du cimetière, et une chapelle de Saint-Martin, qui est 
à retrouver (i); — 5° l'église de Notre-Dame deMably; 

— go ç^ jo cgiig jg Saint-Haon-le- Vieux et la chapelle 
du château, évidemment celui de Saint-Haon-le- 
Châtel ; — 8** l'église de Saint-Pierre de Ronesion ; 

— 9° l'église de Saint-André ; — 10° l'église de Saint- 
Germain ; — 11° et 12° l'église de Saint- Forgeux 
et la chapelle de l'Espinasse ; — i3° l'église de 
Saint-Etienne de Vivent; — 14® l'église de Saint-Sau- 
veur d'Ar{u (Arzon), texte qui établit la réalité d'un 
vocable qui était contesté ; — i5° et 16° à Changy, 
l'église de Notre-Dame et la chapelle de l'hôpital 
de Sainte-Marie-Madeleine, un des asiles de pauvres 
voyageurs échelonnés sur la vieille voie romaine, 
aujourd'hui route de Lyon à Paris ; — 17*^ et 18** 
l'église d'Ande et la chapelle de Saint -Pierre du 
Bois ; — 19*^ et enfin, une part dans certaine église 



(i) La Mure qui a connu et analysé ce titre {Hist, des ducs 
de Bourbon et des comtes de Fore^^ t. I«", p. 160), omet la 
chapelle de Saint-Martin dans Ténumération des églises dé- 
pendant d'Ambierle. 



-37 - 

en rhonneur de la Sainte Vierge, pars quedam œc* 
cîesiœ in honore Sancle Mariœ^ église que je ne sais 
où placer au juste (n^* 4224), 

1 169- II 70. — Peu d'années après, une autre charte 
de Louis Vil rattache étroitement Ambierle à la 
couronne de France. J ai eu l'occasion de dire ailleurs 
que cet acte contient en germe la constitution du 

Lyonnais Roannais (r) (n° 4^3 1), 

1180, j*""^ septembre. — Les le Blanc, vicomtes de 
Màcon, étaient possessionnés à Ambierle et leurs 
vexations contre le prieuré n'avaient pas été étran- 
gères à rintervention du roi de France* Artaud le 
Blanc renonce au droit de garde qu'il prétendait sur 
Ambierkp Hugues en étant prieur et Ildin, doyen. 
Il renonce de même à toute prétention sur la terre 
d*Ambierle, m toLo honore de Amberla^ jusqu'à la ri- 
vière de Changy ou de Tessone, Enfin, il reconnaît 
ne posséder aucun droit dans le village de Tourzy> 
ne retenant dans la paroisse que certaines redevances 
censuelles qui sont spécifiées en détail. Les moines 
lui accordent en retour l'établissement, dans son 
château de Crozet, d'une chapelle à desservir par un 
chapelain à leur nomination et dont il dote le lumi- 
naire d'une rente de 5 sous à prélever sur le péage 
du château, péage probablement perçu sur la grande 
route, c'est-à-dire au lieu qui est devenu la Pacau- 
dière. L'acte mentionne plusieurs lieux dits des 
environs de Tourzy et il est passé en présence de 
nombreux témoins, parmi lesquels on remarque 
Durand, prieur de Saint-Victor, Artaud, prieur de 
Charlicu, Pierre, doyen de Tourzy, Pierre de Char- 

(i) BuUeiin de ta Diana, t. Vï, p. 241. 



— 38 — 

nant, Rodolphe et Dalmace de TEspi nasse, frères, 
Dalmace de Saint-Haon, etc. (n° 4272). 

1186-1187. — Enfin une bulle d'Urbain III con- 
firme ces arrangements et nous apprend qu'Artaud 
ie Blanc était aussi seigneur de Châteauneuf (n°43i2). 

CHARLIEU. 

iio5. — Une charte sur laquelle j'aurai à revenir 
à propos de Villeret fait connaître un prieur de 
Charlieu, Ponce, qui m'était resté inconnu et qui 
doit prendre le second rang dans la série (n° 3828). 

1119. — Lettres de Louis-le-Jeune, déjà citées, 
par lesquelles il prend sous sa protection l'abbaye 
de Cluny et ses possessions, et notamment les prieu- 
rés d'Ambierle et de Charlieu (n° 3943). 

1 180-1 181 • — Charte de Philippe- Auguste plaçant 
le prieuré de Charlieu sous la garde royale et le con- 
firmant dans la possession de Régny, Saint-Nizier 
de Lestra et Thizy (n° 4278). 

1 188, — De quels excès Renaud de Nevers s'était- 
il rendu coupable à Charlieu ? La charte nous le 
laisse ignorer, mais nous y lisons qu'en réparation 
de ses méfaits, maxime pro forisfacto Cariloci, 
Renaud exempte les moines de Cluny du péage de 
Decize (n*^ 4334), 

CLEPPÉ. 

1192, — Guichard IV, seigneur de Beaujeu, don- 
ne des sûretés pour le remboursement d'une somme 
de 20 000 sous (100 000 francs de nos jours en nombre 
rond) prêtée à son père par l'abbé de Cluny. Parmi 
les fidéjusseurs, on remarque Hugues de Ronchevol, 



I 



L 



— 39 — 

Guichard et Hugues de Marzti, Hugues Poudras, 
sénéchal, Etienne Blains, etc. En cas de non-paie- 
ment, le comte de Forez restera en otage à Claipéj 
celui de Chàlon à Charolles (n^ 436 1). 

NERVIEU. 

i2o3, décembre. — Renaud, archevêque de Lyon, 
tuteur de Guy IV/ comte de Forez, donne à Cluny 
toute la dîme de Nervicu, de part et d'autre de la 
Loire, lolam decimam de Nerviaco dira aquam et 
ultra aquam j pour tenir lieu de lo livres de revenu 
qu'il devait assigner à Tabbaye en exécution des vo- 
lontés et pour Tanniversaire de Guy III son frère, 
qui approuve cette cession, ainsi que sa femme 
Adalalix et ses enfants, Guy, Guigonne et Marquise, 
Cet acte intéressant est sans nul doute Forigine de 
ce que l'on a appelé quelquefois \q prieure de Ner- 
vieu, lequel paraît n'avoir été qu'une grange dîmière. 
Il date de l'époque où Guy III abondonna le gou- 
vernement du comté pour se retirer à la Bénisson- 
Dicu, laissant son frère Tarchevèque Renaud comme 
tuteur du jeune Guy IV, Parmi les témoins figurent 
Hugues, abbé de la Bénisson-Dieu, Guillaume, ar- 
chi prêtre de Né ronde, Durand de Spodto^ Jean de 
Vaure, Aimard de Vernol, Chatard de Sury (de 
SuireJ^ Chatard de Thiers, etc. 

La mention que la dime donnée s*étend sur Tune 
et Tautre rive du fleuve semble prouver que la Loire 
coulait alors sous les balmes de Sugny^ séparant en 
deux la paroisse, comme cela a lieu encore pour 
celles de Miserieu et de Cleppé, En se déplaçant pour 
se rapprocher de Balblgny, elle n*a donc fait proba- 
blement que rentrer dans un lit plus ancien^ con- 



— 4^ — 

temporain de la création des paroisses riveraines à 
qui, selon toute vraisemblance, elle servait de limite 
(n'^ 4409). 

NOIRÉTABLE. 

ii3i. — Une charte déjà citée à propos d'Am- 
bierle * contient le nom d'Hugues, prieur de Noiré- 
table, de Nigro Stabulo (n° 4023^. 

POUILLY-LÈS-FEURS. 

1091. — Hilisiard, miles de casiello quod vocatur 
Nigra Unday donne à Cluny la moitié de certaines 
vignes qu'il possède par indivis avec son frère in villa 
Poliaco, in cotnitatu Forensiy et stipule que, si son 
frère consent à abandonner aux moines l'autre moitié 
lui appartenant, ceux-ci devront lui donner 5o sous. 
— Au nombre des témoins figurent Pondus miles de 
Serraf Milo de Ruiniaco, qu'on peut croira avoir été 
seigneur de Rugnieu, commune de Sainte-Foy-Saint- 
Sulpice, Arnaldus miles de Sancto Marcello et Wigo 
son frère (n^ 366o). 

1145-1147. — Deux chartes sous ces dates appro- 
ximatives sont relatives à la réparation des torts 
causés aux possessions de Cluny par Jacerand Gros, 
seigneur de Brancion. 

Cette famille Gros paraît avoir tenu Épercieu, Par- 
ciacum^ dans le voisinage immédiat de Pouilly, ainsi 
qu'il résulte d'un acte de foi et hommage rendu au 
comte de Forez par autre Jacerand Gros, en avril 
1233 (1). Les chartes que je signale ne spécifiant 



(I) Barban, Fiefsy n« 738. 



— 41 — 

pas quelles possessions clunisiennes avaient eu à 
souffrir des méfaits de Jacerand, on ne peut affirmer 
avec certitude que Pouilly fût du nombre ; mais on 
trouve dans ces documents et plusieurs autres du 
recueil d'utiles indications sur la généalogie des Gros 
(n<*» 4106, 41 3 1). 

POMMIERS. 

1 146, 9 février. — Bulle d'Eugène III confirmant 
le prieuré de Nantua dans ses possessions, en tête 
desquelles figure Pommiers, Pomerium {n^ 41 12)- 

VILLERET. 

iio5. — Cette charte fournit de précieux rensei- 
gnements sur la famille des anciens seigneurs de 
Saint- Polgue. Ilius de SapolgOy Girin son fils, Ilius 
et Guillaume ses petits-fils avaient donné à Cluny 
tout ce qu'ils possédaient à Villeret, Villaretum, Mais 
ce don était contesté par leurs trois neveux, nepotes^ 
Ponce le Vilain, {Villanus)^ Gaiferus et Paltanerus^ 
et leur mère Florence. Pour régler ce différend» un 
plaid est tenu à Charlieu. Les trois frères renoncent 
à leur réclamation et de plus ils cèdent à Cluny deux 
mas contigus situés dans le territoire de Charlieu, 
l'un appelé de la Chaux, de la Calce^ et l'autre d'An tran, 
de Antranno, moyennant le remboursement de 35o 
sous, monnaie de Lyon, pour lesquels ces mas étaient 
engagés, et une mule pour Vilain, Cette cession est 
faite par l'intermédiaire et avec l'approbation de Tco- 
tard, chanoine de Lyon, et Dalmace, son frère, che- 
valier, seigneurs de Roanne, Rotenna^ en présence 
d'Ilius de Marcennay, de Gaucerand de Pinet et au- 
tres (no 3828). 



— 42 — 

Vous remarquerez la forme Sapolgo pour Saint- 
Polgue : c'est encore, à peine modifiée en SaporgOy 
la prononciation actuelle, et le très ancien texte où 
elle figure fait justice des prétendues étymologies, 
Sanum et pulchrum, Sancti Pétri Paulique^ pro- 
posées par le bon La Mure. La forme de Sancto 
SepulchrOy donnée par un document, d'ailleurs d'une 
réelle autorité, publié par Aug. Bernard (i), est elle- 
même bien difficile à admettre. Si un tel vocable 
avait été donné à l'église, c'eût été bien probable- 
ment à l'occasion des croisades, et il n'est pas vrai- 
semblable qu'en iio5, il se fût déjà corrompu au 
point de supplanter le nom véritable dans un texte 
latin. 

De toute manière, saint Polgue est à reléguer au 
nombre des saints imaginaires, comme saint Bel, 
saint Igny, saint Pulgent, etc. 

Après les chartes dont je viens de faire l'énuméra- 
tion et qui concernent directement des lieux situés en 
Forez, il convient d'en citer un certain nombre d'au- 
tres qui, sans être foréziennes, touchent à des familles 
dont l'histoire est intimement mêlée avec la nôtre. 
Telles sont les pièces n^* 3698, 8726, 4404, 4406, 
4455, où apparaissent des membres de la famille de 
Beaujeu, et celles n°« 3674, 368 1, 38oi, 3827, 3840, 
4001 , 4377, 4421, intéressantes pour la généalogie des 
Damas. Les mêmes chartes n°^ 3840, de l'an 1106, 
et 4001, de l'an 11 28, mentionnent au rang des té- 
moins un Hugo Rabies ou Rabia dont le nom fait 
penser auxRaybi, seigneurs d'Urfé ; mais ce rappro- 
chement est fort incenain. 

(i) Cartulaire de Savigny^ p. 1057. 



-43 - 

Une importante chane bourguignonne de Pan j i So 
ou Ti8i (n**'' 4279), contenant accord passé entre Gé- 
rard, comte de Mâco^^ et Tabbaye de Ctun}% en pré* 
sence d^Artaud, vicon^e, et de nombreux témoins tant 
laïques qu'ecclésiastiques, doit être mentionnée ici, 
comme publiée d'après un original conservé dans la 
bibliothèque de la Diana. 

MŒURS ET COUTUMES* 

Il serait trop long de vous indiquer tous les textes 
sur les moeurs et usages du temps, la valeur des 
denrées j etc., dont à raison de leur généralité même, 
notre histoire provinciale peut tirer profit. Mais je 
dois vous signaler deux documents très imponants 
quoique malheureusement trop courts: ce sont leschar- 
tes n*'^42o5 614329, des années i i6ï à 1 188, contenant 
déclaration et amplification des bonnes coutumes 
de la ville de Cluny. On y trouve plusieurs dispo- 
sitions qui devaient entrer plus tard dans nos char- 
tes de privilèges foréziennes. Ces coutumes cluni- 
siennes ont d'ailleurs exclusivement le caractère d'un 
règlement en matière civile et pénale, Les habitants 
de Cluny essayèrent bien, vers cette époque, de se 
constituer en commune, mais cette tentative n'eut 
pas de suite et on les voit y renoncer en 1206 (n° 
4425). 

Un bien curieux article de leurs coutumes est ce- 
lui qui interdit aux bourgeois de se faire défendre 
par un jurisconsulte, legislat dans les procès qulls 
auraient entre eux. Évidemment, les hommes de loi 
n'étaient pas en odeur de sainteté; on s'imaginait en 
ce temps-là que leur intervention était plus propre 
à entretenir qu'à terminer les procès. Cependant, 



— 44 — 

une exception est prévue. Si un étranger amène 
un avocat pour l'assister contre un bourgeois, 
celui-ci pourra en faire autant : il fallait bien que la 
partie fût égale. ^ 

La note gaie n'est pas absente de ces documents 
si variés et si pleins de faits. Je ne puis m'empêcher 
d'indiquer en terminant la charte n° 4406, de l'an 
1202, qui est une concession faite par l'abbé de 
Cluny à Raymond VI, comte de Toulouse, d'un em- 
placement pour y construire un château. De très 
nombreux témoins assistent à l'acte. L'un s'appelle 
Ponce Pilate ; un autre Raignon Foirai. ^^ 1^8^ ^^ 
chancelier du comte, R. Guillaume, souscrit à Tacte, 
et fait suivre intrépidement sa signature de cette pieu- 
se sentence : Fiat, Domine, cor meunt demerdatum ! 
Il paraît que c'est la traduction libre d'un verset du 
psaume 1 18. Je me suis assuré que l'acte n'était pas 
passé en carnaval. 

Le monument mégalithique de Chérier. — Communi- 
cation de M. J. Déchelette. 

M. Brassart, au nom de M. Joseph Déchelette, 
donne lecture de la note suivante. 

<c Au mois d'avril de l'année dernière, M. le docteur 
Plassard voulut bien me signaler la présence d'un 
rocher situé sur la commune de Chérier, au hameau 
du Poyet, rocher dont la conformation lui* avait paru 
digne d'attention et qui lui avait été montré à lui- 
même par M. Lasseigne, cultivateur au Poyet. 

Quelques jours après, accompagné de M. Maurice 
Dumoulin, je me rendis au lieu indiqué. Au pied 
du monticule qui pone la chapelle dite de la Salette, 



-45 - 

au milieu d'un amoncellement de rocs épars qui 
donnent à ce site un caractère pittoresque et d*une 
sauvage âpreté, on nous montra un énorme bloc de 
granit, d'une forme assez irrégulière, sous lequel 
s'ouvre une sorte de cavité. Le rocher mesure envi- 
ron 3™ 5o de hauteur, sur une largeur et une 
épaisseur d'environ 4 mètres au sommet. Sa base, 
coupée suivant une surface plane, ne repose point 
directement sur le sol, mais porte de trois cô- 
tés sur des pierres entassées qui, intérieurement, 
forment une sorte de muraille naturelle. Le qua- 
trième côté est ouvert et sert d'entrée à une petite 
excavation ainsi déterminée par le surélèvement du 
roc. On ne peut actuellement y pénétrer qu'en ram- 
pant, car elle a été en partie obstruée par les pierres 
qui y ont été jetées, et aussi un peu comblée, nous 
dit M. Lasseigne, par les terres que les eaux plu- 
viales font descendre du monticule. On nous assure 
qu'un aiguillon enfoncé dans le sol de cette cavité 
y pénètre en entier, ce qui serait singulier dans un 
terrain où le rocher affleure sous une couche 
mince de terre végétale ; mais nous tentons vaine- 
ment l'expérience. 

Avant de répondre aux questions que nous posent 
déjà les gens du voisinage sur la nature de cette 
grotte mystérieuse, nous les interrogeons nous- 
mêmes, désireux de savoir si la pierre du Poyet est 
l'objet de légendes populaires ou de quelques prati- 
ques inconscientes de superstition traditionnelle. Les 
réponses sont négatives, toutefois, bien que l'on n*ose 
en faire l'aveu sincère, la croyance à quelque trésor 
caché existe dans certains esprits: Le rocher, nous 
disait-on, avait toujours frappé les imaginations et te 



-46 - 

trou béant qu'il surplombe avait donné naissance à des 
commentaires : à n'en pas douter, « il devait cacher* 
quelque chose ». 

En pareil cas, la pioche du terrassier est le meil- 
leur argument dont on puisse faire u^age ; aussi 
quelle que fût notre défiance à Tendroit du résultat 
des fouilles, nous exprimâmes le désir de pra- 
tiquer immédiatement un sondage. Il ne parais- 
sait pas impossible que l'archéologie pût en tirer 
profit. Malheureusement les profits archéologiques 
n'étaient pas seuls mis en cause, et nous comprîmes 
que le fermier tenait à pratiquer lui-même l'explo- 
ration. Nous quittâmes donc Chérier après avoir 
fait aux fermiers du Poyet quelques recomman- 
dations relatives à la conduite des fouilles. 

Quelques jours après, M. le docteur Plassard 
m'apportait la magnifique lame de silex dont j'ai 
l'honneur de vous communiquer la photographie, 
et me racontait l'épilogue de notre visite. Le lende- 
main, M. Pierre Lasseigne, dit Tisserand, aidé de 
son cousin, M. Palluet, s'était mis à l'œuvre. Les 
deux jeunes gens avaient attaqué le sol à l'entrée de 
l'excavation et, après deux jours de travail, car la 
présence de quelques grosses pierres gênait le 
déblaiement, ils avaient rencontré à une faible 
profondeur la lame de silex que n'accompagnait 
aucun autre objet. Il est intéressant de noter 
que MM. Lasseigne et Palluet en recueillant cette 
pièce en avait nettement pressenti la valeur do- 
cumentaire, ce qui prouve que la science archéo- 
logique tend de plus en plus à se vulgariser, même 
dans les villages reculés de nos montagnes. M. le 
docteur Plassard ajouta que les inventeurs, avec un dé- 



— 47 — 

sintéressement auquel je suis heureux de rendre 
hommage^ s'empressaient d'offrir leur trouvaille au 
musée de Roanne, 

Nous nous hâtâmes, M. Dumoulin et moi, de re- 
monter à Qhërier afin de compléter ces premiers 
renseignements et surtout pour examiner les déblais ; 
la terre remuée ne nous rendit que quelques petits 
tessons de poterie, minimes débris, mais présentant 
bien les caractères de la céramique primitive, La 
pâte, épaisse, de couleur grisâtre^ est assez grossière, 
mais cependant cuite au four, à en juger par sa du- 
reté. Aucun débris d'ossements n'accompagnait ces 
tessons; la terre, d*ailleurs, ne présentait point cette 
consistance charbonneuse et cette couleur noirâtre 
que lui donne ordinairement la présence de matiè- 
res organiques décomposées. Les fouilles, hâtons- 
nous de le dire, ont été incomplètes ; elles n'ont 
porté que sur le seuil extérieur et non point sur la 
partie interne de la cavité- Les explorateurs ont craint 
avec juste raison qu'il n'y eût danger à miner ou à 
déchausser les blocs servant de supports au rocher, 
ce déblaiement en sous-œuvre risquant d'en com- 
promettre réquilibre. Dans ces conditions, te travail 
ne pouvait être repris que sous la surveillance d'une 
personne compétente et, sans doute, après la pose 
de solides étais, dont l'installation ne serait pas sans 
offrir de sérieuses difficultés. 

Tel est le récit de cette curieuse trouvaille dont 
nous avons relaté avec soin tous les détails, car en 
pareille matière, il importe que tous les faits soient 
exactement consignés. 

Que conclure maintenant de ces constatations? 

Examinons d*abord l'objet recueilli. C'est assuré- 



-48 



ment la plus belle lame de silex qui ait été jusqu'à 
ce jour rencontrée en Forez. Par ses dimensions elle 
dépasse de beaucoup tous les silex taillés signalés 

antérieurement à la Diana, 
notamment le beau couteau 
provenant des environs de 
Sury-le-Comtal et publié dans 
le Bulletin (tome II, p. 270 
et suiv., et 3o3 et suiv.). 

Sa longueur totale mesure 
o™ 232, et sa plus grande lar- 
geur o*" 039. La pâte est d'une 
couleur blond foncé, un peu 
terne, mouchetée depetites ta- 
ches claires. La lame est lis- 
se et unie sur la face de 
l'éclatement et présente au 
dos une arête médiane, lé- 
gèrement sinueuse, qui lui 
donne une section triangu- 
laire. Une des extrémités a 
été appointée par d'habiles 
retouches, tandis que l'autre, de forme obtuse, s'amor- 
tit en talon et présente la taille des outils de silex aux- 
quels on est convenu de donner le nom de grattoir. 
Les deux tranchants latéraux présentent également 
une série de retouches sur toute leur longueur, re- 
touches qui, en réduisant la largeur de la lame, lui 
ont donné un galbe plus effilé ; ils sont de plus en- 
tamés sur plusieurs points par des brèches qui peu- 
vent être le résultat de l'usure. 

Nous sommes certainement en présence d'une 
arme ; cette arme est-elle un poignard ou bien 



I. — Silex trouvé 

A Chérier. 
Réduction au i/3. 



— 49 — 

une tête de lance ? C'est ce qu'il est malaisé de dé- 
cider, mais nous inclinons pour la seconde hypothèse. 
Solidement fixée à une hampe par une de ces liga- 
tures dont certaines armes de sauvages nous four- 
nissent Texemple, cette pointe, assez aiguë et assez 
longue pour être pénétrante, assez robuste pour ré- 
sister à un choc violent, constiturait une arme d'estoc 
d'une puissance redoutable. L'extrémité mousse oflre 
une épaisseur et une retaille en talon qui permettrait 
de lui donner un solide point d'appui dans le loge- 
ment de la hampe ou emmanchement. 

Il ne me paraît pas douteux que le dépôt de cette 
arme ait été intentionnel. Ce fait résulte clairement 
de la nature du lieu de l'enfouissement, sous cette 
roche énorme dont le site et l'assiette étrange frap- 
pent aujourd'hui encore l'esprit de nos montagnards. 
Si ceux-ci ont pu songer à sonder le mystère de la 
pierre du Poyet, il est bien permis d'en inférer que 
la crédulité superstitieuse de leurs prédécesseurs 
primitifs avait dû, elle aussi, à des âges plus ou 
moins lointains, s'exercer sur le même objet. Je ne 
pense donc pas que l'excavation ne soit qu'un lieu 
de refuge, car cet abri sous roche eût été bien peu 
spacieux, même en le supposant déblayé jusqu'à la 
profondeur où gisait le silex ; au surplus, il serait 
surprenant que les premières fouilles n'eussent pas 
rendu déjà, comme il arrive en pareil cas, une quan- 
tité plus ou moins considérable de débris caractéris- 
tiques tels que rejets de cuisine, os d'animaux, etc» 

Nous restons en présence de deux hypothèses pos- 
sibles. D'abord celle d'une sépulture enfouie peut- 
être plus avant sous le rocher, en un point encore 
inexploré. Dans ce cas, la reprise des fouilles pour- 

4 



— 5o — 

rait bien nous donner de nouvelles surprises: la 
beauté et la grosseur de l'arme, tout à fait excep- 
tionnelles pour notre région, tendraient à faire pres- 
sentir dans cette sépulture le tombeau d'un chef, 
dont les restes pourraient avoir été enfouis avec un 
mobilier funéraire plus ou moins important. 

Mais je suis plutôt porté à croire que la pierre du 
Poyet a été consacrée par la superstition populaire 
à quelque divinité ; à laquelle le silex aurait été offert 
comme ex-voto. 

A ces diverses hypothèses, bien incertaines, je l'a- 
voue, je n'ajouterai pas de nouvelles conjectures en 
discutant sur l'âge de l'arme et l'époque probable de 
Tenfouissement. Il me suffira de rappeler que dans 
toute la Gaule, et particulièrement en Forez, comme 
Ta observé M. Brassart, l'usage de la pierre taillée 
pour la confection des armes et des outils a survécu 
longtemps à l'emploi du bronze et même du fer. 
Les caractères d'un silex taillé et de quelques tessons 
de poterie sont des éléments de discussion tout à fait 
insuffisants pour aborder une question si délicate. Il 
est également certain que les pratiques litholatriques 
des âges primitifs, traditions tellement vivaces qu'elles 
ne sont pas encore complètement éteintes dans nos 
campagnes, n'ont pas disparu immédiatement après 
la prédication de l'Évangile sur le territoire gaulois. 

Quoi qu'il en soit, et ces réserves faites, je crois 
que ta pierre du Poyet devra dorénavant figurer sur 
la liste des monuments mégalithiques du Forez, cette 
dénomination archéologique étant par elle-même assez 
vague pour ne rien faire préjuger sur la destination 
vraie de l'enfouissement du silex. 

En attendant que, interrogée par de nouvelles 



— 5i — 

fouilles, elle ait livré tous ses secrets, le musée de 
Roanne a fait bon accueil au don de MM. Lasseigne 
et Palluet. Cette belle pièce y figure dignement à 
côté de la riche trouvaille de la Goulaine qui, quel- 
ques mois auparavant, était venu enrichir d'une 
admirable collection les vitrines, jusque-là assez i 

pauvres, réservées aux produits de Tindustrie pré- 
historique ». 

Le livre de raison d'Antoine de Thélis. — Communi- 
cation de M. Maurice Dumoulin. 

M. Maurice Dumoulin envoie la note suivante. 

« La bibliothèque de la ville de Roanne a acheté 
dernièrement un registre de 270 feuillets, dont quel- 
q ues-uns blancs, portant comme cote : 

i5i4'i55 1, 
Registre journal contenant notes, mémoires et copies 
non signées d'un très grand nombre d'actes d'échange, 
acquisitions, transactions ^ etc., passés en faveur de 
noble Antoine de Thélis, seigneur des Farges et de 
Cornillon (i), concernant ladite seigneurie de CornilloM, 

Ce registre extrêmement curieux se divise de la 
façon suivante. 

Après une table des matières, vient en guise de 
préface, cet avertissement: 
Extrait du papier journal de noble Anthoine de Theillis, 



fi) Les Farges alias les Forges, commune de Vougy* — 
Cornillon, commune de Mably. 

Cette note et les suivantes, signées E. B., sont dues à l'ami- 
cale collaboration de M. E. Brassart. 



— 52 — 

seigneur des Farges, de Cornilhon, lequel il a escript de sa 
propre main, par lequel l'ont pourra veoir beaucou de choses 
qui serviront de bon advertissement, tant à cause des rantes 
dudit seigneur que de ses domaines et acquestz qu'il a faictz ; 
aussi sont les accords qu'il a faict avec ses frères et seur ; 
aussi y a d'autres advertissements qui pourront redresser et 
porter proffict en l'advenir au seigneur dudict lieu. 

Puis différents chapitres. 

Le premier a trait aux constructions et aux planta- 
tions de bornes. Le second dénombre « le nombre de 
linge fin que noble Anthoine de Theillis... a faict 
blanchyr qui oe l'avait esté il y avait six ans passés, 
au lieu de Cornilhon ; mademoyselle de Senoches sa 
niepse a gouverné cela et ce fut faict en lan mil cinq 
cens un quatre ung (i) ». 

Le troisième, qui porte en marge un arbre assez 
grossièrement dessiné, regarde « le nombre des boys 
que ledict seigneur... a achapté en la parroisse 
de Mably et advertissement pour garder iceulx, 
les limittes se trouveront ». Le cinquième, illustré 
d'une grappe de raisin, s'occupe des vignes « dont 
vous les pourez trover par les confins cy dedans es- 
triptz ». Le sixième, où plusieurs poissons nagent 
entre les lignes du sommaire, contient la description 
des étangs. Le septième s'occupe des terres. Le hui- 
tième, décoré de deux crosses abbatiales, porte « Tes- 
change et aultres avertissemens que... Anthoine de 
Thellis a faict avec les gens d'esglise ». 

Avec le neuvième chapitre, commence ce que Ton 
pourrait appeler les paria du livre journal. C'est d'a- 
bord un livre de raison : « la naysance des enfans 



^2) Il faut comprendre sans doute 1541 [(xxxx) 4]. 



Exr.^-"^* -'V^- 



— 53 — 

naturels et légitimes de Anthoine de Theillis, escuyer, 
seigneur des Farges et de Cornilhon, et de damoi- 
selle Huguette de Sainct Romain, laquelle fut de la 
maison de Lursy au pays de Dombes et de Meyre 
en Beaujollois (i) ». 

Puis une sorte de barème destiné à supputer Tin- 
tcrêt de certaines sommes, à certains taux. 11 établit 
ainsi ce qu'une maille, ce que de un à douze deniers, 
ce que de deux à vingt sous, ce que deux à cent livres, 
par jour, produisent au bout d'un an. Il explique en 
ces termes son utilité : 

Vous pourrez veoir par le desoubz escript combien ung 
homme peult souvre {mettre de côté) pour jour en souvrant 
Tune des sommes icy après escripte, aussi pourrez veoir com- 
bien ung homme peult despenser et combien au bout de Tan 
montera à faire le semblable. 

Enfin, pour terminer: « Les dogmes que Aristote 
envoya au roy Alexandre » ; — « La valleur des re- 
ceptes des Farges et de Cornilhon »; — « Le nombre 
des reliques que l'ont a trouvées en la chapelle de 
Cornilhon ». 

Tel est le sommaire de cet intéressant recueil, d'où 
j'extrais le neuvième chapitre pour le soumettre à la 
Diana, comme contribution à l'histoire généalogi- 
que des familles de Thélis, d'Ogerolles et de Saint- 
Priest. 

L'an mil cinq cens vingt huict et le lundy quatriesme jour 
dumoisdemay, ladicte damoiselle(2) travalla {sic) delà Claude 



(i) Lursy, Lurcy (Ain). — Meyre, Meyré, commune de 
Cublize (Rhône). K. B. 

{2) Le Laboureur (Masures, II, 583) dit qu'Antoine de 
Thélis se maria en i532 avec Huguette de Saint-Romain ; il y a 
apparemment erreur puisqu'ils avaient un enfant en i528. E. B. 



— 54 — 

Theillis au lieu de Cornilhon et en fust délivrée à deux heures 
du matin et laquelle fut baptisée en l'esglise parochiale de 
Mably par messire Anthoine Guyonnet, viccaire dudict lieu, 
le sixiesme jour dudict mois qu'estoit le jour sainct Jehan. 
Ses parains et marainnes sont noble homme Guyot de Ser- 
vières, escuyer, sire de Bagast et de Valorges, noble damoi- 
selle Claude de Talaru relaissée de feu noble Pierre de Sainct 
Romain, en son vivant sire des lieux de Lursy et Meyre, 
grand mère de lad. Claude de Theillis ; laquelle Claude de 
Theillis ledict seigneur son père dessusdict la faist religieuse 
de Beaulieu en Tan mil cinq cens trente huict pour la feste 
des Roix (i). 

L'an mil cinq cens vingt neufz, le premier jour du moys de 
juilhet, fut né Nicollas de Theillis, deuxiesme enfant desdicts 
seigneur et damoiselle, et vingt sur terre demye heure après 
l'aube du jour, et ce fust au lieu de Cornilhon, et fut baptisé 
en lesglise parochialle de Mably par messire Anthoine Guyon- 
net, convicaire dudict Mably. Ses parains et maraines furent 
Révérant Père en Dieu Nicollas de Ramilly et aultres Notez 
que ledict Nicollas mourut à Putay l'an mil quarante et fut 
enterré au ceur de lesglise de Gily, qu'est la paroisse dudict 
Putay (2). Ledict seigneur a faict mener sur sondict filz une 
tumbe out sont les armes desdicts sire et damoiselle. 

L'an mil cinq cens trente et le vingt uniesme du mois de 
juilhet, environ le poinct de neufs heures, fut née Claudine 
de Theillis, troisiesme enfant desdicts seigneur et damoiselle 
qui fut baptisée en l'esglise et depuis ellemourut.au mois de 



(i) Cette fille entra en religion, comme nous l'indique la 
note suivante du f® ccxxxj v^ : « L'an mil cinq cens trente 
huict et le sixiesme jour de janvier, monsieur de Poinson et 
de Sirotz, mon cousin, et moy Anthoine de Theillis fîsmes 
bailler à Beaulieu l'abit adieux (à deux) de nôz filles. La 
myenne est ma fille aisnée nommée Claude. Despuis la refpr- 
mation y m'a faillu faire daultres fraiz et la remectre à nou- 
veaul avec pention nouvelle ». 

(2) Putay alias Puttay faisait partie anciennement de la 
paroisse de Gilly-sur-Loire, en Bourgogne, située de l'au- 
tre côté du fleuve; ce lieu est aujourd'hui de la commune 
de Diou (Allier). E. B, 



— 55 — 

mars ensuyvant, le jour Notre-Dame, et fut enterrée a Mably 
du coûté de rnidy du grand autel par dessous le banc desdicts 
sire et damoiselje. 

L'an mil cinq cens trente ung, le vingtiesme du mois d'aoust, 
qu'estoit le dimanche au madn^^ devant souleil levant, ladicte 
damoiselleacoucha de LoisedeTheillis, qu'estoit la quatriesme 
des enfans de ladicte damoyselle et dudîct sir de TheilliSj et 
fut baptisée en Tes^lise parochiale de Mably ; despuis mourut 
chieu Morierj à Cornilhon. 

L'an mil cinq cens trente quatre, sainct Matbias appostre, 
qu'estoit le vingt quatriesme jour du mois de febvrier, au 
soir^ à lenviron de dix heures, fut né Rolïin de Theillisj citi- 
quiesme enfans et deuxiesme malle desdicts seigneur et da- 
moisellcj et ce fut au lieu de Cornilhon, et fut baptissé ledict 
Rollin en Tesgïisc de Mably îe vingt sixiesme dudtct mois, et 
despuîs mourut le sabmedy de devant Quasimodo ensuyvant 
après ladicte naissance, par quoy ne vivit que environ deux 
mois* 

L'an mil cinq cens trente cinq, après Pasques, et lemardy 
douziesme du mois d'avril, à Tenviron de dix à onze heures 
du soir, fut née Péronnelle de TheilHs, sixiesme enfant des- 
dicts seigneur ei damoiselle, laquelle Fut baptisée en Tesglise 
parochiale de Mably ]e mercredy matin, îreiziesme dudict 
mois d'avril, par messire Breton ; son parain est maisire An- 
thoine du Puis de la ville de Rohanne, prothonotaircj pry- 
eur (i) de sir de Drasse (sic)^ curé de Rohanne et de Buly, et 
ses marraines sont dame Péronnelle de la Grange, religieuse de 
Beauheu, laquelle fut de Gravières près de Varennes sur 
Aller (2)j Taultre marraine fut la nie se dudict seigneur, Jehan ne 
de Theillis, dame de Perolas, despuis dame de Polisieu en 
Forest (3). Notez que à telles dactes et jour de ce mcsmes mois 

(i) Probablement pour procureur. E. B. 

i%) GravièreSj fief, commune de Varennes-sur-AUier 
(Ailier). JE. B. 

|3( Perolas, Pierrelas, à Néronde ? — Polisieu en Forez, 
probablement Pelussieu, commune de Salvizinet (Loire), 

En i6q6, Jean de Pontevez était seigneur de Plerrelas et 
Pélussieu (Au g. Bernard, Les 4'Vrfé^ 467). E, B. 



— 56 — 

fut ledict seigneur trouver avoir se jour cinquante ans plus 
ne moings, sans avance d*ung jour ne reculer de ung aultre. 

L'an mil cinq cens trente six et le mardy vingtiesme de mars, 
environ de sept à huit heures du matin, fut née la Jacqueline 
de Theillis au lieu de Cornilhon, septiesme enfant desdicts 
seigneur et damoiselle, et fut baptisée ce même jour au soir 
en Tesglise dudict Mably par messire Guyonnet, et estoient 
ses parain et maraine noble Domp Pierre Dugue secretain de 
la Benisson-Dieu, Jacqueline Vernierant. Despuis ladicte Jac- 
queline mourut ceste mesme année le lendemain de la Notre- 
Dame de septambre. 

L'an mil cinq [cens] trente huict et le vendredy avant la 
Sainct Jehan Baptiste, vingt uniesme jour du moys de juing, 
de soir à l'environ du jour failly, fut née la Jehanne de Theil- 
lis, huictiesme enfant desdicts seigneur et damoiselle, laquelle 
fut baptisée en Tesglise de Mably. Laquelle mourut et fut en- 
terrée cinq jours après sa naissance au cœur de Tesglise de 
Mably. 

L'an mil cinq [cens] trente neufz et le dix neufviesme jour 
de juilhet, le jour saincte Margarite, de matin demye heure 
après solleil levé ou quelque peu davantaige, fut née au lieu 
de Cornilhon la Margarite de Theillis, neufviesme enfant 
desdicts seigneur et damoiselle, laquelle fut baptisée sur les 
fonds de l'esglise parochialle de Mably, et furent ses parains 
et maraines le procureur Lois Guyonnet et la femme de 
Jehan Cheval Taisné, grangier dudict seigneur, et sa nourrice, 
laquelle est femme du grangier des Platières (i), appelle Be- 
noist Ray ; elle est religieuse a Poilly. 

L'an mil cinq cens quarante ung et le vingt uniesme jour 
de juilhet qu'estoit la vigille Marie Magdaleine, de soir demye 
heure après solleil couchié, fut née à Cornilhon la Jehanne de 
Theillis, dixiesme enfant desdicts seigneur et damoyselle, 
laquelle ondée bien hastivement par messire Anthoine Guil- 
lermet, prebstre, le sabmedy ensuyvant ladicte Jehanne fut 
baptisée en l'esglise de Mably après disner par messire An- 
thoine Guyonnet, vicaire de Mably. Le parain de ladicte 



(i) Les Platières, commune de Mably. E. B. 



^57 — 

Jehanne est noble Lois de Theilïis, sir de Lespînasse en Beau- 
jollais (i)^ ses maraines sont noble Jchanne de Sainct-Romain, 
tnere dudict sir de Lespinasse* et Peronelle Je Theillis, filhc 
dudict seigneur de Theîliis et sœur de laJiete baptisée. Elle 
est religieuse à Beaulieu (2), 

L*an mil cinq cens quarante deux et le lundy huitiesme 
jour du mois de janvyer, entre mydi et une heure, fut né et 
baptisé François de Theillis, unziesme enfant desdicts sei- 
gneur et damoiselle^ par messire Guyonnet sur les fons de 
Mably, et furent ses parvins noble Pierre de Marliogues, sire 
de Senoches (3), messire Anihoine Farget et messire Anthoine 
Guilionnei, sa maraine est noble Margarite de Marliorgues 
dame de Basse Roche ; et ledit François de Theillis fut mis 
en nourrisse le mercredy prochain ensuyvant auprès de Se- 
noches, chieu Chapeau Blanc, et ledict François fut mis à 
Tescolle à Bonlieu (Beaulieu ;) l'an mi) cinq cens quarante 
sept le jour Sainci Nicollas, en desembre. 



(i) Lespinasse alias TEspinasse, paroisse de Saint-Cyr de 
Valorges (Masures de l'Ile Barbtr), IH, p- 432. E. B. 

jî) Au sujet de cette enfant nous trouvons au fo cxxw v** 
des renseignements donnés par son père sur sa prise d'habit. 

« Lan mil cinq cens cinquante et au mois de septambre, 
le jour sainct NicoUas» Jebannc-, filhe de noble homme An- 
thoine de Theillis, print à Beaulieu son habit de religion et 
y estoit monsieur Tabbé Desvron [Jacques de Vitri-Lalière], 
prieur de Salles, de Ris et de Saint Germain des Fossés, 
oncle de ladîcte Jehanne, lequel paya le banquet et feust 
audict Beaulieu, qui fut bien beau et excellant, et lequel 
seigneur ahbé y feist de beaux dons, que victres et argent 
léans donné; et ledict seigneur de Theillis a donné audici 
couvent quatre cens cinquante livres et ung lici bon et 
raisonnable» la plume de lîgnest, pïume menue l5rVf, la cou- 
verte quathelanne, et c'est pour tous ses droictz de légitime 
de ses feuz père, mère, frères et soeurs queUconques. Le îouE 
receu par maistre Jehan le Breton, cha.stellain de Villerer, 
récepteur dudict Beaulieu, Il y heust grand festin et grand 
conrjpaignye. Note^ que îesdîctes quatre cens cinquante livres 
se payent dedans un an, ptmr que ledict seigneur de Theillis 
n^avoii argent pour lors »». 

l3) Marliorf^ues atia^ Maillorgut^s, — Senoches, Senouche, 
Chenouchej commune de Saînt-Romain-la-Mottc- E. B. 



— 58 — 

L'an mil cinq [cens] quarante trois et le sixiesme jour du 
mois de février, fut née la Jacqueline de Theillis au lieu de 
Cornilhon, douziesme enfant desdits sire et damoiselle ; elle 
fut née un soir, une heure de nuyt, le lendemain de la feste 
Saincte Agathe qui «stait ung mercredy, et fut baptisée à Ma- 
bly et fut son parain noble Jacques de Fournyer, prieur de 
Sainct Just en Chevallet et curé de Charlieu et frère de 
Monsieur de Thegnye (i); et furent ses maraines nobles Jac- 
queline de la Brosse, dame de Minardière (2), et Jehanne de 
Poudras de la maison de la F'arge (3) et de la Garde. 

La naissance de Monsir de Sainct Priet. 

L'an mil cinq cens trente quatre et le lundy quatorzième 
jour du mois de juilhet, fut né noble Charles de Sainct Priect, 
filz légitime de noble Charles de Saint Pryet, et se jour fut 
baptisé à Mably de soir par messire Guyonnet. 

La naissance de Messieurs de Senoches. 

L'an mil cinq cens et dix sept et le vingt huictiesme jour 
de janvier, que fut le jeudy, à une heure après midy, fut né 
Pierre de Marhorgues filz légitime de Romain Marliorgues, 
seigneur de Senoches (4), et de Loise de Theillis ; y fut baptisé 
le landemain sur les fonds de Saint Romain la Mote. 

Lan mil cinq cens dix huit et le huictiesme jour de fcb- 
vrier, fut né Jacques de Senoches, filz dudit seigneur et de 
ladite damoiselle Loise de Theillis, et fut né le mardy à une 
heure de matin. 

L'an mil cinq cens vingt ung et le vingtiesme d'octobre, 
fut né Marguerite de Marliorgues, et despuis dame de Basse 
Roche, filhe dudit sir et de ladite Loise de Theillis, et laquelle 



il) Thegnye, Tigny, commune de Ch^ndon. 

{2) De la Brosse; une vieille famille de ce nom était pos- 
sessionnée au XIVc s. à Lentigny et Villemontais (Barban> 
FiefSy n« 252). — Minardière, fief, château, commune de 
Pouilly-les-Nonnains. E. B. 

(3) La Farge, seigneurie des Poudras, commune de Propières 
(Rhône). E. B. 

(4) V. p. 57, note 3. 



— ^9 — 

fut baptisée et née à Cnrnilhoa, eo la chapelle duiiict lyeu. 

L'an mil cinq cens et vingt et le vingtiesme jour d^avriï, fui 
né Jehan, filî desdicts dessus nommés, et despuis morui. 

L'an mil cinq cens cinquante et le lundy quinziesme jour 
du mois de sepiambre, environ huict heures de malin, fut né 
à Senoches, Charles de Marliorgues, filx aisné de noble Pierre 
de Marliorgues susnomnié, fik de Romain Marliorgues, en son 
vivani sir de Senoches^ et fut bapiisé à Sainct Romain le 
mardy, environ solleil couché; son parain fui Charles de Bonse, 
pryeur d'Ambierle-^ sa mareinne fui madame de Pradines. 

Ledici seigneur Anihoine de Theillis dici que en aguissant 
ses couteaux pour ce marier, que y lui fui donné trois en- 
fans, ung masie et deuv femelles. 

Item, en son veufvaige, luy fut donné Lois le Bourbonois, 
lequel fut né en Tan mil cinq cens quarante huict et le jour 
de la Notre-Dame de mai, après la grand messe de Mably, 
et fui né chieu Bodou et ce jour fui baptisé audici Mabiy, 
ta Loise fui sa mareine. Et despuis, luy fui donné une fiile, 
qui fui née le jour de la Toussains mîl cinq cens quarante 
ung, nommée Toussaint?. 

Après commencent les notes de la main de mem- 
bres de la famille d'Ogerolles (alias d'Augerolies)* 

Noble Charlotte des Serpens prieure de Saint Thomas les 
Nonains lez Montbrison (i) seur de monsieur de Fondras et de 
mademoiselle de Cornières, meurt à Cornilhon le xxviij* mai 

L'an mil cinq cens quatre vrnis et sept, en carésme, mourut 
à Cornières iz) Marguerite des Serpens dame de Cornières, 
vefve de feu Lois d'OgeroUes puis né de la maison de Sainct 
Poigne, et fille de Antoine des Serpens seigneur de Cornières, 
la Bugneraye (3j et en partie de Batgnaux. 

Claude d'Ogerolles de Thelis, fils de Lais d'Ogerolles son 



|î| Saini-Thomas-la-Garde, E. B. 

la) Comières^ CommièreSj commune de Villerei. E. B. 
0) La Bugneraye, la Beugnene, commune de Chassenard 
I Allier). E. B, 



— 6o — 

fils, fust son héritier et parvint sieur de Cornières. Elle fust 
enterrée à Villeres au vas des sieurs de Cornières devant, 
l'autel de Notre-Dame. 

L'an mil cinq cens quatre vingts et sept et le (en blanc) 
du mois de (en blanc), trépassa au chastau de Commières no- 
ble damoiselle Marguerite des Serpens, filhe de feu messire 
Jan des Serpens, seigneur de Cornières, Bagnaux en partie et 
de la Bugnerez et vefve de Lois d'OgeroIles de la maison 
de Sainct Polgue. 

L'an mil cinq cens quatre vingts et sept et le douziesme 
d'avril, espousarent, au chasteau de la Lière, noble Claude 
d'Ogerolles de Thelis, escuier, seigneur de Comières, des 
Farges, Cornilhon et Varinay (i), et noble damoiselle Jane (2) 
des Serpens, filhe de feu messire Gilbert des Serpens, che 
valier de l'ordre du Roy, gentilhome ordinaire de sa chambre 
gouverneur de Mascon, lieutenant de cent hommes d'armes 
seigneur et baron de Gondras, Londe, Sainct-Saturnin, Tailhat 
Magni, le Pont Damali, Vesvre et Martillions (3). 

L'an mil cinq cens quatre vingts et sept et le mardi anté- 
pénultième de décembre, nasquit, au chasteau de Magny, 
Philibert-Claude, premier fils des susdits Claude d'Ogerolles 
de Thelis et Jane des Serpens, et fut baptisé en la chapelle 
dudit chasteau. Les parrains furent Philibert des Serpens, 
son oncle, gentilhome ordinaire de la chambre du Roi, sei- 
gneur et baron de Gondras, Londe et Sainct Saturnin, et no- 
ble Claude de Perelay, sa marreine fut Claudine Cartier. 

L'an mil cinq cens quatre vingts et huit, mourut le susdit 
Philibert-Claude le jeudi cinquiesme du mois de février au 



(i) Varinay, commune d'Ouches. E. B. 

(2) Le Laboureur {Masures, II, 225) l'appelle Antoi- 
nette. E. B. 

(3| Gondras, commune de Grandris (Rhône). — Magni, 
commune de Cublize 1 Rhône). — Vesvre, Vesvre-Gondras, les 
Vesvres, commune de Coulanges (Allier). — Pont Damali, 
anciennement de Dame AUjc, Pont-à-Mailly, commune de 
Varennes-Reuillon (Saône-et-Loire) (Courtépee, Descr, du 
duché de Bourgogne, 2^ éd., t. III, p. 112 et ii3). E. B. 



— 6i — 

chasteau de Magny et fust enterré le lendemain vendredi en 
l'esglise de Mabli au vas de ses prédécesseurs, au milieu du 
cœur. 

Lan mil cinq cens, le troisiesme jour de janvier, nasquit à 
Roane, environ les six heures du soir, François-Claude, fils 
des susdits sieur et dame de Cornières et fut baptisé en Tes- 
glise dudict lieu le dimanche ensuivant. Son parrain fut 
messire François Chastelus, lieutenant de Roane, sa marraine 
(ffi blanc) femme de messire Pierre Populle (i). 

Le lundi (en blanc) de février nasquit à Roane, environ les 
neuf heures du soir, Jacques d'Ogerolles fils des susdicts 
sieur et dame de Comières, Tan mil six cents et ung. Son 
parrain a esté le sieur de Chenevou. Il mourut Tan 1604 et 
est enterré au cœur de l'esglise de Mabli. 

Alexandre, fils des susdicts sieur et dame de Comières, nas- 
quit à Roane le minuit du 16 au 17 octobre mil six cents et 
deux. 

La séance est levée. 

• Le Président, 

Comte DE PoNCiNS. 

Le membre faisant fonction de secrétaire, 
Eleuthère Brassart. 



(1) En marge, d'une autre écriture : « Il se nome M. de 
Boucent ». 



— 62 — 



II. 



MOUVEMENT DE LA BIBLIOTHÈQUE 
ET DU MUSÉE. 

Dons. 

Ont été offerts par MM. : 

Bertrand (Alfred), conservateur du musée départe- 
mental de Moulins, sa notice : Mémoire sur les se- 
pultures des seigneurs et ducs de Bourbon à Souvigny^ 
Bessay et Champaigue (Allier) (Extrait du Bulletin- 
revue de la Société d'Émulation et des Beaux-Arts 
du Bourbonnais). Moulins, (Etienne Auclaire), s. d., 
in-8°. ^' 

Chambre de commerce de Saint-Étienne : Lucien 
Thiollier, Notices industrielles. La Chambre de 
commerce de Saint-Etienne, Bustes et portraits. 23 
héliogravures de M. Félix Thiollier faites d'après les 
originaux des peintures et sculptures appartenant à 
la Chambre de commerce, œuvres de Hippolyte 
Flandrin, Albert Maignan, Guillaume, Montagny, 
etc. Saint-Étienne, (Théolier et C'^), 1894, in-4°. 

Conseil central d'hygiène publique et de salubrité 
de Saint-Étienne et de la Loire : Compte rendu des 
travaux pendant les années i8g3 et i8g4y par MM. 
Victor Guinard, secrétaire du Comité central et J. 
Depras, secrétaire-adjoint. Saint-Étienne, (Théolier 
et 0% 1895, in-8^. 

Galle (Léon), ses notices : Document inédit sur les 



- 63 — 

brigandages en Beaujolais après la Révolution (Extrait 
de la Revue du Lyonnais^ janvier 1896). Lyon, (Mou- 
gin-Rusand), s. d., in-8**. 

— La bibliothèque du comte de Lignerolles (Extrait 
de la Revue du Lyonnais). Lyon, (Mougin-Rusand)^ 
s. d. (1894), in-8°. 

— Quelques lettres sur un voyage en France fait 
en 1788. Lyon, (Mougin-Rusand), 1896, in-8°. 

Lachmann (Emile) : Compte-rendu général du grand 
concours international de musique tenu à Lyon en 
188S. Lyon, (Imp. Nouvelle), s. d. (1886), in-8^ 

— Livre d'or du concours musical de Grenoble eu 
i8g3. Grenoble, (Joseph Baratier), 1894, gr. in-8°. 

Ministère de l'Instruction publique : Recueil des 
chartes de l'abbaye de Cluny^ formé par Auguste Ber- 
nard, complété, révisé et publié par M. Alexandre 
Bruel. Tome V (1091-1210). Paris, (imp. nat.), 1894, 
in-4°. 

— Journal des savants. Janvier-février 1895. 

Monery (Louis) : Ajalbert (Jean), En Auvergne. 
Paris, E. Dentu, 1893, in-12. 

— Gonindard (Mgr), archevêque de Sébaste, puis 
de Rennes : L'âme de Jeanne d'Arc. Panégyrique 
prononcé dans la cathédrale d'Orléans le mardi 8 mai 

1888 pour le 45 g^ anniversaire de la délivrance d'Or- 
léans. Orléans, (H. Herluison), 1888, in-8^. 

Discours prononcé dans l'église de Saint- 
Germain de Rennes en faveur de l'ouvroir Saint- Jo- 
seph (Vestiaire Saint-Vincent de Paul), le mercredi 
25 février 1 8g I. Rennes, (Antony Laurent), 1891* 
in.8o. 



— 64 — 

— Ollivier (le R. P. Marie-Joseph), Oraison funè- 
bre de Mgr J.-F.-N. Gonindard, archevêque de Ren- 
nés, prononcée le mardi 4 juillet iSpS, en la cathé- 
drale de Rennes. Paris, iSgS, in-8^ 

— Mgr Gonindard, archevêque de Rennes, Dol et 
Saint'Malo, sa mort, ses funérailles, hommage à sa 
mémoire. Rennes, (Marc Simon), 1893, in-12. 

— Bolo (J.-D.), Notice sur le maréchal Suchet, 
duc d'Albuféra. Lyon, (Louis Perrin), 1826, in-8° 

— Brun (A.), Notice nécrologique sur M. L.-F.- 
M. Menoux, ancien président de la Société d'éducation 
de Lyon, lu en séance publique le 3o juillet iSSj. Lyon, 
A. Brun et 0% i858, in-8^ 

— Cent nouvelles nouvelles (les). Paris, Garnier 
frères 1896, in-12. 

— Dumas (J.-B.), Éloge de M. l'abbé C.-L. Roux, 
lu à l'Académie de Lyon le 26 avril i83o. Lyon, 
(J.-M. Barret), i83o, in-8^ 

Eloge historique de J.-B. Dugas-Montbel, 

membre de l'Académie royale des sciences, belles-let- 
tres et arts de Lyon, lu dans la séance publique du 
5 mai i833. Lyon, (J.-M. Barret), i836, in-8^ 

Eloge historique de J.-M. Pichardy membre 

de l'Académie royale des sciences, belles-lettres et arts 
de Lyon. Lyon, (J.-M. Barret), 1837, in-8°. 

Éloge historique de N.-F. Cochard, membre 

de l'Académie royale des sciences, belles-lettres et arts 
de Lyon, lu en séance publique du 2 S juin 1834. Lyon, 
(J.-M. Barret), 1834, in-8°. 

Notice historique sur Laurent-Pierre Béren- 

ger, lue dans la séance publique de l'Académie royale 



i 



— 6=» — 

des sciences, beltes-leltres cl arls de Lyon, en date du 
i^ juillet 1S23. Lyon, (L, Boitel), i836, in-S". 

Notice des auprages imprimés et manuscrits 

de Claude Breghot du Lut^ conseiller a la (Jour royale 
de Lyofu extraite du tome II de r histoire de l'Acadé^ 
mie de Lyon. S. K n, d,, in-S"*, 

— Grognier (L.-F.), Notice sur F.-N, Cochard, lue 
à la Société d'agriculture, histoire naturelle et arts 
utiles de Lyon, Lyon, [J.-M, Barret), i83t^, in-8°. 

Notice sur J.-IL Balbis, lue en séance publi- 

que de l'Académie des sciences, belles-letlres et arts de 
Lyon le 14 juillet î 83 1 , Lyon, (L-M. Barret)^ s- d-, 
in-8^ 

— Guerre (J.)» Éloge historique de AL Bureaux- 
Pus y, successit^ement préfet des départements de l'Ai* 
lier^ du Rhône et de (jénes, .,..,. président de rAcadé- 
mie de Lyon y,..,., ancien président de r Assemblée 
nationale consti tuante^ lu à l'Académie de Lyon dans 
sa séance du 21 juillet ifioj, Lyon, Ballanchepcrc et 
fils, 1807, in-H^p 

— Lasteyrie (Bobert de), Jules Quicherat^ sa pie et 
ses travaux, Paris, (inip, nai.), iS83, in-S**. 

— Martin-Daussigny (E.), Notice sur M. Menoux. 
[Extrait delà Revue du Lyonnais). Lyon, (4ïnic Ving- 
trinier), s. d-, in-8*\ 

— — Notice sur Victor Or sel, de Lyon. (Extrait 
de la Revue du Lyonnais). Lyon, (Léon Boitel), i85i, 
in-8«. 

— Monrherot (de), Éloge historique de AL L.-N. 
Carrier, docteur en médecine , ancien chirurgien-major 
de V Hôtel- Dieu, de l'Académie royale des sciences^ 
belles-lettres et arts de Lvon^ lu à la séance publique 



\ 



ït 



— 66 — 
de l'Académie du 1 6 mars i83g. byon, (Barret), iSSg, 

— Moret (l'abbé J.-J.), Saint Menoux, sa pie et son 
culte; pratiques de piété en son honneur. Moulins, 
A. Ducroux et Gourjon-Dulac, iSgS, pet. in-8°. 

— L'abbé Perrin (de Feurs), aumônier de la prison 
de Roanne. Notice biogi^aphique, Lyon, (Louis Perrin), 
i836, in-8°. 

— Rougier (docteur), Éloge historique de Claude- 
Antoine Bouchety ancien chirurgien-major de l'Hôtel- 
Dieu de Lyon y membre de la Société de médecine de 
Lyon, lu en séance de cette Société le 3o décembre 
i83g. Lyon, (Louis Perrin), 1889, in-8°. 

— Vayssière (A.), archiviste de l'Allier, Note sur le 
manuscrit de la Chronique du bon duc Loys de Bour- 
bon, appartenant à la bibliothèque de Saint-Péters- 
bourg, et sur le siège de Belleperche, (Extrait des 
Annales bourbonnaises). Moulins, (Etienne Auclaire), 
s. d., gr. in-8°. 

— Villedieu (E. de). Chant de rénovation. Un poète : 
Victor de Laprade. Paris j 1884, pet. in-4**. 

— Vingtrinier (Aimé), Documents sur la famille de 
Jussieu. Lyon, (Aimé Vingtrinier), 1860, in-8°. 

Reure (abbé), ses notices: Etudes for é^iennes. Les 
méfaits de la maison de Chatelus suivis d'une appendice 
sur Jean de Chatelus. (Extrait des Archives historiques 
du Bourbonnais). Moulins, (Crépin-Leblond,) 1896, 
in-i2. 

— Fragment de généalogie de la maison d'Urfé 
tiré d'un manuscrit de la bibliothèque nationale. Mont- 
brison, (Eleuthère Brassart), 189b, in-8°. 



-67 - 

— M. Armand'Caillat et fih à V exposition de 
Lyon. (Extrait de V Université catholique). Lyon, 
E. Vitte, 1893, in-8°. 

Rougier (Laurent), professeur départemental d'a- 
griculture: Ministère de l'Intérieur : Rapport sur les 
primes d'honneur. Année 1890. Paris, (imp. natO^ 

1894, gr. in-8<>. 

Primes d'honneur du département de la Loire, pages 35 
à 76, 

Testenoire Lafayette (C.-P.)? sa notice : Château 
du Fay, château de Ravoir e. Saint-Jean- Bonnefonds ; 
contestations entre l'Archevêque de Lyon et le comte de 
Fore:;^ au sujet de la transaction de tij3; armoriai 
de Guillaume Revel. Montbrison, (F^euthère Brasiian), 

1895, in-8^ 

Valentin-Smith (Louis) : Quatre ouvrages prove- 
nant de la bibliothèque de feu son pure, M, Joannes- 
Erhard Valentin-Smith, conseiller honoraire à la 
Cour d'Appel de Paris ; 

1° Recueil factice comprenant les Souvenirs des 
sessions du Conseil général de la Loire en îSSS et 
1860 et des visites du comte de Persignr dans les 
arrondissements de Saint-É tienne, Montbrison et 
RoannCy extraits du Mémorial de la Loire et publiés 
par M. le comte de Vougy, et le Compte rendu du 
séjour de M. le duc de Persigny dans le département 
de la Loire en 1S62, par M. Charles Gâches. In-8°. 

2° Recueil factice interfolié comprenant notamment 
le Blason des armoiries du comté de Fore^^ peint dans 
le registre d'armes de Guillaume Rerel avxc de nom- 
breuses annotations manuscrites de M. V.-S., les 
Mémoires sur les dispositions intérieures de la Diana, 



\ 



— 68 — 

par M. de Persigny, les Notes sur quelques blasons 
de la Diana, par L.-P. Gras, enfin le recueil des 
Procès-verbaux des séances de la Société de la Diana, 
du 27 août i863 au i5 décembre 1864. Formats di- 
vers. 

3° Recueil factice comprenant notamment un cahier 
manuscrit de 141 feuillets de tous formats (lettres, 
copies diverses, dessins de M. V.-S.), intitulé : Notes 
sur le Fore\y la Diana, l'armoriai de Guillaume Re- 
vel, les hommages et aveux, etc. ; un autre cahier 
manuscrit de 65 feuillets, également de formats di- 
vers, intitulé : Copie de la brochure de M. l'abbé Re- 
non sur les blasons de la Diana et Copie abrégée de 
l'inventaire Gajant ; enfin les Notes sur quelques 
blasons de la Diana, par L.-P. Gras, avec interfo- 
liation et nombreuses annotations de M.V.-S. In-8°. 

4° Tableau historique et généalogique des comtes de 
Fore:{ depuis leur origine sous Charles-le-Chauve 
jusqu'à la prise de possession du comté par le roi 
François I""^ (Syo-iSSi), par M. d'Assier de Valenches. 
Lyon, (Louis Perrin), s. d., feuille in-plano. 

Echanges, 

Académie de Màcon. Annales, IV série, tome X. 
Année 1893. 

Académie des sciences, agriculture, arts et belles- 
lettres d'Aix. Mémoires. Tome XVL Année 1895. 

Académie des sciences, belles-lettres et arts de 
Clermont-Ferrand. Bulletin historique et scientifique 
de l'Auvergne. N"* 10. Décembre 1894. 



-69 - 

Boudet (Marcellin), L'H6tel du consulat de Saint-Flour, 
ses maîtres et la bourgeoisie sanfloraine au moyen âge. 

Académie des sciences, belles-lettres et arts de Sa- 
voie. Mémoires. IV« série, tome V. Année 1895. 

Académie d'Hippone. Bulletin (suite). 1894. 

Institut de Carthage. Revue tunisienne. 2* année, 
n^* 5 et 6. Janvier-avril 1895. 

Gauckler (P), La patère de Bizerte. 

Ministère de l'Instruction publique. Bulletin archéo- 
logique, i"*^ livraison, 1894. 

Enlart (Camille), Les origines de Tarchitecture gothique 
en Espagne et en Portugal. {Dans cet article l'auteur démontre 
avec preuves et dessins à l'appui, que la majorité des monuments 
gothiques de ces contrées dérive de notre art national et plus 
spécialement des écoles cistercienne et clunisienne). — Montméja 
(Jules), Mosaïque du moyen- âge et carrelages émaillés de 
l'abbaye de Moissac. — Pilloy, L'équitation aux époques 
franque et carolingienne. 

— Annuaire des bibliothèques et des archives pour 
1895, 10^ année. 

Musée Guimet. Amtales. Tome XVI, i^<^ partie. 
La Corée ou Tchosen (la terre du calme matinal), 
par M. le colonel Chaillé-Long-Bey. 

Revue de l'histoire des religiojis. XV^ année, tome 
XXX, n° 3, novembre-décembre 1894. 16*= année, 
tome XXXI, n° i, janvier-février 1896. 

Société archéologique de Tarn-et-Garonne. Bulletin. 
Tome XXII. i^^ à 4^ trimestres 1894. 

(A signaler particulièrement les comptes rendus avec dessins 
des excursions organisées par cette Société). 

Société archéologique et historique de l'Orléanais. 
Mémoires. Tome XXV. 1894. 



I 

I 

I 



— 70 — 

Guemer, Genabum. Nouvelle étude d'après les anciennes 
conimverses et les travaux les plus récents, avec note addi- 
tionnelle. 

Société bibliographique et des publications popu- 
laires. BuUelin. 26^ année, r* livraison. 1895. 

Société de Borda. Bulletin. 19^ année, 4^ trimes- 
tre 1894. 

Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France. 
Bulletin, 22* année, i^« livraison. 1896. 

Société d'émulation de l'Auvergne. Revue d'Au- 
vergtie. lo* année, n° 6. Novembre-décembre 1894. 

Société départementale d'archéologie et de statis- 
tique de la Drôme. Bulletin. 1 1 S*-* livraison. Février 
1895. 

Fillet (abbé!, Louis Adhémar, premier comte de Grignan 
(t475-i358), mari d'Anne de Saint-Chamond. 

Société des amis des sciences et arts de Roche- 
chouart. Bulletin. Tome IV, n° 5. Novembre 1895. 

Société des Antiquaires de l'Ouest. Bulletin. 3^ et 
4* trimestres 1894. 

Société des Antiquaires du Centre. Mémoires. 
XX^ volume, 1893-1894. 

Buhot de Kersers : Notes archéologiques (Découvertes 
de lombeaujc anciens àQuantilly et à Pleinpied). — Laugardière 
(Charles de) , J.es inscriptions gauloises de Genouilly (Cher). 

Société des Archives historiques de la Saintonge et 
de TAunis. Bulletin-revue. XV^ volume, 2*^ livraison. 
Mars 1895, 

Société des lettres, sciences et arts de TAveyron. 
Procès-verbaux des séances. Tome XVI, du 29 juin 
1891 au 4 mai 1894. 



— 71 — 

Société d'études scientifiques et archéologiques de 
la ville de Draguignan. Bulletin, Tome XIX, Années 

Espitalier iTabbe H.), Les évêques Je ?"ré}us du VI= au 
Xilh siècle (A signaler parUcuIîèremenij pages 339 a 3(58, le 
chapitre iraiianî des premières înyasiorts des Sarrasins et du sac 
de Lérins ou péril saint Porcaire dont les reliques sont à 
Mon tve rd un -en- Fore^ | , 

Société historique et archéologique du Maine. Repue 
historique et archéologique du Maine. Tome XXXVL 
2* semestre 1894, 

Angoi (abbé), De la recherche des voies anciennes d'après 
rexartien des délimitations paroissiales. 

Abonnements, 

Ancien Fore^ {V). 13*= année; )anvier-février iSgS. 
14* année; mars iSgS. 

Bibliothèque de l'Ecole des Charles. Tome LV, 6^ li- 

vraison. Novembre-décembre 1S94, 

Bulletin monumeniaL 6*^ série, tome IX, n*^ 5* 
1894. 

Archéologie pratique {Conseils donnés par la Société natio- 
nale pour la protection des sites et des monuments de Belgique 

aux artisans employés à la restauration desmonu7nents anciens). 

Polj'biblion, Revue bibliographique universelle. 
Partie littéraire. 2*^ série, tome XLI, 2^ à 4^ livrai- 
sons. Février-avril 1895. 

Repue du Lyonnais, 55*^ année, 5*^ série, tome XIX, 
a"* 10g, 110 et 1 1 1, Janvier-mars i8y5. 

Repue épigr^aphique du Midi de la France. N*" 76, 
Octobre-décembre 1895. 



— 72 - 

Acquisitions. 

Chevalier (l'abbé Ulysse), Répertoire des sources 
historiques du moyen âge. Topo-bibliographie. 2^ fas- 
cicule (B.-E.) Montbéliard, (Paul Hoffmann), 1896, 
grand in-8°. 

Articles spéciaux au Forez : Burgensis (famille), Chalain 
d'Uzore, Chalmazel, Champdieu et Chandieu, Charlieu, Char- 
pinel (famille), Châtelus-Châteaumorand (famille), Chaugy (fa- 
mille), Chazeau, Cousan et Couzan, Damas (famille), la Diana 
(salle, société), Escotay ou Ecotay, Essalois. 

Le Laboureur (Claude), Les masures de l'Ile-Barbe, 
Supplément à la nouvelle édition. Œuvres diverses 
comprenant le discours de V origine des Armes ; l'épU 
tre apologétique pour le discours de l'origine des Ar- 
mes ; la généalogie de la maison de Sainte-Colombe; 
les notes et corrections sur le bréviaire de l'église de 
Lyon ; suivies des notes inédites de l'auteur ; publiées 
par le comte de Charpin-Feugerolles et Georges 
Guigue. Lyon, Emmanuel Vitte, 1896, in-4°. 

Steyert (André), Nouvelle histoire de Lyon et des 
provinces de Lyonnais^ Fore^, Beaujolais, Franc- 
Lyonnais et Bombes. Tome \^^. Antiquité, depuis les 
teràps préhistoriques jusqu'à la chute du royaume 
burgonde (534). Lyon, Bernoux et Cumin, 1895, 
in-4°. 



-73 - 

IIL 

MOUVEMENT DU PERSONNEL. 

Membres titulaires, 

M. le docteur Louis Choupin, à Saint-Galmier, 
reçu le i8 mars 189 5. 

M. Auguste Astic, notaire à Feurs, reçu le 20 avril 
1895. 

Membre correspondant. 

M. Louis de Longevialle, 4, rue Sala, à Lyon, 
reçu le i^"" mars 1895. 



HSV^^ 




EXCURSION ARCHEOLOGIQUE 

DE LA 

SOCIÉTÉ DE LA DIANA 

A CROZET, 

LA PACAUDIÈRE, ST-MARTIN D'ESTREAUX 

ET ST-PIERRE- LAVAL 

LE 3 JUILLET 1893. 



COMPTE RENDU PAR M. L'ABBÉ REURE 



La proposition de visiter en 1893 les communes 
de Crozet, la Pacaudière, Saint-Manin d'Estreaux et 
Saint-Pierre-Laval, faite en notre nom à la réunion 
de la Diana du 7 février, fut favorablement accueillie 
par l'Assemblée générale du 18 mai suivant, qui dési- 
gna pour commissaires organisateurs MM. E. Bonnier, 
J. Déchelette, L. Monery, R. de Quirielle et abbé 
Reure. M. Déchelette et M. de Quirielle ne purent 
prendre part à l'excursion préparatoire du 8 juin; 
mais M. Aubert de la Faige voulut bien se joindre au 
comité, à qui M. Rochigneux prêta aussi les conseils 
de son expérience. Je regrette de ne pouvoir dire à 
quel point la cordiale réception de M. Bonnier rendit 
cette journée agréable ; ceux qui connaissent l'affec- 
tueuse hospitalité du château du Treillard compren- 
dront ce que je suis obligé de taire. 

L'excursion générale eut lieu, conformément à l'itî- 

6 



L 



-76 - 

néraire arrêté, le lundi 3 Juillet iSgS. Deux circons- 
tances auxquelles on n'avait pas pensé d'abord, l'inau- 
guration de réclairage électrique à Renaison, et le 
congé de famille de TArgentière nous ont privés de 
quelques adhésions ; cependant quarante-quatre mem- 
bres ou amis delà Diana avaient répondu à notre appel, 
et ont fait une partie au moins de l'excursion (i). 

Les deux heures consacrées à la visite de Crozet, 
un des villages les plus pittoresques du Roannais, ont 
paru courtes à tout le monde. A la Pacaudière nous 
attendait un excellent déjeuner, servi à l'hôtel Mégnot. 
Au dessert, M. Reure porte un toast « à la chère pa- 
trie forézienne »; mais l'orateur ayant dit, entre au- 
tres choses, qu'il s'était demandé avec inquiétude si 
les modestes curiosités de ce coin reculé du Forez 
valaient la peine d'être montrées à des connaisseurs 
que leurs voyages, leurs études et leurs travaux per- 
sonnels ont rendus difficiles, est interrompu par d'ami- 
cales protestations. M. Jeannez ajoute fort à propos 
quelques mots pour remercier M. BuUiot, au nom 
de la Diana, de nous avoir fait l'honneur de s'asso- 
cier à ce voyage. 

On quitte la Pacaudière avec une heure de retard, 
ce qui n'empêche pas les excursionnistes de faire halte 



(i) Cétaiènt MM. Aubert de la Faige, Biétron, Boclon, E. 
Brassart, Bulliot, Chassain de la Fiasse, Châtel, E. Déchelette, 
J. Déchelette, Dumoulin, Dupin, Vincent Durand, Durel, 
Épitalon, Favarcq, abbé Flachard, H. Gonnard, Jacquet, 
Jamot, Jeannez, Lafay, Le Conte, Leriche, Maridet, Meynis 
de Paulin, Monery, de Montauzan, de Montrouge, E. Morel, 
G. Morel, Orsel, de Paszkowicz, comte de Poncins, R. de 
Quirielle, abbé Renoux, abbé Reure, Révérend du Mesnil, 
Rochigneux, J. Rony, L.Rony, Roustan, Roux, du Sauzey, 
Verrière. 



— 77 — 

à la station d'Ariolica. Pendant qu'on cherche un 
peu de fraîcheur soys les arbres qui bordent la route, 
le parochusde cette mansio gallo-romaine, M. Vincent 
Durand lui-même, fait aux voyageurs un discours fort 
pertinent pour leur prouver que Tend roi t s'appelle 
bien Ariolica, et nonpas le Treillard, ainsi qu'un vain 
peuple pense. 

La conférence achevée, on remonte en voiture ; 
comme le temps presse, on jette à la hâte un coup 
d'œil sur l'église de Saint-Martin d'Estreaux, pour 
aller ensuite se réfugier sous les ombrages de Château- 
morand. La chaleur est devenue accablante, et la 
visite du célèbre château en souffre quelque peu. Je 
dois* avouer que, à ce moment, les excursionnistes 
paraissent beaucoup moins séduits par Tarchéologie 
et l'histoire que par les délicieux rafraîchissements 
offerts par M. Maridet, avec une grâce parfaite, à ses 
hôtes d'une heure. 

Quelques-uns de nos confrères prennent à Saint- 
Martin l'express de cinq heures ; les autreî^ vont à 
Saint-Pierre-Laval, où ils voient apparaître, non plus 
un simple gallo-romain, mais un druide authentique, 
en la personne de M. Bulliot, qui leur présente son 
petit menhir et sa fontaine sacrée, entourée d'une 
vénération vingt fois séculaire. Cette journée si bien 
employée finit par la visite du château de Lalière, 
et par un souper très gai prisa Saint-Martin à l'hôtel 
du Lion d'Or. 

En somme, nous espérons que l'excursion de iSgS, 
sans offrir un intérêt exceptionnel, n'a pas laissé 
à nos amis trop de regrets. On nous demande d'en 
fixer le souvenir ; nous le ferons de notre mieux. 
Sans nous astreindre à suivre toujours exactement 



1 



-78 - 

le programme (i), nous toucherons à toutes les ques- 
tions qui y sont proposées et même à quelques 
autres, mais cela ne veut pas dire que nous les ré- 
soudrons toutes. LVauteur de ce compte-rendu ne se 
croira pas non plus obligé de dire tout ce qu'il peut 
savoir sur celles qu'il connaît le moins mal : il y a 
telle de ces questions qui demanderait à elle seule 
plus de pages que la discrétion ne lui permet d'en 
écrire. On évitera avec un soin égal l'accumulation 
des noms propres et des dates, et les généralités su- 
perficielles. On se propose moins de faire connaître 
un grand nombre de faits que de mettre en lumière 
ceux qui peuvent offrir un peu d'intérêt. On s'atta- 
chera constamment à distinguer ce qui est certain, 
ou ce qui paraîtra tel, de ce qui est seulement proba- 
ble ou conjectural. Donner une idée sommaire, mais 
juste, de cette extrémité du Forez, c'est tout ce qu'il 
est raisonnable d'exiger (2). 



{1} Ce programme a été imprimé dans le Bull, de la Dianay 
t. VIÏ, p. 139, 

(2) Notre imeniion n'est pas de surcharger ce compte-rendu 
de noies qui seraient fort nombreuses, si nous prenions le 
parti de mentionner toutes les sources où nous avons puisé, 
tous les documents que nous avons consultés. Il suffira d'in- 
diquer quelques références nécessaires ou utiles. 



i. 



j 



— 19 — 



I. 



CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES 
SUR LA RÉGION VISITÉE. 

Aspect. — Coupé par la grande faille du Forez, 
à peu près du nord-ouest au sud-est, ce pays est par 
là même partagé entre la plaine et la montagne. 
Les plaines et les petits coteaux faiblement ondulés 
qui s'étendent à Test et au nord de la Pacaudière 
sont assez monotones. La montagne, au-dessus de 
Crozet et dans la région des carres, est d*une sé- 
vérité saisissante : de toute part émergent du sol 
d'innombrables rochers de granit et de porphyre, 
séparés par de maigres champs cultivés, des prés 
marécageux, des genévriers et des bouquets de bois. 
Entre la montagne et la plaine, sont de jolis coteaux 
couverts de vignobles à Crozet et à la Pacaudière, 
de belles prairies autour de Saint-Martin. La com- 
mune de Saint-Pierre-Laval se compose presque tout 
entière de deux vallées parallèles. 

Anciennes divisions religieuses. — Les quatre pa- 
roisses visitées par la Diana ont appartenu jusqu'à 
la Révolution au diocèse de Clermont. On sait quelle 
est rimponance de ces délimitations religieuses, qui 
répondent d'ordinaire à de très anciennes divisions 
politiques. On pourrait conclure de ce fait, avec 
beaucoup de vraisemblance, que la ville ou localité 
(ÏAriolicaj en supposant admise la thèse qui sera 
développée plus loin, était comprise dans le territoire 
des Arvernes, et non pas dans celui des Éduens ou 



— 8o — 

des Ségusiaves. Cependant il est très singulier que 
la cité Arverne ait poussé, si loin de ses frontières 
naturelles, cette pointe avancée du côté de la Loire ; 
il est donc permis de conjecturer que la limite pri- 
mitive laissait ce pays en dehors de TArvernie, et 
qu*clle a été remaniée à une époque inconnue (i). 

Anciennes divisions civiles. Limites du Bourbonnais 
et du Forei. — Au point de vue féodal, civil et admi- 
nistratif, ces paroisses appartenaient au Forez, à 
l'exception d'une grande partie de Saint-Pierre-Laval, 
et probablement de quelques parcelles de Saint-Mar- 
tin d'Estreaux, qui étaient du Bourbonnais. Mais 
aucun document positif ne nous permet de détermi- 
ner avec une certitude absolue la limite de ces deux 
provinces, d'autant plus qu'elle semble s'être un peu 
modifiée dans le cours des siècles, ou du moins avoir 
été sujette à contestation. 

Un fait curieux nous porterait à penser que la baron- 
nie de Châteaumorand, qui s'étendait à la fois en 
Bourbonnais et en Forez, était à l'origine entière" 
ment hors de notre province ; car il est établi par 
divers arrêts que cette seigneurie, comme le Bour- 
bonnais, était régie par le droit coutumier. Quoi- 
qu'il en soit, un procès-verbal de bornage de juri- 
diction, du 28 juillet 1671 (2), montre que, au 
sortir du bourg d'Arfeuilles, la rivière du Barbenan 
séparait alors le Bourbonnais du Forez, et on peut 
regarder comme certain qu'elle continuait à servir 
de limite jusqu'au Gué-Talan, laissant à gauche le 



(i) On peut voir sur ce sujet, dans le Bull, de la Diana, 
VII, 45, quelques observations de M. Vincent Durand. 
{7] 11 a été publié dans L'Ancien Fore^y V, 112. 



— 8i — 

fief bourbonnais de Châtelus, à droite les fiefs foré* 
ziens du Verger, de Pingus et de Chollis. Mais un 
siècle après, la carte de Cassini reporte cette limite 
à deux kilomètres plus haut, du côté du Forez ; c'est 
assez dire à quel point le problème est difficile à 
résoudre. A partir du Gué-Talan, il y a des raisons 
de croire que la limite empruntait l'ancienne route 
d'Arfcuilles à Saint-Martin d'Estreaux jusqu'au ruis- 
seau de Mauvernay ; arrivée là, elle tournait brus- 
quement dans la direction du levant, en remontant 
le cours de la rivière ; laissant en Bourbonnais le vil- 
lage de Saint-Pierre-Laval, elle pénétrait dans le bourg 
même de Saint-Martin, suivait la route royale jus- 
qu'au-dessus de Gatelière, et enfin, inclinant à droite, 
s'enfonçait vers le nord pour aller passer à Montai- 
guet, qu'elle divisait entre le Bourbonnais et le Fo- 
rez (i). 

La frontière du Nord et du Midi, du droit coutu- 
mier et du droit écrit. — L'habitant du Bourbonnais 
a un autre parler, d'autres usages, un autre caractère» 
un autre tour d'esprit, j'allais dire une autre religion 
que celui du Forez. Nous sommes à Saint-Martin 
sur l'extrême frontière du Nord et du Midi, de deux 
langues, de deux races. Cette diversité profonde de 
génie, qui a rendu presque étrangères l'une à l'autre 
deux populations voisines, ayant vécu sous la même 
domination depuis la fin du XIV* siècle, s'accuse 
jusque dans la manière de bâtir : en Bourbonnais, 
les hauts pignons; en Forez, les toits plats, d'un air 



(il Ce tracé, certain en quelques points, conjectural et 
approximatif en d'autres, s'écarte assez notablement de celui 
de Cassini. 



— 82 — 

déjà méridional. Il est impossible de n'être pas frappé 
de cette différence, quand on passe de la Palisse ou 
de Droiturier à Saint-Martin. 

Ce qui donne encore à cette remarquable frontière 
intérieure un très haut intérêt historique, c'est qu'elle 
a séparé pendant de longs siècles deux systèmes de 
législation. Au nord, régnait le droit coutumier ; au 
midi, c'est-à-dire en Forez, commençait le régime du 
droit romain plus ou moins modifié par les nécessités 
des temps. A l'entrée du Forez, au point précis où la 
limite des deux provinces quittait la route royale, on 
voyait autrefois un monument peut-^tre unique en 
son genre : c'était une pierre fort ancienne, surmontée 
d'une croix, qui marquait la séparation des pays de 
coutume et des pays de droit écrit. Papon affirme 
ravoir vue de ses yeux, et y avoir même péniblement 
déchiffré ces deux mots : ... iuris scripti... Il ajoute 
que ce petit monument fut abattu par les Réformés 
qui couraient alors les grands chemins ; piais il 
paraît qu'il fut rétabli, car, vers i636, un avocat de 
Montbrîson attesta juridiquement « avoir veu une 
pierre auprès de Saint-Martin des Carres (^^icj au-delà 
de la Pacaudière, où sont gravés ces mots : Hic 
incipît patriajuris scripti ». Cependant, je dois ajou- 
ter qu'il n'en est^pas question dans un procès-verbal 
très détaillé de l'état de la route royale dressé en 
1668 par Ferdinand Seguin, qui ne mentionne plus, 
sur la limite de la généralité de Lyon et du Bour- 
bonnais, qu'une simple croix en bois (i). 



(i) Papon, Le Notaire, 2* partie, préface. — La Mure, HisL 
du Forgf^ liv. V, chap. XIII. — Arch. delà Loire, A, 189. — 
Archives du Rhône, Q 71. 



ï 



— 83 — 

Morcellement féodal. — II faut encore noter^ parmi 
les caractères singuliers de cette frontière, le grand 
morcellement des fiefs ; on en comptait au moins 
quinze dans les deux paroisses de Saint-Martin et 

de Laval, et la moitié environ possédaient la totale 
justice. Ces fiefs n'étaient pas, comme il est arrivé 
souvent ailleurs, le résultat de la vente tardive de 
quelques fonds sujets à cens et à hommage, mais, 
sauf une ou deux exceptions, on les trouve déjà 
constitués à la fin du moyen âge* 

Histoire. — Bien que ce pays ait été cent fois 
traversé par des rois, des ministres, des armées, 
des bandes d'Anglais^ de routiers, de protestants, 
de ligueurs, il n'a vu aucun événement digne de 
mémoire que rhistoire ait enregistré. Les pillages 
des Tard-venus, des reîtres, des Réformés, des trou- 
pes de Gaston d'Orléans allant en i632 rejoindre le 
malheureux Montmorency, des incidents relatifs à 
la défection du connétable de Bourbon, aux aventu- 
res de Ponccnat, ci la Ligue, l'expédition armée du 
comte de Saînt-Geran à Saint-Martin (i), des visi- 
tes de rois et de princes à Chàteaumorand, voilà 
tout ce qu'on sait; épisodes d'ailleurs intéressants, 
mais qui appartiennent moins à l'histoire qu'à la 
chronique locale, 

Personnag-es illustres ou notables. — On doit ici 
se contenter d'en donner la liste, avec la mention 
de leurs principaux titres^ et la date certaine ou 



(ï) Voir dans mon Hist. de Lalière, de longs détails sur 
Texpédition de M. de Saînt-Geran en i6i3, et quelques notes 
sur le passage de Gaston d'Orléans en i632. 



-84 - 

approximative de leur mort ; tous, sauf O. Cleppier, 
f i. Papon, Desgallois de la Tour et Mgr Dauphin, 

appartiennent à Saint-Martin d'Estreaux (i). 

i*^ Jean de Châtelus, seigneur de Chàteaumorand, 
croisé avec Guy V, comte de Forez, mort après 1268, 

2" Hugues de Chàteaumorand, un des premiers 
chevaliers de TEcu d'or, chambellan de Charles VI, 
mort le 28 avril 1400. 

3*^ Jean de Chàteaumorand, homme de guerre, di- 
plomate, chroniqueur, conseiller et chambellan du 
roi, etCj mort le 3o novembre 1429. 

4** Oudart ou Odoart Cleppier, de Crozet, prési- 
dent de la chambre des comptes de Bourbonnais, 
mort après 1429. 

5*^ André de Vitri-Lalière, gouverneur du Roan- 
nais, un des quatre personnages des Douie dames de 
Rhétorique, mort vers 1472. 

6" Brémond de Vitri, conseiller, chambellan et 
capitaine des gardes du duc de Bourbon, bailli de 
Beaujolais, mort avant novembre 1509. 

7" Jacques de Vitri, chancelier de Bourbonnais, 
d'Auvergne et de Forez, protonotaire apostolique, 
prieur de Ris, chanoine de Saint-Jean de Lyon, doyen 
de Notre-Dame de Montbrison, mort en janvier 

8*^ Jean de Vitri, « Tàme damnée du connétable de 



(1} Oq ne saurait affirmer absolument que tous ces person- 
nages sont nés dans une des quatre communes visitées par 
la Diana ; cela n*est certain que pour quelques-uns ; mais 
leur famille y avait sa résidence ordinaire^ et par conséquent 
on peut et on doit, jusqu'à preuve du contraire, les regarder 
comme originaires de la région. 



— 85 — 

Bourbon », mort peut-être avant i528; mais cela est 
incertain, 

9** Jean de Lévis-Châteaumorand, conseiller, cham- 
bellan et gouverneur du duc d'Orléans (Henri II), sé- 
néchal d'Auvergne, mort en mai ib^i* 

10^ Jacques de Vitri-Lalière, prieur de Ris, des 
Salles, de Noalhat et de Saint-Germain-des-Fosses, 
puis abbé d'Évron, mort probablement en ibbb. 

11^ Antoine de Lévis-Chàteaumorand, chanoine de 
Saint-Jean, abbé de la Bénisson-Dieu, archevêque 
d'Embrun, puis évêque de Saint-Flour, mort en i566, 

12** Jean Papon, jurisconsulte, lieutenant général 
au bailliage de Forez, né à Crozet, mort le 6 novem- 
bre iSgo. 

i3** Diane de Chàteaumorand, née a Chàteaumo- 
rand, morte le 8 mars 1626. 

14? Jean-Baptiste Desgallois de ta Tour, intendant 
de Bretagne, du Poitou et de Provence, mort avant 
lySo (?). 

iS** Charles -François de Lévîs-Chàteaumorand, 
lieutenant général des armées du roi, et lieutenant 
général au gouvernement du Bourbonnais, né à Chà- 
teaumorand, mort le 22 janvier lySi. 

16^ Charles-Philibert de Lévis-Mirepoix, député de 
Paris aux États-généraux, né à Châteaumorand, exé- 
cuté le 27 mai 1794. 

17** Mgr Dauphin, fondateur du coUcgc d'Ouilins, 
chanoine du chapitre de Saint-Denis, etc., né à Crozet, 
mort le 3o décembre 1882. 

18** Le docteur Déclat, un des précurseurs de la 
méthode antiseptique, auteur de nombreux ouvrages, 
né à Saint-Martin le 19 avril 1827. 



— 86 — 

UArt. — Il n'y a pas d'apparence que Tart reli- 
gieux ait produit dans cette région aucune œuvre 
notable. Les anciennes églises étaient ou sont encore 
fort médiocres; deux chapelles et un fragment de 
vitrail à Saint-Martin, à Saint-Pierre-Laval une croix 
de pierre et une statue de sainte Catherine, qui d'ail- 
leurs est probablement d'un travail étranger au pays, 
méritent seuls d'être signalés. 

L'architecture civile a laissé au contraire des ouvra- 
ges de valeur. Le château de Châteaumorand, le 
Petit-Louvre et le logis Notre-Dame à la Pacaudicre, 
la maison Papon et une ou deux autres vieilles ha- 
bitations deCrozet sont des œuvres d'un réel intérêt. 
Mais elles ne sont pas assez nombreuses pour me 
permettre de dire avec précision par quels caractères 
Tart, en cette partie du Roannais, a différé de celui 
du Forez proprement dit. Je ferai seulement remar- 
quer le frcquent emploi de ce motif de décoration: 
un cercle interrompant les moulures d'une baie (i). 
Sans attacher plus d'importance qu'il ne convient 
à la répétition de cet ornement, commun au temps 
de la Renaissance, il est permis de conjecturer que 
tous les édifices où on le retrouve sont sortis des 
mains d'une seule famille d'artistes, établie en ce pays 
dans la première moitié du XVI« siècle. 

Antiquités gauloises et gallo-romaines. — On ne con- 
naît ni route pavée, ni pont antique dont l'existence 
aiE été certainement constatée ; mais les anciens che- 



(i) Châteaumorand, l'hôtel du Lion d'Or à Saint-Martin, 
la maison Papon, etc. — Nous donnons comme exemple les 
incarnes dt: Châteaumorand, d'après un dessin de M. Mi- 
chaud, architecte à Roanne. 






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3 




-87 - 

mins sont nombreux. Entre Crozet et Laval, la monta* 
gne est couverte, surtout au-dessus de Chollis, de 
petits chemins rustiques qui se croisent en tous sens, 
et dont la plupart paraissent dater d'un temps très re* 
culé. Parmi les autres voies plus importantes, on se 
contentera d'en signaler deux. Tout près de l'empla- 
cement présumé d'Ariolica, à la hauteur de la Maîa- 
dière, un embranchement se détachait de la grande 
route dans la direction de Sail. Il y avait sans doute 
au point de jonction une léproserie ou un antique hô- 
pital, peut-être à l'usage spécial des malades qui se 
rendaient aux thermes de Sail. Un autre chemin, 
aujourd'hui presque délaissé et même à peine recon- 
naissable dans une partie de son tracé, a joué un assez 
grand rôle au moyen âge ; il réunissait le Bourbonnais 
à la Loire et au CharoUais par Châtelus, l'étang de 
Mauvernay, Belle-Rive, la Croix-Prêle et Belin, où^ 
après avoir croisé la route de Roanne à Moulins, il 
descendait tout droit dans la plaine par une pente 
rapide. 

M. le docteur Fr. Noëlas a cru reconnaître à chaque 
pas des antiquités celtiques ou prétendues telles. Ses 
trouvailles n'ont-elles pas été accueillies avec un peu 
trop d'indulgence ? Quand il s'agit de monuments sans 
histoire, la critique la plus rigoureuse s'impose ; toute 
pierre plus ou moins debout n'est pas un menhir, tout 
renflement de terrain n'est pas un tumulus ; les noms 
donnés par M. Noêlas à ces mégalithes, à ces crom- 
lechs, à ces turaux sont même pour la plupart, comme 
j'ai pu m'en assurer, inconnus dans la région. Je par- 
lerai à la fin de ce compte-rendu d'une pierre dressée, 
à laquelle le voisinage d'une source miraculeuse donne 
une grande apparence d'authenticité. Lereste, jusqu'à 



* 



— 88 — 

nouvelle et plus scientifique exploration, doit être 
tenu pour suspect (i). 

Les antiquités gallo-romaines se rencontrent dans 
presque tout pays de France où on les a cherchées; 
il serait bien étonnant qu'on en n'eût pas trouvé dans 
celui*ci qui> très probablement, était desservi par une 
grande voie romaine. Cependant, bien qu'ici le ter- 
rain soit déjà plus ferme, et qu'il reste moins de 
place aux fantaisies de la conjecture, il ne faut rien 
avancer qu'avec circonspection ; et, pour mon compte, 
je ne puis parler que de ce que je sais de science 
certaine. On verra bientôt quels sont les vestiges de 
l'industrie et de l'art gallo-romains qui ont été décou- 
verts à la Gauthière et au-dessous du château du 
Treillard. A ta Loire, daas l'espèce de presqu'île 
formée par l'ancien et le nouveau tracé de la route 
nationale, on trouve de si abondants débris de tuiles 
à rebords, que le fermier est obligé d'en purger le 
sol de temps en temps. Il y avait donc en cet endroit, 
sans le moindre doute, une grande pilla gallo-romaine 
ou un village assez populeux. On n'y a rencontré, du 
reste, ni monnaies, ni rien qui ressemble à de l'art; 
mais le terrain n'a pas encore été fouillé. 

Au sommet de Jard, beaucoup aussi de tuiles à 
rebords, mêlées à des fragments de poteries. Cette 
montagne, quoique peu élevée (600 mètres), est tout- 
à-fait digne d'attention. Dernier promontoire avancé 
de la Madeleine, elle regarde une immense étendue 
de pays: les monts du Forez, la chaîne des Dômes, 
les plaines de l'Allier et du Bourbonnais, le Morvan, 
le Charollais, les montagnes de Beaujeu et de •Ta- 



(i) Voy. aussi plus loin ce qui sera dit des carres de Rade. 



-89 - 

rare, le Roannais jusqu'aux gorges de Saint-Maurice. 
A ses pieds passe le chemin de fer de Roanne à Pa- 
ris, qui, du Treillard à Saint-Pierre-Laval, la con- 
tourne en faisant un demi-cercle. Mais il faut surtout 
remarquer qu'elle domine immédiatement l'ancien 
tracé de la route royale, beaucoup plus voisin de la 
montagne que celui du chemin de fer. Si on admet 
que cette route a succédé à la voie romaine de Roanne 
à Voroux, on peut croire que les antiquités trouvées 
au sommet de Jard sont les débris d'un poste gallo- 
romain établi là pour l'observation et la surveillance 
de la voie, en cas de danger ou d'alarme. Je dis en 
cas d'alarme, car il n'est guère probable qu'il y eût 
à Jard une 'petite garnison permanente. Rien d'ail- 
leurs n'empêche de penser que, après les Romains, 
ce poste ait longtemps encore servi à l'observation 
de la route et du pays. 

La voie romaine. La question d'Ariolica. — Nous 
touchons à une des questions capitales soulevées par 
l'excursion de la Diana ; cette fois nous aurons le 
plaisir de donner un instant la parole à M. Vincent 
Durand, et, assurément, personne ne s'en plaindra, 
pas même l'auteur de ce rapport. Frappé, non pas de 
la certitude, — notre cher maître ne me pardonnerait 
pas d'abuser de ce mot, — mais de la grande proba- 
bilité des explications données par lui au cours de 
l'excursion de 1893, je l'ai prié de les exposer par 
écrit. M. Vincent Durand, avec son obligeance ordi- 
naire, m'a répondu en m'envoyant les observations 
qui suivent. 

« Ariolica est une station que la table de Peutinger 
place entre Roanne, Roidomna, et Voroux, Voro- 
glum (nom altéré pour Vorocium)^ à XII lieues gau- 



— 90 — 

loises, valant 26 kilomètres et demi, de la première 
de ces localités, et XVIIII lieues, valant 42 kilo- 
mètres, de la seconde. J'admets pour la longueur 
de la lieue gauloise le chiffre de 2221™ 5o adopté 
par la Commission de la topographie des Gaules, 

« On a placé Ariolica en bien des endroits : au 

Roure, commune de Saint-Romain d'Urfé (i), à 

I Saînt-Priest-la-Prugne (2),àArfeuille (3), à Rouillère, 

I commune d'Ambierle (4), à la Rouillère, commune 

de Chenay (5), à Avrilly (6) et jusqu'à Charlieu (7). La 
plupart de ces identifications, dont quelques-unes sont 
une conséquence d'un faux placement de Vorogluniy 
ne sont plus soutenues par personne, et seules 
deux localités sont restées en présence : Avrilly-sur- 
Loire et Arfeuille. 



(t) Walckenaer, Géogr. anc. des Gaules j t. III, p. 10 1. 
(2) Sanson d'Abbeville, La France descrite en plusieurs cartes^ 
etc., p. i3. 
{3) Roux, Recherches sur le Forum Segusiavorum, p. 79 ; 

— A. Bernard, Description du pays des Ségusiaves, p. 166 ; 

— Noëlas^ La Tessonne, p. 7. 

(4) Nûclas, Diction, géogr, du canton de Saint-Haon, p. 188; 

— Id-t De remplacement des villes gallo-romaines^ Mediolanum, 
Forum, etc., p. 27. 

(5) md., p. 23. 

(6) D'An ville, Notice de la Gaule ^ p. 102 ; — Courtépée, 
Descr. du duché de Bourgogne ^ 2" éd., t. III, p. 94; — Ukert, 
Géographie der Gfiechen und Rœmer, II, 2* partie, p. 466 ; 

— Forbiger, Handbuch der alten Géographie^ III, p. 214 ; — La- 
pie, Rec. des itinéraires anciens, p. 233 ; — Dict. archéoL de la 
Gaule, s. v. a Ariolica » ; — Tudot, Carte des voies romaines 
de r Ailier j p. 5 ; — A. Jacobs, Gallia ab anonymo Ravennate 
descriptûy p. 35; — Coste, Essai sur l'hist. de Roanne, p. 33 ; 

— Mathieu, De la position d'Aquis Calidis, p. i5 ; — E. Desjar- 
âia^f Géogr. de la Gaule d'après la carte de Peutinger, p. 285. 

(7) Kataacsich, Orbis antiquus ex tabula itineraria quœ 
Theodosii împ. et Peutinger i auditur, t. I, p. 107. 



— qi — 

« On a irrvoquë pour Avrilly une vague ressem- 
blance de nom, à laquelle il n'est pas permis de 
s'arrêter ; rétymologîe évidente d' Avrilly est Apri- 
Uacum. Les distances d'ailleurs ne concordent pas: 
Avrilly est trop loin a la fois de Voroux et de 
Roanne, et 5e détour qu'impliquerait le pa*^sage de 
la route en ce lieu est absolument invraisemblable. 

« Arfeuille est au contraire à peu de distance de la 
ligne droite menée de Roanne à Voroux, Mais il ne 
la partage point dans le rapport requis par la Table ; 
ce passage^ par lequel on est contraint d'escalader 
sans nécessité une montagne haute de huit a neuf 
cents mètres, paraît mal convenir à rétablissement 
d'une grande voie ; et quant au nom même d*Ar- 
feuille, il ne peut non plus dériver à'ArioUca. C'est 
un nom antique, gaulois probablement, qui rentre 
dans toute une classe de noms similaires savamment 
étudiés par Jules Quicherat (i). 

cï Le terrain ainsi déblayé des hypothèses précéden- 
tes (2), la détermination complète du site (ÏAruAka 
comporte quatre choses. Il faut ï"* rechercher le tracé 
de la voie unissant Roanne à Voroux, points de dé- 
part et d'arrivée aujourd'hui acceptés de tous ; 



\\) La rue et le chdîeau de Hautefeuille à Paris^ dans les 
Mém. de la Société des Antiquaires de France^ t. XLH, p- y* 

fï| Un des excursionnistes, M, Tabbé Flachard, curé d^ 
Barrais-Buss 4es (AlHer), a proposé une hypothèse différente 
de louies celles qui viennent d'être mentionnées. Selon loi^ 
la station à^Ariùlica, qu'il assimile à YArigiîia de l'Anonyme 
de Ravenne, aurait été à Ariçues {commune de Baugy, dans le 
canton de Marcigny)^ sur la rive droite de la Loire, Mais M- 
Tabbé Flachard s'est rangé depuis à Topinion de M. V- Du- 
rand, et je sais que je réponds à son désir exprès en n'insis- 
tant pas. sur ses explications ^Nute de M. Reure|. 

7 



i 



* 



— 92 — 

2*^ vérifier si sa longueur concorde avec la distance totale 
donnée par la Table ; 3° chercher à la distance vou- 
lue de chacun des termes extrêmes un lieu que des 
indices non équivoques attestent avoir été un centre 
d'habitation à l'époque romaine ; 4° voir enfin si ce 
lieu porte un nom légitimement apparenté avec celui 
(TArioIîca. Selon que nous serons parvenus à donner 
de ces quatre parties du problème une solution plus 
ou moins satisfaisante, nous pourrons formuler une 
conclusion. plus ou moins voisine de la certitude. 

ti Le tracé de la voie peut s'établir par les vestiges 
encore existants de la chaussée antique ; par les noms 
caractéristiques tels que strataj chemin royal, etc., 
fournis par les anciens titres ; par l'itinéraire des 
armées, des princes et autres grands personnages; 
par celui plus probant encore des marchands, des péle- 
lerins, des pauvres hères qui ne se détournaient pas 
du droit chemin pour assiéger une place forte, ou 
pour recevoir une hospitalité fastueuse dans quelque 
château, mais qui allaient chaque soir demander un 
abri aux hôpitaux échelonnés sur la route par la 
charité chrétienne ; par les maladreries dont les 
infortunés habitants imploraient l'aumône des vo- 
yageurs. Il faut enfin tenir grand compte des con-' 
venances topographiques et militaires, que l'esprit 
pratique des Romains n'a jamais négligées. 

« Il suffit ici d'indiquer le résultat final des recher- 
ches faites pour retrouver l'assiette de la route anti- 
que de Roanne à Voroux: cette voie, décorée des 
noms de strata, magnus chiminus, iter Romeretj che- 
mw rofal, chemin public de Lyon à Paris, jalonnée 
par les hôpitaux de Changy, Crozet, Saint-Martin 
d'Estreaux, Fontaine-Gauthier, Saint-Géran-le-Puy, 



-93 - 

Langy, par les maladreries de Roanne, Saint-Germai n, 
la Pacaudière, ne différait pas bien sensiblement de 
la grande route telle qu'elle existait au commence- 
ment de ce siècle, avant les changements considéra* 
blés que son tracé a subis. 

« Quelle était la longueur de cette route, réserve 
faite des corrections sans importance que pourra 
amener l'étude de quelques petites variantes ? Exacte- 
ment 65 Soy mètres, de régliseSaint-Étienne à Roanne 
au carrefour principal de Voroux. La table de Peutin- 
ger donne XII plus XVIIII ou XXXI lieaes, valant 
un peu plus de 68 kilomètres et demi. C'est un désac- 
cord assez léger et qui peut même sembler négligeable, 
si Ton considère que la position des deux points censés 
représenter le centre de Roidomna et celui de Vorocium 
est sujette à quelque incertitude, que les mesures pri- 
ses par les anciens sans être réduites à l'horizon et 
peut-être simplement au pas ne sauraient être d'une 
précision absolue, enfin que leurs itinéraires arron- 
dissent tous les chiffres, une lieue entamée étant négli- 
gée, ou comptée pour une lieue entière. 

« Il reste donc à chercher le long de la voie, dans 
la section dont une extrémité correspond à XII lieues 
pleines comptées de Roanne, et l'autre à XVIIII lieues 
pleines comptées de Voroux, un point où des traces 
manifestes d'occupation à l'époque romaine permet- 
tent de placer Ariolicay sauf à discuter les titres de 
chacun, si nous en découvrons plusieurs. Le segment 
de*route dans lequel nous sommes ainsi invités à 
circonscrire nos recherches commence à peu près à la 
sortie de la Pacaudière, pour finir à peu près à la 
hauteur de Vergoutte. Je dis à peu près, pour tenir 
compte de la petite incertitude déjà signalée sur la 



— 94 — 

position des points de départ. 

« Dans une excursion faite en 1872 en compagnie 
de M. le docteur O. de Viry, je pensai avoir mis la 
main sur Ariolica. Après avoir minutieusement battu 
te terrain en venant de Saint-Martin d'Estreaux, nous 
constatâmes enfin l'existence de raines romaines au 
hameau de la Gauthière, tout près de Vergoutte, sur 
un plateau admirablement situé. Nous y vîmes de la 
tuile à rebords, de la poterie antique, une portion de 
meule en lave, des fragments d'opus signinum ; nous 
recueillîmes des renseignements sur un aqueduc à 
trois canaux superposés et sur un carrelage qu'on 
pouvait supposer avoir recouvert un hypocauste. Le 
nom de la Gauthière est évidemment moderne et 
sans rapport aucun avec le nom antique du lieu. Rien 
donc à lavérîté ne prouvait avec certitude, mais rien 
aussi n'empêchait de croire que ce nom primitif avait 
été Ariolica. 

« Mais je ne tardai pas à concevoir de sérieux dou- 
tes sur la portée de notre découverte. Un terrier de 
la châtellenie de Crozet, aux archives de la Loire (i), 
d'autres titres encore m'apprirent que le ruisseau 
appelé le Berger portait autrefois le nom d'Arueglo^ 
Arugle^ Arulhe^ Aruelhe. Ce nom offrait une mani- 
feste parenté avec celui d' Ariolica. Ce fut l'avis de 
M. J. Quicherat ; il me fit l'honneur de m'écrire que 
la rivière s*étant très probablement appelée Ariola, 
elle avait fort bien pu communiquer le nom d' Ariolica 
à une localité riveraine. Mais cette localité nesetrahis- 



(i) B, 2Qi5 {ancien A. 62)^ — L'Aruelhe y passe au nord 
des Bayons (f« 261 1 ; au travers des tènement, prés et étang 
de Dard (W 97^33) ; au nord des Duriers (fo» 227 vo, 229); 
au midi des Noyères (fo 229 v»), etc. 






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-95 - 

sait par aucune trace apparente, l'immense tapis de 
verdure gardant le secret des substructions qu'il 
pouvait receler. 

« En 1888, M. l'abbé Huguenet, curé de la Pacau- 
dièrè, et notre excellent confrère M. Bonnier vou- 
lurent bien m'écrire que beaucoup d'antiquités avaient 
été rencontrées à proximité de la voie, sur les deux 
rives de l'Aruelhe, entre la Maladière, Berger, où un 
vase plein de monnaies avait été déterré jadis, le 
Treillard et Bayon. M. Bonnier eut la complaisance 
de m adresser une clef de bronze et deux médailles, 
l'une de Trajan, l'autre probablement d^Adrien, trou- 
vées entre Pannetier et l'Aruelhe, dans les substruc- 
tions de ce que les gens du pays prétendaient être 
une ancienne église, et il m'invita à venir pratiquer 
des fouilles sur place. 

« Cette proposition était trop séduisante pour n'être 
pas acceptée, et M. Chaverondier s'étant joint à moi, 
nous passâmes au Treillard deux jours au mois de 
septembre de la même année. M. Bonnier, avec son 
obligeance accoutumée, mit des travailleurs à notre 
disposition. Nous ouvrîmes des tranchées sur plu- 
sieurs points, vidâmes un puits antique sur lequel 
une heureuse chance fit tomber la sonde des ouvriers, 
et acquîmes la pleine certitude qu'en effet un centre 
de population avait existé sur les bords de l'Aruelhe 
à 1 époque romaine. Le lieu précis où la charrue d'un 
laboureur avait ramené un bras antique de bronze nous 
fut montré à 70 mètres environ au N.-O. du point 
où la route de la Pacaudière à Sail franchit l'Aruelhe, 
et à 35 mètres en soir de la même route. Ce bras, 
aujourd'hui déposé au musée de Roanne, est d'un 
fort bon style, et paraît avoir appartenu à une figure 



L_ 



-96- 

de femme d'environ 80 centimètres de hauteur. 

« Ainsi, nous sommes sur la voie antique de Roanne 
à Voroux,à des distances de ces deux stations qui s'ac- 
cordent sensiblement avec les chiffres de la Table de 
Peutinger, sur un emplacement riche en vestiges anti- 
ques et traversé par un ruisseau dont le nom se 
retrouve dans celui d'Ariolica. Je laisse à d'autres le 
soin de conclure ». 

Je me permettrai d'ajouter un mot à ces observa- 
tions, qui paraissent trancher la question d'Ariolica 
autant qu'elle peut l'être jusqu'à la découverte d'un 
monument décisif, d'une inscription par exemple. La 
thèse de M. V, Durand repose en partie sur l'exis- 
tence d'un ruisseau que d'anciens titres appellent 
l'Aruelhe ; c'est du moins le principal motif pour le- 
quel il place Ariolica au-dessous du Treillard plutôt 
qu'à la Gauthière. Or, une assez grave objection 
pourrait être tirée de l'état actuel des lieux, c'est 
qu'il n'y a pas de ruisseau, à proprement parler ; 
on ne voit dans la combe, au fond de la prairie, qu'un 
bief un peu plus large que les autres. Sans prendre 
formellement parti pour ou contre la solution de 
M. V. Durand, je dois dire que cette objection n'es^ 
que spécieuse. J'ai vu là encore, dans ma. jeunesse, 
un véritable ruisseau. Qu 'est-il donc devenu ? Pour 
créer ces vastes prairies qui s'étendent fort au loin 
vers le nord et le levant, M. Bonnier a dû capter les 
eaux ; une partie passe jusque dans le parc de son 
château, le reste se disperse sur les flancs du coteau : 
l'Aruelhe a été bu par la prairie. Si on ajoute que 
la montagne était au moyen âge beaucoup plus boi- 
sée qu'aujourd'hui, on comprendra que cette petite 
vallée fût alors arrosée par un cours d'eau qui pou- 



m 



vait, sans trop de prétention, s'appeler un ruisseauV 

La route nationale de Paris à Ljon. — Comme on 

vient de le voir,i il est très probable que cette route, 
au moins dans sa direction générale, n'est autre chose 
qu'une ancienne' voie romaine ; cette conclusion tou- 
chera de bien près à la certitude, si l'on considère 
que, depuis plus de cinq siècles, on constate là un 
des plus grands passages de la France, que le moyen 
âge a ouvert peu de grandes routes nouvelles, et 
qu*entin, entre Roanne et les plaines du centre, !a seule 
voie logique et commode est la remarquable trouée 
dont Saint-Martin d'Estreaux et la Palisse occupent 
les deux extrémités. 

Romaine ou non, on ne peut nier en tout cas que 
cette route, historique entre toutes, n'ait une impor- 
tance de premier ordre. Sans doute les documents 
précis font presque défaut avant le XV^ siècle. Cepen- 
dant les très rares itinéraires antérieurs que Ton con- 
nait, par exemple celui de la duchesse de Bourbon 
en i385 et i386, montrent que les voyageurs venant 
du Bourbonnais passaient déjà à Varennes et à la 
Palisse- I! est vrai que la duchesse prend ensuite sa 
route parSaint-Haon-le-Chàtel, et non par Roanne ; 
mais cela est tout nature), puisqu'elle se rend au 
château de Cleppé (i). 

A partir du XV*^ siècle, les témoignages surabon- 
dent, et j*cn ai des centaines sous les yeux, bien que 
mes recherches sur ce point soient encore fort incom- 
plètes- Notre route dut bénéficier une des premières 

{i\ Voy. V Ancien Fore^, V, 341. — Le Cro^et dont il est 
question dans cet iiinérairç n*esi certainement pas notre Cro- 
2et forézien. 



- <j8 - 

^ 3e Tordonnance du 19 juin 1,464 qui organisait le 

^ service public des postes sur les grands chemins de 

I France» et dès ce moment on put la considérer comme 

une route royale ; mais le document le plus ancien 
où je lui vois donner ce nom est une transaction du 
6 septembre iSos» entre Jacques de Lévis-Chàteau- 
morand ft Brémond de Vitri-Lalière, où il est ques- 
tion du gi^aut chemin royal tendant de Saint-Martin 
à la Palisse, 

Ali XVP siècle, paraissent les itinéraires impri- 
més à Tusage des voyageurs, dont les uns ressem- 
blent, par leur sécheresse, à nos indicateurs, et dont 
les autres plus détaillés, se rapprochent de nos guides. 
Quelques-uns de ces Guide des chemins de Fra?tce{i)f 
l'oraffe de France^ Nouveau Guide royal. Guide 
fidèle. Indicateur fidèle. Itinéraire complet de la 
France, Gentilhomme étranger voyageant en France, 
liinerarium Galliœ, Delidœ Galliœ, The gentlemans 
guide, etc, sont devenus rares ; j'ai aussi recueilli 
des extraits de tous ceux que j'ai pu rencontrer, 
ainsi que des récits de voyage du XVIP. et du 
XVIIP siècle. 

m 

Tous ces témoignages prouvent que, jusqu'à la 
fin du premier tiers de notre siècle, la route ne 
s'est pas sensiblement déplacée dans la section qui 
a pour nous un intérêt particulier, de la Palisse à 
Tarare. Du XV^ siècle au XIX*, elle traverse les 
mêmes villes et les mêmes villages, sauf quelques 
modifications temporaires et sans importance ; ainsi, 



{t} La plus ancienne éditicm que je connaisse de La guide 
des chemins de France est de i^b^y. mais je crois qu'il y en a 
d^antérieures. 



— 99 — 

aa milieu du XVII*^ siècle, les voyageurs venant de 
Lyon trouvaient la route si niauvaise en quittant le 
bourg de Saint-Martin, qu'ils étaient obligés de 
faire un détour sur !a droite. Voici comme exemple 
ritincraire officiel indiqué dans le Nouveau guide 
des chemins pout' aller et venir par tous les pays, ^,. 
de France, imprimé à Paris en i383: « Saincl 
Geran le Puis. Parigny. La Palice {ville, chasteau). * 
La Tour (i), Sainct Martin. La Pasguaudière (passe 
par le bourg). Chang)-^ Rouatie sur Loire (ville, chas- 
teau). L'Hospital (brigandage ; cy commence la mon- 
taigne de Tarare). Sainct Saphorin de Laj\ La Fo«- 
taine. La Chapelle (au-dessus de la montaigne)- Ta- 
rare (au pied de la montaigne) a. 

Cette voie si fréquentée qui reliait Paris à Lyon, 
à la Provence, au Dauphiné et à Tltalie, était cepen- 
dant mai entretenue et ne valait pas un médiocre 
chemin vicinal d*aujourd'hui. Le procès-verbal de 
1668 signale à chaque instant des « bourbiers, ravins 
et concavités, rochers à esplaner, arbres qui antici- 
pent sur le chemin », etc. L'ancienne administration 
fit souvent des travaux pour améliorer la route; 
mais, faute d'argent ou faute de zèle, ils restaient tou- 
jours insuffisants. Ce n'est qu'au milieu du XVIII*^ 
siècle qu'on lui donna une largeur vraiment royale {2). 
Mais la section comprise entre la Pacaudièrc et la 



\î) La Tour n'est autre que Drohurîer (Voy. Nicolai, Gê- 
ner, description du Bourbomiats, i, I", p, 133 ei lïy p. lïi). 

i2\ En 1741 furent supprimés les péages par terre de la 
Pacaudière et de Saint-Manin. On trouve le péage de Saint- 
Martin, qui se levait au profit du baron de Chàceaumorand, 
mentionné pour la première fois en 14 18; il rendit cette 
année-là 4 livres, f^ soh ; 3o livres en 14S4, eic, Odin Nara- 
fier était peageur en i5i3, 



[OO — 



Palisse y qui s'en allait par monts et par vaux a^ec 
un souci exagéré de la ligne droite, appelait une 
rectification ; elle était projetée depuis longtemps, et 
on peut encore voir, chez Belin, Tamorce d'une voie 
nouvelle. Le projet fut repris et exécuté vers i83o 
d'une manière si radicale, que le nouveau tracé a 
gardé à peine un kilomètre et demi de l'ancien, avant 
et après Saint-Martin. 

Rien n'est plus important pour l'histoire de ce pays 
que cette route aujourd'hui presque déserte, qui tra- 
verse nos villages et qui les a créés. C'était l'unique 
industrie de la région, mais elle suffisait à sa* pros- 
périté; tout le monde en vivait, depuis le gamin en gue- 
nilles qui courait après la chaise de poste pour offrir 
à milady un bouquet de violettes, jusqu'au riche che- 
vaucheur du roi; on voyait des dynasties de roulîers, 
de messagers, de postillons, de maîtres de poste, 
d'aubergistes se perpétuer pendant des siècles. Une 
immense circulation de coches et de fpurgons ani- 
mait la route, et lui donnait la gaieté, le mouve- 
ment et la vie. Sans doute le port de Roanne lui 
faisait quelque tort; une grande partie des marchan- 
dises qui venaient de Lyon ou de la vallée de la Loire 
étaient embarquées dans cette ville pour descendre le 
fleuve, et beaucoup de voyageurs préféraient aussi, 
quand le régime des eaux était favorable, cette voie 
plus agréable et plus rapide. Au XVIIP siècle, peut- 
être à cause du mauvais état de la route, ou des bri- 
gandages trop fréquents dans les montagnes de Tarare, 
le trafic se détourna sur la route de la Bourgogne, qui 
s'empara dès lors de la prééminence ; mais il restait 
encore à la nôtre une circulation si active, que per- 
sonne ne pensait à se plaindre. 



— lOI — 

Cette route mériterait d'avoir son histoire admi- 
nistrative, économique, militaire, politique et anec- 
dotique. II faudrait, autant qu'il est possible, raconter 
ses transformations, ses rectifications partielles, les 
travaux qui y ont été faits par les intendants, la 
substitution des taxes en argent aux corvées (i), réta- 
blissement, la suppression ou le dédoublement des 
relais de poste, dont le nombre a varié beaucoup 
plus qu'on ne croit, la création des coches et des 
diligences, les grandes entreprises de messagerie et 
de transport, l'extinction des péages, Tinfluence de 
cette route sur le commerce général de la France, 
etc. 

Son histoire militaire et politique ne serait pas 
moins intéressante. Elle a été foulée, du XIV* siècle 
au milieu du XVI I^, depuis les routiers et les bandes 
de Villandrando jusqu'à Gaston d'Orléans, par des 
bandes d'aventuriers et de révoltés- C'est par là sur- 
tout que se sont faites les longues expéditions d'Italie ; 
le passage des armées, tout en laissant un peu d'ar- 
gent, donnait lieu à mille abus, à des vexations de 
toutes sones, quelquefois à des rixes sanglantes avec 
les habitants. Sur cette route, entre Varennes et la 
Pacaudière, se sont déroulés plusieurs incidents 
de la trahison du duc de Bourbon, et plus 
d'une intrigue politique s'est nouée dans une dis- 



(i) D'Aubais [Pièces fugitives^ t. I«% Mélanges^ p. i43| dii 
qu'on trouve dans l'intendance de Lyon^ depuis la sortie de 
cette ville jusqu'à 200 toises au-delà de Saint- Martin d'£s- 
traux» des 9 pierres de taille, peu épaisses, hautes d'environ 
deux pieds, sur lesquelles est écrit le nom de la communauté 
qui doit entretenir un certain nombre de toïses de ce grand 
chemin 0, — Deux de ces pierres eiisient encore à Saint- 
Martin, dans la cour du presbytère. 



— 102 — 

crête hôtellerie de petite ville ou de bourgade. 

Celui qui entreprendrait cette étude ne devrait pas 
en négliger le côtéépisodique. li trouverait des faits en 
abondance dans les chroniques, dans les comptes, 
dans les registres des paroisses, dans les récits des 
voyageurs, etc. Ce serait frcre Vincent Ferrier, por- 
tant de ville en ville son ardente parole ; Jean de 
Chàteaumorand et les autres gentilshommes du pays 
saluant Tempereur Sigismond à son passage, le 3o 
janvier 1416; Charles VIII recevant, le 11 décembre 
1490, rhospitalité à Chàteaumorand ; Benvenuto Ccl- 
lini attaqué en ii3y par une bande d'aventuriers 
près de la Palisse, probablement dans les gorges 
sauvages du pont de la Vallée; Richelieu apprenant 
à la Pacaudièrcj par un courrier de M. de Mari I lac, 
son élévation au cardinalat. Je choisis au hasard ces 
épisodes entre cent autres qu'il serait aisé de recueillir, 
Les passages de rois, de princes et d'autres grands 
personnages suffiraient à remplir un chapitre curieux 
de ce livre dont on trace ici le plan avec quelque com- 
plaisance. 



P « 



— io3 — 

II. 
CROZET. 

Aspect général du bourg. — La commune de Cro- 
zet est assise sur le revers de la faille du Forez, au 
pied de laquelle s'étagent des coteaux couverts de 
vignobles. On sait qu'on appelle souvent crose^ dans 
la langue populaire, un mvin d'érosion étroitement 
encaissé. Crozet est précisément installé sur une 
croupe flanquée de deux croses profondes, dans les- 
quelles ont été pratiquées les routes qui conduisent 
au village. Crozet doit probablement son nom à cette 
circonstance. 

L'assiette de ce bourg est des plus pittoresques, 
et nous allons chercher bien loin des curiosités que 
la nature a mises sous notre main. Lorsqu'on y ar- 
rive du côté de la Pacaudière, on ne voit d*abord 
que le donjon et l'église ; les maisons se cachent et 
s'abritent derrière la haute colline sur laquelle est 
campée la vieille petite ville. Remarquons en passant 
que cette situation était très favorable à la défense, 
car l'ennemi débouchant de la plaine, et quittant le 
grand chemin pour attaquer le château, n'avait devant 
lui qu'une côte rapide, presque verticale, dominée 
par la forteresse. A mesure qu'on monte par la crose 
orientale, on découvre à sa droite des restes de rem- 
parts encore garnis de deux petits bastions demi- 
circulaires, et qui portent des maisons étranges, de 
tous les âges. 

Si on fait l'ascension de l'acropole de Crozet par 



ttik 



— I04 — 

le ravin occidental, on côtoie un ruisseau qui roule 
en cascades, et on a sous les yeux un site heurté, 
bizarre, où des fragments de murailles, des bastions 
convertis en jardins, des rochers à pic se mêlent aux 
premières maisons du village. Celui-ci répond aux 
promesses de la route. Une grande place relativement 
moderne est la seule partie qu'on puisse à la rigueur 
appeler un peu régulière. Au-delà d'une porte percée 
dans un mur en ogive émoussée, et accompagnée de 
deux tours découronnées, on tombe dans des ruelles 
enchevêtrées. Partout, même au fond des cours et 
des impasses sans issue, le regard est attiré par 
quelque vestige du moyen âge ou de la Renaissance : 
un pan de mur en colombage, une porte munie de 
son judas en fer ajouré, une fenêtre à meneaux, un 
toit dont la corniche couvre la moitié du chemin, un 
puits à margelle monolithe, un modillon qui n'a plus 
rien à soutenir, un écusson qu'un maçon trop ingé- 
nieux a posé à l'envers. 

On arrive ainsi, en cheminant dans ces rues naïves, 
jusqu'à rénorme rocher qui portait le château. A nos 
pieds, au fond de l'abîme, une locomotive qui passe 
en sifflant semble une ironie dans ce cadre vieillot ; 
en face, le riche coteau du Tafifret, le Médoc de la 
région, où Jean Papon possédait une vigne. Un peu 
plus loin, le bourg de la Pacaudière déroule sa lon- 
gue ligne de maisons écrasées par le toit gigantesque 
du Petit-Louvre. Au-delà, la plaine roannaise, les 
collines du Brionnais, les montagnes du Beaujolais^ 
du Maçonnais et même du Morvan. 

Cette bonne et patriarcale villette de Crozet, si 
intéressante encore bien qu'elle ne soit plus que 
'ombre d'elle-même, s'en va peu à peu sous nos 



j 



— loS — 

yeux. Chaque année emporte un croisillon de ses 
fenêtres, un morceau de ses corniches, et aa XX** 
siècle, définitivement convenie au progrès, elle n'aura 
plus que des façades correctes, avec enseignes toutes 
neuves et crépissage tyrolien. 

Cro^ei au XV^ et au XVI'' siècle. Le Château. — 
Une des vues de Tarmorial de G* Revel représente 
« la ville et chatiau du Crouzet » au milieu du 
XV' siècle. Les maisons sont de fantaisie, à Texcep- 






^.o.aé'l 




^pm^^P^^^:^ 



2. - VUE DE LA VILLE ET DU CHATEAU DE GROZET 
D'après rArmorial de GuiJJaume Reveh 



tion peut-être de celle qui est figurée à droite et en 
bas du dessin. Il est difficile aussi de croire que 
Crozet ait possédé cet appareil imposant de hautes 
murailles et des tours si nombreuses ; mais la re- 
présentatioR du château parait exacte, et on recon- 



/ 



'•r^ 



— io6 — 

naît parfaitement la Grant Porte flanquée de ses 
deux .tours. 

Crozet était en ce temps-là une petite cité close 
fort originale. Le terrier de la châtellenie (i), renou- 
velé en i5o6 par Anne de France, duchesse de 
Bourbonnais et comtesse de Forez, fournit en abon- 
dance des renseignements précieux sur la topogra- 
phie de Crozet. On entrait dans la ville par la Grafit 
Pori€f la « Portelle jouxte le fossé du mur de vin- 
teyn «^ et la Porte vieille, déjà mentionnée dans un 
titre de i335 (2). Il y avait au moins trois tours, 
^ns compter le donjon et les deux tours flanquantes 
dfe^la porte : la tour du Coude^ la tour Maupent, la 
xouv Gardin. Les rues principales allaient delà 
Grant Porte au château, de la Grant Porte à la 
chapelle, du terrail « à Tentour de la mothe du chastel », 
de la colonne de l'aulne au terrail. 

Crozet avait un grenier pour serrer les gfains de 
la duchesse, un four banier, une grenette et trois 
halles : lalle de la cordoannerie, lalle de la boucherie, 
lalle de la ferraterie ; mais de plus, au rez de chaus- 
sée d'un grand nombre de maisons, étaient des ou- 
vvQuers ou boutiques (3). On a de la peine à com- 
prendre comment tant de choses pouvaient tenir 
dans cette étroite enceinte. 

Tous les témoignages que j*ai pu réunir s'accor- 
dent à représenter la titadelle du château de Crozet 
comme un polygone de , forme irrégulière, sans toit. 



{i) Arch. de la Loire, B, 2025 (ancien A., 62). 
(a) Titres de la maison ducale de Bourbon^ no 2089. 
(3) Uhôpital et la confrérie étaient en dehors et au-dessous 
de Ja ville. 



— 107 — 

aux murailles hautes et épaisses, sans autre ouver- 
ture qu'une porte sombre et abrupte à laquelle on 
arrivait par un étroit echellier. A rintérieur était 
un enclos qui servait de jardin au sonneur, et où la 
crédulité populaire creusait de mystérieux souter- 
rains et enfermait de fabuleux trésors. Un rang 
d'ouvertures carrées marquait la place des poutres 
qui sans doute avaient jadis soutenu des hourds en 
charpente encorbellés sur le parapet. On peut en- 
core suivre assez facilement le tour de cette enceinte, 
rasée en 1862 ; la nouvelle église a été élevée en 
partie sur les fondations de la forteresse, dont on 
voit quelques moellons indestructibles. A Tun des 
angles du château, était accolé un donjon qui sub- 
siste seulj témoin d'un état social évanoui* On 
a bâti au sommet une autre tour en retraite cou- 
ronnée par une statue de la Sainte Vierge. 

Anciennes maisons de Cro:{et. Le logis^de Jean 
Papou. — Malgré tant de pertes regrettables, Crozet 
garde encore de quoi satisfaire la curiosité des artis- 
tes et des amateurs de pittoresque. Tout près de la 
vieille porte, une façade fourrée bn colombage pré- 
sente des dispositions singulières et compliquées, où 
l'artisan s'est piqué, il semble, de dérouter toutes les 
idées de régularité. On montre à l'intérieur, sur le 
manteau d'une cheminée en pierre, un écusson aux 
armes des ducs de Bourbon, Cette maison devait 
être celle du prévôt de Crozet ou d'un autre officier 
de Tadministration ducate. 

Un peu plus bas, dans la même rue, une maison 

Renaissance a conservé ses meneaux; il est probable 
qu'elle a été plus élevée autre foi s -• On remarque au 
rez-de-chaussée des arcades murées qui s'ouvraient 

8 



— io8 — 

sur des boutiques. Cette maison a appartenu à un 
Piipon, car au-dessus d'une porte aussi ancienne 
que le logis sont sculptées les armes de cette fa- 
mille (t), mais avec une coquille en abîme. 

En tournant à droite, on se trouve devant la mai- 
son Dauphin^ ainsi nommée parce que Mgr Dauphin 
y est né en 1806. C'est, après la grande maison Pa- 
pon, la plus belle de Crozet ; elle a même sur celle- 
ci ravantage d'être à peu près intacte. Il est inutile 
de décrire la façade, dont on trouvera une vue jointe 
à ce rapport* On s'étonnera de la disposition sin- 
gulière et de l'extrême inégalité des portes et des fe- 
nêtres. Nos pères avaient sur ce sujet d'autres idées 
que nous ; ils se souciaient peu de la symétrie des 
ouvertures, et les perçaient là où elles leur parais- 
saient logiquement commandées par la commodité 
du service (2^ Dans la pièce principale du rez-de- 
chaussée,'^ la cheminée est ornée d'un cep de vigne 
en relief^ entremêlé de ces deux monogrammes re- 
ligieux : I. H- S. — M. On peut donc conjecturer 
que cette maison était la résidence du curé de Tourzy. 
Un petit cabinet délabré, qu'on rencontrée sa droite 
en montant Tescalier à vis, peut avoir été un oratoire, 
car on y voit une descente de croix assez grossièrement 
peinte ; dans l'épaisseur du mur est pratiqué un 
colTre encore orné de sa porte doublée de fer, dont 
les clous sont en forme de coquilles. Plus haut, une 



(t) Armes des Papon, d'après V Armoriai du Forej de P. 
Gras : Dor à la croix d'azur, à quatre endenchures de gueu- 
leSy mouvant du chef, deux dans chaque canton, 

(2) Sur la porte en accolade est sculptée une petite coquille 
et, au-dessus de la niche, un écusson portant trois branches 
de rosier fleuries f deux et un. 



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— I09 — 

chambre donnant sur un étroit couloir est fermée par 
une porte composée de compartiments en losange, 
ornés de feuilles sculptées. 

A quelques pas de la maison Dauphin, la célè- 
bre maison de Jean Papon fait briller au soleil le- 
vant ses briques émaillées. Ce bel édifice a été 
bien maltraité par le temps et par les hommes ; 
mais peut-être un jour un amateur intelligent et 
riche achètera-t-il ce logis pour se donner le plai- 
sir de le restaurer. 

D'après un inventaire de meubles dressé le 4 jan- 
vier 1684, environ sept ans avant la mort de Jean 
Papon, on distinguait alors dans la maison de Cro- 
zet : la cuisine, la chapelle, la petite salle près de la 
cuisine, la chambre basse près de ladite salle, la 
grand'salle, la chambre de Monsieur, la garde-robe 
de ladite chambre, la chambre sur la cuisine, la 
grand'chambre sur la rue, la chambre haute, l'étude 
haute, la chambre près du grenier, le grenier (i). La 
maison a subi tant de changements depuis ce temps- 
là, qu'il serait hasardeux de chercher cette distribu- 
tion dans le logis d'aujourd'hui ; il est probable tou- 
tefois que les deux pièces éclairées par les grandes fe- 
nêtres de la façade en briques émaillées sont, celle 
de droite la « grand'salle », celle de gauche « la cham- 
bre de Monsieur ». Il serait intéressant de connaître 
« Tétude » où Jean Papon se préparait aux grands de- 
voirs de la vie, et où il recevait familièrement la visite 
du maréchal de Saint-André, qui l'arrachait à ses 
livres pour lui faire donner par le roi la suprême 
magistrature du Forez. 

(i) Renseignement communiqué par M. V. Durand. 



t 



— 110 — 

La maison Papona deux corps d'habitation qui se 
coupent en équerre, et trois façades, dont une sur la 
rue, et deux sur une petite cour basse. La façade sur 
ta rue est très simple, mais sa corniche a conservé 
de délicates traceries flamboyantes en bois. A droite 
de notre planche, on aperçoit une tourelle en bri- 
ques, dont Tescalier conduit à des chambres soi- 
gneusement lambrissées. La tour d'angle s'ouvre* 
sur la cour par une porte couverte de sculptures, 
mais rongée par le temps, au-dessus de laquelle on lit 
cette devise d'un pessimisme amer : homo homini 

MONSTRUM. 

La principale façade, du pur style Renaissance, est 
appareillée en briques vernissées formant un fond 
très doux, sur lequel quatre fenêtres se détachent avec 
vigueur (t). Entre elles sont enchas.sés symétrique- 
ment des médaillons (qui sont peut-être des por- 
traits), des inscriptions et des bas-reliefs. Au-dessous 
de la grande fenêtre du côté droit, on lit dans un 
cartouche cette maxime d'un jurisconsulte désen- 
chanté, qui semble avoir vu de près les petitesses de 
la justice humaine, et qui oppose ses misères et ses 
compromissions à l'incorruptible sainteté de la loi 
divîne ; lkx domini immaculata. A gauche de cette 
inscription, entre les deux cordons de pierre qui 
soulignent le soubassement du logis; un bas-relief 
rrrutilé représentait la Vierge tenant l'Enfant sur ses 
genoux, avec cette légende: ecce ancilla domini. Plus 
hautj entre les deux fenêtres principales on reconnaît 



ft) Ctfmme on le voit par la planche ci-jointe, une seule a j 

encore une parue de ses meneaux ; la grande fenêtre gauche j 

est devenue une porte. — La corniche de cette façade n'a plus | 

qu'une seule pièce de sa tracerie en bois. - ' 




V'I. — r.Ni: ( IILMIM i; ])]' I A MAISON 1>I Jl AN PaTON. A (^UO/IT. 

Dessin d'Henri Gonnjrd. 



f 



— I J I — 

dans un autre bas-relief un peu moins endommage 
une fontaine entourée de deux personnages qui parais- 
sent s'y laver de la poussière du voyage ; cette scène 
est accompagnée d'une inscription qu'on déchidre tin 
peu péniblement ; i.avabunt tedes et manus, ne forte 

MOEÏANTUR, 

On voit sur notre planche, pu fond de la conr, 
une petite façade Louis XII, et, tout-à-fait à gauche, 
une tourelle d'escalier plus ancienne encore. Sur la 
porte, refaite au XVI^ siècle et ornée d'un écusson 
où les armes des Papon sont parties avec celles 
d'une famille jusque-là incertaine (i)> cette inscription 
est gravée dans un cartouche: sileto et spera. i535. 

Entrons maintenant par la tourelle d'angle dans la 



\i} On voit aussi cet écusson parti, Iît»ycoup mieux con- 

ser^è, dans la cave Je la 
maison. Les armes d'une 
aurïhuiion douteuse se 
blasonnenc ainsi i tf de..., 
à un chevron de,, accom- 
pdpu* de- ti'ois coquilles 
de » ; comme il'serait 
lon^ d'examiner quelle 
est la famille, alHée aux 
Papon, à laquelle on peut 
attribuer ces armes^ et 
que d'ailleurs ceUe dis- 
cussion ne nous condui- 
rait pas à une conclusion 
absolument certaine, on 
se contente de signa- 
ler ce problème. — Tai 
déjà noté plus haui une 
coquille en abîme sur un 
autre écusson aux armes dos Papon ; on la retrouve encore, 
mais sans sif^nîficaiion héraldique bien déterminée, en 
divers endroits de la maison Dauphin» 





M 


^ 


}y 



3, — ARHOiAits sur uut dicmiiiée,<ianA une 
pièce ^rvant aujourJ hui de crvc, au r<fjE- 
de-chàuflstiif di H miu^ou Pu pou, à Crozei. 



— I 12 

pièce éclairée par la grande fenêtre droite de la façade 
en briques. Cette pièce est lambrissée avec des pou- 
tres et des chevrons exactement assemblés et couverts 
de moulures. Sur la cheminée, cette légende d'un 
sens obscur se développe entre un centaure et un 
Sylvain : la qveve kaict le monstre. 

T]ette chambre communiquait par une porte main- 
tenant murée avec la pièce voisine. Celle-ci est lam 
brissce avec le même soin que Tautre, et sa chemi- 
née est la principale curiosité artistique de Crozct. 
On ne peut rien voir de plus fin et de plus précieux 
que ce morceau de sculpture, parfaitement intact, 
qu'il suffirait de débarrasser de son badigeon pour lui 
rendre toute sa délicatesse- C*est toute une scène 
qui se déroule sur cette cheminée. A gauche est un 
métier de tisserand, devant lequel l'ouvrier est assis ; 
au milieu, la mort armée de sa faux, figure d*un relief I 

puissant ; à droite^ une mère défend ses deux enfants 
contre la mort. Ces trois motifs sont reliés par cette 
légende explicative : dum adhitc ordirer [mors, mot 
exprimé en rébus par Tirnage de la mort] succmiT me* 
Je suis porté à voir dans ce travail la représentation 
allégorique d'un drame douloureux de famille, une 
allusion à la perte de deux enfants aimés, ravis en 
même temps par une mort prématurée, peut-être pen- 
dant la peste de 1324, qui décima la population de 
ce pays. La date probable de cette partie de la maison 
Papon donne du moins de la vraisemblance à cette 
hypothèse. 

L'ancienne chapelle et r église ueîwe. ■;— La petite 
ville forte de Crozet, siège d'une chàtellenie, ne pos- 
sédait pas cependant d'église paroissiale et relevait de 



— ^ 1 13 — 

Tourzy. Mais en îi8o Artaud le Blanc, vicomte de 
Màcon» obtint des moines d*Ambierle, qui avaient 
droit de nomination à la cure de Tourzy, la permis- 
sion d'établir, dans son château [et ville] de Crozet^ 
une chapelle qu'il dota de cinq sols de luminaire à 
prélever sur le péage (i). Cette chapelle fut dans la 
suite regardée comme une succursale et une annexe (2) 
de Tourzy- On y faisait des processions solennelles, 
on y chantait les vêpres du samedi, et il est certain 
qu*on y a souvent conféré le baptême. Elle avait ses 
fondations, ses revenus propres, ses prébendes, dont 
une au moins avait été fondée par Odin Clépier, cha- 
pelain et trésorier de la duchesse Anne Dauphine, et 
jouissait, sous la juridiction du curé de Tourzy, d'une 
autonomie presque complète (3)- II semblé même que, 
dans la seconde moitié du XVIII'-' siècle^ la chapelle 
de Crozet ait été une seconde église paroissiale, pres- 
que au même titre que Tourzy, 

La vieille chapelle tombait en ruines en 1659, car 
on cherchait alors de Targent pour la réédificr. Mais 
comme Crozet avait déjà perdu toute importance, les 
ressources manquèrent probablement, et on dut se 
borner à bâtir un assez vaste vaisseau sans aucun or- 
nementp avec un plafond grossièrement lambrissé. 



(I) Chartes de CUiity, t. V, n. 4172. 

\2\ Sancii Hippoliti de Tourziers eu m anne-vj Sancîi .foan- 
nîs Baptiste de Craiziet (Brucl, Poiiillés des dioc. de Clermont 
cl de Saint- Flûur, dans les Doctuncnis inédiîs, Mélarif^es^ t. IV^. 

l3f Pcui-ètre celle c+iapelle avail-ellc des sépultures. Jean 
Pflpon, dans son lestameni du 20 avril t5?^3, déclare que, s*il 
meurt à Crotùi^ îî veut être enterré en rti^tisc de Crozet, pa- 
roisse dttdit licu^ en la chapclk Saint- Antoine. Je crois cepen- 
dant qu*iî s*agit ici de réf;lise de Tourzy, 



— 114 — 

Crozet fut érigé en paroisse après la restauration 
du culte, et on eut alors cette situation très singu- 
lière: la Pacaudière chef-lieu delà commune, Crozet 
chef-lieu de la paroisse, et deux églises paroissiales 
en concurrence, une à Crozet et l'autre à Tourzy- Ce 
régime bâtard et incommode dura cependant jusque 
vers 1840 ; la Pacaudicre et Crozet formèrent alors 
deux paroisses distinctes, bien que réunies encore 
sous la même administration communale. 

Mais Crozet ne pouvait se contenter de la pauvre 
chapelle du XM!*" siècle. La nouvelle église a été 
bâtie en 1862, et, comme je Tai dit plus haut, sur 
les ruines de la forteresse- C'est un édifice gothique 
dans la manière du XIII*" siècle, à trois nefs, do- 
miné par un clocher. Dans la nef latérale gauche, 
les élèves de Mgr Dauphin lui ont fait élever, sur 
les dessins de M. Jamot, un tombeau en pierre 
orné d'un médaillon de bronze, dû à M. Arthur de 
Gravillon, qui représente le prélat. On lit au-dessous 
cette inscription : 1806-1S82 \ A Monseig^ieur 
Ei"^'' Dauphin \ prélat de S, S, Léon XIII j fon- 
daieur du collège d'Où Unis \ dojx^i de réalise 
S^^'Geneptepe \ chanoine du chapitre de S^-Denis \ 
directeur de l'œuvre des écoles d'Orient \ bienfaiteur 
ht signe de cette paroisse \ ses anciens étèi'es, 

La ville et la chdlelîeuie de Cro\et, — L*histoire 
complète d*une chàtellenie forézicnnc, si elle pou- 
vait s'écrire, jetterait le plus grand jour sur l'admi- 
, nistration civile, financière et judiciaire de notre pro- 
vince au moyen âge. Mais où sont les archives de 
nos chàtellcnies ? Ce n*est pas avec un petit nom- 
bre de terriers, de comptes, de registres audienciers, 
avec quelques actes épars dans les dépôts publics 



— IID — ^ 

et dans les recueils de titres, quelques renseigne- 
ments recueillis par ks historiens qu'on peut 
faire cette restitution du passé, 

S*il faut en croire La Mure (i), dans la première 
moitié du XI'^ siècle, sous le comte Gérard H, les 
seigneurs de Saint-Maurice « devinrent sî riches et 
si puissants, qu'ils acquirent toutes les plus belles et 
fones places du Roannais ; entre autres fut le châ- 
teau de Roanne qu'ils achetèrent de ce comte, celui 
de Crozet, etc. ". Mais l'absence de toute référence 
rend malheureusement cette information un peu 
suspecte. 

Franchissant un siècle et demi, nous trouvons en 
mSo le château de Croiet aux mains d'Artaud III, 
dit le BlanCj quî fut, selon A. Bernard, le dernier 
des- vicomtes de Âïàcon. Artaud possédait aussi un 
droit de péage et divers cens perçus dans la paroisse 
de Tourzy et lieux voisins, qui furent sans doute le 
noyau du domaine de nos comtes et de nos ducs dans 
le mandement de Crozet. Il parait que -le vicomte 
Artaud avait grandement opprimé ses sujets, et injus- 
tement querellé les droits que le prieur d'Ambierle 
avait à Tourzy. II s'amenda dans la suite, donna à 
Tabbayc de la Bénisson-Dieu une partie des biens 
qu'il avait au territoire de Crozet, et reconnut qu'il 
ne possédait aucun droit, aucune propriété [nichtl 
furiSf ukhil proprietaiis) dans le village de Tourzy, 
Cette famille finit peut-être dans la gêne \ car les 
deux fils d'Artaud le Blanc cédèrent au comteGuyIV 
de Forez, au plus tard au mois d'octobre 1220, tout 



(1) Hht. des ducs de Bourbon^ t. f, p. 93. ~ Cf. Srrnycr du 
LaCj Observations ^^.-i p. 34. 



— îi6 — 

ce qu'ils avaient encore au-delà de la Loire, et « spé- 
cialement Crozet avec ses appartenances ». Quatre 
ans plus tard, en mars 1224, le comte compléta son 
acquisition en se faisant ccdcr par Marie de lîour^o- 
gne, dame de Semiir, veuve de Simon de Semur, 
tous les droits qu'elle avait dans les territoires de 
Roanne, de Saint-Haon et de Crozet (i). Il serait 
intéressant de savoir comment et a quel titre les vi- 
comtes de iMàcon et les barons de Semur étaient de^ 
venus possesseurs des terres qu'ils abandonnèrent au 
comte de Forez. Il n*est pas douteux du moins que 
celui-ci ne fût très désireux d'avoir, dans le voisinage 
des sires de Bourbon, une place de guerre et une 
position solide qui ne pouvait qu'aiîermir son au- 
torité sur la frontière. 

Pour s'attacher la fidélité et Taffection des habitants 
de la ville de Crozet, Guy IV leur accorda en 1 236 
une charte communale qui est une des plus anciennes 
du Forez. On y voit, entr'autres libertés octroyées^ 
que les hommes de la franchise de Crozet n'étaient 
pas tenus de venir à la chevauchée du comte, si ce 
n'est pour les affaires de Crozet et du mandement, 
tandis que ses autres sujets du Roannais restaient 
soumis à cette obligation (2). 

En 1275, Crozet faillit passer à la maison de Beau* 
jeu en vertu du premier testament de Guy VI, qui 



fi) Vo}\ Rev. for,^ K p. 168; ^Chartes de Cluny^ n^ 4*272; 

— la Mure, HisL des ducs de Bourbon^ t. Hl, preuves, n«* 40^ 
44 ei 47 ; — Bachc, Abbaj^e dt* ta Benisson-Dieii, p* 286 ; 

— litres de h jjiaho}} de Bourbon^ n^ iï6. 

(a) La charte de Crozet a étc plusieurs fois publiée; elle 
r& é\è en dernier lieu dans le* CarîuL des Francs-Fiefs^ 
iï'> XXXVIK Elle fut confirmée en 1240 et en 1248. 



m^ 



— 117 — 

fut annule par les actes suivants. Au XIV^ siècle, les 
comtes agrandirent leurs possessions par une longue 
série d*acquisitions dans les paroisses de Tourzy, de 
Saint-Bonnet, de Saint-Martin, etc., qui Constituè- 
rent le domaine comtal de Cro/,et. En même temps 
ses officiers travaillaient énergiquement à faire res- 
pecter son pouvoir, et Dbîi|Teaient les tenanciers de la 
Btinîsson-Dieu, qui prétendaient n'avoir d'autres 
maîtres immédiats que les moines, soit à contribuer 
à la réparation des murailles de !a ville, soit à re- 
connaître la haute justice et le ressort du châtelain 
de Crozet (1). 

On trouve cependant en ce siècle deux actes assez 
singuliers. Par le premier, du 4 février i3iS, Jean, 
comte de Forez, en considération du mariage accordé 
entre son fils et la fille du sire de Bourbon, s'engageait 
à tenir en fief de celui-ci ses châteaux et villes de 
Roanne^ Saint-Haon et Crozet, et à lui en rendre 
l'hommage. Il est vraisemblable que ce lien féodqj 
qui rattacha ainsi ces trois chàtcllenies au Bourbon- 
nais ne tarda guère à être rompu. Une transaction 
passée, le 29 décembre 1379, entre Erard de Lespî- 
tiasse, seigneur de Changy, et le duc Louis II, comte 
de Forez, est beaucoup plus embarrassante. Par cet 
accord, Érard consentait à ce que la justice haute, 
'moyenne et basse de son châieau de Cro^Bt^ k la ré- 
serve de la justice sur douze feux, demeurât au duc 
de Bourbonnais (2). Le duc, dans un pressant besoin 



U) Voy. d'imëressants détails sur ce sujet dans Baclic, 
L'abbaye de la Bénissons Dieu ^ p. 84 et suiv. 

U) Titres de la maison ducale de Bourbon^ n" 3440, 
— Cf. îbid.^ m 3!Î3?, et la Mure, Histoire des ducs de Boitr- 
hn, II, 38. 



— m8 — 

d'argent, avait-il temporairement engagé la seigneu- 
rie de Crozet ? Ou bien aurait-il alors existé 
duux châteaux j celui du comte de Forez, et celui 
du seigneur de Lespînasse? J'hésite entre ces deux 
solutions, bien que la première me paraisse plus 
probable. Nous savons, en effet, que le duc Louis H 
était accablé de dettes, et qu'il eut besoin de toute 
Thabileté de son lieutenant général, Pierre de Norrî, 
pour remettre ses finances en bon état. En tout cas, 
cette aliénation n'aurait pas duré longtemps, car en 
l'année i383, au plus tard, la chàtellenie de Crozet 
était rentrée dans les possessions du duc. 

Dès le milieu du XIV^ siècle, elle était définitive- 
ment constituée, et telle à peu de chose près qu*el!e 
resta pendant trois siècles. Ce serait le moment d'é- 
tudier le fonctionnement de cette chàtellenie ducale, 
si son organisation ne ressemblait à celle de toutes 
les autres. Il est bon seulement de ne pas oublier 
que les chàtellenies différaient fort peu des seigneu- 
ries ordinaires. Si je compare, par exemple, la chàtel- 
lenie de Crozet avec la baronnic de Chàteaumorand, 
je voisdes deux côtés un capitaine châtelain qui est or- 
dinairement ungentilhommc,un comptable qu'on ap-' 
pelle prévôt à Crozet, receveur à Chàtcaumorand, un 
procureur^ un greffier^ dessergentîi,un portier ou cha- 
cipol, un péager, etc. Mais leur qualité de possession ' 
comtale ou ducale donnait aux chàtellenies .une sorte 
de prééminence morale sur les simples seigneuries, 
car les officiers du comte étaient sur tous les points 
de la province la vivante image de son autorité. 

Les revenus de la chàtellenie de Crozet consistaient 
surtout en redevances censuelleî^, laîde, four banal, 
péage, amendes prononcées par le châtelain, droits 



— 119 — 

de lods et d'învestison, produit des bois de Rade et de 
la chasscj vente ou ferme des offices. En effet quel- 
ques-uns des offices, entres autres ceux de prévôt et de 
greffier, étaient souvent affermés ou vendus; ainsi, en 
1340, la prévôté de Crozetet une maison de la ville ^ 
sans doute celle du prévôt — sont mises aux enchères 
et adjugées pour le prix de i5o livres, La châtellenîe 
était une des plus riches du Forez, Si on prend la 
moyenne des revenus de î38i à 1405, on peut lui 
donner approximativement le cinquième rang parmi 
les quarante prévôtés comtalesp 

Les bornes étroites de ce compte-rendu m'obligent 
à abréger Thistoire de la chàtellenie de Crozet. Au 
XVI" siècle, quand le Forez fut entré dans les do- 
maines de hi maison royale après la trahison du 
connétable de Bourbon, elle ne put échapper au 
son delà plupart des châtellenies, et fut engagée en 
1544 à Claude Goufficr (r). En ib66 des lettres 
patentes érigèrent le duché de Roannais auquel fu- 
rent incorporés, sous le nom de « parfait de la ba- 
ronnie de Roannais » les mandements et seigneu- 
ries de Saint-Haon, la Chambre, Renaison, Saint- 
Maurice, le Verdi er, le Vernay, Ville ret et Crozet. 
En. 1677, nouvel engagement au duc de la Feutllade, 
sous clause de rachat perpétuel, des châtellenies 
royales de Saint-Haon, Saint-Maurice et Crozet^ 
qui furent encore unies au duché de Roannais, 
La Feuîllade obtint même en 1688 le transfert à 
Roanne de la justice de ces trois châtellenies et de 
celle de Cervières, qu'il avait acquise du roi en 



(i) J'ai suivi ici, pour cette question des engagements, Coste^ 
Essai sur VhisL de la ville de Roanne , p. 180 et suiv*, passim. 



n 



— I20 — 

échange de Saint-Cyr. C'était la mort pour ces pe- 
tites villes dépouillées de leur modeste tribunal. 
Même après l'extinction de la duché-pairie de 
Roannais en 1726, les seigneuries qui l'avaient 
composée restèrent réunies au bailliage de Roanne. 

Pendant ce temps-là le commerce et le mouvement 
de la route royale développaient tous les jours la 
Pacaudière, et Crozet, isolé sur sa colline abrupte, 
s'appauvrissait peu à peu. Quand on réorganisa la 
France, et que le bourg de la Pacaudière fut érigé 
en chef-lieu de commune et de canton, Crozet ne 
fut plus qu'un simple hameau. On ne lui a donné 
qu'en 1868 le titre de commune. 

Collège ou école de Crozet. — Un umestre de Teschole 
de Crouzet » est mentionné dès 1415 dans les comptes 
de Jean de Chàteaumorand. Cette institution s'élevait 
certainement au-dessus d'une simple école de village, 
car le régent tenait des pensionnaires, et Brémond de 
Lévis faisait élever chez lui le bâtard de Villars, fils 
naturel de son frère Antoine de Lévis, comte de Vil- 
lars. Voici en effet une note que j'extrais des comptes 
de Chàteaumorand pour 1448- 1449 : « Baillé au mais- 
tre de l'escholle de Crozet du commandement de 
Bonnet, cellerier, maistre d'ostel de Monseigneur, 
pour la despense du petit bastard de Villars, que ledit 
maistre tient en sa chambre avecques luy, et ly fait 
sa despense. Pour ce : soilhe, X bichets (i) ». C'est 
sans doute dans ce collège que reçurent leur première 



(1) Les Titres de la maison duc, de Bourbon^ n© 61 5o, men- 
tionnent une lettre de Brémond de Lévis, datée du i3 sep- 
tembre 1461 [et écrite de Chastelmorand] par laquelle il de- 
mande à son frère de l'argent pour le bâtard de Villars. 



J 



rr^ 



— 121 — 



instruction les notaires, officiers de justice et juristes, 
que Crozet a vu naître en si grand nombre. En 1643, 
François Gobet prend encore le «titre ambitieux de 
« recteur du collège de Crozet » ; mais ses successeurs, 
Lamotte, Bellat, Chatardier, ne se qualifient plus 
que « recteur des écoles », « recteur des petites 
écoles » , ou même tout bonnement , <e maître 
d'école )). 

La Prairie. — Au-dessous de Crozet, dans le a bas- 
bourg », sur le chemin qui conduit à la Pacaudiêre, 
et à quelques pas du passage ménagé sous la chaus- 
sée du chemin de fer, est un groupe de dtex ou trois 
maisons qu'on appelle la Frairie. On voyait la, il y 
a peu d'années encore, un petit pavillon d'apparence 
fort modeste qui, disait-on, avait été autrefois un 
couvent. Cette vague tradition est-elle exacte? Ou 
bien l'endroit aurait-il gardé ce nom en souvenir 
de la vieille confrérie de Crozet? Rien ne me permet, 
je l'avoue, de trancher cette question. J'ai ce- 
pendant peine à croire à l'existence d'un couvent qui 
a laissé si peu de traces. On voit, il est vrai, dans 
les registres de Tourzy, que, au mois d'août 1628, 
fut enseveli « Jean Poil, vénérable frère de Tordre 
des Colleteurs [sic) » ; mais peut-être le vénérable 
Jean Poil n'était-il qu'un frère quêteur, un moine de 
passage. Il semble même que, si le curé de Tourzy 
avait eu pour si proches voisins des religieux, il aurait 
trouvé vingt fois l'occasion d'en parler, et que les 
registres de la paroisse auraient conservé des témoi- 
gnages moins douteux de leur présence- 

Groffière. — Cette maison forte avait de Timpor- 
tance. Les ruines de Groffière ont été rasées depuis 
environ quarante ans ; mais la cave du domaine est 



— 122 — 

encore celle du château, et a conservé une porte 
ogivale (i). 

Le rîcf de GroffièVe présente quelque intérêt pour 
rhïstoire des origines et de la transmission de la pro- 
priété foncicre* C'est, dans ce coin du Forez, le plus 
ancien exemple bien certain que je connaisse d'une 
terre noble, formellement qualifiée fief, et accompa- 
gnée de maison forte, en possession d'une famille de 
roture. Jean Raynaud, qui en rend foi et hommage à 
la duchesse Anne de France le 21 juin 1 52 1, et déclare 
la tenir de son père et de son aïeul, se dit marchand 
de Crozet. Le fief de Groffière était donc possédé 
depuis le milieu d.uXV^ siècle au moins par de sim- 
ples bourgeois. Cette famille Raynaud, dont les regis- 
tres de catholicité et le répertoire des fondations de 
Tout^zy permettent de suivre assez facilement la filia- 
tion, garda le fief de Groffière pendant près de trois 
siècles. Il fut aliéné le i3 novembre i683 par Pierre 
Raynaud, capitaine châtelain de Crozet, à Antoine- 
Henri de Chavagnac. Le fils de celui-ci, Paul de Cha- 
vagnac, seigneur de la Molière et de Groffière, en fit 
hommage au roi, en la chambre du domaine de Mont- 
brison, ie 2g avril 17 19. Joseph de Chavagnac le pos- 
sédait vers 1780. 

La prépùiL\ la forêt et les carres de Rade. — Rade 
était au moyen âge une petite prévôté, une sous-re- 
cette dont les fonds étaient versés à la caisse du re- 
ceveur de Crozet. Mais pour croire que Rade ait 
jamais pu être le siège même de la châtellenie, il 
faut n'avoir pas visité cette région montagneuse et 

(t) Renseignements donnés par M. Eug. Bonnier. 



. — 123 — 

d'un accès peu commode, bien qu'elle soit unie à 
Crozet par un chemin antique. 

Les comtes de Forez et, après eux, les ducs de 
Bourbon et les rois de France, possédaient à Rade 
et dans les environs une forêt domaniale, dont il y 
a quelques débris épars sur ces pentes sauvages. La 
« pesson » et glandée de ces bois comptait dans les 
revenus de ce coin écarté de la châtellenie. En 141 2, 
Jean de Chàteaumorand, faisant bâtir près de son 
château une galerie, obtirtt de la duchesse Anne 
Dauphine des pièces de bois qui furent prises dans 
la forêt de Rade. Il fallut, pour en avoir la déli- 
vrance, un mandement en forme de la duchesse au 
châtelain ou gouverneur de la baronnie de Roannais, 
qui à son tour ordonna au prévôt de Crozet de faire 
livrer les chevrons par le forestier de Rade ; il n'en 
coûta au seigneur de Chàteaumorand qu'une quarte 
de vin donnée au prévôt et au forestier. Au milieu 
du XV« siècle, cet emploi de forestier fut rempli par 
Tevenin Bouchardet et Hippolyte Gacon. En 1659, 
le garde des bois de la châtellenie de Crozet recevait 
pour ses gages deux setiers de seigle, du bois à dis- 
crétion pour son chauffage, et sans doute d'autres 
petits profits dont les documents officiels n'ont pas 
coutume de parler. Il est bon de faire observer que, 
si les ducs de Bourbon avaient donné à cens, moyen- 
nant une rente annuelle de trois livres, le droit de 
la chasse au lièvre dans le quartier montagneux, à 
droite du grand chemin de Paris à Lyon, ils avaient 
cependant excepté de cet abénevis les forêts de la 
châtellenie de Crozet. 

Toutes les hauteurs voisines de Rade, depuis 
Chollis et Montgardin jusqu'à Saint-Bonnet, sont 

9 



- 124 - . 

couronnées de carres, énormes amas de pierre qui 
donnent à ces plateaux granitiques une physionomie 
particulière- Peut-on regarder les carres comme d'an- 
tiques forteresses celtiques plus ou moins romanisees 
après la conquête (i) ? Je n'oserais me prononcer sur 
ce point. Je n'ai pas remarqué de fossés autour de ces 
entassements de blocs ; la vallation remarquable de 
Montmeugne, près de Saint-Bonnet, n'entoure et ne 
protège pas un carre. On dit cependant qu'on a 
trouvé dans les carres dçs silex taillés^ des. tuiles à 
rebords, du verre, des fragments de poterie, et même 
des monnaies impériales. Mais je crois qu*il serait 
nécessaire d'étudier de nouveau cette question. 



{i\ Voy. dans les Ment, de la Soc. Eduennej t. Vf, p, ^83, un 
article de M. Bulliot sur les Karres de la voie rotnatne de 
Saitit-Honoré au pied du Beuvray. 



— 125 — 

III. 

LA PACAUDIÈRE. 

La commune. Le bourg. — ' La commune de la 
Pacaudière comprend la partie orientale de l'ancienne 
paroisse de Tourzy (sauf un morceau de territoire 
réuni à Vivans) et une partie de la petite paroisse 
supprimée d'Arçon. Les terres blanches qui s'é- 
tendent du côté de Chenay-le-Châtel sont ce qu'il y 
a de plus triste au monde ; mais la campagne qui 
entoure le bourg est riante, riche et très peuplée. 

Le nom de Pacaud était commun autrefois dans 
toute la région. En 1484, Jean Pacaud est un des 
quatre consuls de la terre de Châteaumorand ; en 
1606, un Pacaud est mentionné dans le terrier de 
Crozet ; en i55i, Messire Pierre Pacaud tient école 
à Châtelus ; on pourrait citer dix autres exemples. 
La Pacaudière a pris probablement le nom de cette 
famille, qui, peut-être, possédait sur le grand che- 
min un domaine où furent bâties les premières mai- 
sons du village. 

C'est une opinion assez répandue à la Pacaudière 
que ce bourg est d'origine récente. Cependant il exis- 
tait dès les premières années du XV* siècle, et même 
il avait déjà quelque importance, puisque, en 141 9, 
le prévôt de la châtellenie de Crozet résidait à la 
Pacaudière. 

Son origine ne peut pas être douteuse : il a été 
créé par le grand passage du chemin de Paris à 
Lyon ; on parlerait très exactement en disant que 



— 126 — 

la Pacaudière, c'est Crozet peu à peu descendu 
sur la route. Les plus anciennes maisons sont juste 
au point où le chemin de Crozet aboutissait à la 
route royale. Cette formation d*un nouveau bourg 
aux dépens de Crozet était logique, inévitable. La 
châtellenie, écartée de la grande route d'un kilomè- 
tre, dont la situation d'ailleurs était admirable pour 
la défense, mais incommode au commerce, devait 
nécessairement déchoir quand la paix et la sécurité 
eurent créé d'autres besoins. Crozet descendit lente- 
ment de sa colline et s'installa dans la plaine, sur les 
bords de la route, où un grand mouvement de voya- 
geurs et de marchandises favorisait le négoce et les 
affaires, La châtellenie perdait tout ce que gagnait 
la Pacaudière. Ainsi nous savons qu'il y avait une 
foire à Crozet le 18 octobre en 141 1 ; cette foire existe 
toujours, mais depuis longtemps elle se tient à la 
Pacaudière. Crozet resta le siège de la juridiction ; 
it garda quelques vieilles familles bourgeoises, des 
notaires, des officiers de justice ; mais, 'dès la fin 
du XV!"^ siècle, c'était une petite ville déchue. 

L'institution des postes royales contribua beaucoup 
à la fortune du nouveau bourg. La Pacaudière était 
mêmCf comme la Palisse, Roanne, Saint-Sympho- 
rien et Tarare un relai de repe'ùe et de gistey c'est-à- 
dire que les voyageurs y prenaient d'ordinaire le dîner 
ou la couchée, et ses hôtels, paraît-il, jouissaient 
d*une renommée gastronomique appréciée des voya- 
geurs. Un gentilhomme de passage en 1660 déclare, 
avec une reconnaissance attendrie, que l'hôtel où il a 
dîné est le meilleur de la route. 

Le hameau bâti au moyen âge dans la terre des 
Pacaud était devenu, à la fin du XVIIP siècle, un 



— 127 — 

bourg qui avait un conducteur des travaux du Roi^ 
des employés de la gabelle, une brigade de la maré- 
chaussée, et même — chose rare alors — un bureau 
de la poste aux lettres. On en fit un chef-lieu de 
canton dans la nouvelle division administrative de 
1790. La Pacaudière a beaucoup moins souffert que 
Saint-Martin d'Estreaux de la suppression du grand 
roulage et de la poste aux chevaux. Sa belle situation 
au centre d'un grand nombre de routes, un commerce 
local assez actif, des foires nombreuses et très fréquen- 
tées, d'élégants magasins, l'industrie de la soierie, la 
justice de paix et tous ces employés que réunit l'ad- 
ministration cantonale, lui donnent un air de pros- 
périté et d'aisance. 

Le bourg de la Pacaudière s'allonge sur la route 
nationale du N.-O. au S.-E. Depuis quarante ans 
environ, la route de Crozet s'est aussi couverte de 
maisons dans le voisinage du Petit-Louvre. Les gens 
du pays distinguent le bas-bourg, où les maisons sont 
en général d'assez chétive apparence, et la place, sim- 
ple élargissement du grand chemin, sur laquelle sont 
groupés la plupart des magasins et toutes les vieilles 
maisons de la Pacaudière. 

L'église. — Elle a été bâtie en i838, et cette date 
dit assez qu'il ne faut guère lui demander du style. 
C'est un édifice composé de trois, nefs séparées par 
des piliers en maçonnerie, vaste, commode, régulier, 
bien tenu, d'ailleurs sans aucun caractère ; il est 
cependant précédé de quatre colonnes qui ont 
la prétention d'être grecques. Zacchéo fils a décoré 
le chœur d'assez bonnes peintures. 

Petit'Loupre. Autres maisons anciennes. — Le bourg 
de la Pacaudière a raison d'être fier de ses vieilles 



L 



— 128 — 

maisons. Le Petit-Louvre, en particulier, est une des 
curiosités du Roannais (i). Tout le monde ici croit 
que ce magnifique logis de la Renaissance était d'abord 
un rendez-vous de chasse. Après avoir longtemps 
traité de fable cette tradition, je n'oserais plus la 
combattre avec la même force. Le Petît-Louvre a été 
probablement bâti avant le procès criminel du con- 
nétable de Bourbon et la confiscation de ses domai- 
nes. Le duc passait à la Pacaudière toutes les fois 
qu'il allait de Bourbonnais en Forez ; il avait de 
grands bois dans sa châtellenie de Crozet, comme 
on l'a vu plus haut. Il est donc assez vraisemblable 
que ce prince se soit ménagé sur sa route un hôtel 
digne de lui, où il pouvait au besoin faire halte 
quelques Jours, et où il trouvait à sa portée les gi- 
boyeuses forêts de la montagne. 

Cependant, sans rejeter cette opinion, j'attends 
pour l'accepter sans réserve une preuve plus solide 
que la tradition orale, et je trouve même singulier 
qu'on en soit réduit à se contenter de ce faible argu- 
ment. Jusqu'au moment où on produira un docu- 
ment valable, j'aime mieux croire que le Petit-Louvre 
était tout simplement une hôtellerie. Le nom même 
que porte ce logis depuis plus de deux siècles m'in- 
cline à le penser. Il y avait sur la route de Lyon, à 
Saint-Symphorien, une autre auberge qui portait la 
même enseigne, et aujourd'hui encore on compterait 
en France des Hôtels du Louvre par centaines. 
La belle architecture de cette maison ne serait pas 



(i) Un croquis à la plume du Petit-Louvre fut exécuté au 
XVIIc siècle pour Roger de Gaignières. Ce dessin est au dépar- 
tement des Estampes de la Bibliothèque nationale : c'est le 
premier du recueil Va 84. 




j. rriii l,oi\i<i. A i.v I^ACArniKiu:, 
roiui.i [.I. iii: i/angij: N.-E. 

Dcsst'}! li'Hciiri Gouuard. 



— 129 — 

une objection sérieuse à cette opinion. Sur une route 
si importante, de grands personnages, des rois même, 
couchaient souvent, au hasard de leurs voyages, 
dans des bourgs ou de très petites villes ; pour n'ap- 
porter qu'un seul exemple, Louis XIII coucha le 3o 
août i632 à la Palisse, et le lendemain à la Paeau- 
dière. Il fallait bien penser à ces hôtes de distinction 
et aux riches voyageurs qui ne regardaient pas au 
prix, si Tauberge avait belle apparence. Il est du 
moins certain que le Petit-Louvre était déjà un hôtel 
en 1686. On établit même, dans la tour donnant sur le 
chemin de Crozet, une chapelle pour la commodité 
des voyageurs qui n'avaient pas le temps d'aller en- 
tendre la messe à l'église paroissiale de Tourzy (i). 



(i) Le dessin de Gaignières porte le mot chapelle écrit au 
rez-de-chaussée de cette tour. Ogier [Loire^ p. 907) dit que 
les habitants de la Pacaudière adressèrent en 1713 une supplique 
à Tévêque de Clermont, où ils demandaient le maintien de la 
chapelle de la Pacaudière « pour la commodité des étrangers et 
des malades. On pourra y faire célébrer la messe quand on vou- 
dra, sans que le sieur curé soit obligé d'y envoyer un prêtre 
les jours de fêtes et dimanches. Cette chapelle est absolu- 
ment nécessaire, il y en a toujours eu une à la Pacaudière^ 
même dans un logis ». — Il est question deux fois de 
cette chapelle à Tannée 1707 dans Tes registres de Tourzy. 
Jean Begon, vicaire de la paroisse, par son testament du 19 
octobre 1702, avait fait un legs à la chapelle de la Pacau- 
dière. — On lit dans les registres de baptême de Tourzy, 
à la date du 17 juin 1714, la note suivante, dont la fin 
est d'ailleurs peu claire : <c Suivant l'ordonnance de Mgr 
l'évêque au bas d'un accommodement fait enirc les princi- 
paux habitants de céans, M. Montorsier, prêtre missionnaire, 
muni de pouvoirs, a transporté le Très Saint Sacrement de 
la chapelle de la Pacaudière en l'église de Tourzy j où les 
offices de la paroisse se célébreront à l'avenir comme ils 
sont réglés, aussi bien que ceux qui se doivent faire dans 
l'église de Crozet ». — Marguerite de La Mure, dame de la 
Fayolle et de Godinière, dans son testament du I^ juillet 



1 



— i3o — 

Cent ans plus tard, le 6 mai 1780, Catherine dé Cro- 
quet de Belligny, veuve d'Antoine Déchavanne, écu- 
yer, seigneur de Baugrand, en passa la vente à Char- 
les Corre-Desgoutte, marchand à la Pacaudière ; 
mais il semble que le vieux logis n'était plus alors 
un hôtel, bien que, par tradition, il ait gardé Jusqu'à 
nos jours son nom de Petit-Louvre. 

Les héliogravures jointes à ce rapport rendent 
inutile une description détaillée de cette maison ; 
mais il faut par la pensée restituer les meneaux 
des fenêtres, et, à la place des « devantures de 
niagasins », percer au rez-de-chaussée d'autres fenê- 
tres élégantes. On y remarquera surtout la porte d'en- 
trée, la poivrière en briques émaillées qui flanque 
l'angle nord-ouest, la puissante corniche en bois, 
malheureusement très endommagée, le comble d'une 
hauteur extraordinaire, soutenu par une véritable 
forêt de charpente, et orné de lucarnes en chêne 
finement dentelées. 

Le Petit-Louvre semble dater des premières années 
du XVI« siècle ; c'est un heureux compromis entre 
l'architecture gothique et ce qu'on appelle propre- 
ment le style Renaissance. Mais la porte d'entrée, 
délicieuse fantaisie d'un art raffiné, est d'une manière 
un peu plus récente; l'écusson qui occupe le centre 
de la coquille nous aurait peut-être expliqué les 
origines de cet édifice, mais il a été mutilé, en 
1793. On raconte que les deux petits génies nus qui 
soutiennent l'écu ont été sauvés du marteau par un 
mot d'esprit. Au moment où les patriotes de l'endroit 



1745, fit un legs de cinquante livres pour les réparations de 
la chapelle du bourg de la Pacaudière (V. note add. p. 186). 




IX. — Le Petit-Louvre, a la Pacaudière, 

UNE DES lucarnes EN BOIS. 



r 



I 




i3i 



X. — Le Petit-Louvre, a la Pacaudièrf, 
PORTE d'entrée. 



— i3i — 

allaient procéder à Texécution de ces emblèmes, un 
plaisant fit observer qu'il était bien juste de les épar- 
gner, puisqu'ils étaient sans culottes. Je ne me porte 
pas garant de la vérité de Tanecdote. 

En face du Petit-Louvre, une autre maison à toit 
aigu, du XV^ siècle, attire aussi l'attention. Les fenê- 
tres, d'un profil élégant, ont perdu leurs croisillons. Au 
coin de la route nationale et de la route de Marcigny, 
une jolie tourelle poivrière est portée sur un encor* 
bellement composé de moulures et d'un double rang 
de modil'ons. Le tympan de la porte gothique, au- 
jourd'hui en mauvais état, est richement travaillé. 
Le sommet de l'ogive encadre un réseau de feuillage, 
de fleurs et de fruits, où s'entrelace un philactère 
dont la légende n'a pu être déchiffrée. Au-dessous, 
deux anges sont agenouillés à droite et à gauche d'un 
écusson qui portait probablement, non pas un blason, 
mais l'image de la Sainte Vierge. Cette maison est 
en effet l'ancien Hôtel Notre-Damey mentionné dans 
les registres de la paroisse. Il semble qu'on l'appelait 
aussi quelquefois V Hôtel de l'Ange, à cause de sa porte 
sculptée qui lui servait d'enseigne: « J'arrivai à la 
Pacaudière à l'hôtellerie de l'Ange, dit un voyageur 
du XVIP siècle, où me fut envoyé un bon ange qui 
m'y traita splendidement ». 

A l'entrée de la place, du côté de Changy, est une 
maison purement gothique, la plus ancienne de la 
Pacaudière. Des renflements de la façade cachent 
peut-être sous le mortier de précieux bas-reliefs. Une 
fenêtre est ornée sous son appui d'une frise délica- 
tement ciselée et de figures trapues, dont une est 
armée d'un marteau. 

Villoson. — Autour de la Pacaudière, divers do- 



LL 



— l32 — 

maines portaient abusivement le nom de seigneuries. 
Ces fiefs ou prétendus fiefs, sans maison forte ni 
château, s'étaient formés tardivement. Un bourgeois 
achetait une simple rente noble et l'annexait à 
une de ses terres ; sa vanité en faisait aussitôt une 
petite seigneurie qui lui donnait un faux air de gen- 
tilhomme. Telle est l'histoire des seigneuries de Belle- 
Rivière, la Valette, la Courtine, les Bayons. On com- 
prend qu'il n'y a rien à en dire. 

Villoson mérite un peu plus de considération. En 
1 2o5 au plus tard, dans la donation faite par Artaud, 
vicomte de Mâcon, à l'abbaye de la Bénisson-Dieu, 
il est question d'une Béatrix de Villausen (i). 
Mais on perd absolument de vue la destinée de cette 
terre jusqu'au commencement du XVII* siècle ; elle 
appartient alors à Jacques Desmanèches, notaire, 
ancien agent d'affaires de Diane de Chàteaumorand 
et d'Honoré d'Urfé. Elle fut vendue, avant le i6 no- 
vembre 1642, par François Bonnefon de Varinay et 
sa femme Françoise Desmanèches à Pierre Duvergier, 
lieutenant particulier civil et assesseur criminel de 
la chàtellenie de Crozet, mort au mois de novem- 
bre 1679, qui a probablement fait bâtir le château. 
C'est une vaste habitation construite d'un seul jet, 
sur un plan régulier, en forme de fer à cheval. Les 
ailes sont accompagnées de deux tourelles à 
toits polygonaux, dont une au moins vient d'un châ- 
teau plus ancien. Les avant-corps des ailes n'ont été 
percées d'aucune ouverture sur les façades qui regar- 



(i) U Abbaye de la Bénisson-Dieu, p. 286. — Cf. A. Barba n, 
Recueil d'hommages^ n» ii3o, et probablement aussi le no 244, 
où Philojcyr paraît être une forme vicieuse pour Villozon. 






— i33 — 






{V 



^V 'a gare de la Pacaudière ; cette panicularité 

^^un air bizarre à cette maison d'un goût dou- 

^^^ Cependant la longue façade de l'est a quelque 

^-'^^, malgré la grande simplicité de sonarchitec 



r^. 



Le^>^ 



^alle. — Ce château, relié à la route nationale 
L ne avenue plantée d'arbres, se compose de 
:irorps de logis qui se coupent à angle droit. Le 
i mportant est tourné du côté du matin ; ses 



{^ ^^^^■^"^s ont été modernisées au commencement de 
C^ ^^^de ou à la fin du XVIII% mais il est encore 
V ^^xaé d'une tour au coin sud-est, et au coin nord- 
^ ^ ^*une tourelle échauguette, coiffée d'un toit de 
v^^Xïve orientale, et dont l'encorbellement est terminé 
V^^ un culot très élégant.. L'autre corps de logis a 
^\eux conservé son caractère ancien ; deux fenêtres 
du XV« siècle, à double accolade, avaient encore ré- 
cemment leurs meneaux. Tout près, est une tour d'un 
âge incertain, sans doute autrefois rattachée au châ- 
teau. De vastes dépendances sont groupées autour 
de la cour du nord, et témoignent de la vie large et 
aisée de ceux qui habitaient cette agréable résidence. 

Les origines de la Salle sont bien obscures. 
Dans le rôle du ban et arrière-ban de la nobles- 
se /ie jForez, en 1557, Pierre Fillet de la Curée 
est qualifié seigneur de la Curée et de la Salle. 
Je ne connais pas sur l'histoire de ce château de 
document plus ancien. Son fils Gilbert P^, seigneur 
de la Curée, de la Salle et de la Roche-Turpin, eut 
pour enfants : 

Gilbert II Fillet de la Curée, un des plus vaillants 
capitaines du roi Henri IV, qui reconnut ses servi- 
ces par le collier de l'ordre du Saint-Esprit ; 



1 



— i34 — 

Judith Fillet de la Curée, dame de la Roche-Tur- 
pin, qu'on a dit être la Diane chantée par Anne 
d'Urfé dans les poésies de sa jeunesse. A tort ou à 
raison? je ne l'examine pas en ce moment; 

Esther Fillet de la Curée, dame de la Salle, mariée 
à François Baudinot, seigneur de la Brosse, « conseil- 
ler du roi en ses conseils d'Etat », mort au plus tard 
en 1626. Cette famille Baudinot, qui paraît être ori- 
ginaire de la Bourgogne., y a joué un rôle assez consi- 
dérable dans la magistrature et dans l'administration. 
Le jurisconsulte Baudinot a un article dans la Biblio- 
thèque des auteurs de Bourgogne (1). 

Esther de la Curée résida jusqu'à sa mort au châ- 
teau de la Salle. Elle fut ensevelie devant l'autel 
Notre-Dame de l'église de Tourzy le 3o novembre 
1640 ; aucun nom peut-être ne revient plus souvent 
dans les registres.de cette paroisse, qu'elle édifia par 
sa piété et par sa charité. 

La seigneurie de la Salle, entrée par son mariage 
dans la maison des Baudinot, n'en sortit pîus jusqu'à 
la fin du XVin« siècle (2). Le château de la Salle 
appartient aujourd'hui à M. Legendre, de Lyon. 

Tourzy. — A quelques minutes de la Pacaudière, 
au-delà du ruisseau de Belle-Rivière qui descend de 
Crozet, la chapelle de Notre-Dame de Tourzy, en- 



(i) On peut voir à la Bibliothèque nationale (Collection 
Fontette) quatre factums contre la famille Baudinot, où on 
trouve de curieux et singuliers détails sur les usurpateurs 
de noblesse. 

(2) Les registres de Tourzy suffiraient à reconstituer d'une 
manière presque complète pendant un siècle et demi la 
généalogie des Baudinot de la Salle. 



— i35 



r Durée * 

On ci î 

pays 1 1— ^«^ 



cimetière communal, est encadrée dans un 
, au milieu des vignes et des prairies. 

que, ù une époque reculée, les habitants du 
tverent dans le creux d'un chêne une statue 



delà. S^a. î xnte Vierge, toute noircj d'une pierre inconnue. 
Ils c*l€5-v^C^ rent à Tendroit même une pauvre chapelle, 
bjer^tc>-t f'réqucntée par la population du voisinage. 

Des -rvx m ^^.^cles ayant attiré un grand concours de peu- 
pie^ u ri «^ colonie de moines vint s'établir tout près de 
la^ cïor~ïr- i *zha les bois qui couvraient ce canton, et bâtit 
une v^^^^ç église où une place d'honneur fut donnée 
à la ^*.^».tuc miraculeuse de Notre-Dame de Tourzy. 
-^ttr^^ pieuse et aimable légende se raconte encore 
da s 1 ^^ ^^^^ longues soirées (i)* A quoi bon contredire 
ce *'^^^^_^~ances naïves, que semble profaner une dis- 



ie la - 

fondée 
inuîil^^ 
niÈre ^ 
par t m 



ï- indiscrète? On verra cependant que la statue 

^^ ierge de Tourzy est loin d'avoir l'antiquité 

■^ prête la tradition ; et quant a cette abbaye 

par on ne sait quels moines, il serait bien 

«:d'en rechercher les titres* Le peuple a sa ma- 

lui de retenir Thistoirc ; il procède volontiers 

^^^ nsposîtion. Je ne serais pas étonne que les 

' ^^ '^^ sociétaires de Tour?,y, qu'on vovait de temps 

^ ^^^ ^s se rassembler a l église paroissiale pour y 

^*:^ à des offices communs, ne fussent devenus 
eu ^ 



ass^ 



t^eu, dans la confuse mémoire de la foule, des 
^^o x^^^ ^ défricheurs et bâtisseurs. II est possible aussi 



aA>^ 



prétendu monastère soit tout simplement te 



^^v^Vi^^ d^Ambierle, qui avait droit de nomination a 
\^ ^vit^^ Je Tourzy, levait des dîmes dans ta paroisse, 



\^\ B:ile a été recueUlie dans Notre-Dame de France, i. VI, 

0* ^^7, 



I J^M^^^M 



— i36 — 



et possédait probablement près de l'église une grange 
et un grenier pour y recueillir le produit de ces dîmes. 

Mais s*îl est difficile d'accepter la légende, il est 
probable toutefois que le nom de Tourzy est très 
ancien. Cette forme de terminaison — rare dans cette 
partie du Forez — paraît indiquer un suffixe latin en 
acus ou acum^ et le lieu pouvait à l'origine s'appeler 
Tauriciaciis ou Tauriciacum. La chapelle ou l'église 
de Tourzy est d'ailleurs plus ancienne que la Pacau- 
dière et même que Crozet ; sans cela on ne compren- 
drait pas pourquoi le centre religieux commun avait 
été établi à distance de ces deux bourgs, et assez 

Iloin de Crozet. Tourzy est donc sans doute une très, 
vieille paroisse, datant peut-être de l'âge gallo-romain 
et qui a traversé quatorze ou quinze siècles sans 
^ presque changer de nom. 

! Aucun dessin connu, aucune description précise ne 

nous permettent de reconstituer avec sûreté l'église 
paroissiale de Tourzy, bien qu'elle fût encore debout 
il y a moins de soixante ans. Il est certain qu'elle était 
orientée, de moyenne grandeur, très simple, à une 

(seule nef- Si Etienne Papon, en bâtissant la chapelle 
de Saint-Étienne, s*est conformé à l'architecture de 
TcgUse, nous aurions quelque idée de son style. Cette 
chapelle était éclairée au midi par une fenêtre en 
granit maintenant murée, légèrement ogivale et for- 
tement ébrasée, sans aucune division ; le mur exté- 
rieur est soutenu par deux contreforts de granit, et 
a encore sa corniche en bois mouluré. D'après les ren- 
seignements qu'on nous a donnés, l'église de Tourzy 
avait trois chapelles, deux au midi et une au nord. 
Cependant les registres de la paroisse en indiquent 
au moins sept : la chapelle de Notre-Dame, celle de 



- .37- 

?| Saiot-Étienne ou des Papon, qui fut acquise plus 

* I tard par la famille Morin, celle de Saint-Jean-Bap- 

tiste, déjà mentionnée en i384 et iSgo dans les tes- 
taments de Jean Clépier et d'Audin Clépier, les cha- 
pelles de la Trinité, du Saint-Esprit^ du Rosaire, de 
Saint-Sébastien. Mais quelques-unes, propriétés de 
i famille, ont pu changer de vocable par la dévotion 

paniculière de leurs possesseurs ; d'autres n^étaient 
que des autels, décorés abusivement du titre de cha- 
pelles ; entm il est fort possible qu'une ou deux, en 
■ raison de leur délabrement, aient été rasées avant 

notre siècle, 

L*église de Tourzy a été démolie vers 1837, Il en 
est resté cependant une chapelle, qui même a été 
agrandie, restaurée et ornée de peintures murales. 
La chapelle de Notre-Dame de Tourzy, telle qu'elle 
est aujourd'hui, comprend deux travées, dont la 
première a été ajoutée par M. le chanoine Flandrîn, 
curé de la Pacaudière. La seconde est Tancienne cha- 
pelle Papon, dernier débris de l'église paroissiale- 
Elle se termine, sans absidiole, par" un mur plat, 
autrefois percé, comme on vient de le dire, d'une baie 
ogivale qui, dit-on, était garnie d'un vitrait où on 
voyait les armes d'un seigneur de Changy ; les deux 
petites fenêtres latérales, en forme de lancette, sont 
récentes, La voûte est portée sur des arceaux très 
saillants, dont les retombées sont décorées de feuilla- 
ges. La clef de voûte porte les armes de la famille 
Papon, qu'on retrouve encore sur deux socles en 
pierre appliqués contre le mur de gauche. A tout 
prendre, la chapelle Papon est un petit édifice élégant 
et de bon goût. Elle a été construite avant i553 aux 
frais d*Étienne Papon, prêtre de Crozet et oncle du 



Iflc 

lie 



^^"fli 



— i38 — 

célèbre jurisconsulte. Il parle de cette chapelle dans 
son testament du 14 juillet i553, et en détermine la 
situation d'une manière précise : « Et quant à son 
corps, il veult et ordonne qu'il soit inhumé et mis 
en terre en la chapelle qu'il nomme dès à présent 
la chappelle Sainct Estienne qu'il a faict édifier et 
bastir en l'église parrochialle de Tourzie, du cousté 
du cueur^de midy[\) ». 

Jusqu^au XVI^ siècle, il y a bien peu de documents 
sur l'histoire de la paroisse de Tourzy. Nous savons 
pourtant qu'elle avait une confrérie du Saint-Esprit, 
et une Charité qui chaque année, le jour de l'Ascen- 
sion, distribuait aux pauvres des aumônes en ar- 
gent ou en nature. Pour les siècles suivants, les 
actes de fondations et surtout les registres de catho- 
licité, dont les plus anciens sont de l'année 1601, 
nous font assez bien connaître la vie de cette impor- 
tante paroisse, et les difficultés singulières qui résul- 
taient quelquefois du conflit entre Téglise paroissiale 
de Tourzy, la chapelle de la Pacaudière et la chapelle 
ou réglise de Crozet. 

C'est ici le lieu de signaler avec reconnaissante le 
travail entrepris par M. Huguenet, curé de la Pa- 
caudière, sur les registres et les autres titres de 
Tourzy. Il a eu la patience d'analyser un à un, jus- 
qu'au milieu du XVIII^ siècle, tous les actes de bap- 
tême, de mariage et de sépulture, même les plus 
vides d'intérêt : oeuvre ingrate, où l'excellent curé 
était soutenu par l'amour qu'il avait voué à sa pa- 



(1) Ce lestament, dont une copie intégrale m'a été envoyée 
par M, V. Durand, fait connaître sur l'histoire de Tourzy 
d^âuireii détails intéressants, mais que je suis obligé de né- 
gliger, spaiiis exclusus iniquis. 



— i3g — 

roissc. Les notes que j'ai extraites de ce dépouil- 
lement ont été constamment sous mes yeux. 

L*institution des prêtres sociétaires et le pèlerinage 
de Tourzy sont les faits les plus marquants que je 
connaisse dans Thistoire de cette paroisse* 

Sous le nom de Notre-Dame de Tourzy, on honore 
dans la chapelle une statue de la Sainte Vierge, de 
couleur noirâtre (i). Mais le pèlerinage est-il aussi 
ancien qu'on le prétend ? La croyance populaire 
en rattache les origines à cette image miraculeuse 
qui aurait été trouvée au fond des bois ; en tout 
cas, on croit généralement, à la Pacaudière et à 
Crozet, que depuis plusieurs siècles on accourt des 
paroisses voisines invoquer Notre-Dame dans son 
sanctuaire de Tourzy- Je ne puis m'empêcher d*en 
douter. Il n'y a pas d'allusions à ce pèlerinage dans 
les nombreux testaments du XIV*^ et du XV*^ siècle, 
enregistrés au grelTe du bailliage de Forez. Je n'en 
ai même rencontré aucune mention dans les regis- 
tres de Tourzy, Ils nous apprendront, par exem- 
ple, qu'en 1714 les paroisses de Saint-Martin d'Es- 
treaux, de Sail, d'Urbize, de Saint-Bonnet des Carres, 
de Chenay-le-Châtel vinrent processionnellement vé- 
nérer les reliques de saint Roch ; mais rien ne trahit 
une affluence de fidèles à l'autel de Notre-Dame- 



(ï) Voici une note qui m'a été communiquée par M. Joseph 
Déchelet[e ; n La Vierge noire de Tourzy. Statuette an pierre 
polychromëe en partie. Hauteur : o^ 70. XVIe siècle, La 
Vierge debout porte sur son bras gauche TEnfant Jésus qui 
s*incline en avant. Le bras droit de l'Enfant est brisé; sa main 
gauche tient une pomme. Le visage de la Vierge, encadré de 
bandeaux ondulés, est assez habilement modelé, mais les pro- 
portions générales de la statuette sont lourdes et disgra- 
cieuses. » — On nous a montré, à la Pacaudière, une autre 
statue de la Vierge qu'on dit aussi venir de Téglise de Toursy. 



fti 



^^^^ 



— 140 — 



Tourzy n'attirait pas la foule, comme Notre-Dame 
d'Urbize, et le pèlerinage semble être assez récent. 
Même aujourd'hui d'ailleurs, ce mot serait un peu 
ambitieux ; mais Notre-Dame de Tourzy est invo- 
quée avec une grande confiance, comme en témoi- 
gnent les ex-voto suspendus dans la chapelle. 

Les associations de prêtres ont été nombreuses 
dans le Forez, mais on sait peu de chose de leurs 
^ origines et de leurs statuts. Celle de Tourzy est au 

contraire parfaitement connue, et comme, sans doute, 
elle ne différait guère des autres sociétés du même genre, 
ce que je vais en dire éclairera un point assez peu 
connu de nos institutions religieuses. Je passerai sous 
silence les fondations faîtes en sa faveur, les procès 
qu'elle a soutenus pour la défense de ses intérêts, ses 
rapports avec les curés et avec la paroisse, pour me 
borner à parler de son institution. 

Les prêtres de Tourzy, tous ou presque tous ori- 
ginaires de Crozet ou de la Pacaudière, fils de petits 
bourgeois, de marchands, de paysans aisés, n'avaient 
d'autre ambition que de passer doucement leur 
existence à l'ombre du clocher natal, subsistant de 
leur patrimoine, de quelques fondations ou prében- 
des et d'un petit casuel. On comprend que la pensée 
leur soit venue un jour de resserrer les liens de fraternité 

I qui les unissaient entre eux, de mettre en commun 

leurs prières et , jusqu'à un certain point, leurs ressour- 

I ces, de régulariser les fondations dont ils vivaient. La 

Société des prêtres de Tour^'{r naquit au XVI* siècle 

\ sous l'influence de ces idées, aidées probablement par 

ce besoin de réforme qui agitait l'Eglise après la ré- 
volte de Luther. Cette société n'était pas un chapitre, 
bien moins encore une congrégation religieuse; elle 



— 141 — 

tenait à la fois d'une confrérie sacerdotale^ d'un syn 
dicat professionnel et d'une corporation financière. 

Le îS avril i335, pardcvant M* Jean Papon, lieu- 
tenant gênerai de la baronnie de Roannais, séant en 
son tribunal, comparurent Louis Papon, chanoine et 
questeur de la collégiale de Montbrison, Etienne 
Papon, Robert Cornu, Guillaume Dalbon, Biaise 
Guignard, etc., tous nés dans la paroisse de Tourry, 
qui déclarèrent avoir l'intention de fonder une société 
entre eux, avec l'approbation de Févêque de Clermont, 
et l'agrément des plus notables habitants de la ville 
de Crozet^ du bourg de la Pacaudière, et de toute 
la paroisse de Tourzy. Ceux-ci furent aussitôt 
appelés et mandés par un sergent, et se présentèrent 
à l'audience, où, en leur présence, on donna lecture 
des statuts de l'association projetée, toujours sous la 
réserve de la sanction épiscopale. En voici les articles 
les plus importants, 

La communauté des prêtres sociétaires se compo- 
sera de douze prêtres nés et baptisés danè la paroisse 
de Tourzy- Le curé, chef de la communauté, n'est 
pas compris dans ce nombre de douze, et pourra 
être étranger à la paroisse. Toute place vacante sera 
donnée au plus ancien prêtre natif de Tourzy. — Les 
fondateurs dotent la communauté chacun de cent sols 
tournois qu'ils veulent servir à perpétuer les vêpres 
qui se disent tous les samedis dans la chapelle de 
Croziet. Les membres futurs verseront entre les mains 
du trésorier une somme de dix livres qui sera em- 
ployée à rembellissement de l'église, ou à Taugmen- 
tation des revenus de l'association. — Les sociétaires 
ne pourront exercer aucune fonction ecclésiastique, 
ni accepter fondations, legs ou donations sans le 









— 142 — 

consentement du curé, — Ils seront tenus d'assister 
aux offices publics et aux processions qui se font 
dans réglise de Tourzy ou dans la chapelle de Cro- 
zet; ils seront en habits de chœur aux vêpres du di- 
manche à Tourzy, et aux vêpres du samedi dans la 
chapelle de Crozet ; celui qui paraîtrait aux offices 
avec des vêtements peu convenables serait pointé et 
privé de la distribution du jour, — Les associés 
participeront par portion égale aux fondations, pen- 
sions et revenus quelconques, à condition de résider 
et de faire leur semaine, soit par eux-mêmes, soit par 
un autre prêtre de la communauté. Le curé seul aura 
droit àdeux parts. — Les sociétaires pourront se réunir 
pour traiter de leurs intérêts communs, et ils nom- 
meront pour la gestion de leurs affaires deux procu- 
reurs, dont les premiers seront messires Etienne Pa- 
pon et Guillaume Dalbon. 

Les articles constitutionnels de Tassociation ayant 
été lus, les notables de la paroisse de Tourzy déclarè- 
rent y donner leur agrément. Les prêtres présents à 
l'audience nommèrent à Tinstant leurs procureurs afin 
de poursuivre la conclusion de leur dessein devant 
Mgr t'évêque de Clermont qui, le i5 octobre suivant, 
par l*organe de son officiai, érigea et déclara canoni- 
quement érigée la société des prêtres de Tourzy selon 
la forme et teneur de ses statuts (1), 



(i) J*ai tiré ce quî précède d^une copie de M» Tabbé Hu- 
goenet ; elle finissait par cette note : « Extrait pris et col- 
laiionné sur une expédiuon origînaîe en parchemin des ar- 
chives de Tûurzie à la dernande de MM. Clerc^ curé, 

et Begonj vicaire, par Thillier, notaire ». — Cette pièce est 
très longue, et je n'en ai pris que ce qui était nécessaire 
pour faire connaître Tinstitution et les principaux statuts de 
la société des prêtres de Tourzy, 



r 



— 143 — • 

IV, 

SAINT-MARTIN D'ESTREAUX. 

Tm commune. Le bourg. — Le nom de cette com- < 

mune, Sanctus Martinus de Sîraîa (i), suffirait à • 

prouver qu'elle était traversée par une voie romaine, 
ou au moins par un grand chemin public. Saint- 
Martin, dit-on, se serait arrêté dans ce village gallo- 
romain, et lui aurait laissé son nom. Je ne crois pas 
qu'il soit prudent de faire fond sur ces vagues légen- 
des, ramassées on ne sait où ; mais un de nos amis^ 
reprenant cette idée, lui adonné une forme plus pré- 
cise. Après avoir noté avec soin, dans TAuvergne, le 
Bourbonnais et le Forez, les paroisses qui sont de 
toute ancienneté sous le vocable de saint Martin, il 
croit qu'il est possible de les réunir par des lignes 
régulières, qui marqueraient l'itinéraire de l'apôtre 
des Gaules ; idée très originale, mais qui, ne s'ap- 
payant sur aucun document positif, ne sera proba- 
blement jamais qu'une séduisante conjecture- 
Le territoire de cette commune affecte une confi- 
guration singulière : tellement resserré au couchant 
que !a limite des départements de ta Loire et de 
TAlUcr entre dans le bourg même, il jette au nord, 



{i\ On trouve aussi quelquefois d'au ires formes anormales, dues 
à des scribes élranpers au pays: d'Esiral^d'Esîrab^^ de TrabiSy 
des TraujT^ etc. — Je profite dL* cette occasioa pour prolester 
conire Torihographe illogique { Saînt-Mariin'd'Estréauxj adop- 
tée par radministraiion et par la compagnie du chemin de 
fer. 



I 



— 144 — 

au levant et au midi trois pointes avancées, dont une 
va presque rejoindre le département de Saône-et- 
Loire. Les environs du village sont frais et riants ; 
Taspect général est agréable, et la montagne de Jard, 
qui s'avance en promontoire et domine toute la pa- 
roisse, lui donne un certain caractère de grandeur. 

Le bourg devait être fort petit au XV« siècle, car 
on était alors obligé d'aller acheter à Châtelus ou à 
Crozet des épices, une livre de chandelles ou « ung 
peal de parchemyn ». Maintenant les rôles sont in- 
tervertis, et les bonnes gens de Châtelus ne seraient 
pas loin de regarder Saint-Martin comme une sorte 
de ville. Le bourg a été évidemment créé par la 
route, et s*est développé avec elle. Le relais de^poste, 
supprime pendant tout le XVII« siècle, et transporté 
au Bois-Droit, fut rétabli au commencement du 
XVIIP. Par lettres patentes de février iSSg (v. st.), 
François I*"" accorda trois foires à Saint-Martin d'Es- 
treaux, sur la demande de Jean de Lévis, baron de 
Chàteaumorand, conseiller et chambellan du Dau- 
phin (1), Avant la Révolution, Saint-Martin possédait 
des halles, un bureau de traites foraines, et le tribu- 
nal de haute, moyenne et basse justice de Château- 
morand, dont la juridiction s'étendait sur six ou 
sept paroisses depuis que les petites justices voisines 
y avaient été unies en JG72. 

Saint-Martin est aujourd'hui un bourg considéra- 



(i) Afch. de Châteaumorandj et Arch. nation., JJ., 254, f». 
^g \o^ — 0es lettres patentes antérieures de Louis XII, de 
décembre \5o^^ qui établissaient à Saint-Martin quatre foires 
et un marche le vendredi, semblent n'avoir pas été suivies 
d'effet. Le marche a été depuis rétabli, mais il se tient le 
jeudL 



— 145 — 

bie, avec une belle et vaste place, et qui ne souffre 
pas sans un peu de jalousie la prééminence que le 
titre officiel de chef-lieu de canton donne à la Pa- 
caudière. Mais rien ne rendra plus à ses rues silen- 
cieuses le gai va-et-vient des voitures qui animaient 
et enrichissaient le pays. 

On voit encore à Saint-Martin d'Estreaux quelques 
toits à haut pignon, dernière concession aux habitu- 
des du Nord qui viennent mourir ici. Le bourg a con- 
servé plusieurs maisons anciennes ; Thôtel du Lion 
cTOr a des fenêtres, autrefois à meneaux, qui rappel- 
lent un peu celles de Châteaumorand. 

Véglise. — Elle date d'au moins cinq époques 
différentes. Une nef très étroite, entre les chapelles 
de Châteaumorand et de Lalière, paraît être Téglise 
primitive qui, au XIV« siècle, suffisait encore à la 
population. La grande nef et le clocher ont peut-être 
été bâtis avec le legs que le curé André Fraîtit fit à 
sa paroisse, dans son testament du 3 novembre 1400, 
pour la construction de Téglise (pro edifficatione ipsius 
ecclesie). Les chapelles latérales sont de la fin du 
XV« ou du commencement du XVI« siècle. Quant au 
chœur et aux avant-corps des chapelles, ces bâtisses, 
dignes à peine d'un méchant maçon, appartiennent à 
notre temps. A tout prendre, et sauf ses deux cha- 
pelles, l'église de Saint-Martin est un pauvre édifice j 
cependant je tiens à ces vieilles pierres rongées par l'hu- 
midité, et on n'y touchera pas sans que j'en défende 
quelques débris. On comprendra un jour qu'un sou- 
verain respect est dû à ces églises de campagne où 
nos pères ont vécu le meilleur de leur vie, qu'il est 
presque toujours possible de les assainir, de les ré- 
parer, de les orner, et qu'une discrète restauration 



i 



— 146 — 



vaut mieux qu'un pastiche roman ou gothique- Mais 
cette heure de justice n*est pas encore venue, et, en 
attendant, c'est toujours un litre à l'avancement pour 
un curé que d'avoir une ou deux églises tuées sous 
lui. 

L'église de Saint-Martin n*est pas du reste absolu- 
ment sans intérêt pour l'archéologiej ni même pour 
Tart. Une petite clochCj qui vient de l'église de Saint- 
Prix, près la Palisse, porte la date de 1693 ; une 
autre cloche très élégante, de 1524, est décorée d'ex- 
cellentes figurines à arcatures gothiques, et d'une 
inscription en beaux caractères (i)- On pourra remar* 

quer, à l'entrée de la cha- 
pelle de Lalière, un bé- 
nitier orné d'un écus- 
son curieux, à trois trian- 
gles entrelacés et quatre 
S barrés j dont voici le 
dessin. 

Les chapelles de Chà- 
teaumorand et de La- 
lière, qu'on appelle main- 
4, - EcuisoH sculpté sur un bénitier tenant chapetlcs de la 

à Vent fée dt! la {rhapcllc de T.alièrc, auiQur- Sa i n te V i C rgC et d e Sa î nt- 

M.nm d-EMrcau.. ^l^^^^i"^ appartiennent à 

la fin extrême de la 
période ogivale, et même la Renaissance s'y trahit 
par plus d'un caractère, 

La chapelle de Lalière a été bâtie, on ne peut en 




lij Voy. la description de ces deux cloches dans J. Déche- 
lettc, Inscriptions campanaîres de rarrondissemerit de Roanne, 
p. j5. 



— '47 — 

douter, par Brémond de Vitri ou par sa veuve Cathe- 
rine de Talaru. C*est un ouvrage de proponîons assez 
belIeSj qui se compose de deux travées , dont chacune 
est cciairdc par une grande fenêtre divisée 'en deux 
parties, à compartiments flamboyants. Les colonnes 
rondes^ engagées^ sans aucun chapiteau, s'épanouis- 
sent à la voûte en nervures d'une saillie vigoureuse. 
Le fond de ta chapelle parait s'être ouvert autrefois 
par une arcade surbaissée. On dit que le caveau fu- 
néraire des seigneurs de Lalière existe encore, dissi- 
mulé sous le carrelage. Antoine de la Guiche, 
frère du maréchal de Saint-Geran, y fut enterré en 
1577, et, en i6i3, Jacqueline de Chaugy, dame de 
Lalièrcj grand'mère du maréchal. Celui-ci célébra sa 
quarantaine d'une manière assez nouvelle, à la tête 
de quelques centaines de soudards qui, après avoir 
tenté d'entrer par surprise il Châteaumorand, rava- 
gèrent pendant quatre jours les paroisses de Saint- 
Martin, de Sail et de Saint-Pierre-LavaL 

La chapelle de Châteaumorand, par sa grandeur, 
son plan et son style est semblable à celle de Lalière, 
si ce n'est que les colonnes sont polygonales, et cou- 
pées par des moulures de mauvais goût, en manière 
de chapiteau, au-dessus desquelles Touvrier a sculpté 
des écussonscn pierre, non armoriés. Nous avons son 
acte de naissance rédigé en style de notaire. Le 17 
mars 1495 (v. st*), Jacques de Lévis passa un prix-fait 
avec ff Simon Pourret et Gonin Aujay, massons ^ï (1), 
9UX termes duquel les deux entrepreneurs devaient 
abattre Tancienne chapelle seigneuriale, et la recons- 
truire dans le délai de la Saint-Michel 1497. La cha- 



(if II a été imprimé dans le Buii de la Diana, t, Vf, p. 74, 



- i^ fTfrv-^ 



I \mm - umpnpmfi 



— 148 — 

pelle est exactement conforme aux conditions accep- 
tées par eux, mais « Testablement par dehors au dessus 
de la voste » a été ruiné par le temps. Il est ques- 
tion dans ce prix-fait d'une sorte de calorifère, ou 
d' « ung chauffe pyé de quatre piez de large » ; on 
voit encore à Textérieur une ouverture carrée qui 
était probablement l'entrée du foyer. Le caveau de 
la maison de Chàteaumorand, aujourd'hui vide d'os- 
sements, est fermé par une large pierre tombale, 
sans inscription, mais sur laquelle on reconnaît 
quelques traces d'une décoration gravée. Cette 
chapelle fut plus tard ornée d'une litre armoriée, ou 
d'écus écartelés aux armes de Lévis-Chàteaumorand(i), 
et d'autres peintures dont les derniers vestiges ont 
percé sous le badigeon. 

La fenêtre la pi as rapprochée du fond est gai nie 
d'un beau vitrail ancien, 
malheureusement mutilé. Les 
compartiments dessinés par 
le croisement des nervures 
flamboyantes sont occupés 
par des fleurons, par des an- 
ges, et, au sommet de l'ogive, 
par le Père Éternel. Chacune 
5. - Monogramme sur le vitrail, des deux baies coutieut deux 

de la chapclk de ChÂtcaumorand, • ^ * 1 l -. 

aujourdhuidclibointc-Vierge.dans sujets, à gaUClie, eU tiaUt, 
régliBe du Si-Martii} d'Estreaux. •/* • « «i 

une crucifixion dont il ne 
reste que des débris. En bas, une Adoration des mages; 



(i) On voit aussi dans la chapelle de Lalière des traces de 
ces êcus écartelés. Les marquis de Chàteaumorand n'ayant 
acquis qu'en 1669 la seigneurie et par suite la chapelle de 
Lalière, il en résulte que cette décoration était postérieure à 
cette date. 





XI. — VlTHAIL DL LA CnATlLLE fiCS SEIG.NLLRS DE Ch ATEAT: MOR AN D , 

MANS l'e<jLise ni: S t-Martin-d'Estreaux. 

Pornails de F^ncmund Je Lc\is et de Anne de Châteaumorand, 

sa le m nie. 



— 149 — 

sur le socle du trône où la Sainte Vierge est assise, 

un signe tracé en noir doit être la marque ou mono- 
gramme du peintre verrier. Dans la baie du côté droit, 
en haut, les apôtres saint Jacques et saint Jean-Bap- 
tiste, patrons de Jacques de Lcvis et de son fils aînc 
Jean de Lévis, En bas, un chevalier et une dameâgés^ 
agenouillés devant un prie-Dieu, et, debout derrière 
eux, saint Christophe et sain le Aîine. Les figures du 
chevalier et de la dame sont d'une vérité si frappante, 
que je n'hésite pas à les regarder comme des portraits 
authentiques. Mais quels personnages représentent- 
elles ? c'est ce que je vais examiner avec toute la 
brièveté possible* 

On ne peut évidemment penser à Jacques de Lévis 
et à Louise de Tournon, ni à leur fils Jean de Lévîs 
et à sa femme Gilbene d'Rtampes ; il faut donc reve- 
nir un peu en arrière. Anne de Chàteaumorand, née 
vers 1408, mourut au mois de novembre 1476, à 
soixante-huit ans environ, et il faut bien noter qu'elle 
est la seule dame de Chàteaumorand qui ait porté ce 
prénom. Son mari Brémond de Lévis est mort « fort 
âgé fl en 1487, et on sait par des extraits de son 
testament qu'il fit un legs à la chapelle de Chàteau- 
morand. Que son fils Jacques de Lévis, faisant rele- 
ver cette chapelle neuf ans après la mort de Brémond, 
ait voulu consacrer et perpétuer par un vitrail la 
mémoire de son père et de sa mère, il n'y a rien de 
plus natureL Mais comment Brémond de Lévis peut- 
il avoir pour patron saînt Christophe ? Il y a bien 
en effet un saint Brémond — que ne trouve-t-on pas 
dans les interminables listes hagiographiques ? — 
mais, sans lui manquer de respect, on peut dire que 
c*est un pauvre saint sans notoriété, et non pas un 



— i5o — 

de ces saints classiques, bien cotés, inscrits dans les 
calendriers, Brémond de Lévis avait donc vraisem- 
blablement un autre patron, saint Christophe, 

Une preuve indirecte semble d'ailleurs trancher la 
question. Entre 1497 et 142g, Jean de Ghàieaumo- 
rand fonde un petit chapitre seigneurial ; un règle- 
ment fait peu de temps après sa pnort nous fait con- 
naître en détail les obligations des quatre « chapel- 
liens », leur service journalier, les messes chantées 
et à voix basse qu'ils sont tenus de célébrer chaque 
jour de la semaine ; on n'y trouve encore aucune 
mention de saint Christophe- Cent ans plus tard, un 
peu après i323, Jean de Lévis impose à ses chape- 
lains des conditions nouvelles, entre autres celle-ci 
que, quand a les festes de la Vierge Marie, de saincl 
Jacques et de saine t Chris tq^e escherront esdicts 
jours du mardi et samedi, lors la messe qui se dit 
basse ordinairement en ladicte chappclle du chas- 
teau sera chantée, et à ce doibvcnt assister tous 
lesdicts chapellains ï>. Ne semble-t-il pas évident 
que saint Jacques et saint Christophe, dont il n'était 
pas question jusque-là, sont les patrons de Jacques 
et de Brémond de Lévis, père et grand-père de Jean 
de Lévis? Notre vitrail représente donc Brémond de 
Lcvis et Anne de Chàteaumorand ; c'est un monu- 
ment précieux dont doit s^enrichir riconographie de 
la maison de Chàteaumorand. 

Ecole des « enfants de ia chapelle »• — On connaît 
assez bien la vie des universités au moyen âge, des 
écoles monastiques, des maîtrises annexées aux grands 
chapitres, et même de quelques collèges municipaux. 
Maïs où et comment recevaient l*éducation cléricale 
les prêtres de campagne si nombreux dans les plus 







— i5i — 

petites paroisses ? On ne le sait guère, et tout docu- 
ment qui peut aidera résoudre ce problème mérite 
d*ctre recueilli avec soin- Les comptes de Château- 
morand, de 1410 a 1413, parlent plusieurs fois de 
« Messire André, clerc des enfans de la chappelle ». 
Est-ce que Messire André ne régentait pas une école 
assez semblable à nos manécanteries î A vrai dire, 
' les textes ne me permettent pas de dire avec certi- 
tude si cette école de clergeons avait une existence 
indépendante, ou si elle était attachée à l'église de 
SaÎQt-Martin d'Estreaux. Mais cela importe peu. ïl 
paraît, en tout cas, qu'elle était sous le patronage de 
la maison de Château morand, qu'elle vivait de ses 
bienfaits, et on ne peut s*empêcher de croire que 
Jean Papon y fait allusion dans Fépître dédicatoire 
de ses Arresfs notables^ adressée à Antoine de Lévis- 
Châteaumorand, évêque de Saint-Flour : « Je dois 
remercier Dieu de ce qu'il m*a fait cest heur que de 
passer par vos mains, et estre un de ceux que votre 
maison se treuve, tant par les vieux registres qui y 
sont que par mémoire des vivants, avoir nourri et 
avancé aux lettres », 

Chapitre seigneurial. Divers essais de fondations 
religieuses, — Les riches familles de la noblesse ont 
souvent fondé des sociétés de prêtres dans la cha- 
pelle de leur château et Téglise de leur paroisse, 
soit par un sentiment de piété sincère, soit un peu 
aussi par ostentation et vanité. Il serait facile, si 
on écrivait ici Thistoire de Saint-Martin, de raconter 
la destinée et les vicissitudes du chapitre établi par 
Jean de Chàteaumorandj comme je viens de le dire, 
entre 1407 611429. D'autres actes de 1476, i523, 1541, 
iSgg, etc., portèrent à cinq le nombre des chapelains, ■ 



( 



i 



i 



— l52 — 

augmentèrent leurs charges avec leurs avantages, 
déterminèrent le roulement du service dans Tcglise 
et dans la chapelle du château, les amendes imposées 
aux délinquants, et insistèrent sur Tobligation de la 
résidence et sur la nécessité d'assister aux offices en 
habits décents^ c'est-à-dire avec le surplis et le cha- I 

peron» Une pancarte écrite en gros caractères, et 
probablement affichée dans Téglise ou la sacristie de 
Saint-Martin, rappelait aux prébendicrs leurs devoirs, 

Jean de Chàtcaumorand avait fixé le revenu de cha- 
cun des chapelains à vingt livres tournois et à diver- 
ses redevances en nature. Au commencement du 
XV*^ siècle, c'était une rétribution convenable pour 
la petite ambition de ces prêtres de village. Mais il 
arriva un moment où, malgré quelques fondations 
nouvelles en faveur des chapelains, leur salaire fut 
insuffisant, Diane de Châteaumorand, voyant qu'ils 
désertaient leur poste dès qu'ils rencontraient un 
meilleur bénéfice, décida de substituer aux prébendes 
instituées par ses prédécesseurs un couvent de reli- 
gieux qui accompliraient les fondations, et s'engagea, 
par un acte du 4 septembre 1623, à faire bâtir et 
meubler au bourg de Saint-Martin d'Estreaux une ] 

maison d'Augustins déchaussés. Mais bien qu'un 
délégué de Tordre eût solennellement accepté la fon- 
dation, et que Diane Teût ratifiée dans son testament^ | 
elle ne fut pas réalisée* Les religieux, las d'attendre ! 
le couvent qu'on leur avait promis, se retirèrent en I 
1629. 

Les choses allèrent de mal en pis. Les prébendes, . 

réduites à trois, n'étaient pas même régulièrement ' 

occupées. La conscience de Marguerite d'Austrein^ 
veuve de Henri de Lévis, s'alarma. Pour tenir lieu des 



r 



— i53 — 

anciennes fondations, elle établit ù Saint-Martin, par 
un acte du 3 octobre 1G77, riservé le bon ptaîsir du 
pape et de l'évêque de Clermont, un monastère de reli- 
gieuses Urbanistes sous le nom de Notre-Dame de 
LéPf, La première prieure devait être Diane de Lévis- 
Châteaumorand, alors religieuse ù la Bénisson-Dieu, et 
belle-sœur de Marguerited*Austrein,qui demanda pour 
elle la permission de changer d'ordre et d'habit. Mais 
ce projet avorta encore, pour des raisons restées in- 
connue.'^, Mgr de Veny d'Arbouze, évêq ue de Clermont, 
par une ordonnance du 27 janvier 1682, réduisit 
à deux, de son autorité, les prébendes de Chàteau- 
morand, et régla définitivement la manière dont les 
chapelains devaient les desservir, soit dans la chapelle 
de régliscj soit dans celle du château. 

A-i-il existé à Saint- Mar^ tin un prieuré de l'ordre 
de FonteiTault? — D'après une note de VAImanach 
du Lyonnais, Forei et Beaujolais (année 1759), Saint- 
Martin aurait eu autrefois un monastère de Tordre 
de Fontevrault, depuis réuni à celui de Beaulieu 
près de Roanne* II est certain du moins que la prieure 
de Beaulieu avait droit de nomination à la cure de 
Saint-Martin d'Estreaux, et qu'elle levait dans cette 
paroisse des redevances, qui même embrassaient une 
partie du village ([). On voit encore aux archives de 
Châtcaumorand )c petit terrier de i45g, et te compte 
des cens perçus en 1430 sur (t ceulx qui doivent ar- 



(i) Le monastère de la Bénissoti-Dieu possédait aussi à 
Saint-Martin des dîmes, uncerrtcret le domaine Mesple {Voy. 
U Abbaye de la BénisHon-Dieu^ passim). — Le 17 janvier 1398 
(v. st.) eut lieu vine enquête touchant la limite des justices 
de Château morand et de la Bénissnn-Dieu ; — Bernard Rochein 
était vers 13/3 magîstçr de Mesple [Arch. de Château morand). 



f 



— ï54 — 

gent, blefz et gel ii ne s au prieur (sic) de Beaulieu es 
parroches de Saint-Martin Destraulx et de Laval ». 
Il n'y a rien d'absurde à croire que ce prieuré, ayant 
de la peine à vivre à cause de la modicité de ses re- 
venus, fut incorporé à celui de Beaulieu, qui hérita 
de son droit de nomination et de son terrier. 

Confrérie du Sainî-Espriî. Hôpital. — Saint-Martin 
avait au moyen âge une confrérie du Saint-Esprit, 
à laquelle un certain Jean Tissier faisait un legs en 
i387, et que la famille de Chàreaumorand aidait de 
ses aumônes. Un acte de i526 nous apprend que la 
confrérie était alors établie dans une maison à elle. 

Comme beaucoup de villages échelonnés sur les 
grandes routes de France, Saint-Manin possédait 
aussi un hôpital très ancien, plusieurs fois mentionné 
dans tes donations testamentaires; il était en 141 1 
gouverné par une sorte de béguine. En i523, Jean 
de Lévis acheta une oeuvrée de vigne pour « Thostel- 
Dieu » de Saint-Martin ; mais il n'en est plus depuis 
question nulle part, ïl dut disparaître quand la faci- 
lité et la rapidité relatives des voyages eurent rendu 
moins nécessaires ces établissements charitables. 

V Ermitage de Jard. — Au pied de la montagne- 
de Jard, joignant Tancienne route de Paris, et à l'en- 
droit précis où s'amorce l'essai de rectification dont 
j*ai parlé ailleurs, le cadastre de la commune de 
Saint-Martin (C, 11 et 13) désigne sous la rubrique 
« Termitage » deux petites pièces de terres allongées. 
Ces indications correspondent en effet très exactement 
à celles qui sont données par le procès-verbal de 
rétat de la route fait en 1668. L'ermitage de Jard 
ou de Véjà {pe^ Jardy pers Jard} devait alors exister 
encore- Il est probable que cet asile fort peu solitaire, 




— i55 — 

puisqu'il était sur le bord d'une route très fréquentée, 
servait souvent de retraite aux pauvres voyageurs 
attardés. • 

Godinière. — Au midi du bourg de Saint-Martin 
s'ouvre une charmante vallée, ombragée de beaux 
arbres, et égayée par les châteaux de Godinière et de 
la Fayolle. Bien que Godinière ne soit plus qu'une 
maison de métayer, son toit élevé et sa tourelle d'es- 
calier lui donnent encore un petit air seigneuriaK 
Au-dessus de la porte et sur le manteau de la che- 
minée, on voit deux écussons dont les armes sont 
efiFacées, ou n'ont peut-être jamais été gravées^ car 
on n'aperçoit aucune trace de grattage (i). Deux gran- 
des pièces, l'une au rez-de-chaussée, l'autre au pre- 
mier étage, composent toute cette gentilhommière. 
L'intérêt particulier de ce très petit manoir^ qui pa- 
raît intact, est de montrer ce qu'était souvent rhabi- 
tation de ces nobles d'humble lignée, dont tous les 
revenus consistaient en quelques arpents de terre, et 
dont la vie se partageait entre le métier des armes et 
la monotone existence de leur castel. 

Le fief de Godinière a été longtemps possédé par 
les Brun ou Le Brun, qu'on y suit sans interrup- 
tion du X1V« siècle au milieu du XVI«. A cette fa- 
mille appartient très probablement Guichard Le Brun, 
dont la Chronique du bon duc Loys a raconté les 
« belles armes ». Mais l'homme le plus marquant 
de cette race de soldats est Jean Le Brun, dit le ca- 



(i) D'après M. Aubert de la Faige,les Le Brun, de Droiturier, 
qui certainement appartenaient à la même familk que ceu^ 
de Saint-Martin, portaient: de gueules à trois chardons Jleuri s 
d'ory à courte queue et sans feuille. 

II 



— iB6 — 

pitaîne Godinière, Après avoir embrassé le parti du 
connétable de Bourbon, comme ses voisins Jean et 
Louis de Vitri, il eut, en décembre i526, des lettres 
de rémission (i), qui lui octroyèrent la permission 
de « faire reediffier et bastir les maisons et places à 
luy appartenans, lesquelles, au moyen de ce qu'il 
s'estoit retiré audit service de Bourbon, luy ont esté 
par ci-devant ruynées, prinses et mises en notre 
main m. Cet acte, s'il faut en prendre les termes à la 
lettre, nous donne à peu près la date du nouveau 
château de Godinière, qui, en effet, paraît bien être 
du XVP siècle. Il passa peu d'années après à la mai- 
son de Bry, par le mariage de Catherine Le Brun 
avec Jean de Bry, puis aux Deschamps de Feytière. 
Acquis en 1691 par Jean-Guy Gaulne, il a presque 
suivi jusqu'à nos jours la destinée de la terre de la 
Fayolle^ dont il n'a plus été qu'une dépendance. 

La Fayolle (2)* — Le château de la Fayolle, très 
voisin de Godinière, mais situé presque au fond de la 
vallée, a été bâti un peu après iSyS par Jean Nazarier, 
qui obtintj par lettres patentes de juillet i588, l'autori- 
sation de le faire clore de fossés et d'un pont-levis. 
Ces fossés n*ont été comblés que dans notre siècle. 
Une partie du château, brûlée vers 1866, a été relevée ; 
mais il reste encore de la maison de Jean Nazarier 
un grand corps de logis et des tours carrées, couron- 
nées de toits aigus. Le salon est orné de jolies pein- 



(i) Arch. nat.j JJ., 243, f. 44. 

(2) Voy. La maison Nazarier de la Fayolle et le livre dérai- 
son d'Etienne Na far ter, par l'abbé Reure. Roanne 1894, in-S», 
32 pp. — Les lettres patentes de i588, ci-après mentionnées, 
ont été publiées â^ns L'Ancien Fore^yt. V, p. 273. 



— iSj — 

tures en camaïeu, dans le goût du XVI II"^ siècle. 

Les Nazarier sont fort anciens dans la région, où 
on les trouve cités dès i256 ; toutefois ce n'étaient 
que des laboureurs à l'aise. Cette famille sortit de sa 
première condition avec Etienne Nazarier, notaire 
royal et greffier du bailliage de Château morand. On 
a encore son livre de raison, qui est aux archives de 
Châteaumorand. Au fond, ce gros registre est surtout 
un répertoire de titres de propriété ou de famille ; 
mais Etienne Nazarier y a intercalé çà et \k quelques 
notes sur les événements du temps, la généalogie de 
sa maison, des détails sur la naissance et réducation 
de ses enfants et sur les noces de ses filles Georgette et 
Marguerite, l'inventaire de ses meubles, le catalogue 
de sa bibliothèque. A mon avis, le grand intérêt so- 
cial de ce livre de raison est de raconter naïvement 
l'histoire d'une famille de paysans au moment précis 
où elle quitte la charrue pour entrer dans la bour- 
geoisie, et glisser tout de suite après dans la noblesse. 

Les Nazarier gardèrent la terre de la Fayolle jus- 
qu'à la fin du XVIP siècle. Vers 1690, elle fut saisie 
par les créanciers de Jean-Baptiste Nazarier, et adju- 
gée à Jean-Guy Gaulne, qui acheta aussi Tannée sui- 
vante le fief de Godinière. Son fils Jacques-Ignace 
Gaulne, seigneur de la Fayolle et Godinière, épousa 
en 1708 Marguerite de la Mure, fille unique de Noël, 
le neveu et l'héritier de l'historien Jean-Marie de la 
Mure. Marguerite, par son testament du i5 juillet 
1745 et son codicille du 12 mai 1749, institua pour 
héritier universel son petit-fils Claude-Noiil Regnaud 
de Galtière. Ce testament fut sans doute cassé, car, 
en 1766, on voit que la terre de la Fayolle apparte- 
nait à un autre de ses petits-fils, Noël-Claude-Fran- 






— i58 — 

çois-Xavier Gaulne, qui la vendit en 1775 à Claude 
Girard de Charbonnière; une des filles de celui- 
ci, Marie-Anne Girard, fut la mère de M. le duc 
de Persigny. Les propriétés de la FayoUe, de Godi- 
nière et dépendances, vendues à M. Pierre-Matthieu 
Hue de la Blanche, furent cédées par lui à M. Hec- 
tor Meynis du Fournel de Paulin, mort en 1869. Le 
château de la Fayolle est aujourd'hui habité par son 
fils, M. Paul Meynis de Paulin, qui porte avec dignité 
un nom très honorable. 

Faytière- — Quelques vieillards se souviennent en- 
core d'avoir vu le petit château de Faytière ou Faye- 
tïèrc, un peu plus haut quel'entrée méridionale du tun- 
nel de Saint-Martin d'Estreaux ; mais il n'en subsiste 
aucune trace, et personne n'a pu nous en donner une 
description un peu précise. 

L'histoire connue de Faytière ne remonte pas au- 
delà de Tannée 1496, où on voit noble Antoine Damas, 
écuyer, seigneur de Fayetières, présent à une con- 
vention. En 1670, le possesseur de ce fief s'appelle 
Jacques de Fayetières. Et c'est tout, jusqu'en i6oo. 
Les documents abondent au contraire aux deux siè- 
cles suivants ; mais c'est assez de dire que la seigneurie 
de Faytière fut possédée au XVII« siècle par les Des- 
champs, vieille famille de notaires (i), et au XVIIP 
par les Rivière, qui finirent par tomber dans une 
sorte de dénuement. Elle fut acquise, peu d'années 
avant la Révolution, par le comte de Lévis-Mirepoix, 
marquis de Châteaumorand. 



(]) t. a Mure^ dans ses notes manuscrites (t. II, 69), dit que 
<i Je fief de Fatières porte : d'azur à 3 fasses d'argent ». Je 
présume, sans en avoir la certitude, que ces armes sont celles 
des Deschamps de Faytière. 



L 



— iSg — 

Viilars. — C'était un très modeste fief, probable- 
ment sans maison forte, entre Saint-Martin et Lalière, 
près de la route de Paris à Lyon. Les actes desXlii^ 
et XIV*^ siècles font souvent mention d'une famille de 
Villars (Vilains, Vilart, Villers^ de Villariùiis) passes- 
sionnée sur les limites du Bourbonnais et du Forez, 
et qui sans doute avait pris le nom de cette terre. 
Mais elle appartenait en r4i8à Philippe de Montcor- 
bier (i), sur lequel Jean de Châteaumorand Pavait 
saisie a pour défaut de ce que le seigneur dudit Vil- 
lars a esté refusant de faire son fief envers mondit 
seigneur «, Le 2C avril i44i,Brémond de Lévis fit 
Tacquisition de la seigneurie de Viliars, et^ depuis ce 
moment, elle fut si bien incorporée à la baronnie de 
Chàteaumorandj qu'elle cessa d'avoir une existence 
distincte. 

Lalière. — Je ne crains pas de dire que la famille 
de Vîtri-Lalière est une des races les plus remarqua- 
bles qu'ait produites notre province (2}. L'intelligence, 
la culture intellectuelle, Thabileté, l'esprit politique, 
le courage, la décision du caractère, rien ne lui a 
manqué. D'une noblesse et d'une fortune médiocres, 
elle s'est élevée bien au-dessus de sa condition féo- 



(i) Peut-être fils de Jean de Montcorbier, nommé en 1390 
capitaine de la ville et château de Crozet (La Mure-Chanle- 
lauZÊ, t. Il, p. 78, noie i), 

(2\ y m raconié l'histoire de cette famille dans VHist, du 
château et des seigneurs de Laiière, Roanne, i8f>3, in-80, ir8 
pp. Ce travail a d'abord paru, moins les pièces justificatives, 
dans le Roannais itt.j VI, pp. 21, 37, 69. Le format du tirage 
a part n'a pas permis d'y conserver les trois planches hors 
texte suivantes : 10 vue de Lalière, d'après un dessin de 
Mlle Th. Aubert ; 2" médaille représentant Jacques de Vitri, 
chancelier de Bourbonnais, frappée en i5t8 ; > poi trait du 
maréchal de Saint-Geran, seigneur de Lalière t 



t 



— i6o — 

dale, et tout porte à croire qu'elle aurait grandi encore, 
si elle n*avait succombé avec le connétable de Bour- 
bon^ dont les derniers Vitri soutinrent le parti avec 
une extraordinaire énergie. 

Les Vitri-Lalière sont mentionnés pour la première 
• fois en 1287^ et leur filiation s'établit très régulière- 

ment depuis André II de Vitri, nommé en 1840 ser- 
gent général du comté de Forez. Mais le premier 
dont rhistoire soit assez bien connue est André III, 
écuyer de la duchesse de Bourbon, gouverneur de la 
baronnic de Roannais, mort vers 1472 ; son nom 
est mêlé d'une manière intime à l'épisode littéraire 
qui nous est connu par les Dou\e Dames de Rhéto- 
rique. Son fils aîné, Brémond de Vitri, mort en 1609, 
fut rhomme de confiance et le conseiller écouté 
de Pierre II et de la duchesse Anne de France, qui 
le comblèrent de charges, d'honneurs et de bienfaits. 
Jacques de Vitri, frère de Brémond, mort en i6i5, 
chancelier de Bourbonnais, chanoine de Lyon, doyen 
de Montbrison, etc. a été aussi pendant dix ans un 
des principaux agents du gouvernement de nos ducs, 
qui l'employèrent aux négociations les plus impor- 
tantes. Brémond de Vitri avait laissé trois fils vivants 
de son mariage avec Catherine de Talaru, Jean, 
Louis et Jacques. Jacques de Vitri devint abbé d'É- 
vron ; Jean fut le plus hardi et le plus actif des com- 
plices du connétable, dont il servit la cause, ainsi 
que son frère Louis, avec un absolu dévouement. 
Après leur mort ou leur disparition — car leur fin 
est entourée d'obscurité — la seigneurie de Lalière, 
un instant confisquée et donnée par le roi à Jean de 
S Lévis, échut à leur sœur Jacqueline de Vitri (i), qui 

ff 

I (i) Depuis que j'ai écrit l'histoire de Lalière, j'ai trouvé dans 



L 



— i6i — 

épousa en i53i Pierre de Changy» seigneur de 
Chenay-le-Châtel, Cossat et Saint-Félix ; Jacqueline 
de Chaugy la porta dans la maison d'Isserpens, par I 

son mariage avec François d'Isserpens. Entré enfin 
dans les possessions des la Guiche, puis des Lévis- j 

Chàteaumorand, qui en firent l'acquisition en 1669, 
le château de Lalière perdit son autonomie, et sa 
•justice même fut unie à celle de Chàteaumorand en ] 

1672. 

Par ses lettres patentes de septembre 1624^ le roi J 

avait donné à Jean de Lévis la seigneurie de Lalière, 
confisquée sur Jean de Vitri, à la condition qu'il «sera 
tenu de faire parachever d'abattre et desmolir léchas- 
teau dudit La Rière, que nous avons faict commencer 
d'abattre en signe de démonstration de perpétuel 
mémoire du dict crime et délict ». Il faut un peu se 
défier de ce style de chancellerie ; mais, si cet acte 
exprime ici autre chose qu'une fiction légale, Fran- 
çois I**" aurait fait commencer la démolition de 
Lalière, et c'est alors sans doute qu'aurait été ruinée 
une partie considérable du château, encore indiquée 
dans un plan du XVIIP siècle, mais que des procès- 1 

verbaux de visite déclarent inhabitable depuis long- 
temps ; il n'en reste qu'un pan de muraille et une 
petite tour découronnée, isolée dans la cour. En son 
état actuel, le château de Lalière forme un carré al- 
longé, flanqué d'une grosse tour d'angle. Dans cette J 

un mss. de la Bibl. nat. (Fonds français, 22241, 82) cette note 
dont l'origine est intéressante : « Estoit dans un livre d'église 
à Chenay... Anno Domini millesimo quingentesimo quadra- 
gesimo secundo, die vero sabbati vigesima quinta mensis 
februarii, decessit ab humanis domina Jaquelina de [Vitri-] 
Lalière, domina de Cheneyo, consolatrix pauperum ». 



— 102 — 

construaîon très lourde, qui paraît dater du XV* 
siècle, maïs avec quelques remaniements du XVI«, 
on ne voit ni sculpture, ni moulure élégante ; mais 
son admirable situation à l'extrémité d'une colline 
qui regarde un immense horizon, et une tapisserie 
de lierre qui la couvre entièrement au midi et au 
couchant, lui donnent cependant de la majesté. 

On y remarquera d'ailleurs des dispositions singu- 
lières. Le château étant bâti sur le bord d'un versant 
très rapide, on a racheté cette pente par deux étages 
superposés de caves ; ce sont les « souterrains de 

I Lalière », bien connus dans les légendes du pays. 

I Sous la tour d'angle, s'ouvre un trou carré, béant, par 

1 lequel on descend avec une échelle dans un caveau 

voûté qu'une tradition constante appelle les oubliettes 
de Lalière (i). A l'entrée du sombre couloir, encom- 
bré d'éboulis, qui conduit aux oubliettes, est un puits 
profond qui a aussi servi de thème à de fantastiques 
légendes ; bien des gens vous diront que ce puits 
fameux traverse toute la terre. 

A quelque distance du château, on voit encore 
deux barbacanes en ruines. Du côté du midi, le seul 
par où Lalîcrc fût facilement accessible, la colline a 
été coupée p:ir un fossé très profond, à parois verti- 
cales, d'une conservation presque parfaite ; mais un 
pont fixe a été substitué depuis longtemps à l'ancien 
pont-îevis. La porte était en outre défendue par deux 
échauguettes, dont il ne reste que les encorbellements. 

Dianières. — Petit hameau à deux ou trois kilo- 



(i) Esi-ce que ce sont de véritables oubliettes ? Je ne 
reviendrai pas sur cette question que j'ai posée, sans pré- 
tendre la résoudre, dans VHist. de Lalière. 




— i63 — 

mètres N--0- de Lalîère ; son territoire, aujourd'hui 

compris tout entier dans la commune d*Ande-la- 
Roche (Allier), était autrefois partagé entre le Bour- 
bonnais et le Forez, Ce village perdu sur les marches 
des deux provinces a été absolument exempt, au 
moins iusqu*en 1722, de tout impôt ducal ou royal. 
La Mure a raconté (i) que les « Exempts de Dianiè- 
res n devaient leur privilège au dévouement chevale- 
resque d'un de leur seigneur qui, en 1422, quand la 
cause de Charles VII paraissait désespérée, amena au 
jeune roi tous les hommes de sa terre en état de 
porter les armeSj et obtint en récompense à ses « jus* 
tîciables de ladite terre de Dianières une exemption 
perpétuelle de toutes tailles, impôts et subsides jk 
Je n*aurais pas mieux demandé que de respecter 
pieusement cette histoire flatteuse pour notre patrio- 
tisme ; mais, ayant examiné de près la question, 
j'ai été obligé de faire voir que, en 1422, le seigneur 
de Dianières était une enfant de onze ans, Françoise 
de Châtelus, et que d'ailleurs le privilège de Dianiè- 
res remontait bien plus haut. Je m'étais arrêté à cette 
conclusion probable que cette immunité avait été 
méritée par quelque brillante action d'un baron de 
Châteaumorand, alors seigneur de Dianières. Mais 
on peut se demander si ce nom de Dianières ne serait 
pas un indice d'un antique sanauaire de Diane, qui 
aurait joui, comme beaucoup d'autres, de privilèges 
particuliers, lesquels se seraient perpétués de siècle 
en siècle par la force de rhabiiude^ et auraient été 
plus tard justifiés par une légende tardive, inventée 



(1) Hisi. des ducs de Bourbon^ t. II, p. i3g. — Voy. Les 
Exempts de Dianières, Roanne, iSSy, in-So, 14 pp., étude 
publiée d'abord dans le Roann. iU.j IV, p. 204. 



— 164 — 

pour colorer cette exemption. Pure hypothèse, j'ai à 
peine besoin de le dire, mais qui peut-être n'est pas 
dénuée de toute vraisemblance. 

Buissonmères (i). — Vieille enceinte fossoyée, sur 
la limite septentrionale du bois de Buissonnières, 
dans un pays plat, marécageux et triste. Elle forme 
un carré régulier d*environ 46 mètres de côté; les 
fossés sont assez bien conservés, et même souvent 
remplis d*eau ; on accède à cette enceinte par un 
terre-plein. On ne reconnaît aucun vestige de cons- 
truction, mais le sol est actuellement couvert d'un 
taillis presque impénétrable, qui rend toute explora- 
tion difficile. 

Le fief de Buissonnières appartenait dès le XI V« siè- 
cle à la maison de Chaugy. Le 27 juillet i565, Jac- 
ques de Chaugy, Claude et Antoinette de Chausse- 
courte vendirent la seigneurie de Buissonnières avec 
la terre et le château de Chaugy à Antoine de Château- 
morand et à GabrîcUe de Lévis, sa femme. 

Châteaumorand. — L'histoire de Châteaumorand 
a été publiée dans le Roannais illustré (2), mais l'au- 
teur voit cet essai d'assez mauvais œil aujourd'hui ; 
d'autres recherches lui ont fait connaître des docu- 
ments très abondants, qui donneraient à son œuvre 
une face toute nouvelle, si des circonstances heureuses 



(1; Buissonnières n'appartient pas à la commune de Saint- 
Martin, mais à celle de Sail. Cependant, puisque son nom a 
été inséré dans [e programme de Texcursion, j'en dirai quel- 
ques mots, 

{i\ ll[fi série, pp. I, 61, ii3. — Il en a été fait un tirage à 
part à 5o exemplaires sous ce titre : Histoire du château et 
des seigneurs de Châteaumorand^ par Tabbé Reure. Roanne, 



— i63 — 

lui permettaient de la reprendre. Quelques panies 
demanderaient d'ailleurs à être traitées à part. La vie 
de Jean de Chàtcaumorand, que ses contemporains 
étaient bien près d'égaler a Boucicaut et aux hommes 
les plus illustres de leur temps^ ne peut pas être un 
simple chapitre de la monographie d'un château. 
L'histoire d'Honoré d'Urfé et de Diane de Château- 
morand ne tardera pas sans doute h être mise au jour, 
et on ne croit pas trop s'avancer en promettant qu'elle 
renouvellera presque entièrement ce qu'ion savait 
jusque-là de leur vie. 

L'histoire bien authentique de Châteaumorand 
commence au milieu du XIII* siècle. Cette baronnie 
fut possédée pendant plus de deux cents ans par les 
Chàtelus-Châteaumorand, qui s'éteignirent en 14^6 
avec Anne de Châteaumorand, mariée en 1423 à Bré- 
mond de Lévis, De là sont issues les branches de Lévis- 
Ventadour et de Lévis-Charlus, qui toutes deux arri- 
vèrent à la pairie, et la première branche de Lévis- 
Chàteaumorand; celle-ci prit fin en i566 par la mort 
d'Antoine de Lévis, évêque de Saint-Flour. Antoine 
laissait tous ses biens à sa nièce Gahrielle de Lévis- 
Charlus, alliée à Antoine Leiong de ChenîîiaCj qui 
adopta le nom et les armes de Châteaumorand. 
Diane, leur fille unique, morte en 1626 sans avoir eu 
d'enfants d'Anne et d^Honoré d'Urfé^ institua héritier 
universel son cousin Jean-Claude de Lévis, qui fut 
le premier marquis de Châteaumorand, La maison 
de Lévis a gardé cette terre jusqu'à nos jours ; elle a 
été vendue en 1S64 à M. le comte de Dormy par 
Berthe de Roncherotles, fille de Delphine de Lévis, 
et par son mari M. le comte Victor du Hamel, et enfin 
revendue en 1877 par Mme de Dormy à M. et Mme 



— i66 — 

S.-Sigisben Maridet. On voit par cet exposé très som- 
maire que le château de Châieaumorand, de i25o 
environ à 1864, n'est jamais sorti de ta même famille 
oUj pour parler plus exactement, de la même parenté- 
II est bon d'ajouter qu'il a presque toujours été la 
résidence ordinaire de ceux qui l'ont possédé, et 
qu'ils n'ont laissé aucun ressentiment dans la méhioire 
du peuple, aucun souvenir d'orgueil ou d'oppression. 

Je m'abstiendrai ici de toucher à Thistoire des barons 
de Chàteaumorand, et je mécontenterai de dire quel- 
ques mots des deux questions proposées dans le pro- 
gramme. 

Quel droit les seigneurs deChàteaumorand avaient* 
ils de se qualifier « premiers barons de Bourbonnais n ? 
Ils ont pris quelquefois ce titre, et ils Font pris, cela 
est certain, comme seigneurs de Châteaumorand, non 
comme seigneurs de Châtelus, bien qu'il soit fort 
singulier qu'une seigneurie située en Forez pût être 
première baronnîe de Bourbonnais, On lit dans un 
Mémoire sur les droits de la seigneurie de ChâteaU' 
morand, probablement écrit vers 1640; « De tout 
temps immémorial, Chasteaumorant a esté la pre- 
mière baronye du Bourbonnois, ainsi qu'il est justifié 
par les tiltres qui sont dans le trésor, et par les 
assemblées faictes par tes gentilshommes dudit Bour- 
bonnois, du temps des anciens ducs », Ces titres 
qui étaient ou devaient être dans les archives du 
château n'y sont plus maintenant; mais l'histoire des 
Etats du Bourbonnais tenus en i52i semble en elTet 
donner quelque crédit aux prétentions des seigneurs 
de Châteaumorand. Après Pierre Popillon, qui prend 
séance pour le duc et la duchesse, et le sénéchal de 
Bourbonnais^ te premier nom de la noblesse est celui 



.^ 



— 167 — 

de « Messirc Jehan de Lévys, chevalier, baron de 

Chasteaumorant » (i). • 

On a dît que la baronnie de Châteaumorand avait 
été vendue par les comtes de Forez, et cju'elle était 
ainsi entrée dans les domaines de la famille de Chà- 
telus. Que faut-il en penser ? Je n'ai trouvé aucune 
preuve de cette aliénation. Toutefois, si on veut par- 
ler de la ien^e de Châteaumorand, cela n'est pas im- 
possible. Mais si on parle du château, de ta place- 
forte, cette assertion paraît peu vraisemblable* On 
sait par des textes précis que les seigneurs de Châ- 
teaumorand devaient l'hommage, non aux comtes de 
Forez, mais aux sires de BeDujeu jusqu'aux vieux fos- 
sés [fossaia vêlera). Aux documents déjà connus (2), 
on peut ajouter une sentence rendue par le bailli de 
Bourbonnais en iSyi, et portant qu'il aurait fait 
saisir et mis sous la main du duc le château de Châ- 
teaumorand par défaut de foi et hommage ; mais il 
aurait ensuite reconnu que ledit château relevait du 
seigneur de Beaujeu, et pour ce aurait levé la saisie (3). 
Je suis porté à croire que le château de Châteaumorand 
a été donné à Eustache de Châtelus par Guichard IV 
de Beaujeu, qui a dû naturellement en réserver 
rhommage et la mouvance à lui et à ses successeurs. 
En effet Guichard de Beaujeu, dans son premier tes- 
tament écrit vers iigb {4), déclare qu'il « concède à 

(i^ Voy, A. Vayssière, Z,cJ États du BuLtrbùmiais {Butl. de 
la Soc. d'émulation de r Allier^ u XVIJI, p. 360, 

(2) Titres de la maison duc. de Bourbon j nû» 910 ei 911 ; 
— A. Barban, Rec, d'hommages^ n*** 365 et 366; etc. — Cf. Pa- 
pon, ïw Borbonias consueiudines^ Lyon^ i55o, p, 4, 

(3) Cette sentence est analysée dûos un inveotaire- partiel 
dâs titres de Chàteaumûrand. 

(4) Bibîiotheca Dumbmisis^ i. Il, p, 58, supplément, p. 58. 



\ 



— i68 — 

perpétuité à Eustache de Châtelus et à ses héritiers la 
terre ou seignûurie dont il lui avait fait don ». Comme 
le château de Châteaumorand resta chargé de Thom- 
mage féodal envers les sires de Beau jeu, on peut 
regarder comme très probable que cette seigneurie 
donnée par Guichard IV à Eustache de Châtelus n'est 
autre que la place forte de Châteaumorand- 

Le château (i), assis sur une vaste esplanade, pro- 
tégé au nord et au couchant par des pentes rapides^ 
au levant et au midi par des travaux dont on voit 
encore quelques vestiges, occupait une assez belle 
position de défense. On a conservé du casîrum féo- 
dal une vieille fenêtre dans la cour intérieure et un 
morceau du parement des fossés, composé de larges 
assises régulières. Dans une pièce abandonnée, s'ou- 
vrent les oubliettes^ ou du moins ce que la tradition 
populaire appelle ainsi. Presque tout le côté nord du 
château, avec ses lignes brisées, ses murs en talus, 
son aspect sombre et piteux^ trahit aussi son antique 
origine. Il est même possible que les deux tours de 
la façade d'entrée appartiennent à l'ancien château, 
et que Jacques de Lévis en ait simplement élargi les 
fenêtres. 

Châteaumorand fut rebâti ou au moins complète- 
ment restauré au XVP siècle, dans le goût qui pré- 
valait alors. Malgré les dispositions bizarres du plan, 
Tabsence de symétrie, un air encore tout féodal, le 



(i) Je ne puis ici que résumer sommairement ce que j'ai 
dit dans VHisi. de Cfhileaum.y pp. 38, 6^, 72 (avec un plan du 
château avant 1730, une vue de la façade Renaissance avant 
sa restauration, une vue de la tourelle d'eScalier, et une autre 
de la façade XVIIte siècle), eî dans le Roann, ilL^ V« série 
p. i63 (avec le dessin de deux lucarnes). 



— lôg — 

nouveau château était une des plus belles résidences 
du Forez. Mais, en 1750, l'architecte Caristie démo- 
lit les deux tours du nord et du midi, la tourelle en- 
gagée dans un angle rentrant, une des deux tourelles 
d'escalier. Il rasa tout le côté du midi, et éleva sur 
les fondations mêmes une façade à la Mansard ; 
ouvrage médiocre et froid bien qu'il soit orné 
d'une belle et large corniche et d'une balustrade 
en attique. La distribution du premier étage ne 
manque pas de majesté : ces grandes pièces en 
enfilade, ces hauts plafonds voûtés, ces boiseries de 
chêne qui couvrent les murailles, tout a un grand air 
de noblesse, Orl remarquera dans le salon deux bons 
portraits enchâssés dans les panneaux de chêne, et 
qui représentent! des marquises de Châteaumorand, 

Du château Renaissance, il reste au nord de jolies 
fenêtres encore garnies de leurs meneaux et une lu- 
carne ornée d'un délicieux médaillon, une tourelle 
d'escalier curieuse par son puissant chaînage de 
pierre, et surtout le corps de logis où est la porte 
d'entrée. 

Cette façade suffit à nous consoler de tant de pertes; 
l'architecture civile n'a guère produit en Forez d'oeu- 
vres plus élégantes. Elle a été récemment restaurée 
avec un soin extrême par M, J. Mi chaud, mais la 
toiture attendra quelques temps encore ses chemi- 
nées ornées, ses épis et sa crête de plomb, et la res- 
titution de son campanile* Mais rien n'a été négligé 
pour rendre à la façade proprement dite la pureté de 
ses lignes ; les moindres pierres endommagées par 
l'action de trois siècles et demi ont été extraites une 
à une, et remplacées avec une précision mathémati- 
que- Les lucarnes, dignes d'être comparées avec ce 



— tjù — 

que le XVI^ siècle a créé déplus exquis, ont retrouvé 
leur grâce légère. 

Il me paraît certain que trois Lévîs-Châteaumo- 
rand ont travaillé à cette façade: Jacques (7 i52i)t 
Jean (y ï54i) et Antoine (f i5i>6), La panie centrale 
et les lucarnes appanîennent au plus pur style Fran- 
çois P% tandis qae les fenêtres des tours latérales et 
de l'ancien eïïcalicr, encore un peu gothiques, accusent 
le règne de Louis XIL Elles ont été faites vers i5o5 
par Jacques de Lévis, et il est permis de croire qu'il 
eut recours aux mêmes ouvriers, Simon Pourret et 
Gonin Aujay, qui avaient bâti en 1497 la chapelk de 
Chàtcaumoraod dans Péglise de Saint-Martin. A une 
époque voisine de i523 ou ï53o (r), son fils Jean de 
Lévis avança le corps central de la façade, pour lui 
donner plus de lumière et de gaieté, et il profita de 
ces nouveaux travaux pour ajouter aux combles des 
lucarnes. Cependant Antoine de Lévis, frère de Jean, 
a aussi contribué de quelque manière à Tachèvement 
de Chàtcaumorand- Le témoignage précis d*Anne 
d'Urfé, qui épousa Diane peu d'années après la mort 
d'Antoine de Lcvis, ne permet pas le moindre doute 
à cet égard. 

Il ne faut plus chercher à Châteaumorand une 
seule épave de son ameublement d'autrefois ; livres, 
meublesj splendides tapisseries, dont quelques-unes 
représentaient « les faits historiques de Jean de Châ- 
teaumorand », tout a disparu. Le château a même 
gardé peu de chose de ses anciennes dispositions 
intérieures. On verra cependant avec intérêt une 



(1) La daift de 1527 est inscrite sur la porte de ti^r du ca* 
btnet des archives. 



— i7< — 

cheminée ornée d*une frise de fleurs et d& fruits, le 
bel escalier droit, récemment restauré depuis le pre- 
mier étage, et deux cabinets, à droite et à gauche du 
vestibule, voûtés en forme de chapelles gothiques, et 
dont tes nervures retombent sur des figures grima- 
çantes. 

C'est dans le cabinet du côté gauche que les ar- 
chives sont installées depuis le XVP siècle, toujours 
défendues par leur lourde porte de fer. Il suffirait 
d'une très facile et très simple restauration pour ren- 
dre à ce réduit son ancien caractère, et en faire la 
pièce la plus curieuse du château, sunout si on adop- 
tait le parti, de classer les archives, de faire relier les 
registres, et de mettre les autres documents dans des 
cartons ou des layettes. 

Depuis quelques années, le Bulletin de la Diana, 
le Roannais illustré^ L'Ancien Fore\f les Archives his- 
toriques du Bourbonnais, etc. ont fait connaître un 
grand nombre de documents extraits du chartricr de 
Châteaumorand ; mais ce n'est qu'une faible partie 
des pièces intéressantes de ce riche dépôt. Malgré 
d'énormes lacunes constatées par d*anciens inven- 
taires partiels (i), ce sont encore, et de beaucoup, les 



(i| Ces titres dont on regrette la disparition ne sont peut- 
être pas tous définitivement perdus. Favre, intendant de 
Châteaumorand, écrit au comte de Lévis-Mirepoix, député * 

aux États généraux, à la date du ao février 1790 : a J'ai 
cherché les titres îes plus précieux, que j^ai mis dans une 
caisse, parfaitement arrangés* Je crois cependant qu'il ne 
serait pas prudent de les faire partir... S'il arrivait quelque 
chose, on serait toujours à temps ou de les faire partir ou 

de les cacher a. 11 n*est pas impossible qu'on retrouve un | 

jour cette caisse, si elle a été réellement cachée dans quelque i; 

coin du château ou du jardin, 

12 I 



— 172 — 

plus belles archives privées du département de la 
Loire, les titres des autres grandes familles foré- 
ziennes ayant été détruits ou dispersés. Je ne puis 
ici penser à en donner une idée ; il suffira de men- 
tionnerj au nombre des séries, les comptes de Châ- 
teaumorand depuis 1409, une multitude de documents 
sur les maisons de Châtelus, de Lévis-Châteaumo- 
rand, de Ventadour, de Charlus, de la Baume et 
de Grandvelle, d'Urfé, de Sève, de Bullioud, deVillars, 
de Rochebonne, de Languet, etc., des registres de 
justice dont les plus anciens sont du XIV* siècle, 
quelques débris de terriers, environ 1200 lettres, 
quelques documents relatifs à la Bénisson-Dieu, au 
prieuré de Charlieu, à Tabbaye d'Ébreuil, aux Urba- 
nistes du Donjon, aux Jacobins du Puy, àTHôtel-Dieu 
de Montbrison, des actes du XIP et du XIII* siècle 
sur les rapports des comtes de Savoie, seigneurs de 
Bâgé, avec les évêques de Màcon, etc. Des documents 
étrangers sont venus échouer là, on ne sait comment, 
entre autres une longue enquête sur l'administration 
de Françoise de Lespinasse, abbesse de Cusset, et 
des protocoles de notaires, du XV* et du XVI* siècle, 
dont deux ou trois surtout sont pleins de renseigne- 
ments sur rhistoîre de la noblesse bourbonnaise. 

Près du château, à droite de l'entrée, on voit un 
bâtiment de 43 mètres de longueur, autrefois éclairé 
par six énormes fenêtres d'un style Renaissance très 
simple- C'est Tancienne galerie des portraits^ où un 
inventaire de itîyî signale « quatre grands tableaux, 
Tun d'eux au fond représentant Honoré d'Urfé et 
Diane de Châteaumorand, plus quatre-vingt-seize 
petits tableaux représentant divers portraits ». Le 
plafond, beaucoup trop bas pour cet immense vais- 



- .73- 

seau, était décoré de tîeurons, d'arabesques d'un 
dessin sobre et élégant, qui s'enlevaient en blanc sur 
le rouge vif des poutres et des poutrelles. Au-dessous 
courait un bandeau peint en détrempe d'une exécu- 
tion sommaire^ où Ton reconnaît les armes d'Antoine 
de Lévis^ d'Antoine d'Urfé, etc. Juste au milieu de 
la longueur de cette galerie, est une cheminée à pilas- 
tres, d'un travail massif et robuste, entièrement cou- 
verte de peintures, médiocres d'ailleurs, personnages 
mythologiques, urnes, feuillages, écussons armoriés, 
chiffre combine d'Honoré et de Diane, etc. Cette dé- 
coration a été faîte entre ifioo et ïÔïïS ; mats 
évidemment la salle elle-même est plus ancienne. 

Le château de Chàteaumorand est encore, une 
des plus agréables habitations du Forez, Il faut 
le voir d*aineurs dans son cadre, entouré de son 
magnifique jardin. Au pied du bastion, couvert 
de rieurs et de verdure, sur lequel il est assis, une 
vaste pelouse, des groupes d'arbres disposés avec 
goût, un bois de vieux tilleuls, une large avenue 
de marronniers, enfin un étang de près de deux hec- 
tares, où les arbres viennent baigner leur feuillage. 



174 — 



SAINT-PIERRELAVAL. 

La paroisse. Le village. L'église. — La commune 
de Saint-Pierre-Laval [Sanctus Petrus de Valle)^ au- 
trefois partagée entre le Bourbonnais et le Forez, doit 
son nom à la vallée arrosée par le ruisseau qui descend 
de l'étang de Mauvernay, sur le revers de laquelle le 
village est assis [i). 

Le village est petit, très mal tenu. Sur une place 
encombrée de charriots et de tas de bois, on remarque 
une belle croix en lave de la fin de l'époque ogivale. 
Les bras latéraux sont terminés- par des écussons qui 
semblent avoir été armoriés autrefois, mais qu'il est 
impossible de déchiffrer aujourd'hui. Le Christ en 
croix et la Vierge portant l'Enfant dans ses bras sont 
sculptés sur [es deux faces ; ces figures sont trapues, 
d'une exécution grossière, mais les ornements de la 



(i} Le programme de l'excursion posait cette question : 
fl Cette paroisse (de Saint-Pierre-Laval) n*est-elle pas appelée 
dans tjueltiues documents Saint-Pierre-du-Bois »? — Non ; 
mats il a en efTet existé dans le voisinage, à Ande-la-Roche 
(Allier), une chapelle peut-être même une petite église parois- 
siale de ce nom (Voy. Chartes de Cluny, no 4224 ; — Noms 
féodaiiXy au mot Chastelus[ ; — Archives de la Loire, B, 
1S54). Cette chapelle ou église, dont le souvenir est toujours 
vivant, a laissé son nom à un domaine de la commune d'Ande 
(Voy. la carte de TÉiai-major). On en voyait encore récemment 
quelques vesdges : une grange voisine, dans les murs de 
laquelle on remarque des pierres en grès régulièrement appa- 
reillëes» a été très probablement construite en partie avec ses 
débris. 



â 



à 



.^dL 



n 




'75. 



XII. — Statue de sainte Catherine, a Saint-Pierue-Laval. 
XVe siècle. — Pierre polychromée. — Hauteur totale, i"™ 8o. 



- 175 - 

croix sont d'un bon travail, et l'ensemble est d'un as- 
pect agréable. 

L'église est pauvre, comme dans presque tous les 
petits villages bourbonnais ; ellç a si peu de caractère 
qu'il serait difficile d'en déterminer l'âge avec quel- 
que chance de certitude. Elle mérite cependant une 
visite. Dans la chapelle de gauche, est une ancienne 
statue en pierre de sainte Catherine, que nous 
croyons du XV« ou du XVI« siècle. La sainte, vêtue 
d'un surcot et d'une robe traînante ornée de fleurs 
qui tombe en beaux plis réguliers, la tête couronnée 
et garnie d'une abondante chevelure frisée, foule aux 
pieds l'empereur Maximin; elle tient de la main 
droite un livre ouvert, de la gauche une épée dont la 
pointe repose sur la tête du tyran. Sur sa base, deux 
anges soutiennent un écusson à la bande denchéey ac- 
compagnée de trois étoiles, mal ordonnées. Ces armes 
inconnues appartiennent vraisemblablement à quel- 
qu'une des anciennes familles du pays, peut-être aux 
Blain ou aux Bonnebaut. 

On voit au milieu du chœur la pierre tumulaîre 
d'Eustache de Chàtelus. Cette tombe, usée depuis six 
siècles par les sabots des chantres et des enfants de 
chœur, est en fort mauvais état, et il serait temps 
de la relever pour en assurer la conservation. Elle 
a été dessinée avec le plus grand soin par M. Chas- 
sain de la Plasse, et reproduite dans notre Esquisse 
historique de Châteaumorand {i). Cette pierre, gravée 
au trait, représente Eustacbe de Chàtelus « en costu- 
me de guerre, l'épée au côté, ayant près de lui, à gau- 
che, son écu chargé d'un lion ; à sa droite est une 

(i) Roannais illustré, III« série, p. 6. 



-.76- 

longue croix qui repose sur une espèce de piëdestaL 
Cette figure a les mains jointes et est sous une ar- 
cade trilobée, accostée de deux anges qui encensent- 
Ce qui rend cette tombe particulièrement intéressante, 
c'est que les anges, la tète, les mains, les pieds, les 
ornements de la croix, le ceinturon de Tcpée et le 
lion de reçu sont incrustes en pierre calcaire dans le 
grès dont la pierre est formée (i) >?, La bordure porte, 
gravée en lettres gothiques, Finscription suivante, 
dont deux ou trois mots sont d'ailleurs d'une lecture 
douteuse : Hic [iacet] Eusiachius de Chaiellu-^t domi- 
cellus [quondam ?], qui obiit die Marlis post festum 
beaii Barnabe anno Domini M"^ CO' ociagesinio sep- 
iimo. Anima eitis permisericordiam Domini requiescat 
in pace. Amen, 

Fontaine de Saint-Pierre* — Un peu au-dessous du 
village, sur le chemin de Saint-Pierre- Laval à Châ- 
telus, est une fontaine fort connue dans le pays- 
Elle a été réparée récemment avec une sorte d'élé- 
gance qui me fait regretter ma bonne vieille fontaine 
d'autrefois, où je ne manquais pas, dans mes prome- 
nades d*enfance, de puiser dévotement un peu de 
Teau miraculeuse. Je la trouve mentionnée pour la 
première fois dans un acte du 28 août 1627 ; mais 
on peut regarder comme certain que^déjàen ce temps- 
là, elle était honorée d'un culte immémorial. L'an- 
tiquité de ce petit monument, la piété populaire qui 
s'y attache depuis des siècles suffiraient certes à lui 
donner un grand intérêt» et à le mettre fort âu*dessus 



(i) De Soultrait, Armoriai du Bourbonnais^ z^ éd. publiée 
par M. Roger de Quirielle, t, 1*^ p. 1S8. — Nous croyons 
que cetîe tombe n'est pas en grès, mais en lave. Les anges 
dont parle M, de Soultraii sont bien difficiles à reconnaître. 



— m — 

d'une simple curiosité d'archéologue. Mais il soulève 
un très intéressant problème. 

Tout auprès, on voit une pierre debout d'environ 
deux mètres de hauteur, sur laquelle on a hisse les 
fragments de la croix qui couronnait Tancienne fon- 
taine. Ce rapprochement d*une source réputée mira- 
culeuse et d'une pierre debout est-il purement for- 
tuit? M- Butliot ne le pense pas. Selon lui, on peut 
à peine douter que cette pierre, bien qu'elle n*ait pas 
été dressée par la main de Thomme, et^ qu'elle fasse 
corps avec le rocher voisin, n'ait été un véritable 
menhir, et que la fontaine ne fût en même temps 
consacrée par quelque superstition gauloise, puis 
gallo-romaine. Quand le christianisme pénétra dans 
cette région, les apôtres qui évangélisèrent ce coin du 
pays des Arvernes firent ici ce qu'ils faisaient sou- 
vent ailleurs: au lieu de supprimer radicalement — 
ce qui peut-être eût été impossible — un culte cher 
au peuple, ils jugèrent plus sage de le transformer 
en le sanctifiant. C'est ainsi qu'une dévotion chré- 
tienne se substitua à des coutumes païennes ; et, 
par un jeu de mots dont il y a d'autres exemples, on 
donna le nom de fontaine de Sainî-Pierre k ce qui 
avait été jusqu'alors \z fontaine de la pierre. Ce n'est 
pas le lieu de citer les nombreux témoignages tirés 
des œuvres de saint Grégoire-le-Grand, des vies de 
saint Patrice et de saint Colomban que nous pour- 
rions alléguer; il suffit d'avoir fait comprendre la 
vraisemblance de cette conjecture. 

La Moite. — La paroisse de Saint-Pierre-Laval 

était couverte de fiefs (i), presque tous accompagnés 



(i| On peut à ces fiefs ajouter deux maisons noiablea î 



de maisons fortes, dont rhîsioire ne peut guère être 
connuCj du moins pour les temps anciens, que par 
les archives de Chàteaumorand (i). On se contentera 
d'en donner un très court aperçu. 

Il ne reste qu'un vieux colombier du château fos- 
soyc de la Motte. Après avoir appartenu à une 
branche de la maison de Châtelus, dont un membre 
est qualifié seigneur de la Motte, il passa aux Bonne- 
baut, qu'on y suit depuis Huguet de Bonnebaut^ en 
1476, jusqu'à François de Bonnebaut^ fils de Gilbert, 
en 1542. 

Les Miniers. — Il subsiste du vieux château deux 
tours et un grand corps de logis, mais si conscien- 
cieusement modernisés, qu'il n'est plus possible de 
leur donner une date. 

On trouve un et Guido de Miners « dès Tannée 
1276 ; Jean et Eustache des Miniers, celui-ci prêtre 
et vicaire de Saint-Pierre-Laval, sont mentionnés 
à la fin du XI V*^ siècle et au commencement du XV'^ 
dans un registre de la justice de Chàtelus. Vers 
1435, parait pour la première fois une famille « Blain 
des Miniers », que je crois distincte de la précédente. 
Quoiqu'il en soit, on voit pendant près de deux 
siècles ces Miniers et ces Blain constamment au ser 



Moretotj longtemps habité par une famille de notaires, et le 

Sois-Droit^ ancien relais de poste, entre Saini-Martïn et 

Droiturier. 
f (i) Il y faut ajouter quelques témoignages fournis par les 

' Noms féodaux, par les archives de la Loire et de TAliier» cic, 

et des notes précieuses obligeamment communiquées, par 
I M, Aubert de la Faige^ qui fait imprimer en ce moment 

I avec la collaboration de M, R. de la Bouieresse, ['Histoire 

des fiefs de l'arrondissement de la Palisse. 



^ vice de leurs voisins les barons de Chàteaumorandj 

r remplissant auprès d'eux ou dans leur justice ks 

fonctions d'agents d'afifaircs, de receveurs ^ de grelfiers 
ou de capitaines châtelains. Cette condition subalterne 
était celte de beaucoup de petits gentilhomnrieSj que 
la nnédiocrité de leurs ressources mettait dans la 
nécessité de servir d'autres nobles plus riches et plus 
puissants. 

Dans les premières années du XW siècle, le fief des 
Miniers arrive aux mains de Gaspard des Planchettes, 
marié à Bloîs, par contrat du 2 1 août 1 5o8j avec Anne 
Burgensis, sœur de Louis Burgensis, conseiller et 
médecin du roi. Il n'est pas aise de comprendre com- 
ment s'est faite cette alliance entre un gentilhomme 
du Bourbonnaîsetla sœur du célèbre médecin Blaisois; 
mais ce fait singulier n'en est pas moins certain (i). 
Gaspard des Planchettes mourut sans enfants, et la 
seigneurie des Miniers, après être restée quelques an- 
nées en possession de Jean de Lévis, passa vers le milieu 
du XVP siècle aux de Guynes, race de noblesse mili- 
taire, qui paraît avoir assez ma! administré son patri- 
moine. Le 4 mai i652, Michel de Guynes dut céder 
le château et la terre des Miniers à son gendre Gilbert 
de la Mousse, seigneur de Baulne. En 1/55, ce fief 
arriva par alliance à Amablc de Montagnac, et enfin, 
en 1810, Tamiral de Montagnac vendit la propriété 
des Miniers à M- Maridet, père de M, Ariste Maridet, 
le propriétaire actuel. 

La Faige. — A la fin du XIV«= siècle, un 

Stevenin de la Faige était bailli de Bosvert. Cette 



(i) Voy. noire communication à la Diana, {Bulieiirjj t. Vil, 



— i8o — 

familledont le vrai nom paraît avoir été Marchant (i), 
fut longtemps aussi inféodée à la fortune de la maison 
de Chàtcaumorand. Son histoire se réduit d'ailleurs 
à peu de chose, à moins qu'on appelle histoire des 
renseignements comme celui-ci que je détache d'un 
compte du Châteaumorand pour 1448-9, et qui as- 
surément ne révolutionnera pas nos annales : « Balhé 
pour cinq pors à mestre es bois pour faire lars pour 
Tostcl, achaptés à Chastellus, présens Philippe des 
Miniers et Loysdela Fège: nul. xi s. viiid. » Vers le 
commencement du XVI^ siècle, cette vieille famille 
quitte, pour n'y plus revenir, son fief héréditaire, qui, 
après diverses transactions, est vendu en 1627 à An- 
toine des Brosses, archer de là garde du roi et capi- 
taine de Châteaumorand. Il passa ensuite aux Lelong 
de Chenillac, puis aux Montcorbier, et enfin, en 17 10, 
aux Régnier, qui, un peu après i83o, vendirent le 
domaine à M. Mulatier de la TroUière, ancien garde 
du corps. Son fils, M. Henri de la TroUière, le pos- 
sède aujourd'hui. 

Le château de la Faige, qui paraît dater du XVIP 
siècle, est petit et fort modeste; mais, avec son grand 
toit aigu et ses Urges fenêtres, il n'est pas sans carac- 
tère. Tout auprès, un joli bois de hêtre et un ruisseau 
qui roule de rocher en rocher ; c'est un ravissant 
coin de paysage. 

Bosveri et Mauvernay. — J'ai inutilement cherché 
les vestiges de la maison forte de Mauvernay, sur la- 
quelle ia tradition orale est absolument muette. Elle 



{i| 19 novembre i4i3, quittance des moines du prieuré de 
Charlîeu d'une somme de 22 1. t. à Jean de Châteaumorand, 
présent jbtts viro nohili Audoyno de Marchant, domino de Faigia^ 
domkeUoj etc, (Original). 



— i8[ — 

était certainement j non pas sur les bords du bel ëtang 
coupe en deux parle chemin de fer, mais beaucoup 
plus haut, au domaine de Mauvernay. — Le château 
de Bosvert, reconstruit déjà à une époque récente, vient 
d'être rebâti presque tout entier par M. de Paszkowicz, 
qui en a f^iit une habitation fort élégante, à laquelle 
il ne manque qu'un peu de perspective. 

L'histoire de ces deux terres ne peut pas être sé- 
parée. Elle nous amène à poser une question qui a 
quelque intérêt. Quand on voit, du XIII*^ au XV*^ siè- 
cle, un grand nombre des terres nobles assises sur 
les frontières du Bourbonnais et du Forez, Château- 
morand, Bosvert, Mauvernay, Dianicres, Pingus, 
peut-être aussi la Motte et Chollis, aux mains de 
diverses branches de la maison de Châtelus, ne peut- 
on pas penser que ce sont de très anciens démem- 
brements du grand fief primitif de Châtelus? 

Les .seigneuries de Bosvert et de Mauvcrnay, 
après diverses transmissions, arrivèrent Tune et Tautre, 
en 141 5, à Françoise de Châtelus, héritière univer- 
selle de son père Jean de Châtelus, de son oncle 
Tachon, et de sa tante Marquise, et à ce titre dame 
de Bosvert» Mauvernay, Pingus, Dianières^ Ande et 
Vivans. Jean de Châtelus, bailli de Mâcon et sénéchal 
de Lyon, puis bailli de Saint-Pierre-le-Moûtîer, tué 
à la bataille d^Azincourt» peut être regardé, après Jean 
de Chàtcaumorand, comme l'homme le plus mar- 
quant de cette vieille famille bourbonnaise et forc- 
zienne (i). 



jij lia été publié dans [GsArch. histor.du Bourb.^ année 1894, 
un travail iniimlé : Les Méjaits de la maison de Châtelus, où 
on trouvera des renseignements nombreux et précis sur Jean 
de Châtelus. Cette étude a été tirée à part. 



— l82 — 

Il paraît toutefois que les droits de Françoise de 
Châtelus sur la terre de Mauvernay étaient mal re- 
connus; en effet, le 3i juillet 1425, un sergent du duc 
de Bourbonnais mit en possession de cette seigneurie, 
par l'apposition du pannonceau ducal, Jean de Vil- 
1ers, dit Que-Dieu-Gan, et sa femme Marguerite des 
Serpents, en présence de Jeanne de Châtelus, veuve 
de Ploton de Châtelus, qui déclara avoir donné 
ladite seigneurie et tous ses biens audit Jean de 
Villers. Cette prise de possession n'eut probablement 
pas d'effet. On voit du moins, un peu plus tard, Plo- 
ton de Montjournal et sa femme Françoise de Châ- 
telus (sœur de Jeanne?) contester à Louis de Chan- 
temerle et à sa femme Françoise de Châtelus la pos- 
session des terres de Bosvert et de Mauvernay ; 
d'où transaction, du 23 mars 1455, passée au château 
de la Clayette, qui partage les droits litigieux. Bos- 
vert et Mauvernay restèrent enfin définitivement aux 
Montjournal, qui en jouirent jusqu'en i523. Cette 
année-là, Jean de Montjournal échange sa terre de 
Mauvernay et tout ce qu'il avait dans celle de Bos- 
vert contre la seigneurie de Cindré avec Jean et 
Claude d'Éguilly, qui cèdent immédiatement, pour 
9000 livres, à Jean de Lévis ce qu'ils viennent d'ac- 
quérir. Jean de Lévis achète en 1 536 tout ce qui peut 
rester de droits sur les terres de Bosvert et Mauver- 
nay; ces deux seigneuries entrèrent ainsi, pour n'en 
plus sortir jusqu'au XVIII*^ siècle, dans les possessions 
de Chàteaumorand. 

Chollis. Les Granges. — La vallée de Chollis, per- 
due en pleine montagne, bornée au midi par les hau- 
teurs couronnées de carres qui la séparent de la vallée 
de Pingus, et sillonnée d'innombrables chemins, est 




IBB"*^^ 



— i83 — 

^ne région qui paraît avoir absolument conservé son 
aspect primitif. 

L'histoire de ce fief est d'ailleurs assez mal connue. 

^1 appanint au XVP siècle à Charles de Saint-Haon, 

^ Gilbert Pallebost, et passa enfin à Jean de Lévis. 

Selon M. Aubert de la Faige, il aurait été vendu vers 

^653 par le marquis de Châteaumorand aux Gallois 

de la Tour. 

// ne reste au hameau de Chollis aucun vestige de 

maison forte. Mais à un kilomètre environ au-dessous, 

^Ur Isi rive gauche du ruissseau qui vase jeter dans le 

^x^t>^nan, les gens du pays nous ont montré récem- 

^ex:i.t^ cachées à la lisière d'un bois tailli, les ruines 

^'la xn. ^ t: rès ancienne habitation qu'ils appellent le château 

^ <Ijf"9^anges. Ce n'est plus qu'un amas informe de 

'^^^r^Jt^^^ couvertes de mousse et de hautes herbes. 

^"'^ ^^ ^-i x:^ document ne me permet de dire un seul mot 

^e ^cz^x>. histoire, si ce n'est que Jean-Claude de Lévis, 

^^^■^^ xan acte de i632 environ, prend entre autres titres 

^^■^^^i cie seigneur des Granges. Mais s'agit-il de ces 

P^^^'^^ïT^s débris? Ce château s'appelait-il réellement les 

^^^^ï^^es? Serait-ce le château même de Chollis? Ou 

^^^"^^ Is maison forte de Ferrières, que j'ai quelques 

^^/^^^<=>x>.s de croire avoir existé à Saint-Pierre-Laval? 

^^^^ 5:>etits problèmes sans doute, mais leur obs- 

^^^^i"t^ même donne une sorte de charme à ce mélan- 

^-^^^vac tas de pierres, qui garde si bien le secret de 

^^ ^^^stinée. 

-^~^<=^ Tour-Chalabron. — Un peu plus bas, entre 

"■^^llîs etChâtelus, la Tour-Chalabron offre un autre 

^^^■^^^ d'intérêt. Ce château est un témoin de la pro- 

■^Si^xasefortune d'une famille de paysans, tout au plus 

^^ "^ï^ès humbles bourgeois qui, en un siècle, arri- 



I 

I 



— iS4 — 

vèrent par leurs talents aux plus hautes charges de 
Tadministration et de la magistrature. 

Les Gallois ou Desgallois, originaires deChàtelus, 

ont joué le rôle le plus effacé jusqu'au commence- 
ment du XVII^' siècle. On voit par un projet de ter- 
rier de Chàtelus qu'Antoine Gallois possédait déjà 
une large aisance vers [^70; mais c'est Gilbert Gal- 
lois, notaire royal, qui fonda la grandeur de sa 
maison- Il gagna beaucoup d'argent dans les fermes 
de Chàteaumorandj et acquit en iSyS, de M. d'A- 
prillon et de Catherine de Chaugy, la seigneurie de . 

la Tour (i), dont cette famille a toujours depuis gardé . 

le nom, bien qu'elle ait acquis dix terres plus consi- 
dérables. Il n'est pas facile de dire comment Gilbert 
Gallois de la Tour, de simple notaire, devint maître 
d'hôtel et gentilhomme servant du roi, capitaine de 
gens de pied appointés et chevalier de l'ordre de 
Sarnt-MicheL 

Ce n'est pas ici le lieu de raconter, même sommai- 
rement, l'histoire de cette famille. Il suffit de rappeler 
que Jean-Baptiste DesgaUors de la Tour fut au XVIIl*^ 
siècle intendant de Poitou, de Bretagne et de Pro- , 

vence. Son fils Charles-Jean-Baptiste, né à Paris le | 

Il mars 171S, porta à son apogée la grandeur de sa 
maison. Intendant de Provence après son père, pre- | 

mier président du parlement d'Aix, inspecteur du 
commerce du Levant, président du Conseil d'Afrique, 
comblé de témoignages d'estime par la cour et par 
le peuple, il laissa la réputation d'un homme intègre, 



\î) Lq château de 1â Tour-Ghalabron appartenait peut-être 
en i5q6 à « Antoine Le Brun^ dit de Chalabron », pareni du 
seigneur de Godinière, et mentionné dans le terrier de Grozet. 




— i85 — 

d'un administrateur habile et d'un lettré délicat. 
Charles-Jean- Baptiste mourut à Paris en 1802, après 
avoir couru les plus grands dangers au temps de la 
Terreur. Son fils aîné est mort archevêque de Bour- 
ges en 1820. 

Le château de la Tour a été presque entièrement 
restauré dans le goût moderne. Il a cependant gardé 
une tour, des lucarnes Renaissance en bois, et une 
curieuse fenêtre guillochée. 

Pingus. — Ce fief montagneux était une vaste par- 
celle forézienne de la paroisse d'Arfeuilles qui s'éten- 
dait à droite de la vieille route d'Arfeuilles à Saint- 
Martin d'Estreaux, dans la vallée de Fayet et Morel. 
D'après une tradition, la justice se rendait au village 
Fayet. Le fief de Pingus appartenait à la maison de 
Châtelus au moins dès le XIV« siècle, car Aymon de 
Châtelus en rendit hommage au comte de Forez le 5 
novembre i355. Le 17 décembre 1426, Françoise de 
Châtelus et son mari Louis de Chantemerle vendirent 
au chapitre de Notre-Dame de Montbrison, représenté 
par Jean Berri et Etienne Doyon, « la terre totale de 
Pengut, avec la justice et juridiction haulte, moyenne 
et basse », et en outre divers cens que ladite Françoise 
de Châtelus avait droit de percevoir sur Pierre Ger- 
mainde VaujoUe en la terre de Mauvernay, le tout pour 
le prix et somme de quatre cents écus d'or (i). Le cha- 
pitre de Montbrison prétendit en 1672, à tort ou à 
raison, que le marquis de Chàteaumorand usurpait la 
justice de son fief, et délégua Bernardin de la Mure, 



(i) En i42t), les revenus de Pingus étaient : argent 9 1. 4 s. 
8 d. t. ; seigle, 5 sestiers et demi-livrot ; avoine, 4 sestiers 
2 bichets ; gelines, 35. 



'ï.'-ra? 



— i86 — 

maître de choeur, pour procéder à une information (i). 

Je ne pense pas, comme je l'avais cru d'abord, que 
le fief de Pingus se soit étendu sur la paroisse de 
Laval et même sur celle de Saint-Martin d'Estreaux. 
J*aL cru cependant devoir en faire ici mention, parce 
que les cens détachés de la seigneurie de Mauv^rnay, 
et qu'on peut regarder comme une partie intégrante 
des revenus de Pingus, se levaient à Saint-Martin, et 
jusques sur la montagne de Jard (2). 



[i] Voy* le Bull, de la Diana, VII, 37. — Cf. Sonyer du 
Lac, les Fiefs du Fore^j au mot Pingus, 

(-î) Dans rétat des revenus du chapitre de Montbrison, 
dressé en 1790, on voit, entre autres articles : « Montagne 
de Jas [Jard] près Saint- Martin .d'Estreaux » (Renon, Chron. 
dû N.-D.'d' Espérance, p. 338). 



1 Note additionnelle. 

En parlant (\\ji. Petit-Louvre (v. plus haut p. i3o), nous 
avons mentionné un dessin à la plume de cette maison, exé- 
cuté au XVIIc siècle. pour Gaignières. Mais nous ne le con- 
naissions alors que par le catalogue de M. H. Bouchot (/«- 
venL dés dessins exécutés pour Roger de Gaignières, Paris, 
1891, 3 vol. gr. in-80). Nous l'avons vu depuis au cabinet 
des estampes de la Bibliothèque nationale. C'est un'croquis 
sommaire et peu exact; les lucarnes, par exemple, perdent 
tout à fait leur caractère de fines§e et de légèreté.; Ja jolie 
coquille de la porte d'entrée est indiquée plutôt que dessinée, 
etc. Mais sur Técusson, aujourd'hui mutilé, qui est soutenu 
par deux génies, on reconnaît distinctement 'trois fleurs de 
lis* — Cette circonstance importante donne un très grand 
poids à Topinion que le Petit Louvre aurait été d'abord une 
halte de chasse bâtie par les ducs de Bourbon, ou du moins 
un édifice d'une destination officielle et publique. Nous 
prions nos lecteurs de modifier en ce sens ce que nous avons 
dit des origines probables de ce logis. 



(^dàffif 









L 




H a 



186 



XIII. — Ï.E PF.TIT-LoUVkK, A LA PaCAUDIÈRE. 

D'après un dessin de la fin du XVII>' siècle, 
conservé à la Bibliothèque Nationale, fonds Gaignière. 



F-fl ^ ïTi- i' 




AVRIL — SEPTEMBRE 1895. 



BULLETIN DE LA DIANA 



I. 

PROCÈS-VERBAL DE 
L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 3 JUIN 



[895. 



PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCmS, PRÉSIDENT. 

Sont présents : MM. Achalme, Aubert de la Feige, 
abbé Bégonnet, M. de Boissieu, V. de Boissieu, 
Boulin, A. Brassait, E. Brassait, abbé Brosse, 
comte de Chabannes, Chaize, Chassain de la Plasse, 
Choussy, abbé Claret, Coudour, Crépet, J. Déche- 
lette, J. Des joyaux, Dugas de la Catonnière, Dumou- 
lin, L. Dupin, P. Dupin, V. Durand, Durel, abbé 
Essertaise, E. Faure, Favarcq, abbé Ferrad, abbé 
Forestier, Forissier, Guilhaume, Jacques, Jacquet, 
Jamot, Jeannez, baron de Jerphanioo, Lachmann, 
O. Lafay, E. Le Conte, de Montrouge, Orcel, Peniguel, 
docteur Perdu, baron des Périchons, abbé Picard, 

i3 



— i88 — 

comte de Poncins, Populus, abbé Prajoux, sifcV?^ 
ReurCj abbé Rochette» Rochigneux, J. Ronj^,'-^ T^^ 
Rony, Rousselon, chanoine Sachet, A. de St — Ï^\aI— 
gent, du Sauzey, abbé Trabucco, docteur V^*. <:ri-t^2:, 
abbé Versanncj VidaL 

Se sont fait excuser ; MM, le Préfet de la T^oire 
et le Sous-Préfet de Montbrison, MM, d'A^"%/-.^Î5^et 
Bertrand, comte de Charpîn-Feugerolles, abtx^ ï>e- 
guerry, Galle, Grellet de la Deyte, Leriche, de N<11 ^ r sy , 
Poîdebard,abbé Signerin,C.-P- Testenoire-Lafsi^3^'^*^^^ï 
Veilleux. 



Compte rendu de Vétal de la Société. 






La Diana, depuis la dernière Assemblée g<â 
a perdu: par décès, trois de ses membres, 
le comte de Chambost, A, Huguet et E. Révère 
Mesnil ; par démissions, neuf membres, Mme "V^^ rm* 
MM. Chamussy, Chatel, Giron, Jacquemonc j. o.t> 
Pugnet, de Quirielle, Souchier, de Turge, AV"î ^^^* 

Elle a admis dÎK-huit nouveaux membres titu 1 ^* r^-> 
MM. le lieutenant-colonel Anglade, Astic, abt>^^ ^ 
gonnet, abbé Cheminai, docteur Choupin, abb^ ^^^*^ i^ ' 
abbé Deguerry, LafFay, de Laval d'Arlempdes ^ ^^ v> ' 

Marnât, Orsel, abbé Pourrat, abbé Rey, ^^ 

Rivoire, Max de Saint-Genest, Joanny Thc^"^^^*^ * 
Thibaud, docteur Vachez: et trots nouveaux jr^m.'i^ 
bres correspondants, MM. de Clavières, JacqueC:^^^ m^y 
Longevîalle» 

Le nombre de ses membres qui était en i?î'_ 
274, s'élève donc aujourd'hui à 283, 

Parmi les morts récentes, nous avons à si^ 
celle de M, E, Révérend du Mesnil. Ce fécoj^ /^^l^ 
ardent confrère, toujours actif et laborieux, qutj. v, 



ae 



— i89 — 

fois, nous serait-il permis de le dire, un peu hardi 
dans ses affirmations, après avoir collaboré à nos 
recueils, avait fondé et entretenait presque à lui seul, 
depuis treize ans, un recueil, L'ancien Fore\, dont 
la collection renferme de fort intéressants renseigne- 
ments. Son œuvre est considérable. Son caractère 
personnel était fait pour lui concilier l'estime et la 
sympathie de tous. Nous adressons à sa famille. 
Tune à coup sûr des plus honorablement connues et 
des plus universellement appréciées en Forez, l'ex- 
pression de nos très sincères regrets. 

M. Félix Thiollier vient d'être décoré. Si le talent 
et le travail persévérant méritent une distinction, 
aucune ne pouvait être plus justifiée, ni mieux placée 
que celle-là. L'auteur de Im Bastie d'Urféy du Fore\ 
Pittoresque^ de Uart roman et de tant d'autres 
œuvres éminentes, était tout désigné pour la croix 
de la Légion d'Honneur. La Diana adresse au nou- 
veau chevalier et à sa famille, dans laquelle elle 
compte de si bons et distingués amis, d'unanimes 
félicitations. 

Notre Société a la bonne fortune de voir augmen- 
ter sans cesse la liste des dons reçus par elle. Près de 
cinq cents volumes provenant de libéralités diverses 
enrichissent chaque année sa bibliothèque. Son mu- 
sée en reçoit aussi sa pan. Nous constatons avec 
joie et avec reconnaissance ce courant de générosité, 
mais il nous fait sentir de plus en plus l'insuffisance 
des locaux dont nous pouvons disposer. Nos vitrines 
et leurs soubassements sont pleins de livres, et de 
documents; la bibliothèque de la ville est reléguée, 
à notre grand regret dans un étage indigne d'elle. 
Nous devons, d'accord avec les représentants de la 



municipalité de Montbrison, qui veulent bien nous 
témoigner leur sympathie, faire les plus grands efforts i 

pour améliorer cette situation, qui, en se prolongeant, j 

pourrait nous créer de grands inconvénients. 

Comptes. I 

M* le Trésorier présente ses comptes pour Tannée 
1894. Ils sont approuvés par l'Assemblée > (Voir an- 
nexe n*' I). 

Budget additionnel de iSgS et budget ordinaire 
de iSg6. 

M. le Président donne ensuite lecture du budget 
additionnel pour iSyS et du budget ordinaire pour 
1896. Ces deux budgets mis aux voix sont adoptés 
sans observations et à Tunanimité, (Voir annexes n^^ II 
et III), 

Nomination d'un membre du conseil d'administration. 

Le décès de M* A Huguet ayant occasionné une va- 
cance dans le conseil d^Administration pour Tarron- 
dissement de Montbrison, T Assemblée est invitée à y 
pourvoir par une élection. 

Le dépouillement du scrutin a donné le résultat 
suivant : 

Votants ,.-,... 57 

Majorité absolue . , , * 2g 
Ont obtenu: 

MM, Tabbé Sachet 40 

A, de Saint-Pulgent , * 11 

l'abbé Picard 2 

Bulletins blancs - - , . 4 



— 191 — 

M. Tabbé Sachet est proclamé membre du Conseil 
d'Administration pour l'arrondissement de Mont- 
brison. 

Excursion en i8g5. 

Après examen de divers projets, l'Assemblée décide 
que la Société fera son excursion annuelle à Balbi- 
gny, à Saint-Marcel de Félines, au Crêt-Châtelard,etc. 
Elle désigne pour commissaires : MM. le comte Léon 
de Poncins, comte Desvernay, comte Palluat de 
Besset, A. Roux, T. Rochigneux, A. Vachez. 

Pierre l'Ermite y moine ermite au monastère Foré^ien 
de Saint'Rigaud, près de Charlieu. — Communica- 
tion de M. E. Jeanne^. 

P« PARTIE 

RÉSUMÉ BIOGRAPHIQUE 

Il est unanimement reconnu qu'il n'y a pas dans 
l'histoire du monde d'épopée plus grandiose que 
celle djes croisades, d'entreprise plus colossale, plus 
extraordinaire et qui ait suscité jusqu'à nos jours un 
plus grand nombre de récits, de recherches et de pu- 
blications. En ce qui concerne plus particulièrement 
la première croisade, on serait donc en droit de sup- 
poser qu'il ne reste plus rien à dire sur son héros 
le plus populaire, sur l'étrange et magistrale figure 
de Pierre l'Ermite. Et si cette monographie est en- 
core inachevée, on en doit rechercher la cause, non 
seulement dans l'insuffisance des sources jusqu'à pré- 
sent connues, mais aussi dans l'absence d'impartia- 
lité de la critique qui n'obéit trop souvent qu'aux 



— 192 — 

deux mobiles opposés d'une admiration immo<iérée 
ou d'un septicisme systématique. 

D'une part, en effet, les écrivains ration a^listie s, 
ennemis déclarés du surnaturel et toujours disposés 
à nier son intervention dans les mouvements hLinn.aînst 
traitent trop facilement de légendes, quand ils ir^o les 
proscrivent pas sans examen, les faits ou les c:iocu-^ 
ments révélateurs de cette force mystérieuse ,Eius&i - 

puissante qu'indéniable, Pourn'en citer qu'un <^xL«^m- I 

pie, la célèbre vision de Pierre TErmite» attestée oe- 
pendant par des auteurs du temps (j), n'e^t pour 
l'érudition allemande qu'une fiction issue cl-^^z^ les 
premiers croisés « de ropînion, conforme aii <3:o.i"ac- 
tère de l'époque, que l'entreprise était le fri_Ji. î t non 
d'une pensée humaine, mais d*une pensée dî ^^-^ î ri^ *'■ 
Et si l'on n'ose pas nier cette vision, on la réd ^-^ % z ^^^ 
proportions d'un fait psychologique, d'une tra^^a^ H*^^*" 
nation, d'un rêve qui, d'ailleurs, on veut bi^^ ^^^ * ^*-~ 
corder, n'a rien d'invraisemblable (2), 

D'autre part, il faut en convenir, chez les ^::^ f-t rom- 
queurs des âges de foî, aussi bien que che .^^^ fleurs 
modernes commentateurs, Tenthousiasmc pa^s- ^^ a on ne 




(i) Historia Belli Sacri. — Hisîoria Hierosolymitat^ 
ditioniSj rédigée par Albert d'Aix de iïa3 à 1120 — 
poème de la Chanson d'Annoche du pèlerin Richa^^ 
siècle. — Historia rerum in pariihus transmarinis g^-^ 
de Guillaume archevêque de Tyr, fin du XIU siècle. " nts 

(2) Les songes célèbres disséminés dans \e^ livret fa^its 

les voix de Jeanne d'Arc, Tappaniion de Paray sont cJ- ^^ w^^Jj^^^ 
acquis à Thistoire. Les visions des croisades, celle d^^ "^ ^ 

l'Ermite à Jérusalem ou près de Jérusalem, celle dim <?2^j^^ 
provençal P. Barthélémy devant Antioche, relative à A^ ^*V 

tion de la Sainte Lance, Triompheront, elles aussi, n\^^^^^ 
tons pas, des objections d'ailleurs peu sérieuses et ^^^^ ^* 
fiances systématiques. %^.> 




— igS — 

conduit fatalement à Texagération et à la fiction. C'est 
ainsi que les lettres, récits et conversations relatifs à 
l'Ermite, dont Guillaume de Tyr, à la fin du XII*^ 
siècle, a enrichi son histoire, et qui se rencontrent 
rarement chez les écrivains contemporains ou témoins 
oculaires, ont accrédité les légendes qui ont pris 
cours depuis trois cents ans chez les occidentaux, à 
commencer par la très curieuse mais fantaisiste bio- 
graphie publiée en 1645, par le P. d'Oultreman (i). 

Quels qu'en soient les motifs, il demeure en tous 
cas bien constant qu'à l'heure présente la lumière 
totale n'est point encore faite, malgré les recherches 
des archéologues de France, de Belgique et d'Alle- 
magne, malgré les travaux des sociétaires de VOrient 
lattHy malgré la savante dissertation du docteur Ha- 
genmeyer, malgré les biographies de Vion, de Paulet 
et tant d'autres, et le livre tout récent de M. l'abbé 
Crégut. En sorte que sur la personne et la vie de 
Pierre, on ne possède encore qu'un nombre restreint 
de renseignements authentiques, c'est-à-dire basés 
sur documents originaux. 

En voici l'énumération : 

Patrie de Pierre. — Pierre avait pour patrie la 
ville d'Amiens ou le lieu d'Acheriensis, Achéry^ 
Achères, dans les environs d'Amiens, ou tout au moins 
le diocèse d'Amiens (2). Il n'était ni Belge, ni Espa- 



(i) Réimprimé cette année à Clermont, ce livre devenu 
très rare a été manifestement composé pour appuyer les 
prétentions d'une famille de THermite qui aspirait à l'hon- 
neur de descendre du héros de la première Croisade. 

^2) Guibert de Nogent. Albert d'Aix. Orderic Vital, Historia 
ecclesiastica, — Comte Foulques d'Anjou. — Guillaume de 
Tyr. 



— 194 — 
gnol, ni Syrien, mais très certainement Picard. 

Sa naissance, sa mort. — Il est mort le 8 juillet 
1 ti5, La date de sa naissance, qui n'est donnée par 
aucun des contemporains, doit être placée avant le 
milieu du XI"^ siècle. Car le moine Gilles d'Orval le 
fait mourir en iti5, à un âge très avancé, et la 
chanson d'Antioche le nomme « // pèlerins senes », 
le vieux péterin, au moment de son départ pour la 
croisade. 

Son nom^ sa profession. — Son nom est Pierre. 11 
était moine et solitaire. Ces deux renseignements 
sont authentiques, car ils sont fournis par tous les 
contemporains, par tous ceux qui l'ont connu et 
qui tous lui ont donné des surnoms toujours 
empruntés à sa profession : reclusus, monachuSy 
cucullaius^ eremitUf magnus eremita, eremita nomine 
Petrusj cekberrimus eremita^ non incognitus eremitaj 
quidam qui eremita exstiterat nomine Petrus, sans 
parler du Petrus eremita qui se lit dans le bref attri- 
bué â Urbain II et daté de la fin de 1096. Malgré 
ces autorités indiscutables, il existe toute une école 
d'historiens qui, dans ce passage de Guillaume de 
Tyr, Petrus qui et re et nomine cognominabatur ere- 
mita^ ont voulu voir la preuve que le mot eremita 

I était un nom de famille. Pour fortifier cette opinion, 

une généalogie a été dressée ainsi qu'une très curieuse 
biographie de Pierre, qui après avoir été précepteur 

I de Godefroy de Bouillon, avoir guerroyé dans les 

Flandres, se marie, devient chef de la noble famille 
de THermitc, puis se fait prêtre solitaire après la 
mort de sa femme. D'aucuns vont jusqu'à prétendre 
qu'il était encore marié quand il partit pour la Croi- 
sade et ne devint moine qu'à son retour !... D'Oui- 



— 195 — 

treman lui-même n'avait pas osé aller^ jusque-là. 
Inutile d'ajouter que la critique devient de plus en 
plus sévère pour ces hypothèses romanesques dénuées 
de toute certitude historique. 

Son premier pèlerinage. — Pierre partit de son 
monastère pour accomplir un premier pèlerinage en 
Orient avant la Croisade. La date de ce fait histo- 
rique n'est pas donnée par les chroniques. Mais 
comme il en revint par Rome afin de conférer avec 
Urbain II, ce voyage doit être placé dans l'intervalle 
des sept années qui s'écoulent entre l'élection de ce 
pape en 1088 et la réunion du Concile de Clermont 
en 1095. A en croire Anne Commène, fille de l'em- 
pereur Alexis, ce premier pèlerinage n'aurait d'ailleurs 
pas pu s'achever. Pierre n'aurait pu pénétrer dans 
Jérusalem, ni, par conséquent, prier au Saint Sépul- 
cre (i). 

Ses prédications. — Le succès inouï de ses prédica- 
tions est attesté par des témoignages aussi nombreux 
qu'irrécusables en tête desquels il faut placer celui de 
Guibert de Nogent. Elles ont eu pour théâtre, durant 
l'hiver qui a suivi le Concile, le Berry d'abord, puis les 
contrées au nord de la Loire, la Lorraine et les bords 
du Rhin. Quant à celles qui ont suivi son premier pèle- 
rinage, mais sont antérieures au Concile, les chro- 



( î) Cette circonstance qui n'est rapportée que par la princesse 
Anne, notoirement hostile aux croisés, paraît être, soit dit 
en passant, le principal argument invoqué contre Tauthenti- 
citë de la vision de Pierre qui n'aurait pu avoir lieu, comme 
le disent la plupart des chroniqueurs, dans l'église du Saint 
Sépulcre, c'est-à-dire à l'intérieur de la ville de Jérusalem, 
puisque l'Ermite n'y avait pas pénétré. Une telle objection 
peut-elle satisfaire une critique impartiale ? 



A 



— 196 — 

niqueurs e^ parlent peu. Leur certitude toutefois J ndc 

n'est pas contestable. Une preuve entr'autres nous 
en est fournie par un texte de V Annaliste de Rosen- 
feldf contemporain de l'Ermite, cité par Hagen- 
meyer, où il est dit que Pierre, étant sorti de son 
couventj ébranle par sa prédication toute la province 
à partir de la frontière d'Espagne, c'est-à-dire le midi 
de la Gaule. Il y a donc eu nécessairement deux pé- 
riodes dans ces prédications ; car à considérer l'éten- 
due des pays qui en furent le théâtre, les distances 
énormes à parcourir, il est matériellement impossible ^^ ^ 

que toutes aient pu avoir lieu dans le coun inter- 
valle de trois mois, qui sépare la clôture du Concile 
à la fin de novembre iog5, du départ pour l'Orient Qi 

au commencement de mars 1096. quii 

L'assistance du célèbre Ermite au Concile de Cler- 
mont ne peut être mise en doute, bien qu'insuffi- 
samment établie par les contemporains. La presque ^'^ 
unanimité des biographes la regarde comme certaine. 
Un très petit nombre l'admet seulement comme 
probable. Aucun ne la nie. 



j'aille 
mais 
km 

To 



ane 
Pola: 



blèiïi 
autb 



Ifar 
.te 

^{\ 
Son départ pour les Saints Lieux. — Arrivé à Co- I f^^ 

logne le 12 avril 1096, Pierre en repart le 19 avec I jj^j^j 

quarante mille pèlerins et le 3o juillet il campe sous I rts ^ 

les murs de Constantinople. | in // 



âdon 



Son retour et la fondation de Neufmoustier. — A 
la fin de Tannée 1099, après la délivrance des 
Saints Lieux, il reprend un des premiers la route de ■ Tel 

l'Occident en compagnie de Robert de Flandre et de I ^^bli: 

plusieurs croisés de Belgique. Chargé par Arnoulf, | te b 

patriarche de Jérusalem, de porter à Alben, évêque 
de Liège, un privilège et des reliques du Saint Sé- 



— 197 — 

pulcre, il fonde près de cette ville, à Huy, en exécu 
tion d'un vœu fait pendant une tempête, une église 
et une communauté sous le nom de Neufmoustier. 

C'est dans ce monastère qu'il s'enferme avec quel- 
ques autres croisés jusqu'à sa mort survenue le 8 
juillet iii5, pour y vivre, non en ermite ou moine, 
mais comme chanoine du Saint Sépulcre sous la règle 
de saint Augustin. 

Tous ces faits, relatés par les moines Gilles d'Orval 
et Albéric de Trois Fontaines, sont confirmés par 
une charte du couvent de Neufmoustier publiée par 
Polain, et approuvée par Mabillon (i). 

Quant à la date de la fondation de ce monastère, 
qui est d'une importance considérable pour le pro- 
blème que nous nous proposons de résoudre, elle est 
authentiquement donnée par ce passage de la chro- 
nique d'Albéric : Et in sequenti Assumptione beatœ 
Mariœ Virginis pius episcopus Hugo Leodiensis 
Alexandrum canonicum benedixit in abbatem in sua 
ecclesia] presentibus quam plurimis personis eccle- 
siasticis et sœcularibus, evolutis die fundationis prce^ 
fatce ecclesiœ Hoyensis centum octo annis, in quibus 
isti subseqnentes post Petrum Eremitam fuerunt Priè- 
res, sive prœpositi secundum morem Sancti Sepulchri 
in Hierosolymis... Suit une liste de prieurs du Novi 
monasterii Hoyensis... La fondation de Neufmoustier 
a donc eu lieu le j5 août de Vannée i loo. 

Tels sont les seuls faits irrécusables et solidement 
établis qu'il est possible jusqu'à présent d'extraire 
des biographies de Pierre l'Ermite. Ils ne sauraient, 

(i) Mabillon, Annales Bénédictines^ tome V, p. 614. 



- 198 - 

on le voit, composer une monographie complète» ils 
nous laisseot notamment ignorer le nom et la situa- 
tion de la résidence monastique où Pierre a vécu 
avant son premier pclcrinage, avant la première 
croisade. C'est une lacune regrettable. Mais on peut, 
croyons-nouSj la combler. C'est le but du présent 
mémoire* 

11^ PARTIE 

CHAPITRE ]" 

QUEL FUT LE MONASTÈRE HABITÉ PAR PIERRE l'eRMITE 
AVANT LA PREMIÈRE CROISADE? 

A cette question qui, pour Thistoire paniculièrc 
du Forez, offre, comme on va le voir, plus qu'un 
intérêt desimpie curiosité, il n*a été répondu, depuis 
le XVI* siècle jusqu'à nos jours, que par le silence 
ou par des indications dénuées de preuves suffisantes, 
quand elles ne sont pas absolument erronnées. On 
ne trouve rien de probant sur ce point dans les livres 
de Maimbourg ou d*Oulireman, rien dans Michaud 
lui-même qui pourtant rédigeait sa volumineuse 
compilation à Marcigny en Brionnais, cest-à-dire 
dans la région où nous verrons qu'avait vécu le 
fameux ermite (i)- 

La découverte dans un nécrologe manuscrit de 
Corbie d'un Peints eremita^ prieur du Mont Saînt- 

Quentin proche Péronne, parut devoir fournir une 
solution. Mabillon avait connu et rejeté cette indica- 



(i) Cest à Marcigny que s'était réfugié ou plutôt caché 
rhistarien Michaud poursuivi pour ses opinions polîîiques. 
Il y vécut en compagnie du poète Forézien de Berchou\ et 
y mil en ordre les matériaux de son Histoire des croisades^ 



— «99 — 

tion. Elle a été reprise de nos jours par Paulet (i) 
et définitivement condamnée par le comte Riant qui 
a bien retrouvé le manuscrit signalé, mais a démon- 
tré qu'il ne remonte pas au-delà du XVP siècle. Ce 
n'est donc pas une source. 

Les archives de VOrient latin ont donné une charte 
du cartulaire de Tabbaye de Molesme, où figure 
comme témoin un Peter eremita^ moine du prieuré 
Sainte-Marie de Bellevaux, près de Belfort. On l'a 
identifié au héros de la première croisade. Mais ce 
n'est qu'une hypothèse; car la charte n'est pas datée 
et on a reconnu qu'elle ne peut remonter plus haut 
que le XI I^ siècle. Elle ne saurait donc renseigner 
sur la vie monastique de Pierre avant le concile de 
Clermont. 

Reste la supposition la moins sérieuse et cepen- 
dant la plus répandue que Pierre, quittant le monde 
après la mort de sa femme, se serait réfugié à Neuf- 
moustier aux environs de Liège, où il se serait fait 
ermite et d'où il serait ^sorti pour prêcher la guerre 
sainte. Cette assertion ne tient pas debout. Le cou- 
vent de Neufmoustier, ainsi que nous l'avons prouvé, 
n'a été fondé qu'en l'année iioo, au retour d'Orient 
après la prise de Jérusalem. Pierre n'a donc pas pu 
s'y enfermer avant son départ pour les Saints Lieux. 
De plus ce monastère n'était pas un ermitage, mais 
un prieuré de chanoines du Saint Sépulcre associés 
sous la règle de saint Augustin. C'est pourtant à 
cette légende que se sont arrêtés plusieurs biographes 
modernes, Vion et Paulet en tête, puis tout récem- 
ment M. l'abbé R. Crégut dans son histoire du 

(i) Paulet, Recherches sur Pierre l'Ermite^ p. 36. 



— 200 — 

Concile de 1095 (1) et M. le chanoine Condamin 
dans ses deux conférences sur Pierre TErmite prê- 
chées à la cathédrale de Clermont les 17 et 18 mai 
1895 pour l'ouverture des inoubliables fêtes du cen- 
tenaire de la première croisade. Pour tous deux, 
Pierre est V Ermite de Liège ! 

M, l'abbé Crégut passe avec une rapidité qui a 
lieu de surprendre, sur les détails de la vie de Pierre 
avant la Croisade. Reniant Fengagemeni qu'il avait 
pris dans son introduction « de ne puiser que direc- 
tement aux sources, aux écrivains contemporains ou 
voisins du XP siècle «^ il se borne à reproduire en 
six lignes et sans formuler aucune réserve le roman 
composé par d^Oukreman du mariage de Pierre avec 
Béatrix de Roussy, de la naissance de deux enfants 
et de son veuvage après lequel « il donna libre cours 
aux idées de solitude qui l'obsédait et se retira dans 
le diocèse de Liège où il se construisit un hermitage >^. 
Et pour qu'on ne se méprenne pas sur l'époque de 
cette entrée en solitude. M, Crégut ajoute (t que mû 
par la dévotion la plus vive, Termite de Liège ne 
tarda pas à suivre les inspirations de son temps, à 
entreprendre à son tour te pèlerinage des Saints 
Lieux ». Ces inventions fantaisistes ne supportent 
pas la discussion. 

En résumé aucune des allégations mises en avant 
jusqu'à ce jour pour résoudre la question qui nous 
occupe, ne saurait résister à la critique des textes ou 
des dates, et cette question attend encore une ré- 
ponse définitive. 



{ij Le concik de Clermont en lo^S et ta première croisade, 
par M. l*abbé Régis Crégut, Clermont 18955 p. 35. 



W 
k 



20I 



Or cette incertitude est véritablement surprenante 
en présence de l'affirmation pourtant si nette, si pré- 
cise, que Mabillon réédite après Du Cange et qu'il 
consigne dans ses Annales Bénédictines en l'appuyant 
de toute l'autorité de son impeccable critique (i). 
Cette affirmation est empruntée à deux sources pri- 
mitives : YHistoria Hierosolymitana quœ dicitur gesta 
Dei per Francos, de Guibert, abbé de Nogent (2) et 
le Chronicon anonymi Laudunensis canonici d'un 
moine de l'ordre des Prémontrés, chanoine de 
l'église de Laon près de Coucy (3). 

Guibert est cet écrivain du XI* siècle dont on a dit 
que ce fut un des rares auteurs de son temps qui 
ait fait preuve de critique. Gibbon parle « de son sang- 
froid philosophique ! » et Mabillon le qualifie expres- 
sément de : illius temports gravis auctor. Né en io53, 
mort en 1 1 24, l'abbé de Nogent est, non seulement 
un contemporain, mais un témoin oculaire des faits 
qu'il rapporte. Il a connu Pierre en personne; il a 
assisté avec lui au concile de Clermont ; il écrivait 
de son vivant l'histoire de la première croisade. Enfin 
par Godefroid, l'évêque d'Amiens, son ami et son 
prédécesseur sur le siège abbatial de Nogent, il put 
naturellement mieux que tout autre se renseigner 
sur les origines et la vie du célèbre ermite picard. 
Son Historia est la source la plus authentique et la 



(i) Mabillon, Annales B., tome V, lib. lxxiii, p. 824. 

(2) Recueil des Hist. occidentaux des Croisades^ tome IV, 
p. 142. 

(3) Le Chronicon est un manuscrit in-40 du XIII* s. de 
la Biibl. Nationale, coté : lat. 5oii, et autrefois : Colbertinus 
439, Regius 4204. Le passage relatif à Pierre se trouve au 

fol. 123 vo. 



202 — 

plus ancienne concernant Pierre et la première croi- 
sade. 

La chronique écrite au XII F siècle par le chanoine 
anonyme de Laon est une compilation qui va de la 
création à la fin de l'année 1219. Ayant par consé- 
quent à emprunter à des auteurs contemporains, à 
des sources primitives, son récit relatif à Pierre TEr- 
mite, il a choisi VHistoria de Guibert, qu'il copie 
presque mot à mot avec quelques abréviations et 
quelques variantes sans importance (i) mais on y 



(i) Une seule de ces variantes mérite attention. Guibert 
s^exprime ainsi : Sed numéro frequentissimum vuî^us Petro 

cuidam Hercmitœ cùhmsit ,■ quem ex urbe, niù falior, 

Ambianensi ortum, in superiori nescio qua Galliarum parte 
sotitariam sub habitu înonachico yitam duxisse comperimus^ 
uTtde digrcssum, qua nescio inteniionej urbes et municipia 
prœdicaiionis obîenîu drcumire vidimus^ tantis popuhrum 

multiîudinibus vailari^ tantts muneribus donari^ — Voici le 

texte du Chronicon : Peter Heremita, de territorio Ambianensi^ 
primo monachus apud sancium Rigaudum in ForesiOj post 
Heremiia, post prωicaior effectus^ cepit tan ta multitudine 
populorum vallari, tantis tmmeribus donari..,,. Tout ce qui 
suit est la copie à peu près littérale des Gesta avec quelques 
interversions d'ailleurs maladroites. 

Pour s'expliquer la variante ci -dessus, il faut se rappeler 
que l'anonyme de Laon vivait au XIIl* siècle, à une époque 
où il n'était plus possible de comprendre la profession d>r- 
mite sous CHahît monastique^ affirmée par Guibert. Car les 
diverses congrégations réunies au XIIT* siècle par Alexan* 
dre IV en Italie et dans les Gaules sous le nom d^Ermites 
de Saint-Augustin n'éiaient que des couvents n'ayant plus 
rien de commun que Thabii avec Tinstirut érémitique. Le 
chroniqueur de Laon croyant à une erreur de Guihert l'a 
corrigée en disant que Pierre fut successivement et non 
simultanément moine et ermite. Cette fantaisie ne saurait 
infirmer le renseignement si curieux et si net donné dans les 
Gesta écrits du vivant même de Pierre, par un auteur sérieux 
qui l'a connu en personne. Ce fut Topinion de Du Cange et 
de Mabilion, 



. 



■w^ 



— 2o3 — 

trouve en plus rindication capitale, signalée et admise 
par Du Gange et Mabillon, du monastère que Gui- 
bert déclarait ne pas connaître et qui fut la résidence 
de Pierre avant son premier pèlerinage, avant ses 
prédications. 

Dom Bouquet, dans les tomes XIII et XVIII du 
Recueil des historiejis des Gaules, donne sur cette 
œuvre de l'anonyme de Laon une appréciation digne 
d'être rapportée. Il explique qu'il ne fait usage de 
cette compilation que pour la partie qui commence 
à la naissance de Philippe-Auguste en 1 165, laquelle, 
dit-il, mérite toute confiance surtout pour ce qui 
regarde les événements qui se sont passés dans la 
province de Picardie. Elle renferme des indications 
qu'on chercherait vainement ailleurs. Multa in hoc 
chronico sunt, presertim cum de rébus in Picardia 
gestis agitur, Jide digna nec aliis tradita. Cette 
attestation ne peut que fortifier puissamment le ren- 
seignement si précieux que le chanoine de Laon 
donne sur Pierre devenu une des illustrations de 
cette province de Picardie, sa patrie. 

Voici le texte de Mabillon : 

Quo in loco monasticatn vitam Petrus professus 
sity non dihicidc exprimit Guibertus, cum ait se corn- 
périsse eum in superiore nescio qua Galliarum parte, 
sut habitu monachico solitariam vitam duxisse ; quod 
explicatur in chronico cano?tici Laudunensis, apud 
Cangium laudato (i), in quo narratur Petrum eremi- 
tam de territorio Ambianensi primo monachum apud 
Sanctum Rigaudum in Foresio exstitisse ; postea prœ- 



(i) Du Gange, Notœ in Alex,, p. 594. 

14 



— 204 — 

dicatorem effecium tania cœpisse populorum valîart^ 

toi cœli muneribus donari ut mulîœ œtaîis ho- 

' mines non meminerint honore simili habit um bono- 
rem> Et Mabillon ajoute: De Sancti Rigaudi mo- 
nasterio diocœsis Matiscouensis actum est. [On ne 
peut être plus affirmatif]. Forte ex eo loco Petrus 
eremita profectus est ad Sacra Loca ; indeque rerersus 
miserabilem eorum statum exposuit Urbano papœ ». 

La science et la critique de deux savants tels que 
Du Cange et Mabillon font pleine autorité et il est 
bien certain que ce n'est qu'après contrôle qu'ils ont 
accepté comme indubitable le témoignage qu'ils en- 
registrent. Nous croyons cependant devoir Tétayer 
par cette considération non sans valeur, que Mabil- 
lon Ta consigné dans ses Annales ^ c'est-à-dire dans 
son dernier et son plus considérable ouvrage, où 
sont résumées et condensées toutes ses immenses 
recherches et nécessairement celtes qu'il avait faites 
en mai 1682 à Roanne et dans tous les monastères 
des environs et de la région Brionnaisc, compris 
Tabbaye de Marcigny et par conséquent le couvent 
bénédictin de Saint-Rigaud de son voisinage immé- 
diat. C'est ce dont témoigne son lîer Burgundicum, 
qui ne fut public qu'après sa mort par D. Thierry 
Ruinart, en même temps que le dernier volume des 
Annales {\]. 

Comme il est inadmissible que nos modernes his- 
toriens aient ignoré le renseignement capital que 
nous venons de transcrire, on doit supposer que leur 
silence à ce sujet a été motivé, d*abord par les ter- 
mes en apparence contradictoires de Guibert parlant 



(i) Mabillon, Œuvres posîhumeSj t, II, p. 26. 



L 



— 206 — 

de vie érétnitique sous l'habit monastique^ et en second 
lieu par Taffirmation du chroniqueur de Laon pla- 
çant en Forei le monastère de Saint-Rigaud, ce qui 
paraît à première vue totalement inexact. Il y avait 
bien là, il faut en convenir, matière à défiance et 
même suffisant motif pour rejeter ce témoignage. 
Mais ces deux objections, en les étudiant attentive- 
ment, perdent toute leur valeur. L'histoire de Saint- 
Rigaud se charge de la résoudre et fait comprendre 
que ni Du Gange ni Mabillon ne s'y soient arrêtés. 

CHAPITRE II. 
PIERRE ÉTAIT EN MÊME TEMPS ERMITE ET CÉNOBITE. 

Au milieu du XP siècle, un bénédictin d'Issoire, 
Eustorge, épris de solitude, quittait son monastère. 
Tout naturellement attiré du côté de la grande 
abbaye clunisienne alors à l'apogée de sa célébrité 
sous l'administration de saint Hugues, il s'arrêtait 
aux environs de Charlieu, dans la forêt d'Avaize, 
près de Ligny, du diocèse de Mâcon, et s'y faisait 
ermite. 

Il était grand bruit à cette époque des austérités 
spéciales et de la nouvelle forme de vie religieuse 
pratiquée par deux pénitents italiens, Pierre Damien 
et saint Dominique l'Encuirassé [loricatus)^ l'inven- 
teur des cilices et des chaînes de fer (i). Leurs 
retraites de Luceolo et de Fontavella dans l'Om- 
brie, offraient tout à la fois les avantages de l'institut 
érémitique et ceux des établissements cénobitiques. 
Les cellules y coexistaient avec le cloître, la solitude 



(i) Mabillon, Annales B., t. IV, p. 559. — A. Baillet, Vies 
des Saints y 14 octobre. 






— 2o6 — 

avec la vie de communauté. C'était cette nouvelle 
organisation monastique, qu'avait ébauchée saint 
Romuald à Camaldoli à la fin du X*^ siècle et dont 
vers II Su allait s'inspirer saint Bruno pour fonder 
avec ses six compagnons la Chartreuse de Dauphiné 
et son ordre fameux (i). Ce fut cette institution qui 
prévalut à Saint-Rigaud et sous sa forme la plus 
austère. 

En effet le renom de sainteté de l'anachorète 
Eustorge lui avait attiré des disciples qui, tout en 
menant près de lui la vie de solitaires s'étaient cons- 
titués en une petite congrégation, aliquantula con- 
gregaiio [2), sous la règle de saint Benoît et le 
patronage de saint Rigaud martyr. Et cette instal- 
lation concorde si exactement avec la venue, en 
ioG2j dans le diocèse de Mâcon, de Pierre Damien 
envoyé dans les Gaules par le pape Alexandre II pour 
y réformer les abus du clergé, qu'on est tenté d'ad- 
mettre qu'elle fut la conséquence de sa visite et de 
ses conseils aux ermites d'4vaize. Le sévère cardinal 
n'avait pu faire accepter ses pratiques excessives par 
Cluny, malgré ses instances prolongées auprès de 
saint Hugues (3) ; il fut sans doute plus heureux 
près d'Eustorge. Et la preuve de son ingérence à 
Saint-Rigaud résulte : 1° de la bulle de privilège 
qu'en 1071 il obtenait d'Alexandre II pour ce mo- 
nastère (4) ; 2'' d'une autre bulle de i25i, par la- 



(0 Luccolo contenait 18 cellules. A la Chartreuse il y 
avaii, dans le principe, deux moines dans chaque cellule. 

(3| Bulle d'Alexandre II en faveur de Saint-Rigaud, Gallia 
christianay t. IV, c. 281. — Annales J5., t. V, p. 628. 

(3) BiblwtlL cîuniacensiSy col. 461, 462, 477. 

J4) Voy. noie 2 ci-dessus. Cette bulle est .contresignée 
par Pierre Damien. 



— 207 — 

quelle le pape Innocent IV autorise les religieux de 
Saint-Rigaud à se dispenser des observances trop 
sévères qu'ils avaient primitivement ajoutées à la 
discipline de saint Benoît : Bulla qua strictiores 
observantiœ primitivo Sancti Rigaldi instituto superad- 
ditœ mitigantur (i). 

On appelait les religieux de Fontavella moines er- 
mites de S.-Pierre-Damien, monachos eremiias insti- 
tutionis Sancti Pétri Damiani. Les cénobites de Saint- 
Rigaud, eux aussi,, se nommaient ermites et leur cou- 
vent ermitage. C'est ce dont témoignent parmi plu- 
sieurs titres: i^ la charte des bienfaiteurs du monas- 
tère, transcrite par la Mure dans les preuves de son 
Histoire ecclésiastique du diocèse de Lyon et qui fut 
rédigée du vivant du pape Grégoire VII, par consé- 
quent entre les années loyS et 1087. On y lit au 

commencement cette phrase: Elucidare necessa- 

rium est, quomodo hic locus quamvis in eremo po- 

situs constituatur. Et un peu plus loin cet ermi- 
tage est désigné par ces expressions : hoc pauperiale 
cœnobium. 2° Une charte de donation d'une terre du 
Vernay (près de la Chapellè-sous-Dun), faite par Ar- 
taud de Chastelus et Richilde, sa femme, sœur d'Hu- 
gues de Montréal, sous le règne de Louis VII, cum 
jam iturus esset Jehrusalem cum exercitu magno ; ce 
qui date cette charte d'environ 1147 (2). On y lit ce 
passage significatif: ut ille Robertus monachus Sancti 
Rigaldi locum teneat eo pacto quo priores eremitœ 
tenuerant. Les anciens moines de Saint-Rigaud s'ap- 



(i) Archives de Saône-et-Loire, série H., fonds de Saint- 
Rigaud, portefeuille 143. 

(2) Archives de Saône-et-Loire, série H., fonds de Saint- 
Rigaud, portefeuille 142. 



'^ 



— 20S — 

pelaient donc ermites ; et en se faisant religieux dans 
ce monastère, Pierre y était donc véritablement 
ermite sous Vhabit de cénobite^ justifiant ainsi tout à 
la fois son surnom si ^populaire et l'indication pré- 
cise de Tabbé de Nogent. 

CHAPITRE III. 
SITUATION GÉOGRAPHIQUE DE SAINT-RIGAUD. 

L*anoiiyme de Laon ne se borne pas à fixer à Saint- 
Rigaud la résidence de Pierre avaftt la croisade, fixa- 
tion qui, nous venons de le démontrer, concorde 
pleinement avec le texte de Guibert. Il ajoute que 
ce monastère est situé in Foresio, en Forez. Et Mabil- 
lon précisant ce renseignement qu'il regarde comme 
certain, dit qu'il s'agit de Saint-Rigaud au diocèse 
de Mdcon, C*est donc bien le monastère de ce nom 
fondé par Eustorge aux environs de Charlieu. 

Mais dans ces indications n'y a-t-il pas une erreur 
géographique considérable, suffisante pour leur enle- 
ver toute créance? Autrement dit, peut on arriver à 
démontrer que ce Saint-Rigaud des environs de 
Charlieu appartenait au Forez? 

Et d'abord il faudrait savoir si le chanoine de Laon 
a entendu parler de . la situation géographique du 
monastère au XP siècle au temps de la première 
croisade, — ou seulement au XIII^ à l'époque où il 
rédigeait sa chronique. 

Dans ce dernier cas et en admettant que l'écrivain 
fut vivant au milieu du XIII^ siècle. Vin Foresio de 
son texte s'expliquerait aisément. A cette époque en 
ell\;t ta majeure partie du territoire Brionnais, soit 
du diocèse de Mâcon soit de celui d'Autun, entrait 
provisoirement dans le comté de Forez par le ma- 



— 209 — 

rîage en 1 247 du comte Renaud fils cadet de Guy IV 
avec Isabeau de Beaujeu veuve de 'Simon II de Se- 
mur et dame douairière de la puissante seigneurie 
de ce nom. Le comte Renaud fixait sa résidence à 
Semur et s'intitulait Renaudus de Foresio dominus 
Sine mûri Briennensis (i). 

Le couvent de Saint-Rigaud était en plein Brion- 
nais. Cela ne veut pas dire qu'il faisait au XIIP siècle 
nécessairement partie de la seigneurie Forézienne de 
Semur. Il est plus probable qu'il y formait avec ses 
appartenances une enclave indépendante vu que 
d'autre part il était en dehors du domaine royal 
établi dans le Charluais à la suite de la main mise 
de Philippe Auguste en 1 180 (2). Dans tous les cas 
par ses droits et nombreuses possessions dans tout 
le Semurois, au Fressy d'Oyé, à Ligny, à Saint-Ju- 
lien de Cray, à Saint-Christophe, à Saint-Bonnet, à 
Fleurie, il était en fait englobé dans cette seigneurie 
de Renaud de Forez. Pour un écrivain résidant à 
Laon, c'est-à-dire à une énorme distance des lieux 
dont il parlait, Saint-Rigaud était donc véritablement 



(1) De la Mure, Hist. des comtes de Fore^, chap. XXVII, 
p. 259. 

(2) Le domaine royal en tirant au nord-est de Charlieu 
dans la direction de Saint-Rigaud, ne s'étendait pas au-delà 
de la première partie de la forêt d'Avaize, celle qui descen- 
dait jusqu'au confluent du Sornin et du ruisseau le Suppléon. 
Le surplus de ces bois appartenait à l'abbaye qui y avait 
seule les droits d'usage et de chasse. — Arrêt du 11 avril i333 
du parlement de Paris qui donne aux religieux de l'abbaye 
le droit de prendre du bois, de chasser et de faire paître 
leurs troupeaux dans la partie de la forêt d'Avaize qui appar- 
tient au Roi. Maintenue des mêmes droits, i38o environ. 
(Fonds de Saint-Rigaud aux archives de Saône-et-Loire, por- 
tefeuilles 145 et 148). 



I 



— 210 — 

situé en Fore^. Ce n*est là toutefois, nous le répétons, 
qu'une hypothèse, parce que les renseignements 
biographiques sur le chanoine de Laon font absolu- 
ment défaut. En sorte que la date de sa mort étant 
ignorée, nous ne pouvons avoir la certitude qu'il a 
pu connaître le mariage du comte Renaud au milieu 
dtî XIII'' siècle avec ses conséquences pour le pays 
Brionnais. 

Il faut donc nous en tenir à l'opinion qu'il a voulu 
parler de la situation géographique de Saint-Rigaud 
au XI'^ siècle, à l'époque de Pierre l'Ermite. Or, après 
les témoignages de véracité donnés à cet écrivain pour 
ce qui concerne notamment l'histoire de la Picardie, 
on doit admettre qu'il a dû étayer son affirmation 
sur des documents authentiques, que Guibert lui- 
même avait ignorés. 

En Tabscnce de ces sources primitives aujourd'hui 
disparues depuis les autodafés révolutionnaires, la 
vérification de cet in Foresio du Chronicon Laudu- 
nensiSf ne peut se faire que par l'étude des titres des 
X^ et XI'" siècles encore existants, ou pour mieux dine 
par la reconstitution de l'état territorial et adminis- 
tratif du Charluais-Brionnais au temps de Pierre. 
Cette reconstitution n'a point encore été faite. Elle 
présenterait un puissant intérêt, mais la pénurie de 
ces documents la rendra probablement toujours in- 
complète et difficile. Elle sortirait d'ailleurs du cadre 
de ce mémoire et nous n'en esquisserons que les 
lignes nécessaires à notre démonstration. 

On sait que le territoire du Charluais-Brionnais, 
comprenant Avaize et Saint-Rigaud, après avoir fait 
partie du pagvs Tuheonensis de la cité Ségusiave, 
plus tard aux V*^ et VI<^ siècles du pagvs major et de 



— 2 11 — 

Véwèché^parrochia^ deMâcon, puis au IXS du comté 
de ce nom, formait dès cette époque une partie im- 
portante de la vicomte dudit Màcon, laquelle au 
XP siècle devenait héréditaire et inféodée dans la 
maison des Blancs, yl/^/, originaires de Briennon (i) 
et puissamment possessionnés en Charluais, en 
Brionnais et en Roannais. 

Il est difficile aujourd'hui de déterminer exactement 
la circonscription de cette ancienne vicomte pour la 
région qui nous occupe. On ne peut que la jalonner 
à l'aide de quelques chanes qui lui attribuent : au 
sud, Villers (2) ; à Test, Saint-Martin de Lixy et 
Châteauneuf, séparés par la rivière ou la vallée du 
Sornin de la forêt d'Avaize (3). Puis au nord-est, 
Saint-Rigaud et ses appartenances entre les deux 
ruisseaux du Suppléon qui descend de Saint-Chris- 
tophe à Charlieu et de TAusières. Du côté ouest et 
au nord, on peut conjecturer que les limites descen- 



(i) Abbé F. Cucherat, Semur -en- Brionnais, ses barons ^ etc., 
dans les Mémoires de la Société Édue/ine, t. XV, p. 271. 

(2) Severt, Chronologie des Évéques de Mâcon, p. 118. 
Donation par Hugues le Blanc, vicomte de Mâcon, à l'église 
Saint-Pierre de Mâcon, de la chapelle de Saint-André avec 
sa verchère (io65 à 1078). — Aug. Bernard, dans son Essai hist. 
sur les vicomtes de Lyon, de Vienne et de Mâcon, démontre 
qu'il s'agit de la chapelle de Saint-André de Villers près 
Charlieu (Revue Forépenne, t. I, p. i53). 

(3) Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon, n© 420. Charte 
de restitution aux chanoines de Saint-Vincent de l'église de 
Lixi, sous le vocable de Saint-Martin, in pago Dunensi, in 
villa Liciaco, par Léotald comte de Mâcon et Gautier, Wal- 
teriuSy vicomte, au temps du roi Lothaire (954-960). — Car- 
tulaire de Cluny, n® 4.312 du recueil général. Charte conte- 
nant une bulle d'Urbain III qui démontre qu'Artaud le Blanc, 
vicomte de Mâcon, était seigneur de Châteauneuf en 1186- 
1187. 



— 212 — 

dant de Viliers à Pouiîîf qu^cIlcs englobaient peui- 
ètre, suivaient la Loire par la Noaille^ LanolUa^ 
jusqu'au territoire (ïlguerande^ Evuiranda^ pour 
remonter à Saint-Julien de Craj en formant une 
ligne^ dont rextraordinaire irrégularité est difficile à 
expliquer- 

Comprise entre ces quelques points de repère, 
cette circonscription, non seulement ne devait pas 
former un tout compact, comme l'observe M- Vin- 
cent Durand dans son Histoire abrégée de Char lieu ^ 
mais elle nous apparaît se morcelant, se réduisant 
de plus en plus par une succession ininterrompue de 
restitutions ou de donations pieuses à Clnny, à Saînt- 
Vincent, à Saint-Pierre de Mâcon à Saint-Rigaud, et 
de cessions à ses puissants voisins de Semur, de 
Forez et surtout de Beaujeu* De telle sorte qu*à la 
fin du XI^ siècle, suivant la remarque d'Auguste 
Bernard, les vicomtes, les Blancs, finissant par ne 
plus rien posséder dans ce pays de Charluais Brion- 
nais, émigrent et s'installent dans leurs possessions 
d'outre Loire, d'Ambierle et de Crozet. La vicomte 
Carolingienne avait 'disparu et ses derniers représen- 
tants cédaient en 1 180 Ambierle à Cluny, et en 1220 
au comte de Forez la ville de Crozet avec tout ce 
quils possédaient encore au delà de la Loire. 

A ces vicissitudes de la dotation territoriale des 
vicomtes dans le Charluais, il faut ajouter les nom- 
breuses modifications qui y étaient survenues dans 
leurs possessions personnelles, et Ton pourra corn- 
prendre Texistencc, dès le milieu du X^ siècle dans 
cette région, de plusieurs enclaves appartenant au 
pagus LuffdunetisiSy aux comtés de Lyon et de Forez, 
qui n'étaient pas encore séparés à cette époque et ne 



— 2l3 — 

devaient l'être que dans la seconde moitié du XII'' 
siècle à la suite de la célèbre transaction de iiyS,. 

Quelles étaient ces anciennes enclaves Lyonnaises- 
Foréziennes en Charluais et en Brionnais? 

Les trois cartulaires de Cluny, de Saint-Vincent 
de Mâcon et de Savigny, sont à peu près les seules 
sources pouvant fournir des réponses plus ou moins 
complètes à cette question intéressante. Auguste 
Bernard mentionne bien l'existence d'une considéra- 
ble et ancienne enclave du comté de Lyon et de 
Forez dans \epagus Matisconensis du côté de Charlieu, 
mais il n'entre dans aucuns détails (i). Chavot dans 
son tableau des divisions territoriales et administra- 
tives du Maçonnais du IX*^ au XII^ siècle (2), est 
plus explicite et attribue au comté de Forez, dès la 
fin du X^ siècle, Pouilly-sous-Charlieu, Iguerande et 
Saint-Julien de Cray. Il faudrait y ajouter partie 
d'Oyé dans le Semurois. 

Enclave de Pouilly. — Elle ne paraît pas aussi 
certaine que l'affirme Chavot, et le Poliacus des 
chartes est très probablement Pouilly-lès-Feurs, obé- 
dience Clunisienne de l'archiprêtré de Néronde, plu- 
tôt que Pouilly-sous-Charlieu qui relevait directement 
de l'évêque de Mâcon. 

C'est ce qui semble résulter de la charte de Cluny, 
n° 366o du recueil général, datée de 1091 et qui 
contient donation par Hilisiard seigneur de Néronde, 



(i) Aug. Bernard, Cartulaire de Savigny (appendice), 
subdivisions du pagus Lugdunensis aux IX», Xc et XI« siècles» 
t. II, p. 1080. 

(2) Chavot, préface et appendice du Cartulaire de Saint- 
Vincent de Mâcon, p. xvi et cxcv. 



» 



— 214 — 

de vignes situées m villa Poliaco, in comiiatu Forensi^ 
en présence de Arnaldus seigneur de Saint-Marcel, 
qui doit être Saint-Marcel de Féline, Ncronde et 
Saint-Marcel sont dans le voisinage de Pouilly-lès- 
Feurs. 

Trois autres chartes du même cartulaire» n*^^ iao6, 
12IO et j3o6 seraient un peu moins probantes. En 
ij66, II juillet, Anschericus donne au monastère de 
Cluny, un curtil que vocahtr Poliacus avec son église 
dédiée à Saint-Didier, iii comiiatu Forensi et in pago 
Lugdunense. La même année au mois de septembre, 
une dame lïaria et son fils Pondus ^ prêtre, donnent 
à Dieu, aux saints apôtres ï^ierre et Paul et au bien- 
heureux Didier, beaie Desiderti^ un m an se in ri lia 
que diciiur Poliago. 

En 971 enfin, au mois d'août, ces deux mêmes 
bienfaiteurs donnent au monastère de Cluny, umn- 
sum cum appenditiis in inlla Poliaco^ in pago fAigdit" 
nese atque in comiiatu Forensi posile. Les pouillés du 
diocèse de Lyon à partir du XIIP siècle placent Téglise 
de Pouilly-lès-Feurs sous le patronage de saint 
Pierre, celle de Pouilly-sousCharlicu sous le vocable 
des saints Pierre et Paul. Mais quel était celle de ces 
deux églises qui au X*^ siècle était consacrée à saint 
Didier, en même temps qu'à saint Pierre et à saint 
Paul ?...<, Autre cause d'incertitude: Tarchevèque de 
Lyon, Burchardi et les autres évéques réunis en sy- 
node à Anse en 9^4, accordent à Cluny une chaitc de 
privilège (n** 22bb) en faveur d*un certain nombre de 
ses possessions, dont la liste comprend notamment 
neuf localités du diocèse ou p*2ffns de Lyon, savoir : 
Saviniacum et Roman a m poiesialem, Charariacum^ et 
Tosciacumj PoUacum^ Arladunumj Ambertam cdlam 



H 



— 2l5 — 

cum appenditiis suis, Ivuirendam et castrum Oiedellis. 
Si pour cette énumération le rédacteur a suivi, comme 
c'est à croire, un ordre géographique en partant de 
Savigny pour finir à Oyé, le Poliacus de cette charte 
placé avant Arthun, serait tout naturellement Pouilly- 
lès-Feurs î 

Enclave d'Iguerande. — Ici point d'incertitude. 
Iguerande, Aigverande, Evuirandus, Ipuiranda^ Evvi- 
randisy apparaît, au milieu du X^ siècle, située dans 
le pagus Matiscensisy dans le comté de Màcon. Ce qui 
résulte d'abord d'une charte de Cluny de 987, qui 
place dans ce comté Iguerande et ses trois églises, 
Saint-André, Saint-Jean et Saint-Marcel (i) ; puis 
d'une deuxième charte du même cartulaire (n° 1192) 
datée du 12 novembre 965 au 1 1 novembre 966, ainsi 

conçue: Sacro cenobio Cluniensi monasterioj ego 

Adilis dono ex rébus proprietatis mee et sunt ipse 

res site in pago Matisconensiy in agro Evuirandensi, 
in villa Escutiaco : et habent ipse res fines a mane 
finem de Floriago (Fleurie), a medio die finem de 
Lanolia, a sero Lera fiuvio^ a circio terra Amsberti. 

Mais dès la fin du X^ siècle, à la suite d'une de 
ces modifications administratives auxquelles nous 
faisions allusion plus haut et dont la cause d'ailleurs 
ne nous est pas connue, ce territoire d'Evuirande 
était sorti du diocèse et du comté de Mâcon et faisait 
partie du Forez-Lyonnais (2). C'est ce que prouve 



(i) Aug. Bernard, Cartulaire de Savigny et d'Ainay (ap- 
pendice), t. II, p. 1094. 

(2) Plus tard on trouve au XVe siècle que le territoire 
d'Iguerande est partie du Brionnais ou du duché de Bour- 
gogne (pour un tiers) et partie du Lyonnais ou du royaume 



— 2l6 — 

I** la charte ci-dessus relatée de l'archevêque Bur- 
chard de 994, et 2*^ une autre charte de Cluny de 
Tan 1000 (n'' 2dio), qui contient donation par une 
dame Richoara des biens suivants : in comitatu Fo- 
rense et in pilla Jultaco, unum mansum,... et in alio 
loco, unam vineam in Ivuirando villa. Le rédacteur 
énumérant des biens situés dans le comté de Forez, 
n*avait pas à répéter après les mots in alio locOy Tin- 
dication in comitaUi Forense. 

Le monastère de Saint-Rigaud était à peine à neuf 
kilomètres en ligne droite de la frontière de cette 
enclave Forézienne d'Iguerande, c'est-à-dire de r£'5- 
cutiacus de la charte n^ 1192 où Ton peut voir le 
hameau d^Ecreux dont la situation topographique 
entre Floriagus (Fleurie), Lanolia (Saint-Pierre-la- 
Noaille) et le Heuve de Loire est exactement celle 
d'Escutiacus- 

Enclave d'Oyé, — C'est dans le décret de privilège 
de Tarchevéque Burchard ci-dessus mentionné que 
se trouve Tindi cation du castrum Oiedellis in pago 
Luffdunense. Une branche Forézienne de la famille 
vicomtale des Blanc, installée à Néronde et à Roanne 
était possessionnée à Oyé, au hameau de Fressy, e 
dès 1067, comme nous le verrons plus loin, cette 
terre appartenait à Saint-Rigaud. 

Enclave de Saint-Juliçn de Cray. — Chavot af- 
firme à plusieurs reprises que Saint-Julien de Cray 



de France, et cette division persiste jusqu'à la fin du XVII !« 
siècle. 

Voir : Déclaration n** 119, baronnie de Semur, prévosté de 
la Noille, dans VElai militaire et féodal des bailliages d'Au- 
lun...w en 1474. Mémoires de la Société Éduenne, t. XI. — 
Counépçe, t, III, p. 116. — Almanach du Lyonnais pour 
1760. 



^^•^' 



— 217 — 

faisait dès la fin du X^ siècle partie du comté de 
Forez. Une des chartes sur lesquelles il s'appuie, 
le n° 25 10 de Cluny, ne semble pas toutefois consti- 
tuer un témoignage décisif. Cette charte mentionne 
comme nous l'avons vu, des biens situés in comitatu 
Forense, in villa Juliaco... et in Evuirando villa. Il 
est très vrai que les deux territoires d'Iguerande et 
de Saint-Julien de Cray se touchaient sur quelques 
points, et ce voisinage justifierait peut-être l'assimi- 
lation de ce Saint-Julien et de Juliacus. Mais c'est 
une traduction diflBcile à accepter, et pour ce motif, 
on incline à placer Juliacus à Julieu, l'ancienne 
localité voisine de Saint-Étienne-le-Molard, située 
toutefois à une distance bien considérable d'Igue- 
rande et du Brionnais ! 

On trouve un témoignage fort important et décisif 
en faveur de cette enclave Forézienne de Saint-Julien 
de Cray, dans le traité intervenu en 1228 à Saint- 
Germain-en-Roannais entre le comte Guy IV et Marie 
de Bourgogne, dame de Semur, pour la fixation des 
limites du Forez et du Brionnais (i). Le comte s y 
désiste de la garde de Saint-Julien, villa Sancti Ju- 
lianiy qu'avait remis en son pouvoir l'abbé de Saint- 
Rigaud, et ses droits passent à la dame de Semur. 
Ce désistement était la conséquence du retour, par 
ce traité, de tout le pays Brionnais dans la seigneurie 
Semuroise ; et il prouve qu'antérieurement au XIIP 
siècle, le territoire de Saint-Julien de Cray au moins 
pro parte, ressortissait au civil du comté de Forez, 
car au spirituel son église relevait directement de 
l'évêché d'Autun. Ce n'est qu'en iio5 qu'elle passe 



(i) La Mure, Hist. des comtes de Fore^jfj preuves, n? 44, 
t. III, p. 40. 



"^"7k^ 



— 2l8 — . 

à Cluny pour le monastère de Marcigny par suite de 
U donation de NarioduSy évêque d'Autun (i). 

On peut toutefois se demander, et l'objection est 
sérieuse, si le Saint-Julien du traité de délimitation 
ne serait pas la villa de ce nom, sise au-delà de la 
Bénisson-Dieu, près de TEspinasse, et qui était deve- 
nue au XVP siccld' avec le bourg dudit TEspinasse, 
Tagglomération assez importante que les troupes 
royalistes de Saulx Tavannes incendièrent en 1589. 
Cette supposition semble inadmissible. Un titre du 
commencement du XIII*-' siècle (2) nous apprend, en 
effet, que Bernard, abbé de Saint-Rigaud, consent à 
payer une redevance annuelle de huit bichets d*avoine 
pour droit de garde, à Eustache de TEspinasse, che- 
valier, à cause de la maison de Saint-Julien, près 
dudit TEspinassc, appartenant à son abbaye (3). 

Si ce Saint-Julîen-rEspinasse était celui de la 
charte de i223, la garde en aurait donc été donnée 
en même temps a deuxseigneurs, celui de TEspinasse 
et le comte de Forez puis à la dame de Semur qui con- 
tinue les droits du comte. Cela paraît inadmissible. 

Au surplus Saint-Julien-l'Espinasse devait être 
situé en Roannais. Son église sous le nom de Les- 



(il Carndaire de Clunyy charte du i5 janvier iio5, no 
3S2(ï du recueil général. 

|2| Archives de Saône-et-Loire, fonds de Saint-Rigaud, 
poriefcuille 143. 

;3j A. propos des seigneurs de TEspinasse, n'y aurait-il 
pas à remarquer que cette ancienne famille était aux XI' et 
Xll^ siècles très puissante par le grand nombre de seigneu- 
ries qu'elle possédait en Brionnais et en Maçonnais, et qui le 
17 octobre 1477 furent confisquées sur Philibert de Lespi- 
nasse^ tenantle pani du roi Louis XI, par Jehan de Chalon, 
prince d'Orange. Voir Mémoires de la Société Éduenne, t. X, 
p. 143, t. XI j p. 131. Cette famille était probablement posses- 
sîonnée dans le voisinage de Saint-Rigaud ? 



— 219 — 

pinaci paraît dans les plus anciens pouillés relever 
de l'archiprêtré de Roanne et elle était avant le XII* 
siècle une des dépendances du riche prieuré d'Am- 
bierle dont par lettres expresses de 1166 le roi 
Louis-le-Jeune lui confirme la possession. En outre 
le grand chemin tendant de Briennon aux fossés de 
VivanSy qui restait au comte par le traité de délimi- 
tation, devait laisser en Roannais TEspinasse aussi 

bien que Saint-Germain de son voisinage immédiat 

Si cette situation topographique de Saint-Julien- 
TEspinasse était solidement prouvée elle suffirait 
pour le mettre en dehors du traité de i223. 

Tout concorde donc pour justifier Topinion de 
Chavot sur l'existence d'une enclave Forézienne à 
Saint-Julien de Cray en Brionnais. Elle devait com- 
prendre la majeure partie des terres situées entre les 
ruisseaux de Suppléon et d'Ausière, qu'un riche sei- 
gneur Forézien avait données, comme on le verra 
plus loin, pour y asseoir les bâtiments du couvent et 
de l'église de Saint-Rigaud. Cette construction s'éleva 
sur la rive droite de l'Ausière, dans le voisinage 
immédiat de la terre dite de RoaneiSy dont la justice 
faisait à la fin du XI* siècle l'objet d'un accord entre 
les religieux du monastère et le prévôt d'Archîs (1). 

On objectera peut-être qu'à considérer les divisions 
territoriales du Charluais-Brionnais au XVIII* siècle 
et en supposant qu'elles reproduisaient encore au 



(1) Arch. dép. de Saône-et-Loire, série H., portefeuille 142. 
Règlement des droits de justice entre les Religieux de Saint- 
Rigaud et Alard prévôt d'Archis (Arcy ?) pour la terre de 
Roaneis qui est entre le Suppléon et TAusière. Ces droits 
appartiendront pour les deux tiers au monastère et pour un 
tiers audit prévôt (sans date, 2^ moitié du XI« siècle). 

i5 



— 220 — 

moins partiellement les anciennes, le pays de Saint- 
Julien de Cray ne se serait jamais avance au-delà 
de la Petîte-Forêt-sous-Chamron et par conséquent 
n'aurait point englobé le monastère de Saint-Rigaud 
qui en serait resté distant d'à peu près une demi- 
lieue. Ce n'est la toutefois qu'une hypothèse qu'il 
sera toujours difficile de vérifier. 

Mais il est temps de résumer cette longue et aride 
dissertation- Nous avions à démontrer Texactitudedu 
renseignement donné par l'anonyme de Laon sur la 
situation iu Foresio du monastère de Saint-Rigaud. Du 
tableau que nous avons essayé de tracer du Char- 
luais-Brionnais au XI*^ siècle, il ressort que cette 
région comprenait alors au moins trois enclaves 
Foréziennes- Lyonnaises, Iguerande, Oyé et Saint- 
Julien de Cray, Or Saint-Rigaud s'il n'était pas 
exactement compris dans la dernière n'en était dis- 
tant que d'une demî-lieue environ, il était à 9 
kilomètres de celle d^Iguerande^ à j 1 ou i 2 de celle 
d*Oyé, Dans ces conditions, en supposant que le 
chroniqueur de Laon ait rommis une erreur géogra- 
phique, ce qui n*est pas prouvé, l'erreur serait bien 
pardonnable chez un écrivain vivant au XIIP siècle 
et à une distance si considérable des lieux dont il 
parle. Cette erreur d'ailleurs serait véritablement 
insignifiante et ne saurait infirmer la valeur du ren- 
seignement qu'il nous donne sur la résidence monas- 
tique de Pierre avant la Croisade, 

CHAPITRE IV. 
ORIGINE FORÉZtENNE DE SAÏNT-RIGATJD. 

S*îl est difficile, comme on vient de le voir, de 
prouver que le monastère de Pierre était exactement 
Foré^ien par sa situation géopraphique^ on peut être 



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— 221 — 

certain, qu'il l'était par ses origines. C'est ce qui nous 
reste à démontrer. 

Saint-Rigaud fut fondé en io65. C'est à cette date 
que la construction de son église et de ses lieux ré- 
guliers put être entreprise, grâce aux libéralités du 
seigneur forézien Artaud de Néronde et de sa femme 
Étiennette. Artaud était de la maison vicomtale des 
Blancs, des Albi. 

Il donne à la petite congrégation de moines servant 
Dieu dans l'ermitage de Saint-Rigaud, ad construc- 
tionem hujus loci, tous les fonds, prés, bois, terres 
cultivées ou non, qui s'étendent entre les deux ruis- 
seaux du Suppléon et d'Ausière, avec les serfs, hom- 
mes et femmes qui y habitent. Sa femme intervient 
pour approuver cette donation et promet d'y ajouter, 
lorsqu'elle mourra, sa part dans lesdites terres. Cette 
charte, datée de io65, est passée en présence de deux 
témoins très probablement Foréziens, Girin de Bon- 
nefond et Bernard de Cordelles (37). 

La construction du monastère est immédiatement 
commencée, et deux ans après, le 18 décembre 1067 
suivant Severt, son église est solennellement consa- 
crée. 

A cette occasion interviennent de nouvelles dona- 
tions d'Artaud en faveur des moines de Saint-Rigaud 
qui habitent le lieu de Crosonce, placé sous les vo- 
cables de la Sainte Trinité, de Notre-Dame, de 
Saint-Michel, de Saint-Vincent, de Saint-Cyr et de 
Saint-Rigaud d'Avaise. Il leur abandonne l'église de 
Matour, la moitié des revenus de celle de Gible, son 
domaine de Vicelaire avec les prés, forêts et moulins* 

(i) Arch. dép. de Saône-et- Loire, ibid, — Donatio feudi 
Sancti Rigaldi a rivo Simpïeione usque ad rivum Auserie. 



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222 — 



qui en dépendent, plus un serf et toutes les terres 
qu'il possède audit lieu de Crosonce. Son frère 
Hugues le Blanc approuve ces donations reçues par 
les moines Eustorge et Hugues de Saint-Rigaud, et 
datées de 1067 (1). 

Après la mort de son époux, Étiennette se rema- 
rie, puis sentant sa fin approcher, elle convoque à 
Roanne où elle demeure, Drogon, évêque de Mâcon, 
assisté d'Hugues et d'Eustorge. En leur présence 
elle confirme par testament les donations faites par 
Artaud, son premier mari, et y ajoute la terre de 
Fressy, alias Fercy, à Oyé en Semurois ainsi que 
réglise de Ligny avec ses dépendances (2). 

Plus tard en 1086 est rédigée la charte des bien- 
faiteurs dont il a été parlé plus haut. On y remarque 
entr*autres noms ceux des comtes de Mâcon et de 
Chalon, d'Humbert de Bourbon, de Guillaume comte 
de Forez, de Geoffroy de Semur avec son fils, 
d'Humben de Beaujeu avec son frère, de Girard de 
Ferreux ?, Peroliensis, et Dalmace de Roannais, qui 
tous imitent en les approuvant les concessions faites 
par Artaud de Néronde « lequel repose en ce lieu » (3). 

Et ce Forczien Artaud ne fut pas un simple bien- 
faiteur, comme Ta écrit Aug. Bernard, mais le véri- 
table fondateur de Saint-Rigaud, ainsi que le prouve 
sa première donation de io6b ad constructionem hujus 
lociy et ce que la Gallia christiana confirme expres- 
sément en ces termes : « Au temps de Hugues, pre^ 
mier abbé^ élu en ioj2, qui avait succédé à Eustorge, 



\i) Arch. dép. de Saône-et-Loire, ibid, 
{i\ Arch. dép. de Saône-et-Loire, ibid, 
(3) La Mure, preuves de VHist, ecclés, du diocèse de Lyon^ 
p. 295, 29G, 297. 



— 223 — 

prieur, fut rédigée la charte des bienfaiteurs du mo- 
nastère de Saint-Rigaudy au nombre desquels fut Ar-- 
iaud (vel Artaldus)y dont cette inscription en lettres 
onciales se lit dans l'église dudit Saint-Rigaud, près 
de l'autel, du côté de l'évangile : Artaudus miles de 
Neyronda, alias Nigra unda, fundator hujus loci (i). 
Les différents titres que nous venons de relater 
suffisent amplement pour démontrer roriginé authen- 
tiquement Forézienne de Saint-Rigaud. Et Técart 
nul ou insignifiant relatif à sa situation géographique 
in Foresio, perd toute valeur, n'est plus qu'une 
question de mots. 

CONCLUSION. 

Ce mémoire avait pour objet de compléter la mo- 
nographie de Pierre l'Ermite par l'indication de la 
résidence monastique où il avait habité avant son 
départ pour les Saints Lieux. Les conclusions aux- 
quelles nous sommes arrivés confirment les rensei- 
gnements donnés par les Gesta de l'abbé Guibert, 
par le Chronicon du chanoine de Laon et approuvés 
par Du Cange et Mabillon : Pierre était en même 
temps moine et ermite ; et il habitait avant la pre- 
mière croisade le monastère Foré\ien de Saint-Rigaud 
d'Avai\e, près de Charlieu. 

Le calendrier de l'église de Mâcon, d'après un bré- 
piaire manuscrit du XV^ siècle à l'usage de Char lieu. 
— Communication de M. Maurice Dumoulin. 

Le manuscrit d'où j'extrais ce calendrier, appar- 
tient à la bibliothèque de Roanne où il porte le n° 17 du 

(i) Gallia christianay Ecclesia MatisconensiSy t. IV, p. 1173. 



i 



— 224 — 

catalogue de Viry (i). C'est an bréviaire sur parche- 
min de 5o3 feuîIIetSj mesurant 148 millimètres sur 
98^ très endommage en de certaines parties, veuf 
de beaucoup de ses feuillets au commencement et 
à la fin. Il a été relié assez mal dans le courant de 
ce siècle et rogné à nouveau* Les quelques orne- 
ments qu'il présentait ont ainsi en partie disparu, 
rhumidité a fait le reste [2). 

Le calendrier est intact, c^est là le point le plus 
in^ortant ; mais il est fréquemment illisible. 

Grâce à une récente communication, nous possé*- 
dons déjà un calendrierdu XV^ siëdc seanidum ecclesiœ 
L iigduiiensis à 1 * usage d'une c hapel le d e Sa i n t-Germa i n- 
Laval- Voici un calendrier secundum ecclesiœ Maiis- 
conensis à Tusage de Saînt*Philibert de Charlieu, 

La destination de ce bréviaire, d'une écriture du 
XV^ siècle, est indiquée par plusieurs notes du calen- 
drier, où il est fait mention de la fête de la dédicace de 
réglisede Charlieu et de celle de saint Philibert son 
patron ;son possesseur ou quelqu'unde ses amis a laissé 
les deux notules survantes, toutes deux rayées d'un trait 
de plume, tracées en caractères de la même époque. 

K Messire Guichard te plus prodigue de Saînct- 
Philibert ^^ et n Messire Guichard, bon homme, 
le melieur de Sainct-Philibert » (3), 

Voici le texte de ce caîendrier, tel que nous avons 
pu rétablir. 



{1] N" 2[ du cat. Bougenotj Invent, des Afanuscrits des 
BibL des Departcmenis, T. XXi, p. 5ob, 

(2) C'est à la Jin de ce manuscrit, sur une pa^^e de garde 
quVst écrite la noie relaii\"e à la mort de Jacques Faye, pro- 
lonoiairc du Saint Siège que j*ai reproduite dans Topuscule, 
A travers les vieux livreSj p, 24. — Voir, plus loin, au 20 juillet. 

(3) Fo 26^ r». 



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JANVIER 

Januarius habct dies XXXI, luna XXX. 



III 


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3i 



Circumcisio Domini. 

Oct. sancti Stephani. 

Oct. sancti Johannis. 

Oct. sanctorum Innocentium. 

Epiphania Domini. XII Lectio. 



Pauli, primi heremite. 

[Oct.] Epiphanie. Hylarii, episcopi et confessons. 

Felicis, confessons. 

Boniti, episcopi et confessons. 

Marcelli, pape et martyris. IX 1. 

Prisce, virginis. 

Fabiani et Sebastiani, mem. 
Agnetis, virginis. 
Vincentiit martyris. 



IX 1. 

Speusipi. 

III 1. 

IX 1. 
IX 1. 
IX 1. 



Tiiimotei, apostoli. 
Conversio sancti Pauli. IX 1. 
Policarpi, sociorumque ejus. 



III I. 

Projecti, martyris. 

III 1. 



Agnetis, secundo. 

Oct. Vincentii. 

Hodie fiât de sancto Valcriano episcopo. 



IX 1. 



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FÉVRIER 

Februarius habet dies XXVIII, luna XXIX. 





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Purijica iio Bcaic Marit. 



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Ula^îi, cpî^copi et martyris. IX 1. LupîcJni, cpLscopt et 



Agttthi:, virginiB et TnartyrJ!<. 



Oct, Bcate Marlic]. 
ScoIfljïtîcCf Virginia. 
Tran:ilatit> sd DcAidehi, cpin 



IX I. 



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[Slephartî. «pi. et LZonfËSEiorU]. 111 1, Alt^ï^Hdrii epis^ùpL 
Vâkntînif tpu martyri Ht L 



Onesimî, apoatolî. 
Juliane^ virginjii^ 



Cdtktdra s^ncîi Pc tri. 



hfathic^ npostQli. 



111 1. 
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IX I. 



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Marcius habet dies XXXI, luna XXX. 



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Aïbini, episcopi et conf. 


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Pcrpclue et Felicitatis sociorumque eorum, 


martynim. III 1. 


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GrcËorii, pape. 


IX 1. 






III 


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Ajist'lmi, episcopK 




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ttancti Josephi, sponsi Marie, confessons. 




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Benedîcti, abbatis. 


IX 1. 


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Antton4:iatio Dominica. 


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AVRIL 

Aprilis habet dies XXX, luna XXIX. 





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Niccci'î, cpir Lujgduni. 



Ambrosii, cpi. 



IX 1. 



IX 



l^coniâ, pape et murtyris- 



Tiburi;!!^ Valcrianï et M!:i\i[ni^ marlyrum. 
S. Hdcnan virgcj. 



m 1. 



iii t 



SotiirU, pape et martyrii. 
Gcorgii, martyris, 

Cleti, fûpû ût mflrtyri». DcdicvllO cccIcmc Vougiad. 



Sigbmundi, inurtyris. Kutropii^ marlyns. 



IX ï. 



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Mavus habct dies XXXI, luna XXX. 



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III 
II 

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VIII 
VII 
VI 
V 
IV 
III 
II 

Idus 

XVII 

XVI 

XV 

XIV 

XIII 

XII 

XI 

X 

IX 

VIII 

VII 

VI 

V 

IV 

III 
II 



Philippi et Jacobi, apostolorum. 

Invencio Sce Crucis. IX 1. 

Floriani. martyris. 

Gothardi, epi. 

Johannis an te Portant Latinam. 

Juvenalis, martyris. 

Victoris, martyris. 

Translacio sancti Nicolay. 

Gordiani et Epymachi, martyrum. 

Mamerti epi. Maioli, abbatis. 

Nerei, Achillei et Pancracii, martyr. 

Marie ad martyres. 

Victoris et Corone, martyrum. 



IX 1. 



Alexandri, Evcnti. 



III 1. 
III 1. 
III I. 
IX I. 
III 1. 
IX 1. 
III 1. 
III 1. 
IX 1. 



Potenciane, virginis. 



III 1. 



Tranalalio sancti Philibcrti. IX 1. Desiderii, epi. et martyris. 



Urbani, pape et martyris. 



Geraldi, episcopi Matisconcnsis et conf. 



Petronillc, virginis. 



III I. 



IX 1. 



III I. 




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JUIN 

Junius habet dies XXX, luna XXX, 



NkhomcdU} jnartyris. IH ], 

XIX I f IV a Photîni» sociorumque eju*» IX î* MfircdHm Peiri nmrtynun- 

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Mcdardi, epi. c^ coiifesftcvrîfl. JJI L 

Pnrnï et FcLkMinl, mârtyruni. lU K 

BasHidtf^p Rûdorumqui: ejuf^. 111 f. 

Barnabe, appxtoli. [X U 
Basllldis, Orinl, Nubom et Nflzan, martymm, 

Anlliaaîî, confcfiBfirÎA. IX t. 

Hega<?bcrt], m. JII 1. 

Viii et Modcsâii, m. Jtl L 

ClriCj et Julite matrÎB cjuii. IX U 

Marc! et Mârcellîanii marc. 111 1- 

G£.TVA»ii et Protliadi^ mari^ IX K 

Vitalis^p martyri^. Ul L 

Albanie Achacii^ sQdoriini<[Uc cjus, mart. IX 1* 

Vigilia. 

Naiivitai bcûti Johanrtis BafiitU. TX t. 

Translaciû sd Ekgii, epi, el conf. 

Johann is cl Pautî, apottolorum^ IX L 



Uiretiei, âociorumquc cfus. IX l. 
Pétri tt Pauti\ apostolorum. 
Commumoracio sci Pauli* IX 1. 



Lconis^ pape. Vig^ilia. 

IX 1. 

Mârdalis, i^pu cl conf. 



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JUILLET 

Julius habet dies XXXI, luna XXX. 



XIX 


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VIII 


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I 

IX 

XVII 

VI 

XIV 

III 

XI 
XIX 



Julius 

VI 

V 

IV 

III 

II 
Non as 

VIII 

VII 

VI 

V 

IV 

III 
II 

Idus 
XVII 

XVI 

XV 
XIV 
XIII 

XII 

XI 

X 

IX 
VIII 
VII 
VI 

V 

IV 

III 
II 



Oct. sci Johannis Baptiste. IX 1. Theobaldi, conf., Domi- 

ciani, abbatis. IX I. 

Processi et Martiniani» martyrum. III 1. 



Translado sti Martini. 



Oct. apostolonim Pétri et Pauli. 



Septem Fratrum. 
Translacio sancti Benedicti. 
Vivencioli, epi. 



III I. 



IX 1. 



III 1. 
III 1. 
III 1. 



Sperati, sociorumque ejus martyrum. III 1. 

Symphorose cum vu filiis suis. IX 1. 

Margarite, virginis. m i. 

Hodie jovis xxJuliifm») v» xiiii. obiit R. D. Jac. Paye, pro- 
thonotharius. 

Marie Magdalene. ix 1. 

Appollinaris, epi. et martyris. ni 1. 

Christine, virginis. m i. 

Jacobi, apostoli, IX I. 

Anne, matris Marie, IX 1. 

Hac die fit desco Christoforo. IX 1. 

Nazari, Celsi et Pantaleonis, martyrum. IX I. 

Felicis, Simplicii. Faustini et Beatricis, mart. IX 1. 

Abdon et Sennen, mart. IX 1. 

Germani, epi. et Himiterii, conf. IX 1. 



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Augustus habet dies XXXI, luna XXIX^, 



VIII 


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Ad vincttla tancii Pftri. 
Stephanï, pppe ci m^riyns, 
Invetido bi;ati StepNni* 
Ju>ti, opj, eî conf. 
Dominici. conf. 



IX 1. 

ni 1. 

IX L 
III L 
IX L 



Si\û, parc ft mflrivris. Tr&mftgMratio LkminL IX L Fe- 

Hdfiiïriî) Agapill. 
Donati, «r . *?l mortyris. 

Cirici, Ijirgi oi Smarupdi. mon. III h 

Amoris et Viatoria. IX h 

Ij3urttttu. marifrîs, IX I. 

TiburcUj martyrli. 



I poli ri, sûdorumquc cjuii, mari y ru m. 
Hu^cbiî, pretibU- cl conf, 
i4j^tfin/fcro iïc?itVf Marie. 

Oct^ fiaticli Laurfncil. lit I. 
AgQpitl. rnâftyri^. 



Eli I. 
m L 

IX l 

MflmmçniiSt manyris. 
111 L 



Phiîittrtî. i3tb,.patroni hujus icciesie Curihci IX L 

Oci. b»?aU' Mario, ÏX 1. Tïmothci et Symphoriani. 

Minervi et ElepiArît martyrum, III J. 

Barlhotomei, apottoîi. IX 1> 

Gencsii, martyris. III J. Ludovici, rL^gia Fraîicic. cour 

Rufi, marlyrisi. IH L 

AuguBtiRlf epi. IX 1. HermctU ei Juliani, mirt^ 

D£coîLitio bcati Johannis H^jpii^l^. IX 1» Sabînt\ vjrgînîs- 
Fclim. Audaii, niartynim^ 111 I. 

Pflulmî, cpi. et conrcajtariï. III L 



KL 



SEPTEMBRE 

September habet dies XXX, luna XXX. 



XVI 
V 



XIII 

II 



XVIII 
VII 

XV 
IV 

XII 

I 

IX 

XVII 
VI 

XIV 

III 

XI 
XIX 

VIII 



September 

IV 

III 

II 

Non as 

VIII 

VII 

VI 

V 

IV 

III 

II 

Idus 

XVIII 

XVII 

XVI 

XV 

XIV 

XIII 

XII 

XI 

X 

IX 

VIII 

VII 

VI 

V 

IV 

III 
II 



Prisci atque Lazari, mart. III 1. Egidii, abbatis. 

Justi, epi. Lugd. IX 1. 

Marcelli, martyris. IX 1. 

Hodie dominica anno domini millesimo (?) quarto de- 

cessit Petrus 

Grati, epi. et conf. IX 1. 

hiativitas béate Marie. IX I. 
Gorgonii, martyris. 

Prothi et lacinthi, martyrum. 
Sacerdotis, epi. et conf. 

Exaîtacio Sce Crucis. IX I. Cornclii et Cipriani, mart. 
Oct. ste Marie. IX 1. Nichomedis, martyris, Valeriani. 

Eufemie virg. III 1. Lucie et Germiniani. 



Dedicatio hujus ecclesie Cariloci. 



Matheiy apostoli et evangeliste. 
Mauricii, sociorumque ejus. 
Invendu sancti Vincentii. IX I. 
Andochii et Tyrsi et Felicis, mart. 
Firmini, epi. et martyris. 
Lupi, epi. et martyris. 
Cosme et Damiani, mart. 
Anemundi, epi. et martyris. 
Michaelis, archangeli. 



IX I. 



IX 1. 
IX 1. 
Tecle, virg. 
III 1. 
IX 1. 
III 1. 
III I. 

IX I. 



Hieronymi presb. IX 1. Defunctorum commemoracio. 



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OCTOBRE 

October habet d[es XXXI, luna XXIX. 



XVI 
V 

XIII 

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IV 



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IX 

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VI 

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XI 
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III 
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VI 
V 
IV 

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II 



Germaiii ntqae Remîgii, episcoporum. 
Leodcgurii, epi, et martyris. 

Francisa, conf, 
Apoïlinaris, epi. et conf. 
Fidis, virginis, 
Marci, pape. 
DcmLarîÎT mttriyri*» 
Dionigii, sociorum^ne ejus. 



Gcraldï, conf. 

CaJixtîj pape et martyHs. 

Aniïochi^ upi. 

ViUliSï confesflom. Junieni epi, 

Florcrtii, epi. et cûnf. 



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m 1, 

IX I. 
IX 1. 
IX l 

m I. 
m i. 

IX 1. 



m I. 

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111 I. 

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tit 1. 

IX L 



I 



x| ïïiiHa virginum, III L Sive demMr'tynèitaAsîtm^ieU lll L 



Cfbpinj eî Crispiniani mart. Ml L Frontotiis, ïll L 

SimonU et Jude apottolontm. 

Innoceatla, martyrîs. ix 1. 

Quiiitmi martyrift. Vi^iîia omnium $amttfrum. 111 L 



KL 



NOVEMBRE 



November habet dies XXX, luna XXX. 



XIII 

II 



XVIII 
VII 

XV 
IV 

XII 

I 

IX 

XVII f 
VI 

XIV 

III 

XI 
XIX 

VIII 

XVI 

V 



November 

IV 

III 

II 

Non as 

VIII 

VII 

VI 

V 

IV 
III 

II 
Idus 
XVIII 
XVII 
XVI 
XV 
XIV 
XIII 
XII 
XI 
X 
IX 
VIII 
VII 
VI 
V 
IV 

III 
II 



Festivitas Omnium Sanctorum. 

Omnium fidelium defunctorum Commemoracio. 



IX 1. 



Octav. Omnium Sanctorum. 
Theodori, martyris. 
Verani, episcopi et conf. 
Martini, epi, et conf. IX 1. 

Brici, epi. et confessons. 



Eucherii, epi. et conf. 



IX 1. 

III \. 

III L 

Menne, martyris. 

IX 1. 



III 1. 



Oct. sancti Martini. IX 1. Romani, sociorumque martyris. 
Helizabeth. IX 1. 



Columbani, abbatis. 

Cecilie, virginis et martyris. 

démentis pape et martyris. IX 1. 

Grisogoni, martyris. 

Katerine, virginis et martyris. IX 1 

Lini. pape et mart3rris. 

Agricole et Vitalis, mart. 

Cilee, apostoli. III I. 

Saturnini, martyris. III 1. 

Anfiree, apostoli. 



III l. 
III 1. 

Felicitatis, virg. 

Pétri, epi. 

III I. 

III 1. 

Et dicitur Te Deum laudamus. 

Vigilia, 

IX 1. 



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DECEMBRE 

December habet dies XXXI, luna XXIX. 



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V 
IV 

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Barbare^ virpinis et martym. 

Nit-'olay, epi. et tant', 

Om. isanciî Andrt^tfp âpo^tolL 

Concept io béate Marie* 

EuLaJie, virijini». 
Ludt, vîrgmis- 
O Sapicncta. 



Thcme, aposloli. 



Vigilia. 

Naiiviîatis Domini. 

Stephani, Frothomartfris. 

Johatmis^ apostoti et evangclitie, 

Sanctorum Innoctnlium. 

Thome, epi. Cttalu[a]ricnsi3 et manyrii* 



fît 

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Sitvtstn, pape. 



IX L 



IX L 
IX K 
IX 1. 
IX I. 



IX 1. 



— 237 — 

Outre sa valeur liturgique, ce calendrier est in- 
téressant en ce qu'il donne des détails précieux pour 
l'histoire locale ; mais à rencontre de celui que M. 
Tabbé Sachet a présenté à la Diana (i), il ne contient 
ni indications astronomiques ni aucune de ces sen- 
tences comminatoires qui se retrouvent ensuite dans 
les calendriers des missels imprimés aux XV® et 
XVP siècles. 

La bibliothèque de la ville de Roanne possède 
deux missels imprimés pour des diocèses de la région : 
un missel à l'usage de l'église de Lyon (672*'** Cab)j 
et un missel à l'usage de l'église de Mâcon (348 Cab). 

Il m'est venu à l'idée de comparer les quatre ca- 
lendriers fournis par chacun de ces ouvrages. 

Entre le calendrier manuscrit du bréviaire que 
nous citons et le calendrier imprimé dans le missel 
à l'usage de Mâcon, il n'y a pas de grandes différen- 
ces ; de même entre le calendrier publié par M. l'abbé 
Sachet et celui du missel à l'usage de Lyon. Cela 
doit être. 

Cependant entre le calendrier manuscrit de l'église 
de Lyon et le calendrier imprimé de l'église de Mâ- 
con, on constate de curieuses ressemblances. 

Le dernier reproduit textuellement les devises me- 
naçantes que l'on a constatées dans le premier ; 
celles des mois de janvier et de novembre diffèrent 
seules complètement. 

Janvier porte en tête Jani prima dies et septima 
fine minatur, et on a inscrit à novembre Quinta 
novembris et tertia fert mala membris. 

(i) V. plus haut, p. 2 et suivantes. 



— 238 — 

Ailleurs il n'y a que quelques différences de détaiK 
C'est ainsi que pour mars on lît, dans rimprimé, 
bibentem au lieu de bideniem^ pour avril Jit martis 
au Heu de est martis ; à juin c'est quindecimus à U 
place de quindemis\ au mois d'août perdit à la place 
de sternit ; à septembre dechnus pour décima et 
enfin à décembre mirosus et non virosus. 

Le rapprochement est curieux. 

Maigre leurs ressemblances avec des textes impri* 
mésj ces calendriers manuscrits n*en conservent pas 
moins de la valeur, comme auxiliaires aux études 
d'histoire locale; les imprimés, étant parfois aussi 
rares que les manuscrits. 

Plainte des ouvriers de Saint-Etienne contre les en- 
trepreneurs de la fabrique d'armes, l'jiÔ. — 
Une gi^ève des ouî^riers en soie de Lyon en t'ji'j* 
— Communications de M* Maurice Dumoulin, 

M. Maurice Dumoulin donne lecture des deux 
lettres suivantes, relatives à des faits intéressant no- 
tre région. Ces deux lettres inédites font partie d'un 
volume de la Bibliothèque nationale (i), renfermant 
la correspondance échangée entre le Régent et les 
intendants pendant les années 171 5 à 1718 et se 
trouvent aux f^* \%b et 242, 

L 

A Lyon ce 26 avril 1716, 
Monseigneur, 

J^ai receu avec la lettre que vous m'avez fait Thonneur de 
m'escrire du quatre de ce mois celle que nombre d'ouvriers 
de Ja ville de Saint-Estienne vous ont adressée pour se plain- 

(i) Bibl. nat., fr., ii<*ii373. 



— 239 — 

dre de deux choses, la première qu'il n'y a plus de travail 
dans la fabrique des armes establie dans cette ville, la se- 
conde de ce qu'ils ne sont pas payés d'une partye de ce qui 
leur est dub par les commissionnaires de M. Titon. 

Ces plaintes ne regardent point le conseil de finance, c'est 
au conseil de la guerre que ces pauvres gens doivent s'adres- 
ser, je leur feray dire, j'ai examiné leurs demandes il seroit 
à désirer qu'on put occuper le nombre de bons ouvriers qui 
sont dans cette fabrique, aflfin de les empêcher de sortir du 
pays pour aller gagner leur vie ailleurs, mais la paix en oste 
les moyens et les occasions, au moins devroit-on leur payer 
ce qui leur est dub, mais comme le sieur Titon est dans des 
avances considérables avec le Roy, il n'a pas trop bien payé 
les commissionnaires c'est-à-dire ceux qui sobligeoient envers 
luy, de fournir les quantités des armes nécessaires pour le 
magasin royal, et ceux cy ont encore esté moins exacts à 
satisfaire les ouvriers, j'essayeray de faire faire quelque justice 
à ces derniers par les commissionnaires. 

Je suis avec respect, etc. 

Meliand. 

IL 

Monseigneur, 
En l'absance de M. Méliand qui est en chemin pour arriver bien 
tost j'auray l'honneur de vous informer de ce qui s'est passé 
en cette ville entre les ouvriers en soye et les maistres gardes 
dud. ait, au sujet des règlemens faits par les prévost des mar- 
chands et échevins de Lyon le 25 octobre 171 1, confirmés 
par des lettres pattentes du 3i octobre 17 12 registrées au 
parlement le huit juillet dernier seulement, que les mais- 
tres marchands fabricants ont obtenu contre lesd. ouvriers 
portant entrautres choses que tous les maistres ou fils de 
maistres ouvriers en étoffes d'or, d'argent et de soye de la 
ville de Lyon qui n'ont pas esté enregistrés en qualité de 
marchans avant le premier novembre 171 1 et qui voudront 
travailler ou faire travailler, fabriquer ou faire fabriquer pour 
leur compte se feront enregistrer avant que les ouvrages ayent 
esté commancés sur un livre qui sera tenu à cet effet au bureau 
de la communauté desdits ouvriers en étoffe de soye de lad. 



— 24^ — 

ville et payeront entre les mains des maistres et gardes 
scavoir, les maistres, trois cens livres^ et les fils de maisires, 
deux cent livres lors dud. enregistrement qui ne pourra esire 
fait qu'après qu'ils auront atteint Taage de vingt ans a peine 
de conÇscation des ouvrages et de 60 livres d'annande et au sur- 
plus que des maistres marchands de lad. communauté qui 
ont esté enregistrés payeront au bureau desdits maistres et 
gardes dans quinzaine les arrérages du droit de visite qu*ils 
doivent sur le pied de vingt-cinq livres par année, a compter 
du premier janvier 1712 seront contraints ; pour estre toutes 
lesd, sommes employées à acquitter les dettes et charges de 
lad* communauté. 

Lesd. maistres et gardes voulant faire observer ces règle- 
ments» lesd. ouvriers qui sont en très grand nombre et la 
pluspart hors d'état de payer les sommes y portées s'en pri- 
rent a un des maistres et gardes nommé Duclos qu'ils vou- 
lurent brûler dans sa maison à ce qu*on dit, la nuii du lundy 
dernier au mardy matin ; lequel fm obligé Je se retirer par 
le derrière de sa maison sur la rivière. Ces ouvriers au nombre 
de sept ou huit ayant présenté requeste a M. le prévost des 
marchands^ en opposition ausd. règlements, ce quMl ne voulut 
recevoir les regardant comme des mutins et en fit mettre 
deuit en prison. 

Le mercredy suivant j environ deux ou trois cens de ces 
ouvriers se trouvèrent dans la place des Terreaux devant la 
maison de ville dans le temps que messieurs de ville estoient 
assemblés aud. hôtel de ville avec les juges conservateurs à 
Tardinaire tenant Taudience. Cinquante desd. ouvriers tenant un 
papier à Za main entrèrent dans lad* maison de ville et mon- 
tant par le degré qui conduit a lad* chambre d'audiance, 
remplie de procureurs et de partyes, furent repoussés et chas- 
sés sur lesd* dcgreï par un des mandeurs nommé Jourdan 
qui fut soutenu par le sieur Roche lieutenant du prévost et 
le sieur Berardier qui les poussèrent dans lad. place Tépée a 
[a main et essuyèrent quantité de coups de pierre dont ces 
ouvriers s^estoient munis, marque de leur mauvais desseins* 
Pendant ce temps, lesd, ouvriers jetèrent quantité de pierres 
contre lad. maison de ville ; les arquebusiers et les peoonages 
des c^uarliers estant venus au secours dissipèrent cette troupe 



— 241 — 

dont on en arresta cinq qui furent interrogez sur le champ 
par l'auditeur de camp en présence de M. de Ville et de M. le 
major de lad. ville, et ensuitte conduits en prison. Aujourd'huy 
ils ont esté jugez a lad. maison de ville militairement par M. 
le prévost des marchands, les quatre échevins, l'auditeur de 
camp et six capitaines penons de différents quartiers de 
cette ville, dont deux ont esté condamnés aux galerres, l'un 
pour cinq ans et l'autre pour sa vie, après avoir fait amande 
honorable devant lad. maison de ville, ce qui a esté exécuté 
cet après midy ; et cette nuit on doit embarquer ces deux 
condamnés pour Marseille. 

J'ai attendu. Monseigneur, que toute cette affaire fut ter- 
minée pour avoir l'honneur de vous en rendre compte de ce 
que j'ay apris par la ville, estant persuadé que sy M. l'Intendant 
avait esté icy on auroit agy de concert avec luy. 

J'ay l'honneur d'estre etc. 

Gayot de la Bussière. 
Président au bureau des finances, 

A Lyon 2 septembre 171 7. 

Notes sur les incursions des bandes Anglo-Gasconnes 
en Fore\ (i386-i38g). — Communication de M. 
l'abbé Reure. 

Les faits que nous allons exposer ont été incon- 
nus à ceux qui ont écrit l'histoire générale du Forez. 
La Mure et Aug. Bernard n'y font pas même allusion. 
Cependant ils ne sont pas restés absolument ignorés. 
Dans l'Histoire de la ville de Feurs (i), en particulier, 
on trouve quelques détails sur l'invasion des bandes 
anglaises en Forez vers 1 388, bien que probablement 
M. Broutin soit allé trop loin en supposant que 
Feurs serait alors tombé au pouvoir des Anglais. 



(I) Pages i34 à 137.— Cf. HisU de Saint'Bonnet-le-ChâteaUy 
t. 1er, p. 188. 



-^ 242 — 

Alain Maret avait soupçonné que le Forez avait revu 
les bandes de routiers à la fin du XI V^ siècle, sans 
être en ctat de le prouver : « Il y a eu peut-être, 
dit-il, d'autres invasions des Anglais ou des Routiers 
dans notre province, car, en iSSy, ils tenaient encore 
plusieurs forts en Auvergne ; mais nous n'avons pas 
de documents qui puissent constater ces incursions, 
ou du moins ces documents sont encore enfouis dans 
la poussière des archives » (i). 

Ce n'est pas aux chroniqueurs du règne de 
Charles VI qu'il faut demander des lumières; ils n'ont 
pas cru sans doute qu'il valût la peine de raconter ces 
rapides et obscures pilleries des compagnies anglaises, 
Froissart lui-même, qui a si longuement narré les 
méfaits des capitaines Anglo-Gascons en Auvergne et 
en Limousin, ne sait rien de leurs chevauchées en 
Forez. Il se contente de dire, après la prise de Mont- 
ferrand par Perrot le Béharnais ; « Les nouvelles en 
furent tantost trop loing espandues et sceues comment 
les Anglois, Gascoings et pillars avoient conquise et 
prinse la bonne ville de Montferrant. Tous ceux qui 
en oyoient parler et à qui plus en touchoit s'en esmer- 
veilloient et s'en doubtoient, et fermissoient [frémis- 
soient] les voisins pays, comme Auvergne, Bourbon- 
nois, Foresis et jusques en Berry » (2)- Chose bien 
plus singulière ! La Chronique du bon duc Loys de 
Bourbofi, écrite sous les yeux ou d'après les mémoires 
de Jean de Châteaumorand, qui a joué un rôle dans 
ces événements, n'en dit pas un seul mot, peut-être 



(0 Noies pour servir à l'hist. du Lyonnais ^ du Fore^ et du 
Beaujolais pendant les incursions des Rouiicrs au XI V^ siècle 
(étude pubïiée dans la Revue du Lyonnais, avril i863), 

(ï) Edition Kervyn de Lettenhove, t. XIII| p* 73* 



— 243 — 

parce que le duc, alors éloigné de son comté de 
Forez, n'a pris aucune part directe et personnelle à 
l'organisation de la défense. 

Nous sommes donc réduits aux documents d'ar- 
chives (i). Mais on sait qu'il ne faut en attendre, 
généralement, que des informations morcelées, avec 
lesquelles il est bien difficile de reconstituer un récit 
suivi. C'est par hasard, pour ainsi dire, à l'occasion 
d'une poursuite judiciaire contre un homme accusé 
d'avoir été surpris dans la société des Anglais, d'un 
subside voté par les Etats du Forez, d'une ordon- 
nance de payement à un capitaine de gens d'armes, 
d'un chevaucheur envoyé pour explorer la frontière 
d'Auvergne, qu'on apprend, morceau par morceau, 
quelques faits isolés, souvent sans date précise. Du 
reste, le titre très modeste que nous donnons à ces 
Notes sommaires montre assez qu'on ne prétend pas 
ici raconter par le détail ces faits encore obscurs. A 
vrai -dire, on se proprose surtout d'appeler sur eux 
l'attention, et de provoquer d'autres recherches. Sans 
doute, ils n'ont pas eu la gravité de ceux qui s'étaient 
passés en Forez trente ans auparavant, vers le temps 
de la bataille de Briguais. Mais si, comme il est 
vraisemblable, tout s'est borné cette fois à quelques 
courses d'aventuriers, les alarmes furent vives pen- 



(i) Le plus précieux est un compte d'Etienne d'Entragues 
(Arch.de la Loire, B. 191 5), dont une analyse étendue figurera 
au t. III de VInventaire des archives du départ, de la Loire, 
en cours d'impression. M. J. de Fréminville nous en a très 
obligeamment communiqué les épreuves. — M. Aug. Chave- 
rondier s'était spécialement occupé des guerres des Anglais 
dans le Forez ; il est très probable qu'on trouverait dans ses 
manuscrits, outre les notes qu'il avait patiemment recueillies 
aux archives de la Loire, d^autres documents sur ce sujet. 



-( 



L 



— 244 — 

dant plusieurs années, et on n'épargna rien pour 
prévenir de plus grandes calamités. 

Qu'étaient au juste ces pillards qui paraissaient à 
l'improviste dans quelque village Forczierij et s*en 
allaient après avoir détroussé les marchands, et mis 
à rançon la paroisse? Le nom de roiiiiers qu'on leur 
donne souvent ou qu'ils prennent eux-mêmes n'est 
pas absolument exact^ car ils étaient assimilés, ou 
peu s'en faut^ à des troupes régulières, et leurs chefs 
étaient solidement établis dans les places fortes de 
TAuvergne, du Velay, du Limousin, du Rouergue, du 
Querci. Il y avait de tout dans ces bandes : des Anglais, 
des Gascons, des Béharnais, des Armagnacs, des Bre- 
tons, des Allemands, même des Français, j'entends des 
sujets du roi de France. Mais leur caractère commun 
était de combattre sous le panache anglais ; un de 
leurs capitaines^ Ramonet de Sort, se qualifie << cap- 
pttanî d'une rote de gens d'armes per lo rey d'An- 
gleterre ». Gens au reste fort indépendants, et se 
moquant des trêves consenties entre les deux nations, 
quand elles gênent leur humeur aventureuse. 

Ils avaient deux manières de vivre sur le pays. La 
plus simple et la plus sûre était de mettre i\ paciis 
la région qui entourait leur fort ; moyennant une 
redevance, le paysan ainsi acconrenancé labourait sa 
terre en paix. Ou bien ces garnisons essaimaient 
pour quelques jours des compagnies organisées pour 
les courses à marche forcée. Libres de bagages, sans 
canons nî balistes, elles tombaient à Paubc du jour 
sur le point désigné, et, le coup fait, ramenaient en 
hâte leur butin, qu'elles se partageaient ensuite der- 
rière les murs de leurs châteaux. 

Les compagnies qui pénétrèrent dans le Forez vers 



— 245 — 

i387 paraissent toutes être venues d'Auvergne. Au- 
cune province n*a été plus malheureuse à la fin de la 
première période de la guerre de Cent Ans. Pendant 
de longues années, elle appartint de fait aux aventu- 
riers qui occupaient un grand nombre de forteresses, 
et de là tenaient le pays à merci. Les expéditions, plus 
brillantes qu'utiles, de Boucicaut et du duc de Bour- 
bon n'apportèrent à ces maux qu'une rémission pas- 
sagère. La ville de Saint-Flour vécut huit ans (i383- 
iSgi) une vie terrible, nuit et jour aux prises avec 
les garnisons anglaises de la Haute Auvergne. Presque 
à ses portes, le château d'Alleuse fut longtemps oc- 
cupé par le bâtard de Garlan, puis par le fameux 
Aimerigot-Marchès. Cariât, Valon, Cromières, Murât, 
Saillens, Montsuc, Turlande, la Roche d'Uzac, Cha- 
lucet, etc. étaient aux mains de Ramonet de Sort, 
Perrot le Béharnais, Nolim Barbe, Gourdinot, Ar- 
naudon de Campane et dix autres chefs de bandes (i). 
Comme il était impossible de réduire par la force tant 
de places tenues par les compagnies, il fallut »e ré- 
soudre à négocier leur évacuation, et k faire la vide 



(i) Pour l'histoire des compagnies Anglo-Gasconnes en 
Auvergne et dans les provinces voisines du sud-est de ,i38o 
à iScjS, la source principale est Froissart. — Voy. aussi Arch. 
nat., KK. 322. — Bibl. nat., fonds Doat, passim, et coll. 
Gaignières, vol. 646 et 653. — Hist. du Languedoc, nouv. 
éd., t. X, preuves. — Baluze, Hist. de la maison d'Auvergne, 
t. le. — Mazure, V Auvergne au XI V^ siècle. — De Lalaudie, 
Discours servant d'introduction à un essai sur les guerres des 
Anglais dans le haut pays d'Auvergne. — A. Tardieu, Hist. 
de la ville de Montferrand. — Tablettes histor. d' Auvergne ^ 
t. II et III. — M. Boudet, Assauts, sièges et blocus de Saint- 
Flour par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans. Etc. — 
Sur Aimerigot-Marchès et sa fin, y oy. Revue d'Auvergne, 1888, 
et Bibl, de l'Ecole des Chartes, 1892. 



— 246 — 

moyennant une forte contribution qui fut répartie 
entre les provinces d'Auvergne, de Velay, de Querci 
et de RoucrpuCj malgré l'opposition de cenaines 
villes (i), La plupart des capitaines Anglo-Gascons 
acceptèrent les conditions qu'on leur offrit, et obser- 
vèrent loyalement le traité « d'abstinence de guerre ». 
Quelques-uns résistèrent, entre autres Aimerigot-Mar- 
chès qui, après avoir vendu sa bonne forteresse d'Al- 
leiise, s'était emparé du château de la Roche-V'endais. 
La délivrance de l'Auvergne ne fut définitive que vers 
ï3g3. 

Il ne semble pas que ce qui se passait en Auver- 
gne ait fort troublé le Forez avant 1887, bien que 
déjà Louis de Chalus, capitaine de gens d'armes, eût 
été chargé de veiller à la sécurité du pays, et qu'on 
eût signalé des bandes suspectes sur le Rhône et 
dans le voisinage de Lyon (2). Mais, en iSSy, le 
danger devint pressant, et cette année se passa pres- 
que tout entière en précautions et en alarmes. Une 
circonstance aggravait le péril : la plus grande partie 
de la noblesse Forézicnne et Bourbonnaise était alors 
en Espagne avec le duc Louis II de Bourbon, qui 
venait de conduire une armée de secours au roi de 
Castille menacé par Pierre le Cruel et par le duc de 
Lancastre, L'expédition ne revint qu'à la fin de l'été 
de 1387. 

Quand on sut que les compagnies Anglaises se 
préparaient sérieusement à déborder de l'Auvergne 



(t) Voyez surcetteopposiiion le manuscrit no 602 de la biblio- 
thèque de Clermonc-F(^rrand, f» 74 vo. 

{2\ Arch, de lu l.oire, B. 1915. — Arch. munie, de Lyon, 
ce. 3;6. 



— H7 — 

sur les provinces de l'est et du centre, qu'on les vo- 
yait déjà courir sur les marches du Bourbonnais et 
du Forez, qu'on signalait çà et là de'^petits partis 
« qui souvent venoyent espier forteresses et ambler 
prisonniers », la terreur fut extrême à trente lieues à 
la ronde. On trembla jusqu'en Nivernais, d'où 0:1 en- 
voya en hâte un message à Pierre de Norry, lieute- 
nant général du duc Louis II, pour savoir où étaient 
les Anglais qu'on disait avoir chevauché jusque dans 
les plaines Bourbonnaises. Un parti d'Anglo-Gascons 
est même signalé aux environs de Decise dans la 
première semaine de février iSSy. A Semur-en-Brion- 
nais, on écrit lettre sur lettre à la duchesse de Bourgo- 
gne pour lui donner des nouvelles, et on fortifie les 
portes et les fenêtres du donjon contre une entreprise 
possible (i). 

La ville de Lyon se tient prête à soutenir une 
attaque. Les portes sont gardées, les murailles res- 
taurées, une tour neuve bâtie, onze bombardes 
achetées de Jean de Offombourg, « desquelx Tune 
gite une pierre de XX livres ». Des chevaucheurs 
vont aux informations ; d'autres courent à Màcon, où 
réside le bailli royal, pour l'avenir de ce qui se passe et 
demander ses ordres. Le capitaine de la ville con- 
; certe avec les échevins les mesures les plus efficaces 

i pour parer au péril. Nous trouvons dans les pièces 

justificatives de la comptabilité municipale le mande- 
ment suivant qu'il nous paraît utile de donner en 



(i) Arch. de la Côte-d'Or, B. 55o7, 55o8 et 6281. — Cf. B. 
3588, 4636, 5728, etc. — Voy. aussi J. Finot, Recherches sur 
les incursions des routiers et des Grandes compagnies dans le 
duché et le comté de Bourgognç c^ l^ fin du XIV^ siècle, Ve- 
soul, 1894. 



\ 



— 248 — 

entier : « Museton de Viego^ capitein de Lion pour 
le Roy messirCj au premier sergent dudit sire qui 
sur ce sera requis salut. Nous avons de novel entendu 
que les Engloîs d'Auvergne en grant nombre de 
gens d*arnies se doivent assembler pour venir ou 
pals de Lionnois^ et desia ont coru es marches de 
Forois ou il ont prins plusieurs merchans et autres 
personnes- Pour quoy nous, voulians pourveoir à la 
garde et service de la dîtte ville de Lion, si comme 
à nous apartient, vous mandons que vous faceis 
commandement de par le Roy et de par nous à touz 
les consuls de ladite ville qu'ils comparoissent en 
personne par devant nous en rostel du Roy notre 
dit sire à Roanna jeudi prouchain, heure de nonne, 
pour oîr certaines ordennances et autres chousesque 
nous avons à dire touchant le fait dessus dit et pour 
y pourveoir en telle manière que aucun péril ne 
dommage ne s'en puisse ensuir* Et nous certirtier ce 
que fait aurez. Donné à Lion soubz notre scel le 
XI*^ jour de septembre M CGC IlII*^ et sept » (i). 

Il est probable que toutes les forteresses comtalcs 
du Forez, qui depuis plus de vingt ans n'avaient 
pas été menacées et qu'on avait un peu négligées, 
furent plus ou moins réparées pour faire face à ce péril 
nouveau (2)* Nous le savons d'une manière certaine 
pour les châteaux de Saint-Galmier, de Donzy, de 



il} Arch. mun, de Lyon, GC. 38 1. — Cf, CC. 376, 379, 38;. 

(1) A Paris, le iS mars 1892 fn» st*), le duc de BourboQ 
déclare avoir reçu de Jean Palhovis:, receveur des aides pour 
la guerre au comté de Fore^, a+19 K 8 s, t denier maille 
tournois pour la moiiio des aides de Tannée 1390, que le roi 
lui a donnée à cause des réparations à faire dans ses villes 
et châteaux de Forez {Titres de ta maison duc. de Bourbon^ 
Qû 386 lï. 



l 



— H9 — 

Bellegarde, dont les donjons furent remis en meilleur 

état ou munis de hourds en charpente (i). A Feurs, 

non seulement on répara le pont-levis et diverses 

parties du château, mais encore on donna une clô- ^ 

ture à la ville. Les États du Forez, assemblés à Mont- 

brison le 3o novembre iSSy, ayant voté les trois 

quarts d'un fouage pour soutenir la guerre, et aider 

le duc de Berry à congédier les Anglais de son pays 

d'Auvergne, les 46 francs d'imposition de la ville de 

Feurs lui furent abandonnés pour la construction de 

la muraille, et, le 8 avril iSgo, elle fut frappée d'un 

impôt spécial de 104 francs d'or et 12 gros pour 

l'achèvement de sa clôture (2). Beaucoup de couvents 

et de seigneurs particuliers durent suivre l'exemple j 

du comte. Bernard Vigier, prieur de Saint-Sauveur-en- 

Rue, rebâtit le château, et entoura le bourg de tours 

et de fossés ; et il est dit expressément que ce fut à 

l'occasion de la guerre contre les Anglais (3). 

Comme il ne manque jamais d'arriver dans les 
temps d'émotion populaire, le danger public donne 
carrière aux basses passions. A Saint-Genest-Malîfaux, j 

des ivrognes pillent le vin de Bartholet, le cabaretier, 
sous prétexte que les ennemis ne sont pas loin, et qu'il 
faut bien le boire avant leur arrivée. D'autres se fami* 
liarisent avec les Anglais, s'associent à leurs bandes, 
ou achètent à vil prix des effets volés par les brigands. 



(i) Arch. de la Loire, B. 1959, 1968, 1983. 

(2) Arch. de la Loire, B. 191 5 et 1968. — Broutin, ioc. cit. 
— Catalogue de la bibliothèque de M. le baron Dauphin de 
Vema (Lyon, 1895), n® 1367 : « Compte de la recette et dé- 
penses faites pour la .fortification de Feurs en £388 et iSStj h. 

(3) Cartulaire du prieuré de Saint-Sauveur-en-Rue, appen- 
dice, n*» 76. 



i 



— %bQ — 

Le château de Bellegarde est escaladé et saccagé 
par quelques malandrins. D'assez mauvais parois- 
siens trouvent plaisant, un jour de fête^ à Theure 
de la messe, de crier à tue- tête: Vej^ssi los Eng^leys (i). 

Ces faits isolés, conservés par hasard entre cent au- 
tres du même genre dans quelques vieux registres, suf- 
firaienià prouver que l'invasion des bandes Anglaises 
dans le Forez fut regarde comme un événement grave. 
Mais nous avons là-dessus des renseignements plus 
précis. Sans doute nous ne connaîtrons jamais exac- 
tement rétendue de ces incursions^ et le nom de 
Toutes les paroisses visitées parles compagnies. Mais 
du moins nous savons assez bien ce qui fut fait pour 
écarter ou amoindrir le périL 

Constatons d'abord que, dans ces pressantes cir- 
constances, nos ancêtres ne marchandèrent pas leur 
argent. Le compte rendu par Etienne d'Entragues, 
trésorier de Forez, le 19 mai i38g, par devant les 
députés des trois États et les gens de la chambre 
des comptes (2), contient la recette et Temploi de cinq 
levées de deniers faites depuis le mois d'août iSSy, 
savoir : un quart de fouage — environ mille francs — 
imposé au pays de Forez en août 1387 ; un autre 
quart ordonné par Monseigneur le duc par ses lettres 
du 6 novembre iSSj ; trois quartiers votés à Mont- 
brison par les Etats le 3o novembre suivant ; un 
quartier voté le 2 novembre i388 ; un dernier quan 
imposé le 27 mars i38g. Soit sept quartiers de foua- 
ge, ou un peu plus de 7000 francs (3). Mais on voit 

{t} Arch. de la Loire, B. 1167, 1189 et 1959. 

(2) Arch. de la Loire, B. 191 5. 

{3) Vay, dans la Mure, Hist. des dîtes de Bourbon, t. III, 
pièces supplem,, p. 17$, la répartit ion d'un de ces quarts de 
fouage. 



\ 



— 25l — 

2ar le préambule de ce document qu'un autre compte 
analogue avait été rendu par Etienne d'Entragues en 
mai 1387 ; il y faut de plus ajouter 600 francs qui 
furent alloués à Robert de Chalus pour garder le 
Bourbonnais et le Forez pendant l'expédition du duc 
en Barbarie, en iSgo (i), et les impositions particu- 
lières à quelques châtellenies. On peut évaluer, il 
semble, à 10.000 francs au moins, somme considé- 
rable alors, les dépenses qui furent supportées par 
le Forez pour résister aux compagnies Anglaises. 

Voyons mamtenant, sans entrer dans des détails 
trop minutieux, ce que nous apprendrons par le 
compte d'Etienne d'Entragues et par quelques autres 
documents. On a déjà vu que le duc, au milieu de 
Tété de iSSy, était en Espagne avec une bonne par- 
tie de sa noblesse. Son lieutenant général Pierre de 
Norry vint de Moulins à Montbrison, au mois de 
septembre, « pour mettre ordonnance en la garde du 
païs de Forez et mettre sus genz d'armes par l'avis 
et conseil des genz des trois estaz et autres du païs 
pour résister à la maie volonté et emprise des enne- 
miz. » On signalait vers le même temps, le mardi 
après la Saint-Michel, le passage dans la châtellenie 
de Saint-Maurice-en-Roannais d'une bande de sept 
Anglais^ qui avaient commis divers vols, et en parti- 
culier avaient surpris un chargement de nappes, 
manteaux, candélabres et diverses marchandises 
qu'un certain Pierre Lamberton faisait venir de 
France pour lui et pour le prieur de Pommiers. Ces 
Anglais sont probablement les mêmes qu'on trouve 
à Villemontais, chargés de leur butin (2). D'autres 



(i) Arch. de la Loire, B, 19 16. 
(2) Arch. de la Loire, B, 1167. 



1 



— 252 — 

sont vus à Bussy {Buxt)^ ou ils sont suivis à la piste 
et chevauches de près, 

Mais le plus grand danger était alors sur la marche 
de Thiers et de Cervière, gardée par Louis de Chalus^ 
et surtout vers Saint*Bonnet-le-Châtcau. Denis de 
Baumont, bailli de Forez, resta en observation à Saint- 
Bonnet avec 26 hommes d'armes depuis le 21 août 
jusqu'au i4septembrej sans peut-être réussir à empê- 
cher Pinfiltration de quelques petites bandes, bien 
qu'il eût été rejoint par les seigneurs de Saint-Prîest 
et de Saint-Chamond, et qu'un accord avec le bâtard 
de Polignac et ses gens d'armes lui eût assuré le con- 
cours de ces hardis compagnons. Des espions allèrent 
jusqu'au cœur de l'Auvergne surveiller les mouve- 
ments des compagnies et s'enquérir de leurs projets. 

Ils rapponèrent à la duchesse de Bourbon la nou- 
velle — vraie ou fausse — que 200 lances et 700 
valets armés s'assemblaient pour entrer dans le pays 
de Forex. Mais heureusement, sur ces entrefaites, les 
gentilshommes commençaient à revenir d'Espagne, 
entre autres Jean de Châteaumorand, qui avait été 
un des chefs de l'expédition. Par ses lettres du 14 
octobre 13S7, la duchesse Anne Dauphine le chargea, 
lui et son frère Guichard, de pourvoir à la sûreté du 
Forez. Jean de Chàteaumorand se mit aussitôt en 
campagne, et dépê(;ha des sergents à cheval du côté 
de Néronde, en Beaujolais et à Lyon pour réunir les 
gens d'armes disponibles, particulièrement ceux qui 
rentraient d'Espagne par la vallée du Rhône et se 
trouvaient alors en grand nombre dans le Lyonnais. 
Un peu auparavant, au mois d'août ^ Pierre de Norry 
avait attendu avec 3oo hommes d*armes, vers Gannat, 
les bandes d'Aimerigot-Marchès sonies d*Alleuse pour 



— 253 — 

envahir le Bourbonnais et le Forez, et les avait for- 
cées à se replier sur l'Auvergne. C'est pourtant de là 
que le principal danger menaçait encore le Forez, 
car, le 23 novembre, on envoya jusqu'à cinq éclai- 
reurs à Alleuse et dans la Haute Auvergne. Il est sin- 
gulier que, dans cette conjoncture périlleuse, le duc 
de Bourbon, enfin revenu d'Espagne, n'ait fait que 
traverser son comté de Forez. Il était à Montbrison 
le 6 novembre, mais partit presque aussitôt pour 
Paris. 

Le commencement de l'année i388 fut critique. 
Le samedi 26 janvier, un parti Anglo-Gascon s'empara 
de Saint-Rambert-sur-Loire. Comment et par où 
cette compagnie était-elle entrée en Forez ? Nous ne 
pouvons le dire avec certitude, mais il est probable 
qu'elle avait traversé les montagnes de Saint-Bonnet- 
le-Château, où le bâtard de Polignac et Bourg Camus 
étaient fort occupés à garder une frontière d'une 
surveillance diflicile. A Lyon, on fut très ému de 
ces nouvelles, et le consulat envoya « Janin lo meis- 
selier pour alar vers Montbrison saveir l'estro dou 
Englais » (i). Robert de Chalus, seigneur de Bouthéon, 
fut nommé capitaine en Forez à la suite de l'aflfaire 
de Saint- Rambert, et on envoya chercher en Bour- 
bonnais un renfort de gens d'armes. 



(t) Arch. munie, de Lyon, CC. 379. —On lit dans le même 
registre : « Item à i valet que tramit le capitans de S. Bonet 
lo Chatel a mess, les conseillers, qui lur aportit una lettre 
dou estât douz Engleis qui estient venuz à S. Rambert le 
XXV de février l'an dessus [i388] ». Cette date est erronée, 
car il résulte du registre B. 191 5, des archiives de la Loire, 
que la prise de Saint-Rambert eut lieu au mois de janvier. 
D'ailleurs le 2 5 février de l'année bissextile i388 fut un mardi ; 
au contraire le 25 janvier tomba bien un samedi. 



— a54 — 

Peu de jours après, on apprit la prise de Mont- 
ferrand par Perrot le Béharnais (i). Ce grave événe- 
ment, qui paraissait ouvrir aux compagnies les portes 
du Bourbonnais et du Forez, n'eut pas toutefois les 
conséquences qu'on pouvait redouter ; dès le lende- 
main le Béharnais, après avoir garotté ses prisonniers, 
et emballé les objets à sa convenance, jugeait prudent 
d'abandonner la ville où déjà, d'après Froissart, il 
était menacé par Louis d'Aubière, le sire delà Palisse, 
Plotard de Châtelus, etc. 

Toute cette année i388 se passa dans la crainte. 
11 circulait des nouvelles inquiétantes ; de Cer- 
vîère, on annonçait que les compagnies devaient 
prendre trois forteresses la semaine de la Saint-Mi- 
chel ; le baîllî Denis de Beaumont écrivait au duc 
que rennemi préparait une grosse chevauchée qui 
allait envahir le pays, et qu'il était urgent de deman- 
der du secours au roi de France. Celui-ci ayant 
accordé au duc 60 lances, on trouvait raisonnable 
que 20 au moins fussent réservées à la défense du 
Forez. 

Ces alarmes étaient peut-être excessives. Il est 
certain du moins qu'il restait en Forez de petites 
bandes isolées qui terrorisaient la province. Quatorze 
Anglais avaient été vus embusqués dans la forêt de 
Bas ; des chevaucheurs avaient fort à faire de suivre 
et d'épîcr les pillards qui robaient les marchands. 
Guillaume de Layre, qui avait remplacé Robert de 
Chalus, fit même sur eux quelques prisonniers. Il 
est vrai que, au milieu de l'été, une trêve avait été 
conclue entre les compagnies d'Auvergne et les sujets 

(i| Le jeudi i3 février, d'après Froissart, le samedi 8 février, 
d'après un autre document. 



— 255 — 

du roi de France, et même, comme on l'a vu plus 
haut, les Anglo-Gascons avaient consenti à vider leurs 
forteresses. Mais, outre que la trêve n'avait pas été 
acceptée par Aimerigot-Marchès, on comprend qu'elle 
ne pouvait empêcher les hostilités de détail commises 
par les petites bandes séparées de leurs garnisons, 
et qui ne pouvaient vivre qu'aux dépens du pays où 
le hasard des aventures les avait conduites. Toute- 
fois, pour ne leur laisser aucun prétexte de brigan- 
dage, on conseilla au duc de rendre les prisonniers 
faits par Guillaume de Layre depuis la trêve. 

Les renseignements deviennent un peu plus rares 
en iSSg, ce qui donne à croire que les grands périls 
commençaient à s'éloigner. Cependant des Anglais 
sont encore remarqués à Maroux (i) au mois de fé- 
vrier. On continue à entretenir un service de guet- 
teurs dans les chàtellenies, de chevaucheurs et d'hom- 
mes d'armes sur les grandes routes et aux frontières. 
Le lieutenant général est de nouveau sollicité de 
veiller au plus tôt à la garde du pays, et on lui 
mande que le seigneur de Saint-Vidal a proposé une 
alliance du Forez avec le Velay pour la commune 
défense des deux provinces. Les nouvelles alarman- 
tes reprennent leur cours: les Anglais, la chose est 
sûre, vont envahir te Forez la première semaine de 
mars; un messager vient en une nuit du Puy à 
Saint-Bonnet-le-Chàteau, et de là à Clépé, donner à 
la duchesse des nouvelles des Anglais qui sont prêts 
à entrer dans le pays. Le i^*" juin, elle dépêche Gui- 
chard d'Urfé au duc pour lui apprendre que les 
Anglais d'Auvergne « ne font pas la vide » comme 

(i) Marols, probablement (Arch. de la Loire, B. 1968). 



— 256 — 

ils ravalent promis, mais s'assemblent pour une 
expédition qui va peut-être inonder le Forez. Elle 
envoie demander du secours au sire de Beaujeu, à 
Tabbé de Savigny, à l'archevêque et au chapitre de 
Lyon (i). 

Cependant que, malgré tant de menaces, rien de 
bien grave se passa probablement en Forez,en iSSg. 
La trêve générale entre la France et l'Angleterre, 
signée à Leulinghem le i8 juin, dut améliorer nota- 
blement la situation, bien que, très probablement, de 
petits groupes d'aventuriers aient quelque temps en- 
core troublé la sécurité du Forez. 



Le Maître des eaux et Jbrêts en Beaujolais au XV^ 
siècle* — Communication de M. J, de Fréminville. 

M, E, Brassart, en l'absence de M. Fréminville, 
donne lecture du mémoire suivant. 

Un petit cahier des archives départementales de la 
Loire récemment inventorié et portant la cote B. 
2009^ contient la copie de plusieurs actes concernant 
les eaux et forêts du Beaujolais, jadis dépendance 
des ducs de Bourbon, comtes de Forez. C'est, croyons- 
nous, si Ton en excepte une pièce, ce que l'on pos- 
sède de plus ancien et de plus relativement complet 
sur la matière. Le fonds de la « maîtrise particu- 
lière des eaux et forêts du Lyonnais et du Beaujolais », 
aux archives du Rhône, ne remonte pas au-delà du 
commencement du XVIIP siècle, et nous n'avons 



(i) Arch. de la Loire, B. 191 5. — La Mure, Hist- des ducs 
de Bourbon j u II, p. y/y n« i. 



— 257 — 

trouvé dans les inventaires des titres de la maison 
ducale de Bourbon et du comté de Fore\ que la men- 
tion de l'ordonnance de 1453 (i) dont nous rappelle- 
rons la substance après M. Chantelauze (2). En ajou- 
tant au texte de celle-ci celui de pièces datées de 
1443 (?) 1454 et 1470, nous avons un ensemble de 
titres . originaux qui en complétant les « statuts et 
ordonnances concernant l'état et office du maître des 
eaux et forêts », en date de 1407, insérées au t, I de 
V Histoire du Beaujolais (3) par le baron de la Roche 
la Carelle, permet de se rendre compte de ce qu'était 
ce fonctionnaire au XV^ siècle, aussi bien en Forez 
qu'en Beaujolais, conjecturant avec l'éditeur de la 
Mure, et faute de documents particuliers à notre 
province, que les deux pays étaient vraisemblable- 
ment soumis à ce sujet aux mêmes règlements. 

Si la présente communication paraît représenter 
à peu près une des rares sources d'informations qui 
nous soit restée sur cette institution, il y aurait uti- 
lité à en demander la conservation au Bulletin de la 
Diana^ le texte qu'il m'a été donné de transcrire étant 
fatalement condamné à disparaître sous peu, tant 
sont grands les ravages de l'humidité et sur l'écriture 
et sur le papier du cahier en question qui n*était à 
proprement dit qu'un carnet-memorandum. L'ensei- 
gnement se dégageant de sa lecture se résume ainsi. 

Le maître des eaux et forêts avait des pouvoirs 
administratifs et judiciaires, les premiers plus éten- 
dus que les seconds. A lui incombait le soin d'ache- 



(i) Cf. N® 595 1 de V Inventaire des titres de la maison ducale 
de Bourbon. P. i3883 cote i36. 

(2) Cf. Hist, des ducs de Bourbon, t. III, 2« partie, p. 299, 

(3) Cf. pages 363 à 370, 



_ 258 — 

ter et de vendre des bois pour le domaine, d'accorder 
la permission de pêcher et de faire la police des 
cours d'eau j des étangs, des bois. Il collaborait avec 
d'autres pour la mise en ferme, partie de ses fonc- 
tions qui n'était pas la moins importante : après 
avoir fait crier les mises et enchères, il faisait en la 
chambre des comptes, en présence du bailli, du juge, 
des gens du conseil et du procureur du duc de 
Bourbon, les asservisemens des eaux des chemins et 
des rivières pour les écluses des moulins et l'arrosage 

^ , des prés, adjudications qui ne devenaient définitives 

qu'après ratification des magistrats dont il vient d'être 
question et enregistrement en la chambre des comp 
tes- Il procédait de la même façon pour estrousser 
les grandes pêches qu'il avait ensuite spécialement 
mission de présider et de surveiller comme celles des 
étangs et celle de la rivière de Saône qui était louée 
pour trois ans. Avec les eaux, il acensait encore la 
glandée^ la paissotij le pacage, la taille des bois de 
charpente, les « boys revenans et boys mors ». A 
l'égard des bois à bâtir, il était de tradition au com- 
mencement du XV^ s. d'en faire don non selon la 
quantité d*arbres jugée nécessaire pour l'usage qu'on 

L en voulait faire mais d'après un chiffre d'argent que 

Ton voulait honorable : on donnait tant de livres, de 
sols ou de deniers de boisy or, les arbres étant estimés 
à cette époque à très bas prix, il en résultait qu'il 

' fallait un abatage considérable pour réaliser la som- 

me fixée, d'où dépeuplement des bois. Une ordon- 
nance du duc Jean, de l'année 1470, décida que les 
donations de ce genre se feraient désormais en nom- 
bre d'arbres. Une autre de ses attributions était 

P Tacensement par châtellenie des perdrix et des épaves, 

le duc gardant pour lui la faculté d'accorder « licence 



— 259 — 

de chasser es grosses bestes noires et rousses ». Nous 
avons dit que pour être valables, les grands acense- 
ments des eaux, des forêts, des étangs, de la pêche, 
devaient être faits par le maître des eaux et forêts de 
concert avec le bailli et le juge ; c'était une condition 
requise pour les adjudications à perpétuité en géné- 
ral et pour celles à temps intéressant directement le 
domaine ducal. Pour .ces dernières, le maître avait 
la faculté d'adjuger seul jusqu'à concurrence d'une 
valeur de lo livres, mais, réservé le cas de perpé- 
tuité, il avait toute latitude pour asserviser les choses 
qui n'appartenaient pas au suzerain, de même que 
comme juge, il pouvait connaître en premier et der- 
nier ressort des litiges concernant les eaux et forêts 
des particuliers, ceux-ci pouvant également s'adresser 
directement au bailli ou au juge qui recevaient l'ap- 
pel des sentences rendues par le maître des eaux et 
forêts dont la compétence, dans les causes relatives 
au domaine, n'excédait pas lo livres. Ses sentences 
étaient basées sur les rapports des gardes chargés de 
constater en présence des greffiers et officiers du ter- 
ritoire les délits tels que les vols de bois, les pâtu- 
rages illicites, les pêches furtives, prohibées, ou, à 
défaut, sur l'instruction faite d'office par le procureur 
du duc et une ou deux fois l'an, le chiffre des amen- 
des infligées était transmis à la chambre des comp- 
tes pour en assurer la perception. 

I. 
Ordonnances faictes par le conseil de monseigneur le 

DUC, A MOLINS, le DIXIÈME JOUR DE DECEMBRE L*AN MIL 
IIIIC QUARANTE [lU (?)] 

Le maistre des eaues et forestz de Beaujolois de tous 

excès, maulx et forfaictures qui seront fai forestz, eau- 

ves et estangs de Beaujoloiz tant.... comme en Tempire, tant 



— 26o 

de prises et forfaitï., pascaiges et pasturaiges comme de 

ou autrement indeuement les boys de monseigneur et 

feront pesçher par voyes furtives, occultes et autres...., 

indeues es eauves et estangs de monseigneur desquels les 
forestiers et gardes desdttes eauves et forest? auront fait 
rapport.,... maistre des eauves et forestz ou en sa court ei 
s'il y a appel dudit maistre ou de sa court, le recours dudii appel 
viendra devant le baiUy et juge de BeaujoloTZ ou en leur court. 

Item, si les forestiers et gardes desdîtes eauves negli- 

gens et en delay de faire leur rapport d'aucunes otlenses 

desdites forestz ou eauves audit maistre des foresiï ou 

à sa courtj Je procureur de monseigneur pourra **». ladite 

offense ou forfaicture par devant le immoyennement 

sans ce que la cause soit le dit maistre des foretz. 

Item, si aucun cas ou maléfice 

Item, s*il y a débat de partie à partie au fait desdites fo- 
restz touchant le fait et les adcenses desdites forestz et eau- 
ves qui ne louche en riens monseigneur et son procureur, 
les parties pourront poursuyr leur cause là où leur plaira ou 
devant ledit maistre ou devant Icsdiis hailly et juge sans ce 
que l'on face renvoy de Tune court À Tauire ; 

Item, toutes adcenses perpétuelles et asservisemcnts des 
eauves et fores tz, seront faictes par lesdits bailly, juge et 
maistre des eauveSj présent le clerc de la chambre des comptes; 

Item, semblable ment les censés à temps des boys^el fourestz 
de mondit seigneur seront faîctcs et extrossées par lesdits 
bailly, juge et maistre et pourra ledit maistre recevoir les 
mises et enchcrres sans touteffoiz les extrosser, toutesvoyes 
il pourra faire extrosser des boys, forestz et eauves jusques 
à dix livres mats s'il y advient tîercement dedans ung moys 
après son estrousse il sera receu après Testrousse ; 

Item, aussi lesdits bailly, juge et maistre bailleront les 
estangs et pcsches de mondit seigneur à adcense et pourra 
ledit maistre recevoir les mises et enchères sans les estrosser 
comme dessus, 

Itenij les grans peschcs de Sone seront faicies par ledit 
maistre, présent ou appelle Tun desdits bailly et juge et le 
clerc de ladite chambre des comptes ou leurs commis, 
(Arcb, de la Loire, B, 2009.) 



— 201 — 

II. 

Ordonnance du duc de bourbon relative aux asservisements 

DES eaux des chemins ET DES RIVIÈRES, A l'aCENSEMENT ET A LA 
VENTE DES PATURAGES, DES BOIS DE CHARPENTE ET BOIS MORTS, 
A l'aCENSEMENT de la CHASSE A LA PERDRIX ET DES ÉPAVES. — 
1453. 

Ordonnance touchant la maistrise des eauves et fourestz 
de Beaujoloiz. 

Charles, duc de Bourbonnoys et d'Auvergne, conte de 
Clermont et de Forestz, seigneur de Beaujeu et de Chastel 
Chinon, per et chamberier de France, à tous ceulx qui ces 
présentes lettres verront, salut. Savoir faisons que nous, par 

la deliberacion des gens de notre conseil, et pour éviter 

débat et entreprinses qui pourroient survenir entre noz amez 
et feaulx, bailly, juge, maistre des eauves et forestz et autres 
officiers de notre pays de Beaujoloiz les ung entre les autres, 
de notre certaine science avons ordonné et ordonnons par 
ces présentes lettres que doresnavant tous asservisemens des 
eauves courans par les grans chemins et aussi des rivières 
dudit pays tant pour faire excluses de molins comme faire 
prés nouveaulx et pour abrever les prez ja faitz estans auprès 
desdites rivières se feront doresnavant par notre maistre des 
eauves et forestz de Beaujoloiz, pourveu que les asservise- 
mens par luy faiz seront décrétez et confermez par Taucto- 
rité de noz bailly, juge et autres de notre conseil et enregis- 
trés en la chambre de noz comptes de Beaujoloiz pour char- 
ger notre trésorier et noz receveurs des lieux ou seront faiz 
lesdits asservisemens, et les forfaictures qui sont fêtes et se 
feront en noz estangs et rivières estans dedans noz limites et 

la licence de pescher et aussi de ceulx qui peschent a 

filetz deffendus desdits estangs et rivières a nous appartenans 
sera du tout notre dit maistre des eauves et forestz de Beau- 
joloiz appelle avec luy les premier greffiers officiers des 

lieux ou seront faiz lesdits excès et choses dessus déclarées 
et en tant que touche les boys nouveaulx à nous appartenans 
nul n'en fera donacion, vente ou nous ou par noz let- 
tres pactentes à ce spéciales (?) et expresses et au regard des 
habus et forfaictures qui se font et feront en notre dit boys, 
la congnaissance en appartiendra à notre maistre des eauves 



— 202 — 

et foresiz lequel sera tenu de rapporter une foiz ou deux 
Tan Jes esmendes et composicions faicles par luy en notre dite 
chambre des comptes dudit pays pour en charger en recepte 
ceulx qu'il appartiendra et aussi les acences des pascaiges, 
pasturaigcs et paissons de nosdits boys marinaulx se feront 
par notre dit maistre des eauves et forestz en la présence de 
noï haîlïy, juge et autres de notre conseil en Beaujoloiz tant 
au reaume comme en l'empire et pareillement des boys re- 
venans et boys mors et la vente d'iceulx et des pasturaiges 
desdils boys et des forfaictures faictes en iceulx et la vente et 
congnoissance desdites choses en appartiendra à notre dit 
maistre des eauves et forestz en rapportant comme dessus 
en ladite chambre de nosdits comptes les composicions avec- 
ques les autres exploix et admendes faictes pardevant luy et 
en tant que touche l'acense des perd-ris audit pays tant au 
reaume que en Tempire et des espaves survenans audit pays 
deçà et delà la rivière de Sosne, icelles acenses seront faictes 
et baillées en la manière ancienne et acoustumée avec les 
autres acenses muables de notre pays et par chascune chas- 
tellenie d*ïcelluy notre pays de Beaujoloiz et quant à la 
licence de chasser es grosses bestes noires et rousses et des 
droiï de ladite chasse sera réservé à nous pour en faire et 
ordonner à notre plaisir et vouloir. Lesquelles ordonnances 
et choses dessus déclarées nous avons ordonné, déterminé et 
délibéré estre tenues, gardées et doresnavant observées en 
notre dit pays de Beaujoloiz sans enfraindre ne corrompre 
en quelque manière que ce soit. Si donnons en mandement 
par ces mcsmes présentes à nosdits bailly, juge, maistre des 
eauves et forestz, advocat, procureur, trésorier et à tous au- 
tres noz justiciers et officiers etc. 

III. 

Lettres du grand conseil du duc de bourbon interprétatives 
des articles des ordonnances sur les eaux et forets 
relatifs aux « asservisemens », aux grands acensements 

DES ÉTANGS ET DE LA PECHE DE SAÔNE, A l'aPPEL DES SEN- 
TENCES RENDUES PAR LE MAITRE DES EAUX ET FORETS (19 jan- 

vier 1454, n. st.) 

Lettres déclaratives de la maistrise des eauves et fourestz. 



— 263 — 

Très chiers frères, nous avons venez les difficultez que vous 
nous avez envoyées sur le fait des ordonnances que monsei- 
gneur le duc a dernièrement faictes sur le fait des eaues et 
forestz de Beaujolois desquelles difficultés a esté parlé et en 
deliberacion en conseil en la manière qui sensuit. Primo, à la 
première difficulté, si le conseil de par delà peut asserviser, 
qui requerra audit conseil asservisemens ? A esté délibéré 
que ledit conseil de par delà pourra recevoir les mises et 
encherres d'iceulx qui vouldront asserviser sur le fait desdites 
eauves et forestz et sera mandé par ledit conseil au maistre 
des eaues et forestz qu'il face cryer lesdites mises et encherres 
pour les estrosser sauve et réservé le décret y estre interposé 
par ledit conseil. Et a la seconde difficulté qui est, si ledit 
maistre des eaues et forestz peut asserviser aucuns biens, 
droits et autres choses qui ne touchent point le fait desdites 
eaues et forestz ce feront ainsi qu'il a esté acoustumé d'an- 
cienneté. Et à la tierce difficulté touchant les grans adcenses 
des estangs et de la pesche de la rivière de Sosne dont les- 
dites dernières ordonnances ne font expresse mencion etc, a 
esté délibéré que lesdites adcenses seront faictes par le con- 
seil de par delà et en la manière qu'il a esté acoustumé de 
faire le temps passé. Et à la quarte difficulté touchant le 
ressort en cas d'appel dudit maistre des eaues et forestz ou 
de sa court, ledit appel viendra devant les bailly et juge de 
Beaujolois en la leur court ainsi que a esté usé et ordonné 
le temps passé. Et à la quinte question touchant la preven- 
cion ou la négligence des forestiers a esté délibéré que ladite 

prevencion n' car on doit garder à chacune 

court sa juridiction et ne seroit pas raison que par la négli- 
gence desdits forestiers ledit maistre des eaues et forestz fut 
forcluz de la congnoissance de cause qui luy appartient de 
son office sur le fait desdites eaues et forestz et qu'il n'ayt 
sa juridicion selon lesdites dernières ordonnances faictes par 
mondit seigneur. Et ce est l'interprétation qui a esté conclute 
au grant conseil de mondit seigneur pour estre gardée et 
observée deshormais auecques lesdites ordonnances, de laquelle 
interprétation on vous envoyera lettres pactentes si besoing 
est, très chiers frères, notre seigneur vous ait en sa garde. 
Escript à Moluçon le XIX» de janvier, l'an mil IIIIc LUI, voz 
rères les chancelliers et gens du grant conseil de monseigneur 



— 264 — 

le duc. Signé Re^nan. A tioz. trcs chiers frères les bailly, 
juge, maisire des eauves et forestz, ad vocal et procureur de 
monseigneur le duc en son pays de Beaujoloiï. 
jAxch. de la Loire, B* 2009*) 

Vf. 

Lettres des gens du grand conseil du duc de bourbos por- 
tant QUE LA pêche de SAONE POURRA ÊTRE DONNEE A FERME 
POUR TROIS ANS ET QUE l'aCENSËMENT TïKS ÉTANGS ET PÊCHES 
SE FERA SELON l' USAGE IÉlTABLT F^AR LES ORDONNANCES (^7 

juin 1454). 

Lettres faisans mencion de la maistrise des eauves et fou- 
restz. 

Très vhers frères j nous avons veues les lettres que vous, 
maistre des eauves et forestz, avez escriptes à monseigneur 
le duc touchant le fait de la pesche de Sosne et aussi veu les 
lettres que Gayand a escriptes a mondit seigneur touchant la 
dîflerance et difficulté du bail des estangs et pesches si elks 
seront baillées par vous tous ensemble du conseil de par delà 
ou par ledit maistre des eaues et forestz en la présence ei 
par Tadvis de vous tous dudit conseil etc. et au regard de 
ladite pesche de Sosne, monseigneur est content par Tadvis 
de son conseil que ladite pesche soit baillée à ferme jusques 
à trois ans au plus offrant et quant les estanches ce feront 
par les fermiers et pescheurs en ladite rivière qu'il y ayt per- 
sonne ordonnée et commise de par ledit maistre des eauves 
et fourestx pour veoîr le poisson de la prinse afin de faire 
gecter le norrin qui auroit este prins qui ne seroit de pes- 
cher et de mailhe convenable selon les ordonnances sur ce 
faictes et au regard de la difficulté et dîlTerance dessusdîies 
dont ledit Gayand a escript mondit seigneur a ordonné par 
la deliberacîon de sondit conseil que le bail et estrousse 
desdites fermes de ses estans et pesches seront faictes ainsi 
qu'il est contenu es ordonnances autreffoiz sur ce faictes ei 
inierpretacions d'icelles jusques à ce que par mondit seigneur 
autrement en soit ordonné i|ui sera brief quant il sera en 
là ville de Molins ou tout son conseil sera assemblé* Très 
ctiiers frères j notre seigneur vous ait en «a garde. Ëscript à 



L 



— 266 — 

Montluçon le XXVIIe de juing mil IIIIc LIIII, les chanceliers 
et gens du grant conseil de monseigneur le duc voz frères, 
signé : Milet. A noz très chers frères les bally, juge, maistre 
des eauves et fourestz, advocat, procureur et autres du conseil 
de monseigneur le duc en son pays de Beaujoloiz. 

(Arch. de la Loire, B. 2009.) 

V. 

Extraits d'ordonnances du duc jean, relatifs au droit de 
scel du au maitre des eaux et forets pour les « bail- 
les et estrousses », aux asservisements perpétuels, aux 
asservisements des eaux des chemins et des rivières, a 

l'aCENSEMENT des glands et du PATURAGE, AUX DONS DE 

bois a batir qui devront désormais se faire en nombre 
d'arbres (1470). 

Extraict des ordonnances faictes par monseigneur le duc 

Jehan contenant cinquante-neuf articles et par icelles la 

plupart de celles de monseigneur le duc Charles dessus es- 
criptes et dont partie desdits articles touchant la maistrise 
des eaues et foretz sont conformes et semblables de celles 
de Monseigneur le duc Charles ; en tant que touche la co- 
gnoissance et juridiction des boys, foretz, eaues, rivières et 
abenevisemens vray est qu'il y a certains articles qui sont 
ampliatifs qui répugnent à celles de monseigneur le duc 
Charles et sont dactées lesdites ordonnances de l'an mil 
IIIIc LXX signées monseigneur: Dupuy et autres presens. 

La teneur desquels articles ampliatifz et repugnans sensuit. 

Item, et au regard des bailles et estrousses la moictié des 
sommes déclarées en ung précédant article tauxées pour let- 
tre et scel de chacune ferme et censé et qui seront faictes 
par le maistre des eauves et foretz, la moitié desdites som- 
mes sera à lui pour son droit de scel et l'autre moictié sera 
audict clerc pour son registre, grossacion et expedicion des 
lettres qui sur ce auront esté faictes. 

Item, et en tant que touche les asservisemens perpetuelz qui 
seront scellez du scel du domaine pour chacun asservisement 
ne sera paie que cinq solz tournois tant seulement et pour 



— 266 — 

le regisîrej grossacion et expedicion d'iceulx asservi semens 
sept soizj six deniers tournois et non plus et s'il est necces- 
saire descendre et aller sur aucuns des lieux ou seront faiz 
lesdits asservisemens les voyaiges de celluy qui y descendra 
seront tauxez et paiez par celluy qu'il appartiendra raison- 
nablement. 

Item, et au regard des asservisemens des eauves couraas par 
les chemins et aussi des rivières et ruïsseauix de notredit 
pays faire escluses de molins, pour faire prez nouveaulx, 
flbrever les prez ja fatz ou autres telles choses^ ilz seront faiz 
doresnavatil par le maistre des eaues et forcstz en notre 
chambre des comptes et non ailleurs en la présence des bally, 
juge et autres du conseil, présent et appelle notredit procu- 
reur. 

Item, et à quelque don de boys à bastîr qui soit t'ait dores- 
navant en notredit pays de Beaujoloiz par nous ou noz suc- 
cesseurs en icelluy à prandre^ les forestz de Fesche et Ville- 
neuve estans en notre chastellenie de Perreux, ledit matstrc 
des eaues et forestz et son lieutenant n*y obtempéreront en 
riens pour ce que en tout ledit pays n'y a haultes foresiz 
pourtant paisson qui sueres (ou pueras) baille, que cculx: là 
qui sont de ceste heure quasi destruîctes et sont forestz def- 
fendues et réservées expressément* 

Item^ et touchant Tacense des glands et paissons de nosdites 
forestz estans audit pays les adcensera, appelle avec luy ledit 
clerc des comptes comme il a estd acoustumé faire par cy 
devant. 

Item, et par cy devant, quand nous avons fait aucun don 
de boys à bastîr a esté acoustumé de faire ledit don en es- 
timacion et jusques à une some de deniers sur ce limitée, 
pourquoy nos foretz sont quasi dctruicies pour ce que les 
arbres d'icelles ont esté estimés à très petite estîmacion dont 
très grand nombre d'arbres ont esté couppés et abbatuz en 
nosdites foretz à notre grant préjudice et dommaige et des- 
truction de nosdïtes forestz et paisson d'icelles, avons or- 
donné et estably que doresnavant ne seront faiz aucuns 
dons par nous de boys à basdr en nosdites foretz de Beau- 
joîoîz en estimacion de deniers, mais s'il est notre plaisir 
d*en faire don, il sera fait en nombre d'arbres et si par inad- 



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— 267 — 

vertance ou autrement estoit fait, voulons et ordonnons qq'il 
n'y soit aucunement obey ni obtempéré. 

(Arch. de la Loire, B. 2009.) 

Une vue ancienne du couvent de l'Ermitage, près 
Noirétable. — Communication de M. Éleuthère 
Brassart. 

Il existe à Saint-Julien-la- Vêtre, à Textrémité ouest 
du bourg, une bizarre construction, édifiée au com- 
mencement de ce siècle au bord de la route nationale. 
Sur un haut soubassement aveugle, apparaissent deux 
petits pavillons aussi sans ouvertures, unis l'un à 
l'autre par une galerie à colonnes cylindriques de 
bois. Cette façade extérieure a été entièrement peinte 
à fresque ; et ceux de nos confrères qui ont passé par 
là se sont certainement arrêtés pour contempler 
notamment certain portrait qui décore le pavillon 
est : une dame en costume Empire, coiffée d'une 
immense capote à plumes, un petit châle de couleurs 
vives sur les épaules, lisant près d'une fenêtre ouverte. 
Ce bâtiment, destiné à servir dit-on de salle de fêtes, 
est une dépendance de la vieille maison Pâturai. 

En somme, tout cela présente peu d'intérêt et ne 
mériterait pas de vous être signalé; mais à l'intérieur 
l'un des panneaux de la galerie a été décoré d'une 
peinture à la détrempe représentant le couvent de 
l'Ermitage, près de Noirétable, à la fin du siècle passé. 
Cette vue prise au levant est des plus fidèles comme 
il est facile de s'en convaincre en examinant le bâti- 
ment central qui existe aujourd'hui dans le même 
état et dont les moindres détails ont été reproduits. 
De plus, elle est précieuse, car elle nous montre au 
premier plan, en avant du rocher de Pérotine, les 

18 



— 268 — 

ruines de la première maison de l'Ermitage dont 
toute trace a disparu- Et Pérotine y apparaît avec 

son ancien couronnement: un calvaire et la statue cti 
pierre de saint Jean-Baptiste qui surmonte aujour- 
d'hui le porche de réglîsc de Noirétable. 

Bientôt ce local abritera une école libre^ il nous a 
paru dès lors urgent défaire de cette peinture une pho- 
tographie que nous vous présentons comme complé- 
ment indispensable à cette note. 

La séance est levée. 

Le Président j 
Comte DE PoNCiNS- 



Le membre faisant fonction de secrétaire, 

Éleuthère Brassart. 



— 269 — 

ANNEXE N° I. 

COMPTE DE GESTION DE L'EXERCICE 1894. 

/» BUDGET ORDINAIRE. 

Recettes 





Recettes 
prévues 
au budget 


Recettes 
à effectuer 


Recettes 


Restes 




après 
vérification 


effectuées 


à recouvrer 


I. Coti salions à 3ofr. 


4800 » 


4620 » 


4380 » 


240 » 


2. Cotisations à i5fr. 


1200 » 


1485 » 


1455 «) 


3. Subvention de la 










ville de Montbrison 


200 » 


200 » 


200 » 


» D 


4. Vente de publica- 
tions éditées par 


















la Société 


10 B 


8 » 


8 » 


» » 


Totaux 


6210 » 


63i3 » 


6043 » 


270 » 



Dépenses. 



1 . Traitement du bi- 
bliothécaire 

2. Frais de bureau 
et ports d'imprimés 

3. Entretien de la sal- 
le 

4. Chauffage 

3. Indemnité au con- 
cierge 

6. Impressions diver 
ses 

7. Achat de livres, 
abonnements , re- 
liures 

8. Fouilles et moula- 
ges 

9. Frais d'encaisse- 
ment 

10. Achat de jetons.. 

1 1 . Imprévu 

Totaux 



Dépenses 
prévues 
au budget 



1200 » 



5oo 

100 
120 

120 

3ooo 

3oo 
200 

120 

35o 
200 



6210 



Dépenses 
à effectuer 

après 
vérification 


Dépenses 
effectuées 


1200 » 


1200 » 


412 60 


252 l5 


57 3o 
76 55 


24 2 5 

7I 55 


120 » 


120 » 


3ooo » 


i3i3 35 


220 i5 


208 i5 


161 35 


141 35 


loi q5 
35o » 
178 60 


loi 95 
35o » 
178 60 


5878 5o 


3966 35 



BALANCE. 

Recettes effectuées 

Dépenses effectuées 



Restes 
à payer 



160 45 
33 05 

1686 65 

12 » 

20 » 

» » 

1912 i5 



6043 » 
3966 35 



Excédant de recettes 2076 65 



' r^^r -^ "^ ;ji*y. •'-" >; r ^- : t • * 



"•».',- .^Wi-T/'TSV''»' ■>• 




270 

5*- BUDGET ADDITIONNEL. 
Recettes 



, Excédant de re- 
cettes de Texercice 
1893 

Restes à recouvrer 
sur cotisations ar- 
riérées* - . 

Intérêts des fonds 
en dépôt. ...... .. 

Somme à valoir 
sur là ïivraîsonauTt 
souscripteurs de 1 1 
volumes in 40 de 
L'art Roman 

Totaux. 



1, Établissement d'u- 
ne porte en fer 
pour isoler le ca- 
binet d'archives. . . 

2. Réparations aux 
murs de la Diana 
et de ses annexes. 

3* Indemnité extra- 
ordinaire au biblio- 
thécaire 

4. Paiement à M. 
Thiollier de 16 vo- 
lumes de L'art ro- 
man non retirés par 
les souscripteurs 

5. Souscription pour 
la restauration de 
l'ancienne église de 
Châtelneuf 

6. Frais d'actes, de 
procuration et d'en- 
registrement de la 
donation de N.*D* 
de Laval 

7. [mpressions. 

8. Imprévu 

9. Souscription pour 
la restauration de la 
chapelle de N.-D. 
de Laval * * * - 



Recettes 

prévues 

âu budget 


Recettes 
à effectuer 

après 
vërincation 


Recettes 
effectuées 


Restes 
à recouvrer 


1978 70 


1978 70 


1978 70 


1 » 


255 » 


225 » 


i65 » 


60 » 


21 20 


21 20 


21 20 


D 9 


160 » 


160 » 


5o » 


IIO » 


2414 90 


2384 90 


2214 90 


170 » 



TûtatiE» 



Dépenses 



I 



Dépenses 

prévues 

au budget 

lOO » 



i5o » 

3oo » 

160 » 

125 » 



3o5 75 

1000 » 

274 i5 



2414 90 



Dépenses 
à effectuer 

après 
vérincation 



3 00 



160 » 



125 » 



3o5 75 

911 70 

» 



200 » 
2002 45 



Dépenses 
effectuées 



3 00 



160 



3o5 75 
» » 

» 9 



200 » 

965 75 



Restes 
à payer 



125 



» 9 

911 70 

» 



io36 70 



— 271 — 

BALANCE. 

Recettes 2.214 9^ 

Dépenses 965 75 

Excédant de recettes i . 249 1 5 

Résultat général de l'exercice i8g4. 

Recettes du budget ordinaire.... 6.048 » i 

Recettes du budget additionnel.. 2. 214 90) --79 

Dépenses du budget ordinaire... 3.966 35 1 
Dépenses du budget additionnel. 965 75 j 

Excédant de recettes à porter au budget 
additionnel de 1895 3*3^5 80 

ANNEXE N° II. 

BUDGET ADDITIONNEL DE 1895 

Recettes, 

1. Excédant de recettes de l'exercice 1894 3,3ï5 80 

2. Restes à recouvrer sur cotisations arriérées.. 33o m 

3. Intérêts des fonds en dépôt 10 d 

4. Subvention extraordinaire de l'État pour les 

publications de la Société et la salle d'ar- 
chives I . 000 » 

5 . Somme à valoir sur la livraison aux souscrip- 

teurs de II volumes de. L*ar% roman in-40. 110 i> 

6. Cotisation perpétuelle de M. de Saint-Genest. 3oo » 

Total 5.075 80 

Dépenses. 

1 . Établissement d'une porte en fer pour isoler 

le cabinet d'archives 1 00 » 

2. Réparations aux murs, toitures et cheminées 

de la Diana et de ses annexes 400 v 

3. Souscription pour la restauration de l'église 

de Châtelneuf 125 v 

A reporter 625 » 



'T^: 



— 272 — 

Report 623 » 

4- Frais de bureau, etc. (restes à payer de 1894)... 160 45 

5. Entretien de la salle ( id. )... 33 o5 

6* Impressions diverses ( id. )... 2.598 35 

7. Achat de livres^ etc. ( id. )... 12 » 

8. Fouilles et moulages ( id. )... 20 o 

9. Impressions*. i.ooo » 

10, Reliures 3oo d 

it. Indemnité extraordinaire au bibliothécaire.. 3oo » 

12. Imprévu 2695 

Total 5.075 80 

BALANCE. 

Recettes 5.075 80 

Dépenses 5 .075 80 

Excédant » » 

ANNEXE no III. 

BUDGET PRIMITIF DE 1896. 
Recettes. 

I. Cotisations à 3o francs 4*47'> » 

%, Cotisations à i5 francs i.65o » 

3, Subvention de la ville de Montbrison 200 » 

4. Vente de publications éditées par la Société. 10 » 

Total 6.33o » 

Dépenses. 

I ^ Traitement du bibliothécaire i . 200 » 

2* Frais de bureau et port d'imprimés 5oo » 

3. Entretien de la salle et de ses annexes 100 » 

4. Chauffage. 100 » 

5. Indemnité au concierge 120 » 

6. Impressions diverses 3. 000 » 

7. Achat délivres, abonnements, reliures 35o » 

8. Fouilles et moulages 200 » 

9. Frais d*encaissement i5o 1» 

10. Achat de jetons 3oo » 

11. Imprévu 3io » 

Total 6.33o « 



I 



273 



IL 



MOUVEMENT DE LA BIBLIOTHÈQUE 
ET DU MUSÉE. 

Dons. 

Ont été offerts par MM. : 

Aulagnier (Claude), sa brochure : Notice sur la 
pille de Chaielles-sur-Lyon. Saint-Etienne, (Théolîer 
et C»^), 1895, in-8^ 

Barthélémy (Anatole de), ses notices : Noie sur 
la classification des monnaies carolingiennes, Paris, 
C. Rollin et Feuardent, iSgB, in-8^ 

— Note sur le monnayage du nord de la Gaule 
(Belgique). (Extrait des Comptes-rendus de VAcadé^ 
mie des Inscriptions et Belles-Lettres). Paris, imp. 
nat., 1892, in-8°. 

— Notes sur les Longostalètes, peuple gaulois* 
(Extrait des Comptes-rendus de l'Académie des Ins^ 
criptions et Belles-Lettres). Paris, imp. nat,, 1893, 
in-8^ 

Beaufort (Louis de), lieutenant au 16^ de ligne à 
Montbrison, son ouvrage : La vallée de VU baye (Bas^ 
ses-Alpes), à l'époque celtique et romaine. Le Puy, 
(Marchessou fils), 1893, in- 12. 

Bertrand (Alfred), conservateur du musée départe* 
mental de Moulins, sa notice : Découverte de ruines 
antiques à Moulins (Allier). (^Extrait du Bullelin^revue 



— 274 — 

de la Société d'Émulation et des Beaux-Arts du Bour- 
bonnais). Moulins, H. Durond, iSgB, in-8^ 

Boudet (Marcellin), président du tribunal de Saint- 
Flou r, son ouvrage : Villandrando et les Écorcheurs 
à Saint-Flour. Documents inédits sur la crise des 
routiers. (Extrait de la Revue d'Auvergne, septembre- 
octobre 1894). Clermont-Ferrand, (G. Mont-Louis), 
1895, in-8°. 

Brun (abbé) : hache en serpentine trouvée au lieu 
dit les Mays, à Chalmazel. 

Longueur, o"" n6. 

Clairet, au Cluzel, près Lésignieu : 1785, 9 sep- 
tembre — Lettre de voiture accompagnant l'expé- 
dition faite par la verrerie royale de Givors de deux 
cents bouteilles de verre noir à l'adresse de Monsieur 
Misaçon (Méjasson ?), receveur de la commanderie 
de M. de Monspey, à Montbrison. 
Original, papier. 

— 1785, 18 novembre — Lettre adressée de Paris 
par M. le chevalier de Loras, ancien commandeur 
de Montbrison, à M. le chevalier de Monspey nou- 
veau commandeur) l'informant qu'il lui abandonne 
les arrérages de son temps sur les objets qui n'ont 
pas été mis en prestation absolue par ses prédéces- 
seurs MM. du Saillant et de Chauvance. 

Origiual, papier. 

— Fin XVIIP siècle. — Liste des titres concernant 
la commanderie de Montbrison, adressée par M. de 
Brioude à M. le commandeur de Monspey et extraite 
d'un registre intitulé : Cartulaire du Comté de Forez, 
déposé au greffe de la chambre des comptes de Paris. 

Copie, papier. 



"Rr^=r' : 



275 

Dumoulin (Maurice), bibliothécaire de la ville de 
Roanne, son ouvrage : A travers les pieux livres^ 
Esquisse de bibliographie. Roanne, (P.* Roustan), iSgS, 
in-4°. 

Durand (Vincent), son mémoire : Ejpiranda et les 
noms de lieu de la même famille. (Extrait de la Repue 
archéologique). Paris, Ernest Leroux, 1894, in-S*'. 

Fréminville (Joseph de), archiviste de la Loire : 
Inpentaire des archipes départementales , série B, 
tome III, feuilles 7 à 1 1 (épreuves). 

— Série E. supplément j feuilles 53 à 58 (épreuves), 

— Rapport de M. Varchipiste du département à A/, 
le Préfet de la Loire. Conseil général, séance ordinaire 
d'août i8g5. Saint-Etienne, 1895, in-8°. 

Guillemot (Antoine) : Titres de l'acquisition du 
bois de Pourcharesse par Antoine du Puy, seigneur 
dudit lieu et de Chabreughol (1464- 1468), deux cahiers 
pet. in-f^ papier de 16 et 10 feuillets, contenant copie 
des pièces suivantes, dont les trois premières repro- 
duites en double. — Le second cahier est seul authen- 
tiqué par deux notaires, sous la date de 1466, mais 
récriture du premier est aussi du temps. 

1464 (1463 V. st.), 9 janvier. — Le duc de Bourbon avait 
exposé aux enchères le domaine utile de son bois de Pour- 
charesses, paroisse de Celle, et Thomas <fof Sol:{ en était 
resté adjudicataire pour le cens annuel de 100 sous tournois, 
6 sestiers seigle, 6 gros sestiers d'avoine, mesure grenier ou 
cessai, deux faix ou quintaux de foin, 2 moutons de la va- 
leur de i3 sous tournois l'un, 2 poules, charroi et manœuvre 
estimés 3 sous tournois, dîme de tous fruits croissant dans 
les terres labourables dépendant dudit bois et 160 écus d'or 
neufs d'introges ; ladite vente homologuée par la chambre 
des comptes de Moulins, sous réserve de surenchère de 



— 276 — 

moitié en sus dans les trois mois et dii double dans les six 
mois. Sur quoi, Antoine de Celle, ëcuyer, seigneur du Puy, 
avait fait opposition et même introduit au Parlement une 
instance contre le duCj attendu que lui et ses prédécesseurs 
seigneurs du Puy avaient sur ta foret abéoevisée des droits 
d^usage consistant en la faculté â^y prendre du bois pour 
bâtir, se clore et chauffer et d'y envoyer des pourceaux : le 
toui tenu en fief et hommage du duc à cause de sa baronnie 
de Thiers* Il réclamait donc une juste compensation, Antoine 
d*AniçèreSj maître des eaux: et forêts des comté de Forez et ba* 
ronnie de Thiers, commis par le duc pour examiner Tailaire, 
se transporte en conséquence au Puy^ assisté de Durand Ro- 
chon, conseiller du duc, lieutenant de noble Jean, seigneur 
de la Molière et de Verntèrcs, aussi conseiller et chambellan 
du duc et son capitaine châîelain de Thiers, de Pierre Mon- 
tault, procureur, Hugues Courrier, trésorier, et Colas Petit, 
greffier dudit Thiers. Après examen des titres et témoins 
produits par Antoine de Celle et conformément à ses olfres, 
celui-ci est admis au liercemeni, c'est-à-dire à la surenchère 
de moitié en plus des cens et introge pour lesquelïes le bois 
de Pourcharesse a été abénevisé à Thomas doz Solz ; et à 
raison des droits d'usage qu'il a déjà sur ce même bois, il 
lui est fait immédiatement remise» sous le bon plaisir du duc 
et de sa chambre des comptes, de cette moitié en sus, plus 
du cinquième en toute propriété dudit bois, à prendre du 
coté de la Dorolle et au plus près du Puy, sans autre charge 
que de la tenir en fief et hommage du duc à cause de sa 
baronnie de Thiers* Antoine de Celle pourra s'aiTranchir du 
cens imposé sur les autres quatre cinquièmes en cédant au 
duc des revenus censuels d^égale valeur assis ailleurs en la 
chàtellenie^ la dîme des fruits continuant néanmoins d'ap- 
partenir au duc, et alors il tiendra aussi en fîef ces quatre 
cinquièmes* S'il veut les délaisser purement et simplement' 
il sera tenu au préalable d'assigner au duc, en bonne assiette 
de rentes, pour raison de la cinquième portion à lui cédée, 
un revenu en argent et redevances diverses de mêmes nature 
et quantités que celui formant le montant de sa surenchère* 

i5 mars 1464 (1463 v, st.}. — La chambre des comptes du 
duc de Bourbon à Moulins» entérine les conventions passées 



— 277 — 

le 9 janvier précédent avec Antoine de Celle, sous réserve 
de la surenchère du double dans les six mois. 

1464, i5 avril, à Moulins. — Jean II, duc de Bourbonnais 
et d'Auvergne, comte de Clermont, de Forez et de risle, 
seigneur de Beaujeu et de Roussillon, pair et chambrier de 
France, en considération des bons et agréables ser- 
vices d'Antoine de Celle,, écuyer, seigneur du Puy et de 
Chabreughol, le relève de la clause de surenchère du double 
du prix dans les six mois apposée à la concession du bois 
et tènement de Pourcharesses assis en la paroisse de Celle, 
châtellenie de Thiers, « joignant aux tènemens des So/f, de 
Puyredier, de la Chatterie et de Mossides, ainsi qu'il s'estent 
au long du rif de Puyredier du cousté d'orient, la rivière de 
Dorolle du cousté de bize, les tènemens de la Chai^ des 
Estoumeaulx, de la Ferrière et de Pourcharesses du cousté 
de nuyt, et les tènemens de la Begonie et de Poujet du 
cousté de mydi », primitivement adjugé par le châtelain de 
Thiers à Thomas doz Solz et depuis audit Antoine de Celle, 
et l'envoie en possession définitive sous la condition, acceptée 
par ledit Antoine, que celui-ci fera défricher la plus grande 
partie des quatre cinquièmes du bois de Pourcharesses qui 
lui ont été vendus à cens, là où le terrain se trouvera propre 
au labourage, en indemnisant par lui, moyennant la cession 
de telles parcelles que de raison, les usagers qui justifieraient 
de droits de pâture ou de cueillette de bois mort ; et aussi 
qu'il fera toutes diligences auprès de l'évêque de Clermont 
et du curé de Celle pour que la dîme des terrains ainsi mis 
en culture demeure au duc, sauf cession au curé de partie 
de cette dîme à arbitrer par les officiers de Thiers. Le duc 
se réserve enfin la faculté de rentrer dans les biens aliénés 
en remboursant les frais et améliorations faits par racquéteur 
si, dans les dix ans, il apparaît d'une lésion de plus de la 
moitié du juste prix. 

1464, 3o juin. — Hugues Gourriet, trésorier de Thiers, 
reconnaît avoir reçu d'Antoine du Puy, seigneur dudit lieu, 
la somme de 80 écus d'or neufs pour premier terme de l'in- 
troge de la vente du bois de Pourcharesses. Témoin Durand 
Rochon, lieutenant de Thiers, Pierre Didier prêtre, Si. de 
Chazaulx et autres. 



— 278 — 

i4<>7î ^û }^^^y à Chartres, — Jean II, duc de Bourbonnais 

ei d'Auvergne, comte de Clermoni et de Beaujeu» pair et 
chamhrier de France, lieutenant généraï du roi et gouverneur 
du Languedoc^ remet Antoine du Puy» seigneur dudit lieu et 
de Chabreugholj en pleine jouissance du hois de Pourcharesses, 
placé depuis deux ans et demi suus sa main par les ofïïciers 
de sa chambre des comptes, sous prétexte de lésion de ptus 
de moitié du juste prix, attendu qu'une tentative de suren- 
chère est restée sans résultai et qu'il n'apparaît pas de Sa lésioD 
prétendue. 

1468 {t4<>7 V. st.), ^o février. — Les gens de la chambre 
des comptes à Moulins entérinent les lettres précédentes» sous 
réserve que les habitants des lieux voisins du bois de Four- 
charesses seront appelés, le lundi de la mi-carême, pour 
produire au contraire et aussi a si veulent dire aucune chose 
recevable pour avoir ledit bois ^^ passé lequel terme, Antoine 
de Celle en sera remis en pleine et eniiêre possession^ aux 
charges de son titre d'acquisition. 

1468 (1467 v. st,), dimanche gras, 27 février. — Antoine 
Chappelat, prêtre, vicaire de Celle, certifie que les lieux des 
Soi^, de Massades^ des EstorneauU, de la Ckabane, de la 
Ferrie^ de Porcharcsses et des Clo^eaulx' sont de la paroisse 
de Celle, et qu'à la rnesse paroissiale dudit jour, « ei à Theure 
c^on fait les extrousses acoustumé^ j> il a publié les lettres de 
monseigneur le duc du 10 juin 1467, ensemble rappointement 
de la chambre des comptes du 20 février courant. 

146S (1467 V* st.), 14 mars. — Jean Mouschardias, sergent 
du duc de Bourbon, rapporte qu*à la requête d'Antoine du 
Puy, écuyer, seigneur dudit lieu et de Chabreughol, il a 
notifié aux habitants des lieux voisins du bois de Fourcha^ 
resses la main levée à lui accordée, avec signification que 
s'ils veulent y contredire, ou mettre à plus haut prix ledit 
bois, en remboursant audit Antoine Ja somme par lui payée 
pour intfogeSj ils aient à comparaître en la chambre des 
comptes de Moulins, le lundi de la mi-caréme, à peine de 
forclusion. 

1468 (1467 V. st.), 3o mars, à Moulins, — La chambre des 
comptes donne défaut contre les habitants des lieux circon- 
voisins du bois de Pourcharesses et, du commandement du 



r 



— 279 — 

duc de Bourbon, au rapport de maître Jean de la Goutte, son 
conseiller et général de ses finances, donne main levée à 
Antoine du Puy du bois de Pourcharesses et l'en envoie en 
pleine jouissance ; présent à ce ledit maître Jean de la Goutte, 
maître Pierre de Culant, lieutenant du sénéchal de Bourbon- 
nais, Olivier Mellet, procureur général, et autres conseillers 
de monseigneur le duc. 

— Terrier de partie de rente démembrée de celle 
d'Aubusson au profit de Jean de la Fayette, écuycr, 
seigneur de Laquest, le Viscontat-lès-Celle et le Suc, 
à la forme d'accord intervenu le 18 juillet 1487 entre 
ledit Jean de la Fayette d'une part, et Isabeau de 
Beaufort, veuve de Jean de Montboissier, chevalier, 
seigneur dudit lieu, Aubusson et Boissonnelle, et 
Jean de Montboissier son fils, seigneur et dame 
d'Aubusson, de l'autre. Antoine de Montorcier, no- 
taire. 1487. 

Ce terrier prend dans sa presque totalité sur la partie me* 
ridionale de la commune actuelle de Vollore-Montagne (Puy 
de Dôme) ; il comprend aussi quelques territoires situés sur 
les communes limitrophes de Vollore-Ville, Augerolks, et 
peut-être la Renaudie, même département; le tout sur les 
confins du Forez. 

Tenanciers et territoires : F© i, Pal Rossias, de la Charbo- 
nellie et consorts : mas et tènements contigus de la Barrière, 
VArterie, las Sanhes de la LobeyrCy la Charbonerie, la Burie, 
Çhampt Vidaly joignant le grand chemin de la Goutte à Au- 
gerolles de midi, le ruisseau de Royet d'orient. — F° 3 v^, 
Antoine Rossias et consorts : part du mas et tènement de la 
Reynardie (identique ce semble au hameau actuel des Rossias), 
joignant le tènement de la Beuronie d'orient, celui de Bous- 
chatel de midi. Plus, part du tènement de Montboc, joignant 
les bois du duc de Bourbon dépendant de son comté de 
Forez d'orient, le bois des seigneurs et dame d'Aubusson 
appelé de la Jallerie de midi, les terres de la Chevalerie de 
bise. Plus, pré au tènement de VOdigeriCy joignant le chemin 
d'Aubusson à Neyretable de bise. — F® 8 yo, Antoine de 



— 28o — 

Fauxfournolz et consorts : part du mas et tènement de la 
Bjriiniei joignant les lieux de Mayet et du Pradel d'orient, le 
ruisseau de Couzon de midi, les communaux de Tussugières 
de nuit (soir^. Plus, part du tènement de la Gautellie, joi- 
gnant ies terres du tènement de Durbise d'orient et midi, 
celles du tènement de TOdigerie de nuit, celles du tènement 
de Fauxfournolz de bise. Plus, part du mas de Faulxfournolj 
joignant les terres du tènement de la Chevalerie d'orient, 
celles du tènement de Durbise de midi, le tènement de la 
Gautellie de nuit, le ruisseau de Couste descendant du sey- 
îadour de Bourner à celui de Faulxfournolz de bise. — F® 12 
V*», Pierre Audiger, de la Borie, et son frère : leur part et 
ferne du tènement de la BoriCy confiné par les terres du mas 
de la Charbonellie d'orient, le ruisseau de Couzon de midi, 
les héritages du tènement de Tour de nuit, les tènements de 
rodigerie et de Royllis de bise. — F© 17, Thomas Audiger 
ei consorts: mas et tènement du Royllis confiné par la Chalm 
de Faupx aux tenanciers de Durbize d'orient, le tènement de 
1r Borie de midi, celui de l'Odigerie de nuit, le ruisseau de 
Couste et le tènement de la Gautellie de bise, au cens unique 
d'un sestîer contenant huit cartes de miel, mesure d'Aubus- 
son. — F" iS, Antoine Bardi du Mas, de l'Odigerie: part 
dudit lieu de VOdigerie confiné par le ruisseau de Gorches 
de bise, le tènement de la Borie de midi, les communaux du 
Sopt appelés les Ribères de nuit. — F© 24, Benoît Jaller, de 
la Bourletie, et consorts: mas et tènements de la Bourletia 
et de la Vayssère joignant les communaux de la terre d'Au- 
busson d'orient, les bois du seigneur d'Aubusson de midi, le 
tènement de la Reynardie de nuit, celui de Montbouc de bise. 
— Fo 19» Pierre de Sopt et consorts: leur part des tène- 
nemenis coniigus du Sopt et du Tbr, confinés par le tène- 
ment de rOdigerie d'orient, le ruisseau de Couzon de midi, 
le Puy de Parnyent de nuit, le tènement des Gorches de 
bise. — Fo 3o v*», Anne Bas et consorts: part du tènement 
de Parnyent^ confiné par ceux du Sopt d'orient, du Pradel 
de midif de Mayet de nuit, et de Sertongier de bise. Men- 
tion de cens a acquis de la Mocte ». — Fo 32, P. de Durbize 
et son neveu : le tiers des lieux, mas et tènements contigus 
de Durbise, les Chalveaulx et la Chalm de Faupy, joignant 
les communaux et héritages des Chevalerias d'orient, les tè- 



cinr 



— 281 — 

nements de la Burie de midi, de TOdigerie, de nuit, et de 
Faulxfournolz, de bise. — F® 38 vo, Ant. Audiger et son 
frère : mas et tènement de las GorcheSy confiné par les tène- 
ments de Chodebrit d'orient, de TOdigerie de midi, de Ser- 
tongier de nuit, de la Retrue et de Chabodias, de bise- — 
po 40, Mathieu Fayard, de Bourdillon : tènement de Chau- 
dabrity joignant le tènement de Faulxfournolz d'orient, le rif 
ou ruisseau du seytadour de Faulxfournolz tirant à la plan- 
che du Sopt de midi, le tènement des Gorches de nuit, le 
chemin de Courpière à Noirétable de bise ; etc. 

Toutes les réponses sont faites du consentement dlsabeau 
de Beaufort et de Jean de Montboissier son fils, qui délient 
les tenanciers de l'obligation de leur payer à l'avenir les 
redevances y énoncées. 

Ces redevances consistent en sommes fixes d'argent pour 
taille, payables à la fête de Saint-Julien au mois d'août {28 
août), et en cens de mars consistant en deniers, froment, seigle, 
avoine, foin, fromages, poules, cire et miel, le tout en directe 
seigneurie portant usage de chevalier, à tiers denier de ventes 
et quart denier de sous-ventes et autres muages accoutumés, 
double taille de six en six ans, manœuvres et corvées^ à la 
forme d'un accord passé (i) entre le seigneur d'Aubusson et 
Boissonnelle et les habitants desdites terres, homologue par 
le Parlement ; les redevances sont portables à Aubusson ou, 
dans la justice, en un lieu plus rapproché du domiciîe des 
tenanciers qu'Aubusson lui-même. 

Au fo 42, en écriture du XVI« siècle, est une récapitulation 
des redevancés portées par le terrier, savoir : Argent 3G livres 
tournois, 5 sous 10 deniers ; seigle, à 6 coupes par carton, 
i5 sestiers ; froment, 3 cartons ; avoine, à 8 ras par sestier, 
26 sestiers, 4 cartons, 3 coupes ; poules, 53 ; fromage, 41 
livres ; foin, 5 faix et demi et demi-quart ; cire, 2 livres ; 
miel, 8 cartes ; manœuvres, 7 sous 6 deniers par maison 
ayant vaches labourant. 

Cahier pet. in-f* couvert en parchemin^ de 46 



(i) Probablement en 1402. Chabrol, Coutumes d'Auvergne, 
tome IV, p. 70. 



\ 



— 282 — 

feuillets papier dont 4 blancs, le premier non coié; 

belle écriture. 

Ce terrier donne Heu à une observation intéres- 
sante que Ton peut faifc aussi dans quelques ter- 
riers anciens prenant sur le versant oriental des 
monts de Forez. C'est que l'unité de territoire, au 
regard du seigneur direct, paraît être le mas ou tè- 
nement, c*est-à-dire un certain ensemble de terres 
dépendant d*un lieu habité. Aussi les tenanciers de 
partie d'un mas emploient-ils d*ordînaire pour con- 
fins ceux du tènement entier, es:primcs par le nom 
des tènements limitrophes et non par celui des pro- 
priétaires, ces confins étant censés invariables et no- | 
toires. Il suffit au seigneur que la somme des rede- 
vances partielles consignées dans chaque reconnais- 
sance individuelle représente la somme totale des 
devoirs auxquels le mas est assujetti, sauf aux tenan- 
ciers à se la répartir entre eux au prorata de leurs 
droits respectifs. 

Cette conception de la tenure censuelle correspond 
sans doute à un état de la propriété très ancien, 
peut-être même, dans certains cas, à Tallotissemcnt 
primitif des terres entre les familles de colons- 

Libercier (le R. P- F.-M,-A<), vicaire général des 
Dominicains, né à Usson-en-Forez, son ouvrage ■ 
Marie, mère de Jésus y histoire ^ réflexions et prières- 
Compositions par Andhré des Gâchons. Paris, Léon 

Gruel, 1895, in-12. 

Marsy (comte de)^ directeur de la Société française 
d*archéologic, sa notice: Du mouvement des études 
sur r architecture j^eligieuse du moyen âge en France 
(1891-1894). (Extrait du Compte-rendu du 3^ congrès 



— 283 — 

scientifique international des catholiques tenu à Bru- 
xelles du 3 au 8 septembre i8g4). Bruxelles, (Polleu- 
nis" et Ceuterick), 1896, in-8°. 

Meaux (vicomte de) : 1494, 19 juillet. — Lettres- 
patentes du roi Charles IX, données à Lyon, évo- 
quant à nouveau devant son grand conseil, à la 
requête des habitants des terres et seigneuries de 
Leignec et du Devetz en Forez, condamnés par un 
premier arrêt du 3 avril dernier, le procès engagé entre 
ces derniers et Guillaume de Châteauneuf, seigneur 
desdits lieux, prétendant les obliger, d'après des titres 
par eux contestés, à faire certains charrois, corvées 
et manœuvres à la borie ou métairie du Devetz et 
au château de Leignec. 

Parchemin barlong avec superbe sceau et contre- 
sceau royal. 

Ministère de l'Instruction publique : Journal des 
savants. Mars-octobre 1895. 

— Maindron (Ernest) : L'ancienne Académie des 
sciences. Les Académiciens. (1666- 1793). Paris, (Ber- 
nard-Tignol), 1896, in-8^. 

Planeix (abbé A.), missionnaire du diocèse de 
Clermont, son ouvrage : Vie de M. l'abbé Randanne, "^ 
supérieur de la mission diocésaine de Clermont-Fer' 
rand. Glermont-Ferrand, Louis Bellet, 1895, in- 12. 

Poidebard (William), ses ouvrages : Généalogie de - 
la famille Veyre de Soras dans le Haut-Vivarais. 
Lyon, (Mougin-Rusand), 1894, in- 12. 

— Généalogie de la famille Dugas (i 347-1 895). , 
Lyon, (Mougin-Rusand), 1895, in-4°. 

Prajoux (abbé), sa notice : Un procès de pêche en 

ï9 



— 284 — 

Roaîmais au XVIII^ siècle (1721-17B4). LyoD^ Louis 
Brun, 1895, in-i2- 

Reure (abbc) : Goin (D""), Notice sur les eaux mi- 
nérales de Cou-^an (Sail-sous-Cou^an) (Loire). Paris, 
Germer-Baîllière, 18785 in-S*^, 

— Guigniaut, Notice historique sur la vie et les 
œuvres de M. C. Faurtelj lue dans la séance publique 
de tAcadéfnie des Inscriptions et Belles- Lettres ^ le g 
août 1861. Paris, Firmin-Didot frères, fils et C^=, 
1862, gn in-S*^. 

— Hugues (D^), Les eaux silicatées de Sail-les- 
Châteaumorand (Loire). Du rôle de la silice et des 
silicates dans les eaux minérales. Nice^ veuve Eugène 
Gauthier et C'^, 1868, in-12. 

— Jurie-Descamiers, près le mont Pilât, Tun des 
commet tan s au pays de Forez, Remplacement général 
des droits onéreux, présenté à V auguste Assemblée 
Nationale et dédié aux Français, Vienne, veuve Vé- 
deilhé, 179O5 in-iï- 

— Ladevèze, Essai sur les eaux minérales de 
Saint-Galmier. Lyon^ (Nigon), 1894, in-ï2, 

— Réponse à la demande de translation de la pré- 
fecture du département de la Loire à Saint-Etienne^ 

par M. L. M. de M. P.» Montbrison, Chemina), 
i832, in-12, 

— Servajean (D^), Des eaux minérales de Sainte 
Alban au point de vue clinique et des diverses métho- 
des de traitement par l'acide carbonique. Paris, G- 
Masson, 1880, in-8°, 

Etude clinique sur le traitement par ïacide 

carbonique aux eaux de Sainte Alban, Lyon, {Mougin- 
Rusand), 1879, in-8°. 



— 285 — 

— Station hydro-minérale de Saint- Alban. Lyon, 
1877, in-8^ 

— Rachat par messire Jean-Claude du Croc, sei- 
gneur de Saint-Polgues, de la pension fondée par 
Anne de Chevrières et les précédents seigneurs de 
Saint-Polgues, en vue de la création et service d'une 
première messe à dire tous les dimanches à perpé- 
tuité dans l'église dudit lieu, reçu M^ Rajat, notaire 
royal (5 juin 1702). 

Expédition authentique. Papier. 

— Contestations entre les curés et prêtres desser- 
viteurs de l'église paroissiale de Saint-Germain-Laval 
et les possesseurs du domaine Cherchand, sis dans 
la paroisse de Saint-Julien d'Oddes, au sujet du sep 
vice et paiement d'une pension gagée sur. ce domaine. 
(1720-1778). 

Vente par messire François- Adrien RuUet de la Murette, 
héritier de M. Jeaii-Baptiste Barail, à messire Emmanuel- 
Gaspard du Bourg, de maison et masure sises à Saint-Ger- 
main-Laval, de vignes à Chanay, les Grands-Rameaux et 
Motte, du moulin de Pertuiset et ses dépendances, sis en la 
paroisse de Verrières, enfin du domaine de Cherchand, plus 
le fief, terrier et droit de dîme dépendant dudit domaine, 
lequel se tient dans le village des Farges, paroisse d'AmïonSj 
reçu M« Mazet, notaire royal (8 juin 1720). -:- Signification 
à MM. Michon, père et fils, nouveaux possesseurs du domaine 
Cherchand, de renouveler le terrier au profit de Téglise de 
Saint-Germain et de payer les arrérages de rente dus par 
M. le comte de Saint-Polgues (11 janvier 1775). — Consul- 
tation par les sieurs Michon père et fils assignés en la séné- 
chaussée de Montbrison, à la requête du curé et prêtres 
desserviteurs de Téglise de Saint-Germain-Laval (2^ mars 
1776). — Sommation et pièces de procédure diverses dans 
l'instance entre les sieurs Michon et les mêmes desserviieurs 
(7 février - 22 avril 1776). — Quittances (sous réserve} d'arré- 
rages de rente par le comte de Saint-Polgues au profil des 



— 286 — 

desserviteurs de ladite église (i8 mal lyyS-g juin 1778^ 
Douze pièces manuscrites, papier. 

— Renouvellement de terriers au profit de M, le 
comte de Saint- Polgues. j 773-1 776, 

Conveaiîon entre M^ Antoine Fialin, notaire à Cremeaux, et 
Ms François Burlot, commissaire en droit romain {sic] à 
Roannej au sujet de la rénovation du terrier qui se lève 
dans les paroisses de Saint-Romain-la-Moite, à cause des 
fiefs de Voulde, la JMotte et de la rente de la Rulière (9 
mars 1773)- — Conventions entre ledit M^ Fialin, et Claude* 
Benoît Jaquemain, aussi notaire et commissaire en droits 
seigneuriaux à Saint- Just<en*Chevalei, relativement à la réno- 
vation du terrier prenant à Saint-Julien d'Oddes, Saini-Ger- 
main-Laval, Souternonj Cherchand, etc* fîS août 1775), 

Deux pièces originales^ papier. 

— Démêlés de M. le comte de Saînt-Polgues avec 
ses voisins et tenanciers, (1782-1793). 

Assignation à M. Pierre Farge, dit Martinet, au sujet de 
la propriété d'un fossé limitant leurs héritages respectifs au 
lieu dit TEspinasse, paroisse de Saint-Polgues (5 juillet 17S2I. 
— Assignation à M. Gabriel Coste, curé dudit lieu, au sujet 
du mode de paiement de la dime [juillet 17S7), — Assignaùons 
à Antoine Jourlain et Pierre Nodin^ laboureurs dudic lieu 
de Saint'Polgues, au sujet du droit de corvée {17 et 18 juillet 
1787)- — Quittance du sieur Maingoa^ de Cordelle, ei ac- 
ceptation par lui d^un arbitrage entre les deux parties au 
sujet du droit de chasse (29 août i793|. — Jugement rendu 
par le tribunal du district de Riom entre M. Dubourg de 
Saint-Polgues, propriétaire des tcrrt^s du Cheii et de Barmont 
en Auvergne, et les sieurs Sylvain Fillias et Jean-Baptiste 
Prieuret, marchands d*Auzance, fermiers et métayers desdites 
terres (24 mai 1792^* 

Cinq pièces manuscrites, papier. 

— Pièces relatives à des redevances dues au prieuré 
de Charlicu par M, le comte de Saint-Polgues, (1739- 

'777)* 
Mémoire des frais et déboursés faits par M. Antoine Co- 



— 287 — 

pineau, procureur en parlement, dans le procès entre M. 
Jean de Kessel, seigneur prieur de Charlieu, M. de Berulle 
et M. de Saint-Polgues, poursuivants de l'exécution de [a 
sentence d'ordre de la terre de Bornât (ijSg). — Quittance 
des servis dus depuis quinze années audit prieuré sur des 
maisons et prés vendus à M. l'avocat Bardet (10 juillet 1777). 

Deux pièces manuscrites, papier. 

— Vente sous seing privé à M. le comte de Saint- 
Polgues par Pierre Farge, marchand de Saint-Ger- 
main-Laval, acquéreur des fonds de la prébende du 
Pra sise dans la paroisse de Bully, d'une terre dé- 
pendant de ladite prébende (22 juin 1791). 

Original, papier. 

Renoux (abbé), vicaire à la Palisse, sa notice : 
Voyage en Suisse de la société botanique de France. 
(Extrait de la Repue scientifique du Bourbonnais et 
du centre de la France). Moulins, (Etienne Auclaire), 
1894, in-8^. 

Rouméjoux (A. de), inspecteur de la Société fran- 
çaise d'archéologie, sa notice ; Fouilles de la Tour de 
Vésone à [Périgueux]j avril 1894. S. 1. n. d., in-S**. 

Sachet (abbé), supérieur du Petit Séminaire de 
Montbrison, sa notice : Note sur un missel Lyonnais 
du XV"^ siècle. Le calendrier de l'Eglise de Lyon au 
moyen âge. (Extrait du Bulletin de la Diana). Mont- 
brison, (E. Brassart), 1896, in-8°. 

Signerin (abbé Charles), son ouvrage : Histoire de 
Chevrières. La seigneurie et la paroisse depuis les 
temps les plus reculés jusqu'à nos jours. Saint-Etienne, 
(Théolier et C^^), 1894, in-8«>. 

Testenoire-Lafayette (C.-P.), sa notice : Souvenirs 



— 288 — 

du i^ieiix Saml'E tienne ^ Léonard Janier^ curé de 
SaiiU-Etiennede-Furan {i56g~î5jÇ]^ le plus ancien 
des écriraius siéphanois. Saint-Etienne, (Théolier et 
0% 1895, in-8^ 

Vachez (Antoine), ses ouvrages : Les châteaux his- 
toriques du Roannais. Saint-Marcel de Félines. Notice 
historique et archéologique. Roanne, (P- Roustan), 

1894, in-4^ 

— Le Christ d'ivoire^ Légende, Lyon, (Mougin- 
Rusand), 1894, pet, in-4", 

Vanel (abbé), curé d'Essertines-en-Donzy, ses noti- 
ces ; Un confrère de Massillou au collèg-e de Mantbri- 
son. Le père Jean-Joseph Maure, (Extrait de la Revue 
du Lyonnais). Lyon, (Mougin-Rusand), 1889^ in-8^. 

— Uîi pèlerinage au tombeau de Saint Jean-Népo- 
mucène- {Extrait de la Revue du monde latin, janvier 
1888). Paris, (G. Balitout et O*), 1888, in-8^ 

Varax (Paul de), sa notice : L'oppidum du Ten-ail 
à Amplepuis. (Extrait de la Revue du Lyonnais), Lyon, 
{Mougîn-Rusand), 1895, in-8°, 

Echanges. 

Académie des sciences, belles-lettres et arts de 
Clermont-Ferrand: Bulletin historique et scientijique 

de l'Auvergne^ 2^ série, n^* i à 8. Janvier-août 1895, 

Aurelle-Mûnimorin Icommandant d')^ La première croisade 
au point de vue militaire. 

Académie d*Hippone : Bulletin, N° 27, 1894, 

— Comptes rendus des réunions tenues pendant 
l'année iSg4. 



— 289 — 

Institut de Carthage. Revue Tunisienne. 2^ année^ 
n° 7, juillet 1895. 

Ministère de l'Instruction publique et des Beaux* 
Arts. Comité des travaux historiques et scientifiques. 
Bulletin historique et philologique. N°® i à 4< 1 894. 

— Liste des membres titulaires, honoraires et non 
résidants du Comité, des correspondants honoraires et 
des correspondants du Ministère de Vlnsiruciion pu^ 
bliquey et des sociétés savantes de Paris et des départe^ 
ments. 1895. 

Section des sciences économiques et sociales. 

Bulletin. Années 1894 et 1895. 

— Congrès des sociétés savantes. Discow^s pronon- 
cés à la séance générale du congrues, le samedi 20 
avril i8g5 par M. Moisson, membre de l* Académie 
des sciences y et M. Poincaré, ministre de T Instruction 
publique, des Beaux-Arts et des Cultes. 

Musée Guimet. Revue de l'histoire des religions. 
i6« année, tome XXXI, n°* 2 et 3; tome XXXII, n^ j . 
Mars-août 1895. 

— Annales. Bibliothèque d'études. Tome V. 
Mission Etienne Aymonier. Voyage dans le Laos* 
Tome P^ 

Bibliothèque de vulgarisation. Tome VIIL 

Le bois sec refleuri. Roman Coréen, traduit par 
Hong-Tjyong-ou. 

Smithsonian institution. Annual report of the 
board of régents of the Smithsonian institutio7i^ 
shotving the opérations, expenditures, and condition 
of the institution, to july 1893. 

• ociété agricole et scientifique de la Haute-Loire. 



— 290 — 

Mémoires et procès-verbaux. Tome VII, années iSgj, 
1892, 1894. 

Société archéologique et historique de VOrlcanais, 
Bulletin^ tome XI, n^ o5, i*^' et 2^ trimestres 1895, 

Société Belfortaine d'Emulation- Bulletin, n^ 14 

1895* 

Société bibliographique et des publications popu- 
laires. Bulleihu 26*^ année^ n^^ 2 à 10, février-octobre 
1895. 

Société de Borda. Bulletin, 20^ année, 1^^, 2^ et 3^ 
trimestres 1895. 

Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, Arts et 
Bel les- Lettres du département de la Loire. Annales, 
1^ série, tome XV, i" livraison. Janvier-mars 1895* 

Société de Thistoire de Paris et de TIle-de-France. 
Bulletin. 22'^ année, r^' à b"" livraisons 1893. 

Société d'Emulation de TAuvergne, Revue d'Auver- 
gne^ n^' année, n^' i à 3. Janvier-juin 1895, 

Société départementale d'archéologie et de statis- 
tique de la Drôme. Bulletin. 11 3**, 114* et 11 5^ li- 
vraisons. Février-octobre 1895, 

Société d'Emulation et des Beaux-Arts du Bour- 
bonnais. Bulletin-revue^ 3^ livraison. Octobre 1894. 

Mémoire sur les sépultures des seigneurs et ducs d^ 
Bourbon à Souvigny, Bessay et Champâigue (Allier). Manus- 
crit publié par M, Alfred Bertrand- 

Société des amis des Sciences et Arts de Roche- 
chouart. Bulletin. Tome IV, n'' 6, janvier iSgS ; 
tome V, n^*^ 1,2 et 3, mars-juillet iSgb- 



I 



— 291 — 

Société des Antiquaires de l'Ouest. Bulletin. 2*= 
série, tome VII, 3*^ et 4^ trimestres 1894* Janvier- 
juin 1895. " 

Société des Archives historiques de la Saintonge 
et de TAunis. Revue de Saintonge et d'Aunis. XV' 
volume. 2* et 5^ livraisons, i^"" mars et i^*" septembre 
1895. 

Société des études historiques. Repue. 4^ série, ^ !| 

tome XII, 60^ année. 1894. 

Société d'études des Hautes-Alpes. Bulletin* 14* 
année, 2« série, n°® j3 à i5. i^S 2^ et 3« trimestres J 

1895. j 

Société Éduenne. Mémoires. Nouvelle sériej tome 
XXII, 1894. 

BuUiot (J.-G.), Une légende cyclopéenne à Autun (avec 
plan). — Martinet (abbé Adrien), Armoriai du chapitre | 

noble des chanoines séculiers de Saint-Pierre de Mâcon 
nommés de i559 à 1689, d'après un manuscrit originaL ^ 

Société française d'Archéologie: Congrès archéolo- i 

gique de France. LIX^ session. Séances générales j 

tenues à Orléans en 1892. 

Société historique de Compiègne : Bulletin. Tome 
VIII. 1895. 'I 

Société historique et archéologique du Maine. I 

Revue historique et archéologique du Maine, Tome 
XXXVII, i^^ semestre 1895. 

.■ii 
Abonnements. 

L'ancien Fore\. 14^ année. Avril 1896. 

Bibliothèque de l'École des Chartes, Tome LVI. 
i"^* à 4^ livraisons. Janvier-août 1895, 



-f-^ri»^ -^^jA ' 



— 292 — 

Enlari (G.), Villard de Honnecourt et les Cisterciens. 
^ Bruel (A.), Vie et miracles de la bienheureuse Philippe 
sic Chante milan, par l'abbé Ulysse Chevalier, analyse. — 
LedoSj Etudes sur la ville de Thiers, par Hubert Jacqueton, 
analyse. — Brutails, Origines françaises de Part gothique 
en ItaliCj par C. Enlart, analyse. 

Bulletin monumental. 6^ série, tome IX, n° 6, 1894; 
tome X, n^ ij iSgB. 

Poidebard (Alexandre), Les vases funéraires de Monsols 
(Rhône). 

Polrbîblion, Revue bibliographique universelle. 
1^ sdrie, tome XLI, 5* et 6^ livraisons, mai-juin 
i8ci5 ; tome XLil, i^^ à 4^ livraisons, juillet-octobre 

1895. 

Retme archéologique, 3« série, tome XXVI, mars- juin 
1893; tome XXVII, juillet-octobre 1895. 

Monceaux (Paul), Le musée de Cherchel (Algérie). 

Revue du Lyonnais. 55^ année, 5*^ série, tome XIX, 
qos j 12 et 1 14, avril et juin 1895 ; tome XX, n°* i à 

3, juillet-septembre 1895. 

Eraud (docteur J.), Étude historique sur le canton de Pé- 
lussin (Loire). — Grisard (J.-J.), Odyssée de la table de Claude 
découverte à Lyon en i528. — Rondot (Natalis), Les graveurs 
sur bois et les imprimeurs à Lyon au XV« siècle. — Vara\ 
(P. de)j Histoire d'Amplepuis depuis Tépoque gauloise jusqu'en 
1789. 

Repue épigj^aphique du Midi de la France. N*** 77 à 
79. Janvier-septembre 1895. 
Les dieux de k Gaule celtique. 

Roannais illustré. 7^ série, i*^^ livraison. Janvier 
1896, 

Bonnassïeux (Pierre), Quelques mots sur l'industrie de 
la loile à Panissicres au XVIIIe siècle. 



— 293 — 

III. 

MOUVEMENT DU PERSONNEL, 

Membres titulaires. 

M. Charles-Emmanuel de Laval d'Arlempdes, à 
Salornay, près Mâcon, reçu le i5 mai 1895. 

M. l'abbé Cheminai, vicaire de la Primatiale, à 
Lyon, reçu le 20 mai 1895. 

M. l'abbé Deguerry, vicaire de la Primatiale, à 
Lyon, reçu le 20 mai 1895. 

M. l'abbé Pourrat, professeur de philosophie au 
Petit Séminaire de Saint-Jean, à Lyon, reçu le 20 mai 
1895. 

M. l'abbé Forest, professeur de l'école cléricale, 
à Montbrison, reçu le 24 juin 1895. 

Membres décédés. 

M. le comte Joseph Palluat de Besset, au château 
de la Salle, à Nervieux, membre perpétuel. 

M. Henri Théolier, imprimeur et directeur du 
Mémorial de la Loire^ à Saint-Étienne, membre 
titulaire. 

M. Edmond Révérend du Mesnil, à Daron, par 
Saint-Christophe-en-Brionnais, membre correspon- 
dant. 




— 294 — 



Démissionnaires. 



Madame Léopold Varin, à Montbrisoa, membre 
tîtuiaîre. 

M. Tabbé Ferrad, à Lyon, membre titulaire* 

M. Joseph des Gayets^ à Saînt-Gcrmain-Lespi- 
nasse, membre titulaire. 



OCTOBRE — DÉCEMBRE iSgS 



BULLETIN DE LA DIANA 



I. 



PROCÈS-VERBAL DE LA RÉUNION 
DU II NOVEMBRE iSgS. 

PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS^ PRÉSIDENT, 

La séance est ouverte à une heure et demie, 

Sont présents: MM. M. de Boissieu, V, de Boissieu, 
A. Brassart, E. Brassart, abbé Brosse, abbé Claret, 
J. Déchelette, V. Durand, Favarcq, de Fréminville, 
Guilhaume, Jeannez, Lachmann, vicomte de Meaux, 
E. Morel, baron des Périchons, comte de Poncins, 
Rochigneux, J, Rony, L. Rony, abbé Sachet^ Alph. 
de Saint-Pulgent, B. Thevenet, abbé Versanne, Vidal- 

Se sont fait excuser: MM. l'abbé Reure, Ci-F. Tes- 
tenoire-Lafayette, A. Vachez. 

dp 



— 296 — 

M. le Président s'exprime ainsi : 

« M. Henri Théolier, rédacteur en chef du Mé- 
morial de la LoirCy membre titulaire de la Diana^ 
vient de mourir à Saint-Etienne. Trop d'éloges ont 
été déjà décernés à sa mémoire, sur sa tombe et 
dans tous les journaux de la région, pour que nous 
puissions parler de lui longuement aujourd'hui. Doué 
d'un esprit fin et délicat, plein de goût pour les 
lettres et les arts, amateur de curiosités et de raretés 
foréziennes, M. Théolier aurait pu marquer sa 
place dans la littérature, si les soins et les soucis de 
la rédaction et de la gérance d'un grand journal 
n'avaient réclamé tout son travail et absorbé tout 
son temps. Pendant plusieurs années, il avait im- 
primé les Mémoires de la Diana, et les rapports entre 
notre Société et lui avaient été toujours excellents. 
Les regrets causés par sa mort sont unanimes, et 
l'expression n'en saurait être que très sincère. 

Notes sur le canton de Saint^Genest-Malifaux. — Le 
Bois Farost et la Font-Ria. — Un poème inédit de 
L. Jacquemin. — Communication de M. Charles 
Guilhaume. 

Le canton de Saint-Genest-Malifaux paraît avoir 
été assez peu étudié jusqu'ici, et l'histoire des évé- 
nements dont il fut le théâtre renferme des points 
encore bien obscurs. 

On sait, en somme, fort peu de choses sur la 
bataille de 1465, entre la petite armée du duc de 
Milan et les troupes Foréziennes (i), bataille qui au- 



(i) Chantelauze, Hist. des ducs de Bourbon, t. II, p. 270, 
émet des doutes sur Tauthenticité de cette rencontre et la 




— 297 — 

rait laissé à une parcelle de terrain le nom de Cime- 
tière des Lombards. Lecombat du Bessat, dont la date 
serait réellement i562, est un peu plus connu, grâce 
I à la Tour- Varan (i), qui a essayé de concilier les ré- 

cits passablement divergents de nos vieux annalistes; 
mais, en jetant les yeux sur la carte de ce petit 
coin de terre, que penser des lieux dits que Ton voit 
surgir de toutes parts, nombreux, pressés, confus, 
presque contigus, parfois, les uns aux autres, et qui 
ponent, depuis des temps bien antérieurs à ces peu 
importants faits d'armes, les noms éminemment 
suggestifs de la Batterie (2), les Fosses, les Citadel- 
les, le Combat, les Tours, le Palais, le Batailler, le 
Plâtre du Camp, Iç Châtelard, la Fortinée, le Com- 
beau, la Combelle, le More, Morianne, les Caves et 
la Roche des Sarrasins, le Bois et le Puy du Lom- 
bard, etc.? Auquel des deux combats, de 1465 ou de 
i562, se rapportait l'armure dorée qui, vers t6o!j 
fut découverte, en ces parages, par un brave cultiva- 
teur, dans le creux d'un arbre qu'il venait d'abat- 
tre (3) ? 

Son examen aurait probablement fourni des indi- 
cations bien précieuses, et, qui sait? tranché peut- 



réduit, dans tous les cas, à un simple engagement d'arrière- 
garde, 
(i) Chronique des châteaux et des abbayes, t. I, p. 325. 

(2) Cest près de ce hameau que les Communes du Puy 
défirent, le 2 mai i365, les bandes de Seguin de Badefol, 
commandées par Loys Robaut ou Rambaut, son lieutenant, 
qui fut fait prisonnier dans cette rencontre. — Cf. Anatole de 
Gallier, Les Pagan et les Retourtourj dans les Mémoires de 
la Diana, t. II, p. gS ; et P. Allut, Les Routiers au X/7» 
siècle, p. 140. 

(3) Touchard-Lafosse, La Loire historique, t. I, p. 287* 



— 2g8 — 

être, d'une manière décisive, cette question insoluble 
aujourd'hui. 

Sur les confins de la Loire et de la Haute-Loire, 
à peu près à égale distance des communes de Jon- 
zieu et de Saint-Didier-la-Séauve, il existe une vaste 
clairière que le paysan attardé ne traverse, le soir, 
qu'en se signant avec frayeur : c'est le Champ dolent. 

Une sanglante bataille aurait eu lieu sur ce sol 
marécageux et infertile, et les feux follets qui volti- 
gent à sa surface représentent encore, aux yeux des 
populations naïves de ces montagnes, les âmes 
errantes des combattants tombés dans la mêlée. 

La tradition (i) n'est sûrement point mensongère, 
mais, pas plus nos voisins du Velay que nos propres 
chroniqueurs ne peuvent indiquer une date certaine, 
ni fournir des détails précis sur cette rencontre qui 
intéresse également l'histoire des deux provinces. 

On manque de renseignements sur la commande- 
rie ou maison secondaire de Templiers, dont le nom 
est resté au hameau du Temple^ près de Marlhes (2), 
et, afin d'abréger cette nomenclature déjà longue, je 
me contente de citer rapidement, pour mémoire, les 
nombreux monuments mégalithiques qui couvrent 
toute cette contrée, depuis la Chambi^e des fées et 
l'ossuaire du Champ des Fust (bois Panère, forêt de 
Taillard (3) jusqu'aux énormes pierres à bassins de 



(i) La légende, locale relative au Champ dolent a été rap- 
portée par H. Malègue. 

(2) Le Temple ou la Murette était un membre de la com- 
manderie du Devesset-en-Velay, canton de Saint-Agrève (Ar- 
dèche). 

(3) Ogier, La France far cantons, arrondissement de Saint- 
Etienne, p. 359. — La Tour- Varan, Chronique des châteaux el 
des abbayes, t. I, p. 265. — Fore:[ pittoresque, p. 122. 



— 299 — 

Chaussitre, où la croyance populaire vient encore 
vénérer les empreintes du grand thaumaturge Martin'. 

Le bourg de Saint-Genest-Malifaux est pittores- 
quement assis au milieu d'un cirque de bois et de 
montagnes, dans un frais vallon où serpente molle- 
ment la Semène, qui coule peu profonde entre deux 
rives de verdure. 

Le chanoine de la Mure a rattaché Tétymologie du 
nom de Malifaux à la vieille légende de Pilate et des 
monts du Pilât, en y plaçant même le lieu du sui- 
cide du faible gouverneur de la Judée. 

c( Et il semble, dit-il, que nos anciens ont voulu 
en quelque manière appuyer cette tradition par ce 
nom extraordinaire qu'ils ont donné au lieu duquel 
nous avons dit que sortoit la rivière de Cemène 
dans le panchant de ce mont de Pila, appellant ce 
lieu du nom de Mallifaux, en latin de malts falcibus^ 
comme s'ils vouloient indiquer, suivant l'ordinaire 
façon qu'on parle de la mort, qu'elle avoit usé en 
ce Mont de la plus cruelle de ses faux, qui sont 
les violentes rages d'un horrible désespoir, pour 
moissonner l'indigne et odieuse vie de celuy qui par 
l'injustice de sa complaisante sentence avoit esté le 
criminel autheur de la mort douloureuse du divin 
Autheur de la vie » (i). 



(i) Histoire civile et ecclésiastique du pays de Fore^, livre V, 
chap. XV, p. i56. — M. Aug. Bernard n'a pas hésité à re- 
produire, dans son Histoire territoriale du Lyonnais^ la forme 
latine de malis falcibus, qu'on ne trouve, en réalité, sur 
aucun des pouillés de Féglise de Lyon du XUI« au XVII« 
siècle. 

MM. Teste noire-Lafayette et Gonnard qui ont publié les 
parties inédites de cet ouvrage {Mémoires de la Diana, t. V, 



— 3oo — 

La commune de Saint-Genest est bornée, au nord, 
par de grandes étendues boisées, qui vont se raccor- 
der, à Test, avec Timmense lorèt dénommée d'une 
façon générale les Grands Bois. Un tènement im- 
ponant de ces bois, celui que traverse précisément 
le chemin de grande communication qui relie le chef- 
lieu à la route nationale n** 82, porte le nom de 
Bois Farost. 

Or, au milieu même de ce tènement, à quelques 
mètres de la jonction du nouveau chemin de la Ri- 
camarie avec la route de Saint-Genest, se trouve une 
source appelée la Font-Ria, dont le nom est sou- 
vent prononcé dans les récits des longues veillées 
d'hiver, mais que, en réalité, peu de personnes de la 
contrée connaissent, à l'exception de quelques petits 
pâtres et de quelques bûcherons. 

De chaque côté de cette source, se dressent deux 



p. 53, note), rejettent, au contraire, impitoyablement cette 
étymologie, qu'ils prétendent inventée de toutes pièces par le 
bon chanoine, et, se basant sur la proximité de la paroisse, 
de Marlhes, ils proposent le vocable Maroglivos, avec les 
transformations successives Marlivos, Marlifau, Mali/au. 

Ce rapprochement de noms avait déjà été établi par Fau- 
teur du célèbre Mémoire pour les co-seigneurs de la baronnie 
de la Faye (irc proposition, p. 108; Paris, Saugrain, 1769) ; 
mais réminent feudiste était loin de considérer l'argumenta- 
tion comme bien sérieuse, puisqu'il a soin de déclarer que 
c'est là une simple ressemblance, une pure conjecture, dont 
il se garderait de profiter. 

Ne pourrait-on pas, tout en écartant la légende bien fan- 
taisiste en effet de la Mure, admettre la forme étymologi- 
que Malis faucibus, mauvaises gorges, mauvais défilés, que 
le vieil historien aurait légèrement modifiée pour les besoins 
de sa versio» pieuse, et qui a l'incontestable avantage de 
s'appliquer au nom lui-même et à la configuration topogra- 
phique du pays. 



— 3oi — 

pierres aujourd'hui bien enfoncées dans le sol, et à 
peu près complètement envahies par la mousse qui a 
lentement recouvert une inscription dont la tradition 
a encore gardé la mémoire, tout en altérant absolu- 
ment le texte (i). La voici telle que jelai relevée moi- 
même, il y a une vingtaine d'années : 

(côté gauche) [JjEGLACEDE 
PEVR 

EN PERDANT 
MASŒVR 

(côté droit) CARLON ME 
CARESSE 
LORSQVE[LLE] 
MELAISSE 

Quel est le sens obscur de ces deux distiques ? Ce 
n*est pas ce que je me propose d'étudier aujour- 
d'hui (2), mais le mystère même attaché à cette fon- 
taine, et surtout la persistance de son souvenir dans 



(i) Le paysan qui m'indiqua la source m'avait aussi parlé 
de rinscription, qui était selon lui: Bois-moi et ne me repose 
pas. 

(2) On peut très vraisemblablement conjecturer que cette 
inscription se rapporte au séjour plus ou moins prolongé que 
dut faire, en ces lieux, un moine de Valbenoîte, lors du sac 
de cette abbaye par les Huguenots, en mai iSjo. « Au pre- 
mier bruit de l'approche des Calvinistes, dit la Tour- Varan, 
{Chronique des châteaux et des abbayes. — Valbenoîte^ p. 272) 
le plus grand nombre des moines s'étaient enfuis ; ils erraient 
dans les bois, au fond des gorges les plus obscures et les 
plus ignorées, où ils tenaient caché ce qu'ils avaient emporté 
de plus précieux, abandonnant le reste à la rapacité des 
nouveaux iconoclastes qui se ruèrent sur le monastère dé- 
laissé ». Le Bois-Farost offrait, certes, le plus proche et le 
plus sûr asile. C'était du reste une dépendance abénevisée de 
Valbenoîte et son nom revient très fréquemment dans les 
chartes de l'abbaye. 



— 3oa — 

la longue suite des traditions populaires, indique- 
raient que nous sommes très probablement en pré- 
sence d'une de ces sources sacrées, sur lesquelles 
l'attention des archéologues a été si vivement arrêtée 
par les remarquables travaux de notre éminent col- 
lègue, M. BuUiot, président delà Société Éduenne (i), 
mais dont l'étude, ou même la recherche, paraît bien 
en retard dans notre province. 

Un document manuscrit fort curieux, qui provient 
de l'ancien fonds Nicolas, me semble fournir un ex- 
cellent appui à cette hypothèse, et c'est à ce titre que 
j'en juge la publication tout à fait intéressante. 

Cette pièce, datée de i623 et signée « L. Jacque- 
min, prestre indigne », se compose de deux feuillets, 
écrits probablement de la main de l'auteur, et portant 
en tête, comme titre: 

Antiquité^ du lieu de Saint-Gene^ de Mallifaut et 
environs, prononcées sur un théâtre tragique audit 
lieu, par François Roussel, avec plusieurs écritures 
d'autres vers en faveur de la pureté. — L'an mil six 
cent vint et troys. 

La lecture en est assez difficile, au point que l'un 
des possesseurs du manuscrit a cru devoir le faire 
suivre d'un essai de transcription, très peu fidèle 
d'ailleurs, et qui témoigne d'une médiocre sagacité 
paléographique. L'œuvre forme un petit poème de 
io8 vers, composé tout entier dans le style burlesque, 
récemment importé d'Italie et si brusquement adopté 



(i) Le culte des eaux sur les plateaux ÉduenSy dans les 
Mémoires lus à la Sorbonne en 1867, p. 11 à 32. — Ex-voto 
de la Dea Bibracte^ dans les Mémoires de la Société Éduenne, 
nouvelle série, t. III. 



— 3o3 — 

par la mode, qu'il était devenu plus que de Tengoue- 
ment, mais presque de la fureur (i). 

Ce sont précisément les jeux de mots, à propos de 
tout et hors de tout propos, dont le texte est émaillé, 
qui en compliquent singulièrement l'interprétation, 
et le rendraient presque incompréhensible sans une 
connaissance approfondie de la région. 

J'ai tâché, par quelques notes très sommaires, de 
faciliter l'intelligence de la pièce, sans prétendre 
toutefois y avoir complètement réussi (2). 

ANTIQUITEZ 

DU LIEU DE SAINT-GENEZ DE MALLIFAUT ET ENVIRONS, 

PRONONCÉES SUR UN THEATRE TRAGIQUE, AUDIT 

LIEU, PAR FRANÇOIS ROUSSET, AVEC PLUSIEURS 

ÉCRITURES d'autres VERS EN FAVEUR 

DE LA PURETÉ, l'aN MIL SIX CENT 

VINT ET TROYS. 

Il me souvient d'un jour qu'en Farao le boys 
Estant près Font-Roy (3), une nimphalle voix 



(i| On alla si loin dans cette voie, que, suivant le témoi- 
gnage de PelUsson, Histoire de l'Académie Française^ un 
libraire du Palais osa publier une Passion de Notre-Seigneur 
J,-C. en vers burlesques. 

Il convient d'ajouter, cependant, qu'en réalité cet ouvrage 
n'avait de burlesque que le titre. 

(2) Je n'ai pas cru devoir, conformément au texte du ma- 
nuscrit, conserver scrupuleusement l'emploi des minuscules 
en tête des vers. Un essai de rénovation de cet usage très 
ancien, a été tenté de nos jours, sans beaucoup de succès, 
par le poète Théodore Massiac. 

J'ai lait ressortir, en italiques^ les noms donnant lieu aux 
jeux de mots, qui sont indiqués par de petites croix dans la 
pièce originale. 

(3) Font-Ria, Fons regia. 



— 3o4 — 

Me vint dire ces motz, d'une plaintive audace : 

Comment ozez-tu bien occuper ceste place t 

C*esi îa place aux poètes et tu ne chantes pas 

Des muses les louanges et n*en faictz point de cas; 

Elles t'ont faict goûter du brevage des dieux 

Et^ ingrat, de leurs dons tu deviens oblieux: 

Qui te, qui te ce lieu, ou chante par tes vers, 

Leur las et ton pais à tout cest univers. 

Ton pais, ta patrie, que Toblieux silence 

A caché, jusqu'icy, aux peuples de la France. 

Je te feray scavant de ses antiquitez; 

Je te veux faire voir toutes ses raretez. 

Le vaillam Hercules, ce grand domteur de monstres. 

Qui, dedans TOcéan, de ses valeurs fit montres. 

Qui chassa les volleurs de la mer, de la terre. 

Depuis les bordz du Nil jusqu'aux bordz d'Angleterre. 

II donna, dans ces boys, une asile parfaicte ; 

Les larrons d'alentour avoient faict leur retraicte. 

Ce n'estoyent pas des boys comme ils sont à présant, 

La Tesbaïde d'Egipte ils aloyent surpassant 

Sans nimphes, sans échos, grandz, désertz et toufus, 

Pleins d'espines, de ronces et de buissons confus. 

Ce fut au boys Terne (i) où se ternit leur gloire, 

' ,*,,,.,,. , 

Car là on commença à gaigner la victoire, 

La plus grand part pourtant s'enfuirent eschapez 

Jusqu'au boys de la Trappe (2) où ils fur' attrappe:^. 



(1} Le bois Ternay, entre Saint-Genest-Malifaux et Saint- 
Romain-les-Atheux. 

{%) Ici se trouvent deux vers bâtonnés ; 
Ce fut au Blet Harné où, sur leurs foybles armes, 
Hîvcrt leur fit sentir ses plus chaudes alarmes. 

Le lieu dit Blet Harné ne figure sur aucune carte, et per- 
sonne n'a pu me donner, à son égard, le moindre renseigne- 
ment. On pourrait, peut-être, y voir une corruption de Beu 
Tarnéy nom patois du bois Ternay. 

(3ï Le bois de la Trappe, tènement du bois des Gauds, 
entre Saint-Genest et Joubert. 



.(2) 




— 3o6 — 

Ils gaignent Chaut-daré (i) la prouchaine fondrière : 

Fuyons, dit l'un à Tautre, il faict trop chaut derrière. 

Leur chef sur Mont-Bouffict, (2) tout boufy d'arogance, 

Bien qu'il perdît des siens, ne pert pas l'espérance, 

Se jeté en Mont-reveil (3), où plusieurs ses amys 

Au doux zéphir du boys s'estoyent là endormys. 

Il les réveille tous, au combat les exorte : 

Il faut mourir ou vaincre, ainsi l'honneur s'emporte; 

Puis les ayant rangé, gaignent vers le grand boys. 

Mais Hercules premier y avoyt ses Gauloys, 

Qui là, en enbuscade, avoit faict une pause (4), 

Ruze qui de la mort de ces tirans.fut cause. 

Là, le combat fut grand, disputant la victoire, 

A qui des deux partis emportera la gloire. 

Une forte tempeste n'eslance tant de gresle. 

Que l'on voit, parmy l'air, des flesches pesle mesle. 

Qui a veu l'entre-choc de Thétis en cholère. 

Qui va, qui vient, qui torne, qui s'entre-rompt contraire, 

A veu le patron vray de ce mortel combat. 

Qui fuit, qui suit, qui tue, qui abat, qui débat. 

Les Gauloys surpassoit en grandeur de courage. 

Mais ces larrons murtriers estoyent faictz au carnage 

Et plus de dix contr'un; mais Hercules arrive 



(i) Chaud-Daré est un petit hameau situé entre les Communes 
et Ghaussitre, au bord du bois. 

Est-il nécessaire de faire remarquer que c'est la forme 
patoise de Chaud-derrière ? 

(2) Toutes mes recherches, concernant la situation précise 
de ce lieu dit, sont restées infructueuses. Il est fort probable 
que c'est le Monsbolferius que l'on trouve cité dans une 
charte de Saint-Sauveur, in parrochia Sancti Genesiiy Pontius 

Monetarius dédit mansum de Monteholferii {Cartulaire du 

prieuré de Saint-Sauveur-en-Rue, no lvii, p. 23). 

MM. de Charpin-FeugeroUes et Guigue (table générale, 
verbo: Monteholferii) ont donné hypothétiquement la traduction 
Montgolfier^ qui paraît bien moins exacte. 

(3) Montravel, hameau situé au-dessus de la scierie du Mas, 
sur le chemin d'intérêt commun n® 3/. 

(4) La Pauze, village et scierie à l'entrée du bois de Merlon, 
entre le Seuve et les Tours. 



— 3o6 — 

Avec ses esquadrons, près du ruisseau la rive. 

Là, il se fourre au flanc d'une telle furie, 

Qu'on n'avoit jamais veu une telle tuerie. 

Le ruisseau de Semène fut tout semé de corps 

Et leur sang frais versé fit tout rougir ses bordz ; 

Les fuards ramassez font un gros en Marianne (i) 

Où les soldatz vaincueurs, d'arc et de pertuisaline 

Les pamairent de vie, et MoriannCy pour lors, 

Fut toute ensanglantée et couverte de Mort!j[y 

Les chevaux délaissez pour leurs playes mortelles 

Furent mangez des loups, n'en restant que les selles {2), 

Auprès de FaraOy où quelcjues uns cachez 

De la main d'Hercules furent tost dépeschez. 

On tient que quelques uns s'encainèrent en terre 

Pour éviter le choc de ceste grande guerre, 

Et que là, du depuis, l'esprit pur de leurs corps 

Pâtit, vaguabondant, auprès de leurs trésors. 

Puis, selon ses victoires, aux lieux donna le nom. 

Afin qu'a toujours mais, on cogneut son renom, 

El ce nom Farao fut donné à ce boys. 

Qui avoit honnoré en Egipte les roys ; 

Un des siens, que le ciel avoit tant fortunné 

Qu'il estoit plain de biens avant que d'estre nay^ 

Premier bastit Pléné (3) et les champs d'alentour 

Lors luy furent donnez pour estre son séjour. 

Ces sauvages chassés, pour rendre grâce aux dieux, 

On dressa un autel au milieu de ces lieux. 

Ce lieu s'appelloit lors Malliatrop (4), par mistère, 

A cause des grands maux que l'on y souloit faire ; 

Mais Ion changea son nom, son malheur en bonheur, 

L'appellant Mallifaut (5), privé de tout malheur, 



(1) Morianne ou Maurianne, hameau situé au-dessous de 
Pérusel, près du village de la Combe. 

(2) Les Selles, pacage du Bois-Farost, près du château de 
Pérusel. 

(3) Pléney (plain-nay), village important entre Saint-Genest 
et la Ricamarie, sur le chemin d'intérêt commun no 33. 

(4) Mal il y a trop. 

(5) Mal y faut. 




— 3o7 — 

Puis, peupla de soldatz, des premiers de ses troupes, 

Les plaines d'alentour, les vallons et les crouppes, 

Et là, ses sacrifices agréables aux dieux 

Firent que les dieux mêmes descendirent des cieux 

Pour chacun faire un don selon sa calité, 

Pour rendre ce païs plain de félicité : 

Jupiter de sa paix, Junon de ses richesses. 

Gérés de ses espis et de ses blondes tresses. 

Et Vénus de beauté, Minerve de science. 

Mars enfla leur courage pour servir de défence 

Contre leurs enemys ; puis les nimphes des boys 

De ces lieux, sur tous autres, vindrent faire le choys. 

Puis Jupiter jura qu'il en auroit le soin, 

Qu'il les protégeroit toujours en leur besoin. 

Voyla, en deux paroles, le vray de ceste histoire 

Que tu doys, par tes vers, en publier la gloire. 

Ceste nimphe s'enfuit, me privant de sa voix 

Bien que je l'apellaisse par troys ou quatre foys. 

Nimphe, je te prometz du Rhin jusques au Gange, 

Publier de tes sœurs et de toy la louange. 

Et si aut je diray des muses les chançons. 

Que jusques en Parnasse on entendra les sons. 

Je veux encor chanter mil autre raretez 

D'auprès de MaUifaut, et toutes ses beautez. 

Et le los de son peuple je veux graver aux marbres 

Et, en mille façons, en l'escorce des arbres. 

FIN 
PAR L. JACQUBMIN, PRESTRE INDIGNE. 

Voici un nom qui était parfaitement inconnu, 
même de nos plus infatigables chercheurs, quand, 
il y a une huitaine d'années, parut à Lyon une petite 
plaquette intitulée : Un Foré\ien digne de mémoire, 
Louis Jacquemin, prêtre, poète et historien de Saint- 
Genest'Malifaux, par un de ses compatriotes (i). 



(i) Lyon, Mougin-Rusand, 1887, in-80, 53 p. 



— 3o8 — 

titre qu'excuse pleinement le doux orgueil du sol 
natal, mais qui semble un peu ambitieux lorsqu'on 
a examiné l'œuvre du modeste dramaturge monta- 
gnard. 

Dans cet opuscule, qui aurait. Je crois, gagné en 
intérêt à être publié dans la Loire, l'auteur, M. l'abbé 
J.-B. Vanel, donne d'abord l'analyse très substantielle 
d'une pièce rarissime de L. Jacquemin, imprimée à 
Lyon sous ce titre : Le triomphe des Bergers^ par Louis 
Jacquemin Donnet, prestre de Saint -Geneyst de 
Malifaut en Forest (i), et dont il n'a retrouvé qu'un 
seul exemplaire, interfolié dans un volume de pièces 
théâtrales faisant partie du tome XXIII d'un recueil 
factice, provenant du collège des Jésuites de Lyon. 

Malgré une indulgence facile à comprendre, et qu'il 
ne cherche d'ailleurs, en aucune façon, à dissimuler, 
l'abbé Vanel ne s'abuse point sur la valeur littéraire 
de son compatriote. « Dix ans après le Cid, dit-il, 
cette pastorale sent tout à fait sa province ; les lois 
de la versification n'y sont pas plus respectées que 
la règle des trois unités, si chère à Boileau, les hiatus 
abondent, le noble alexandrin y marche quelquefois 
sur plus de douze pieds ; nos Parnassiens s'étonne- 
raient de certains enjambements par trop hardis. 
Nous passerions cependant condamnation sur ces 
fautes, si graves soient-elles, si notre poète avait été 
aussi entreprenant dans l'invention qu'il se montre 
audacieux vis-à-vis de la grammaire et de l'histoire. 
Nous l'aurions volontiers loué d'habiller ses Romains 



(i) Lyon, pour la vefve de Louis Muguet, en rue Neuve, 
proche le collège de la Très-Saincte Trinité, MDCXLVI, 
petit in-40 de io3 p. 



— 3o9 — 

et ses Juifs à la mode de son temps et de sa monta- 
gne, au lieu de leur conserver le type légendaire 
dont il ne s'est guère écarté. Son œuvre, médiocre 
au point de vue dramatique, serait pour nous un 
document précieux. Mais, trop soucieux de la vrai- 
semblance, il n'a que rarement laissé échapper quel- 
ques-uns de ces traits qui trahissent le milieu où 
l'on vit, les mœurs et les passions qui s'agitent autour 
de l'écrivain. Ses personnages sont trop de conven- 
tion, sa poésie trop impersonnelle: l'action n'y gagne 
pas beaucoup ; l'intérêt historique y perd » (i). 

J'ai tenu à reproduire en entier cette appréciation, 
qui me dispensait, à mon tour, de toute critique. Je 
me permets, toutefois, d'y ajouter une simple conclu- 
sion : c'est que la comparaison de la pastorale ana- 
lysée par l'abbé Vanel avec la pièce inédite dont je 
viens de donner communication, ne fait ressortir, en 
faveur de l'œuvre imprimée, aucune supériorité réelle, 
n'accuse aucun progrès vraiment sérieux, bien que sa 
devancière lui soit antérieure de vingt-trois années 
et n'ait probablement pas été destinée à l'impression. 

La seconde partie de la notice consacrée à Louis 
Jacquemin, contient la reproduction intégrale d'un 
fragment du journal inédit de ce prêtre, relatif à la 
peste de 1628, d'après une copie exécutée un siècle 
plus tard, mais dont l'éditeur nous affirme la parfaite 
authenticité. 

La valeur historique de ce document est assez 
restreinte, et son intérêt me paraît résider surtout 
dans les citations de noms de lieux et de personnes. 

C'est ainsi que, grâce à ce mémoire, j'ai pu obte- 
(i) Un Forépen digne de mémoire ^ p. 22. 



— 3io — 

nir qujelques renseignements sur François Rousset, 
celui qui eut l'honneur de lire en public l'œuvre 
poétique de Jacquemin. Il était fils de M* Jean 
Rousset, notaire royal à Saint-Genest, et un passage 
du Journal nous apprend qu'il avait porté les armes 
contre les Huguenots, et qu'il mourut feune encore, 
le 20 août 1629, victime de son dévouement à soi- 
gner sa famille atteinte de la peste. 

Quant à notre poète lui-même, l'abbé Vanel avoue 
que, malgré toutes ses recherches, il n*a pu lui 
constituer une biographie bien précise, se trouvant 
réduit à de simples conjectures, même relativement 
aux dates de sa naissance et de sa mort. 

Il a été plus heureux en ce qui concerne la famille 
des Jacquemin et il rattache à son glorieux compa- 
triote toute une lignée d'ancêtres assez nombreuse, 
quoique peu suivie. 

Comme je l'ai fait remarquer plus haut, un inter- 
valle de vingt-trois années s'est écoulé entre l'œuvre 
inédite de Jacquemin et sa pastorale imprimée à 
Lyon. 

Ce long espace de temps n'a certainement pas été, 
au point de vue de la production littéraire du vieil 
auteur, uniquement rempli par son journal, dont le 
court fragment publié ne comprend que les années 
1628 à i63i, et, de même que rien n'indique un dé- 
but dans le poème héroïque, rien ne prouve égale- 
ment que le Triomphe des Bergers marque absolu- 
ment une dernière étape. 

Il nous est donc permis de compter encore sur 
l'avenir, qui nous réserve, peut-être, de nouvelles 
découvertes de nature à mettre en relief cette figure. 



— 3ii — 

jusqu'ici bien ignorée, d'un écrivain dont l'œuvre 
ajoute, sinon un vif éclat, du moins de curieux élé- 
ments à notre littérature forézienne. 

Le sceau des Baffie. — Don et communication de 
M. A. Vache^. 

M. A. Vachez fait don au musée de la Diana d'un 
fragment de sceau matrice en bronze qu'accompagne 
le mémoire suivant. 

ce Au mois de mai iSgS, un cultivateur trouvait, 
en travaillant son champ, à 200 mètres à l'est du 
bourg de Riverie (Rhône), la matrice brisée d'un 
ancien sceau, mesurant 53 millimètres de diamètre 
et sur lequel était gravée en creux l'image d'un guer- 
rier à cheval, brandissant son épée de la main droite. 

Le paysan qui avait fait cette découverte crut 
d'abord que ce sceau était en métal précieux, mais il 
eut bientôt reconnu qu'il était seulement en cuivre 
ou laiton, comme la plupart des sceaux du moyen 
âge. Il me l'apporta, et je lus sans peine autour du 
personnage dont il portait l'image le fragment 
d'inscription suivante : 

MI- DOMINI- DE- BAFFI 

Or, comme deux membres seulement de la famille 
de Baffie ont été possessionnés dans le Forez, où la 
seigneurie de Saint-Germain-Laval leur appartenait 
pour partie et que l'un et l'autre portaient le prénom 
de Guillaume [Willelmus), il était facile de complé- 
ter ainsi cet exergue : 

Sigillum WilleMl DOMINI DE BAFFIa. 

C'était bien ainsi le sceau des Baffie, qui venait 
d'être retrouvé. 

21 



— 3l2 — 

Les BaiBe n'appartenaient point, par leur origine, 
à la noblesse Forézienne. C'était une ancienne fa- 
mille d'Auvergne, déjà puissante, dans le Livradois, 
au XP siècle, et dont on place le berceau près de 
Viverols ou déjà, du temps de la Mure, il ne subsis- 
tait plus que des ruines du vieux château de Baffie, 
auquel elle avait emprunté son nom (i). 

Mais si le rôle qu'elle a joué dans l'histoire du 
pays de Forez n'a pas été de bien longue durée, ce rôle 
n'a pas été sans importance, car il arriva un jour, 
comme on le verra plus loin, que les Baffie dispu- 
tèrent à la dynastie régnante de nos comtes la posses- 
sion même du comté de Forez. 

Son plus ancien auteur connu est Dalmas, sei- 
gneur de Baffie, chevalier, qui vivait en 960. Et au 
nonibre de ses descendants, nous devons retenir no- 
tamment le nom de Guillaume de Baffie, chanoine de 
leglise de Lyon, qui fut évêque de Clermont de 
1096 à I [04 et qui donna, en 11 01, sa terre du Puy 
et réglise de Viverols à l'abbaye de Sauxillanges (2). 

Mais ce n'est qu'au commencement du XIII^ siècle 
que les Baffie paraissent s'être établis dans le Forez. 
Une charte de l'abbaye de la Bénisson-Dieu nous 
apprend ainsi qu'en i2o5, le comte Guy II, se trou- 
vant à Cleppé, « obligea, dit la Mure, un grand 
seigneur d'Auvergne, nommé Willelme de Baffie, de 
confirmer les concessions que son aïeul, Willelme, 



(i) Jje la Mure, Histoire des ducs de Bourbon, I, 2o3. 

(2| Bouillet, Nobiliaire d'Auvergne, I, i38. — De la Mure, 
Miroir hisiorial, chap. VI. — Grégut, Le Concile de Clermont 
de logS, p. 90. 




3ii 



XV. — SCKAU DES BaFFIE. 

Grandeur de Tempreinie. 



— 3i3 — 

avait fait à cette abbaye, de la liberté du pâturage 
pour son bétail dans ses terres » (i). 

Quelques années plus tard, mais postérieurement 
à Tannée 1 210, ce même Guillaume de Baffie contracta 
mariage avec une fille du comte Guy III et de sa 
première femme, Ascuraa ou Asiuraa (2). 

Le prénom de cette femme de Guillaume de Baf- 
fie, surnommé le Vieux, est demeuré inconnu jus- 
qu'à ce jour, comme le déclarait déjà Baluze (3), 
encore bien que de la Mure et Justel lui donnent, 
l'un et l'autre, celui d'Éléonore (4). Mais de l'initiale 
qui figure dans une charte de 1242 (n. st.), il paraît 
résulter que, suivant toute vraisemblance, elle se nom- 
mait Sibylle (5). 

(i) De la Mure, Hist, des ducs de Bourbouy I, p. 170; III, p. 39. 

(2) De la Mure, Hist. des ducs de Bourbon, I, p. 200. — 
Chaverondier, Invent, des titres du Comté de Fore^, p. 488. 

(3) Baluze, Hist. généalogique de la maison d'Auvergne y I, 
p. io3. 

(4) De la Mure, Hist, des ducs de Bourbon, I, p. 200. — Justel, 
Hist. généalogique de la maison d'Auvergne, p. 55. 

(5) Dans une intéressante communication faite à la Société 
de la Diana, dans sa réunion du 7 novembre 1892, M. Vin- 
cent Durand avait dû se borner à émettre des doutes sur le 
véritable prénom de l'épouse de Guillaume de Baffie. Mais 
depuis cette époque, un nouvel examen, fait récemment par 
M. Noël Thiollier aux Archives nationales, de la charte de 
1242, reproduite par Aug. Chaverondier seulement d'après 
V Histoire de la maison d'Auvergne de Baluze, et dans laquelle 
ce prénom était omis, a démontré, comme l'avait reconnu 
déjà Aug. Bernard (copie mss à la Diana), que cette charte 
porte textuellement : matris meœ superius nominatœ S. Or, le 
prénom de Sibylle est de beaucoup le plus commun de ceux 
commençant par cette initiale portés, à cette époque du 
moyen âge et dans notre région, par les femmes. A. Bernard 
avait mal interprété l'initiale 5 par Scuraa, confondant ainsi 
la fille avec la mère. (Communication de M. Vincent Durand. 
— Cf. Chaverondier, Inventaire des titres du comte de Fore^y 
p. 488 ; — Bulletin de la Diana, t. VI, p. 352). 



— 3i4 — 

Quoiqu'il en soit, à compter de cette époque, nous 
voyons les Baffie posséder, avec les Artaud de Saint- 
Germain^ la seigneurie de Saint-Germain-Laval, dont 
le château leur appartenait même exclusivement. 

Dès ce moment aussi, leur nom apparaît fréquem- 
ment dans l'histoire du pays de Forez. Ainsi Guil- 
laume de Baffie figure d'abord au nombre des ga- 
rants de la charte de franchises et de libertés com- 
munales, que le comte Guy IV accorda aux habitants 
de Montbrison et de sa banlieue, au mois de novem- 
bre 1223 (l). 

Au mois de mai i236, Guillaume de Baffie figure 
aussi, comme arbitre, avec Robert de Saint- Bonnet, 
dans raccord intervenu entre le comte Guy IV et 
Girin, abbé d'Ainay, au sujet des droits de justice 
de Saint-Romain-le-Puy (2). 

Mais après la mort du comte Guy IV, survenue en 
1241^ un grave différend s'éleva entre son succes- 
seur, Guy V, et Guillaume de Baffie, dit le Jeune, 
fils de Guillaume de Baffie, dit le Vieux, et de la 
fille du comte Guy III et de la comtesse Ascuraa. 

Pour des causes, demeurées inconnues jusqu'à ce 
jour, cette dernière avait été répudiée par son mari. 
Puis, Guy III s'était remarié, du vivant de cette 
première épouse, avec Alix de Suilly, dont il eut 
trois enfants, au nombre desquels se trouvait le 
comte Guy IV. 



(1) Huillard-Bréholles, Inventaire des titres de la maison de 
Bourbon y no 104. — De la Mure, Hist, des ducs de Bourbon y 
I, p. 217. 

il) Grand Cartulaire d'Ainay y I, p. 261. — Huillard-Bré- 
holles, Inventaire, n© 187. — De la Mure, Hist. des ducs de 
Bourbon^ I^ p. 233. 






— 3i5 — 

Or, au moment où le comte Guy V, fils de ce der- 
nier, entrait en possession de son . héritage, le petit 
fils de la comtesse Ascuraa, Guillaume de BaflSe, dit 
le Jeune, revendiqua, du chef de sa mère, déjà décé- 
dée à cette époque, non seulement les châteaux de 
Précieu, JuUieu, Villedieu, Cremeaux et la terre de 
Saint-Bonnet, qui faisaient partie des biens apparte- 
nant en propre à son aïeule, mais même la possession 
du comté de Forez, en allant jusqu'à contester la 
légitimité des autres enfants de son aïeul, nés d'un 
mariage non approuvé par l'Église (i). 

Se plaignant, en outre, d'injustes vexations, dont 
il aurait été victime de la part du comte Guy V, 
Guillaume de Baffie saisit du litige le roi saint Louis 
lui-même et s'en remit à sa décision pour prononcer 
sur le différend (mars 1 242, n. st.) (2). 

Grâce à l'autorité du saint roi et à l'intervention 
d'amis communs, un accord intervint entre les par- 
ties, en 1244. Par ce traité, Guillaume de Baffie 
renonça, avec le consentement de son père, à tous les 
droits qu'il prétendait avoir sur le comté de Forez, ^ 

en retour de la remise des quatre châteaux de Pré- 
cieu, Jullieu, Villedieu et Cremeaux, pour lesquels 
il promit hommage lige au comte, de même que 
pour la terre de Saint-Bonnet (3). En outre, Guy V 



(i) De la Mure, Hist. des ducs de Bourhotiy I, p. 245. — 
Aug. Bernard, Histoire du Forefjf^ I, p. 243. 

(2) Chaverondier, Inventaire des titres du comté de Fore^jfj 
p. 488. 

(3) D'après de la Mure, il s'agirait là de la terre de Saint- 
Bonnet-les-Oules (I, p. 200). Mais le fait nous paraît douteux; \ 
les termes de la transaction de 1244 nous font penser, en . 
effet, comme à M. Vincent Durand, qu'il s'agit là plutôt de 



m 



— 3i6 — 

assura à Guillaume une rente de 25o livres vien- 
noises. Et, en ce qui concerne la terre de Saint- 
Bonnet, il fut même spécialement convenu que s'il 
arrivait que Dauphine, fille de Josserand de Saint- 
Bonnet, vint à mourir sans enfants, la seigneurie 
d'Aurec [Daureu) (i) appartiendrait au comte, pen- 
dant que toutes les autres terres comprises dans la 
seigneurie de Saint-Bonnet seraient attribuées à 
Guillaume de Baffie, prévision qui ne se réalisa pas. 
Car Dauphine eut cinq maris et laissa de nombreux 
enfants (2). . 

Depuis cet accord, nous voyons Guillaume de 
Baffie, le Jeune, accorder, du consentement de Guil- 
laume de Baffie, son père, une charte de franchises 
et de libertés communales aux habitants de Saint- 
Germain-Laval (juin 1248) (3). 

Au mois de juillet de la même année, nous le 
voyons encore figurer au nombre des pVegeSy ou ga- 



la seigneurie de Saint-Bonnet-le-Château. Cela nous semble 
résulter notamment de ce que, en prévision du décès de 
Dauphine de Saint-Bonnet sans postérité, les deux parties 
se partagent d'avance les terres dépendant de la seigneurie 
de Saint-Bonnet-le-Château. 

(i) Une autre version porte : LureUy que les éditeurs de 
VHistoire des ducs de Bourbon de la Mure ont traduit par 
Luriecq (I, p. 246}, de même qu'Aug. Bernard dans son 
Histoire du Fore^^ I, p. 243. — V. Chaverondier, Inventaire 
des titres du comté de Fore^y p. 491 ; — Bulletin de la Diana ^ 
VI, p. 353 ; — Revue Forépenne, I, p. 252. 

(2) Chaverondier, Inventaire des titres du comté de Forej, 
no» 944 et 992 et p. 489. — Huillard-Bréholles, Inventaire, 
no 242. — De la Mure, I, 200. — Archives de la Loire, 
B. i85o. 

(3) Huillard-Bréholles, Inveni. des titres de la maison ducale 
de Bourbon, n° 288. 



-3i7- 

rants, de l'exécution de la sentence arbitrale pro- 
noncée par Hugues, doyen de Montbrison, et Ray- 
mond de Barges, chevalier, sur le différend qui 
s'était élevé entre le comte de Forez et Omar, abbé 
de l'Ile Barbe, au sujet de la justice de Cleppé (i). 

Au mois de janvier i25o (n. st.), Guillaume de 
Baffie donna son assentiment à la concession de la 
charte consentie, à son tour, aux habitants de Saint- 
Germain-Laval, par son co-seigneur Anaud de 
Saint-Germain, chevalier (2). 

Enfin, l'année suivante, il reçut en fief de Guy V, 
comte de Forez, divers cens, en deniers et en grains, 
à percevoir entre le village de Poncins et le Lignon, 
et il céda, en retour, au comte 20 sols de rente, 
qu'il percevait annuellement sur le prieuré de 
Montverdun, et 10 sols sur le prieuré de Chandieu 
/août i25i) (3). 

Guillaume de Baflfie, le Jeune, épousa Éléonore 
de Tournon, sœur d'Alix de Tournon, seconde 
femme de son père (4). Mais il mourut antérieure- 
ment au mois de mars 1274 (n. st.), sans laisser de 
postérité de son épouse, qui lui survécut (5). 



(i) De Charpin-Feugerolles, Cartulaire des Francs Fiefs du 
Foresf, p. 126. 

(2) Huillard-Bréholles, Inventaire, n© 304. 

(3) CartuL des Francs Fiefs du Forej, p. i35. — Huillard- 
Bréholles, Invent., n» 317. — Chaverondier, Inventaire des 
titres du comté de Forej, n© 3o2. — De la Mure, Hist, des 
ducs de Bourbon, I, p. 25o. 

(4) Archives de la Loire, B. i85o. 

(5) Baluze, Hist, généal. de la maison d'Auvergne, I, p. 7o3. — 
Justel, Hist, généalog. de la maison d'Auvergne, Preuves, 

p. 205. 






— 3i8 — 

Avec lui, s'éteignit la descendance mâle des sei- 
gneurs de Baffie. Sa sœur, Éléonore, mariée à Ro- 
bert VI, comte d'Auvergne, hérita de ses biens et 
légua ses terres Foréziennes à sa fille, Mathilde. Et 
c'est ainsi que cette dernière porta à son mari, 
Etienne de Mont-Saint-Jean, les terres et seigneu- 
ries de Jullieu, Précieu et Cremeaux (i). 

De nos jours, le nom de Baffie, que ponent encore 
un modeste hameau de Saint-Germain-Laval et un 
vieux pont jeté sur la rivière d'Aix, est le dernier 
souvenir qui rappelle, dans le Forez, cette ancienne 
et puissante famille, disparue depuis six siècles. 

Après cet exposé sommaire des faits historiques 
auxquels ont été mêlés les Baffie, deux questions 
demeurent à résoudre. 

.D'abord, comment le sceau des Baffie nous est-il 
parvenu dans l'état où il se trouve aujourd'hui ? La 
réponse à cette question ne présente aucune difficulté. 
On sait, en effet, qu'il était d'usage, quand un prince, 
un prélat, ou un chevalier mourait, de briser son 
sceau, à moins qu'il ne fût déposé dans son cercueil, 
pour éviter que l'on pût s'en servir pour antidater 
des actes ou des obligations à la charge de ses héri- 
tiers (2). Le bris officiel des sceaux était même efifec- 
tué, à cette occasion, avec une certaine solennité, en 



(i) De la Mure, Hist, des ducs de Bourboriy I, p. 200. — Justel, 
Hist. généalog, de la maison d'Auvergne, p. 55, et Preuves, 
p. 59. — Baluze, Hist. généalog, de la maison d'Auvergne, 
I, p. 117. — Bouillet, Nobiliaire d'Auvergne, I, p. i38. 

(2) Chassant et Delbarre, Dictionnaire de Sigillographie, 
vo Sceaux anéantis. — Lecoy de la Marche, Les Sceaux, 
p. 5o. — Alfred Maury, La Sigillographie (Revue des Deux 
Mondes, i5 octobre 1874, p. goS). 



— 3i9 — 

présence de témoins et constaté par un procès-verbal 
régulier. Quand il s'agissait d'un personnage revêtu 
d'une fonction, comme un évêque, le sceau brisé était 
même conservé avec soin et c'est ainsi qu'au com- 
mencement du XVI^ siècle, le chapitre de l'église de 
Vienne possédait encore toute une collection des 
sceaux brisés ou cisaillés des archevêques de cette 
église, comme nous l'apprend le procès-verbal dressé, 
en l'année i566, pour la rupture du sceau de la cour 
de l'officialité de Vienne de la rive gauche de la 
Galaure, après la mort de l'archevêque, Pierre Pal- 
mier (i). 

La seconde question est moins facile à résoudre, 
bien qu'elle ne nous paraisse pas absolument inso- 
luble. 

Comment le sceau desBaffie a-t-il pu être retrouve, 
de nos jours, dans un champ situé sous les murs 
de l'ancien bourg fortifié de Riverie ? Sans doute 
l'explication la plus simple consisterait à dire que 
Guillaume de Baflfie a pu mourir à Riverie. Mais 
cette hypothèse ne repose sur aucune donnée cer- 
taine. Toutefois, ce n'est pas par un simple etlet du 
hasard, que ce sceau a été transporté dans cette lo- 
calité. A l'époque où vivait le dernier des Baffie, 
c'est-à-dire au milieu du XIIP siècle, la seigneurie 
de Riverie appartenait à Artaud de Roussillon^ qua- 
trième du nom, qui la posséda de 1228 à 1270, Or, 
Artaud de Rbussillon entretenait des relations ctroi- 



(i) Quamdam parvam boytam nemoream, quant appenterimt 
et in qua reperta fuerunt pliiria sigilla archiepiscopalia fracta 
seu si^alhata... (V. Bulletin de la Société départementale d'jr- 
chéologie et de statistique de la Drômey io8c livraison, t. XXVI II, 

p. 32). 



J20 — 



tes avec les Baffie. Ainsi figure-t-il, comme arbitre, 
dans le traité de 1244, par lequel Guillaume de 
Baffie renonça à la possession du comté de ForeZj et, 
k comme garant, dans la charte de franchises accordée 

par ce dernier aux habitants de Saint-Germain-La- 
val, au mois de juin 1248 (i). 

Ces relations d'amitié suffisent, ce nous semble, 
pour nous faire comprendre comment le sceau brisé 
du dernier des Baffie, mort sans postérité, a pu pas- 
ser, sinon aux mains d'Artaud de Roussillon, qui 
mourut en 1270, mais du moins en celles de son 
fils, Guillaume de Roussillon. 

A défaut de cette solution, on peut encore présu- 
mer que ce sceau a pu être conservé par les comtes 
de Forez, quand ils rentrèrent en possession de la 
terre de Villedieu, qui paraît leur avoir fait retour, 
) lors de l'extinction de la descendance mâle des sei- 

I gneurs de Baffie (2). Et alors deux hypothèses se 

présentent encore : d'une part, Aymar de Roussil- 
lon, seigneur de Riverie, épousa, en i3i8, Jeanne 
de Forez, fille du comte Jean ; et, d'autre part, les 
ducs de Bourbon, comtes de Forez, ont possédé Ri- 
verie, depuis 1443 jusqu'en i5i2, en vertu du testa- 
ment d'Isabeau d'Harcourt. 

Dans bien des circonstances, ce sceau a pu ainsi 
être transporté dans l'ancien château de Riverie. Et, 



I 



{il Huillard-Bréholles, Inventaire, 110288. — De la Mure, 
Hist. des ducs de Bourbon, III, p. 68. 

(aï Villedieu, commune de Sainte-Foy-Saint-Sulpice (Loire). 
Cette terre appartenait aux comtes de Forez, notamment en 
1:^34 et i347 (Huillard-Bréholles, Inventaire, n®* 2o55, 2075 
ei ^749. — Chaverondier, Inventaire, n©" 882 à 886). 



— 321 — 

dès lors, sa découverte dans un champ voisin de 
ses murs n'a rien de bien surprenant. Car on sait 
que ce château fut rasé complètement, en i Sgo, pen- 
dant les guerres de la Ligue, sur les ordres du Con- 
sulat Lyonnais. Plusieurs documents des archives 
de la ville de Lyon nous apprennent ainsi, d'une 
manière précise, qu'après l'occupation de Riverie 
par les troupes de Jacques Mitte de Chevrières, la 
journée entière du 24 août 1 690 fut employée à la 
démolition de cette ancienne forteresse féodale et 
qu'il fut dépensé, pour ce travail, la somme de 47 
écus et 48 sous tournois, que reçurent les maçons^ 
terrassiers, charpentiers et autres ouvriers, charges 
de cette œuvre de destruction (i). 

Dès lors, tout s'expliquerait assez facilement. Si 
les pierres des monuments détruits demeurent sur 
place, pour être employées à de nouvelles construc- 
tions, il en est autrement des simples décombres, qui 
sont ordinairement transportés dans les champs 
livrés à la culture. Tel fut sans doute le sort du sceau 
brisé des Baffie. Mêlé aux décombres du château où 
il était conservé, il est demeuré, depuis trois siècles, 
enfoui et ignoré, jusqu'au jour où un heureux hasard 
l'a fait retrouver, loin des terres seigneuriales que les 
Baffie ont possédées dans le pays de Forez. 

Dans tous les cas, ce sceau nous a paru présenter 
un intérêt historique assez grand, pour qu'il méritât 
d'être conservé dans les colletions archéologiques 
de la Diana et c'est pour cela que nous nous sommes 
empressé de lui en faire hommage. 

(1) Archives de la ville de Lyon, AA. 109 ; BB. i25. 



— 322 — 

APPENDICE. 
GÉNÉALOGIE DES BAFFIE (i). 

I. — Guillaume de Baffie, donateur primitif des 
droits de pâturage à Tabbaye de la Bénisson-Dieu ; 
aïeul de Guillaume de Baffie dit le Vieux, qui suit 
(apus suus bonœ memoriœ) (2) ; vivait apparem- 
ment au milieu du XIP siècle. M. Vincent Durand 
pense que les terres sur lesquelles existaient les 
droits concédés, étaient situées dans le pays de la 
haute montagne et dépendaient peut-être de Valci- 
vières, que possédèrent les Baffie. Il eut pour fils : 

IL — N. de Baffie; probablement Dalmace, si, 
comme il y a lieu de le supposer, ce personnage 
est identique à Dalmace de Baffie, fils de Guillaume, 
tous deux vivants vers 1172 d'après un titre du 
Cartulaire des Hospitaliers du Velay^ qui nous 
a été signalé par M. Vincent Durand (3). Il fut 
père de : 

1° Guillaume le Vieux, qui suit, 

2° Éléonore. Son existence nous est clairement 
révélée par le testament d'Éléonore, comtesse d'Au- 
vergne, sa nièce et sans doute son héritière, qui nous 
apprend qu'elle était tenue d'acquitter les dettes et les 
legs d'Éléonore sa tante paternelle [amitœ suce) (4). 



(i) Ce fragment de la généalogie des Baffie n'est que le 
développement d'un essai plus succinct, qui nous a été com- 
muniqué obligeamment par M. Vincent Durand. 

(2) De la Mure, Hist, des ducs de Bourhoriy III, p. 39. 

(3) Aug. Chassaing, CartuL des Hospitaliers du Velay^ ch. 25. 

(4) Baluze, Hist. généalog. de la maison d^Auvergne, II, p. 
119. — Justel, Hist. généalog. de la maison d^Auvergne^ Preu- 
ves, p. 59. 



— 323 — 

III. — Guillaume de Baffie, dit le Vieux [vetulus 
vel senior) (i), confirma, en i2o5, la donation faite 
par son aïeul à Tabbaye de la Bénisson-Dieu (2) ; fut 
caution de la charte communale concédée à Mont- 
brison par le comte Guy III, en i223 (3), et négocia- 
teur, avec Robert de Saint-Bonnet, du traité inter- 
venu, en 1236, entre Guy IV, comte de Forez, et 
Tabbé d'Ainay, au sujet des droits de justice de 
Saint-Romain-le-Puy (4) ; approuva le traité consenti, 
en 1 244, entre le comte Guy V et son fils, Guillaume 
de Baffie, dit le Jeune, ainsi que la concession de la 
charte de franchises accordée par ce dernier aux habi- 
tants de Saint-Germain-Laval (6). Il épousa 1° S. 
(probablement Sibylle, nom très en faveur à cette 
époque), fille de Guy III, comte de Forez et de sa 
première femme Ascuraa ; 2° Alix de Tournon, qui 
survécut à son mari et mourut vers 1275. Par son 
testament, cette dernière légua notamment aux Frères 
Mineurs de Montbrison 3o sous viennois de rente, 
sur les revenus de Précieu et de Villedieu, qu'elle 
avait achetés avec sa sœur Éléonore, de Messire Guy 
Delmas (6). Guillaume de Baffie mourut vers i25o, 
en laissant les enfants qui suivent, de sa première 
femme : 



(i) De la Mure, Hist. des ducs de Bourbon^ I, 202. — Ar- 
chives de la Loire y B. i85o. 

(2) De la Mure, Hist, des ducs de Bourbon, I, p. 170; 
III, p. 39. 

(3) De la Mure, Hist, des ducs de Bourbon, I, p. 217. — 
Huillard-Bréholles, Inventaire, n© 104. 

(4) Grand Cartulaire d'Ainay, I, p. 261. — Huillard-Bré- 
holles, no 187. 

(5) Huillard-Bréholles, no 288. 

(6) Archives de la Loire, B. i85o. 



— 324 — 
1° Guillaume de Baffie, dit le Jeune, qui suit. 

2° Eléonore, épouse de Robert VI, comte d'Au- 
vergne qui fut l'héritière de son frère Guillaume. 
De son mariage naquirent quatre fils et deux filles. 
Elle testa, en i285, en instituant pour héritier uni- 
versel, son fils aîné, Robert, et en léguant à sa fille, 
Mathilde, ses châteaux et les terres féodales qu'elle 
possédait dans le Forez (facio heredem in castris 
mets et tota terra mea de Foriiio) (i). C'est ainsi que 
Mathilde apporta à son mari, Etienne III de Mont- 
Saint-Jean, les seigneuries de Jullieu, Précieu et 
Cremeaux en Forez, qui provenaient de l'héritage de 
la comtesse Ascuraa, pendant que les comtes de 
Forez rentraient en possession de la terre de Ville- 
dieu (2). 

3° Matheline, épouse de Gaudemar de Jarez, qui 
testa en 1242 (3). 

4° Béatrix, qui épousa Agnon II, fils d'Yseult 
dame d'Oliergues, et seigneur d'Oliergues de 1 234 à 
1 249, auquel elle apporta la seigneurie de Maymont. 
Elle était déjà décédée, en 1 249, comme nous l'ap- 
prend le testament d'Yseult, dame d'Oliergues. Elle 
eut pour fils Agnon de Maymont, seigneur d'Olier- 



(i) Justel, Hist, généalog, de la maison d'Auvergne^ Preuves, 
p. 59. — Baluze, Hist. généalog. de la maison d'Auvergne, 
II, p. 117. — Chabrol, Coutumes d* Auvergne, IV, p. 5i, 81, 600. 
— Archives de la Loire : Mémoire pour l'abbesse de Bonlieu, 
XVIIe siècle. 

(2) Huillard-Bréholles, Inventaire, no* 2o55, 2076, 2749. — 
Chaverondier, Inventaire, no 882. 

(3) De Boissieu, Maison de Saint-Chamond (Mémoires de la 
Diana, IX, p. 10). — Chaverondier, Rapport au Préfet^ 
i885, p. 9. 



— 325 — 

gués, qui la nomme dans son testament du mois de 
mars 1274 (n. st.) et fixe son anniversaire au 4 avril 
{pridie nonas aprilis) (i). 

IV. — Guillaume de Baffie, le Jeune, dont les ac- 
tes sont rapportés ci-dessus, était déjà mort au mois 
de mars 1274 (n. st.), comme nous le voyons dans 
le testament d'Agnon de Maymont [Domini Guillelmi 
quondam Domini de Baffia junioris). Il épousa Éléo- 
nore de Tournon, sœur d*Alix, seconde femme de 
son père, dont il ne laissa pas de postérité. Eléonore 
survécut à son mari, et mourut vers 1286 (2). 

Armes : D'or à trois molettes d'éperon de sable ». 
Des remerciements sont votés à M. A. Vachez. 

Vépitaphe de Catherine de Roessieu. — Don et com- 
munication de M. l'abbé Rey. 

M. E. Brassart fait au nom de M. l'abbé Rey, ab- 
sent, et au sien la communication suivante. 

M. Tabbé Rey vient de donner au musée de la 
Diana une très curieuse pierre tumulaire, en grès, 
mesurant i'" 17 de haut sur o"* 47 de large. Cette 
pierre se trouvait naguère dans une ferme à Grézieu- 



(i) Baluze, Hist. généalog. de la maison d'Auvergne, II, p. 
370, 703, 704. — Chabrol, IV, p. 797. — De la Mure, Hist. 
des ducs de Bourbon, I, 270 n. — M. Vincent Durand fait 
observer, avec raison, au sujet de Béatrix de Baffie, que c'est 
à tort que Baluze et Chabrol la donnent comme fille d'un pré. 
tendu Guillaume, frère de Guillaume le Vieux. Les termes du 
testament d'Agnon d'Oliergues ne permettent pas, en efiet, une 
semblable interprétation. (V. Justel, Preuves, p. 2o5. — Ba- 
luze, 7o3). 

(2) Archives de la Loire^ B. i85o. — Baluze, II, 703. 



— 326 — 

le-Marché (Rhône). D'après la tradition locale, elle 
avait été apportée là d'ailleurs, mais d'où ? Une 
minutieuse enquête n'a pu encore l'établir. 

Dans un cadre à lorte saillie pris à même la dalle 
et qui l'entoure sur ses quatre côtés, on voit, en des- 
sous de ces mots, epitaphe de Catherine de roes- 
siEu, un bas-relief représentant à gauche, la Sainte 
Vierge assise au pied de la croix et tenant dans ses 
bras le corps de son Divin Fils, à droite, sainte 
Catherine présentant à la Sainte Vierge une âme 
sous la forme d'un petit enfant nu ; entre les deux 
groupes se lit cette prière, mater dei mémento mei. 

Puis vient une longue inscription en quarante-huit 
vers français, dont un, le quatrième, a disparu par 
suite de la désagrégation d'une veine de la pierre. 

Primitivement, le bas-relief était polychrome et le 
creux des lettres peint en rouge ; on aperçoit des 
traces de cette décoration sous plusieurs couches de 
grossiers badigeons. 

EPITAPHE 
DE CATHERINE DE ROBSSIEV 

O MATER DEI 
MEMENTO MEI 

AH ESTE TOY PASSANT ET DVNE CATHERINE 

tiESPLORE AVECQ ALLARD LA FOVRTVNE MALIGNE 

COVLLES RVISSEAV DE PLEVRS DE MES YEVX VOS FONTAINES 

5 TEISMONGNANT DESOLLES DVN GEMISSANT MVRMVRE 
HARDIMENT ET A TOVS NOTRE MESADVANTVRE 
ET ENQVIS DE LOBIET DE VOS LARMES INSIGNES 
RESPONDES QVIL EST MORT LA FLEVR DES CATHERINES 
IR DIS MORTE SABAS POVR REVIVRE EN LA GLOIRE 
lO NOMMEE AVX BIENHEVREVX DETERNELLE MEMOIRE 
EN LAN NEE QVINZE CENS ET QVATRE VINGZ ET SYX 



— 327 — 



DV DIX NEVF IVILLET FVT SON AAGE PREFYX 
ET DV FVZEAV FATAL DEVIDE PAR LES PARQVES 
RAVISSANT LE CORPS FROID AVX CARONTIDDES BARQVES 

l5 OV FLOTTE LACHERON MAIS SON AME AV CIEL NEE 
ET AV CELLESTE OVVRIER DANS LE CIEL RETOVRNEE 
SES ANS NAYANT ENCOR DV QVINZIESME LE NOMBRE 
SONT NEAVLMOINGS FERMES SOUBS LE MONVMENT SOMBRE 
IVSQVES A CE GRAND lOVR QVE LE SOVVERAIN MAISTRE 

20 EN SA FVREVR VIENDRA NOS DELICTZ RECONNOISTRE 
VOYES LECTEVR COMMENT SANS ACEPTION DAAGE 
QVANT IL PLAIST AV SEIGNEVR FAVLT BENDER LE COVRDAGE 
VIRER LA VOILE AV VENT ET SINGLER LA FOVRTVNE 
INDISFERAMENT SOIT PLAISANTE OV IMPOVRTVNE 

25 CE MONDE NESTANT RIEN DISOIT CESTE DESFVNTE 

TRAVAILLEE DE LA MORT QVNG LOGIS QVON EMPRVNTE 
ET DONC LE MAISTRE PEVT LHOSTE FAIRE VVIDER 
LORS ET QVAND IL LVY PLAIST AVLTREMENT SEN AYDER 
AINSY DONCQVES CESSES CHERE MERE VOVS PLEVRS 

3o TIRES DE VOSTRE CVEVR TOVTES TELLES DOVLLEVRS 
ET NE ME VEVILLES PAS POVR CE FRAISLE REPAYRE 
RETARDER LINFINY DES FAVEVRS QVE lESPERE 
RECITANT CES BEAVX MOTZ LE TRAICT CONTAGIEVX 
EVAPORA SA VIE ET LVJ SILLA LES YEVX 

35 POVR DVNE AVLTRE CLARTE TROP PLVS RESPLANDISSANTE 
ORNER ET ESIOVIR SON AME LANGVISSANTE 
VOILLA COMME DE NOVS LVNICQUE DEITE 
RETIRE LA VALLEVR DENTRE LA VILLITE 
LAS HELLAS FIERE MORT CHIMERE ESPOVVENTABLE 

40 ET POVRQVOV DISFEREN A TON BRAS INDOMPTABLE 
SEVLLEMENT POVR VNG TEMPS CE PRECIPIT TRESPAS 
CATHERINE ROESSIEV A PEYNE NESTOIT PAS 
IMBVE DE NOSTRE AIR QVE DV NON MORT PROPHETTE 
ELLE SVYVIT AV TRACQ LA FLAMBANTE CHARRETTE 

45 VIVRE POVR A lAMAIS TOVTES FOIS Y SOIT ELLE , 

XELLEE A PRIER DIEV POVR LA RACE MORTELLE 
AINSY AV TOVT PVISSANT PLAISE DE LE PERMETTRE 
ET EN SON PARADIS TOVS ENSEMBLE NOVS METTRE 

AMEN. 

22 



— 328 — 

En résumé cette inscription nous apprend qu'elle 
est l'œuvre d'un Allard (vers 2), parent de Catherine 
de Roessieu morte de la peste (vers 33), à l'âge de 
quinze ans (vers 17), le 19 juillet i586(vers 11 et 12). 

En comparant ces données avec les divers travaux 
publiés sur les d'Allard et les de Roessieu (i), nous 
avons été amené à croire possible d'identifier l'Al- 
lard en question avec Marcellin Allard, auteur de 
la Ga\\ette Françoise. 

La solution de ce problème littéraire et stéphanois 
ne pouvait être demandée à plus compétent que M. 
C.-P. Testenoire-Lafayette. Il a bien voulu répondre 
à nos questions par la lettre suivante. 

« II me semble comme à vous que, suivant toute probabilité, 
ces vers sont de notre Marcellin Allard. Leur facture rap- 
pelle son style et les mots que vous avez soulignés en pa- 
raissent une preuve ; surtout les deux premiers vers : 

« Arrête toy passant et d'une Catherine 

« Déplore avec Allard la fortune maligne. 

Il est évident que l'auteur des vers se nomme ainsi lui- 
même ; d'autre part, la parenté de Marcellin Allard avec les 
de Roessieu semble le désigner clairement. 

Quel était son degré de parenté avec Catherine ? Pour le 
déterminer autant que possible, il faut consulter les auteurs 
qui se sont occupés de ces deux familles. 

M. Hippolyte Sauzéa, l'érudit chercheur, était propriétaire 



(i) La Tour- Varan, Armoriai et généalogies des familles qui 
se rattachent à l'histoire de Saint- E tienne ^ etc., p. 7 à 24, et 
69 à 74. — Gui de la Grye (R. Chantelauze), Portraits d'au- 
teurs ForépenSy p. i à 32. — Gras, Contrat de mariage de 
Marcellin Allard, dans Revue Forépenne, IV, p. 40 à 45. — 
Le nom de famille est écrit Roessieu ou Roeyssieu dans la 
plupart des actes anciens, puis Royssieu ou Roissieu. On ne 
trouve la particule qu'à la fin du XVI* siècle. 



— 329 — 

du château de Monteille, près de Saint-Etienne, qui avait 

appartenu aux Allard. C'est dans leurs papiers qu'il a trouvé !• 

les renseignements qui lui ont permis de dresser les quatre 

degrés de généalogie des de Roissieu donnés aux pages 69 et 

suivantes du volume sur Tarmorial et les généalogies stépha- 

noises, publié par M. de la Tour-Varan. Cette généalogie ne 

remonte qu'à Marcellin de Roissieu, premier du nom, époux 

d'Hélène de Monteille, dont le fils, Marcellin, second du 

nom, épousa Gasparde de la Bessée et fut père d'Hélène de 

Roissieu, épouse de Marcellin Allard. 

Louis-Pierre Gras, le regretté secrétaire de la Diana, ra- 
conte qu'il avait rencontré, chez un patère, l'expédition ori- 
ginale du contrat de mariage de Marcellin Allard avec Hélène 
Roissieu ; il l'a publiée dans le tome IV de la Revue Foré- 
^ienne (1870). Ce contrat est passé à Saint-Étienne, le 2 août 
i58o, pardevant le notaire* Perret. Les futurs époux y sont 
dénommés comme suit : « honnest homme Marcellin Halart, 
« marchant de Sainct Estienne de Furan, et honneste He- 
a layne Roissieu, fille de feu honnest homme Marcellin 
a Roissieu, en son vivant bourgeois dudict Sainct Etienne. » 
La future épouse et sa mère déclarent ne pas savoir signer. 

Le frère d'Hélène, « noble maistre Denys de Roissieu, com- 
<f missaire général des vivres en l'armée du Roy en Daulphiné », 
intervient au contrat et constitue à sa sœur, pour tous ses 
droits, une dot de onze cents écus sol. 

La généalogie donnée par la Tour-Varan, d'après Hippo- 
lyte Sauzéa, ne nomme que trois enfants de Marcellin de 
Roissieu et de Gasparde de la Bessée, savoir : Denys, Hélène 
mariée à Marcellin Allard et Louise mariée à Hug\ies de 
Fleureton. Il est possible qu'un quatrième enfant, une fille 
morte jeune, n'ait pas été mentionnée dans les titres conservés. 
Le rapprochement des dates permet cette supposition. Il est 
dit dans la généalogie qu'Hélène de Roissieu est morte en 
i65o, âgée de 90 ans ; elle avait donc vingt ans lors de son 
mariage en i58o. Elle pouvait bien avoir alors une jeune 
sœur de neuf ans, Catherine, morte à l'âge de quinze ans en 
i586. 

Catherine pourrait aussi avoir été la fille de Denys de 
Roissieu et la nièce d'Hélène. Les fonctions élevées, qu'oc- 



— 3io — 

éupait Denys de Roissieu en i58o, indiquent qu'il était d'âge 
à pouvoir avoir alors une fille de neuf ans. La généalogie 
ne donne pas le nom de ses enfants. 

Telles sont les probabilités pour le degré de parenté de 
Marcellin AUard avec Catherine de Roissieu. 

Denys de Roissieu était, en i584, trésorier général des 
finances à Orléans ; il fut, le 7 avril de cette même année, 
l'un des témoins du testament de Jean d'Ogerolles, mourant 
des suites de la blessure reçue dans la rixe sanglante des 
seigneurs de Roche-la-Molière avec Aymard de Saint- Priest. 

Marcellin de Roissieu, premier du nom, avait un fils aîné, 
Jacques, qui épousa Anne de la Bessée. Ils eurent un fils, 
Charles de Roissieu, qui fonda, en 1606, une chapelle dans 
l'église des Pères Minimes à Saint-Étienne. M. Sauzéa, qui 
rapporte ce fait, dit que Charles de Roissieu était conseiller 
d'État et privé ; il ajoute que c'est à ce Charles de Roissieu 
que Marcellin AUard dédia, en i6o5, sa Ga^^ette Françoise. 

La dédicace de la Ga^ jette Françoise ne porte pas le pré- 
nom de celui à qui elle est adressée et ne fait aucune allusion 
de parenté ; il y est simplement nommé « Monsieur de Roys- 
sieu, conseiller du Roy en ses conseils d'État et privé b. Il 
y a lieu de douter à qui, de Denys ou de Charles de Rois- 
sieu, Marcellin Allard a dédié son livre ; cela importe peu, 
mais cette dédicace constate aussi les relations entre les deux 
familles. 

Antérieurement aux actes qui viennent d'être rappelés, on 
trouve une famille du nom de Roissieu établie depuis long- 
temps à Saint-Étienne. La Tour-Varan donne les noms des 
cinq Roissieu, dont trois forgeurs et deux marchands, tous 
de Saint-Étienne, qui ont consenti des reconnaissances au 
terrier Paulat en i5i5. Dans les titres de la propriété de la 
Chauvetière près de Valbenoite, on trouve une famille de ce 
nom possessionnée aux territoires voisins dès le milieu du 
XVe siècle. 

La curieuse inscription de la pierre tumulaire, donnée par 
M. l'abbé Rey à la Société de la Diana, est bien relative à 
une stéphanoise, parente et probablement belle-sœur ou nièce 
de Marcellin Allard, et cette pièce en vers français du temps 




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— 33i — 

révèle un côté, inconnu jusqu'ici, du talent de notre vieil 
écrivain ». 

La Société vote des remerciements à M. l*abbé 
Rey. 

Statuette de Mercure trouvée à Feurs. — Communi- 
cation de M. E. Brassart. 

M. Brassart fait circuler les dessins, grandeur na- 
ture, d'un petit. Mercure en bronze trouvé à Feurs 
en 1893. Cette statuette, haute deo"o8, est actuelle- 
ment la propriété de M. Beauverie, l'artiste peintre 
bien connu des membres de la Diana ; il l'a acquise, 
en juin iSgS, de M. Pontvianne, horloger à Feurs. 

Le travail est soigné et dénote une haute et bonne 
époque. La coiffure, le pétase, a de grandes dimen- 
sions, la bourse d'opulentes rondeurs ; mais ce sont 
des particularités communes à d^autres statuettes du 
même dieu trouvées en Gaule (i). 

Les excellents dessins de M. Beauverie, que nous 
reproduisons ci-contre, nous dispensent d'une plus 
longue description. 

Le point du territoire de Feurs d'où provient ce 
bronze n'a pu être déterminé d'une façon précise. 
Aux dires de M. Pontvianne, il aurait été exhumé au 
cours de travaux agricoles, dans le quartier Saint- 
Antoine (2) : c'est un peu vague. 



(i) Bulletin des Antiquaires de France^ i885, p. 245 et 246. 

(2) L'ancienne léproserie Saint-Antoine, qui a donné son 
nom à un quartier de Feurs, se trouvait à l'intersection de la 
route nationale no 89 et du chemin conduisant à la chapelle 
expiatoire (Broutin, Histoire de Feurs^ p. 99). 



— 332 — 

Hache en pierre polie, découverte à Sainte-Agathe-la- 
Bouteresse. — Communication de M. E. Brassart. 

M. Brassart montre ensuite une hache en pierre 
polie longue de o"* 17 et large, au tranchant, de 
o™ 08, et au talon, de o"^ o3. Le talon est brisé. 
Dans l'état primitif, la longueur totale devait être 
de o*" ig à o™ 20. 

Cette hache est en orthophyre ou tuf orthophyri- 
que (i). Elle présente cette particularité digne d'être 
signalée : sur chaque face convexe, à o"™ o3 du talon, 
une entaille de o*" o5 de longueur a été creusée et 
aplanie pour donner une prise plus solide à l'em- 
manchement, qui devait être fait d'une branche fen- 
due, procédé encore employé de nos Jours pour les 
tranches d'acier des forgerons. 

Elle a été extraite du sol par la charrue dans la 
commune de Sainte-Agathe-la-Bouteresse, au do- 
maine des Marceaux appartenant à M. le sénateur 
Reymond, à 5oo mètres environ à l'ouest des bâ- 
timents. Détail à retenir: le champ qui la recelait 
est couvert de débris de tuiles à rebords. 

Ce même quartier de la plaine du Forez a fourni 
précédemment d'autres antiquités de l'époque dite 
préhistorique, notamment des haches polies, au 
domaine des Thevenets, commune de Sainte-Foy- 
Saint-Sulpice (2), et à Cimens, commune de Saint- 
Étienne-le-Molard (3). 



(i) La nature de cette roche a été déterminée par M. H. de 
Chaignon. 

(2) Congrès archéologique de France, Llh session à Mont- 
brison, i885, p. 112. 

(3) Bulletin de la Diana, VI, p. 2. 



— 333 — 

Quel était l'habit de chœur, porté par les chanoines 
de Montbrison? — Question de M. le chanoine Sa- 
chet. 

M, le chanoine Sachet demande s'il existe des por- 
traits ou des descriptions pouvant faire connaître 
l'habit de chœur que portaient les chanoines de 
Montbrison. 

Il sera reconnaissant des réponses que sa question 
pourra provoquer. 

La séance est levée. 

Le Président, 

Comte DE PoNciNS. 

Le membre faisant fonction de secrétaire^ 
Éleuthère Brassart. 



— 334 — 



II. 



INAUGURATION DE LA CHAPELLE 
DE NOTRE-DAME DE LAVAL. 

La chapelle de Notre-Dame de Laval a été rendue 
au culte le dimanche 6 octobre iSgS. Plusieurs no- 
tes insérées dans le Bulletin (i) ont fait connaître 
dans quelles circonstances ce monument a été donné 
à la Diana, mis d'abord par elle à l'abri d'une ruine 
imminente, et finalement restauré d'une manière 
plus complète à la demande et aux frais des habi- 
tants de Saint-Germain-Laval ; au moment où cette 
œuvre vient d'être heureusement menée à bien, il 
n'est pas inutile de les résumer brièvement. 

Le sanctuaire de Notre-Dame de Laval, lieu d'un 
pèlerinage célèbre avant la Révolution, vendu comme 
bien national le 9 février 1791, appartenait naguère 
par indivis à Mesdames Grizard et du Verne, l'une 
fille, l'autre petite-fille d'un homme de bien et de 
solides vertus, M. Pochin. Un établissement lointain 
les ayant déterminées à se défaire de leurs biens de 
Saint-Germain-Laval, elles désirèrent assurer l'avenir 
du vénérable édifice qui en dépendait et, dans ce 
but, l'offrirent à la Diana. 

Le Conseil d'administration, avant d'accepter ce 



(i) Bulletin de la Diana, t. VII, p. 68, 71, io5, 339, 4^^ 
et 453. 



— 335 — 

don, voulut se rendre compte de Tétat du monu- 
ment et de ce qu'il pourrait en coûter, non pour le 
restaurer, mais pour arrêter le progrès de dégrada- 
tions causées par un long défaut d'entretien et de- 
venues menaçantes. Il fut constaté que les murailles 
étaient solides, mais que la toiture était effondrée^de 
toutes parts et qu'une dépense immédiate de i5oo 
fr. était nécessaire pour la rétablir et conjurer ainsi 
la chute des voûtes, déjà profondément corrodées par 
les eaux pluviales. Cette somme ne pouvait être 
demandée au budget de la Société. Une souscription 
fut ouverte parmi ses membres et, en peu de jours, 
la somme requise ayant été réunie, la Société ac- 
cepta avec reconnaissance le don verbal de Mesdames 
Grizard et du Verne, qui fut converti en acte au- 
thentique le 19 septembre 1893 pardevant M*^ Veil- 
leux, notaire à Roanne, membre de la Diana, et 
homologué par décret du Président de la République 
du 28 mars 1894. 

Cependant les travaux de réfection de la toiture 
étaient exécutés d'urgence, sous la direction aussi 
habile que désintéressée de M. Etienne de Paszko- 
wicz, architecte à Roanne, aussi membre de la 
Diana, par M. Boichon, entrepreneur. L'élégant édi- 
fice qu'entourent tant de souvenirs était sauvé dans 
sa grosse œuvre pour de longues années. 

Ces réparations furent vues avec une extrême sa- 
tisfaction dans la ville de Saint-Germain, où la vieille 
statue de Notre-Dame de Laval, transportée depuis 
la Révolution dans l'église paroissiale, n'avait pas 
cessé d'être l'objet d'une vénération particulière et 
d'être visitée par les pèlerins. Le vœu de la ramener 
dans son antique demeure se fit bientôt entendre, 



— 336 — 

devint promptement universel, et la Diana fut saisie 
de ta proposition d'une restauration proprement 
dite, dont les habitants de Saint-Germain offraient 
de faire les frais. 

Une telle proposition, si respectable par les senti- 
mefitsqui l'inspiraient, si avantageuse au monument 
lui-même, rendu à la fois à son éclat premier et à sa 
destination historique, ne pouvait qu'être acceptée: 
elle le fut avec empressement. La souscription ouver- 
te à Saint-Germain produisit environ 4000 fr., somme 
que des dons ultérieurs devaient notablement accroî- 
tre. Les fonds étant faits par les habitants de la ville, 
il parut juste qu'ils fussent appelés à contrôler la dé- 
pense. En conséquence, une commission mixte fut 
formée pour présider aux travaux. Elle fut composée 
de MM. l'abbé Giraud, archiprêtre, Rajat, adjoint au 
maire, et Pierre Randin, représentant les souscrip- 
teurs, Joseph Déchelette, Ernest Gayet et Vincent 
Durand, délégués par le conseil d'administration de 
la Diana. Cette commission se donna pour président 
M, Gayet, pour trésorier M. Randin. M. de Paszkowicz 
voulut bien encore mettre gratuitement son talent et 
ses soins au service de la Diana. Les travaux de ma- 
çonnerie furent confiés à M. Boichon, ceux de menui- 
serie à MM. Gathion et Cornet, ceux de serrurerie à 
M, Gerin, les peintures à M. Palley. En outre, de 
nombreuses journées de manœuvres et d'attelages, 
fournies par des hommes de bonne volonté, furent 
employées, sous la direction de M. Randin, aux 
mouvements de terrain nécessaires à l'extérieur de 
l'édifice. 

A la fin du mois de septembre 1895, l'œuvre en- 
treprise touchait à son terme. Les travaux exécutés 



— 337 — 

peuvent se récapituler ainsi. A l'extérieur, les murs 
et les contreforts rejointoyés partout où il en était 
besoin ; une immense lézarde qui sillonnait la façade, 
réparée; le tympan et le trumeau du grand portail 
déposés et refaits; de belles portes en chêne substi- 
tuées aux anciennes portes tombant de vétusté; un 
campanile à deux arcades construit et meublé d'une 
première cloche offerte par les habitants de Baffie et 
de Marcillieu; un large passage déblayé au nord de 
la chapelle, l'esplanade au midi nivellée et élargie. 
A l'intérieur, les voûtes, préalablement recouvertes 
d'une chape en mortier, soigneusement rejointoyées 
et recrépies ; les murs également recrépis ; la pierre 
de taille lavée; les fenêtres rendues à leurs propor- 
tions primitives par la démolition de la maçonnerie 
qui en obstruait la partie inférieure, garnies de 
verrières provisoires et protégées par des grillages ; 
un badigeon d'une teinte chaude, en harmonie avec 
le riche ton violet du granit, passé sur les murs et 
les voûtes ; le mauvais carrelage en briques relevé et 
remplacé par une aire en ciment (i); le tout complété 
par la pose de deux bénitiers et d'un autel en bois 
sculpté, peint et doré, meublé de candélabres et d'un 
somptueux parement de satm brodé, dons pieux de 
divers particuliers. Le nécessaire était fait; ainsi 
restauré, rajeuni, le vieux sanctuaire était prêt à 
recevoir de nouveau l'image, exilée depuis un siècle, 
de sa sainte patronne. 



(i) On a profité de la réfection du pavé pour exécuter à Tinté- 
rieur de réglise des fouilles qui ont mis au jour partie des 
fondations de la chapelle primitive. Il a été rendu compte à la 
Diana, dans la séance du 3 janvier 1895, du résultat de ces 
fouilles, dont les frais ont été supportés exclusivement par la 
Société (Bulletin de la Diana, t. VII, p. 486 et suiv.) 



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— 338 — 

Mgr l'Archevêque de Lyon, président d'honneur 
de la Diana, avait bien voulu déléguer Mgr Déche- 
lette, vicaire général et membre lui-même de la 
Société, pour présider à la cérémonie de la transla- 
tion. Tous les membres de la Diana avaient été 
invités à y assister. 

Le plus brillant soleil a éclairé cette fête, qui avait 
attiré à Saint-Germain et de plusieurs lieues à la 
ronde une foule nombreuse, parmi laquelle on re- 
marquait une députation de la paroisse de Balbigny, 
qu'un vœu séculaire ramène tous les ans aux pieds 
de Notre-Dame de Laval. M. Grizard représentait les 
donatrices. 

A l'issue des vêpres chantées dans l'église parois- 
siale, Mgr Déchelette est monté en chaire et a pro- 
noncé ce discours : 

Salve Regina, Mater mUericordiœ! 
Nous vous saluons, à notre Reine, 
ô Mère de Miséricorde 1 

Mes Frères, 

Nos pères se sont signalés par leur constante dévotion à la 
Très Sainte Vierge. Quand on étudie l'histoire des églises de 
notre cher pays de Forez, on a Theureuse surprise d'en trouver 
un très grand nombre dédiées à Marie. Chez vous, c'est 
Notre-Dame de Laval ; à quelques lieues d'ici, sur les bords 
de la Loire, c'est Notre-Dame de Vernay ; plus haut, dans 
les montagnes, Notre-Dame de l'Ermitage, à Noirétable. Et 
je ne fais ici mention, parmi ces sanctuaires, que de ceux 
qui sont les plus rapprochés de vous et les plus célèbres. 
Nos ancêtres avaient si profondément enraciné dans leur sol 
ce culte sacré, que l'un des comtes de Forez, Guy IV, crut 
répondre au sentiment public de ses sujets, en plaçant so- 
lennellement ses terres sous la protection de la Reine du 
ciel, et en lui élevant à Montbrison cette magnifique église 
que vous connaissez tous, Notre-Dame d'Espérance. 

Parmi ces sanctuaires consacrés à Marie, l'un des plus 



F* 



vénérables est assurément le vôtre, celui de Notre-Dame de 
Laval, dont vous venez d'achever la restauration. 

Est-ce à moi de vous en rappeler, même brièvement, les 
origines ? Son histoire n'est-elle pas ici présente à tous les 
esprits et à tous les cœurs ? 

Nous possédons des témoignages irrécusables de sa haute 
antiquité. Dans le très curieux et très intéressant testament 
de Renaud, comte de Forez, mort en 1270, une ligne est des- 
tinée à Notre-Dame de Laval, une ligne seulement ; mais 
comme elle est éloquente dans sa concision ! 

Ce très pieux seigneur, dans l'acte qui contient ses derniè- 
res volontés, ordonne qu'une lampe brûle constamment devant 
l'image de Notre-Dame de Laval, selon la coutume ancienne, 
dit-il, sicut consuetum est ah antiquo (i). 

Ainsi, déjà au XIII« siècle, on pouvait appuyer sur la plus 
solide tradition l'antiquité du culte de Notre-Dame de Laval. 

Je ne m'étonne plus que votre cher sanctuairç ait vu sa 
renommée s'étendre au loin, et qu'il ait été visité en ces âges 
de foi par une multitude innombrable de pèlerins, accourus non 
seulement de tous les points du Forez, mais du Lyonnais, du 
Bourbonnais, de l'Auvergne et même de provinces plus éloi- 
gnées encore. Au fond de ce gracieux vallon de Baffie, la foule 
se pressait pour vénérer cette Vierge noire que nous avons sous 
les yeux, et qui, s'il faut en croire la tradition, vous aurait été ap- 
portée par saint Louis, revenant de la croisade. 

Dans la suite des temps, on s'aperçut que les prêtres de la 
paroisse ne pouvaient suffire à toutes les exigences de ces pèle- 
rinages si fréquents et si nombreux. C'est pourquoi, au XVI le 
siècle, on fit appel au zèle des Récollets, dont la maison conven- 
tuelle subsiste encore parmi vous. Où trouver une preuve plus 
évidente que la chapelle de Notre-Dame de Laval était l'une des 
plus vénérées de notre région ? 

Hélas ! un jour vint où la tempête révolutionnaire, qui dans 
notre France devait ébranler si fortement ce qu'elle ne ren- 
versa pas, ferma tout à coup cette église, témoin séculaire de 



(i) La Mure, Histoire du pays de Fore^^ p. 197. 



— 340 — 

tant de merveilles. Toutefois, disons-le bien haut, car c'est à 
l'honneur de vos pères, Saint-Germain sut encore, au milieu 
de la tourmente, protéger Notre-Dame de Laval. Des mains 
pieuses devancèrent les mains sacrilèges et purent mettre en 
lieu sûr la précieuse statue, tandis qu'une pétition courageuse, 
signée par un grand nombre d'habitants, sauvait de la destruc- 
tion l'antique chapelle. 

Il fallait cependant se résoudre à la voir fermer, et pendant 
tout un siècle elle est demeurée presque ensevelie dans l'oubli. 

Mes Frères, ce sera votre gloire d'avoir préservé ces murs 
vénérables d'une ruine définitive, et de leur avoir restitué leur 
splendeur d'autrefois. 

L'honorable famille qui les avait en sa possession a eu l'heu- 
reuse inspiration de les faire entrer dans le domaine de la Société 
de la Diana, cette gardienne aussi autorisée qu'éclairée des 
monuments, des traditions, de l'histoire de notre Forez. Votre 
zèle et votre générosité ont permis d'achever l'œuvre si bien 
préparée. Je vous dois à tous les plus sincères remerciements. 
Je les adresse en particulier à votre excellent pasteur, qui a 
parfaitement compris tout l'intérêt que présentait pour sa pa- 
roisse une pareille entreprise. Je les adresse aussi à ces hommes 
de goût, à ces chrétiens dévoués qui ont accepté la délicate 
mission de relever de ses ruines votre gracieux monument ; en 
le visitant, il y a quelques heures, je ne me lassais pas d'admirer 
avec quel art et quel succès ils ont rempli leur tâche : c'est bien 
votre vieux sanctuaire qu'ils vous ont fidèlement rendu, avec 
sa noble architecture, avec ses lignes harmonieuses, avec son 
caractère de virginale simplicité qui convient si bien aux églises 
de Marie. 

Tout à rheure, au nom du premier Pasteur de ce diocèse, 
qui a pris lui-même une part si importante à cette restauration, 
j'aurai la joie vive et profonde de rouvrir au culte cette 
insigne chapelle. 

A ce moment solennel, vous ferez entendre vos acclamations 
joyeuses en l'honneur de la Sainte Vierge. Vous emprunterez 
pour chanter ses louanges les formules de la liturgie sacrée. 
Arrêtez-vous de préférence aux deux invocations qui m'ont 
servi de texte : Salve Regina^ mater misericordiœy nous vous 



— 341 — 

saluons, ô notre Reine, ô mère de miséricorde ! 

Reine, Marie Test dans le ciel, par le rang qu'elle occupe 
auprès de Dieu, par la prééminence qui lui a été attribuée 
sur rassemblée des élus tout entière. 

Reine, elle Test aussi sur la terre. Partout où Ton dresse 
un autel, c'est-à-dire un trône à Notre-Seigneur Jésus- 
Christ, partout on en élève un autre à Marie. Partout on 
l'invoque, partout son image est saluée, aimée, honorée. Ah ! 
murs vénérables du sanctuaire de Notre-Dame de Laval, parlez 
nous donc de l'admirable royauté que Marie exerça jadis en 
ces lieux ! Faites passer devant nos regards la ravissante vision 
de ces scènes de foi et de piété que connurent les temps 
anciens ! Répétez-nous les paroles embrasées d'amour, les 
transports enthousiastes, les cantiques d'action de grâces dont 
nos pères faisaient retentir les airs en l'honneur de Marie! 
Montrez-nous ces pèlerins, pleins d'ardeur et d'élan, se pros- 
ternant le front dans la poussière, pour accomplir les pieuses 
promesses de leurs longues pérégrinations, et se relevant tout 
joyeux, avec la douce certitude que la Sainte Vierge les avait 
exaucés ! Redites-nous les prodiges éclatants, les merveilles de 
grâces qui se sont accomplis dans la suite des siècles, en 
ce sanctuaire privilégié! Et que cette touchante évocation, 
en nous rappelant la souveraineté de Marie, nous donne une 
nouvelle confiance en son puissant patronage. Un roi, une reine, 
en montant sur leur trône, ont pour leurs sujets des dons 
de joyeux avènement. Notre-Dame de Laval, en reprenant 
possession de son temple, et de son autel, vous accordera 
sûrement des grâces de choix; disposez donc vos cœurs à les 
recevoir. 

Mais Marie n'est pas seulement la Reine du ciel et de la 
terre; elle est aussi la Mère de Miséricorde, et je vous invite 
à l'invoquer aussi sous ce second titre. 

Vos pères sont venus dans ce sanctuaire de Notre-Dame 
de Laval solliciter les touchants effets de la miséricorde de 
Marie. Ils y sont venus sans distinction de classe, ni de rang. 
Les grands y ont apporté les sollicitudes et les responsabi- 
lités de leur position. Les humbles et les petits de ce monde 
y ont présenté leur dénûment et leur misère. Toutes les con- 
ditions, tous les états de la vie humaine se sont rencontrés 



— 342 — 

et mêlés dans cette chapelle visitée par des foules nombreu- 
ses : la gloire, la richesse et la sainteté, comme aussi le 
péché, la maladie et la douleur. Que de fois, je me plais à 
le rappeler, le péché y a été effacé, la maladie y a été guérie, 
la douleur y a été soulagée ! 

Venez à votre tour, mes Frères, invoquer dans son sanc- 
tuaire la Mère de Miséricorde. Faites de Notre-Dame de 
Laval la confidente de vos aspirations chrétiennes. Depuis 
quelques années la foi est violemment attaquée dans les âmes ; 
il faut que les âmes soient assez vaillantes pour la défendre : 
c'est elle qui est leur lumière. Chose remarquable et conso- 
* lante aussi, tandis que d'obscurs sophistes essaient de souf- 
fler sur ce flambeau sacré indispensable à l'humanité, nous 
voyons au contraire les plus grands génies lui demeurer fidèles, 
témoin cet illustre savant à qui la France faisait hier de ma- 
gnifiques funérailles (i). 

Demandez donc à Notre-Dame de Laval de vous conserver 
l'héritage de foi que vous avez reçu de vos ancêtres. Pères 
et mères de famille, confiez-lui l'éducation et l'avenir de vos 
enfants. Jeunes gens, suppliez-la de vous mettre à l'abri des 
séductions du siècle. Tous, qui que vous soyez, appelez sur 
vous sa maternelle protection. 

O Notre-Dame de Laval, votre peuple, ce peuple fidèle, se 
prépare à vous escorter dans une marche triomphale jus- 
qu'aux portes de ce temple qu'il est si heureux de vous res- 
tituer. Tandis que vous traverserez ses avenues et ses 
places, étendez vos mains tutélaires sur cette paroisse^ 
attachée à votre culte depuis des siècles. Veillez au bonheur 
de cette population qui entend rester chrétienne. Auguste 
patronne de ces lieux, faites-y fleurir toujours l'honneur, 
la foi, la vertu, et que tous ceux qui, pendant leur vie, 
auront eu la consolation de , vous invoquer dans votre 
sanctuaire, aient la joie de vous contempler un jour au 
ciel. Amen ! Amen I Amen ! 

Après cet éloquent discours, le cortège se forme et 



(i) M. Pasteur. 



— 343 — 

descend lentement vers la chapelle, au son de toutes 
les cloches de la ville, auquel s'unissent les joyeuses 
volées de leur jeune sœur de Laval. Cinquante-trois 
arcs de triomphe avaient été dressés sur soi» par- 
cours, les rues étaient tendues de draperies, ornées 
d'inscriptions, de guirlandes de fleurs et de toutes les 
naïves inventions de la piété populaire. Plusieurs 
milliers de personnes avaient pris place dans les 
rangs de la procession; c'est par centaines qu'il 
faut compter celles qui, dans une attitude respec- 
tueuse, s'étaient réunies sur l'esplanade qui précède 
la chapelle. 

A la porte principale, M. Vincent Durand, secrétaire 
de la Diana, remplaçant le président empêché, M. Po- 
yet, maire de Saint-Germain-Laval, à la tête du con- 
seil municipal, M. Ernest Gayet, à la tête de la commis- 
sion administrative de la chapelle, M. Etienne de 
Paszkowicz, architecte, et les membres de la Diana 
attendaient le conège. 

A l'arrivée de celui-ci, M. Vincent Durand a adressé 
à Mgr Déchelette les paroles suivantes : 

Monseigneur, 

Il y a trois. ans, les héritiers d'une famille dont le nom 
ne sera jamais oublié à Saint-Germain donnaient à la Diana 
l'antique chapelle de Notre-Dame de Laval. Dans leur pensée, 
la conservation de cet édifice, précieux par le mérite de son 
architecture, précieux par les souvenirs qui s'y rattachent, 
ne pouvait être mieux assurée qu'en le confiant aux soins 
d'une compagnie qui a pour mission de veiller à l'intégrité 
du patrimoine historique et monumental du Forez. 

Ce fut un grand honneur pour la Diana. Mais un honneur 
imprévu et plus grand encore lui était réservé. Les travaux 
exécutés par elle pour sauver la chapelle de Notre-Dame de 
Laval d'un effondrement prochain firent naître parmi nos 

23 



— 344 — 

concitoyens de Saint-Germain la pensée d'une restauration 
plus complète. Ils furent pris du louable désir de restituer à 
Marie ce sanctuaire cher à leurs pères, célèbre dans tout le 
Forez et jusque dans les provinces voisines, visité jadis par 
tant dt pèlerins, d'où tant de supplications étaient montées 
vers le ciel, où tant de faveurs en avaient été obtenues. La 
Diana ne pouvait que se prêter à ce vœu de la ville entière. 
Il est accompli aujourd'hui, grâce à l'admirable générosité 
des habitants de Saint-Germain, grâce au zèle d'hommes que 
je n'ose louer ici, car' ils sont trop mes amis et ils n'ont 
cherché d'autre gloire que celle de Dieu, grâce enfin et sur- 
tout aux paternels encouragements d'un Prélat qui a conquis 
tous les cœurs et que nulle œuvre noble et belle ne laisse 
indifférent. 

A cette heure encore. Monseigneur, il nous donne une 
preuve singulière de sa bienveillance, en vous députant pour 
présider à cette solennité et recevoir, des mains de vos 
confrères de la Diana, les clés du domaine de Notre-Dame, 
dont, par un enviable privilège, ils sont devenus les gardiens. 

Entrez donc. Monseigneur, entrez, image vénérable de 
notre Reine 1 Six siècles et plus se sont écoulés depuis qu'ap- 
portée d'Orient par saint Louis, d'après une tradition que 
l'archéologie ne dément pas, vous devîntes la gloire de cette 
riante vallée. Venez reprendre place sur le trône que nos 
ancêtres vous y avaient préparé ; venez faire cesser le long 
deuil de ce temple I Ses voûtes s'apprêtent à retentir de nou- 
veau des louanges de l'auguste patronne de la France, et 
tout ce peuple est impatient de l'y invoquer, comme aux an- 
ciens jours, pour la cité, pour le Forez, pour la patrie. 

Mgr Déchelette a répondu : 

Monsieur, 
Au nom de Mgr l'Archevêque de Lyon, je reçois avec recon- 
naissance les clefs de cette chapelle, que vous voulez bien 
m'oflfrir de la part de la Diana, dont vous êtes le représentant 
si autorisé. Ce n'est pas la première fois que cette Société, 
l'honneur de notre Forez, en servant la cause de l'art et de la 
science, sert aussi la cause de la religion. Nous rendons hom- 
mage en ce moment à l'une de ses inspirations les plus heu- 



— 345 — 

reuses. Grâce à ses soins, cette antique chapelle, l'un des 
sanctuaires les plus vénérables de notre région, a pu être sau- 
vée d'une ruine imminente et va être rendue au culte : c'est là 
une grande œuvre, dont nous ne saurions assez la féliciter et 
la remercier. Au milieu des acclamations joyeuses de ces in- 
nombrables fidèles qui nous entourent, nous allons replacer 
solennellement sur son trône séculaire l'image de Notre-Dame 
de Laval. J'ai la confiance que la Reine du ciel répandra d'abon- 
dantes bénédictions sur tous ceux qui ont uni leurs efforts 
pour procurer ici sa gloire. Puisse l'alliance scellée aujourd'hui 
entre la Diana et Notre-Dame de Laval être de longue durée I 
Puissent les archevêques de Lyon avoir toujours, dans la suite 
des temps, la consolation de trouver cette savante Société 
préposée, comme elle l'est maintenant, à la garde de ce beau 
sanctuaire I 

Les portes, restées jusqu'à ce moment fermées, ont 
alors été ouvertes, le clergé a entonné le Salve Re- 
gina, et la statue de Notre-Dame de Laval, parée 
d'une robe de drap d'or étincelante de broderies, et 
portée par quatre jeunes filles vêtues de blanc, pé- 
nètre la première dans l'église. Un instant après, 
elle était rentrée en possession de la place que pen- 
dant tant de siècles elle y avait occupée. 

Après le chant d'un cantique spécialement com- 
posé pour la circonstance par M. l'abbé Dutey, un 
des plus zélés promoteurs de l'œuvre, et la bénédic- 
tion par Mgr Déchelette des médailles frappées en 
l'honneur de Notre-Dame de Laval (i), les assistants 
formant la tête du cortège sont invités à sortir par 



(i) Ces médailles, de forme ogivale, frappées en argent, en 
bronze et en cuivre, sur les dessins de M. Ernest Gayet, 
portent au droit l'image de la Sainte Vierge avec la légende, 
NOTRE DAME DE LAVAL PRIEZ POVR NOVS et, au 
revers, une vue de la chapelle avec la légende, POSVERVNT 
ME CVSTODEM IN VINEIS (CantiCy I, 5) 1 300-1895. 



— 346 — 

la porte latérale pour faire place à de nouveaux visi- 
teurs, et la chapelle ne cesse de se remplir et de se 
vider jusqu'à ce que la piété de tous ait pu se satis- 
faire. 

Le soir venu, une brillante illumination faisait 
resplendir de mille feux la chapelle de Notre-Dame 
et la ville de Saint-Germain, et un feu d'anifice, tiré 
sur la place du Ravarin par M. Verdier, marquait la 
fin d'une journée où la Diana a recueilli la plus 
précieuse récompense de son initiative et dont ses 
actes devaient garder le souvenir. 



347 — 



III. 



EXCURSION ARCHÉOLOGIQUE 

A BALBIGNY, SAINT-MARCEL DE FELINES, 

LE GRÊT-CHATELARD, PINAY. 

le i3 août 1896. 

Commissaires: MM, comte Desvernay, comte Palluat de Besset, 
comte Léon de Poncins, A. Roux, T. Rochigneux, A, Vache\, 

QUESTIONNAIRE. 

BALBIGNY. 

1. — Situation de l'ancien dolmen de Balbigny. — Pierre 
milliaire anépigraphe près de l'église. — Le hameau de la 
Ville serait-il bâti sur l'emplacement du Balbigny primitif? 
— Restes d'antiquités qu'on y a retrouvés ? — Le château de 
la Chai doit-il son nom à l'ancienne famille Chauve {Caivus) 
possessionnée à Donzy au XI« siècle? 

SAINT-MARCEL DE FELINES. 

2. — Souvenirs historiques, — Noms successifs de Saint- 
Marcel : SainuMarcel de Cis, Saint-Marcel-lès-Néronde, 
Saint-Marcel-sur-Loire et Saint-Marcel de Félines, — Les 
possesseurs de la seigneurie de Saint- Marcel. — Ancienne 
famille de Saint-Marcel. — Les Guerric. — Les Tholigny ou 
Thorigny. — L'ancien château de Saint-Marcel, pris et sac- 
cagé par les Anglais, à la fin du XlVe siècle. — Jacques de 
Tholigny, chambellan de Louis XI. — Les de Mars de Luxem- 
bourg. — Les Talaru. — La famille Piston. 



— 348 — 

3. — Château. — Date de sa construction (i 582-1587). — 
Caractères de son architecture. — Influence de l'art italien 
dans la façade, la galerie, et rornementation de la cour in- 
térieure. 

4. — Salon, — Anciens meubles. — Portraits : de Turenne, 
attribué à Mignard ; de Claude de Talaru ; de Madame de 
Maintenon ; de Marie-Louise de France ; de Marie Leczinska; 
de Thomé de Saint-Cyr, ancien commandant des Cent-Suis- 
ses ; du général baron Piston. — Buste en terre cuite de ce 
dernier, par Chinard. 

5. — Boudoirs adjacents au Salon, — Portrait du maré- 
chal de Luxembourg. — Portraits de quatre grandes dames 
de la cour de Louis XIV. — Détermination des personnages 
(Mademoiselle de la Vallière, Madame de Montespan ?] 

6. — Salle à manger, — Boiserie ancienne. 

7. — Salle du re\ de chaussée de la tour, — Ancien portrait 
de Jeanne d'Arc. 

8. — Peintures et décoration des pièces du rez de chaussée 
et du premier étage. 

9. — Salle des archives, au premier étage de la tour carrée 
de la porte d'entrée. — Porte en fer. — Trumeau des Trois 
Grâces. 

10. Ancienne chapelle Saint- Roch. — Croix ancienne au de- 
vant de cette chapelle (1601). — Armoiries de Jean de Talaru 
et de Jeanne de Mars. 

11. — Église paroissiale. — Ancien mausolée des Talaru 
dans la nef de gauche. — Épitaphe de François-Hubert de 
Talaru et de Marie-Anne d'Ornaison de Chamarande (1735- 
1742). 

12. —Localités historiques: CiSy Famille de Cis au XI V« 
siècle. — Félines {figlinœ). — Ancienne famille de ce nom. — 
La Perrière, ancien fief des Guerric et des Talaru. — Mari- 
gny «est-ce la Villa Mariniacensis de la charte ioo5 de 



— 349 -^ 

Cluny ?). — Le Terreau^ ancien poste fortifié. — ViUechaise- 
— Famille de ce nom. 

LE CRÊT-CHATELARD. 

i3. — Oppidum gaulois du Crêt-Châtelard. Enceinte d'un 
développement de 2.200 mètres environ, construite en pierres 
sèches et poutres de bois entrecroisées, noyées dans la masse 
et reliées entre elles par des fiches de fer d'après le système 
décrit par César (B. G., VII, 22). Age de ce rempart ; enceintes 
similaires reconnues jusqu'à ce jour sur le territoire de la 
Gaule et particulièrement en Forez. 

Occupation de l'oppidum à l'époque romaine. Substructions, 
objets divers recueillis en plein champ. 

Nombreux puits, dans l'intérieur de Tenceinte ; dans quel 
but ont-ils été creusés ? — Objets de métal, de pierre, de 
bois, de terre cuite, qui en ont été retirés. Poteries grossières, 
tournées, à la panse amincie ensuite à l'ébauchoir ; poteries 
noires lustrées ; poteries peintes à décor géométrique ; vases 
sigillés. — Age, provenance et style de ces objets. 

Traditions relatives au Crêt-Châtelard. — Auteurs qui en 
ont parlé. 

14. — Châtelard de Cha^iy commune de Saint-Georges de 
Baroille, au confluent de la Loire et de l'Aix. Rempart pré- 
sumé contemporain de celui du Crêt-Châtelard. 

PINAY. 

i5. — Souvenirs historiques, — Donation faite, en 929, à 
Savigny, de l'église de Pinay. dédiée à Sainte Marie (Ch. 3i 
de Savigny). — Ancienne famille de Pinay. 

16. — Ancienne croix du XV« siècle sur la place de l'église. 

17. — Traces de V ancien pont^ dont la Mure faisait remonter 
la construction aux Romains. — Que reste-t-il des cinq piles 
dont parle Papire Masson dans sa Descriptio fluminum Galîiœ^ 
p. i5 et 18 ? — Nombreux legs faits pour l'entretien de ce 
pont entre les années 1286 et 1408 [Arch, de la Loire, B, i85o. 



— 35o — 

1887). — Époque probable de sa destruction, déjà consommée 
du temps de la Mure. — Nouveau pont en bois, construit 
en 1869. j 

18. — Digue de Pinay. — Date de sa fondation : 16 juillet 
171 1. — Forme de ses deux culées. — Son utilité reconnue 
lors deâ inondations de 1846 et de i856. 



3 



35 [ — 



IV. 



MOUVEMENT DE LA BIBLIOTHÈQUE 
ET DU MUSÉE. 

Dons, 

Ont été offerts par MM. ; 

Aubert de la Faige et Roger de la Boutresse, leur 
ouvrage : Les fiefs du Bourbonnais. La Palisse. 
Notes et croquis. Ouvrage illustré de 220 dessins à 
la plume. Moulins, H. Durond, 1896, grand in-S*". 
{En dehors du grand intérêt que présente cet ouvrage pour 
l'histoire du Bourbonnais^ il renferme une fouie de renseigne- 
ments utiles sur plusieurs fiefs ^ localités et familles du Foref}. 

Brun (abbé) : Hache en silex trouvée au lieu dit 
la Noè'rie, dans un champ, sur les limites des 
communes de Saint-Victor-sur-Loire et d'Unîeu* 

Longueur, o™ 180; poids, 710 gr; 

— Traité de 'chirurgie^ par M. de Chirac, profes- 
seur en l'Université de Montpellier, médecin de 
Mgr le duc d'Orléans. Manuscrit, lyiS, petit in-4^ 
de 393 pages. 

Cazeaux-Cazalet (G.), président du comice de 
Cadillac, sa notice : Communication sur Vadapiatioii 
au sol des cépages américains anciens et des hr brides 
nouveaux. Bordeaux, (veuve Cadoret), i8g5, in-8**. 

Chabannes (comte Henri de), son ouvrage : Preu^ 
ves pour servir à V histoire de la maison de Chabannes, 
Tome HL Dijon, (Eugène Jobard), 1895, 10-4*^, 

Chaignon (vicomte Henri de), ses notices : Sur la 

14 



— 3^2 — 

présence de dépôts calcaires provenant de l'altération 
des basaltes de la butte de Marcoux-Goutelas^ près 
Boèn (Loire). (Extrait du Bulletin de la Société géo- 
logique de France, 3^ série, tome XXIII, année i8g&). 
Lille, {Le Bigot frères), iSgS, in-8^ 

— Carte [géologique] des enr irons de Condal (Jura), 
Note explicative. (Extrait du Bulletin de la Société 
géologique de France , 3* série, tome XXII, année 
1894). S^ 1. n. d. (1895), in-S*'. 

Dumoulin (Maurice), professeur d*histoire au lycée 
de Roanne, ses notices : Le calendrier de l'église de 
Mâcon à Vusage de Charlieu d'après un bréviaire 
manuscrit du XVP siècle, (Extrait du tome VIII du 
Bulletin de la Diana), Montbrison, (Éleuthère Bras- 
sart), 1896, in-8^, 

— Jacques de la Fin, Etudes et documents sur la 

seconde moitié du XVP siècle, (Extrait du Bulletin 
historique et philologique^ tSgb). Paris, imp. nat,» 
1896, in-8^ 

(Travaii fort important pour V histoire des règnes de 
Henri II à Henri IV et biographie aussi complète qu'intéres- 
sante d*un personnage^ petit neveu de Pierre et Gilbert de la 
Fin^ Vun ahbé, F autre prieur de la Benisson-Dieu^ qui joua 
à cette époque un rôle politique asse^ considérable). 

— Lettres de Louis le Romain^ margrave de Bran^ 
détour g à Jean, roi de France. {Extrait du Bulletin 
historique et philologique^ iSgb), Paris, imp. nat., 
1896, in-8^ 

Jeannez (Edouard), sa notice : Pierre tErmite, 
moine ermite au monastère foré^ien de Saint-Rigaud^ 
près de Charlieu, Montbrison, (Eleuthère Brassan), 
1896, in*8°. 

Ministère de l'Instruction publique: Chauvet (G.) 



PfW» 



— 353 — 

et Georges (J.) président et secrétaire de la Société 
archéologique et historique de la Charente : Cachette 
d'objets en bronze découverte à Venais commune de 
Saint-Yrieix, près d'Angoulême. Rapport présenté à 
la Société archéologique et historique de la Charente, 
Angoulême, (L. Coquemard), iSgS, in-8*^, 

(Nombreuses planches. — Bibliographie très étendue des 
découvertes d'objets analogues à ceux constituant ta cachette. 

Le musée de la Diana possède une série de bracelets pres- 
que identiques à ceux de Venatj trouvés à Vijwls^ près de 
Montbrison; une note sur leur découverte a éte\ en 1S62, 
publiée dans le Bulletin monumental par M. Vincent Durand]. 

— Journal des Savants. Novembre-décembre i8g6, 

Piette (Ed.), sa notice : Hiatus et lacune, Vestiges 
de la période de transition dans la grotte du Mas 
d'A^il. (Extrait des Bulletins de la Société d'anthro- 
pologie de Parisy séance du 18 avril 1895). Beaugen- 
cy, (J. Laffray), 1895, in-8**. 

Rey (abbé), professeur au Petit-Séminaire de l'Ar- 
gentière (Rhône) : Épitaphe de Catherine de Roissieu. 
V. plus haut, page 325. 

Grès, Hauteur, i"™ 17; largeur, o™ 47, XVI= siècle. 

Vachez (A.): Sceau matrice des Baffie au XIIP siècle. 
Bronze, fragment. V. plus haut page 3 1 1 et figure 
planche XV. 

Bronze, Diamètre, o"* o53 ; poids, 47*'"75' 

— Sa notice : Recherches historiques et généalogie 
ques sur les Roussillon-Annonay. Lyon, Louis Brun, 
1896, in-8^ 

Vanel (abbé), curé d'Essertines-en-Donzy, ses ou- 
vrages: Les bénédictins de Saint-Germain des Prés 
et les savants lyonnais d'après leur correspondance 
inédite. Paris, Alphonse Picard, 1894, in-S'^. 



— 354 - 

— Les débuts oratoires de Massillon à Lyon d'a- 
près des documents inédits- Lyon, (Mougin-Rusand), 

[886, în-8«. 

— Promenades historiques dans l'ancien Fore^, Les 
accroissements d'Andréiteux. {Extrait du Mémorial de 
la Loire à\x 19 novembre 1894). Saint-Étienne, (Théo- 
lier et C*=)> 1894, in-8°. 

Villaine (Félix de], à la demande de M. Testenoire- 
Lafayette : Souvenir de la manifestation du 22 juin 
iSg5 en V honneur de M, Félix de Villaine, directeur 
de la Société des houilHères de Montrambert et de la 
Béraudière. Saint-Étienne, (Théolier et C*^), iSgS, 
in-8°. 



Échanges. 

Académie de Nîmes* Mémoires. VII* série, tome 
XVII, année 1894, 

Bondurand {Ed.), ï.e second livre des Pèlerins de Saint- 
Jacques de Camposielle, ou lïvre-censier. Texte en langue 
d'oc, du XIV" siècle., — Bruguier-Roure, Chronique et car- 
tulaire de TCEuvre des égïises, maison, pont et hôpitaux du 
Saint-Esprit. Avertissement, introduction avec vues et dessins. 
— Saini-Vinceni (de), Tumulos néolithique avec incinération, 
prés d'Uzès {planches). 

Académie des sciences, belles-lettres et ans de 
Clermont-Ferrand : Bulletin historique et scientifique 
de V Auvergne^ 2*= série, n"® 9 et 10. Novembre- 
décembre i8gS. 

Académie des sciences, belles-lettres et ans de 
Lyon. Classe des lettres. Mémoires. Tomes XXVI à 
XXVIIL Années 1S89-1892. 



— 355 — 

— Sciences et lettres. Mémoires. 3* série, tomes 1 
et III. Années iSgS et 1895. 

Échernier (Casimir), L'architecture lyonnaise aux quatre 
derniers siècles. Remarques historiques. (Traînai! intéressant^ 
principalement sur l'architecture civile de Lyoni. 

— Histoire de V Académie de Lyon de 1840 à i8gi . 
Concours j fondations y personnel y par J, Bonnel, se- 
crétaire général. Lyon, (A. Rey), 1892, in- 12, 

— Cartulaire lyonnais. Documents inédits pour 
servir à l'histoire des anciennes propinces de Lyonnais ^ 
Fore\, Beaujolais, Bombes, Bresse et Bugey^ compri- 
ses jadis dans /ePagus major Lugdunensis, recueillis 
et publiés par M.-C. Guigue. Tome IL Documents 
de l'année 12SS à l'année i3oo. Lyon, (F, Plan}^ 
1893, in-4^ 

(De même que le tome /«»", ce volume r enfer me quelques 
renseignements inédits concernant des familles^ localités j im* 
titutions religieuses, édifices forépens). 

Académie d*Hippone. Compte-rendu des reunions. 
1895. 

Comité d'histoire ecclésiastique et d'archéologie 
religieuse des diocèses de Valence, Gap, Grenoble et 
Viviers. Bulletin. i3^et 1 5^ années. Janvier-décembre 
1893 et 1895. 

Chevalier (Ulysse), Vie et miracles de la bienheureuse 
Philippe de Chantemilan. Document du XV* siècle, publié 
d'après le manuscrit de M. Eugène Chaper. 

Institut de Carthage. Repue tunisienne^ n° 8. Oc- 
tobre 1895. 

Ministère de ITnstruction publique, Bulletin ar~ 
chéologique. Année 1894, 2*^ livraison. 

Demaegth (L.), Notice sur la voie romaine de Lucu 
(Timziouin) à Caputtasacora (Tenira). (Curieux exemple de 



— 356 — 

la présence au même point d'une voie de plusieurs bornes itinérai- 
resy au nom de différents empereurs, servant à marquer le même 
mille j^ — F. Thiollier, Les débris du tombeau de Saint-Lazare 
à Autun, — Abbé Brune, Le mobilier et les œuvres d'art de l'égli- 
se de Beaume-k s- Messieurs (Jura). (Tombeau de Mahaut de 
Chdlon^ prieure du Sauvement, née en 1244, morte à une date in- 
conyîue : une des tranches de la dalle funéraire porte une frise d'ani- 
maux fantastiques analogues à ceux qui décorent le lambris de la 
salle de la Diana. — Grand rétable en forme de triptyque , peint 
et sr,ulptéj du XVI^ siècle et de l'école flamande, à comparer 
avec le triptyque d'Ambierle), 

— Bulletin historique et philologique, N°' i et 2. 

Année iSgS, 

Société archéologique, scientifique et littéraire de 
Bcziers, Bulletin. 3^ série, tome I, i^^ livraison. 1895. 

Société bibliographique et des publications popu- 
laires. Bulletin. 26* année, n°* 11 et 12, novembre- 
décembre 189&. 27® année, n°^ i**" et 2, janvier-fé- 
vrier 1896. 

Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et 
belles-lettres du département de la Loire. Annales. 
2^ série, tome XV, 3* livraison. 1895. 

Société de Borda. Bulletin. 20^ année, 4* trimes- 
tre i8g5. 

Société de Thistoire de Paris et de Tlle-de- France. 
Bulletin. 22^ année, 6^ livraison. 1896. 

Société de médecme de Saint-Étienne et du dé- 
partement de la Loire. Annales. Comptes-rendus de 
ses trapaux contenant les procès verbaux de ses séan- 
ces ainsi que les notes ou mémoires lus dans ses séan- 
ces. Tome XII, 2^ partie. Année 1894. 



— 357 — 

Société d'émulation de TAuvergne, Revue d'Au- 
vergne. 1 1* année, n^ 4* Juillet-août iSgâ. 

Société départementale d'archéologie et de statis- 
tique de la Drôme, Bulletin. \\&^ livraison. Fé- 
vrier 1896. 

Société des amis des sciences et arts de Roche- 
chouart. Bulkthu Tome V, n° 4, Septembre iSgS, 

Société des Antiquaires de l'Ouest. Bulletin. 2*= sé- 
rie, tome VU, 3^ trimestre 1895. 

Société des archives historiques de Saintonge et 
d'Aunis* Bulktin-revue de Sainlonge eê d'Aunis. 
XV= volume, 5^ livraison, septembre 1896 ; XVI*= vo- 
lume, i""* livraison, janvier 1896. 

Société d'études des Hautes-Alpes- Bulletin. 14*^ 
année, 2^ série, n*" 16,4'' trimestre iSgS- 

Société d'histoire et d'archéologie de Chalon-sur- 
Saône- Mémoires. Tome VUI, i" partie. iSgS, 

Arcelin ^Adrien) , La sépulture barbare de Balleure 
(Saône-éi- Loire) (avec une planche figurant une partie des bt- 
joujc et objets de toiletta découverts dans cette sépulture). 

Société historique de Compicgne : Arthur Bazin, 
Compiègne pendant l'invasion espagnole. Ouvrage 

publié sous les auspices de la Société. Compicgne, 
(Henri Lefebvre), 1896, in-S**. 

— Procès verbaux. Rapports el communications 

diverses. TV. 1895. 

Société historique et archéologique du Maine, 
Rerue historique et archéologique du Maine, Tome 
XXXVIII, 2*= semestre 1895. 



— 35R — 



Abonnemenls 

Bibliothèque de l'Ecole des Chartes. Tome LVL 
5*^ et 6*" livraisons. Septembre-décembre 1895. 

Delisle jLéûpoldi , Noies sur quelques manuscrits du 
haron Dauphin de Verna. Comptes des dépenses de Jean, 
comte de Forez en i3i5 et i3[0 {n^ ï33û du catalogue}. Ana- 
lyse, (Article très huéressant sur quelques (iinéraires de voyage 
du comte Jean /cr de Fore^ à la cour de France, sur le rôle 
important qu*i! joua auprès du roi Louis X et sur les missions 
de confiance dont il /ut charge par ce roi. — Jacqueion, La 
bourgeoisie financière au début du XVI* siècle, par A. Spont. 
{D'après l'analyse, quelques pages de ce travail sont consacrées 
à l'histoire administrative du Fore^ et des provinces voisines). 
— Lefèvre-Pontalts (Germain), Épisodes de Tinvasion anglaise- 
La guerre de partisans dans la Haute-Normandie (1424-1439}, 

Bulletin monumentaî. G*^ se rie ^ tome X, n'»* 2 et 3- 

1895. 

Brutails (F. -A.), La question de Saint-Front, (avec quel- 
ques figures). — Régnier iL.J-, L*architecturc religieuse dans 
les anciens diocèses d'Amiens et de Boulogne et l^ouvrage 
de M, Camille Enlart, {avec planches et figures}. 

PolybibHon, Revue bibUograph ique un iver selle. 
2^^ série, tome XLII, S^ et 6^ livraisons, novembre- 
décembre 1895; tome XLIIIj i''^ livraison, janvier 
1896. 

Rocheterie (de la), Louïs XVII, son enfance, sa prison, 
sa mort au Temple, d*après des documents inédits des archives 
nationales, par Régis de Chantelau^e, (Analyse). 

Retfue archéolof^que. 3^ série, tome XXVII, sep- 
tembre-décembre J895. 

Reime du Lyonnais, bb^ année, 5* série, tome XX, 



— 35q — 

n*** ii8 à I20, octobre-décembre iSgb; 56* année, 
tome XXI, n^ 121, .janvier 1896. 

Galle (Léon), Causerie d'un bibliophile \ks ventes de 
livres^ notamment de la collection de Vûrnû). — Grisa rd {J.-J,[, 
Odyssée de la table de Claude, découverte à Lyon en i528. 
— Prajoux (l'abbé) , Le prieuré de Beaulieu-en-Roannais. — 
Varax (Paul de) , Histoire d'Amplepuis depuis répoque gau- 
loise jusqu'en 1789. 

Revue épigraphique du Midi de la France. N*^ 80. 
Octobre-décembre 1895. 

Acquisitions. 

Archives départementales, Rhône, Inventaire-som- 
maire, Archives civiles. Série A à E, Tome I^^, 
Paris, Paul Dupont, 1864, în'4". — Tome II, Paris, 
Paul Dupont, s. d., in-4°. 

Nombreux renseignements concernant k Fore^ : Série B. 
États généraux ; — série C. Communes et municipalités, 
guerres et affaires militaires ; mines et minières ; châtellenies 
et juridictions, églises et presbytères, établissements de bien- 
faisance, consignations, édits, déclarations et lettres patentes 
du roi, actes de foi et hommage, terriers et Hèves ; — série D. 
Collège et petites écoles [Archives des prieurés de Saint- Julien 
en Jare^ et Saint-Romain-leS'AîheuXy analyse de nombreux 
terriers de Montverdun) ; — série E. Titres de famille {notam- 
ment de la famille Pingon de Prangin, détentrice des archives du 
prieuré de Bard). 

Archives ecclésiastiques. Série H, Tome P^ 

Ordre de Malte. Langue d' Auvergne. Lyon, I^ouis 
Brun, 1895, in-4°, 

(Contient notamment des renseignements considérables et 
d'un haut intérêt sur les Commanderies foréjiennes de Mont- 
brison^' Chamelles, Verrières et dépendances j ainsi que sur tes 
membres de Marlhes et Bourg- Argemai, dépendant de la Com- 
mander ie du Devesset-en-Velay), 



— 36o — 



Preuves littérales de noblesse des dames chanoi- 
nesses d'Alix^ Leignieu et Neuville-les-Dames depuis 
le 9 janvier 1749 jusqu'au 6 août 1774, dressées par 
Claude Rocher, secrétaire du chapitre des seigneurs 
comtes de Lyon. 

(Pour aider ies membres de la Société dans leurs études^ 
nous croyons devoir donner la table des preuves contenues 
dans ce volume). 

La ir* colonne du tableau ci-dessous contient la lettre 
initiale de la maison où désirait entrer la postulante : A, 
Alix (Rhône) ; L, Leignieu (Loire) ; N, Neuville-les-Dames, 
Neuville-su r-Renon (Ain) ; — la 2© colonne, les noms et pré- 
noms ; — la 3t colonne, la date des preuves ; — la 4e colonne, 
le feuillet du volume. 



Allemand de Champier (Marie-Françoise d*) 
Anstrudû (Marie d') 



# ' 

w 

N 

A 

N 

N 

N 

N 

'*' ! 

N 

N 



id. 
id. 
id. 
id. 
id. 



(Marie-Hélène) 

(Claire-Étiennette-Marie) . . . . 

(Ma ri û-Edmée -Adélaïde) 

( Ma ri e - H élène - Henriette - Éléonore) 
(autre Marie-Hélène-Henriette-Éléo- 

nore) 

Armand de Forest de Blacon (Marie-Antoi- 

nette-Caroline-Alexandrine d') 

id, (Marie-Marguerite-Françoise) . . 

îd. (Olympe-Marie-Madeleine) . . 

Audiffrei (Marie-Thérèse-Henriette d') . . . 

Bar (Catherine de) . 

Barre (Ma rie- Jeanne-Dorothée de la) . . . 

Bataille (Françoise -Marie) 

Bataille de Mandelot (Catherine-Nicolas) . . 
Baussct de Roquefort (Amélie-Françoise-Del- 
phine-Henriette de) . 
idi (Anne-Joseph-Sophie) . 

H;. (Antoinette - Dorothée - 

Joséphine- Françoise). 
Beaurepaire (Marguerite-Anne-Antoinette de) 
îd* (Lûuise-Jacqueline-Charlotte) 



1758, 9 mai. 
1749» 9 janvier. 

id. 

1770, 4 août. 

id. 

id. 

id. 



446 



1771, 6 avril. 


464 


id. 





id. 


» 


1752, 18 avril. 


20 


1760, i3 déc. 


191 


1760, 21 juillet 


167 


1759, 29 juillet. 


59 


1755, 3o déc. 


33 


1763, 7 janvier. 


237 


id. 


i> 


id. 


j» 


1758,30 janvier. 


116 


1764, 5 nov. 


289 



L-..., il 



— 36i — 



N 



N 



N 



N 



N 



Bélissac (Jeanne-Suzanne-Françoise de) 

id. (Madeleine) 

id. (Victoire-Anne) 

Berbis (Claude-Bernarde) 

id. (Marie-Élisabeth) 

Bernard de Sassenay (Judith-Pauline-Esprit- 
Zoé) 

id. (Anne-Marie-Claudine- 
Camille) . . . . 
Bérulle (Angélique-Louise-Nicole de) . . . 
id. (Catherine-Philiberte-Françoise) . . 
Bétizy de Mézières (Henriette-Eugénie-Pier- 
rette de) 

id. (Marie-Etienne-Casimir) 

Bouhelier (Françoise) 

id. (Ignace-Gabrielle) ...... 

Bourcier de Montureux (Marie- Anne-Louise- 
Sophie de). . . 
Brachet (Marie-Césarine-Augustine de). . . 

id. (Catherine-Françoise) 

id. (Marie-Christine-Frédérique) . . . 

Brosses (Catherine-Charlotte de) 

Breuil des Crues (Marie-Louise-Gabrielle des). 
Breuil des Crues de Satones (Marie-Claudine- 
Joseph de Sainte-Croix du), 
id. (Marie-Louise-Philiberte) . 

id. (Anne-Marie) 

id. (Marie-Humberte) . . . 

Bruc (Marthe- Geneviève-Marguerite de) . . 

id. (Marie-Alexandrine-Félicité) . . . . 

id. (Anne-Rosalie) 

Buffevent (Marie-Anne-Jeanne-Françoise de) . 
Buisson de Donzon (Clotilde-Marguerite-Féli- 

cité du) .... 
Certaines de Villemolin (Jeanne-Françoise de), 
id. (Marie-Gabrielle) . . 

id. (Anne-Françoise) . . 

id. (Françoise-Claudine) . 



1767, 4 avril. 

id. 

id. 
1763, 20 déc. 
1766, 24 sept. 

1767, 17 février. 

id. 

1769, 4 sept. 

id. 

1757, 8 nov, 

id. 

1760, 27 déc. 

id. 

1769, 3 juin. 

1766, 17 déc. 

id. 

id. 

1755, 27 sepi. 

1752, 29 janvier. 

1756, 3o juillet. 

id. 

id. 

id. 
1766, 28 mars. 

id. 

id. 

1757, 28 nov. 

1758, 10 juin. 
1770, 27 juillet. 

id. 
id. 
id. 



369 

I» 
227 
342 

363 

. » 
424 



107 
m 

194 

412 

347 

3i 

16 

63 



321 

] I I 

* 

444 



— 362 — 



- 1 'r^^^.r 



N 



N 



GhafFoy (Claudine- Véronique de). . . . 
id. (Marie-Gharlotte-Jeanne- Baptiste) . 
•id. (Jeanne-Octavie-Ferdinande). . . 

id. (Louise-Véronique) 

Ghaillot (Marie-Jeanne de) 

Charbonnier de Crangeac (de) (Marie-Fran- 
çoise-Catherine) . . . 
Charpin de Feugerolles (Camille-Colombe de) 
Chastenay (Marie- Louise-Agathe de) . . 
id. (Marie-Louise-Charlotte). . . 
id. (Jeanne - Marie - Henriette - Féli - 

cité) 

id. (Marie - Charlotte - Louise - Gabriel 

le) ^. . 

id. (Louise - Françoise -Thérèse-Char- 
lotte) 

id. ( Marie-Charlotte-Armande - Étien - 

nette) 

Cheylus (Alix - Elisabeth - Louise - Rose - Ga - 

brielle de) 

Ghoiseul (Anne-Élisabeth-Joséphine-Amélie de) 
Choiseuil (Charlotte-Ferdinande-Marie de) 

id. (Louise-Joséphine) 

Coiffier de Breuille (Marie) ...... 

Cohorne (Marie-Henriette-Siffrède de) . . . 

id. (Gabrielle-Félicité) 

Gordier de Launay (Jeanne-Prosper de) . . 

Couraud (Marie- Anne-Catherine) 

Gouriivron (Sophie-Françoise-Marie Le Com- 

passeur de Créqui de) . . . 

Damas (Marguerite-Joseph-Zoé de) . . . . 

id. (Marie-Alexandrine-Jacobine) . . . 

Damas Daudour (Claudine-Alexandrine de) . 

id. (Thérèse - Claudine - Roso - 

Une) 

id. (Marie-Thérèse) .... 

Damas de Cornaillon (Agnès-Esprit) . . . 
id. (Catherine-Charlotte) . 



1766, 24 mai- 


332 


id. 


m 


id. 


» 


id. 


» 


1760, 26 janvier. 


161 


1759, 19 février. 


i34 


1763, 4 juillet. 


260 


1756, 5 août. 


72 


id. 


s 


id. 


Ji 


1759, 19 oct. 


i55 


id. 


• 


id. 


D 


1769, i3 juin. 


418 


1761, 23 juillet. 


2l3 


1770, 17 février. 


435 


id. 


D 


1767, 28 déc. 


396 


1767, 7 juillet. 


38i 


id. 


B 


1771, 28 sept. 


469 


1763, 23 février. 


242 


1770, 6 juin. 


441 


1765, mai. 


3o3 


id. 


9 


1756, 3 avril 


67 


id. 


» 


id. 


m 


1759, 4 juillet. 


«43 


id. 


» 



— 363 — 



Damedor de Moïans {Marie-Xavîer-Sophie) 
Dexmîer d^Archmc (Marie-Anne-Joséphineï 
Dudressier (Marie-Marguerite- Bernarde) 

id. (Marîe-CIaude-Charloîte) 

Dumesniel de Sommery (Antoineïte-Madeleine 

Pulchërie; 

Dupac dû Saint-Amans de Badens (Gabrielle 
Dupac de Bellegarde (Madeleine- Françoise) 
id. (Madeleine- Marie-Fran 

çûise) * . 
id, {Claire; . 

id. iHenrietieU 

Duquesnay (Marie-Thérèse) 
Durfun (J eanne-M arî e- Nicole de) . 

id. ^Marie-Anne-Louise-Gabrielle) , 
id, lÉmilie-Pierrette-Antoinettel , 
id. (Anne-Françûise-Adélaidel . . 
Fenoyl (Caiherine-Salinguerra -Antoinette de 

Gayardon de) 

Fontanges jAnne-Françoise-Madeleine de|. 
Fontette (Marîe-Denise-Gabrielle de) . 

id. lÉléazard ou J.azare-Charlottei , 

ForestdeDivonne (Marie-Violan-Gilbertede la) 
id, (Pernette-Françûise) . , 

id. (Marie- Louise- Pernette-So 

phie) 

Foudras de Courcenay (Marie-Clandine-José 

phine de| • 
id^ (Anne -Thérèse), 

id. (Marie-Françoise) . 

Froissard Bersaillin (Claude-Françoise-Simon 

ne de). 

id. (Marie-Bernardine-Justine) 

id, [Françoise- Margueriie-Césaire) 

Fumel (Louise-Michelle-Kiisabeth de) 
Gamay (Louise-Marguerite de) , < 
id. (Françoise- Je an ne- Marie) . . 

id. (Anne- Lu ce) 

id. (Jacques- Françoise) . . , 



1767, 5 octobre. 

1770, 2t sept. 

1757, 3o aoûï. 

id. 

1774,24 février- 

i756j 1% nov. 
17G3, [4 mars, 

id. 
id. 

id- 

1770, 3o oct. 

17GÏ, 8 mai. 

id. 

1764, i5 nov. 

id. 

1770, 29 août. 
1764, t=r juin. 
1759, igfévrier. 

id. 

1764, 12 juin, 

id. 

id. 



391 
453 
100 

485 
346 



II 

456 
207 

B 

291 
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450 
27S 

i32 
185 



i759^28fëvrier. 


136 


id. 


» 


id. 


M 


id. 


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175», i5 nov. 


10 


id. 


B 


1765, 5 janvier. 


295 


1773, 5 juin. 


478 


1770, 6 août. 


448 


id. 


A 


fd. 


» 


id. 


» 



— 364 — 



N 



N 



N 



Gamay (Gabrielle-Luce-Louise de) ... . 

Gaulmyn (Suzanne-Elisabeth) 

Gayardon, V. Fenoyl. 

Gourcy (Marie-Marguerite-Henriette de) . . 

id. (Elisabeth-Charlotte) 

id. (Louise-Victoire) 

Gratet (Adélaïde-Catherine- Pierrette de) . . 

Greische d'Agneville (Marguerite-Catherine de) 

id. (Jeanne- Elisabeth- Pétro- 

nille; 

Jaumont (Marie-Barthélemy-Marguerite de) . 

id. (Françoise) 

Laurencin d'Avenas (Jeanne- Marie-Joséphi- 
ne de). . . . 
Laurencin de Beaufort (Anne-Louise de) . 
id. (Marie-Françoise-Xa- 
vier 

Le Bascle d'Argenteuil (Marie) 

id. (Anne-Gabrielle . . 

Le Gouz de Saint-Seine (Marie-Jeanne) . . 

ic^v (Suzanne-Charlotte) . 

id. (Augustine-Sophie) . 

Le Prêtre de Châteaugiron (Louise-Rose) . . 

id. (Céleste-Josephe) 

id. (Augustine-Caroline- 

Victoire- Aimée) . 

Le Prêtre de Vauban (Gabrielle-Sébastienne) 

id. (Pierrette - Henriette - 

Françoise) .- . . 

Le Prud'homme de Fontenoy (Marie-Aimée) 

Lescalopier (Anne de) 

Livenne (Angélique-Charlotte de) . . 
Lucinge (Louise-Charlotte de) . . . . 
id. (Louise-Françoise-Elisabeth) . 
Mac-Mahon (Françoise-Claudine de) . 
id. (Anne-Jacqueline). . . . 

id. (Guy-Marie-Théodorine) . 

Malvin de Montazet (Jeanne de). . . 
Mareschal (Marie-Christine-Antoinette de) 



1770, 6 août. 


448 


1771, 29 mars 


458 


1760, ler août. 


172 


id. 


» 


id. 


» 


1770, 19 mai. 


438 


1767, 3o juillet. 


385 


id. 


» 


1759, 21 mai. 


141 


id. 


» 


1756, 3o avril. 


48 


1756, 3o avril. 


52 


1758, 3 octobre. 


128 


1756, 4 août. 


69 


1763, 2 déc. 


264 


1761, II mars. 


200 


id. 


» 


id. 


» 


1757, 3 février. 


85 


id. 


» 


1769, 14 nov. 


43o 


1758, 6 nov. 


129 


id. 


» 


1767, 3 janvier. 


354 


1771, 10 juin. 


466 


1767, 9 janvier. 


36o 


1757, 14 février. 


90 


id. 


» 


1763, 10 nov. 


223 


id. 


» 


id. 


» 


1761, 6 juin. 


210 


1765, 8 juin. 


309 



365 



N 



N 

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N 

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A 

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L 

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A 

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» 
N 



N Mareschal (Péironille-Polixène-Josephte de) . 
id. (Margueriie-Rûsaïie) . . , , , 

Mareste de Rochefort f Anne -Poli xè ne- Thérè- 
se-Marie de). * • 
id. (Josene-Marianne-Moni- 

me) 

Malermey (Bonaventure *P>ançoise-Étiennei- 
le de). ...... - 

Menthon de Rosy (Anne-Louise de). . , . 
id. (Claudine-Bernardine . . 
id. . (Marie -Bernardine-Joseph- 
Sophie) 

Merle de la Gorée (Adélaïde-Vïctoire de) . 

Messey (Marie-Jeanne de). 

Meyran de Lacena de la Goy (Madeleine-Del- 
phine-Thérèse de) . 

Monestay (Madeleine de) 

id. (Marie-Gabrielle 

Monspey de Charentay (Marie-Louise-Cathe* 

fine de) . ., 

Montdor (Anne-Marie de). , . . . . 

id. (autre Anne-Marie| . . , , , 

Montessu (Reine-Philippe de Bernard de), 

Moretton de Chabrillant fMarie-Dianp de). 

id. {Marie *H en nette). 

id. iMarie-Hilaire). , 

Mouchet (Marie- Louise de) , '. . * * 

Moustier (Adelaïde-Charlotie de) ... 

id. (Antoinette^Philippe) . * . . 

Myre de Mory |Marie-[.ouise delà), . . 

id. (Louise-Fortunée) . . 

id. I Pauline- Marie) . . , . 

id. (Alexandrine-Émilie). . . 

Neucheize (Elisabeth-Emilie de). . . . 

id. (Elisabeth-Claudine) .... 

id. (Antoinette-Julie) 

id. (Elisabeth-Claudine) .... 
Noblet de la Clayte {Marie-Anne de| . 
Pillot (Charlotte-Antide de) 



1765, 8 juin. 


309 


id. 


i 


tjûj, 29 avril. 


374 


id. 


it 


1764, 26 mai. 


274 


1753, 23 nov. 


17 


id. 


B 


1765, 5 Juin. 


3o6 


1763^ 29 avril. 


149 


1759, 27 mars. 


.39 


1773, 14 juillet. 


481 


tj66, 5 sept. 


336 


id. 


» 


1757, 23 avril. 


93 


175^, 3o juillet. 


61 


i76Gjy 19 avril. 
1756, 2 août. 


329 


64 


1750, 20 avril. 


4 


id. 


» 


id. 


A 


1756, 9 juillet. 


«.6 


1756, 10 février. 


37 


id. 





1765, 22 juUlet. 


3l2 


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î765j 14 oct. 


3.7 


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îd. 


n 


1771, 3o mars. 


463 


1763, 5 déc. 


169 


17C2, 6 nov\ 


Ï19 



— 366 — 



Pilloi (Jeanne-Gabrielle de) ..... . 

Poltgnac ( Diane- Louise-Augusli ne de) , . ♦ 
Pont Renneponi jLouide-Iiearieite de}. 
Porte (Marie- Pierrette de !aj . , * , . . 

id. (Rûiie) 

id. (Sophie) , . , . 

îd. (Hélène) . . 

id. (Marthe) . , . . 

Prévôt |Marie-Beooîte*Joséphi[ie de) . . . 

id, (Charlotte-Jeanne) - . 

id* (Anne-Françoise) .,,..,. 

id* (Charlotte-Elisabeth) ....*. 

Puisigneux (Adélaïde-Fëlîcienne de Boffin de). 

id. (Alexandrine- Marie-Sophie) . , 

Rabodanges (Louise-Adélaïde-Françoîse de) * 

Rennel de Lescut (Marguerite de) . . , . . 

id. (Maric-Françoise-Alexandrine) 

Reugny (Jeanne-Louise de) 

Riccé (Marie-Pauline-Joséphine de) . . 
Rivette (Marie-Anne-Française de ). . 

id. (Marie-Anne-Delpbine) .... 
Rivière (Marie-Françcise-Gabrielle de la) * 
Rochefort d'AlIy de Saint-Vidal (Marianne de)» 
Rodiie jMarie-Étienne de la) 

id. tMarie-FrançQise-Marguerite) * . 

id, iMarie-Catberine-Françoise} . . . . 

id. (Marie* Ftiennette) 

Rosière (Sophie-Félicité de) 

id. (Anne-Gabrieïle-Henriette) . . , 
Saint-Aubiïi de Saligny (Henriette-Jeanne de) . 

Seyturîer (Anne<CharIotie de) 

Tencin (Claudine-Sophie de Giiérin de) , 

id, (Louise- Ursule-Félicité) 

id- (Louise-Françoise^Alexandrine) . , , 
Terrier (Suzanne-Reine-Joseph) 

id, (Marie-Daric-Philogène-Gahrielle) * . 

id. (Charlotte-Félicie) , ^ . . . - - 
Teyssonnière (Thérèse- Charlotte de la). » , 
Thy (Louise-Étien nette de) ^ 



1762, 6 nov. 

1768, 6 février* 

1757, i5 juillet. 

1766, 4 avril. 

id. 

id. 

ïd. 

îd. 
1770, let sept. 

id. 

id. 
id. 

1756, 12 nov* 
id. 

îj^S, S avril. 

1757, 8 nov, 
175s, 7 janvier, 
1770, 1 5 janvier. 
1756, 3o mars. 
1773, 22 mars. 

id. 

1774, 6 août, 

1756, :io avril. 

175 1, 2(3 août. 

id, 

id. 

id. 

1759, 3o août. 

id. 
1752, 29 janvier. 

1759, 6 août. 
1756, 5 août. 

id. 

id, 

1752, 5 mai. 

1760, 12 oct. 
id, 

1761^ i6 sept. 
17641 24 mai* 



400 

97 
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45 1 

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1] 

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146 

75 

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23 

187 

3 82 



— 367 — 



N 



Touche (Marie-Élisabeth-Hélène de la) . . 
Toustain de Frontebosc de Richebourg (Char- 
lotte-Françoise) . . 

Vallin (Marguerite-Gabrielle de) 

id. (Benoîte-Françoise-Catherine) . . . 
id. (Louise-Claudine-Suzanne) .... 

Varenne (Marie de) 

id. (Anne-Baptiste) 

id. (autre Marie) 

Villeneuve de Vence (Alexandrine - Charlotte - 

Adélaide de) . . 
id. (Madeleine - Alexandrine- 

Julie) . . . 
id. (Sophie- Rosaline-Irénée) 

Vincent de Panette (Anne de) .... 
id. (Françoise-Benoîte) 

id. (Françoise- Claudine - Ga- 

brielle) . . . 
Vivier de Sarraute (Antoinette - Thérèse - Ro- 
se du) ... 



1760, 


23 


sept. 


1762 


, 28 déc. 


1760, 


22 
îd. 


août. 


1767 


, a3 


mai. 


I76I, 


id. 
id. 


avril. 


1765, 


25 février. 




id. 






id. 




1773 


26 avril. I 




id. 






id. 




1768, 


7 octobre. 



i83 

23 I 

177 

378 

204 



298 



475 



4o5 



On a joint à ces preuves, f»* 255-260, les procès verbaux 
d'examen des titres de noblesse de messire Georges-Simon 
de Vauchier du Deschaux pour entrer dans le chapitre de 
Saint-Claude (4-22 mai 1763). 

Expédition authentique. Volume în-f°, papier tim- 
bré de 5 18 feuillets dont 18 blancs, relié en veau. 
(Catalogue de la vente de Verna, n° i333). 

Titres concernant les familles du Saix, Perrin et 
leurs alliances, ainsi que les seigneuries et domaine 
utile de Chervé, Ressins, Rivoire, Pierrefitte, Mars, 
Buffardan, etc. (i 427-1751). 

1427, 9 mai. Testament de Jean du Saix, damoiseau, sei- 
gneur de Pierrefitte, Buffardan et Mars. — i5oo, 21 juin. 
Contrat de mariage entre Claude du Saix, seigneur de 

25 



— 368 — 

Ressins en Beaujolais^ de Rivofre» Reignat en Bresse 

et de Réon en Valromey, et demoiselle Alix de Girar- 

dières, fille de Jean de Girardières et de Claude de Varennes, 

seigneur et dame de Pierrefitie et de Ja Tour d'Essenines 

en Beaujolais, Mars et Coigny en Lyonnais, Buifardan en 

Fomz^ et Noailly et Girardières en Bourbonnais. — 1^44, 18 

^ septembre. Accord entre Antoine du Saix, abbé de Chazery, 

commandeur de Bourg, François du Saix Tainé, seigneur de 

Rivoire, autre François du Saix, seigneur de Réon et 

Pierrefitte, et Jean du Saix, seigneur de Ressins et Marrigny, 

au sujet de la succession de Claude du Saix et d'Alix de 

I Girardièresj leur père et mère. — i5Co, 7 novembre. Contrat 

' de mariage entre Jean du Saix, seigneur de Ressins, etc., 

. et demoiselle Claudine d'Epinac, fille de feu Pierre d'Epinac, 

(lieutenant pour le roi au gouvernement de Bourgogne, et de 
Guicharde d*Albon. — i^Sg, 25 juillet. Echange de biens 
entre Jean Perrin, seigneur de Cher¥é, et Philibert Emonet, 
meunier de Ferreux. ^1571, 3i mars. Transaction passée 
par Pierre Odoard de Perreux, au profit de Benoît Josserand 
(| et Jean son fils^ au sujet de la plus-value d*une terre sise en 

t^^^ la paroisse de Vougy, territoire des Marellières, moyennant 

^ le prix de deux poinçons de vin, mesure de Ferreux {Pièce 

(incomplète de la fin^ servant simplement de couverture à un 
des titrer du dossier], — 1371, 17 juin. Obligation de mille 
livres tournois passée au profil de Jean du Saix^ seigneur de 
J ^ Ressins, etc.» par Jean d'EpinaCj son beau-père, au sujei delà 

I dût constituée à sa fille Claudine, épouse dudit du Saix. — 

1^72, 21 décembre. Vente par Jean Leuion, dit Gondrax, de 
Saint-Vincent-de-Boisset, à noble Jean Perrin, sieur de 
Chervé, d*un pré sis en la prairie de Ferreux. — 1573, 2 
juin. Vente par Françoise Joasson, veuve d'Etienne Chenal et 
Pierre Charretier son gendre, habitants de Nandax, à Jean 
du Saix, seigneur de Ressias, d'une terre dite de la Farge 
sise en la paroisse de Nandax. — ^^77 j 20 août. Sentence de 
.__^_ dissolution de mariage pour Jean du Saixj seigneur de Res- 
sinsj contre dame Claudine d'Epinac. — i 586, 19 juin. Con- 
trat de mariage entre Jean du Saix^ écuyer, fils naturel 
d'autre Jean du Saix, seigneur de Ressins, etc., et demoiseUe 
Louise de Guînes, fille de feu Guillaume de Guines» seigneur 
dudit lieu et des Miniers, et de dame du Cleuzet. — ï^Sg, 



— 369 — 

5 novembre. Donation faite par Jean du Saix, seigneur de 
Ressins, au profit de son filleul Jean du Saix, fils d'autre ~ 
Jean du Saix, seigneur de la Roche, etc. — 1590, 18 
octobre. Vente par Claude Saillant Taîné, laboureur de 
Boyer, au profit de Jean du Saix, sieur de la Roche, 
d'un pré sis à Boyer. — 1591, 7 janvier. Godicile de 
Jean du Saix, seigneur de Ressins, au profit de Jean, 
Claude et Pierre du Saix, ses petits-enfants issus de Jean 
du Saix et de Louise de Guines, et des enfants de dame 
Claudine de Villeret sa filler* — iSgS, 28 octobre. Vente 
par Jeanne Guyot, veuve d'Antoine Chasseret et Pierre 
leur fils, de Perreux, à Jean Perrin, sieur de Chervé, capi- 
taine dudit Perreux, d'une fontaine appelée « Juenin 
encloze en leur terre appelée la Sarrazinière, en la franchise 
de Perreux » avec le droit de capter toutes les sources envi- 
ronnantes, pour le prix de six écus sol, et deux chênes de 
haute futaie. — i6o3, 24 décembre. Sentence d'exemption de 
tailles rendue en faveur de Jean du Saix, seigneur de Cher- 
vé, contre les consuls et habitants de Perreux. — 1607, sep- 
tembi*fe. Acte d'enregistrement, par la cour des Aides, des let- 
tres de noblesse accordées ladite année à Jean du Saix, fils 
d'autre Jean du Saix, pour services militaires. — 1609, 
ler octobre. Constitution et vente d'une rente de 3 1 livres 
tournois assise sur le mas et tènement de la Roche, parois- 
ses de Nandax et Coutouvre, par Jean du Saix et Louise de 
Guines, au profit de Claude du Saix, seigneur de Rivoire, etc. 
— 1614, 10 mai. Requête présentée par Jean-Baptiste du 
Saix, au sujet du franc-fief de sa terre de Chervé. — 1616, 
10 juin. Contrat de mariage entre Claude du Saix, fils de 
Jean du Saix et de Louise de Guines, et demoiselle Louise Bec, 
fille de feu Adrien Bec, seigneur de la Bussière et de la Motte- 
Saint-Vincent, et de dame Françoise de Vaurion. — 1622, 14 
juin. Constitution et vente d'une rente annuelle et perpétuelle 
de 18 livres i5 sols au principal de 3oo livres, assise sur le 
domaine de la Roche, paroisse de Nandax, par Jean du Saix, 
sieur de Chervé, et son fils Claude, sieur de Mars, au profit 
d'autre Claude du Saix, seigneur de Rivoire, etc. — 1623, 
5 avril. Donation par Jean du Saix et Louise de Guines, au 
profit de Pierre du Saix, écuyer, leur fils. — 1623, 5 avril. 
Partage et accord entre Claude du Saix, sieur de Mars et 



— 370 — 

Pierre du Saix, sieur de Chervé, fils desdits Jean du Saix et 
Louise àù Guines. — 1634, 3 juin. Acte de notoriété de 
noblesse dressé par les consuls et habitants de Perreux, en 
faveur de Claude du Saix, seigneur de Chervé. — 1640, 12 
octobre. Sentence rendue par les trésoriers généraux au bu- 
reau des finances de Lyon, en faveur de Jean du Saix, sieur 
de Chervé, etc., fils naturel d'autre Jean du Saix, au sujet 
de ses lettres de légitimation et anoblissement. — 1641, 8 
mai. Arrêt du Conseil d'Etat et ordonnance du Roi portant 
confirmation de noblesse en faveur de Claude du Saix, sieur 
de Chervé. — 1G44, 10 avril. Lettres royales portant abolition 
et mise à néant des poursuites entreprises et condamnations 
portées par le parlement de Metz contre le sieur Pierre du 
Saix, sieur de la Roche, gentilhomme au service du duc 
d'Orléans et de la reine mère pendant leur absence du 
royaume. — 1645, 2 août. Transaction entre dame Marguerite 
de Baxter, veuve de Pierre du Saix, sieuf de Chervé, surin- 
tendant de la maison du duc d'Elbeuf, et Claude du Saix, 
seigneur de Mars et co-seigneur de Chervé, son beau-frère. 
— 1677, 20 juillet. Contrat de mariage entre Jean-François 
du Saix, fiîs de Jean du Saix, seigneur de Chervé et de feue 
dame Emmanuelle de Poudras, et demoiselle Gabrielle du 
Bost-Mollin, fille de feu Gaspard du Bost-Mollin, seigneur 
dudit lieu, Viry et la Guillermière, et de dame Claudine de 
Sarron. — 1701, 12 novembre. Commission de l'assemblée 
provinciale de la commanderie de Saint-Georges de Lyon, 
obienue par François-Joachim du S^x, pour être reçu che- 
valier de Tordre de Saint-Jean de Jérusalem et faire ses 
preuves de noblesse. — 1702, 4 novembre. Ihventaire des 
titres^ contrats et pièces diverses réunies par Jean-François 
du Saix, seigneur de Chervé, en vue de faire la preuve de 
noblesse de François-Joachim du Saix son fils, pour être 
reçu chevalier de Saint-Jean de Jérusalem. — 171 5, 18 no- 
vembre. Contrat de mariage entre Jean-Gabriel du Saix, fils 
de feu Jean- François du Saix et de vivante Gabrielle du Bost- 
Mollin, et demoiselle Marguerite Papon dé Coutelas, fille de 
feu François Papon, et de vivante Françoise de Boucherolles. 
— 1739, 18 novembre. Contrat de mariage entre Antoine de 
Fournillon, seigneur de Butery, la Cloistre, l'Espinasse, etc., 
commandant au régiment de Royal- Vaisseau, et demoiselle 



-37. - 

Louise du Saix, fille de Jean-Gabriel du Saix, seigneur de 
Chervé et de dame Marguerite Papon de Gouteias. — 1741, 
16 avril. Testament de dame Louise du Saix de Chervé, au 
profit d'Antoine de Fournillon, son mari. — 1744, 21 février. 
Mémoire concernant la succession de dame Louise du Saix 
de Chervé, contestée par demoiselle Jeanne-Françoise du Saix^ 
sœur d'un second lit de la testatrice, à Antoine de Fournillon, 
héritier testamentaire. — 175 1, 18 août. Arrêt du parlement 
de Paris dans le procès entre lesdits Antoine de Fournillon 
et Jeanne-Françoise du Saix de Chervé. 

39 pièces, la plupart originales ou en forme d'ex- 
pédition authentique, généralement sur parchemin ; 
formats divers. (Catalogue de la pente de Verna, 
n°« i359 et iSSg;. 

Titres concernant spécialement la famille de 
Fournillon et ses alliances, ainsi que les seigneuries et 
domaine utile de Butery, TEspinasse, etc. (1491-1769). 

149 1, 3o avril. Contrat de vente de biens sis à Saint-Sym- 
phorien de Lay, passé par Claude Torteys, dit Prandi, dudit 
lieu, au profit de noble Antoine de Fournillon, damoiseau. 
— i5i2, 19 septembre. Acte de partage des biens délaissés 
par noble Antoine de Fournillon et Catherine de Vernoille, 
sa femme, entre noble Jean de Fournillon et ses frères et 
sœurs. — i523, 23 décembre. Testament de noble Jean de 
Fournillon, seigneur de Butery et TEspinasse, paroisse de 
Saint-Symphorien de Lay, au profit de dame Gasparde de 
la Porte, sa femme. — i537, 2 mai. Transaction entre la- 
dite dame Gasparde de la Porte et Jean de Fournillon son 
fils, d'une part, et Antoine Rey, dit Pelletier, de Lay, d'au- 
tre part, au sujet d'une restitution de biens réclamée par ce 
dernier. — i543, 23 mars. Testament de dame Gasparde de la 
Porte. — i55o, 7 juillet. Contrat de mariage entre Jean de 
Fournillon, écuyer, seigneur de Butery et TEspinasse, et 
Louise Bec, fille de Gilbert Bec, seigneur de la Bussière et de 
Perrenecte du Vernay. — i$73, 19 janvier. Testament de ladite 
dame Louise Bec, épouse dudit Jean de Fournillon. — 1377, 
6 juillet. Acte d'émancipation par noble Jean de Fournillon et 



— 372 — . 

acte de donation en faveur de son fils aîné, Claude de Four- 
nillon, actuellement hommes d'armes de la compagnie de M. 
de Gousan, né de son mariage avec feue dame Louise Bec, — 
r58'2, 18 octobre. Contrat de donation de biens, par ledit 
Jean de Fournillon, au profit dudit Claude de Fournillon, 
son fils- — i583, 21 janvier. Contrat de mariage entre no- 
ble Claude , de FaurnilJon, seigneur de ButCi/ et rEspinas&e, 
et demoiselle Marie de Chazeron, fille de feu noble Claude 
de Chaïe«on, seigneur de Pélussieu et de Pierrelas, et de 
feue dame Françoise de Cariât. — 1^94, 19 février et 16 juin. 
Testament dudit Claude de Fourntllon et codicile en ftiveur 
de Marie de Chazeron, sa femme. — i6i3, 12 juillet. Con- 
trat de mariage entre noble Pierre de Fournillon, écuyer 
fils desdits Claude de Fournillon et Marie de Chazeron, et 
demoiselle Jeanne du Chol, fille de noble Jacques du Chol, 
ëcuyer, sieur de la Roche et Saint-Andéol-lc-Château, et de 
feue dame Hélène de la Bessée. — 1^43, juillet. Requête et 
assignation pour Jeanne du Chol, veuve de Pierre de P^our- 
ûillon, contre Jean Pcrrin, sieur de Messimieu, tuteur et 
curateur des enfants de feu noble Antoine de la Mure, sei- 
gneur de Rilly» au sujet de redevances à elles du^s. — 1647, 
ig mai. Contrat de mariage entre Philippe de Fournillon, 
écuyer, seigneur de Butery et de TEspinasse, fils de feu 
Pierre de Fournillon et de Jeanne du Chol, et demoiselle 
Madeleine du Bosi-MoUin, fille de François du Bost, écuyer^ 
seigneur de Mollin, Viry et la Guillermièrej et de feue Ma- 
deleine de Sainte-Colombe. — t65o, 23 mars. Injonction à 
Madeleine du Bost, femme de Philippe de Fournillon, appe- 
lante dans un procès en parlement, d^avoir à paver la somme 
de 20 livres au sieur Jean Damiron, messager ordinaire du 
Beaujolais, sur la requête de ce dernier, — léjSj décembre. 
Testament réciproque et mutuel entre François Dervieu, bour- 
geois de Lyon et dame Catherine Violette, sa femme, avec 
codicile, — i6Bj, 27 Janvier. Contrat de mariage entre 
Philippe de Fournillon, seigneur de Butery, la Cloistre et 
TEspinassc, et ladite Caiherîne Violette veuve Dervieu, et 
entre Pierre de Foumilîonj, fils dudit Philippe, et demoiselle 
Louise Dervieu, fille desdits sieurs Dervieu et Violette, — 
1693, 23 octobre. Inventaire des meubles ei efîets mo- 
biïiers délaissés par Philippe de Fournillon, pour dame Cathe- 



— SyS — 

rine Violette, sa veuve. — 1708, lo juin. Jugement prononcé 
en la sénéchaussée de Lyon dans l'instance pendante entre 
Louise Dervieu, veuve de Pierre de Fournillon, d'une part, 
et le sieur Jacques Chevalier, marchand à Lyon et dame 
Jeanne Dervieu, sa femme, d'autre part. — 1739, i3 août. 
Arrêt du parlement de Paris rendu en faveur de Jean- Fran- 
çois Fournillon de Butery, commandant au régiment de Ro- 
yal-Vaisseaux, dans l'instance contre Philippe Valet, marchand 
de Lyon. — 1769,'» 14 août. Acte d'acceptation sous bénéfice 
d'inventaire de l'héritage de Jean-François de Fournillon, 
seigneur de Butery, Chervé, etc., par sa veuve dame Marie 
Giraud de Montbellet. — 1769, 26 septembre. Règlement 
amiable sous seing privé entre Jean Giraud de Montbel- 
let de Saint-Trys, dame Marie Giraud de Montbellet, veuve 
de Jean-François de Fournillon de Butery, dame Fran- 
çoise-Thérèse Giraud de Montbellet, veuve de M« Henri- 
Frédéric de la Pimpie de Granoux, et de dame Jeanne- 
Louise-Gabrielle Giraud de Montbellet, épouse de Pier- 
re Trocu de la Crose d'Argis, relativement à la légitime 
leur revenant dans la succession de leur père. 

23 pièces, la plupart originales ou sous forme d'ex- 
pédition authentique, généralement sur parchemin; 
formats divers. (Catalogue de la vente de Vema, 
n° 1377). 

Bulle de dispense de mariage accordée à François 
du Bost et à Madeleine de Sainte-Colombe, parents 
au 3^ et au 4* degré. 1614. 

Original, parchemin. {Catalogue de la vente de 
Vernay n^ i332). 

Résignation par le R. P. Gabriel Chappuis, prêtre 
de rOratoire de Montbrison, au nom de Jean Chap- 
puis, confrère de la compagnie de l'Oratoire, demeu- 
rant en la maison de Notre-Dame des Ardillats de 
Saumur, de l'office de lieutenant des eaux et forêts 
au pays et comté de Forez, en faveur de Jean 



— 374 — 

Franchon, avocat demeurant à Roanne, 8 mai 1660. 
Expédition authentique. Papier, 2 feuillets dont un 
blanc, (Catalogue de la vente de Verna^ n** 1378). 

Contrat de mariage entre Pierre-Jacques-Louis de 
Badier, chevalierj seigneur de Verseille, Serizat, etc*, 
capitaine au régiment de cavalerie de Fumel^ veuf 
sans enfants de Jeanne-Françoise Daubert de Résie, 
et fils de défunts Jacques de Badier, lieutenant-géné- 
ral des armées du Roi et de dame Barbe-Louise 
Duplessier, et demoiselle Eonaventure-Éîiennette de 
Pourcheressed'Estrabonne^ fille de feu Jean-Jacques de 
Pourcheresse, baron d'Estrabonne, seîgneurd'Avonnc, 
Fraissan, Damplerre^ etc., et de dame Pascale-Antoi- 
nette-Emilie de Marivat, remariée à Chartes-Louis, 
marquis du Chastellier-Dumesnil, lieutenant général 
des armées du Roi, commandant pour sa Majesté 
sur les côtes de Provence. 17 avril 1757. 

Expédition authentique- Parchemin de 6 feuillets. 
(Catalogue de la vente de Fema, n*" 1379). 

Acte de partage sous seing-privé des biens de Jean- 
Jacques de Pourcheresse d'Estrabonne entre ; dame 
Éléonore-Antoinette de Pourcheresse d'Estrabonne^ 
douairière de Charles-Louis vicomte de Durfort, 
dame Bonaventure-Étiennette de Pourcheresse d'Es- 
trabonne épouse de Pierre-Jacques-Louis de Badier 
seigneur de Verseille, et demoiselle Françoise-Ca- 
therine de Pourcheresse d'Estrabonne fille mineure. 
1761, 20 novembre^ 

Copie moderne. Papier, 18 feuillets dont un blanc. 
(Catalogue de la vente de Verna, n"* 1379). 

Sonyer du Lac (Jean- Baptiste), Les Fiefs du Fore:^. 
Manuscrit de 3ï8 feuillets dont 26 blancs, in-4°, relié 



- 375 - 

en basane, avec ex-libris de l'auteur. [Catalogue de 
la pente de Verna, n^ iSqo). 

Ce manuscrit paraît être en entier de la main de l'auteur 
et l'original de son travail. Dans la préface, qui occupe 64 
feuillets y sont intercalées 10 pièces imprimées (mémoires judi- 
ciaires^ arrêts du conseil^ lettres patentes^ etc) concernant la 
matière féodale, La nomenclature et l'historique des fiefs of- 
frent quelques variantes, mais en petit nombre et sans grande 
importance, avec le texte publié par M. d'Assier de Valenches 
d'après le manuscrit de la bibliothèque de l'Académie de Lyon. 
A la fin du volume, copie de l'arrêt du Conseil d'État, de iSjS, 
maintenant la charge de juge du domaine du Roi au pays 
et comté de Fore^, 



— 376 — 



MOUVEMENT DU PERSONNEL. 

Membres titulaires. 

M. l'abbé Jean-Baptiste Vanel, curé d*Essertines- 
en-Donzy, reçu le i3 décembre 1895. . 

M. Noël Thiollier, élève de l'École des Chartes, 
3, rue Duguay-Trouin, Paris, reçu le 5 février 1896. 

Membre correspondant. 

M. Paul Richard, 10, chemin de Francheville, 
Lyon, reçu le 28 décembre 1895. 

Membre décédé. 

M. Hubert Jacqueton, à Thiers, membre corres- 
pondant. 

Démissionnaires. 

M. le docteur Choupin, Saint-Galmier, membre 
titulaire. 

M. Poulot, ancien chef d'escadron, château de 
Matel, Roanne, membre titulaire. 

M. de Combes, avocat, 16, rue Victor-Hugo, 
Lyon, membre correspondant. 

M. Félix Thiollier, au château de Verrières, Saint- 
Germain Laval, membre titulaire. 



TABLE 



Les noms imprimés en capitales sont ceux des auteurs des 
notes ou communications mentionnées dans le Bulletin, 



Alix (Rhône), chapitre noble de femmes, 36o. 

Allard (Marcellin), poésie inédite de cet auteur, Szô. 

Ambierle, 35, 36 ; — église de Saint-Martin, 36 ; — cha 
pelle de Saint- Nizier, 36. 

Ande-la-Roche (Allier), 36 ; — Saint- Pierre du Bois, 36 ; 
— Dianières, 162. 

Anglais, notes sur les incursions des bandes Anglo-Gascon- 
nes en Forez (i386-i389), 241. 

Arçon, commune de Vivans, 36. 

Assemblée générale, 187. *«• V. Séances trimestrielles. 

Augerolles (Puy de Dôme), 279. 

Badier de Verseille (famille), 374. 
Baffie (famille de), 3 11. 
Balbigny, 347. 
Baugy (Saône-et- Loire), 32. 
Belle^arde, 249, 25o. 



— 378 — 

Brassart (Éleuthère). Une vue ancienne du couvent de 
TErmitage près Noirétable, 267. — Statuette de Mercure 
trouvée à Feurs, 33 1. — Hache en pierre polie 'décou- 
verte à Sainte-Agathe-la- Bouteresse, 332. 

Budgets, 190, 271. 

Buffardan, commune de Saint-Martin-la-Sauveté, 367. 

Butery, commune de Lay, 371. 

Calendrier de l'église de Lyon, 2 ; — de l'église de Ma- 
çon, 223. 

Celle (Puy de Dôme), 276 ; — bois de Pourcharesse, 275. 

Chandon: Tigny, 58. 

Changy, 36 ; — hôpital de Sainte-Marie-Madeleine, 36. 

Charlieu, 38, 286 ; — église Saint-Philibert, 223. 

Chàtelard de Chazi, commune de Saint- Georges de Baroille, 

349. 

Chérier: le Poyet, 44. 

Chervé, commune de Perreux, 367. 

Cleppé, 38. 

Comptes du trésorier, 190, 269. 

Créî-Châtelard (le), commune de Saint-Marcel de Félines, 349. 

Cro;eet, 37, 75, io3; — la Frairie, 121; — Grofi&ère, 121 ; — 
Rade, 122. 

DccHELETTE (Joseph). Le monument mégalithique de Chérier, 

44. 
Oeckclette (Mgr Louis-Jean), vicaire-général. Inauguration 

de Notre-Dame de Laval, 338, 344. 

Deveti, Deveys, commune de Saint-Hilaire-Cusson-la-Valmitte, 

283. 

Dianières, commune d'Ande-la-Roche (Allier), 162. 

Dons faits à la Société par MM. Aubert de la Faige, 35 1. — 
Aulagnier (C), 273. — Barthélémy (A, de), 273. — Beau- 



— h9 -= 

fort (L. de), 273. — Bertrand (A.), 62, 273. — Boudet (Mar- 
cellin), 274. — Boutresse (R. de la), 35 1. — Brun (Pabbé), 

274, 35 1. — Cazeaux-Cazalet (G.), 35 1. — Chabannes 
(le comte H. de), 35 1. — Chaignon (le vicomte H. de), 
35 1. — Chambre de commerce de Saint-Étienne, 62. — 
Clairet, 274. — Conseil d'hygiène de Saint-Étienne et de 
la Loire, 62. — Crozet-Barban, 2. — Dumoulin (Maurice), 

275, 352. — Durand (Vincent), 275. — Fréminville (J. de), 
275. — Galle (L.), 62. — Guillemot (A.), 275. — Jean- 
nez (E.), 352. — Lachmann (E.), 63. — Libercier (le 
R. P. F.-M.-A.), 282. — Marsy (le comte de), 282. — 
Meaux (le vicomte de), 283. — Ministère de l'Instruction 
publique, 63, 283, 352. — Monery (L.), 63. — Piette (Ed.), 
353. — Planeix (l'abbé A ), 283. — Poidebard (W.), 283. 

— Prajoux (l'abbé), 283. — Reure (l'abbé), 66, 284. — 
Rey (l'abbé), 353. — Rougier (L.), 67. — Renoux (l'abbé), 
287. — Roumejoux A. (de), 287. — Sachet (le chanoine), 

287. — Signerin (l'abbé), 287. — Testenoire-Lafayette 
(C.-P.), ej, 287. — Vachez (A.), 288, 353. — Valentin- 
Smith (L.), ^y, — Vanel (l'abbé), 288, 353. — Varax (P. de), 

288. — Villaine (F. de), 354. 

Donzy, commune de Salt-en-Donzy, 248. 

Dumoulin (Maurice). Le livre de raison d'Antoine de Thélis, 
5i. — Le calendrier de l'église de Mâcon, d'après un 
bréviaire manuscrit du XV« siècle à l'usage de Charlieu, 
223. — Plainte des ouvriers de Saint-Étienne contre les 
entrepreneurs de la fabrique d'armes, 1716, 238. — Une 
grève des ouvriers en soie de Lyon en 17 17, 239. 

Durand (Vincent). Documents relatifs à l'histoire du Forez 
contenus dans le V« volume des Chartes de Cluny, 34. 

— La station antique d^Ariolica, 89. — Analyse d'archi- 
ves et commentaires 275 à 282. — Inauguration de la 
chapelle de Notre-Dame de Laval, 334. 



Eaux et forêts : le maître en Beaujolais au XV« siècle, 2 56 ; 
— office de lieutenant en Forez, XVII« siècle, 373. 

Épercieu, 40. 

Ermitage (1'), couvent, commune de Noirétable, 267. 



— 38o — 

Espînmsse (J>, commune de Saim-Cyr de Valorges» 5j. 

Espinasse (1*), commune de Saînt-Forgeuï-rEspinasse, 36, 
218, 

Espinasse (h, commune de Saini-Symphorîen de Lay, 371. 

Excursions archéologiques : à Crozet, la Pacaudière, Saint- 
Marun d'Estreaux, Saint-Pierre-Laval, le 3 juillet i8o3, 
compte-rendu par M. l'abbé Reure, 75 ; — à Balbigny, 
Saint-Marcel de Félines, le Crét-Châtelard, le j3 août 
1895, 191J ^ — questionnaire, 347* 

Feurs, 33 1. 

Foumillon (ramiJle de), 371, 

FitÊitiNvtLr.E (J. de}. Le Maître des eaux et forits en Beaujo- 
lais au XV^ siècle, 336. 



Grézieu^ïe-Marché (Rhonei, 325. 

GuiLHAUME (Charles). Note sur le canton de Saint-Genest- 

Maiifaux. Un poème inédit de L. Jacquemin, 196. 

Iguerande sSaône-et-Loire), 29, 3o, 3ï, 35, ai 3. 

Jacquemin (Louis), poète Forézien, 296. 

Jeannez (Edouard). Pierre rErmiie, moine ermite au monas- 
tère forézien de Saint- Rigaud, près Charlieu, 191. 

Jonzieu : Champ Dolent, 298, 

Lay; Butery, 371. 

LegneCj commune de Merle, 283. 

Leignieu, chapitre noble de femmes, 3 60. 

Lyon, 247 ; — une grève des ouvriers en soie en 1717^ iBg* 

Mablyj 36, 61 ; — Cornillon, 3i ; — les Platïères, 56. 



— 38i — 

Marlhes, 298 ; — le Temple, la Chambre des Fées, le Champ 
des Fust, bois Panère, 298 ; — Chaussitrej 399 ; — 
Chaud-Daré, 3o5. 

Mars, 367. 

Merle : Legnec, 283. 

Montceau-rÉtoile (Saône-et-Loire), 33. 

Mouvement de la bibliothèque et du musée, 62, 2^3, 35 1, 

Mouvement du personnel, 73, 293, 376. 

Nandax : Ressins, 367. 

Nervieu, 39. 

Neuville-les-Dames, Neuville-sur-Renon (Ain), chapitre noble 
de femmes, 36o. 

Noirétable, 40, 268; — TErmitage, 267. 

Nomination d'un membre du conseil d'administration, 190. 

Notre-Dame de Laval, inauguration de la chapelle restaurée, 
334. 

Ouches : Varinay, 60. 
Oyé (Saône-et-Loire), 216. 

Pacaudière (la), 75, i25 ; — Tourzy, 36, 37, 134; — Villo- 
son, i3i; — la Salle, i33. 

Perdu (docteur Léon). Des découvertes archéologiques et 
géologiques dues aux travaux de eonstructioa de la ligne 
de Roanne à Paray-le-Monial, 23. 

Perreux, 25; — le cimetière des Anglais, 25 ; — le Moulin 
Tampon, les Franchises, 26 ; — Chervé, 367. 

Perrin (famille), 367. 

Pierrefitte, commune de Ronno (Rhône), 367. 

Pierre l'Ermite, moine ermite au monastère Forez i en de 
Saint-Rigaud, près Charlieu, 191. 

Pinay, 349. 



1 



— 382 — 

Pingusj commune d'Arfeuilles (Allier), i85. 

Pommiers, 41. 

PoNcms (comte Léon de). Corapte-rendu de Tétat de la So- 
ciété au 3 juin 1895, 188, — Mon de M. Henri Théolier, 
296. 

Pouilly-lès-Feurs^ 40. 

Pouilly-les-Nonnains ; Minardière, 58. 

Pouilly-sous-Charlieu, 28, 2i3. 

Pourcheresse dVEstrabontie (famille de), 374. 

Renatson, 36. 

Renaudie (la) (Puy de Dôme), 279, 

Ressins, commune de NandaXy 367. 

Reur-E jrabbc)p Excursion archéologique de la Diana à Cro^et, 
la Pacaudière, Saint-Martin d'Estreaux et Saini-Pierre* 
Laval, le 3 juillet 1893, Compte- rendu» 75, — Notes sur 
les incursions des bandes Anglo -Gascon nés en Forei 
(1386-1 389), 241. 

Rey (rabbé). L'épitaphe de Catherine de Roessieu, 3i5. 

Riverie (Rhône), 3i 1. 

Rivoire, commune de Montagnat (Ainïj 367, -^ 

Roanne, 23 [ — bibliothèque de la ville, 5i, 223. 

RocHiGNEUx (T). Analyses d^archives^ 383 j a85, 36û^ 367, 371, 
373, 374, 

Roissieu (famille de), 325. 

Rousset (François}^ de Saint -Genest-MalifauK, 3o2^ 3to« 



Sachet (le chanoine A.). Noie sur un missel Lyonnais du 
XVe siècle et sur le calendrier de Téglise de Lyon au 
moyen âge, 2. — Quel était Thabit de chœur porte par 
les chanoines de Montbrison? Question, 333. 

Sail-les-Châteaumorand, Sail-lcs-BainSj 35 ; — BuissonnièreSj 
164. 



— 383 — 

Saint-Agathe-la-Bouteresse, 332. 

Saint-André d'Apchon, 36. 

Saint-Cyr de Valorges: TEspinasse, 5y, 

Saint-Étienne : plainte des ouvriers contre les entrepreneurs 
de la fabrique d'armes, 17 16, 238. 

Saint-Forgeux-l'Espinasse, 36 ; — TEspinasse, 36. 

Saint-Galmier, 248. 

Saint-Genest-Malifaux, 249, 296 ; — Le cimetière des Lom- 
bards, la Batterie, les Fosses, les Citadelles, le Combat, 
les Tours, le Palais, le Batailler, le Châtelard, le Plâtre 
du Camp, la Fortinée, le Combeau, la Combelle, le More, 
les Caves, la Roche des Sarrazins, le Bois et le Puy du 
Lombard, 297 ; — Bois Farost, Font-Ria, 3oo, 3o3, 3o6 ; 

— Bois Ternay, Bois de 2a Trappe, 3o4 ; — Montra vel, 
3o5 ; — la Pause, 3o5 ; — Maurianne, 297, 3o6. 

Saint-Georges de Baroille : le Châtelard de Chazi, 349. 

Saint-Germain- Laval, 285; — chapelle de Saint-Pierre, 3 ; 

— Notre-Dame de Laval, 334, 

Saint-Germain-l'Espinasse, 36. 

Saint-Haon-le-Châtel, 36. 

Saint-Haon-le-Vieux, 36. 

Saint-Hilaire-Cusson-la-Valmitte : le Devetz, 283. 

Saint- Julien de Cray (Saône-et- Loire), 216. 

Saint-Julien d'Oddes : domaine Cherchand, 285. 

Saint-Julien-la- Vêtre, 267. 

Saint-Marcel de Félines, 347 ; — Cis, Félines, la Ferrière, 
Marigny, le Terreau, Villechaise, 348, 349 ; — le Crêt- 
Châtelard, 349. 

Saint-Martin d'Estreaux, 75, 143 ; — confrérie du Saint- 
Esprit, hôpital, i54 ; — l'ermitage de Jard, i54 ; — Go- 
dinière, 1 55 ; — la Fayolle, i56 ; — Faytière, i58 ; — 
Villars, i59 ; — Lalière, 159 ; Châteaumorand, 164. 

Saint- Martin-la-Sauveté : Buffardan, 367. 

Saint-Maurice-en -Roannais, 2 5 1 . 



f 



— 384 — 

Saint-Nirîer-sous-Charlie\iï zS. 

Saint-Pierre-Laval |AlIîer), jS, 174 ; — fontaine de Saint- 
PierrCj 176 ; — la Motte, 177 ; — les Miniers, 178 ; — 
la Faige, 179 ; — Bosvert et Mauvernay, iSi ; — 
Chollis, les Granges, iSï ; — la Tour-Chalabron, j83. 

Saint-Polgues, 41, î85. 

Saint-Ratïibert-aur-Loire, 253, 

Saint-Higaud, monastère, commune de I-igny ( Sa ône-et- Loire), 

191, 198, 2o8t 220. 
Saint-Romain-la-Motte : SenocheSj Chenouches, 57- 
Saint-Sauveur-en-Rue, 249. 
Saint'Symphorien de Lay ; l*Espinassej 37r. 
Sainî-Thomas-la-Garde, 59. 
Saiï (famille dul, 367. 
Sceau des BafRe, 3it. 

Séances irimesirielîes: 189$, 18 mars, 1 ■ — 3 juin (assem- 
blée générale), 187 ; — li novembre, 295* 

Statuette de Mercure, trouvée à Feurs, 33 1, 



Testenoire-Lafayettk (C--P)» Notes historiques et généalo- 
giques à propos de répiiaphe de Catherine de Roessieu, 
328. 

Tourzy, commune de la Pacaudière^ 36, 37, i34 ; ^ église 
Saint-Hyppolyte, 3G ; — église Saint-Martin, 36. 



Vachez (A), Le sceau des Baffle, 3ii. 

Vîllemontaîs, 25i. 

Villeret, 41 ; — Commtères, 59. 

Vivans, 36 ; — Arçon, 36, 

Voies antiques: de la Maladière à Sail-les-Bains, 87; — 
du Bourbonnais à la Loire, B'; ; — de Roanne à Vorouic 
par Ariolica^ 89 \ — route nationale de Paris à Lyon 
par le Bourbonnais^ 97. 



■P^^' ' 



— 385 — 

Vollore- Montagne (Puy de Dôme), 279. 

Vollore- Ville (Puy de Dôme), 279. 

Vougy, 27; — • les Ditières, 27; — les Farges, les Forges, 5i- 



i GRAVURES DANS LE TEXTE. 



1. — Silex trouvé à Chérier, 48. 

2. — Vue de la ville et du château de Crozet, d'après G. Revelj 
io5. 

( 3. — Armoiries sur une cheminée, au rez de chaussée de la 

maison Papon à Crozet, 1 1 1 . 

4. — Écusson sur un bénitier dans Tégltse de Saint-Martin 
d'Estreaux, 146. 

5. — Monogramme sur le vitrail de la chapelle de Château- 
morand dans l'église de Saint-Martin d'Estreaux, 14S. 



j PLANCHES HORS TEXTE. 

i 

L — Carte des découvertes archéologiques et géologiques 
dues aux travaux de construction de la ligne de Roanne 
f à Paray-le-Monial, 24. 

IL — Lucarnes en pierre du XVf* siècle à Château m orand, 
dessin de M. J, Michaudy 86. 

HL — Bras d'une statue de bronze, trouvé au bord de TA- 
ruelhe, cliché de M. J. Déchelette, gS. 

IV. — Maison Dauphin à Crozet, dessin de M^ H. Gonnard^ 
108. 

V. — Maison Papon à Crozet, 109. 

VL — Une cheminée de la Maison Papon à Crozet, dessin 

de M, H. Gonnard^ iio. 
VU. — Le^Petit-Louvre à la Pacaudière, 127. 






^ 386 — 

VIIL — Le Petit-Louvre à la Pacaudière, tourelle de Tangle 
N.-E., dessin de M. H. Gonnard^ ia8, 

IX. — Le Petit-Louvre à là Pacaudière, une des lucarnes 
en bois, r3o. 

X, — Le Petit-Louvre à ta Pacaudière, porte d'entrée, i3i, 
XL — Vitrail de la chapelle des seigneurs de Châteaumo- 

rand dans Téglise de Saint-Martin d*Eslreaux, 149. 

XIL — Statue de sainte Catherine à Saint-Pierre-Laval, ij5. 

XIIL — Le Petit-Louvre à la Pacaudière, au XV!!* siècle, 
diaprés un dessin conservé à la Bibliothèque Nationale, 
186, 

XIV, — Vue de T Ermitage, près Noiréiable, à la fin du XVII ^ 

siècle, 267. 

XV. — Sceau des Baffie, 3 11. 

XV L — Statuette de Mercure, trouvée à Feurs, dessins de 
M. Beauyerie, 33 1. 



L 



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