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%% Ali*^
BULLETIN DE LA DIANA,
1^
BULLETIN
DE
LA DIANA
TOME HUITIÈME
1895
IMPRIMERIE ÉLEUTHÈRE BRASSART
RUE DES LEGOUVÉ, 20
MONTBRISON
1895
r.cijowEU.Fu;cD
f
JANVIER — MARS iSgS.
BULLETIN DE LA DIANA
h
PROCÈS-VERBAL DE LA RÉUNION
DU 18 MARS 189s,
PRÉSinENCE DE M. LE COMTE HE PONCINS^ PRÉSIDENT,
La séance est ouverte à une heure et demie.
Sont présents; MM* Tabbé Bartholin, E. Brassart^
abbé Brosse, Coudour, J, Desjoyaux, L. Dupîn,
A, Durand, V. Durand, Ga3'et, H* Gonnard, Jacquet,
O. Lafay, E. Le Conte, Maillon^ vicomte de Meaux,
Monery, E. Morel, de Paszkowicz, docteur Perdu,
baron des Penchons, comte L, de Poncins, vicomte
B. de Poncins, Rochigneux, J. Rony, L* Rony,
Rousse, Rousselon, Ruffier, abbé Sachet, Alph. de
Saint-Pulgent, Théolier, B, Theveneî, docteur Va-
chez, VidaL
Se sont fait excuser; MM. Boulin, le comte de
i
Charpin-Feugerolles, Chassain de la Plasse, J. Dé-
chelette, Dumoulin, de Fréminville, G. Morel, Poi-
debard, abbé Relave, abbé Reure, Testenoire-Lafayette
père, de Viry.
M. le Président a le plaisir d'annoncer qu'une
subvention de mille francs a été accordée à la Diana
par M. le Ministre de l'Instruction publique. Il s'est
déjà fait auprès de celui-ci l'interprète de la recon-
naissance de la Société.
D'autre part, un don important vient d'être fait
aux archives de la Diana, celui de quatre terriers
du prieuré de Saint-Rambert (1449- 1697) gracieuse-
ment offerts par M. Crozet-Barban. Les documents
de ce genre sont extrêmement précieux pour l'histoire
et la topographie, et ceux dus à la libéralité de M.
Crozet tiendront une place distinguée dans les col-
lections de la Société.
L'assemblée s'associe aux sentiments exprimés par
M. le Président et vote des remerciements à M.
Crozet-Barban.
Note sur un missel Lyonnais du XV^ siècle et sur le
calendrier de l'église de Lyon au moyen âge. —
Communication de M. le chanoine Sachet.
Ce n'est pas une communication savante que J'ai à
vous faire. Messieurs, j'ai pensé seulement vous être
agréable en mettant sous vos yeux un vieux missel
dont je suis l'heureux possesseur, et qui se rattache
à l'histoire de cette petite ville de Saint-Germain-
Laval, sur laquelle votre attention est attirée depuis
quelque temps par les efforts que fait la Diana pour
restaurer le sanctuaire de Notre-Dame de Laval.
— 3 —
Ce missel date de 1401 et il a été écrit pour la
chapelle de Saint-Pierre à Saint-Germain ; en voici
du reste la suscription;
®ïpUcrt mbjîalf Hffua&um mxm ttdmc tu^&u-
afïiôiô 4uaîr fetit firri M^crftu^ mx maqwttv ^tttm
urrntat, lirrrinatuiî in Ugibus rt c^mmitûtuô \uhn
formata, pto capclla sna quam fiinïïaïjrt m ifonove
santti pftrr opoistaU in oilla aanctt grrmani he uûllf ,
et fuit ram|)tttum pet manu^ qetalhx lambarirt Me
arrima arïta mrtiistâ iunit atitia iïomint miUraimo
rrrc^ prima. Otttis prrcor pro precrptore ^imulqur
raîttfoaitarf. Diu Brripistt, urribat, ôcm^etqne cnm
Domino tîioat. ^mcn.
!< Ici finît le missel selon l'usage de Téglise de Lyon
que fit faire noble seigneur Pierre Vernin, licencié en
droit et juge du comté de Fort^z, pour la chapelle
qu'il a fondée en Thonneur de Tapôtre saint Pierre
dans la ville de Saint-Germain-Laval, Il a été achevé
par la main de Gérard Lombard, le i fi du mois de
juin de Tannée 140 [, Priez s'il vous plaît pour celui
qui Ta commandé et pour celui qui Ta composé;
voilà bien longtemps qu'il écrit; puisse-t-i! écrire
encore et qa'enfin il vive à jamais avec le Seigneur,
Ainsi-soit-ïl ».
Comme vous le voyez, Messieurs, cette suscription
éclaire un point et fixe une date de notre histoire
locale* C'est Pierre Vernin, jugede Forez, qui a fondé,
en rhonneur de son patron, la chapelle de Saint-
Pierre à Saint-Germain, et il Ta fondée avant 1401.
Ce qu'était cette chapelle de Saint-Pierre, il m*est
bien difficile de vous le dire: le nom seul en reste,
— 4 —
donné à la rue où se trouve encore la maison des
Vernin, sur la porte de laquelle se détache un très
bel écusson de leurs armes.
Mais peut-être accueillerez-vous avec plaisir quel-
ques détails sur ce livre liturgique tout Lyonnais:
secundum usum ecdesice Lugdunensis.
Et d'abord au point de vue bibliographique.
Ce missel est un volume in-4^ de x — 252 feuillets.
Il n*est pas fort riche d'enluminures et celles-ci sont
médiocres, mais il est très nettement écrit, sur vélin,
bien entendu, et en caractères gothiques.
Il ne se présente pas non plus dans son vêtement
primitif. La reliure est celle du XVIP siècle, en basane,
et la façon en est médiocre : le vélin est mal rogné,
il l'est trop et, en plus d'un endroit, l'enluminure et
le folio sont emportés.
Les armes de Pierre Vernin s'y rencontrent deux
fois : à Vlncipity au bas de la page en manière de cul
de lampe, et dans le V initial de la Préface. Ces ar-
mes, vous le savez, sont celles de Cremeaux : de
gueules à trois croix tréfiées au pied fiché d'or y au
chef d'argent chargé d'une onde d'azur.
L'image du Canon manque: elle n'a jamais été
dessinée ; le scribe qui n'était pas fort habile, comme
les enluminures le prouvent, l'avait sans doute réser-
vée pour un autre plus adroit. Celle que l'on a
collée plus tard, probablement sur la réclamation de
quelque archevêque en tournée pastorale, est une
gravure de la fin du XVP siècle ou du commence-
ment du XVIP. Elle est signée du peintre flamand
Martin de Vos et du graveur Wierix qui l'un et l'autre
vivaient à cette époque.
V
„ 5 —
M, Stcycrt, dans son Armoriai, dit à propos des
armes de Cremeaux peintes sur ce missel qu'il a
appartenu au cardinal de Bonald. Peut-être le cardi-
nal, fort amateur des choses anciennes, Tavait-il rap-
porte d'une de ses tournées pastorales en Forez*
Le missel s'ouvre par un calendrier qui occupe six
des dix feuillets préliminaires; c'est la partie la plus
curieuse de ce livre,
A côté des éléments hagiographiques et liturgiques,
ce calendrier contient des renseignements d'un ordre
tout profane, .
Et d'abord, tous les détails astronomiques.
Le nombre d'or» la lettre dominicale et le calendrier
romain avec ses calendes^ ses nones et ses ides.
Le nombre des jours du mois solaire et du mois
lunaire; Januarius habet dies XXXI ^ luna XXX.
La durée du jour et de la nuit: nox habeé haras X^
dies rero XIV,
Les signes du zodiaque: sol tn aquario^ sol m pis-
cibuSf etc.
Le changement des saisons: le printemps au 22
février, Tété au 23 mai, l'automne au 23 août et
l'hiver au 23 novembre. Le tout suivant saint Isidore
de Sévi lie, secuftdum Ysidorum (1). Il y avait aussi
la manière de compter des grecs et des latins; se-
cundum Romanos (ou Latinos) et Grœcos ; le 7 février,
le 10 mai, le 8 août et le 9 novembre- Certains ca-
lendriers notent les deux manières.
(I) Dans son traité De Natura rerum.
— 6 —
L'équinoxe de printemps, 21 mars, et Féquinoxe
d'automne, 20 septembre, suivant les Grecs et les
Égyptiens : secundum Grœcos et Egyptios.
Le solstice d'été, 20 juin, et le solstice d'hiver, 21
décembre, selon les grecs secundum Grœcos. C'était
aussi celui des Hébreux et des Égyptiens ; celui des
Latins était quatre Jours plus tard.
Les jours caniculaires ne sont pas indiqués.
Puis un peu d'astrologie.
Le calendrier, en effet, offre deux fois chaque mois
ces mots étranges, Dies eger, qui ont 4ongtemps in-
trigué les savants et que Ton croit être la corruption
des sigles dies œg,, c'est-à-dire dies JEgyptiacus. Ce
serait donc la désignation des jours égyptiens, ou
quantièmes du mois que la croyance superstitieuse,
du moyen âge regardait comme très redoutables et
très funestes.
En tête de chaque mois, du reste, se lit un vers
léonin dont les pronostics terrifiants expliquent et
justifient cette interprétation. En janvier, par exemple :
Prima dies mensis et septima truncat ut ensis,
« Le premier et le septième jour du mois tranchent
la vie comme une épée ».
Il faut noter que le premier des deux jours se
compte en commençant par en haut, et le second en
commençant par en bas; ainsi le septième jour ici
est le 25 janvier.
Ces pronostics sont tous plus sinistres les uns que
les autres; le plus bénin, celui de septembre, promet
des douleurs dans tous les membres:
Tertia septembris et décima fert mala membris.
— 7 —
La plupart donnent la mort sans pitié; les uns
sont tranchants comme le glaive, les autres venimeux
comme le serpent. Tous les synonymes du verbe
tuer y passent ; secat^ truncat, maciatj necat, s ternit,
occidit, disrumpU, etc. En août, le premier jour tue
les robustes et le second couche par terre la foule des
autres :
Prima necat fortem sterniîque secunda cokoriem-
On comprend avec cela que tous les hommes du
XV*^ siècle soient morts!
Au point de vue hagiographique, ce qui frappe
tout dVbord c'est le peu de saints que renferme le
calendrier : les principales fêtes de N, S, et de la
Sainte Vierge^ celles des apôtres, des premiers mar-
tyrs, des grands docteurs, en un mot le fonds com-
mun emprunté au calendrier de Téglise romaine»
œuvre de saint Grégoire, et c'est tout. En revanche»
la liste de nos saints Lyonnais, évêques et martyrs,
sauf cinq (i), est complète; elle était arrêtée dès
cette époque,
Notons comme digne de remarque:
Au 2 janvier, jour de sa mort^ notre saint Aubrin,
le patron de Montbrison, inscrit sous le nom de
Sancii Albrini (2).
Au 2 février, la fête de la Purificatioti, sous le nom
ii] Saint Lamben, saint Julien, saînie Blandîne, qui n'avaient
pas encore de fête spéciale, saint Éthère et saint Rémi,
\%) Après avoir disparu du calendrier sous Camille de Neu-
villc^ en i6y3, ceue fête reparaît sous Rochebonne» en 1757,
mais au i> juillet; Aibrici Episcopi (e dt'e 2 januarj. Trans-
îatio apud Moniembrisonem in foresio VJ s. Elle est restée de-
puis à cette date.
— 8 —
d'Hypapante, c'est-à-dire fête de la rencontre de
Siméon avec Marie et Joseph qui amenaient Jésus au
Temple. C'est le nom sous lequel les Grecs désignent
encore cette fête.
Au 25 mars, l'Annonciation, sous le nom d'Annon-
ciation de N. S., Annunciatio Dominical ce qui prouve
que si les jansénistes ont préféré ce titre à celui
d'Annonciation de la Sainte Vierge, ils ne l'ont pas
inventé. C'est le plus exact d'ailleurs : annonce de
N. S. à Marie.
Ce même jour, est marquée la mort de Notre Sei-
gneur: Passas fuit Christus; et deux jours après, sa
résurrection : Resurrectio Domini.
Au 2 juin, saint Pothin, sous le nom de Photin (i).
Au 28 du même mois, saint Irénée (2).
Au 4 août, la première fête de saint Just. Je dis la
première, car notre église avait pour ce Saint évêque
une telle dévotion qu'elle célébrait trois fêtes en son
honneur : au 2 septembre, jour de sa mort, la fête
principale comme aujourd'hui ; puis, au 4 août, la
fête de son avènement du désert : adventus sancti
Justi de eremoy c'est-à-dire de l'arrivée de son corps
à Lyon après la translation qui en fut faite du désert
d'Egypte ; enfin, le 14 octobre, la commémoration
(i) Après avoir été célébrée le premier dimanche de juin
sous Montazet et les archevêques suivants, cette fête a été
fixée au quatrième dimanche après Pâques par Monseigneur
de Bonald, en 1844.
(2) Camille de Neuville transporta cette fête au 23 novembre,
Montazet la fit passer au premier dimanche après la fête de
saint Pierre et de saint Paul ; elle y est restée depuis.
— 9 —
de son passage en la solitude d'Egypte : transi tus
sancii Jusii (i).
Au i5 août, la fête de l'Assomption, sous le titre
de sommeil de la Sainte Vierge ; Dormitio Sancte Dei
Genitricis Marie,
Au i5 septembre, la dédicace de Saînt-Etîentie
première église cathédrale. Cette fcte qui figure
encore au bréviaire de Montazet, en lyyS, a disparu
depuis.
Au 8 décembre, la fête delà Conception, le dogme
de rimmaculée Conception n'étant point encore pro-
clamé.
Au 28 décembre, les saints Innocents, au nombre de
i44pOoo, suivant Topinion qui s'appuie, sans raison
suffisante pour fixer ce chiffre, sur le nombre des
innocents que saint Jean vit à la suite de TAgneau.
Voici, du reste, ce calendrier de l'église de Lyon au
moyen âge; je ne crois pas qu'il ait été jamais pu-
blic,
La première colonne contient le nombre d'or, la
seconde la lettre dominicale, la troisième le calendrier
romain. Nous avons, pour la commodité du lecteur,
ajouté, en chiffres arabes, les quantièmes du mois ;
c'est la seule modification que nous ayons fait subir
à ce calendrier dont la disposition et l'orthographe
ont été rigoureusement respectées. Les noms des
saints Lyonnais au lieu d'être en rouge, comme sur
le manuscrit, sont en italique.
(i) Les fêtes du 4 août et du 2 septembre existent eacore ;
celle du 14 octobre ne figure déjà plus au missel de Roche-
bonne en 1737.
KL
JANVIER.
T^xma iits mtnsis d septima truiuat ut enat^*
Januarius habet dies XXXI, luna XXX.
Circumcisio Domini. Eugendi, ab. et conf. DIES EGER.
Albrini, episcopi et confessons.
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Epyphania Domini.
Pauli» primi hercmitc.
Oct. Epyphanie. Hylarii episcopi et conf.
Felicis, presbyteri et confessons.
Marcelli, pape et martyris.
Speosippi, Eleosippi, Meleosippi, m. Anthonini, conf.
Prisce, virginis. Rome, cath. sci Petri. SOL IN AQUARIO.
Fabiani et Sebastiani, raartyrum.
Agnetis, virginis et martyris.
Vincencii, martyris.
Tymothei, apostoli.
Conversio sci Pauli. Projccti, martyris.
Policarpi et sociorum ejus, martyrum.
Agnctis secundo.
Valerii, episcopi et confessoris.
DIES EGER.
KL
FÉVRIER.
Quarta ôubittttortfm,priîBternittctrtû fortem,
Februarius habet dies XXVI II, ïuna XXIX.
Nox habet horas XI V^ dies vcro X.
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Ypapanti Dontim.
Luffd. Lupicini, tp. et conf^ fllwii* ep, et m.
Agith€, V- et m.
DIES EGER.
INICIUM XL',
Lugd. Dtsiderii^ tp. et conf.
Lu^d. Sttpkani^ tp. et conf.
VflJcQlim alque ValenHnli m.
SOL IN PLSCIBUS*
FINIS LXX*.
Aathiochie. cathedra VER INCIPIT SEC YSJDORUM.
s. Pctri,
Uathie, ipo^t^
DEES EGER.
Lugd. Baldomeri, coti
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MARS.
l^rtmii^ ma^rntnit iisxiÊmfit, i|uarta bU^entnn.
Marcius habet dies XXXI, luna XXX.
Nox habet horas XII, dies vero XII.
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DIES EGER.
Gregorii, pape et conf.
PRIMUS DIES SCLI. SOL IN ARIETE.
Benedicti, ab. EQUINOCTIUM SECUNDUM GRŒCOS.
PRIMUM PASCHA.
Annunciatio Dominica. Passus fîiit Christus.
R«8UiTectio Domini.
DIES EGER.
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Aprilis habel dies XXX, luna XXX,
Nûx habet horas X, dies vero XIV,
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DIES EGER.
TybuTcii» Vakpiarti et Maxlmf, m.
sot ÎN TAURO.
OIES EGER.
Lu^d. Yppifodiûm.
Georgïi, ra, Feltcis, Fortunsti et Achilld, m*
IrttgJ. Aîexandri et iociorum tfjus, m.
Marci, L^v. Utgd. Ritttkù ep. et cûnf. ULTIMUM PASCHA«
VitaHH» m.
Pétri, m.
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Maius habet dies XXXI, luna XXX.
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Philippi et Jacobi. ap.
Alexandri. Eventi, et Theodoli, m. DIES EGER.
Inventio s. Cnicis.
Johannis ante Portam Latinam.
Gordiani et Epymachi, m. PRIMUM PENTECOSTES.
Nerci et Achille! atque Pancratii, m.
SOL IN GEMINIS.
ESTAS INCIPIT SECUNDUM YSIDORUM.
Urbani, pape et m.
DIES EGER.
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JUIN.
DtnuB palUscity qutnienuB Mtta ntmt
Junius habet dies XXX, luna XXIX.
Nox habet horas VI, dies vero XVIIL
Lugd. Photini et soc. ejns. Marcellini et Petri, m.
Primi et Feliciani, m.
Basilidis et soc. ejus, m.
Barnabe, apost.
Regneberti, m.
DIES EGËR.
ULTIMUM PENTECOSTES,
Cirici et soc. ejus, m. DIES EGER.
SOL IN CANCRO.
Marci et Marcel liani, m.
Gervasii et Prothasii, m.
Vitalis, m. SOLSTICIUM ESTIVALE SEC. GRŒCOS.
Albani et soc. ejus, m. Consorcie, v.
Vigilia sancti Johannis Baptiste.
Nativitas Prœcursoris Domini.
Johannis et Pauli, m.
Vig. apos. Lugd. Hyreneiet soc. ejus, m. Leonis, pape et conf.
Nativitas apost. Petri et Pauli.
Celebritas sci. Pauli. Marcialis, conf.
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JUILLET.
^tvitciwâB martat JuUi, hecimus Inbefartat.
Julius habet dies XXXI, luna XXX.
Nox habet horas VIII, dies vero XVI.
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Oomiciani, ab. et conf.
Proccssi et Martiniani, m.
Translatio sci Martini et ordinatio ecclesie ejusdem.
Oct. apost.
Rome, septem fratrum, m.
Translatio sci Benedicti, ab.
Lugd. Viventioli, ep. et conf.
DIES EGER.
Lugd. Sperati et soc. ejus, m.
Symphorose, m. cum vu filiis.
Margarite, v. et m.
SOL IN LEONE.
Praxedis, v. et m.
Marie Magdalene.
ApoUinaris, ep. et m.
Christine, v. et m.
Jacobi, apost. Christophori, m. Cucufati, m.
Panteleonis, m. Peregrini, ep. et cor\f.
Felicis, Simplicii, Faustini et Beatricis, m.
Abdon et Sennen, m.
Germani, ep. et conf.
DIES EGER.
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AOUT.
SriîHtt ne rnt fortm, sUxnitqnt stcunia raijortf m.
Augustus habet dies XXXI, luna XXIX-
Nox habet horas X, dies vero XIV.
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III
II
Pétri ad vincla. Sanct. Machabœorum, m.
Stephani, pape et m.
Revelatio sci Stephani prothom.
Lugd, Adventus sci Justi de heremo.
Dominici, conf.
Sixti, pape et m. Felicissimi et Agapiti, m.
Donatî, ep et m.
Ciriaci, m. cum soc. suis. Severi, conf.
Vigilia sci Laurencii, m.
Nataiis ejusdem. Lugd. Arigii, ep. et conf.
Tyburcîi, m.
Ypolitif m. cum soc. suis.
Vigilia sancte Marie. Eusebii, conf.
Dormicio sce Dei Genitricis Marie.
DIES EGER.
Mammetis, m.
Agapiti, m.
SOL IN VIRGINK.
Filiberli, ab. et conf.
Tymothei et Symphoriani, m.
Minervii et AUTUMPNUS INCIPIT SEC. YStDORUM.
Eleazari, m. cum filiis viii.
Bartholomei, apost. Genesii, m.
Eusebii. Vinccntii, Pontianiet Percgrini,m. Item Gentsii, m.
Hermetis et Juliani, m. Augustini, ep. et conf.
Decollatio sci Johannis Baptiste. Sabine, v.
Felicis et Audacti, m. DIES EGER.
Paulini, ep. et conf.
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SEPTEMBRE.
Sfrtta Bfptmbrfe rt itcma (txt mûiammhm.
September habet dies XXX, luna XXX.
Nox habet horas XIT, dies vero XII.
Prisci, m. Egidii, ab. et conf. Lupi, conf.
Lugd. Justi, ep. et conf. Lttgd. Elpidii. ep. et conf,
DIES EGER.
Marcelli, m.
Nativitas sce Marie. Adriani, m.
Prothi et lacinthi, m. Lugd. Pacientis, ep. et conf.
LugJ. SacerJotis, ep. et coï\f.
Cornclii et Cypriani, m. Exaltatio sce Crucis.
Nichomcdis et Valeriani, m. Lugd. Alpini, ep. et conf. Oedi-
catio ecclesie S. Stephani.
Eufemie, Lucie et Geminiani. m.
SOL IN LIBRA.
Ferreoli, m.
EQUÏNOCTIUM SEC. GRŒCOS ET EG.
Mathei. apost. et evangeliste. DIES EGER.
Mauricii et soc. ejus, m.
Andochii, Tyrsi et Felicis, m.
Lugd. Lupi, ep. et conf.
Cosme et Damiani, m.
Lugd. Annemundi, ep. et m.
Dedicatio ecclesie sci Micbaelis.
Hieronimi, prcsbyteri et conf.
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OCTOBRE.
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October habet dies XXXI, luna XX ÏX.
Nox habet horas XIV, dies vero X*
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DIES EGER.
Germani et Remigii, ep. et conf.
Leodegarii, ep. et m.
Francisci, conf.
Apollinaris, ep. et conf.
Fidis, V. et m.
Marci, pape et conf.
Demetrii, m.
Dyonisii et soc. ejus, m.
Geraldi, conf.
Calixti, pape et m. Transitus sci Justi, ep. ei conf.
Lugd. Anthiochiiy ep. et conf.
Florencii, ep. et conf.
Luce, evangeliste.
SOL IN SCORPIONE-
Viatoris, conf. Undecim millium Virg.
Crispini et Crispiniani, m.
Natal, apost. Simonis et Jude.
Vigilia omnium Sanctorum.
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NOVEMBRE.
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November habet dies XXX, luna XXX.
Nox habet horas XVI, dies vero VIII.
Festivitas Omn. Sanct. Celarii, m. Beoigoi, m. Lug^d. Ge-
nesii, ep. et conf,
Eustachii et soc. e|U8, m.
DIES EGER.
Leonardi, conf.
Quatuor coronatorum, m.
Theodori. m.
Martini, ep. et conf. Mené, m. Lugd. Verami, ep.et conf.
Bricii, ep. et conf.
Lugd, Enchérit, ep. et conf.
Aymonis, ep. et conf. SOL IN SAGITTARIO.
Romani et soc. ejus, m. Theofridi, m.
Columbani, ab. et conf.
Cœcilie, v. et m.
démentis, pape HYEMPS INCIPIT SEC. YSIDORUM.
et m. Fehcitatit, m.
Gritogoni. m.
Katherine, v. et m.
Uni, pape, et m.
Agricole et Vitalis, m. PRIMUS ADVENTUS DOMINI.
Sylee, apost. DIES EGER.
Vigilia sci Andrée. Satumini atque Saturnini, m.
Andrée apost.
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DÉCEMBRE.
jSrfitimud earangutâf i^mêm itnm lit itngtiti.
December habet dies XXXI, luna XXIX.
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SilvcstTJt pape Cl coiir. Gdumbe, v. cl m.
— 22 —
Je ne veux pas abuser, Messieurs, et n'entrerai pas
dans la discussion de la partie liturgique, qui n'aurait
peut-être pas pour vous tous un intérêt suffisant. Là
encore cependant quelques détails peuvent vous être
agréables ; je les cueille à la hâte.
Et d'abord, l'ordre dans lequel on prenait les vête-
ments sacerdotaux: l'amict par-dessus l'aube et le
cordon, comme nous le pratiquons encore les derniers
jours de la semaine sainte ; le manipule après la
chasuble, ainsi que le font les évêques.
Puis, à l'ordinaire de la messe, nous voyons par
une des oraisons préparatoires que la cathédrale était
consacrée, non pas seulement à saint Jean et à saint
Etienne, mais encore à la Sainte Vierge : locutn in
honore B. S. V. M, et Precursoris Domini ac beati
protomartyris Stephani consecratum.
L'oraison Conscientias nostras, que nous disons à
l'autel, se trouve parmi les oraisons préparatoires à
dire de la sacristie à l'église.
La postcommunion est appelée compléta ou com^
plenda.
A toutes les fêtes, après vêpres, il y a des proces-
sions, avec oraisons spéciales, à faire à différentes
chapelles, surtout aux Fonts. Les processions sont le
rit le plus caractéristique de notre liturgie et c'est
pourquoi l'on avait rétabli celles des trois jours de
Pâques au propre de Lyon, en 1866.
Aux grandes fêtes, il y a une antienne à chanter
pendant la communion des fidèles : Ad Eucharistiam.
Le Canon porte l'indication des différentes addi-
tions faites par les papes : Sixtus, Sergius, Alexander
papa constituit.
— 23 —
Enfin, dans les messes et oraisons qui terminent
le missel, on trouve une plus grande variété en même
temps qu'une simplicité plus naïve. Il y a des prières
pour toutes les personnes et pour toutes les circons-
tances; il y en a même une contre les mauvais juges:
contra judices maie agenteSy on était fort processif à
cette époque.
Les messes pour les morts sont aussi plus nom-
breuses; il y en a pour toutes les catégories de dé-
funts, une entre autres très touchante pour un ami,
pro amico.
Mais tout cela, Messieurs, n'a pour vous qia'un
intérêt secondaire. Retenez seulement, avec la publi*
cation du calendrier Lyonnais au moyen âge, pour
vous en servir au besoin, le détail historique que
nous a fourni ce missel, à savoir: la fondation par
Pierre Vernin de la chapelle de Saint-Pierre à
Saint-Germain-Laval, dans les dernières années du
XIV« siècle.
Des découvertes archéologiques et géologiques dues
aux travaux de construction de la ligne de Roanne
à Paray-le-Monial, — Communication de M, le
docteur Léon Perdu.
Le voyageur, qui va de Roanne à Paray-le-Monial,
en longeant la vallée de la Loire, suit une voie na-
turelle parcourue par tous les peuples qui ont oc-
cupé la Gaule.
Il côtoie dans sa route des stations géologiques
importantes.
Aussi, les fouilles faites dans cette région ont-elles
donné d'abondants résultats, et les travaux nécessités
— 24 —
par la construction du chemin de fer qui unit ces
deux villes ont-ils mis sous les yeux des débris re-
marquables des civilisations anciennes, des fossiles
et des minéraux intéressants.
Toutes ces découvertes ont été notées avec soin
par mon père, ingénieur de la ligne de Roanne à
Paray-le-Monial. Je publie ici le résultat de ses ob-
servations, joint à la relation des recherches que j'ai
faites moi-même et de quelques remarques person-
nelles.
Je suivrai pas à pas la voie ferrée, et, en chemin,
j'indiquerai toutes les études entreprises par nous,
toutes les stations géologiques ou archéologiques que
Ton rencontre.
L'authenticité de nos découvertes est, je crois, hors
de doute, puisqu'elles ont été faites par mon père ou
sous ses yeux, parfois par moi, mais toujours con-
trôlées avec soin. L'amateur qui tiendrait à se ren-
seigner par lui-même peut examiner nos trouvailles
soit aux musées de Roanne et de Paray-le-Monial,
soit à la Diana où je les ai présentées et où quelques-
unes resteront, soit chez moi, où je serai heureux
de les lui montrer.
Nos points de repère sont faciles à reconnaître,
puisque nos explorations ont été faites là-même où
passe la ligne (i).
J'offre donc au voyageur un guide d'un nouveau
genre et, au lieu de lui indiquer les sites et les mo-
(i) Dans une carte qui accompagne mon mémoire, j'ai in-
diqué avec soin, par des numéros, le lieu où chaque décou-
verte a été faite.
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— 26 —
numents qui s'échelonnent sur sa route, je ne lui
parlerai que de ce qui est dérobé à ses yeux et des
richesses que renferme le sol sur lequel il circule.
Au sortir de la première station, celle du Coteau,
nous notons une première découverte : en jetant les
fondations du pont sur le Rhins (i), on a trouvé sur
la rive droite, à une profondeur de plus d'un mètre
une pointe de pique et un mors de cheval. Ces objets
étaient bien conservés.
Deux cents mètres au-delà, en suivant la ligne,
et à la même profondeur, on a exhumé un crâne
d'homme.
Il avait subi peu d'altération, bien qu'il faille, à
mon avis, le faire remonter à plusieurs siècles. Il
devait appartenir à un adulte vigoureux; les dents
étaient solidement implantées.
Nos explorations, en cet endroit, ont été fort som-
maires, nous leur devons néanmoins un crâne hu-
main, un mors de cheval et une pointe de pique.
Sans aucun doute, des fouilles méthodiques donne-
raient d'heureux résultats.
M. Éleuthère Brassart a bien voulu m'indiquer, à
ce sujet, un passage de la Mure (2) où le vieil histo-
rien signale, en l'année iSyy, pendant la guerre de
Cent-Ans, une sanglante rencontre entre Anglais et
Français, près de ce pont du Rhins. Les Anglais
périrent en grand nombre et ce lieu fut nommé le
Cimetière des Anglais. Dans une note, M. Steyert
II) N» I de la carte.
(2) La Mure, Histoire des ducs de Bourbon, tome II, page
60.
l
— 26 —
fait judicieusement observer que ce fait d'armes a dû
se passer en 1374.
Quelques pas plus loin ()), j'ai recueilli de nom-
breux vestiges d'habitations gallo-romaines : briques,
amphores, plaques de marbre, etc. Ces débris sont
dispersés sur une étendue de plus d'un kilomètre
carré. Très nombreux en certains centres, ils dispa-
raissent totalement en d'autres points, attestant ainsi
l'emplacement de plusieurs villas romaines.
Au même endroit, ont été trouvés par mon père et
par moi des objets que l'on qualifie de celtiques :
un pilon en silex devant servir à écraser les grains,
une hache polie en grès vert.
Ceci nous permet de supposer qu'il existait, dans
la vaste plaine traversée par la route de Roanne à
Perreux, une colonie celtique, qui, renversée par les
envahisseurs romains, se releva plus importante.
Une colline (2), se dresse à l'est de cette plaine ;
elle a été fortement échancrée par les travaux du
chemin de fer, ce qui permet d'embrasser d'un coup
d'œil les couches géologiques qui la composent.
Au sommet, sous la terre végétale, se place le
terrain diluvien (3) qui a là une puissance de 2 mètres
environ ; au-dessous, l'étage moyen du tertiaire. Cette
(i) N" 2 de la carte, au lieu connu sous le nom de Moulin-
Tampon.
(2) No 3 de la carte, la butte des Franchises.
(3) Ce terrain diluvien ou diluvium a été nommé ainsi
parce qu'il a été caractérisé par des phénomènes météorolo-
giques remarquables : une grande fréquence des pluies qui a
déterminé l'extension des cours d'eau et des glaciers.
— 27 —
assise est formée de couches argileuses, aux nuances
variées, à stratification horizontale. Je n'y ai vu que
de rares fossiles, tous énormes et appartenant au
genre Ammonite, de gros morceaux de quartz amé-
thyste d'une superbe cristallisation et d'une fon belle
couleur.
De cette colline, la voie s'infléchit du côté de la
Loire, et sur ses rives, on a remarqué des pierres
percées qui servaient aux pêcheurs primitifs de plomb
de filet.
Peu avant la station de Vougy, la ligne franchit
un long coteau en pente douce, caché sous une
épaisse couche de tourbe noire (i). Dans cette tourbe,
à moins d'un mètre de profondeur, j'ai ramassé des
poteries gauloises, pétries à la main, faites d'une ar-
gile noirâtre, ornées de coups d'ongle régulièrement
disposés, dessins tout primitifs.
Près de là, d'autres fouilles nous ont mis en
possession d'un bracelet en bronze, ciselé de rainures
obliques. Il a subi, en deux points, l'action d'un feu
violent qui l'a fondu en partie, et on peut se plaire
à supposer qu'il servait de parure à un guerrier qui
fut, suivant l'antique coutume, mis sur le bûcher
après sa mort, revêtu de ses ornements.
Les fondations de la gare de Vougy (2) ont mis sous
nos yeux des objets intéressants :
Des briques romaines de grandes dimensions ados-
sées les unes contre les autres en forme de V renversé
et formant une conduite d'eau, puis une douzaine de
(i) Aux Ditières, n« 4 de la carte.
(2) N® 5 de la carte.
W:-f
— 28 —
boules, en terre cuite, aplaties, percées d'un trou cir-
culaire ; une autre pièce est de forme pyramidale.
Ces objets servaient de contrepoids de métier à tisser
à l'époque gallo-romaine; ils montrent l'ancienneté de
la fabrication des tissus dans la région et sont des
pièces de noblesse pour l'industrie roannaise.
La voie nous amène ensuite à la station de Pouilly-
sous-Charlieu (i). Ce village est bâti sur des couches
géologiques à signaler. Nous observons une des as-
sises inférieures du lias, qui se compose de bancs de
pierre grisâtre, abondants en fossiles [ostrea arcuatUy
ostrea cymbiurrij turboj ammonites, bélemnites, etc).
La carrière située entre Pouilly et Charlieu en donne
une excellente idée. Au-dessus est le lias supérieur,
formé de marnes rougeâtres.
M. Coste, ancien conservateur du musée de Roanne,
dit, d'après Gruner, que le lias commence à Vougy
et il ajoute : C'est le commencement de cette longue
bande qui, par la Bourgogne, atteint, d'une part, la
ceinture que le terrain jurassique développe autour
des terrains primitifs du centre de la France, et, de
l'autre, les montagnes du Jura.
L'étage qui surmonte le lias, l'oolithe, s'y remar-
que aussi. Il affleure à Saint-Nizier, où on a cons-
taté, de plus, du fer oxydé en roches (2).
(i) N» 6 de la carte.
(2} Le territoire de la commune de Saint-Nizier-sous-Char-
lieu a livré de nombreuses antiquités romaines (Emile Petit,
Antiquités gallo-romaines de Saint'Niper-sous-CharlieUy dans
le Roannais illustré, t. I, p. 104 et io5, pi. ; — Fore^ç pitto-
resque et monumental, p. 182).
Nous signalerons tout particulièrement l'urne en bronze
^^-J-^^
— 29 —
La station suivante, celle d'Iguerande (i), présente
un grand attrait pour le géologue. Le village est
construit sur une épaisse couche de terrain diluvien,
la première assise du terrainquaternaire. Cette assise,
d'une puissance de plus de 10 mètres, est un mélan-
ge de gros sable et de galets aplatis.
Les travaux du chemin de fer l'ont profondément
labourée.
Un excavateur en a extrait, au milieu des déblais,
deux défenses de Mammouth (Elephas Primigenius)^
plusieurs dents énormes de ce même mammifère,
dont une seule pèse plus de 7 kilogr. ; deux d'entre
elles présentent des boursouflures, des érosions pa-
thologiques.
Seraient-ce des traces de carie dentaire ?
Les défenses ont été brisées par l'excavateur ;
reconstituées, elles auraient une longueur de plus
de 3 mètres.
J'ai découvert, dans le même terrain, des ossements
et des bois de cervidés. Un d'eux est fort curieux,
il a été taillé de main d'homme et montre que nos
premiers ancêtres étaient contemporains de ces ani-
maux antédiluviens.
J'ai été frappé de la quantité d'ossements trouvés
dans le diluvium d'Iguerande, mes recherches n'ayant
argenté conservée'par M, Vadon et qui a été trouvée en 1S8S
au lieu de Varennes. Cette pièce remarquable a figuré à
TExposition rétrospective de Roanne en 1890 (E. Jcannez^
Inventaire des principaux objets ayant figuré à VExpùsiîion
rétrospective Foré^iennCy etc., p. 25, et planche de M. P- Ro as-
tan, no 37).
(i) No 7 de la carte. '
— 3o —
jamais été infructueuses. Ces fossiles n'ont pas été
accumulés en cet endroit par le courant du fleuve ;
ils n'ont pas été roulés par les eaux, leur état de
conservation est parfait. A Vougy, où se voit une
épaisse couche de diluvium de même nature, on n'a
pu découvrir aucun fossile, malgré les grands travaux
du chemin de fer.
Ces ossements appartenaient donc à des animaux
ayant vécu dans la contrée.
Iguerande n'est aujourd'hui qu'un village, quel-
ques maisons groupées entre la Loire et la colline; le
fleuve n'est encore qu'une rivière, le terrain y est
d'une fertilité médiocre.
Si on reconstitue par la pensée cette région telle
qu'elle devait être aux temps antédiluviens, on se la
représente baignée par un fleuve ftiajestueux(i), cou-
verte d'une végétation luxuriante et animée par des
troupeaux de bêtes aux formes gigantesques.
J'ai dit que nos premiers ancêtres y ont laissé une
trace, en taillant de leurs mains un bois de cerf; un
peu plus loin {2), j'ai trouvé d'eux un autre vestige,
une hache en porphyre vert, admirablement taillée
et polie. Cette roche ne s'observe pas dans la région ;
la hache a donc été taillée au loin et apportée à
Iguerande.
Les Romains ont fondé de nombreuses villas dans
les environs.
A quelques centaines de mètres de la gare d'Igue-
(i) Les alluvions de la Loire s'étendent sur une largeur de
plusieurs kilomètres.
(2) No 10 de la carte. A Pesselle, dans un terrain d*allu-
vion. J'ai trouvé cette hache à un mètre de profondeur.
— 3i —
rande (i), dans la grande tranchée, on a retiré des
déblais une cassette en bronze renfermant une cen-
taine de monnaies romaines. Les ouvriers, auteurs
de cette trouvaille, s'en sont emparés et l'ont vendue
avec son contenu.
Mon père n'a pu retrouver que la clef du coftVet,
une élégante clef dont l'anneau peut se mettre au
doigt comme une bague, et quelques médailles en
argent et en bronze : Vespasien : moyen bronze
(Cohen. 2*^ édit.,n° 167), argent(n° Syi); — Antonin-
le-Pieux : argent (n° 284), moyen bronze très fruste ;
— Faustine mère, argent (n°^ 26 et 1 28) ; — Faus-
tine jeune, grand bronze (n° 25) ; — Élagabale, ar-
gent (n° 184) ; — Philippe père, moyen bronze {u?
184) ; — Trébonien Galle, argent (n° 84).
A quelques pas de là (2), mon père a relevé les
restes d'une villa romaine.
Ses fondations sont encore apparentes ; on a ra-
massé en cet endroit des briques romaines, des meu-
les dont une en lave, des vases, des poteries sigillées.
J'y ai recueilli un fragment de vase sur lequel étaient
gravées des feuilles et un hippogriffe fort bien des-
sinés.
Les paysans, propriétaires du lieu, m'ont affirmé
avoir découvert un petit vase rempli de monnaies.
D'ailleurs, sur une surface de près d'un kilomùtre
carré, abondent les vestiges d'habitations romaines.
On voit quel vaste champ d'exploration offre cette
(i) No 8 de la carte.
(2) N» 9 de la carte. A quelques mètres à droite de la
route, près de la ferme, à 5oo mètres d'Iguerande environ.
I
— 32 —
région, que l*on recherche les ossements des animaux
disparus ou les traces du séjour de nos premiers an-
cêtres, D'Iguerande à la gare de Marcigny, rien d'in-
téressant à relater, pas de tranchée qui, creusant pro
fondement le sol, nous ait révélé quelque objet cu-
rieux.
Rien n'a été observé à Marcigny même, mais plus
loin, a 4 kilomètres, à Baugy, affleure le terrain jurassi-
que riche en fossiles et en minéraux et qui forme le
coteau de Chenoux{i).
La partie supérieure de la colline est en oolithe mo-
yenne ou grande oolithe; ce sont des marnes argileu-
ses jaunâtres et des bancs de calcaire entroque,
contenant des ammonites et des pecten.
A la partie inférieure de Toolithe, les marnes de-
viennent rougeâtres, le lias supérieur commence (2),
Toolithe inférieur manquant en cet endroit.
Les fossiles y sont d'une abondance extraordinaire,
le liane du coteau en est parsemé. Une heure de
recherche suffit pour se rendre possesseur de toute
une collection, et je signale ce point à tous les jeunes
géologues avides de découvertes.
Une exploration attentive m'a permis de faire une
trouvaille intéressante : d'énormes vertèbres, de gi-
gantesques ossements ayant appartenu aux grands
sauriens de l'époque secondaire, et qui par leurs
dimensions colossales rappellent les débris des grands
mammifères d'Iguerande. Les seules roches à signa-
(j) No n de la carte.
i^) Cette assise correspond au Toarcien de d*Orbigny.
— 33 —
1er sont l'oxyde de manganèse, le sulfure et Toxyde
de fer (i).
La ligne nous conduit ensuite à Montceau-Vra-
decy (2), puis à une vaste plaine entre la Loire
et TArconce. La couche qui s'étend sous la terre
végétale est Tétage moyen du tertiaire (3).
En traversant cette plaine, le voyageur aperçoit de
la ponière du wagon un clocher élancé dominant
les bois ; c'est celui de Téglise d'Anzy-le-Duc» su-
perbe monument roman, fondé, dit-on, par saint
Hugues de Poitiers, abbé de Cluny (4)-
Puis Saint-Yan, et la voie descend avec rapidité
dans la vallée de la Bourbince, où s*élève Paray-le-
Monial, dernière station de la ligne.
Ma tache est donc tinîe et je n*ai plus qu'à me ré-
sumer en quelques mots. Les tranchées de la ligne
de Roanne à Paray-le-Monîal ont profondément en-
tamé les étages supérieurs du tertiaire et deux couches
géologiques fort remarquables par le nombre et la
beauté de leurs fossiles: le terrain jurassique à Mar-
cigny, le terrain diluvien ù Iguerande.
De la plaine de Roanne jusqu'au delà dUguerande,
(t) Les fossiles les plus abondants soni les suivants : Am-
man (tes serpen tin us, m a rga r Ha tus , commun îs ; Be lem n ites di-
giiaiis , l r ipa ri it us . e longa t us ; Feu ta c rin ites ; Tu rbo ; L i ma gi-
gantea ; Unio ; Nucuîa lacryma; Pecten. Le musée de Lyon
renferme une petite colîection de fossiles trouvés en cet
endroit.
(1) No LÀ de la carte.
(3) Voir la carte géologique de M. Manès,
(4) V. Félix ThîùUier, VArt roman à Charlieu et un Brion*
nais^ planches 2t, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 54, 75, 76 ; et
étude archéologique et descriptive par E. Jeannez, p. j3 ei
suiv.
3
— 34 —
sur une étendue déplus de 3o kilomètres, les travaux
de la ligne ont mis sous nos yeux de nombreux ves-
tiges des civilisations anciennes.
La conclusion de mon étude est que cette région
de notre Forez a été, aux âges géologiques, recouverte
d'une flore magnifique et animée d'êtres nombreux,
dont quelques-uns avaient des formes si gigantesques
que leurs débris atteignent et même dépassent ceux
que Ton admire dans nos grands musées.
Dans cette contrée, se sont installées les peuplades
de Tancienne Gaule.
Apres la conquête de César, les romains et les
gallo-romains y ont bâti de nombreuses villas; c'était,
pour notre pays, l'aurore d'une prospérité qui n'a
fait que s'accroître.
Documents relatifs à l'histoire du Forei^ contenus dans
k V"" volume des Chartes de Cluny. — Communi-
cation de M. Vincent Durand.
M» Vincent Durand s'exprime ainsi :
C'est toujours un événement pour la science que
rapparition d'un nouveau volume des Chartes de
Cluny. Outre son immense intérêt pour l'histoire
générale, celte publication a pour nous comme un
inlcrct de famille. C'est un Forézien en effet qui en
a conçu la pensée, qui en a réuni les matériaux et
qui en a commencé l'exécution. La mort ne lui a
pas permis d'en voir l'achèvement; mais il a trouvé
dans M. Alexandre Bruel un successeur digne de
lui et de Timportance de l'œuvre à laquelle il avait
consacré les dernières années de sa vie.
I'
- 35 -
Le tome V a paru depuis quelques mois. Il va des
années 1091 à 1210. C'est Tépoque où la prospérité
de Cluny arrivée à son apogée n'avait plus qu'à dé-
croître. Je n'entreprendrai pas d'énumérer tous les
documents de haute valeur que ce volume renfermer
actes des papes et des cvéques, chartes des rois de
France, d'Angleterre, d'Espagne, etc<, et me bornerai
à vous signaler ceux qui ont avec l'histoire du Forez
un rapport immédiat. Quelques-uns n'étaient pas
inédits, mais ils étaient épars dans divers ouvrages,
la plupart rares et difficiles à trouver, et ils sont
publiés à nouveau sur les originaux mêmes, ou sur
les meilleures copiés, avec le soin et la compétence
que l'érudit éditeur apporte à tous ses travaux*
AMBIERLE.
tioo. — Hugues, abbé de Cluny, cède Tobédience
d'Iguerande, îgaranda, au monastère de Marcigny et
par compensation il lui enlève, pour les réunir à la
chambre de Cluny, divers biens et revenus, dont 20
sous, monnaie de Lyon, sur l'obédience d'Ambierle,
< l'obédience de Saltu, qui est probablement Sail-les-
Bains, et plusieurs autres lieux dont quelques-uns
peut-être situés en Forez, sans cependant qu'on
puisse l'affirmer (n^* 3742).
II 19, — Lettres de Louis-le-Jeune prenant sous
sa protection spéciale l'abbaye de Cluny et ses dé*
pendances, parmi lesquelles Ambîerle et Charlieu,
charte capitale dans laquelle le roi stipule la faculté
de construire et de tenir en sa main des fortifications
pour l'utilité de la couronne de France, sur tes ter-
ritoires appanenam à l'abbaye (n^ 3943).
ii3k — Une charte auvergnate fait connaître
— 36 —
Pierre^ prieur d'Ambîerle (n° 4023).
1166, 3 novembre. — Une des pièces les plus im-
portantes au point de vue forézien et particulière-
ment au point de vue roannais est une charte
de Louis-le-Jeune, sous cette date, confirmant à
Cluny la possession du prieuré d'Ambierle, alors
gouverné par le prieur Artaud, et des dépendances
de cette maison qui sont ainsi énumérées : 1° et 2° à
Ambierle même, l'église de Saint-Martin et la cha-
pelle de Saint-Nizier, qui est l'ancienne église pa-
roissiale aujourd'hui convertie en halle aux grains; 3**
et4®àTourzy, l'église de Saint-Hippolyte, aujourd'hui
du cimetière, et une chapelle de Saint-Martin, qui est
à retrouver (i); — 5° l'église de Notre-Dame deMably;
— go ç^ jo cgiig jg Saint-Haon-le- Vieux et la chapelle
du château, évidemment celui de Saint-Haon-le-
Châtel ; — 8** l'église de Saint-Pierre de Ronesion ;
— 9° l'église de Saint-André ; — 10° l'église de Saint-
Germain ; — 11° et 12° l'église de Saint- Forgeux
et la chapelle de l'Espinasse ; — i3° l'église de
Saint-Etienne de Vivent; — 14® l'église de Saint-Sau-
veur d'Ar{u (Arzon), texte qui établit la réalité d'un
vocable qui était contesté ; — i5° et 16° à Changy,
l'église de Notre-Dame et la chapelle de l'hôpital
de Sainte-Marie-Madeleine, un des asiles de pauvres
voyageurs échelonnés sur la vieille voie romaine,
aujourd'hui route de Lyon à Paris ; — 17*^ et 18**
l'église d'Ande et la chapelle de Saint -Pierre du
Bois ; — 19*^ et enfin, une part dans certaine église
(i) La Mure qui a connu et analysé ce titre {Hist, des ducs
de Bourbon et des comtes de Fore^^ t. I«", p. 160), omet la
chapelle de Saint-Martin dans Ténumération des églises dé-
pendant d'Ambierle.
-37 -
en rhonneur de la Sainte Vierge, pars quedam œc*
cîesiœ in honore Sancle Mariœ^ église que je ne sais
où placer au juste (n^* 4224),
1 169- II 70. — Peu d'années après, une autre charte
de Louis Vil rattache étroitement Ambierle à la
couronne de France. J ai eu l'occasion de dire ailleurs
que cet acte contient en germe la constitution du
Lyonnais Roannais (r) (n° 4^3 1),
1180, j*""^ septembre. — Les le Blanc, vicomtes de
Màcon, étaient possessionnés à Ambierle et leurs
vexations contre le prieuré n'avaient pas été étran-
gères à rintervention du roi de France* Artaud le
Blanc renonce au droit de garde qu'il prétendait sur
Ambierkp Hugues en étant prieur et Ildin, doyen.
Il renonce de même à toute prétention sur la terre
d*Ambierle, m toLo honore de Amberla^ jusqu'à la ri-
vière de Changy ou de Tessone, Enfin, il reconnaît
ne posséder aucun droit dans le village de Tourzy>
ne retenant dans la paroisse que certaines redevances
censuelles qui sont spécifiées en détail. Les moines
lui accordent en retour l'établissement, dans son
château de Crozet, d'une chapelle à desservir par un
chapelain à leur nomination et dont il dote le lumi-
naire d'une rente de 5 sous à prélever sur le péage
du château, péage probablement perçu sur la grande
route, c'est-à-dire au lieu qui est devenu la Pacau-
dière. L'acte mentionne plusieurs lieux dits des
environs de Tourzy et il est passé en présence de
nombreux témoins, parmi lesquels on remarque
Durand, prieur de Saint-Victor, Artaud, prieur de
Charlicu, Pierre, doyen de Tourzy, Pierre de Char-
(i) BuUeiin de ta Diana, t. Vï, p. 241.
— 38 —
nant, Rodolphe et Dalmace de TEspi nasse, frères,
Dalmace de Saint-Haon, etc. (n° 4272).
1186-1187. — Enfin une bulle d'Urbain III con-
firme ces arrangements et nous apprend qu'Artaud
ie Blanc était aussi seigneur de Châteauneuf (n°43i2).
CHARLIEU.
iio5. — Une charte sur laquelle j'aurai à revenir
à propos de Villeret fait connaître un prieur de
Charlieu, Ponce, qui m'était resté inconnu et qui
doit prendre le second rang dans la série (n° 3828).
1119. — Lettres de Louis-le-Jeune, déjà citées,
par lesquelles il prend sous sa protection l'abbaye
de Cluny et ses possessions, et notamment les prieu-
rés d'Ambierle et de Charlieu (n° 3943).
1 180-1 181 • — Charte de Philippe- Auguste plaçant
le prieuré de Charlieu sous la garde royale et le con-
firmant dans la possession de Régny, Saint-Nizier
de Lestra et Thizy (n° 4278).
1 188, — De quels excès Renaud de Nevers s'était-
il rendu coupable à Charlieu ? La charte nous le
laisse ignorer, mais nous y lisons qu'en réparation
de ses méfaits, maxime pro forisfacto Cariloci,
Renaud exempte les moines de Cluny du péage de
Decize (n*^ 4334),
CLEPPÉ.
1192, — Guichard IV, seigneur de Beaujeu, don-
ne des sûretés pour le remboursement d'une somme
de 20 000 sous (100 000 francs de nos jours en nombre
rond) prêtée à son père par l'abbé de Cluny. Parmi
les fidéjusseurs, on remarque Hugues de Ronchevol,
I
L
— 39 —
Guichard et Hugues de Marzti, Hugues Poudras,
sénéchal, Etienne Blains, etc. En cas de non-paie-
ment, le comte de Forez restera en otage à Claipéj
celui de Chàlon à Charolles (n^ 436 1).
NERVIEU.
i2o3, décembre. — Renaud, archevêque de Lyon,
tuteur de Guy IV/ comte de Forez, donne à Cluny
toute la dîme de Nervicu, de part et d'autre de la
Loire, lolam decimam de Nerviaco dira aquam et
ultra aquam j pour tenir lieu de lo livres de revenu
qu'il devait assigner à Tabbaye en exécution des vo-
lontés et pour Tanniversaire de Guy III son frère,
qui approuve cette cession, ainsi que sa femme
Adalalix et ses enfants, Guy, Guigonne et Marquise,
Cet acte intéressant est sans nul doute Forigine de
ce que l'on a appelé quelquefois \q prieure de Ner-
vieu, lequel paraît n'avoir été qu'une grange dîmière.
Il date de l'époque où Guy III abondonna le gou-
vernement du comté pour se retirer à la Bénisson-
Dicu, laissant son frère Tarchevèque Renaud comme
tuteur du jeune Guy IV, Parmi les témoins figurent
Hugues, abbé de la Bénisson-Dieu, Guillaume, ar-
chi prêtre de Né ronde, Durand de Spodto^ Jean de
Vaure, Aimard de Vernol, Chatard de Sury (de
SuireJ^ Chatard de Thiers, etc.
La mention que la dime donnée s*étend sur Tune
et Tautre rive du fleuve semble prouver que la Loire
coulait alors sous les balmes de Sugny^ séparant en
deux la paroisse, comme cela a lieu encore pour
celles de Miserieu et de Cleppé, En se déplaçant pour
se rapprocher de Balblgny, elle n*a donc fait proba-
blement que rentrer dans un lit plus ancien^ con-
— 4^ —
temporain de la création des paroisses riveraines à
qui, selon toute vraisemblance, elle servait de limite
(n'^ 4409).
NOIRÉTABLE.
ii3i. — Une charte déjà citée à propos d'Am-
bierle * contient le nom d'Hugues, prieur de Noiré-
table, de Nigro Stabulo (n° 4023^.
POUILLY-LÈS-FEURS.
1091. — Hilisiard, miles de casiello quod vocatur
Nigra Unday donne à Cluny la moitié de certaines
vignes qu'il possède par indivis avec son frère in villa
Poliaco, in cotnitatu Forensiy et stipule que, si son
frère consent à abandonner aux moines l'autre moitié
lui appartenant, ceux-ci devront lui donner 5o sous.
— Au nombre des témoins figurent Pondus miles de
Serraf Milo de Ruiniaco, qu'on peut croira avoir été
seigneur de Rugnieu, commune de Sainte-Foy-Saint-
Sulpice, Arnaldus miles de Sancto Marcello et Wigo
son frère (n^ 366o).
1145-1147. — Deux chartes sous ces dates appro-
ximatives sont relatives à la réparation des torts
causés aux possessions de Cluny par Jacerand Gros,
seigneur de Brancion.
Cette famille Gros paraît avoir tenu Épercieu, Par-
ciacum^ dans le voisinage immédiat de Pouilly, ainsi
qu'il résulte d'un acte de foi et hommage rendu au
comte de Forez par autre Jacerand Gros, en avril
1233 (1). Les chartes que je signale ne spécifiant
(I) Barban, Fiefsy n« 738.
— 41 —
pas quelles possessions clunisiennes avaient eu à
souffrir des méfaits de Jacerand, on ne peut affirmer
avec certitude que Pouilly fût du nombre ; mais on
trouve dans ces documents et plusieurs autres du
recueil d'utiles indications sur la généalogie des Gros
(n<*» 4106, 41 3 1).
POMMIERS.
1 146, 9 février. — Bulle d'Eugène III confirmant
le prieuré de Nantua dans ses possessions, en tête
desquelles figure Pommiers, Pomerium {n^ 41 12)-
VILLERET.
iio5. — Cette charte fournit de précieux rensei-
gnements sur la famille des anciens seigneurs de
Saint- Polgue. Ilius de SapolgOy Girin son fils, Ilius
et Guillaume ses petits-fils avaient donné à Cluny
tout ce qu'ils possédaient à Villeret, Villaretum, Mais
ce don était contesté par leurs trois neveux, nepotes^
Ponce le Vilain, {Villanus)^ Gaiferus et Paltanerus^
et leur mère Florence. Pour régler ce différend» un
plaid est tenu à Charlieu. Les trois frères renoncent
à leur réclamation et de plus ils cèdent à Cluny deux
mas contigus situés dans le territoire de Charlieu,
l'un appelé de la Chaux, de la Calce^ et l'autre d'An tran,
de Antranno, moyennant le remboursement de 35o
sous, monnaie de Lyon, pour lesquels ces mas étaient
engagés, et une mule pour Vilain, Cette cession est
faite par l'intermédiaire et avec l'approbation de Tco-
tard, chanoine de Lyon, et Dalmace, son frère, che-
valier, seigneurs de Roanne, Rotenna^ en présence
d'Ilius de Marcennay, de Gaucerand de Pinet et au-
tres (no 3828).
— 42 —
Vous remarquerez la forme Sapolgo pour Saint-
Polgue : c'est encore, à peine modifiée en SaporgOy
la prononciation actuelle, et le très ancien texte où
elle figure fait justice des prétendues étymologies,
Sanum et pulchrum, Sancti Pétri Paulique^ pro-
posées par le bon La Mure. La forme de Sancto
SepulchrOy donnée par un document, d'ailleurs d'une
réelle autorité, publié par Aug. Bernard (i), est elle-
même bien difficile à admettre. Si un tel vocable
avait été donné à l'église, c'eût été bien probable-
ment à l'occasion des croisades, et il n'est pas vrai-
semblable qu'en iio5, il se fût déjà corrompu au
point de supplanter le nom véritable dans un texte
latin.
De toute manière, saint Polgue est à reléguer au
nombre des saints imaginaires, comme saint Bel,
saint Igny, saint Pulgent, etc.
Après les chartes dont je viens de faire l'énuméra-
tion et qui concernent directement des lieux situés en
Forez, il convient d'en citer un certain nombre d'au-
tres qui, sans être foréziennes, touchent à des familles
dont l'histoire est intimement mêlée avec la nôtre.
Telles sont les pièces n^* 3698, 8726, 4404, 4406,
4455, où apparaissent des membres de la famille de
Beaujeu, et celles n°« 3674, 368 1, 38oi, 3827, 3840,
4001 , 4377, 4421, intéressantes pour la généalogie des
Damas. Les mêmes chartes n°^ 3840, de l'an 1106,
et 4001, de l'an 11 28, mentionnent au rang des té-
moins un Hugo Rabies ou Rabia dont le nom fait
penser auxRaybi, seigneurs d'Urfé ; mais ce rappro-
chement est fort incenain.
(i) Cartulaire de Savigny^ p. 1057.
-43 -
Une importante chane bourguignonne de Pan j i So
ou Ti8i (n**'' 4279), contenant accord passé entre Gé-
rard, comte de Mâco^^ et Tabbaye de Ctun}% en pré*
sence d^Artaud, vicon^e, et de nombreux témoins tant
laïques qu'ecclésiastiques, doit être mentionnée ici,
comme publiée d'après un original conservé dans la
bibliothèque de la Diana.
MŒURS ET COUTUMES*
Il serait trop long de vous indiquer tous les textes
sur les moeurs et usages du temps, la valeur des
denrées j etc., dont à raison de leur généralité même,
notre histoire provinciale peut tirer profit. Mais je
dois vous signaler deux documents très imponants
quoique malheureusement trop courts: ce sont leschar-
tes n*'^42o5 614329, des années i i6ï à 1 188, contenant
déclaration et amplification des bonnes coutumes
de la ville de Cluny. On y trouve plusieurs dispo-
sitions qui devaient entrer plus tard dans nos char-
tes de privilèges foréziennes. Ces coutumes cluni-
siennes ont d'ailleurs exclusivement le caractère d'un
règlement en matière civile et pénale, Les habitants
de Cluny essayèrent bien, vers cette époque, de se
constituer en commune, mais cette tentative n'eut
pas de suite et on les voit y renoncer en 1206 (n°
4425).
Un bien curieux article de leurs coutumes est ce-
lui qui interdit aux bourgeois de se faire défendre
par un jurisconsulte, legislat dans les procès qulls
auraient entre eux. Évidemment, les hommes de loi
n'étaient pas en odeur de sainteté; on s'imaginait en
ce temps-là que leur intervention était plus propre
à entretenir qu'à terminer les procès. Cependant,
— 44 —
une exception est prévue. Si un étranger amène
un avocat pour l'assister contre un bourgeois,
celui-ci pourra en faire autant : il fallait bien que la
partie fût égale. ^
La note gaie n'est pas absente de ces documents
si variés et si pleins de faits. Je ne puis m'empêcher
d'indiquer en terminant la charte n° 4406, de l'an
1202, qui est une concession faite par l'abbé de
Cluny à Raymond VI, comte de Toulouse, d'un em-
placement pour y construire un château. De très
nombreux témoins assistent à l'acte. L'un s'appelle
Ponce Pilate ; un autre Raignon Foirai. ^^ 1^8^ ^^
chancelier du comte, R. Guillaume, souscrit à Tacte,
et fait suivre intrépidement sa signature de cette pieu-
se sentence : Fiat, Domine, cor meunt demerdatum !
Il paraît que c'est la traduction libre d'un verset du
psaume 1 18. Je me suis assuré que l'acte n'était pas
passé en carnaval.
Le monument mégalithique de Chérier. — Communi-
cation de M. J. Déchelette.
M. Brassart, au nom de M. Joseph Déchelette,
donne lecture de la note suivante.
<c Au mois d'avril de l'année dernière, M. le docteur
Plassard voulut bien me signaler la présence d'un
rocher situé sur la commune de Chérier, au hameau
du Poyet, rocher dont la conformation lui* avait paru
digne d'attention et qui lui avait été montré à lui-
même par M. Lasseigne, cultivateur au Poyet.
Quelques jours après, accompagné de M. Maurice
Dumoulin, je me rendis au lieu indiqué. Au pied
du monticule qui pone la chapelle dite de la Salette,
-45 -
au milieu d'un amoncellement de rocs épars qui
donnent à ce site un caractère pittoresque et d*une
sauvage âpreté, on nous montra un énorme bloc de
granit, d'une forme assez irrégulière, sous lequel
s'ouvre une sorte de cavité. Le rocher mesure envi-
ron 3™ 5o de hauteur, sur une largeur et une
épaisseur d'environ 4 mètres au sommet. Sa base,
coupée suivant une surface plane, ne repose point
directement sur le sol, mais porte de trois cô-
tés sur des pierres entassées qui, intérieurement,
forment une sorte de muraille naturelle. Le qua-
trième côté est ouvert et sert d'entrée à une petite
excavation ainsi déterminée par le surélèvement du
roc. On ne peut actuellement y pénétrer qu'en ram-
pant, car elle a été en partie obstruée par les pierres
qui y ont été jetées, et aussi un peu comblée, nous
dit M. Lasseigne, par les terres que les eaux plu-
viales font descendre du monticule. On nous assure
qu'un aiguillon enfoncé dans le sol de cette cavité
y pénètre en entier, ce qui serait singulier dans un
terrain où le rocher affleure sous une couche
mince de terre végétale ; mais nous tentons vaine-
ment l'expérience.
Avant de répondre aux questions que nous posent
déjà les gens du voisinage sur la nature de cette
grotte mystérieuse, nous les interrogeons nous-
mêmes, désireux de savoir si la pierre du Poyet est
l'objet de légendes populaires ou de quelques prati-
ques inconscientes de superstition traditionnelle. Les
réponses sont négatives, toutefois, bien que l'on n*ose
en faire l'aveu sincère, la croyance à quelque trésor
caché existe dans certains esprits: Le rocher, nous
disait-on, avait toujours frappé les imaginations et te
-46 -
trou béant qu'il surplombe avait donné naissance à des
commentaires : à n'en pas douter, « il devait cacher*
quelque chose ».
En pareil cas, la pioche du terrassier est le meil-
leur argument dont on puisse faire u^age ; aussi
quelle que fût notre défiance à Tendroit du résultat
des fouilles, nous exprimâmes le désir de pra-
tiquer immédiatement un sondage. Il ne parais-
sait pas impossible que l'archéologie pût en tirer
profit. Malheureusement les profits archéologiques
n'étaient pas seuls mis en cause, et nous comprîmes
que le fermier tenait à pratiquer lui-même l'explo-
ration. Nous quittâmes donc Chérier après avoir
fait aux fermiers du Poyet quelques recomman-
dations relatives à la conduite des fouilles.
Quelques jours après, M. le docteur Plassard
m'apportait la magnifique lame de silex dont j'ai
l'honneur de vous communiquer la photographie,
et me racontait l'épilogue de notre visite. Le lende-
main, M. Pierre Lasseigne, dit Tisserand, aidé de
son cousin, M. Palluet, s'était mis à l'œuvre. Les
deux jeunes gens avaient attaqué le sol à l'entrée de
l'excavation et, après deux jours de travail, car la
présence de quelques grosses pierres gênait le
déblaiement, ils avaient rencontré à une faible
profondeur la lame de silex que n'accompagnait
aucun autre objet. Il est intéressant de noter
que MM. Lasseigne et Palluet en recueillant cette
pièce en avait nettement pressenti la valeur do-
cumentaire, ce qui prouve que la science archéo-
logique tend de plus en plus à se vulgariser, même
dans les villages reculés de nos montagnes. M. le
docteur Plassard ajouta que les inventeurs, avec un dé-
— 47 —
sintéressement auquel je suis heureux de rendre
hommage^ s'empressaient d'offrir leur trouvaille au
musée de Roanne,
Nous nous hâtâmes, M. Dumoulin et moi, de re-
monter à Qhërier afin de compléter ces premiers
renseignements et surtout pour examiner les déblais ;
la terre remuée ne nous rendit que quelques petits
tessons de poterie, minimes débris, mais présentant
bien les caractères de la céramique primitive, La
pâte, épaisse, de couleur grisâtre^ est assez grossière,
mais cependant cuite au four, à en juger par sa du-
reté. Aucun débris d'ossements n'accompagnait ces
tessons; la terre, d*ailleurs, ne présentait point cette
consistance charbonneuse et cette couleur noirâtre
que lui donne ordinairement la présence de matiè-
res organiques décomposées. Les fouilles, hâtons-
nous de le dire, ont été incomplètes ; elles n'ont
porté que sur le seuil extérieur et non point sur la
partie interne de la cavité- Les explorateurs ont craint
avec juste raison qu'il n'y eût danger à miner ou à
déchausser les blocs servant de supports au rocher,
ce déblaiement en sous-œuvre risquant d'en com-
promettre réquilibre. Dans ces conditions, te travail
ne pouvait être repris que sous la surveillance d'une
personne compétente et, sans doute, après la pose
de solides étais, dont l'installation ne serait pas sans
offrir de sérieuses difficultés.
Tel est le récit de cette curieuse trouvaille dont
nous avons relaté avec soin tous les détails, car en
pareille matière, il importe que tous les faits soient
exactement consignés.
Que conclure maintenant de ces constatations?
Examinons d*abord l'objet recueilli. C'est assuré-
-48
ment la plus belle lame de silex qui ait été jusqu'à
ce jour rencontrée en Forez. Par ses dimensions elle
dépasse de beaucoup tous les silex taillés signalés
antérieurement à la Diana,
notamment le beau couteau
provenant des environs de
Sury-le-Comtal et publié dans
le Bulletin (tome II, p. 270
et suiv., et 3o3 et suiv.).
Sa longueur totale mesure
o™ 232, et sa plus grande lar-
geur o*" 039. La pâte est d'une
couleur blond foncé, un peu
terne, mouchetée depetites ta-
ches claires. La lame est lis-
se et unie sur la face de
l'éclatement et présente au
dos une arête médiane, lé-
gèrement sinueuse, qui lui
donne une section triangu-
laire. Une des extrémités a
été appointée par d'habiles
retouches, tandis que l'autre, de forme obtuse, s'amor-
tit en talon et présente la taille des outils de silex aux-
quels on est convenu de donner le nom de grattoir.
Les deux tranchants latéraux présentent également
une série de retouches sur toute leur longueur, re-
touches qui, en réduisant la largeur de la lame, lui
ont donné un galbe plus effilé ; ils sont de plus en-
tamés sur plusieurs points par des brèches qui peu-
vent être le résultat de l'usure.
Nous sommes certainement en présence d'une
arme ; cette arme est-elle un poignard ou bien
I. — Silex trouvé
A Chérier.
Réduction au i/3.
— 49 —
une tête de lance ? C'est ce qu'il est malaisé de dé-
cider, mais nous inclinons pour la seconde hypothèse.
Solidement fixée à une hampe par une de ces liga-
tures dont certaines armes de sauvages nous four-
nissent Texemple, cette pointe, assez aiguë et assez
longue pour être pénétrante, assez robuste pour ré-
sister à un choc violent, constiturait une arme d'estoc
d'une puissance redoutable. L'extrémité mousse oflre
une épaisseur et une retaille en talon qui permettrait
de lui donner un solide point d'appui dans le loge-
ment de la hampe ou emmanchement.
Il ne me paraît pas douteux que le dépôt de cette
arme ait été intentionnel. Ce fait résulte clairement
de la nature du lieu de l'enfouissement, sous cette
roche énorme dont le site et l'assiette étrange frap-
pent aujourd'hui encore l'esprit de nos montagnards.
Si ceux-ci ont pu songer à sonder le mystère de la
pierre du Poyet, il est bien permis d'en inférer que
la crédulité superstitieuse de leurs prédécesseurs
primitifs avait dû, elle aussi, à des âges plus ou
moins lointains, s'exercer sur le même objet. Je ne
pense donc pas que l'excavation ne soit qu'un lieu
de refuge, car cet abri sous roche eût été bien peu
spacieux, même en le supposant déblayé jusqu'à la
profondeur où gisait le silex ; au surplus, il serait
surprenant que les premières fouilles n'eussent pas
rendu déjà, comme il arrive en pareil cas, une quan-
tité plus ou moins considérable de débris caractéris-
tiques tels que rejets de cuisine, os d'animaux, etc»
Nous restons en présence de deux hypothèses pos-
sibles. D'abord celle d'une sépulture enfouie peut-
être plus avant sous le rocher, en un point encore
inexploré. Dans ce cas, la reprise des fouilles pour-
4
— 5o —
rait bien nous donner de nouvelles surprises: la
beauté et la grosseur de l'arme, tout à fait excep-
tionnelles pour notre région, tendraient à faire pres-
sentir dans cette sépulture le tombeau d'un chef,
dont les restes pourraient avoir été enfouis avec un
mobilier funéraire plus ou moins important.
Mais je suis plutôt porté à croire que la pierre du
Poyet a été consacrée par la superstition populaire
à quelque divinité ; à laquelle le silex aurait été offert
comme ex-voto.
A ces diverses hypothèses, bien incertaines, je l'a-
voue, je n'ajouterai pas de nouvelles conjectures en
discutant sur l'âge de l'arme et l'époque probable de
Tenfouissement. Il me suffira de rappeler que dans
toute la Gaule, et particulièrement en Forez, comme
Ta observé M. Brassart, l'usage de la pierre taillée
pour la confection des armes et des outils a survécu
longtemps à l'emploi du bronze et même du fer.
Les caractères d'un silex taillé et de quelques tessons
de poterie sont des éléments de discussion tout à fait
insuffisants pour aborder une question si délicate. Il
est également certain que les pratiques litholatriques
des âges primitifs, traditions tellement vivaces qu'elles
ne sont pas encore complètement éteintes dans nos
campagnes, n'ont pas disparu immédiatement après
la prédication de l'Évangile sur le territoire gaulois.
Quoi qu'il en soit, et ces réserves faites, je crois
que ta pierre du Poyet devra dorénavant figurer sur
la liste des monuments mégalithiques du Forez, cette
dénomination archéologique étant par elle-même assez
vague pour ne rien faire préjuger sur la destination
vraie de l'enfouissement du silex.
En attendant que, interrogée par de nouvelles
— 5i —
fouilles, elle ait livré tous ses secrets, le musée de
Roanne a fait bon accueil au don de MM. Lasseigne
et Palluet. Cette belle pièce y figure dignement à
côté de la riche trouvaille de la Goulaine qui, quel-
ques mois auparavant, était venu enrichir d'une
admirable collection les vitrines, jusque-là assez i
pauvres, réservées aux produits de Tindustrie pré-
historique ».
Le livre de raison d'Antoine de Thélis. — Communi-
cation de M. Maurice Dumoulin.
M. Maurice Dumoulin envoie la note suivante.
« La bibliothèque de la ville de Roanne a acheté
dernièrement un registre de 270 feuillets, dont quel-
q ues-uns blancs, portant comme cote :
i5i4'i55 1,
Registre journal contenant notes, mémoires et copies
non signées d'un très grand nombre d'actes d'échange,
acquisitions, transactions ^ etc., passés en faveur de
noble Antoine de Thélis, seigneur des Farges et de
Cornillon (i), concernant ladite seigneurie de CornilloM,
Ce registre extrêmement curieux se divise de la
façon suivante.
Après une table des matières, vient en guise de
préface, cet avertissement:
Extrait du papier journal de noble Anthoine de Theillis,
fi) Les Farges alias les Forges, commune de Vougy* —
Cornillon, commune de Mably.
Cette note et les suivantes, signées E. B., sont dues à l'ami-
cale collaboration de M. E. Brassart.
— 52 —
seigneur des Farges, de Cornilhon, lequel il a escript de sa
propre main, par lequel l'ont pourra veoir beaucou de choses
qui serviront de bon advertissement, tant à cause des rantes
dudit seigneur que de ses domaines et acquestz qu'il a faictz ;
aussi sont les accords qu'il a faict avec ses frères et seur ;
aussi y a d'autres advertissements qui pourront redresser et
porter proffict en l'advenir au seigneur dudict lieu.
Puis différents chapitres.
Le premier a trait aux constructions et aux planta-
tions de bornes. Le second dénombre « le nombre de
linge fin que noble Anthoine de Theillis... a faict
blanchyr qui oe l'avait esté il y avait six ans passés,
au lieu de Cornilhon ; mademoyselle de Senoches sa
niepse a gouverné cela et ce fut faict en lan mil cinq
cens un quatre ung (i) ».
Le troisième, qui porte en marge un arbre assez
grossièrement dessiné, regarde « le nombre des boys
que ledict seigneur... a achapté en la parroisse
de Mably et advertissement pour garder iceulx,
les limittes se trouveront ». Le cinquième, illustré
d'une grappe de raisin, s'occupe des vignes « dont
vous les pourez trover par les confins cy dedans es-
triptz ». Le sixième, où plusieurs poissons nagent
entre les lignes du sommaire, contient la description
des étangs. Le septième s'occupe des terres. Le hui-
tième, décoré de deux crosses abbatiales, porte « Tes-
change et aultres avertissemens que... Anthoine de
Thellis a faict avec les gens d'esglise ».
Avec le neuvième chapitre, commence ce que Ton
pourrait appeler les paria du livre journal. C'est d'a-
bord un livre de raison : « la naysance des enfans
^2) Il faut comprendre sans doute 1541 [(xxxx) 4].
Exr.^-"^* -'V^-
— 53 —
naturels et légitimes de Anthoine de Theillis, escuyer,
seigneur des Farges et de Cornilhon, et de damoi-
selle Huguette de Sainct Romain, laquelle fut de la
maison de Lursy au pays de Dombes et de Meyre
en Beaujollois (i) ».
Puis une sorte de barème destiné à supputer Tin-
tcrêt de certaines sommes, à certains taux. 11 établit
ainsi ce qu'une maille, ce que de un à douze deniers,
ce que de deux à vingt sous, ce que deux à cent livres,
par jour, produisent au bout d'un an. Il explique en
ces termes son utilité :
Vous pourrez veoir par le desoubz escript combien ung
homme peult souvre {mettre de côté) pour jour en souvrant
Tune des sommes icy après escripte, aussi pourrez veoir com-
bien ung homme peult despenser et combien au bout de Tan
montera à faire le semblable.
Enfin, pour terminer: « Les dogmes que Aristote
envoya au roy Alexandre » ; — « La valleur des re-
ceptes des Farges et de Cornilhon »; — « Le nombre
des reliques que l'ont a trouvées en la chapelle de
Cornilhon ».
Tel est le sommaire de cet intéressant recueil, d'où
j'extrais le neuvième chapitre pour le soumettre à la
Diana, comme contribution à l'histoire généalogi-
que des familles de Thélis, d'Ogerolles et de Saint-
Priest.
L'an mil cinq cens vingt huict et le lundy quatriesme jour
dumoisdemay, ladicte damoiselle(2) travalla {sic) delà Claude
(i) Lursy, Lurcy (Ain). — Meyre, Meyré, commune de
Cublize (Rhône). K. B.
{2) Le Laboureur (Masures, II, 583) dit qu'Antoine de
Thélis se maria en i532 avec Huguette de Saint-Romain ; il y a
apparemment erreur puisqu'ils avaient un enfant en i528. E. B.
— 54 —
Theillis au lieu de Cornilhon et en fust délivrée à deux heures
du matin et laquelle fut baptisée en l'esglise parochiale de
Mably par messire Anthoine Guyonnet, viccaire dudict lieu,
le sixiesme jour dudict mois qu'estoit le jour sainct Jehan.
Ses parains et marainnes sont noble homme Guyot de Ser-
vières, escuyer, sire de Bagast et de Valorges, noble damoi-
selle Claude de Talaru relaissée de feu noble Pierre de Sainct
Romain, en son vivant sire des lieux de Lursy et Meyre,
grand mère de lad. Claude de Theillis ; laquelle Claude de
Theillis ledict seigneur son père dessusdict la faist religieuse
de Beaulieu en Tan mil cinq cens trente huict pour la feste
des Roix (i).
L'an mil cinq cens vingt neufz, le premier jour du moys de
juilhet, fut né Nicollas de Theillis, deuxiesme enfant desdicts
seigneur et damoiselle, et vingt sur terre demye heure après
l'aube du jour, et ce fust au lieu de Cornilhon, et fut baptisé
en lesglise parochialle de Mably par messire Anthoine Guyon-
net, convicaire dudict Mably. Ses parains et maraines furent
Révérant Père en Dieu Nicollas de Ramilly et aultres Notez
que ledict Nicollas mourut à Putay l'an mil quarante et fut
enterré au ceur de lesglise de Gily, qu'est la paroisse dudict
Putay (2). Ledict seigneur a faict mener sur sondict filz une
tumbe out sont les armes desdicts sire et damoiselle.
L'an mil cinq cens trente et le vingt uniesme du mois de
juilhet, environ le poinct de neufs heures, fut née Claudine
de Theillis, troisiesme enfant desdicts seigneur et damoiselle
qui fut baptisée en l'esglise et depuis ellemourut.au mois de
(i) Cette fille entra en religion, comme nous l'indique la
note suivante du f® ccxxxj v^ : « L'an mil cinq cens trente
huict et le sixiesme jour de janvier, monsieur de Poinson et
de Sirotz, mon cousin, et moy Anthoine de Theillis fîsmes
bailler à Beaulieu l'abit adieux (à deux) de nôz filles. La
myenne est ma fille aisnée nommée Claude. Despuis la refpr-
mation y m'a faillu faire daultres fraiz et la remectre à nou-
veaul avec pention nouvelle ».
(2) Putay alias Puttay faisait partie anciennement de la
paroisse de Gilly-sur-Loire, en Bourgogne, située de l'au-
tre côté du fleuve; ce lieu est aujourd'hui de la commune
de Diou (Allier). E. B,
— 55 —
mars ensuyvant, le jour Notre-Dame, et fut enterrée a Mably
du coûté de rnidy du grand autel par dessous le banc desdicts
sire et damoiselje.
L'an mil cinq cens trente ung, le vingtiesme du mois d'aoust,
qu'estoit le dimanche au madn^^ devant souleil levant, ladicte
damoiselleacoucha de LoisedeTheillis, qu'estoit la quatriesme
des enfans de ladicte damoyselle et dudîct sir de TheilliSj et
fut baptisée en Tes^lise parochiale de Mably ; despuis mourut
chieu Morierj à Cornilhon.
L'an mil cinq cens trente quatre, sainct Matbias appostre,
qu'estoit le vingt quatriesme jour du mois de febvrier, au
soir^ à lenviron de dix heures, fut né Rolïin de Theillisj citi-
quiesme enfans et deuxiesme malle desdicts seigneur et da-
moisellcj et ce fut au lieu de Cornilhon, et fut baptissé ledict
Rollin en Tesgïisc de Mably îe vingt sixiesme dudtct mois, et
despuîs mourut le sabmedy de devant Quasimodo ensuyvant
après ladicte naissance, par quoy ne vivit que environ deux
mois*
L'an mil cinq cens trente cinq, après Pasques, et lemardy
douziesme du mois d'avril, à Tenviron de dix à onze heures
du soir, fut née Péronnelle de TheilHs, sixiesme enfant des-
dicts seigneur ei damoiselle, laquelle Fut baptisée en Tesglise
parochiale de Mably ]e mercredy matin, îreiziesme dudict
mois d'avril, par messire Breton ; son parain est maisire An-
thoine du Puis de la ville de Rohanne, prothonotaircj pry-
eur (i) de sir de Drasse (sic)^ curé de Rohanne et de Buly, et
ses marraines sont dame Péronnelle de la Grange, religieuse de
Beauheu, laquelle fut de Gravières près de Varennes sur
Aller (2)j Taultre marraine fut la nie se dudict seigneur, Jehan ne
de Theillis, dame de Perolas, despuis dame de Polisieu en
Forest (3). Notez que à telles dactes et jour de ce mcsmes mois
(i) Probablement pour procureur. E. B.
i%) GravièreSj fief, commune de Varennes-sur-AUier
(Ailier). JE. B.
|3( Perolas, Pierrelas, à Néronde ? — Polisieu en Forez,
probablement Pelussieu, commune de Salvizinet (Loire),
En i6q6, Jean de Pontevez était seigneur de Plerrelas et
Pélussieu (Au g. Bernard, Les 4'Vrfé^ 467). E, B.
— 56 —
fut ledict seigneur trouver avoir se jour cinquante ans plus
ne moings, sans avance d*ung jour ne reculer de ung aultre.
L'an mil cinq cens trente six et le mardy vingtiesme de mars,
environ de sept à huit heures du matin, fut née la Jacqueline
de Theillis au lieu de Cornilhon, septiesme enfant desdicts
seigneur et damoiselle, et fut baptisée ce même jour au soir
en Tesglise dudict Mably par messire Guyonnet, et estoient
ses parain et maraine noble Domp Pierre Dugue secretain de
la Benisson-Dieu, Jacqueline Vernierant. Despuis ladicte Jac-
queline mourut ceste mesme année le lendemain de la Notre-
Dame de septambre.
L'an mil cinq [cens] trente huict et le vendredy avant la
Sainct Jehan Baptiste, vingt uniesme jour du moys de juing,
de soir à l'environ du jour failly, fut née la Jehanne de Theil-
lis, huictiesme enfant desdicts seigneur et damoiselle, laquelle
fut baptisée en Tesglise de Mably. Laquelle mourut et fut en-
terrée cinq jours après sa naissance au cœur de Tesglise de
Mably.
L'an mil cinq [cens] trente neufz et le dix neufviesme jour
de juilhet, le jour saincte Margarite, de matin demye heure
après solleil levé ou quelque peu davantaige, fut née au lieu
de Cornilhon la Margarite de Theillis, neufviesme enfant
desdicts seigneur et damoiselle, laquelle fut baptisée sur les
fonds de l'esglise parochialle de Mably, et furent ses parains
et maraines le procureur Lois Guyonnet et la femme de
Jehan Cheval Taisné, grangier dudict seigneur, et sa nourrice,
laquelle est femme du grangier des Platières (i), appelle Be-
noist Ray ; elle est religieuse a Poilly.
L'an mil cinq cens quarante ung et le vingt uniesme jour
de juilhet qu'estoit la vigille Marie Magdaleine, de soir demye
heure après solleil couchié, fut née à Cornilhon la Jehanne de
Theillis, dixiesme enfant desdicts seigneur et damoyselle,
laquelle ondée bien hastivement par messire Anthoine Guil-
lermet, prebstre, le sabmedy ensuyvant ladicte Jehanne fut
baptisée en l'esglise de Mably après disner par messire An-
thoine Guyonnet, vicaire de Mably. Le parain de ladicte
(i) Les Platières, commune de Mably. E. B.
^57 —
Jehanne est noble Lois de Theilïis, sir de Lespînasse en Beau-
jollais (i)^ ses maraines sont noble Jchanne de Sainct-Romain,
tnere dudict sir de Lespinasse* et Peronelle Je Theillis, filhc
dudict seigneur de Theîliis et sœur de laJiete baptisée. Elle
est religieuse à Beaulieu (2),
L*an mil cinq cens quarante deux et le lundy huitiesme
jour du mois de janvyer, entre mydi et une heure, fut né et
baptisé François de Theillis, unziesme enfant desdicts sei-
gneur et damoiselle^ par messire Guyonnet sur les fons de
Mably, et furent ses parvins noble Pierre de Marliogues, sire
de Senoches (3), messire Anihoine Farget et messire Anthoine
Guilionnei, sa maraine est noble Margarite de Marliorgues
dame de Basse Roche ; et ledit François de Theillis fut mis
en nourrisse le mercredy prochain ensuyvant auprès de Se-
noches, chieu Chapeau Blanc, et ledict François fut mis à
Tescolle à Bonlieu (Beaulieu ;) l'an mi) cinq cens quarante
sept le jour Sainci Nicollas, en desembre.
(i) Lespinasse alias TEspinasse, paroisse de Saint-Cyr de
Valorges (Masures de l'Ile Barbtr), IH, p- 432. E. B.
jî) Au sujet de cette enfant nous trouvons au fo cxxw v**
des renseignements donnés par son père sur sa prise d'habit.
« Lan mil cinq cens cinquante et au mois de septambre,
le jour sainct NicoUas» Jebannc-, filhe de noble homme An-
thoine de Theillis, print à Beaulieu son habit de religion et
y estoit monsieur Tabbé Desvron [Jacques de Vitri-Lalière],
prieur de Salles, de Ris et de Saint Germain des Fossés,
oncle de ladîcte Jehanne, lequel paya le banquet et feust
audict Beaulieu, qui fut bien beau et excellant, et lequel
seigneur ahbé y feist de beaux dons, que victres et argent
léans donné; et ledict seigneur de Theillis a donné audici
couvent quatre cens cinquante livres et ung lici bon et
raisonnable» la plume de lîgnest, pïume menue l5rVf, la cou-
verte quathelanne, et c'est pour tous ses droictz de légitime
de ses feuz père, mère, frères et soeurs queUconques. Le îouE
receu par maistre Jehan le Breton, cha.stellain de Villerer,
récepteur dudict Beaulieu, Il y heust grand festin et grand
conrjpaignye. Note^ que îesdîctes quatre cens cinquante livres
se payent dedans un an, ptmr que ledict seigneur de Theillis
n^avoii argent pour lors »».
l3) Marliorf^ues atia^ Maillorgut^s, — Senoches, Senouche,
Chenouchej commune de Saînt-Romain-la-Mottc- E. B.
— 58 —
L'an mil cinq [cens] quarante trois et le sixiesme jour du
mois de février, fut née la Jacqueline de Theillis au lieu de
Cornilhon, douziesme enfant desdits sire et damoiselle ; elle
fut née un soir, une heure de nuyt, le lendemain de la feste
Saincte Agathe qui «stait ung mercredy, et fut baptisée à Ma-
bly et fut son parain noble Jacques de Fournyer, prieur de
Sainct Just en Chevallet et curé de Charlieu et frère de
Monsieur de Thegnye (i); et furent ses maraines nobles Jac-
queline de la Brosse, dame de Minardière (2), et Jehanne de
Poudras de la maison de la F'arge (3) et de la Garde.
La naissance de Monsir de Sainct Priet.
L'an mil cinq cens trente quatre et le lundy quatorzième
jour du mois de juilhet, fut né noble Charles de Sainct Priect,
filz légitime de noble Charles de Saint Pryet, et se jour fut
baptisé à Mably de soir par messire Guyonnet.
La naissance de Messieurs de Senoches.
L'an mil cinq cens et dix sept et le vingt huictiesme jour
de janvier, que fut le jeudy, à une heure après midy, fut né
Pierre de Marhorgues filz légitime de Romain Marliorgues,
seigneur de Senoches (4), et de Loise de Theillis ; y fut baptisé
le landemain sur les fonds de Saint Romain la Mote.
Lan mil cinq cens dix huit et le huictiesme jour de fcb-
vrier, fut né Jacques de Senoches, filz dudit seigneur et de
ladite damoiselle Loise de Theillis, et fut né le mardy à une
heure de matin.
L'an mil cinq cens vingt ung et le vingtiesme d'octobre,
fut né Marguerite de Marliorgues, et despuis dame de Basse
Roche, filhe dudit sir et de ladite Loise de Theillis, et laquelle
il) Thegnye, Tigny, commune de Ch^ndon.
{2) De la Brosse; une vieille famille de ce nom était pos-
sessionnée au XIVc s. à Lentigny et Villemontais (Barban>
FiefSy n« 252). — Minardière, fief, château, commune de
Pouilly-les-Nonnains. E. B.
(3) La Farge, seigneurie des Poudras, commune de Propières
(Rhône). E. B.
(4) V. p. 57, note 3.
— ^9 —
fut baptisée et née à Cnrnilhoa, eo la chapelle duiiict lyeu.
L'an mil cinq cens et vingt et le vingtiesme jour d^avriï, fui
né Jehan, filî desdicts dessus nommés, et despuis morui.
L'an mil cinq cens cinquante et le lundy quinziesme jour
du mois de sepiambre, environ huict heures de malin, fut né
à Senoches, Charles de Marliorgues, filx aisné de noble Pierre
de Marliorgues susnomnié, fik de Romain Marliorgues, en son
vivani sir de Senoches^ et fut bapiisé à Sainct Romain le
mardy, environ solleil couché; son parain fui Charles de Bonse,
pryeur d'Ambierle-^ sa mareinne fui madame de Pradines.
Ledici seigneur Anihoine de Theillis dici que en aguissant
ses couteaux pour ce marier, que y lui fui donné trois en-
fans, ung masie et deuv femelles.
Item, en son veufvaige, luy fut donné Lois le Bourbonois,
lequel fut né en Tan mil cinq cens quarante huict et le jour
de la Notre-Dame de mai, après la grand messe de Mably,
et fui né chieu Bodou et ce jour fui baptisé audici Mabiy,
ta Loise fui sa mareine. Et despuis, luy fui donné une fiile,
qui fui née le jour de la Toussains mîl cinq cens quarante
ung, nommée Toussaint?.
Après commencent les notes de la main de mem-
bres de la famille d'Ogerolles (alias d'Augerolies)*
Noble Charlotte des Serpens prieure de Saint Thomas les
Nonains lez Montbrison (i) seur de monsieur de Fondras et de
mademoiselle de Cornières, meurt à Cornilhon le xxviij* mai
L'an mil cinq cens quatre vrnis et sept, en carésme, mourut
à Cornières iz) Marguerite des Serpens dame de Cornières,
vefve de feu Lois d'OgeroUes puis né de la maison de Sainct
Poigne, et fille de Antoine des Serpens seigneur de Cornières,
la Bugneraye (3j et en partie de Batgnaux.
Claude d'Ogerolles de Thelis, fils de Lais d'Ogerolles son
|î| Saini-Thomas-la-Garde, E. B.
la) Comières^ CommièreSj commune de Villerei. E. B.
0) La Bugneraye, la Beugnene, commune de Chassenard
I Allier). E. B,
— 6o —
fils, fust son héritier et parvint sieur de Cornières. Elle fust
enterrée à Villeres au vas des sieurs de Cornières devant,
l'autel de Notre-Dame.
L'an mil cinq cens quatre vingts et sept et le (en blanc)
du mois de (en blanc), trépassa au chastau de Commières no-
ble damoiselle Marguerite des Serpens, filhe de feu messire
Jan des Serpens, seigneur de Cornières, Bagnaux en partie et
de la Bugnerez et vefve de Lois d'OgeroIles de la maison
de Sainct Polgue.
L'an mil cinq cens quatre vingts et sept et le douziesme
d'avril, espousarent, au chasteau de la Lière, noble Claude
d'Ogerolles de Thelis, escuier, seigneur de Comières, des
Farges, Cornilhon et Varinay (i), et noble damoiselle Jane (2)
des Serpens, filhe de feu messire Gilbert des Serpens, che
valier de l'ordre du Roy, gentilhome ordinaire de sa chambre
gouverneur de Mascon, lieutenant de cent hommes d'armes
seigneur et baron de Gondras, Londe, Sainct-Saturnin, Tailhat
Magni, le Pont Damali, Vesvre et Martillions (3).
L'an mil cinq cens quatre vingts et sept et le mardi anté-
pénultième de décembre, nasquit, au chasteau de Magny,
Philibert-Claude, premier fils des susdits Claude d'Ogerolles
de Thelis et Jane des Serpens, et fut baptisé en la chapelle
dudit chasteau. Les parrains furent Philibert des Serpens,
son oncle, gentilhome ordinaire de la chambre du Roi, sei-
gneur et baron de Gondras, Londe et Sainct Saturnin, et no-
ble Claude de Perelay, sa marreine fut Claudine Cartier.
L'an mil cinq cens quatre vingts et huit, mourut le susdit
Philibert-Claude le jeudi cinquiesme du mois de février au
(i) Varinay, commune d'Ouches. E. B.
(2) Le Laboureur {Masures, II, 225) l'appelle Antoi-
nette. E. B.
(3| Gondras, commune de Grandris (Rhône). — Magni,
commune de Cublize 1 Rhône). — Vesvre, Vesvre-Gondras, les
Vesvres, commune de Coulanges (Allier). — Pont Damali,
anciennement de Dame AUjc, Pont-à-Mailly, commune de
Varennes-Reuillon (Saône-et-Loire) (Courtépee, Descr, du
duché de Bourgogne, 2^ éd., t. III, p. 112 et ii3). E. B.
— 6i —
chasteau de Magny et fust enterré le lendemain vendredi en
l'esglise de Mabli au vas de ses prédécesseurs, au milieu du
cœur.
Lan mil cinq cens, le troisiesme jour de janvier, nasquit à
Roane, environ les six heures du soir, François-Claude, fils
des susdits sieur et dame de Cornières et fut baptisé en Tes-
glise dudict lieu le dimanche ensuivant. Son parrain fut
messire François Chastelus, lieutenant de Roane, sa marraine
(ffi blanc) femme de messire Pierre Populle (i).
Le lundi (en blanc) de février nasquit à Roane, environ les
neuf heures du soir, Jacques d'Ogerolles fils des susdicts
sieur et dame de Comières, Tan mil six cents et ung. Son
parrain a esté le sieur de Chenevou. Il mourut Tan 1604 et
est enterré au cœur de l'esglise de Mabli.
Alexandre, fils des susdicts sieur et dame de Comières, nas-
quit à Roane le minuit du 16 au 17 octobre mil six cents et
deux.
La séance est levée.
• Le Président,
Comte DE PoNCiNS.
Le membre faisant fonction de secrétaire,
Eleuthère Brassart.
(1) En marge, d'une autre écriture : « Il se nome M. de
Boucent ».
— 62 —
II.
MOUVEMENT DE LA BIBLIOTHÈQUE
ET DU MUSÉE.
Dons.
Ont été offerts par MM. :
Bertrand (Alfred), conservateur du musée départe-
mental de Moulins, sa notice : Mémoire sur les se-
pultures des seigneurs et ducs de Bourbon à Souvigny^
Bessay et Champaigue (Allier) (Extrait du Bulletin-
revue de la Société d'Émulation et des Beaux-Arts
du Bourbonnais). Moulins, (Etienne Auclaire), s. d.,
in-8°. ^'
Chambre de commerce de Saint-Étienne : Lucien
Thiollier, Notices industrielles. La Chambre de
commerce de Saint-Etienne, Bustes et portraits. 23
héliogravures de M. Félix Thiollier faites d'après les
originaux des peintures et sculptures appartenant à
la Chambre de commerce, œuvres de Hippolyte
Flandrin, Albert Maignan, Guillaume, Montagny,
etc. Saint-Étienne, (Théolier et C'^), 1894, in-4°.
Conseil central d'hygiène publique et de salubrité
de Saint-Étienne et de la Loire : Compte rendu des
travaux pendant les années i8g3 et i8g4y par MM.
Victor Guinard, secrétaire du Comité central et J.
Depras, secrétaire-adjoint. Saint-Étienne, (Théolier
et 0% 1895, in-8^.
Galle (Léon), ses notices : Document inédit sur les
- 63 —
brigandages en Beaujolais après la Révolution (Extrait
de la Revue du Lyonnais^ janvier 1896). Lyon, (Mou-
gin-Rusand), s. d., in-8**.
— La bibliothèque du comte de Lignerolles (Extrait
de la Revue du Lyonnais). Lyon, (Mougin-Rusand)^
s. d. (1894), in-8°.
— Quelques lettres sur un voyage en France fait
en 1788. Lyon, (Mougin-Rusand), 1896, in-8°.
Lachmann (Emile) : Compte-rendu général du grand
concours international de musique tenu à Lyon en
188S. Lyon, (Imp. Nouvelle), s. d. (1886), in-8^
— Livre d'or du concours musical de Grenoble eu
i8g3. Grenoble, (Joseph Baratier), 1894, gr. in-8°.
Ministère de l'Instruction publique : Recueil des
chartes de l'abbaye de Cluny^ formé par Auguste Ber-
nard, complété, révisé et publié par M. Alexandre
Bruel. Tome V (1091-1210). Paris, (imp. nat.), 1894,
in-4°.
— Journal des savants. Janvier-février 1895.
Monery (Louis) : Ajalbert (Jean), En Auvergne.
Paris, E. Dentu, 1893, in-12.
— Gonindard (Mgr), archevêque de Sébaste, puis
de Rennes : L'âme de Jeanne d'Arc. Panégyrique
prononcé dans la cathédrale d'Orléans le mardi 8 mai
1888 pour le 45 g^ anniversaire de la délivrance d'Or-
léans. Orléans, (H. Herluison), 1888, in-8^.
Discours prononcé dans l'église de Saint-
Germain de Rennes en faveur de l'ouvroir Saint- Jo-
seph (Vestiaire Saint-Vincent de Paul), le mercredi
25 février 1 8g I. Rennes, (Antony Laurent), 1891*
in.8o.
— 64 —
— Ollivier (le R. P. Marie-Joseph), Oraison funè-
bre de Mgr J.-F.-N. Gonindard, archevêque de Ren-
nés, prononcée le mardi 4 juillet iSpS, en la cathé-
drale de Rennes. Paris, iSgS, in-8^
— Mgr Gonindard, archevêque de Rennes, Dol et
Saint'Malo, sa mort, ses funérailles, hommage à sa
mémoire. Rennes, (Marc Simon), 1893, in-12.
— Bolo (J.-D.), Notice sur le maréchal Suchet,
duc d'Albuféra. Lyon, (Louis Perrin), 1826, in-8°
— Brun (A.), Notice nécrologique sur M. L.-F.-
M. Menoux, ancien président de la Société d'éducation
de Lyon, lu en séance publique le 3o juillet iSSj. Lyon,
A. Brun et 0% i858, in-8^
— Cent nouvelles nouvelles (les). Paris, Garnier
frères 1896, in-12.
— Dumas (J.-B.), Éloge de M. l'abbé C.-L. Roux,
lu à l'Académie de Lyon le 26 avril i83o. Lyon,
(J.-M. Barret), i83o, in-8^
Eloge historique de J.-B. Dugas-Montbel,
membre de l'Académie royale des sciences, belles-let-
tres et arts de Lyon, lu dans la séance publique du
5 mai i833. Lyon, (J.-M. Barret), i836, in-8^
Eloge historique de J.-M. Pichardy membre
de l'Académie royale des sciences, belles-lettres et arts
de Lyon. Lyon, (J.-M. Barret), 1837, in-8°.
Éloge historique de N.-F. Cochard, membre
de l'Académie royale des sciences, belles-lettres et arts
de Lyon, lu en séance publique du 2 S juin 1834. Lyon,
(J.-M. Barret), 1834, in-8°.
Notice historique sur Laurent-Pierre Béren-
ger, lue dans la séance publique de l'Académie royale
i
— 6=» —
des sciences, beltes-leltres cl arls de Lyon, en date du
i^ juillet 1S23. Lyon, (L, Boitel), i836, in-S".
Notice des auprages imprimés et manuscrits
de Claude Breghot du Lut^ conseiller a la (Jour royale
de Lyofu extraite du tome II de r histoire de l'Acadé^
mie de Lyon. S. K n, d,, in-S"*,
— Grognier (L.-F.), Notice sur F.-N, Cochard, lue
à la Société d'agriculture, histoire naturelle et arts
utiles de Lyon, Lyon, [J.-M, Barret), i83t^, in-8°.
Notice sur J.-IL Balbis, lue en séance publi-
que de l'Académie des sciences, belles-letlres et arts de
Lyon le 14 juillet î 83 1 , Lyon, (L-M. Barret)^ s- d-,
in-8^
— Guerre (J.)» Éloge historique de AL Bureaux-
Pus y, successit^ement préfet des départements de l'Ai*
lier^ du Rhône et de (jénes, .,..,. président de rAcadé-
mie de Lyon y,..,., ancien président de r Assemblée
nationale consti tuante^ lu à l'Académie de Lyon dans
sa séance du 21 juillet ifioj, Lyon, Ballanchepcrc et
fils, 1807, in-H^p
— Lasteyrie (Bobert de), Jules Quicherat^ sa pie et
ses travaux, Paris, (inip, nai.), iS83, in-S**.
— Martin-Daussigny (E.), Notice sur M. Menoux.
[Extrait delà Revue du Lyonnais). Lyon, (4ïnic Ving-
trinier), s. d-, in-8*\
— — Notice sur Victor Or sel, de Lyon. (Extrait
de la Revue du Lyonnais). Lyon, (Léon Boitel), i85i,
in-8«.
— Monrherot (de), Éloge historique de AL L.-N.
Carrier, docteur en médecine , ancien chirurgien-major
de V Hôtel- Dieu, de l'Académie royale des sciences^
belles-lettres et arts de Lvon^ lu à la séance publique
\
ït
— 66 —
de l'Académie du 1 6 mars i83g. byon, (Barret), iSSg,
— Moret (l'abbé J.-J.), Saint Menoux, sa pie et son
culte; pratiques de piété en son honneur. Moulins,
A. Ducroux et Gourjon-Dulac, iSgS, pet. in-8°.
— L'abbé Perrin (de Feurs), aumônier de la prison
de Roanne. Notice biogi^aphique, Lyon, (Louis Perrin),
i836, in-8°.
— Rougier (docteur), Éloge historique de Claude-
Antoine Bouchety ancien chirurgien-major de l'Hôtel-
Dieu de Lyon y membre de la Société de médecine de
Lyon, lu en séance de cette Société le 3o décembre
i83g. Lyon, (Louis Perrin), 1889, in-8°.
— Vayssière (A.), archiviste de l'Allier, Note sur le
manuscrit de la Chronique du bon duc Loys de Bour-
bon, appartenant à la bibliothèque de Saint-Péters-
bourg, et sur le siège de Belleperche, (Extrait des
Annales bourbonnaises). Moulins, (Etienne Auclaire),
s. d., gr. in-8°.
— Villedieu (E. de). Chant de rénovation. Un poète :
Victor de Laprade. Paris j 1884, pet. in-4**.
— Vingtrinier (Aimé), Documents sur la famille de
Jussieu. Lyon, (Aimé Vingtrinier), 1860, in-8°.
Reure (abbé), ses notices: Etudes for é^iennes. Les
méfaits de la maison de Chatelus suivis d'une appendice
sur Jean de Chatelus. (Extrait des Archives historiques
du Bourbonnais). Moulins, (Crépin-Leblond,) 1896,
in-i2.
— Fragment de généalogie de la maison d'Urfé
tiré d'un manuscrit de la bibliothèque nationale. Mont-
brison, (Eleuthère Brassart), 189b, in-8°.
-67 -
— M. Armand'Caillat et fih à V exposition de
Lyon. (Extrait de V Université catholique). Lyon,
E. Vitte, 1893, in-8°.
Rougier (Laurent), professeur départemental d'a-
griculture: Ministère de l'Intérieur : Rapport sur les
primes d'honneur. Année 1890. Paris, (imp. natO^
1894, gr. in-8<>.
Primes d'honneur du département de la Loire, pages 35
à 76,
Testenoire Lafayette (C.-P.)? sa notice : Château
du Fay, château de Ravoir e. Saint-Jean- Bonnefonds ;
contestations entre l'Archevêque de Lyon et le comte de
Fore:;^ au sujet de la transaction de tij3; armoriai
de Guillaume Revel. Montbrison, (F^euthère Brasiian),
1895, in-8^
Valentin-Smith (Louis) : Quatre ouvrages prove-
nant de la bibliothèque de feu son pure, M, Joannes-
Erhard Valentin-Smith, conseiller honoraire à la
Cour d'Appel de Paris ;
1° Recueil factice comprenant les Souvenirs des
sessions du Conseil général de la Loire en îSSS et
1860 et des visites du comte de Persignr dans les
arrondissements de Saint-É tienne, Montbrison et
RoannCy extraits du Mémorial de la Loire et publiés
par M. le comte de Vougy, et le Compte rendu du
séjour de M. le duc de Persigny dans le département
de la Loire en 1S62, par M. Charles Gâches. In-8°.
2° Recueil factice interfolié comprenant notamment
le Blason des armoiries du comté de Fore^^ peint dans
le registre d'armes de Guillaume Rerel avxc de nom-
breuses annotations manuscrites de M. V.-S., les
Mémoires sur les dispositions intérieures de la Diana,
\
— 68 —
par M. de Persigny, les Notes sur quelques blasons
de la Diana, par L.-P. Gras, enfin le recueil des
Procès-verbaux des séances de la Société de la Diana,
du 27 août i863 au i5 décembre 1864. Formats di-
vers.
3° Recueil factice comprenant notamment un cahier
manuscrit de 141 feuillets de tous formats (lettres,
copies diverses, dessins de M. V.-S.), intitulé : Notes
sur le Fore\y la Diana, l'armoriai de Guillaume Re-
vel, les hommages et aveux, etc. ; un autre cahier
manuscrit de 65 feuillets, également de formats di-
vers, intitulé : Copie de la brochure de M. l'abbé Re-
non sur les blasons de la Diana et Copie abrégée de
l'inventaire Gajant ; enfin les Notes sur quelques
blasons de la Diana, par L.-P. Gras, avec interfo-
liation et nombreuses annotations de M.V.-S. In-8°.
4° Tableau historique et généalogique des comtes de
Fore:{ depuis leur origine sous Charles-le-Chauve
jusqu'à la prise de possession du comté par le roi
François I""^ (Syo-iSSi), par M. d'Assier de Valenches.
Lyon, (Louis Perrin), s. d., feuille in-plano.
Echanges,
Académie de Màcon. Annales, IV série, tome X.
Année 1893.
Académie des sciences, agriculture, arts et belles-
lettres d'Aix. Mémoires. Tome XVL Année 1895.
Académie des sciences, belles-lettres et arts de
Clermont-Ferrand. Bulletin historique et scientifique
de l'Auvergne. N"* 10. Décembre 1894.
-69 -
Boudet (Marcellin), L'H6tel du consulat de Saint-Flour,
ses maîtres et la bourgeoisie sanfloraine au moyen âge.
Académie des sciences, belles-lettres et arts de Sa-
voie. Mémoires. IV« série, tome V. Année 1895.
Académie d'Hippone. Bulletin (suite). 1894.
Institut de Carthage. Revue tunisienne. 2* année,
n^* 5 et 6. Janvier-avril 1895.
Gauckler (P), La patère de Bizerte.
Ministère de l'Instruction publique. Bulletin archéo-
logique, i"*^ livraison, 1894.
Enlart (Camille), Les origines de Tarchitecture gothique
en Espagne et en Portugal. {Dans cet article l'auteur démontre
avec preuves et dessins à l'appui, que la majorité des monuments
gothiques de ces contrées dérive de notre art national et plus
spécialement des écoles cistercienne et clunisienne). — Montméja
(Jules), Mosaïque du moyen- âge et carrelages émaillés de
l'abbaye de Moissac. — Pilloy, L'équitation aux époques
franque et carolingienne.
— Annuaire des bibliothèques et des archives pour
1895, 10^ année.
Musée Guimet. Amtales. Tome XVI, i^<^ partie.
La Corée ou Tchosen (la terre du calme matinal),
par M. le colonel Chaillé-Long-Bey.
Revue de l'histoire des religiojis. XV^ année, tome
XXX, n° 3, novembre-décembre 1894. 16*= année,
tome XXXI, n° i, janvier-février 1896.
Société archéologique de Tarn-et-Garonne. Bulletin.
Tome XXII. i^^ à 4^ trimestres 1894.
(A signaler particulièrement les comptes rendus avec dessins
des excursions organisées par cette Société).
Société archéologique et historique de l'Orléanais.
Mémoires. Tome XXV. 1894.
I
I
I
— 70 —
Guemer, Genabum. Nouvelle étude d'après les anciennes
conimverses et les travaux les plus récents, avec note addi-
tionnelle.
Société bibliographique et des publications popu-
laires. BuUelin. 26^ année, r* livraison. 1895.
Société de Borda. Bulletin. 19^ année, 4^ trimes-
tre 1894.
Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France.
Bulletin, 22* année, i^« livraison. 1896.
Société d'émulation de l'Auvergne. Revue d'Au-
vergtie. lo* année, n° 6. Novembre-décembre 1894.
Société départementale d'archéologie et de statis-
tique de la Drôme. Bulletin. 1 1 S*-* livraison. Février
1895.
Fillet (abbé!, Louis Adhémar, premier comte de Grignan
(t475-i358), mari d'Anne de Saint-Chamond.
Société des amis des sciences et arts de Roche-
chouart. Bulletin. Tome IV, n° 5. Novembre 1895.
Société des Antiquaires de l'Ouest. Bulletin. 3^ et
4* trimestres 1894.
Société des Antiquaires du Centre. Mémoires.
XX^ volume, 1893-1894.
Buhot de Kersers : Notes archéologiques (Découvertes
de lombeaujc anciens àQuantilly et à Pleinpied). — Laugardière
(Charles de) , J.es inscriptions gauloises de Genouilly (Cher).
Société des Archives historiques de la Saintonge et
de TAunis. Bulletin-revue. XV^ volume, 2*^ livraison.
Mars 1895,
Société des lettres, sciences et arts de TAveyron.
Procès-verbaux des séances. Tome XVI, du 29 juin
1891 au 4 mai 1894.
— 71 —
Société d'études scientifiques et archéologiques de
la ville de Draguignan. Bulletin, Tome XIX, Années
Espitalier iTabbe H.), Les évêques Je ?"ré}us du VI= au
Xilh siècle (A signaler parUcuIîèremenij pages 339 a 3(58, le
chapitre iraiianî des premières înyasiorts des Sarrasins et du sac
de Lérins ou péril saint Porcaire dont les reliques sont à
Mon tve rd un -en- Fore^ | ,
Société historique et archéologique du Maine. Repue
historique et archéologique du Maine. Tome XXXVL
2* semestre 1894,
Angoi (abbé), De la recherche des voies anciennes d'après
rexartien des délimitations paroissiales.
Abonnements,
Ancien Fore^ {V). 13*= année; )anvier-février iSgS.
14* année; mars iSgS.
Bibliothèque de l'Ecole des Charles. Tome LV, 6^ li-
vraison. Novembre-décembre 1S94,
Bulletin monumeniaL 6*^ série, tome IX, n*^ 5*
1894.
Archéologie pratique {Conseils donnés par la Société natio-
nale pour la protection des sites et des monuments de Belgique
aux artisans employés à la restauration desmonu7nents anciens).
Polj'biblion, Revue bibliographique universelle.
Partie littéraire. 2*^ série, tome XLI, 2^ à 4^ livrai-
sons. Février-avril 1895.
Repue du Lyonnais, 55*^ année, 5*^ série, tome XIX,
a"* 10g, 110 et 1 1 1, Janvier-mars i8y5.
Repue épigr^aphique du Midi de la France. N*" 76,
Octobre-décembre 1895.
— 72 -
Acquisitions.
Chevalier (l'abbé Ulysse), Répertoire des sources
historiques du moyen âge. Topo-bibliographie. 2^ fas-
cicule (B.-E.) Montbéliard, (Paul Hoffmann), 1896,
grand in-8°.
Articles spéciaux au Forez : Burgensis (famille), Chalain
d'Uzore, Chalmazel, Champdieu et Chandieu, Charlieu, Char-
pinel (famille), Châtelus-Châteaumorand (famille), Chaugy (fa-
mille), Chazeau, Cousan et Couzan, Damas (famille), la Diana
(salle, société), Escotay ou Ecotay, Essalois.
Le Laboureur (Claude), Les masures de l'Ile-Barbe,
Supplément à la nouvelle édition. Œuvres diverses
comprenant le discours de V origine des Armes ; l'épU
tre apologétique pour le discours de l'origine des Ar-
mes ; la généalogie de la maison de Sainte-Colombe;
les notes et corrections sur le bréviaire de l'église de
Lyon ; suivies des notes inédites de l'auteur ; publiées
par le comte de Charpin-Feugerolles et Georges
Guigue. Lyon, Emmanuel Vitte, 1896, in-4°.
Steyert (André), Nouvelle histoire de Lyon et des
provinces de Lyonnais^ Fore^, Beaujolais, Franc-
Lyonnais et Bombes. Tome \^^. Antiquité, depuis les
teràps préhistoriques jusqu'à la chute du royaume
burgonde (534). Lyon, Bernoux et Cumin, 1895,
in-4°.
-73 -
IIL
MOUVEMENT DU PERSONNEL.
Membres titulaires,
M. le docteur Louis Choupin, à Saint-Galmier,
reçu le i8 mars 189 5.
M. Auguste Astic, notaire à Feurs, reçu le 20 avril
1895.
Membre correspondant.
M. Louis de Longevialle, 4, rue Sala, à Lyon,
reçu le i^"" mars 1895.
HSV^^
EXCURSION ARCHEOLOGIQUE
DE LA
SOCIÉTÉ DE LA DIANA
A CROZET,
LA PACAUDIÈRE, ST-MARTIN D'ESTREAUX
ET ST-PIERRE- LAVAL
LE 3 JUILLET 1893.
COMPTE RENDU PAR M. L'ABBÉ REURE
La proposition de visiter en 1893 les communes
de Crozet, la Pacaudière, Saint-Manin d'Estreaux et
Saint-Pierre-Laval, faite en notre nom à la réunion
de la Diana du 7 février, fut favorablement accueillie
par l'Assemblée générale du 18 mai suivant, qui dési-
gna pour commissaires organisateurs MM. E. Bonnier,
J. Déchelette, L. Monery, R. de Quirielle et abbé
Reure. M. Déchelette et M. de Quirielle ne purent
prendre part à l'excursion préparatoire du 8 juin;
mais M. Aubert de la Faige voulut bien se joindre au
comité, à qui M. Rochigneux prêta aussi les conseils
de son expérience. Je regrette de ne pouvoir dire à
quel point la cordiale réception de M. Bonnier rendit
cette journée agréable ; ceux qui connaissent l'affec-
tueuse hospitalité du château du Treillard compren-
dront ce que je suis obligé de taire.
L'excursion générale eut lieu, conformément à l'itî-
6
L
-76 -
néraire arrêté, le lundi 3 Juillet iSgS. Deux circons-
tances auxquelles on n'avait pas pensé d'abord, l'inau-
guration de réclairage électrique à Renaison, et le
congé de famille de TArgentière nous ont privés de
quelques adhésions ; cependant quarante-quatre mem-
bres ou amis delà Diana avaient répondu à notre appel,
et ont fait une partie au moins de l'excursion (i).
Les deux heures consacrées à la visite de Crozet,
un des villages les plus pittoresques du Roannais, ont
paru courtes à tout le monde. A la Pacaudière nous
attendait un excellent déjeuner, servi à l'hôtel Mégnot.
Au dessert, M. Reure porte un toast « à la chère pa-
trie forézienne »; mais l'orateur ayant dit, entre au-
tres choses, qu'il s'était demandé avec inquiétude si
les modestes curiosités de ce coin reculé du Forez
valaient la peine d'être montrées à des connaisseurs
que leurs voyages, leurs études et leurs travaux per-
sonnels ont rendus difficiles, est interrompu par d'ami-
cales protestations. M. Jeannez ajoute fort à propos
quelques mots pour remercier M. BuUiot, au nom
de la Diana, de nous avoir fait l'honneur de s'asso-
cier à ce voyage.
On quitte la Pacaudière avec une heure de retard,
ce qui n'empêche pas les excursionnistes de faire halte
(i) Cétaiènt MM. Aubert de la Faige, Biétron, Boclon, E.
Brassart, Bulliot, Chassain de la Fiasse, Châtel, E. Déchelette,
J. Déchelette, Dumoulin, Dupin, Vincent Durand, Durel,
Épitalon, Favarcq, abbé Flachard, H. Gonnard, Jacquet,
Jamot, Jeannez, Lafay, Le Conte, Leriche, Maridet, Meynis
de Paulin, Monery, de Montauzan, de Montrouge, E. Morel,
G. Morel, Orsel, de Paszkowicz, comte de Poncins, R. de
Quirielle, abbé Renoux, abbé Reure, Révérend du Mesnil,
Rochigneux, J. Rony, L.Rony, Roustan, Roux, du Sauzey,
Verrière.
— 77 —
à la station d'Ariolica. Pendant qu'on cherche un
peu de fraîcheur soys les arbres qui bordent la route,
le parochusde cette mansio gallo-romaine, M. Vincent
Durand lui-même, fait aux voyageurs un discours fort
pertinent pour leur prouver que Tend roi t s'appelle
bien Ariolica, et nonpas le Treillard, ainsi qu'un vain
peuple pense.
La conférence achevée, on remonte en voiture ;
comme le temps presse, on jette à la hâte un coup
d'œil sur l'église de Saint-Martin d'Estreaux, pour
aller ensuite se réfugier sous les ombrages de Château-
morand. La chaleur est devenue accablante, et la
visite du célèbre château en souffre quelque peu. Je
dois* avouer que, à ce moment, les excursionnistes
paraissent beaucoup moins séduits par Tarchéologie
et l'histoire que par les délicieux rafraîchissements
offerts par M. Maridet, avec une grâce parfaite, à ses
hôtes d'une heure.
Quelques-uns de nos confrères prennent à Saint-
Martin l'express de cinq heures ; les autreî^ vont à
Saint-Pierre-Laval, où ils voient apparaître, non plus
un simple gallo-romain, mais un druide authentique,
en la personne de M. Bulliot, qui leur présente son
petit menhir et sa fontaine sacrée, entourée d'une
vénération vingt fois séculaire. Cette journée si bien
employée finit par la visite du château de Lalière,
et par un souper très gai prisa Saint-Martin à l'hôtel
du Lion d'Or.
En somme, nous espérons que l'excursion de iSgS,
sans offrir un intérêt exceptionnel, n'a pas laissé
à nos amis trop de regrets. On nous demande d'en
fixer le souvenir ; nous le ferons de notre mieux.
Sans nous astreindre à suivre toujours exactement
1
-78 -
le programme (i), nous toucherons à toutes les ques-
tions qui y sont proposées et même à quelques
autres, mais cela ne veut pas dire que nous les ré-
soudrons toutes. LVauteur de ce compte-rendu ne se
croira pas non plus obligé de dire tout ce qu'il peut
savoir sur celles qu'il connaît le moins mal : il y a
telle de ces questions qui demanderait à elle seule
plus de pages que la discrétion ne lui permet d'en
écrire. On évitera avec un soin égal l'accumulation
des noms propres et des dates, et les généralités su-
perficielles. On se propose moins de faire connaître
un grand nombre de faits que de mettre en lumière
ceux qui peuvent offrir un peu d'intérêt. On s'atta-
chera constamment à distinguer ce qui est certain,
ou ce qui paraîtra tel, de ce qui est seulement proba-
ble ou conjectural. Donner une idée sommaire, mais
juste, de cette extrémité du Forez, c'est tout ce qu'il
est raisonnable d'exiger (2).
{1} Ce programme a été imprimé dans le Bull, de la Dianay
t. VIÏ, p. 139,
(2) Notre imeniion n'est pas de surcharger ce compte-rendu
de noies qui seraient fort nombreuses, si nous prenions le
parti de mentionner toutes les sources où nous avons puisé,
tous les documents que nous avons consultés. Il suffira d'in-
diquer quelques références nécessaires ou utiles.
i.
j
— 19 —
I.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
SUR LA RÉGION VISITÉE.
Aspect. — Coupé par la grande faille du Forez,
à peu près du nord-ouest au sud-est, ce pays est par
là même partagé entre la plaine et la montagne.
Les plaines et les petits coteaux faiblement ondulés
qui s'étendent à Test et au nord de la Pacaudière
sont assez monotones. La montagne, au-dessus de
Crozet et dans la région des carres, est d*une sé-
vérité saisissante : de toute part émergent du sol
d'innombrables rochers de granit et de porphyre,
séparés par de maigres champs cultivés, des prés
marécageux, des genévriers et des bouquets de bois.
Entre la montagne et la plaine, sont de jolis coteaux
couverts de vignobles à Crozet et à la Pacaudière,
de belles prairies autour de Saint-Martin. La com-
mune de Saint-Pierre-Laval se compose presque tout
entière de deux vallées parallèles.
Anciennes divisions religieuses. — Les quatre pa-
roisses visitées par la Diana ont appartenu jusqu'à
la Révolution au diocèse de Clermont. On sait quelle
est rimponance de ces délimitations religieuses, qui
répondent d'ordinaire à de très anciennes divisions
politiques. On pourrait conclure de ce fait, avec
beaucoup de vraisemblance, que la ville ou localité
(ÏAriolicaj en supposant admise la thèse qui sera
développée plus loin, était comprise dans le territoire
des Arvernes, et non pas dans celui des Éduens ou
— 8o —
des Ségusiaves. Cependant il est très singulier que
la cité Arverne ait poussé, si loin de ses frontières
naturelles, cette pointe avancée du côté de la Loire ;
il est donc permis de conjecturer que la limite pri-
mitive laissait ce pays en dehors de TArvernie, et
qu*clle a été remaniée à une époque inconnue (i).
Anciennes divisions civiles. Limites du Bourbonnais
et du Forei. — Au point de vue féodal, civil et admi-
nistratif, ces paroisses appartenaient au Forez, à
l'exception d'une grande partie de Saint-Pierre-Laval,
et probablement de quelques parcelles de Saint-Mar-
tin d'Estreaux, qui étaient du Bourbonnais. Mais
aucun document positif ne nous permet de détermi-
ner avec une certitude absolue la limite de ces deux
provinces, d'autant plus qu'elle semble s'être un peu
modifiée dans le cours des siècles, ou du moins avoir
été sujette à contestation.
Un fait curieux nous porterait à penser que la baron-
nie de Châteaumorand, qui s'étendait à la fois en
Bourbonnais et en Forez, était à l'origine entière"
ment hors de notre province ; car il est établi par
divers arrêts que cette seigneurie, comme le Bour-
bonnais, était régie par le droit coutumier. Quoi-
qu'il en soit, un procès-verbal de bornage de juri-
diction, du 28 juillet 1671 (2), montre que, au
sortir du bourg d'Arfeuilles, la rivière du Barbenan
séparait alors le Bourbonnais du Forez, et on peut
regarder comme certain qu'elle continuait à servir
de limite jusqu'au Gué-Talan, laissant à gauche le
(i) On peut voir sur ce sujet, dans le Bull, de la Diana,
VII, 45, quelques observations de M. Vincent Durand.
{7] 11 a été publié dans L'Ancien Fore^y V, 112.
— 8i —
fief bourbonnais de Châtelus, à droite les fiefs foré*
ziens du Verger, de Pingus et de Chollis. Mais un
siècle après, la carte de Cassini reporte cette limite
à deux kilomètres plus haut, du côté du Forez ; c'est
assez dire à quel point le problème est difficile à
résoudre. A partir du Gué-Talan, il y a des raisons
de croire que la limite empruntait l'ancienne route
d'Arfcuilles à Saint-Martin d'Estreaux jusqu'au ruis-
seau de Mauvernay ; arrivée là, elle tournait brus-
quement dans la direction du levant, en remontant
le cours de la rivière ; laissant en Bourbonnais le vil-
lage de Saint-Pierre-Laval, elle pénétrait dans le bourg
même de Saint-Martin, suivait la route royale jus-
qu'au-dessus de Gatelière, et enfin, inclinant à droite,
s'enfonçait vers le nord pour aller passer à Montai-
guet, qu'elle divisait entre le Bourbonnais et le Fo-
rez (i).
La frontière du Nord et du Midi, du droit coutu-
mier et du droit écrit. — L'habitant du Bourbonnais
a un autre parler, d'autres usages, un autre caractère»
un autre tour d'esprit, j'allais dire une autre religion
que celui du Forez. Nous sommes à Saint-Martin
sur l'extrême frontière du Nord et du Midi, de deux
langues, de deux races. Cette diversité profonde de
génie, qui a rendu presque étrangères l'une à l'autre
deux populations voisines, ayant vécu sous la même
domination depuis la fin du XIV* siècle, s'accuse
jusque dans la manière de bâtir : en Bourbonnais,
les hauts pignons; en Forez, les toits plats, d'un air
(il Ce tracé, certain en quelques points, conjectural et
approximatif en d'autres, s'écarte assez notablement de celui
de Cassini.
— 82 —
déjà méridional. Il est impossible de n'être pas frappé
de cette différence, quand on passe de la Palisse ou
de Droiturier à Saint-Martin.
Ce qui donne encore à cette remarquable frontière
intérieure un très haut intérêt historique, c'est qu'elle
a séparé pendant de longs siècles deux systèmes de
législation. Au nord, régnait le droit coutumier ; au
midi, c'est-à-dire en Forez, commençait le régime du
droit romain plus ou moins modifié par les nécessités
des temps. A l'entrée du Forez, au point précis où la
limite des deux provinces quittait la route royale, on
voyait autrefois un monument peut-^tre unique en
son genre : c'était une pierre fort ancienne, surmontée
d'une croix, qui marquait la séparation des pays de
coutume et des pays de droit écrit. Papon affirme
ravoir vue de ses yeux, et y avoir même péniblement
déchiffré ces deux mots : ... iuris scripti... Il ajoute
que ce petit monument fut abattu par les Réformés
qui couraient alors les grands chemins ; piais il
paraît qu'il fut rétabli, car, vers i636, un avocat de
Montbrîson attesta juridiquement « avoir veu une
pierre auprès de Saint-Martin des Carres (^^icj au-delà
de la Pacaudière, où sont gravés ces mots : Hic
incipît patriajuris scripti ». Cependant, je dois ajou-
ter qu'il n'en est^pas question dans un procès-verbal
très détaillé de l'état de la route royale dressé en
1668 par Ferdinand Seguin, qui ne mentionne plus,
sur la limite de la généralité de Lyon et du Bour-
bonnais, qu'une simple croix en bois (i).
(i) Papon, Le Notaire, 2* partie, préface. — La Mure, HisL
du Forgf^ liv. V, chap. XIII. — Arch. delà Loire, A, 189. —
Archives du Rhône, Q 71.
ï
— 83 —
Morcellement féodal. — II faut encore noter^ parmi
les caractères singuliers de cette frontière, le grand
morcellement des fiefs ; on en comptait au moins
quinze dans les deux paroisses de Saint-Martin et
de Laval, et la moitié environ possédaient la totale
justice. Ces fiefs n'étaient pas, comme il est arrivé
souvent ailleurs, le résultat de la vente tardive de
quelques fonds sujets à cens et à hommage, mais,
sauf une ou deux exceptions, on les trouve déjà
constitués à la fin du moyen âge*
Histoire. — Bien que ce pays ait été cent fois
traversé par des rois, des ministres, des armées,
des bandes d'Anglais^ de routiers, de protestants,
de ligueurs, il n'a vu aucun événement digne de
mémoire que rhistoire ait enregistré. Les pillages
des Tard-venus, des reîtres, des Réformés, des trou-
pes de Gaston d'Orléans allant en i632 rejoindre le
malheureux Montmorency, des incidents relatifs à
la défection du connétable de Bourbon, aux aventu-
res de Ponccnat, ci la Ligue, l'expédition armée du
comte de Saînt-Geran à Saint-Martin (i), des visi-
tes de rois et de princes à Chàteaumorand, voilà
tout ce qu'on sait; épisodes d'ailleurs intéressants,
mais qui appartiennent moins à l'histoire qu'à la
chronique locale,
Personnag-es illustres ou notables. — On doit ici
se contenter d'en donner la liste, avec la mention
de leurs principaux titres^ et la date certaine ou
(ï) Voir dans mon Hist. de Lalière, de longs détails sur
Texpédition de M. de Saînt-Geran en i6i3, et quelques notes
sur le passage de Gaston d'Orléans en i632.
-84 -
approximative de leur mort ; tous, sauf O. Cleppier,
f i. Papon, Desgallois de la Tour et Mgr Dauphin,
appartiennent à Saint-Martin d'Estreaux (i).
i*^ Jean de Châtelus, seigneur de Chàteaumorand,
croisé avec Guy V, comte de Forez, mort après 1268,
2" Hugues de Chàteaumorand, un des premiers
chevaliers de TEcu d'or, chambellan de Charles VI,
mort le 28 avril 1400.
3*^ Jean de Chàteaumorand, homme de guerre, di-
plomate, chroniqueur, conseiller et chambellan du
roi, etCj mort le 3o novembre 1429.
4** Oudart ou Odoart Cleppier, de Crozet, prési-
dent de la chambre des comptes de Bourbonnais,
mort après 1429.
5*^ André de Vitri-Lalière, gouverneur du Roan-
nais, un des quatre personnages des Douie dames de
Rhétorique, mort vers 1472.
6" Brémond de Vitri, conseiller, chambellan et
capitaine des gardes du duc de Bourbon, bailli de
Beaujolais, mort avant novembre 1509.
7" Jacques de Vitri, chancelier de Bourbonnais,
d'Auvergne et de Forez, protonotaire apostolique,
prieur de Ris, chanoine de Saint-Jean de Lyon, doyen
de Notre-Dame de Montbrison, mort en janvier
8*^ Jean de Vitri, « Tàme damnée du connétable de
(1} Oq ne saurait affirmer absolument que tous ces person-
nages sont nés dans une des quatre communes visitées par
la Diana ; cela n*est certain que pour quelques-uns ; mais
leur famille y avait sa résidence ordinaire^ et par conséquent
on peut et on doit, jusqu'à preuve du contraire, les regarder
comme originaires de la région.
— 85 —
Bourbon », mort peut-être avant i528; mais cela est
incertain,
9** Jean de Lévis-Châteaumorand, conseiller, cham-
bellan et gouverneur du duc d'Orléans (Henri II), sé-
néchal d'Auvergne, mort en mai ib^i*
10^ Jacques de Vitri-Lalière, prieur de Ris, des
Salles, de Noalhat et de Saint-Germain-des-Fosses,
puis abbé d'Évron, mort probablement en ibbb.
11^ Antoine de Lévis-Chàteaumorand, chanoine de
Saint-Jean, abbé de la Bénisson-Dieu, archevêque
d'Embrun, puis évêque de Saint-Flour, mort en i566,
12** Jean Papon, jurisconsulte, lieutenant général
au bailliage de Forez, né à Crozet, mort le 6 novem-
bre iSgo.
i3** Diane de Chàteaumorand, née a Chàteaumo-
rand, morte le 8 mars 1626.
14? Jean-Baptiste Desgallois de ta Tour, intendant
de Bretagne, du Poitou et de Provence, mort avant
lySo (?).
iS** Charles -François de Lévîs-Chàteaumorand,
lieutenant général des armées du roi, et lieutenant
général au gouvernement du Bourbonnais, né à Chà-
teaumorand, mort le 22 janvier lySi.
16^ Charles-Philibert de Lévis-Mirepoix, député de
Paris aux États-généraux, né à Châteaumorand, exé-
cuté le 27 mai 1794.
17** Mgr Dauphin, fondateur du coUcgc d'Ouilins,
chanoine du chapitre de Saint-Denis, etc., né à Crozet,
mort le 3o décembre 1882.
18** Le docteur Déclat, un des précurseurs de la
méthode antiseptique, auteur de nombreux ouvrages,
né à Saint-Martin le 19 avril 1827.
— 86 —
UArt. — Il n'y a pas d'apparence que Tart reli-
gieux ait produit dans cette région aucune œuvre
notable. Les anciennes églises étaient ou sont encore
fort médiocres; deux chapelles et un fragment de
vitrail à Saint-Martin, à Saint-Pierre-Laval une croix
de pierre et une statue de sainte Catherine, qui d'ail-
leurs est probablement d'un travail étranger au pays,
méritent seuls d'être signalés.
L'architecture civile a laissé au contraire des ouvra-
ges de valeur. Le château de Châteaumorand, le
Petit-Louvre et le logis Notre-Dame à la Pacaudicre,
la maison Papon et une ou deux autres vieilles ha-
bitations deCrozet sont des œuvres d'un réel intérêt.
Mais elles ne sont pas assez nombreuses pour me
permettre de dire avec précision par quels caractères
Tart, en cette partie du Roannais, a différé de celui
du Forez proprement dit. Je ferai seulement remar-
quer le frcquent emploi de ce motif de décoration:
un cercle interrompant les moulures d'une baie (i).
Sans attacher plus d'importance qu'il ne convient
à la répétition de cet ornement, commun au temps
de la Renaissance, il est permis de conjecturer que
tous les édifices où on le retrouve sont sortis des
mains d'une seule famille d'artistes, établie en ce pays
dans la première moitié du XVI« siècle.
Antiquités gauloises et gallo-romaines. — On ne con-
naît ni route pavée, ni pont antique dont l'existence
aiE été certainement constatée ; mais les anciens che-
(i) Châteaumorand, l'hôtel du Lion d'Or à Saint-Martin,
la maison Papon, etc. — Nous donnons comme exemple les
incarnes dt: Châteaumorand, d'après un dessin de M. Mi-
chaud, architecte à Roanne.
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-87 -
mins sont nombreux. Entre Crozet et Laval, la monta*
gne est couverte, surtout au-dessus de Chollis, de
petits chemins rustiques qui se croisent en tous sens,
et dont la plupart paraissent dater d'un temps très re*
culé. Parmi les autres voies plus importantes, on se
contentera d'en signaler deux. Tout près de l'empla-
cement présumé d'Ariolica, à la hauteur de la Maîa-
dière, un embranchement se détachait de la grande
route dans la direction de Sail. Il y avait sans doute
au point de jonction une léproserie ou un antique hô-
pital, peut-être à l'usage spécial des malades qui se
rendaient aux thermes de Sail. Un autre chemin,
aujourd'hui presque délaissé et même à peine recon-
naissable dans une partie de son tracé, a joué un assez
grand rôle au moyen âge ; il réunissait le Bourbonnais
à la Loire et au CharoUais par Châtelus, l'étang de
Mauvernay, Belle-Rive, la Croix-Prêle et Belin, où^
après avoir croisé la route de Roanne à Moulins, il
descendait tout droit dans la plaine par une pente
rapide.
M. le docteur Fr. Noëlas a cru reconnaître à chaque
pas des antiquités celtiques ou prétendues telles. Ses
trouvailles n'ont-elles pas été accueillies avec un peu
trop d'indulgence ? Quand il s'agit de monuments sans
histoire, la critique la plus rigoureuse s'impose ; toute
pierre plus ou moins debout n'est pas un menhir, tout
renflement de terrain n'est pas un tumulus ; les noms
donnés par M. Noêlas à ces mégalithes, à ces crom-
lechs, à ces turaux sont même pour la plupart, comme
j'ai pu m'en assurer, inconnus dans la région. Je par-
lerai à la fin de ce compte-rendu d'une pierre dressée,
à laquelle le voisinage d'une source miraculeuse donne
une grande apparence d'authenticité. Lereste, jusqu'à
*
— 88 —
nouvelle et plus scientifique exploration, doit être
tenu pour suspect (i).
Les antiquités gallo-romaines se rencontrent dans
presque tout pays de France où on les a cherchées;
il serait bien étonnant qu'on en n'eût pas trouvé dans
celui*ci qui> très probablement, était desservi par une
grande voie romaine. Cependant, bien qu'ici le ter-
rain soit déjà plus ferme, et qu'il reste moins de
place aux fantaisies de la conjecture, il ne faut rien
avancer qu'avec circonspection ; et, pour mon compte,
je ne puis parler que de ce que je sais de science
certaine. On verra bientôt quels sont les vestiges de
l'industrie et de l'art gallo-romains qui ont été décou-
verts à la Gauthière et au-dessous du château du
Treillard. A ta Loire, daas l'espèce de presqu'île
formée par l'ancien et le nouveau tracé de la route
nationale, on trouve de si abondants débris de tuiles
à rebords, que le fermier est obligé d'en purger le
sol de temps en temps. Il y avait donc en cet endroit,
sans le moindre doute, une grande pilla gallo-romaine
ou un village assez populeux. On n'y a rencontré, du
reste, ni monnaies, ni rien qui ressemble à de l'art;
mais le terrain n'a pas encore été fouillé.
Au sommet de Jard, beaucoup aussi de tuiles à
rebords, mêlées à des fragments de poteries. Cette
montagne, quoique peu élevée (600 mètres), est tout-
à-fait digne d'attention. Dernier promontoire avancé
de la Madeleine, elle regarde une immense étendue
de pays: les monts du Forez, la chaîne des Dômes,
les plaines de l'Allier et du Bourbonnais, le Morvan,
le Charollais, les montagnes de Beaujeu et de •Ta-
(i) Voy. aussi plus loin ce qui sera dit des carres de Rade.
-89 -
rare, le Roannais jusqu'aux gorges de Saint-Maurice.
A ses pieds passe le chemin de fer de Roanne à Pa-
ris, qui, du Treillard à Saint-Pierre-Laval, la con-
tourne en faisant un demi-cercle. Mais il faut surtout
remarquer qu'elle domine immédiatement l'ancien
tracé de la route royale, beaucoup plus voisin de la
montagne que celui du chemin de fer. Si on admet
que cette route a succédé à la voie romaine de Roanne
à Voroux, on peut croire que les antiquités trouvées
au sommet de Jard sont les débris d'un poste gallo-
romain établi là pour l'observation et la surveillance
de la voie, en cas de danger ou d'alarme. Je dis en
cas d'alarme, car il n'est guère probable qu'il y eût
à Jard une 'petite garnison permanente. Rien d'ail-
leurs n'empêche de penser que, après les Romains,
ce poste ait longtemps encore servi à l'observation
de la route et du pays.
La voie romaine. La question d'Ariolica. — Nous
touchons à une des questions capitales soulevées par
l'excursion de la Diana ; cette fois nous aurons le
plaisir de donner un instant la parole à M. Vincent
Durand, et, assurément, personne ne s'en plaindra,
pas même l'auteur de ce rapport. Frappé, non pas de
la certitude, — notre cher maître ne me pardonnerait
pas d'abuser de ce mot, — mais de la grande proba-
bilité des explications données par lui au cours de
l'excursion de 1893, je l'ai prié de les exposer par
écrit. M. Vincent Durand, avec son obligeance ordi-
naire, m'a répondu en m'envoyant les observations
qui suivent.
« Ariolica est une station que la table de Peutinger
place entre Roanne, Roidomna, et Voroux, Voro-
glum (nom altéré pour Vorocium)^ à XII lieues gau-
— 90 —
loises, valant 26 kilomètres et demi, de la première
de ces localités, et XVIIII lieues, valant 42 kilo-
mètres, de la seconde. J'admets pour la longueur
de la lieue gauloise le chiffre de 2221™ 5o adopté
par la Commission de la topographie des Gaules,
« On a placé Ariolica en bien des endroits : au
Roure, commune de Saint-Romain d'Urfé (i), à
I Saînt-Priest-la-Prugne (2),àArfeuille (3), à Rouillère,
I commune d'Ambierle (4), à la Rouillère, commune
de Chenay (5), à Avrilly (6) et jusqu'à Charlieu (7). La
plupart de ces identifications, dont quelques-unes sont
une conséquence d'un faux placement de Vorogluniy
ne sont plus soutenues par personne, et seules
deux localités sont restées en présence : Avrilly-sur-
Loire et Arfeuille.
(t) Walckenaer, Géogr. anc. des Gaules j t. III, p. 10 1.
(2) Sanson d'Abbeville, La France descrite en plusieurs cartes^
etc., p. i3.
{3) Roux, Recherches sur le Forum Segusiavorum, p. 79 ;
— A. Bernard, Description du pays des Ségusiaves, p. 166 ;
— Noëlas^ La Tessonne, p. 7.
(4) Nûclas, Diction, géogr, du canton de Saint-Haon, p. 188;
— Id-t De remplacement des villes gallo-romaines^ Mediolanum,
Forum, etc., p. 27.
(5) md., p. 23.
(6) D'An ville, Notice de la Gaule ^ p. 102 ; — Courtépée,
Descr. du duché de Bourgogne ^ 2" éd., t. III, p. 94; — Ukert,
Géographie der Gfiechen und Rœmer, II, 2* partie, p. 466 ;
— Forbiger, Handbuch der alten Géographie^ III, p. 214 ; — La-
pie, Rec. des itinéraires anciens, p. 233 ; — Dict. archéoL de la
Gaule, s. v. a Ariolica » ; — Tudot, Carte des voies romaines
de r Ailier j p. 5 ; — A. Jacobs, Gallia ab anonymo Ravennate
descriptûy p. 35; — Coste, Essai sur l'hist. de Roanne, p. 33 ;
— Mathieu, De la position d'Aquis Calidis, p. i5 ; — E. Desjar-
âia^f Géogr. de la Gaule d'après la carte de Peutinger, p. 285.
(7) Kataacsich, Orbis antiquus ex tabula itineraria quœ
Theodosii împ. et Peutinger i auditur, t. I, p. 107.
— qi —
« On a irrvoquë pour Avrilly une vague ressem-
blance de nom, à laquelle il n'est pas permis de
s'arrêter ; rétymologîe évidente d' Avrilly est Apri-
Uacum. Les distances d'ailleurs ne concordent pas:
Avrilly est trop loin a la fois de Voroux et de
Roanne, et 5e détour qu'impliquerait le pa*^sage de
la route en ce lieu est absolument invraisemblable.
« Arfeuille est au contraire à peu de distance de la
ligne droite menée de Roanne à Voroux, Mais il ne
la partage point dans le rapport requis par la Table ;
ce passage^ par lequel on est contraint d'escalader
sans nécessité une montagne haute de huit a neuf
cents mètres, paraît mal convenir à rétablissement
d'une grande voie ; et quant au nom même d*Ar-
feuille, il ne peut non plus dériver à'ArioUca. C'est
un nom antique, gaulois probablement, qui rentre
dans toute une classe de noms similaires savamment
étudiés par Jules Quicherat (i).
cï Le terrain ainsi déblayé des hypothèses précéden-
tes (2), la détermination complète du site (ÏAruAka
comporte quatre choses. Il faut ï"* rechercher le tracé
de la voie unissant Roanne à Voroux, points de dé-
part et d'arrivée aujourd'hui acceptés de tous ;
\\) La rue et le chdîeau de Hautefeuille à Paris^ dans les
Mém. de la Société des Antiquaires de France^ t. XLH, p- y*
fï| Un des excursionnistes, M, Tabbé Flachard, curé d^
Barrais-Buss 4es (AlHer), a proposé une hypothèse différente
de louies celles qui viennent d'être mentionnées. Selon loi^
la station à^Ariùlica, qu'il assimile à YArigiîia de l'Anonyme
de Ravenne, aurait été à Ariçues {commune de Baugy, dans le
canton de Marcigny)^ sur la rive droite de la Loire, Mais M-
Tabbé Flachard s'est rangé depuis à Topinion de M. V- Du-
rand, et je sais que je réponds à son désir exprès en n'insis-
tant pas. sur ses explications ^Nute de M. Reure|.
7
i
*
— 92 —
2*^ vérifier si sa longueur concorde avec la distance totale
donnée par la Table ; 3° chercher à la distance vou-
lue de chacun des termes extrêmes un lieu que des
indices non équivoques attestent avoir été un centre
d'habitation à l'époque romaine ; 4° voir enfin si ce
lieu porte un nom légitimement apparenté avec celui
(TArioIîca. Selon que nous serons parvenus à donner
de ces quatre parties du problème une solution plus
ou moins satisfaisante, nous pourrons formuler une
conclusion. plus ou moins voisine de la certitude.
ti Le tracé de la voie peut s'établir par les vestiges
encore existants de la chaussée antique ; par les noms
caractéristiques tels que strataj chemin royal, etc.,
fournis par les anciens titres ; par l'itinéraire des
armées, des princes et autres grands personnages;
par celui plus probant encore des marchands, des péle-
lerins, des pauvres hères qui ne se détournaient pas
du droit chemin pour assiéger une place forte, ou
pour recevoir une hospitalité fastueuse dans quelque
château, mais qui allaient chaque soir demander un
abri aux hôpitaux échelonnés sur la route par la
charité chrétienne ; par les maladreries dont les
infortunés habitants imploraient l'aumône des vo-
yageurs. Il faut enfin tenir grand compte des con-'
venances topographiques et militaires, que l'esprit
pratique des Romains n'a jamais négligées.
« Il suffit ici d'indiquer le résultat final des recher-
ches faites pour retrouver l'assiette de la route anti-
que de Roanne à Voroux: cette voie, décorée des
noms de strata, magnus chiminus, iter Romeretj che-
mw rofal, chemin public de Lyon à Paris, jalonnée
par les hôpitaux de Changy, Crozet, Saint-Martin
d'Estreaux, Fontaine-Gauthier, Saint-Géran-le-Puy,
-93 -
Langy, par les maladreries de Roanne, Saint-Germai n,
la Pacaudière, ne différait pas bien sensiblement de
la grande route telle qu'elle existait au commence-
ment de ce siècle, avant les changements considéra*
blés que son tracé a subis.
« Quelle était la longueur de cette route, réserve
faite des corrections sans importance que pourra
amener l'étude de quelques petites variantes ? Exacte-
ment 65 Soy mètres, de régliseSaint-Étienne à Roanne
au carrefour principal de Voroux. La table de Peutin-
ger donne XII plus XVIIII ou XXXI lieaes, valant
un peu plus de 68 kilomètres et demi. C'est un désac-
cord assez léger et qui peut même sembler négligeable,
si Ton considère que la position des deux points censés
représenter le centre de Roidomna et celui de Vorocium
est sujette à quelque incertitude, que les mesures pri-
ses par les anciens sans être réduites à l'horizon et
peut-être simplement au pas ne sauraient être d'une
précision absolue, enfin que leurs itinéraires arron-
dissent tous les chiffres, une lieue entamée étant négli-
gée, ou comptée pour une lieue entière.
« Il reste donc à chercher le long de la voie, dans
la section dont une extrémité correspond à XII lieues
pleines comptées de Roanne, et l'autre à XVIIII lieues
pleines comptées de Voroux, un point où des traces
manifestes d'occupation à l'époque romaine permet-
tent de placer Ariolicay sauf à discuter les titres de
chacun, si nous en découvrons plusieurs. Le segment
de*route dans lequel nous sommes ainsi invités à
circonscrire nos recherches commence à peu près à la
sortie de la Pacaudière, pour finir à peu près à la
hauteur de Vergoutte. Je dis à peu près, pour tenir
compte de la petite incertitude déjà signalée sur la
— 94 —
position des points de départ.
« Dans une excursion faite en 1872 en compagnie
de M. le docteur O. de Viry, je pensai avoir mis la
main sur Ariolica. Après avoir minutieusement battu
te terrain en venant de Saint-Martin d'Estreaux, nous
constatâmes enfin l'existence de raines romaines au
hameau de la Gauthière, tout près de Vergoutte, sur
un plateau admirablement situé. Nous y vîmes de la
tuile à rebords, de la poterie antique, une portion de
meule en lave, des fragments d'opus signinum ; nous
recueillîmes des renseignements sur un aqueduc à
trois canaux superposés et sur un carrelage qu'on
pouvait supposer avoir recouvert un hypocauste. Le
nom de la Gauthière est évidemment moderne et
sans rapport aucun avec le nom antique du lieu. Rien
donc à lavérîté ne prouvait avec certitude, mais rien
aussi n'empêchait de croire que ce nom primitif avait
été Ariolica.
« Mais je ne tardai pas à concevoir de sérieux dou-
tes sur la portée de notre découverte. Un terrier de
la châtellenie de Crozet, aux archives de la Loire (i),
d'autres titres encore m'apprirent que le ruisseau
appelé le Berger portait autrefois le nom d'Arueglo^
Arugle^ Arulhe^ Aruelhe. Ce nom offrait une mani-
feste parenté avec celui d' Ariolica. Ce fut l'avis de
M. J. Quicherat ; il me fit l'honneur de m'écrire que
la rivière s*étant très probablement appelée Ariola,
elle avait fort bien pu communiquer le nom d' Ariolica
à une localité riveraine. Mais cette localité nesetrahis-
(i) B, 2Qi5 {ancien A. 62)^ — L'Aruelhe y passe au nord
des Bayons (f« 261 1 ; au travers des tènement, prés et étang
de Dard (W 97^33) ; au nord des Duriers (fo» 227 vo, 229);
au midi des Noyères (fo 229 v»), etc.
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s"-
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-95 -
sait par aucune trace apparente, l'immense tapis de
verdure gardant le secret des substructions qu'il
pouvait receler.
« En 1888, M. l'abbé Huguenet, curé de la Pacau-
dièrè, et notre excellent confrère M. Bonnier vou-
lurent bien m'écrire que beaucoup d'antiquités avaient
été rencontrées à proximité de la voie, sur les deux
rives de l'Aruelhe, entre la Maladière, Berger, où un
vase plein de monnaies avait été déterré jadis, le
Treillard et Bayon. M. Bonnier eut la complaisance
de m adresser une clef de bronze et deux médailles,
l'une de Trajan, l'autre probablement d^Adrien, trou-
vées entre Pannetier et l'Aruelhe, dans les substruc-
tions de ce que les gens du pays prétendaient être
une ancienne église, et il m'invita à venir pratiquer
des fouilles sur place.
« Cette proposition était trop séduisante pour n'être
pas acceptée, et M. Chaverondier s'étant joint à moi,
nous passâmes au Treillard deux jours au mois de
septembre de la même année. M. Bonnier, avec son
obligeance accoutumée, mit des travailleurs à notre
disposition. Nous ouvrîmes des tranchées sur plu-
sieurs points, vidâmes un puits antique sur lequel
une heureuse chance fit tomber la sonde des ouvriers,
et acquîmes la pleine certitude qu'en effet un centre
de population avait existé sur les bords de l'Aruelhe
à 1 époque romaine. Le lieu précis où la charrue d'un
laboureur avait ramené un bras antique de bronze nous
fut montré à 70 mètres environ au N.-O. du point
où la route de la Pacaudière à Sail franchit l'Aruelhe,
et à 35 mètres en soir de la même route. Ce bras,
aujourd'hui déposé au musée de Roanne, est d'un
fort bon style, et paraît avoir appartenu à une figure
L_
-96-
de femme d'environ 80 centimètres de hauteur.
« Ainsi, nous sommes sur la voie antique de Roanne
à Voroux,à des distances de ces deux stations qui s'ac-
cordent sensiblement avec les chiffres de la Table de
Peutinger, sur un emplacement riche en vestiges anti-
ques et traversé par un ruisseau dont le nom se
retrouve dans celui d'Ariolica. Je laisse à d'autres le
soin de conclure ».
Je me permettrai d'ajouter un mot à ces observa-
tions, qui paraissent trancher la question d'Ariolica
autant qu'elle peut l'être jusqu'à la découverte d'un
monument décisif, d'une inscription par exemple. La
thèse de M. V, Durand repose en partie sur l'exis-
tence d'un ruisseau que d'anciens titres appellent
l'Aruelhe ; c'est du moins le principal motif pour le-
quel il place Ariolica au-dessous du Treillard plutôt
qu'à la Gauthière. Or, une assez grave objection
pourrait être tirée de l'état actuel des lieux, c'est
qu'il n'y a pas de ruisseau, à proprement parler ;
on ne voit dans la combe, au fond de la prairie, qu'un
bief un peu plus large que les autres. Sans prendre
formellement parti pour ou contre la solution de
M. V. Durand, je dois dire que cette objection n'es^
que spécieuse. J'ai vu là encore, dans ma. jeunesse,
un véritable ruisseau. Qu 'est-il donc devenu ? Pour
créer ces vastes prairies qui s'étendent fort au loin
vers le nord et le levant, M. Bonnier a dû capter les
eaux ; une partie passe jusque dans le parc de son
château, le reste se disperse sur les flancs du coteau :
l'Aruelhe a été bu par la prairie. Si on ajoute que
la montagne était au moyen âge beaucoup plus boi-
sée qu'aujourd'hui, on comprendra que cette petite
vallée fût alors arrosée par un cours d'eau qui pou-
m
vait, sans trop de prétention, s'appeler un ruisseauV
La route nationale de Paris à Ljon. — Comme on
vient de le voir,i il est très probable que cette route,
au moins dans sa direction générale, n'est autre chose
qu'une ancienne' voie romaine ; cette conclusion tou-
chera de bien près à la certitude, si l'on considère
que, depuis plus de cinq siècles, on constate là un
des plus grands passages de la France, que le moyen
âge a ouvert peu de grandes routes nouvelles, et
qu*entin, entre Roanne et les plaines du centre, !a seule
voie logique et commode est la remarquable trouée
dont Saint-Martin d'Estreaux et la Palisse occupent
les deux extrémités.
Romaine ou non, on ne peut nier en tout cas que
cette route, historique entre toutes, n'ait une impor-
tance de premier ordre. Sans doute les documents
précis font presque défaut avant le XV^ siècle. Cepen-
dant les très rares itinéraires antérieurs que Ton con-
nait, par exemple celui de la duchesse de Bourbon
en i385 et i386, montrent que les voyageurs venant
du Bourbonnais passaient déjà à Varennes et à la
Palisse- I! est vrai que la duchesse prend ensuite sa
route parSaint-Haon-le-Chàtel, et non par Roanne ;
mais cela est tout nature), puisqu'elle se rend au
château de Cleppé (i).
A partir du XV*^ siècle, les témoignages surabon-
dent, et j*cn ai des centaines sous les yeux, bien que
mes recherches sur ce point soient encore fort incom-
plètes- Notre route dut bénéficier une des premières
{i\ Voy. V Ancien Fore^, V, 341. — Le Cro^et dont il est
question dans cet iiinérairç n*esi certainement pas notre Cro-
2et forézien.
- <j8 -
^ 3e Tordonnance du 19 juin 1,464 qui organisait le
^ service public des postes sur les grands chemins de
I France» et dès ce moment on put la considérer comme
une route royale ; mais le document le plus ancien
où je lui vois donner ce nom est une transaction du
6 septembre iSos» entre Jacques de Lévis-Chàteau-
morand ft Brémond de Vitri-Lalière, où il est ques-
tion du gi^aut chemin royal tendant de Saint-Martin
à la Palisse,
Ali XVP siècle, paraissent les itinéraires impri-
més à Tusage des voyageurs, dont les uns ressem-
blent, par leur sécheresse, à nos indicateurs, et dont
les autres plus détaillés, se rapprochent de nos guides.
Quelques-uns de ces Guide des chemins de Fra?tce{i)f
l'oraffe de France^ Nouveau Guide royal. Guide
fidèle. Indicateur fidèle. Itinéraire complet de la
France, Gentilhomme étranger voyageant en France,
liinerarium Galliœ, Delidœ Galliœ, The gentlemans
guide, etc, sont devenus rares ; j'ai aussi recueilli
des extraits de tous ceux que j'ai pu rencontrer,
ainsi que des récits de voyage du XVIP. et du
XVIIP siècle.
m
Tous ces témoignages prouvent que, jusqu'à la
fin du premier tiers de notre siècle, la route ne
s'est pas sensiblement déplacée dans la section qui
a pour nous un intérêt particulier, de la Palisse à
Tarare. Du XV^ siècle au XIX*, elle traverse les
mêmes villes et les mêmes villages, sauf quelques
modifications temporaires et sans importance ; ainsi,
{t} La plus ancienne éditicm que je connaisse de La guide
des chemins de France est de i^b^y. mais je crois qu'il y en a
d^antérieures.
— 99 —
aa milieu du XVII*^ siècle, les voyageurs venant de
Lyon trouvaient la route si niauvaise en quittant le
bourg de Saint-Martin, qu'ils étaient obligés de
faire un détour sur !a droite. Voici comme exemple
ritincraire officiel indiqué dans le Nouveau guide
des chemins pout' aller et venir par tous les pays, ^,.
de France, imprimé à Paris en i383: « Saincl
Geran le Puis. Parigny. La Palice {ville, chasteau). *
La Tour (i), Sainct Martin. La Pasguaudière (passe
par le bourg). Chang)-^ Rouatie sur Loire (ville, chas-
teau). L'Hospital (brigandage ; cy commence la mon-
taigne de Tarare). Sainct Saphorin de Laj\ La Fo«-
taine. La Chapelle (au-dessus de la montaigne)- Ta-
rare (au pied de la montaigne) a.
Cette voie si fréquentée qui reliait Paris à Lyon,
à la Provence, au Dauphiné et à Tltalie, était cepen-
dant mai entretenue et ne valait pas un médiocre
chemin vicinal d*aujourd'hui. Le procès-verbal de
1668 signale à chaque instant des « bourbiers, ravins
et concavités, rochers à esplaner, arbres qui antici-
pent sur le chemin », etc. L'ancienne administration
fit souvent des travaux pour améliorer la route;
mais, faute d'argent ou faute de zèle, ils restaient tou-
jours insuffisants. Ce n'est qu'au milieu du XVIII*^
siècle qu'on lui donna une largeur vraiment royale {2).
Mais la section comprise entre la Pacaudièrc et la
\î) La Tour n'est autre que Drohurîer (Voy. Nicolai, Gê-
ner, description du Bourbomiats, i, I", p, 133 ei lïy p. lïi).
i2\ En 1741 furent supprimés les péages par terre de la
Pacaudière et de Saint-Manin. On trouve le péage de Saint-
Martin, qui se levait au profit du baron de Chàceaumorand,
mentionné pour la première fois en 14 18; il rendit cette
année-là 4 livres, f^ soh ; 3o livres en 14S4, eic, Odin Nara-
fier était peageur en i5i3,
[OO —
Palisse y qui s'en allait par monts et par vaux a^ec
un souci exagéré de la ligne droite, appelait une
rectification ; elle était projetée depuis longtemps, et
on peut encore voir, chez Belin, Tamorce d'une voie
nouvelle. Le projet fut repris et exécuté vers i83o
d'une manière si radicale, que le nouveau tracé a
gardé à peine un kilomètre et demi de l'ancien, avant
et après Saint-Martin.
Rien n'est plus important pour l'histoire de ce pays
que cette route aujourd'hui presque déserte, qui tra-
verse nos villages et qui les a créés. C'était l'unique
industrie de la région, mais elle suffisait à sa* pros-
périté; tout le monde en vivait, depuis le gamin en gue-
nilles qui courait après la chaise de poste pour offrir
à milady un bouquet de violettes, jusqu'au riche che-
vaucheur du roi; on voyait des dynasties de roulîers,
de messagers, de postillons, de maîtres de poste,
d'aubergistes se perpétuer pendant des siècles. Une
immense circulation de coches et de fpurgons ani-
mait la route, et lui donnait la gaieté, le mouve-
ment et la vie. Sans doute le port de Roanne lui
faisait quelque tort; une grande partie des marchan-
dises qui venaient de Lyon ou de la vallée de la Loire
étaient embarquées dans cette ville pour descendre le
fleuve, et beaucoup de voyageurs préféraient aussi,
quand le régime des eaux était favorable, cette voie
plus agréable et plus rapide. Au XVIIP siècle, peut-
être à cause du mauvais état de la route, ou des bri-
gandages trop fréquents dans les montagnes de Tarare,
le trafic se détourna sur la route de la Bourgogne, qui
s'empara dès lors de la prééminence ; mais il restait
encore à la nôtre une circulation si active, que per-
sonne ne pensait à se plaindre.
— lOI —
Cette route mériterait d'avoir son histoire admi-
nistrative, économique, militaire, politique et anec-
dotique. II faudrait, autant qu'il est possible, raconter
ses transformations, ses rectifications partielles, les
travaux qui y ont été faits par les intendants, la
substitution des taxes en argent aux corvées (i), réta-
blissement, la suppression ou le dédoublement des
relais de poste, dont le nombre a varié beaucoup
plus qu'on ne croit, la création des coches et des
diligences, les grandes entreprises de messagerie et
de transport, l'extinction des péages, Tinfluence de
cette route sur le commerce général de la France,
etc.
Son histoire militaire et politique ne serait pas
moins intéressante. Elle a été foulée, du XIV* siècle
au milieu du XVI I^, depuis les routiers et les bandes
de Villandrando jusqu'à Gaston d'Orléans, par des
bandes d'aventuriers et de révoltés- C'est par là sur-
tout que se sont faites les longues expéditions d'Italie ;
le passage des armées, tout en laissant un peu d'ar-
gent, donnait lieu à mille abus, à des vexations de
toutes sones, quelquefois à des rixes sanglantes avec
les habitants. Sur cette route, entre Varennes et la
Pacaudière, se sont déroulés plusieurs incidents
de la trahison du duc de Bourbon, et plus
d'une intrigue politique s'est nouée dans une dis-
(i) D'Aubais [Pièces fugitives^ t. I«% Mélanges^ p. i43| dii
qu'on trouve dans l'intendance de Lyon^ depuis la sortie de
cette ville jusqu'à 200 toises au-delà de Saint- Martin d'£s-
traux» des 9 pierres de taille, peu épaisses, hautes d'environ
deux pieds, sur lesquelles est écrit le nom de la communauté
qui doit entretenir un certain nombre de toïses de ce grand
chemin 0, — Deux de ces pierres eiisient encore à Saint-
Martin, dans la cour du presbytère.
— 102 —
crête hôtellerie de petite ville ou de bourgade.
Celui qui entreprendrait cette étude ne devrait pas
en négliger le côtéépisodique. li trouverait des faits en
abondance dans les chroniques, dans les comptes,
dans les registres des paroisses, dans les récits des
voyageurs, etc. Ce serait frcre Vincent Ferrier, por-
tant de ville en ville son ardente parole ; Jean de
Chàteaumorand et les autres gentilshommes du pays
saluant Tempereur Sigismond à son passage, le 3o
janvier 1416; Charles VIII recevant, le 11 décembre
1490, rhospitalité à Chàteaumorand ; Benvenuto Ccl-
lini attaqué en ii3y par une bande d'aventuriers
près de la Palisse, probablement dans les gorges
sauvages du pont de la Vallée; Richelieu apprenant
à la Pacaudièrcj par un courrier de M. de Mari I lac,
son élévation au cardinalat. Je choisis au hasard ces
épisodes entre cent autres qu'il serait aisé de recueillir,
Les passages de rois, de princes et d'autres grands
personnages suffiraient à remplir un chapitre curieux
de ce livre dont on trace ici le plan avec quelque com-
plaisance.
P «
— io3 —
II.
CROZET.
Aspect général du bourg. — La commune de Cro-
zet est assise sur le revers de la faille du Forez, au
pied de laquelle s'étagent des coteaux couverts de
vignobles. On sait qu'on appelle souvent crose^ dans
la langue populaire, un mvin d'érosion étroitement
encaissé. Crozet est précisément installé sur une
croupe flanquée de deux croses profondes, dans les-
quelles ont été pratiquées les routes qui conduisent
au village. Crozet doit probablement son nom à cette
circonstance.
L'assiette de ce bourg est des plus pittoresques,
et nous allons chercher bien loin des curiosités que
la nature a mises sous notre main. Lorsqu'on y ar-
rive du côté de la Pacaudière, on ne voit d*abord
que le donjon et l'église ; les maisons se cachent et
s'abritent derrière la haute colline sur laquelle est
campée la vieille petite ville. Remarquons en passant
que cette situation était très favorable à la défense,
car l'ennemi débouchant de la plaine, et quittant le
grand chemin pour attaquer le château, n'avait devant
lui qu'une côte rapide, presque verticale, dominée
par la forteresse. A mesure qu'on monte par la crose
orientale, on découvre à sa droite des restes de rem-
parts encore garnis de deux petits bastions demi-
circulaires, et qui portent des maisons étranges, de
tous les âges.
Si on fait l'ascension de l'acropole de Crozet par
ttik
— I04 —
le ravin occidental, on côtoie un ruisseau qui roule
en cascades, et on a sous les yeux un site heurté,
bizarre, où des fragments de murailles, des bastions
convertis en jardins, des rochers à pic se mêlent aux
premières maisons du village. Celui-ci répond aux
promesses de la route. Une grande place relativement
moderne est la seule partie qu'on puisse à la rigueur
appeler un peu régulière. Au-delà d'une porte percée
dans un mur en ogive émoussée, et accompagnée de
deux tours découronnées, on tombe dans des ruelles
enchevêtrées. Partout, même au fond des cours et
des impasses sans issue, le regard est attiré par
quelque vestige du moyen âge ou de la Renaissance :
un pan de mur en colombage, une porte munie de
son judas en fer ajouré, une fenêtre à meneaux, un
toit dont la corniche couvre la moitié du chemin, un
puits à margelle monolithe, un modillon qui n'a plus
rien à soutenir, un écusson qu'un maçon trop ingé-
nieux a posé à l'envers.
On arrive ainsi, en cheminant dans ces rues naïves,
jusqu'à rénorme rocher qui portait le château. A nos
pieds, au fond de l'abîme, une locomotive qui passe
en sifflant semble une ironie dans ce cadre vieillot ;
en face, le riche coteau du Tafifret, le Médoc de la
région, où Jean Papon possédait une vigne. Un peu
plus loin, le bourg de la Pacaudière déroule sa lon-
gue ligne de maisons écrasées par le toit gigantesque
du Petit-Louvre. Au-delà, la plaine roannaise, les
collines du Brionnais, les montagnes du Beaujolais^
du Maçonnais et même du Morvan.
Cette bonne et patriarcale villette de Crozet, si
intéressante encore bien qu'elle ne soit plus que
'ombre d'elle-même, s'en va peu à peu sous nos
j
— loS —
yeux. Chaque année emporte un croisillon de ses
fenêtres, un morceau de ses corniches, et aa XX**
siècle, définitivement convenie au progrès, elle n'aura
plus que des façades correctes, avec enseignes toutes
neuves et crépissage tyrolien.
Cro^ei au XV^ et au XVI'' siècle. Le Château. —
Une des vues de Tarmorial de G* Revel représente
« la ville et chatiau du Crouzet » au milieu du
XV' siècle. Les maisons sont de fantaisie, à Texcep-
^.o.aé'l
^pm^^P^^^:^
2. - VUE DE LA VILLE ET DU CHATEAU DE GROZET
D'après rArmorial de GuiJJaume Reveh
tion peut-être de celle qui est figurée à droite et en
bas du dessin. Il est difficile aussi de croire que
Crozet ait possédé cet appareil imposant de hautes
murailles et des tours si nombreuses ; mais la re-
présentatioR du château parait exacte, et on recon-
/
'•r^
— io6 —
naît parfaitement la Grant Porte flanquée de ses
deux .tours.
Crozet était en ce temps-là une petite cité close
fort originale. Le terrier de la châtellenie (i), renou-
velé en i5o6 par Anne de France, duchesse de
Bourbonnais et comtesse de Forez, fournit en abon-
dance des renseignements précieux sur la topogra-
phie de Crozet. On entrait dans la ville par la Grafit
Pori€f la « Portelle jouxte le fossé du mur de vin-
teyn «^ et la Porte vieille, déjà mentionnée dans un
titre de i335 (2). Il y avait au moins trois tours,
^ns compter le donjon et les deux tours flanquantes
dfe^la porte : la tour du Coude^ la tour Maupent, la
xouv Gardin. Les rues principales allaient delà
Grant Porte au château, de la Grant Porte à la
chapelle, du terrail « à Tentour de la mothe du chastel »,
de la colonne de l'aulne au terrail.
Crozet avait un grenier pour serrer les gfains de
la duchesse, un four banier, une grenette et trois
halles : lalle de la cordoannerie, lalle de la boucherie,
lalle de la ferraterie ; mais de plus, au rez de chaus-
sée d'un grand nombre de maisons, étaient des ou-
vvQuers ou boutiques (3). On a de la peine à com-
prendre comment tant de choses pouvaient tenir
dans cette étroite enceinte.
Tous les témoignages que j*ai pu réunir s'accor-
dent à représenter la titadelle du château de Crozet
comme un polygone de , forme irrégulière, sans toit.
{i) Arch. de la Loire, B, 2025 (ancien A., 62).
(a) Titres de la maison ducale de Bourbon^ no 2089.
(3) Uhôpital et la confrérie étaient en dehors et au-dessous
de Ja ville.
— 107 —
aux murailles hautes et épaisses, sans autre ouver-
ture qu'une porte sombre et abrupte à laquelle on
arrivait par un étroit echellier. A rintérieur était
un enclos qui servait de jardin au sonneur, et où la
crédulité populaire creusait de mystérieux souter-
rains et enfermait de fabuleux trésors. Un rang
d'ouvertures carrées marquait la place des poutres
qui sans doute avaient jadis soutenu des hourds en
charpente encorbellés sur le parapet. On peut en-
core suivre assez facilement le tour de cette enceinte,
rasée en 1862 ; la nouvelle église a été élevée en
partie sur les fondations de la forteresse, dont on
voit quelques moellons indestructibles. A Tun des
angles du château, était accolé un donjon qui sub-
siste seulj témoin d'un état social évanoui* On
a bâti au sommet une autre tour en retraite cou-
ronnée par une statue de la Sainte Vierge.
Anciennes maisons de Cro:{et. Le logis^de Jean
Papou. — Malgré tant de pertes regrettables, Crozet
garde encore de quoi satisfaire la curiosité des artis-
tes et des amateurs de pittoresque. Tout près de la
vieille porte, une façade fourrée bn colombage pré-
sente des dispositions singulières et compliquées, où
l'artisan s'est piqué, il semble, de dérouter toutes les
idées de régularité. On montre à l'intérieur, sur le
manteau d'une cheminée en pierre, un écusson aux
armes des ducs de Bourbon, Cette maison devait
être celle du prévôt de Crozet ou d'un autre officier
de Tadministration ducate.
Un peu plus bas, dans la même rue, une maison
Renaissance a conservé ses meneaux; il est probable
qu'elle a été plus élevée autre foi s -• On remarque au
rez-de-chaussée des arcades murées qui s'ouvraient
8
— io8 —
sur des boutiques. Cette maison a appartenu à un
Piipon, car au-dessus d'une porte aussi ancienne
que le logis sont sculptées les armes de cette fa-
mille (t), mais avec une coquille en abîme.
En tournant à droite, on se trouve devant la mai-
son Dauphin^ ainsi nommée parce que Mgr Dauphin
y est né en 1806. C'est, après la grande maison Pa-
pon, la plus belle de Crozet ; elle a même sur celle-
ci ravantage d'être à peu près intacte. Il est inutile
de décrire la façade, dont on trouvera une vue jointe
à ce rapport* On s'étonnera de la disposition sin-
gulière et de l'extrême inégalité des portes et des fe-
nêtres. Nos pères avaient sur ce sujet d'autres idées
que nous ; ils se souciaient peu de la symétrie des
ouvertures, et les perçaient là où elles leur parais-
saient logiquement commandées par la commodité
du service (2^ Dans la pièce principale du rez-de-
chaussée,'^ la cheminée est ornée d'un cep de vigne
en relief^ entremêlé de ces deux monogrammes re-
ligieux : I. H- S. — M. On peut donc conjecturer
que cette maison était la résidence du curé de Tourzy.
Un petit cabinet délabré, qu'on rencontrée sa droite
en montant Tescalier à vis, peut avoir été un oratoire,
car on y voit une descente de croix assez grossièrement
peinte ; dans l'épaisseur du mur est pratiqué un
colTre encore orné de sa porte doublée de fer, dont
les clous sont en forme de coquilles. Plus haut, une
(t) Armes des Papon, d'après V Armoriai du Forej de P.
Gras : Dor à la croix d'azur, à quatre endenchures de gueu-
leSy mouvant du chef, deux dans chaque canton,
(2) Sur la porte en accolade est sculptée une petite coquille
et, au-dessus de la niche, un écusson portant trois branches
de rosier fleuries f deux et un.
'/«" ■'■ \- ■ 'il''
/•■.'■fv>.!i",
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o
2
— I09 —
chambre donnant sur un étroit couloir est fermée par
une porte composée de compartiments en losange,
ornés de feuilles sculptées.
A quelques pas de la maison Dauphin, la célè-
bre maison de Jean Papon fait briller au soleil le-
vant ses briques émaillées. Ce bel édifice a été
bien maltraité par le temps et par les hommes ;
mais peut-être un jour un amateur intelligent et
riche achètera-t-il ce logis pour se donner le plai-
sir de le restaurer.
D'après un inventaire de meubles dressé le 4 jan-
vier 1684, environ sept ans avant la mort de Jean
Papon, on distinguait alors dans la maison de Cro-
zet : la cuisine, la chapelle, la petite salle près de la
cuisine, la chambre basse près de ladite salle, la
grand'salle, la chambre de Monsieur, la garde-robe
de ladite chambre, la chambre sur la cuisine, la
grand'chambre sur la rue, la chambre haute, l'étude
haute, la chambre près du grenier, le grenier (i). La
maison a subi tant de changements depuis ce temps-
là, qu'il serait hasardeux de chercher cette distribu-
tion dans le logis d'aujourd'hui ; il est probable tou-
tefois que les deux pièces éclairées par les grandes fe-
nêtres de la façade en briques émaillées sont, celle
de droite la « grand'salle », celle de gauche « la cham-
bre de Monsieur ». Il serait intéressant de connaître
« Tétude » où Jean Papon se préparait aux grands de-
voirs de la vie, et où il recevait familièrement la visite
du maréchal de Saint-André, qui l'arrachait à ses
livres pour lui faire donner par le roi la suprême
magistrature du Forez.
(i) Renseignement communiqué par M. V. Durand.
t
— 110 —
La maison Papona deux corps d'habitation qui se
coupent en équerre, et trois façades, dont une sur la
rue, et deux sur une petite cour basse. La façade sur
ta rue est très simple, mais sa corniche a conservé
de délicates traceries flamboyantes en bois. A droite
de notre planche, on aperçoit une tourelle en bri-
ques, dont Tescalier conduit à des chambres soi-
gneusement lambrissées. La tour d'angle s'ouvre*
sur la cour par une porte couverte de sculptures,
mais rongée par le temps, au-dessus de laquelle on lit
cette devise d'un pessimisme amer : homo homini
MONSTRUM.
La principale façade, du pur style Renaissance, est
appareillée en briques vernissées formant un fond
très doux, sur lequel quatre fenêtres se détachent avec
vigueur (t). Entre elles sont enchas.sés symétrique-
ment des médaillons (qui sont peut-être des por-
traits), des inscriptions et des bas-reliefs. Au-dessous
de la grande fenêtre du côté droit, on lit dans un
cartouche cette maxime d'un jurisconsulte désen-
chanté, qui semble avoir vu de près les petitesses de
la justice humaine, et qui oppose ses misères et ses
compromissions à l'incorruptible sainteté de la loi
divîne ; lkx domini immaculata. A gauche de cette
inscription, entre les deux cordons de pierre qui
soulignent le soubassement du logis; un bas-relief
rrrutilé représentait la Vierge tenant l'Enfant sur ses
genoux, avec cette légende: ecce ancilla domini. Plus
hautj entre les deux fenêtres principales on reconnaît
ft) Ctfmme on le voit par la planche ci-jointe, une seule a j
encore une parue de ses meneaux ; la grande fenêtre gauche j
est devenue une porte. — La corniche de cette façade n'a plus |
qu'une seule pièce de sa tracerie en bois. - '
V'I. — r.Ni: ( IILMIM i; ])]' I A MAISON 1>I Jl AN PaTON. A (^UO/IT.
Dessin d'Henri Gonnjrd.
f
— I J I —
dans un autre bas-relief un peu moins endommage
une fontaine entourée de deux personnages qui parais-
sent s'y laver de la poussière du voyage ; cette scène
est accompagnée d'une inscription qu'on déchidre tin
peu péniblement ; i.avabunt tedes et manus, ne forte
MOEÏANTUR,
On voit sur notre planche, pu fond de la conr,
une petite façade Louis XII, et, tout-à-fait à gauche,
une tourelle d'escalier plus ancienne encore. Sur la
porte, refaite au XVI^ siècle et ornée d'un écusson
où les armes des Papon sont parties avec celles
d'une famille jusque-là incertaine (i)> cette inscription
est gravée dans un cartouche: sileto et spera. i535.
Entrons maintenant par la tourelle d'angle dans la
\i} On voit aussi cet écusson parti, Iît»ycoup mieux con-
ser^è, dans la cave Je la
maison. Les armes d'une
aurïhuiion douteuse se
blasonnenc ainsi i tf de...,
à un chevron de,, accom-
pdpu* de- ti'ois coquilles
de » ; comme il'serait
lon^ d'examiner quelle
est la famille, alHée aux
Papon, à laquelle on peut
attribuer ces armes^ et
que d'ailleurs ceUe dis-
cussion ne nous condui-
rait pas à une conclusion
absolument certaine, on
se contente de signa-
ler ce problème. — Tai
déjà noté plus haui une
coquille en abîme sur un
autre écusson aux armes dos Papon ; on la retrouve encore,
mais sans sif^nîficaiion héraldique bien déterminée, en
divers endroits de la maison Dauphin»
M
^
}y
3, — ARHOiAits sur uut dicmiiiée,<ianA une
pièce ^rvant aujourJ hui de crvc, au r<fjE-
de-chàuflstiif di H miu^ou Pu pou, à Crozei.
— I 12
pièce éclairée par la grande fenêtre droite de la façade
en briques. Cette pièce est lambrissée avec des pou-
tres et des chevrons exactement assemblés et couverts
de moulures. Sur la cheminée, cette légende d'un
sens obscur se développe entre un centaure et un
Sylvain : la qveve kaict le monstre.
T]ette chambre communiquait par une porte main-
tenant murée avec la pièce voisine. Celle-ci est lam
brissce avec le même soin que Tautre, et sa chemi-
née est la principale curiosité artistique de Crozct.
On ne peut rien voir de plus fin et de plus précieux
que ce morceau de sculpture, parfaitement intact,
qu'il suffirait de débarrasser de son badigeon pour lui
rendre toute sa délicatesse- C*est toute une scène
qui se déroule sur cette cheminée. A gauche est un
métier de tisserand, devant lequel l'ouvrier est assis ;
au milieu, la mort armée de sa faux, figure d*un relief I
puissant ; à droite^ une mère défend ses deux enfants
contre la mort. Ces trois motifs sont reliés par cette
légende explicative : dum adhitc ordirer [mors, mot
exprimé en rébus par Tirnage de la mort] succmiT me*
Je suis porté à voir dans ce travail la représentation
allégorique d'un drame douloureux de famille, une
allusion à la perte de deux enfants aimés, ravis en
même temps par une mort prématurée, peut-être pen-
dant la peste de 1324, qui décima la population de
ce pays. La date probable de cette partie de la maison
Papon donne du moins de la vraisemblance à cette
hypothèse.
L'ancienne chapelle et r église ueîwe. ■;— La petite
ville forte de Crozet, siège d'une chàtellenie, ne pos-
sédait pas cependant d'église paroissiale et relevait de
— ^ 1 13 —
Tourzy. Mais en îi8o Artaud le Blanc, vicomte de
Màcon» obtint des moines d*Ambierle, qui avaient
droit de nomination à la cure de Tourzy, la permis-
sion d'établir, dans son château [et ville] de Crozet^
une chapelle qu'il dota de cinq sols de luminaire à
prélever sur le péage (i). Cette chapelle fut dans la
suite regardée comme une succursale et une annexe (2)
de Tourzy- On y faisait des processions solennelles,
on y chantait les vêpres du samedi, et il est certain
qu*on y a souvent conféré le baptême. Elle avait ses
fondations, ses revenus propres, ses prébendes, dont
une au moins avait été fondée par Odin Clépier, cha-
pelain et trésorier de la duchesse Anne Dauphine, et
jouissait, sous la juridiction du curé de Tourzy, d'une
autonomie presque complète (3)- II semblé même que,
dans la seconde moitié du XVIII'-' siècle^ la chapelle
de Crozet ait été une seconde église paroissiale, pres-
que au même titre que Tourzy,
La vieille chapelle tombait en ruines en 1659, car
on cherchait alors de Targent pour la réédificr. Mais
comme Crozet avait déjà perdu toute importance, les
ressources manquèrent probablement, et on dut se
borner à bâtir un assez vaste vaisseau sans aucun or-
nementp avec un plafond grossièrement lambrissé.
(I) Chartes de CUiity, t. V, n. 4172.
\2\ Sancii Hippoliti de Tourziers eu m anne-vj Sancîi .foan-
nîs Baptiste de Craiziet (Brucl, Poiiillés des dioc. de Clermont
cl de Saint- Flûur, dans les Doctuncnis inédiîs, Mélarif^es^ t. IV^.
l3f Pcui-ètre celle c+iapelle avail-ellc des sépultures. Jean
Pflpon, dans son lestameni du 20 avril t5?^3, déclare que, s*il
meurt à Crotùi^ îî veut être enterré en rti^tisc de Crozet, pa-
roisse dttdit licu^ en la chapclk Saint- Antoine. Je crois cepen-
dant qu*iî s*agit ici de réf;lise de Tourzy,
— 114 —
Crozet fut érigé en paroisse après la restauration
du culte, et on eut alors cette situation très singu-
lière: la Pacaudière chef-lieu delà commune, Crozet
chef-lieu de la paroisse, et deux églises paroissiales
en concurrence, une à Crozet et l'autre à Tourzy- Ce
régime bâtard et incommode dura cependant jusque
vers 1840 ; la Pacaudicre et Crozet formèrent alors
deux paroisses distinctes, bien que réunies encore
sous la même administration communale.
Mais Crozet ne pouvait se contenter de la pauvre
chapelle du XM!*" siècle. La nouvelle église a été
bâtie en 1862, et, comme je Tai dit plus haut, sur
les ruines de la forteresse- C'est un édifice gothique
dans la manière du XIII*" siècle, à trois nefs, do-
miné par un clocher. Dans la nef latérale gauche,
les élèves de Mgr Dauphin lui ont fait élever, sur
les dessins de M. Jamot, un tombeau en pierre
orné d'un médaillon de bronze, dû à M. Arthur de
Gravillon, qui représente le prélat. On lit au-dessous
cette inscription : 1806-1S82 \ A Monseig^ieur
Ei"^'' Dauphin \ prélat de S, S, Léon XIII j fon-
daieur du collège d'Où Unis \ dojx^i de réalise
S^^'Geneptepe \ chanoine du chapitre de S^-Denis \
directeur de l'œuvre des écoles d'Orient \ bienfaiteur
ht signe de cette paroisse \ ses anciens étèi'es,
La ville et la chdlelîeuie de Cro\et, — L*histoire
complète d*une chàtellenie forézicnnc, si elle pou-
vait s'écrire, jetterait le plus grand jour sur l'admi-
, nistration civile, financière et judiciaire de notre pro-
vince au moyen âge. Mais où sont les archives de
nos chàtellcnies ? Ce n*est pas avec un petit nom-
bre de terriers, de comptes, de registres audienciers,
avec quelques actes épars dans les dépôts publics
— IID — ^
et dans les recueils de titres, quelques renseigne-
ments recueillis par ks historiens qu'on peut
faire cette restitution du passé,
S*il faut en croire La Mure (i), dans la première
moitié du XI'^ siècle, sous le comte Gérard H, les
seigneurs de Saint-Maurice « devinrent sî riches et
si puissants, qu'ils acquirent toutes les plus belles et
fones places du Roannais ; entre autres fut le châ-
teau de Roanne qu'ils achetèrent de ce comte, celui
de Crozet, etc. ". Mais l'absence de toute référence
rend malheureusement cette information un peu
suspecte.
Franchissant un siècle et demi, nous trouvons en
mSo le château de Croiet aux mains d'Artaud III,
dit le BlanCj quî fut, selon A. Bernard, le dernier
des- vicomtes de Âïàcon. Artaud possédait aussi un
droit de péage et divers cens perçus dans la paroisse
de Tourzy et lieux voisins, qui furent sans doute le
noyau du domaine de nos comtes et de nos ducs dans
le mandement de Crozet. Il parait que -le vicomte
Artaud avait grandement opprimé ses sujets, et injus-
tement querellé les droits que le prieur d'Ambierle
avait à Tourzy. II s'amenda dans la suite, donna à
Tabbayc de la Bénisson-Dieu une partie des biens
qu'il avait au territoire de Crozet, et reconnut qu'il
ne possédait aucun droit, aucune propriété [nichtl
furiSf ukhil proprietaiis) dans le village de Tourzy,
Cette famille finit peut-être dans la gêne \ car les
deux fils d'Artaud le Blanc cédèrent au comteGuyIV
de Forez, au plus tard au mois d'octobre 1220, tout
(1) Hht. des ducs de Bourbon^ t. f, p. 93. ~ Cf. Srrnycr du
LaCj Observations ^^.-i p. 34.
— îi6 —
ce qu'ils avaient encore au-delà de la Loire, et « spé-
cialement Crozet avec ses appartenances ». Quatre
ans plus tard, en mars 1224, le comte compléta son
acquisition en se faisant ccdcr par Marie de lîour^o-
gne, dame de Semiir, veuve de Simon de Semur,
tous les droits qu'elle avait dans les territoires de
Roanne, de Saint-Haon et de Crozet (i). Il serait
intéressant de savoir comment et a quel titre les vi-
comtes de iMàcon et les barons de Semur étaient de^
venus possesseurs des terres qu'ils abandonnèrent au
comte de Forez. Il n*est pas douteux du moins que
celui-ci ne fût très désireux d'avoir, dans le voisinage
des sires de Bourbon, une place de guerre et une
position solide qui ne pouvait qu'aiîermir son au-
torité sur la frontière.
Pour s'attacher la fidélité et Taffection des habitants
de la ville de Crozet, Guy IV leur accorda en 1 236
une charte communale qui est une des plus anciennes
du Forez. On y voit, entr'autres libertés octroyées^
que les hommes de la franchise de Crozet n'étaient
pas tenus de venir à la chevauchée du comte, si ce
n'est pour les affaires de Crozet et du mandement,
tandis que ses autres sujets du Roannais restaient
soumis à cette obligation (2).
En 1275, Crozet faillit passer à la maison de Beau*
jeu en vertu du premier testament de Guy VI, qui
fi) Vo}\ Rev. for,^ K p. 168; ^Chartes de Cluny^ n^ 4*272;
— la Mure, HisL des ducs de Bourbon^ t. Hl, preuves, n«* 40^
44 ei 47 ; — Bachc, Abbaj^e dt* ta Benisson-Dieii, p* 286 ;
— litres de h jjiaho}} de Bourbon^ n^ iï6.
(a) La charte de Crozet a étc plusieurs fois publiée; elle
r& é\è en dernier lieu dans le* CarîuL des Francs-Fiefs^
iï'> XXXVIK Elle fut confirmée en 1240 et en 1248.
m^
— 117 —
fut annule par les actes suivants. Au XIV^ siècle, les
comtes agrandirent leurs possessions par une longue
série d*acquisitions dans les paroisses de Tourzy, de
Saint-Bonnet, de Saint-Martin, etc., qui Constituè-
rent le domaine comtal de Cro/,et. En même temps
ses officiers travaillaient énergiquement à faire res-
pecter son pouvoir, et Dbîi|Teaient les tenanciers de la
Btinîsson-Dieu, qui prétendaient n'avoir d'autres
maîtres immédiats que les moines, soit à contribuer
à la réparation des murailles de !a ville, soit à re-
connaître la haute justice et le ressort du châtelain
de Crozet (1).
On trouve cependant en ce siècle deux actes assez
singuliers. Par le premier, du 4 février i3iS, Jean,
comte de Forez, en considération du mariage accordé
entre son fils et la fille du sire de Bourbon, s'engageait
à tenir en fief de celui-ci ses châteaux et villes de
Roanne^ Saint-Haon et Crozet, et à lui en rendre
l'hommage. Il est vraisemblable que ce lien féodqj
qui rattacha ainsi ces trois chàtcllenies au Bourbon-
nais ne tarda guère à être rompu. Une transaction
passée, le 29 décembre 1379, entre Erard de Lespî-
tiasse, seigneur de Changy, et le duc Louis II, comte
de Forez, est beaucoup plus embarrassante. Par cet
accord, Érard consentait à ce que la justice haute,
'moyenne et basse de son châieau de Cro^Bt^ k la ré-
serve de la justice sur douze feux, demeurât au duc
de Bourbonnais (2). Le duc, dans un pressant besoin
U) Voy. d'imëressants détails sur ce sujet dans Baclic,
L'abbaye de la Bénissons Dieu ^ p. 84 et suiv.
U) Titres de la maison ducale de Bourbon^ n" 3440,
— Cf. îbid.^ m 3!Î3?, et la Mure, Histoire des ducs de Boitr-
hn, II, 38.
— m8 —
d'argent, avait-il temporairement engagé la seigneu-
rie de Crozet ? Ou bien aurait-il alors existé
duux châteaux j celui du comte de Forez, et celui
du seigneur de Lespînasse? J'hésite entre ces deux
solutions, bien que la première me paraisse plus
probable. Nous savons, en effet, que le duc Louis H
était accablé de dettes, et qu'il eut besoin de toute
Thabileté de son lieutenant général, Pierre de Norrî,
pour remettre ses finances en bon état. En tout cas,
cette aliénation n'aurait pas duré longtemps, car en
l'année i383, au plus tard, la chàtellenie de Crozet
était rentrée dans les possessions du duc.
Dès le milieu du XIV^ siècle, elle était définitive-
ment constituée, et telle à peu de chose près qu*el!e
resta pendant trois siècles. Ce serait le moment d'é-
tudier le fonctionnement de cette chàtellenie ducale,
si son organisation ne ressemblait à celle de toutes
les autres. Il est bon seulement de ne pas oublier
que les chàtellenies différaient fort peu des seigneu-
ries ordinaires. Si je compare, par exemple, la chàtel-
lenie de Crozet avec la baronnic de Chàteaumorand,
je voisdes deux côtés un capitaine châtelain qui est or-
dinairement ungentilhommc,un comptable qu'on ap-'
pelle prévôt à Crozet, receveur à Chàtcaumorand, un
procureur^ un greffier^ dessergentîi,un portier ou cha-
cipol, un péager, etc. Mais leur qualité de possession '
comtale ou ducale donnait aux chàtellenies .une sorte
de prééminence morale sur les simples seigneuries,
car les officiers du comte étaient sur tous les points
de la province la vivante image de son autorité.
Les revenus de la chàtellenie de Crozet consistaient
surtout en redevances censuelleî^, laîde, four banal,
péage, amendes prononcées par le châtelain, droits
— 119 —
de lods et d'învestison, produit des bois de Rade et de
la chasscj vente ou ferme des offices. En effet quel-
ques-uns des offices, entres autres ceux de prévôt et de
greffier, étaient souvent affermés ou vendus; ainsi, en
1340, la prévôté de Crozetet une maison de la ville ^
sans doute celle du prévôt — sont mises aux enchères
et adjugées pour le prix de i5o livres, La châtellenîe
était une des plus riches du Forez, Si on prend la
moyenne des revenus de î38i à 1405, on peut lui
donner approximativement le cinquième rang parmi
les quarante prévôtés comtalesp
Les bornes étroites de ce compte-rendu m'obligent
à abréger Thistoire de la chàtellenie de Crozet. Au
XVI" siècle, quand le Forez fut entré dans les do-
maines de hi maison royale après la trahison du
connétable de Bourbon, elle ne put échapper au
son delà plupart des châtellenies, et fut engagée en
1544 à Claude Goufficr (r). En ib66 des lettres
patentes érigèrent le duché de Roannais auquel fu-
rent incorporés, sous le nom de « parfait de la ba-
ronnie de Roannais » les mandements et seigneu-
ries de Saint-Haon, la Chambre, Renaison, Saint-
Maurice, le Verdi er, le Vernay, Ville ret et Crozet.
En. 1677, nouvel engagement au duc de la Feutllade,
sous clause de rachat perpétuel, des châtellenies
royales de Saint-Haon, Saint-Maurice et Crozet^
qui furent encore unies au duché de Roannais,
La Feuîllade obtint même en 1688 le transfert à
Roanne de la justice de ces trois châtellenies et de
celle de Cervières, qu'il avait acquise du roi en
(i) J'ai suivi ici, pour cette question des engagements, Coste^
Essai sur VhisL de la ville de Roanne , p. 180 et suiv*, passim.
n
— I20 —
échange de Saint-Cyr. C'était la mort pour ces pe-
tites villes dépouillées de leur modeste tribunal.
Même après l'extinction de la duché-pairie de
Roannais en 1726, les seigneuries qui l'avaient
composée restèrent réunies au bailliage de Roanne.
Pendant ce temps-là le commerce et le mouvement
de la route royale développaient tous les jours la
Pacaudière, et Crozet, isolé sur sa colline abrupte,
s'appauvrissait peu à peu. Quand on réorganisa la
France, et que le bourg de la Pacaudière fut érigé
en chef-lieu de commune et de canton, Crozet ne
fut plus qu'un simple hameau. On ne lui a donné
qu'en 1868 le titre de commune.
Collège ou école de Crozet. — Un umestre de Teschole
de Crouzet » est mentionné dès 1415 dans les comptes
de Jean de Chàteaumorand. Cette institution s'élevait
certainement au-dessus d'une simple école de village,
car le régent tenait des pensionnaires, et Brémond de
Lévis faisait élever chez lui le bâtard de Villars, fils
naturel de son frère Antoine de Lévis, comte de Vil-
lars. Voici en effet une note que j'extrais des comptes
de Chàteaumorand pour 1448- 1449 : « Baillé au mais-
tre de l'escholle de Crozet du commandement de
Bonnet, cellerier, maistre d'ostel de Monseigneur,
pour la despense du petit bastard de Villars, que ledit
maistre tient en sa chambre avecques luy, et ly fait
sa despense. Pour ce : soilhe, X bichets (i) ». C'est
sans doute dans ce collège que reçurent leur première
(1) Les Titres de la maison duc, de Bourbon^ n© 61 5o, men-
tionnent une lettre de Brémond de Lévis, datée du i3 sep-
tembre 1461 [et écrite de Chastelmorand] par laquelle il de-
mande à son frère de l'argent pour le bâtard de Villars.
J
rr^
— 121 —
instruction les notaires, officiers de justice et juristes,
que Crozet a vu naître en si grand nombre. En 1643,
François Gobet prend encore le «titre ambitieux de
« recteur du collège de Crozet » ; mais ses successeurs,
Lamotte, Bellat, Chatardier, ne se qualifient plus
que « recteur des écoles », « recteur des petites
écoles » , ou même tout bonnement , <e maître
d'école )).
La Prairie. — Au-dessous de Crozet, dans le a bas-
bourg », sur le chemin qui conduit à la Pacaudiêre,
et à quelques pas du passage ménagé sous la chaus-
sée du chemin de fer, est un groupe de dtex ou trois
maisons qu'on appelle la Frairie. On voyait la, il y
a peu d'années encore, un petit pavillon d'apparence
fort modeste qui, disait-on, avait été autrefois un
couvent. Cette vague tradition est-elle exacte? Ou
bien l'endroit aurait-il gardé ce nom en souvenir
de la vieille confrérie de Crozet? Rien ne me permet,
je l'avoue, de trancher cette question. J'ai ce-
pendant peine à croire à l'existence d'un couvent qui
a laissé si peu de traces. On voit, il est vrai, dans
les registres de Tourzy, que, au mois d'août 1628,
fut enseveli « Jean Poil, vénérable frère de Tordre
des Colleteurs [sic) » ; mais peut-être le vénérable
Jean Poil n'était-il qu'un frère quêteur, un moine de
passage. Il semble même que, si le curé de Tourzy
avait eu pour si proches voisins des religieux, il aurait
trouvé vingt fois l'occasion d'en parler, et que les
registres de la paroisse auraient conservé des témoi-
gnages moins douteux de leur présence-
Groffière. — Cette maison forte avait de Timpor-
tance. Les ruines de Groffière ont été rasées depuis
environ quarante ans ; mais la cave du domaine est
— 122 —
encore celle du château, et a conservé une porte
ogivale (i).
Le rîcf de GroffièVe présente quelque intérêt pour
rhïstoire des origines et de la transmission de la pro-
priété foncicre* C'est, dans ce coin du Forez, le plus
ancien exemple bien certain que je connaisse d'une
terre noble, formellement qualifiée fief, et accompa-
gnée de maison forte, en possession d'une famille de
roture. Jean Raynaud, qui en rend foi et hommage à
la duchesse Anne de France le 21 juin 1 52 1, et déclare
la tenir de son père et de son aïeul, se dit marchand
de Crozet. Le fief de Groffière était donc possédé
depuis le milieu d.uXV^ siècle au moins par de sim-
ples bourgeois. Cette famille Raynaud, dont les regis-
tres de catholicité et le répertoire des fondations de
Tout^zy permettent de suivre assez facilement la filia-
tion, garda le fief de Groffière pendant près de trois
siècles. Il fut aliéné le i3 novembre i683 par Pierre
Raynaud, capitaine châtelain de Crozet, à Antoine-
Henri de Chavagnac. Le fils de celui-ci, Paul de Cha-
vagnac, seigneur de la Molière et de Groffière, en fit
hommage au roi, en la chambre du domaine de Mont-
brison, ie 2g avril 17 19. Joseph de Chavagnac le pos-
sédait vers 1780.
La prépùiL\ la forêt et les carres de Rade. — Rade
était au moyen âge une petite prévôté, une sous-re-
cette dont les fonds étaient versés à la caisse du re-
ceveur de Crozet. Mais pour croire que Rade ait
jamais pu être le siège même de la châtellenie, il
faut n'avoir pas visité cette région montagneuse et
(t) Renseignements donnés par M. Eug. Bonnier.
. — 123 —
d'un accès peu commode, bien qu'elle soit unie à
Crozet par un chemin antique.
Les comtes de Forez et, après eux, les ducs de
Bourbon et les rois de France, possédaient à Rade
et dans les environs une forêt domaniale, dont il y
a quelques débris épars sur ces pentes sauvages. La
« pesson » et glandée de ces bois comptait dans les
revenus de ce coin écarté de la châtellenie. En 141 2,
Jean de Chàteaumorand, faisant bâtir près de son
château une galerie, obtirtt de la duchesse Anne
Dauphine des pièces de bois qui furent prises dans
la forêt de Rade. Il fallut, pour en avoir la déli-
vrance, un mandement en forme de la duchesse au
châtelain ou gouverneur de la baronnie de Roannais,
qui à son tour ordonna au prévôt de Crozet de faire
livrer les chevrons par le forestier de Rade ; il n'en
coûta au seigneur de Chàteaumorand qu'une quarte
de vin donnée au prévôt et au forestier. Au milieu
du XV« siècle, cet emploi de forestier fut rempli par
Tevenin Bouchardet et Hippolyte Gacon. En 1659,
le garde des bois de la châtellenie de Crozet recevait
pour ses gages deux setiers de seigle, du bois à dis-
crétion pour son chauffage, et sans doute d'autres
petits profits dont les documents officiels n'ont pas
coutume de parler. Il est bon de faire observer que,
si les ducs de Bourbon avaient donné à cens, moyen-
nant une rente annuelle de trois livres, le droit de
la chasse au lièvre dans le quartier montagneux, à
droite du grand chemin de Paris à Lyon, ils avaient
cependant excepté de cet abénevis les forêts de la
châtellenie de Crozet.
Toutes les hauteurs voisines de Rade, depuis
Chollis et Montgardin jusqu'à Saint-Bonnet, sont
9
- 124 - .
couronnées de carres, énormes amas de pierre qui
donnent à ces plateaux granitiques une physionomie
particulière- Peut-on regarder les carres comme d'an-
tiques forteresses celtiques plus ou moins romanisees
après la conquête (i) ? Je n'oserais me prononcer sur
ce point. Je n'ai pas remarqué de fossés autour de ces
entassements de blocs ; la vallation remarquable de
Montmeugne, près de Saint-Bonnet, n'entoure et ne
protège pas un carre. On dit cependant qu'on a
trouvé dans les carres dçs silex taillés^ des. tuiles à
rebords, du verre, des fragments de poterie, et même
des monnaies impériales. Mais je crois qu*il serait
nécessaire d'étudier de nouveau cette question.
{i\ Voy. dans les Ment, de la Soc. Eduennej t. Vf, p, ^83, un
article de M. Bulliot sur les Karres de la voie rotnatne de
Saitit-Honoré au pied du Beuvray.
— 125 —
III.
LA PACAUDIÈRE.
La commune. Le bourg. — ' La commune de la
Pacaudière comprend la partie orientale de l'ancienne
paroisse de Tourzy (sauf un morceau de territoire
réuni à Vivans) et une partie de la petite paroisse
supprimée d'Arçon. Les terres blanches qui s'é-
tendent du côté de Chenay-le-Châtel sont ce qu'il y
a de plus triste au monde ; mais la campagne qui
entoure le bourg est riante, riche et très peuplée.
Le nom de Pacaud était commun autrefois dans
toute la région. En 1484, Jean Pacaud est un des
quatre consuls de la terre de Châteaumorand ; en
1606, un Pacaud est mentionné dans le terrier de
Crozet ; en i55i, Messire Pierre Pacaud tient école
à Châtelus ; on pourrait citer dix autres exemples.
La Pacaudière a pris probablement le nom de cette
famille, qui, peut-être, possédait sur le grand che-
min un domaine où furent bâties les premières mai-
sons du village.
C'est une opinion assez répandue à la Pacaudière
que ce bourg est d'origine récente. Cependant il exis-
tait dès les premières années du XV* siècle, et même
il avait déjà quelque importance, puisque, en 141 9,
le prévôt de la châtellenie de Crozet résidait à la
Pacaudière.
Son origine ne peut pas être douteuse : il a été
créé par le grand passage du chemin de Paris à
Lyon ; on parlerait très exactement en disant que
— 126 —
la Pacaudière, c'est Crozet peu à peu descendu
sur la route. Les plus anciennes maisons sont juste
au point où le chemin de Crozet aboutissait à la
route royale. Cette formation d*un nouveau bourg
aux dépens de Crozet était logique, inévitable. La
châtellenie, écartée de la grande route d'un kilomè-
tre, dont la situation d'ailleurs était admirable pour
la défense, mais incommode au commerce, devait
nécessairement déchoir quand la paix et la sécurité
eurent créé d'autres besoins. Crozet descendit lente-
ment de sa colline et s'installa dans la plaine, sur les
bords de la route, où un grand mouvement de voya-
geurs et de marchandises favorisait le négoce et les
affaires, La châtellenie perdait tout ce que gagnait
la Pacaudière. Ainsi nous savons qu'il y avait une
foire à Crozet le 18 octobre en 141 1 ; cette foire existe
toujours, mais depuis longtemps elle se tient à la
Pacaudière. Crozet resta le siège de la juridiction ;
it garda quelques vieilles familles bourgeoises, des
notaires, des officiers de justice ; mais, 'dès la fin
du XV!"^ siècle, c'était une petite ville déchue.
L'institution des postes royales contribua beaucoup
à la fortune du nouveau bourg. La Pacaudière était
mêmCf comme la Palisse, Roanne, Saint-Sympho-
rien et Tarare un relai de repe'ùe et de gistey c'est-à-
dire que les voyageurs y prenaient d'ordinaire le dîner
ou la couchée, et ses hôtels, paraît-il, jouissaient
d*une renommée gastronomique appréciée des voya-
geurs. Un gentilhomme de passage en 1660 déclare,
avec une reconnaissance attendrie, que l'hôtel où il a
dîné est le meilleur de la route.
Le hameau bâti au moyen âge dans la terre des
Pacaud était devenu, à la fin du XVIIP siècle, un
— 127 —
bourg qui avait un conducteur des travaux du Roi^
des employés de la gabelle, une brigade de la maré-
chaussée, et même — chose rare alors — un bureau
de la poste aux lettres. On en fit un chef-lieu de
canton dans la nouvelle division administrative de
1790. La Pacaudière a beaucoup moins souffert que
Saint-Martin d'Estreaux de la suppression du grand
roulage et de la poste aux chevaux. Sa belle situation
au centre d'un grand nombre de routes, un commerce
local assez actif, des foires nombreuses et très fréquen-
tées, d'élégants magasins, l'industrie de la soierie, la
justice de paix et tous ces employés que réunit l'ad-
ministration cantonale, lui donnent un air de pros-
périté et d'aisance.
Le bourg de la Pacaudière s'allonge sur la route
nationale du N.-O. au S.-E. Depuis quarante ans
environ, la route de Crozet s'est aussi couverte de
maisons dans le voisinage du Petit-Louvre. Les gens
du pays distinguent le bas-bourg, où les maisons sont
en général d'assez chétive apparence, et la place, sim-
ple élargissement du grand chemin, sur laquelle sont
groupés la plupart des magasins et toutes les vieilles
maisons de la Pacaudière.
L'église. — Elle a été bâtie en i838, et cette date
dit assez qu'il ne faut guère lui demander du style.
C'est un édifice composé de trois, nefs séparées par
des piliers en maçonnerie, vaste, commode, régulier,
bien tenu, d'ailleurs sans aucun caractère ; il est
cependant précédé de quatre colonnes qui ont
la prétention d'être grecques. Zacchéo fils a décoré
le chœur d'assez bonnes peintures.
Petit'Loupre. Autres maisons anciennes. — Le bourg
de la Pacaudière a raison d'être fier de ses vieilles
L
— 128 —
maisons. Le Petit-Louvre, en particulier, est une des
curiosités du Roannais (i). Tout le monde ici croit
que ce magnifique logis de la Renaissance était d'abord
un rendez-vous de chasse. Après avoir longtemps
traité de fable cette tradition, je n'oserais plus la
combattre avec la même force. Le Petît-Louvre a été
probablement bâti avant le procès criminel du con-
nétable de Bourbon et la confiscation de ses domai-
nes. Le duc passait à la Pacaudière toutes les fois
qu'il allait de Bourbonnais en Forez ; il avait de
grands bois dans sa châtellenie de Crozet, comme
on l'a vu plus haut. Il est donc assez vraisemblable
que ce prince se soit ménagé sur sa route un hôtel
digne de lui, où il pouvait au besoin faire halte
quelques Jours, et où il trouvait à sa portée les gi-
boyeuses forêts de la montagne.
Cependant, sans rejeter cette opinion, j'attends
pour l'accepter sans réserve une preuve plus solide
que la tradition orale, et je trouve même singulier
qu'on en soit réduit à se contenter de ce faible argu-
ment. Jusqu'au moment où on produira un docu-
ment valable, j'aime mieux croire que le Petit-Louvre
était tout simplement une hôtellerie. Le nom même
que porte ce logis depuis plus de deux siècles m'in-
cline à le penser. Il y avait sur la route de Lyon, à
Saint-Symphorien, une autre auberge qui portait la
même enseigne, et aujourd'hui encore on compterait
en France des Hôtels du Louvre par centaines.
La belle architecture de cette maison ne serait pas
(i) Un croquis à la plume du Petit-Louvre fut exécuté au
XVIIc siècle pour Roger de Gaignières. Ce dessin est au dépar-
tement des Estampes de la Bibliothèque nationale : c'est le
premier du recueil Va 84.
j. rriii l,oi\i<i. A i.v I^ACArniKiu:,
roiui.i [.I. iii: i/angij: N.-E.
Dcsst'}! li'Hciiri Gouuard.
— 129 —
une objection sérieuse à cette opinion. Sur une route
si importante, de grands personnages, des rois même,
couchaient souvent, au hasard de leurs voyages,
dans des bourgs ou de très petites villes ; pour n'ap-
porter qu'un seul exemple, Louis XIII coucha le 3o
août i632 à la Palisse, et le lendemain à la Paeau-
dière. Il fallait bien penser à ces hôtes de distinction
et aux riches voyageurs qui ne regardaient pas au
prix, si Tauberge avait belle apparence. Il est du
moins certain que le Petit-Louvre était déjà un hôtel
en 1686. On établit même, dans la tour donnant sur le
chemin de Crozet, une chapelle pour la commodité
des voyageurs qui n'avaient pas le temps d'aller en-
tendre la messe à l'église paroissiale de Tourzy (i).
(i) Le dessin de Gaignières porte le mot chapelle écrit au
rez-de-chaussée de cette tour. Ogier [Loire^ p. 907) dit que
les habitants de la Pacaudière adressèrent en 1713 une supplique
à Tévêque de Clermont, où ils demandaient le maintien de la
chapelle de la Pacaudière « pour la commodité des étrangers et
des malades. On pourra y faire célébrer la messe quand on vou-
dra, sans que le sieur curé soit obligé d'y envoyer un prêtre
les jours de fêtes et dimanches. Cette chapelle est absolu-
ment nécessaire, il y en a toujours eu une à la Pacaudière^
même dans un logis ». — Il est question deux fois de
cette chapelle à Tannée 1707 dans Tes registres de Tourzy.
Jean Begon, vicaire de la paroisse, par son testament du 19
octobre 1702, avait fait un legs à la chapelle de la Pacau-
dière. — On lit dans les registres de baptême de Tourzy,
à la date du 17 juin 1714, la note suivante, dont la fin
est d'ailleurs peu claire : <c Suivant l'ordonnance de Mgr
l'évêque au bas d'un accommodement fait enirc les princi-
paux habitants de céans, M. Montorsier, prêtre missionnaire,
muni de pouvoirs, a transporté le Très Saint Sacrement de
la chapelle de la Pacaudière en l'église de Tourzy j où les
offices de la paroisse se célébreront à l'avenir comme ils
sont réglés, aussi bien que ceux qui se doivent faire dans
l'église de Crozet ». — Marguerite de La Mure, dame de la
Fayolle et de Godinière, dans son testament du I^ juillet
1
— i3o —
Cent ans plus tard, le 6 mai 1780, Catherine dé Cro-
quet de Belligny, veuve d'Antoine Déchavanne, écu-
yer, seigneur de Baugrand, en passa la vente à Char-
les Corre-Desgoutte, marchand à la Pacaudière ;
mais il semble que le vieux logis n'était plus alors
un hôtel, bien que, par tradition, il ait gardé Jusqu'à
nos jours son nom de Petit-Louvre.
Les héliogravures jointes à ce rapport rendent
inutile une description détaillée de cette maison ;
mais il faut par la pensée restituer les meneaux
des fenêtres, et, à la place des « devantures de
niagasins », percer au rez-de-chaussée d'autres fenê-
tres élégantes. On y remarquera surtout la porte d'en-
trée, la poivrière en briques émaillées qui flanque
l'angle nord-ouest, la puissante corniche en bois,
malheureusement très endommagée, le comble d'une
hauteur extraordinaire, soutenu par une véritable
forêt de charpente, et orné de lucarnes en chêne
finement dentelées.
Le Petit-Louvre semble dater des premières années
du XVI« siècle ; c'est un heureux compromis entre
l'architecture gothique et ce qu'on appelle propre-
ment le style Renaissance. Mais la porte d'entrée,
délicieuse fantaisie d'un art raffiné, est d'une manière
un peu plus récente; l'écusson qui occupe le centre
de la coquille nous aurait peut-être expliqué les
origines de cet édifice, mais il a été mutilé, en
1793. On raconte que les deux petits génies nus qui
soutiennent l'écu ont été sauvés du marteau par un
mot d'esprit. Au moment où les patriotes de l'endroit
1745, fit un legs de cinquante livres pour les réparations de
la chapelle du bourg de la Pacaudière (V. note add. p. 186).
IX. — Le Petit-Louvre, a la Pacaudière,
UNE DES lucarnes EN BOIS.
r
I
i3i
X. — Le Petit-Louvre, a la Pacaudièrf,
PORTE d'entrée.
— i3i —
allaient procéder à Texécution de ces emblèmes, un
plaisant fit observer qu'il était bien juste de les épar-
gner, puisqu'ils étaient sans culottes. Je ne me porte
pas garant de la vérité de Tanecdote.
En face du Petit-Louvre, une autre maison à toit
aigu, du XV^ siècle, attire aussi l'attention. Les fenê-
tres, d'un profil élégant, ont perdu leurs croisillons. Au
coin de la route nationale et de la route de Marcigny,
une jolie tourelle poivrière est portée sur un encor*
bellement composé de moulures et d'un double rang
de modil'ons. Le tympan de la porte gothique, au-
jourd'hui en mauvais état, est richement travaillé.
Le sommet de l'ogive encadre un réseau de feuillage,
de fleurs et de fruits, où s'entrelace un philactère
dont la légende n'a pu être déchiffrée. Au-dessous,
deux anges sont agenouillés à droite et à gauche d'un
écusson qui portait probablement, non pas un blason,
mais l'image de la Sainte Vierge. Cette maison est
en effet l'ancien Hôtel Notre-Damey mentionné dans
les registres de la paroisse. Il semble qu'on l'appelait
aussi quelquefois V Hôtel de l'Ange, à cause de sa porte
sculptée qui lui servait d'enseigne: « J'arrivai à la
Pacaudière à l'hôtellerie de l'Ange, dit un voyageur
du XVIP siècle, où me fut envoyé un bon ange qui
m'y traita splendidement ».
A l'entrée de la place, du côté de Changy, est une
maison purement gothique, la plus ancienne de la
Pacaudière. Des renflements de la façade cachent
peut-être sous le mortier de précieux bas-reliefs. Une
fenêtre est ornée sous son appui d'une frise délica-
tement ciselée et de figures trapues, dont une est
armée d'un marteau.
Villoson. — Autour de la Pacaudière, divers do-
LL
— l32 —
maines portaient abusivement le nom de seigneuries.
Ces fiefs ou prétendus fiefs, sans maison forte ni
château, s'étaient formés tardivement. Un bourgeois
achetait une simple rente noble et l'annexait à
une de ses terres ; sa vanité en faisait aussitôt une
petite seigneurie qui lui donnait un faux air de gen-
tilhomme. Telle est l'histoire des seigneuries de Belle-
Rivière, la Valette, la Courtine, les Bayons. On com-
prend qu'il n'y a rien à en dire.
Villoson mérite un peu plus de considération. En
1 2o5 au plus tard, dans la donation faite par Artaud,
vicomte de Mâcon, à l'abbaye de la Bénisson-Dieu,
il est question d'une Béatrix de Villausen (i).
Mais on perd absolument de vue la destinée de cette
terre jusqu'au commencement du XVII* siècle ; elle
appartient alors à Jacques Desmanèches, notaire,
ancien agent d'affaires de Diane de Chàteaumorand
et d'Honoré d'Urfé. Elle fut vendue, avant le i6 no-
vembre 1642, par François Bonnefon de Varinay et
sa femme Françoise Desmanèches à Pierre Duvergier,
lieutenant particulier civil et assesseur criminel de
la chàtellenie de Crozet, mort au mois de novem-
bre 1679, qui a probablement fait bâtir le château.
C'est une vaste habitation construite d'un seul jet,
sur un plan régulier, en forme de fer à cheval. Les
ailes sont accompagnées de deux tourelles à
toits polygonaux, dont une au moins vient d'un châ-
teau plus ancien. Les avant-corps des ailes n'ont été
percées d'aucune ouverture sur les façades qui regar-
(i) U Abbaye de la Bénisson-Dieu, p. 286. — Cf. A. Barba n,
Recueil d'hommages^ n» ii3o, et probablement aussi le no 244,
où Philojcyr paraît être une forme vicieuse pour Villozon.
— i33 —
{V
^V 'a gare de la Pacaudière ; cette panicularité
^^un air bizarre à cette maison d'un goût dou-
^^^ Cependant la longue façade de l'est a quelque
^-'^^, malgré la grande simplicité de sonarchitec
r^.
Le^>^
^alle. — Ce château, relié à la route nationale
L ne avenue plantée d'arbres, se compose de
:irorps de logis qui se coupent à angle droit. Le
i mportant est tourné du côté du matin ; ses
{^ ^^^^■^"^s ont été modernisées au commencement de
C^ ^^^de ou à la fin du XVIII% mais il est encore
V ^^xaé d'une tour au coin sud-est, et au coin nord-
^ ^ ^*une tourelle échauguette, coiffée d'un toit de
v^^Xïve orientale, et dont l'encorbellement est terminé
V^^ un culot très élégant.. L'autre corps de logis a
^\eux conservé son caractère ancien ; deux fenêtres
du XV« siècle, à double accolade, avaient encore ré-
cemment leurs meneaux. Tout près, est une tour d'un
âge incertain, sans doute autrefois rattachée au châ-
teau. De vastes dépendances sont groupées autour
de la cour du nord, et témoignent de la vie large et
aisée de ceux qui habitaient cette agréable résidence.
Les origines de la Salle sont bien obscures.
Dans le rôle du ban et arrière-ban de la nobles-
se /ie jForez, en 1557, Pierre Fillet de la Curée
est qualifié seigneur de la Curée et de la Salle.
Je ne connais pas sur l'histoire de ce château de
document plus ancien. Son fils Gilbert P^, seigneur
de la Curée, de la Salle et de la Roche-Turpin, eut
pour enfants :
Gilbert II Fillet de la Curée, un des plus vaillants
capitaines du roi Henri IV, qui reconnut ses servi-
ces par le collier de l'ordre du Saint-Esprit ;
1
— i34 —
Judith Fillet de la Curée, dame de la Roche-Tur-
pin, qu'on a dit être la Diane chantée par Anne
d'Urfé dans les poésies de sa jeunesse. A tort ou à
raison? je ne l'examine pas en ce moment;
Esther Fillet de la Curée, dame de la Salle, mariée
à François Baudinot, seigneur de la Brosse, « conseil-
ler du roi en ses conseils d'Etat », mort au plus tard
en 1626. Cette famille Baudinot, qui paraît être ori-
ginaire de la Bourgogne., y a joué un rôle assez consi-
dérable dans la magistrature et dans l'administration.
Le jurisconsulte Baudinot a un article dans la Biblio-
thèque des auteurs de Bourgogne (1).
Esther de la Curée résida jusqu'à sa mort au châ-
teau de la Salle. Elle fut ensevelie devant l'autel
Notre-Dame de l'église de Tourzy le 3o novembre
1640 ; aucun nom peut-être ne revient plus souvent
dans les registres.de cette paroisse, qu'elle édifia par
sa piété et par sa charité.
La seigneurie de la Salle, entrée par son mariage
dans la maison des Baudinot, n'en sortit pîus jusqu'à
la fin du XVin« siècle (2). Le château de la Salle
appartient aujourd'hui à M. Legendre, de Lyon.
Tourzy. — A quelques minutes de la Pacaudière,
au-delà du ruisseau de Belle-Rivière qui descend de
Crozet, la chapelle de Notre-Dame de Tourzy, en-
(i) On peut voir à la Bibliothèque nationale (Collection
Fontette) quatre factums contre la famille Baudinot, où on
trouve de curieux et singuliers détails sur les usurpateurs
de noblesse.
(2) Les registres de Tourzy suffiraient à reconstituer d'une
manière presque complète pendant un siècle et demi la
généalogie des Baudinot de la Salle.
— i35
r Durée *
On ci î
pays 1 1— ^«^
cimetière communal, est encadrée dans un
, au milieu des vignes et des prairies.
que, ù une époque reculée, les habitants du
tverent dans le creux d'un chêne une statue
delà. S^a. î xnte Vierge, toute noircj d'une pierre inconnue.
Ils c*l€5-v^C^ rent à Tendroit même une pauvre chapelle,
bjer^tc>-t f'réqucntée par la population du voisinage.
Des -rvx m ^^.^cles ayant attiré un grand concours de peu-
pie^ u ri «^ colonie de moines vint s'établir tout près de
la^ cïor~ïr- i *zha les bois qui couvraient ce canton, et bâtit
une v^^^^ç église où une place d'honneur fut donnée
à la ^*.^».tuc miraculeuse de Notre-Dame de Tourzy.
-^ttr^^ pieuse et aimable légende se raconte encore
da s 1 ^^ ^^^^ longues soirées (i)* A quoi bon contredire
ce *'^^^^_^~ances naïves, que semble profaner une dis-
ie la -
fondée
inuîil^^
niÈre ^
par t m
ï- indiscrète? On verra cependant que la statue
^^ ierge de Tourzy est loin d'avoir l'antiquité
■^ prête la tradition ; et quant a cette abbaye
par on ne sait quels moines, il serait bien
«:d'en rechercher les titres* Le peuple a sa ma-
lui de retenir Thistoirc ; il procède volontiers
^^^ nsposîtion. Je ne serais pas étonne que les
' ^^ '^^ sociétaires de Tour?,y, qu'on vovait de temps
^ ^^^ ^s se rassembler a l église paroissiale pour y
^*:^ à des offices communs, ne fussent devenus
eu ^
ass^
t^eu, dans la confuse mémoire de la foule, des
^^o x^^^ ^ défricheurs et bâtisseurs. II est possible aussi
aA>^
prétendu monastère soit tout simplement te
^^v^Vi^^ d^Ambierle, qui avait droit de nomination a
\^ ^vit^^ Je Tourzy, levait des dîmes dans ta paroisse,
\^\ B:ile a été recueUlie dans Notre-Dame de France, i. VI,
0* ^^7,
I J^M^^^M
— i36 —
et possédait probablement près de l'église une grange
et un grenier pour y recueillir le produit de ces dîmes.
Mais s*îl est difficile d'accepter la légende, il est
probable toutefois que le nom de Tourzy est très
ancien. Cette forme de terminaison — rare dans cette
partie du Forez — paraît indiquer un suffixe latin en
acus ou acum^ et le lieu pouvait à l'origine s'appeler
Tauriciaciis ou Tauriciacum. La chapelle ou l'église
de Tourzy est d'ailleurs plus ancienne que la Pacau-
dière et même que Crozet ; sans cela on ne compren-
drait pas pourquoi le centre religieux commun avait
été établi à distance de ces deux bourgs, et assez
Iloin de Crozet. Tourzy est donc sans doute une très,
vieille paroisse, datant peut-être de l'âge gallo-romain
et qui a traversé quatorze ou quinze siècles sans
^ presque changer de nom.
! Aucun dessin connu, aucune description précise ne
nous permettent de reconstituer avec sûreté l'église
paroissiale de Tourzy, bien qu'elle fût encore debout
il y a moins de soixante ans. Il est certain qu'elle était
orientée, de moyenne grandeur, très simple, à une
(seule nef- Si Etienne Papon, en bâtissant la chapelle
de Saint-Étienne, s*est conformé à l'architecture de
TcgUse, nous aurions quelque idée de son style. Cette
chapelle était éclairée au midi par une fenêtre en
granit maintenant murée, légèrement ogivale et for-
tement ébrasée, sans aucune division ; le mur exté-
rieur est soutenu par deux contreforts de granit, et
a encore sa corniche en bois mouluré. D'après les ren-
seignements qu'on nous a donnés, l'église de Tourzy
avait trois chapelles, deux au midi et une au nord.
Cependant les registres de la paroisse en indiquent
au moins sept : la chapelle de Notre-Dame, celle de
- .37-
?| Saiot-Étienne ou des Papon, qui fut acquise plus
* I tard par la famille Morin, celle de Saint-Jean-Bap-
tiste, déjà mentionnée en i384 et iSgo dans les tes-
taments de Jean Clépier et d'Audin Clépier, les cha-
pelles de la Trinité, du Saint-Esprit^ du Rosaire, de
Saint-Sébastien. Mais quelques-unes, propriétés de
i famille, ont pu changer de vocable par la dévotion
paniculière de leurs possesseurs ; d'autres n^étaient
que des autels, décorés abusivement du titre de cha-
pelles ; entm il est fort possible qu'une ou deux, en
■ raison de leur délabrement, aient été rasées avant
notre siècle,
L*église de Tourzy a été démolie vers 1837, Il en
est resté cependant une chapelle, qui même a été
agrandie, restaurée et ornée de peintures murales.
La chapelle de Notre-Dame de Tourzy, telle qu'elle
est aujourd'hui, comprend deux travées, dont la
première a été ajoutée par M. le chanoine Flandrîn,
curé de la Pacaudière. La seconde est Tancienne cha-
pelle Papon, dernier débris de l'église paroissiale-
Elle se termine, sans absidiole, par" un mur plat,
autrefois percé, comme on vient de le dire, d'une baie
ogivale qui, dit-on, était garnie d'un vitrait où on
voyait les armes d'un seigneur de Changy ; les deux
petites fenêtres latérales, en forme de lancette, sont
récentes, La voûte est portée sur des arceaux très
saillants, dont les retombées sont décorées de feuilla-
ges. La clef de voûte porte les armes de la famille
Papon, qu'on retrouve encore sur deux socles en
pierre appliqués contre le mur de gauche. A tout
prendre, la chapelle Papon est un petit édifice élégant
et de bon goût. Elle a été construite avant i553 aux
frais d*Étienne Papon, prêtre de Crozet et oncle du
Iflc
lie
^^"fli
— i38 —
célèbre jurisconsulte. Il parle de cette chapelle dans
son testament du 14 juillet i553, et en détermine la
situation d'une manière précise : « Et quant à son
corps, il veult et ordonne qu'il soit inhumé et mis
en terre en la chapelle qu'il nomme dès à présent
la chappelle Sainct Estienne qu'il a faict édifier et
bastir en l'église parrochialle de Tourzie, du cousté
du cueur^de midy[\) ».
Jusqu^au XVI^ siècle, il y a bien peu de documents
sur l'histoire de la paroisse de Tourzy. Nous savons
pourtant qu'elle avait une confrérie du Saint-Esprit,
et une Charité qui chaque année, le jour de l'Ascen-
sion, distribuait aux pauvres des aumônes en ar-
gent ou en nature. Pour les siècles suivants, les
actes de fondations et surtout les registres de catho-
licité, dont les plus anciens sont de l'année 1601,
nous font assez bien connaître la vie de cette impor-
tante paroisse, et les difficultés singulières qui résul-
taient quelquefois du conflit entre Téglise paroissiale
de Tourzy, la chapelle de la Pacaudière et la chapelle
ou réglise de Crozet.
C'est ici le lieu de signaler avec reconnaissante le
travail entrepris par M. Huguenet, curé de la Pa-
caudière, sur les registres et les autres titres de
Tourzy. Il a eu la patience d'analyser un à un, jus-
qu'au milieu du XVIII^ siècle, tous les actes de bap-
tême, de mariage et de sépulture, même les plus
vides d'intérêt : oeuvre ingrate, où l'excellent curé
était soutenu par l'amour qu'il avait voué à sa pa-
(1) Ce lestament, dont une copie intégrale m'a été envoyée
par M, V. Durand, fait connaître sur l'histoire de Tourzy
d^âuireii détails intéressants, mais que je suis obligé de né-
gliger, spaiiis exclusus iniquis.
— i3g —
roissc. Les notes que j'ai extraites de ce dépouil-
lement ont été constamment sous mes yeux.
L*institution des prêtres sociétaires et le pèlerinage
de Tourzy sont les faits les plus marquants que je
connaisse dans Thistoire de cette paroisse*
Sous le nom de Notre-Dame de Tourzy, on honore
dans la chapelle une statue de la Sainte Vierge, de
couleur noirâtre (i). Mais le pèlerinage est-il aussi
ancien qu'on le prétend ? La croyance populaire
en rattache les origines à cette image miraculeuse
qui aurait été trouvée au fond des bois ; en tout
cas, on croit généralement, à la Pacaudière et à
Crozet, que depuis plusieurs siècles on accourt des
paroisses voisines invoquer Notre-Dame dans son
sanctuaire de Tourzy- Je ne puis m'empêcher d*en
douter. Il n'y a pas d'allusions à ce pèlerinage dans
les nombreux testaments du XIV*^ et du XV*^ siècle,
enregistrés au grelTe du bailliage de Forez. Je n'en
ai même rencontré aucune mention dans les regis-
tres de Tourzy, Ils nous apprendront, par exem-
ple, qu'en 1714 les paroisses de Saint-Martin d'Es-
treaux, de Sail, d'Urbize, de Saint-Bonnet des Carres,
de Chenay-le-Châtel vinrent processionnellement vé-
nérer les reliques de saint Roch ; mais rien ne trahit
une affluence de fidèles à l'autel de Notre-Dame-
(ï) Voici une note qui m'a été communiquée par M. Joseph
Déchelet[e ; n La Vierge noire de Tourzy. Statuette an pierre
polychromëe en partie. Hauteur : o^ 70. XVIe siècle, La
Vierge debout porte sur son bras gauche TEnfant Jésus qui
s*incline en avant. Le bras droit de l'Enfant est brisé; sa main
gauche tient une pomme. Le visage de la Vierge, encadré de
bandeaux ondulés, est assez habilement modelé, mais les pro-
portions générales de la statuette sont lourdes et disgra-
cieuses. » — On nous a montré, à la Pacaudière, une autre
statue de la Vierge qu'on dit aussi venir de Téglise de Toursy.
fti
^^^^
— 140 —
Tourzy n'attirait pas la foule, comme Notre-Dame
d'Urbize, et le pèlerinage semble être assez récent.
Même aujourd'hui d'ailleurs, ce mot serait un peu
ambitieux ; mais Notre-Dame de Tourzy est invo-
quée avec une grande confiance, comme en témoi-
gnent les ex-voto suspendus dans la chapelle.
Les associations de prêtres ont été nombreuses
dans le Forez, mais on sait peu de chose de leurs
^ origines et de leurs statuts. Celle de Tourzy est au
contraire parfaitement connue, et comme, sans doute,
elle ne différait guère des autres sociétés du même genre,
ce que je vais en dire éclairera un point assez peu
connu de nos institutions religieuses. Je passerai sous
silence les fondations faîtes en sa faveur, les procès
qu'elle a soutenus pour la défense de ses intérêts, ses
rapports avec les curés et avec la paroisse, pour me
borner à parler de son institution.
Les prêtres de Tourzy, tous ou presque tous ori-
ginaires de Crozet ou de la Pacaudière, fils de petits
bourgeois, de marchands, de paysans aisés, n'avaient
d'autre ambition que de passer doucement leur
existence à l'ombre du clocher natal, subsistant de
leur patrimoine, de quelques fondations ou prében-
des et d'un petit casuel. On comprend que la pensée
leur soit venue un jour de resserrer les liens de fraternité
I qui les unissaient entre eux, de mettre en commun
leurs prières et , jusqu'à un certain point, leurs ressour-
I ces, de régulariser les fondations dont ils vivaient. La
Société des prêtres de Tour^'{r naquit au XVI* siècle
\ sous l'influence de ces idées, aidées probablement par
ce besoin de réforme qui agitait l'Eglise après la ré-
volte de Luther. Cette société n'était pas un chapitre,
bien moins encore une congrégation religieuse; elle
— 141 —
tenait à la fois d'une confrérie sacerdotale^ d'un syn
dicat professionnel et d'une corporation financière.
Le îS avril i335, pardcvant M* Jean Papon, lieu-
tenant gênerai de la baronnie de Roannais, séant en
son tribunal, comparurent Louis Papon, chanoine et
questeur de la collégiale de Montbrison, Etienne
Papon, Robert Cornu, Guillaume Dalbon, Biaise
Guignard, etc., tous nés dans la paroisse de Tourry,
qui déclarèrent avoir l'intention de fonder une société
entre eux, avec l'approbation de Févêque de Clermont,
et l'agrément des plus notables habitants de la ville
de Crozet^ du bourg de la Pacaudière, et de toute
la paroisse de Tourzy. Ceux-ci furent aussitôt
appelés et mandés par un sergent, et se présentèrent
à l'audience, où, en leur présence, on donna lecture
des statuts de l'association projetée, toujours sous la
réserve de la sanction épiscopale. En voici les articles
les plus importants,
La communauté des prêtres sociétaires se compo-
sera de douze prêtres nés et baptisés danè la paroisse
de Tourzy- Le curé, chef de la communauté, n'est
pas compris dans ce nombre de douze, et pourra
être étranger à la paroisse. Toute place vacante sera
donnée au plus ancien prêtre natif de Tourzy. — Les
fondateurs dotent la communauté chacun de cent sols
tournois qu'ils veulent servir à perpétuer les vêpres
qui se disent tous les samedis dans la chapelle de
Croziet. Les membres futurs verseront entre les mains
du trésorier une somme de dix livres qui sera em-
ployée à rembellissement de l'église, ou à Taugmen-
tation des revenus de l'association. — Les sociétaires
ne pourront exercer aucune fonction ecclésiastique,
ni accepter fondations, legs ou donations sans le
— 142 —
consentement du curé, — Ils seront tenus d'assister
aux offices publics et aux processions qui se font
dans réglise de Tourzy ou dans la chapelle de Cro-
zet; ils seront en habits de chœur aux vêpres du di-
manche à Tourzy, et aux vêpres du samedi dans la
chapelle de Crozet ; celui qui paraîtrait aux offices
avec des vêtements peu convenables serait pointé et
privé de la distribution du jour, — Les associés
participeront par portion égale aux fondations, pen-
sions et revenus quelconques, à condition de résider
et de faire leur semaine, soit par eux-mêmes, soit par
un autre prêtre de la communauté. Le curé seul aura
droit àdeux parts. — Les sociétaires pourront se réunir
pour traiter de leurs intérêts communs, et ils nom-
meront pour la gestion de leurs affaires deux procu-
reurs, dont les premiers seront messires Etienne Pa-
pon et Guillaume Dalbon.
Les articles constitutionnels de Tassociation ayant
été lus, les notables de la paroisse de Tourzy déclarè-
rent y donner leur agrément. Les prêtres présents à
l'audience nommèrent à Tinstant leurs procureurs afin
de poursuivre la conclusion de leur dessein devant
Mgr t'évêque de Clermont qui, le i5 octobre suivant,
par l*organe de son officiai, érigea et déclara canoni-
quement érigée la société des prêtres de Tourzy selon
la forme et teneur de ses statuts (1),
(i) J*ai tiré ce quî précède d^une copie de M» Tabbé Hu-
goenet ; elle finissait par cette note : « Extrait pris et col-
laiionné sur une expédiuon origînaîe en parchemin des ar-
chives de Tûurzie à la dernande de MM. Clerc^ curé,
et Begonj vicaire, par Thillier, notaire ». — Cette pièce est
très longue, et je n'en ai pris que ce qui était nécessaire
pour faire connaître Tinstitution et les principaux statuts de
la société des prêtres de Tourzy,
r
— 143 — •
IV,
SAINT-MARTIN D'ESTREAUX.
Tm commune. Le bourg. — Le nom de cette com- <
mune, Sanctus Martinus de Sîraîa (i), suffirait à •
prouver qu'elle était traversée par une voie romaine,
ou au moins par un grand chemin public. Saint-
Martin, dit-on, se serait arrêté dans ce village gallo-
romain, et lui aurait laissé son nom. Je ne crois pas
qu'il soit prudent de faire fond sur ces vagues légen-
des, ramassées on ne sait où ; mais un de nos amis^
reprenant cette idée, lui adonné une forme plus pré-
cise. Après avoir noté avec soin, dans TAuvergne, le
Bourbonnais et le Forez, les paroisses qui sont de
toute ancienneté sous le vocable de saint Martin, il
croit qu'il est possible de les réunir par des lignes
régulières, qui marqueraient l'itinéraire de l'apôtre
des Gaules ; idée très originale, mais qui, ne s'ap-
payant sur aucun document positif, ne sera proba-
blement jamais qu'une séduisante conjecture-
Le territoire de cette commune affecte une confi-
guration singulière : tellement resserré au couchant
que !a limite des départements de ta Loire et de
TAlUcr entre dans le bourg même, il jette au nord,
{i\ On trouve aussi quelquefois d'au ires formes anormales, dues
à des scribes élranpers au pays: d'Esiral^d'Esîrab^^ de TrabiSy
des TraujT^ etc. — Je profite dL* cette occasioa pour prolester
conire Torihographe illogique { Saînt-Mariin'd'Estréauxj adop-
tée par radministraiion et par la compagnie du chemin de
fer.
I
— 144 —
au levant et au midi trois pointes avancées, dont une
va presque rejoindre le département de Saône-et-
Loire. Les environs du village sont frais et riants ;
Taspect général est agréable, et la montagne de Jard,
qui s'avance en promontoire et domine toute la pa-
roisse, lui donne un certain caractère de grandeur.
Le bourg devait être fort petit au XV« siècle, car
on était alors obligé d'aller acheter à Châtelus ou à
Crozet des épices, une livre de chandelles ou « ung
peal de parchemyn ». Maintenant les rôles sont in-
tervertis, et les bonnes gens de Châtelus ne seraient
pas loin de regarder Saint-Martin comme une sorte
de ville. Le bourg a été évidemment créé par la
route, et s*est développé avec elle. Le relais de^poste,
supprime pendant tout le XVII« siècle, et transporté
au Bois-Droit, fut rétabli au commencement du
XVIIP. Par lettres patentes de février iSSg (v. st.),
François I*"" accorda trois foires à Saint-Martin d'Es-
treaux, sur la demande de Jean de Lévis, baron de
Chàteaumorand, conseiller et chambellan du Dau-
phin (1), Avant la Révolution, Saint-Martin possédait
des halles, un bureau de traites foraines, et le tribu-
nal de haute, moyenne et basse justice de Château-
morand, dont la juridiction s'étendait sur six ou
sept paroisses depuis que les petites justices voisines
y avaient été unies en JG72.
Saint-Martin est aujourd'hui un bourg considéra-
(i) Afch. de Châteaumorandj et Arch. nation., JJ., 254, f».
^g \o^ — 0es lettres patentes antérieures de Louis XII, de
décembre \5o^^ qui établissaient à Saint-Martin quatre foires
et un marche le vendredi, semblent n'avoir pas été suivies
d'effet. Le marche a été depuis rétabli, mais il se tient le
jeudL
— 145 —
bie, avec une belle et vaste place, et qui ne souffre
pas sans un peu de jalousie la prééminence que le
titre officiel de chef-lieu de canton donne à la Pa-
caudière. Mais rien ne rendra plus à ses rues silen-
cieuses le gai va-et-vient des voitures qui animaient
et enrichissaient le pays.
On voit encore à Saint-Martin d'Estreaux quelques
toits à haut pignon, dernière concession aux habitu-
des du Nord qui viennent mourir ici. Le bourg a con-
servé plusieurs maisons anciennes ; Thôtel du Lion
cTOr a des fenêtres, autrefois à meneaux, qui rappel-
lent un peu celles de Châteaumorand.
Véglise. — Elle date d'au moins cinq époques
différentes. Une nef très étroite, entre les chapelles
de Châteaumorand et de Lalière, paraît être Téglise
primitive qui, au XIV« siècle, suffisait encore à la
population. La grande nef et le clocher ont peut-être
été bâtis avec le legs que le curé André Fraîtit fit à
sa paroisse, dans son testament du 3 novembre 1400,
pour la construction de Téglise (pro edifficatione ipsius
ecclesie). Les chapelles latérales sont de la fin du
XV« ou du commencement du XVI« siècle. Quant au
chœur et aux avant-corps des chapelles, ces bâtisses,
dignes à peine d'un méchant maçon, appartiennent à
notre temps. A tout prendre, et sauf ses deux cha-
pelles, l'église de Saint-Martin est un pauvre édifice j
cependant je tiens à ces vieilles pierres rongées par l'hu-
midité, et on n'y touchera pas sans que j'en défende
quelques débris. On comprendra un jour qu'un sou-
verain respect est dû à ces églises de campagne où
nos pères ont vécu le meilleur de leur vie, qu'il est
presque toujours possible de les assainir, de les ré-
parer, de les orner, et qu'une discrète restauration
i
— 146 —
vaut mieux qu'un pastiche roman ou gothique- Mais
cette heure de justice n*est pas encore venue, et, en
attendant, c'est toujours un litre à l'avancement pour
un curé que d'avoir une ou deux églises tuées sous
lui.
L'église de Saint-Martin n*est pas du reste absolu-
ment sans intérêt pour l'archéologiej ni même pour
Tart. Une petite clochCj qui vient de l'église de Saint-
Prix, près la Palisse, porte la date de 1693 ; une
autre cloche très élégante, de 1524, est décorée d'ex-
cellentes figurines à arcatures gothiques, et d'une
inscription en beaux caractères (i)- On pourra remar*
quer, à l'entrée de la cha-
pelle de Lalière, un bé-
nitier orné d'un écus-
son curieux, à trois trian-
gles entrelacés et quatre
S barrés j dont voici le
dessin.
Les chapelles de Chà-
teaumorand et de La-
lière, qu'on appelle main-
4, - EcuisoH sculpté sur un bénitier tenant chapetlcs de la
à Vent fée dt! la {rhapcllc de T.alièrc, auiQur- Sa i n te V i C rgC et d e Sa î nt-
M.nm d-EMrcau.. ^l^^^^i"^ appartiennent à
la fin extrême de la
période ogivale, et même la Renaissance s'y trahit
par plus d'un caractère,
La chapelle de Lalière a été bâtie, on ne peut en
lij Voy. la description de ces deux cloches dans J. Déche-
lettc, Inscriptions campanaîres de rarrondissemerit de Roanne,
p. j5.
— '47 —
douter, par Brémond de Vitri ou par sa veuve Cathe-
rine de Talaru. C*est un ouvrage de proponîons assez
belIeSj qui se compose de deux travées , dont chacune
est cciairdc par une grande fenêtre divisée 'en deux
parties, à compartiments flamboyants. Les colonnes
rondes^ engagées^ sans aucun chapiteau, s'épanouis-
sent à la voûte en nervures d'une saillie vigoureuse.
Le fond de ta chapelle parait s'être ouvert autrefois
par une arcade surbaissée. On dit que le caveau fu-
néraire des seigneurs de Lalière existe encore, dissi-
mulé sous le carrelage. Antoine de la Guiche,
frère du maréchal de Saint-Geran, y fut enterré en
1577, et, en i6i3, Jacqueline de Chaugy, dame de
Lalièrcj grand'mère du maréchal. Celui-ci célébra sa
quarantaine d'une manière assez nouvelle, à la tête
de quelques centaines de soudards qui, après avoir
tenté d'entrer par surprise il Châteaumorand, rava-
gèrent pendant quatre jours les paroisses de Saint-
Martin, de Sail et de Saint-Pierre-LavaL
La chapelle de Châteaumorand, par sa grandeur,
son plan et son style est semblable à celle de Lalière,
si ce n'est que les colonnes sont polygonales, et cou-
pées par des moulures de mauvais goût, en manière
de chapiteau, au-dessus desquelles Touvrier a sculpté
des écussonscn pierre, non armoriés. Nous avons son
acte de naissance rédigé en style de notaire. Le 17
mars 1495 (v. st*), Jacques de Lévis passa un prix-fait
avec ff Simon Pourret et Gonin Aujay, massons ^ï (1),
9UX termes duquel les deux entrepreneurs devaient
abattre Tancienne chapelle seigneuriale, et la recons-
truire dans le délai de la Saint-Michel 1497. La cha-
(if II a été imprimé dans le Buii de la Diana, t, Vf, p. 74,
- i^ fTfrv-^
I \mm - umpnpmfi
— 148 —
pelle est exactement conforme aux conditions accep-
tées par eux, mais « Testablement par dehors au dessus
de la voste » a été ruiné par le temps. Il est ques-
tion dans ce prix-fait d'une sorte de calorifère, ou
d' « ung chauffe pyé de quatre piez de large » ; on
voit encore à Textérieur une ouverture carrée qui
était probablement l'entrée du foyer. Le caveau de
la maison de Chàteaumorand, aujourd'hui vide d'os-
sements, est fermé par une large pierre tombale,
sans inscription, mais sur laquelle on reconnaît
quelques traces d'une décoration gravée. Cette
chapelle fut plus tard ornée d'une litre armoriée, ou
d'écus écartelés aux armes de Lévis-Chàteaumorand(i),
et d'autres peintures dont les derniers vestiges ont
percé sous le badigeon.
La fenêtre la pi as rapprochée du fond est gai nie
d'un beau vitrail ancien,
malheureusement mutilé. Les
compartiments dessinés par
le croisement des nervures
flamboyantes sont occupés
par des fleurons, par des an-
ges, et, au sommet de l'ogive,
par le Père Éternel. Chacune
5. - Monogramme sur le vitrail, des deux baies coutieut deux
de la chapclk de ChÂtcaumorand, • ^ * 1 l -.
aujourdhuidclibointc-Vierge.dans sujets, à gaUClie, eU tiaUt,
régliBe du Si-Martii} d'Estreaux. •/* • « «i
une crucifixion dont il ne
reste que des débris. En bas, une Adoration des mages;
(i) On voit aussi dans la chapelle de Lalière des traces de
ces êcus écartelés. Les marquis de Chàteaumorand n'ayant
acquis qu'en 1669 la seigneurie et par suite la chapelle de
Lalière, il en résulte que cette décoration était postérieure à
cette date.
XI. — VlTHAIL DL LA CnATlLLE fiCS SEIG.NLLRS DE Ch ATEAT: MOR AN D ,
MANS l'e<jLise ni: S t-Martin-d'Estreaux.
Pornails de F^ncmund Je Lc\is et de Anne de Châteaumorand,
sa le m nie.
— 149 —
sur le socle du trône où la Sainte Vierge est assise,
un signe tracé en noir doit être la marque ou mono-
gramme du peintre verrier. Dans la baie du côté droit,
en haut, les apôtres saint Jacques et saint Jean-Bap-
tiste, patrons de Jacques de Lcvis et de son fils aînc
Jean de Lévis, En bas, un chevalier et une dameâgés^
agenouillés devant un prie-Dieu, et, debout derrière
eux, saint Christophe et sain le Aîine. Les figures du
chevalier et de la dame sont d'une vérité si frappante,
que je n'hésite pas à les regarder comme des portraits
authentiques. Mais quels personnages représentent-
elles ? c'est ce que je vais examiner avec toute la
brièveté possible*
On ne peut évidemment penser à Jacques de Lévis
et à Louise de Tournon, ni à leur fils Jean de Lévîs
et à sa femme Gilbene d'Rtampes ; il faut donc reve-
nir un peu en arrière. Anne de Chàteaumorand, née
vers 1408, mourut au mois de novembre 1476, à
soixante-huit ans environ, et il faut bien noter qu'elle
est la seule dame de Chàteaumorand qui ait porté ce
prénom. Son mari Brémond de Lévis est mort « fort
âgé fl en 1487, et on sait par des extraits de son
testament qu'il fit un legs à la chapelle de Chàteau-
morand. Que son fils Jacques de Lévis, faisant rele-
ver cette chapelle neuf ans après la mort de Brémond,
ait voulu consacrer et perpétuer par un vitrail la
mémoire de son père et de sa mère, il n'y a rien de
plus natureL Mais comment Brémond de Lévis peut-
il avoir pour patron saînt Christophe ? Il y a bien
en effet un saint Brémond — que ne trouve-t-on pas
dans les interminables listes hagiographiques ? —
mais, sans lui manquer de respect, on peut dire que
c*est un pauvre saint sans notoriété, et non pas un
— i5o —
de ces saints classiques, bien cotés, inscrits dans les
calendriers, Brémond de Lévis avait donc vraisem-
blablement un autre patron, saint Christophe,
Une preuve indirecte semble d'ailleurs trancher la
question. Entre 1497 et 142g, Jean de Ghàieaumo-
rand fonde un petit chapitre seigneurial ; un règle-
ment fait peu de temps après sa pnort nous fait con-
naître en détail les obligations des quatre « chapel-
liens », leur service journalier, les messes chantées
et à voix basse qu'ils sont tenus de célébrer chaque
jour de la semaine ; on n'y trouve encore aucune
mention de saint Christophe- Cent ans plus tard, un
peu après i323, Jean de Lévis impose à ses chape-
lains des conditions nouvelles, entre autres celle-ci
que, quand a les festes de la Vierge Marie, de saincl
Jacques et de saine t Chris tq^e escherront esdicts
jours du mardi et samedi, lors la messe qui se dit
basse ordinairement en ladicte chappclle du chas-
teau sera chantée, et à ce doibvcnt assister tous
lesdicts chapellains ï>. Ne semble-t-il pas évident
que saint Jacques et saint Christophe, dont il n'était
pas question jusque-là, sont les patrons de Jacques
et de Brémond de Lévis, père et grand-père de Jean
de Lévis? Notre vitrail représente donc Brémond de
Lcvis et Anne de Chàteaumorand ; c'est un monu-
ment précieux dont doit s^enrichir riconographie de
la maison de Chàteaumorand.
Ecole des « enfants de ia chapelle »• — On connaît
assez bien la vie des universités au moyen âge, des
écoles monastiques, des maîtrises annexées aux grands
chapitres, et même de quelques collèges municipaux.
Maïs où et comment recevaient l*éducation cléricale
les prêtres de campagne si nombreux dans les plus
— i5i —
petites paroisses ? On ne le sait guère, et tout docu-
ment qui peut aidera résoudre ce problème mérite
d*ctre recueilli avec soin- Les comptes de Château-
morand, de 1410 a 1413, parlent plusieurs fois de
« Messire André, clerc des enfans de la chappelle ».
Est-ce que Messire André ne régentait pas une école
assez semblable à nos manécanteries î A vrai dire,
' les textes ne me permettent pas de dire avec certi-
tude si cette école de clergeons avait une existence
indépendante, ou si elle était attachée à l'église de
SaÎQt-Martin d'Estreaux. Mais cela importe peu. ïl
paraît, en tout cas, qu'elle était sous le patronage de
la maison de Château morand, qu'elle vivait de ses
bienfaits, et on ne peut s*empêcher de croire que
Jean Papon y fait allusion dans Fépître dédicatoire
de ses Arresfs notables^ adressée à Antoine de Lévis-
Châteaumorand, évêque de Saint-Flour : « Je dois
remercier Dieu de ce qu'il m*a fait cest heur que de
passer par vos mains, et estre un de ceux que votre
maison se treuve, tant par les vieux registres qui y
sont que par mémoire des vivants, avoir nourri et
avancé aux lettres »,
Chapitre seigneurial. Divers essais de fondations
religieuses, — Les riches familles de la noblesse ont
souvent fondé des sociétés de prêtres dans la cha-
pelle de leur château et Téglise de leur paroisse,
soit par un sentiment de piété sincère, soit un peu
aussi par ostentation et vanité. Il serait facile, si
on écrivait ici Thistoire de Saint-Martin, de raconter
la destinée et les vicissitudes du chapitre établi par
Jean de Chàteaumorandj comme je viens de le dire,
entre 1407 611429. D'autres actes de 1476, i523, 1541,
iSgg, etc., portèrent à cinq le nombre des chapelains, ■
(
i
i
— l52 —
augmentèrent leurs charges avec leurs avantages,
déterminèrent le roulement du service dans Tcglise
et dans la chapelle du château, les amendes imposées
aux délinquants, et insistèrent sur Tobligation de la
résidence et sur la nécessité d'assister aux offices en
habits décents^ c'est-à-dire avec le surplis et le cha- I
peron» Une pancarte écrite en gros caractères, et
probablement affichée dans Téglise ou la sacristie de
Saint-Martin, rappelait aux prébendicrs leurs devoirs,
Jean de Chàtcaumorand avait fixé le revenu de cha-
cun des chapelains à vingt livres tournois et à diver-
ses redevances en nature. Au commencement du
XV*^ siècle, c'était une rétribution convenable pour
la petite ambition de ces prêtres de village. Mais il
arriva un moment où, malgré quelques fondations
nouvelles en faveur des chapelains, leur salaire fut
insuffisant, Diane de Châteaumorand, voyant qu'ils
désertaient leur poste dès qu'ils rencontraient un
meilleur bénéfice, décida de substituer aux prébendes
instituées par ses prédécesseurs un couvent de reli-
gieux qui accompliraient les fondations, et s'engagea,
par un acte du 4 septembre 1623, à faire bâtir et
meubler au bourg de Saint-Martin d'Estreaux une ]
maison d'Augustins déchaussés. Mais bien qu'un
délégué de Tordre eût solennellement accepté la fon-
dation, et que Diane Teût ratifiée dans son testament^ |
elle ne fut pas réalisée* Les religieux, las d'attendre !
le couvent qu'on leur avait promis, se retirèrent en I
1629.
Les choses allèrent de mal en pis. Les prébendes, .
réduites à trois, n'étaient pas même régulièrement '
occupées. La conscience de Marguerite d'Austrein^
veuve de Henri de Lévis, s'alarma. Pour tenir lieu des
r
— i53 —
anciennes fondations, elle établit ù Saint-Martin, par
un acte du 3 octobre 1G77, riservé le bon ptaîsir du
pape et de l'évêque de Clermont, un monastère de reli-
gieuses Urbanistes sous le nom de Notre-Dame de
LéPf, La première prieure devait être Diane de Lévis-
Châteaumorand, alors religieuse ù la Bénisson-Dieu, et
belle-sœur de Marguerited*Austrein,qui demanda pour
elle la permission de changer d'ordre et d'habit. Mais
ce projet avorta encore, pour des raisons restées in-
connue.'^, Mgr de Veny d'Arbouze, évêq ue de Clermont,
par une ordonnance du 27 janvier 1682, réduisit
à deux, de son autorité, les prébendes de Chàteau-
morand, et régla définitivement la manière dont les
chapelains devaient les desservir, soit dans la chapelle
de régliscj soit dans celle du château.
A-i-il existé à Saint- Mar^ tin un prieuré de l'ordre
de FonteiTault? — D'après une note de VAImanach
du Lyonnais, Forei et Beaujolais (année 1759), Saint-
Martin aurait eu autrefois un monastère de Tordre
de Fontevrault, depuis réuni à celui de Beaulieu
près de Roanne* II est certain du moins que la prieure
de Beaulieu avait droit de nomination à la cure de
Saint-Martin d'Estreaux, et qu'elle levait dans cette
paroisse des redevances, qui même embrassaient une
partie du village ([). On voit encore aux archives de
Châtcaumorand )c petit terrier de i45g, et te compte
des cens perçus en 1430 sur (t ceulx qui doivent ar-
(i) Le monastère de la Bénissoti-Dieu possédait aussi à
Saint-Martin des dîmes, uncerrtcret le domaine Mesple {Voy.
U Abbaye de la BénisHon-Dieu^ passim). — Le 17 janvier 1398
(v. st.) eut lieu vine enquête touchant la limite des justices
de Château morand et de la Bénissnn-Dieu ; — Bernard Rochein
était vers 13/3 magîstçr de Mesple [Arch. de Château morand).
f
— ï54 —
gent, blefz et gel ii ne s au prieur (sic) de Beaulieu es
parroches de Saint-Martin Destraulx et de Laval ».
Il n'y a rien d'absurde à croire que ce prieuré, ayant
de la peine à vivre à cause de la modicité de ses re-
venus, fut incorporé à celui de Beaulieu, qui hérita
de son droit de nomination et de son terrier.
Confrérie du Sainî-Espriî. Hôpital. — Saint-Martin
avait au moyen âge une confrérie du Saint-Esprit,
à laquelle un certain Jean Tissier faisait un legs en
i387, et que la famille de Chàreaumorand aidait de
ses aumônes. Un acte de i526 nous apprend que la
confrérie était alors établie dans une maison à elle.
Comme beaucoup de villages échelonnés sur les
grandes routes de France, Saint-Manin possédait
aussi un hôpital très ancien, plusieurs fois mentionné
dans tes donations testamentaires; il était en 141 1
gouverné par une sorte de béguine. En i523, Jean
de Lévis acheta une oeuvrée de vigne pour « Thostel-
Dieu » de Saint-Martin ; mais il n'en est plus depuis
question nulle part, ïl dut disparaître quand la faci-
lité et la rapidité relatives des voyages eurent rendu
moins nécessaires ces établissements charitables.
V Ermitage de Jard. — Au pied de la montagne-
de Jard, joignant Tancienne route de Paris, et à l'en-
droit précis où s'amorce l'essai de rectification dont
j*ai parlé ailleurs, le cadastre de la commune de
Saint-Martin (C, 11 et 13) désigne sous la rubrique
« Termitage » deux petites pièces de terres allongées.
Ces indications correspondent en effet très exactement
à celles qui sont données par le procès-verbal de
rétat de la route fait en 1668. L'ermitage de Jard
ou de Véjà {pe^ Jardy pers Jard} devait alors exister
encore- Il est probable que cet asile fort peu solitaire,
— i55 —
puisqu'il était sur le bord d'une route très fréquentée,
servait souvent de retraite aux pauvres voyageurs
attardés. •
Godinière. — Au midi du bourg de Saint-Martin
s'ouvre une charmante vallée, ombragée de beaux
arbres, et égayée par les châteaux de Godinière et de
la Fayolle. Bien que Godinière ne soit plus qu'une
maison de métayer, son toit élevé et sa tourelle d'es-
calier lui donnent encore un petit air seigneuriaK
Au-dessus de la porte et sur le manteau de la che-
minée, on voit deux écussons dont les armes sont
efiFacées, ou n'ont peut-être jamais été gravées^ car
on n'aperçoit aucune trace de grattage (i). Deux gran-
des pièces, l'une au rez-de-chaussée, l'autre au pre-
mier étage, composent toute cette gentilhommière.
L'intérêt particulier de ce très petit manoir^ qui pa-
raît intact, est de montrer ce qu'était souvent rhabi-
tation de ces nobles d'humble lignée, dont tous les
revenus consistaient en quelques arpents de terre, et
dont la vie se partageait entre le métier des armes et
la monotone existence de leur castel.
Le fief de Godinière a été longtemps possédé par
les Brun ou Le Brun, qu'on y suit sans interrup-
tion du X1V« siècle au milieu du XVI«. A cette fa-
mille appartient très probablement Guichard Le Brun,
dont la Chronique du bon duc Loys a raconté les
« belles armes ». Mais l'homme le plus marquant
de cette race de soldats est Jean Le Brun, dit le ca-
(i) D'après M. Aubert de la Faige,les Le Brun, de Droiturier,
qui certainement appartenaient à la même familk que ceu^
de Saint-Martin, portaient: de gueules à trois chardons Jleuri s
d'ory à courte queue et sans feuille.
II
— iB6 —
pitaîne Godinière, Après avoir embrassé le parti du
connétable de Bourbon, comme ses voisins Jean et
Louis de Vitri, il eut, en décembre i526, des lettres
de rémission (i), qui lui octroyèrent la permission
de « faire reediffier et bastir les maisons et places à
luy appartenans, lesquelles, au moyen de ce qu'il
s'estoit retiré audit service de Bourbon, luy ont esté
par ci-devant ruynées, prinses et mises en notre
main m. Cet acte, s'il faut en prendre les termes à la
lettre, nous donne à peu près la date du nouveau
château de Godinière, qui, en effet, paraît bien être
du XVP siècle. Il passa peu d'années après à la mai-
son de Bry, par le mariage de Catherine Le Brun
avec Jean de Bry, puis aux Deschamps de Feytière.
Acquis en 1691 par Jean-Guy Gaulne, il a presque
suivi jusqu'à nos jours la destinée de la terre de la
Fayolle^ dont il n'a plus été qu'une dépendance.
La Fayolle (2)* — Le château de la Fayolle, très
voisin de Godinière, mais situé presque au fond de la
vallée, a été bâti un peu après iSyS par Jean Nazarier,
qui obtintj par lettres patentes de juillet i588, l'autori-
sation de le faire clore de fossés et d'un pont-levis.
Ces fossés n*ont été comblés que dans notre siècle.
Une partie du château, brûlée vers 1866, a été relevée ;
mais il reste encore de la maison de Jean Nazarier
un grand corps de logis et des tours carrées, couron-
nées de toits aigus. Le salon est orné de jolies pein-
(i) Arch. nat.j JJ., 243, f. 44.
(2) Voy. La maison Nazarier de la Fayolle et le livre dérai-
son d'Etienne Na far ter, par l'abbé Reure. Roanne 1894, in-S»,
32 pp. — Les lettres patentes de i588, ci-après mentionnées,
ont été publiées â^ns L'Ancien Fore^yt. V, p. 273.
— iSj —
tures en camaïeu, dans le goût du XVI II"^ siècle.
Les Nazarier sont fort anciens dans la région, où
on les trouve cités dès i256 ; toutefois ce n'étaient
que des laboureurs à l'aise. Cette famille sortit de sa
première condition avec Etienne Nazarier, notaire
royal et greffier du bailliage de Château morand. On
a encore son livre de raison, qui est aux archives de
Châteaumorand. Au fond, ce gros registre est surtout
un répertoire de titres de propriété ou de famille ;
mais Etienne Nazarier y a intercalé çà et \k quelques
notes sur les événements du temps, la généalogie de
sa maison, des détails sur la naissance et réducation
de ses enfants et sur les noces de ses filles Georgette et
Marguerite, l'inventaire de ses meubles, le catalogue
de sa bibliothèque. A mon avis, le grand intérêt so-
cial de ce livre de raison est de raconter naïvement
l'histoire d'une famille de paysans au moment précis
où elle quitte la charrue pour entrer dans la bour-
geoisie, et glisser tout de suite après dans la noblesse.
Les Nazarier gardèrent la terre de la Fayolle jus-
qu'à la fin du XVIP siècle. Vers 1690, elle fut saisie
par les créanciers de Jean-Baptiste Nazarier, et adju-
gée à Jean-Guy Gaulne, qui acheta aussi Tannée sui-
vante le fief de Godinière. Son fils Jacques-Ignace
Gaulne, seigneur de la Fayolle et Godinière, épousa
en 1708 Marguerite de la Mure, fille unique de Noël,
le neveu et l'héritier de l'historien Jean-Marie de la
Mure. Marguerite, par son testament du i5 juillet
1745 et son codicille du 12 mai 1749, institua pour
héritier universel son petit-fils Claude-Noiil Regnaud
de Galtière. Ce testament fut sans doute cassé, car,
en 1766, on voit que la terre de la Fayolle apparte-
nait à un autre de ses petits-fils, Noël-Claude-Fran-
— i58 —
çois-Xavier Gaulne, qui la vendit en 1775 à Claude
Girard de Charbonnière; une des filles de celui-
ci, Marie-Anne Girard, fut la mère de M. le duc
de Persigny. Les propriétés de la FayoUe, de Godi-
nière et dépendances, vendues à M. Pierre-Matthieu
Hue de la Blanche, furent cédées par lui à M. Hec-
tor Meynis du Fournel de Paulin, mort en 1869. Le
château de la Fayolle est aujourd'hui habité par son
fils, M. Paul Meynis de Paulin, qui porte avec dignité
un nom très honorable.
Faytière- — Quelques vieillards se souviennent en-
core d'avoir vu le petit château de Faytière ou Faye-
tïèrc, un peu plus haut quel'entrée méridionale du tun-
nel de Saint-Martin d'Estreaux ; mais il n'en subsiste
aucune trace, et personne n'a pu nous en donner une
description un peu précise.
L'histoire connue de Faytière ne remonte pas au-
delà de Tannée 1496, où on voit noble Antoine Damas,
écuyer, seigneur de Fayetières, présent à une con-
vention. En 1670, le possesseur de ce fief s'appelle
Jacques de Fayetières. Et c'est tout, jusqu'en i6oo.
Les documents abondent au contraire aux deux siè-
cles suivants ; mais c'est assez de dire que la seigneurie
de Faytière fut possédée au XVII« siècle par les Des-
champs, vieille famille de notaires (i), et au XVIIP
par les Rivière, qui finirent par tomber dans une
sorte de dénuement. Elle fut acquise, peu d'années
avant la Révolution, par le comte de Lévis-Mirepoix,
marquis de Châteaumorand.
(]) t. a Mure^ dans ses notes manuscrites (t. II, 69), dit que
<i Je fief de Fatières porte : d'azur à 3 fasses d'argent ». Je
présume, sans en avoir la certitude, que ces armes sont celles
des Deschamps de Faytière.
L
— iSg —
Viilars. — C'était un très modeste fief, probable-
ment sans maison forte, entre Saint-Martin et Lalière,
près de la route de Paris à Lyon. Les actes desXlii^
et XIV*^ siècles font souvent mention d'une famille de
Villars (Vilains, Vilart, Villers^ de Villariùiis) passes-
sionnée sur les limites du Bourbonnais et du Forez,
et qui sans doute avait pris le nom de cette terre.
Mais elle appartenait en r4i8à Philippe de Montcor-
bier (i), sur lequel Jean de Châteaumorand Pavait
saisie a pour défaut de ce que le seigneur dudit Vil-
lars a esté refusant de faire son fief envers mondit
seigneur «, Le 2C avril i44i,Brémond de Lévis fit
Tacquisition de la seigneurie de Viliars, et^ depuis ce
moment, elle fut si bien incorporée à la baronnie de
Chàteaumorandj qu'elle cessa d'avoir une existence
distincte.
Lalière. — Je ne crains pas de dire que la famille
de Vîtri-Lalière est une des races les plus remarqua-
bles qu'ait produites notre province (2}. L'intelligence,
la culture intellectuelle, Thabileté, l'esprit politique,
le courage, la décision du caractère, rien ne lui a
manqué. D'une noblesse et d'une fortune médiocres,
elle s'est élevée bien au-dessus de sa condition féo-
(i) Peut-être fils de Jean de Montcorbier, nommé en 1390
capitaine de la ville et château de Crozet (La Mure-Chanle-
lauZÊ, t. Il, p. 78, noie i),
(2\ y m raconié l'histoire de cette famille dans VHist, du
château et des seigneurs de Laiière, Roanne, i8f>3, in-80, ir8
pp. Ce travail a d'abord paru, moins les pièces justificatives,
dans le Roannais itt.j VI, pp. 21, 37, 69. Le format du tirage
a part n'a pas permis d'y conserver les trois planches hors
texte suivantes : 10 vue de Lalière, d'après un dessin de
Mlle Th. Aubert ; 2" médaille représentant Jacques de Vitri,
chancelier de Bourbonnais, frappée en i5t8 ; > poi trait du
maréchal de Saint-Geran, seigneur de Lalière t
t
— i6o —
dale, et tout porte à croire qu'elle aurait grandi encore,
si elle n*avait succombé avec le connétable de Bour-
bon^ dont les derniers Vitri soutinrent le parti avec
une extraordinaire énergie.
Les Vitri-Lalière sont mentionnés pour la première
• fois en 1287^ et leur filiation s'établit très régulière-
ment depuis André II de Vitri, nommé en 1840 ser-
gent général du comté de Forez. Mais le premier
dont rhistoire soit assez bien connue est André III,
écuyer de la duchesse de Bourbon, gouverneur de la
baronnic de Roannais, mort vers 1472 ; son nom
est mêlé d'une manière intime à l'épisode littéraire
qui nous est connu par les Dou\e Dames de Rhéto-
rique. Son fils aîné, Brémond de Vitri, mort en 1609,
fut rhomme de confiance et le conseiller écouté
de Pierre II et de la duchesse Anne de France, qui
le comblèrent de charges, d'honneurs et de bienfaits.
Jacques de Vitri, frère de Brémond, mort en i6i5,
chancelier de Bourbonnais, chanoine de Lyon, doyen
de Montbrison, etc. a été aussi pendant dix ans un
des principaux agents du gouvernement de nos ducs,
qui l'employèrent aux négociations les plus impor-
tantes. Brémond de Vitri avait laissé trois fils vivants
de son mariage avec Catherine de Talaru, Jean,
Louis et Jacques. Jacques de Vitri devint abbé d'É-
vron ; Jean fut le plus hardi et le plus actif des com-
plices du connétable, dont il servit la cause, ainsi
que son frère Louis, avec un absolu dévouement.
Après leur mort ou leur disparition — car leur fin
est entourée d'obscurité — la seigneurie de Lalière,
un instant confisquée et donnée par le roi à Jean de
S Lévis, échut à leur sœur Jacqueline de Vitri (i), qui
ff
I (i) Depuis que j'ai écrit l'histoire de Lalière, j'ai trouvé dans
L
— i6i —
épousa en i53i Pierre de Changy» seigneur de
Chenay-le-Châtel, Cossat et Saint-Félix ; Jacqueline
de Chaugy la porta dans la maison d'Isserpens, par I
son mariage avec François d'Isserpens. Entré enfin
dans les possessions des la Guiche, puis des Lévis- j
Chàteaumorand, qui en firent l'acquisition en 1669,
le château de Lalière perdit son autonomie, et sa
•justice même fut unie à celle de Chàteaumorand en ]
1672.
Par ses lettres patentes de septembre 1624^ le roi J
avait donné à Jean de Lévis la seigneurie de Lalière,
confisquée sur Jean de Vitri, à la condition qu'il «sera
tenu de faire parachever d'abattre et desmolir léchas-
teau dudit La Rière, que nous avons faict commencer
d'abattre en signe de démonstration de perpétuel
mémoire du dict crime et délict ». Il faut un peu se
défier de ce style de chancellerie ; mais, si cet acte
exprime ici autre chose qu'une fiction légale, Fran-
çois I**" aurait fait commencer la démolition de
Lalière, et c'est alors sans doute qu'aurait été ruinée
une partie considérable du château, encore indiquée
dans un plan du XVIIP siècle, mais que des procès- 1
verbaux de visite déclarent inhabitable depuis long-
temps ; il n'en reste qu'un pan de muraille et une
petite tour découronnée, isolée dans la cour. En son
état actuel, le château de Lalière forme un carré al-
longé, flanqué d'une grosse tour d'angle. Dans cette J
un mss. de la Bibl. nat. (Fonds français, 22241, 82) cette note
dont l'origine est intéressante : « Estoit dans un livre d'église
à Chenay... Anno Domini millesimo quingentesimo quadra-
gesimo secundo, die vero sabbati vigesima quinta mensis
februarii, decessit ab humanis domina Jaquelina de [Vitri-]
Lalière, domina de Cheneyo, consolatrix pauperum ».
— 102 —
construaîon très lourde, qui paraît dater du XV*
siècle, maïs avec quelques remaniements du XVI«,
on ne voit ni sculpture, ni moulure élégante ; mais
son admirable situation à l'extrémité d'une colline
qui regarde un immense horizon, et une tapisserie
de lierre qui la couvre entièrement au midi et au
couchant, lui donnent cependant de la majesté.
On y remarquera d'ailleurs des dispositions singu-
lières. Le château étant bâti sur le bord d'un versant
très rapide, on a racheté cette pente par deux étages
superposés de caves ; ce sont les « souterrains de
I Lalière », bien connus dans les légendes du pays.
I Sous la tour d'angle, s'ouvre un trou carré, béant, par
1 lequel on descend avec une échelle dans un caveau
voûté qu'une tradition constante appelle les oubliettes
de Lalière (i). A l'entrée du sombre couloir, encom-
bré d'éboulis, qui conduit aux oubliettes, est un puits
profond qui a aussi servi de thème à de fantastiques
légendes ; bien des gens vous diront que ce puits
fameux traverse toute la terre.
A quelque distance du château, on voit encore
deux barbacanes en ruines. Du côté du midi, le seul
par où Lalîcrc fût facilement accessible, la colline a
été coupée p:ir un fossé très profond, à parois verti-
cales, d'une conservation presque parfaite ; mais un
pont fixe a été substitué depuis longtemps à l'ancien
pont-îevis. La porte était en outre défendue par deux
échauguettes, dont il ne reste que les encorbellements.
Dianières. — Petit hameau à deux ou trois kilo-
(i) Esi-ce que ce sont de véritables oubliettes ? Je ne
reviendrai pas sur cette question que j'ai posée, sans pré-
tendre la résoudre, dans VHist. de Lalière.
— i63 —
mètres N--0- de Lalîère ; son territoire, aujourd'hui
compris tout entier dans la commune d*Ande-la-
Roche (Allier), était autrefois partagé entre le Bour-
bonnais et le Forez, Ce village perdu sur les marches
des deux provinces a été absolument exempt, au
moins iusqu*en 1722, de tout impôt ducal ou royal.
La Mure a raconté (i) que les « Exempts de Dianiè-
res n devaient leur privilège au dévouement chevale-
resque d'un de leur seigneur qui, en 1422, quand la
cause de Charles VII paraissait désespérée, amena au
jeune roi tous les hommes de sa terre en état de
porter les armeSj et obtint en récompense à ses « jus*
tîciables de ladite terre de Dianières une exemption
perpétuelle de toutes tailles, impôts et subsides jk
Je n*aurais pas mieux demandé que de respecter
pieusement cette histoire flatteuse pour notre patrio-
tisme ; mais, ayant examiné de près la question,
j'ai été obligé de faire voir que, en 1422, le seigneur
de Dianières était une enfant de onze ans, Françoise
de Châtelus, et que d'ailleurs le privilège de Dianiè-
res remontait bien plus haut. Je m'étais arrêté à cette
conclusion probable que cette immunité avait été
méritée par quelque brillante action d'un baron de
Châteaumorand, alors seigneur de Dianières. Mais
on peut se demander si ce nom de Dianières ne serait
pas un indice d'un antique sanauaire de Diane, qui
aurait joui, comme beaucoup d'autres, de privilèges
particuliers, lesquels se seraient perpétués de siècle
en siècle par la force de rhabiiude^ et auraient été
plus tard justifiés par une légende tardive, inventée
(1) Hisi. des ducs de Bourbon^ t. II, p. i3g. — Voy. Les
Exempts de Dianières, Roanne, iSSy, in-So, 14 pp., étude
publiée d'abord dans le Roann. iU.j IV, p. 204.
— 164 —
pour colorer cette exemption. Pure hypothèse, j'ai à
peine besoin de le dire, mais qui peut-être n'est pas
dénuée de toute vraisemblance.
Buissonmères (i). — Vieille enceinte fossoyée, sur
la limite septentrionale du bois de Buissonnières,
dans un pays plat, marécageux et triste. Elle forme
un carré régulier d*environ 46 mètres de côté; les
fossés sont assez bien conservés, et même souvent
remplis d*eau ; on accède à cette enceinte par un
terre-plein. On ne reconnaît aucun vestige de cons-
truction, mais le sol est actuellement couvert d'un
taillis presque impénétrable, qui rend toute explora-
tion difficile.
Le fief de Buissonnières appartenait dès le XI V« siè-
cle à la maison de Chaugy. Le 27 juillet i565, Jac-
ques de Chaugy, Claude et Antoinette de Chausse-
courte vendirent la seigneurie de Buissonnières avec
la terre et le château de Chaugy à Antoine de Château-
morand et à GabrîcUe de Lévis, sa femme.
Châteaumorand. — L'histoire de Châteaumorand
a été publiée dans le Roannais illustré (2), mais l'au-
teur voit cet essai d'assez mauvais œil aujourd'hui ;
d'autres recherches lui ont fait connaître des docu-
ments très abondants, qui donneraient à son œuvre
une face toute nouvelle, si des circonstances heureuses
(1; Buissonnières n'appartient pas à la commune de Saint-
Martin, mais à celle de Sail. Cependant, puisque son nom a
été inséré dans [e programme de Texcursion, j'en dirai quel-
ques mots,
{i\ ll[fi série, pp. I, 61, ii3. — Il en a été fait un tirage à
part à 5o exemplaires sous ce titre : Histoire du château et
des seigneurs de Châteaumorand^ par Tabbé Reure. Roanne,
— i63 —
lui permettaient de la reprendre. Quelques panies
demanderaient d'ailleurs à être traitées à part. La vie
de Jean de Chàtcaumorand, que ses contemporains
étaient bien près d'égaler a Boucicaut et aux hommes
les plus illustres de leur temps^ ne peut pas être un
simple chapitre de la monographie d'un château.
L'histoire d'Honoré d'Urfé et de Diane de Château-
morand ne tardera pas sans doute h être mise au jour,
et on ne croit pas trop s'avancer en promettant qu'elle
renouvellera presque entièrement ce qu'ion savait
jusque-là de leur vie.
L'histoire bien authentique de Châteaumorand
commence au milieu du XIII* siècle. Cette baronnie
fut possédée pendant plus de deux cents ans par les
Chàtelus-Châteaumorand, qui s'éteignirent en 14^6
avec Anne de Châteaumorand, mariée en 1423 à Bré-
mond de Lévis, De là sont issues les branches de Lévis-
Ventadour et de Lévis-Charlus, qui toutes deux arri-
vèrent à la pairie, et la première branche de Lévis-
Chàteaumorand; celle-ci prit fin en i566 par la mort
d'Antoine de Lévis, évêque de Saint-Flour. Antoine
laissait tous ses biens à sa nièce Gahrielle de Lévis-
Charlus, alliée à Antoine Leiong de ChenîîiaCj qui
adopta le nom et les armes de Châteaumorand.
Diane, leur fille unique, morte en 1626 sans avoir eu
d'enfants d'Anne et d^Honoré d'Urfé^ institua héritier
universel son cousin Jean-Claude de Lévis, qui fut
le premier marquis de Châteaumorand, La maison
de Lévis a gardé cette terre jusqu'à nos jours ; elle a
été vendue en 1S64 à M. le comte de Dormy par
Berthe de Roncherotles, fille de Delphine de Lévis,
et par son mari M. le comte Victor du Hamel, et enfin
revendue en 1877 par Mme de Dormy à M. et Mme
— i66 —
S.-Sigisben Maridet. On voit par cet exposé très som-
maire que le château de Châieaumorand, de i25o
environ à 1864, n'est jamais sorti de ta même famille
oUj pour parler plus exactement, de la même parenté-
II est bon d'ajouter qu'il a presque toujours été la
résidence ordinaire de ceux qui l'ont possédé, et
qu'ils n'ont laissé aucun ressentiment dans la méhioire
du peuple, aucun souvenir d'orgueil ou d'oppression.
Je m'abstiendrai ici de toucher à Thistoire des barons
de Chàteaumorand, et je mécontenterai de dire quel-
ques mots des deux questions proposées dans le pro-
gramme.
Quel droit les seigneurs deChàteaumorand avaient*
ils de se qualifier « premiers barons de Bourbonnais n ?
Ils ont pris quelquefois ce titre, et ils Font pris, cela
est certain, comme seigneurs de Châteaumorand, non
comme seigneurs de Châtelus, bien qu'il soit fort
singulier qu'une seigneurie située en Forez pût être
première baronnîe de Bourbonnais, On lit dans un
Mémoire sur les droits de la seigneurie de ChâteaU'
morand, probablement écrit vers 1640; « De tout
temps immémorial, Chasteaumorant a esté la pre-
mière baronye du Bourbonnois, ainsi qu'il est justifié
par les tiltres qui sont dans le trésor, et par les
assemblées faictes par tes gentilshommes dudit Bour-
bonnois, du temps des anciens ducs », Ces titres
qui étaient ou devaient être dans les archives du
château n'y sont plus maintenant; mais l'histoire des
Etats du Bourbonnais tenus en i52i semble en elTet
donner quelque crédit aux prétentions des seigneurs
de Châteaumorand. Après Pierre Popillon, qui prend
séance pour le duc et la duchesse, et le sénéchal de
Bourbonnais^ te premier nom de la noblesse est celui
.^
— 167 —
de « Messirc Jehan de Lévys, chevalier, baron de
Chasteaumorant » (i). •
On a dît que la baronnie de Châteaumorand avait
été vendue par les comtes de Forez, et cju'elle était
ainsi entrée dans les domaines de la famille de Chà-
telus. Que faut-il en penser ? Je n'ai trouvé aucune
preuve de cette aliénation. Toutefois, si on veut par-
ler de la ien^e de Châteaumorand, cela n'est pas im-
possible. Mais si on parle du château, de ta place-
forte, cette assertion paraît peu vraisemblable* On
sait par des textes précis que les seigneurs de Châ-
teaumorand devaient l'hommage, non aux comtes de
Forez, mais aux sires de BeDujeu jusqu'aux vieux fos-
sés [fossaia vêlera). Aux documents déjà connus (2),
on peut ajouter une sentence rendue par le bailli de
Bourbonnais en iSyi, et portant qu'il aurait fait
saisir et mis sous la main du duc le château de Châ-
teaumorand par défaut de foi et hommage ; mais il
aurait ensuite reconnu que ledit château relevait du
seigneur de Beaujeu, et pour ce aurait levé la saisie (3).
Je suis porté à croire que le château de Châteaumorand
a été donné à Eustache de Châtelus par Guichard IV
de Beaujeu, qui a dû naturellement en réserver
rhommage et la mouvance à lui et à ses successeurs.
En effet Guichard de Beaujeu, dans son premier tes-
tament écrit vers iigb {4), déclare qu'il « concède à
(i^ Voy, A. Vayssière, Z,cJ États du BuLtrbùmiais {Butl. de
la Soc. d'émulation de r Allier^ u XVIJI, p. 360,
(2) Titres de la maison duc. de Bourbon j nû» 910 ei 911 ;
— A. Barban, Rec, d'hommages^ n*** 365 et 366; etc. — Cf. Pa-
pon, ïw Borbonias consueiudines^ Lyon^ i55o, p, 4,
(3) Cette sentence est analysée dûos un inveotaire- partiel
dâs titres de Chàteaumûrand.
(4) Bibîiotheca Dumbmisis^ i. Il, p, 58, supplément, p. 58.
\
— i68 —
perpétuité à Eustache de Châtelus et à ses héritiers la
terre ou seignûurie dont il lui avait fait don ». Comme
le château de Châteaumorand resta chargé de Thom-
mage féodal envers les sires de Beau jeu, on peut
regarder comme très probable que cette seigneurie
donnée par Guichard IV à Eustache de Châtelus n'est
autre que la place forte de Châteaumorand-
Le château (i), assis sur une vaste esplanade, pro-
tégé au nord et au couchant par des pentes rapides^
au levant et au midi par des travaux dont on voit
encore quelques vestiges, occupait une assez belle
position de défense. On a conservé du casîrum féo-
dal une vieille fenêtre dans la cour intérieure et un
morceau du parement des fossés, composé de larges
assises régulières. Dans une pièce abandonnée, s'ou-
vrent les oubliettes^ ou du moins ce que la tradition
populaire appelle ainsi. Presque tout le côté nord du
château, avec ses lignes brisées, ses murs en talus,
son aspect sombre et piteux^ trahit aussi son antique
origine. Il est même possible que les deux tours de
la façade d'entrée appartiennent à l'ancien château,
et que Jacques de Lévis en ait simplement élargi les
fenêtres.
Châteaumorand fut rebâti ou au moins complète-
ment restauré au XVP siècle, dans le goût qui pré-
valait alors. Malgré les dispositions bizarres du plan,
Tabsence de symétrie, un air encore tout féodal, le
(i) Je ne puis ici que résumer sommairement ce que j'ai
dit dans VHisi. de Cfhileaum.y pp. 38, 6^, 72 (avec un plan du
château avant 1730, une vue de la façade Renaissance avant
sa restauration, une vue de la tourelle d'eScalier, et une autre
de la façade XVIIte siècle), eî dans le Roann, ilL^ V« série
p. i63 (avec le dessin de deux lucarnes).
— lôg —
nouveau château était une des plus belles résidences
du Forez. Mais, en 1750, l'architecte Caristie démo-
lit les deux tours du nord et du midi, la tourelle en-
gagée dans un angle rentrant, une des deux tourelles
d'escalier. Il rasa tout le côté du midi, et éleva sur
les fondations mêmes une façade à la Mansard ;
ouvrage médiocre et froid bien qu'il soit orné
d'une belle et large corniche et d'une balustrade
en attique. La distribution du premier étage ne
manque pas de majesté : ces grandes pièces en
enfilade, ces hauts plafonds voûtés, ces boiseries de
chêne qui couvrent les murailles, tout a un grand air
de noblesse, Orl remarquera dans le salon deux bons
portraits enchâssés dans les panneaux de chêne, et
qui représentent! des marquises de Châteaumorand,
Du château Renaissance, il reste au nord de jolies
fenêtres encore garnies de leurs meneaux et une lu-
carne ornée d'un délicieux médaillon, une tourelle
d'escalier curieuse par son puissant chaînage de
pierre, et surtout le corps de logis où est la porte
d'entrée.
Cette façade suffit à nous consoler de tant de pertes;
l'architecture civile n'a guère produit en Forez d'oeu-
vres plus élégantes. Elle a été récemment restaurée
avec un soin extrême par M, J. Mi chaud, mais la
toiture attendra quelques temps encore ses chemi-
nées ornées, ses épis et sa crête de plomb, et la res-
titution de son campanile* Mais rien n'a été négligé
pour rendre à la façade proprement dite la pureté de
ses lignes ; les moindres pierres endommagées par
l'action de trois siècles et demi ont été extraites une
à une, et remplacées avec une précision mathémati-
que- Les lucarnes, dignes d'être comparées avec ce
— tjù —
que le XVI^ siècle a créé déplus exquis, ont retrouvé
leur grâce légère.
Il me paraît certain que trois Lévîs-Châteaumo-
rand ont travaillé à cette façade: Jacques (7 i52i)t
Jean (y ï54i) et Antoine (f i5i>6), La panie centrale
et les lucarnes appanîennent au plus pur style Fran-
çois P% tandis qae les fenêtres des tours latérales et
de l'ancien eïïcalicr, encore un peu gothiques, accusent
le règne de Louis XIL Elles ont été faites vers i5o5
par Jacques de Lévis, et il est permis de croire qu'il
eut recours aux mêmes ouvriers, Simon Pourret et
Gonin Aujay, qui avaient bâti en 1497 la chapelk de
Chàtcaumoraod dans Péglise de Saint-Martin. A une
époque voisine de i523 ou ï53o (r), son fils Jean de
Lévis avança le corps central de la façade, pour lui
donner plus de lumière et de gaieté, et il profita de
ces nouveaux travaux pour ajouter aux combles des
lucarnes. Cependant Antoine de Lévis, frère de Jean,
a aussi contribué de quelque manière à Tachèvement
de Chàtcaumorand- Le témoignage précis d*Anne
d'Urfé, qui épousa Diane peu d'années après la mort
d'Antoine de Lcvis, ne permet pas le moindre doute
à cet égard.
Il ne faut plus chercher à Châteaumorand une
seule épave de son ameublement d'autrefois ; livres,
meublesj splendides tapisseries, dont quelques-unes
représentaient « les faits historiques de Jean de Châ-
teaumorand », tout a disparu. Le château a même
gardé peu de chose de ses anciennes dispositions
intérieures. On verra cependant avec intérêt une
(1) La daift de 1527 est inscrite sur la porte de ti^r du ca*
btnet des archives.
— i7< —
cheminée ornée d*une frise de fleurs et d& fruits, le
bel escalier droit, récemment restauré depuis le pre-
mier étage, et deux cabinets, à droite et à gauche du
vestibule, voûtés en forme de chapelles gothiques, et
dont tes nervures retombent sur des figures grima-
çantes.
C'est dans le cabinet du côté gauche que les ar-
chives sont installées depuis le XVP siècle, toujours
défendues par leur lourde porte de fer. Il suffirait
d'une très facile et très simple restauration pour ren-
dre à ce réduit son ancien caractère, et en faire la
pièce la plus curieuse du château, sunout si on adop-
tait le parti, de classer les archives, de faire relier les
registres, et de mettre les autres documents dans des
cartons ou des layettes.
Depuis quelques années, le Bulletin de la Diana,
le Roannais illustré^ L'Ancien Fore\f les Archives his-
toriques du Bourbonnais, etc. ont fait connaître un
grand nombre de documents extraits du chartricr de
Châteaumorand ; mais ce n'est qu'une faible partie
des pièces intéressantes de ce riche dépôt. Malgré
d'énormes lacunes constatées par d*anciens inven-
taires partiels (i), ce sont encore, et de beaucoup, les
(i| Ces titres dont on regrette la disparition ne sont peut-
être pas tous définitivement perdus. Favre, intendant de
Châteaumorand, écrit au comte de Lévis-Mirepoix, député *
aux États généraux, à la date du ao février 1790 : a J'ai
cherché les titres îes plus précieux, que j^ai mis dans une
caisse, parfaitement arrangés* Je crois cependant qu'il ne
serait pas prudent de les faire partir... S'il arrivait quelque
chose, on serait toujours à temps ou de les faire partir ou
de les cacher a. 11 n*est pas impossible qu'on retrouve un |
jour cette caisse, si elle a été réellement cachée dans quelque i;
coin du château ou du jardin,
12 I
— 172 —
plus belles archives privées du département de la
Loire, les titres des autres grandes familles foré-
ziennes ayant été détruits ou dispersés. Je ne puis
ici penser à en donner une idée ; il suffira de men-
tionnerj au nombre des séries, les comptes de Châ-
teaumorand depuis 1409, une multitude de documents
sur les maisons de Châtelus, de Lévis-Châteaumo-
rand, de Ventadour, de Charlus, de la Baume et
de Grandvelle, d'Urfé, de Sève, de Bullioud, deVillars,
de Rochebonne, de Languet, etc., des registres de
justice dont les plus anciens sont du XIV* siècle,
quelques débris de terriers, environ 1200 lettres,
quelques documents relatifs à la Bénisson-Dieu, au
prieuré de Charlieu, à Tabbaye d'Ébreuil, aux Urba-
nistes du Donjon, aux Jacobins du Puy, àTHôtel-Dieu
de Montbrison, des actes du XIP et du XIII* siècle
sur les rapports des comtes de Savoie, seigneurs de
Bâgé, avec les évêques de Màcon, etc. Des documents
étrangers sont venus échouer là, on ne sait comment,
entre autres une longue enquête sur l'administration
de Françoise de Lespinasse, abbesse de Cusset, et
des protocoles de notaires, du XV* et du XVI* siècle,
dont deux ou trois surtout sont pleins de renseigne-
ments sur rhistoîre de la noblesse bourbonnaise.
Près du château, à droite de l'entrée, on voit un
bâtiment de 43 mètres de longueur, autrefois éclairé
par six énormes fenêtres d'un style Renaissance très
simple- C'est Tancienne galerie des portraits^ où un
inventaire de itîyî signale « quatre grands tableaux,
Tun d'eux au fond représentant Honoré d'Urfé et
Diane de Châteaumorand, plus quatre-vingt-seize
petits tableaux représentant divers portraits ». Le
plafond, beaucoup trop bas pour cet immense vais-
- .73-
seau, était décoré de tîeurons, d'arabesques d'un
dessin sobre et élégant, qui s'enlevaient en blanc sur
le rouge vif des poutres et des poutrelles. Au-dessous
courait un bandeau peint en détrempe d'une exécu-
tion sommaire^ où Ton reconnaît les armes d'Antoine
de Lévis^ d'Antoine d'Urfé, etc. Juste au milieu de
la longueur de cette galerie, est une cheminée à pilas-
tres, d'un travail massif et robuste, entièrement cou-
verte de peintures, médiocres d'ailleurs, personnages
mythologiques, urnes, feuillages, écussons armoriés,
chiffre combine d'Honoré et de Diane, etc. Cette dé-
coration a été faîte entre ifioo et ïÔïïS ; mats
évidemment la salle elle-même est plus ancienne.
Le château de Chàteaumorand est encore, une
des plus agréables habitations du Forez, Il faut
le voir d*aineurs dans son cadre, entouré de son
magnifique jardin. Au pied du bastion, couvert
de rieurs et de verdure, sur lequel il est assis, une
vaste pelouse, des groupes d'arbres disposés avec
goût, un bois de vieux tilleuls, une large avenue
de marronniers, enfin un étang de près de deux hec-
tares, où les arbres viennent baigner leur feuillage.
174 —
SAINT-PIERRELAVAL.
La paroisse. Le village. L'église. — La commune
de Saint-Pierre-Laval [Sanctus Petrus de Valle)^ au-
trefois partagée entre le Bourbonnais et le Forez, doit
son nom à la vallée arrosée par le ruisseau qui descend
de l'étang de Mauvernay, sur le revers de laquelle le
village est assis [i).
Le village est petit, très mal tenu. Sur une place
encombrée de charriots et de tas de bois, on remarque
une belle croix en lave de la fin de l'époque ogivale.
Les bras latéraux sont terminés- par des écussons qui
semblent avoir été armoriés autrefois, mais qu'il est
impossible de déchiffrer aujourd'hui. Le Christ en
croix et la Vierge portant l'Enfant dans ses bras sont
sculptés sur [es deux faces ; ces figures sont trapues,
d'une exécution grossière, mais les ornements de la
(i} Le programme de l'excursion posait cette question :
fl Cette paroisse (de Saint-Pierre-Laval) n*est-elle pas appelée
dans tjueltiues documents Saint-Pierre-du-Bois »? — Non ;
mats il a en efTet existé dans le voisinage, à Ande-la-Roche
(Allier), une chapelle peut-être même une petite église parois-
siale de ce nom (Voy. Chartes de Cluny, no 4224 ; — Noms
féodaiiXy au mot Chastelus[ ; — Archives de la Loire, B,
1S54). Cette chapelle ou église, dont le souvenir est toujours
vivant, a laissé son nom à un domaine de la commune d'Ande
(Voy. la carte de TÉiai-major). On en voyait encore récemment
quelques vesdges : une grange voisine, dans les murs de
laquelle on remarque des pierres en grès régulièrement appa-
reillëes» a été très probablement construite en partie avec ses
débris.
â
à
.^dL
n
'75.
XII. — Statue de sainte Catherine, a Saint-Pierue-Laval.
XVe siècle. — Pierre polychromée. — Hauteur totale, i"™ 8o.
- 175 -
croix sont d'un bon travail, et l'ensemble est d'un as-
pect agréable.
L'église est pauvre, comme dans presque tous les
petits villages bourbonnais ; ellç a si peu de caractère
qu'il serait difficile d'en déterminer l'âge avec quel-
que chance de certitude. Elle mérite cependant une
visite. Dans la chapelle de gauche, est une ancienne
statue en pierre de sainte Catherine, que nous
croyons du XV« ou du XVI« siècle. La sainte, vêtue
d'un surcot et d'une robe traînante ornée de fleurs
qui tombe en beaux plis réguliers, la tête couronnée
et garnie d'une abondante chevelure frisée, foule aux
pieds l'empereur Maximin; elle tient de la main
droite un livre ouvert, de la gauche une épée dont la
pointe repose sur la tête du tyran. Sur sa base, deux
anges soutiennent un écusson à la bande denchéey ac-
compagnée de trois étoiles, mal ordonnées. Ces armes
inconnues appartiennent vraisemblablement à quel-
qu'une des anciennes familles du pays, peut-être aux
Blain ou aux Bonnebaut.
On voit au milieu du chœur la pierre tumulaîre
d'Eustache de Chàtelus. Cette tombe, usée depuis six
siècles par les sabots des chantres et des enfants de
chœur, est en fort mauvais état, et il serait temps
de la relever pour en assurer la conservation. Elle
a été dessinée avec le plus grand soin par M. Chas-
sain de la Plasse, et reproduite dans notre Esquisse
historique de Châteaumorand {i). Cette pierre, gravée
au trait, représente Eustacbe de Chàtelus « en costu-
me de guerre, l'épée au côté, ayant près de lui, à gau-
che, son écu chargé d'un lion ; à sa droite est une
(i) Roannais illustré, III« série, p. 6.
-.76-
longue croix qui repose sur une espèce de piëdestaL
Cette figure a les mains jointes et est sous une ar-
cade trilobée, accostée de deux anges qui encensent-
Ce qui rend cette tombe particulièrement intéressante,
c'est que les anges, la tète, les mains, les pieds, les
ornements de la croix, le ceinturon de Tcpée et le
lion de reçu sont incrustes en pierre calcaire dans le
grès dont la pierre est formée (i) >?, La bordure porte,
gravée en lettres gothiques, Finscription suivante,
dont deux ou trois mots sont d'ailleurs d'une lecture
douteuse : Hic [iacet] Eusiachius de Chaiellu-^t domi-
cellus [quondam ?], qui obiit die Marlis post festum
beaii Barnabe anno Domini M"^ CO' ociagesinio sep-
iimo. Anima eitis permisericordiam Domini requiescat
in pace. Amen,
Fontaine de Saint-Pierre* — Un peu au-dessous du
village, sur le chemin de Saint-Pierre- Laval à Châ-
telus, est une fontaine fort connue dans le pays-
Elle a été réparée récemment avec une sorte d'élé-
gance qui me fait regretter ma bonne vieille fontaine
d'autrefois, où je ne manquais pas, dans mes prome-
nades d*enfance, de puiser dévotement un peu de
Teau miraculeuse. Je la trouve mentionnée pour la
première fois dans un acte du 28 août 1627 ; mais
on peut regarder comme certain que^déjàen ce temps-
là, elle était honorée d'un culte immémorial. L'an-
tiquité de ce petit monument, la piété populaire qui
s'y attache depuis des siècles suffiraient certes à lui
donner un grand intérêt» et à le mettre fort âu*dessus
(i) De Soultrait, Armoriai du Bourbonnais^ z^ éd. publiée
par M. Roger de Quirielle, t, 1*^ p. 1S8. — Nous croyons
que cetîe tombe n'est pas en grès, mais en lave. Les anges
dont parle M, de Soultraii sont bien difficiles à reconnaître.
— m —
d'une simple curiosité d'archéologue. Mais il soulève
un très intéressant problème.
Tout auprès, on voit une pierre debout d'environ
deux mètres de hauteur, sur laquelle on a hisse les
fragments de la croix qui couronnait Tancienne fon-
taine. Ce rapprochement d*une source réputée mira-
culeuse et d'une pierre debout est-il purement for-
tuit? M- Butliot ne le pense pas. Selon lui, on peut
à peine douter que cette pierre, bien qu'elle n*ait pas
été dressée par la main de Thomme, et^ qu'elle fasse
corps avec le rocher voisin, n'ait été un véritable
menhir, et que la fontaine ne fût en même temps
consacrée par quelque superstition gauloise, puis
gallo-romaine. Quand le christianisme pénétra dans
cette région, les apôtres qui évangélisèrent ce coin du
pays des Arvernes firent ici ce qu'ils faisaient sou-
vent ailleurs: au lieu de supprimer radicalement —
ce qui peut-être eût été impossible — un culte cher
au peuple, ils jugèrent plus sage de le transformer
en le sanctifiant. C'est ainsi qu'une dévotion chré-
tienne se substitua à des coutumes païennes ; et,
par un jeu de mots dont il y a d'autres exemples, on
donna le nom de fontaine de Sainî-Pierre k ce qui
avait été jusqu'alors \z fontaine de la pierre. Ce n'est
pas le lieu de citer les nombreux témoignages tirés
des œuvres de saint Grégoire-le-Grand, des vies de
saint Patrice et de saint Colomban que nous pour-
rions alléguer; il suffit d'avoir fait comprendre la
vraisemblance de cette conjecture.
La Moite. — La paroisse de Saint-Pierre-Laval
était couverte de fiefs (i), presque tous accompagnés
(i| On peut à ces fiefs ajouter deux maisons noiablea î
de maisons fortes, dont rhîsioire ne peut guère être
connuCj du moins pour les temps anciens, que par
les archives de Chàteaumorand (i). On se contentera
d'en donner un très court aperçu.
Il ne reste qu'un vieux colombier du château fos-
soyc de la Motte. Après avoir appartenu à une
branche de la maison de Châtelus, dont un membre
est qualifié seigneur de la Motte, il passa aux Bonne-
baut, qu'on y suit depuis Huguet de Bonnebaut^ en
1476, jusqu'à François de Bonnebaut^ fils de Gilbert,
en 1542.
Les Miniers. — Il subsiste du vieux château deux
tours et un grand corps de logis, mais si conscien-
cieusement modernisés, qu'il n'est plus possible de
leur donner une date.
On trouve un et Guido de Miners « dès Tannée
1276 ; Jean et Eustache des Miniers, celui-ci prêtre
et vicaire de Saint-Pierre-Laval, sont mentionnés
à la fin du XI V*^ siècle et au commencement du XV'^
dans un registre de la justice de Chàtelus. Vers
1435, parait pour la première fois une famille « Blain
des Miniers », que je crois distincte de la précédente.
Quoiqu'il en soit, on voit pendant près de deux
siècles ces Miniers et ces Blain constamment au ser
Moretotj longtemps habité par une famille de notaires, et le
Sois-Droit^ ancien relais de poste, entre Saini-Martïn et
Droiturier.
f (i) Il y faut ajouter quelques témoignages fournis par les
' Noms féodaux, par les archives de la Loire et de TAliier» cic,
et des notes précieuses obligeamment communiquées, par
I M, Aubert de la Faige^ qui fait imprimer en ce moment
I avec la collaboration de M, R. de la Bouieresse, ['Histoire
des fiefs de l'arrondissement de la Palisse.
^ vice de leurs voisins les barons de Chàteaumorandj
r remplissant auprès d'eux ou dans leur justice ks
fonctions d'agents d'afifaircs, de receveurs ^ de grelfiers
ou de capitaines châtelains. Cette condition subalterne
était celte de beaucoup de petits gentilhomnrieSj que
la nnédiocrité de leurs ressources mettait dans la
nécessité de servir d'autres nobles plus riches et plus
puissants.
Dans les premières années du XW siècle, le fief des
Miniers arrive aux mains de Gaspard des Planchettes,
marié à Bloîs, par contrat du 2 1 août 1 5o8j avec Anne
Burgensis, sœur de Louis Burgensis, conseiller et
médecin du roi. Il n'est pas aise de comprendre com-
ment s'est faite cette alliance entre un gentilhomme
du Bourbonnaîsetla sœur du célèbre médecin Blaisois;
mais ce fait singulier n'en est pas moins certain (i).
Gaspard des Planchettes mourut sans enfants, et la
seigneurie des Miniers, après être restée quelques an-
nées en possession de Jean de Lévis, passa vers le milieu
du XVP siècle aux de Guynes, race de noblesse mili-
taire, qui paraît avoir assez ma! administré son patri-
moine. Le 4 mai i652, Michel de Guynes dut céder
le château et la terre des Miniers à son gendre Gilbert
de la Mousse, seigneur de Baulne. En 1/55, ce fief
arriva par alliance à Amablc de Montagnac, et enfin,
en 1810, Tamiral de Montagnac vendit la propriété
des Miniers à M- Maridet, père de M, Ariste Maridet,
le propriétaire actuel.
La Faige. — A la fin du XIV«= siècle, un
Stevenin de la Faige était bailli de Bosvert. Cette
(i) Voy. noire communication à la Diana, {Bulieiirjj t. Vil,
— i8o —
familledont le vrai nom paraît avoir été Marchant (i),
fut longtemps aussi inféodée à la fortune de la maison
de Chàtcaumorand. Son histoire se réduit d'ailleurs
à peu de chose, à moins qu'on appelle histoire des
renseignements comme celui-ci que je détache d'un
compte du Châteaumorand pour 1448-9, et qui as-
surément ne révolutionnera pas nos annales : « Balhé
pour cinq pors à mestre es bois pour faire lars pour
Tostcl, achaptés à Chastellus, présens Philippe des
Miniers et Loysdela Fège: nul. xi s. viiid. » Vers le
commencement du XVI^ siècle, cette vieille famille
quitte, pour n'y plus revenir, son fief héréditaire, qui,
après diverses transactions, est vendu en 1627 à An-
toine des Brosses, archer de là garde du roi et capi-
taine de Châteaumorand. Il passa ensuite aux Lelong
de Chenillac, puis aux Montcorbier, et enfin, en 17 10,
aux Régnier, qui, un peu après i83o, vendirent le
domaine à M. Mulatier de la TroUière, ancien garde
du corps. Son fils, M. Henri de la TroUière, le pos-
sède aujourd'hui.
Le château de la Faige, qui paraît dater du XVIP
siècle, est petit et fort modeste; mais, avec son grand
toit aigu et ses Urges fenêtres, il n'est pas sans carac-
tère. Tout auprès, un joli bois de hêtre et un ruisseau
qui roule de rocher en rocher ; c'est un ravissant
coin de paysage.
Bosveri et Mauvernay. — J'ai inutilement cherché
les vestiges de la maison forte de Mauvernay, sur la-
quelle ia tradition orale est absolument muette. Elle
{i| 19 novembre i4i3, quittance des moines du prieuré de
Charlîeu d'une somme de 22 1. t. à Jean de Châteaumorand,
présent jbtts viro nohili Audoyno de Marchant, domino de Faigia^
domkeUoj etc, (Original).
— i8[ —
était certainement j non pas sur les bords du bel ëtang
coupe en deux parle chemin de fer, mais beaucoup
plus haut, au domaine de Mauvernay. — Le château
de Bosvert, reconstruit déjà à une époque récente, vient
d'être rebâti presque tout entier par M. de Paszkowicz,
qui en a f^iit une habitation fort élégante, à laquelle
il ne manque qu'un peu de perspective.
L'histoire de ces deux terres ne peut pas être sé-
parée. Elle nous amène à poser une question qui a
quelque intérêt. Quand on voit, du XIII*^ au XV*^ siè-
cle, un grand nombre des terres nobles assises sur
les frontières du Bourbonnais et du Forez, Château-
morand, Bosvert, Mauvernay, Dianicres, Pingus,
peut-être aussi la Motte et Chollis, aux mains de
diverses branches de la maison de Châtelus, ne peut-
on pas penser que ce sont de très anciens démem-
brements du grand fief primitif de Châtelus?
Les .seigneuries de Bosvert et de Mauvcrnay,
après diverses transmissions, arrivèrent Tune et Tautre,
en 141 5, à Françoise de Châtelus, héritière univer-
selle de son père Jean de Châtelus, de son oncle
Tachon, et de sa tante Marquise, et à ce titre dame
de Bosvert» Mauvernay, Pingus, Dianières^ Ande et
Vivans. Jean de Châtelus, bailli de Mâcon et sénéchal
de Lyon, puis bailli de Saint-Pierre-le-Moûtîer, tué
à la bataille d^Azincourt» peut être regardé, après Jean
de Chàtcaumorand, comme l'homme le plus mar-
quant de cette vieille famille bourbonnaise et forc-
zienne (i).
jij lia été publié dans [GsArch. histor.du Bourb.^ année 1894,
un travail iniimlé : Les Méjaits de la maison de Châtelus, où
on trouvera des renseignements nombreux et précis sur Jean
de Châtelus. Cette étude a été tirée à part.
— l82 —
Il paraît toutefois que les droits de Françoise de
Châtelus sur la terre de Mauvernay étaient mal re-
connus; en effet, le 3i juillet 1425, un sergent du duc
de Bourbonnais mit en possession de cette seigneurie,
par l'apposition du pannonceau ducal, Jean de Vil-
1ers, dit Que-Dieu-Gan, et sa femme Marguerite des
Serpents, en présence de Jeanne de Châtelus, veuve
de Ploton de Châtelus, qui déclara avoir donné
ladite seigneurie et tous ses biens audit Jean de
Villers. Cette prise de possession n'eut probablement
pas d'effet. On voit du moins, un peu plus tard, Plo-
ton de Montjournal et sa femme Françoise de Châ-
telus (sœur de Jeanne?) contester à Louis de Chan-
temerle et à sa femme Françoise de Châtelus la pos-
session des terres de Bosvert et de Mauvernay ;
d'où transaction, du 23 mars 1455, passée au château
de la Clayette, qui partage les droits litigieux. Bos-
vert et Mauvernay restèrent enfin définitivement aux
Montjournal, qui en jouirent jusqu'en i523. Cette
année-là, Jean de Montjournal échange sa terre de
Mauvernay et tout ce qu'il avait dans celle de Bos-
vert contre la seigneurie de Cindré avec Jean et
Claude d'Éguilly, qui cèdent immédiatement, pour
9000 livres, à Jean de Lévis ce qu'ils viennent d'ac-
quérir. Jean de Lévis achète en 1 536 tout ce qui peut
rester de droits sur les terres de Bosvert et Mauver-
nay; ces deux seigneuries entrèrent ainsi, pour n'en
plus sortir jusqu'au XVIII*^ siècle, dans les possessions
de Chàteaumorand.
Chollis. Les Granges. — La vallée de Chollis, per-
due en pleine montagne, bornée au midi par les hau-
teurs couronnées de carres qui la séparent de la vallée
de Pingus, et sillonnée d'innombrables chemins, est
IBB"*^^
— i83 —
^ne région qui paraît avoir absolument conservé son
aspect primitif.
L'histoire de ce fief est d'ailleurs assez mal connue.
^1 appanint au XVP siècle à Charles de Saint-Haon,
^ Gilbert Pallebost, et passa enfin à Jean de Lévis.
Selon M. Aubert de la Faige, il aurait été vendu vers
^653 par le marquis de Châteaumorand aux Gallois
de la Tour.
// ne reste au hameau de Chollis aucun vestige de
maison forte. Mais à un kilomètre environ au-dessous,
^Ur Isi rive gauche du ruissseau qui vase jeter dans le
^x^t>^nan, les gens du pays nous ont montré récem-
^ex:i.t^ cachées à la lisière d'un bois tailli, les ruines
^'la xn. ^ t: rès ancienne habitation qu'ils appellent le château
^ <Ijf"9^anges. Ce n'est plus qu'un amas informe de
'^^^r^Jt^^^ couvertes de mousse et de hautes herbes.
^"'^ ^^ ^-i x:^ document ne me permet de dire un seul mot
^e ^cz^x>. histoire, si ce n'est que Jean-Claude de Lévis,
^^^■^^ xan acte de i632 environ, prend entre autres titres
^^■^^^i cie seigneur des Granges. Mais s'agit-il de ces
P^^^'^^ïT^s débris? Ce château s'appelait-il réellement les
^^^^ï^^es? Serait-ce le château même de Chollis? Ou
^^^"^^ Is maison forte de Ferrières, que j'ai quelques
^^/^^^<=>x>.s de croire avoir existé à Saint-Pierre-Laval?
^^^^ 5:>etits problèmes sans doute, mais leur obs-
^^^^i"t^ même donne une sorte de charme à ce mélan-
^-^^^vac tas de pierres, qui garde si bien le secret de
^^ ^^^stinée.
-^~^<=^ Tour-Chalabron. — Un peu plus bas, entre
"■^^llîs etChâtelus, la Tour-Chalabron offre un autre
^^^■^^^ d'intérêt. Ce château est un témoin de la pro-
■^Si^xasefortune d'une famille de paysans, tout au plus
^^ "^ï^ès humbles bourgeois qui, en un siècle, arri-
I
I
— iS4 —
vèrent par leurs talents aux plus hautes charges de
Tadministration et de la magistrature.
Les Gallois ou Desgallois, originaires deChàtelus,
ont joué le rôle le plus effacé jusqu'au commence-
ment du XVII^' siècle. On voit par un projet de ter-
rier de Chàtelus qu'Antoine Gallois possédait déjà
une large aisance vers [^70; mais c'est Gilbert Gal-
lois, notaire royal, qui fonda la grandeur de sa
maison- Il gagna beaucoup d'argent dans les fermes
de Chàteaumorandj et acquit en iSyS, de M. d'A-
prillon et de Catherine de Chaugy, la seigneurie de .
la Tour (i), dont cette famille a toujours depuis gardé .
le nom, bien qu'elle ait acquis dix terres plus consi-
dérables. Il n'est pas facile de dire comment Gilbert
Gallois de la Tour, de simple notaire, devint maître
d'hôtel et gentilhomme servant du roi, capitaine de
gens de pied appointés et chevalier de l'ordre de
Sarnt-MicheL
Ce n'est pas ici le lieu de raconter, même sommai-
rement, l'histoire de cette famille. Il suffit de rappeler
que Jean-Baptiste DesgaUors de la Tour fut au XVIIl*^
siècle intendant de Poitou, de Bretagne et de Pro- ,
vence. Son fils Charles-Jean-Baptiste, né à Paris le |
Il mars 171S, porta à son apogée la grandeur de sa
maison. Intendant de Provence après son père, pre- |
mier président du parlement d'Aix, inspecteur du
commerce du Levant, président du Conseil d'Afrique,
comblé de témoignages d'estime par la cour et par
le peuple, il laissa la réputation d'un homme intègre,
\î) Lq château de 1â Tour-Ghalabron appartenait peut-être
en i5q6 à « Antoine Le Brun^ dit de Chalabron », pareni du
seigneur de Godinière, et mentionné dans le terrier de Grozet.
— i85 —
d'un administrateur habile et d'un lettré délicat.
Charles-Jean- Baptiste mourut à Paris en 1802, après
avoir couru les plus grands dangers au temps de la
Terreur. Son fils aîné est mort archevêque de Bour-
ges en 1820.
Le château de la Tour a été presque entièrement
restauré dans le goût moderne. Il a cependant gardé
une tour, des lucarnes Renaissance en bois, et une
curieuse fenêtre guillochée.
Pingus. — Ce fief montagneux était une vaste par-
celle forézienne de la paroisse d'Arfeuilles qui s'éten-
dait à droite de la vieille route d'Arfeuilles à Saint-
Martin d'Estreaux, dans la vallée de Fayet et Morel.
D'après une tradition, la justice se rendait au village
Fayet. Le fief de Pingus appartenait à la maison de
Châtelus au moins dès le XIV« siècle, car Aymon de
Châtelus en rendit hommage au comte de Forez le 5
novembre i355. Le 17 décembre 1426, Françoise de
Châtelus et son mari Louis de Chantemerle vendirent
au chapitre de Notre-Dame de Montbrison, représenté
par Jean Berri et Etienne Doyon, « la terre totale de
Pengut, avec la justice et juridiction haulte, moyenne
et basse », et en outre divers cens que ladite Françoise
de Châtelus avait droit de percevoir sur Pierre Ger-
mainde VaujoUe en la terre de Mauvernay, le tout pour
le prix et somme de quatre cents écus d'or (i). Le cha-
pitre de Montbrison prétendit en 1672, à tort ou à
raison, que le marquis de Chàteaumorand usurpait la
justice de son fief, et délégua Bernardin de la Mure,
(i) En i42t), les revenus de Pingus étaient : argent 9 1. 4 s.
8 d. t. ; seigle, 5 sestiers et demi-livrot ; avoine, 4 sestiers
2 bichets ; gelines, 35.
'ï.'-ra?
— i86 —
maître de choeur, pour procéder à une information (i).
Je ne pense pas, comme je l'avais cru d'abord, que
le fief de Pingus se soit étendu sur la paroisse de
Laval et même sur celle de Saint-Martin d'Estreaux.
J*aL cru cependant devoir en faire ici mention, parce
que les cens détachés de la seigneurie de Mauv^rnay,
et qu'on peut regarder comme une partie intégrante
des revenus de Pingus, se levaient à Saint-Martin, et
jusques sur la montagne de Jard (2).
[i] Voy* le Bull, de la Diana, VII, 37. — Cf. Sonyer du
Lac, les Fiefs du Fore^j au mot Pingus,
(-î) Dans rétat des revenus du chapitre de Montbrison,
dressé en 1790, on voit, entre autres articles : « Montagne
de Jas [Jard] près Saint- Martin .d'Estreaux » (Renon, Chron.
dû N.-D.'d' Espérance, p. 338).
1 Note additionnelle.
En parlant (\\ji. Petit-Louvre (v. plus haut p. i3o), nous
avons mentionné un dessin à la plume de cette maison, exé-
cuté au XVIIc siècle. pour Gaignières. Mais nous ne le con-
naissions alors que par le catalogue de M. H. Bouchot (/«-
venL dés dessins exécutés pour Roger de Gaignières, Paris,
1891, 3 vol. gr. in-80). Nous l'avons vu depuis au cabinet
des estampes de la Bibliothèque nationale. C'est un'croquis
sommaire et peu exact; les lucarnes, par exemple, perdent
tout à fait leur caractère de fines§e et de légèreté.; Ja jolie
coquille de la porte d'entrée est indiquée plutôt que dessinée,
etc. Mais sur Técusson, aujourd'hui mutilé, qui est soutenu
par deux génies, on reconnaît distinctement 'trois fleurs de
lis* — Cette circonstance importante donne un très grand
poids à Topinion que le Petit Louvre aurait été d'abord une
halte de chasse bâtie par les ducs de Bourbon, ou du moins
un édifice d'une destination officielle et publique. Nous
prions nos lecteurs de modifier en ce sens ce que nous avons
dit des origines probables de ce logis.
(^dàffif
L
H a
186
XIII. — Ï.E PF.TIT-LoUVkK, A LA PaCAUDIÈRE.
D'après un dessin de la fin du XVII>' siècle,
conservé à la Bibliothèque Nationale, fonds Gaignière.
F-fl ^ ïTi- i'
AVRIL — SEPTEMBRE 1895.
BULLETIN DE LA DIANA
I.
PROCÈS-VERBAL DE
L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 3 JUIN
[895.
PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCmS, PRÉSIDENT.
Sont présents : MM. Achalme, Aubert de la Feige,
abbé Bégonnet, M. de Boissieu, V. de Boissieu,
Boulin, A. Brassait, E. Brassait, abbé Brosse,
comte de Chabannes, Chaize, Chassain de la Plasse,
Choussy, abbé Claret, Coudour, Crépet, J. Déche-
lette, J. Des joyaux, Dugas de la Catonnière, Dumou-
lin, L. Dupin, P. Dupin, V. Durand, Durel, abbé
Essertaise, E. Faure, Favarcq, abbé Ferrad, abbé
Forestier, Forissier, Guilhaume, Jacques, Jacquet,
Jamot, Jeannez, baron de Jerphanioo, Lachmann,
O. Lafay, E. Le Conte, de Montrouge, Orcel, Peniguel,
docteur Perdu, baron des Périchons, abbé Picard,
i3
— i88 —
comte de Poncins, Populus, abbé Prajoux, sifcV?^
ReurCj abbé Rochette» Rochigneux, J. Ronj^,'-^ T^^
Rony, Rousselon, chanoine Sachet, A. de St — Ï^\aI—
gent, du Sauzey, abbé Trabucco, docteur V^*. <:ri-t^2:,
abbé Versanncj VidaL
Se sont fait excuser ; MM, le Préfet de la T^oire
et le Sous-Préfet de Montbrison, MM, d'A^"%/-.^Î5^et
Bertrand, comte de Charpîn-Feugerolles, abtx^ ï>e-
guerry, Galle, Grellet de la Deyte, Leriche, de N<11 ^ r sy ,
Poîdebard,abbé Signerin,C.-P- Testenoire-Lafsi^3^'^*^^^ï
Veilleux.
Compte rendu de Vétal de la Société.
La Diana, depuis la dernière Assemblée g<â
a perdu: par décès, trois de ses membres,
le comte de Chambost, A, Huguet et E. Révère
Mesnil ; par démissions, neuf membres, Mme "V^^ rm*
MM. Chamussy, Chatel, Giron, Jacquemonc j. o.t>
Pugnet, de Quirielle, Souchier, de Turge, AV"î ^^^*
Elle a admis dÎK-huit nouveaux membres titu 1 ^* r^->
MM. le lieutenant-colonel Anglade, Astic, abt>^^ ^
gonnet, abbé Cheminai, docteur Choupin, abb^ ^^^*^ i^ '
abbé Deguerry, LafFay, de Laval d'Arlempdes ^ ^^ v> '
Marnât, Orsel, abbé Pourrat, abbé Rey, ^^
Rivoire, Max de Saint-Genest, Joanny Thc^"^^^*^ *
Thibaud, docteur Vachez: et trots nouveaux jr^m.'i^
bres correspondants, MM. de Clavières, JacqueC:^^^ m^y
Longevîalle»
Le nombre de ses membres qui était en i?î'_
274, s'élève donc aujourd'hui à 283,
Parmi les morts récentes, nous avons à si^
celle de M, E, Révérend du Mesnil. Ce fécoj^ /^^l^
ardent confrère, toujours actif et laborieux, qutj. v,
ae
— i89 —
fois, nous serait-il permis de le dire, un peu hardi
dans ses affirmations, après avoir collaboré à nos
recueils, avait fondé et entretenait presque à lui seul,
depuis treize ans, un recueil, L'ancien Fore\, dont
la collection renferme de fort intéressants renseigne-
ments. Son œuvre est considérable. Son caractère
personnel était fait pour lui concilier l'estime et la
sympathie de tous. Nous adressons à sa famille.
Tune à coup sûr des plus honorablement connues et
des plus universellement appréciées en Forez, l'ex-
pression de nos très sincères regrets.
M. Félix Thiollier vient d'être décoré. Si le talent
et le travail persévérant méritent une distinction,
aucune ne pouvait être plus justifiée, ni mieux placée
que celle-là. L'auteur de Im Bastie d'Urféy du Fore\
Pittoresque^ de Uart roman et de tant d'autres
œuvres éminentes, était tout désigné pour la croix
de la Légion d'Honneur. La Diana adresse au nou-
veau chevalier et à sa famille, dans laquelle elle
compte de si bons et distingués amis, d'unanimes
félicitations.
Notre Société a la bonne fortune de voir augmen-
ter sans cesse la liste des dons reçus par elle. Près de
cinq cents volumes provenant de libéralités diverses
enrichissent chaque année sa bibliothèque. Son mu-
sée en reçoit aussi sa pan. Nous constatons avec
joie et avec reconnaissance ce courant de générosité,
mais il nous fait sentir de plus en plus l'insuffisance
des locaux dont nous pouvons disposer. Nos vitrines
et leurs soubassements sont pleins de livres, et de
documents; la bibliothèque de la ville est reléguée,
à notre grand regret dans un étage indigne d'elle.
Nous devons, d'accord avec les représentants de la
municipalité de Montbrison, qui veulent bien nous
témoigner leur sympathie, faire les plus grands efforts i
pour améliorer cette situation, qui, en se prolongeant, j
pourrait nous créer de grands inconvénients.
Comptes. I
M* le Trésorier présente ses comptes pour Tannée
1894. Ils sont approuvés par l'Assemblée > (Voir an-
nexe n*' I).
Budget additionnel de iSgS et budget ordinaire
de iSg6.
M. le Président donne ensuite lecture du budget
additionnel pour iSyS et du budget ordinaire pour
1896. Ces deux budgets mis aux voix sont adoptés
sans observations et à Tunanimité, (Voir annexes n^^ II
et III),
Nomination d'un membre du conseil d'administration.
Le décès de M* A Huguet ayant occasionné une va-
cance dans le conseil d^Administration pour Tarron-
dissement de Montbrison, T Assemblée est invitée à y
pourvoir par une élection.
Le dépouillement du scrutin a donné le résultat
suivant :
Votants ,.-,... 57
Majorité absolue . , , * 2g
Ont obtenu:
MM, Tabbé Sachet 40
A, de Saint-Pulgent , * 11
l'abbé Picard 2
Bulletins blancs - - , . 4
— 191 —
M. Tabbé Sachet est proclamé membre du Conseil
d'Administration pour l'arrondissement de Mont-
brison.
Excursion en i8g5.
Après examen de divers projets, l'Assemblée décide
que la Société fera son excursion annuelle à Balbi-
gny, à Saint-Marcel de Félines, au Crêt-Châtelard,etc.
Elle désigne pour commissaires : MM. le comte Léon
de Poncins, comte Desvernay, comte Palluat de
Besset, A. Roux, T. Rochigneux, A. Vachez.
Pierre l'Ermite y moine ermite au monastère Foré^ien
de Saint'Rigaud, près de Charlieu. — Communica-
tion de M. E. Jeanne^.
P« PARTIE
RÉSUMÉ BIOGRAPHIQUE
Il est unanimement reconnu qu'il n'y a pas dans
l'histoire du monde d'épopée plus grandiose que
celle djes croisades, d'entreprise plus colossale, plus
extraordinaire et qui ait suscité jusqu'à nos jours un
plus grand nombre de récits, de recherches et de pu-
blications. En ce qui concerne plus particulièrement
la première croisade, on serait donc en droit de sup-
poser qu'il ne reste plus rien à dire sur son héros
le plus populaire, sur l'étrange et magistrale figure
de Pierre l'Ermite. Et si cette monographie est en-
core inachevée, on en doit rechercher la cause, non
seulement dans l'insuffisance des sources jusqu'à pré-
sent connues, mais aussi dans l'absence d'impartia-
lité de la critique qui n'obéit trop souvent qu'aux
— 192 —
deux mobiles opposés d'une admiration immo<iérée
ou d'un septicisme systématique.
D'une part, en effet, les écrivains ration a^listie s,
ennemis déclarés du surnaturel et toujours disposés
à nier son intervention dans les mouvements hLinn.aînst
traitent trop facilement de légendes, quand ils ir^o les
proscrivent pas sans examen, les faits ou les c:iocu-^
ments révélateurs de cette force mystérieuse ,Eius&i -
puissante qu'indéniable, Pourn'en citer qu'un <^xL«^m- I
pie, la célèbre vision de Pierre TErmite» attestée oe-
pendant par des auteurs du temps (j), n'e^t pour
l'érudition allemande qu'une fiction issue cl-^^z^ les
premiers croisés « de ropînion, conforme aii <3:o.i"ac-
tère de l'époque, que l'entreprise était le fri_Ji. î t non
d'une pensée humaine, mais d*une pensée dî ^^-^ î ri^ *'■
Et si l'on n'ose pas nier cette vision, on la réd ^-^ % z ^^^
proportions d'un fait psychologique, d'une tra^^a^ H*^^*"
nation, d'un rêve qui, d'ailleurs, on veut bi^^ ^^^ * ^*-~
corder, n'a rien d'invraisemblable (2),
D'autre part, il faut en convenir, chez les ^::^ f-t rom-
queurs des âges de foî, aussi bien que che .^^^ fleurs
modernes commentateurs, Tenthousiasmc pa^s- ^^ a on ne
(i) Historia Belli Sacri. — Hisîoria Hierosolymitat^
ditioniSj rédigée par Albert d'Aix de iïa3 à 1120 —
poème de la Chanson d'Annoche du pèlerin Richa^^
siècle. — Historia rerum in pariihus transmarinis g^-^
de Guillaume archevêque de Tyr, fin du XIU siècle. " nts
(2) Les songes célèbres disséminés dans \e^ livret fa^its
les voix de Jeanne d'Arc, Tappaniion de Paray sont cJ- ^^ w^^Jj^^^
acquis à Thistoire. Les visions des croisades, celle d^^ "^ ^
l'Ermite à Jérusalem ou près de Jérusalem, celle dim <?2^j^^
provençal P. Barthélémy devant Antioche, relative à A^ ^*V
tion de la Sainte Lance, Triompheront, elles aussi, n\^^^^^
tons pas, des objections d'ailleurs peu sérieuses et ^^^^ ^*
fiances systématiques. %^.>
— igS —
conduit fatalement à Texagération et à la fiction. C'est
ainsi que les lettres, récits et conversations relatifs à
l'Ermite, dont Guillaume de Tyr, à la fin du XII*^
siècle, a enrichi son histoire, et qui se rencontrent
rarement chez les écrivains contemporains ou témoins
oculaires, ont accrédité les légendes qui ont pris
cours depuis trois cents ans chez les occidentaux, à
commencer par la très curieuse mais fantaisiste bio-
graphie publiée en 1645, par le P. d'Oultreman (i).
Quels qu'en soient les motifs, il demeure en tous
cas bien constant qu'à l'heure présente la lumière
totale n'est point encore faite, malgré les recherches
des archéologues de France, de Belgique et d'Alle-
magne, malgré les travaux des sociétaires de VOrient
lattHy malgré la savante dissertation du docteur Ha-
genmeyer, malgré les biographies de Vion, de Paulet
et tant d'autres, et le livre tout récent de M. l'abbé
Crégut. En sorte que sur la personne et la vie de
Pierre, on ne possède encore qu'un nombre restreint
de renseignements authentiques, c'est-à-dire basés
sur documents originaux.
En voici l'énumération :
Patrie de Pierre. — Pierre avait pour patrie la
ville d'Amiens ou le lieu d'Acheriensis, Achéry^
Achères, dans les environs d'Amiens, ou tout au moins
le diocèse d'Amiens (2). Il n'était ni Belge, ni Espa-
(i) Réimprimé cette année à Clermont, ce livre devenu
très rare a été manifestement composé pour appuyer les
prétentions d'une famille de THermite qui aspirait à l'hon-
neur de descendre du héros de la première Croisade.
^2) Guibert de Nogent. Albert d'Aix. Orderic Vital, Historia
ecclesiastica, — Comte Foulques d'Anjou. — Guillaume de
Tyr.
— 194 —
gnol, ni Syrien, mais très certainement Picard.
Sa naissance, sa mort. — Il est mort le 8 juillet
1 ti5, La date de sa naissance, qui n'est donnée par
aucun des contemporains, doit être placée avant le
milieu du XI"^ siècle. Car le moine Gilles d'Orval le
fait mourir en iti5, à un âge très avancé, et la
chanson d'Antioche le nomme « // pèlerins senes »,
le vieux péterin, au moment de son départ pour la
croisade.
Son nom^ sa profession. — Son nom est Pierre. 11
était moine et solitaire. Ces deux renseignements
sont authentiques, car ils sont fournis par tous les
contemporains, par tous ceux qui l'ont connu et
qui tous lui ont donné des surnoms toujours
empruntés à sa profession : reclusus, monachuSy
cucullaius^ eremitUf magnus eremita, eremita nomine
Petrusj cekberrimus eremita^ non incognitus eremitaj
quidam qui eremita exstiterat nomine Petrus, sans
parler du Petrus eremita qui se lit dans le bref attri-
bué â Urbain II et daté de la fin de 1096. Malgré
ces autorités indiscutables, il existe toute une école
d'historiens qui, dans ce passage de Guillaume de
Tyr, Petrus qui et re et nomine cognominabatur ere-
mita^ ont voulu voir la preuve que le mot eremita
I était un nom de famille. Pour fortifier cette opinion,
une généalogie a été dressée ainsi qu'une très curieuse
biographie de Pierre, qui après avoir été précepteur
I de Godefroy de Bouillon, avoir guerroyé dans les
Flandres, se marie, devient chef de la noble famille
de THermitc, puis se fait prêtre solitaire après la
mort de sa femme. D'aucuns vont jusqu'à prétendre
qu'il était encore marié quand il partit pour la Croi-
sade et ne devint moine qu'à son retour !... D'Oui-
— 195 —
treman lui-même n'avait pas osé aller^ jusque-là.
Inutile d'ajouter que la critique devient de plus en
plus sévère pour ces hypothèses romanesques dénuées
de toute certitude historique.
Son premier pèlerinage. — Pierre partit de son
monastère pour accomplir un premier pèlerinage en
Orient avant la Croisade. La date de ce fait histo-
rique n'est pas donnée par les chroniques. Mais
comme il en revint par Rome afin de conférer avec
Urbain II, ce voyage doit être placé dans l'intervalle
des sept années qui s'écoulent entre l'élection de ce
pape en 1088 et la réunion du Concile de Clermont
en 1095. A en croire Anne Commène, fille de l'em-
pereur Alexis, ce premier pèlerinage n'aurait d'ailleurs
pas pu s'achever. Pierre n'aurait pu pénétrer dans
Jérusalem, ni, par conséquent, prier au Saint Sépul-
cre (i).
Ses prédications. — Le succès inouï de ses prédica-
tions est attesté par des témoignages aussi nombreux
qu'irrécusables en tête desquels il faut placer celui de
Guibert de Nogent. Elles ont eu pour théâtre, durant
l'hiver qui a suivi le Concile, le Berry d'abord, puis les
contrées au nord de la Loire, la Lorraine et les bords
du Rhin. Quant à celles qui ont suivi son premier pèle-
rinage, mais sont antérieures au Concile, les chro-
( î) Cette circonstance qui n'est rapportée que par la princesse
Anne, notoirement hostile aux croisés, paraît être, soit dit
en passant, le principal argument invoqué contre Tauthenti-
citë de la vision de Pierre qui n'aurait pu avoir lieu, comme
le disent la plupart des chroniqueurs, dans l'église du Saint
Sépulcre, c'est-à-dire à l'intérieur de la ville de Jérusalem,
puisque l'Ermite n'y avait pas pénétré. Une telle objection
peut-elle satisfaire une critique impartiale ?
A
— 196 —
niqueurs e^ parlent peu. Leur certitude toutefois J ndc
n'est pas contestable. Une preuve entr'autres nous
en est fournie par un texte de V Annaliste de Rosen-
feldf contemporain de l'Ermite, cité par Hagen-
meyer, où il est dit que Pierre, étant sorti de son
couventj ébranle par sa prédication toute la province
à partir de la frontière d'Espagne, c'est-à-dire le midi
de la Gaule. Il y a donc eu nécessairement deux pé-
riodes dans ces prédications ; car à considérer l'éten-
due des pays qui en furent le théâtre, les distances
énormes à parcourir, il est matériellement impossible ^^ ^
que toutes aient pu avoir lieu dans le coun inter-
valle de trois mois, qui sépare la clôture du Concile
à la fin de novembre iog5, du départ pour l'Orient Qi
au commencement de mars 1096. quii
L'assistance du célèbre Ermite au Concile de Cler-
mont ne peut être mise en doute, bien qu'insuffi-
samment établie par les contemporains. La presque ^'^
unanimité des biographes la regarde comme certaine.
Un très petit nombre l'admet seulement comme
probable. Aucun ne la nie.
j'aille
mais
km
To
ane
Pola:
blèiïi
autb
Ifar
.te
^{\
Son départ pour les Saints Lieux. — Arrivé à Co- I f^^
logne le 12 avril 1096, Pierre en repart le 19 avec I jj^j^j
quarante mille pèlerins et le 3o juillet il campe sous I rts ^
les murs de Constantinople. | in //
âdon
Son retour et la fondation de Neufmoustier. — A
la fin de Tannée 1099, après la délivrance des
Saints Lieux, il reprend un des premiers la route de ■ Tel
l'Occident en compagnie de Robert de Flandre et de I ^^bli:
plusieurs croisés de Belgique. Chargé par Arnoulf, | te b
patriarche de Jérusalem, de porter à Alben, évêque
de Liège, un privilège et des reliques du Saint Sé-
— 197 —
pulcre, il fonde près de cette ville, à Huy, en exécu
tion d'un vœu fait pendant une tempête, une église
et une communauté sous le nom de Neufmoustier.
C'est dans ce monastère qu'il s'enferme avec quel-
ques autres croisés jusqu'à sa mort survenue le 8
juillet iii5, pour y vivre, non en ermite ou moine,
mais comme chanoine du Saint Sépulcre sous la règle
de saint Augustin.
Tous ces faits, relatés par les moines Gilles d'Orval
et Albéric de Trois Fontaines, sont confirmés par
une charte du couvent de Neufmoustier publiée par
Polain, et approuvée par Mabillon (i).
Quant à la date de la fondation de ce monastère,
qui est d'une importance considérable pour le pro-
blème que nous nous proposons de résoudre, elle est
authentiquement donnée par ce passage de la chro-
nique d'Albéric : Et in sequenti Assumptione beatœ
Mariœ Virginis pius episcopus Hugo Leodiensis
Alexandrum canonicum benedixit in abbatem in sua
ecclesia] presentibus quam plurimis personis eccle-
siasticis et sœcularibus, evolutis die fundationis prce^
fatce ecclesiœ Hoyensis centum octo annis, in quibus
isti subseqnentes post Petrum Eremitam fuerunt Priè-
res, sive prœpositi secundum morem Sancti Sepulchri
in Hierosolymis... Suit une liste de prieurs du Novi
monasterii Hoyensis... La fondation de Neufmoustier
a donc eu lieu le j5 août de Vannée i loo.
Tels sont les seuls faits irrécusables et solidement
établis qu'il est possible jusqu'à présent d'extraire
des biographies de Pierre l'Ermite. Ils ne sauraient,
(i) Mabillon, Annales Bénédictines^ tome V, p. 614.
- 198 -
on le voit, composer une monographie complète» ils
nous laisseot notamment ignorer le nom et la situa-
tion de la résidence monastique où Pierre a vécu
avant son premier pclcrinage, avant la première
croisade. C'est une lacune regrettable. Mais on peut,
croyons-nouSj la combler. C'est le but du présent
mémoire*
11^ PARTIE
CHAPITRE ]"
QUEL FUT LE MONASTÈRE HABITÉ PAR PIERRE l'eRMITE
AVANT LA PREMIÈRE CROISADE?
A cette question qui, pour Thistoire paniculièrc
du Forez, offre, comme on va le voir, plus qu'un
intérêt desimpie curiosité, il n*a été répondu, depuis
le XVI* siècle jusqu'à nos jours, que par le silence
ou par des indications dénuées de preuves suffisantes,
quand elles ne sont pas absolument erronnées. On
ne trouve rien de probant sur ce point dans les livres
de Maimbourg ou d*Oulireman, rien dans Michaud
lui-même qui pourtant rédigeait sa volumineuse
compilation à Marcigny en Brionnais, cest-à-dire
dans la région où nous verrons qu'avait vécu le
fameux ermite (i)-
La découverte dans un nécrologe manuscrit de
Corbie d'un Peints eremita^ prieur du Mont Saînt-
Quentin proche Péronne, parut devoir fournir une
solution. Mabillon avait connu et rejeté cette indica-
(i) Cest à Marcigny que s'était réfugié ou plutôt caché
rhistarien Michaud poursuivi pour ses opinions polîîiques.
Il y vécut en compagnie du poète Forézien de Berchou\ et
y mil en ordre les matériaux de son Histoire des croisades^
— «99 —
tion. Elle a été reprise de nos jours par Paulet (i)
et définitivement condamnée par le comte Riant qui
a bien retrouvé le manuscrit signalé, mais a démon-
tré qu'il ne remonte pas au-delà du XVP siècle. Ce
n'est donc pas une source.
Les archives de VOrient latin ont donné une charte
du cartulaire de Tabbaye de Molesme, où figure
comme témoin un Peter eremita^ moine du prieuré
Sainte-Marie de Bellevaux, près de Belfort. On l'a
identifié au héros de la première croisade. Mais ce
n'est qu'une hypothèse; car la charte n'est pas datée
et on a reconnu qu'elle ne peut remonter plus haut
que le XI I^ siècle. Elle ne saurait donc renseigner
sur la vie monastique de Pierre avant le concile de
Clermont.
Reste la supposition la moins sérieuse et cepen-
dant la plus répandue que Pierre, quittant le monde
après la mort de sa femme, se serait réfugié à Neuf-
moustier aux environs de Liège, où il se serait fait
ermite et d'où il serait ^sorti pour prêcher la guerre
sainte. Cette assertion ne tient pas debout. Le cou-
vent de Neufmoustier, ainsi que nous l'avons prouvé,
n'a été fondé qu'en l'année iioo, au retour d'Orient
après la prise de Jérusalem. Pierre n'a donc pas pu
s'y enfermer avant son départ pour les Saints Lieux.
De plus ce monastère n'était pas un ermitage, mais
un prieuré de chanoines du Saint Sépulcre associés
sous la règle de saint Augustin. C'est pourtant à
cette légende que se sont arrêtés plusieurs biographes
modernes, Vion et Paulet en tête, puis tout récem-
ment M. l'abbé R. Crégut dans son histoire du
(i) Paulet, Recherches sur Pierre l'Ermite^ p. 36.
— 200 —
Concile de 1095 (1) et M. le chanoine Condamin
dans ses deux conférences sur Pierre TErmite prê-
chées à la cathédrale de Clermont les 17 et 18 mai
1895 pour l'ouverture des inoubliables fêtes du cen-
tenaire de la première croisade. Pour tous deux,
Pierre est V Ermite de Liège !
M, l'abbé Crégut passe avec une rapidité qui a
lieu de surprendre, sur les détails de la vie de Pierre
avant la Croisade. Reniant Fengagemeni qu'il avait
pris dans son introduction « de ne puiser que direc-
tement aux sources, aux écrivains contemporains ou
voisins du XP siècle «^ il se borne à reproduire en
six lignes et sans formuler aucune réserve le roman
composé par d^Oukreman du mariage de Pierre avec
Béatrix de Roussy, de la naissance de deux enfants
et de son veuvage après lequel « il donna libre cours
aux idées de solitude qui l'obsédait et se retira dans
le diocèse de Liège où il se construisit un hermitage >^.
Et pour qu'on ne se méprenne pas sur l'époque de
cette entrée en solitude. M, Crégut ajoute (t que mû
par la dévotion la plus vive, Termite de Liège ne
tarda pas à suivre les inspirations de son temps, à
entreprendre à son tour te pèlerinage des Saints
Lieux ». Ces inventions fantaisistes ne supportent
pas la discussion.
En résumé aucune des allégations mises en avant
jusqu'à ce jour pour résoudre la question qui nous
occupe, ne saurait résister à la critique des textes ou
des dates, et cette question attend encore une ré-
ponse définitive.
{ij Le concik de Clermont en lo^S et ta première croisade,
par M. l*abbé Régis Crégut, Clermont 18955 p. 35.
W
k
20I
Or cette incertitude est véritablement surprenante
en présence de l'affirmation pourtant si nette, si pré-
cise, que Mabillon réédite après Du Cange et qu'il
consigne dans ses Annales Bénédictines en l'appuyant
de toute l'autorité de son impeccable critique (i).
Cette affirmation est empruntée à deux sources pri-
mitives : YHistoria Hierosolymitana quœ dicitur gesta
Dei per Francos, de Guibert, abbé de Nogent (2) et
le Chronicon anonymi Laudunensis canonici d'un
moine de l'ordre des Prémontrés, chanoine de
l'église de Laon près de Coucy (3).
Guibert est cet écrivain du XI* siècle dont on a dit
que ce fut un des rares auteurs de son temps qui
ait fait preuve de critique. Gibbon parle « de son sang-
froid philosophique ! » et Mabillon le qualifie expres-
sément de : illius temports gravis auctor. Né en io53,
mort en 1 1 24, l'abbé de Nogent est, non seulement
un contemporain, mais un témoin oculaire des faits
qu'il rapporte. Il a connu Pierre en personne; il a
assisté avec lui au concile de Clermont ; il écrivait
de son vivant l'histoire de la première croisade. Enfin
par Godefroid, l'évêque d'Amiens, son ami et son
prédécesseur sur le siège abbatial de Nogent, il put
naturellement mieux que tout autre se renseigner
sur les origines et la vie du célèbre ermite picard.
Son Historia est la source la plus authentique et la
(i) Mabillon, Annales B., tome V, lib. lxxiii, p. 824.
(2) Recueil des Hist. occidentaux des Croisades^ tome IV,
p. 142.
(3) Le Chronicon est un manuscrit in-40 du XIII* s. de
la Biibl. Nationale, coté : lat. 5oii, et autrefois : Colbertinus
439, Regius 4204. Le passage relatif à Pierre se trouve au
fol. 123 vo.
202 —
plus ancienne concernant Pierre et la première croi-
sade.
La chronique écrite au XII F siècle par le chanoine
anonyme de Laon est une compilation qui va de la
création à la fin de l'année 1219. Ayant par consé-
quent à emprunter à des auteurs contemporains, à
des sources primitives, son récit relatif à Pierre TEr-
mite, il a choisi VHistoria de Guibert, qu'il copie
presque mot à mot avec quelques abréviations et
quelques variantes sans importance (i) mais on y
(i) Une seule de ces variantes mérite attention. Guibert
s^exprime ainsi : Sed numéro frequentissimum vuî^us Petro
cuidam Hercmitœ cùhmsit ,■ quem ex urbe, niù falior,
Ambianensi ortum, in superiori nescio qua Galliarum parte
sotitariam sub habitu înonachico yitam duxisse comperimus^
uTtde digrcssum, qua nescio inteniionej urbes et municipia
prœdicaiionis obîenîu drcumire vidimus^ tantis popuhrum
multiîudinibus vailari^ tantts muneribus donari^ — Voici le
texte du Chronicon : Peter Heremita, de territorio Ambianensi^
primo monachus apud sancium Rigaudum in ForesiOj post
Heremiia, post prωicaior effectus^ cepit tan ta multitudine
populorum vallari, tantis tmmeribus donari..,,. Tout ce qui
suit est la copie à peu près littérale des Gesta avec quelques
interversions d'ailleurs maladroites.
Pour s'expliquer la variante ci -dessus, il faut se rappeler
que l'anonyme de Laon vivait au XIIl* siècle, à une époque
où il n'était plus possible de comprendre la profession d>r-
mite sous CHahît monastique^ affirmée par Guibert. Car les
diverses congrégations réunies au XIIT* siècle par Alexan*
dre IV en Italie et dans les Gaules sous le nom d^Ermites
de Saint-Augustin n'éiaient que des couvents n'ayant plus
rien de commun que Thabii avec Tinstirut érémitique. Le
chroniqueur de Laon croyant à une erreur de Guihert l'a
corrigée en disant que Pierre fut successivement et non
simultanément moine et ermite. Cette fantaisie ne saurait
infirmer le renseignement si curieux et si net donné dans les
Gesta écrits du vivant même de Pierre, par un auteur sérieux
qui l'a connu en personne. Ce fut Topinion de Du Cange et
de Mabilion,
.
■w^
— 2o3 —
trouve en plus rindication capitale, signalée et admise
par Du Gange et Mabillon, du monastère que Gui-
bert déclarait ne pas connaître et qui fut la résidence
de Pierre avant son premier pèlerinage, avant ses
prédications.
Dom Bouquet, dans les tomes XIII et XVIII du
Recueil des historiejis des Gaules, donne sur cette
œuvre de l'anonyme de Laon une appréciation digne
d'être rapportée. Il explique qu'il ne fait usage de
cette compilation que pour la partie qui commence
à la naissance de Philippe-Auguste en 1 165, laquelle,
dit-il, mérite toute confiance surtout pour ce qui
regarde les événements qui se sont passés dans la
province de Picardie. Elle renferme des indications
qu'on chercherait vainement ailleurs. Multa in hoc
chronico sunt, presertim cum de rébus in Picardia
gestis agitur, Jide digna nec aliis tradita. Cette
attestation ne peut que fortifier puissamment le ren-
seignement si précieux que le chanoine de Laon
donne sur Pierre devenu une des illustrations de
cette province de Picardie, sa patrie.
Voici le texte de Mabillon :
Quo in loco monasticatn vitam Petrus professus
sity non dihicidc exprimit Guibertus, cum ait se corn-
périsse eum in superiore nescio qua Galliarum parte,
sut habitu monachico solitariam vitam duxisse ; quod
explicatur in chronico cano?tici Laudunensis, apud
Cangium laudato (i), in quo narratur Petrum eremi-
tam de territorio Ambianensi primo monachum apud
Sanctum Rigaudum in Foresio exstitisse ; postea prœ-
(i) Du Gange, Notœ in Alex,, p. 594.
14
— 204 —
dicatorem effecium tania cœpisse populorum valîart^
toi cœli muneribus donari ut mulîœ œtaîis ho-
' mines non meminerint honore simili habit um bono-
rem> Et Mabillon ajoute: De Sancti Rigaudi mo-
nasterio diocœsis Matiscouensis actum est. [On ne
peut être plus affirmatif]. Forte ex eo loco Petrus
eremita profectus est ad Sacra Loca ; indeque rerersus
miserabilem eorum statum exposuit Urbano papœ ».
La science et la critique de deux savants tels que
Du Cange et Mabillon font pleine autorité et il est
bien certain que ce n'est qu'après contrôle qu'ils ont
accepté comme indubitable le témoignage qu'ils en-
registrent. Nous croyons cependant devoir Tétayer
par cette considération non sans valeur, que Mabil-
lon Ta consigné dans ses Annales ^ c'est-à-dire dans
son dernier et son plus considérable ouvrage, où
sont résumées et condensées toutes ses immenses
recherches et nécessairement celtes qu'il avait faites
en mai 1682 à Roanne et dans tous les monastères
des environs et de la région Brionnaisc, compris
Tabbaye de Marcigny et par conséquent le couvent
bénédictin de Saint-Rigaud de son voisinage immé-
diat. C'est ce dont témoigne son lîer Burgundicum,
qui ne fut public qu'après sa mort par D. Thierry
Ruinart, en même temps que le dernier volume des
Annales {\].
Comme il est inadmissible que nos modernes his-
toriens aient ignoré le renseignement capital que
nous venons de transcrire, on doit supposer que leur
silence à ce sujet a été motivé, d*abord par les ter-
mes en apparence contradictoires de Guibert parlant
(i) Mabillon, Œuvres posîhumeSj t, II, p. 26.
L
— 206 —
de vie érétnitique sous l'habit monastique^ et en second
lieu par Taffirmation du chroniqueur de Laon pla-
çant en Forei le monastère de Saint-Rigaud, ce qui
paraît à première vue totalement inexact. Il y avait
bien là, il faut en convenir, matière à défiance et
même suffisant motif pour rejeter ce témoignage.
Mais ces deux objections, en les étudiant attentive-
ment, perdent toute leur valeur. L'histoire de Saint-
Rigaud se charge de la résoudre et fait comprendre
que ni Du Gange ni Mabillon ne s'y soient arrêtés.
CHAPITRE II.
PIERRE ÉTAIT EN MÊME TEMPS ERMITE ET CÉNOBITE.
Au milieu du XP siècle, un bénédictin d'Issoire,
Eustorge, épris de solitude, quittait son monastère.
Tout naturellement attiré du côté de la grande
abbaye clunisienne alors à l'apogée de sa célébrité
sous l'administration de saint Hugues, il s'arrêtait
aux environs de Charlieu, dans la forêt d'Avaize,
près de Ligny, du diocèse de Mâcon, et s'y faisait
ermite.
Il était grand bruit à cette époque des austérités
spéciales et de la nouvelle forme de vie religieuse
pratiquée par deux pénitents italiens, Pierre Damien
et saint Dominique l'Encuirassé [loricatus)^ l'inven-
teur des cilices et des chaînes de fer (i). Leurs
retraites de Luceolo et de Fontavella dans l'Om-
brie, offraient tout à la fois les avantages de l'institut
érémitique et ceux des établissements cénobitiques.
Les cellules y coexistaient avec le cloître, la solitude
(i) Mabillon, Annales B., t. IV, p. 559. — A. Baillet, Vies
des Saints y 14 octobre.
— 2o6 —
avec la vie de communauté. C'était cette nouvelle
organisation monastique, qu'avait ébauchée saint
Romuald à Camaldoli à la fin du X*^ siècle et dont
vers II Su allait s'inspirer saint Bruno pour fonder
avec ses six compagnons la Chartreuse de Dauphiné
et son ordre fameux (i). Ce fut cette institution qui
prévalut à Saint-Rigaud et sous sa forme la plus
austère.
En effet le renom de sainteté de l'anachorète
Eustorge lui avait attiré des disciples qui, tout en
menant près de lui la vie de solitaires s'étaient cons-
titués en une petite congrégation, aliquantula con-
gregaiio [2), sous la règle de saint Benoît et le
patronage de saint Rigaud martyr. Et cette instal-
lation concorde si exactement avec la venue, en
ioG2j dans le diocèse de Mâcon, de Pierre Damien
envoyé dans les Gaules par le pape Alexandre II pour
y réformer les abus du clergé, qu'on est tenté d'ad-
mettre qu'elle fut la conséquence de sa visite et de
ses conseils aux ermites d'4vaize. Le sévère cardinal
n'avait pu faire accepter ses pratiques excessives par
Cluny, malgré ses instances prolongées auprès de
saint Hugues (3) ; il fut sans doute plus heureux
près d'Eustorge. Et la preuve de son ingérence à
Saint-Rigaud résulte : 1° de la bulle de privilège
qu'en 1071 il obtenait d'Alexandre II pour ce mo-
nastère (4) ; 2'' d'une autre bulle de i25i, par la-
(0 Luccolo contenait 18 cellules. A la Chartreuse il y
avaii, dans le principe, deux moines dans chaque cellule.
(3| Bulle d'Alexandre II en faveur de Saint-Rigaud, Gallia
christianay t. IV, c. 281. — Annales J5., t. V, p. 628.
(3) BiblwtlL cîuniacensiSy col. 461, 462, 477.
J4) Voy. noie 2 ci-dessus. Cette bulle est .contresignée
par Pierre Damien.
— 207 —
quelle le pape Innocent IV autorise les religieux de
Saint-Rigaud à se dispenser des observances trop
sévères qu'ils avaient primitivement ajoutées à la
discipline de saint Benoît : Bulla qua strictiores
observantiœ primitivo Sancti Rigaldi instituto superad-
ditœ mitigantur (i).
On appelait les religieux de Fontavella moines er-
mites de S.-Pierre-Damien, monachos eremiias insti-
tutionis Sancti Pétri Damiani. Les cénobites de Saint-
Rigaud, eux aussi,, se nommaient ermites et leur cou-
vent ermitage. C'est ce dont témoignent parmi plu-
sieurs titres: i^ la charte des bienfaiteurs du monas-
tère, transcrite par la Mure dans les preuves de son
Histoire ecclésiastique du diocèse de Lyon et qui fut
rédigée du vivant du pape Grégoire VII, par consé-
quent entre les années loyS et 1087. On y lit au
commencement cette phrase: Elucidare necessa-
rium est, quomodo hic locus quamvis in eremo po-
situs constituatur. Et un peu plus loin cet ermi-
tage est désigné par ces expressions : hoc pauperiale
cœnobium. 2° Une charte de donation d'une terre du
Vernay (près de la Chapellè-sous-Dun), faite par Ar-
taud de Chastelus et Richilde, sa femme, sœur d'Hu-
gues de Montréal, sous le règne de Louis VII, cum
jam iturus esset Jehrusalem cum exercitu magno ; ce
qui date cette charte d'environ 1147 (2). On y lit ce
passage significatif: ut ille Robertus monachus Sancti
Rigaldi locum teneat eo pacto quo priores eremitœ
tenuerant. Les anciens moines de Saint-Rigaud s'ap-
(i) Archives de Saône-et-Loire, série H., fonds de Saint-
Rigaud, portefeuille 143.
(2) Archives de Saône-et-Loire, série H., fonds de Saint-
Rigaud, portefeuille 142.
'^
— 20S —
pelaient donc ermites ; et en se faisant religieux dans
ce monastère, Pierre y était donc véritablement
ermite sous Vhabit de cénobite^ justifiant ainsi tout à
la fois son surnom si ^populaire et l'indication pré-
cise de Tabbé de Nogent.
CHAPITRE III.
SITUATION GÉOGRAPHIQUE DE SAINT-RIGAUD.
L*anoiiyme de Laon ne se borne pas à fixer à Saint-
Rigaud la résidence de Pierre avaftt la croisade, fixa-
tion qui, nous venons de le démontrer, concorde
pleinement avec le texte de Guibert. Il ajoute que
ce monastère est situé in Foresio, en Forez. Et Mabil-
lon précisant ce renseignement qu'il regarde comme
certain, dit qu'il s'agit de Saint-Rigaud au diocèse
de Mdcon, C*est donc bien le monastère de ce nom
fondé par Eustorge aux environs de Charlieu.
Mais dans ces indications n'y a-t-il pas une erreur
géographique considérable, suffisante pour leur enle-
ver toute créance? Autrement dit, peut on arriver à
démontrer que ce Saint-Rigaud des environs de
Charlieu appartenait au Forez?
Et d'abord il faudrait savoir si le chanoine de Laon
a entendu parler de . la situation géographique du
monastère au XP siècle au temps de la première
croisade, — ou seulement au XIII^ à l'époque où il
rédigeait sa chronique.
Dans ce dernier cas et en admettant que l'écrivain
fut vivant au milieu du XIII^ siècle. Vin Foresio de
son texte s'expliquerait aisément. A cette époque en
ell\;t ta majeure partie du territoire Brionnais, soit
du diocèse de Mâcon soit de celui d'Autun, entrait
provisoirement dans le comté de Forez par le ma-
— 209 —
rîage en 1 247 du comte Renaud fils cadet de Guy IV
avec Isabeau de Beaujeu veuve de 'Simon II de Se-
mur et dame douairière de la puissante seigneurie
de ce nom. Le comte Renaud fixait sa résidence à
Semur et s'intitulait Renaudus de Foresio dominus
Sine mûri Briennensis (i).
Le couvent de Saint-Rigaud était en plein Brion-
nais. Cela ne veut pas dire qu'il faisait au XIIP siècle
nécessairement partie de la seigneurie Forézienne de
Semur. Il est plus probable qu'il y formait avec ses
appartenances une enclave indépendante vu que
d'autre part il était en dehors du domaine royal
établi dans le Charluais à la suite de la main mise
de Philippe Auguste en 1 180 (2). Dans tous les cas
par ses droits et nombreuses possessions dans tout
le Semurois, au Fressy d'Oyé, à Ligny, à Saint-Ju-
lien de Cray, à Saint-Christophe, à Saint-Bonnet, à
Fleurie, il était en fait englobé dans cette seigneurie
de Renaud de Forez. Pour un écrivain résidant à
Laon, c'est-à-dire à une énorme distance des lieux
dont il parlait, Saint-Rigaud était donc véritablement
(1) De la Mure, Hist. des comtes de Fore^, chap. XXVII,
p. 259.
(2) Le domaine royal en tirant au nord-est de Charlieu
dans la direction de Saint-Rigaud, ne s'étendait pas au-delà
de la première partie de la forêt d'Avaize, celle qui descen-
dait jusqu'au confluent du Sornin et du ruisseau le Suppléon.
Le surplus de ces bois appartenait à l'abbaye qui y avait
seule les droits d'usage et de chasse. — Arrêt du 11 avril i333
du parlement de Paris qui donne aux religieux de l'abbaye
le droit de prendre du bois, de chasser et de faire paître
leurs troupeaux dans la partie de la forêt d'Avaize qui appar-
tient au Roi. Maintenue des mêmes droits, i38o environ.
(Fonds de Saint-Rigaud aux archives de Saône-et-Loire, por-
tefeuilles 145 et 148).
I
— 210 —
situé en Fore^. Ce n*est là toutefois, nous le répétons,
qu'une hypothèse, parce que les renseignements
biographiques sur le chanoine de Laon font absolu-
ment défaut. En sorte que la date de sa mort étant
ignorée, nous ne pouvons avoir la certitude qu'il a
pu connaître le mariage du comte Renaud au milieu
dtî XIII'' siècle avec ses conséquences pour le pays
Brionnais.
Il faut donc nous en tenir à l'opinion qu'il a voulu
parler de la situation géographique de Saint-Rigaud
au XI'^ siècle, à l'époque de Pierre l'Ermite. Or, après
les témoignages de véracité donnés à cet écrivain pour
ce qui concerne notamment l'histoire de la Picardie,
on doit admettre qu'il a dû étayer son affirmation
sur des documents authentiques, que Guibert lui-
même avait ignorés.
En Tabscnce de ces sources primitives aujourd'hui
disparues depuis les autodafés révolutionnaires, la
vérification de cet in Foresio du Chronicon Laudu-
nensiSf ne peut se faire que par l'étude des titres des
X^ et XI'" siècles encore existants, ou pour mieux dine
par la reconstitution de l'état territorial et adminis-
tratif du Charluais-Brionnais au temps de Pierre.
Cette reconstitution n'a point encore été faite. Elle
présenterait un puissant intérêt, mais la pénurie de
ces documents la rendra probablement toujours in-
complète et difficile. Elle sortirait d'ailleurs du cadre
de ce mémoire et nous n'en esquisserons que les
lignes nécessaires à notre démonstration.
On sait que le territoire du Charluais-Brionnais,
comprenant Avaize et Saint-Rigaud, après avoir fait
partie du pagvs Tuheonensis de la cité Ségusiave,
plus tard aux V*^ et VI<^ siècles du pagvs major et de
— 2 11 —
Véwèché^parrochia^ deMâcon, puis au IXS du comté
de ce nom, formait dès cette époque une partie im-
portante de la vicomte dudit Màcon, laquelle au
XP siècle devenait héréditaire et inféodée dans la
maison des Blancs, yl/^/, originaires de Briennon (i)
et puissamment possessionnés en Charluais, en
Brionnais et en Roannais.
Il est difficile aujourd'hui de déterminer exactement
la circonscription de cette ancienne vicomte pour la
région qui nous occupe. On ne peut que la jalonner
à l'aide de quelques chanes qui lui attribuent : au
sud, Villers (2) ; à Test, Saint-Martin de Lixy et
Châteauneuf, séparés par la rivière ou la vallée du
Sornin de la forêt d'Avaize (3). Puis au nord-est,
Saint-Rigaud et ses appartenances entre les deux
ruisseaux du Suppléon qui descend de Saint-Chris-
tophe à Charlieu et de TAusières. Du côté ouest et
au nord, on peut conjecturer que les limites descen-
(i) Abbé F. Cucherat, Semur -en- Brionnais, ses barons ^ etc.,
dans les Mémoires de la Société Édue/ine, t. XV, p. 271.
(2) Severt, Chronologie des Évéques de Mâcon, p. 118.
Donation par Hugues le Blanc, vicomte de Mâcon, à l'église
Saint-Pierre de Mâcon, de la chapelle de Saint-André avec
sa verchère (io65 à 1078). — Aug. Bernard, dans son Essai hist.
sur les vicomtes de Lyon, de Vienne et de Mâcon, démontre
qu'il s'agit de la chapelle de Saint-André de Villers près
Charlieu (Revue Forépenne, t. I, p. i53).
(3) Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon, n© 420. Charte
de restitution aux chanoines de Saint-Vincent de l'église de
Lixi, sous le vocable de Saint-Martin, in pago Dunensi, in
villa Liciaco, par Léotald comte de Mâcon et Gautier, Wal-
teriuSy vicomte, au temps du roi Lothaire (954-960). — Car-
tulaire de Cluny, n® 4.312 du recueil général. Charte conte-
nant une bulle d'Urbain III qui démontre qu'Artaud le Blanc,
vicomte de Mâcon, était seigneur de Châteauneuf en 1186-
1187.
— 212 —
dant de Viliers à Pouiîîf qu^cIlcs englobaient peui-
ètre, suivaient la Loire par la Noaille^ LanolUa^
jusqu'au territoire (ïlguerande^ Evuiranda^ pour
remonter à Saint-Julien de Craj en formant une
ligne^ dont rextraordinaire irrégularité est difficile à
expliquer-
Comprise entre ces quelques points de repère,
cette circonscription, non seulement ne devait pas
former un tout compact, comme l'observe M- Vin-
cent Durand dans son Histoire abrégée de Char lieu ^
mais elle nous apparaît se morcelant, se réduisant
de plus en plus par une succession ininterrompue de
restitutions ou de donations pieuses à Clnny, à Saînt-
Vincent, à Saint-Pierre de Mâcon à Saint-Rigaud, et
de cessions à ses puissants voisins de Semur, de
Forez et surtout de Beaujeu* De telle sorte qu*à la
fin du XI^ siècle, suivant la remarque d'Auguste
Bernard, les vicomtes, les Blancs, finissant par ne
plus rien posséder dans ce pays de Charluais Brion-
nais, émigrent et s'installent dans leurs possessions
d'outre Loire, d'Ambierle et de Crozet. La vicomte
Carolingienne avait 'disparu et ses derniers représen-
tants cédaient en 1 180 Ambierle à Cluny, et en 1220
au comte de Forez la ville de Crozet avec tout ce
quils possédaient encore au delà de la Loire.
A ces vicissitudes de la dotation territoriale des
vicomtes dans le Charluais, il faut ajouter les nom-
breuses modifications qui y étaient survenues dans
leurs possessions personnelles, et Ton pourra corn-
prendre Texistencc, dès le milieu du X^ siècle dans
cette région, de plusieurs enclaves appartenant au
pagus LuffdunetisiSy aux comtés de Lyon et de Forez,
qui n'étaient pas encore séparés à cette époque et ne
— 2l3 —
devaient l'être que dans la seconde moitié du XII''
siècle à la suite de la célèbre transaction de iiyS,.
Quelles étaient ces anciennes enclaves Lyonnaises-
Foréziennes en Charluais et en Brionnais?
Les trois cartulaires de Cluny, de Saint-Vincent
de Mâcon et de Savigny, sont à peu près les seules
sources pouvant fournir des réponses plus ou moins
complètes à cette question intéressante. Auguste
Bernard mentionne bien l'existence d'une considéra-
ble et ancienne enclave du comté de Lyon et de
Forez dans \epagus Matisconensis du côté de Charlieu,
mais il n'entre dans aucuns détails (i). Chavot dans
son tableau des divisions territoriales et administra-
tives du Maçonnais du IX*^ au XII^ siècle (2), est
plus explicite et attribue au comté de Forez, dès la
fin du X^ siècle, Pouilly-sous-Charlieu, Iguerande et
Saint-Julien de Cray. Il faudrait y ajouter partie
d'Oyé dans le Semurois.
Enclave de Pouilly. — Elle ne paraît pas aussi
certaine que l'affirme Chavot, et le Poliacus des
chartes est très probablement Pouilly-lès-Feurs, obé-
dience Clunisienne de l'archiprêtré de Néronde, plu-
tôt que Pouilly-sous-Charlieu qui relevait directement
de l'évêque de Mâcon.
C'est ce qui semble résulter de la charte de Cluny,
n° 366o du recueil général, datée de 1091 et qui
contient donation par Hilisiard seigneur de Néronde,
(i) Aug. Bernard, Cartulaire de Savigny (appendice),
subdivisions du pagus Lugdunensis aux IX», Xc et XI« siècles»
t. II, p. 1080.
(2) Chavot, préface et appendice du Cartulaire de Saint-
Vincent de Mâcon, p. xvi et cxcv.
»
— 214 —
de vignes situées m villa Poliaco, in comiiatu Forensi^
en présence de Arnaldus seigneur de Saint-Marcel,
qui doit être Saint-Marcel de Féline, Ncronde et
Saint-Marcel sont dans le voisinage de Pouilly-lès-
Feurs.
Trois autres chartes du même cartulaire» n*^^ iao6,
12IO et j3o6 seraient un peu moins probantes. En
ij66, II juillet, Anschericus donne au monastère de
Cluny, un curtil que vocahtr Poliacus avec son église
dédiée à Saint-Didier, iii comiiatu Forensi et in pago
Lugdunense. La même année au mois de septembre,
une dame lïaria et son fils Pondus ^ prêtre, donnent
à Dieu, aux saints apôtres ï^ierre et Paul et au bien-
heureux Didier, beaie Desiderti^ un m an se in ri lia
que diciiur Poliago.
En 971 enfin, au mois d'août, ces deux mêmes
bienfaiteurs donnent au monastère de Cluny, umn-
sum cum appenditiis in inlla Poliaco^ in pago fAigdit"
nese atque in comiiatu Forensi posile. Les pouillés du
diocèse de Lyon à partir du XIIP siècle placent Téglise
de Pouilly-lès-Feurs sous le patronage de saint
Pierre, celle de Pouilly-sousCharlicu sous le vocable
des saints Pierre et Paul. Mais quel était celle de ces
deux églises qui au X*^ siècle était consacrée à saint
Didier, en même temps qu'à saint Pierre et à saint
Paul ?...<, Autre cause d'incertitude: Tarchevèque de
Lyon, Burchardi et les autres évéques réunis en sy-
node à Anse en 9^4, accordent à Cluny une chaitc de
privilège (n** 22bb) en faveur d*un certain nombre de
ses possessions, dont la liste comprend notamment
neuf localités du diocèse ou p*2ffns de Lyon, savoir :
Saviniacum et Roman a m poiesialem, Charariacum^ et
Tosciacumj PoUacum^ Arladunumj Ambertam cdlam
H
— 2l5 —
cum appenditiis suis, Ivuirendam et castrum Oiedellis.
Si pour cette énumération le rédacteur a suivi, comme
c'est à croire, un ordre géographique en partant de
Savigny pour finir à Oyé, le Poliacus de cette charte
placé avant Arthun, serait tout naturellement Pouilly-
lès-Feurs î
Enclave d'Iguerande. — Ici point d'incertitude.
Iguerande, Aigverande, Evuirandus, Ipuiranda^ Evvi-
randisy apparaît, au milieu du X^ siècle, située dans
le pagus Matiscensisy dans le comté de Màcon. Ce qui
résulte d'abord d'une charte de Cluny de 987, qui
place dans ce comté Iguerande et ses trois églises,
Saint-André, Saint-Jean et Saint-Marcel (i) ; puis
d'une deuxième charte du même cartulaire (n° 1192)
datée du 12 novembre 965 au 1 1 novembre 966, ainsi
conçue: Sacro cenobio Cluniensi monasterioj ego
Adilis dono ex rébus proprietatis mee et sunt ipse
res site in pago Matisconensiy in agro Evuirandensi,
in villa Escutiaco : et habent ipse res fines a mane
finem de Floriago (Fleurie), a medio die finem de
Lanolia, a sero Lera fiuvio^ a circio terra Amsberti.
Mais dès la fin du X^ siècle, à la suite d'une de
ces modifications administratives auxquelles nous
faisions allusion plus haut et dont la cause d'ailleurs
ne nous est pas connue, ce territoire d'Evuirande
était sorti du diocèse et du comté de Mâcon et faisait
partie du Forez-Lyonnais (2). C'est ce que prouve
(i) Aug. Bernard, Cartulaire de Savigny et d'Ainay (ap-
pendice), t. II, p. 1094.
(2) Plus tard on trouve au XVe siècle que le territoire
d'Iguerande est partie du Brionnais ou du duché de Bour-
gogne (pour un tiers) et partie du Lyonnais ou du royaume
— 2l6 —
I** la charte ci-dessus relatée de l'archevêque Bur-
chard de 994, et 2*^ une autre charte de Cluny de
Tan 1000 (n'' 2dio), qui contient donation par une
dame Richoara des biens suivants : in comitatu Fo-
rense et in pilla Jultaco, unum mansum,... et in alio
loco, unam vineam in Ivuirando villa. Le rédacteur
énumérant des biens situés dans le comté de Forez,
n*avait pas à répéter après les mots in alio locOy Tin-
dication in comitaUi Forense.
Le monastère de Saint-Rigaud était à peine à neuf
kilomètres en ligne droite de la frontière de cette
enclave Forézienne d'Iguerande, c'est-à-dire de r£'5-
cutiacus de la charte n^ 1192 où Ton peut voir le
hameau d^Ecreux dont la situation topographique
entre Floriagus (Fleurie), Lanolia (Saint-Pierre-la-
Noaille) et le Heuve de Loire est exactement celle
d'Escutiacus-
Enclave d'Oyé, — C'est dans le décret de privilège
de Tarchevéque Burchard ci-dessus mentionné que
se trouve Tindi cation du castrum Oiedellis in pago
Luffdunense. Une branche Forézienne de la famille
vicomtale des Blanc, installée à Néronde et à Roanne
était possessionnée à Oyé, au hameau de Fressy, e
dès 1067, comme nous le verrons plus loin, cette
terre appartenait à Saint-Rigaud.
Enclave de Saint-Juliçn de Cray. — Chavot af-
firme à plusieurs reprises que Saint-Julien de Cray
de France, et cette division persiste jusqu'à la fin du XVII !«
siècle.
Voir : Déclaration n** 119, baronnie de Semur, prévosté de
la Noille, dans VElai militaire et féodal des bailliages d'Au-
lun...w en 1474. Mémoires de la Société Éduenne, t. XI. —
Counépçe, t, III, p. 116. — Almanach du Lyonnais pour
1760.
^^•^'
— 217 —
faisait dès la fin du X^ siècle partie du comté de
Forez. Une des chartes sur lesquelles il s'appuie,
le n° 25 10 de Cluny, ne semble pas toutefois consti-
tuer un témoignage décisif. Cette charte mentionne
comme nous l'avons vu, des biens situés in comitatu
Forense, in villa Juliaco... et in Evuirando villa. Il
est très vrai que les deux territoires d'Iguerande et
de Saint-Julien de Cray se touchaient sur quelques
points, et ce voisinage justifierait peut-être l'assimi-
lation de ce Saint-Julien et de Juliacus. Mais c'est
une traduction diflBcile à accepter, et pour ce motif,
on incline à placer Juliacus à Julieu, l'ancienne
localité voisine de Saint-Étienne-le-Molard, située
toutefois à une distance bien considérable d'Igue-
rande et du Brionnais !
On trouve un témoignage fort important et décisif
en faveur de cette enclave Forézienne de Saint-Julien
de Cray, dans le traité intervenu en 1228 à Saint-
Germain-en-Roannais entre le comte Guy IV et Marie
de Bourgogne, dame de Semur, pour la fixation des
limites du Forez et du Brionnais (i). Le comte s y
désiste de la garde de Saint-Julien, villa Sancti Ju-
lianiy qu'avait remis en son pouvoir l'abbé de Saint-
Rigaud, et ses droits passent à la dame de Semur.
Ce désistement était la conséquence du retour, par
ce traité, de tout le pays Brionnais dans la seigneurie
Semuroise ; et il prouve qu'antérieurement au XIIP
siècle, le territoire de Saint-Julien de Cray au moins
pro parte, ressortissait au civil du comté de Forez,
car au spirituel son église relevait directement de
l'évêché d'Autun. Ce n'est qu'en iio5 qu'elle passe
(i) La Mure, Hist. des comtes de Fore^jfj preuves, n? 44,
t. III, p. 40.
"^"7k^
— 2l8 — .
à Cluny pour le monastère de Marcigny par suite de
U donation de NarioduSy évêque d'Autun (i).
On peut toutefois se demander, et l'objection est
sérieuse, si le Saint-Julien du traité de délimitation
ne serait pas la villa de ce nom, sise au-delà de la
Bénisson-Dieu, près de TEspinasse, et qui était deve-
nue au XVP siccld' avec le bourg dudit TEspinasse,
Tagglomération assez importante que les troupes
royalistes de Saulx Tavannes incendièrent en 1589.
Cette supposition semble inadmissible. Un titre du
commencement du XIII*-' siècle (2) nous apprend, en
effet, que Bernard, abbé de Saint-Rigaud, consent à
payer une redevance annuelle de huit bichets d*avoine
pour droit de garde, à Eustache de TEspinasse, che-
valier, à cause de la maison de Saint-Julien, près
dudit TEspinassc, appartenant à son abbaye (3).
Si ce Saint-Julîen-rEspinasse était celui de la
charte de i223, la garde en aurait donc été donnée
en même temps a deuxseigneurs, celui de TEspinasse
et le comte de Forez puis à la dame de Semur qui con-
tinue les droits du comte. Cela paraît inadmissible.
Au surplus Saint-Julien-l'Espinasse devait être
situé en Roannais. Son église sous le nom de Les-
(il Carndaire de Clunyy charte du i5 janvier iio5, no
3S2(ï du recueil général.
|2| Archives de Saône-et-Loire, fonds de Saint-Rigaud,
poriefcuille 143.
;3j A. propos des seigneurs de TEspinasse, n'y aurait-il
pas à remarquer que cette ancienne famille était aux XI' et
Xll^ siècles très puissante par le grand nombre de seigneu-
ries qu'elle possédait en Brionnais et en Maçonnais, et qui le
17 octobre 1477 furent confisquées sur Philibert de Lespi-
nasse^ tenantle pani du roi Louis XI, par Jehan de Chalon,
prince d'Orange. Voir Mémoires de la Société Éduenne, t. X,
p. 143, t. XI j p. 131. Cette famille était probablement posses-
sîonnée dans le voisinage de Saint-Rigaud ?
— 219 —
pinaci paraît dans les plus anciens pouillés relever
de l'archiprêtré de Roanne et elle était avant le XII*
siècle une des dépendances du riche prieuré d'Am-
bierle dont par lettres expresses de 1166 le roi
Louis-le-Jeune lui confirme la possession. En outre
le grand chemin tendant de Briennon aux fossés de
VivanSy qui restait au comte par le traité de délimi-
tation, devait laisser en Roannais TEspinasse aussi
bien que Saint-Germain de son voisinage immédiat
Si cette situation topographique de Saint-Julien-
TEspinasse était solidement prouvée elle suffirait
pour le mettre en dehors du traité de i223.
Tout concorde donc pour justifier Topinion de
Chavot sur l'existence d'une enclave Forézienne à
Saint-Julien de Cray en Brionnais. Elle devait com-
prendre la majeure partie des terres situées entre les
ruisseaux de Suppléon et d'Ausière, qu'un riche sei-
gneur Forézien avait données, comme on le verra
plus loin, pour y asseoir les bâtiments du couvent et
de l'église de Saint-Rigaud. Cette construction s'éleva
sur la rive droite de l'Ausière, dans le voisinage
immédiat de la terre dite de RoaneiSy dont la justice
faisait à la fin du XI* siècle l'objet d'un accord entre
les religieux du monastère et le prévôt d'Archîs (1).
On objectera peut-être qu'à considérer les divisions
territoriales du Charluais-Brionnais au XVIII* siècle
et en supposant qu'elles reproduisaient encore au
(1) Arch. dép. de Saône-et-Loire, série H., portefeuille 142.
Règlement des droits de justice entre les Religieux de Saint-
Rigaud et Alard prévôt d'Archis (Arcy ?) pour la terre de
Roaneis qui est entre le Suppléon et TAusière. Ces droits
appartiendront pour les deux tiers au monastère et pour un
tiers audit prévôt (sans date, 2^ moitié du XI« siècle).
i5
— 220 —
moins partiellement les anciennes, le pays de Saint-
Julien de Cray ne se serait jamais avance au-delà
de la Petîte-Forêt-sous-Chamron et par conséquent
n'aurait point englobé le monastère de Saint-Rigaud
qui en serait resté distant d'à peu près une demi-
lieue. Ce n'est la toutefois qu'une hypothèse qu'il
sera toujours difficile de vérifier.
Mais il est temps de résumer cette longue et aride
dissertation- Nous avions à démontrer Texactitudedu
renseignement donné par l'anonyme de Laon sur la
situation iu Foresio du monastère de Saint-Rigaud. Du
tableau que nous avons essayé de tracer du Char-
luais-Brionnais au XI*^ siècle, il ressort que cette
région comprenait alors au moins trois enclaves
Foréziennes- Lyonnaises, Iguerande, Oyé et Saint-
Julien de Cray, Or Saint-Rigaud s'il n'était pas
exactement compris dans la dernière n'en était dis-
tant que d'une demî-lieue environ, il était à 9
kilomètres de celle d^Iguerande^ à j 1 ou i 2 de celle
d*Oyé, Dans ces conditions, en supposant que le
chroniqueur de Laon ait rommis une erreur géogra-
phique, ce qui n*est pas prouvé, l'erreur serait bien
pardonnable chez un écrivain vivant au XIIP siècle
et à une distance si considérable des lieux dont il
parle. Cette erreur d'ailleurs serait véritablement
insignifiante et ne saurait infirmer la valeur du ren-
seignement qu'il nous donne sur la résidence monas-
tique de Pierre avant la Croisade,
CHAPITRE IV.
ORIGINE FORÉZtENNE DE SAÏNT-RIGATJD.
S*îl est difficile, comme on vient de le voir, de
prouver que le monastère de Pierre était exactement
Foré^ien par sa situation géopraphique^ on peut être
i
i
— 221 —
certain, qu'il l'était par ses origines. C'est ce qui nous
reste à démontrer.
Saint-Rigaud fut fondé en io65. C'est à cette date
que la construction de son église et de ses lieux ré-
guliers put être entreprise, grâce aux libéralités du
seigneur forézien Artaud de Néronde et de sa femme
Étiennette. Artaud était de la maison vicomtale des
Blancs, des Albi.
Il donne à la petite congrégation de moines servant
Dieu dans l'ermitage de Saint-Rigaud, ad construc-
tionem hujus loci, tous les fonds, prés, bois, terres
cultivées ou non, qui s'étendent entre les deux ruis-
seaux du Suppléon et d'Ausière, avec les serfs, hom-
mes et femmes qui y habitent. Sa femme intervient
pour approuver cette donation et promet d'y ajouter,
lorsqu'elle mourra, sa part dans lesdites terres. Cette
charte, datée de io65, est passée en présence de deux
témoins très probablement Foréziens, Girin de Bon-
nefond et Bernard de Cordelles (37).
La construction du monastère est immédiatement
commencée, et deux ans après, le 18 décembre 1067
suivant Severt, son église est solennellement consa-
crée.
A cette occasion interviennent de nouvelles dona-
tions d'Artaud en faveur des moines de Saint-Rigaud
qui habitent le lieu de Crosonce, placé sous les vo-
cables de la Sainte Trinité, de Notre-Dame, de
Saint-Michel, de Saint-Vincent, de Saint-Cyr et de
Saint-Rigaud d'Avaise. Il leur abandonne l'église de
Matour, la moitié des revenus de celle de Gible, son
domaine de Vicelaire avec les prés, forêts et moulins*
(i) Arch. dép. de Saône-et- Loire, ibid, — Donatio feudi
Sancti Rigaldi a rivo Simpïeione usque ad rivum Auserie.
\
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222 —
qui en dépendent, plus un serf et toutes les terres
qu'il possède audit lieu de Crosonce. Son frère
Hugues le Blanc approuve ces donations reçues par
les moines Eustorge et Hugues de Saint-Rigaud, et
datées de 1067 (1).
Après la mort de son époux, Étiennette se rema-
rie, puis sentant sa fin approcher, elle convoque à
Roanne où elle demeure, Drogon, évêque de Mâcon,
assisté d'Hugues et d'Eustorge. En leur présence
elle confirme par testament les donations faites par
Artaud, son premier mari, et y ajoute la terre de
Fressy, alias Fercy, à Oyé en Semurois ainsi que
réglise de Ligny avec ses dépendances (2).
Plus tard en 1086 est rédigée la charte des bien-
faiteurs dont il a été parlé plus haut. On y remarque
entr*autres noms ceux des comtes de Mâcon et de
Chalon, d'Humbert de Bourbon, de Guillaume comte
de Forez, de Geoffroy de Semur avec son fils,
d'Humben de Beaujeu avec son frère, de Girard de
Ferreux ?, Peroliensis, et Dalmace de Roannais, qui
tous imitent en les approuvant les concessions faites
par Artaud de Néronde « lequel repose en ce lieu » (3).
Et ce Forczien Artaud ne fut pas un simple bien-
faiteur, comme Ta écrit Aug. Bernard, mais le véri-
table fondateur de Saint-Rigaud, ainsi que le prouve
sa première donation de io6b ad constructionem hujus
lociy et ce que la Gallia christiana confirme expres-
sément en ces termes : « Au temps de Hugues, pre^
mier abbé^ élu en ioj2, qui avait succédé à Eustorge,
\i) Arch. dép. de Saône-et-Loire, ibid,
{i\ Arch. dép. de Saône-et-Loire, ibid,
(3) La Mure, preuves de VHist, ecclés, du diocèse de Lyon^
p. 295, 29G, 297.
— 223 —
prieur, fut rédigée la charte des bienfaiteurs du mo-
nastère de Saint-Rigaudy au nombre desquels fut Ar--
iaud (vel Artaldus)y dont cette inscription en lettres
onciales se lit dans l'église dudit Saint-Rigaud, près
de l'autel, du côté de l'évangile : Artaudus miles de
Neyronda, alias Nigra unda, fundator hujus loci (i).
Les différents titres que nous venons de relater
suffisent amplement pour démontrer roriginé authen-
tiquement Forézienne de Saint-Rigaud. Et Técart
nul ou insignifiant relatif à sa situation géographique
in Foresio, perd toute valeur, n'est plus qu'une
question de mots.
CONCLUSION.
Ce mémoire avait pour objet de compléter la mo-
nographie de Pierre l'Ermite par l'indication de la
résidence monastique où il avait habité avant son
départ pour les Saints Lieux. Les conclusions aux-
quelles nous sommes arrivés confirment les rensei-
gnements donnés par les Gesta de l'abbé Guibert,
par le Chronicon du chanoine de Laon et approuvés
par Du Cange et Mabillon : Pierre était en même
temps moine et ermite ; et il habitait avant la pre-
mière croisade le monastère Foré\ien de Saint-Rigaud
d'Avai\e, près de Charlieu.
Le calendrier de l'église de Mâcon, d'après un bré-
piaire manuscrit du XV^ siècle à l'usage de Char lieu.
— Communication de M. Maurice Dumoulin.
Le manuscrit d'où j'extrais ce calendrier, appar-
tient à la bibliothèque de Roanne où il porte le n° 17 du
(i) Gallia christianay Ecclesia MatisconensiSy t. IV, p. 1173.
i
— 224 —
catalogue de Viry (i). C'est an bréviaire sur parche-
min de 5o3 feuîIIetSj mesurant 148 millimètres sur
98^ très endommage en de certaines parties, veuf
de beaucoup de ses feuillets au commencement et
à la fin. Il a été relié assez mal dans le courant de
ce siècle et rogné à nouveau* Les quelques orne-
ments qu'il présentait ont ainsi en partie disparu,
rhumidité a fait le reste [2).
Le calendrier est intact, c^est là le point le plus
in^ortant ; mais il est fréquemment illisible.
Grâce à une récente communication, nous possé*-
dons déjà un calendrierdu XV^ siëdc seanidum ecclesiœ
L iigduiiensis à 1 * usage d'une c hapel le d e Sa i n t-Germa i n-
Laval- Voici un calendrier secundum ecclesiœ Maiis-
conensis à Tusage de Saînt*Philibert de Charlieu,
La destination de ce bréviaire, d'une écriture du
XV^ siècle, est indiquée par plusieurs notes du calen-
drier, où il est fait mention de la fête de la dédicace de
réglisede Charlieu et de celle de saint Philibert son
patron ;son possesseur ou quelqu'unde ses amis a laissé
les deux notules survantes, toutes deux rayées d'un trait
de plume, tracées en caractères de la même époque.
K Messire Guichard te plus prodigue de Saînct-
Philibert ^^ et n Messire Guichard, bon homme,
le melieur de Sainct-Philibert » (3),
Voici le texte de ce caîendrier, tel que nous avons
pu rétablir.
{1] N" 2[ du cat. Bougenotj Invent, des Afanuscrits des
BibL des Departcmenis, T. XXi, p. 5ob,
(2) C'est à la Jin de ce manuscrit, sur une pa^^e de garde
quVst écrite la noie relaii\"e à la mort de Jacques Faye, pro-
lonoiairc du Saint Siège que j*ai reproduite dans Topuscule,
A travers les vieux livreSj p, 24. — Voir, plus loin, au 20 juillet.
(3) Fo 26^ r».
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Circumcisio Domini.
Oct. sancti Stephani.
Oct. sancti Johannis.
Oct. sanctorum Innocentium.
Epiphania Domini. XII Lectio.
Pauli, primi heremite.
[Oct.] Epiphanie. Hylarii, episcopi et confessons.
Felicis, confessons.
Boniti, episcopi et confessons.
Marcelli, pape et martyris. IX 1.
Prisce, virginis.
Fabiani et Sebastiani, mem.
Agnetis, virginis.
Vincentiit martyris.
IX 1.
Speusipi.
III 1.
IX 1.
IX 1.
IX 1.
Tiiimotei, apostoli.
Conversio sancti Pauli. IX 1.
Policarpi, sociorumque ejus.
III I.
Projecti, martyris.
III 1.
Agnetis, secundo.
Oct. Vincentii.
Hodie fiât de sancto Valcriano episcopo.
IX 1.
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Philippi et Jacobi, apostolorum.
Invencio Sce Crucis. IX 1.
Floriani. martyris.
Gothardi, epi.
Johannis an te Portant Latinam.
Juvenalis, martyris.
Victoris, martyris.
Translacio sancti Nicolay.
Gordiani et Epymachi, martyrum.
Mamerti epi. Maioli, abbatis.
Nerei, Achillei et Pancracii, martyr.
Marie ad martyres.
Victoris et Corone, martyrum.
IX 1.
Alexandri, Evcnti.
III 1.
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III I.
IX I.
III 1.
IX 1.
III 1.
III 1.
IX 1.
Potenciane, virginis.
III 1.
Tranalalio sancti Philibcrti. IX 1. Desiderii, epi. et martyris.
Urbani, pape et martyris.
Geraldi, episcopi Matisconcnsis et conf.
Petronillc, virginis.
III I.
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Mcdardi, epi. c^ coiifesftcvrîfl. JJI L
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Basllldis, Orinl, Nubom et Nflzan, martymm,
Anlliaaîî, confcfiBfirÎA. IX t.
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ClriCj et Julite matrÎB cjuii. IX U
Marc! et Mârcellîanii marc. 111 1-
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Vitalis^p martyri^. Ul L
Albanie Achacii^ sQdoriini<[Uc cjus, mart. IX 1*
Vigilia.
Naiivitai bcûti Johanrtis BafiitU. TX t.
Translaciû sd Ekgii, epi, el conf.
Johann is cl Pautî, apottolorum^ IX L
Uiretiei, âociorumquc cfus. IX l.
Pétri tt Pauti\ apostolorum.
Commumoracio sci Pauli* IX 1.
Lconis^ pape. Vig^ilia.
IX 1.
Mârdalis, i^pu cl conf.
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Oct. sci Johannis Baptiste. IX 1. Theobaldi, conf., Domi-
ciani, abbatis. IX I.
Processi et Martiniani» martyrum. III 1.
Translado sti Martini.
Oct. apostolonim Pétri et Pauli.
Septem Fratrum.
Translacio sancti Benedicti.
Vivencioli, epi.
III I.
IX 1.
III 1.
III 1.
III 1.
Sperati, sociorumque ejus martyrum. III 1.
Symphorose cum vu filiis suis. IX 1.
Margarite, virginis. m i.
Hodie jovis xxJuliifm») v» xiiii. obiit R. D. Jac. Paye, pro-
thonotharius.
Marie Magdalene. ix 1.
Appollinaris, epi. et martyris. ni 1.
Christine, virginis. m i.
Jacobi, apostoli, IX I.
Anne, matris Marie, IX 1.
Hac die fit desco Christoforo. IX 1.
Nazari, Celsi et Pantaleonis, martyrum. IX I.
Felicis, Simplicii. Faustini et Beatricis, mart. IX 1.
Abdon et Sennen, mart. IX 1.
Germani, epi. et Himiterii, conf. IX 1.
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Ad vincttla tancii Pftri.
Stephanï, pppe ci m^riyns,
Invetido bi;ati StepNni*
Ju>ti, opj, eî conf.
Dominici. conf.
IX 1.
ni 1.
IX L
III L
IX L
Si\û, parc ft mflrivris. Tr&mftgMratio LkminL IX L Fe-
Hdfiiïriî) Agapill.
Donati, «r . *?l mortyris.
Cirici, Ijirgi oi Smarupdi. mon. III h
Amoris et Viatoria. IX h
Ij3urttttu. marifrîs, IX I.
TiburcUj martyrli.
I poli ri, sûdorumquc cjuii, mari y ru m.
Hu^cbiî, pretibU- cl conf,
i4j^tfin/fcro iïc?itVf Marie.
Oct^ fiaticli Laurfncil. lit I.
AgQpitl. rnâftyri^.
Eli I.
m L
IX l
MflmmçniiSt manyris.
111 L
Phiîittrtî. i3tb,.patroni hujus icciesie Curihci IX L
Oci. b»?aU' Mario, ÏX 1. Tïmothci et Symphoriani.
Minervi et ElepiArît martyrum, III J.
Barlhotomei, apottoîi. IX 1>
Gencsii, martyris. III J. Ludovici, rL^gia Fraîicic. cour
Rufi, marlyrisi. IH L
AuguBtiRlf epi. IX 1. HermctU ei Juliani, mirt^
D£coîLitio bcati Johannis H^jpii^l^. IX 1» Sabînt\ vjrgînîs-
Fclim. Audaii, niartynim^ 111 I.
Pflulmî, cpi. et conrcajtariï. III L
KL
SEPTEMBRE
September habet dies XXX, luna XXX.
XVI
V
XIII
II
XVIII
VII
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IV
XII
I
IX
XVII
VI
XIV
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September
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III
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XVIII
XVII
XVI
XV
XIV
XIII
XII
XI
X
IX
VIII
VII
VI
V
IV
III
II
Prisci atque Lazari, mart. III 1. Egidii, abbatis.
Justi, epi. Lugd. IX 1.
Marcelli, martyris. IX 1.
Hodie dominica anno domini millesimo (?) quarto de-
cessit Petrus
Grati, epi. et conf. IX 1.
hiativitas béate Marie. IX I.
Gorgonii, martyris.
Prothi et lacinthi, martyrum.
Sacerdotis, epi. et conf.
Exaîtacio Sce Crucis. IX I. Cornclii et Cipriani, mart.
Oct. ste Marie. IX 1. Nichomedis, martyris, Valeriani.
Eufemie virg. III 1. Lucie et Germiniani.
Dedicatio hujus ecclesie Cariloci.
Matheiy apostoli et evangeliste.
Mauricii, sociorumque ejus.
Invendu sancti Vincentii. IX I.
Andochii et Tyrsi et Felicis, mart.
Firmini, epi. et martyris.
Lupi, epi. et martyris.
Cosme et Damiani, mart.
Anemundi, epi. et martyris.
Michaelis, archangeli.
IX I.
IX 1.
IX 1.
Tecle, virg.
III 1.
IX 1.
III 1.
III I.
IX I.
Hieronymi presb. IX 1. Defunctorum commemoracio.
KL
OCTOBRE
October habet d[es XXXI, luna XXIX.
XVI
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IX
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VI
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IV
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II
Germaiii ntqae Remîgii, episcoporum.
Leodcgurii, epi, et martyris.
Francisa, conf,
Apoïlinaris, epi. et conf.
Fidis, virginis,
Marci, pape.
DcmLarîÎT mttriyri*»
Dionigii, sociorum^ne ejus.
Gcraldï, conf.
CaJixtîj pape et martyHs.
Aniïochi^ upi.
ViUliSï confesflom. Junieni epi,
Florcrtii, epi. et cûnf.
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IX I.
IX 1.
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m I.
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111 I.
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I
x| ïïiiHa virginum, III L Sive demMr'tynèitaAsîtm^ieU lll L
Cfbpinj eî Crispiniani mart. Ml L Frontotiis, ïll L
SimonU et Jude apottolontm.
Innoceatla, martyrîs. ix 1.
Quiiitmi martyrift. Vi^iîia omnium $amttfrum. 111 L
KL
NOVEMBRE
November habet dies XXX, luna XXX.
XIII
II
XVIII
VII
XV
IV
XII
I
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VI
XIV
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XI
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VIII
XVI
V
November
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III
II
Idus
XVIII
XVII
XVI
XV
XIV
XIII
XII
XI
X
IX
VIII
VII
VI
V
IV
III
II
Festivitas Omnium Sanctorum.
Omnium fidelium defunctorum Commemoracio.
IX 1.
Octav. Omnium Sanctorum.
Theodori, martyris.
Verani, episcopi et conf.
Martini, epi, et conf. IX 1.
Brici, epi. et confessons.
Eucherii, epi. et conf.
IX 1.
III \.
III L
Menne, martyris.
IX 1.
III 1.
Oct. sancti Martini. IX 1. Romani, sociorumque martyris.
Helizabeth. IX 1.
Columbani, abbatis.
Cecilie, virginis et martyris.
démentis pape et martyris. IX 1.
Grisogoni, martyris.
Katerine, virginis et martyris. IX 1
Lini. pape et mart3rris.
Agricole et Vitalis, mart.
Cilee, apostoli. III I.
Saturnini, martyris. III 1.
Anfiree, apostoli.
III l.
III 1.
Felicitatis, virg.
Pétri, epi.
III I.
III 1.
Et dicitur Te Deum laudamus.
Vigilia,
IX 1.
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DECEMBRE
December habet dies XXXI, luna XXIX.
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Barbare^ virpinis et martym.
Nit-'olay, epi. et tant',
Om. isanciî Andrt^tfp âpo^tolL
Concept io béate Marie*
EuLaJie, virijini».
Ludt, vîrgmis-
O Sapicncta.
Thcme, aposloli.
Vigilia.
Naiiviîatis Domini.
Stephani, Frothomartfris.
Johatmis^ apostoti et evangclitie,
Sanctorum Innoctnlium.
Thome, epi. Cttalu[a]ricnsi3 et manyrii*
fît
ni
Sitvtstn, pape.
IX L
IX L
IX K
IX 1.
IX I.
IX 1.
— 237 —
Outre sa valeur liturgique, ce calendrier est in-
téressant en ce qu'il donne des détails précieux pour
l'histoire locale ; mais à rencontre de celui que M.
Tabbé Sachet a présenté à la Diana (i), il ne contient
ni indications astronomiques ni aucune de ces sen-
tences comminatoires qui se retrouvent ensuite dans
les calendriers des missels imprimés aux XV® et
XVP siècles.
La bibliothèque de la ville de Roanne possède
deux missels imprimés pour des diocèses de la région :
un missel à l'usage de l'église de Lyon (672*'** Cab)j
et un missel à l'usage de l'église de Mâcon (348 Cab).
Il m'est venu à l'idée de comparer les quatre ca-
lendriers fournis par chacun de ces ouvrages.
Entre le calendrier manuscrit du bréviaire que
nous citons et le calendrier imprimé dans le missel
à l'usage de Mâcon, il n'y a pas de grandes différen-
ces ; de même entre le calendrier publié par M. l'abbé
Sachet et celui du missel à l'usage de Lyon. Cela
doit être.
Cependant entre le calendrier manuscrit de l'église
de Lyon et le calendrier imprimé de l'église de Mâ-
con, on constate de curieuses ressemblances.
Le dernier reproduit textuellement les devises me-
naçantes que l'on a constatées dans le premier ;
celles des mois de janvier et de novembre diffèrent
seules complètement.
Janvier porte en tête Jani prima dies et septima
fine minatur, et on a inscrit à novembre Quinta
novembris et tertia fert mala membris.
(i) V. plus haut, p. 2 et suivantes.
— 238 —
Ailleurs il n'y a que quelques différences de détaiK
C'est ainsi que pour mars on lît, dans rimprimé,
bibentem au lieu de bideniem^ pour avril Jit martis
au Heu de est martis ; à juin c'est quindecimus à U
place de quindemis\ au mois d'août perdit à la place
de sternit ; à septembre dechnus pour décima et
enfin à décembre mirosus et non virosus.
Le rapprochement est curieux.
Maigre leurs ressemblances avec des textes impri*
mésj ces calendriers manuscrits n*en conservent pas
moins de la valeur, comme auxiliaires aux études
d'histoire locale; les imprimés, étant parfois aussi
rares que les manuscrits.
Plainte des ouvriers de Saint-Etienne contre les en-
trepreneurs de la fabrique d'armes, l'jiÔ. —
Une gi^ève des ouî^riers en soie de Lyon en t'ji'j*
— Communications de M* Maurice Dumoulin,
M. Maurice Dumoulin donne lecture des deux
lettres suivantes, relatives à des faits intéressant no-
tre région. Ces deux lettres inédites font partie d'un
volume de la Bibliothèque nationale (i), renfermant
la correspondance échangée entre le Régent et les
intendants pendant les années 171 5 à 1718 et se
trouvent aux f^* \%b et 242,
L
A Lyon ce 26 avril 1716,
Monseigneur,
J^ai receu avec la lettre que vous m'avez fait Thonneur de
m'escrire du quatre de ce mois celle que nombre d'ouvriers
de Ja ville de Saint-Estienne vous ont adressée pour se plain-
(i) Bibl. nat., fr., ii<*ii373.
— 239 —
dre de deux choses, la première qu'il n'y a plus de travail
dans la fabrique des armes establie dans cette ville, la se-
conde de ce qu'ils ne sont pas payés d'une partye de ce qui
leur est dub par les commissionnaires de M. Titon.
Ces plaintes ne regardent point le conseil de finance, c'est
au conseil de la guerre que ces pauvres gens doivent s'adres-
ser, je leur feray dire, j'ai examiné leurs demandes il seroit
à désirer qu'on put occuper le nombre de bons ouvriers qui
sont dans cette fabrique, aflfin de les empêcher de sortir du
pays pour aller gagner leur vie ailleurs, mais la paix en oste
les moyens et les occasions, au moins devroit-on leur payer
ce qui leur est dub, mais comme le sieur Titon est dans des
avances considérables avec le Roy, il n'a pas trop bien payé
les commissionnaires c'est-à-dire ceux qui sobligeoient envers
luy, de fournir les quantités des armes nécessaires pour le
magasin royal, et ceux cy ont encore esté moins exacts à
satisfaire les ouvriers, j'essayeray de faire faire quelque justice
à ces derniers par les commissionnaires.
Je suis avec respect, etc.
Meliand.
IL
Monseigneur,
En l'absance de M. Méliand qui est en chemin pour arriver bien
tost j'auray l'honneur de vous informer de ce qui s'est passé
en cette ville entre les ouvriers en soye et les maistres gardes
dud. ait, au sujet des règlemens faits par les prévost des mar-
chands et échevins de Lyon le 25 octobre 171 1, confirmés
par des lettres pattentes du 3i octobre 17 12 registrées au
parlement le huit juillet dernier seulement, que les mais-
tres marchands fabricants ont obtenu contre lesd. ouvriers
portant entrautres choses que tous les maistres ou fils de
maistres ouvriers en étoffes d'or, d'argent et de soye de la
ville de Lyon qui n'ont pas esté enregistrés en qualité de
marchans avant le premier novembre 171 1 et qui voudront
travailler ou faire travailler, fabriquer ou faire fabriquer pour
leur compte se feront enregistrer avant que les ouvrages ayent
esté commancés sur un livre qui sera tenu à cet effet au bureau
de la communauté desdits ouvriers en étoffe de soye de lad.
— 24^ —
ville et payeront entre les mains des maistres et gardes
scavoir, les maistres, trois cens livres^ et les fils de maisires,
deux cent livres lors dud. enregistrement qui ne pourra esire
fait qu'après qu'ils auront atteint Taage de vingt ans a peine
de conÇscation des ouvrages et de 60 livres d'annande et au sur-
plus que des maistres marchands de lad. communauté qui
ont esté enregistrés payeront au bureau desdits maistres et
gardes dans quinzaine les arrérages du droit de visite qu*ils
doivent sur le pied de vingt-cinq livres par année, a compter
du premier janvier 1712 seront contraints ; pour estre toutes
lesd, sommes employées à acquitter les dettes et charges de
lad* communauté.
Lesd. maistres et gardes voulant faire observer ces règle-
ments» lesd. ouvriers qui sont en très grand nombre et la
pluspart hors d'état de payer les sommes y portées s'en pri-
rent a un des maistres et gardes nommé Duclos qu'ils vou-
lurent brûler dans sa maison à ce qu*on dit, la nuii du lundy
dernier au mardy matin ; lequel fm obligé Je se retirer par
le derrière de sa maison sur la rivière. Ces ouvriers au nombre
de sept ou huit ayant présenté requeste a M. le prévost des
marchands^ en opposition ausd. règlements, ce quMl ne voulut
recevoir les regardant comme des mutins et en fit mettre
deuit en prison.
Le mercredy suivant j environ deux ou trois cens de ces
ouvriers se trouvèrent dans la place des Terreaux devant la
maison de ville dans le temps que messieurs de ville estoient
assemblés aud. hôtel de ville avec les juges conservateurs à
Tardinaire tenant Taudience. Cinquante desd. ouvriers tenant un
papier à Za main entrèrent dans lad* maison de ville et mon-
tant par le degré qui conduit a lad* chambre d'audiance,
remplie de procureurs et de partyes, furent repoussés et chas-
sés sur lesd* dcgreï par un des mandeurs nommé Jourdan
qui fut soutenu par le sieur Roche lieutenant du prévost et
le sieur Berardier qui les poussèrent dans lad. place Tépée a
[a main et essuyèrent quantité de coups de pierre dont ces
ouvriers s^estoient munis, marque de leur mauvais desseins*
Pendant ce temps, lesd, ouvriers jetèrent quantité de pierres
contre lad. maison de ville ; les arquebusiers et les peoonages
des c^uarliers estant venus au secours dissipèrent cette troupe
— 241 —
dont on en arresta cinq qui furent interrogez sur le champ
par l'auditeur de camp en présence de M. de Ville et de M. le
major de lad. ville, et ensuitte conduits en prison. Aujourd'huy
ils ont esté jugez a lad. maison de ville militairement par M.
le prévost des marchands, les quatre échevins, l'auditeur de
camp et six capitaines penons de différents quartiers de
cette ville, dont deux ont esté condamnés aux galerres, l'un
pour cinq ans et l'autre pour sa vie, après avoir fait amande
honorable devant lad. maison de ville, ce qui a esté exécuté
cet après midy ; et cette nuit on doit embarquer ces deux
condamnés pour Marseille.
J'ai attendu. Monseigneur, que toute cette affaire fut ter-
minée pour avoir l'honneur de vous en rendre compte de ce
que j'ay apris par la ville, estant persuadé que sy M. l'Intendant
avait esté icy on auroit agy de concert avec luy.
J'ay l'honneur d'estre etc.
Gayot de la Bussière.
Président au bureau des finances,
A Lyon 2 septembre 171 7.
Notes sur les incursions des bandes Anglo-Gasconnes
en Fore\ (i386-i38g). — Communication de M.
l'abbé Reure.
Les faits que nous allons exposer ont été incon-
nus à ceux qui ont écrit l'histoire générale du Forez.
La Mure et Aug. Bernard n'y font pas même allusion.
Cependant ils ne sont pas restés absolument ignorés.
Dans l'Histoire de la ville de Feurs (i), en particulier,
on trouve quelques détails sur l'invasion des bandes
anglaises en Forez vers 1 388, bien que probablement
M. Broutin soit allé trop loin en supposant que
Feurs serait alors tombé au pouvoir des Anglais.
(I) Pages i34 à 137.— Cf. HisU de Saint'Bonnet-le-ChâteaUy
t. 1er, p. 188.
-^ 242 —
Alain Maret avait soupçonné que le Forez avait revu
les bandes de routiers à la fin du XI V^ siècle, sans
être en ctat de le prouver : « Il y a eu peut-être,
dit-il, d'autres invasions des Anglais ou des Routiers
dans notre province, car, en iSSy, ils tenaient encore
plusieurs forts en Auvergne ; mais nous n'avons pas
de documents qui puissent constater ces incursions,
ou du moins ces documents sont encore enfouis dans
la poussière des archives » (i).
Ce n'est pas aux chroniqueurs du règne de
Charles VI qu'il faut demander des lumières; ils n'ont
pas cru sans doute qu'il valût la peine de raconter ces
rapides et obscures pilleries des compagnies anglaises,
Froissart lui-même, qui a si longuement narré les
méfaits des capitaines Anglo-Gascons en Auvergne et
en Limousin, ne sait rien de leurs chevauchées en
Forez. Il se contente de dire, après la prise de Mont-
ferrand par Perrot le Béharnais ; « Les nouvelles en
furent tantost trop loing espandues et sceues comment
les Anglois, Gascoings et pillars avoient conquise et
prinse la bonne ville de Montferrant. Tous ceux qui
en oyoient parler et à qui plus en touchoit s'en esmer-
veilloient et s'en doubtoient, et fermissoient [frémis-
soient] les voisins pays, comme Auvergne, Bourbon-
nois, Foresis et jusques en Berry » (2)- Chose bien
plus singulière ! La Chronique du bon duc Loys de
Bourbofi, écrite sous les yeux ou d'après les mémoires
de Jean de Châteaumorand, qui a joué un rôle dans
ces événements, n'en dit pas un seul mot, peut-être
(0 Noies pour servir à l'hist. du Lyonnais ^ du Fore^ et du
Beaujolais pendant les incursions des Rouiicrs au XI V^ siècle
(étude pubïiée dans la Revue du Lyonnais, avril i863),
(ï) Edition Kervyn de Lettenhove, t. XIII| p* 73*
— 243 —
parce que le duc, alors éloigné de son comté de
Forez, n'a pris aucune part directe et personnelle à
l'organisation de la défense.
Nous sommes donc réduits aux documents d'ar-
chives (i). Mais on sait qu'il ne faut en attendre,
généralement, que des informations morcelées, avec
lesquelles il est bien difficile de reconstituer un récit
suivi. C'est par hasard, pour ainsi dire, à l'occasion
d'une poursuite judiciaire contre un homme accusé
d'avoir été surpris dans la société des Anglais, d'un
subside voté par les Etats du Forez, d'une ordon-
nance de payement à un capitaine de gens d'armes,
d'un chevaucheur envoyé pour explorer la frontière
d'Auvergne, qu'on apprend, morceau par morceau,
quelques faits isolés, souvent sans date précise. Du
reste, le titre très modeste que nous donnons à ces
Notes sommaires montre assez qu'on ne prétend pas
ici raconter par le détail ces faits encore obscurs. A
vrai -dire, on se proprose surtout d'appeler sur eux
l'attention, et de provoquer d'autres recherches. Sans
doute, ils n'ont pas eu la gravité de ceux qui s'étaient
passés en Forez trente ans auparavant, vers le temps
de la bataille de Briguais. Mais si, comme il est
vraisemblable, tout s'est borné cette fois à quelques
courses d'aventuriers, les alarmes furent vives pen-
(i) Le plus précieux est un compte d'Etienne d'Entragues
(Arch.de la Loire, B. 191 5), dont une analyse étendue figurera
au t. III de VInventaire des archives du départ, de la Loire,
en cours d'impression. M. J. de Fréminville nous en a très
obligeamment communiqué les épreuves. — M. Aug. Chave-
rondier s'était spécialement occupé des guerres des Anglais
dans le Forez ; il est très probable qu'on trouverait dans ses
manuscrits, outre les notes qu'il avait patiemment recueillies
aux archives de la Loire, d^autres documents sur ce sujet.
-(
L
— 244 —
dant plusieurs années, et on n'épargna rien pour
prévenir de plus grandes calamités.
Qu'étaient au juste ces pillards qui paraissaient à
l'improviste dans quelque village Forczierij et s*en
allaient après avoir détroussé les marchands, et mis
à rançon la paroisse? Le nom de roiiiiers qu'on leur
donne souvent ou qu'ils prennent eux-mêmes n'est
pas absolument exact^ car ils étaient assimilés, ou
peu s'en faut^ à des troupes régulières, et leurs chefs
étaient solidement établis dans les places fortes de
TAuvergne, du Velay, du Limousin, du Rouergue, du
Querci. Il y avait de tout dans ces bandes : des Anglais,
des Gascons, des Béharnais, des Armagnacs, des Bre-
tons, des Allemands, même des Français, j'entends des
sujets du roi de France. Mais leur caractère commun
était de combattre sous le panache anglais ; un de
leurs capitaines^ Ramonet de Sort, se qualifie << cap-
pttanî d'une rote de gens d'armes per lo rey d'An-
gleterre ». Gens au reste fort indépendants, et se
moquant des trêves consenties entre les deux nations,
quand elles gênent leur humeur aventureuse.
Ils avaient deux manières de vivre sur le pays. La
plus simple et la plus sûre était de mettre i\ paciis
la région qui entourait leur fort ; moyennant une
redevance, le paysan ainsi acconrenancé labourait sa
terre en paix. Ou bien ces garnisons essaimaient
pour quelques jours des compagnies organisées pour
les courses à marche forcée. Libres de bagages, sans
canons nî balistes, elles tombaient à Paubc du jour
sur le point désigné, et, le coup fait, ramenaient en
hâte leur butin, qu'elles se partageaient ensuite der-
rière les murs de leurs châteaux.
Les compagnies qui pénétrèrent dans le Forez vers
— 245 —
i387 paraissent toutes être venues d'Auvergne. Au-
cune province n*a été plus malheureuse à la fin de la
première période de la guerre de Cent Ans. Pendant
de longues années, elle appartint de fait aux aventu-
riers qui occupaient un grand nombre de forteresses,
et de là tenaient le pays à merci. Les expéditions, plus
brillantes qu'utiles, de Boucicaut et du duc de Bour-
bon n'apportèrent à ces maux qu'une rémission pas-
sagère. La ville de Saint-Flour vécut huit ans (i383-
iSgi) une vie terrible, nuit et jour aux prises avec
les garnisons anglaises de la Haute Auvergne. Presque
à ses portes, le château d'Alleuse fut longtemps oc-
cupé par le bâtard de Garlan, puis par le fameux
Aimerigot-Marchès. Cariât, Valon, Cromières, Murât,
Saillens, Montsuc, Turlande, la Roche d'Uzac, Cha-
lucet, etc. étaient aux mains de Ramonet de Sort,
Perrot le Béharnais, Nolim Barbe, Gourdinot, Ar-
naudon de Campane et dix autres chefs de bandes (i).
Comme il était impossible de réduire par la force tant
de places tenues par les compagnies, il fallut »e ré-
soudre à négocier leur évacuation, et k faire la vide
(i) Pour l'histoire des compagnies Anglo-Gasconnes en
Auvergne et dans les provinces voisines du sud-est de ,i38o
à iScjS, la source principale est Froissart. — Voy. aussi Arch.
nat., KK. 322. — Bibl. nat., fonds Doat, passim, et coll.
Gaignières, vol. 646 et 653. — Hist. du Languedoc, nouv.
éd., t. X, preuves. — Baluze, Hist. de la maison d'Auvergne,
t. le. — Mazure, V Auvergne au XI V^ siècle. — De Lalaudie,
Discours servant d'introduction à un essai sur les guerres des
Anglais dans le haut pays d'Auvergne. — A. Tardieu, Hist.
de la ville de Montferrand. — Tablettes histor. d' Auvergne ^
t. II et III. — M. Boudet, Assauts, sièges et blocus de Saint-
Flour par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans. Etc. —
Sur Aimerigot-Marchès et sa fin, y oy. Revue d'Auvergne, 1888,
et Bibl, de l'Ecole des Chartes, 1892.
— 246 —
moyennant une forte contribution qui fut répartie
entre les provinces d'Auvergne, de Velay, de Querci
et de RoucrpuCj malgré l'opposition de cenaines
villes (i), La plupart des capitaines Anglo-Gascons
acceptèrent les conditions qu'on leur offrit, et obser-
vèrent loyalement le traité « d'abstinence de guerre ».
Quelques-uns résistèrent, entre autres Aimerigot-Mar-
chès qui, après avoir vendu sa bonne forteresse d'Al-
leiise, s'était emparé du château de la Roche-V'endais.
La délivrance de l'Auvergne ne fut définitive que vers
ï3g3.
Il ne semble pas que ce qui se passait en Auver-
gne ait fort troublé le Forez avant 1887, bien que
déjà Louis de Chalus, capitaine de gens d'armes, eût
été chargé de veiller à la sécurité du pays, et qu'on
eût signalé des bandes suspectes sur le Rhône et
dans le voisinage de Lyon (2). Mais, en iSSy, le
danger devint pressant, et cette année se passa pres-
que tout entière en précautions et en alarmes. Une
circonstance aggravait le péril : la plus grande partie
de la noblesse Forézicnne et Bourbonnaise était alors
en Espagne avec le duc Louis II de Bourbon, qui
venait de conduire une armée de secours au roi de
Castille menacé par Pierre le Cruel et par le duc de
Lancastre, L'expédition ne revint qu'à la fin de l'été
de 1387.
Quand on sut que les compagnies Anglaises se
préparaient sérieusement à déborder de l'Auvergne
(t) Voyez surcetteopposiiion le manuscrit no 602 de la biblio-
thèque de Clermonc-F(^rrand, f» 74 vo.
{2\ Arch, de lu l.oire, B. 1915. — Arch. munie, de Lyon,
ce. 3;6.
— H7 —
sur les provinces de l'est et du centre, qu'on les vo-
yait déjà courir sur les marches du Bourbonnais et
du Forez, qu'on signalait çà et là de'^petits partis
« qui souvent venoyent espier forteresses et ambler
prisonniers », la terreur fut extrême à trente lieues à
la ronde. On trembla jusqu'en Nivernais, d'où 0:1 en-
voya en hâte un message à Pierre de Norry, lieute-
nant général du duc Louis II, pour savoir où étaient
les Anglais qu'on disait avoir chevauché jusque dans
les plaines Bourbonnaises. Un parti d'Anglo-Gascons
est même signalé aux environs de Decise dans la
première semaine de février iSSy. A Semur-en-Brion-
nais, on écrit lettre sur lettre à la duchesse de Bourgo-
gne pour lui donner des nouvelles, et on fortifie les
portes et les fenêtres du donjon contre une entreprise
possible (i).
La ville de Lyon se tient prête à soutenir une
attaque. Les portes sont gardées, les murailles res-
taurées, une tour neuve bâtie, onze bombardes
achetées de Jean de Offombourg, « desquelx Tune
gite une pierre de XX livres ». Des chevaucheurs
vont aux informations ; d'autres courent à Màcon, où
réside le bailli royal, pour l'avenir de ce qui se passe et
demander ses ordres. Le capitaine de la ville con-
; certe avec les échevins les mesures les plus efficaces
i pour parer au péril. Nous trouvons dans les pièces
justificatives de la comptabilité municipale le mande-
ment suivant qu'il nous paraît utile de donner en
(i) Arch. de la Côte-d'Or, B. 55o7, 55o8 et 6281. — Cf. B.
3588, 4636, 5728, etc. — Voy. aussi J. Finot, Recherches sur
les incursions des routiers et des Grandes compagnies dans le
duché et le comté de Bourgognç c^ l^ fin du XIV^ siècle, Ve-
soul, 1894.
\
— 248 —
entier : « Museton de Viego^ capitein de Lion pour
le Roy messirCj au premier sergent dudit sire qui
sur ce sera requis salut. Nous avons de novel entendu
que les Engloîs d'Auvergne en grant nombre de
gens d*arnies se doivent assembler pour venir ou
pals de Lionnois^ et desia ont coru es marches de
Forois ou il ont prins plusieurs merchans et autres
personnes- Pour quoy nous, voulians pourveoir à la
garde et service de la dîtte ville de Lion, si comme
à nous apartient, vous mandons que vous faceis
commandement de par le Roy et de par nous à touz
les consuls de ladite ville qu'ils comparoissent en
personne par devant nous en rostel du Roy notre
dit sire à Roanna jeudi prouchain, heure de nonne,
pour oîr certaines ordennances et autres chousesque
nous avons à dire touchant le fait dessus dit et pour
y pourveoir en telle manière que aucun péril ne
dommage ne s'en puisse ensuir* Et nous certirtier ce
que fait aurez. Donné à Lion soubz notre scel le
XI*^ jour de septembre M CGC IlII*^ et sept » (i).
Il est probable que toutes les forteresses comtalcs
du Forez, qui depuis plus de vingt ans n'avaient
pas été menacées et qu'on avait un peu négligées,
furent plus ou moins réparées pour faire face à ce péril
nouveau (2)* Nous le savons d'une manière certaine
pour les châteaux de Saint-Galmier, de Donzy, de
il} Arch. mun, de Lyon, GC. 38 1. — Cf, CC. 376, 379, 38;.
(1) A Paris, le iS mars 1892 fn» st*), le duc de BourboQ
déclare avoir reçu de Jean Palhovis:, receveur des aides pour
la guerre au comté de Fore^, a+19 K 8 s, t denier maille
tournois pour la moiiio des aides de Tannée 1390, que le roi
lui a donnée à cause des réparations à faire dans ses villes
et châteaux de Forez {Titres de ta maison duc. de Bourbon^
Qû 386 lï.
l
— H9 —
Bellegarde, dont les donjons furent remis en meilleur
état ou munis de hourds en charpente (i). A Feurs,
non seulement on répara le pont-levis et diverses
parties du château, mais encore on donna une clô- ^
ture à la ville. Les États du Forez, assemblés à Mont-
brison le 3o novembre iSSy, ayant voté les trois
quarts d'un fouage pour soutenir la guerre, et aider
le duc de Berry à congédier les Anglais de son pays
d'Auvergne, les 46 francs d'imposition de la ville de
Feurs lui furent abandonnés pour la construction de
la muraille, et, le 8 avril iSgo, elle fut frappée d'un
impôt spécial de 104 francs d'or et 12 gros pour
l'achèvement de sa clôture (2). Beaucoup de couvents
et de seigneurs particuliers durent suivre l'exemple j
du comte. Bernard Vigier, prieur de Saint-Sauveur-en-
Rue, rebâtit le château, et entoura le bourg de tours
et de fossés ; et il est dit expressément que ce fut à
l'occasion de la guerre contre les Anglais (3).
Comme il ne manque jamais d'arriver dans les
temps d'émotion populaire, le danger public donne
carrière aux basses passions. A Saint-Genest-Malîfaux, j
des ivrognes pillent le vin de Bartholet, le cabaretier,
sous prétexte que les ennemis ne sont pas loin, et qu'il
faut bien le boire avant leur arrivée. D'autres se fami*
liarisent avec les Anglais, s'associent à leurs bandes,
ou achètent à vil prix des effets volés par les brigands.
(i) Arch. de la Loire, B. 1959, 1968, 1983.
(2) Arch. de la Loire, B. 191 5 et 1968. — Broutin, ioc. cit.
— Catalogue de la bibliothèque de M. le baron Dauphin de
Vema (Lyon, 1895), n® 1367 : « Compte de la recette et dé-
penses faites pour la .fortification de Feurs en £388 et iSStj h.
(3) Cartulaire du prieuré de Saint-Sauveur-en-Rue, appen-
dice, n*» 76.
i
— %bQ —
Le château de Bellegarde est escaladé et saccagé
par quelques malandrins. D'assez mauvais parois-
siens trouvent plaisant, un jour de fête^ à Theure
de la messe, de crier à tue- tête: Vej^ssi los Eng^leys (i).
Ces faits isolés, conservés par hasard entre cent au-
tres du même genre dans quelques vieux registres, suf-
firaienià prouver que l'invasion des bandes Anglaises
dans le Forez fut regarde comme un événement grave.
Mais nous avons là-dessus des renseignements plus
précis. Sans doute nous ne connaîtrons jamais exac-
tement rétendue de ces incursions^ et le nom de
Toutes les paroisses visitées parles compagnies. Mais
du moins nous savons assez bien ce qui fut fait pour
écarter ou amoindrir le périL
Constatons d'abord que, dans ces pressantes cir-
constances, nos ancêtres ne marchandèrent pas leur
argent. Le compte rendu par Etienne d'Entragues,
trésorier de Forez, le 19 mai i38g, par devant les
députés des trois États et les gens de la chambre
des comptes (2), contient la recette et Temploi de cinq
levées de deniers faites depuis le mois d'août iSSy,
savoir : un quart de fouage — environ mille francs —
imposé au pays de Forez en août 1387 ; un autre
quart ordonné par Monseigneur le duc par ses lettres
du 6 novembre iSSj ; trois quartiers votés à Mont-
brison par les Etats le 3o novembre suivant ; un
quartier voté le 2 novembre i388 ; un dernier quan
imposé le 27 mars i38g. Soit sept quartiers de foua-
ge, ou un peu plus de 7000 francs (3). Mais on voit
{t} Arch. de la Loire, B. 1167, 1189 et 1959.
(2) Arch. de la Loire, B. 191 5.
{3) Vay, dans la Mure, Hist. des dîtes de Bourbon, t. III,
pièces supplem,, p. 17$, la répartit ion d'un de ces quarts de
fouage.
\
— 25l —
2ar le préambule de ce document qu'un autre compte
analogue avait été rendu par Etienne d'Entragues en
mai 1387 ; il y faut de plus ajouter 600 francs qui
furent alloués à Robert de Chalus pour garder le
Bourbonnais et le Forez pendant l'expédition du duc
en Barbarie, en iSgo (i), et les impositions particu-
lières à quelques châtellenies. On peut évaluer, il
semble, à 10.000 francs au moins, somme considé-
rable alors, les dépenses qui furent supportées par
le Forez pour résister aux compagnies Anglaises.
Voyons mamtenant, sans entrer dans des détails
trop minutieux, ce que nous apprendrons par le
compte d'Etienne d'Entragues et par quelques autres
documents. On a déjà vu que le duc, au milieu de
Tété de iSSy, était en Espagne avec une bonne par-
tie de sa noblesse. Son lieutenant général Pierre de
Norry vint de Moulins à Montbrison, au mois de
septembre, « pour mettre ordonnance en la garde du
païs de Forez et mettre sus genz d'armes par l'avis
et conseil des genz des trois estaz et autres du païs
pour résister à la maie volonté et emprise des enne-
miz. » On signalait vers le même temps, le mardi
après la Saint-Michel, le passage dans la châtellenie
de Saint-Maurice-en-Roannais d'une bande de sept
Anglais^ qui avaient commis divers vols, et en parti-
culier avaient surpris un chargement de nappes,
manteaux, candélabres et diverses marchandises
qu'un certain Pierre Lamberton faisait venir de
France pour lui et pour le prieur de Pommiers. Ces
Anglais sont probablement les mêmes qu'on trouve
à Villemontais, chargés de leur butin (2). D'autres
(i) Arch. de la Loire, B, 19 16.
(2) Arch. de la Loire, B, 1167.
1
— 252 —
sont vus à Bussy {Buxt)^ ou ils sont suivis à la piste
et chevauches de près,
Mais le plus grand danger était alors sur la marche
de Thiers et de Cervière, gardée par Louis de Chalus^
et surtout vers Saint*Bonnet-le-Châtcau. Denis de
Baumont, bailli de Forez, resta en observation à Saint-
Bonnet avec 26 hommes d'armes depuis le 21 août
jusqu'au i4septembrej sans peut-être réussir à empê-
cher Pinfiltration de quelques petites bandes, bien
qu'il eût été rejoint par les seigneurs de Saint-Prîest
et de Saint-Chamond, et qu'un accord avec le bâtard
de Polignac et ses gens d'armes lui eût assuré le con-
cours de ces hardis compagnons. Des espions allèrent
jusqu'au cœur de l'Auvergne surveiller les mouve-
ments des compagnies et s'enquérir de leurs projets.
Ils rapponèrent à la duchesse de Bourbon la nou-
velle — vraie ou fausse — que 200 lances et 700
valets armés s'assemblaient pour entrer dans le pays
de Forex. Mais heureusement, sur ces entrefaites, les
gentilshommes commençaient à revenir d'Espagne,
entre autres Jean de Châteaumorand, qui avait été
un des chefs de l'expédition. Par ses lettres du 14
octobre 13S7, la duchesse Anne Dauphine le chargea,
lui et son frère Guichard, de pourvoir à la sûreté du
Forez. Jean de Chàteaumorand se mit aussitôt en
campagne, et dépê(;ha des sergents à cheval du côté
de Néronde, en Beaujolais et à Lyon pour réunir les
gens d'armes disponibles, particulièrement ceux qui
rentraient d'Espagne par la vallée du Rhône et se
trouvaient alors en grand nombre dans le Lyonnais.
Un peu auparavant, au mois d'août ^ Pierre de Norry
avait attendu avec 3oo hommes d*armes, vers Gannat,
les bandes d'Aimerigot-Marchès sonies d*Alleuse pour
— 253 —
envahir le Bourbonnais et le Forez, et les avait for-
cées à se replier sur l'Auvergne. C'est pourtant de là
que le principal danger menaçait encore le Forez,
car, le 23 novembre, on envoya jusqu'à cinq éclai-
reurs à Alleuse et dans la Haute Auvergne. Il est sin-
gulier que, dans cette conjoncture périlleuse, le duc
de Bourbon, enfin revenu d'Espagne, n'ait fait que
traverser son comté de Forez. Il était à Montbrison
le 6 novembre, mais partit presque aussitôt pour
Paris.
Le commencement de l'année i388 fut critique.
Le samedi 26 janvier, un parti Anglo-Gascon s'empara
de Saint-Rambert-sur-Loire. Comment et par où
cette compagnie était-elle entrée en Forez ? Nous ne
pouvons le dire avec certitude, mais il est probable
qu'elle avait traversé les montagnes de Saint-Bonnet-
le-Château, où le bâtard de Polignac et Bourg Camus
étaient fort occupés à garder une frontière d'une
surveillance diflicile. A Lyon, on fut très ému de
ces nouvelles, et le consulat envoya « Janin lo meis-
selier pour alar vers Montbrison saveir l'estro dou
Englais » (i). Robert de Chalus, seigneur de Bouthéon,
fut nommé capitaine en Forez à la suite de l'aflfaire
de Saint- Rambert, et on envoya chercher en Bour-
bonnais un renfort de gens d'armes.
(t) Arch. munie, de Lyon, CC. 379. —On lit dans le même
registre : « Item à i valet que tramit le capitans de S. Bonet
lo Chatel a mess, les conseillers, qui lur aportit una lettre
dou estât douz Engleis qui estient venuz à S. Rambert le
XXV de février l'an dessus [i388] ». Cette date est erronée,
car il résulte du registre B. 191 5, des archiives de la Loire,
que la prise de Saint-Rambert eut lieu au mois de janvier.
D'ailleurs le 2 5 février de l'année bissextile i388 fut un mardi ;
au contraire le 25 janvier tomba bien un samedi.
— a54 —
Peu de jours après, on apprit la prise de Mont-
ferrand par Perrot le Béharnais (i). Ce grave événe-
ment, qui paraissait ouvrir aux compagnies les portes
du Bourbonnais et du Forez, n'eut pas toutefois les
conséquences qu'on pouvait redouter ; dès le lende-
main le Béharnais, après avoir garotté ses prisonniers,
et emballé les objets à sa convenance, jugeait prudent
d'abandonner la ville où déjà, d'après Froissart, il
était menacé par Louis d'Aubière, le sire delà Palisse,
Plotard de Châtelus, etc.
Toute cette année i388 se passa dans la crainte.
11 circulait des nouvelles inquiétantes ; de Cer-
vîère, on annonçait que les compagnies devaient
prendre trois forteresses la semaine de la Saint-Mi-
chel ; le baîllî Denis de Beaumont écrivait au duc
que rennemi préparait une grosse chevauchée qui
allait envahir le pays, et qu'il était urgent de deman-
der du secours au roi de France. Celui-ci ayant
accordé au duc 60 lances, on trouvait raisonnable
que 20 au moins fussent réservées à la défense du
Forez.
Ces alarmes étaient peut-être excessives. Il est
certain du moins qu'il restait en Forez de petites
bandes isolées qui terrorisaient la province. Quatorze
Anglais avaient été vus embusqués dans la forêt de
Bas ; des chevaucheurs avaient fort à faire de suivre
et d'épîcr les pillards qui robaient les marchands.
Guillaume de Layre, qui avait remplacé Robert de
Chalus, fit même sur eux quelques prisonniers. Il
est vrai que, au milieu de l'été, une trêve avait été
conclue entre les compagnies d'Auvergne et les sujets
(i| Le jeudi i3 février, d'après Froissart, le samedi 8 février,
d'après un autre document.
— 255 —
du roi de France, et même, comme on l'a vu plus
haut, les Anglo-Gascons avaient consenti à vider leurs
forteresses. Mais, outre que la trêve n'avait pas été
acceptée par Aimerigot-Marchès, on comprend qu'elle
ne pouvait empêcher les hostilités de détail commises
par les petites bandes séparées de leurs garnisons,
et qui ne pouvaient vivre qu'aux dépens du pays où
le hasard des aventures les avait conduites. Toute-
fois, pour ne leur laisser aucun prétexte de brigan-
dage, on conseilla au duc de rendre les prisonniers
faits par Guillaume de Layre depuis la trêve.
Les renseignements deviennent un peu plus rares
en iSSg, ce qui donne à croire que les grands périls
commençaient à s'éloigner. Cependant des Anglais
sont encore remarqués à Maroux (i) au mois de fé-
vrier. On continue à entretenir un service de guet-
teurs dans les chàtellenies, de chevaucheurs et d'hom-
mes d'armes sur les grandes routes et aux frontières.
Le lieutenant général est de nouveau sollicité de
veiller au plus tôt à la garde du pays, et on lui
mande que le seigneur de Saint-Vidal a proposé une
alliance du Forez avec le Velay pour la commune
défense des deux provinces. Les nouvelles alarman-
tes reprennent leur cours: les Anglais, la chose est
sûre, vont envahir te Forez la première semaine de
mars; un messager vient en une nuit du Puy à
Saint-Bonnet-le-Chàteau, et de là à Clépé, donner à
la duchesse des nouvelles des Anglais qui sont prêts
à entrer dans le pays. Le i^*" juin, elle dépêche Gui-
chard d'Urfé au duc pour lui apprendre que les
Anglais d'Auvergne « ne font pas la vide » comme
(i) Marols, probablement (Arch. de la Loire, B. 1968).
— 256 —
ils ravalent promis, mais s'assemblent pour une
expédition qui va peut-être inonder le Forez. Elle
envoie demander du secours au sire de Beaujeu, à
Tabbé de Savigny, à l'archevêque et au chapitre de
Lyon (i).
Cependant que, malgré tant de menaces, rien de
bien grave se passa probablement en Forez,en iSSg.
La trêve générale entre la France et l'Angleterre,
signée à Leulinghem le i8 juin, dut améliorer nota-
blement la situation, bien que, très probablement, de
petits groupes d'aventuriers aient quelque temps en-
core troublé la sécurité du Forez.
Le Maître des eaux et Jbrêts en Beaujolais au XV^
siècle* — Communication de M. J, de Fréminville.
M, E, Brassart, en l'absence de M. Fréminville,
donne lecture du mémoire suivant.
Un petit cahier des archives départementales de la
Loire récemment inventorié et portant la cote B.
2009^ contient la copie de plusieurs actes concernant
les eaux et forêts du Beaujolais, jadis dépendance
des ducs de Bourbon, comtes de Forez. C'est, croyons-
nous, si Ton en excepte une pièce, ce que l'on pos-
sède de plus ancien et de plus relativement complet
sur la matière. Le fonds de la « maîtrise particu-
lière des eaux et forêts du Lyonnais et du Beaujolais »,
aux archives du Rhône, ne remonte pas au-delà du
commencement du XVIIP siècle, et nous n'avons
(i) Arch. de la Loire, B. 191 5. — La Mure, Hist- des ducs
de Bourbon j u II, p. y/y n« i.
— 257 —
trouvé dans les inventaires des titres de la maison
ducale de Bourbon et du comté de Fore\ que la men-
tion de l'ordonnance de 1453 (i) dont nous rappelle-
rons la substance après M. Chantelauze (2). En ajou-
tant au texte de celle-ci celui de pièces datées de
1443 (?) 1454 et 1470, nous avons un ensemble de
titres . originaux qui en complétant les « statuts et
ordonnances concernant l'état et office du maître des
eaux et forêts », en date de 1407, insérées au t, I de
V Histoire du Beaujolais (3) par le baron de la Roche
la Carelle, permet de se rendre compte de ce qu'était
ce fonctionnaire au XV^ siècle, aussi bien en Forez
qu'en Beaujolais, conjecturant avec l'éditeur de la
Mure, et faute de documents particuliers à notre
province, que les deux pays étaient vraisemblable-
ment soumis à ce sujet aux mêmes règlements.
Si la présente communication paraît représenter
à peu près une des rares sources d'informations qui
nous soit restée sur cette institution, il y aurait uti-
lité à en demander la conservation au Bulletin de la
Diana^ le texte qu'il m'a été donné de transcrire étant
fatalement condamné à disparaître sous peu, tant
sont grands les ravages de l'humidité et sur l'écriture
et sur le papier du cahier en question qui n*était à
proprement dit qu'un carnet-memorandum. L'ensei-
gnement se dégageant de sa lecture se résume ainsi.
Le maître des eaux et forêts avait des pouvoirs
administratifs et judiciaires, les premiers plus éten-
dus que les seconds. A lui incombait le soin d'ache-
(i) Cf. N® 595 1 de V Inventaire des titres de la maison ducale
de Bourbon. P. i3883 cote i36.
(2) Cf. Hist, des ducs de Bourbon, t. III, 2« partie, p. 299,
(3) Cf. pages 363 à 370,
_ 258 —
ter et de vendre des bois pour le domaine, d'accorder
la permission de pêcher et de faire la police des
cours d'eau j des étangs, des bois. Il collaborait avec
d'autres pour la mise en ferme, partie de ses fonc-
tions qui n'était pas la moins importante : après
avoir fait crier les mises et enchères, il faisait en la
chambre des comptes, en présence du bailli, du juge,
des gens du conseil et du procureur du duc de
Bourbon, les asservisemens des eaux des chemins et
des rivières pour les écluses des moulins et l'arrosage
^ , des prés, adjudications qui ne devenaient définitives
qu'après ratification des magistrats dont il vient d'être
question et enregistrement en la chambre des comp
tes- Il procédait de la même façon pour estrousser
les grandes pêches qu'il avait ensuite spécialement
mission de présider et de surveiller comme celles des
étangs et celle de la rivière de Saône qui était louée
pour trois ans. Avec les eaux, il acensait encore la
glandée^ la paissotij le pacage, la taille des bois de
charpente, les « boys revenans et boys mors ». A
l'égard des bois à bâtir, il était de tradition au com-
mencement du XV^ s. d'en faire don non selon la
quantité d*arbres jugée nécessaire pour l'usage qu'on
L en voulait faire mais d'après un chiffre d'argent que
Ton voulait honorable : on donnait tant de livres, de
sols ou de deniers de boisy or, les arbres étant estimés
à cette époque à très bas prix, il en résultait qu'il
' fallait un abatage considérable pour réaliser la som-
me fixée, d'où dépeuplement des bois. Une ordon-
nance du duc Jean, de l'année 1470, décida que les
donations de ce genre se feraient désormais en nom-
bre d'arbres. Une autre de ses attributions était
P Tacensement par châtellenie des perdrix et des épaves,
le duc gardant pour lui la faculté d'accorder « licence
— 259 —
de chasser es grosses bestes noires et rousses ». Nous
avons dit que pour être valables, les grands acense-
ments des eaux, des forêts, des étangs, de la pêche,
devaient être faits par le maître des eaux et forêts de
concert avec le bailli et le juge ; c'était une condition
requise pour les adjudications à perpétuité en géné-
ral et pour celles à temps intéressant directement le
domaine ducal. Pour .ces dernières, le maître avait
la faculté d'adjuger seul jusqu'à concurrence d'une
valeur de lo livres, mais, réservé le cas de perpé-
tuité, il avait toute latitude pour asserviser les choses
qui n'appartenaient pas au suzerain, de même que
comme juge, il pouvait connaître en premier et der-
nier ressort des litiges concernant les eaux et forêts
des particuliers, ceux-ci pouvant également s'adresser
directement au bailli ou au juge qui recevaient l'ap-
pel des sentences rendues par le maître des eaux et
forêts dont la compétence, dans les causes relatives
au domaine, n'excédait pas lo livres. Ses sentences
étaient basées sur les rapports des gardes chargés de
constater en présence des greffiers et officiers du ter-
ritoire les délits tels que les vols de bois, les pâtu-
rages illicites, les pêches furtives, prohibées, ou, à
défaut, sur l'instruction faite d'office par le procureur
du duc et une ou deux fois l'an, le chiffre des amen-
des infligées était transmis à la chambre des comp-
tes pour en assurer la perception.
I.
Ordonnances faictes par le conseil de monseigneur le
DUC, A MOLINS, le DIXIÈME JOUR DE DECEMBRE L*AN MIL
IIIIC QUARANTE [lU (?)]
Le maistre des eaues et forestz de Beaujolois de tous
excès, maulx et forfaictures qui seront fai forestz, eau-
ves et estangs de Beaujoloiz tant.... comme en Tempire, tant
— 26o
de prises et forfaitï., pascaiges et pasturaiges comme de
ou autrement indeuement les boys de monseigneur et
feront pesçher par voyes furtives, occultes et autres....,
indeues es eauves et estangs de monseigneur desquels les
forestiers et gardes desdttes eauves et forest? auront fait
rapport.,... maistre des eauves et forestz ou en sa court ei
s'il y a appel dudit maistre ou de sa court, le recours dudii appel
viendra devant le baiUy et juge de BeaujoloTZ ou en leur court.
Item, si les forestiers et gardes desdîtes eauves negli-
gens et en delay de faire leur rapport d'aucunes otlenses
desdites forestz ou eauves audit maistre des foresiï ou
à sa courtj Je procureur de monseigneur pourra **». ladite
offense ou forfaicture par devant le immoyennement
sans ce que la cause soit le dit maistre des foretz.
Item, si aucun cas ou maléfice
Item, s*il y a débat de partie à partie au fait desdites fo-
restz touchant le fait et les adcenses desdites forestz et eau-
ves qui ne louche en riens monseigneur et son procureur,
les parties pourront poursuyr leur cause là où leur plaira ou
devant ledit maistre ou devant Icsdiis hailly et juge sans ce
que l'on face renvoy de Tune court À Tauire ;
Item, toutes adcenses perpétuelles et asservisemcnts des
eauves et fores tz, seront faictes par lesdits bailly, juge et
maistre des eauveSj présent le clerc de la chambre des comptes;
Item, semblable ment les censés à temps des boys^el fourestz
de mondit seigneur seront faîctcs et extrossées par lesdits
bailly, juge et maistre et pourra ledit maistre recevoir les
mises et enchcrres sans touteffoiz les extrosser, toutesvoyes
il pourra faire extrosser des boys, forestz et eauves jusques
à dix livres mats s'il y advient tîercement dedans ung moys
après son estrousse il sera receu après Testrousse ;
Item, aussi lesdits bailly, juge et maistre bailleront les
estangs et pcsches de mondit seigneur à adcense et pourra
ledit maistre recevoir les mises et enchères sans les estrosser
comme dessus,
Itenij les grans peschcs de Sone seront faicies par ledit
maistre, présent ou appelle Tun desdits bailly et juge et le
clerc de ladite chambre des comptes ou leurs commis,
(Arcb, de la Loire, B, 2009.)
— 201 —
II.
Ordonnance du duc de bourbon relative aux asservisements
DES eaux des chemins ET DES RIVIÈRES, A l'aCENSEMENT ET A LA
VENTE DES PATURAGES, DES BOIS DE CHARPENTE ET BOIS MORTS,
A l'aCENSEMENT de la CHASSE A LA PERDRIX ET DES ÉPAVES. —
1453.
Ordonnance touchant la maistrise des eauves et fourestz
de Beaujoloiz.
Charles, duc de Bourbonnoys et d'Auvergne, conte de
Clermont et de Forestz, seigneur de Beaujeu et de Chastel
Chinon, per et chamberier de France, à tous ceulx qui ces
présentes lettres verront, salut. Savoir faisons que nous, par
la deliberacion des gens de notre conseil, et pour éviter
débat et entreprinses qui pourroient survenir entre noz amez
et feaulx, bailly, juge, maistre des eauves et forestz et autres
officiers de notre pays de Beaujoloiz les ung entre les autres,
de notre certaine science avons ordonné et ordonnons par
ces présentes lettres que doresnavant tous asservisemens des
eauves courans par les grans chemins et aussi des rivières
dudit pays tant pour faire excluses de molins comme faire
prés nouveaulx et pour abrever les prez ja faitz estans auprès
desdites rivières se feront doresnavant par notre maistre des
eauves et forestz de Beaujoloiz, pourveu que les asservise-
mens par luy faiz seront décrétez et confermez par Taucto-
rité de noz bailly, juge et autres de notre conseil et enregis-
trés en la chambre de noz comptes de Beaujoloiz pour char-
ger notre trésorier et noz receveurs des lieux ou seront faiz
lesdits asservisemens, et les forfaictures qui sont fêtes et se
feront en noz estangs et rivières estans dedans noz limites et
la licence de pescher et aussi de ceulx qui peschent a
filetz deffendus desdits estangs et rivières a nous appartenans
sera du tout notre dit maistre des eauves et forestz de Beau-
joloiz appelle avec luy les premier greffiers officiers des
lieux ou seront faiz lesdits excès et choses dessus déclarées
et en tant que touche les boys nouveaulx à nous appartenans
nul n'en fera donacion, vente ou nous ou par noz let-
tres pactentes à ce spéciales (?) et expresses et au regard des
habus et forfaictures qui se font et feront en notre dit boys,
la congnaissance en appartiendra à notre maistre des eauves
— 202 —
et foresiz lequel sera tenu de rapporter une foiz ou deux
Tan Jes esmendes et composicions faicles par luy en notre dite
chambre des comptes dudit pays pour en charger en recepte
ceulx qu'il appartiendra et aussi les acences des pascaiges,
pasturaigcs et paissons de nosdits boys marinaulx se feront
par notre dit maistre des eauves et forestz en la présence de
noï haîlïy, juge et autres de notre conseil en Beaujoloiz tant
au reaume comme en l'empire et pareillement des boys re-
venans et boys mors et la vente d'iceulx et des pasturaiges
desdils boys et des forfaictures faictes en iceulx et la vente et
congnoissance desdites choses en appartiendra à notre dit
maistre des eauves et forestz en rapportant comme dessus
en ladite chambre de nosdits comptes les composicions avec-
ques les autres exploix et admendes faictes pardevant luy et
en tant que touche l'acense des perd-ris audit pays tant au
reaume que en Tempire et des espaves survenans audit pays
deçà et delà la rivière de Sosne, icelles acenses seront faictes
et baillées en la manière ancienne et acoustumée avec les
autres acenses muables de notre pays et par chascune chas-
tellenie d*ïcelluy notre pays de Beaujoloiz et quant à la
licence de chasser es grosses bestes noires et rousses et des
droiï de ladite chasse sera réservé à nous pour en faire et
ordonner à notre plaisir et vouloir. Lesquelles ordonnances
et choses dessus déclarées nous avons ordonné, déterminé et
délibéré estre tenues, gardées et doresnavant observées en
notre dit pays de Beaujoloiz sans enfraindre ne corrompre
en quelque manière que ce soit. Si donnons en mandement
par ces mcsmes présentes à nosdits bailly, juge, maistre des
eauves et forestz, advocat, procureur, trésorier et à tous au-
tres noz justiciers et officiers etc.
III.
Lettres du grand conseil du duc de bourbon interprétatives
des articles des ordonnances sur les eaux et forets
relatifs aux « asservisemens », aux grands acensements
DES ÉTANGS ET DE LA PECHE DE SAÔNE, A l'aPPEL DES SEN-
TENCES RENDUES PAR LE MAITRE DES EAUX ET FORETS (19 jan-
vier 1454, n. st.)
Lettres déclaratives de la maistrise des eauves et fourestz.
— 263 —
Très chiers frères, nous avons venez les difficultez que vous
nous avez envoyées sur le fait des ordonnances que monsei-
gneur le duc a dernièrement faictes sur le fait des eaues et
forestz de Beaujolois desquelles difficultés a esté parlé et en
deliberacion en conseil en la manière qui sensuit. Primo, à la
première difficulté, si le conseil de par delà peut asserviser,
qui requerra audit conseil asservisemens ? A esté délibéré
que ledit conseil de par delà pourra recevoir les mises et
encherres d'iceulx qui vouldront asserviser sur le fait desdites
eauves et forestz et sera mandé par ledit conseil au maistre
des eaues et forestz qu'il face cryer lesdites mises et encherres
pour les estrosser sauve et réservé le décret y estre interposé
par ledit conseil. Et a la seconde difficulté qui est, si ledit
maistre des eaues et forestz peut asserviser aucuns biens,
droits et autres choses qui ne touchent point le fait desdites
eaues et forestz ce feront ainsi qu'il a esté acoustumé d'an-
cienneté. Et à la tierce difficulté touchant les grans adcenses
des estangs et de la pesche de la rivière de Sosne dont les-
dites dernières ordonnances ne font expresse mencion etc, a
esté délibéré que lesdites adcenses seront faictes par le con-
seil de par delà et en la manière qu'il a esté acoustumé de
faire le temps passé. Et à la quarte difficulté touchant le
ressort en cas d'appel dudit maistre des eaues et forestz ou
de sa court, ledit appel viendra devant les bailly et juge de
Beaujolois en la leur court ainsi que a esté usé et ordonné
le temps passé. Et à la quinte question touchant la preven-
cion ou la négligence des forestiers a esté délibéré que ladite
prevencion n' car on doit garder à chacune
court sa juridiction et ne seroit pas raison que par la négli-
gence desdits forestiers ledit maistre des eaues et forestz fut
forcluz de la congnoissance de cause qui luy appartient de
son office sur le fait desdites eaues et forestz et qu'il n'ayt
sa juridicion selon lesdites dernières ordonnances faictes par
mondit seigneur. Et ce est l'interprétation qui a esté conclute
au grant conseil de mondit seigneur pour estre gardée et
observée deshormais auecques lesdites ordonnances, de laquelle
interprétation on vous envoyera lettres pactentes si besoing
est, très chiers frères, notre seigneur vous ait en sa garde.
Escript à Moluçon le XIX» de janvier, l'an mil IIIIc LUI, voz
rères les chancelliers et gens du grant conseil de monseigneur
— 264 —
le duc. Signé Re^nan. A tioz. trcs chiers frères les bailly,
juge, maisire des eauves et forestz, ad vocal et procureur de
monseigneur le duc en son pays de Beaujoloiï.
jAxch. de la Loire, B* 2009*)
Vf.
Lettres des gens du grand conseil du duc de bourbos por-
tant QUE LA pêche de SAONE POURRA ÊTRE DONNEE A FERME
POUR TROIS ANS ET QUE l'aCENSËMENT TïKS ÉTANGS ET PÊCHES
SE FERA SELON l' USAGE IÉlTABLT F^AR LES ORDONNANCES (^7
juin 1454).
Lettres faisans mencion de la maistrise des eauves et fou-
restz.
Très vhers frères j nous avons veues les lettres que vous,
maistre des eauves et forestz, avez escriptes à monseigneur
le duc touchant le fait de la pesche de Sosne et aussi veu les
lettres que Gayand a escriptes a mondit seigneur touchant la
dîflerance et difficulté du bail des estangs et pesches si elks
seront baillées par vous tous ensemble du conseil de par delà
ou par ledit maistre des eaues et forestz en la présence ei
par Tadvis de vous tous dudit conseil etc. et au regard de
ladite pesche de Sosne, monseigneur est content par Tadvis
de son conseil que ladite pesche soit baillée à ferme jusques
à trois ans au plus offrant et quant les estanches ce feront
par les fermiers et pescheurs en ladite rivière qu'il y ayt per-
sonne ordonnée et commise de par ledit maistre des eauves
et fourestx pour veoîr le poisson de la prinse afin de faire
gecter le norrin qui auroit este prins qui ne seroit de pes-
cher et de mailhe convenable selon les ordonnances sur ce
faictes et au regard de la difficulté et dîlTerance dessusdîies
dont ledit Gayand a escript mondit seigneur a ordonné par
la deliberacîon de sondit conseil que le bail et estrousse
desdites fermes de ses estans et pesches seront faictes ainsi
qu'il est contenu es ordonnances autreffoiz sur ce faictes ei
inierpretacions d'icelles jusques à ce que par mondit seigneur
autrement en soit ordonné i|ui sera brief quant il sera en
là ville de Molins ou tout son conseil sera assemblé* Très
ctiiers frères j notre seigneur vous ait en «a garde. Ëscript à
L
— 266 —
Montluçon le XXVIIe de juing mil IIIIc LIIII, les chanceliers
et gens du grant conseil de monseigneur le duc voz frères,
signé : Milet. A noz très chers frères les bally, juge, maistre
des eauves et fourestz, advocat, procureur et autres du conseil
de monseigneur le duc en son pays de Beaujoloiz.
(Arch. de la Loire, B. 2009.)
V.
Extraits d'ordonnances du duc jean, relatifs au droit de
scel du au maitre des eaux et forets pour les « bail-
les et estrousses », aux asservisements perpétuels, aux
asservisements des eaux des chemins et des rivières, a
l'aCENSEMENT des glands et du PATURAGE, AUX DONS DE
bois a batir qui devront désormais se faire en nombre
d'arbres (1470).
Extraict des ordonnances faictes par monseigneur le duc
Jehan contenant cinquante-neuf articles et par icelles la
plupart de celles de monseigneur le duc Charles dessus es-
criptes et dont partie desdits articles touchant la maistrise
des eaues et foretz sont conformes et semblables de celles
de Monseigneur le duc Charles ; en tant que touche la co-
gnoissance et juridiction des boys, foretz, eaues, rivières et
abenevisemens vray est qu'il y a certains articles qui sont
ampliatifs qui répugnent à celles de monseigneur le duc
Charles et sont dactées lesdites ordonnances de l'an mil
IIIIc LXX signées monseigneur: Dupuy et autres presens.
La teneur desquels articles ampliatifz et repugnans sensuit.
Item, et au regard des bailles et estrousses la moictié des
sommes déclarées en ung précédant article tauxées pour let-
tre et scel de chacune ferme et censé et qui seront faictes
par le maistre des eauves et foretz, la moitié desdites som-
mes sera à lui pour son droit de scel et l'autre moictié sera
audict clerc pour son registre, grossacion et expedicion des
lettres qui sur ce auront esté faictes.
Item, et en tant que touche les asservisemens perpetuelz qui
seront scellez du scel du domaine pour chacun asservisement
ne sera paie que cinq solz tournois tant seulement et pour
— 266 —
le regisîrej grossacion et expedicion d'iceulx asservi semens
sept soizj six deniers tournois et non plus et s'il est necces-
saire descendre et aller sur aucuns des lieux ou seront faiz
lesdits asservisemens les voyaiges de celluy qui y descendra
seront tauxez et paiez par celluy qu'il appartiendra raison-
nablement.
Item, et au regard des asservisemens des eauves couraas par
les chemins et aussi des rivières et ruïsseauix de notredit
pays faire escluses de molins, pour faire prez nouveaulx,
flbrever les prez ja fatz ou autres telles choses^ ilz seront faiz
doresnavatil par le maistre des eaues et forcstz en notre
chambre des comptes et non ailleurs en la présence des bally,
juge et autres du conseil, présent et appelle notredit procu-
reur.
Item, et à quelque don de boys à bastîr qui soit t'ait dores-
navant en notredit pays de Beaujoloiz par nous ou noz suc-
cesseurs en icelluy à prandre^ les forestz de Fesche et Ville-
neuve estans en notre chastellenie de Perreux, ledit matstrc
des eaues et forestz et son lieutenant n*y obtempéreront en
riens pour ce que en tout ledit pays n'y a haultes foresiz
pourtant paisson qui sueres (ou pueras) baille, que cculx: là
qui sont de ceste heure quasi destruîctes et sont forestz def-
fendues et réservées expressément*
Item^ et touchant Tacense des glands et paissons de nosdites
forestz estans audit pays les adcensera, appelle avec luy ledit
clerc des comptes comme il a estd acoustumé faire par cy
devant.
Item, et par cy devant, quand nous avons fait aucun don
de boys à bastîr a esté acoustumé de faire ledit don en es-
timacion et jusques à une some de deniers sur ce limitée,
pourquoy nos foretz sont quasi dctruicies pour ce que les
arbres d'icelles ont esté estimés à très petite estîmacion dont
très grand nombre d'arbres ont esté couppés et abbatuz en
nosdites foretz à notre grant préjudice et dommaige et des-
truction de nosdïtes forestz et paisson d'icelles, avons or-
donné et estably que doresnavant ne seront faiz aucuns
dons par nous de boys à basdr en nosdites foretz de Beau-
joîoîz en estimacion de deniers, mais s'il est notre plaisir
d*en faire don, il sera fait en nombre d'arbres et si par inad-
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^.i
— 267 —
vertance ou autrement estoit fait, voulons et ordonnons qq'il
n'y soit aucunement obey ni obtempéré.
(Arch. de la Loire, B. 2009.)
Une vue ancienne du couvent de l'Ermitage, près
Noirétable. — Communication de M. Éleuthère
Brassart.
Il existe à Saint-Julien-la- Vêtre, à Textrémité ouest
du bourg, une bizarre construction, édifiée au com-
mencement de ce siècle au bord de la route nationale.
Sur un haut soubassement aveugle, apparaissent deux
petits pavillons aussi sans ouvertures, unis l'un à
l'autre par une galerie à colonnes cylindriques de
bois. Cette façade extérieure a été entièrement peinte
à fresque ; et ceux de nos confrères qui ont passé par
là se sont certainement arrêtés pour contempler
notamment certain portrait qui décore le pavillon
est : une dame en costume Empire, coiffée d'une
immense capote à plumes, un petit châle de couleurs
vives sur les épaules, lisant près d'une fenêtre ouverte.
Ce bâtiment, destiné à servir dit-on de salle de fêtes,
est une dépendance de la vieille maison Pâturai.
En somme, tout cela présente peu d'intérêt et ne
mériterait pas de vous être signalé; mais à l'intérieur
l'un des panneaux de la galerie a été décoré d'une
peinture à la détrempe représentant le couvent de
l'Ermitage, près de Noirétable, à la fin du siècle passé.
Cette vue prise au levant est des plus fidèles comme
il est facile de s'en convaincre en examinant le bâti-
ment central qui existe aujourd'hui dans le même
état et dont les moindres détails ont été reproduits.
De plus, elle est précieuse, car elle nous montre au
premier plan, en avant du rocher de Pérotine, les
18
— 268 —
ruines de la première maison de l'Ermitage dont
toute trace a disparu- Et Pérotine y apparaît avec
son ancien couronnement: un calvaire et la statue cti
pierre de saint Jean-Baptiste qui surmonte aujour-
d'hui le porche de réglîsc de Noirétable.
Bientôt ce local abritera une école libre^ il nous a
paru dès lors urgent défaire de cette peinture une pho-
tographie que nous vous présentons comme complé-
ment indispensable à cette note.
La séance est levée.
Le Président j
Comte DE PoNCiNS-
Le membre faisant fonction de secrétaire,
Éleuthère Brassart.
— 269 —
ANNEXE N° I.
COMPTE DE GESTION DE L'EXERCICE 1894.
/» BUDGET ORDINAIRE.
Recettes
Recettes
prévues
au budget
Recettes
à effectuer
Recettes
Restes
après
vérification
effectuées
à recouvrer
I. Coti salions à 3ofr.
4800 »
4620 »
4380 »
240 »
2. Cotisations à i5fr.
1200 »
1485 »
1455 «)
3. Subvention de la
ville de Montbrison
200 »
200 »
200 »
» D
4. Vente de publica-
tions éditées par
la Société
10 B
8 »
8 »
» »
Totaux
6210 »
63i3 »
6043 »
270 »
Dépenses.
1 . Traitement du bi-
bliothécaire
2. Frais de bureau
et ports d'imprimés
3. Entretien de la sal-
le
4. Chauffage
3. Indemnité au con-
cierge
6. Impressions diver
ses
7. Achat de livres,
abonnements , re-
liures
8. Fouilles et moula-
ges
9. Frais d'encaisse-
ment
10. Achat de jetons..
1 1 . Imprévu
Totaux
Dépenses
prévues
au budget
1200 »
5oo
100
120
120
3ooo
3oo
200
120
35o
200
6210
Dépenses
à effectuer
après
vérification
Dépenses
effectuées
1200 »
1200 »
412 60
252 l5
57 3o
76 55
24 2 5
7I 55
120 »
120 »
3ooo »
i3i3 35
220 i5
208 i5
161 35
141 35
loi q5
35o »
178 60
loi 95
35o »
178 60
5878 5o
3966 35
BALANCE.
Recettes effectuées
Dépenses effectuées
Restes
à payer
160 45
33 05
1686 65
12 »
20 »
» »
1912 i5
6043 »
3966 35
Excédant de recettes 2076 65
' r^^r -^ "^ ;ji*y. •'-" >; r ^- : t • *
"•».',- .^Wi-T/'TSV''»' ■>•
270
5*- BUDGET ADDITIONNEL.
Recettes
, Excédant de re-
cettes de Texercice
1893
Restes à recouvrer
sur cotisations ar-
riérées* - .
Intérêts des fonds
en dépôt. ...... ..
Somme à valoir
sur là ïivraîsonauTt
souscripteurs de 1 1
volumes in 40 de
L'art Roman
Totaux.
1, Établissement d'u-
ne porte en fer
pour isoler le ca-
binet d'archives. . .
2. Réparations aux
murs de la Diana
et de ses annexes.
3* Indemnité extra-
ordinaire au biblio-
thécaire
4. Paiement à M.
Thiollier de 16 vo-
lumes de L'art ro-
man non retirés par
les souscripteurs
5. Souscription pour
la restauration de
l'ancienne église de
Châtelneuf
6. Frais d'actes, de
procuration et d'en-
registrement de la
donation de N.*D*
de Laval
7. [mpressions.
8. Imprévu
9. Souscription pour
la restauration de la
chapelle de N.-D.
de Laval * * * -
Recettes
prévues
âu budget
Recettes
à effectuer
après
vërincation
Recettes
effectuées
Restes
à recouvrer
1978 70
1978 70
1978 70
1 »
255 »
225 »
i65 »
60 »
21 20
21 20
21 20
D 9
160 »
160 »
5o »
IIO »
2414 90
2384 90
2214 90
170 »
TûtatiE»
Dépenses
I
Dépenses
prévues
au budget
lOO »
i5o »
3oo »
160 »
125 »
3o5 75
1000 »
274 i5
2414 90
Dépenses
à effectuer
après
vérincation
3 00
160 »
125 »
3o5 75
911 70
»
200 »
2002 45
Dépenses
effectuées
3 00
160
3o5 75
» »
» 9
200 »
965 75
Restes
à payer
125
» 9
911 70
»
io36 70
— 271 —
BALANCE.
Recettes 2.214 9^
Dépenses 965 75
Excédant de recettes i . 249 1 5
Résultat général de l'exercice i8g4.
Recettes du budget ordinaire.... 6.048 » i
Recettes du budget additionnel.. 2. 214 90) --79
Dépenses du budget ordinaire... 3.966 35 1
Dépenses du budget additionnel. 965 75 j
Excédant de recettes à porter au budget
additionnel de 1895 3*3^5 80
ANNEXE N° II.
BUDGET ADDITIONNEL DE 1895
Recettes,
1. Excédant de recettes de l'exercice 1894 3,3ï5 80
2. Restes à recouvrer sur cotisations arriérées.. 33o m
3. Intérêts des fonds en dépôt 10 d
4. Subvention extraordinaire de l'État pour les
publications de la Société et la salle d'ar-
chives I . 000 »
5 . Somme à valoir sur la livraison aux souscrip-
teurs de II volumes de. L*ar% roman in-40. 110 i>
6. Cotisation perpétuelle de M. de Saint-Genest. 3oo »
Total 5.075 80
Dépenses.
1 . Établissement d'une porte en fer pour isoler
le cabinet d'archives 1 00 »
2. Réparations aux murs, toitures et cheminées
de la Diana et de ses annexes 400 v
3. Souscription pour la restauration de l'église
de Châtelneuf 125 v
A reporter 625 »
'T^:
— 272 —
Report 623 »
4- Frais de bureau, etc. (restes à payer de 1894)... 160 45
5. Entretien de la salle ( id. )... 33 o5
6* Impressions diverses ( id. )... 2.598 35
7. Achat de livres^ etc. ( id. )... 12 »
8. Fouilles et moulages ( id. )... 20 o
9. Impressions*. i.ooo »
10, Reliures 3oo d
it. Indemnité extraordinaire au bibliothécaire.. 3oo »
12. Imprévu 2695
Total 5.075 80
BALANCE.
Recettes 5.075 80
Dépenses 5 .075 80
Excédant » »
ANNEXE no III.
BUDGET PRIMITIF DE 1896.
Recettes.
I. Cotisations à 3o francs 4*47'> »
%, Cotisations à i5 francs i.65o »
3, Subvention de la ville de Montbrison 200 »
4. Vente de publications éditées par la Société. 10 »
Total 6.33o »
Dépenses.
I ^ Traitement du bibliothécaire i . 200 »
2* Frais de bureau et port d'imprimés 5oo »
3. Entretien de la salle et de ses annexes 100 »
4. Chauffage. 100 »
5. Indemnité au concierge 120 »
6. Impressions diverses 3. 000 »
7. Achat délivres, abonnements, reliures 35o »
8. Fouilles et moulages 200 »
9. Frais d*encaissement i5o 1»
10. Achat de jetons 3oo »
11. Imprévu 3io »
Total 6.33o «
I
273
IL
MOUVEMENT DE LA BIBLIOTHÈQUE
ET DU MUSÉE.
Dons.
Ont été offerts par MM. :
Aulagnier (Claude), sa brochure : Notice sur la
pille de Chaielles-sur-Lyon. Saint-Etienne, (Théolîer
et C»^), 1895, in-8^
Barthélémy (Anatole de), ses notices : Noie sur
la classification des monnaies carolingiennes, Paris,
C. Rollin et Feuardent, iSgB, in-8^
— Note sur le monnayage du nord de la Gaule
(Belgique). (Extrait des Comptes-rendus de VAcadé^
mie des Inscriptions et Belles-Lettres). Paris, imp.
nat., 1892, in-8°.
— Notes sur les Longostalètes, peuple gaulois*
(Extrait des Comptes-rendus de l'Académie des Ins^
criptions et Belles-Lettres). Paris, imp. nat,, 1893,
in-8^
Beaufort (Louis de), lieutenant au 16^ de ligne à
Montbrison, son ouvrage : La vallée de VU baye (Bas^
ses-Alpes), à l'époque celtique et romaine. Le Puy,
(Marchessou fils), 1893, in- 12.
Bertrand (Alfred), conservateur du musée départe*
mental de Moulins, sa notice : Découverte de ruines
antiques à Moulins (Allier). (^Extrait du Bullelin^revue
— 274 —
de la Société d'Émulation et des Beaux-Arts du Bour-
bonnais). Moulins, H. Durond, iSgB, in-8^
Boudet (Marcellin), président du tribunal de Saint-
Flou r, son ouvrage : Villandrando et les Écorcheurs
à Saint-Flour. Documents inédits sur la crise des
routiers. (Extrait de la Revue d'Auvergne, septembre-
octobre 1894). Clermont-Ferrand, (G. Mont-Louis),
1895, in-8°.
Brun (abbé) : hache en serpentine trouvée au lieu
dit les Mays, à Chalmazel.
Longueur, o"" n6.
Clairet, au Cluzel, près Lésignieu : 1785, 9 sep-
tembre — Lettre de voiture accompagnant l'expé-
dition faite par la verrerie royale de Givors de deux
cents bouteilles de verre noir à l'adresse de Monsieur
Misaçon (Méjasson ?), receveur de la commanderie
de M. de Monspey, à Montbrison.
Original, papier.
— 1785, 18 novembre — Lettre adressée de Paris
par M. le chevalier de Loras, ancien commandeur
de Montbrison, à M. le chevalier de Monspey nou-
veau commandeur) l'informant qu'il lui abandonne
les arrérages de son temps sur les objets qui n'ont
pas été mis en prestation absolue par ses prédéces-
seurs MM. du Saillant et de Chauvance.
Origiual, papier.
— Fin XVIIP siècle. — Liste des titres concernant
la commanderie de Montbrison, adressée par M. de
Brioude à M. le commandeur de Monspey et extraite
d'un registre intitulé : Cartulaire du Comté de Forez,
déposé au greffe de la chambre des comptes de Paris.
Copie, papier.
"Rr^=r' :
275
Dumoulin (Maurice), bibliothécaire de la ville de
Roanne, son ouvrage : A travers les pieux livres^
Esquisse de bibliographie. Roanne, (P.* Roustan), iSgS,
in-4°.
Durand (Vincent), son mémoire : Ejpiranda et les
noms de lieu de la même famille. (Extrait de la Repue
archéologique). Paris, Ernest Leroux, 1894, in-S*'.
Fréminville (Joseph de), archiviste de la Loire :
Inpentaire des archipes départementales , série B,
tome III, feuilles 7 à 1 1 (épreuves).
— Série E. supplément j feuilles 53 à 58 (épreuves),
— Rapport de M. Varchipiste du département à A/,
le Préfet de la Loire. Conseil général, séance ordinaire
d'août i8g5. Saint-Etienne, 1895, in-8°.
Guillemot (Antoine) : Titres de l'acquisition du
bois de Pourcharesse par Antoine du Puy, seigneur
dudit lieu et de Chabreughol (1464- 1468), deux cahiers
pet. in-f^ papier de 16 et 10 feuillets, contenant copie
des pièces suivantes, dont les trois premières repro-
duites en double. — Le second cahier est seul authen-
tiqué par deux notaires, sous la date de 1466, mais
récriture du premier est aussi du temps.
1464 (1463 V. st.), 9 janvier. — Le duc de Bourbon avait
exposé aux enchères le domaine utile de son bois de Pour-
charesses, paroisse de Celle, et Thomas <fof Sol:{ en était
resté adjudicataire pour le cens annuel de 100 sous tournois,
6 sestiers seigle, 6 gros sestiers d'avoine, mesure grenier ou
cessai, deux faix ou quintaux de foin, 2 moutons de la va-
leur de i3 sous tournois l'un, 2 poules, charroi et manœuvre
estimés 3 sous tournois, dîme de tous fruits croissant dans
les terres labourables dépendant dudit bois et 160 écus d'or
neufs d'introges ; ladite vente homologuée par la chambre
des comptes de Moulins, sous réserve de surenchère de
— 276 —
moitié en sus dans les trois mois et dii double dans les six
mois. Sur quoi, Antoine de Celle, ëcuyer, seigneur du Puy,
avait fait opposition et même introduit au Parlement une
instance contre le duCj attendu que lui et ses prédécesseurs
seigneurs du Puy avaient sur ta foret abéoevisée des droits
d^usage consistant en la faculté â^y prendre du bois pour
bâtir, se clore et chauffer et d'y envoyer des pourceaux : le
toui tenu en fief et hommage du duc à cause de sa baronnie
de Thiers* Il réclamait donc une juste compensation, Antoine
d*AniçèreSj maître des eaux: et forêts des comté de Forez et ba*
ronnie de Thiers, commis par le duc pour examiner Tailaire,
se transporte en conséquence au Puy^ assisté de Durand Ro-
chon, conseiller du duc, lieutenant de noble Jean, seigneur
de la Molière et de Verntèrcs, aussi conseiller et chambellan
du duc et son capitaine châîelain de Thiers, de Pierre Mon-
tault, procureur, Hugues Courrier, trésorier, et Colas Petit,
greffier dudit Thiers. Après examen des titres et témoins
produits par Antoine de Celle et conformément à ses olfres,
celui-ci est admis au liercemeni, c'est-à-dire à la surenchère
de moitié en plus des cens et introge pour lesquelïes le bois
de Pourcharesse a été abénevisé à Thomas doz Solz ; et à
raison des droits d'usage qu'il a déjà sur ce même bois, il
lui est fait immédiatement remise» sous le bon plaisir du duc
et de sa chambre des comptes, de cette moitié en sus, plus
du cinquième en toute propriété dudit bois, à prendre du
coté de la Dorolle et au plus près du Puy, sans autre charge
que de la tenir en fief et hommage du duc à cause de sa
baronnie de Thiers* Antoine de Celle pourra s'aiTranchir du
cens imposé sur les autres quatre cinquièmes en cédant au
duc des revenus censuels d^égale valeur assis ailleurs en la
chàtellenie^ la dîme des fruits continuant néanmoins d'ap-
partenir au duc, et alors il tiendra aussi en fîef ces quatre
cinquièmes* S'il veut les délaisser purement et simplement'
il sera tenu au préalable d'assigner au duc, en bonne assiette
de rentes, pour raison de la cinquième portion à lui cédée,
un revenu en argent et redevances diverses de mêmes nature
et quantités que celui formant le montant de sa surenchère*
i5 mars 1464 (1463 v, st.}. — La chambre des comptes du
duc de Bourbon à Moulins» entérine les conventions passées
— 277 —
le 9 janvier précédent avec Antoine de Celle, sous réserve
de la surenchère du double dans les six mois.
1464, i5 avril, à Moulins. — Jean II, duc de Bourbonnais
et d'Auvergne, comte de Clermont, de Forez et de risle,
seigneur de Beaujeu et de Roussillon, pair et chambrier de
France, en considération des bons et agréables ser-
vices d'Antoine de Celle,, écuyer, seigneur du Puy et de
Chabreughol, le relève de la clause de surenchère du double
du prix dans les six mois apposée à la concession du bois
et tènement de Pourcharesses assis en la paroisse de Celle,
châtellenie de Thiers, « joignant aux tènemens des So/f, de
Puyredier, de la Chatterie et de Mossides, ainsi qu'il s'estent
au long du rif de Puyredier du cousté d'orient, la rivière de
Dorolle du cousté de bize, les tènemens de la Chai^ des
Estoumeaulx, de la Ferrière et de Pourcharesses du cousté
de nuyt, et les tènemens de la Begonie et de Poujet du
cousté de mydi », primitivement adjugé par le châtelain de
Thiers à Thomas doz Solz et depuis audit Antoine de Celle,
et l'envoie en possession définitive sous la condition, acceptée
par ledit Antoine, que celui-ci fera défricher la plus grande
partie des quatre cinquièmes du bois de Pourcharesses qui
lui ont été vendus à cens, là où le terrain se trouvera propre
au labourage, en indemnisant par lui, moyennant la cession
de telles parcelles que de raison, les usagers qui justifieraient
de droits de pâture ou de cueillette de bois mort ; et aussi
qu'il fera toutes diligences auprès de l'évêque de Clermont
et du curé de Celle pour que la dîme des terrains ainsi mis
en culture demeure au duc, sauf cession au curé de partie
de cette dîme à arbitrer par les officiers de Thiers. Le duc
se réserve enfin la faculté de rentrer dans les biens aliénés
en remboursant les frais et améliorations faits par racquéteur
si, dans les dix ans, il apparaît d'une lésion de plus de la
moitié du juste prix.
1464, 3o juin. — Hugues Gourriet, trésorier de Thiers,
reconnaît avoir reçu d'Antoine du Puy, seigneur dudit lieu,
la somme de 80 écus d'or neufs pour premier terme de l'in-
troge de la vente du bois de Pourcharesses. Témoin Durand
Rochon, lieutenant de Thiers, Pierre Didier prêtre, Si. de
Chazaulx et autres.
— 278 —
i4<>7î ^û }^^^y à Chartres, — Jean II, duc de Bourbonnais
ei d'Auvergne, comte de Clermoni et de Beaujeu» pair et
chamhrier de France, lieutenant généraï du roi et gouverneur
du Languedoc^ remet Antoine du Puy» seigneur dudit lieu et
de Chabreugholj en pleine jouissance du hois de Pourcharesses,
placé depuis deux ans et demi suus sa main par les ofïïciers
de sa chambre des comptes, sous prétexte de lésion de ptus
de moitié du juste prix, attendu qu'une tentative de suren-
chère est restée sans résultai et qu'il n'apparaît pas de Sa lésioD
prétendue.
1468 {t4<>7 V. st.), ^o février. — Les gens de la chambre
des comptes à Moulins entérinent les lettres précédentes» sous
réserve que les habitants des lieux voisins du bois de Four-
charesses seront appelés, le lundi de la mi-carême, pour
produire au contraire et aussi a si veulent dire aucune chose
recevable pour avoir ledit bois ^^ passé lequel terme, Antoine
de Celle en sera remis en pleine et eniiêre possession^ aux
charges de son titre d'acquisition.
1468 (1467 v. st,), dimanche gras, 27 février. — Antoine
Chappelat, prêtre, vicaire de Celle, certifie que les lieux des
Soi^, de Massades^ des EstorneauU, de la Ckabane, de la
Ferrie^ de Porcharcsses et des Clo^eaulx' sont de la paroisse
de Celle, et qu'à la rnesse paroissiale dudit jour, « ei à Theure
c^on fait les extrousses acoustumé^ j> il a publié les lettres de
monseigneur le duc du 10 juin 1467, ensemble rappointement
de la chambre des comptes du 20 février courant.
146S (1467 V* st.), 14 mars. — Jean Mouschardias, sergent
du duc de Bourbon, rapporte qu*à la requête d'Antoine du
Puy, écuyer, seigneur dudit lieu et de Chabreughol, il a
notifié aux habitants des lieux voisins du bois de Fourcha^
resses la main levée à lui accordée, avec signification que
s'ils veulent y contredire, ou mettre à plus haut prix ledit
bois, en remboursant audit Antoine Ja somme par lui payée
pour intfogeSj ils aient à comparaître en la chambre des
comptes de Moulins, le lundi de la mi-caréme, à peine de
forclusion.
1468 (1467 V. st.), 3o mars, à Moulins, — La chambre des
comptes donne défaut contre les habitants des lieux circon-
voisins du bois de Pourcharesses et, du commandement du
r
— 279 —
duc de Bourbon, au rapport de maître Jean de la Goutte, son
conseiller et général de ses finances, donne main levée à
Antoine du Puy du bois de Pourcharesses et l'en envoie en
pleine jouissance ; présent à ce ledit maître Jean de la Goutte,
maître Pierre de Culant, lieutenant du sénéchal de Bourbon-
nais, Olivier Mellet, procureur général, et autres conseillers
de monseigneur le duc.
— Terrier de partie de rente démembrée de celle
d'Aubusson au profit de Jean de la Fayette, écuycr,
seigneur de Laquest, le Viscontat-lès-Celle et le Suc,
à la forme d'accord intervenu le 18 juillet 1487 entre
ledit Jean de la Fayette d'une part, et Isabeau de
Beaufort, veuve de Jean de Montboissier, chevalier,
seigneur dudit lieu, Aubusson et Boissonnelle, et
Jean de Montboissier son fils, seigneur et dame
d'Aubusson, de l'autre. Antoine de Montorcier, no-
taire. 1487.
Ce terrier prend dans sa presque totalité sur la partie me*
ridionale de la commune actuelle de Vollore-Montagne (Puy
de Dôme) ; il comprend aussi quelques territoires situés sur
les communes limitrophes de Vollore-Ville, Augerolks, et
peut-être la Renaudie, même département; le tout sur les
confins du Forez.
Tenanciers et territoires : F© i, Pal Rossias, de la Charbo-
nellie et consorts : mas et tènements contigus de la Barrière,
VArterie, las Sanhes de la LobeyrCy la Charbonerie, la Burie,
Çhampt Vidaly joignant le grand chemin de la Goutte à Au-
gerolles de midi, le ruisseau de Royet d'orient. — F° 3 v^,
Antoine Rossias et consorts : part du mas et tènement de la
Reynardie (identique ce semble au hameau actuel des Rossias),
joignant le tènement de la Beuronie d'orient, celui de Bous-
chatel de midi. Plus, part du tènement de Montboc, joignant
les bois du duc de Bourbon dépendant de son comté de
Forez d'orient, le bois des seigneurs et dame d'Aubusson
appelé de la Jallerie de midi, les terres de la Chevalerie de
bise. Plus, pré au tènement de VOdigeriCy joignant le chemin
d'Aubusson à Neyretable de bise. — F® 8 yo, Antoine de
— 28o —
Fauxfournolz et consorts : part du mas et tènement de la
Bjriiniei joignant les lieux de Mayet et du Pradel d'orient, le
ruisseau de Couzon de midi, les communaux de Tussugières
de nuit (soir^. Plus, part du tènement de la Gautellie, joi-
gnant ies terres du tènement de Durbise d'orient et midi,
celles du tènement de TOdigerie de nuit, celles du tènement
de Fauxfournolz de bise. Plus, part du mas de Faulxfournolj
joignant les terres du tènement de la Chevalerie d'orient,
celles du tènement de Durbise de midi, le tènement de la
Gautellie de nuit, le ruisseau de Couste descendant du sey-
îadour de Bourner à celui de Faulxfournolz de bise. — F® 12
V*», Pierre Audiger, de la Borie, et son frère : leur part et
ferne du tènement de la BoriCy confiné par les terres du mas
de la Charbonellie d'orient, le ruisseau de Couzon de midi,
les héritages du tènement de Tour de nuit, les tènements de
rodigerie et de Royllis de bise. — F© 17, Thomas Audiger
ei consorts: mas et tènement du Royllis confiné par la Chalm
de Faupx aux tenanciers de Durbize d'orient, le tènement de
1r Borie de midi, celui de l'Odigerie de nuit, le ruisseau de
Couste et le tènement de la Gautellie de bise, au cens unique
d'un sestîer contenant huit cartes de miel, mesure d'Aubus-
son. — F" iS, Antoine Bardi du Mas, de l'Odigerie: part
dudit lieu de VOdigerie confiné par le ruisseau de Gorches
de bise, le tènement de la Borie de midi, les communaux du
Sopt appelés les Ribères de nuit. — F© 24, Benoît Jaller, de
la Bourletie, et consorts: mas et tènements de la Bourletia
et de la Vayssère joignant les communaux de la terre d'Au-
busson d'orient, les bois du seigneur d'Aubusson de midi, le
tènement de la Reynardie de nuit, celui de Montbouc de bise.
— Fo 19» Pierre de Sopt et consorts: leur part des tène-
nemenis coniigus du Sopt et du Tbr, confinés par le tène-
ment de rOdigerie d'orient, le ruisseau de Couzon de midi,
le Puy de Parnyent de nuit, le tènement des Gorches de
bise. — Fo 3o v*», Anne Bas et consorts: part du tènement
de Parnyent^ confiné par ceux du Sopt d'orient, du Pradel
de midif de Mayet de nuit, et de Sertongier de bise. Men-
tion de cens a acquis de la Mocte ». — Fo 32, P. de Durbize
et son neveu : le tiers des lieux, mas et tènements contigus
de Durbise, les Chalveaulx et la Chalm de Faupy, joignant
les communaux et héritages des Chevalerias d'orient, les tè-
cinr
— 281 —
nements de la Burie de midi, de TOdigerie, de nuit, et de
Faulxfournolz, de bise. — F® 38 vo, Ant. Audiger et son
frère : mas et tènement de las GorcheSy confiné par les tène-
ments de Chodebrit d'orient, de TOdigerie de midi, de Ser-
tongier de nuit, de la Retrue et de Chabodias, de bise- —
po 40, Mathieu Fayard, de Bourdillon : tènement de Chau-
dabrity joignant le tènement de Faulxfournolz d'orient, le rif
ou ruisseau du seytadour de Faulxfournolz tirant à la plan-
che du Sopt de midi, le tènement des Gorches de nuit, le
chemin de Courpière à Noirétable de bise ; etc.
Toutes les réponses sont faites du consentement dlsabeau
de Beaufort et de Jean de Montboissier son fils, qui délient
les tenanciers de l'obligation de leur payer à l'avenir les
redevances y énoncées.
Ces redevances consistent en sommes fixes d'argent pour
taille, payables à la fête de Saint-Julien au mois d'août {28
août), et en cens de mars consistant en deniers, froment, seigle,
avoine, foin, fromages, poules, cire et miel, le tout en directe
seigneurie portant usage de chevalier, à tiers denier de ventes
et quart denier de sous-ventes et autres muages accoutumés,
double taille de six en six ans, manœuvres et corvées^ à la
forme d'un accord passé (i) entre le seigneur d'Aubusson et
Boissonnelle et les habitants desdites terres, homologue par
le Parlement ; les redevances sont portables à Aubusson ou,
dans la justice, en un lieu plus rapproché du domiciîe des
tenanciers qu'Aubusson lui-même.
Au fo 42, en écriture du XVI« siècle, est une récapitulation
des redevancés portées par le terrier, savoir : Argent 3G livres
tournois, 5 sous 10 deniers ; seigle, à 6 coupes par carton,
i5 sestiers ; froment, 3 cartons ; avoine, à 8 ras par sestier,
26 sestiers, 4 cartons, 3 coupes ; poules, 53 ; fromage, 41
livres ; foin, 5 faix et demi et demi-quart ; cire, 2 livres ;
miel, 8 cartes ; manœuvres, 7 sous 6 deniers par maison
ayant vaches labourant.
Cahier pet. in-f* couvert en parchemin^ de 46
(i) Probablement en 1402. Chabrol, Coutumes d'Auvergne,
tome IV, p. 70.
\
— 282 —
feuillets papier dont 4 blancs, le premier non coié;
belle écriture.
Ce terrier donne Heu à une observation intéres-
sante que Ton peut faifc aussi dans quelques ter-
riers anciens prenant sur le versant oriental des
monts de Forez. C'est que l'unité de territoire, au
regard du seigneur direct, paraît être le mas ou tè-
nement, c*est-à-dire un certain ensemble de terres
dépendant d*un lieu habité. Aussi les tenanciers de
partie d'un mas emploient-ils d*ordînaire pour con-
fins ceux du tènement entier, es:primcs par le nom
des tènements limitrophes et non par celui des pro-
priétaires, ces confins étant censés invariables et no- |
toires. Il suffit au seigneur que la somme des rede-
vances partielles consignées dans chaque reconnais-
sance individuelle représente la somme totale des
devoirs auxquels le mas est assujetti, sauf aux tenan-
ciers à se la répartir entre eux au prorata de leurs
droits respectifs.
Cette conception de la tenure censuelle correspond
sans doute à un état de la propriété très ancien,
peut-être même, dans certains cas, à Tallotissemcnt
primitif des terres entre les familles de colons-
Libercier (le R. P- F.-M,-A<), vicaire général des
Dominicains, né à Usson-en-Forez, son ouvrage ■
Marie, mère de Jésus y histoire ^ réflexions et prières-
Compositions par Andhré des Gâchons. Paris, Léon
Gruel, 1895, in-12.
Marsy (comte de)^ directeur de la Société française
d*archéologic, sa notice: Du mouvement des études
sur r architecture j^eligieuse du moyen âge en France
(1891-1894). (Extrait du Compte-rendu du 3^ congrès
— 283 —
scientifique international des catholiques tenu à Bru-
xelles du 3 au 8 septembre i8g4). Bruxelles, (Polleu-
nis" et Ceuterick), 1896, in-8°.
Meaux (vicomte de) : 1494, 19 juillet. — Lettres-
patentes du roi Charles IX, données à Lyon, évo-
quant à nouveau devant son grand conseil, à la
requête des habitants des terres et seigneuries de
Leignec et du Devetz en Forez, condamnés par un
premier arrêt du 3 avril dernier, le procès engagé entre
ces derniers et Guillaume de Châteauneuf, seigneur
desdits lieux, prétendant les obliger, d'après des titres
par eux contestés, à faire certains charrois, corvées
et manœuvres à la borie ou métairie du Devetz et
au château de Leignec.
Parchemin barlong avec superbe sceau et contre-
sceau royal.
Ministère de l'Instruction publique : Journal des
savants. Mars-octobre 1895.
— Maindron (Ernest) : L'ancienne Académie des
sciences. Les Académiciens. (1666- 1793). Paris, (Ber-
nard-Tignol), 1896, in-8^.
Planeix (abbé A.), missionnaire du diocèse de
Clermont, son ouvrage : Vie de M. l'abbé Randanne, "^
supérieur de la mission diocésaine de Clermont-Fer'
rand. Glermont-Ferrand, Louis Bellet, 1895, in- 12.
Poidebard (William), ses ouvrages : Généalogie de -
la famille Veyre de Soras dans le Haut-Vivarais.
Lyon, (Mougin-Rusand), 1894, in- 12.
— Généalogie de la famille Dugas (i 347-1 895). ,
Lyon, (Mougin-Rusand), 1895, in-4°.
Prajoux (abbé), sa notice : Un procès de pêche en
ï9
— 284 —
Roaîmais au XVIII^ siècle (1721-17B4). LyoD^ Louis
Brun, 1895, in-i2-
Reure (abbc) : Goin (D""), Notice sur les eaux mi-
nérales de Cou-^an (Sail-sous-Cou^an) (Loire). Paris,
Germer-Baîllière, 18785 in-S*^,
— Guigniaut, Notice historique sur la vie et les
œuvres de M. C. Faurtelj lue dans la séance publique
de tAcadéfnie des Inscriptions et Belles- Lettres ^ le g
août 1861. Paris, Firmin-Didot frères, fils et C^=,
1862, gn in-S*^.
— Hugues (D^), Les eaux silicatées de Sail-les-
Châteaumorand (Loire). Du rôle de la silice et des
silicates dans les eaux minérales. Nice^ veuve Eugène
Gauthier et C'^, 1868, in-12.
— Jurie-Descamiers, près le mont Pilât, Tun des
commet tan s au pays de Forez, Remplacement général
des droits onéreux, présenté à V auguste Assemblée
Nationale et dédié aux Français, Vienne, veuve Vé-
deilhé, 179O5 in-iï-
— Ladevèze, Essai sur les eaux minérales de
Saint-Galmier. Lyon^ (Nigon), 1894, in-ï2,
— Réponse à la demande de translation de la pré-
fecture du département de la Loire à Saint-Etienne^
par M. L. M. de M. P.» Montbrison, Chemina),
i832, in-12,
— Servajean (D^), Des eaux minérales de Sainte
Alban au point de vue clinique et des diverses métho-
des de traitement par l'acide carbonique. Paris, G-
Masson, 1880, in-8°,
Etude clinique sur le traitement par ïacide
carbonique aux eaux de Sainte Alban, Lyon, {Mougin-
Rusand), 1879, in-8°.
— 285 —
— Station hydro-minérale de Saint- Alban. Lyon,
1877, in-8^
— Rachat par messire Jean-Claude du Croc, sei-
gneur de Saint-Polgues, de la pension fondée par
Anne de Chevrières et les précédents seigneurs de
Saint-Polgues, en vue de la création et service d'une
première messe à dire tous les dimanches à perpé-
tuité dans l'église dudit lieu, reçu M^ Rajat, notaire
royal (5 juin 1702).
Expédition authentique. Papier.
— Contestations entre les curés et prêtres desser-
viteurs de l'église paroissiale de Saint-Germain-Laval
et les possesseurs du domaine Cherchand, sis dans
la paroisse de Saint-Julien d'Oddes, au sujet du sep
vice et paiement d'une pension gagée sur. ce domaine.
(1720-1778).
Vente par messire François- Adrien RuUet de la Murette,
héritier de M. Jeaii-Baptiste Barail, à messire Emmanuel-
Gaspard du Bourg, de maison et masure sises à Saint-Ger-
main-Laval, de vignes à Chanay, les Grands-Rameaux et
Motte, du moulin de Pertuiset et ses dépendances, sis en la
paroisse de Verrières, enfin du domaine de Cherchand, plus
le fief, terrier et droit de dîme dépendant dudit domaine,
lequel se tient dans le village des Farges, paroisse d'AmïonSj
reçu M« Mazet, notaire royal (8 juin 1720). -:- Signification
à MM. Michon, père et fils, nouveaux possesseurs du domaine
Cherchand, de renouveler le terrier au profit de Téglise de
Saint-Germain et de payer les arrérages de rente dus par
M. le comte de Saint-Polgues (11 janvier 1775). — Consul-
tation par les sieurs Michon père et fils assignés en la séné-
chaussée de Montbrison, à la requête du curé et prêtres
desserviteurs de Téglise de Saint-Germain-Laval (2^ mars
1776). — Sommation et pièces de procédure diverses dans
l'instance entre les sieurs Michon et les mêmes desserviieurs
(7 février - 22 avril 1776). — Quittances (sous réserve} d'arré-
rages de rente par le comte de Saint-Polgues au profil des
— 286 —
desserviteurs de ladite église (i8 mal lyyS-g juin 1778^
Douze pièces manuscrites, papier.
— Renouvellement de terriers au profit de M, le
comte de Saint- Polgues. j 773-1 776,
Conveaiîon entre M^ Antoine Fialin, notaire à Cremeaux, et
Ms François Burlot, commissaire en droit romain {sic] à
Roannej au sujet de la rénovation du terrier qui se lève
dans les paroisses de Saint-Romain-la-Moite, à cause des
fiefs de Voulde, la JMotte et de la rente de la Rulière (9
mars 1773)- — Conventions entre ledit M^ Fialin, et Claude*
Benoît Jaquemain, aussi notaire et commissaire en droits
seigneuriaux à Saint- Just<en*Chevalei, relativement à la réno-
vation du terrier prenant à Saint-Julien d'Oddes, Saini-Ger-
main-Laval, Souternonj Cherchand, etc* fîS août 1775),
Deux pièces originales^ papier.
— Démêlés de M. le comte de Saînt-Polgues avec
ses voisins et tenanciers, (1782-1793).
Assignation à M. Pierre Farge, dit Martinet, au sujet de
la propriété d'un fossé limitant leurs héritages respectifs au
lieu dit TEspinasse, paroisse de Saint-Polgues (5 juillet 17S2I.
— Assignation à M. Gabriel Coste, curé dudit lieu, au sujet
du mode de paiement de la dime [juillet 17S7), — Assignaùons
à Antoine Jourlain et Pierre Nodin^ laboureurs dudic lieu
de Saint'Polgues, au sujet du droit de corvée {17 et 18 juillet
1787)- — Quittance du sieur Maingoa^ de Cordelle, ei ac-
ceptation par lui d^un arbitrage entre les deux parties au
sujet du droit de chasse (29 août i793|. — Jugement rendu
par le tribunal du district de Riom entre M. Dubourg de
Saint-Polgues, propriétaire des tcrrt^s du Cheii et de Barmont
en Auvergne, et les sieurs Sylvain Fillias et Jean-Baptiste
Prieuret, marchands d*Auzance, fermiers et métayers desdites
terres (24 mai 1792^*
Cinq pièces manuscrites, papier.
— Pièces relatives à des redevances dues au prieuré
de Charlicu par M, le comte de Saint-Polgues, (1739-
'777)*
Mémoire des frais et déboursés faits par M. Antoine Co-
— 287 —
pineau, procureur en parlement, dans le procès entre M.
Jean de Kessel, seigneur prieur de Charlieu, M. de Berulle
et M. de Saint-Polgues, poursuivants de l'exécution de [a
sentence d'ordre de la terre de Bornât (ijSg). — Quittance
des servis dus depuis quinze années audit prieuré sur des
maisons et prés vendus à M. l'avocat Bardet (10 juillet 1777).
Deux pièces manuscrites, papier.
— Vente sous seing privé à M. le comte de Saint-
Polgues par Pierre Farge, marchand de Saint-Ger-
main-Laval, acquéreur des fonds de la prébende du
Pra sise dans la paroisse de Bully, d'une terre dé-
pendant de ladite prébende (22 juin 1791).
Original, papier.
Renoux (abbé), vicaire à la Palisse, sa notice :
Voyage en Suisse de la société botanique de France.
(Extrait de la Repue scientifique du Bourbonnais et
du centre de la France). Moulins, (Etienne Auclaire),
1894, in-8^.
Rouméjoux (A. de), inspecteur de la Société fran-
çaise d'archéologie, sa notice ; Fouilles de la Tour de
Vésone à [Périgueux]j avril 1894. S. 1. n. d., in-S**.
Sachet (abbé), supérieur du Petit Séminaire de
Montbrison, sa notice : Note sur un missel Lyonnais
du XV"^ siècle. Le calendrier de l'Eglise de Lyon au
moyen âge. (Extrait du Bulletin de la Diana). Mont-
brison, (E. Brassart), 1896, in-8°.
Signerin (abbé Charles), son ouvrage : Histoire de
Chevrières. La seigneurie et la paroisse depuis les
temps les plus reculés jusqu'à nos jours. Saint-Etienne,
(Théolier et C^^), 1894, in-8«>.
Testenoire-Lafayette (C.-P.), sa notice : Souvenirs
— 288 —
du i^ieiix Saml'E tienne ^ Léonard Janier^ curé de
SaiiU-Etiennede-Furan {i56g~î5jÇ]^ le plus ancien
des écriraius siéphanois. Saint-Etienne, (Théolier et
0% 1895, in-8^
Vachez (Antoine), ses ouvrages : Les châteaux his-
toriques du Roannais. Saint-Marcel de Félines. Notice
historique et archéologique. Roanne, (P- Roustan),
1894, in-4^
— Le Christ d'ivoire^ Légende, Lyon, (Mougin-
Rusand), 1894, pet, in-4",
Vanel (abbé), curé d'Essertines-en-Donzy, ses noti-
ces ; Un confrère de Massillou au collèg-e de Mantbri-
son. Le père Jean-Joseph Maure, (Extrait de la Revue
du Lyonnais). Lyon, (Mougin-Rusand), 1889^ in-8^.
— Uîi pèlerinage au tombeau de Saint Jean-Népo-
mucène- {Extrait de la Revue du monde latin, janvier
1888). Paris, (G. Balitout et O*), 1888, in-8^
Varax (Paul de), sa notice : L'oppidum du Ten-ail
à Amplepuis. (Extrait de la Revue du Lyonnais), Lyon,
{Mougîn-Rusand), 1895, in-8°,
Echanges.
Académie des sciences, belles-lettres et arts de
Clermont-Ferrand: Bulletin historique et scientijique
de l'Auvergne^ 2^ série, n^* i à 8. Janvier-août 1895,
Aurelle-Mûnimorin Icommandant d')^ La première croisade
au point de vue militaire.
Académie d*Hippone : Bulletin, N° 27, 1894,
— Comptes rendus des réunions tenues pendant
l'année iSg4.
— 289 —
Institut de Carthage. Revue Tunisienne. 2^ année^
n° 7, juillet 1895.
Ministère de l'Instruction publique et des Beaux*
Arts. Comité des travaux historiques et scientifiques.
Bulletin historique et philologique. N°® i à 4< 1 894.
— Liste des membres titulaires, honoraires et non
résidants du Comité, des correspondants honoraires et
des correspondants du Ministère de Vlnsiruciion pu^
bliquey et des sociétés savantes de Paris et des départe^
ments. 1895.
Section des sciences économiques et sociales.
Bulletin. Années 1894 et 1895.
— Congrès des sociétés savantes. Discow^s pronon-
cés à la séance générale du congrues, le samedi 20
avril i8g5 par M. Moisson, membre de l* Académie
des sciences y et M. Poincaré, ministre de T Instruction
publique, des Beaux-Arts et des Cultes.
Musée Guimet. Revue de l'histoire des religions.
i6« année, tome XXXI, n°* 2 et 3; tome XXXII, n^ j .
Mars-août 1895.
— Annales. Bibliothèque d'études. Tome V.
Mission Etienne Aymonier. Voyage dans le Laos*
Tome P^
Bibliothèque de vulgarisation. Tome VIIL
Le bois sec refleuri. Roman Coréen, traduit par
Hong-Tjyong-ou.
Smithsonian institution. Annual report of the
board of régents of the Smithsonian institutio7i^
shotving the opérations, expenditures, and condition
of the institution, to july 1893.
• ociété agricole et scientifique de la Haute-Loire.
— 290 —
Mémoires et procès-verbaux. Tome VII, années iSgj,
1892, 1894.
Société archéologique et historique de VOrlcanais,
Bulletin^ tome XI, n^ o5, i*^' et 2^ trimestres 1895,
Société Belfortaine d'Emulation- Bulletin, n^ 14
1895*
Société bibliographique et des publications popu-
laires. Bulleihu 26*^ année^ n^^ 2 à 10, février-octobre
1895.
Société de Borda. Bulletin, 20^ année, 1^^, 2^ et 3^
trimestres 1895.
Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, Arts et
Bel les- Lettres du département de la Loire. Annales,
1^ série, tome XV, i" livraison. Janvier-mars 1895*
Société de Thistoire de Paris et de TIle-de-France.
Bulletin. 22'^ année, r^' à b"" livraisons 1893.
Société d'Emulation de TAuvergne, Revue d'Auver-
gne^ n^' année, n^' i à 3. Janvier-juin 1895,
Société départementale d'archéologie et de statis-
tique de la Drôme. Bulletin. 11 3**, 114* et 11 5^ li-
vraisons. Février-octobre 1895,
Société d'Emulation et des Beaux-Arts du Bour-
bonnais. Bulletin-revue^ 3^ livraison. Octobre 1894.
Mémoire sur les sépultures des seigneurs et ducs d^
Bourbon à Souvigny, Bessay et Champâigue (Allier). Manus-
crit publié par M, Alfred Bertrand-
Société des amis des Sciences et Arts de Roche-
chouart. Bulletin. Tome IV, n'' 6, janvier iSgS ;
tome V, n^*^ 1,2 et 3, mars-juillet iSgb-
I
— 291 —
Société des Antiquaires de l'Ouest. Bulletin. 2*=
série, tome VII, 3*^ et 4^ trimestres 1894* Janvier-
juin 1895. "
Société des Archives historiques de la Saintonge
et de TAunis. Revue de Saintonge et d'Aunis. XV'
volume. 2* et 5^ livraisons, i^"" mars et i^*" septembre
1895.
Société des études historiques. Repue. 4^ série, ^ !|
tome XII, 60^ année. 1894.
Société d'études des Hautes-Alpes. Bulletin* 14*
année, 2« série, n°® j3 à i5. i^S 2^ et 3« trimestres J
1895. j
Société Éduenne. Mémoires. Nouvelle sériej tome
XXII, 1894.
BuUiot (J.-G.), Une légende cyclopéenne à Autun (avec
plan). — Martinet (abbé Adrien), Armoriai du chapitre |
noble des chanoines séculiers de Saint-Pierre de Mâcon
nommés de i559 à 1689, d'après un manuscrit originaL ^
Société française d'Archéologie: Congrès archéolo- i
gique de France. LIX^ session. Séances générales j
tenues à Orléans en 1892.
Société historique de Compiègne : Bulletin. Tome
VIII. 1895. 'I
Société historique et archéologique du Maine. I
Revue historique et archéologique du Maine, Tome
XXXVII, i^^ semestre 1895.
.■ii
Abonnements.
L'ancien Fore\. 14^ année. Avril 1896.
Bibliothèque de l'École des Chartes, Tome LVI.
i"^* à 4^ livraisons. Janvier-août 1895,
-f-^ri»^ -^^jA '
— 292 —
Enlari (G.), Villard de Honnecourt et les Cisterciens.
^ Bruel (A.), Vie et miracles de la bienheureuse Philippe
sic Chante milan, par l'abbé Ulysse Chevalier, analyse. —
LedoSj Etudes sur la ville de Thiers, par Hubert Jacqueton,
analyse. — Brutails, Origines françaises de Part gothique
en ItaliCj par C. Enlart, analyse.
Bulletin monumental. 6^ série, tome IX, n° 6, 1894;
tome X, n^ ij iSgB.
Poidebard (Alexandre), Les vases funéraires de Monsols
(Rhône).
Polrbîblion, Revue bibliographique universelle.
1^ sdrie, tome XLI, 5* et 6^ livraisons, mai-juin
i8ci5 ; tome XLil, i^^ à 4^ livraisons, juillet-octobre
1895.
Retme archéologique, 3« série, tome XXVI, mars- juin
1893; tome XXVII, juillet-octobre 1895.
Monceaux (Paul), Le musée de Cherchel (Algérie).
Revue du Lyonnais. 55^ année, 5*^ série, tome XIX,
qos j 12 et 1 14, avril et juin 1895 ; tome XX, n°* i à
3, juillet-septembre 1895.
Eraud (docteur J.), Étude historique sur le canton de Pé-
lussin (Loire). — Grisard (J.-J.), Odyssée de la table de Claude
découverte à Lyon en i528. — Rondot (Natalis), Les graveurs
sur bois et les imprimeurs à Lyon au XV« siècle. — Vara\
(P. de)j Histoire d'Amplepuis depuis Tépoque gauloise jusqu'en
1789.
Repue épigj^aphique du Midi de la France. N*** 77 à
79. Janvier-septembre 1895.
Les dieux de k Gaule celtique.
Roannais illustré. 7^ série, i*^^ livraison. Janvier
1896,
Bonnassïeux (Pierre), Quelques mots sur l'industrie de
la loile à Panissicres au XVIIIe siècle.
— 293 —
III.
MOUVEMENT DU PERSONNEL,
Membres titulaires.
M. Charles-Emmanuel de Laval d'Arlempdes, à
Salornay, près Mâcon, reçu le i5 mai 1895.
M. l'abbé Cheminai, vicaire de la Primatiale, à
Lyon, reçu le 20 mai 1895.
M. l'abbé Deguerry, vicaire de la Primatiale, à
Lyon, reçu le 20 mai 1895.
M. l'abbé Pourrat, professeur de philosophie au
Petit Séminaire de Saint-Jean, à Lyon, reçu le 20 mai
1895.
M. l'abbé Forest, professeur de l'école cléricale,
à Montbrison, reçu le 24 juin 1895.
Membres décédés.
M. le comte Joseph Palluat de Besset, au château
de la Salle, à Nervieux, membre perpétuel.
M. Henri Théolier, imprimeur et directeur du
Mémorial de la Loire^ à Saint-Étienne, membre
titulaire.
M. Edmond Révérend du Mesnil, à Daron, par
Saint-Christophe-en-Brionnais, membre correspon-
dant.
— 294 —
Démissionnaires.
Madame Léopold Varin, à Montbrisoa, membre
tîtuiaîre.
M. Tabbé Ferrad, à Lyon, membre titulaire*
M. Joseph des Gayets^ à Saînt-Gcrmain-Lespi-
nasse, membre titulaire.
OCTOBRE — DÉCEMBRE iSgS
BULLETIN DE LA DIANA
I.
PROCÈS-VERBAL DE LA RÉUNION
DU II NOVEMBRE iSgS.
PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS^ PRÉSIDENT,
La séance est ouverte à une heure et demie,
Sont présents: MM. M. de Boissieu, V, de Boissieu,
A. Brassart, E. Brassart, abbé Brosse, abbé Claret,
J. Déchelette, V. Durand, Favarcq, de Fréminville,
Guilhaume, Jeannez, Lachmann, vicomte de Meaux,
E. Morel, baron des Périchons, comte de Poncins,
Rochigneux, J, Rony, L. Rony, abbé Sachet^ Alph.
de Saint-Pulgent, B. Thevenet, abbé Versanne, Vidal-
Se sont fait excuser: MM. l'abbé Reure, Ci-F. Tes-
tenoire-Lafayette, A. Vachez.
dp
— 296 —
M. le Président s'exprime ainsi :
« M. Henri Théolier, rédacteur en chef du Mé-
morial de la LoirCy membre titulaire de la Diana^
vient de mourir à Saint-Etienne. Trop d'éloges ont
été déjà décernés à sa mémoire, sur sa tombe et
dans tous les journaux de la région, pour que nous
puissions parler de lui longuement aujourd'hui. Doué
d'un esprit fin et délicat, plein de goût pour les
lettres et les arts, amateur de curiosités et de raretés
foréziennes, M. Théolier aurait pu marquer sa
place dans la littérature, si les soins et les soucis de
la rédaction et de la gérance d'un grand journal
n'avaient réclamé tout son travail et absorbé tout
son temps. Pendant plusieurs années, il avait im-
primé les Mémoires de la Diana, et les rapports entre
notre Société et lui avaient été toujours excellents.
Les regrets causés par sa mort sont unanimes, et
l'expression n'en saurait être que très sincère.
Notes sur le canton de Saint^Genest-Malifaux. — Le
Bois Farost et la Font-Ria. — Un poème inédit de
L. Jacquemin. — Communication de M. Charles
Guilhaume.
Le canton de Saint-Genest-Malifaux paraît avoir
été assez peu étudié jusqu'ici, et l'histoire des évé-
nements dont il fut le théâtre renferme des points
encore bien obscurs.
On sait, en somme, fort peu de choses sur la
bataille de 1465, entre la petite armée du duc de
Milan et les troupes Foréziennes (i), bataille qui au-
(i) Chantelauze, Hist. des ducs de Bourbon, t. II, p. 270,
émet des doutes sur Tauthenticité de cette rencontre et la
— 297 —
rait laissé à une parcelle de terrain le nom de Cime-
tière des Lombards. Lecombat du Bessat, dont la date
serait réellement i562, est un peu plus connu, grâce
I à la Tour- Varan (i), qui a essayé de concilier les ré-
cits passablement divergents de nos vieux annalistes;
mais, en jetant les yeux sur la carte de ce petit
coin de terre, que penser des lieux dits que Ton voit
surgir de toutes parts, nombreux, pressés, confus,
presque contigus, parfois, les uns aux autres, et qui
ponent, depuis des temps bien antérieurs à ces peu
importants faits d'armes, les noms éminemment
suggestifs de la Batterie (2), les Fosses, les Citadel-
les, le Combat, les Tours, le Palais, le Batailler, le
Plâtre du Camp, Iç Châtelard, la Fortinée, le Com-
beau, la Combelle, le More, Morianne, les Caves et
la Roche des Sarrasins, le Bois et le Puy du Lom-
bard, etc.? Auquel des deux combats, de 1465 ou de
i562, se rapportait l'armure dorée qui, vers t6o!j
fut découverte, en ces parages, par un brave cultiva-
teur, dans le creux d'un arbre qu'il venait d'abat-
tre (3) ?
Son examen aurait probablement fourni des indi-
cations bien précieuses, et, qui sait? tranché peut-
réduit, dans tous les cas, à un simple engagement d'arrière-
garde,
(i) Chronique des châteaux et des abbayes, t. I, p. 325.
(2) Cest près de ce hameau que les Communes du Puy
défirent, le 2 mai i365, les bandes de Seguin de Badefol,
commandées par Loys Robaut ou Rambaut, son lieutenant,
qui fut fait prisonnier dans cette rencontre. — Cf. Anatole de
Gallier, Les Pagan et les Retourtourj dans les Mémoires de
la Diana, t. II, p. gS ; et P. Allut, Les Routiers au X/7»
siècle, p. 140.
(3) Touchard-Lafosse, La Loire historique, t. I, p. 287*
— 2g8 —
être, d'une manière décisive, cette question insoluble
aujourd'hui.
Sur les confins de la Loire et de la Haute-Loire,
à peu près à égale distance des communes de Jon-
zieu et de Saint-Didier-la-Séauve, il existe une vaste
clairière que le paysan attardé ne traverse, le soir,
qu'en se signant avec frayeur : c'est le Champ dolent.
Une sanglante bataille aurait eu lieu sur ce sol
marécageux et infertile, et les feux follets qui volti-
gent à sa surface représentent encore, aux yeux des
populations naïves de ces montagnes, les âmes
errantes des combattants tombés dans la mêlée.
La tradition (i) n'est sûrement point mensongère,
mais, pas plus nos voisins du Velay que nos propres
chroniqueurs ne peuvent indiquer une date certaine,
ni fournir des détails précis sur cette rencontre qui
intéresse également l'histoire des deux provinces.
On manque de renseignements sur la commande-
rie ou maison secondaire de Templiers, dont le nom
est resté au hameau du Temple^ près de Marlhes (2),
et, afin d'abréger cette nomenclature déjà longue, je
me contente de citer rapidement, pour mémoire, les
nombreux monuments mégalithiques qui couvrent
toute cette contrée, depuis la Chambi^e des fées et
l'ossuaire du Champ des Fust (bois Panère, forêt de
Taillard (3) jusqu'aux énormes pierres à bassins de
(i) La légende, locale relative au Champ dolent a été rap-
portée par H. Malègue.
(2) Le Temple ou la Murette était un membre de la com-
manderie du Devesset-en-Velay, canton de Saint-Agrève (Ar-
dèche).
(3) Ogier, La France far cantons, arrondissement de Saint-
Etienne, p. 359. — La Tour- Varan, Chronique des châteaux el
des abbayes, t. I, p. 265. — Fore:[ pittoresque, p. 122.
— 299 —
Chaussitre, où la croyance populaire vient encore
vénérer les empreintes du grand thaumaturge Martin'.
Le bourg de Saint-Genest-Malifaux est pittores-
quement assis au milieu d'un cirque de bois et de
montagnes, dans un frais vallon où serpente molle-
ment la Semène, qui coule peu profonde entre deux
rives de verdure.
Le chanoine de la Mure a rattaché Tétymologie du
nom de Malifaux à la vieille légende de Pilate et des
monts du Pilât, en y plaçant même le lieu du sui-
cide du faible gouverneur de la Judée.
c( Et il semble, dit-il, que nos anciens ont voulu
en quelque manière appuyer cette tradition par ce
nom extraordinaire qu'ils ont donné au lieu duquel
nous avons dit que sortoit la rivière de Cemène
dans le panchant de ce mont de Pila, appellant ce
lieu du nom de Mallifaux, en latin de malts falcibus^
comme s'ils vouloient indiquer, suivant l'ordinaire
façon qu'on parle de la mort, qu'elle avoit usé en
ce Mont de la plus cruelle de ses faux, qui sont
les violentes rages d'un horrible désespoir, pour
moissonner l'indigne et odieuse vie de celuy qui par
l'injustice de sa complaisante sentence avoit esté le
criminel autheur de la mort douloureuse du divin
Autheur de la vie » (i).
(i) Histoire civile et ecclésiastique du pays de Fore^, livre V,
chap. XV, p. i56. — M. Aug. Bernard n'a pas hésité à re-
produire, dans son Histoire territoriale du Lyonnais^ la forme
latine de malis falcibus, qu'on ne trouve, en réalité, sur
aucun des pouillés de Féglise de Lyon du XUI« au XVII«
siècle.
MM. Teste noire-Lafayette et Gonnard qui ont publié les
parties inédites de cet ouvrage {Mémoires de la Diana, t. V,
— 3oo —
La commune de Saint-Genest est bornée, au nord,
par de grandes étendues boisées, qui vont se raccor-
der, à Test, avec Timmense lorèt dénommée d'une
façon générale les Grands Bois. Un tènement im-
ponant de ces bois, celui que traverse précisément
le chemin de grande communication qui relie le chef-
lieu à la route nationale n** 82, porte le nom de
Bois Farost.
Or, au milieu même de ce tènement, à quelques
mètres de la jonction du nouveau chemin de la Ri-
camarie avec la route de Saint-Genest, se trouve une
source appelée la Font-Ria, dont le nom est sou-
vent prononcé dans les récits des longues veillées
d'hiver, mais que, en réalité, peu de personnes de la
contrée connaissent, à l'exception de quelques petits
pâtres et de quelques bûcherons.
De chaque côté de cette source, se dressent deux
p. 53, note), rejettent, au contraire, impitoyablement cette
étymologie, qu'ils prétendent inventée de toutes pièces par le
bon chanoine, et, se basant sur la proximité de la paroisse,
de Marlhes, ils proposent le vocable Maroglivos, avec les
transformations successives Marlivos, Marlifau, Mali/au.
Ce rapprochement de noms avait déjà été établi par Fau-
teur du célèbre Mémoire pour les co-seigneurs de la baronnie
de la Faye (irc proposition, p. 108; Paris, Saugrain, 1769) ;
mais réminent feudiste était loin de considérer l'argumenta-
tion comme bien sérieuse, puisqu'il a soin de déclarer que
c'est là une simple ressemblance, une pure conjecture, dont
il se garderait de profiter.
Ne pourrait-on pas, tout en écartant la légende bien fan-
taisiste en effet de la Mure, admettre la forme étymologi-
que Malis faucibus, mauvaises gorges, mauvais défilés, que
le vieil historien aurait légèrement modifiée pour les besoins
de sa versio» pieuse, et qui a l'incontestable avantage de
s'appliquer au nom lui-même et à la configuration topogra-
phique du pays.
— 3oi —
pierres aujourd'hui bien enfoncées dans le sol, et à
peu près complètement envahies par la mousse qui a
lentement recouvert une inscription dont la tradition
a encore gardé la mémoire, tout en altérant absolu-
ment le texte (i). La voici telle que jelai relevée moi-
même, il y a une vingtaine d'années :
(côté gauche) [JjEGLACEDE
PEVR
EN PERDANT
MASŒVR
(côté droit) CARLON ME
CARESSE
LORSQVE[LLE]
MELAISSE
Quel est le sens obscur de ces deux distiques ? Ce
n*est pas ce que je me propose d'étudier aujour-
d'hui (2), mais le mystère même attaché à cette fon-
taine, et surtout la persistance de son souvenir dans
(i) Le paysan qui m'indiqua la source m'avait aussi parlé
de rinscription, qui était selon lui: Bois-moi et ne me repose
pas.
(2) On peut très vraisemblablement conjecturer que cette
inscription se rapporte au séjour plus ou moins prolongé que
dut faire, en ces lieux, un moine de Valbenoîte, lors du sac
de cette abbaye par les Huguenots, en mai iSjo. « Au pre-
mier bruit de l'approche des Calvinistes, dit la Tour- Varan,
{Chronique des châteaux et des abbayes. — Valbenoîte^ p. 272)
le plus grand nombre des moines s'étaient enfuis ; ils erraient
dans les bois, au fond des gorges les plus obscures et les
plus ignorées, où ils tenaient caché ce qu'ils avaient emporté
de plus précieux, abandonnant le reste à la rapacité des
nouveaux iconoclastes qui se ruèrent sur le monastère dé-
laissé ». Le Bois-Farost offrait, certes, le plus proche et le
plus sûr asile. C'était du reste une dépendance abénevisée de
Valbenoîte et son nom revient très fréquemment dans les
chartes de l'abbaye.
— 3oa —
la longue suite des traditions populaires, indique-
raient que nous sommes très probablement en pré-
sence d'une de ces sources sacrées, sur lesquelles
l'attention des archéologues a été si vivement arrêtée
par les remarquables travaux de notre éminent col-
lègue, M. BuUiot, président delà Société Éduenne (i),
mais dont l'étude, ou même la recherche, paraît bien
en retard dans notre province.
Un document manuscrit fort curieux, qui provient
de l'ancien fonds Nicolas, me semble fournir un ex-
cellent appui à cette hypothèse, et c'est à ce titre que
j'en juge la publication tout à fait intéressante.
Cette pièce, datée de i623 et signée « L. Jacque-
min, prestre indigne », se compose de deux feuillets,
écrits probablement de la main de l'auteur, et portant
en tête, comme titre:
Antiquité^ du lieu de Saint-Gene^ de Mallifaut et
environs, prononcées sur un théâtre tragique audit
lieu, par François Roussel, avec plusieurs écritures
d'autres vers en faveur de la pureté. — L'an mil six
cent vint et troys.
La lecture en est assez difficile, au point que l'un
des possesseurs du manuscrit a cru devoir le faire
suivre d'un essai de transcription, très peu fidèle
d'ailleurs, et qui témoigne d'une médiocre sagacité
paléographique. L'œuvre forme un petit poème de
io8 vers, composé tout entier dans le style burlesque,
récemment importé d'Italie et si brusquement adopté
(i) Le culte des eaux sur les plateaux ÉduenSy dans les
Mémoires lus à la Sorbonne en 1867, p. 11 à 32. — Ex-voto
de la Dea Bibracte^ dans les Mémoires de la Société Éduenne,
nouvelle série, t. III.
— 3o3 —
par la mode, qu'il était devenu plus que de Tengoue-
ment, mais presque de la fureur (i).
Ce sont précisément les jeux de mots, à propos de
tout et hors de tout propos, dont le texte est émaillé,
qui en compliquent singulièrement l'interprétation,
et le rendraient presque incompréhensible sans une
connaissance approfondie de la région.
J'ai tâché, par quelques notes très sommaires, de
faciliter l'intelligence de la pièce, sans prétendre
toutefois y avoir complètement réussi (2).
ANTIQUITEZ
DU LIEU DE SAINT-GENEZ DE MALLIFAUT ET ENVIRONS,
PRONONCÉES SUR UN THEATRE TRAGIQUE, AUDIT
LIEU, PAR FRANÇOIS ROUSSET, AVEC PLUSIEURS
ÉCRITURES d'autres VERS EN FAVEUR
DE LA PURETÉ, l'aN MIL SIX CENT
VINT ET TROYS.
Il me souvient d'un jour qu'en Farao le boys
Estant près Font-Roy (3), une nimphalle voix
(i| On alla si loin dans cette voie, que, suivant le témoi-
gnage de PelUsson, Histoire de l'Académie Française^ un
libraire du Palais osa publier une Passion de Notre-Seigneur
J,-C. en vers burlesques.
Il convient d'ajouter, cependant, qu'en réalité cet ouvrage
n'avait de burlesque que le titre.
(2) Je n'ai pas cru devoir, conformément au texte du ma-
nuscrit, conserver scrupuleusement l'emploi des minuscules
en tête des vers. Un essai de rénovation de cet usage très
ancien, a été tenté de nos jours, sans beaucoup de succès,
par le poète Théodore Massiac.
J'ai lait ressortir, en italiques^ les noms donnant lieu aux
jeux de mots, qui sont indiqués par de petites croix dans la
pièce originale.
(3) Font-Ria, Fons regia.
— 3o4 —
Me vint dire ces motz, d'une plaintive audace :
Comment ozez-tu bien occuper ceste place t
C*esi îa place aux poètes et tu ne chantes pas
Des muses les louanges et n*en faictz point de cas;
Elles t'ont faict goûter du brevage des dieux
Et^ ingrat, de leurs dons tu deviens oblieux:
Qui te, qui te ce lieu, ou chante par tes vers,
Leur las et ton pais à tout cest univers.
Ton pais, ta patrie, que Toblieux silence
A caché, jusqu'icy, aux peuples de la France.
Je te feray scavant de ses antiquitez;
Je te veux faire voir toutes ses raretez.
Le vaillam Hercules, ce grand domteur de monstres.
Qui, dedans TOcéan, de ses valeurs fit montres.
Qui chassa les volleurs de la mer, de la terre.
Depuis les bordz du Nil jusqu'aux bordz d'Angleterre.
II donna, dans ces boys, une asile parfaicte ;
Les larrons d'alentour avoient faict leur retraicte.
Ce n'estoyent pas des boys comme ils sont à présant,
La Tesbaïde d'Egipte ils aloyent surpassant
Sans nimphes, sans échos, grandz, désertz et toufus,
Pleins d'espines, de ronces et de buissons confus.
Ce fut au boys Terne (i) où se ternit leur gloire,
' ,*,,,.,,. ,
Car là on commença à gaigner la victoire,
La plus grand part pourtant s'enfuirent eschapez
Jusqu'au boys de la Trappe (2) où ils fur' attrappe:^.
(1} Le bois Ternay, entre Saint-Genest-Malifaux et Saint-
Romain-les-Atheux.
{%) Ici se trouvent deux vers bâtonnés ;
Ce fut au Blet Harné où, sur leurs foybles armes,
Hîvcrt leur fit sentir ses plus chaudes alarmes.
Le lieu dit Blet Harné ne figure sur aucune carte, et per-
sonne n'a pu me donner, à son égard, le moindre renseigne-
ment. On pourrait, peut-être, y voir une corruption de Beu
Tarnéy nom patois du bois Ternay.
(3ï Le bois de la Trappe, tènement du bois des Gauds,
entre Saint-Genest et Joubert.
.(2)
— 3o6 —
Ils gaignent Chaut-daré (i) la prouchaine fondrière :
Fuyons, dit l'un à Tautre, il faict trop chaut derrière.
Leur chef sur Mont-Bouffict, (2) tout boufy d'arogance,
Bien qu'il perdît des siens, ne pert pas l'espérance,
Se jeté en Mont-reveil (3), où plusieurs ses amys
Au doux zéphir du boys s'estoyent là endormys.
Il les réveille tous, au combat les exorte :
Il faut mourir ou vaincre, ainsi l'honneur s'emporte;
Puis les ayant rangé, gaignent vers le grand boys.
Mais Hercules premier y avoyt ses Gauloys,
Qui là, en enbuscade, avoit faict une pause (4),
Ruze qui de la mort de ces tirans.fut cause.
Là, le combat fut grand, disputant la victoire,
A qui des deux partis emportera la gloire.
Une forte tempeste n'eslance tant de gresle.
Que l'on voit, parmy l'air, des flesches pesle mesle.
Qui a veu l'entre-choc de Thétis en cholère.
Qui va, qui vient, qui torne, qui s'entre-rompt contraire,
A veu le patron vray de ce mortel combat.
Qui fuit, qui suit, qui tue, qui abat, qui débat.
Les Gauloys surpassoit en grandeur de courage.
Mais ces larrons murtriers estoyent faictz au carnage
Et plus de dix contr'un; mais Hercules arrive
(i) Chaud-Daré est un petit hameau situé entre les Communes
et Ghaussitre, au bord du bois.
Est-il nécessaire de faire remarquer que c'est la forme
patoise de Chaud-derrière ?
(2) Toutes mes recherches, concernant la situation précise
de ce lieu dit, sont restées infructueuses. Il est fort probable
que c'est le Monsbolferius que l'on trouve cité dans une
charte de Saint-Sauveur, in parrochia Sancti Genesiiy Pontius
Monetarius dédit mansum de Monteholferii {Cartulaire du
prieuré de Saint-Sauveur-en-Rue, no lvii, p. 23).
MM. de Charpin-FeugeroUes et Guigue (table générale,
verbo: Monteholferii) ont donné hypothétiquement la traduction
Montgolfier^ qui paraît bien moins exacte.
(3) Montravel, hameau situé au-dessus de la scierie du Mas,
sur le chemin d'intérêt commun n® 3/.
(4) La Pauze, village et scierie à l'entrée du bois de Merlon,
entre le Seuve et les Tours.
— 3o6 —
Avec ses esquadrons, près du ruisseau la rive.
Là, il se fourre au flanc d'une telle furie,
Qu'on n'avoit jamais veu une telle tuerie.
Le ruisseau de Semène fut tout semé de corps
Et leur sang frais versé fit tout rougir ses bordz ;
Les fuards ramassez font un gros en Marianne (i)
Où les soldatz vaincueurs, d'arc et de pertuisaline
Les pamairent de vie, et MoriannCy pour lors,
Fut toute ensanglantée et couverte de Mort!j[y
Les chevaux délaissez pour leurs playes mortelles
Furent mangez des loups, n'en restant que les selles {2),
Auprès de FaraOy où quelcjues uns cachez
De la main d'Hercules furent tost dépeschez.
On tient que quelques uns s'encainèrent en terre
Pour éviter le choc de ceste grande guerre,
Et que là, du depuis, l'esprit pur de leurs corps
Pâtit, vaguabondant, auprès de leurs trésors.
Puis, selon ses victoires, aux lieux donna le nom.
Afin qu'a toujours mais, on cogneut son renom,
El ce nom Farao fut donné à ce boys.
Qui avoit honnoré en Egipte les roys ;
Un des siens, que le ciel avoit tant fortunné
Qu'il estoit plain de biens avant que d'estre nay^
Premier bastit Pléné (3) et les champs d'alentour
Lors luy furent donnez pour estre son séjour.
Ces sauvages chassés, pour rendre grâce aux dieux,
On dressa un autel au milieu de ces lieux.
Ce lieu s'appelloit lors Malliatrop (4), par mistère,
A cause des grands maux que l'on y souloit faire ;
Mais Ion changea son nom, son malheur en bonheur,
L'appellant Mallifaut (5), privé de tout malheur,
(1) Morianne ou Maurianne, hameau situé au-dessous de
Pérusel, près du village de la Combe.
(2) Les Selles, pacage du Bois-Farost, près du château de
Pérusel.
(3) Pléney (plain-nay), village important entre Saint-Genest
et la Ricamarie, sur le chemin d'intérêt commun no 33.
(4) Mal il y a trop.
(5) Mal y faut.
— 3o7 —
Puis, peupla de soldatz, des premiers de ses troupes,
Les plaines d'alentour, les vallons et les crouppes,
Et là, ses sacrifices agréables aux dieux
Firent que les dieux mêmes descendirent des cieux
Pour chacun faire un don selon sa calité,
Pour rendre ce païs plain de félicité :
Jupiter de sa paix, Junon de ses richesses.
Gérés de ses espis et de ses blondes tresses.
Et Vénus de beauté, Minerve de science.
Mars enfla leur courage pour servir de défence
Contre leurs enemys ; puis les nimphes des boys
De ces lieux, sur tous autres, vindrent faire le choys.
Puis Jupiter jura qu'il en auroit le soin,
Qu'il les protégeroit toujours en leur besoin.
Voyla, en deux paroles, le vray de ceste histoire
Que tu doys, par tes vers, en publier la gloire.
Ceste nimphe s'enfuit, me privant de sa voix
Bien que je l'apellaisse par troys ou quatre foys.
Nimphe, je te prometz du Rhin jusques au Gange,
Publier de tes sœurs et de toy la louange.
Et si aut je diray des muses les chançons.
Que jusques en Parnasse on entendra les sons.
Je veux encor chanter mil autre raretez
D'auprès de MaUifaut, et toutes ses beautez.
Et le los de son peuple je veux graver aux marbres
Et, en mille façons, en l'escorce des arbres.
FIN
PAR L. JACQUBMIN, PRESTRE INDIGNE.
Voici un nom qui était parfaitement inconnu,
même de nos plus infatigables chercheurs, quand,
il y a une huitaine d'années, parut à Lyon une petite
plaquette intitulée : Un Foré\ien digne de mémoire,
Louis Jacquemin, prêtre, poète et historien de Saint-
Genest'Malifaux, par un de ses compatriotes (i).
(i) Lyon, Mougin-Rusand, 1887, in-80, 53 p.
— 3o8 —
titre qu'excuse pleinement le doux orgueil du sol
natal, mais qui semble un peu ambitieux lorsqu'on
a examiné l'œuvre du modeste dramaturge monta-
gnard.
Dans cet opuscule, qui aurait. Je crois, gagné en
intérêt à être publié dans la Loire, l'auteur, M. l'abbé
J.-B. Vanel, donne d'abord l'analyse très substantielle
d'une pièce rarissime de L. Jacquemin, imprimée à
Lyon sous ce titre : Le triomphe des Bergers^ par Louis
Jacquemin Donnet, prestre de Saint -Geneyst de
Malifaut en Forest (i), et dont il n'a retrouvé qu'un
seul exemplaire, interfolié dans un volume de pièces
théâtrales faisant partie du tome XXIII d'un recueil
factice, provenant du collège des Jésuites de Lyon.
Malgré une indulgence facile à comprendre, et qu'il
ne cherche d'ailleurs, en aucune façon, à dissimuler,
l'abbé Vanel ne s'abuse point sur la valeur littéraire
de son compatriote. « Dix ans après le Cid, dit-il,
cette pastorale sent tout à fait sa province ; les lois
de la versification n'y sont pas plus respectées que
la règle des trois unités, si chère à Boileau, les hiatus
abondent, le noble alexandrin y marche quelquefois
sur plus de douze pieds ; nos Parnassiens s'étonne-
raient de certains enjambements par trop hardis.
Nous passerions cependant condamnation sur ces
fautes, si graves soient-elles, si notre poète avait été
aussi entreprenant dans l'invention qu'il se montre
audacieux vis-à-vis de la grammaire et de l'histoire.
Nous l'aurions volontiers loué d'habiller ses Romains
(i) Lyon, pour la vefve de Louis Muguet, en rue Neuve,
proche le collège de la Très-Saincte Trinité, MDCXLVI,
petit in-40 de io3 p.
— 3o9 —
et ses Juifs à la mode de son temps et de sa monta-
gne, au lieu de leur conserver le type légendaire
dont il ne s'est guère écarté. Son œuvre, médiocre
au point de vue dramatique, serait pour nous un
document précieux. Mais, trop soucieux de la vrai-
semblance, il n'a que rarement laissé échapper quel-
ques-uns de ces traits qui trahissent le milieu où
l'on vit, les mœurs et les passions qui s'agitent autour
de l'écrivain. Ses personnages sont trop de conven-
tion, sa poésie trop impersonnelle: l'action n'y gagne
pas beaucoup ; l'intérêt historique y perd » (i).
J'ai tenu à reproduire en entier cette appréciation,
qui me dispensait, à mon tour, de toute critique. Je
me permets, toutefois, d'y ajouter une simple conclu-
sion : c'est que la comparaison de la pastorale ana-
lysée par l'abbé Vanel avec la pièce inédite dont je
viens de donner communication, ne fait ressortir, en
faveur de l'œuvre imprimée, aucune supériorité réelle,
n'accuse aucun progrès vraiment sérieux, bien que sa
devancière lui soit antérieure de vingt-trois années
et n'ait probablement pas été destinée à l'impression.
La seconde partie de la notice consacrée à Louis
Jacquemin, contient la reproduction intégrale d'un
fragment du journal inédit de ce prêtre, relatif à la
peste de 1628, d'après une copie exécutée un siècle
plus tard, mais dont l'éditeur nous affirme la parfaite
authenticité.
La valeur historique de ce document est assez
restreinte, et son intérêt me paraît résider surtout
dans les citations de noms de lieux et de personnes.
C'est ainsi que, grâce à ce mémoire, j'ai pu obte-
(i) Un Forépen digne de mémoire ^ p. 22.
— 3io —
nir qujelques renseignements sur François Rousset,
celui qui eut l'honneur de lire en public l'œuvre
poétique de Jacquemin. Il était fils de M* Jean
Rousset, notaire royal à Saint-Genest, et un passage
du Journal nous apprend qu'il avait porté les armes
contre les Huguenots, et qu'il mourut feune encore,
le 20 août 1629, victime de son dévouement à soi-
gner sa famille atteinte de la peste.
Quant à notre poète lui-même, l'abbé Vanel avoue
que, malgré toutes ses recherches, il n*a pu lui
constituer une biographie bien précise, se trouvant
réduit à de simples conjectures, même relativement
aux dates de sa naissance et de sa mort.
Il a été plus heureux en ce qui concerne la famille
des Jacquemin et il rattache à son glorieux compa-
triote toute une lignée d'ancêtres assez nombreuse,
quoique peu suivie.
Comme je l'ai fait remarquer plus haut, un inter-
valle de vingt-trois années s'est écoulé entre l'œuvre
inédite de Jacquemin et sa pastorale imprimée à
Lyon.
Ce long espace de temps n'a certainement pas été,
au point de vue de la production littéraire du vieil
auteur, uniquement rempli par son journal, dont le
court fragment publié ne comprend que les années
1628 à i63i, et, de même que rien n'indique un dé-
but dans le poème héroïque, rien ne prouve égale-
ment que le Triomphe des Bergers marque absolu-
ment une dernière étape.
Il nous est donc permis de compter encore sur
l'avenir, qui nous réserve, peut-être, de nouvelles
découvertes de nature à mettre en relief cette figure.
— 3ii —
jusqu'ici bien ignorée, d'un écrivain dont l'œuvre
ajoute, sinon un vif éclat, du moins de curieux élé-
ments à notre littérature forézienne.
Le sceau des Baffie. — Don et communication de
M. A. Vache^.
M. A. Vachez fait don au musée de la Diana d'un
fragment de sceau matrice en bronze qu'accompagne
le mémoire suivant.
ce Au mois de mai iSgS, un cultivateur trouvait,
en travaillant son champ, à 200 mètres à l'est du
bourg de Riverie (Rhône), la matrice brisée d'un
ancien sceau, mesurant 53 millimètres de diamètre
et sur lequel était gravée en creux l'image d'un guer-
rier à cheval, brandissant son épée de la main droite.
Le paysan qui avait fait cette découverte crut
d'abord que ce sceau était en métal précieux, mais il
eut bientôt reconnu qu'il était seulement en cuivre
ou laiton, comme la plupart des sceaux du moyen
âge. Il me l'apporta, et je lus sans peine autour du
personnage dont il portait l'image le fragment
d'inscription suivante :
MI- DOMINI- DE- BAFFI
Or, comme deux membres seulement de la famille
de Baffie ont été possessionnés dans le Forez, où la
seigneurie de Saint-Germain-Laval leur appartenait
pour partie et que l'un et l'autre portaient le prénom
de Guillaume [Willelmus), il était facile de complé-
ter ainsi cet exergue :
Sigillum WilleMl DOMINI DE BAFFIa.
C'était bien ainsi le sceau des Baffie, qui venait
d'être retrouvé.
21
— 3l2 —
Les BaiBe n'appartenaient point, par leur origine,
à la noblesse Forézienne. C'était une ancienne fa-
mille d'Auvergne, déjà puissante, dans le Livradois,
au XP siècle, et dont on place le berceau près de
Viverols ou déjà, du temps de la Mure, il ne subsis-
tait plus que des ruines du vieux château de Baffie,
auquel elle avait emprunté son nom (i).
Mais si le rôle qu'elle a joué dans l'histoire du
pays de Forez n'a pas été de bien longue durée, ce rôle
n'a pas été sans importance, car il arriva un jour,
comme on le verra plus loin, que les Baffie dispu-
tèrent à la dynastie régnante de nos comtes la posses-
sion même du comté de Forez.
Son plus ancien auteur connu est Dalmas, sei-
gneur de Baffie, chevalier, qui vivait en 960. Et au
nonibre de ses descendants, nous devons retenir no-
tamment le nom de Guillaume de Baffie, chanoine de
leglise de Lyon, qui fut évêque de Clermont de
1096 à I [04 et qui donna, en 11 01, sa terre du Puy
et réglise de Viverols à l'abbaye de Sauxillanges (2).
Mais ce n'est qu'au commencement du XIII^ siècle
que les Baffie paraissent s'être établis dans le Forez.
Une charte de l'abbaye de la Bénisson-Dieu nous
apprend ainsi qu'en i2o5, le comte Guy II, se trou-
vant à Cleppé, « obligea, dit la Mure, un grand
seigneur d'Auvergne, nommé Willelme de Baffie, de
confirmer les concessions que son aïeul, Willelme,
(i) Jje la Mure, Histoire des ducs de Bourbon, I, 2o3.
(2| Bouillet, Nobiliaire d'Auvergne, I, i38. — De la Mure,
Miroir hisiorial, chap. VI. — Grégut, Le Concile de Clermont
de logS, p. 90.
3ii
XV. — SCKAU DES BaFFIE.
Grandeur de Tempreinie.
— 3i3 —
avait fait à cette abbaye, de la liberté du pâturage
pour son bétail dans ses terres » (i).
Quelques années plus tard, mais postérieurement
à Tannée 1 210, ce même Guillaume de Baffie contracta
mariage avec une fille du comte Guy III et de sa
première femme, Ascuraa ou Asiuraa (2).
Le prénom de cette femme de Guillaume de Baf-
fie, surnommé le Vieux, est demeuré inconnu jus-
qu'à ce jour, comme le déclarait déjà Baluze (3),
encore bien que de la Mure et Justel lui donnent,
l'un et l'autre, celui d'Éléonore (4). Mais de l'initiale
qui figure dans une charte de 1242 (n. st.), il paraît
résulter que, suivant toute vraisemblance, elle se nom-
mait Sibylle (5).
(i) De la Mure, Hist, des ducs de Bourbouy I, p. 170; III, p. 39.
(2) De la Mure, Hist. des ducs de Bourbon, I, p. 200. —
Chaverondier, Invent, des titres du Comté de Fore^, p. 488.
(3) Baluze, Hist. généalogique de la maison d'Auvergne y I,
p. io3.
(4) De la Mure, Hist, des ducs de Bourbon, I, p. 200. — Justel,
Hist. généalogique de la maison d'Auvergne, p. 55.
(5) Dans une intéressante communication faite à la Société
de la Diana, dans sa réunion du 7 novembre 1892, M. Vin-
cent Durand avait dû se borner à émettre des doutes sur le
véritable prénom de l'épouse de Guillaume de Baffie. Mais
depuis cette époque, un nouvel examen, fait récemment par
M. Noël Thiollier aux Archives nationales, de la charte de
1242, reproduite par Aug. Chaverondier seulement d'après
V Histoire de la maison d'Auvergne de Baluze, et dans laquelle
ce prénom était omis, a démontré, comme l'avait reconnu
déjà Aug. Bernard (copie mss à la Diana), que cette charte
porte textuellement : matris meœ superius nominatœ S. Or, le
prénom de Sibylle est de beaucoup le plus commun de ceux
commençant par cette initiale portés, à cette époque du
moyen âge et dans notre région, par les femmes. A. Bernard
avait mal interprété l'initiale 5 par Scuraa, confondant ainsi
la fille avec la mère. (Communication de M. Vincent Durand.
— Cf. Chaverondier, Inventaire des titres du comte de Fore^y
p. 488 ; — Bulletin de la Diana, t. VI, p. 352).
— 3i4 —
Quoiqu'il en soit, à compter de cette époque, nous
voyons les Baffie posséder, avec les Artaud de Saint-
Germain^ la seigneurie de Saint-Germain-Laval, dont
le château leur appartenait même exclusivement.
Dès ce moment aussi, leur nom apparaît fréquem-
ment dans l'histoire du pays de Forez. Ainsi Guil-
laume de Baffie figure d'abord au nombre des ga-
rants de la charte de franchises et de libertés com-
munales, que le comte Guy IV accorda aux habitants
de Montbrison et de sa banlieue, au mois de novem-
bre 1223 (l).
Au mois de mai i236, Guillaume de Baffie figure
aussi, comme arbitre, avec Robert de Saint- Bonnet,
dans raccord intervenu entre le comte Guy IV et
Girin, abbé d'Ainay, au sujet des droits de justice
de Saint-Romain-le-Puy (2).
Mais après la mort du comte Guy IV, survenue en
1241^ un grave différend s'éleva entre son succes-
seur, Guy V, et Guillaume de Baffie, dit le Jeune,
fils de Guillaume de Baffie, dit le Vieux, et de la
fille du comte Guy III et de la comtesse Ascuraa.
Pour des causes, demeurées inconnues jusqu'à ce
jour, cette dernière avait été répudiée par son mari.
Puis, Guy III s'était remarié, du vivant de cette
première épouse, avec Alix de Suilly, dont il eut
trois enfants, au nombre desquels se trouvait le
comte Guy IV.
(1) Huillard-Bréholles, Inventaire des titres de la maison de
Bourbon y no 104. — De la Mure, Hist, des ducs de Bourbon y
I, p. 217.
il) Grand Cartulaire d'Ainay y I, p. 261. — Huillard-Bré-
holles, Inventaire, n© 187. — De la Mure, Hist. des ducs de
Bourbon^ I^ p. 233.
— 3i5 —
Or, au moment où le comte Guy V, fils de ce der-
nier, entrait en possession de son . héritage, le petit
fils de la comtesse Ascuraa, Guillaume de BaflSe, dit
le Jeune, revendiqua, du chef de sa mère, déjà décé-
dée à cette époque, non seulement les châteaux de
Précieu, JuUieu, Villedieu, Cremeaux et la terre de
Saint-Bonnet, qui faisaient partie des biens apparte-
nant en propre à son aïeule, mais même la possession
du comté de Forez, en allant jusqu'à contester la
légitimité des autres enfants de son aïeul, nés d'un
mariage non approuvé par l'Église (i).
Se plaignant, en outre, d'injustes vexations, dont
il aurait été victime de la part du comte Guy V,
Guillaume de Baffie saisit du litige le roi saint Louis
lui-même et s'en remit à sa décision pour prononcer
sur le différend (mars 1 242, n. st.) (2).
Grâce à l'autorité du saint roi et à l'intervention
d'amis communs, un accord intervint entre les par-
ties, en 1244. Par ce traité, Guillaume de Baffie
renonça, avec le consentement de son père, à tous les
droits qu'il prétendait avoir sur le comté de Forez, ^
en retour de la remise des quatre châteaux de Pré-
cieu, Jullieu, Villedieu et Cremeaux, pour lesquels
il promit hommage lige au comte, de même que
pour la terre de Saint-Bonnet (3). En outre, Guy V
(i) De la Mure, Hist. des ducs de Bourhotiy I, p. 245. —
Aug. Bernard, Histoire du Forefjf^ I, p. 243.
(2) Chaverondier, Inventaire des titres du comté de Fore^jfj
p. 488.
(3) D'après de la Mure, il s'agirait là de la terre de Saint-
Bonnet-les-Oules (I, p. 200). Mais le fait nous paraît douteux; \
les termes de la transaction de 1244 nous font penser, en .
effet, comme à M. Vincent Durand, qu'il s'agit là plutôt de
m
— 3i6 —
assura à Guillaume une rente de 25o livres vien-
noises. Et, en ce qui concerne la terre de Saint-
Bonnet, il fut même spécialement convenu que s'il
arrivait que Dauphine, fille de Josserand de Saint-
Bonnet, vint à mourir sans enfants, la seigneurie
d'Aurec [Daureu) (i) appartiendrait au comte, pen-
dant que toutes les autres terres comprises dans la
seigneurie de Saint-Bonnet seraient attribuées à
Guillaume de Baffie, prévision qui ne se réalisa pas.
Car Dauphine eut cinq maris et laissa de nombreux
enfants (2). .
Depuis cet accord, nous voyons Guillaume de
Baffie, le Jeune, accorder, du consentement de Guil-
laume de Baffie, son père, une charte de franchises
et de libertés communales aux habitants de Saint-
Germain-Laval (juin 1248) (3).
Au mois de juillet de la même année, nous le
voyons encore figurer au nombre des pVegeSy ou ga-
la seigneurie de Saint-Bonnet-le-Château. Cela nous semble
résulter notamment de ce que, en prévision du décès de
Dauphine de Saint-Bonnet sans postérité, les deux parties
se partagent d'avance les terres dépendant de la seigneurie
de Saint-Bonnet-le-Château.
(i) Une autre version porte : LureUy que les éditeurs de
VHistoire des ducs de Bourbon de la Mure ont traduit par
Luriecq (I, p. 246}, de même qu'Aug. Bernard dans son
Histoire du Fore^^ I, p. 243. — V. Chaverondier, Inventaire
des titres du comté de Fore^y p. 491 ; — Bulletin de la Diana ^
VI, p. 353 ; — Revue Forépenne, I, p. 252.
(2) Chaverondier, Inventaire des titres du comté de Forej,
no» 944 et 992 et p. 489. — Huillard-Bréholles, Inventaire,
no 242. — De la Mure, I, 200. — Archives de la Loire,
B. i85o.
(3) Huillard-Bréholles, Inveni. des titres de la maison ducale
de Bourbon, n° 288.
-3i7-
rants, de l'exécution de la sentence arbitrale pro-
noncée par Hugues, doyen de Montbrison, et Ray-
mond de Barges, chevalier, sur le différend qui
s'était élevé entre le comte de Forez et Omar, abbé
de l'Ile Barbe, au sujet de la justice de Cleppé (i).
Au mois de janvier i25o (n. st.), Guillaume de
Baffie donna son assentiment à la concession de la
charte consentie, à son tour, aux habitants de Saint-
Germain-Laval, par son co-seigneur Anaud de
Saint-Germain, chevalier (2).
Enfin, l'année suivante, il reçut en fief de Guy V,
comte de Forez, divers cens, en deniers et en grains,
à percevoir entre le village de Poncins et le Lignon,
et il céda, en retour, au comte 20 sols de rente,
qu'il percevait annuellement sur le prieuré de
Montverdun, et 10 sols sur le prieuré de Chandieu
/août i25i) (3).
Guillaume de Baflfie, le Jeune, épousa Éléonore
de Tournon, sœur d'Alix de Tournon, seconde
femme de son père (4). Mais il mourut antérieure-
ment au mois de mars 1274 (n. st.), sans laisser de
postérité de son épouse, qui lui survécut (5).
(i) De Charpin-Feugerolles, Cartulaire des Francs Fiefs du
Foresf, p. 126.
(2) Huillard-Bréholles, Inventaire, n© 304.
(3) CartuL des Francs Fiefs du Forej, p. i35. — Huillard-
Bréholles, Invent., n» 317. — Chaverondier, Inventaire des
titres du comté de Forej, n© 3o2. — De la Mure, Hist, des
ducs de Bourbon, I, p. 25o.
(4) Archives de la Loire, B. i85o.
(5) Baluze, Hist, généal. de la maison d'Auvergne, I, p. 7o3. —
Justel, Hist, généalog. de la maison d'Auvergne, Preuves,
p. 205.
— 3i8 —
Avec lui, s'éteignit la descendance mâle des sei-
gneurs de Baffie. Sa sœur, Éléonore, mariée à Ro-
bert VI, comte d'Auvergne, hérita de ses biens et
légua ses terres Foréziennes à sa fille, Mathilde. Et
c'est ainsi que cette dernière porta à son mari,
Etienne de Mont-Saint-Jean, les terres et seigneu-
ries de Jullieu, Précieu et Cremeaux (i).
De nos jours, le nom de Baffie, que ponent encore
un modeste hameau de Saint-Germain-Laval et un
vieux pont jeté sur la rivière d'Aix, est le dernier
souvenir qui rappelle, dans le Forez, cette ancienne
et puissante famille, disparue depuis six siècles.
Après cet exposé sommaire des faits historiques
auxquels ont été mêlés les Baffie, deux questions
demeurent à résoudre.
.D'abord, comment le sceau des Baffie nous est-il
parvenu dans l'état où il se trouve aujourd'hui ? La
réponse à cette question ne présente aucune difficulté.
On sait, en effet, qu'il était d'usage, quand un prince,
un prélat, ou un chevalier mourait, de briser son
sceau, à moins qu'il ne fût déposé dans son cercueil,
pour éviter que l'on pût s'en servir pour antidater
des actes ou des obligations à la charge de ses héri-
tiers (2). Le bris officiel des sceaux était même efifec-
tué, à cette occasion, avec une certaine solennité, en
(i) De la Mure, Hist, des ducs de Bourboriy I, p. 200. — Justel,
Hist. généalog, de la maison d'Auvergne, p. 55, et Preuves,
p. 59. — Baluze, Hist. généalog, de la maison d'Auvergne,
I, p. 117. — Bouillet, Nobiliaire d'Auvergne, I, p. i38.
(2) Chassant et Delbarre, Dictionnaire de Sigillographie,
vo Sceaux anéantis. — Lecoy de la Marche, Les Sceaux,
p. 5o. — Alfred Maury, La Sigillographie (Revue des Deux
Mondes, i5 octobre 1874, p. goS).
— 3i9 —
présence de témoins et constaté par un procès-verbal
régulier. Quand il s'agissait d'un personnage revêtu
d'une fonction, comme un évêque, le sceau brisé était
même conservé avec soin et c'est ainsi qu'au com-
mencement du XVI^ siècle, le chapitre de l'église de
Vienne possédait encore toute une collection des
sceaux brisés ou cisaillés des archevêques de cette
église, comme nous l'apprend le procès-verbal dressé,
en l'année i566, pour la rupture du sceau de la cour
de l'officialité de Vienne de la rive gauche de la
Galaure, après la mort de l'archevêque, Pierre Pal-
mier (i).
La seconde question est moins facile à résoudre,
bien qu'elle ne nous paraisse pas absolument inso-
luble.
Comment le sceau desBaffie a-t-il pu être retrouve,
de nos jours, dans un champ situé sous les murs
de l'ancien bourg fortifié de Riverie ? Sans doute
l'explication la plus simple consisterait à dire que
Guillaume de Baflfie a pu mourir à Riverie. Mais
cette hypothèse ne repose sur aucune donnée cer-
taine. Toutefois, ce n'est pas par un simple etlet du
hasard, que ce sceau a été transporté dans cette lo-
calité. A l'époque où vivait le dernier des Baffie,
c'est-à-dire au milieu du XIIP siècle, la seigneurie
de Riverie appartenait à Artaud de Roussillon^ qua-
trième du nom, qui la posséda de 1228 à 1270, Or,
Artaud de Rbussillon entretenait des relations ctroi-
(i) Quamdam parvam boytam nemoream, quant appenterimt
et in qua reperta fuerunt pliiria sigilla archiepiscopalia fracta
seu si^alhata... (V. Bulletin de la Société départementale d'jr-
chéologie et de statistique de la Drômey io8c livraison, t. XXVI II,
p. 32).
J20 —
tes avec les Baffie. Ainsi figure-t-il, comme arbitre,
dans le traité de 1244, par lequel Guillaume de
Baffie renonça à la possession du comté de ForeZj et,
k comme garant, dans la charte de franchises accordée
par ce dernier aux habitants de Saint-Germain-La-
val, au mois de juin 1248 (i).
Ces relations d'amitié suffisent, ce nous semble,
pour nous faire comprendre comment le sceau brisé
du dernier des Baffie, mort sans postérité, a pu pas-
ser, sinon aux mains d'Artaud de Roussillon, qui
mourut en 1270, mais du moins en celles de son
fils, Guillaume de Roussillon.
A défaut de cette solution, on peut encore présu-
mer que ce sceau a pu être conservé par les comtes
de Forez, quand ils rentrèrent en possession de la
terre de Villedieu, qui paraît leur avoir fait retour,
) lors de l'extinction de la descendance mâle des sei-
I gneurs de Baffie (2). Et alors deux hypothèses se
présentent encore : d'une part, Aymar de Roussil-
lon, seigneur de Riverie, épousa, en i3i8, Jeanne
de Forez, fille du comte Jean ; et, d'autre part, les
ducs de Bourbon, comtes de Forez, ont possédé Ri-
verie, depuis 1443 jusqu'en i5i2, en vertu du testa-
ment d'Isabeau d'Harcourt.
Dans bien des circonstances, ce sceau a pu ainsi
être transporté dans l'ancien château de Riverie. Et,
I
{il Huillard-Bréholles, Inventaire, 110288. — De la Mure,
Hist. des ducs de Bourbon, III, p. 68.
(aï Villedieu, commune de Sainte-Foy-Saint-Sulpice (Loire).
Cette terre appartenait aux comtes de Forez, notamment en
1:^34 et i347 (Huillard-Bréholles, Inventaire, n®* 2o55, 2075
ei ^749. — Chaverondier, Inventaire, n©" 882 à 886).
— 321 —
dès lors, sa découverte dans un champ voisin de
ses murs n'a rien de bien surprenant. Car on sait
que ce château fut rasé complètement, en i Sgo, pen-
dant les guerres de la Ligue, sur les ordres du Con-
sulat Lyonnais. Plusieurs documents des archives
de la ville de Lyon nous apprennent ainsi, d'une
manière précise, qu'après l'occupation de Riverie
par les troupes de Jacques Mitte de Chevrières, la
journée entière du 24 août 1 690 fut employée à la
démolition de cette ancienne forteresse féodale et
qu'il fut dépensé, pour ce travail, la somme de 47
écus et 48 sous tournois, que reçurent les maçons^
terrassiers, charpentiers et autres ouvriers, charges
de cette œuvre de destruction (i).
Dès lors, tout s'expliquerait assez facilement. Si
les pierres des monuments détruits demeurent sur
place, pour être employées à de nouvelles construc-
tions, il en est autrement des simples décombres, qui
sont ordinairement transportés dans les champs
livrés à la culture. Tel fut sans doute le sort du sceau
brisé des Baffie. Mêlé aux décombres du château où
il était conservé, il est demeuré, depuis trois siècles,
enfoui et ignoré, jusqu'au jour où un heureux hasard
l'a fait retrouver, loin des terres seigneuriales que les
Baffie ont possédées dans le pays de Forez.
Dans tous les cas, ce sceau nous a paru présenter
un intérêt historique assez grand, pour qu'il méritât
d'être conservé dans les colletions archéologiques
de la Diana et c'est pour cela que nous nous sommes
empressé de lui en faire hommage.
(1) Archives de la ville de Lyon, AA. 109 ; BB. i25.
— 322 —
APPENDICE.
GÉNÉALOGIE DES BAFFIE (i).
I. — Guillaume de Baffie, donateur primitif des
droits de pâturage à Tabbaye de la Bénisson-Dieu ;
aïeul de Guillaume de Baffie dit le Vieux, qui suit
(apus suus bonœ memoriœ) (2) ; vivait apparem-
ment au milieu du XIP siècle. M. Vincent Durand
pense que les terres sur lesquelles existaient les
droits concédés, étaient situées dans le pays de la
haute montagne et dépendaient peut-être de Valci-
vières, que possédèrent les Baffie. Il eut pour fils :
IL — N. de Baffie; probablement Dalmace, si,
comme il y a lieu de le supposer, ce personnage
est identique à Dalmace de Baffie, fils de Guillaume,
tous deux vivants vers 1172 d'après un titre du
Cartulaire des Hospitaliers du Velay^ qui nous
a été signalé par M. Vincent Durand (3). Il fut
père de :
1° Guillaume le Vieux, qui suit,
2° Éléonore. Son existence nous est clairement
révélée par le testament d'Éléonore, comtesse d'Au-
vergne, sa nièce et sans doute son héritière, qui nous
apprend qu'elle était tenue d'acquitter les dettes et les
legs d'Éléonore sa tante paternelle [amitœ suce) (4).
(i) Ce fragment de la généalogie des Baffie n'est que le
développement d'un essai plus succinct, qui nous a été com-
muniqué obligeamment par M. Vincent Durand.
(2) De la Mure, Hist, des ducs de Bourhoriy III, p. 39.
(3) Aug. Chassaing, CartuL des Hospitaliers du Velay^ ch. 25.
(4) Baluze, Hist. généalog. de la maison d^Auvergne, II, p.
119. — Justel, Hist. généalog. de la maison d^Auvergne^ Preu-
ves, p. 59.
— 323 —
III. — Guillaume de Baffie, dit le Vieux [vetulus
vel senior) (i), confirma, en i2o5, la donation faite
par son aïeul à Tabbaye de la Bénisson-Dieu (2) ; fut
caution de la charte communale concédée à Mont-
brison par le comte Guy III, en i223 (3), et négocia-
teur, avec Robert de Saint-Bonnet, du traité inter-
venu, en 1236, entre Guy IV, comte de Forez, et
Tabbé d'Ainay, au sujet des droits de justice de
Saint-Romain-le-Puy (4) ; approuva le traité consenti,
en 1 244, entre le comte Guy V et son fils, Guillaume
de Baffie, dit le Jeune, ainsi que la concession de la
charte de franchises accordée par ce dernier aux habi-
tants de Saint-Germain-Laval (6). Il épousa 1° S.
(probablement Sibylle, nom très en faveur à cette
époque), fille de Guy III, comte de Forez et de sa
première femme Ascuraa ; 2° Alix de Tournon, qui
survécut à son mari et mourut vers 1275. Par son
testament, cette dernière légua notamment aux Frères
Mineurs de Montbrison 3o sous viennois de rente,
sur les revenus de Précieu et de Villedieu, qu'elle
avait achetés avec sa sœur Éléonore, de Messire Guy
Delmas (6). Guillaume de Baffie mourut vers i25o,
en laissant les enfants qui suivent, de sa première
femme :
(i) De la Mure, Hist. des ducs de Bourbon^ I, 202. — Ar-
chives de la Loire y B. i85o.
(2) De la Mure, Hist, des ducs de Bourbon, I, p. 170;
III, p. 39.
(3) De la Mure, Hist, des ducs de Bourbon, I, p. 217. —
Huillard-Bréholles, Inventaire, n© 104.
(4) Grand Cartulaire d'Ainay, I, p. 261. — Huillard-Bré-
holles, no 187.
(5) Huillard-Bréholles, no 288.
(6) Archives de la Loire, B. i85o.
— 324 —
1° Guillaume de Baffie, dit le Jeune, qui suit.
2° Eléonore, épouse de Robert VI, comte d'Au-
vergne qui fut l'héritière de son frère Guillaume.
De son mariage naquirent quatre fils et deux filles.
Elle testa, en i285, en instituant pour héritier uni-
versel, son fils aîné, Robert, et en léguant à sa fille,
Mathilde, ses châteaux et les terres féodales qu'elle
possédait dans le Forez (facio heredem in castris
mets et tota terra mea de Foriiio) (i). C'est ainsi que
Mathilde apporta à son mari, Etienne III de Mont-
Saint-Jean, les seigneuries de Jullieu, Précieu et
Cremeaux en Forez, qui provenaient de l'héritage de
la comtesse Ascuraa, pendant que les comtes de
Forez rentraient en possession de la terre de Ville-
dieu (2).
3° Matheline, épouse de Gaudemar de Jarez, qui
testa en 1242 (3).
4° Béatrix, qui épousa Agnon II, fils d'Yseult
dame d'Oliergues, et seigneur d'Oliergues de 1 234 à
1 249, auquel elle apporta la seigneurie de Maymont.
Elle était déjà décédée, en 1 249, comme nous l'ap-
prend le testament d'Yseult, dame d'Oliergues. Elle
eut pour fils Agnon de Maymont, seigneur d'Olier-
(i) Justel, Hist, généalog, de la maison d'Auvergne^ Preuves,
p. 59. — Baluze, Hist. généalog. de la maison d'Auvergne,
II, p. 117. — Chabrol, Coutumes d* Auvergne, IV, p. 5i, 81, 600.
— Archives de la Loire : Mémoire pour l'abbesse de Bonlieu,
XVIIe siècle.
(2) Huillard-Bréholles, Inventaire, no* 2o55, 2076, 2749. —
Chaverondier, Inventaire, no 882.
(3) De Boissieu, Maison de Saint-Chamond (Mémoires de la
Diana, IX, p. 10). — Chaverondier, Rapport au Préfet^
i885, p. 9.
— 325 —
gués, qui la nomme dans son testament du mois de
mars 1274 (n. st.) et fixe son anniversaire au 4 avril
{pridie nonas aprilis) (i).
IV. — Guillaume de Baffie, le Jeune, dont les ac-
tes sont rapportés ci-dessus, était déjà mort au mois
de mars 1274 (n. st.), comme nous le voyons dans
le testament d'Agnon de Maymont [Domini Guillelmi
quondam Domini de Baffia junioris). Il épousa Éléo-
nore de Tournon, sœur d*Alix, seconde femme de
son père, dont il ne laissa pas de postérité. Eléonore
survécut à son mari, et mourut vers 1286 (2).
Armes : D'or à trois molettes d'éperon de sable ».
Des remerciements sont votés à M. A. Vachez.
Vépitaphe de Catherine de Roessieu. — Don et com-
munication de M. l'abbé Rey.
M. E. Brassart fait au nom de M. l'abbé Rey, ab-
sent, et au sien la communication suivante.
M. Tabbé Rey vient de donner au musée de la
Diana une très curieuse pierre tumulaire, en grès,
mesurant i'" 17 de haut sur o"* 47 de large. Cette
pierre se trouvait naguère dans une ferme à Grézieu-
(i) Baluze, Hist. généalog. de la maison d'Auvergne, II, p.
370, 703, 704. — Chabrol, IV, p. 797. — De la Mure, Hist.
des ducs de Bourbon, I, 270 n. — M. Vincent Durand fait
observer, avec raison, au sujet de Béatrix de Baffie, que c'est
à tort que Baluze et Chabrol la donnent comme fille d'un pré.
tendu Guillaume, frère de Guillaume le Vieux. Les termes du
testament d'Agnon d'Oliergues ne permettent pas, en efiet, une
semblable interprétation. (V. Justel, Preuves, p. 2o5. — Ba-
luze, 7o3).
(2) Archives de la Loire^ B. i85o. — Baluze, II, 703.
— 326 —
le-Marché (Rhône). D'après la tradition locale, elle
avait été apportée là d'ailleurs, mais d'où ? Une
minutieuse enquête n'a pu encore l'établir.
Dans un cadre à lorte saillie pris à même la dalle
et qui l'entoure sur ses quatre côtés, on voit, en des-
sous de ces mots, epitaphe de Catherine de roes-
siEu, un bas-relief représentant à gauche, la Sainte
Vierge assise au pied de la croix et tenant dans ses
bras le corps de son Divin Fils, à droite, sainte
Catherine présentant à la Sainte Vierge une âme
sous la forme d'un petit enfant nu ; entre les deux
groupes se lit cette prière, mater dei mémento mei.
Puis vient une longue inscription en quarante-huit
vers français, dont un, le quatrième, a disparu par
suite de la désagrégation d'une veine de la pierre.
Primitivement, le bas-relief était polychrome et le
creux des lettres peint en rouge ; on aperçoit des
traces de cette décoration sous plusieurs couches de
grossiers badigeons.
EPITAPHE
DE CATHERINE DE ROBSSIEV
O MATER DEI
MEMENTO MEI
AH ESTE TOY PASSANT ET DVNE CATHERINE
tiESPLORE AVECQ ALLARD LA FOVRTVNE MALIGNE
COVLLES RVISSEAV DE PLEVRS DE MES YEVX VOS FONTAINES
5 TEISMONGNANT DESOLLES DVN GEMISSANT MVRMVRE
HARDIMENT ET A TOVS NOTRE MESADVANTVRE
ET ENQVIS DE LOBIET DE VOS LARMES INSIGNES
RESPONDES QVIL EST MORT LA FLEVR DES CATHERINES
IR DIS MORTE SABAS POVR REVIVRE EN LA GLOIRE
lO NOMMEE AVX BIENHEVREVX DETERNELLE MEMOIRE
EN LAN NEE QVINZE CENS ET QVATRE VINGZ ET SYX
— 327 —
DV DIX NEVF IVILLET FVT SON AAGE PREFYX
ET DV FVZEAV FATAL DEVIDE PAR LES PARQVES
RAVISSANT LE CORPS FROID AVX CARONTIDDES BARQVES
l5 OV FLOTTE LACHERON MAIS SON AME AV CIEL NEE
ET AV CELLESTE OVVRIER DANS LE CIEL RETOVRNEE
SES ANS NAYANT ENCOR DV QVINZIESME LE NOMBRE
SONT NEAVLMOINGS FERMES SOUBS LE MONVMENT SOMBRE
IVSQVES A CE GRAND lOVR QVE LE SOVVERAIN MAISTRE
20 EN SA FVREVR VIENDRA NOS DELICTZ RECONNOISTRE
VOYES LECTEVR COMMENT SANS ACEPTION DAAGE
QVANT IL PLAIST AV SEIGNEVR FAVLT BENDER LE COVRDAGE
VIRER LA VOILE AV VENT ET SINGLER LA FOVRTVNE
INDISFERAMENT SOIT PLAISANTE OV IMPOVRTVNE
25 CE MONDE NESTANT RIEN DISOIT CESTE DESFVNTE
TRAVAILLEE DE LA MORT QVNG LOGIS QVON EMPRVNTE
ET DONC LE MAISTRE PEVT LHOSTE FAIRE VVIDER
LORS ET QVAND IL LVY PLAIST AVLTREMENT SEN AYDER
AINSY DONCQVES CESSES CHERE MERE VOVS PLEVRS
3o TIRES DE VOSTRE CVEVR TOVTES TELLES DOVLLEVRS
ET NE ME VEVILLES PAS POVR CE FRAISLE REPAYRE
RETARDER LINFINY DES FAVEVRS QVE lESPERE
RECITANT CES BEAVX MOTZ LE TRAICT CONTAGIEVX
EVAPORA SA VIE ET LVJ SILLA LES YEVX
35 POVR DVNE AVLTRE CLARTE TROP PLVS RESPLANDISSANTE
ORNER ET ESIOVIR SON AME LANGVISSANTE
VOILLA COMME DE NOVS LVNICQUE DEITE
RETIRE LA VALLEVR DENTRE LA VILLITE
LAS HELLAS FIERE MORT CHIMERE ESPOVVENTABLE
40 ET POVRQVOV DISFEREN A TON BRAS INDOMPTABLE
SEVLLEMENT POVR VNG TEMPS CE PRECIPIT TRESPAS
CATHERINE ROESSIEV A PEYNE NESTOIT PAS
IMBVE DE NOSTRE AIR QVE DV NON MORT PROPHETTE
ELLE SVYVIT AV TRACQ LA FLAMBANTE CHARRETTE
45 VIVRE POVR A lAMAIS TOVTES FOIS Y SOIT ELLE ,
XELLEE A PRIER DIEV POVR LA RACE MORTELLE
AINSY AV TOVT PVISSANT PLAISE DE LE PERMETTRE
ET EN SON PARADIS TOVS ENSEMBLE NOVS METTRE
AMEN.
22
— 328 —
En résumé cette inscription nous apprend qu'elle
est l'œuvre d'un Allard (vers 2), parent de Catherine
de Roessieu morte de la peste (vers 33), à l'âge de
quinze ans (vers 17), le 19 juillet i586(vers 11 et 12).
En comparant ces données avec les divers travaux
publiés sur les d'Allard et les de Roessieu (i), nous
avons été amené à croire possible d'identifier l'Al-
lard en question avec Marcellin Allard, auteur de
la Ga\\ette Françoise.
La solution de ce problème littéraire et stéphanois
ne pouvait être demandée à plus compétent que M.
C.-P. Testenoire-Lafayette. Il a bien voulu répondre
à nos questions par la lettre suivante.
« II me semble comme à vous que, suivant toute probabilité,
ces vers sont de notre Marcellin Allard. Leur facture rap-
pelle son style et les mots que vous avez soulignés en pa-
raissent une preuve ; surtout les deux premiers vers :
« Arrête toy passant et d'une Catherine
« Déplore avec Allard la fortune maligne.
Il est évident que l'auteur des vers se nomme ainsi lui-
même ; d'autre part, la parenté de Marcellin Allard avec les
de Roessieu semble le désigner clairement.
Quel était son degré de parenté avec Catherine ? Pour le
déterminer autant que possible, il faut consulter les auteurs
qui se sont occupés de ces deux familles.
M. Hippolyte Sauzéa, l'érudit chercheur, était propriétaire
(i) La Tour- Varan, Armoriai et généalogies des familles qui
se rattachent à l'histoire de Saint- E tienne ^ etc., p. 7 à 24, et
69 à 74. — Gui de la Grye (R. Chantelauze), Portraits d'au-
teurs ForépenSy p. i à 32. — Gras, Contrat de mariage de
Marcellin Allard, dans Revue Forépenne, IV, p. 40 à 45. —
Le nom de famille est écrit Roessieu ou Roeyssieu dans la
plupart des actes anciens, puis Royssieu ou Roissieu. On ne
trouve la particule qu'à la fin du XVI* siècle.
— 329 —
du château de Monteille, près de Saint-Etienne, qui avait
appartenu aux Allard. C'est dans leurs papiers qu'il a trouvé !•
les renseignements qui lui ont permis de dresser les quatre
degrés de généalogie des de Roissieu donnés aux pages 69 et
suivantes du volume sur Tarmorial et les généalogies stépha-
noises, publié par M. de la Tour-Varan. Cette généalogie ne
remonte qu'à Marcellin de Roissieu, premier du nom, époux
d'Hélène de Monteille, dont le fils, Marcellin, second du
nom, épousa Gasparde de la Bessée et fut père d'Hélène de
Roissieu, épouse de Marcellin Allard.
Louis-Pierre Gras, le regretté secrétaire de la Diana, ra-
conte qu'il avait rencontré, chez un patère, l'expédition ori-
ginale du contrat de mariage de Marcellin Allard avec Hélène
Roissieu ; il l'a publiée dans le tome IV de la Revue Foré-
^ienne (1870). Ce contrat est passé à Saint-Étienne, le 2 août
i58o, pardevant le notaire* Perret. Les futurs époux y sont
dénommés comme suit : « honnest homme Marcellin Halart,
« marchant de Sainct Estienne de Furan, et honneste He-
a layne Roissieu, fille de feu honnest homme Marcellin
a Roissieu, en son vivant bourgeois dudict Sainct Etienne. »
La future épouse et sa mère déclarent ne pas savoir signer.
Le frère d'Hélène, « noble maistre Denys de Roissieu, com-
<f missaire général des vivres en l'armée du Roy en Daulphiné »,
intervient au contrat et constitue à sa sœur, pour tous ses
droits, une dot de onze cents écus sol.
La généalogie donnée par la Tour-Varan, d'après Hippo-
lyte Sauzéa, ne nomme que trois enfants de Marcellin de
Roissieu et de Gasparde de la Bessée, savoir : Denys, Hélène
mariée à Marcellin Allard et Louise mariée à Hug\ies de
Fleureton. Il est possible qu'un quatrième enfant, une fille
morte jeune, n'ait pas été mentionnée dans les titres conservés.
Le rapprochement des dates permet cette supposition. Il est
dit dans la généalogie qu'Hélène de Roissieu est morte en
i65o, âgée de 90 ans ; elle avait donc vingt ans lors de son
mariage en i58o. Elle pouvait bien avoir alors une jeune
sœur de neuf ans, Catherine, morte à l'âge de quinze ans en
i586.
Catherine pourrait aussi avoir été la fille de Denys de
Roissieu et la nièce d'Hélène. Les fonctions élevées, qu'oc-
— 3io —
éupait Denys de Roissieu en i58o, indiquent qu'il était d'âge
à pouvoir avoir alors une fille de neuf ans. La généalogie
ne donne pas le nom de ses enfants.
Telles sont les probabilités pour le degré de parenté de
Marcellin AUard avec Catherine de Roissieu.
Denys de Roissieu était, en i584, trésorier général des
finances à Orléans ; il fut, le 7 avril de cette même année,
l'un des témoins du testament de Jean d'Ogerolles, mourant
des suites de la blessure reçue dans la rixe sanglante des
seigneurs de Roche-la-Molière avec Aymard de Saint- Priest.
Marcellin de Roissieu, premier du nom, avait un fils aîné,
Jacques, qui épousa Anne de la Bessée. Ils eurent un fils,
Charles de Roissieu, qui fonda, en 1606, une chapelle dans
l'église des Pères Minimes à Saint-Étienne. M. Sauzéa, qui
rapporte ce fait, dit que Charles de Roissieu était conseiller
d'État et privé ; il ajoute que c'est à ce Charles de Roissieu
que Marcellin AUard dédia, en i6o5, sa Ga^^ette Françoise.
La dédicace de la Ga^ jette Françoise ne porte pas le pré-
nom de celui à qui elle est adressée et ne fait aucune allusion
de parenté ; il y est simplement nommé « Monsieur de Roys-
sieu, conseiller du Roy en ses conseils d'État et privé b. Il
y a lieu de douter à qui, de Denys ou de Charles de Rois-
sieu, Marcellin Allard a dédié son livre ; cela importe peu,
mais cette dédicace constate aussi les relations entre les deux
familles.
Antérieurement aux actes qui viennent d'être rappelés, on
trouve une famille du nom de Roissieu établie depuis long-
temps à Saint-Étienne. La Tour-Varan donne les noms des
cinq Roissieu, dont trois forgeurs et deux marchands, tous
de Saint-Étienne, qui ont consenti des reconnaissances au
terrier Paulat en i5i5. Dans les titres de la propriété de la
Chauvetière près de Valbenoite, on trouve une famille de ce
nom possessionnée aux territoires voisins dès le milieu du
XVe siècle.
La curieuse inscription de la pierre tumulaire, donnée par
M. l'abbé Rey à la Société de la Diana, est bien relative à
une stéphanoise, parente et probablement belle-sœur ou nièce
de Marcellin Allard, et cette pièce en vers français du temps
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— 33i —
révèle un côté, inconnu jusqu'ici, du talent de notre vieil
écrivain ».
La Société vote des remerciements à M. l*abbé
Rey.
Statuette de Mercure trouvée à Feurs. — Communi-
cation de M. E. Brassart.
M. Brassart fait circuler les dessins, grandeur na-
ture, d'un petit. Mercure en bronze trouvé à Feurs
en 1893. Cette statuette, haute deo"o8, est actuelle-
ment la propriété de M. Beauverie, l'artiste peintre
bien connu des membres de la Diana ; il l'a acquise,
en juin iSgS, de M. Pontvianne, horloger à Feurs.
Le travail est soigné et dénote une haute et bonne
époque. La coiffure, le pétase, a de grandes dimen-
sions, la bourse d'opulentes rondeurs ; mais ce sont
des particularités communes à d^autres statuettes du
même dieu trouvées en Gaule (i).
Les excellents dessins de M. Beauverie, que nous
reproduisons ci-contre, nous dispensent d'une plus
longue description.
Le point du territoire de Feurs d'où provient ce
bronze n'a pu être déterminé d'une façon précise.
Aux dires de M. Pontvianne, il aurait été exhumé au
cours de travaux agricoles, dans le quartier Saint-
Antoine (2) : c'est un peu vague.
(i) Bulletin des Antiquaires de France^ i885, p. 245 et 246.
(2) L'ancienne léproserie Saint-Antoine, qui a donné son
nom à un quartier de Feurs, se trouvait à l'intersection de la
route nationale no 89 et du chemin conduisant à la chapelle
expiatoire (Broutin, Histoire de Feurs^ p. 99).
— 332 —
Hache en pierre polie, découverte à Sainte-Agathe-la-
Bouteresse. — Communication de M. E. Brassart.
M. Brassart montre ensuite une hache en pierre
polie longue de o"* 17 et large, au tranchant, de
o™ 08, et au talon, de o"^ o3. Le talon est brisé.
Dans l'état primitif, la longueur totale devait être
de o*" ig à o™ 20.
Cette hache est en orthophyre ou tuf orthophyri-
que (i). Elle présente cette particularité digne d'être
signalée : sur chaque face convexe, à o"™ o3 du talon,
une entaille de o*" o5 de longueur a été creusée et
aplanie pour donner une prise plus solide à l'em-
manchement, qui devait être fait d'une branche fen-
due, procédé encore employé de nos Jours pour les
tranches d'acier des forgerons.
Elle a été extraite du sol par la charrue dans la
commune de Sainte-Agathe-la-Bouteresse, au do-
maine des Marceaux appartenant à M. le sénateur
Reymond, à 5oo mètres environ à l'ouest des bâ-
timents. Détail à retenir: le champ qui la recelait
est couvert de débris de tuiles à rebords.
Ce même quartier de la plaine du Forez a fourni
précédemment d'autres antiquités de l'époque dite
préhistorique, notamment des haches polies, au
domaine des Thevenets, commune de Sainte-Foy-
Saint-Sulpice (2), et à Cimens, commune de Saint-
Étienne-le-Molard (3).
(i) La nature de cette roche a été déterminée par M. H. de
Chaignon.
(2) Congrès archéologique de France, Llh session à Mont-
brison, i885, p. 112.
(3) Bulletin de la Diana, VI, p. 2.
— 333 —
Quel était l'habit de chœur, porté par les chanoines
de Montbrison? — Question de M. le chanoine Sa-
chet.
M, le chanoine Sachet demande s'il existe des por-
traits ou des descriptions pouvant faire connaître
l'habit de chœur que portaient les chanoines de
Montbrison.
Il sera reconnaissant des réponses que sa question
pourra provoquer.
La séance est levée.
Le Président,
Comte DE PoNciNS.
Le membre faisant fonction de secrétaire^
Éleuthère Brassart.
— 334 —
II.
INAUGURATION DE LA CHAPELLE
DE NOTRE-DAME DE LAVAL.
La chapelle de Notre-Dame de Laval a été rendue
au culte le dimanche 6 octobre iSgS. Plusieurs no-
tes insérées dans le Bulletin (i) ont fait connaître
dans quelles circonstances ce monument a été donné
à la Diana, mis d'abord par elle à l'abri d'une ruine
imminente, et finalement restauré d'une manière
plus complète à la demande et aux frais des habi-
tants de Saint-Germain-Laval ; au moment où cette
œuvre vient d'être heureusement menée à bien, il
n'est pas inutile de les résumer brièvement.
Le sanctuaire de Notre-Dame de Laval, lieu d'un
pèlerinage célèbre avant la Révolution, vendu comme
bien national le 9 février 1791, appartenait naguère
par indivis à Mesdames Grizard et du Verne, l'une
fille, l'autre petite-fille d'un homme de bien et de
solides vertus, M. Pochin. Un établissement lointain
les ayant déterminées à se défaire de leurs biens de
Saint-Germain-Laval, elles désirèrent assurer l'avenir
du vénérable édifice qui en dépendait et, dans ce
but, l'offrirent à la Diana.
Le Conseil d'administration, avant d'accepter ce
(i) Bulletin de la Diana, t. VII, p. 68, 71, io5, 339, 4^^
et 453.
— 335 —
don, voulut se rendre compte de Tétat du monu-
ment et de ce qu'il pourrait en coûter, non pour le
restaurer, mais pour arrêter le progrès de dégrada-
tions causées par un long défaut d'entretien et de-
venues menaçantes. Il fut constaté que les murailles
étaient solides, mais que la toiture était effondrée^de
toutes parts et qu'une dépense immédiate de i5oo
fr. était nécessaire pour la rétablir et conjurer ainsi
la chute des voûtes, déjà profondément corrodées par
les eaux pluviales. Cette somme ne pouvait être
demandée au budget de la Société. Une souscription
fut ouverte parmi ses membres et, en peu de jours,
la somme requise ayant été réunie, la Société ac-
cepta avec reconnaissance le don verbal de Mesdames
Grizard et du Verne, qui fut converti en acte au-
thentique le 19 septembre 1893 pardevant M*^ Veil-
leux, notaire à Roanne, membre de la Diana, et
homologué par décret du Président de la République
du 28 mars 1894.
Cependant les travaux de réfection de la toiture
étaient exécutés d'urgence, sous la direction aussi
habile que désintéressée de M. Etienne de Paszko-
wicz, architecte à Roanne, aussi membre de la
Diana, par M. Boichon, entrepreneur. L'élégant édi-
fice qu'entourent tant de souvenirs était sauvé dans
sa grosse œuvre pour de longues années.
Ces réparations furent vues avec une extrême sa-
tisfaction dans la ville de Saint-Germain, où la vieille
statue de Notre-Dame de Laval, transportée depuis
la Révolution dans l'église paroissiale, n'avait pas
cessé d'être l'objet d'une vénération particulière et
d'être visitée par les pèlerins. Le vœu de la ramener
dans son antique demeure se fit bientôt entendre,
— 336 —
devint promptement universel, et la Diana fut saisie
de ta proposition d'une restauration proprement
dite, dont les habitants de Saint-Germain offraient
de faire les frais.
Une telle proposition, si respectable par les senti-
mefitsqui l'inspiraient, si avantageuse au monument
lui-même, rendu à la fois à son éclat premier et à sa
destination historique, ne pouvait qu'être acceptée:
elle le fut avec empressement. La souscription ouver-
te à Saint-Germain produisit environ 4000 fr., somme
que des dons ultérieurs devaient notablement accroî-
tre. Les fonds étant faits par les habitants de la ville,
il parut juste qu'ils fussent appelés à contrôler la dé-
pense. En conséquence, une commission mixte fut
formée pour présider aux travaux. Elle fut composée
de MM. l'abbé Giraud, archiprêtre, Rajat, adjoint au
maire, et Pierre Randin, représentant les souscrip-
teurs, Joseph Déchelette, Ernest Gayet et Vincent
Durand, délégués par le conseil d'administration de
la Diana. Cette commission se donna pour président
M, Gayet, pour trésorier M. Randin. M. de Paszkowicz
voulut bien encore mettre gratuitement son talent et
ses soins au service de la Diana. Les travaux de ma-
çonnerie furent confiés à M. Boichon, ceux de menui-
serie à MM. Gathion et Cornet, ceux de serrurerie à
M, Gerin, les peintures à M. Palley. En outre, de
nombreuses journées de manœuvres et d'attelages,
fournies par des hommes de bonne volonté, furent
employées, sous la direction de M. Randin, aux
mouvements de terrain nécessaires à l'extérieur de
l'édifice.
A la fin du mois de septembre 1895, l'œuvre en-
treprise touchait à son terme. Les travaux exécutés
— 337 —
peuvent se récapituler ainsi. A l'extérieur, les murs
et les contreforts rejointoyés partout où il en était
besoin ; une immense lézarde qui sillonnait la façade,
réparée; le tympan et le trumeau du grand portail
déposés et refaits; de belles portes en chêne substi-
tuées aux anciennes portes tombant de vétusté; un
campanile à deux arcades construit et meublé d'une
première cloche offerte par les habitants de Baffie et
de Marcillieu; un large passage déblayé au nord de
la chapelle, l'esplanade au midi nivellée et élargie.
A l'intérieur, les voûtes, préalablement recouvertes
d'une chape en mortier, soigneusement rejointoyées
et recrépies ; les murs également recrépis ; la pierre
de taille lavée; les fenêtres rendues à leurs propor-
tions primitives par la démolition de la maçonnerie
qui en obstruait la partie inférieure, garnies de
verrières provisoires et protégées par des grillages ;
un badigeon d'une teinte chaude, en harmonie avec
le riche ton violet du granit, passé sur les murs et
les voûtes ; le mauvais carrelage en briques relevé et
remplacé par une aire en ciment (i); le tout complété
par la pose de deux bénitiers et d'un autel en bois
sculpté, peint et doré, meublé de candélabres et d'un
somptueux parement de satm brodé, dons pieux de
divers particuliers. Le nécessaire était fait; ainsi
restauré, rajeuni, le vieux sanctuaire était prêt à
recevoir de nouveau l'image, exilée depuis un siècle,
de sa sainte patronne.
(i) On a profité de la réfection du pavé pour exécuter à Tinté-
rieur de réglise des fouilles qui ont mis au jour partie des
fondations de la chapelle primitive. Il a été rendu compte à la
Diana, dans la séance du 3 janvier 1895, du résultat de ces
fouilles, dont les frais ont été supportés exclusivement par la
Société (Bulletin de la Diana, t. VII, p. 486 et suiv.)
T7f"
^}
— 338 —
Mgr l'Archevêque de Lyon, président d'honneur
de la Diana, avait bien voulu déléguer Mgr Déche-
lette, vicaire général et membre lui-même de la
Société, pour présider à la cérémonie de la transla-
tion. Tous les membres de la Diana avaient été
invités à y assister.
Le plus brillant soleil a éclairé cette fête, qui avait
attiré à Saint-Germain et de plusieurs lieues à la
ronde une foule nombreuse, parmi laquelle on re-
marquait une députation de la paroisse de Balbigny,
qu'un vœu séculaire ramène tous les ans aux pieds
de Notre-Dame de Laval. M. Grizard représentait les
donatrices.
A l'issue des vêpres chantées dans l'église parois-
siale, Mgr Déchelette est monté en chaire et a pro-
noncé ce discours :
Salve Regina, Mater mUericordiœ!
Nous vous saluons, à notre Reine,
ô Mère de Miséricorde 1
Mes Frères,
Nos pères se sont signalés par leur constante dévotion à la
Très Sainte Vierge. Quand on étudie l'histoire des églises de
notre cher pays de Forez, on a Theureuse surprise d'en trouver
un très grand nombre dédiées à Marie. Chez vous, c'est
Notre-Dame de Laval ; à quelques lieues d'ici, sur les bords
de la Loire, c'est Notre-Dame de Vernay ; plus haut, dans
les montagnes, Notre-Dame de l'Ermitage, à Noirétable. Et
je ne fais ici mention, parmi ces sanctuaires, que de ceux
qui sont les plus rapprochés de vous et les plus célèbres.
Nos ancêtres avaient si profondément enraciné dans leur sol
ce culte sacré, que l'un des comtes de Forez, Guy IV, crut
répondre au sentiment public de ses sujets, en plaçant so-
lennellement ses terres sous la protection de la Reine du
ciel, et en lui élevant à Montbrison cette magnifique église
que vous connaissez tous, Notre-Dame d'Espérance.
Parmi ces sanctuaires consacrés à Marie, l'un des plus
F*
vénérables est assurément le vôtre, celui de Notre-Dame de
Laval, dont vous venez d'achever la restauration.
Est-ce à moi de vous en rappeler, même brièvement, les
origines ? Son histoire n'est-elle pas ici présente à tous les
esprits et à tous les cœurs ?
Nous possédons des témoignages irrécusables de sa haute
antiquité. Dans le très curieux et très intéressant testament
de Renaud, comte de Forez, mort en 1270, une ligne est des-
tinée à Notre-Dame de Laval, une ligne seulement ; mais
comme elle est éloquente dans sa concision !
Ce très pieux seigneur, dans l'acte qui contient ses derniè-
res volontés, ordonne qu'une lampe brûle constamment devant
l'image de Notre-Dame de Laval, selon la coutume ancienne,
dit-il, sicut consuetum est ah antiquo (i).
Ainsi, déjà au XIII« siècle, on pouvait appuyer sur la plus
solide tradition l'antiquité du culte de Notre-Dame de Laval.
Je ne m'étonne plus que votre cher sanctuairç ait vu sa
renommée s'étendre au loin, et qu'il ait été visité en ces âges
de foi par une multitude innombrable de pèlerins, accourus non
seulement de tous les points du Forez, mais du Lyonnais, du
Bourbonnais, de l'Auvergne et même de provinces plus éloi-
gnées encore. Au fond de ce gracieux vallon de Baffie, la foule
se pressait pour vénérer cette Vierge noire que nous avons sous
les yeux, et qui, s'il faut en croire la tradition, vous aurait été ap-
portée par saint Louis, revenant de la croisade.
Dans la suite des temps, on s'aperçut que les prêtres de la
paroisse ne pouvaient suffire à toutes les exigences de ces pèle-
rinages si fréquents et si nombreux. C'est pourquoi, au XVI le
siècle, on fit appel au zèle des Récollets, dont la maison conven-
tuelle subsiste encore parmi vous. Où trouver une preuve plus
évidente que la chapelle de Notre-Dame de Laval était l'une des
plus vénérées de notre région ?
Hélas ! un jour vint où la tempête révolutionnaire, qui dans
notre France devait ébranler si fortement ce qu'elle ne ren-
versa pas, ferma tout à coup cette église, témoin séculaire de
(i) La Mure, Histoire du pays de Fore^^ p. 197.
— 340 —
tant de merveilles. Toutefois, disons-le bien haut, car c'est à
l'honneur de vos pères, Saint-Germain sut encore, au milieu
de la tourmente, protéger Notre-Dame de Laval. Des mains
pieuses devancèrent les mains sacrilèges et purent mettre en
lieu sûr la précieuse statue, tandis qu'une pétition courageuse,
signée par un grand nombre d'habitants, sauvait de la destruc-
tion l'antique chapelle.
Il fallait cependant se résoudre à la voir fermer, et pendant
tout un siècle elle est demeurée presque ensevelie dans l'oubli.
Mes Frères, ce sera votre gloire d'avoir préservé ces murs
vénérables d'une ruine définitive, et de leur avoir restitué leur
splendeur d'autrefois.
L'honorable famille qui les avait en sa possession a eu l'heu-
reuse inspiration de les faire entrer dans le domaine de la Société
de la Diana, cette gardienne aussi autorisée qu'éclairée des
monuments, des traditions, de l'histoire de notre Forez. Votre
zèle et votre générosité ont permis d'achever l'œuvre si bien
préparée. Je vous dois à tous les plus sincères remerciements.
Je les adresse en particulier à votre excellent pasteur, qui a
parfaitement compris tout l'intérêt que présentait pour sa pa-
roisse une pareille entreprise. Je les adresse aussi à ces hommes
de goût, à ces chrétiens dévoués qui ont accepté la délicate
mission de relever de ses ruines votre gracieux monument ; en
le visitant, il y a quelques heures, je ne me lassais pas d'admirer
avec quel art et quel succès ils ont rempli leur tâche : c'est bien
votre vieux sanctuaire qu'ils vous ont fidèlement rendu, avec
sa noble architecture, avec ses lignes harmonieuses, avec son
caractère de virginale simplicité qui convient si bien aux églises
de Marie.
Tout à rheure, au nom du premier Pasteur de ce diocèse,
qui a pris lui-même une part si importante à cette restauration,
j'aurai la joie vive et profonde de rouvrir au culte cette
insigne chapelle.
A ce moment solennel, vous ferez entendre vos acclamations
joyeuses en l'honneur de la Sainte Vierge. Vous emprunterez
pour chanter ses louanges les formules de la liturgie sacrée.
Arrêtez-vous de préférence aux deux invocations qui m'ont
servi de texte : Salve Regina^ mater misericordiœy nous vous
— 341 —
saluons, ô notre Reine, ô mère de miséricorde !
Reine, Marie Test dans le ciel, par le rang qu'elle occupe
auprès de Dieu, par la prééminence qui lui a été attribuée
sur rassemblée des élus tout entière.
Reine, elle Test aussi sur la terre. Partout où Ton dresse
un autel, c'est-à-dire un trône à Notre-Seigneur Jésus-
Christ, partout on en élève un autre à Marie. Partout on
l'invoque, partout son image est saluée, aimée, honorée. Ah !
murs vénérables du sanctuaire de Notre-Dame de Laval, parlez
nous donc de l'admirable royauté que Marie exerça jadis en
ces lieux ! Faites passer devant nos regards la ravissante vision
de ces scènes de foi et de piété que connurent les temps
anciens ! Répétez-nous les paroles embrasées d'amour, les
transports enthousiastes, les cantiques d'action de grâces dont
nos pères faisaient retentir les airs en l'honneur de Marie!
Montrez-nous ces pèlerins, pleins d'ardeur et d'élan, se pros-
ternant le front dans la poussière, pour accomplir les pieuses
promesses de leurs longues pérégrinations, et se relevant tout
joyeux, avec la douce certitude que la Sainte Vierge les avait
exaucés ! Redites-nous les prodiges éclatants, les merveilles de
grâces qui se sont accomplis dans la suite des siècles, en
ce sanctuaire privilégié! Et que cette touchante évocation,
en nous rappelant la souveraineté de Marie, nous donne une
nouvelle confiance en son puissant patronage. Un roi, une reine,
en montant sur leur trône, ont pour leurs sujets des dons
de joyeux avènement. Notre-Dame de Laval, en reprenant
possession de son temple, et de son autel, vous accordera
sûrement des grâces de choix; disposez donc vos cœurs à les
recevoir.
Mais Marie n'est pas seulement la Reine du ciel et de la
terre; elle est aussi la Mère de Miséricorde, et je vous invite
à l'invoquer aussi sous ce second titre.
Vos pères sont venus dans ce sanctuaire de Notre-Dame
de Laval solliciter les touchants effets de la miséricorde de
Marie. Ils y sont venus sans distinction de classe, ni de rang.
Les grands y ont apporté les sollicitudes et les responsabi-
lités de leur position. Les humbles et les petits de ce monde
y ont présenté leur dénûment et leur misère. Toutes les con-
ditions, tous les états de la vie humaine se sont rencontrés
— 342 —
et mêlés dans cette chapelle visitée par des foules nombreu-
ses : la gloire, la richesse et la sainteté, comme aussi le
péché, la maladie et la douleur. Que de fois, je me plais à
le rappeler, le péché y a été effacé, la maladie y a été guérie,
la douleur y a été soulagée !
Venez à votre tour, mes Frères, invoquer dans son sanc-
tuaire la Mère de Miséricorde. Faites de Notre-Dame de
Laval la confidente de vos aspirations chrétiennes. Depuis
quelques années la foi est violemment attaquée dans les âmes ;
il faut que les âmes soient assez vaillantes pour la défendre :
c'est elle qui est leur lumière. Chose remarquable et conso-
* lante aussi, tandis que d'obscurs sophistes essaient de souf-
fler sur ce flambeau sacré indispensable à l'humanité, nous
voyons au contraire les plus grands génies lui demeurer fidèles,
témoin cet illustre savant à qui la France faisait hier de ma-
gnifiques funérailles (i).
Demandez donc à Notre-Dame de Laval de vous conserver
l'héritage de foi que vous avez reçu de vos ancêtres. Pères
et mères de famille, confiez-lui l'éducation et l'avenir de vos
enfants. Jeunes gens, suppliez-la de vous mettre à l'abri des
séductions du siècle. Tous, qui que vous soyez, appelez sur
vous sa maternelle protection.
O Notre-Dame de Laval, votre peuple, ce peuple fidèle, se
prépare à vous escorter dans une marche triomphale jus-
qu'aux portes de ce temple qu'il est si heureux de vous res-
tituer. Tandis que vous traverserez ses avenues et ses
places, étendez vos mains tutélaires sur cette paroisse^
attachée à votre culte depuis des siècles. Veillez au bonheur
de cette population qui entend rester chrétienne. Auguste
patronne de ces lieux, faites-y fleurir toujours l'honneur,
la foi, la vertu, et que tous ceux qui, pendant leur vie,
auront eu la consolation de , vous invoquer dans votre
sanctuaire, aient la joie de vous contempler un jour au
ciel. Amen ! Amen I Amen !
Après cet éloquent discours, le cortège se forme et
(i) M. Pasteur.
— 343 —
descend lentement vers la chapelle, au son de toutes
les cloches de la ville, auquel s'unissent les joyeuses
volées de leur jeune sœur de Laval. Cinquante-trois
arcs de triomphe avaient été dressés sur soi» par-
cours, les rues étaient tendues de draperies, ornées
d'inscriptions, de guirlandes de fleurs et de toutes les
naïves inventions de la piété populaire. Plusieurs
milliers de personnes avaient pris place dans les
rangs de la procession; c'est par centaines qu'il
faut compter celles qui, dans une attitude respec-
tueuse, s'étaient réunies sur l'esplanade qui précède
la chapelle.
A la porte principale, M. Vincent Durand, secrétaire
de la Diana, remplaçant le président empêché, M. Po-
yet, maire de Saint-Germain-Laval, à la tête du con-
seil municipal, M. Ernest Gayet, à la tête de la commis-
sion administrative de la chapelle, M. Etienne de
Paszkowicz, architecte, et les membres de la Diana
attendaient le conège.
A l'arrivée de celui-ci, M. Vincent Durand a adressé
à Mgr Déchelette les paroles suivantes :
Monseigneur,
Il y a trois. ans, les héritiers d'une famille dont le nom
ne sera jamais oublié à Saint-Germain donnaient à la Diana
l'antique chapelle de Notre-Dame de Laval. Dans leur pensée,
la conservation de cet édifice, précieux par le mérite de son
architecture, précieux par les souvenirs qui s'y rattachent,
ne pouvait être mieux assurée qu'en le confiant aux soins
d'une compagnie qui a pour mission de veiller à l'intégrité
du patrimoine historique et monumental du Forez.
Ce fut un grand honneur pour la Diana. Mais un honneur
imprévu et plus grand encore lui était réservé. Les travaux
exécutés par elle pour sauver la chapelle de Notre-Dame de
Laval d'un effondrement prochain firent naître parmi nos
23
— 344 —
concitoyens de Saint-Germain la pensée d'une restauration
plus complète. Ils furent pris du louable désir de restituer à
Marie ce sanctuaire cher à leurs pères, célèbre dans tout le
Forez et jusque dans les provinces voisines, visité jadis par
tant dt pèlerins, d'où tant de supplications étaient montées
vers le ciel, où tant de faveurs en avaient été obtenues. La
Diana ne pouvait que se prêter à ce vœu de la ville entière.
Il est accompli aujourd'hui, grâce à l'admirable générosité
des habitants de Saint-Germain, grâce au zèle d'hommes que
je n'ose louer ici, car' ils sont trop mes amis et ils n'ont
cherché d'autre gloire que celle de Dieu, grâce enfin et sur-
tout aux paternels encouragements d'un Prélat qui a conquis
tous les cœurs et que nulle œuvre noble et belle ne laisse
indifférent.
A cette heure encore. Monseigneur, il nous donne une
preuve singulière de sa bienveillance, en vous députant pour
présider à cette solennité et recevoir, des mains de vos
confrères de la Diana, les clés du domaine de Notre-Dame,
dont, par un enviable privilège, ils sont devenus les gardiens.
Entrez donc. Monseigneur, entrez, image vénérable de
notre Reine 1 Six siècles et plus se sont écoulés depuis qu'ap-
portée d'Orient par saint Louis, d'après une tradition que
l'archéologie ne dément pas, vous devîntes la gloire de cette
riante vallée. Venez reprendre place sur le trône que nos
ancêtres vous y avaient préparé ; venez faire cesser le long
deuil de ce temple I Ses voûtes s'apprêtent à retentir de nou-
veau des louanges de l'auguste patronne de la France, et
tout ce peuple est impatient de l'y invoquer, comme aux an-
ciens jours, pour la cité, pour le Forez, pour la patrie.
Mgr Déchelette a répondu :
Monsieur,
Au nom de Mgr l'Archevêque de Lyon, je reçois avec recon-
naissance les clefs de cette chapelle, que vous voulez bien
m'oflfrir de la part de la Diana, dont vous êtes le représentant
si autorisé. Ce n'est pas la première fois que cette Société,
l'honneur de notre Forez, en servant la cause de l'art et de la
science, sert aussi la cause de la religion. Nous rendons hom-
mage en ce moment à l'une de ses inspirations les plus heu-
— 345 —
reuses. Grâce à ses soins, cette antique chapelle, l'un des
sanctuaires les plus vénérables de notre région, a pu être sau-
vée d'une ruine imminente et va être rendue au culte : c'est là
une grande œuvre, dont nous ne saurions assez la féliciter et
la remercier. Au milieu des acclamations joyeuses de ces in-
nombrables fidèles qui nous entourent, nous allons replacer
solennellement sur son trône séculaire l'image de Notre-Dame
de Laval. J'ai la confiance que la Reine du ciel répandra d'abon-
dantes bénédictions sur tous ceux qui ont uni leurs efforts
pour procurer ici sa gloire. Puisse l'alliance scellée aujourd'hui
entre la Diana et Notre-Dame de Laval être de longue durée I
Puissent les archevêques de Lyon avoir toujours, dans la suite
des temps, la consolation de trouver cette savante Société
préposée, comme elle l'est maintenant, à la garde de ce beau
sanctuaire I
Les portes, restées jusqu'à ce moment fermées, ont
alors été ouvertes, le clergé a entonné le Salve Re-
gina, et la statue de Notre-Dame de Laval, parée
d'une robe de drap d'or étincelante de broderies, et
portée par quatre jeunes filles vêtues de blanc, pé-
nètre la première dans l'église. Un instant après,
elle était rentrée en possession de la place que pen-
dant tant de siècles elle y avait occupée.
Après le chant d'un cantique spécialement com-
posé pour la circonstance par M. l'abbé Dutey, un
des plus zélés promoteurs de l'œuvre, et la bénédic-
tion par Mgr Déchelette des médailles frappées en
l'honneur de Notre-Dame de Laval (i), les assistants
formant la tête du cortège sont invités à sortir par
(i) Ces médailles, de forme ogivale, frappées en argent, en
bronze et en cuivre, sur les dessins de M. Ernest Gayet,
portent au droit l'image de la Sainte Vierge avec la légende,
NOTRE DAME DE LAVAL PRIEZ POVR NOVS et, au
revers, une vue de la chapelle avec la légende, POSVERVNT
ME CVSTODEM IN VINEIS (CantiCy I, 5) 1 300-1895.
— 346 —
la porte latérale pour faire place à de nouveaux visi-
teurs, et la chapelle ne cesse de se remplir et de se
vider jusqu'à ce que la piété de tous ait pu se satis-
faire.
Le soir venu, une brillante illumination faisait
resplendir de mille feux la chapelle de Notre-Dame
et la ville de Saint-Germain, et un feu d'anifice, tiré
sur la place du Ravarin par M. Verdier, marquait la
fin d'une journée où la Diana a recueilli la plus
précieuse récompense de son initiative et dont ses
actes devaient garder le souvenir.
347 —
III.
EXCURSION ARCHÉOLOGIQUE
A BALBIGNY, SAINT-MARCEL DE FELINES,
LE GRÊT-CHATELARD, PINAY.
le i3 août 1896.
Commissaires: MM, comte Desvernay, comte Palluat de Besset,
comte Léon de Poncins, A. Roux, T. Rochigneux, A, Vache\,
QUESTIONNAIRE.
BALBIGNY.
1. — Situation de l'ancien dolmen de Balbigny. — Pierre
milliaire anépigraphe près de l'église. — Le hameau de la
Ville serait-il bâti sur l'emplacement du Balbigny primitif?
— Restes d'antiquités qu'on y a retrouvés ? — Le château de
la Chai doit-il son nom à l'ancienne famille Chauve {Caivus)
possessionnée à Donzy au XI« siècle?
SAINT-MARCEL DE FELINES.
2. — Souvenirs historiques, — Noms successifs de Saint-
Marcel : SainuMarcel de Cis, Saint-Marcel-lès-Néronde,
Saint-Marcel-sur-Loire et Saint-Marcel de Félines, — Les
possesseurs de la seigneurie de Saint- Marcel. — Ancienne
famille de Saint-Marcel. — Les Guerric. — Les Tholigny ou
Thorigny. — L'ancien château de Saint-Marcel, pris et sac-
cagé par les Anglais, à la fin du XlVe siècle. — Jacques de
Tholigny, chambellan de Louis XI. — Les de Mars de Luxem-
bourg. — Les Talaru. — La famille Piston.
— 348 —
3. — Château. — Date de sa construction (i 582-1587). —
Caractères de son architecture. — Influence de l'art italien
dans la façade, la galerie, et rornementation de la cour in-
térieure.
4. — Salon, — Anciens meubles. — Portraits : de Turenne,
attribué à Mignard ; de Claude de Talaru ; de Madame de
Maintenon ; de Marie-Louise de France ; de Marie Leczinska;
de Thomé de Saint-Cyr, ancien commandant des Cent-Suis-
ses ; du général baron Piston. — Buste en terre cuite de ce
dernier, par Chinard.
5. — Boudoirs adjacents au Salon, — Portrait du maré-
chal de Luxembourg. — Portraits de quatre grandes dames
de la cour de Louis XIV. — Détermination des personnages
(Mademoiselle de la Vallière, Madame de Montespan ?]
6. — Salle à manger, — Boiserie ancienne.
7. — Salle du re\ de chaussée de la tour, — Ancien portrait
de Jeanne d'Arc.
8. — Peintures et décoration des pièces du rez de chaussée
et du premier étage.
9. — Salle des archives, au premier étage de la tour carrée
de la porte d'entrée. — Porte en fer. — Trumeau des Trois
Grâces.
10. Ancienne chapelle Saint- Roch. — Croix ancienne au de-
vant de cette chapelle (1601). — Armoiries de Jean de Talaru
et de Jeanne de Mars.
11. — Église paroissiale. — Ancien mausolée des Talaru
dans la nef de gauche. — Épitaphe de François-Hubert de
Talaru et de Marie-Anne d'Ornaison de Chamarande (1735-
1742).
12. —Localités historiques: CiSy Famille de Cis au XI V«
siècle. — Félines {figlinœ). — Ancienne famille de ce nom. —
La Perrière, ancien fief des Guerric et des Talaru. — Mari-
gny «est-ce la Villa Mariniacensis de la charte ioo5 de
— 349 -^
Cluny ?). — Le Terreau^ ancien poste fortifié. — ViUechaise-
— Famille de ce nom.
LE CRÊT-CHATELARD.
i3. — Oppidum gaulois du Crêt-Châtelard. Enceinte d'un
développement de 2.200 mètres environ, construite en pierres
sèches et poutres de bois entrecroisées, noyées dans la masse
et reliées entre elles par des fiches de fer d'après le système
décrit par César (B. G., VII, 22). Age de ce rempart ; enceintes
similaires reconnues jusqu'à ce jour sur le territoire de la
Gaule et particulièrement en Forez.
Occupation de l'oppidum à l'époque romaine. Substructions,
objets divers recueillis en plein champ.
Nombreux puits, dans l'intérieur de Tenceinte ; dans quel
but ont-ils été creusés ? — Objets de métal, de pierre, de
bois, de terre cuite, qui en ont été retirés. Poteries grossières,
tournées, à la panse amincie ensuite à l'ébauchoir ; poteries
noires lustrées ; poteries peintes à décor géométrique ; vases
sigillés. — Age, provenance et style de ces objets.
Traditions relatives au Crêt-Châtelard. — Auteurs qui en
ont parlé.
14. — Châtelard de Cha^iy commune de Saint-Georges de
Baroille, au confluent de la Loire et de l'Aix. Rempart pré-
sumé contemporain de celui du Crêt-Châtelard.
PINAY.
i5. — Souvenirs historiques, — Donation faite, en 929, à
Savigny, de l'église de Pinay. dédiée à Sainte Marie (Ch. 3i
de Savigny). — Ancienne famille de Pinay.
16. — Ancienne croix du XV« siècle sur la place de l'église.
17. — Traces de V ancien pont^ dont la Mure faisait remonter
la construction aux Romains. — Que reste-t-il des cinq piles
dont parle Papire Masson dans sa Descriptio fluminum Galîiœ^
p. i5 et 18 ? — Nombreux legs faits pour l'entretien de ce
pont entre les années 1286 et 1408 [Arch, de la Loire, B, i85o.
— 35o —
1887). — Époque probable de sa destruction, déjà consommée
du temps de la Mure. — Nouveau pont en bois, construit
en 1869. j
18. — Digue de Pinay. — Date de sa fondation : 16 juillet
171 1. — Forme de ses deux culées. — Son utilité reconnue
lors deâ inondations de 1846 et de i856.
3
35 [ —
IV.
MOUVEMENT DE LA BIBLIOTHÈQUE
ET DU MUSÉE.
Dons,
Ont été offerts par MM. ;
Aubert de la Faige et Roger de la Boutresse, leur
ouvrage : Les fiefs du Bourbonnais. La Palisse.
Notes et croquis. Ouvrage illustré de 220 dessins à
la plume. Moulins, H. Durond, 1896, grand in-S*".
{En dehors du grand intérêt que présente cet ouvrage pour
l'histoire du Bourbonnais^ il renferme une fouie de renseigne-
ments utiles sur plusieurs fiefs ^ localités et familles du Foref}.
Brun (abbé) : Hache en silex trouvée au lieu dit
la Noè'rie, dans un champ, sur les limites des
communes de Saint-Victor-sur-Loire et d'Unîeu*
Longueur, o™ 180; poids, 710 gr;
— Traité de 'chirurgie^ par M. de Chirac, profes-
seur en l'Université de Montpellier, médecin de
Mgr le duc d'Orléans. Manuscrit, lyiS, petit in-4^
de 393 pages.
Cazeaux-Cazalet (G.), président du comice de
Cadillac, sa notice : Communication sur Vadapiatioii
au sol des cépages américains anciens et des hr brides
nouveaux. Bordeaux, (veuve Cadoret), i8g5, in-8**.
Chabannes (comte Henri de), son ouvrage : Preu^
ves pour servir à V histoire de la maison de Chabannes,
Tome HL Dijon, (Eugène Jobard), 1895, 10-4*^,
Chaignon (vicomte Henri de), ses notices : Sur la
14
— 3^2 —
présence de dépôts calcaires provenant de l'altération
des basaltes de la butte de Marcoux-Goutelas^ près
Boèn (Loire). (Extrait du Bulletin de la Société géo-
logique de France, 3^ série, tome XXIII, année i8g&).
Lille, {Le Bigot frères), iSgS, in-8^
— Carte [géologique] des enr irons de Condal (Jura),
Note explicative. (Extrait du Bulletin de la Société
géologique de France , 3* série, tome XXII, année
1894). S^ 1. n. d. (1895), in-S*'.
Dumoulin (Maurice), professeur d*histoire au lycée
de Roanne, ses notices : Le calendrier de l'église de
Mâcon à Vusage de Charlieu d'après un bréviaire
manuscrit du XVP siècle, (Extrait du tome VIII du
Bulletin de la Diana), Montbrison, (Éleuthère Bras-
sart), 1896, in-8^,
— Jacques de la Fin, Etudes et documents sur la
seconde moitié du XVP siècle, (Extrait du Bulletin
historique et philologique^ tSgb). Paris, imp. nat,»
1896, in-8^
(Travaii fort important pour V histoire des règnes de
Henri II à Henri IV et biographie aussi complète qu'intéres-
sante d*un personnage^ petit neveu de Pierre et Gilbert de la
Fin^ Vun ahbé, F autre prieur de la Benisson-Dieu^ qui joua
à cette époque un rôle politique asse^ considérable).
— Lettres de Louis le Romain^ margrave de Bran^
détour g à Jean, roi de France. {Extrait du Bulletin
historique et philologique^ iSgb), Paris, imp. nat.,
1896, in-8^
Jeannez (Edouard), sa notice : Pierre tErmite,
moine ermite au monastère foré^ien de Saint-Rigaud^
près de Charlieu, Montbrison, (Eleuthère Brassan),
1896, in*8°.
Ministère de l'Instruction publique: Chauvet (G.)
PfW»
— 353 —
et Georges (J.) président et secrétaire de la Société
archéologique et historique de la Charente : Cachette
d'objets en bronze découverte à Venais commune de
Saint-Yrieix, près d'Angoulême. Rapport présenté à
la Société archéologique et historique de la Charente,
Angoulême, (L. Coquemard), iSgS, in-8*^,
(Nombreuses planches. — Bibliographie très étendue des
découvertes d'objets analogues à ceux constituant ta cachette.
Le musée de la Diana possède une série de bracelets pres-
que identiques à ceux de Venatj trouvés à Vijwls^ près de
Montbrison; une note sur leur découverte a éte\ en 1S62,
publiée dans le Bulletin monumental par M. Vincent Durand].
— Journal des Savants. Novembre-décembre i8g6,
Piette (Ed.), sa notice : Hiatus et lacune, Vestiges
de la période de transition dans la grotte du Mas
d'A^il. (Extrait des Bulletins de la Société d'anthro-
pologie de Parisy séance du 18 avril 1895). Beaugen-
cy, (J. Laffray), 1895, in-8**.
Rey (abbé), professeur au Petit-Séminaire de l'Ar-
gentière (Rhône) : Épitaphe de Catherine de Roissieu.
V. plus haut, page 325.
Grès, Hauteur, i"™ 17; largeur, o™ 47, XVI= siècle.
Vachez (A.): Sceau matrice des Baffie au XIIP siècle.
Bronze, fragment. V. plus haut page 3 1 1 et figure
planche XV.
Bronze, Diamètre, o"* o53 ; poids, 47*'"75'
— Sa notice : Recherches historiques et généalogie
ques sur les Roussillon-Annonay. Lyon, Louis Brun,
1896, in-8^
Vanel (abbé), curé d'Essertines-en-Donzy, ses ou-
vrages: Les bénédictins de Saint-Germain des Prés
et les savants lyonnais d'après leur correspondance
inédite. Paris, Alphonse Picard, 1894, in-S'^.
— 354 -
— Les débuts oratoires de Massillon à Lyon d'a-
près des documents inédits- Lyon, (Mougin-Rusand),
[886, în-8«.
— Promenades historiques dans l'ancien Fore^, Les
accroissements d'Andréiteux. {Extrait du Mémorial de
la Loire à\x 19 novembre 1894). Saint-Étienne, (Théo-
lier et C*=)> 1894, in-8°.
Villaine (Félix de], à la demande de M. Testenoire-
Lafayette : Souvenir de la manifestation du 22 juin
iSg5 en V honneur de M, Félix de Villaine, directeur
de la Société des houilHères de Montrambert et de la
Béraudière. Saint-Étienne, (Théolier et C*^), iSgS,
in-8°.
Échanges.
Académie de Nîmes* Mémoires. VII* série, tome
XVII, année 1894,
Bondurand {Ed.), ï.e second livre des Pèlerins de Saint-
Jacques de Camposielle, ou lïvre-censier. Texte en langue
d'oc, du XIV" siècle., — Bruguier-Roure, Chronique et car-
tulaire de TCEuvre des égïises, maison, pont et hôpitaux du
Saint-Esprit. Avertissement, introduction avec vues et dessins.
— Saini-Vinceni (de), Tumulos néolithique avec incinération,
prés d'Uzès {planches).
Académie des sciences, belles-lettres et ans de
Clermont-Ferrand : Bulletin historique et scientifique
de V Auvergne^ 2*= série, n"® 9 et 10. Novembre-
décembre i8gS.
Académie des sciences, belles-lettres et ans de
Lyon. Classe des lettres. Mémoires. Tomes XXVI à
XXVIIL Années 1S89-1892.
— 355 —
— Sciences et lettres. Mémoires. 3* série, tomes 1
et III. Années iSgS et 1895.
Échernier (Casimir), L'architecture lyonnaise aux quatre
derniers siècles. Remarques historiques. (Traînai! intéressant^
principalement sur l'architecture civile de Lyoni.
— Histoire de V Académie de Lyon de 1840 à i8gi .
Concours j fondations y personnel y par J, Bonnel, se-
crétaire général. Lyon, (A. Rey), 1892, in- 12,
— Cartulaire lyonnais. Documents inédits pour
servir à l'histoire des anciennes propinces de Lyonnais ^
Fore\, Beaujolais, Bombes, Bresse et Bugey^ compri-
ses jadis dans /ePagus major Lugdunensis, recueillis
et publiés par M.-C. Guigue. Tome IL Documents
de l'année 12SS à l'année i3oo. Lyon, (F, Plan}^
1893, in-4^
(De même que le tome /«»", ce volume r enfer me quelques
renseignements inédits concernant des familles^ localités j im*
titutions religieuses, édifices forépens).
Académie d*Hippone. Compte-rendu des reunions.
1895.
Comité d'histoire ecclésiastique et d'archéologie
religieuse des diocèses de Valence, Gap, Grenoble et
Viviers. Bulletin. i3^et 1 5^ années. Janvier-décembre
1893 et 1895.
Chevalier (Ulysse), Vie et miracles de la bienheureuse
Philippe de Chantemilan. Document du XV* siècle, publié
d'après le manuscrit de M. Eugène Chaper.
Institut de Carthage. Repue tunisienne^ n° 8. Oc-
tobre 1895.
Ministère de ITnstruction publique, Bulletin ar~
chéologique. Année 1894, 2*^ livraison.
Demaegth (L.), Notice sur la voie romaine de Lucu
(Timziouin) à Caputtasacora (Tenira). (Curieux exemple de
— 356 —
la présence au même point d'une voie de plusieurs bornes itinérai-
resy au nom de différents empereurs, servant à marquer le même
mille j^ — F. Thiollier, Les débris du tombeau de Saint-Lazare
à Autun, — Abbé Brune, Le mobilier et les œuvres d'art de l'égli-
se de Beaume-k s- Messieurs (Jura). (Tombeau de Mahaut de
Chdlon^ prieure du Sauvement, née en 1244, morte à une date in-
conyîue : une des tranches de la dalle funéraire porte une frise d'ani-
maux fantastiques analogues à ceux qui décorent le lambris de la
salle de la Diana. — Grand rétable en forme de triptyque , peint
et sr,ulptéj du XVI^ siècle et de l'école flamande, à comparer
avec le triptyque d'Ambierle),
— Bulletin historique et philologique, N°' i et 2.
Année iSgS,
Société archéologique, scientifique et littéraire de
Bcziers, Bulletin. 3^ série, tome I, i^^ livraison. 1895.
Société bibliographique et des publications popu-
laires. Bulletin. 26* année, n°* 11 et 12, novembre-
décembre 189&. 27® année, n°^ i**" et 2, janvier-fé-
vrier 1896.
Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et
belles-lettres du département de la Loire. Annales.
2^ série, tome XV, 3* livraison. 1895.
Société de Borda. Bulletin. 20^ année, 4* trimes-
tre i8g5.
Société de Thistoire de Paris et de Tlle-de- France.
Bulletin. 22^ année, 6^ livraison. 1896.
Société de médecme de Saint-Étienne et du dé-
partement de la Loire. Annales. Comptes-rendus de
ses trapaux contenant les procès verbaux de ses séan-
ces ainsi que les notes ou mémoires lus dans ses séan-
ces. Tome XII, 2^ partie. Année 1894.
— 357 —
Société d'émulation de TAuvergne, Revue d'Au-
vergne. 1 1* année, n^ 4* Juillet-août iSgâ.
Société départementale d'archéologie et de statis-
tique de la Drôme, Bulletin. \\&^ livraison. Fé-
vrier 1896.
Société des amis des sciences et arts de Roche-
chouart. Bulkthu Tome V, n° 4, Septembre iSgS,
Société des Antiquaires de l'Ouest. Bulletin. 2*= sé-
rie, tome VU, 3^ trimestre 1895.
Société des archives historiques de Saintonge et
d'Aunis* Bulktin-revue de Sainlonge eê d'Aunis.
XV= volume, 5^ livraison, septembre 1896 ; XVI*= vo-
lume, i""* livraison, janvier 1896.
Société d'études des Hautes-Alpes- Bulletin. 14*^
année, 2^ série, n*" 16,4'' trimestre iSgS-
Société d'histoire et d'archéologie de Chalon-sur-
Saône- Mémoires. Tome VUI, i" partie. iSgS,
Arcelin ^Adrien) , La sépulture barbare de Balleure
(Saône-éi- Loire) (avec une planche figurant une partie des bt-
joujc et objets de toiletta découverts dans cette sépulture).
Société historique de Compicgne : Arthur Bazin,
Compiègne pendant l'invasion espagnole. Ouvrage
publié sous les auspices de la Société. Compicgne,
(Henri Lefebvre), 1896, in-S**.
— Procès verbaux. Rapports el communications
diverses. TV. 1895.
Société historique et archéologique du Maine,
Rerue historique et archéologique du Maine, Tome
XXXVIII, 2*= semestre 1895.
— 35R —
Abonnemenls
Bibliothèque de l'Ecole des Chartes. Tome LVL
5*^ et 6*" livraisons. Septembre-décembre 1895.
Delisle jLéûpoldi , Noies sur quelques manuscrits du
haron Dauphin de Verna. Comptes des dépenses de Jean,
comte de Forez en i3i5 et i3[0 {n^ ï33û du catalogue}. Ana-
lyse, (Article très huéressant sur quelques (iinéraires de voyage
du comte Jean /cr de Fore^ à la cour de France, sur le rôle
important qu*i! joua auprès du roi Louis X et sur les missions
de confiance dont il /ut charge par ce roi. — Jacqueion, La
bourgeoisie financière au début du XVI* siècle, par A. Spont.
{D'après l'analyse, quelques pages de ce travail sont consacrées
à l'histoire administrative du Fore^ et des provinces voisines).
— Lefèvre-Pontalts (Germain), Épisodes de Tinvasion anglaise-
La guerre de partisans dans la Haute-Normandie (1424-1439},
Bulletin monumentaî. G*^ se rie ^ tome X, n'»* 2 et 3-
1895.
Brutails (F. -A.), La question de Saint-Front, (avec quel-
ques figures). — Régnier iL.J-, L*architecturc religieuse dans
les anciens diocèses d'Amiens et de Boulogne et l^ouvrage
de M, Camille Enlart, {avec planches et figures}.
PolybibHon, Revue bibUograph ique un iver selle.
2^^ série, tome XLII, S^ et 6^ livraisons, novembre-
décembre 1895; tome XLIIIj i''^ livraison, janvier
1896.
Rocheterie (de la), Louïs XVII, son enfance, sa prison,
sa mort au Temple, d*après des documents inédits des archives
nationales, par Régis de Chantelau^e, (Analyse).
Retfue archéolof^que. 3^ série, tome XXVII, sep-
tembre-décembre J895.
Reime du Lyonnais, bb^ année, 5* série, tome XX,
— 35q —
n*** ii8 à I20, octobre-décembre iSgb; 56* année,
tome XXI, n^ 121, .janvier 1896.
Galle (Léon), Causerie d'un bibliophile \ks ventes de
livres^ notamment de la collection de Vûrnû). — Grisa rd {J.-J,[,
Odyssée de la table de Claude, découverte à Lyon en i528.
— Prajoux (l'abbé) , Le prieuré de Beaulieu-en-Roannais. —
Varax (Paul de) , Histoire d'Amplepuis depuis répoque gau-
loise jusqu'en 1789.
Revue épigraphique du Midi de la France. N*^ 80.
Octobre-décembre 1895.
Acquisitions.
Archives départementales, Rhône, Inventaire-som-
maire, Archives civiles. Série A à E, Tome I^^,
Paris, Paul Dupont, 1864, în'4". — Tome II, Paris,
Paul Dupont, s. d., in-4°.
Nombreux renseignements concernant k Fore^ : Série B.
États généraux ; — série C. Communes et municipalités,
guerres et affaires militaires ; mines et minières ; châtellenies
et juridictions, églises et presbytères, établissements de bien-
faisance, consignations, édits, déclarations et lettres patentes
du roi, actes de foi et hommage, terriers et Hèves ; — série D.
Collège et petites écoles [Archives des prieurés de Saint- Julien
en Jare^ et Saint-Romain-leS'AîheuXy analyse de nombreux
terriers de Montverdun) ; — série E. Titres de famille {notam-
ment de la famille Pingon de Prangin, détentrice des archives du
prieuré de Bard).
Archives ecclésiastiques. Série H, Tome P^
Ordre de Malte. Langue d' Auvergne. Lyon, I^ouis
Brun, 1895, in-4°,
(Contient notamment des renseignements considérables et
d'un haut intérêt sur les Commanderies foréjiennes de Mont-
brison^' Chamelles, Verrières et dépendances j ainsi que sur tes
membres de Marlhes et Bourg- Argemai, dépendant de la Com-
mander ie du Devesset-en-Velay),
— 36o —
Preuves littérales de noblesse des dames chanoi-
nesses d'Alix^ Leignieu et Neuville-les-Dames depuis
le 9 janvier 1749 jusqu'au 6 août 1774, dressées par
Claude Rocher, secrétaire du chapitre des seigneurs
comtes de Lyon.
(Pour aider ies membres de la Société dans leurs études^
nous croyons devoir donner la table des preuves contenues
dans ce volume).
La ir* colonne du tableau ci-dessous contient la lettre
initiale de la maison où désirait entrer la postulante : A,
Alix (Rhône) ; L, Leignieu (Loire) ; N, Neuville-les-Dames,
Neuville-su r-Renon (Ain) ; — la 2© colonne, les noms et pré-
noms ; — la 3t colonne, la date des preuves ; — la 4e colonne,
le feuillet du volume.
Allemand de Champier (Marie-Françoise d*)
Anstrudû (Marie d')
# '
w
N
A
N
N
N
N
'*' !
N
N
id.
id.
id.
id.
id.
(Marie-Hélène)
(Claire-Étiennette-Marie) . . . .
(Ma ri û-Edmée -Adélaïde)
( Ma ri e - H élène - Henriette - Éléonore)
(autre Marie-Hélène-Henriette-Éléo-
nore)
Armand de Forest de Blacon (Marie-Antoi-
nette-Caroline-Alexandrine d')
id, (Marie-Marguerite-Françoise) . .
îd. (Olympe-Marie-Madeleine) . .
Audiffrei (Marie-Thérèse-Henriette d') . . .
Bar (Catherine de) .
Barre (Ma rie- Jeanne-Dorothée de la) . . .
Bataille (Françoise -Marie)
Bataille de Mandelot (Catherine-Nicolas) . .
Baussct de Roquefort (Amélie-Françoise-Del-
phine-Henriette de) .
idi (Anne-Joseph-Sophie) .
H;. (Antoinette - Dorothée -
Joséphine- Françoise).
Beaurepaire (Marguerite-Anne-Antoinette de)
îd* (Lûuise-Jacqueline-Charlotte)
1758, 9 mai.
1749» 9 janvier.
id.
1770, 4 août.
id.
id.
id.
446
1771, 6 avril.
464
id.
id.
»
1752, 18 avril.
20
1760, i3 déc.
191
1760, 21 juillet
167
1759, 29 juillet.
59
1755, 3o déc.
33
1763, 7 janvier.
237
id.
i>
id.
j»
1758,30 janvier.
116
1764, 5 nov.
289
L-..., il
— 36i —
N
N
N
N
N
Bélissac (Jeanne-Suzanne-Françoise de)
id. (Madeleine)
id. (Victoire-Anne)
Berbis (Claude-Bernarde)
id. (Marie-Élisabeth)
Bernard de Sassenay (Judith-Pauline-Esprit-
Zoé)
id. (Anne-Marie-Claudine-
Camille) . . . .
Bérulle (Angélique-Louise-Nicole de) . . .
id. (Catherine-Philiberte-Françoise) . .
Bétizy de Mézières (Henriette-Eugénie-Pier-
rette de)
id. (Marie-Etienne-Casimir)
Bouhelier (Françoise)
id. (Ignace-Gabrielle) ......
Bourcier de Montureux (Marie- Anne-Louise-
Sophie de). . .
Brachet (Marie-Césarine-Augustine de). . .
id. (Catherine-Françoise)
id. (Marie-Christine-Frédérique) . . .
Brosses (Catherine-Charlotte de)
Breuil des Crues (Marie-Louise-Gabrielle des).
Breuil des Crues de Satones (Marie-Claudine-
Joseph de Sainte-Croix du),
id. (Marie-Louise-Philiberte) .
id. (Anne-Marie)
id. (Marie-Humberte) . . .
Bruc (Marthe- Geneviève-Marguerite de) . .
id. (Marie-Alexandrine-Félicité) . . . .
id. (Anne-Rosalie)
Buffevent (Marie-Anne-Jeanne-Françoise de) .
Buisson de Donzon (Clotilde-Marguerite-Féli-
cité du) ....
Certaines de Villemolin (Jeanne-Françoise de),
id. (Marie-Gabrielle) . .
id. (Anne-Françoise) . .
id. (Françoise-Claudine) .
1767, 4 avril.
id.
id.
1763, 20 déc.
1766, 24 sept.
1767, 17 février.
id.
1769, 4 sept.
id.
1757, 8 nov,
id.
1760, 27 déc.
id.
1769, 3 juin.
1766, 17 déc.
id.
id.
1755, 27 sepi.
1752, 29 janvier.
1756, 3o juillet.
id.
id.
id.
1766, 28 mars.
id.
id.
1757, 28 nov.
1758, 10 juin.
1770, 27 juillet.
id.
id.
id.
369
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227
342
363
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16
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— 362 —
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GhafFoy (Claudine- Véronique de). . . .
id. (Marie-Gharlotte-Jeanne- Baptiste) .
•id. (Jeanne-Octavie-Ferdinande). . .
id. (Louise-Véronique)
Ghaillot (Marie-Jeanne de)
Charbonnier de Crangeac (de) (Marie-Fran-
çoise-Catherine) . . .
Charpin de Feugerolles (Camille-Colombe de)
Chastenay (Marie- Louise-Agathe de) . .
id. (Marie-Louise-Charlotte). . .
id. (Jeanne - Marie - Henriette - Féli -
cité)
id. (Marie - Charlotte - Louise - Gabriel
le) ^. .
id. (Louise - Françoise -Thérèse-Char-
lotte)
id. ( Marie-Charlotte-Armande - Étien -
nette)
Cheylus (Alix - Elisabeth - Louise - Rose - Ga -
brielle de)
Ghoiseul (Anne-Élisabeth-Joséphine-Amélie de)
Choiseuil (Charlotte-Ferdinande-Marie de)
id. (Louise-Joséphine)
Coiffier de Breuille (Marie) ......
Cohorne (Marie-Henriette-Siffrède de) . . .
id. (Gabrielle-Félicité)
Gordier de Launay (Jeanne-Prosper de) . .
Couraud (Marie- Anne-Catherine)
Gouriivron (Sophie-Françoise-Marie Le Com-
passeur de Créqui de) . . .
Damas (Marguerite-Joseph-Zoé de) . . . .
id. (Marie-Alexandrine-Jacobine) . . .
Damas Daudour (Claudine-Alexandrine de) .
id. (Thérèse - Claudine - Roso -
Une)
id. (Marie-Thérèse) ....
Damas de Cornaillon (Agnès-Esprit) . . .
id. (Catherine-Charlotte) .
1766, 24 mai-
332
id.
m
id.
»
id.
»
1760, 26 janvier.
161
1759, 19 février.
i34
1763, 4 juillet.
260
1756, 5 août.
72
id.
s
id.
Ji
1759, 19 oct.
i55
id.
•
id.
D
1769, i3 juin.
418
1761, 23 juillet.
2l3
1770, 17 février.
435
id.
D
1767, 28 déc.
396
1767, 7 juillet.
38i
id.
B
1771, 28 sept.
469
1763, 23 février.
242
1770, 6 juin.
441
1765, mai.
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id.
9
1756, 3 avril
67
id.
»
id.
m
1759, 4 juillet.
«43
id.
»
— 363 —
Damedor de Moïans {Marie-Xavîer-Sophie)
Dexmîer d^Archmc (Marie-Anne-Joséphineï
Dudressier (Marie-Marguerite- Bernarde)
id. (Marîe-CIaude-Charloîte)
Dumesniel de Sommery (Antoineïte-Madeleine
Pulchërie;
Dupac dû Saint-Amans de Badens (Gabrielle
Dupac de Bellegarde (Madeleine- Françoise)
id. (Madeleine- Marie-Fran
çûise) * .
id, {Claire; .
id. iHenrietieU
Duquesnay (Marie-Thérèse)
Durfun (J eanne-M arî e- Nicole de) .
id. ^Marie-Anne-Louise-Gabrielle) ,
id, lÉmilie-Pierrette-Antoinettel ,
id. (Anne-Françûise-Adélaidel . .
Fenoyl (Caiherine-Salinguerra -Antoinette de
Gayardon de)
Fontanges jAnne-Françoise-Madeleine de|.
Fontette (Marîe-Denise-Gabrielle de) .
id. lÉléazard ou J.azare-Charlottei ,
ForestdeDivonne (Marie-Violan-Gilbertede la)
id, (Pernette-Françûise) . ,
id. (Marie- Louise- Pernette-So
phie)
Foudras de Courcenay (Marie-Clandine-José
phine de| •
id^ (Anne -Thérèse),
id. (Marie-Françoise) .
Froissard Bersaillin (Claude-Françoise-Simon
ne de).
id. (Marie-Bernardine-Justine)
id, [Françoise- Margueriie-Césaire)
Fumel (Louise-Michelle-Kiisabeth de)
Gamay (Louise-Marguerite de) , <
id. (Françoise- Je an ne- Marie) . .
id. (Anne- Lu ce)
id. (Jacques- Françoise) . . ,
1767, 5 octobre.
1770, 2t sept.
1757, 3o aoûï.
id.
1774,24 février-
i756j 1% nov.
17G3, [4 mars,
id.
id.
id-
1770, 3o oct.
17GÏ, 8 mai.
id.
1764, i5 nov.
id.
1770, 29 août.
1764, t=r juin.
1759, igfévrier.
id.
1764, 12 juin,
id.
id.
391
453
100
485
346
II
456
207
B
291
»
450
27S
i32
185
i759^28fëvrier.
136
id.
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id.
M
id.
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175», i5 nov.
10
id.
B
1765, 5 janvier.
295
1773, 5 juin.
478
1770, 6 août.
448
id.
A
fd.
»
id.
»
— 364 —
N
N
N
Gamay (Gabrielle-Luce-Louise de) ... .
Gaulmyn (Suzanne-Elisabeth)
Gayardon, V. Fenoyl.
Gourcy (Marie-Marguerite-Henriette de) . .
id. (Elisabeth-Charlotte)
id. (Louise-Victoire)
Gratet (Adélaïde-Catherine- Pierrette de) . .
Greische d'Agneville (Marguerite-Catherine de)
id. (Jeanne- Elisabeth- Pétro-
nille;
Jaumont (Marie-Barthélemy-Marguerite de) .
id. (Françoise)
Laurencin d'Avenas (Jeanne- Marie-Joséphi-
ne de). . . .
Laurencin de Beaufort (Anne-Louise de) .
id. (Marie-Françoise-Xa-
vier
Le Bascle d'Argenteuil (Marie)
id. (Anne-Gabrielle . .
Le Gouz de Saint-Seine (Marie-Jeanne) . .
ic^v (Suzanne-Charlotte) .
id. (Augustine-Sophie) .
Le Prêtre de Châteaugiron (Louise-Rose) . .
id. (Céleste-Josephe)
id. (Augustine-Caroline-
Victoire- Aimée) .
Le Prêtre de Vauban (Gabrielle-Sébastienne)
id. (Pierrette - Henriette -
Françoise) .- . .
Le Prud'homme de Fontenoy (Marie-Aimée)
Lescalopier (Anne de)
Livenne (Angélique-Charlotte de) . .
Lucinge (Louise-Charlotte de) . . . .
id. (Louise-Françoise-Elisabeth) .
Mac-Mahon (Françoise-Claudine de) .
id. (Anne-Jacqueline). . . .
id. (Guy-Marie-Théodorine) .
Malvin de Montazet (Jeanne de). . .
Mareschal (Marie-Christine-Antoinette de)
1770, 6 août.
448
1771, 29 mars
458
1760, ler août.
172
id.
»
id.
»
1770, 19 mai.
438
1767, 3o juillet.
385
id.
»
1759, 21 mai.
141
id.
»
1756, 3o avril.
48
1756, 3o avril.
52
1758, 3 octobre.
128
1756, 4 août.
69
1763, 2 déc.
264
1761, II mars.
200
id.
»
id.
»
1757, 3 février.
85
id.
»
1769, 14 nov.
43o
1758, 6 nov.
129
id.
»
1767, 3 janvier.
354
1771, 10 juin.
466
1767, 9 janvier.
36o
1757, 14 février.
90
id.
»
1763, 10 nov.
223
id.
»
id.
»
1761, 6 juin.
210
1765, 8 juin.
309
365
N
N
N
»
N
N
N
A
N
N
N
A
N
L
»
s
A
N
»
N
N Mareschal (Péironille-Polixène-Josephte de) .
id. (Margueriie-Rûsaïie) . . , , ,
Mareste de Rochefort f Anne -Poli xè ne- Thérè-
se-Marie de). * •
id. (Josene-Marianne-Moni-
me)
Malermey (Bonaventure *P>ançoise-Étiennei-
le de). ...... -
Menthon de Rosy (Anne-Louise de). . , .
id. (Claudine-Bernardine . .
id. . (Marie -Bernardine-Joseph-
Sophie)
Merle de la Gorée (Adélaïde-Vïctoire de) .
Messey (Marie-Jeanne de).
Meyran de Lacena de la Goy (Madeleine-Del-
phine-Thérèse de) .
Monestay (Madeleine de)
id. (Marie-Gabrielle
Monspey de Charentay (Marie-Louise-Cathe*
fine de) . .,
Montdor (Anne-Marie de). , . . . .
id. (autre Anne-Marie| . . , , ,
Montessu (Reine-Philippe de Bernard de),
Moretton de Chabrillant fMarie-Dianp de).
id. {Marie *H en nette).
id. iMarie-Hilaire). ,
Mouchet (Marie- Louise de) , '. . * *
Moustier (Adelaïde-Charlotie de) ...
id. (Antoinette^Philippe) . * . .
Myre de Mory |Marie-[.ouise delà), . .
id. (Louise-Fortunée) . .
id. I Pauline- Marie) . . , .
id. (Alexandrine-Émilie). . .
Neucheize (Elisabeth-Emilie de). . . .
id. (Elisabeth-Claudine) ....
id. (Antoinette-Julie)
id. (Elisabeth-Claudine) ....
Noblet de la Clayte {Marie-Anne de| .
Pillot (Charlotte-Antide de)
1765, 8 juin.
309
id.
i
tjûj, 29 avril.
374
id.
it
1764, 26 mai.
274
1753, 23 nov.
17
id.
B
1765, 5 Juin.
3o6
1763^ 29 avril.
149
1759, 27 mars.
.39
1773, 14 juillet.
481
tj66, 5 sept.
336
id.
»
1757, 23 avril.
93
175^, 3o juillet.
61
i76Gjy 19 avril.
1756, 2 août.
329
64
1750, 20 avril.
4
id.
»
id.
A
1756, 9 juillet.
«.6
1756, 10 février.
37
id.
1765, 22 juUlet.
3l2
id.
V
id.
n
id.
B
î765j 14 oct.
3.7
id.
»
îd.
n
1771, 3o mars.
463
1763, 5 déc.
169
17C2, 6 nov\
Ï19
— 366 —
Pilloi (Jeanne-Gabrielle de) ..... .
Poltgnac ( Diane- Louise-Augusli ne de) , . ♦
Pont Renneponi jLouide-Iiearieite de}.
Porte (Marie- Pierrette de !aj . , * , . .
id. (Rûiie)
id. (Sophie) , . , .
îd. (Hélène) . .
id. (Marthe) . , . .
Prévôt |Marie-Beooîte*Joséphi[ie de) . . .
id, (Charlotte-Jeanne) - .
id* (Anne-Françoise) .,,..,.
id* (Charlotte-Elisabeth) ....*.
Puisigneux (Adélaïde-Fëlîcienne de Boffin de).
id. (Alexandrine- Marie-Sophie) . ,
Rabodanges (Louise-Adélaïde-Françoîse de) *
Rennel de Lescut (Marguerite de) . . , . .
id. (Maric-Françoise-Alexandrine)
Reugny (Jeanne-Louise de)
Riccé (Marie-Pauline-Joséphine de) . .
Rivette (Marie-Anne-Française de ). .
id. (Marie-Anne-Delpbine) ....
Rivière (Marie-Françcise-Gabrielle de la) *
Rochefort d'AlIy de Saint-Vidal (Marianne de)»
Rodiie jMarie-Étienne de la)
id. tMarie-FrançQise-Marguerite) * .
id, iMarie-Catberine-Françoise} . . . .
id. (Marie* Ftiennette)
Rosière (Sophie-Félicité de)
id. (Anne-Gabrieïle-Henriette) . . ,
Saint-Aubiïi de Saligny (Henriette-Jeanne de) .
Seyturîer (Anne<CharIotie de)
Tencin (Claudine-Sophie de Giiérin de) ,
id, (Louise- Ursule-Félicité)
id- (Louise-Françoise^Alexandrine) . , ,
Terrier (Suzanne-Reine-Joseph)
id, (Marie-Daric-Philogène-Gahrielle) * .
id. (Charlotte-Félicie) , ^ . . . - -
Teyssonnière (Thérèse- Charlotte de la). » ,
Thy (Louise-Étien nette de) ^
1762, 6 nov.
1768, 6 février*
1757, i5 juillet.
1766, 4 avril.
id.
id.
ïd.
îd.
1770, let sept.
id.
id.
id.
1756, 12 nov*
id.
îj^S, S avril.
1757, 8 nov,
175s, 7 janvier,
1770, 1 5 janvier.
1756, 3o mars.
1773, 22 mars.
id.
1774, 6 août,
1756, :io avril.
175 1, 2(3 août.
id,
id.
id.
1759, 3o août.
id.
1752, 29 janvier.
1759, 6 août.
1756, 5 août.
id.
id,
1752, 5 mai.
1760, 12 oct.
id,
1761^ i6 sept.
17641 24 mai*
400
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187
3 82
— 367 —
N
Touche (Marie-Élisabeth-Hélène de la) . .
Toustain de Frontebosc de Richebourg (Char-
lotte-Françoise) . .
Vallin (Marguerite-Gabrielle de)
id. (Benoîte-Françoise-Catherine) . . .
id. (Louise-Claudine-Suzanne) ....
Varenne (Marie de)
id. (Anne-Baptiste)
id. (autre Marie)
Villeneuve de Vence (Alexandrine - Charlotte -
Adélaide de) . .
id. (Madeleine - Alexandrine-
Julie) . . .
id. (Sophie- Rosaline-Irénée)
Vincent de Panette (Anne de) ....
id. (Françoise-Benoîte)
id. (Françoise- Claudine - Ga-
brielle) . . .
Vivier de Sarraute (Antoinette - Thérèse - Ro-
se du) ...
1760,
23
sept.
1762
, 28 déc.
1760,
22
îd.
août.
1767
, a3
mai.
I76I,
id.
id.
avril.
1765,
25 février.
id.
id.
1773
26 avril. I
id.
id.
1768,
7 octobre.
i83
23 I
177
378
204
298
475
4o5
On a joint à ces preuves, f»* 255-260, les procès verbaux
d'examen des titres de noblesse de messire Georges-Simon
de Vauchier du Deschaux pour entrer dans le chapitre de
Saint-Claude (4-22 mai 1763).
Expédition authentique. Volume în-f°, papier tim-
bré de 5 18 feuillets dont 18 blancs, relié en veau.
(Catalogue de la vente de Verna, n° i333).
Titres concernant les familles du Saix, Perrin et
leurs alliances, ainsi que les seigneuries et domaine
utile de Chervé, Ressins, Rivoire, Pierrefitte, Mars,
Buffardan, etc. (i 427-1751).
1427, 9 mai. Testament de Jean du Saix, damoiseau, sei-
gneur de Pierrefitte, Buffardan et Mars. — i5oo, 21 juin.
Contrat de mariage entre Claude du Saix, seigneur de
25
— 368 —
Ressins en Beaujolais^ de Rivofre» Reignat en Bresse
et de Réon en Valromey, et demoiselle Alix de Girar-
dières, fille de Jean de Girardières et de Claude de Varennes,
seigneur et dame de Pierrefitie et de Ja Tour d'Essenines
en Beaujolais, Mars et Coigny en Lyonnais, Buifardan en
Fomz^ et Noailly et Girardières en Bourbonnais. — 1^44, 18
^ septembre. Accord entre Antoine du Saix, abbé de Chazery,
commandeur de Bourg, François du Saix Tainé, seigneur de
Rivoire, autre François du Saix, seigneur de Réon et
Pierrefitte, et Jean du Saix, seigneur de Ressins et Marrigny,
au sujet de la succession de Claude du Saix et d'Alix de
I Girardièresj leur père et mère. — i5Co, 7 novembre. Contrat
' de mariage entre Jean du Saix, seigneur de Ressins, etc.,
. et demoiselle Claudine d'Epinac, fille de feu Pierre d'Epinac,
(lieutenant pour le roi au gouvernement de Bourgogne, et de
Guicharde d*Albon. — i^Sg, 25 juillet. Echange de biens
entre Jean Perrin, seigneur de Cher¥é, et Philibert Emonet,
meunier de Ferreux. ^1571, 3i mars. Transaction passée
par Pierre Odoard de Perreux, au profit de Benoît Josserand
(| et Jean son fils^ au sujet de la plus-value d*une terre sise en
t^^^ la paroisse de Vougy, territoire des Marellières, moyennant
^ le prix de deux poinçons de vin, mesure de Ferreux {Pièce
(incomplète de la fin^ servant simplement de couverture à un
des titrer du dossier], — 1371, 17 juin. Obligation de mille
livres tournois passée au profil de Jean du Saix^ seigneur de
J ^ Ressins, etc.» par Jean d'EpinaCj son beau-père, au sujei delà
I dût constituée à sa fille Claudine, épouse dudit du Saix. —
1^72, 21 décembre. Vente par Jean Leuion, dit Gondrax, de
Saint-Vincent-de-Boisset, à noble Jean Perrin, sieur de
Chervé, d*un pré sis en la prairie de Ferreux. — 1573, 2
juin. Vente par Françoise Joasson, veuve d'Etienne Chenal et
Pierre Charretier son gendre, habitants de Nandax, à Jean
du Saix, seigneur de Ressias, d'une terre dite de la Farge
sise en la paroisse de Nandax. — ^^77 j 20 août. Sentence de
.__^_ dissolution de mariage pour Jean du Saixj seigneur de Res-
sinsj contre dame Claudine d'Epinac. — i 586, 19 juin. Con-
trat de mariage entre Jean du Saix^ écuyer, fils naturel
d'autre Jean du Saix, seigneur de Ressins, etc., et demoiseUe
Louise de Guînes, fille de feu Guillaume de Guines» seigneur
dudit lieu et des Miniers, et de dame du Cleuzet. — ï^Sg,
— 369 —
5 novembre. Donation faite par Jean du Saix, seigneur de
Ressins, au profit de son filleul Jean du Saix, fils d'autre ~
Jean du Saix, seigneur de la Roche, etc. — 1590, 18
octobre. Vente par Claude Saillant Taîné, laboureur de
Boyer, au profit de Jean du Saix, sieur de la Roche,
d'un pré sis à Boyer. — 1591, 7 janvier. Godicile de
Jean du Saix, seigneur de Ressins, au profit de Jean,
Claude et Pierre du Saix, ses petits-enfants issus de Jean
du Saix et de Louise de Guines, et des enfants de dame
Claudine de Villeret sa filler* — iSgS, 28 octobre. Vente
par Jeanne Guyot, veuve d'Antoine Chasseret et Pierre
leur fils, de Perreux, à Jean Perrin, sieur de Chervé, capi-
taine dudit Perreux, d'une fontaine appelée « Juenin
encloze en leur terre appelée la Sarrazinière, en la franchise
de Perreux » avec le droit de capter toutes les sources envi-
ronnantes, pour le prix de six écus sol, et deux chênes de
haute futaie. — i6o3, 24 décembre. Sentence d'exemption de
tailles rendue en faveur de Jean du Saix, seigneur de Cher-
vé, contre les consuls et habitants de Perreux. — 1607, sep-
tembi*fe. Acte d'enregistrement, par la cour des Aides, des let-
tres de noblesse accordées ladite année à Jean du Saix, fils
d'autre Jean du Saix, pour services militaires. — 1609,
ler octobre. Constitution et vente d'une rente de 3 1 livres
tournois assise sur le mas et tènement de la Roche, parois-
ses de Nandax et Coutouvre, par Jean du Saix et Louise de
Guines, au profit de Claude du Saix, seigneur de Rivoire, etc.
— 1614, 10 mai. Requête présentée par Jean-Baptiste du
Saix, au sujet du franc-fief de sa terre de Chervé. — 1616,
10 juin. Contrat de mariage entre Claude du Saix, fils de
Jean du Saix et de Louise de Guines, et demoiselle Louise Bec,
fille de feu Adrien Bec, seigneur de la Bussière et de la Motte-
Saint-Vincent, et de dame Françoise de Vaurion. — 1622, 14
juin. Constitution et vente d'une rente annuelle et perpétuelle
de 18 livres i5 sols au principal de 3oo livres, assise sur le
domaine de la Roche, paroisse de Nandax, par Jean du Saix,
sieur de Chervé, et son fils Claude, sieur de Mars, au profit
d'autre Claude du Saix, seigneur de Rivoire, etc. — 1623,
5 avril. Donation par Jean du Saix et Louise de Guines, au
profit de Pierre du Saix, écuyer, leur fils. — 1623, 5 avril.
Partage et accord entre Claude du Saix, sieur de Mars et
— 370 —
Pierre du Saix, sieur de Chervé, fils desdits Jean du Saix et
Louise àù Guines. — 1634, 3 juin. Acte de notoriété de
noblesse dressé par les consuls et habitants de Perreux, en
faveur de Claude du Saix, seigneur de Chervé. — 1640, 12
octobre. Sentence rendue par les trésoriers généraux au bu-
reau des finances de Lyon, en faveur de Jean du Saix, sieur
de Chervé, etc., fils naturel d'autre Jean du Saix, au sujet
de ses lettres de légitimation et anoblissement. — 1641, 8
mai. Arrêt du Conseil d'Etat et ordonnance du Roi portant
confirmation de noblesse en faveur de Claude du Saix, sieur
de Chervé. — 1G44, 10 avril. Lettres royales portant abolition
et mise à néant des poursuites entreprises et condamnations
portées par le parlement de Metz contre le sieur Pierre du
Saix, sieur de la Roche, gentilhomme au service du duc
d'Orléans et de la reine mère pendant leur absence du
royaume. — 1645, 2 août. Transaction entre dame Marguerite
de Baxter, veuve de Pierre du Saix, sieuf de Chervé, surin-
tendant de la maison du duc d'Elbeuf, et Claude du Saix,
seigneur de Mars et co-seigneur de Chervé, son beau-frère.
— 1677, 20 juillet. Contrat de mariage entre Jean-François
du Saix, fiîs de Jean du Saix, seigneur de Chervé et de feue
dame Emmanuelle de Poudras, et demoiselle Gabrielle du
Bost-Mollin, fille de feu Gaspard du Bost-Mollin, seigneur
dudit lieu, Viry et la Guillermière, et de dame Claudine de
Sarron. — 1701, 12 novembre. Commission de l'assemblée
provinciale de la commanderie de Saint-Georges de Lyon,
obienue par François-Joachim du S^x, pour être reçu che-
valier de Tordre de Saint-Jean de Jérusalem et faire ses
preuves de noblesse. — 1702, 4 novembre. Ihventaire des
titres^ contrats et pièces diverses réunies par Jean-François
du Saix, seigneur de Chervé, en vue de faire la preuve de
noblesse de François-Joachim du Saix son fils, pour être
reçu chevalier de Saint-Jean de Jérusalem. — 171 5, 18 no-
vembre. Contrat de mariage entre Jean-Gabriel du Saix, fils
de feu Jean- François du Saix et de vivante Gabrielle du Bost-
Mollin, et demoiselle Marguerite Papon dé Coutelas, fille de
feu François Papon, et de vivante Françoise de Boucherolles.
— 1739, 18 novembre. Contrat de mariage entre Antoine de
Fournillon, seigneur de Butery, la Cloistre, l'Espinasse, etc.,
commandant au régiment de Royal- Vaisseau, et demoiselle
-37. -
Louise du Saix, fille de Jean-Gabriel du Saix, seigneur de
Chervé et de dame Marguerite Papon de Gouteias. — 1741,
16 avril. Testament de dame Louise du Saix de Chervé, au
profit d'Antoine de Fournillon, son mari. — 1744, 21 février.
Mémoire concernant la succession de dame Louise du Saix
de Chervé, contestée par demoiselle Jeanne-Françoise du Saix^
sœur d'un second lit de la testatrice, à Antoine de Fournillon,
héritier testamentaire. — 175 1, 18 août. Arrêt du parlement
de Paris dans le procès entre lesdits Antoine de Fournillon
et Jeanne-Françoise du Saix de Chervé.
39 pièces, la plupart originales ou en forme d'ex-
pédition authentique, généralement sur parchemin ;
formats divers. (Catalogue de la pente de Verna,
n°« i359 et iSSg;.
Titres concernant spécialement la famille de
Fournillon et ses alliances, ainsi que les seigneuries et
domaine utile de Butery, TEspinasse, etc. (1491-1769).
149 1, 3o avril. Contrat de vente de biens sis à Saint-Sym-
phorien de Lay, passé par Claude Torteys, dit Prandi, dudit
lieu, au profit de noble Antoine de Fournillon, damoiseau.
— i5i2, 19 septembre. Acte de partage des biens délaissés
par noble Antoine de Fournillon et Catherine de Vernoille,
sa femme, entre noble Jean de Fournillon et ses frères et
sœurs. — i523, 23 décembre. Testament de noble Jean de
Fournillon, seigneur de Butery et TEspinasse, paroisse de
Saint-Symphorien de Lay, au profit de dame Gasparde de
la Porte, sa femme. — i537, 2 mai. Transaction entre la-
dite dame Gasparde de la Porte et Jean de Fournillon son
fils, d'une part, et Antoine Rey, dit Pelletier, de Lay, d'au-
tre part, au sujet d'une restitution de biens réclamée par ce
dernier. — i543, 23 mars. Testament de dame Gasparde de la
Porte. — i55o, 7 juillet. Contrat de mariage entre Jean de
Fournillon, écuyer, seigneur de Butery et TEspinasse, et
Louise Bec, fille de Gilbert Bec, seigneur de la Bussière et de
Perrenecte du Vernay. — i$73, 19 janvier. Testament de ladite
dame Louise Bec, épouse dudit Jean de Fournillon. — 1377,
6 juillet. Acte d'émancipation par noble Jean de Fournillon et
— 372 — .
acte de donation en faveur de son fils aîné, Claude de Four-
nillon, actuellement hommes d'armes de la compagnie de M.
de Gousan, né de son mariage avec feue dame Louise Bec, —
r58'2, 18 octobre. Contrat de donation de biens, par ledit
Jean de Fournillon, au profit dudit Claude de Fournillon,
son fils- — i583, 21 janvier. Contrat de mariage entre no-
ble Claude , de FaurnilJon, seigneur de ButCi/ et rEspinas&e,
et demoiselle Marie de Chazeron, fille de feu noble Claude
de Chaïe«on, seigneur de Pélussieu et de Pierrelas, et de
feue dame Françoise de Cariât. — 1^94, 19 février et 16 juin.
Testament dudit Claude de Fourntllon et codicile en ftiveur
de Marie de Chazeron, sa femme. — i6i3, 12 juillet. Con-
trat de mariage entre noble Pierre de Fournillon, écuyer
fils desdits Claude de Fournillon et Marie de Chazeron, et
demoiselle Jeanne du Chol, fille de noble Jacques du Chol,
ëcuyer, sieur de la Roche et Saint-Andéol-lc-Château, et de
feue dame Hélène de la Bessée. — 1^43, juillet. Requête et
assignation pour Jeanne du Chol, veuve de Pierre de P^our-
ûillon, contre Jean Pcrrin, sieur de Messimieu, tuteur et
curateur des enfants de feu noble Antoine de la Mure, sei-
gneur de Rilly» au sujet de redevances à elles du^s. — 1647,
ig mai. Contrat de mariage entre Philippe de Fournillon,
écuyer, seigneur de Butery et de TEspinasse, fils de feu
Pierre de Fournillon et de Jeanne du Chol, et demoiselle
Madeleine du Bosi-MoUin, fille de François du Bost, écuyer^
seigneur de Mollin, Viry et la Guillermièrej et de feue Ma-
deleine de Sainte-Colombe. — t65o, 23 mars. Injonction à
Madeleine du Bost, femme de Philippe de Fournillon, appe-
lante dans un procès en parlement, d^avoir à paver la somme
de 20 livres au sieur Jean Damiron, messager ordinaire du
Beaujolais, sur la requête de ce dernier, — léjSj décembre.
Testament réciproque et mutuel entre François Dervieu, bour-
geois de Lyon et dame Catherine Violette, sa femme, avec
codicile, — i6Bj, 27 Janvier. Contrat de mariage entre
Philippe de Fournillon, seigneur de Butery, la Cloistre et
TEspinassc, et ladite Caiherîne Violette veuve Dervieu, et
entre Pierre de Foumilîonj, fils dudit Philippe, et demoiselle
Louise Dervieu, fille desdits sieurs Dervieu et Violette, —
1693, 23 octobre. Inventaire des meubles ei efîets mo-
biïiers délaissés par Philippe de Fournillon, pour dame Cathe-
— SyS —
rine Violette, sa veuve. — 1708, lo juin. Jugement prononcé
en la sénéchaussée de Lyon dans l'instance pendante entre
Louise Dervieu, veuve de Pierre de Fournillon, d'une part,
et le sieur Jacques Chevalier, marchand à Lyon et dame
Jeanne Dervieu, sa femme, d'autre part. — 1739, i3 août.
Arrêt du parlement de Paris rendu en faveur de Jean- Fran-
çois Fournillon de Butery, commandant au régiment de Ro-
yal-Vaisseaux, dans l'instance contre Philippe Valet, marchand
de Lyon. — 1769,'» 14 août. Acte d'acceptation sous bénéfice
d'inventaire de l'héritage de Jean-François de Fournillon,
seigneur de Butery, Chervé, etc., par sa veuve dame Marie
Giraud de Montbellet. — 1769, 26 septembre. Règlement
amiable sous seing privé entre Jean Giraud de Montbel-
let de Saint-Trys, dame Marie Giraud de Montbellet, veuve
de Jean-François de Fournillon de Butery, dame Fran-
çoise-Thérèse Giraud de Montbellet, veuve de M« Henri-
Frédéric de la Pimpie de Granoux, et de dame Jeanne-
Louise-Gabrielle Giraud de Montbellet, épouse de Pier-
re Trocu de la Crose d'Argis, relativement à la légitime
leur revenant dans la succession de leur père.
23 pièces, la plupart originales ou sous forme d'ex-
pédition authentique, généralement sur parchemin;
formats divers. (Catalogue de la vente de Vema,
n° 1377).
Bulle de dispense de mariage accordée à François
du Bost et à Madeleine de Sainte-Colombe, parents
au 3^ et au 4* degré. 1614.
Original, parchemin. {Catalogue de la vente de
Vernay n^ i332).
Résignation par le R. P. Gabriel Chappuis, prêtre
de rOratoire de Montbrison, au nom de Jean Chap-
puis, confrère de la compagnie de l'Oratoire, demeu-
rant en la maison de Notre-Dame des Ardillats de
Saumur, de l'office de lieutenant des eaux et forêts
au pays et comté de Forez, en faveur de Jean
— 374 —
Franchon, avocat demeurant à Roanne, 8 mai 1660.
Expédition authentique. Papier, 2 feuillets dont un
blanc, (Catalogue de la vente de Verna^ n** 1378).
Contrat de mariage entre Pierre-Jacques-Louis de
Badier, chevalierj seigneur de Verseille, Serizat, etc*,
capitaine au régiment de cavalerie de Fumel^ veuf
sans enfants de Jeanne-Françoise Daubert de Résie,
et fils de défunts Jacques de Badier, lieutenant-géné-
ral des armées du Roi et de dame Barbe-Louise
Duplessier, et demoiselle Eonaventure-Éîiennette de
Pourcheressed'Estrabonne^ fille de feu Jean-Jacques de
Pourcheresse, baron d'Estrabonne, seîgneurd'Avonnc,
Fraissan, Damplerre^ etc., et de dame Pascale-Antoi-
nette-Emilie de Marivat, remariée à Chartes-Louis,
marquis du Chastellier-Dumesnil, lieutenant général
des armées du Roi, commandant pour sa Majesté
sur les côtes de Provence. 17 avril 1757.
Expédition authentique- Parchemin de 6 feuillets.
(Catalogue de la vente de Fema, n*" 1379).
Acte de partage sous seing-privé des biens de Jean-
Jacques de Pourcheresse d'Estrabonne entre ; dame
Éléonore-Antoinette de Pourcheresse d'Estrabonne^
douairière de Charles-Louis vicomte de Durfort,
dame Bonaventure-Étiennette de Pourcheresse d'Es-
trabonne épouse de Pierre-Jacques-Louis de Badier
seigneur de Verseille, et demoiselle Françoise-Ca-
therine de Pourcheresse d'Estrabonne fille mineure.
1761, 20 novembre^
Copie moderne. Papier, 18 feuillets dont un blanc.
(Catalogue de la vente de Verna, n"* 1379).
Sonyer du Lac (Jean- Baptiste), Les Fiefs du Fore:^.
Manuscrit de 3ï8 feuillets dont 26 blancs, in-4°, relié
- 375 -
en basane, avec ex-libris de l'auteur. [Catalogue de
la pente de Verna, n^ iSqo).
Ce manuscrit paraît être en entier de la main de l'auteur
et l'original de son travail. Dans la préface, qui occupe 64
feuillets y sont intercalées 10 pièces imprimées (mémoires judi-
ciaires^ arrêts du conseil^ lettres patentes^ etc) concernant la
matière féodale, La nomenclature et l'historique des fiefs of-
frent quelques variantes, mais en petit nombre et sans grande
importance, avec le texte publié par M. d'Assier de Valenches
d'après le manuscrit de la bibliothèque de l'Académie de Lyon.
A la fin du volume, copie de l'arrêt du Conseil d'État, de iSjS,
maintenant la charge de juge du domaine du Roi au pays
et comté de Fore^,
— 376 —
MOUVEMENT DU PERSONNEL.
Membres titulaires.
M. l'abbé Jean-Baptiste Vanel, curé d*Essertines-
en-Donzy, reçu le i3 décembre 1895. .
M. Noël Thiollier, élève de l'École des Chartes,
3, rue Duguay-Trouin, Paris, reçu le 5 février 1896.
Membre correspondant.
M. Paul Richard, 10, chemin de Francheville,
Lyon, reçu le 28 décembre 1895.
Membre décédé.
M. Hubert Jacqueton, à Thiers, membre corres-
pondant.
Démissionnaires.
M. le docteur Choupin, Saint-Galmier, membre
titulaire.
M. Poulot, ancien chef d'escadron, château de
Matel, Roanne, membre titulaire.
M. de Combes, avocat, 16, rue Victor-Hugo,
Lyon, membre correspondant.
M. Félix Thiollier, au château de Verrières, Saint-
Germain Laval, membre titulaire.
TABLE
Les noms imprimés en capitales sont ceux des auteurs des
notes ou communications mentionnées dans le Bulletin,
Alix (Rhône), chapitre noble de femmes, 36o.
Allard (Marcellin), poésie inédite de cet auteur, Szô.
Ambierle, 35, 36 ; — église de Saint-Martin, 36 ; — cha
pelle de Saint- Nizier, 36.
Ande-la-Roche (Allier), 36 ; — Saint- Pierre du Bois, 36 ;
— Dianières, 162.
Anglais, notes sur les incursions des bandes Anglo-Gascon-
nes en Forez (i386-i389), 241.
Arçon, commune de Vivans, 36.
Assemblée générale, 187. *«• V. Séances trimestrielles.
Augerolles (Puy de Dôme), 279.
Badier de Verseille (famille), 374.
Baffie (famille de), 3 11.
Balbigny, 347.
Baugy (Saône-et- Loire), 32.
Belle^arde, 249, 25o.
— 378 —
Brassart (Éleuthère). Une vue ancienne du couvent de
TErmitage près Noirétable, 267. — Statuette de Mercure
trouvée à Feurs, 33 1. — Hache en pierre polie 'décou-
verte à Sainte-Agathe-la- Bouteresse, 332.
Budgets, 190, 271.
Buffardan, commune de Saint-Martin-la-Sauveté, 367.
Butery, commune de Lay, 371.
Calendrier de l'église de Lyon, 2 ; — de l'église de Ma-
çon, 223.
Celle (Puy de Dôme), 276 ; — bois de Pourcharesse, 275.
Chandon: Tigny, 58.
Changy, 36 ; — hôpital de Sainte-Marie-Madeleine, 36.
Charlieu, 38, 286 ; — église Saint-Philibert, 223.
Chàtelard de Chazi, commune de Saint- Georges de Baroille,
349.
Chérier: le Poyet, 44.
Chervé, commune de Perreux, 367.
Cleppé, 38.
Comptes du trésorier, 190, 269.
Créî-Châtelard (le), commune de Saint-Marcel de Félines, 349.
Cro;eet, 37, 75, io3; — la Frairie, 121; — Grofi&ère, 121 ; —
Rade, 122.
DccHELETTE (Joseph). Le monument mégalithique de Chérier,
44.
Oeckclette (Mgr Louis-Jean), vicaire-général. Inauguration
de Notre-Dame de Laval, 338, 344.
Deveti, Deveys, commune de Saint-Hilaire-Cusson-la-Valmitte,
283.
Dianières, commune d'Ande-la-Roche (Allier), 162.
Dons faits à la Société par MM. Aubert de la Faige, 35 1. —
Aulagnier (C), 273. — Barthélémy (A, de), 273. — Beau-
— h9 -=
fort (L. de), 273. — Bertrand (A.), 62, 273. — Boudet (Mar-
cellin), 274. — Boutresse (R. de la), 35 1. — Brun (Pabbé),
274, 35 1. — Cazeaux-Cazalet (G.), 35 1. — Chabannes
(le comte H. de), 35 1. — Chaignon (le vicomte H. de),
35 1. — Chambre de commerce de Saint-Étienne, 62. —
Clairet, 274. — Conseil d'hygiène de Saint-Étienne et de
la Loire, 62. — Crozet-Barban, 2. — Dumoulin (Maurice),
275, 352. — Durand (Vincent), 275. — Fréminville (J. de),
275. — Galle (L.), 62. — Guillemot (A.), 275. — Jean-
nez (E.), 352. — Lachmann (E.), 63. — Libercier (le
R. P. F.-M.-A.), 282. — Marsy (le comte de), 282. —
Meaux (le vicomte de), 283. — Ministère de l'Instruction
publique, 63, 283, 352. — Monery (L.), 63. — Piette (Ed.),
353. — Planeix (l'abbé A ), 283. — Poidebard (W.), 283.
— Prajoux (l'abbé), 283. — Reure (l'abbé), 66, 284. —
Rey (l'abbé), 353. — Rougier (L.), 67. — Renoux (l'abbé),
287. — Roumejoux A. (de), 287. — Sachet (le chanoine),
287. — Signerin (l'abbé), 287. — Testenoire-Lafayette
(C.-P.), ej, 287. — Vachez (A.), 288, 353. — Valentin-
Smith (L.), ^y, — Vanel (l'abbé), 288, 353. — Varax (P. de),
288. — Villaine (F. de), 354.
Donzy, commune de Salt-en-Donzy, 248.
Dumoulin (Maurice). Le livre de raison d'Antoine de Thélis,
5i. — Le calendrier de l'église de Mâcon, d'après un
bréviaire manuscrit du XV« siècle à l'usage de Charlieu,
223. — Plainte des ouvriers de Saint-Étienne contre les
entrepreneurs de la fabrique d'armes, 1716, 238. — Une
grève des ouvriers en soie de Lyon en 17 17, 239.
Durand (Vincent). Documents relatifs à l'histoire du Forez
contenus dans le V« volume des Chartes de Cluny, 34.
— La station antique d^Ariolica, 89. — Analyse d'archi-
ves et commentaires 275 à 282. — Inauguration de la
chapelle de Notre-Dame de Laval, 334.
Eaux et forêts : le maître en Beaujolais au XV« siècle, 2 56 ;
— office de lieutenant en Forez, XVII« siècle, 373.
Épercieu, 40.
Ermitage (1'), couvent, commune de Noirétable, 267.
— 38o —
Espînmsse (J>, commune de Saim-Cyr de Valorges» 5j.
Espinasse (1*), commune de Saînt-Forgeuï-rEspinasse, 36,
218,
Espinasse (h, commune de Saini-Symphorîen de Lay, 371.
Excursions archéologiques : à Crozet, la Pacaudière, Saint-
Marun d'Estreaux, Saint-Pierre-Laval, le 3 juillet i8o3,
compte-rendu par M. l'abbé Reure, 75 ; — à Balbigny,
Saint-Marcel de Félines, le Crét-Châtelard, le j3 août
1895, 191J ^ — questionnaire, 347*
Feurs, 33 1.
Foumillon (ramiJle de), 371,
FitÊitiNvtLr.E (J. de}. Le Maître des eaux et forits en Beaujo-
lais au XV^ siècle, 336.
Grézieu^ïe-Marché (Rhonei, 325.
GuiLHAUME (Charles). Note sur le canton de Saint-Genest-
Maiifaux. Un poème inédit de L. Jacquemin, 196.
Iguerande sSaône-et-Loire), 29, 3o, 3ï, 35, ai 3.
Jacquemin (Louis), poète Forézien, 296.
Jeannez (Edouard). Pierre rErmiie, moine ermite au monas-
tère forézien de Saint- Rigaud, près Charlieu, 191.
Jonzieu : Champ Dolent, 298,
Lay; Butery, 371.
LegneCj commune de Merle, 283.
Leignieu, chapitre noble de femmes, 3 60.
Lyon, 247 ; — une grève des ouvriers en soie en 1717^ iBg*
Mablyj 36, 61 ; — Cornillon, 3i ; — les Platïères, 56.
— 38i —
Marlhes, 298 ; — le Temple, la Chambre des Fées, le Champ
des Fust, bois Panère, 298 ; — Chaussitrej 399 ; —
Chaud-Daré, 3o5.
Mars, 367.
Merle : Legnec, 283.
Montceau-rÉtoile (Saône-et-Loire), 33.
Mouvement de la bibliothèque et du musée, 62, 2^3, 35 1,
Mouvement du personnel, 73, 293, 376.
Nandax : Ressins, 367.
Nervieu, 39.
Neuville-les-Dames, Neuville-sur-Renon (Ain), chapitre noble
de femmes, 36o.
Noirétable, 40, 268; — TErmitage, 267.
Nomination d'un membre du conseil d'administration, 190.
Notre-Dame de Laval, inauguration de la chapelle restaurée,
334.
Ouches : Varinay, 60.
Oyé (Saône-et-Loire), 216.
Pacaudière (la), 75, i25 ; — Tourzy, 36, 37, 134; — Villo-
son, i3i; — la Salle, i33.
Perdu (docteur Léon). Des découvertes archéologiques et
géologiques dues aux travaux de eonstructioa de la ligne
de Roanne à Paray-le-Monial, 23.
Perreux, 25; — le cimetière des Anglais, 25 ; — le Moulin
Tampon, les Franchises, 26 ; — Chervé, 367.
Perrin (famille), 367.
Pierrefitte, commune de Ronno (Rhône), 367.
Pierre l'Ermite, moine ermite au monastère Forez i en de
Saint-Rigaud, près Charlieu, 191.
Pinay, 349.
1
— 382 —
Pingusj commune d'Arfeuilles (Allier), i85.
Pommiers, 41.
PoNcms (comte Léon de). Corapte-rendu de Tétat de la So-
ciété au 3 juin 1895, 188, — Mon de M. Henri Théolier,
296.
Pouilly-lès-Feurs^ 40.
Pouilly-les-Nonnains ; Minardière, 58.
Pouilly-sous-Charlieu, 28, 2i3.
Pourcheresse dVEstrabontie (famille de), 374.
Renatson, 36.
Renaudie (la) (Puy de Dôme), 279,
Ressins, commune de NandaXy 367.
Reur-E jrabbc)p Excursion archéologique de la Diana à Cro^et,
la Pacaudière, Saint-Martin d'Estreaux et Saini-Pierre*
Laval, le 3 juillet 1893, Compte- rendu» 75, — Notes sur
les incursions des bandes Anglo -Gascon nés en Forei
(1386-1 389), 241.
Rey (rabbé). L'épitaphe de Catherine de Roessieu, 3i5.
Riverie (Rhône), 3i 1.
Rivoire, commune de Montagnat (Ainïj 367, -^
Roanne, 23 [ — bibliothèque de la ville, 5i, 223.
RocHiGNEUx (T). Analyses d^archives^ 383 j a85, 36û^ 367, 371,
373, 374,
Roissieu (famille de), 325.
Rousset (François}^ de Saint -Genest-MalifauK, 3o2^ 3to«
Sachet (le chanoine A.). Noie sur un missel Lyonnais du
XVe siècle et sur le calendrier de Téglise de Lyon au
moyen âge, 2. — Quel était Thabit de chœur porte par
les chanoines de Montbrison? Question, 333.
Sail-les-Châteaumorand, Sail-lcs-BainSj 35 ; — BuissonnièreSj
164.
— 383 —
Saint-Agathe-la-Bouteresse, 332.
Saint-André d'Apchon, 36.
Saint-Cyr de Valorges: TEspinasse, 5y,
Saint-Étienne : plainte des ouvriers contre les entrepreneurs
de la fabrique d'armes, 17 16, 238.
Saint-Forgeux-l'Espinasse, 36 ; — TEspinasse, 36.
Saint-Galmier, 248.
Saint-Genest-Malifaux, 249, 296 ; — Le cimetière des Lom-
bards, la Batterie, les Fosses, les Citadelles, le Combat,
les Tours, le Palais, le Batailler, le Châtelard, le Plâtre
du Camp, la Fortinée, le Combeau, la Combelle, le More,
les Caves, la Roche des Sarrazins, le Bois et le Puy du
Lombard, 297 ; — Bois Farost, Font-Ria, 3oo, 3o3, 3o6 ;
— Bois Ternay, Bois de 2a Trappe, 3o4 ; — Montra vel,
3o5 ; — la Pause, 3o5 ; — Maurianne, 297, 3o6.
Saint-Georges de Baroille : le Châtelard de Chazi, 349.
Saint-Germain- Laval, 285; — chapelle de Saint-Pierre, 3 ;
— Notre-Dame de Laval, 334,
Saint-Germain-l'Espinasse, 36.
Saint-Haon-le-Châtel, 36.
Saint-Haon-le-Vieux, 36.
Saint-Hilaire-Cusson-la-Valmitte : le Devetz, 283.
Saint- Julien de Cray (Saône-et- Loire), 216.
Saint-Julien d'Oddes : domaine Cherchand, 285.
Saint-Julien-la- Vêtre, 267.
Saint-Marcel de Félines, 347 ; — Cis, Félines, la Ferrière,
Marigny, le Terreau, Villechaise, 348, 349 ; — le Crêt-
Châtelard, 349.
Saint-Martin d'Estreaux, 75, 143 ; — confrérie du Saint-
Esprit, hôpital, i54 ; — l'ermitage de Jard, i54 ; — Go-
dinière, 1 55 ; — la Fayolle, i56 ; — Faytière, i58 ; —
Villars, i59 ; — Lalière, 159 ; Châteaumorand, 164.
Saint- Martin-la-Sauveté : Buffardan, 367.
Saint-Maurice-en -Roannais, 2 5 1 .
f
— 384 —
Saint-Nirîer-sous-Charlie\iï zS.
Saint-Pierre-Laval |AlIîer), jS, 174 ; — fontaine de Saint-
PierrCj 176 ; — la Motte, 177 ; — les Miniers, 178 ; —
la Faige, 179 ; — Bosvert et Mauvernay, iSi ; —
Chollis, les Granges, iSï ; — la Tour-Chalabron, j83.
Saint-Polgues, 41, î85.
Saint-Ratïibert-aur-Loire, 253,
Saint-Higaud, monastère, commune de I-igny ( Sa ône-et- Loire),
191, 198, 2o8t 220.
Saint-Romain-la-Motte : SenocheSj Chenouches, 57-
Saint-Sauveur-en-Rue, 249.
Saint'Symphorien de Lay ; l*Espinassej 37r.
Sainî-Thomas-la-Garde, 59.
Saiï (famille dul, 367.
Sceau des BafRe, 3it.
Séances irimesirielîes: 189$, 18 mars, 1 ■ — 3 juin (assem-
blée générale), 187 ; — li novembre, 295*
Statuette de Mercure, trouvée à Feurs, 33 1,
Testenoire-Lafayettk (C--P)» Notes historiques et généalo-
giques à propos de répiiaphe de Catherine de Roessieu,
328.
Tourzy, commune de la Pacaudière^ 36, 37, i34 ; ^ église
Saint-Hyppolyte, 3G ; — église Saint-Martin, 36.
Vachez (A), Le sceau des Baffle, 3ii.
Vîllemontaîs, 25i.
Villeret, 41 ; — Commtères, 59.
Vivans, 36 ; — Arçon, 36,
Voies antiques: de la Maladière à Sail-les-Bains, 87; —
du Bourbonnais à la Loire, B'; ; — de Roanne à Vorouic
par Ariolica^ 89 \ — route nationale de Paris à Lyon
par le Bourbonnais^ 97.
■P^^' '
— 385 —
Vollore- Montagne (Puy de Dôme), 279.
Vollore- Ville (Puy de Dôme), 279.
Vougy, 27; — • les Ditières, 27; — les Farges, les Forges, 5i-
i GRAVURES DANS LE TEXTE.
1. — Silex trouvé à Chérier, 48.
2. — Vue de la ville et du château de Crozet, d'après G. Revelj
io5.
( 3. — Armoiries sur une cheminée, au rez de chaussée de la
maison Papon à Crozet, 1 1 1 .
4. — Écusson sur un bénitier dans Tégltse de Saint-Martin
d'Estreaux, 146.
5. — Monogramme sur le vitrail de la chapelle de Château-
morand dans l'église de Saint-Martin d'Estreaux, 14S.
j PLANCHES HORS TEXTE.
i
L — Carte des découvertes archéologiques et géologiques
dues aux travaux de construction de la ligne de Roanne
f à Paray-le-Monial, 24.
IL — Lucarnes en pierre du XVf* siècle à Château m orand,
dessin de M. J, Michaudy 86.
HL — Bras d'une statue de bronze, trouvé au bord de TA-
ruelhe, cliché de M. J. Déchelette, gS.
IV. — Maison Dauphin à Crozet, dessin de M^ H. Gonnard^
108.
V. — Maison Papon à Crozet, 109.
VL — Une cheminée de la Maison Papon à Crozet, dessin
de M, H. Gonnard^ iio.
VU. — Le^Petit-Louvre à la Pacaudière, 127.
^ 386 —
VIIL — Le Petit-Louvre à la Pacaudière, tourelle de Tangle
N.-E., dessin de M. H. Gonnard^ ia8,
IX. — Le Petit-Louvre à là Pacaudière, une des lucarnes
en bois, r3o.
X, — Le Petit-Louvre à ta Pacaudière, porte d'entrée, i3i,
XL — Vitrail de la chapelle des seigneurs de Châteaumo-
rand dans Téglise de Saint-Martin d*Eslreaux, 149.
XIL — Statue de sainte Catherine à Saint-Pierre-Laval, ij5.
XIIL — Le Petit-Louvre à la Pacaudière, au XV!!* siècle,
diaprés un dessin conservé à la Bibliothèque Nationale,
186,
XIV, — Vue de T Ermitage, près Noiréiable, à la fin du XVII ^
siècle, 267.
XV. — Sceau des Baffie, 3 11.
XV L — Statuette de Mercure, trouvée à Feurs, dessins de
M. Beauyerie, 33 1.
L
□ao-